Bienheureuse
Marie Anne Vaillot et ses compagnes, martyres
+
1794
Marie-Anne Vaillot et
Odile Baumgarten, des Sœurs de la Miséricorde de Saint-Vincent-de-Paul et
quarante-cinq autres saintes femmes furent fusillées en haine de la foi, en
1794 à Avrillé, en Anjou : Jeanne Gruget, Louise Rallier de la Tertinière,
Madeleine Perrotin, Marie Anne Pichery et Simone Chauvigné, Françoise Pagis,
Jeanne Fouchard, Marguerite Rivière, Marie Cassin, Marie Fausseuse, Marie
Galard, Marie Gasnier, Marie Jeanne Chauvigné, Marie Lenée, Marie Leroy Brevet,
Marie Rouault, Pierrette Phélippeaux, Renée Cailleau, Renée Martin et Victoire
Bauduceau, les trois sœurs Jeanne, Madeleine et Pierrette Sailland d’Espinatz,
les sœurs Gabrielle, Pierrette et Suzanne Androuin, les sœurs Marie et Renée
Grillard, Anne Françoise de Villeneuve, Anne Hamard, Charlotte Davy, Catherine
Cottanceau, Françoise Bellanger, Françoise Bonneau, Françoise Michau, Joséphine
Monnier, Jeanne Bourigault, Louise Aimée Déan de Luigné, Madeleine Blond, Marie
Leroy, Pierrette Besson, Pierrette Ledoyen, Pierrette Grille, Renée Valin et
Rose Quenion.
Bienheureuses
Marie-Anne Vaillot et quarante-six compagnes
Martyres
sous la Révolution française (+ 1794)
Béatifiées le 19 février 1984
À Avrillé, près d'Angers, en 1794, la passion de Marie-Anne Vaillot et de
quarante-six compagnes: les bienheureuses Odile Baumgarten, religieuse ; Jeanne
Gruget, Louise Rallier de la Tertinière, Madeleine Perrotin, Marie-Anne Pichery
et Simone Chauvigné, veuves ; Françoise Pagis, Jeanne Fouchard, Marguerite
Rivière, Marie Cassin, Marie-Jeanne Chauvigné, Marie Fausseuse, Marie Galard,
Marie Gasnier, Marie Lenée, Marie Leroy Brevet, Marie Rouault, Perrine
Phélippeaux, Renée Cailleau, Renée Martin et Victoire Bauduceau, épouses ;
Jeanne, Madeleine et Perrine Sailland d'Espinatz, soeurs ; Gabrielle, Perrine
et Susanne Androuin, soeurs ; Marie et Renée Grillard, soeurs ; Anne Hamard,
Anne-Françoise de Villeneuve, Catherine Cottanceau, Charlotte Davy, Françoise
Bellanger, Françoise Bonneau, Françoise Michau, Jacqueline Monnier, Jeanne
Bourigault, Louise-Aimée Déan de Luigné, Madeleine Blond, Marie Leroy, Perrine
Besson, Perrine Ledoyen, Perrine Grille, Renée Valin et Rose Quenion.,
martyres, victimes de la Terreur sous la Révolution française, fusillées en
raison de leur attachement à l'Église.
Martyrologe romain
Sœur
Marie Anne Vaillot et Sœur Odile Baumgarten à l’hôpital d’Angers
Fusillées le 1er février
1794 à Angers
Béatifiées le 19
février 1984 avec 97 martyrs d’Angers
Jour de la fête – 1
février
Dès septembre 1791, les
sœurs hospitalières d’Angers constatent la montée de la persécution religieuse.
A la suite de leur Evêque, de nombreux prêtres refusent le serment exigé.
Chassés de leur paroisse, ils sont vite poursuivis arrêtés. Un an plus tard (septembre
1792), 400 d’entr’eux enchaînés, traversent la ville d’Angers, ils
partent pour le bagne !
En 1793, des membres du
Conseil municipal se rendent à l’hôpital pour exiger des sœurs le serment de
Liberté-Égalité. Leur éloquence est grande, ils insistent sur le service des
malades. Un temps de réflexion est laissé à chacune. La communauté s’efforce de
faire corps. Très vite, les révolutionnaires se rendent compte que des
sœurs subissent l’influence de trois d’entr’elles :
Sœur Antoinette Taillade,
originaire de Cahors, est la supérieure de la communauté. Agée de 54 ans,
elle est depuis 34 ans Fille de la Charité. Les sœurs apprécient sa prudente
sagesse, sa grande piété et sa force de caractère.
Sœur Marie-Anne Vaillot,
originaire de Fontainebleau, est âgée de 59 ans. Elle est dans la Communauté
depuis 32 ans. Elle assure avec compétence et précision la responsabilité de
l’économat.
Sœur Odile Baumgarten,
est née en 1750 à Gondrexange en Lorraine. Elle entre chez les Fille de la
charité en 1775. Elle assure la préparation des remèdes à la pharmacie de
l’hôpital.
L’arrestation de ces
trois sœurs est envisagée, elle a lieu le dimanche 19 janvier. Sœur Antoinette
Taillade, séparée de ses deux compagnes, est incarcérée aux Pénitentes,
sœur Marie-Anne et sœur Odile sont conduites au monastère du Calvaire. Elles
sont impressionnées par l’état de saleté et de misère dans lequel sont laissées
les prisonnières. En attendant le jugement, les sœurs écoutent la
souffrance de ces mères de famille emprisonnées avec leurs enfants, s’efforcent
de les soulager et surtout de les encourager. La mort rôde autour d’elles.
Le 28 janvier, les deux
sœurs sont convoquées au tribunal révolutionnaire. Devant la violence de
ses juges, sœur Marie-Anne ne peut que répondre « Vous ferez de moi ce que
vous voudrez ». Reconnue fanatique et rebelle, la sentence tombe : à
fusiller. Sœur Odile, après avoir entendu lecture de l’interrogatoire de sa
sœur, ajoute « Ma conscience ne me permet pas de faire le serment ».
La sentence est la même : à fusiller.
Comme les autre détenues,
les sœurs sont reconduites dans leur cellule. Au matin du 1erfévrier, un
commissaire se présente à la prison, et c’est l’appel des condamnées, parmi
elles les deux sœurs. Dans un froid humide, un long cortège de 200 femmes,
liées deux par deux à une corde centrale, s’ébranle péniblement vers le « Champ
des Martyrs ».
Le long des trois
kilomètres, les sœurs prient Marie de les accompagner sur cette route. Tout à
coup, sœur Odile lâche son chapelet qu’elle tenait caché sous sa robe. Un
garde la voit, une main appuyée sur une borne, se pencher pour le
ramasser. Immédiatement, il lui assène un coup de crosse. Sœur Odile chancelle.
Sœur Marie Anne la soutient, elle redoute qu’elle ne soit jetée sur la voiture
transportant les mourants. Le chapelet sera ramassé par une femme qui, plus
tard, le remettra aux sœurs de l’hôpital.
A leur arrivée au Champ
des Martyrs, des victimes découvrent la présence des sœurs et émues demandent
leur grâce. A leur étonnement, le commandant du bataillon d’exécution s’avance
et propose aux deux sœurs de les épargner en disant qu’elles ont prêté le
serment. Fièrement sœur Marie Anne répond : « Citoyen, non
seulement nous ne voulons pas faire ce serment, mais nous ne voulons pas passer
pour l’avoir fait. »
Un chant
s’élève ! « Je mets ma confiance, Vierge Marie, en votre secours ».
Les fusils se dressent, les corps s’écroulent. Une fosse les recueille. Un
grand silence et la paix de Dieu descend sur ce Champ de gloire.
A l’hôpital, les
administrateurs continuent à harceler les sœurs. Chacune prend, en toute
liberté, sa décision. Dix sœurs prêtent le serment de Liberté-Egalité pour
demeurer près des malades. Les dix-sept autres, l’ayant refusé, sont
arrêtées le 11 mars et retrouvent dans la prison sœur Antoinette Taillade.
Quelques semaines plus tard, en compagnie d’autres religieuses, elles sont
conduites, le plus souvent à pied, jusqu’à Lorient pour être déportées à
Cayenne. Durant de longs jours ; elles sont en attente. Le commandant de
l’Arsenal, où ont été incarcérées les sœurs, a vu les soins apportés aux marins
malades par ces femmes. Il refuse qu’on les embarque sur le navire apprêté. Les
sœurs pourront retrouver l’hôpital d’Angers vers 1804.
SŒURS
MARIE ANNE VAILLOT ET ODILE BAUMGARTEN, MARTYRES
1
FÉVRIER 2021 P.
JEAN-DANIEL PLANCHOT
Bienheureuses martyres,
sœurs Marie Anne Vaillot et Odile Baumgarten,
Filles de la Charité
En 1793-1794, en pleine
Révolution, la Terreur faisait rage dans toute la France; elle était
particulièrement virulente dans les régions de l’Ouest où les paysans avaient
pris les armes pour défendre leur foi. Plus de 200 prêtres et religieux furent
tués ou moururent en prison pour avoir refusé de prêter le serment à la
Constitution civile du Clergé qui séparait l’Église de France de celle de Rome.
De nombreux laïcs furent
condamnés à mort parce qu’ils voulaient rester fidèles à Jésus Christ dans
l’Église. Parmi ces martyrs, deux Filles de la Charité de l’hôpital Saint Jean
d’Angers, furent fusillées le 1er février 1794.
Sœur Marie Anne Vaillot,
née à Fontainebleau le 13 mai 1734 est entrée chez les Filles de la Charité le
25 septembre 1761. Elle avait à l’hôpital d’Angers la charge de l’économat
Sœur Odile Baumgarten,
née à Gondrexange en Lorraine le 15 novembre 1750 est entrée chez les Filles de
la Charité 4 août 1775. A l’hôpital d’Angers, elle était responsable de
pharmacie.
A cause de leur influence
spirituelle et morale dans la Communauté, ces deux Sœurs furent choisies comme
premières victimes. Sœur Marie Anne et Sœur Odile ont été béatifiées par Jean
Paul II avec 97 autres martyrs d’Angers le 19 févier 1984.
Homélie du pape Jean Paul
II au jour de la béatification :
Qui pourra nous séparer
de l’Amour du Christ?
Telle est la question que
posait autrefois l’Apôtre Paul dans sa lettre aux Romains. Il avait alors
devant les yeux les souffrances et les persécutions de la première génération
des disciples, témoins du Christ.
Et l’Église aujourd’hui,
avec les martyrs du XVIIIe et du XIXe siècles, se demande à son tour qui pourra
nous séparer de l’amour du Christ? Saint Paul s’empresse de donner une réponse
certaine à cette question : Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui
est en Jésus Christ Notre Seigneur, rien, ni la mort, ni les forces mystérieuses
du monde, ni l’avenir, ni aucune créature.
Puisque Dieu a livré son
Fils unique pour le monde, puisque ce Fils a donné sa vie pour nous, un tel
amour ne se démentira pas. Il garde dans la vie éternelle ceux qui ont aimé
Dieu au point de donner leur vie pour lui. Les régimes qui persécutent passent.
Mais cette gloire des martyrs demeure. Nous sommes les grands vainqueurs grâce
à celui qui nous a aimés. C’est la victoire qu’ont remportée les martyrs élevés
aujourd’hui à la gloire des autels par la Béatification.
Ce sont d’abord les très
nombreux martyrs du diocèse d’Angers, au temps de la Révolution française; ont
accepté la mort parce qu’ils voulaient, selon le de Guillaume Repin, «conserver
leur foi et leur religion», fermement attachés à l’Église catholique et
romaine: prêtres, ils refusaient de prêter un serment jugé schismatique, ils ne
voulaient pas abandonner leur charge pastorale; laïcs, ils restaient fidèles à
ces prêtres, à la Messe célébrée par eux, aux signes de leur culte pour Marie
et les saints.
Sans doute, dans un
contexte de grandes tensions idéologiques, politiques et militaires on a pu
faire peser sur eux des soupçons d’infidélité à la patrie, on les a, dans les
«attendus» des sentences, accusés de compromissions avec «les forces
antirévolutionnaires»; il en est d’ailleurs ainsi dans presque toutes les
persécutions, d’hier et d’aujourd’hui.
Mais pour hommes et les
femmes dont les noms ont été retenus, ce qu’ils ont réellement vécu ne laisse
aucun doute sur leur détermination à rester fidèles – au péril de leur vie- à
ce que leur foi exigeait, ni sur le motif profond de leur condamnation, la
haine de cette foi que leurs juges méprisaient comme «dévotion insoutenable» et
«fanatisme».
Nous demeurons en
admiration devant les réponses décisives, calmes, brèves, franches, humbles qui
n’ont rien de provocateur, mais qui sont nettes et fermes sur l’essentiel: la
fidélité à l’Église. Ainsi parlent les prêtres, tous guillotinés comme leur
vénérable doyen Guillaume Repin, les religieuses qui refusent même de laisser
croire qu’elles ont prêté serment, les quatre hommes laïcs.
Ainsi parlent ces
quatre-vingts femmes, qu’on ne peut accuser de rébellion armée ! Certaines
avaient déjà exprimé auparavant le désir de mourir pour le nom de Jésus plutôt
que de renoncer à la religion.
Véritables chrétiens, ils
témoignent aussi par leur refus de haïr leurs bourreaux, par leur pardon, leur
désir de paix pour tous : « Je n’ai prié le Bon Dieu que pour la paix et
l’union de tout le monde » (Marie Cassin). Enfin, leurs derniers moments
manifestent la profondeur de leur foi.
Certains chantent des
hymnes et des psaumes jusqu’au lieu du supplice : « ils demandent quelques minutes
pour faire à Dieu le sacrifice de leur vie, qu’ils faisaient avec tant de
ferveur que leurs bourreaux eux-mêmes en étaient étonnés ».
Sœur Marie-Anne, Fille de
la Charité, réconforte ainsi sa sœur: « Nous allons avoir le bonheur de voir
Dieu, et de le posséder pour toute l’éternité… et nous en serons possédées sans
crainte d’en être séparées ». Oui, les paroles de l’Apôtre Paul se vérifient
ici avec éclat: « Nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a
aimés ».
Mais ces martyrs nous
invitent aussi à penser à la multitude des croyants qui souffrent la
persécution aujourd’hui même, à travers le monde, d’une façon cachée,
lancinante, tout aussi grave, car elle comporte le manque de liberté
religieuse, la discrimination, l’impossibilité de se défendre, l’internement,
la mort civile : leur épreuve a bien des points communs avec celle de nos
bienheureux.
Enfin, nous devons
demander pour nous-mêmes le courage de la foi, de la fidélité sans faille à
Jésus Christ, à son Église, au temps de l’épreuve comme dans la vie
quotidienne.
Notre monde trop souvent
indifférent ou ignorant attend des disciples du Christ un témoignage sans
équivoque, qui équivaut à lui dire, comme les martyrs célébrés aujourd’hui:
Jésus Christ est vivant; la prière et l’Eucharistie nous sont essentiels pour
vivre de sa vie, la dévotion à Marie nous maintient ses disciples notre
attachement à l’Église ne fait qu’un avec notre foi, l’unité fraternelle est le
signe par excellence des chrétiens; la véritable justice, la pureté, l’amour,
le pardon et la paix sont les fruits de l’Esprit de Jésus; l’ardeur
missionnaire fait partie de ce témoignage; nous ne pouvons garder cachée notre
lampe allumée.
Loué soit Dieu de raviver
ainsi l’élan de notre foi de notre action de grâce, de notre vie. Aujourd’hui,
c’est avec le sang de nos bienheureux que sont écrites pour nous les paroles
inspirées de saint Paul : « Qui nous séparera de l’Amour du Christ ? Ni la vie,
ni la mort… ni le présent, ni l’avenir… ni aucune autre créature, rien ne
pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ Notre Seigneur
».
Texte présenté par l’Association
de la Médaille Miraculeuse
1794
- LES FUSILLADES D'AVRILLÉ -
SOEURS
MARIE-ANNE VAILLOT ET ODILE BAUGARD
MARIE-ANNE VAILLOT fut
baptisée à Fontainebleau le 13 mai 1734, par François Brunet, prêtre de la
Mission ; elle était née, probablement le même jour, d'Etienne Vaillot et
d'Anne Moran, son épouse.
ODILE BAUGARD ou
BAUMGARTEN naquit, le 15 novembre 1750, à Gondrexange, dans la Lorraine annexée,
de Jean-Georges Baumgarten, meunier de profession, et de Catherine Gadel, son
épouse ; elle fut baptisée le lendemain.
Le 1er février 1794, les
soeurs Marie-Anne et Odile, liées l'une à l'autre, furent des premières,
peut-être les premières du convoi. Sur la route et sur le terrain des
exécutions, les incidents ne devaient pas manquer. Les deux documents les plus
anciens que nous possédions, le journal de M. Gruget et le manuscrit de
l'Hôpital et, avec eux, trois auteurs qui ont interrogé les témoins oculaires
et que nous citerons souvent désormais, rapportent qu'au sortir de la prison,
la soeur Odile, tout comme Mlle Saillant, fut vivement saisie à la vue de la
longue chaîne des malheureux condamnés et du lugubre appareil de mort qui la
précédait et l'entourait ; sans pourtant reculer, ni vouloir retourner en
arrière, elle pâlit et chancela. Sa compagne, très émue, la pressa avec
tendresse sur son coeur et lui dit avec une affection toute maternelle :
"Non, soeur
bien-aimée, vous ne faiblirez pas ; la grâce d'en haut vous sera donnée
avec abondance et vous soutiendra. Cette couronne que nous avons tant désirée,
tant ambitionnée, est tout près de nous, ne la manquons pas ; encore quelques
instants et nous l'atteindrons".
Ce sont les paroles
prêtées par M. Gruget aux servantes de Dieu.
"La douce soeur
Odile Baugard, dit à son tour le manuscrit de l'Hôpital, parut un peu troublée
à la vue des préparatifs ; elle craignit de manquer de courage ; mais, au
sortir de la prison, s'appuyant sur le bras de la soeur Marie-Anne, car toutes
les deux étaient liées à la même corde, elle puisa, dans la fermeté de
cette noble amie, une force d'âme qui bannit désormais, en elle toute
crainte".
Bientôt, un fait, d'un
genre tout différent, vint à la fois attendrir les témoins de cette scène et
prouver à tous l'admirable courage des deux Filles de la Charité. Une femme
pieuse, pleine de compassion pour elles, voulut les soustraire aux regards
indiscrets d'une populace qui ne respectait rien ; les voyant avec de simples
coiffes sur la tête, elle leur porta des voiles, les suppliant de s'en couvrir.
Mais la soeur Marie-Anne refusa avec une noble simplicité et dit vivement,
raconte M. Gruget :
"Non, non, nous ne
cacherons pas nos visages ; est-ce donc une honte de mourir pour Jésus-Christ ?
Puisse, au contraire, toute la ville nous contempler et apprendre de nous comme
l'on meurt pour sa foi".
Le manuscrit de l'Hôpital
porte, de son côté :
"Elles ne veulent
pas que des capots et des mantelets couvrent leurs visages, elles portent de
simples coiffes et vont ainsi la tête levée au supplice, en récitant les
psaumes de l'Eglise, depuis la rue Saint-Nicolas jusqu'au
Champ-des-Martyrs" ...
Quand la chaîne se fut
ébranlée, la soeur Marie-Anne, toujours ardente et, en même temps, pleine de
compassion pour les souffrances du prochain, continua à consoler les condamnés
les plus rapprochés qui pouvaient mieux l'entendre et à leur communiquer non
seulement une noble résignation, mais la joie et l'enthousiasme des martyrs
: "Encore un effort, disait-elle, et la victoire est à nous".
Ces malheureux, fortifiés par les paroles et l'exemple des soeurs, acceptaient
gaiement leur sort et, comme elles, voulaient mourir en martyrs.
Mais c'est surtout avec
soeur Odile, sa compagne de chaîne, victime comme elle des tourments de la
longue persécution et de la dure prison, que l'entretien était plus intime et
plus sublime :
"L'une et l'autre se
regardaient, dit le manuscrit, avec une pieuse et tendre affection, et des
témoins entendirent le long du chemin s'échapper, des lèvres des deux touchantes
victimes, ces mots plusieurs fois répétés et qu'aucune larme n'entrecoupait :
"Une couronne nous est destinée, ne la manquons pas aujourd'hui"
Bientôt la soeur Odile,
plus délicate, fit, par une chute imprévue, pousser un cri d'effroi à sa
compagne attendrie, aux personnes sympathiques qui suivaient la chaîne et aux
premiers rangs des condamnés. Affaiblie par les émotions et par la fatigue,
toujours saisie par l'étrangeté du spectacle, elle s'évanouit tout à coup et
s'affaisse comme le Christ dans la voie douloureuse. Les conducteurs ou gardes
s'approchent vivement, semblables aux bourreaux qui brutalisèrent Jésus ; ils
veulent la saisir et la jeter, comme un objet inanimé, dans une des voitures
qui accompagnent le convoi et où sont entassés pêle-mêle les condamnés qui ne
peuvent pas marcher ; heureusement, la soeur Marie-Anne est là ; elle résiste
avec énergie aux gardes inhumains et fait un rempart de son corps à son amie
menacée ; puis elle la prend doucement dans ses bras, lui parle avec tendresse,
la relève, l'encourage par ses caresses, la soutient désormais. Cette chute qui
rappelle celle du Calvaire, et aussi les soins maternels dont la soeur
Marie-Anne entoura sa compagne chancelante, ont rendu plus sympathique encore
la cause des Filles de la Charité d'Angers et du Champ-des-Martyrs. Un groupe
heureux, modelé par l'abbé Choyer, les représente liées l'une à l'autre,
debout, pleine de résignation et de confiance, la soeur Odile reposant
doucement sa tête sur l'épaule légèrement penchée de la soeur Marie-Anne plus
rassurée ; ce groupe, répandu dans tout l'Ouest et dans les maisons
nombreuses des Filles de la Charité, a maintenu vivantes les traditions sur les
martyres : il fait désirer ardemment la béatification des servantes de Dieu et
de leurs compagnons mis à mort pour la foi.
L'énergique soeur
Marie-Anne rassurait sa compagne par des paroles que, seuls, les martyrs
peuvent comprendre et répéter : "Elle lui disait qu'elle serait la
première atteinte et qu'elle mourrait sur le coup". Nous lisons avec
étonnement et admiration ces détails curieux dans le vieux manuscrit, et les
soeurs de l'Hôpital se les répètent de génération en génération. Les
circonstances de la fusillade, en ce qui les concernait, auraient été
manifestées aux servantes de Dieu, la veille même, d'une manière surhumaine. En
tous cas, cette double tradition, écrite et orale, est bien conforme à
l'ensemble des faits surnaturels qui entourèrent la mort héroïque des deux
généreuses Fille de Saint-Vincent de Paul.
Est-ce au moment de son
évanouissement, comme le pense l'abbé Choyer, est-ce après cet évanouissement,
ce qui nous paraît plus vraisemblable, toujours est-il que, dans le trajet,
tout près de la maison ou chapelle appelée aujourd'hui Nazareth, soeur Odile
laissa tomber son chapelet, le gros chapelet de communauté que les soeurs
portent toujours au côté et quelle dissimulait sous ses habits. Comme elle se
baissait pour le ramasser, un soldat lui asséna un violent coup de crosse sur
la main qui fut mise en sang. Les soeurs anciennes de l'Hôpital se rappellent
très bien que, pendant de longues années, quand elles allaient en pèlerinage au
Champ-des-Martyrs, elles vénéraient, près de Nazareth, une grosse pierre sur
laquelle, disait-on, la bonne soeur Odile avait eu la main écrasée ; des travaux
de voirie ont fait malheureusement disparaître cette pierre. Une femme du
peuple, amie de l'Hôtel-Dieu, ramassa le chapelet avec vénération et le rendit
plus tard aux Filles de la Charité qui, aujourd'hui encore, le gardent
avec raison comme une relique précieuse.
Le vieux manuscrit est
très explicite sur l'incident du chapelet qu'il raconte avec beaucoup de
détails :
"Pendant le
parcours, soeur Odile laissa tomber son chapelet ; elle le dissimulait
probablement sous sa robe, car un tel objet n'eut pas été toléré autrement.
Cette pauvre soeur, voulant le ramasser, mit la main sur une pierre en se
baissant, mais, en même temps, un de ses bourreaux, s'approchant, lui écrasa la
main d'un coup de crosse de fusil. Une femme du peuple, à qui l'Hospice était
connu et qui, jusque là, était perdue dans la foule qui suivait nos condamnés,
se saisit alors du chapelet qu'elle rapporta plus tard à l'Hospice, lorsque la
paix fut rétablie. C'est ainsi qu'on connut cette particularité. Cette
précieuse relique est religieusement conservée". ...
Les deux soeurs avaient
prié tout le long du chemin et récité des psaumes ou autres cantiques de
l'Eglise ; en entrant dans l'enclos de la Haie-aux-Bons-Hommes où elle vont
être fusillées, elles entonnent d'une voix forte et émue les litanies de la
Sainte Vierge : "Sainte Marie, priez pour nous ... Consolatrice des
affligés, priez pour nous ... Porte du Ciel, priez pour nous." La foule
des martyrs répète les invocations avec une grande ferveur : on dirait des
fidèles en procession, pénétrant dans un sanctuaire renommé pour ses grâces et
pour ses faveurs célestes.
La tradition orale veut
qu'à ce moment elles aient chanté aussi avec les prisonniers, le cantique à
Marie : "Je mets ma confiance, Vierge, en votre secours." A la communauté,
c'est-à-dire à la Maison-Mère des Filles de la Charité à Paris, une vénérable
ancienne, aimée et respectée par tous, soeur Pinault, originaire d'Angers,
remplissait, il y a quelques années, un office important ; quand elle passait,
de son pas lent et recueilli, près du séminaire ou noviciat, la directrice,
pleine d'attentions délicates, faisait chanter par les jeunes soeurs, le vieux
cantique : "Je mets ma confiance, Vierge, en votre secours" pour lui
rappeler Angers et le Champ-des-Martyrs.
Bientôt une scène
grandiose se déroule, vivement impressionnante, en face des larges fosses
creusées pour recevoir les corps des quatre cents victimes sacrifiées ce
jour-là. La foule trop nombreuse des malheureux condamnés ignorait la présence,
dans la chaîne, des deux filles de la Charité ; seuls les premiers groupes les
avaient aperçues, mais, à mesure que les autres rangs pénétraient sur le
terrain des exécutions, leurs regards étonnés découvraient les deux soeurs,
liées étroitement ensemble, immobiles dans l'attitude simple, recueillie,
confiante de la prière et de l'abandon entre les mains de Dieu ; ils ne peuvent
contenir longtemps leur émotion. "Des soeurs, murmurent-ils d'abord. Des
soeurs de l'Hôpital ! elles aussi ! ce n'est pas possible ! Elles ne doivent pas
mourir comme nous !" Puis, s'adressant aux exécuteurs, ils ne tardent pas
à dire plus haut et d'un ton suppliant : "Grâce pour les soeurs ! grâce
pour les soeurs !" Les bourreaux se regardent surpris. L'officier Ménard
qui commande le peloton d'exécution est troublé lui-même par un geste si
inattendu ; il cède à son émotion, s'avance, comme poussé par une force
supérieure, échange avec les soeurs un rapide dialogue : "Il est
encore temps d'échapper à la mort ; vous avez rendu des services à l'humanité ;
quoi ! pour l'affaire d'un misérable serment, vous perdriez la vie et
abandonneriez tant de bonnes oeuvres entretenues jusqu'à ce jour ! Il n'en sera
pas ainsi. Retournez dans votre maison, continuez à y rendre les mêmes
services. Puisqu'il vous répugne et vous contrarie, ne faites pas le serment,
je prends sur moi de dire que vous l'avez prêté et je vous en donne ma
parole, il ne vous sera rien fait, ni à vos compagnes détenues en prison".
La soeur Marie-Anne, en
son nom et au nom de sa compagne, répond simplement : "Merci,
Monsieur, pour votre offre généreuse ; notre conscience nous a défendu de
prêter le serment, nous ne voulons point passer pour l'avoir fait." ...
Le manuscrit de l'Hôtel-Dieu ajoute cette simple remarque : "Les
femmes alors, et les religieuses en particulier, avaient des délicatesses de
conscience admirables !" ...
Arrivées sur le lieu du
supplice, les victimes étaient alignées par groupes successifs, sur le bord des
fosses profondes ; l'officier Ménard commandait le feu, et les soldats,
quelquefois les membres de la commission militaire, Goupil surtout, achevaient
les victimes épargnées par les balles, les faisaient souvent dépouiller de
leurs habits et précipiter dans les fosses, plus d'une respirant encore.
L'adjudant-major de la place d'Angers, Jaudin, déclara le 4 novembre 1794, au
Comité révolutionnaire :
"Toutes les
fusillades qui ont été faites l'étaient dans le même genre. Toujours Ménard à
la tête, avec un air de triomphe, accompagné des tambours, de la musique, de la
Commission militaire et des membres du Comité révolutionnaire. Hudoux,
particulièrement, témoigna tant de joie de ces scènes d'horreur qu'en faisant
parade son cheval tomba sur lui et lui démit la jambe. Ménard ordonnait toutes
les fusillades et Nicolas surveillait le dépouillement de tous ces malheureux.
A la fin de toutes les fusillades, on faisait crier : "Vive la
République".
Des témoignages précis et
nombreux confirment ces tristes détails :
"Arrivés sur les
lieux (il s'agit des malheureux chargés mourants sur des charrettes), on les
jeta dans le trou avec le peu de vie qui leur restait et on tira dessus. Mon
coeur se refusa à voir le reste du spectacle, mais je crois que plusieurs
furent enterrés vivants ! Quant à la fusillade qui avait précédé celle dont je viens
de parler, plusieurs de ces malheureux furent manqués et on vit l'escorte se
jeter sur ceux qui remuaient encore, les achever à coups de sabres et de
baïonnettes et leur casser le crâne à coups de fusils. Girard-Bethureau et
Brémaud (membre du Comité révolutionnaire) assistaient à ces opérations".
Ainsi déposa devant le
comité révolutionnaire, le 3 novembre 1794, Simon Edon, capitaine de
gendarmerie d'Anfers. Deux témoignages recueillis, en juin 1795, par
Macé-Dubois, directeur du jury d'accusation, ne sont pas moins explicites :
"Je sais par la voix
publique et, particulièrement, par Chevreul, membre de la municipalité
d'Angers, que Goupil fils, à son retour d'une fusillade, a tenu à la
municipalité ces propos : "Voilà le plus beau jour de ma vie ! J'en ai au
moins achevé une douzaine pour ma part ! Mon sabre est encore teint de leur
sang !"
Ces graves paroles,
prononcées le 12 juin 1795, sont de Louis Rouffiaux, âgé de trente-cinq ans,
marchand dans la rue Baudrière. Trois jours après, elles étaient confirmées au
même directeur du jury d'accusation par Jean-Jacques Le Peudry, âgé de
trente-huit ans, administrateur du District de Saint-Florent-le-Vieil, ancien
membre du second Comité révolutionnaire d'Angers :
"Goupil, membre de
la Commission militaire, assistait à toutes les fusillades et, lorsque, parmi
les personnes fusillées, il s'en trouvait quelques-unes qui n'étaient pas
mortes, alors Goupil leur portait des coups de sabre pour les achever."
Citons encore ce trait
rapporté par Scotty, secrétaire-adjoint au Département de Maine-et-Loire, dans
sa déposition du 5 novembre 1794, devant le Comité révolutionnaire :
"Un jour, pendant
que j'étais secrétaire de Francastel, Morin et Vacheron qui m'avaient dit, à
différentes fois, que je n'étais pas révolutionnaire, me dirent avec un ton de
satisfaction : "Viens donc voir une fusillade !" Je me prêtai à
monter à cheval et à aller avec eux. Arrivé au lieu destiné, j'en eus tant
d'horreur que je me retournai. Je vis seulement une de ces victimes qui, se
trouvant déliée, vint se prosterner aux pieds de Vacheron en lui disant qu'elle
avait une déclaration à lui faire, qu'il s'agissait de la découverte d'un
trésor. Alors, Vacheron dit de le laisser. Peu après, cet homme dit qu'il avait
besoin, et les militaires s'empressèrent de lui donner du pain. Il en prit
effectivement un morceau qu'il tenait dans sa main, lorsque Loisillon arriva et
demanda ce que c'était que cet homme. Après avoir entendu ce qui s'était passé,
il dit à Vacheron qu'il ne fallait point avoir égard à ces déclarations.
Vacheron appela aussitôt Nicolas et lui dit : "Tout est fait".
Nicolas s'approcha de cet homme avec un air piteux, le poussa dans un trou et
lui fit tirer un coup de fusil".
Des témoins oculaires
nous disent ainsi, en des dépositions simples mais tristement éloquentes, ce
que furent les épouvantables fusillades qui, du 12 janvier au 16 avril 1794,
ensanglantèrent le champ désert du vieux prieuré de la Haie-aux-Bons-Hommes.
Voyons maintenant ce qui
se passe le 1er février ; nous le comprendrons mieux désormais.
Ce jour-là, les quatre
cents condamnés amenés par la plus forte chaîne de ces odieuses exécutions
trouvent, en arrivant, deux grandes fosses déjà creusées. Détachés bientôt de
la corde centrale et groupés par sections de vingt environs, ils sont placés
devant les fosses pour la facilité de la fusillade. Les chefs procèdent aux
divers préparatifs, prennent les mesures nécessaires ; les exécuteurs, soldats,
gardes nationaux, patriotes, ont reçu une paie spéciale pour ne pas reculer
devant la triste besogne, ils attendent, inconscients. Bientôt, tout est prêt ;
chacun se tient à son poste ; la voix du commandant Ménard retentit, le feu
éclate, deux ou trois rangées de prisonniers tombent foudroyées ; vivement, de
nouvelles rangées sont poussées en avant, le feu reprend de la même manière,
morts et mourants jonchent le sol ; on voit les malheureux fusillés s'affaisser
les uns sur les autres et glisser jusqu'à terre comme l'herbe sous la faux des
moissonneurs ; leurs cris, leurs plaintes, leurs gémissements ou leurs prières,
on les devine plutôt qu'on ne les entend, car des tambours sont là "pour
faire des roulements au moment de l'exécution".
A la première décharge,
la soeur Odile, frappée de plusieurs balles, tombe sans mouvement ; la soeur
Marie-Anne n'a que le bras cassé, elle reste debout, soutient doucement sa
compagne expirante et continue à prier : on l'aperçoit distinctement levant les
yeux au ciel.
"La soeur
Marie-Anne, rapporte le manuscrit de l'Hôpital, ne tombe pas au coup, elle
n'eut que le bras cassé. Comme saint Etienne, elle priait pour ses persécuteurs
: "Pardonnez-leur, disait-elle, car ils ne savent pas ce qu'ils font
!" Ces lignes sont évidemment le récit des témoins oculaires qui se
hâtèrent de redire aux soeurs de l'Hôtel-Dieu les moindres détails de
l'exécution et de la mort de leurs vaillantes compagnes.
Ce dernier geste couronne
dignement l'attitude prise, dès le commencement, par la courageuse soeur
Marie-Anne ; malgré son bras cassé et le sang qui coule en abondance, elle
prend soin de son amie mourante, regarde le ciel avec amour et, en attendant le
fatal coup de sabre ou de crosse, implore Dieu pour les bourreaux !
A peine la dernière
rangée des victimes est-elle renversée que les exécuteurs se précipitent sur
les morts et sur les blessés ; avec des sabres, des baïonnettes, des crosses de
fusils, ils frappent tout ce qui respire encore, consomment l'épouvantable
carnage, poussent dans les fosses les corps des victimes ; quelques-uns sont
réduits en morceaux, d'autres respirent encore. Tout autour s'empressent des
hommes et des femmes sans aveu qui disputent aux cadavres des vêtements
souillés de sang, cherchent avec avidité dans les cheveux, dans les habits,
quelques bijoux, quelques pièces d'argent cachées ou oubliées."
"Aussitôt la
fusillade finie, dit le manuscrit de l'Hôpital, ils se jetèrent sur elles avec
leurs sabres et leurs baïonnettes, les hachèrent et les mirent en
morceaux."
Le commandant de la
gendarmerie nationale d'Angers, Simon Edon, raconte ainsi la fin de la
fusillade à laquelle il avait assisté :
"Arrivés au lieu
destiné pour le supplice, une partie furent fusillés ; l'autre partie
précipités en des fosses de carnage tout vivants, la troupe leur tira quelques
coups de fusil et enfin, à coups de sabres, de baïonnettes et de crosses de
fusils, les acheva".
Extrait :
Le premier hôpital des
Filles de la Charité et ses Glorieuses Martyres
Les Soeurs Marie-Anne
& Odile - Fusillées à Angers, le 1er février 1794
Lucien Misermont
- 1912
SOURCE : http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/11/23/31011974.html
Arrested
Daughters of Charity, Soeurs Odile Baumgarten, DC & Marie-Anne Vaillot,
DC
1
February as one of the Martyrs
of Avrillé
Profile
Daughter of Charity of
Saint Vincent de Paul nun of
the diocese of Angers, France. Martyred in
the persecutions of
the French
Revolution.
Born
13 May 1736 in
Fontainebleau, Maine-et-Loire, France
1
February 1794 in
Avrillé, Maine-et-Loire, France
9 June 1983 by Pope John
Paul II (decree of martyrdom)
19
February 1984 by Pope John
Paul II at Rome, Italy
Additional
Information
Book of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
MLA
Citation
“Blessed Marie-Anne
Vaillot“. CatholicSaints.Info. 13 August 2015. Web. 8 January 2022. <https://catholicsaints.info/blessed-marie-anne-vaillot/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-marie-anne-vaillot/
2 January as
one of the Martyrs
of Anjou
Profile
Daughter of Charity of
Saint Vincent de Paul nun of
the diocese of Angers, France. Martyred in
the persecutions of
the French
Revolution.
Born
15
November 1750 in
Gondrexange, Moselle France
1
February 1794 in
Avrillé, Maine-et-Loire, France
9 June 1983 by Pope John
Paul II (decree of martyrdom)
19
February 1984 by Pope John
Paul II at Rome, Italy
Additional
Information
Book of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
MLA
Citation
“Blessed Odile
Baumgarten“. CatholicSaints.Info. 15 April 2015. Web. 8 January 2022.
<https://catholicsaints.info/blessed-odile-baumgarten/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-odile-baumgarten/
Names of beati by date of
execution:
01 February 1794 in
Avrillé, Maine-et-Loire (France)
16. MARIE-ANNE VAILLOT
vowed member, Daughters of Charity of Saint Vincent de Paul
born: 13 May 1736 in Fontainebleau, Maine-et-Loire (France)
17. ODILE BAUMGARTEN
vowed member, Daughters of Charity of Saint Vincent de Paul
born: 15 November 1750 in Gondrexange, Moselle (France)
18. GABRIELLE ANDROUIN
layperson of the diocese of Angers
born: 06 September 1755 in Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire (France)
19. PERRINE ANDROUIN
layperson of the diocese of Angers
born: 31 August 1760 in Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire (France)
20. SUZANNE ANDROUIN
layperson of the diocese of Angers
born: 16 March 1757 in Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire (France)
21. VICTOIRE BAUDUCEAU épouse RÉVÉLIÈRE
layperson of the diocese of Angers; married
born: 20 September 1745 in Thouars, Deux-Sèvres (France)
22. FRANÇOISE BELLANGER
layperson of the diocese of Angers
born: 24 June 1735 in La Trinité-d’Angers, Maine-et-Loire (France)
23. PERRINE BESSON
layperson of the diocese of Angers
born: ca. 1742 in Essarts, Vendée (France)
24. MADELEINE BLOND
layperson of the diocese of Angers
born: ca. 1763 in Angers, Maine-et-Loire (France)
25. FRANÇOISE BONNEAU
layperson of the diocese of Angers
born: ca. 1763 in Saint-Léger-en-Anjou (a.k.a. Saint-Léger-sous-Cholet),
Maine-et-Loire (France)
26. JEANNE BOURIGAULT
layperson of the diocese of Angers
born: 24 October 1757 in Chaudefonds, Maine-et-Loire (France)
27. RENÉE CAILLEAU épouse GIRAULT
layperson of the diocese of Angers; married
born: 06 July 1752 in Saint-Aubin-de-Luigné, Maine-et-Loire (France)
28. MARIE CASSIN épouse MOREAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 21 January 1750 in Chanteloup, Maine-et-Loire (France)
29. SIMONE CHAUVIGNÉ veuve CHARBONNEAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 12 March 1728 in Chaudefonds, Maine-et-Loire (France)
30. MARIE-JEANNE CHAUVIGNÉ épouse RORTEAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 21 February 1755 in La Jumellière, Maine-et-Loire (France)
31. CATHERINE COTTANCEAU
layperson of the diocese of Angers
born: ca. 1733 in Bressuire, Deux-Sèvres (France)
32. CHARLOTTE DAVY
layperson of the diocese of Angers
born: 19 October 1760 in Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire (France)
33. LOUISE DÉAN DE LUIGNÉ
layperson of the diocese of Angers
born: 17 November 1757 in Argeton-Notre-Dame, Mayenne (France)
34. ANNE-FRANÇOISE DE VILLENEUVE
layperson of the diocese of Angers
born: 11 September 1741 in Seiches-sur-le-Loir, Maine-et-Loire (France)
35. MARIE FAUSSEUSE épouse BANCHEREAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: ca. 1740 in Boësse, Deux-Sèvres (France)
36. JEANNE FOUCHARD épouse CHALONNEAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 10 September 1747 in Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire (France)
37. MARIE GALLARD épouse QUESSON
layperson of the diocese of Angers; married
born: ca. 1739 in Saint-Laurent-de-la-Plaine, Maine-et-Loire (France)
38. MARIE GASNIER épouse MERCIER
layperson of the diocese of Angers; married
born: 08 November 1756 in Ménil, Mayenne (France)
39. MARIE GRILLARD
layperson of the diocese of Angers
born: 05 October 1753 in Saint-Pierre de Cholet, Maine-et-Loire (France)
40. RENÉE GRILLARD
layperson of the diocese of Angers
born: 10 February 1766 in Saint-Pierre de Cholet, Maine-et-Loire (France)
41. PERRINE GRILLE
layperson of the diocese of Angers
born: 06 February 1742 in Rochefort-sur-Loire, Maine-et-Loire (France)
42. JEANNE GRUGET veuve DOLY
layperson of the diocese of Angers; married
born: ca. 1745 in Châtillon-sur-Sevre, Deux-Sèvres (France)
43. ANNE HAMARD
layperson of the diocese of Angers
born: ca. 1742 in Saint-Clément, Maine-et-Loire (France)
44. PERRINE LEDOYEN
layperson of the diocese of Angers
born: 16 September 1764 in Saint-Aubin-de Luigné, Maine-et-Loire (France)
45. MARIE LENÉE épouse LEPAGE DE VARANCÉ
layperson of the diocese of Angers; married
born: 14 July 1729 in Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire (France)
46. MARIE LEROY épouse BREVET
layperson of the diocese of Angers; married
born: ca. 1755 in (?)
47. MARIE LEROY
layperson of the diocese of Angers
born: 19 May 1771 in Montilliers, Maine-et-Loire (France)
48. RENÉE MARTIN épouse MARTIN
layperson of the diocese of Angers; married
born: ca. 1752 in (?)
49. FRANÇOISE MICHAU
layperson of the diocese of Angers
born: ca. 1765 in (?)
50. JACQUINE MONNIER
layperson of the diocese of Angers
born: 16 January 1726 in Saint-Melaine, Maine-et-Loire (France)
51. FRANÇOISE PAGIS épouse RAILLEAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 14 October 1732 in Gouis, Maine-et-Loire (France)
52. MADELEINE PERROTIN veuve ROUSSEAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 30 March 1744 in Saint-Germain-des-Près, Maine-et-Loire (France)
53. PERRINE-CHARLOTTE PHELIPPEAUX épouse SAILLAND D’EPINATZ
layperson of the diocese of Angers; married
born: 13 May 1740 in Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire (France)
54. MARIE ANNE PICHERY épouse DELAHAYE
layperson of the diocese of Angers; married
born: 30 July 1754 in Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire (France)
55. ROSE QUENION
layperson of the diocese of Angers
born: 20 January 1764 in Mozé-sur-Louet, Maine-et-Loire (France)
56. LOUISE-OLYMPE RALLIER DE LA TERTINIÈRE veuve DÉAN DE LUIGNÉ
layperson of the diocese of Angers; married
born: 24 April 1732 in Châteaugontier, Mayenne (France)
57. MARGUERITE RIVIÈRE épouse HUAU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 20 August 1756 in La Ferrière-de-Flée, Maine-et-Loire (France)
58. MARIE ROUAULT épouse BOUJU
layperson of the diocese of Angers; married
born: 26 October 1744 in Vezins, Maine-et-Loire (France)
59. PERRINE SAILLAND D’EPINATZ
layperson of the diocese of Angers
born: 24 March 1768 in Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire (France)
60. JEANNE SAILLAND D’EPINATZ
layperson of the diocese of Angers
born: 03 July 1769 in Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire (France)
61. MADELEINE SAILLAND D’EPINATZ
layperson of the diocese of Angers
born: 09 August 1770 in Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire (France)
62. RENÉE VALIN
layperson of the diocese of Angers
born: 08 March 1760 in Chaudefonds, Maine-et-Loire (France)
SOURCE : https://soul-candy.info/2016/04/feb-1-martyrs-of-angers/
Intérieur de la chapelle des Martyrs d'Avrillé, Avrillé, CPA. Photographie, 1930
2
January as one of the Martyrs
of Anjou
Profile
A group of lay
people who were executed together
for their faith during
the anti–Christian persecutions of
the French
Revolution.
François
Micheneau veuve Gillot
Madeleine
Cady épouse Desvignes
Marie
Gingueneau veuve Coiffard
Marie-Genevieve
Poulain de la Forestrie
Marthe
Poulain de la Forestrie
Perrine
Pottier épouse Turpault
16
April 1794 at
Avrillé, Maine-et-Loire, France
9 June 1983 by Pope John
Paul II (decree of martyrdom)
19
February 1984 by Pope John
Paul II at Rome, Italy
Additional
Information
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
MLA
Citation
“Martyrs of
Avrillé“. CatholicSaints.Info. 17 November 2021. Web. 8 January 2022.
<https://catholicsaints.info/martyrs-of-avrille-16-april/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/martyrs-of-avrille-16-april/
Beata Maria Anna
Vaillot Figlia della Carità, martire
>>> Visualizza la
Scheda del Gruppo cui appartiene
Fontainebleau, Francia,
13 maggio 1736 - Avrillé, Francia, 1 febbraio 1794
Emblema: Palma
Martirologio
Romano: Ad Avrillé presso Angers in Francia, passione delle beate Maria
Vaillot e quarantasei compagne, martiri, che, nell’epoca del terrore durante la
rivoluzione francese, conseguirono la corona del
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/99265.html
Beata Odila
Baumgarten Figlia della Carità, martire
>>> Visualizza la
Scheda del Gruppo cui appartiene
Gondrexange, Francia, 15
novembre 1750 - Avrillé, Francia, 1 febbraio 1794
Emblema: Palma
Martirologio
Romano: Ad Avrillé presso Angers in Francia, passione delle beate Maria
Vaillot e quarantasei compagne, martiri, che, nell’epoca del terrore durante la
rivoluzione francese, conseguirono la corona del martirio.
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/99266.html
Beate 47 Martiri di
Avrillé durante la Rivoluzione Francese
>>> Visualizza la
Scheda del Gruppo cui appartiene
† Avrillé, Francia, 1
febbraio 1794
Marie-Anne Vaillot ed Odile Baumgarrten, religiose Figlie della Carità, nonchè altre 45 donne laiche della diocesi di Angres, nubili, coniugate e vedove, conseguirono la palma del martirio durante la Rivoluzione Francese. Il 19 febbraio 1984 Papa Giovanni Paolo II beatificò queste donne insieme con altri martiri della diocesi di Angers.
Martirologio
Romano: Ad Avrillé presso Angers in Francia, passione delle beate Maria
Vaillot e quarantasei compagne, martiri, che, nell’epoca del terrore durante la
rivoluzione francese, conseguirono la corona del martirio.
L'inverno del 1788-1789 è molto rigido. La Senna è gelata da Parigi a Rouen. La raccolta è scarsa dappertutto. I prezzi aumentano velocemente. La disoccupazione industriale provoca disordini nella città. I salari diminuiscono dal 20 al 30% mentre il prezzo del pane aumenta della metà. La disuguaglianza tra i privilegiati e i non-privilegiati appare ancora più netta. I nobili e i ricchi borghesi profittano del rialzo dei prezzi. Gli abitanti delle città e i paesani poveri ne sono le vittime e sopportano di più il peso sempre più pesante delle imposte.
Per cercare di rimediare ai disordini sociali, politici, economici che minacciano il paese, il Re Luigi XVI ha convocato per il mese di maggio gli Stati Generali, una grande assemblea composta dalla Nobiltà, dal Clero e dal Terzo Stato (artigiani, operai, contadini).
L'elezione dei deputati avviene in un contesto molto teso.
Il Terzo Stato che, per procedura di elezione, è in minoranza, finisce per imporsi il 9 luglio, dichiarandosi Assemblea Costituente. Ma la Corte non accetta la rivoluzione che è iniziata. Corrono delle voci su un complotto aristocratico. Il popolo di Parigi si arma: si organizza la sommossa. Il 14 luglio 1789, il popolo in rivolta si impadronisce della Bastiglia, simbolo del potere assoluto del Re.
La presa della Bastiglia sarà seguita dall'abolizione di tutti i privilegi nella notte del 4 agosto. Alla fine del mese, la Dichiarazione dei Diritti dell'uomo è votata dall'Assemblea Costituente. Tale dichiarazione, che proclama tutti gli uomini liberi e uguali, appare al mondo come la Carta della democrazia sociale e politica.
Le Suore dell'Ospedale di Angers avevano avuto eco delle riunioni rumorose che eleggevano i deputati per l'Assemblea degli Stati Generali. Il popolo era felice di potere esprimere le sue rivendicazioni e salutava il re come liberatore della Francia. I primi passi della Rivoluzione Francese erano accolti favorevolmente nelle province in cui si era sensibili alla Dichiarazione dei Diritti dell'uomo, all'abolizione dei privilegi, alla prospettiva delle riforme sociali.
Ma la Suore apprendono che il 13 e il 14 luglio sono stati giorni terribili per le due case madri. Dalle due del mattino fino alla sera, San Lazzaro, casa madre dei preti della Missione, è stata invasa e saccheggiata da una banda di 150 briganti. Anche la casa madre delle Figlie della Carità, di fronte a san Lazzaro, ha ricevuto la visita dei Ribelli. Le 98 Suore del Seminario, le Suore anziane dell'infermeria, terrificate, li hanno visti percorrere tutta la casa.
I membri dell'Assemblea Costituente pensano sia necessario regolare i rapporti tra la Chiesa e lo Stato, poiché i privilegi di cui godeva il clero sono stati aboliti nella notte del 4 agosto e i beni ecclesiali sono diventati beni nazionali il 2 novembre 1789.
A partire dal mese di maggio 1790 si discute all'Assemblea il progetto della Costituzione Civile del Clero. I vescovi e i parroci saranno ormai eletti dal popolo. Diventano funzionari dello stato e sono remunerati come tali. Vescovi e preti devono prestare giuramento alla Costituzione dello Stato francese. Questa riforma sottomette la Chiesa di Francia all'autorità civile, ne fa una Chiesa nazionale, e la separa dalla Chiesa cattolica, apostolica e romana.
La legge è votata il 12 luglio 1790. Il re, debole e indeciso, contro la sua coscienza, sanziona il decreto il 26 dicembre 1790.
Molti preti e alcuni vescovi prestano il loro giuramento. Una forte maggioranza si rifiuta. Il clero è allora diviso in due: i preti "giurati" e i preti "refrattari". I preti refrattari sono denunciati e deportati o selvaggiamente massacrati.
Il terrore s'installa dappertutto in Francia. Il 21 gennaio, il re Luigi XVI è
ghigliottinato.
Le Suore dell'ospedale avevano cercato in tutti i modi di restare al loro
posto, ma la cosa non poteva rimanere a lungo inosservata.
Il 2 settembre 1793 venne inviata una petizione alla Municipalità di Angers: bisognava, a ogni costo e il più presto possibile, far prestare giuramento alle suore e far loro abbandonare l'abito.
Il 3 settembre, un gruppo di 15 uomini fu mandato alle porte dell'ospedale per impedire alle suore di uscire e per spaventarle. Là essi incontrarono la suor servente della casa, suor Antoinette, e altre tre suore, sue assistenti. Le esortarono a prestare giuramento e le avvisarono dei gravi disordini che il loro rifiuto avrebbe generato, dicendo che i poveri malati ne avrebbero sofferto molto.
La loro speranza fu delusa. Le Suore restarono ben salde nelle loro decisioni. Risposero che i decreti concernenti il giuramento non le riguardavano, in quanto esse non erano funzionari pubblici; che l'abito che indossavano era povero e permetteva loro di farsi riconoscere più facilmente dagli ammalati, soprattutto dai più gravi.
Il 5 gennaio 1794 un decreto rese il giuramento obbligatorio per tutte le consacrate: dieci giorni di tempo. Per chi non si sottometteva a questa imposizione, l'unica prospettiva era la condanna a morte.
Tre delle trentasei suore della Comunità di Angers cedettero di fronte alle
insistenze. Alle autorità civili dichiararono che molte altre suore avrebbero
prestato il giuramento se non fossero state impedite "dai perfidi consigli
e dalle cattive parole di Antoinette, la Superiora, di Marie-Anne e di Odile,
tutte e tre Suore dell'ospedale".
Le tre Sorelle furono arrestate la sera stessa, il 19 gennaio 1794 e separate
dopo due giorni: Sr Antoinette Tailhade fu condotta alla prigione delle
"Penitenti", le sue Compagne al convento del Buon pastore,
trasformato in luogo di detenzione. Il motivo della separazione era quello di
eliminare al più presto suor Marie-Anne Vaillot e suor Odile Baugard. La loro
tragica morte avrebbe fiaccato la Suor Servente e le altre 33 Suore che fino a
quel momento avevano rifiutato di giurare.
Il 28 gennaio Sr Marie-Anne e Sr Odile comparvero davanti al giudice. Sr Marie-Anne fu interrogata per prima: "Di dove sei? Perché sei qui?"
"Non lo so; sarà forse perché ho rifiutato di giurare".
"Perché hai rifiutato?"
"La mia coscienza non me lo permette. Ho fatto il sacrificio di lasciare la mia famiglia per dedicarmi al servizio dei poveri; ho fatto anche quello di lasciare l'abito religioso e di portare la coccarda nazionale..."
Queste ultime parole irritarono molto il giudice Vacheron. Quando si fu calmato un poco, la Suora riprese a dire con tranquillità e decisione: "Fate di me quello che volete".
In preda a una nuova esplosione di collera, Vacheron le fece strappare di dosso la coccarda e le chiese con arroganza: "Non sai che i refrattari alla legge sono puniti con la morte?"
Sr Marie-Anne ripeté: "Fate di me quello che volete".
L'interrogatorio di Sr Odile fu identico e Sr Odile rispose alla stessa maniera di Sr Marie-Anne. Sul loro dossier fu segnata una effe minuscola, che significava: condanna alla fucilazione. Spuntò l'alba del 1° febbraio. Una apposita commissione si recò nella prigione del Buon pastore. Iniziò l'appello di coloro che dovevano essere sacrificati in nome di una ideologia non condivisa. Trecentonovantotto i nomi di quella mattina, nomi cui corrispondeva un volto con gli occhi dilatati per l'orrore, un cuore il cui ritmo sembrava ormai impazzito. Ma il numero delle vittime sarà poi destinato a salire. Ad Angers i morti di quei giorni saranno circa duemila.
I condannati erano condotti al luogo dell'esecuzione legati a due a due. Sorvegliati da soldati a cavallo e da gendarmi, i prigionieri avanzavano per le vie strette e malagevoli. Ai lati del convoglio cigolavano carrette cariche di quei condannati che non potevano camminare.
Sr Marie-Anne era legata alla sua compagna e andava al martirio con passo fermo.
Nel vedere la lunga fila di condannati Sr Odile ebbe un attimo di esitazione e temette di non riuscire ad avere il coraggio necessario a quel particolare momento.
Si appoggiò al braccio di Sr Marie-Anne e la sentì forte, decisa.
"Una corona ci è destinata oggi; non la perdiamo!", le disse Sr Marie-Anne. Ogni timore scomparve. Il rumore dei passi lenti e pesanti sul selciato copriva le invocazioni che si propagavano lungo la catena dei condannati.
"Santa Maria, prega per noi!"
"Regina dei martiri, prega per noi! "
"Regina dei confessori, prega per noi! "
"Santissima Vergine Maria, confido in te!"
E il lungo percorso di tre Km, che conduceva quella singolare processione dalla prigione al luogo del massacro, risuonò di canti e di preghiere.
A un tratto Sr Odile, sfinita dalla stanchezza, cadde pesantemente a terra. Un grido di spavento sfuggì dalle labbra di Sr Marie-Anne che aveva visto alcuni gendarmi avvicinarsi immediatamente, pronti ad afferrare la Suora e a gettarla su una di quelle terribili carrette che fiancheggiavano il convoglio. Sr Marie-Anne la riparò col suo corpo, la rialzò, la incoraggiò e continuò a sostenerla per tutto il resto del percorso. Durante il cammino a sr Odile sfuggì dalle mani il Rosario. Si chinò per raccoglierlo, ma subito uno degli aguzzini le schiacciò la mano con il calcio del fucile. Il Rosario rimase a terra, calpestato, ma non inosservato. Una donna, amica delle Suore, che confusa tra la folla seguiva i condannati, con un gesto rapido raccolse la corona e la nascose con cura. Quando tornò la pace la consegnò alle Suore dell'Ospedale di Angers.
La lunga fila giunse al Campo dei Martiri. Le suore intonarono di nuovo le litanie della Vergine. Quella mattina erano già state effettuate sei fucilazioni; il nuovo gruppo che arrivava faceva parte della settima. Per arrivare davanti alle fosse che erano state loro destinate, le vittime dovettero passare vicino alle tombe di coloro che erano stati fucilati precedentemente, i cui corpi erano ricoperti con pochissima terra. Molti dei condannati chiesero pietà per le Suore, così raccolte nella loro fervorosa preghiera. L'ufficiale Ménard, che comandava il gruppo, spinto dall'emozione, disse alle suore: "Cittadine, siete ancora in tempo per sfuggire alla morte. Avete reso tanti servizi all'umanità... Ritornate nella vostra casa... Non prestate neppure il giuramento. Mi assumo io la responsabilità di dire che l'avete fatto..."
"Cittadino - rispose Sr Marie-Anne - non solo non vogliamo fare il giuramento di cui parlate, ma non vogliamo neanche far credere che l'abbiamo fatto... Se dobbiamo conservare la vita alla condizione che ci viene proposta, vi dichiariamo che preferiamo la morte, anziché comportarci in modo contrario all'amore che abbiamo giurato al nostro Dio".
Ménard, sconcertato, triste e deluso, diede l'ordine di tirare. Le prime fila dei condannati stramazzarono al suolo, sull'orlo delle fosse dove si erano schierati. L'esecuzione fu lunga. Sr Marie-Anne e Sr Odile furono tra le ultime vittime. Sr Marie-Anne fu solo colpita ad una braccio; rimase in piedi, sostenendo dolcemente Sr Odile sanguinante e inanimata. Con gli occhi rivolti al cielo, continuava a pregare: "Perdonali, Signore, non sanno quello che fanno!".
Appena finita la scarica, i carnefici si gettarono su Sr Marie-Anne e su quegli altri che, riversi sui bordi, tentavano di rialzarsi. A colpi di sciabola finirono i loro corpi.
Furono Beatificate il 19 febbraio 1984.
Autore: Sr. Rosanna Pitarresi FdC
Fonte : www.vincenziani.com
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/39330
De salige Maria Anna
(Marie-Anne) Vaillot og Odilia (Odile) Baumgarten ( -1794)
Minnedag: 2.
januar
Den salige Maria Anna
(Marie-Anne) Vaillot ble født den 13. mai 1736 i Fontainebleau i Frankrike. Den
salige Odilia (Odile) Baumgarten ble født den 15. november 1750 i Gondrexange i
Frankrike. Begge sluttet seg til kongregasjonen Barmhjertige søstre av St.
Vincent de Paul eller Vincentinerinnene (Filles de la Charité de Saint-Vincent
de Paul - FdC); Maria Anna i 1761 og Odilia i 1775. Begge to viet seg helt til
tjenesten i St. Johannes-hospitalet i Angers.
Den 14. juli 1789 brøt
Den franske revolusjon ut. For bakgrunn og forløp, se Martyrer fra Den
franske Revolusjon.
Under revolusjonen ble de
to nonnene drept sammen med andre martyrer i Angers den 1. februar 1794. Under
revolusjonen mistet over 2.000 katolikker (prester, ordenssøstre og legfolk) i
Angers livet på grunn av sin troskap mot sin katolske tro under de ekstreme
antiklerikale forfølgelser i bispedømmet under denne fasen av den franske
revolusjon. Av denne store helteskaren er hittil 99 grundig undersøkt og deres
martyrium anerkjent som ekte og som resultat av hat mot den katolske tro.
Biskopen av Angers, Msgr. Joseph Rumeau, åpnet deres saligkåringsprosess
allerede i 1905.
Gruppen (Den salige Vilhelm (Guillaume)
Répin og hans 98 ledsagere), inkludert Maria Anna og Odilia, ble saligkåret
i Roma av pave Johannes Paul II den 19. februar 1984. Gruppens minnedag er 2.
januar, men de to ordenssøstrene kan også minnes på dødsdagen 1. februar.
Kilder:
Schauber/Schindler, Holböck (2) - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 1999-06-28 00:16
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/mvaillot
Voir aussi : http://causa.sanctorum.free.fr/revolution_francaise_04.htm