Saint
Macaire le Grand, abbé
Originaire de
Haute-Egypte où il semble être né au tout début du IVe siècle, il devint
vers l’âge de trente ans membre d’une colonie monastique qui peuplait le désert
de Scété à l’ouest du delta du Nil. Disciple de saint Antoine, remarqué pour sa
sainteté précoce, on lui avait attribué le surnom de « jeune
vieillard ». Ordonné prêtre à 40 ans, il possédait les charismes de
guérison et de prophétie. Fermement opposé à l'hérésie arienne, il fut, vers
374, exilé dans une île du Nil par l'évêque Lucius d’Alexandrie. Il put
cependant revenir au désert pour y finir ses jours, âgé de plus de
quatre-vingt-dix ans. C'est pendant cette dernière période qu'Evagre le
Pontique fut son disciple. Il mourut vers 390.
Macarius
Kloster, Wadi Natrun
Monastery
of Saint Macarius the Great, Wadi Natrun
Saint
Macaire d'Egypte
Fondateur
de Scété (+ 390)
Macaire
l'Ancien ou Macaire le Grand.
Prêtre et abbé du
monastère de Scété en Égypte aux confins de la Libye. Ancien chamelier, il
apprit à la suite de saint Antoine à
mourir au monde et à lui-même et à vivre pour Dieu seul, et il enseignait à ses
disciples à faire de même.
Il est fêté en Occident
le 15 janvier.
Les Églises d'Orient
célèbrent également ce jour saint Macaire d'Alexandrie,
saint Macaire de Kiev, saint Macaire de Novgorod.
Au
martyrologe romain au 19 janvier, commémoraison de saint Macaire le Grand.
Martyrologe
romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/460/Saint-Macaire-d-Egypte.html
Macarius
Kloster, Wadi Natrun
Monastery
of Saint Macarius the Great, Wadi Natrun
Macaire
le Grand.
La figure de Saint
Macaire est très certainement composite. Son nom lui-même, Makavrioõ - Makarios -,
est en fait un adjectif qui signifie "bienheureux". Le Macaire originel
naquit en haute-Égypte, vers 300. Vers 330, il se fit moine, c'est-à-dire qu'il
se retira, le premier, dans le désert de Scétis, à l'endroit appelé depuis Deir
Abu Makar (34).
Bientôt rejoint par d'autres hommes, il y vécut en ermite, entouré par les
retraites des autres solitaires. C'est alors que, étonnés par sa sagesse et son
intelligence, ses compagnons lui donnèrent le surnom de toV nevoõ ghraioõ
- to néos gêraios -, "le jeune âgé".
"Prophète et docteur",
c'est-à-dire théologien et prêcheur, Macaire fut ordonné prêtre vers 340. Les
moines se réunissaient autour de lui pour les liturgies et admiraient
l'éloquence de ses homélies et de ses sermons. Fermement opposé à l'hérésie
arienne, il fut, vers 374, exilé dans une île du Nil par l'évêque Lucius
d'Alexandrie. Peu de temps après, il revint au désert pour y finir ses jours.
C'est pendant cette dernière période qu'Évagre le Pontique fut son disciple. Il
mourut vers 391.
La littérature macarienne
comporte au moins trois sources :
- une lettre, "Aux
amis de Dieu", sans doute authentiquement du premier Macaire;
- les "Cent
Cinquante Homélies spirituelles", réunies par Syméon le Métaphraste (35),
que la critique moderne attribue souvent à un auteur de tendance messalienne,
Syméon de Mésopotamie et nous nous y référerons comme au pseudo-Macaire;
- le cycle copte de
Macaire, avec le recueil des "Vertus de saint Macaire", appelé
ici le Macaire copte.
On voit ici l'importance
d'une tradition orale inspirée par la figure du "Bienheureux".
Le texte ci-dessous
rapporte très vraisemblablement la pensée de saint Macaire :
"On demandait à
l'abba (36) Macaire
: Comment doit-on prier ? L'ancien répondit : Point n'est besoin de se perdre
en paroles; il suffit d'étendre les mains et de dire « Seigneur, comme il Vous
plaît et comme Vous savez, ayez pitié ». Si le combat vous presse, dites : «
Seigneur, au secours ! ». Il sait ce qui vous convient et Il aura pitié de
vous."
Citation des "Cent
cinquante homélies spirituelles".
18. La persévérance dans
la prière est le fondement de tout bon effort et la cime où s'accomplissent les
oeuvres droites. C'est par elle, quand nous appelons Dieu à tendre une main
secourable, que nous acquérons les autres vertus. C'est dans la prière en effet
qu'est donné à ceux qui en sont jugés dignes de communier à l'énergie mystique
et de rencontrer l'état de sainteté qui, par l'ineffable amour du Seigneur,
tourne vers Dieu également l'intelligence elle-même. Il est dit : "Tu as
donné la joie à mon coeur". Et le Seigneur lui-même : "Le Royaume de
Dieu est au-dedans de vous". Que le Royaume de Dieu soit au dedans,
qu'est-ce que cela peut signifier d'autre que ceci : la joie céleste de
l'Esprit marque clairement de son empreinte les âmes qui en sont dignes ? Car
les âmes qui, par la communion efficace de l'Esprit, sont dignes d'une telle
grâce reçoivent les arrhes et les prémices de la réjouissance, de la joie, du
bonheur que donne l'Esprit, et auquel ont part les saints dans la lumière
éternelle au coeur du Royaume du Christ. C'est là, nous le savons, ce qu'a
montré l'Apôtre divin. Il dit en effet : "Il nous console dans notre
affliction, afin que par la consolation que nous mêmes recevons de Dieu, nous
puissions consoler ceux qui sont dans la détresse". Mais également :
"Mon coeur et ma chair crient de joie vers le Dieu vivant", et :
"Comme de graisse et de moelle mon âme sera rassasiée". De même les
versets qui s'accordent à ceux-ci veulent dire la même chose, et font allusion
à la joie et à la consolation efficaces de l'Esprit.
19. De même que l'oeuvre
de la prière est plus grande que les autres, de même celui qui est épris
d'amour pour elle doit se donner plus de peine et de souci afin de ne pas se
faire voler à son insu par le vice. Car en ceux qui visent un plus grand bien,
le malin attaque avec de plus grands efforts. Un tel homme aura ainsi besoin
d'une grande vigilance et d'une grande sobriété pour porter davantage encore
les fruits de l'amour et de l'humilité, de la simplicité et de la bonté, et
enfin du discernement, en persévérant chaque jour dans la prière. Ces fruits
lui rendront manifestes son propre progrès et sa propre croissance dans les
choses de Dieu, et ils inviteront les autres à éprouver la même ferveur.
20. L'Apôtre divin
lui-même enseigne qu'il faut prier continuellement et persévérer dans la
prière. Et le Seigneur l'a dit : "Combien plus Dieu fera-t-il justice
à ceux qui l'appellent nuit et jour" et : "Veillez et priez". Il
faut donc "toujours prier et ne pas se lasser". De même que celui qui
persévère dans la prière a choisi une oeuvre plus fondamentale, de même il lui
faut mener un grand combat et soutenir un effort continu, car à la persévérance
dans la prière s'opposent les nombreux obstacles du vice : le sommeil,
l'acédie, la pesanteur du corps, l'égarement des pensées, l'agitation de
l'intelligence, le relâchement, et les autres oeuvres mauvaises. Puis viennent
les afflictions, les soulèvements des esprits du mal eux-mêmes, qui nous
combattent et nous résistent avec acharnement et empêchent d'approcher Dieu
l'âme qui sans relâche le recherche en vérité.
22. Si l'humilité et
l'amour, la simplicité et la bonté, ne règlent pas le bon ordre de notre
prière, une telle prière, qui serait plutôt l'apparence de la prière, ne peut
guère nous aider. Et nous ne disons pas cela de la seule prière, mais de tout
effort et de toute peine, de la virginité, du jeûne, de la veille, de la
psalmodie, du service, de tout travail fait avec attention pour l'amour de la
vertu. Si nous ne nous attachons pas à voir en nous-mêmes les fruits de
l'amour, de la paix, de la joie, de la simplicité, de l'humilité, mais aussi de
la douceur, de la candeur, de la foi telle qu'elle doit être, de la patience et
de la bienveillance, les peines que nous nous donnons ne nous servent à rien.
Car nous acceptons de supporter les peines pour profiter des fruits. Mais si
l'on ne trouve pas en nous les fruits de l'amour, notre travail est tout à fait
vain. De tels hommes ne diffèrent en rien des cinq vierges folles. Celles-ci
n'avaient pas dès maintenant dans leur coeur l'huile spirituelle : l'énergie
des vertus dont nous avons parlé, cette énergie que donne l'Esprit. Aussi
furent-elles appelées folles et rejetées lamentablement hors du lieu des noces
royales, sans recevoir en partage le fruit des peines de la virginité. En
effet, quand on cultive la vigne, on prodigue à l'avance tous ses soins et
toute sa peine dans l'espoir d'obtenir des fruits, mais si l'on n'a pas récolté
de fruits, le travail s'avère aléatoire. De même si nous ne voyons pas en nous,
grâce à l'énergie de l'Esprit, les fruits de l'amour, de la paix, de la joie et
des autres vertus que l'Apôtre a énumérées, et si nous ne nous attachons pas à
reconnaître cette grâce en toute certitude et par la perception spirituelle,
l'effort de la virginité, de la prière, de la psalmodie, du jeûne et de la
veille est manifestement vain. Car ces peines et ces efforts de l'âme et du
corps doivent s'accomplir, nous l'avons dit, dans l'espérance des fruits
spirituels. Porter les fruits des vertus est une jouissance spirituelle,
accompagnée d'un plaisir incorruptible, que l'Esprit suscite secrètement dans
!es coeurs fidèles et humbles. Qu'ainsi les peines et les efforts soient
considérés pour ce qu'ils sont, comme des peines et des efforts, et que les
fruits soient considérés comme des fruits. Mais si quelqu'un, par manque de
connaissance, pense que son travail et son effort sont des fruits de l'Esprit,
qu'il n'ignore pas qu'il se console et se trompe lui-même, et que dans son état
il est privé des fruits réellement grands, les fruits de l'Esprit.
24. Ceux qui ne peuvent
pas encore - parce qu'ils sont des enfants s'adonner jusqu'au bout à l'oeuvre
de la prière, doivent accepter de servi leurs frères avec piété, foi et crainte
de Dieu. Car ils sont au service d'un commandement de Dieu et d'une oeuvre
spirituelle. Mais qu'ils n'attendent pas des hommes un salaire, ou un honneur,
et un remerciement. Qu'ils ne se permettent aucun murmure, ni orgueil, ni
négligence, ni relâchement, à de ne pas souiller et corrompre une telle Couvre
bonne, mais qu'ils s'efforcent cent bien plutôt de la rendre agréable à Dieu
par la piété, la crainte et la joie.
25. Le Seigneur est
descendu parmi les hommes - ô la miséricorde divine à notre égard ! - avec tant
d'amour et de bonté, cherchant à ne pas laisser d'oeuvre bonne sans aucun
salaire, mais à mener tous les êtres des plus petites aux plus grandes vertus,
pour ne priver personne de récompense, n'aurait-on donné qu'un verre d'eau
fraîche. Car il a dit: "Quiconque donnera à boire un seul verre d'eau
fraîche à l'un de ces petits, parce qu'il est Mon disciple, en vérité Je vous
le dis, il ne perdra pas sa récompense". Et encore : "Dans la
mesure où vous avez fait cela à l'un d'eux, c'est à Moi que vous l'avez fait".
Seulement, qu'on fasse un tel geste pour l'amour de Dieu, et non pour une
gloire humaine. Car il a ajouté : "parce qu'il est Mon disciple",
c'est-à-dire : dans la crainte et l'amour du Christ. Blâmant en effet ceux qui
poursuivent le bien ostensiblement, et donnant à sa parole la force d'une
sentence ferme, le Seigneur en vient à dire : "En vérité Je vous le dis,
ils ont reçu leur récompense".
(34) En
arabe. Ce nom peut se traduire par "le lieu de Père Macaire".
(35) Syméon
le Métaphraste, en grec Sumevon metavfrastiõ - Syméon métaphrastis -,
c'est-à-dire Syméon le traducteur, vécut à Constantinople, probablement entre
900 et 985. Lui-même hagiographe, son Mhvwlogion - Ménologion -- est
une collection de dix volumes relatant les vies des premiers saints orientaux,
arrangée dans l'ordre du jour de leur fêtes. Syméon n'était ni prêtre ni moine,
mais appartenait à l'administration byzantine.
(36) Le
mot abba est la transcription du grec ecclésiastique - abbas -,
lui-même issu, via l'araméen, de l'hébreu ba - ’av -. Il signifie
"père", avec l'idée de supérieur monastique.
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/macaire.html
Aucun ne s’est perdu,
sauf…
— Comment se fait-il
qu’après avoir été visités par la grâce, certains viennent à tomber ? Satan
n’est-il pas manifestement le plus faible ? Comment, là où il fait jour,
peut-il y avoir la nuit ?
— Si la grâce t’abandonne
à la malice, ce n’est pas qu’elle s’éteigne ou manque de force, mais c’est pour
que ton libre arbitre et ta liberté soient mis à l’épreuve et montrent vers
quoi ils tendent.
J’ai vu des hommes qui
avaient reçu tous les charismes et étaient devenus participants de l’Esprit, et
qui sont néanmoins tombés, parce qu’ils n’étaient pas parvenus à la charité
parfaite. C’est ainsi qu’un homme distingué avait tout quitté, vendu ses biens,
libéré ses esclaves ; il était prudent et avisé. Il était réputé pour la
sainteté de sa vie. Mais, entretemps, il conçut une haute opinion de lui-même,
devint orgueilleux, et finit par tomber dans la débauche et une multitude de
vices. Tu peux constater comment, avant d’avoir atteint le degré de la charité,
on peut tomber.
St Macaire l’Égyptien
Saint Macaire l’Égyptien
(† v. 390) fut un disciple de saint Antoine et le fondateur de la vie
monastique dans le désert de Scété. / Homélie spirituelle 27, 9-16, trad. P.
Deseille, Bellefontaine, 1984, Spiritualité orientale 40, p. 263-267.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mercredi-24-mai-2/meditation-de-ce-jour-1/
Saint
Macarius the Elder, or Macarius the Egyptian (circa 300-390 CE), was a disciple
of Antony and founded a monastic community that settled in the Nitrian and
Scetic deserts. The community had thousands of members by the time of
Macarius's death.
Saint
Macaire d’Égypte
19 janvier
2022
Fondateur de la colonie
érémitique de Scété en Égypte, au IVe siècle, disciple de saint Antoine et
inspiration majeure de la spiritualité monastique dans tous les siècles
suivants, saint Macaire nous reste présent surtout par une série d’homélies
spirituelles qui sont autant de chefs-d’œuvre. Il y présente la dignité de
l’âme appelée à la divinisation par la grâce du Saint-Esprit, grâce déjà
présente au baptême, mais pleinement agissante lorsque l’homme choisit de se
laisser saisir entièrement par elle. Au terme de la lutte pour se laisser
transfigurer par l’Esprit, Macaire chante la joie de l’union avec le Christ,
l’émerveillement qui saisit l’âme, le retour à une spontanéité toute divine
pour le bien.
Un
père du désert, et du monachisme de tous les temps
Saint Macaire d’Égypte,
ou Macaire le Grand, né en Haute-Égypte au début du IVe siècle, ressentit
très jeune l’appel à une vie consacrée dans le célibat, et résista au projet de
mariage que sa famille avait formé pour lui. Il quitta vers 30 ans son métier
de transporteur de nitre, pour aller mener la vie monastique au désert, sous la
direction de saint Antoine. Il y fonda Scété, l’une des trois grandes colonies
monastiques égyptiennes, à dominante anachorétique, mais structurée par une
forme minimale de vie communautaire. Exilé un temps pour s’être opposé à
l’hérésie arienne, il put revenir finir ses jours au désert, où il mourut vers
391.
Parmi ses nombreux
disciples, il faut citer Évagre le Pontique. Mais son rayonnement spirituel a
été immense, bien au-delà du lien direct entre maître et disciple, si bien
qu’il reste avec Evagre la principale source d’inspiration du monachisme
ancien, et encore aujourd’hui du monachisme oriental. Citons, parmi les auteurs
chez qui son influence est la plus tangible : Isaïe de Scété, qui fut son
tachygraphe ; Jean et Barsanuphe de Gaza, et leur disciple Dorothée, très
marqués par la tradition scétiote ; Isaac le Syrien, Maxime le Confesseur,
Joseph Hazzaya, Jean de Dalyatha, Syméon le Nouveau Théologien, et chez les
orthodoxes : Grégoire Palamas, Nil Sorsky, Séraphim de Sarov, Théophane le
Reclus. Mais on trouve trace de Macaire également dans le piétisme protestant
et le méthodisme, et dans la Compagnie de Jésus, où il était l’une des lectures
conseillées aux novices.
Les Homélies
spirituelles sont-elles bien de saint Macaire ?
On possède un corpus de
86 homélies de saint Macaire, qui forment le plus gros de son œuvre écrite.
Jusqu’aux années 1920, la paternité de ces textes ne lui était pas contestée.
On a depuis fait observer la parenté incontestable de certains passages
des Homélies avec la doctrine messalienne, hérésie qui niait l’utilité du
baptême et faisait consister toute la vie chrétienne dans l’expérience
spirituelle. On trouve effectivement des idées très proches dans les Homélies,
mais elles semblent plutôt une réponse à ces thèses, d’autant que Macaire y met
en garde contre les excès : considérer que le péché prive l’âme
entièrement de sa liberté, nier l’utilité du baptême, donner de l’importance
aux grâces mystiques extraordinaires.
On pourrait donc penser
que c’est un groupe illuministe messalien qui s’est livré dans un second temps
à la composition d’un florilège d’extraits issu du corpus macarien
original ; ces extraits, tirés de leur contexte, leur aurait servi ensuite
à justifier leurs propres erreurs, et seraient tombés explicitement sous la
condamnation de la hiérarchie ecclésiale de l’époque, d’où la présence de
citations de Macaire dans les condamnations. Nous pouvons de toute façon
conserver à saint Macaire le patronage spirituel de ces homélies, dont la
doctrine très riche déborde largement les erreurs en question, et concorde bien
avec ce qu’on sait de la vie de Macaire et de la tradition monastique
égyptienne.
Doctrine
spirituelle de saint Macaire
Divinisés
par le Saint-Esprit
Les homélies de saint
Macaire affirment fortement la vocation divine de l’homme : il est appelé
à la divinisation, ce qui sera le moteur de tout son itinéraire spirituel.
L’âme humaine, en effet, a été créée à l’image de Dieu, et jamais le mal ne
pourra détruire complètement cette image. Cette divinisation de l’homme est
finalement l’extension à chaque croyant de l’union de la divinité et de
l’humanité accomplie dans l’Incarnation du Verbe : en lui les deux natures
divine et humaine sont « mélangées » dans une union parfaite, qui
laisse toutefois subsister pleinement la distinction des natures.
Cette participation
plénière à la divinité, vers laquelle tout homme tend spontanément du fait de
sa nature, suppose malgré tout de recevoir en soi un élément étranger à la
nature humaine : le Saint-Esprit. En effet le mal lui-même, en prenant
possession de l’âme à l’occasion du péché, est un élément étranger à la nature
humaine créé bonne, et qui vient l’obscurcir et la rendre incapable de la
communion avec Dieu ; cela s’est produit lors du péché originel, et se
produit à nouveau lors de chaque acte mauvais que nous commettons. L’homme
n’est finalement complet que s’il reçoit en lui un don qui est plus qu’humain,
celui du Saint-Esprit.
Ainsi la grâce du baptême
n’atteint son développement normal que si l’âme en vient à être mue de manière
habituelle par l’Esprit Saint, qui restitue en elle une spontanéité toute
divine pour le bien. Mais cette aisance spirituelle retrouvée est un point
d’arrivée, au terme d’un long combat, non pour produire par nous-mêmes notre
salut, mais pour l’accueillir comme une grâce issue de la seule mort du Christ.
C’est le Christ, en effet, qui par son Incarnation a franchi l’abîme qui
séparait depuis le péché la créature de son créateur ; en lui le premier
la nature humaine a accueilli l’Esprit Saint, au bénéfice de tous. L’Esprit
Saint va donc nous configurer au Christ, faire de nous d’autres christs.
Par la désobéissance du
premier homme, nous avons reçu en nous un élément étranger à notre nature, la
malice des passions ; passée en habitude et en prédisposition invétérée, elle
est devenue comme notre nature ; par un autre élément étranger à notre nature,
le don de l’Esprit céleste, elle doit être refoulée à son tour, pour que la
pureté originelle soit rétablie. Et si nos supplications ardentes, nos
demandes, notre confiance, notre prière et notre aversion du monde ne nous font
pas recevoir maintenant la charité de l’Esprit céleste, si notre nature
souillée par la malice ne s’attache pas à la charité, qui est le Seigneur, et
n’est pas sanctifiée par cet Esprit de charité, si nous ne persévérons pas
inébranlablement, jusqu’au terme, dans tous ses commandements, en ayant fait
une complète volte-face, nous ne pourrons pas obtenir le Royaume céleste. […]
Le Dieu infini et
incompréhensible, dans sa douce bonté, s’est rapetissé lui-même, a revêtu les
membres de ce corps et l’a enveloppé, en descendant de son inaccessible gloire.
Par mansuétude et par amour pour les hommes, il se métamorphose, se
corporéifie, se mélange aux âmes saintes qui lui sont agréables et fidèles, il
les enveloppe et devient avec elles « un Esprit », selon le mot de
Paul (I Co 6, 17). Il devient, pour ainsi parler, une âme pour l’âme, et une
substance pour la substance, afin que l’âme puisse vivre dans la divinité,
avoir le sentiment de la vie immortelle et participer à la gloire
incorruptible, si du moins elle en est digne et si elle est agréable à Dieu.
Homélie
4
De
la lutte à la plénitude
Dépouillé de son vêtement
de gloire, l’homme depuis le péché est resté comme nu, incapable de faire face
au mal. Il expérimente en lui la présence des passions (attraits pour telle ou
telle forme de mal), que son consentement éventuel va renforcer. Il peut au
contraire choisir de lutter : en effet sa liberté lui reste contre le mal,
et Macaire insiste beaucoup sur la libre coopération que nous devons apporter à
la grâce.
Il n’est pas vrai, comme
certains l’affirment, inspirés par de fausses doctrines, que l’homme est mort
une fois pour toutes et complètement incapable de rien faire de bien. En effet,
même si un petit enfant ne peut rien faire de lui-même et est incapable d’aller
vers sa mère sur ses propres jambes, du moins il se roule, crie et pleure en
cherchant sa mère. Et la mère a compassion de lui et se réjouit de voir le
tout-petit la chercher avec effort et en poussant des cris ; et puisque le
petit enfant est incapable d’aller vers elle, c’est la mère elle-même qui, à
cause du grand désir qu’il a d’elle et prisonnière de son amour pour l’enfant,
le soulève dans ses bras, le cajole et le nourrit avec une grande tendresse.
C’est là ce que le Dieu ami des hommes fait lui aussi à l’égard de l’âme qui
vient à lui et le désire avec ardeur.
Homélie
46
Ainsi l’itinéraire
spirituel commence par une phase de combat, où la grâce est encore peu
perceptible à l’homme. Dieu le permet ainsi pour éprouver sa persévérance et
lui apprendre qu’il ne peut rien par lui-même. L’arme principale de la lutte
est la garde des pensées, ou combat invisible contre les pensées mauvaises, qui
procèdent d’un cœur non purifié ; il y faut de l’attention, mais avant
tout de la contrition, qui appelle irrésistiblement l’Esprit Saint. Même si
l’action de ce dernier n’est encore que peu sensible au lutteur, elle est déjà
bien réelle, et va l’acheminer peu à peu vers la deuxième phase.
Dès qu’un homme, ayant
entendu la parole de Dieu, entreprend la lutte, rejette toutes les affaires de
cette vie, les liens du monde, tous les plaisirs charnels, les renie et s’en
libère, et s’il se tient avec persévérance devant le Seigneur, lui consacrant
tout son temps, il sera en mesure de découvrir qu’une autre lutte existe dans
le cœur, une autre bataille, secrète, et une nouvelle guerre, contre les
pensées suggérées par les esprits de malice, et qu’un autre combat l’attend. Et
ainsi, s’il tient bon et invoque le Seigneur avec une foi inébranlable et une
grande patience, attendant son secours, il pourra obtenir de lui la délivrance
des liens, des lacets, des clôtures et des ténèbres des esprits de malice, et
qui sont les opérations des passions cachées.
Cette guerre ne peut
disparaître que par la grâce et la puissance de Dieu. Par lui-même, personne
n’a la force de se libérer des pensées adverses et trompeuses, des passions
invisibles et des artifices du Malin. Car, aussi longtemps qu’un homme est
retenu dans les choses visibles de ce monde, entouré des diverses chaînes de la
terre, entraîné par les passions mauvaises, il ne sait même pas qu’il y a un
autre combat, une autre lutte, une autre guerre au-dedans de lui-même. C’est en
effet quand un homme se lève pour combattre et se libérer de tous les liens
visibles de ce monde, des affaires matérielles et des plaisirs charnels, et
qu’il commence à se tenir avec persévérance devant le Seigneur en se vidant
lui-même de ce monde, qu’il peut connaître le combat intérieur des passions qui
se lève en lui, la guerre intérieure et les pensées mauvaises.
Homélie
21
Seul obtiendra et
possédera son âme et la charité de l’Esprit céleste, celui qui se rend étranger
à toutes les choses de ce siècle, pour se livrer à la recherche de l’amour du
Christ, et dont l’intellect se tient hors de tout souci matériel et de toute
distraction terrestre, en sorte qu’il puisse être tout entier occupé de son
unique but, menant tout cela à bien grâce à tous les commandements, en sorte
que tous ses soucis et toues ses préoccupations, toutes les distractions et les
tracas de son âme, aient rapport à la recherche de l’essence immatérielle, au
souci d’orner l’âme en pratiquant les commandements relatifs aux vertus, en
recevant la céleste beauté de l’Esprit, en participant à la pureté et à la
sanctification du Christ. Ainsi, ayant renoncé à tout, retranché tous les
obstacles terrestres et matériels, se tenant éloigné de tout amour charnel et
même de tout attachement aux parents et aux proches, l’homme ne doit plus
permettre à son intellect d’être occupé ou distrait par quoi que ce soit
d’autre, comme le pouvoir, la gloire, les honneurs, les amitiés charnelles de
ce monde, ou les autres préoccupations terrestres. Au contraire, son intellect
doit prendre complètement sur lui le souci et la tribulation que lui imposera
la recherche de l’essence immatérielle de l’âme, et supporter sans défaillance
d’attendre et de guetter la venue de l’Esprit, comme le dit le Seigneur :
« Par votre patience, vous posséderez vos âmes. » Et encore :
« Cherchez le royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par
surcroît. »
Celui qui combat de la
sorte et reste constamment attentif à lui-même, soit dans la prière, soit dans
l’obéissance, soit dans toutes les autres actions qu’il accomplit selon Dieu,
pourra ainsi échapper aux ténèbres des puissances mauvaises. Car l’intellect
qui ne cesse jamais d’être en quête de lui-même et de rechercher le Seigneur,
peut posséder sa propre âme, que les passions mettaient en péril, en se
réduisant constamment lui-même en captivité, avec violence et ardeur, à l’égard
du seigneur, et en adhérant à lui seul, suivant le mot de l’Écriture :
« Nous faisons toute pensée captive pour l’amener à obéir au
Christ. » Ainsi, grâce à ce combat, à ce désir et à cette recherche,
l’intellect deviendra digne d’être uni avec le Seigneur en un seul Esprit,
l’Esprit du don et de la grâce du Christ, lequel repose alors dans le
réceptacle de l’âme, rendue propre à toute œuvre bonne, et qui n’attriste plus
l’Esprit du Seigneur par ses volontés propres, par les inquiétudes de ce monde,
par le désir de la gloire, par l’esprit de domination, par l’attachement à ses
idées, par les plaisirs charnels, par les relations et les rapports avec des
hommes mauvais.
C’est chose agréable en
effet qu’une âme qui se consacre tout entière au Seigneur, qui ne s’attache
étroitement qu’à lui, qui jamais n’oublie de marcher dans ses commandements,
qui honore comme il convient l’Esprit du Christ qui la visite souvent et la
couvre de son ombre. Elle est alors jugée digne de lui être unie en un seul
Esprit et un même mélange, comme le dit l’apôtre : « Celui qui adhère
au Seigneur devient un seul Esprit avec lui. »
Homélie
9
C’est alors que l’homme
obtient de goûter la plénitude de l’Esprit ; ce qui restait caché lui
devient manifeste. Macaire utilise les termes de certitude, sentiment,
goût, expérience, puissance, pour décrire cette prise de conscience de
l’énergie de l’Esprit Saint à l’œuvre. Il développe aussi le thème de la
blessure d’amour, appelé à être repris tout au long de l’histoire de la
spiritualité, et qu’il tient lui-même d’Origène. Tout s’apaise alors : le
cœur tend spontanément vers la prière, vers l’action vertueuse ; il est
dans la joie, libéré des pensées mauvaises qui l’assaillaient sans cesse. C’est
déjà un avant-goût de la béatitude du ciel, où le corps à son tour revêtira la
gloire de l’Esprit, par la résurrection.
L’âme qui a été
parfaitement illuminée par l’ineffable beauté de la gloire lumineuse de la face
du Christ, qui est entrée en communion avec le Saint-Esprit, qui a été jugée
digne de devenir la demeure et le trône de Dieu, cette âme devient tout entière
œil, tout entière lumière, tout entière visage, tout entière gloire, tout
entière esprit. C’est ainsi que le Christ l’apprête, la porte et la conduit, la
soutient et la dirige, la dispose et l’orne de beauté spirituelle. […] Si donc
tu es devenu un trône de Dieu, si le céleste conducteur te dirige, si ton âme
est devenue tout œil spirituel et toute lumière, si tu t’es nourri de ces
aliments spirituels et désaltéré avec l’eau vive, si tu as revêtu les vêtements
de la lumière ineffable, si ton homme intérieur s’est établi dans l’expérience
et la certitude de tout cela, alors tu vis vraiment la vie éternelle, et dès
maintenant ton âme repose en Dieu. Voici que tu as obtenu et reçu tout cela de
lui en vérité, pour que tu vives de la vraie vie.
Homélie
1
Si les hommes charnels
désirent à ce point la gloire d’un roi terrestre, combien plus ceux en qui
s’est infiltrée la rosée de l’Esprit de vie, de l’Esprit de la Divinité, et
dont elle a blessé le cœur d’un amour divin envers le Roi céleste, le Christ,
sont-il attachés à cette beauté, à cette gloire ineffable, à cette majesté
incorruptible et à cette richesse inconcevable du Roi éternel et véritable, le
Christ, dont le désir et l’attrait les a captivés. Ils sont entièrement et
totalement tendus vers lui, et ils désirent obtenir ces biens ineffables qu’ils
voient par l’Esprit Saint et pour lesquels ils méprisent tout ce qu’il y a sur
la terre en fait de beauté, de majesté, de gloire, d’honneur et de richesses
royales et princières. En effet, ils ont été blessés par la divine beauté, et
la vie céleste et immortelle s’est infiltrée dans leur âme. C’est pourquoi ils
aspirent à cet amour pour le Roi céleste, et ils n’ont que lui devant les yeux,
avec un grand désir. C’est ainsi qu’ils se libèrent de tout amour du monde et
rompent tout lien terrestre, afin d’être capables de ne posséder constamment
que ce seul désir dans leur cœur et de n’y rien mélanger d’autre. […]
Quand Dieu créa Adam, il
ne le pourvut pas d’ailes corporelles comme les oiseaux, mais il tient en
réserve pour lui les ailes du Saint-Esprit, c’est-à-dire les ailes qu’il lui
donnera lors de la résurrection, pour qu’elles le soulèvent et l’emportent où
le veut l’Esprit. Ces ailes, les âmes des saints les possèdent dès maintenant
pour s’envoler par l’intellect vers des pensées célestes. Car les chrétiens ont
un autre monde que les autres, une autre table, un autre vêtement, un autre
plaisir, une autre communion, une autre manière de penser. C’est pour cela
qu’ils surpassent tous les hommes. La capacité de tout cela, ils ont été jugés
dignes de la recevoir de l’Esprit, dès maintenant, au-dedans de leurs âmes.
C’est pourquoi, à la résurrection, leurs corps seront jugés dignes de posséder
ces biens éternels de l’Esprit et d’être mêlés à cette gloire, dont leurs âmes
ont reçu dès maintenant l’expérience.
Homélie
5
Dès que l’âme est
parvenue à la perfection spirituelle, dès qu’elle a été parfaitement purifiée
de toutes les passions, unie par une communion ineffable et mêlée à l’Esprit
Paraclet, jugée digne de devenir esprit, mélangée à l’Esprit, alors elle
devient toute lumière, tout œil, tout esprit, toute joie, toute suavité, toute
allégresse, toute charité, toute compassion, toute bonté et toute douceur.
Telle la pierre qui, dans l’abîme de la mer, est entourée d’eau de toute part,
ces âmes sont mêlées de toutes les manières à l’Esprit Saint et rendues
semblables au Christ ; elles possèdent constamment en elles les vertus de
la puissance de l’Esprit, et elles sont intérieurement et extérieurement
irréprochables, immaculées et pures.
Homélie
17
L’âme qui est vraiment
amie de Dieu et du Christ, eût-elle fait dix mille actes de justice, se
considère comme n’ayant rien fait, à cause de son insatiable désir de Dieu.
Même si elle avait épuisé son corps par les jeûnes et les veilles, elle se
comporterait comme si elle n’avait pas encore commencé à peiner pour les
vertus. Malgré les divers dons de l’Esprit, les révélations et les mystères
célestes qu’elle a été jugée digne de recevoir, elle a conscience de n’avoir
absolument rien fait, à cause de son amour sans limite et insatiable pour le
Seigneur. Mais tout au long du jour, affamée et assoiffée, tant elle a de foi
et d’amour, persévérant dans la prière, elle reste insatiable à l’égard des
mystères de la grâce et de la possession de toute vertu. Elle est blessée de
l’amour passionné de l’Esprit céleste, qui éveille continuellement en elle, par
la grâce, une brûlante aspiration envers l’Époux céleste, aspiration qui lui
fait désirer d’être jugée digne d’obtenir en plénitude la communion mystérieuse
et ineffable avec lui, dans la sanctification de l’Esprit. Le visage de l’âme
est dévoilé, et elle fixe les yeux sur l’Époux céleste, face à face, dans une
lumière spirituelle et inexprimable. Elle se mélange à lui dans une pleine
certitude ; configurée à sa mort, elle attend sans cesse avec un grand désir de
mourir pour le Christ et espère avec certitude de recevoir de l’Esprit une
parfaite délivrance du péché et des ténèbres des passions. Alors, purifiée par
l’Esprit, devenue sainte d’âme et de corps, elle est jugée digne de devenir un
vase pur, capable de contenir le parfum céleste et d’accueillir le vrai Roi, le
Christ lui-même. Et alors, elle est rendue digne de la vie éternelle, étant
devenue dès cette vie une demeure pure pour l’Esprit Saint.
Cependant, une âme ne
peut parvenir à une telle mesure en une seule fois, ni sans épreuve. C’est à
travers beaucoup de travaux, de combats, de temps et de zèle, d’épreuves et de
tentations diverses, que se réalise sa croissance spirituelle et son progrès
jusqu’à la mesure parfaite de l’impassibilité. Si elle résiste avec décision et
courage à chaque tentation que le Malin lui suscite, elle sera jugée digne de
grands honneurs, des dons spirituels et des richesses célestes ; elle deviendra
alors une héritière du Royaume céleste, dans le Christ Jésus notre Seigneur, à
qui appartiennent l’honneur et la puissance à jamais. Amen.
Homélie
10
SOURCE : http://moniales-ermites.org/index.php/2020/03/27/saint-macaire-degypte/
Església
de Sant Macari de Rubió, Anoia.
Prière
de Saint Macaire d'Égypte
Voici la Prière « Ange saint qui veilles sur ma pauvre âme ne me quitte pas » de Saint Macaire le Grand d'Égypte (vers 300-390), Prêtre et Abbé du Monastère de Scété en Égypte aux confins de la Libye.
La Prière de Saint Macaire d'Égypte « Ange saint qui veilles sur ma pauvre âme ne me quitte pas » :
« Ange saint, qui veilles sur ma pauvre âme et sur ma misérable vie, ne me
quitte pas je suis pécheur, et ne m'abandonne pas à cause de mes souillures. Ne
laisse pas approcher les esprits mauvais, dirige-moi en exerçant ton pouvoir
sur mon corps périssable. Prends ma main blessée et impuissante, conduis-moi
sur le chemin du salut. Oui, saint ange de Dieu, qui veilles sur mon âme et sur
mon corps, pardonne-moi tout ce qui a pu t'offenser au cours de ma vie et
toutes mes fautes d'aujourd'hui. Protège-moi dans la nuit qui s'approche et
garde-moi des embûches et des attaques de l'Ennemi, pour que je n'offense point
Dieu par un péché. Intercède pour moi, auprès du Seigneur, afin qu'il
m'affermisse dans sa crainte, et qu'il fasse de moi un serviteur digne de sa
sainteté. Amen. »
Saint Macaire d'Égypte (vers 300-390)
Voir également de Saint Macaire d'Égypte :
La Prière du Matin « À Toi, Seigneur plein d'Amour » de Saint Macaire d'Égypte
La Prière du Soir « Pardonnez-moi les fautes que j’ai commises en ce jour » de Saint Macaire le Grand d'Égypte
La Prière de Saint Macaire d'Égypte « Ange saint qui veilles sur ma pauvre âme ne me quitte pas »
La Prière de Saint Macaire d'Égypte « Dieu qui es venu à la fin des temps pour nous sauver, aie pitié de moi »
La Prière de Saint Macaire d'Égypte « À ceux qui ont été dignes de devenir fils de Dieu »
L’Homélie sur la Prière de Saint Macaire d'Égypte « Ô Dieu qui nous apprend à prier dans la Vérité »
La longueur des Prières selon Saint Macaire d'Égypte « Seigneur, comme Tu le veux, et comme Tu le sais, accorde-moi Ta miséricorde »
La persévérance dans la Prière selon Saint Macaire d'Égypte « Toujours
prier et ne pas se lasser »
SOURCE : https://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Saint-Macaire-d-Egypte-a-l-Ange
Chiesa
parrocchiale dei SS.Biagio e Macario con casa parrocchiale
Chiesa
parrocchiale dei SS.Biagio e Macario con casa parrocchiale
Apophtegmes
sur abba Macaire le Grand traduits du copte
Macaire copte 1.
Abba Macaire parla une fois de lui-même, disant : "Lorsque j'étais jeune
homme, je demeurais comme un moine en Egypte. On me prit et on m'ordonna prêtre
pour le village, et, comme je ne voulais pas prendre sur moi une telle
responsabilité, je m'enfuis en un autre lieu. Un homme craignant Dieu vint à
moi, il prit mon travail manuel, il me servit. Il arriva que, par suite d'une
tentation, une jeune fille du village devint enceinte, et lorsqu'on lui demanda
: "Qui t'a fait cela ?", elle répondit : "C'est l'ermite."
Et lorsqu'ils furent sortis (du village), ils me saisirent, ils m'emmenèrent au
village ; on me suspendit au cou des casseroles pleines de suie avec des
cordelettes, on me fit faire le tour du village et l'on me frappait en chaque
rue, disant : "Ce moine a violé notre fille." Peu s'en fallut qu'ils
ne me frappassent jusqu'à la mort. Un vieillard étant venu, il leur dit :
"Jusqu'à quand tuez- vous le moine ?" Celui qui me servait marchait
derrière moi avec honte. On lui faisait une foule de reproches, en disant :
"Voici l'ermite dont tu rendais témoignage ! Et qu'a-t-il fait ?"
Et ses parents disaient : "Nous ne le lâcherons pas jusqu'à ce qu'il ait
donné caution pour la nourrir." Je parlai à celui qui me servait : il se
porta garant pour moi ; et, lorsque je fus arrivé à ma cellule, les corbeilles
que j'avais, je les lui donnai en disant : "Vends-les, donne-les à ma femme,
afin qu'elle mange." Et je me disais en moi-même : "Macaire, voici
que tu as pris femme ; il faut que tu travailles un peu plus, afin que tu la
nourrisses." Et je travaillais nuit et jour, lui envoyant ce que je
gagnais. Mais lorsque pour la malheureuse arriva le temps d'enfanter,
lorsqu'elle eut longtemps les douleurs, elle n'enfanta pas. On lui dit :
"Qu'est-ce que cela signifie ?" Elle dit : "J'en connais la
cause, car j'ai fait violence à l'ermite, je l'ai calomnié faussement ; ce
n'est pas son œuvre, mais tel jeune homme m'a mise enceinte." Et lorsque
celui qui me servait fut venu à moi en se réjouissant, il me dit : "La
jeune fille n'a pu enfanter avant d'avoir avoué en disant : "Ce n'est pas
l'œuvre de l'ermite ; mais j'ai menti à son sujet." Voici que tout le
village veut venir avec gloire pour te faire repentante." Et moi, lorsque
j'eus entendu cela, afin que les hommes ne me fassent pas souffrir, je me
levai, je m'enfuis, je vins ici à Scété. Tel est le commencement de l'œuvre
pure pour laquelle je suis venu ici."
Macaire copte 2.
Quelques vieillards interrogèrent abba Macaire l'Égyptien, disant : "Que
tu manges, ou que tu jeûnes, ton corps se dessèche." Le vieillard leur dit
: "L'arbre dont on jette en pure perte les branches au feu, le feu le
dévore sans cesse ; ainsi, si l'homme purifie son cœur dans la crainte de Dieu,
la crainte de Dieu dévore ses os."
Macaire copte 3.
Abba Paphnouti, le disciple d'abba Macaire, dit : "Le vieillard a dit :
"Lorsque j'étais enfant, je gardai des vaches avec quelques autres garçons
; ils allèrent pour cueillir des concombres, et l'un d'eux étant tombé derrière
eux, je le pris et je le mangeai. Lorsque je m'en souviens, maintenant encore,
je pleure."
Macaire copte 4.
Abba Poemen fit une foule de métanies à abba Macaire, en disant : "Dis-moi
une parole." Et, lorsque le vieillard lui répondit, il lui dit : "Ce
que tu cherches est passé maintenant parmi les moines."
Macaire copte 5.
On rapporte d'abba Macaire l'Égyptien que, s'il se rencontrait avec des frères
qui mangeaient, il s'était imposé cette règle que, s'il y avait du vin, en
remplacement d'une coupe, il passait un jour sans boire d'eau. Mais eux, les
frères, à cause du repos, ils lui donnaient du vin ; le vieillard le recevait
avec joie, afin de se mortifier lui seul. Mais son disciple, qui savait la
chose, leur dit : "Pour Dieu, ne lui donnez pas de vin ; ne lui suffit-il
pas de se châtier dans sa cellule ?" Et lorsque les frères surent la
chose, ils ne lui en donnèrent plus.
Macaire copte 6.
Un jour qu'Abba Macaire se rendait de l'oued à sa cellule, portant des palmes,
le diable le rencontra sur le chemin avec une faux, il cherchait à la lever et
ne pouvait pas. Il lui dit : "ta violence ! Macaire, je ne peux rien
contre toi, voici ce que tu fais, je le fais aussi : tu jeûnes, et moi je ne
mange pas du tout ; tu veilles, et moi, je ne dors pas du tout ; il n'y a
qu'une chose par laquelle tu l'emportes sur moi." Abba Macaire lui dit :
"Qu'est-ce ?" Il lui dit : "C'est ton humilité. A cause de ton
humilité, je ne peux rien contre toi." Et lorsqu'il eut étendu ses mains,
le diable disparut.
Macaire copte 7.
On rapporte d'abba Macaire qu'ayant entendu dire de lui qu'il faisait de
grandes vertus et des grâces de guérison par Notre- Seigneur Jésus le Christ,
Agathonicus, l'éparque d'Antioche, lui envoya sa fille en laquelle était un
esprit impur, afin qu'il priât sur elle. Et, par la grâce de Dieu qui était en
lui, lorsqu'il eut prié sur elle, elle fut guérie sur-le-champ et il l'envoya
en paix vers ses parents. Lorsque son père et sa mère eurent vu la guérison que
le Christ avait faite avec leur fille par les prières et les oraisons du saint
vieillard abba Macaire, ils rendirent gloire à Notre-Seigneur Jésus le Christ.
Macaire copte 8.
Abba Pidjimi dit : "Le disciple d'abba Macaire me fit ce récit, disant :
"Le vieillard m'a dit une fois : Comme j'étais assis en ma demeure à
Scété, deux jeunes garçons étrangers vinrent à moi ; l'un avait de la barbe,
l'autre que quelques poils au menton. Et ils vinrent me trouver, disant : Où
est la cellule d'abba Macaire ? Je leur dis : Que lui voulez-vous ? Ils me
dirent : Ayant entendu parler de ses œuvres et de Scété, nous sommes venus pour
le voir. Je leur dis : C'est moi. Eux me firent une métanie, disant : Nous
désirons habiter ici.
Et moi, les voyant
délicats et comme sortant des richesses, je leur dis : Vous ne pouvez pas
rester en ce lieu. Le grand dit : Si nous ne pouvons pas rester en ce lieu,
nous irons ailleurs. Je dis à ma pensée : Pourquoi les repousserais-je, au
risque de les scandaliser ? Je leur dis : Venez, faites-vous une cellule, si
vous pouvez. Ils dirent : Montre-nous seulement et nous la ferons. Je leur
donnai une pioche, une bêche et un sac de pains avec du sel, je leur indiquai
le rocher de la carrière desséchée et je leur dis : Taillez-vous ici une
cellule, apportez- vous du bois de l'oued, couvrez-la et habitez-y. Je pensais
qu'à cause de la fatigue, ils s'enfuiraient aussitôt. Es me demandèrent : A
quoi travaille-t-on ici ? Je leur dis : Au tressage. Et prenant des palmes de
l'oued, je leur montrai le commencement du tressage et la manière de tresser
des corbeilles. Je leur dis : Faites des corbeilles, donnez-les aux gardiens et
ils vous apporteront du pain. Puis je m'en allai. Eux, ils firent avec patience
tout ce que je leur avais ordonné et ils ne vinrent pas me trouver de trois
ans. Et moi, je luttais dans ma pensée, disant :
Que font-ils qu'ils ne sont pas venus me voir pour me questionner à propos de
leurs pensées ? Ceux qui sont au loin viennent à moi ; eux, ils ne viennent pas
et ils ne vont pas ailleurs, si ce n'est à l'église, pour recevoir l'offrande,
en gardant le silence ! Et je priai Dieu, je jeûnai une semaine, afin qu'il
m'apprit leur oeuvre. Et, lorsque je me fus levé, j'allai vers eux pour voir
comment ils habitaient. Et, lorsque j'eus frappé, ils m'ouvrirent, ils
m'embrassèrent en silence, et, après avoir prié, nous nous assîmes ; le grand
fit un signe au jeune, il sortit et le grand était assis, gardant le silence,
travaillant au tressage : il ne dit pas un mot. Et lorsqu'on eut frappé la
neuvième heure, le jeune entra ; et, lorsqu'il lui eut fait signe, le jeune fit
cuire quelque chose ; et, lorsque le grand lui eut fait signe de nouveau, le
jeune installa une toile et trois pains et il se tint debout silencieux. Et
moi, je leur dis : Levez-vous, mangeons. Et nous nous levâmes, nous mangeâmes ;
ils apportèrent aussi la cruche, nous bûmes. Lorsque ce fut le soir, ils dirent
: Tu t'en iras ? Je dis : Non, mais je dormirai ici. Et ils me donnèrent une
natte à l'écart, et eux s'étendirent à un autre endroit. Je les vis placer à
terre leurs ceintures et leurs étoles qu'ils avaient ôtées. Comme je priai Dieu
de me révéler leur œuvre, le toit s'ouvrit, il y eut une grande lumière comme
en plein jour, mais eux, ils ne voyaient pas la lumière. Quand ils pensèrent
que je dormais, le grand secoua le jeune. Ils se levèrent et ayant remis leurs
ceintures, ils levèrent leurs mains au ciel. Et tandis que je les voyais ; eux
ne me voyaient pas. Et je vis des démons qui venaient sur le plus jeune,
volant, comme des mouches : les unes venaient sur ses yeux et sur sa bouche ;
et je vis un ange du Seigneur qui avait une épée de feu en sa main et qui
faisait le tour pour chasser les démons, car ils n'osaient pas approcher du
grand. Lorsque le matin allait paraître, ils se couchèrent de nouveau.
Et moi, je fis comme si je m'éveillais ; eux, de même. Et le grand dit cette
seule parole : Veux-tu que nous disions les douze psaumes ? Et je leur dis :
Oui. Et le plus jeune dit cinq psaumes par six versets avec un alléluia, et, a
chaque verset, une flamme de feu sortait de sa bouche et montait au ciel. Moi,
je récitai quelques psaumes par cœur et, lorsque je sortis, je dis : Priez pour
moi. Quant à eux, ils firent une métanie en silence. Et je sus que le grand
était un parfait tandis que l'ennemi combattait encore le plus jeune.
Et ensuite de cela, lorsque quelques jours se furent écoulés, le grand
s'endormit, puis le plus jeunes trois jours plus tard."
Et si quelques vieillards allaient trouver abba Macaire, il les conduisait à
leur cellule, disant : "Venez, voyez le martyrium des petits
étrangers."
Macaire copte 9.
On rapporte d'abba Macaire l'Egyptien que, montant un jour de Scété la montagne
de Pernoudj, lorsqu'il fut proche du lieu, il dit à son disciple : "Pars
un peu devant." Et, lorsque le disciple eut pris de l'avance, il croisa un
Grec : c'était un prêtre [païen] de Padalas, qui portait un grand fagot de bois
pour le feu et qui courait. Alors, le frère le héla, lui criant : "Hé,
toi, démon, où cours-tu ?" Le prêtre s'étant retourné, rejoignit le frère
et le frappa jusqu'à le laisser à demi mort ; puis, ayant repris son bois, se
remit à courir. Un peu plus loin, il croisa abba Macaire qui lui dit : "Courage,
courage, ô toi qui aimes à te faire souffrir ! " Le prêtre, étonné, le
rejoignit et lui dit : "Qu'as-tu vu de bien en moi que tu m'ais salué avec
honneur ?" Le vieillard lui dit : "J'ai vu que tu souffrais ; ne
sais-tu pas que tu souffres en vain ?" II lui dit : "Moi aussi, j'ai
réfléchi sur le salut et j'ai su que toi, tu appartiens à un grand Dieu ; mais
j'ai aussi rencontré un autre moine méchant qui m'a insulté, et je l'ai frappé
à mort." Et le vieillard sut que c'était son disciple. Et le prêtre se
prosternant dit : "Je ne te laisserai pas partir avant que tu ne m'aies
fait moine." Et ils poursuivirent leur route jusqu'au lieu où se trouvait
le frère, et ils le conduisirent à l'église de la montagne. Lorsque les frères
virent le prêtre païen, ils furent étonnés. Ils le baptisèrent, ils le firent
moine et une foule de Grecs devinrent chrétiens à cause de lui.
Abba Macaire dit : "La parole mauvaise, elle fait que les autres qui sont
bons deviennent mauvais ; de même la parole bonne, elle fait que les autres qui
sont mauvais deviennent bons."
Note : Guillaumont divise cet apophtegme en deux. Je le conserve comme un seul,
la finale concluant l'épisode
Macaire copte 10.
Il alla aussi une fois de Scété à Térénouti, il entra dans un tombeau et il y
dormit. Il y avait lu de vieux corps d'Hellènes morts ; et, lorsqu'il en eut
pris un, il le mit sous sa tête en guise d'oreiller, afin qu'il se reposât un
peu.
Mais eux, les démons, lorsqu'ils eurent vu son cœur courageux comme celui d'un
lion, ils lui portèrent envie pour l'effrayer ; ils appelèrent un nom comme les
femmes, disant : "Une telle, viens aux bains avec nous." Et un autre
démon, en dessous de moi, leur répondit comme d'entre les morts : "Il y a
un étranger sur moi, je ne puis aller." Mais le vieillard ne s'effraya pas
; avec fermeté, il le frappa, disant : "Lève-toi, va dans les ténèbres, si
tu le peux." Et lorsque les démons eurent entendu cela, ils s'écrièrent
d'une grande voix, disant : "Tu nous as vaincus !" et ils s'en
allèrent honteux.
Macaire copte 11.
Un frère alla trouver abba Macaire le grand, il lui dit : "Mon père,
dis-moi une parole, comment je sauverai mon âme !" Le vieillard lui dit :
"Va dans un tombeau, injurie les morts et jette-leur des pierres." Le
frère, étant allé, dit des injures, puis en étant reparti, il informa le
vieillard. Le vieillard lui dit : "Ils ne t'ont rien dit ?" Il dit :
"Non."
Le vieillard dit : "Va demain, glorifie-les, disant : Vous êtes des
apôtres, des saints, des justes." Et il vint vers le vieillard, disant :
"Je les ai glorifiés." Le vieillard lui dit : "Ils ne l'ont rien
dit?" — Il lui dit: "Non."
Le vieillard lui dit : "Tu vois combien tu les as injuriés, et ils n'ont
rien dit ; combien tu les as glorifiés, et ils ne t'ont rien répondu : ainsi
toi de même, si tu désires être sauvé, va, fais le mort ; ne considère ni les
injures des hommes, ni leurs honneurs, comme les morts ; tu peux te
sauver."
Macaire copte 12.
On dit de lui que, si un frère allait vers lui avec crainte, comme vers un
saint et un grand vieillard, il ne lui disait rien ; mais si quelqu'un des
frères lui disait en l'injuriant : "Mon père, n'étais-tu pas un chamelier,
volant de ce que tu transportais pour le vendre ? Les gardes ne t'ont-ils pas
frappé ?" Si quelqu'un lui parlait en ces termes, il lui répondait avec
joie sur ce qu'il lui avait demandé.
Macaire copte 13.
Abba Sisoès dit : "Lorsque j'étais à Scété avec abba Macaire, nous sommes
montés avec lui en l'Egypte pour moissonner : nous étions sept. Voici qu'une
veuve glanait derrière nous et ne cessait de pleurer. Le vieillard appela le
maître du champ, il lui dit : "Qu'est-il arrivé à cette vieille femme pour
qu'elle pleure continuellement ?" Il lui dit : "Il y avait un dépôt
confié à son mari, il est mort subitement et ne lui a pas dit où il l'avait
placé, et le possesseur du dépôt veut l'emmener esclave avec ses enfants."
Le vieillard lui dit : "Dis-lui qu'elle nous rejoigne à l'endroit où nous
nous reposerons pendant la grosse chaleur." Lorsqu'elle fut venue, le
vieillard lui dit : "Pourquoi pleures-tu sans cesse ?" Elle lui dit :
"Mon mari a reçu un dépôt de quelqu'un et ne m'a pas dit où il l'avait
placé." Le vieillard lui dit : "Viens, montre-moi où tu as placé le
corps." Et il prit ses frères avec lui, il sortit avec elle. Lorsqu'ils furent
arrivés à l'endroit, le vieillard lui dit : "Va dans ta maison." Et
lorsqu'ils eurent prié, le vieillard appela le mort, disant : "Un tel, où
as-tu mis le dépôt d'autrui ?" Et lui, il répondit, il dit : "Il est
en ma maison, en dessous du pied du lit." Le vieillard lui dit :
"Endors-toi donc jusqu'au jour de la résurrection." Et lorsque les
frères eurent vu, ils tombèrent de crainte à ses pieds. Le vieillard leur dit :
"Ce n'est pas à cause de moi que cela est arrivé, je ne suis rien ; mais à
cause de cette veuve et des orphelins, Dieu a fait cette chose ; car c'est une
grande chose, que Dieu désire l'âme sans péché." Et lorsqu'ils furent
sortis, ils informèrent la veuve, disant : "Le dépôt est à tel
endroit." Et lorsqu'elle l'eut pris, elle le donna à son propriétaire, et
elle rendit la liberté à ses fils ; et ceux qui entendirent parler de cela
rendirent gloire à Dieu."
Macaire copte 14.
Abba Macaire, en quittant l'église qui était à Scété, disait aux frères :
"Frères, fuyez." Un vieillard lui dit : "Où fuirons-nous,
surtout en ce désert ?" Et il mit son doigt sur sa bouche, en disant :
"La fuite," c'est le silence".
Macaire copte 15.
Abba Paphnouti, le disciple d'abba Macaire, dit : "Je priai le vieillard,
en disant : Mon père, dis-moi une parole. Il me dit : Ne fais rien de mal, ne
juge personne, tu seras sauvé."
Macaire copte 16.
Abba Moïse dit à abba Macaire : "Je désire vivre seul, les frères m'en
empêchent." Abba Macaire lui dit : "Je vois ta nature douce et que tu
ne peux pas mettre un frère à la porte ; si tu désires véritablement être seul,
écoute-moi, va dans la montagne et tu seras seul." Et lorsqu'il eut fait
ainsi, il fut tranquille.
Macaire copte 17.
Abba Macaire dit : "Si tu châties quelqu'un sous l'impulsion de la colère,
tu as accompli une œuvre de passion ; aussi tu n'as sauvé personne et tu t'es
perdu toi-même."
Macaire copte 18.
Il dit aussi : "Vraiment, celui qui soupire vers la compagnie des hommes
s'est retiré de la compagnie de Dieu, car il est écrit : Malheur à vous, quand
même tous les hommes vous diraient : C'est bien."
Macaire copte 19.
Il dit aussi : "Je pense que si vous agissez selon les plaisirs des
hommes, eux-mêmes ils accuseront votre manque de piété, mais, si vous avez
envie de la justice, quand même ils souffrent un peu, cependant la conscience
ne les rendra pas aveugles à ce qui est selon Dieu."
Macaire copte 20.
J'ai appris que les vieillards de la montagne de Pernoudj envoyèrent une fois
des frères vers abba Macaire de Scété, le priant et disant : "Afin que
tout le peuple n'aille pas vers toi, nous te prions de venir vers nous, afin
que nous te voyions avant que tu t'en ailles vers le Seigneur." Lorsqu'il
fut allé à la montagne, le peuple entier se réunit à lui ; les vieillards le
priaient, disant : "Dis une parole aux frères !" Mais lui, après
avoir pleuré, il disait : "Pleurons sur nous, frères ! Que nos yeux
fassent couler des larmes avant que nous allions au lieu où nos larmes
brûleront notre corps." Et, lorsqu'ils eurent tous pleuré, ils se jetèrent
sur leur visage, disant : "Prie sur nous, notre père."
Macaire copte 21.
J'ai appris que abba Macaire l'Égyptien alla une fois de Scété à la montagne de
Pernoudj pour l'offrande d'abba Pambo ; les vieillards lui dirent : "Dis
une parole aux frères, notre père !"
Lui, il dit : "Je ne suis pas encore devenu moine, mais j'ai vu des
moines. Car, comme j'étais assis une fois dans la cellule à Scété, ma pensée me
dit : Va dans le désert et sache ce que tu y verras.
Et je restai cinq ans avec ma pensée, disant : Peut-être vient-elle des démons.
Et comme la pensée perdurait, j'entrai dans le désert, j'y trouvai un lac avec
une île en son milieu, et les animaux du désert venaient y boire. Et je vis
deux hommes nus au milieu d'eux. Je me mis à trembler, pensant que c'étaient
des esprits. Mais eux, lorsqu'ils virent que je craignais, ils me parlèrent,
disant : "Ne crains pas ; nous aussi, nous sommes des hommes." Et je
dis : "Vous, d'où êtes-vous venus ? pourquoi êtes- vous venus en ce désert
?" Ils me dirent : "Nous sommes d'un même monastère ; nous avons
passé un accord et nous sommes venus ici voici quarante ans." L'un était
un Égyptien, l'autre un Libyen. Ils m'interrogèrent aussi, disant :
"Comment est le monde ? L'eau vient-elle en son temps ? Y a-t-il dans le monde
abondance ?" Je leur dis : "Par la grâce de Dieu et vos
prières."
Je les interrogeai : "Comment puis-je être moine ?" Ils me
répondirent : "Si quelqu'un ne renonce pas à toute œuvre du monde, il ne
peut pas être moine." Je leur dis : "Moi, je suis faible, je ne peux
pas faire comme vous." Eux, ils me diront : "Si tu ne peux pas faire
comme nous, demeure en ta cellule et pleure tes péchés." Je les
interrogeai : "Pendant l'hiver, ne gelez-vous pas, et pendant l'été, vos
corps ne brûlent-ils pas ?" Eux, ils me dirent : "Dieu nous a traités
ainsi ; ni en hiver nous ne gelons, ni en été nous ne brûlons."
C'est pourquoi je vous ai dit : Jusqu'ici je ne suis pas encore devenu moine,
mais j'ai vu des moines. Pardonnez-moi, ô mes frères."
Macaire copte 22.
On rapporte d'abba Macaire qu'il fut "Dieu sur terre", selon ce qui
est écrit ; car comme Dieu a couvert le monde, ainsi abba Macaire couvrit les
défauts qu'il vit comme ceux qu'il ne vit pas ; ceux dont il entendit parler,
comme ceux dont il n'entendit pas parler.
Macaire copte 23.
Quelques vieillards interrogèrent abba Macaire, en disant : "Comment
faut-il prier ?" Il leur dit : "h 1 ne faut pas dire des foules de
paroles, mais tendre les mains vers Dieu et dire : Seigneur, comme tu veux,
comme il te plait, guide-moi. S'il y a une calamité, dis : Seigneur,
secours-moi ; et Celui qui sait ce qui est bon aura pitié de nous selon ses
miséricordes et son amour pour les hommes."
Macaire copte 24.
Abba Sisoès rapporte au sujet d'abba Macaire : "Un frère alla une fois
vers lui, il vit la vertu de Dieu qui marchait avec lui. Le vieillard dit en
lui-même : "Les larmes que l'homme verse sur ses péchés surpassent de
nombreuses vertus !" Et il dit au frère : "Crois-moi, si tu savais
qui est avec toi, tu ne craindrais absolument rien au monde."
Macaire copte 25.
Abba Macaire et abba Pambo marchant une fois dans la montagne, abba Pambo prit
les mains d'abba Macaire, il les baisa, disant : "Il y a une force qui
viendra de ces mains." Abba Macaire lui dit : "Tais-toi, mon fils
Pambo, de peur que ta parole n'apporte le silence."
Macaire copte 26.
On rapporte d'abba Macaire le grand qu'il demeura une fois dans un monastère.
Alors que chaque frère donnait une natte chaque jour, lui n'en donnait qu'une
tous les trois jours. Et, lorsque les frères le virent, ils dirent au pape [1]
: "Si ce frère étranger ne donne pas sa natte chaque jour, nous ne le
laisserons pas demeurer avec nous." Et lorsque le pape alla à sa cellule
dans l'intention de lui dire cela, il s'arrêta en dehors de la cellule, il
entendit qu'à chaque coup de pied que Macaire donnait, il se tenait debout pour
prier et faisait trois métanies. Et aussitôt le pape retourna, disant :
"Apportez-moi une natte d'abba Macaire." Lorsqu'on la lui eut apportée,
il la prit, il la lança dans le four du boulanger alors qu'on le chauffait ;
puis il resta, une grande heure jusqu'au moment où l'on devait éteindre le four
: il vit la natte qui était dans le feu sans avoir brûlé, et le pape dit aux
frères : "Le travail des mains sans les pratiques [de la prière] n'est
rien."
Note 1 : "le pape" : le supérieur, l'abbé ou higoumène
Macaire copte 27.
On rapporte d'un frère qu'il tomba une fois dans une tentation à Scété. Il alla
voir abba Macaire l'Alexandrin pour lui parler de la tentation. Aussi le
vieillard lui donna comme ascèse de rester dans sa cellule sans en sortir
pendant quelque temps afin qu'il fît pénitence. Mais lorsque le frère fut
parti, il devint troublé à cause de la tentation et se sentant en danger, il
n'obéit pas à la consigne que lui avait donné abba Macaire l'Alexandrin. En
effet, lorsqu'il fut comme pris entre deux combats, il se leva et alla à
l'endroit d'abba Macaire l'Égyptien qu'il informa de la transgression où il se
trouvait à cause des ordres d'abba Macaire l'Alexandrin qu'il n'accomplissait
pas. Et le vieillard persuada son cœur, il l'encouragea beaucoup, disant :
"Va, mon fils, ce que tu peux, fais-le ; tiens-toi prêt pour ne jamais
commettre ce péché, et c'est là ta pénitence." Et le frère lui dit :
"Que ferai-je, car je suis troublé me sentant lié par la consigne d'abba
Macaire ?" Le vieillard lui dit : "Celui qui est lié par cette
consigne, ce n'est pas toi, mais abba Macaire." Lorsque abba Macaire
l'Alexandrin eut appris que le vieillard avait dit au frère : "C'est abba
Macaire qui est lié par cette consigne" il se leva, il s'enfuit dans
l'oued, résolu d'y rester sans rencontrer personne jusqu'à ce qu'il ait
lui-même exécuté l'ordre durant le temps qu'il avait indiqué au frère ; et il
resta une multitude de jours dans l'oued jusqu'à ce que son corps soit gonflé,
couvert de piqûres de moustiques. Abba Macaire l'Égyptien apprit que le
vieillard s'était enfui dans l'oued à cause de cette parole. Il se leva pour se
rendre dans l'oued et chercha jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé. Lorsqu'il le vit,
il lui dit : "Bon vieillard, j'ai dit ceci pour encourager le frère ; mais
toi, l'ayant entendu comme une bonne vierge, tu as fui dans la chambre
intérieure ; lève-toi donc, mon frère, retourne à ta cellule."
Mais l'Alexandrin lui répondit : "Pardonne-moi, mais j'agis selon la
parole sortie de ta bouche, car elle est parvenue jusqu'à moi ; et je ne
quitterai pas ce lieu jusqu'à ce que j'ai accomplis le nombre des jours que
j'ai donné au frère." Lorsqu'il vit qu'il le supportait avec fermeté,
Macaire l'Egyptien persuada son cœur, disant : "Ne fais pas comme cela,
mais lève-toi, viens avec moi et je t'enseignerai ce qu'il faut faire."
Lorsque son coeur eut été ainsi persuadé, il se leva, il sortit avec lui, il
parla avec lui selon sa coutume, h lui dit : "Va, passe cette année
mangeant une fois la semaine." Ce n'était pas un ordre qu'il lui donnait ;
mais depuis que la parole eut été donnée, ce fut le régime de vie d'abba
Macaire l'Alexandrin : il mangea une fois par semaine.
Macaire copte 28.
Abba Macaire dit : "Celui qui remplit son cœur de pain et d'eau donne à
l'instant même les clefs de sa maison aux voleurs"
Macaire copte 29.
[Après avoir visité Abba Macaire, en repartant un frère] (1) l'entendit pleurer
à haute voix en disant : "Jésus, Jésus, puisque tes oreilles ne se lassent
pas, lorsque je crie en haut vers toi jour et nuit, afin que tu aies pitié de
moi, que tu me fasses miséricorde pour mes péchés, moi aussi, je ne me
fatiguerai pas de le prier."
Note 1 : Amélineau semble considérer ce texte comme faisant partie du
précédent. J'ai du lui ajouter un
préambule entre crochets.
Macaire copte 30.
On rapporte d'abba Macaire le grand que, marchant une fois dans la montagne, il
vit une tète de mort gisant dans la montagne ; il la remua et elle lui parla.
Le vieillard lui dit : "Qui es-tu ainsi, toi qui me parles ?"
Le crâne lui dit : "Moi, je suis un Grec du temps des païens ; on m'a
permis de te parler."
Le vieillard lui dit : "Et moi, qui suis-je ?"
Le crâne lui dit : "Toi, tu es abba Macaire le pneumatophore."
Le vieillard lui dit : "Es-tu dans le repos ou dans la souffrance ?"
Le crâne lui dit : "Je suis dans les tourments."
Le vieillard lui dit : "De quelle sorte est ton tourment ?"
Le crâne lui dit : "Autant, le ciel est élevé au-dessus de la terre, de
même aussi il y a un fleuve de feu qui bouillonne au-dessus de nos têtes et en
dessous de nous, élevant ses flots sous nos pieds ; nous nous tenons au milieu,
sans que notre visage ne voie d'autre visage, mais nos dos sont unis l'un à
l'autre. Au moment où l'on fait quelque grande prière pour nous, un peu de
soulagement nous est donné."
Le vieillard lui dit : "Quel soulagement ?"
Le crâne lui dit : "Pendant un clin d'œil, nous nous voyons le visage les
uns des autres." Lorsque le vieillard eut entendu cela, il cria, il
pleura, disant : "Puisque c'est là le repos du tourment, malheur à la
femme qui s'unit à l'homme pour enfanter des enfants ! Il vaudrait mieux qu'on
ne les mit pas au monde."
Le vieillard lui dit : "Y a-t-il un châtiment pire que le tien ?"
Le crâne lui dit : "Oui, car le feu qui est en dessous de nous, ce feu est
plus noir et plus impitoyable que le notre."
Le vieillard lui dit : "Y a-t-il des hommes dans ce feu ?"
Le crâne lui dit : "Oui, il y en a quelques-uns." Le crâne recommença
de parler, disant : "Nous, comme nous ne connaissions pas Dieu, on nous a
jetés dans ce tourment ; mais ceux qui le connaissaient et l'ont abandonné, ils
ont été jetés au-dessous de nous."
Macaire copte 31.
On rapporte d'abba Macaire le grand qu'il passa trois ans dans un tombeau où il
y avait un mort ; et, lorsque après trois ans, il voulut sortir du tombeau, le
mort se tint près de la porte, disant : "Je ne te laisserai pas aller, mon
père !" Le vieillard lui dit : "Pourquoi ?" le mort lui dit :
"Avant ton arrivée en ce tombeau, j'étais en de grandes souffrances et
douleurs ; mais lorsque tu es venu et as habité ici ; à cause de toi. on m'a
donné repos. Je crains donc que, si je te laisse aller, on ne m'y rejette une
autre fois." Pendant que le mort se tenait près de la porte, une voix se
fit entendre, disant : "Laisse aller l'homme de Dieu ; car, si l'on
n'avait pas trouvé en toi un peu de justice qui te fasse prendre en pitié, Dieu
n'aurait pas mis au cœur de son serviteur de passer ces trois années dans ce
tombeau, afin que la pitié te soit accordée à cause de lui."
Macaire copte 32.
On rapporte d'abba Macaire qu'il se trouva une fois dans l'oued cueillant des
palmes ; et, lorsqu'il eut fini de les cueillir, lorsqu'il les eut réunies pour
les attacher ensemble, un démon s'approcha de lui sous l'aspect d'un moine
furieux et en colère qui lui dit : "Macaire, n'attache pas ces palmes
ensemble avant de m'en avoir donné ma part." Le vieillard lui dit :
"Viens, emporte ce que tu veux." Et le démon lui dit :
"Partage-les ; donne-m'en une partie et prends l'autre pour toi." Et
le vieillard les partagea : il en fit une part plus grosse que l'autre et il
dit au démon : "Prends des deux celle que tu voudras." Et le démon
lui dit : "Non ; toi, tu as eu la peine de cueillir, prends d'abord du
côté que tu voudras." Le vieillard prit la plus petite partie, et aussitôt
le démon s'écria : "0 violence ÎMacaire, j'en ai vaincu un grand nombre,
mais toi, tu m'as vaincu." Et le vieillard lui dit : "Qui es-tu donc
?" Et le démon lui dit :"Je suis le démon de la convoitise des
richesses." Et lorsque le vieillard eut fait une prière, le démon
disparut.
Macaire copte 33.
On rapporte encore à son sujet que abba Macaire priant une fois dans sa
cellule, une voix se fit entendre, disant : "Macaire, tu n'es pas encore
arrivé à la mesure de deux femmes qui sont en tel village." Lorsque le
vieillard se fut levé au matin, il prit son bâton de palmier, il commença de
marcher jusqu'à ce qu'il fût arrivé au village. Un ange marchait avec lui, le
guidant vers la maison. Lorsqu'il eut frappe à la porte, elles lui ouvrirent.
Lorsqu'elles surent que c'était abba Macaire, elles firent une métanie puis le
reçurent avec joie. Le vieillard leur dit : "C'est à cause de vous que
j'ai enduré la fatigue de ce chemin, puisque je suis venu du désert ici :
dites-moi quelle est votre œuvre." Mais elles, voulant cacher ce qu'elles
faisaient, elles lui dirent : "Pourquoi veux-tu connaître nos misérables
œuvres ?" Ayant fait une métanie, il leur dit : "Ne me cachez rien ;
car c'est Dieu qui m'a envoyé." Saisies de crainte, elles lui répondirent
: "Pardonne-nous, notre frère ; quoique nous ne soyons pas de la même
famille, nous vivons comme deux sœurs. Voici quinze ans aujourd'hui que nous
sommes dans cette maison, et nous ne nous souvenons pas avoir eu une dispute
entre-nous, ou que l'une ait dit une parole inutile à l'autre ; mais nous
sommes en paix en tout temps et d'une seule pensée. Nous avons même pensé à quitter
nos maris pour vivre comme des moniales, mais quoique nous ayons demandé une
foule de fois à nos maris, nous n'avons pas réussi à les persuader de nous
laisser partir. Comme ce projet ne nous fut pas permis, nous avons pris entre
nous et devant Dieu la résolution que pas une parole mondaine ne serait
prononcée par notre bouche jusqu'à notre mort, mais que toujours nous
penserions à Dieu et à ses saints, que nous nous occuperions sans cesse des
prières, des jeûnes et des miséricordes." Lorsque abba Macaire eut entendu
cela, il dit : "En vérité, ce que Dieu cherche, ce n'est pas le nom de
"moine" ou de "laïc" ; de "vierge" ou de
"femme mariée", mais c'est un choix droit et à tous il donne son
Esprit-Saint." Et, lorsque le vieillard eut trouvé profit, il retourna à
sa cellule en frappant dans ses mains, disant : "Je n'ai encore jamais
fait la paix avec un frère comme ces femmes."
Macaire copte 34.
On rapporte d'abba Macaire le grand qu'il habitait dans le désert intérieur,
absolument seul, menant une vie d'ermite. Plus loin se trouvait un autre désert
où habitaient des frères. Une fois, le vieillard regardait le chemin. Il vit
Satan qui venait sous l'aspect d'un voyageur. Il semblait revêtu d'une toile de
lin percée de trous, et à chaque trou était suspendue un flacon. Macaire lui
dit : "Que fais-tu de ces flacons ?" Et il lui dit : "Ce sont
des aliments que je porte aux frères." Abba Macaire lui dit : "Quoi,
tout cela ?" Le diable répondit : "Si cette chose ne plait pas à
l'un, je lui en donne une autre, et si l'autre ne lui fait pas plaisir, je lui
en donne encore une autre ; il faut donc que l'une d'elles lui plaise." Et
lorsqu'il eut dit cela, il s'en alla. Le vieillard s'assit, prêtant attention
au chemin jusqu'à ce que le démon s'en retourne. Lorsque le vieillard le vit il
lui dit : "Ça va bien ?" Il lui dit : "Ça ne va pas bien !"
Abba Macaire lui dit : "Pourquoi ?" Lui, il lui dit : "Les
frères ont été sauvages pour moi et personne ne m'a accueilli." Abba
Macaire prit la parole, il dit : "N'avais-tu aucun ami ?" Il lui
répondit, il dit : "J'ai un ami qui est là-bas et il m'obéit : s'il me
voit, il tourne comme un petit animal." Le vieillard lui dit : "Et
quel est son nom ?" Lui, il dit : "Théopemptos est son nom." Et lorsqu'il
eut dit cela, il s'en alla.
Abba Macaire se leva, il marcha vers l'intérieur du désert ; et, lorsque les
frères l'apprirent, ils prirent des palmes, ils marchèrent au-devant de lui. En
outre, chaque frère s'était préparé, pensant que Macaire se reposerait près de
lui, en sa maison. Mais le vieillard, lorsqu'il eut salué, dit : "Le frère
nommé Théopemptos est-il dans cette montagne ?" Et, lorsqu'il l'eut
trouvé, il alla vers sa cellule. Théopemptos le reçut avec joie et allégresse.
Le vieillard commença à converser avec lui et il lui dit : "Les nouvelles
de tes pensées, mon fils ?" Mais lui, il lui dit : "Prie pour moi, ça
va." Le vieillard lui dit : "Est-ce que tes pensées te combattent
?" Lui, il dit : "Jusqu'à présent, ça va" car il avait honte de
le dire. Le vieillard lui dit : "Jusqu'à présent, moi qui suis chargé
d'années, je pratique l'ascèse et chacun m'honore ; et pourtant, moi qui suis
un vieillard, l'esprit de fornication me fait souffrir." Théopemptos
prenant la parole, lui dit : "Crois-moi, mon père, moi aussi." Mais
le vieillard, lui donnant occasion de parler, dit d'autres pensées qui le
combattaient, jusqu'à ce qu'il avouât. Ensuite le vieillard lui dit :
"Comment jeûnes-tu ?" Et il dit : "Jusqu'à la neuvième
heure." Le vieillard dit : "Jeûne jusqu'au soir et pratique l'ascèse,
récite par cœur l'Évangile et le reste des Écritures, et, si une pensée vient,
ne regarde pas en bas, mais regarde en haut en tout temps et Dieu te
secourra." Et lorsque le vieillard eut donné l'instruction au frère, il
s'en alla dans son désert.
Et, comme le vieillard regardait le chemin, il vit encore ce démon et lui dit :
"Où vas-tu ?"
Lui, il lui dit : "Je veux donner souvenir aux frères."
Et lorsqu'il retourna, le saint lui dit : "Quelles sont les nouvelles des
frères ?"
Et il lui dit : "Mauvaises."
Et le vieillard lui dit : "Pourquoi ?"
Et lui, il lui dit : "Ils ont tous été sauvages pour moi, et le plus grand
malheur, c'est que cet ami aussi que j'avais, qui m'obéissait, je ne sais pas
comment il a changé ; car, lui aussi, il ne se laisse plus persuader par moi,
mais il est devenu sauvage plus qu'eux tous, et j'ai résolu de ne plus revenir
ici e longtemps."
Et, après avoir dit cela, il quitta le vieillard et s'en alla ; et le vieillard
entra dans sa cellule.
Pour la gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit jusqu'au siècle de tous les
siècles. Amen.
"Seigneur, aie pitié
de ton serviteur qui a copié ces paroles"
Saint
Macaire le Grand, dit l’Égyptien (19 janvier)
Le
chamelier
Né (300) dans le delta du
Nil, il fut d’abord chamelier. Sur l’appel de Dieu, il se retira seul dans une
cellule de son village, Jijbêr, pour y vaquer à la vie ascétique et à la
prière. Il était si détaché des biens de ce monde que, lorsqu’un voleur tenta
de lui dérober le peu d’objets qu’il avait dans sa cellule, il l’aida à les
charger sur son chameau. Jour et nuit, assis dans sa cellule, occupé à tresser
des feuilles de palmier, il s’affligeait (cf. Matt. 5, 5) au souvenir de ses
péchés, l’esprit transporté au ciel.
L’expérience
Il disait, non de longues
prières, mais tout le temps : « Seigneur, comme Tu le veux et Tu le sais,
miséricorde ! » Quelqu’un lui demanda un jour comment progresser dans la voie
du Salut. Le saint l’envoya au cimetière injurier les morts puis leur adresser
des éloges, et il lui dit à son retour : « Vois-tu, les cadavres n’ont rien répondu.
De même, toi aussi, si tu veux être sauvé, deviens comme mort, comptant pour
rien le mépris des hommes ou leurs louanges ». Il fut bientôt connu dans toute
l’Égypte, et les visiteurs affluèrent au désert de Scété : il les accueillait
avec joie et simplicité, sans juger personne, prodiguant à chacun parole
d’édification ou prière. On l’appelait un « dieu terrestre », car, comme Dieu
protège le monde par sa providence, Abba Macaire cachait les fautes qu’il
voyait comme ne les voyant pas et couvrait tous les hommes de son amour. Il
rencontra saint Antoine le Grand (17 janvier) qui fit de lui un de ses
disciples et héritiers spirituels, comme ses deux homonymes : Macaire
d’Alexandrie et Macaire de Pispir.
Les
écrits
On attribue à saint
Macaire le Grand des homélies spirituelles (« Spiritualité orientale » n°40,
Bellefontaine, 1984) : il y évoque dans un style d’une grande beauté les effets
de la grâce incréée de Dieu en nous. Adhérons au Seigneur par la foi et
consacrons-nous à lui en renonçant à nous-mêmes, dit-il ; forçons notre nature
rebelle dans la pratique de tous les saints commandements évangéliques, et
soyons assidus à la prière. Voyant notre bonne volonté, le Christ nous donnera
la force d’accomplir sa volonté, ou plutôt Il l’accomplira lui-même en nous par
l’énergie du saint Esprit. Progressant ainsi de vertu en vertu et de gloire en
gloire vers la plénitude, notre esprit sera intimement mêlé au feu de l’Esprit
saint, il deviendra « tout œil, tout lumière », et acquerra les propriétés de
Dieu, signe de la déification. Pour saint Macaire le seul but de la vie
chrétienne est de faire l’expérience du saint Esprit, par une « belle
transfiguration » qui nous donnera une « sensibilité spirituelle », et nous
pourrons « goûter » la présence de Dieu à chaque instant de notre vie.
(d’après Le
Synaxaire, Vies des saints de l’Église orthodoxe, II, Thessalonique, 1988)
SOURCE : http://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/foi-et-tradition-orthodoxe/foi-de-leglise/saint-macaire-le-grand-dit-l%E2%80%99egyptien-19-janvier
Древности
Российского государства (Antiquities of Russian country), 1846—1853. Т.1.
Иллюстратор — Солнцев, Фёдор Григорьевич
Образ
святых Макариев Египетского и Александрийского
Antiquités
de l'État russe, 1846-1853. T.1. Illustrateur — Solntsev, Fedor Grigorievitch
Image
des saints Macaire d'Égypte et d'Alexandrie
Also
known as
Macarius the Elder
Macarius the Great
Macarius the Thébaïde
Makarios the…
16
January on some calendars
19
January on some calendars
Profile
Shepherd in
the desert region of Skete. Falsley accused of assaulting a woman,
but was acquitted. Hermit.
Spiritual student of Saint Anthony
the Abbot. Founder of a monastic community
in Skete. Ordained at
age 40. His sanctity drew followers, and his desert community numbered thousands
at his death.
Fought Arianism,
and was exiled for
it. Several Libyan desert monasteries still
bear the name Macarius.
Born
390 of
natural causes
old hermit with
long, white hair wearing a girdle of leaves with
two lions near
him
hermit expelling
the devil with
a cross
with Saint Onuphrius
the Great and Saint Peter
of Athos
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Sabine Baring-Gould
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
audio
Fifty Spiritual Homiles of Saint Macarius the Egyptian
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
websites
in nederlandse
nettsteder
i norsk
Readings
Lord, be merciful now
that my life is approaching its end, and the evening awaits me. There is not
enough time for me to cleanse myself of my sins, for they are so many. Heal me
while I am still on earth, and I shall be truly healthy. In your mercy, move me
to repent so that I shall not be ashamed when I meet you in heaven. – Saint Macarius
of Egypt
MLA
Citation
“Saint Macarius of
Egypt“. CatholicSaints.Info. 22 September 2021. Web. 19 January 2022.
<https://catholicsaints.info/saint-macarius-of-egypt/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-macarius-of-egypt/
Book of Saints – Macarius the Elder
(Saint)
(January
15) (4th
century) An Egyptian Saint, born about A.D. 300, who in his youth retired
to a solitary hut, where he combined assiduous prayer and the practice of
austerities with the tending of sheep and the plaiting of baskets. Soon, to
escape public notice, he fled to the Desert of Scete, where he was promoted to
the priesthood and passed the remaining sixty years of his life. His chief duty
was to celebrate daily the Divine Mysteries and otherwise minister to the
spiritual needs of the several thousand members of this monastic colony. His
gift of working miracles extended to the raising of the dead to life; and his
attachment to the Orthodox Faith led to the dispersion, exile, and martyrdom of
his monks. Saint Macarins and other survivors were recalled from banishment by
the Emperor Valens, who feared a popular uprising on their account. Saint
Macarius died A.D. 390.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Macarius the Elder”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
11 November 2014. Web. 19 January 2022.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-macarius-the-elder/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-macarius-the-elder/
Fresco
on the west wall of the nave in Trinity Chapel in Lublin. The anchronites: SS
Pachomius, Anthony the Hermit, Macarius of Egypt, Sabas of Cappadocia, Spirydon
of Thremithus and Daniel the Stylite.
St.
Macarius the Elder, of Egypt
From
the original authors of the lives of the fathers of the deserts, in Rosweide,
d’Andilly, Bollandus, 15 Jan. Tillemont, T. 8. p. 576, collated with a very
ancient manuscript of the lives of the Fathers, published by Rosweide, &c.
in the hands of Mr. Martin, of Palgrave, in Suffolk.
A.D. 390.
ST. MACARIUS the
Elder, was born in Upper Egypt, about the year 300, and brought up in the
country in tending cattle. In his childhood, in company with some others, he
once stole a few figs, and eat one of them: but from his conversion to his
death, he never ceased to weep bitterly for this sin. 1 By a
powerful call of divine grace, he retired from the world in his youth, and
dwelling in a little cell in a village, made mats, in continual prayer and
great austerities. A wicked woman falsely accused him of having defloured her;
for which supposed crime he was dragged through the streets, beaten, and
insulted, as a base hypocrite, under the garb of a monk. He suffered all with
patience, and sent the woman what he earned by his work, saying to himself:
“Well, Macarius! having now another to provide for, thou must work the harder.”
But God discovered his innocency; for the woman falling in labour, lay in
extreme anguish, and could not be delivered till she had named the true father
of her child. The people converted their rage into the greatest admiration of
the humility and patience of the saint. 2 To shun the
esteem of men, he fled into the vast hideous desert of Scété, 3 being then
about thirty years of age. In this solitude he lived sixty years, and became
the spiritual parent of innumerable holy persons, who put themselves under his
direction, and were governed by the rules he prescribed them; but all dwelt in
separate hermitages. St. Macarius admitted only one disciple with him, to
entertain strangers. He was compelled by an Egyptian bishop to receive the
order of priesthood, about the year 340, the fortieth of his age, that he might
celebrate the divine mysteries for the convenience of this holy colony. When
the desert became better peopled, there were four churches built in it, which
were served by so many priests. The austerities of St. Macarius were excessive;
he usually eat but once a week. Evagrius, his disciple, once asked him leave to
drink a little water, under a parching thirst; but Macarius bade him to content
himself with reposing a little in the shade, saying: “For these twenty years, I
have never once eat, drank, or slept, as much as nature required.” 4 His face
was very pale, and his body weak and parched up. To deny his own will, he did
not refuse to drink a little wine when others desired him; but then he would
punish himself for this indulgence, by abstaining two or three days from all
manner of drink; and it was for this reason, that his disciple desired
strangers never to tender unto him a drop of wine. 5 He
delivered his instructions in few words, and principally inculcated silence,
humility, mortification, retirement, and continual prayer, especially the last,
to all sorts of people. He used to say, “In prayer, you need not use many or
lofty words. You can often repeat with a sincere heart, Lord, show me mercy as
thou knowest best. Or, assist me, O God.” 6 He was much
delighted with this ejaculation of perfect resignation and love: “O Lord, have
mercy on me, as thou pleasest, and knowest best in thy goodness!” 7 His
mildness and patience were invincible, and occasioned the conversion of an
heathen priest, and many others. 8 The devil
told him one day, “I can surpass thee in watching, fasting, and many other
things; but humility conquers and disarms me.” 9 A young man
applying to St. Macarius for spiritual advice, he directed him to go to a
burying-place, and upbraid the dead; and after to go and flatter them. When he
came back, the saint asked him, what answer the dead had made: “None at all,”
said the other, “either to reproaches or praises.” “Then,” replied Macarius,
“go, and learn neither to be moved with injuries nor flatteries. If you die to
the world and to yourself, you will begin to live to Christ.” He said to
another: “Receive, from the hand of God, poverty as cheerfully as riches,
hunger and want as plenty, and you will conquer the devil, and subdue all your
passions.” 10 A certain
monk complained to him, that in solitude, he was always tempted to break his
fast, whereas in the monastery, he could fast the whole week cheerfully.
“Vain-glory is the reason,” replied the saint, “fasting pleases, when men see
you; but seems intolerable when that passion is not gratified.” 11 One came
to consult him who was molested with temptations to impurity: the saint
examining into the source, found it to be sloth, and advised him never to eat
before sunset, to meditate fervently at his work, and to labour vigorously,
without sloth, the whole day. The other faithfully complied, and was freed from
his enemy. God revealed to St. Macarius, that he had not attained the
perfection of two married women, who lived in a certain town: he made them a
visit, and learned the means by which they sanctified themselves. They were
extremely careful never to speak any idle or rash words; they lived in the
constant practice of humility, patience, meekness, charity, resignation,
mortification of their own will, and conformity to the humours of their
husbands and others, where the divine law did not interpose: in a spirit of
recollection they sanctified all their actions by ardent ejaculations, by which
they strove to praise God, and most fervently to consecrate to the divine glory
all the powers of their soul and body. 12
A subtle heretic of the
sect of the Hieracites, called so from Hierax, who in the reign of Dioclesian
denied the resurrection of the dead, had, by his sophisms, caused some to
stagger in their faith. St. Macarius, to confirm them in the truth, raised a dead
man to life, as Socrates, Sozomen, Palladius, and Rufinus relate. Cassian says,
that he only made a dead corpse to speak for that purpose; then bade it rest
till the resurrection. Lucius, the Arian usurper of the see of Alexandria, who
had expelled Peter, the successor of Saint Athanasius, in 376 sent troops into
the desert to disperse the zealous monks several of whom sealed their faith
with their blood: the chiefs, namely, the two Macariuses, Isidore, Pambo, and
some others, by the authority of the Emperor Valens, were banished into a
little isle of Egypt, surrounded with great marshes. The inhabitants, who were
Pagans, were all converted to the faith by the confessors. 13 The public
indignation of the whole empire, obliged Lucius to suffer them to return to
their cells. Our saint, knowing that his end drew near made a visit to the
monks of Nitria, and exhorted them to compunction and tears so pathetically,
that they all fell weeping at his feet. “Let us weep, brethren,” said he, “and
let our eyes pour forth floods of tears before we go hence, lest we fall into
that place where tears will only increase the flames in which we shall burn.” 14 He went
to receive the reward of his labours in the year 390, and of his age the
ninetieth, having spent sixty years in the desert of Scété. 15
He seems to have been the
first anchoret who inhabited this vast wilderness; and this Cassian affirms. 16 Some
style him a disciple of St. Antony; but that quality rather suits St. Macarius
of Alexandria; for, by the history of our saint’s life, it appears that he
could not have lived under the direction of St. Antony before he retired into
the desert of Scété. But he afterwards paid a visit, if not several, to that
holy patriarch of monks, whose dwelling was fifteen days’ journey distant. 17 This
glorious saint is honoured in the Roman Martyrology on the 15th of January; in
the Greek Menæa on the 19th. An ancient monastic rule, and an epistle addressed
to monks, written in sentences, like the book of Proverbs, are ascribed to St.
Macarius. Tillemont thinks them more probably the works of St. Macarius of
Alexandria, who had under his inspection at Nitria five thousand monks. 18 Gennadius 19 says,
that St. Macarius wrote nothing but this letter. This may be understood of St.
Macarius of Alexandria, though one who wrote in Gaul might not have seen all
the works of an author, whose country was so remote, and language different.
Fifty spiritual homilies are ascribed, in the first edition, and in some
manuscripts, to St. Macarius of Egypt; yet F. Possin 20 thinks
they rather belong to Macarius of Pispir, who attended St. Antony at his death,
and seems to have been some years older than the two great Macariuses, though
some have thought him the same with the Alexandrian. 21
Note 1. Bolland. 15
Jan. p. 1011. s. 39. Cotel. Mon. Gr. T. 1. p. 546. [back]
Note 2. Cotel. ib.
p. 525. Rosweide, Vit. Patr. l. 3. c. 99. l. 5. c. 15. s. 25. p. 623. [back]
Note 3. Mount Nitria
was above forty miles from Alexandria, towards the South-West. The desert of
Scété lay eighty miles beyond Nitria, and was rather in Lybia than in Egypt. It
was of vast extent, and there were no roads thereabouts, so that men were
guided only by the stars in travelling in those parts. See Tillemont on St.
Amon and this Macarius. [back]
Note 4. Socrates, l.
4. c. 23. [back]
Note 5. Rosweide,
Vit. Patr. l. 3. s. 3. p. 505. l. 5. c. 4. s. 26. p. 569. [back]
Note 6. Rosweide, l.
3. c. 20. l. 5. c. 12. Cotel. p. 537. [back]
Note 7. Domine,
sicut scis et vis, miserere mei. [back]
Note 8. Rosweide, l.
3. c. 127. Cotel. T. 1. p. 547. [back]
Note 9. Rosweide, l.
5. c. 15. [back]
Note 10. Rosweide,
l. 7. c. 38. Cotel. T. 1. p. 537. Rosweide, ib. s. 9. [back]
Note 11. Cassian.
Collat. 5. c. 32. [back]
Note 12. Rosweide,
l. 3. c. 97. l. 6. c. 3. s. 17. p. 657. [back]
Note 13. Theodoret,
l. 4, c. 18, 19. Socr. l. 4, c. 22. Sozom. l. 6, c. 19, 20. Rufin. l. 2, c. 3.
S. Hier. in Chrom. Oros. l. 7, c. 33. Pallad. Lausiac, c. 117. [back]
Note 14. Rosw. Vit.
Patr. l. 5. c. 3. s. 9. Cotel. Mon. Gr. p. 545. [back]
Note 15. Pallad.
Lausiac. c. 19. [back]
Note 16. Cassian.
Collat. 15. c. 13. Tillem. Note 3. p. 806. [back]
Note 17. Rosw. Vit.
Patr. l. 5. c. 7. s. 9. Cotel. Apothegm. Patr. 530. Tillem. art. 4. p. 581, and
Note 4. p. 806. [back]
Note 18. See Tillem.
Note 3. p. 806. [back]
Note 19. Gennad.
Cat. c. 10. [back]
Note 20. Possin.
Ascet. pr. p. 17. [back]
Note 21. Du Pin
allows these fifty homilies to be undoubtedly very ancient: in which judgment
others agree, and the discourses themselves bear evident marks. Du Pin and
Tillemont leave them to St. Macarius of Egypt; and his claim to them is very
well supported by the learned English translator, who published them with an
introduction, at London, in 1721, in octavo. The censure of Ceillier upon them
seems too severe. Certain passages, which seem to favour Pelagianism, ought to
be explained by others, which clearly condemn that heresy; or it must be
granted that they have suffered some alteration. The composition is not very
methodical, these homilies being addressed to monks, in answer to particular
queries. The author exceedingly extols the peace and sweetness which a soul,
crucified to the world, enjoys with the consolations of the Holy Ghost, who
resides in her. But he says, that the very angels deplore, as much as their
state will permit, those unhappy souls which taste not these heavenly delights,
as men weep over a dear friend, who lies sick in his agony, and receives all
nourishment from their hands. (St. Macar. hom. 1 & 15.) Prayer, without
which no one can be free from sin, is a duty which he strongly inculcates,
(Hom. 2.) with perfect concord, by which we love, and are inclined to
condescend to indifferent things, and to judge well of all men, so as to say, when
we see one pray, that he prays for us; if he read, that he reads for us, and
for the divine honour; if he rest or work, that he is employed for the
advancement of the common good. (Hom. 3.) The practice of keeping ourselves
constantly in the divine presence, he calls a principal duty; by which we learn
to triumph over our enemies, and refer to the divine honour all we do: “for
this one thing is necessary, that whether we work, read, or pray, we always
entertain this life and treasure in our souls; having God constantly in our
thoughts, and the Holy Ghost in our breasts.” (Hom. 3.) A continual
watchfulness, and strict guard upon all our senses, and in all our actions, is
necessary, especially against vanity, concupiscence, and gluttony; without
which, failings will be multiplied: pure and faithful souls God makes his
chaste spouses: they always think on him, and place all their desires on him;
but those who love the earth are earthly in their thoughts and affections,
their corrupt inclinations gain such a mastery, that they seem natural to them.
Vigilance is absolutely necessary to remove this insinuating enemy; and purity
of conscience begets prudence, which can never be found under the tyrrany of
the passions, and which is the eye that guides the soul through the craggy
paths of this life. Pure souls are raised by divine grace to dwell with God on
earth by holy contemplation, and are fitted for eternal bliss; (Hom. 4.) true
Christians differ in their desires and actions from other men. The wicked burn
with lawless passions, and are disturbed with anxious desires and vain wishes,
hunt after, and think of, nothing but earthly pleasures; but the true Christian
enjoys an uninterrupted tranquillity of mind and joy, even amidst crosses, and
rejoices in sufferings and temptations, hope and divine grace sweetening their
severest trials. The love of God with which they burn, makes them rejoice in
all they suffer for his sake, and by his appointment. It is their most ardent
desire to behold God in his glory, and to be themselves transformed into him.
(2 Cor. iii.) Even now the sweetness with which God overwhelms them, renders
them already, in some measure, partakers of his glory, which will be completed
in them in heaven. (Hom. 5.) In prayer we must be freed from all anxious care,
trouble of mind, and all foreign thoughts; and must cry out to God with our
whole hearts in tranquility and silence; for God descends only in peace and
repose, not amidst tumult and clamours. (Hom. 6.) A soul astonished to see God,
who is crowned with infinite glory, visits her with so much sweetness, absorbed
in him, sovereignly despises all earthly things, and cries out to him in
strains of admiration at his condescension and goodness. (Hom. 7.) When a
person, endowed with the gift of supernatural prayer, falls on his knees to
pray, his heart is straight filled with the divine sweetness, and his soul
exults in God as a spouse with her beloved. This joy in one hour of prayer in
the silence of the night, makes a soul forget all the labours of the day; being
wrapt in God, she expatiates in the depth of his immensity, and is raised above
all the toys of this world to heavenly joys, which no tongue can express. Then
she cries out, “Oh! that my soul could now ascend with my prayer on high, to be
for evermore united with God!” But this grace is not always equal; and this
light is sometimes stronger, and this ardour is sometimes more vehement,
sometimes more gentle; sometimes the soul seems to herself to behold a cross
shining with a dazzling brightness, wherewith her interior man is penetrated.
Sometimes in a rapture she seems clothed with glory, in some measure as Christ
appeared in his transfiguration. At other times overwhelmed with a divine
light, and drowned in the ocean of divine sweetness, she scarcely remains
herself, and becomes a stranger and, as it were, foolish to this world, through
the excess of heavenly sweetness, and relish of divine mysteries. A perfect
state of contemplation is granted to no one in this life; yet when we go to
pray, after making the sign of the cross, often grace so overwhelms the heart,
and the whole man, filling every power with perfect tranquillity, that the
soul, through excess of overflowing joy, becomes like a little child, which
knows no evil, condemns no man, but loves all the world. At other times she
seems as a child of God, to confide in him as in her father, to penetrate the
heavenly mansions which are opened to her, and to discover mysteries which no
man can express. (Hom. 8.) These interior delights can only be purchased by
many trials; for a soul must be dead to the world, and burn with a vehement
love of God alone, so that no creature can separate her from him, and she
dedicates herself and all her actions to him, without reserve. (Hom. 9.) For
this a most profound humility, cheerfulness, and courage are necessary; sloth,
tepidity, and sadness being incompatible with spiritual progress. (Hom. 10.)
The Holy Ghost is a violent fire in our breasts, which makes us always active,
and spurs us on continually to aspire more and more vehemently towards God.
(Hom. 11.) The mark of a true Christian is, that he studies to conceal from the
eyes of men all the good he receives from God. Those who taste how sweet God
is, and know no satiety in his love, in proportion as they advance in
contemplation, the more perfectly they see their own wants and nothingness: and
always cry out, “I am most unworthy that this sun sheds its beams upon me.”
(Hom. 15.) In the following homilies, the author delivers many excellent maxims
on humility and prayer, and tells us, that a certain monk, after having been
favoured with a wonderful rapture and many great graces, fell by pride into
several grievous sins. (Hom. 17.) A certain rich nobleman gave his estate to
the poor, and set his slaves at liberty; yet afterwards fell into pride, and
many enormous crimes. Another, who in the persecution had suffered torments
with great constancy for the faith, afterwards, intoxicated with self-conceit,
gave great scandal by his disorders. He mentions one who had formerly lived a
long time with him in the desert, prayed often with him, and was favoured with
an extraordinary gift of compunction, and a miraculous power of curing many
sick persons, was delighted with glory, and applause of men, and drawn into the
sink of vice. (Hom. 27.) To preserve the unction of the Holy Ghost, a person
must live in constant fear, humility and compunction. (Hom. 17.) Without Christ
and his grace we can do nothing; but by the Holy Ghost dwelling in her, a soul
becomes all light, all spirit, all joy, all love, all compassion. Unless a
person be animated by divine grace, and replenished with all virtues, the best
instructions and exhortations in their mouths produce very little good. (Hom.
18.) The servant of God never bears in mind the good works he has done, but
after all his labours sees how much is wanting to him, and how much he falls
short of his duty, and of the perfection of virtue, and says every day to
himself, that now he ought to begin, and that to-morrow perhaps God will call
him to himself, and deliver him from his labours and dangers. (Hom. 26.) The
absolute necessity of divine grace he teaches in many places; also the
fundamental article of original sin. (Hom. 48. pag. 101. t. 4. Bibl. Patr.
Colon, an. 1618.) which the Pelagians denied. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
I: January. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : https://www.bartleby.com/210/1/162.html
Baring-Gould’s Lives of the Saints – Saint Macarius of Egypt, Abbot(A.D. 391)
[Not to be confounded
with Saint Macarius of Alexandria (January 2nd). This Macarius is commemorated
by the Greeks on January 19th; by the Roman later Martyrology on January 15th,
but in earlier ones on the same day as the other Macarius, January 2nd. Authorities
for his life are Palladius, in his History Lausiaca, a thoroughly trustworthy
contemporary, Ruffinus, Sozomen, Socrates, Cassian, etc.]
Saint Macarius the Elder
was born in Upper Egypt, about the year 300, and was brought up in the country
to attend cattle. In his childhood, in company with some others, he stole some
figs and ate one of them; but from his conversion to his death, he never ceased
bewailing this offence. By a powerful call of divine grace, he was led to
desert the world in his youth, and to take up his abode in a little cell made
of mats. A wicked woman falsely accused him of having deflowered her; for which
supposed crime he was dragged through the streets, beaten and insulted, as a
base hypocrite under the garb of a monk. He suffered all with patience, and
sent the woman what he earned by his work, saying to himself, “Well, Macarius,
having now another to provide for, you must work all the harder.” But the
woman, in the anguish of her travail, confessed that she had maligned him, and
told the real name of her seducer. Then the people regarded him as a Saint,
whom lately they would have slain. To shun the esteem of men he fled into the
desert of Scete, being then about thirty years of age. In this solitude he
lived sixty years, and became the spiritual father of innumerable holy persons,
who put themselves under his direction, and were governed by the rules he
prescribed them; but all dwelt in separate hermitages. Saint Macarius admitted
only one disciple with him to entertain strangers.
He was compelled by an
Egyptian bishop to receive the order of priesthood, about the year 340, the
fortieth of his age, that he might celebrate the Divine Mysteries for the
convenience of his holy colony. When the desert became better peopled, there were
four: churches built in it, served by as many priests. The austerities of Saint
Macarius were very severe. He usually ate but once a week. Evagrius, his
disciple, once asked him leave to drink a little water, under a parching
thirst: but Macarius bade him be satisfied with reposing a little in the shade,
saying, “For these twenty years I have never eaten, drunk, nor slept as much as
nature demanded.” To deny his own will, he did not refuse to drink a little
wine, when others desired him; but he would punish himself for this indulgence
by abstaining two or three days from all manner of drink; and it was for this
reason that his disciples desired strangers never to tender him a drop of wine.
He delivered his instructions in few words, and principally inculcated silence,
humility, mortification and continual prayer, to all sorts of people. He used
to say, “In prayer you need not use many or grand words. You can always repeat.
Lord, show me mercy as Thou knowest best; or, Assist me, O Lord!”
His mildness and patience
were invincible, and occasioned the conversion of a heathen priest. A young man
applying to Saint Macarius for spiritual advice, he directed him to go to a
burying place and upbraid the dead; and after that to go and flatter them.
“Well,” said Macarius, when the young man returned, “How did the dead receive
thy abuse of them.”
“They answered not a
word,” he replied.
“And how did they behave
when flattered?”
“They took no notice of
that either.”
“Go,” said Macarius, “and
do thou likewise.”
A monk complained to
Macarius that he could fast in the monastery, but not in solitude. “Ah!” said
the abbot, “thou likest to have people see that thou art fasting. Beware of
vainglory.”
God revealed to Macarius
that two women in the nearest city excelled him in virtue, in spite of all his
fasting, and tears, and prayer. He took his staff, and left the desert, and
went in quest of them, and lo! they were two homely married women, of whom no
one talked, but who were extremely careful not to say spiteful things of their
neighbours, who had not the smallest idea that they were saints, and who
laboured night and day to make home pleasant to their husbands and children.
Lucius, the Arian usurper
of the see of Alexandria, who had expelled Peter, the successor of Saint
Athanasius, in 376, sent troops into the deserts, to disperse the zealous
monks, several of whom sealed their faith with their blood. The chiefs, the two
Macarii, Isidore, Pambo, and others, were banished, by the authority of the
Emperor Valens, to a little isle of Egypt, in the midst of stagnant marshes.
The inhabitants, who were pagans, were all converted to the faith by these
confessors. The public indignation obliged Lucius to suffer them to return to
their cells.
The Church of God flashes
forth some peculiar type of sanctity at one time, and then another. It is like
a rain-drop in the sun, blazing now crimson, now green, now yellow, now blue.
As there is need, God calls up an army of Saints, exactly adapted to meet the
difficulties of the times, to uphold the truth, and form, as it were, a prop to
stay up his tottering Church. Now it is the martyrs, who by their constancy
conquer the infidels, now it is these hermits of the Syrian and Egyptian
deserts, against whose orthodoxy Arianism breaks and crumbles to powder.
Humanly speaking, these hermits saved the doctrine of the Godhead of Christ
from being denied, and disappearing from the creed of the Church. An age like
the present, so like the condition of the Roman world in its highest
civilization, when pleasure and self-mil are the sole things sought, and when
Arianism is in power in high places, and the learned and polished, admitting
the excellency of Christianity in general, allow to Christ only the place of a
founder of a school of religious thought – such an age as this seems one meet
for the revival of the hermit life as a witness for the truth, and a protest
against luxury. This, and this only, as far as we can judge, will meet the
great want of the day; it is not preaching that will recover the multitude
lapsed into religious indifference; it must be the example of men, believing
with such a fiery faith, that they sacrifice everything the world holds
precious, for the sake of the truth that Jesus Christ, the ever-lasting God,
came in the Flesh.
Nothing in the wonderful
history of the hermits of Egypt is so incredible as their number. But the most
weighty authorities agree in establishing it. It was a kind of emigration of
towns to the desert, of civilization to simplicity, of noise to silence, of
corruption to innocence. The current once begun, floods of men, of women, and
of children threw themselves into it, and flowed thither during a century, with
resistless force. Let us quote some figures. Pachomius, who died at fifty-six,
reckoned three thousand monks under his rule; his monasteries of Tabenna soon
included seven thousand, and Saint Jerome affirms that as many as fifty
thousand were present at the annual gathering of the general congregation of
monasteries which followed his rule.
There were five thousand
on the mountain of Nitria alone. Nothing was more frequent than to see two
hundred, three hundred, or five hundred monks under the same abbot. Near
Arsinoe (now Suez), the abbot Serapion governed ten thousand, who, in the
harvest time, spread themselves over the country to cut the com, and thus
gained the means of living and giving alms. It has even been asserted that
there were as many monks in the deserts of Egypt as inhabitants in the towns.
The towns themselves were, so to speak, inundated by them, since in 356, a
traveller found in the single town of Oxyrynchus (Abou Girge) upon the Nile,
ten thousand monks and twenty thousand virgins consecrated to God. The immense
majority of these religious were cenobites, that is to say, they lived in the
same enclosure, and were united by common rule and practice under an elected
head, whom they everywhere called abbot, from the Syriac word abba, which
means father. The cenobitical life superseded rapidly, and almost completely,
the life of solitaries. Scarcely any man became a solitary until after having
been a cenobite, and in order to meditate upon God during the last years of his
life. Custom has, therefore, given the title of monks to cenobites alone.
Ambitious at once of
reducing to subjection their rebellious flesh, and of penetrating the secrets
of the celestial light, these cenobites united the active with the
contemplative life. The various and incessant labours which filled up their
days are known. In the great frescoes of the cemetery of Pisa, they appear in
their coarse black or brown dresses, a cowl upon their shoulders, occupied in
digging up the soil, in cutting down trees, in fishing in the Nile, in milking
the goats, in gathering the dates which served them for food, in plaiting the
mats on which they were to die. Others are absorbed in reading or meditating on
the Holy Scriptures. Thus a Saint has said that the cells united in the desert
were like a hive of bees. There each had in his hands the wax of labour, and in
his mouth the honey of psalms and prayers. The days were divided between prayer
and work. The work was divided between field labour and the exercise of various
trades. There were among these monks entire colonies of weavers, of carpenters,
of curriers, of tailors, and of fullers. All the rules of the patriarchs of the
desert made labour obligatory, and the example of their holy lives gave
authority to the rule. When Macarius of Egypt came to visit the great Antony,
they immediately set to work on their mats together, conferring thus upon
things important to souls; and Antony was so edified by the zeal of the priest,
that he kissed his hands, saying, “What virtues proceed from these hands!”
Each monastery was then a
great school of labour; it was also, at the same time, a great school of
charity. The monks practised charity not only among themselves, and with regard
to the poor inhabitants of the neighbouring countries, but especially in the
case of travellers whom the necessities of commerce called to the banks of the
Nile, and of the numerous pilgrims, whom their increasing fame drew to the
desert. A more generous hospitality had never been exercised, nor had the
universal mercy, introduced by Christianity into the world, blossomed anywhere
to such an extent. A thousand incidents in their history reveal the most tender
solicitude for the miseries of the poor. The Xenodochium – that is,
the asylum for the poor and strangers – formed from that time a necessary
appendix to every monastery. The most ingenious combinations, and the most
gracious inspirations of charity are to be found in this history. A certain
monastery served as an hospital for sick children; another was transformed by
its founder into an hospital for lepers and cripples. “Behold,” said he, in
shewing to the ladies of Alexandria the upper floor which was reserved for
women, “behold my jacinths.” Then conducting them to the floor below, were the
men were placed, “See my emeralds.”
They were hard only upon
themselves. Under a burning sky, in a climate which has always seemed the
cause, or the excuse of vice, in a country given up at all times to every kind
of luxury and depravity, there were thousands of men who, during two centuries,
interdicted themselves from the very shadow of a sensual gratification, and
made of the most rigorous mortification a rule as universal as a second nature.
It was their rule also to
cultivate the mind by the study of sacred literature. The rule of Saint
Pachomius made the reading of divers portions of the Bible a strict obligation.
All the monks, besides, were required to be able to read and write. To qualify
themselves for reading the Scriptures was the first duty imposed upon the novices.
When, towards evening, at
the hour of vespers, after a day of stifling heat, all work ceased, and from
the midst of the sands, from the depths of caverns, from pagan temples cleared
of their idols, and from all the vast tombs of a people dead, now occupied by
these men dead to the world, the cry of a living people rose to heaven; when
everywhere, and all at once, the air vibrated with hymns, prayers, and the
pious and solemn, tender and joyous songs of these champions of the soul and
conquerors of the desert, who celebrated, in the language of David, the praises
of the living God, the thanksgivings of the freed soul, and the homage of
vanquished passions, – then the traveller, the pilgrim, and especially the new
convert stood still, lost in emotion, and transported with the sounds of that
sublime concert, cried aloud, “Behold, this is Paradise.”
“Go,” said the most
eloquent doctor of the Church at that period; “go to the Thebaid; you mil find
there a solitude still more beautiful than Paradise, a thousand choirs of
angels under human form, nations of martyrs, armies of virgins, the diabolical
tyrant chained, and Christ triumphant and glorified.”
MLA
Citation
Sabine Baring-Gould.
“Saint Macarius of Egypt, Abbot”. Lives of the
Saints, 1897. CatholicSaints.Info.
14 January 2014. Web. 19 January 2022.
<https://catholicsaints.info/baring-goulds-lives-of-the-saints-saint-macarius-of-egypt-abbot/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/baring-goulds-lives-of-the-saints-saint-macarius-of-egypt-abbot/
Saint Macarius of Egypt and the Cherub.
Venerable Saint Macarius (ca. 300- d. 391, Scetes,
Egypt) is one of the most prominent desert Fathers of the Church, known also as
Macarius the Great.
Macarius the Elder of
Alexandria, Hermit (RM)
(also
known as Makarios the Great)
Born in Upper Egypt c. 300; died 390.
"Receive from the
hand of God poverty as cheerfully as riches, hunger and want as plenty, and you
will conquer the devil and subdue all your passions." --Saint Macarius.
Saint Macarius was a
cattle herder in his youth but early became a hermit who was known for his
great austerities. In his childhood he stole a few figs and ate one of them,
and from his conversion to his death he never ceased to weep bitterly for this
sin. He retired to a solitary hut, where he combined assiduous prayer with the
tending of sheep and the plaiting of baskets. He was accused of assaulting a
woman but proved his innocence and became somewhat of a hero for his patience
and humility during the ordeal. He even provided for her with his paltry
earnings. She went into labor and could not be delivered until she named the
true father of her child. To escape the adulation of those whose rage was
turned to admiration, he retired to the desert of Skete (Scetis) when he was
30.
Macarius knew and
followed the teachings of Saint Antony. Like Antony, Macarius attracted many
others, because of his spiritual wisdom, who became anchorites under his rule.
The bishop compelled him to receive ordination to the priesthood about 340, so
that he could say daily Mass for the several thousand members of the monastic
colony.
Macarius's austerities,
like those of so many of the desert fathers, were excessive. He generally ate
but once a week. To deny his own will, he did not refuse a little wine when
others desired him to drink, but then he would punish himself by abstaining
several days from drinking anything, even under the intense sun of the desert.
During his lifetime, he
was highly esteemed in monastic circles, and his counsel was sought out by such
as Saint Evagrius. He delivered his instructions in few words and generally
stressed silence, humility, mortification, retirement, and continual prayer. He
taught, "In prayer you need not use many or lofty words. You can often repeat
with a sincere heart, Lord, show me mercy as You know best! or, Assist me, O
God!"
The devil told him once,
"I can surpass you in watching, fasting, and many other things, but
humility conquers and disarms me!"
Like so many who practice
extreme austerity, God humbled Macarius by showing him that he had not attained
the perfection of two married women in the nearby town. In visiting them he
learned that they sanctified themselves by carefully guarding their tongues and
living in the constant practice of humility, patience, meekness, charity,
resignation, mortification of their own will, and conformity to the moods of
the husbands and family, where God's law didn't contradict. In a spirit of
recollection, they sanctified all their actions by ardent ejaculations praising
God, and most fervently consecrating their entire beings to the divine glory.
A young man seeking
spiritual direction from Macarius was told to go to the cemetery and upbraid
the dead. Then to return and flatter them. Of course, he reported to Macarius
that they were unmoved by either injuries or praise. Macarius then told him,
"The go, and learn neither to be moved with injuries or flatteries. If you
die to the world and to yourself, you will begin to live in Christ."
In order to counter the
Hieracite heresy denying the Resurrection, Macarius raised a dead man to life.
He was exiled for a time
on a small island in the Nile with Macarius the Younger, Isidore, and other
monks when the Arian Lucius of Alexandria tried to drive out the desert monks.
Later, Macarius was allowed to return. During their exile, they converted all
the inhabitants of the island. He died after living in Skete for 60 years and
is believed to have been the first hermit to live there.
It appears that Macarius
may have experienced a stigmatization similar to that of Saint Francis of
Assisi 900 years later. A considerable number of writings have been attributed
to him, most probably erroneously. Various anecdotes about Macarius can be
found in the Apothegmata Patrum and in the Lausiac History, but not all of this
is necessarily historically true (Attwater, Benedictines, Delaney,
Encyclopedia, Farmer, Husenbeth).
In art Saint Macarius is
portrayed as an old hermit with long, white hair wearing a girdle of leaves
with two lions near him (he could be confused with Saint Onuphrius). At times
he may be shown dispelling the devil with a cross (Roeder). This anonymous
Russian icon shows Macarius with Saints Onuphrius the Great and Peter of Athos,
and this Coptic icon portrays Macarius alone.
From an early Coptic
text, we have the colorful story of Saint Macarius and the grateful hyena
(which I have paraphrased).
One day a hyena came to
the door of Macarius's cell with her whelp in her mouth. She knocked on his
door with her head. Macarius came out thinking one of his brother monks had
come to visit. Seeing the hyena, he mused, "What does she want here?"
The hyena filled her
mouth with the whelp, and weeping, held it out to the old man. The old man took
the animal in his steady hands and examined it for the problem. Then he saw
that it was blind in both eyes. He took it, groaned, spat on its face, signed
it upon the eyes with his finger and immediately the whelp saw, went to its
mother, and began to suckle. The animals then made their way into the marsh.
Once annually the Libyans
bring their sheep to the marsh of Skete to eat the shoushet, as the herdsmen of
Pernouj bring their oxen. The day following the cure, the hyena came to the old
man with a sheepskin in her mouth, thick with wool and freshly killed. Once
again she struck the door with her head. When Macarius saw it was the hyena
with a sheepskin over her head, he asked, "Where have you been? Where did
you find this, if you have not eaten a sheep? As that which you've brought me
comes of violence, I will not take it."
The hyena struck her head
upon the ground. She bent her paws. And on her knees she prayed him, as if she
had been a man, to take it. He said to her, "I have but now told you that
I will not take it, unless you make me this promise: I will not vex the poor by
eating their sheep."
She made many movements
of her head, up and down, as if she were promising him. Again he repeated it to
her, "Unless you promise me, saying, 'I will not kill a creature alive';
from today you will eat your prey when it is dead. If you are distressed,
seeking and finding none, come here, and I will give you bread. From this hour,
do hurt to no creature."
And the hyena bowed her
head to the ground, and dropped to her knees, bending her paws, moving her head
up and down, looking at his face as if she were promising him. And the old man
perceived in his heart that it was the purpose of God Who gives understanding
to the beasts for a reproach to us, and he gave glory to God, Who lives for
ever, for the soul has honor. He said, "I give glory to You, O God, Who
was with Daniel in the lion's den, Who gave understanding to beasts. Also You
have given understanding to this hyena and have not forgotten me: but You have
made me perceive that it is Your ordering."
And the old man took the
skin from the hyena, and she went away. From time to time she would come to
seek the old man; if she had not been able to find food, she would come to him
and he would throw her a loaf. She did this many times. And the old man slept
on the skin until he died. "And I have seen it with my own eyes"
(Amelineau).
SOURCE : HTTP://WWW.SAINTPATRICKDC.ORG/SS/0115.SHTML
Onuphrius,
Macarius of Egypt, and Peter of Athos
San
Macario il Grande Abate di Scete
Alto
Egitto, 300 c. - 390
La biografia di san
Macario il grande viene spesso confusa con quella del suo omonimo san Macario
Alessandrino, anch'egli monaco a Scete e suo contemporaneo. Ambedue insieme a
Isidoro furono inizialmente discepoli di sant'Antonio abate. Macario il grande
nasce intorno al 300. Giovanissimo diventa cammelliere, occupato nel trasporto
del salnitro; nel 329-30. Tra il 330 e il 340 incontra sant'Antonio abate e
vive a lungo con lui. Viene ordinato prete quando è già conosciuto come «padre
spirituale» di quell'area di deserto. Dal 356 al 384 si avvicendano nel
monastero tre gruppi di discepoli che costituiranno la colonia monastica di
Scite. Tra il 373 e il 375 Macario viene esiliato insieme al suo omonimo
Macario l'Alessandrino in un'isola del Nilo per ordine di Lucio, il vescovo
ariano di Alessandria. La sua grande notorietà si deve soprattutto
all'importanza che rivestì il monastero di Abu Macario nella storia del
monachesimo egiziano. (Avvenire)
Martirologio
Romano: Commemorazione di san Macario Magno, sacerdote e abate del monastero
di Scete in Egitto, che, morto al mondo e a se stesso, viveva solo per Dio,
come insegnava anche ai suoi monaci.
La vita narrata di
Macario il Grande oppure detto anche l’Egiziano si confonde nella grande
bibliografia esistente con quella del suo omonimo s. Macario Alessandrino,
anch’egli monaco a Scete e suo contemporaneo, la cui ricorrenza religiosa è
posta invece al 2 gennaio.
Ambedue insieme a Isidoro
furono inizialmente discepoli di s. Antonio abate, è troppo complesso citare le
numerose fonti che ci hanno fatto pervenire qualche notizia, prenderemo
l’ultima che riassume un po’ tutte le altre, scritta e proposta da J.-Cl. Guy
in “Les Apophtegmes des Pères du desert, série alphabétique” 1966.
Circa il 300 nasce
Macario che diventa poi cammelliere occupato nel trasporto del salnitro; nel
329-30 circa si ritira in una cella vicino ad un villaggio egiziano, rifiuta di
divenire prete e va in un altro villaggio dove è soggetto a calunnia; riparte
per stabilirsi a Scete; 330-40 visita e permanenza presso s. Antonio abate;
339-40 viene ordinato prete, già si afferma come ‘padre spirituale’ di quel
deserto.
Dal 356 al 384 si
avvicendano nel monastero tre gruppi di discepoli che costituiranno la colonia
monastica di Scite, di alcuni si sa il nome: Sisoe, Isaia, Aio, Mosé, Pafnuzio,
Zaccaria, Teodoro di Ferme.
Nel 373-75 viene esiliato
insieme al suo omonimo Macario l’Alessandrino in un’ isola del Nilo per ordine
di Lucio (vescovo ariano di Alessandria).
Al di là dei meriti
personali, della concomitanza d’azione con l’altro Macario, la grande
diffusione bibliografica è dovuta soprattutto all’importanza che rivestì il suo
monastero (Abu Macario) nell’influsso intellettuale e nella storia del
monachesimo egiziano.
La sua festa liturgica
era fissata in giorni diversi secondo i numerosi sinassari bizantini e
martirologi, ma in Occidente fu Adone che per primo l’introdusse al 15 gennaio
“In Aegypto beati Macharii abbatis, discipuli beati Antonii”, questa formula e
giorno furono mantenuti da Cesare Baronio nel Martirologio Romano.
Autore: Antonio
Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/37975
Chiesa
di San Macario (VA) con la piazzetta antistante
† 390 Macarius
de Egyptenaar
Macarius de Egyptenaar Sr
(ook de Grote, de Oudere of de Thebaïde), Egypte;
kluizenaar; † 390.
Feest 15 & 16
& 19 (&Macarius Jr: oosterse kerk) & 21 (Byzantijnse
liturgie) januari & 9 maart (Alexandrië: terugkeer uit
ballingschap).
Macarius moet geboren zijn rond 300 in Opper-Egypte. Als jongeman trok hij zich terug om zich aan gebed en de meest gestrenge verstervingen te wijden. Toen hij te veel opviel, voegde hij zich bij de beroemde monnikenkolonie diep in de woestijn. Zestig jaar lang diende hij daar God en zijn meer dan duizend medemonniken die elk hun eigen schamele hutje bewoonden. Hij deed talloze wonderen en wekte zelfs doden tot leven.
Op een dag - zo wordt van hem verteld - kwam Macarius terug bij zijn hut na een lang verblijf buitenshuis. Juist op dat moment was een rover bezig zijn hut leeg te halen en al zijn spulletjes op een kameel te laden. Hij probeerde zijn eigendommen niet te beschermen; integendeel, hij gaf blijk van zijn rigoureuze onthechting door de dief juist te helpen alsof hij zijn handlanger was. Toen de man dan ook dacht dat hij alles had, wilde hij de kameel laten vertrekken. Maar het dier weigerde, er was geen beweging in te krijgen. Toen ontdekte de heilige monnik dat er nog een houtblok in zijn hut was achtergebleven, en hij riep: "Hier, broeder, dit is waarschijnlijk waar je lastdier nog op wachtte!" En hij zette het ding op de rug van de kameel die zich prompt verhief en op weg ging.
Macarius bood de dief aan hem een eind gezelschap te houden en de weg te wijzen in de woestijn. Hij vertelde hem dat hijzelf de eigenaar was van de spullen: "Met niks komen wij ter wereld, en met niks zullen wij er ook weer uit weg gaan. Het was God die mij deze schamele spulletjes ooit gaf. Hij heeft ze ook weer van me weggenomen. Zo heeft Hij het blijkbaar gewild. Dat zijn wil moge geschieden!"
Ondersteboven van wat hij zojuist had gehoord en meegemaakt begon die rover al
enigszins tot inkeer te komen, toen plotseling zijn kameel ging liggen en geen
stap meer wenste te verzetten, hoe zijn meester hem ook stokslagen toediende.
Op dat moment kwam de dief volledig tot inzicht, hij kreeg spijt over zijn
daad, wierp zich aan de voeten van de heilige monnik, smeekte hem om
vergiffenis en gaf hem alle geroofde spullen weer terug.
[Brg.1987p:49]
Omdat hij niet mee ging in de ketterse richting van het arianisme, kostte dat een aantal van zijn monniken het leven.
Hijzelf werd met een grote groep in ballingschap gestuurd door de ariaanse keizer Valens (368-378). Maar deze zag zich genoodzaakt ze terug te halen, omdat het volk veel te veel op de geestelijken was gesteld.
Zijn leven werd opgetekend door Palladius van Helenopolis († vóór 431) in diens
'Historia Lausiaca' ('Geschiedenis van de monnikenkringen').
Afgebeeld
Hij wordt vaak afgebeeld als geheel gehuld in zijn eigen haren. Om hem te
onderscheiden van zijn naamgenoot uit Alexandrië († 395; feest 2 januari) wordt
hij ook wel 'de Grote' of 'de Oudere' genoemd.
Bronnen
[000»Bavo; Adr.19--; Bei.1983; Brg.1987p:49; Col.1725nr:9; Cowie:36; EnF.1984;
Ere.1654p:134.149; Frm.1996; Ha1.1838p:10.85.88; Kib.1990; LAu.1979; Lin.1999;
M&T.1969; Mül.1860; Rge.1941; Rge.1989; Rgf.1991; Rld.1963; RR1.1640»01.02;
S&S.1989; Scr.1981; SHC.1985»01.19; Theunissen:11; Dries van den Akker
s.j./2010.02.25]
© A. van den Akker
s.j.
SOURCE : http://heiligen-3s.nl/heiligen/01/15/01-15-0390-macarius.php
Saint
Macarius the Elder, or Macarius the Egyptian (circa 300-390 CE), was a disciple
of Antony and founded a monastic community that settled in the Nitrian and
Scetic deserts. The community had thousands of members by the time of
Macarius's death.
Den
hellige Makarios den Eldre (av Egypt) (~300-390)
Minnedag: 15.
januar
Den hellige Makarios (lat: Macarius) av Egypt kalles
også den Store eller den Eldre, for å skjelne ham fra den hellige Makarios den Yngre. Han ble født ca 300 i Øvre Egypt. I
sin ungdom var han gjeter, men han trakk seg tidlig tilbake til en
eneboerhytte, hvor han kombinerte iherdig bønn med gjeting av sauer og fletting
av kurver. I barndommen stjal han noen få fikener og spiste en av dem, og fra
sin omvendelse til sin død sluttet han aldri å gråte bittert over denne synden.
For å slippe unna
oppmerksomhet flyttet han rundt 330 til ørkenen ved Wadi Natrun (Sketis), hvor
han feilaktig ble anklaget for å ha forført en kvinne og gjort henne gravid.
Men han ble renvasket og ble litt av en helt for sin tålmodighet og ydmykhet
under denne prøvelsen, og han sørget til og med for henne med sine ynkelige
inntekter. Mellom 330 og 340 besøkte han den hellige Antonius den Store (Abbeden)
i den tebanske ørken, som underviste ham. Han kan godt ha vært den Antonios'
disippel Makarios som gravla den store abbeden på et hemmelig sted.
Ca 340 påla biskopen ham
å bli presteviet for å kunne tjene de andre eneboerne i ørkenen, og hans
viktigste plikt var å feire eukaristien for flere tusen medlemmer av den
monastiske kolonien. Han var høyt aktet i monastiske kretser, og hans råd ble
satt stor pris på, ikke minst av den hellige Evagrius, som er mer berømt i våre
dager. Han ga sine instruksjoner i få ord, og vanligvis understreket han
taushet, ydmykhet, botsøvelser, tilbaketrekking og kontinuerlig bønn. Han sa:
«I bønn trenger dere ikke bruke mange eller høytsvevende ord. Dere kan ofte
gjenta med et oppriktig hjerte: `Herre, vær meg nådig slik du vet best!' eller
`Hjelp meg, o Gud!'»
Makarios tilbrakte de
resterende seksti år av sitt lange liv i ørkenen ved Wadi Natrun (Sketis). Hans
askese var svært streng, i likhet med så mange av ørkenfedrene. Vanligvis
spiste han bare en gang hver uke. Det sies at han i tjue år «ikke en eneste
gang spiste, drakk eller sov så mye som naturen krever». For å fornekte sin
egen vilje avslo han ikke litt vin når andre bød ham, men etterpå pleide han å
straffe seg selv ved å avstå fra all drikke i flere dager, selv under den
brennende ørkensolen. Djevelen sa en gang til ham: «Jeg kan overgå deg i å
våke, faste og mange andre ting, men ydmykhet beseirer og avvæpner meg!»
I likhet med så mange
andre som praktiserer ekstrem askese, ydmyket Gud Makarios ved å vise ham at
han ikke hadde oppnådd samme grad av perfeksjon som to gifte kvinner i en
nærliggende by. Ved å besøke dem lærte han at de helliget seg ved omhyggelig å
vokte sine tunger og leve i konstant praktisering av ydmykhet, tålmodighet,
godtroenhet, nestekjærlighet, resignasjon, bøying av egen vilje og underordne
seg humøret til ektemenn og familier, når det ikke var i strid med Guds lov.
En ung mann som søkte
Makarios' åndelige veiledning, ble bedt om å gå til kirkegården og skjelle ut
de døde. Deretter skulle han vende tilbake og smigre dem. Selvfølgelig meldte
han til Makarios at de ikke lot seg bevege av verken utskjelling eller lovprisning.
Makarios sa da til ham: «Gå da av sted og lær å ikke påvirkes verken av
fornærmelser eller smiger. Hvis du dør for verden og deg selv, vil du begynne å
leve i Kristus». For å imøtegå noen kjettere som benektet oppstandelsen, skal
Makarios ha vekket en mann opp fra de døde.
Under de arianske
forfølgelsene under keiser Valens (364-78) var han mellom 373 og 375 forvist
til en liten øy i Nilen på grunn av sin ubøyelige ortodoksi av den arianske
patriark Lucius av Alexandria, den hellige Athanasius' etterfølger. I sitt
eksil var han sammen med Makarios den Yngre og andre munker, og de to sluttet
et nært vennskap. Under eksilet omvendte de alle innbyggerne på øya. Etter 375
kunne han vende tilbake.
Fra en tidlig koptisk
tekst kommer denne fargerike fortellingen om Makarios og den takknemlige
hyenen:
En dag kom en hyene til
døren til Makarios' celle med en av valpene sine i munnen. Den banket på døren
med hodet. Makarios kom ut og trodde en av hans medbrødre hadde kommet for å
besøke ham. Da han så hyenen, undret han: «Hva ønsker den her?» Hyenen holdt
valpen i munnen, gråt og holdt den frem til den gamle mannen. Han tok
hyeneungen i sine faste hender og undersøkte hva som var problemet. Da så han
at valpen var blind på begge øynene. Han spyttet den i ansiktet og salvet begge
øynene med fingeren, og straks fikk valpen synet tilbake og gikk til sin mor,
der den begynte å die. Deretter dro dyrene tilbake ut i sumpene.
En gang i året bringer
libyerne sine sauer til sumpene i Sketis for å spise shoushet, mens gjeterne fra
Pernouj bringer sine okser. Dagen etter helbredelsen av valpen kom hyenen til
Makarios med et saueskinn i munnen, tykt av ull og nylig drept. Nok en gang
banket den på døren med hodet. Da Makarios så det var hyenen med et saueskinn
over hodet. spurte han: «Hvor har du vært? Hvor fant du denne, hvis du ikke har
spist sauen? Da det du har brakt til meg er et resultat av vold, vil jeg ikke
ha det».
Hyenen la da hodet på
bakken og bøyde beina, og på sine knær, som om den hadde vært et menneske, ba
den ham om å ta skinnet. Han sa da til hyenen: «Men jeg har akkurat sagt til
deg at jeg ikke vil ha det, hvis du da ikke lover meg dette: Jeg vil ikke skade
de fattige ved å spise deres sauer». Da beveget hyenen hodet kraftig opp og
ned, som om den lovet eremitten dette. Igjen gjentok han til den: «Hvis du ikke
lover meg dette og sier: `Jeg vil ikke drepe et levende dyr'. Fra i dag skal du
spise ditt bytte når det er dødt. Hvis du er i nød, leter og ikke finner noe
mat, kom hit, så skal jeg gi deg brød. Fra nå av skal du ikke skade noe dyr».
Da bøyde hyenen hodet til
jorden, falt på kne og bøyde potene, beveget hodet opp og ned og så ham i
ansiktet som om hun lovet ham det. Og den gamle mannen kjente i sitt hjerte at
dette var Guds vilje, og han priste Gud som var med Daniel i løvehulen og ga
dyrene forstand, at han nå hadde gitt denne hyenen forstand og latt ham selv
forstå at dette var Guds vilje». Deretter tok han imot skinnet fra hyenen, som
gikk bort. Fra tid til annen oppsøkte den eremitten. Hvis den ikke hadde funnet
mat, kom den til ham, og han kastet et brød til henne. Dette gjorde den mange
ganger. Og den gamle mannen sov på saueskinnet til sin død.
Makarios regnes som den
første eremitten i ørkenen i Sketis. Det synes som om han kan ha opplevd
stigmatisering i likhet med den hellige Frans av Assisi 900
år senere. Han døde i 390 under en besøksreise til munkekoloniene i den
nitriske ørken ved Kairo. Hans minnedag er 15. januar, mens østkirkene feirer
ham den 19. januar sammen med Makarios den Yngre. Han nevnes i den koptiske
messens «anafora» og hans navn står i Martyrologium Romanum. Flere klostre i
den libyske ørken bærer fortsatt navnet St. Makarios.
Mange anekdoter om ham
finnes i Apothegmata Patrum og i Palladius' historie om det tidlige
munkevesenet, «Historia Lausiaca», men det er ingen grunn til å tro at alle er
autentiske. Palladius, som senere ble biskop av Helenopolis, var en tid
disippel av Makarios den Yngre'. Det har for øvrig vært mye sammenblanding
mellom Makarios den Eldre og den Yngre. Et betydelig antall skrifter, inkludert
mange prekener, har blitt tilskrevet Makarios den Eldre - de fleste trolig
feilaktig.
I kunsten fremstilles
Makarios som en gammel eneboer med langt, hvitt hår og kledd i en drakt av
blader, knelende i en hule. I venstre hånd holder han en bok, mens han i høyre
hånd har et kors. Demoner truer ham og foran ham ligger en hodeskalle. Han har
ofte en eremittstav (Makariosstav). Han kan være omgitt av to løver, noe som
gjør at han blandes sammen med den hellige Onofrios.
Kilder:
Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Butler (I), Benedictines, Bunson,
Delaney, Schauber/Schindler, Melchers, Gorys, KIR, CE, CSO, Patron Saints SQPN,
Ecole - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 2001-02-16 23:08
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/makar_de