Guillaume-Joseph
Chaminade, peint par le peintre marianiste Joseph Vabre en 1954. L'original se
trouve à Paris.
Bienheureux Guillaume Joseph Chaminade, prêtre
Prêtre réfractaire à la
Constitution civile du clergé que voulait imposer la Révolution française, il
s'exila en Espagne et c'est à Saragosse, aux pieds de Notre-Dame del Pilar
qu'il reçut sa vocation de rechristianiser la France. Pour cela il fonda la
famille marianiste. L'amour du Père Chaminade pour le Christ, qui s'inscrit
dans la spiritualité de l'Ecole française, le pousse à poursuivre
inlassablement son oeuvre par des fondations de familles spirituelles, dans une
période troublée de l'histoire religieuse de France. Son attachement filial à
Marie l'a maintenu dans la paix intérieure en toute circonstance, l'aidant à
faire la volonté du Christ. Il mourut en 1850.
Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade
Fondateur des
Marianistes (✝ 1850)
Prêtre réfractaire à la
Constitution civile du clergé que voulait imposer la Révolution française, il
s'exila en Espagne et c'est à Saragosse, aux pieds de Notre-Dame del Pilar
qu'il reçut sa vocation de rechristianiser la France. Pour cela il fonda la
famille marianiste, religieux et religieuses.
"La béatification, durant l'année jubilaire, de Guillaume-Joseph
Chaminade, fondateur des marianistes, rappelle aux fidèles qu'il leur
appartient d'inventer sans cesse des manières nouvelles d'être témoins de la
foi, notamment pour rejoindre ceux qui sont loin de l'Eglise et qui n'ont pas
les moyens habituels de connaître le Christ. Guillaume-Joseph Chaminade invite
chaque chrétien à s'enraciner dans son Baptême, qui le conforme au Seigneur
Jésus et lui communique l'Esprit Saint.
L'amour du Père Chaminade pour le Christ, qui s'inscrit dans la
spiritualité de l'Ecole française, le pousse à poursuivre inlassablement son
œuvre par des fondations de familles spirituelles, dans une période troublée de
l'histoire religieuse de France. Son attachement filial à Marie l'a maintenu
dans la paix intérieure en toute circonstance, l'aidant à faire la volonté du
Christ. Son souci de l'éducation humaine, morale et religieuse est pour toute
l'Eglise un appel à une attention renouvelée pour la jeunesse, qui a besoin
tout à la fois d'éducateurs et de témoins pour se tourner vers le Seigneur et
prendre sa part dans la mission de l'Eglise."
- Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade (1761-1850) Passionné par
l'éducation des jeunes, ce prêtre réfractaire a été à l'origine de la fondation
de la famille marianiste. Jean Paul II l'a béatifié en 2000. Témoins - site de l'Église catholique en France
- "... C'est à la fois la Société de Marie et les Filles de
Marie qui sont issues des Congrégations du Père Chaminade. La Chapelle de la
Madeleine, telle une fontaine, a répandu la grâce dans toute la ville de
Bordeaux et dans le Midi de la France. Actuellement encore, la Madeleine, dans
la vieille ville basse de Bordeaux, constitue un centre de vie chrétienne.
Chaminade décéda le 22 janvier 1850. Il fut enterré au cimetière des Chartreux
à Bordeaux. En 1871 ses restes furent retirés du caveau des prêtres pour être
déposés dans un grand espace carré où l'on dressa un monument en son
honneur..." (diocèse de Bordeaux)
À Bordeaux, en 1850, le bienheureux Guillaume Chaminade, prêtre. À
l’époque de la Révolution française, il exerça longtemps son zèle en cachette
avec audace, il eut à cœur de rassembler les fidèles laïcs pour honorer la
bienheureuse Vierge Marie et agir en faveur des missions étrangères et, pour
cela, il fonda la Société de Marie et l’Institut des Filles de Marie Immaculée.
"On
ne peut ramener les hommes à Jésus que par sa mère"
Prendre le temps de discerner le bien dans le cœur d’un jeune
Passionné par l’éducation des jeunes, ce prêtre
réfractaire a été à l’origine de la fondation de la famille marianiste. Jean
Paul II l’a béatifié en 2000.
« À temps nouveaux, méthodes nouvelles ! »
C’est une conviction forte du père Guillaume-Joseph Chaminade au lendemain de
la Révolution française. En exil à Saragosse, il a eu l’inspiration de son
action future : aider Marie dans sa mission de donner le Christ au monde.
Soucieux de rechristianiser la France, il réunit d’abord des laïcs de
toutes conditions, de tous âges. Il les enseigne, les accompagne dans leur vie
spirituelle. Passionné par la croissance des jeunes, conscient de la pauvreté
de beaucoup, de leur manque d’éducation religieuse, il se tourne naturellement
vers eux, souhaitant former leur esprit et leur cœur, en même temps qu’ils
apprendront à lire et écrire et un métier. Dans un contexte historique
particulièrement difficile, il va s’attacher à former et accompagner des
adultes, laïcs
puis des religieuses et des religieux.
« Faites tout ce qu’Il vous dira », les mots de Marie à Cana sont chers au père
Chaminade : il invite tous les éducateurs marianistes à être disponibles et à
répondre aux signes des temps dans la foi. Marie est la femme du « oui »
conscient et libre, de l’écoute, du silence, de la présence du cœur et de la
disponibilité ; elle est modèle, mère et éducatrice pour tous.
Les écoles marianistes qui naissent alors sont des lieux de formation dans la
foi, dans un esprit de famille. Il s’agit d’« éduquer pour faire grandir » :
prendre le temps de discerner le bien dans le cœur d’un jeune, l’encourager à
prendre des responsabilités, à s’adapter au changement, à avoir le souci des
autres, à servir et être artisan de paix.
Les difficultés de tous ordres ne manquent pas, tant matérielles qu’humaines :
où et comment accueillir les plus démunis, les nourrir, les loger ? Comment
permettre aux religieuses d’enseigner ? Les fondations se succèdent pourtant,
les besoins sont immenses !
Guillaume-Joseph Chaminade est un homme rempli de Dieu, capable de prendre le
temps de discerner avant de décider, convaincu que le bien est plus contagieux
que le mal. Il puise dans l’oraison l’énergie pour ses actions, en particulier
lorsqu’il s’agit de proposer de créer des lieux et projets d’éducation pour les
jeunes.
Lors de sa béatification, le 3 septembre 2000 à Rome, le pape Jean Paul II
déclarait de lui : « Chers jeunes, avec le père Chaminade, vous avez un exemple
de vie chrétienne, qui conduit à une vie belle et au bonheur promis par le
Seigneur. Puissiez-vous à l’image du nouveau bienheureux vous tourner sans
cesse vers Marie, mère des chrétiens, mère des disciples de son fils ! »
Mgr Claude Schockert
Évêque de Belfort-Montbéliard
Bienheureux Guillaume-Joseph CHAMINADE
Nom: CHAMINADE
Prénom: Guillaume Joseph
Nom de religion: Guillaume Joseph
Pays: France
Naissance: 1761
à Périgueux
Mort:
22.01.1850 à Bordeaux
Etat: Prêtre -
Religieux - Fondateur
Note: Prêtre en
1785. Réfractaire. 3 ans d'exil à Saragosse (1797-1800). Apostolat à Bordeaux
en s'occupant spécialement de ceux qui sont en marge de l'Eglise. Fonde les
Marianistes, hommes et femmes.
Béatification: 03.09.2000 à Rome
par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 22 janvier
Réf. dans l’Osservatore Romano: 2000 n.36
p.1.8 -
n.37 p.5
Réf. dans la
Documentation Catholique: 2000 n.17 p.801-803
Notice
Guillaume-Joseph Chaminade naît en 1761 à
Périgueux (France). Son père est drapier. Il est le 14e enfant d'une
famille profondément pieuse qui donnera trois autres prêtres à l'Eglise. Il est
ordonné en 1785. En 1791, pendant la Révolution, il refuse de prêter serment à
la 'Constitution civile du clergé' et, en exerçant un ministère clandestin à
Bordeaux, il court un danger continuel. Il collabore avec la vénérable
Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous et l'aide à fonder l'œuvre de la
Miséricorde de Bordeaux, Foyer pour les jeunes filles repenties. En 1795,
chargé d'accueillir les prêtres qui avaient consenti au serment, il en
réconcilie une cinquantaine. Deux ans plus tard, il doit s'exiler pour trois
années à Saragosse. Là, au pied de Notre-Dame del Pilar, il forge ses
convictions mariales et apostoliques, et il reçoit l'inspiration de fonder une
famille de laïcs et de religieux consacrés à Marie. De retour à Bordeaux en
1800, il remet sur pied une ancienne Congrégation mariale. Il donne aux laïcs
qui la compose une solide formation religieuse, leur proposant des objectifs
apostoliques bien précis et leur demandant de s'inspirer des premiers chrétiens
pour offrir à la société déchristianisée le spectacle d'un 'peuple de saints'.
Il est ainsi le précurseur de la participation active des laïcs à la vie de
l'Eglise. Il les invite à se tourner sans cesse vers Marie. Il est en même
temps Administrateur apostolique du diocèse de Bazas. 'Missionnaire
apostolique' en 1801, il veut une mission permanente orientée vers la formation
de la foi, en travaillant avec de nouvelles méthodes. La mission consiste
principalement à rejoindre ceux qui ne fréquentent pas l'Eglise, qui sont en
marge des paroisses.
En 1816, avec la vénérable Adèle de Batz de
Trenquelléon, il fonde à Agen l'Institut des Filles de Marie Immaculée - les
futures religieuses marianistes - institut qui ouvrira des écoles de campagne
où l'on assurera l'éducation chrétienne des jeunes filles et la promotion de la
femme. L'année suivante, il fonde à Bordeaux la société de Marie, les futurs
"Marianistes". Les marianistes, hommes et femmes, sont issus des
Congrégations mariales dont ils seront chargés d'assurer la continuité. Le Père
Chaminade peut dire: "Par la grande miséricorde de Dieu envers moi et
envers les autres, depuis longtemps, je ne vis et ne respire que pour partager
le culte de l'Auguste Vierge et pour contribuer ainsi chaque jour à
l'accroissement de sa famille". Les dix dernières années de sa vie sont
marquées par l'épreuve: santé, problèmes financiers, défection de certains,
incompréhension des autres; en 1845 il est remplacé comme supérieur général.
Mais il meurt en paix en 1850, car "son attitude filiale envers Marie l'a
maintenu dans la paix en toute circonstance, l'aidant à faire la volonté du
Christ" (Jean Paul II).
CHAPELLE PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DE 5 SERVITEURS DE DIEU
HOMÉLIE DU SAINT PÈRE JEAN PAUL II
Dimanche 3 septembre 2000
1. Dans le contexte de l'Année jubilaire, c'est avec une joie profonde que j'ai déclaré bienheureux deux Pontifes, Pie IX et Jean XXIII, et trois autres serviteurs de l'Evangile, dans le ministère et dans la vie consacrée: l'Archevêque de Gênes, Tommaso Reggio, le prêtre diocésain, Guillaume-Joseph Chaminade, le moine bénédictin, Columba Marmion.
Cinq personnalités différentes, ayant chacune son caractère et sa mission, mais toutes rassemblées par l'aspiration à la sainteté. C'est précisément leur sainteté que nous reconnaissons aujourd'hui: une sainteté qui est une relation profonde et bouleversante avec Dieu, construite et vécue dans l'engagement quotidien d'adhésion à sa volonté. La sainteté vit dans l'histoire et aucun saint n'échappe aux limites et aux conditionnements propres à notre humanité. En béatifiant l'un de ses fils, l'Eglise ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a pris, mais elle l'indique plutôt comme devant être imité et vénéré pour ses vertus, comme une louange à la grâce divine qui resplendit en celles-ci.
J'adresse un salut respectueux aux délégations officielles d'Italie, de France, d'Irlande, de Belgique, de Turquie, de Bulgarie, rassemblées ici en cette circonstance solennelle. Je salue également les parents des nouveaux bienheureux, ainsi que les cardinaux, les évêques, les autorités civiles et religieuses qui ont voulu pendre part à cette célébration. Enfin, je vous salue tous, chers frères et soeurs, qui êtes venus en grand nombre pour rendre hommage aux serviteurs de Dieu que l'Eglise inscrit aujourd'hui dans l'Album des bienheureux.
2. En écoutant les paroles de l'acclamation à l'Evangile: "Seigneur, guide-nous sur le droit chemin", notre pen-sée s'est tournée spontanément vers la vie humaine et religieuse du Pape Pie IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti. Face aux événements tourmentés de son temps, il fut un exemple d'adhésion inconditionnée au dépôt immuable des vérités révélées. Fidèle en toute circonstance aux engagements de son ministère, il sut toujours accorder la primauté absolue à Dieu et aux valeurs spirituelles. Son très long pontificat ne fut vraiment pas facile et il dut beaucoup souffrir en accomplissant sa mission au service de l'Evangile. Il fut profondément aimé, mais également haï et calomnié.
Mais ce fut précisément au milieu de ces contradictions que brilla plus vivement la lumière de ses vertus: des épreuves prolongées renforcèrent sa confiance dans la Providence divine, dont il ne douta jamais de la domination souveraine sur l'histoire humaine. C'est de là que naissait la profonde sérénité de Pie IX, même face aux incompréhensions et aux attaques de tant de personnes hostiles. Il aimait dire à ceux qui étaient proches de lui: "Dans les choses humaines, il faut se contenter de faire du mieux que l'on peut et pour le reste, s'abandonner à la Providence, qui palliera aux défauts et aux insuffisances de l'homme".
Soutenu par cette conviction intérieure, il lança le Concile oecuménique Vatican I, qui éclaircit avec une autorité magistérielle certaines questions alors débattues, confirmant l'harmonie entre la foi et la raison. Dans les moments d'épreuve, Pie IX trouva un soutien en Marie, pour laquelle il éprouvait une grande dévotion. En proclamant le dogme de l'Immaculée Conception, il rappela à tous que dans les tempêtes de l'existence humaine, la lumière du Christ brille dans la Vierge, plus forte que le péché et la mort.
3. "Tu es bon et prêt au pardon" (Antienne d'ouverture). Nous contemplons aujourd'hui dans la gloire du Seigneur un autre Pontife, Jean XXIII, le Pape qui frappa le monde par son comportement affable, duquel transparaissait sa singulière bonté d'âme. Les desseins divins ont voulu que cette béatification rassemble deux Papes ayant vécu dans des contextes historiques très différents, mais liés, au-delà des apparences, par de nombreuses ressemblances sur le plan humain et spirituel. On connaît la profonde vénération que le Pape Jean XXIII avait pour Pie IX, dont il souhaitait la béatification. Au cours d'une retraite spirituelle, en 1959, il écrivait dans son Journal: "Je pense toujours à Pie IX de sainte et glorieuse mémoire, et l'imitant dans ses sacrifices je voudrais être digne d'en célébrer la canonisation" (Journal de l'Ame, Ed. San Paolo, 2000, p. 560).
Le Pape Jean a laissé dans le souvenir de tous l'image d'un visage souriant et de deux bras ouverts pour embrasser le monde entier. Combien de personnes ont été conquises par la simplicité de son âme, liée à une vaste expérience des hommes et des choses! Le souffle de nouveauté qu'il apporta ne concernait pas la doctrine, mais plutôt la façon de l'exposer; sa façon de parler et d'agir possédait un style nouveau, l'attitude de sympathie avec laquelle il approchait les personnes communes et les puissants de la terre était nouvelle. Ce fut dans cet esprit qu'il lança le Concile oecuménique Vatican II, avec lequel il ouvrit une nouvelle page de l'histoire de l'Eglise: les chrétiens se sentirent appelés à annoncer l'Evangile avec un courage renouvelé et une plus grande attention aux "signes" des temps. Le Concile fut véritablement une intuition prophétique de ce Pontife âgé qui inaugura, au milieu de nombreuses difficultés, une saison d'espérance pour les chrétiens et pour l'humanité.
Lors des derniers moments de son existence terrestre, il confia son testament à l'Eglise: "Ce qui compte le plus dans la vie est Jésus-Christ béni, sa Sainte Eglise, son Evangile, la vérité et la bonté". Nous voulons aujourd'hui accueillir nous aussi ce testament, alors que nous rendons gloire à Dieu pour nous l'avoir donné comme Pasteur.
4. "Mettez la parole en pratique. Ne soyez pas seulement des auditeurs" (Jc 1, 22). L'existence et l'apostolat de Tommaso Reggio, prêtre et journaliste, devenus par la suite Evêque de Vintimille et enfin Archevêque de Gênes, fait penser à ces paroles. Ce fut un homme de foi et de culture et, en tant que Pasteur, il sut être un guide attentif de ses fidèles en chaque circonstance. Sensible aux multiples souffrances et à la pauvreté de son peuple, il prit la responsabilité de fournir une aide appropriée dans toutes les situations de besoin. C'est précisément dans cette perspective qu'il créa la Famille religieuse des Soeurs de Sainte Marthe, en leur confiant la tâche de prêter leur aide aux pasteurs de l'Eglise, en particulier dans le domaine caritatif et éducatif.
Son message peut être résumé en deux mots: vérité et charité. La vérité, tout d'abord, qui signifie une écoute attentive de la Parole de Dieu et un élan courageux pour défendre et diffuser les enseignements de l'Evangile. Puis, la charité, qui pousse à aimer Dieu et, par amour de lui, à embrasser chacun, car nous sommes frères dans le Christ. Si Tommaso Reggio manifesta une préférence dans ses choix, ce fut pour ceux qui se trouvaient en difficulté et qui souffraient. Voilà pourquoi il est proposé aujourd'hui comme modèle aux évêques, aux prêtres et aux laïcs, ainsi qu'à ceux qui font partie de sa famille spirituelle.
5. La béatification, durant l'année jubilaire, de Guillaume-Joseph Chaminade, fondateur des marianistes, rappelle aux fidèles qu'il leur appartient d'inventer sans cesse des manières nouvelles d'être témoins de la foi, notamment pour rejoindre ceux qui sont loin de l'Eglise et qui n'ont pas les moyens habituels de connaître le Christ. Guillaume-Joseph Chaminade invite chaque chrétien à s'enraciner dans son Baptême, qui le conforme au Seigneur Jésus et lui communique l'Esprit Saint.
L'amour du Père Chaminade pour le Christ, qui s'inscrit dans la spiritualité de l'Ecole française, le pousse à poursuivre inlassablement son oeuvre par des fondations de familles spirituelles, dans une période troublée de l'histoire religieuse de France. Son attachement filial à Marie l'a maintenu dans la paix intérieure en toute circonstance, l'aidant à faire la volonté du Christ. Son souci de l'éducation humaine, morale et religieuse est pour toute l'Eglise un appel à une attention renouvelée pour la jeunesse, qui a besoin tout à la fois d'éducateurs et de témoins pour se tourner vers le Seigneur et prendre sa part dans la mission de l'Eglise.
6. Aujourd'hui, l'Ordre bénédictin se réjouit de la béatification d'un de ses plus illustres fils, Dom Columba Marmion, moine et Abbé de Maredsous. Dom Marmion nous a légué un authentique trésor d'enseignement spirituel pour l'Eglise de notre temps. Dans ses écrits, il enseigne un chemin de sainteté, simple et pourtant exigeant, pour tous les fidèles, que Dieu par amour a destinés à être ses fils adoptifs dans le Christ Jésus (cf. Ep 1, 5). Jésus-Christ, notre Rédempteur et source de toute grâce, est le centre de notre vie spirituelle, notre modèle de sainteté.
Avant d'entrer dans l'Ordre bénédictin, Columba Marmion consacra quelques années au soin pastoral des âmes en tant que prêtre de son archidiocèse natal de Dublin. Tout au long de sa vie, le bienheureux Columba fut un directeur spirituel hors pair, prenant un soin particulier de la vie intérieure des prêtres et des religieux. A un jeune homme se préparant à l'ordination, il écrivit un jour: "La meilleure des préparations à l'ordination est de vivre chaque jour dans l'amour, partout où l'obéissance et la Providence nous placent" (Lettre, 27 décembre 1915). Puisse une vaste redécouverte des écrits spirituels du bienheureux Columba Marmion aider les prêtres, les religieux et les laïcs à croître dans l'union avec le Christ et lui apporter un témoignage fidèle à travers l'amour ardent de Dieu et le service généreux à leurs frères et soeurs.
7. Nous demandons avec confiance aux nouveaux bienheureux Pie IX, Jean XXIII, Tommaso Reggio, Guillaume-Joseph Chaminade et Columba Marmion de nous aider à vivre de façon toujours plus conforme à l'Esprit du Christ. Que leur amour pour Dieu et pour leurs frères soit une lumière pour nos pas en cette aube du troisième millénaire!
Guillaume-Joseph Chaminade est
né le 8 avril 1761, dernier enfant d’un marchand drapier de Périgueux.
Il fit ses études au
Collège-Séminaire de Mussidan. Il fit ses vœux dans la Congrégation des prêtres
de St Charles de Mussidan et fut ordonné prêtre en 1785.
En 1791, en pleine Révolution,
il refuse de prêter le serment de fidélité à la constitution civile du clergé.
Il s’installe alors à Bordeaux, pour assurer un ministère clandestin de
plusieurs années, au risque de sa vie. En 1797, il doit s’exiler vers l’Espagne
où il arrive (à Saragosse en Aragon) le 11 octobre 1797, veille de la fête
grandiose de Notre-Dame del Pilar (ND du Pilier).
Dans son exil, il réfléchit à
l’avenir de la foi en France. Il élabore avec d’autres un plan de
rechristianisation adapté aux temps nouveaux. Il sait qu’il ne suffira pas de
rebâtir des structures. Aussi cherche-t-il d’autres moyens et se laisse-t-il
guider par les « signes des temps ». Il est convaincu qu’un chrétien
isolé est un chrétien en danger. Ne conviendrait-il donc pas d’établir une
« congrégation » de chrétiens – un « mouvement », en somme
-, à l’instar des Congrégations mariales de Jésuites, pour les aider à être
plus forts dans la foi et plus éloquents dans le témoignage ?
Déjà il songe à demander au
pape l’autorisation d’évangéliser au-delà des structures traditionnelles des
paroisses et ce qu’il appellera plus tard son ‘inspiration’ germe
progressivement en lui. On dit qu’un jour, alors qu’il est en prière, il
lui est même donné une sorte de ‘vision’ : il voit se rassembler autour du
pilier de Marie des jeunes gens de toutes origines venus se mettre à sa disposition
pour l’assister dans sa mission.
Dès son retour en France, à
Bordeaux, il rassemble des groupes de jeunes, d’hommes, de femmes, qu’il forme,
qu’il guide dans la vie spirituelle pour qu’ils deviennent missionnaires dans
leur milieu. C’est la naissance de la « Congrégation ». Le Père
Chaminade s’installe à la chapelle de La Madeleine à Bordeaux. Certains
souhaitent aller plus loin dans leur engagement et en 1808, il propose une
forme de vie consacrée dans le monde, qu’il appelle l’ « Etat ».
L’été 1808, il entre en
relation avec Adèle de Batz de Trenquelléon qui, dans le Lot-et-Garonne, a
fondé une Association de prière et d’encouragement à la vie chrétienne, par
correspondance, qui est très proche de l’œuvre de Bordeaux. Elle souhaite
ardemment devenir religieuse.
Avec elle, en 1816, il fonde à
Agen les Filles de Marie, puis, l’année suivante, à Bordeaux, la Société de
Marie. Leur première mission est d’être « l’homme qui ne meure pas »
pour accompagner les groupes de laïcs, qui restent, de par leur baptême, les
premiers évangélisateurs. D’autres lieux de mission naîtront très vite dans ce
monde où tout est à reconstruire.
Le Père Chaminade meurt le 22
janvier 1850 à Bordeaux, après avoir traversé l’épreuve du rejet par son propre
Conseil.
En 1973, il est déclaré
vénérable par le Pape Paul VI
Le
3 septembre 2000 ; il est béatifié par le Pape Jean-Paul II
La foi
reçue au baptême est au centre de tout développement spirituel du Père
Chaminade. Il contemple le Mystère de l’Incarnation dans l’Evangile de
l’Annonciation et le Mystère de la Rédemption dans l’épisode du Calvaire en
Saint Jean, les deux scènes d’Evangile qu’il aura le plus commentées. Dans ces
deux scènes, Marie est présente.
Marie
a la place de choix dans la démarche missionnaire du Père Chaminade. Utilisant
le style apocalyptique de l’époque, il était convaincu que, devant « la
grande hérésie régnante qu’est l’indifférence religieuse, qui va engourdissant
les âmes dans la torpeur de l’égoïsme et le marasme des passions »,
« la puissance de Marie n’est pas diminuée… », qu’ « elle est,
aujourd’hui comme autrefois, la Femme par excellence, cette Femme promise pour
écraser la tête du serpent », et qu’à « elle appartient la gloire de
sauver la foi du naufrage dont elle est menacée parmi nous ». Il nous faut
donc « offrir à Marie nos faibles services, travailler à ses ordres et
combattre à ses côtés ». Chaminade demande à sa famille d’être prête
« à voler partout où elle nous appellera… pour étendre le royaume de
Dieu » (lettre écrite le 24 août 1839).
SOURCE : http://les-religieuses-marianistes.fr/qui-sommes-nous-/deux-fondateurs/guillaume-joseph-chaminade.html
Bl. WILLIAM JOSEPH CHAMINADE
Bl. William Joseph Chaminade was born in Périgueux, France, in 1761. He was the 14th child of a deeply Christian family: besides William Joseph, three of his brothers were priests. In 1771 he entered the minor seminary of Mussidan and four years later made private vows of poverty, chastity and obedience. He was ordained a priest in 1785.
In 1790 after the outbreak of the French Revolution, he moved to Bordeaux, where he spent most of his life. In 1791 he refused to take the oath of the so-called Civil Constitution of the Clergy and clandestinely exercised his priestly ministry, putting his life in constant danger. At this time he came to know the Ven. Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous (1754-1836), who was one of his closest collaborators and whom he later helped to found the Miséricorde in Bordeaux to aid fallen women. In 1795 he was given the delicate task of receiving back into the Diocese priests who, having taken the constitutional oath, wanted to make their peace with the Church. He facilitated the reconciliation of some 50 priests.
In 1797, during the reign of the Directorate, he was forced to emigrate to Zaragoza, Spain, where he lived for three years. Near the Shrine of Our Lady of the Pillar, he forged his Marian-apostolic convictions and was inspired to found a family of religious and laity dedicated to Mary. In November 1800 he returned to Bordeaux and re-founded the old Marian Sodality on a new basis.
He made every effort to give his sodalists solid religious formation and directed them towards precise apostolic objectives, encouraging them to offer to an indifferent and de-Christianized society "the spectacle of a people of saints". This sodality would be the basis of his untiring evangelizing activity, aimed at the re-Christianization of France.
During these years he was named Apostolic Administrator for the reorganization of the Diocese of Bazas. In 1801 he received the title of Missionary Apostolic from the Holy See. It was the official confirmation of his insights into the Church in this new era.
Fr Chaminade viewed his own ministry and that of the Marian Sodalities as a permanent mission directed towards formation in the faith, using new methods and working in close alliance with Mary.
The Sodality of Bordeaux spread to other cities of the region and throughout France through groups that asked for affiliation because they wished to follow Fr Chaminade's inspiration and methods. He fostered some groups of young men and women who, desiring greater dedication, made private vows and dedicated themselves to the apostolate of the Sodality without leaving their secular work.
In 1816, together with the Ven. Adèle de Batz de Trenquelléon (1789-1828), he founded at Agen the Institute of the Daughters of Mary Immaculate, and the following year, at Bordeaux, the Society of Mary. His first members, who would later be called Marianists, were members of the Marian Sodalities, men and women who wished to respond to the Lord with a more radical commitment, an extension of their baptismal consecration and of their devotion to the Virgin Mary.
The two institutes developed rapidly in France and in 1839 received the decretum laudis from Pope Gregory XVI. Since teaching was a primary need at that time, both institutes of Marianists dedicated themselves to primary and secondary schools and to trade schools. They taught in order to educate and form their pupils in the faith. Fr Chaminade also conceived an ambitious project to establish a network of teachers' schools for Christian education. Some of these schools were founded by sisters and brothers, but the 1830 Revolution made their continuation impossible.
During these years Fr Chaminade gave priority to drafting the Constitutions and wrote important circulars on consecration-covenant with Mary and on Marianist religious life. The Society of Mary continued to grow in France, then in Switzerland (1839) and the United States of America (1849).
After 1836 the Daughters of Mary established a number of rural schools in south-western France for the education and advancement of women.
The last 10 years of his life were a time of severe trial: health problems, financial difficulties, the departure of some disciples, misunderstandings and distrust, obstacles to the exercise of his mission as founder. He faced these difficulties with great confidence in Mary, faithful to his conscience and to the Church, filled with faith and charity. He died peacefully in Bordeaux, surrounded by many of his sons, on 22 January 1850.
From L'Osservatore Romano, Weekly Edition in English 6 September 2000
BEATIFICATION OF PIUS IX,
JOHN XXIII, TOMMASO REGGIO,
WILLIAM CHAMINADE AND COLUMBA MARMION
HOMILY OF HIS HOLINESS JOHN
PAUL II
Sunday, 3 September 2000
1. In the
context of the Jubilee Year, it is with deep joy that I have declared blessed
two Popes, Pius IX and John XXIII, and three other servants of the Gospel in
the ministry and the consecrated life: Archbishop Tommaso Reggio of Genoa, the
diocesan priest William Joseph Chaminade and the Benedictine monk Columba
Marmion.
Five different
personalities, each with his own features and his own mission, all linked by a
longing for holiness. It is precisely their holiness that we recognize today:
holiness that is a profound and transforming relationship with God, built up
and lived in the daily effort to fulfil his will. Holiness lives in history and
no saint has escaped the limits and conditioning which are part of our human
nature. In beatifying one of her sons, the Church does not celebrate the
specific historical decisions he may have made, but rather points to him as
someone to be imitated and venerated because of his virtues, in praise
of the divine grace which shines resplendently in him.
I extend my
respectful greetings to the official delegations of Italy, France, Ireland,
Belgium, Turkey and Bulgaria which have come here for this solemn occasion. I
also greet the relatives of the new blesseds, together with the Cardinals,
Bishops, civil and religious dignitaries who have wished to take part in our
celebration. Lastly, I greet you all, dear brothers and sisters who have come
in large numbers to pay homage to the servants of God whom the Church today is
enrolling among the blessed.
2. Listening to
the words of the Gospel acclamation: "Lord, lead me on a straight road",
our thoughts naturally turn to the human and religious life of Pope Pius IX,
Giovanni Maria Mastai Ferretti. Amid the turbulent events of his time, he was
an example of unconditional fidelity to the immutable deposit of revealed
truths. Faithful to the duties of his ministry in every circumstance, he
always knew how to give absolute primacy to God and to spiritual values.
His lengthy pontificate was not at all easy and he had much to suffer in
fulfilling his mission of service to the Gospel. He was much loved, but also
hated and slandered.
However, it was
precisely in these conflicts that the light of his virtues shone most
brightly: these prolonged sufferings tempered his trust in divine
Providence, whose sovereign lordship over human events he never doubted. This
was the source of Pius IX's deep serenity, even amid the misunderstandings and
attacks of so many hostile people. He liked to say to those close to him:
"In human affairs we must be content to do the best we can and then
abandon ourselves to Providence, which will heal our human faults and
shortcomings".
Sustained by
this deep conviction, he called the First Vatican Ecumenical Council, which
clarified with magisterial authority certain questions disputed at the time,
and confirmed the harmony of faith and reason. During his moments of trial Pius
IX found support in Mary, to whom he was very devoted. In proclaiming the dogma
of the Immaculate Conception, he reminded everyone that in the storms of
human life the light of Christ shines brightly in the Blessed Virgin and is
more powerful than sin and death.
3. "You
are good and forgiving" (Entrance Antiphon). Today we
contemplate in the glory of the Lord another Pontiff, John XXIII, the
Pope who impressed the world with the friendliness of his manner which radiated
the remarkable goodness of his soul. By divine design their beatification links
these two Popes who lived in very different historical contexts but, beyond
appearances, share many human and spiritual similarities. Pope John's deep
veneration for Pius IX, to whose beatification he looked forward, is well
known. During a spiritual retreat in 1959, he wrote in his diary: "I
always think of Pius IX of holy and glorious memory, and by imitating him in
his sacrifices, I would like to be worthy to celebrate his canonization" (Journal
of a Soul, Ed. San Paolo, 2000, p. 560).
Everyone
remembers the image of Pope John's smiling face and two outstretched arms
embracing the whole world. How many people were won over by his simplicity
of heart, combined with a broad experience of people and things! The breath of
newness he brought certainly did not concern doctrine, but rather the way
to explain it; his style of speaking and acting was new, as was his friendly
approach to ordinary people and to the powerful of the world. It was in this
spirit that he called the Second Vatican Ecumenical Council, thereby
turning a new page in the Church's history: Christians heard themselves called
to proclaim the Gospel with renewed courage and greater attentiveness to the
"signs" of the times. The Council was a truly prophetic insight of
this elderly Pontiff who, even amid many difficulties, opened a season of hope
for Christians and for humanity.
In the last
moments of his earthly life, he entrusted his testament to the Church:
"What counts the most in life is blessed Jesus Christ, his holy Church,
his Gospel, truth and goodness". We too wish to receive this testament, as
we glorify God for having given him to us as a Pastor.
4. "Be
doers of the word, and not hearers only" (Jas 1: 22). These
words of the Apostle James make us think of the life and apostolate of Tommaso
Reggio, a priest and journalist who later became Bishop of Ventimiglia and
finally Archbishop of Genoa. He was a man of faith and culture, and as a Pastor
he knew how to be an attentive guide to the faithful in every circumstance.
Sensitive to the many sufferings and the poverty of his people, he took
responsibility for providing prompt help in all situations of need. Precisely
with this in mind, he founded the religious family of the Sisters of St
Martha, entrusting to them the task of assisting the Pastors of the Church
especially in the areas of charity and education.
His message can
be summed up in two words: truth and charity. Truth, first of all, which
means attentive listening to God's word and courageous zeal in defending and
spreading the teachings of the Gospel. Then charity, which spurs people
to love God and, for love of him, to embrace everyone since they are brothers
and sisters in Christ. If there was a preference in Tommaso Reggio's choices,
it was for those who found themselves in hardship and suffering. This is why he
is presented today as a model for Bishops, priest and lay people, as well as
for those who belong to his spiritual family.
5. The
beatification during the Jubilee Year of William Joseph Chaminade,
founder of the Marianists, reminds the faithful that it is their task to find
ever new ways of bearing witness to the faith, especially in order to
reach those who are far from the Church and who do not have the usual means of
knowing Christ. William Joseph Chaminade invites each Christian to be rooted
in his Baptism, which conforms him to the Lord Jesus and communicates the
Holy Spirit to him.
Fr Chaminade's
love for Christ, in keeping with the French school of spirituality, spurred him
to pursue his tireless work by founding spiritual families in a troubled period
of France's religious history. His filial attachment to Mary maintained
his inner peace on all occasions, helping him to do Christ's will. His concern
for human, moral and religious education calls the entire Church to renew
her attention to young people, who need both teachers and witnesses in
order to turn to the Lord and take their part in the Church's mission.
6. Today the
Benedictine Order rejoices at the beatification of one of its most
distinguished sons, Dom Columba Marmion, a monk and Abbot of Maredsous.
Dom Marmion left us an authentic treasure of spiritual teaching for the Church
of our time. In his writings he teaches a simple yet demanding way of
holiness for all the faithful, whom God has destined in love to be his
adopted children through Jesus Christ (cf. Eph 1: 5). Jesus Christ, our
Redeemer and the source of all grace, is the centre of our spiritual life, our
model of holiness.
Before entering
the Benedictine Order, Columba Marmion spent some years in the pastoral care of
souls as a priest of his native Archdiocese of Dublin. Throughout his life Bl.
Columba was an outstanding spiritual director, having particular care
for the interior life of priests and religious. To a young man preparing for
ordination he once wrote: "The best of all preparations for the priesthood
is to live each day with love, wherever obedience and Providence place us"
(Letter, 27 December 1915). May a widespread rediscovery of the
spiritual writings of Bl. Columba Marmion help priests, religious and laity to
grow in union with Christ and bear faithful witness to him through ardent love
of God and generous service of their brothers and sisters.
7. Let us
confidently ask the new blesseds, Pius IX, John XXIII, Tommaso Reggio, William
Joseph Chaminade and Columba Marmion, to help us live in ever greater
conformity to the Spirit of Christ. May their love of God and neighbour
illumine our steps at this dawn of the third millennium!
Beato Guglielmo Giuseppe Chaminade Sacerdote
e fondatore
22 gennaio
Perigueux, Francia, 8 aprile 1761 - Bordeaux,
Francia, 22 gennaio 1850
Guillaume-Joseph
Chaminade nacque l’8 aprile 1761 a Perigueux, nella Francia meridionale,
quattordicesimo figlio di piccoli commercianti di stoffe. A 14 anni emise i
voti privati di castità, obbedienza e povertà e due anni dopo, col fratello
Louis Xavier, vestì l’abito ecclesiastico intraprendendo gli studi di teologia.
Nel 1785, a 24 anni, viene ordinato sacerdote. Durante i giorni del Terrore è a
Bordeaux a esercitare clandestinamente il suo ministero mentre infuria la
persecuzione rivoluzionaria contro la Chiesa. Nel 1797 è arrestato e condannato
all’esilio. Si trasferisce a Saragozza presso il famoso santuario di Nostra
Signora del Pilar. Tornato nel 1800 a Bordeaux, promosse l’organizzazione delle
Congregazioni Mariane, da cui sarebbero nate in seguito la Società di Maria e
le Figlie di Maria Immacolata per l’educazione e l’istruzione della gioventù.
Il 22 gennaio 1850, a 89 anni, morì a Bordeaux. Paolo VI ne riconobbe
l’eroicità delle virtù nel 1973. È stato beatificato il 3 settembre 2000.
Martirologio
Romano: A Bordeaux in Francia, beato Guglielmo Giuseppe Chaminade,
sacerdote, che, con il suo zelo pastorale a lungo esercitato di nascosto e con
coraggio cercò di aggregare i fedeli laici per promuovere il culto della Beata
Vergine Maria e le missioni all’estero, fondando a tal fine l’Istituto delle
Figlie di Maria Immacolata e la Società di Maria.
Guillaume-Joseph Chaminade nasce nel 1761 a
Perigueux, nella Francia meridionale, in una famiglia della piccola borghesia,
ricca di fede e di figli, ben tredici.
A 10 anni lo troviamo in un collegio-seminario, a cinquanta chilometri da casa,
dove lo hanno già preceduto due suoi fratelli: qui avviene la prodigiosa
guarigione, per intercessione della Madonna, da una brutta ferita che si era
procurato giocando con i compagni. Sempre a 14 anni si lega al Signore con i
voti di castità, povertà ed obbedienza, in forma privata.
Nel 1785 viene ordinato sacerdote insieme al fratello Louis. Quattro anni dopo
sulla Francia e sull’intera Europa si addensano le nubi della Rivoluzione
Francese. Guillaume-Joseph si adatta a fare il prete clandestino, spesso
spacciandosi per stagnino, a volte adottando travestimenti e sotterfugi, pur di
continuare a portare il conforto religioso ai suoi connazionali.
Clandestino in Francia, esule con il fratello Louis in Spagna (perché entrambi
hanno rifiutato di giurare fedeltà alla Costituzione, che avrebbe significato
in pratica rinnegare l’autorità del Papa), all’ombra del santuario della
Madonna del Pilar a Saragozza matura l’idea della nuova opera che il Signore
vuole da lui.
Ritornato a Bordeaux, si dedica al recupero ed alla formazione dei giovani e
con alcuni di loro dà vita alla sua prima “congregazione mariana”. La cosa gli
cresce tra le mani in modo prodigioso e Chaminade si lancia in una vera e
propria opera di rievangelizzazione della città, anche attraverso “assemblee
pubbliche” su problemi di fede, di morale e di storia della Chiesa, che
anticipano in certo qual modo i “dialoghi” delle missioni al popolo cui eravamo
abituati qualche decina d’anni fa.
Mente fervida, lavoratore instancabile, innamorato dell’Immacolata, Chaminade
estende la sua opera a tutti, anche ai piccoli spazzacamini e ai carcerati, e
per dare continuità a questo suo vorticoso impegno pastorale fonda nel 1817 la
Società di Maria e l’Istituto delle Figlie di Maria Immacolata.
Religiosi sacerdoti, suore e religiosi laici trovano il loro posto nella Chiesa
nel campo dell’educazione dei giovani, fondando o rilevando scuole nelle quali
esplicano il loro apostolato attraverso l’insegnamento scolastico. Nasce così
la Famiglia Marianista, legata oltre che dai tradizionali voti anche da quello
di “stabilità” per continuare a perseverare nella Società di Maria, una
congregazione oggi diffusa un po’ ovunque.
Il fondatore muore il 22 gennaio 1850. Giovanni Paolo II lo ha beatificato il 3
settembre 2000.
Autore: Gianpiero Pettiti
Questo geniale apostolo di Maria vissuto nella
temperie di due sanguinose rivoluzioni, era nato l’8 aprile 1761 a Perigueux,
nella Francia meridionale, quattordicesimo figlio di piccoli commercianti di
stoffe che lo battezzarono il giorno della sua nascita col nome di Guglielmo.
Al momento della Cresima egli stesso vorrà assumere il nome di Giuseppe, per la
sua profonda devozione allo sposo di Maria, il primo “devotissimo” della
Vergine. La mamma lo conduceva spesso in chiesa quand’era bambino, e da lei
aveva appreso l’amore verso la Madonna, un amore filiale, forte e tenero, che
divenne poi l’oggetto nonché lo strumento del suo apostolato. A 14 anni il
giovane Chaminade emise i voti privati di castità, obbedienza e povertà e due
anni dopo, col fratello Louis Xavier, vestì l’abito ecclesiastico
intraprendendo gli studi di teologia. Nel 1785, a 24 anni, viene ordinato
sacerdote. Nel 1790 è a Bordeaux mentre infuria la persecuzione contro la
Chiesa degli “uomini della rivoluzione” e quando i preti che non avevano voluto
aderire con giuramento alla Costituzione Civile del clero furono espulsi dalla
Francia, Chaminade vi rimase invece come clandestino. Molte volte rischiò la
vita e fu sul punto di essere catturato dai rivoluzionari che cercavano per
tutta la città il “pretaccio Chaminade”. Durante i giorni del Terrore capitava
di incontrare per le strade di Bordeaux un operaio con abiti rattoppati che
girando con un paiolo in testa si fermava sotto le finestre delle case
ripetendo a squarciagola: “Stagnaro!”. Era padre Chaminade che si recava in
incognito nelle famiglie a esercitare il suo ministero. Divenne abilissimo nei
travestimenti. Sotto le spoglie dello stagnino, del venditore ambulante, del
contadino, batteva il cuore di un sacerdote appassionato che in quelle ore
tanto buie per la Francia seppe farsi apostolo e missionario intrepido. Nel
1797 venne però arrestato e condannato all’esilio. Per l’intensa devozione che
lo legava alla Madonna, decise di trasferirsi a Saragozza presso il famoso
santuario di Nostra Signora del Pilar, dove – secondo un’antichissima
tradizione – la Madre di Gesù, ancora in vita, sarebbe apparsa all’apostolo
Giacomo per incoraggiarlo nella sua difficile missione tra i pagani. Per
sbarcare il lunario padre Chaminade modellava statuette e il resto del tempo lo
passava in preghiera, inginocchiato davanti all’immagine miracolosa della
Vergine del Pilar. In quel raccoglimento, pregando e meditando, la Madonna
dovette misteriosamente illuminarlo sulla sua futura missione. “Figli miei –
dirà in seguito ai suoi figli spirituali – come siete qui ora, io vi ho già
visti, come in un batter d’occhio, molti anni fa…”. Tornato a Bordeaux nel
1800, promosse l’organizzazione delle Congregazioni Mariane, da cui sarebbero nate
in seguito la Società di Maria e le Figlie di Maria Immacolata per l’educazione
e l’istruzione della gioventù. I congregati erano laici, uomini e donne, padri
e madri di famiglia, giovani e fanciulli, di ogni ceto sociale (contadini,
impiegati, commercianti), che diffondevano la buona stampa, visitavano i
carcerati, portavano aiuto morale e materiale ai poveri, assistevano gli
ammalati, organizzavano scuole serali per quanti erano bisognosi di istruzione.
“Una santa milizia – li definiva padre Chaminade – che avanza in nome di
Maria…”. Erano missionari secondo le possibilità e i talenti propri e, inoltre,
figli di Maria, votati in specialissimo modo al suo culto e alla confessione
esplicita del privilegio della sua Immacolata Concezione, e ciò ancor prima che
la Chiesa proclamasse il suo dogma (1854). Ma l’avvento al potere di Napoleone
veniva a sconvolgere di nuovo la scena politica francese. Questi nel 1809 prese
delle iniziative gravissime contro la Chiesa, sopprimendo tutte le
“Congregazioni” che doveva ritenere una minaccia al suo potere. Padre Chaminade
non si scoraggiò, anzi da tale frangente andò prendendo forma la seconda parte
di quel progetto che aveva “visto” ai piedi della Vergine del Pilar a
Saragozza: la fondazione di un Ordine religioso. Nel 1817 nasceva la Società di
Maria, “l’uomo che non muore”, secondo la singolare definizione del suo
Fondatore. Religiosi senza un abito particolare, ma come segno di
riconoscimento un anello d’oro all’anulare della mano destra. Fu aperta la
prima scuola e presto a questa se ne aggiunsero delle altre: la loro diffusione
non si sarebbe più fermata. Perché la Società è di Maria? Ecco la risposta del
Fondatore: “Tutte le eresie, ci dice la Chiesa, hanno piegato la fronte davanti
alla Santissima Vergine…Ora la grande eresia attualmente regnante è
l’indifferenza religiosa, che va istupidendo le anime nel torpore dell’egoismo
e il marasma delle passioni…Noi crediamo fermamente che Ella vincerà questa
eresia come ha vinto tutte le altre”. Secondo il pensiero del Beato, infatti,
la Madonna si trova al centro del disegno di salvezza voluto da Dio. Egli
diceva anche: “Lo spirito della Società è lo spirito di Maria: e questo spiega
tutto!”. Da Maria, infatti, discendeva tutto un programma di vita e di azione.
Padre Chaminade vedeva l’apostolato dei suoi figli spirituali come un
prolungamento dell’opera di Maria nel mondo, una “alleanza” con Lei per il
trionfo di Cristo. Consacrazione come alleanza. In ciò, appunto, consiste
l’originalità del carisma dei Marianisti, che oggi sono presenti in tutti e
cinque i continenti: religiosi della Società di Maria, suore Figlie di Maria
Immacolata e laici della Fraternità Marianista. Traendo ispirazione dalle
parole di Maria ai servitori di Cana (“Fate quello che vi dirà…”), questa Famiglia
religiosa è aperta a tutti i mezzi di evangelizzazione, secondo le necessità
dei tempi e dei luoghi in cui la Provvidenza li chiama. “Voi siete tutti
missionari”, soleva dir loro il Fondatore. Un solo carisma, dunque, per molte
missioni. Un carisma mariano molto particolare, che si potrebbe definire - come
già ha osservato il S. Padre Giovanni Paolo II – tutto incentrato su “Maria
Educatrice”. L’educazione della gioventù, infatti, è al centro delle attività
marianiste in Italia e nel mondo, con scuole di ogni ordine e grado, università
e collegi recanti tutti il contrassegno della caratteristica “M” sormontata da
una croce. (…) Il 22 gennaio 1850, a 89 anni, il “bon Père”, come veniva
chiamato, andò incontro a Dio. Negli ultimi anni si era ritirato a Bordeaux,
passando buona parte del suo tempo a sgranare il rosario davanti all’altare
della Madonna. Anni piuttosto amari. Le tribolazioni che avevano costellato la
sua esistenza non erano affatto diminuite, e i contrasti, le incomprensioni da
parte dei suoi figli spirituali per i quali ebbe molto da soffrire. Il tempo
della prova non era finito. Ma con Gesù e con Maria il “buon Padre” era
convinto che niente sarebbe andato perduto. Ormai quasi completamente cieco, si
faceva accompagnare nel giardino dove c’era una statua dell’Immacolata
raffigurata con il piede sopra il serpente e lì, con mano incerta e tremante,
premeva la testa di quest’ultimo, dicendo con voce ferma e commossa: “Ella ti
ha schiacciato il capo… e te lo schiaccerà sempre!” Paolo VI ne riconobbe
l’eroicità delle virtù nel 1973; il 3 settembre scorso, la solenne
beatificazione in San Pietro. In quell’occasione Giovanni Paolo II ha detto:
“L’amore di padre Chaminade per Cristo, che si iscrive nella spiritualità della
Scuola francese, lo spinge a perseguire instancabilmente la sua opera
attraverso la fondazione di famiglie spirituali in un periodo travagliato della
storia religiosa della Francia… La sua preoccupazione per l’educazione
dell’uomo è per tutta la Chiesa un appello a un’attenzione rinnovata per la
gioventù, che ha bisogno sia di educatori sia di testimoni per volgersi verso
il Signore e collaborare nella missione della Chiesa.
Autore: Maria Di Lorenzo
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/38475.html