Pierre Le Ber, Vrai portrait de Marguerite Bourgeoys, 1700, 62 X 49,5, Musée Marguerite-Bourgeoys, Montréal (Canada)
Sainte Marguerite
Bourgeoys
Fondatrice de la
congrégation de Notre-Dame (+ 1700)
Née à Troyes le 17 avril
1620, Marguerite est la sixième d'une famille de douze enfants. Elle a 19 ans à
la mort de sa mère, un an plus tard elle est touchée par la grâce lors d'une
procession en l'honneur de Notre Dame du Rosaire et s'inscrit à la Congrégation
externe de Troyes. En 1642 elle apprend la fondation de Ville-Marie (Montréal)
au Canada et ressent le désir d'une vie missionnaire, quelques années plus tard
la Vierge elle même lui apparaît et lui dit "Va, je ne t'abandonnerai
pas". Elle part pour Montréal en 1653 et devient dès lors l'âme de la
colonie, elle commence par construire une chapelle dédiée à Notre-Dame du Bon
Secours puis ouvre la première école. Par la suite elle fondera une
Congrégation externe pour parfaire l'éducation religieuse des femmes et jeunes
filles. Peu à peu naît un système scolaire et d'action sociale qui s'étend à
tout le pays, ses œuvres lui vaudront le titre de cofondatrice de l'Église du
Canada. Après être allée chercher du renfort en France, la Congrégation Notre
Dame reçoit l'approbation de ses Constitutions religieuses en 1698. La
fondation achevée, Sœur Marguerite meurt le 12 janvier 1700 laissant 40
religieuses pour poursuivre son œuvre. Actuellement la congrégation Notre Dame
compte plus de 2.600 sœurs, Marguerite Bourgeoys a été béatifiée en 1950 par
Pie XII et canonisée en 1982 par Jean-Paul II.
Centre culturel
Marguerite Bourgeoys (diocèse de Troyes)
A lire aussi:
Marguerite Bourgeoys
(1620-1700) Fondatrice des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. (site
du Vatican)
Les Sœurs de la
Congrégation de Notre-Dame ont été fondées à Montréal Canada au XVIIe siècle,
par une Troyenne, sainte Marguerite Bourgeoys. (site du diocèse de Troyes)
Pionnière audacieuse,
Marguerite Bourgeoys (1620-1700), cofondatrice de Montréal, fondatrice de la
Congrégation de Notre-Dame, canonisée le 31 octobre 1982. (Sainte
Marguerite Bourgeoys - diocèse d'Edmundston)
À Montréal au Québec, en
1700, sainte Marguerite Bourgeoys, vierge, qui aida de toutes manières les
colons et les soldats, et prit grand soin de l'éducation chrétienne des jeunes
filles, pour lesquelles elle fonda la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame.
Martyrologe romain
Sans s'arrêter à la
couleur de la peau ni aux origines raciales et sociales des petits Indiens,
elle leur vouait le même amour qu'aux enfants des colons. Plus tard, Marguerite
comptera des filles d'Iroquois parmi ses religieuses.
Pie XII, lors de la
béatification - 1950
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/417/Sainte-Marguerite-Bourgeoys.html
Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Chapelle
conventuelle des Soeurs de la Congrégation Notre-Dame - Pointe-Claire - QC - CA
DISCOURS DU
PAPE PIE XII AUX PÈLERINS CANADIENS VENUS À ROME POUR
LA BÉATIFICATION DE MARGUERITE BOURGEOYS
Salle Clémentine - Lundi 13 novembre 1950
Très chers fils et filles
du Canada,
En venant assister à la
glorification de la bienheureuse Marguerite Bourgeoys, vous avez eu conscience
de faire plus que de contenter votre dévotion ; vous avez voulu payer, en
partie du moins, une dette de reconnaissance trop grande pour pouvoir être jamais
pleinement acquittée. Il est impossible d'évaluer toute l'amplitude et
l'efficacité de son rôle dans l'épanouissement catholique de votre belle
patrie. Son influence immense n'a cessé, durant les trois siècles écoulés de
son vivant et depuis sa sainte mort, de se faire sentir. On peut dire que la
Nouvelle France a été vraiment privilégiée et favorisée de Dieu dans une mesure
exceptionnelle. Non fecit taliter omni nationi.
Dans l'espace de quelques
années, il lui envoie des missionnaires héroïques qui, après un prodigieux
apostolat d'évangélisation, ont fécondé de leur sang la terre qu'ils avaient
arrosée de leurs sueurs et de leurs larmes ; il lui envoie des contemplatifs de
la plus haute élévation mystique, qui ont attiré sur elle les plus abondantes grâces
du ciel ; il lui envoie simultanément plu sieurs familles religieuses, qui, à
travers les grilles de leurs cloîtres, catéchisent la jeunesse indigène; même
parmi les chefs militaires et civils, il lui envoie des hommes éminents par
leur ferveur et par leur zèle religieux.
Et pourtant, dans ce
firmament où brillent, comme des étoiles de première grandeur, ces personnages
si saints et si illustres, Marguerite Bourgeoys fait encore resplendissante
figure en son humilité ; maîtresse d'école, missionnaire itinérante, fondatrice
d'une Congrégation de « filles séculaires », avec lesquelles elle réalise le
rêve caressé pour la France par saint François de Sales et le réalise parmi
celles qu'on appelait « sauvagesses » ! si bien que sans compter toutes les
petites élèves formées et instruites par ses soins, nombreuses étaient ses
filles huronnes, entièrement vouées à Dieu et au salut des âmes ; et votre
pieux intérêt suit certainement l'ascension de l'une d'elles sur la voie qui
conduit, s'il plaît à Dieu, aux honneurs des autels.
Sans Marguerite
Bourgeoys, le Canada serait-il ce qu'il est aujourd'hui ? Faites donc monter
vers elle, par elle vers Notre Dame, par Notre Dame vers Dieu, l'hymne de votre
reconnaissance. Qu'elle attire sur vous de nouvelles et toujours plus larges
faveurs, pour faire durer, prospérer, rayonner la lumière du Canada catholique,
eucharistique et marial ! Tel est Notre vœu et Notre prière, en vous donnant, à
vous tous ici présents, à tous ceux qui vous sont chers, à votre bien-aimée
patrie, Notre Bénédiction apostolique.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/marguerite-bourgeoys.html
Jules
Lasalle, Hommage à Marguerite Bourgeois, 1988, place
Marguerite-Bourgeoys, devant le 85, rue Notre-Dame Est, dans le Vieux-Montréal
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL
II
Dimanche, 31 octobre 1982
Cari fratelli e sorelle!
1. “Venite, vedete tutte
le opere che Dio ha fatto” (Cantus ad introitum).
Celebriamo oggi ciò che
lo Spirito di Dio ha realizzato in Margherita Bourgeoys e in Giovanna Delanoue,
vissute circa tre secoli fa. Già il mio predecessore Pio XII le aveva
dichiarate “Beate” in base alla eroicità delle loro virtù. Iscrivendole oggi
nel numero dei “Santi”, con la certezza e l’autorità che caratterizzano il rito
della canonizzazione, noi le proponiamo come esempio non più soltanto alle loro
diocesi di Troyes, di Angers, alla città di Saumur o alle due Congregazioni da
esse fondate, ma all’insieme della Chiesa, invitando tutti i cristiani ad
onorarle come Sante e a ricorrere alla loro intercessione.
Questo dunque è un giorno
di gioia e di fierezza per i loro connazionali francesi e canadesi, qui
rappresentati da delegazioni importanti. Li saluto tutti cordialmente. Ma
questo è soprattutto un giorno di ringraziamento a Dio da parte della Chiesa
universale. In questo giorno, che coincide felicemente con la vigilia della
solennità di Tutti i Santi, è rafforzata la nostra speranza nella vita eterna,
alla quale partecipano in cielo santa Margherita Bourgeoys e santa Giovanna
Delanoue, ripiene della presenza di Dio che è Amore. E la nostra vita
quotidiana su questa terra è stimolata dal modo con cui esse hanno risposto
alla chiamata di questo Amore. Esse lo hanno fatto in forma autentica, cioè del
tutto incarnata nel contesto della loro epoca. Ciò che importa, più che
imitarle alla lettera, e di imitare con esse Gesù Cristo. Ma le loro
intuizioni, ispirate dallo stesso Spirito Santo, restano per noi e per il mondo
d’oggi delle preziose indicazioni.
2. Pour comprendre la
vocation des deux saintes, une première clé nous est fournie par l’Evangile de
cette messe. “Marie se mit en route rapidement . . . salua Elisabeth . . .
Alors Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint et s’écria . . .: “L’enfant a
tressailli d’allégresse au dedans de moi. Heureuse celle qui a cru””!
C’est bien l’Esprit Saint
qui a opéré un changement subit et décisif en chacune des deux nouvelles
saintes, quand elles atteignaient l’âge adulte, vingt ans et vingt-sept ans, et
cela dans le contexte d’une prière à la Vierge Marie. Pour Marguerite
Bourgeoys, c’était en la fête de Notre-Dame du Rosaire, et dès lors, durant
toute sa vie, la Vierge a soutenu intérieurement ses initiatives risquées: “Va,
je ne t’abandonnerai pas”. Si Marguerite se lance alors dans une vie
missionnaire, qui sera une “vie voyagère” gravitant précisément autour de la
“Ville-Marie” du nouveau monde canadien, elle imite la Vierge de la Visitation
qui apportait à Elisabeth et à Jean-Baptiste, à la mère et au fils, avec les
services humains de sa charité, le don divin qu’elle portait en elle, pour les
sanctifier. La première chapelle qu’elle fait construire est dédiée à
Notre-Dame du Bon Secours, et sa Congrégation le sera à Notre-Dame. De même, la
“conversion” de Jeanne Delanoue, survenue dans le temps de Pentecôte, est
inséparable du sanctuaire Notre-Dame des Ardilliers, à Saumur, dont une
fervente et pauvre pèlerine, Françoise Souchet, lui transmet des exhortations
dans lesquelles Jeanne reconnaît l’appel de l’Esprit de charité. Jeanne
Delanoue gardera une familiarité mystique avec la Vierge Marie. Et l’exemple du
jeune Père Grignion de Montfort ne pouvait que l’encourager dans cette voie.
Certes, la grâce tombait
dans un bon terrain; il s’agissait de jeunes filles élevées par des familles
sérieuses, besogneuses, bien chrétiennes; mais l’Esprit Saint, par la Vierge
Marie, introduit en elles, sans jamais leur enlever une vision réaliste des
choses, comme une folie de l’amour, qui sera l’épanouissement de leur grâce de
baptisées à un degré extrême. “Heureuses, celles qui ont cru”!
Arrêtons-nous maintenant
à un trait spécifique de leur apostolat.
3. Pour sainte Marguerite
Bourgeoys, on retiendra surtout sa contribution originale à la promotion des
familles, enfants, futurs époux, parents. Elle qu’on a pu appeler à Montréal la
“Mère de la Colonie”, elle aurait pu dire comme saint Paul: “Avec vous, nous
avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons.
Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement
l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes”.
Déjà, jeune fille à
Troyes, elle avait su rejoindre, avec d’autres compagnes, les familles pauvres
des faubourgs pour y instruire leurs enfants, et dans sa propre famille de
douze enfants, elle avait dû prendre en charge la maison paternelle et
l’éducation de ses frères à la mort de sa mère. Mais son souci missionnaire
l’ayant attirée au nouveau monde d’Amérique, sur les traces des saints martyrs
canadiens, dépouillée de tout, sans bagages et sans argent, elle s’y consacre
d’abord aux enfants comme laïque institutrice. Cette œuvre de maîtresse d’école
populaire, elle l’accomplit avec compétence, sans faire de discrimination entre
les indiennes et les filles de colons français, les estimant toutes précieuses
“comme des gouttes du sang de Notre-Seigneur”. Elle veut les préparer à être de
bonnes mères de famille, par une éducation complète. Il s’agit bien sûr de les
former à la foi, à la piété, à la vie chrétienne et à l’apostolat, mais aussi
de les initier aux arts domestiques et aux travaux pratiques qui leur
permettront de subsister avec le produit de leur travail et surtout d’ordonner
ou d’enjoliver leur vie de foyer, riche ou pauvre. La bienséance et la
formation intellectuelle sont également au programme, et le résultat sera que
ses filles en sortiront quasi plus lettrées que les garçons, signe précurseur
et rare à cette époque d’une authentique promotion féminine. Elle savait faire
confiance aux capacités des Indiennes qui ne tarderont pas à devenir maîtresses
d’école. Il faut aussi noter cette particularité: au lieu d’attirer les élèves
en pensionnat dans la grande cité - c’est d’ailleurs une des raisons qui lui
fera refuser une vie cloîtrée pour ses Sœurs de la Congrégation séculière de
Notre-Dame -, elle préfère des écoles sur le terrain, proches de la population,
sans cesse ouvertes à la présence et aux suggestions des parents, car il
importe de ne pas se substituer à eux.
Et Marguerite Bourgeoys
estime non moins indispensable de tout faire pour jeter les bases de familles
solides et saines. Elle doit alors contribuer à résoudre un problème très
particulier à ce lieu et à cette époque. Aux hommes venus en soldats ou en défricheurs
sur cette terre du nouveau monde, pour réaliser à Ville-Marie un centre
d’évangélisation qui se voulait différent des autres colonisations, il manquait
des épouses de valeur. Marguerite Bourgeoys fait chercher et accompagne de son
savoir-faire éducatif des filles de France, si possible robustes et de vraie
vertu.
Et elle veille sur elles
comme une mère, avec affection et confiance, les recevant dans sa maison, pour
les préparer à être des épouses et des mères valables, chrétiennes, cultivées,
laborieuses, rayonnantes. En même temps, par sa bonté, elle aide ces rudes
hommes à devenir des époux compréhensifs et de bons pères.
Mais elle ne s’en tient
pas là. Quand les foyers sont formés, elle continue à leur apporter le soutien
matériel nécessaire en cas de disette ou d’épidémie, et elle leur procure,
notamment aux femmes, l’occasion de goûter ensemble repos, amitié tout en se
retrempant dans les bonnes résolutions, aux sources de la spiritualité, dans ce
qu’elle appelle les “retraites” et aussi les “congrégations externes”.
Bref, ce que beaucoup
s’efforcent aujourd’hui de réaliser avec des méthodes, des institutions et des
associations adaptées à notre temps, pour une éducation de qualité, pour la
préparation au mariage chrétien, pour une œuvre de conseil et de soutien aux
foyers, semble se trouver en germe, sous d’autres modes, dans l’esprit et les
initiatives de Marguerite Bourgeoys. C’est pour les chrétiens une grande joie,
et un encouragement à mettre plus résolument en œuvre ce que le récent Synode a
dit sur la famille et que j’ai proposé à l’Église l’an dernier dans
l’exhortation “Familiaris
Consortio”. Puisse toute la société actuelle, au niveau de ses plus hautes
instances civiles, être convaincue elle aussi qu’aucune solution à long terme
ne sera trouvée si on ne redonne pas à la famille sa place centrale et les
conditions de sa stabilité et de son épanouissement! Si la famille connaît une
crise, que l’on s’acharne, non pas à la critiquer et à l’écarter - ce que
redoutait notre sainte - mais à la promouvoir, à lui faire confiance et à la
seconder dans l’accomplissement de ses tâches, sans se substituer à son dynamisme
propre.
Et n’oublions pas que
Marguerite Bourgeoys a été soutenue dans son œuvre étonnante par sa dévotion
envers la Sainte Famille et qu’au milieu des pires difficultés - “peines et
fatigues” - elle a servi les familles avec la qualité d’amour qui vient de
l’Esprit Saint.
4. Sainte Jeanne
Delanoue, la dernière de douze enfants, est venue elle aussi au secours des
familles, mais ce fut dans le contexte de sa ville de Saumur, en cette fin du
XVIIe siècle marquée par de grandes difficultés matérielles et sociales,
aggravées par les famines, les mauvaises récoltes, les hivers rigoureux. On
retiendra surtout son aide efficace aux plus pauvres. Elle qu’on connaissait
surtout comme une commerçante prudente et intéressée, elle devint soudain “une
très grande prodigue en la charité”, quand l’Esprit Saint, éteignant “le feu de
son avarice”, lui fit comprendre que sa foi ardente requérait aussi “le feu de
cette charité”, en lui découvrant l’étendue de la pauvreté. Le livre d’Isaïe
nous disait à l’instant: “Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille
chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtements, ne
te dérobe pas à ton semblable”.
C’est ce que réalise à la
lettre Jeanne Delanoue: elle visite ceux qui vivent comme des bêtes dans les
étables creusées dans le coteau, leur porte nourriture et vêtements, lave leurs
habits et leur donne au besoin les siens, se met en peine de chauffer ces abris
précaires, distribue largement à ceux qui passent, commence à les accueillir
dans son propre logement, puis aménage successivement trois maisons qu’on lui
prête et qu’elle nomme “Providences”, pour y recevoir des enfants orphelins,
des jeunes filles livrées à elles-mêmes, des femmes dans la détresse, des
vieillards, des indigents de toute sorte, saisis par la faim et le froid, bref
tous ceux qui pourraient lui dire au jour du jugement: j’avais faim, soif,
j’étais nu, malade, sans abri. Elle n’aime pas faire de distinction entre les
pauvres méritants ou non. Elle les secourt tous, mais elle veut aussi les faire
participer aux travaux, apprendre un métier aux enfants et aux jeunes filles.
Bien plus, Jeanne
Delanoue fait l’expérience des humiliations des pauvres, se risquant parfois à
mendier elle-même, prenant une nourriture souvent pire que la leur, sans
compter ses jeûnes continuels, ses nuits écourtées et inconfortables. Elle veut
que ses Sœurs partagent la même maison que les pauvres, mangent comme eux,
soient traitées comme eux en cas de maladie, et vêtues d’un humble habit gris.
Quant à ses pauvres, elle sait les entourer de tendresse, parfois leur procurer
des repas de fête, exige que ses Sœurs les saluent avec respect, en les servant
avant elles.
Les bourgeois de sa
ville, des prêtres même, critiqueront ses austérités “excessives” et ses charités
“désordonnées”. Mais rien ne l’arrêtera, pas même l’effondrement de son premier
logis d’accueil: “Je veux vivre et mourir avec mes chers frères les Pauvres”.
D’autres initiatives,
comme celles nées de la charité de saint Vincent de Paul, s’étaient déjà répandues
en France. Mais à l’époque, Saumur manquait encore d’hospice et Jeanne Delanoue
voulait créer un grand service de charité pour les indigents et les malades
abandonnés à eux-mêmes, organiser leur visite, et éventuellement ouvrir de
petites écoles pour leurs enfants. En son temps, avec les moyens à sa
disposition, elle entendait remédier à la pauvreté et au vagabondage. Son
exemple ne manquera pas d’interpeller aussi notre monde moderne. Tant de pays
vivent dans une grande pauvreté! Et même les nations industrialisées
n’échappent pas aux soucis matériels; elles ont leurs pauvres, de toute sorte.
On s’attachera peut-être davantage aujourd’hui à détecter les causes de ces
misères, à créer des conditions plus justes pour tous, à établir des mesures de
prévoyance, à aider les pauvres à se prendre eux-mêmes en charge sans se
laisser seulement assister. Mais l’attention aux indigents, l’amour des
pauvres, le secours immédiat et efficace demeurent aussi fondamentaux pour
remédier à la dureté que connaît notre monde.
C’est à ce prix, dit
Isaïe, que la “lumière se lèvera dans les ténèbres”.
Enfin, lorsque nous
proclamons la sainteté de Jeanne Delanoue, il importe de chercher à comprendre
le secret spirituel de son dévouement hors pair. Il ne semble pas que son tempérament
la portait vers les pauvres par sentimentalisme ou par pitié. Mais, l’Esprit
Saint lui fit voir le Christ dans ces pauvres, le Christ-Enfant dans leurs
enfants - elle avait une dévotion particulière envers Lui -, le Christ Ami des
pauvres, le Christ lui-même humilié, crucifié. Et avec le Christ, elle voulait
montrer aux pauvres la tendresse du Père. A ce Dieu, elle recourait avec une
audace d’enfant, attendant tout de lui, de sa Providence, nom qui devait
désigner ses maisons et sa fondation à l’origine: la Congrégation de
Sainte-Anne de la Providence. Sa dévotion constante à Marie était inséparable
de la Sainte Trinité. Le mystère eucharistique était aussi au cœur de sa vie.
Tout cela était bien loin du jansénisme ambiant. Son attachement à l’Église la
dissuadait de prendre de nouveaux chemins sans consulter ses confesseurs et
l’Évêque du diocèse. Mais il serait bien insuffisant ici de parler d’une saine
théologie, d’une riche spiritualité, héritée d’ailleurs du meilleur de l’Ecole
française. Très vite Jeanne Delanoue a atteint, non seulement l’héroïcité des
vertus évangéliques, celles du Sermon sur la montagne, mais aussi une profonde
contemplation des personnes divines, avec des signes mystiques de la plus haute
union à Dieu, selon la voie unitive, brûlant notamment d’amour pour Jésus, “son
Époux”. C’est bien là que prennent leur inspiration et leur achèvement la
“folie” de sa charité, l’audace de ses initiatives. Que l’Église d’aujourd’hui
se garde de l’oublier: comme en ce XVIIe siècle finissant ou en ce début du
XVIIIe, il n’y aura pas aujourd’hui de vraie réforme ni de mouvements féconds
sans un authentique courant mystique!
5. Chers Frères et Sœurs,
je vous laisse maintenant le soin de contempler vous-mêmes de plus près la vie
admirable de ces deux saintes. On lisait dans le psaume: “Le Roi est séduit par
sa beauté”. Oui, Dieu les a accueillies dans sa joie éternelle. Qu’elles
intercèdent pour nous! Pour les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui
poursuivent l’œuvre éducative et missionnaire de sainte Marguerite Bourgeoys
auprès des jeunes et des familles, en tant de pays! Pour les Servantes des
Pauvres, Sœurs de Jeanne Delanoue, qui continuent à aller aux pauvres, à les
accueillir et à les aider en partageant leurs conditions de vie, afin de leur
révéler la tendresse de Dieu! Pour tous ceux qui œuvrent à la promotion des
familles et au service des indigents! Pour les communautés diocésaines des deux
saintes, et pour l’Église entière, afin que, stimulée par une telle sainteté de
vie, elle trace de nouveaux chemins de charité et de miséricorde!
Amen. Alléluia!
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Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Église Saint Willibrord - Montréal Verdun, Québec, Canada
Marguerite Bourgeoys (1620-1700)
Fondatrice des Soeurs de
la Congrégation de Notre-Dame
MARGUERITE BOURGEOYS naît
à Troyes en Champagne (France), le Vendredi Saint, 17 avril 1620. Elle est
baptisée le jour même, en l'église Saint-Jean, voisine de la demeure familiale.
Sixième des douze enfants d'Abraham Bourgeoys et de Guillemette Garnier, elle
grandit dans un milieu chrétien et de bonne bourgeoisie.
Elle a dix-neuf ans quand
elle perd sa mère. L'année suivante, le dimanche, 7 octobre 1640, au cours
d'une procession en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, à la vue d'une statue
de la Vierge, elle est saisie d'une grâce qui la transforme et la presse de se
retirer du monde pour se consacrer au service de Dieu. Avec cette fidélité sans
retour au dessein de Dieu sur elle, qui devait désormais la caractériser, elle
se met dès lors à la recherche de sa vocation propre.
Son premier geste est de
s'inscrire à la Congrégation externe de Troyes, association de jeunes filles pieuses
et charitables vouées à l'enseignement aux enfants des quartiers pauvres de la
ville. C'est là qu'elle apprendra, en 1642, la fondation de Ville-Marie
(Montréal) en Canada, et qu'elle percevra un premier appel à la vie
missionnaire. Cet appel se précisera en 1652, lors d'une rencontre avec le
Sieur de Maisonneuve, fondateur et gouverneur de ce poste avancé de la
Nouvelle-France, en quête d'une institutrice laïque pour instruire gratuitement
les enfants français et indiens. La Vierge elle-même lui apparaît et confirme
sa vocation: " Va, je ne t'abandonnerai pas ", lui dit-elle.
Ainsi rassurée,
Marguerite quitte Troyes en février 1653, dans le dénuement le plus complet.
Elle aborde à Montréal le 16 novembre suivant. Sans tarder, elle se met à
l'œuvre et devient l'âme de la colonie qui, peu à peu, reprend vie. On la
considère à juste titre comme co-fondatrice de Montréal, avec Jeanne Mance
l'infirmière et Maisonneuve le maître d'oeuvre.
Pour stimuler la piété
des colons, elle fait relever la Croix du Mont-Royal abattue par des Indiens
ennemis; elle entreprend la construction d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de
Bon Secours. Convaincue de l'importance des familles dans l'édification de ce
pays nouveau, elle perçoit le rôle prépondérant des femmes et met tout en
oeuvre pour les former. En 1658, dans une étable que lui cède le gouverneur,
elle ouvre la première école à Montréal. Puis elle fonde une Congrégation
externe inspirée de celle de Troyes mais adaptée aux nécessités nouvelles, afin
de répondre aux besoins des femmes et des jeunes filles dont l'ignorance
religieuse et profane risquerait de compromettre la bonne éducation des enfants
et l'avenir de la colonie. A partir de 1659, elle accueille les filles
recrutées par les curés de France ou dotées par le Roi pour venir se marier à
Montréal, se comportant à leur égard comme une véritable mère. Ainsi nait un
système scolaire et se tisse un réseau d'oeuvres sociales qui, peu à peu,
s'étendront à tout le pays, ce qui lui vaudra le titre de " Mère de la
Colonie " et de co-fondatrice de l'Eglise du Canada.
Trois fois, elle repasse
en France pour y chercher de l'aide. Depuis 1658, le groupe des institutrices
qui l'a suivie dans sa vie de prière, d'héroïque pauvreté et d'inlassable
dévouement au service du prochain revêt l'aspect d'un véritable institut
religieux. Il s'inspire de la " vie voyagère " de Marie et se veut,
par conséquent, non cloîtré: une innovation pour l'époque. Les souffrances
inhérentes à une telle fondation ne seront pas épargnées à celle qui en a pris
l'initiative. Mais l'œuvre progresse: la Congrégation de Notre-Dame reçoit sa
charte civile de Louis XIV en 1671, puis canonique par mandement de l'évêque de
Québec en 1676, et enfin l'approbation de ses Constitutions religieuses en
1698.
L'étape de la fondation
ainsi franchie, Soeur Bourgeoys peut partir: quarante soeurs sont là pour
continuer son oeuvre. Elle meurt à Montréal, le 12 janvier 1700, en grande
réputation de sainteté après avoir offert sa vie pour la guérison d'une jeune
soeur.
L'action éducative et
apostolique de Marguerite Bourgeoys se perpétue grâce à l'engagement de ses
filles. Plus de 2.600 soeurs de la Congrégation de Notre-Dame oeuvrent dans les
champs d'activité les plus divers: de l'école au Collège ou à l'Université, de
la promotion sociale à la pastorale familiale, paroissiale ou diocésaine. On les
retrouve au Canada, aux Etats-Unis, au Japon, en Amérique Latine, au Cameroun,
et tout récemment en France.
Marguerite Bourgeoys a
été béatifiée par Pie XII le 12 novembre 1950. S. S. Jean-Paul II la canonise
le 31 octobre 1982 et donne ainsi à l'Église du Canada sa première sainte.
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19821031_bourgeoys_fr.html
Sainte Marguerite Bourgeoys
Sainte Marguerite
Bourgeois
Fondatrice de la
Congrégation Notre-Dame
(1620-1700)
Marguerite Bourgeois naît
à Troyes, en France, le Vendredi Saint, 17 avril 1620. Elle fut préparée
longuement par des voies toutes providentielles à sa mission future. A vingt
ans, lors d'une procession, la Sainte Vierge la regarda et lui sourit. Dès
lors, Marguerite renonça aux parures et aux amusements de son âge et entra dans
la Société des Enfants de Marie dont elle devint la présidente.
Dix ans plus tard, le
jour de l'Assomption, Jésus-Enfant, (âgé de trois ans,) lui apparaît dans
l'Hostie de l'ostensoir. Il embrase son coeur des flammes de la divine charité,
lui inspire un souverain mépris pour tous les biens terrestres et lui
communique une immense soif des âmes.
En 1653, Marguerite
Bourgeois s'embarque pour le Canada à trente-trois ans. La Vierge lui dit:
"Va, Je ne t'abandonnerai pas." Quatre années s'écoulent avant qu'il
lui soit possible de se vouer à l'éducation chrétienne des enfants. En
attendant, sa charité s'étend à tous: elle visite et sert les malades,
ensevelit les morts, console les affligés, catéchise les colons.
Dorénavant, sa tâche
consistera à former et diriger une communauté religieuse enseignante non
cloîtrée. En 1658, elle jette les bases de son institut en ouvrant la première
école de Ville-Marie dans une étable cédée par Monsieur de Maisonneuve. Elle
s'adjoint des compagnes, qu'elle initie à son oeuvre. De là surgissent les
"petites écoles" disséminées sur les côtes de la Nouvelle-France.
L'oeuvre sociale de Mère
Bourgeois n'est pas moins admirable que son oeuvre d'éducation. Son dévouement
la met au service des jeunes ménages d'alors. Elle héberge chez elle les Filles
du Roi, les guide et les dirige, inculquant en elles les sérieux devoirs de
l'épouse et de la mère. Elle demeurera la conseillère de ces jeunes femmes
auprès de qui elles chercheront toujours réconfort et encouragement pour la
pratique des vertus.
L'ingéniosité de
Marguerite Bourgeois se révèle dans des créations de toutes sortes: ouvroir
pour les jeunes filles et les épouses, école normale pour la formation de ses
compagnes dans l'éducation, oeuvre des Tabernacles qu'elle fonde avec la
recluse Jeanne Leber, congrégation pour jeunes filles.
Après quarante-sept ans
de travaux bénis du Ciel et de la Sainte Vierge, Marguerite Bourgeois s'éteint
à quatre-vingts ans, avec la réputation d'une âme éminente en sainteté. Le 12
novembre 1950, dans une cérémonie solennelle à Saint-Pierre de Rome, Pie XII la
déclarait bienheureuse. Depuis cette date, elle a reçu les honneurs de la
canonisation.
Marguerite Bourgeois par
une religieuse de la Congrégation Notre-Dame. (Résumé de); Collection
"Ville-Marie" no: 8, éd. 17 avril 1941
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_marguerite_bourgeois.html
Vénérable
Marguerite Bourgeois., 1914, Les Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame de
Montréal, British Library
BOURGEOYS, MARGUERITE,
dite du Saint-Sacrement, fondatrice de la congrégation de Notre-Dame de
Montréal, née à Troyes, en Champagne (France), le 17 avril 1620, décédée et
inhumée à Montréal, le 12 janvier 1700, béatifiée le 12 novembre 1950 et
canonisée le 31 octobre 1982.
Marguerite Bourgeoys naît
en France au siècle de la guerre de Trente Ans et de la Fronde, au temps des
puissantes et méthodiques réalisations de Richelieu et de Colbert, au temps des
grands mystiques de l'école française, Jean-Jacques Olier, Pierre de Bérulle,
Charles de Condren. Marquée par son milieu et son temps, Marguerite Bourgeoys
sera à la fois grande réaliste et profonde mystique. Elle y prendra aussi
figure d'avant-garde.
Par son père, Abraham
Bourgeoys, maître chandelier et monnayeur en la Monnaie de Troyes, ainsi que
par sa mère, Guillemette Garnier, Marguerite appartient à la bourgeoisie
française du XVIIe siècle. L'inventaire détaillé des propriétés et des bijoux
de Mme Bourgeoys et une étude de la famille Garnier prouvent la qualité des
relations sociales qu'entretenaient ses parents et l'aisance dans laquelle ils
vivaient.
Jusqu'en 1950, les
biographes de Marguerite Bourgeoys répétaient que, orpheline à 12 ans, elle
avait dès lors été chargée de la tenue de la maison et de l'éducation de ses
frères et sœurs. Des documents récemment découverts prouvent au contraire que
Marguerite, sixième des 12 enfants Bourgeoys, avait 19 ans à la mort de sa
mère, et qu'elle avait une sœur aînée, Anne, encore à la maison en 1639.
C'est en 1640 –
Marguerite est alors âgée de 20 ans – que se situe le premier jalon de
l'étonnante odyssée qui l'amènera jusqu'en Nouvelle-France.
La congrégation de
Notre-Dame, fondée en 1598 par Alix Leclerc, sous l'instigation de l'abbé
Pierre Fourier, avait un couvent à Troyes. Ces religieuses cloîtrées, qui ne
pouvaient sortir pour exercer leur apostolat en dehors du monastère, avaient
recours à un moyen terme : une congrégation dite externe, groupe de jeunes
filles qui se réunissaient au monastère pour des instructions pieuses et des
leçons de pédagogie.
« Quelques sollicitations
qu'on lui en fît », Marguerite Bourgeoys avait toujours refusé d'entrer dans la
congrégation externe, par crainte de « passer pour bigote ». Mais en 1640, lors
de la procession du Rosaire, un brusque coup de barre change sa destinée. « On
repassa, écrit-elle, devant le portail [de l'abbaye de] Notre Dame ou il y a
au-desus de la porte une image de pierre [de la Vierge] et en jetant la veue
pour la regarder je la trouvay très belle et en mesme temps je me trouvai si
touchée et si changée que je ne me connoissest plus et retournant à la maison
cela paroissoit à tous et comme jetes for legère jetes la bien venue avec les
autres filles. »
La première démarche de
Marguerite Bourgeoys est d'entrer dans la congrégation externe. La directrice
des congréganistes est alors mère Louise de Chomedey de Sainte-Marie, sœur de
Paul de Chomedey de
Maisonneuve, gouverneur de Ville-Marie. Par elle, Marguerite entend parler du
Canada, puis est présentée à Maisonneuve, de passage à Troyes en 1652.
Sœur Louise de Chomedey et quelques compagnes supplient Maisonneuve de les
amener à Montréal. Mais il refuse, disant que, dans les conditions actuelles,
une communauté religieuse ne pourrait subsister à Ville-Marie. Marguerite
Bourgeoys, alors âgée de 33 ans, s'offre à y aller, et Maisonneuve l'accepte.
D'étranges refus
d'admission au Carmel et à d'autres communautés contemplatives l'avaient
laissée disponible pour Ville-Marie. En février 1653, elle quitte Troyes pour
ne débarquer à Québec, après bien des difficultés, que le 22 septembre.
À son arrivée à
Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys ne trouve pas d'enfants d'âge scolaire, à cause
de la mortalité infantile : « On a été environ 8 ans que Ion ne pouvoit point
élevé danfants ». En attendant, elle se fait la grande sœur des colons. Déjà,
sur le bateau, sa présence leur a valu une prédication, presque une conversion,
car à leur arrivée, « ils étoient changés comme le linge quon met à la licive
». En 1657, elle semble les avoir gagnés bien gracieusement à une corvée pour
la construction de la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours (première église de
pierre bâtie dans l'île de Montréal) qui, avec bien des transformations,
s'élève encore aujourd'hui au même endroit. Les témoignages de ses
contemporains assurent qu'en toutes circonstances on recourait à Marguerite,
véritable assistante sociale avant la lettre.
Mais la mission à
laquelle ses goûts et ses dispositions naturelles la poussent, c'est
l'enseignement. Le 30 avril 1658, Marguerite Bourgeoys peut enfin accueillir
ses premiers écoliers, dans une étable que, faute de mieux, lui a donnée
Maisonneuve. L'acte de concession dit que c'est « un bâtiment de pierre de
trent-six pieds de long sur dix-huit de large, situé à Ville-Marie, proche de
l'Hôpital Saint-Joseph ».
Marguerite voit cependant
plus loin et plus grand car, dès cette même année 1658, elle retourne en France
« dans le desain d'amener quelque filles pour maider a recorder les enfants ».
Elle en ramène trois bonnes bourgeoises, Edmée Châtel, Marie Raisin, Anne
Hiou, ainsi qu'une jeune « fille forte » pour les grosses besognes. Grâce
à l'aide de ses compagnes, Marguerite Bourgeoys pourra bientôt recevoir les
filles du roi, ces jeunes orphelines que Louis XIV envoie en Nouvelle-France «
pour faire des familles ». Elle va les « quérir au bor de leau », les prépare à
leur rôle futur. C'est chez elle que les colons de Ville-Marie viennent
chercher femme, non sans subir un sévère examen. Ils semblent d'ailleurs
apprécier cette exceptionnelle agence matrimoniale ainsi que l'enseignement
donné aux enfants à l'école de Marguerite Bourgeoys, car en 1667, dans une «
assemblée d'habitants », ils prennent la résolution de demander au roi des
lettres patentes pour les « filles de la Congrégation », nom que déjà, à Ville-Marie,
on donnait à « Sœur Bourgeoys » et à ses compagnes.
De son côté, Mgr de Laval*, vicaire
apostolique de la Nouvelle-France, lors de sa visite en 1669, approuve par
l'autorité d'une ordonnance les institutrices de Ville-Marie pour l'île de
Montréal et tous les autres lieux du Canada qui les demanderaient.
Marguerite Bourgeoys
décide donc, en 1670, d'aller « demander des lettres patentes au roi » pour
assurer l'existence de sa communauté. Ce voyage est peut-être le plus étonnant
de tous. Marguerite part, seule de son sexe, avec dix sols dans sa poche.
Arrivée à Paris, « sans argant sans hardes et sans connaissances », elle
atteint Louis XIV. Talon avait
signalé à Colbert, dans son rapport du 10 novembre 1670, les services
rendus au pays par cette « espèce de Congrégation pour enseigner à la jeunesse,
avec les lettres et l'écriture, les petits ouvrages de mains ». Et Colbert
avait écrit en marge : « Il faut s'employer à cet établissement ». Le terrain
est donc bien préparé, et Marguerite Bourgeoys obtient du roi, en mai 1671, les
lettres patentes demandées. « Non seulement, écrit le roi, elle a fait
l'exercice de maîtresse d'école en montrant gratuitement aux jeunes filles tous
les métiers qui les rendent capables de gagner leur vie, mais, loin d'être à
charge du pays, elle a fait construire des corps de logis, défriché des
concessions, aménagé une métairie ».
Marguerite Bourgeoys
ramène de France trois de ses nièces : Marguerite, Catherine et Louise
Sommillard. Marguerite et Catherine deviendront plus tard sœurs de la
Congrégation, et Louise, la femme d'un colon nommé Fortin.
À cette époque (1672),
Marguerite Bourgeoys commence à vivre l'âge d'or de son œuvre en
Nouvelle-France, une décennie de grande expansion.
À la demande des familles
nobles et bourgeoises qui, jusqu'alors, envoyaient leurs filles à Québec, Marguerite
Bourgeoys ouvre un pensionnat à Ville-Marie, en 1676.
Mais les préférences de
Marguerite Bourgeoys vont aux fillettes moins fortunées. Pour elles, elle crée
la première école ménagère au pays, l'ouvroir de la Providence, à la pointe
Saint-Charles. De plus, à toutes celles qui ne peuvent venir au pensionnat,
elle envoie ses sœurs. Ainsi se fondent de petites écoles à Lachine, à la
Pointe-aux-Trembles de Montréal, à Batiscan, à Champlain. Les petites
sauvagesses ont toujours large part dans ses prédilections. Depuis son arrivée
à Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys en a attiré et recueilli quelques-unes à
son école. Vers 1678, elle établit une mission au village sauvage de la
Montagne. Les sœurs enseignent dans des cabanes d'écorce. Ce n'est qu'à la fin
du siècle qu'elles habiteront dans les tours du fort construit par M. Vachon*
de Belmont, tours qu'on voit encore aujourd'hui sur le terrain du grand
séminaire de Montréal.
Devant les proportions,
imprévisibles au départ, que prend son œuvre, Marguerite Bourgeoys s'inquiète
de l'avenir. Avant de les envoyer en mission, elle a bien formé ses compagnes à
une pédagogie et surtout à une règle de vie de communauté séculière qu'elle a
élaborée pour imiter la vie voyagère de Notre-Dame. Déjà, il est vrai, Mgr de
Laval et Louis XIV ont approuvé un essai de ce genre de vie et, depuis
longtemps, les colons leur donnent le nom de « sœurs ». Mais Marguerite
Bourgeoys et ses compagnes ne peuvent faire que des promesses avec contrat
civil, la hiérarchie officielle de l'Église n'ayant pas donné un règlement
écrit, approuvé.
À cette fin, Marguerite
Bourgeoys entreprend, en 1680, un troisième voyage en France, cette fois en
compagnie de Mme François-Marie Perrot, femme
du gouverneur de Montréal. Mgr de Laval, qui est à Paris, accablé de
soucis, la reçoit froidement et lui interdit même toute tentative de
recrutement.
Ce voyage n'est pourtant
pas inutile. Marguerite Bourgeoys rencontre Mme de Miramion qui, hier célèbre à
la cour, vit retirée et dirige un groupe de jeunes filles dans des œuvres de
charité – une « Mère de l'Église », selon l'expression de Mme de Sévigné.
Marguerite revient riche d'une précieuse observation sur la vie religieuse en
France et mieux préparée à soutenir les difficultés qui vont bientôt assaillir
sa jeune communauté.
En décembre 1683, sœur
Bourgeoys se propose de donner sa démission et de procéder à l'élection d'une
nouvelle supérieure. Mais voilà que, dans la nuit du 6 au 7 décembre, un
incendie détruit la maison-mère et fait périr les deux candidates à l'élection,
Marguerite Sommillard et Geneviève Durosoy.
Sœur Bourgeoys reprend
alors la charge avec courage. Les années qui suivent rappellent celles des
grandes fondations ; c'est l'ère québécoise qui s'ouvre. En 1685, Mgr de
Saint-Vallier [La
Croix*], , successeur de Mgr de Laval, fait venir des sœurs de la
Congrégation dans la paroisse Sainte-Famille de l'île d'Orléans. Sœur Mayrand
et sœur Marie Barbier* de
l'Assomption, seront les héroïnes de cette difficile fondation. Quelques
mois plus tard, enchanté de l’œuvre de sœur Bourgeoys à l'ouvroir de la
Providence, l'évêque décide d'en faire une réplique à Québec. À cette fin, il
achète « une maison proche de la grand'place Notre-Dame, vis-à-vis la clôture
des Révérends Pères Jésuites », puis il y fait venir de l'île d'Orléans sœur
Barbier, qui reçoit bientôt une compagne de Montréal, sœur
Marie-Catherine Charly*. C'est
dans cette même maison de la Providence que Mgr de Saint-Vallier va ouvrir
son Hôpital Général en 1689, créant infirmières, pour le soin des
vieillards, deux sœurs de la Congrégation.
Dès 1692, tout
l'établissement de la congrégation à Québec est modifié. À la demande du curé
de Québec et au grand bonheur de sœur Bourgeoys, les sœurs de la Congrégation
ouvrent une école pour les petites filles pauvres de la basse ville.
Quant à l’œuvre de
l'Hôpital Général, Mgr de Saint-Vallier l'établit dans l'ancien couvent des
Récollets, sur la rivière Saint-Charles, et la confie dorénavant aux
Hospitalières.
À Montréal, en 1693, on
accepte enfin la démission de sœur Bourgeoys : sœur Barbier est élue supérieure
générale. À 73 ans, Marguerite ne connaîtra pourtant pas encore, dans la
retraite à l'infirmerie, la quiétude de l’œuvre achevée. Mgr de Saint-Vallier
va remettre en question l'essence et l'existence même de la congrégation en voulant
assimiler les sœurs aux Ursulines ou leur imposer le cloître et une règle de sa
propre composition. Mais enfin, avec l'aide de M. Tronson, supérieur des
Sulpiciens à Paris, et soutenue par la lucide volonté de la fondatrice, sœur
Barbier réussira à faire modifier cette règle selon les exigences « de filles
séculières ». Le 1er juillet 1698, veille de la Visitation, en présence de Mgr
de Saint-Vallier, Marguerite Bourgeoys et ses compagnes font des vœux simples,
à la congrégation de Notre-Dame canoniquement érigée en communauté. Marguerite
Bourgeoys s'appellera désormais sœur du Saint-Sacrement, nom qui résume les
deux dernières années de sa vie, deux années de solitude et de prière. Depuis
1695, la maison-mère de la congrégation possédait enfin une chapelle, grâce aux
dons de Jeanne Le
Ber* qui avait demandé, en retour, d'y vivre en recluse toute sa
vie.
La mort de Marguerite
Bourgeoys sera, à l'image de sa vie, réaliste et mystique. Sœur Catherine
Charly est mourante ; pour sauver la vie de cette jeune sœur, Marguerite
Bourgeoys offre la sienne : « Mon Dieu, prie-t-elle, que ne me prenez-vous
plutôt, moi qui suis inutile et qui ne sers à rien ! » Le soir même de ce jour,
au dire de Glandelet, qui rapporte à ce sujet des lettres de témoins du fait,
sœur Charly est sauvée et sœur Bourgeoys, jusque-là bien portante, est saisie
d'une forte fièvre. Elle meurt quelques jours plus tard, le 12 janvier 1700.
Pour mesurer la taille du
personnage que fut Marguerite Bourgeoys aux yeux de ses contemporains, il n'est
rien de plus révélateur que leurs témoignages d'estime et de vénération à
l'occasion de sa mort. 250 ans avant sa béatification, l'admiration populaire l'avait
déjà canonisée : on considérait comme des reliques les objets qu'on fit toucher
à ses mains l'après-midi où elle fut exposée au public, dans la chapelle de la
congrégation. L'unanimité des éloges qu'on lui adresse ne peut être fausse.
Témoignage d'estime encore que le débat au sujet de la possession de ses
restes, qui dut d'ailleurs se régler par un compromis : la paroisse de
Ville-Marie garda son corps et la congrégation de Notre-Dame, son cœur.
On retrouve dans la
pédagogie de Marguerite Bourgeoys les grands principes scolaires de la France
au XVIIe siècle, et plus précisément, ceux de l'excellent éducateur que fut
Pierre Fourier ; par la congrégation externe, à Troyes, Marguerite Bourgeoys
avait été formée à son école. Mais elle adapte ces emprunts aux cadres de la
Nouvelle-France. En un siècle où l'on se demandait encore en France si
l'instruction était nécessaire aux filles du peuple, elle tient à ce que
l'école soit gratuite : « Pour pouvoir instruire gratis, les Sœurs se
contentent de peu, se privent de tout et vivent partout pauvrement. »
La compétence des
professeurs semble une exigence toute nouvelle de notre siècle. Et pourtant
Marguerite Bourgeoys la demande avec une étonnante perspicacité : « Les Sœurs
doivent prandre peine de se randre savante et abille en toute sortes douvrages.
Les filles de la Congrégation abandonne leur santé, leur satisfaction et leur
repos pour l'instruction des filles ».
À une époque où l'on
faisait encore largement usage du martinet, mère Bourgeoys recommande de n’user
de la correction que « très rarement, toujours avec prudence et extrême
modération, se souvenant qu'on est en la présence de Dieu. »
Grâce à cette bonté, qui
est comme le sceau de sa pédagogie, Marguerite Bourgeoys réussit à apprivoiser
les petites Indiennes et à former les deux premières religieuses originaires
des races de l’Amérique, une Algonquine, Marie-Thérèse Gannensagouas, et une
Iroquoise, Marie-Barbe Atontinon*.
C'est surtout dans la
fondation de sa communauté, la congrégation de Notre-Dame, que Marguerite
Bourgeoys nous paraît moderne, qu'elle prend figure de proue par ses
adaptations merveilleuses et ses créations magnifiques. Elle fonde, en
Nouvelle-France, au XVIIe siècle, une communauté de sœurs non cloîtrées,
innovation extraordinaire à cette époque, car on ne connaissait alors pour les
femmes que la clôture. Elle n'y parvient pas sans difficultés. À deux reprises,
elle doit même opposer une respectueuse résistance au désir de son évêque de
rattacher la congrégation aux Ursulines de Québec pour ne pas multiplier les
ordres religieux dans une colonie pauvre et ne pas s'exposer aux risques d'une
innovation hardie.
Marguerite Bourgeoys a
trouvé une formule merveilleusement adaptée au nouveau pays. Ses filles font
des vœux, mais elles sont « séculières », c'est-à-dire qu'elles « ne sont point
cloitrée », à l'instar de Notre-Dame : « La Ste Vierge na point été cloitrée
mais elle a gardé la solitude intérieure partout, elle na jamais refusée de se
trouver ou la charité ou la nécessité avait besoin de secours ». C'est ainsi
que les premières religieuses s'en allèrent à cheval, en canot ou à pied, faire
le catéchisme dans les habitations disséminées le long des côtes du
Saint-Laurent. Et « pour n'estre a charge à personne », elles devaient
travailler à leur propre subsistance.
Le costume uniforme que
Marguerite Bourgeoys donne à ses filles ne semble pas très adapté dira-t-on, à
cette vie laborieuse. Mais si compliqué et encombrant qu'il puisse paraître
aujourd'hui, il faut bien reconnaître qu'il était, à cette époque, assez « à la
mode » du temps, semblable à celui que les femmes portaient alors : robe
longue, fichu et coiffe « en toile de Rouen ».
Les filles de Marguerite
Bourgeoys sont, dans leur âme, profondément religieuses. Marguerite Bourgeoys
dote sa communauté d'une forte spiritualité. À l'imitation de Marie, les sœurs
de la Congrégation seront « vagabondes et non cloîtrées ».
Dans ce style tout à fait
original, Marguerite Bourgeoys a édifié une œuvre dont la survie est certainement
la plus convaincante preuve de son réalisme mystique. Elle ne promettait à ses
filles que « du pain et du potage ». La perspective n'engageait guère à
l'entrée dans sa communauté. Et pourtant à sa mort, en 1700, elles étaient 40
pour continuer son œuvre. En 1961, sa communauté aura compté 6 644 religieuses.
Dans 262 maisons, au Canada, aux États-Unis et au Japon, la congrégation de
Notre-Dame atteint, en cette même année, par l'enseignement, près de 100 000
élèves, rayonnement apostolique qui prolonge dans le temps et dans l'espace la
présence de Marguerite Bourgeoys.
Marguerite Bourgeoys, à
l'âge de 78 ans, écrivit ses mémoires. Inquiétée par les adoucissements qu'on
apportait à l'austérité des premières années, la fondatrice, bien lucide,
consigne par écrit ses avertissements, ses vues sur l'esprit de la communauté
et des souvenirs personnels qui expliquent la fondation de la congrégation de
Notre-Dame. Ce point de vue, cet état d'âme justifient le style, le ton des
mémoires et le choix des souvenirs. Plusieurs des manuscrits de Marguerite
Bourgeoys ont péri dans l'incendie de la maison-mère en 1768. Ceux qui
échappèrent à la destruction furent copiés lors du procès informatif de la
cause de béatification en 1867, et les copies furent conservées à l'archevêché
de Montréal. L'original, gardé à la congrégation de Notre-Dame, devint presque
entièrement la proie des flammes dans l'incendie de 1893. La même année 1893,
des sœurs se rendirent à l'archevêché pour copier la transcription des Écrits
faite en 1867 pour la cause. On trouve aujourd'hui aux archives de la
maison-mère, à Montréal, outre cette copie de 1893, le microfilm de la première
copie de l'archevêché, de la copie envoyée au Vatican en 1868 et les photostats
reliés de ces deux copies.
ACND, MSS Ml ; V1 ;
V2, Écrits autographes de sœur Marguerite Bourgeois.— [Marguerite
Bourgeoys], Marguerite Bourgeoys, éd. Hélène Bernier (« Classiques canadiens »,
III, Montréal et Paris, 1958). On a beaucoup écrit sur Marguerite Bourgeoys.
Ses principales biographies, suivant l'ordre chronologique, sont : Charles
Glandelet, Le Vray Esprit de Marguerite Bourgeoys et de l’Institut des
Sœurs Séculières de la Congrégation de Notre-Dame établie à Ville-Marie en
l’Isle de Montréal en Canada, 1701. Cet ouvrage ne fut pas publié, mais des
copies faites sur le manuscrit sont conservées aux ACND ; biographie très
précieuse parce que l'auteur, directeur spirituel de Marguerite Bourgeoys, la
composa quelques mois seulement après la mort de la fondatrice et utilisa les
témoignages et les souvenirs des contemporains de Marguerite Bourgeoys.—
[Étienne Montgolfier], La Vie de la Vénérable Marguerite Bourgeoys dite du
Saint-Sacrement (Ville-Marie [Montréal], 1818), connue sous le nom de Vie
de 1818, et la première imprimée au Canada.— [Étienne-Michel Faillon], Vie
de la Sœur Bourgeoys fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Villemarie
en Canada, suivie de l’Histoire de cet institut jusqu’à ce jour (2 vol.,
Villemarie [Montréal], 1853).— Sister Saint Ignatius Doyle, Marguerite
Bourgeoys and her Congregation (Gardenvale, P.Q. 1940).— Albert Jamet, Marguerite
Bourgeoys, 1620–1700 (2 vol., Montréal, 1942).— Yvon Charron, Mère
Bourgeoys (1620–1700) ([Montréal], 1950).— L.-P. Desrosiers, Les
Dialogues de Marthe et de Marie (Montréal et Paris, 1957).
© 2000 University of
Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=34204
« Devant
la Maison mère de la Congrégation de Notre-Dame se trouve une stèle de pierre
grise dédiée à la mémoire de Marguerite Bourgeoys. Elle a été élevée par les
dirigeants de l'Ordre de l'Alhambra réunis en Congrès à Montréal. L‘Ordre de
l'Alhambra est une organisation fraternelle catholique d'hommes et de femmes
fondée le 29 février 1904 à Brookiyn, New York par William Harper Bennett. Ses
membres sont engagés dans de nombreuses œuvres caritatives. Depuis sa fondation,
un des centres d'intérêt principaux de l’Ordre a été de trouver, de documenter,
d'immortaliser des personnes, places et événements ayant eu une importance
significative dans l'histoire du catholicisme nordaméricain. Plus de 160
plaques de bronze ont été placées à travers les États-Unis et le Canada. »
– Monument
de l'Alhambra à la mémoire de Marguerite Bourgeoys cnd-m.org
Marguerite Bourgeoys
Parfois, les gens mis sur
notre route influenceront le cours de notre destinée, c’est le cas de
Marguerite Bourgeoys. Sa rencontre avec Louise Chomedey, une religieuse de la
Congrégation de Notre-Dame de Troyes et directrice d’une communauté externe de
femmes, a été déterminante. Lorsque le frère de Louise, Paul de Chomedey de
Maisonneuve, gouverneur de Montréal au Nouveau-Monde, demande à sa sœur de
l’aider à trouver une enseignante pour la petite colonie, celle-ci suggère
Marguerite qui est alors à la tête de ce groupe de jeunes femmes qui enseignent
aux enfants pauvres.
Ses origines
Marguerite est née en
1620 à Troyes située dans la région champenoise de la France. À l’âge de 20
ans, elle se sent transformée à la suite d’une procession et abandonne par la
suite les frivolités de la vie. Lors de sa rencontre avec Monsieur de
Maisonneuve, ses qualités de leader et ses habiletés à rassembler les gens
autour d’une cause commune sont bien reconnues.
L’appel du Canada
Marguerite Bourgeoys
accepte l’offre de Maisonneuve et se joint à la grande recrue de 1653 qui devait
sauver Ville-Marie et sa cinquantaine d’habitants et l’aider à se défendre des
attaques des Iroquois. Durant la longue et difficile traversée, elle devient
l’infirmière, la confidente et l’amie des hommes et des femmes dont l’arrivée
va faire tripler la population montréalaise.
Une femme de vision et de
compassion
Marguerite Bourgeoys se
joint à Maisonneuve et à Jeanne Mance, l’administratrice de l’hôpital, en tant
que partenaire dans l’administration de la colonie. Elle comprend que les
femmes jouent un rôle important dans le futur du pays. Elle met sur pied des
ateliers de travaux pratiques où les femmes de toutes conditions peuvent y
acquérir des connaissances et des savoir-faire essentiels à leur nouveau mode
de vie. Elle accueille également les filles du roi dont l’arrivée va permettre
l’établissement de familles et ainsi garantir la survie de la colonie. Elle vit
avec ces jeunes femmes, les prépare à leur nouveau rôle et les aide à prendre
mari.
Une chapelle, une
école et une communauté religieuse
En 1655, elle demande aux
colons de se joindre à elle pour la réalisation de son rêve : la construction
d’une chapelle de pèlerinage facilement accessible à pied. Après des délais et
des imprévus, la première chapelle de pierre de Montréal voit le jour en 1675.
Les enfants de la colonie
apprennent à lire, à compter, à écrire et à découvrir la foi dans
l’école-étable ouverte en 1658. Les filles plus âgées acquièrent des
compétences qui les prépareront à leurs responsabilités futures d’épouses et de
mères. Comme le veut la tradition, les enfants préparent de la tire pour
souligner la Sainte-Catherine fêtée en novembre!
Après l’ouverture de
l’école, Marguerite Bourgeoys retourne en France pour y recruter d’autres
compagnes partageant sa vision. Ensemble, elles formeront le noyau d’une
communauté de femmes non-cloîtrées, la Congrégation de Notre-Dame et ce, même
si les autorités ecclésiastiques n’approuvent pas ce type de communauté
religieuse. Sa communauté ne sera donc reconnue officiellement que deux ans
avant sa mort survenue en 1700.
Un retour aux sources
Sainte Marguerite
Bourgeoys a été canonisée en 1982. Cette pionnière a construit des maisons,
établi une ferme, ouvert des écoles pour les Amérindiens comme pour les enfants
de la colonie. Femme déterminée, nul ne pouvait la détourner de ses projets,
pas même des évêques ou des rois. L’Église la présente maintenant comme un
modèle. Lors d’une cérémonie émouvante en avril 2005, les religieuses de sa
communauté et les Montréalais ont ramené ses restes mortels à
Notre-Dame-de-Bon-Secours, au cœur même du quartier qui l’a vu vivre,
travailler et mourir. Cette femme de courage, de vision et de compassion
demeure un exemple et une inspiration pour nous tous.
SOURCE : http://www.marguerite-bourgeoys.com/fr/chapelle/marguerite-Bourgeoys.asp
Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Sanctuaire Notre Dame du Cap à Cap-de-la-Madeleine, Québec, Canada
Une femme de rêve et
d’action
Une touche particulière
de Dieu transforme le cœur de Marguerite alors qu'elle regarde une image de
Marie.
Elle se sent appelée à
imiter la vie de Marie sur terre et veut qu'il en soit ainsi pour toutes celles
qui entreront dans sa congrégation.
Tout comme Marie,
Marguerite « ne s'est jamais exemptée d'aucun voyage où il y eut quelque bien
à faire, (…) quelque œuvre de charité à exercer. » (Écrits de Marguerite
Bourgeoys p. 82) Elle traverse l'océan Atlantique à sept reprises pour les
besoins de la colonie et de sa communauté, malgré tous les dangers que
comportent ces longs voyages. Au cours des traversées, elle soigne les malades
et réconforte les mourants.
Elle fonde l'une des
premières communautés de femmes non cloîtrées qui vont vers les gens pour se
rapprocher d'eux et répondre à leurs besoins. Elle réside avec les Filles du
Roi pour les aider à s'adapter à leur nouveau pays. À l'image de Marie qui aide
les premiers chrétiens à bâtir la Nouvelle Église après la mort de son Fils,
Marguerite veut participer à la fondation d'une société où s'incarnerait
l'idéal de la première communauté chrétienne.
Co-fondatrice de Montréal
(Ville-Marie, à l'époque) avec Monsieur de Maisonneuve, elle consacre sa vie à
bâtir « une Nouvelle Église dans un nouveau monde » et relève avec créativité
les défis de son temps.
Pionnière de l'éducation,
elle ouvre la première école en Nouvelle-France où elle enseigne les matières
scolaires et religieuses et les arts ménagers aux mères et à leurs enfants.
Femme d'action, elle
s'est faite travailleuse sociale, mentor, conseillère et médiatrice pour
répondre aux nombreux besoins de la colonie.
Respectueuse de la
culture autochtone, elle confie l'instruction des petites Amérindiennes à deux
Iroquoises partageant son grand rêve.
Femme de cœur et de foi,
Marguerite Bourgeoys est surnommée « mère de la colonie ».
Les événements marquants
de sa vie
17 avril 1620 Naissance
et baptême à Troyes, France.
7 octobre 1640 Lors d'une
procession à la Vierge du Rosaire, une expérience spirituelle transforme le
cœur de Marguerite et interpelle sa foi. « …je me trouvai si touchée et si
changée que je ne me reconnaissais plus. » (Écrits de Marguerite Bourgeoys p.
234)
16 novembre 1653 Elle
arrive à Ville-Marie après une longue traversée de l'Atlantique. Sur le bateau
qui l'amène de la France au Canada, éclate une épidémie de peste; Marguerite
soigne les malades et ensevelit les morts.
30 avril 1658 Elle ouvre
la première école dans une étable de pierre que lui a donnée Paul Chomedey de
Maisonneuve.
1658 - 1680 Elle effectue
trois voyages en France pour aller chercher des recrues et voir aux affaires de
la Congrégation.
1671 Le roi Louis XIV
autorise l'établissement de la Congrégation de Notre-Dame en Nouvelle-France.
Marguerite revient de France avec six compagnes.
1675 La construction de
la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours commencée en 1655 est terminée.
1676 Monseigneur de Laval
autorise Marguerite et ses compagnes institutrices de Ville-Marie à vivre en
communauté sous le nom de « Filles séculières de la Congrégation ».
24 juin 1698 Les règles
de la Congrégation sont définitivement établies. Les religieuses font
profession et vouent solennellement leur vie au service de Dieu et des gens.
12 janvier 1700
Marguerite s'éteint à l'âge de 79 ans. Pour les habitants de Montréal, elle est
« Sainte Marguerite ».
31 octobre 1982 Le pape
Jean-Paul II canonise Marguerite Bourgeoys et donne à l'Église du Canada sa
première sainte.
Aujourd’hui Les sœurs et
les personnes associées à la Congrégation de Notre-Dame poursuivent l'œuvre de
Marguerite Bourgeoys à travers le monde
SOURCE : http://www.cnd-m.org/fr/ste-marguerite/index.php
Attributed
to Antoine Plamondon (1804–1895), Marguerite
Bourgeoys, "Mes filles, ma joie et ma couronne", circa 1860, 74 x 62,5, Maison Saint-Gabriel
Marguerite, son courage
et sa foi : biographie d’une pionnière en Nouvelle-France
Adaptation de
l’introduction du volume de Patricia Simpson, CND, Marguerite Bourgeoys et
Montréal, 1640-1665, traduction de Simone Poissant (Montréal, McGill-Queen’s
University Press, 1999)
1. La première éducatrice
de Montréal
Marguerite Bourgeoys, native
de Troyes, ancienne capitale de la Champagne, était arrivée en 1653 dans une
Ville-Marie encore naissante et minuscule, exposée à de nombreux dangers. La
ville de Montréal que nous connaissons doit son origine à un groupe d’hommes et
de femmes dévots de la France du XVIIe siècle, dont le rêve était de partager
avec les peuples autochtones du Nouveau Monde.
Dans l’espoir de réaliser
cet objectif, ils entreprirent de s’établir dans l’île de Montréal, dans la
colonie appelée Nouvelle-France. L’établissement devait incarner l’idéal
chrétien décrit dans les Actes des Apôtres de manière à attirer les
Amérindiens, tout comme les premières communautés de chrétiens du monde
méditerranéen avaient attiré leurs adeptes, au début de l’Église.
Pour atteindre ce but,
ils ont institué en France la Société de Notre-Dame de Montréal, en 1640, et
deux ans plus tard, en mai 1642, Ville-Marie était fondée dans l’île de
Montréal.
L’arrivée de Marguerite
Bourgeoys, onze ans après la fondation de Ville-Marie, réalisait une partie du
dessein initial qui prévoyait l’éducation des enfants de la colonie. Elle
accompagnait « la recrue des cent hommes » sur laquelle on comptait pour sauver
Ville-Marie qui, en 1653, faisait face à une terrible alternative : l’abandon
du nouveau poste ou l’extinction de ses habitants.
Pendant la traversée qui
l’amenait de la France vers le Canada, elle a soigné les malades et réconforté
les mourants. C’est alors que ses compagnons de voyage, les futurs colons,
commencèrent à l’appeler « sœur ». Depuis ce moment et jusqu’à sa mort, le 12
janvier 1700, elle s’est entièrement consacrée au bien-être de la population de
Montréal.
2. Premiers pas en
Nouvelle-France : les débuts de la CND
Avec ces hommes et ces
femmes, elle partageait les dangers et les privations comme les efforts et les
espoirs qui rythmaient leur vie dans la colonie naissante. Comme eux, elle
était vulnérable aux menaces qui l’entouraient, attaques ennemies ou maladies,
ainsi qu’à l’incompréhension des autorités de l’Église et de l’État, parfois
hostiles ou incompétentes.
Avec constance, elle
évitait ou refusait, autant que possible, tout honneur ou privilège qui
l’aurait élevée au-dessus de la condition des gens ordinaires du Canada, de ces
hommes et de ces femmes qui, dans la pauvreté, luttaient avec courage pour
bâtir, dans ce Nouveau Monde, une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs
familles.
Elle réalisa la tâche
pour laquelle elle était venue à Montréal en y ouvrant au printemps de 1658 la
première école, dans une étable abandonnée. Pour assurer la permanence et la
stabilité de l’œuvre d’éducation des enfants et des femmes de la
Nouvelle-France, elle a fondé une communauté de femmes non cloîtrées.
Même si les approbations
civile et ecclésiastique ne devaient venir que dans un avenir éloigné, cette
communauté a effectivement existé dès le 2 juillet 1659, au moment où
Marguerite ramenait avec elle ses premières compagnes, sur le bateau
transportant la dernière des grandes recrues de la Société de Notre-Dame de
Montréal.
3. L’importance des
femmes, du peuple et de Dieu
Comme plusieurs des
autres dirigeants et dirigeantes des débuts de Montréal, Marguerite Bourgeoys
venait d’une région de France où les femmes avaient des rôles importants, sur
le plan social, au moins depuis le Moyen Âge. En s’engageant dans l’aventure de
Montréal, elle devenait partie prenante d’une entreprise où les femmes jouaient
des rôles décisifs, autant à l’arrière-plan, en France, que dans l’organisation
de la colonie naissante.
Les témoignages de
l’époque démontrent que les relations entre ces femmes et les hommes dont elles
étaient les partenaires étaient basées sur la coopération plus que sur la
confrontation. Mais les relations de Marguerite Bourgeoys ne se limitaient pas
aux personnages importants de Montréal, dont l’histoire nous a transmis les
noms. Elle était convaincue de l’importance des femmes ordinaires de la colonie
: entre leurs mains, entre les mains des futures épouses et mères, reposait
l’avenir du Canada. Aussi considérait-elle leur éducation comme une priorité.
Les paroles de
Marguerite, tout comme les œuvres qu’elle a entreprises pendant sa vie,
révèlent qu’elle croyait possible de transformer les personnes et, par
conséquent, la société, si on parvenait à les rendre capables de « comprendre
», ce qui est certainement l’objectif de toute éducation véritable.
4. L’éducation
libératrice au service des familles
L’éducation que
Marguerite Bourgeoys et ses compagnes dispensaient aux enfants (garçons et
filles au début) ainsi qu’aux femmes de la Nouvelle-France était d’abord
l’éducation de la foi, jaillissant d’une source religieuse profonde. La foi qui
s’exprime dans la vie de Marguerite, comme dans les écrits qui nous ont été
transmis, demeure au cœur de tout son enseignement. On y retrouve l’importance
fondamentale du double commandement de l’amour, qui est au centre de l’Ancien
et du Nouveau Testament : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme et de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme
toi-même ».
Cependant, aux yeux de
Marguerite, l’école devait avoir un rayonnement sur toute la vie de l’individu
et sur la société toute entière. Ses fonctions allaient donc bien au-delà de la
transmission des valeurs religieuses. Ses premiers et premières élèves
n’étaient ni les riches ni les puissants, mais bien les enfants des colons qui
édifiaient Montréal, des enfants qui, très tôt, devraient faire face à un
double défi : gagner leur vie et celle de leurs familles et bâtir un pays neuf.
Pour les préparer à cette
tâche, elle mettait l’accent non seulement sur l’importance d’un « travail
honorable », mais sur la valeur et l’importance de leurs efforts.
Son action éducative ne
se limitait pas à l’enseignement dans les classes. Elle accueillait les jeunes
immigrantes qui venaient en Nouvelle-France dans le but d’épouser des colons,
allant même jusqu’à offrir un foyer à ces jeunes femmes, où elle vécut avec
elles pour les aider à s’adapter à leur nouveau pays et les préparer aux situations
qui les attendaient.
Elle mit aussi sur pied
un ouvroir, sorte d’atelier où les jeunes femmes pauvres pouvaient acquérir des
habiletés manuelles qui leur permettraient de gagner leur vie. Les relations
étroites que ses compagnes et elle avaient établies avec les habitants de la
nouvelle colonie, aussi bien que sa capacité particulière à percevoir les
besoins autour d’elle et à y répondre, avaient rendu possible une forme
d’éducation vraiment adaptée à la vie des personnes à qui elle était offerte.
5. Une congrégation
non-cloîtrée : la CND
Même si elle a vécu la
plus grande partie de sa vie dans un pays que ses contemporains européens
considéraient aux limites du monde, elle était par ailleurs au centre de
l’important développement que vivait l’Église catholique romaine de son temps
et qui préparait l’établissement d’une forme différente de vie consacrée pour
des femmes regroupées en communauté.
Jusqu’au XVIIe siècle, et
même bien au-delà, dans l’esprit de plusieurs autorités ecclésiastiques, les femmes
qui vivaient en communauté et se consacraient au service de l’Église étaient
nécessairement cloîtrées; il leur était défendu de sortir de leurs couvents et
elles ne pouvaient admettre la présence de personnes de l’extérieur que dans
une partie désignée de leurs couvents. La sécurité matérielle de ces
communautés reposait sur l’établissement de fondations et sur l’exigence de
dots, ce qui les empêchait de recevoir des femmes pauvres, sauf si celles-ci
recevaient le soutien d’un bienfaiteur ou d’une bienfaitrice.
Marguerite parviendra à
fonder l’une des premières communautés religieuses de femmes non cloîtrées de
l’Église catholique, une communauté qui subvenait à ses propres besoins, une
communauté qui, contrairement à la plupart de celles qui ont surgi en France à
la même époque, a survécu jusqu’à ce jour. Cette communauté doit son caractère
distinctif et sa survie au rôle qu’elle a joué dans ce qu’il est convenu
d’appeler la période héroïque de l’histoire de Montréal. La source
d’inspiration de Marguerite, dans la fondation d’une telle communauté, était
Marie, mère de Jésus, qu’elle considérait comme la première et la plus fervente
des disciples du Seigneur, enseignant et faisant le bien dans la primitive
Église. L’identification de Marguerite à ce modèle se développe au rythme de sa
propre expérience dans « l’Église primitive » des premières années de Montréal.
6. Après 350 ans,
l’aventure se poursuit…
(…) si on avait demandé à
Marguerite de choisir elle-même une période de sa vie qu’elle aurait pu
qualifier de « dorée », il est fort probable, d’après ses écrits, qu’elle
aurait choisi (…) les années qui s’échelonnent entre 1653, date de son arrivée
à Montréal, et 1665, qui marque la fin d’une époque dans le développement de
Montréal, avec le départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve et l’arrivée du
régiment de Carignan. Ce furent des années de lutte, de danger, de privation et
d’épreuve ; ce furent aussi des années d’espoir, d’amitié et de rêves partagés.
Au cours de ces années, Marguerite connaissait alors chaque colon et chaque
femme de Montréal, dont plusieurs intimement, et elle occupait une place dans
leur vie comme ils en occupaient une dans la sienne.
(…) [L’aventure] de
Marguerite Bourgeoys ne se termine pas avec le départ de Maisonneuve. Elle
obtiendra la reconnaissance, d’abord civile, puis ecclésiastique de l’une des
premières communautés féminines non cloîtrées de l’Église catholique romaine.
De son vivant, sa communauté comprendra non seulement des Françaises, mais
aussi des Nord-Américaines d’ascendance française, amérindienne et même
anglaise. Leur action éducative s’étendra au-delà de Montréal, jusqu’à Québec
et aux petits villages qui s’implantaient le long du Saint-Laurent.
(…) Si la vie de
Marguerite Bourgeoys permet de mieux saisir le passé, elle ouvre aussi des
horizons vers l’avenir. Elle fut une pionnière, une femme d’action s’efforçant
de bâtir une Église et une société meilleures, dans un monde où ces deux
structures n’étaient pas vraiment séparées, dans un monde où elle s’est
préoccupée du bien-être des femmes et des enfants, dans un monde qui
deviendrait meilleur, croyait-elle, dans la mesure où les gens apprendraient à
se comprendre les uns les autres.
Les mondes dans lesquels
nous vivions hier encore sont irrévocablement perdus pour nous, comme l’Europe
l’était pour les colons du XVIIe siècle qui lui avaient tourné le dos pour
s’établir dans le Nouveau Monde, ou comme l’Amérique précolombienne l’était
pour les peuples autochtones, après l’arrivée des Européens. Même si elle
remonte loin dans le temps, la vie de Marguerite Bourgeoys dans le Montréal des
origines peut ouvrir des voies nouvelles, inviter les pionniers et pionnières
que nous sommes à relever les défis du présent, et révéler que la soif de
compréhension et de compassion est aussi intense aujourd’hui qu’il y a trois
siècles.
SOURCE : http://www.cnd-m.org/fr/ste-marguerite/biographie1.php
Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Église
Saint Vincent de Paul, Montréal
Also
known as
Margaret Bourgeoys
Marguerite Bourgeoys
Marguerite Bourjeoys
19
January on some local calendars
Profile
The sixth of twelve children of
devout parents. When Marguerite was 19 her mother died,
and the young lady cared for her younger brothers and sisters; her father died when
she was twenty-seven. The family raised, Marguerite prayed to
know what to do with her life. The governor of Montreal, Canada,
was in France looking
for teachers for
the New
World. He invited Marguerite to come to Montreal to teach school and
religion classes.
She agreed and spent the rest of her life in North
America.
Marguerite gave away her
share of her parents’ inheritance to other members of the family, and in 1653 sailed for Canada.
She began construction of a chapel to
honor Our
Lady of Good Help, and opened her first school in 1658.
She returned to France in 1659 to
recruit more teachers,
and returned with four; in 1670,
she went to France again,
and brought back six more. These brave women became
the first sisters of the Congregation of Notre Dame.
Marguerite and her
sisters helped people in the colony survive when food was scarce, opened a
vocational school, taught young
people how to run a home and farm.
Marguerite’s congregation grew to 18 sisters, seven of them Canadian.
They opened missions,
and two sisters taught at
the Native
American mission. Marguerite received the first two Native
American women into
the congregation.
In 1693, Mother Marguerite
handed over her congregation to her successor, Marie Barbier, the first Canadian to
join the order. Marguerite’s religious rule
was approved by the Church in 1698,
and Marguerite spent her last few years praying and writing an
autobiography. On the last day of 1699,
a young sister lay dying. Mother Marguerite
asked the Lord to take her life in exchange. By the morning of 1
January 1700,
the sister was completely well, Mother Marguerite
had a raging fever,
suffered 12 days, and died on 12
January 1700.
Born
17
April 1620 at
Troyes, Aube, France
12
January 1700 at Montreal, Quebec, Canada of fever
19
June 1910 by Pope Saint Pius
X
12
November 1950 by Pope Pius
XII
31
October 1982 by Pope John
Paul II
people
rejected by religious orders
Additional
Information
Life
of Venerable Sister Margaret Bourgeois
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Almanac, 2005, edited by
Matthew Bunson
Our
Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Canadian
Conference of Catholic Bishops
images
video
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
websites
in nederlandse
nettsteder
i norsk
spletne
strani v slovenšcini
Readings
Our
Lady‘s love is like a stream that has its source in the Eternal Fountains,
quenches the thirst of all, can never be drained, and ever flows back to its
Source. – Saint Margaret
Bourgeoys
MLA
Citation
“Saint Marguerite
Bourgeous“. CatholicSaints.Info. 21 July 2020. Web. 12 January
2021. <https://catholicsaints.info/saint-marguerite-bourgeous/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-marguerite-bourgeous/
Stèle
commémorant le baptême de Marguerite Bourgeoys dans l'église Saint Jean au
Marché de Troyes.
New
Catholic Dictionary – Saint Marguerite Bourgeoys
Article
(1620–1700)
Foundress of the Congregation of Notre Dame de Montreal, born Troyes, France; died Montreal, Canada.
A member in Troyes of the lay confraternity attached to the Congregation de
Notre Dame, founded in Lorraine by Saint Peter Fourier, 1598,
she volunteered to go to Canada in 1653 with
Paul de Chomedey de Maisonneuve, the governor of Montreal, and opened a free
school there in 1657.
Later she returned to France for
helpers, and in 1676 established
the Congregation of Notre Dame de Montreal, whose rules were formally drawn up
and approved in 1698.
She was declared venerable in 1878, beatified in 1950,
and canonized in 1982.
MLA
Citation
“Saint Marguerite
Bourgeoys”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
25 December 2016. Web. 14 June 2024. <https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-marguerite-bourgeoys/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-marguerite-bourgeoys/
Sainte Marguerite Bourgeoys, Église Sainte-Bernadette,
Montréal, Québec, Canada
Marguerite Bourgeoys
(1620-1700)
Foundress of the Sisters
of the Congregation of Notre-Dame
MARGUERITE BOURGEOYS was
born in Troyes, in the province of Champagne (France), on Good Friday, April
17, 1620. She was baptized on the same day in the church of Saint-Jean, a
church that was located near her home. Marguerite was the sixth child in a
family of twelve. Her parents were Abraham Bourgeoys and Guillemette Gamier,
and she was privileged to grow up in a milieu that was middle class and
thoroughly Christian.
Marguerite was nineteen
years of age when she lost her mother. In the following year, 1640, in the
course of a procession held on October 7 in honor of Our Lady of the Rosary,
she had an unforgettable experience. Her eyes rested on a statue of the Blessed
Virgin, and at that moment she felt inspired to withdraw from the world and to
consecrate herself to the service of God. With that unchanging fidelity to what
she believed to be God's will for her, a fidelity that characterized her life
thenceforth, she set about to discern her specific vocation.
She registered, at once,
as a member of the extern Congregation of Troyes, an association of young girls
devoted to the charitable work of teaching children in the poor districts of
the town. While engaged in this apostolate she learned about the foundation of
Ville Marie (Montreal) in Canada. The year was 1642, and at that time she
sensed a first call to missionary life. This call was rendered concrete in 1652
when she met Monsieur de Maisonneuve, founder and governor of the settlement
begun in New France, who was in search of someone who would volunteer her
services for the gratuitous instruction of the French and Indian children. Our
Lady confirmed the call addressed to her: "Go, I will not forsake
you", she said. Thus assured, Marguerite left Troyes in February, 1653, in
a spirit of complete detachment. She arrived in Montreal on the following 16th
of November, and without delay she set to work to promote the best interests of
the colony. She is rightly considered co-foundress of Montreal, with the nurse,
Jeanne Mance, and the master designer, Monsieur de Maisonneuve.
In order to encourage the
colonists in their faith expression, she arranged for the restoration of the
Cross on Mount Royal after it has been destroyed by hostile Indians, and she
undertook the construction of a chapel dedicated to Notre-Dame de Bon Secours.
Convinced of the importance of the family in the building of this new country,
and perceiving the significance of the role to be exercised by women, she
devoted herself to the task of preparing those whose vocation it would be to
preside in a home. In 1658, in a stable which had been given to her by the
governor for her use, she opened the first school in Montreal. She also
organized an extern Congregation, patterned after the one which she had known
in Troyes but adapted to the actual needs. In this way, she could respond to
the needs of the women and young girls on whom much depended as far as the
instruction of children was concerned. In 1659, she began receiving girls who
were recommended by "les cures" in France, or endowed by the King, to
come to establish homes in Montreal, and she became a real mother to them. Thus
were initiated a school system and a network of social services which gradually
extended through the whole country, and which led people to refer to Marguerite
as "Mother of the Colony".
On three occasions,
Marguerite Bourgeoys made a trip to France to obtain help. As of 1658, the
group of teachers who associated themselves with her in her life of prayer, of
heroic poverty, and of untiring devotedness to the service of others, presented
the image of a religious institute. The group was inspired by the "vie
voyagere" of Our Lady, and desired to remain uncloistered, the concept of
an uncloistered community being an innovation at that time. Such a foundation
occasioned much suffering and the one who took the initiative was not spared.
But the work progressed. The Congregation de Notre-Dame received its civil
charter from Louis XIV in 1671, and canonical approbation by decree of the
Bishop of Quebec in 1676. The Constitutions of the Community were approved in
1698.
The foundation having
been assured, Sister Bourgeoys could leave the work to others. She died in
Montreal on January 12, 1700, acknowledged for her holiness of life. Her last
generous act was to offer herself as a sacrifice of prayer for the return to
health of a young Sister. Forty memberg of the Congregation de Notre-Dame were
there to continue her work.
The educative and apostolic efforts of Marguerite Bourgeoys continue through
the commitment of the members of the community that she founded. More than
2,600 Sisters of the Congregation de Notre-Dame work in fields of action
according to the needs of time and place - from school to college or
university, in the promotion of family, parish and diocesan endeavours. They
are on mission in Canada, in the United States, in Japan, in Latin America, in
Cameroon, and most recently they have established a house in France.
On November 12, 1950 Pope
Pius XII beatified Marguerite Bourgeoys. Canonizing her this October 31, 1982,
Pope John Paul II gives the Canadian Church its first woman saint.
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19821031_bourgeoys_en.html
St. Marguerite Bourgeoys
Feastday: January 12
Canonized: Pope John Paul II
Marguerite had survived
many threats in the twenty-six years she had been in wilderness of Canada. She
had lived through Iroquois attacks,
a fire that destroyed her small village, plagues on the ships that she took
back and forth to France, but nothing threatened her dreams and hopes more than
what her own bishop said
to her in 1679. He told her that she had to join her Congregation of Notre Dame
with its teaching sisters to a cloistered religious order of Ursulines. This
was not the first time she'd
heard this command. Whether from a misplaced desire to protect her Sisters or
from discomfort in dealing with an active religious order of women, bishops had
long wanted to fit her into the usual mold of cloistered orders.
But Marguerite had
overcome many challenges to get to this day and was not deterred. In her own
native France, she had belonged to a sodality of
women who cared for the sick.
The stories of hardships
and dangers in Montreal that made other people shiver had awakened a call
from God in
her to serve the Native Americans and settlers who endured this adversity. She
met with the governor of what was then called Ville Marie and convinced him she
was the person he
was looking for to help start a school for the children of
Montreal.
When she arrived in Ville Marie, as it was called then, she found that
few children survived
to school age. She helped the remarkable Jeanne Mance, who ran the hospital, to
change this tragedy. When she finally had children to
teach, she had to set to up school in a stable.
So she was not ready to
surrender to the bishop. There was too much at stake. She reminded him that the
Ursulines because they were cloistered could not go out and teach, as her
Sisters had done. The poor and uneducated would not and could not travel to a
Quebec cloister over
miles of frontier at the risk of their lives.
But her Sisters were more
than willing to live in huts in order to fulfill their call from God. She had
set up schools all
over the territory, not just for children. When the king, in well-meaning
ignorance, had sent untrained orphans over to be colonists she had set up a
school for the women to teach them how to survive and thrive in Canada.
How could they do the
work for God that
they had done so well in a cloister?
The bishop replied,
"I cannot doubt, Mother Bourgeoys, that you will succeed
in moving heaven and
earth as you have moved me!" The Congregation remained an active teaching
order, one of the very first of its kind for women. Their rule had to go
through one more attempt at turning them into a cloister but
Marguerite lived to see the triumph when their Rule was made official in 1698.
She was canonized in 1982 by Pope John Paul II.
In Her Footsteps:
Remember someone who
taught you something very important. How did this person change
your life? Write a letter or contact this person in
some other way to let them know this.
Prayer:
Blessed Marguerite
Bourgeoys, you survived attacks of all kinds on your faith and
service. Help me keep my vocation strong despite the threats of the world and
my own doubts. Amen
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=1373
Relief qui représente Marguerite Bourgeoys avec des écolières, rue Le Royer. patrimoine-culturel.gouv.qc.ca
Statue de Marguerite Bourgeoys, boulevard Saint-Laurent, coin Royer est, Montréal
THE LIFE AND SPIRITUALITY
OF SAINT MARGUERITE BOURGEOYS
Tuesday, January 13 2015
On January 12, the Church
in Canada celebrates the life and witness of Saint Marguerite Bourgeoys,
founder of what today could be considered the equivalent of a secular institute
which later became a religious community of women, the Congregation of Notre
Dame. The principal text outlining her life and spirituality which has been
posted on the CCCB Website is a translation from the liturgical fascicules
issued by the French Sector Commission for Liturgy and the Sacraments for each
Canadian Saint and Blessed. Printed copies of the complete fascicules in French
are on sale from CCCB Publications.
The following outline of
her life and spirituality is part of an initiative by the Canadian Conference
of Catholic Bishops (CCCB) to celebrate the Year of Consecrated Life. Starting
at the end of November 2014 and continuing to the beginning of February 2016,
the Year of Consecrated Life invites the Church to celebrate the gifts and
charisms of the consecrated life – religious institutes, societies of apostolic
life, and secular institutes, together with consecrated virgins. Most Canadian
Saints and Blesseds were members of religious communities, and some (like Saint
Kateri Tekakwitha), although not a member of a religious community, consecrated
her life as a virgin. Their lives are a wonderful testimony to how those in the
consecrated life have generously and heroically served the Church in Canada and
all society. They are witnesses in our midst of how the example and teachings
of Jesus continue to challenge each of us today. Moreover, they inspire us to
evangelize our contemporary world, since we too as the baptized share in Our
Lord's mission to announce in word and deed that "The time is fulfilled,
and the kingdom of God has come near; repent, and believe in the good
news" (Mark 1.15).
The CCCB English Sector
Office for Evangelization and Catechesis has developed catechetical resources
on the life and spirituality of Saint Marguerite Bourgeoys.
Link to the biography of Saint Marguerite Bourgeoys (PDF)
Link to CCCB catechetical resources in English
Link to the Website of the Congregation of Notre Dame
Link to a video marking Marguerite Bourgeoys's 395th
birthday (April 17)
Last Updated on Friday,
April 17 2015
Marguerite Bourgeoys
Marguerite Bourgeoys was
born in Troyes, France in 1620 and died in Montreal in 1700. As one of the
older girls of a Christian, middle-class family, Marguerite had to assume the
responsibility for the household when her mother died. At the age of twenty, she
had a conversion experience during a religious procession that profoundly
influenced her future mission and focused her values. She felt singled out by
the Blessed Virgin. In response, she joined a local group of women who gathered
to do charitable work as an extension of a cloister in Troyes. Marguerite
served as leader of this extern group and, as her service, taught the children
in the poor section of town. In 1653 Paul de Maisonneuve, founder of Montreal,
passed through Troyes and invited Marguerite to join him in Ville Marie as a
lay teacher to instruct the children of the colonists and the Native Americans.
In June 1653, she sailed from Nantes on a three-month voyage to the New World.
Marguerite's humanitarian
and Christian work in Canada was principally as educator and founder. The
wilderness was so hard on the colonists that she had to wait for five years
before children survived until school age. In the interim, she instructed the
Indian children. In 1658 she opened her first school in a stone stable given
her by the town leaders. Marguerite had a broad concept of education. She saw
the school as a vehicle of religious and social development. Unique to her
time, she provided education for all, giving special attention to girls, the
poor and the natives. Education in Marguerite's schools consisted in the basics
of literacy, religious instruction, home economics, and the arts.
Beyond the classroom, she
worked with families, assisted in faith formation in the parish, and addressed
the social service needs of the colonists. Noteworthy among her contributions
to the colony is the special vocational schools she established to provide the
domestic skills a young woman would need to run a home in the wilderness.
She became the official
guardian to the "filles du roi", young orphan girls sent by the
monarch to establish new families. She lodged them in her own home, served as a
matchmaker, and prepared them for their new life as pioneers. Her signature
appears as a witness on many of the early marriage contracts in Montreal. As a
result of these activities she was affectionately referred to as "the
Mother of the Colony". Marguerite made three trips back to France to
recruit other women to join her in her work of education and to obtain civil approbation
from the king.
Marguerite's apostolic
spirituality was a special gift to the Church. She was a woman of action
inserted into her time as is attested to by the mark she left on the history of
Montreal and education in Canada. She was a woman of faith, deeply committed to
the service of the Gospels. She was personally motivated by the missionary
journeying of Mary in service to her cousin, Elizabeth, and desired to form a
group of uncloistered women who would imitate Mary in this mystery of the
Visitation.
Marguerite had an
exceptional and practical love of God and neighbor. She had a great desire to
serve the Church in its most local form, the parish. She exhorted her extern
congregation of educators to be "daughters of the parish" - to
worship with the people and use the local church as a source of spiritual
nourishment.
Her Congregation received
Church approbation in 1698 and at that time pronounced vows as uncloistered
religious. Today the Congregation de Notre Dame numbers 2600 sisters in North
America, Japan, Latin America, and the Cameroons in service to the people of
God in the spirit of the Visitation.
On November 12, 1950 Pope
Pius XII beatified Marguerite Bourgeoys. Canonizing her October 31, 1982, Pope
John Paul II gave the Canadian Church its first woman saint.
Patron: Against poverty;
impoverishment; loss of parents; people rejected by religious orders; poverty.
Things to Do:
• Say a prayer to St.
Marguerite.
• Have your children
visit this interactive webpage about the life of St. Marguerite which also
teaches the history of Canada.
• Learn more about the
congregation, Congregation of Notre Dame de Montreal, St. Marguerite founded.
• Read the Vatican's biography
of St. Marguerite Bourgeoys.
• Have some fun with the
family making "La tire Ste Catherine" (St. Catherine's Pull Taffy).
SOURCE : http://www.catholicculture.org/culture/liturgicalyear/calendar/day.cfm?date=2013-01-12
Image
extracted from page 111 of volume 1 of Histoire des Canadiens-Français.
1608-1880. Ouvrage orné de portraits et de plans., by SULTE, Benjamin, 1882.
Original held and digitised by the British Library 9 HMNTS 9555.h.5)
St. Marguerite Bourgeoys
St. Marguerite Bourgeoys was
born in Troyes, France in 1620, and died in Montreal in 1700. She is renowned
for her work, her spirituality, and her impact on society and the Church in
North America.
As one of the older girls
of a devout Catholic middle class family, St. Marguerite had to assume the
responsibility for the household when her mother died. At the age of twenty,
she had a conversion experience during a religious procession that profoundly
influenced her future mission and focused her values. She felt singled out by
the Blessed Virgin, and in response she joined a local group of women who
gathered to do charitable work as an extension of a cloister in Troyes. St.
Marguerite served as leader of this extern group, and as her service taught the
children in the poor section of town. In 1653, Paul de Maisonneuve, founder of
Montreal, passed through Troyes and invited St. Marguerite to join him in Ville
Marie as a lay teacher, to instruct the children of the colonists and of the
Native Americans. In June 1653, she sailed from Nantes on a three month voyage
to the New World.
St. Marguerite’s
humanitarian and Christian work in Canada was principally as educator and
founder. In 1658, she opened her first school in a stone stable given her by
the town leaders. St. Marguerite had a broad concept of education. She saw the
school as a vehicle of religious and social development. Unique to her time,
she provided education for all, giving special attention to girls, the poor and
the natives. Education in Marguerite’s schools consisted in the basics of
literacy, religious instruction, home economics and the arts.
Beyond the classroom, St.
Marguerite worked with families, assisted in faith formation in the parish, and
addressed the social service needs of the colonists. Noteworthy among her
contributions to the colony are the special vocational schools she established
to provide the domestic skills a young woman would need to run a home in the wilderness.
St. Marguerite became the
official guardian to the “filles du roi”, young orphan girls sent by the
monarch to establish new families. She lodged them in her own home, served as a
matchmaker, and prepared them for their new life as pioneers. Her signature
appears as a witness on many of the early marriage contracts in Montreal. As a
result of these activities she was affectionately referred to as “the Mother of
the Colony”. St. Marguerite made three trips back to France to recruit other
women to join her in her work of education and to obtain civil approbation from
the king.
St. Marguerite’s
apostolic spirituality was a special gift to the Church. She was a woman of
action in her time and left a mark on the history of Montreal and education in
Canada. She was a woman of faith and deeply committed to the service of the
Gospels. She was personally motivated by the missionary journeying of Mary in
service to her cousin, Elizabeth, and desired to form a group of uncloistered
women who would imitate Mary in this mystery of the Visitation.
St. Marguerite had an
exceptional and practical love of God and neighbour. She had a great desire to
serve the Church in its most local form, the parish. She exhorted her extern
congregation of educators to be “daughters of the parish” - to worship with the
people and use the local church as a source of spiritual nourishment.
Her Congregation received
Church approbation in 1698 and at that time pronounced vows as uncloistered
religious. Today the Congregation de Notre Dame numbers 2600 sisters in North
America, Japan, Latin America, and the Cameroons in service to the people of
God in the spirit of the Visitation.
PRAYER TO SAINT
MARGUERITE BOURGEOYS
O Mother Bourgeoys,
you, whose compassionate
power is ever increasing,
show us your way of
Truth, Faith and Holiness.
Make us humble enough to
abandon ourselves to the Will of God,
generous enough to find
in the Cross the joy of the Loving Giver.
May your fidelity to
Jesus in the Blessed Sacrament
lead us ever nearer to
this source of light and peace.
May your spirit of
openness help us to be concerned
for our brothers and
sisters throughout the world.
Finally, may Our Lady of
the Trinity, Father, Son and Holy Spirit,
bring us to this unity of
eternal grace
to which God has called
you for all eternity.
Amen
SOURCE : http://www.jannaludlow.co.uk/Angelique/MB_Page.html
Statues
de Sainte Marie de l’Incarnation et de sainte Marguerite Bourgeoys, la façade
de l'hôtel du Parlement, Québec
Monuments
at the Parliament Building of Quebec
St. Marguerite Bourgeoys
St. Marguerite Bourgeoys (1620 – 1700) “God closes a door and then opens a
window,” people sometimes say when dealing with their own disappointment or
someone else’s. That was certainly true in Marguerite’s case. Children from
European as well as Native American backgrounds in seventeenth-century Canada
benefited from her great zeal and unshakable trust in God’s providence.
Born the sixth of 12 children in Troyes, France, Marguerite at the age of 20
believed that she was called to religious life. Her applications to the
Carmelites and Poor Clares were unsuccessful. A priest friend suggested that
perhaps God had other plans for her.
In 1654, the governor of the French settlement in Canada visited his sister, an
Augustinian canoness in Troyes. Marguerite belonged to a sodality connected to
that convent. The governor invited her to come to Canada and start a school in
Ville-Marie (eventually the city of Montreal). When she arrived, the colony
numbered 200 people with a hospital and a Jesuit mission chapel.
Soon after starting a school, she realized her need for coworkers. Returning to
Troyes, she recruited a friend, Catherine Crolo, and two other young women. In
1667 they added classes at their school for Indian children. A second trip to
France three years later resulted in six more young women and a letter from
King Louis XIV, authorizing the school. The Congregation of Notre Dame was
established in 1676 but its members did not make formal religious profession
until 1698 when their Rule and constitutions were approved.
Marguerite established a school for Indian girls in Montreal. At the age of 69,
she walked from Montreal to Quebec in response to the bishop’s request to
establish a community of her sisters in that city. By the time she died, she
was referred to as the “Mother of the Colony.” Marguerite was canonized in
1982.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-marguerite-bourgeoys/
Joseph L. Pinsonneault (fl. 1905). Marguerite Bourgeoys. No. 32.,
1905, British Library
Marguerite Bourgeoys,
Foundress (RM)
Born at Troyes (Aube), France, in 1620; died in Québec, Montréal, Canada,
January 12, 1700; beatified in 1950; canonized in 1982. Saint Marguerite was
the daughter of a prolific candle-maker. Like several saints before her, she
was frustrated by those who could not see her vocation. She first tried to
enter the Carmelites and Poor Clares. Both refused her entry, so she joined an
uncloistered community of active sisters. This was not satisfactory either. God
was calling her but the message was dim for she was to be the founder of a new
order.
In 1652, the governor of
Montréal visited Troyes and recruited Marguerite to tutor the children of the
French garrison at Ville-Marie (now Montréal), where she arrived the following
year. There she busied herself teaching children, caring for the sick in the
hospital, and helping in other ways in the small outpost. In 1658, she was
appointed the headmistress of the first school established at Montréal.
Realizing that more teachers would be needed, Marguerite returned to France and
recruited four helpers. She repeated the process in 1670-72. At that time she
decided to found a congregation, which was given canonical approval by the
bishop of Québec in 1676 and by the Vatican in 1688; however, the first 24 did
not make their professions as Sisters of Notre Dame until 1698--after
Marguerite had resigned as superior.
Having obtained the royal
patent from King Louis XIV to teach throughout Canada, the congregation's
apostolate expanded in spite of the difficulties the sisters encountered, such
as fires and massacres by the neighboring Iroquois. They established schools
for Indian children. New schools for the French were established at Québec and
Trois Rivières. With indomitable courage they continued their mission through
the hardships entailed by pioneering, of poverty, and even misunderstandings
with the bishops. In 1889, the congregation received papal approval to spread
into the United States. The 200 convents of Marguerite's congregation today are
evidence for her wisdom and sheer goodness described by her contemporaries
(Attwater2, Benedictines, Farmer).
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-marguerite-bourgeoys-foundress/
Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Église Saint Charles, Montréal, Québec, Canada
BOURGEOYS, MARGUERITE, dite du
Saint-Sacrement, founder of the Congrégation de Notre-Dame de Montréal; b.
17 April 1620 at Troyes in Champagne (France); d. 12 Jan. 1700
at Montreal and was buried there the next day; beatified 12 Nov. 1950 and
canonized 31 Oct. 1982.
Marguerite Bourgeoys was
born in France in the century of the Thirty Years’ War and the Fronde, during
the period of the mighty triumphs of organization achieved by Richelieu and
Colbert, during the period of the great mystics of the French school:
Jean-Jacques Olier, Pierre de Bérulle, Charles de Condren. She was marked by
her environment and by her time, and was destined to be both a great realist
and a profound mystic, and also to assume the figure of a forerunner.
By her father, a master
candle-maker and a coiner in the mint at Troyes, as well as by her mother
Guillemette Garnier, Marguerite belonged to the 17th-century French
bourgeoisie. The detailed inventory of Mme Bourgeoys’s estates and jewellery,
and an examination of the Garnier family, give proof of the high quality of the
social relations maintained by the parents and of the comfortable circumstances
in which they lived.
Up to 1950 the
biographers of Marguerite Bourgeoys continued to assert that she became an
orphan at the age of 12, and that from that time on she was responsible for
keeping house and for the education of her brothers and sisters.
Documents discovered since prove, on the contrary, that Marguerite,
the sixth of the 12 Bourgeoys children, was 19 at her mother’s death, and that
an elder sister, Anne, was still at home in 1639. It was in 1640 – when
Marguerite was 20 – that she passed the first milestone in the astonishing
odyssey that was to bring her to New France.
The Congrégation de
Notre-Dame, founded in 1598 by Alix Leclerc at the instigation of Abbé Pierre
Fourier, had a convent at Troyes. These cloistered nuns, who could not go
outside the monastery to exercise their calling, had recourse to a compromise:
a so-called external congregation, that is, a group of girls who met in the
monastery for religious instruction and lessons in pedagogy.
“Notwithstanding all the
entreaties which had been made to her,” Marguerite Bourgeoys had always refused
to enter the external congregation, lest she be “thought a bigot.” But in 1640,
during the procession of the Rosary, a sudden unforeseen incident changed her
destiny. She wrote: “We passed again in front of the portal of [the abbey of]
Notre-Dame, where there was a stone image [of the Virgin] above the door. When
I looked up and saw it I thought it was very beautiful, and at the same time I
found myself so touched and so changed that I no longer knew myself, and on my
return to the house everybody noticed the change, for I had been very
light-hearted and well-liked by the other girls.”
Marguerite Bourgeoys’s
first step was to enter the external congregation. The director of the
congreganists was then Mother Louise de Chomedey de Sainte-Marie, sister
of Paul de Chomedey de
Maisonneuve, the governor of Ville-Marie (Montreal). Through her, Marguerite
heard about Canada, and then was introduced to Maisonneuve, who was passing
through Troyes in 1652. Sister Louise de Chomedey and a few associates
begged Maisonneuve to take them to Montreal. But he refused, saying that under
the conditions prevailing at the time a religious community would be unable to
exist at Ville-Marie. Marguerite Bourgeoys, who was then 33, offered to go
there, and Maisonneuve accepted her.
Having been inexplicably
refused admission to the Carmelites and to some other orders, she was free to
go to Ville-Marie. In February 1653 she left Troyes, and finally landed at
Quebec, after many difficulties, on 22 September.
When she reached
Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys found there were no children of school age,
because of the infant mortality: “For about eight years we were unable to find
any children to raise.” Meanwhile, she acted like an older sister to the
settlers. Already, on the boat, her presence had been a moral lesson for them,
had in fact almost converted them, for on their arrival “they were changed like
clothes that are put in the wash.” In 1657 she seems with her winning ways to
have persuaded them to make up a work-party for the construction of the chapel
of Notre-Dame-de-Bon-Secours (the first stone church built on the island of
Montreal), which, despite many transformations, still stands today in the same
spot. The testimony of her contemporaries affirms that people had recourse on
every occasion to Marguerite, a real social worker before the invention of the
term.
But the mission towards
which her inclinations and her natural disposition urged her was teaching. On
30 April 1658 Marguerite Bourgeoys was finally able to receive her first
pupils in a stable that had been given her by Maisonneuve for want of something
better. The deed of grant stated that it was “a stone building 36 feet
long by 18 wide, situated at Ville-Marie, near the Hôpital Saint-Joseph.”
Marguerite, however, had
greater ambitions, for she returned to France that same year, 1658, “with the
intention of bringing back some girls to help me to give lessons to the
children.” She did bring back three worthy bourgeois girls, Edmée Châtel,
Marie Raisin, and
Anne Hiou, as well as a “sturdy wench” for the heavy jobs. Thanks to her
companions’ help, Marguerite Bourgeoys was soon to be in a position to receive
the filles du roi, the young orphan girls sent by Louis XIV to New
France “to start families.” She went “to meet them at the shore,” and prepared
them for their future role. It was to her house that the settlers of
Ville-Marie came to seek a wife, and they had to undergo a rigorous
examination. They seem moreover to have appreciated this unusual matrimonial
agency, as well as the teaching given to the children at Marguerite Bourgeoys’s
school, for in 1667, at a “settlers meeting,” they resolved to ask the king to
grant letters patent to the “filles de la Congrégation,” the name by which
“Sister Bourgeoys” and her companions were already known at Ville-Marie.
For his part,
Bishop François de Laval*, the
apostolic vicar of New France, at the time of his 1669 visit, gave his approval
in the form of an ordinance authorizing the teachers of Ville-Marie to instruct
on the Île de Montréal and in all other places in Canada that should ask for
their services.
Marguerite Bourgeoys
therefore decided, in 1670, to go and “ask the King for letters patent” in
order to guarantee the existence of her community. This was perhaps the most
astonishing of all her journeys. She set off, the only woman, with ten sols in
her pocket. Reaching Paris, “without money, clothes or friends,” she made her
way into the king’s presence. Jean Talon,
in his report dated 10 Nov. 1670, had pointed out to Colbert the services
rendered to Canada by this “kind of congregation formed to teach children not
only reading and writing, but simple handiwork.” And Colbert had written in the
margin: “This institution must be actively encouraged.” The ground was thus
well prepared, and in May 1671 Marguerite Bourgeoys obtained from the king
the desired letters patent. “Not only,” wrote the king, “has she performed the
office of schoolmistress by giving free instruction to the young girls in all
the occupations that make them capable of earning their livelihood, but, far
from being a liability to the country, she has built permanent buildings,
cleared land-concessions, set up a farm. . . .”
Marguerite Bourgeoys
brought back from France three of her nieces: Marguerite, Catherine, and Louise
Sommillard. Marguerite and Catherine were later to become sisters of the
Congrégation, and Louise the wife of a settler named Fortin.
This period (1672) was
for Marguerite Bourgeoys the beginning of the golden age of her work in New
France, a decade of great expansion.
At the request of the
noble and bourgeois families who had previously sent their daughters to Quebec,
Marguerite Bourgeoys opened a boarding-school at Ville-Marie, in 1676.
But Marguerite
Bourgeoys’s preferences went to young girls less favoured by fortune. For them
she set up the first domestic training school in the country, the needle-work
school (Ouvroir de la Providence), at Saint-Charles point. In addition she sent
her assistants to all those who could not come to the boarding-school. Thus
small schools were founded at Lachine, Pointe-aux-Trembles (Montreal),
Batiscan, and Champlain. The little Indian girls were always special favourites
of hers. From the time she came to Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys had always
attracted and welcomed a few to her school. Around 1678 she established a
mission in the Indian village of Montagne. The sisters taught in cabins made of
bark. It was only at the turn of the century that they were housed in the
towers of the fort built by M. Vachon* de
Belmont; these towers can still be seen today on the ground occupied by the
Grand Séminaire of Montreal.
As she saw her work
developing to an extent that had been unforeseeable at the beginning,
Marguerite Bourgeoys became concerned about the future. Before sending them on
a mission, she had indeed given her companions training in pedagogy, and
especially in a rule of life that was suited to a secular community and that
she had elaborated in imitation of Our Lady’s earthly existence.
Already, it is true, Bishop Laval and Louis XIV had agreed that this
type of life should be tried, and the settlers had long called them “sisters.”
But Marguerite Bourgeoys and her companions could make only promises valid in
civil law, since the official hierarchy of the Church had not approved a formal
status for them.
For this reason
Marguerite Bourgeoys undertook a third voyage to France in 1680, this time with
Mme Perrot, the wife of François-Marie Perrot, the
governor of Montreal. Bishop Laval, who was in Paris, overburdened with cares,
received her coldly and even forbade her to attempt any recruiting.
This journey, however,
was not useless. Marguerite Bourgeoys met Mme de Miramion, but lately a
celebrity at the court, who was living in retirement and directing a group of
young girls doing charitable works – a “mother of the church,” as Mme de
Sévigné put it. Marguerite returned to Canada having acquired valuable
experience of religious life in France and better prepared to face the
difficulties which would soon beset her young community.
In December 1683
Sister Bourgeoys intended to resign and to proceed to the election of a
new superior. But it so happened that during the night of 6 to 7 December
a fire destroyed the mother house and caused the death of the two candidates
for election, Marguerite Sommillard and Geneviève Durosoy.
So Sister Bourgeoys
courageously resumed office. The succeeding years recall those of the great
foundations; it was the beginning of the Quebec era. In 1685
Bishop Saint-Vallier [La
Croix*], who succeeded Bishop Laval, brought the sisters of the
Congrégation to the parish of Sainte-Famille on the Île d’Orléans.
Sister Mayrand and Sister Marie Barbier*, dite Marie
de l’Assomption, were to be the heroines of this difficult foundation. A few
months later the bishop, delighted with Sister Bourgeoys’s work at the
Ouvroir de la Providence, decided to set up a similar charity school at Quebec.
To this end he bought “a house near the great square of Notre-Dame, opposite
the close of the reverend Jesuit Fathers,” and then he fetched from the Île
d’Orléans Sister Barbier, who was soon joined by a companion from
Montreal, Sister Marie-Catherine Charly*. It
was in this same house of Providence that Bishop Saint-Vallier was to open
his Hôpital Général in 1689, appointing two sisters of the Congrégation as
nurses to take care of the aged.
In 1692 the whole
organization of the Congrégation at Quebec was modified. At the request of the
parish priest of Quebec and to Sister Bourgeoys’s delight, the sisters of
the Congrégation opened a school for little girls from the poor families of the
Lower Town.
As for the activities of
the Hôpital Général, Bishop Saint-Vallier housed them in the former
convent of the Recollets on the Saint-Charles River, and entrusted them
thenceforth to the Hospitallers.
The resignation of
Sister Bourgeoys was finally accepted at Montreal in 1693;
Sister Barbier was elected superior general. Yet Marguerite Bourgeoys, at
73 years of age, was not yet to withdraw to the infirmary, there to enjoy the
peace that comes from the completion of one’s labours.
Bishop Saint-Vallier reopened the question of the essence and of the very
existence of the Congrégation by trying to merge the sisters with the Ursulines,
or to impose upon them the cloister and a rule of his own making. But finally,
with the help of M. Tronson, the superior of the Sulpicians in Paris, and
sustained by the lucid will of the founder, Sister Barbier succeeded in
having this rule modified to fit the requirements “of secular nuns.” On
1 July 1698, the day preceding the Visitation, in the presence of
Bishop Saint-Vallier, Marguerite and her companions took simple vows in
the Congrégation de Notre-Dame, which was canonically constituted a community.
Marguerite Bourgeoys was henceforth to be called “Sœur du Saint-Sacrement,” a
name that sums up the last two years of her life, two years of solitude and
prayer. From 1695 the mother house of the Congrégation finally had a chapel,
thanks to the gifts made by Jeanne Le
Ber*, who had asked in return to live there as a recluse for the rest
of her life.
Marguerite Bourgeoys’s
death, following the model of her life, was marked by realism and mysticism.
Sister Catherine Charly was dying; to save this young nun’s life,
Marguerite Bourgeoys offered her own: “Oh God,” she prayed, “why do you not
take me instead, I who am useless and good for nought!” The evening of that
very day, according to Glandelet, who cites letters from witnesses of the
occurrence, Sister Charly was saved, and Sister Bourgeoys, who was
well up to that time, was taken with a high fever. She died a few days later.
For forming an idea of
Marguerite Bourgeoys’s stature in the eyes of her contemporaries, there is no
more revealing source than their tributes of esteem and veneration at the time
of her death. Popular admiration had already canonized her 250 years before her
beatification; the objects which had been placed in contact with her hands,
during the afternoon when the public was admitted to see the body lying in the
chapel of the Congrégation, were considered relics. The unanimity of the
praises addressed to her cannot be misleading. A further testimony of esteem
was the discussion about the possession of her remains, which had moreover to
be settled by a compromise; the parish of Ville-Marie kept her body and the
Congrégation de Notre-Dame her heart.
Marguerite Bourgeoys’s
pedagogy comprised the great principles of teaching used in 17th-century
France, and more particularly those of the excellent educator Pierre Fourier;
she had been trained in his methods by the external congregation at Troyes. But
she adapted what she had acquired to the setting of New France. In a century
when people in France were still wondering whether education was necessary for
daughters of the lower orders, she insisted that schooling should be free: “To
be able to give free instruction, the sisters content themselves with a
minimum, do without everything and live sparsely everywhere.”
The competence of the
teacher seems to be a requirement of our era. Yet Marguerite Bourgeoys called
for it, with an astonishing perspicacity: “The sisters must take the trouble to
acquire knowledge and skill for all kinds of tasks. The members of the Congrégation
sacrifice their health, their satisfaction and their rest for the sake of the
girls they teach.”
In an age when the
birch-rod was still widely employed, Mother Bourgeoys recommended the use
of chastisement only “very rarely, always with prudence and extreme moderation,
it being remembered that one is in the presence of God.”
Thanks to this goodness,
which was so to speak the hallmark of her pedagogy, Marguerite Bourgeoys
managed to win over the little Indian girls and to form the first two nuns to
come from the native races of America: an Algonkin, Marie-Thérèse
Gannensagouas, and an Iroquois, Marie-Barbe Atontinon.
It is above all in the
founding of her community, the Congrégation de Notre-Dame, that Marguerite
Bourgeoys appears modern to us; through her wonderful adaptations and her
magnificent achievements she stands in the forefront of our history. In New
France, in the 17th century, she founded a community of non-cloistered sisters,
an extraordinary innovation at that time, for the cloistered life was the only
one known for women. She did not succeed without difficulties. On two occasions
she had even to resist respectfully her bishop’s desire to link up the
Congrégation with the Ursulines of Quebec, in order to avoid increasing the
number of religious orders in a poor colony and exposing himself to the risks
of a bold new venture.
Marguerite Bourgeoys hit
upon a formula which was wonderfully suited to the new country. Her nuns,
although they took vows, were “secular,” that is to say they “were not
cloistered,” any more than Our Lady herself: “The Holy Virgin was not
cloistered, but she everywhere preserved an internal solitude, and she never
refused to be where charity or necessity required help.” For this reason the
first nuns went on horseback, on foot, or by canoe, to teach the catechism in
the dwellings scattered along the shores of the St. Lawrence. And “in
order not to be a burden to anyone,” they had to see to their own subsistence.
The uniform costume given
by Marguerite Bourgeoys to her nuns did not seem very well suited, one would
say, to such a laborious life. But however complicated and cumbersome it might
appear today, one must admit that at that period it was fairly well “in
fashion,” similar to what women then wore: long dress, fichu, and headdress of
“Rouen cloth.”
Marguerite Bourgeoys’s
nuns were of a profoundly religious cast of mind; she imparted to her community
a strong spiritual quality. Following the example of Mary, the sisters of the
Congrégation were intended to be “wanderers and not cloistered.”
In this entirely original
fashion Marguerite Bourgeoys built an edifice of which the survival is
certainly the most convincing proof that its mysticism is based upon realism.
She promised her nuns nothing but “bread and soup,” a prospect that scarcely invited
entry into her community. Yet at her death in 1700 there were 40 sisters to
continue her work. By 1961 the community numbered 6,644 nuns. In that year, in
262 establishments in Canada, the United States, and Japan, the Congrégation de
Notre-Dame reached nearly 100,000 pupils through its teaching, a diffusion of
the gospel which prolongs in time and space the presence of Marguerite
Bourgeoys.
At the age of 78
Marguerite Bourgeoys wrote her memoirs. Disturbed by the way in which the early
austerity was being relaxed, the clear-sighted founder put down in writing her
warnings, her ideas on the spirit of the community, and some personal memories
which explain the founding of the Congrégation de Notre-Dame. This point of
view and this mood account for the style and tone of the memoirs and the choice
of the memories. Several of Marguerite Bourgeoys’s manuscripts were lost in the
fire that destroyed the mother house in 1768. Those that escaped destruction
were copied at the time of the informative enquiry for the cause of
beatification in 1867, and the copies were preserved in the archdiocesan
archives at Montreal. The original, kept at the Congrégation de Notre-Dame, was
almost entirely consumed in the fire of 1893. That same year some sisters went
to the archdiocesan archives to copy the transcription of the documents written
in 1867 for the cause of beatification. In the archives of the mother house, at
Montreal, are to be found today, in addition to the 1893 copy, the microfilm of
the first copy belonging to the archdiocesan archives, and of the copy sent to
the Vatican in 1868, and the bound photostats of these two copies.
ACND, MS, M1, V1, V2,
Écrits autographes de sœur Marguerite Bourgeois. [Marguerite Bourgeoys], Marguerite
Bourgeois, éd. Hélène Bernier (Classiques canadiens, III, Montréal et Paris, 1958).
A great deal has been
written on Marguerite Bourgeoys. Only the principal biographies are listed
below, in chronological order: Charles Glandelet, Le vray esprit de Marguerite
Bourgeoys et de l’Institut des sœurs seculières de la Congrégation de Notre-Dame
établie à Ville-Marie en l’Isle de Montréal en Canada, 1701; unpublished MS,
copies in ACND, particularly valuable because the author, Marguerite
Bourgeoys’s spiritual director, wrote it only a few months after the death of
the foundress and used the accounts and recollections of her
contemporaries. [Étienne Montgolfier], La vie de la Vénérable
Marguerite Bourgeoys dite du Saint-Sacrement (Ville-Marie [Montréal],
1818), known as the Vie de 1818, and the first biography printed in
Canada. [É.-M. Faillon], Vie de la Sœur Bourgeoys, fondatrice de la
Congrégation de Notre-Dame de Villemarie en Canada, suivie de l’histoire de cet
institut jusqu’à ce jour (2v., Villemarie [Montréal], 1853). Sister
Saint Ignatius Doyle, Marguerite Bourgeoys and her Congregation (Gardenvale,
P.Q., 1940). Albert Jamet, Marguerite Bourgeoys, 1620–1700 (2v.,
Montréal, 1942). Yvon Charron, Mère Bourgeoys (1620–1700)
([Montréal], 1950). L.-P. Desrosiers, Les dialogues de Marthe et de Marie (Montréal
et Paris, [1957]).
Revisions based on:
Bibliothèque et Arch. Nationales du Québec, Centre d’arch. de Montréal,
CE601-S51, 13 janv. 1700. Congrégation de Notre-Dame, “Bringing out
our inner light!”: cnd-m.org/en/home (consulted
25 March 2014).
© 1966–2017 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio.php?BioId=34204
Jules Lasalle. Monument
en hommage à Marguerite Bourgeoys 1615, chemin Sainte-Foy, Québec
« Fondatrice de la congrégation de Notre-Dame en 1670, Marguerite Bourgeoys est représentée en mouvement, les bras ouverts dans un geste d’accueil. L’œuvre reflète l’énergie et la bienveillance de cette femme, dont les traits et le costume ont été inspirés par un portrait peint après sa mort, en 1700. Le sculpteur a réalisé une œuvre similaire dans le Vieux-Montréal. » Monument en hommage à Marguerite Bourgeoys - Ville de Québec
Jules Lasalle. Monument en hommage à Marguerite Bourgeoys, 1615, chemin Sainte-Foy, Québec
Santa Margherita
(Marguerite) Bourgeoys Fondatrice
Troyes, Francia, 17
aprile 1620 – Montreal, Canada, 12 gennaio 1700
Donna intrepida,
Margherita (1620-1700) anticipò con il coraggio e la dedizione la nostra madre
Cabrini, attraversando più volte l’Oceano per raggiungere il Canada e
testimoniare il Vangelo con la carità operosa. Religiosa della congregazione di
Notre-Dame, un giorno Margherita venne convocata dal governatore del Canada, in
visita in Francia, che le propose di accompagnarlo nel Quebec, all’epoca
colonia francese. Giunta nel nuovo mondo dopo un viaggio drammatico durato tre
mesi, la giovane si mise all’opera per costruire una scuola per i figli dei
coloni. Col trascorrere del tempo, però, si accorse che ben altre erano le
esigenze cui era chiamata a rispondere. Ritornò allora in Francia, dove
convinse alcune giovani a seguirla. Con il loro aiutò fondò un pensionato
per giovani benestanti e una scuola di avviamento per le ragazze povere.
Nel 1670, Margherita è
ancora una volta in Francia, dove viene ricevuta da Luigi XIV, il re sole. Ha
bisogno di nuove vocazioni per poter annunciare il Vangelo ed aprire delle
scuole anche tra gli indiani Irochesi. Il re volentieri concesse l’autorizzazione,
ma il campo di apostolato delle suore sembrava non conoscere confini,
estendendosi all’isola di Orléans e a tutta la zona intorno a Quebec. C’era poi
il compito di far riconoscere dalle autorità religiose e civili la nuova
congregazione. Ottenuta l’approvazione, suor Margherita si dimise da superiora,
esortò le sorelle ad eleggere una nuova responsabile e a rimanere fedeli alla
loro vocazione.Trascorse gli ultimi anni nell’infermeria svolgendo umili
lavori, pregando ed esortando le consorelle alla carità e al rispetto della
regola.
Morì il 12 gennaio del
1700.
Martirologio
Romano: A Montréal nel Québec in Canada, santa Margherita Bourgeoys,
vergine, che con ogni mezzo portò conforto ai coloni e ai soldati e si adoperò
assiduamente per formare le ragazze nell’educazione cristiana, fondando a tal
fine la Congregazione delle Suore di Notre-Dame.
Marguerite Bourgeoys
nacque presso Troyes, antica capitale della Champagne (Francia), il 17 aprile
1620, sestogenita di dodici figli. Sotto la guida dei genitori, commercianti di
ceri, la ragazza crebbe giudiziosa e generosa. Nella città natale frequentò
soltanto le scuole elementari. Nelle sue “Memorie” la santa attestò la sua
precoce vocazione: “Fin dalla mia prima gioventù il Signore mi aveva dato una
particolare inclinazione per adunare delle fanciulle della mia età”. Con esse
infatti non solo giocava, ma cuciva e pregava. A diciannove anni, alla morte
della mamma, Margherita dovette assumere la direzione di casa, senza badare ai
sacrifici, ma lasciandosi dominare dal rispetto umano e dalla vanità femminile.
Nella prima domenica di ottobre del 1640, prendendo parte ad una processione,
Margherita passò davanti al portale dell'abbazia e sollevò lo sguardo verso una
massiccia statua della Madonna. Per un istante il volto della Vergine le
apparve vivo e sorridente ed il suo animo le sembrò liberarsi dai sentimenti di
vanità: considerò per sempre tale episodio come “la sua conversione”. Per
corrispondere alla grazia ricevuta Margherita entrò nella Congregazione delle
Suore di Nostra Signora, fondata da San Pietro Fourier, ed emise i voti di
povertà e castità. Per purificarsi dei suoi peccati con una vita di penitenza
tentò di entrare prima in un monastero di clarisse e poi di carmelitane, ma non
vi riuscì. Monsignor Jendret, sua guida spirituale, le propose di fondare una
congregazione di religiose che lavorassero nel mondo a favore dei poveri, dei
malati e degli ignoranti, pur vivendo in comunità. L'impresa però
momentaneamente si arenò e Margherita riprese la sua abituale vita di preghiera
e di assistenza a poveri e malati.
Il giorno dell'Assunta
del 1650, prostrata in adorazione davanti al Santissimo, accanto all'ostia vide
Gesù Bambino che le sorrideva senza nulla dire. Pensò allora di moltiplicare le
sue buone opere per compiacerlo maggiormente.Un giorno giunse in visita il governatore
del Canada Paul Chomedey de Maisonneuve, considerato dai contemporanei “un vero
cavaliere, forte e coraggioso come un leone e pio come un monaco”, francese di
origine, che propose a Margherita di trasferirsi a Montreal per aprire una
scuola elementare. La santa, essendogli apparso quell'uomo in sogno la notte
precedente in compagnia di San Francesco, non esitò a rendersi subito
disponibile, qualora i suoi superiori avessero acconsentito. Nonostante i
parenti cercarono di trattenerla in patria, al principio del 1653 si imbarcò,
senza denaro né vestiario, non prima di aver legalmente rinunciato alla sua
parte di eredità.Il viaggio durò ben tre mesi e fu tragico: a bordo scoppiò la
peste e Margherita divenne infermiera, medico e sacerdote.Nel borgo di Ville-Marie,
nell'isola di Montreal, accanto al forte ove alloggiò Margherita, sorgeva il
piccolo ospedale fondato nel 1645 dalla Serva di Dio Jeanne Mance. Le due
eroine della carità divennero presto amiche e collaboratrici. Occupazione
principale della santa divenne far scuola ai bambini dei coloni, ma non mancò
di fare da massaia in casa del governatore, l'infermiera nell'ospedale e
soccorritrice dei soldati più poveri. Scortata da trenta uomini fece
ricostruire sulla vicina montagna la grande croce che Maisonneuve aveva eretta
in adempimento di un voto e che gli irochesi avevano abbattuto. Liberò il
governatore da gravi tentazioni, esortandolo a compiere il voto di castità.
Infine ideò la costruzione della prima chiesa in muratura dedicata alla Madonna.Dopo
quattro anni di intensa attività Margherita riuscì ad aprire la prima scuola
nel 1658. Moltiplicatosi sempre più il lavoro, la santa pensò bene di tornare
in Francia alla ricerca di giovani desiderose di servire Dio nel prossimo. Nei
suoi piani futuri vi erano un piccolo istituto per i bambini indigeni,
un'associazione per le fanciulle ed un circolo per le giovani da marito, allo
scopo di prepararle a divenire buone madri di famiglia. In francia trovò
quattro ragazze disposte a seguirla ed aiutò inoltre l'amica Giovanna Mance a
trovare rinforzi per le sue opere.
Le opere di Madre
Bourgeoys andarono sempre più consolidandosi e ciò le parve una conferma da
parte della Provvidenza che necessitasse la fondazione della Congregazione di
Notre-Dame di Montreal. Le donazioni terriere effettuate nel 1662 dal
governatore costituirono un'ulteriore conferma.Le suore che Margherita sognava
dovevano essere libere dalla clausura per dedicarsi ad opere di misericordia
spirituale. Il beato vescovo De Laval la comunità a darsi all'istruzione
ed all'educazione della gioventù. Per sollecitare l'autorizzazione reale e
raccogliere nuove vocazioni, la fondatrice si recò nuovamente in Francia nel
1670. Aiutata dalla “Compagnia di Montreal” ottenne di essere ricevuta dal re
Luigi XIV che le concesse tutto ciò che desiderava. L'unica preoccupazione
della Madre non restò che dare una formazione religiosa al suo istituto, come
annotò nelle sue Memorie: “Ci è sempre sembrato che un certo spirito di umiltà,
di semplicità, di docilità, d'ubbidienza, di povertà, di distacco da tutte le
cose e d'abbandono nella divina Provvidenza dovesse essere il vero spirito
della Congregazione”. Un programma di vita così evangelico non poté che far
prosperare l'Istituto e le annesse attività. Monsignor de Laval, eletto nel
frattempo primo vescovo di Quèbec, rimase tanto soddisfatto da non esitare ad
erigere a Congregazione religiosa le Suore di Notre-Dame nel 1676.
La neonata congregazione
si diffuse presto anche in altre località ed iniziarono a fiorine vocazioni
anche in Canada. Alla fondatrice premeva ormai dotarla di regole definitive,
per poi dimettersi dalla carica di superiora generale, ritenendosi incapace di
governare.Un violento incendio che distrusse la casa abitata dalle suore però
la dissuase, l'opera rifiorì velocemente grazie alle donazioni ricevute ed il
nuovo vescovo di Quèbec affidò alle suore come campo di apostolato anche
l'isola di Orléans e tutta la zona circostante Quèbec.Per l'età avanzata, il
logorio fisico e lo stato d'animo angustiato, la fondatrice il 19 settembre
1693 radunò la comunità ed annunziò le sue dimissioni con straordinaria umiltà:
“Ora non si tratta più di parlare di me che come una miserabile, la quale per
non essere stata fedele all'impegno che mi era stato confidato così
amorosamente, merita grandissimi castighi, che aumenteranno ancora per la pena
che la mia rilassatezza vi ha fatto soffrire. Vi chiedo perdono e l'aiuto delle
vostre preghiere. Metteteci voi rimedio in quanto vi sarà possibile. Bisogna
cambiare prontamente superiora, e quella che sarà eletta faccia osservare
esattamente le regole, anche le più minuziose, perché senza di ciò, che cosa ci
farebbe di più in questa comunità di quello che fanno le persone del mondo, che
vivono cristianamente? Mantenetevi pertanto in quello spirito che dovete avere,
che è di povertà, di mortificazione, di obbedienza e d'abbandono nelle mani di
Dio”.Suor Margherita visse i suoi ultimi anni serena e in perfetta conformità
al volere di Dio, piena di riconoscenza nei suoi confronti. Il Signore le
concesse la gioia di vedere approvata nel 1698, dopo quarant'anni di attesa, la
sua congregazione così come l'aveva concepita: oltre ai tre voti, le suore
avrebbero emesso anche quello di istruire ed educare la gioventù femminile.
Confinata nell'infermeria, la fondatrice si preparò alla morte cucendo,
pregando ed esortando le consorelle alla fedeltà al dovere, alla carità ed
all'osservanza della Regola. Morì il 12 gennaio 1700.
Il pontefice Pio XII la
beatificò il 12 novembre 1950, per essere poi canonizzata da Giovanni Paolo II
31 ottobre 1982.
Autore: Fabio
Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/91614
Marguerite
Bourgeoys , peinture dans l'église Saint-Édouard de Montréal
Marguerite
Bourgeoys Painting in Saint-Édouard church in Montréal, Québec, Canada
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO
II
Basilica di San Pietro,
31 ottobre 1982
Cari fratelli e sorelle!
1. “Venite, vedete tutte
le opere che Dio ha fatto” (Cantus ad introitum).
Celebriamo oggi ciò che
lo Spirito di Dio ha realizzato in Margherita Bourgeoys e in Giovanna Delanoue,
vissute circa tre secoli fa. Già il mio predecessore Pio XII le aveva dichiarate
“Beate” in base alla eroicità delle loro virtù. Iscrivendole oggi nel numero
dei “Santi”, con la certezza e l’autorità che caratterizzano il rito della
canonizzazione, noi le proponiamo come esempio non più soltanto alle loro
diocesi di Troyes, di Angers, alla città di Saumur o alle due Congregazioni da
esse fondate, ma all’insieme della Chiesa, invitando tutti i cristiani ad
onorarle come Sante e a ricorrere alla loro intercessione.
Questo dunque è un giorno
di gioia e di fierezza per i loro connazionali francesi e canadesi, qui
rappresentati da delegazioni importanti. Li saluto tutti cordialmente. Ma
questo è soprattutto un giorno di ringraziamento a Dio da parte della Chiesa
universale. In questo giorno, che coincide felicemente con la vigilia della solennità
di Tutti i Santi, è rafforzata la nostra speranza nella vita eterna, alla quale
partecipano in cielo santa Margherita Bourgeoys e santa Giovanna Delanoue,
ripiene della presenza di Dio che è Amore. E la nostra vita quotidiana su
questa terra è stimolata dal modo con cui esse hanno risposto alla chiamata di
questo Amore. Esse lo hanno fatto in forma autentica, cioè del tutto incarnata
nel contesto della loro epoca. Ciò che importa, più che imitarle alla lettera,
e di imitare con esse Gesù Cristo. Ma le loro intuizioni, ispirate dallo stesso
Spirito Santo, restano per noi e per il mondo d’oggi delle preziose
indicazioni.
2. Per comprendere la
vocazione delle due sante, una prima chiave ci è fornita dal Vangelo di questa
Messa. “Maria si mise rapidamente in cammino . . . salutò Elisabetta. Allora
Elisabetta fu piena di Spirito Santo ed esclamò: "il bambino ha esultato
di gioia nel mio grembo. Beata colei che ha creduto"”!
È lo Spirito Santo che ha
operato un cambiamento subitaneo e decisivo in ciascuna delle due sante, quando
raggiunsero l’età adulta, venti e ventisette anni, e questo nel contesto di una
preghiera alla Vergine Maria. Per Margherita Bourgeoys, era la festa di nostra
Signora del Rosario, e da quel momento, per tutta la sua vita, ha sostenuto
interiormente le sue iniziative: “Va’, io non ti abbandonerò mai”. Se
Margherita si lancia allora in una vita missionaria, che sarà una “vita in
viaggio” che gravita precisamente attorno alla “Ville-Marie” del nuovo mondo
canadese, ella non fa che imitare la Vergine della Visitazione che portava ad
Elisabetta e a Giovanni Battista, alla madre e al figlio, con i servizi umani
della sua carità, il dono divino che recava in sé, per santificarli. La prima
Cappella che fa costruire è dedicata a Nostra Signora del Buon Soccorso, e la
sua Congregazione sarà dedicata a Nostra Signora. Allo stesso modo, la
“conversione” di Giovanna Delanoue, sopravvenuta nei giorni della Pentecoste, è
inseparabile dal Santuario Notre-Dame des Ardilliers, a Saumur, di cui una
fervente e povera pellegrina, Francesca Souchet, le trasmise delle esortazioni
nelle quali Giovanna riconobbe la chiamata dello Spirito di carità. Giovanna
Delanoue manterrà una mistica familiarità con la Vergine Maria. E l’esempio del
giovane padre Grignion de Montfort non poteva che incoraggiarla in questa via.
Certo, la grazia trovava
un buon terreno; si trattava di giovani ragazze allevate da famiglie serie,
bisognose, molto cristiane; ma lo Spirito Santo, mediante la Vergine Maria,
trasmise in loro, senza mai togliere una visione realistica delle cose, come
una follia dell’amore, che sarà l’espressione della loro grazia di battezzate
al massimo grado. “Felici, coloro che hanno creduto”! Soffermiamoci ora su di
un tratto specifico del loro apostolato.
3. Per “santa Margherita
Bourgeoys”, si ricorderà soprattutto il suo contributo originale alla
promozione delle famiglie, bambini, futuri sposi, genitori. Lei che a Montreal
è stata chiamata la “Madre della Colonia”, avrebbe potuto dire come san Paolo:
“Con voi, noi siamo stati pieni di dolcezza, come una madre che circonda di
cure i suoi figli. Avendo per voi un tale affetto, vorremmo darvi non solamente
il Vangelo di Dio, ma tutto ciò che noi siamo”.
Già, da giovane ragazza a
Troyes, aveva saputo raggiungere, con altre compagne, le famiglie povere dei
sobborghi per istruire i bambini, e nella sua famiglia, costituita da dodici
figli, aveva dovuto prendere su di sé la responsabilità della casa paterna e
l’educazione dei suoi fratelli alla morte della madre. Ma essendo stata
trascinata dalla sua preoccupazione missionaria verso il nuovo mondo americano
sulle tracce dei santi martiri canadesi, spogliata di tutto, senza bagaglio né
denaro, ella si consacrò innanzitutto ai bambini come laica istitutrice. Questa
opera di direttrice di scuola popolare, la compì con competenza, senza fare
discriminazioni tra le indiane e le figlie dei coloni francesi, considerandole
tutte preziose “come delle gocce di sangue di nostro Signore”.
Vuole prepararle ad
essere buone madri di famiglia, mediante un’educazione completa. Si trattava
certo di formarle alla fede, alla pietà, alla vita cristiana e all’apostolato,
ma anche di iniziarle alle arti domestiche e ai lavori pratici che avrebbero
permesso loro di vivere con il prodotto del loro lavoro e soprattutto di
ordinare ed abbellire la loro vita familiare, ricca o povera che fosse. La
buona educazione e la formazione intellettuale erano ugualmente in programma, e
il risultato sarà che le sue ragazze ne usciranno quasi più istruite dei
ragazzi, segno precursore e raro per quest’epoca di un’autentica promozione
femminile. Sapeva dare fiducia alle capacità delle indiane che non tarderanno a
divenire direttrici di scuola. Bisogna anche notare questa particolarità:
invece di portare le allieve in pensionato nella grande città - questa è del
resto una delle ragioni per le quali rifiuterà la clausura per le sue sorelle
della Congregazione secolare di Notre-Dame - ella preferì delle scuole sul
campo, vicine alla popolazione, senza posa aperte alla presenza e ai
suggerimenti dei genitori, perché è importante non sostituirsi ad essi.
E Margherita Bourgeoys
considerò non meno indispensabile fare di tutto per gettare le basi di famiglie
solide e sane. Ella dovette allora contribuire alla soluzione di un problema
molto particolare per questo luogo e per questa epoca. A uomini venuti come
soldati o contadini su questa terra del nuovo mondo, per realizzare a
Ville-Marie un centro di evangelizzazione che voleva essere diverso dalle altre
colonizzazioni, mancavano mogli di valore. Margherita Bourgeoys fece cercare e
accompagnò con il suo “savoir faire” educativo delle giovani francesi, se
possibile robuste e di vera virtù. E vegliò su di esse come una madre, con
affetto e fiducia, ricevendole nella sua casa, per prepararle ad essere spose e
madri di valore, cristiane, colte, laboriose, raggianti. E nello stesso tempo,
con la sua bontà, aiutò questi uomini rudi a diventare sposi comprensivi e
buoni padri.
Ma essa non si accontentò
di questo. Quando i focolari furono formati, continuò ad offrire loro il
sostegno materiale necessario in caso di carestia o di epidemia, e procurò
loro, in particolare alle donne, l’occasione di gustare insieme il riposo,
l’amicizia, rafforzandosi nei buoni propositi, alle sorgenti della
spiritualità, in quelli che ella chiamò i “ritiri” e anche le “congregazioni
esterne”.
In breve, ciò che molti
si sforzano di realizzare oggi con metodi, istituzioni, associazioni adatte al
nostro tempo, per un’educazione valida, per la preparazione al matrimonio
cristiano, per un’opera di sostegno e di consiglio alle famiglie, sembra
trovarsi in germe, sotto altri modi, nello spirito e nelle iniziative di
Margherita Bourgeoys. È per i cristiani una grande gioia e un incoraggiamento a
mettere più risolutamente all’opera ciò che il recente Sinodo ha detto sulla
famiglia e che ho proposto alla Chiesa l’anno scorso nell’esortazione
Familiaris Consortio. Possa tutta la società attuale, a livello delle sue più
alte istanze civili, essere anch’essa convinta che nessuna soluzione a lungo
termine potrà essere trovata se non si ridà alla famiglia il suo posto centrale
e le condizioni della sua stabilità e della sua promozione! Se la famiglia
conosce una crisi, ci si accanisca non a criticarla o ad eliminarla - cosa che
temeva la nostra santa - ma a promuoverla, darle fiducia e aiutarla nel
compimento dei suoi impegni, senza sostituirsi al dinamismo che le è proprio.
E non dimentichiamo che
Margherita Bourgeoys è stata sostenuta nella sua sorprendente opera dalla sua
devozione verso la Sacra Famiglia e che in mezzo alle peggiori difficoltà -
“pene e fatiche” - servì le famiglie con quell’amore che viene dallo Spirito
Santo.
4. “Santa Giovanna
Delanoue”, ultima di dodici figli, è venuta anch’essa in aiuto delle famiglie,
ma lo fece nel particolare contesto del suo paese, Saumur, che fin dal XVII
secolo fu segnato da grandi difficoltà materiali e sociali, ancor più gravi per
le donne, cattivi raccolti, inverni rigidi. Si prenderà in considerazione
soprattutto il suo efficace aiuto ai più poveri. Lei che era conosciuta come
una commerciante prudente ed interessata, diviene improvvisamente “molto
prodiga in carità”, quando lo Spirito Santo, spegnendo “il fuoco della sua
avarizia”, le fa comprendere che la sua fede ardente richiedeva anche “il fuoco
della carità”, mostrandole l’estensione della povertà. Il libro di Isaia ci ha
detto: “Dividi il pane con chi ha fame, / raccogli presso di te gli infelici
senza riparo, / copri chi vedi nudo, / non ti sottrarre al tuo simile”.
È ciò che Giovanna
Delanoue realizza alla lettera: visita coloro che vivono come animali nelle
stalle scavate nella collina, porta nutrimento e vestiti, lava i loro abiti e
se necessario dà loro i suoi, si preoccupa di riscaldare questi precari rifugi,
distribuisce con larghezza a quelli che passano, comincia ad accoglierli in
casa propria, poi attrezza successivamente tre case che le vengono prestate e
le chiama “Provvidenza”, per ricevervi bambini orfani, giovani ragazze
abbandonate a se stesse, donne in miseria, vecchi, indigenti di ogni tipo,
colpiti dalla fame e dal freddo, insomma tutti coloro che nel giorno del
giudizio potrebbero dirle: avevo fame, sete, ero nudo, malato, senza dimora.
Non vuole fare distinzione tra i poveri meritevoli e non. Li soccorre tutti, ma
vuole anche farli partecipare ai lavori, insegnare un lavoro ai bambini e alle
ragazze.
Molto più, Giovanna Delanoue
fa l’esperienza delle umiliazioni dei poveri, andando alcune volte persino a
mendicare, mangiando spesso peggio di loro, senza contare i suoi continui
digiuni, le sue brevi e scomode notti. Vuole che le sue Sorelle condividano la
stessa casa dei poveri, mangino come loro, come loro siano trattate in caso di
malattia, e vestite di un umile abito grigio. Quanto ai suoi poveri, li sa
circondare di tenerezza, talvolta procura loro pranzi di festa, esige che le
sue Sorelle li salutino con rispetto, servendoli prima di esse.
I borghesi del suo paese,
e perfino i sacerdoti, criticarono le sue austerità “eccessive” e le sue carità
“disordinate”. Ma niente la fermerà, nemmeno il crollo della prima abitazione
di accoglienza: “Voglio vivere e morire con i miei cari fratelli: i Poveri”.
Altre iniziative, come
quelle nate dalla carità di san Vincenzo de Paoli, si erano già diffuse in
Francia. Ma all’epoca, Saumur mancava ancora di ospizi e Giovanna Delanoue
voleva creare un grande servizio di carità per gli indigenti e i malati
abbandonati a sé stessi, organizzare le loro visite, ed eventualmente aprire
piccole scuole per i loro bambini. Ai suoi tempi, con i mezzi a sua
disposizione, intendeva rimediare alla povertà e al vagabondaggio. Il suo
esempio non mancherà di interpellare anche il nostro mondo moderno. Tanti paesi
vivono in grande miseria! E anche le nazioni industrializzate non sfuggono alle
preoccupazioni materiali, anch’esse hanno i loro poveri, di ogni tipo. Ci si
impegnerà forse sempre più oggi a rivelare le cause di queste miserie, a creare
condizioni più giuste per tutti, a stabilire misure di previdenza, ad aiutare i
poveri ad impegnarsi personalmente, senza lasciarsi solamente assistere. Ma
l’attenzione ai poveri, l’aiuto immediato ed efficace rimangono anch’essi
fondamentali per rimediare alla durezza del nostro mondo. È a questo prezzo,
dice Isaia, che la “luce si leverà nelle tenebre”.
Infine, mentre
proclamiamo la santità di Giovanna Delanoue, è importante cercare di
comprendere il segreto spirituale della sua devozione senza pari. Non sembra
che il suo temperamento la spingesse verso i poveri per sentimentalismo o per
pietà. Ma, lo Spirito Santo le fa vedere Cristo in questi poveri, Cristo
Bambino nei loro bambini - aveva verso di lui una devozione particolare -,
Cristo Amico dei poveri, Cristo stesso umiliato e crocifisso. E con Cristo,
voleva mostrare ai poveri la tenerezza del Padre. A questo Dio ella ricorreva
con audacia di bambino, attendendosi tutto da lui, dalla sua Provvidenza, nome
che designerà le sue case e la sua fondazione all’origine: la Congregazione di
sant’Anna della Provvidenza. La sua costante devozione a Maria era inseparabile
dalla santa Trinità. Il mistero eucaristico era anche al centro della sua vita.
Tutto questo era molto lontano dal giansenismo imperante. Il suo attaccamento
alla Chiesa le impediva di incamminarsi su strade nuove senza consultare i suoi
confessori e il Vescovo della diocesi. Ma sarebbe qui insufficiente parlare di
una sana teologia, di una ricca spiritualità, ereditata dal meglio della Scuola
francese. Giovanna Delanoue molto in fretta ha imparato non solamente
l’eroicità delle virtù evangeliche, quelle del Discorso della montagna, ma
anche una profonda contemplazione delle persone divine, con segni mistici della
più alta unione con Dio, per la via unitiva, bruciante d’amore per Gesù “suo
Sposo”. È proprio lì che prendono la loro ispirazione e il compimento la
“follìa” della sua carità, l’audacia delle sue iniziative. La Chiesa si guardi
bene dal dimenticarlo: come in questa fine del XVII secolo e inizio del XVIII,
non ci sarà oggi una vera riforma né movimenti fecondi senza un’autentica
corrente mistica.
5. Cari fratelli e
sorelle, vi lascio ora il compito di guardare più da vicino l’ammirevole vita
di queste due sante. Leggevamo nel Salmo: “Il Re è sedotto dalla sua bellezza”.
Sì, Dio le ha accolte nella gioia eterna. Intercedano per noi! Per le Sorelle
della Congregazione di Notre-Dame, che proseguono l’opera educativa e
missionaria di santa Margherita Bourgeoys presso le giovani e le famiglie, in
tanti paesi! Per le Serve dei poveri, Sorelle di Giovanna Delanoue, che
continuano ad andare ai poveri, ad accoglierli e ad aiutarli condividendo le
loro condizioni di vita, per rivelare loro la tenerezza di Dio! Per tutti
coloro che operano per la promozione delle famiglie e al servizio dei poveri!
Per le comunità diocesane delle due sante, e per la Chiesa intera, affinché,
stimolata da una tale santità di vita, tracci nuove vie di carità e di
misericordia!
Amen! Alleluia!
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Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Église Saint Esprit de Rosemont, Montréal, Québec, Canada
Den hellige Margareta
Bourgeoys (1620-1700)
Minnedag: 12.
januar
Den hellige Margareta
(Margrete; fr: Marguerite; lat: Margarita) Bourgeoys ble født på langfredag den
17. april 1620 i Troyes i Aube i provinsen Champagne i Frankrike. Hun ble døpt
samme dag i kirken Saint-Jean, som lå like ved familiehjemmet. Hun var den
sjette av tolv barn ev Abraham Bourgeoys og hans hustru Guillemette Garnier.
Faren var en produktiv lysestøper i Troyes, en stor by ved elven Seine, og
Margareta vokste opp i et tvers gjennom kristent middelklassemiljø.
Som nittenåring mistet
Margareta i 1639 sin mor, og hun måtte da ta seg av husholdningen og sine yngre
søsken. Hun hadde utviklet seg til en skjønnhet og var svært begavet, noe som
vekket hennes verdslighet og forfengelighet. Hun sto i stor fare for å havne
utenfor den rette vei.
Men på første søndag i
oktober, den 7. oktober 1640, ble det i Troyes holdt en prosesjon til ære for
Vår Frue av Rosenkransen, og Margareta deltok i den. Da hun gikk forbi kirken,
falt hennes øyne på statuen av Guds Mor over portalen. Den hadde hun sett mange
ganger, men nå var den påfallende lys og vakker, og dette grep henne så sterkt
at hun opplevde en indre omvendelse. Hun oppga sin lettsindighet og pyntesyke
og trakk seg tilbake fra verden for å vie seg helt til å tjene Gud.
Den tyveårige Margareta
prøvde å bli nonne i de lokale klostrene for karmelittene og klarissene, men
begge avviste henne av ukjente grunner. «Kanonissene av Vår Frue», som var
grunnlagt av den hellige Peter Fourier (d.
1640) i 1597, ville gjerne ha henne som medlem, men av ulike grunner gikk hun
ikke inn på det. I stedet ble hun leder (prefekt) for Broderskapet for Vår Frue
(Den marianske kongregasjon) som var knyttet til Augustinerkanonisseklosteret.
I den egenskap var hun kjent for prestene i byen, og presten abbé Gendret
fortalte henne at hun skulle ta avvisningene fra karmelittene og klarissene som
en indikasjon på at hun var ment for et liv som uklausurert søster.
Han prøvde å starte en slik
lokal uklausurert kommunitet av aktive nonner, og Margareta sluttet seg til den
sammen med to andre. Men konseptet med nonner uten klausur var ikke velansett i
kirkelige kretser, så dette prosjektet ble ikke til noe. Den ene av ledsagerne
døde snart, og den andre trakk seg ut. Margareta ble alene, men hun følte seg
ikke helt fri, siden hun ville pleie sin syke far til han døde.
I 1652 fikk Troyes besøk
av Paul Chomedey de Maisonneuve, guvernør for den franske kolonien Ville-Marie (i
dag Montréal). Han kom for å besøke sin søster Louise de Chomedey, som var
kanonisse i augustinerklosteret. Han var på jakt etter en lærerinne til den
lille franske kolonien, og han ble anbefalt å spørre Margareta, som aksepterte
stillingen under forutsetning av at hennes åndelige veileder tillot det. P.
Gendret ba om tre dagers betenkningstid, men ga da sin tilsutning. Da hennes
avgjørelse ble kjent, reiste det seg imidlertid en storm i Troyes, men en
jesuitt i Paris, som hadde vært misjonær i Canada, forsikret henne om at beslutningen
var riktig og fra Gud.
Den 20. juli 1653 reiste
hun av sted og kom i september 1653 til Québec. Den 16. november kom hun til
Ville-Marie, som da bare var et fort, men som nå er storbyen Montréal. I alt
bodde det 200 mennesker i fortet, som inneholdt et lite sykehus og et kapell
hvor en jesuittmisjonær tjente sin flokk når han ikke var på misjonsoppdrag
blant irokeserne. Margareta arbeidet for guvernøren og ble sykepleier på
hospitalet, jordmor og lærerinne, og hun hjalp også til ellers i dagliglivet i
den lille utposten. Den 30. april 1658 åpnet hun den første skolen i Montréal i
en steinbygning som var en ombygd stall.
Hun skulle undervise de
franske barna i garnisonen. Det var tolv elever i begynnelsen, og de ble
undervist av Margareta og en assistent. Hun skjønte at skolen ville ekspandere,
så hun dro tilbake til Frankrike under store vanskeligheter og farer. Hun tok
med seg Mademoiselle Jeanne Mance, grunnleggeren av sykehuset i Montréal, som
var blitt syk. Hun ble på mirakuløst vis helbredet av Jean-Jacques Olier (d.
1657), grunnleggeren av prestekongregasjonen sulpisianerne, som i 1642 hadde
fremmet grunnleggelsen av Montréal og som i 1657 hadde sendt den første presten
fra sin kongregasjon dit.
Et år senere vendte
Margareta tilbake til Canada med tre hjelpere, blant dem sin gamle venninne
Katarina Crolo. Denne prosessen ble gjentatt med en ny reise fra 1670 til 1672.
Da ga også kong Ludvig XIV (1643-1715) henne kongelig tillatelse til å
undervise over hele Canada. Seks nye unge kvinner kom tilbake sammen med henne.
Som Margareta hadde
forutsett, vokste skolen sammen med kolonien, særlig etter at irokeserkrigene
sluttet i 1667 og Montréal begynte å utvikle seg til en by. Hun åpnet en
barnehage for noen få adopterte indianerbarn og grunnla en mariansk
kongregasjon etter modell fra Troyes. Nå hadde Margareta så mange medarbeidere
at hun bestemte seg for å grunnlegge en kongregasjon. I 1676 ble kongregasjonen
«Søstre av Vår Frue av Montréal» (Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame
de Montréal - CND) kanonisk etablert av den første biskopen av Québec, den
salige Frans
de Montmorency-Laval. Hun fikk hjelp til å skrive regelen av sulpisianeren
Tronson. Men som vanlig i den kanadiske pionertiden ble hennes arbeid
komplisert av den offisielle opposisjonen mot uklausurerte nonner. Biskop de
Laval prøvde å påby dem å føre en klausulert livsform. Da reiste Margareta
igjen til Frankrike, og søkte med hell å få en kirkelig godkjennelse av sin visjon
for kongregasjonen.
Arbeidet ble rammet av
forskjellige katastrofer. En tid var kommuniteten ytterst fattig, og den fikk
enda et slag da en brann ødela klosteret i 1683. To av søstrene omkom,
inkludert Margaretas niese. Msgr de Laval prøvde å overbevise dem om at de ikke
kunne fortsette og burde slutte seg sammen med Ursulinnene, som var innført i
Canada av den salige Maria Guyart-Martin.
Men Margareta lyktes i å overbevise ham at de ikke kunne arbeide fra en
klausur, og han ga etter. Hans etterfølger, Msgr J. de Saint-Vallier, lagde nye
vanskeligheter og tvang dem til å fortsette uten å avlegge noe formelt løfte
før i 1698. Da avla 24 søstre sine enkle løfter, men da hadde Margareta trukket
seg tilbake som superior.
Utdanningsmisjonen
blomstret til tross for alle prøvelsene, tilbakeslagene og offisiell kirkelig
motstand. Den første kostskolen ble åpnet i 1673 og den første misjonsskolen
for indianere tre år senere. To unge irokeserkvinner sluttet seg til
kommuniteten i 1679, og den første unge kvinnen fra New England som ble nonne,
Lydia Langley, var også medlem av denne kommuniteten. Hun hadde blitt tatt til
fange av abenaki-indianerne og deretter løskjøpt i Montréal, hvor hun ble
katolikk. Skoler for franske barn ble startet utenfor fortet Ville-Marie, på
øya Québec og i Trois Rivières (Three Rivers). I 1689 massakrerte irokeserne
alle som ikke var beskyttet av fortet. Biskop J. de Saint-Vallier ga opp sin
motstand i en slik grad at han inviterte kongregasjonen til å starte en skole i
Québec.
Med ukuelig mot gikk
Moder Bourgeoys gjennom prøvelsene med fattigdom, nybrottsarbeid og
uoverensstemmelse med biskoper. I nær et halvt århundre var hun den ledende
kvinnelige innbyggeren i Montréal, og «godhet strålte ut fra hennes milde
personlighet». Hun var 73 år da hun trakk seg tilbake som superior i 1694 til
fordel for sin etterfølger, Marie Barbier, den første kanadieren som hadde
sluttet seg til kongregasjonen. Fra da av ble hennes helse og styrke stadig
svakere. Mot slutten av 1699 ba hun til Gud om at hennes liv måtte bli tatt i
stedet for den unge novisemesteren, som var alvorlig syk. Den unge nonnen kom
seg, men Margareta døde like etter, den 12. januar 1700.
Hennes kongregasjon ble
utbredt i hele Canada, og den spredte seg senere til USA, og den fikk pavelig
godkjennelse i 1889. I dag har kongregasjonen 200 hus i Canada, USA, Frankrike,
Japan, Kamerun, El Salvador, Guatemala, Honduras og Paraguay. Hun ble
saligkåret den 12. november 1950 av pave Pius XII (1939-58) og helligkåret den
31. oktober 1982 av pave Johannes Paul II i Peterskirken i
Roma som den første kvinnelige helgen i den kanadiske Kirken. Hennes minnedag
er dødsdagen 12. januar; i noen engelske bøker er den angitt til 19. januar.
Hun regnes som Montreals grunnlegger sammen med Jeanne Mance og ikke minst
guvernør Paul Chomedey de Maisonneuve.
Kilder:
Attwater/Cumming, Farmer, Butler (I), Benedictines, Bunson, Day,
Schauber/Schindler, Holböck (1), Index99, KIR, CSO, Patron Saints SQPN, Bautz,
Heiligenlexikon, vatican.va - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 2003-06-12 00:38
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/mbourgeo
Marguerite Bourgeoys,
Montréal, Québec, Canada; kloosterlinge, stichteres & missionaris; †
1700.
Feest 12 januari.
Zij werd op 17 april,
Goede Vrijdag, 1620 gedoopt in de kerk van St-Jean te Troyes, Frankrijk. Haar
vader verdiende de kost in de handel. Op haar 19e verloor zij haar moeder,
waardoor zij als 6e van de twaalf kinderen de handen vol had aan het meehelpen
in de huishouding. Tijdens de processie op het feest van Maria Rozenkrans (7
oktober 1640) schoot het door haar heen dat ze zich geheel en al aan de Heer
wilde geven. Zij trad toe tot een vrouwengemeenschap die zich bezighield met
zorg en onderwijs voor arme kindertjes: eigenlijk een vervolg op wat zij thuis
al deed! Deze congregatie was gesticht door Madame de Maisonneuve, de
grondlegger van Ville-Marie in Nouvelle France, de toenmaligebenaming voor
Montréal in de provincie Québec, Canada.
Toen de stichteres zelf
van de overkant van de oceaan een rondreis ondernam door Europa om zusters te
vragen voor de vestiging in Montréal, bood Marguerite zich aan. Ze werd niet
afgeschrikt door de waarschuwing dat de reis alleen al grote ontberingen met
zich mee zou brengen en dat het leven in de pas gestichte kolonie tussen
allerlei gelukzoekers en 'wilde indianen' verre van comfortabel zou zijn.
Marguerite wist wat zij wou.
Om te beginnen was zij in
dienst bij de gouverneur, maar na vijf jaar begon zij een schooltje voor
inlandse kinderen. Tot twee keer toe waagde zij de oversteek naar Europa om op
haar beurt nieuwe mensen te zoeken voor haar school. Dat alles liep tenslotte
uit op de vestiging van een nieuwe zustercongregatie.
Meteen na haar dood
meldde zich de schilder Pierre Le Ber bij de zusters om posthuum een portret
van haar te schilderen. Maar hij werd door zulk een zware hoofdpijn geplaagd
dat hij het werk niet kon voltooien. Toen gaf een van de zusters hem wat haar
van Moeder Marguerite. Dat stopte hij onder zijn pruik en binnen de kortste
keren voelde hij zich kerngezond en maakte het schilderij af.
Tot op de dag van vandaag
zijn de Zusters van de 'Congrégation de Notre-Dame de Montréal' over de hele
wereld betrokken bij allerlei vormen van pastoraal werk.
[Bri.1953; Pra.1988p:84; Toy.1991p:12; Dries van den Akker s.j./2008.09.20]
© A. van den Akker
s.j. / A.W. Gerritsen
SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/01/12/01-12-1700-marguerite.php
Life of Venerable Sister Margaret Bourgeois : https://catholicsaints.info/life-of-venerable-sister-margaret-bourgeois/
Voir aussi : http://www.er.uqam.ca/merlin/ak691533/margueritebourgeoys.htm