samedi 12 janvier 2013

Sainte MARGUERITE BOURGEOYS (du SAINT-SACREMENT), vierge missionnaire et fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame


Sainte Marguerite Bourgeoys

Fondatrice de la congrégation de Notre-Dame (+ 1700)

Née à Troyes le 17 avril 1620, Marguerite est la sixième d'une famille de douze enfants. Elle a 19 ans à la mort de sa mère, un an plus tard elle est touchée par la grâce lors d'une procession en l'honneur de Notre Dame du Rosaire et s'inscrit à la Congrégation externe de Troyes. En 1642 elle apprend la fondation de Ville-Marie (Montréal) au Canada et ressent le désir d'une vie missionnaire, quelques années plus tard la Vierge elle même lui apparaît et lui dit "Va, je ne t'abandonnerai pas". Elle part pour Montréal en 1653 et devient dès lors l'âme de la colonie, elle commence par construire une chapelle dédiée à Notre-Dame du Bon Secours puis ouvre la première école. Par la suite elle fondera une Congrégation externe pour parfaire l'éducation religieuse des femmes et jeunes filles. Peu à peu naît un système scolaire et d'action sociale qui s'étend à tout le pays, ses œuvres lui vaudront le titre de cofondatrice de l'Église du Canada. Après être allée chercher du renfort en France, la Congrégation Notre Dame reçoit l'approbation de ses Constitutions religieuses en 1698. La fondation achevée, Sœur Marguerite meurt le 12 janvier 1700 laissant 40 religieuses pour poursuivre son œuvre. Actuellement la congrégation Notre Dame compte plus de 2.600 sœurs, Marguerite Bourgeoys a été béatifiée en 1950 par Pie XII et canonisée en 1982 par Jean-Paul II.

Centre culturel Marguerite Bourgeoys (diocèse de Troyes)

A lire aussi:

Marguerite Bourgeoys (1620-1700) Fondatrice des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. (site du Vatican

Les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ont été fondées à Montréal Canada au XVIIe siècle, par une Troyenne, sainte Marguerite Bourgeoys. (site du diocèse de Troyes)

Pionnière audacieuse, Marguerite Bourgeoys (1620-1700), cofondatrice de Montréal, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame, canonisée le 31 octobre 1982. (Sainte Marguerite Bourgeoys - diocèse d'Edmundston)

À Montréal au Québec, en 1700, sainte Marguerite Bourgeoys, vierge, qui aida de toutes manières les colons et les soldats, et prit grand soin de l'éducation chrétienne des jeunes filles, pour lesquelles elle fonda la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame.

Martyrologe romain

Sans s'arrêter à la couleur de la peau ni aux origines raciales et sociales des petits Indiens, elle leur vouait le même amour qu'aux enfants des colons. Plus tard, Marguerite comptera des filles d'Iroquois parmi ses religieuses.

Pie XII, lors de la béatification - 1950

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/417/Sainte-Marguerite-Bourgeoys.html

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Chapelle conventuelle des Soeurs de la Congrégation Notre-Dame - Pointe-Claire - QC - CA


DISCOURS DU PAPE PIE XII AUX PÈLERINS CANADIENS VENUS À ROME POUR LA BÉATIFICATION DE MARGUERITE BOURGEOYS

Salle Clémentine - Lundi 13 novembre 1950

Très chers fils et filles du Canada,

En venant assister à la glorification de la bienheureuse Marguerite Bourgeoys, vous avez eu conscience de faire plus que de contenter votre dévotion ; vous avez voulu payer, en partie du moins, une dette de reconnaissance trop grande pour pouvoir être jamais pleinement acquittée. Il est impossible d'évaluer toute l'amplitude et l'efficacité de son rôle dans l'épanouissement catholique de votre belle patrie. Son influence immense n'a cessé, durant les trois siècles écoulés de son vivant et depuis sa sainte mort, de se faire sentir. On peut dire que la Nouvelle France a été vraiment privilégiée et favorisée de Dieu dans une mesure exceptionnelle. Non fecit taliter omni nationi.

Dans l'espace de quelques années, il lui envoie des missionnaires héroïques qui, après un prodigieux apostolat d'évangélisation, ont fécondé de leur sang la terre qu'ils avaient arrosée de leurs sueurs et de leurs larmes ; il lui envoie des contemplatifs de la plus haute élévation mystique, qui ont attiré sur elle les plus abondantes grâces du ciel ; il lui envoie simultanément plu sieurs familles religieuses, qui, à travers les grilles de leurs cloîtres, catéchisent la jeunesse indigène; même parmi les chefs militaires et civils, il lui envoie des hommes éminents par leur ferveur et par leur zèle religieux.

Et pourtant, dans ce firmament où brillent, comme des étoiles de première grandeur, ces personnages si saints et si illustres, Marguerite Bourgeoys fait encore resplendissante figure en son humilité ; maîtresse d'école, missionnaire itinérante, fondatrice d'une Congrégation de « filles séculaires », avec lesquelles elle réalise le rêve caressé pour la France par saint François de Sales et le réalise parmi celles qu'on appelait « sauvagesses » ! si bien que sans compter toutes les petites élèves formées et instruites par ses soins, nombreuses étaient ses filles huronnes, entièrement vouées à Dieu et au salut des âmes ; et votre pieux intérêt suit certainement l'ascension de l'une d'elles sur la voie qui conduit, s'il plaît à Dieu, aux honneurs des autels.

Sans Marguerite Bourgeoys, le Canada serait-il ce qu'il est aujourd'hui ? Faites donc monter vers elle, par elle vers Notre Dame, par Notre Dame vers Dieu, l'hymne de votre reconnaissance. Qu'elle attire sur vous de nouvelles et toujours plus larges faveurs, pour faire durer, prospérer, rayonner la lumière du Canada catholique, eucharistique et marial ! Tel est Notre vœu et Notre prière, en vous donnant, à vous tous ici présents, à tous ceux qui vous sont chers, à votre bien-aimée patrie, Notre Bénédiction apostolique.

SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/marguerite-bourgeoys.html

Santa Margherita Bourgeoys

Jules Lasalle, Hommage à Marguerite Bourgeois, 1988, place Marguerite-Bourgeoys, devant le 85, rue Notre-Dame Est, dans le Vieux-Montréal


CANONISATION DE MARGUERITE BOURGEOYS 
ET JEANNE DELANOUE

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

Dimanche, 31 octobre 1982


Cari fratelli e sorelle!

1. “Venite, vedete tutte le opere che Dio ha fatto” (Cantus ad introitum).

Celebriamo oggi ciò che lo Spirito di Dio ha realizzato in Margherita Bourgeoys e in Giovanna Delanoue, vissute circa tre secoli fa. Già il mio predecessore Pio XII le aveva dichiarate “Beate” in base alla eroicità delle loro virtù. Iscrivendole oggi nel numero dei “Santi”, con la certezza e l’autorità che caratterizzano il rito della canonizzazione, noi le proponiamo come esempio non più soltanto alle loro diocesi di Troyes, di Angers, alla città di Saumur o alle due Congregazioni da esse fondate, ma all’insieme della Chiesa, invitando tutti i cristiani ad onorarle come Sante e a ricorrere alla loro intercessione.

Questo dunque è un giorno di gioia e di fierezza per i loro connazionali francesi e canadesi, qui rappresentati da delegazioni importanti. Li saluto tutti cordialmente. Ma questo è soprattutto un giorno di ringraziamento a Dio da parte della Chiesa universale. In questo giorno, che coincide felicemente con la vigilia della solennità di Tutti i Santi, è rafforzata la nostra speranza nella vita eterna, alla quale partecipano in cielo santa Margherita Bourgeoys e santa Giovanna Delanoue, ripiene della presenza di Dio che è Amore. E la nostra vita quotidiana su questa terra è stimolata dal modo con cui esse hanno risposto alla chiamata di questo Amore. Esse lo hanno fatto in forma autentica, cioè del tutto incarnata nel contesto della loro epoca. Ciò che importa, più che imitarle alla lettera, e di imitare con esse Gesù Cristo. Ma le loro intuizioni, ispirate dallo stesso Spirito Santo, restano per noi e per il mondo d’oggi delle preziose indicazioni.

2. Pour comprendre la vocation des deux saintes, une première clé nous est fournie par l’Evangile de cette messe. “Marie se mit en route rapidement . . . salua Elisabeth . . . Alors Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint et s’écria . . .: “L’enfant a tressailli d’allégresse au dedans de moi. Heureuse celle qui a cru””!

C’est bien l’Esprit Saint qui a opéré un changement subit et décisif en chacune des deux nouvelles saintes, quand elles atteignaient l’âge adulte, vingt ans et vingt-sept ans, et cela dans le contexte d’une prière à la Vierge Marie. Pour Marguerite Bourgeoys, c’était en la fête de Notre-Dame du Rosaire, et dès lors, durant toute sa vie, la Vierge a soutenu intérieurement ses initiatives risquées: “Va, je ne t’abandonnerai pas”. Si Marguerite se lance alors dans une vie missionnaire, qui sera une “vie voyagère” gravitant précisément autour de la “Ville-Marie” du nouveau monde canadien, elle imite la Vierge de la Visitation qui apportait à Elisabeth et à Jean-Baptiste, à la mère et au fils, avec les services humains de sa charité, le don divin qu’elle portait en elle, pour les sanctifier. La première chapelle qu’elle fait construire est dédiée à Notre-Dame du Bon Secours, et sa Congrégation le sera à Notre-Dame. De même, la “conversion” de Jeanne Delanoue, survenue dans le temps de Pentecôte, est inséparable du sanctuaire Notre-Dame des Ardilliers, à Saumur, dont une fervente et pauvre pèlerine, Françoise Souchet, lui transmet des exhortations dans lesquelles Jeanne reconnaît l’appel de l’Esprit de charité. Jeanne Delanoue gardera une familiarité mystique avec la Vierge Marie. Et l’exemple du jeune Père Grignion de Montfort ne pouvait que l’encourager dans cette voie.

Certes, la grâce tombait dans un bon terrain; il s’agissait de jeunes filles élevées par des familles sérieuses, besogneuses, bien chrétiennes; mais l’Esprit Saint, par la Vierge Marie, introduit en elles, sans jamais leur enlever une vision réaliste des choses, comme une folie de l’amour, qui sera l’épanouissement de leur grâce de baptisées à un degré extrême. “Heureuses, celles qui ont cru”!

Arrêtons-nous maintenant à un trait spécifique de leur apostolat.

3. Pour sainte Marguerite Bourgeoys, on retiendra surtout sa contribution originale à la promotion des familles, enfants, futurs époux, parents. Elle qu’on a pu appeler à Montréal la “Mère de la Colonie”, elle aurait pu dire comme saint Paul: “Avec vous, nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes”.

Déjà, jeune fille à Troyes, elle avait su rejoindre, avec d’autres compagnes, les familles pauvres des faubourgs pour y instruire leurs enfants, et dans sa propre famille de douze enfants, elle avait dû prendre en charge la maison paternelle et l’éducation de ses frères à la mort de sa mère. Mais son souci missionnaire l’ayant attirée au nouveau monde d’Amérique, sur les traces des saints martyrs canadiens, dépouillée de tout, sans bagages et sans argent, elle s’y consacre d’abord aux enfants comme laïque institutrice. Cette œuvre de maîtresse d’école populaire, elle l’accomplit avec compétence, sans faire de discrimination entre les indiennes et les filles de colons français, les estimant toutes précieuses “comme des gouttes du sang de Notre-Seigneur”. Elle veut les préparer à être de bonnes mères de famille, par une éducation complète. Il s’agit bien sûr de les former à la foi, à la piété, à la vie chrétienne et à l’apostolat, mais aussi de les initier aux arts domestiques et aux travaux pratiques qui leur permettront de subsister avec le produit de leur travail et surtout d’ordonner ou d’enjoliver leur vie de foyer, riche ou pauvre. La bienséance et la formation intellectuelle sont également au programme, et le résultat sera que ses filles en sortiront quasi plus lettrées que les garçons, signe précurseur et rare à cette époque d’une authentique promotion féminine. Elle savait faire confiance aux capacités des Indiennes qui ne tarderont pas à devenir maîtresses d’école. Il faut aussi noter cette particularité: au lieu d’attirer les élèves en pensionnat dans la grande cité - c’est d’ailleurs une des raisons qui lui fera refuser une vie cloîtrée pour ses Sœurs de la Congrégation séculière de Notre-Dame -, elle préfère des écoles sur le terrain, proches de la population, sans cesse ouvertes à la présence et aux suggestions des parents, car il importe de ne pas se substituer à eux.

Et Marguerite Bourgeoys estime non moins indispensable de tout faire pour jeter les bases de familles solides et saines. Elle doit alors contribuer à résoudre un problème très particulier à ce lieu et à cette époque. Aux hommes venus en soldats ou en défricheurs sur cette terre du nouveau monde, pour réaliser à Ville-Marie un centre d’évangélisation qui se voulait différent des autres colonisations, il manquait des épouses de valeur. Marguerite Bourgeoys fait chercher et accompagne de son savoir-faire éducatif des filles de France, si possible robustes et de vraie vertu.

Et elle veille sur elles comme une mère, avec affection et confiance, les recevant dans sa maison, pour les préparer à être des épouses et des mères valables, chrétiennes, cultivées, laborieuses, rayonnantes. En même temps, par sa bonté, elle aide ces rudes hommes à devenir des époux compréhensifs et de bons pères.

Mais elle ne s’en tient pas là. Quand les foyers sont formés, elle continue à leur apporter le soutien matériel nécessaire en cas de disette ou d’épidémie, et elle leur procure, notamment aux femmes, l’occasion de goûter ensemble repos, amitié tout en se retrempant dans les bonnes résolutions, aux sources de la spiritualité, dans ce qu’elle appelle les “retraites” et aussi les “congrégations externes”.

Bref, ce que beaucoup s’efforcent aujourd’hui de réaliser avec des méthodes, des institutions et des associations adaptées à notre temps, pour une éducation de qualité, pour la préparation au mariage chrétien, pour une œuvre de conseil et de soutien aux foyers, semble se trouver en germe, sous d’autres modes, dans l’esprit et les initiatives de Marguerite Bourgeoys. C’est pour les chrétiens une grande joie, et un encouragement à mettre plus résolument en œuvre ce que le récent Synode a dit sur la famille et que j’ai proposé à l’Église l’an dernier dans l’exhortation “Familiaris Consortio”. Puisse toute la société actuelle, au niveau de ses plus hautes instances civiles, être convaincue elle aussi qu’aucune solution à long terme ne sera trouvée si on ne redonne pas à la famille sa place centrale et les conditions de sa stabilité et de son épanouissement! Si la famille connaît une crise, que l’on s’acharne, non pas à la critiquer et à l’écarter - ce que redoutait notre sainte - mais à la promouvoir, à lui faire confiance et à la seconder dans l’accomplissement de ses tâches, sans se substituer à son dynamisme propre.

Et n’oublions pas que Marguerite Bourgeoys a été soutenue dans son œuvre étonnante par sa dévotion envers la Sainte Famille et qu’au milieu des pires difficultés - “peines et fatigues” - elle a servi les familles avec la qualité d’amour qui vient de l’Esprit Saint.

4. Sainte Jeanne Delanoue, la dernière de douze enfants, est venue elle aussi au secours des familles, mais ce fut dans le contexte de sa ville de Saumur, en cette fin du XVIIe siècle marquée par de grandes difficultés matérielles et sociales, aggravées par les famines, les mauvaises récoltes, les hivers rigoureux. On retiendra surtout son aide efficace aux plus pauvres. Elle qu’on connaissait surtout comme une commerçante prudente et intéressée, elle devint soudain “une très grande prodigue en la charité”, quand l’Esprit Saint, éteignant “le feu de son avarice”, lui fit comprendre que sa foi ardente requérait aussi “le feu de cette charité”, en lui découvrant l’étendue de la pauvreté. Le livre d’Isaïe nous disait à l’instant: “Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtements, ne te dérobe pas à ton semblable”.

C’est ce que réalise à la lettre Jeanne Delanoue: elle visite ceux qui vivent comme des bêtes dans les étables creusées dans le coteau, leur porte nourriture et vêtements, lave leurs habits et leur donne au besoin les siens, se met en peine de chauffer ces abris précaires, distribue largement à ceux qui passent, commence à les accueillir dans son propre logement, puis aménage successivement trois maisons qu’on lui prête et qu’elle nomme “Providences”, pour y recevoir des enfants orphelins, des jeunes filles livrées à elles-mêmes, des femmes dans la détresse, des vieillards, des indigents de toute sorte, saisis par la faim et le froid, bref tous ceux qui pourraient lui dire au jour du jugement: j’avais faim, soif, j’étais nu, malade, sans abri. Elle n’aime pas faire de distinction entre les pauvres méritants ou non. Elle les secourt tous, mais elle veut aussi les faire participer aux travaux, apprendre un métier aux enfants et aux jeunes filles.

Bien plus, Jeanne Delanoue fait l’expérience des humiliations des pauvres, se risquant parfois à mendier elle-même, prenant une nourriture souvent pire que la leur, sans compter ses jeûnes continuels, ses nuits écourtées et inconfortables. Elle veut que ses Sœurs partagent la même maison que les pauvres, mangent comme eux, soient traitées comme eux en cas de maladie, et vêtues d’un humble habit gris. Quant à ses pauvres, elle sait les entourer de tendresse, parfois leur procurer des repas de fête, exige que ses Sœurs les saluent avec respect, en les servant avant elles.

Les bourgeois de sa ville, des prêtres même, critiqueront ses austérités “excessives” et ses charités “désordonnées”. Mais rien ne l’arrêtera, pas même l’effondrement de son premier logis d’accueil: “Je veux vivre et mourir avec mes chers frères les Pauvres”.

D’autres initiatives, comme celles nées de la charité de saint Vincent de Paul, s’étaient déjà répandues en France. Mais à l’époque, Saumur manquait encore d’hospice et Jeanne Delanoue voulait créer un grand service de charité pour les indigents et les malades abandonnés à eux-mêmes, organiser leur visite, et éventuellement ouvrir de petites écoles pour leurs enfants. En son temps, avec les moyens à sa disposition, elle entendait remédier à la pauvreté et au vagabondage. Son exemple ne manquera pas d’interpeller aussi notre monde moderne. Tant de pays vivent dans une grande pauvreté! Et même les nations industrialisées n’échappent pas aux soucis matériels; elles ont leurs pauvres, de toute sorte. On s’attachera peut-être davantage aujourd’hui à détecter les causes de ces misères, à créer des conditions plus justes pour tous, à établir des mesures de prévoyance, à aider les pauvres à se prendre eux-mêmes en charge sans se laisser seulement assister. Mais l’attention aux indigents, l’amour des pauvres, le secours immédiat et efficace demeurent aussi fondamentaux pour remédier à la dureté que connaît notre monde.

C’est à ce prix, dit Isaïe, que la “lumière se lèvera dans les ténèbres”.

Enfin, lorsque nous proclamons la sainteté de Jeanne Delanoue, il importe de chercher à comprendre le secret spirituel de son dévouement hors pair. Il ne semble pas que son tempérament la portait vers les pauvres par sentimentalisme ou par pitié. Mais, l’Esprit Saint lui fit voir le Christ dans ces pauvres, le Christ-Enfant dans leurs enfants - elle avait une dévotion particulière envers Lui -, le Christ Ami des pauvres, le Christ lui-même humilié, crucifié. Et avec le Christ, elle voulait montrer aux pauvres la tendresse du Père. A ce Dieu, elle recourait avec une audace d’enfant, attendant tout de lui, de sa Providence, nom qui devait désigner ses maisons et sa fondation à l’origine: la Congrégation de Sainte-Anne de la Providence. Sa dévotion constante à Marie était inséparable de la Sainte Trinité. Le mystère eucharistique était aussi au cœur de sa vie. Tout cela était bien loin du jansénisme ambiant. Son attachement à l’Église la dissuadait de prendre de nouveaux chemins sans consulter ses confesseurs et l’Évêque du diocèse. Mais il serait bien insuffisant ici de parler d’une saine théologie, d’une riche spiritualité, héritée d’ailleurs du meilleur de l’Ecole française. Très vite Jeanne Delanoue a atteint, non seulement l’héroïcité des vertus évangéliques, celles du Sermon sur la montagne, mais aussi une profonde contemplation des personnes divines, avec des signes mystiques de la plus haute union à Dieu, selon la voie unitive, brûlant notamment d’amour pour Jésus, “son Époux”. C’est bien là que prennent leur inspiration et leur achèvement la “folie” de sa charité, l’audace de ses initiatives. Que l’Église d’aujourd’hui se garde de l’oublier: comme en ce XVIIe siècle finissant ou en ce début du XVIIIe, il n’y aura pas aujourd’hui de vraie réforme ni de mouvements féconds sans un authentique courant mystique!

5. Chers Frères et Sœurs, je vous laisse maintenant le soin de contempler vous-mêmes de plus près la vie admirable de ces deux saintes. On lisait dans le psaume: “Le Roi est séduit par sa beauté”. Oui, Dieu les a accueillies dans sa joie éternelle. Qu’elles intercèdent pour nous! Pour les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui poursuivent l’œuvre éducative et missionnaire de sainte Marguerite Bourgeoys auprès des jeunes et des familles, en tant de pays! Pour les Servantes des Pauvres, Sœurs de Jeanne Delanoue, qui continuent à aller aux pauvres, à les accueillir et à les aider en partageant leurs conditions de vie, afin de leur révéler la tendresse de Dieu! Pour tous ceux qui œuvrent à la promotion des familles et au service des indigents! Pour les communautés diocésaines des deux saintes, et pour l’Église entière, afin que, stimulée par une telle sainteté de vie, elle trace de nouveaux chemins de charité et de miséricorde!

Amen. Alléluia!

© Copyright 1982 - Libreria Editrice Vaticana

Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/homilies/1982/documents/hf_jp-ii_hom_19821031_canonizzazioni.html

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail,  Église Saint Willibrord - Montréal Verdun, Québec, Canada


Marguerite Bourgeoys (1620-1700)

Fondatrice des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame

MARGUERITE BOURGEOYS naît à Troyes en Champagne (France), le Vendredi Saint, 17 avril 1620. Elle est baptisée le jour même, en l'église Saint-Jean, voisine de la demeure familiale. Sixième des douze enfants d'Abraham Bourgeoys et de Guillemette Garnier, elle grandit dans un milieu chrétien et de bonne bourgeoisie.

Elle a dix-neuf ans quand elle perd sa mère. L'année suivante, le dimanche, 7 octobre 1640, au cours d'une procession en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, à la vue d'une statue de la Vierge, elle est saisie d'une grâce qui la transforme et la presse de se retirer du monde pour se consacrer au service de Dieu. Avec cette fidélité sans retour au dessein de Dieu sur elle, qui devait désormais la caractériser, elle se met dès lors à la recherche de sa vocation propre.

Son premier geste est de s'inscrire à la Congrégation externe de Troyes, association de jeunes filles pieuses et charitables vouées à l'enseignement aux enfants des quartiers pauvres de la ville. C'est là qu'elle apprendra, en 1642, la fondation de Ville-Marie (Montréal) en Canada, et qu'elle percevra un premier appel à la vie missionnaire. Cet appel se précisera en 1652, lors d'une rencontre avec le Sieur de Maisonneuve, fondateur et gouverneur de ce poste avancé de la Nouvelle-France, en quête d'une institutrice laïque pour instruire gratuitement les enfants français et indiens. La Vierge elle-même lui apparaît et confirme sa vocation: " Va, je ne t'abandonnerai pas ", lui dit-elle.

Ainsi rassurée, Marguerite quitte Troyes en février 1653, dans le dénuement le plus complet. Elle aborde à Montréal le 16 novembre suivant. Sans tarder, elle se met à l'œuvre et devient l'âme de la colonie qui, peu à peu, reprend vie. On la considère à juste titre comme co-fondatrice de Montréal, avec Jeanne Mance l'infirmière et Maisonneuve le maître d'oeuvre.

Pour stimuler la piété des colons, elle fait relever la Croix du Mont-Royal abattue par des Indiens ennemis; elle entreprend la construction d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Bon Secours. Convaincue de l'importance des familles dans l'édification de ce pays nouveau, elle perçoit le rôle prépondérant des femmes et met tout en oeuvre pour les former. En 1658, dans une étable que lui cède le gouverneur, elle ouvre la première école à Montréal. Puis elle fonde une Congrégation externe inspirée de celle de Troyes mais adaptée aux nécessités nouvelles, afin de répondre aux besoins des femmes et des jeunes filles dont l'ignorance religieuse et profane risquerait de compromettre la bonne éducation des enfants et l'avenir de la colonie. A partir de 1659, elle accueille les filles recrutées par les curés de France ou dotées par le Roi pour venir se marier à Montréal, se comportant à leur égard comme une véritable mère. Ainsi nait un système scolaire et se tisse un réseau d'oeuvres sociales qui, peu à peu, s'étendront à tout le pays, ce qui lui vaudra le titre de " Mère de la Colonie " et de co-fondatrice de l'Eglise du Canada.

Trois fois, elle repasse en France pour y chercher de l'aide. Depuis 1658, le groupe des institutrices qui l'a suivie dans sa vie de prière, d'héroïque pauvreté et d'inlassable dévouement au service du prochain revêt l'aspect d'un véritable institut religieux. Il s'inspire de la " vie voyagère " de Marie et se veut, par conséquent, non cloîtré: une innovation pour l'époque. Les souffrances inhérentes à une telle fondation ne seront pas épargnées à celle qui en a pris l'initiative. Mais l'œuvre progresse: la Congrégation de Notre-Dame reçoit sa charte civile de Louis XIV en 1671, puis canonique par mandement de l'évêque de Québec en 1676, et enfin l'approbation de ses Constitutions religieuses en 1698.

L'étape de la fondation ainsi franchie, Soeur Bourgeoys peut partir: quarante soeurs sont là pour continuer son oeuvre. Elle meurt à Montréal, le 12 janvier 1700, en grande réputation de sainteté après avoir offert sa vie pour la guérison d'une jeune soeur.

L'action éducative et apostolique de Marguerite Bourgeoys se perpétue grâce à l'engagement de ses filles. Plus de 2.600 soeurs de la Congrégation de Notre-Dame oeuvrent dans les champs d'activité les plus divers: de l'école au Collège ou à l'Université, de la promotion sociale à la pastorale familiale, paroissiale ou diocésaine. On les retrouve au Canada, aux Etats-Unis, au Japon, en Amérique Latine, au Cameroun, et tout récemment en France.

Marguerite Bourgeoys a été béatifiée par Pie XII le 12 novembre 1950. S. S. Jean-Paul II la canonise le 31 octobre 1982 et donne ainsi à l'Église du Canada sa première sainte.

SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19821031_bourgeoys_fr.html

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys


Sainte Marguerite Bourgeois

Fondatrice de la Congrégation Notre-Dame

(1620-1700)

Marguerite Bourgeois naît à Troyes, en France, le Vendredi Saint, 17 avril 1620. Elle fut préparée longuement par des voies toutes providentielles à sa mission future. A vingt ans, lors d'une procession, la Sainte Vierge la regarda et lui sourit. Dès lors, Marguerite renonça aux parures et aux amusements de son âge et entra dans la Société des Enfants de Marie dont elle devint la présidente.

Dix ans plus tard, le jour de l'Assomption, Jésus-Enfant, (âgé de trois ans,) lui apparaît dans l'Hostie de l'ostensoir. Il embrase son coeur des flammes de la divine charité, lui inspire un souverain mépris pour tous les biens terrestres et lui communique une immense soif des âmes.

En 1653, Marguerite Bourgeois s'embarque pour le Canada à trente-trois ans. La Vierge lui dit: "Va, Je ne t'abandonnerai pas." Quatre années s'écoulent avant qu'il lui soit possible de se vouer à l'éducation chrétienne des enfants. En attendant, sa charité s'étend à tous: elle visite et sert les malades, ensevelit les morts, console les affligés, catéchise les colons.

Dorénavant, sa tâche consistera à former et diriger une communauté religieuse enseignante non cloîtrée. En 1658, elle jette les bases de son institut en ouvrant la première école de Ville-Marie dans une étable cédée par Monsieur de Maisonneuve. Elle s'adjoint des compagnes, qu'elle initie à son oeuvre. De là surgissent les "petites écoles" disséminées sur les côtes de la Nouvelle-France.

L'oeuvre sociale de Mère Bourgeois n'est pas moins admirable que son oeuvre d'éducation. Son dévouement la met au service des jeunes ménages d'alors. Elle héberge chez elle les Filles du Roi, les guide et les dirige, inculquant en elles les sérieux devoirs de l'épouse et de la mère. Elle demeurera la conseillère de ces jeunes femmes auprès de qui elles chercheront toujours réconfort et encouragement pour la pratique des vertus.

L'ingéniosité de Marguerite Bourgeois se révèle dans des créations de toutes sortes: ouvroir pour les jeunes filles et les épouses, école normale pour la formation de ses compagnes dans l'éducation, oeuvre des Tabernacles qu'elle fonde avec la recluse Jeanne Leber, congrégation pour jeunes filles.

Après quarante-sept ans de travaux bénis du Ciel et de la Sainte Vierge, Marguerite Bourgeois s'éteint à quatre-vingts ans, avec la réputation d'une âme éminente en sainteté. Le 12 novembre 1950, dans une cérémonie solennelle à Saint-Pierre de Rome, Pie XII la déclarait bienheureuse. Depuis cette date, elle a reçu les honneurs de la canonisation.

Marguerite Bourgeois par une religieuse de la Congrégation Notre-Dame. (Résumé de); Collection "Ville-Marie" no: 8, éd. 17 avril 1941

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_marguerite_bourgeois.html

Santa Margherita Bourgeoys

Vénérable Marguerite Bourgeois., 1914, Les Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, British Library


BOURGEOYS, MARGUERITE, dite du Saint-Sacrement, fondatrice de la congrégation de Notre-Dame de Montréal, née à Troyes, en Champagne (France), le 17 avril 1620, décédée et inhumée à Montréal, le 12 janvier 1700, béatifiée le 12 novembre 1950 et canonisée le 31 octobre 1982.

Marguerite Bourgeoys naît en France au siècle de la guerre de Trente Ans et de la Fronde, au temps des puissantes et méthodiques réalisations de Richelieu et de Colbert, au temps des grands mystiques de l'école française, Jean-Jacques Olier, Pierre de Bérulle, Charles de Condren. Marquée par son milieu et son temps, Marguerite Bourgeoys sera à la fois grande réaliste et profonde mystique. Elle y prendra aussi figure d'avant-garde.

Par son père, Abraham Bourgeoys, maître chandelier et monnayeur en la Monnaie de Troyes, ainsi que par sa mère, Guillemette Garnier, Marguerite appartient à la bourgeoisie française du XVIIe siècle. L'inventaire détaillé des propriétés et des bijoux de Mme Bourgeoys et une étude de la famille Garnier prouvent la qualité des relations sociales qu'entretenaient ses parents et l'aisance dans laquelle ils vivaient.

Jusqu'en 1950, les biographes de Marguerite Bourgeoys répétaient que, orpheline à 12 ans, elle avait dès lors été chargée de la tenue de la maison et de l'éducation de ses frères et sœurs. Des documents récemment découverts prouvent au contraire que Marguerite, sixième des 12 enfants Bourgeoys, avait 19 ans à la mort de sa mère, et qu'elle avait une sœur aînée, Anne, encore à la maison en 1639.

C'est en 1640 – Marguerite est alors âgée de 20 ans – que se situe le premier jalon de l'étonnante odyssée qui l'amènera jusqu'en Nouvelle-France.

La congrégation de Notre-Dame, fondée en 1598 par Alix Leclerc, sous l'instigation de l'abbé Pierre Fourier, avait un couvent à Troyes. Ces religieuses cloîtrées, qui ne pouvaient sortir pour exercer leur apostolat en dehors du monastère, avaient recours à un moyen terme : une congrégation dite externe, groupe de jeunes filles qui se réunissaient au monastère pour des instructions pieuses et des leçons de pédagogie.

« Quelques sollicitations qu'on lui en fît », Marguerite Bourgeoys avait toujours refusé d'entrer dans la congrégation externe, par crainte de « passer pour bigote ». Mais en 1640, lors de la procession du Rosaire, un brusque coup de barre change sa destinée. « On repassa, écrit-elle, devant le portail [de l'abbaye de] Notre Dame ou il y a au-desus de la porte une image de pierre [de la Vierge] et en jetant la veue pour la regarder je la trouvay très belle et en mesme temps je me trouvai si touchée et si changée que je ne me connoissest plus et retournant à la maison cela paroissoit à tous et comme jetes for legère jetes la bien venue avec les autres filles. »

La première démarche de Marguerite Bourgeoys est d'entrer dans la congrégation externe. La directrice des congréganistes est alors mère Louise de Chomedey de Sainte-Marie, sœur de Paul de  Chomedey de Maisonneuve, gouverneur de Ville-Marie. Par elle, Marguerite entend parler du Canada, puis est présentée à Maisonneuve, de passage à Troyes en 1652. Sœur Louise de Chomedey et quelques compagnes supplient Maisonneuve de les amener à Montréal. Mais il refuse, disant que, dans les conditions actuelles, une communauté religieuse ne pourrait subsister à Ville-Marie. Marguerite Bourgeoys, alors âgée de 33 ans, s'offre à y aller, et Maisonneuve l'accepte.

D'étranges refus d'admission au Carmel et à d'autres communautés contemplatives l'avaient laissée disponible pour Ville-Marie. En février 1653, elle quitte Troyes pour ne débarquer à Québec, après bien des difficultés, que le 22 septembre.

À son arrivée à Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys ne trouve pas d'enfants d'âge scolaire, à cause de la mortalité infantile : « On a été environ 8 ans que Ion ne pouvoit point élevé danfants ». En attendant, elle se fait la grande sœur des colons. Déjà, sur le bateau, sa présence leur a valu une prédication, presque une conversion, car à leur arrivée, « ils étoient changés comme le linge quon met à la licive ». En 1657, elle semble les avoir gagnés bien gracieusement à une corvée pour la construction de la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours (première église de pierre bâtie dans l'île de Montréal) qui, avec bien des transformations, s'élève encore aujourd'hui au même endroit. Les témoignages de ses contemporains assurent qu'en toutes circonstances on recourait à Marguerite, véritable assistante sociale avant la lettre.

Mais la mission à laquelle ses goûts et ses dispositions naturelles la poussent, c'est l'enseignement. Le 30 avril 1658, Marguerite Bourgeoys peut enfin accueillir ses premiers écoliers, dans une étable que, faute de mieux, lui a donnée Maisonneuve. L'acte de concession dit que c'est « un bâtiment de pierre de trent-six pieds de long sur dix-huit de large, situé à Ville-Marie, proche de l'Hôpital Saint-Joseph ».

Marguerite voit cependant plus loin et plus grand car, dès cette même année 1658, elle retourne en France « dans le desain d'amener quelque filles pour maider a recorder les enfants ». Elle en ramène trois bonnes bourgeoises, Edmée Châtel, Marie Raisin,  Anne Hiou, ainsi qu'une jeune « fille forte » pour les grosses besognes. Grâce à l'aide de ses compagnes, Marguerite Bourgeoys pourra bientôt recevoir les filles du roi, ces jeunes orphelines que Louis XIV envoie en Nouvelle-France « pour faire des familles ». Elle va les « quérir au bor de leau », les prépare à leur rôle futur. C'est chez elle que les colons de Ville-Marie viennent chercher femme, non sans subir un sévère examen. Ils semblent d'ailleurs apprécier cette exceptionnelle agence matrimoniale ainsi que l'enseignement donné aux enfants à l'école de Marguerite Bourgeoys, car en 1667, dans une « assemblée d'habitants », ils prennent la résolution de demander au roi des lettres patentes pour les « filles de la Congrégation », nom que déjà, à Ville-Marie, on donnait à « Sœur Bourgeoys » et à ses compagnes.

De son côté, Mgr de Laval*,  vicaire apostolique de la Nouvelle-France, lors de sa visite en 1669, approuve par l'autorité d'une ordonnance les institutrices de Ville-Marie pour l'île de Montréal et tous les autres lieux du Canada qui les demanderaient.

Marguerite Bourgeoys décide donc, en 1670, d'aller « demander des lettres patentes au roi » pour assurer l'existence de sa communauté. Ce voyage est peut-être le plus étonnant de tous. Marguerite part, seule de son sexe, avec dix sols dans sa poche. Arrivée à Paris, « sans argant sans hardes et sans connaissances », elle atteint Louis XIV. Talon avait signalé à Colbert, dans son rapport du 10 novembre 1670, les services rendus au pays par cette « espèce de Congrégation pour enseigner à la jeunesse, avec les lettres et l'écriture, les petits ouvrages de mains ». Et Colbert avait écrit en marge : « Il faut s'employer à cet établissement ». Le terrain est donc bien préparé, et Marguerite Bourgeoys obtient du roi, en mai 1671, les lettres patentes demandées. « Non seulement, écrit le roi, elle a fait l'exercice de maîtresse d'école en montrant gratuitement aux jeunes filles tous les métiers qui les rendent capables de gagner leur vie, mais, loin d'être à charge du pays, elle a fait construire des corps de logis, défriché des concessions, aménagé une métairie ».

Marguerite Bourgeoys ramène de France trois de ses nièces : Marguerite, Catherine et Louise Sommillard. Marguerite et Catherine deviendront plus tard sœurs de la Congrégation, et Louise, la femme d'un colon nommé Fortin.

À cette époque (1672), Marguerite Bourgeoys commence à vivre l'âge d'or de son œuvre en Nouvelle-France, une décennie de grande expansion.

À la demande des familles nobles et bourgeoises qui, jusqu'alors, envoyaient leurs filles à Québec, Marguerite Bourgeoys ouvre un pensionnat à Ville-Marie, en 1676.

Mais les préférences de Marguerite Bourgeoys vont aux fillettes moins fortunées. Pour elles, elle crée la première école ménagère au pays, l'ouvroir de la Providence, à la pointe Saint-Charles. De plus, à toutes celles qui ne peuvent venir au pensionnat, elle envoie ses sœurs. Ainsi se fondent de petites écoles à Lachine, à la Pointe-aux-Trembles de Montréal, à Batiscan, à Champlain. Les petites sauvagesses ont toujours large part dans ses prédilections. Depuis son arrivée à Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys en a attiré et recueilli quelques-unes à son école. Vers 1678, elle établit une mission au village sauvage de la Montagne. Les sœurs enseignent dans des cabanes d'écorce. Ce n'est qu'à la fin du siècle qu'elles habiteront dans les tours du fort construit par M. Vachon* de Belmont, tours qu'on voit encore aujourd'hui sur le terrain du grand séminaire de Montréal.

Devant les proportions, imprévisibles au départ, que prend son œuvre, Marguerite Bourgeoys s'inquiète de l'avenir. Avant de les envoyer en mission, elle a bien formé ses compagnes à une pédagogie et surtout à une règle de vie de communauté séculière qu'elle a élaborée pour imiter la vie voyagère de Notre-Dame. Déjà, il est vrai, Mgr de Laval et Louis XIV ont approuvé un essai de ce genre de vie et, depuis longtemps, les colons leur donnent le nom de « sœurs ». Mais Marguerite Bourgeoys et ses compagnes ne peuvent faire que des promesses avec contrat civil, la hiérarchie officielle de l'Église n'ayant pas donné un règlement écrit, approuvé.

À cette fin, Marguerite Bourgeoys entreprend, en 1680, un troisième voyage en France, cette fois en compagnie de Mme François-Marie Perrot,  femme du gouverneur de Montréal. Mgr de Laval, qui est à Paris, accablé de soucis, la reçoit froidement et lui interdit même toute tentative de recrutement.

Ce voyage n'est pourtant pas inutile. Marguerite Bourgeoys rencontre Mme de Miramion qui, hier célèbre à la cour, vit retirée et dirige un groupe de jeunes filles dans des œuvres de charité – une « Mère de l'Église », selon l'expression de Mme de Sévigné. Marguerite revient riche d'une précieuse observation sur la vie religieuse en France et mieux préparée à soutenir les difficultés qui vont bientôt assaillir sa jeune communauté.

En décembre 1683, sœur Bourgeoys se propose de donner sa démission et de procéder à l'élection d'une nouvelle supérieure. Mais voilà que, dans la nuit du 6 au 7 décembre, un incendie détruit la maison-mère et fait périr les deux candidates à l'élection, Marguerite Sommillard et Geneviève Durosoy.

Sœur Bourgeoys reprend alors la charge avec courage. Les années qui suivent rappellent celles des grandes fondations ; c'est l'ère québécoise qui s'ouvre. En 1685, Mgr de Saint-Vallier  [La Croix*], , successeur de Mgr de Laval, fait venir des sœurs de la Congrégation dans la paroisse Sainte-Famille de l'île d'Orléans. Sœur Mayrand et sœur Marie Barbier*  de l'Assomption, seront les héroïnes de cette difficile fondation. Quelques mois plus tard, enchanté de l’œuvre de sœur Bourgeoys à l'ouvroir de la Providence, l'évêque décide d'en faire une réplique à Québec. À cette fin, il achète « une maison proche de la grand'place Notre-Dame, vis-à-vis la clôture des Révérends Pères Jésuites », puis il y fait venir de l'île d'Orléans sœur Barbier, qui reçoit bientôt une compagne de Montréal, sœur Marie-Catherine  Charly*.  C'est dans cette même maison de la Providence que Mgr de Saint-Vallier va ouvrir son Hôpital Général en 1689, créant infirmières, pour le soin des vieillards, deux sœurs de la Congrégation.

Dès 1692, tout l'établissement de la congrégation à Québec est modifié. À la demande du curé de Québec et au grand bonheur de sœur Bourgeoys, les sœurs de la Congrégation ouvrent une école pour les petites filles pauvres de la basse ville.

Quant à l’œuvre de l'Hôpital Général, Mgr de Saint-Vallier l'établit dans l'ancien couvent des Récollets, sur la rivière Saint-Charles, et la confie dorénavant aux Hospitalières.

À Montréal, en 1693, on accepte enfin la démission de sœur Bourgeoys : sœur Barbier est élue supérieure générale. À 73 ans, Marguerite ne connaîtra pourtant pas encore, dans la retraite à l'infirmerie, la quiétude de l’œuvre achevée. Mgr de Saint-Vallier va remettre en question l'essence et l'existence même de la congrégation en voulant assimiler les sœurs aux Ursulines ou leur imposer le cloître et une règle de sa propre composition. Mais enfin, avec l'aide de M. Tronson, supérieur des Sulpiciens à Paris, et soutenue par la lucide volonté de la fondatrice, sœur Barbier réussira à faire modifier cette règle selon les exigences « de filles séculières ». Le 1er juillet 1698, veille de la Visitation, en présence de Mgr de Saint-Vallier, Marguerite Bourgeoys et ses compagnes font des vœux simples, à la congrégation de Notre-Dame canoniquement érigée en communauté. Marguerite Bourgeoys s'appellera désormais sœur du Saint-Sacrement, nom qui résume les deux dernières années de sa vie, deux années de solitude et de prière. Depuis 1695, la maison-mère de la congrégation possédait enfin une chapelle, grâce aux dons de Jeanne  Le Ber* qui avait demandé, en retour, d'y vivre en recluse toute sa vie.

La mort de Marguerite Bourgeoys sera, à l'image de sa vie, réaliste et mystique. Sœur Catherine Charly est mourante ; pour sauver la vie de cette jeune sœur, Marguerite Bourgeoys offre la sienne : « Mon Dieu, prie-t-elle, que ne me prenez-vous plutôt, moi qui suis inutile et qui ne sers à rien ! » Le soir même de ce jour, au dire de Glandelet, qui rapporte à ce sujet des lettres de témoins du fait, sœur Charly est sauvée et sœur Bourgeoys, jusque-là bien portante, est saisie d'une forte fièvre. Elle meurt quelques jours plus tard, le 12 janvier 1700.

Pour mesurer la taille du personnage que fut Marguerite Bourgeoys aux yeux de ses contemporains, il n'est rien de plus révélateur que leurs témoignages d'estime et de vénération à l'occasion de sa mort. 250 ans avant sa béatification, l'admiration populaire l'avait déjà canonisée : on considérait comme des reliques les objets qu'on fit toucher à ses mains l'après-midi où elle fut exposée au public, dans la chapelle de la congrégation. L'unanimité des éloges qu'on lui adresse ne peut être fausse. Témoignage d'estime encore que le débat au sujet de la possession de ses restes, qui dut d'ailleurs se régler par un compromis : la paroisse de Ville-Marie garda son corps et la congrégation de Notre-Dame, son cœur.

On retrouve dans la pédagogie de Marguerite Bourgeoys les grands principes scolaires de la France au XVIIe siècle, et plus précisément, ceux de l'excellent éducateur que fut Pierre Fourier ; par la congrégation externe, à Troyes, Marguerite Bourgeoys avait été formée à son école. Mais elle adapte ces emprunts aux cadres de la Nouvelle-France. En un siècle où l'on se demandait encore en France si l'instruction était nécessaire aux filles du peuple, elle tient à ce que l'école soit gratuite : « Pour pouvoir instruire gratis, les Sœurs se contentent de peu, se privent de tout et vivent partout pauvrement. »

La compétence des professeurs semble une exigence toute nouvelle de notre siècle. Et pourtant Marguerite Bourgeoys la demande avec une étonnante perspicacité : « Les Sœurs doivent prandre peine de se randre savante et abille en toute sortes douvrages. Les filles de la Congrégation abandonne leur santé, leur satisfaction et leur repos pour l'instruction des filles ».

À une époque où l'on faisait encore largement usage du martinet, mère Bourgeoys recommande de n’user de la correction que « très rarement, toujours avec prudence et extrême modération, se souvenant qu'on est en la présence de Dieu. »

Grâce à cette bonté, qui est comme le sceau de sa pédagogie, Marguerite Bourgeoys réussit à apprivoiser les petites Indiennes et à former les deux premières religieuses originaires des races de l’Amérique, une Algonquine, Marie-Thérèse Gannensagouas, et une Iroquoise, Marie-Barbe Atontinon*.

C'est surtout dans la fondation de sa communauté, la congrégation de Notre-Dame, que Marguerite Bourgeoys nous paraît moderne, qu'elle prend figure de proue par ses adaptations merveilleuses et ses créations magnifiques. Elle fonde, en Nouvelle-France, au XVIIe siècle, une communauté de sœurs non cloîtrées, innovation extraordinaire à cette époque, car on ne connaissait alors pour les femmes que la clôture. Elle n'y parvient pas sans difficultés. À deux reprises, elle doit même opposer une respectueuse résistance au désir de son évêque de rattacher la congrégation aux Ursulines de Québec pour ne pas multiplier les ordres religieux dans une colonie pauvre et ne pas s'exposer aux risques d'une innovation hardie.

Marguerite Bourgeoys a trouvé une formule merveilleusement adaptée au nouveau pays. Ses filles font des vœux, mais elles sont « séculières », c'est-à-dire qu'elles « ne sont point cloitrée », à l'instar de Notre-Dame : « La Ste Vierge na point été cloitrée mais elle a gardé la solitude intérieure partout, elle na jamais refusée de se trouver ou la charité ou la nécessité avait besoin de secours ». C'est ainsi que les premières religieuses s'en allèrent à cheval, en canot ou à pied, faire le catéchisme dans les habitations disséminées le long des côtes du Saint-Laurent. Et « pour n'estre a charge à personne », elles devaient travailler à leur propre subsistance.

Le costume uniforme que Marguerite Bourgeoys donne à ses filles ne semble pas très adapté dira-t-on, à cette vie laborieuse. Mais si compliqué et encombrant qu'il puisse paraître aujourd'hui, il faut bien reconnaître qu'il était, à cette époque, assez « à la mode » du temps, semblable à celui que les femmes portaient alors : robe longue, fichu et coiffe « en toile de Rouen ».

Les filles de Marguerite Bourgeoys sont, dans leur âme, profondément religieuses. Marguerite Bourgeoys dote sa communauté d'une forte spiritualité. À l'imitation de Marie, les sœurs de la Congrégation seront « vagabondes et non cloîtrées ».

Dans ce style tout à fait original, Marguerite Bourgeoys a édifié une œuvre dont la survie est certainement la plus convaincante preuve de son réalisme mystique. Elle ne promettait à ses filles que « du pain et du potage ». La perspective n'engageait guère à l'entrée dans sa communauté. Et pourtant à sa mort, en 1700, elles étaient 40 pour continuer son œuvre. En 1961, sa communauté aura compté 6 644 religieuses. Dans 262 maisons, au Canada, aux États-Unis et au Japon, la congrégation de Notre-Dame atteint, en cette même année, par l'enseignement, près de 100 000 élèves, rayonnement apostolique qui prolonge dans le temps et dans l'espace la présence de Marguerite Bourgeoys.

Marguerite Bourgeoys, à l'âge de 78 ans, écrivit ses mémoires. Inquiétée par les adoucissements qu'on apportait à l'austérité des premières années, la fondatrice, bien lucide, consigne par écrit ses avertissements, ses vues sur l'esprit de la communauté et des souvenirs personnels qui expliquent la fondation de la congrégation de Notre-Dame. Ce point de vue, cet état d'âme justifient le style, le ton des mémoires et le choix des souvenirs. Plusieurs des manuscrits de Marguerite Bourgeoys ont péri dans l'incendie de la maison-mère en 1768. Ceux qui échappèrent à la destruction furent copiés lors du procès informatif de la cause de béatification en 1867, et les copies furent conservées à l'archevêché de Montréal. L'original, gardé à la congrégation de Notre-Dame, devint presque entièrement la proie des flammes dans l'incendie de 1893. La même année 1893, des sœurs se rendirent à l'archevêché pour copier la transcription des Écrits faite en 1867 pour la cause. On trouve aujourd'hui aux archives de la maison-mère, à Montréal, outre cette copie de 1893, le microfilm de la première copie de l'archevêché, de la copie envoyée au Vatican en 1868 et les photostats reliés de ces deux copies.

Hélène Bernier

ACND, MSS Ml ; V1 ; V2, Écrits autographes de sœur Marguerite Bourgeois.— [Marguerite Bourgeoys], Marguerite Bourgeoys, éd. Hélène Bernier (« Classiques canadiens », III, Montréal et Paris, 1958). On a beaucoup écrit sur Marguerite Bourgeoys. Ses principales biographies, suivant l'ordre chronologique, sont : Charles Glandelet, Le Vray Esprit de Marguerite Bourgeoys et de l’Institut des Sœurs Séculières de la Congrégation de Notre-Dame établie à Ville-Marie en l’Isle de Montréal en Canada, 1701. Cet ouvrage ne fut pas publié, mais des copies faites sur le manuscrit sont conservées aux ACND ; biographie très précieuse parce que l'auteur, directeur spirituel de Marguerite Bourgeoys, la composa quelques mois seulement après la mort de la fondatrice et utilisa les témoignages et les souvenirs des contemporains de Marguerite Bourgeoys.— [Étienne Montgolfier], La Vie de la Vénérable Marguerite Bourgeoys dite du Saint-Sacrement (Ville-Marie [Montréal], 1818), connue sous le nom de Vie de 1818, et la première imprimée au Canada.— [Étienne-Michel Faillon], Vie de la Sœur Bourgeoys fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Villemarie en Canada, suivie de l’Histoire de cet institut jusqu’à ce jour (2 vol., Villemarie [Montréal], 1853).— Sister Saint Ignatius Doyle, Marguerite Bourgeoys and her Congregation (Gardenvale, P.Q. 1940).— Albert Jamet, Marguerite Bourgeoys, 1620–1700 (2 vol., Montréal, 1942).— Yvon Charron, Mère Bourgeoys (1620–1700) ([Montréal], 1950).— L.-P. Desrosiers, Les Dialogues de Marthe et de Marie (Montréal et Paris, 1957).

© 2000 University of Toronto/Université Laval

SOURCE : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=34204

Santa Margherita Bourgeoys

« Devant la Maison mère de la Congrégation de Notre-Dame se trouve une stèle de pierre grise dédiée à la mémoire de Marguerite Bourgeoys. Elle a été élevée par les dirigeants de l'Ordre de l'Alhambra réunis en Congrès à Montréal. L‘Ordre de l'Alhambra est une organisation fraternelle catholique d'hommes et de femmes fondée le 29 février 1904 à Brookiyn, New York par William Harper Bennett. Ses membres sont engagés dans de nombreuses œuvres caritatives. Depuis sa fondation, un des centres d'intérêt principaux de l’Ordre a été de trouver, de documenter, d'immortaliser des personnes, places et événements ayant eu une importance significative dans l'histoire du catholicisme nordaméricain. Plus de 160 plaques de bronze ont été placées à travers les États-Unis et le Canada. » – Monument de l'Alhambra à la mémoire de Marguerite Bourgeoys cnd-m.org


Marguerite Bourgeoys

Parfois, les gens mis sur notre route influenceront le cours de notre destinée, c’est le cas de Marguerite Bourgeoys. Sa rencontre avec Louise Chomedey, une religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de Troyes et directrice d’une communauté externe de femmes, a été déterminante. Lorsque le frère de Louise, Paul de Chomedey de Maisonneuve, gouverneur de Montréal au Nouveau-Monde, demande à sa sœur de l’aider à trouver une enseignante pour la petite colonie, celle-ci suggère Marguerite qui est alors à la tête de ce groupe de jeunes femmes qui enseignent aux enfants pauvres.

Ses origines

Marguerite est née en 1620 à Troyes située dans la région champenoise de la France. À l’âge de 20 ans, elle se sent transformée à la suite d’une procession et abandonne par la suite les frivolités de la vie. Lors de sa rencontre avec Monsieur de Maisonneuve, ses qualités de leader et ses habiletés à rassembler les gens autour d’une cause commune sont bien reconnues.

L’appel du Canada

Marguerite Bourgeoys accepte l’offre de Maisonneuve et se joint à la grande recrue de 1653 qui devait sauver Ville-Marie et sa cinquantaine d’habitants et l’aider à se défendre des attaques des Iroquois. Durant la longue et difficile traversée, elle devient l’infirmière, la confidente et l’amie des hommes et des femmes dont l’arrivée va faire tripler la population montréalaise.

Une femme de vision et de compassion

Marguerite Bourgeoys se joint à Maisonneuve et à Jeanne Mance, l’administratrice de l’hôpital, en tant que partenaire dans l’administration de la colonie. Elle comprend que les femmes jouent un rôle important dans le futur du pays. Elle met sur pied des ateliers de travaux pratiques où les femmes de toutes conditions peuvent y acquérir des connaissances et des savoir-faire essentiels à leur nouveau mode de vie. Elle accueille également les filles du roi dont l’arrivée va permettre l’établissement de familles et ainsi garantir la survie de la colonie. Elle vit avec ces jeunes femmes, les prépare à leur nouveau rôle et les aide à prendre mari.

Une chapelle, une école et une communauté religieuse

En 1655, elle demande aux colons de se joindre à elle pour la réalisation de son rêve : la construction d’une chapelle de pèlerinage facilement accessible à pied. Après des délais et des imprévus, la première chapelle de pierre de Montréal voit le jour en 1675.

Les enfants de la colonie apprennent à lire, à compter, à écrire et à découvrir la foi dans l’école-étable ouverte en 1658. Les filles plus âgées acquièrent des compétences qui les prépareront à leurs responsabilités futures d’épouses et de mères. Comme le veut la tradition, les enfants préparent de la tire pour souligner la Sainte-Catherine fêtée en novembre!

Après l’ouverture de l’école, Marguerite Bourgeoys retourne en France pour y recruter d’autres compagnes partageant sa vision. Ensemble, elles formeront le noyau d’une communauté de femmes non-cloîtrées, la Congrégation de Notre-Dame et ce, même si les autorités ecclésiastiques n’approuvent pas ce type de communauté religieuse. Sa communauté ne sera donc reconnue officiellement que deux ans avant sa mort survenue en 1700.

Un retour aux sources

Sainte Marguerite Bourgeoys a été canonisée en 1982. Cette pionnière a construit des maisons, établi une ferme, ouvert des écoles pour les Amérindiens comme pour les enfants de la colonie. Femme déterminée, nul ne pouvait la détourner de ses projets, pas même des évêques ou des rois. L’Église la présente maintenant comme un modèle. Lors d’une cérémonie émouvante en avril 2005, les religieuses de sa communauté et les Montréalais ont ramené ses restes mortels à Notre-Dame-de-Bon-Secours, au cœur même du quartier qui l’a vu vivre, travailler et mourir. Cette femme de courage, de vision et de compassion demeure un exemple et une inspiration pour nous tous.

SOURCE : http://www.marguerite-bourgeoys.com/fr/chapelle/marguerite-Bourgeoys.asp

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Sanctuaire Notre Dame du Cap à Cap-de-la-Madeleine, Québec, Canada


Une femme de rêve et d’action

Une touche particulière de Dieu transforme le cœur de Marguerite alors qu'elle regarde une image de Marie.

Elle se sent appelée à imiter la vie de Marie sur terre et veut qu'il en soit ainsi pour toutes celles qui entreront dans sa congrégation.

Tout comme Marie, Marguerite « ne s'est jamais exemptée d'aucun voyage où il y eut quelque bien à faire, (…) quelque œuvre de charité à exercer. » (Écrits de Marguerite Bourgeoys p. 82) Elle traverse l'océan Atlantique à sept reprises pour les besoins de la colonie et de sa communauté, malgré tous les dangers que comportent ces longs voyages. Au cours des traversées, elle soigne les malades et réconforte les mourants.

Elle fonde l'une des premières communautés de femmes non cloîtrées qui vont vers les gens pour se rapprocher d'eux et répondre à leurs besoins. Elle réside avec les Filles du Roi pour les aider à s'adapter à leur nouveau pays. À l'image de Marie qui aide les premiers chrétiens à bâtir la Nouvelle Église après la mort de son Fils, Marguerite veut participer à la fondation d'une société où s'incarnerait l'idéal de la première communauté chrétienne.

Co-fondatrice de Montréal (Ville-Marie, à l'époque) avec Monsieur de Maisonneuve, elle consacre sa vie à bâtir « une Nouvelle Église dans un nouveau monde » et relève avec créativité les défis de son temps.

Pionnière de l'éducation, elle ouvre la première école en Nouvelle-France où elle enseigne les matières scolaires et religieuses et les arts ménagers aux mères et à leurs enfants.

Femme d'action, elle s'est faite travailleuse sociale, mentor, conseillère et médiatrice pour répondre aux nombreux besoins de la colonie.

Respectueuse de la culture autochtone, elle confie l'instruction des petites Amérindiennes à deux Iroquoises partageant son grand rêve.

Femme de cœur et de foi, Marguerite Bourgeoys est surnommée « mère de la colonie ».

Les événements marquants de sa vie

17 avril 1620 Naissance et baptême à Troyes, France.

7 octobre 1640 Lors d'une procession à la Vierge du Rosaire, une expérience spirituelle transforme le cœur de Marguerite et interpelle sa foi. « …je me trouvai si touchée et si changée que je ne me reconnaissais plus. » (Écrits de Marguerite Bourgeoys p. 234)

16 novembre 1653 Elle arrive à Ville-Marie après une longue traversée de l'Atlantique. Sur le bateau qui l'amène de la France au Canada, éclate une épidémie de peste; Marguerite soigne les malades et ensevelit les morts.

30 avril 1658 Elle ouvre la première école dans une étable de pierre que lui a donnée Paul Chomedey de Maisonneuve.

1658 - 1680 Elle effectue trois voyages en France pour aller chercher des recrues et voir aux affaires de la Congrégation.

1671 Le roi Louis XIV autorise l'établissement de la Congrégation de Notre-Dame en Nouvelle-France. Marguerite revient de France avec six compagnes.

1675 La construction de la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours commencée en 1655 est terminée.

1676 Monseigneur de Laval autorise Marguerite et ses compagnes institutrices de Ville-Marie à vivre en communauté sous le nom de « Filles séculières de la Congrégation ».

24 juin 1698 Les règles de la Congrégation sont définitivement établies. Les religieuses font profession et vouent solennellement leur vie au service de Dieu et des gens.

12 janvier 1700 Marguerite s'éteint à l'âge de 79 ans. Pour les habitants de Montréal, elle est « Sainte Marguerite ».

31 octobre 1982 Le pape Jean-Paul II canonise Marguerite Bourgeoys et donne à l'Église du Canada sa première sainte.

Aujourd’hui Les sœurs et les personnes associées à la Congrégation de Notre-Dame poursuivent l'œuvre de Marguerite Bourgeoys à travers le monde

SOURCE : http://www.cnd-m.org/fr/ste-marguerite/index.php

Santa Margherita Bourgeoys

Attributed to Antoine Plamondon  (1804–1895), Marguerite Bourgeoys, "Mes filles, ma joie et ma couronne", circa 1860, 74 x 62,5, Maison Saint-Gabriel


Marguerite, son courage et sa foi : biographie d’une pionnière en Nouvelle-France

Adaptation de l’introduction du volume de Patricia Simpson, CND, Marguerite Bourgeoys et Montréal, 1640-1665, traduction de Simone Poissant (Montréal, McGill-Queen’s University Press, 1999)

1. La première éducatrice de Montréal

Marguerite Bourgeoys, native de Troyes, ancienne capitale de la Champagne, était arrivée en 1653 dans une Ville-Marie encore naissante et minuscule, exposée à de nombreux dangers. La ville de Montréal que nous connaissons doit son origine à un groupe d’hommes et de femmes dévots de la France du XVIIe siècle, dont le rêve était de partager avec les peuples autochtones du Nouveau Monde.

Dans l’espoir de réaliser cet objectif, ils entreprirent de s’établir dans l’île de Montréal, dans la colonie appelée Nouvelle-France. L’établissement devait incarner l’idéal chrétien décrit dans les Actes des Apôtres de manière à attirer les Amérindiens, tout comme les premières communautés de chrétiens du monde méditerranéen avaient attiré leurs adeptes, au début de l’Église.

Pour atteindre ce but, ils ont institué en France la Société de Notre-Dame de Montréal, en 1640, et deux ans plus tard, en mai 1642, Ville-Marie était fondée dans l’île de Montréal.

L’arrivée de Marguerite Bourgeoys, onze ans après la fondation de Ville-Marie, réalisait une partie du dessein initial qui prévoyait l’éducation des enfants de la colonie. Elle accompagnait « la recrue des cent hommes » sur laquelle on comptait pour sauver Ville-Marie qui, en 1653, faisait face à une terrible alternative : l’abandon du nouveau poste ou l’extinction de ses habitants.

Pendant la traversée qui l’amenait de la France vers le Canada, elle a soigné les malades et réconforté les mourants. C’est alors que ses compagnons de voyage, les futurs colons, commencèrent à l’appeler « sœur ». Depuis ce moment et jusqu’à sa mort, le 12 janvier 1700, elle s’est entièrement consacrée au bien-être de la population de Montréal.

2. Premiers pas en Nouvelle-France : les débuts de la CND

Avec ces hommes et ces femmes, elle partageait les dangers et les privations comme les efforts et les espoirs qui rythmaient leur vie dans la colonie naissante. Comme eux, elle était vulnérable aux menaces qui l’entouraient, attaques ennemies ou maladies, ainsi qu’à l’incompréhension des autorités de l’Église et de l’État, parfois hostiles ou incompétentes.

Avec constance, elle évitait ou refusait, autant que possible, tout honneur ou privilège qui l’aurait élevée au-dessus de la condition des gens ordinaires du Canada, de ces hommes et de ces femmes qui, dans la pauvreté, luttaient avec courage pour bâtir, dans ce Nouveau Monde, une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs familles.

Elle réalisa la tâche pour laquelle elle était venue à Montréal en y ouvrant au printemps de 1658 la première école, dans une étable abandonnée. Pour assurer la permanence et la stabilité de l’œuvre d’éducation des enfants et des femmes de la Nouvelle-France, elle a fondé une communauté de femmes non cloîtrées.

Même si les approbations civile et ecclésiastique ne devaient venir que dans un avenir éloigné, cette communauté a effectivement existé dès le 2 juillet 1659, au moment où Marguerite ramenait avec elle ses premières compagnes, sur le bateau transportant la dernière des grandes recrues de la Société de Notre-Dame de Montréal.

3. L’importance des femmes, du peuple et de Dieu

Comme plusieurs des autres dirigeants et dirigeantes des débuts de Montréal, Marguerite Bourgeoys venait d’une région de France où les femmes avaient des rôles importants, sur le plan social, au moins depuis le Moyen Âge. En s’engageant dans l’aventure de Montréal, elle devenait partie prenante d’une entreprise où les femmes jouaient des rôles décisifs, autant à l’arrière-plan, en France, que dans l’organisation de la colonie naissante.

Les témoignages de l’époque démontrent que les relations entre ces femmes et les hommes dont elles étaient les partenaires étaient basées sur la coopération plus que sur la confrontation. Mais les relations de Marguerite Bourgeoys ne se limitaient pas aux personnages importants de Montréal, dont l’histoire nous a transmis les noms. Elle était convaincue de l’importance des femmes ordinaires de la colonie : entre leurs mains, entre les mains des futures épouses et mères, reposait l’avenir du Canada. Aussi considérait-elle leur éducation comme une priorité.

Les paroles de Marguerite, tout comme les œuvres qu’elle a entreprises pendant sa vie, révèlent qu’elle croyait possible de transformer les personnes et, par conséquent, la société, si on parvenait à les rendre capables de « comprendre », ce qui est certainement l’objectif de toute éducation véritable.

4. L’éducation libératrice au service des familles

L’éducation que Marguerite Bourgeoys et ses compagnes dispensaient aux enfants (garçons et filles au début) ainsi qu’aux femmes de la Nouvelle-France était d’abord l’éducation de la foi, jaillissant d’une source religieuse profonde. La foi qui s’exprime dans la vie de Marguerite, comme dans les écrits qui nous ont été transmis, demeure au cœur de tout son enseignement. On y retrouve l’importance fondamentale du double commandement de l’amour, qui est au centre de l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Cependant, aux yeux de Marguerite, l’école devait avoir un rayonnement sur toute la vie de l’individu et sur la société toute entière. Ses fonctions allaient donc bien au-delà de la transmission des valeurs religieuses. Ses premiers et premières élèves n’étaient ni les riches ni les puissants, mais bien les enfants des colons qui édifiaient Montréal, des enfants qui, très tôt, devraient faire face à un double défi : gagner leur vie et celle de leurs familles et bâtir un pays neuf.

Pour les préparer à cette tâche, elle mettait l’accent non seulement sur l’importance d’un « travail honorable », mais sur la valeur et l’importance de leurs efforts.

Son action éducative ne se limitait pas à l’enseignement dans les classes. Elle accueillait les jeunes immigrantes qui venaient en Nouvelle-France dans le but d’épouser des colons, allant même jusqu’à offrir un foyer à ces jeunes femmes, où elle vécut avec elles pour les aider à s’adapter à leur nouveau pays et les préparer aux situations qui les attendaient.

Elle mit aussi sur pied un ouvroir, sorte d’atelier où les jeunes femmes pauvres pouvaient acquérir des habiletés manuelles qui leur permettraient de gagner leur vie. Les relations étroites que ses compagnes et elle avaient établies avec les habitants de la nouvelle colonie, aussi bien que sa capacité particulière à percevoir les besoins autour d’elle et à y répondre, avaient rendu possible une forme d’éducation vraiment adaptée à la vie des personnes à qui elle était offerte.

5. Une congrégation non-cloîtrée : la CND

Même si elle a vécu la plus grande partie de sa vie dans un pays que ses contemporains européens considéraient aux limites du monde, elle était par ailleurs au centre de l’important développement que vivait l’Église catholique romaine de son temps et qui préparait l’établissement d’une forme différente de vie consacrée pour des femmes regroupées en communauté.

Jusqu’au XVIIe siècle, et même bien au-delà, dans l’esprit de plusieurs autorités ecclésiastiques, les femmes qui vivaient en communauté et se consacraient au service de l’Église étaient nécessairement cloîtrées; il leur était défendu de sortir de leurs couvents et elles ne pouvaient admettre la présence de personnes de l’extérieur que dans une partie désignée de leurs couvents. La sécurité matérielle de ces communautés reposait sur l’établissement de fondations et sur l’exigence de dots, ce qui les empêchait de recevoir des femmes pauvres, sauf si celles-ci recevaient le soutien d’un bienfaiteur ou d’une bienfaitrice.

Marguerite parviendra à fonder l’une des premières communautés religieuses de femmes non cloîtrées de l’Église catholique, une communauté qui subvenait à ses propres besoins, une communauté qui, contrairement à la plupart de celles qui ont surgi en France à la même époque, a survécu jusqu’à ce jour. Cette communauté doit son caractère distinctif et sa survie au rôle qu’elle a joué dans ce qu’il est convenu d’appeler la période héroïque de l’histoire de Montréal. La source d’inspiration de Marguerite, dans la fondation d’une telle communauté, était Marie, mère de Jésus, qu’elle considérait comme la première et la plus fervente des disciples du Seigneur, enseignant et faisant le bien dans la primitive Église. L’identification de Marguerite à ce modèle se développe au rythme de sa propre expérience dans « l’Église primitive » des premières années de Montréal.

6. Après 350 ans, l’aventure se poursuit…

(…) si on avait demandé à Marguerite de choisir elle-même une période de sa vie qu’elle aurait pu qualifier de « dorée », il est fort probable, d’après ses écrits, qu’elle aurait choisi (…) les années qui s’échelonnent entre 1653, date de son arrivée à Montréal, et 1665, qui marque la fin d’une époque dans le développement de Montréal, avec le départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve et l’arrivée du régiment de Carignan. Ce furent des années de lutte, de danger, de privation et d’épreuve ; ce furent aussi des années d’espoir, d’amitié et de rêves partagés. Au cours de ces années, Marguerite connaissait alors chaque colon et chaque femme de Montréal, dont plusieurs intimement, et elle occupait une place dans leur vie comme ils en occupaient une dans la sienne.

(…) [L’aventure] de Marguerite Bourgeoys ne se termine pas avec le départ de Maisonneuve. Elle obtiendra la reconnaissance, d’abord civile, puis ecclésiastique de l’une des premières communautés féminines non cloîtrées de l’Église catholique romaine. De son vivant, sa communauté comprendra non seulement des Françaises, mais aussi des Nord-Américaines d’ascendance française, amérindienne et même anglaise. Leur action éducative s’étendra au-delà de Montréal, jusqu’à Québec et aux petits villages qui s’implantaient le long du Saint-Laurent.

(…) Si la vie de Marguerite Bourgeoys permet de mieux saisir le passé, elle ouvre aussi des horizons vers l’avenir. Elle fut une pionnière, une femme d’action s’efforçant de bâtir une Église et une société meilleures, dans un monde où ces deux structures n’étaient pas vraiment séparées, dans un monde où elle s’est préoccupée du bien-être des femmes et des enfants, dans un monde qui deviendrait meilleur, croyait-elle, dans la mesure où les gens apprendraient à se comprendre les uns les autres.

Les mondes dans lesquels nous vivions hier encore sont irrévocablement perdus pour nous, comme l’Europe l’était pour les colons du XVIIe siècle qui lui avaient tourné le dos pour s’établir dans le Nouveau Monde, ou comme l’Amérique précolombienne l’était pour les peuples autochtones, après l’arrivée des Européens. Même si elle remonte loin dans le temps, la vie de Marguerite Bourgeoys dans le Montréal des origines peut ouvrir des voies nouvelles, inviter les pionniers et pionnières que nous sommes à relever les défis du présent, et révéler que la soif de compréhension et de compassion est aussi intense aujourd’hui qu’il y a trois siècles.

SOURCE : http://www.cnd-m.org/fr/ste-marguerite/biographie1.php

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Église Saint Vincent de Paul, Montréal


Saint Marguerite Bourgeous

Also known as

Margaret Bourgeoys

Marguerite Bourgeoys

Marguerite Bourjeoys

Memorial

12 January

19 January on some local calendars

Profile

The sixth of twelve children of devout parents. When Marguerite was 19 her mother died, and the young lady cared for her younger brothers and sisters; her father died when she was twenty-seven. The family raised, Marguerite prayed to know what to do with her life. The governor of MontrealCanada, was in France looking for teachers for the New World. He invited Marguerite to come to Montreal to teach school and religion classes. She agreed and spent the rest of her life in North America.

Marguerite gave away her share of her parents’ inheritance to other members of the family, and in 1653 sailed for Canada. She began construction of a chapel to honor Our Lady of Good Help, and opened her first school in 1658. She returned to France in 1659 to recruit more teachers, and returned with four; in 1670, she went to France again, and brought back six more. These brave women became the first sisters of the Congregation of Notre Dame.

Marguerite and her sisters helped people in the colony survive when food was scarce, opened a vocational school, taught young people how to run a home and farm. Marguerite’s congregation grew to 18 sisters, seven of them Canadian. They opened missions, and two sisters taught at the Native American mission. Marguerite received the first two Native American women into the congregation.

In 1693Mother Marguerite handed over her congregation to her successor, Marie Barbier, the first Canadian to join the order. Marguerite’s religious rule was approved by the Church in 1698, and Marguerite spent her last few years praying and writing an autobiography. On the last day of 1699, a young sister lay dyingMother Marguerite asked the Lord to take her life in exchange. By the morning of 1 January 1700, the sister was completely well, Mother Marguerite had a raging fever, suffered 12 days, and died on 12 January 1700.

Born

17 April 1620 at Troyes, Aube, France

Died

12 January 1700 at MontrealQuebecCanada of fever

Venerated

19 June 1910 by Pope Saint Pius X

Beatified

12 November 1950 by Pope Pius XII

Canonized

31 October 1982 by Pope John Paul II

Patronage

against death of parents

against impoverishment

against poverty

people rejected by religious orders

poor people

Additional Information

Life of Venerable Sister Margaret Bourgeois

New Catholic Dictionary

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

books

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Almanac, 2005edited by Matthew Bunson

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Canadian Conference of Catholic Bishops

Catholic Fire

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Readings

Our Lady‘s love is like a stream that has its source in the Eternal Fountains, quenches the thirst of all, can never be drained, and ever flows back to its Source. – Saint Margaret Bourgeoys

MLA Citation

“Saint Marguerite Bourgeous“. CatholicSaints.Info. 21 July 2020. Web. 12 January 2021. <https://catholicsaints.info/saint-marguerite-bourgeous/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-marguerite-bourgeous/

Santa Margherita Bourgeoys

Stèle commémorant le baptême de Marguerite Bourgeoys dans l'église Saint Jean au Marché de Troyes.


New Catholic Dictionary – Saint Marguerite Bourgeoys

Article

(16201700) Foundress of the Congregation of Notre Dame de Montreal, born Troyes, Francedied Montreal, Canada. A member in Troyes of the lay confraternity attached to the Congregation de Notre Dame, founded in Lorraine by Saint Peter Fourier, 1598, she volunteered to go to Canada in 1653 with Paul de Chomedey de Maisonneuve, the governor of Montreal, and opened a free school there in 1657. Later she returned to France for helpers, and in 1676 established the Congregation of Notre Dame de Montreal, whose rules were formally drawn up and approved in 1698. She was declared venerable in 1878beatified in 1950, and canonized in 1982.

MLA Citation

“Saint Marguerite Bourgeoys”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info. 25 December 2016. Web. 14 June 2024. <https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-marguerite-bourgeoys/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-marguerite-bourgeoys/

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, Église Sainte-Bernadette, Montréal, Québec, Canada


Marguerite Bourgeoys (1620-1700) 

Foundress of the Sisters of the Congregation of Notre-Dame 

MARGUERITE BOURGEOYS was born in Troyes, in the province of Champagne (France), on Good Friday, April 17, 1620. She was baptized on the same day in the church of Saint-Jean, a church that was located near her home. Marguerite was the sixth child in a family of twelve. Her parents were Abraham Bourgeoys and Guillemette Gamier, and she was privileged to grow up in a milieu that was middle class and thoroughly Christian.

Marguerite was nineteen years of age when she lost her mother. In the following year, 1640, in the course of a procession held on October 7 in honor of Our Lady of the Rosary, she had an unforgettable experience. Her eyes rested on a statue of the Blessed Virgin, and at that moment she felt inspired to withdraw from the world and to consecrate herself to the service of God. With that unchanging fidelity to what she believed to be God's will for her, a fidelity that characterized her life thenceforth, she set about to discern her specific vocation.

She registered, at once, as a member of the extern Congregation of Troyes, an association of young girls devoted to the charitable work of teaching children in the poor districts of the town. While engaged in this apostolate she learned about the foundation of Ville Marie (Montreal) in Canada. The year was 1642, and at that time she sensed a first call to missionary life. This call was rendered concrete in 1652 when she met Monsieur de Maisonneuve, founder and governor of the settlement begun in New France, who was in search of someone who would volunteer her services for the gratuitous instruction of the French and Indian children. Our Lady confirmed the call addressed to her: "Go, I will not forsake you", she said. Thus assured, Marguerite left Troyes in February, 1653, in a spirit of complete detachment. She arrived in Montreal on the following 16th of November, and without delay she set to work to promote the best interests of the colony. She is rightly considered co-foundress of Montreal, with the nurse, Jeanne Mance, and the master designer, Monsieur de Maisonneuve.

In order to encourage the colonists in their faith expression, she arranged for the restoration of the Cross on Mount Royal after it has been destroyed by hostile Indians, and she undertook the construction of a chapel dedicated to Notre-Dame de Bon Secours. Convinced of the importance of the family in the building of this new country, and perceiving the significance of the role to be exercised by women, she devoted herself to the task of preparing those whose vocation it would be to preside in a home. In 1658, in a stable which had been given to her by the governor for her use, she opened the first school in Montreal. She also organized an extern Congregation, patterned after the one which she had known in Troyes but adapted to the actual needs. In this way, she could respond to the needs of the women and young girls on whom much depended as far as the instruction of children was concerned. In 1659, she began receiving girls who were recommended by "les cures" in France, or endowed by the King, to come to establish homes in Montreal, and she became a real mother to them. Thus were initiated a school system and a network of social services which gradually extended through the whole country, and which led people to refer to Marguerite as "Mother of the Colony".

On three occasions, Marguerite Bourgeoys made a trip to France to obtain help. As of 1658, the group of teachers who associated themselves with her in her life of prayer, of heroic poverty, and of untiring devotedness to the service of others, presented the image of a religious institute. The group was inspired by the "vie voyagere" of Our Lady, and desired to remain uncloistered, the concept of an uncloistered community being an innovation at that time. Such a foundation occasioned much suffering and the one who took the initiative was not spared. But the work progressed. The Congregation de Notre-Dame received its civil charter from Louis XIV in 1671, and canonical approbation by decree of the Bishop of Quebec in 1676. The Constitutions of the Community were approved in 1698.

The foundation having been assured, Sister Bourgeoys could leave the work to others. She died in Montreal on January 12, 1700, acknowledged for her holiness of life. Her last generous act was to offer herself as a sacrifice of prayer for the return to health of a young Sister. Forty memberg of the Congregation de Notre-Dame were there to continue her work.

The educative and apostolic efforts of Marguerite Bourgeoys continue through the commitment of the members of the community that she founded. More than 2,600 Sisters of the Congregation de Notre-Dame work in fields of action according to the needs of time and place - from school to college or university, in the promotion of family, parish and diocesan endeavours. They are on mission in Canada, in the United States, in Japan, in Latin America, in Cameroon, and most recently they have established a house in France.

On November 12, 1950 Pope Pius XII beatified Marguerite Bourgeoys. Canonizing her this October 31, 1982, Pope John Paul II gives the Canadian Church its first woman saint.

SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19821031_bourgeoys_en.html

Santa Margherita Bourgeoys


St. Marguerite Bourgeoys

Feastday: January 12

Canonized: Pope John Paul II

Marguerite had survived many threats in the twenty-six years she had been in wilderness of Canada. She had lived through Iroquois attacks, a fire that destroyed her small village, plagues on the ships that she took back and forth to France, but nothing threatened her dreams and hopes more than what her own bishop said to her in 1679. He told her that she had to join her Congregation of Notre Dame with its teaching sisters to a cloistered religious order of Ursulines. This was not the first time she'd heard this command. Whether from a misplaced desire to protect her Sisters or from discomfort in dealing with an active religious order of women, bishops had long wanted to fit her into the usual mold of cloistered orders.

But Marguerite had overcome many challenges to get to this day and was not deterred. In her own native France, she had belonged to a sodality of women who cared for the sick.

The stories of hardships and dangers in Montreal that made other people shiver had awakened a call from God in her to serve the Native Americans and settlers who endured this adversity. She met with the governor of what was then called Ville Marie and convinced him she was the person he was looking for to help start a school for the children of Montreal.
When she arrived in Ville Marie, as it was called then, she found that few children survived to school age. She helped the remarkable Jeanne Mance, who ran the hospital, to change this tragedy. When she finally had children to teach, she had to set to up school in a stable.

So she was not ready to surrender to the bishop. There was too much at stake. She reminded him that the Ursulines because they were cloistered could not go out and teach, as her Sisters had done. The poor and uneducated would not and could not travel to a Quebec cloister over miles of frontier at the risk of their lives.

But her Sisters were more than willing to live in huts in order to fulfill their call from God. She had set up schools all over the territory, not just for children. When the king, in well-meaning ignorance, had sent untrained orphans over to be colonists she had set up a school for the women to teach them how to survive and thrive in Canada.

How could they do the work for God that they had done so well in a cloister?

The bishop replied, "I cannot doubt, Mother Bourgeoys, that you will succeed in moving heaven and earth as you have moved me!" The Congregation remained an active teaching order, one of the very first of its kind for women. Their rule had to go through one more attempt at turning them into a cloister but Marguerite lived to see the triumph when their Rule was made official in 1698. She was canonized in 1982 by Pope John Paul II.

In Her Footsteps:

Remember someone who taught you something very important. How did this person change your life? Write a letter or contact this person in some other way to let them know this.

Prayer:

Blessed Marguerite Bourgeoys, you survived attacks of all kinds on your faith and service. Help me keep my vocation strong despite the threats of the world and my own doubts. Amen

SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=1373

Santa Margherita Bourgeoys

Relief qui représente Marguerite Bourgeoys avec des écolières, rue Le Royer. patrimoine-culturel.gouv.qc.ca

Santa Margherita Bourgeoys

Statue de Marguerite Bourgeoys, boulevard Saint-Laurent, coin Royer est, Montréal


THE LIFE AND SPIRITUALITY OF SAINT MARGUERITE BOURGEOYS

Tuesday, January 13 2015

On January 12, the Church in Canada celebrates the life and witness of Saint Marguerite Bourgeoys, founder of what today could be considered the equivalent of a secular institute which later became a religious community of women, the Congregation of Notre Dame. The principal text outlining her life and spirituality which has been posted on the CCCB Website is a translation from the liturgical fascicules issued by the French Sector Commission for Liturgy and the Sacraments for each Canadian Saint and Blessed. Printed copies of the complete fascicules in French are on sale from CCCB Publications.

The following outline of her life and spirituality is part of an initiative by the Canadian Conference of Catholic Bishops (CCCB) to celebrate the Year of Consecrated Life. Starting at the end of November 2014 and continuing to the beginning of February 2016, the Year of Consecrated Life invites the Church to celebrate the gifts and charisms of the consecrated life – religious institutes, societies of apostolic life, and secular institutes, together with consecrated virgins. Most Canadian Saints and Blesseds were members of religious communities, and some (like Saint Kateri Tekakwitha), although not a member of a religious community, consecrated her life as a virgin. Their lives are a wonderful testimony to how those in the consecrated life have generously and heroically served the Church in Canada and all society. They are witnesses in our midst of how the example and teachings of Jesus continue to challenge each of us today. Moreover, they inspire us to evangelize our contemporary world, since we too as the baptized share in Our Lord's mission to announce in word and deed that "The time is fulfilled, and the kingdom of God has come near; repent, and believe in the good news" (Mark 1.15).

The CCCB English Sector Office for Evangelization and Catechesis has developed catechetical resources on the life and spirituality of Saint Marguerite Bourgeoys.

Link to the biography of Saint Marguerite Bourgeoys (PDF)

Link to CCCB catechetical resources in English

Link to the Website of the Congregation of Notre Dame

Link to a video marking Marguerite Bourgeoys's 395th birthday (April 17)

Last Updated on Friday, April 17 2015

SOURCE : https://web.archive.org/web/20151218231531/http://www.cccb.ca/site/eng/media-room/announcements/4080-the-life-and-spirituality-of-saint-marguerite-bourgeoys


Marguerite Bourgeoys

Marguerite Bourgeoys was born in Troyes, France in 1620 and died in Montreal in 1700. As one of the older girls of a Christian, middle-class family, Marguerite had to assume the responsibility for the household when her mother died. At the age of twenty, she had a conversion experience during a religious procession that profoundly influenced her future mission and focused her values. She felt singled out by the Blessed Virgin. In response, she joined a local group of women who gathered to do charitable work as an extension of a cloister in Troyes. Marguerite served as leader of this extern group and, as her service, taught the children in the poor section of town. In 1653 Paul de Maisonneuve, founder of Montreal, passed through Troyes and invited Marguerite to join him in Ville Marie as a lay teacher to instruct the children of the colonists and the Native Americans. In June 1653, she sailed from Nantes on a three-month voyage to the New World.

Marguerite's humanitarian and Christian work in Canada was principally as educator and founder. The wilderness was so hard on the colonists that she had to wait for five years before children survived until school age. In the interim, she instructed the Indian children. In 1658 she opened her first school in a stone stable given her by the town leaders. Marguerite had a broad concept of education. She saw the school as a vehicle of religious and social development. Unique to her time, she provided education for all, giving special attention to girls, the poor and the natives. Education in Marguerite's schools consisted in the basics of literacy, religious instruction, home economics, and the arts.

Beyond the classroom, she worked with families, assisted in faith formation in the parish, and addressed the social service needs of the colonists. Noteworthy among her contributions to the colony is the special vocational schools she established to provide the domestic skills a young woman would need to run a home in the wilderness.

She became the official guardian to the "filles du roi", young orphan girls sent by the monarch to establish new families. She lodged them in her own home, served as a matchmaker, and prepared them for their new life as pioneers. Her signature appears as a witness on many of the early marriage contracts in Montreal. As a result of these activities she was affectionately referred to as "the Mother of the Colony". Marguerite made three trips back to France to recruit other women to join her in her work of education and to obtain civil approbation from the king.

Marguerite's apostolic spirituality was a special gift to the Church. She was a woman of action inserted into her time as is attested to by the mark she left on the history of Montreal and education in Canada. She was a woman of faith, deeply committed to the service of the Gospels. She was personally motivated by the missionary journeying of Mary in service to her cousin, Elizabeth, and desired to form a group of uncloistered women who would imitate Mary in this mystery of the Visitation.

Marguerite had an exceptional and practical love of God and neighbor. She had a great desire to serve the Church in its most local form, the parish. She exhorted her extern congregation of educators to be "daughters of the parish" - to worship with the people and use the local church as a source of spiritual nourishment.

Her Congregation received Church approbation in 1698 and at that time pronounced vows as uncloistered religious. Today the Congregation de Notre Dame numbers 2600 sisters in North America, Japan, Latin America, and the Cameroons in service to the people of God in the spirit of the Visitation.

On November 12, 1950 Pope Pius XII beatified Marguerite Bourgeoys. Canonizing her October 31, 1982, Pope John Paul II gave the Canadian Church its first woman saint.

Patron: Against poverty; impoverishment; loss of parents; people rejected by religious orders; poverty.

Things to Do:

• Say a prayer to St. Marguerite.

• Have your children visit this interactive webpage about the life of St. Marguerite which also teaches the history of Canada.

• Learn more about the congregation, Congregation of Notre Dame de Montreal, St. Marguerite founded.

• Read the Vatican's biography of St. Marguerite Bourgeoys.

• Have some fun with the family making "La tire Ste Catherine" (St. Catherine's Pull Taffy).

SOURCE : http://www.catholicculture.org/culture/liturgicalyear/calendar/day.cfm?date=2013-01-12

Santa Margherita Bourgeoys

Image extracted from page 111 of volume 1 of Histoire des Canadiens-Français. 1608-1880. Ouvrage orné de portraits et de plans., by SULTE, Benjamin, 1882. Original held and digitised by the British Library 9 HMNTS 9555.h.5)


St. Marguerite Bourgeoys

St. Marguerite Bourgeoys was born in Troyes, France in 1620, and died in Montreal in 1700. She is renowned for her work, her spirituality, and her impact on society and the Church in North America.

As one of the older girls of a devout Catholic middle class family, St. Marguerite had to assume the responsibility for the household when her mother died. At the age of twenty, she had a conversion experience during a religious procession that profoundly influenced her future mission and focused her values. She felt singled out by the Blessed Virgin, and in response she joined a local group of women who gathered to do charitable work as an extension of a cloister in Troyes. St. Marguerite served as leader of this extern group, and as her service taught the children in the poor section of town. In 1653, Paul de Maisonneuve, founder of Montreal, passed through Troyes and invited St. Marguerite to join him in Ville Marie as a lay teacher, to instruct the children of the colonists and of the Native Americans. In June 1653, she sailed from Nantes on a three month voyage to the New World.

St. Marguerite’s humanitarian and Christian work in Canada was principally as educator and founder. In 1658, she opened her first school in a stone stable given her by the town leaders. St. Marguerite had a broad concept of education. She saw the school as a vehicle of religious and social development. Unique to her time, she provided education for all, giving special attention to girls, the poor and the natives. Education in Marguerite’s schools consisted in the basics of literacy, religious instruction, home economics and the arts.

Beyond the classroom, St. Marguerite worked with families, assisted in faith formation in the parish, and addressed the social service needs of the colonists. Noteworthy among her contributions to the colony are the special vocational schools she established to provide the domestic skills a young woman would need to run a home in the wilderness.

St. Marguerite became the official guardian to the “filles du roi”, young orphan girls sent by the monarch to establish new families. She lodged them in her own home, served as a matchmaker, and prepared them for their new life as pioneers. Her signature appears as a witness on many of the early marriage contracts in Montreal. As a result of these activities she was affectionately referred to as “the Mother of the Colony”. St. Marguerite made three trips back to France to recruit other women to join her in her work of education and to obtain civil approbation from the king.

St. Marguerite’s apostolic spirituality was a special gift to the Church. She was a woman of action in her time and left a mark on the history of Montreal and education in Canada. She was a woman of faith and deeply committed to the service of the Gospels. She was personally motivated by the missionary journeying of Mary in service to her cousin, Elizabeth, and desired to form a group of uncloistered women who would imitate Mary in this mystery of the Visitation.

St. Marguerite had an exceptional and practical love of God and neighbour. She had a great desire to serve the Church in its most local form, the parish. She exhorted her extern congregation of educators to be “daughters of the parish” - to worship with the people and use the local church as a source of spiritual nourishment.

Her Congregation received Church approbation in 1698 and at that time pronounced vows as uncloistered religious. Today the Congregation de Notre Dame numbers 2600 sisters in North America, Japan, Latin America, and the Cameroons in service to the people of God in the spirit of the Visitation.

PRAYER TO SAINT MARGUERITE BOURGEOYS

O Mother Bourgeoys,

you, whose compassionate power is ever increasing,

show us your way of Truth, Faith and Holiness.

Make us humble enough to abandon ourselves to the Will of God,

generous enough to find in the Cross the joy of the Loving Giver.

May your fidelity to Jesus in the Blessed Sacrament

lead us ever nearer to this source of light and peace.

May your spirit of openness help us to be concerned

for our brothers and sisters throughout the world.

Finally, may Our Lady of the Trinity, Father, Son and Holy Spirit,

bring us to this unity of eternal grace

to which God has called you for all eternity.

Amen

SOURCE : http://www.jannaludlow.co.uk/Angelique/MB_Page.html

Statues de Sainte Marie de l’Incarnation et de sainte Marguerite Bourgeoys, la façade de l'hôtel du Parlement, Québec

Monuments at the Parliament Building of Quebec


St. Marguerite Bourgeoys

St. Marguerite Bourgeoys (1620 – 1700) “God closes a door and then opens a window,” people sometimes say when dealing with their own disappointment or someone else’s. That was certainly true in Marguerite’s case. Children from European as well as Native American backgrounds in seventeenth-century Canada benefited from her great zeal and unshakable trust in God’s providence.

Born the sixth of 12 children in Troyes, France, Marguerite at the age of 20 believed that she was called to religious life. Her applications to the Carmelites and Poor Clares were unsuccessful. A priest friend suggested that perhaps God had other plans for her.

In 1654, the governor of the French settlement in Canada visited his sister, an Augustinian canoness in Troyes. Marguerite belonged to a sodality connected to that convent. The governor invited her to come to Canada and start a school in Ville-Marie (eventually the city of Montreal). When she arrived, the colony numbered 200 people with a hospital and a Jesuit mission chapel.

Soon after starting a school, she realized her need for coworkers. Returning to Troyes, she recruited a friend, Catherine Crolo, and two other young women. In 1667 they added classes at their school for Indian children. A second trip to France three years later resulted in six more young women and a letter from King Louis XIV, authorizing the school. The Congregation of Notre Dame was established in 1676 but its members did not make formal religious profession until 1698 when their Rule and constitutions were approved.

Marguerite established a school for Indian girls in Montreal. At the age of 69, she walked from Montreal to Quebec in response to the bishop’s request to establish a community of her sisters in that city. By the time she died, she was referred to as the “Mother of the Colony.” Marguerite was canonized in 1982.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-marguerite-bourgeoys/

Santa Margherita Bourgeoys

Joseph L. Pinsonneault  (fl. 1905). Marguerite Bourgeoys. No. 32., 1905, British Library


Marguerite Bourgeoys, Foundress (RM)

Born at Troyes (Aube), France, in 1620; died in Québec, Montréal, Canada, January 12, 1700; beatified in 1950; canonized in 1982. Saint Marguerite was the daughter of a prolific candle-maker. Like several saints before her, she was frustrated by those who could not see her vocation. She first tried to enter the Carmelites and Poor Clares. Both refused her entry, so she joined an uncloistered community of active sisters. This was not satisfactory either. God was calling her but the message was dim for she was to be the founder of a new order.

In 1652, the governor of Montréal visited Troyes and recruited Marguerite to tutor the children of the French garrison at Ville-Marie (now Montréal), where she arrived the following year. There she busied herself teaching children, caring for the sick in the hospital, and helping in other ways in the small outpost. In 1658, she was appointed the headmistress of the first school established at Montréal. Realizing that more teachers would be needed, Marguerite returned to France and recruited four helpers. She repeated the process in 1670-72. At that time she decided to found a congregation, which was given canonical approval by the bishop of Québec in 1676 and by the Vatican in 1688; however, the first 24 did not make their professions as Sisters of Notre Dame until 1698--after Marguerite had resigned as superior.

Having obtained the royal patent from King Louis XIV to teach throughout Canada, the congregation's apostolate expanded in spite of the difficulties the sisters encountered, such as fires and massacres by the neighboring Iroquois. They established schools for Indian children. New schools for the French were established at Québec and Trois Rivières. With indomitable courage they continued their mission through the hardships entailed by pioneering, of poverty, and even misunderstandings with the bishops. In 1889, the congregation received papal approval to spread into the United States. The 200 convents of Marguerite's congregation today are evidence for her wisdom and sheer goodness described by her contemporaries (Attwater2, Benedictines, Farmer).

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-marguerite-bourgeoys-foundress/

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail, Église Saint Charles, Montréal, Québec, Canada


BOURGEOYS, MARGUERITE, dite du Saint-Sacrement, founder of the Congrégation de Notre-Dame de Montréal; b. 17 April 1620 at Troyes in Champagne (France); d. 12 Jan. 1700 at Montreal and was buried there the next day; beatified 12 Nov. 1950 and canonized 31 Oct. 1982.

Marguerite Bourgeoys was born in France in the century of the Thirty Years’ War and the Fronde, during the period of the mighty triumphs of organization achieved by Richelieu and Colbert, during the period of the great mystics of the French school: Jean-Jacques Olier, Pierre de Bérulle, Charles de Condren. She was marked by her environment and by her time, and was destined to be both a great realist and a profound mystic, and also to assume the figure of a forerunner.

By her father, a master candle-maker and a coiner in the mint at Troyes, as well as by her mother Guillemette Garnier, Marguerite belonged to the 17th-century French bourgeoisie. The detailed inventory of Mme Bourgeoys’s estates and jewellery, and an examination of the Garnier family, give proof of the high quality of the social relations maintained by the parents and of the comfortable circumstances in which they lived.

Up to 1950 the biographers of Marguerite Bourgeoys continued to assert that she became an orphan at the age of 12, and that from that time on she was responsible for keeping house and for the education of her brothers and sisters. Documents discovered since prove, on the contrary, that Marguerite, the sixth of the 12 Bourgeoys children, was 19 at her mother’s death, and that an elder sister, Anne, was still at home in 1639. It was in 1640 – when Marguerite was 20 – that she passed the first milestone in the astonishing odyssey that was to bring her to New France.

The Congrégation de Notre-Dame, founded in 1598 by Alix Leclerc at the instigation of Abbé Pierre Fourier, had a convent at Troyes. These cloistered nuns, who could not go outside the monastery to exercise their calling, had recourse to a compromise: a so-called external congregation, that is, a group of girls who met in the monastery for religious instruction and lessons in pedagogy.

“Notwithstanding all the entreaties which had been made to her,” Marguerite Bourgeoys had always refused to enter the external congregation, lest she be “thought a bigot.” But in 1640, during the procession of the Rosary, a sudden unforeseen incident changed her destiny. She wrote: “We passed again in front of the portal of [the abbey of] Notre-Dame, where there was a stone image [of the Virgin] above the door. When I looked up and saw it I thought it was very beautiful, and at the same time I found myself so touched and so changed that I no longer knew myself, and on my return to the house everybody noticed the change, for I had been very light-hearted and well-liked by the other girls.”

Marguerite Bourgeoys’s first step was to enter the external congregation. The director of the congreganists was then Mother Louise de Chomedey de Sainte-Marie, sister of Paul de Chomedey de Maisonneuve, the governor of Ville-Marie (Montreal). Through her, Marguerite heard about Canada, and then was introduced to Maisonneuve, who was passing through Troyes in 1652. Sister Louise de Chomedey and a few associates begged Maisonneuve to take them to Montreal. But he refused, saying that under the conditions prevailing at the time a religious community would be unable to exist at Ville-Marie. Marguerite Bourgeoys, who was then 33, offered to go there, and Maisonneuve accepted her.

Having been inexplicably refused admission to the Carmelites and to some other orders, she was free to go to Ville-Marie. In February 1653 she left Troyes, and finally landed at Quebec, after many difficulties, on 22 September.

When she reached Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys found there were no children of school age, because of the infant mortality: “For about eight years we were unable to find any children to raise.” Meanwhile, she acted like an older sister to the settlers. Already, on the boat, her presence had been a moral lesson for them, had in fact almost converted them, for on their arrival “they were changed like clothes that are put in the wash.” In 1657 she seems with her winning ways to have persuaded them to make up a work-party for the construction of the chapel of Notre-Dame-de-Bon-Secours (the first stone church built on the island of Montreal), which, despite many transformations, still stands today in the same spot. The testimony of her contemporaries affirms that people had recourse on every occasion to Marguerite, a real social worker before the invention of the term.

But the mission towards which her inclinations and her natural disposition urged her was teaching. On 30 April 1658 Marguerite Bourgeoys was finally able to receive her first pupils in a stable that had been given her by Maisonneuve for want of something better. The deed of grant stated that it was “a stone building 36 feet long by 18 wide, situated at Ville-Marie, near the Hôpital Saint-Joseph.”

Marguerite, however, had greater ambitions, for she returned to France that same year, 1658, “with the intention of bringing back some girls to help me to give lessons to the children.” She did bring back three worthy bourgeois girls, Edmée Châtel, Marie Raisin, and Anne Hiou, as well as a “sturdy wench” for the heavy jobs. Thanks to her companions’ help, Marguerite Bourgeoys was soon to be in a position to receive the filles du roi, the young orphan girls sent by Louis XIV to New France “to start families.” She went “to meet them at the shore,” and prepared them for their future role. It was to her house that the settlers of Ville-Marie came to seek a wife, and they had to undergo a rigorous examination. They seem moreover to have appreciated this unusual matrimonial agency, as well as the teaching given to the children at Marguerite Bourgeoys’s school, for in 1667, at a “settlers meeting,” they resolved to ask the king to grant letters patent to the “filles de la Congrégation,” the name by which “Sister Bourgeoys” and her companions were already known at Ville-Marie.

For his part, Bishop François de Laval*, the apostolic vicar of New France, at the time of his 1669 visit, gave his approval in the form of an ordinance authorizing the teachers of Ville-Marie to instruct on the Île de Montréal and in all other places in Canada that should ask for their services.

Marguerite Bourgeoys therefore decided, in 1670, to go and “ask the King for letters patent” in order to guarantee the existence of her community. This was perhaps the most astonishing of all her journeys. She set off, the only woman, with ten sols in her pocket. Reaching Paris, “without money, clothes or friends,” she made her way into the king’s presence. Jean Talon, in his report dated 10 Nov. 1670, had pointed out to Colbert the services rendered to Canada by this “kind of congregation formed to teach children not only reading and writing, but simple handiwork.” And Colbert had written in the margin: “This institution must be actively encouraged.” The ground was thus well prepared, and in May 1671 Marguerite Bourgeoys obtained from the king the desired letters patent. “Not only,” wrote the king, “has she performed the office of schoolmistress by giving free instruction to the young girls in all the occupations that make them capable of earning their livelihood, but, far from being a liability to the country, she has built permanent buildings, cleared land-concessions, set up a farm. . . .”

Marguerite Bourgeoys brought back from France three of her nieces: Marguerite, Catherine, and Louise Sommillard. Marguerite and Catherine were later to become sisters of the Congrégation, and Louise the wife of a settler named Fortin.

This period (1672) was for Marguerite Bourgeoys the beginning of the golden age of her work in New France, a decade of great expansion.

At the request of the noble and bourgeois families who had previously sent their daughters to Quebec, Marguerite Bourgeoys opened a boarding-school at Ville-Marie, in 1676.

But Marguerite Bourgeoys’s preferences went to young girls less favoured by fortune. For them she set up the first domestic training school in the country, the needle-work school (Ouvroir de la Providence), at Saint-Charles point. In addition she sent her assistants to all those who could not come to the boarding-school. Thus small schools were founded at Lachine, Pointe-aux-Trembles (Montreal), Batiscan, and Champlain. The little Indian girls were always special favourites of hers. From the time she came to Ville-Marie, Marguerite Bourgeoys had always attracted and welcomed a few to her school. Around 1678 she established a mission in the Indian village of Montagne. The sisters taught in cabins made of bark. It was only at the turn of the century that they were housed in the towers of the fort built by M. Vachon* de Belmont; these towers can still be seen today on the ground occupied by the Grand Séminaire of Montreal.

As she saw her work developing to an extent that had been unforeseeable at the beginning, Marguerite Bourgeoys became concerned about the future. Before sending them on a mission, she had indeed given her companions training in pedagogy, and especially in a rule of life that was suited to a secular community and that she had elaborated in imitation of Our Lady’s earthly existence. Already, it is true, Bishop Laval and Louis XIV had agreed that this type of life should be tried, and the settlers had long called them “sisters.” But Marguerite Bourgeoys and her companions could make only promises valid in civil law, since the official hierarchy of the Church had not approved a formal status for them.

For this reason Marguerite Bourgeoys undertook a third voyage to France in 1680, this time with Mme Perrot, the wife of François-Marie Perrot, the governor of Montreal. Bishop Laval, who was in Paris, overburdened with cares, received her coldly and even forbade her to attempt any recruiting.

This journey, however, was not useless. Marguerite Bourgeoys met Mme de Miramion, but lately a celebrity at the court, who was living in retirement and directing a group of young girls doing charitable works – a “mother of the church,” as Mme de Sévigné put it. Marguerite returned to Canada having acquired valuable experience of religious life in France and better prepared to face the difficulties which would soon beset her young community.

In December 1683 Sister Bourgeoys intended to resign and to proceed to the election of a new superior. But it so happened that during the night of 6 to 7 December a fire destroyed the mother house and caused the death of the two candidates for election, Marguerite Sommillard and Geneviève Durosoy.

So Sister Bourgeoys courageously resumed office. The succeeding years recall those of the great foundations; it was the beginning of the Quebec era. In 1685 Bishop Saint-Vallier [La Croix*], who succeeded Bishop Laval, brought the sisters of the Congrégation to the parish of Sainte-Famille on the Île d’Orléans. Sister Mayrand and Sister Marie Barbier*, dite Marie de l’Assomption, were to be the heroines of this difficult foundation. A few months later the bishop, delighted with Sister Bourgeoys’s work at the Ouvroir de la Providence, decided to set up a similar charity school at Quebec. To this end he bought “a house near the great square of Notre-Dame, opposite the close of the reverend Jesuit Fathers,” and then he fetched from the Île d’Orléans Sister Barbier, who was soon joined by a companion from Montreal, Sister Marie-Catherine Charly*. It was in this same house of Providence that Bishop Saint-Vallier was to open his Hôpital Général in 1689, appointing two sisters of the Congrégation as nurses to take care of the aged.

In 1692 the whole organization of the Congrégation at Quebec was modified. At the request of the parish priest of Quebec and to Sister Bourgeoys’s delight, the sisters of the Congrégation opened a school for little girls from the poor families of the Lower Town.

As for the activities of the Hôpital Général, Bishop Saint-Vallier housed them in the former convent of the Recollets on the Saint-Charles River, and entrusted them thenceforth to the Hospitallers.

The resignation of Sister Bourgeoys was finally accepted at Montreal in 1693; Sister Barbier was elected superior general. Yet Marguerite Bourgeoys, at 73 years of age, was not yet to withdraw to the infirmary, there to enjoy the peace that comes from the completion of one’s labours. Bishop Saint-Vallier reopened the question of the essence and of the very existence of the Congrégation by trying to merge the sisters with the Ursulines, or to impose upon them the cloister and a rule of his own making. But finally, with the help of M. Tronson, the superior of the Sulpicians in Paris, and sustained by the lucid will of the founder, Sister Barbier succeeded in having this rule modified to fit the requirements “of secular nuns.” On 1 July 1698, the day preceding the Visitation, in the presence of Bishop Saint-Vallier, Marguerite and her companions took simple vows in the Congrégation de Notre-Dame, which was canonically constituted a community. Marguerite Bourgeoys was henceforth to be called “Sœur du Saint-Sacrement,” a name that sums up the last two years of her life, two years of solitude and prayer. From 1695 the mother house of the Congrégation finally had a chapel, thanks to the gifts made by Jeanne Le Ber*, who had asked in return to live there as a recluse for the rest of her life.

Marguerite Bourgeoys’s death, following the model of her life, was marked by realism and mysticism. Sister Catherine Charly was dying; to save this young nun’s life, Marguerite Bourgeoys offered her own: “Oh God,” she prayed, “why do you not take me instead, I who am useless and good for nought!” The evening of that very day, according to Glandelet, who cites letters from witnesses of the occurrence, Sister Charly was saved, and Sister Bourgeoys, who was well up to that time, was taken with a high fever. She died a few days later.

For forming an idea of Marguerite Bourgeoys’s stature in the eyes of her contemporaries, there is no more revealing source than their tributes of esteem and veneration at the time of her death. Popular admiration had already canonized her 250 years before her beatification; the objects which had been placed in contact with her hands, during the afternoon when the public was admitted to see the body lying in the chapel of the Congrégation, were considered relics. The unanimity of the praises addressed to her cannot be misleading. A further testimony of esteem was the discussion about the possession of her remains, which had moreover to be settled by a compromise; the parish of Ville-Marie kept her body and the Congrégation de Notre-Dame her heart.

Marguerite Bourgeoys’s pedagogy comprised the great principles of teaching used in 17th-century France, and more particularly those of the excellent educator Pierre Fourier; she had been trained in his methods by the external congregation at Troyes. But she adapted what she had acquired to the setting of New France. In a century when people in France were still wondering whether education was necessary for daughters of the lower orders, she insisted that schooling should be free: “To be able to give free instruction, the sisters content themselves with a minimum, do without everything and live sparsely everywhere.”

The competence of the teacher seems to be a requirement of our era. Yet Marguerite Bourgeoys called for it, with an astonishing perspicacity: “The sisters must take the trouble to acquire knowledge and skill for all kinds of tasks. The members of the Congrégation sacrifice their health, their satisfaction and their rest for the sake of the girls they teach.”

In an age when the birch-rod was still widely employed, Mother Bourgeoys recommended the use of chastisement only “very rarely, always with prudence and extreme moderation, it being remembered that one is in the presence of God.”

Thanks to this goodness, which was so to speak the hallmark of her pedagogy, Marguerite Bourgeoys managed to win over the little Indian girls and to form the first two nuns to come from the native races of America: an Algonkin, Marie-Thérèse Gannensagouas, and an Iroquois, Marie-Barbe Atontinon.

It is above all in the founding of her community, the Congrégation de Notre-Dame, that Marguerite Bourgeoys appears modern to us; through her wonderful adaptations and her magnificent achievements she stands in the forefront of our history. In New France, in the 17th century, she founded a community of non-cloistered sisters, an extraordinary innovation at that time, for the cloistered life was the only one known for women. She did not succeed without difficulties. On two occasions she had even to resist respectfully her bishop’s desire to link up the Congrégation with the Ursulines of Quebec, in order to avoid increasing the number of religious orders in a poor colony and exposing himself to the risks of a bold new venture.

Marguerite Bourgeoys hit upon a formula which was wonderfully suited to the new country. Her nuns, although they took vows, were “secular,” that is to say they “were not cloistered,” any more than Our Lady herself: “The Holy Virgin was not cloistered, but she everywhere preserved an internal solitude, and she never refused to be where charity or necessity required help.” For this reason the first nuns went on horseback, on foot, or by canoe, to teach the catechism in the dwellings scattered along the shores of the St. Lawrence. And “in order not to be a burden to anyone,” they had to see to their own subsistence.

The uniform costume given by Marguerite Bourgeoys to her nuns did not seem very well suited, one would say, to such a laborious life. But however complicated and cumbersome it might appear today, one must admit that at that period it was fairly well “in fashion,” similar to what women then wore: long dress, fichu, and headdress of “Rouen cloth.”

Marguerite Bourgeoys’s nuns were of a profoundly religious cast of mind; she imparted to her community a strong spiritual quality. Following the example of Mary, the sisters of the Congrégation were intended to be “wanderers and not cloistered.”

In this entirely original fashion Marguerite Bourgeoys built an edifice of which the survival is certainly the most convincing proof that its mysticism is based upon realism. She promised her nuns nothing but “bread and soup,” a prospect that scarcely invited entry into her community. Yet at her death in 1700 there were 40 sisters to continue her work. By 1961 the community numbered 6,644 nuns. In that year, in 262 establishments in Canada, the United States, and Japan, the Congrégation de Notre-Dame reached nearly 100,000 pupils through its teaching, a diffusion of the gospel which prolongs in time and space the presence of Marguerite Bourgeoys.

At the age of 78 Marguerite Bourgeoys wrote her memoirs. Disturbed by the way in which the early austerity was being relaxed, the clear-sighted founder put down in writing her warnings, her ideas on the spirit of the community, and some personal memories which explain the founding of the Congrégation de Notre-Dame. This point of view and this mood account for the style and tone of the memoirs and the choice of the memories. Several of Marguerite Bourgeoys’s manuscripts were lost in the fire that destroyed the mother house in 1768. Those that escaped destruction were copied at the time of the informative enquiry for the cause of beatification in 1867, and the copies were preserved in the archdiocesan archives at Montreal. The original, kept at the Congrégation de Notre-Dame, was almost entirely consumed in the fire of 1893. That same year some sisters went to the archdiocesan archives to copy the transcription of the documents written in 1867 for the cause of beatification. In the archives of the mother house, at Montreal, are to be found today, in addition to the 1893 copy, the microfilm of the first copy belonging to the archdiocesan archives, and of the copy sent to the Vatican in 1868, and the bound photostats of these two copies.

Hélène Bernier

ACND, MS, M1, V1, V2, Écrits autographes de sœur Marguerite Bourgeois. [Marguerite Bourgeoys], Marguerite Bourgeois, éd. Hélène Bernier (Classiques canadiens, III, Montréal et Paris, 1958).

A great deal has been written on Marguerite Bourgeoys. Only the principal biographies are listed below, in chronological order: Charles Glandelet, Le vray esprit de Marguerite Bourgeoys et de l’Institut des sœurs seculières de la Congrégation de Notre-Dame établie à Ville-Marie en l’Isle de Montréal en Canada, 1701; unpublished MS, copies in ACND, particularly valuable because the author, Marguerite Bourgeoys’s spiritual director, wrote it only a few months after the death of the foundress and used the accounts and recollections of her contemporaries. [Étienne Montgolfier], La vie de la Vénérable Marguerite Bourgeoys dite du Saint-Sacrement (Ville-Marie [Montréal], 1818), known as the Vie de 1818, and the first biography printed in Canada. [É.-M. Faillon], Vie de la Sœur Bourgeoys, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Villemarie en Canada, suivie de l’histoire de cet institut jusqu’à ce jour (2v., Villemarie [Montréal], 1853). Sister Saint Ignatius Doyle, Marguerite Bourgeoys and her Congregation (Gardenvale, P.Q., 1940). Albert Jamet, Marguerite Bourgeoys, 1620–1700 (2v., Montréal, 1942). Yvon Charron, Mère Bourgeoys (1620–1700) ([Montréal], 1950). L.-P. Desrosiers, Les dialogues de Marthe et de Marie (Montréal et Paris, [1957]).

Revisions based on:

Bibliothèque et Arch. Nationales du Québec, Centre d’arch. de Montréal, CE601-S51, 13 janv. 1700. Congrégation de Notre-Dame, “Bringing out our inner light!”: cnd-m.org/en/home (consulted 25 March 2014).

General Bibliography

© 1966–2017 University of Toronto/Université Laval

SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio.php?BioId=34204

Santa Margherita Bourgeoys

Jules Lasalle. Monument en hommage à Marguerite Bourgeoys 1615, chemin Sainte-Foy, Québec

« Fondatrice de la congrégation de Notre-Dame en 1670, Marguerite Bourgeoys est représentée en mouvement, les bras ouverts dans un geste d’accueil. L’œuvre reflète l’énergie et la bienveillance de cette femme, dont les traits et le costume ont été inspirés par un portrait peint après sa mort, en 1700. Le sculpteur a réalisé une œuvre similaire dans le Vieux-Montréal. » Monument en hommage à Marguerite Bourgeoys - Ville de Québec

Santa Margherita Bourgeoys

Jules Lasalle. Monument en hommage à Marguerite Bourgeoys, 1615, chemin Sainte-Foy, Québec


Santa Margherita (Marguerite) Bourgeoys Fondatrice

12 gennaio

Troyes, Francia, 17 aprile 1620 – Montreal, Canada, 12 gennaio 1700

Donna intrepida, Margherita (1620-1700) anticipò con il coraggio e la dedizione la nostra madre Cabrini, attraversando più volte l’Oceano per raggiungere il Canada e testimoniare il Vangelo con la carità operosa. Religiosa della congregazione di Notre-Dame, un giorno Margherita venne convocata dal governatore del Canada, in visita in Francia, che le propose di accompagnarlo nel Quebec, all’epoca colonia francese. Giunta nel nuovo mondo dopo un viaggio drammatico durato tre mesi, la giovane si mise all’opera per costruire una scuola per i figli dei coloni. Col trascorrere del tempo, però, si accorse che ben altre erano le esigenze cui era chiamata a rispondere. Ritornò allora in Francia, dove convinse alcune giovani a seguirla. Con il loro aiutò fondò un pensionato per giovani benestanti e una scuola di avviamento per le ragazze povere.

Nel 1670, Margherita è ancora una volta in Francia, dove viene ricevuta da Luigi XIV, il re sole. Ha bisogno di nuove vocazioni per poter annunciare il Vangelo ed aprire delle scuole anche tra gli indiani Irochesi. Il re volentieri concesse l’autorizzazione, ma il campo di apostolato delle suore sembrava non conoscere confini, estendendosi all’isola di Orléans e a tutta la zona intorno a Quebec. C’era poi il compito di far riconoscere dalle autorità religiose e civili la nuova congregazione. Ottenuta l’approvazione, suor Margherita si dimise da superiora, esortò le sorelle ad eleggere una nuova responsabile e a rimanere fedeli alla loro vocazione.Trascorse gli ultimi anni nell’infermeria svolgendo umili lavori, pregando ed esortando le consorelle alla carità e al rispetto della regola.

Morì il 12 gennaio del 1700.

Martirologio Romano: A Montréal nel Québec in Canada, santa Margherita Bourgeoys, vergine, che con ogni mezzo portò conforto ai coloni e ai soldati e si adoperò assiduamente per formare le ragazze nell’educazione cristiana, fondando a tal fine la Congregazione delle Suore di Notre-Dame.

Marguerite Bourgeoys nacque presso Troyes, antica capitale della Champagne (Francia), il 17 aprile 1620, sestogenita di dodici figli. Sotto la guida dei genitori, commercianti di ceri, la ragazza crebbe giudiziosa e generosa. Nella città natale frequentò soltanto le scuole elementari. Nelle sue “Memorie” la santa attestò la sua precoce vocazione: “Fin dalla mia prima gioventù il Signore mi aveva dato una particolare inclinazione per adunare delle fanciulle della mia età”. Con esse infatti non solo giocava, ma cuciva e pregava. A diciannove anni, alla morte della mamma, Margherita dovette assumere la direzione di casa, senza badare ai sacrifici, ma lasciandosi dominare dal rispetto umano e dalla vanità femminile. Nella prima domenica di ottobre del 1640, prendendo parte ad una processione, Margherita passò davanti al portale dell'abbazia e sollevò lo sguardo verso una massiccia statua della Madonna. Per un istante il volto della Vergine le apparve vivo e sorridente ed il suo animo le sembrò liberarsi dai sentimenti di vanità: considerò per sempre tale episodio come “la sua conversione”. Per corrispondere alla grazia ricevuta Margherita entrò nella Congregazione delle Suore di Nostra Signora, fondata da San Pietro Fourier, ed emise i voti di povertà e castità. Per purificarsi dei suoi peccati con una vita di penitenza tentò di entrare prima in un monastero di clarisse e poi di carmelitane, ma non vi riuscì. Monsignor Jendret, sua guida spirituale, le propose di fondare una congregazione di religiose che lavorassero nel mondo a favore dei poveri, dei malati e degli ignoranti, pur vivendo in comunità. L'impresa però momentaneamente si arenò e Margherita riprese la sua abituale vita di preghiera e di assistenza a poveri e malati.

Il giorno dell'Assunta del 1650, prostrata in adorazione davanti al Santissimo, accanto all'ostia vide Gesù Bambino che le sorrideva senza nulla dire. Pensò allora di moltiplicare le sue buone opere per compiacerlo maggiormente.Un giorno giunse in visita il governatore del Canada Paul Chomedey de Maisonneuve, considerato dai contemporanei “un vero cavaliere, forte e coraggioso come un leone e pio come un monaco”, francese di origine, che propose a Margherita di trasferirsi a Montreal per aprire una scuola elementare. La santa, essendogli apparso quell'uomo in sogno la notte precedente in compagnia di San Francesco, non esitò a rendersi subito disponibile, qualora i suoi superiori avessero acconsentito. Nonostante i parenti cercarono di trattenerla in patria, al principio del 1653 si imbarcò, senza denaro né vestiario, non prima di aver legalmente rinunciato alla sua parte di eredità.Il viaggio durò ben tre mesi e fu tragico: a bordo scoppiò la peste e Margherita divenne infermiera, medico e sacerdote.Nel borgo di Ville-Marie, nell'isola di Montreal, accanto al forte ove alloggiò Margherita, sorgeva il piccolo ospedale fondato nel 1645 dalla Serva di Dio Jeanne Mance. Le due eroine della carità divennero presto amiche e collaboratrici. Occupazione principale della santa divenne far scuola ai bambini dei coloni, ma non mancò di fare da massaia in casa del governatore, l'infermiera nell'ospedale e soccorritrice dei soldati più poveri. Scortata da trenta uomini fece ricostruire sulla vicina montagna la grande croce che Maisonneuve aveva eretta in adempimento di un voto e che gli irochesi avevano abbattuto. Liberò il governatore da gravi tentazioni, esortandolo a compiere il voto di castità. Infine ideò la costruzione della prima chiesa in muratura dedicata alla Madonna.Dopo quattro anni di intensa attività Margherita riuscì ad aprire la prima scuola nel 1658. Moltiplicatosi sempre più il lavoro, la santa pensò bene di tornare in Francia alla ricerca di giovani desiderose di servire Dio nel prossimo. Nei suoi piani futuri vi erano un piccolo istituto per i bambini indigeni, un'associazione per le fanciulle ed un circolo per le giovani da marito, allo scopo di prepararle a divenire buone madri di famiglia. In francia trovò quattro ragazze disposte a seguirla ed aiutò inoltre l'amica Giovanna Mance a trovare rinforzi per le sue opere.

Le opere di Madre Bourgeoys andarono sempre più consolidandosi e ciò le parve una conferma da parte della Provvidenza che necessitasse la fondazione della Congregazione di Notre-Dame di Montreal. Le donazioni terriere effettuate nel 1662 dal governatore costituirono un'ulteriore conferma.Le suore che Margherita sognava dovevano essere libere dalla clausura per dedicarsi ad opere di misericordia spirituale. Il beato vescovo De Laval la comunità a darsi all'istruzione ed all'educazione della gioventù. Per sollecitare l'autorizzazione reale e raccogliere nuove vocazioni, la fondatrice si recò nuovamente in Francia nel 1670. Aiutata dalla “Compagnia di Montreal” ottenne di essere ricevuta dal re Luigi XIV che le concesse tutto ciò che desiderava. L'unica preoccupazione della Madre non restò che dare una formazione religiosa al suo istituto, come annotò nelle sue Memorie: “Ci è sempre sembrato che un certo spirito di umiltà, di semplicità, di docilità, d'ubbidienza, di povertà, di distacco da tutte le cose e d'abbandono nella divina Provvidenza dovesse essere il vero spirito della Congregazione”. Un programma di vita così evangelico non poté che far prosperare l'Istituto e le annesse attività. Monsignor de Laval, eletto nel frattempo primo vescovo di Quèbec, rimase tanto soddisfatto da non esitare ad erigere a Congregazione religiosa le Suore di Notre-Dame nel 1676.

La neonata congregazione si diffuse presto anche in altre località ed iniziarono a fiorine vocazioni anche in Canada. Alla fondatrice premeva ormai dotarla di regole definitive, per poi dimettersi dalla carica di superiora generale, ritenendosi incapace di governare.Un violento incendio che distrusse la casa abitata dalle suore però la dissuase, l'opera rifiorì velocemente grazie alle donazioni ricevute ed il nuovo vescovo di Quèbec affidò alle suore come campo di apostolato anche l'isola di Orléans e tutta la zona circostante Quèbec.Per l'età avanzata, il logorio fisico e lo stato d'animo angustiato, la fondatrice il 19 settembre 1693 radunò la comunità ed annunziò le sue dimissioni con straordinaria umiltà: “Ora non si tratta più di parlare di me che come una miserabile, la quale per non essere stata fedele all'impegno che mi era stato confidato così amorosamente, merita grandissimi castighi, che aumenteranno ancora per la pena che la mia rilassatezza vi ha fatto soffrire. Vi chiedo perdono e l'aiuto delle vostre preghiere. Metteteci voi rimedio in quanto vi sarà possibile. Bisogna cambiare prontamente superiora, e quella che sarà eletta faccia osservare esattamente le regole, anche le più minuziose, perché senza di ciò, che cosa ci farebbe di più in questa comunità di quello che fanno le persone del mondo, che vivono cristianamente? Mantenetevi pertanto in quello spirito che dovete avere, che è di povertà, di mortificazione, di obbedienza e d'abbandono nelle mani di Dio”.Suor Margherita visse i suoi ultimi anni serena e in perfetta conformità al volere di Dio, piena di riconoscenza nei suoi confronti. Il Signore le concesse la gioia di vedere approvata nel 1698, dopo quarant'anni di attesa, la sua congregazione così come l'aveva concepita: oltre ai tre voti, le suore avrebbero emesso anche quello di istruire ed educare la gioventù femminile. Confinata nell'infermeria, la fondatrice si preparò alla morte cucendo, pregando ed esortando le consorelle alla fedeltà al dovere, alla carità ed all'osservanza della Regola. Morì il 12 gennaio 1700.

Il pontefice Pio XII la beatificò il 12 novembre 1950, per essere poi canonizzata da Giovanni Paolo II 31 ottobre 1982.

Autore: Fabio Arduino

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/91614

Santa Margherita Bourgeoys

Marguerite Bourgeoys , peinture dans l'église Saint-Édouard de Montréal

Marguerite Bourgeoys Painting in Saint-Édouard church in Montréal, Québec, Canada


CANONIZZAZIONE DI MARGHERITA BOURGEOYS 
E GIOVANNA DELANOUE

OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II

Basilica di San Pietro, 31 ottobre 1982

Cari fratelli e sorelle!

1. “Venite, vedete tutte le opere che Dio ha fatto” (Cantus ad introitum).

Celebriamo oggi ciò che lo Spirito di Dio ha realizzato in Margherita Bourgeoys e in Giovanna Delanoue, vissute circa tre secoli fa. Già il mio predecessore Pio XII le aveva dichiarate “Beate” in base alla eroicità delle loro virtù. Iscrivendole oggi nel numero dei “Santi”, con la certezza e l’autorità che caratterizzano il rito della canonizzazione, noi le proponiamo come esempio non più soltanto alle loro diocesi di Troyes, di Angers, alla città di Saumur o alle due Congregazioni da esse fondate, ma all’insieme della Chiesa, invitando tutti i cristiani ad onorarle come Sante e a ricorrere alla loro intercessione.

Questo dunque è un giorno di gioia e di fierezza per i loro connazionali francesi e canadesi, qui rappresentati da delegazioni importanti. Li saluto tutti cordialmente. Ma questo è soprattutto un giorno di ringraziamento a Dio da parte della Chiesa universale. In questo giorno, che coincide felicemente con la vigilia della solennità di Tutti i Santi, è rafforzata la nostra speranza nella vita eterna, alla quale partecipano in cielo santa Margherita Bourgeoys e santa Giovanna Delanoue, ripiene della presenza di Dio che è Amore. E la nostra vita quotidiana su questa terra è stimolata dal modo con cui esse hanno risposto alla chiamata di questo Amore. Esse lo hanno fatto in forma autentica, cioè del tutto incarnata nel contesto della loro epoca. Ciò che importa, più che imitarle alla lettera, e di imitare con esse Gesù Cristo. Ma le loro intuizioni, ispirate dallo stesso Spirito Santo, restano per noi e per il mondo d’oggi delle preziose indicazioni.

2. Per comprendere la vocazione delle due sante, una prima chiave ci è fornita dal Vangelo di questa Messa. “Maria si mise rapidamente in cammino . . . salutò Elisabetta. Allora Elisabetta fu piena di Spirito Santo ed esclamò: "il bambino ha esultato di gioia nel mio grembo. Beata colei che ha creduto"”!

È lo Spirito Santo che ha operato un cambiamento subitaneo e decisivo in ciascuna delle due sante, quando raggiunsero l’età adulta, venti e ventisette anni, e questo nel contesto di una preghiera alla Vergine Maria. Per Margherita Bourgeoys, era la festa di nostra Signora del Rosario, e da quel momento, per tutta la sua vita, ha sostenuto interiormente le sue iniziative: “Va’, io non ti abbandonerò mai”. Se Margherita si lancia allora in una vita missionaria, che sarà una “vita in viaggio” che gravita precisamente attorno alla “Ville-Marie” del nuovo mondo canadese, ella non fa che imitare la Vergine della Visitazione che portava ad Elisabetta e a Giovanni Battista, alla madre e al figlio, con i servizi umani della sua carità, il dono divino che recava in sé, per santificarli. La prima Cappella che fa costruire è dedicata a Nostra Signora del Buon Soccorso, e la sua Congregazione sarà dedicata a Nostra Signora. Allo stesso modo, la “conversione” di Giovanna Delanoue, sopravvenuta nei giorni della Pentecoste, è inseparabile dal Santuario Notre-Dame des Ardilliers, a Saumur, di cui una fervente e povera pellegrina, Francesca Souchet, le trasmise delle esortazioni nelle quali Giovanna riconobbe la chiamata dello Spirito di carità. Giovanna Delanoue manterrà una mistica familiarità con la Vergine Maria. E l’esempio del giovane padre Grignion de Montfort non poteva che incoraggiarla in questa via.

Certo, la grazia trovava un buon terreno; si trattava di giovani ragazze allevate da famiglie serie, bisognose, molto cristiane; ma lo Spirito Santo, mediante la Vergine Maria, trasmise in loro, senza mai togliere una visione realistica delle cose, come una follia dell’amore, che sarà l’espressione della loro grazia di battezzate al massimo grado. “Felici, coloro che hanno creduto”! Soffermiamoci ora su di un tratto specifico del loro apostolato.

3. Per “santa Margherita Bourgeoys”, si ricorderà soprattutto il suo contributo originale alla promozione delle famiglie, bambini, futuri sposi, genitori. Lei che a Montreal è stata chiamata la “Madre della Colonia”, avrebbe potuto dire come san Paolo: “Con voi, noi siamo stati pieni di dolcezza, come una madre che circonda di cure i suoi figli. Avendo per voi un tale affetto, vorremmo darvi non solamente il Vangelo di Dio, ma tutto ciò che noi siamo”.

Già, da giovane ragazza a Troyes, aveva saputo raggiungere, con altre compagne, le famiglie povere dei sobborghi per istruire i bambini, e nella sua famiglia, costituita da dodici figli, aveva dovuto prendere su di sé la responsabilità della casa paterna e l’educazione dei suoi fratelli alla morte della madre. Ma essendo stata trascinata dalla sua preoccupazione missionaria verso il nuovo mondo americano sulle tracce dei santi martiri canadesi, spogliata di tutto, senza bagaglio né denaro, ella si consacrò innanzitutto ai bambini come laica istitutrice. Questa opera di direttrice di scuola popolare, la compì con competenza, senza fare discriminazioni tra le indiane e le figlie dei coloni francesi, considerandole tutte preziose “come delle gocce di sangue di nostro Signore”.

Vuole prepararle ad essere buone madri di famiglia, mediante un’educazione completa. Si trattava certo di formarle alla fede, alla pietà, alla vita cristiana e all’apostolato, ma anche di iniziarle alle arti domestiche e ai lavori pratici che avrebbero permesso loro di vivere con il prodotto del loro lavoro e soprattutto di ordinare ed abbellire la loro vita familiare, ricca o povera che fosse. La buona educazione e la formazione intellettuale erano ugualmente in programma, e il risultato sarà che le sue ragazze ne usciranno quasi più istruite dei ragazzi, segno precursore e raro per quest’epoca di un’autentica promozione femminile. Sapeva dare fiducia alle capacità delle indiane che non tarderanno a divenire direttrici di scuola. Bisogna anche notare questa particolarità: invece di portare le allieve in pensionato nella grande città - questa è del resto una delle ragioni per le quali rifiuterà la clausura per le sue sorelle della Congregazione secolare di Notre-Dame - ella preferì delle scuole sul campo, vicine alla popolazione, senza posa aperte alla presenza e ai suggerimenti dei genitori, perché è importante non sostituirsi ad essi.

E Margherita Bourgeoys considerò non meno indispensabile fare di tutto per gettare le basi di famiglie solide e sane. Ella dovette allora contribuire alla soluzione di un problema molto particolare per questo luogo e per questa epoca. A uomini venuti come soldati o contadini su questa terra del nuovo mondo, per realizzare a Ville-Marie un centro di evangelizzazione che voleva essere diverso dalle altre colonizzazioni, mancavano mogli di valore. Margherita Bourgeoys fece cercare e accompagnò con il suo “savoir faire” educativo delle giovani francesi, se possibile robuste e di vera virtù. E vegliò su di esse come una madre, con affetto e fiducia, ricevendole nella sua casa, per prepararle ad essere spose e madri di valore, cristiane, colte, laboriose, raggianti. E nello stesso tempo, con la sua bontà, aiutò questi uomini rudi a diventare sposi comprensivi e buoni padri.

Ma essa non si accontentò di questo. Quando i focolari furono formati, continuò ad offrire loro il sostegno materiale necessario in caso di carestia o di epidemia, e procurò loro, in particolare alle donne, l’occasione di gustare insieme il riposo, l’amicizia, rafforzandosi nei buoni propositi, alle sorgenti della spiritualità, in quelli che ella chiamò i “ritiri” e anche le “congregazioni esterne”.

In breve, ciò che molti si sforzano di realizzare oggi con metodi, istituzioni, associazioni adatte al nostro tempo, per un’educazione valida, per la preparazione al matrimonio cristiano, per un’opera di sostegno e di consiglio alle famiglie, sembra trovarsi in germe, sotto altri modi, nello spirito e nelle iniziative di Margherita Bourgeoys. È per i cristiani una grande gioia e un incoraggiamento a mettere più risolutamente all’opera ciò che il recente Sinodo ha detto sulla famiglia e che ho proposto alla Chiesa l’anno scorso nell’esortazione Familiaris Consortio. Possa tutta la società attuale, a livello delle sue più alte istanze civili, essere anch’essa convinta che nessuna soluzione a lungo termine potrà essere trovata se non si ridà alla famiglia il suo posto centrale e le condizioni della sua stabilità e della sua promozione! Se la famiglia conosce una crisi, ci si accanisca non a criticarla o ad eliminarla - cosa che temeva la nostra santa - ma a promuoverla, darle fiducia e aiutarla nel compimento dei suoi impegni, senza sostituirsi al dinamismo che le è proprio.

E non dimentichiamo che Margherita Bourgeoys è stata sostenuta nella sua sorprendente opera dalla sua devozione verso la Sacra Famiglia e che in mezzo alle peggiori difficoltà - “pene e fatiche” - servì le famiglie con quell’amore che viene dallo Spirito Santo.

4. “Santa Giovanna Delanoue”, ultima di dodici figli, è venuta anch’essa in aiuto delle famiglie, ma lo fece nel particolare contesto del suo paese, Saumur, che fin dal XVII secolo fu segnato da grandi difficoltà materiali e sociali, ancor più gravi per le donne, cattivi raccolti, inverni rigidi. Si prenderà in considerazione soprattutto il suo efficace aiuto ai più poveri. Lei che era conosciuta come una commerciante prudente ed interessata, diviene improvvisamente “molto prodiga in carità”, quando lo Spirito Santo, spegnendo “il fuoco della sua avarizia”, le fa comprendere che la sua fede ardente richiedeva anche “il fuoco della carità”, mostrandole l’estensione della povertà. Il libro di Isaia ci ha detto: “Dividi il pane con chi ha fame, / raccogli presso di te gli infelici senza riparo, / copri chi vedi nudo, / non ti sottrarre al tuo simile”.

È ciò che Giovanna Delanoue realizza alla lettera: visita coloro che vivono come animali nelle stalle scavate nella collina, porta nutrimento e vestiti, lava i loro abiti e se necessario dà loro i suoi, si preoccupa di riscaldare questi precari rifugi, distribuisce con larghezza a quelli che passano, comincia ad accoglierli in casa propria, poi attrezza successivamente tre case che le vengono prestate e le chiama “Provvidenza”, per ricevervi bambini orfani, giovani ragazze abbandonate a se stesse, donne in miseria, vecchi, indigenti di ogni tipo, colpiti dalla fame e dal freddo, insomma tutti coloro che nel giorno del giudizio potrebbero dirle: avevo fame, sete, ero nudo, malato, senza dimora. Non vuole fare distinzione tra i poveri meritevoli e non. Li soccorre tutti, ma vuole anche farli partecipare ai lavori, insegnare un lavoro ai bambini e alle ragazze.

Molto più, Giovanna Delanoue fa l’esperienza delle umiliazioni dei poveri, andando alcune volte persino a mendicare, mangiando spesso peggio di loro, senza contare i suoi continui digiuni, le sue brevi e scomode notti. Vuole che le sue Sorelle condividano la stessa casa dei poveri, mangino come loro, come loro siano trattate in caso di malattia, e vestite di un umile abito grigio. Quanto ai suoi poveri, li sa circondare di tenerezza, talvolta procura loro pranzi di festa, esige che le sue Sorelle li salutino con rispetto, servendoli prima di esse.

I borghesi del suo paese, e perfino i sacerdoti, criticarono le sue austerità “eccessive” e le sue carità “disordinate”. Ma niente la fermerà, nemmeno il crollo della prima abitazione di accoglienza: “Voglio vivere e morire con i miei cari fratelli: i Poveri”.

Altre iniziative, come quelle nate dalla carità di san Vincenzo de Paoli, si erano già diffuse in Francia. Ma all’epoca, Saumur mancava ancora di ospizi e Giovanna Delanoue voleva creare un grande servizio di carità per gli indigenti e i malati abbandonati a sé stessi, organizzare le loro visite, ed eventualmente aprire piccole scuole per i loro bambini. Ai suoi tempi, con i mezzi a sua disposizione, intendeva rimediare alla povertà e al vagabondaggio. Il suo esempio non mancherà di interpellare anche il nostro mondo moderno. Tanti paesi vivono in grande miseria! E anche le nazioni industrializzate non sfuggono alle preoccupazioni materiali, anch’esse hanno i loro poveri, di ogni tipo. Ci si impegnerà forse sempre più oggi a rivelare le cause di queste miserie, a creare condizioni più giuste per tutti, a stabilire misure di previdenza, ad aiutare i poveri ad impegnarsi personalmente, senza lasciarsi solamente assistere. Ma l’attenzione ai poveri, l’aiuto immediato ed efficace rimangono anch’essi fondamentali per rimediare alla durezza del nostro mondo. È a questo prezzo, dice Isaia, che la “luce si leverà nelle tenebre”.

Infine, mentre proclamiamo la santità di Giovanna Delanoue, è importante cercare di comprendere il segreto spirituale della sua devozione senza pari. Non sembra che il suo temperamento la spingesse verso i poveri per sentimentalismo o per pietà. Ma, lo Spirito Santo le fa vedere Cristo in questi poveri, Cristo Bambino nei loro bambini - aveva verso di lui una devozione particolare -, Cristo Amico dei poveri, Cristo stesso umiliato e crocifisso. E con Cristo, voleva mostrare ai poveri la tenerezza del Padre. A questo Dio ella ricorreva con audacia di bambino, attendendosi tutto da lui, dalla sua Provvidenza, nome che designerà le sue case e la sua fondazione all’origine: la Congregazione di sant’Anna della Provvidenza. La sua costante devozione a Maria era inseparabile dalla santa Trinità. Il mistero eucaristico era anche al centro della sua vita. Tutto questo era molto lontano dal giansenismo imperante. Il suo attaccamento alla Chiesa le impediva di incamminarsi su strade nuove senza consultare i suoi confessori e il Vescovo della diocesi. Ma sarebbe qui insufficiente parlare di una sana teologia, di una ricca spiritualità, ereditata dal meglio della Scuola francese. Giovanna Delanoue molto in fretta ha imparato non solamente l’eroicità delle virtù evangeliche, quelle del Discorso della montagna, ma anche una profonda contemplazione delle persone divine, con segni mistici della più alta unione con Dio, per la via unitiva, bruciante d’amore per Gesù “suo Sposo”. È proprio lì che prendono la loro ispirazione e il compimento la “follìa” della sua carità, l’audacia delle sue iniziative. La Chiesa si guardi bene dal dimenticarlo: come in questa fine del XVII secolo e inizio del XVIII, non ci sarà oggi una vera riforma né movimenti fecondi senza un’autentica corrente mistica.

5. Cari fratelli e sorelle, vi lascio ora il compito di guardare più da vicino l’ammirevole vita di queste due sante. Leggevamo nel Salmo: “Il Re è sedotto dalla sua bellezza”. Sì, Dio le ha accolte nella gioia eterna. Intercedano per noi! Per le Sorelle della Congregazione di Notre-Dame, che proseguono l’opera educativa e missionaria di santa Margherita Bourgeoys presso le giovani e le famiglie, in tanti paesi! Per le Serve dei poveri, Sorelle di Giovanna Delanoue, che continuano ad andare ai poveri, ad accoglierli e ad aiutarli condividendo le loro condizioni di vita, per rivelare loro la tenerezza di Dio! Per tutti coloro che operano per la promozione delle famiglie e al servizio dei poveri! Per le comunità diocesane delle due sante, e per la Chiesa intera, affinché, stimolata da una tale santità di vita, tracci nuove vie di carità e di misericordia!

Amen! Alleluia!

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SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/homilies/1982/documents/hf_jp-ii_hom_19821031_canonizzazioni.html

Santa Margherita Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys, vitrail,  Église Saint Esprit de Rosemont, Montréal, Québec, Canada


Den hellige Margareta Bourgeoys (1620-1700)

Minnedag: 12. januar

Den hellige Margareta (Margrete; fr: Marguerite; lat: Margarita) Bourgeoys ble født på langfredag den 17. april 1620 i Troyes i Aube i provinsen Champagne i Frankrike. Hun ble døpt samme dag i kirken Saint-Jean, som lå like ved familiehjemmet. Hun var den sjette av tolv barn ev Abraham Bourgeoys og hans hustru Guillemette Garnier. Faren var en produktiv lysestøper i Troyes, en stor by ved elven Seine, og Margareta vokste opp i et tvers gjennom kristent middelklassemiljø.

Som nittenåring mistet Margareta i 1639 sin mor, og hun måtte da ta seg av husholdningen og sine yngre søsken. Hun hadde utviklet seg til en skjønnhet og var svært begavet, noe som vekket hennes verdslighet og forfengelighet. Hun sto i stor fare for å havne utenfor den rette vei.

Men på første søndag i oktober, den 7. oktober 1640, ble det i Troyes holdt en prosesjon til ære for Vår Frue av Rosenkransen, og Margareta deltok i den. Da hun gikk forbi kirken, falt hennes øyne på statuen av Guds Mor over portalen. Den hadde hun sett mange ganger, men nå var den påfallende lys og vakker, og dette grep henne så sterkt at hun opplevde en indre omvendelse. Hun oppga sin lettsindighet og pyntesyke og trakk seg tilbake fra verden for å vie seg helt til å tjene Gud.

Den tyveårige Margareta prøvde å bli nonne i de lokale klostrene for karmelittene og klarissene, men begge avviste henne av ukjente grunner. «Kanonissene av Vår Frue», som var grunnlagt av den hellige Peter Fourier (d. 1640) i 1597, ville gjerne ha henne som medlem, men av ulike grunner gikk hun ikke inn på det. I stedet ble hun leder (prefekt) for Broderskapet for Vår Frue (Den marianske kongregasjon) som var knyttet til Augustinerkanonisseklosteret. I den egenskap var hun kjent for prestene i byen, og presten abbé Gendret fortalte henne at hun skulle ta avvisningene fra karmelittene og klarissene som en indikasjon på at hun var ment for et liv som uklausurert søster.

Han prøvde å starte en slik lokal uklausurert kommunitet av aktive nonner, og Margareta sluttet seg til den sammen med to andre. Men konseptet med nonner uten klausur var ikke velansett i kirkelige kretser, så dette prosjektet ble ikke til noe. Den ene av ledsagerne døde snart, og den andre trakk seg ut. Margareta ble alene, men hun følte seg ikke helt fri, siden hun ville pleie sin syke far til han døde.

I 1652 fikk Troyes besøk av Paul Chomedey de Maisonneuve, guvernør for den franske kolonien Ville-Marie (i dag Montréal). Han kom for å besøke sin søster Louise de Chomedey, som var kanonisse i augustinerklosteret. Han var på jakt etter en lærerinne til den lille franske kolonien, og han ble anbefalt å spørre Margareta, som aksepterte stillingen under forutsetning av at hennes åndelige veileder tillot det. P. Gendret ba om tre dagers betenkningstid, men ga da sin tilsutning. Da hennes avgjørelse ble kjent, reiste det seg imidlertid en storm i Troyes, men en jesuitt i Paris, som hadde vært misjonær i Canada, forsikret henne om at beslutningen var riktig og fra Gud.

Den 20. juli 1653 reiste hun av sted og kom i september 1653 til Québec. Den 16. november kom hun til Ville-Marie, som da bare var et fort, men som nå er storbyen Montréal. I alt bodde det 200 mennesker i fortet, som inneholdt et lite sykehus og et kapell hvor en jesuittmisjonær tjente sin flokk når han ikke var på misjonsoppdrag blant irokeserne. Margareta arbeidet for guvernøren og ble sykepleier på hospitalet, jordmor og lærerinne, og hun hjalp også til ellers i dagliglivet i den lille utposten. Den 30. april 1658 åpnet hun den første skolen i Montréal i en steinbygning som var en ombygd stall.

Hun skulle undervise de franske barna i garnisonen. Det var tolv elever i begynnelsen, og de ble undervist av Margareta og en assistent. Hun skjønte at skolen ville ekspandere, så hun dro tilbake til Frankrike under store vanskeligheter og farer. Hun tok med seg Mademoiselle Jeanne Mance, grunnleggeren av sykehuset i Montréal, som var blitt syk. Hun ble på mirakuløst vis helbredet av Jean-Jacques Olier (d. 1657), grunnleggeren av prestekongregasjonen sulpisianerne, som i 1642 hadde fremmet grunnleggelsen av Montréal og som i 1657 hadde sendt den første presten fra sin kongregasjon dit.

Et år senere vendte Margareta tilbake til Canada med tre hjelpere, blant dem sin gamle venninne Katarina Crolo. Denne prosessen ble gjentatt med en ny reise fra 1670 til 1672. Da ga også kong Ludvig XIV (1643-1715) henne kongelig tillatelse til å undervise over hele Canada. Seks nye unge kvinner kom tilbake sammen med henne.

Som Margareta hadde forutsett, vokste skolen sammen med kolonien, særlig etter at irokeserkrigene sluttet i 1667 og Montréal begynte å utvikle seg til en by. Hun åpnet en barnehage for noen få adopterte indianerbarn og grunnla en mariansk kongregasjon etter modell fra Troyes. Nå hadde Margareta så mange medarbeidere at hun bestemte seg for å grunnlegge en kongregasjon. I 1676 ble kongregasjonen «Søstre av Vår Frue av Montréal» (Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal - CND) kanonisk etablert av den første biskopen av Québec, den salige Frans de Montmorency-Laval. Hun fikk hjelp til å skrive regelen av sulpisianeren Tronson. Men som vanlig i den kanadiske pionertiden ble hennes arbeid komplisert av den offisielle opposisjonen mot uklausurerte nonner. Biskop de Laval prøvde å påby dem å føre en klausulert livsform. Da reiste Margareta igjen til Frankrike, og søkte med hell å få en kirkelig godkjennelse av sin visjon for kongregasjonen.

Arbeidet ble rammet av forskjellige katastrofer. En tid var kommuniteten ytterst fattig, og den fikk enda et slag da en brann ødela klosteret i 1683. To av søstrene omkom, inkludert Margaretas niese. Msgr de Laval prøvde å overbevise dem om at de ikke kunne fortsette og burde slutte seg sammen med Ursulinnene, som var innført i Canada av den salige Maria Guyart-Martin. Men Margareta lyktes i å overbevise ham at de ikke kunne arbeide fra en klausur, og han ga etter. Hans etterfølger, Msgr J. de Saint-Vallier, lagde nye vanskeligheter og tvang dem til å fortsette uten å avlegge noe formelt løfte før i 1698. Da avla 24 søstre sine enkle løfter, men da hadde Margareta trukket seg tilbake som superior.

Utdanningsmisjonen blomstret til tross for alle prøvelsene, tilbakeslagene og offisiell kirkelig motstand. Den første kostskolen ble åpnet i 1673 og den første misjonsskolen for indianere tre år senere. To unge irokeserkvinner sluttet seg til kommuniteten i 1679, og den første unge kvinnen fra New England som ble nonne, Lydia Langley, var også medlem av denne kommuniteten. Hun hadde blitt tatt til fange av abenaki-indianerne og deretter løskjøpt i Montréal, hvor hun ble katolikk. Skoler for franske barn ble startet utenfor fortet Ville-Marie, på øya Québec og i Trois Rivières (Three Rivers). I 1689 massakrerte irokeserne alle som ikke var beskyttet av fortet. Biskop J. de Saint-Vallier ga opp sin motstand i en slik grad at han inviterte kongregasjonen til å starte en skole i Québec.

Med ukuelig mot gikk Moder Bourgeoys gjennom prøvelsene med fattigdom, nybrottsarbeid og uoverensstemmelse med biskoper. I nær et halvt århundre var hun den ledende kvinnelige innbyggeren i Montréal, og «godhet strålte ut fra hennes milde personlighet». Hun var 73 år da hun trakk seg tilbake som superior i 1694 til fordel for sin etterfølger, Marie Barbier, den første kanadieren som hadde sluttet seg til kongregasjonen. Fra da av ble hennes helse og styrke stadig svakere. Mot slutten av 1699 ba hun til Gud om at hennes liv måtte bli tatt i stedet for den unge novisemesteren, som var alvorlig syk. Den unge nonnen kom seg, men Margareta døde like etter, den 12. januar 1700.

Hennes kongregasjon ble utbredt i hele Canada, og den spredte seg senere til USA, og den fikk pavelig godkjennelse i 1889. I dag har kongregasjonen 200 hus i Canada, USA, Frankrike, Japan, Kamerun, El Salvador, Guatemala, Honduras og Paraguay. Hun ble saligkåret den 12. november 1950 av pave Pius XII (1939-58) og helligkåret den 31. oktober 1982 av pave Johannes Paul II i Peterskirken i Roma som den første kvinnelige helgen i den kanadiske Kirken. Hennes minnedag er dødsdagen 12. januar; i noen engelske bøker er den angitt til 19. januar. Hun regnes som Montreals grunnlegger sammen med Jeanne Mance og ikke minst guvernør Paul Chomedey de Maisonneuve.

Kilder: Attwater/Cumming, Farmer, Butler (I), Benedictines, Bunson, Day, Schauber/Schindler, Holböck (1), Index99, KIR, CSO, Patron Saints SQPN, Bautz, Heiligenlexikon, vatican.va - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Sist oppdatert: 2003-06-12 00:38

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/mbourgeo




Marguerite Bourgeoys, Montréal, Québec, Canada; kloosterlinge, stichteres & missionaris; † 1700.

Feest 12 januari.

Zij werd op 17 april, Goede Vrijdag, 1620 gedoopt in de kerk van St-Jean te Troyes, Frankrijk. Haar vader verdiende de kost in de handel. Op haar 19e verloor zij haar moeder, waardoor zij als 6e van de twaalf kinderen de handen vol had aan het meehelpen in de huishouding. Tijdens de processie op het feest van Maria Rozenkrans (7 oktober 1640) schoot het door haar heen dat ze zich geheel en al aan de Heer wilde geven. Zij trad toe tot een vrouwengemeenschap die zich bezighield met zorg en onderwijs voor arme kindertjes: eigenlijk een vervolg op wat zij thuis al deed! Deze congregatie was gesticht door Madame de Maisonneuve, de grondlegger van Ville-Marie in Nouvelle France, de toenmaligebenaming voor Montréal in de provincie Québec, Canada.

Toen de stichteres zelf van de overkant van de oceaan een rondreis ondernam door Europa om zusters te vragen voor de vestiging in Montréal, bood Marguerite zich aan. Ze werd niet afgeschrikt door de waarschuwing dat de reis alleen al grote ontberingen met zich mee zou brengen en dat het leven in de pas gestichte kolonie tussen allerlei gelukzoekers en 'wilde indianen' verre van comfortabel zou zijn. Marguerite wist wat zij wou.

Om te beginnen was zij in dienst bij de gouverneur, maar na vijf jaar begon zij een schooltje voor inlandse kinderen. Tot twee keer toe waagde zij de oversteek naar Europa om op haar beurt nieuwe mensen te zoeken voor haar school. Dat alles liep tenslotte uit op de vestiging van een nieuwe zustercongregatie.

Meteen na haar dood meldde zich de schilder Pierre Le Ber bij de zusters om posthuum een portret van haar te schilderen. Maar hij werd door zulk een zware hoofdpijn geplaagd dat hij het werk niet kon voltooien. Toen gaf een van de zusters hem wat haar van Moeder Marguerite. Dat stopte hij onder zijn pruik en binnen de kortste keren voelde hij zich kerngezond en maakte het schilderij af.

Tot op de dag van vandaag zijn de Zusters van de 'Congrégation de Notre-Dame de Montréal' over de hele wereld betrokken bij allerlei vormen van pastoraal werk.

Bronnen

[Bri.1953; Pra.1988p:84; Toy.1991p:12; Dries van den Akker s.j./2008.09.20]

© A. van den Akker s.j. / A.W. Gerritsen

SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/01/12/01-12-1700-marguerite.php

Life of Venerable Sister Margaret Bourgeois : https://catholicsaints.info/life-of-venerable-sister-margaret-bourgeois/

Voir aussi http://www.er.uqam.ca/merlin/ak691533/margueritebourgeoys.htm

http://diocesemontreal.org/leglise-a-montreal/notre-histoire/saints-de-montreal/ste-marguerite-bourgeoys.html