Saint Basile le Grand
Moine, évêque de Césarée
de Cappadoce, docteur de l'Église (+ 379)
Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze sont tous deux nés en Cappadoce. Basile dans une famille de dix enfants qui deviendront presque tous des saints. Saint Grégoire est né dans le foyer d'un juif converti qui deviendra évêque. Ils se rencontrent à Athènes, lors de leurs études, et désormais ils se lient d'une grande amitié. La même foi et le même désir de perfection animent les deux étudiants. De retour en Cappadoce, ils font des projets monastiques, mais l'Eglise a besoin d'évêques dynamiques en cette période troublée par les hérésies. Basile devient évêque de Césarée. Grégoire, évêque de Nazianze, le siège épiscopal de son père, puis de Constantinople. La forte personnalité de Basile en fait un évêque de premier plan qui défend la foi trinitaire. Il rédige également des règles monastiques, qui sont encore en vigueur dans les monastères "basiliens". Saint Grégoire est plus fragile. Chassé de Constantinople, il finira solitaire, composant d'admirables poèmes que la liturgie utilise encore.
- Saints Basile le Grand et Grégoire Nazianze, évêques et docteurs de l'Eglise (VaticanNews)
Mémoire des saints Basile le Grand et Grégoire de Naziance, évêques et docteurs
de l'Église. Basile, évêque de Césarée en Cappadoce, appelé Grand pour sa
doctrine et sa sagesse, enseigna aux moines la méditation des Écritures, le
labeur de l'obéissance et la charité fraternelle. Il organisa leur vie par des
règles qu'il avait lui-même rédigées. Par ses écrits excellents, il instruisit
les fidèles et se distingua par son souci pastoral des pauvres et des malades.
Il mourut le premier janvier 379. Grégoire, son ami, évêque successivement de
Sasimes, de Constantinople et de Naziance, défendit avec beaucoup d'ardeur la
divinité du Verbe, ce qui lui valut d'être appelé le Théologien. Il mourut le
25 janvier 390. L'Église se réjouit de célébrer la mémoire conjointe de si
grands docteurs.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/353/Saint-Basile-le-Grand.html
Que vais-je faire ?
« Que vais-je
faire ? » Qui n’aurait pitié d’un homme ainsi assiégé ?
L’opulence fait de lui un malheureux, le bien déjà là, un homme à plaindre, le
bien attendu, un homme encore plus à plaindre. Ce ne sont pas des revenus que
lui procure la terre, mais des soupirs qu’elle fait naître ; ni
d’opulentes moissons qu’elle engrange, mais des tracas, des chagrins, un
terrible embarras. Il se lamente comme les pauvres. Ne sont-ce pas là en effet
les plaintes de celui que la misère met à l’étroit ? « Que
vais-je faire ? » Où trouver de quoi me nourrir ? Où
trouver de quoi me vêtir ? Et le riche aussi prononce ces mots-là !
Rends-toi compte, ô
homme, de qui tu tiens ces dons, souviens-toi de toi-même, rappelle-toi qui tu
es, de quels biens tu as la gestion, qui te les a confiés, quelles raisons
t’ont fait préférer à tant d’autres. Tu es le serviteur du Dieu bon, l’économe
de tes compagnons de service. Ne crois pas que tous ces apprêts ont été faits
pour ton ventre. Traite les biens que tu as entre les mains comme s’ils
appartenaient à autrui : pour peu de temps ils t’enchantent, puis ils
s’évanouiront et on t’en demandera un compte détaillé.
« Que vais-je
faire ? » La réponse est toute prête : « Je comblerai
l’âme des affamés, j’ouvrirai mes greniers, j’inviterai tous les pauvres.
J’imiterai Joseph en faisant une annonce publique de charité » (cf.
Gn 41, 53-56).
St Basile le Grand
Saint Basile le Grand,
évêque de Césarée en Cappadoce († 379), fonda pour les pauvres une cité
hospitalière qu’on appela « Basiliade » et qui est devenue le centre
de l’actuelle ville de Kayseri, en Turquie. / Homélie 6, 1-2, trad. M. Poirier,
dans Riches et pauvres dans l’Église ancienne, Paris, Migne, 2011, Lettres
chrétiennes 2, p. 106-107.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/lundi-17-octobre/meditation-de-ce-jour-1/
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 4 juillet 2007
Saint-Basile
Chers frères et sœurs!
Aujourd'hui, nous voulons
rappeler l'un des grands Pères de l'Eglise, saint Basile, défini par les textes
liturgiques byzantins comme une "lumière de l'Eglise". Il fut un
grand Evêque du IV siècle, que l'Eglise d'Orient tout comme celle d'Occident
considère avec admiration, en raison de sa sainteté de vie, de l'excellence de
sa doctrine et de la synthèse harmonieuse entre ses qualités spéculatives et
pratiques. Il naquit autour de 330 dans une famille de saints,
"authentique Eglise domestique", qui vivait dans un climat de foi
profonde. Il accomplit ses études auprès des meilleurs maîtres d'Athènes et de
Constantinople. Insatisfait de ses succès dans le monde, et s'étant rendu
compte qu'il avait perdu beaucoup de temps en vanités, il confesse lui-même: "Un
jour, comme me réveillant d'un sommeil profond, je me tournai vers l'admirable
lumière de la vérité de l'Evangile..., et je pleurai sur ma vie misérable"
(cf. Ep. 223: PG 32, 824a). Attiré par le Christ, il commença à regarder vers
Lui et à n'écouter que Lui (cf. Moralia 80, 1: PG 31, 860bc.). Il se consacra
avec détermination à la vie monastique dans la prière, dans la méditation des
Saintes Ecritures et des écrits des Pères de l'Eglise, et dans l'exercice de la
charité (cf. Epp. 2 et 22), suivant également l'exemple de sa sœur, sainte
Macrine, qui vivait déjà dans l'ascétisme monacal. Il fut ensuite ordonné
prêtre et, enfin, en 370, Evêque de Césarée de Cappadoce, dans l'actuelle
Turquie.
A travers sa prédication
et ses écrits, il accomplit une intense activité pastorale, théologique et
littéraire. Avec un sage équilibre, il sut concilier le service des âmes et le
dévouement à la prière et à la méditation dans la solitude. Fort de son
expérience personnelle, il encouragea la fondation de nombreuses "fraternités"
ou communautés de chrétiens consacrés à Dieu, auxquelles il rendait fréquemment
visite (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 29 in laudem Basilii: PG 36,
536b). A travers la parole et les écrits, dont un grand nombre sont parvenus
jusqu'à nous (cf. Regulae brevius tractatae, Préambule: PG 31, 1080ab), il les
exhortait à vivre et à progresser dans la perfection. Divers législateurs du
monachisme antique ont puisé à ses œuvres, dont saint Benoît, qui considérait
Basile comme son maître (cf. Regula 73, 5). En réalité, il a créé un monachisme
très particulier: non pas fermé à l'Eglise locale, mais ouvert à elle. Ses
moines faisaient partie de l'Eglise particulière, ils en étaient le centre
vivant qui, précédant les autres fidèles à la suite du Christ, et non seulement
dans la foi, montrait la ferme adhésion au Christ - l'amour pour Lui - surtout
dans les œuvres de charité. Ces moines, qui avaient des écoles et des hôpitaux,
étaient au service des pauvres et ont ainsi montré l'intégrité de la vie
chrétienne. Ainsi, écrivait le Serviteur de Dieu Jean-Paul II: "Beaucoup
pensent que cette institution importante qu'est la vie monastique dans la
structure de toute l'Eglise, a été établie au cours des siècles surtout par
saint Basile ou au moins qu'elle n'a pas été définie selon sa nature propre
sans sa participation décisive" (Lettre apostolique Patres Ecclesiae, n.
2).
En tant qu'Evêque et
pasteur de son vaste diocèse, Basile se soucia constamment des conditions
matérielles difficiles dans lesquelles vivaient les fidèles; il dénonça avec
fermeté les maux; il s'engagea en faveur des plus pauvres et des
laissés-pour-compte; il intervint également auprès des gouvernants pour
soulager les souffrances de la population, en particulier dans les périodes de
catastrophes; il se préoccupa de la liberté de l'Eglise, s'opposant également
aux puissants pour défendre le droit de professer la vraie foi (cf. Grégoire de
Nazianze, Oratio 43, 48-51 in Laudem Basilii: PG 36, 557c-561c). A Dieu, qui
est amour et charité, Basile rendit un précieux témoignage, en construisant
plusieurs hospices pour les plus démunis (cf. Basile, Ep. 94: PG 32, 488bc),
une sorte de ville de la miséricorde, qui prit de lui son nom de Basiliade (cf.
Sozomène, Historia Eccl. 6, 34: PG 67, 1397a). Celle-ci se trouve à l'origine
des institutions hospitalières modernes d'accueil et de soin des malades.
Conscient que "la
liturgie est le sommet vers lequel tend l'action de l'Eglise, et en même temps
la source dont émane toute sa vertu" (Sacrosanctum Concilium, n. 10),
Basile, bien que toujours soucieux de réaliser la charité qui est la
caractéristique de la foi, fut également un sage "réformateur
liturgique" (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 34 in laudem Basilii: PG
36, 541c). En effet, il nous a laissé une grande prière eucharistique [ou
anaphore] qui tire son nom de lui, et il a donné une organisation fondamentale
à la prière et à la psalmodie: sur son impulsion, le peuple aima et connut les
Psaumes, et il se rendait en prière également la nuit (cf. Basile, In Psalmum
1, 1-2: PG 29, 212a-213c). Et ainsi, nous voyons que liturgie, adoration,
prière avec l'Eglise et charité vont de pair et se conditionnent
réciproquement.
Basile sut s'opposer avec
zèle et courage aux hérétiques, qui niaient que Jésus Christ soit Dieu comme le
Père (cf. Basile, Ep. 9, 3: PG 32, 272a; Ep. 52, 1-3: PG 32, 392b-396a; Adv.
Eunomium 1, 20: PG 29, 556c). De même, contre ceux qui n'acceptaient pas la
divinité de l'Esprit Saint, il soutint que l'Esprit est Dieu lui aussi, et
"doit être compté et glorifié avec le Père et le Fils" (cf. De
Spiritu Sancto: SC 17bis, 348). C'est pourquoi Basile est l'un des grands Pères
qui ont formulé la doctrine sur la Trinité: l'unique Dieu, précisément parce
qu'il est amour, est un Dieu en trois Personnes, qui forment l'unité la plus
profonde qui existe: l'unité divine.
Dans son amour pour le
Christ et pour son Evangile, le grand Cappadocien s'engagea également à
recomposer les divisions au sein de l'Eglise (cf. Epp. 70 et 243), se
prodiguant afin que tous se convertissent au Christ et à sa Parole (cf. De
iudicio 4: PG 31, 660b-661a), force unificatrice, à laquelle tous les croyants
doivent obéir (cf. ibid. 1-3: PG 31, 653a-656c).
En conclusion, Basile se
dévoua totalement au service fidèle de l'Eglise et à l'exercice du ministère
épiscopal aux multiples aspects. Selon le programme qu'il traça lui-même, il
devint "apôtre et ministre du Christ, dispensateur des mystères de Dieu,
héraut du royaume, modèle et règle de piété, oeil du corps de l'Eglise, pasteur
des brebis du Christ, pieux médecin, père et nourricier, coopérateur de Dieu,
vigneron de Dieu, bâtisseur du temple de Dieu" (cf. Moralia 80, 11-20: PG
31, 864b-868b).
C'est ce programme que le
saint Evêque remet aux annonciateurs de la Parole - hier comme aujourd'hui -,
un programme qu'il s'engagea lui-même généreusement à mettre en pratique. En
379, Basile, qui n'avait pas encore cinquante ans, consumé par les peines et
par l'ascèse, retourna à Dieu, "dans l'espérance de la vie éternelle, à
travers Jésus Christ notre Seigneur" (De Baptismo 1, 2, 9). C'était un
homme qui a véritablement vécu avec le regard fixé sur le Christ. C'était un
homme d'amour envers son prochain. Empli de l'espérance et de la joie de la
foi, Basile nous montre comment être réellement chrétiens.
* * *
Basilique Vaticane
Chers pèlerins de langue
française, je vous accueille avec joie auprès de la tombe de Pierre. Que la
démarche spirituelle que vous accomplissez ici affermisse votre foi au Christ
et votre lien à l’Église. En vous confiant à l’intercession de la Bienheureuse
Vierge Marie, je vous assure de ma prière pour vous et pour vos familles, et à
toutes vos intentions.
* * *
Salle Paul VI
Je salue cordialement les
pèlerins de langue française, particulièrement les Sœurs de St Joseph de
l’Apparition réunies à Rome pour leur Chapitre général et les jeunes de France
et de Belgique. Évoquant la figure de saint Basile, je vous invite à prier pour
les Évêques du monde entier, afin que chacun d’eux soit une fidèle image du
Christ bon Pasteur.
APPEL DU PAPE AUX JEUNES
EN VUE DE LA
XXIII JOURNÉE MONDIALE DE
LA JEUNESSE
Ma pensée se tourne à
présent vers la Rencontre mondiale des Jeunes qui se déroulera à Sydney dans un
an environ. Je voudrais maintenant adresser, en anglais, une salutation
chaleureuse et un vif encouragement aux jeunes ici présents et à tous les
jeunes du monde qui se préparent à cette joyeuse rencontre de foi:
Chers jeunes,
Dans un an, nous nous
rencontrerons pour la Journée mondiale de la Jeunesse à Sydney! Je voudrais
vous encourager à bien vous préparer à cette merveilleuse célébration de la
foi, qui se déroulera en compagnie de vos évêques, prêtres, religieux,
responsables des jeunes et les uns et les autres. Entrez pleinement dans la vie
de vos paroisses et participez avec enthousiasme aux événements organisés par
vos diocèses! Vous serez ainsi spirituellement préparés à faire l'expérience
d'une compréhension plus profonde de ce en quoi nous croyons, lorsque nous nous
rassemblerons à Sydney en juillet prochain.
"Vous allez recevoir
une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes
témoins jusqu'aux extrémités de la terre" (Ac 1, 8). Comme vous le savez,
ces paroles de Jésus constituent le thème de la Journée mondiale de la Jeunesse
2008. Nous ne pouvons qu'imaginer la réaction des Apôtres lorsqu'ils
entendirent ces paroles, mais leur confusion était sans doute tempérée par un
sentiment de crainte respectueuse et d'ardente impatience pour la venue de
l'Esprit. Unis dans la prière avec Marie et les autres, dans le Cénacle (cf. Ac
1, 14), ils firent l'expérience de la véritable puissance de l'Esprit, dont la
présence transforme l'incertitude, la crainte et la division en détermination,
espérance et communion.
Nous aussi nous éprouvons
un sentiment de crainte respectueuse et d'ardente impatience alors que nous
nous préparons à nous rencontrer à Sydney. Pour beaucoup d'entre nous, ce sera
un long voyage. Toutefois, l'Australie et son peuple évoquent des images
d'accueil chaleureux et de beauté merveilleuse, l'histoire ancienne des
Aborigènes et une multitude de villes et de communautés pleines de vie. Je sais
que les Autorités ecclésiales et gouvernementales, aux côtés de nombreux jeunes
Australiens, travaillent déjà activement pour nous permettre à tous de vivre
une expérience exceptionnelle. Je leur adresse mes remerciements les plus
sincères.
La Journée mondiale de la
Jeunesse est bien plus qu'un événement. C'est un temps de profond renouveau
spirituel, dont les fruits profitent à toute la société. Les jeunes pèlerins
sont remplis du désir de prier, d'être nourris de la Parole et des Sacrements,
d'être transformés par l'Esprit Saint, qui éclaire la merveille de l'âme
humaine et montre le chemin pour être "expression et instrument de l'amour
qui émane [du Christ] " (Deus caritas est, n. 33).
C'est de cet amour,
l'amour du Christ, dont le monde a soif. Vous êtes ainsi appelés nombreux à
"être ses témoins". Certains d'entre vous ont des amis qui possèdent
peu de vrais objectifs dans la vie, qui sont peut-être engagés dans une quête
futile de nouvelles expériences sans fin. Emmenez-les eux aussi à la Journée
mondiale de la Jeunesse! En effet, j'ai remarqué qu'à contre-courant du
sécularisme, de nombreux jeunes redécouvrent la quête gratifiante de la beauté,
de la bonté et la vérité authentiques. A travers votre témoignage, vous les
aidez dans leur recherche de l'Esprit de Dieu. Soyez courageux dans ce
témoignage! Efforcez-vous de diffuser la lumière du Christ qui guide, qui donne
un but à toute vie, en rendant la joie et le bonheur durables, possibles pour
tous.
Mes chers jeunes, en
attendant que nous nous rencontrions à Sydney, que le Seigneur vous protège
tous. Confions ces préparatifs à Notre-Dame de la Croix du Sud, Secours des
Chrétiens. Avec elle, prions: "Viens Esprit Saint, remplis le cœur de tes
fidèles, et allume en eux le feu de ton amour".
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Basil the Great, from tome 1, folio 3 recto
of Les vrais pourtraits et vies des hommes illustres grecz, latins et
payens (1584) by André
Thevet.
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 1er août 2007
Saint Basile
Chers frères et sœurs!
Après ces trois semaines
de pause, nous reprenons nos rencontres habituelles du mercredi. Aujourd'hui,
je voudrais simplement reprendre la dernière catéchèse, dont le thème était la
vie et les écrits de saint Basile, Evêque dans l'actuelle Turquie, en Asie
mineure, au IV siècle. La vie de ce grand Saint et ses œuvres sont riches
d'éléments de réflexion et d'enseignements précieux pour nous aussi
aujourd'hui.
Avant tout, le rappel au
mystère de Dieu, qui demeure la référence la plus significative et vitale pour
l'homme. Le Père est "le principe de tout et la cause de l'existence de ce
qui existe, la racine des vivants" (Hom 15, 2 de fide: PG 31, 465c) et
surtout il est "le Père de notre Seigneur Jésus Christ" (Anaphora
sancti Basilii). En remontant à Dieu à travers les créatures, nous
"prenons conscience de sa bonté et de sa sagesse" (Basile, Contra
Eunomium 1, 14: PG 29, 544b). Le Fils est l'"image de la bonté du Père et
le sceau de forme égale à lui" (cf. Anaphora sancti Basilii). A travers
son obéissance et sa passion, le Verbe incarné a réalisé la mission de
Rédempteur de l'homme (cf. Basile, In Psalmum 48, 8: PG 29, 452ab; cf.
également De Baptismo 1, 2: SC 357, 158).
Enfin, il parle largement
de l'Esprit Saint, auquel il a consacré tout un livre. Il nous révèle que
l'Esprit anime l'Eglise, la remplit de ses dons, la rend sainte. La lumière
splendide du mystère divin se reflète sur l'homme, image de Dieu, et en
rehausse la dignité. En contemplant le Christ, on comprend pleinement la
dignité de l'homme. Basile s'exclame: "[Homme], rends-toi compte de ta
grandeur en considérant le prix versé pour toi: vois le prix de ton rachat, et
comprends ta dignité!" (In Psalmum 48, 8: PG 29, 452b). En particulier le
chrétien, vivant conformément à l'Evangile, reconnaît que les hommes sont tous
frères entre eux, que la vie est une administration des biens reçus de Dieu, en
vertu de laquelle chacun est responsable devant les autres et celui qui est
riche doit être comme un "exécuteur des ordres de Dieu bienfaiteur"
(Hom. 6 de avaritia: PG 32, 1181-1196). Nous devons tous nous aider, et
coopérer comme les membres d'un seul corps (Ep. 203, 3).
Et, dans ses homélies, il
a également utilisé des paroles courageuses, fortes sur ce point. Celui qui, en
effet, selon le commandement de Dieu, veut aimer son prochain comme lui-même,
"ne doit posséder rien de plus que ce que possède son prochain" (Hom.
in divites: PG 31, 281b).
En période de famine et
de catastrophe, à travers des paroles passionnées, le saint Evêque exhortait
les fidèles à "ne pas se révéler plus cruels que les animaux sauvages...,
s'appropriant le bien commun, et possédant seul ce qui appartient à tous"
(Hom. tempore famis: PG 31, 325a). La pensée profonde de Basile apparaît bien
dans cette phrase suggestive: "Tous les indigents regardent nos mains,
comme nous-mêmes regardons celles de Dieu, lorsque nous sommes dans le
besoin". Il mérite donc pleinement l'éloge qu'a fait de lui Grégoire de
Nazianze, qui a dit après la mort de Basile: "Basile nous persuade que
nous, étant hommes, ne devons pas mépriser les hommes, ni offenser le Christ,
chef commun de tous, par notre inhumanité envers les hommes; au contraire, face
aux malheurs des autres, nous devons nous-mêmes faire le bien, et prêter à Dieu
notre miséricorde car nous avons besoin de miséricorde" (Grégoire de
Nazianze, Oratio 43, 63: PG 36, 580b). Des paroles très actuelles. Nous voyons
que saint Basile est réellement l'un des Pères de la Doctrine sociale de
l'Eglise.
En outre, Basile nous
rappelle qu'afin de garder vivant en nous l'amour envers Dieu, et envers les
hommes, nous avons besoin de l'Eucharistie, nourriture adaptée pour les
baptisés, capable d'alimenter les énergies nouvelles dérivant du Baptême (cf.
De Baptismo 1, 3: SC 357, 192). C'est un motif de grande joie de pouvoir
participer à l'Eucharistie (Moralia 21, 3: PG 31, 741a), instituée "pour
conserver sans cesse le souvenir de celui qui est mort et ressuscité pour
nous" (Moralia 80, 22: PG 31, 869b). L'Eucharistie, immense don de Dieu,
préserve en chacun de nous le souvenir du sceau baptismal, et permet de vivre
en plénitude et dans la fidélité la grâce du Baptême. Pour cela, le saint
Evêque recommande la communion fréquente, et même quotidienne: "Communier
même chaque jour, en recevant le saint corps et sang du Christ, est chose bonne
et utile; car lui-même dit clairement: "Qui mange ma chair et boit mon
sang a la vie éternelle" (Jn 6, 54). Qui doutera donc que communier
continuellement à la vie ne soit pas vivre en plénitude?" (Ep. 93: PG 32,
484b). L'Eucharistie, en un mot, nous est nécessaire pour accueillir en nous la
vraie vie, la vie éternelle (cf. Moralia 21, 1: PG 31, 737c).
Enfin, Basile s'intéressa
naturellement également à la portion élue du peuple de Dieu, que sont les
jeunes, l'avenir de la société. Il leur adressa un Discours sur la façon de
tirer profit de la culture païenne de l'époque. Avec beaucoup d'équilibre et
d'ouverture, il reconnaît que dans la littérature classique, grecque et latine,
se trouvent des exemples de vertu. Ces exemples de vie droite peuvent être
utiles pour le jeune chrétien à la recherche de la vérité et d'une façon de
vivre droite (cf. Ad Adolescentes 3). C'est pourquoi, il faut emprunter aux
textes des auteurs classiques ce qui est adapté et conforme à la vérité: ainsi,
à travers une attitude critique et ouverte - il s'agit précisément d'un
véritable "discernement" - les jeunes grandissent dans la liberté. A
travers la célèbre image des abeilles, qui ne prennent des fleurs que ce dont
elles ont besoin pour le miel, Basile recommande: "Comme les abeilles
savent extraire le miel des fleurs, à la différence des autres animaux qui se
limitent à jouir du parfum et de la couleur des fleurs, de même, de ces écrits
également... on peut recueillir un bénéfice pour l'esprit. Nous devons utiliser
ces livres en suivant en tout l'exemple des abeilles. Celles-ci ne vont pas
indistinctement sur toutes les fleurs, et ne cherchent pas non plus à tout
emporter de celles sur lesquelles elles se posent, mais elles en extraient
uniquement ce qui sert à la fabrication du miel et laissent le reste. Et nous,
si nous sommes sages, nous prendrons de ces écrits uniquement ce qui est adapté
à nous, et conforme à la vérité, et nous laisserons de côté le reste" (Ad
Adolescentes 4). Basile, surtout, recommande aux jeunes de croître dans les
vertus, dans la façon droite de vivre: "Tandis que les autres biens...
passent d'une main à l'autre, comme dans un jeu de dés, seule la vertu est un
bien inaliénable, et demeure toute la vie et après la mort" (Ad
Adolescentes 5).
Chers frères et soeurs,
il me semble que l'on peut dire que ce Père d'une époque lointaine nous parle
encore et nous dit des choses importantes. Avant tout, cette participation
attentive, critique et créatrice à la culture d'aujourd'hui. Puis, la
responsabilité sociale: c'est une époque à laquelle, dans un univers
mondialisé, même les peuples géographiquement éloignés sont réellement notre prochain.
Nous avons ensuite l'amitié avec le Christ, le Dieu au visage humain. Et,
enfin, la connaissance et la reconnaissance envers le Dieu créateur, notre Père
à tous: ce n'est qu'ouverts à ce Dieu, le Père commun, que nous pouvons
construire un monde juste et un monde fraternel.
* * *
J'accueille avec plaisir
les pèlerins de langue française et je les invite à accueillir l'exemple et
l'enseignement de saint Basile, pour grandir fidèlement et sans réserve sur le
chemin de la vie évangélique. Bon pèlerinage à tous!
A l'issue de l'Audience
générale
En conclusion de
l'Audience générale, je voudrais rapporter une bonne nouvelle concernant
l'Irak, qui a suscité une explosion populaire de joie dans tout le pays. Je
veux parler de la victoire à la Coupe d'Asie par l'équipe nationale de football
irakienne. Il s'agit d'un succès historique pour l'Irak, qui, pour la première
fois, est devenu champion de football d'Asie. J'ai été heureusement frappé par
l'enthousiasme qui a gagné tous les habitants, les faisant sortir dans les rues
pour fêter l'événement. De même que, tant de fois, j'ai pleuré avec les
Irakiens, en cette circonstance, je me réjouis avec eux. Cette expérience de
bonheur partagé révèle le désir d'un peuple de mener une vie normale et
sereine. Je souhaite que cet événement puisse contribuer à réaliser en Irak,
avec la coopération de tous, un avenir de paix authentique dans la liberté et
le respect réciproque. Toutes mes félicitations!
***
Je salue le groupe des
Scouts d'Europe, qui à travers leur présence ce matin, veulent réaffirmer leur
participation ecclésiale, après avoir renouvelé la promesse scoute, qui les
engage à accomplir leur devoir envers Dieu et à servir les autres avec
générosité. Ma pensée s'adresse également à tous les scouts et les guides du
monde qui renouvellent leur promesse précisément aujourd'hui, jour du
centenaire de la fondation du scoutisme. En effet, il y a exactement 100 ans,
le 1 août 1907, sur l'Ile de Brownsea, fut créé le premier camp scout de
l'histoire Je souhaite de tout coeur que le mouvement éducatif du scoutisme, né
de la profonde intuition de Lord Robert Baden Powell, continue de produire des
fruits de formation humaine, spirituelle et civile dans tous les pays du monde.
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Chiesa
San Basilio Magno (interior)
SAINT BASILE LE GRAND
Docteur de l'Église
(329-379)
Saint Basile naquit à Césarée, l'an 329, d'une famille où la sainteté était
héréditaire; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses soeurs, sans
parler des autres, sont placés au rang des Saints. Un seul défaut paraissait
dans cet enfant de prédilection, sa faible santé; elle se rétablit pourtant,
grâce aux prières de ses parents plutôt qu'aux remèdes.
Doué d'un heureux génie, Basile s'éleva vite au niveau des grands hommes, non
moins qu'à la hauteur des Saints: "Il était, dit son ami Grégoire de
Nazianze, au-dessus de son âge par son instruction, au-dessus de son
instruction par sa vertu; il était rhéteur avant d'avoir étudié l'art des
rhéteurs, philosophe avant d'avoir étudié la philosophie, prêtre avant d'avoir
reçu le sacerdoce." Ses aptitudes universelles, sa rare modestie, ses
vertus éminentes, lui conciliaient l'estime et l'admiration de tous.
A vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au
point que tous les deux ne faisaient qu'un coeur et qu'une âme. De retour en
son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de
vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y
vivre dans l'oubli du monde et la pénitence; il fonda plusieurs monastères,
écrivit, pour les diriger, des ouvrages ascétiques très estimés et traça des
règles de vie religieuse demeurées célèbres.
Un très léger repas par jour, un sommeil très court sur la dure, de longues
veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire
de ce saint austère, "dont la pâleur, dit saint Grégoire, annonçait un
mort plutôt qu'un vivant." Basile eut à souffrir d'infirmités
continuelles; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était
plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins. Malgré sa
faiblesse, il châtiait son corps et le réduisait en servitude
Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite, et
bientôt il courbait la tête sous le fardeau de l'épiscopat. Ni les intrigues,
ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande
un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de
ses biens, de l'exil, des tourments, et de mort: "Faites-moi d'autres
menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre; le premier
coup suffira pour achever mes peines; la mort m'unira à mon Dieu."
L'empereur dut s'avouer vaincu.
Le saint pontife mourut à cinquante et un ans, ne laissant pas de quoi se faire
élever un tombeau de pierre.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_basile_le_grand.html
Das
Chorgestühl in der Klosterkirche des ehemaligen Kartäuserklosters Buxheim:
Basilius der Große
2 janvier
Saints Basile & Grégoire
Évêques et docteurs de l'Eglise
Depuis la réforme du
calendrier par Paul VI, en célébrant ensemble saint Basile le Grand, évêque de
Césarée et saint Grégoire de Nazianze, évêque de Sazimes puis patriarche de
Constantinople, l’Eglise veut souligner la vertu de leur amitié exemplaire.
Saint Basile de Césarée
et saint Grégoire de Nazianze naquirent en Cappadoce, vers 330, l’un à Césarée
de Cappadoce et l’autre à Arianze ; tous les deux appartenaient à des familles
éminemment chrétiennes puisque le premier, fils et petit-fils de saintes, était
le frère de saint Grégoire de Nysse, de saint Pierre de Sébaste et de sainte
Macrine la Jeune, tandis que le second était le fils de Grégoire l’Ancien,
évêque de Nazianze. Les deux amis qui avaient reçu une solide éducation, se
rencontrèrent à l’école de Césarée mais ne lièrent indéfectiblement qu’à
l’école d’Athènes quand Basile revint de l’école de Constantinople et Grégoire
de celle d’Alexandrie. Ensemble, ils furent moines, près de Néo-Césarée, dans
le Pont, où ils composèrent ensemble la Philocalie et écrivirent deux
règles monastiques.
Basile fut élu évêque de
Césarée (370), en même temps qu’il était fait métropolite de Cappadoce et
exarque du Pont ; quand il créa de nouveaux sièges épiscopaux, il fit confier à
Grégoire qu’il consacra, celui de Sazimes (371). En 379, Grégoire fut désigné
pour réorganiser l’Eglise de Constantinople dont il fut nommé patriarche par
l’empereur Théodose I° et confirmé par le concile de 381 ; la légitimité de sa
nomination étant contestée, il démissionna et, après avoir un temps administré
le diocèse de Nazianze, il se retira dans sa propriété d’Arianze où il mourut
en 390.
Quant à saint Basile, son
activité comme prêtre, apôtre de la charité et prince de l’Eglise, lui a
procuré de son vivant le surnom de Grand. Une importance particulière s’attache
à sa lutte victorieuse contre l’arianisme si puissant sous le règne de
l’empereur Valens. l’Empereur ne put porter atteinte qu’à la position
extérieure de saint Basile en partageant la Cappadoce en deux provinces (371),
ce qui amenait aussi le partage de la province métropolitaine (une cinquantaine
d’évêchés suffragants). Pour assurer de façon durable l’orthodoxie mise en
péril en Orient, saint Basile chercha, par l’entremise de saint Athanase et par
une prise directe de contact avec le pape Damase, à nouer de meilleures
relations et à obtenir une politique unanime des évêques d’Orient et
d’Occident. L’obstacle principal à l’union souhaité entre les épiscopats
d’Orient et d’Occident était le schisme mélécien d’Antioche ; les tentatives de
saint Basile pour obtenir la reconnaissance de Mélèce en Occident demeurèrent
sans résultat puisque le Pape ne voulait pas abandonner Paulin. Basile fut
moins comme un spéculatif qu’un évêque d’abord attaché à l’exploitation
pratique et pastorale des vérités de la foi.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/01/02.php
Les Pères cappadociens
(I) : Basile le Grand
Cours de patrologie de
soeur Gabriel Peters o.s.b., chapitre 2
I. Vie
- 1. Sa famille
- 2. Son éducation
- 3. Sa vie ascétique
- 4. Le collaborateur de
l’évêque Eusèbe
- 5. L’épiscopat à
Césarée
II. Œuvres
- 1. Ouvrages dogmatiques
- 2. Ouvrages ascétiques
- 3. Homélies et discours
- 4. Un traité et les
lettres
III. L’ascétisme de
Basile
- 1. Conception
basilienne du cénobitisme
- 2. Conception
basilienne de l’obéissance
Conclusion : Portrait
moral de saint Basile
• Alors même que sa bonté
ne nous aurait pas fait connaître sa nature, par cela seul que nous avons été
créés par lui, nous devrions l’aimer et le chérir par dessus tout et nous
attacher sans cesse à son souvenir comme les enfants qui se cramponnent à leur
mère.
Grandes Règles, 2
• Quand nous cessons
d’aimer, alors nous avons perdu son image.
Lettre 56
• Dieu, notre Créateur, a
décidé que nous aurions besoin les uns des autres afin que nous soyons unis les
uns aux autres.
Grandes Règles, 7, 1
I. Vie
1. Sa famille
BASILE NAQUIT EN 329 à
Césarée, capitale de la Cappadoce (centre de la Turquie, pays très rude aux
hivers rigoureux).
Son père, Basile
l’Ancien, rhéteur à Néocésarée dans le Pont, et sa mère Emmelie appartenaient à
des familles profondément chrétiennes. Les grand parents paternels de Basile
avaient vécu sept ans dans le maquis, abandonnant leurs biens à la
confiscation, pendant la persécution de Dioclétien. Les parents de Basile
eurent dix enfants : cinq filles dont l’aînée Macrine, cinq fils dont trois
furent évêques, l’aîné Basile, Grégoire (futur évêque de Nysse) et Pierre
(futur évêque de Sébaste).
Plusieurs membres de la
famille seront vénérés comme saints : Basile, sa grand’mère paternelle Macrine,
sa mère Emmelie, sa sœur Macrine, et ses deux frères Grégoire et Pierre.
La santé de Basile fut
toujours très fragile (il mourut avant d’avoir cinquante ans).
2. Son éducation
Basile doit à sa
grand’mère sa première formation chrétienne. Elle se souvenait de
l’enseignement de Grégoire le Thaumaturge, disciple d’Origène et évangélisateur
de la Cappadoce.
Il fit ses études à
Césarée, à Constantinople et enfin à Athènes où il demeura cinq ans et se lia
d’une étroite amitié avec Grégoire de Nazianze qu’il avait déjà connu à
Césarée. (Il y rencontre aussi Julien, le futur empereur). Il est, nous dit-on,
un étudiant « réservé et pensif ». Revenu dans sa ville natale, Basile y occupe
une chaire de rhétorique.
Il ne résiste ni aux
tentations de l’orgueil ni aux attraits du monde, mais les remontrances de sa
sœur Macrine produisirent en Basile une véritable conversion.
• Je me réveillai comme
d’un profond sommeil, j’aperçus la lumière admirable de la vertu de
l’Évangile,… je déplorai avec une extrême douleur la misérable vie que j’avais
menée jusqu’alors. Dans cet état, je désirai un guide qui me conduisît et me
fît entrer dans les principes de la piété… je lus donc l’Évangile et je
remarquai qu’il n’y a pas de moyen plus propre d’arriver à la perfection que de
vendre son bien, d’en faire part à ceux de nos frères qui sont pauvres, de se dégager
de tous les soins de cette vie, de telle sorte que l’âme ne se laisse troubler
par aucune attache aux choses présentes.
Lettre 223, 2
3. Sa vie ascétique
Basile fut alors baptisé
vers 357. Sous l’influence de sa sœur Macrine, Basile embrasse donc la vie
évangélique. Déjà en 352, sa mère et sa sœur Macrine vivaient en ascètes dans
leur propriété d’Annesi au bord de l’Iris tandis que son frère Naucratios
dirigeait sur l’autre rive un hospice pour vieillards (il mourra d’un accident
de chasse). C’était l’idéal d’Eusthate de Sébaste que cherchait à réaliser la
famille de Basile.
Basile entreprit un
voyage de deux ans parcourant l’Orient, à la recherche de maîtres d’ascétisme.
Puis il revint dans la région du Pont et s’établit à Annesi aux portes de Néocésarée
dans un lieu sauvage. Il y vivra cinq ans, c’est de là qu’il écrit à son ami
Grégoire la fameuse Lettre 2 (premier essai de programme de vie ascétique).
Grégoire viendra le rejoindre quelque temps (voir les lettres 4 et 5 de
Grégoire) et collationnera avec lui des textes d’Origène (Philocalie). Basile
mène avec des compagnons la vie cénobitique conforme à l’idéal évangélique
organisant une vie de prière, d’étude et de travail manuel.
4. Le collaborateur de
l’évêque Eusèbe
Basile, qui déjà était
lecteur, est ordonné prêtre en 364 par l’évêque Eusèbe de Césarée [1]. À la
suite d’une brouille avec l’évêque que l’on suppose avoir été jaloux, il
retourne à sa solitude mais l’évêque Grégoire de Nazianze, père de son ami
Grégoire déjà prêtre depuis deux ans, et l’évêque Eusèbe lui-même le rappellent
à Césarée car « la vérité est en péril ». L’empereur Valens élu en 364 est
arien et il est urgent de s’opposer aux prélats ariens de la suite de Valens.
Basile se fait le collaborateur dévoué d’Eusèbe tant dans les luttes
doctrinales que dans sa charge pastorale.
En 368, la famine désole
la Cappadoce. Basile vend ses terres et distribue des vivres au peuple, aux
enfants tant juifs que chrétiens [2]. Voici un extrait d’une homélie prononcée
alors :
• Si ta subsistance se
réduit à un seul pain, et qu’un pauvre se tienne à ta porte, tire de ton
garde-manger cet unique pain et le prenant dans tes mains, élève-le vers le
ciel et dit : « Seigneur, le pain que tu vois est le seul qui me reste et le
péril est manifeste. Mais je fais passer ton précepte avant mes intérêts et, de
ce peu, je donne à mon frère qui a faim, donne, toi aussi, quelque chose à ton
serviteur en péril. Je connais ta bonté, je me confie en ta puissance, je sais
que tu ne diffères pas longtemps tes bienfaits mais que tu les répands quand tu
veux !
Homélie 8, en temps de
sécheresse et de famine
Basile réforme aussi la
liturgie de Césarée.
5. L’épiscopat
En 370, l’évêque Eusèbe
meurt et Basile lui succède dans sa charge malgré une vive opposition que
dissipe le vieil évêque Grégoire de Nazianze. Basile multiplie les démarches,
en pleine crise arienne, pour l’unité de l’Église.
• Les factions hérétiques
sont en train de piétiner l’Église.
Lettre 19
• Toute l’Église se
désagrège, elle se déchire partout comme un manteau usé.
Lettre 82 à Athanase
Il continue de vivre en
ascète : deux disciples d’Eusthate lui sont prêtés comme « garde sainte de son
âme », secours fraternel et signe de communion dans la charité.
À l’Épiphanie de 372 se
place l’entretien célèbre où Basile s’oppose au préfet Modeste qui exige, au
nom de l’empereur que Basile renonce à la foi de Nicée et répudie le mot
consubstantiel (homoousios) :
• Tu ne suis pas la
religion de l’empereur !
• Mon Empereur à moi me
le défend.
• Tu ne crains pas mon pouvoir
?
• Que peux-tu ?
• J’ai le choix des
moyens : confiscation, déportation, torture, mort !
• Rien de plus ! Cela me
laisse indifférent !
• Personne n’a osé
jusqu’ici me parler si librement !
• C’est que tu n’as sans
doute jamais rencontré un évêque !
Discours 43 de Grégoire
de Nazianze
C’est vers la même époque
que Basile eut à subir les soucis et les vexations que lui causèrent le partage
de la Cappadoce.
• On a fait à peu près
comme celui qui, ayant un cheval ou un bœuf le couperait en deux et s’imaginerait
alors en avoir deux au lieu d’un ! Loin d’en avoir deux, il a détruit ainsi le
seul qu’il possédait !
… puisque ce démembrement
a plongé la Cappadoce dans l’affliction, il reste à la soigner dans son
infirmité !
Lettre 74 de Basile
C’est à la suite de ce
morcellement qu’il nomme son frère Grégoire évêque de Nysse et son ami Grégoire
qui le prendra très mal, évêque de Sasimes.
En 374, Basile peut
inaugurer le quartier épiscopal, cité de la charité (hospice, hôtelleries,
léproserie) qui fut nommé au Ve siècle la Basiliade. « L’idée d’hospitaliser
les étrangers et les pauvres n’était pas nouvelle. Dès le règne de Constantin,
on signale des xénodochia (hôtels pour étrangers) fondés dans la capitale.
Julien dans son désir de rivaliser avec les « impies galiléens » (les chrétiens
qu’il nommait ainsi) voulait avoir des refuges et des hospices » [3].
Basile fut calomnié dans
sa foi. À Rome, le pape Damase le soupçonnait d’hérésie.
• La dépression que tout
ceci m’occasionne est la cause principale de mon mauvais état de santé. Mon
indisposition revient continuellement en raison de l’excès de ma peine.
Lettre à Eusèbe de
Samosate
• Puissé-je enfin me
trouver en face d’une accusation et non d’une diffamation !
Lettre 204
C’est pour se défendre et
proclamer sa foi que Basile écrit le Traité du Saint-Esprit. En 375, il
consomme sa rupture avec l’évêque Eusthate de Sébaste.
En 378, l’empereur Valens
meurt et la fin de la tyrannie arienne est proche. Mais Basile meurt peu après
le 1er janvier 379 [4] en prononçant ces mots : « Seigneur, je remets mon âme
entre tes mains ».
II. Œuvres
1. Ouvrages dogmatiques
Ils sont consacrés à la
lutte contre l’arianisme.
Contre Eunome (vers 364)
Basile réfute en trois
livres les thèses d’Eunome, porte-parole des ariens. Il développe ces idées :
le Verbe est engendré et l’essence de Dieu ne s’identifie nullement avec
l’innascibilité. Il faut confesser sa foi en la consubstantialité du Verbe avec
le Père et du Saint-Esprit avec le Père.
Sur l’Esprit Saint
Basile y défend la
consubstantialité du Fils et de l’Esprit Saint avec le Père. Ce traité est
consacré à l’affirmation de la divinité du Saint-Esprit. Et cependant, tout
comme saint Athanase dans ses Quatre lettres à Sérapion ne disait jamais
nettement : le Saint-Esprit est Dieu, saint Basile observe le même silence. Il
en fut critiqué mais il savait pourquoi il agissait ainsi. Saint Grégoire de
Nazianze le justifie :
• Je ferai donc connaître
ce qui est resté ignoré de la plupart jusqu’à présent : dans la gêne où nous
mettaient les circonstances, Basile se chargea d’apporter les précautions
nécessaires tandis qu’il nous confiait le soin de parler librement à nous qui
n’étions pas exposés à nous faire juger, ni chasser de la patrie, mais qui
bénéficions de notre obscurité. Ainsi cherchions-nous l’un et l’autre à rendre
puissant l’évangile que nous prêchions.
Discours de saint
Grégoire de Nazianze, 43, 59
Le rôle de sanctification
attribué à l’Esprit est souligné :
• L’Esprit Saint est
vraiment le lieu des saints et le saint est pour l’Esprit un lieu propre
s’offrant lui-même pour habiter avec Dieu. Aussi se nomme-t-il son temple.
26
• Par le Saint-Esprit les
cœurs s’élèvent, les faibles sont conduits par la main, les progressants
deviennent parfaits. C’est lui qui en illuminant ceux qui se sont purifiés de
toute souillure, les rend « spirituels » par communion avec lui.
9
2. Ouvrages ascétiques
Les Moralia ou Règles
morales
L’ouvrage se compose de
80 préceptes de morale (les Regulae) basés sur les textes du Nouveau Testament.
Il s’adresse à tous les chrétiens. On pensa longtemps qu’il fut composé avec
l’aide de Grégoire de Nazianze dans la solitude d’Annesi mais les commentateurs
récents font remarquer très justement qu’on ne voit pas pourquoi et au nom de
quelle autorité Basile se serait adressé alors aux fidèles et même aux chefs
d’Eglise ! Les Moralia seraient plutôt à dater de la fin de la vie de Basile.
Voici la finale du livre.
Longuement Basile s’est interrogé quel est le propre du chrétien ? La foi qui
se traduit en œuvres par la charité… il poursuit admirablement et enfin conclut
:
• Quel est le propre de
ceux qui mangent le pain et boivent la coupe du Seigneur ? De garder la mémoire
perpétuelle de celui qui est mort pour nous et est ressuscité. Le propre de
ceux qui gardent une telle mémoire ? « Qu’ils ne vivent plus pour eux-mêmes
mais pour celui qui est mort et est ressuscité » (2 Co 5, 15).
Quel est le propre du
chrétien ? Que sa justice dépasse celle des scribes et des pharisiens (Mt 5,
20) autant que l’a enseigné le Christ dans l’Évangile.
Quel est le propre du
chrétien ? De s’aimer l’un l’autre comme le Seigneur nous a aimés (Éph 5, 2).
Le propre du chrétien ? C’est d’avoir le Seigneur toujours présent devant les
yeux (Ps 15, 8). Le propre du chrétien ? C’est de veiller à toute heure du jour
et de la nuit et de se tenir prêt dans la perfection qui plaît à Dieu, car il
sait que le Seigneur vient à l’heure à laquelle il ne pense pas (Lc 12, 40)
[5].
L’Asceticon
Deux éditions successives
: . Petit Asceticon (vers 358-359). . Grand Asceticon (vers 370).
Le Grand Asceticon
comprend des Grandes Règles, c’est-à-dire l’exposé général des conditions de la
vie ascétique et des Petites Règles ou réponses à des questions posées par les
frères.
Les Grandes Règles 1 à 23
remanient le texte du Petit Asceticon. Les Grandes Règles 24 à 55 sont
entièrement nouvelles.
Les Petites Règles sont
au nombre de 313. Les 192 questions du Petit Asceticon sont reprises telles
quelles.
Tout l’idéal cénobitique
de Basile est exposé dans cet écrit et il peut être étudié dans son
développement chronologique [6].
• Nous devons obéir comme
le petit enfant tourmenté par la faim qui écoute sa nourrice l’invitant à
manger. Nous devons lui obéir comme tout homme désirant vivre obéit à celui qui
lui donne tout ce qui est nécessaire à l’existence. Mais nous devons encore
beaucoup plus obéir à notre supérieur avec un empressement d’autant plus prompt
que la vie éternelle est plus précieuse que la vie présente. Car le
commandement de Dieu a dit le Seigneur Jésus est vie éternelle (Jn 12, 50)… ce
qu’est la manducation par rapport au pain, l’accomplissement du précepte l’est
par rapport au commandement. Le Seigneur lui-même l’a affirmé : Ma nourriture,
c’est d’accomplir la volonté du Père qui m’a envoyé (Jn 4, 34).
Petites Règles 166
3. Homélies et discours
Sur l’Hexameron (avant
370)
Cet ouvrage comprend neuf
homélies, sermons de carême, prêchés en l’espace d’une semaine. Basile rejette
l’allégorie, il veut rechercher le seul sens littéral :
• Pour moi quand
j’entends parler d’herbe, je pense à de l’herbe… je prends toutes choses comme
elles sont dites.
9,80
L’œuvre admirablement
rédigée eut un très grand succès. Saint Grégoire de Nysse voulut la compléter
en écrivant son traité De la création de l’homme et saint Ambroise l’imita. «
Quand je prends en main son Hexameron, dit saint Grégoire de Nazianze, je me
sens uni au Créateur » (Disc. 43).
• Dieu veut que les
embrassements de la charité nous attachent à notre prochain comme les vrilles
de la vigne et nous fassent reposer sur lui afin que, dans nos continuels élans
vers le ciel, nous puissions, telles des vignes grimpantes, nous élever
jusqu’aux cimes les plus hautes.
5,6
Homélies sur les psaumes
Des 18 homélies sur les
psaumes attribuées à saint Basile, 13 seulement sont authentiques : sur les
psaumes 1, 7, 14, 28, 29, 32, 33, 44, 45, 48, 59, 61et 114.
• Qui cherche la paix
cherche le Christ car il est lui-même notre paix.
Sur le psaume 33
Homélies et discours
divers
Près de 23 homélies ou
discours sont authentiques, les sujets sont variés : fêtes du Christ, fêtes de
martyrs, homélies pendant la famine, discours sur les devoirs du chrétien.
• Le chrétien ne s’impose
pas de remplir par des formules le devoir de la prière. C’est par une intention
d’âme, par des actes de vertu étendus à toute notre vie que la prière prend
toute sa valeur. Assis à table, prie, rends grâce ; en revêtant ta tunique,
rends grâce… rends grâce pour le soleil et la lumière de la nuit… Ainsi, prie
sans relâche, non pas que des formules remplissent ta prière mais, dans tout le
cours de ton existence, tu seras uni à Dieu, ta vie sera une prière incessante
et continuelle.
Homélie de sainte
Julitte, 4
Le Commentaire sur Isaïe
attribué à Basile semble bien ne pas être de lui.
4. Un traité et les
lettres
Le traité Aux jeunes
gens. Sur la manière de tirer profit des lettres helléniques
Ce traité s’adresse aux
neveux de Basile qui loue la culture classique grecque, recommandant seulement
d’en éviter le poison. Ce traité révèle la largeur d’esprit de Basile.
Lettres de ou à Basile :
365 lettres
Cette correspondance est
très précieuse : les lettres traitent des sujets dogmatiques, historiques ou
ascétiques. Il y a aussi des lettres d’amitié, etc. Cette correspondance révèle
le caractère de Basile. Son autorité parfois sévère sait se tempérer de douceur
:
• Ne viens pas s’il te
plaît nous faire la leçon ! Qu’il te souvienne de ton dernier jour ! Tu as
suscité contre nous des lézards et des crapauds ! J’ai à rendre compte de mes
actes à Dieu qui sait en juger. Ces gens-là ne viendront pas rendre témoignage
!
Lettre 115 à Simplicie
[7]
• Si nous te reprenons
comme ferait un père, nous saurons aussi te pardonner comme un père.
Lettre 170 à Glycérius
[8]
Relevons ce témoignage
sur la justification de la communion quotidienne :
• Comment douter en effet
que cette participation continuelle à la vie n’apporte une surabondance de vie
?
Lettre 93
III. L’ascétisme de
Basile
On sait comment au
dernier chapitre de la Règle, saint Benoît parle de saint Basile comme de «
notre saint Père Basile », il se réclame donc de la tradition basilienne :
• Les Conférences des
Pères, leurs Institutions et leurs Vies, ainsi que la Règle de notre saint Père
Basile sont-elles autre chose que des instruments de vertus pour les moines
vraiment bons et obéissants ?
73
L’idéal religieux de
Basile est cénobitique. Si on parle de « monachisme »au sens étymologique du
terme : vie solitaire (le moine est celui qui vit seul, du grec monos, seul)
alors c’est un non-sens que de parler du monachisme de Basile pour qui le
cénobitisme, c’est-à-dire la vie communautaire, est une fin en soi. C’est pour
ce motif que nous intitulons ce paragraphe ascétisme et non pas monachisme,
Basile a voulu mener une vie ascétique.
1. Conception basilienne
du cénobitisme
Basile ne se situe pas
dans le prolongement d’Antoine et de Pachôme, et cela quoi qu’on en dise :
c’est au chrétien en tant que tel qu’il veut s’adresser continuellement. Il
soulignera au contraire que l’homme n’est pas « un animal monastique ».
La perfection pour Basile
consiste à accomplir la volonté de Dieu, c’est-à-dire à observer dans leur
intégralité tous les commandements. Il soutient toujours la thèse rigoriste que
manquer à un commandement c’est les enfreindre tous et devenir passible de
l’enfer.
Si Basile se retire du
monde pour mener avec des compagnons la vie ascétique, c’est pour se mettre
dans les meilleures conditions d’accomplir tous les commandements de Dieu :
l’absolu de sa recherche lui est dicté par l’amour.
Il prolonge un mouvement
de tendance syrienne à la suite d’Eusthate de Sébaste et ce mouvement condamné
d’ailleurs au Concile de Gangres avait comme idéal de s’imposer à toute la
communauté chrétienne. Les évêques voyaient d’un mauvais œil les époux rompre
leurs liens, les travailleurs abandonner tout souci temporel. Basile tempère le
mouvement d’ascétisme d’Eusthate et l’approfondit. Il veut une Église
totalement cohérente avec sa foi. Il insiste fortement sur les aspects
eschatologiques du message chrétien. Devenu évêque, Basile sera le lien vivant entre
les fraternités et les autres chrétiens, et sous la pression des circonstances,
il organisera le cadre conventuel qui se resserre.
• Je visitais les
fraternités, passant avec elles la nuit en prière et, sans contention, je
répondais et j’interrogeais sur les choses de Dieu.
Lettre 223 à Eusthate
La vie ascétique est pour
Basile nécessairement cénobitique, elle apparaît à Basile comme la seule vie
intégralement chrétienne, comme celle qui permet seule d’observer tous les
commandements du Seigneur et leur synthèse qui se trouve dans le double
commandement de l’amour (de Dieu, du prochain). C’est en communion réelle et
effective avec ses frères que le moine cherche dans l’humilité, le service,
l’amour, à accomplir tous les commandements de Dieu. Dans cette perspective, la
correction fraternelle est demandée comme un humble service d’amour.
• Dans l’immensité de son
amour des hommes, le Seigneur ne s’est pas contenté de nous enseigner avec des
paroles. Voulant nous donner un exemple clair et précis de cette humilité qui
s’épanouit dans la perfection de l’amour, il se ceignit lui-même et, en
personne, lava les pieds de ses disciples.
Mais toi qui es seul à
qui laveras-tu les pieds ? Qui serviras-tu ? En comparaison de qui voudras-tu
te considérer comme le dernier, si tu vis séparé de tous et pour toi-même ? Ce
bonheur et cette joie de se trouver tous ensemble, semblables, dit l’Esprit
Saint, au parfum qui coule de la tête du grand-prêtre, comment les trouver dans
la cellule isolée du solitaire ?
Grande Règle, 7
Basile a toujours et en
toute circonstance demandé l’union de tous, si c’est l’idéal de la vie
ascétique, c’est d’abord l’idéal de la vie chrétienne que les ascètes cherchent
à vivre avec une ferveur totale, et c’est aussi l’idéal humain qui résulte simplement
de notre condition de créature et fonde la vie sociale :
• Dieu veut que nous
ayons besoin les uns des autres.
Grande Règle, 7
• Nous avons plus besoin
du secours de chacun de nos frères qu’une main n’a besoin de l’autre. Par la
constitution même de notre corps, le Seigneur nous a enseigné la nécessité
d’être unis. Quand je considère en effet que nos membres ne peuvent en rien se
suffire à eux-mêmes, comment imaginerais-je que je puis me suffire dans la vie
? Ni un pied ne saurait marcher sûrement sans le soutien de l’autre, ni un œil
n’aurait une vue saine s’il n’avait l’autre pour associé et s’ils ne se
portaient ensemble sur l’objet de leur vision. L’ouïe est plus exacte quand
elle perçoit la voix par les deux oreilles ; on tient plus fermement ce que
serrent ensemble tous les doigts. Pour tout dire en un mot, je ne vois rien, ni
dans la nature, ni dans le domaine de la volonté libre, qui s’accomplisse sans
le secours des êtres de la même nature. La prière elle-même qui n’est pas faite
en commun ne perd-elle pas beaucoup de sa puissance ? Et le Seigneur ne nous
a-t-il pas annoncé qu’il serait au milieu de deux ou trois unanimes à
l’invoquer ?
Lettre 97 (au sénat de
Tyane)
• Si la mer est belle,
c’est surtout parce qu’elle rapproche les terres les plus éloignées et assure
ainsi aux navigateurs la liberté de leurs relations, elle nous dispense
l’histoire des faits jusqu’alors ignorés… mais si la mer est belle, combien
plus la réunion de cette assemblée !
Homélies sur l’Hexameron,
4, 6
• Rien n’est propre à
notre nature, comme d’entrer dans la société les uns des autres, d’avoir besoin
les uns des autres et d’aimer ce qui est de notre race. Après nous avoir donné
ces germes qu’il a jetés dans nos cœurs, le Seigneur vient en réclamer les
fruits et il dit : je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer
les uns les autres.
Grande Règle, 3
• Toujours le Seigneur
allie les deux commandements, s’attribuant comme étant fait à lui-même le bien
que l’on fait au prochain. Il est donc visible que l’on s’acquitte du second
commandement en cela même que l’on accomplit le premier et que l’on retourne au
premier en accomplissant le second. Quiconque aime Dieu aime le prochain par
une suite nécessaire et c’est une conséquence infaillible que quiconque aime le
prochain satisfait au commandement qu’il a reçu d’aimer Dieu parce que Dieu
accueille pour lui-même cette marque de bienveillance.
Grande Règle, 3
Basile ne veut donc pas
que l’ascète soit monachos (moine = seul) au sens local, mais il le veut
monotropos (unifié) au sens moral :
• Il n’y a qu’une seule
façon de vivre en chrétien (monotrope est la vie du chrétien) car la vie du
chrétien a un seul but : la gloire de Dieu.
Grande Règle, 20
Le chrétien, pour Basile,
n’est pas monastikon (celui qui vit seul) mais koinonikon l’homme de la
communion) et la maison qui réunit les ascètes est le lieu du renouvellement de
la communauté primitive de Jérusalem (Ac 2, 44 et 4, 32) où tout était à tous,
où les frères n’avaient qu’un cœur et qu’une âme.
• Le charisme propre de
chacun devient le bien commun de l’ensemble… de sorte que, dans la vie commune,
la force du Saint-Esprit donnée à l’un devient nécessairement celle de tous.
Grande Règle, 7
• Nous, les athlètes de
la piété, nous qui avons embrassé une vie calme et loin des affaires, destinée
à nous faciliter l’observance des préceptes évangéliques, eh bien, mettons en
commun notre volonté et notre souci de ne rien laisser échapper des
commandements qui nous sont imposés.
Prologue des Grandes
Règles
S’écarter de la vie commune,
c’est se retrancher du corps du Christ : telle est bien en définitive la pensée
doctrinale qui sous-tend tout l’idéal cénobitique de saint Basile ; l’ascète
réalise avec ses frères le corps du Christ dans l’unité de la vie de l’Esprit :
• Puisque nous tous qui
avons été associés par vocation dans une espérance unique, nous sommes un seul
corps ayant le Christ pour tête et sommes membres les uns des autres, nous
n’entrons, chacun pour sa part, dans la construction de ce corps unique dans
l’Esprit Saint que par la concorde.
Grandes Règles, 7
2. Conception basilienne
de l’obéissance [9]
Le vœu d’obéissance est
un élément essentiel de la vie religieuse. Cependant, dans l’Évangile,
apparaît-il clairement que soit demandé l’abandon volontaire de la liberté en
faveur d’hommes qui n’y ont aucun droit naturel ?
Comment Basile
envisage-t-il l’obéissance ? La réponse doit tenir compte de l’évolution de la
pensée de Basile dans la chronologie de sa vie et dans les circonstances
historiques qui furent les siennes.
Dans la Lettre 2 à son
ami Grégoire de Nazianze, Basile ne fait aucune mention de l’obéissance mais
plus tard l’évêque, soucieux de la vie des fraternités, élabore, sous la
pression des circonstances, toute une doctrine de l’obéissance.
Et tout d’abord, on peut
poser comme un absolu que la seule Règle de Basile, c’est l’Écriture.
L’Évangile est la substance même de sa pensée. Pour définir la vie parfaite et
en tracer le programme, Basile prétend recourir à l’Évangile et à l’Évangile
seul.
L’idée-mère de Basile est
celle de l’obéissance aux commandements divins, à tous les commandements
divins, et avant tout au premier, à l’essentiel, celui de la charité
fraternelle, indice et partie intégrante de la charité envers Dieu.
Si l’amour de Dieu exige
que le chrétien se soustraie à toutes les influences qui le poussent au péché,
l’amour des hommes l’invite à se joindre sans réserve, dans la poursuite
commune du même but, à ceux qui partagent le même idéal. L’insistance sur la
vie en commun pose les conditions dans lesquelles se développera la doctrine de
l’obéissance. Car une question surgit : chacun peut-il, dans cette vie commune,
vivre, agir, penser, parler à sa guise ?
• Chacun peut-il se
permettre de faire ou de dire ce qui lui semble bon, sans tenir compte des Saintes
Écritures ?
Notre Seigneur
Jésus-Christ a dit, au sujet du Saint-Esprit : Il ne parlera pas de son propre
chef, mais ce qu’il entendra, voilà ce qu’il dira (Jn 16, 13). Quant à lui-même
: Le Fils ne peut rien faire de son propre chef (Jn 5, 19) ; et encore : Moi,
ce n’est pas de mon propre chef que j’ai parlé ; celui qui m’a envoyé, le Père,
m’a prescrit ce que je devais dire et faire ; et son commandement, je le sais,
est vie éternelle. Ce que je dis donc, à la façon dont mon Père me l’a dit, je
le répète (Jn 12,49-50). Qui donc pourrait en venir à tant de folie que d’oser,
de son propre chef, concevoir seulement quelque pensée ? N’a-t-il pas besoin du
guide, l’Esprit bon et saint, pour être dirigé dans la voie de la vérité (Jn
16, 13), qu’il s’agisse de ses pensées, de ses discours ou de ses actes ?
N’est-il pas un aveugle, plongé dans les ténèbres (cf. Jn 12, 35), si le soleil
de justice, Notre Seigneur Jésus-Christ, ne l’éclaire pas de ses commandements,
comme par des rayons lumineux ?
Petite Règle, 1
Remarquons que dans ce
texte admirable, il s’agit non pas de la loi rigide d’un moralisme, mais d’une
obéissance personnelle, biblique, d’une relation au Dieu Vivant. Dans sa
formulation johannique, la pensée est riche d’exigence intérieure et les modèles
qui nous sont proposés sont plus proches de nous que notre conscience même.
Mais quel lien établir
entre la libre soumission à la volonté divine et l’obéissance à l’arbitraire
d’un supérieur en matière contingente et libre ?
Il faut marquer un
premier point, conséquence immédiate du commandement divin : chacun est le
serviteur de ses frères, le service des frères assouplit l’âme dans
l’obéissance.
• Ainsi de toute façon il
est nécessaire de se soumettre, soit à Dieu, selon son commandement, soit aux
autres, à cause de son commandement. Car il est écrit : Celui qui parmi vous
veut être grand, qu’il soit le dernier de tous, l’esclave de tous (Mc 9, 34),
aliéné par conséquent à ses propres volontés, à l’exemple du Seigneur : Je suis
descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté du Père qui m’a
envoyé (Jn 6,37).
Petite Règle, 1
Mais, demande Basile
lui-même : « Faut-il donc obéir en tout et à chacun ? »
• Du point de vue des
personnes qui commandent, il n’y a aucune distinction à faire qui permette de
léser l’obéissance, aussi bien, Moïse a obéi à Jéthro qui lui donnait un bon
conseil (Ex 18, 19). Mais du point de vue des choses commandées, il y a une
distinction capitale : les unes s’opposent au commandement du Seigneur, ou le
corrompent, ou encore, souvent, le souillent, par l’addition de quelque chose
d’interdit, d’autres tombent sous ce commandement ; d’autres enfin, qui, à
première vue, ne semblent pas tomber sous le précepte, viennent du moins comme
à son aide.
Petite Règle, 114
Voici maintenant le tout
premier texte où Basile fait mention du supérieur, serviteur du Christ et de
ses frères :
• Envers Dieu d’abord,
que celui qui commande se considère comme serviteur du Christ et administrateur
des mystères de Dieu (1 Co 4, 1), et qu’il craigne qu’en dehors de la volonté
de Dieu, telle qu’elle est confirmée dans les Écritures, il ne donne une parole
ou un précepte… Envers les frères, comme une mère entourerait de soins les
enfants qu’elle nourrit, qu’il aspire à donner à chacun, selon le bon plaisir
de Dieu et l’avantage de la communauté, non seulement l’Évangile de Dieu, mais
encore sa propre vie (1 Th 2, 7).
Petite Règle, 98
Dans les premières
rédactions des Règles de Basile, on ne trouve pas de trace d’une centralisation
du pouvoir. Ce qui est souligné, et très fortement, c’est l’étendue de la vertu
d’obéissance : jusqu’à la mort (comme le Christ), sa qualité : elle est
soumission intérieure et sans murmure, et l’objet de la vertu : le service
utile à tous, donc notamment le travail. Les conditions de vie commune freinent
l’entraînement ascétique (si cher à Eusthate) et engendrent un rythme
d’obéissance mutuelle centré sur le service de la communauté. Les difficultés
pratiques de l’organisation de la vie commune vont mener Basile à mettre en avant
le supérieur ou les supérieurs.
C’est dans la deuxième
édition de l’Asceticon, qui date de 370 et dans laquelle Basile a remanié et
complété le texte primitif, que la pensée sur l’obéissance atteint tout son
développement [10].
Les éléments essentiels de
la vie parfaite demeurent la vie commune en fraternité et le renoncement qu’une
telle vie implique.
Lorsque Basile en vient à
la section consacrée à l’obéissance, la rédaction se modifie et la pensée est
très nette : ce sont les exigences centrales du grand commandement évangélique
de l’amour qui fondent immédiatement l’obéissance ; l’activité de la vie dans
le Christ est grâce, elle est charisme inspiré par l’Esprit et le charisme de
chacun est fonction de la communauté. Voici donc défini le rôle du supérieur :
le supérieur est l’œil à qui la vigilance commune est confiée, tandis que la
tête, le Chef, c’est le Christ. Quant aux disciples, ils sont l’oreille et la
main : à eux d’entendre, à eux d’accomplir. Que chacun donc abonde en zèle,
mais selon son office propre. Chacun a accepté une fois pour toutes d’être
enrôlé au service du corps, au service de la fraternité. Si donc un ordre
semble dépasser ses forces, qu’il laisse le soin de juger à celui qui prescrit
cette chose impossible (Grande Règle, 28) et qu’il montre jusqu’à la mort sa
docilité et son obéissance.
Notre vocation est celle
des membres d’un même corps : la vocation des supérieurs n’est en rien
différente, car le soin vigilant des autres est un service. Ceux qui semblent
les premiers dans la fraternité sont au service de tous.
• Bien rares ceux en qui
l’on rencontrera les qualités nécessaires à « l’œil ». Si un hasard
exceptionnel en suscitait deux ou trois dans un même lieu, qu’ils communient à
la même responsabilité et s’allègent mutuellement la tâche ; quand l’un est
absent ou empêché, l’autre sera là, en aide à la communauté… Quelle preuve plus
grande d’humilité pourraient donner les supérieurs que de se soumettre les uns
aux autres ? S’ils sont égaux en charismes spirituels, il vaut mieux qu’ils
marchent ensemble, comme l’a montré le Seigneur, envoyant ses disciples deux à
deux (Mc 6, 7) ; et chacun s’empressera de se soumettre joyeusement à l’autre,
car celui qui s’humilie sera élevé (Lc 18, 14). Et si l’un est moins doué,
l’autre plus riche en charismes, il vaut mieux que le plus faible soit soutenu
par le plus fort… S’il se pouvait, toutes les fraternités devraient se réunir,
sous la responsabilité unique de ceux qui sont capables de gouverner sagement
dans l’unité de l’Esprit.
Grandes Règles, 35
Le rôle des supérieurs
est donc de discerner la volonté de Dieu sur chacun en interprétant sa mission
vis-à-vis de la communauté. Les membres de la communauté par contre ne
choisissent pas leur place.
• Choisir pour soi ne
convient évidemment pas, tout comme refuser ce qui a été décidé par les autres
serait condamnable. Bien plus, si quelqu’un exerçait un art, et que celui-ci
déplaise à la fraternité, qu’il l’abandonne volontiers.
Grandes Règles, 41
L’obéissance se réfère
toujours à Dieu, si elle est le fruit de la charité fraternelle vécue, cette
charité est le commandement suprême qui pourchasse la volonté propre sans lui
laisser aucun refuge. L’obéissance est, dans la vie de fraternité, le libre jeu
du charisme propre à chacun que discernera le supérieur, œil du corps.
L’autorité du supérieur est « pneumatique » et toute en relation au bien de la
communauté. Au supérieur de discerner, selon une ligne prophétique, quelle est
sur chacun la volonté de Dieu. Ainsi il éclairera tout le corps.
Il n’est d’autre principe
et modèle d’obéissance que le Christ considéré dans sa mission et plus
particulièrement dans son œuvre rédemptrice, « obéissant jusqu’à la mort » (Ph
2, 8).
On peut tout résumer et
aussi bien l’idéal de vie commune que recommande saint Basile que son idéal
d’obéissance en disant que l’unique commandement de l’amour contient tous les
autres commandements :
. l’ascète choisit la vie
commune et se soumet à tous en éliminant ainsi tout égoïsme, amour propre, tout
obstacle à la charité.
. l’ascète choisit la vie
commune et recherche l’obéissance afin de renoncer en tout à sa volonté propre,
de se libérer pour suivre le Christ.
. l’ascète recherche
l’obéissance que lui procure la vie commune parce qu’il veut accepter en tout
la volonté de Dieu.
• L’unique commandement
d’aimer Dieu contient tous les autres et il donne la force de les pratiquer
tous.
Grandes Règles, 2
Conclusion : portrait
moral de saint Basile
Basile est homme de
réflexion et d’action, homme d’administration, même en théologie il est grand
administrateur. Face à la crise arienne, il fixe, à la suite d’Athanase et du
Concile de Nicée, la voie à suivre en termes prudents et précis. Il a une
perception très vive de la transcendance divine. Son intelligence est plus
pratique que spéculative. On ne peut qu’admirer le magnifique équilibre de sa
doctrine.
Basile parle d’autorité
et sa voix n’hésite pas à se faire impérieuse. Peut-être fut-il plus admiré
qu’aimé ?
• La maîtrise de son
caractère, sa réserve, son calme et son urbanité, on les prenait pour de
l’orgueil.
GREGOIRE DE NAZIANZE,
Discours 43
Basile a mis en lumière
et en pratique les grands thèmes sociaux de l’égalité foncière des hommes dans
la soumission à Dieu, de l’éminente dignité de la personne humaine, du service
social auquel sont astreintes la richesse et l’autorité.
Théoricien de l’ascèse,
Basile ne s’intéresse guère aux problèmes d’application des principes ni aux
nuances des psychologies. La morale et l’ascétique de Basile sont la morale et
l’ascétique des commandements de Dieu et du Christ pratiqués intégralement par
le chrétien qui en reçoit le pouvoir de Dieu. Cassien a étudié Basile et saint
Benoît s’en inspire.
On ne connaît bien Basile
qu’en le lisant beaucoup : un contact superficiel peut laisser croire que
Basile était dur pour lui comme pour les autres, un contact prolongé fait
découvrir son exquise et fine sensibilité, son naturel affectueux et
profondément bon que sa réserve un peu distante a trop souvent voilé.
Basile demeure un grand
maître spirituel pour ceux qui choisissent de vivre dans l’état de cénobites,
mais aussi pour tout chrétien :
• Qui donc s’est purifié
davantage pour se livrer à l’Esprit Saint que Basile, prêt ainsi à enseigner
dignement la parole de Dieu ? Qui, mieux que lui, fut illuminé des clartés de
la science, qui pénétra davantage les profondeurs de l’Esprit et scruta, avec
Dieu, les mystères divins ?
GREGOIRE DE NAZIANZE,
Discours 43
Le sérieux de Basile est
le sérieux de l’amour.
Source :
SOEUR GABRIEL
PETERS, Lire les Pères de l’Église. Cours de patrologie, DDB, 1981.
Avec l’aimable
autorisation des Éditions Migne.
[1] À ne pas confondre
avec son homonyme, contemporain de Constantin, mort en 339.
[2] D’après son Oraison
funèbre, composée par son frère Grégoire de Nysse.
[3] Voir STANISLAS GIET,
Les idées et l’action sociale de saint Basile, Paris 1941.
[4] Date traditionnelle,
mais que les universitaires situent aujourd’hui au cours du dernier trimestre
378. (ndlr)
[5] Voir SAINT BASILE,
Les règles monastiques, trad. Léon Lebe, Maredsous 1969.
[6] Voir SAINT BASILE,
Les règles, trad. Léon Lebe, Maredsous 1969.
[7] Simplicie réclamait
son intendant-esclave que Basile avait nommé évêque.
[8] Glycérius était un
moine quelque peu illuminé qui s’était chargé de la direction des vierges.
[9] Cette synthèse
s’inspire de l’article de Jean Gribomont, Obéissance et Évangile selon saint
Basile le Grand, « Supplément à la Vie Spirituelle » 21, mai 1952.
[10] Cette édition porte
le nom de Grand Ascéticon comme nous l’avons expliqué plus haut.
SOURCE : http://www.patristique.org/Les-Peres-cappadociens-I-Basile-le-Grand.html
DISCOURS DE SAINT BASILE
LE GRAND ADRESSÉ AUX JEUNES GENS, SUR L’UTILITÉ QU’ILS PEUVENT RETIRER DE LA
LECTURE DES LIVRES PAÏENS.
I
Mes enfants, plusieurs
motifs m’engagent à vous donner des conseils que je crois très sages, et qui,
je m’assure, ne manqueront pas de profiter à ceux qui les auront accueillis.
L’âge où vous me voyez parvenu, l’expérience que j’ai acquise jusqu’à ce jour
dans les nombreuses situations de ma vie, les vicissitudes mêmes de la fortune
que j’ai souvent éprouvées et qui donnent à l’homme toutes sortes
d’enseignements, m’ont assez instruit des choses humaines, pour montrer à des
jeunes gens, qui vont commencer leur carrière, la route la plus sûre et la
moins périlleuse. D’un autre côté, la nature m’attache à vous, et me donne le
premier rang après les auteurs de vos jours, de sorte que je n’ai pas moins de
tendresse pour vous, qu’un père pour ses enfants : et vous, à moins que je ne
me trompe sur les dispositions de vos cœurs, vous ne sentez pas, en portant
vers moi vos regards, l’absence de ceux qui vous ont donné le jour. Si vous
recevez mes avis avec empressement, vous serez au nombre de ceux qu’Hésiode a
placés avec éloge au second rang ; sinon, je n’ai garde de prononcer moi-même
rien de fâcheux, mais que votre mémoire vous rappelle ce passage du poète : «
le premier des hommes est celui qui sait par lui-même prendre le parti le plus
sage ; l’on est estimable encore, de savoir suivre les conseils d’autrui ; mais
ne savoir ni l’un, ni l’autre, c’est n’être bon à rien ».
Ne soyez pas surpris, si,
joignant ma propre expérience aux leçons journalières de vos maîtres, et à
celle des grands écrivains de l’antiquité avec qui vous entretenez, pour ainsi
dire, un commerce habituel par la lecture des ouvrages qu’ils nous ont laissés,
je me flatte de pouvoir par moi-même vous donner quelques instructions plus
utiles que les leurs. Or, voici ce que je viens vous apprendre ; c’est qu’au
lieu de vous abandonner sans réserve à ces auteurs, comme à des pilotes
infaillibles, le gouvernail de votre âme, au lieu de suivre partout aveuglément
de pareils guides, il faut, en prenant ce qu’ils offrent d’utile, savoir aussi
ce qu’il importe de négliger. Mais comment acquérir cette connaissance, comment
faire ce discernement ? c’est de quoi je vais vous instruire, sans plus tarder.
II
Mes enfants, nous ne faisons
absolument aucun cas de cette vie terrestre, et nous ne saurions ni regarder
comme un bien, ni appeler de ce nom tout objet dont l’utilité ne s’étend pas
au-delà. Ainsi, ni l’éclat de la naissance, ni la force, la beauté, la grandeur
du corps, ni les hommages des peuples, ni la royauté même, en un mot, rien de
ce qui peut être appelé grand dans le monde, n’est un bien pour nous, et ne
mérite le moindre de nos souhaits : ceux qui possèdent ces avantages ne nous
font point envie ; nous portons plus haut nos espérances, et dans toutes nos
actions nous n’envisageons qu’un but, celui de nous préparer à une autre vie.
Tout ce qui peut servir à cette fin doit être l’objet de notre amour et de nos
plus vives recherches ; mais ce qui ne peut y conduire, il le faut rejeter
comme méprisable.
III
Dire quelle est cette
autre vie, quels en seront le séjour et la nature, serait un discours à la fois
trop long pour le sujet qui m’occupe, et trop au-dessus de votre âge et de vos
connaissances. Je ne dirai qu’un mot qui pourra peut-être vous en donner une
idée suffisante. Si l’on pouvait concevoir et réunir par la pensée toutes les
félicités du monde, depuis la création de l’homme, l’on verrait qu’elles
n’égalent pas la moindre portion du bonheur de l’autre vie ; que l’ensemble des
biens d’ici-bas, apprécié à sa juste valeur, est plus éloigné du moindre des
biens de la vie future que les ombres et les songes me le sont de la réalité :
ou plutôt, pour me servir d’un exemple plus approprié au sujet, autant l’âme
est plus précieuse que le corps, autant l’autre vie l’emporte sur celle de ce
monde.
IV
Ce sont les divines
Ecritures qui nous conduisent à cette autre vie ; elles nous en ouvrent la voie
par l’enseignement des saints mystères. Tant que l’âge ne nous permet point d’en
pénétrer le sens et la profondeur, arrêtons nos regards sur des objets qui n’y
soient pas tout à fait contraires, et exerçons sur eux la vue de notre âme,
comme sur des ombres et des miroirs. Prenons exemple de ceux qui veulent se
former aux exercices militaires : ils apprennent d’abord les gestes et les
danses, et après avoir acquis de l’adresse à ces divers jeux, ils vont dans les
combats en recueillir le fruit. Persuadons-nous bien que la plus grande de
toutes les luttes nous est proposée ; qu’elle demande toutes sortes de travaux,
de fatigues et d’efforts ; et que, pour s’y préparer, il faut fréquenter les
poètes, les historiens, les orateurs, enfin tous ceux dont le commerce peut
être de quelque utilité pour notre âme.
Comme les teinturiers
disposent par des opérations préparatoires l’étoffe destinée à recevoir la
teinture, et la trempent ensuite dans la pourpre ou quelqu’autre couleur, de
même si nous voulons que les traces de la vertu demeurent ineffaçables dans nos
âmes, nous commencerons par nous initier dans ces connaissances étrangères,
avant de nous livrer à l’étude des choses sacrées et mystérieuses ; et, après
nous être, en quelque sorte, exercés à voir le soleil dans le cristal des eaux,
nous fixerons nos regards sur sa lumière toute pure.
V
S’il est quelque affinité
entre la science des livres saints et celle des auteurs profanes, rien ne
saurait être plus essentiel que de les posséder l’une et l’autre : sinon, ne
laissons pas au moins de les rapprocher pour en voir la différence ; cette comparaison
ne sera pas d’un faible secours pour nous affermir dans la plus salutaire. Mais
à quoi les comparer l’une et l’autre pour en obtenir une image sensible ? Le
voici : la vertu propre des arbres est de porter du fruit mur dans la saison ;
mais ils reçoivent une sorte de parure du feuillage qui s’agite autour de leurs
branches. Il en est ainsi de l’âme : quoique que son fruit essentiel soit la
vérité, on ne la dépare point en la revêtant d’une sagesse étrangère comme d’un
feuillage qui recouvre le fruit et lui donne un aspect plus agréable. L’on dit
que Moïse, ce législateur illustre, si renommé chez tous les peuples par sa
sagesse, s’était exercé l’esprit aux sciences des Egyptiens, avant de se livrer
à l’étude des choses éternelles. Nous voyons, bien des siècles après, le sage
Daniel, agir de la même manière : ce ne fut, dit-on, qu’après avoir approfondi
la science des Chaldéens à Babylone, qu’il se mit à étudier les divines
Ecritures.
VI
Il est assez prouvé que
ces connaissances païennes ne sont pas sans utilité pour les âmes. Mais comment
faut-il en faire l’étude ? C’est ce que je vais vous apprendre. Et d’abord,
pour commencer par les ouvrages des poètes, comme ils offrent des récits de
toutes espèces, gardez-vous de tout écouter indistinctement. Lorsqu’ils vous
montrent un homme vertueux, soit qu’ils en racontent les actions ou les
discours, il faut l’aimer, le pendre pour modèle et faire tous vos efforts pour
lui ressembler. Offrent-ils l’exemple d’un homme vicieux : de peur de l’imiter,
fuyez, en vous bouchant les oreilles, comme fit Ulysse, selon les poètes
eux-mêmes, pour ne pas entendre le chant des Sirènes. Car l’habitude d’entendre
des paroles contraires à la vertu, conduit à la pratique du vice. Il faut donc
veiller sans relâche à la garde de notre âme, de peur que, charmés par
l’attrait des paroles, nous ne recevions à notre insu quelque impression
vicieuse, et qu’avec le miel nous n’introduisions dans notre sein des sucs
empoisonnés.
Ainsi nous n’approuverons
pas les poètes, quand ils mettent dans la bouche de leurs personnages les
injures et les sarcasmes, lorsqu’ils décrivent l’amour ou l’ivresse, ou qu’ils
font consister le bonheur dans une table bien servie et des chants efféminés.
Nous les écouterons bien moins encore discourant sur leurs Dieux surtout quand
ils supposent qu’il en est plusieurs et qu’ils sont en mésintelligence. Car
chez eux le frère attaque son frère, le père ses enfants, et ceux-ci à leur
tour font à leur père une guerre implacable. Pour les adultères des Dieux,
leurs amours, leurs commerces honteux et sans voiles, surtout ceux de Jupiter
qu’ils appellent eux-mêmes le premier et le plus grand de tous, commerces
infâmes et que l’on rougirait d’attribuer même aux animaux, nous les
abandonnerons aux histrions.
VII
J’en puis dire autant des
historiens, principalement lorsqu’ils imaginent des contes pour captiver
l’attention de leurs auditeurs. Quant aux orateurs, nous nous garderons
d’imiter leur art de mentir. Car jamais le mensonge ne peut nous convenir, ni
dans les tribunaux, ni dans aucune affaire, nous qui avons choisi le véritable
et droit chemin de la vie, et à qui il est expressément ordonné de ne jamais
plaider. Mais nous recueillerons soigneusement les récits de ces auteurs, quand
nous y verrons l’éloge de la vertu ou la condamnation du vice. Nous ne
jouissons que du parfum des fleurs et de leurs couleurs, tandis que les
abeilles savent encore y trouver le miel : ainsi ceux qui ne se contentent pas
de rechercher ce qu’il y a d’agréable et de séduisant dans les ouvrages des
païens, peuvent même y puiser des trésors pour leur âme.
Vous devez donc imiter
exactement les abeilles en étudiant ces auteurs. Elles ne volent pas
indistinctement sur toutes sortes de fleurs, et même elles n’essaient point
d’emporter tout ce qu’elles trouvent sur celles où elles se posent ; il leur
suffit d’y prendre ce qui peut servir à leur ouvrage ; elles négligent le reste
: et nous, à leur exemple, si nous sommes sages, nous puiserons à ces sources
profanes tout ce que nous y verrons conforme à nos principes et à la vérité, et
nous passerons par-dessus le reste. Quand on cueille une fleur sur un rosier,
l’on a soin d’éviter les épines : non moins circonspects en lisant de tels
ouvrages, nous mettrons à profit tout ce qu’ils offrent d’utile, en nous
gardant des passages dangereux. Il faut donc, dès le commencement, soumettre à
un sévère examen toutes nos études, et les faire concourir à la fin que nous
nous proposons, en alignant, dit le proverbe dorien, la pierre au cordeau.
VIII
Comme la vertu doit nous
guider dans le chemin de la vie chrétienne, et que l’on en trouve souvent
l’éloge dans les poètes, dans les historiens, et plus souvent encore dans les
philosophes, c’est aux auteurs de cette nature qu’il faut principalement
s’attacher. Ce n’est pas un médiocre avantage que d’inspirer la vertu aux
jeunes gens et de leur en faire contracter l’habitude. Ils oublient
difficilement ce qu’ils apprennent à cet âge, parce que chaque leçon se grave
profondément dans leurs âmes encore tendres et flexibles. Croirons-nous
qu’Hésiode ait eu un autre dessein que d’exciter la jeunesse à la vertu, quand
il a écrit ces paroles qui sont dans la bouche de tout le monde ? « D’abord, on
ne rencontre que difficultés, embarras, fatigues et sueurs continuelles dans le
chemin escarpé qui mène à la vertu ; il n’est pas donné à tous d’y entrer, tant
l’accès en est rude, ni d’en gagner facilement la hauteur, après s’y être
engagé ; mais une fois que l’on est au sommet, la route est belle et unie, l’on
y marche aisément, sans obstacles, et plus agréablement que dans l’autre route,
je veux dire la route du Vice qui habite près de nous et où nous pouvons
arriver en foule, selon l’expression du même poète ». Hésiode, je pense, n’a eu
d’autre dessein dans cette fiction, que de nous porter à la vertu et de nous
exciter à nous montrer hommes de bien et à ne pas permettre que la vue des
fatigues nous décourage et nous fasse rester loin du but. Si quelqu’autre a
fait un pareil éloge de la vertu, admettons ses récits comme tendant aux fins que
nous nous proposons.
IX
J’ai entendu dire à un
homme habile à saisir l’intention des poètes, que toutes les poésies d’Homère
ne sont qu’une louange de la vertu ; que tout ce qui n’y est pas un pur
ornement conduit à cette fin. Il citait principalement l’endroit où le poète
représente le chef des Céphalléniens, nu, échappé du naufrage. D’abord, sa
seule présence inspire le respect à la jeune princesse, loin que sa nudité la
fasse rougir : car sa vertu le décore et lui tient lieu de manteau. Bientôt après
tous les Phéaciens conçoivent de lui une si haute estime, que, laissant la
mollesse où ils croupissaient, ils le prennent pour modèle, et s’empressent de
l’imiter, et qu’aucun d’eux alors n’aurait rien tant souhaité que d’être Ulysse
et même Ulysse échappé du naufrage.
Dans cet épisode, disait
l’interprète de la pensée du poète, Homère semble nous crier : « O hommes,
cultivez la vertu : elle accompagne à la nage ce naufragé ; et lorsqu’il arrive
tout nu sur le rivage, elle le fait paraître plus digne d’envie que les
voluptueux Phéaciens ». Telle est en effet la vérité : les autres biens
n’appartiennent pas plus à leurs possesseurs qu’à toute autre personne ; on les
voit sans cesse, comme en un jeu de dés, passer des uns aux autres. La vertu
est le seul bien qu’on ne peut enlever à l’homme ; vivant ou mort, elle
l’accompagne. Voilà, je crois, ce qui a fait dire à Solon en parlant des riches
: « Nous ne changerons point la vertu contre leurs trésors : l’une demeure
toujours au même maître ; les richesses passent de main en main ».
Théognis exprime la même
pensée en disant que Dieu (quel que soit l’être qu’il désigne ainsi) fait
pencher la balance des humains tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et donne
aujourd’hui des richesses, demain l’indigence.
X
Le sophiste de l’île de
Céos, en traitant de la vertu et du vice, enseigne, quelque part dans ses
écrits, des principes semblables. C’est un des auteurs qu’il faut lire
attentivement ; il n’est point à dédaigner. Voici à peu près son récit, du
moins autant que je me rappelle les pensées ; car pour les paroles, je n’ai
rien retenu, sinon qu’il s’exprime simplement comme nous faisons, et non en
vers. Hercule, encore fort jeune, à peu près à l’âge où vous êtes, hésitait
entre deux routes, dont l’une mène à la vertu par les fatigues, et l’autre
n’offre que des douceurs et conduit au vice. En ce moment se présentèrent deux
femmes ; c’était la Vertu et la Volupté. Avant même qu’elles se missent à
parler, elles manifestaient par leur seul extérieur la différence de leur caractère.
L’une parée et embellie avec un art extrême, offrait aux yeux tous les dehors
de la mollesse ; elle menait avec elle tout l’essaim des plaisirs. Par cet
appareil et des promesses encore plus séduisantes, elle s’efforçait d’attirer à
elle le jeune Hercule. L’autre était maigre et exténuée, avait un regard
sévère, et tenait un langage tout opposé. Au lieu de plaisirs et de douceurs,
elle ne lui annonçait que sueurs continuelles, fatigues et dangers, en tous
lieux, sur terre et sur mer : mais pour récompense elle lui promettait, selon
cet auteur, qu’il deviendrait Dieu ; Hercule enfin s’attacha à elle.
XI
Presque tous les auteurs,
qui ont quelque réputation de sagesse, ont, chacun selon ses moyens, plus ou
moins fait l’éloge de la vertu dans leurs ouvrages. Nous devons les écouter et
nous efforcer de montrer dans notre conduite le fruit de leurs leçons. Car
celui qui, non content d’avoir, comme les autres, la philosophie dans la
bouche, s’attache à la pratiquer « est le seul vrai sage, les autres ne sont
que des ombres vaines ». Je vois entre eux et lui le même rapport qu’entre un
dessein représentant un homme d’une beauté parfaite, et le personnage qui
aurait en réalité les traits et la beauté dessinés dans le tableau. Faire
publiquement un pompeux éloge de la vertu, en discourir fort au long, tandis
qu’en secret l’on préfère son plaisir à la tempérance, son intérêt à la
justice, c’est, à mon avis, ressembler à ces acteurs de tragédie, qui souvent
jouent sur la scène des rôles de Rois et de Princes, et qui loin d’être des
princes ou des rois, ne sont peut-être pas même des hommes libres. Eh quoi ! le
musicien ne peut souffrir que sa lyre ne soit pas d’accord, le chef d’un chœur
n’est pas satisfait qu’il n’y voie la plus parfaite harmonie ; et chacun de nous
sera en opposition avec lui-même, démentira ses paroles par sa conduite, dira
avec Euripide, ma bouche a fait le serment, mais mon cœur n’a point juré,
recherchera plutôt les apparences de la vertu, que la vertu elle-même !
Cependant le dernier terme de l’injustice, s’il faut en croire Platon, est de
vouloir paraître juste quand on ne l’est pas.
XII
Ainsi méditons tous les
passages qui contiennent des principes de sagesse. D’un autre côté, comme les
belles actions des anciens nous sont conservées ou par des souvenirs perpétués
d’âge en âge, ou par les ouvrages des poètes et des historiens, ne négligeons
pas non plus le profit que nous pouvons en tirer. En voici quelques exemples :
Périclès était un jour en butte aux insultes d’un homme du peuple, dans la place
publique. Il n’y fit pas attention, et toute la journée se passa d’un côté à
accumuler sans mesure des propos injurieux, de l’autre à les mépriser. Enfin la
nuit étant venue, cet homme se décida quoique avec peine à se retirer, et
Périclès l’accompagna avec un flambeau, pour ne pas perdre une occasion de
pratiquer la philosophie.
Un homme en colère contre
Euclide de Mégare, le menaçait avec serment de lui donner la mort. « Et moi,
lui dit Euclide, je fais serment de vous adoucir et de calmer vos ressentiments
contre moi ». Qu’il serait utile que de pareils exemples se présentassent à
l’esprit, sitôt que l’on se sent saisir par la colère ! Car il ne faut pas
écouter la tragédie qui dit en propres termes, « la colère arme mon bras contre
mes ennemis ». Nous devons au contraire ne laisser aucune prise à cette passion
: et si la chose est trop difficile, il faut au moins l’assujettir au frein de
la raison, et en arrêter les emportements.
XIII
Revenons aux exemples des
actions louables. Un homme, se jetant sur Socrate, se mit à le frapper
violemment au visage. Le philosophe, au lieu de le repousser, le laissa
tranquillement assouvir sa fureur, au point d’avoir le visage tout enflé et
meurtri à force de coups. Quand cet homme fut las de frapper, l’on dit que Socrate
se contenta d’écrire sur son front, comme un sculpteur sur une statue, Ouvrage
d’un tel, et que ce fut là toute sa vengeance. Ces exemples ont un accord
presque parfait avec nos saintes Ecritures, et l’on peut dire qu’il importe à
votre âge de les imiter. Celui de Socrate est conforme à ce précepte de
l’Evangile : « Si l’on vous frappe sur une joue, il faut, loin de vous venger,
présenter l’autre ». Le trait de Périclès et celui d’Euclide se rapportent, le
premier, à ce précepte, « qu’il faut endurer ceux qui nous persécutent, et
supporter avec douceur les accès de leur colère » ; l’autre, à celui-ci, «
qu’il faut souhaiter du bien à nos ennemis, au lieu de les maudire ». Et
quiconque sera formé par avance à l’imitation des uns, cessera de trouver les autres
impraticables, et de se défier de ses forces.
Je ne saurai passer sous
silence le trait d’Alexandre, qui, ayant en son pouvoir les filles de Darius
que l’on disait parfaitement belles, ne voulut pas même les voir, jugeant qu’il
était honteux, après avoir soumis des hommes, de se laisser subjuguer par des
femmes. Nous trouvons, dans un pareil exemple, la même instruction que dans ce
passage de l’Ecriture « celui qui regarde une femme avec convoitise, encre
qu’il n’ait pas commis de fait l’adultère, ne laisse pas d’être coupable de
péché, pour avoir ouvert son cœur à un désir criminel ». Quant à l’action de
Clinias, l’un des disciples de Pythagore, elle est trop conforme à nos maximes,
pour croire aisément qu’il l’ait faite de lui-même, et non dans le dessein de
nous imiter. Quelle est donc cette action ? Il lui était permis d’échapper, par
un serment, à une amende de trois talents ; mais quoiqu’il pût faire ce serment
sans parjure, il aima mieux payer l’amende. Il avait, sans doute, eu
connaissance du précepte qui nous défend de jurer.
XIV
Mais pour revenir à ce
que je disais en commençant cet entretien, il ne faut pas admettre tout
indistinctement, mais tout ce qui est utile. En effet, il est honteux, tandis
que nous rejetons les aliments nuisibles au corps, de ne faire aucun compte des
maximes propres à nourrir l’âme, et d’aller, comme un torrent, arrachant et
entraînant sans distinction tout ce qui s’offre à notre rencontre. Le pilote,
au lieu de se laisser aller au gré des vagues, dirige son vaisseau vers un
port, l’archer tâche de frapper un but, le charpentier et le forgeron se
proposent une fin chacun dans son métier ; est-il raisonnable de le céder en
sagesse à ces artisans, alors surtout qu’il s’agit de voir nos propres intérêts
? Si l’ouvrier vise à une fin dans son travail, il n’est pas que la vie humaine
n’ait aussi un but vers lequel on doit diriger ses actions et ses paroles,
quand on ne veut pas ressembler aux brutes. Autrement nous serons tout à fait
comme des barques, sans lest et abandonnées ; la raison ne tenant point le
gouvernail de notre âme, nous ne ferions dans cette vie qu’errer de tous côtés,
à l’aventure.
XV
Réglons-nous sur les
combats du gymnase, et, si l’on veut, sur ceux de musique. C’est par des
exercices qu’on se dispose à ces combats solennels qui doivent décider de la
palme ; et, pour se préparer à la lutte ou au pancrace, on ne va pas se livrer
aux exercices de la lyre ou de la flûte. Loin d’en user ainsi, Polydamas, avant
les jeux olympiques, s’exerçait à arrêter les chars dans leur course, et par ce
moyen augmentait sa vigueur. Milon de Crotone, debout sur un bouclier frotté
d’huile, s’y tenait immobile et ne pouvait par aucun effort en être détaché,
non moins inébranlable qu’uns statue fixée avec le plomb sur son piédestal.
Ainsi tous leurs exercices étaient des préparations au combat, qui devait
décider de la victoire.
Si ces athlètes, quittant
la poussière du gymnase, eussent voulu emboucher la flûte des Phrygiens Marsyas
et Olympus, auraient-ils aisément remporté la victoire et la palme ?
auraient-ils seulement pu sauver leur maintien de la risée du public ? On ne
vit pas non plus Timothée abandonner sa lyre pour aller vivre dans les
palestres : il n’eût jamais acquis une telle supériorité sur tous ses rivaux
dans la musique, lui qui devint si habile dans cet art, qu’il savait, à son
gré, remuer violemment les âmes par une harmonie mâle et impétueuse, et ensuite
les calmer et les adoucir par une musique lente et tranquille. Aussi dit-on que
jouant un jour sur le mode Phrygien en présence d’Alexandre, il le fit lever
brusquement de table et courir aux armes, et ensuite le ramena vers les
convives en jouant sur un ton moins véhément. Telle est, dans la musique et les
combats du gymnase, l’efficacité de l’exercice pour conduire au but que l’on se
propose.
XVI
Puisque j’ai fait mention
des athlètes et de leurs couronnes, rappelons-nous toutes les peines qu’ils
endurent. Il leur faut d’abord augmenter leur vigueur par toutes sortes
d’exercices, endurcir leur corps aux fatigues du gymnase, recevoir bien des
coups dans les luttes particulières, s’assujettir à un régime sévère, imposé
par le maître de la palestre ; enfin, pour abréger, vivre de la manière que
tout le temps qui précède le combat décisif n’en soit qu’une préparation :
ensuite ils descendent dans l’arène, et là ils redoublent d’efforts, bravent
tous les périls pour conquérir une couronne d’olivier ou d’ache ou de
quelqu’autre vile plante, et pour se faire proclamer vainqueurs par la voix du
héraut. Et nous, à qui sont proposés des prix si magnifiques par leur nombre et
leur grandeur, qu’aucun langage ne saurait l’exprimer, nous pourrons, ensevelis
dans le sommeil et abandonnés à une entière sécurité, les obtenir sans efforts,
sans mouvement !
Certes, rien ne serait
préférable à l’oisiveté ; et le plus heureux des hommes eût été Sardanapale,
ou, si l’on veut, ce Margitès, qui ne mania ni la charrue, ni la bêche, et
n’exerça aucune des professions de la vie, comme Homère nous l’apprend, si
toutefois cet ouvrage est d’Homère. N’est-il pas plus vrai de dire avec
Pittacus, qu’il est difficile d’être vertueux ? En effet, une vie passée dans
de continuels travaux ne pourrait qu’à peine nous faire atteindre à ce bonheur
dont j’ai parlé précédemment et que rien n’égale parmi les biens de ce monde.
Nous devons donc abandonner la vie oisive et préférer à un instant de mollesse
l’espérance d’un bonheur éternel, si nous ne voulons pas encourir la honte et
le châtiment, je ne dis pas, parmi les hommes de ce monde (quoique ce fût pour
des gens sensés une peine assez grave), mais dans le séjour de la justice
divine, soit dans les régions souterraines, soit en tout autre lieu de
l’univers. Celui qui manque involontairement à son devoir, obtiendra peut-être
de Dieu son pardon ; mais celui qui, de propos délibéré, embrasse le parti du
vice, trouvera le juge suprême inexorable et ne pourra éviter la rigueur de ses
châtiments.
XVII
Que faire ? direz-vous.
Et que devons-nous faire, sinon travailler au salut de nos âmes, et renoncer à
toute autre occupation pour celle-là ? Ne soyons esclaves de notre corps que
pour les besoins indispensables ; travaillons au bien de notre âme, en la
délivrant, par le secours de la philosophie, des liens du corps et de
l’esclavage qui l’assujettit aux mêmes passions ; accoutumons aussi le corps à
résister à ses propres désirs. En satisfaisant les besoins de la chair, n’en
flattons pas la sensualité, à l’exemple de ces gens qui ne savent que
rechercher des maîtres d’hôtel et des cuisiniers, fouiller dans tous les coins
de la terre et des mers pour en rapporter à leur ventre, comme à un maître
impérieux, le tribut exigé : misérables par tant de fatigues volontaires, non
moins tourmentés que les criminels qu’on châtie dans les enfers, ils passent
vraiment leur vie à découper la flamme avec une épée, à porter de l’eau dans un
crible, à remplir un tonneau percé, sans jamais voir la fin de leurs peines.
Donner la coiffure et aux
vêtements plus de soins que le besoin n’en demande, c’est se fatiguer, dit
Diogène, ou vainement ou injustement. Aussi je tiens qu’à votre âge on doit
trouver non moins honteux d’aimer la parure et d’être appelé un élégant, que de
fréquenter les courtisanes ou de chercher à séduire l’épouse d’autrui.
Qu’importe à un homme raisonnable d’être couvert d’un manteau magnifique ou
d’un habillement grossier, pourvu qu’il soit garanti du froid ou des ardeurs du
soleil ? J’en dirai autant de tout le reste : gardons-nous de passer jamais les
bornes du besoin, et de donner plus de soins à la chair que n’en demandent les
intérêts de l’âme. Il n’est pas moins honteux pour un homme, vraiment digne de
ce nom, d’aimer la parure et d’affectionner son corps, que de s’abandonner
lâchement à toute autre passion. Mettre toute son étude à pourvoir au bien-être
du corps, c’est se méconnaître soi-même, c’est ne pas comprendre cette sage
maxime, « que la partie visible n’est pas tout l’homme » : nous avons besoin
d’une sagesse supérieure qui fasse connaître à chacun de nous ce qu’il est.
Mais il est plus impossible à qui n’a pas une âme purifiée d’acquérir cette
connaissance, qu’à un homme attaqué d’ophtalmie, de fixer ses regards sur le
soleil. Or, purifier son âme, pour le dire en peu de mots, et d’une manière
suffisante, c’est mépriser les plaisirs des sens, ne pas repaître ses yeux de
spectacles et de prestiges tels qu’en font voir les baladins, éviter la vue des
objets propres à enflammer les passions, ne pas verser pour ainsi dire, dans
nos âmes, par le canal des oreilles, des airs langoureux et efféminés : car ce
genre de musique fait naître dans les cœurs les vices honteux et infâmes.
XVIII
Embrassons le genre
opposé, celui qui s’allie avec la vertu et dont les effets sont salutaires,
celui dont se servait David, cet auteur des cantiques sacrés, lorsqu’aux sons
de sa harpe, disent les livres saints, il délivrait le roi Saül de sa folie.
L’on raconte que Pythagore, ayant rencontré un jour une troupe de gens en
débauche et dans l’ivresse, commanda au joueur de flûte qui menait la fête, de
changer d’harmonie et de jouer sur le mode Dorien, et que cette musique les
ramena si bien à eux-mêmes, que, jetant leurs couronnes, ils s’en retournèrent
tout honteux. Il en est que la flûte fait extravaguer à la façon des prêtres de
Cybèle et des Bacchantes : tant il y a de différence à recevoir les impressions
d’une saine musique ou d’une musique corrompue. Ainsi, vous devez vous tenir
plus en garde contre celle qui domine aujourd’hui que contre les vices les plus
hideux.
Faire exhaler dans l’air
toutes sortes de parfums pour flatter l’odorat, se frotter le corps d’essences,
sont des pratiques indignes et que je rougis même de vous défendre. Que
dirai-je pour détourner des plaisirs que l’on prend par le sens du toucher et
du goût, sinon qu’ils réduisent ceux qui s’appliquent à les rechercher, à vivre
comme des brutes, esclaves de leur ventre et des plus viles passions ? En un
mot, si l’on ne veut pas s’enfoncer dans les voluptés comme dans la fange, ou
n’en prendre soin, selon l’expression de Platon, qu’autant qu’il peut aider à
l’étude de la philosophie, paroles conformes à celles de saint Paul, qui nous
recommande de n’avoir aucune attention pour la chair dans la vue de favoriser
les passions.
XIX
Se montrer empressé de
contenter la chair, et négliger, comme indigne d’attention, l’âme qui doit en
faire son esclave, qu’est-ce autre chose que ressembler à ces gens qui
recherchent les instruments d’un art sans s’occuper en aucune façon de l’art
lui-même ? Il faut bien plutôt châtier son corps, le dompter comme une bête
féroce, et, armé en quelque sorte des verges de la raison, apaiser les
mouvements tumultueux qu’il existe dans le cœur, loin de lâcher la bride à ses
passions et de permettre que l’âme, réduite au sort d’un écuyer qui ne maîtrise
plus la fougue de ses coursiers indociles, soit emportée au gré de leur
violence. Rappelons-nous les paroles de Pythagore, qui, voyant un de ses
disciples se donner de l’embonpoint par les exercices du gymnase et par la
bonne chère, lui fit ce reproche : « Quand cesseras-tu de te faire à toi-même
une prison de plus en plus rigoureuse ? » Aussi Platon, à ce qu’on raconte,
craignant que son corps n’exerçât une influence pernicieuse sur son âme,
s’établit dans le jardin de l’Académie, lieu le plus malsain de l’Attique, afin
d’ôter à son corps l’excès de santé, comme on retranche d’une vigne le sarment
superflu. Moi-même j’ai entendu dire à des médecins que le trop d’embonpoint
est nuisible à la santé. Puisque les soins outrés que l’on donne au corps sont
pernicieux au corps lui-même et gênent les exercices de l’âme, n’est-ce pas
évidemment une folie de se soumettre à ses volontés, et de s’en rendre esclave
?
XX
Si nous avons une fois
pris l’habitude de le mépriser, nous serons loin de trouver rien d’admirable
dans les choses humaines. Que sert la richesse, quand on n’a que du mépris pour
les voluptés ? à moins, peut-être, qu’on ne prenne quelque plaisir à veiller,
comme les dragons de la Fable, à la garde d’un trésor enfoui. L’homme qui a su
affranchir son âme de toute affection pour ces objets terrestres, se gardera de
jamais déshonorer sa conduite et ses discours par rien de vil et de honteux.
Tout ce qui passe le besoin, fût-ce le sable de Lydie ou celui que les fourmis
Indiennes tirent du sein de la terre, sera d’autant plus méprisable à ses yeux
qu’il en sentira moins le besoin. Il mesurera l’usage des objets terrestres aux
nécessités de la nature, et non à ses fantaisies. Quiconque sort des limites
qu’elle a tracées, se jette en quelque sorte par une côte rapide, où, manquant
de point d’appui pour s’arrêter, il ne peut nulle part résister au mouvement
qui l’entraîne. A-t-il entassé trésors sur trésors ; il en faut le double et
plus encore pour assouvir son avidité, selon la pensée de Solon, qui dit dans
ses vers, « On ne voit aucun terme à la cupidité de l’homme ». Ecoutons
pareillement les leçons de Théognis sur le même sujet : « Je n’ai, dit-il, pour
les richesses ni passion ni désir ; je ne demande que de vivre dans la
médiocrité, exempt de peines ».
J’admire aussi le mépris
de Diogène pour toutes les choses humaines. Il se disait plus riche que le
grand Roi, parce qu’il lui fallait pour vivre moins de choses qu’à ce prince ;
et nous, si nous n’avons autant de trésors que Pythius de Mysie, si nous ne
possédons des arpents de terre sans nombre, et plus de troupeaux qu’on n’en
pourrait compter, nous ne serons point satisfaits ! Cependant il convient, je
crois, de ne pas désirer les biens qui nous manquent : et à l’égard de ceux que
nous avons, il faut être moins flattés de les posséder, que de savoir en user
avec sagesse. Socrate pensait bien, lorsqu’il dit à ce riche qui se vantait
fastueusement de sa fortune : « Je ne saurais vous admirer avant d’avoir la
preuve que vous savez faire usage de vos richesses ». Si Phidias et Polyclète
se fussent montrés fiers de l’or et de l’ivoire qu’ils employèrent, l’un à la
statue de Jupiter pour les Eléens, l’autre à celle de Junon pour la ville
d’Argos, on eût ri de voir ces statuaires s’enorgueillir d’un bien étranger, au
mépris de leur art, dont le travail donnait à l’or même plus de charme et plus
de valeur ; et nous, en nous persuadant que la vertu de l’homme toute seule ne
suffit pas pour l’ornement de la vie, croirons-nous être plus sages et mériter
moins le blâme ?
XXI
Eh bien ! nous foulerons
aux pieds les richesses, nous mépriserons les plaisirs des sens ; mais nous
aurons à cœur la flatterie et l’adulation, nous imiterons la souplesse et la
dissimulation du renard d’Archiloque ! Non, il n’est rien que le sage doive
plus éviter que de suivre l’opinion de consulter les jugements d la multitude.
Il doit se conduire tellement par les conseils de la saine raison, qu’en aucune
circonstance, dût-il se mettre en opposition avec tous les hommes, compromettre
sa réputation, essuyer tous les dangers pour la vertu, il ne consente jamais à
s’écarter en rien de ses sages résolutions. Que dire des gens qui n’agissent
pas ainsi ? en quoi diffèrent-ils du sophiste Egyptien, qui devenait, à son
gré, eau, feu, plante, animal, et tout ce qu’il voulait ? Maintenant ils font
l’éloge de la vertu en présence de ceux qui l’aiment, tout à l’heure ils
tiendront un langage contraire quand ils verront l’injustice préférée ; tel est
le caractère des flatteurs ; et comme l’on dit que le polype revêt la couleur
de la terre où il se pose, ils quittent leurs propres sentiments pour prendre
ceux des personnes qu’ils approchent.
XXII
Nous trouverons à cet
égard, dans les saintes Ecritures, des instructions plus parfaites. Néanmoins,
en attendant il est à propos de nous faire comme un esquisse de la vertu avec des
traits rassemblés de peintures étrangères. Car l’homme, qui recueille
soigneusement ce que chaque chose offre d’utile, ressemble en quelque sorte à
ces grands fleuves qui reçoivent de toutes parts de nombreux accroissements. Il
faut croire que cette sage maxime d’Hésiode, Joindre peu avec peu, n’est pas
plus applicable à l’augmentation de la fortune, qu’à l’acquisition d’une
science quelconque. Le fils de Bias, partant pour l’Egypte, demandait à son
père ce qu’il fallait faire pour lui être surtout agréable, « Il faut, dit
Bias, faire des provisions pour la vieillesse ». C’était la vertu qu’il
désignait ainsi ; mais il lui assignait des limites bien étroites en
restreignant ses avantages à la durée de cette vie mortelle. Pour moi, quand on
compterait les années de Tithon, d’Arganthonius, et de celui de nos patriarches
qui vécut le plus longtemps, je veux dire, de Mathusalem dont la vie, dit
l’Ecriture, embrassa près de dix siècles ; quand on envisagerait tout l’espace
écoulé depuis la création du monde, je ne pourrais m’empêcher de rire de ces
idées, comme d’une imagination d’enfant, en portant mes regards sur cette
longue et perpétuelle série de siècles, à laquelle il est aussi impossible de
concevoir un terme, que de supposer une fin à l’âme qui est immortelle. Telle
est la durée pour laquelle je vous engage à faire toutes les provisions qui
pourront vous être de quelque utilité, sans redouter aucune fatigue, ou, comme
dit le proverbe, sans craindre de remuer toute pierre. Ne nous laissons point
rebuter par la vue des difficultés et des peines : mais plutôt, nous rappelant
les paroles du philosophe qui nous conseille à tous d’embrasser le meilleur
genre de vie et d’espérer que l’habitude lui donnera des charmes, livrons-nous
avec ardeur à l’étude de la sagesse. Il est honteux de négliger le temps
présent dont nous sommes les maîtres, pour le redemander un jour, quand il ne
sera plus et qu’il ne nous restera que des regrets impuissants.
XXIII
Je viens de vous donner
une partie des conseils que je crois les plus utiles : je vous offrirai les
autres à mesure que le moment s’en présentera. Quant à vous, de trois espèces
de malades qu’on voit parmi les hommes, gardez-vous de ressembler à ceux qu’on
ne peut guérir et de vous comporter, dans les maladies de l’âme, comme
certaines gens attaqués d’un mal corporel. Les personnes légèrement indisposées
vont trouver le médecin ; celles qu’une maladie grave retient chez elles, le
font appeler ; mais il en est qu’une bile noire jette dans une folie si entière
et si incurable qu’elles ne veulent pas même le recevoir. Ce serait leur
ressembler que de rejeter de sages conseils ; évitez un pareil malheur.
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/basile_de_cesaree_utilite_des_livres_paiens.html
Schweikhard
von Helfenstein, Titelblatt seiner "Werke des Hl. Basilius", 1595
Saint Basile le Grand,
évêque, confesseur et docteur
Née à Césarée en 329. Évêque en 370. Mort le 1er janvier 379. Fête au XIIIème
siècle. La date de la fête est celle que l’on croit être de sa consécration
épiscopale.
L’Office de St Basile fut inséré au Calendrier Romain à la fin du Moyen-Âge. La
messe emprunte au commun des docteurs (Introït, Épître, Graduel, Communion),
des Pontifes (Oraisons, Alléluia, Offertoire). L’Évangile est celui des Martyrs
Pontifes, avec deux versets supplémentaires (Luc. 34-35) qui rappelle le début
de l’Évangile de la messe du Commun des Docteurs (Matth. 5, 13-14). Avant 1960,
on lisait un commentaire de cet Évangile par St Basile lui-même au 3ème
Nocturne.
Leçons des Matines avant 1960
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. Basile, noble Cappadocien, après avoir étudié à Athènes les
lettres profanes en compagnie de son intime ami Grégoire de Nazianze, acquit
dans un monastère une connaissance admirable des sciences sacrées ; en peu de
temps sa doctrine et sa sainteté furent telles, qu’on lui donna le surnom de
Grand. Appelé à prêcher l’Évangile de Jésus-Christ dans le Pont, il ramena dans
la voie du salut cette province qui s’était éloignée des habitudes chrétiennes.
Eusèbe, Évêque de Césarée, se l’adjoignit bientôt pour instruire le peuple de
cette ville, et Basile lui succéda sur ce siège. Il se montra l’ardent
défenseur de la consubstantialité du Père et du Fils ; l’empereur Valens,
irrité contre lui, fut vaincu par de tels miracles, qu’en dépit de sa volonté
bien arrêtée de l’envoyer en exil, il dut abandonner son projet.
Cinquième leçon. Étant sur le point de porter le décret de bannissement contre
Basile, le siège où il voulait s’asseoir se brisa ; de trois roseaux qu’il prit
pour écrire ce décret, aucun ne laissa couler l’encre ; et comme il n’en
persistait pas moins dans la résolution de rédiger ce décret impie, sa main
droite, énervée et toute tremblante, refusa d’obéir. Valens effrayé mit en
pièces de ses deux mains le papier fatal. Pendant la nuit qu’on avait donnée à
Basile pour délibérer, l’impératrice fut torturée de douleurs d’entrailles et
son fils unique tomba gravement malade. L’empereur terrifié, reconnaissant son
injustice, appela Basile ; en sa présence, l’enfant commença d’aller mieux,
mais Valens ayant invité ensuite les hérétiques à voir le petit malade, il
mourut peu après.
Sixième leçon. Basile était d’une abstinence et d’une continence admirables ;
il se contentait d’une seule tunique et gardait un jeûne rigoureux. Assidu à la
prière, il y employait souvent toute la nuit. Il garda une virginité
perpétuelle. Dans les monastères qu’il fonda, la vie des moines fut réglée de
telle sorte qu’elle réunit on ne peut mieux les avantages de la solitude et de
l’action. Ses nombreux écrits sont pleins de science, et personne, au
témoignage de Grégoire de Nazianze, n’expliqua les Livres saints avec plus
d’abondance et de vérité. Sa mort arriva le premier janvier ; n’ayant vécu que
par l’esprit, il semblait ne garder de son corps que les os et la peau.
AU TROISIÈME NOCTURNE.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : Jésus dit à la foule : Si quelqu’un vient à moi, et ne hait
point son père et sa mère, sa femme et ses fils, ses frères et ses sœurs, et
même sa propre âme, il ne peut être mon disciple. Et le reste.
Homélie de saint Basile, Évêque.
Septième leçon. Le parfait renoncement consiste à en venir à ne pas être porté
à aimer la vie pour elle-même, et à comprendre la leçon de la mort qui nous
avertit de ne pas nous fier en nos propres forces. Ce renoncement commence par
le dépouillement des choses extérieures, comme des biens, de la vaine gloire,
des habitudes de la vie, de l’amour des choses inutiles. Ils nous l’ont montré,
à l’imitation de notre Seigneur, ses saints disciples Jacques et Jean, par
exemple, quand ils ont laissé leur père Zébédée et jusqu’à leur barque, dont
dépendait leur subsistance. Matthieu l’a pratiqué aussi, lorsqu’il se leva de
son bureau et suivit le divin Maître.
Huitième leçon. Mais qu’est-il besoin de nos raisons ou des exemples des saints
pour appuyer nos paroles, puisque nous pouvons produire les propres
enseignements du Seigneur, enseignements bien capables d’émouvoir une âme
religieuse et craignant Dieu ? Voici ce que le Seigneur déclare nettement et
sans laisser place au doute : « Ainsi donc quiconque d’entre vous ne renonce
point à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple. » Et ailleurs, après
avoir dit : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as et donne-le
aux pauvres ; » il ajoute : « Viens, suis-moi. »
Neuvième leçon. Le renoncement est donc, comme nous l’avons enseigné, le
dégagement des liens qui nous attachent à cette vie terrestre et temporelle ;
c’est la délivrance des affaires humaines, délivrance dont l’effet est de nous
rendre dociles et prompts à suivre le chemin qui conduit à Dieu : c’est le
moyen qui nous facilite l’acquisition et l’usage des biens mille fois
préférables à l’or et aux pierres précieuses. C’est ce qui porte le cœur humain
si haut, qu’il peut habiter dans le ciel et dire : « Notre vie est dans les
deux. » C’est enfin, et surtout, ce par quoi nous commençons à ressembler à
Jésus-Christ « qui pour nous s’est fait pauvre, de riche qu’il était. »
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Le quaternaire sacré des Docteurs qui font la gloire de l’Église grecque, se
complète aujourd’hui sur le Cycle. Jean Chrysostome, le premier, parut au ciel
dans les jours de l’enfance du Sauveur ; la glorieuse Pâque vit se lever, comme
deux astres radieux, Athanase et Grégoire de Nazianze ; Basile le Grand
réservait ses rayons pour illustrer les temps du règne de l’Esprit-Saint. Une
telle place lui fut méritée par les grands combats, où sa doctrine éminente
prépara le triomphe du Paraclet sur les blasphèmes d’une secte impie.
Macédonius reprenait contre la troisième personne de l’auguste et
consubstantielle Trinité les arguments de l’arianisme expirant ; il déniait au
Saint-Esprit la divinité qu’Arius son chef avait vainement prétendu enlever au
Verbe. Le concile de Constantinople, achevant l’œuvre du concile de Nicée,
formula la foi des Églises en Celui qui procède du Père non moins que le Verbe
lui-même, qui est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils [1].
Basile n’assistait pas à la victoire ; prématurément épuisé d’austérités et de
travaux, il reposait dans la paix depuis deux ans déjà, quand la définition fut
rendue. Mais son enseignement inspirait l’assemblée conciliaire ; il demeure
comme l’expression splendide de la tradition sur cet Esprit de Dieu, aimant
universel vers qui se précipite tout ce qui aspire à la sainteté, souffle
puissant soulevant les âmes, perfection de toute chose. De même que nous avons
entendu Grégoire de Nazianze, au jour de sa fête, parler magnifiquement du
mystère de la Pâque, écoutons son illustre ami nous expliquer le mystère du
temps présent, qui est celui de la sanctification dans les âmes.
« L’union de l’Esprit et de l’âme se fait par l’éloignement des passions qui,
étant survenues a dans l’âme, l’avaient séparée de Dieu. Si quelqu’un donc se
dégage de la difformité provenant du vice et revient à la beauté qu’il tenait
de son Créateur, s’il restaure en lui les traits primitifs de l’esquisse royale
et divine, alors, et alors seulement, il se rapproche du Paraclet. Mais alors
aussi, comme le soleil qui, rencontrant un œil non souillé, l’illumine, le
Paraclet révèle à cet homme l’image de celui qu’on ne peut voir ; et dans la
bienheureuse contemplation de cette image, il aperçoit l’ineffable beauté du
principe, modèle de tout. Dans cette ascension des cœurs, dont les débuts
chancelants et la croissante consommation sont également son œuvre, l’Esprit
rend spirituels ceux qui sont absous de toute tache, en vertu de la
participation où il les met de lui-même. Les corps limpides et diaphanes,
pénétrés du rayon lumineux, deviennent resplendissants et répandent autour
d’eux la lumière ; ainsi les âmes portant l’Esprit-Saint resplendissent de lui,
et, devenues esprit elles-mêmes, répandent sur les autres la grâce. De là
l’intelligence supérieure des élus et leur conversation dans les cieux ; de là
tous les dons ; de là ta ressemblance avec Dieu ; de là vient, ô sublimité !
que toi-même tu es dieu [2]. C’est donc proprement et en toute vérité par
l’illumination de l’Esprit-Saint, que nous contemplons la splendeur de la
gloire de Dieu ; c’est par le caractère de ressemblance qu’il imprime en nos
âmes, que nous sommes élevés jusqu’à la hauteur de celui dont il porte avec
lui, cachet divin, la pleine similitude [3]. Esprit de sagesse, il nous révèle,
non comme du dehors, mais en lui-même, le Christ Sagesse de Dieu. La voie de la
contemplation conduit de l’Esprit par le Fils au Père ; concurremment, la
bonté, la sainteté, la royale dignité des élus vient du Père par le Fils à
l’Esprit-Saint [4] dont ils sont les temples, et qui les remplit de sa propre
gloire, illuminant leur front par la vue de Dieu comme celui de Moïse [5].
Ainsi fit-il pour l’humanité du Sauveur ; ainsi fait-il pour les séraphins qui
ne peuvent dire qu’en lui leur triple Sanctus, pour tous les chœurs des anges
dont il règle le concert et produit les chants [6]. Mais l’homme charnel, qui
n’a jamais exercé son âme à la contemplation, qui la retient captive dans le
bourbier des sens, ne peut élever les yeux vers la lumière spirituelle ;
l’Esprit n’est point pour lui » [7].
L’action du Paraclet dépasse la puissance de toute créature ; en rappelant
ainsi les opérations de l’Esprit d’amour, l’évêque de Césarée voulait amener
ses adversaires à confesser d’eux-mêmes sa divinité. D’autre part, qui ne
reconnaîtrait à cette exposition chaleureuse de la doctrine, non seulement
l’invincible théologien vengeur du dogme, mais encore le guide exercé des âmes,
l’ascète sublime chargé par Dieu de mettre à la portée de tous les merveilles
de sainteté qu’Antoine et Pacôme avaient fait éclore au désert ?
Comme l’abeille butinant parmi les fleurs évite les épines et sait se garder
des sucs dangereux, nombreux sur sa route, ainsi Basile en son adolescence
avait traversé les écoles de Constantinople et d’Athènes sans se souiller à
leurs poisons ; selon le conseil qu’il adressait plus tard aux jeunes gens dans
un célèbre discours [8], sa vive intelligence, restée pure des passions où
s’étiolent pour tant d’autres les plus beaux dons, avait su néanmoins dérober
aux rhéteurs et aux poètes tout ce qui pouvait, en l’ornant, la développer
encore et la discipliner pour les luttes de la vie. Le monde souriait au jeune
orateur, dont la diction si pure et la persuasive éloquence rappelaient le beau
temps de la Grèce littéraire ; mais les plus nobles gloires que le monde puisse
offrir, restaient au-dessous de l’ambition dont son âme s’était éprise à la
lecture des Écritures sacrées. La lutte de la vie se présentait à ses yeux comme
un combat pour la vérité. Mais c’est en lui que devait triompher d’abord cette
divine vérité, par la défaite de la nature et la victoire de l’Esprit-Saint
créant l’homme nouveau. Sans donc se soucier de connaître avant l’heure si
l’Esprit se réserve de remporter par lui d’autres triomphes, sans voir les
multitudes qui bientôt s’attacheront à sa suite et réclameront ses lois, il
vient demander aux solitudes du Pont l’oubli des hommes et la sainteté. La vue
des misères de son temps ne le fait point tomber dans la faute si commune de
nos jours, et qui consiste à vouloir se dévouer pour les autres avant d’avoir
soi-même réglé son âme. Tel n’est point l’ordre de la charité, reine des vertus
; telle n’est point la conduite des saints. C’est toi-même que Dieu veut de toi
tout d’abord ; quand tu seras à lui dans la mesure qu’il l’entend, il saura
bien te donner aux autres, s’il ne préfère, à ton grand avantage, te garder
pour lui seul. Mais il n’aime point, il bénit peu les utilités hâtives qui
s’imposent de la sorte à sa providence. Antoine de Padoue le montrait hier ; la
leçon nous revient aujourd’hui : ce qui importe à l’extension de la gloire du
Seigneur n’est point le temps donné aux œuvres, mais la sainteté de l’ouvrier.
Selon une coutume fréquente en ce siècle où l’on craignait d’exposer la grâce
du baptême à de tristes naufrages, Basile était resté simple catéchumène
jusqu’aux derniers temps de son adolescence. Sa vie de baptisé compte treize
années de vie monastique, et neuf ans d’épiscopat. A cinquante ans il meurt ;
mais, loin de finir avec lui, sous l’impulsion de l’Esprit-Saint son œuvre
apparaît plus féconde et s’en va grandissant dans la suite des âges.
Humble moine, sur les bords de l’Iris où l’avaient précédé sa mère et sa sœur,
il était venu sauver son âme [9] du jugement de Dieu [10], s’exercer à courir
généreusement dans la voie qui conduit aux éternelles récompenses [11].
D’autres ensuite l’ayant prié de les former eux-mêmes à la milice du Christ roi
[12] dans la simplicité de la foi et des Écritures [13], notre saint ne voulut
point pour eux de la vie des ascètes solitaires, trop isolée pour n’être pas
dangereuse au grand nombre ; mais il préféra joindre à la bienheureuse
contemplation de ces derniers le complément et le rempart de la vie commune, où
s’exercent la charité et l’humilité [14] sous la conduite d’un chef se
regardant lui-même comme serviteur de tous [15]. Encore n’admettait-il personne
en ses monastères, sans une épreuve sérieuse et prolongée, suivie du solennel
engagement de persévérer dans cette vie nouvelle [16].
Au souvenir de ce qu’il avait admiré chez les solitaires d’Égypte et de Syrie,
Basile se comparait, lui et ses disciples, à des enfants qui cherchent dans
leur petite mesure à imiter les forts, aux commençants restés aux prises avec
les premiers éléments et à peine introduits sur la route de la piété [17].
Cependant le temps vient où ces géants de la solitude, où les législateurs du
désert verront leurs héroïques coutumes et leurs codes monastiques céder la
place aux discours familiers, aux réponses sans apprêt que Basile adressait à
ses moines pour résoudre leurs difficultés et les former à la pratique des
divins conseils. Bientôt l’Orient tout entier s’est rangé sous sa Règle. En
Occident, Benoît l’appelle son père [18]. Pépinière féconde de saints moines et
de vierges, d’évêques, de docteurs et de martyrs, son Ordre a peuplé les cieux
; il fut longtemps pour Byzance le boulevard de la foi ; jusque en nos jours,
sous la sauvage persécution du tout-puissant tsar des Russies, malgré les
désastres du schisme, on a vu ses tronçons fidèles donner sans compter à
l’Église mère le témoignage du sang et de la souffrance.
Noble descendance, couronne de Basile au ciel ! Mais combien aussi rejaillit
sur les enfants la gloire personnelle du père [19] ! Petit-fils des martyrs,
fils et frère de six saints ou saintes, lui-même était bien le noble rejeton
d’une souche glorieuse entre toutes. Il compte, lui septième, au catalogue des
bienheureux, comme le plus illustre membre de cette race qu’avait élevée dans
l’indomptable amour du Christ Dieu Macrine l’ancienne, revenue des forêts où
sans abri, sept années durant, elle avait enduré, sous la persécution de
Maximin, la faim et les frimas. Saluons ici la femme forte à qui l’Église doit
en toute vérité la grandeur de Basile. Échappée aux bourreaux, miraculeusement
soutenue durant son terrible exil, Dieu l’avait gardée pour infuser dans l’âme
de son petit-fils la foi ferme et pure qu’elle tenait de Grégoire le
Thaumaturge. Tel était, jusque dans le tombeau, l’ascendant que la vaillante
orthodoxie de cette femme avait conservé sur les peuples, qu’on verra, dans les
afflictions de ses dernières années, Basile l’évêque, le docteur, le patriarche
des moines, en appeler, comme garantie de sa propre foi devant l’Église de
Dieu, à l’éducation qu’il avait reçue tout enfant de sa vénérable aïeule [20].
C’est qu’en effet on était arrivé à l’un de ces temps douloureux, temps
d’exception, pleins de naufrages et d’angoisses, où l’obscurité, mal suprême
des intelligences, prévaut jusque sur les fils de lumière [21] ; où de trop
nombreuses défaillances se produisant parmi les chefs du troupeau sur le
terrain des croyances essentielles ou de l’union au successeur de Pierre, les
peuples inquiets se retournent vers les saints qui sont dans leurs rangs, pour
retrouver quelque assurance en marchant après eux dans la nuit que ne savent
plus dissiper les pasteurs. On venait de traverser les années lamentables, où
la perfidie de quelques évêques et la faiblesse de presque tous avaient
souscrit la condamnation de la foi de Nicée ; où, selon le mot de saint Jérôme,
l’univers gémissant s’étonna d’être arien [22]. Basile, à coup sûr, n’était
point de ces pasteurs perfides, insuffisants ou lâches, qui n’éclairent pas le
troupeau confié à leurs soins : sentinelles qui ne voient plus, chiens muets
qui ne savent ou ne peuvent aboyer [23]. Dans l’année même où se tint la fatale
assemblée de Rimini, on l’avait vu, simple Lecteur encore, se séparer de son
évêque engagé dans les filets des ariens, et donner ainsi aux fidèles l’exemple
qu’ils avaient à suivre, en même temps que le signal du danger. Plus tard,
évêque à son tour, sollicité d’accorder pour le bien de la paix quelque trêve
aux ariens, supplié, menacé vainement de confiscation, de mort ou d’exil, on
avait entendu sa fière réplique au préfet Modestus s’exclamant que personne ne
lui avait jamais parlé avec une telle liberté : « C’est qu’apparemment,
répondit Basile, vous n’avez jamais rencontré un évêque ». Mais sa grande âme,
qui ne soupçonnait point la duplicité, s’était laissée prendre un jour aux
apparentes austérités d’un faux moine, d’un évêque hypocrite, Eustathe de
Sébaste, dont la fourberie retint longtemps captive l’amitié de Basile,
ignorante de ses trahisons : faute inconsciente, que Dieu permit pour augmenter
encore la sainteté de son serviteur ; car elle devait remplir la fin de sa vie
d’amertume, et lui valut la plus dure épreuve qui pût l’atteindre, en attirant
sur sa foi la défiance de plusieurs.
Basile en appela de la calomnie au jugement de ses frères les évêques [24] ;
mais il ne dédaigna point de se justifier lui-même près du peuple fidèle [25].
Car il savait que le premier trésor d’une église est la sûreté de la foi du
pasteur et sa plénitude de doctrine. Le chef des grands combats de la première
moitié de ce siècle, le vainqueur d’Arius et de l’empereur Constance, Athanase
n’était plus ; il venait de rejoindre dans le repos bien mérité de la vraie
patrie ses vaillants compagnons, Eusèbe de Verceil et Hilaire de Poitiers. Dans
la confusion qu’avait ramenée sur l’Orient la persécution de Valens, les saints
mêmes ne savaient plus tenir tête à l’orage ; on les voyait passer de
l’effacement d’une prudence excessive aux démarches fausses d’un zèle
indiscret. Basile seul était de taille à porter la tempête. Son noble cœur,
froissé dans ses sentiments les plus délicats, avait épuisé la lie du calice ;
mais, fortifié par le divin agonisant de Gethsémani, l’épreuve ne l’abattit
pas. L’âme brisée, le corps anéanti par la recrudescence d’infirmités de
vieille date, mourant déjà [26], il se roidit contre la mort et fit face aux
flots en furie. Du navire en détresse auquel il comparait l’Église d’Orient
heurtée dans la nuit à tous les écueils [27], s’élevèrent pressants ses appels
à l’heureux Occident assis dans la paix de son indéfectible lumière [28], à
cette Rome de qui seule le salut pouvait venir, et dont la sage lenteur en vint
à le désespérer presque un jour. En attendant l’intervention du successeur de
Pierre, il modérait près de lui les ardeurs intempestives, n’exigeant des
faibles dans la foi que l’indispensable [29] ; comme, dans une autre
circonstance, il avait dû reprendre sévèrement Grégoire de Nysse son frère,
dont la simplicité se laissait entraîner par amour de la paix à des mesures
inconsidérées [30].
La paix, Basile la désirait plus que personne [31]. Mais cette paix pour
laquelle il eût donné sa vie, c’était, disait-il, la vraie paix laissée par le
Seigneur à son Église [32]. Ses exigences sur le terrain de la foi ne
provenaient que de son amour pour cette paix véritable [33]. C’était pour elle,
déclarait-il encore, qu’il refusait d’entrer en communion avec ces hommes de
juste milieu qui ne redoutent rien tant que la claire et simple expression du
dogme ; leurs insaisissables faux-fuyants, leurs formules captieuses, ne sont à
ses yeux que le fait d’hypocrites avec lesquels il refuse de marcher à l’autel
de Dieu [34]. Quant à ceux qui ne sont qu’égarés, « qu’on leur propose en toute
tendresse et charité la foi des Pères : s’ils donnent à cette foi leur
assentiment, recevons-les dans notre société ; autrement demeurons entre nous,
sans regarder au nombre, écartant ces âmes équivoques qui n’ont rien de la
simplicité sans dol, caractère de quiconque au commencement de l’Évangile
accédait à la foi. Les croyants, est-il dit, n’avaient qu’un cœur et qu’une âme
[35]. Pour ceux-là donc qui nous reprochent de ne point vouloir d’apaisement,
qu’on les corrige, et ce sera parfait ; sinon, qu’on reconnaisse où sont les
auteurs de la guerre, et qu’on ne nous parle plus de réconciliation » [36].
« A toutes les raisons, dit-il ailleurs, qui sembleraient nous conseiller le
silence, nous opposons la charité qui ne tient compte ni de son propre intérêt,
ni de la difficulté des temps. Lors même que personne ne nous imiterait, en
devons-nous moins quant à nous faire notre devoir ? Dans la fournaise, les
enfants de Babylone chantaient au Seigneur, sans calculer la multitude de ceux
qui laissaient de côté la vérité : ils se suffisaient à eux-mêmes, trois qu’ils
étaient » [37].
Et à ses moines, traqués par un gouvernement qui se défendait d’être
persécuteur, il écrivait : « Beaucoup d’honnêtes gens, tout en trouvant qu’on
vous poursuit sans justice, n’estiment point à confession les souffrances que
vous endurez pour la vérité ; mais il n’est pas nécessaire d’être païen pour
faire des martyrs. Nos ennemis du jour ne nous détestent pas moins que ne
faisaient les adorateurs des idoles ; s’ils trompent la multitude sur le motif
de leur haine, c’est afin de vous enlever, croient-ils, la gloire dont on
entourait les anciens confesseurs. Mais soyez-en convaincus : devant le juste
juge, votre confession n’en subsiste pas moins. Ayez donc bon courage ; sous la
tourmente renouvelez-vous dans l’amour ; ajoutez chaque jour à votre zèle,
sachant qu’en vous doivent se conserver les restes de la piété que le Seigneur
à son avènement trouvera sur la terre. Ne vous troublez pas des trahisons, d’où
qu’elles viennent : ce furent les princes des prêtres, les scribes et les
anciens, qui dressèrent les embûches où notre Maître voulut succomber. N’ayez
égard aux pensées de la foule, que le moindre souffle agite en divers sens
comme l’eau des mers. N’y en eût-il qu’un seul à faire son salut comme Loth à
Sodome, il ne doit pas dévier de la rectitude parce que lui seul a raison, mais
maintenir immuable son espérance en Jésus-Christ » [38].
Lui-même, de son lit de souffrances, donnait l’exemple à tous. Mais quelles
n’étaient pas les angoisses de son âme, en constatant le peu de correspondance
à ses efforts qu’il trouvait dans les chefs des diocèses ! Il s’étonnait
douloureusement à la vue de ces hommes dont l’ambition n’était pas éteinte par
l’état lamentable des églises ; n’écoutant que leurs susceptibilités jalouses, lorsque
déjà le vaisseau coulait bas, ils se disputaient à qui commanderait sur ce
navire en perdition [39]. D’autres, et des meilleurs, se tenaient à l’écart,
espérant se faire oublier dans le silence de leur inertie [40], ne comprenant
pas que, lorsque les intérêts généraux sont engagés, ce n’est point un
éloignement égoïste de la lutte qui sauve les particuliers ou les absout du
crime de trahison [41]. Un jour, et il est curieux d’entendre notre saint
raconter le fait à son ami Eusèbe de Samosate, le futur martyr, un jour se
répandit le bruit de la mort de Basile ; tous ces évêques aussitôt d’accourir à
Césarée pour lui donner un successeur. « Mais, dit Basile, comme il plut à Dieu
qu’ils me trouvassent vivant, je les prêchai d’importance. Peine inutile malheureusement
! Moi présent, ils me craignent et promettent tout ; à peine retirés, ils se
retrouvent les mêmes » [42]. Cependant la persécution grandissait sans cesse,
et pour tous arrivait tôt ou tard le moment de choisir entre l’hérésie
flagrante ou le bannissement. Plusieurs alors consommaient leur apostasie ;
d’autres, ouvrant enfin les yeux, prenaient la route de l’exil, où ils
pouvaient méditer à loisir sur les avantages de leur politique d’effacement,
et, ce qui valait mieux, réparer leur faiblesse passée par l’héroïsme avec
lequel ils souffraient désormais pour la foi.
La vertu de Basile en imposait aux persécuteurs, et Dieu le gardait par des
prodiges, si bien que lui, qui s’était exposé plus que personne au danger,
restait presque seul à la tête de son Église. Il en profita pour faire jouir
cette Église fortunée des bienfaits d’un enseignement et d’une administration,
dont les résultats merveilleux eussent semblé réclamer tous l’exclusive
attention d’un évêque et la paix la plus grande. Césarée le payait de retour.
Sa parole excitait une telle avidité dans toutes les classes du peuple, que le
troupeau ne pouvait se passer du pasteur et qu’on l’attendait des journées
entières dans les églises où il devait prêcher [43] ; lui-même, un jour
qu’exténué, l’ardeur de son insatiable auditoire ne lui permettait pas le
repos, se compare à la mère épuisée qui ne laisse pas de donner le sein à son
enfant, moins pour le nourrir que pour apaiser ses cris [44]. Quelle délicieuse
entente dans ces réunions ! Lorsque l’orateur laissait inexpliqué par mégarde
un verset de l’Écriture, les signes discrets, les muettes réclamations des fils
rappelaient au père le passage dont on prétendait bien ne pas lui faire grâce
[45] ; Basile alors se répandait en excuses charmantes et s’exécutait, mais il
était fier de son peuple. Expliquant parmi les merveilles de l’œuvre des six
jours les splendeurs du vaste Océan, il s’arrête, et, promenant sur la
multitude rangée autour de sa chaire un regard d’ineffable complaisance : « Si
la mer est belle et digne de louange devant Dieu, reprend-il, combien plus
belle n’est pas cette immense assemblée ! où, mieux que les ondes venant mourir
au rivage, la voix mêlée des hommes, des femmes et des enfants porte jusqu’à
Dieu nos prières ; calme océan, gardant la paix dans ses profondeurs, parce que
le souffle mauvais de l’hérésie reste impuissant à soulever ses flots » [46].
Heureux peuple, formé par Basile à l’intelligence des Écritures, des Psaumes
surtout, dont il sut inspirer aux fidèles un si grand amour, que tous
contractèrent l’habitude de se rendre la nuit à la maison de Dieu, pour y
répandre leur âme dans une prière commune et la solennelle louange de la
psalmodie alternative [47] ! Cette communauté de la prière était un des fruits
de son ministère que Basile, en véritable moine, estimait le plus ;
l’importance qu’il y attachait fit de lui l’un des principaux Pères de la
Liturgie grecque. « Ne me parlez pas, s’écriait-il, de maisons privées,
d’assemblées particulières. Adorez le Seigneur en sa cour sainte, dit le
Psalmiste ; l’adoration requise ici est celle qui se fait, non pas en dehors de
l’église, mais à la cour, à l’unique cour de Dieu » [48].
Le temps nous manque pour suivre notre saint dans les détails de cette grande
et vraie vie de famille avec tout un peuple, qui fit la consolation de son
existence par delà si orageuse. Il faudrait le montrer se faisant tout à tous
dans les douleurs et la joie, avec cette simplicité qui s’alliait si bien chez
lui à la grandeur ; répondant aux plus humbles consultations, comme s’il n’eût
pas eu d’occupation plus urgente que de satisfaire le moindre de ses fils ;
réclamant, jusqu’à pleine satisfaction, contre toute injustice atteignant l’un
des siens ; et enfin, avec l’appui de sa fidèle Césarée soulevée tout entière
pour la défense de son évêque, faisant de sa personne un infranchissable
rempart aux vierges et aux veuves contre les brutales poursuites des puissants.
Pauvre et dénué de tout, depuis qu’en embrassant la vie monastique il a
distribué aux pauvres les grands biens qu’il tenait de sa famille, il n’en
trouve pas moins le secret d’élever dans sa ville épiscopale un établissement
immense, refuge assuré des pèlerins et des pauvres, asile ouvert dans un ordre
parfait à toutes les souffrances, à tous les besoins des divers âges :
véritable cité nouvelle à côté de la grande ville, et que la reconnaissance des
peuples appela du nom de son fondateur. Prêt à la fois pour toutes les luttes,
on le vit maintenir intrépidement les droits d’exarchat que possédait son siège
sur les onze provinces composant la vaste division administrative, connue par
les Romains d’alors sous le nom générique de diocèse du Pont. Infatigable
zélateur des saints canons, en même temps qu’il défendait ses clercs contre les
atteintes portées à leurs immunités, il réforma les abus qui s’étaient
introduits en des temps moins troublés que les siens ; et sous l’effort même de
la tempête, il sut ramener la discipline sacrée à l’exacte perfection des plus
beaux jours.
Cependant le temps vint où les intérêts majeurs de la foi, qui semblaient avoir
suspendu pour son corps épuisé la loi de toute chair, ne réclamèrent plus aussi
impérieusement sa présence. Le 9 août 378, la flèche des Goths faisait justice
de Valens ; bientôt l’édit de Gratien rappelait d’exil les confesseurs, et
Théodose paraissait en Orient. Dès le 1er janvier 379, libre enfin, Basile
s’endormait dans le Seigneur.
L’Église grecque fête la mémoire du grand évêque une première fois le jour même
de cette mort, conjointement avec la Circoncision du Verbe fait chair ; le 3 du
même mois elle l’unit dans une nouvelle solennité à ses deux autres Docteurs,
Grégoire de Nazianze et Jean Chrysostome, accumulant les magnificences de sa
Liturgie pour chanter dignement ce trentième jour de janvier, qu’un triple
soleil illumine ainsi de ses splendeurs concordantes à la gloire de la Trinité
sainte [49].
L’Église latine a choisi, pour célébrer Basile, la date du 14 juin comme étant
celle de son ordination.
N’est-ce pas vous avoir assez loué, grand Pontife, que d’avoir seulement énoncé
vos œuvres ? Puissent-elles, ces œuvres, trouver de nos temps des imitateurs !
Car, l’histoire le montre clairement, ce sont les saints de votre taille qui
font la grandeur d’une époque et son salut. Le peuple le plus éprouvé, le plus
abandonné en apparence, n’a besoin que d’un chef docile en tout, docile jusqu’à
l’héroïsme aux inspirations de l’Esprit toujours présent dans l’Église, et ce
peuple portera la tempête, et il vaincra enfin ; tandis que lorsque le sel de la
terre est affadi [50], la société se dissout, sans qu’il soit même besoin d’un
Julien ou d’un Valons pour la mener à sa perte. Obtenez donc, ô Basile, des
chefs tels que vous à notre société si malade ; que l’étonnement de Modestus se
reproduise en nos jours ; que les successeurs des préfets de Valens rencontrent
partout un évêque à la tête des églises : et leur étonnement sera pour nous le
signal du triomphe ; car un évêque n’est jamais vaincu, dût-il passer par
l’exil ou la mort. En même temps que vous maintiendrez les pasteurs des Églises
à la hauteur de cet état de perfection Où les veut l’onction sainte, élevez
aussi le troupeau jusqu’aux voies de la sainteté que son christianisme suppose.
Ce n’est pas aux moines seulement qu’il a été dit : Le royaume des cieux est en
vous [51]. Vous nous apprenez [52] que ce royaume des cieux, cette béatitude
qui déjà peut être la nôtre, est la contemplation qui nous est accessible
ici-bas des réalités éternelles, non par la claire et directe vision, mais dans
le miroir dont parle l’Apôtre. Quelle absurdité, ainsi que vous le dites, de ne
cultiver, de ne nourrir dans l’homme que les sens affamés de matière, et de
refuser au seul esprit son libre jeu et sa pâture ! L’esprit ne s’élance-t-il
pas de lui-même vers les régions de l’intelligible pour lequel il est fait ? Si
son essor est laborieux, c’est que les sens ont prévalu contre lui.
Apprenez-nous à le guérir par la foi et l’amour, qui lui rendront l’agilité du
cerf et relèveront sur les montagnes. Répétez aux hommes de notre temps qui
pourraient l’oublier, que le souci d’une foi droite n’est pas moins nécessaire
à cette fin que la rectitude de la vie. Hélas ! vos fils en trop grand nombre
ont oublié que tout vrai moine, tout vrai chrétien, déteste l’hérétique [53]. Bénissez
d’autant mieux ceux que tant d’épreuves continues n’ont pu ébranler ;
multipliez les retours ; hâtez le jour heureux où l’Orient, secouant le double
joug du schisme et de l’Islam, reprendra dans le bercail unique de l’unique
pasteur une place qui fut si glorieuse.
Pour nous qui sommes en ce moment prosternés à vos pieds, ô Docteur de
l’Esprit-Saint, défenseur du Verbe consubstantiel au Père, faites que comme
vous nous vivions toujours à la gloire de la Trinité sainte. Vous l’exprimiez
dans une admirable formule : « Être baptisé dans la Trinité, croire
conformément à son baptême, glorifier Dieu selon sa foi », c’était pour vous
l’essentielle base de ce que doit être le moine [54] ; mais n’est-ce pas aussi
tout le chrétien ? Faites-le comprendre à tous, et bénissez-nous.
[1] Symb. Constantinop.
[2] Basil. Lib. de Sp. S. IX.
[3] Ibid. XXVI.
[4] Ibid. XVIII.
[5] Ibid. XXI.
[6] Ibid. XVI.
[7] Ibid. XXII.
[8] De legend. libris gentil.
[9] Sermo ascetic.
[10] Prœm. de judicio Dei.
[11] Prævia instit. ascetica.
[12] Prævia Instit. ascetica.
[13] De fide ; Moralia.
[14] Reg. brev. tractatæ 160 etc., 114 etc.
[15] Reg. fus. tract. 30.
[16] Reg. fus. tract. 10 ; Epist. 23, al. 383 ; Epist. 199, al. 2, can. XVIII,
XIX.
[17] Epist. 207, al. 63.
[18] S. P. Bened. Reg. cap. LXXIII.
[19] Prov. XVII, 6.
[20] Epist. 204, al. 15 ; Epist. 223, al. 79.
[21] I Thess. V, 5.
[22] Hieron. Dial. cont. Lucif.
[23] Isai. LVI, 10.
[24] Epist. 203, al. 77.
[25] Epist. 204, al. 75, etc.
[26] Epist. 136, al. 257.
[27] Lib. de Sp. S. XXX.
[28] Epist. 91, al. 324 ; 92, al. 69 ; etc.
[29] Epist. 113, al. 203.
[30] Epist. 58, al. 44.
[31] Epist. 259, al. 184.
[32] Epist. 128, al. 365.
[33] Ibid.
[34] Ibid.
[35] Act. IV, 32.
[36] Epist. 138, al. 365.
[37] Lib. de Sp. S. XXX.
[38] Epist. 257, al. 303.
[39] Lib. de Sp. S. XXX.
[40] Epist. 141, al. 262.
[41] Epist. 136, al. 257.
[42] Epist. 141, al. 262.
[43] Homil. in Ps. CXIV.
[44] In Ps. LIX.
[45] Hom. VIII in Hexaemeron.
[46] In Hexaem. IV.
[47] Epist. 207, al. 63.
[48] In Ps. XXVIII.
[49] Acoluthia triplicis festi.
[50] Matth. V, 13.
[51] Luc. XVII, 21.
[52] Basil. Epist. 8, al. III.
[53] Sermo de ascetic. discipl. Quomodo monachum ornari oporteat.
Francesco Bartolozzi (–1815), after
Domenichino, Saint Basil of Caesarea.
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Ce géant de l’épiscopat oriental, phare de l’orthodoxie, patriarche et
législateur de la vie monastique, mourut le Ier janvier 379 ( ?). Mais comme ce
jour était déjà affecté à l’office de l’octave du Seigneur, la fête de saint
Basile fut renvoyée à cette date que l’on croit — mais sans raison sérieuse —
être l’anniversaire de sa consécration épiscopale.
Parler brièvement des mérites de Basile est difficile, et au-dessus de nos
forces. Que parle donc, et mieux que nous, saint Éphrem, qui fit son éloge quand
le grand évêque vivait encore.
Le saint diacre d’Édesse reçut, en une vision, l’ordre du Seigneur d’aller à
Césarée trouver Basile : Ecce in domo mea vas splendidum est ac magnificum,
quod tibi suppeditabit cibum. — Il se met donc en route, part d’Édesse de
Syrie, et va à Césarée, où il trouve Basile prêchant dans l’église, avec
l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe, sur son épaule. Voici comment
Ephrem nous décrit l’impression qu’il en éprouva :
Vidi in Sanctis Sanctorum Vas Electionis, coram armento ovium præclare
extensum, verbisque maiestate plenis exornatum atque distinctum, omniumque
oculos in illud defixos.
Vidi templum ab eo spiritu vegetatum, eiusque in viduas ac orphanos potissimum
commiserationes.
Vidi... ipsum Pastorem pennis Spiritus sursum pro nobis preces tollentem,
filumque orationis deducentem.
Vidi ab ipso ecclesiam ornatam et dilectam aptissime compositam.
Prospexi ab ipso manare doctrinam Pauli, legem Evangeliorum, et timorem
Mysteriorum [55].
L’histoire de la primauté pontificale trouve en Basile l’un de ses défenseurs
les plus convaincus. Quand, du fait des abus de pouvoir des Ariens, toutes les
Églises d’Orient étaient bouleversées, le Saint juge que l’unique remède est
l’intervention du Pape, et il écrit dans ce but au grand saint Athanase : Visum
est autem mihi consentaneum ut scribatur episcopo Romæ, ut quæ hic geruntur
consideret et sententiam suam exponat. Et quoniam difficile est ut communi ac
synodico decreta aliqui illinc mittantur, ipse sua auctoritate in ista causa
usus, viros eligat... omnia secum habentes necessaria, ad ea rescindenda, quæ
Arimini per vim et violentiam gesta sunt [56].
C’est aussi dans ce sens que Basile écrivit à Damase, lui dépeignant l’état
misérable de l’Orient : Universusquidem prope modum Oriens, Pater colendissime,
hoc est quidquid ab Illyrico ad Ægyptum usque protenditur, vehementi tempestate
et fluctuum exagitatione percellitur... Horum carte malorum remedium esse
unicum arbitramur, miserationis tuæ visitationem sollicitudinemque [57].
Non moins que le monachisme oriental, le monachisme bénédictin considère saint
Basile comme son patriarche et son législateur. En effet, saint Benoît, en de
nombreux passages de sa Règle, dépend du saint évêque de Césarée, à la Règle
duquel il renvoie directement ses disciples avides d’une nourriture spirituelle
plus forte. Dans le haut moyen âge, de nombreux monastères d’Europe suivaient
simultanément les Règles de Saint Basile et de Saint Benoît ; et en Italie
surtout, les monastères grecs, gouvernés conformément aux canons monastiques
basiliens, se maintinrent nombreux et florissants jusqu’au XVIIe siècle.
Sous l’influence de ces éléments, le culte liturgique de saint Basile fut
relativement répandu, et nous trouvons jusque dans la Ville éternelle un antique
monastère portant son nom. Saint-Basile in scala mortuorum, près du Forum de
Nerva, fut jadis une des principales abbayes romaines et il en est question
dans un document d’Agapit II [58]. Sa destruction est toute récente.
A saint Basile était également dédiée l’église monastique de
Sainte-Marie-Aventine, érigée par Albéric dans sa propre demeure, du temps de
saint Odon. Là Hildebrand, le futur Grégoire VII, professa la vie monastique
sous la Règle du patriarche du Mont-Cassin.
Il existe encore à Rome une troisième petite église consacrée à saint Basile.
Elle se trouve non loin du titulus Susannæ, et au XVIIe siècle on y ouvrit un
collège de moines basiliens italo-grecs.
Dans la basilique vaticane se trouve un autel dédié à saint Basile, et le tableau
qui le surmonte représente le Saint célébrant les divins mystères avec tant de
dévotion et de majesté, que l’empereur arien Valens, entrant dans l’église le
jour de l’Epiphanie, faillit s’évanouir de terreur.
L’office de saint Basile fut inséré dans le Calendrier romain à la fin du moyen
âge. L’introït est celui des Docteurs, comme le 7 décembre ; les collectes sont
empruntées à la messe Sacerdotes, comme pour la fête de saint Léon le Grand le
11 avril. La première lecture et le répons proviennent du Commun des Docteurs,
comme le 29 janvier, sauf le verset alléluiatique, pris à la messe de saint
Sylvestre Ier.
La lecture évangélique est celle du Commun des Martyrs Pontifes, comme le 24
janvier, avec, en plus, les versets 34-35 qui terminent en saint Luc le même
chapitre XIV et se rapportent aux fonctions du Docteur. A ce passage, où le
Sauveur parle du renoncement généreux, fait par ses disciples, à toutes les
choses du monde, se rapporte une page magnifique des Règles de saint Basile,
insérée aujourd’hui dans le Bréviaire, au IIIe Nocturne ; le saint Docteur y
explique le dépouillement et le détachement qu’exigé la vocation monastique.
Moine signifie serviteur de Dieu : c’était en effet le titre qu’on donnait
anciennement au moine : Servus Dei, et quand saint Grégoire se fit moine, il
prit par humilité le nom de Servus servorum Dei, c’est-à-dire serviteur de tous
les moines, dernier du monastère. Le moine est donc celui qui, ayant donné à
Dieu omne quod habet, omne quod facit, omne quod est, tel un esprit, n’a plus
rien en propre, ni biens, ni corps, ni volonté ; mais il demeure sur la terre
tant que Dieu l’y laisse pour sa propre gloire, sans désormais appartenir au
monde.
L’antienne pour l’offrande des dons est commune à la fête d’hier, tandis que
celle pour la Communion est semblable à celle du 29 janvier.
Une célèbre réponse de saint Basile est celle qu’il adressa au préfet arien
Modeste ; celui-ci, habitué à la servilité des évêques courtisans hérétiques,
avait fait observer au Saint que personne jusqu’alors ne lui avait tenu un
langage si ferme et si fier. — « C’est que, répondit Basile, tu n’as jamais
jusqu’à présent, parlé avec un évêque ! »
[55] Act. SS. Iun., III, 381-382.
[56] Op. cit., 340.
[57] Op cit., 342-343.
[58] ARMELLINI, Le Chiese di Rama, 1891, p. 146.
Święty Bazyli Wielki na ambonie z 1693 wyrzeźbiony
przez Jana Krzysztofa Doebela w Królewcu. W bazylice w Dobrym
Mieście
Part of the pulpit sculpted by Jan Krzysztof Doebel in Koenigsberg.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
« Je vis le pasteur emportant vers Dieu des prières pour nous sur les ailes de
l’esprit ». C’est ainsi que le décrit saint Ephrem.
1. Saint Basile. — Jour de mort : 1er janvier 379 (Aujourd’hui est
l’anniversaire de sa consécration épiscopale). Tombeau : à Césarée de
Cappadoce. Image : On le représente en évêque grec, avec une colombe sur le
bras. Vie : Basile le Grand, archevêque de Césarée, était l’aîné de quatre fils
dont trois furent évêques (parmi eux, saint Grégoire de Nysse). Sa pieuse
grand-mère, Macrine, exerça une grande influence sur son éducation religieuse.
« Jamais je n’oublierai, écrit-il, l’impression profonde que firent sur mon âme
les discours et les exemples de cette vénérable femme ». On connaît l’amitié
intime qui l’unissait à saint Grégoire de Nazianze et qui persévéra jusqu’à la
mort. Ce que fut saint Benoît pour l’Occident, saint Basile le fut pour
l’Orient : le père et le fondateur du monachisme. Comme évêque, il fut un
intrépide champion de la foi catholique contre l’hérésie arienne. Il résista
courageusement à l’empereur Valens qui voulait ériger l’arianisme en religion
d’État. Basile fut un esprit éminent, une lumière ardente de son temps. Mais
alors que cette lumière brillait et réchauffait, il se consumait lui-même. Son
esprit grandissait sans cesse, mais son corps s’épuisait. A 49 ans, il était
déjà un vieillard. Il a accompli de grandes choses dans tous les domaines de la
vie religieuse. Il fut un grand théologien, un prédicateur puissant, un
écrivain très doué. Il a composé deux règles monastiques et réformé la liturgie
orientale. Il mourut en 379, à peine âgé de 49 ans. Il était si amaigri qu’il
semblait n’avoir plus que les os et la peau. On aurait dit qu’il n’y avait plus
que la vie de l’esprit dans cette enveloppe diaphane.
2. La messe (In medio). — La messe est du commun des docteurs de l’Église, mais
avec un autre Évangile. Nous voyons le docteur dont le Seigneur ouvre la bouche
au milieu de l’Église. A l’Épître, saint Paul parle à son disciple saint Basile
du ministère de la prédication et de l’enseignement ; il a fidèlement suivi les
instructions du Maître. A l’Évangile, le Seigneur fait entendre son sermon de
la Croix. Basile l’a réalisé dans sa vie ; il a haï sa vie et porté sa croix à
la suite du Seigneur.
3. Un trait de sa vie. — Valens envoya, en 372, le préfet Modestus vers Basile,
en Cappadoce. Le préfet reprocha à Basile d’oser avoir une autre foi que celle
de l’empereur. Il le menaça de la confiscation de ses biens, de l’exil, des
tortures et de la mort. A ce langage du despotisme byzantin, Basile répondit
avec le calme que lui donnaient la force divine et la foi : « C’est tout ? De
tout cela rien ne me touche. Celui qui ne possède rien ne peut pas voir ses
biens confisqués. Je ne connais pas le bannissement car, sur la vaste terre de
Dieu, je suis partout chez moi. Les tortures ne peuvent pas m’arrêter car je
n’ai pas de corps. La mort sera pour moi la bienvenue, car elle m’emportera
plus vite vers Dieu ; au reste, je suis en grande partie mort et depuis
longtemps je m’avance vers ma tombe ». Frappé par ces paroles, le préfet dit :
« On ne m’a encore jamais parlé avec une pareille liberté ». « C’est sans doute
», reprit Basile, « que tu n’es jamais tombé sur un évêque ». Le préfet se hâta
de retourner auprès de l’empereur et il lui dit : « César, nous sommes vaincus
par le chef de l’Église. Il est plus fort que les menaces, plus ferme que les
paroles, plus puissant que la persuasion ».
SOURCE : http://www.introibo.fr/14-06-St-Basile-le-Grand-eveque#nh53
Also
known as
Basil of Caesarea
Father of Eastern Monasticism
2 January (Roman
Catholic; Anglican Church; Lutheran Church)
15 January (Coptic
Orthodox Church; Ethiopian Orthodox)
30 January (Eastern
Orthodox; Byzantine Rite as part of the Synaxis of the Three Holy
Hierarchs
14 June (Episcopal
Church; Roman Catholic prior to 1969;
based on the date he was consecrated a bishop)
1 January (1955 Dominican martyrology)
Profile
Born to the nobility, his
was a pious family – his mother, father,
and four of his nine siblings
were canonized,
including Saint Gregory
of Nyssa. Grandson of Saint Macrina
the Elder. As a youth Basil was noted for organizing famine relief, and for
working in the kitchens himself, quite unusual for a young noble.
He studied in Constantinople and
Athens with his friend Saint Gregory
Nazianus. Ran a school of oratory and law in Caesarea.
Basil was so successful, so sought after as a speaker,
that he was tempted by pride. Fearful that it would overtake his piety, he sold
all that he had, gave away the money, and became a priest and monk.
Founded monasteries and
drew up rules for monks living
in the desert; he is considered as key to the founding of eastern monasticism as Saint Benedict
of Nursia was to the west. Bishop and Archbishop of Caesarea.
Conducted Mass and preached to
the crowds twice each day. Fought Arianism.
Greek Doctor
of the Church. Father
of the Church.
Born
329 at Caesarea, Asia
Minor (modern Turkey)
1 January 379 at Caesarea, Asia
Minor (modern Turkey) of natural causes
–
in Italy
carrying a scroll or book,
referring to his influential writings
supernatural fire, often
with a dove nearby
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Creation
of the World, by Saint Basil the Great
Golden
Legend, by Jacobus
de Voragine
Legends
of the Blessed Sacrament
Little
Lives of the Great Saints
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Prayer
for a Deeper Sense of Fellowship with All Living Things, by Saint Basil
Roman
Martyrology, 1914 edition
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints and Their Symbols, by E A Greene
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Dictionary of Patron Saints’ Names
The Martyrology of The Sacred Order of Friars Preachers,
translated by Father W
R Bonniwell, O.P.
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Saints to Remember, by
the Slaves of the Immaculate Heart of Mary
other
sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Catholic Book Blogger
Saint Basil: Find God Through Continence
Saint Basil: Take Communion Every Day
Saint Basil: Take Your Example from Scripture
Saint Basil: Beware Men of Clever Insincerity
Saint Basil: Show Your Enthusiasm for God
Saint Basil: Don’t Give an Opening to Rumor
Saint Basil: Live and Talk Like a Christian
Saint Basil: Work Through our Grief
Saint Basil: Work for the Kingdom is Never Wasted
Saint Basil: Give Your Leisure to the Lord
Saint Basil: Learn the Lesson of the Bees
Saint Basil: Learn Contentment from the Fish
Saint Basil: Follow the Promptings of Nature
Saint Basil: Look for Quiet
Saint Basil: Make Time for God
Saint Basil: Don’t Look for Evil
Saint Basil: Everything is Made for a Reason
Saint Basil: Praise God for the Beauty of Light
Saint Basil: Train Yourself with Secular Learning
Saint Basil: Admire the World as a Work of Art
Saint Basil: Let All Creation Remind You of the Creator
Saint Basil: See God in the Beauty of Creation
images
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BreadCast: Prayer to Saint Basil the Great and Saint
Gregory Nazianzen
On the Holy
Spirit, by Saint Basil the Great
video
ebooks
A
Treatise on Baptism, by Saint Basil the Great
On
the Holy Spirit, by Saint Basil the Great
Saint
Basil and His Rule, by E F Morison
Saint
Basil the Great, by Ricahrd Travers Smith, BD
Saint
Basil the Great: A Stody in Monasticism, by William Kemp Lowther Clarke
To
Students on Greek Literature, by Saint Basil the Great
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Martirologio Romano, 2001 edición
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Martirlogio Romano, 2004 edizione
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Readings
O sinner, be not
discouraged, but have recourse to Mary in all you necessities. Call her to your
assistance, for such is the divine Will that she should help in every kind of
necessity. – Saint Basil
the Great
Happy is he who night and
day entertains no other care and anxiety but how he may be able to render a
satisfactory account of his life when he stands before the Judge. – Saint Basil
the Great
By the command of your
only-begotten Son we communicate with the memory of your saints…by whose
prayers and supplications have mercy upon us all, and deliver us for the sake
of your holy name. – Liturgy of Saint Basil, 373AD
The bread which you use
is the bread of the hungry; the garment hanging in your wardrobe is the garment
of him who is naked; the shoes you do not wear are the shoes of the one who is
barefoot; the acts of charity that you do not perform are so many injustices
that you commit. – Saint Basil
Let us raise ourselves
from our fall and not give up hope as long as we are free from sin. Jesus
Christ came into this world to save sinners. ‘Come, let us adore and prostrate
ourselves and weep before him’ (Psalm 95:6). The Word calls us to repentance,
crying out: ‘Come to me, all you who labor and are heavily burdened and I will
refresh you’ (Matthew 11:28). There is, then, a way to salvation if we are
willing to follow it” – from a letter by Saint Basil the Great
Envy is a gnawing pain
which springs from the success and prosperity of another; and this is the
reason why the envious are never exempt from trouble and vexation. If an
abundant harvest fills the granaries of a neighbor, if success crowns his
efforts, the envious man is chagrined and sad. If one man can boast of
prudence, talent, and eloquence; if another is rich, and is very liberal to the
poor, if good works are praised by all around, the envious man is shocked and
grieved. The envious, however, dare not speak; although envy makes them
counterfeit gladness, their hearts are sore within. If you ask him what vexes
him, he dare not tell the reason. It is not really the happiness of his friend
that annoys him, neither is it his gaiety that makes him sad, nor is he sorry
to see his friend prosper; but it is that he is persuaded that the prosperity
of others is the cause of his misery. This is what the envious would be forced
to acknowledge, if they spoke the truth sincerely; but because they dare not
confess so shameful a sin, they, in secret, feed a sore which tortures them and
eats away their rest. As the shadow ever accompanies the pedestrian when
walking in the sun, so envy throws its shadow on those who are successful in
the world. – Saint Basil,
from “De Individia”
Thy fame has gone forth
into all the earth, which has received thy word. Thereby thou hast taught the
Faith; thou hast revealed the nature of created things; thou hast made a royal
priesthood of the ordered life of men. Righteous Father Basil intercede with
Christ our God that our souls may be saved. – troparion of Saint Basil
the Great
Thou wast an unshaken
foundation of the Church and didst give to all mortals an inviolate lordship
which thou didst seal with thy doctrine, O righteous Basil, revealer of the
mysteries of heaven. – kontakion of Saint Basil
the Great
MLA
Citation
“Saint Basil the
Great“. CatholicSaints.Info. 22 June 2022. Web. 20 October 2022.
<https://catholicsaints.info/saint-basil-the-great/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-basil-the-great/
Святитель
Василий Великий (иконописная мастерская Елеон)
St. Basil the Great
St. Basil the Great was
born at Caesarea of Cappadocia in 330. He was one of ten children of St. Basil
the Elder and St. Emmelia. Several of his brothers and sisters are honored
among the saints. He attended school in Caesarea, as well as Constantinople and
Athens, where he became acquainted with St. Gregory Nazianzen in 352. A little
later, he opened a school of oratory in Caesarea and practiced law.
Eventually he decided to
become a monk and found a monastery in Pontus which he directed for five years.
He wrote a famous monastic rule which has proved the most lasting of those in
the East. After founding several other monasteries, he was ordained and, in
370, made bishop of Caesarea. In this post until his death in 379, he continued
to be a man of vast learning and constant activity, genuine eloquence and
immense charity.
This earned for him the title
of “Great” during his life and Doctor of the Church after his death. He was one
of the giants of the early Church. He was responsible for the victory of Nicene
orthodoxy over Arianism in the Byzantine East, and the denunciation of Arianism
at the Council of Constantinople in 381-82 was in large measure due to his
efforts.
Basil fought simony,
aided the victims of drought and famine, strove for a better clergy, insisted
on a rigid clerical discipline, fearlessly denounced evil wherever he detected
it, and excommunicated those involved in the widespread prostitution traffic in
Cappadocia. He was learned, accomplished in statesmanship, a man of great
personal holiness, and one of the great orators of Christianity.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-basil-the-great/
Saint
Anthony of Padua Catholic Church (Dayton, Ohio) - stained glass, Sts. Basil the
Great & John Chrysostom
St. Basil the Great
Bishop of Caesarea,
and one of the most distinguished Doctors
of the Church. Born probably 329; died 1 January, 379. He ranks after Athanasius as
a defender of the Oriental Church against the heresies of
the fourth century. With his friend Gregory
of Nazianzus and his brother Gregory
of Nyssa, he makes up the trio known as "The Three Cappadocians",
far outclassing the other two in practical genius
and actual achievement.
Life
St. Basil the Elder,
father of St. Basil the Great, was the son of a Christian of
good birth and his wife, Macrina(Acta SS., January, II), both of whom
suffered for the faith during
the persecution of Maximinus Galerius (305-314),
spending several years of hardship in the wild mountains of Pontus.
St. Basil the Elder was noted for hisvirtue (Acta SS, May, VII)
and also won considerable reputation as a teacher in Caesarea.
He was not a priest(Cf.
Cave, Hist. Lit., I, 239). He married Emmelia, the daughter of
a martyr and
became the father of ten children. Three of these, Macrina, Basil,
and Gregory are honoured as saints;
and of the sons, Peter, Gregory,
and Basil attained the dignity of the episcopate.
Under the care of
his father and
his grandmother, the elder Macrina, who preserved
the traditions of their countryman, St.
Gregory Thaumaturgus (c. 213-275) Basil was formed
in habits of piety and
study. He was still young when his father died
and the family moved
to the estate of the elder Macrina at Annesi in Pontus,
on the banks of the Iris. As a boy, he was sent to school at Caesarea,
then "a metropolis of letters", and conceived a
fervent admiration for the local bishop, Dianius.
Later, he went to Constantinople, at that time "distinguished for its
teachers of philosophy and rhetoric", and thence to Athens.
Here he became the inseparable companion of Gregory
of Nazianzus, who, in his famous panegyric on Basil (Or. xliii),
gives a most interesting description of their academic experiences. According
to him, Basil was already distinguished for brilliancy
of mind and seriousness of character and associated only
with the most earnest students. He was able, grave, industrious, and well
advanced in rhetoric, grammar, philosophy, astronomy,
geometry, andmedicine. (As to his not knowing Latin,
see Fialon, Etude historique et littéraire sur St. Basile, Paris,
1869). We know the
names of two of Basil's teachers at Athens —
Prohaeresius, possibly a Christian,
and Himerius, apagan.
It has been affirmed, though probably incorrectly,
that Basil spent some time under Libanius. He tells us himself that
he endeavoured without success to attach himself as a pupil
to Eustathius (Ep., I). At the end of his sojourn at Athens, Basil being
laden, says St.
Gregory of Nazianzus "with all the learning attainable by
the nature of man", was well equipped to be a
teacher. Caesarea took possession of him gladly "as a founder
and second patron" (Or. xliii), and as he tells us (ccx), he refused
the splendid offers of the citizens of Neo-Caesarea, who wished
him to undertake the education of
the youth of their city.
To the successful student
and distinguished professor, "there now remained", says Gregory (Or.
xliii), "no other need than that
of spiritual perfection". Gregory
of Nyssa, in his life of Macrina, gives us to understand
that Basil's brilliant success both as a university student
and a professor had left traces of worldliness and self-sufficiency on
the soul of
the young man. Fortunately, Basil came again in contact
with Dianius, Bishop ofCaesarea,
the object of his boyish affection, and Dianius seems to have baptized him,
and ordained himReader soon
after his return to Caesarea. It was at the same time also that he fell
under the influence of that very remarkable woman,
his sister Macrina, who had meanwhile founded a religious community
on the familyestate
at Annesi. Basil himself tells us how, like a man roused from
deep sleep, he turned his eyes to the marvellous truth of
the Gospel, wept many tears over his miserable life, and prayed for
guidance from God:
"Then I read the Gospel, and saw there that a great means of
reaching perfection was the selling of one'sgoods, the sharing of
them with the poor,
the giving up of all care for this life, and the refusal to allow thesoul to
be turned by any sympathy towards things of earth" (Ep. ccxxiii). To learn
the ways of perfection, Basilnow visited the monasteries of Egypt,
Palestine, Coele-Syria, and Mesopotamia. He returned, filled with
admiration for the austerity and piety of
the monks,
and founded a monastery in
his native Pontus,
on the banks of the Iris, nearly opposite Annesi. (Cf. Ramsay, Hist. Geog.
of Asia
Minor, London, 1890, p. 326).Eustathius
of Sebaste had already introduced the eremitical life into Asia
Minor; Basil added the cenobitic or
community form, and the new feature was imitated by many companies of men
and women.
(Cf. Sozomen,Church
History VI.27; Epiphanius, Haer., lxxv, 1; Basil, Ep.
ccxxiii; Tillemont, Mém.,
IX, Art. XXI, and note XXVI.) Basil became known as the father
of Oriental monasticism, the forerunner of St. Benedict. How
well he deserved the title, how seriously and in what spirit he
undertook the systematizing of the religious
life, may be seen by the study of his Rule. He seems to have
read Origen's writings
very systematically about this time, for in union with Gregory
of Nazianzus, he published a selection of them called the
"Philocalia".
Basil was drawn from
his retreat into the area of theological controversy
in 360 when he accompanied two delegates from Seleucia to
the emperor at Constantinople, and supported his namesake of Ancyra.
There is some dispute as to his courage and
his perfect orthodoxy on
this occasion (cf. Philostorgius, Hist. Eccl., IV, xii; answered by Gregory
of Nyssa, Answer
to Eunomius' Second Book I, and Maran, Proleg., vii; Tillemont,Mém.,
note XVIII). A little later, however, both qualities seem to have
been sufficiently in evidence, as Basilforsook Dianius for
having signed the heretical creed of Rimini.
To this time (c. 361) may be referred the "Moralia"; and a
little later came two books against Eunomius (363)
and some correspondence withAthanasius.
It is possible, also, that Basil wrote his monastic rules
in the briefer forms while in Pontus,
and enlarged them later at Caesarea. There is an account of an invitation
from Julian for Basil to
present himself a court and of Basil's refusal, coupled with
an admonition that angered the emperor and
endangered Basil'ssafety. Both incident and correspondence however are
questioned by some critics.
Basil still retained
considerable influence in Caesarea,
and it is regarded as fairly probable that he had a hand in
the election of the successor of Dianius who died
in 362, after having been reconciled to Basil. In any case the new bishop, Eusebius,
was practically placed in his office by the elder Gregory
of Nazianzus. Eusebiushaving
persuaded the reluctant Basil to be ordained priest,
gave him a prominent place in the administration of the diocese (363).
In ability for the management of affairs Basil so far eclipsed
the bishop that
ill-feeling rose between the two. "All the more eminent and wiser portion
of the church was roused against the bishop"
(Greg. Naz., Or. xliii; Ep. x), and to avoid trouble Basil again
withdrew into the solitude of Pontus.
A little later (365) when the attempt of Valens to
impose Arianism on
the clergy and
the people necessitated the presence of a strong personality, Basil was
restored to his former position, being reconciled to the bishop bySt.
Gregory of Nazianzus. There seems to have been no further disagreement
between Eusebius and Basil and
the latter soon became the real head of the diocese.
"The one", says Gregory
of Nazianzus (Or. xliii), "led the people the other led their
leader". During the five years spent in this most important
office, Basil gave evidence of being a man of very unusual powers. He
laid down the law to
the leading citizens and the imperial governors, settled disputes with wisdom
and finality, assisted the spiritually needy, looked after "the
support of the poor,
the entertainment of strangers, the care of maidens, legislation written
and unwritten for themonastic life, arrangements of prayers,
(liturgy?), adornment of the sanctuary" (op. cit.).
In time of famine, he was the saviour of the poor.
In
370 Basil succeeded to the See of Caesarea, being consecrated according
to tradition on 14 June. Caesareawas then a powerful
and wealthy city (Sozomen, Church
History V.5). Its bishop was Metropolitan of
Cappadocia and Exarch of Pontus which
embraced more than half of Asia
Minor and comprised eleven provinces. The see
of Caesarea ranked with Ephesus immediately after
the patriarchal sees in the councils, and the bishop was
the superior of fifty chorepiscopi (Baert). Basil's actual influence,
says Jackson (Prolegomena, XXXII) covered the whole stretch of country
"from the Balkans to the Mediterranean and from the Aegean to the
Euphrates". The need of a man like Basil in such
a see as Caesarea was most pressing, and he must
have known this well. Some think that he set about procuring his
own election; others (e.g. Maran, Baronius, Ceillier)
say that he made no attempt on his own behalf. In any event, he became Bishop ofCaesarea largely
by the influence of the elder Gregory
of Nazianzus. His election, says the younger
Gregory (loc. cit.), was followed by disaffection on the part of
several suffragan bishops "on
whose side were found the greatest scoundrels in the city". During his
previous administration of the diocese Basil had
so clearly definedhis ideas of discipline and orthodoxy,
that no one could doubt the
direction and the vigour of his policy. St.
Athanasius was greatly pleased at Basil's election (Ad
Pallad., 953; Ad Joann. et Ant., 951); but the ArianizingEmperor
Valens, displayed considerably annoyance and the defeated minority of bishops became
consistently hostile to the new metropolitan.
By years of tactful conduct, however, "blending his correction with
consideration and his gentleness with firmness" (Greg. Naz., Or.
xliii), he finally overcame most of his opponents.
Basil's letters tell the
story of his tremendous and varied activity; how he worked for the exclusion of
unfit candidates from the sacred ministry and the deliverance of
the bishops from
the temptation of simony;
how he required exact discipline and
the faithful observance of the canons from both laymen and clerics;
how he rebuked the sinful,
followed up the offending, and held out hope of pardon to the
penitent. (Cf. Epp. xliv, xlv, and xlvi, the beautiful letter to a
fallen virgin, as well as Epp. liii, liv, lv, clxxxviii, cxcix,
ccxvii, and Ep. clxix, on the strange incident of Glycerius, whose
story is well filled out by Ramsay, The Church in the RomanEmpire,
New York, 1893, p. 443 sqq.) If on the one hand he strenuously defended clerical rights andimmunities (Ep.
civ), on the other he trained his clergy so
strictly that they grew famous as the type of all that a priest should
be (Epp. cii, ciii). Basil did not confine his activity to diocesan affairs,
but threw himself vigorously into the troublesome theological disputes
then rending the unity of Christendom.
He drew up a summary of the orthodox faith;
he attacked by word of mouth the heretics near
at hand and wrote tellingly against those afar. His correspondence shows that
he paid visits, sent messages, gave interviews, instructed, reproved, rebuked,
threatened, reproached, undertook the protection of nations, cities, individuals great
and small. There was very little chance of opposing him successfully, for he
was a cool, persistent, fearless fighter in defence both of doctrine and
of principles. His bold stand against Valens parallels
the meeting of Ambrosewith Theodosius.
The emperor was dumbfounded at the archbishop's calm indifference to
his presence and his wishes. The incident, as narrated by Gregory
of Nazianzus, not only tells much
concerning Basil's character but throws a clear light on
the type of Christian
bishop with which the emperors had to deal and goes far to explain
why Arianism, with
little court behind it, could make so little impression on the ultimate history of Catholicism.
While assisting Eusebius in
the care of his diocese, Basil had
shown a marked interest in the poor and afflicted;
that interest now displayed itself in the erection of a magnificent
institution, the Ptochoptopheion, or Basileiad, a house for the care of
friendless strangers, the medical treatment of the sick poor,
and the industrial training of the unskilled. Built in the suburbs, it attained
such importance as to become practically the centre of a new city with the name
of he kaine polis or "Newtown". It was the motherhouse of
like institutions erected in other dioceses and
stood as a constant reminder to the rich of
their privilege of spending wealth in a truly Christian way.
It may be mentioned here that the social obligations of
the wealthywere so plainly and forcibly preached by St. Basil that
modern sociologists have ventured to claim him as one of their own,
though with no more foundation than would exist in the case of any
other consistent teacher of the principles of Catholic ethics.
The truth is
that St. Basil was a practical lover of Christian
poverty, and even in his exalted position preserved that simplicity in food
and clothing and that austerity of life for which he had been
remarked at his first renunciation of the world.
In the midst of his
labours, Basil underwent suffering of many kinds. Athanasius died
in 373 and the elderGregory in 374, both of them leaving gaps never to be
filled. In 373 began the painful estrangement fromGregory
of Nazianzus. Anthimus, Bishop of Tyana,
became an open enemy, Apollinaris "a cause of
sorrow to the churches" (Ep. cclxiii), Eustathius
of Sebaste a traitor to the Faith and a personal
foe as well. Eusebius
of Samosata was banished, Gregory
of Nyssa condemned and deposed.
When Emperor Valentinian died and theArians recovered
their influence, all Basil's efforts must have seemed in vain. His
health was breaking, theGoths were
at the door of the empire, Antioch was in schism, Rome doubted his
sincerity, the bishops refused
to be brought together as he wished. "The notes of
the church were obscured in his part of Christendom,
and he had to fare on as best he might,--admiring, courting, yet coldly treated
by the Latin world, desiring the friendship of Rome,
yet wounded by her reserve,--suspected of heresy by Damasus,
and accused by Jerome of pride"
(Newman,
The Church of the Fathers). Had he lived a little longer and attended
the Council of Constantinople (381), he would have seen the death of
its first president, his friend Meletius, and the forced resignation of
its second, Gregory
of Nazianzus. Basil died 1 January, 379. His death was regarded
as a public bereavement; Jews, pagans,
and foreigners vied with his own flock in doing him honour.
The earlier Latinmartyrologies (Hieronymian
and Bede)
make no mention of a feast of St. Basil. The first mention is
by Usuardand Ado who place it on 14 June, the
supposed date of Basil's consecration to
the episcopate. In the Greek"Menaea" he is commemorated on
1 January, the day of his death. In 1081, John, Patriarch of Constantinople,
in consequence of a vision, established a feast in common honour of
St. Basil, Gregory
of Nazianzus, and John
Chrysostom, to be celebrated on 30 January. The Bollandists give
an account of the origin of this feast; they also record as worthy of note
that no relics of
St. Basil are mentioned before the twelfth century, at which time parts of his
body, together with some other very extraordinary relics were reputed to
have been brought to Bruges by
a returning Crusader. Baronius (c.
1599) gave to the Naples Oratory a relic of
St. Basil sent fromConstantinople to the pope.
The Bollandists and Baronius print
descriptions of Basil's personal appearance and the former reproduce
two icons, the older copied from a codex presented
to Basil, Emperor of the East (877-886).
By
common consent, Basil ranks among the greatest figures in church
history and the rather extravagant panegyric by Gregory
of Nazianzus has been all but equalled by a host of other
eulogists. Physically delicate and occupying his exalted position but a few
years, Basil did magnificent and enduring work in an age of
more violent world convulsions than Christianity has
since experienced. (Cf. Newman, The Church of
the Fathers). By personal virtue he attained distinction in an age
of saints;
and his purity, his monastic fervour, his stern simplicity, his
friendship for the poor became traditional in
the history of Christian asceticism.
In fact, the impress of his genius was stamped indelibly on
the Oriental conception of religious
life. In his hands the great metropolitan see of Caesarea took
shape as the sort of model of the Christian
diocese; there was hardly any detail of episcopal activity in
which he failed to mark out guiding lines and to give splendid example. Not the
least of his glories is the fact that toward the officials of the
State he maintained that fearless dignity and independence which
later history has shown to be an indispensable condition of
healthy life in the Catholic episcopate.
Some difficulty has
arisen out of the correspondence of St. Basil with the Roman
See. That he was in communion with the Western bishops and
that he wrote repeatedly to Rome asking
that steps be taken to assist the Eastern
Church in her struggle with schismatics and heretics is
undoubted; but the disappointing result of his appeals drew from
him certain words which require explanation. Evidently he was deeply
chagrined that Pope
Damasus on the one hand hesitated to condemn Marcellus and
the Eustathians, and on the other
preferred Paulinus to Meletius in whose right to
the See of Antioch St. Basil most firmly believed. At the
best it must be admitted that St. Basil criticized the pope freely
in a private letter to Eusebius
of Samosata (Ep. ccxxxix) and that he was indignant as well as hurt at
the failure of his attempt to obtain help from the West. Later on,
however, he must have recognized that in some respects he had been hasty; in
any event, his strong emphasis of the influence which the Roman
See could exercise over the Eastern bishops,
and his abstaining from a charge of anything like usurpation are
great facts that stand out obviously in the story of the disagreement. With
regard to the question of his association with the Semi-Arians,
Philostorgius speaks of him as championing the Semi-Arian cause,
and Newman says
he seems unavoidably to have Arianized the
first thirty years of his life. The explanation of this, as well as of the
disagreement with the Holy
See, must be sought in a careful study of the times, with due reference to
the unsettled and changeable condition of theological distinctions,
the lack of anything like a final pronouncement by the Church's defining power,
the "lingering imperfections of the Saints" (Newman),
the substantial orthodoxy of
many of the so-called Semi-Arians,
and above all the great plan which Basil was steadily pursuing of
effecting unity in a disturbed and divided Christendom.
Writings
Dogmatic
Of the five books
against Eunomius (c.
364) the last two are classed as spurious by some critics. The work
assails the equivalent Arianism of Eunomius and
defends the Divinity of the Three Persons of
the Trinity; it is well summarized by Jackson (Nicene and
Post Nicene Fathers, Series II, VIII). The work On
the Holy Spirit, or treatise on the Holy Spirit (c. 375) was
evoked in part by the Macedonian denial of the Divinity of
the ThirdPerson and in part by charges that Basil himself had
"slurred over the Spirit" (Gregory Naz., Ep. lviii), that he had
advocated communion with all such a should admit simply that
the Holy Ghost was not a creature (Basil, Ep. cxiii), and that he
had sanctioned the use of a novel doxology,
namely, "Glory be to the Father with theSon together with
the Holy Ghost" (De Sp. S., I, i) The treatise teaches the doctrine of
the Divinity of the Holy Ghost, while avoiding the phrase
"God, the Holy Ghost" for prudential reasons (Greg. Naz., Or.
xliii). Wuilcknis and Swete affirm the necessity of some
such reticence on Basil's part. (Cf. Jackson, op. cit., p.
XXIII, note.) With regard to Basil's teaching on the
Third Person, as expressed in his work against Eunomius (III,
i), a controversy arose at the Council
of Florence between the Latins and the Greeks; but
strong arguments both external and internal, availed to
place Basil on the side of the "Filioque".
The dogmatic writings were edited separately by Goldhorn, in his
"S. Basilii Opera Dogmatica Selecta" (Leipzig,
1854). The On
the Holy Spirit, was translated into English by Johnston (Oxford,
1892); by Lewis in the Christian Classic Series (1888); and
by Jackson (op. cit.).
Exegetical
These include nine homilies "On
the Hexaemeron" and thirteen (Maran) genuine homilies on
particular Psalms. A lengthy commentary on the first
sixteen chapters of Isaias is of doubtful authenticity (Jackson),
though by a contemporary hand. A commentary on Job has
disappeared. "The Hexaemeron" was highly admired by Gregory
of Nazianzus (Or. xliii, no. 67). It is translated entire by Jackson
(op. cit.). The homilies on
the Psalms aremoral and hortatory rather than strictly exegetical.
In interpreting the Scripture, Basil uses both the literal and
the allegorical methods, but favours the literal system of Antioch. His
second homily contains
a denunciationof usury which
has become famous.
Homiletical
Twenty-four sermons, doctrinal, moral,
and panegyrical in character, are looked upon as generally
genuine,certain critical difficulties, however, remaining still unsolved.
Eight of these sermons were translated
into Latinby Rufinus. The discourses place Basil among the
very greatest of Christian preachers
and evince his specialgift for preaching upon the responsibilities
of wealth. The most noteworthy in the collection are the homilies on
the rich (vi and vii) copied by St. Ambrose (De Nabuthe
Jez., v, 21-24), and the homily (xxii)
on the study of pagan literature.
The latter was edited by Fremion (Paris, 1819, with French translation),
Sommer (Paris, 1894), Bach (Münster, 1900), and Maloney (New York,
1901). With regard to Basil's style and his success as a preacher
much has been written. (Cf. Villemain, "Tableau d'éloq. Chrét. au IVe
siècle", Paris, 1891; Fialon, "Etude Litt. sur St. B.",
Paris, 1861); Roux, "Etude sur la prédication de B. le Grand", Strasburg,
1867; Croiset, "Hist. de la litt. Grecque", Paris, 1899.)
Moral and ascetical
This group contains much
of spurious or doubtful origin. Probably authentic are the latter two
of the three prefatory treatises, and the five treatises: "Morals",
"On the Judgment of God", "On Faith", "The Longer
Monastic Rules", "The Shorter Monastic Rules". The twenty-four sermons on morals are a
cento of extracts from the writings of Basil made by Simeon
Metaphrastes. Concerning the authenticity of the Rules there has been a
good deal of discussion. As is plain from these treatises and from the homilies that
touch uponascetical or moral subjects, St. Basil was
particularly felicitous in the field of spiritual instruction.
Correspondence
The extant letters
of Basil are 366 in number, two-thirds of them belonging to the
period of his episcopate. The so-called "Canonical Epistles"
have been assailed as spurious, but are almost surely genuine. The
correspondence with Julian and
with Libanius is probably apocryphal;
the correspondence with Apollinarus is
uncertain. All of the 366 letters are translated in the "Nicene and Post-Nicene Fathers".
Some of the letters are really dogmatic treatises, and others
are apologetic replies to personal attacks. In general they are very
useful for their revelation of the saint's character and
for the pictures of his age which they offer.
Liturgical
A so-called "Liturgy
of St. Basil" exists in Greek and in Coptic. It
goes back at least to the sixth century, but its connexion
with Basil has been a matter of critical discussion (Brightman,
"Liturgies, Eastern and Western", Oxford, 1896, I;
Probst, "Die Liturgie des vierten Jahrhunderts und deren Reform", Münster,
1893, 377-412).
Editions of St. Basil
The editio princeps of
the original text of the extant works of Basil appeared
at Basle, 1551, and the first complete Latin translation
at Rome,
1515 (autograph manuscript in
the British Museum). The best edition is that of the Maurist Benedictines, Garnier and Maran (Paris,
1721-30), republished with appendixes by Migne(P.G.,
XXIX-XXXII). For fragments attributed to Basil with more or
less certainty,
and edited by Matthaei, Mai,Pitra,
and others, see Bardenhewer, "Patrologie" (Freiburg, 1901), 247.
Portions of letters recently discovered in Egyptian papyri
were published by H. Landwehr, "Grieschische Handschriften aus
Fayûm", in "Philologus", XLIII (1884).
Sources
GREG. NAZ., Prationes,
especially xliii; IDEM, Epistolae; Carm. de vitá suâ; GREG. NYSS., Vita
Macrinae; IDEM, Or. in laudem fratris Basilii; IDEM, Answer
to Eunomius' Second Book I; SOCRATES, Church
History IV.26 and VI.3;
SOZOMEN, Church
History VI.26 and VII.15-17,
22; RUFINUS, Hist. Eccl., II, ix; THEODORET, Church
History IV.19; PHILOSTORGIUS, Hist. Eccl., VIII, xi-xiii; EPHILEM
SYRUS, Encomium in Bas., ap. COTELIER, Mon. Eccl. Gr., II;
JEROME, De Vir. Illust., cxvi. The Vita Basilii by
AMPHILOCHIUS is a forgery of about the ninth century. NEWMAN, Church
of the Fathers, I-III
McSorley,
Joseph. "St. Basil the Great." The Catholic Encyclopedia. Vol.
2. New York: Robert Appleton Company, 1907. 13 Jun.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/02330b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Janet
Grayson.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/02330b.htm
Francisco Herrera the Elder (1576–1656),
St Basil Dictating His Doctrine, circa 1639, 243 x 194, Louvre
Museum, Department
of Paintings of the Louvre Piazzetta MI 206 (Department of
Paintings of the Louvre)
ST. BASIL THE GREAT.
ST. BASIL was born in
Asia Minor. Two of his brothers became bishops, and, together with his mother
and sister, are honored as Saints. He studied with great success at Athens,
where he formed with St. Gregory Nazianzen the most tender friendship. He then
taught oratory; but dreading the honors of the world, he gave up all, and
became the father of the monastic life in the East. The Arian heretics,
supported by the court, were then persecuting the Church; and Basil was
summoned from his retirement by his bishop to give aid against them. His energy
and zeal soon mitigated the disorders of the Church, and his solid and eloquent
words silenced the heretics. On the death of Eusebius, he was chosen Bishop of
Caesarea. His commanding character, his firmness and energy, his learning and
eloquence, and not less his humility and the exceeding austerity of his life,
made him a model for bishops. When St. Basil was required to admit the Arians
to Communion, the prefect, finding that soft words had no effect, said to him,
"Are you mad, that you resist the will before which the whole world bows?
Do you not dread the wrath of the emperor, nor exile, nor death?"
"No," said Basil calmly; "he who has nothing to lose need not
dread loss of goods; you cannot exile me, for the whole earth is my home; as
for death, it would be the greatest kindness you could bestow upon me; torments
cannot harm me : one blow would end my frail life and my sufferings
together." "Never," said the prefect, "has any one dared to
address me thus." "Perhaps," suggested Basil, "you never
before measured your strength with a Christian bishop." The emperor
desisted from his commands. St. Basil's whole life was one of suffering. He
lived amidst jealousies and misunderstandings and seeming disappointments. But
he sowed the seed which bore goodly fruit in the next generation, and was God's
instrument in beating back the Arian and other heretics in the East, and
restoring the spirit of discipline and fervor in the Church. He died in 379,
and is venerated as a Doctor of the Church.
REFLECTION- "Fear
God," says the Imitation of Christ, "and thou shalt have no need of being
afraid of any man."
INTERCESSORY PRAYER: Ask
Saint Basil the Great to assist you with your needs today. Ask Saint Basil to
pray for the conversion of those people who attack the Catholic faith.
SOURCE : http://jesus-passion.com/saint_basil_the_great2.htm
St.
Basil of Caesarea and prince Vasili III of Russia. Icon.
СВЯТИТЕЛЬ
ВАСИЛИЙ (ВЕЛИКИЙ ?) И ВЕЛИКИЙ КНЯЗЬ ВАСИЛИЙ III В МОЛЕНИИ БОГОМАТЕРИ
ЗНАМЕНИЕ. Москва, Мастера оружейной палаты. 15-посл. четв.17 вв.
Дерево;
темпера. 214,3 х 163. Поступила в 1894 году. Происходит из Архангельского
собора Московского Кремля, где, по-видимому, первоначально находилась справа от
местного ряда иконостаса, на южной стене «над гробом» Василия III.
Реставрировалась неоднократно: в 1679 году и на рубеже XVII–XVIII веков
поновлялась полностью; в XVIII веке и несколько раз в XIX веке частичнопо;
раскрывалась в 1997 году в ВХНРЦ им. И.Э. Грабаря А.А. Горматюком и В.В.
Занозиным. ГИМ. инв. 29172 И-VIII 3423
Надпись:
"благоверный князь Василий Иоанович самодержец всея Руси в иноческом чине
Варлаам".
St. Basil the Great, Archbishop
of Cæsarea, Confessor
From his own works, and
the panegyrics and funeral discourses compiled by St. Gregory of Nyssa, St.
Gregory Nazianzen, St. Amphilochius, and St. Ephrem, all his intimate
acquaintance; and from the Church historians. See Hermant, Tillemont, Cave,
&c. also Jos. Assemani in Calend. Univ. ad 1 Jan. t. 6, p. 4.
A.D. 379.
ST. BASIL the Great, the illustrious doctor and intrepid champion of the
Church, was born towards the close of the year 329 at Cæsarea, the metropolis
of Cappadocia. His parents were Cappadocians by birth, both equally illustrious
for their nobility, and descended from a long line of renowned heroes. But his
father was by extraction from Pontus, where his ancestors had long nourished.
St. Macrina, his grandmother by the father’s side, and her pious husband, whose
name has not reached us, suffered the confiscation of their estates and
torments almost to death for the faith, in the reign of Maximinus II. in 311.
Another time escaping by flight, they lived seven years concealed in the great
forests of Pontus, where they were wonderfully fed by stags, as St. Gregory
Nazianzen assures us. 1 Our saint’s father St. Basil the Elder, and his wife
St. Emmelia, adorned the conjugal state by their saintly conversation. Their
marriage was blessed with ten children, of which they left nine living, all
eminent for virtue; those that were married and lived in the world seeming no way
inferior in piety to those who served God in holy virginity, as St. Gregory
Nazianzen tells us. Four were sons and the other five daughters. St. Macrina
was the eldest of all these children, and assisted her mother in training up
the rest in perfect virtue. The eldest among the boys was St. Basil: the other
three were Naucratius, St. Gregory of Nyssa, and St. Peter of Sebaste. Our
saint was the fruit of his mother’s prayers, and in his infancy by the same
means recovered his health in a dangerous sickness, when he had been given over
by the physicians, as St. Gregory of Nyssa relates. He received the first
tincture of virtue from his grandmother St. Macrina the Elder, under whose care
he passed his infancy in a country-house near Neocæsarea, in Pontus; and he
testifies himself that during his whole life he never forgot the strong
impressions of piety which her exhortations and holy example made upon his
tender mind. His father, who was the common master of eloquence and piety in
Pontus, taught him the first elements of literature, but died about the year
349, soon after the birth of St. Peter of Sebaste. He lived sometimes at
Cæsarea, where our saint was born, and where the sciences flourished; and after
his decease the young Basil was sent to that great city for the sake of the
schools. He was then only ten or twelve years old; but he far outstripped his
age in the proficiency which he made in learning, and still more by the fervour
with which he daily advanced in piety and devotion. He was judged equal in oratory
to the best masters in that country when he removed to Constantinople, where
Libanius, a heathen, the most celebrated rhetorician of that age, and one of
the first men of the empire, gave public lectures with the greatest applause. 2
This professor was charmed with the abilities, gravity, and virtue of his
scholar. He testifies in his epistles that he was in raptures as often as he
heard him speak in public. He ever after kept an epistolary correspondence with
him, and gave him constant marks of the highest esteem and veneration. 3 When
Basil had made himself master of whatever the schools of Cæsarea and
Constantinople were able to teach him, the same laudable thirst after useful
learning carried him to Athens, which from the days of Pericles, who raised
Greece from barbarism, remained still the seat of the Muses, and especially of
the purity and Attic elegance of the Greek tongue, which was preserved in the
East, though not always with equal splendour, till the taking of Constantinople
by the Turks. Whereas in the West, the true taste in polite literature began
generally to decline from the reign of Tiberius, till by the incursions of
barbarians it seemed almost extinguished. 4
St. Basil who had first met, and contracted an intimacy with St. Gregory Nazianzen
at Cæsarea, was overjoyed to find so worthy a friend at Athens, in 352. St.
Gregory, who had arrived there a little before, had credit enough to procure
his friend a welcome reception, and the great reputation and gravity of Basil
protected him from the rude treatment with which the scholars were wont to
receive new-comers. 5 A sympathy of inclinations, an equal ardour for virtue
and learning, and a mutual esteem for each other’s piety and great qualities,
formed between the two saints a friendship which was not founded in a light and
variable affection, but in rooted love and motives of true virtue. Hence no
jealousy, envy, impatience, or other passion, was ever able to impair the union
of their hearts, which was not like the passions of youth, resembling a spring
flower which quickly fades, and founded only in base interest, sense, or
pleasure. They had no other interest or desire than to consecrate themselves
entirely to God, and to be to each other a mutual comfort, spur, and assistance
in attaining to this great end. No passion more easily betrays youth than that
of sensual fondness begun under the sacred name of friendship; nor is there
anything in which they are to be more strongly upon their guard against
themselves, lest what at first seems virtue terminate in passion. This holy
pair of perfect friends, by their reservedness, watchfulness, confirmed habit
of mortification of their senses, and assiduous prayer, maintained themselves
free from the dangerous snares which the enemy of souls never fails to throw in
the way on such occasions. They conversed together with such gravity, that they
might have seemed angels destitute of bodies. With this guard over themselves,
they enjoyed all the support and succour which holy friendship in God is capable
of affording to pious souls. They had the same lodging and the same table; they
pursued the same employments, and seemed to have but one will. All things were
common between them, and in all they did they had both this only view, which
they made the whole endeavour of all their actions, that watching or sleeping,
in solitude or in company, at work or in study, fasting or taking necessary
refreshment, or whatever else they did, they might live only to glorify God,
continually adore and honour with all their faculties the Divine Being, and do
his will. All their fervour and watchfulness could not have been able to secure
their innocence had they not carefully shunned the rock of bad company; which
St. Gregory particularly remarks: 6 “Neither did we,” says he, “keep company
with scholars that were impious, rude, or impudent, but with those who were the
best and the most peaceable, and those whose conversation brought us much
profit, being persuaded that it is an illusion to seek the company of sinners
on pretence to reform or convert them: it is far more to be feared they will
communicate their poison to us.” A most important precept to all men,
especially to youth; the neglect of which is the ruin of the strongest virtue,
and renders abortive all the care and instructions of the most zealous parents
and pastors, and all the fruit of the best education. St. Gregory adds of
himself and his friend: “We knew only two streets, and chiefly the first of
these which led us to the church and to the holy teachers and doctors who there
attended the service of the altar, and nourished the flock of Christ with the
food of life. The other street with which we were acquainted, but which we held
in much less esteem, was the road to the schools, and to our masters in the
sciences. We left to others the streets which led to the theatre, to
spectacles, feastings, and diversions. We made it our only and great affair; it
was our only aim, and all our glory, to be called and to be Christians.”
St. Basil was an adept in all the liberal arts and sciences. An insight into
every different branch of them contributes exceedingly to improve and enlarge
the faculties of the mind, and is necessary to every one that would excel in
any one science, especially, as Tully observes, in oratory. This art was in the
highest request, and of the greatest use among the Greeks and Romans. And our
two students in fitting themselves for the ministry of the Church, spared no
pains to perfect themselves in the art of true and genuine eloquence. If the
fathers seem sometimes to despise it, they speak only of the studied and
superfluous ornaments of rhetoric which only tickle the ear, and in a Christian
preacher debase the grandeur and dignity of our mysteries, and rather pervert
than promote the end for which they are revealed to us. Too florid pomp of
words takes off from the noble simplicity, which best suits the dignity of
sacred truths, and which inimitably shines in the inspired writings, and
renders their genuine eloquence superior to the most finished pieces of all
profane orators. But with this simplicity are compatible the truest grandeur,
and the most agreeable charms and beauty of diction of which any subject matter
is susceptible. And St. Gregory Nazianzen and other fathers have shown, that
though the divine truths are not preached to us in the persuasive words of
human wisdom, 7 nevertheless the proper succours of eloquence are not to be
slighted by pastors in the ministry of the word. Those who degrade that sublime
office by a want of method in their discourses, or by a low grovelling
expression, dishonour God whose ambassadors they are, depreciate his divine
word, and by their carelessness and sloth give the faithful a contempt and
distaste for the most inestimable treasure, with the dispensation of which God
hath honoured them. And every one who is called to the care of souls is bound
to exert his utmost efforts to qualify himself to publish to men the great
truths of salvation with a dignity that becomes the great importance of that
function which is the first, the principal, and the most indispensable duty of
every pastor, and on which depends the salvation of most of the souls committed
to his care. Basil and Nazianzen in this view applied themselves to the study
of oratory, and imitating the industry of a Thucydides or a Demosthenes, they
with incredible pains formed their style upon the best models. 8
St. Basil excelled likewise in poesy, philosophy, and every other branch of
literature. By many observations on natural philosophy scattered in his works,
especially in his book, On the creation or work of six days, called Hexaëmeron,
it appears that his skill in the history of nature was more just and more
extensive than that of Aristotle, notwithstanding the helps which the treasures
of an Alexander were able to procure him. In logic, such were his superior
abilities, and dexterity, that it would have been more easy for a man to draw
himself out of a labyrinth than to extricate himself from the web in which this
great doctor entangled his adversaries by the force of his reasoning, says St.
Gregory. He contented himself with learning the general principles of geometry,
medicine, and the like sciences, rightly judging such an insight in to all the
arts of extreme use to a person who would excel in any of them, but despising
whatever seemed useless to one who had devoted himself solely to religion and
piety. In checking thus his curiosity and natural thirst after knowledge,
according to the excellent reflection of St. Gregory Nazianzen, he was not less
admirable for what he neglected in the sciences than for what he had learned.
After his preparatory studies, he applied himself to the assiduous meditation
of the holy scriptures, that inexhausted fund of heavenly sentiments and
knowledge. He seasoned his other studies with the assiduous reading of the
works of the fathers. Thus did our great doctor enrich himself with that
precious treasure, with which he stored his mind, and qualified himself in so
excellent a manner for the ministry of the divine word, 9 and the advancement
of piety.
Basil was soon regarded at Athens as an oracle in sacred and profane learning.
Both masters and students used their utmost endeavours to fix him among them;
but he thought it incumbent upon him rather to serve his own country. Wherefore
leaving St. Gregory some time behind him, he went from Athens in 355, and
repaired to Cæsarea in Cappadocia, where being yet young, he opened a public
school of oratory. He was also prevailed upon to plead at the bar, these being,
in that age, the principal employs in which young orators and noblemen showed
their abilities, and improved themselves in the art of speaking. Philosophy had
already raised Basil above ambition, and he contemned posts of honour, and all
the glittering advantages with which the world flattered him. He had always led
a most virtuous and regular life, and sought only the kingdom of God. Yet
seeing himself received by his countrymen with the greatest applause, every one
testifying the highest esteem for his person and extraordinary endowments, he
felt his heart secretly assaulted by a temptation to vain-glory, and a lurking
satisfaction in the empty esteem of men. The danger of this enemy made him
tremble for his soul; and he shortly after determined entirely to renounce the
world, in order to remove himself further from its precipices. The zealous
exhortations of his devout sister Macrina, and his friend Nazianzen,
contributed not a little to strengthen him in this heroic resolution, and
instil into his soul a love of holy poverty, and a contempt of human glory,
with a relish for the more sublime philosophy of perfect virtue. By their
advice he gave away the greater part of his estate to the poor; and rousing
himself as from a lethargy, he began to behold the true light of heavenly
wisdom, and thoroughly to understand the emptiness of worldly science, and all
human things. In these dispositions he embraced the penitential and laborious
state of a poor monk. Libanius, the famous heathen orator, was much struck at
the generous magnanimity with which the saint despised the world whilst it
caressed and flattered him, and this haughty sophist could not forbear
exceedingly to admire and extol so heroic a greatness of soul. St. Basil and
his friend St. Gregory, among the things which they forsook in renouncing the
world, often enumerate eloquence, but mean the gaudy trimmings and empty
delicacies of that art, which only please the ear; or they speak of the profane
use of eloquence, to renounce which, especially in that age, was certainly a
great sacrifice. For both by their example and works they condemn those
Christian preachers, who, pretending to imitate the inspired apostles, cover
their laziness and ignorance with a contemptuous disdain of the art of
eloquence. 10 “After having forsaken the world,” says St. Gregory, “I have
reserved only eloquence; and I do not repent the pains and fatigue I have
suffered by sea and land, in order to attain it: I could wish for my own sake,
and that of my friends, that we possessed all its force.” 11 And in another
place, 12 “This alone remains of what I once possessed; and I offer, devote,
and consecrate it entire to my God. The voice of his command, and the impulse
of his spirit, have made me abandon all things beside, to barter all I was
master of for the precious stone of the gospel. Thus I am become, or rather I
wish ardently to become, that happy merchant who exchanges contemptible and
perishable goods for others that are excellent and eternal. But being a
minister of the gospel, I devote myself solely to the duty of preaching: I
embrace it as my lot, and will never forsake it.” 5
St. Basil, reflecting that the name of a monk would be his more heavy
condemnation unless he faithfully fulfilled the obligations of that state, in
357 travelled over Syria, Mesopotamia, and Egypt, and visited the most
celebrated monasteries and hermits of the deserts in those countries, carefully
instructing himself in all the duties and exercises of a monastic life. He was
much edified by the example of those holy men, who by all their actions showed
that they regarded themselves as travellers on earth, and citizens of heaven;
and their conversation very much encouraged him to fervour in his resolution.
In all his travels he was careful to choose only those for fathers and guides
of his soul in the paths of heaven, whose faith was conformable to that of the
Catholic church, as he assures us. 13 In 358 he returned into Cappadocia, and
was ordained Reader by Dianæus, the old bishop of Cæsarea, by whom he had
formerly been baptized. This prelate professed himself a Catholic, but had been
unwarily seduced into some false steps in favour of the Arians. He had joined
the Eusebians at Antioch in 341, and at Sardica or Philopopolis in 347; and
when the council of Rimini in 359 had omitted the word Consubstantial in its
decree, which the emperor had compelled the oriental bishops to subscribe,
Dianæus had the weakness to comply. This was a sensible affliction to Basil,
who respected him as his pastor, and had found him an affable and grave man.
But union in faith prevailing more with the saint than any other ties, he upon
this subscription, separated himself from his communion. The saint left
Cappadocia in 358, and retired into Pontus, to the house of his grandmother,
situated on the banks of the river Iris. His mother Emmelia, and his sister
Macrina, had there founded a nunnery, which was at that time governed by the
latter. St. Basil established a monastery of men on the opposite side of the
river, which he governed five years, till, in 362, he resigned the abbacy to
his brother St. Peter of Sebaste. About seven or eight furlongs from the
monastery of St. Macrina, stood the church of the forty martyrs, enriched with
an ample portion of their relics, and famous in the writings of St. Basil and
his friends. The place was not far from Neocæsarea. St. Basil founded several
other monasteries both of men and women in different parts of Pontus, which he
continued to superintend even when he was bishop. For their direction he drew
up his ascetic works, which consist chiefly of his Longer and Shorter Rules for
cenobites or monks who live in community: in them he prefers the cenobitic life
to the eremitical, as generally the more secure; he inculcates frequently that
a monk ought to manifest to his superior all that passes most secret in his
soul, and submit himself in all things to his direction: he orders that monks
exercise hospitality to strangers, but without providing for them any dainty
fare, which he said was as absurd as if they should have better clothes than
their ordinary habits to receive them in; and adds this remark, that an austere
diet would rid them of the trouble of idle visitants of a worldly spirit, which
a neglect of this advice would invite. He says the table of a monk ought to
teach even strangers sobriety. 14 He mentions, and excellently recommends each
canonical hour of prayer, and though some have denied it, that of Prime, 15 by
which we consecrate the first fruits of our thoughts to God, and fill our
hearts before all other things, with thoughts of God, and with his holy joy. 16
The Monastic Constitutions which are ascribed to St. Basil, differ from these
two rules in several articles, and are not ascribed to this father by any
ancient author. Ceillier thinks them of somewhat a later date. The rule of St.
Basil is universally followed to this day by all the oriental monks, even by
those who call themselves of the order of St. Antony. 6
We have the truest image of this great patriarch in the glass which he holds to
us in his writings; and it would be doing an injury to virtue not to give some
kind of portraiture of him in his retired life, which has been the model upon
which in every succeeding age, many eminent saints have formed themselves in
perfect virtue. He never had more than one tunic and one coat, lay on the
ground, sometimes watched whole nights, and never made use of a bath, which
before the use of linen, and in hot climates, was a very rare and extraordinary
denial. He wore a long hair-cloth in the night; but not by day, that it might
be concealed from men. He inured himself to bear the sharpest colds, which in
the mountains of Pontus are very severe; and he never allowed himself the
refreshment of any other fire than the heat of the sun. His only repast in the day
was on bread and clear water, except that on festivals he added a few herbs;
and so sparing were his meals, that he seemed almost to live without
nourishment. St. Gregory of Nyssa compares his abstinence to the fast of Elias,
who ate nothing for forty days; and Saint Gregory Nazianzen facetiously banters
him upon his excessive paleness, that his body scarcely seemed to have any
life; 17 and in another place he says, 18 that he was without a wife, without
estate or goods, without flesh, and seemingly without blood. The saint himself
testifies that he treated his body as a slave which was ever ready to revolt,
unless continually kept under with a severe hand. From his epistles it appears
that he was subject to frequent, and almost perpetual infirmities. In one he
says, that in his best state of health, he was weaker than patients that are
given over by the physicians usually are. 19 His interior mortification of the
will, and his profound humility were far more wonderful. We have a proof of
this latter in his constant desire to bury himself as much as possible in
solitude, and to live unknown to men. In his letters he ascribes all the
calamities of the world to his own sins. Solitude did not render him austere or
morose to others: he always seemed the mildest and most patient of men.
Libanius the pagan philosopher admired nothing in him so much as his
astonishing meekness and sweetness towards all; which yet he tempered with an
amiable gravity. He was a great lover of chastity, and built several
monasteries for virgins, to whom he gave a written rule. About the year 359 he
sold the remainder of his estate for the benefit of the poor during a great
famine. St. Gregory Nazianzen assures us that he lived in the greatest poverty
possible, and that this his resolution was as firm as a rock amidst the waters.
He cheerfully divested himself of all he possessed in the world, that he might
more securely pass through the dangerous sea of this life; for of all his
temporal goods he did not reserve the least thing to himself; and even when he
was bishop he was content to receive his subsistence from the charity of his
friends. It was his riches to have no earthly goods, and to follow naked the
cross of his Saviour, which was all his treasure. In every monastic exercise
and virtue, he strove to copy, and even outdo the most perfect examples he had
seen in the deserts of Syria and Egypt. In imitation of those monks, he wore a
rough coarse habit, with a girdle, and shoes made of untanned leather; but he
principally studied to practice the interior virtues of humility, penance, and
mortification, of which the dress and manner of life were only the exterior
marks or symbols. 20 He divided his time in the desert between prayer,
meditation of the holy scriptures, and manual labour. He also went frequently
into the neighbouring country to instruct the peasants in the principles of
their holy faith, and to exhort them to the love of virtue. 21 One thing seemed
at first wanting to him in his dear solitude which was the company of St. Gregory
Nazianzen, without whom he seemed deprived of one half of himself. Being
therefore delighted with the charms of his cell, he endeavoured to make his
friend a partner in his happiness, and to procure to himself the comfort and
assistance of his company and example. He therefore invited him by several
letters to come to him. In one of these 22 he excellently describes the
advantages of retirement for holy prayer, and the perfect subduing of the
passions. He defines a monk one whose prayer is continual, who seasons his
manual labour with that holy exercise, particularly with singing the psalms,
whose heart is always lifted up to God, and whose only study it is to adorn his
soul with virtues by assiduous meditation on the holy scriptures. He reduces
the meals of a monk to one refection a day, and that on bread and water; and
curtails his sleep by putting an end to it at midnight, and dedicating the rest
of the night to prayer. He lays down rules for silence, modesty in exterior
dress and carriage, and the like. The two SS. Gregory assure us that our saint
in this letter gives us a true portraiture of himself. Nazianzen complied, and
followed Basil into his retirement in Pontus. That saint describes the extreme
austerity of the life which they led in a poor open hovel, with a little barren
garden which they cultivated. 23 And he afterwards regretted the loss of the
sweet tranquillity and happiness which they there enjoyed when occupied in
singing psalms, watching in prayer which transported their souls to heaven, and
exercising their bodies in manual labour, carrying wood, hewing stones, digging
canals of water, planting trees and the like. 24 The two saints pursued
together their studies of the holy scriptures. But in 362 St. Basil, taking
with him some of his monks, returned to Cæsarea in Cappadocia. 7
Julian the Apostate ascending the imperial throne in 361, wrote to St. Basil,
whom he had known at Athens, and invited him to his court. The saint answered
him, that the state of life in which he was engaged rendered it impossible for
him to comply with his desire. Julian dissembled his anger for the present; but
when the saint had come to Cæsarea, he again wrote to him, saying artfully,
that he had not altered his sentiments in his regard, though he had given him
just reason for it; yet he ordered him to pay into his exchequer one thousand
pounds of gold, threatening in case of refusal, that he would level the city of
Cæsarea with the ground. 25 The saint, no way moved at his threats, calmly
replied, that far from being able to raise so large a sum, he had not of his
own enough to purchase himself subsistence for one day. He added boldly in his
letter, that he was surprised to see him neglect the essential duties of his
crown, and provoke the anger of God by openly contemning his worship. 26 The
emperor, enraged at this rebuke, marked out St. Basil and St. Gregory Nazianzen
for victims to his resentment after his return from his Persian expedition, in
which he himself perished in June 363. Dianæus, bishop of Cæsarea, falling
sick, sent for St. Basil, and protested to him that if he had signed the
confession of Rimini he had done it without knowing the evil which it
contained, and that he never had any other faith than that which was agreeable
to the Nicene council, to which he steadfastly adhered: upon which St. Basil
was reconciled to him. After his death Eusebius, a layman, was advanced to that
see; and some time after St. Basil was by him ordained priest by compulsion, as
St. Gregory Nazianzen assures us, who wrote to him a letter of comfort and
advice on that occasion. 27 Our saint continued the same manner of life in the
city which he had led in the desert, except that to his other labours he added
that of preaching assiduously to the people. He erected there a monastery for
men and another for women. Eusebius, the bishop, who stood in need of such an
eloquent and prudent assistant, had for that purpose raised him to the
priesthood. Nevertheless, by a frailty incident to men who watch not carefully
over their own hearts, (by which expression of St. Gregory Nazianzen we must
understand a secret passion of jealousy), he afterwards fell out with him, and
removed him from his church. The people of Cæsarea and many bishops took part
in favour of Basil against the bishop; but the saint, rejoicing to see himself
again at liberty, privately withdrew, and returned to his former retreat at
Pontus, where he recovered again the company of St. Gregory Nazianzen. This
happened in 363. It is observed by some that St. Basil for some time
corresponded and communicated with Basil of Ancyra, Eustathius of Sebaste, and
Silvanus of Tarsus, who became ringleaders among the Semi-Arians; but though
they refused to admit the word Consubstantial, they at that time explained
their sentiments in such a manner as to appear orthodox, especially with
respect to the article of the divinity of the Son of God; and they showed great
zeal against the Arians. Some of them denied the divinity of the Holy Ghost,
but concealed this error some time under ambiguous terms, pretending that they
only disputed about certain expressions. Wherefore the conduct of St.
Athanasius and St. Hilary, when they wrote their books on Synods, was the same
towards them with that of St. Basil. 8
Whilst our saint during three years breathed the sweet air of retirement, the
empire was agitated by several revolutions. The Catholic Emperor Jovian dying
in February, 364, Valentinian was chosen to fill the imperial throne, who
immediately named his brother Valens emperor of the East. This latter suffered
himself to be seduced into heresy by two profligate Arian bishops, Eudoxius of
Constantinople and Euzoius of Antioch; and in 366 took a journey to Cæsarea,
with the intent of putting the churches of that city into the hands of the Arians.
St. Basil had then lost St. Gregory, and being invited back by his bishop,
Eusebius, and alarmed at the dangers of that church, he hastened to defend it
against the persecutions of heresy. Upon his arrival at Cæsarea he opposed the
Arians with so much prudence and courage, that after many attempts they were
obliged to desist from their pretensions with shame and confusion. He was no
less vigilant by his zealous sermons to instil into the faithful the most
perfect maxims of virtue, reconcile all differences, and extinguish law-suits.
When violent hail and storms had destroyed the harvest, and a famine filled the
country with desolation, the poor in their extreme necessity found relief in
the boundless charity of Basil, who, like another Joseph, opened for their
abundant supply the coffers of the rich. He with his own hands distributed
among them bread and other provisions, waited upon them at table with an apron
before him, and with wonderful humility washed their feet. By his deference,
prudence, zeal, and charity, he won the affections of Eusebius, who conceived
the highest esteem for him, and made great use of his councils in all affairs.
That prelate dying about the middle of the year 370 in the arms of Basil, the
saint was chosen and consecrated archbishop of that metropolitical church. St.
Athanasius expressed an extraordinary joy at this promotion, which already
announced the greatest victories over a triumphing heresy. 9
St. Basil being placed in this dignity, seemed as much to surpass himself as he
had before surpassed others. He preached to his people even on working days,
both morning and evening, and so thronged were his auditories that he calls
them a sea; 28 and they listened with so great eagerness to his discourses,
that he compares himself to a mother who is obliged after her breasts are
drained, still to give them to her dear babe, by that fruitless satisfaction to
hinder his crying. So was he obliged, as he says, in order to satisfy the
ardour of his flock, to make his voice heard by them, when a long sickness had
exhausted his strength, and rendered him almost unable to speak. 29 He
established at Cæsarea many devout practices which he had seen observed in
Egypt, Syria, and other places; as that of all meeting in the church to public
morning prayer, and singing certain psalms together before sunrise, at which
many assisted with the deepest compunction, and with torrents of tears. 30 He
testifies that the people then communicated at Cæsarea every Sunday, Wednesday,
Friday, and Saturday, and on all the feasts of the martyrs. 31 When the
province was afflicted with a great drought, the good pastor prostrated himself
in prayer before God till the scourge was removed, as his brother of Nyssa
relates. If it be one of the principal duties of a bishop to look upon himself
as the guardian and trustee of the poor, as St. Justin styles him, 32 this
charge St. Basil most faithfully fulfilled. Besides his other excessive
charities he founded a vast hospital, which Nazianzen calls a new city, which
continued famous long after his time, and was from him called Basiliades. The
same author says, that, “Having well considered it, he thought it might
deservedly be reckoned among the miracles of the world; so numerous were the
poor and sick that came thither, and so admirable was the care and order with
which they were served.” St. Basil frequently visited it, comforted the
patients, and instructed and preached to them. His compassion for the spiritual
miseries of souls which vice, heresy, and schism, seduced, was to him a
perpetual source of tears and sighs to the Father of mercies in their behalf;
and his zeal made him spare no pains, and fear no dangers to apply all possible
remedies to their evils. Of this we have a remarkable proof in the glorious
triumph which he gained over the Emperor Valens. 10
That prince seeing this saint stand as an impregnable tower, baffling all the
efforts of his heresy, resolved to remove him out of the way. By several acts
of violence and persecution, he had already struck a terror into the orthodox
pastors. Reeking with the blood of many martyrs, Valens passed like lightning
through several provinces, blasting them with Arianism, and arrived in
Cappadocia, ready to dart his thunder upon the great archbishop of Cæsarea, who
alone stood more in his way than all the rest together. He sent before him the
prefect Modestus with orders to prevail upon Basil by threats or promises to
communicate with his Arians. Modestus being seated on his tribunal, attended by
the lictors with their fasces, summoned St. Basil to appear before him. The
saint came with a cheerful and undaunted countenance. The prefect received him
courteously, and with many smooth words endeavoured to bring him to a
compliance with the emperor’s desire. But perceiving this method made no
impression, he assumed a haughty air, and said to him, in an angry tone:
“Basil, what dost thou mean by opposing so great an emperor, whom all obey? Art
thou under no apprehensions of feeling the effects of the power we are armed
with?” Basil.—“To what does this power extend?” Modestus.—“To confiscation of
goods, banishment, tortures, and death.” Basil.—“If you can threaten me with
anything worse than this, do so: for none of all these things give me the least
uneasiness.” Modestus.—“How so?” Basil.—“He who has nothing to lose is secure
against confiscation. I am master of nothing but a few books and the rags I
wear, neither of which, I presume, you have any great occasion for. As to
banishment, I know of no such thing in your power to inflict upon me, who
account not the country I now inhabit my own. Heaven only is my country. I as
little fear your torments: my emaciated body cannot hold out long under them.
The first stroke will despatch me, and put an end both to my life and pain.
Much less do I dread death, which I regard as a favour; for it will bring me
sooner to my Creator, for whom alone I live.” Modestus.—“Never did any man yet
talk at this rate of freedom and unconcernedness to Modestus.” Basil.—“Perhaps,
this is the first time you had ever to do with a bishop. In all other
occurrences we bishops are of all men living the meekest and most submissive:
we do not carry ourselves haughtily towards the meanest plebeian, much less
towards persons vested with much power. But where the cause of God and religion
is at stake, we overlook all things else, regarding God alone. Your fire,
daggers, beasts, and burning pincers in this cause are our option and delight:
you may threaten and torment us; but can never overcome us.” Modestus.—“I give
you till to-morrow to deliberate upon the matter.” Basil.—“I shall be the same
man to-morrow that I am to-day.” 33 The prefect could not but admire the
saint’s intrepidity; and going out the next day to meet the emperor, who was
coming into the city, he informed him of what had passed between himself and
Basil, and expressed his astonishment at his heroic courage. Valens, enraged at
the miscarriage, would assist himself at a second trial of skill upon the holy
confessor, together with Modestus, and an officer of his household called
Demosthenes, the most insolent and brutish of men. Afterwards the prefect
ventured upon a third attack; but the stout soldier of Christ acquired each
time greater glory by his courage. So that Modestus in the end said to the
emperor: “We are overcome: this man is above our threats.” And Valens laid
aside for that time all further attempts upon him. On the feast of the Epiphany
the emperor went to the great church, and was much surprised and edified with
the good order and respect with which the divine office was celebrated; and,
above all, with the devotion and piety with which the archbishop performed the
divine service at the altar. The emperor did not presume to present himself to
the communion, knowing he would have been rejected; but he went up trembling at
the offertory, and made the usual offering, which the bishop did not refuse,
dispensing with the rigour of the ecclesiastical canons on such an occasion. 11
Nevertheless the next day Valens to satisfy the importunities of his Arian bishops,
ordered that Basil should depart into banishment. But at the time that the
emperor gave this order against the saint, God, in the high court of heaven,
passed a sentence against his only son, named Valentinian Galatus, a child then
about six years old. That very night was the royal infant seized with a violent
fever, under which the physicians were not able to give him the least relief;
and the empress Dominica told the emperor, that this calamity was a just
punishment of heaven for his banishing Basil; on which account she had been
disquieted by terrible dreams. Whereupon Valens sent for the saint, who was
then just preparing to go into banishment. No sooner had the saint set foot
within the palace, but the young prince’s fever began sensibly to abate, and
Basil assured his parents of his absolute recovery, provided they would order
him to be instructed in the Catholic faith. The emperor accepted the condition,
St. Basil prayed, and the young prince was cured. But Valens, unfaithful to his
promise, afterwards suffered an Arian bishop to baptize the child, who
immediately relapsed and died. 34 This stroke did not make Valens enter into
himself; but growing more hardened by the contempt of grace, he gave a second
order for banishing Basil. Going to sign it, he took for this purpose one of
those reeds which the ancients used as we do pens, which many eastern people do
at this day. This reed broke in his hands, as did a second, and a third in like
manner, as refusing to write; and as he was taking a fourth he found his hand
tremble, and the sinews of his arm slackened, which made him in a fright tear
the paper, and leave Basil in quiet. 35 The prefect Modestus was not so
ungrateful to him as the emperor had been; for recovering of a dangerous
sickness by his charitable visit and prayers, he acknowledged the benefit done
him, and was ever after the saint’s friend. 12
St. Basil took two journeys into Armenia, to pacify certain disturbances, and
to redress scandals caused by the heretics in those parts. In 371 Cappadocia
was divided by an imperial law into two provinces, and of the second Tyana was
made the metropolis. Whereupon Anthimus, bishop of that city, claimed the
jurisdiction of a metropolitan, grounding his pretensions on the civil division
of the province; because it often happened that the bishop of the metropolis of
a province was made an archbishop, though this was no general rule; for all
ecclesiastical jurisdiction is derived from the church; and no patriarch or
synod had raised the dignity of the church of Tyana to be metropolitical.
Wherefore St. Basil justly rejected the pretended claim of Anthimus, and
appointed St. Gregory Nazianzen bishop of Sasima in that province. But St.
Gregory never got possession of that see; and St. Basil at length allowed that
the church of Tyana should, on certain conditions, be honoured with the dignity
which it claimed. In 373 the saint was visited with a dangerous fit of illness,
in which he was once thought dead. 36 Yet he recovered, and took the benefit of
the hot baths. In 376, Demosthenes, vicar to the præfectus prætorii, being made
governor of Cappadocia, favoured Eustathius of Sebaste, and the other Arians,
and raised a violent persecution against the Catholics, especially the friends
of St. Basil. But the emperor Valens being defeated and burnt in a cottage in
Thrace by the Goths, whom he himself had infected with the Arian heresy, on the
9th of August, 378, peace was restored, to the church by the emperor Gratian.
St. Basil fell sick the same year, and prepared himself for his passage to
eternity. The whole city in the utmost grief and consternation resorted to his
house, ready to use violence to his soul, if it were possible, that it might
not quit its habitation. But the time was come in which God had decreed to
recompense his faithful servant, and the saint with these words in his mouth:
“Into thy hands, O Lord, I commend my spirit,” departed this life on the 1st of
January, 379, being fifty-one years old. His riches he had sent before him to
heaven, and he did not leave enough for a tomb-stone; but the people not only
erected an everlasting monument for him in their hearts, but also honoured him
with funeral obsequies magnificent to the last degree. His sacred remains were
carried by the hands of saints, and accompanied by an incredible confluence of
people. Every one was for touching his shroud, and the bed on which he had
slept, thinking to receive some blessing from their devotion. Sighs and
lamentations drowned the singing of the psalms; the very Pagans and Jews wept
with the Christians, lamenting the death of the common father of all, and the
great doctor of the world. Those who knew him, took a pleasure in recounting
his minutest actions, and every expression they had heard from his mouth; and
such was their love for him, that they affected to imitate him in his gestures,
his beard, his gravity, and his slow delivery in speaking. They made it a
fashion to copy after him in the form of his bed, his clothes, and spare table.
Thus writes St. Gregory Nazianzen, who in his panegyric of St. Basil displays
the virtues of his friend in such a manner as must make his discourse no less
immortal on earth than the saint whom he praised. 37 St. Gregory of Nyssa, St.
Amphilochius, and St. Ephrem also wrote panegyrics in his honour. The two first
of these testify that immediately after the death of the saint, the Greeks kept
his festival on the 1st of June, as they do at this day: the Latins have always
transferred it to the 14th of June, the day on which he was ordained bishop.
Theodoret gives him the title of the Great, which epithet has been always
appropriated to him. He is styled by the same father, the light of the
universe: by St. Sophronius, the honour and ornament of the church; by St.
Isidore of Pelusium, a man inspired by God, and by the general council of
Chalcedon, the great Basil, the minister of grace who has explained the truth
to the whole earth. Photius Erasmus in his excellent preface prefixed to the
Greek edition of St. Basil’s works, in 1532, and many other judicious critics
call St. Basil the most accomplished orator that ever lived, and his style the
best model of genuine eloquence. Rollin and all others place him at least in
the first class, as one of the greatest masters of eloquence. Photius writes 38
that “Whoever desires to become a panegyrist or orator will neither need Plato
nor Demosthenes if he take Basil for his original; for there is no writer whose
diction is more pure, more beautiful, and more expressive, or whose sense is
stronger or more full. He joins all the powers of persuasion with sweetness and
perspicuity, and his whole discourse runs like a still river which flows
smoothly, and as it were of its own accord from its spring.” Like Thucydides
and Demosthenes, he is always pressing upon himself by the multitude of his
thoughts, and the close union they bear one with another. The liveliness and
justness of his ideas, and the fruitfulness of his imagination vie with the
perspicuity of his expressions: the harmoniousness of his numbers corresponds
everywhere with the sense; and his style by the beauty of its tropes and its
easy transitions rivals the sweetness and smoothness of Xenophon and Plato.
Above all, the clearness of his understanding and the truth of his sentiments
shine in whatever he writes, and his animated diction and commanding genius
brighten whatever comes under his pen, carry light into the darkest recesses,
and impress his own most lively images on his readers. 39 St. Gregory of
Nazianzen says of his writings: 40 “When I read his treatise Of the Creation, I
seem to behold my Creator striking all things out of nothing; when I run over
his writings against the heretics, methinks the fire of Sodom sparkles in my
view, flashes upon the enemies of the faith, and consumes their criminal
tongues to ashes. When I consider his treatise of the Holy Ghost, I find God
working within me, and I am no longer afraid of publishing aloud the truth:
when I look into the Explications of the Holy Scripture, I dive into the most
profound abyss of mysteries. His panegyrics of the martyrs make me despise my
body, and seem animated with the same noble ardour of battle. His moral
discourses assist me to purify both my body and soul, that I may become a
worthy temple of God, and an instrument of his praises, to make known his glory
and his power.” 13
St. Basil was justly admired not so much for his extraordinary learning and
eloquence, as for his profound humility and eminent zeal and piety. This is the
only true greatness. If this saint with his extraordinary talents, had made a
fortune in the world, gained applause, riches, and the first honours in the
empire, what would all this have availed him? What advantage is it now to
Demosthenes and Cicero to have been the masters of eloquence? True Christian virtue
is the only solid glory and real good. Basil was only great, because he devoted
himself and all his talents to the glory of God, and to procure advantages
which surpass all things temporal, and which never fade. 14
Note 1. Or. 20.
Note 2. This Libanius taught rhetoric at Constantinople, Nicomedia, and
Antioch; was much honoured by Julian the Apostate, and surviving to the end of
the reign of Theodosius was by him raised to the dignity of Præfectus-Prætorii.
Several epistles, orations, and declamations of this celebrated sophist are
extant, in which he often inveighs against Constantine the Great and the
Christian religion.
Note 3. Libanius, apud S. Basilium, ep. 145, 152.
Note 4. St. Basil excellently observes, (De Legendis Gentilium Libris,) that though
the holy scriptures and the maxims of eternal life are the main study of
Christians, yet eloquence and other branches of profane literature are the
leaves which serve for an ornament and the defence of the fruit. He therefore
prescribes that youth be prepared for the sublime study of the sacred oracles
by reading diligently for some time the best profane poets and orators, but not
promiscuously. For he requires that those in which examples or maxims dangerous
to virtue are found, be most carefully shunned. Julian the Apostate thought it
impossible for him to undermine the Christian religion so long as its pastors
and defenders were the most learned men of the empire, such as St. Athanasius,
St. Basil, St. Gregory of Nazianzum, St. Hilary, Apollinarius, and Diodorus of
Tarsus. He therefore forbade Christians to teach grammar, eloquence, or
philosophy: a law which these fathers loudly complained of as the most base and
unjust contrivance of tyranny, as Ammianus Marcellinus, though a heathen, and
Julian’s own panegyrist, confesses, (l. 22, c. 10; l. 25, c. 4,) and as is
excellently set forth by Le Beau, (Hist. du Bas Empire, l. 12, n. 24, t. 3, p.
171.) This author observes, that from the testimony of the fathers and
historians it is clear that this prince by a posterior law forbade the
Christians also to read profane authors. To make up in some measure for this
loss, St. Gregory Nazianzen and, Apollinarius set themselves to write poems
upon pious subjects. But the master-pieces of all ages could never be supplied
by hasty compositions, how excellent soever they are.
Note 5. Naz. Or. 20.
Note 6. Naz. Or. 20.
Note 7. 1 Cor. ii. 4; 2 Cor. xi. 6.
Note 8. According to the true method to succeed in such studies, they did not,
at first setting out, overwhelm their mind with reading a multitude of authors,
which instead of enriching and forming, would only have disordered and
confounded it. They observed the useful Latin proverb: “Beware of the man of
one book.” They only then enlarged their reading when they had already formed a
regular system of each science. It was their first care to make a select choice
of the most excellent authors, to read them, not superficially and in a hurry,
but with attention, again and again, and to digest their lectures by close reflection:
they often reviewed the most beautiful passages, compared them together, and
strove to imitate them till they seized every delicacy and perfection of
diction and sentiment. In their own compositions they often corrected their
first thoughts, took time and pains to polish, and give to every part of their
discourse all possible strength and ornament, and to render it perfectly
uniform and beautiful: they doubtless submitted their productions to one
another’s censure, or to that of other friends, and they knew the critical
season of laying aside the file: not like those who being never able to please
themselves spoil what was well done; or those who are so blindly enamoured of
their own works as to be loth to pare away trifling thoughts, or superfluous
words and repetitions which weaken and debase the finest strokes; by which
fault the many real beauties of Seneca are eclipsed. The gracefulness of a
natural, easy, and animated action, the last accomplishment of oratory, is
acquired by attention and practice in declaiming: by which our happy students
attained to the amiable elegance and delicacy of gesture in speaking, which was
the distinguishing character of Cicero; and at the same time imitated the fire
and activity of Demosthenes, who, in that respect, whether in composition or
the delivery, never had an equal among the ancient Greeks and Romans. The stage
gives only a theatrical accent and gesture, ill becoming an orator: it never
formed any great man to speak well at the bar or in the pulpit. It was therefore
no loss, but a complicated advantage to our saints, that, from motives of
virtue, they abhorred the theatre. The faithfulness of their own geniuses, and
this their happy method, and success in their studies, rendered them the two
most accomplished orators the world has ever produced, superior even to Cicero
and Demosthenes, the unrivalled princes of eloquence among the ancient Greeks
and Romans. Both resemble more Demosthenes than the Latin orator. This latter
adapting himself to the genius of the Romans, usually expatiates in fine images
and pleasing turns upon the same topic: whereas the Athenians being naturally
more thoughtful, a lively hint, a quick thought, or a close enthymeme, was more
agreeable to them who loved close attention, and whom the most rapid flash
could not escape; they would have the pleasure of cracking the nut to come at
the kernel; and required in every word a deep sense, and a fresh fund of
reflection. The genius of the modern French, and much more that of the
Spaniards and Italians, goes in this respect beyond that of the ancient Romans;
hence their Algerottis and Flechiers, often amuse themselves with playing long
on the same thought, though among them the inimitable Fontaine, Bossuet, and
some others, are exceptions to this remark. Demosthenes, in imitation of
Thucydides, and suitably to the genius of the Athenians, is everywhere close,
full of profound sense, as quick as lightning; he reasons by short enthymemes,
which antiquity so much admired in his writings, and by which he confounded and
beat down all opponents with an irresistible force. Notwithstanding the
inimitable fire and the natural easiness of his style, in which we entirely
lose sight of the orator, being totally occupied on the matter, his art
sometimes shows itself, and his discourse appears laboured: whence it was
objected to him, that they smelt of the oil of his lamp. Cicero most admirably
proportions his style to his subject, and he who dazzles our eyes, and swells
above the clouds when he describes the perfect orator, glides like a gentle
stream in his philosophical works, everywhere with equal sprightliness, and
with incomparable charms and graces. Yet Fenelon, in his dialogues on eloquence
observes, that his style appears somewhat studied; he also exceeds in dress,
and indulges the pleasure of his hearers by an excess of graces and elegance.
Nazianzen seems in this more happy and judicious than Cicero, though he often
loads his style with all the ornament it can bear, because to please is one of
the surest methods of persuading. Those who are fond of luxuriant graces and
flowers in discourse, call this father the most eloquent of all orators. But
critics who prefer a chaste severe style, give the palm to St. Basil, who in
plain significant words, without pomp, imitates that inexpressible
agreeableness which nature stamps on all her works, whose graces are the most
attractive, and, at the same time, the most plain and unaffected. He is
discreet and sparing in the use of figures, which are as it were, the salt and
seasoning of discourse, and must not be lavished. His style is everywhere most
correct, clear, smooth, and elegant, and he clothes his sentiments with the
most engaging charms and graces of speech, which flow so easy, that the least
vestiges of art or study are not to be discerned in his writings. To use the
words of a judicious critic, he everywhere speaks in that language which nature
itself would make use of, could she express herself without the external aid of
speech. We may say of St. Basil, what Quintillian writes of Cicero, that in him
eloquence hath displayed all its powers, and unfolded all its riches. We are
indeed obliged to confess, that if leisure had allowed St. Chrysostom to give
to all his writings their last polish, perhaps the world would readily agree,
that there never appeared a genius better fitted for eloquence, or more
eminently possessed of all its graces. Several pieces which he finished, seem
equal, if not superior, in this respect, to anything extant, whether of the
classical writers or fathers, and even in extemporary performances, his good
sense, his fire, most beautiful images, noble, bold, and natural figures, the
clearness of his conceptions, sweetness of expression, and flow of language,
never forsake him, even in digressions and long parentheses, in which he
sometimes almost forgets himself, and which, however useful, his fine file
would have smoothed or pared away. His voluminous excellent works are, to a
preacher, the richest magazine, and the most complete treasure of the maxims of
Christian virtue.
Note 9. In imitation of the Basils, the Chrysostoms, the Ambroses, and the
Augustines, let every young clergyman read diligently the Bible, first by
itself; afterwards with accurate commentaries, as those of Du Hamel, Menochius,
Estius, Carieres, or Calmet; especially the psalms, prophets, and New
Testament. At the same time by assiduous holy meditation on these divine
oracles, he must make himself master of the spiritual sense, and as it were,
the marrow of the sacred text, and its boundless riches, in which the
incomparable comments of St. Chrysostom, especially on the psalms, St. Matthew,
and St. Paul, will be the best guide and assistance, and are themselves a
treasure and a fund of spiritual learning and morality, infinitely fruitful,
and embellished with the blandishments of the most commanding and affecting
eloquence. It is to be wished the sermons of St. Chrysostom to the people of
Antioch, and his comments on the scriptures, certain select homilies of St.
Basil, St. Gregory Nazianzen, and St. Austin, with St. Cyprian to Donatus, and
on the Lord’s Prayer St. Eucherius to Valerian, and some other like pieces were
collected into a vade mecum, or pocket-companion, for the study of every
Christian preacher, who may from these sources enrich himself with the wealth
of others, which he makes his own, whilst he adorns his mind with their
precious spoils. To speak methodically and correctly, he ought at first to
write his discourses. Thus in a short time he will be qualified to speak to any
moral subject extempore. To render himself more perfectly master of his matter,
he may acquire abundant stores from several modern writers on moral virtues,
from the works of Lewis of Granada, Alvarez du Paz, Rodriguez, or Loriot.
Several sermons of Bourdaloue will inspire him with a noble elevation of
sentiment and diction; and many of the sermons of Massillon will teach him the
anatomy of the human heart and passions, set forth in so clear a light, and
painted in such lively colours, that the most refined self-love will not be
able to disguise or hide itself. A true turn and command of language will be
much improved by a custom of speaking correctly, by good conversation, and by
an acquaintance with good writers. The works of Gother, Manning, Addison, and
Bishop Atterbury, or Bishop Sherlock, may suffice for this purpose, if they are
read and studied with proper attention to their diction, and if this be for
some time imitated in the composition of themes or translations.
Those pretended Christian preachers deviate from the first principles of their
divine religion, and rob the people of its infinitely precious advantages, who
in their sermons seem to lose sight of the gospel, and banish it from the
pulpit, to preach a mere heathen morality, and speak rather like a Seneca than
a disciple of St. Paul, or minister of Christ. Human reason or philosophy is
too weak to stem the tide of man’s passions, to bring solid comfort or
spiritual nourishment to his heart, and much more to point out the sources of
his disorders, and teach or apply to them effectual remedies. This is the
privilege of revealed faith alone, which furnishes most powerful motives, and
gives both light and strength. The fathers studied and preached the sacred
oracles of the gospel. This gave to their discourses the weight of the divine
authority, which is stamped upon the word of God, and made it in their mouths a
fruitful seed for the conversion of sinners, and the propagation of true virtue
and religion.
Note 10. Naz. Or. 27.
Note 11. Or. 3.
Note 12. Or. 12.
Note 13. St. Basil, Ep. 204.
Note 14. Regulæ fusius explicatæ, Reg. 20.
Note 15. As Ceillier demonstrates, t. 6, p. 184, against Bulteau, l. 2, Hist.
Mon. de l’Orient.
Note 16. Regulæ fusius explicatæ, Reg. 37.
Note 17. Naz. Ep. 6.
Note 18. Orat. 19.
Note 19. St. Basil, Ep. 257.
Note 20. Ep. 79.
Note 21. Sozom. l. 6, c. 17.
Note 22. Ep. 2, ed. Bened. olim. Ep. 1.
Note 23. Naz. Ep. 8.
Note 24. Ep. 9.
Note 25. St. Bas. ep. 207.
Note 26. St. Bas. ep. 208.
Note 27. Naz. ep. 11.
Note 28. Hexaëm. hom. 2 et 3.
Note 29. In Ps. 59.
Note 30. Ep. 63.
Note 31. Ep. 289.
Note 32. Apol. 1. ol. 2.
Note 33. Nazian. Nyss. in Eunom. l. 1, p. 313. Theodoret. l. 4, c. 16. Rufin.
l. 2. c. 9.
Note 34. Naz. Theodoret, Socrat. Sozom.
Note 35. St. Greg. Nyss. St. Emphrem, Theodoret.
Note 36. Ep. 141.
Note 37. Or. 20.
Note 38. Cod. 141.
Note 39. The works of St. Basil are published in three volumes, folio. In old
editions the Greek text is sometimes imperfect, and the style in the Latin
translation is often low, and in some places not exact. The most accurate
edition was given us by the Benedictins of the Congregation of St. Maur, by
Dom. Garnier, in 1721, but the last volume, with the life of the saint, was
published by Dom. Marant, in 1730.
His Hexaëmeron or Explication of the work of Six Days, or The Creation of the
World, consists of nine homilies, and is a finished piece, equally admired by
the ancients and moderns, both for the erudition it displays, and the
unparalleled elegance of the composition. Cassiodorus says he expounded all the
holy scriptures from the beginning to the end; but of those works we have only
extant thirteen homilies on the Psalms, and a commentary on Isaiah, which
Ceillier maintains genuine against Dom Garnier. His five books against Eunomius
are a confutation of Arianism written against the Apology for that heresy drawn
up by Eunomius, who was a native of Cappadocia, but ordained deacon by
Eudoxius, the Arian patriarch at Antioch, where he was a disciple of Aëtius,
but surpassed his master in reputation with his party. Having been the author
of innumerable disturbances at Antioch, Chalcedon, and Constantinople, he was
banished by the Emperor Theodosius to Halmyrida upon the Danube, but soon after
permitted to return to Cæsarea in Cappadocia, in which country he had an estate
at Dacorus, where he died in 393. Eunomius not only taught the Word to be a
creature, but added to Arianism many other errors.
In the second volume of the Benedictin edition of St. Basil’s works we have
twenty-four homilies on moral virtues, and on the feasts of martyrs. The
homilies against usurers, which is his comment on the fourteenth psalm, and
that against gluttony and drunkenness, are particularly beautiful and elegant.
His moral homilies are followed by his ascetic works, and by his liturgy. This
is extant in Greek, and has been used by almost all the Greek churches, at
least ever since the sixth age, as appears from Petrus Diaconus. (l. de Incarn.
c. 8.) The Coptic and Egyptian liturgies are translations from this. (See
Renaudot, Liturg. t. 1, and Le Brun, Liturg. t. 2.) It is clear from the
testimonies of St. Gregory Nazianzen, St. Proclus, Peter the Deacon, the
Seventh Council, &c. that St. Basil compiled a liturgy; but that which now
bears his name, and is used by the Greeks, Copts, Arabs, &c. has perhaps
received alterations in the less essential parts since his time. St. Basil’s
book Of Morals is a collection of scripture texts on penance, and the chief
duties of a Christian life, to point them out to the faithful. His three
canonical epistles prescribe the term of canonical penance to be enjoined
penitents for their sins. The best edition is that given by Beveridge among the
canons of the Greek Church. In the third volume of St. Basil’s works we have
his learned and useful book of the Holy Ghost, addressed to St. Amphilochius,
and written in 375. In it he proves the divinity of the Holy Ghost, from
various passages of the sacred writings, from the creation of the world, the gifts
of grace and miracles, and all the divine attributes which are ascribed to him.
He shows the same from the tradition of the church, the use and necessity of
which he excellently demonstrates, (ch. 27, p. 54.) In his fifth book against
Eunomius he sets himself to prove the same article, namely, the divinity of the
Third Person. His letters, which Photius propounds as models of the epistolary
style, amount to the number of three hundred and thirty-six. In that to a lady
called Cæsaria, written in 372, he says that in the persecution of Valens, when
Catholic priests often lay hid, it was allowed the faithful to keep the blessed
eucharist at home, and to communicate themselves. (Ep. 93, ad Cæsar, p. 186.)
Nothing can be more beautiful than his apology for the monks who rise at
midnight to prayer, and who praise God in continual tears and compunction. He
wishes no other revenge to their adversaries, than that they likewise would
live in tears and perpetual penance. (Ep. 207, p. 311.) Writing to his cousin Suranus,
a Cappadocian, duke or governor of Scythia, he exhorts him to continue sending
relief to the persecuted Christians in Persia, and entreats him to procure and
send him into his own country some relics of the martyrs who at that time
suffered for Christ. (Ep. 155, p. 244.) St. Basil often zealously exhorts the
faithful to celebrate the feasts of the martyrs. (Ep. 95, 176, 282, 252, 243,
&c.) and expresses a great veneration for their relics, before which he
says the faithful in every necessity fly to their intercession and are heard.
(Hom. in 40 mart. p. 155, Hom. in Barlaam Mart. p. 139, &c.) The book On
Virginity, under the name of St. Basil, cannot be his work, and is absolutely
unworthy to bear so great a name, though it was written in the same age. It is
addressed to Letoius, bishop of Melitene, to whom St. Gregory of Nyssa wrote
his canonical epistle. Letoius was only made a bishop in 381, two years after
the death of St. Basil. In this work are mentioned two clear instances of
sacramental confession. (p. 646.) St. Basil himself frequently teaches the use
of auricular confession of sins. (in Ps. 32, and ep. canon, 2 can. 34, et Reg.
Brev. c. 228.) St. Basil’s excellent ascetic works are translated into French,
and published with notes by Hermant, in 1673.
Note 40. Or. 20.
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints.
1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/6/141.html
Icon
of Basil of Caesarea.
Василий
Великий, икона.
Basil the Great B Doctor
(RM)
Born in Caesarea, Cappadocia, Asia Minor (now central Turkey), in 329; died
there on January 1, 379; Doctor of the Church; feast celebrated January 1 in
the Eastern Church; feast day in the West formerly on June 14, which was the
day of his consecration.
"Be aware of God's
compassion, that it heals with oil and wine. Do not lose hope of salvation.
Remember what is written--the one who falls shall rise again, and the one who
turns away shall turn again, the wounded is healed, the one caught by wild
beasts escapes, the one who confesses is not rejected.
"For the Lord does
not want the sinner to die, but to return and live.
"There is still time
for endurance, time for patience, time for healing, time for change. Have you
slipped? Rise up. Have you sinned? Cease. Do not stand among sinners, but leap
aside. For when you turn away and weep, then you will be saved."
-- Saint Basil
Prayer of Saint Basil on
his Feast Day
"Lord our God, teach
us to ask for the right blessings. Steer the vessel of our life toward You,
tranquil haven of all storm-tossed souls. Show us the course wherein we should
go. Renew a willing spirit within us. Let Your Spirit curb our wayward senses,
and guide and enable us unto that which is our true good, to keep Your laws,
and in all our works everywhere to rejoice in Your glorious and gladdening
Presence. For Yours is the glory and praise from all Your saints for ever and
ever. Amen."
Saint Basil was born into
one of those glorious families of ten children that included Saint Gregory of
Nyssa, Saint Macrina the Younger, and Saint Peter of Sebastea. His father,
Saint Basil the Elder, and his mother, Saint Emmelia, were wealthy and landed.
His early years were spent in the home of his grandmother, Saint Macrina, whose
teaching was to influence him greatly.
The persecution of
Christians had ceased by the time Basil was born, but his parents had lived
through them. Much as with the children of Holocaust survivors, their
persecution colored his life and strengthened his fervor.
Basil received the best
possible education at Caesarea, Constantinople, and Athens (351-356) with the
intention of becoming a lawyer and orator. He associated with the more
serious-minded students, including his friends Saint Gregory of Nazianzus and
Julian, the future apostate emperor.
He returned to Caesarea
and taught rhetoric in the city for some years, but on the threshold of a
brilliant career, his sister Macrina, who had helped to educate and settle her
siblings, retired with their widowed mother and other women to live a communal
life on one of their estates at Annesi on the River Iris.
Around this time, under
the influence of Macrina, Basil was baptized and determined to serve God in
poverty. In 357, he visited the principal monastic colonies of Egypt,
Palestine, Syria, and Mesopotamia to study religious life. Julian invited him
to court, but he refused. Upon his return in 358, he settled himself in a wild
spot in Pontus, separated from Annesi by the River Iris, devoting himself to
prayer and study.
With disciples, including
his friend Gregory, who gathered there, he formed the first monastery in Asia
Minor. They preached to the people and practiced a contemplative life. Basil's
principles and rules for living have been carried down to the present day for
monks in the Eastern Church. Although he lived as a monk in the strict sense of
the word for only five years, his legacy was as great as that of Saint Benedict
(another one from a family of saints) in the West. In fact, his influence was greater.
He was not a legislator as Saint Benedict was, but the life of all monks in the
Orthodox Church is still based on the principles he established in his Regulae
fusius tractatae(Longer Rules) and Regulae brevius tractatae (Shorter Rules).
Basil would not permit an
excess of austerity, saying that it made a man unfit for work, which is more
important than extreme fasting. He also expressed a definite preference for the
communal life of the monastery over the solitary life of the hermit, arguing
that the Christian life of mutual love and service is communal by its nature.
The rule was sufficiently flexible to allow for the development of almsgiving,
hospitals, and guest houses in which the monks worked, while it avoided the
dangers of activism by a strong contemplative emphasis.
These were the years
between the First Ecumenical Council at Nicaea (325) and the Second at
Constantinople (381), years in which it was uncertain whether the Church would
stand by the declaration made at Nicaea that the Logos was fully God, equal to
the Father, or seek a more flexible formula in the hope of reconciliation with
the Arians, who declared themselves unalterably opposed to the Nicene Creed as
worded.
In 363, Basil was
ordained a deacon and then priest at Caesarea by Archbishop Eusebius, who
became jealous of his influence, so Basil returned to Pontus. Realizing that
Basil's brilliant preaching could convert many unbelievers to Christianity, in
365, his friend Saint Gregory of Nazianzus persuaded him to leave the monastery
to support the faith against Arianism in Nazianzus. He returned to Caesarea and
was reconciled with Eusebius. He operated as Eusebius's right hand, while
diplomatically giving him all the credit.
During a drought and
resultant famine in 367-368, Basil depleted his material inheritance in helping
the needy. He sold his family's extensive land holdings in order to buy food
for the starving and persuaded many others to follow suit. Donning an apron, he
opened a food kitchen for the hungry. During this crisis, he absolutely refused
to allow any distinction to be made between Jew and Christian, saying that the
digestive systems of the two are indistinguishable.
In 370, Eusebius, a
supporter of Arius, died, and Basil was elected to replace him as metropolitan
(archbishop) of Caesarea, which placed about 50 suffragan bishops under his
care. His election chagrined the Arian Emperor Valens, especially because Basil
worked to unite the so-called semi-Arians with the Nicene party against the
outright Arians. He did this by using the formula "three persons
(hypostases) in one substance (ousia)," thus explicitly acknowledging a
distinction between the Father and the Son (a distinction that the Nicene party
had been accused of blurring), and at the same time insisting on their
essential unity. As bishop he more visibly protested the persecution of
orthodox Christians by Valens, and was called before the local prefect to
justify himself (one source says this happened before Emperor Valens rather
than his prefect).
The prefect threatened
Basil with deprivation, exile, and even death. Basil replied that as he owned
only a few rags for clothing and some books, therefore, deprivation was no
threat. Neither was exile, since he lived as a stranger on the earth, en route
to the kingdom of God. As for torture and death, Basil admitted that his body
was weak. But, he said, "only the first blow will hurt me. As for death,
that will benefit me, bringing me even closer to my God for whom I completely
live." So stiff was Basil's attitude that the prefect expressed
astonishment at his temerity: "Perhaps you have never before had to deal
with a proper bishop," retorted Basil. His defiance of civil authority has
led him, together with Saint Ambrose, to being regarded in later centuries as a
champion of the Church's liberty against secular encroachments.
Valens retaliated by
dividing the province of Cappadocia into two provinces, with the result that
the Arian Bishop of Tyana became metropolitan of the new province of Western
Cappadocia. Basil responded by going political. He ramrodded his brother
Gregory of Nyssa and his friend Gregory of Nazianzus into bishoprics that they
did not want, and for which they were totally unsuited, so that he would have
the votes of those bishoprics when he needed them. (Neither Gregory ever quite
forgave him for this.)
Basil's interests were
not exclusively theological. He denounced and excommunicated those who owned
houses of prostitution. He worked to secure justice for the poor against those
who oppressed them. He fought simony--the purchase and sale of spiritual
things- -and severely disciplined clergy who used their office to accumulate
money or to live too well at the expense of the faithful. He also strove to
develop and discipline his clergy and fearlessly denounced evil wherever he
detected it. His archdiocese became a model of organization and discipline.
One of Basil's greatest
works was the provision at Caesarea of an estate that included dwellings, a
hospital complex, a church, a hostel for travellers, a staff of medical
professionals and artisans. As a whole it was so large that it was called
Basiliad-- a new town.
Nevertheless, controversy
disturbed the whole of Basil's episcopate. He was involved in difficult
relations with Pope Saint Damasus and the Western church. In the complex matter
of the Antioch succession, Pope Damasus refused to recognize Basil's candidate
and friend Meletius, which led to considerable friction.
On the death of Saint
Athanasius, Basil became the champion of orthodoxy in the East and strove to
rally Christian support, which had been weakened by Arian tyranny and troubled
by schisms and dissension. His advances were misread by some as being ambitious
and heretical. Appeals made to Pope Saint Damasus and the Western bishops for
help met with little response, and aspersions against him were made in Rome.
Basil and the two
Gregorys (his brother and his friend) continued to promote the teachings of
Saint Athanasius in the East as they further refined it. He proclaimed the
unity of the Trinity as one in ousia (substance) and went on to identify what
differentiates each Person: each hypostasis is distinguished by certain modes
of existence (tropoi hyparxeos) and individual characteristics: the Father is
ungenerated, the Son begotten, and the Holy Spirit proceeding. This ended the
concept of subordinationism within the Trinity. The Father's only priority is
logical, not temporal, involving no superiority.
Throughout this time,
Basil ministered. He introduced a custom, observed during his travels, of
singing Psalms in church before sunrise. The crowds who attended his eloquent
speeches were so huge that he himself compared them to the sea. Despite ill
health, he made frequent trips to the mountainous districts.
In 378, Valens was killed
in battle and Gratian, who had come under the influence of Saint Ambrose of
Milan, succeeded bringing an end to the Arian ascendancy. This news reached
Basil on his deathbed and comforted him. Worn out by his austere lifestyle,
hard work, and a painful disease, he died at the age of 49.
The weeping crowds at
Basil's funeral testified to his popularity with his flock. All of
Caesarea--Christian and non-Christian, rich and poor alike--mourned his loss.
Seventy-two years after his death, the Council of Chalcedon described him as
"the Great Basil, the minister of grace who has expounded the truth to the
whole earth." In the Eastern Church, Basil is the first of the three Holy
Hierarchs, also known as the Cappadocian Fathers, that includes the two Gregorys.
He was largely
responsible for the victory of Nicene orthodoxy over Arianism in the Byzantine
East; the denunciation of Arianism at the Council of Constantinople in 381-82
was due primarily to his efforts. Basil saved the whole of Cappadocia for the
Catholic faith.
Much of what is known
about Saint Basil's life is derived from his own letters and sermons, which
give a vivid picture of his many- sided character and activities. He was
erudite, accomplished in statesmanship, a man of great personal holiness, and one
of the great rhetoricians of Christianity. He had a strong practical sympathy
with the poor and downtrodden and was merciless towards the enormities of the
wealthy. But he was inclined to be headstrong and tactless, which contributed
to some of his disappointments: "For my sins, I seem to fail in
everything," he once wrote dispiritedly.
He was an articulate and
prolific writer, penning about four hundred letters that clearly reveal his
personality; more than 300 of them are still extant. Among his better-known
treatises are On the Holy Spirit (De Spiritu Sancto; 375) and Philokalia, a
selection of passages from Origen, which he compiled with Gregory. The work on
the Holy Spirit, still unsurpassed in Catholic theology, discusses the divinity
of the Third Person of the Trinity and the appropriateness of worshipping Him
together with the Father and Son.
Some of his other works
include Against Eumonius (three books)in which he defends the deity of Christ
against an Arian writer, Ascetia, and On the Psalms. The Hexameron (The Six
Days), is a series of nine sermons on the days of creation, in which he speaks
of the beauties of the created world as revelations of the splendor of God. He
also edited the Eucharistic Liturgy that still bears his name and that is used
in the Eastern Church ten times each year. It differs from the more usual
Liturgy of St John Chrysostom in having a more elaborate anaphora (the prayer
of consecration offered over the bread and wine), expressing some of his
characteristic turns of thought.
He believed that
incorporating the best of secular culture, especially philosophy, was the
superior approach to theology. In one treatise (Address to Young Men) he
advises his nephews to make prudent but full use of classical pagan literature
in preparing themselves for a deeper understanding of Christianity, a point of
view not very common in his day.
Basil's cultus spread
quickly in the West, partly through Greek monks in Italy and partly through
Saint Benedict's recognition in his Rule of the inspiration of 'our holy father
Basil' (Attwater, Benedictines, Bentley, Davies, Delaney, Farmer, Fox, White).
In art Basil is shown
with a dove on his arm or hand, giving him a pen; or with the Church in his
hand; or in company with the Greek Fathers, usually distinguished by name
(White). Roeder says his emblem is as a Greek bishop with supernatural fire
near him. At times he may be shown with (1) a column of fire and a dove over
his head; (2) a dove on his arm and a hand giving him a pen; (3) his
grandmother Saint Macrina as he dressed as a monk holding a book and crozier;
(4) a vision of Saint Mercurius piercing Julian the Apostate with a lance; (5)
with his church; (6) with the Prefect Modestus in disputation; (7) the
offerings of the faithful; or (8) him giving food to the poor (Roeder). He is
amply portrayed by Eastern artists, especially with other Doctors of the
Church, such as John Chrysostom and Gregory Nazianzen (Farmer).
Basil is the patriarch of
Eastern monks and the patron saint of Russia (White). He is one of the Three
Holy Hierarchs of the Eastern Church (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0102.shtml
Here followeth the Life
of Saint Basil, Bishop. And first of the interpretation of his name.
Basil is said of basis in
Greek, which is as much to say as a foundement, and leos, that is people, for
he was foundement of them that would go to their maker. Or else it is said of
basilico a serpent, for he overcame the serpent, enemy of mankind.
Saint Basil was a
venerable bishop and a solemn doctor, of whom Amphilochius, bishop of Iconium
wrote the life. And it was showed in a vision to an hermit, named Effrem how
much holy he was. On a time as the said Effrem was in a trance he saw a pillar
of fire, whose head reached heaven and a voice thereupon saying: Such is Basil,
like unto this pillar that thou seest. And after this the hermit came to the
city for to see at the day of Epiphany so noble a man, and when he saw him, he
was clad with a white vesture going honourably with the clergy, then the hermit
said to himself; I see well that I have laboured in vain, and for nought, he
that is set in such honour may not be such as I have seen, we that have borne
the burden and labour of the heat of the day in great pain, we had never such
thing, and he here which is set in such honour, and also thus accompanied, is a
column of fire, now I have great marvel what this may be. And Saint Basil that
saw this in spirit, made him to be brought to him, and when he was come he saw
a tongue of fire speaking in his mouth. Then said Effrem: Truly Basil is great,
truly Basil is the pillar of fire, and verily the Holy Ghost speaketh in his
mouth. And Effrem said to Saint Basil: Sire, I pray thee that thou impetre of
God that I may speak Greek, to whom Saint Basil said: Thou hast demanded a hard
thing, nevertheless he prayed for him, and he spake Greek. Another hermit saw
Saint Basil, how he went in the habit of a bishop and deemed evilly in his
thought, how he delighted in this estate in vain glory, and anon there came a
voice that said to him: Thou delightest thee more in playing with and handling
thy cat, than Basil doth in all his array and adornments.
Valens the emperor which
sustained the Arian heretics, took away a church from the christian men, and
gave it to the Arians, to whom Saint Basil said: O thou emperor, it is written:
Honor regis judicium diligit. The honour of the king requireth true judgment,
and the doom of a king is justice, and wherefore then hast thou commanded that
the catholic christian men be put out of holy church? And the emperor said to
him: Yet returnest thou to say villainy to me? it appertaineth not to thee. To whom
Saint Basil said: It appertaineth well to me, and also to die for justice. Then
Demosthenes, provost of the meats of the emperor, upholder of the Arians, spake
for them, and made an answer corrupted in language for to make satisfaction.
And Saint Basil said to him: It appertaineth to thee to ordain for the meats of
the emperor and not to enquire of the teachings divine; the which, as confused,
held him still, and said not. And the emperor said to Saint Basil: Now go thou
forth and judge thou between them, and not for favour ne over great love that
thou hast to that one party, ne for hate that thou hast to that other.
Then Saint Basil went to
them and said tofore the Arians and to the Catholics that the doors of the
church should be shut fast, and sealed with the seals of either party, and that
every one should pray to God for his right, and that the church should be
delivered to them at whose prayer it should open. And thus they accorded. The
Arians put them to prayer three days and three nights, and when they came to
the doors they opened not. Then Saint Basil ordained a procession, and came to
the church, and knocked a stroke with his crook, saying: Attollite portas
principes vestras, etc., and anon as he had said the verse the doors opened,
and they entered in and gave laud and praisings to God, and so was their church
rendered to them again. And after, the emperor did promise to Saint Basil much
good and honour if he would consent to him. And Saint Basil said that was a
demand to make to children, for they that be fulfilled with divine words will
not suffer that one only syllable of the divine science be corrupted. Then the
emperor had great indignation of him, and took a pen for to write the sentence
on him that he should be exiled, and the first pen brake, and the second, and
also the third, and his hand began to tremble for fear; then in great
indignation he all to-rent the schedule.
There was an honest
worshipful man named Heradius which had but one daughter, whom he disposed to
consecrate to God, but the fiend, enemy to mankind, inflamed and made one of
the servants of the same to burn in the love of this maid. And when he
remembered that he was but a servant, him thought it not possible, that ever he
should attain to come to his desire of so noble a virgin. He went to an
enchanter to whom he promised great quantity of money if he would help him, to
whom the enchanter answered that he could not do it; But I shall send thee to
the devil which is my master and lord, and if thou do that he shall say to thee,
thou shalt have thy desire; and the young man said he would so do. And this
enchanter sent a letter by him to the devil, this containing:
My lord and master,
because that I must hastily and busily draw all them that I may from the
religion of christendom, and bring them to thy will, to the end that thy party
alway grow and multiply, I send to thee this young man, esprised in the love of
the maid, and demandeth that his desires may be acomplished, that herein I have
glory and honour, and that from now forthon I may gather to thee and draw more.
Then he gave him his letter, and bad him go, and at midnight stand upon the
tomb of a paynim, and call the devil, and hold up this letter in the air, and
anon he shall come to thee. And he anon went forth and did as he was bidden,
and held the letter in the air, and forthwith came the prince of darkness
fellowshipped with a great multitude of fiends, and when he had read the
schedule he said to the young man: Wilt thou believe in me if I accomplish thy
desire? And he answered that he would so do. Then the devil said to him: Reny
then Jesu Christ, which said: I reny him. And the devil said to him: Ye
christian men, ye be all false and untrue, for when ye have to do ye come to
me, and when ye have that ye demand, anon after ye reny me, and return to your
Jesu Christ, and he receiveth you because he is right debonair; but if thou
wilt that I do thy will, make a bond of thine own handwriting and deliver it to
me, and let it contain that thou hast forsaken Jesu Christ, thy baptism, and
the profession of christian religion, and that thou be my servant and with me
at the judgment to be damned; and anon all this he wrote and took it to the
devil, and put him in his servitude; and anon the devil took with him fiends
that served for fornication, and commanded them that they should go and inflame
the heart of that maid in the love of that young man. The which came to her and
so inflamed her in the love of that young man that she fell down to the ground
tofore her father crying piteously and saying: Father have pity on me, for
cruelly I am tormented for the love of your servant; have mercy on me, and show
to me your fatherly love that ye owe to me, that ye give to me in marriage the
young man that I desire, and if ye do not, ye shall see anon that I shall die,
and thereof shall ye answer at the day of doom. And the father weeping said:
Alas! wretched that I am; what is to me befallen, God have mercy on my daughter
that thus taketh away my treasure and quencheth the light of mine eyes, I would
have given thee to the spouse of heaven, and weened to have saved thee, and
thou art demeasured in worldly love and fleshly. Abide daughter and tarry that
I may marry thee to him that I had purposed, and bring not me my last days in
sorrow. And she cried and said: Father, do as I have said, or anon thou shalt
see me dead. And so as she wept bitterly as out of her wit, the father in great
desolation of heart moved by the counsel of his friends, and deceived, did her
pleasure and married her to the young man and gave to her all his substance,
saying: Go forth my daughter, very caitiff that thou art, and forth she went
and took him to her husband and they dwelled together. The husband went not to
church, ne he blessed him not, ne recommended him not to God, whereof many of
the neighbours noted it, and said to the wife: This young man that thou hast
taken is not christened, ne he goeth not to the church. And when she heard that
she was much abashed, and for sorrow fell down to the ground, and with her nails
began to scratch her face, and beat her breast and said: Alas! most miserable
wretch that I am, whereto was I born? I would I had perished in my birth. And
then she told her husband what she had heard of him. and he answered that it
was nothing so; then said she: If thou wilt that I believe thee, thou and I
shall to-morn go to church, and then shall I know if it be true that thou
sayest. Then he yielded him, confused, and saw well that he might not deny but
it was so, and told to her all that he had done. And when she had heard all the
case how he had done, she began to wail and to weep strongly, and forthwith
went to Saint Basil and rehearsed to him all that she had heard of her husband.
And Saint Basil sent for the husband and said to him: My son, wilt thou return
again to God? Sire, said he, yea, but I may not, for I have bound myself to the
devil, and renied Jesu Christ, and thereof I have made a writing of my hand and
delivered it to him. And Saint Basil said to him: Thereof no force; our Lord is
debonair and merciful, and shall receive thee if thou repentest thee. And anon
took the young man and made the sign of the cross on his forehead, and shut him
in a chamber three days. After, he went to see him, and demanded saying: My
son, how is it with thee? And he answered: Sire, I am in great pain, and in
great anguish, in such ways that I may not bear the clamours, the terrors, and
the lapidiments that the fiends do to me, for they hold in their hands my
writing in accusing me, and saying I came to them and not they to me. Then said
Basil: My son, be not afeard, but put firmly thy belief in Jesu Christ. And
Saint Basil gave to him a little meat for to comfort him and marked him with
the sign of the cross, and closed him again, and he went and prayed for him.
After certain days passed, he went and visited him again, and asked how it was
with him, and he answered much better than tofore. I hear their clamours and
their menaces, but I see them not. Saint Basil gave him meat and closed the
door and blessed him, and went and prayed God for him, and forty days after he
returned and said to him: My son, how is it with thee? He answered: Holy
father, it is well with me this day for I have seen thee fight for me, and
overcome the devil. Then he took him out, and called all the clergy, the
religiouses, and the people, and warned them that they should pray all for him,
and led the young man by the hand to the church. And anon the devil with a
great multitude of fiends, without seeing of any man, took the young man and
pained them to take him out of the hand of Saint Basil. And the young man began
to cry; Holy saint of God, help me. And the fiends enforced them so greatly
that they made Saint Basil to move in holding the young man. Saint Basil said:
Thou cursed and cruel fiend, sufficeth not to thee enough thy perdition proper,
but thou must tempt the creatures of my God for to have them lost? The devil
then said, hearing many, O Basil, thou grievest and annoyest me much. Then all
the people cried, Kyrie eleison, and Saint Basil said to the devil: Our Lord
God blame and reprove thee, cursed fiend. And the devil said to him, Basil,
thou grieves and annoyest me much; I went not to him, but he came to me, he
hath renied his God and hath confessed me to be his lord, lo! here in my hand
the writing that he gave to me. And Saint Basil said to him: We shall not cease
to pray for him unto the time that thou shalt deliver his writing. And thus as
Saint Basil prayed holding the hand of the young man, the schedule which he had
made was brought in the air in the sight of all, and was laid in the hand of
Saint Basil, the which received it and said to the child; Brother, knowest thou
these letters? And he answered him: I know them well, for they were written
with my hand. Then Saint Basil brake them, and led the child to the church, and
so ordained and disposed him, that he was worthy to receive the holy sacrament
and after, he being enseigned and taught, delivered to him a rule how he should
keep him, and delivered him to his wife.
Also there was a woman
that had committed many sins, the which she all wrote, and at the end there was
one more grievous than the other, which in the writing she delivered to Saint
Basil, praying him to pray for her, and that by his prayers her sins might be forgiven.
And then he prayed for her, and the woman opened the bill, wherein she found
all the sins defaced and put out except the grievous sin. And she came to Saint
Basil and said: Thou holy saint of God, have mercy on me, and get me
forgiveness for this, like as thou hast done for the other, and Saint Basil
said to the woman: Leave and go from me, woman, for I am a man, sinful as thou
art, which have need of pardon as much as thou. And as that she was busy and
grievous to him, he said to her: Go unto the holy man that is named Effrem, and
demand of him that he may get pardon for thee. And when she came to the holy
man Effrem, and had told to him where fore she was sent to him from Saint
Basil, he said to her: Go from me, for I am a sinful man, but go again to Saint
Basil, and it is he that may get thee forgiveness for this sin like as he did
for the other; and haste thee to the end that thou mayst find him alive. And
when she came into the city, Saint Basil was borne to the church for to be
buried, and she began to cry, saying: God be judge between me and thee, for
thou mayst well appease God for me, and thou hast sent me to another, and anon
she threw the bill upon the covering of the bier. And anon after she took it
again, and opened it, and found it all plain, and out clean of the bill, and
then with others she gave thankings to God. Tofore or Saint Basil died, he
being in the malady that he died, he did do come a Jew to him which was much
expert in physic, and he loved him because he saw that he should be converted
to the faith. And when he was come, he felt his pulse, and saw that he was nigh
his end, and said to his meiny: Make ye ready such thing as behoveth for his
sepulture, for he shall die anon. Which word Saint Basil heard and said to him:
Thou wottest not what thou sayest; and the Jew, named Joseph, said to him: This
day shalt thou die when the sun shall go down in the west. To whom Saint Basil
said : What shalt thou say if I die not this day? To whom Joseph said: Sire, it
is not otherwise possible. Then said Saint Basil: if I live unto the morrow
noon what shalt thou do? And Joseph said: If thou live until the morrow that
hour I shall die; and Saint Basil said: thou sayst truth, thou shalt die, that
is, sin shall die in thee to the end that thou shalt live in Jesu Christ. And
Joseph said: I wot well what thou sayest, and if thou live unto that time I
shall do that thou sayest. Then Saint Basil said, how well that by nature he
should have died anon forthwith, yet he gat and impetred of God space that he
should not then die, and lived unto the morn at noon, which thing seeing,
Joseph marvelled much and believed in Jesu Christ.
Saint Basil then took
heart. and overcame the feebleness of the body, and arose out of his bed, and
went to the church, and with his proper hands baptized the Jew, and after
returned to his bed, and anon gave up his spirit, and rendered his soul unto
God about the year of our Lord three hundred and seventy. Then let us pray to
him that he get us grace of our Lord Jesu Christ, that he will forgive us all
our sins.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-saint-basil/
Фреска
на св. Василиј Велики, прва зона на апсидата во црквата Св. Богородица
Перивлепта во Охрид, Македонија
Fresco
of St. Basil the Great, lower register of sanctuary in Church of the Theotokos
Peribleptos in Ohrid, Macedonia
San Basilio Magno Vescovo
e dottore della Chiesa
Cesarea di Cappadocia,
attuale Kaysery, Turchia, 330 – 1 gennaio 379
Nato intorno al 330 in
Cappadocia, a Cesarea, oggi la città turca di Kaysery, Basilio proveniva da una
famiglia dalla profonda spiritualità. Oltre ai genitori anche tre dei suoi nove
fratelli sono annoverati tra i santi. Prima di essere vescovo nella sua terra
natale, aveva vissuto in Palestina e Egitto. Vi era stato attratto dal
richiamo del deserto e della vita monastica. Fu in solitudine che, insieme con
Gregorio di Nazianzo conosciuto durante gli studi ad Atene, elaborò la regola
per i monaci basiliani, che sarà imitata anche in Occidente. Visse appena
49 anni ma la sua intensa e profonda attività di predicatore gli valsero il
titolo di «Magno». Ricevette l'ordinazione sacerdotale verso il 364 da Eusebio
di Cesarea cui successe sulla cattedra vescovile nel 370. Durante il servizio
episcopale si impegnò attivamente contro l'eresia ariana. Morì l'1 gennaio 379
a Cesarea dove fu sepolto. Tra le sue opere dottrinali si ricorda soprattutto
il celebre trattato teologico sullo Spirito Santo. (Avvenire)
Etimologia: Basilio = re,
regale, dal greco
Emblema: Bastone
pastorale
Martirologio Romano: Memoria dei santi Basilio Magno e Gregorio Nazianzeno, vescovi e dottori della Chiesa. Basilio, vescovo di Cesarea in Cappadocia, detto Magno per dottrina e sapienza, insegnò ai suoi monaci la meditazione delle Scritture e il lavoro nell’obbedienza e nella carità fraterna e ne disciplinò la vita con regole da lui stesso composte; istruì i fedeli con insigni scritti e rifulse per la cura pastorale dei poveri e dei malati; morì il primo di gennaio. Gregorio, suo amico, vescovo di Sásima, quindi di Costantinopoli e infine di Nazianzo, difese con grande ardore la divinità del Verbo e per questo motivo fu chiamato anche il Teologo. Si rallegra la Chiesa nella comune memoria di così grandi dottori.
(1 gennaio: A Cesarea in Cappadocia, nell’odierna Turchia, deposizione di san
Basilio, vescovo, la cui memoria si celebra domani).
Il calendario liturgico
latino fa oggi memoria di due Padri e Dottori della Chiesa, San Gregorio
Nazianzeno e San Basilio Magno, intimi amici, che parteciparono alla medesima
ansia di santità, ebbero un’analoga formazione culturale e nutrirono entrambi
l’aspirazione alla vita monastica.
La presente scheda agiografica vuole soffermarsi in particolar modo sul
secondo, San Basilio. Questi nacque a Cesarea di Cappadocia, attuale Kaysery in
Turchia, verso il 330 da un ricco rètore e avvocato. La sua famiglia era
intrisa di santità: suo nonno morì martire nella persecuzione di Diocleziano e
sua nonna, Santa Macrina, fu discepola di San Gregorio Taumaturgo nel Ponto.
Santi furono i suoi genitori Basilio ed Emmelia, che ebbere oltre a Basilio
altri cinque figli tra cui San Gregorio, poi vescovo di Nissa, e San Pietro,
vescovo di Sebaste, e cinque figlie. La primogenita, Santa Macrina, omonima
della nonna, visse nella sua proprietà di Annesi che aveva trasformata in
monastero.
Il padre di Basilio, che pare si fosse trasferito a Neocesarea, fu primo
maestro del figlio, che continuò poi i suoi studi a Cesarea, a Costantinopoli
ed infine ad Atene, capitale culturale del mondo ellenico e pagano, dove legò
un’intima amicizia con il suo conterraneo San Gregorio Nazianzeno. Ritornato in
patria verso il 356, insegnò retorica e coltivò sogni di gloria, ma infine
cedette alle esortazioni della sorella e si diede alla vita ascetica. Secondo
gli usi del tempo ricevette finalmente il battesimo ed intraprese la visita dei
grandi asceti dell’Egitto, della Palestina e della Mesopotamia, al fine di
farsi un’idea circa il loro stile di vita. Quando fece ritorno in patria non
esitò a distribuire parte dei suoi beni ai poveri ed a ritirarsi in solitudine
sulle rive dell’Iris, di fronte ad Annosi, presso Neocesarea. Ai suoi seguaci,
presenti con lui nel cenobio, diede una solida formazione morale e ascetica,
prima con le Grandi Regole e poi con le Piccole Regole, concernenti i doveri e
le virtù dei monaci, che gli valsero l’appellativo di “legislatore del
monachesimo orientale”.
Basilio restò per cinque anni nella solitudine, finché il suo vescovo Eusebio,
eletto ancora catecumeno, gli conferì l’ordinazione sacerdotale perché potesse
coadiuvarlo nel difficile ministero. Preferì tuttavia ritornare ben presto alla
vita solitaria, non appena si accorse di avere suscitato con il suo prestigio
la gelosia del poco istruito pastore. Quando sotto l’imperatore ariano Valente l’ortodossia
si vide minacciata, l’intercessione di San Gregorio Nazianzeno ottenne il
ritorno dell’amico a Cesarea, che poté così lavorare proficuamente per il
mantenimento della fede, il regolamento della liturgia ed il rimedio ai danni
cagionati da una spaventosa carestia. Nel 370 successe ad Eusebio, divenuto
ormai celebre per la sua “Storia ecclesiastica” in dieci volumi, nella sede
metropolitana di Cesarea, che contava una cinquantina di diocesi suffraganee
suddivise in undici province. Malgrado la breve durata del suo episcopato,
l’azione pastorale di San Basilio fu così molteplice e feconda da meritargli
dai contemporanei il titolo di “Magno”, che come è ben noto è stato riservato
nel corso della storia a ben pochi personaggi su scala mondiale, quali il re
macedone Alessandro, gli imperatori romani Costantino e Teodosio, il primo
sacro romano imperatore Carlo ed i papi Leone I, Gregorio I e Giovanni Paolo
II.
A quel tempo infuriava la lotta a favore dell’eresiarca Ario. Valente tornò a Cesarea nel 371 e tentò ripetutamente di indurre Basilio a concessioni, ma non osò ricorrere alla violenza contro di lui. Per diminuirne però l’influenza, divise in due parti la Cappadocia. Per difendere i diritti della sua sede Basilio creò allora alcune diocesi e consacrò l’amico Gregorio a vescovo di Sàsima, borgo importante per le comunicazioni, ma costui assai riluttante anziché prenderne possesso preferì fuggire nella solitudine.
Basilio si rivelò abile amministratore del suo territorio: con mano ferma seppe correggere abusi e bizzarrie, trasformare preti e monaci in modelli di santità, difendere le immunità ecclesiastiche di fronte al potere civile e proteggere i poveri e gli indifesi. Manifestò particolarmente il suo zelo ed il suo genio nell’organizzazione delle attività caritatevoli. In ogni circoscrizione amministrata da un corepiscopo, previde l’istituzione di un ospizio. A Cesarea costruì addirittura una cittadella della carità, quasi un “Cottolengo” d’altri tempi, con funzioni di locanda, ospizio, ospedale e lebbrosario, soprannominata dal popolo “Basiliadc”. Nonostante questa fondazione godesse di diffidenza da parte del potere civile, il santo vescovo acquistò un tale ascendente che, lasciando da parte i loro dissensi religiosi, Valente lo incaricò di ristabilire in Armenia la concordia tra i vescovi e provvedere alle sedi vacanti.
Parecchi vescovi suffraganei, tuttavia, invidiosi della sua elevazione, si sottrassero al suo influsso ed insinuarono persino dubbi sulla sua ortodossia. Basilio scrisse allora il trattato sullo Spirito Santo, per dimostrare contro gli ariani che ad egli è dovuto lo stesso onore che al Padre e al Figlio. A più riprese dal 371 al 376 intrattenne una fitta corrispondenza con il papa San Damaso e con altri vescovi occidentali per implorare il loro intervento, desolato per la diffusione dell’eresia e per la competizione di Melezio e di Paolino riguardo alla sede patriarcale di Antiochia. A Roma però si sosteneva Paolino, mentre i più illustri vescovi orientali erano partigiani dichiarati di Melezio e Basilio se ne lamentò fortemente.
L’ora della distensione, tanto sospirata dal santo, arrivò con la morte di Valente, caduto nel 378 in lotta contro i Goti. Il suo successore, San Teodosio I il Grande, ristabilì la libertà religiosa e pose sulla sede di Costantinopoli San Gregorio Nazianzeno, su proposta della Chiesa latina e con l’appoggio di San Basilio. Fu questo l’ultimo atto ufficiale del grande uomo di azione e di pensiero poiché, sfinito dalle preoccupazioni, dalle austerità e dalle malattie, morì il 1° gennaio 379. I suoi funerali, officiati a Cesarea di Cappadocia, furono un vero trionfo.
San Gregorio Nazianzeno dipinge l’amico dal volto sempre pallido, dall’espressione pensosa, resa ancor più tale dalla barba di monaco e filosofo. Di grandissimo interesse è l’Epistolario di Basilio che consta di ben 365 lettere, preziose per un’approfondita conoscenza della sua dottrina, della sua vita e della storia della Chiesa di quel tempo. Dal punto di vista teologico fu suo grande merito aver definitivamente formulato il dogma trinitario con la celebre espressione: “Una sola essenza in tre ipostasi”. Dal punto di vista letterario Basilio è indubbiamente il più classico tra i Padri greci, benché le sue opere siano state composta anzitutto per soddisfare necessità pratiche immediate. Anche dai suoi discorsi emerge costantemente la figura del pastore attento ai bisogni delle anime e presenta nella forma più adatta al grande pubblico la dottrina e la morale cristiana, avvalendosi della sua vasta cultura e dell’accurata formazione retorica.
San Basilio Magno è commemorato dal Martyrologium Romanum al 1° gennaio, anniversario della sua nascita al cielo, mentre il giorno seguente si celebre la sua memoria liturgica comunemente con il suo amico San Gregorio Nazianzeno.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22200
Stained glass triptych window at St.Basil Roman
Catholic Church in Toronto. Design N.T.Lyon for R.McCausland Ltd.
1870's. Three lancet lights depict (from the left): St. Michael, St. Basil, and
St. Charles Borromeo.
Den hellige Basilios den
Store (~330-379)
Minnedag: 2.
januar
Kirkelærer (1568).
Skytshelgen for Russland; for Østkirkens klostervesen; for
sykehusadministratorer. Feires sammen med den hellige Gregor av Nazianz
Den hellige Basilios
(lat: Basilius) ble født rundt år 330 i Caesarea, det administrative senteret i
den romerske provinsen Kappadokia i Lilleasia (nå Kayseri i Tyrkia). Han var en
av ti søsken i en familie som var moderat velstående og tilhørte det landeiende
aristokratiet, men som også var en fremtredende gammel kristen familie. Den var
også uvanlig from med en særegen historie i religiøs henseende: Basilios’
farmor Macrina
den Eldre (d. ca 340), hans foreldre Basilios den Eldre og
Emmelia (270-340/ca 300-372), hans eldre søster Macrina den Yngre (ca
327-379) og to yngre brødre, Gregor av Nyssa (ca
335-ca 395) og Peter av Sebasteia (ca
340-392), telles alle med blant helgenene! I tillegg æres hans søster Theosebia (d.
385), som var diakonisse, som salig av den ortodokse kirke (det er imidlertid
mange kilder som kaller Theosebia for Gregor av Nyssas hustru). En annen bror,
Naukratios (ca 331-ca 358), var vakker, sporty og ustadig og utmerket seg som
en både lærd og aktiv eremitt. Han støttet de fattige ved å dra på
fiskeekspedisjoner, men døde brått og tragisk i en jaktulykke som 27-åring.
Basilios den Eldre var en
rik advokat og en velkjent lærer i retorikk, og Emmelia var datter av en
martyr. Av deres ti barn (fem sønner og fem døtre) var det ni som vokste opp.
Som barn ble Basilios rammet av en alvorlig sykdom, og foreldrene lovet å vie
ham til Kirken om han ble frisk, noe han også ble. Han tilbrakte de første
årene av sitt liv på en eiendom hans foreldre hadde ved elven Iris, og der ble
han oppdratt under overoppsyn av moren Emmelia og farmoren Macrina. Etter at
faren døde da Basilios var rundt ti år gammel i 340, tilbrakte han ungdommen i
farmorens hus, og hennes undervisning og eksempel var en viktig faktor i hans
utvikling. Hun hadde vært disippel av den hellige biskop Gregor Undergjøreren (ca
213-ca 270), som igjen hadde fått sin opplæring av kirkefaderen Origenes (ca
185-ca 254), og hun hadde en betydelig innflytelse på sønnesønnen.
Sin første skolegang fikk
Basilios under overoppsyn av sin far, og deretter fikk han den beste utdannelse
som var tilgjengelig på den tiden, først under de fineste lærerne i Caesarea og
deretter i Konstantinopel, hvor han lyttet til eminente oratorer og filosofer.
Gregor av Nyssa og kirkehistorikeren Sokrates forteller også at han studerte
under den berømte hedenske retorikklæreren Libanius i Antiokia. For å fullføre
utdannelsen fro Basilios til Aten, senteret for klassisk opplysning, hvor han
studerte i fem år, fra 351 til 356. Blant hans lærere der var to av tidens
ledende mestre, den kristne Prohaeresius, som senere mistet sin stilling på
grunn av keiser Julians skolelov av 362, og den hedenske Himerius (Anthony
Meredith SJ, The Cappadocians, 21).
I Aten ble Basilios en nær venn av den hellige Gregor av Nazianz (329-ca 390), som han først hadde truffet i
Caesarea. Dette vennskapet varte livet ut, og de to betraktet
seg selv som en sjel i to legemer. Gregor stammet også fra en familie av
helgener, hans foreldre var de hellige Gregor av Nazianz
den eldre, biskop av Nazianz, og Nonna. En av deres
studiekamerater var den fremtidige keiser Julian den Frafalne (Apostaten)
(361-63). Gregor skriver at Basilios allerede da utmerket seg for sin strålende
intelligens og sin seriøse karakter. Han var både dyktig og flittig og utmerket
seg i retorikk, grammatikk, filosofi, astronomi, geometri og medisin.
De to vennene vendte i
356 tilbake til sine hjemsteder, og deretter lot Basilios seg samme år døpe i
Caesarea av byens biskop Dianius. Den relativt sene mottakelsen av dåpen var
ganske vanlig på den tiden. Kort etter mottok han tonsuren og ble viet til
lektor av biskop Dianius (Basilios, Om Den Hellige Ånd, 29). Han leste
først lesningen fra Skriften for folket, og deretter forklarte han den. Da
Basilios kom tilbake fra skolen i Aten, var han en svært innbilsk ung mann, og
da var det storesøster Macrina som lærte ham ydmykhet. Først underviste han en
tid i retorikk i hjembyen, men etter påvirkning fra Macrina dro han i 357-58
for å besøke de viktigste klostrene i det østromerske riket, i Syria, Egypt,
Palestina og Mesopotamia. Han besøkte ørkenfedre, abbeder og brødre like etter
den hellige Antonius
den Stores død i 356 og lærte å kjenne storbyene Alexandria, Antiokia og
Jerusalem. Julian Apostaten, en venn fra studietiden, inviterte Basilios til
hoffet, men han avslo for å finne sin egen vei.
Etter at Naukratios døde
brått og tragisk som 27-åring rundt 358, ble moren Emmelia trøstet av sin
eldste datter Macrina, som hadde blitt boende hjemme og hjulpet til med å
oppdra sine søsken. Hun minnet moren om at det ikke passet seg for en kristen
«å sørge som de andre, de som er uten håp» (1 Tess 4,13). Macrina inspirerte
moren til å ha mot til å håpe på oppstandelsen som er oss forunt gjennom Kristi
offerdød og oppstandelse. På denne tiden var alle barna blitt voksne og hadde
forlatt barndomshjemmet, og Emmelia ble overtalt av Macrina til å forsake
verden. Emmelia delte familiens eiendommer blant sine barn og satte fri sine
slaver. Hun beholdt bare det nødvendigste for seg selv, og sammen med Macrina
trakk hun seg tilbake til en avsondret eiendom familien eide i Pontos,
pittoresk beliggende ved elven Iris (i dag Yesilirmak) og ikke langt fra
Amaseia (i dag Amasya). En rekke av de frigjorte kvinnelige slavene bestemte
seg for å slutte seg til dem, og de omformet godset til et kloster for kvinner.
De levde under ett tak og eide alt i fellesskap, og de spiste, arbeidet og ba
sammen.
Nå fulgte Basilios deres
eksempel, muligens tilskyndet av Macrina og rystet over sin brors død. Han var
også under innflytelse av sin venn Eustathius av Sebasteia og bevegde seg
opprinnelig i dennes teologiske krets. Han solgte alt han eide og rundt 358 slo
han seg ned som eremitt i Annesi ved bredden av Iris, nær Neocaesarea (i dag
Niksar i Nord-Tyrkia). Han tiltrakk seg raskt en mengde disipler, blant dem
vennen Gregor av Nazianz. Sammen prekte de for folket, men de praktiserte også
et kontemplativt liv, og for denne gruppen grunnla Basilios det første
klosteret i Lilleasia. Eustathius av Sebasteia hadde allerede introdusert det
eremittiske liv i Lilleasia, mens Basilios nå introduserte den cenobittiske
formen.
Basilios og Gregor
arbeidet i streng abstinens i sitt kloster, som ikke hadde tak eller ildsted,
og maten var svært beskjeden. De ryddet selv bort steinene, plantet og vannet
trærne og bar tunge byrder. Deres hender var hele tiden trælet fra det harde
arbeidet. Av klær hadde Basilios bare en tunika og monastisk kappe. Han bar
hårskjorte, men bare om natten, slik at den ikke skulle være åpenbar.
I sin avsondrethet henga
Basilios og Gregor seg til et intenst studium av Skriften. De ble veiledet av
Fedrenes skrifter og av tidligere kommentatorer, spesielt Origenes' gode
skrifter. Sammen skrev Basilios og Gregor i år 360 boken Philokalia med
udrag av disse verkene av Origenes. På samme tid skrev Basilios etter munkenes
anmodning ned en samling regler for et dydig liv. I klosterets ensomhet og ro
utarbeidet Basilios Regulae fusius tractatae, «den store munkeregelen»,
som trakk opp prinsippene for klosterlivet. Munkevesenet var da fortsatt
splittet, og hvert kloster levde etter sine egne tradisjoner. Basilios
sammenfattet senere sine tanker i den «mindre regelen», Regulae brevius
tractatae, som består av svar på over 300 detaljspørsmål. Reglene blir med et
fellesnavn kalt Asketikon.
Etter selv å ha
praktisert eneboerlivet i noen år, avviste Basilios det på prinsipielt
grunnlag. Han var selv svært sosial og hevdet – med Aristoteles – at mennesket
fundamentalt er et samfunnsvesen og ga det kristne kall til nestekjærlighet en
tilsvarende fundamental rolle. Han la større vekt på munkenes felles liv,
liturgisk bønn og manuelt arbeid enn individuelle asketiske prestasjoner.
Klostret skulle ha få munker, slik at de kan lære hverandre ordentlig å kjenne,
og ha innbyrdes menneskelige relasjoner; spesielt gjaldt det for abbeden at han
skulle kunne ha et personlig forhold til hvert enkelt medlem av kommuniteten. Basilios understreket at fellesskapet betyr innordning
i helheten, og dermed også abbedens suverene rolle.
På den andre siden skulle man vise smidighet i mindre
saker. Kroppsarbeid
fikk en viktig plass. Regelen var tilstrekkelig fleksibel til å tillate
utviklingen av almissevesen, hospitaler og gjestehus hvor munkene arbeidet,
mens den også unngikk farene for aktivisme med en streng vekt på det
kontemplative. Basilios snudde altså opp ned på det egyptiske systemet:
Mennesket fullkommengjøres, ikke gjennom ensomheten, men gjennom fellesskapet.
Regelen fant stor aktelse
og følges av nesten alle munker og nonner i den greske kirken den dag i dag.
Til tross for at Basilios bare bodde i sin kommunitet i rundt fem år, anses han
derfor med full rett som grunnleggeren av klostervesenet i Østkirken. Men hans
regel kom ikke til å sette noe sterkt preg på Østens klostre før langt senere,
da den hellige Theodor Studitten (av
Studion) rundt 800 innførte den i klosteret Studion (mer korrekt Studios) i
Konstantinopel, som var grunnlagt av den romerske konsulen Studius i 463.
Østens munker beholdt sin hang til eneboerlivet, og har for så vidt gjort det
til denne dag. Derimot nådde Basilios’ regel tidlig vesten, der klostertanken
snart fikk overtaket over eneboeridealet. Basilios knyttet de monastiske
kommunitetene nærmere til kirken, og han mente at biskopen skulle ha total
autoritet over et kloster. Samtidig begynte klostrene å bli mer utadvendte.
Basilios’ klostre tilbød medisinsk behandling for syke og hjelp for fattige, og
gjorde også litt arbeid innen utdannelse.
Gjennom sin forkynnelse
og ved sitt eksempel hjalp Basilios til med den åndelige perfeksjonering av
kristne i Kappadokia og Pontos, og mange henvendte seg til ham. Det ble
organisert klostre for menn og kvinner, hvor Basilios forsøkte å kombinere det
cenobittiske felleslivet (koine bios) med livet til en eneboer.
Men Basilios skulle snart bli trukket ut fra sin
retrett og inn på arenaen for teologiske kontroverser. Da
keiser Konstantin den Store (306-37; enekeiser fra 324) døde i 337, ble
keiserriket delt mellom hans tre sønner: vestdelen under Konstantin II
(337-40), den sentrale delen under katolikken Konstans I (337-350) og østdelen
under arianeren Konstantius II (337-61). Konstantin II ble drept i 340 i kamp
mot Konstans, som deretter ble myrdet i januar 350 av usurpatoren Magnentius i
Gallia, noe som gjorde Konstantius til enekeiser. Han brukte enda tre år på å
bekjempe Magnentius og drepte ham den 11. august 353.
Under keiser Konstantius
spredte arianismen seg raskt, og Kirken hadde bruk for helgener som Basilios og
vennen Gregor. I 360 fulgte Basilios to delegater fra Seleukia til en synode
keiseren holdt i Konstantinopel. Der opptrådte Basilios som medlem av det
såkalte semi-arianske partiet rundt vennen Eustathius av Sebasteia og den
hellige Basilios
av Ancyra. Han støttet Basilios av Ancyra, som imidlertid ble avsatt og
forvist til Illyria av akakianerne, tilhengerne av biskop Akakios av Caesarea
(i Palestina). Semi-arianerne utgjorde en «sentrumsfløy» i den arianske
striden, og de forsøkte å finne en formulering som alle kunne godta. I stedet
for Nikeas formulering homoousios (gr.= av samme vesen/substans)
foreslo de homoiousios, «av lignende vesen/substans». Basilios forlot
imidlertid snart semi-arianerne og ble en sterk tilhenger av trosbekjennelsen
fra konsilet i Nikea i 325.
Basilios hadde fortsatt
mye innflytelse i Caesarea, og da biskop Dianius døde i 362, kan Basilios ha
hatt en hånd med i valget av hans etterfølger Eusebius. Etter fem år i sitt
kloster ble Basilios i 363 kalt til Caesarea av sin biskop Eusebius. Basilios
hadde i 362 motvillig blitt diakonviet av den hellige patriark Meletius av Antiokia (360-81),
og i 363/64 ble han presteviet av biskop Eusebius av Caesarea. Men Gregor av
Nazianz forteller at da biskop Eusebius så at alle priste Basilios høyt og æret
ham for hans visdom og pietetsfølelse, henfalt han på grunn av menneskelig
svakhet til sjalusi overfor Basilios og begynte å vise tegn på at han mislikte
ham. Munkene reise seg
da til forsvar for Basilios, og for å unngå å skape splid i Kirken, trakk han
seg tilbake til sitt kloster i Pontos og konsentrerte seg om organiseringen av
klostre.
Da keiser Valens (364-78) kom til makten i 364,
begynte vanskelige tider for Kirken, for den nye keiseren var en fanatisk
arianer. Gregor av Nazianz sørget da for at Basilios ble kalt
tilbake til Caesarea og ble forsonet med biskop Eusebius. Fra år 365 var han
biskopens høyre hånd og i realiteten ansvarlig for bispedømmet Caesarea. Han
prekte hver dag, ofte to dager daglig, om morgenen og om kvelden. I denne tiden
skrev han sin liturgi og det eksegetiske verket Hexaëmeron («De seks
dager»), som består av ni prekener om verdens skapelse. Han skrev et annet verk
om profeten Jesaja i seksten kapitler og et eksegetisk verk med tretten
prekener om bestemte salmer. I fortolkningen av Skriften brukte Basilios både
litterære og allegoriske metoder, men foretrakk det litterære systemet fra
Antiokia. Hans andre preken inneholder en fordømmelse av åger som har blitt
berømt. I denne perioden skrev han også sin andre samling av monastiske regler
(den korte regelen). I de tre bøkene Mot Eunomius (ca 364) angrep
Basilios Eunomius’ arianisme og forsvarte guddommeligheten til de tre personene
i Treenigheten. Eunomius var en ariansk lærer som ved hjelp av aristoteliske
konsepter hadde presentert de arianske dogmene i filosofisk form og hadde
fremstilt kristen lære i et logisk skjema av rasjonelle konsepter. Mot
Eunomius er Basilios’ viktige teologiske verk ved siden av
avhandlingen De Spiritu Sancto («Om Den Hellige Ånd») fra 375, som
han skrev etter anmodning fra den hellige biskop Amfilokius av Ikonium (374-400)
og som fortsatt er uovertruffen i katolsk teologi.
Gregor av Nazianz skriver
om Basilios’ aktiviteter i denne perioden at han «hadde omsorg for de elendige
og tok seg av fremmede, veiledet jomfruer og lagde skrevne og uskrevne regler
for munker, arrangerte bønner [liturgi] og lagde heldige arrangementer av
altere og andre ting». Han gjorde seg bemerket under en hungersnød i 367/68,
hvor han solgte sin arvedel og ga pengene til de fattige, og han organiserte et
suppekjøkken hvor han delte ut mat til de sultende.
Siden 365 hadde Basilios
i realiteten ledet bispedømmet, og da Eusebius døde i år 370, var det derfor
naturlig at folket valgte Basilios til byens nye erkebiskop, til tross for
motstand fra den arianske keiser Valens. Ifølge tradisjonen ble han bispeviet
den 14. juni 370. Embetet innebar også at han ble metropolitt av Kappadokia med
femti suffraganbispedømmer og eksark av Pontos, som besto av mer enn halve
Lilleasia og omfattet elleve provinser.
Som biskop måtte Basilios
forsvare de rettroende kristne i Konstantinopel mot den arianske keiser Valens’
forfølgelser. Basilios ble stevnet for den lokale prefekten Modestus for å
rettferdiggjøre seg, og han var så hardnakket at prefekten ble forbløffet over
hans dristighet. «Kanskje du aldri tidligere har hatt å gjøre med en riktig
biskop», svarte Basilios. Prefekten truet ham med avsettelse, forvisning og til
og med dødsstraff. Basilios svarte at han bare eide noen filler til klær og
noen bøker, så avsettelse var ingen trussel. Det var heller ikke forvisning,
ettersom han levde som en fremmed på jorden, på veien til Guds rike. Når det
gjaldt tortur og død, innrømmet Basilios at han kropp var svak. Men, sa han:
«Bare det første slaget vil gjøre vondt. Når det gjelder døden, vil den gagne
meg, ved å bringe meg enda nærmere til min Gud, som jeg lever fullstendig for».
Prefekten bestemte seg for å la ham være i fred.
Keiser Valens fryktet ham
og forsøkte administrativt å begrense hans autoritet, og Basilios sto flere
ganger i fare for å bli avsatt. Hovedsakelig for å svekke Basilios’ innflytelse
delte keiser Valens Kappadokia politisk i to provinser, og da hevdet biskop
Anthimos av Tyana å være metropolitt over «Nye Kappadokia» (den vestlige delen)
på linje med Basilios i Gamle Kappadokia. Basilios motsatte seg dette og sa at
delingen bare var sivil, men han måtte til slutt gå med på at delingen også
gjaldt hans kirkeprovins.
For å styrke sin stilling utnevnte Basilios i 372 sin
venn Gregor til biskop i byen Sasima, men utnevnelsen skjedde mot Gregors vilje
og han nektet å tiltre sitt embete. I stedet forvaltet han
etter sin fars død bispesetet i Nazianz uten å være bispeviet. Basilios
utnevnte også sin bror Gregor av Nyssa til biskop mot hans vilje. Sannheten var
at selv om Gregor og Gregor var hellige menn, var de begge fullstendig uegnet
til bispeembetet, noe de selv innså, og Basilios utnevnte dem bare for å få
deres stemmer når han trengte dem. Ingen av de to Gregor tilga ham noen gang
fullstendig dette. Dette medførte et brudd mellom Basilios og Gregor av
Nazianz, til Basilios’ store sorg, for han satte dette vennskapet meget høyt.
De ble aldri forsonet, men tre år etter Basilios’ død prekte Gregor panegyrisk
om sin gamle venn og mintes deres dager sammen i «det gylne Aten».
Hovedproblemet Basilios
sto overfor var tidens arianske vranglære, selv om arianerne hadde ulike
oppfatninger om Kristi guddom og var delt inn i mange fraksjoner og ulike
avskygninger av arianisme og semi-arianisme, men de hadde sterk keiserlig
støtte. Mot disse holdt Basilios frem en sunn teologi, som endelig seiret to år
etter hans død på konsilet i Konstantinopel (381), kombinert med en klar
uavhengighet av, og til og med opposisjon til, den verdslige makt. I likhet med
den hellige Ambrosius
av Milano ble Basilios i senere århundrer betraktet som avgjørende for
Kirkens frihet fra sekulære inngrep.
En av Basilios’ store
fortjenester var grunnleggelsen av en geistlig by rundt bispegården ved
Caesarea på land skjenket til Kirken av keiser Valens. Den ble kalt «Basilia»
og hadde boliger, kirke, hospital, herberge for reisende og en stab av leger,
sykepleiere og håndverkere. Det ble i samtiden betraktet som et av verdens
underverker. Han prekte både morgen og kveld til enorme forsamlinger og
organiserte tidebønner før daggry. Han innførte faste tider for felles bønn
åtte ganger hver dag. Han redigerte også den eukaristiske liturgi som bærer
hans navn.
Basilios’ omfattende
korrespondanse gir et levende inntrykk av hans mangesidige personlighet og
storhet. Han hadde ekte sympati for de fattige og undertrykte og var
skånselsløs overfor de rikes overflod. Andre aspekter av hans pastorale omsorg
var kloke valg av kandidater for ordenslivet, rehabilitering av tyver og
prostituerte og korreks overfor geistlige som var for tett involvert i politikk
eller simoni, og av sekulære embetsmenn som var for strenge i sine dommer. Han
ekskommuniserte dem som var involvert i den omfattende prostitusjonstrafikken i
Kappadokia. Men han hadde også en egensindig og taktløs side, som var
medvirkende til noen av hans vanskeligheter. «Alt mislykkes for meg for mine
synders skyld», skrev han en gang mismodig.
Selv om Basilios var en
mester i ortodoksi, ble han noen ganger angrepet for sine teologiske
synspunkter. I motsetning til for eksempel den hellige Athanasius av
Alexandria nøt han ikke pavedømmets ubetingede støtte. Enkelte
uheldige episoder som forstyrret hans embetsførsel, vanskeliggjorde hans
samarbeid med Kirken i vesten og den hellige pave Damasus I (366-84).
I det kompliserte spørsmålet om etterfølgelsesretten i Antiokia nektet pave
Damasus å anerkjenne Basilios’ kandidat og venn Meletius, noe som førte til
betydelige gnisninger. Basilios nølte ikke med å irettesette Athanasius for
dennes innblanding i de kirkelige forholdene i Antiokia. Basilios nølte heller
ikke med å kritisere sin bror Gregor av Nyssa for hans politiske naivitet i
flere brev (Anthony Meredith SJ, The Cappadocians, 19). Han opplevde også
personlige skuffelser som da Eustathius av Sebasteia gikk over til den arianske
siden. Basilios hadde vært knyttet til ham med sterke vennskapsbånd, men
irettesatte ham nå på det skarpeste.
Basilios’ lange kamp mot
arianismen og dens politiske dominans ble kronet med seier da den arianske
keiser Valens døde høsten 378 i et slag mot goterne og den ortodokse Gratian
ble ny keiser. Nyheten nådde Basilios kort før han døde den 1. januar 379 i
Caesarea i en alder av 49 år, utslitt av askese, hardt arbeid og en langvarig
sykdom – broren Gregor av Nyssa antyder sterkt at han led av en leversykdom.
Han hadde da akkurat overtalt vennen Gregor av Nazianz til å akseptere
patriarksetet i Konstantinopel. Han ble bisatt i Caesarea, og hans bror Gregor
av Nyssa holdt gravtalen. Det beste bevis for Basilios’ mangesidige storhet var
den store sorg hans død utløste, til og med blant hedninger og fremmede. Ved
hans begravelse vitnet enorme gråtende folkeskarer om hans popularitet som
biskop. Hans kult spredtes også hurtig i vest, delvis gjennom greske munker i
Italia og delvis gjennom den hellige Benedikt av Nursias
anerkjennelse i sin regel av «vår hellige far Basilios». Allerede hans
samtidige ga ham tilnavnet «den Store», Άγιος Βασίλειος ο Μέγας.
Mye av det vi vet om
Basilios’ liv stammer fra hans egne brev, avhandlinger og prekener. I tillegg
er det bevart lovtaler skrevet av hans bror Gregor av Nyssa og hans venn Gregor
av Nazianz samt spredte opplysninger i Gregor og Gregors brev og skrifter. I
tillegg finnes notiser om hans liv hos kirkehistorikeren Sokrates (Socrates
Scholasticus) (380-439) i hans Kirkehistorie (Historica
ecclesiastica) (4:26). Bortsett fra Cicero og den hellige Augustin av Hippo vet
vi mer om Basilios enn noen annen antikk forfatter (Anthony Meredith SJ, The
Cappadocians, 20).
Basilios den Store er det greske klostervesenets far,
og den ortodokse Kirkes klostervesen bygger stadig på hans prinsipper. I
tillegg var han en fremragende teolog, og hans innflytelse var medvirkende til
å avslutte stridighetene om arianismen to år etter hans død. Han regnes som den
største av de tre kappadokiske kirkefedrene (de andre er broren Gregor av Nyssa
og vennen Gregor av Nazianz). Han og Gregor av Nazianz er også to av Kirkens
fire store greske kirkelærere (sammen med Athanasius og den hellige Johannes Krysostomos);
de ble utnevnt i 1568 av den hellige pave Pius V (1566-72).
Basilios kalles også «avslører av himmelske mysterier» (Ouranofantor).
Hans hode befinner seg i klosteret Den store Lavra på Athosfjellet.
De tidligste latinske
martyrologiene (Hieronymianum og Beda) nevner ikke noen minnedag for Basilios,
han nevnes først av Usuard og Ado av Vienne, som har ham med under 14. juni,
den antatte datoen for hans bispevigsel. Denne minnedagen beholdt han i vest
til kalenderrevisjonen i 1969, men siden har han vært feiret den 2. januar
sammen med Gregor av Nazianz. Hans festdager i øst er dødsdagen 1. januar.
På 1000-tallet brøt det
ut strid i Konstantinopel om hvem av de tre hierarkene Basilios den Store,
Gregor av Nazianz eller Johannes Krysostomos som var den største. Uenigheten
spredte seg, og noen kalte seg basilianere, andre gregorianere og andre igjen
johannitter. Da viste de tre hierarkene seg i 1084 i en visjon for den hellige
biskop Johannes av Euchaita og sa at de var like fremfor Gud. «Det finnes ingen
splittelse blant oss og ingen opposisjon mot hverandre». De ga ordre om at
disputtene skulle stanse og at de skulle feires sammen på en felles dag. Biskop
Johannes valgte 30. januar som dato for den felles festen, og dermed ble det slutt
på kontroversene og freden var gjenopprettet. Fortsatt feirer de ortodokse den
30. januar de tre hierarker Basilios, Gregor og Johannes.
Basilios’ navn står i
Martyrologium Romanum. Han blir fremstilt som munk (basilianer eller
benediktiner) eller biskop av gresk eller latinsk ritus, ofte også som eneboer.
Hans attributter er bok, kirkemodell, due eller hodeskalle, noen ganger også
med en evig ild ved siden av seg.
Basilios etterlot seg
mange betydelige skrifter. 24 prekener, doktrinære, moralske og panegyriske av
karakter, ses på som ekte. Åtte av disse ble oversatt til latin av Rufinus.
Disse plasserer Basilios blant de største kristne predikanter. Hans skrev også en
avhandling hvor han tilrår sine nevøer å erverve seg fullt utbytte av den
klassiske hedenske litteratur (slik han selv hadde gjort) – men å gjøre det med
omtanke for å klargjøre sinnet og få en dypere forståelse av kristendommen, et
synspunkt som ikke var særlig alminnelig på hans tid.
Kilder: Attwater (dk),
Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Jones, Bentley, Lodi, Benedictines,
Butler (I), Delaney, Bunson, Meredith, Gunnes, Engelhart, Schnitzler,
Schauber/Schindler, Melchers, Gorys, Dammer/Adam, LThK, KIR, CE, CSO, Patron
Saints SQPN, Infocatho, Bautz, Heiligenlexikon, santiebeati.it,
en.wikipedia.org, oca.org - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden
Opprettet: 2. november
2001 - Oppdatert: 20. januar 2009
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/basilios
HOMÉLIES, DISCOURS et
LETTRES CHOISIS de S. BASILE-LE-GRAND traduits par M. L'Abbé AUGER,
Vicaire-Général du diocèse de Lescar, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres de Paris et de celle de Rouen. Nouvelle édition, revue et
corrigée, à Lyon, chez F. GUYOT, Libraire-Editeur, Grande Rue Mercière, N. 39,
Aux Trois Vertus Théologales, 1827 Numérisation Abbaye Saint Benoît de
Port-Valais, Pâques 2005 : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/basile/index.htm
ŒUVRES de S. BASILE-LE-GRAND : http://jesusmarie.free.fr/basile_de_cesaree.html