Second,
peut venir de se couvrant, se composant en honnêteté de moeurs ; ou bien de
secondant qui obéit aux ordres du Seigneur; ou bien il vient desecumdux, chef de
lui-même, car il commanda à ses sens et il leur fit produire toutes sortes de
bonnes oeuvres. Ou bien Second se rapporte à premier : en effet il y a deux
chemins qui conduisent à la vie : Le premier, c'est celui de la pénitence et
des larmes; le second, c'est celui du martyre. Or, ce précieux martyr parvint à
la vie non pas seulement par le premier chemin , mais encore par le second.
Second fut un
soldat intrépide, et un athlète de J.-C. fort distingué; il fut un glorieux
martyr du Seigneur. Il reçut la couronne du martyre dans la ville d'Asti. Cette
cité est illustre par sa présence et se fait gloire de l’avoir pour patron. Il
fut instruit dans la foi de J.-C., par Calocérus, détenu
dans la prison d'Asti par l’ordre de Sapritius, préfet de
cette cité. Or, comme le bienheureux Martien était en prison dans la ville de Tardonne, Sapritius y voulut aller pour le
forcer à sacrifier ; Second partit avec lui, sous prétexte de distraction, et
avec le désir de voir le bienheureux Marcien. Sortis de la ville d'Asti; une
colombe descendit sur Second et se plaça sur sa tête. Alors Sapritius
lui dit : « Vois, Second, comme nos dieux t'aiment puisqu'ils t'envoient des
oiseaux du ciel te visiter. » Etant parvenus près du fleuve Tanaro, Second vit
un ange du Seigneur se promenant sur l’eau : « Second, lui dit-il, aie la foi,
et tu marcheras ainsi sur les fauteurs des idoles. » Sapritius
lui dit : « Mon frère Second, j'entends les dieux qui te parlent. » Second lui
répondit: « Marchons selon les désirs de notre cœur. » Quand ils arrivèrent au
fleuve Bormida, un ange lui apparut encore, et lui dit : «
Second, crois-tu en Dieu, ou bien aurais-tu des doutes? » Second répondit: « Je
crois la vérité de sa' passion et de sa résurrection. » Sapritius
dit alors : « Qu'est-ce que j'entends de ta bouche? » Or, quand il entra dans Tardonne, Marcien; par l’ordre de l’ange, sortit de sa prison et
apparut à Second : « Entre, Second, lui dit-il, dans la voie de la vérité ;-
marche pour recevoir la palme de la foi. » Sapritius dit :
« Quel est donc cet homme qui nous parle comme s'il songeait? » Second lui
répondit : « C'est songe pour vous, mais pour moi c'est un avis et un encouragement.
» Après quoi Second alla à Milan; et un ange du Seigneur conduisit au-devant de
lui, hors de la ville, Faustin et Jovitas, qui étaient
gardés en prison. Il en reçut le baptême, une nuée leur ayant fourni de l’eau.
Et voici que tout à coup une colombe descendit du ciel et apporta le corps et
le sang de N. S. qu'elle donna à Faustin et à Jovitas ;
mais Faustin donna le corps et le sang du Seigneur à Second afin qu'il le
portât à Marcien. En revenant, Second arriva quand il faisait nuit sur la rive
du Pô; alors l’ange du Seigneur prit son cheval par la bride et lui fit passer
le fleuve. L'ayant accompagné jusqu'à Tardonne, il
l’introduisit dans la prison de Marcien et Second donna à Marcien le trésor de
Faustin. Marcien dit en le recevant : « Que le corps et le sang du Seigneur
soit avec; moi pour la vie éternelle. » Puis par l’ordre de l’ange, Second
sortit de la prison et alla en son hôtel. Après quoi Marcien fut condamné à
avoir la tête tranchée et Second enleva son corps qu'il ensevelit. En apprenant
cela, Sapritius le manda auprès de lui et lui dit : «
Autant que je puis voir, tu fais profession d'être chrétien. » Second lui
répondit : « C'est vrai, jem’avoue chrétien. » Sapritius
lui dit : « Tu désires donc mourir de mâle mort? » Second répondit : « C'est à
toi plutôt qu'elle est due. » Or, comme il ne voulait pas sacrifier, Sapritius
le fit dépouiller; mais aussitôt l’ange du Seigneur vint pour lui préparer un
vêtement. Alors Sapritius le fit si longtemps tourmenter
sur un chevalet que ses bras étaient disloqués ; mais ayant été guéri par le
Seigneur, il fut reconduit en prison. Pendant qu'il y était, fange du Seigneur
vint lui dire : « Lève-toi, Second ; suis-moi, et je te conduirai à ton
créateur. » Alors il le mena jusqu'à la ville d'Asti et le mit dans une prison
où était renfermé Calocérus et le Sauveur avec lui. A sa
vue, Second se jeta à ses pieds : « Ne crains pas, lui dit le Sauveur, car
je suis le Seigneur ton Dieu qui te délivrerai de tous les maux. » Puis il les
bénit et monta au ciel. Or, le matin, Sapritius envoya à la prison qu'on
trouva fermée, sans que Second y fût. Alors Sapritius
quitta Tardonne et vint à Asti, pour au moins punir Calocérus qu'il se fit amener. Mais voici qu'on lui apprit que
Second était avec Calocérus. Il les fit donc comparaître
devant lui et leur dit : « Puisque nos dieux savent que vous les méprisez, ils
veulent que vous mouriez aussi tous les deux. » Or, comme ils ne voulaient pas
sacrifier, il fit fondre de la poix avec de la résine qu'il commanda de verser
sur leur tête et de jeter dans leur bouche. Mais ils buvaient cela comme l’eau
la plus exquise et avec grande ardeur en s'écriant à haute voix: « Que vos
paroles sont douces à la bouche, Seigneur ! » Alors Sapritius
porta une sentence par laquelle Second devait être décapité à Asti et Calocérus
envoyé à Albinganum pour y être puni. Or, quand saint
Second fut décollé, les anges du Seigneur vinrent prendre son corps et lui
donnèrent la sépulture en chantant des actions de grâces. Il souffrit le 3 des
calendes d'avril.
* Le Martyrologe romain
annonce ainsi cette fête : A Asti, de saint Second, martyr. Bivar,
dans ses commentaires sur Detter, cite des passages
textuels de cette légende qu'il avait prise aux sources
La Légende doréede Jacques de Voraginenouvellement traduite en français avec
introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M.
Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur,
76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci
Di lui si
hanno solo notizie leggendarie. Nobile pagano di Asti, sembra che andasse nelle
prigioni a visitare i martiri cristiani, nei confronti dei quali nutriva grande
ammirazione. Grazie a S. Calogero si convertì al cristianesimo. A Milano
incontrò S. Faustino e S. Giovita, anch’essi in carcere, dai quali ricevette il
battesimo. Amico di Sapricio, prefetto romano di Asti, lo accompagnò a Tortona
dove Marciano, vescovo della città, era in attesa di processo. Per aver sepolto
il corpo di Marciano e per aver rifiutato di abiurare la propria fede, fu
infine arrestato e martirizzato.
Patronato: Asti
Etimologia: Secondo = figlio secondogenito, dal latino
Emblema: Palma, Spada, Stendardo
Martirologio Romano: Ad Asti, san Secondo, martire.
San Secondo di Asti fu certamente uno fra i primi martiri in terra
piemontese, ma non va confuso con altri due santi omonimi venerati nella
medesima regione: San Secondo di Salussola, venerato anche a Torino e
Ventimiglia, e San Secondo di Pinerolo, entrambi ritenuti dalla tradizione
popolare soldati della Legione Tebea. Maggior mistero aleggia sull’esistenza
terrena del veneratissimo santo astigiano, i cui “Atti” raccolti dai
bollandisti in quattro codici lo ritraggono quale uomo profondamente religioso ed
assai famoso in Asti, associandolo però a figure di dubbia storicità.
Secondo sarebbe venuto a contatto con il cristianesimo grazie a San Calogero di
Brescia, cui era solito far visita in prigione.Udendo che era giunto ad Asti il
prefetto Sapricio, inviato dall’imperatore Adriano al posto di Antiochio,
Secondo si recò da lui per chiedergli per quale buon motivo Calogero fosse
stato imprigionato. Gli fu data quale motivazione che egli insegnava al popolo
il disprezzo per i beni materiali, soggiungendo di aver saputo che a Tortona vi
era un cristiano di nome Marciano e di aver intenzione di raggiungerlo. Secondo
volle accompagnare il prefetto e Calogerò predisse al santo che sarebbe stato
battezzato a Tortona ed al suo ritorno ad Asti avrebbe subito il martirio. Anche Martiniano, vescovo di
Tortona, gli predisse le stesse cose.
Secondo si trasferì poi a Milano, ove incontrò i Santi Faustino e Giovita.
Faustino lo battezzò e lo comunicò, affidandogli anche una particola consacrata
da portare a Marciano e Calogero, quale segno del suo avvenuto battesimo. Fatto
ritorno a Tortona, Secondo andò a trovare Marciano in prigione e gli portò la
comunione, chiedendogli anche di pregare per lui. Il giorno seguente Marciano
fu chiamato a comparire dinnanzi a Sapricio, il quale gli ordinò di offrire
sacrifici agli dei, ma il cristiano rifiutò e fu allora fatto decapitare fuori
della città. Sapricio rimase sorpreso alla notizia che Secondo aveva dato
sepoltura al corpo del martire e lo mandò a chiamare, ma questi non si presentò
ritenendo il prefetto reo di sangue innocente. Avendo rifiutato per ben tre
volte la convocazione, infine fu allora arrestato ed obbligato a comparire
davanti all’autorità, ove non esitò a confermare di essere cristiano. Venne
dunque torturato e rispedito in cella.
Il racconto viene poi condito da elementi fantastici, secondo i quali il giorno
seguente Secondo era scomparso ma la cella era chiusa.Sapricio, sempre più
infuriato, diede allora ordine di tornare ad Asti per vendicarsi su Calogero:
qui come per miracolo ritrovarono anche Secondo rinchiuso in cella con l’amico.
Entrambi rifiutarono per l’ennesima volta di sacrificare agl’idoli pagani:
Calogero fu nuovamente imprigionato e solo in un secondo momento trovò il
martirio presso Albenga sulla riviera ligure di ponente, mentre Secondo fu
subito condotto fuori della città e decapitato. Correva l’anno 119 circa.
Secondo quanto riporta la nuova edizione del proprio piemontese del Messale
Romano il tragico eccidio avvenne il 29 marzo del 119/120 ed infatti il
Martyrologium Romanum pone la commemorazione di San Secondo al 30 marzo. Nella
diocesi e nella città di Asti, che lo venerano quale loro patrono e ne
custodiscono le reliquie, è però festeggiato solennemente il primo martedì di
maggio.
ORAZIONE
O Dio, ascolta le nostre suppliche,
perché speriamo nella tua misericordia:
per l’intercessione del santo martire Secondo,
donaci il tuo paterno aiuto.
Per il nostro Signore Gesù Cristo, tuo Figlio, che è Dio,
e vive e regna con te, nell’unità dello Spirito Santo,
Consacré à Dieu par
ses parents comme le fut jadis le jeune Samuel, il entra dans le monastère deSainte-Lucieà Syracuse à l'âge de sept ans. Quand il voulut
revoir les siens, ses parents le ramenèrent de force au monastère. Dès lors, il
accepta humblement cette condition monastique, l'assuma comme une volonté de
Dieu et devint un exemple pour chacun des moines dans l'observance de la
profession monastique. L'évêque le choisit plus tard comme higoumène. Quand
l'évêque de Syracuse vint à mourir, les chrétiens de la ville demandèrent au
Pape de le leur désigner comme pasteur. Il fut sacré évêque à Rome en 647, et
plus pauvre que les pauvres, assidu à la prière et à la méditation, il remplit
cette charge pendant treize ans.
À Syracuse en Sicile, l’an 662, saint Zosime, évêque, qui fut
d’abord l’humble gardien de la tombe de sainte Lucie, puis abbé du monastère de
ce lieu, enfin évêque vigilant et charitable.
Died c. 660. At the tender age of seven, Saint Zosimus was offered to the
monastery of Santa Lucia, near Syracuse, Sicily, by his wealthy parents. As a
child, he was deputed to watch over the relics of the virgin martyr--anathema
to a boisterous country boy. He ran away from the monastery, back to his home.
In disgrace, he was returned to Santa Lucia's, where he experienced a vision of
the saint who seemed angry with him. She was appeased by Our Lady and accepted
the boy's promise to diligently undertake his responsibility.
After that, he
settled down and was a good and simple monk for thirty years, then quickly
succeeded to the positions of abbot and bishop of Syracuse. The scene of his
selection of abbot is reminiscent of the selection of the Old Testament King
David: The uncertain monks sought the help of their bishop. After scrutinizing
all the monks gathered, he asked if there was no other monk belonging to their
number. Then they remembered Zosimus, whom they had left to guard the shrine
and answer the door. The bishop sent for the missing monk. Immediately upon
seeing him the bishop exclaimed: "Behold him whom the Lord has
chosen." He appointed him abbot and ordained him priest.
His reputation as a
wise and charitable abbot led him to be elected bishop by the people at the
death of Peter in 649. He did not want the position and the clergy had elected
another, Vanerius, a vain and ambitious man. Pope Theodore settled the question
by appointing and consecrating Zosimus. He faithfully discharged all the duties
of a worthy pastor and showed great liberality to the poor until his death at
the age of 90. These details are drawn from a reputedly contemporary vita
(Attwater2, Benedictines, Farmer, Husenbeth, Walsh).
Zosimus studied under SaintFaustus of Syracuse. Monk for thirty years. During one meeting to choose an abbot,
Zozimus was left behind to watch the door and guard the church’s relics;
the bishop decided this was a man humble enough to be trusted with the
task, and made Zozimus abbot.
Priest. Chosen the unwilling bishop of Syracuse in 649. Noted for his charity
to the poor and his work to educate his parishioners.
HE was successor to the
holy bishop Peter; and faithfully discharged all the duties of a worthy pastor
until his death, which happened in 660. His name is mentioned in the Roman and
Sicilian Martyrologies. See the Bollandists and Baillet.
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
III: March. The Lives of the Saints. 1866.
Saint Zosimus, Bishop of
Syracuse, was born in answer to the fervent prayers of his parents, who were
childless for a long time. When their son reached the age of seven, his parents
sent him to a monastery to be educated. When the holy ascetic became an adult,
he received monastic tonsure, and governed the monastery for forty years. Pope
Theodore (641-649) consecrated him Bishop of Syracuse.
Saint Zosimus was
distinguished by his charity and lack of avarice, and led his flock by word and
by example. Toward the end of his life Saint Zosimus fell grievously ill, but
endured his suffering with magnanimity and humility. He died in the year 662,
after he had led his flock for thirteen years. Later, many of the sick received
healing by merely touching his tomb.
Esercitava
un'umile funzione nel monastero di Santa Lucia, a Siracusa, perchè considerato
incapace di qualsiasi incombenza importante. Quando morì l'abate, il Vescovo,
sorprendentemente, lo designò per la carica. Governò
con tanta saggezza e virtù che finì per essere eletto Vescovo della città.
Emblema: Bastone pastorale
Martirologio Romano: A Siracusa, san Zosimo, vescovo, che fu dapprima
umile custode della tomba di santa Lucia, poi abate del monastero del luogo.
Zosimo,
vescovo (VII secolo) era un giovane monaco cui era stata affidata per la sua
inettitudine la custodia della tomba di Santa Lucia a Siracusa. Un giorno,
desideroso di rivedere i genitori, lasciò il monastero senza avvertire i
superiori. I genitori, vedendolo arrivare con aria di fuggitivo, lo
rimproverarono e lo riaccompagnarono al monastero. Venne perdonato dall'abate e
riconsegnato al suo compito di "guardiano della tomba", che tenne a
lungo perché considerato incapace di altre e più impegnative mansioni.
Alla morte dell'abate, i monaci si recarono dal vescovo per conoscere il nome
del successore. Fra loro non c'era Zosimo, rimasto a casa come
"inutile". Quando il vescovo ebbe davanti i monaci, chiese: "Ci
siete tutti?". "No, - risposero - a casa c'è il guardiano della tomba
di santa Lucia, ma è di poco conto". "Fatelo venire" ingiunse il
vescovo. E quando Zosimo arrivò: "Ecco il vostro abate" affermò
solennemente il vescovo.
Così Zosimo, tra la sorpresa di tutti, divenne abate del monastero dimostrando
presto di quanta saggezza e virtù fosse ricco, a tal punto che il popolo lo
volle quale proprio vescovo. Confermato da papa Teodoro, egli rimase sulla
cattedra episcopale siracusana dal 647 al 662 guidando la diocesi con bontà e
saggezza.
Harmand, Le Père Cestac, photographie, vers 1867, Faubourg St Antoine, Paris
Bienheureux Louis-Edouard Cestac
Fondateur
des Filles de Marie (✝ 1868)
Louis-Edouard
Cestac (1801 - 1868), prêtre diocésain français, fondateur des Filles de Marie,
déclaré vénérable le 7 avril 1908 par Pie X, le 13 juin 2014, promulgation par le Pape François du décretde
reconnaissance de miracle lui étant attribué.
La Congrégation a été fondée à Anglet en 1842, par un prêtre du diocèse de
Bayonne, le Père Louis Edouard Cestac... Vicaire à la cathédrale de Bayonne, le
P. Cestac fut bouleversé par la situation des fillettes errantes et par celles
des jeunes adolescentes prostituées. Il fonde successivement en 1836, le Grand
Paradis à Bayonne pour les orphelines et en 1839, Notre Dame du Refuge pour
donner un espace re-créateur aux adolescentes blessées par la vie. Accoutumé à
l’accueil des pauvres et sûr de la tendresse de Dieu pour les plus démunis, le
Père Cestac trouve en Marie, le guide et le soutien de toutes ses initiatives.
Sa confiance en Marie, le poussera à se nommer lui-même Serviteur de Marie.
Rien ne prédisposait l’Abbé Cestac à devenir un expert en matière agricole: ni
sa naissance en plein cœur de la ville de Bayonne dans une famille de petite
bourgeoisie, ni ses études qui le préparaient à l’état écclésiastique, ni ses
premières fonctions dans l’Eglise : professeur au Séminaire de Larressore, puis
vicaire à la Cathédrale de Bayonne.
Quant à ses aptitudes naturelles, si son talent musical et son intelligence
intuitive ne le rapprochent guère de l’agriculture, sons sens pratique reste un
atout.
Il mourut 27 mars 1868, à Anglet, à Notre-Dame du Refuge, où il repose.
Illustration: Vitrail du couvent Saint-Bernard représentant le Père
Cestac.
Jeune prêtre, l'abbé Louis-Édouard Cestac est scandalisé par la
misère des enfants, jeunes filles mendiantes ou prostituées. Il initie alors
une œuvre d'accueil en s'ingéniant à développer une pédagogie et des formations
adaptées. Il permettra ainsi à des centaines de jeunes filles de se
reconstruire et préparer leur avenir, les arrachant définitivement à leur
condition de malheur.
L'abbé Cestac laisse à sa mort, en 1868, une congrégation de plus de 900
Servantes de Marie, avec une branche contemplative, les Bernardines; et
quelques 150 maisons (écoles, orphelinats, etc.) dans plusieurs départements et
en Espagne.
L'accès à la riche documentation et aux archives des Servantes de Marie a
permis à l'historien Yves Chiron de nous conter ici le récit d'un homme et
d'une œuvre originale, entièrement guidée par une immense dévotion à Marie.
L’éducation
ne pouvant se réaliser chez nous qu’avec l’instruction, répandez l’une et
l’autre...
Louis-Édouard Cestac, fondateur des
Servantes de Marie
Le 31
mai 2015, le père Louis-Édouard Cestac (1801-1868) est béatifié à Bayonne.
Jeune prêtre, il est ému par la misère des orphelines des faubourgs de Bayonne.
Rapidement, il se trouve engagé au service des jeunes qui souhaitent quitter la
prostitution. Publié le 5 octobre 2015.
Une piété mariale
Louis-Édouard Cestac naît à Bayonne le 6 janvier
1801.
La piété mariale de Louis-Édouard prend ses racines dans sa famille dès son
enfance qui est marquée par une protection spéciale de la Vierge Marie. Très
jeune, il exprime son désir d’être prêtre. Il est ordonné le 17 décembre 1825
et consacre à la Vierge Marie ses mains, son cœur, toute sa personne.
S’adressant à elle, il déclare : «Vous vouliez m’accoutumer à entendre et à
suivre cette voix intérieure que votre bonté maternelle a depuis si souvent
fait retentir dans le fond de mon âme.»
En 1831, il est nommé vicaire de la cathédrale de Bayonne et chargé des
pauvres. Les pauvres sont à l’aise avec lui et lui avec eux. Il leur distribue
tout ce qu’il a. Il sent le besoin de venir en aide aux fillettes qui errent
dans les rues. Pour «leur créer une famille», il ouvre un orphelinat dans des
conditions très modestes. Des jeunes filles bénévoles encadrent et éduquent les
enfants. En 1838, sa jeune sœur Élise se met entièrement au service de l’œuvre
et devient une précieuse collaboratrice.
Fondation de la congrégation des Servantes de
Marie
En 1837, deux jeunes prostituées viennent lui
demander protection. Dans sa quête d’une maison à la campagne, il sent
l’inspiration d’aller en pèlerinage au sanctuaire de Buglose pour demander 50
000 francs. La Vierge Marie lui fait entendre cette parole : «Ne me demande
que mon esprit», message qui le marque profondément ainsi que son œuvre.
Lors d’une visite d’une maison en vente à Anglet, il découvre un tableau de
sainte Marie Madeleine, la pénitente. Il décide d’acheter à crédit le domaine
qu’il nomme Notre-Dame-du-Refuge.
C’est au prix du travail des éducatrices et des repenties, au prix de grands
sacrifices et de dures épreuves, qu’il remboursera la dette.
Le 6 janvier 1842, ces jeunes éducatrices deviennent les premières Servantes de
Marie dont sa sœur Élise. Puis le 12 décembre 1851 quelques repenties se
consacrent à leur tour à une vie de prière, de solitude, de pénitence et de
travail. Cette communauté contemplative des Bernardines fait partie de la Congrégation
des Servantes de Marie.
À partir de 1851, l’expansion de la congrégation
des Servantes de Marie se fait essentiellement par l’œuvre des écoles. Soucieux
de l’éducation des filles de la campagne, le père Cestac ouvre de petites
communautés dans les villages pour y tenir une école, soigner les malades et
assister le prêtre dans la paroisse. À Notre-Dame-du-Refuge, la vie se
développe. Louis- Édouard Cestac, déchargé de ses fonctions à la cathédrale en
1858, se fait agriculteur. La ferme de Notre-Dame-du-Refuge devient un exemple
pour les agriculteurs de la région. Le Serviteur de Dieu meurt le 27 mars 1868
; sa réputation est celle d’un saint.
«Marie, je la vois associée aux trois personnes
divines dans l’œuvre de la rédemption des hommes, toute embrasée d’amour et
chargée d’en faire d’autres Jésus, toujours occupée de nous comme la meilleure
des mères.»
Père Louis-Édouard Cestac, 16 février 1859
Extrait du "livret "de la messe de béatification du Père
Louis-Edouard Cestac"
Vitrail
du Couvent Saint-Bernard réalisé par le maître verrier Charles Carrère en 2001
Bx Louis-Édouard Cestac
Prêtre et fondateur des
‘Servantes
de Marie’ et des ‘Bernardines’
Louis-Édouard naît à Bayonne le
6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été ‘chirurgien de la marine’,
devient chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe,
est d'ascendance basque espagnole. Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette
Élise (1811-1849) deviendra sa collaboratrice.
Après des
études au Petit Séminaire d'Aire-sur-Adour puis au séminaire de Saint-Sulpice à
Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit Séminaire de Larressore. Il
est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre 1825, à l'âge de 24
ans. En 1831, âgé de 30 ans, l'abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de
Bayonne.
Dans ce port,
la prostitution sévit parmi les jeunes filles, parfois très jeunes, qui errent
dans les rues et près des chantiers navals. C’est pour elles que le jeune
vicaire fonde en 1836 un foyer d'accueil, dans une maison prêtée par la ville
de Bayonne et dénommée ‘Le
Grand Paradis’. Deux ans plus tard, il achète à crédit un domaine
agricole situé à Anglet : le domaine Châteauneuf, qu'il appellera ‘Notre-Dame du Refuge’. Avec
quelques éducatrices bénévoles, il élabore pour les jeunes “pénitentes”, comme on les
appelle à l’époque, un projet d'éducation fondé sur l'amour de Marie, la
liberté et le travail.
En 1842, les
14 premières collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux
religieux. Le père leur donne une règle de vie qu'il a écrit à la Trappe de La
Meilleray en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa
béatification par Pie XI (Ambrogio
Damiano Ratti, 1922-1939) et sa canonisation par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), en 1947.
L’un et l’autre sont des fondateurs d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts
avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres auxiliaires du Sacré-Cœur
de Jésus, qui deviendra, cette même année 1841, la société des ‘Prêtres du
Sacré-Cœur de Jésus’.
L’année suivante, le 6 janvier 1842, c’est au tour de l’abbé Louis-Édouard
Cestac de fonder la congrégation des ‘Servantes
de Marie’. Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise
Cestac, en religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin,
sœur Marie-François de Paule, chargée d'accompagner les premières prostituées
accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la
congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le
travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine
d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des ‘Solitaires de
Saint-Bernard’ ou ‘Bernardines’
afin d’accueillir certaines des "pénitentes" désirant mener une vie religieuse vouée à
la prière et au travail dans la solitude.
À partir de
1852, année de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac
envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles
(120 écoles dans 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une
méthode de lecture pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en
agriculture, et veut répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les
jeunes accueillies à Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en
travaillant à l'essor de l'agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du
Refuge un lieu d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus
prometteuse.
C’est ainsi que Notre-Dame du Refuge devient un lieu d’expérimentation et
d’innovation reconnu par les plus hautes autorités : élu président du
comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est
décoré en 1865 de la Légion d'honneur par Napoléon III, pour son action sociale
et agricole.
L’empereur et
son épouse, familiers de la région puisqu’ils avaient "lancé" Biarritz,
appréciaient particulièrement l’abbé Cestac : l'impératrice Eugénie était
venue prier à la chapelle de paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander
un fils. Le père Cestac assura publiquement que sa prière serait exaucée, et
elle le fut : Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III et
d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à Paris : ce fut "le Prince impérial", mort
héroïquement au combat contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.
Quant à
l’abbé Louis-Edouard Cestac, il était "né au ciel" le 27 mars 1868 à Notre-Dame-du-Refuge, à
Anglet, où son corps repose toujours. « Ma vie s'est passée au milieu des
pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout ce qu'on leur doit d'intérêt
et d'amour… », avait-il dit au Prince Président (le
futur Empereur) en 1852.
Les ‘Servantes de Marie’(280 sœurs) poursuivent son œuvre
au service des pauvres en France, en Espagne, en Amérique latine, en Afrique,
et en Inde.
Louis-Edouard Cestac a
été proclamé Bienheureux le 31 mai 2015.
La cérémonie, retransmise en direct sur KTO, s’est
déroulée en milieu d’après-midi en la magnifique cathédrale gothique
Sainte-Marie qui surplombe la ville, au cours de la messe de la Sainte Trinité,
présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François
(Jorge Mario Bergoglio, 2013-) avec Mgr Aillet, évêque de Bayonne, les évêques
d’Aquitaine et du Pays basque espagnol.
L’abbé
Louis-Edouard Cestac (1801-1868), du diocèse de Bayonne, est béatifié ce
dimanche. Un miracle attribué à son intercession a été reconnu par le pape
François.
Tous ont pu suivre sa
messe de béatification sur KTO TV en direct de Bayonne… C’est saint Pie X qui
avait signé le décret d’introduction de la cause de béatification et de
canonisation de l’abbé Louis-Édouard Cestac, en 1908, 40 ans après sa mort…
Plus de 100 ans se sont
écoulés avant que la reconnaissance d’un miracle attribué à son intercession
fasse l’objet d’un décret, signé le 13 juin dernier par le pape François. Le
diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, dont l’évêque est Mgr Marc Aillet, bien connu
des lecteurs d’Aleteia, va bientôt pouvoir s’enorgueillir d’un nouveau
bienheureux. Et la joie ne sera pas moins vive dans la congrégation des
Servantes de Marie, dont l’abbé Cestac est le fondateur.
Du "Grand Paradis" à "Notre-Dame du
refuge"
Louis-Édouard naît à
Bayonne le 6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été
"chirurgien de la marine", devient chirurgien de la ville et des
prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe, est d’ascendance basque espagnole.
Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette Élise (1811-1849) deviendra sa
collaboratrice. Après des études au Petit Séminaire d’Aire-sur-Adour puis au
séminaire de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit
Séminaire de Larressore. Il est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17
décembre 1825, à l’âge de 24 ans. En 1831, âgé de 30 ans, l’abbé Cestac est
nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne.
Dans ce port, la
prostitution sévit parmi les jeunes filles, parfois très jeunes, qui errent
dans les rues et près des chantiers navals. C’est pour elles que le jeune
vicaire fonde en 1836 un foyer d’accueil, dans une maison prêtée par la ville
de Bayonne et dénommée "Le Grand Paradis". Deux ans plus tard, il
achète à crédit un domaine agricole situé à Anglet : le domaine Châteauneuf,
qu’il appellera "Notre-Dame du Refuge". Avec quelques éducatrices
bénévoles, il élabore pour les jeunes "pénitentes", comme on
les appelle à l’époque, un projet d’éducation fondé sur l’amour de Marie, la
liberté et le travail.
La fondation des Servantes de Marie
En 1842, les 14 premières
collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux religieux.
Le père leur donne une règle de vie qu’il a écrit à la Trappe de La Meilleray
en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint
célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa béatification par Pie XI et sa
canonisation par Pie XII en 1947. L’un et l’autre sont des fondateurs
d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres
auxiliaires du Sacré-Cœur de Jésus, qui deviendra cette même année 1841 la
société des Prêtres du Sacré-Cœur
de Jésus.
L’année suivante, c’est
au tour de l’abbé Louis-Édouard Cestac de fonder la congrégation des Servantes
de Marie (6 janvier 1842). Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise
Cestac, en religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin,
sœur Marie-François de Paule, chargée d’accompagner les premières prostituées
accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la
congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le
travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine
d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des Solitaires de
Saint-Bernard ou Bernardines afin d’accueillir certaines des
"pénitentes" désirant mener une vie religieuse vouée à la prière et
au travail dans la solitude.
Féru de pédagogie et d’agriculture
À partir de 1852, année
de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac envoie ses
religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles (120 écoles
– 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une méthode de lecture
pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en agriculture, et veut
répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les jeunes accueillies à
Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en travaillant à l’essor de
l’agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu
d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.
C’est ainsi que Notre-Dame du
Refuge devient un lieu d’expérimentation et d’innovation reconnu par les plus
hautes autorités : élu président du comice agricole de Bayonne en 1857, le
fondateur de Notre-Dame du Refuge est décoré en 1865 de la Légion d’honneur par
Napoléon III, pour son action sociale et agricole.
L’empereur et son épouse,
familiers de la région puisqu’ils avaient "lancé" Biarritz,
appréciaient particulièrement l’abbé Cestac : l’impératrice Eugénie était
venue prier à la chapelle de paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander
un fils. Le père Cestac assura publiquement que sa prière serait exaucée, et
elle le fut : Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III et
d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à Paris : ce fut "le Prince impérial",
mort héroïquement au combat contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.
"Ma vie s’est passée au milieu des pauvres et des
petits"
Quant au bienheureux abbé
Louis-Edouard Cestac, il était "né au ciel" le 27 mars 1868 à
Notre-Dame-du-Refuge, à Anglet, où son corps repose toujours. "Ma vie
s’est passée au milieu des pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout
ce qu’on leur doit d’intérêt et d’amour…", avait-il dit au Prince
Président (le futur Empereur) en 1852. Les Servantes de Marie (280 sœurs)
poursuivent son œuvre au service des pauvres en France, en Espagne, en Amérique
latine, en Afrique, et en Inde.
T.
Senatori , La visite du couple Impérial à
la Solitude de Saint Bernard le 17 août 1854, 1908
Bienheureux Louis-Édouard Cestac
Louis-Édouard
Cestac (1801-1868), prêtre bayonnais du XIXe siècle au service des plus pauvres
et des prostituées, a été béatifié le 31 mai 2015 par le cardinal italien
Angelo Amato, préfet de la Congrégation des causes des saints. Publié le 2 juin
2015.
Louis-Édouard Cestac est le second d’une fratrie
de trois enfants. Il a une sœur aînée, Marianne, et une cadette, Élise qui
deviendra sa collaboratrice. Son père, ancien "chirurgien de la
marine", est devenu chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne
Amitessarobe, est d'ascendance basque espagnole.
Éducateur et agronome
Né à Bayonne en 1801 et ordonné prêtre en 1825,
l'abbé Cestac est sensible à la misère et la prostitution importantes liées aux
chantiers navals de la côte basque.
Il fonde un premier foyer d'accueil en 1836 pour
des orphelines des faubourgs de Bayonne dans une maison prêtée par la ville et
dénomméeLe Grand Paradis.
Bouleversé par la mort d’une prostituée de 20 ans, il achète en 1838 à Anglet,
près de Bayonne, un domaine qu’il appelle "Notre-Dame du refuge".
Avec des bénévoles, il construit un projet d'éducation fondé sur l'amour de
Marie, la liberté et le travail. En 1842, les 14 premières collaboratrices,
dont sa sœur Élise, se consacrent à Dieu : la congrégation des Servantes de
Marie est fondée (officiellement reconnue par Rome en 1852).
"Notre-Dame du refuge" est confiée à l’action éducatrice des
Servantes de Marie, elles-mêmes soutenues par la prière de leurs sœurs
contemplatives, les Bernardines. Les Servantes de Marie essaiment dans les
campagnes, formant de petites communautés caritatives dans les villages, ce qui
conduit le Père Cestac à développer ses compétences d’agronome. Cet engagement
lui vaut la Légion d'honneur : Napoléon III le décore en 1865, pour son
action sociale, mais aussi ses recherches dans le domaine agricole.
Une béatification qui a pris du temps
"Nous accordons au vénérable Louis-Edouard
Cestac qu'il soit désormais appelé Bienheureux, et que sa fête soit célébrée le
27 mars", a déclaré, au nom du Pape François, Mgr Angelo Amato. Le même
jour, lors de l’angélus place Saint-Pierre, le pape a salué la figure du
P. Cestac en ces mots : "Son témoignage d’amour de Dieu et du
prochain est pour l’Église un nouvel encouragement à vivre avec joie l’Évangile
de la charité».
Le pape Pie X a signé en 1908, un décret
d'introduction de la cause de père Cestac, étape indispensable pour une
béatification. En 1939, un artisan landais, atteint par la gangrène, est guéri.
Une procédure de reconnaissance de miracle "par intercession" est
alors lancée. Le miracle est reconnu par Rome seulement 75 ans plus tard, car
le dossier de la guérison a été perdu. Il n’a été retrouvé qu’en 2007 dans les
archives du diocèse d’Aire et Dax. Le pape François promulgue en juin 2014 le
décret ouvrant la voie à la béatification.
Le diocèse de
Bayonne célèbre ce 31 mai la béatification du Père Cestac. Qui était
cet homme hors du commun, dont l’oeuvre, à sa mort, compte une congrégation de
plus de 900 religieuses et plus de 150 écoles ?
Cestac, du professeur au fondateur
Né en 1801, Louis-Edouard se sent
rapidement appelé à la prêtrise. Sa vocation s’enracine dans sa dévotion à Marie,
à qui il devait d’être guéri, à 3 ans, d’un mal face auquel les médecins se
déclaraient incompétents. Le P. Cestac est doué intellectuellement et il passe
ses premières années de prêtre à enseigner au séminaire les mathématiques
puis la philosophie.
Il n’hésite pas à dialoguer avec les
courants de pensée de son temps : il dira plus tard que « Les
discussions (… sont) d’une grande utilité, car c’est du choc des
opinions que souvent jaillit la lumière ». Le nouvel évêque de
Bayonne, craignant une contagion (non avérée) par les ‘idées nouvelles'1notamment celles de Lammenais change l’équipe de direction du séminaire et le nomme
troisième vicaire de la cathédrale de Bayonne.
Dans les rues de Bayonne, le P.
Cestac est sensible à la misère des jeunes orphelines, qui sont menacées par la
prostitution, qui sévit alors à Bayonne près des chantiers navals. En 1836, il
fonde un foyer pour les accueillir, dans une maison dénommée Le
Grand Paradis qu’il reçoit de la ville de Bayonne, où il entreprend
de leur donner une instruction, pour les protéger de la prostitution. Il dit
ainsi « (L’enfant) est comme une plante précieuse qui doit un jour
porter de grands fruits, mais qu’il faut développer par une culture sage,
intelligente et suivie.»
De jeunes filles de la région
viennent le seconder dans son œuvre éducative, parmi lesquelles sa propre sœur,
Élise. Celles-ci se dévouent à l’éducation des orphelines et à la prière.
Lorsque ces “auxiliaires” seront appelées au service d’un lycée de Toulouse, le
P. Cestac, encouragé par son évêque, formalisera cette vie religieuse naissante
en fondant en 1842 la congrégation des Servantes de Marie.
Elle sont alors 14 à recevoir la consécration.
Cestac, attentif aux signes des temps
Œuvrer à protéger les jeunes filles
de la misère n’est pas assez : il lui faut secourir celles tombés dans la
prostitution. « Devant ce cadavre d’une prostituée de 20 ans, au
milieu des cris et des sanglots de ses compagnes épouvantées, écrit-il, je promis au Seigneur de travailler tous les jours de ma vie à
préserver les jeunes innocentes et à retirer celles qui s’étaient perdues
».
Le Père Cestac envoie les premières filles qu’il secourt
dans les refuges des environs, mais ceux-ci sont vite pleins. Faute
d’alternative, il prend alors une décision qui va provoquer un tollé dans la
ville : il héberge des prostituées repenties dans le grenier de
l’orphelinat.
Sommé de trouver rapidement une autre solution, et
pressentant que la campagne serait plus appropriée que la ville pour cette
nouvelle œuvre, il reçoit en priant la Vierge l’idée d’un domaine agricole,
qu’il évoque avec un malade qu’il visite. « Mais ce domaine,
s’écrie son hôte, existe, vous l’avez à trois minutes d’ici, à la
maison Châteauneuf et à sa propriété qui sont à vendre ! ». Le P.
Cestac rachète la maison et crée en 1838 Notre-Dame du Refuge.
Contrairement aux “refuges” de l’époque, Notre-Dame du
Refuge n’est pas une maison fermée. Le P. Cestac pense en effet que c’est
librement que les “repenties” doivent rester.
Pressé par le besoin de nourrir les
jeunes accueillies (il y eut vite plus de 100 personnes à Notre-Dame
du Refuge), le P. Cestac, un mois à peine après l’arrivée à Notre-Dame du
Refuge, prend le chemin de la Meilleraye, en Bretagne, pour s’initier aux
méthodes modernes d’agriculture importées d’Angleterre par les moines
cisterciens. Le P. Cestac devient un véritable agronome et
fait de nombreux essais : engrais, semences, … En 1857, face au succès de
l’exploitation, il sera d’ailleurs élu président du comice agricole de Bayonne
et décoré en 1865 de la légion d’honneur pour son action agricole et sociale !
Quelques-unes des prostituées accueillies à Notre-Dame du
Refuge désirent vivre une vie religieuse. Ces “repenties”
souhaitent vivre une vie austère, retirée du monde. Le P. Cestac leur
donne une cabane sur les dunes, qu’il a reçue en héritage : il adjoint en 1851 une branche contemplatives aux Servantes de Marie : les
Bernardines.
En 1850, la loi Falloux est votée. Le P. Cestac, attaché
à l’éducation et notamment l’éducation des jeunes filles peu répandue à
l’époque, y voit une opportunité. La Congrégation des Servantes
de Marie obtient en 1852 une reconnaissance légale et le P. Cestac envoie ses
jeunes religieuses enseigner. Là encore, il va se montrer inventif :
il crée pour ces écoles une méthode de lecture… Quelques années plus tard, 150
écoles desservent plus de 10 départements.
Cestac, homme de prière
Toutes ces œuvres ne sont pas que le fait d’un homme
débrouillard. Le P. Cestac est surtout un homme de prière, extrêmement dévoué à
la Vierge Marie, à qui il confie tous les aspects de son œuvre.
On lit dans son journal : « Je vous
renouvelai tous mes sentiments d’offrande, de dévouement, de sacrifice, et
enfin j’allais vous demander les 50000 francs, lorsque vous me fermâtes la
bouche, et vous me fîtes entendre cette parole si digne de Vous et de vôtre
grandeur, ô ma divine Mère : « Ne me demande que mon esprit » Je m’arrêtai de
suite, humilié, confus de tant de bonté ; je compris que le reste, c’est-à-dire
l’œuvre, devrait être et serait votre ouvrage ; que seule vous vouliez la
fonder et pourvoir à tout ce qui lui serait nécessaire.
Oh oui, la plus tendre des mères,
donnez moi votre esprit ; je vous le demande uniquement, car je sais et vous me
l’avez bien prouvé, que tout le reste nous sera donné par surcroît. Donnez
votre esprit à votre œuvre en général et à toutes les âmes que vous daignez y
appeler…»
Bayonne, Francia, 6 gennaio 1801 - Anglet, Francia, 27
marzo 1868
Fu considerato da chi lo conobbe un “nuovo curato d’Ars” e un fondatore
di Opere straordinario. Nacque a Bayonne città dei Bassi Pirenei in Francia, il
6 gennaio 1801 da Domenico e Giovanna Amitessarobe, verso i tre anni fu colpito
da una incurabile nevralgia e da un completo mutismo, la madre lo consacrò alla
Madonna di s. Bernardo. Guarito,
portò per tutta la vita una grande devozione alla Madonna; la sua famiglia nel
1813 si trasferì a Puntous negli Alti Pirenei, al tempo dell’invasione della
Francia da parte di Spagna e Inghilterra.
A 17 anni entrò nel piccolo seminario di Aire dove si ritrovò con Michele
Garicoïts, che aveva conosciuto a Bayonne, già filosofo e che diventerà poi
santo nel 1947, essendo stato anch’egli un grande fondatore.
Trasferito a S. Sulpizio nel 1820, qui nel giorno di Natale del 1821, ricevé
gli Ordini minori, l’anno successivo a seguito di una malattia rientrò a
Bayonne, prese a frequentare il piccolo seminario di Larressorre dove ebbe il
compito di economo e professore di matematica e musica, qui s’imbatté nel suo
confessore, di idee gianseniste che a lungo gli negò l’assoluzione, creandogli
disagi e sofferenza spirituale.
Il giansenismo, già condannato da papa Innocenzo X, seguiva il concetto che a
motivo della profonda corruzione dell’uomo dopo il peccato originale, vi era
assoluta necessità della Grazia per la salvezza, la quale sarebbe stata
concessa solo ad alcuni per imperscrutabile disegno di Dio
Diventò sacerdote il 17 dicembre 1825, divenendo anche professore di filosofia;
fu sospettato di essere seguace del noto sacerdote filosofo, politico,
scrittore Félicité-Robert de Lamennais, coautore del tradizionalismo, che era
fautore dell’idea di un cattolicesimo democratico per ravvicinare la Chiesa
alla società moderna; filosofo condannato dalla Chiesa di allora nel 1832 e
Ludovico Cestac dovette difendersi e affermare la sua fedeltà a Roma; nel 1831
il vescovo locale mons. d’Arbou, congedò i professori del seminario e lui
divenne vicario della cattedrale fino al 1838.
In quegli anni e nei seguenti cominciò la fondazione di opere di notevole
importanza: L’Associazione delle Figlie di Maria per le domestiche; l’Opera
della Perseveranza per le signorine della buona società; i Circoli di studio
per i giovani; l’Opera degli Orfanelli di Maria nel 1836 completamente gratuita
che fu affidata l’anno successivo a sua sorella Elisa; nel 1838 fondò l’Opera
dei Penitenti di Maria che sistemò in un possedimento acquistato a Chateauneuf
nella città di Auglet per poter dare loro la possibilità di lavorare
all’aperto, istituzione che prese nel 1839 il nome di “Notre-Dame du Refuge”
certamente l’Opera più importante.
Nel 1842 fondò la Congregazione delle Religiose Serve di Maria con superiora la
sorella Elisa che prese il nome di suor Maria Maddalena, compito che tenne per
sette anni fino alla morte avvenuta il 17 marzo 1849.
Infine il 15 agosto 1846 fondò la Congregazione delle “Solitarie di s.
Bernardo” o “Silenziose di Maria” chiamate anche suore Bernardine, votate al
silenzio perpetuo.
Inoltre fu nominato canonico della cattedrale di Bayonne, dalla quale dopo
cinque anni nel 1855 si dimise per non trascurare le sue Opere. La sua attività
si estese anche all’organizzazione di scuole parrocchiali, con metodi
pedagogici, compose un Sillabario e un Metodo per imparare l’ortografia, inviò
nel 1854-56 a Madrid alcune suore per dirigere un ospedale e un pensionato per
signorine.
Già nel 1860 si contavano 900 Serve di Maria, 160 Penitenti, circa 40
Solitarie, circa 60 Orfanelle. L’Imperatore di Francia Napoleone III, il 4
ottobre 1865 gli concesse la Légion d’honneur (Legion d’onore) massima
onorificenza francese. Propagò la medaglia miracolosa della Vergine, celebrò
con solennità il dogma dell’Immacolata Concezione, seguì con trepidazione le vicende
che coinvolgevano il papa Pio IX.
Scrisse le Note intime con i particolari delle sue fondazioni e note
biografiche. La sua santità fu l’adempimento dei suoi doveri e l’amore per il
prossimo con immensa generosità.
Morì il 27 marzo 1868; la causa per la sua beatificazione fu introdotta il 7
aprile 1908 e i relativi processi apostolici furono portati a Roma il 15 marzo
1916. E' stato infine solennemente beatificato il 31 maggio 2015 nella
Cattedrale di Bayonne.