mercredi 22 avril 2015

Saint ÉPIPODE et saint ALEXANDRE de LYON, martyrs

Saint Epipode

Martyr à Lyon (+ 177)

Martyr à Lyon avec Alexandre

Deux jeunes chrétiens qui avaient échappé au carnage dont fut victime saint Pothin, leur évêque. Saint Epipode fut décapité et saint Alexandre crucifié. 

À Lyon, en 178, saint Épipode, qui, après les combats glorieux des quarante-huit martyrs, l’année précédente, fut arrêté avec son ami très cher Alexandre, torturé sur le chevalet et eut enfin la tête tranchée, terminant ainsi son martyre.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1018/Saint-Epipode.html


Saint Alexandre

Martyr à Lyon (+ 177)

Martyr à Lyon avec Epipode. 

Deux jeunes chrétiens qui avaient échappé au carnage dont fut victime saint Pothin, leur évêque. Saint Epipode fut décapité et saint Alexandre crucifié. 

À Lyon, en 178, saint Alexandre, martyr. Deux jours après la passion de son ami saint Épipode, il fut retiré de sa prison, déchiré sur tout le corps et enfin attaché en croix, où il rendit l’esprit.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1016/Saint-Alexandre.html

Sous la persécution de Marc-Aurèle, quand les païens crurent avoir fait disparaître de Lyon tous les Chrétiens en vue après le martyre de St Pothin et de ses compagnons, Alexandre et Epipode, qui étaient liés depuis leur enfance d'une étroite amitié spirituelle, s'étaient enfuis de la ville et avaient trouvé refuge, dans un faubourg, chez une veuve chrétienne. Mais ils furent finalement découverts et jetés en prison avant d'être emmenés au tribunal. Quand ils se déclarèrent Chrétiens, la foule poussa de grands cris et le magistrat, saisi d'une violente colère en constatant que tant de sang répandu n'avait pas réussi à éliminer les disciples du Christ, ordonna de les séparer et de soumettre Epipode à la torture., puis le fit décapter. Son compagnon Alexandre fut crucifié le lendemain.

De pieux Chrétiens vinrent ensuite dérober les corps des deux Martyrs et les cachèrent dans une grotte, aux environs de Lyon, qui devint célèbre par les miracles qui s'y accomplissaient.

SOURCE : http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Avril/22.html

LE MARTYRE DE SAINT ÉPIPODE ET DE SAINT ALEXANDRE

Lucius Verus et Marc-Aurèle régnaient depuis dix-sept ans, lorsque la fureur des gentils se répandit dans toutes les provinces, particulièrement dans la ville de Lyon, et les traces qu'elle y laissa furent d'autant plus sanglantes et plus nombreuses, que cette Cité comptait un plus grand nombre de fidèles. Les noms de quelques-uns des martyrs ont été conservés avec les circonstances de leur mort ; mais il y en a beaucoup plus qui, pour avoir fini leurs jours dans l'obscurité, ne sont écrits que dans le Livre de la vie bienheureuse. Car après cet horrible carnage des chrétiens dont le sang remplit la ville de Lyon, et fit changer de couleur les eaux du Rhône, les païens crurent avoir entièrement éteint le nom et la religion de Jésus-Christ. Ce fut alors qu'Épipode et Alexandre, qui en faisaient profession secrètement, furent dénoncés au gouverneur. Ce magistrat donna des ordres très précis pour les faire arrêter, s'imaginant pouvoir enfin achever d'abolir en leur personne une religion qui lui était si odieuse.

Mais avant d'en venir aux particularités de la mort de ces saints, il faut dire un mot de leur vie. Alexandre était Grec, mais Épipode était natif de Lyon; tous deux unis par les mêmes études, mais plus unis encore dans la suite par les liens d'une véritable charité.

Ils étaient dans la fleur de leur jeunesse et n'étaient pas mariés. Dès qu'ils virent la persécution, ils songèrent à suivre le conseil de l'Évangile; mais ne pouvant pas fuir d'une ville à une autre, ils se contentèrent de chercher une retraite où ils pussent demeurer cachés et servir Dieu en secret. Ils la trouvèrent dans un faubourg de Lyon, près de Pierre-Encise, et ce fut la maisonnette d'une veuve chrétienne qui les cacha. Ils y furent quelque temps inconnus , par la fidélité que leur garda leur sainte hôtesse, et par le peu d'apparence qu'avait leur asile, mais enfin ils furent découverts. Ils furent arrêtés au passage étroit d'une petite chambre, au moment où ils s'échappaient; ils étaient si éperdus lorsqu'ils virent les gardes, qu'Epipode oublia un de ses souliers que sa charitable hôtesse retrouva, et qu'elle conserva comme un riche trésor.

Ils furent mis en prison préventive, le nom seul de chrétien portant avec soi la conviction manifeste des plus grands crimes. Trois jours après, ils furent conduits, ayant les mains attachées derrière le dos, au pied du tribunal du gouverneur, qui leur demanda leur nom et leur profession. Une multitude innombrable de peuple remplissait l'audience, et l'on voyait sur le visage de chacun l'expression d'une haine farouche. Les accusés dirent leur nom, et se confessèrent chrétiens. A cet aveu, le juge et l'assemblée se récrient, s'emportent, frémissent. « Quoi! deux téméraires oseront braver les immortels 1 les saintes ordonnances de nos princes seront foulées aux pieds ! Mais de crainte qu'ils ne s'encouragent l'un l'autre, et qu'ils ne s'animent à souffrir par paroles ou par signes, qu'on les sépare; qu'on fasse retirer Alexandre, qui paraît le plus vigoureux, et qu'on torture Epipode. »

Suivant les traces de l'ancien serpent, le gouverneur commença par employer la persuasion. « Tu es jeune, et il est fâcheux que tu périsses pour la défense d'une mauvaise cause. Nous avons une religion et des dieux à qui nous et nos augustes princes sommes les premiers à rendre hommage. »

Épipode répondit : « La grâce de Jésus-Christ mon maître, et la foi catholique que je professe, ne me laisseront jamais prendre à la douceur empoisonnée de tes paroles. Tu feins d'être sensible aux maux que je me prépare; mais sache-le bien, je ne regarde cette fausse compassion que comme une véritable cruauté. La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort ; et la mort dont tu me menaces n'est qu'un passage à une vie qui ne finira jamais. »

Le gouverneur commanda qu'on frappât à coups de poing la bouche d'Épipode. La douleur du saint martyr ne fit qu'affermir sa constance; et malgré le sang qui sortait de sa bouche avec ses dents, il ne laissa pas de proférer ces paroles : « Je confesse que Jésus-Christ est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, et il est juste que je lui rende mon âme, à lui, Mon Créateur et mon Rédempteur. Ainsi la vie ne m'est point ôtée, elle n'est que changée en une plus heureuse ; et il m'importe peu de quelle manière mon corps cesse de vivre, pourvu que l'esprit qui l'anime retourne à Celui qui lui a donné l'être. » A peine le bienheureux Épipode eut-il fini ces derniers mots, que le juge le fit élever sur le chevalet, et placer des bourreaux à droite et à gauche, qui lui déchirèrent les côtes avec des ongles de fer. Mais tout à coup on entend un bruit formidable : tout le peuple demande le martyr; il veut qu'on le lui abandonne. Les uns ramassent des pierres pour l'en accabler; les autres, plus furieux, s'offrent à le mettre en pièces, tous enfin trouvent la cruauté du gouverneur trop lente à leur gré; il n'est plus lui-même en sûreté. Surpris de cette violence inopinée, et craignant qu'on ne viole le respect dû à son caractère, il supprime l'objet de l'émeute; il fait enlever le martyr et le fait tuer d'un coup d'épée.

Le gouverneur était impatient de tremper dans le sang d'Alexandre ses mains encore fumantes de celui d'Épipode. Il l'avait laissé un jour en prison, et remettant son interrogatoire au jour suivant, il se le fit amener.

« Tu es encore, lui dit-il, maître de ta destinée, profite du délai qu'on te donne, et de l'exemple de ceux qu'un fol entêtement a fait périr. Nous axons fait une si bonne guerre aux sectateurs du Christ, que tu es presque le seul qui soit resté de ces misérables ; car ton compagnon d'impiété ne vit plus. Ainsi réfléchis et sacrifie. »

« — C'est à mon Dieu que je dois toute ma reconnaissance, que son nom adorable soit béni à jamais. »

Ces paroles irritèrent le gouverneur, qui fit étendre le saint martyr les jambes écartées, et trois bourreaux le frappaient sans relâche. Mais ce tourment ne l'ébranla pas, il ne s'adressa jamais qu'à Dieu pour implorer le secours. Comme son courage ne se démentait pas, et qu'il commençait à lasser les bourreaux qui s'étaient déjà relayés plusieurs fois, le gouverneur lui demanda s'il persistait dans sa première confession :

« — Oui, car tes dieux ne sont que de mauvais démons ; Dieu tout-puissant, éternel et invisible me gardera dans ma foi. » Le gouverneur dit alors : « La fureur des chrétiens est montée à un tel point, qu'ils mettent toute leur gloire dans la durée de leurs souffrances ; et ils croient par là avoir remporté une victoire signalée .sur ceux qu'ils nomment leurs persécuteurs. » Puis il prononça cette sentence : « Cet entêtement étant d'un fâcheux exemple, Alexandre sera mis en croix jusqu'à ce que mort s'ensuive. » Les bourreaux prirent aussitôt le saint, et le lièrent à ce bois qui est devenu le signe de notre salut. Il n'y demeura pas longtemps sans expirer ; car son corps avait été si fort déchiré dans cette cruelle flagellation, que les côtes décharnées laissaient voir à découvert les entrailles. Ayant donc son âme unie au Christ, il la lui rendit en invoquant son saint nom.

LES MARTYRS. Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du Christianisme jusqu'au XXe siècle, traduites et publiées Par le R. P. Dom H. LECLERCQ, Moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough. TOME I Les Temps Néroniens et Le Deuxième Siècle. Précédé d'une introduction. Quatrième édition. Imprimi potest. FR. Ferdinandus Cabrol, Prior Sancti Michaelis Farnborough. Die 4 Maii 1903. Imprimatur. Turonibus, die 18 Octobris 1920. P. Bataille, vic. gén. ANIMULAE NECTAREAE EORGINAE FRANCISCAE STUART

SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/martyrs/martyrs0001.htm

5) Les dévotions de l’Église à Lyon

a) Les martyrs de 177

Lors des persécutions de l’empereur Marc-Aurèle, quarante-huit chrétiens furent martyrisés à Lyon. Parmi eux : Sacerdoce, Sanctus 611, Maturus 612, Ponticus 613, Attale 614 , Blandine, Vettiu s615, Biblis 616, Julie, Epagathe, Pontique, Épipode (parfois appelé Pipoy) 617 et Alexandre 618, Pothin. Saint Pothin, premier évêque de Lyon, très âgé en 177, ne supporta pas l’emprisonnement et décéda vraisemblablement des mauvais traitements et d’épuisement dans son cachot.

Ces saints 619 demeurent très peu, voire jamais représentés ; cependant, étant des saints lyonnais, leur iconographie typique est à remarquer. Saint Pothin 620 et sainte Blandine sont un peu plus représentés, surtout à partir du XIXe siècle. Dans leur ville, des églises leur sont respectivement consacrées. L’église Saint-Pothin a certainement perdu ses statues lorsque le transept et le chœur furent réaménagés, il nous est impossible de savoir si l’église a possédé une statue du saint évêque. L’église Sainte-Blandine en possédait deux exemplaires : le tympan du porche et la statue disparue de l’autel qui lui est consacré (p. 308).

De plus, il existe un Saint Pothin à l’église Saint-Nizier (cat. 721), mais il fut réalisé en 1799 par Joseph Chinard. Le saint évêque de Lyon, premier de la Gaule envoyé par saint Polycarpe, est majestueusement représenté dans d’amples vêtements sacerdotaux, avec la mitre et la crosse. Sa large barbe soignée contribue à lui donner une allure très respectable. À ses côtés, une statuette de la Vierge à l’Enfant est installée sur une colonnette. D’un geste auguste, il lève sa main gauche et la tient suspendue au-dessus de la tête de la statuette qui se trouve ainsi entourée des retombées de sa large manche. Dans cette œuvre peut-être un peu froide, il n’y a aucune mièvrerie mais de la solennité et de la puissance.

Enfin, l’église Saint-Bernard possède une petite statuette industrielle polychrome de Sainte Blandine, posée provisoirement sur l’autel de la chapelle Sainte-Madeleine (cat. 472). La jeune sainte est habillée simplement d’une tunique blanche, les bras ouverts, adossée contre un piquet de bois, un lion couché à ses pieds. Cette statuette de dévotion commémore l’épisode où Blandine fut attachée à un poteau élevé au milieu de l’arène, soutenant ses compagnons qui subissaient diverses tortures et jetés aux bêtes, alors qu’elle-même, aucune ne la toucha.

Une statue rarissime de Saint Épipode (cat. 761) existe à l’église Saint-Paul. Il s’agit d’une œuvre tardive, due à Louis Prost en 1931. Le jeune homme est enveloppé dans une tunique et une toge, dans un mouvement vers l’avant, il joint les mains et regarde le ciel. La modernité de cette statue reste discrète, elle réside avant tout dans ce mouvement général qui avance le corps du saint en une légère diagonale, ainsi que dans la stylisation épurée et ferme des modelés.

Notes

611.

Diacre de Vienne.

612.

nouveau baptisé

613.

un jeune garçon de 15 ans

614.

« qui était la colonne et l’appui de notre Église » et citoyen romain

615.

qui prenant leur défense aux premières arrestations est à son tour condamné.

616.

qui revint de son reniement

617.

Une chapelle lui était consacrée vers Pierre-Scize. La crypte de l’église subsiste dans les restes de l’Abbaye de l’Île-Barbe sur la Saône. Enseveli à côté de saint Irénée.

618.

Les jeunes Épipode et Alexandre avaient échappé au premier carnage, mais ils moururent après leur évêque saint Pothin : Saint Épipode fut décapité et saint Alexandre crucifié.

619.

Vus ensemble sur la mosaïque de L’arrivée à Lyon de saint Pothin, par Lameire ; peinture murale de l’église de Couzon-au-Monts-d’Or (Rhône), par Ch. Franchet ( ?).

620.

F. Biard, Saint Pothin apportant une image de la Vierge en Gaule, 1827, archevêché, Lyon ; L. Jamnot, 1846, Antiquaille, Lyon ; H. Flandrin, 1853, église Saint-Vincent-de-Paul, Paris ; Ch. Lameire, basilique de Fourvière, 1910, mosaïque, Lyon.

SOURCE : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2008.penlou_s&part=153437

Anonyme (Ve siècle)

Les Actes des saints Épipode et Alexandre

traduction de Jean-Baptiste Drouet de Maupertuy (1732)

Si l’histoire prend soin de conserver la mémoire des hommes illustres, et de consacrer par des éloges les actions généreuses de ceux qui ont donné leur vie, ou pour défendre leur liberté, ou pour l’intérêt de leur patrie, ou seulement pour acquérir une gloire vaine et stérile : si leurs vertus, quoique fausses et purement naturelles ont été laissées à la postérité pour lui servir d’exemple ; de quelles louanges ne doit-on pas relever la mort des Martyrs, puisqu’elle renferme comme en un abrégé, des exemples admirables d’une foi vive et d’une piété sincère, et que leur sang est un germe précieux d’où l’on voit éclore la sainteté et la vie ? Ils ont combattu, non pour un roi de la terre et pour un prince mortel, mais pour le Roi du ciel, et pour un prince dont la puissance est infinie, et la durée éternelle. Si on les a vu courir au trépas, ce n’est pas en faveur d’une patrie où l’on reçoit une vie qu’on perd aussitôt, mais pour la patrie céleste, pour la véritable patrie, dont les Saints sont les fondateurs, et dont les habitants sont immortels ; où l’on jouit d’une liberté que l’enfer avec toute sa violence ne peut jamais ravir, où l’on est comblé d’une gloire toute divine. Mais quoiqu’on ne puisse avoir qu’une idée grossière de celle dont Dieu récompense les travaux des Martyrs, parce qu’il n’est pas moins impossible de la comprendre que de la mériter, il n’est rien toutefois qui soit plus digne de passer jusqu’aux siècles à venir, que les combats et les triomphes des Saints ; rien qui soit plus propre à faire naître dans le cœur des fidèles une noble ardeur qui les porte à embrasser une vie pure, et qui soit une imitation du martyre par une continuelle mortification des passions et des sens. C’est dans ce dessein que nous avons entrepris de rapporter la glorieuse victoire que les bienheureux Epipode et Alexandre ont obtenue sous les auspices de J.C. et par le secours de sa grâce, afin que leur exemple augmente, fortifie et anime la foi des chrétiens.

Il y avait dix-sept ans que Lucius-Verus et Marc-Aurèle étaient assis sur le trône des Césars, lorsque la fureur des Gentils se répandit comme un torrent impétueux dans toutes les provinces de l’empire contre l’église. Mais ce fut particulièrement dans la province de Lyon qu’elle causa de plus grands ravages ; et les traces qu’elle y laissa furent d’autant plus funestes et en plus grand nombre, qu’elle la trouva peuplée d’un plus grand nombre de fidèles. Les magistrats et les officiers d’armée, les soldats et le peuple travaillaient de concert, et avec une égale animosité, à détruire la religion, en employant contre elle toute sorte de tourments, et persécutant sans relâche tout ce qui portait le nom de chrétien, sans faire de distinction, ni d’âge, ni de sexe. Les noms de quelques-uns ont été conservés avec les circonstances de leur mort ; mais il y en a beaucoup plus, qui, pour avoir fini leurs jours dans les chaînes et dans l’obscurité d’une prison, ou ayant péri dans quelque émotion populaire, ont été confondus dans la foule, et ne sont écrits que dans le livre de la vie bienheureuse. Car après cet horrible carnage des chrétiens dont le sang remplit la ville de Lyon, et fit changer de couleur aux eaux du Rhône, les païens crurent avoir entièrement éteint le nom de la religion de J.C. Ce fut pour lors qu’Epipode et Alexandre, qui en faisaient une profession secrète, furent dénoncés au gouverneur par leurs propres domestiques. Ce magistrat, en colère de ce que deux chrétiens avoient échappé à l’exacte recherche qu’il croyait en avoir faite, donna des ordres très-précis de les arrêter, s’imaginant pouvoir enfin achever d’abolir en leur personne une religion qui lui étoit si odieuse.

Mais avant que de venir aux particularités de la mort de ces Saints, il faut dire un mot de leur vie. Alexandre était Grec, Epipode était natif de Lyon ; tous deux unis dès leur plus tendre enfance, par les mêmes études et les mêmes exercices, mais plus unis encore dans la suite par les liens d’une véritable charité. Leur amitié croissait avec leurs lumières, et augmentait à mesure qu’ils faisaient de nouveaux progrès dans les sciences. Leur union devint enfin si intime, et leurs sentiments se trouvèrent si conformes en toutes choses, que quoiqu’ils eussent reçu de ceux qui leur avoient donné la naissance une éducation très-sainte, ils ne cessaient cependant de s’exciter l’un et l’autre par de réciproques et de continuelles exhortations à tendre à une plus haute perfection. Ils y réussirent si bien, que s’exerçant avec une attention toute particulière à la tempérance, à la pauvreté, à la foi, à la chasteté, aux œuvres de miséricorde, et généralement à toutes les vertus les plus excellentes du christianisme, ils se rendirent des victimes dignes d’être immolées à Dieu ; et ils eurent par une heureuse anticipation, tout le mérite du martyre avant que d’en souffrir la peine. Ils éaoient dans la fleur de leur jeunesse, et ils n’avoient point voulu engager leur liberté, ni se charger du joug du mariage. Dès qu’ils eurent aperçu les premiers feux de la persécution, ils songèrent à suivre le conseil de l’évangile ; car ne pouvant pas fuir de ville en ville, ils se contentèrent de chercher une retraite, où ils pussent demeurer cachés, et y servir Dieu en secret. Ils la trouvèrent dans un faubourg de Lyon, proche Pierre-Scize, et ce fut le petit logis d’une veuve chrétienne et d’une singulière piété qui les mit d’abord à couvert de la première enquête des persécuteurs. Ils y furent quelque temps inconnus, par la fidélité que leur garda leur sainte hôtesse, et par le peu d’apparence qu’avait leur asyle. Mais enfin ils furent découverts, et ils ne purent échapper à l’importune et trop curieuse recherche d’un officier du président. Ils furent arrêtés au passage étroit d’une petite chambre dans le moment qu’ils se sauvaient, et ils demeurèrent si éperdus lorsqu’ils se virent entre les mains cruelles des gardes du gouverneur, qu’Epipode perdit un de ses souliers que sa charitable hôtesse trouva, et qu’elle conserva comme un riche trésor.

Ils furent d’abord mis en prison, et avant même que d’avoir été interrogés : le seul nom de chrétien portant avec soi une conviction manifeste des plus grands crimes. Trois jours après, ils furent conduits, ayant les mains attachées derrière le dos, au pied du tribunal du gouverneur. Cet homme cruel leur demanda leur nom, et quelle était leur profession ; une multitude innombrable de peuple remplissait l’audience, et l’on voyait sur le visage de chacun la haine peinte avec les plus noires couleurs. Les accusés dirent leur nom, et confessèrent naïvement qu’ils étaient chrétiens. A cet aveu, et le juge et l’assemblée se récrient, s’emportent, frémissent de rage. Toute une ville est en mouvement pour perdre deux innocents. Quoi, dit le gouverneur d’un ton que la fureur rendait terrible, d’eux jeunes téméraires oseront braver les immortels ? Les saintes ordonnances de nos princes seront foulées aux pieds ? A quoi ont donc servi tant de supplices ? C’est donc en vain qu’on a dressé des croix, qu’on a mis en usage le fer et le feu ; en vain les bêtes se sont rassasiées des corps de ces impies : où sont les chevalets, les lames de cuivre ardentes ? Où sont les tourments les plus affreux, prolongés même jusqu’au-delà du trépas ? Quoi, tout cela a été inutile ; les hommes ne sont plus, leurs os ont été réduits en cendre ; à peine trouve-t-on la place où furent leurs tombeaux ; et le nom de Christ retentit encore à nos oreilles : des bouches sacrilèges font encore entendre ce nom odieux à la vue des autels, devant les images sacrées des Césars ? Non, non, n’attendez pas que cette audace criminelle demeure impunie. Le ciel et la terre demandent votre supplice, il est juste de les satisfaire. Mais de crainte qu’ils ne s’encouragent l’un l’autre, et qu’ils ne s’animent à souffrir par des paroles ou par des signes, comme on sait assez que c’est la coutume de ces gens-ci ; qu’on les sépare ; qu’on fasse retirer Alexandre qui parait le plus vigoureux, et qu’on applique Epipode à la question. Le gouverneur crut qu’il pourrait tirer quelque avantage de la conjoncture où se trouvait ce pauvre jeune homme, privé du secours de son ami, abandonné à sa propre faiblesse, et laissant présumer que dans une si grande jeunesse on ne devait pas craindre une résistance trop opiniâtre. Suivant donc les traces de l’ancien serpent, il commença par employer là douce persuasion, et à faire glisser dans son âme le poison mortel de la flatterie. Ah ! C’est dommage, lui dit-il, qu’un si aimable jeune homme périsse pour la défense d’une mauvaise cause ; je sais que vous avez de la piété, que votre âme est remplie de tendres sentiments de religion : mais nous croyez-vous des impies ? N’avons-nous pas une religion et des dieux, et la piété est-elle bannie de nos temples ? Toute la terre adore les mêmes divinités que nous, et nos augustes princes sont les premiers à leur rendre leurs hommages. Au reste, nos dieux aiment la joie : c’est au milieu des banquets somptueux qu’on leur adresse des prières ; et les vœux qu’on leur fait ne sont jamais mieux exaucés,, que lorsqu’on les accompagne de jeux, de danses et de charmants concerts. Que vous dirai-je enfin, l’amour et les plaisirs, la bonne chère et les vins délicieux, la magnificence des spectacles, les agréables intrigues du théâtre ; en un mot, les plus doux passe-temps de la vie font la plus grande partie de leur culte. Mais pour vous, vous avez une religion sombre et chagrine : vous adorez un homme qui a été cloué à une croix ; qui ne peut souffrir qu’on jouisse de tous ces plaisirs, qui condamne la joie, qui se plaît a avoir des adorateurs exténués par les jeûnes ; enfin, qui conseille une chasteté triste et inféconde. Mais après tout, quel appui peut-on attendre de ce Dieu, quel bien peut-il faire à ceux qui s’attachent à son service, lui qui n’a pu garantir sa vie de l’attentat formé contre elle par les derniers des hommes ? J’ai bien voulu vous représenter toutes ces choses, afin que, renonçant à cette religion farouche et sauvage, vous ne songiez plus qu’à passer votre jeunesse parmi les doux et tendres amusements de cet âge destiné par la nature à la jouissance de tous les contentements que le monde offre à ceux qui en savent faire un bon usage.

Le bienheureux Epipode répondit au gouverneur en ces termes : La grâce de J. C. mon Maître, et la foi catholique que je professe, ne me laisseront jamais surprendre à la douceur empoisonnée de vos paroles. Vous feignez d être sensible aux maux que je me prépare ; mais sachez que je ne regarde cette fausse compassion que comme une véritable cruauté. La vie que vous me proposez est pour moi une éternelle mort ; et la mort dont vous me menacez n’est qu’un passage à une vie qui ne finira jamais ; il est glorieux de mourir d’une main comme la vôtre, accoutumée à répandre le sang de ceux qui refusent d’abandonner le parti de la vertu. Au reste, ce Dieu que nous adorons, ce souverain Seigneur de tout l’univers ; en un mot, ce Jésus que vous dites avoir souffert. le supplice de la croix, savez-vous qu’il est ressuscité : qu’Homme et Dieu tout ensemble il s’est élevé dans le Ciel par sa propre vertu, traçant lui-même à ses serviteurs un chemin à l’immortalité, et leur préparant là-haut des trônes tout brillants de gloire. Mais, je m’aperçois que ces choses sont trop relevées pour vous, je veux bien me rabaisser en votre faveur, et vous parler le langage des hommes. Les ténèbres dont votre esprit est couvert sont-elles si épaisses, qu’elles ne vous laissent pas voir que tout homme est composé de deux différentes substances, l’âme et le corps ? Chez nous l’âme commande et le corps obéit ; ces plaisirs infâmes que vous me vantez tant, et qui plaisent si fort à vos dieux, flattent agréablement le corps, mais ils donnent la mort à l’âme. Pour nous, nous prenons le parti de notre âme contre notre corps, et nous la défendons des vices qui l’attaquent. Ne nous vantez point tant votre piété envers vos dieux immortels : le premier et le plus grand de vos dieux, c’est votre ventre ; vous lui sacrifiez la plus noble partie de vous-même ; et vous rabaissant jusqu’à la nature des bêtes, après avoir vécu comme elles, vous n’attendez, qu’une fin pareille à la leur. Mais lorsque nous périssons par vos ordres, que font vos tourments, sinon de nous faire passer, du temps à l’éternité, et des misères d’une vie mortelle au bonheur d’une vie qui n’est plus sujette à la mort ?

Le gouverneur ne put refuser son admiration à un discours si rempli de sagesse et de générosité, il en fut touché : mais ce sentiment ne dura pas long-temps, et la honte, le dépit et la rage lui succédèrent bientôt, avec toutes les horreurs qui les accompagnent. Ne pouvant donc résister à ces trois furies, il commanda qu’on frappât à coups de poing cette bouche qui avait parlé avec tant d’éloquence. La douleur que ressentit le S. Martyr ne fit qu’affermir sa constance ; et malgré le sang qui sortait de sa bouche avec une partie de ses dents, il ne laissa pas de proférer ces paroles : Je confesse que Jésus-Christ est un seul Dieu, avec le Père et le Saint-Esprit, il est juste que je lui rende une âme qui est sortie de ses mains, et qu’il a rachetée de son sang. Ainsi la vie ne m’est point ôtée, elle n’est que changée en une plus heureuse ; et il m’importe peu de quelle manière ce corps cesse de vivre, pourvu que l’esprit qui l’anime retourne à celui qui lui a donné l’être. A peine S. Epipode eut fini ces derniers mots, que le juge le fit élever sur le chevalet, et placer des bourreaux à droite et à gauche, qui lui déchirèrent les côtes avec des ongles de fer. Mais voilà que tout à coup on entend un bruit effroyable : tout le peuple demande le Martyr ; il veut qu’on le lui abandonne : les uns ramassent des pierres pour l’en accabler ; les autres, plus furieux, s’offrent à le mettre en pièces ; tous enfin trouvent la cruauté du gouverneur trop lente à leur gré. Il n’est pas lui-même en sûreté : surpris de cette violence inopinée, il craint qu’on ne viole le respect dû à son caractère ; et désirant assoupir dès sa naissance ce commencement de sédition, il fait enlever le Martyr, et sans donner le temps aux mutins de poursuivre leur attentat, il le fait tuer d’un coup d’épée. Ainsi, par une disposition favorable de la Providence, l’emportement des ennemis de S. Epipode ne fit que hâter la fin de son martyre ; Jésus-Christ se hâtant lui-même-de couronner son serviteur.

Cependant le gouverneur brillait d’impatience de tremper dans le sang d’Alexandre ses mains encore fumantes de celui de son cher Epipode. Il l’avait laissé un jour en prison, et remettant son interrogatoire au jour suivant, il se le fit amener dans le dessein de pouvoir, par son supplice, rassasier sa fureur et celle de tout le peuple. Il fit toutefois un effort sur lui-même, et retenant avec peine les mouvements impétueux d’un courroux aveugle, il voulut bien tenter la voie de la douceur, avant que de prendre celle des tourments. Vous voilà, lui dit-il, encore le maître de votre destinée, profitez du délai qu’on vous donne, et de l’exemple de ceux qu’un fol entêtement a fait périr. Grâces aux dieux immortels, nous avons fait une si bonne guerre aux sectateurs du Christ, que vous êtes presque le seul qui soit resté de ces misérables : car enfin apprenez que le compagnon de votre impiété ne vit plus : cessez donc de vous promettre l’impunité, si vous persévérez dans votre crime ; ayez pitié de vous-même, et venez remercier les dieux d’une vie qu’ils ont la bonté de vous conserver.

C’est à mon Dieu que je dois toute ma reconnaissance, répondit Alexandre, que son nom adorable soit béni à jamais. Vous croyez m’épouvanter par le souvenir que vous rappelez dans ma mémoire des tourments que tant de Martyrs ont endurés ; mais sachez que vous ne faites qu’enflammer davantage l’ardeur que j’ai de les suivre, en retraçant à mes yeux leurs triomphes. Pensez-vous avoir fait périr ces âmes bienheureuses que vous avez chassé de leurs corps à force de supplices ? Désabusez-vous, elles sont dans le Ciel, où elles règnent : mais le croirez-vous, ce sont les persécuteurs eux-mêmes qui ont péri en cette rencontre. Que j’ai pitié de l’erreur où je vous vois ; ce nom sacré que vous vous imaginez pouvoir éteindre dans les flots de sang que vous versez, n’en est que plus éclatant. Cette religion que vous prétendez renverser par vos faibles efforts, c’est Dieu qui en a jeté les fondement, ils sont inébranlables ; la vie pure et sainte des chrétiens soutient l’édifice, et leur mort précieuse l’augmente et l’embellit. C’est ce même Dieu qui a fait le Ciel, il est le maître de la terre, et il règne par sa justice dans les enfers. Apprenez que les âmes auxquelles vous croyez donner la mort s’échappent de vos mains, et prennent leur essor vers le ciel, où un royaume les attend ; au lieu que vous descendrez dans l’enfer avec vos dieux. En faisant mourir mon cher frère, vous avez assuré son bonheur, et je meurs d’impatience de le partager avec lui. Qu’attendez-vous donc ? Je suis chrétien, je l’ai toujours été, je ne cesserai jamais de l’être. Vous pouvez cependant tourmenter ce corps, qui étant formé de terre est sujet aux puissances de la terre : mais mon âme d’une nature toute céleste, ne reconnaît point votre pouvoir ; et celui qui l’a créée saura bien la garantir de votre cruauté.

Ce discours ne fit qu’augmenter dans l’âme du gouverneur la honte et la colère. Il fit étendre le S. Martyr les jambes écartées, et trois bourreaux le frappaient sans relâche. Ce tourment ne diminua rien de la sainte fierté de ce généreux athlète, et il ne s’adressa jamais qu’à Dieu pour implorer son secours. Comme son courage ne se démentait point, et qu’il commençait à lasser les bourreaux, qui s’étaient déjà relayés plusieurs fois, le gouverneur lui demanda s’il persistait toujours dans sa première confession : Oui, répondit-il d’un ton d’autorité, et qui témoignait la grandeur de sa foi : car vos Dieux ne sont que de mauvais démons ; mais le Dieu que j’adore, et qui seul est tout-puissant et éternel, me donnera la force de le confesser jusqu’au dernier soupir : il sera le conservateur et le gardien de ma foi. Le gouverneur dit alors : Je vois la pensée de ces misérables, leur fureur insensée est montée à un tel point ; qu’ils mettent toute leur gloire dans la durée de leurs souffrances ; et ils croient par là avoir remporté une victoire signalée sur ceux qu’ils nomment leurs persécuteurs ; mais il faut les guérir de cette folle présomption. Puis s’efforçant de prendre un ton plus grave et plus modéré, il prononça cette sentence : Etant une chose contraire au bon exemple, et au respect dû à la religion des dieux, et à la dignité de notre siège, de souffrir plus long-temps l’opiniâtreté impie du nommé Alexandre, convaincu de christianisme ; et comme ce serait en quelque sorte s’en rendre complice, que d’en différer la punition, nous ordonnons qu’il sera attaché à une croix pour y expier son crime par sa mort. Les bourreaux prirent aussitôt ce Saint, et le lièrent à ce bois qui est devenu le signe de notre salut. Il n’y demeura pas beaucoup sans y expirer : car son corps avait été si fort déchiré dans cette cruelle flagellation, que les côtes décharnées laissaient voir à découvert les entrailles. Ayant donc son âme unie à J. C., il la lui rendit en invoquant son saint Nom.

Le tombeau réunit deux amis, que la mort seule avait pu séparer durant quelques moments ; les fidèles ayant enlevé secrètement leurs corps, allèrent cacher ce pieux larcin dans un endroit inconnu aux infidèles. Il y avait sur le penchant d’une des colline de la ville, un enfoncement couvert d’arbres épais ; là, parmi des broussailles on trouvait une espèce dé grotte : la chute des eaux l’avait insensiblement creusée, et leur humidité féconde avait fait naître à l'entour des ronces et des épines, qui en dérobaient la vue à ceux que le hasard conduisait en ces lieux écartés. Ce fut cette caverne qui fut choisie pour être la dépositaire des sacrées dépouilles de nos Martyrs, et qui les mit à couvert d’une seconde persécution des païens, qui par une inhumanité inconnue aux peuples les plus barbares refusaient aux morts le repos de la sépulture. Ce lieu est devenu dans la suite célèbre par les miracles qui s’y opèrent tous les jours, et qui y attirent la dévotion du peuple. Et voici ce qui commença à le mettre en réputation.

Une maladie contagieuse ravageant toute la ville de Lyon, un jeune homme de condition consumé des ardeurs d’une fièvre maligne, fut averti en songe d’avoir recours aux remèdes que lui donnerait une certaine femme qui lui fut nommée. C’était celle-là même qui avait le soulier de saint Epipode. Elle fut fort surprise de la prière qu’on lui faisAit de vouloir s’employer à la guérison de ce jeune gentilhomme ; elle dit ingénument qu’elle n’avait aucune connaissance de la médecine, qu’à la vérité elle avAit guéri plusieurs maladies par le moyen du soulier qui avAit servi à un saint Martyr, et que Dieu avAit fait tomber entre ses mains, pour la récompenser de l’hospitalité qu’elle avAit exercée envers ses serviteurs. En même-temps Lucie (c’est ainsi que se nommAit cette charitable veuve) fit la bénédiction sur un verre d’eau qu’elle présenta au malade ; il ne l’eut pas plutôt pris, que le feu de sa fièvre s’éteignit, non par un effet naturel, mais par un miracle de la toute-puissance divine. Le bruit de cette merveille se répand par toute la ville ; la foi chrétienne est exaltée, le pouvoir des Saints est reconnu. Une multitude de peuple court en foule au tombeau des Martyrs, demande la santé, la reçoit, et avec la santé la grâce du Ciel et la lumière de l’évangile : on ne cherche que la guérison du corps, et on obtient encore celle de l’âme. Les miracles se multiplient ; et à l’aspect de cette sainte caverne, les démons sortent des corps, les maladies prennent la fuite, tous les maux disparAissent, et il s’y passe de si grandes choses, que l’incrédulité est obligée de se rendre malgré elle à l’évidence des faits. Gardons-nous donc d’être incrédules ; la puissance de Dieu aime à se découvrir aux esprits dociles, elle les favorise, elle les aime ; mais elle se réserve pour ceux qui doutent, et elle ne daigne rien opérer en leur faveur.

SOURCE : https://fr.wikisource.org/wiki/Actes_des_saints_%C3%89pipode_et_Alexandre

Le 22 avril, mémoire des Saints Martyrs EPIPODE et ALEXANDRE de LYON

Sous la persécution de Marc-Aurèle (177), quand les païens crurent avoir fait disparaître de Lyon tous les Chrétiens en vue après le martyre de Saint Pothin et de ses compagnons (cf. 2 juin), Alexandre et Epipode, qui étaient liés depuis leur enfance d'une étroite amitié spirituelle, s'étaient enfuis de la ville et avaient trouvé refuge, dans un faubourg, chez une veuve chrétienne. Mais ils furent finalement découverts et jetés en prison avant d'être emmenés au tribunal. Quand ils se déclarèrent Chrétiens, la foule poussa de grands cris et le magistrat, saisi d'une violente colère en constatant que tant de sang répandu n'avait pas réussi à éliminer les disciples du Christ, ordonna de les séparer et de soumettre Epipode à la torture.

Aux paroles doucereuses du juge qui tentait de vaincre sa résolution, Epipode répliqua : «La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort; et la mort dont tu me menaces est un passage à une vie qui ne finira jamais ! Lorsque nous périssons par vos ordres, vos tourments nous font passer du temps à l'éternité, des misères d'une vie mortelle au bonheur d'une vie qui n'est plus sujette à la mort.» Après avoir fait frapper la bouche qui avait proféré ces paroles, le juge le fit élever sur le chevalet et les bourreaux lui déchirèrent les côtes avec des ongles de fer. Le peuple, avide de sang, se souleva soudain, réclamant qu'on lui livrât ce Chrétien. Par crainte d'une sédition, le juge fit alors décapiter sans retard Saint Epipode.

Le lendemain, il fit comparaître Alexandre et essaya de l'effrayer en lui rappelant les supplices endurés par les Martyrs. Alexandre répondit : «Tu crois m'épouvanter par le souvenir des tourments que tant de Martyrs ont endurés ? Sache bien que tu enflammes ainsi mon ardeur de les suivre. Le nom de Chrétien que tu prétends éteindre en devient, par là, plus éclatant !» Le juge le fit frapper sans relâche par trois bourreaux, puis désespérant de le vaincre, il le condamna à être crucifié.

De pieux Chrétiens vinrent ensuite dérober les corps des deux Martyrs et les cachèrent dans une grotte, aux environs de Lyon, qui devint célèbre par les miracles qui s'y accomplissaient.

SOURCE : http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsavril/avril22.html

Saint-Épipode en 1550. Jean-Baptiste Martin. Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I

Jean-Baptiste MartinHistoire des églises et chapelles de LyonH. Lardanchet, 1908 (tome I, p. 185-186).

Chapitre X. Sainte-Blandine ; Adoration-Réparatrice ; Marie-Auxiliatrice ; Marie-Thérèse ; Incurables ; Saint-Viateur ; Trinitaires ; Lazaristes ; Récollets ; chapelle de Balmont

SAINT-ÉPIPODE

Il vient d’être question à plusieurs reprises de la Recluserie Saint-Épipoy ; voici l’origine de cette appellation et l’histoire de sa chapelle.

Parmi les confesseurs de la foi des premiers siècles lyonnais, deux se rattachent plus intimement à la paroisse Saint-Paul, saint Épipode ou Épipoy et saint Alexandre, martyrisés en 178. Une étroite amitié les liait ainsi qu’une commune origine grecque. Durant la persécution de 177, ils se réfugièrent chez une pauvre veuve, du nom de Lucie, à peu de distance de la porte de Pierre-Scize. Après un an, ils furent découverts et conduits au supplice : Épipode était vraisemblablement citoyen romain, car on lui trancha la tête ; Alexandre mourut sur la croix. Dans un premier mouvement, son ami avait tenté de fuir ; courant le long d’un réservoir qui retenait, auprès de la demeure de Lucie, les eaux d’une source, il y laissa choir sa sandale. Dès lors, la piété des fidèles attribua à ce réservoir des vertus curatives miraculeuses. Un oratoire fut élevé sur le lieu qu’avait occupé la maison de Lucie, et saint Eucher y mit un religieux pour le desservir. La chapelle Saint-Épipoy dépendit d’abord des chanoines de Saint-Jean ; elle passa, en 1489, à l’administration du chapitre de Saint-Paul qui y entretint un gardien. Le clergé de la cathédrale se rendait en procession à l’église Saint-Paul la veille de Saint-Épipode, nom que le peuple prononçait plus volontiers Épipoy ; il allait à l’église Saint-Irénée, les jours de Saint-Irénée et de Saint-Épipode. Le chapitre de Saint-Paul se rendait, lui aussi, processionnellement vers la recluserie, la veille de Saint-Épipode : le reclus devait donner au céroféraire un cierge d’un quarteron. De la chapelle Saint-Épipode, il ne reste hélas ! plus que le souvenir ; il est heureux du moins que les anciens plans de Lyon nous aient conservé et l’indication de son emplacement exact et une silhouette sommaire qui permet de restituer la forme de cet édifice.

SOURCE : https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_des_%C3%A9glises_et_chapelles_de_Lyon/Saint-%C3%89pipode

Short Lives of the Saints – Saints Alexander and Epipodius, Martyrs

Entry

These two saints were united from their early youth in the purest and closest friendship; and studying under the same master, they manifested a holy emulation in all good and noble deeds. During the persecution of Lucius Verus, Alexander and Epipodius were cast into chains and subjected to various tortures. As they suffered the ordeal bravely together, the judge had them separated, and then tried to work upon the very love they bore each other in order to effect their destruction. He represented to one of them that his friend had already apostatized, and that he, in his turn, would also do well to renounce Christianity. But the noble sufferers could not be deceived by these falsehoods, and persevered with unwavering fidelity. Finally, about the year 165, Epipodius was beheaded, and Alexander expired on the cross.

So love springs up in noble breasts, and there
  Has its appointed space,
As heat in the bright flame finds its allotted place.


    – from the Italian of Guido Guinicelli

Favorite Practice – To remember that friendship is only faithful in so far as it is Christian.

MLA Citation

Eleanor Cecilia Donnelly. “Saints Alexander and Epipodius, Martyrs”. Short Lives of the Saints1910. CatholicSaints.Info. 14 April 2021. Web. 22 April 2021. <https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saints-alexander-and-epipodius-martyrs/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saints-alexander-and-epipodius-martyrs/

April 22

SS. Epipodius and Alexander, Martyrs at Lyons

THEY were two gentlemen of that city, though the latter a Grecian by birth, both in the flower of their age, and from the time of their first studies together in the same school, linked by the bands of the strictest friendship, which grew up with them, and was strengthened and spiritualized by their mutual profession of Christianity. This happy union occasioned a mutual assistance and encouragement of each other in piety and all Christian virtues; especially purity, sobriety, and the love of God and their neighbour, by which they prepared themselves for martyrdom. They were both in their prime, but neither of them married when the persecution begun, in the seventeenth year of Marcus Aurelius, and 177th of Jesus Christ, which, raging at Lyons, had already swept off St. Pothinus and his companions. Pursuant to our Saviour’s advice, they endeavoured to hide themselves. They accordingly went secretly out of the city by themselves, to a neighbouring town, where they lay concealed for some time in the house of a poor Christian widow. The woman’s fidelity and the meanness of the place secured them for a while; but at length they were so diligently sought after, that they were discovered, and, in endeavouring to escape once more, Epipodius lost one of his shoes, which was found by a Christian woman, who, as the acts say, kept it as a treasure. They were no sooner apprehended, than, contrary to the custom of the Romans, they were, without any previous examination, sent to prison. Three days after, they were brought, with their hands tied behind them, before the governor’s tribunal; where having owned themselves Christians, the people made a great outcry, and the judge in a passion said: “What purpose have all the preceding tortures and executions served, if there still remain any who dare profess the name of Christ?” To prevent their mutual encouragement of each other by signs, he caused them to be separated. And calling first for Epipodius, the younger of the two, whom he had looked upon as the weaker on this account, he endeavoured to conquer his resolution by caresses, promises, and motives of pleasure. Epipodius replied: “I shall not suffer myself to be prevailed upon by this pretended and cruel compassion. Are you so ignorant as not to know that man is composed of two substances, a soul and a body? With us the soul commands, and the body obeys. The abominations you are guilty of in honour of your pretended deities, afford pleasure to the body, but kill the soul. We are engaged in a war against the body for the advantage of the soul. You, after having defiled yourselves with pleasures like brute beasts, find nothing at last but a sorrowful death; whereas we, when you destroy us, enter into eternal life.” The judge, being exasperated at this modest reply, caused him to be struck on the mouth. The martyr, though his teeth were all over blood, continued to proclaim his faith, saying: “I confess that Jesus Christ is God, together with the Father and the Holy Spirit. It is but reasonable that I should resign my soul to him who has created me and redeemed me. This is not losing my life, but changing it into a better.” Whilst he spake thus, the governor ordered him to be stretched on the rack, and his sides to be torn with iron hooks. The people were so enraged to see the courage and tranquillity with which he suffered all these torments, that they required to have him given up to them to be crushed to death or torn in pieces: for the judge seemed not to proceed fast enough for them. Afraid, therefore, lest they should come to any open sedition, he gave orders that his head should be immediately struck off, which was accordingly done.

Two days after, he called Alexander to the bar, and laid before him the torments of Epipodius and of other Christians, hoping to terrify him into compliance. The martyr answered by thanking God for setting before his eyes such glorious examples for his encouragement, and expressing his desire of joining his dear Epipodius. The judge, no longer containing his rage, caused his legs to be extended wide, and ordered him to be beaten by three executioners, who succeeded each other by turns. This torment lasted a long time; yet the martyr never let fall the least word of complaint. At length the judge asked him if he still persisted in his profession of Christianity. “I do,” says Alexander, “for the idols of the Gentiles are devils; and the God whom I adore, and who alone is the almighty and eternal God, I trust will give me grace to confess him to my last breath, as the guardian of my faith and resolution.” The governor, finding him immoveable, and envying him the glory of a longer trial, sentenced him to be crucified. The instrument of his death was immediately made ready, and no sooner was the martyr fastened on it than he gave up his soul to Christ, whom he invoked with the last efforts of his voice. For by his torments he had been already quite exhausted; his entrails were visible through his uncovered ribs, and his bones hung as if they were all broken or dislocated. The Christians privately carried off the bodies of these two saints, and buried them on a hill near the city; which place became famous afterwards for the piety of the faithful, and venerable by a great number of miracles, which were wrought there, according to the author of their acts in Ruinart, who lived in the fourth century, and attests several of these miracles as an eye-witness. He relates, that the city of Lyons being visited by a pestilence, a young man of quality who was seized with it, recovered his health by a draught to which the devout poor widow had given a benediction with the martyr’s shoe. Upon the report of which miracle, innumerable other persons were cured by the like means, and many brought to the light of faith. At their tomb the devils were cast out and the sick restored to their health, in so evident and miraculous a manner, that incredulity itself could not refuse its assent, as the author of these acts moreover testifies. Their tomb was without the walls of the city when he wrote, but enclosed within them in the middle of the fifth century, when St. Eucherius, archbishop of Lyons, wrote the panegyric of these saints, in which he says, that the dust of their tomb was distributed over the whole country for the benefit of the sick. St. Gregory of Tours writes, 1 that this dust did many miracles. He says, that their bodies, in the sixth century, lay deposited with that of St. Irenæus, in the church of St. John, now called of St. Irenæus, under the altar, where the relics of these two holy martyrs were found, and respectfully translated in 1410. See Ruinart, p. 61

Note 1. L. de Gloriâ Mart. c. 50. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume IV: April. The Lives of the Saints.  1866.


Epipodius and Alexander MM (RM)

Died 178. Epipodius and Alexander were young, unmarried men, friends of long standing. They lived at Lyons, France, as good Christians and tried to avoid capture by the pagans during the persecution of Marcus Aurelius by hiding with a widow who lived just outside the city. When they were captured, the judge mocked Epipodius, saying:

"We worship the gods with revels and jollity and festivity. You people follow a somber and sorrowful religion: you worship a man who was nailed to a cross, who could not endure that one enjoy all of life's pleasures, who condemns joy and is pleased to have worshippers exhausted by fastings. After all, what can one expect from a God who could not guarantee his own life.

"Too bad that a young man like you should perish for the defense of a bad cause. Do you take us for atheists? Do we not also have a religion and gods? Our gods love joy, banquets, the succulent pleasures of life form part of their cult."
The crowd cried out. Epipodius said nothing in reply, and the judge order him to be killed by the sword. Two days later his friend Alexander was flogged and then crucified (Attwater2, Benedictines, Bentley, Encyclopedia). 

Friend of and worker with Saint Alexander of Lyon. Imprisoned, tortured, and martyred during the persecutions of Marcus Aurelius. Though he never joined an order, Epipodius was a confirmed celibate bachelor, devoting his time to work with and for God. Betrayed to imperial authorities by a servant. Martyr

Born

Saint Alexander of Lyon

Profile

Friend and worker with Saint Epipodius of Lyon. Imprisoned, scourged until his ribs showed, and executed with 34 companions during the persecutions of Marcus Aurelius

Born

Sts. Epipodius and Alexander

These two young men, living in Lyons, became friends through the love of God they shared. Alexander was Grecian by birth. Both young men studied together in the same school, and encouraged each other in their acts of spirituality. Neither married, deciding to live their lives devoted to God. It was during this time, in the prime of their lives, that the persecution of Christians began under reign of Marcus Aurelius.

They were aware of the Savior’s words that when the tribulations come to flee to the hills, so they endeavored to hide themselves. Leaving the city, they went to a neighboring town where, for a time, a Christian widow gave them shelter. However, knowing their persecutors were pursuing them, they fled from her house to seek another place to hide. While fleeing, one of the young men lost his shoe which was picked up by a Christian woman who kept it. But they were soon captured and imprisoned. Three days later they were brought before the governor’s tribunal with their hands bound behind their backs. When they professed their Christian faith, there was a great outcry from the people. The judge then announced, “What purpose have all the preceding tortures and executions served, if there still remain any who dare profess the name of Christ?” He then separated the two friends.

He called Epipodius, the younger of the two and the one he felt was the weakest, to be brought alone before him. Pretending to be compassionate and understanding, he proceeded to try to get the young man to deny his faith, but Epipodius did not waiver in his resolve. Instead he answered that he could not be fooled by the judge’s pretended and cruel compassion. “Are you so ignorant as not to know that man is composed of two substances, a soul and a body? With us the soul commands, and the body obeys. The abominations you are guilty of in honor of your pretended deities, afford pleasure to the body, but kill the soul. We are engaged in a war against the body for the advantage of the soul. You, after having defiled yourselves with pleasures like brute beasts, find nothing at last but a sorrowful death; whereas we, when you destroy us, enter into eternal life.” Upon hearing these words, the judge had Epipodius struck in the mouth causing him to lose teeth. But through bleeding lips he continued to proclaim his faith saying, “I confess that Jesus Christ is God, together with the Father and the Holy Spirit. It is but reasonable that I should resign my soul to Him who has created me and redeemed me. This is not losing my life, but changing it into a better.”

While he was still speaking, the judge ordered him to be stretched on the rack and his sides to be torn with iron hooks. The people watching were so enraged at his tranquility, that they pleaded for him to be handed over to them to crush him to death or tear him to pieces. The crowd became so frenzied, that the judge feared for his own life so he gave orders for the head of Epipodius to be immediately lopped off, which was done.

After two days, the judge had Alexander brought to the bar. He proceeded to tell him what had happened to his friend and others like him in hopes of frightening him into compliance. Instead, Alexander thanked the Lord for giving him the courageous examples of his friend and other Christians and then expressed to the judge his own desire to be put to death as well. The judge, truly enraged now, had the young man’s legs stretched as far apart as possible and then ordered him beaten by three executioners. This torture went on for quite a while but Alexander never uttered a word of complaint. He was then asked again if he still wanted to persist in his profession of Christianity to which he replied, “I do.”

The judge ordered Alexander to be crucified. He was already so horribly beaten that his entrails visible through his uncovered ribs and so as soon as he was nailed to the cross, he expired.

Lessons

Christians privately carried the bodies of Alexander and Epipodius to a hillside outside the city where they buried them. The place of their burial soon became famous and many miracles were said to have taken place there. St. Gregory of Tours later wrote that their bodies were deposited with that of St. Irenaeus in the sixth century in the Church of St. John which is now called St. Irenaeus.

Prayer

Dear Lord, may the lives of Your saints and martyrs never be forgotten by us. Strengthen us in our weaknesses, Lord, that we may not only live our lives in accordance with Your Will but be strong in the face of evil. Amen.

Two Inseparable Friends

THE example of two Christians who lived in the second century will help us to perceive the value of a truly Christian friendship. One was called Epipodius, the other Alexander. They had been close friends since childhood. Epipodius was born in Lyon. Alexander was of Greek origin. But they had grown up together, studied together, and known, loved and served our Lord Jesus Christ together. Their relatives were among the most powerful people in the Empire; but the two friends had resolved to live their lives in poverty, chastity, and devotion to relieving all the misery of their fellow-men. They had therefore refused to marry or to accept the fine positions offered to them.

In 177, in the reign of Marcus Aurelius, persecution flared up again. In Lyon, such a great slaughter of Christians was carried out that the waters of the Rhone were colored with their blood. Epipodius and Alexander, in order to keep the precepts of Jesus Christ, first hid in a town near Lyon, at the house of a good Christian widow. They lived there unknown for some time. But finally they were discovered and arrested just as they were about to escape through a narrow passage. In his hurried flight, Epipodius even lost one of his shoes, which the saintly widow picked up and kept as a rich treasure, and indeed, God used it to work several miracles.

After spending three days in prison, Epipodius and Alexander were brought before the tribunal of the governor. They were asked their names, and they replied that they were Christians. This brave affirmation of their faith made all the people filling the hall seethe with anger. The governor, renowned for his cruelty, told them that they would not defy the majesty of the gods and the regulations of the emperors with impunity. He reminded them of the crosses that had been set up, the animals that had been satiated with Christians, the racks, the blades reddened in the fire, and stakes that had devoured everything to the bones. "And after so much torture," he exclaimed furiously, "the odious name of this Christ still resounds in our ears in front of the sacred images of the Caesar! Separate them! Withdraw Alexander, who seems to be stronger, and submit Epipodius to torture."

However, before having him tortured, he tried to take him by kindness. He said to Epipodius with false compassion: "It is a great pity that such a likeable young man should perish in such a bad cause. I know that you have piety; but do you take us for impious people? Have we not gods that all the world worships with us? Gods to whom the princes governing us are the first to pay homage? These gods are not strict. They have to be honored with feasts, concerts and dances. They command us to live joyfully and to seek the pleasures of the flesh, delicious wines, spectacles in which the beauty of the body is presented in all its seduction, while you Christians worship a man nailed to a cross who speaks of temperance, penitence and fasts, and even advises chastity! What, then, can you expect from a God who is not able to defend his life against the least of men? Renounce your grim, wild religion, and enjoy all the pleasures that your youth promises you!"

"The grace of my Master Jesus Christ," replied Epipodius quietly, "will not allow me to be deceived by the poisoned sweet-ness of your words. Your compassion is for me only one of cruelty. The tiny life that you offer me soon ends in death and leads to hell. The death that you threaten me with is the triumphant door leading to eternal life. You must understand, with a little logic, that my choice is made. And then, this God whom we worship, this sovereign Lord of the universe, this Jesus who has suffered the torture of the cross—know that after being raised from the dead he ascended to Heaven; he has opened the way to it for us. He has prepared a splendid place for us. Are the shadows that cover your spirit so dense that they prevent you from seeing that in a man there are two substances, a soul and a body? With us, the soul commands and the body obeys. These pleasures which you extol to me intoxicate the body, but give death to the soul. That is why we take the side of our soul against our body, preserving it from the vices that defile it. As for you, do not boast so much of your piety towards the gods, for the first and greatest of all is your belly. You sacrifice to it the most noble part of yourselves by living like beasts, and await only an end similar to theirs: a frightening reality will make your illusions fall. As for us, in exchange for time, your tortures give us eternity, and in exchange for a miserable life, happiness that will never end."

The enraged governor immediately ordered that this eloquent mouth which had just covered him with shame should be closed. The executioners broke the Christian's jaw. His blood flowed freely, but the martyr did not cease repeating in a loud voice that Jesus Christ is the only God, with the Father and the Holy Spirit, that it was just that he give back his soul, created and redeemed by him.

Carried away by his fury, the governor had Epipodius stretched on the rack and torn with iron nails. The people themselves, mixing with the executioners, gave howls and picked up rocks to stone the martyr. But the governor had him killed with a sword stroke, so as to quiet the sedition and not allow "the majesty of justice" to be violated.

Two days later, Alexander was taken to the tribunal. "Thanks to the immortal gods," said the governor, "you are almost the last one remaining of the miserable followers of Christ. Your companion in impiety is dead. Think of yourself, and come and thank the gods who have preserved your life."

"I owe recognition only to God," replied Alexander. "You think to frighten me by reminding me of the tortures of the martyrs, but you only increase the desire that I have to follow them. Those blessed souls, that you have chased from their bodies by means of torture, have not perished: they live in heaven. The Sacred Name that you believe you have extinguished in rivers of blood, is more resplendent than ever. The religion that you are trying to overthrow is unshakable. It is God who has laid its foundations. The pure and holy life of Christians protects it, their death enlarges and affirms it. It is the same God who made Heaven; he is Maser on earth; he reigns through his justice in hell. The souls that you believe you have destroyed have in Heaven a Kingdom that awaits them, while you will go to the everlasting fire with your gods, who are devils. By killing my very dear brother, you have ensured his happiness, and I am dying of impatience to share with him that eternal felicity. What are you waiting for? I am a Christian."

Immediately the martyr was stretched out and all his limbs extended. The executioners who hit him with all their strength became tired, and they had to be relieved several times. Alexander remained firm and fearless, asking for help only from God.

"Are you still alive?" asked the governor finally.

"Yes," replied the martyr, your gods are only images of Satan. But the God whom I worship is all-powerful and eternal. He will give me the strength to affirm my faith until my last breath."

"Fix him to the cross," shouted the governor. They did so, but almost immediately he expired; for the flagellation had been so cruel that his entrails showed through his ribs, which were denuded of flesh. The Christians managed to take away the bodies of the two martyrs and bury them together.

In the 6th century the relics of St. Epipodius and St. Alexander were placed together with those of St. Irenaeus, under the altar of St. John's Cathedral in Lyon.

Everlasting Happiness and Joy

For 18 centuries these two souls have enjoyed, and for ever and ever will enjoy, infinite happiness, always new; there is nothing lacking to their perfect joy. There, nothing can displease them, but everything that can be pleasant for them. In this world, we see God only through his creatures, through dust, as in a mirror (1 Cor. 13, 12). In heaven, detached from the shadows, we shall see this happiness, so sought after, so desired, face to face, as he is (1 Jn. 3, 2). We shall see God, infinite kindness, infinite beauty, infinite knowledge, infinite love; to express the infinite Reality, all the words on earth are but as a few ashes on our lips of stone.

Let us ask the saints to put a little of their joy into our hearts, while we wait to join them for ever, in the heavenly Jerusalem, the glorious city of God, where the elect praise him for ever and ever.

SOURCE : https://avalon44.tripod.com/fr/ae.htm


Santi Epipodio e Alessandro Martiri di Lione


† Lione, 22 aprile 178

Martirologio Romano: A Lione in Francia, sant’Epipodio, che dopo i quarantotto gloriosi martiri di questa città, fu arrestato insieme al diletto amico Alessandro e concluse il suo martirio con la decapitazione. 

Sono commemorati nei martirologi (Geronimiano e Romano) rispettivamente il 22 ed il 24 aprile, ma poiché morirono nella stessa occasione e le fonti letterarie li ricordano insieme, anche noi ne parliamo sotto la stessa «voce».

Il più antico documento che tratta di loro è un’omelia attribuita ad Eusebio di Emesa, ma che probabilmente appartiene ad Eucherio di Lione, poiché appare recitata a Lione, città che custodiva i sepolcri dei due martiri. In essa i due santi sono paragonati agli Apostoli Pietro e Paolo e si afferma che la polvere dei loro sepolcri era molto ricercata dai fedeli, perché miracolosa. Più tardi, san Gregorio di Tours attesta che i corpi di Epipodio e Alessandro si trovavano nella cripta della basilica di san Giovanni a Lione, ai lati dell’altare in cui era sepolto san Ireneo. Evidentemente, prima di san Gregorio era stata operata una traslazione poiché la passio, più antica, riferisce che subito dopo il martirio i corpi dei due furono nascosti e sepolti in una grotta sita in un colle fuori la città. Una conferma di questa traslazione si ha dalla notizia del Martirologio Geronimiano, in cui, al 24 aprile, si legge «et dedicatio criptae ubi corpora eorum requiescunt». Veramente questa frase nel contesto del Geronimiano sembra appartenere al gruppo dei XXXIV martiri che sarebbero periti con Alessandro, ma quel gruppo era di Alessandria di Egitto: infatti, nella passio non si parla assolutamente di compagni di Epipodio e Alessandro.

Questo scritto, sebbene non possa annoverarsi tra le fonti più genuine dell’agiografia, tuttavia per certe sue caratteristiche di semplicità, per la sua sincerità di esposizione, almeno nelle cose essenziali, e per la sua alta antichità (fu scritto probabilmente nel secolo V) è degno di considerazione e, del resto, è l’unica fonte che ci dia notizie sulla vita e la morte dei due santi.

Epipodio e Alessandro erano due giovani amici che fin dall’infanzia avevano studiato insieme ed insieme erano cresciuti nella virtù. Durante la famosa persecuzione che sconvolse la Chiesa di Lione nel 177, per timore fuggirono  e si nascosero nella casa di una vedova, che abitava fuori la città, dove vissero per qualche tempo. Traditi da un domestico, furono arrestati e condotti al tribunale del governatore. Per primo fu interrogato Epipodio che, essendo il più giovane dei due, si pensava avrebbe ceduto più facilmente; ma il martire resistette impavido alle lusinghe e alle torture e fu decapitato il 22 aprile 178. Due giorni dopo anche Alessandro fu condotto al tribunale e dopo essere stato flagellato, fu condannato ad essere crocifisso. I cristiani poterono recuperare i loro corpi e li seppellirono in una grotta. In seguito ad un miracolo, il loro culto si divulgò e più tardi le reliquie furono trasferite nella chiesa di San Giovanni. Nel 1562, quando Lione fu occupata dai calvinisti le tombe furono violate e le reliquie bruciate; furono salvate soltanto alcune parti che si conservano nella chiesa di san Giusto a Lione.
  
Autore: Agostino Amore