Chaire de Saint Pierre, Apôtre
La chaire d'un évêque, qui se dresse dans sa cathédrale, est le signe de son autorité de docteur, de souverain prêtre et de pasteur. La Chaire de Saint Pierre rappelle la mission que le Christ a confiée à son Apôtre. Pierre est le garant infaillible de la foi de ses frères; la foi de Pierre est le rocher sur lequel le Seigneur a bâti son Église.
Chaire de Saint Pierre
Martyrologe romain
« Jésus a confié les clefs à Pierre pour ouvrir
l'entrée du Royaume des cieux, pas pour la fermer »
Pape François
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/683/Chaire-de-Saint-Pierre.html
Qu’est-ce que la fête de
la chaire de Saint-Pierre ?
Caroline Becker - publié
le 22/02/17 - mis à jour le 20/02/25
La fête de la Chaire de
Saint-Pierre apôtre, célébrée le 21 février, rappelle l'autorité du Pape,
successeur de l'apôtre Pierre.
La chaire (du latin cathedra,
le siège) ou, plus complètement, la chaire de vérité ou chaire à prêcher, est à
l'origine le siège de l'évêque. La chaire de saint Pierre est un
ancien siège de bois conservé dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Afin de rappeler
le magistère suprême de Pierre (et donc l'autorité du pape), Rome a, dès le IVe siècle,
célébré la chaire de saint Pierre à l'occasion de la "Natale Petri de
Cathedra". À l'origine célébrée le 18 janvier à Rome et le 22 février
à Antioche, cette fête a été définitivement fixée au 22 février lors du la
réforme du calendrier de Paul VI.
À quoi ressemble
la chaire de saint Pierre ?
Il s'agit d'une
simple chaise en bois de chêne et de bois d'acacia
mesurant 1,34 m de haut et 0,89 de large. Le siège contient six
plaques d’ivoire réemployées. Ces plaques représentent, entre autres,
Charles le Chauve couronné, divers épisodes de la vie d'Hercule et des symboles
particuliers, dont certains sont caractéristiques de l'Égypte antique et la
Nubie. À l'époque, il était habituel d'adapter des restes de l’Antiquité aux
objets que l’on voulait décorer.
D'où vient-elle ?
Il s'agirait du trône de
Charles le Chauve (surnommé "le Chauve" car il se serait fait raser
le crâne en signe de soumission à l’Église, le 5 mai 877, jour de la
consécration par le pape Jean VIII de la collégiale Sainte-Marie.), fils de
Louis le Pieux et petit-fils de Charlemagne.
Mise en valeur par Bernin
au XVIIe siècle
Cette chaire est
désormais cachée à la vue des fidèles. En effet, en 1656, Bernin est
chargé de la mettre en scène dans l'abside de Saint-Pierre et dans
l'axe du célèbre baldaquin qu'il avait déjà réalisé entre 1624 et 1633. La
volonté était de fixer le "trône-relique" dans basilique.
Achevée dix ans après sa commande, l'œuvre de Bernin est constituée de quatre
docteurs de l'Église en bronze, saint Ambroise, saint
Augustin, saint Athanase et saint Jean Chrysostome, qui
soutiennent le trône conservant la relique de la chaire.
© Fr Lawrence Lew, O.P.La chaire de Saint-Pierre au Vatican
© Fr Lawrence Lew, O.P.
La « Gloire », faite de
marbres colorés, de bronze et de stuc dorés, montre le trône pontifical qui,
porté par les nuées, descend du ciel comme la nouvelle Jérusalem. Portant
le regard de haut en bas, le fidèle est ainsi progressivement emporté de la
terre vers la lumière céleste. Sur le dossier de la chaire, le Seigneur
communique à saint Pierre le pouvoir de paître ses brebis. Au
sommet, deux anges présentent la tiare et les clefs.
La triple couronne
exprime et symbolise le triple pouvoir du pape. Pouvoir d'ordre sacré (en tant
que vicaire du Christ et successeur de Pierre, il nomme les évêques). Pouvoir
de juridiction (en vertu du pouvoir des clefs, celui de lier et délier sur la
terre et au ciel). Et enfin, le pouvoir de magistère (en vertu de
l'infaillibilité pontificale).
L'Esprit saint,
figuré sous la forme de la colombe dans l’unique vitrail de la Basilique,
irradie le trône.
Découvrez en images les
richesses de la basilique Saint-Pierre de Rome :
Lire aussi :La
chaire de saint Pierre et le baldaquin, symboles de l’Église synodale
Lire aussi :La
chaire de saint Pierre : une fête qui invite à unir sa prière pour le pape à
celle de Jésus
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2017/02/22/quest-ce-que-la-fete-de-la-chaire-de-saint-pierre
Cattedra di San Pietro Apostolo
Legendari di sancti istoriado uulgar, 1497 / Legenda Aurea (1497), Cathedra Petri
Chaire de St Pierre
La fête d'aujourd'hui met
en lumière la Chaire de Saint Pierre, c'est-à-dire la mission spéciale confiée
à Pierre par Jésus. La fête remonte au IIIe siècle et se distingue du jour du
martyre de Pierre, le 29 juin. À l'origine, la fête nait mettant en relief la
"Chaire" de Pierre, le lieu d’où réside et gouverne l'évêque de Rome.
La "Chaire", siège fixe de l'évêque dans l'église mère d'un diocèse,
d'où le terme "cathédrale", est le symbole de l'autorité de l'évêque
et de son enseignement évangélique qu'en tant que successeur des Apôtres, il
est appelé, à conserver et à transmettre à la communauté chrétienne. On peut
dire que la première "cathédrale" a été la chambre haute, où Jésus a
réuni ses disciples pour la dernière Cène et où ils ont reçu, avec la Vierge Marie,
le don de l'Esprit Saint. Plus tard, Pierre s'est installé à Antioche, la ville
évangélisée par Barnabé et Paul et où les disciples de Jésus ont été appelés
pour la première fois "chrétiens" (Actes 11,6). C'est là que Pierre a
été le premier évêque, ce qui explique qu'à Antioche, il y avait une "fête
propre" de la Chaire de Pierre, le 22 février. Puis Pierre est arrivé à
Rome, où il a conclu sa vie par le martyre. Et c'est précisément en raison de
cet achèvement "glorieux" de la vie qu'il a été établi que Rome devait
être le siège de la "Chaire" de Pierre, en la célébrant le 18
janvier. En 1960, Jean XXIII unifie les fêtes en supprimant celle du 18
janvier. Une autorité pastorale et magistérielle conférée par le Christ à
l'apôtre Pierre, comme le rappelle l'évangile choisi par la liturgie pour cette
fête. Deux témoignages nous aident à comprendre sa signification et sa valeur.
Saint Jérôme écrit : " J'ai décidé de consulter la Chaire de Pierre,
où se trouve cette foi que la bouche d'un Apôtre a exaltée ; je viens maintenant
y demander la nourriture de mon âme, là où j'ai reçu autrefois le vêtement du
Christ. Je ne suis aucune autre primauté que celle du Christ ; c'est pourquoi
je me mets en communion avec votre béatitude, c'est-à-dire avec la chaire de
Pierre. Je sais que sur cette pierre est bâtie l'Église". Et Saint
Augustin : "L'institution de la solennité d'aujourd'hui a pris le nom
de Chaire de nos prédécesseurs parce que le premier apôtre Pierre en aurait
occupé la chaise épiscopale. C'est donc à juste titre que les Églises honorent
l'origine de ce siège, que l'Apôtre a accepté pour le bien des Églises".
En ce temps-là, Jésus,
arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples :
« Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent :
« Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour
d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur
demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui
suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu
es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son
tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce
n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux
cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je
bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur
elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras
lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la
terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16, 13-19).
Tu es le Christ
Jésus interroge les siens
et, après les avoir questionnés sur ce que " les gens " pensent de
lui, il réduit le champ et leur demande : " Qui dites-vous que je suis ?
". Une question qui a rebondi au fil des siècles pour souligner que la foi
en Jésus est une foi en Dieu, dans le Seigneur Jésus-Christ, et qui est liée au
rôle de Pierre et de ses successeurs. Jésus, le Fils de Dieu est à la barre de
la barque de l'Église, de l'histoire : aucune tempête ne peut faire succomber
la barque.
Signe d'unité
Pierre, et ses
successeurs, choisis comme "signe-principe visible de l'unité", un
point de référence vers lequel se tourner pour continuer le chemin de la vie
avec confiance et sécurité. Célébrer la "Chaire" de Pierre signifie
donc lui donner une forte signification spirituelle et reconnaître en elle un
signe privilégié de l'amour de Dieu, le bon et éternel Pasteur, qui veut
rassembler toute son Église et la guider sur le chemin du salut.
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/vacances-liturgiques/chaire-de-st-pierre.html
La Chaire de saint Pierre
à Rome
en 43
L'Église a institué la
fête de la Chaire de saint Pierre à Rome pour célébrer cette mémorable journée
en laquelle le prince des Apôtres, après avoir tenu sept ans son siège
apostolique à Antioche, vint à Rome combattre le paganisme dans son centre et
dans sa source. Le dessein était audacieux; mais l'Esprit-Saint l'inspira à
celui que naguère la voix d'une servante avait fait trembler. La sagesse divine
réservait au prince des Apôtres de planter la foi dans cette ville, maîtresse
de l'univers, afin que, de là, elle se répandit facilement chez tous les
peuples.
Assurément la victoire du
christianisme serait complète, si la capitale du monde païen devenait la
capitale du monde régénéré, si le trône des Césars devenait le trône des chefs
de l'Église de Jésus-Christ, si l'empire du démon croulait sur ses vieilles
bases pour donner place à l'empire du Sauveur. C'est ce qui arriva, en dépit de
toutes prévisions humaines, parce que la Volonté de Dieu ne connaît pas
d'obstacles. N'était-il pas juste de célébrer par une fête la prise de
possession de Rome par saint Pierre? Pour entrer dans l'esprit de cette fête,
témoignons à Jésus-Christ notre reconnaissance et affermissons notre foi à Son
Église.
Heureux sommes-nous de
vivre dans la communion de l'Église de Jésus-Christ, seule vraie Église, hors
de laquelle il n'y a point de salut! Nous marchons à la vraie lumière, nous
suivons le droit chemin, nous arrivons sûrement au Ciel. Notre naissance au
sein de l'Église, hors du paganisme, des hérésies et des schismes, est un don
gratuit de Dieu et une marque insigne de Sa prédilection. Grâces éternelles Lui
en soient rendues!
De plus, quel sujet
d'affermir notre foi! Cette Église, dont nous sommes les enfants, elle est
l'oeuvre de Dieu; nulle force humaine n'a contribué à son établissement ni à
son triomphe; elle doit tout à la puissance divine; le monde tout entier s'est
levé contre elle, mais elle a vaincu le monde; les Césars ont voulu l'égorger à
sa naissance, mais elle a supplanté les Césars; les persécutions, qui devaient
la tuer, l'ont fait grandir à l'infini; la faiblesse de ses chefs a fait leur
force et de même que le Christ a sauvé l'humanité par Sa mort, c'est par sa vie
que saint Pierre a fait de Rome le centre de l'Église.
Rome! Ce grand nom nous
rappelle bien des gloires; mais sa gloire la plus brillante, c'est d'être devenue,
par la prise de possession de saint Pierre, la capitale du monde chrétien.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/la_chaire_de_saint_pierre_a_rome.html
Cattedra di San Pietro Apostolo
La Cathedra
Petri vista dal presbiterio della Basilica
Vaticana
CONCÉLÉBRATION
EUCHARISTIQUE AVEC LES NOUVEAUX CARDINAUX
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Basilique vaticane
Dimanche 19 février 2012
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l’Épiscopat
et dans le Sacerdoce,
Chers frères et sœurs !
En la solennité de la
Chaire de Saint Pierre Apôtre, nous avons la joie de nous rassembler autour de
l’Autel du Seigneur avec les nouveaux Cardinaux, qu’hier j’ai agrégés au
Collège cardinalice. C’est à eux avant tout que j’adresse mon cordial salut,
remerciant le Cardinal Fernando Filoni pour les paroles courtoises qu’il m’a
adressées au nom de tous. J’étends ma salutation aux autres Cardinaux et à tous
les Prélats présents, ainsi qu’aux Autorités, à Mesdames et Messieurs les
Ambassadeurs, aux prêtres, aux religieux et à tous les fidèles, venus des
différentes parties du monde pour cette heureuse circonstance, qui revêt un
caractère particulier d’universalité.
Dans la seconde lecture
proclamée il y a quelques instants, l’Apôtre Pierre exhorte les « Anciens » de
l’Église à être des pasteurs zélés et prévenants du troupeau du Christ (cf. 1
Pt 5, 1-2). Ces paroles sont avant tout adressées à vous, chers et vénérés
Frères, qui avez déjà de nombreux mérites auprès du Peuple de Dieu pour l’œuvre
généreuse et sage menée dans le Ministère pastoral dans des Diocèses
importants, dans la direction des Dicastères de la Curie Romaine, ou encore
dans le service ecclésial de l’étude et de l’enseignement. La nouvelle dignité
qui vous a été conférée veut manifester l’estime pour votre fidèle travail dans
la vigne du Seigneur, rendre honneur aux Communautés et aux Nations d’où vous
venez et dont vous êtes de dignes représentants dans l’Église, vous investir de
nouvelles et plus importantes responsabilités ecclésiales, et enfin vous
demander un supplément de disponibilité pour le Christ et pour la Communauté
chrétienne tout entière. Cette disponibilité au service de l’Évangile est
solidement fondée sur la certitude de la foi. Nous savons en effet que Dieu est
fidèle à ses promesses et nous attendons dans l’espérance la réalisation de ces
paroles de l’apôtre Pierre : « Et quand se manifestera le berger suprême, vous
remporterez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas » (1 Pt 5, 4).
Le passage évangélique
d’aujourd’hui présente Pierre qui, mû par une inspiration divine, exprime sa
foi solide en Jésus, le Fils de Dieu et le Messie promis. En réponse à cette
profession de foi limpide, faite par Pierre mais aussi au nom des autres
Apôtres, le Christ lui révèle la mission qu’il entend lui confier, autrement
dit celle d’être la « pierre », le « rocher », le fondement visible sur lequel
est construit tout l’édifice spirituel de l’Église. (cf. Mt 16,16-19). Cette
dénomination de « rocher-pierre » ne fait pas référence au caractère de la
personne, mais doit être comprise seulement à partir d’un aspect plus profond,
du mystère : à travers la charge que Jésus lui confère, Simon-Pierre deviendra
ce qu’il n’est pas par « la chair et le sang ». L’exégète Joachim Jeremias a
montré qu’en arrière-plan se trouve le langage symbolique du « rocher saint ».
A cet égard peut nous venir en aide un texte rabbinique dans lequel on affirme
: « Le Seigneur dit ‘ Comment puis-je créer le monde, quand surgiront ces
sans-Dieu et qu’ils se révolteront contre moi ? ’. Mais quand Dieu vit
qu’Abraham devait naître, il dit : ‘Regarde, j’ai trouvé un roc, sur lequel je
peux construire et fonder le monde’. C’est pourquoi il appela Abraham un rocher
». Le prophète Isaïe y fait référence quand il rappelle au peuple « regardez le
rocher d’où l’on vous a taillés… Abraham votre père » (51, 1-2). Abraham, le
père des croyants, avec sa foi est vu comme le roc qui soutient la création.
Simon, qui le premier a confessé Jésus en tant que Christ et a été le premier
témoin de la résurrection, devient maintenant avec sa foi renouvelée, le roc
qui s’oppose aux forces destructrices du mal.
Chers frères et sœurs !
Cet épisode évangélique que vous avons écouté trouve une explication autre et
plus éloquente encore dans un élément artistique très connu qui orne cette
Basilique Vaticane : l’autel de la Cathèdre. Quand on parcourt la grandiose nef
centrale et, dépassant le transept, on arrive à l’abside, on se trouve devant
un énorme trône de bronze, qui semble élevé dans les airs, mais qui en réalité
est soutenu par les quatre statues des illustres Pères de l’Église d’Orient et
d’Occident. Et au-dessus du trône, entourée par un triomphe d’anges suspendus
dans les airs, resplendit dans la fenêtre ovale la gloire de l’Esprit-Saint.
Que nous dit cet ensemble sculpté, dû au génie du Bernin ? Il représente une
vision de l’essence de l’Église et, à l’intérieur de celle-ci, du magistère
pétrinien.
La fenêtre de l’abside
ouvre l’Église sur l’extérieur, vers la création tout entière, tandis que
l’image de la colombe de l’Esprit-Saint montre Dieu comme la source de la
lumière. Mais il y a encore un autre aspect à mettre en valeur : l’Église
elle-même est en effet, comme une fenêtre, le lieu dans lequel Dieu se fait
proche et va à la rencontre de notre monde. L’Église n’existe pas pour
elle-même, elle n’est pas un point d’arrivée, mais elle doit renvoyer au-delà
d’elle-même, vers le haut, au-dessus de nous. L’Église est vraiment elle-même dans
la mesure où elle laisse transparaître l’Autre – avec un « A » majuscule – de
qui elle provient et à qui elle conduit. L’Église est le lieu où Dieu « arrive
» à nous, et où nous, nous « partons » vers Lui ; elle a le devoir d’ouvrir
au-delà d’elle-même ce monde qui tend à se fermer sur lui-même et de lui porter
la lumière qui vient d’en-haut, sans laquelle il deviendrait inhabitable.
La grande chaire de
bronze renferme un siège en bois du IXe siècle, qui fut longtemps considéré
comme la cathèdre de l’apôtre Pierre et fut justement placé sur cet autel
monumental en raison de sa grande valeur symbolique. Il exprime en effet la
présence permanente de l’Apôtre dans le magistère de ses successeurs. Le siège
de saint Pierre, peut-on dire, est le trône de la Vérité, qui tire ses origines
du mandat du Christ après la confession à Césarée de Philippe. Le siège
magistériel renouvelle aussi en nous la mémoire des paroles adressées par le
Seigneur à Pierre au Cénacle : « Moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille
pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22, 32).
La chaire de Pierre
évoque un autre souvenir : la célèbre expression de saint Ignace d’Antioche,
qui dans sa lettre aux Romains appelle l’Église de Rome « celle qui préside à
la charité » (Inscr. : PG 5, 801). En effet le fait de présider dans la foi est
inséparablement lié au fait de présider dans l’amour. Une foi sans amour ne
serait plus une authentique foi chrétienne. Mais les paroles de saint Ignace
ont encore une autre résonnance beaucoup plus concrète : le mot « charité »
était aussi utilisé par l’Église des origines pour parler de l’Eucharistie. En
effet, l’Eucharistie est Sacramentum caritatis Christi, par lequel Celui-ci
continue à nous attirer tous à Lui, comme Il le fit du haut de la croix (cf. Jn
12, 32). Par conséquent, « présider à la charité » signifie attirer les hommes
dans une étreinte eucharistique - l’étreinte du Christ -, qui vainc toute
barrière et tout manque de relation, et crée la communion à partir des différences
multiples. Le ministère pétrinien est donc primauté dans l’amour au sens
eucharistique, autrement dit sollicitude pour la communion universelle de
l’Église dans le Christ. L’Eucharistie est la forme et la mesure de cette
communion et la garantie qu’elle demeure fidèle au critère de la tradition de
la foi.
La grande chaire est
soutenue par les Pères de l’Église. Les deux maîtres de l’Orient, saint Jean
Chrysostome et saint Athanase, avec les latins, saint Ambroise et saint
Augustin, représentent l’ensemble de la tradition et donc la richesse de
l’expression de la vraie foi dans l' Église unique et sainte. Cet élément de
l’autel nous dit que l’amour s’appuie sur la foi. Il s’effrite si l’homme ne
compte plus sur Dieu ni ne Lui obéit plus. Tout dans l’Église repose sur la foi
: les sacrements, la liturgie, l’évangélisation, la charité. Même le droit,
même l’autorité dans l’Église reposent sur la foi. L’Église ne s’auto-régule
pas, elle ne se donne pas à elle-même son ordre propre, mais elle le reçoit de
la Parole de Dieu, qu’elle écoute dans la foi et qu’elle cherche à comprendre
et à vivre. Les Pères de l’Église ont dans la communauté ecclésiale la fonction
de garants de la fidélité à la Sainte Écriture. Ceux-ci assurent une exégèse
fiable, solide, capable de former avec la chaire de Pierre un ensemble stable
et homogène. Les Saintes Écritures, interprétées avec autorité par le Magistère
à la lumière des Pères, éclairent le chemin de l’Église dans le temps, lui
assurant un fondement stable au milieu des mutations historiques.
Après avoir considéré les
divers éléments de l’autel de la Chaire, jetons vers lui un regard d’ensemble.
Nous voyons qu’il est traversé par un double mouvement : ascendant et
descendant. C’est la réciprocité entre la foi et l’amour. La chaire est bien
mise en relief en ce lieu, puisqu’ici se trouve la tombe de l’Apôtre Pierre,
mais elle aussi tend vers l’amour. En effet, la foi est orientée vers l’amour.
Une foi égoïste ne serait pas une foi vraie. Qui croit en Jésus-Christ et entre
dans le dynamisme d’amour qui trouve sa source dans l’Eucharistie, découvre la
vraie joie et devient à son tour capable de vivre selon la logique de ce don.
La vraie foi est éclairée par l’amour et conduit à l’amour, vers le haut, comme
l’autel de la Cathèdre élève vers la fenêtre lumineuse, la gloire de
l’Esprit-Saint, qui constitue le vrai point focal pour le regard du pèlerin
quand il franchit le seuil de la Basilique Vaticane. A cette fenêtre, le
triomphe des anges et les grands rayons dorés donne le plus grand relief avec
un sens de plénitude débordante qui exprime la richesse de la communion avec
Dieu. Dieu n’est pas solitude, mais amour glorieux et joyeux, rayonnant et
lumineux.
Chers frères et sœurs, à
nous, à chaque chrétien est confié le don de cet amour : un don à répandre par
le témoignage de notre vie. Ceci est particulièrement votre devoir vénérés
Frères Cardinaux : témoigner la joie de l’amour du Christ. A la Vierge Marie,
présente dans la Communauté apostolique réunie en prière dans l’attente du
Saint Esprit (cf. Ac 1, 14), nous confions à présent votre nouveau service
ecclésial. Que la Mère du Verbe Incarné protège la marche de l’Église,
soutienne l’œuvre des Pasteurs par son intercession et accueille sous son
manteau tout le Collège cardinalice. Amen !
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
22 février
Fête de la Chaire de St
Pierre
Il convient ici de
rappeler que la chaire est le siège éminent réservé à l’évêque lorsqu’il
préside une assemblée. Il importe peu de savoir s’il y eut jamais, à Rome, une
chaire regardée comme la vraie chaire de saint Pierre, mais il faut souligner
que l’on y fit grand cas de chaires qui rappelaient le magistère suprême de
Pierre que, dès le IV° siècle on célébrait par une fête
particulière, Natale Petri de Cathedra, fixée au 22 février.
On se souvient que les
anciens Romains, comme en témoignent les vestiges du Cœmeterium Maius,
creusaient dans le tuf des sièges qui, aux banquets funéraires (refrigeria),
symbolisaient la présence du défunt et sur lesquels ils déposaient de la
nourriture. Jusqu’au V° siècle, les chrétiens, dans un tout autre esprit,
poursuivirent ces usages et attribuèrent la nourriture déposée aux pauvres.
Cette célébration pour les défunts se déroulait au 22 février ; les anciens
gallicans qui refusaient toute festivité pendant le Carême qui, parfois, était
déjà commencé le 22 février, la reportèrent au 18 janvier, ce qui explique les
deux fêtes de la Chaire de saint Pierre dont un scribe besogneux du diocèse
d’Auxerre fit maladroitement de la deuxième une fête de la Chaire de saint
Pierre à Antioche. Ces antiques fêtes de la Chaire de saint Pierre furent
remises à l’honneur par Paul IV, en 1547, qui, par la bulle Ineffabilis,
décréta que l’on célébrerait désormais la chaire de saint Pierre à Rome le 18
février et celle d’Antioche le 22 février. La réforme du calendrier par Paul VI
n’a laissé qu’une seule de ces fêtes, le 22 février, qui les conjugue toutes
les deux.
Le meuble de bois et
d’ivoire que renferme la Gloire du Bernin, loin de pouvoir être réputé la
vraie chaire de saint Pierre, fut offert au pape Jean VIII par Charles le
Chauve, sans doute pour son couronnement impérial, à la Noël 875 : comme on
peut le voir sur la reproduction qui se trouve dans le musée historique de la
sacristie, le buste de l’Empereur est représenté au centre de la partie
transversale horizontale du tympan ; les plaques d’ivoire qui datent du
troisième ou du quatrième siècle, grossièrement assemblées, montrent les douze
travaux d’Hercule et des animaux fantastiques.
Alexandre VII Chigi
ordonna que l’on mît la prétendue chaire de saint Pierre dans l’abside de la
basilique (3 mars 1656) pour que les fidèles pussent la vénérer. Depuis 1667,
la chaire de saint Pierre ne fut exposée qu’une seule fois, en 1867, pour le
dix-huitième centenaire du martyre des saints apôtres Pierre et Paul.
Gloire du Bernin, faite
de marbres colorés, de bronze et de stuc dorés, montre le trône pontifical qui,
porté par les nuées, descend du ciel comme la nouvelle Jérusalem, au grand
émerveillement des docteurs dont il est bon de souligner qu’ils ne la
soutiennent pas mais en reçoivent les splendeurs. Portant le regard de haut en
bas, le spectateur est progressivement emporté de la terre vers la lumière
céleste ; les marbres sont la terre, où le regard est limité par les deux
colonnes de marbre précieux, tandis que le ciel ne connaît aucune limite. Le
lien entre la terre et le ciel se fait par les quatre docteurs émerveillés par
la vérité que le Seigneur a révélée et qu’enseigne l’Eglise par le magistère de
Pierre (saint Augustin, mitré, et saint Jean Chrysostome, tête nue, d’une part
et, d'autre part, saint Ambroise, mitré, et saint Athanase, tête nue). La mître
de saint Ambroise, comme celle de saint Augustin, mesure 1,80 mètre de haut.
Sur le dossier de la chaire, le Seigneur communique à saint Pierre le pouvoir
de paître ses ouailles. Au sommet de la chaire deux anges présentent la tiare
et les clefs. Le Saint-Esprit, figuré sous la forme de la colombe, irradie le
trône du pontife romain de lumière divine. La colombe est haute de 95
centimètres et ses ailes ont 1,75 mètre d'envergure.
Kath.
Pfarrkirche St. Gordian und Epimachus, Merazhofen, Stadt Leutkirch im Allgäu,
Landkreis Ravensburg. Max Bentele: Hauptdeckengemälde, Ecke: Papst Leo der
Große
Homélie
pour l’anniversaire de son sacre épiscopal (IV 2-3)
Dans tout l'univers,
Pierre seul est choisi pour présider à la vocation de tous les peuples, à la
direction de tous les Apôtres et de tous les Pères de l'Eglise. Ainsi, bien
qu’il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres et beaucoup de pasteurs,
Pierre en personne les gouvernerait tous, alors que le Christ les gouverne
aussi à titre de chef. Dieu a daigné remettre à cet homme une grande et
admirable participation à sa puissance. Et s'il a voulu que les autres chefs
aient quelque chose de commun avec lui, tout ce qu'il n'a pas refusé aux
autres, c'est toujours par lui qu'il le leur a donné.
Le Seigneur demande à
tous les Apôtres quelle est l'opinion des hommes à son sujet. Et ils disent
tous la même chose aussi longtemps qu'ils exposent les doutes venus de
l'ignorance humaine.
Mais lorsque le Seigneur
exige de connaître le sentiment des disciples eux-mêmes, le premier à confesser
le Seigneur est celui qui est le premier dans la dignité d'Apôtre. Comme il
avait dit : « Vous êtes le Messie, le Fils du Dieu
vivant », Jésus lui répondit : « Heureux es-tu, Simon,
fils de Yonas, car ce n'est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais
mon Père qui est aux cieux. » C'est-à-dire : Heureux es-tu parce
que c'est mon Père qui t'a enseigné ; l'opinion de la terre ne t'a pas
égaré, mais c'est une inspiration céleste qui t'a instruit ; et ce n'est
pas la chair et le sang, mais celui dont je suis le Fils unique qui t'a permis
de me découvrir.
« Et moi,
dit-il, je te le déclare », c'est-à-dire : de même que mon
Père t'a manifesté ma divinité, de même moi, je te fais connaître ta
supériorité. « Tu es Pierre », c'est-à-dire : moi, je
suis le rocher inébranlable, la pierre d'angle, qui fais l'unité de deux
réalités séparées, le fondement tel que nul ne peut en poser un autre ;
mais toi aussi, tu es pierre, car tu es solide par ma force, et ce que j'ai en
propre par ma puissance, tu l'as en commun avec moi du fait que tu y
participes.
« Et sur cette
pierre je bâtirai mon Église, et la puissance de la mort ne l'emportera pas sur
elle. » Sur cette solidité j'érigerai un temple éternel, et la
hauteur de mon Église, qui doit la faire pénétrer dans le ciel, s'élèvera sur
la fermeté de cette foi.
Les puissances de l'enfer
n'arrêteront pas cette confession, les liens de la mort ne l'enchaîneront
pas : car cette parole est une parole de vie. Et de même qu'elle porte
jusqu'au ciel ceux qui la confessent, de même plonge-t-elle dans les enfers
ceux qui la refusent.
C'est pourquoi il est dit
à saint Pierre : « Je te donnerai les clefs du Royaume des
Cieux ; tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et
tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux. »
Sans doute, la possession
de ce pouvoir a passé encore aux autres Apôtres et l'institution née de ce
décret s'est étendue à tous les chefs de l'Église. Mais ce n'est pas en vain
que ce qui doit être signifié à tous est confié à un seul. En effet, ce pouvoir
est remis à Pierre personnellement, parce que Pierre est donné en modèle à tous
ceux qui gouvernent l'Église.
Saint Léon le Grand
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/02/22.php
Méditation 22 février :
La Chaire de saint Pierre
Les thèmes proposés pour
la méditation du jour sont : qu’est-ce que Dieu pense de nous ? ; le fondement
visible de l’unité de l’Église ; aider le Pontife Romain par la prière.
22 fév. 2025
-
Qu'est-ce que Dieu pense de nous ?
-
Le fondement visible de l'unité de l'Église
-
Aider le Pontife Romain par la prière
« ET VOUS, que dites-vous
? Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15). Jésus adresse ces mots à ses
disciples mais aussi à chacun d’entre nous. Il veut connaître l’image que nous
nous sommes faite de lui, nos pensées et nos sentiments à son égard, car ils seront
importants pour notre vie. « La vie chrétienne ne nous conduit pas à nous
identifier à une idée, mais à une personne : à Jésus-Christ. Pour que la foi
illumine nos pas, en plus de nous demander : qui est Jésus-Christ pour moi,
pensons : qui suis-je pour Jésus-Christ ? C’est ainsi que nous découvrirons les
dons que le Seigneur nous a donnés et qui sont directement liés à notre propre
mission » [1].
Saint Pierre a entendu la
même question des lèvres du Christ. Les apôtres, partageant la mission du
Maître, ont compris à quel point il comptait sur eux. « Que les hommes voient
par-là, dit saint Bernard, combien est grande la sollicitude de Dieu à leur égard
; qu’ils sachent ce que Dieu pense et ressent pour eux. Ne t’interroge pas, toi
qui es un homme, sur ce que tu as souffert, mais sur ce qu’il a souffert.
Déduis de tout ce qu’il a souffert pour toi, combien il t’a estimé, et ainsi sa
bonté te deviendra évidente » [2].
En rêvant de ce que Dieu ressent et pense de nous, il n’y a aucun risque
d’exagération. En réalité, nous ne serons jamais à la hauteur. Les propos
suivants de saint Paul nous viendront probablement à l’esprit : « Ce que l’œil
n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit
de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé » (1 Co 2, 9).
PIERRE vient toujours à
la rescousse des disciples. Cette fois, il manifeste la divinité de Jésus avec
une clarté que le Seigneur loue, à peine l'a-t-il entendu : « Heureux es-tu,
Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux » (Mt 16, 17). Nous célébrons la fête de la Chaire
de Saint Pierre ; c’est peut-être un bon moment pour remercier Dieu de prendre
soin de son Église et d’avoir établi un fondement visible de son unité, un
rocher sur lequel s’appuyer : « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur
cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera
pas sur elle » (Mt 16,18).
« Le pontife romain,
comme successeur de Pierre, est le principe perpétuel et visible et le
fondement de l’unité qui lie entre eux aussi bien les évêques que la multitude
des fidèles » [3].
Jésus révèle à Pierre qui il est pour Dieu. Et au moment où il fait cette
déclaration, le Seigneur connaît parfaitement son apôtre : il sait comment il
est, comment il réagit, comment il pense, combien il l’aime. Il l’a choisi dès
avant la fondation du monde. « D’où venait que ces douze hommes, ignorants,
vivant au bord de lacs, de rivières et de déserts, entreprennent une œuvre
d’une telle ampleur et affrontent le monde entier, eux qui n’avaient sûrement
jamais été en ville et n’étaient jamais apparus en public ? demande saint Jean
Chrysostome. Et d’autant plus si nous considérons qu’ils étaient craintifs et
timides, comme nous le savons par la description qu’en fait l’évangéliste, qui
ne voulait pas cacher leurs défauts » [4].
Le même secours de Dieu qui a fait de Pierre un rocher continue d’agir sur ses
successeurs et sur toute l’Église.
LE PONTIFE ROMAIN compte
sur nos prières pour sa personne et ses intentions. « Tu es le Christ, le Fils
du Dieu vivant ! » (Mt 16, 6), tels furent les mots de saint Pierre ce jour-là.
Notre foi repose sur Jésus, qui nous conduit au Père. Il est étonnant que Dieu
nous ait appelés à partager avec lui la mission de l’Église. Mon Dieu, comptez
sur moi, car personne n’est superflu.
Écrivant à un cardinal,
saint Josémaria avouait sa conviction que sa prière pouvait aider le pape et
l’Église : « Prier est la seule chose que je puisse faire. Mon pauvre service à
l’Église se résume à ceci. Et chaque fois que je considère mes limites, je me
sens plein de force, parce que je sais et je sens que c’est Dieu qui fait tout
» [5].
Une « arme puissante » que le fondateur de l’Opus Dei a également utilisée
régulièrement pour aider l’Église est le saint rosaire. « Depuis des années,
dans la rue, dit-il, chaque jour, j’ai récité et je récite encore une partie du
Rosaire pour l’auguste personne et pour les intentions du pontife romain
» [6].
En plus de prier pour sa
personne et ses intentions, saint Josémaria a suivi les enseignements du
pontife romain tout au long de sa vie, et a toujours cherché les moyens de lui
témoigner son affection. De la même manière, nous tous, chrétiens, essayons
d’être très proches de Pierre, même si parfois nous ne comprenons pas quelque
chose, que ce soit dans ses propos ou dans ses actes. Si ce dernier cas se
présente, nous, enfants de l’Église, devons un « assentiment religieux de
l’esprit et de la volonté » [7] à
ses enseignements et, par conséquent, nous ne parlons pas négativement de lui
lorsque cela pourrait blesser l’unité du Corps du Christ.
Nous pouvons nous tourner
vers Marie, mère de l’Église, pour qu’elle protège, prenne soin du pape et le
rende très heureux : « Marie édifie continuellement l’Église, elle la
rassemble, elle en assure la cohésion. Il est donc difficile d’avoir une
véritable dévotion à la sainte Vierge sans se sentir plus unis aux autres
membres du Corps Mystique et également à sa tête visible, le Pape. Voilà
pourquoi j’aime redire sans cesse : Omnes cum Petro ad Iesum per Mariam ! ;
tous, avec Pierre, vers Jésus, par Marie » [8].
[1].
Mgr Fernando Ocariz, À la lumière de l’Évangile, «Jeunesse et vocation».
[2].
Saint Bernard, Sermon I pour l’Épiphanie du Seigneur, 1-2.
[3].
Concile Vatican II, Lumen gentium, n° 23.
[4].
Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Première Lettre aux Corinthiens, n° 4,
3.4.
[5].
Saint Josémaria, Lettre de Rome, 15 juillet 1967.
[6].
Saint Josémaria, Lettres 3, n° 20.
[7].
Code de Droit Canon, n° 752. Cf. Catéchisme de l’Église Catholique n°
892.
[8].
Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 139.
SOURCE : https://opusdei.org/fr-ca/article/meditation-22-fevrier-la-chaire-de-saint-pierre/
Homélie
Chaire de saint Pierre
Frère Elie, fsj
« "Mais pour
vous, leur dit-il, qui suis-je ?" Simon-Pierre répondit :
"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" » (Mt 16,15-16).
Ce dialogue entre le Christ et ses disciples est toujours actuel dans la vie de
l’Eglise et du chrétien. A chaque heure de l’histoire, en particulier les plus
décisives, Jésus interpelle les siens et, après les avoir interrogés sur ce que
« les gens » pensent de Lui, il pose une question plus précise et
leur demande : « Mais pour vous, qui suis-je ? ».
Et chaque jour l’Eglise a sans cesse répondu par une profession de foi
unanime : « Tu es le Christ, le Sauveur du monde, hier, aujourd’hui
et à jamais ». Une réponse universelle, dans laquelle se sont unies, à la
voix du Successeur de Pierre, celles des pasteurs et des fidèles de tout le
Peuple de Dieu.
Cette confession de foi
est le grand don que l’Eglise offre au monde tandis qu’elle avance sur la mer
houleuse de ce troisième millénaire qui vient de s’ouvrir. La fête
d’aujourd’hui place au premier plan le rôle de Pierre et de ses successeurs
lorsqu’ils guident la barque de l’Eglise sur cet océan. Faisons nôtre la prière
de la « collecte » de ce jour qui nous invite à intercéder afin que
parmi les bouleversements du monde, l’Eglise, « fondée sur le roc de la
foi de Pierre, ne soit pas ébranlée » et que, « demeurant sous sa
conduite, elle parvienne à l’héritage éternel ».
« Tu es Pierre, et
sur cette pierre je bâtirai mon Eglise » (Mt 16,18). Dans l’"aujourd’hui" de la
liturgie, cette parole résonne également pour le Successeur de Pierre et elle
devient pour lui un engagement de confirmation à l’égard de ses frères
(cf. Lc 22,32). Elle est aussi un appel adressé à tous les
baptisés à se rassembler autour du Siège de Pierre dans le ministère d’unité
particulier qui lui est confié.
"Paissez le troupeau
qui vous est confié, veillez sur lui non par contrainte, mais de bon gré, selon
Dieu, non pour un gain sordide, mais avec l’élan du cœur, non pas en faisant
les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage, mais en
devenant les modèles du troupeau" (1 P 5,2-3). Ce n’est pas un hasard si la liturgie nous
propose en ce jour ce passage de la première épître de saint Pierre. La chaire,
en effet, est inséparable de la crosse de pasteur, car le Christ, Maître et
Seigneur, est venu à nous comme le « Chef des pasteurs » (1 P 5,4), lui qui est le Bon Pasteur (cf. Jn 10,1-18). Simon a lui-même fait cette expérience de
rencontre du Christ Bon Pasteur et, de son premier contact avec lui lorsque son
frère André l’appela, jusqu’au bord du lac, où le Ressuscité lui confia la
charge de paître son troupeau, sa vie fut transformée et son cœur de disciple
formé.
C’est sur cette relation
avec le Christ que vont se fonder sa vocation et sa mission d’Apôtre, résumées
dans le nouveau nom qu’il reçoit du Seigneur lui-même. S’appuyant sur cette
expérience transformante du Bon Pasteur, Pierre, écrivant aux Eglises de l’Asie
mineure, peut se qualifier de « témoin des souffrances du Christ qui doit
participer à la gloire qui va être révélée » (1 P 5,1). Cela le pousse également à exhorter
« les anciens » à paître le troupeau de Dieu, en devenant des modèles
pour celui-ci (cf. 1 P 5,2-3).
Ces propos sont adressés
de façon toute particulière au pape et aux évêques, eux que le Bon Pasteur a
voulu associer de la manière la plus éminente au ministère du Successeur de
Pierre. Le Seigneur les invite à donner leur vie pour l’Evangile sans leur
cacher que leur témoignage le plus efficace sera toujours celui marqué par la
Croix. La Croix est la chaire de Dieu dans le monde car, sur elle, se révèle
l’autorité du Christ docteur, souverain prêtre et pasteur. Mais cette
exhortation nous invite aussi à accueillir la grâce que Dieu nous fait en la
personne du pape et de chacun de nos évêques. Ils sont pour nous le roc sur
lequel nous pouvons appuyer notre foi, le rocher sur lequel le Christ a agrégé
les pierres que nous sommes pour former le Temple saint de son Eglise.
« Seigneur, qu’en ce
jour ton Esprit descende en abondance sur ton Eglise afin qu’elle resplendisse
toujours plus unie, sainte et catholique. »
SOURCE : https://viechretienne.catholique.org/pape/homelie/13743-chaire-de-saint-pierre
Chaire de Saint
Pierre
Il était naturel que l’on
cherchât à établir un lien entre la fête de la Cathedra de saint Pierre, et la
chaire qui existe encore à Rome, au Vatican. Celle-ci est enfermée dans un
monument de bronze, œuvre du Bernin, qui, depuis 1663, sous Alexandre VII,
décore l’abside de la basilique Vaticane.
En 1867, pour les fêtes
du centenaire de saint Pierre, Pie IX la fit sortir du monument, et exposer à
la vénération des fidèles. On put alors l’étudier et la photographier à loisir,
et rectifier par là même certaines idées fausses qui s’étaient répandues sur ce
monument, celle en particulier qui voulait y voir la chaise curule du consul
Pudens (cf. Dom Guéranger, Sainte Cécile et la société romaine, éd. 1874, p.
69).
LES DIMENSIONS DE LA
CHAIRE
C’est une chaise en bois
de chêne ; la hauteur totale, y compris le tympan, est de 1,34 m, la largeur
0,89 m ; la hauteur du siège proprement dit, 0,78 m ; la hauteur des petits
pilastres, 0,25 m ; la hauteur des arcatures, 0,56 m ; l’épaisseur du siège,
0,57 m.
On voit par notre
gravure, que la chaire, comme il était naturel, a souffert des atteintes du
temps : quelques parties sont rongées ; de plus il faut accuser de cette usure
l’indiscrétion des pèlerins, qui à l’aide de couteaux, ont tailladé le bois,
pour emporter quelque relique.
LES RESTAURATIONS ET
EMBELLISSEMENTS ULTÉRIEURS
La chaire est munie de
chaque côté, de deux anneaux qui permettaient de la transporter. Le dossier et
les panneaux ont été renouvelés à une époque postérieure, en bois d’acacia de
couleur sombre ; ce dossier est formé d’arcades à jour, que surmonte un tympan
triangulaire de même bois.
Des ornements d’ivoire
ont été adaptés au devant et au dossier de la chaire. Ceux qui couvrent le
panneau de devant sont surtout intéressants ; ils sont divisés en trois rangs
superposés, contenant chacun six plaques d’ivoire, sur lesquelles ont été
gravés divers sujets, entre autres les travaux d’Hercule. Quelques-unes de ces
plaques sont posées à faux, et l’on reconnaît aisément que leur emploi a eu
lieu dans un but d’ornementation à l’époque où l’on adaptait les restes de
l’antiquité aux objets que l’on voulait décorer, aux châsses de reliques, aux
missels, etc., dans les VIIIe et IXe siècles (Dom Guéranger, loc. cit., p. 70).
Les ivoires qui décorent
le dossier correspondent à son architecture et semblent fabriqués exprès. Ce
sont de longues bandes sculptées en relief, et représentant des combats
d’animaux, de centaures et d’hommes. Le centre de la ligne horizontale du
tympan est occupé par la figure d’un prince couronné ayant le globe dans sa
main gauche et le sceptre dans la droite ; sous ses traits M. De Rossi croit
voir un empereur carolingien, Charlemagne ou l’un de ses successeurs.
Les plaques d’ivoire qui
représentent les travaux d’Hercule sont incrustées d’or. Garrucci les croit du
XIe siècle, selon De Rossi elles seraient plus anciennes.
L’ANTIQUITÉ DE LA CHAIRE
De Rossi s’est efforcé de
suivre l’histoire de cette chaire jusqu’aux origines. C’est sans doute sous le
pontificat de [saint] Damase qu’elle fut transportée au Vatican. Mais où
était-elle auparavant ? On a cru généralement que c’était dans l’église de
Sainte-Pudentienne, mais il est plus probable que c’était dans l’église de
Sainte-Prisque sur l’Aventin, qui serait ainsi le Locus ubi secundo sedebat
sanctus Petrus.
Sous le pontificat de
[saint] Damase, l’importance de cette église était bien diminuée. On ne dut pas
s’étonner de voir le Pape transporter la chaire qui en faisait l’ornement dans
le nouveau baptistère qu’il avait fait construire au Vatican.
On a remarqué que la
dédicace de l’église de Sainte-Prisque est au 22 février ; il faut rappeler
aussi que la fête de sainte Prisque coïncide avec l’autre fête de la chaire au
18 janvier.
En tout cas, au IVe
siècle et même avant cette époque, nous avons plusieurs textes qui font
allusion à une Cathedra ou chaire de [saint] Pierre.
[Extrait de l’article qui
est de Dom Cabrol]
Chaire de St Pierre Apôtre à Rome
AU PREMIER NOCTURNE.
Commencement de la 1re
Épitre de l’Apôtre Saint Pierre. Cap. 1, 1-12.
Première leçon. Pierre,
Apôtre de Jésus-Christ, aux étrangers de la dispersion dans le Pont, la
Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, élus, selon la prescience de Dieu
le Père, pour être sanctifiés par l’Esprit, pour obéir et être arrosés du sang
de Jésus-Christ : qu’en vous la grâce et la paix s’accroissent. Béni soit Dieu,
le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous
a régénérés pour une vive espérance, par la résurrection de Jésus-Christ
d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, qui n’est pas souillé, qui
ne peut se flétrir, réservé dans les cieux pour vous, qui par la vertu de Dieu
êtes gardés au moyen de la foi pour le salut qui doit être révélé à la fin des
temps.
R/. Simon Pierre, avant
que je t’ai appelé du bateau, je t’ai connu et je t’ai établi prince de mon
peuple. * Et je t’ai confié les clefs du royaume des cieux. V/. Tout ce que tu
lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que tu délieras
sur la terre sera délié aussi dans les cieux. * Et.
Deuxième leçon. En (ce
salut) vous serez transportés de joie, bien qu’il faille maintenant que pour
peu de jours vous soyez contristés par diverses tentations, afin que l’épreuve
de votre foi, beaucoup plus précieuse que l’or (qu’on éprouve par le feu), soit
trouvée digne de louange, de gloire et d’honneur à la révélation de
Jésus-Christ, que vous aimez, quoique vous ne l’ayez point vu ; en qui vous
croyez, sans le voir encore maintenant ; or, croyant ainsi, vous tressaillirez
d’une joie ineffable et glorifiée ; obtenant comme fin de votre foi le salut de
vos âmes.
R/. Si tu m’aimes, Simon
Pierre, pais mes brebis : Seigneur, vous savez que je vous aime, * Et je
donnerai mon âme pour vous. V/. Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne
vous renierai point. * Et.
Troisième leçon. Salut
qu’ont recherché et scruté les Prophètes qui ont prédit la grâce que vous
deviez recevoir. Et, comme ils cherchaient quel temps et quelles circonstances
l’Esprit du Christ qui était en eux indiquait, en prédisant les souffrances du
Christ et les gloires qui devaient les suivre, il leur fut révélé que ce
n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient dispensateurs des
choses qui vous sont annoncées maintenant par ceux qui vous ont évangélisés par
l’Esprit-Saint envoyé du ciel, et que les Anges désirent contempler.
R/. Tu es Pierre, et sur
cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront
point contre elle : * Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux. V/.
Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce
que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans les cieux. * Et. Gloire au
Père. * Et.
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Sermon de saint Léon,
Pape.
Quatrième leçon. Lorsque
les douze Apôtres, après avoir reçu par l’Esprit-Saint le don de parler toutes
les langues, se furent distribué les diverses parties de la terre, et qu’ils
eurent ainsi pris possession du monde pour l’instruire de l’Évangile, le
bienheureux Pierre, prince de l’ordre apostolique, fut destiné pour la
citadelle de l’empire romain, afin que la lumière de la vérité, révélée pour le
salut de toutes les nations, se répandît plus efficacement de cette capitale,
comme d’une tête dans le corps entier du monde. Quelle nation, en effet, ne
comptait pas des représentants dans cette ville, ou quels peuples pouvaient ignorer
ce que Rome avait appris ?
R/. Vous êtes le pasteur
des brebis, le prince des Apôtres, Dieu vous a donné tous les royaumes du monde
: * Et c’est pourquoi il vous a confié les clefs du royaume des cieux. V/. Tout
ce que vous lierez sur la terre, sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que
vous délierez sur la terre, sera délié aussi dans les cieux. * Et.
Cinquième leçon. C’était
là que devaient être écrasées les opinions de la philosophie, là que devaient
être dissipées les vanités de la sagesse terrestre, là que le culte des démons
devait être confondu ; l’impiété du paganisme sacrilège devait être détruite
dans ce lieu même où la superstition avait eu soin de réunir tout ce que de
vaines erreurs avaient inventé, en quelque lieu que ce soit. C’est donc en
cette ville que tu ne crains pas de venir, ô bienheureux Apôtre Pierre et
pendant que l’Apôtre saint Paul, le compagnon de ta gloire, est encore occupé à
fonder d’autres Églises, tu entres dans cette forêt peuplée de bêtes farouches,
tu marches sur cet océan profond et troublé, avec plus de courage qu’au jour où
tu marchais sur la mer.
R/. J’ai prié pour toi,
Pierre, afin que ta foi ne défaille point : * Et toi, quand tu seras converti,
confirme tes frères. V/. La chair ni le sang ne t’ont révélé ceci, mais mon Père
qui est dans les cieux. * Et.
Sixième leçon. Déjà tu as
instruit les peuples de la circoncision, qui ont cru à ta parole ; déjà tu as
fondé l’Église d’Antioche, où commença à paraître le nom si digne de chrétien ;
déjà tu as rempli de la prédication des lois évangéliques le Pont, la Galatie,
la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie ; maintenant, sans douter du futur progrès
de ton œuvre comme sans ignorer la durée restreinte de ta vie, tu viens arborer
sur les remparts de Rome le trophée de la croix du Christ, là même où les
décrets divins t’ont préparé l’honneur de la puissance, et la gloire de là
Passion.
R/. Pierre, m’aimes-tu ?
Vous savez, Seigneur, que je vous aime : * Pais mes brebis. V/. Simon, fils de
Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Vous savez, Seigneur, que je vous aime. *
Pais. Gloire au Père. * Pais.
AU TROISIÈME NOCTURNE.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu. Cap. 16, 13-19.
En ce temps-là : Jésus
vint aux environs de Césarée de Philippe, et il interrogeait ses disciples,
disant : Quel est celui que les hommes disent être le Fils de l’homme ? Et le
reste.
Homélie de saint Hilaire,
Évêque.
Septième leçon. Le
Seigneur demanda à ses disciples qui les hommes disaient qu’il était ; et il
ajouta : moi, le fils de l’homme. Car telle est la règle de la profession de
foi, qu’on le reconnaisse en même temps pour le Fils de Dieu et pour le fils de
l’homme ; parce que l’un sans l’autre ne nous aurait apporté aucune espérance
de salut. C’est pourquoi, lorsque les disciples eurent énoncé les opinions des
hommes, qui étaient diverses à son sujet, il leur demanda ce qu’eux-mêmes
pensaient de lui. Pierre répondit : « Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant.
» Or Pierre avait pesé les éléments de la question posée. Car le Seigneur avait
dit : « Qui les hommes disent-ils que je suis, moi, le fils de l’homme ? » Et
certes la vue de son corps attirait l’attention sur cette idée : « le fils de
l’homme. » Mais en ajoutant : « Qui disent-ils que je suis » ; il faisait
comprendre qu’outre ce que l’on voyait en lui, il y avait quelque chose qu’il
fallait croire. Il était bien le fils de l’homme. Quel jugement désirait-il
voir porter à son sujet ? Ne pensons pas que ce fut de reconnaître en lui
(cette nature humaine) qu’il venait d’affirmer ; il interrogeait sur quelque
chose de caché, (sur le fait de sa divinité), objet proposé à la foi des
fidèles.
R/. Que disent les hommes
que soit le Fils de l’homme ? demanda Jésus à ses disciples. Pierre, répondant,
dit : Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. * Et moi, je te dis que tu
es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. V/. Tu es heureux, Simon,
fils de Jean, car ni la chair ni le sang ne t’ont révélé ceci, mais mon Père
qui est dans les cieux. * Et.
Huitième leçon. Et la
confession de Pierre obtint une récompense absolument juste, parce que dans
l’homme il avait vu le Fils de Dieu. Bienheureux est-il cet apôtre, loué
d’avoir porté les yeux et vu au-delà de ce qui est humain, n’envisageant pas
seulement un corps formé de chair et de sang, mais contemplant le Fils de Dieu
par la révélation du Père céleste ; cet Apôtre jugé digne de reconnaître le
premier ce qu’il y a dans le Christ de Dieu.
R/. Le Seigneur t’a
choisi pour son prêtre, pour lui sacrifier * Une hostie de louanges. V/. Immole
à Dieu un sacrifice de louange et rends au Très-Haut tes vœux. * Une hostie de
louanges. Gloire au Père. * Une hostie de louanges.
Neuvième leçon. O heureux
Pierre, qui, sous ce nom nouveau, êtes le fondement de l’Église, ô pierre digne
de prendre place dans la construction de cette Église qui abolit les lois de
l’enfer, brise les portes du tartare, et les barrières de la mort ! O
bienheureux portier du ciel, à la discrétion duquel sont remises les clefs de
l’éternelle entrée, vous dont les jugements sur la terre ont une autorité
reconnue d’avance dans le ciel, de façon que ce qui est lié ou délié sur la
terre le soit également dans le ciel par la vertu du même arrêt.
Laudes
Hymnus
Beáte pastor, Petre,
clemens áccipe
Voces precántum,
criminúmque víncula
Verbo resólve, cui
potéstas trádita
Aperíre terris cælum,
apértum cláudere.
Hymne
Bienheureux Pasteur,
Pierre, recevez avec clémence les prières de ceux qui vous invoquent, brisez
par votre parole les liens de nos péchés, vous à qui a été donné le pouvoir
d’ouvrir le ciel à la terre, ou d’en fermer l’entrée.
Gloire perpétuelle,
honneur, puissance, jubilation soient à la Trinité, qui, dans l’unité, gouverne
toutes choses, durant tous les siècles et l’éternité.
Amen.
V/. Qu’on l’exalte dans
l’assemblée du peuple.
R/. Et que, dans la chaire
des anciens, on le loue.
Antienne au Bénédictus
Tout ce que * tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce
que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans les cieux, dit le Seigneur à
Simon Pierre.
Deuxièmes Vêpres
Hymne comme aux premières
Vêpres
V/. Dieu t’a choisi pour
son prêtre.
R/. Pour lui sacrifier
une hostie de louange.
Antienne au Magnificat
Tandis qu’il était souverain Pontife, * il n’a redouté rien de terrestre, mais
il s’est glorieusement dirigé vers les royaumes célestes.
Dom
Guéranger, l’Année Liturgique
L’archange avait annoncé
à Marie que le Fils qui naîtrait d’elle serait Roi, et que son Royaume n’aurait
point de fin ; instruits par l’Etoile, les Mages vinrent, du fond de l’Orient,
chercher ce Roi en Bethlehem ; mais il fallait une Capitale à ce nouvel Empire
; et parce que le Roi qui devait y établir son trône devait aussi, selon les
conseils éternels, remonter bientôt dans les cieux, il était nécessaire que le
caractère visible de sa Royauté reposât sur un homme qui fût, jusqu’à la fin
des siècles, le Vicaire du Christ.
Pour cette sublime
lieutenance, l’Emmanuel choisit Simon, dont il changea le nom en celui de
Pierre, déclarant expressément que l’Église tout entière reposerait sur cet
homme, comme sur un rocher inébranlable. Et comme Pierre devait aussi terminer
par la croix ses destinées mortelles, le Christ prenait l’engagement de lui
donner des successeurs dans lesquels vivraient toujours Pierre et son autorité.
Mais quelle sera la
marque de cette succession, dans l’homme privilégié sur qui doit être édifiée
l’Église jusqu’à la fin des temps ? Parmi tant d’Évêques, quel est celui dans
lequel Pierre se continue ? Ce Prince des Apôtres a fondé et gouverné plusieurs
Églises ; mais une seule, celle de Rome, a été arrosée de son sang ; une seule,
celle de Rome, garde sa tombe : l’Évêque de Rome est donc le successeur de
Pierre, et, par là même, le Vicaire du Christ. C’est de lui, et non d’un autre,
qu’il est dit : Sur toi je bâtirai mon Église. Et encore : Je te donnerai les
Clefs du Royaume des cieux. Et encore : J’ai prié pour toi, pour que ta foi ne
défaille pas ; confirme tes frères. Et encore : Pais mes agneaux ; pais mes
brebis.
L’hérésie protestante
l’avait si bien compris, que longtemps elle s’efforça de jeter des doutes sur
le séjour de saint Pierre à Rome, croyant avec raison anéantir, par ce
stratagème, l’autorité du Pontife Romain, et la notion même d’un Chef dans
l’Église. La science historique a fait justice de cette puérile objection ; et
depuis longtemps, les érudits de la Réforme sont d’accord avec les catholiques
sur le terrain des faits, et ne contestent plus un des points de l’histoire les
mieux établis par la critique.
Ce fut pour opposer
l’autorité de la Liturgie à une étrange prétention des Réformateurs, que Paul
IV, en 1558, rétablit au dix-huit janvier l’antique fête de la Chaire de saint
Pierre à Rome ; car, depuis de longs siècles, l’Église ne solennisait plus le
mystère du Pontificat du Prince des Apôtres qu’au vingt-deux février.
Désormais, ce dernier jour fut assigné au souvenir de la Chaire d’Antioche, la
première que l’Apôtre ait occupée.
Aujourd’hui donc, la
Royauté de notre Emmanuel brille de tout son éclat ; et les enfants de l’Église
se réjouissent de se sentir tous frères et concitoyens d’un même Empire, en
célébrant la gloire de la Capitale qui leur est commune à tous. Lorsque, regardant
autour d’eux, ils aperçoivent tant de sectes divisées et dépourvues de toutes
les conditions de la durée, parce qu’un centre leur manque, ils rendent grâces
au Fils de Dieu d’avoir pourvu à la conservation de son Église et de sa Vérité,
par l’institution d’un Chef visible dans lequel Pierre se continue à jamais,
comme le Christ lui-même dans Pierre. Les hommes ne sont plus des brebis sans
pasteur ; la parole dite au commencement se perpétue, sans interruption, à
travers les âges ; la mission première n’est jamais suspendue, et, par le
Pontife Romain, la fin des temps s’enchaîne à l’origine des choses. « Quelle
consolation aux enfants de Dieu ! s’écrie a Bossuet, dans le Discours sur
l’Histoire universelle ; mais quelle conviction de la vérité quand ils voient
que d’Innocent XI, qui remplit aujourd’hui (1681) si dignement le premier Siège
de l’Église, on remonte, sans interruption, jusqu’à saint Pierre, établi par
Jésus-Christ prince des Apôtres : d’où, en reprenant les Pontifes qui ont servi
sous la Loi, on va jusqu’à Aaron et jusqu’à Moïse ; de là jusqu’aux Patriarches
et jusqu’à l’origine du monde ! »
Pierre, en entrant dans
Rome, vient donc accomplir et expliquer les destinées de cette cité maîtresse ;
il vient lui promettre un Empire plus étendu encore que celui qu’elle possède.
Ce nouvel Empire ne s’établira point parla force, comme le premier. De
dominatrice superbe des nations qu’elle avait été jusqu’alors, Rome, parla
charité, devient Mère des peuples ; mais, tout pacifique qu’il est, son Empire n’en
sera pas moins durable. Écoutons saint Léon le Grand, dans un de ses plus
magnifiques Sermons, raconter, avec toute la pompe de son langage, l’entrée
obscure, et pourtant si décisive, du Pêcheur de Génésareth dans la capitale du
paganisme :
« Le Dieu bon, juste et
tout-puissant, qui n’a jamais dénié sa miséricorde au genre humain, et qui, par
l’abondance de ses bienfaits, a fourni à tous les mortels les moyens de
parvenir à la connaissance de son Nom, dans les secrets conseils de son immense
amour, a pris en pitié l’aveuglement volontaire des hommes, et la malice qui
les précipitait dans la dégradation, et il leur a envoyé son Verbe, qui lui est
égal et coéternel. Or, ce Verbe, s’étant fait chair, a si étroitement uni la
nature divine à la nature humaine, que l’abaissement de la première jusqu’à
notre abjection est devenu pour nous le principe de l’élévation la plus
sublime.
« Mais, afin de répandre
dans le monde entier les effets de cette inénarrable faveur, la Providence a
préparé l’Empire romain, et en a si loin reculé les limites, qu’il embrassât
dans sa vaste enceinte l’universalité des nations. C’était, en effet, une chose
merveilleusement utile à e l’accomplissement de l’œuvre divinement projetée,
que les divers royaumes formassent la confédération d’un Empire unique, afin
que la prédication générale parvînt plus vite à l’oreille des peuples,
rassemblés qu’ils étaient déjà sous le régime d’une seule cité.
« Cette cité,
méconnaissant le divin auteur de ses destinées, s’était faite l’esclave des
erreurs de tous les peuples, au moment même où elle les tenait presque tous
sous ses lois, et croyait a encore posséder une grande religion, parce qu’elle
ne rejetait aucun mensonge ; mais plus durement était-elle enlacée par le
diable, plus merveilleusement fut-elle affranchie par le Christ.
« En effet, lorsque les
douze Apôtres, après avoir reçu par l’Esprit-Saint le don de parler toutes les
langues, se furent distribué les diverses parties de la terre, et qu’ils eurent
pris possession de ce monde qu’ils devaient instruire de l’Évangile, le
bienheureux Pierre, Prince de l’ordre Apostolique, reçut en partage la
citadelle de l’Empire romain, afin que la Lumière de vérité, qui était
manifestée pour le salut de toutes les nations, se répandît plus efficacement,
rayonnant du centre de cet Empire sur le monde entier.
« Quelle nation, en
effet, ne comptait pas de nombreux représentants dans cette ville ? Quels
peuples eussent jamais pu ignorer ce que Rome avait appris ? C’était là que
devaient être écrasées les opinions de la philosophie ; là que devaient être
dissipées les vanités de la sagesse terrestre ; là que le culte des démons
devait être confondu ; là enfin devait être détruite l’impiété de tous les
sacrifices, dans ce lieu même où une superstition habile avait rassemblé tout
ce que les diverses erreurs avaient jamais produit.
« Est-ce que tu ne crains
pas, bienheureux Apôtre Pierre, de venir seul dans cette ville ? Paul l’Apôtre,
le compagnon de ta gloire, est encore occupé à fonder d’autres Églises ; et toi,
tu t’enfonces dans cette forêt peuplée de bêtes farouches, tu marches sur cet
océan dont la profondeur est pleine de tempêtes, avec plus de courage qu’au
jour où tu marchais sur les eaux. Tu ne redoutes pas Rome, la maîtresse du
monde, toi qui, dans la maison de Caïphe, avais tremblé à la voix d’une
servante de ce prêtre. Est-ce que le tribunal de Pilate, ou la cruauté des
Juifs, étaient plus à craindre que la puissance d’un Claude ou la férocité d’un
Néron ? Non ; mais la force de ton amour triomphait de la crainte, et tu
n’estimais pas redoutables ceux que tu avais reçu la charge d’aimer. Sans
doute, tu avais déjà conçu le sentiment de cette intrépide charité, au jour où
la profession de ton amour envers le Seigneur fut sanctionnée par le mystère
d’une triple interrogation. Aussi n’exigea-t-on autre chose de ton âme, si ce
n’est que, pour paître les brebis de Celui que tu aimais, ton cœur dépensât
pour elles la substance dont il était rempli.
« Ta confiance, il est
vrai, devait s’accroître au souvenir des miracles si nombreux que tu avais
opérés, de tant de précieux dons de la grâce que a tu avais reçus, et des
expériences si multipliées de la vertu qui résidait en toi. Déjà tu avais
instruit les peuples de la Circoncision, qui avaient cru à ta parole ; déjà tu
avais fondé l’Église d’Antioche, où commença d’abord la dignité du nom Chrétien
; déjà tu avais soumis aux lois de la prédication évangélique le Pont, a la
Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie ; et alors, sûr du progrès de ton
œuvre et de la durée de ta vie, tu vins élever sur les remparts de Rome le
trophée de la Croix du Christ, là même où les conseils divins avaient préparé
pour toi l’honneur de la puissance suprême, et la gloire du martyre. »
L’avenir du genre humain
par l’Église est donc pour jamais fixé à Rome, et les destinées de cette ville
sont pour toujours enchaînées à celles du Pontife immortel. Divisés, de races,
de langages, d’intérêts, nous tous, enfants de l’Église, nous sommes Romains
dans l’ordre de la religion ; et ce titre de Romains nous unit par Pierre à
Jésus-Christ, et forme le lien de la grande fraternité des peuples et des
individus catholiques. Jésus-Christ par Pierre, Pierre par son successeur, nous
régissent dans l’ordre du gouvernement spirituel. Tout pasteur dont l’autorité
n’émane pas du Siège de Rome, est un étranger, un intrus. De même, dans l’ordre
de la croyance, Jésus-Christ par Pierre, Pierre par son successeur, nous
enseignent la doctrine divine, et nous apprennent à discerner la vérité de
l’erreur. Tout Symbole de foi, tout jugement doctrinal, tout enseignement,
contraire au Symbole, aux jugements, aux enseignements du Siège de Rome, est de
l’homme et non de Dieu, et doit être repoussé avec horreur et anathème. En la
fêle de la Chaire de saint Pierre à Antioche, nous parlerons du Siège
Apostolique comme source unique de la puissance de gouvernement dans l’Église ;
aujourd’hui, honorons la Chaire romaine comme la source et la règle de notre
foi. Empruntons encore ici le sublime langage de saint Léon, et interrogeons-le
sur les titres de Pierre à l’infaillibilité de l’enseignement. Nous apprendrons
de ce grand Docteur à peser la force des paroles que le Christ prononça pour
être le titre suprême de notre foi, dans toute la durée des siècles.
« Le Verbe fait chair
était venu habiter au milieu de nous, et le Christ s’était dévoué tout entier à
la réparation du genre humain. Rien qui n’eût été réglé par sa sagesse, rien
qui se fût trouvé au-dessus de son pouvoir. Les éléments lui obéissaient, les
Esprits angéliques étaient à ses ordres ; le mystère du salut des hommes ne
pouvait manquer son effet ; car Dieu, dans son Unité et dans sa Trinité,
daignait s’en occuper lui-même. Cependant de ce monde tout entier, Pierre seul
est choisi, pour être préposé à la vocation de toutes les nations, à tous les
Apôtres, à tous les Pères de l’Église. Dans le peuple de Dieu, il y aura
plusieurs prêtres et plusieurs pasteurs ; mais Pierre régira, par une puissance
qui lui est propre, tous ceux que le Christ régit lui-même d’une manière plus
élevée encore. Quelle grande et admirable participation de son pouvoir Dieu a
daigné donner à cet homme, ô frères chéris ! S’il a voulu qu’il y eût quelque
chose de commun entre lui et les autres pasteurs, il l’a fait à la condition de
donner à ceux-ci, par Pierre, tout ce qu’il voulait bien ne pas leur refuser.
« Le Seigneur interroge
tous les Apôtres sur l’idée que les hommes ont de lui. Les Apôtres sont
d’accord, tant qu’il ne s’agit que d’exposer les différentes opinions de
l’ignorance humaine. Mais quand le Christ en vient à demander à ses disciples
leur propre sentiment, celui-là est le premier à confesser le Seigneur, qui est
le premier dans la dignité apostolique. C’est lui qui dit : Vous êtes le
Christ, Fils du Dieu vivant. Jésus lui répond : Tu es heureux, Simon, fils de
Jonas ; car ni la chair ni le sang ne t’ont révélé ces choses, mais mon Père
qui est dans les cieux. C’est-à-dire : Oui, tu es heureux, car mon Père t’a
instruit ; les pensées de la terre ne t’ont point induit en erreur, mais
l’inspiration du ciel t’a éclairé. Ce n’est ni la chair ni le sang, mais
Celui-là même dont je suis le Fils unique, qui m’a fait connaître à toi. Et
moi, ajoute-t-il, je te le dis : De même que mon Père t’a dévoilé ma divinité,
à mon tour, jeté fais connaître ton excellence. Car tu es Pierre, c’est-à-dire,
de même que je suis la Pierre inviolable, la Pierre angulaire qui réunit les
deux murs, le Fondement si essentiel que l’on n’en saurait établir un autre :
ainsi, toi-même, tu es Pierre, car tu reposes sur ma solidité, et les choses
qui me sont propres par la puissance qui est en moi, te sont communes avec moi
par la participation que je t’en fais. Et sur cette pierre je bâtirai mon
Église ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Sur la
solidité de cette pierre, je bâtirai le temple éternel ; et mon Église, dont le
faîte montera jusqu’au ciel , s’élèvera sur la fermeté de cette foi.
« La veille de sa
Passion, qui devait être une épreuve pour la constance de ses disciples, le
Seigneur dit ces paroles : Simon, Simon, Satan a demandé à vous cribler comme
le froment ; mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Quand tu
seras converti, confirme tes frères. Le péril de la tentation était commun à
tous les Apôtres ; tous avaient besoin du secours de la protection divine ; car
le diable se proposait de les remuer tous, et de les écraser tous. Cependant le
Seigneur ne prend un soin spécial que de Pierre seul ; ses prières sont pour la
foi de Pierre, comme si le salut des autres était en sûreté, par cela seul que
l’âme de leur Prince n’aura point été abattue. C’est donc sur Pierre que le
courage de tous s’appuiera, que le secours de la grâce divine sera ordonné,
afin que la solidité que le Christ attribue à Pierre, soit par Pierre conférée
aux Apôtres. »
Dans un autre Sermon,
l’éloquent Docteur nous fait voir comment Pierre vit et enseigne toujours dans
la Chaire Romaine. « La disposition établie par Celui qui est la Vérité même,
persévère donc toujours, et le bienheureux Pierre, conservant la solidité qu’il
a reçue, n’a jamais abandonné le gouvernail de l’Église. Car tel est le rang
qui lui a été donné au-dessus de tous les autres, que, lorsqu’il est appelé
Pierre, lorsqu’il est proclamé Fondement, lorsqu’il est constitué Portier du
Royaume des cieux, lorsqu’il est établi Arbitre pour lier et délier, avec une
telle force dans ses jugements qu’ils sont ratifiés jusque dans les cieux, nous
sommes à même de connaître, par le mystère de si hauts titres, le lien qu’il
avait avec le Christ. Maintenant, c’est avec plus de plénitude et de puissance
qu’il remplit la mission qui lui fut confiée ; et toutes les parties de son
office et de sa charge, il les exerce en Celui et avec Celui par qui il a été
glorifié.
« Si donc, sur cette
Chaire, nous faisons quelque chose de bien, si nous décrétons quelque chose de
juste, si nos prières quotidiennes obtiennent quelque grâce de la miséricorde
de Dieu, c’est par l’effet des œuvres et des mérites de celui qui vit dans son
Siège et y éclate par son autorité. Il nous l’a mérité, frères chéris, par
cette confession qui, inspirée à son coeur d’Apôtre par Dieu le Père, a dépassé
toutes les incertitudes des opinions humaines, et mérité de recevoir cette
fermeté de la Pierre que nuls assauts ne pourraient ébranler. Chaque jour, dans
toute l’Église, c’est Pierre qui dit : Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant
; et toute langue qui confesse le Seigneur est instruite par le magistère de
cette voix. C’est cette foi qui triomphe du diable, et brise les liens de ceux
t qu’il tenait captifs. C’est elle qui introduit au ciel les fidèles au sortir
de ce monde ; et les portes de l’enfer ne peuvent prévaloir contre elle. Telle
est, en effet, la force divine qui la garantit, que jamais la perversité
hérétique ne l’a pu corrompre, ni la perfidie païenne la surmonter. »
Ainsi parle saint Léon, «
Qu’on ne dise donc point, s’écrie Bossuet, dans le Sermon sur l’Unité de
l’Église, qu’on ne dise point, qu’on ne pense point que ce ministère de saint
Pierre finit avec lui : ce qui doit servir de soutien à une Église éternelle,
ne peut jamais avoir de fin. Pierre vivra dans ses successeurs, Pierre parlera
toujours dans sa Chaire : c’est ce que disent les Pères ; c’est ce que
confirment six cent trente Évêques, au Concile de Chalcédoine. » Et encore : «
Ainsi l’Église Romaine est toujours Vierge ; la foi Romaine est toujours la foi
de l’Église ; on croit toujours ce qu’on a cru, la même voix retentit partout ;
et Pierre demeure, dans ses successeurs, le fondement des fidèles. C’est Jésus-Christ
qui l’a dit ; et le ciel et la terre passeront plutôt que sa parole. »
Tous les siècles
chrétiens ont professé cette doctrine de l’infaillibilité du Pontife romain
enseignant l’Église du haut de la Chaire apostolique. On la trouve enseignée expressément
dans les écrits des saints Pères, et les Conciles œcuméniques de Lyon et de
Florence se sont énoncés, dans leurs actes les plus solennels, d’une manière
assez claire pour ne laisser aucun doute aux chrétiens de bonne foi. Néanmoins,
l’esprit d’erreur, à l’aide de sophismes contradictoires, et en présentant sous
un faux jour quelques faits isolés et mal compris, essaya, durant une période
trop longue, de faire prendre le change aux fidèles d’un pays dévoué d’ailleurs
au siège de Pierre. L’influence politique fut la première cause de cette triste
scission, que l’orgueil d’école rendit trop durable. Le seul résultat fut
d’affaiblir le principe d’autorité dans les contrées où elle régna, et d’y
perpétuer la secte janséniste, dont les erreurs avaient été condamnées par le
Siège Apostolique. Les hérétiques répétaient, après l’Assemblée de Paris en
1682, que les jugements qui avaient proscrit leurs doctrines, n’étaient pas en
eux-mêmes irréformables.
L’Esprit-Saint qui anime
l’Église a enfin extirpé cette funeste erreur. Dans le Concile du Vatican, il a
dicté la sentence solennelle qui déclare que désormais ceux qui refuseraient de
reconnaître pour infaillibles les décrets rendus solennellement par le Pontife
romain en matière de foi et de morale, ont cessé par là même de faire partie de
l’Église catholique. C’est en vain que l’enfer a tenté d’entraver les
opérations de l’auguste assemblée, et si le Concile de Chalcédoine s’était
écrié : « Pierre a parlé par Léon » ; si le troisième Concile de Constantinople
avait répété : « Pierre a parlé par Agathon » ; le Concile du Vatican a
proclamé : « Pierre a parlé et parlera toujours par le Pontife romain. »
Remplis de reconnaissance
pour le Dieu de vérité qui a daigné élever et garantir de toute erreur la
Chaire romaine, nous écouterons avec soumission d’esprit et de cœur les
enseignements qui en descendent. Nous reconnaîtrons l’action divine dans la
fidélité avec laquelle cette Chaire immortelle a su conserver la vérité sans
tache durant dix-huit siècles, tandis que les Sièges de Jérusalem, d’Antioche,
d’Alexandrie et de Constantinople ont pu à peine la garder quelques centaines
d’années, et sont devenus l’un après l’autre ces chaires de pestilence dont
parle le Prophète.
En ces jours consacrés à
honorer l’Incarnation du Fils de Dieu et sa naissance du sein d’une Vierge,
rappelons-nous que c’est au Siège de Pierre que nous devons la conservation de
ces dogmes qui sont le fondement de notre Religion tout entière. Non seulement
Rome nous les a enseignés par les apôtres auxquels elle donna mission de
prêcher la foi dans les Gaules ; mais quand les ténèbres de l’hérésie tentèrent
de jeter leur ombre sur de si hauts mystères, ce fut Rome encore qui assura le
triomphe de la vérité par sa décision souveraine. A Ephèse, où il s’agissait,
en condamnant Nestorius, d’établir que la nature divine et la nature humaine,
dans le Christ, ne forment qu’une seule personne, et que, par conséquent, Marie
est véritablement Mère de Dieu ; à Chalcédoine, où l’Église avait à proclamer,
contre Eutychès, la distinction des deux natures dans le Verbe incarné, Dieu et
homme : les Pères de deux Conciles œcuméniques déclarèrent qu’ils ne faisaient
que suivre, dans leur décision, la doctrine qui leur était transmise par les
lettres du Siège Apostolique.
Tel est donc le privilège
de Rome, de présider par la foi aux intérêts de la vie future, comme elle
présida par les armes, durant des siècles, aux intérêts de la vie présente,
dans le monde connu alors. Aimons et honorons cette ville Mère et Maîtresse,
notre patrie commune ; et, d’un cœur filial, célébrons aujourd’hui sa gloire.
Nous consacrerons à la louange de saint Pierre quelques cantiques empruntés à
l’antiquité chrétienne et à la Liturgie, en commençant par ces admirables
strophes où Prudence exprime avec tant de noblesse la prière que fit saint
Laurent en faveur de Rome chrétienne, pendant que les charbons ardents
dévoraient ses membres sur le gril embrasé :
HYMNE.
O Christ ! Dieu unique,
splendeur, vertu du Père, auteur de la terre et des cieux, toi dont la main
éleva ces remparts,
Toi qui as placé le
sceptre de Rome au-dessus des destinées de l’humanité ! dans tes conseils, tu
as voulu que le monde entier cédât à la toge, et se soumit aux armes du Romain,
Afin de réunir sous une
loi unique tant de nations divisées de mœurs, de coutumes, de langage et de
sacrifices.
Le moment est venu ; le
genre humain tout entier a passé sous l’empire de Rémus ; l’unité remplace
maintenant la dissemblance des usages.
Ton dessein, ô Christ, a
été d’enlacer l’univers d’une même chaîne sous l’empire du nom Chrétien.
Fais donc, fais
chrétienne aujourd’hui, en faveur des Romains qui sont à toi, cette Rome,
l’instrument et le centre de l’unité pour les autres villes qui invoquent ton
Nom ;
Car c’est en elle que les
membres se réunissent dans un seul tout mystérieux.
L’univers a subi la loi
de douceur ; que le jour vienne où sa superbe capitale,
Sous ce joug de grâce qui
a réuni les races les plus ennemies, adoucisse aussi sa fierté ; que Romulus à
son tour devienne fidèle, et que Numa s’abaisse devant la foi.
Dans le secret sanctuaire
de son foyer, le successeur des Catons vénère honteusement encore les Pénates
autrefois chassés de Troie.
Le Sénat honore encore
Janus aux deux visages ; il persiste à rendre un culte dégoûtant, hérité de ses
pères, au dieu Sterculus et au vieux Saturne.
Efface, ô Christ, ce
déshonneur ; envoie ton Gabriel montrer aux aveugles fils d’Iule quel est le
Dieu véritable.
Déjà, nous Chrétiens,
nous possédons le gage assuré de cette espérance ; déjà règnent dans Rome les
deux Princes des Apôtres.
L’un, noble instrument de
la vocation des Gentils ; l’autre, assis sur la première Chaire, a reçu le soin
d’ouvrir et de fermer les portes de l’éternité.
Fuis, adultère,
incestueux Jupiter, délivre Rome de ta présence ; fuis et laisse en sa liberté
le peuple du Christ.
C’est Paul qui te
poursuit ; c’est le sang de Pierre qui crie contre toi ; paie maintenant les
forfaits de Néron.
Je vois venir un prince,
un Empereur serviteur de Dieu ; son zèle s’indignera de voir Rome esclave de
ces sacrifices d’ignominie.
Il viendra fermer les
temples ; il en scellera les portes d’ivoire. Par son ordre, d’éternels verrous
en défendront le seuil.
De ce jour, le marbre ne
verra plus l’impur sang des victimes souiller sa blancheur, et les idoles,
spectacle désormais innocent, demeureront debout sans hommages.
L’Église Gothique
d’Espagne chantait cette Hymne de son Bréviaire Mozarabe le jour de la Chaire
de saint Pierre.
HYMNE.
O Pierre ! Toi qui es la Pierre
de l’Église, heureux es-tu dans ton nom, que le Christ, qui le porte lui-même,
t’a donné, et non toi au Christ !
Tu es Pierre qui, le
premier, as confessé le Fils de Dieu ; pour prix de ta foi, tu es le premier
des membres, et tu portes le nom de Céphas.
Voici le jour où tu fus
inauguré dans la ville de Romulus ; où, montant sur ton trône, tu fus élevé sur
la Chaire auguste.
Fais que la gloire et la
puissance, qui en toi résident comme dans leur source, viennent briser les
liens de nos péchés, fermer les portes des enfers.
Comme un pasteur plein de
bonté, gouverne les brebis qui te furent confiées ; veille au dedans, veille au
dehors ; protège-nous, afin que nous ne soyons pas renversés.
Délie, par la clef
céleste, nos chaînes criminelles, et conduis-nous, pécheurs pardonnés, au
palais dont tu es le portier illustre.
Et quand tu auras réuni
au Roi des cieux ses membres qui en sont encore séparés, soit gloire à la
Trinité, à jamais, dans tous les siècles. Amen.
L’Hymne qui suit est
suspendue à la balustrade de la Confession de saint Pierre, dans la Basilique
Vaticane, pour l’usage des pèlerins.
HYMNE.
Saint Apôtre, porte-clefs
des cieux, secourez-nous par vos prières, rendez-nous accessibles les portes
des palais célestes.
Vous avez lavé votre péché
dans les larmes abondantes de la pénitence, obtenez que nous aussi lavions des
pleurs nos crimes par continuels.
Un Ange vint délier vos
chaînes ; vous, daignez nous arracher aux liens criminels qui nous captivent.
O pierre solide de
l’Église, colonne qui ne peut fléchir ! donnez-nous force et constance ; que
l’erreur en nous ne renverse pas la foi.
Protégez Rome que vous
avez jadis consacrée par votre sang ; sauvez les nations qui se confient en
vous.
Soyez le défenseur de la
société des fidèles qui vous honorent ; que la contagion ne vienne pas lui nuire,
ni la discorde la diviser.
Détruisez les artifices
que l’ancien ennemi a dressés contre nous, comprimez sa fureur atroce, et que
sa rage ne s’exerce pas sur nous.
Contre ses assauts
furieux, donnez-nous des forces au moment de la mort, afin que, dans ce combat
suprême, nous puissions demeurer victorieux.
Amen.
Nous sommes donc établis
sur Jésus-Christ dans notre foi et dans nos espérances, ô Prince des Apôtres,
puisque nous sommes établis sur vous qui êtes la Pierre qu’il a posée. Nous
sommes donc les brebis du troupeau de Jésus-Christ, puisque nous vous obéissons
comme à notre pasteur. En vous suivant, ô Pierre, nous sommes donc assurés
d’entrer dans le Royaume des cieux, puisque vous en tenez les clefs. Quand nous
nous glorifions d’être vos membres, ô notre Chef, nous pouvons donc nous
regarder comme les membres de Jésus-Christ même ; car le Chef invisible de
l’Église ne reconnaît point d’autres membres que ceux du Chef visible qu’il a
établi. De même, quand nous gardons la foi du Pontife Romain, quand nous
obéissons à ses ordres, c’est votre foi, ô Pierre, que nous professons, ce sont
vos commandements que nous suivons ; car si le Christ enseigne et régit en
vous, vous enseignez et régissez dans le Pontife Romain.
Grâces soient donc
rendues à l’Emmanuel qui n’a pas voulu nous laisser orphelins, mais qui, avant
de retourner dans les cieux, a daigné nous assurer, jusqu’à la consommation des
siècles, un Père et un Pasteur. La veille de sa Passion, voulant nous aimer
jusqu’à la fin, il nous laissa son corps pour nourriture et son sang pour
breuvage. Après sa glorieuse Résurrection, au moment de monter à la droite de
son Père, ses Apôtres étant réunis autour de lui , il constitua son Église
comme une immense bergerie, et il dit à Pierre : Pais mes brebis , pais mes
agneaux. Par ce moyen, ô Christ, vous assuriez la perpétuité de cette Église ;
vous établissiez dans son sein l’unité, qui seule pouvait la conserver et la
défendre des ennemis du dehors et du dedans. Gloire à vous, architecte divin,
qui avez bâti sur la Pierre ferme votre édifice immortel ! Les vents ont
soufflé, les tempêtes se sont déchaînées, les flots ont battu avec rage ; mais
la maison est demeurée debout, parce qu’elle était assise sur le roc. [1].
Rome ! en ce jour où
toute l’Église proclame ta gloire, et se félicite d’être bâtie sur ta Pierre,
reçois les nouvelles promesses de notre amour, les nouveaux serments de notre
fidélité. Toujours tu seras notre Mère et notre Maîtresse, notre guide et notre
espérance. Ta foi sera à jamais la nôtre ; car quiconque n’est pas avec toi
n’est pas avec Jésus-Christ. En toi tous les hommes sont frères, et tu n’es
point pour nous une cité étrangère, ni ton Pontife un souverain étranger. Nous
vivons par toi de la vie du cœur et de l’intelligence ; et tu nous prépares à
habiter un jour cette autre cité dont tu es l’image, cette cité du ciel dont tu
formes l’entrée.
Bénissez, ô Prince des
Apôtres, les brebis confiées à votre garde ; mais souvenez-vous de celles qui
sont malheureusement sorties du bercail. Loin de vous, des nations entières que
vous aviez élevées et civilisées par la main de vos successeurs, languissent,
et ne sentent pas encore le malheur d’être éloignées du Pasteur. Le schisme
glace et corrompt les unes ; l’hérésie dévore les autres. Sans le Christ
visible dans son Vicaire, le Christianisme devient stérile et peu à peu
s’anéantit. Les doctrines imprudentes qui tendent à amoindrir la somme des dons
que le Seigneur a conférés à celui qui doit tenir sa place jusqu’au jour de
l’éternité, ont trop longtemps desséché les cœurs de ceux qui les professaient
; trop souvent elles les ont disposés à substituer le culte de César au service
de Pierre. Guérissez tous ces maux, ô Pasteur suprême ! Accélérez le retour des
nations séparées ; hâtez la chute de l’hérésie du seizième siècle ; ouvrez les
bras à votre fille chérie, l’Église d’Angleterre : qu’elle refleurisse comme
aux anciens jours. Ébranlez de plus en plus l’Allemagne et les royaumes du Nord
; que tous ces peuples sentent qu’il n’y a plus de salut pour la foi qu’à
l’ombre de votre Chaire. Renversez le colosse monstrueux du Septentrion, qui
pèse à la fois sur l’Europe et sur l’Asie, et déracine partout la vraie
religion de votre Maître. Rappelez l’Orient à son antique fidélité ; qu’il
revoie, après une si longue éclipse, ses Sièges Patriarcaux se relever dans
l’unité de la soumission à l’unique Siège Apostolique.
Nous enfin qui, par la
miséricorde divine et par l’effet de votre paternelle tendresse, sommes
demeurés fidèles, conservez-nous dans la foi Romaine, dans l’obéissance à votre
successeur. Instruisez-nous des mystères qui vous ont été confiés ;
révélez-nous ce que le Père céleste vous a révélé à vous-même. Montrez-nous
Jésus, votre Maître ; conduisez-nous à son berceau, afin qu’à votre exemple, et
sans être scandalisés de ses abaissements, nous ayons le bonheur de lui dire
comme vous : Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant !
[1] Matth. VII, 25
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
L’histoire de cette fête
se perd dans les ténèbres des catacombes, et après des études récentes,
aujourd’hui encore l’on ne peut dire en avoir écarté toutes les incertitudes et
les obscurités. Dès le IIIe siècle au moins, on vénérait à Rome, dans la région
cimitérale comprise entre la voie Salaria et la voie Nomentane, un souvenir —
symbolisé probablement par une chaire de bois ou de tuf — du ministère
apostolique exercé en ce lieu par saint Pierre. Là brûlaient des lampes, et les
pèlerins du VIe siècle qui visitaient ce lieu, avaient coutume d’en rapporter
chez eux, par dévotion, quelques flocons d’ouate ou de coton trempés dans cette
huile parfumée. Par la suite, nous retrouvons la sella gestatoria apostolicae
confessionis, comme l’appelle Ennodius, au baptistère damasien du Vatican, en
sorte qu’il est dit du pape Sirice, successeur de Damas : Fonte sacro magnus
meruit sedere sacerdos.
Pourtant, tandis qu’à
Rome le Natale Petri de Cathedra, le 22 février, est noté dès le IVe siècle
dans le Laterculus Philocalien, les Églises gallicanes, sans doute pour ne pas
célébrer cette fête pendant le Carême, prirent l’habitude de l’anticiper au 18
janvier. Les deux usages se développèrent indépendants et parallèles pendant
plusieurs siècles, puis, finalement, hors de Rome, ils en vinrent à perdre
l’unité primitive de leur signification, et au lieu d’une unique Chaire de
saint Pierre, il y en eut deux, l’une attribuée à Rome, celle du 18 janvier, et
l’autre à un autre siège, en définitive à celui d’Antioche.
Rome médiévale oublia
pendant quelque temps le Natale Petri de Cathedra — sans doute alors que cette
chaire fut enlevée de son siège primitif et transportée au Vatican ; ou, mieux
encore, quand on commença à célébrer solennellement, avec un sens presque analogue,
le Natale Ordinationis du Pape, à l’occasion duquel affluaient chaque année à
Rome un grand nombre d’évêques. — Le fait est que cette fête est absolument
inconnue des sacramentaires romains et qu’elle reparaît seulement à la date
traditionnelle dans les calendriers du XIe siècle et dans les Ordines Romani
d’époque tardive. Urbain, VI voulut rendre à cette solennité son antique
splendeur, et il ordonna qu’en ce jour, durant la messe papale au Vatican, un
des cardinaux ferait un discours au peuple. Mais le zèle du fervent Pontife
n’eut pas de suite, et ce fut seulement en 1558 que Paul IV prescrivit à
nouveau la célébration de la fête de la Cathedra S. Petri qua primum Romae
sedit le 18 janvier, conformément aux traditions gallicanes.
La vénérable relique de
la chaire de saint Pierre, transportée du baptistère où elle se trouvait au Ve
siècle, est maintenant conservée dans l’abside de la basilique vaticane dont
elle constitue l’un des plus magnifiques ornements. Elle est réduite à quelques
morceaux de bois, mais dès l’antiquité on la recouvrit de lames d’ivoire
historiées. La Renaissance n’a guère tenu compte de la profonde signification
dogmatique de ce siège, alors qu’y prenaient réellement place les pontifes
romains. L’art grandiose du Bernin a enfermé ce trésor dans un reliquaire
colossal, mais il en résulte que maintenant le Pape ne peut plus s’asseoir,
comme les pontifes des quinze premiers siècles, sur sa véritable et antique
chaire, celle que Prudence appelait sans plus : Cathedra Apostolica.
L’antienne pour l’introït
est du Commun Statuit.
Les collectes suivantes
se trouvent déjà, avec de légères variantes, dans le Sacramentaire dit
Gélasien, pour le natale de saint Pierre. Le concept de la puissance des clefs
inspirait tellement l’antique dévotion envers les apôtres, et en particulier
envers saint Pierre, qu’on leur demandait avec insistance, dans les hymnes, les
collectes et les répons, la rémission des péchés.
Prière. « 0 Dieu, qui en
remettant les clefs du royaume céleste à votre apôtre Pierre, l’avez revêtu du
pontificat, accordez-nous par son intercession d’être déliés des chaînes de nos
péchés. »
Selon la primitive
habitude romaine, chaque fois qu’on célèbre la mémoire de saint Pierre, on la
fait suivre immédiatement de celle de saint Paul, et réciproquement car, selon
le texte d’une antique antienne : quomodo in vita sua dilexerunt se, ita et in
morte non sunt separati. La collecte suivante se trouve aussi dans
l’Antiphonaire Grégorien : « O Dieu qui avez instruit la multitude des nations
au moyen de la prédication de votre bienheureux apôtre Paul, de grâce
accordez-nous que, vénérant sa mémoire, nous puissions aussi expérimenter
l’efficace de son patronage auprès de vous. ».
Suit un passage de 1ère
lettre de saint Pierre (I, 1, 1-7) aux Églises de l’Asie Mineure, au lendemain
de l’incendie de Rome, alors que déjà avaient été inaugurées dans les jardins
vaticans les premières grandes persécutions néroniennes contre les chrétiens.
Calme, l’Apôtre exhorte les fidèles à souffrir courageusement l’épreuve du jeu,
puisque ainsi s’affine l’or de leur foi, dans l’attente du jour de la parousie,
où, au lieu du « divin » Néron, cocher, incendiaire et parricide, le Christ
Jésus apparaîtra dans sa gloire pour donner aux fidèles le fruit de leurs
souffrances et la récompense de leur espoir.
Le répons-graduel
emprunté au psaume 106 provient des usages gallicans. Il est également cité
aujourd’hui par le Bréviaire dans un sermon attribué à saint Augustin, mais qui
appartient à un évêque anonyme des Gaules, assurément fort ancien : Unde
convenienter psalmus qui lectus est dicit : exaltent eum in ecclesia plebis et
in cathedra seniorum laudent eum : « Qu’ils le célèbrent au milieu de
l’assemblée du peuple et qu’ils disent ses louanges quand ils sont assis sur les
chaires des anciens. »
« Qu’ils glorifient le
Seigneur pour ses miséricordes, et pour ses prodiges en faveur des fils de
l’homme. » : Dieu se complaît immensément, non seulement dans la prière privée,
mais aussi dans la prière liturgique, qui, par son caractère social, correspond
précisément à la nature de l’homme et reflète fidèlement l’âme de l’Église.
Le verset alléluiatique
est le suivant : « Alléluia, alléluia. » (MATTH., xvi, 18) : « Tu es Pierre, et
sur cette pierre j’édifierai mon Église. » De même que les fondations
soutiennent toute la masse de l’édifice, ainsi est-elle la véritable Église
fondée par Jésus-Christ, celle qui est érigée sur l’autorité et sur la foi de
Pierre, toujours vivant et visible dans ses successeurs.
Après la Septuagésime, on
omet le verset alléluiatique, et on chante à sa place le trait suivant, qui
cependant ne se trouve en aucun ancien sacramentaire, et qui, par sa structure
même, révèle une origine très tardive. En effet, au lieu d’être tiré,
conformément à là règle, du Psautier qui est le livre de chant par excellence
de l’Église, il se compose de quelques versets de l’Évangile selon saint
Matthieu que les anciens, en vertu d’un religieux respect, réservaient
exclusivement à la lecture faite par le diacre sur l’ambon.
Trait (Matth., xvi, 18) :
« V/. Tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Église. V/. Et les
portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle ; et à toi je donnerai les
clefs du royaume des cieux. V/. Tout ce que tu auras lié sur la terre sera aussi
lié dans les cieux. V/. Et tout ce que tu auras délié sur la terre sera aussi
délié dans les cieux. »
Les portes de l’enfer
désignent ici la puissance même du prince des démons, puisque, chez les anciens
Sémites, les assemblées judiciaires se tenaient souvent aux portes des cités.
Les portes de l’Hadès sont ici en opposition avec celles dont les clefs ont été
remises à Pierre. Il faudra donc admettre en ce dernier cas également, que les
portes du royaume des cieux signifient la puissance et l’autorité hiérarchique
dont Pierre est le dépositaire immédiat, et qu’il exerce en vertu de
l’institution divine sur toute l’Église du Christ.
Là réside en effet la
différence existant entre l’autorité du Pape et celle des autres patriarches,
métropolitains, etc. Qu’ils aient juridiction sur d’autres évêques, cela ne se
lit nulle part dans l’Évangile ; tandis qu’au contraire nous savons qu’à
diverses époques, ils ont obtenu cette prérogative par l’autorité des conciles
ou des papes. En revanche, le saint Évangile expose d’une manière solennelle et
explicite l’autorité universelle concédée par le Sauveur à saint Pierre. De son
côté, l’histoire démontre que dès les temps les plus rapprochés de l’âge
apostolique, les pontifes romains, sans aucune opposition de la part de
l’Église, ont exercé de fait cette primauté de juridiction comme un ministère à
eux attribué par le Christ, dans les paroles qu’il adressa à saint Pierre ; en
sorte que, du seul point de vue historique, l’on doit exclure une période où
cette primauté aurait été instituée par l’œuvre de facteurs naturels. Non,
l’histoire contient bien les documents de l’exercice de la primauté pontificale
; mais c’est dans l’Évangile que se trouve son institution.
Aujourd’hui la lecture
évangélique a trait à l’institution de la primauté pontificale, dont la pensée
inspire aussi toute la messe. Avec les gloires attribuées à la puissance
spirituelle du Pape, Jésus annonce aussi à Pierre les luttes qu’il devra
soutenir à travers les siècles. Les « portes de l’enfer » ce ne sont pas
seulement les impies ; elles symbolisent aussi les chefs mêmes des esprits
infernaux, les puissances et les gouvernements antichrétiens, qui feront tous
leurs efforts pour détruire le divin édifice fondé sur Pierre sans toutefois
jamais y réussir. L’histoire de près de vingt siècles de christianisme est
annoncée ici, en quelques versets, par le saint Évangile (Matth., XVI, 13-19).
Le verset de
l’offertoire, contrairement à la tradition romaine classique, est tiré, non du
Psautier, mais de la péricope évangélique précédente. On doit pourtant
facilement pardonner à l’artiste grégorien qui a composé la splendide
antiphonie de cette messe, la petite liberté qu’il a prise. La pensée de
l’établissement de l’Église sur Pierre l’avait, à bon droit, tellement conquis,
qu’il donne libre cours à l’impétuosité de son génie et dans le trait, dans
l’offertoire et à la communion, il revêt les paroles de Jésus à Pierre de
mélodies toujours nouvelles et toujours élégantes. Il faut remarquer les mots
non praevalebunt qui, dans le récit évangélique de l’institution de la
primauté, contiennent pour les ennemis de l’Église la prophétie de l’avenir,
tandis qu’ils représentent pour nous l’histoire ecclésiastique longue de plus
de dix-neuf siècles. Ni les persécutions extérieures ni l’insuffisance et les
misères elles-mêmes des ministres divins, ne réussiront jamais à déraciner la
religion du Christ.
La secrète est la
suivante : « Que l’intercession du bienheureux apôtre Pierre accompagne,
Seigneur, les prières et les offrandes de votre Église ; afin que le sacrifice
qu’en son honneur nous célébrons, serve à nous obtenu- miséricorde. Par notre
Seigneur. ». Comme l’observe saint Augustin, le sacrifice eucharistique est
offert seulement à Dieu Un et Trine ; néanmoins on le célèbre en mémoire des
saints, pour rendre grâces à l’auguste Trinité de les avoir tant exaltés en
mérites et en gloire. La liturgie exprime cette pensée dans une magnifique
collecte du Carême : In tuorum, Domine, pretiosa morte iustorum, Sacrificium
illud offerimus, de quo martyrium sumpsit omne principium.
La collecte en mémoire de
saint Paul est d’une élégance exquise : « Par les prières de votre apôtre Paul
sanctifiez, Seigneur, l’oblation de votre peuple ; afin que le Sacrifice qui
déjà vous est agréable parce que Vous-même l’avez institué, vous le soit encore
davantage par les prières d’un tel intercesseur. Par notre Seigneur, etc. »
Le Sacrifice
eucharistique, agréable à Jésus qui en fut l’instituteur et qui, comme héritier
des promesses messianiques, y participa le premier, est encore plus agréable à
la Divine Majesté en ce jour, parce que s’y joignent les prières de celui qui,
après les Évangélistes fut, dans ses épîtres, l’organe de la révélation divine,
afin d’expliquer aux Églises tout le mystère de mort et de vie, d’humiliation
et de gloire qui se cache sous ces blanches apparences. La préface est celle
des apôtres, propre, à l’origine, à la fête des saints Pierre et Paul.
Le verset pour la
communion est le même que le verset alléluiatique (Matth., XVI, 18) : « Tu es
Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Église. ». Elle sera donc légitime,
cette Eucharistie qui sera offerte en communion avec le Pontife de Rome dont le
nom, dans les pays latins, était commémoré durant l’anaphore dès les premiers
siècles. Taire à la messe le nom du Pape c’était, pour Ennodius de Pavie,
offrir, contre la tradition antique, un sacrifice tronqué et incomplet : sine
ritu catholico et cano more, semiplenas nominatim hostias [2].
Après la communion, on
récite la collecte suivante : « Que l’oblation que nous venons d’offrir,
Seigneur, répande en nous la joie ; afin que, comme nous vous proclamons
admirable envers votre apôtre Pierre, ainsi, par son intermédiaire, nous
obtenions l’abondance de votre pardon. ». Le pardon des péchés est placé ici en
relation avec la sainte joie chrétienne, parce que c’est précisément le péché
qui stérilise les sources de la joie, ce gaudium sancti Spiritus dont parle
l’Apôtre.
Pour la commémoraison de
saint Paul, on récite cette autre prière : « Sanctifiés, Seigneur, par le
Mystère du salut, nous vous demandons que ne nous manque jamais l’intercession
de celui au patronage de qui vous nous avez confiés. »
Cette prière du
Sacramentaire Léonien regarde avant tout Rome, puisqu’elle seule peut revendiquer
la gloire d’avoir été confiée au patronage spécial des deux Princes des
apôtres, lesquels, en plus du trésor de leur prédication et de leur sang,
l’instituèrent héritière des prérogatives de leur apostolat et de la primauté
sur toutes les autres Églises.
La Primauté pontificale
est l’étoile polaire qui dirige la barque de l’Église au milieu de l’océan
perfide et orageux du siècle. Évêques, patriarches, nations entières, jadis
croyantes et glorieuses, ont souvent misérablement fait naufrage dans la foi ;
bien plus, aux derniers jours du monde, sont annoncés dans les Écritures de
nombreux pseudo-christs et faux-prophètes qui tenteront de séduire les
multitudes, opérant même d’apparents prodiges pour confirmer leurs erreurs. Si
donc nous ne pouvons nous confier avec sécurité à personne, puisque tous
peuvent errer, dans l’affaire suprême de notre salut éternel près de qui
devons-nous chercher refuge, sinon près de Pierre ?
Sa foi, au témoignage du
Rédempteur lui-même, est indéfectible et les brebis que Pierre reconnaît comme
appartenant à son bercail sont aussi reconnues et admises comme telles par
Jésus, Pasteur suprême.
[2] ENNODIVS EP. PAP.,
Lib. Apologet. pro synodo, P. L., LXVII, col. 197.
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
Nous appartenons à
l’Église romaine.
La chaire de saint
Pierre. — L’Église célèbre solennellement, en ce jour, le souvenir de l’entrée
du Prince des Apôtres à Rome et de sa prise de possession du siège épiscopal de
la ville éternelle. Les Actes des Apôtres font allusion à cet événement d’une
importance primordiale dans l’histoire du monde. Quand saint Pierre, emprisonné
par le roi Hérode, eut été délivré par l’ange, il visita dans la nuit la
communauté chrétienne rassemblée, lui donna les recommandations nécessaires
puis, disent les Actes, « il se leva et se rendit dans un autre lieu » (Act.
XII, 17). Où se rendit Pierre ? Les Actes ne le disent pas, peut-être pour ne
pas trahir sa résidence, mais la tradition indique Rome. C’était en l’an 42
après J.-C. C’est pourquoi la Tradition admet que Pierre a été évêque de Rome
pendant 25 ans. — En 1558, Paul IV décida que l’accession de Pierre au siège de
Rome serait célébrée solennellement, le 18 janvier. Jusque là on ne célébrait
que le pontificat de Pierre (le 22 février). Dès lors, le 18 janvier fut
consacré à la Chaire de saint Pierre à Rome, et le 22 février, on fêta la
fondation de l’Église d Antioche, la première que saint Pierre ait gouvernée.
Il y a maintenant dans l’Église deux fêtes de la Chaire de Saint-Pierre. La
vénérable Chaire de Pierre qui, jusqu’au Ve siècle se trouvait dans le
Baptistère de Saint-Pierre, se trouve aujourd’hui dans l’abside de la basilique
vaticane. La précieuse relique ne se compose plus que de quelques morceaux de
bois, reliés depuis les temps anciens par des plaques d’ivoire, sur lesquelles
se trouvent des figures. Malheureusement, le Pape ne peut plus s’asseoir sur
cette antique Chaire, car, au temps de la Renaissance, elle fut renfermée dans
un reliquaire colossal, œuvre de Bernin.
La messe (Statuit). — La
messe (assez récente) place au milieu de nous le premier évêque de Rome, saint
Pierre. A l’Introït, nous le voyons dans la personne du prêtre célébrant. A
l’Épître, nous l’entendons nous parler, à nous « les élus étrangers de la dispersion
» et il nous annonce le message vraiment joyeux de l’héritage que rien ne peut
détruire ni corrompre ni flétrir, qui nous est réservé dans le ciel et dont le
gage est la Sainte Eucharistie. Assurément il vaut la peine d’être, « pendant
un court temps », purifiés comme l’or dans le feu des épreuves, pour la
manifestation de Jésus-Christ, qui se réalise aujourd’hui au Saint-Sacrifice. A
l’Évangile, nous revivons, avec saint Pierre, le grand jour de Césarée de
Philippe où le Christ l’établit le rocher de son Église. Mais notre âme, à nous
aussi, doit être ferme comme le roc, afin que le Christ y bâtisse le royaume de
Dieu. Cette parole : « Tu es Petrus » est le leitmotiv de la messe (All., Off.,
Comm.) et elle s’applique non seulement à Pierre, mais à nous. Au Graduel,
l’Église chante l’exaltation de saint Pierre sur sa Chaire. Dans l’Eucharistie,
le Seigneur bâtit en nous son Église (Comm.).
L’Église romaine. La fête
d’aujourd’hui â, pour notre vie liturgique, une grande importance. Nous
rendons-nous bien compte que toute notre liturgie est, à proprement parler,
celle de la ville de Rome ? Nous célébrons, en majorité, des saints romains,
nous célébrons la dédicace des églises romaines. Bien plus, dans l’office des
stations, la liturgie nous conduit, une centaine de fois, dans la ville de Rome
où nous assistons aux solennités de la messe, avec l’évêque de Rome. Or il
importe que nous puissions nous sentir membres de l’Église de Rome, que cette
Église soit notre diocèse. C’est ce qu’exige le développement actuel de la
liturgie occidentale. Les choses auraient pu se passer autrement. Si la
liturgie avait suivi la ligne des trois premiers siècles, les diverses nations
auraient pu avoir un patriarcat spécial et une liturgie particulière, à
laquelle il aurait été plus facile de s’accoutumer. Mais il faut tenir compte
de ce qui existe. Il faut nous unir à l’Église romaine, nous sommes membres de
la communauté romaine. Dans l’église de chez nous, il faut voir souvent une
église de Rome et célébrer les saints mystères avec l’évêque de Rome. De cette
façon, la liturgie romaine nous deviendra familière. — Quelle différence y
a-t-il maintenant entre la fête d’aujourd’hui et la fête de saint Pierre et de
saint Paul ? C’est que, le 29 juin, nous célébrons l’Apôtre et le Vicaire de
Jésus-Christ, le Pape de l’Église universelle. Aujourd’hui nous fêtons l’Évêque
de l’Église romaine à laquelle nous sommes incorporés (c’est pourquoi on a, au
bréviaire, le commun des confesseurs Pontifes). C’est comme une fête patronale
de notre liturgie romaine.
SOURCE : https://www.introibo.fr/18-01-Chaire-de-St-Pierre-Apotre-a#nh1
Chaire de Saint Pierre, apôtre
La fête de la Chaire de Saint Pierre était à l’origine célébrée le 18 janvier en Gaule et le 22 février à Rome même. En 1558, le Pape Paul IV introduisit la fête du 18 janvier à Rome qui devint fête de la Chaire de Saint Pierre à Rome tandis que la fête du 22 février pris le titre de Chaire de Saint Pierre à Antioche.
La réforme du calendrier de Jean XXIII a supprimé la fête du 18 janvier dont il ne reste plus que le jour octave le 25 janvier avec la fête de la Conversion de saint Paul. [*]
[*] Voir le commentaire de l’abbé Jounel : « Le plus ancien calendrier romain, qui remonte à 336, nous apprend qu’au 22 février on célébrait alors le Natale Petri de cathedra. Avant d’honorer la Chaire épiscopale de Pierre (4e siècle), la fête du 22 février avait dû célébrer, dès les siècles précédents, le souvenir funéraire des apôtres Pierre et Paul, au jour de l’année où la société romaine, quelles que fussent ses croyances, commémorait le souvenir des morts. Dans la Rome des premiers siècles, le 22 février correspondait à ce qu’est aujourd’hui en Occident le 2 novembre. Après une éclipse de quelques siècles (6e-10e) due au fait que le 22 février tombe souvent en Carême, la Cathedra sancti Petri reprit sa place au calendrier romain jusqu’en 1558. C’est alors que le pape Paul IV crut devoir doubler la fête du 22 février d’une fête identique le 18 janvier, sous le prétexte qu’on lisait dans les Martyrologes la mention d’une Chaire de saint Pierre à Rome (18 janvier) et d’une Chaire de saint Pierre à Antioche (22 février). Le 18 janvier était, en effet, la date à laquelle certaines églises franques avaient anticipé, aux 7e -8e siècles, la Chaire de saint Pierre, et les martyrologes avaient expliqué comme ils avaient pu les deux dates festives. Mais Paul IV n’avait pas remarqué qu’avant sa décision seules de rares Églises avaient pu fêter en même temps le 18 janvier et le 22 février. On se félicitera qu’au bout de quatre cents ans le doublet ait enfin disparu et que le Calendrier romain renoue avec sa plus ancienne tradition. », in Remarques sur le culte des saints à propos de la réforme du calendrier de Jean XXIII (La maison Dieu 63 bis, 1960).
SOURCE : http://www.introibo.fr/La-Chaire-de-Saint-Pierre#nh%2A
La chaire de saint Pierre
L'abbé Pégourier nous
propose une réflexion sur une importante fête liturgique du mois de février :
la chaire de saint Pierre
2010/02/22
Cette fête, fixée au 22
février, correspond à une tradition attestée à Rome dès le IVe siècle, et
rappelle le magistère suprême de Pierre.
La chaire est le siège
fixe de l‘évêque, placé dans l’église mère d’un diocèse, la cathédrale. Elle
représente le symbole de son autorité et de son « magistère », c'est-à-dire
l’enseignement évangélique qu’en tant que successeur des Apôtres, il est appelé
à conserver et à transmettre à la communauté chrétienne. Historiquement, le
premier siège du Prince des Apôtres, et donc de l’Église, fut le Cénacle à
Jérusalem où Pierre, après l’Ascension du Seigneur et la Pentecôte, commença
son ministère. Par la suite, la chaire de Pierre devint Antioche, ville située
sur le fleuve Oronte, en Syrie, aujourd’hui en Turquie et, à cette époque,
troisième grande ville de l’empire romain après Rome et Alexandrie d’Égypte. De
là, la Providence le conduisit au centre du monde de l’époque, l’Urbs, « la
Ville », symbole de l’Orbis, la terre où, par le martyre, il conclut sa course
au service de l’Évangile. C’est pourquoi au siège de Rome, qui avait reçu le
plus grand honneur, échut également la tâche confiée par le Christ à Pierre
d’être au service de toutes les Églises particulières pour l’édification et
l’unité du Peuple de Dieu tout entier [1].
Un symbole d'autorité
Le Siège apostolique
symbolise l’autorité de l’évêque de Rome sur tout le Peuple de Dieu.
Étymologiquement, exerce l’autorité celui qui a la responsabilité de augere, de
faire croître : en l’occurrence d’assurer la croissance harmonieuse de l’Église
universelle par ses soins de bon pasteur. Ce rôle primatial du siège romain est
confirmé par une tradition qui remonte aux tout premiers temps du christianisme
:
- Á la fin du premier
siècle, saint Clément (4e pape) intervient de sa propre initiative, alors que
l’apôtre Jean, à Éphèse, est encore vivant, pour apaiser les fidèles de la
communauté de Corinthe, en révolte contre leurs pasteurs légitimes, à la suite
de la persécution de Domitien. Ses exhortations sont prises en considération et
personne ne s’enhardit à en contester la légitimité [2].
- Saint Ignace
d’Antioche, au début du IIe siècle, parle du primat de la chaire de saint
Pierre qui préside à toute l’assemblée de la charité [3].
- Un siècle plus tard,
saint Irénée, évêque de Lyon, écrit : Avec cette Église, en raison de son
éminente supériorité, doit s’accorder l’Église universelle, c’est-à-dire les
fidèles qui sont partout [4].
- Par la suite, saint
Jérôme, l’auteur de la Vulgate, s’adresse au Souverain Pontife en ces termes :
Je ne crois en aucun autre primat que celui du Christ ; c’est pourquoi je me
mets en communion avec ta béatitude, c’est-à-dire avec la chaire de Pierre. Je
sais que l’Église est édifiée sur cette pierre [5]. La chaire de l’évêque de
Rome représente donc non seulement son service à la communauté romaine, mais
aussi sa mission de guide de l’ensemble du Peuple de Dieu.
La chaire, symbole
d'unité
Quant à l’unité de
l’Église, le ministère singulier et spécifique du successeur de Pierre est
rappelé par les deux conciles du Vatican : principe et fondement perpétuels et
visibles d’unité de foi et de communion [6], il protège les légitimes
diversités et, en même temps, veille à ce que les différences ne nuisent point
à l’unité, mais la servent [7]. Par vous – écrivait saint Josémaria à Pie XII
-, nous entendons la voix du Pasteur de tous les pasteurs ; c’est pourquoi nous
souhaitons (…) avec une fidélité et un dévouement absolus, remplir toute tâche
où nous pourrons servir l’Église [8]. Cette réponse filiale à l’attente du
vicaire du Christ se traduisit crescendo dans sa vie jusqu’à son départ au
ciel. Les déchirures de l’Église étaient pour lui comme des pierres que l’on
arracherait à une cathédrale. Il lui venait l’envie de baiser ces blocs de
pierre, avant de les remettre en place. C’était pour lui une question d’amour.
Sa manière de réagir consistait à tenter de réparer, en aimant davantage : il
offrit sa vie pour l’Église et le Souverain Pontife, et continua à l’offrir
chaque jour. Pendant ses dernières années sur terre, ses actes d’offrande
devinrent de plus en plus fréquents : il suppliait le Seigneur de prendre sa
vie et, en échange, de répandre à nouveau sur l’Église des flots de sainteté,
de saine doctrine et d’esprit surnaturel. Il renouvela, quelques heures avant
de mourir, l’offrande de sa vie et de mille autres vies qu’il aurait pu avoir.
Á la suite du Saint Père,
ambitionnons d’être ces pierres vivantes grâce auxquelles la famille chrétienne
se construit ; et demandons à Notre-Dame, « Mère de l’Église » de préparer,
d’ouvrir notre âme à la conversion pour nous faire entrer de «plain-cœur » dans
ce temps de carême !
[1] Benoît XVI, homélie
de la fête, 2006.
[2] Épître aux
Corinthiens.
[3] Épître aux Romains.
[4] Contre les hérésies
III, 3, 2-3.
[5] Les lettres I, 15,
1-2.
[6] Constitution Pastor
aeternus de Vatican I.
[7] Constitution Lumen Gentium 13 de Vatican II.
[8] Lettre, 8.XII.1946.
SOURCE : http://fr.opusdei.ca/art.php?p=37430
18
January (Ambrosian Rite)
Article
The feast of
the Chair of Saint Peter in general about the formation of the Church when
Christ said, “You are Peter and on this rock I will build my Church.” It has
been celebrated at Rome, Italy from
the early days of the Christian era
on 18
January, in commemoration of the day when Saint Peter held his first
service in Rome.
The feast of
the Chair of Saint Peter at Antioch, commemorating his foundation of the See of
Antioch, has also been long celebrated at Rome,
on 22
February. At each place a chair (cathedra) was venerated which the Apostle
had used while presiding at Mass. One of the chairs is referred to about 600 by
an Abbot Johannes
who had been commissioned by Pope Gregory
the Great to collect in oil from the lamps which burned at the graves
of the Roman martyrs.
One of these phials, preserved in the cathedral treasury
of Monza, Italy, had a label reading, “oleo de sede ubi prius sedit
sanctus Petrus” (oils from the chair where Saint Peter first sat). The
Mass for both feast days is the same; the Collect is as follows:
“Oh, God, who, together
with the power of the keys of the kingdom of heaven, didst bestow on blessed
Peter Thy Apostle the pontificate of binding and loosing, grant that by the aid
of his intercession we may be released from the yoke of our sins.”
The image is a portable
chair preserved at the Vatican and believed to be a chair used by Saint Peter,
the extant testimony referring to it dating from the 2nd
century.
Additional
Information
Lives
of the Saints: Saint Peter’s Chair at Antioch, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints: Saint Peter’s Chair at Rome, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
other
sites in english
video
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
spletne
strani v slovenšcini
Readings
He who deserts the chair
of Peter, upon whom the Church was founded, does he trust himself to be in the
Church? – Saint Cyprian, Bishop of
Carthage and Martyr,
De Catholicae Ecclesiae Unitate, 251
MLA
Citation
“Chair of
Peter“. CatholicSaints.Info. 22 May 2020. Web. 22 February 2021.
<https://catholicsaints.info/chair-of-peter/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/chair-of-peter/
Chair of Saint Peter,
Apostle
An ancient western custom celebrates the festival of the consecration of a
bishop. As the bishop of Rome and head of the universal Church, Saint Peter's
feast is celebrated by Christians in a special way. As to the fact: few
archaeologists now doubt what the Church has always affirmed, that Saint Peter
resumed his work at Rome after his founding of the see of Antioch (as attested
by Eusebius, Origen, Jerome, and many others). He served as bishop of Antioch
for seven years according to Saint Gregory the Great. Together with Saint Paul,
Peter founded a Church at Rome, where he worked for 25 years and where the two
were crowned with martyrdom. It was at Rome that Peter took his permanent seat
of authority. It was appropriate that Rome should (Encyclopedia). The feast of
Natale Petri de Cathedra was included in the calendar of Pope Liberius (c.
354), Gregory's sacramentary, and all martyrologies. We can see that it was
celebrated in 6th-century France by its appearance at the Council of Tours.
According to Husenbeth, early Christians, especially in the East, recalled
their baptism on its anniversary. On their spiritual birthday, they would renew
baptismal vows and render God special thanksgiving for heavenly adoption. That
bishops similarly recalled the anniversary of their consecration can be seen in
four sermons by Saint Leo and the liturgical celebration of that day for
several saints. Today we should thank God for the establishment of His Church,
through which we learn of His love and by which we are fed daily on the Bread
of Heaven and the word of God. Let us also pray for unity within the Body of
Christ (Encyclopedia, Husenbeth).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0222.shtml
EUCHARISTIC
CONCELEBRATION WITH THE NEW CARDINALS
HOMILY OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Dear Cardinals,
Brother Bishops and Priests,
Dear Brothers and Sisters,
On this solemnity of the Chair of Saint Peter, we have the joy of gathering
around the altar of the Lord together with the new Cardinals whom yesterday
I incorporated into the College of Cardinals. It is to them, first of all,
that I offer my cordial greetings and I thank Cardinal Fernando Filoni for the
gracious words he has addressed to me in the name of all. I extend my greetings
to the other Cardinals and all the Bishops present, as well as to the
distinguished authorities, ambassadors, priests, religious and all the faithful
who have come from different parts of the world for this happy occasion, which
is marked by a particular character of universality.
In the second reading that we have just heard, Saint Peter exhorts the “elders”
of the Church to be zealous pastors, attentive to the flock of Christ
(cf. 1 Pet 5:1-2). These words are addressed in the first instance to
you, my dear venerable brothers, who have already shown great merit among the
people of God through your wise and generous pastoral ministry in demanding
dioceses, or through presiding over the Dicasteries of the Roman Curia, or in
your service to the Church through study and teaching. The new dignity that has
been conferred upon you is intended to show appreciation for the faithful
labour you have carried out in the Lord’s vineyard, to honour the communities
and nations from which you come and which you represent so worthily in the
Church, to invest you with new and more important ecclesial responsibilities
and finally to ask of you an additional readiness to be of service to Christ
and to the entire Christian community. This readiness to serve the Gospel is
firmly founded upon the certitude of faith. We know that God is faithful to his
promises and we await in hope the fulfilment of these words of Saint Peter:
“And when the chief shepherd is manifested you will obtain the unfading crown
of glory” (1 Pet 5:4).
Today’s Gospel passage presents Peter, under divine inspiration, expressing his
own firm faith in Jesus as the Son of God and the promised Messiah. In response
to this transparent profession of faith, which Peter makes in the name of the
other Apostles as well, Christ reveals to him the mission he intends to entrust
to him, namely that of being the “rock”, the visible foundation on which the
entire spiritual edifice of the Church is built (cf. Mt 16:16-19).
This new name of “rock” is not a reference to Peter’s personal character, but
can be understood only on the basis of a deeper aspect, a mystery: through the
office that Jesus confers upon him, Simon Peter will become something that, in
terms of “flesh and blood”, he is not. The exegete Joachim Jeremias has shown
that in the background, the symbolic language of “holy rock” is present. In
this regard, it is helpful to consider a rabbinic text which states: “The Lord
said, ‘How can I create the world, when these godless men will rise up in
revolt against me?’ But when God saw that Abraham was to be born, he said,
‘Look, I have found a rock on which I can build and establish the world.’
Therefore he called Abraham a rock.” The prophet Isaiah makes reference to this
when he calls upon the people to “look to the rock from which you were hewn ...
look to Abraham your father” (51:1-2). On account of his faith, Abraham, the
father of believers, is seen as the rock that supports creation. Simon, the
first to profess faith in Jesus as the Christ and the first witness of the
resurrection, now, on the basis of his renewed faith, becomes the rock that is
to prevail against the destructive forces of evil.
Dear brothers and sisters, this Gospel episode that has been proclaimed to us
finds a further and more eloquent explanation in one of the most famous
artistic treasures of this Vatican Basilica: the altar of the Chair. After
passing through the magnificent central nave, and continuing past the
transepts, the pilgrim arrives in the apse and sees before him an enormous
bronze throne that seems to hover in mid air, but in reality is supported by
the four statues of great Fathers of the Church from East and West. And above
the throne, surrounded by triumphant angels suspended in the air, the glory of
the Holy Spirit shines through the oval window. What does this sculptural
composition say to us, this product of Bernini’s genius? It represents a vision
of the essence of the Church and the place within the Church of the Petrine
Magisterium.
The window of the apse opens the Church towards the outside, towards the whole
of creation, while the image of the Holy Spirit in the form of a dove shows God
as the source of light. But there is also another aspect to point out: the
Church herself is like a window, the place where God draws near to us, where he
comes towards our world. The Church does not exist for her own sake, she is not
the point of arrival, but she has to point upwards, beyond herself, to the
realms above. The Church is truly herself to the extent that she allows the
Other, with a capital “O”, to shine through her – the One from whom she comes
and to whom she leads. The Church is the place where God “reaches” us and where
we “set off” towards him: she has the task of opening up, beyond itself, a
world which tends to become enclosed within itself, the task of bringing to the
world the light that comes from above, without which it would be uninhabitable.
The great bronze throne encloses a wooden chair from the ninth century, which
was long thought to be Saint Peter’s own chair and was placed above this
monumental altar because of its great symbolic value. It expresses the
permanent presence of the Apostle in the Magisterium of his successors. Saint
Peter’s chair, we could say, is the throne of truth which takes its origin from
Christ’s commission after the confession at Caesarea Philippi. The magisterial
chair also reminds us of the words spoken to Peter by the Lord during the Last
Supper: “I have prayed for you that your faith may not fail; and when you have
turned again, strengthen your brethren” (Lk 22:32).
The chair of Peter evokes another memory: the famous expression from Saint
Ignatius of Antioch’s letter to the Romans, where he says of the Church of Rome
that she “presides in charity” (Salutation, PG 5, 801). In truth, presiding in
faith is inseparably linked to presiding in love. Faith without love would no
longer be an authentic Christian faith. But the words of Saint Ignatius have
another much more concrete implication: the word “charity”, in fact, was also
used by the early Church to indicate the Eucharist. The Eucharist is the Sacramentum
caritatis Christi, through which Christ continues to draw us all to himself, as
he did when raised up on the Cross (cf. Jn 12:32). Therefore, to
“preside in charity” is to draw men and women into a eucharistic embrace – the
embrace of Christ – which surpasses every barrier and every division, creating
communion from all manner of differences. The Petrine ministry is therefore a
primacy of love in the eucharistic sense, that is to say solicitude for the
universal communion of the Church in Christ. And the Eucharist is the shape and
the measure of this communion, a guarantee that it will remain faithful to the
criterion of the tradition of the faith.
The great Chair is supported by the Fathers of the Church. The two Eastern
masters, Saint John Chrysostom and Saint Athanasius, together with the Latins,
Saint Ambrose and Saint Augustine, represent the whole of the tradition, and
hence the richness of expression of the true faith of the holy and one Church.
This aspect of the altar teaches us that love rests upon faith. Love collapses
if man no longer trusts in God and disobeys him. Everything in the Church rests
upon faith: the sacraments, the liturgy, evangelization, charity. Likewise the
law and the Church’s authority rest upon faith. The Church is not self-regulating,
she does not determine her own structure but receives it from the word of God,
to which she listens in faith as she seeks to understand it and to live it.
Within the ecclesial community, the Fathers of the Church fulfil the function
of guaranteeing fidelity to sacred Scripture. They ensure that the Church
receives reliable and solid exegesis, capable of forming with the Chair of
Peter a stable and consistent whole. The sacred Scriptures, authoritatively
interpreted by the Magisterium in the light of the Fathers, shed light upon the
Church’s journey through time, providing her with a stable foundation amid the
vicissitudes of history.
After considering the various elements of the altar of the Chair, let us take a
look at it in its entirety. We see that it is characterized by a twofold
movement: ascending and descending. This is the reciprocity between faith and
love. The Chair is placed in a prominent position in this place, because this
is where Saint Peter’s tomb is located, but this too tends towards the love of
God. Indeed, faith is oriented towards love. A selfish faith would be an unreal
faith. Whoever believes in Jesus Christ and enters into the dynamic of love
that finds its source in the Eucharist, discovers true joy and becomes capable in
turn of living according to the logic this gift. True faith is illumined by
love and leads towards love, leads on high, just as the altar of the Chair
points upwards towards the luminous window, the glory of the Holy Spirit, which
constitutes the true focus for the pilgrim’s gaze as he crosses the threshold
of the Vatican Basilica. That window is given great prominence by the
triumphant angels and the great golden rays, with a sense of overflowing
fullness that expresses the richness of communion with God. God is not
isolation, but glorious and joyful love, spreading outwards and radiant with
light.
Dear brothers and sisters, the gift of this love has been entrusted to us, to
every Christian. It is a gift to be passed on to others, through the witness of
our lives. This is your task in particular, dear brother Cardinals: to bear
witness to the joy of Christ’s love. We now entrust your ecclesial service to
the Virgin Mary, who was present among the apostolic community as they gathered
in prayer, waiting for the Holy Spirit (cf. Acts 1:14). May she,
Mother of the Incarnate Word, protect the Church’s path, support the work of
the pastors by her intercession and take under her mantle the entire College of
Cardinals. Amen!
© Copyright 2012-
Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Chair of Peter
Under this head will be treated:
I. The annual Feast of the Chair of Peter (Cathedra Petri) at Rome
II. The Chair itself
The annual feast
of cathedra petri at Rome
From the earliest times
the Church at Rome celebrated
on 18 January the memory of the day when the Apostle held
his first service with the faithful of the Eternal
City. According to Duchesne and de Rossi, the "Martyrologium
Hieronymianum" (Weissenburg manuscript)
reads as follows: "XV KL. FEBO. Dedicatio cathedræ sci petri apostoli qua
primo Rome petrus apostolus sedit" (fifteenth day before the calends of
February, the dedication of the Chair of St. Peter
the Apostle in which Peter the Apostle first sat
at Rome).
The Epternach manuscript (Codex Epternacensis)
of the same work, says briefly: "cath. petri in roma" (the Chair
of Peter in Rome).
In its present (ninth-century) form the "Martyrologium
Hieronymianum" gives a second feast of the Chair of St.
Peter for 22 February, but all the manuscripts assign
it to Antioch,
not to Rome.
Thus the oldest manuscript,
that of Berne,
says: "VIII kal. mar. cathedræ sci petri apostoli qua sedit apud
antiochiam". The Weissenburg manuscript says:
"Natl [natale] sci petri apostoli cathedræ qua sedit apud antiocia."
However, the words qua sedit apud antiochiam are seen at once to be a later
addition. Both feasts are Roman; indeed, that of 22 February was
originally the more important. This is clear from the Calendar of
Philocalus drawn up in the year 354, and going back to the year 311; it makes
no mention of the January feast but speaks thus of 22 February:
"VIII Kl. Martias: natale Petri de cathedra" (eighth day before the
Calends of March, the birthday [i.e. feast] of the Chair of Peter).
It was not until after the insertion of Antioch in the copies of the
"Martyrologium Hieronymianum" that the feast of February
gave way in importance to that of January. The Roman
Church, therefore, at an early date celebrated
a first and a second assumption of the episcopal office
in Rome by St.
Peter. This double celebration was also held in two places, in the Vatican
Basilica and in a cemetery (coemeterium) on the Via Salaria.
At both places a chair (cathedra) was venerated which
the Apostle had used as presiding officer of the assembly of
the faithful.
The first of these chairs stood in the Vatican
Basilica, in the baptismal chapel built
by Pope
Damasus; the neophytes in
albis (white baptismal robes)
were led from the baptistery to
the pope seated
on this ancient cathedra, and received from him the consignatio, i.e.
the Sacrament of Confirmation. Reference is made to
this custom in an inscription of Damasus which
contains the line: "una Petri sedes,
unum verumque lavacrum" (one Chair of Peter, one true font
of baptism). St.
Ennodius of Pavia (d. 521) speaks of it thus ("Libellus pro
Synodo", near the end): "Ecce nunc ad gestatoriam sellam apostolicæ
confessionis uda mittunt limina candidatos; et uberibus gaudio exactore
fletibus collata Dei beneficio dona geminantur" (Behold now the neophytes go
from the dripping threshold to the portable chair of
the Apostolic confession; amid abundant tears called forth by joy the gifts of Divine
grace are doubled). While therefore in the apse of
the Vatican
Basilica there stood a cathedra on which the pope sat
amid the Roman clergy during
the pontifical
Mass, there was also in the same building a second cathedra from
which the pope administered
to the newly baptized the Sacrament of Confirmation.
The Chair of St. Peter in the apse was
made of marble and was built into the wall, that of the baptistery was
movable and could be carried. Ennodius calls the latter
a gestatoria sedes; throughout the Middle
Ages it was always brought on 22 February from the
above-mentioned consignatorium or place of confirmation to
the high
altar. That day the pope did
not use the marble cathedra at the back of the apse but
sat on this movable cathedra, which was, consequently, made of wood. The
importance of this feast was
heightened by the fact that 22 February was considered the anniversary of the
day when Peter bore witness, by the Sea
of Tiberias, to the Divinity of Christ and was again appointed
by Christ to
be the Rock of His Church.
According to very ancient Western liturgies,
22 February was the day "quo electus est 1. Petrus papa" (on
which Peter was first chosen pope).
The Mass of this feast calls it at the beginning:
"solemnitatis prædicandæ dies præcipue nobilis in quo . . . .
beatus Bar-Jona voce Redemptoris fide devotâ prælatus est
et per hanc Petri petram basis ecclesiæ fixus est", i.e. this
day is called especially praiseworthy because on it
the blessed Bar-Jona, by reason of his devout faith,
was raised to pre-eminence by the words of the Redeemer, and through this
rock of Peter was established the foundation of the Church.
And the Oratio (collect) says: "Deus, qui hodiernâ die beatum
Petrum post te dedisti caput ecclesiæ, cum te ille
vere confessus sit" (O God,
who didst this day give us as head of the Church,
after Thyself, the Blessed Peter, etc.).
The second of the aforementioned chairs is referred to about 600 by
an Abbot Johannes. He had been commissioned by Pope
Gregory the Great to collect in special little phials oil
from the lamps which burned at the graves of the Roman martyrs (see CATACOMBS; MARTYR)
for the Lombard queen, Theodolinda. According to the manuscript list
of these oils preserved in the cathedral treasury
of Monza, Italy,
one of these vessels had on it the statement: "oleo de sede ubi prius
sedit sanctus Petrus" (oils from the chair where St. Peter first
sat). Other ancient authorities describe the site as "ubi Petrus
baptizabat" (where Peter baptized),
or "ad fontes sancti Petri; ad Nymphas sancti Petri" (at the fountain
of Saint Peter). Formerly this site was pointed out in
the coemeterium majus (principal cemetery) on the Via Nomentana;
it is now certain that it was on the Via Salaria, and was connected
with the coemeterium, or cemetery, of Priscilla and the
villa of the Acilii (Acilii Glabriones), situated above
this catacomb.
The foundation of this villa, showing masonry of a very
early date (opus
reticulatum), still exists. Both villa and cemetery, in one of
whose burial chambers are several epitaphs of members of the family,
or gens, of the Acilii, belong to the Apostolic Period. It
is most probable that Priscilla, who gave her name as foundress to
the catacomb,
was the wife of Acilius
Glabrio, executed under Domitian.
There is hardly any doubt that
the site, "ubi prius sedit sanctus Petrus, ubi Petrus baptizabat" (where Saint Peter first
sat, where Peter baptized),
should be sought, not in an underground cubiculum (chamber) in
the catacombs,
but in an oratory above ground. At least nothing has been found in
the oldest part of the cemetery of Priscilla now fully
excavated, referring to a cathedra, or chair.
The feast of
the Cathedra Petri was therefore celebrated on the Via Salaria on 18
January; in the Vatican
Basilica it was observed on 22 February. It is easy
to believe that after the triumph of Christianity the festival could
be celebrated with greater pomp in the magnificent basilica erected
by Constantine
the Great over the confessio, or grave of Peter, than in
a chapel far
distant from the city on the Via Salaria. Yet the latter could rightly boast in
its favour that it was there Saint Peter first exercised
at Rome the episcopal office
("ubi prius sedit sanctus Petrus",
as Abbot Johannes wrote, or "qua
primo Rome petrus apostolus sedit", as we read in the
"Martyrologium Hieronymianum" at 18 January). This double festival of
the Chair of St. Peter is generally attributed to a long absence of
the Apostle from Rome.
As, how ever, the spot, "ubi s. Petrus baptizabat, ubi prius sedit"
was distant from the city, it is natural to think that the
second feast of the cathedra is connected with the opening
of a chapel for Christian
worship in the city itself.
The chair itself
The Goths,
who conquered and pillaged Rome in
410, advanced toward the city by the Via Salaria and the Via Nomentana; the
same roads were traversed in the sixth and seventh centuries by later German invaders
of Roman territory. Not only the churches, therefore, but even
the cemeteries on these thoroughfares were easily given to plunder
and devastation. We have seen, moreover, that as late as 600
a lamp was burning on the site "ubi prius sedit sanctus
Petrus". If the original chair of the Apostle had still been
there at that time, would it have been saved from destruction in the
pillage that did not spare the sarcophagi in the catacombs?
The words of the Abbot Johannes, "oleo de sede, ubi prius sedit
sanctus Petrus", seem to leave scarcely a doubt as
to this. The fact, evidenced by the martyrologies (see
above), that by the ninth century one of the two feasts of
the Roman cathedra had drifted away to Antioch,
shows that the cathedra of the Via Salaria must have perished as
early as the sixth or seventh century.
We come now to the question, where stood originally the chair shown and venerated in
the Vatican
Basilica during the fourth century? On the strength of
ancient tradition it has been customary to designate
the church of Santa Pudenziana as the spot where, in the house of the
supposed Senator Pudens, the two great Apostles not only received
hospitable entertainment, but also held Christian services.
But the legends connected with Santa Pudenziana do
not offer sufficient guarantee for the theory that
this church was the cathedral and
residence of the popes before Constantine.
At the close of his Epistle to the Romans (xvi, 5), St.
Paul mentions a place where religious services were held,
the house of Aquila and Prisca (ten
kat oikon auton ekklesian — now Santa Prisca on the
Aventine). Aquila and Prisca are first among the many to
whom the Apostle sends salutations. Aquila's connexion with
the Catacomb of Priscilla is
still shown by the epitaphs of that burial place. In 1776 there was
excavated on the Aventine, near the present church of
Santa Prisca, a chapel with
frescoes of the fourth century; in these frescoes pictures of the
two Apostles were still recognizable. Among the rubbish was also
found a gilded glass with the figures of Peter and Paul.
The feast of
the dedication of this church (an important point) still
falls on the same day as the above-described cathedra feast of
22 February; this church, therefore, continued to celebrate
the traditional feast even after the destruction of the object
from which it sprang. In the crypt of
Santa Prisca is shown a hollowed capital, bearing in
thirteenth-century letters the inscription: BAPTISMUS SANCTI PETRI (Baptism
of Saint Peter), undoubtedly the echo of an
ancient tradition of the administration of baptism here
by Peter. In this way we have linked together a series of considerations
which make it probable that the spot "ubi secundo sedebat sanctus
Petrus" (where Saint Peter sat for the second time), must
be sought in the present church of Santa Prisca; in other words,
that the chair referred to by St. Damasus was kept there in the
period before Constantine. It was there, consequently, that was celebrated
the "natale Petri de cathedrâ", set for 22 February in the calendars beginning
with the year 354. It follows also that this is the cathedra referred
to in the oldest testimonia which speak of the chair from
which Peter taught at Rome.
The (third-century) poem, "Adversus Marcionem", says (P.L., II,
1099):
Hâc cathedrâ, Petrus
quâ sederat ipse, locatum
Maxima
Roma Linum primum considere iussit.
(On this chair,
where Peter himself had sat,
great Rome first
placed Linus and
bade him sit.)
Further, St.
Cyprian, writing about 250, during the vacancy of the chair after
the death of Pope
St. Fabian, describes it as follows: "Cum locus Fabiani, id est
locus Petri et gradus cathedræ sacerdotalis vacaret" (when the place
of Fabian, i.e. the place of Peter and the step of the sacerdotal chair
were vacant). Still earlier, about 200, Tertullian writes,
in his "De præscriptione bæreticorum": "Percurre ecclesias
apostolicas, apud quas ipsæ adhuc cathedræ apostolorum suis locis
præsident. Si Italiæ adjaces habes Romam" (Visit
the Apostolic churches in (among) which the very chairs of
the Apostles still preside in their places. If you are near Italy,
there is Rome).
How Pope Damasus might be led to transfer the cathedra
Petri from Santa Prisca to the Vatican, can be readily
understood from the circumstances of that time. From the reign of the
first Constantine the Lateran had been the residence of
the popes,
and its magnificent basilica their cathedral,
while the neighbouring baptistery of Constantine served
for the solemn administration of baptism on
the eve
of Easter. In the half-century from 312 to 366 (date of
the accession of Damasus), the importance of Santa Prisca,
its baptistery,
and its cathedra must naturally have
declined. Damasus could therefore be certain of the
approval of all Rome when
he transferred the venerable Apostolic relic from
the small chapel in
Santa Prisca to his own new baptistery in
the Vatican, where it certainly remained to the first quarter of
the sixth century, after which it was kept in different chapels of
the Vatican
Basilica. During the Middle
Ages it was customary to exhibit it yearly to the faithful; the
newly-elected pope was
also solemnly enthroned on
this venerable chair, a custom that ceased at the transfer of
the papal capital
to Avignon,
in the early part of the fourteenth century. In order to preserve for posterity
this precious relic, Alexander
VII (1655-67) enclosed, after the designs of Bernini,
the Cathedra Petri above the apsidal altar of St.
Peter's in a gigantic casing of bronze, supported by four Doctors
of the Church (Ambrose, Augustine, Athanasius, Chrysostom).
Thenceforth, for 200 years, it was not exhibited to the public. In 1867, however,
on the occasion of the eighteenth centenary of the martyrdom of
the two great Apostles, it was exposed for the veneration of the faithful.
At that time the Alessandri brothers photographed the chair, and that
photograph is reproduced here. The seat is about one foot ten inches above the
ground, and two feet eleven and seven-eighths inches wide; the sides are two
feet one and one-half inches deep; the height of the back up to the tympanum is
three feet five and one-third inches; the entire height of the chair is four
feet seven and one-eighth inches. According to the examination then
made by Padre
Garucci and Giovanni
Battista de Rossi, the oldest portion (see illustration) is a perfectly
plain oaken arm-chair with four legs connected by cross-bars. The wood is
much worm-eaten, and pieces have been cut from various spots at different
times, evidently for relics. To the right and left of the seat four strong
iron rings, intended for carrying-poles, are set into the legs. At a later
date, perhaps in the ninth century, this famous chair was strengthened by the
addition of pieces of acacia wood.
The latter wood has inlaid in it a rich ornamentation of ivory.
For the adornment of the front of the seat eighteen small panels of ivory have
been used, on which the labours of Hercules, also fabulous animals, have
been engraved; in like manner it was common at this period to ornament the
covers of books and reliquaries with ivory panels
or carved stones representing mythological scenes. The back is
divided by small columns and arches into four fields and
finishes at the top in a tympanum which has for ornamentation a large round
opening between two smaller ones. The tympanum is surrounded on all sides by
strips of ivory engraved
in arabesques. At the centre of the horizontal strip a picture of an emperor
(not seen in the illustration) is carved in the ivory;
it is held to be a portrait of Charles the Bald. The arabesque of acanthus leaves
filled with fantastic representations of animals, and the
rough execution of the work, would make the period of this emperor
(884) a probable date. What still remains of the
old cathedra scarcely permits an opinion as to the original form. In
any case it was a heavy chair made of plain, straight pieces of wood, so that
it cannot be considered a sella curulis of Pudens, as
earlier tradition held it to be. If the four rings on the
two sides belong to the original chair (Ennodius of Pavia about the
sixth century used the term sedes gestatoria as an expression
universally understood in reference to this chair), then it was probably an
ordinary carrying-chair, such as was commonly used in ancient Rome.
While the two chairs were the visible memorials of the earliest origins
of Peter's Apostolic work at Rome,
the recollection of his first arrival in the city is still preserved
in the litanioe majores (greater litanies)
on 25 April. On this day is also celebrated the feast of St.
Mark, whom St. Peter had sent to Alexandria in Egypt. Antioch and Alexandria,
the two most important patriarchates of
the East, were, in common with Rome,
founded by Peter. Gregory
the Great refers as follows to
this spiritual relationship with
the Roman Patriarchate of the West, in a letter to
the Patriarch Eulogius (P.L., LXXVII, 899): "Quum multi
sint Apostoli, pro ipso autem principatu sola Apostolorum principis
sedes in auctoritate convaluit, quæ in tribus locis unius
est. Ipse enim sublimavit sedem, in quâ etiam quiescere et præsertim
vitam finire dignatus est. Ipse decoravit sedem, in quâ Evangelistam
(Marcum) discipulum misit. Ipse firmavit sedem, in quâ septem
annis, quamvis discessurus, sedit. Quum ergo unius atque una sit sedes,
cui ex auctoritate divinâ tres nunc episcopi præsident, quidquid ego de vobis
boni audio, hoc mihi imputo" (Though there are many Apostles,
pre-eminence of authority belongs permanently to none other than the Chair of
the Prince of the Apostles, which Chair though established in
three places remains nevertheless that of one and the same [Apostle]. He lifted
it to the highest dignity in the place [Rome]
where he deigned to fix his residence and end his life. He honoured it
in the city [Alexandria] to which he sent his disciple, the Evangelist Mark.
He strengthened it in the city [Antioch] where, though destined to
depart, he sat for seven years. Since therefore the Chair in which now by
divine authority three bishops preside
is the identical chair of the self-same [Peter], I take myself
whatever good I hear concerning you).
We conclude, therefore, that there is no reason
for doubting the genuineness of the relic preserved
at the Vatican, and known as the Cathedra Petri. According to Eusebius, Jerusalem preserved
the cathedra of St. James (Church
History VII.19), Alexandria that of St. Mark (G.
Secchi, La cattedra alessandrina di San Marco, Venice, 1853). Tertullian,
in the above quoted passage, refers to the value placed by the Apostolic
Churches on the possession of the chairs of their founders (apud
quas ipsæ adhuc cathedræ apostolorum suis locis præsident), and in
enumerating them he puts Rome first.
Moreover, the other writers above quoted, and whose testimony reaches back to
the second century, all postulate the presence in Rome of
an actual Cathedra Petri, See also SAINT
PETER; PRIMACY.
Sources
The most exhaustive study
of these subjects is that of DE Rossi, in Bullettino di archeologia
christiana (Rome, 1867), 33, sqq. — Cf. STEVENSON, in
KRAUS, Realencyklopädie d. christlichen Alterthümer (Freiburg im Br.,
1886), II, 156-61; SANGUINETTI, De Sede romanâ beati Petri, etc.,
commentarius historico-criticus (Rome, 1867); RAMPOLLA, De Cathedrâ
romanâ beati Petri (Rome, 1868); NORTHCOTE-BROWNLOW, in Roma
Sotterranea, I, 494; BARNES, St. Peter in Rome and his Tomb on the Vatican
Hill (London, 1900), 35, 55, 79-82; SMITH AND CHEETHAM (non-Catholic), Dictionary
of Christian Antiquities (Hartford, 1880), II, 1625-27. — Among the older
works consult, PHOEBEUS, De identitate Cathedroe Petri Romanoe libri
II (Rome, 1666); ed. PIERALISI (Rome, 1886); TORRIGIO, Grotte
Vaticane (Rome, 1639); CANCELLIERI, De Secretariis basilicoe Vaticanoe (Rome,
1788); Acta SS., June, V, 425-75; also FOGGINI, De romano beati Petri
itinere (Florence, 1741; and MAMACHI'S similar work, Rome, 1872). Cf.
ZACCARIA, De sancti Petri apost. princ. primatu (Rome, 1776).
For the feast of the
Chair see KELLNER, Die Feste Cathedra Petri und des antiochenischen
Episkopats dieses Apostels, in Zeitschrift f. kath. Theologie (1889),
XIII, 566-76; MARUCCHI, Le memorie dei SS. Apostoli Pietro e Paolo nella
città di Roma (ibid., 1894); MORIN, Un sermon ancien pour la féte de
la Chaire de St-Pierre, in Revue bénéd., 1896, XIII, 343-46. Cf. BENEDICT
XIV, Su le feste della Cattedra di San Pietro, due dissertazioni
inedite (Rome, 1828).
Waal, Anton
de. "Chair of Peter." The Catholic Encyclopedia. Vol.
3. New York: Robert Appleton Company, 1908. 22 Feb.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/03551e.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Douglas J. Potter. Dedicated to
the Immaculate Heart of the Blessed Virgin Mary.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. November 1, 1908. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/03551e.htm
Cattedra di San Pietro Apostolo
Pietro Perugino, Consegna
delle chiavi a san Pietro apostolo (part.), 1481 - 1482, affresco; Città del Vaticano, Cappella
Sistina
Pietro Perugino (1448–1523), Christ
Handing the Keys to St. Peter by Pietro Perugino (1481-82) Fresco, 335 x 550 cm
Cappella Sistina, Vatican.
Λεπτομέρεια
από την νωπογραφία του Πιέτρο Περουτζίνο, Ο Χριστός Παραδίδει τα Κλειδιά στον
Πέτρο, 335 x 600 cm, Καπέλα Σιξτίνα, Πόλη του Βατικανού.
Feast of the Chair of
Saint Peter
This feast commemorates
Christ’s choosing Peter to sit in his place as the servant-authority of the
whole Church.
Jesus bestowed to Peter a
special place among the Apostles. He was one of the three who were with Christ
on special occasions, such as the Transfiguration of Christ and the Agony in
the Garden of Gethsemane. He was the only Apostle to whom Christ appeared on
the first day after the Resurrection. St. Peter, in turn, often spoke on behalf
of the Apostles.
When Jesus asked the
Apostles: “Whom do men say that the Son of Man is?”
Simon replied: “Thou art
Christ, the Son of the Living God.”
And Jesus said: “Blessed
are you, Simon Bar-Jona: because flesh and blood have not revealed it to you,
but my Father who is in heaven. And I say to you: That you are Peter [Cephas, a
rock], and upon this rock [Cephas] I will build my Church [ekklesian], and the
gates of hell shall not prevail against it. And I will give to you the keys of
the kingdom of heaven. And whatsoever you shall bind upon earth, it shall be bound
also in heaven: and whatsoever you shall loose on earth, it shall be loosed
also in heaven”. (Mt 16:13-20)
In saying this Jesus made
St. Peter the head of the entire community of believers and placed the
spiritual guidance of the faithful in St. Peter’s hands.
The earliest mention of a
celebration of the See of St Peter on this day is in a calendar dating to 311.
It is believed that on this day St Peter made his confession of faith, and
accordingly an older Collect for the feast said that on this day the Lord gave
St Peter to the Church to be its head, as Christ’s Vicar on earth.
SOURCE : http://ucatholic.com/saints/chair-of-saint-peter/
The Chair of St. Peter,
at Antioch
See Baronius, Annot. in Martyrol. ad 18 Januarii, the Bollandists, ib. t. 2. p. 182. sec. 5. and 6. and especially Jos. Bianchini, Dissert. De Romanâ Cathedrâ in notis in Anastatium Biblioth. t. 4. p. 150.
THAT Saint Peter, before he went to Rome, founded the see of Antioch is
attested by Eusebius, 1 Origen, 2 St.
Jerom, 3 St.
Innocent, 4 Pope
Gelasius, in his Roman Council, 5 St.
Chrysostom and others. It was just that the prince of the apostles should take
this city under his particular care and inspection, which was then the capital
of the East, and in which the faith took so early and so deep root as to give
birth in it to the name of Christians. St. Chrysostom says, that St. Peter made
there a long stay: St. Gregory the Great, 6 that
he was seven years bishop of Antioch; not that he resided there all that time,
but only that he had a particular care over that church. If he sat twenty-five years
at Rome, the date of his establishing his chair at Antioch must be within three
years after our Saviour’s ascension; for in that supposition he must have gone
to Rome in the second year of Claudius.
The festival of St. Peter’s chair in general, Natale Petri de Cathedrâ, is
marked on this day in the most ancient calendar extant, made in the time of
Pope Liberius, about the year 354. 7 It
also occurs in Gregory’s sacramentary, and in all the martyrologies. It was
kept in France in the sixth century, as appears from the council of Tours, 8 and
from Le Conte. 9
In the first ages it was customary, especially in the East, for
every Christian to keep the anniversary of his baptism, on which he renewed his
baptismal vows, and gave thanks to God for his heavenly adoption: this they
called their spiritual birth-day. The bishops in like manner kept the
anniversary of their own consecration, as appears from four sermons of St. Leo
on the anniversary of his accession or assumption to the pontifical dignity;
and this was frequently continued by the people after their decease, out of
respect to their memory. St. Leo says, we ought to celebrate the chair of St.
Peter with no less joy than the day of his martyrdom; for as in this he was
exalted to a throne of glory in heaven, so by the former he was installed head
of the church on earth. 10
On this festival we are especially bound to adore and thank the divine goodness
for the establishment and propagation of his church, and earnestly to pray that
in his mercy he may preserve the same, and dilate its pale, that his name may
be glorified by all nations, and by all hearts, to the boundaries of the earth,
for his divine honour and the salvation of souls, framed to his divine image,
and the price of his adorable blood. The church of Christ is his spiritual
kingdom: he is not only the architect and founder; but continues to govern it,
and by his spirit, to animate its members to the end of the world as its invisible
head: though he has left in St. Peter and his successors a vicar, or
lieutenant, as a visible head, with an established hierarchy for its exterior
government. If we love him and desire his honour, if we love men on so many
titles linked with us, can we cease weeping and praying, that by his sweet
omnipotent grace he may subdue all the enemies of his church, converting to it
all infidels and apostates? In its very bosom sinners fight against him. Though
these continue his members by faith, they are dead members, because he lives
not in them by his grace and charity, reigns not in their hearts, animates them
not with his spirit. He will indeed always live by grace and sanctity in many
members of his mystical body. Let us pray that by the destruction of the
tyranny of sin all souls may subject themselves to the reign of his holy love.
Good Jesus! for your mercy’s sake, hear me in this above all other petitions:
never suffer me to be separated from you by forfeiting your holy love: may I
remain always rooted and grounded in your charity, as is the will of
your Father. Eph. iii.
Note 1. Chron. and Hist. l. 3. c. 30. [back]
Note 2. Hom. 6. in Luc. [back]
Note 3. In Catal. c. 1. [back]
Note 4. Ep. 18. t. 2. Conc. p. 1269. [back]
Note 5. Conc. t. 4. p. 1262. [back]
Note 6. Ep. 40. l. 7. t. 2. p. 888. Ed. Ben. [back]
Note 7. Some have imagined that the feast of the Chair of St. Peter was
not known, at least in Africa, in the fifth century, because it occurs not in
the ancient calendar of Carthage. But how should the eighth day before the
calends of March now appear in it, since the part is lost from the fourteenth
before the calends of March to the eleventh before the calends of May? Hence
St. Pontius, deacon, and martyr, on the eighth before the ides of March; St.
Donatus, and some other African martyrs, are not there found. At least it is
certain that it was kept at Rome long before that time. Saint Leo preached a
sermon on St. Peter’s chair. (Serm. 100. t. 1. p. 285. ed. Rom.) Quesnel denied
it to be genuine in his first edition; but in the second at Lyons, in 1700, he
corrected this mistake, and proved this sermon to be St. Leo’s; which is more
fully demonstrated by Cacciari in his late Roman edition of St. Leo’s works, t.
1. p. 285. [back]
Note 8. Can. 22. [back]
Note 9. Ad an. 566. [back]
Note 10. Ad an. 566. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume II: February. The
Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/2/221.html
Golden Legend
– Chairing of Saint Peter
Of the Chairing of Saint
Peter the Apostle.
The chair is said in
three manners, that is, the chair royal, as it is said in the book of Kings:
David sitting in a chair. And there is a chair of priests,
as Regum primo, Eli, the priest sitting
upon a chair. And the third is the chair for a master as is said, Matt. xxiii.:
Upon the chair of Moses, etc. Then Saint Peter sat in a chair royal, for he was
prince of the apostles, and he sat in the chair of priests,
for he was lord of all the priests,
and in the chair of the master, for he was a great doctor of christian men. The
first was of equity, the second of quantity, and the third of truth and of
virtue.
Holy church halloweth the
feast of Saint Peter the apostle, and this day was Saint Peter honorably
enhanced in the city of Antioch, and set in the chair as a bishop. Many causes
there be wherefore this feast is hallowed and established. Of whom the first is,
as is said in a sermon of this feast, that when Saint Peter went for to preach
the word of God and founded holy church by his predication, Niceta and Aquila
showed unto the city of Antioch that Peter the apostle of God came thither,
wherefore the people and also the nobles of the city came against him, and
knowledged themselves culpable of that they had holden of the predication of
Simon Magus, which was an enchanter. After, they did to be brought tofore him
all such people as were vexed with divers maladies and sicknesses, of whom
there were so many that they might not be numbered. Saint Peter beheld their
repentance, and also that they believed firmly in the name of God, and anon
lift up his hands unto heaven, and made his prayer to God saying: O God, Father
Almighty, I yield to thee thankings in this that thou hast worthily fulfilled
the promises of thy blessed Son, by which all creatures may know that thou art
one only God in heaven and in earth. And after, he ascended up into an high
place, and all the multitude of sick men were brought tofore him, and he said
to them in this manner: Ye that see me a mortal man as ye be, ween ne suppose
not ye that by me ye may be healed, but by him that is descended from heaven to
earth, which giveth to all them that believe in him full health of body and of
soul. This ought ye to believe to the end that all may know that ye that thus
believe entirely with all your heart in Jesu Christ may be made whole and
guerished by him. And anon all they that were sick cried with a high voice: We
believe that Jesu Christ is very God. Suddenly a light appeared there, and all
the sick people were guerished and healed of whatsomever malady they had. And
that same day the Holy Ghost showed so greatly his grace, that from the least
unto the most, all believed in our Lord Jesu Christ. And there were baptized in
seven days more than ten thousand persons of men, women, and children, and also
Theophilus, the lord and provost of the city, to whom Saint Peter had raised
his son which had been fourteen years dead. And some say that of his palace he
made a church in the which all the people set up a chair for Saint Peter to sit
in more higher, for to preach the doctrine of Jesu Christ, and the better to be
heard and seen. And of the exalting thus of Saint Peter into this chair, this
feast taketh the name of the chairing of Saint Peter. And in this church was
Saint Peter seven years, and from thence he went to Rome and governed the
church of Rome twenty-five years. That other reason why this feast was
established was for the reverence of the crown or tonsure of his head, which
yet clerks bear and have, for like as some say, at this journey was first found
the crown of the clerks. For when Saint Peter preached at the first time in the
city of Antioch, the paynims sheared him upon his head above, like a fool, in
despising christian law. And because this was done to Saint Peter to do him
despite and shame, it was sith stablished that the clergy should
have his crown shaven in sign of right great honour and authority. And it is to
wit that in the crown be three things: first the head is discovered and bare
above and the hair cut away, and the crown is round. There be three reasons why
the head is bare, of which Saint Denis assigneth the twain, and saith the
rasure and cutting off of the hair signifieth pure life and clean without any
arraying withoutforth; for like as hairs be naturally for to adorn the head,
right so deform they the head when they be cut off by mockery or otherwise.
Also good manners which ought to adorn the clean life, deform the holy
conversation when they be left and taken away by habits covetous and proud.
Also the rasure or shaving which is on the overmost part of the head signifieth
that between God and them ought to be nothing ne mean that should displease
God, but their love should be in God without any letting and empeshment and
should address in him their thoughts. The second thing that is in the crown is
that the hairs be shaven clean away. By that is signified that the clerks ought
to take away from their hearts all vain thoughts which might let and empesh the
service divine, and also ought to be withdrawn from all temporal business, and
only to have their necessities. The third thing that is in the crown is that it
is round, and this figure seemeth good by many reasons. The first is that a
round figure hath neither beginning nor end. The second is, in a round crown be
no corners, and as Saint Bernard saith whereas be corners there is gladly
filth, and that is to be understood that the clerks ought not to have in their
hearts no corners where the filth of sins might assemble, but ought to have a
clean conscience, and also they ought to have truth in their mouths. For as
saith Saint Jerome: Truth seeketh no corners. The third reason is, for like as
the figure of a crown is most fair among all other, so the conversation of
clerks or priests
ought to be best adorned of good manners among all other lay people. The fourth
reason is, for like as a crown hath but one way round and no figure, like as
Saint Austin saith: There is none so simple a figure as that which hath but one
way, also the clerks ought to be simple in their conversation, without fiction
and pride. And it is to wit that holy church halloweth of Saint Peter three
feasts in the year for three gifts that he hath power to give to the people.
The first is the chair, for he giveth absolution of sins. The second feast is
called advincula, that is the first day of the August, for he by his power
transumeth the pain perpetual due for sins mortal into pain temporal. The third
feast is of his martyrdom, for he hath power to release some pains of penance
enjoined for the sins confessed, and for these three causes he is digne and
worthy honorably to be served and worshipped. Let us then pray to him that he
may impetre and get to us remission of all our sins, and after this short
transitory life we may come to everlasting joy and glory in heaven. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-the-chairing-of-saint-peter/
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Peter’s Chair at Rome
Saint Peter having
triumphed over the devil in the East, pursued him to Rome in the person of
Simon Magus. He who had formerly trembled at the voice of a poor maid, now
feared not the very throne of idolatry and superstition. The capital of the
empire of the world, and the centre of impiety, called for the zeal of the
Prince of Apostles. God had established the Roman Empire, and extended its
dominion beyond that of any former monarchy, for the more easy propagation of
His gospel. Its metropolis was of the greatest importance for this enterprise.
Saint Peter took that province upon himself, and repairing to Rome, there
preached the faith, and established his ecclesiastical chair. That Saint Peter
preached in Rome, founded the church there, and died there by martyrdom under
Nero, are facts the most incontestable by the testimony of all writers of
different countries who lived near that time; persons of unquestionable
veracity, and who could not but be informed of the truth in a point so
interesting, and of its own nature so public and notorious. This is also
attested by monuments of every kind; also by the prerogatives, rights, and privileges
which that church enjoyed from those early ages, in consequence of this title.
It was an ancient custom observed by churches, to keep an annual festival of
the consecration of their bishops. The feast of the Chair of Saint Peter is
found in ancient martyrologies. Christians justly celebrate the founding of
this mother-church, the centre of Catholic communion, in thanksgiving to God
for His mercies to His Church, and to implore His future blessings.
Reflection – As one
of God’s greatest mercies to His Church, let us earnestly beg of Him to raise
up in it zealous pastors, eminently replenished with His Spirit, with which He
animated His apostles.
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-peters-chair-at-rome/
PAOLO VI
UDIENZA GENERALE
Mercoledì, 22 febbraio
1967
Nella festa della
cattedra di San Pietro
Questa udienza generale
trova oggi, 22 febbraio, la Basilica di S. Pietro in festa per la celebrazione
d’una sua particolare solennità: quella della «Cattedra di San Pietro».
Dubiterà qualcuno che si tratti d’una festa di recente istituzione, dovuta allo
sviluppo della dottrina circa il Pontificato romano, nel secolo scorso. No, si
tratta di un’antichissima festa, che risale al terzo secolo (cf. Lexicon
für Th. und K. 6, 66), e che si distingue dalla festa per la memoria
anniversaria del martirio dell’Apostolo (29 giugno). Già nel quarto secolo la
festa odierna è indicata come «Natale Petri de cathedra» (cf. Radò, Ench.
Lit, II, 1375). Fino a pochi anni fa il nostro calendario registrava due feste
della Cattedra di S. Pietro, una il 18 gennaio, riferita alla sede di Roma,
l’altra il 22 febbraio, riferita alla sede di Antiochia; ma si è visto che
questa geminazione non aveva fondamento né storico, né liturgico.
A che cosa si riferisce
questo culto? Il primo pensiero corre alla Cattedra materiale, cioè alle
reliquie del seggio sul quale l’Apostolo si sarebbe seduto per presiedere all’assemblea
dei Fedeli, perché sempre in tutte le comunità cristiane il seggio episcopale
era tenuto in grande onore. Si chiama ancor oggi cattedrale la chiesa dove il
Vescovo risiede e governa. Ma la questione circa l’autenticità materiale di
tali reliquie riguarda piuttosto l’archeologia, che la liturgia; sappiamo che
tale questione ha una lunga storia di difficile ricostruzione, e che il
grandioso e celebre monumento di bronzo, eretto per ordine di Papa Urbano VIII,
ad opera del Bernini, nell’abside di questa Basilica, si chiama «l’altare della
Cattedra», il quale, a prescindere dai cimeli archeologici ivi contenuti, vuole
onorare principalmente il loro significato: vuole cioè riferirsi a ciò che
dalla Cattedra è simboleggiato, la potestà pastorale e magistrale di colui che
occupò la Cattedra stessa, considerata piuttosto nella sua origine costitutiva
e nella sua tradizione ecclesiastica, che non nella sua entità materiale (cf.
Cabrol, in DACL, III, 88: la festa «ricordava l’episcopato di S. Pietro a
Roma, piuttosto che la venerazione d’una Cattedra materiale
dell’Apostolo»). «Quello che conta e che commuove e la glorificazione di
questa "Cattedra", la quale, fra tanto susseguirsi e variare di
sistemi, di teorie, di ipotesi, che si contraddicono e cadono l’unta dopo
l’altra, è l’unica che, invitta, faccia certa, da duemila anni, la grande
famiglia dei cattolici; che anche su questa terra è dato agli uomini di
conoscere talune immutabili verità supreme: le vere e sole che appaghino
l’angoscioso spirito dell’uomo» (cf. Galassi Paluzzi, S. Pietro in Vat.,
II, 65).
Dunque: onoreremo nella
Cattedra di San Pietro l’autorità che Cristo conferì all’Apostolo, e che nella
Cattedra trovo il suo simbolo, il suo concetto popolare e la sua espressione
ecclesiale. Come non ricordare che, fin dalla metà del terzo secolo, il grande
vescovo e martire africano, San Cipriano, adopera questo termine per indicare
la potestà della Chiesa Romana, in virtù della Cattedra di Pietro, donde
scaturisce, egli dice, l’unità della gerarchia? (cf. Ep. 59, 16:
Bayard, Correspondance, II, 184). E quanto alla festa della Cattedra basti
citare una delle frasi dei tre discorsi attribuiti a S. Agostino e ad essa
relativi: «L’istituzione della odierna solennità ha preso il nome di Cattedra dai
nostri predecessori per il fatto che si dice avere il primo apostolo Pietro
occupato la sua Cattedra episcopale. Giustamente dunque le Chiese onorano
l’origine di quella sede, che per il bene delle Chiese l’Apostolo accettò»
(Serm. 190, I; P.L. 39, 2100).
Noi faremo bene, Figli
carissimi, a dare a questa festività la venerazione, che le è propria,
ripensando alla insostituibile e provvidenziale funzione del magistero
ecclesiastico, il quale ha nel magistero pontificio la sua più autorevole
espressione. Si sa, pur troppo, come oggi certe correnti di pensiero, che
ancora si dice cattolico, cerchino di attribuire una priorità nella
formulazione normativa delle verità di fede alla comunità dei fedeli sulla
funzione docente dell’Episcopato e del Pontificato romano, contrariamente agli
insegnamenti scritturali e alla dottrina della Chiesa, apertamente confermata
nel recente Concilio, e con grave pericolo per la genuina concezione della
Chiesa stessa, per la sua interiore sicurezza e per la sua missione
evangelizzatrice nel mondo.
Unico nostro maestro è
Cristo, che più volte ha rivendicato a Sé questo titolo (Matth. 23, 8; Io.
13, 14); da Lui solo viene a noi la Parola rivelatrice del Padre (Matth. 11,
27); da Lui solo la verità liberatrice (lo. 8, 32), che ci apre le vie della
salvezza; da Lui solo lo Spirito Paraclito (Io. 15: 26), che alimenta la fede e
l’amore nella sua Chiesa. Ma è pur Lui che ha voluto istituire uno strumento
trasmittente e garante dei suoi insegnamenti, investendo Pietro e gli Apostoli
del mandato di trasmettere con autorità e con sicurezza il suo pensiero e la
sua volontà. Onorando perciò il magistero gerarchico della Chiesa onoriamo
Cristo Maestro e riconosciamo quel mirabile equilibrio di funzioni da Lui
stabilito, affinché la sua Chiesa potesse perennemente godere della certezza
della verità rivelata, dell’unità della medesima fede, della coscienza della
sua autentica vocazione, dell’umiltà di sapersi sempre discepola del divino
Maestro, della carità che la compagina in un unico mistico corpo organizzato, e
la abilita alla sicura testimonianza del Vangelo.
Voglia il Signore
conservare ed accrescere, per i bisogni del nostro tempo, questo culto amoroso,
fiducioso e filiale al magistero ecclesiastico stabilito da Cristo; e sia a noi
propizio l’Apostolo, che primo ne ebbe il mandato, e che qui ancora, dalla sua
Cattedra romana, per mano Nostra, tutti vi benedica.
© Copyright - Libreria
Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/paul-vi/it/audiences/1967/documents/hf_p-vi_aud_19670222.html
Cattedra di San Pietro
Apostolo
Il 22 febbraio per il calendario
della Chiesa cattolica rappresenta il giorno della festa della Cattedra di San
Pietro. Si tratta della ricorrenza in cui viene messa in modo particolare al
centro la memoria della peculiare missione affidata da Gesù a Pietro. In realtà
la storia ci ha tramandato l'esistenza di due cattedre dell'Apostolo: prima del
suo viaggio e del suo martirio a Roma, la sede del magistero di Pietro fu
infatti identificata in Antiochia. E la liturgia celebrava questi due momenti
con due date diverse: il 18 gennaio (Roma) e il 22 febbraio (Antiochia). La
riforma del calendario le ha unificate nell'unica festa di oggi. Essa - viene
spiegato nel Messale Romano - "con il simbolo della cattedra pone in
rilievo la missione di maestro e di pastore conferita da Cristo a Pietro, da
lui costituito, nella sua persona e in quella dei successori, principio e
fondamento visibile dell'unità della Chiesa".
Martirologio
Romano: Festa della Cattedra di san Pietro Apostolo, al quale disse il
Signore: «Tu sei Pietro e su questa pietra edificherò la mia Chiesa». Nel
giorno in cui i Romani erano soliti fare memoria dei loro defunti, si venera la
sede della nascita al cielo di quell’Apostolo, che trae gloria dalla sua
vittoria sul colle Vaticano ed è chiamata a presiedere alla comunione
universale della carità.
Per ricordare due
importanti tappe della missione compiuta dal principe degli apostoli, S.
Pietro, e lo stabilirsi del cristianesimo prima in Antiochia, poi a Roma, il
Martirologio Romano celebra il 22 febbraio la festa della cattedra di S. Pietro
ad Antiochia e il 18 gennaio quella della sua cattedra a Roma. La recente
riforma del calendario ha unificato le due commemorazioni al 22 febbraio, data
che trova riscontro in un'antica tradizione, riferita dalla Depositio mar rum.
In effetti, in questo giorno si celebrava la cattedra romana, anticipata poi
nella Gallia al 18 gennaio, per evitare che la festa cadesse nel tempo di
Quaresima.
In tal modo si ebbe un
doppione e si finì per introdurre al 22 febbraio la festa della cattedra di S.
Pietro ad Antiochia, fissando al 18 gennaio quella romana. La cattedra,
letteralmente, è il seggio fisso del sommo pontefice e dei vescovi. E’ posta in
permanenza nella chiesa madre della diocesi (di qui il suo nome di
"cattedrale") ed è il simbolo dell'autorità del vescovo e del suo
magistero ordinario nella Chiesa locale. La cattedra di S. Pietro indica quindi
la sua posizione preminente nel collegio apostolico, dimostrata dalla esplicita
volontà di Gesù, che gli assegna il compito di "pascere" il gregge,
cioè di guidare il nuovo popolo di Dio, la Chiesa.
Questa investitura da
parte di Cristo, ribadita dopo la risurrezione, viene rispettata. Vediamo
infatti Pietro svolgere, dopo l'ascensione, il ruolo di guida. Presiede alla
elezione di Mattia e parla a nome di tutti sia alla folla accorsa ad ascoltarlo
davanti al cenacolo, nel giorno della Pentecoste, sia più tardi davanti al Sinedrio.
Lo stesso Erode Agrippa sa di infliggere un colpo mortale alla Chiesa nascente
con l'eliminazione del suo capo, S. Pietro. Mentre la presenza di Pietro ad
Antiochia risulta in maniera incontestabile dagli scritti neotestamentari, la
sua venuta a Roma nei primi anni dell'impero di Claudio non ha prove
altrettanto evidenti.
Lo sviluppo del
cristianesimo nella capitale dell'impero attestato dalla lettera paolina ai
Romani (scritta verso il 57) non si spiega tuttavia senza la presenza di un
missionario di primo piano. La venuta, qualunque sia la data in cui ciò
accadde, e la morte di S. Pietro a Roma, sono suffragare da tradizioni
antichissime, accolte ora universalmente da studiosi anche non cattolici. Lo
attestano in maniera storicamente inoppugnabile anche gli scavi intrapresi nel
1939 per ordine di Pio XII nelle Grotte Vaticane, sotto la Basilica di S.
Pietro, e i cui risultati sono accolti favorevolmente anche da studiosi non
cattolici.
Autore: Piero
Bargellini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20800
Cattedra di San Pietro Apostolo
Cristoforo di Geremia, medaglia di Paolo II, verso con Tribuna Petri, 1470
CONCELEBRAZIONE EUCARISTICA
CON I NUOVI CARDINALI
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Signori Cardinali,
venerati Fratelli nell’Episcopato e nel Sacerdozio,
cari fratelli e sorelle!
Nella solennità della
Cattedra di san Pietro Apostolo, abbiamo la gioia di radunarci intorno
all’Altare del Signore insieme con i nuovi Cardinali, che ieri
ho aggregato al Collegio Cardinalizio. Ad essi, innanzitutto, rivolgo il
mio cordiale saluto, ringraziando il Cardinale Fernando Filoni per le cortesi
parole rivoltemi a nome di tutti. Estendo il mio saluto agli altri Porporati e
a tutti Presuli presenti, come pure alle distinte Autorità, ai Signori
Ambasciatori, ai sacerdoti, ai religiosi e a tutti i fedeli, venuti da varie parti
del mondo per questa lieta circostanza, che riveste uno speciale carattere di
universalità.
Nella seconda Lettura
poc’anzi proclamata, l’Apostolo Pietro esorta i “presbiteri” della Chiesa ad
essere pastori zelanti e premurosi del gregge di Cristo (cfr 1 Pt 5,1-2).
Queste parole sono anzitutto rivolte a voi, cari e venerati Fratelli, che già
avete molti meriti presso il Popolo di Dio per la vostra generosa e sapiente
opera svolta nel Ministero pastorale in impegnative Diocesi, o nella direzione
dei Dicasteri della Curia Romana, o nel
servizio ecclesiale dello studio e dell’insegnamento. La nuova dignità che vi è
stata conferita vuole manifestare l’apprezzamento per il vostro fedele lavoro
nella vigna del Signore, rendere onore alle Comunità e alle Nazioni da cui
provenite e di cui siete degni rappresentanti nella Chiesa, investirvi di nuove
e più importanti responsabilità ecclesiali, ed infine chiedervi un supplemento
di disponibilità per Cristo e per l’intera Comunità cristiana. Questa
disponibilità al servizio del Vangelo è saldamente fondata sulla certezza della
fede. Sappiamo infatti che Dio è fedele alle sue promesse ed attendiamo nella
speranza la realizzazione di queste parole dell’apostolo Pietro: “E quando
apparirà il Pastore supremo, riceverete la corona della gloria che non
appassisce” (1 Pt 5,4).
Il brano evangelico
odierno presenta Pietro che, mosso da un’ispirazione divina, esprime la propria
salda fede in Gesù, il Figlio di Dio ed il Messia promesso. In risposta a
questa limpida professione di fede, fatta da Pietro anche a nome degli altri
Apostoli, Cristo gli rivela la missione che intende affidargli, quella cioè di
essere la “pietra”, la “roccia”, il fondamento visibile su cui è costruito
l’intero edificio spirituale della Chiesa (cfr Mt 16,16-19). Tale
denominazione di “roccia-pietra” non fa riferimento al carattere della persona,
ma va compresa solo a partire da un aspetto più profondo, dal mistero:
attraverso l’incarico che Gesù gli conferisce, Simon Pietro diventerà ciò che
egli non è attraverso «la carne e il sangue». L’esegeta Joachim Jeremias ha
mostrato che sullo sfondo è presente il linguaggio simbolico della «roccia
santa». Al riguardo può aiutarci un testo rabbinico in cui si afferma: «Il
Signore disse: “Come posso creare il mondo, quando sorgeranno questi senza-Dio
e mi si rivolteranno contro?”. Ma quando Dio vide che doveva nascere Abramo,
disse: “Guarda, ho trovato una roccia, sulla quale posso costruire e fondare il
mondo”. Perciò egli chiamò Abramo una roccia». Il profeta Isaia vi fa
riferimento quando ricorda al popolo «guardate alla roccia da cui siete stati
tagliati… ad Abramo vostro padre» (51,1-2). Abramo, il padre dei credenti, con
la sua fede viene visto come la roccia che sostiene la creazione. Simone, che
per primo ha confessato Gesù come il Cristo ed è stato il primo testimone della
risurrezione, diventa ora, con la sua fede rinnovata, la roccia che si oppone
alle forze distruttive del male.
Cari fratelli e sorelle!
Questo episodio evangelico che abbiamo ascoltato trova una ulteriore e più
eloquente spiegazione in un conosciutissimo elemento artistico che
impreziosisce questa Basilica Vaticana: l’altare della Cattedra. Quando si
percorre la grandiosa navata centrale e, oltrepassato il transetto, si giunge
all’abside, ci si trova davanti a un enorme trono di bronzo, che sembra
librarsi, ma che in realtà è sostenuto dalle quattro statue di grandi Padri
della Chiesa d’Oriente e d’Occidente. E sopra il trono, circondata da un
trionfo di angeli sospesi nell’aria, risplende nella finestra ovale la gloria
dello Spirito Santo. Che cosa ci dice questo complesso scultoreo, dovuto al
genio del Bernini? Esso rappresenta una visione dell’essenza della Chiesa e,
all’interno di essa, del magistero petrino.
La finestra dell’abside
apre la Chiesa verso l’esterno, verso l’intera creazione, mentre l’immagine
della colomba dello Spirito Santo mostra Dio come la fonte della luce. Ma c’è
anche un altro aspetto da evidenziare: la Chiesa stessa è, infatti, come una
finestra, il luogo in cui Dio si fa vicino, si fa incontro al nostro mondo. La
Chiesa non esiste per se stessa, non è il punto d’arrivo, ma deve rinviare
oltre sé, verso l’alto, al di sopra di noi. La Chiesa è veramente se stessa
nella misura in cui lascia trasparire l’Altro - con la “A” maiuscola - da cui
proviene e a cui conduce. La Chiesa è il luogo dove Dio “arriva” a noi, e dove
noi “partiamo” verso di Lui; essa ha il compito di aprire oltre se stesso quel
mondo che tende a chiudersi in se stesso e portargli la luce che viene
dall’alto, senza la quale diventerebbe inabitabile.
La grande cattedra di
bronzo racchiude un seggio ligneo del IX secolo, che fu a lungo ritenuto la
cattedra dell’apostolo Pietro e fu collocato proprio su questo altare
monumentale a motivo del suo alto valore simbolico. Esso, infatti, esprime la
presenza permanente dell’Apostolo nel magistero dei suoi successori. Il seggio
di san Pietro, possiamo dire, è il trono della verità, che trae origine dal mandato
di Cristo dopo la confessione a Cesarea di Filippo. Il seggio magisteriale
rinnova in noi anche la memoria delle parole rivolte dal Signore a Pietro nel
Cenacolo: “Io ho pregato per te, perché la tua fede non venga meno. E tu, una
volta ravveduto, conferma i tuoi fratelli” (Lc 22,32).
La cattedra di Pietro
evoca un altro ricordo: la celebre espressione di sant’Ignazio di Antiochia,
che nella sua lettera ai Romani chiama la Chiesa di Roma “quella che presiede
nella carità” (Inscr.: PG 5, 801). In effetti, il presiedere nella fede è
inscindibilmente legato al presiedere nell’amore. Una fede senza amore non
sarebbe più un’autentica fede cristiana. Ma le parole di sant’Ignazio hanno
anche un altro risvolto, molto più concreto: il termine “carità”, infatti, veniva
utilizzato dalla Chiesa delle origini per indicare anche l’Eucaristia.
L’Eucaristia, infatti, è Sacramentum caritatis Christi, mediante il quale
Egli continua ad attirarci tutti a sé, come fece dall’alto della croce
(cfr Gv 12,32). Pertanto, “presiedere nella carità” significa
attirare gli uomini in un abbraccio eucaristico - l’abbraccio di Cristo -, che
supera ogni barriera e ogni estraneità, e crea la comunione dalle molteplici
differenze. Il ministero petrino è dunque primato nell’amore in senso eucaristico,
ovvero sollecitudine per la comunione universale della Chiesa in Cristo. E
l’Eucaristia è forma e misura di questa comunione, e garanzia che essa si
mantenga fedele al criterio della tradizione della fede.
La grande Cattedra è
sostenuta dai Padri della Chiesa. I due maestri dell’Oriente, san Giovanni
Crisostomo e sant’Atanasio, insieme con i latini, sant’Ambrogio e
sant’Agostino, rappresentano la totalità della tradizione e, quindi, la
ricchezza dell’espressione della vera fede nella santa e unica Chiesa. Questo
elemento dell’altare ci dice che l’amore poggia sulla fede. Esso si sgretola se
l’uomo non confida più in Dio e non obbedisce a Lui. Tutto nella Chiesa poggia
sulla fede: i Sacramenti, la Liturgia, l’evangelizzazione, la carità. Anche il diritto,
anche l’autorità nella Chiesa poggiano sulla fede. La Chiesa non si
auto-regola, non dà a se stessa il proprio ordine, ma lo riceve dalla Parola di
Dio, che ascolta nella fede e cerca di comprendere e di vivere. I Padri della
Chiesa hanno nella comunità ecclesiale la funzione di garanti della fedeltà
alla Sacra Scrittura. Essi assicurano un’esegesi affidabile, solida, capace di
formare con la Cattedra di Pietro un complesso stabile e unitario. Le Sacre
Scritture, interpretate autorevolmente dal Magistero alla luce dei Padri,
illuminano il cammino della Chiesa nel tempo, assicurandole un fondamento
stabile in mezzo ai mutamenti storici.
Dopo aver considerato i
diversi elementi dell’altare della Cattedra, rivolgiamo ad esso uno sguardo
d’insieme. E vediamo che è attraversato da un duplice movimento: di ascesa e di
discesa. E’ la reciprocità tra la fede e l’amore. La Cattedra è posta in grande
risalto in questo luogo, poiché qui vi è la tomba dell’apostolo Pietro, ma
anch’essa tende verso l’amore di Dio. In effetti, la fede è orientata
all’amore. Una fede egoistica sarebbe una fede non vera. Chi crede in Gesù
Cristo ed entra nel dinamismo d’amore che nell’Eucaristia trova la sorgente,
scopre la vera gioia e diventa a sua volta capace di vivere secondo la logica
di questo dono. La vera fede è illuminata dall’amore e conduce all’amore, verso
l’alto, come l’altare della Cattedra eleva verso la finestra luminosa, la
gloria dello Spirito Santo, che costituisce il vero punto focale per lo sguardo
del pellegrino quando varca la soglia della Basilica Vaticana. A quella
finestra il trionfo degli angeli e le grandi raggiere dorate danno il massimo
risalto, con un senso di pienezza traboccante che esprime la ricchezza della
comunione con Dio. Dio non è solitudine, ma amore glorioso e gioioso, diffusivo
e luminoso.
Cari fratelli e sorelle,
a noi, ad ogni cristiano è affidato il dono di questo amore: un dono da donare,
con la testimonianza della nostra vita. Questo è, in particolare, il vostro
compito, venerati Fratelli Cardinali: testimoniare la gioia dell’amore di
Cristo. Alla Vergine Maria, presente nella Comunità apostolica riunita in
preghiera in attesa dello Spirito Santo (cfr At 1,14), affidiamo ora
il vostro nuovo servizio ecclesiale. Ella, Madre del Verbo Incarnato, protegga
il cammino della Chiesa, sostenga con la sua intercessione l’opera dei Pastori
ed accolga sotto il suo manto l’intero Collegio
cardinalizio. Amen!
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Libreria Editrice Vaticana
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La Cátedra de San Pedro -
22 de febrero Destacado
Sábado, 22 Febrero 2014
00:00
Escrito por Primeros
Cristianos
Publicado en Santoral
San
Pedro, Cátedra
de San Pedro, vaticano, Cristianismo
Primitivo,
La Cátedra de San Pedro -
22 de febrero
Se celebraba esta fiesta
ya antes del siglo IV, para recordar que San Pedro habia establecido su sede en
Roma. Con la festividad de hoy se quiso expresar, desde los comienzos, la
unidad de toda la Iglesia, que tiene su fundamento en Pedro y en sus sucesores
en la sede romana.
Significado de esta
fiesta
El Señor un día le dijo a
Simón: “Tú eres Pedro y sobre esta piedra edificaré mi Iglesia”. Estas palabras
del Hijo de Dios, calaron profundamente en el corazón y la vida de los primeros
cristianos, quienes reconociendo desde la fe la asombrosa elección de este
sencillo pescador de Galilea; rodearon a nuestro primer Papa con el respeto, la
veneración y la obediencia.
Después de la
Resurrección y Ascensión del Señor, Pedro, obediente a la indicación del Señor
de confirmar a sus hermanos en la fe, emprendió un fecundo apostolado que lo
llevaría a salir de Palestina y recorrer varios lugares hasta llegar a Roma, la
capital del Imperio Romano.
La Fiesta de la “Cátedra
de San Pedro” tiene su origen en el reconocimiento de todos los fieles, del
servicio peculiar del obispo de Roma de guiar a confirmar a la Iglesia en la
unidad. La cátedra es la "sede", asiento o sitial, desde donde
un obispo gobierna su diócesis. Por eso es que el templo en donde está la sede
del obispo se llama Catedral.
¿Por qué se celebra en este
día?
La fiesta se celebra
desde los comienzos el 22 de febrero, como aparece consignado en el más antiguo
calendario romano, el Cronógrafo, que es del año 354.
Lo que sucede es que en
Roma el año terminaba con el mes de febrero. Los últimos días de ese mes, los
romanos recordaban a sus difuntos, visitando sus tumbas y celebrando una serie
de ritos en ellas. Los primeros cristianos, también visitaban a sus padres en
la fe en este mes y como era obvio, las tumbas de Pedro en el Vaticano y de
Pablo en la carretera de Ostia eran las más visitadas.
Por lo tanto, esta fiesta
era al principio una conmemoración fúnebre de Pedro, que era organizada por
toda la comunidad cristiana de Roma en honor de su fundador. En estas reuniones
se solían tener banquetes en las tumbas de los mártires, en los que se ponía
una silla vacía simbolizando la participación en este caso de Pedro.
Al pasar la gran
festividad de Pedro y Pablo al 29 de junio, en la fiesta de febrero que hoy
celebramos se "quiso honrar... la promoción del Pescador de Galilea al
cargo de Pastor supremo de la Iglesia".
Una tradición piadosa
veneraba a una sencilla silla de madera como la sede o cátedra en donde se
había sentado el apóstol. En esta silla se sentaron muchos Papas durante
algunas importantes celebraciones litúrgicas. En 1666, el gran arquitecto
Bernini, construyo en la Basílica de San Pedro un imponente altar coronado con
un vitral del Espíritu Santo, para honrar esta reliquia.
Qué silla se encuentra realmente
en el altar de Bernini?
Juan Pablo II recordó que
"la festividad litúrgica de la Cátedra de San Pedro subraya el singular
ministerio que el Señor confió al jefe de los apóstoles, de confirmar y guiar a
la Iglesia en la unidad de la fe. En esto consiste el 'ministerium petrinum',
ese servicio peculiar que el obispo de Roma está llamado a rendir a todo el
pueblo cristiano. Misión indispensable, que no se basa en prerrogativas
humanas, sino en Cristo mismo como piedra angular de la comunidad
eclesial". "Recemos -dijo- para que la Iglesia, en la variedad de
culturas, lenguas y tradiciones, sea unánime en creer y profesar las verdades
de fe y de moral transmitidas por los apóstoles".
La cátedra es en realidad el trono que Carlos el Calvo regaló al papa Juan VIII
y en el que fue coronado emperador el día de Navidad del año 875. Carlos el
Calvo era nieto de Carlomagno. Durante muchos años la silla fue utilizada por
el papa y sus sucesores durante las ceremonias litúrgicas, hasta que fue
incorporada al Altar de la Cátedra de Bernini en 1666.
Tradiciones, leyendas y creencias afirmaron durante muchos años que la silla
era doble y que algunas partes se remontaban a los primeros días de la era
cristiana e incluso que la utilizó San Pedro en persona. La silla ha sido
objeto de numerosos estudios a lo largo de los siglos y la última vez que fue
extraída del nicho que ocupa en el altar de Bernini fue durante un período de
seis años, entre 1968 y 1974. Los análisis efectuados en aquella ocasión
apuntaban a que se trataba de una sola silla cuyas partes mas antiguas eran del
siglo VI. Lo que se había tomado por una segunda silla era en realidad una
cubierta que servía tanto para proteger el trono como para llevarlo en
procesión.
Todos los años en esta fecha, el altar monumental que acoge la Cátedra de San
Pedro permanece iluminado todo el día con docenas de velas y se celebran
numerosas misas desde la mañana hasta el atardecer, concluyendo con la misa del
Capítulo de San Pedro.
Cada 22 de febrero, el
altar monumental que acoge la Cátedra de San Pedro, es iluminado con multitud
de velas para significar la unidad de la Iglesia fundada sobre este Apóstol.
Voir aussi : https://www.st-peters-basilica-tickets.com/fr/st-peters-chair/