lundi 9 février 2015

Bienheureuse ANNA KATHARINA EMMERICK (ou ANNE-CATHERINE EMMERICH), vierge religieuse augustine et mystique

Bienheureuse Anne-Catherine Emmerick (ou Emmerich)

Née en 1774 dans une famille de paysans rhénans, elle devient domestique à 13 ans avant d’entrer en 1802 chez les Augustines de Dülmen. Après la sécularisation du couvent, elle se met au service d’un prêtre français émigré. Souvent malade, elle vit de fortes expériences mystiques et demeure une des plus grandes visionnaires de tous les temps. Ses visions retranscrites par le poète Clemens Brentano portent principalement sur la vie du Christ et de la Vierge Marie. Elle meurt le 9 février 1824 à Dülmen en ayant par ses révélations mais surtout par toute sa vie et dans son propre corps crié la passion douloureuse de Notre Seigneur Jésus Christ. Le caractère tellement extraordinaire de ses écrits et de sa vie ainsi que la difficulté à démêler son œuvre de celle de son interprète ont retardé sa béatification jusqu’en 2004.

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/02/09/12701/-/bienheureuse-anne-catherine-emmerick-ou-emmerich



Gabriel von Max  (1840–1915). Anna Katharina Emmerick, 1885, 84,5 X 67,6, Neue PinakothekMunich. Inv Nr 7739


Bienheureuse Anne-Catherine EMMERICK

Nom: EMMERICK
Prénom: Anne-Catherine (Anna Katharina)
Nom de religion: Anne-Catherine (Anna Katharina)
Pays: Allemagne
Naissance: 08.09.1774  à Flamschen (près de Coesfeld en Westphalie)
Mort: 09.02.1824  à Dülmen
Etat: Religieuse

Note: Favorisée durant toute sa vie de visions sur l’Ancien et le Nouveau Testament. Stigmatisée. Religieuse chez les Augustines de Dülmen de 1802 à 1811, date de la suppression du couvent. Clemens Brentano transcrit ses visions.

Béatification: 03.10.2004  à Rome  par Jean Paul II (Son ultime béatification)
Canonisation:   à   par
Fête: 9 février

Réf. dans l’Osservatore Romano: 2004 n.40 p.1-3.8.10  -  n.41 p.4
Réf. dans la Documentation Catholique: 2004 n.20 p.955-956

Notice brève

Anne-Catherine Emmerick naît en 1774 dans une famille nombreuse de petits paysans en Westphalie (Allemagne). Toute jeune enfant, elle a déjà des visions sur des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Elle travaille dur à la ferme, puis exerce le métier de couturière à la maison. Depuis longtemps, elle ressent l’appel à la vie religieuse, mais elle rencontre des difficultés pendant bien des années (opposition de ses parents pourtant très pieux, pauvreté, etc.). En 1802, elle entre enfin chez les Augustines de Dülmen. Elle reçoit les stigmates de la Couronne d’épines, mais elle les tient cachés. En 1811, le couvent est fermé lorsque Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon, est nommé roi de Westphalie et les religieuses sont jetées à la rue. Dès lors, vivant en pleine ville, à Dülmen, elle ne peut plus tenir cachés les phénomènes mystiques dont elle est l’objet, d’autant plus qu’en 1812, elle reçoit les autres stigmates de la Passion et, la même année, elle cesse de se nourrir, ne vivant plus que de l’Eucharistie. Alors commence pour elle la notoriété et aussi les critiques. Le grand auteur romantique allemand, Clemens Brentano, converti de fraîche date, s’installe à son chevet, à partir de 1818 jusqu’à la mort de la voyante, et consacre désormais tout son talent à transcrire ses visions.

Anne-Catherine Emmerick, malgré ses souffrances qui la clouent au lit, a le souci d’exercer la charité envers son prochain par ses travaux de couture, ses charismes et ses nombreux contacts. Elle unit ses souffrances à celles de Jésus son Époux et meurt en 1824.

Notice développée

Anne-Catherine Emmerick vécut en cette fin du 18e siècle dans la Westphalie, qui connut un renouveau de l’Église allemande, l’un des plus saisissants de l’histoire chrétienne (même s’il est méconnu dans les pays francophones). L’époque était très troublée par les contrecoups de la Révolution française et les guerres de Napoléon. La Westphalie (capitale Münster) était une principauté ecclésiastique (c'est-à-dire ayant à sa tête un prince-évêque, en l’occurrence le frère de Marie-Antoinette femme de Louis XVI) qui n’allait pas tarder à être laïcisée par les Prussiens puis par les Français. Mais Münster était peut-être la ville d’Allemagne où le catholicisme gardait le plus d’autorité tant intellectuelle que morale. Quant à la bienheureuse, elle avait 19 ans au commencement de la Révolution française.

Anna-Katharina (Anne-Catherine) Emmerick voit le jour le 8 septembre 1774 au hameau de Flamschen près de Coesfeld au sein d’une famille de neuf frères et sœurs. Le père est un petit métayer. Très jeune, elle jouit de la présence de son ange gardien. Elle a des visions de l’Ancien et du Nouveau Testament. Un jour, elle les raconte à son père qui manifeste son étonnement, son émotion, mais il garde le silence. Elle est élevée très sévèrement par sa mère pieuse et austère. Dès sa plus tendre enfance, elle doit aider aux travaux domestiques et agricoles. Elle fréquente peu de temps l’école. Un jour, elle raconte naïvement l’une de ses visions aux autres enfants, croyant que tout le monde avait les mêmes connaissances ; c’était au sujet de la Résurrection. Après s’être moqué d’elle, les enfants vont le rapporter au ‘magister’ qui lui défend sévèrement de se livrer à de pareilles imaginations. Elle aime la nature, le travail et la lecture, sa seule récréation. Gracieuse, elle prend soin de sa tenue vestimentaire, non pour elle-même mais par amour pour Dieu.

Elle ressent un appel à la vie religieuse, mais elle rencontre mille difficultés. Son père est réticent et sa mère voudrait la marier. D’autre part un couvent de clarisses de Münster ne veut pas l’accepter sans dot. Par contre, le couvent des Augustines d’Agnetenberg près de Dülmen l’accepterait, à condition qu’elle sache jouer de l’orgue. Pour pouvoir prendre des leçons, elle fait un apprentissage de couturière et travaille à la maison. Elle peut alors se rendre chez un organiste, Monsieur Söntgen qui vit à Coesfeld avec sa fille Clara ; mais vite, elle réalise qu’ils sont dans la misère. Dans sa charité, elle passe tout son temps à les servir au lieu d’apprendre l’orgue. De plus, elle dépense toutes ses économies pour les nourrir, et quand elles sont épuisées, il ne lui reste plus qu’à avoir faim avec eux. Ce sont des années très dures. En cachette de son père, sa mère lui apporte de la nourriture, mais quand elle lui reproche sa charité excessive, Anne-Catherine, pourtant très malheureuse, répond que si Dieu la veut au couvent, il trouvera moyen de l’y mettre. De fait, Clara, au contact d’Anne-Catherine, ressent aussi la vocation religieuse. Elle n’a aucune difficulté à trouver un couvent, puisqu’elle sait jouer de l’orgue. Mais M. Söntgen exige qu’Anne-Catherine soit acceptée aussi. Et c’est ainsi qu’en 1802, elles entrent au couvent des Augustines d’Agnetenberg.

Bien qu’elle soit incomprise à cause de ses dons extraordinaires, Anne-Catherine peut prononcer ses vœux l’année suivante. Elle participe à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne veut faire. Elle tombe fréquemment malade et doit supporter de grandes souffrances. Malgré cela elle considère ces années de vie religieuse comme les plus belles de sa vie. Mais en 1811 le couvent est fermé par le roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte, qui imite son frère Napoléon en supprimant les ordres religieux.

Anne-Catherine devient alors domestique d’un prêtre français qui a fui la Révolution (la Westphalie est très accueillante aux réfugiés). Mais elle tombe à nouveau malade et ne quittera plus son lit. L’une de ses sœurs tient le ménage à sa place. Précédemment, elle avait déjà reçu les stigmates de la Couronne d’épines, mais, dans son couvent, elle avait pu les tenir cachés. En 1812, elle reçoit les autres stigmates de la Passion et ne peut plus désormais les dissimuler. Elle ne se nourrit pratiquement plus que de l’eucharistie. Le docteur Franz Wesener, un agnostique, impressionné par ces phénomènes, se convertit. Il devient son confident et ami. Les rapports qu’il a laissés sont très précieux et hors de tout soupçon d’exagération. Il n’en va pas tout à fait de même avec Clemens Brentano, le dernier des grands écrivains romantiques allemands. Il entend parler d’elle par l’abbé Sailer, futur évêque de Ratisbonne, lequel est à l’origine d’un autre foyer de renouveau catholique en Allemagne du sud (Bavière), mouvement né à peu près à la même époque que celui de Münster. Brentano, récemment converti, va la voir, s’établit à Dülmen et lui rend visite chaque jour pendant six années (1818–1824), jusqu’à la mort de la bienheureuse et lui consacre désormais toute son activité littéraire. Comme elle, il est traîné dans la boue, mais sa notoriété littéraire empêchera l’œuvre d’Anne-Catherine de sombrer dans l’oubli : “La Douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ” est publiée en 1833. Elle fera grand bruit. (C’est de ce livre que Mel Gibson s’est inspiré en 2004 pour réaliser son film : “La Passion du Christ”). “La Vie de la Sainte Vierge” est inachevée quand il meurt en 1842. Ses manuscrits seront publiés intégralement en 1860. Le problème est de savoir quelle est la part du transcripteur dans ces récits.

Quant à Anne-Catherine, elle doit subir de pénibles examens pour qu’on puisse juger de sa personne (Jeûne-t-elle vraiment ? etc. ) et de ses visions. Enquête ecclésiastique en 1813, puis, en 1819, beaucoup plus éprouvante encore, enquête du ministère prussien de l’Intérieur. En revanche, de nombreuses personnalités, qui participent au renouveau de la vie de l’Église au XIXe siècle, cherchent à la rencontrer. Ce qui frappe en elle, c’est d’abord son amour de la croix et de Jésus son ‘fiancé’. Selon les paroles de Jean-Paul II : « Elle a crié “la passion douloureuse de Notre Seigneur Jésus-Christ” et elle l’a vécue dans son corps. » Ce qui domine ensuite, c’est l’amour qu’elle éprouvait pour le prochain. Elle cherchait toujours à aider les autres, même si elle ne pouvait pas se lever de son lit, elle cousait des vêtements pour les enfants pauvres, elle accueillait généreusement beaucoup de personnes…

Quand la mort approche, elle décide d’unir sa souffrance à celle de Jésus en l’offrant pour la rédemption des hommes. Elle dit : « Seigneur c’est par toi que je vis, c’est pour toi que je meurs. » Elle dit aussi : « J’ai toujours considéré le service du prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j’ai prié Dieu afin qu’il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d’être utile. A présent je sais qu’il a exaucé ma prière. » Elle meurt le 9 février 1824.

En lisant Anne-Catherine Emmerich, on y voit décrit la vie de Jésus avec un luxe de détails impressionnant qui contrastent évidemment avec la brièveté des Évangiles. Ce livre eut un succès immédiat et fut non moins abondamment critiqué. Certes, béatifier une mystique n’équivaut pas à reconnaître officiellement ses visions, mais si les livres contenaient quelque chose de contraire à la foi, la cause n’aurait pas passé. Avec le Nouveau Testament se clôt la Révélation. Les visions et révélations particulières ne peuvent qu’expliciter ce qui y est déjà contenu en germe. La Révélation engage notre foi, tandis qu’on reste libre vis-à-vis des révélations particulières. Notons que “la maison de la Vierge” à Éphèse a été découverte grâce aux descriptions d’Anne-Catherine, alors qu’elle n’avait jamais quitté sa Westphalie natale.

Voici à titre d’exemple quatre extraits des Visions :

De la “Vie cachée de Notre Seigneur”. Chapitre XII  Naissance du Christ.

Je vis la lumière qui entourait Marie devenir de plus en plus éclatante ; la lueur des lampes allumées par Joseph s’était éclipsée. Vers minuit, la très sainte Vierge entra en extase, et je la vis élevée au-dessus de terre ; elle avait alors les mains croisées sur la poitrine, et sa large robe flottait autour d’elle en plis onduleux. La splendeur qui l’environnait augmentait sans cesse. La voûte, les parois et le sol de la grotte, comme vivifiés par la lumière divine, semblaient éprouver une émotion joyeuse. Mais bientôt la voûte disparut à mes yeux ; un torrent de lumière, qui allait toujours croissant, se répandit de Marie jusqu’au plus haut des cieux. Au milieu d’un mouvement merveilleux de gloires célestes, je vis descendre des chœurs angéliques, qui en s’approchant, se montrèrent sous une forme de plus en plus distincte. La sainte Vierge élevée en l’air dans son extase, abaissait ses regards sur son Dieu, adorant Celui dont elle devenait la mère, et qui, sous l’aspect d’un frêle enfant nouveau-né, était couché sur la terre devant elle.

De la “Vie publique de Notre-Seigneur”. Troisième année. Chapitre XXXV  Bonté de Jésus envers les enfants.

Jésus, accompagné de quelques apôtres, se rendit à Bethabara. (…) Beaucoup de femmes arrivaient avec leurs enfants ; il y en avait de différents âges, et jusqu’à des nourrissons que les mères portaient dans leurs bras. (…) Les disciples qui marchaient en avant voulurent les repousser, parce que le Sauveur était fatigué, ayant déjà béni beaucoup de monde. Mais il défendit qu’on les renvoyât. Alors on rangea cette multitude d’enfants de tout âge, les jeunes garçons séparés des petites filles, d’ailleurs beaucoup plus nombreuses. (…) Le Seigneur leur parlait, leur imposait les mains et les bénissait. A plusieurs reprises, il posait une main sur la tête, et l’autre sur la poitrine ; il en serra quelques-uns contre son cœur ; il désigna certains comme des modèles, et tous il les instruisait, les exhortait, les encourageait, les bénissait tour à tour.
De la “Douloureuse Passion”. Chapitre XXXI  Les larrons.

Ils étaient accusés d’avoir assassiné une femme juive et ses enfants qui se rendaient de Jérusalem à Joppé. On les avait arrêtés dans un château de Pilate, où ils s’étaient fait passer pour de riches marchands ; on les avait tenus longtemps en prison avant de pouvoir les convaincre de leurs crimes. Le larron de gauche était le plus âgé : c’était un scélérat consommé, maître et corrupteur de l’autre. Ils appartenaient l’un et l’autre à cette bande de brigands chez lesquels la Sainte Famille avait passé la nuit lors de la fuite en Égypte. Dismas (le bon larron) était l’enfant lépreux qui fut guéri lorsque sa mère, sur l’invitation de Marie, le lava dans l’eau où avait été baigné l’enfant Jésus. L’accueil charitable qu’avait fait sa mère à la Sainte Famille fut récompensé par cette purification symbolique, qui reçut son accomplissement lorsque le sang de Jésus en croix purifia son âme. Dismas s’était perdu : il ne connaissait pas Jésus ; cependant ce n’était pas un mauvais cœur, et la patience du Seigneur (crucifié) le toucha.

De la “Vie glorieuse de Jésus sur la terre depuis la Résurrection jusqu’à l’Ascension”. Chapitre III  Résurrection du Seigneur.

Je vis l’âme de Jésus, comme une gloire resplendissante, entre deux anges en habit de guerre, et au milieu d’un grand nombre de figures lumineuses, pénétrer à travers le rocher du sépulcre, puis descendre auprès du corps sacré et se confondre avec lui. Je vis alors les membres se remuer sous leur voile, et le corps du Seigneur, uni à son âme et pénétré de sa divinité, s’échapper par un côté du linceul correspondant au côté entrouvert. A cette vue, je songeai à Ève sortant du côté d’Adam. La grotte était toute remplie d’une lumière céleste.

Bienheureuse Anna Katharina Emmerick

Mystique (+ 1824)

béatifiée le 3 octobre 2004

Homélie du Pape Jean-Paul II

"La Bienheureuse Anna Katharina Emmerick, a crié 'la passion douloureuse de Notre Seigneur Jésus Christ' et elle l'a vécue dans son corps."

Anna Katharina Emmerick (1774-1824), biographie sur le site du Vatican

"La vie d'Anna Katharina fut caractérisée par une profonde union avec le Christ; les stigmates qu'elle portait en furent la preuve. Elle éprouva également une profonde dévotion à l'égard de Marie. A travers  la  foi et l'amour elle servit l'œuvre de la rédemption."

De nombreux ouvrages nous parlent d'elle...

"Tu ne peux imaginer le nombre de personnes qui seront incitées à la vertu en lisant ces choses", disait son ange gardien à Anne-Catherine, qui s'étonnait qu'on lui ordonne de raconter ses visions de la vie du Christ.

- La douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ d’après les méditations d’Anne-Catherine Emmerich, 1872.

- Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ d’après les visions de la Sœur Anne-Catherine Emmerich recueillies par Clément Brentano, 1884.

- K. E. Schmoeger, Vie d’Anne-Catherine Emmerich, 1923.

- Visions d’Anne-Catherine Emmerich sur la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la Très Sainte Vierge coordonnées en un seul tome selon l’ordre des faits, par le R.P. Fr. Joseph-Alvare Duley, traduites du texte allemand par M. Charles d’Ébeling, 1939. Nouvelle édition 1995.

- La douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ d’après les méditations d’Anne-Catherine Emmerich, traduction par M. l’abbé de Cazalès, 1945.

- Anne-Catherine Emmerich, Les mystères de l’ancienne alliance, texte intégral recueilli par Cl. Brentano, traduit et présenté par Jean-Joachim Bouflet, 1977.

- M. T. Loutrel, Anne-Catherine Emmerick racontée par elle-même et par ses contemporains, 1992.

Bibliothèque diocésaine de Reims: Anne-Catherine Emmerich (k)

Les Éditions Téqui

"J'ai toujours considéré le service au prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j'ai prié Dieu afin qu'il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d'être utile. A présent je sais qu'il a exaucé ma prière"

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10180/Bienheureuse-Anna-Katharina-Emmerick.html

Kreuz an der Heilig-Kreuz-KircheDülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Cross at the Holy Cross Church, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

crucifix: Anna Cath. Emmerick // Ord. S. Augustini // * 8. September 1774 // † 9. Februar 1824 // transl. 7. Feb. 1975

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


ANNA KATHARINA EMMERICK (1774-1824)

Anna Katharina Emmerick naquit le 8 septembre 1774, dans la communauté d'agriculteurs de Flamschen près de Coesfeld (Allemagne). Elle grandit au sein d'une famille de neuf frères et soeurs. Dès sa plus tendre enfance elle dut aider aux travaux domestiques et agricoles. Elle ne fréquenta que quelques temps l'école, mais elle possédait une bonne instruction dans le domaine religieux. Très rapidement ses parents s'aperçurent de sa vocation à la prière et à la vie religieuse.

Elle travailla trois ans dans une grande ferme des environs, puis apprit la couture et retourna vivre chez ses parents. Elle demanda ensuite à être admise dans divers monastères, mais elle fut refusée car elle ne possédait pas de don particulier. Toutefois, les Clarisses de Münster l'acceptèrent à la condition qu'elle apprenne à jouer de l'orgue. Ses parents l'autorisèrent alors à aller vivre dans la famille de l'organiste Söntgen de Coesfeld pour faire son apprentissage; mais elle n'eut jamais la possibilité d'apprendre l'orgue, car la pauvreté de la famille la poussa à travailler afin de les aider à vivre.

En 1802, elle réussit finalement à entrer au monastère d'Agnetenberg, près de Dülmen, avec son amie Klara Söntgen. Elle prononça ses voeux l'année suivante, participant à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne voulait faire. Mais, de 1802 à 1811, elle tomba fréquemment malade et dut supporter de grandes douleurs. En 1811, le monastère d'Agnetenberg fut fermé, elle devint alors domestique chez l'Abbé Lambert, un prêtre qui avait fui la Révolution française et qui vivait à Dülmen. Mais elle tomba à nouveau malade et ne quitta plus son lit. Elle fit alors venir sa plus jeune soeur qui, sous sa direction, s'occupait de la maison.

C'est au cours de cette période qu'elle reçut les stigmates. Ce fait ne pouvait pas rester caché; le Docteur Franz Wesener l'examina et en resta profondément impressionné, devenant son ami fidèle au cours des années qui suivirent.

Une caractéristique de sa personnalité était l'amour qu'elle éprouvait pour son prochain. Elle cherchait toujours à aider les autres, même sans pouvoir se lever de son lit, où elle cousait des vêtements pour les enfants pauvres. De nombreuses personnalités, qui participaient au mouvement de renouveau de l'Eglise au début du XIX siècle, cherchèrent à la rencontrer. La rencontre avec Clemens Brentano fut particulièrement significative. A partir de 1818, il lui rendit visite chaque jour pendant cinq ans, dessinant ses visions qu'il publia ensuite. Au cours de l'été 1823, la santé d'Anna Katherina déclina et, la mort approchant, elle décida d'unir sa souffrance à celle de Jésus, en l'offrant pour la rédemption des hommes. Elle mourut le 9 février 1824.

La vie d'Anna Katharina fut caractérisée par une profonde union avec le Christ; les stigmates qu'elle portait en furent la preuve. Elle éprouva également une profonde dévotion à l'égard de Marie. A travers  la  foi et l'amour elle servit l'oeuvre de la rédemption, disant à ce propos:  "J'ai toujours considéré le service au prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j'ai prié Dieu afin qu'il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d'être utile. A présent je sais qu'il a exaucé ma prière"


CHAPELLE PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DE CINQ SERVITEURS DE DIEU

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

  Dimanche 3 octobre 2004

 

1. "Verbum Domini manet in aeternum - La Parole du Seigneur demeure pour l'éternité". L'exclamation du Chant à l'Evangile nous ramène aux fondements mêmes de la foi. Face au temps qui passe et aux bouleversements permanents de l'histoire, la révélation que Dieu nous a offerte dans le Christ demeure immuable et ouvre sur notre chemin terrestre un horizon d'éternité. 

C'est l'expérience particulière qu'ont vécue les cinq nouveaux bienheureux:  Pierre VigneJoseph-Marie CassantAnna Katharina EmmerickMaria Ludovica De AngelisCharles d'Autriche. Ils se sont laissés guider par la Parole de Dieu comme par un phare lumineux et sûr, qui n'a jamais cessé d'illuminer leur chemin. 

2. Contemplant le Christ présent dans l'Eucharistie et la Passion salvifique, le Père Pierre Vigne fut conduit à être un véritable disciple et un missionnaire fidèle à l'Eglise. Que son exemple donne aux fidèles le désir de puiser dans l'amour de l'Eucharistie et dans l'adoration du Saint-Sacrement l'audace pour la mission! Demandons-lui de toucher le coeur de jeunes, pour qu'ils acceptent, s'ils sont appelés par Dieu, de se consacrer totalement à Lui dans le sacerdoce ou la vie religieuse. Que l'Église en France trouve dans le Père Vigne un modèle, pour que se lèvent de nouveaux semeurs de l'Évangile. 

3. Le Frère Joseph-Marie a toujours mis sa confiance en Dieu, dans la contemplation du mystère de la Passion et dans l'union avec le Christ présent dans l'Eucharistie. Il s'imprégnait ainsi de l'amour de Dieu, s'abandonnant à Lui, "le seul bonheur de la terre", et se détachant des biens du monde dans le silence de la Trappe. Au milieu des épreuves, les yeux fixés sur le Christ, il offrait ses souffrances pour le Seigneur et pour l'Eglise. Puissent nos contemporains, notamment les contemplatifs et les malades, découvrir à son exemple le mystère de la prière, qui élève le monde à Dieu et qui donne la force dans les épreuves! 

4. "Car ce n'est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force, d'amour et de maîtrise de soi" (2 Tm 1, 7). Ces paroles de saint Paul nous invitent à collaborer en vue de l'édification du Royaume de Dieu, dans la perspective de la foi. Elles s'appliquent bien à la vie de la Bienheureuse Ludovica De Angelis, dont l'existence fut entièrement consacrée à la gloire de Dieu et au service de ses semblables. 

De sa figure se détachent son coeur de mère, ses qualités de guide et le courage qui est le propre des saints. Elle éprouva à l'égard des enfants malades un amour concret et généreux, en faisant face à des sacrifices pour les réconforter; pour ses collaborateurs à l'Hôpital de La Plata, elle fut un modèle de joie et de responsabilité, en créant une atmosphère familiale; pour ses consoeurs, elle fut un authentique exemple en tant que Fille de Notre-Dame de la Miséricorde. En toute chose, elle fut soutenue par la prière, en faisant de sa vie un dialogue permanent avec le Seigneur. 

5. La Bienheureuse Anna Katharina Emmerick, a crié "la passion douloureuse de Notre Seigneur Jésus Christ" et elle l'a vécue dans son corps. C'est l'oeuvre de la Providence divine si cette fille de pauvres paysans, qui avec tenacité rechercha la proximité avec Dieu, est devenue la célèbre "Mystique du Land de Münster". Sa pauvreté matérielle contraste avec une riche vie intérieure. Outre sa patience pour supporter la faiblesse physique, nous sommes également impressionnés par la force de caractère de la nouvelle bienheureuse et sa fermeté dans la foi. 

Elle tirait cette force de la Très Sainte Eucharistie. Son exemple a ouvert le coeur de pauvres et de riches, de personnes simples ou éduquées à la consécration pleine d'amour pour Jésus Christ. Aujourd'hui encore, elle transmet à tous le message salvifique:  A travers les blessures du Christ, nous sommes sauvés (cf. 1 P 2, 24). 

6. Le devoir décisif du chrétien consiste à chercher en toute chose la volonté de Dieu, à la reconnaître et à la suivre. L'homme d'Etat et le chrétien Charles d'Autriche se fixa quotidiennement ce défi. Il était un ami de la paix. A ses yeux, la guerre apparaissait comme "une chose horrible". Arrivé au pouvoir dans la tourmente de la Première Guerre mondiale, il tenta de promouvoir l'initiative de paix de mon prédécesseur Benoît XV. 

Dès le début, l'Empereur Charles conçut sa charge comme un service saint à ses sujets. Sa principale préoccupation était de suivre la vocation du chrétien à la sainteté également dans son action politique. C'est pour cette raison que l'assistance sociale avait une telle importance à ses yeux. Qu'il soit un exemple pour nous tous, en particulier pour ceux qui ont aujourd'hui une responsabilité politique en Europe! 

7. Avec l'Eglise tout entière, louons et rendons grâce au Seigneur pour les merveilles qu'il a accomplies chez ces serviteurs bons et fidèles de l'Evangile. Que la Très Sainte Vierge Marie, que nous évoquons en ce mois d'octobre de façon particulière à travers la prière du Rosaire, nous aide à devenir à notre tour de généreux et courageux apôtres de l'Evangile. Amen! 

© Copyright 2004 - Libreria Editrice Vaticana 

SOURCE : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/homilies/2004/documents/hf_jp-ii_hom_20041003_beatifications.html

Bildnis der Anna Katharina Emmerick (Hubert Wiggering, 1986), Heilig-Kreuz-KircheDülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Portrait of Anna Katharina Emmerick, Holy Cross church, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


Anne-Catherine Emmerich naît le 8 septembre 1774 dans une famille nombreuse (9 frères et sœurs) de petits paysans à Coeseld-Flamschen en Westphalie. Toute jeune enfant, elle jouit de la présence de son ange gardien et a déjà des visions sur des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament.  Dès l’âge de 13 ans, elle travaille dur à la ferme, puis exerce le métier de couturière à la maison. Depuis longtemps, elle ressent l’appel à la vie religieuse, mais elle rencontre des difficultés pendant bien des années (opposition de ses parents pourtant très pieux, pauvreté, etc.). En 1802, elle entre enfin chez les Augustines de Dülmen et, bien qu’elle soit incomprise à cause de ses dons extraordinaires, Anne-Catherine peut prononcer ses vœux l’année suivante. Elle participe à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne veut faire. Elle tombe fréquemment malade et doit supporter de grandes souffrances. Malgré cela elle considère ces années de vie religieuse comme les plus belles de sa vie. Elle reçoit les stigmates de la Couronne d’épines, mais elle les tient cachés. En 1811, le couvent est fermé lorsque Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon, est nommé roi de Westphalie et les religieuses sont jetées à la rue. Dès lors, vivant en pleine ville, à Dülmen, elle ne peut plus tenir cachés les phénomènes mystiques dont elle est l’objet, d’autant plus qu’en 1812, elle reçoit les autres stigmates de la Passion et, la même année, elle cesse de se nourrir, ne vivant plus que de l’Eucharistie. Le docteur Franz Wesener, un agnostique, impressionné par ces phénomènes (dont le charisme de l’hiérognosie), se convertit. Il devient son confident et ami. Malgré ses souffrances qui la clouent au lit, elle a le souci d’exercer la charité envers son prochain par ses travaux de couture, ses charismes et ses nombreux contacts. Ce qui frappe en elle, c’est d’abord son Amour de la Croix et de Jésus son "fiancé". Elle unit ses souffrances à celles de Jésus son Époux et meurt le 9 février 1824 en ayant comme dernière paroles : « Seigneur c’est par toi que je vis, c’est pour toi que je meurs. J’ai toujours considéré le service du prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j’ai prié Dieu afin qu’il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d’être utile. A présent je sais qu’il a exaucé ma prière ». Les restes d'Anne-Catherine Emmerich reposent dans la crypte de l'église Sainte-Croix à Dülmen.

En lisant Anne-Catherine Emmerich, on y voit décrit la vie de Jésus avec un luxe de détails impressionnant qui contrastent évidemment avec la brièveté des Évangiles. Certes, béatifier une mystique n’équivaut pas à reconnaître officiellement ses visions, mais si les livres contenaient quelque chose de contraire à la foi, la cause n’aurait pas passé. Avec le Nouveau Testament se clôt la Révélation. Les visions et révélations particulières ne peuvent qu’expliciter ce qui y est déjà contenu en germe. La Révélation engage notre foi, tandis qu’on reste libre vis-à-vis des révélations particulières. A noter que Mel Gibson a utilisé les visions du Chemin de Croix dans son film sur La Passion du Christ. À la suite des visions d'Anne-Catherine, la sépulture et la maison de Marie ont été redécouverts sur une colline près d'Éphèse. 

Sculpture “Anne Catherine Emmerich” (Uta Kruger Naumann, 2011) at the Holy Cross Church, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

Skulptur „Anna Katharina Emmerick“ (Stigmatisierte Hand, Uta Krüger-Naumann, 2011) an der Heilig-Kreuz-KircheDülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


Anna Katharina Emmerick

Entre 1818 et 1824, le poète Clemens Brentano, à son chevet, prend en note ses visions. Ses retranscriptions remplissent 40 cahiers in-folio.
Il est difficile de faire la part de ce qui a été effectivement dit par la mystique allemande et de ce qui peut constituer une réélaboration du poète.
Brentano décrit en détail des scènes et des récits (avant tout) du Nouveau Testament et de la vie de Marie. Mel Gibson a utilisé les visions du Chemin de Croix dans son film La Passion du Christ.
À la suite des visions d'Anna Katharina, la sépulture et la maison de la Vierge Marie auraient été redécouvertes en 1881 par l'abbé Gouyet sur une colline près d'Éphèse.
Les restes d'Anna Catherine Emmerick reposent dans la crypte de l'église Sainte-Croix à Dülmen.
Le premier procès de Béatification fut suspendu en 1927, avant tout parce qu'il était difficile de juger l'authenticité des textes de Brentano, mais il fut rouvert en 1973 et se termina le 03 Octobre 2004 avec sa Béatification par le Pape Jean-Paul II. Les stigmates ne sont toutefois pas mentionnés.
La fête d’Anna Katharina Emmerick a lieu le 09 Février, jour de son décès.
Stigmates et autres phénomènes.
Les stigmates.
Dès 1799, Anne-Catherine ressent les douleurs de la couronne d'épines; le sang coule chaque vendredi, mais elle réussit à le dissimuler.
En automne 1807, commencent les douleurs des stigmates aux pieds et aux mains, sans écoulement de sang ni marque extérieure.
Le 25 novembre 1812, une croix se forme sur la poitrine; cette croix, qui se doublait à Noël, saignait ordinairement le mercredi.
Les derniers jours de 1812, les stigmates des mains, des pieds et du côté deviennent apparents; le sang coule.
Aucune vision n'accompagne la stigmatisation, comme A.C. Emmerich l'affirmera sous serment aux enquêteurs ecclésiastiques.

Par l'indiscrétion d'une sœur, qui découvre les plaies des mains le 28 février 1813, ces phénomènes arrivent à la connaissance de la ville.
Le médecin de Dülmen, le Docteur Franz Wesener (1782-1832), qui rendit visite à la malade en vue de la "démasquer", fut l'objet (comme, après lui, le Dr Druffel et d'autres) d'une preuve impressionnante de sa cardiognosis.

Le 25 mars, le vicaire général Clemens Auguste von Droste-Vischering (1773-1845), futur Archevêque de Cologne, vint accompagné du Dr Druffel et du supérieur du séminaire Bernard Overberg (1754-1826).
Le Dr Krauthausen ancien médecin du couvent, tenta de traiter les blessures, mais sans succès; il fut également chargé d'une surveillance médicale assidue.
Le jeûne perpétuel.
Une surveillance étroite pendant dix jours (10-19 juin) confirma l'écoulement du sang des stigmates et le jeûne perpétuel.
Depuis l'apparition des stigmates, en effet, l'appétit avait disparu, sans que cela soit en rapport avec une maladie quelconque; bientôt A.C. Emmerich ne consomma plus que de l'eau. Par la suite, une enquête gouvernementale (5-29 août 1819) ne put apporter les preuves d'aucune supercherie.

Le Docteur Franz Wesener se chargea des soins médicaux. Son Journal, rédigé consciencieusement de mars 1813 à novembre 1819, ainsi que l'Histoire abrégée qu'il écrivit l'année de la mort d'Anne-Catherine pour une revue médicale, constituent "une source rare pour l'étude psychologico-religieuse et médicale de la stigmatisation et des phénomènes analogues".
La hiérognosie.
Docteur Franz Wesener, le premier, relate, chez A.C. Emmerich, de nombreux cas de hiérognosie.
Dès 1817, Christian Brentano avait, en effet, découvert, comme s'en étaient déjà aperçus l'abbé Lambert et le P. Limberg, l'extrême sensibilité de la stigmatisée au sacré, surtout pendant ses extases, qu'il s'agisse d'authentifier des reliques, de reconnaître des hosties consacrées ou d'obéir aux ordres de l'autorité ecclésiastique.
Clément Brentano, de son côté, rendit le Docteur Franz Wesener attentif au fait que la stigmatisée acceptait volontairement de prendre sur elle maladies et souffrances d'autrui.

Dans son Histoire abrégée, le docteur s'en explique. "Ce n'est qu'au cours des deux dernières années de sa vie que j'ai compris ses souffrances mystérieuses.
La plupart de ses maladies, en effet, étaient l'acceptation spontanée de souffrances de ses amis, qui lui avaient confié leurs soucis et se recommandaient à ses prières. Dans ses extases elle s'exprimait clairement là-dessus, indiquant la plupart du temps le moment où son intervention se terminerait".

Une religieuse malade d'une grave tuberculose des poumons et du larynx demanda à Anne-Catherine Emmerich d'intercéder auprès de Dieu et se retrouva guérie d'une manière inexplicable.
D'autres cas de guérison subite et simultanée auraient été attestés.
Les visions et les écrits de Clemens Brentano.
La plupart des visions d'A.C. Emmerich lui ont été attribuées par Clemens Brentano. Ces ouvrages racontent la vie et la Passion du Christ et la vie de la Vierge d'après le récit, quasi-journalier, d'A.C. Emmerich, fait à Brentano de 1818 à 1824.

Non seulement elle a vu la Passion du Sauveur, mais pendant trois ans, elle l'a suivi dans tous ses voyages à travers la Palestine et hors de la Palestine.
La nature du sol, les fleuves, les montagnes, les forêts, les habitants, leurs mœurs, tout a passé sous ses regards dans des images claires et distinctes.
En outre, elle pouvait plonger son regard dans un passé bien plus éloigné (Adam et Ève) et embrasser l'histoire entière.

Le travail considérable de Clemens Brentano, 16.000 feuillets de notes diverses, parut en trois fois :
 en 1833, neuf ans après la mort d'A.C. Emmerich, "La douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ" (Das bittere Leiden unsers Herrn Jesu Christus), précédée d'une esquisse biographique de la stigmatisée.

 en 1852 "La vie de la Vierge Marie" (Leben der heiligen Jungfrau Maria) : l'impression commencée fut interrompue par la mort de Clemens (1842), remaniée et poursuivie par son frère Christian, mort en 1851, et achevée par sa belle-sœur, dix ans après la mort de Clemens.

 en 1858-1860, six ans plus tard, les trois volumes de "La vie de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ", (Das Leben unsers Herrn und Heilandes Jesu Christi) publiés par le rédemptoriste K. E. Schmöger d'après les manuscrits de Brentano, profondément remaniés et amendés.
La polémique.
On ne peut négliger de souligner la différence d'un titre à l'autre : "d'après les méditations" dit Clemens Brentano (''Nach den Betrachtungen der gottselingen A.K. Emmerick'') dans le premier ouvrage; "d'après les visions" imprime K.E. Schmöger en tête du dernier (''Nach den Gesichten der gottselingen A.K. Emmerick…aufgeschrieben von C. Brentano'').

Malheureusement, ses "méditations" ou ses "visions" brodent considérablement sur la trame et le texte des évangiles; elles ajoutent faits, discours et attitudes qui semblent provenir d'apocryphes ou de légendes hagiographiques.
La part de Brentano, consciente ou non, semble importante. Comment démêler ce qui relève de la "vision" et ce qui est rédaction personnelle de l'écrivain ?

Les aléas de leur publication ne simplifient pas le discernement. "Une étude critique du texte reste encore à faire" concluait d'ailleurs Joachim Bouflet, un des spécialistes d'A.C. Emmerich, dans son avant-propos à la réédition récente de la "Vie de la Vierge Marie"

L'appréciation objective des visions d'A.C. Emmerich est délicate. Clemens Brentano et, à sa suite, K.E. Schmöger, Th. Wegener, J. Niessen et d'autres, les considèrent sans hésiter comme d'authentiques révélations surnaturelles privées, en raison même des précisions topographiques qui semblaient alors ne pouvoir être connues autrement.
En revanche, d'autres  y ont signalé des inexactitudes; mais cela ne préjuge en rien de l'authenticité des visions, distinctes de la façon dont elles sont rapportées.

L'étude des sources a permis de déceler de nombreux emprunts. Christian Brentano, le frère de Clemens, a consigné le fait dans ses notes au Journal de son frère.
Clemens a avoué l'influence des écrits de Martin de Cochem dans ''La douloureuse Passion''.

Les travaux de L. Stahl (1909), de H. Cardauns (1916) et de W. Hümpfner, ont montré ces influences sans équivoque possible.
Position de l'Église catholique.
Attribution des visions.
En 1927, la congrégation des Rites, prenant pour base les travaux de W. Hümpfner, renonçait à son tour à considérer les notes et la rédaction de Brentano comme des écrits d'A.C. Emmerich et à l'en rendre responsable.  

C'est cette position que reprend le Cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints lors de la Béatification d'Anne-Catherine Emmerich en Octobre 2004 par le Pape Jean-Paul II.
"La bienheureuse Anne-Catherine Emmerick, ne nous a laissé que trois lettres dont l’authenticité soit sûre.
Les autres écrits, qui lui sont attribués par erreur, ont des origines diverses: les “visions” de la Passion du Christ ont été annotées, réélaborées très librement et sans contrôle par l’écrivain allemand Clemens Brentano et ont été publiées en 1833 sous le titre ''La douloureuse Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ''. […]
Les œuvres en discussion ne peuvent donc pas être considérées comme des œuvres écrites ou dictées par Anne-Catherine Emmerick ni comme des transcriptions fidèles de ses déclarations et de ses récits, mais comme une œuvre littéraire de Brentano qui a procédé à de telles amplifications et manipulations qu’il est impossible d’établir quel est le véritable noyau attribuable à la bienheureuse".
Cela n'empêche pas le Pape Jean-Paul de citer, dans le décret officiel de béatification, "La Douloureuse Passion"           
L'Église et les révélations privées.
La position de l'Église Catholique sur les révélations privées est rappelée dans les articles 66, 67 et 514 du Catéchisme de l'Église Catholique (1992).

Les deux premiers rappellent qu'elles ne sont pas une alternative à l'Évangile : "Au fil des siècles il y a eu des révélations dites "privées", dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église.
Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la Foi. Leur rôle n’est pas "d’améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire".

Le troisième en souligne cependant tout l'intérêt : "Toute la vie du Christ est un mystère et […] Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles".
Il ne fait ainsi que reprendre ce que dit Jean à la fin de son évangile (Jean 20,30-31 et Jean 21,24-25).
Anne-Catherine Emmerich et les autres voyantes.
Les visions de scènes de l'Évangile n'est pas un cas réservé à la seule Anne-Catherine Emmerich.
De grandes saintes en ont bénéficié comme sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179), sainte Angèle de Bohême (+ 1243), sainte Gertrude de Helfta (1256-1302), sainte Brigitte de Suède (1302-1373), sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1568-1607), et d'autres. Mais elles ne fournissent que des visions limitées sur divers aspects de la vie de Jésus.

Trois voyantes ont reçu des visions complètes : la bienheureuse Marie d'Agréda (María Jesús de Ágreda; 1602-1665), la bienheureuse A.C. Emmerich et Maria Valtorta (1897-1961).
Toutes ces voyantes ont en commun d'avoir vu une très grande polémique autour de leur œuvre et d'avoir eu une vie de souffrance acceptée.

Mais alors que les visions de Marie d'Agréda ne concernent que la vie de la Vierge Marie (peu décrite dans l'Évangile), celles d'A.C. Emmerich embrassent pour la première fois aussi la vie de Jésus, sujet central de l'Évangile.
Elles sont aussi les premières à donner la prééminence à la narration historique sur les commentaires spirituels, au début d'un siècle qui ne demandait que cela.
Cela explique sans doute l'immense succès de ces œuvres, mais aussi la polémique qu'elles ont engendrée, comme d'ailleurs les œuvres des autres voyantes.

Un extrait peut permettre de juger de l'apport spécifique d'A.C. Emmerich : c'est celui de l'agonie de Jésus au Mont des Oliviers.
Dans cet extrait, publié du vivant de C. Brentano, l'extrême sensibilité d'A.C. Emmerich rend vivants et palpables l'angoisse de Jésus jusqu'à la sueur de sang (Luc 22,44) et les assauts pervers de la Tentation.
L'intérêt de l'œuvre de Maria Valtorta tient principalement en trois points :
1. Alors que les visions de Marie d'Agréda, concernent la vie de Marie, peu connue des Évangiles, celles de Maria Valtorta, comme d'ailleurs celles d'Anne-Catherine Emmerich, relatent en plus la vie de Jésus, autrement dit l'Évangile.
L'œuvre de Maria Valtorta est si précise dans cette relation qu'une concordance exacte a pu être établie entre les quatre Évangiles et l'œuvre de Maria Valtorta.

2. Alors que les visions de Marie d'Agreda souffrent d'une narration tardive (à plus de trente ans de distance) et que celles d'Anne-Catherine Emmerich souffrent d'une narration indirecte (Clemens Brentano et ses héritiers), celles de Maria Valtorta sont retranscrites immédiatement et directement après les visions.

3. Enfin, plus encore qu'Anne-Catherine Emmerich, Maria Valtorta rapportent la vision historique des scènes d'Évangile, sans interférer dans leur narration. Les enseignements (de Jésus) sont distincts et rapportés dans la série des trois "Cahiers".

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/ACEmmerich.htm.

Skulptur „Anna Katharina Emmerick“ (Stigmatisierte Hand, Uta Krüger-Naumann, 2011) am Hospiz „Anna Katharina“, DülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Sculpture “Anne Catherine Emmerich” (Uta Kruger Naumann, 2011) at hospice “Anna Katharina”, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


ANNA KATHARINA EMMERICK (1774-1824)

Anna Katharina Emmerick was born on September 8, 1774 in the farming community of Flamsche near Coesfeld. She grew up amidst a host of nine brothers and sisters. She had to help out in the house and with the farm work at an early age. Her school attendance was brief, which made it all the more remarkable that she was well instructed in religious matters. Her parents and all those who knew Anna Katherina noticed early on that she felt drawn to prayer and to the religious life in a special way.

Anna Katharina labored for three years on a large farm in the vicinity. Then she learned to sew and stayed in Coesfeld for her further training. She loved to visit the old churches in Coesfeld and to join in the celebration of Mass. She often walked the path of Coesfeld's long Way of the Cross alone, praying the stations by herself.

Anna Katharina wanted to enter the convent, but since her wish could not be fulfilled at that time, she returned to her parental home. She worked as a seamstress and, while doing so, visited many homes.
Anna Katherina asked for admission to different convents, but she was rejected because she could not bring a significant dowry with her. The Poor Clares in Münster finally agreed to accept her if she would learn to play the organ. She received her parents' permission to be trained in Coesfeld by the organist Söntgen. But she never got around to learning how to play the organ. The misery and poverty in the Söntgen household prompted her to work in the house and help out in the family. She even sacrificed her small savings for their sake.

Together with her friend Klara Söntgen Anna Katharina was finally able to enter the convent Agnetenberg in Dülmen in 1802. The following year she took her religious vows. She participated enthusiastically in the life of the convent. She was always willing to take on hard work and loathsome tasks. Because of her impoverished background she was at first given little respect in the convent. Some of the sisters took offence at her strict observance of the order's rule and considered her a hypocrite. Anna Katharina bore this pain in silence and quiet submission.

From 1802 to 1811 Anna Katharina was ill quite often and had to endure great pain.

As a result of secularization the convent of Agnetenberg was suppressed in 1811, and Anna Katharina had to leave the convent along with the others. She was taken in as a housekeeper at the home of Abbé Lambert, a priest who had fled France and lived in Dülmen. But she soon became ill. She was unable to leave the house and was confined to bed. In agreement with Curate Lambert she had her younger sister Gertrud come to take over the housekeeping under her direction.

During this period Anna Katharina received the stigmata. She had already endured the pain of the stigmata for a long time. The fact that she bore the wounds of Christ could not remain hidden. Dr. Franz Wesener, a young doctor, went to see her, and he was so impressed by her that he became a faithful, selfless and helping friend during the following eleven years. He kept a diary about his contacts with Anna Katharina Emmerick in which he recorded a wealth of details.

A striking characteristic of the life of Anna Katharina was her love for people. Wherever she saw need she tried to help. Even in her sickbed she sewed clothes for poor children and was pleased when she could help them in this way. Although she could have found her many visitors annoying, she received all of them kindly. She embraced their concerns in her prayers and gave them encouragement and words of comfort.

Many prominent people who were important in the renewal movement of the church at the beginning of the 19th century sought an opportunity to meet Anna Katharina, among them Clemens August Droste zu Vischering, Bernhard Overberg, Friedrich Leopold von Stolberg, Johann Michael Sailer, Christian and Clemens Brentano, Luise Hensel, Melchior and Apollonia Diepenbrock.

The encounter with Clemens Brentano was particularly significant. His first visit led him to stay in Dülmen for five years. He visited Anna Katharina daily to record her visions which he later published.

Anna Katharina grew ever weaker during the summer of 1823. As always she joined her suffering to the suffering of Jesus and offered it up for the salvation of all. She died on February 9, 1824.

Anna Katharina Emmerick was buried in the cemetery in Dülmen. A large number of people attended the funeral. Because of a rumor that her corpse had been stolen the grave was reopened twice in the weeks following the burial. The coffin and the corpse were found to be intact.

Clemens Brentano wrote the following about Anna Katharina Emmerick: “She stands like a cross by the wayside”. Anna Katharina Emmerick shows us the center of our Christian faith, the mystery of the cross.

The life of Anna Katharina Emmerick is marked by her profound closeness to Christ. She loved to pray before the famous Coesfeld Cross, and she walked the path of the long Way of the Cross frequently. So great was her personal participation in the sufferings of our Lord that it is not an exaggeration to say that she lived, suffered and died with Christ. An external sign of this, which is at the same time, however, more than just a sign, are the wounds of Christ which she bore.

Anna Katharina Emmerick was a great admirer of Mary. The feast of the Nativity of Mary was also Anna Katharina's birthday. A verse from a prayer to Mary highlights a further aspect of Anna Katharina's life for us. The prayer states, “O God, let us serve the work of salvation following the example of the faith and the love of Mary”. To serve the work of salvation - that is what Anna Katharina wanted to do.

In Colossians the apostle Paul speaks of two ways to serve the gospel, to serve salvation. One consists in the active proclamation in word and deed. But what if that is no longer possible? Paul, who obviously finds himself in such a situation, writes: “Now I rejoice in my sufferings for your sake, and in my flesh I complete what is lacking in Christ's afflictions for the sake of his body, that is, the church” (Col 1:24).

Anna Katharina Emmerick served salvation in both ways. Her words, which have reached innumerable people in many languages from her modest room in Dülmen through the writings of Clemens Brentano, are an outstanding proclamation of the gospel in service to salvation right up to the present day. At the same time, however, Anna Katharina Emmerick understood her suffering as a service to salvation. Dr. Wesener, her doctor, recounts her petition in his diary: “I have always requested for myself as a special gift from God that I suffer for those who are on the wrong path due to error or weakness, and that, if possible, I make reparation for them.” It has been reported that Anna Katharina Emmerick gave many of her visitors religious assistance and consolation. Her words had this power because she brought her life and suffering into the service of salvation.

In serving the work of salvation through faith and love, Anna Katharina Emmerick can be a model for us.

Dr. Wesener passed on this remark of Anna Katharina Emmerick: “I have always considered service to my neighbor to be the greatest virtue. In my earliest childhood I already requested of God that he give me the strength to serve my fellow human beings and to be useful. And now I know that he has granted my request.” How could she who was confined to her sickroom and her bed for years serve her neighbor?

In a letter to Count Stolberg, Clemens August Droste zu Vischering, the vicar‑general at that time, called Anna Katharina Emmerick a special friend of God. In the words of Hans Urs von Balthasar we can say, “She brought her friendship with God to bear in solidarity with human beings.”

To bring friendship with God to bear in solidarity with human beings - does this not shed light on an important concern in the life of the church today? The Christian faith no longer includes everyone. In our world the Christian community represents people before God. We must bring our friendship with God to bear, let it be the decisive factor in solidarity with human beings.

Anna Katharina Emmerick is united to us in the community of believers. This community does not come to an end with death. We believe in the lasting communion with all whom God has led to perfection. We are united with them beyond death and they participate in our lives. We can invoke them and ask for their intercession. We ask Anna Katharina Emmerick, the newly named Blessed, to bring her friendship with God to bear in solidarity with us and with all human beings.



Münster, Kreuzigungsgruppe am Horsteberg hinter dem Dom von Bildhauer de:Bert Gerresheim; Figuren von links: die selige Schwester Maria Euthymia, links unter dem Kreuz de:Anna Katharina Emmerick, rechts unter dem Kreuz Kardinal von Galen 

Münster, Kreuzigungsgruppe am Horsteberg hinter dem Dom von Bildhauer de:Bert Gerresheim; Figuren von links: die selige Schwester Maria Euthymia, links unter dem Kreuz de:Anna Katharina Emmerick, rechts unter dem Kreuz Kardinal von Galen mit Predigtaufzeichnungen, abseits rechts der Täufer de:Jan van Leiden mit einer Schnittlinie, die sein Scheitern markieren soll, zu seinen Füßen Zeichen des Terrors: "Herrschaftsinsignien des Jan, ein Figurentorso als Bilderstürmer-Relikt, das Hakenkreuz, das Judenstern-Schandzeichen des NS-Terrors und das Hammer-und-Sichel-Emblem des Weltkommunismus" (Bert Gerresheim)


BEATIFICATION OF FIVE SERVANTS OF GOD

HOMILY OF JOHN PAUL II

  Sunday, 3 October 2004


1. "Verbum Domini manet in aeternum - The Word of the Lord will endure for ever". The Gospel acclamation takes us back to the very roots of the faith. As we face the passing of time and the continuous upheavals of history, the revelation that God offered us in Christ endures for ever and opens horizons of eternity to us on our earthly journey. 

This is the unique experience of the five new Blesseds: Peter VigneJoseph-Marie CassantAnne Catherine EmmerickMaria Ludovica De Angelis and Charles of Austria. They let the Word of God guide them as a bright and safe beacon that never ceased to enlighten them on their way. 

2. Contemplating Christ present in the Eucharist and the saving Passion, Fr Peter Vigne was led to be a true disciple and a faithful missionary of the Church. May his example give the faithful the desire to draw daring for the mission from the love of the Eucharist and from the adoration of the Blessed Sacrament! Let us ask him to move the hearts of the young so that, if God calls them, they are ready to dedicate themselves to him without reserve in the priesthood or in the Religious life. May the Church in France find in Fr Vigne an example to raise up new sowers of the Gospel! 

3. Fr Joseph-Marie always put his trust in God, in contemplation of the mystery of the Passion and in communion with Christ present in the Eucharist. 

Thus, he was imbued with love for God and abandoned himself to him, "the only true happiness on earth", detaching himself from worldly goods in the silence of the Trappist monastery. In the midst of trials, his eyes fixed on Christ, he offered up his sufferings for the Lord and for the Church.

May our contemporaries, especially contemplatives and the sick, discover following his example the mystery of prayer, which raises the world to God and gives strength in trial! 

4. "God did not give us a spirit of timidity but a spirit of power and love and self-control" (II Tm 1: 7). St Paul's words invite us to collaborate in building the Kingdom of God in the perspective of faith. They can be aptly applied to the life of Bl. Ludovica De Angelis, whose existence was totally dedicated to the glory of God and the service of her peers. 

She was a person with an outstanding mother's heart, leadership qualities and the daring typical of saints. She also showed concrete and generous love to sick children, making sacrifices to bring them relief; with her co-workers in La Plata Hospital, she was a model of cheerfulness and responsibility, creating a family atmosphere. As a Daughter of Our Lady of Mercy, she set an authentic example to the Sisters in her community. She was sustained in all this by prayer and by making her life a continuous communication with the Lord. 

5. Bl. Anne Catherine Emmerick told of "the sorrowful passion of our Lord Jesus Christ" and lived it in her body. The fact that the daughter of poor peasants who sought tenaciously to be close to God became the well-known "Mystic of the Land of Münster" was a work of divine grace. Her material poverty contrasted with her rich interior life. We are equally impressed by the new Blessed's patience in putting up with physical weakness and her strong character, as well as her unshakable faith. 

She found this strength in the Most Holy Eucharist. Her example opened the hearts of poor and rich alike, of simple and cultured persons, whom she instructed in loving dedication to Jesus Christ. 

Still today, she passes on to all the saving message: Through the wounds of Christ we have been saved (cf. I Pt 2: 24). 

6. The decisive task of Christians consists in seeking, recognizing and following God's will in all things. The Christian statesman, Charles of Austria, confronted this challenge every day. To his eyes, war appeared as "something appalling". Amid the tumult of the First World War, he strove to promote the peace initiative of my Predecessor, Benedict XV. 

From the beginning, the Emperor Charles conceived of his office as a holy service to his people. His chief concern was to follow the Christian vocation to holiness also in his political actions. For this reason, his thoughts turned to social assistance. May he be an example for all of us, especially for those who have political responsibilities in Europe today! 

7. Let us praise and thank the Lord with the entire Church for the marvels he has worked through these good and faithful servants of the Gospel. May Mary Most Holy, who in this month of October we invoke in a special way with the prayer of the Rosary, help us to become in turn generous and courageous apostles of the Gospel. Amen! 

© Copyright 2004 - Libreria Editrice Vaticana 

SOURCE : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/en/homilies/2004/documents/hf_jp-ii_hom_20041003_beatifications.html

Anna Katharina Emmerick aus der Kreuzigungsgruppe (Bert Gerresheim) am St.-Paulus-DomMünsterNordrhein-Westfalen, Deutschland

Anna Katharina Emmerick of the Crucifixion group (Bert Gerresheim) at St Paul's CathedralMünsterNorth Rhine-Westphalia, Germany

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


Blessed Anne Catherine Emmerich


Also known as

  • Anne Catherine Emmerick

Memorial

Profile

Born to poor but pious peasants. She was a very pious child who suffered with poor health, but who received visions and prophesies; they were so common that she thought all children could see the Child Jesus and the souls in Purgatory. She was able to diagnose illness and recommend cures, and to see a person’s sins.

She worked on her family’s and other area farms, as a seamstress, and as a servant to a poor organist where she studied the instrument. Entered the Augustinian convent at Agnetenberg, Dulmen, Germany in 1802. Though her health was poor, her enthusiasm for the religious life was great, and she either energized her sisters, or put them off badly. Given to going into religious ecstasies in church, her cell, or while working.

The convent was closed by government order in 1812, and Anne moved in with a poor widow. Her health failed, and instead of working as a servant, in 1813 she became a patient. Her visions and prophesies increased, and later that year she received the stigmata with wounds on her hands and feet, her head from the crown of thorns, and crosses on her chest, and the gift of inedia, living off nothing but Holy Communion for the rest of her life. She tried to hide the wounds, but word leaked out, and her vicar-general instituted a lengthy and detailed investigation; it was determined to be genuine.

In 1818 she was relieved of the stigmata. In 1819 the government opened their own investigation. She was imprisoned, threatened, cajoled, and kept under 24-hour-a-day surveillance. The commission found no evidence either way, could not get Anne to change her story, eventually gave up, and failed to publish their findings. When they were forced to report, they declared the incident a fraud, but could not explain why they thought so, or why they had not published their findings.

The poet Klemens Brentano visited Anne. She announced that she had seen Brentano in a vision, and that he was to make a written record of the revelations that she received. He made notes of the messages, translating from Anne’s Westphalian dialect to common German, getting Anne to confirm his version. In 1833 these were published as The Dolorous Passion of Our Lord Jesus Christ according to the Meditations of Anne Catherine Emmerich. This was followed in 1852 by The Life of The Blessed Virgin Mary, and a three-volume Life of Our Lord from 1858 to 1880. While many such revelatory works deal with spirituality and ideas, these are very much straight-forward narratives and descriptions of events, yet have been the source of encouragement for many.

Her Cause for Canonization formally introduced on 14 November 1892. Due to accusations about her vow of chastity, the investigation was halted on 30 November 1928. However, the accusations were proven false, and the investigation resumed on 18 May 1973.

Born

Died

Venerated

Beatified

Representation

Additional Information

Readings

The Church is the only one, the Roman Catholic! And if there were left upon earth but one Catholic, he would be the one, universal Church, the Catholic Church, the Church of Jesus Christ against which the gates of Hell shall never prevail. – Blessed Anne

If the Church is true, all in her is true; he who admits not the one, believes not the other. – Blessed Anne

Blessed Anna Katharina Emmerick showed and experienced in her own flesh “the bitter passion of Our Lord Jesus Christ.” The fact that, from being the daughter of poor peasants, who constantly sought closeness to God, she became the famous “mystic of Muenster” is a work of divine grace. Her material poverty is contrasted with her rich interior life. As much as by her patience to endure her physical weaknesses, we are impressed by the strength of character of the new blessed and her firmness in the faith. She received this strength from the Holy Eucharist. In this way, her example opened the hearts of poor and rich men, educated and humble people, to complete loving passion toward Jesus Christ. Still today she communicates to all the salvific message: “By his wounds you have been healed” (see 1 Peter 2:24). – Pope John Paul II, homily at the beatification of Blessed Anne, 3 October 2004

MLA Citation

  • “Blessed Anne Catherine Emmerich“. CatholicSaints.Info. 8 February 2020. Web. 21 November 2020. <https://catholicsaints.info/blessed-anne-catherine-emmerich/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-anne-catherine-emmerich/



Anna-Katharina-Emmerick-Gedenkstätte in der Heilig-Kreuz-KircheDülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Anna Katharina Emmerick Memorial of the Holy Cross Church, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


Ven. Anne Catherine Emmerich
An Augustinian nun, stigmatic, and ecstatic, born 8 September, 1774, at Flamsche, near Coesfeld, in the Diocese of Münster, Westphalia, Germany; died at Dulmen, 9 February, 1824.

Her parents, both peasants, were very poor and pious. At twelve she was bound out to a farmer, and later was a seamstress for several years. Very delicate all the time, she was sent to study music, but finding the organist's family very poor she gave them the little she had saved to enter a convent, and actually waited on them as a servant for several years. Moreover, she was at times so pressed for something to eat that her mother brought her bread at intervals, parts of which went to her master's family. In her twenty-eighth year (1802) she entered the Augustinian convent at Agnetenberg, Dulmen. Here she was content to be regarded as the lowest in the house. Her zeal, however, disturbed the tepid sisters, who were puzzled and annoyed at her strange powers and her weak health, and notwithstanding her ecstasies in church, cell, or at work, treated her with some antipathy. Despite her excessive frailty, she discharged her duties cheerfully and faithfully. When Jerome Bonaparte closed the convent in 1812 she was compelled to find refuge in a poor widow's house. In 1813 she became bedridden. She foresaw the downfall of Napoleon twelve years in advance, and counseled in a mysterious way the successor of St. Peter. Even in her childhood the supernatural was so ordinary to her that in her innocent ignorance she thought all other children enjoyed the same favours that she did, i.e. to converse familiarly with the Child Jesus, etc. She displayed a marvellous knowledge when the sick and poor came to the "bright little sister" seeking aid; she knew their diseases and prescribed remedies that did not fail. By nature she was quick and lively and easily moved to great sympathy by the sight of the sufferings of others. This feeling passed into her spiritual being with the result that she prayed and suffered much for the souls of Purgatory whom she often saw, and for the salvation of sinners whose miseries were known to her even when far away. Soon after she was confined to bed (1813) the stigmata came externally, even to the marks of the thorns. All this she unsuccessfully tried to conceal as she had concealed the crosses impressed upon her breast.

Then followed what she dreaded on account of its publicity, an episcopal commission to inquire into her life, and the reality of these wonderful signs. The examination was very strict, as the utmost care was necessary to furnish no pretext for ridicule and insult on the part of the enemies of the Church. The vicar-general, the famous Overberg, and three physicians conducted the investigation with scrupulous care and became convinced of the sanctity of the "pious Beguine", as she was called, and the genuineness of the stigmata. At the end of 1818 God granted her earnest prayer to be relieved of the stigmata, and the wounds in her hands and feet closed, but the others remained, and on Good Friday were all wont to reopen. In 1819 the government sent a committee of investigation which discharged its commission most brutally. Sick unto death as she was, she was forcibly removed to a large room in another house and kept under the strictest surveillance day and night for three weeks, away from all her friends except her confessor. She was insulted, threatened, and even flattered, but in vain. The commission departed without finding anything suspicious, and remained silent until its president, taunted about his reticence, declared that there was fraud, to which the obvious reply was: In what respect? and why delay in publishing it? About this time Klemens Brentano, the famous poet, was induced to visit her; to his great amazement she recognized him, and told him he had been pointed out to her as the man who was to enable her to fulfil God's command, namely, to write down for the good of innumerable souls the revelations made to her. He took down briefly in writing the main points, and, as she spoke the Westphalian dialect, he immediately rewrote them in ordinary German. He would read what he wrote to her, and change and efface until she gave her complete approval. Like so many others, he was won by her evident purity, her exceeding humility and patience under sufferings indescribable. With Overberg, Sailer of Ratisbon, Clement Augustus of Cologne, Stollberg, Louisa Hensel, etc., he reverenced her as a chosen bride of Christ.

In 1833 appeared the first-fruits of Brentano's toil, "The Dolorous Passion of Our Lord Jesus Christ according to the Meditations of Anne Catherine Emmerich" (Sulzbach). Brentano prepared for publication "The Life of The Blessed Virgin Mary", but this appeared at Munich only in 1852. From the manuscript of Brentano Father Schmoeger published in three volumes "The Life of Our Lord" (Ratisbon, 1858-80), and in 1881 a large illustrated edition of the same. The latter also wrote her life in two volumes (Freiburg, 867-70, new edition, 1884). Her visions go into details, often slight, which give them a vividness that strongly holds the reader's interest as one graphic scene follows another in rapid succession as if visible to the physical eye. Other mystics are more concerned with ideas, she with events; others stop to meditate aloud and to guide the reader's thoughts, she lets the facts speak for themselves with the simplicity, brevity, and security of a Gospel narrative. Her treatment of that difficult subject, the twofold nature of Christ, is admirable. His humanity stands out clear and distinct, but through it shines always a gleam of the Divine. The rapid and silent spread of her works through Germany, France, Italy, and elsewhere speaks well for their merit. Strangely enough they produced no controversy. Dom Guéranger extolls their merits in the highest terms (Le Monde, 15 April, 1860).

Sister Emmerich lived during one of the saddest and least glorious periods of the Church's history, when revolution triumphed, impiety flourished, and several of the fairest provinces of its domain were overrun by infidels and cast into such ruinous condition that the Faith seemed about to be completely extinguished. Her mission in part seems to have been by her prayers and sufferings to aid in restoring Church discipline, especially in Westphalia, and at the same time to strengthen at least the little ones of the flock in their belief. Besides all this she saved many souls and recalled to the Christian world that the supernatural is around about it to a degree sometimes forgotten. A rumour that the body was stolen caused her grave to be opened six weeks after her death. The body was found fresh, without any sign of corruption. In 1892 the process of her beatification was introduced by the Bishop of Münster.

Sources

WEGENER, tr. McGOWAN, Sister Anne Katherine Emmerich (New York, 1907); DeCAZALES, Life of A. C. Emmerich prefixed to the 2d ed. of The Dolorous Passion of Our Lord (London, 1907); URBANY in Kirchenlexikon, s.v.; MIGNE, Dict. de mystique chrétienne (Paris, 1858).

Graham, Edward. "Ven. Anne Catherine Emmerich." The Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 28 Feb. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/05406b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Michael T. Barrett. Dedicated to the Poor Souls in Purgatory.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.


Coesfeld-Flamschen: Emmerickhaus, von Nordosten; Juli 2017


The Holiness of the Church in the Nineteenth Century – Anna Catharine Emmerich

Article

The name of the ecstatic of Dülmen, the Servant of God, Anna Catharine Emmerich, is known and honored throughout the whole Christian world. God set her as a shining light for all who seek the truth in these days of unbelief and indifference and as a standing challenge to the rationalistic spirit of the times. It is certain that her marvelous life has brought consolation and courage to many in these days of affliction for the Church and that many have been aroused by it to a life of renewed religious zeal.

Sanctity manifests itself especially in purity of intention and in virtuous action. Extraordinary gifts of grace are not absolutely necessary to it. In Anna Catharine Emmerich all these are abundantly united.

She was born on 8 September 1774, in Flamsche, a farming village near Coesfeld, Westphalia. Her parents were poor. In her earlier years she was obliged to work at home and among strangers as well. She was able to attend school regularly for only a few months; still, people were astonished at her knowledge and her skill in handicrafts. While yet very young she received revelations in matters pertaining to faith and enjoyed visible converse with heavenly persons, especially with her guardian angel, who lovingly instructed her in many things. This was quite an ordinary matter for her, so that she was altogether surprised when she learned that others saw nothing of the sort. Her holiness became manifest at an equally early age. She had the greatest horror of every sin, a tender charity for the neighbor, and she would weep over the misery of others as if it were her own. She found a pleasure in prayer unusual for one of her age and a delight in every kind of self-denial.

No one was surprised that a vocation to the religious life soon developed in this child; but circumstances seemed to be against her being able to follow it. Her parents were by no means willing to part with their daughter; they were not able to give her a dowry, and no convent was found willing to receive her without it. A convent of Poor Clares in Coesfeld needed an organist. So Catharine, now twenty-five years old, obtained permission from her parents to take lessons on the organ from Soentgen, the organist at Coesfeld, with the hope of being received into the convent without the dowry. But she found the family of Soentgen in straitened circumstances, and her charity prompted her to relieve their misery by the work of her hands. Learning the organ was thus out of the question. Through her intercourse with Catharine, Soentgen’s daughter Clara developed a religious vocation. She applied to the Augustinian Sisters at Agnetenberg, Dülmen, and being an expert organist was gladly received. But Soentgen informed the Sisters that he would give his daughter leave only on the one condition, i. e., that Catharine also would be received. The condition was reluctantly accepted. Catharine’s parents found the sacrifice very hard. When she was leaving and asked for a trifling sum of traveling money, her father, otherwise so charitable and pious a Catholic, said to her: “If you were to be buried to-morrow I would indeed pay the funeral expenses, but for a journey to the cloister I shall give you nothing.”

Thus Catharine, already twenty-eight years of age, saw her desire at length fulfilled on 18 September 1802. But if she had hoped to find her life free of care and suffering she would have been grievously disappointed. In Agnetenberg there was little of the spirit of a convent, the rules were in great part neglected, and there was no spiritual direction. The Servant of God was ill-treated by the Sisters, who considered her as useless on account of her weak health. On her entrance she had asked the superior to accept her as the meanest in the house. Only too literally was her prayer heard. She was regarded as a servant girl for the convent. Her piety and the extraordinary conditions to be observed in her only gave these Sisters occasion to think lightly of her. Catharine bore it all very well. One day she complained to Our Lord in the chapel that there was no one who understood her or with whom she could share her feelings. She received the answer: “I am enough for you.” In fact the continual nearness of the tabernacle – she was for a long time assistant of the sacristan – the frequent opportunity for prayer, the consciousness of having given all to God by her vows, compensated for all want of regard on the part of others. It is touching to note what love and enthusiasm she had for her vocation, though she met with so little gratification in it.

No one, therefore, felt the blow as heavy as she when in 1811 the convent of Agnetenberg was secularized. The news made her ill; they feared even that her end had come. But the most important period of her life was just beginning. A French priest, Vicar Lambert, who used to say Mass at the convent and had been impressed by her modest behavior, had the sick and neglected Catharine brought to his residence in Dülmen. It was long before her condition improved. Toward the end of 18 12 her confessor, Father Limberg, a secularized Dominican, who came to give her Holy Communion, saw on the backs of her hands bleeding stigmata. He told Vicar Lambert of his discovery and both thought it was wise to make nothing of the matter and to keep it secret. Father Limberg had no liking for the visions, ecstasies, and other extraordinary things he noticed in his penitent. Catharine had experienced before her entrance into the convent the pains of the crown of thorns and now were added the stigmata and a doubled cross upon her breast. The bleeding of the wounds was of frequent occurrence, especially on feast-days and Fridays.

In March 1813, Catharine’s former sister in religion, Clara Soentgen, paid her a visit and saw the stigmata. In a few days all Dülmen knew of it. Great excitement arose among the people, some favorable to her, some against her. A young physician, Dr. Franz Wilhelm Wesener, who had lost his faith at the university, visited the sick Sister with the intention of unmasking the fraud. But the first visit was sufficient to convince him of the genuineness of the stigmata and to effect in him a radical reform of his life, especially when the sick person showed herself thoroughly acquainted with the condition of his soul. Under Wesener’s direction a joint investigation of the stigmata was held in which the physician Krauthausen, the parish priest Dechant Rensing, Father Limberg, and Vicar Lambert took part. A record of the proceedings was sent to the episcopal court at Münster. A few days later the vicar-general and administrator of the diocese, Clement August von Droste Vischering, afterward archbishop of Cologne, accompanied by the president of the seminary Bernhard Overberg, and the medical consultor, Professor von Druffel, came to Dulmen to make accurate inquiry into the matter and to interfere directly should any suspicion arise from the investigation. To this many other persons were invited. It occupied four weeks and its verdict was in every way favorable to Catharine. It was extremely painful for her to see every one’s attention turned upon her, for, as her biographer says, “she was a soul hungry for solitude.” 141 Often she besought Our Lord to remove the visible wounds and leave her only the suffering.

But worse was to befall her. The State undertook to meddle in the matter because stubborn doubters raised a cry of fraud. Governor von Vincke appointed a committee of investigation in 1819. The members came to Dülmen firmly persuaded that they were to deal with superstition and common trickery, and this inspired their treatment of the Servant of God. The head of the committee, Karl von Bonninghausen, forcibly removed her to another house and here kept her prisoner under the closest observation for three weeks. They subjected her to the most painful examination, watching her day and night. They spared neither flatteries nor promises, denunciation nor threats to induce her to acknowledge fraud. She had but one answer – that she was willing to die, but could not say what was not true. The committee acted the part of guard at the sepulcher of Our Lord. But they were obliged to acknowledge the fact of the wounds and their bleeding and to admit that it was as clear as midday that all fraud was absent. They departed ashamed of their rude behavior and their defeat; but there were some members of the committee who afterward audaciously spread a rumor that fraud had been found, though no confirmation or reason was alleged in support of it.

In view of the many observations of numerous witnesses not to be suspected of favor and in consideration of the innocent and wholly unselfish character of Catharine Emmerich there remains not the least doubt of the genuineness of the stigmata. It is another question whether they could be explained by mental suggestion or whether they are to be attributed to a supernatural cause. The biographers affirm the latter. Those who do not agree with them must at least admit that the passion of Our Lord had taken hold of Catharine’s mind in quite an extraordinary manner. Yet this would hardly account sufficiently for all the accessory visions.

Catharine possessed in a high degree the gifts of contemplation. The whole life of Christ passed before her mind in clear pictures. She lived in sympathy with Him. Clement Brentano was sent to her by Providence – an event she had long foreseen – to receive an account of her visions. Most extraordinary was her knowledge of the secrets of hearts and of distant events. She was obliged to suffer much and to pray for important events in Church and State of her days, for high Church dignitaries, for certain dioceses, and for particular persons who were wholly unknown to her. She was a secret instrument in God’s hand for the salvation of many souls.

We behold in Catharine Emmerich a noble flower of supernatural holiness, a rare miracle of divine grace. We can understand how those who came near to her were so powerfully impressed by the sight of her. Day after day this highly favored virgin displayed from her bed of suffering the deepest humility, the most inspired love of the cross, the most self-sacrificing charity. She had no other interest than the cause of Christ. Her life was an offense to unbelievers – but a consolation to the faithful. She passed from the earth on 9 February 1825. Bishop Hermann Dingelstadt gratified the desires of many when in 1892 he instituted the preliminary work toward the process of her beatification.

MLA Citation

Father Constantine Kempf, SJ. “Anna Catharine Emmerich”. The Holiness of the Church in the Nineteenth Century: Saintly Men and Women of Our Own Times1916. CatholicSaints.Info. 23 March 2018. Web. 21 November 2020. <https://catholicsaints.info/the-holiness-of-the-church-in-the-nineteenth-century-anna-catharine-emmerich/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/the-holiness-of-the-church-in-the-nineteenth-century-anna-catharine-emmerich/





Beata Anna Caterina Emmerick Vergine


Flamske, Germania, 8 settembre 1774 – Dülmen, Germania, 9 febbraio 1824

Da bambina faceva la pastorella ed avvertì la vocazione a consacrarsi al Signore, incontrando però l’opposizione del padre. Durante la sua giovinezza Dio la colmò di grandi doni, quali fenomeni di estasi e visioni, ma a causa di ciò fu rifiutata da varie comunità. Nel 1802, a 28 anni, con l’aiuto dell’amica Clara Soentgen ottenne di entrare nel monastero delle Canonichesse Regolari di S. Agostino di Agnetenberg presso Dülmen. La vita in monastero fu per lei molto dura, perché non era della stessa condizione sociale delle altre e ciò le veniva fatto pesare, come pure le si rimproverava di essere stata accolta dietro insistenti pressioni. Inoltre soffrì di varie infermità ed in conseguenza di un incidente del 1805 fu costretta a stare quasi continuamente nella sua stanza dal 1806 al 1812. Da contadina riusciva a tenere nascosti i fenomeni mistici che si manifestavano in lei, ma nel monastero alcune suore per zelo o per ignoranza la fecero oggetto di insinuazioni maligne e sospetti di ogni genere. Nel 1811 il convento fu soppresso dalle leggi napoleoniche. Anna Caterina Emmerick si mise allora al servizio del sacerdote Giovanni Martino Lambert, nella cui casa, verso la fine del 1812, i fenomeni mistici si moltiplicarono e ricevette le stigmate. Per due mesi riuscì a tenerle nascoste, ma il 28 febbraio 1813 non poté lasciare più il letto, che diventò il suo strumento di espiazione per i peccati degli uomini, unendo le sue sofferenze a quelle della Passione di Gesù. Ebbe visioni riguardanti la vita di Gesù e di Maria, ma soprattutto della Passione di Cristo, da cui ha preso spunto per il suo celebre film il regista Mel Gibson. La mistica fece individuare la presunta casa della Madonna ad Efeso e il castello di Macheronte nel quale sarebbe stato decapitato san Giovanni Battista. San Giovanni Paolo II l’ha dichiarata Beata il 3 ottobre 2004.

Finalmente questa venerabile suora, mistica, veggente, stigmatizzata del secolo XVIII, è giunta alla fine di un lungo processo di canonizzazione, durato più di 135 anni, papa Giovanni Paolo II l’ha scritta nell’albo dei Beati il 3 ottobre 2004.

Anna Catharina Emmerick nacque l’8 settembre 1774 a Flamske bei Coestfeld (Westfalia, Germania); i suoi genitori Bernardo Emmerick e Anna Hillers, erano di umile condizione ma buoni cattolici.

Da bambina faceva la pastorella e in questo periodo avvertì la vocazione a farsi religiosa, ma incontrando l’opposizione del padre; durante la sua giovinezza Dio la colmò di grandi doni, come fenomeni di estasi e visioni.

Ma questo non le giovò, in quanto fu rifiutata da varie comunità; nel 1802 a 28 anni, grazie all’interessamento dell’amica Clara Soentgen, una giovane della borghesia, ottenne alla fine di entrare nel monastero delle Canonichesse Regolari di S. Agostino di Agnetenberg presso Dülmen.

La vita nel monastero fu per lei molto dura, perché non della stessa condizione sociale delle altre e questo le veniva fatto pesare, come pure le si rimproverava di essere stata accolta dietro insistenti pressioni.

A ciò si aggiunse che soffrì di varie infermità, per le conseguenze di un incidente patito nel 1805, fu costretta a stare quasi continuamente nella sua stanza, dal 1806 al 1812.
Quando era una contadina riusciva a tenere nascosti i fenomeni mistici che si manifestavano in lei, ma nel monastero, un ambiente più ristretto, ciò non le riusciva, pertanto alcune suore o per zelo o per ignoranza la fecero oggetto di insinuazioni maligne e sospetti di ogni genere.

Nel 1811 il convento fu soppresso dalle leggi francesi di Napoleone Bonaparte e le suore disperse; Anna Caterina Emmerick nel 1812 si mise allora al servizio di un sacerdote, emigrato a Dülmen proveniente dalla diocesi francese di Amiens, don Giovanni Martino Lambert.

Ed in casa del sacerdote verso la fine di quell’anno, i fenomeni sempre presenti prima, si moltiplicarono e negli ultimi giorni di dicembre 1812 ricevette le stigmate; per due mesi riuscì a tenerle nascoste, ma il 28 febbraio 1813 non poté lasciare più il letto, che diventò il suo strumento di espiazione per i peccati degli uomini, unendo le sue sofferenze a quelle della Passione di Gesù.

Fu sottoposta ad un’indagine sulle stigmate, sulle sofferenze della Passione e sui fenomeni mistici che si manifestavano in lei, indagine che confermò la sua assoluta innocenza e il carattere soprannaturale dei fenomeni.

Si sa che ebbe visioni riguardanti la vita di Gesù e di Maria, ma soprattutto della Passione di Cristo; ad esempio fece individuare la casa della Madonna ad Efeso e il castello di Macheronte nel quale fu decapitato san Giovanni Battista.

È diventato difficile sapere quali visioni furono effettivamente sue, perché un suo contemporaneo, il poeta e scrittore Clemente Brentano (1778-1842) le pubblicò facendo delle aggiunte e abbellimenti al suo racconto, creando così una grande confusione, che pesò fortemente sul futuro processo di beatificazione.

Anna Caterina Emmerick morì a Dülmen il 9 febbraio 1824, diventando una delle Serve di Dio più conosciute in Europa. 

Per l’appartenenza da suora all’Ordine delle Canonichesse Regolari, i monaci Canonici Regolari di sant’Agostino promossero la sua causa di beatificazione, che come già accennato subì varie battute di arresto, interventi di vescovi e dello stesso papa Leone XIII, coinvolgimenti nelle vicende politiche della Germania, ecc., finché il 4 maggio 1981 ci fu il decreto sull’introduzione della causa.

Autore:
Antonio Borrelli


Coesfeld-Flamschen: Bildstock am Emmerickhaus - Maria mit dem Kinde, Inschrift mit Zitat der A.K. Emmerick; Juli 2017


ANNA KATHARINA EMMERICK (1774-1824)

Anna Katharina Emmerick  nacque l'8 settembre 1774 nella comunità di contadini di Flamschen presso Coesfeld. Lei crebbe insieme a nove fra fratelli e sorelle. Già da piccola lei dovette aiutare in casa e nei lavori dei campi. Frequentò per poco tempo la scuola, ma si notava il fatto che lei era ben istruita su cose religiose. Ben presto i genitori e tutti quelli che conoscevano Anna Katharina si accorsero che lei si sentiva attratta in maniera particolare dalla preghiera e dalla vita religiosa.

Per tre anni Anna Katharina Emmerick fu a servizio in una grande fattoria dei dintorni. In seguito lei imparò a cucire e andò a Coesfeld per una ulteriore formazione. Lei amava visitare la vecchia chiesa di Coesfeld e partecipare alla Messa. Spesso faceva da sola in preghiera la Via Crucis.

Anna Katharina aveva il desiderio di entrare in monastero. Poiché questo desiderio per il momento non si avverava, tornò a casa dai genitori. Lei lavorò come sarta andando di casa in casa.

Anna Katharina chiese di essere ammessa in diversi monasteri, ma fu respinta poiché non poteva portare alcuna dote particolare. Le Clarisse di Münster si dichiararono, infine, pronte ad accoglierla se lei avesse imparato a suonare l'organo. Lei ebbe il permesso dai suoi genitori di trasferirsi dall'organista Söntgen di Coesfeld per il tirocinio. Lei però non trovò mai il tempo per imparare a suonare l'organo. Il bisogno e la povertà di quella famiglia la indussero a contribuire con il lavoro nella casa e in famiglia. Lei sacrificò i propri miseri risparmi per aiutare la famiglia Söntgen.

Nel 1802, insieme alla sua amica Klara Söntgen, Anna Katharina poté finalmente entrare nel monastero di Agnetenberg presso Dülmen. L'anno seguente prese i voti. Lì prese parte alla vita mo‑nastica con fervore, era sempre pronta ad assumersi i lavori più pesanti e non amati. A causa della sua povera origine, lei fu in principio poco considerata. Alcune delle sue consorelle si scandalizzavano della sua esatta osservanza alla regola dell'Ordine e la consideravano un'ipocrita. Anna Katharina sopportava in silenzio questo dolore e in silenziosa rassegnazione.

Dal 1802 al 1811 Anna Kataharina si ammalò frequentemente e aveva gravi dolori da sopportare.

Nel 1811 il Monastero di Agnetenberg, a causa del movimento di secolarizzazione, venne soppresso. Anche Anna Katharina dovette abbandonare il monastero e trovò accoglienza come domestica presso l'Abbé Lambert, un prete fuggito dalla Francia, che viveva a Dülmen. Ma presto lei si ammalò e non poté più lasciare la casa e fu costretta a letto. D'accordo con il vicario Lambert, Anna Katharina fece venire la sua sorella più giovane, Gertrud, la quale sotto la sua direzione doveva curare il governo della casa.

In questo periodo Anna Katharina Emmerick ricevette le stigmate, i cui dolori aveva già sofferto da molto più tempo. Il fatto che lei portava le piaghe non poteva rimanere nascosto. Il Dr. Franz Wesener, un giovane medico, le fece visita e fu da lei così tanto impressionato che divenne per lei, negli 11 anni seguenti, un fedele, aiutante e disinteressato amico. Lui tenne un diario sui suoi incontri con Anna Katharina Emmerick, in cui ha fissato una montagna di particolari.

Un tratto particolare della vita di Anna Katharina fu il suo amore per le persone. Dove lei vedeva il bisogno, cercò sempre di aiutare. Anche dal suo letto di ammalata lei confezionò abiti per i bambini più poveri ed era felice se in questo modo li poteva aiutare. Sebbene qualche volta i molti visitatori sarebbero potuti diventare fastidiosi, lei li accoglieva tutti gentilmente, si interessava alle loro richieste con la preghiera e offriva loro incoraggiamento e conforto.

Molte personalità, che erano di rilievo nel movimento di rinnovamento della Chiesa agli inizi del secolo XIX, cercarono l'incontro con Anna Katharina Emmerick, fra gli altri: il barone Clemens August Droste zu Vischering, Friederich Leopold von Stolberg, Johann Michael Sailer, Christian e Clemens Brentano, Luise Hensel, Melchior e Apollonia Diepenbrock.

Di importante significato fu l'incontro con Clemens Brentano. Dal suo primo incontro nel 1818 derivò un soggiorno di cinque anni, in cui giornalmente lui visitò Anna Katharina per disegnare le sue visioni che più tardi pubblicò.

Nell'estate del 1823 Anna Katharina divenne sempre più debole. Come in tutti gli anni passati lei unì la sua sofferenza con la sofferenza di Gesù e la offrì per la redenzione degli uomini. Anna Katharina Emmerick morì il 9 febbraio 1824.

Anna Katharina Emmerick fu sepolta nel cimitero di Dülmen. Numerose persone presero parte al funerale. Poiché sorse la diceria che il cadavere di Anna Katharina fosse stato trafugato, la tomba, nelle settimane successive al funerale, aperta due volte: la bara con il cadavere fu trovata intatta.

Clemens Brentano scrisse di Anna Katharina Emmerick: «Lei sta come una croce ai lati della strada» Anna Katharina Emmerick ci indica il centro della nostra fede cristiana, il segreto della Croce.

La vita di Anna Katharina Emmerick è contraddistinta da una profonda unione con Cristo. Lei amava pregare davanti alla famosa croce di Coesfeld, spesso lei andava alla Via Crucis. Lei partecipava così intimamente alla sofferenza del Signore che non è esagerato dire: lei visse, soffrì e morì con Cristo. Un segno esteriore di questo, ma che è nello stesso tempo più di un semplice segno, sono le stigmate che lei portava.

Anna Katharina Emmerick fu una grande devota di Maria. La festività della nascita di Maria era anche il suo compleanno. Una frase da una preghiera mariana ci indica un ulteriore aspetto della vita di Anna Katharina. In questa preghiera si recita: «O Dio, lasciaci servire l'opera della Redenzione secondo il modello della fede e dell'amore di Maria». Servire l'opera della Redenzione: questo voleva Anna Katharina Emmerick.

L'Apostolo Paolo parla nella lettera ai Colossesi di due modi di servizio al Vangelo, di servizio alla Redenzione. Un modo si realizza nell'attivo annuncio con parole e fatti. Ma cosa fare quando questo non è possibile? Paolo, che evidentemente si trovava in una tale situazione, scrive: «Perciò sono lieto delle sofferenze che sopporto per voi e completo nella mia carne quello che manca ai patimenti di Cristo, a favore del suo corpo che è la Chiesa». (Col 1, 24).

In entrambi i modi Anna Katharina Emmerick ha servito la Redenzione. La sua parola, che dalla sua modesta stanza di Dülmen ha raggiunto, attraverso gli scritti di Clemens Brentano, innumerevoli persone in molte lingue, è fin ai nostri giorni un'eccellente annuncio del Vangelo nel servizio alla Redenzione. Ma nello stesso tempo Anna Katharina Emmerick ha interpretato la sua sofferenza come un servizio alla Redenzione. Il Dr. Wesener, il suo medico, riportò nel suo diario la richiesta di Anna Katharina Emmerick: «Io ho sempre supplicato Dio che mi desse come particolare dono che io per loro soffra e possibilmente dia soddisfazione a coloro che a causa di errori o di debolezze si trovano sulla strada sbagliata». Si racconta che Anna Katharina Emmerick dispensò a molti dei suoi visitatori aiuto nella fede e consolazione. La sua parola aveva questa forza, poiché lei portava dentro la sua vita e la sua sofferenza il servizio della Redenzione.

Attraverso la fede e l'amore servire l'opera di Redenzione: Anna Katharina Emmerick ci può essere di esempio in questo. Il Dr. Wesener tramanda l'osservazione di Anna Katharina Emmerick: «Io ho sempre considerato il servizio al prossimo come la più alta virtù. Nella mia giovinezza io pregai Dio affinché mi volesse conferire la forza di servire il mio prossimo ed essere utile. Ed ora so che lui ha esaudito la mia preghiera». Come poteva servire il prossimo lei che per anni fu relegata in una camera da ammalata e costretta a letto?

Il Vicario Generale di allora, Clemens August Droste zu Vischering, in una lettera al conte Stolberg chiama Anna Katharina Emmerick una speciale amica di Dio. Con le parole di Hans Urs von Balthasar possiamo dire: «Lei gettò la sua amicizia con Dio sul piatto della bilancia nella solidarietà con gli uomini».

Gettare l'amicizia con Dio sul piatto della bilancia nella solidarietà con gli uomini: qui non diviene chiara una richiesta per la vita della Chiesa dei nostri giorni? La fede cristiana non abbraccia più tutti; nel nostro mondo la comunità cristiana è chiamata ad intercedere per gli uomini davanti a Dio. Noi dobbiamo gettare la nostra amicizia con Dio sul piatto della bilancia nella solidarietà con gli uomini.

Anna Katharina Emmerick ci ha unito nella comunità dei fedeli. Questa comunità non finisce con la morte. Noi crediamo nella comunità durevole con tutti quelli che Dio ha condotto a compimento. Noi siamo uniti al di là della morte e lei partecipa alla nostra vita. Noi possiamo chiamarla e domandare la sua intercessione. Noi preghiamo Anna Katharina Emmerick, la nuova Beata, affinché getti la sua amicizia con Dio sul piatto della bilancia nella solidarietà con noi e con tutti gli uomini.

SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20041003_emmerick_it.html

Anna-Katharina-Emmerick-Grab in der Krypta in der Heilig-Kreuz-KircheDülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Anna Katharina Emmerick grave in the crypt in the Holy Cross Church, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)


CAPPELLA PAPALE PER LA BEATIFICAZIONE DI CINQUE SERVI DI DIO

OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II

  Domenica, 3 ottobre 2004

 

1. "Verbum Domini manet in aeternum - La Parola del Signore rimane in eterno". L'esclamazione del Canto al Vangelo ci riporta ai fondamenti stessi della fede. Di fronte al trascorrere del tempo e ai continui rivolgimenti della storia, la rivelazione che Dio ci ha offerto in Cristo rimane stabile per sempre ed apre sul nostro cammino terreno un orizzonte di eternità.

E’ quanto hanno sperimentato in modo singolare i cinque nuovi Beati: Pierre VigneJoseph-Marie CassantAnna Katharina EmmerickMaria Ludovica De AngelisCarlo d'Austria. Essi si sono lasciati guidare dalla Parola di Dio come da un faro luminoso e sicuro, che non ha mai cessato di illuminare il loro cammino.

2. Contemplant le Christ présent dans l’Eucharistie et la Passion salvifique, le Père Pierre Vigne fut conduit à être un véritable disciple et un missionnaire fidèle à l’Église. Que son exemple donne aux fidèles le désir de puiser dans l’amour de l’Eucharistie et dans l’adoration du Saint-Sacrement l’audace pour la mission ! Demandons-lui de toucher le cœur de jeunes, pour qu’ils acceptent, s’ils sont appelés par Dieu, de se consacrer totalement à Lui dans le sacerdoce ou la vie religieuse. Que l’Église en France trouve dans le Père Vigne un modèle, pour que se lèvent de nouveaux semeurs de l’Évangile.

3. Le Frère Joseph-Marie a toujours mis sa confiance en Dieu, dans la contemplation du mystère de la Passion et dans l’union avec le Christ présent dans l’Eucharistie. Il s’imprégnait ainsi de l’amour de Dieu, s’abandonnant à Lui, "le seul bonheur de la terre", et se détachant des biens du monde dans le silence de la Trappe. Au milieu des épreuves, les yeux fixés sur le Christ, il offrait ses souffrances pour le Seigneur et pour l’Église. Puissent nos contemporains, notamment les contemplatifs et les malades, découvrir à son exemple le mystère de la prière, qui élève le monde à Dieu et qui donne la force dans les épreuves !

Traduzione italiana della parte pronunciata in lingua francese:

2. Contemplando Cristo presente nell'Eucaristia e nella Passione salvifica, Padre Pierre Vigne giunse ad essere un vero discepolo e un missionario fedele alla Chiesa. Che il suo esempio infonda nei fedeli il desiderio di attingere dall'amore per l'Eucaristia e dall'adorazione del Santissimo Sacramento l'audacia per la missione! Chiediamogli di toccare il cuore dei giovani, affinché accettino, se sono chiamati da Dio, di consacrarsi completamente a Lui nel sacerdozio o nella vita religiosa. Che la Chiesa in Francia trovi in Padre Vigne un modello, perché nascano nuovi seminatori del Vangelo!

3. Frate Joseph-Marie ha sempre riposto la sua fiducia in Dio, nella contemplazione del mistero della Passione e nell'unione con Cristo presente nell'Eucaristia. Si permeava così dell'amore di Dio, abbandonandosi a Lui, "la sola felicità della terra", e distaccandosi dai beni del mondo nel silenzio del convento trappista. Nelle prove, lo sguardo fisso a Cristo, offriva le sue sofferenze per il Signore e per la Chiesa. Possano i nostri contemporanei, soprattutto i contemplativi e i malati, scoprire seguendo il suo esempio il mistero della preghiera, che eleva il mondo a Dio e che dà forza nelle prove!

4. "Dios no nos ha dado un espíritu cobarde, sino un espíritu de energía, amor y buen juicio" (2Tm 1,7). Estas palabras de San Pablo nos invitan a colaborar en la construcción del Reino de Dios, desde la perspectiva de la fe. Bien se pueden aplicar a la vida de la Beata Ludovica de Angelis, cuya existencia estuvo consagrada totalmente a la gloria de Dios y al servicio de sus semejantes.

En su figura destacan un corazón de madre, sus cualidades de líder y la audacia propia de los santos. Con los niños enfermos tuvo un amor concreto y generoso, afrontando sacrificios para aliviarlos; con sus colaboradores en el Hospital de La Plata fue modelo de alegría y responsabilidad, creando un ambiente de familia; para sus Hermanas de comunidad, fue un auténtico ejemplo como Hija de Nuestra Señora de la Misericordia. En todo estuvo sostenida por la oración, haciendo de su vida una comunicación continua con el Señor.

Traduzione italiana della parte pronunciata in lingua spagnola:

4. "Dio infatti non ci ha dato uno Spirito di timidezza, ma di forza, di amore e di saggezza" (2 Tm 1, 7). Queste parole di San Paolo ci invitano a collaborare nell'edificazione del Regno di Dio, nella prospettiva della fede. Si possono applicare bene alla vita della Beata Ludovica De Angelis, la cui esistenza fu completamente dedita alla gloria di Dio e al servizio dei suoi simili.

Nella sua figura spiccano un cuore di madre, le sue qualità di guida e l'audacia propria dei santi. Per i bambini malati provò un amore concreto e generoso, affrontando sacrifici per consolarli; per i suoi collaboratori nell'Ospedale di La Plata fu modello di gioia e di responsabilità, creando un ambiente familiare; per le sue consorelle fu un autentico esempio come Figlia di Nostra Signora della Misericordia. In tutto fu sostenuta dalla preghiera, facendo della sua vita una comunicazione continua con il Signore.

5. Die selige Anna Katharina Emmerick, hat „das bittere Leiden unseres Herrn Jesu Christi" geschaut und an ihrem Leib erfahren. Daß aus der Tochter armer Bauern, die beharrlich Gottes Nähe suchte, die bekannte „Mystikerin des Münsterlandes" wurde, ist ein Werk der göttlichen Gnade. Ihrer materiellen Armut steht ein reiches inneres Leben gegenüber. Wie die Geduld im Ertragen ihrer körperlichen Schwäche beeindruckt uns die charakterliche Stärke der neuen Seligen und ihre Festigkeit im Glauben.

Die Kraft dazu bezog sie aus der heiligsten Eucharistie. So hat ihr Beispiel die Herzen Armer und Reicher, einfacher und gebildeter Menschen für die liebende Ganzhingabe an Jesus Christus erschlossen. Noch heute vermittelt sie allen die erlösende Botschaft: Durch Christi Wunden sind wir geheilt (vgl. 1 Petr 2, 24).

6. Die entscheidende Aufgabe des Christen besteht darin, in allem Gottes Willen zu suchen, zu erkennen und danach zu handeln. Dieser täglichen Herausforderung stellte sich der Staatsmann und Christ Karl aus dem Hause Österreich. Er war ein Freund des Friedens. In seinen Augen war der Krieg „etwas Entsetzliches". Mitten in den Stürmen des Ersten Weltkriegs an die Regierung gelangt, versuchte er die Friedensinitiative meines Vorgängers Benedikt XV. aufzugreifen.

Von Anfang an verstand Kaiser Karl sein Herrscheramt als heiligen Dienst an seinen Völkern. Sein ernstes Bestreben war es, der Berufung des Christen zur Heiligkeit auch in seinem politischen Handeln zu folgen. Dabei war ihm der Gedanke der sozialen Liebe wichtig. Sei er uns allen ein Vorbild, besonders denen, die heute in Europa politische Verantwortung tragen!

Traduzione italiana della parte pronunciata in lingua tedesca:

5. La Beata Anna Katharina Emmerick, ha gridato "la dolorosa passione di nostro Signore Gesù Cristo" e l'ha vissuta sul suo corpo. È opera della grazia divina il fatto che la figlia di poveri contadini, che con tenacia ricercò la vicinanza di Dio, sia divenuta la nota "Mistica del Land di Münster". La sua povertà materiale si contrappone a una ricca vita interiore. Così come la pazienza nel sopportare la debolezza fisica ci impressiona anche la forza caratteriale della nuova Beata e la sua stabilità nella fede.

Ella traeva questa forza dalla santissima Eucaristia. Il suo esempio ha dischiuso i cuori di poveri e di ricchi, di persone semplici ed istruite alla dedizione amorosa a Gesù Cristo.

Ancora oggi trasmette a tutti il messaggio salvifico: Attraverso le ferite di Cristo siamo salvati (cfr1 Pt 2, 24).

6. Il compito decisivo del cristiano consiste nel cercare in tutto la volontà di Dio, riconoscerla e seguirla. L'uomo di Stato e cristiano Carlo d'Austria si pose quotidianamente questa sfida. Ai suoi occhi la guerra appariva come "qualcosa di orribile". Nei tumulti della Prima Guerra Mondiale cercò di promuovere l'iniziativa di pace del mio predecessore Benedetto XV.

Fin dall'inizio, l'Imperatore Carlo concepì la sua carica come servizio santo ai suoi popoli. La sua principale preoccupazione era di seguire la vocazione del cristiano alla santità anche nella sua azione politica. Per questo, il suo pensiero andava all'assistenza sociale. Sia un esempio per noi tutti, soprattutto per quelli che oggi  hanno  in  Europa la responsabilità politica!

7. Insieme con la Chiesa intera, lodiamo e ringraziamo il Signore per le meraviglie che ha compiuto in questi servi buoni e fedeli del Vangelo. Maria Santissima, che in questo mese di ottobre invochiamo in modo particolare con la preghiera del Rosario, ci aiuti a diventare a nostra volta generosi e coraggiosi apostoli del Vangelo. Amen!

© Copyright 2004 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/homilies/2004/documents/hf_jp-ii_hom_20041003_beatifications.html

Anna-Katharina-Emmerick-Grab in der Krypta in der Heilig-Kreuz-KircheDülmenNordrhein-Westfalen, Deutschland

Anna Katharina Emmerick grave in the crypt in the Holy Cross Church, DülmenNorth Rhine-Westphalia, Germany

Photographie : Dietmar Rabich  (1962–)