jeudi 6 décembre 2012

Saint NICOLAS de MYRE (et de BARI), archevêque et confesseur


Saint Nicholas, tempera on wood, 89 x 105, Basilian Salvatorian Order, (Icônes arabes : art chrétien du LevantFrance: Institut du monde arabe (France), 2003, pp. A89 ISBN2914338074), photographie : Michel Bakni  (1989–)


Saint Nicolas de Myre

Évêque de Myre (+ v. 350)

Nous ne savons que peu de choses de lui. Il naquit en Asie Mineure, devint évêque de Myre et, à ce titre, il assiste et souscrit au concile de Nicée en 325. Par contre, sa vie posthume est beaucoup plus riche, grâce aux légendes sans doute fondées sur la réputation de sa bonté envers les pauvres et les enfants. Son tombeau devient un lieu de pèlerinage, d'abord à Myre, puis à Bari en Italie où ses reliques furent transportées au XIe siècle pour les protéger des Musulmans. Chaque année, des délégations des Églises orthodoxes, particulièrement de Russie, viennent se joindre au pèlerinage des catholiques latins, en une rencontre œcuménique significative. Le "bon saint Nicolas" est invoqué aussi bien en Orient où il est le patron des Russes, qu'en Occident où il est le patron des enfants et, si l'on peut parler ainsi, l'ancêtre du Père Noël.

Il est fêté le 9 mai par les Églises d'Orient.

Des internautes nous signalent:

- "St Nicolas honoré en Lorraine est aussi le protecteur des filles à marier et des prisonniers. Deux épisodes de sa légende: l'un explique qu'il fournit secrètement une dot à trois sœurs dont le père trop pauvre ne pouvait les marier, l'autre rapporte qu'il exauça les prières du seigneur de Réchicourt (actuelle Moselle), prisonnier en Terre Sainte depuis des années, qui se retrouva miraculeusement libéré de ses chaînes sur le parvis de la basilique à St Nicolas de Port (Meurthe-et-Moselle)."

- "Saint Nicolas était le saint patron des navigateurs pour être réputé sauveur de ceux-ci. Il faut savoir que le tonneau, d’où sortent des enfants sur les images populaires, était à l’origine un bateau avec des marins. En effet pour la réalisation des sceaux hagiographiques, il était d’usage d’agrandir certains éléments de scènes pour en souligner l’importance, c’est ainsi que la main bénissante du sceau du Prieuré de l’église saint Nicolas d’Oignies est démesurée par rapport au corps du saint. Cette technique présentant des marins démesurés par rapport au bateau et l’esprit des légendes faisant, certains ont pu y voir des enfants et appuyer ainsi la légende de saint Nicolas, qui a enjolivé notre enfance."

L'évêché de Metz nous signale: "La fête de St Nicolas de Smyrne est une fête obligatoire pour toute la Lorraine: il est son saint patron. Le diocèse de Nancy possède la Basilique St Nicolas de Port qui abrite des reliques rapportées par le chevalier Aubert de Bari. Le diocèse de Metz compte 36 églises ou chapelles de ce patronyme."

Nicolas fut évêque de Myre (Asie Mineure) dans la première moitié du IVe siècle. Au VIe siècle, une église à son nom abritait son tombeau. Mais, en 1087, des marins de Bari s'emparèrent de ses reliques et les emportèrent dans leur ville qui est devenue le centre de son culte. A la même époque, le chevalier Aubert, de Port, près de Nancy, rapporta d'un voyage à Bari une relique du saint. Dans cette localité, qui prit plus tard le nom de Saint-Nicolas-de-Port, plusieurs églises furent construites successivement jusqu'à la belle basilique actuelle où viendront, nombreux, les pèlerins à l'exemple de Jeanne-la- Lorraine.

Dans le diocèse de Metz, trente-six églises ou chapelles portent le titre de saint Nicolas. La plus célèbre est celle de Munster.

- vidéo: Philippe Verdin raconte comment saint Nicolas, évêque de Myre, est devenu patron des écoliers. Un récit digne d’un conte.

Mémoire de saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie au IVe siècle, célèbre en Occident comme en Orient, car Dieu récompensa par de nombreux miracles sa charité et son zèle apostolique.

Martyrologe romain

Délivre-nous de toutes nécessités, ô saint Père, par tes prières auprès du Seigneur. O saint pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque réclame ton secours au milieu de la tempête, prie le Christ qu'il daigne déployer pour nos âmes sa grande miséricorde.

Office orthodoxe des Sobors moscovites

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/227/Saint-Nicolas-de-Myre.html

Statue de t Nicolas de Myre, basilique Saint-Nicolas,  Bari,


Saint Nicolas

Archevêque de Myre

(† 324)

Saint Nicolas de Patare, en Lycie, fut le fruit des prières de ses pieux parents. Il eut l'esprit ouvert aux choses divines dès sa plus petite enfance; à peine sut-il manger, qu'il sut jeûner, et l'on rapporte même que, le vendredi et le samedi, il ne prenait qu'une fois le sein de sa nourrice. Il avait un oncle évêque, qui, voyant avec admiration les vertus de Nicolas, l'ordonna prêtre dès qu'il eut l'âge requis et fit de lui cette prédiction: "Il sera la consolation des affligés, le sauveur des âmes en péril, le bon pasteur qui rassemble ses brebis égarées au bercail de Jésus-Christ."

Une de ses premières oeuvres fut de sauver l'honneur de trois filles exposées à la perte de leur vertu; il les dota toutes, l'une après l'autre, et il le fit si discrètement, que c'est à la fin seulement que le père, touché d'admiration, surprit la main du bienfaiteur.

Après un pèlerinage aux Lieux saints, Nicolas se retira à Myre, espérant échapper aux honneurs qu'il voulait éviter avec tant de soin, et à la mort de l'évêque de Myre, qui arriva peu de temps après, il fut élu pour lui succéder. Dès lors il s'appliqua à devenir le modèle de son troupeau. Il ne mangea plus qu'une fois le jour, et jamais de viande; il faisait toujours lire à sa table quelque livre de la Sainte Écriture; ses nuits se passaient en oraison, et la terre dure était sa couche pour le peu de repos qu'il prenait. Levé avant le jour, il réveillait ses clercs pour chanter des hymnes et des psaumes; aussitôt le soleil paru, il allait à l'église et employait le reste du jour à ses diverses fonctions pastorales.

Nicolas, sous la persécution de Dioclétien, fut jeté dans un cachot et mis à la torture; mais on n'osa pas le faire mourir, par peur de la vengeance de son peuple.

Peu de Saints ont opéré de plus nombreux et de plus éclatants miracles. Tantôt il apparaît à Constantin pendant la nuit, pour lui ordonner de mettre en liberté trois innocents qui doivent être exécutés le lendemain; tantôt il se montre, en pleine tempête, à des matelots en danger qui l'ont appelé à leur secours. Il est surtout légendaire entre mille, le miracle de la résurrection de trois enfants tués par un boucher et hachés menu, pour être mêlés à la viande de son commerce. On l'honore comme le patron des écoliers.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

Nicolas de Myre, l’évêque trois fois saint patron

Anne Bernet - publié le 05/12/23

Patron des jeunes filles à marier, des gens de mer et des enfants : d’où vient le triple patronage d’un des saints les plus populaires de la chrétienté ? Saint Nicolas est fêté le 6 décembre.

Mort le 6 décembre 343 à Myre, ville anatolienne dont il est évêque depuis l’an 300, Nicolas a inspiré, sous le nom de Santa Claus ou Santa, le personnage laïcisé du Père Noël. Il a été longtemps l’un des saints les plus célèbres et populaires de la chrétienté, en raison des innombrables miracles qui lui ont été attribués de son vivant même. Mais savez-vous pourquoi il est le patron des jeunes filles à marier, des marins, et des enfants ?

Protecteur des jeunes filles

Né à Patara, sur la côte lycienne, vers 270, dans une riche famille chrétienne, Nicolas hérite, à la mort prématurée de ses parents, victimes d’une épidémie de peste, d’une fortune considérable. Élevé par son oncle maternel, un autre Nicolas, il lui succède sur le trône épiscopal de Myre peu avant que débute, en 303, la très violente, et, en Orient, interminable, persécution de Dioclétien à laquelle, bien qu’emprisonné et torturé, il survit. Désormais entouré d’une réputation méritée de confesseur de la foi, Nicolas, confronté à la grande misère de son peuple, utilise sa fortune pour le soulager.

Un jour, apprenant que son voisin, dans l’impossibilité, faute de dots, de marier convenablement ses trois filles, envisage de les « prostituer », qu’il faille prendre ce terme au pied de la lettre ou comprendre qu’il veut monnayer des mariages répugnants mais avantageux, il décide d’en sauver ces demoiselles et, afin de ménager la susceptibilité paternelle, plusieurs jours de suite, jette par sa fenêtre qui donne sur leur jardin, des bourses d’or suffisantes pour leur permettre de s’établir dignement. Ce geste délicat de charité justifie que Nicolas protège les jeunes filles, et leur pureté.

Patron des gens de mer

Myre est une cité portuaire et de nombreux équipages faisant route vers Constantinople, y font relâche. Une époque vient où la région est dévastée par la disette. Profitant que la flotte de l’annone [approvisionnement, ndlr], qui assure chaque automne le ravitaillement en blé de la capitale, victime du mauvais temps, a cherché refuge dans le port, Nicolas propose aux capitaines de leur acheter, à ses frais, assez de grain pour assurer du pain à son diocèse jusqu’aux prochaines récoltes. Les officiers refusent car ils ne peuvent rien distraire de leur cargaison. Nicolas affirme que, s’ils acceptent, à l’arrivée, leur chargement sera conforme au poids indiqué sur les documents de bord ; ils se laissent convaincre, non sans réticence, et, sur les quais du Bosphore, constatent, ahuris, que l’évêque de Myre a dit vrai : leur cargaison est intacte, comme s’ils n’en avaient pas laissé une partie en Anatolie. 

Nicolas s’impose, en Méditerranée, particulièrement en Grèce, mais aussi ailleurs, comme patron des gens de mer.

Dès lors, la réputation de Nicolas se répand dans tout l’Orient, surtout parmi les équipages, de sorte que, peu après, leur navire pris dans une violente tempête; des marins en perdition invoquent son secours tel celui d’un saint défunt. Et voilà qu’à leur stupeur, ils voient apparaître sur le pont un évêque à longue barbe, sa crosse à la main, qui bénit les flots, commande aux vents au nom du Christ, et calme d’un coup les éléments en furie. L’histoire, authentique, constitue l’un des premiers cas de bilocation rapportés dans l’histoire du catholicisme. Dès lors, Nicolas s’impose, en Méditerranée, particulièrement en Grèce, mais aussi ailleurs, comme patron des gens de mer.

Patron des enfants

Quant aux petits enfants… Tout le monde se souvient de la célèbre Complainte de saint Nicolas : « Il était trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs », et de la suite, horrible puisque les gamins, surpris par la nuit, demandent hospitalité à un boucher qui les assassine, les coupe en morceaux, les met « au saloir comme pourceaux » dans l’intention d’en faire du petit salé et du pâté, dessein criminel déjoué par saint Nicolas qui ressuscite les petits. L’histoire doit tout, en fait, à l’imagination du dominicain Jacques de Voragine, auteur de La Légende dorée. Cependant, il y a bien dessous un fond de vérité. 

En fait, il ne s’agit pas d’enfants mais de trois jeunes officiers de l’entourage de Constantin, qui, calomniés auprès de l’empereur, sont injustement condamnés à mort par leur très emporté souverain. Étant peu avant passés par Myre, ils ont assisté à la libération, à la prière de l’évêque, de trois innocents, comme eux condamnés à tort, ce qui leur donne l’idée d’en appeler à Nicolas, à 300 kilomètres de leur prison. Nouveau miracle de bilocation, dont le prélat semble coutumier : en pleine nuit, il surgit dans la chambre de l’empereur et l’admoneste pour ses emportements et sa mauvaise justice, de sorte qu’à l’aube, Constantin libère les officiers et les envoie à Myre remercier Nicolas. De là vient son rôle de patron des enfants, plus spécialement des garçons, et sa réputation d’offrir libéralement des présents.

Pourfendeur du paganisme

Cela dit, l’évêque de Myre fut aussi un redoutable pourfendeur du paganisme, puisqu’il fit démolir dans sa ville le temple d’Artémis, ce qui lui valut, dit-on, la fureur du démon qui s’y faisait adorer et persécuta longtemps ses dévots ; il fut aussi, lors du concile de Nicée, en 325, le hardi défenseur de la divinité du Christ et osa gifler en public, ce qui lui valut de retourner en prison, l’hérétique Arius qui s’en proclamait le négateur. À l’époque, on ne plaisantait pas avec l’honneur du Sauveur !

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/12/05/nicolas-de-myre-leveque-trois-fois-saint-patron/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_medium=notifications&utm_source=onesignal



Saint Nicolas de Myre, évêque

Né à Patare en Lycie1 vers 270 de parents chrétiens : son père, Euphémius, était un homme riche, pieux et charitable ; sa mère, Anne, était la sœur de Nicolas l’Ancien, évêque de Myre. Nicolas fit présager dès l’enfance sa fidélité à la pratique du jeûne : les imagiers médiévaux ont reproduit sur nos vitraux le nourrisson repoussant d’un geste décidé le sein maternel. nombreux sont les traits analogues qui ont rendu saint Nicolas si populaire. La peste ayant enlevé ses parents et l’ayant laissé jeune à la tête d'un riche héritage, Nicolas consacra sa fortune à de bonnes œuvres. Un homme veuf de son voisinage ayant trois filles nubiles et, par suite de revers de fortune, ne pouvant leur assurer une honnête situation, résolut de les prostituer ; Nicolas se fit à leur égard l'instrument de la Providence en leur procurant une riche dotation. On dit que son oncle l’ordonna prêtre et le fit supérieur du monastère de Sainte-Sion, près de Myre.

Quand l'évêque de Myre vint à mourir, Dieu fit connaître aux évêques de la province que Nicolas était l’homme de son choix pour cet office. Contraint d'accepter l’épiscopat, Nicolas réalisa tout ce qu on attendait de l'évêque en ces temps primitifs ; il fut le guide doctrinal de son peuple, son défenseur dans les périls des persécutions, le sage administrateur des biens de la communauté chrétienne, un organisateur zélé des œuvres charitables. Jeté en prison durant les dernières années de la persécution de Dioclétien, il fut délivré à l'avènement de Constantin et revint à Myre. L'idolâtrie était encore vivace : l'évêque la combattit, renversant le temple de Diane qui était le centre de la réaction païenne dans la ville de Myre ; en un temps de famine, il s'ingénia pour procurer les vivres nécessaires à son peuple.

Parmi les miracles nombreux qui lui sont attribués, il faut mentionner celui que les artistes ont le plus fréquemment reproduit. Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition ; en passant par Myre ils avaient été reçus par l'évêque et l'avaient vu tirer des mains du bourreau trois de ses concitoyens injustement condamnés. Rentrés à Constantinople les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés à mort. Se souvenant de ce qu'avait fait l'évêque de Myre, ils .s'adressèrent à Dieu pour obtenir que Nicolas manifestât sa puissance en leur faveur. Constantin, à qui le prélat apparut en songe, reconnut I'innocence des condamnés et les fit remettre en liberté. Tel est le thème que les artistes du Moyen Age ont représenté sous le titre des « trois tribuns sauvés de la mort. » Un trouvère du XII° siècle a narré dans un de ses poèmes l'histoire de « trois clercs allant à l'école », mis à mort par un boucher à qui ils avaient demandé l'hospitalité, puis ressuscités par le saint évêque de Myre. La légende des « trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs » s'ancra profondément dans la croyance populaire : représentée et chantée en Occident elle contribua a l'extension du culte rendu à saint Nicolas. Il faut en dire autant du miracle de la tempête apaisée par l'intercession de saint Nicolas.

Enfin Nicolas, au cours de son épiscopat, combattit les erreurs d'Arius, et fut l'un des 318 évêques qui condamnèrent l'arianisme au premier concile de Nicée. Sa mort arriva peu de temps après, vers 325, et de son tombeau s'écoula une huile miraculeuse. Vers 1087, comme la ville de Myre était au pouvoir des Turcs, des marchands de Bari furent assez heureux pour enlever les saintes reliques et les apportèrent dans leur ville où une église magnifique fut construite en l'honneur de saint Nicolas.

Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.

Un très grand nombre de corporations ont pris saint Nicolas pour protecteur et pour patron, ce qui s'explique par les très nombreux miracles qui lui sont attribués.

La tempête apaisée explique que saint Nicolas soit réclamé par les marins, les bateliers, les pécheurs, les voyageurs et les pèlerins. Les mal jugés se souviennent qu'il a obtenu de Constantin la grâce de trois officiers condamnés sur de faux témoignages. Pour les tonneliers, c’est saint Nicolas qui fit sortir vivants d'un tonneau ou d'un cuvier les trois enfants mis à mort par un cruel boucher. Les écoliers et écolières sont des protégés de prédilection : s'ils se conduisent bien, s'ils sont obéissants et studieux, saint Nicolas, le 5 décembre, veille de sa fête, remplit leurs souliers ou leurs bas de friandises ; mais s'ils sont paresseux ou indociles, il leur apporte un martinet. En Alsace, le 5 décembre au soir, les petits garçons se réunissent et parcourent les rues du village avec une clochette qu'ils agitent, puis ils crient : « Les petits enfants sont-ils couchés ? Saint-Nicolas va passer ! » Avant de se coucher les enfants ne manquent pas de placer dans la cheminée un sabot pour recevoir le cadeau de saint Nicolas. En Angleterre, les enfants de chœur avaient saint Nicolas pour patron : le 6 décembre, ceux des cathédrales et des collégiales élisaient l'un d'entre eux pour évêque : ce devait être le plus sage, le plus pieux, le plus zélé ; durant un mois, jusqu’au jour des Rois, des honneurs lui étaient rendus. La dotation des filles de son pauvre voisin font de saint Nicolas le protecteur des filles à marier.

Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux. Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron. La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.

Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Saint Nicolas est le patron de Hambourg.

Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.

En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.

A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.

Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l'église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d'établir une chapelle et un cimetière, ce fut l'hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre. Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l'office à Saint-Nicolas-des-Champs.

Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles. Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire. On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.

Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230). Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425. Agrandie en 1545, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.

Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry (début du XVI° siècle), une statue en bois (XVII° siècle), dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise, et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.

Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.

Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux. Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron. La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.

Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Il est le patron de Hambourg.

Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.

En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.

A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.

Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l'église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d'établir une chapelle et un cimetière, ce fut l'hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre. Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l'office à Saint-Nicolas-des-Champs.

Saint Nicolas de Myre, patron des clercs, des filles à marier et des enfants, était aussi celui des bateliers, des pêcheurs au filet, des débardeurs, des commerçants de blé et de vin, des pharmaciens, des épiciers et des drapiers.

Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles. Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire. On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.

Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230). Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425. Agrandie en 1545, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.

Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry, daté du début du XVI° siècle, une statue en bois du XVII° siècle, dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise (VII°), et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.

Au tympan du portail sud de l’église Saint-Martin de Colmar, saint Nicolas est debout entre trois pucelles et trois clergeons (XII° siècle) ; à la même époque, on peignit la fresque romane de Saint-Jacques-des-Guérets, dans le vendômois, et l’on sculpta le bas-relief de l’église de Saint-Nicolas de Civray . On voit saint Nicolas sur plusieurs vitraux, tels ceux du XIII° siècle des cathédrales de Chartres, d’Auxerre, de Bourges, du Mans et de Tours et tel celui de l’église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) et de l’église Saint-Pierre de Dreux ; c’est à la même époque que l’on doit les bas-reliefs du tympan du portail sud du transept de la cathédrale de Chartres. Au XIV° siècle, saint Nicolas est représenté sur un vitrail de l’église Saint-Gengoult de Toul ; c’est à de même époque que date le rétable de pierre du Mesnil-sur-Oger (Marne). Le XV° siècle a laissé quelques belles statues de pierre, comme celle du Moutier-Saint-Jean (Côte-d’Or) et celle d’Ervy-le-Châtel (Aube), un saint Nicolas représenté par Jean Fouquetdans les Heures d’Etienne Chevalier, à Chantilly, et les fresques de l’église alsacienne d’Hunawihr. On doit au XVI° siècle les vitraux de l’église Saint-Nicolas de Vézelise, en Lorraine, une statue de l’église Saint-Pantaléon de Troyes, un vitrail de l’église Saint-Etienne de Beauvais, une statuette reliquaire en argent de l’église d’Avesnes-le-Comte, en Artois. Dans la cathédrale de Sens, on voit un bas-relief en marbre, sculpté au XVIII° siècle par Etienne Gois.

1 La Lycie est une ancienne région située au sud de l’Asie-Mineure, bordée au nord-ouest par la Carie, à l’ouest et au sud par la Méditerranée, à l’est par la Pamphylie et au nord-est par la Pisidie. Les principales villes de Lycie sont Telmissus, Xanthe, Myre, Limyre et Patare.


Peinture sur velin. Feuillet 023, recto, du manuscrit messin "Les Heures de Jean de Vy et Perrette Baudoche Metz",
 vers 1435-1447, suivies d’un psautier (vers 1340).


Il y a, au calendrier, deux saints Nicolas : Nicolas de Flue, en Suisse, qui est fêté le 21 mars et Nicolas de Myre, en Asie mineure, qui est célébré en ce jour.

Nicolas est un nom d'origine gréco-latine, signifiant " victoire et louange ".

Né en Turquie à la fin du IIIe siècle dans la Lycie, aujourd'hui Demré, Nicolas eut à souffrir pour la foi à la fin du règne de l'empereur Dioclétien. Il survécut à la persécution et participa au premier Concile de Nicée en 325. On sait qu'il était d'une extrême miséricorde pour toutes les détresses, tant physiques que spirituelles. La légende de saint Nicolas est une "merveille" ! Elle connut un succès énorme à partir de deux épisodes : le récit impressionnant des trois petits enfants assassinés et mis au saloir par un aubergiste et que le saint ramena à la vie, et l'histoire qui montre saint Nicolas jetant par la fenêtre trois bourses d'or chez un voisin qui, faute de pouvoir leur constituer une dot, allait livrer ses filles à la prostitution.

Les reliques de saint Nicolas de Myre allaient beaucoup "voyager", d'Orient en Occident, après sa mort survenue un 6 décembre vers 350. En 1087, à l'approche des Sarrazins, on transféra les restes du saint à Bari en Italie. En même temps, une autre de ses reliques était apportée par un chevalier lorrain à Port, près de Nancy ; la localité prit par suite le nom de Saint-Nicolas-de-Port. C'est à travers toute l'Europe que s'étend la popularité de saint Nicolas, jusqu'en Russie où il supplante "Mikoula", divinité de la moisson. Au cours des siècles, la Saint Nicolas est devenu la grande fête des écoliers, en référence à l'action miséricordieuse du saint ressuscitant les "trois petits enfants" et les envoyant à l'école. Avec son âne chargé de hottes de cadeaux, porteur de jouets et de friandises, le bon saint Nicolas distribue ses bienfaits, de nuit, dans la cheminée. Toutefois, ce rôle merveilleux de saint Nicolas a beaucoup souffert de la concurrence d'autres légendes comme celle, chez nous, du "Père Noël" ou de l'américain "Santa Claus".

Rédacteur : Frère Bernard Pineau, OP



A Myre, déposition de St Nicolas, vers 350. Diffusion du culte en Europe au IXe siècle (Il est déjà représenté par une fresque au VIIIè siècle à Ste Marie Antique, en compagnie des Pères de l’Église d’Orient, Chrysostome, Grégoire de Naziance, etc.). La fête entre au XIe siècle au calendrier Romain. En Lorraine, proclamé ‘Patron du duché’ par les ducs en 1120, on le célèbre avec une messe propre.


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Pour faire honneur au Messie Pontife, la souveraine Sagesse a multiplié les Pontifes sur la route qui conduit à lui. Deux Papes, saint Melchiade et saint Damase ; deux Docteurs, saint Pierre Chrysologue et saint Ambroise ; deux Évêques, l’amour de leur troupeau, saint Nicolas et saint Eusèbe : tels sont les glorieux Pontifes qui ont reçu la charge de préparer, par leurs suffrages, la voie du peuple fidèle vers Celui qui est le souverain Prêtre selon l’ordre de Melchisédech. Nous développerons successivement leurs titres à faire partie de cette noble cour. Aujourd’hui, l’Église célèbre avec joie la mémoire de l’insigne thaumaturge Nicolas, aussi fameux dans l’Orient que le grand saint Martin l’est dans l’Occident, et honoré depuis près de mille ans par l’Église latine. Rendons hommage au souverain pouvoir que Dieu lui avait donné sur la nature ; mais félicitons-le surtout d’avoir été du nombre des trois cent dix-huit Évêques qui proclamèrent, à Nicée, le Verbe consubstantiel au Père. Il ne fut point scandalisé des abaissements du Fils de Dieu ; ni la bassesse de la chair que le souverain Seigneur de toutes choses revêtit au sein de la Vierge, ni l’humilité de la crèche, ne l’empêchèrent de proclamer Fils de Dieu, égal à Dieu, le fils de Marie ; c’est pourquoi il a été élevé en gloire et a reçu la charge d’obtenir, chaque année, pour le peuple chrétien, la grâce d’aller au-devant du Verbe de vie, avec une foi simple et un ardent amour.

Presque tous les Bréviaires de l’Église Latine, jusqu’au XVIIe siècle, sont très abondants sur les vertus et les œuvres merveilleuses de saint Nicolas, et contiennent le bel Office du saint Évêque tel qu’il fut composé vers le XVIIe siècle. Nous avons parlé ailleurs de cet Office sous le rapport musical ; ici, nous nous bornerons à dire qu’il est tout entier puisé dans les Actes de saint Nicolas, et plus explicite sur certains faits que la Légende du Bréviaire romain. Les pièces qui vont suivre insistent sur un fait dont cette Légende ne dit rien : nous voulons parler de l’huile miraculeuse qui, depuis près de huit siècles, découle sans cesse du tombeau du saint Évêque, et au moyen de laquelle Dieu a souvent opéré des prodiges. Le Répons et l’Antienne que nous donnons tout d’abord, célèbrent le miracle de cette huile ; et ces deux pièces étaient autrefois si populaires, qu’au XIIIe siècle on en emprunta la mélodie, pour l’appliquer au Répons Unus panis et à l’Antienne O quam suavis est, dans l’Office du Saint-Sacrement.

RÉPONS. [1]

R/. De son tombeau de marbre, découle une huile sacrée qui guérit les aveugles dont les yeux en sont oints, * Rend l’ouïe aux sourds, et remet en santé tous ceux qui sont débiles. V/. Les peuples courent en foule, empressés de voir les merveilles qui se font par l’entremise de Nicolas. * Cette huile rend l’ouïe aux sourds, et remet en santé tous ceux qui sont débiles.

ANTIENNE. [2]

O bonté du Christ, digne d’être relevée par toutes sortes de louanges ! C’est elle qui manifeste au loin les mérites de Nicolas son serviteur ; car de la tombe de ce Saint découle une huile, et elle guérit tous ceux qui sont dans la langueur.

Nous donnons ensuite les deux Hymnes qui se trouvent dans tous les Bréviaires Romains-Français.

Ière HYMNE [3]

Chante, ô ma langue, les louanges du pontife Nicolas : afin que le suprême Adonaï, Roi et Père de tous les êtres, nous fasse aborder par l’entremise de son divin Fils au port du salut.

A l’âge où Nicolas pendait encore aux mamelles de sa mère, jamais on ne le vit plus d’une fois le jour s’y désaltérer, à la quatrième et sixième férié de la semaine : il craignait, le pieux enfant, de rompre son jeûne par une goutte de lait.

Élevé à l’honneur de Prélat, Nicolas fit pleuvoir si abondamment la rosée de la piété sur tous les peuples, qu’à peine a-t-il son pareil dans toute la série des siècles.

Par l’usage qu’il fait de son or, il sauve trois vierges de la prostitution ; dans la famine il multiplie le blé et le distribue au peuple ; il retire un vase tombé dans la mer, et porte secours aux nautoniers qui craignaient le naufrage.

Du milieu des morts est par lui ressuscité un homme qui avait commis un vol : par lui un Juif est baptisé et recouvre le bien qu’on lui avait dérobé ; l’un est rendu à la vie, l’autre s’élance dans la voie de la foi.

Des Pontifes l’ornement, l’honneur et la gloire, Nicolas, que la grâce dont vous êtes enrichi vienne en aide au peuple et au clergé ; qu’elle assiste nos âmes, nos mains et nos lèvres, et nous fasse rendre à Dieu nos vœux.

Louange à la souveraine Trinité : à elle puissance et victoire ; qu’elle daigne nous accorder d’entrer après la vie, chargés de palmes, dans la patrie des cieux, en part des joies éternelles de Nicolas. Amen.

IIe HYMNE.

Que le clergé, déployant la voix et les chants de l’allégresse, exalte et préconise Nicolas, du clergé le père et le patron ! Que le cœur prompt et docile se dilate au son de la voix.

Que tous, Grecs, Latins, langues, tribus, nations ; étendue des terres, profondeurs des mers ; sexes, conditions , hôtes , citoyens , étrangers ; tous chantent avec un pareil enthousiasme.

Il n’a cessé, ne cesse, ne cessera de nous combler tous de ses bienfaits, cet immortel Prélat, dont le nom ne s’échappera jamais de notre mémoire. Par lui, tout homme qui sema dans la tristesse fleurira comme le lis.

Ce héros magnanime, revêtu de la chair, méprisa les œuvres de la chair, ne faisant, ne disant rien que de salutaire ; délivré des liens du corps, il vole enfin au séjour éthéré.

Quelle fut sa vertu de charité, l’huile qui coule de son tombeau le déclare assez hautement jusqu’en ce siècle même ; elle donne au peuple qui implore son assistance le bienfait de la santé.

Louange à la souveraine Trinité : à elle puissance et victoire ; qu’elle daigne nous accorder d’entrer, après la vie, chargés de palmes, dans la patrie des cieux, en part des joies éternelles de Nicolas. Amen.

Adam de Saint-Victor ne pouvait faire défaut à saint Nicolas : les Églises du moyen âge lui durent la belle Séquence qui suit :

SÉQUENCE.

Réjouissons-nous et tressaillons, unis de bouche et de cœur, à cette solennelle fête du bienheureux Nicolas.

Encore enfant au berceau, il observe les jeûnes ;

Encore enfant à la mamelle, déjà il mérite les joies suprêmes.

Adolescent, il embrasse l’étude des lettres,

Sans pécher, sans connaître la licence de son âge.

Bienheureux Confesseur, une voix venue du ciel l’appelle aux dignités.

Promu par elle, il monte au faîte le plus élevé de la Prélature.

Il avait dans le cœur une tendre miséricorde, et il prodiguait ses bienfaits aux opprimés.

Par ses trésors, des vierges sont sauvées de l’opprobre ; et la pauvreté de leur père est soulagée.

Des matelots en mer luttaient contre la furie des flots, sur une nef à demi brisée.

Déjà désespérant de la vie, en ce danger si pressant, ils crient et disent tous d’une voix :

« O bienheureux Nicolas ! Ramenez-nous à un port de mer ; sauvez-nous de ce péril de mort.

Ramenez-nous à un port de mer, vous dont la compassion généreuse est tant de fois venue en aide. »

Pendant qu’ils criaient, et non sans fruit, voici quelqu’un qui leur dit : « J’arrive à votre secours. »

Soudain souffle un vent favorable, et la tempête est apaisée, et les mers sont en repos.

De sa tombe découle une huile abondante,

Qui guérit tous les malades par l’intercession du Saint.

Nous que voici en ce monde, naufragés déjà plus d’une fois dans l’abîme du vice,

Glorieux Nicolas, menez-nous au port du salut où sont paix et gloire.

Obtenez-nous du Seigneur, par vos secourables prières, l’onction qui sanctifie ;

Cette onction qui a guéri les blessures d’innombrables iniquités dans Marie la pécheresse.

Qu’à jamais soient dans la joie ceux qui célèbrent cette fête ;

Et qu’après cette course de la vie, le Christ les couronne.

Amen.

La plus populaire de toutes les Séquences de saint Nicolas est néanmoins celle qui suit. On la trouve dans un grand nombre de Processionnaux jusqu’au XVIIe siècle, et elle a servi de type à quantité d’autres qui, bien que consacrées à la louange de divers Patrons, gardent non seulement la mesure et la mélodie de la Séquence de saint Nicolas, mais retiennent encore, par un tour de force ingénieux, le fond même des expressions.

SÉQUENCE.

Les malades sont rendus à la santé par l’huile miraculeuse.

Au milieu du naufrage, Nicolas est d’un puissant secours.

Il ressuscite du tombeau un mort étendu sur le chemin.

Un juif aperçoit de l’or, et demande le Baptême.

Nicolas retire de l’eau le vase et l’enfant qu’il rend à son père !

Oh ! qu’il parut bien le Saint de Dieu , quand il multiplia la farine dans la disette !

Qu’ainsi les louanges de Nicolas soient chantées en cette assemblée ;

Car quiconque le prie de cœur, met le vice en fuite, et s’en retourne guéri.

Ainsi soit-il.

(On trouvera la Séquence du Propre du Diocèse de Toul, où se trouve le plus grand centre de pèlerinage à St Nicolas en dehors de Bari, à la messe propre de ce diocèse. N.d.W.)

Mais aucune Église n’a marqué autant d’enthousiasme pour saint Nicolas, que l’Église grecque dans ses Menées. On voit que l’illustre Thaumaturge était une des plus fermes espérances de l’Empire Byzantin ; et cette confiance en saint Nicolas, Constantinople l’a transmise à la Russie qui la garde encore aujourd’hui. Nous allons, selon notre usage, extraire quelques strophes de la masse de ces chants sacrés que Sainte-Sophie répétait autrefois en langue grecque, et que les coupoles dorées des Sobors de Moscou entendent retentir encore chaque année dans l’idiome Slavon.

HYMNE DE SAINT NICOLAS. (Tirée des Menées des Grecs.)

Tu as vraiment habité à Myre, exhalant un parfum précieux ; parfumé toi-même d’un baume spirituel, ô bienheureux Nicolas, grand Hiérarque du Christ ; et tu parfumes la face de ceux qui, avec foi et amour, honorent ton illustre mémoire, les délivrant de toutes nécessités et tribulations, ô Père saint, par tes prières auprès du Seigneur.

Ton nom propre est véritablement : Victoire du peuple, bienheureux Nicolas, souverain prêtre du Christ ; car, invoqué en tous lieux, tu préviens aussitôt ceux qui avec amour requièrent ta protection ; apparaissant nuit et jour à ceux qui t’invoquent avec foi, tu les délivres des nécessités et des tentations.

Tu apparus à l’Empereur Constantin et à Ablavius, et leur inspiras une terrible frayeur par ces mots, afin de les engager à la clémence : « Les innocents que vous retenez dans les fers ne méritent point un injuste supplice ; et si tu v méprises mes paroles, ô Prince ! j’en porterai contre toi ma plainte au Seigneur. »

Ton œil intrépide a pu fixer les sublimes hauteurs de la Gnose, et tu as sondé le profond abîme de la Sagesse, toi qui as enrichi le monde de tes enseignements, ô Père saint ! prie pour nous le Christ, ô grand Pontife Nicolas !

Le Christ t’a fait voir à ton troupeau, comme la règle de la foi et l’image de la douceur, ô grand Hiérarque Nicolas ! Car tu répands à Myre un précieux parfum, tout y resplendit de la gloire de tes œuvres, ô protecteur des veuves et des orphelins ! prie sans cesse le Seigneur de sauver nos âmes.

Réjouis-toi, ô très sainte âme, demeure très pure de la Trinité, colonne de l’Église, soutien des fidèles, appui de ceux qui sont fatigués, astre rayonnant qui, par l’éclat de tes agréables prières, dissipes en tous lieux les ténèbres des tentations ; saint Pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque dans la fureur de la tempête réclame ton secours, prie le Christ qu’il daigne accorder à nos âmes une grande miséricorde.

Réjouis-toi, homme rempli d’un divin zèle, qui, par un terrible avertissement et par l’éclat de ta voix menaçante dans un songe, as délivré ceux que le glaive allait immoler. Fontaine abondante, tu répands dans Myre la richesse de tes parfums ; tu verses dans les âmes une douce rosée, tu écartes les ordures des passions mauvaises, tu coupes avec le glaive l’ivraie de l’erreur ; prends le van de ton zèle, dissipe les futiles enseignements d’Arius, et prie le Christ d’accorder à nos âmes une grande miséricorde.

Roi très haut de tous les rois, vous dont la puissance est infinie, à la prière c notre saint Pasteur, rendez paisible, ô Verbe, non en conjurons, la vie de tous les Chrétiens. Donnez contre les barbares à notre pieux Empereur la force et la victoire ; afin que tous, et toujours, nous chantions votre puissance, et l’exaltions dans les siècles des siècles.

Saint Pontife Nicolas, que votre gloire est grande dans l’Église de Dieu ! Vous avez confessé Jésus-Christ devant les Proconsuls, et endure la persécution pour son Nom ; vous avez ensuite été témoin des merveilles du Seigneur, quand il rendit la paix à son Église ; et peu après, votre bouche s’ouvrait dans l’Assemblée des trois cent dix-huit Pères, pour confesser, avec une autorité irréfragable, la divinité du Sauveur Jésus-Christ, pour lequel tant de millions de Martyrs avaient répandu leur sang. Recevez les félicitations du peuple chrétien qui, par toute la terre, tressaille de joie à votre doux souvenir ; et soyez-nous propice, en ces jours où nous attendons la venue de Celui que vous avez proclamé Consubstantiel au Père. Daignez aider notre foi et seconder notre amour. Vous le voyez maintenant face à face, ce Verbe par qui toutes choses ont été faites et réparées ; demandez-lui qu’il daigne se laisser approcher par notre indignité. Soyez notre médiateur entre lui et nous. Vous l’avez fait connaître à notre intelligence, comme le Dieu souverain et éternel ; révélez-le à notre cœur, comme le suprême bienfaiteur des fils d’Adam. C’est en lui, ô Pontife charitable, que vous aviez puisé cette compassion tendre pour toutes les misères, qui fait que tous vos miracles sont autant de bienfaits : continuez, du haut du ciel, de secourir le peuple chrétien.

Ranimez et augmentez la foi des nations dans le Sauveur que Dieu leur a envoyé. Que, par l’effet de vos prières, le Verbe divin cesse d’être méconnu et oublié dans ce monde qu’il a racheté de son sang. Demandez, pour les Pasteurs de l’Église, l’esprit de charité qui brilla si excellemment en vous, cet esprit qui les rend imitateurs de Jésus-Christ, et leur gagne le cœur du troupeau.

Souvenez-vous aussi, saint Pontife, de cette Église d’Orient qui vous garde encore une si vive tendresse. Votre pouvoir sur la terre s’étendait jusqu’à ressusciter les morts ; priez, afin que la véritable vie, celle qui est dans la Foi et l’Unité, revienne animer cet immense cadavre. Par vos instances auprès de Dieu, obtenez que le Sacrifice Je l’Agneau que nous attendons soit de nouveau et bientôt célébré sous les Dômes de Sainte-Sophie. Restituez à l’unité les Sanctuaires de Kiev et de Moscou, et après avoir soumis à la Croix l’orgueil du Croissant, abaissez devant les Clefs de saint Pierre la majesté des Tzars, afin qu’il n’y ait plus ni Scythe, ni Barbare, mais un seul pasteur.

[1] Dom Guéranger cite ici un répond propre du Diocèse de Toul, aujourd’hui 8ème répons des Matines

[2] Antienne des Laudes, au bréviaire de Toul

[3] XIVe siècle, bréviaire de Toul 1510



Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ce célèbre Thaumaturge, évêque de Myre à l’époque du concile de Nicée, fut définitivement accueilli dans le calendrier romain vers le XIe siècle. Mais son culte est beaucoup plus ancien, et dans la Rome médiévale il prit jadis de si grandes proportions qu’on compte au moins une soixantaine d’églises s’élevant sous son vocable. Parmi celles-ci, la plus insigne est celle qui se trouve près du portique d’Octavie : Saint-Nicolas in Carcere Tulliano, ou in foro clitorio, où se célèbre aussi la station le samedi de la IVe semaine de Carême.

Dans le Patriarchium du Latran existait un oratoire en l’honneur de saint Nicolas, et qui, entièrement restauré par le pape Callixte II, devint comme le monument votif de la victoire remportée au xne siècle par le Pontificat romain contre le Césarisme germanique.

Cette chapelle, qui s’élevait presque en face de l’oratoire de Saint-Laurent, fut détruite sous Clément XIII ; on n’a conservé que les dessins des peintures qui la décoraient.

En Orient, la fête de ce Thaumaturge, du ‘saint Héraut’, du ‘porte-parole du Père’, de ‘Celui qui fait jaillir l’huile’, est une fête chômée, en vertu d’une ordonnance de l’empereur Emmanuel Comnène (1143-1181) ; il en fut de même en certains diocèses d’Europe. Ce qui valut chez les Grecs une immense renommée à saint Nicolas, c’est le liquide miraculeux qui, aujourd’hui encore à Bari, découle de ses ossements.

Le titre de confesseur, attribué dans l’antiquité au Thaumaturge de Myre, se rapporte à ce qu’il eut à souffrir durant la dernière persécution. La présence de saint Nicolas au concile de Nicée est très probable, mais tout le reste de la légende du saint est sujet à de prudentes réserves.

La messe n’a de spécial que les collectes et l’épître. Les autres parties sont tirées du Commun des confesseurs pontifes.

L’antienne pour l’introït s’inspire librement de l’Ecclésiastique (45, 30) dans l’éloge du pontife Aaron. L’alliance dont il est ici question est en relation avec ce ministerium réconciliationis dont parle l’Apôtre. Non seulement le Seigneur répandit sa douce, paix dans l’âme du Pontife, mais précisément parce qu’il était agréable à Dieu, il lui accorda la grâce de l’apaiser même envers le peuple, réconciliant celui-ci avec Lui et l’induisant à l’observance de sa sainte Loi. La conformité du cœur et de la volonté avec celle de Dieu : voilà le fondement de la paix.

Dans la collecte on rappelle les nombreux prodiges par lesquels, au moyen âge, le Thaumaturge de Myre était célèbre. Ensuite on demande au Seigneur, par ses mérites, que tant de choses merveilleuses, grâce auxquelles il daigne chaque jour confirmer la foi chrétienne, servent à nous faire éviter les flammes de l’enfer. Voilà le but suprême de notre sainte vocation : nous éloigner de Satan et de l’enfer, pour nous diriger tout entiers vers Dieu et la vertu.

Dans la lecture suivante (Hebr., 13, 7-17), l’Apôtre propose à notre imitation l’exemple des premiers disciples du Sauveur et des premiers chefs des communautés chrétiennes, qui avaient déjà confessé leur foi par le martyre. Jésus n’a pas simplement la signification historique d’une vie n’appartenant qu’au passé. Non seulement, il remplit l’histoire tout entière de la création, en tant que principe et fin dernière des choses, mais d’une manière spéciale il continue à travers les siècles sa vie mystique dans l’Église et dans les âmes des fidèles. Quand donc nous souffrons pour son saint nom, nous ne faisons rien autre que prendre la croix sur nos épaules, que nous laisser entraîner hors de notre cité terrestre pour aller à sa rencontre sur la montée du Calvaire.

Le répons-graduel est tiré du psaume 88. « Je trouvai David mon serviteur ; je l’oignis de l’huile de ma sainteté. Ma main l’aidera et mon bras le soutiendra. » Dans les Écritures, David symbolise le Roi-Messie, et chaque fois que le Saint-Esprit veut faire l’éloge d’un chef quelconque de son peuple israélite, il le compare à David. Dans la sainte liturgie, ce verset est aussi adapté aux saints pontifes qui, en raison de l’onction épiscopale et de leurs fonctions, ressemblent en effet au véritable David, Jésus-Christ, source et modèle de toute sainteté.

La lecture évangélique est celle du Commun des confesseurs pontifes (Matth. 25, 14-23), et elle rapporte la parabole des talents confiés par le maître à ses serviteurs pour qu’ils les fassent fructifier en son absence. Avec tous les dons de nature et de grâce dont elle est ornée, la vie est comme un capital qui nous est confié en dépôt pour que nous le fassions fructifier. Personne ne peut demeurer inactif et oisif, s’occupant seulement de garder le dépôt. Il faut le faire fructifier et celui qui a reçu davantage doit absolument rendre aussi davantage. Il est donc parfaitement licite à chacun de reconnaître les qualités qu’il a reçues du Seigneur. Cette connaissance se présuppose même, avant que personne ne puisse déterminer quelle est la voie qui lui convient davantage pour mieux servir Dieu et pour sauver son âme. Toutefois la conscience des propres qualités, loin de nous enorgueillir, doit au contraire nous faire trembler, à la pensée de la terrible responsabilité qu’elles impliquent devant Dieu et même devant la société. Chacun de nous, en effet, n’est pas créé et constitué isolément dans le monde ; mais, faisant partie de la famille humaine, il a reçu des dons, des qualités, non pas exclusivement pour lui-même, mais dont il doit se servir pour l’avantage commun de ses semblables.

Le verset pour l’offrande des oblations est tiré du psaume 88 : « Je lui ferai grâce et je lui serai fidèle, et en mon nom sa puissance s’élèvera. » Voilà le secret du succès qui distingue les œuvres des saints. Ils ne vivent ni ne travaillent isolément, mais, unis à Jésus-Christ, vraie vigne, ils rapportent un fruit abondant. Faute de cette union intérieure, que d’activité, même dans le clergé, demeure stérile et sans consistance !

Dans la collecte avant l’anaphore, nous supplions le Seigneur de rendre précieux, par les charismes de la sainteté, le sacrifice que nous allons lui offrir en mémoire de saint Nicolas. Le fruit que nous en espérons est la fermeté dans la divine charité et dans l’union au Christ, en sorte que ni les joies ni les inévitables douleurs de la vie n’arrivent jamais à relâcher le lien qui nous unit à Lui. Quels trésors de doctrine en ces phrases incisives de notre Mère l’Église !

Le verset pour la Communion du peuple est tiré du même psaume 88, d’où a été pris l’offertoire. « J’ai juré une seule fois par ma sainteté elle-même. La race de David sera éternelle. Son trône resplendira devant moi comme le soleil, et comme la lune il durera éternellement, semblable à l’arc-en-ciel. » Même si les institutions des saints viennent parfois à disparaître ici-bas — puisque l’Église, à l’égal d’un arbre touffu, laisse tomber en leur temps les feuilles jaunies, pour se couvrir de feuilles nouvelles — leur mérite et leur gloire demeurent intacts devant le trône de Dieu.

Dans la collecte d’action de grâces, nous demandons que le sacrifice festif en l’honneur du pontife Nicolas produise en nous un effet éternel ; en sorte que l’union sacramentelle avec Jésus fortifie cette charité qui doit nous unir à Lui pour toujours.

La renommée des miracles rendit très populaire le nom de saint Nicolas non seulement en Orient où, spécialement chez les Russes, il est encore aujourd’hui en grande vénération, mais jusque dans les plus lointaines provinces d’Occident où son culte est antérieur de plusieurs siècles à la translation de ses reliques de Myre à Bari.

Les ossements sacrés du Thaumaturge s’emperlent continuellement, de nos jours encore, d’une sorte de stillation ou sueur à laquelle les fidèles donnent le nom de manne de saint Nicolas. Dans une révélation qu’elle eut à l’occasion de son pèlerinage à Bari, sainte Brigitte apprit du Seigneur le motif de ce prodige. L’huile miraculeuse qui transsude des os du saint Pontife de Myre, désigne l’immense charité et la compassion qui l’animèrent durant sa vie, alors qu’il se faisait tout à tous pour secourir les autres et ainsi les amener au Christ.

Statue de Saint Nicola de bari,  Interieur de la Basilica San Nicola, Bari ,Apulia



Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Don joyeux.

La fête de Saint-Nicolas fut jadis une des plus populaires et la poésie populaire a maintes fois chanté « le grand saint Nicolas ».

Saint Nicolas. — Jour de mort (d’après le martyrologe) : 6 décembre, vers 350. Église du tombeau : l’église de Saint-Nicolas à Bari dans les Pouilles (église des Bénédictins) depuis 1087. Image : On le représente avec trois boules sur un livre (la dot des trois jeunes filles), avec trois enfants dans une cuve avec un vaisseau et une ancre. Sa vie : Nicolas naquit à Patara en Lycie. Ses parents, qui étaient restés longtemps sans enfants l’obtinrent de Dieu à force de prières. Il était encore jeune quand il perdit ses parents. Il aimait à secourir les malheureux et les affligés de toute sorte. Dans sa ville natale vivait un homme noble mais pauvre, qui avait trois filles nubiles : ces filles ne pouvaient trouver de parti parce qu’elles n’avaient pas de dot. Le père conçut alors la pensée coupable de les livrer à la prostitution. Quand Nicolas l’apprit, il jeta, une nuit, par la fenêtre une bourse contenant autant d’argent qu’il en fallait pour constituer une dot à l’une des filles. Il renouvela ce geste, la seconde et la troisième nuit. Dans une traversée sur mer, il apaisa la tempête par ses prières c’est pourquoi il est considéré comme le patron des marins. Il dut aussi subir l’emprisonnement pour sa foi. Il mourut tranquillement dans sa ville épiscopale en prononçant ces paroles : « Entre vos mains, Seigneur je remets mon esprit. » En Orient, saint Nicolas est très vénéré comme un grand thaumaturge, comme un annonciateur de la parole de Dieu et « porte-parole du Père ».

Pratique : A la fête populaire de Saint-Nicolas nous pourrions rendre tout son contenu liturgique. Comme dans beaucoup de pays, elle pourrait redevenir la fête des enfants.

La messe (Statuit). — Dans la personne du prêtre nous voyons le saint évêque s’avancer vers l’autel. Mais saint Nicolas est aussi l’image du divin Pontife qui, dans la messe, marche avec nous vers les portes de Jérusalem pour offrir le sacrifice de la Rédemption ; précédés de saint Nicolas, nous portons après lui la croix de la vie (Introït). Il faut aussi que nous soyons avec saint Nicolas de « fidèles serviteurs » qui ont bien administré les talents de la foi et de la grâce, et les ont doublés. Au moment du Saint Sacrifice, le « Maître vient pour demander des comptes » (chaque messe est en même temps un jugement, « les affamés sont remplis de biens et les riches sont renvoyés les mains vides »). La communion nous fait participer aux biens que saint Nicolas possède déjà dans la gloire, mais que nous ne possédons encore que par la foi (Év.). Puissions-nous, par les mérites et les prières de saint Nicolas, être préservés du feu de l’enfer ! (Oraison).


Leçons des Matines (avant 1960)

Quatrième leçon. Nicolas naquit d’une famille illustre, à Patara, ville de Lycie. Ses parents avaient obtenu de Dieu cet enfant par leurs prières. Dès le berceau il fit présager l’éminente sainteté qu’il devait faire paraître dans la suite. On le vit, en effet, les mercredis et vendredis ne prendre le lait de sa nourrice qu’une seule fois, et sur le soir, bien qu’il le fît fréquemment les autres jours. Il conserva toute sa vie l’habitude de jeûner la quatrième et la sixième férie. Orphelin dès l’adolescence, il distribua ses biens aux pauvres. On raconte de lui ce bel exemple de charité chrétienne : un indigent, ne parvenant point à marier ses trois filles, pensait a les abandonner au vice ; Nicolas l’ayant su jeta, la nuit, par une fenêtre, dans la maison de cet homme, autant d’argent qu’il en fallait pour doter une de ces jeunes filles. Ayant réitéré une seconde et une troisième fois cet acte de générosité, toutes trouvèrent d’honorables partis.

Cinquième leçon. Le Saint s’étant entièrement consacré à Dieu, partit pour la Palestine, afin de visiter et de vénérer les lieux saints. Durant son voyage, il prédit aux matelots, par un ciel serein et une mer tranquille, l’approche d’une horrible tempête. Elle s’éleva bientôt, et tous les passagers coururent un grand danger : mais il l’apaisa miraculeusement par ses prières. De retour dans sa patrie, il donna à tous les exemples d’une grande sainteté ; et, par un avertissement de Dieu, il se rendit à Myre, métropole de la Lycie. Cette ville venait de perdre son Évêque, et tous les Évêques de la province étaient rassemblés afin de pourvoir à l’élection d’un successeur. Pendant leur délibération ils furent divinement avertis de choisir celui qui, le lendemain, entrerait le premier dans l’église, et se nommerait Nicolas. Cet ordre du ciel fut exécuté, et Nicolas, trouvé à la porte de l’église, fut créé Évêque de Myre à la grande satisfaction de tous. Durant son épiscopat on vit constamment briller en lui la chasteté, qu’il avait toujours gardée, la gravité, l’assiduité à la prière et aux veilles, l’abstinence, la libéralité et l’hospitalité, la mansuétude dans les exhortations, la sévérité dans les réprimandes.

Sixième leçon. Il ne cessa d’assister les veuves et les orphelins de ses aumônes, de ses conseils et de ses services, il s’employa avec tant d’ardeur à soulager les opprimés, que trois tribuns, condamnés sur une calomnie par l’empereur Constantin, encouragés par le bruit des miracles du Saint, s’étant recommandés à lui dans leurs prières, malgré la distance, Nicolas, encore vivant, apparut à l’empereur avec un air menaçant, et les délivra. Comme il prêchait à Myre la vérité de la foi chrétienne, contrairement à l’édit de Dioclétien et de Maximien, il fut arrêté par les satellites impériaux, emmené au loin et jeté en prison. Il y resta jusqu’à l’avènement de l’empereur Constantin, par l’ordre duquel il fut délivré de captivité, revint à Myre, puis se rendit au concile de Nicée, et, avec les trois cent dix-huit Pères de cette assemblée, y condamna l’hérésie arienne. De Nicée, il retourna dans sa ville épiscopale, où, peu de temps après, il sentit sa mort approcher ; élevant les yeux au ciel il vit les Anges venir à sa rencontre, et commença le Psaume : « En vous, Seigneur, j’ai espéré. » Arrivé à ce verset : « En vos mains, je remets mon âme », il s’en alla dans la patrie céleste. Son corps fut transporté à Bari dans la Fouille, où il est honoré par une grande affluence de peuple et avec la plus profonde vénération.



SAINT NICOLAS

Nicolas vient de nikos, qui signifie victoire et de laos, qui veut dire peuple. Nicolas, c'est victoire du peuple, c'est-à-dire, des vices qui sont populaires et vils. Ou bien simplement victoire, parce qu'il a appris aux peuples, par sa vie et son enseignement, à vaincre les vices et les péchés. Nicolas peut venir encore de nikos, victoire et de laus, louange, comme si on disait louange victorieuse. Ou bien encore de nitor, blancheur et de laos, peuple, blancheur du peuple. Il eut en effet, dans sa personne, ce qui constitue la blancheur et la pureté; selon saint Ambroise, la parole divine purifie, la bonne confession purifie, une bonne pensée purifie, une bonne action (37) purifie. Les docteurs d Argos ont écrit sa légende. D'après Isidore, Argos est une ville de la Grèce, d'où est veau aux Grecs le nom d'Argolides. On trouve ailleurs que le patriarche Méthode l’a écrite en grec. Jean la traduisit en latin et y fit des augmentations.

Nicolas, citoyen de Patras, dut le jour à de riches et saints parents. Son père Epiphane et sa mère Jeanne l’engendrèrent en la première fleur de leur âge et passèrent le reste de leur vie dans la continence. Le jour de sa naissance, il se tint debout dans le bain ; de plus (Honorius d'Autan) il prenait le sein une fois seulement. la quatrième (mercredi) et la sixième férie (vendredi). Devenu grand, il évitait les divertissements, et préférait fréquenter les églises; il retenait dans sa mémoire tout ce qu'il y pouvait apprendre de l’Écriture sainte. Après la mort de ses parents, il commença à penser quel emploi il ferait de ses grandes richesses, pour procurer la gloire de Dieu, sans avoir en vue la louange qu'il en retirerait de la part des hommes. Un de ses voisins avait trois filles vierges, et que son indigence, malgré sa noblesse, força à prostituer, afin que ce commerce infâme lui procurât de quoi vivre. Dès que le saint eut découvert ce crime, il l’eut en horreur, mit dans un linge une somme d'or qu'il jeta, en cachette, la nuit par une fenêtre dans la maison du voisin et se retira. Cet homme à son lever trouva cet or, remercia Dieu et maria son aînée. Quelque temps après, ce serviteur de Dieu en fit encore autant. Le voisin, qui trouvait toujours de l’or, était extasié du fait; alors il prit le parti de veiller pour découvrir quel était celui qui venait ainsi à son aide. Peu de jours après, Nicolas doubla la somme d'or et la jeta chez son voisin. Le bruit fait lever celui-ci, et poursuivre Nicolas qui s'enfuyait : alors il lui cria : « Arrêtez, ne vous dérobez pas à mes regards. » Et en courant le plus vite possible, il reconnut Nicolas; de suite il se jette à terre, veut embrasser ses pieds. Nicolas l’en empêche et exige de lui qu'il taira son action tant qu'il vivrait.

L'évêque de Myre vint à mourir sur ces entrefaites ; les évêques s'assemblèrent pour pourvoir à cette église. Parmi eux se trouvait un évêque de grande autorité, et l’élection dépendait de lui. Les ayant avertis tous de se livrer au jeûne et à la prière, cette nuit-là même il entendit une voix qui lui disait de rester le matin en observation à la porte; celui qu'il verrait entrer le premier, dans l’église, et qui s'appellerait Nicolas, serait l’évêque qu'il devait sacrer. Il communiqua cette révélation à ses autres collègues, et leur recommanda de prier, tandis que lui veillerait à la porte. O prodige! à l’heure de matines, comme s'il était conduit par la main de Dieu, le premier qui se présente à l’église, c'est Nicolas. L'évêque l’arrêtant : « Comment t'appelles-tu, lui dit-il? » Et lui; qui avait la simplicité d'une colombe, le salue et lui dit : « Nicolas, le serviteur de votre sainteté. » On le conduit dans l’église, et malgré toutes ses résistances, on le place sur le siège épiscopal. Pour lui, il pratique, comme auparavant, l’humilité et la gravité de moeurs en toutes ses oeuvres; il passait ses veilles dans la prière, mortifiait sa chair, fuyait la compagnie des femmes; il accueillait tout le monde avec bonté; sa parole avait de la force, ses exhortations étaient animées, et ses réprimandes sévères. On dit aussi, sur la foi d'une chronique, que Nicolas assista au concile de Nicée.

Un jour que des matelots étaient en péril, et, que, les yeux pleins de larmes, ils disaient : « Nicolas, serviteur de Dieu, si ce que nous avons appris de vous est vrai, faites que nous en ressentions l’effet. » Ans sitôt, leur apparut quelqu'un qui ressemblait au saint : « Me voici, dit-il ; car vous m’avez appelé. » Et il se mit à les aider dans la manoeuvre du bâtiment, soit aux antennes, soit aux cordages, et la tempête cessa aussitôt. Les matelots vinrent à l’église de Nicolas, où, sans qu'on le leur indiquât, ils le reconnurent, quoique jamais ils ne l’eussent vu. Alors ils rendirent grâces à Dieu et à lui de leur délivrance : mais le saint l’attribua à la divine miséricorde et à leur foi, et non à ses mérites.

Toute la province où habitait saint Nicolas eut à subir une si cruelle famine, que personne ne pouvait se procurer aucun aliment. Or l’homme de Dieu apprit que des navires chargés de froment étaient mouillés dans le port. Il y va tout aussitôt prier les matelots de venir au secours du peuple qui mourait de faim, en donnant, pour le moins, cent muids de blé par chaque vaisseau. « Nous n'oserions, père, répondirent-ils, car il a été mesuré à Alexandrie, et nous avons ordre de le transporter dans les greniers de l’empereur: » Le saint reprit: « Faites pourtant ce que je vous dis, et je vous promets que, par la puissance de Dieu, vous n'aurez aucun déchet devant le commissaire du roi. »

Ils le firent et la quantité qu'ils avaient reçue à Alexandrie, ils la rendirent aux employés de l’empereur; alors ils publièrent le miracle, et ils louèrent Dieu qui' avait été glorifié ainsi dans son serviteur. Quant au froment, l’homme de Dieu le distribua selon les besoins de chacun, de telle sorte que, par l’effet d'un miracle, il y en eut assez pendant deux ans, non seulement pour la nourriture, mais encore pour les semailles. Or, ce pays était idolâtre, et honorait particulièrement l’image de l’infâme Diane : jusqu'au temps de l’homme de Dieu, quelques hommes grossiers suivaient des pratiques exécrables et accomplissaient certains rites païens sous 'un arbre consacré à la Déesse ; mais Nicolas abolit ces pratiques dans tout le pays et fit. couper l’arbre lui-même. L'antique ennemi, irrité pour cela contre lui, composa une huile dont la propriété contre nature était de brûler dans l’eau et sur les pierres ; le démon, prenant la figure d'une religieuse, se présenta à des pèlerins qui voyageaient par eau pour aller trouver saint Nicolas et leur dit. « J'aurais préféré aller avec vous chez le saint de Dieu, mais je ne le puis. Aussi vous priai-je d'offrir cette huile à son église, et, en mémoire de moi, d'en oindre toutes les murailles de sa demeure. » Aussitôt il disparut. Et voici que les pèlerins aperçoivent une mitre nacelle chargée de personnes respectables, au milieu desquelles se trouvait un homme tout à fait ressemblant à saint Nicolas, qui leur dit : « Hélas ! que vous a dit cette femme, et qu'a-t-elle apporté ? » On lui raconta tout de point en point. « C'est l’impudique Diane, leur dit-il; et pour vous prouver la vérité de mes paroles, jetez cette huile dans la mer. » A peine l’eurent-ils jetée, qu'un grand feu s'alluma sur l’eau, et, contre nature, ils le virent longtemps brûler. Quand ils furent arrivés auprès du serviteur de Dieu, ils lui dirent: « C'est vraiment vous qui nous avez apparu sur la mer, et qui nous avez délivrés des embûches du diable. »

Dans le même temps, une nation se révolta contre l’empire romain ; l’empereur envoya contre elle trois princes, Népotien, Ursus et Apilion. Un vent défavorable les fit aborder au port adriatique, et le bienheureux Nicolas les invita à sa table, voulant par là préserver son pays des rapines qu'ils exerçaient dans les marchés. Or un jour, pendant l’absence du saint évêque, le consul corrompu par argent avait condamné trois soldats innocents à être décapités. Dès que l’homme de Dieu en fut informé, il pria ces princes de se rendre en toute hâte avec lui sur le lieu de l’exécution: à leur arrivée, ils trouvèrent les condamnés le genou fléchi, la figure couverte d'un voile et le bourreau brandissant déjà son épée sur leurs têtes. Mais Nicolas, enflammé de zèle, se jeta avec audace sur le licteur, fit sauter au loin son épée de ses mains, délia ces innocents .et les emmena avec lui sains et saufs ; de là, il court au prétoire du consul et en brise les portes fermées. Bientôt le consul arrive et le salue. Le saint n'en tient compte et lui dit : « Ennemi de Dieu, prévaricateur de la loi, quelle est ta présomption d'oser lever les yeux sur nous, alors que tu es coupable d'un si grand crime. » Quand il l’eut repris durement, à la prière des chefs, il l’admit cependant a la pénitence. Après donc avoir reçu sa bénédiction, les envoyés de l’empereur continuent leur route et soumettent les révoltés sans répandre de sang. A leur retour, ils furent reçus par l’empereur avec magnificence. Or quelques-uns, jaloux de leurs succès, suggérèrent par prière, et par argent, au préfet de l’empereur, de les accuser auprès de lui du crime de lèse-majesté. L'empereur circonvenu, et enflammé de colère, les fit emprisonner et sans aucun interrogatoire, il ordonna qu'on les tuât cette nuit-là même. Informés de leur condamnation par le geôlier, ils déchirèrent leurs vêtements et se mirent à gémir avec amertume. Alors l’un deux, c'était Népotien, se rappelant que le bienheureux Nicolas avait délivré trois innocents, exhorta les autres à réclamer sa protection. Par la vertu de ces prières, saint Nicolas apparut cette nuit-là à l’empereur Constantin et lui dit : « Pourquoi avoir fait saisir ces princes si injustement et avoir condamné à mort des innocents? Levez-vous de suite, et faites-les relâcher tout aussitôt ; ou bien je prie Dieu qu'il vous suscite une guerre dans laquelle vous succomberez et deviendrez la pâture des bêtes. » « Qui es-tu, s'écria l’empereur, pour pénétrer la nuit dans mon palais et m’oser parler ainsi ? » « Je suis, répliqua-t-il, Nicolas, évêque de la ville de Myre. » Il effraya aussi de la même manière le préfet dans une vision. « Insensé, lui dit-il, pourquoi as-tu consenti à la mort de ces innocents? Va vite et tâche de les délivrer, sinon ton corps fourmillera de vers et ta maison va être détruite. » « Qui es-tu, répondit-il, pour nous menacer de si grands malheurs? » « Sache, lui répondit-il, que je suis Nicolas, évêque de Myre. » Et ils s'éveillent l’un et l’autre, se racontent mutuellement leur songe, et envoient de suite vers les prisonniers. L'empereur leur dit donc : « Quels arts magiques connaissez-vous, pour nous avoir soumis à de pareilles illusions en songes? » Ils répondirent qu'ils n'étaient pas magiciens, et qu'ils n'avaient pas mérité d'être condamnés à mort. « Connaissez-vous, leur dit l’empereur, un homme qui s'appelle Nicolas ? » En entendant ce nom, ils levèrent les mains au ciel, en priant Dieu de les délivrer, par les mérites de saint Nicolas, du péril qui les menaçait. Et après que l’empereur leur eut entendu raconter toute sa vie et ses miracles : « Allez, dit-il, et remerciez Dieu qui vous a délivrés par ses prières ; mais portez-lui quelques-uns de nos joyaux, de notre part, eu le conjurant de ne plus m’adresser de menaces, mais de prier le Seigneur' pour moi et pour mon royaume. » Peu de jours après, ces hommes se prosternèrent aux pieds du serviteur de Dieu, et lui dirent : « Vraiment vous êtes le serviteur, le véritable adorateur et l’ami du Christ: » Quand ils lui eurent raconté en détail ce qui venait de se passer, il leva les yeux au ciel, rendit de très grandes actions de grâces à Dieu. Or après avoir bien instruit ces princes, il les renvoya en leur pays.

Quand le Seigneur voulut enlever le saint de dessus la terre, Nicolas le pria de lui envoyer, des anges; et en inclinant la tète, il eu vit venir vers lui : et après avoir dit le Psaume, In te, Domine, speravi, jusqu'à ces mots : In manus tuas, etc., il rendit l’esprit, l’an de J.-C. 343. Au même moment, on entendit la mélodie des esprits célestes. On l’ensevelit dans' un tombeau de marbré ; de son chef jaillit une fontaine d'huile et de ses pieds une source d'eau; et jusqu'aujourd'hui, de tous ses membres, il sort une huile sainte qui guérit beaucoup de personnes. Il eut pour successeur un homme de bien qui cependant fut chassé de son siège par des envieux. Pendant son exil, l’huile cessa de couler; mais quand il fut rappelé elle reprit son cours. Longtemps après les Turcs détruisirent la ville de Myre ; or, quarante-sept soldats de Bari y étant venus, et quatre moines leur ayant montré le tombeau de saint Nicolas, ils l’ouvrirent, et trouvèrent ses os qui nageaient dans l’huile ; ils les emportèrent avec respect dans la ville de Bari, l’an du Seigneur 1087.

Un homme avait emprunté à un Juif une somme d'argent, et avait juré sur l’autel de saint Nicolas, car il ne pouvait avoir d'autre caution, qu'il rendrait cet argent le plus tôt qu'il pourrait. Comme il le gardait longtemps, le Juif le lui réclama, mais le débiteur prétendit lui avoir payé sa dette. Le Juif le cita en justice et lui déféra le serment. Cet homme avait un bâton creux qu'il avait rempli d'or en petites pièces, il l’apporta avec lui comme s'il en eût besoin pour s'appuyer. Alors qu'il voulut prêter serment, il donna au Juif son bâton à tenir, et jura avoir rendu davantage qu'il ne lui avait été prêté. Après le serment, il réclama son bâton et le Juif, qui ne se doutait pas de la ruse, le lui rendit : or, en revenant chez lui, le coupable, oppressé par le sommeil, s'endormit dans un carrefour, et un char qui venait avec grande vitesse le tua, brisa le bâton et l’or dont il était plein se répandit sur là terre. Le Juif averti accourut et. vit la ruse : et comme on lui suggérait de reprendre son or, il s'y refusa absolument, à moins que le mort ne fût rendu à la vie par les mérites de saint Nicolas, ajoutant que, s'il en arrivait ainsi, il recevrait le baptême et se ferait chrétien. Aussitôt le mort ressuscite, et le Juif est baptisé au nom de J.-C.

Un Juif, témoin de la merveilleuse puissance du bienheureux Nicolas à opérer des miracles, se fit sculpter une image du saint qu'il plaça dans; sa maison, et quand il entreprenait un long voyage, il lui confiait la garde de ses biens en disant ces paroles ou d'autres à peu près pareilles : « Nicolas, voici tous mes biens que je vous confie, si vous n'en faites bonne garde, j'en tirerai vengeance, par des coups de fouet. » Or, un jour qu'il était absent, des voleurs viennent ravir tout et ne laissent que l’image. A son retour, le Juif se voyant dépouillé s'adresse à l’image et lui dit à peu près ces paroles : « Seigneur Nicolas, ne vous avais-je pas placé dans ma maison pour soigner mes biens contre les voleurs ? Pourquoi avez-vous négligé de le faire, et n'avoir point empêché les voleurs ? Eh bien ! Vous en serez cruellement puni et vous paierez pour les larrons. Aussi vais-je compenser le dommage que j'éprouve en vous faisant souffrir, et je calmerai ma fureur en vous assommant de coups de fouet. » Alors le Juif prit l’image, la frappa et la flagella avec une atroce cruauté. Chose merveilleuse et épouvantable ! Au moment où les voleurs se partageaient leu butin, le saint leur apparut, comme s'il eût reçu les coups sur lui, et leur dit: « Pourquoi-ai-je été flagellé par rapport à vous ? Pourquoi ai-j e été frappé si inhumainement ? Pourquoi ai-je enduré tant de tourments ?

Voyez comme mon corps est livide. Voyez comme il est couvert de sang. Allez au plus tôt restituer tout ce que vous avez pris, sinon la colère de Dieu s'appesantira sur vous ; votre crime sera rendu public et chacun de vous sera pendu. » Et ils lui dirent: « Qui es-tu, toi qui nous parles de cette façon? » « Je suis Nicolas, reprit-il, serviteur de J.-C., c'est moi que le Juif a si cruellement traité pour le vol dont vous êtes coupables. » Pleins d'effroi, ils viennent trouver le Juif, lui racontent le miracle, en apprennent ce qu'il a fait à l’image et lui rendent tout;; après quoi ils rentrent dans la voie de la droiture et le Juif embrasse la foi du Sauveur.

Par amour pour son fils qui étudiait les belles-lettres, un homme célébrait tous les ans avec solennité la fête de saint Nicolas. Une fois le père de l’enfant prépara un repas auquel il invita grand nombre de clercs. Or le diable vint à la porte, en habit de mendiant, demander l’aumône. Le père commande aussitôt à son fils de donner au pèlerin. L'enfant se hâte, mais ne trouvant pas le pauvre, il court après lui. Parvenu à un carrefour, le diable saisit l’enfant et l’étrangle. A cette nouvelle, le père se lamenta beaucoup, prit le corps, le plaça sur un lit et se mit à exhaler sa douleur en proférant ces cris : « O très cher fils ! Comment es-tu ? Saint Nicolas ! Est-ce la récompense de l’honneur dont je vous ai donné si longtemps des preuves ? » Et comme il parlait ainsi, tout à coup l’enfant ouvrit les yeux, comme s'il sortait d'un profond sommeil, et ressuscita.

Un noble pria le bienheureux Nicolas de lui obtenir un fils, lui promettant de conduire son enfant à son église où il offrirait une coupe d'or. Un fils lui naquit et quand celui-ci fut parvenu à un certain âge, il commanda une coupe. Elle se trouva fort de son goût, et il l’employa à son usage, mais il en fit ciseler une autre d'égale valeur. Et comme ils allaient par mer à l’église de saint Nicolas, le père dit à son fils d'aller lui puiser de l’eau dans la coupe qu'il avait commandée en premier lieu. L'enfant, en voulant puiser de l’eau avec la coupe, tomba dans là mer et disparut aussitôt. Le père cependant, tout baigné de larmes, accomplit son vceu. Etant donc venu à l’autel de saint Nicolas, comme il offrait la seconde coupe, voici qu'elle tomba de l’autel comme si elle en eût été repoussée. L'ayant reprise et replacée une seconde fois sur l’autel, elle en fut rejetée encore plus loin. Tout le monde était saisi d'admiration devant un pareil prodige, lorsque voici l’enfant sain et sauf qui arrive portant dans les mains la première coupe ; il raconte, en présence des assistants, qu'au moment où il tomba dans la mer, parut aussitôt saint Nicolas qui le garantit. Le père rendu à la joie offrit les deux coupes au saint.

Un homme riche dut aux mérites de saint Nicolas d'avoir un fils qu'il nomma Adéodat. Il éleva, dans sa maison, une chapelle en l’honneur du saint dont il célébra, chaque année, la fête avec solennité. Or le pays était situé près de la terre des Agaréniens. Un jour Adéodat est pris par eux, et placé comme esclave chez leur roi. L'année suivante, tandis que le père célébrait dévotieusement la fête de saint Nicolas, l’enfant, qui tenait devant le monarque une coupe précieuse, se rappelle la manière dont il a été pris, la douleur et la joie de ses parents à pareil jour dans leur maison, et se met à soupirer tout haut. A force de menaces, le roi obtint de connaître la cause de ces soupirs, et ajouta: « Quoi que fasse ton Nicolas, tu resteras ici avec nous. » Tout à coup s'élève un vent violent qui renverse la maison et transporte l’enfant avec sa coupe devant les portes de l’église où ses parents célébraient la fête; ce fut pour tous un grand sujet de joie. On lit pourtant ailleurs que cet enfant était de la Normandie, et qu'allant outre-mer, il fut pris par le Soudan qui le faisait fouetter souvent en sa présence. Or un jour de Saint-Nicolas, qu'il avait été fouetté et que, renfermé dans sa prison, il pleurait en pensant à sa délivrance et à la joie ordinaire de ses parents à pareil jour, tout à coup il s'endormit et, en se réveillant, il se trouva dans la chapelle de son père *.

* On lit à la fin d'un sermon attribué à saint Bonaventure : « Deux écoliers de famille noble et riche portaient une grosse somme d'argent, se rendant à Athènes pour y étudier la philosophie. Or, comme ils voulaient auparavant voir saint Nicolas pour se recommander à ses prières, ils passèrent par la ville de Alyre. L'hôte, s'apercevant de leur richesse, se laissa entraîner aux suggestions de l’esprit malin, et les tua. Après quoi, les mettant en pièces comme viande de porc, il sala leur chair dans un vase (saloir). Instruit de ce méfait par un ange, saint Nicolas se rendit promptement à l’hôtellerie, dit à l’hôte tout ce qui s'était passé, et le réprimanda sévèrement; après quoi il rendit 1a vie aux jeunes gens par la vertu de ses prières. »

La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdccccii


Tesoro di San Nicola, Cathédrale de Bari.

Saint Nicholas of Myra


Also known as

  • Nicholas of Bari
  • Nicholas of Lpnenskij
  • Nicholas of Lipno
  • Nicholas of Sarajskij
  • Nicholas the Miracle Worker
  • Klaus….
  • Mikulas….
  • Nikolai….
  • Nicolaas….
  • Nicolas….
  • Niklaas….
  • Niklas….
  • Nikolaus….
  • Santa Claus

Memorial

Profile

PriestAbbotBishop of Myra, Lycia (modern Turkey). Generous to the poor, and special protector of the innocent and wronged. Many stories grew up around him prior to his becoming associated with Santa Claus. Some examples

  • Upon hearing that a local man had fallen on such hard times that he was planning to sell his daughters into prostitution, Nicholas went by night to the house and threw three bags of gold in through the window, saving the girls from an evil life. These three bags, gold generously given in time of trouble, became the three golden balls that indicate a pawn broker’s shop.
  • He raised to life three young boys who had been murdered and pickled in a barrel of brine to hide the crime. These stories led to his patronage of children in general, and of barrel-makers besides.
  • Induced some thieves to return their plunder. This explains his protection against theft and robbery, and his patronage of them – he’s not helping them steal, but to repent and change. In the past, thieves have been known as Saint Nicholas’ clerks or Knights of Saint Nicholas.
  • During a voyage to the Holy Lands, a fierce storm blew up, threatening the ship. He prayed about it, and the storm calmed – hence the patronage of sailors and those like dockworkers who work on the sea.

Died

Canonized

Patronage

Representation

Storefront

Additional Information

MLA Citation

  • “Saint Nicholas of Myra“. CatholicSaints.Info. 12 October 2020. Web. 6 December 2020. <https://catholicsaints.info/saint-nicholas-of-myra/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-nicholas-of-myra/




St. Nicholas of Myra

(Also called Nicholas of Bari).

Bishop of Myra in Lycia; died 6 December, 345 or 352. Though he is one of the most popular saints in the Greekas well as the Latin Church, there is scarcely anything historically certain about him except that he was Bishop of Myra in the fourth century.


Some of the main points in his legend are as follows: He was born at Parara, a city of Lycia in Asia Minor; in his youth he made a pilgrimage to Egypt and Palestine; shortly after his return he became Bishop of Myra; cast intoprison during the persecution of Diocletian, he was released after the accession of Constantine, and was present at the Council of Nicaea. In 1087 Italian merchants stole his body at Myra, bringing it to Bari in Italy.

The numerous miracles St. Nicholas is said to have wrought, both before and after his death, are outgrowths of a long tradition. There is reason to doubt his presence at Nicaea, since his name is not mentioned in any of the old lists of bishops that attended this council. His cult in the Greek Church is old and especially popular in Russia. As early as the sixth century Emperor Justinian I built a church in his honour at Constantinople, and his name occurs in the liturgy ascribed to St. Chrysostom. In Italy his cult seems to have begun with the translation of his relics toBari, but in Germany it began already under Otto II, probably because his wife Theophano was a Grecian. BishopReginald of Eichstaedt (d. 991) is known to have written a metric, "Vita S. Nicholai." The course of centuries has not lessened his popularity. The following places honour him as patron: Greece, Russia, the Kingdom of Naples,Sicily, Lorraine, the Diocese of Liège; many cities in Italy, Germany, Austria, and Belgium; Campen in theNetherlands; Corfu in Greece; Freiburg in Switzerland; and Moscow in Russia. He is patron of mariners, merchants, bakers, travellers, children, etc. His representations in art are as various as his alleged miracles. InGermany, Switzerland, and the Netherlands, they have the custom of making him the secret purveyor of gifts to children on 6 December, the day on which the Church celebrates his feast; in the United States and some other countries St. Nicholas has become identified with Santa Claus who distributes gifts to children on Christmas eve. His relics are still preserved in the church of San Nicola in Bari; up to the present day an oily substance, known as Manna di S. Nicola, which is highly valued for its medicinal powers, is said to flow from them.

Sources

The traditional legends of St. Nicholas were first collected and written in Greek by Metaphrastes in the tenth century. They are printed in P.G. 116 sq.

Ott, Michael. "St. Nicholas of Myra." The Catholic Encyclopedia. Vol. 11. New York: Robert Appleton Company, 1911. 14 Nov. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/11063b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Fr. Rick Losch.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/11063b.htm


Saint Nicolas représenté avec les 3 enfants et le tonneau,


St. Nicholas

St. Nicholas, called “of Bari” was Bishop of Myra (Fourth Century). The great veneration with which this saint has been honored for many ages and the number of altars and churches which have been everywhere dedicated in his memory are testimonials to his holiness and of the glory which he enjoys with God.

He is said to have been born at Patara in Lycia, a province of Asia Minor. Myra, the capital, not far from the sea, was an episcopal see, and this church falling vacant, the holy Nicholas was chosen bishop, and in that station became famous by his extraordinary piety and zeal and many astonishing miracles. The Greek histories of his life agree that he suffered imprisonment of the faith and made a glorious confession in the latter part of the persecution raised by Dioletian, and that he was present at the Council of Nicaea and there condemned Arianism, even going so far, according to some accounts of the council, as to slap the heretic across the face. The silence of other authors makes many justly suspect these circumstances. He died at Myra, and was buried in his cathedral.

We are assured that from his earliest days Nicholas would take nourishment only once on Wednesdays and Fridays, and that in the evening according to the canons. “He was exceedingly well brought up by his parents and trod piously in their footsteps. The child, watched over by the church enlightened his mind and encouraged his thirst for sincere and true religion”. His parents died when he was a young man, leaving him well off and he determined to devote his inheritance to works of charity. An opportunity soon arose.

A citizen of Patara had lost all his money, and had moreover to support three daughters who could not find husbands because of their poverty; so the wretched man was going to give them over to prostitution. This came to the ears of Nicholas, who thereupon took a bag of gold and, under cover of darkness threw it in at the open window of the man’s house. Here was a dowry for the eldest girl and she was soon duly married. At intervals Nicholas did the same for the second and third; at the last time the father was on the watch, recognized his benefactor and overwhelmed him with his gratitude. It would appear that the three purses represented in pictures, came to be mistaken for the heads of three children and so they gave rise to the absurdstory of the children, resuscitated by the saint, who had been killed by an innkeeper and pickled in a brine-tub.

Coming to the city of Myra when the clergy and people of the province were in session to elect a new bishop, St. Nicholas was indicated by God as the man they should choose. This was at the time of the persecutions at the beginning of the fourth century and “As he was the chief priest of the Christians of this town and preached the truths of faith with a holy liberty, the divine Nicholas was seized by the magistrates, tortured, then chained and thrown into prison with many other Christians. But when the great and religious Constatine, chosen by God assumed the imperial diadem of the Romans, the prisoners were released from their bonds and with them the illustrious Nicholas, who when he was set at liberty returned to Myra.” St. Methodius asserts that “thanks to the teaching of St. Nicholas the metropolis of Myra alone was untouched by the filth of the Arian heresy, which it firmly rejected as death-dealing poison”, but says nothing of his presence at the Council of Nicaea in 325.

According to other traditions he was not only there but so far forgot himself as to give the heresiarch Arius a slap in the face. Whereupon the conciliar fathers deprived him of his episcopal insignia and committed him to prison; but our Lord and His Mother appeared there and restored to him both his liberty and his office. As against Arianism so against paganism, St. Nicholas was tireless and took strong measures: among other temples he destroyed was that of Artemis, the principal in the district, and the evil spirits fled howling before him.

He was the guardian of his people as well in temporal affairs. The governor Eustathius had taken a bribe to condemn to death three innocent men. At the time fixed for their execution Nicholas came to the place, stayed the hands of the executioner, and released the prisoners. Then he turned to Eustathiujs and did not cease to reproach him until he admitted his crime and expressed his penitence. There were present on this ocfcasion three imperial officers who were on their way to duty in Phrygia.

Later, when they were back again in Constantinople, the jealousy of the prefect Ablavius caused them to be imprisoned on false charges and an order for their death was procured from the Emperor Constantine. When the officers heard this they remembered the example they had witnessed of the powerful love of justice of the Bishop of Myra and they prayed to God that through his merits and by his instrumentality then might yet be saved. That night St. Nicholas appeared in a dream to Constatine, and told him with threats to release the three innocent men, and Ablavius experienced the same thing.

In the morning the Emporor and the prefect compared notes, and the condemned men were sent for and questioned. When he heard that they had called on the name of the Nicholas of Myra who had appeared to him, Constatine set them free and sent them to the bishop with a letter asking him not to threaten him any more but to pray for the peace of the world. For long this was the most famous miracle of St. Nicholas, and at the time of St. Methodius was the only thing generally known about him.

The accounts are unanimous that St. Nicholas died and was buried in his episcopal city of Myra, and by the time of Justinian there was a basilica built in his honor at Constantinople. An anonymous Greek wrote in the tenth century that, “the West as well as the East acclaims and glorifies him. Wherever there are people, in the country and the town, in the villages, in the isles, in the furthest parts of the earth, his name is revered and churches are built in his honor. Images of him are set up, panegyrics preached and festivals celebrated.

All Christians, young and old, men and women, boys and girls, reverence his memory and call upon his protection. And his favors, which know no limit of time and continue from age to age, are poured out over all the earth; the Scythians know them, as do the Indians and the barbarians, the Africans as well as the Italians.” When Myra and its great shrine finally passed into the hands of the Saracens, several Italian cities saw this as an opportunity to acquire the relics of St. Nicholas for themselves. There was great competition for them between Venice and Bari. The last-named won, the relics were carried off under the noses of the lawful Greek custodians and their Mohammedan masters, and on May 9, 1087 were safety landed at Bari, a not inappropriate home seeing that Apulia in those days still had large Greek colonies.

A new church was built to shelter them and the Pope, Bd. Urban II, was present at their enshrining. Devotion to St. Nicholas was known in the West long before his relics were brought to Italy, but this happening naturally greatly increased his veneration among the people, and miracles were as freely attributed to his intercession in Europe as they had been in Asia. At Myra “the venerable body of the bishop, embalmed as it was in the good ointments of virtue exuded a sweet smelling myrrh, which kept it from corruption and proved a health giving remedy against sickness to the glory o f him who had glorified Jesus Christ, our true God.” The translation of the relics did not interrupt this phenomenon, and the “manna of St. Nicholas” is said to flow to this day. It was one of the great attractions which drew pilgrims to his tomb from all parts of Europe.

It is the image of St. Nicholas more often than that of any other that is found on Byzantine seals; in the later middle ages nearly four hundred churches were dedicated in his honor in England alone; and he is said to have been represented by Christian artists more frequently than any saint except our Lady. St. Nicholas is venerated as the patron saint of several classes of people, especially, in the East, of sailors and in the West of children.

The first of these patronage is probably due to the legend that during his life time, he appeared to storm tossed mariners who invoked his aid off the coast of Lycia and brought them safely to port. Sailors in the Aegean and Ionian seas, following a common Eastern custom, had their “star of St. Nicholas” and wished one another a good voyage in the phrase “May St. Nicholas hold the tiller”.

The legend of the “three children” gave rise to his patronage of children and various observances, ecclesiastical and secular, connected there with; such were the boy bishop and especially in Germany, Switzerland and the Netherlands, the giving of presents in his name at Christmas time. This custom in England is not a survival from Catholic times. It was popularized in America by the Dutch Protestants of New Amsterdam who had converted the “popish” saint into a Nordic magician (Santa Claus = Sint Klaes = Saint Nicholas). The deliverance of the three imperial officers naturally caused St. Nicholas to be invoked by and on behalf of prisoners and captives, and many miracles of his intervention are recorded in the middle ages.

Curiously enough the greatest popularity of St. Nicholas is found neither in the eastern Mediterranean nor north-western Europe, great as that was, but in Russia. With St. Andrew the Apostle he is patron of the nation, and the Russian Orthodox Church even observes the feast of his translation; so many Russian pilgrims came to Bari before the revolution that their government supported a church, hospital and hospice there. He is a patron saint also of Greece, Apulia, Sicily and Loraine, and of many citiesand dioceses (including Galway) and churches innumerable.

At Rome the basilica of St. Nicholas in the Jail of Tully (in Carcere) was founded between the end of the sixth and the beginning of the seventh centuries. He is named in the preparation of the Byzantine Mass.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-nicholas/



Nicholas of Myra (Bari) B (RM)

Died c. 350. St. Nicholas was probably born to wealthy parents at Patara in Lycia, a province of Asia Minor. He was chosen bishop of the then rundown diocese of the capital of Myra, which he ruled with great care and faith. There he became known for his holiness, zeal, and miracles. To these meager facts legend, however, has supplied colorful details. His first 'biography' was written in the 9th century; a more popular one was written by Simon Metaphrastes in the 10th century.


Greek histories hold that he suffered imprisonment and made a famous confession during the persecution of Diocletian. He was present at the Council of Nicaea, where he condemned Arianism--one story holds that he actually slapped the heretic Arius. He died at Myra in Lycia. However, there is no historical support for either his confession nor his attendance at the council.

By the time of Justinian (6th century), there was a basilica built in his honor at Constantinople. From the 9th century in the East and the 11th century in the West, he has been one of the most popular saints of Christendom and the subject of many legends. These hold that he was a wealthy young man who decided to devote his money to charitable activities and his life to converting sinners.

The legends tell of how St. Nicholas, still sticky from the womb, rose up out of his first bath to fold his hands and raise his eyes to heaven in order to cleanse his heart before his body. He is also said to have taught his wet nurse about mortification by refusing her breast more than once on each Wednesday and Friday--a precocious exercise of asceticism!

Nicholas could have found communion with God in a monastic life, but to walk within the confines of a cloister would be insufficient for the saint's devotion. He wanted to be able to follow the footsteps of Jesus in the Palestine, which he did. On his voyages across the sea, he calmed the waves (which is why he is patron of sailors and travellers).

A citizen of Patara lost his fortune, and because he could not raise dowries for his three daughters, he was going to give them over to prostitution. After hearing this, Nicholas took a bag of gold and threw it through the window of the man's house at night. The eldest girl was married with it as her dowry. He performed the same action for each of the other girls. The three purses, portrayed in art with the saint, were mistakenly thought to be the heads of children, and thus originated the story that three children, murdered by an innkeeper and pickled in a tub of brine, were resuscitated by Nicholas. The three purses are also thought to be the origin of the pawnbrokers' symbol of three gold balls.

Another legend holds that he appeared to sailors caught in storms off the coast of Lycia and led them safely into port. Churches built under his dedication are often placed so that they can be seen off the coast as landmarks.

Yet another legend has it that he appeared to Constantine in a dream and thereby caused him to save three unjustly condemned imperial officers from death. Possibly another version says that the governor of Myra took a bribe to condemn to death three innocent men. The executioner was about to kill them when the bishop of the city, Nicholas, appeared and prevented the execution. Turning to the governor, the saint upbraided him till he confessed his sin and begged to be forgiven.

When Myra fell into the hands of the Saracens, Italian cities seized the chance to acquire the relics of Nicholas. The relics were stolen by Italian merchants and came to Bari in southern Italy in 1087. A new church was built to shelter them, and Pope Urban II was present at their enshrining. The already popular saint became even more highly regarded thereafter. The shrine became one of the great pilgrimage centers of medieval Europe. Many miracles were reputed to have been worked through his intercession.

The popular cultural representation of "St. Nick" is based on a combination of Low Countries' custom of giving children presents on his feast day as their patron, and the Dutch Protestants of New Amsterdam (now New York) linking this to Nordic folklore of a magician who punished naughty children and rewarded exemplary ones with presents. (It should be noted that the figure of Santa Claus is really non-Christian and is based on the Germanic god Thor, who was associated with winter and the Yule log and rode on a chariot drawn by goats named Cracker and Gnasher.)

Throughout Europe in the middle ages, St. Nicholas's feast day was the occasion for electing a Boy Bishop, who reigned until the feast of the Holy Innocents on December 28. Even in this century the custom survives in Montserrat in Catalonia, Spain (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, White).

St. Nicholas's emblem in art is three balls. Sometimes he is portrayed (1) as a young man throwing three golden balls into the window of three poor girls; (2) raising three children from a pickle tub; (3) rescuing survivors from a shipwreck; (4) reviving a man unjustly hanged (not to be confused with Nicholas of Tolentino, who is never a bishop); or (5) as a new-born babe praising God. Venerated at Bari, Monserrat, and Russia (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1206.shtml

Patron of children (Santa Claus, Sint Klaus), bankers, captives (because of the rescue), pawnbrokers (three balls), and sailors (for miraculously saving doomed mariners off the coast of Lycia) (Roeder), brides, unmarried women (because he provided dowries), perfumers (from his shrine at Bari there was said to originate a fragrant 'myrrh'), of travellers, pilgrims, and safe journeys (because he reputedly travelled to the Holy Land and Egypt), maritime pilots (White), boatmen, fishermen, sailors, dock workers, stevedores, brewers, coopers, bootblacks, the unjustly judged, and poets (Encyclopedia). Russia, Greece, Sicily, Lorraine, Moscow, Freibourg, and Apulia all fall under his patronage, too (White).


Ilia Répine. Saint Nicolas arrêtant le bourreau
1888, huile sur toile, 215 X 196, Saint Petersburg, musée Russe.



St. Nicholas, Archbishop of Myra, Confessor

The Acts of St. Nicholas, published about the year 912 by Metaphrastes, are extant, translated by Lipoman, Surius, &c. Others much shorter, but imperfect, compiled by Methodius, patriarch of Constantinople, about the year 840, are published by Mombritius Falconius, &c. Another life of St. Nicholas was written by John, deacon of Naples, anno 860, from Methodius and others. (See Murat. Ital. Scriptor. t. 1, part 2, p. 287, and Jos. Assemani, t. 5, p. 417.) Mention is made of a vision of St. Nicholas in the second council of Nice: also by Suidas, (on whose testimony see Putignani, Diatr. 1, p. 66,) &c. See several acts of his life, published by Falconius, archbishop of San-Senerino, at Naples, in 1751, together with those of St. Nicholas of Pinara, with whom this author confounds him; which hypothesis is confuted by Nicholas Putignani, a canon of Bari, author of Vindiciæ Vitæ S. Nicolai, at Naples, an. 1753, and more fully by Jos. Assemani in Cal. Univ. t. 5, ad 6, Dec. p. 415, et t. 6, ad 4, Apr. p. 226, et ad 9. Maij, p. 822. See also Tillemont, t. 6, Vie de S. Nicholas, et Note, 1. 2, Fleury, t. 13, p. 446.

A.D. 342

THE GREAT veneration with which this saint has been honoured, both in the Greek and Latin churches for many ages, and the great number of altars and churches which have been everywhere erected in his memory, are proofs of his extraordinary sanctity, and of the glory which he enjoys with God. The Emperor Justinian built a church in his honour at Constantinople, in the quarter called Blaquernæ, about the year 430, 1 and he was titular saint of four churches in Constantinople. 2 All accounts agree that he was a native of Patara, in Lycia. We are told that in his infancy he observed the fasts of Wednesdays and Fridays, refusing to suck the breasts on those days, which were consecrated to fasting by the law of the church, as St. Clement of Alexandria mentions, 3 and as Bishop Potter proves, in his note upon that passage from the Apostolic Constitutions, 4 and the canonical epistle of St. Peter, bishop of Alexandria, and martyr. Also St. Epiphanius 5 and others testify the same. Happy are they who, from their infancy and innocent age, are inured to the exercises of devotion, penance, and perfect obedience. St. Nicholas increased his fervour in these and all other virtues with his years, especially when he had devoted himself to a religious life in the monastery of holy Sion, near Myra, of which house he was made abbot, by the archbishop, its founder. Charity in comforting and relieving the distressed, seemed his characteristic virtue. Amongst many other instances, it is related, that when three young virgins were exposed through distress to the danger of falling into vicious courses, he, for three successive nights, conveyed to them through the window a competent sum of money for a fortune for one of them, so that they were all portioned, and afterwards happily married. Lycia was a large ancient province of Asia, in which St. Paul had planted the faith. Myra, the capital, three miles from Patara, and from the sea, was an archiepiscopal see, founded by St. Nicander, of such great dignity, that, in later ages, thirty-six suffragan bishoprics were subject to it. This metropolitan church falling vacant, the holy abbot Nicholas was chosen archbishop, and in that exalted station became famous by his extraordinary piety and zeal, and an incredible number of stupendous miracles. The Greek histories of his life agree, that he suffered imprisonment for the faith, and made a glorious confession in the latter part of the persecution raised by Dioclesian: and that he was present at the great council of Nice, and there condemned Arianism. The silence of other authors make many justly suspect these circumstances. The history of the translation of his relics place his death in 342. He died at Myra, and was buried in his own cathedral. 6 Several churches were built in his honour, even in the West, long before the translation of his relics to Bari: and the manner in which Usuard mentions him in his Martyrology, almost three ages before, shows in what great veneration his name then was in the West. The history of the translation of his relics to Bari, assures us, that no saint was more universally honoured in all Christian nations than St. Nicholas. The Muscovites, who received their account of him from the Greeks, seem to pay a greater veneration to his memory than to that of any other saint who lived since the times of the apostles. The relics of St. Nicholas were kept with great honour at Myra till they were translated into Italy. Certain merchants of Bari, a sea-port in the kingdom of Naples, situate on the Adriatic Gulf, sailed in three ships to the coast of Lycia; and watching an opportunity when no Mahometans were near the place, went to the church in which the relics of St. Nicholas were kept, which stood in a desert place, three miles from the sea, and was guarded by a small community of monks. They broke open the marble coffin, in which the sacred bones lay, and carried them off to their ships; the inhabitants, upon the alarm given, pursued them to the shore with horrible outcries, but the Europeans were got safe on board. They landed at Bari on the 9th of May, 1087, and the sacred treasure was deposited by the archbishop in the church of St. Stephen. On the first day, thirty persons were cured of various distempers, imploring the intercession of St. Nicholas, and from that time the tomb of St. Nicholas of Bari has been famous for pilgrimages. The authentic history of this translation, written by John, at that time archdeacon of Bari, by order of the archbishop, is extant in Surius. The same account is confirmed by another history of this translation, drawn up at the same time by Nicephorus of Bari, also an eye-witness, commissioned by the magistrates of the city, quoted in manuscript by Baronius, and published by Falconius. 7 By this history of Nicephorus, it appears, that the Venetians having formed a design of carrying off the relics of St. Nicholas, certain merchants from Bari, who happened then to be at Antioch, prevented them. 8 This enterprise could only be justified by the laws of a just war, joined with the apprehension of the sacrilegious impiety of the Mahometans. Mention is made in a novella of the Emperor Emmanuel, recorded by Balsamon, and all modern writers, of a fragrant unctuous matter which issues from the relics of St. Nicholas in his shrine at Bari, a large quantity of which was found in his sepulchre near Myra in Lycia, when his relics were brought thence.

St. Nicholas is esteemed a patron of children, because he was from his infancy a model of innocence and virtue, and to form that tender age to sincere piety was always his first care and delight. 9 To impress on the minds of children perfect sentiments of devotion, religion, and all virtues, with an earnestness in all duties, is a task often as delicate as it is important. Instructions must be made sensible, and adapted by similes, parables, and examples, to the weakness of their capacities. Above all, they are to be enforced by the conduct of those with whom children converse. They learn their maxims, imbibe their spirit, and are moulded upon their example. A child which sees those who are about him love their own ease, and ever seek what best pleases their senses; still more if he observes them to be choleric, peevish, vain, slothful, or impatient, will naturally cherish these passions, and yield up the government of himself to them, instead of learning by tractableness, humility, meekness, and self-denial, to subdue and govern them. And so in all other points. Precepts and exhortations lose their force when contradicted by example: and whilst the infant sees every one study to please himself in every thing, in flat opposition to the rules of the gospel, which he hears preached from their mouths, he seems tacitly persuaded, that such a conduct is reconcilable with those very maxims which condemn it.

Note 1. Procop. de Ædific. Justinian, l. 1, c. 6, p. 31. Putignani, Diatr. 1, c. 5, pp. 37, 52. [back]

Note 2. Du Cange, Constantinopolis Christiana, l. 4, c. 6, n. 67. Codinus Orig. Constan. p. 62. [back]

Note 3. Clem. Alex. Strom. l. 7, t. 2, p. 877, n. 10 et 15, ed Oxon. anno 1715. [back]

Note 4. Constit. Apost. l. 5, c. 19, et l. 7, c. 24. [back]

Note 5. See Pope Benedict XIV. in Literis Apostolicis ad Joan. V. Portug. Reg. novæ edit. Martyr. Rom. præfixis, à n. 19, ad 36. [back]

Note 6. Falconius published, in 1751, from a manuscript of the tenth age, in the Vatican library, the life of St. Nicholas of Pinara, whom he pretends to be the same with St. Nicholas of Myra. But, in the life of the former, express mention is made of a church or martyrium, dedicated in honour of the great St. Nicholas (of Myra,) who must consequently have been dead before the other was born, as Jos. Assemani proves; (in Cal. Univ. ad 6 Dec. p. 424, t. 5;) and this distinction is demonstrated by the church built at Constantinople by Justinian, in honour of the great St. Nicholas, as he is usually styled by the Greeks, and by many other arguments. (See Jos. Assemani, ib. and Nicholas Putignani, Diatribâ 1.) St. Nicholas of Pinara was born at Pharrais, near Myra, was afterwards abbot of Holy Sion, and was at length consecrated bishop of Pinara, which church he governed five years, and died there; and his relics were kept with honour in the church of the monastery of Holy Sion in Pharroa, near Pinara in Lycia, the abbot of which place subscribed the second council of Nice, in 787. Falconius supposes St. Nicholas of Pinara to have been born in 480, ordained bishop in 547: that he assisted at the council of Myra, held about the controversy concerning the three chapters in 550, and died in 551. From the year of his death, the other epochs are determined by the history of his life. But Jos. Assemani demonstrates (t. 6, in Calend. Univ. ad 4 Apr. p. 230,) that St. Nicholas of Pinara flourished in the seventh century, and died in 699, having governed the see of Pinara, from the year 694, five years. His body remained in the church of his monastery at Pharroa, together with the relics of St. John Baptist, SS. Theodorus, Sergius and Bacchus, MM. and of the forty martyrs of Sebaste. See Assemani ad 4 April. [back]

Note 7. Falconius, Acta Primigenia S. Nicolai, p. 131. [back]

Note 8. See also on this translation, Dandulus, in Chronico Veneto, l. 7, pp. 157, 256, ap Murat. Italic. Rerum Scriptores, t. 12. Though Dandulus lived only in 1350, neither can he or other Venetians be heard, who pretend, so many years after, that the relics of St. Nicholas were brought to Venice, since two learned men of Bari, and Sigebert, a foreigner of the same age, assure us they were translated to Bari. And it is manifest, that the Venetians only carried home, in 1097, what the citizens of Bari had left, namely, the bodies of two other bishops, Theodorus and another Nicholas, and some of the unctuous matter that was found in the sepulchre of St. Nicholas. The church of one of the twenty-three great monasteries of the Greeks on Mount Athos, is dedicated in honour of St. Nicholas. See Montfaucon, Paleographia Græca, l. 7, p. 493. [back]

Note 9. St. Nicholas is called particularly the patron of children, not only because he made their instruction a principal part of his pastoral care, but chiefly because he always retained the virtues, the meekness, the simplicity, without guile or malice, and the humility of his tender age, and in his very infancy devoted himself to God by a heroic piety: these reasons are given in the ancient MS. book of Festivals at Sarum, fol. 55. On the great solemnity with which it was kept by the boys at the cathedral of Sarum, at Eton school, and in other schools and colleges. See the History and Antiquities of the Cathedral Church of Salisbury, printed anno 1722, p. 74. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume XII: December. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/12/061.html


Basilique San Nicola, Bari, Pouilles, Italie. Statue du Saint dans la nef.

Saints of Italy – Nicholas


The Good Bishop
There was once a noble and wealthy couple, to whom, after many years, a son was born. They gave him the name of Niccolo. When he was but an hour old, the nurse began to wash him in the bath, and, to her exceeding wonder, the helpless babe knelt up of himself in the water, and, lifting his little hands, gave praise to God. She marvelled yet more when on Friday, the day whereon our dear Lord suffered His Passion, the infant refused to eat more than once, weeping and turning away his head in disgust when she would have had him take food a second time. These things being told to his parents, they were greatly astonished. And they called to mind how it is written, ” Out of the mouths of babes and sucklings Thou hast perfected praise.” As he increased in years he showed forth many other signs of God’s grace, and grew up a thoughtful and devout youth. He was goodly of countenance, and had long golden hair; his speech also was very pleasant, so that men were wont to stop him in the public ways, that they might look on him and hear him speak. His heart was full of loving-kindness; he grieved over the sick and sorrowful, and would not rest till he had done all he might to ease their distress. Now, there was in the city a certain merchant who had lately lost all his goods in an unlucky venture on the seas, and was brought to great poverty. He had three fair daughters, and was sorely troubled on their account, for without giving them marriage portions he could not get them husbands, and he had no longer any bread wherewith to feed them. One afternoon the damsels, being very hungry, came to him and said, “Father, suffer us to go into the street and beg bread, else we must all perish of hunger.” But he, being ashamed, forbade them, and commanded them to go to bed, that sleeping they might forget the pains of emptiness. He himself sat down on a stool, and leant his head upon his hand, pondering with a heavy heart. Now, his sad plight had been told to Niccolo, and that very night the kind youth came beneath the window of the house, bearing under his cloak a lump of gold; and he lifted himself up upon tiptoe, and threw the gold softly in through the bars, so that it fell at the merchant’s feet, and then he ran off as fast as he might. The merchant was astonished and overjoyed at this unexpected gift, and, picking it up, went forth in haste to buy victuals for his household. He bestowed the remainder of the gold upon his eldest daughter, and shortly after married her, amid great rejoicings, to a good man of his acquaintance. Then Niccolo came again and threw in a second lump, and yet a third time he did likewise. Now, the merchant was resolved to discover who he might be who came in such a hidden manner, so he lay in wait in a dark place outside the house, and the third time, as Niccolo was departing, he ran after him, and, seizing the good youth by the cloak, compelled him to reveal himself. Then, falling down on the ground, the happy father desired to kiss the feet of the young man; but Niccolo prevented him, and, raising him up, adjured him that he should tell no man this thing. And the merchant returned to his home, and there being now portions for the two younger maidens, he sought earnestly among his acquaintance for husbands for them; and very soon each in her turn was married to a worthy man, and lived happily ever afterwards.

Now, it came to pass that the bishop of that city died, and the prelates and priests throughout all the country assembled together to appoint a new shepherd for the flock. And there was a certain bishop among them who was exceedingly holy, and all men supposed that the choice should have fallen on him. But this good man heard a voice which spoke to him in the night, and bade him place himself next morning before dawn at the door of the church, and take him who should be the first person to come there, and consecrate him as bishop. It happened by the secret operation of the Lord that Niccolo rose very early that morning, before any other of the city, and went, according to his wont, to the church. As he was about to cross the threshold, the bishop took hold of him and asked, saying, “What is thy name?” Niccolo, full of the innocence of the dove, bowed his head and answered, ” Thy servant’s name is Niccolo.” Then the good man summoned all the others, and they led Niccolo into the church, telling him that he was chosen to be the bishop. The young man, greatly astonished, declared himself to be utterly unworthy, but they refused to listen to him, and compelled him to seat himself upon the episcopal throne. Being now bishop, he continued to walk in all virtue and humility, bearing himself with equal kindness towards every man, whether great or small; he reproved the guilty, and taught wisdom to all who came to him. And he began also to do many signs and wonders, so that the fame of him was spread far and wide.

It happened one day that a certain ship was exceedingly tossed by a tempest, and the sailors, fearing they must have perished, cried out, saying, ” Niccolo, servant of God, if these things be true which men tell of thee, haste now to help us.” Straightway a man, wearing the garments of a bishop, appeared in their midst and said, ” Ye called, and behold, I am come.” And he instructed them how to manage the ship in the storm, and very soon a great calm arose, and he was seen of them no more. And being come safe to land, the sailors went up into the city, and entered into the church. Then when they saw Niccolo, those among them who had never been there before knew immediately that this was he who had succoured them in their distress, and they all knelt down and gave thanks to God for their deliverance.

Now, when Niccolo had been a short while bishop, there came to him certain persons from a country not far off, complaining to him that, being Christians, they were cruelly persecuted by the rest of the inhabitants, who were still held fast in the bonds of heathenism, worshippers of the false goddess Diana. The good bishop immediately rose up and went himself to the place, where he sought out the sanctuary of the goddess, destroyed her image and temple, and converted the people to the faith by his wise and kindly words. And after he had abode there a few days he returned to his own city. Now, because of this thing, the Evil One was sorely vexed against him, and made a kind of oil so potent that the flame of it was able to consume stones, and could not be quenched by water. Then, taking the form of a pious old woman, the devil entered into a ship wherein were certain pilgrims, who were on their way to visit Niccolo, and said to them, “I would that I also might go up with you to see the holy man, but I am not able; wherefore, I pray you to take this oil and anoint with it the walls of his dwelling in remembrance of me.” The pilgrims consented, and took the oil. And when they were come soon after to another port, they met one like unto the good Niccolo, but they knew not who it was, and he asked them, saying, “What did the woman say, and what did she give to you? ” And they, astonished at the question, answered and told him; and he said, “Lo, this is the wicked Diana, and that ye may know that I speak true, take the oil and throw it on the water.” They did so, whereupon a great fire burst up upon the sea, and burnt with great fury, contrary to the laws of nature. The pilgrims marvelled greatly, and, continuing on their way, came at last to the city, and were brought into the presence of the bishop. And when they saw him they fell down and said, ” Now we know that it was thou who spakest to us at the port, and delivered us from the snares of that devil.” And they gave glory and thanks to God.

And after Niccolo had ruled his flock for many years with the utmost wisdom and loving-kindness, and was grown old and infirm, the Lord at length called to Himself His faithful servant. Niccolo, knowing his hour was come, prayed that angels might be sent unto him, and presently a multitude, all in white, with wreaths of roses on their heads, alighted round his couch, and folded their radiant wings. Then he bowed his head, comforted, and began to sing, saying, “Lord, in Thee is my hope,” and after a little while he said, “Lord, into Thy hands I commend my spirit,” and, falling back, he sighed and passed away.

Then pious men took his body and laid it in a sepulchre of marble, and built over it a beautiful altar. And multitudes came to visit the sepulchre, and many wonders were done there. Now, it came to pass, many years after, that a certain man borrowed a large sum of money from a Jew, and took an oath upon the altar of San Niccolo that he would pay it as soon as he was able. But a long time passed, and the man did not restore the money, and when the Jew asked for it he confidently affirmed that he had already paid it. Then the Jew called the debtor before the judge, who commanded him to swear solemnly that he had paid the money. Thereupon the crafty man took a hollow stick and put the money inside it, and leaned upon it as if it had been a staff; then being summoned to swear, he asked the Jew to hold the stick, and having in this manner given him the money, he went and took an oath that he had paid what he owed, and afterwards demanded the staff again of the Jew, who gave it back to him. Then that fraudulent fellow went out, and being overcome by slumber, lay down at the cross-roads and slept, and presently a waggon passed over his body and killed him, and, breaking the stick, scattered the gold over the ground. The Jew, hearing this, ran to the place, and immediately saw how he had been deceived. The people who had assembled there would have had him take up his gold; but the Jew, being a good man, said, “Not so; I will not take it, except the dead be restored to life by the intercession of the holy Niccolo, and then will I myself become a Christian,” And immediately, to the astonishment of all, the dead man opened his eyes, and rose up alive and well. Falling at the feet of the Jew, he implored forgiveness with much weeping; and the Jew raised him up and pardoned him. Then they went together to the altar of San Niccolo, and gave thanks to God; and shortly afterwards the Jew received Baptism.

And there was another Jew, who, observing the miracles which were done by the saint, made an image of him and set it in a chamber of his own house. When he had occasion to go forth he would say to the image, ” Niccolo, I commit all my goods to thy care; guard them well, for if I find aught missing when I return, I will lay vengeance on thee, and beat thee soundly.” One day, whilst he was absent, some robbers came and carried away everything out of the house save the image only. When the Jew returned, and saw himself thus despoiled of his goods, he cried out in great anger to the image, “Holy Niccolo, I put thee in my house to preserve me from robbers. Wherefore hast thou not kept better watch? ” And he took it and smote it cruelly, and cast it away all battered and broken. Then a strange thing came to pass. The robbers, having hidden in a deep cave, known only to themselves, were that same night engaged in counting their stolen treasures by the light of a wood fire, when suddenly a man stood in their midst, covered with bruises and bloody gashes. They looked on him amazed, and he spoke, saying, “Wherefore should I suffer such sore beatings and pains because of your sins? Behold how my body is torn; behold my blood flowing! Now go and restore all, else shall your crimes be discovered, and ye shall be delivered to the tormentors, and be hanged upon the gallows.” They said, “Who art thou that speakest to us in this manner?” He answered, “I am Niccolo, the servant of the Lord; and now hath the Jew beaten me because you stole his goods.” He vanished, and the robbers, wondering and greatly afraid, went straightway to the Jew’s house, where they beheld the broken image, and understood the words of Niccolo. Then they gave back everything to the Jew, who was beyond measure astonished and joyful, so that he soon afterwards received Baptism. And the robbers went to the church to implore pardon of God for their sins, and from that time forth they forsook their evil courses, and lived honestly in the sight of all men.

A certain man had a son whom he loved dearly. He was accustomed to celebrate every year with great solemnity the feast of San Niccolo, the day being also the birthday of the child. Now, when the boy reached his seventh year, the father prepared a sumptuous banquet, according to his wont, and bade many guests to the feast. In the midst of the laughter and revelry a knock was heard at the door, and a pilgrim presented himself, asking for alms. The host bade his little son carry some bread and wine to the stranger. The child, being curious, like all of his age, watched the man as he sat and eat upon a bench in the courtyard, and presently, looking down, said to him, “Thou hast strange feet, Master Pilgrim, for when I saw them but now I thought they were the hoofs of some animal. I prithee of thy kindness show them to me again.” The pilgrim said, ” If thou wilt go with me to the fountain at the cross-ways yonder, fair babe, I will wash my feet before thine eyes, and then will I also remove my hood and show thee the pretty ornaments which I wear on my forehead.” The child agreed gladly, and put out his little hand, but the stranger kept his own hidden in his bosom, so the child laid hold of his cloak, and they went together to the fountain. After a short space the father looked round, and not seeing his son, sent servants to seek for him, but he might nowhere be found. Then a neighbour came running breathless into the hall, and cried, saying, “Thy child lieth dead in the fountain at the cross-ways, for, being on a housetop a little way off, I saw one like unto a pilgrim come thither with the boy, and when he cast off his mantle he was a horrible demon, with cloven hoofs and hands like a vulture’s claws, and on his forehead there were two hideous horns. He took the innocent babe, and strangled him, and threw him into the water.” The father, tearing his hair with grief, caused the boy’s body to be fetched and laid in an upper chamber, and he knelt down beside it, and wringing his hands, cried out, “San Niccolo, San Niccolo, dost thou reward me thus for all the honour I have done thee?” And as he spoke the child stirred on the bed, and presently opened his eyes, as if he were waking out of a sweet sleep. The father seized him in his arms, and saw that he was indeed alive and well. Then was there great joy and thanksgiving throughout the house. They questioned the boy of what had happened to him, and he remembered nothing, but thought that he had been on a long journey in a pleasant land, and that a venerable man with a bishop’s mitre on his head had led him back to his father’s house. So they knew that the Lord had sent San Niccolo to deliver him from the Evil One.

Another man, who had no children, and greatly desired a son, earnestly besought the saint to pray for him to the Lord, vowing to offer up a gold cup upon the altar if a child was granted to him. Soon after his wife bore a son, and when the boy was come to the age of six years the father caused a gold cup to be made in accordance with his vow. The vessel being finished, he was so pleased with the beauty thereof that he kept it for himself, and thought to redeem his vow to the saint with one of silver instead. Now, as he and his household were crossing the sea to come to the city of San Niccolo, the father bade the child fetch him some water in the gold cup, and as the boy leant over the side of the ship to get water, he fell in with the cup, and was swallowed up by the waves. The father continued on his way, sorrowing very grievously, and being come to the shore, he went to the Church of San Niccolo and offered up the silver cup upon the altar. But the cup fell back on to the ground with such violence that it was as if it had been flung down. A second time the man set it on the altar, and it was hurled yet further away; and again a third time, when it seemed to rebound like a ball, and fell at the other side of the church. Then all there began to ask one another what this thing might mean, and they perceived clearly that the saint rejected the gift. Whilst they stood there wondering, the lost boy suddenly appeared in their midst, bearing in his hands the gold cup. He related to them how San Niccolo had come down out of the sky, and snatched him up from the deep waters and borne him in his own arms, where the boy had fallen into a deep slumber, and, awaking, found himself where he now was. Then the father rejoiced greatly, and embraced his child with tears of thanksgiving. Convinced of his guilt in keeping the more precious vessel for himself, he knelt down in deep humility before the altar, and, taking both the gold cup and the silver one, he offered them up together to the saint.

They tell, also, how a certain nobleman’s son fell into the hands of the heathen, and was given up to the Sultan, who appointed him to serve at the royal table. One day, as he knelt beside the monarch and offered the wine-cup, he called to remembrance that it was the day of the Feast of San Niccolo, whereon it was the custom to hold high festival in his father’s house. Overcome by his thoughts of home, he sighed deeply, and tears came into his eyes, whereupon the Sultan asked him why he was sad, and when the child told him, that cruel man said jestingly, ” Let thy San Niccolo do what he is able for thee, thou shalt yet remain here as my slave.” Immediately a great wind arose and rushed through all the halls of the palace, shaking it to its very foundations; and the boy was seized away before the astonished eyes of the monarch, and borne swiftly through the air, over mountains and seas, to the house of his father, where he was welcomed with the utmost wonder and joy.

These, and many other marvels, were wrought by the good San Niccolo, and in especial he succoured children, as you have seen, for he loved them and compassionated their distresses more than all others. For this cause boys and young maids throughout the world paid him much reverence. It is said that in certain countries of the north, to this very day, the little ones hang their stockings by their bedsides on the night of Christmas Eve, and when all eyes are fast closed in sleep, the kind saint comes silently in and fills each stocking with everything that the heart of its owner most desires; but those of naughty children he heaps up with rubbish, rags, and old bones, and such like. If this be true, I know not, but I counsel you all to see for yourselves when next the joyful feast of Yule comes round.

The Famine

It happened in a certain year that the country where the good San Niccolo was bishop was visited by a grievous famine, and all the grain in the city having been consumed, so that no bread was to be had anywhere, the people began to be in sore straits. Niccolo, grieving for their distress, distributed all his own stores among them, and when there was nothing more left he became sadly perplexed, for he knew not how to relieve their sufferings. He prayed continually to God for succour. One day it was told him that three ships, laden with grain for Constantinople, were come into the port of the city. He rose, and went down to the harbour, and commanded the captains of the ships to unlade and deliver to him a certain measure of wheat, sufficient to feed his people. But they refused, saying, ” We dare not do it, for the grain was measured at Alexandria, and must be rendered up in full to the Emperor.” Then said Niccolo, ” Fear not, for of a surety the Lord will replenish your sacks.” And after a little the excellence of his speech prevailed with them, so that they did as he required. And continuing their journey, they came at length to Constantinople, and when they unladed the ship they were rejoiced to find the number of the sacks of corn complete as when they had set out from Alexandria, and in each sack the full measure of grain. Now, this was the Lord’s doing. And of the grain they had given to the good bishop, he distributed abundantly to all of the city, and there remained over and above enough wherewith to sow the ground for another year.

Having thus happily delivered the city from its trouble, Niccolo set forth on a journey into the country round about, wishing to see how the people fared. And there was everywhere great scarcity, and men in their hunger were become cruel, each one snatching what he might for himself, heedless of his neighbour’s want, so that Niccolo found much occasion to reprove them. When he was come to a certain village, a poor woman, who was a widow, met him and fell at his feet, weeping bitterly, and implored him to give her back her three young sons, who had disappeared, and she did not know where to find them. Niccolo said, “How may I restore to thee thy sons, good woman? Without doubt they have wandered into some forest in search of food, and are fallen dead of hunger.” But she cried, saying, “Nay, for I had victual enough, and my children were not an hungered, but were fat and well liking.” The good bishop comforted her and continued on his way to the inn, where he entered in and commanded the host to serve him with supper, expecting that a little bread and water at the most should have been brought. But the innkeeper set before him a dish of roasted meat. “What is this, fellow?” said Niccolo. “How comest thou by this meat, seeing the dearth is so sore in the land?” The innkeeper, bowing low before him, answered, “It was told me that the holy bishop was about to enter into my house, whereupon I took the kid that remained to me alone of all my flocks and killed it that I might have meat for thy refreshment.” But Niccolo perceived by the countenance of the man that he lied, and said, ” Bring me to thy larder.” The innkeeper began to shake in all his limbs, yet not daring to refuse, he went before the holy man with the candle in his hand, and led him into the courtyard. Here were set three tubs, full of salted meat. “What do I see?” cried Niccolo. “Thou wicked one, and murderer of helpless babes. This is not the flesh of kids, but of children.” And he prayed to the Lord with a loud voice to deliver the innocent, and immediately the pieces of meat began to stir in the tubs and join themselves together and became three little live boys, who sprang up before the eyes of all who stood there. They knelt down before the bishop; then seeing the innkeeper standing there, they began to weep and be sore afraid; but Niccolo comforted them, and bade them tell everything that had befallen them. Then they related how the man had met them in a wood and had cunningly persuaded them to go with him to his house, and had there bound and killed them, and made them into meat for the strangers which should come to the inn. Then the wicked fellow was terrified beyond measure, and fell at Niccolo’s feet, imploring mercy; but the good bishop answered sternly, and sending for the soldiers, delivered him up to be carried before the magistrates and punished as his iniquities deserved. The three children were restored to the woman, who rejoiced over them with so great tenderness that the beholders were moved to tears, and joined with one heart and mind in glorifying God, “Who causeth the widow’s heart to sing for joy.”

The Three Princes

It came to pass that the people of the country round about that city, wherein San Niccolo dwelt, rebelled against the Emperor, who sent forth three great princes, with a large host, to subdue them. Now, the heart of Niccolo was sorrowful because of the rebels, for they were poor and ignorant folk, and he feared their chastisement would be heavy. Seeing far off, from his window, the three captains pricking across the plain on their chargers, at the head of a great procession of horsemen and foot-soldiers, with banners floating and trumpets sounding, he sent messengers to bid them to come and eat meat in his house, for he hoped to persuade them to deal mercifully with their enemy. The princes consented gladly, having heard men speak of the wonders which were done by the good bishop, and desiring greatly to see him. And they ascended to the city, and entered into his house. It happened that the judge of the city, a harsh and unjust man, had secretly condemned three innocent young noblemen to be beheaded that very evening, pretending that they were traitors, in league with the rebels. Now, as Niccolo was sitting at meat with the princes, there came one running, with dishevelled hair and marks of frantic haste, and falling down before the good bishop, told him of the execution, which was even then taking place, and implored him to come and deliver the innocent. Niccolo, filled with righteous indignation, rose up without delay, and praying his guests to go with him, hastened to the market-place. There, in the midst of a multitude of people, who had run together to witness the woeful spectacle, they beheld the three victims, kneeling down, with their eyes bound and hands tied behind their backs, and the executioner, a horrid, squint-eyed fellow, in the very act of lifting his axe to smite the neck of the eldest. Niccolo, crying loudly, “Hold!” fell upon the executioner, and snatching the weapon from his hand, threw it far away over the heads of the bystanders. Then he tenderly loosed the captives each in turn, and led them away unhurt, amid the joyful applause of the multitude, whilst the soldiers, who had been sent to guard against the escape of the prisoners, looked on astounded, and dared not hinder him. Afterward Niccolo went to the palace of the judge and rebuked him with great severity in the presence of the princes. The miserable man, filled with shame, knew not how to excuse himself, and at length fell on his knees, and shedding abundant tears of repentance, besought pardon for his sin, which the saint deigned to grant. Now, all these things were observed with no small wonder by the princes, and they kept them in their hearts. Having taken leave of the good bishop, they went forth with their army, and reduced the rebellious people to submission without shedding blood, and afterwards returned to the Emperor, who gave them much praise and honour.

When a long time had passed, these three princes fell into disgrace, being falsely accused of high treason by some wicked men, who coveted their possessions. The Emperor, in a great rage, caused them to be thrown into a dreadful dungeon, and commanded that they should be put to death in the night. The captives learned their condemnation from the gaoler, and became very sorrowful, not knowing how they might be saved. At length they called to remembrance Niccolo, and how they had seen him deliver the innocent men, and they knelt down and invoked the succour of the good bishop. In that same hour of the night, when all was dark and silent in the great palace, a man stood beside the Emperor in a vision, and said to him, “Wherefore art thou provoked to anger against the princes, and hast condemned them to death, who have done no evil against thee? Arise, and command that they be set free, else shalt thou perish beneath the sword of thine enemies and be eaten of wild beasts.” The Emperor asked, saying, ” Who art thou, that darest to enter in here in the night and speak so boldly to me? ” The saint answered, ” I am the Bishop Niccolo.” Then the Emperor awoke, and, calling his guards, sent for the prisoners; and when they were come he asked them, saying, ” What magic do you use, that you have caused me to dream so strange a dream?” They answered that they were not magicians, and were innocent of all offence against him. Then he said, “Know you a man called Niccolo?” When they heard this name, they raised their hands to heaven and prayed aloud to the Lord to succour them by the help of the saint. Then the Emperor bade them tell him all things concerning Niccolo, and, having listened attentively, said, ” Behold, I set you free. Go in peace, and give thanks to God, who hath given you your lives in answer to the prayers of His servant.”

– from Saints of Italy, by Ella Noyes; J M Dent and Sons, London, 1901

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-italy-nicholas/



San Nicola di Mira (di Bari) Vescovo


- Memoria Facoltativa

Pàtara, Asia Minore (attuale Turchia), ca. 250 - Mira, Asia Minore, ca. 326

Proveniva da una famiglia nobile. Fu eletto vescovo per le sue doti di pietà e di carità molto esplicite fin da bambino. Fu considerato santo anche da vivo. Durante la persecuzione di Diocleziano, pare sia stato imprigionato fino all’epoca dell’Editto di Costantino. Fu nominato patrono di Bari, e la basilica che porta il suo nome è tuttora meta di parecchi pellegrinaggi. San Nicola è il leggendario Santa Claus dei paesi anglosassoni, e il NiKolaus della Germania che a Natale porta i doni a bambini.

Patronato: Bambini, Ragazzi e ragazze, Scolari, Farmacisti, Mercanti, Naviganti, Pescatori,

Etimologia: Nicola = vincidore del popolo, dal greco

Emblema: Bastone pastorale, tre sacchetti di monete (tre palle d'oro)

Martirologio Romano: San Nicola, vescovo di Mira in Licia nell’odierna Turchia, celebre per la sua santità e la sua intercessione presso il trono della grazia divina.

San Nicola è uno dei santi più venerati ed amati al mondo. Egli è certamente una delle figure più grandi nel campo dell’agiografia. Tra il X e il XIII secolo non è facile trovare santi che possano reggere il confronto con lui quanto a universalità e vivacità di culto.

Ogni popolo lo ha fatto proprio, vedendolo sotto una luce diversa, pur conservandogli le caratteristiche fondamentali, prima fra tutte quella di difensore dei deboli e di coloro che subiscono ingiustizie. Egli è anche il protettore delle fanciulle che si avviano al matrimonio e dei marinai, mentre l’ancor più celebre suo patrocinio sui bambini è noto soprattutto in Occidente.

La Patria di San Nicola


San Nicola nacque intorno al 260 d.C. a Patara, importante città della Licia, la penisola dell’Asia Minore (attuale Turchia) quasi dirimpetto all’isola di Rodi. Oggi tutta la regione rientra nella vasta provincia di Antalya, la quale comprende, oltre la Licia, anche l’antica Pisidia e Panfilia. 

Nell’antichità i due porti principali erano proprio quelli delle città di San Nicola: Patara, dove nacque, e Myra, di cui fu vescovo.

Prima dell’VIII secolo nessun testo parla del luogo di nascita di Nicola. Tutti fanno riferimento al suo episcopato nella sede di Myra, che appare così come la città di San Nicola. Il primo a parlarne è Michele Archimandrita verso il 710 d. C., indicando in Patara la città natale del futuro grande vescovo. Il modo semplice e sicuro con cui riporta la notizia induce a credere che la tradizione orale al riguardo fosse molto solida. 

Di Patara parla anche il patriarca Metodio nel testo dedicato a Teodoro e ne parla il Metafraste. La notizia pertanto può essere accolta con elevato grado di probabilità.

L'infanzia

Di S. Nicola di Bari, si sa ben poco della sua infanzia. Le fonti più antiche non ne fanno parola. Il primo a parlarne è nell’VIII secolo un monaco greco (Michele Archimandrita), il quale, spinto anche dall’intento edificante, scrive  che Nicola sin dal grembo materno era destinato a santificarsi. Sin dall’infanzia dunque avrebbe cercato di mettere in pratica le norme che la Chiesa suggerisce a chi si avvia alla vita religiosa.  

Nicola nacque nell’Asia Minore, quando questa terra, prima di essere occupata dai Turchi, era di cultura e lingua greca. La grande venerazione che nutrono i russi verso di lui ha indotto alcuni in errore, affermando che sarebbe nato in Russia. Non è mancato chi lo facesse nascere nell’Africa, a motivo del fatto che a Bari si venerano alcune immagini col volto del Santo piuttosto scuro (“S. Nicola nero”). In realtà, Nicola nacque intorno all’anno 260 dopo Cristo a Patara, importante città marittima della Licia, penisola della costa meridionale dell’Asia Minore (oggi Turchia). Nel porto di questa città aveva fatto scalo anche S. Paolo in uno dei suoi viaggi.

Il fatto che l’Asia Minore fosse di lingua e cultura greca, sia pure all’interno dell’Impero Romano, fa sì che Nicola possa essere considerato “greco”. Il suo nome, Nikòlaos, significa popolo vittorioso, e, come si vedrà, il popolo avrà uno spazio notevole nella sua vita. 

Da alcuni episodi (dote alle fanciulle, elezione episcopale) si potrebbe dedurre che i genitori, di cui non si conoscono i nomi, fossero benestanti, se non proprio aristocratici. In alcune Vite essi vengono chiamati Epifanio e Nonna (talvolta Teofane e Giovanna), ma questi, come vari altri episodi, si riferiscono ad un monaco Nicola vissuto (480-556) due secoli dopo nella stessa regione.
Questo secondo Nicola, nato a Farroa, divenne superiore del monastero di Sion e poi vescovo di Pinara (onde è designato anche come Sionita o di Pinara).

Amante del digiuno e della penitenza, quando era ancora in fasce, Nicola era già osservante delle regole relative al digiuno settimanale, che la Chiesa aveva fissato al mercoledì ed al venerdì. Il suddetto monaco greco narra che il bimbo succhiava normalmente il latte dal seno materno, ma che il mercoledì ed il venerdì, proprio per osservare il digiuno, lo faceva soltanto una volta nella giornata.
Man mano che il bimbo cresceva, dava segni di attaccamento alle virtù, specialmente alla virtù della carità. Egli rifuggiva dai giochi frivoli dei bambini e dei ragazzi, per vivere più rigorosamente i consigli evangelici. Molto sensibile era anche nella virtù della castità, per cui, laddove non era necessario, evitava di trascorrere il tempo con bambine e fanciulle.

La dote alle fanciulle
 
Carità e castità sono le due virtù che fanno da sfondo ad uno egli episodi più celebri della sua vita. Anzi, a questo episodio si sono ispirati gli artisti, specialmente occidentali, per individuare il simbolo che caratterizza il nostro Santo. Quando si vede, infatti, una statua o un quadro raffigurante un santo vescovo dell’antichità è facile sbagliare sul chi sia quel santo (Biagio, Basilio, Gregorio, Ambrogio, Agostino, e così via). Ed effettivamente anche in libri di alta qualità artistica si riscontrano spesso di questi errori. Il devoto di S. Nicola  ha però un segno infallibile per capire se si tratta di S. Nicola o di uno fra questi altri santi. Un vescovo che ha in mano o ai suoi piedi tre palle d’oro è sicuramente S. Nicola, e non può essere in alcun modo un altro Santo. Le tre palle d’oro sono infatti una deformazione artistica dei sacchetti pieni di monete d’oro, che sono al centro di questa storia.

L’episodio si svolge a Mira, città marittima ad un centinaio di chilometri da Patara, ove probabilmente Nicola con i suoi genitori si era trasferito. Secondo alcune versioni i suoi genitori erano morti ed egli era divenuto un giovane pieno di speranze e di mezzi. Secondo altre, i genitori erano ancora vivi e vegeti e Nicola dipendeva ancora da loro. Quale che sia la verità, alle sue orecchie giunse voce che una famiglia stava attraversando un brutto momento. Un signore, caduto in grave miseria, disperando di poter offrire alle figlie un decoroso matrimonio, aveva loro insinuato l’idea di prostituirsi allo scopo di raccogliere il denaro sufficiente al matrimonio.

Alla notizia di un tale proposito, Nicola decise di intervenire, e di farlo secondo il consiglio evangelico: non sappia la tua sinistra ciò che fa la tua destra. In altre parole, voleva fare un’opera di carità, senza che la gente lo notasse e lo ammirasse. La sua virtù doveva essere nota solo a Dio, e non agli uomini, in quanto se fosse emersa e avesse avuto gli onori degli uomini, avrebbe perduto il merito della sua azione. Decise perciò di agire di notte. Avvolte delle monete d’oro in un panno, uscì di casa e raggiunse la dimora delle infelici fanciulle. Avvicinatosi alla finestra, passò la mano attraverso l’inferriata e lasciò cadere il sacchetto all’interno. Il rumore prese di sorpresa il padre delle fanciulle, che raccolse il denaro e con esso organizzò il matrimonio della figlia maggiore. 

Vedendo che il padre aveva utilizzato bene il denaro da lui elargito, Nicola volle ripetere il gesto. Si può ben immaginare la gioia che riempì il cuore del padre delle fanciulle.
Preso dalla curiosità aveva cercato invano, uscendo dalla casa, di individuare il benefattore. Con le monete d’oro, trovate nel sacchetto che Nicola aveva gettato attraverso la finestra, poté fare realizzare il sogno della seconda figlia di contrarre un felice matrimonio.

Intuendo la possibilità di un terzo gesto di carità, nei giorni successivi il padre cercò di dormire con un occhio solo. Non voleva che colui che aveva salvato il suo onore restasse per lui un perfetto sconosciuto. Una notte, mentre ancora si sforzava di rimanere sveglio, ecco il rumore del terzo sacchetto che, cadendo a terra, faceva il classico rumore tintinnante delle monete. Nonostante che il giovane si allontanasse rapidamente, il padre si precipitò fuori riuscendo ad individuarne la sagoma.
Avendolo rincorso, lo raggiunse e lo riconobbe come uno dei suoi vicini. Nicola però gli fece promettere di non rivelare la cosa a nessuno. Il padre promise, ma a giudicare dagli avvenimenti successivi, con ogni probabilità non mantenne la promessa. E la fama di Nicola come uomo di grande carità si diffuse ancor più nella città di Mira.

Nicola è eletto vescovo

Intorno all’anno 300 dopo Cristo, anche se il cristianesimo non era stato legalizzato nell’Impero e non esistevano templi cristiani, le comunità che si richiamavano all’insegnamento evangelico erano già notevolmente organizzate. I cristiani si riunivano nelle case di aristocratici che avevano abbracciato la nuova fede, e quelle case venivano chiamate domus ecclesiae, casa della comunità. Per chiesa infatti si intendeva la comunità cristiana. E questa comunità partecipava attivamente all’elezione dei vescovi, cioè di quegli anziani addetti alla cura e all’incremento della comunità nella fede e nelle opere. Questi divenivano capi della comunità e la rappresentavano nei concili, cioè in quelle assemblee che avevano il compito di analizzare e risolvere i problemi, e quindi di varare norme che riuscissero utili ai cristiani di una o più province. 

Solitamente erano eletti dei presbiteri (sacerdoti), laici che abbandonavano lo stato laicale per consacrarsi al bene della comunità. L’imposizione delle mani da parte dei vescovi dava loro la facoltà di celebrare l’eucarestia, e questo li distingueva dai laici. Non mancano però casi, e Nicola è uno di questi, in cui l’eletto non è un presbitero, ma un laico. Il che non significa che passava direttamente al grado episcopale, ma che in pochi giorni gli venivano conferiti i vari ordini sacri, fino al presbiterato che apriva appunto la via all’episcopato.

In questo contesto ebbe luogo l’elezione di Nicola, che lo scrittore sacro descrive in una cornice che ha del miracoloso. Essendo morto il vescovo di Mira, i vescovi dei dintorni si erano riuniti in una domus ecclesiae per individuare il nuovo vescovo da dare alla città. Quella stessa notte uno di loro ebbe in sogno una rivelazione: avrebbero dovuto eleggere un giovane che per primo all’alba sarebbe entrato in chiesa. Il suo nome era Nicola. Ascoltando questa visione i vescovi compresero che l’eletto era destinato a grandi cose e, durante la notte, continuarono a pregare. All’alba la porta si aprì ed entrò Nicola. Il vescovo che aveva avuto la visione gli si avvicinò e chiestogli come si chiamasse, lo spinse al centro dell’assemblea e lo presentò agli astanti. Tutti furono concordi nell’eleggerlo e nel consacrarlo seduta stante vescovo di Mira.

L’episodio forse avvenne diversamente, anche perché, come si è detto, all’elezione dei vescovi partecipava sempre il popolo. Ma l’agiografo, vissuto in un’epoca in cui i vescovi avevano un potere più autonomo rispetto al laicato, narrando così l’episodio intendeva esprimere due concetti: Nicola fu fatto vescovo da laico e la sua elezione era il risultato non di accordi umani, ma soltanto della  volontà di Dio.

La persecuzione di Diocleziano

Nel 303 d.C. l’imperatore Diocleziano mise fine alla sua politica di tolleranza verso i cristiani e scatenò una violenta persecuzione. Questa durò un decennio, anche se i momenti di crudeltà si alternarono con momenti di pausa. Nel 313 gli imperatori Costantino e Licinio a Milano si accordarono sulle sfere di competenza, prendendosi il primo l’occidente, il secondo l’oriente. Essi emanarono anche l’editto che dava libertà di culto ai cristiani. Sei anni dopo (319), in contrasto con la politica costantiniana filocristiana, Licinio riaprì la persecuzione contro i cristiani. 

Nelle fonti nicolaiane antiche (anteriori al IX secolo) non si trova alcun riferimento alla persecuzione. Considerando però che il vescovo di Patara Metodio affrontò coraggiosamente la morte, sembra probabile che anche il nostro Santo abbia dovuto patire il carcere ed altre sofferenze, non ultima quella di vedere il suo gregge subire tanti patimenti.     

Alcuni scrittori, come il Metafraste verso il 980 d.C., specificavano che Nicola aveva sofferto la persecuzione di Diocleziano, finendo in carcere. Qui, invece di abbattersi, il santo vescovo avrebbe sostenuto ed incoraggiato i fedeli a resistere nella fede e a non incensare gli dèi. Il che avrebbe spinto il preside della provincia a mandarlo in esilio. Autori successivi hanno voluto posticipare la persecuzione patita da Nicola, individuandola in quella di Licinio, piuttosto che in quella di Diocleziano. Ciò per ovviare al fatto che durante la persecuzione Nicola era già vescovo e, secondo loro,  sarebbe stato consacrato vescovo fra il 308 ed il 314.  

Lo storico bizantino Niceforo Callisto, per rendere più viva l’impressione di un Nicola vicino al martirio e con i segni delle torture ancora nelle carni, scriveva: Al concilio di Nicea molti splendevano di doni apostolici. Non pochi, per essersi mantenuti costanti nel confessare la fede, portavano ancora nelle carni le cicatrici e i segni, e specialmente fra i vescovi, Nicola vescovo dei Miresi, Pafnuzio e altri.

Il Concilio di Nicea

L’imperatore Costantino, con la sua politica a favore dei cristiani, il 23 giugno dell’anno 318 emanava un editto col quale concedeva a coloro che erano stati condannati dalle normali magistrature di presentare appello al vescovo. Ma, mentre la Chiesa con simili provvedimenti si rafforzava nella società pagana, ecco che un’opinione intorno alla natura di Gesù Cristo come Figlio di Dio (se uguale o inferiore a quella del Padre) suscitò una polemica tale da spaccare l’impero in due partiti contrapposti. A scatenare lo scisma fu il prete alessandrino Ario (256-336), coetaneo di S. Nicola. Per risolvere la questione e riportare la pace l’imperatore convocò la grande assemblea (concilio) a Nicea nel 325. 

Data l’ubicazione in Asia Minore ben pochi furono i vescovi occidentali che vi presero parte, mentre quelli orientali furono quasi tutti presenti. Qualcuno ha voluto mettere in dubbio la partecipazione di Nicola a questo primo ed importantissimo concilio ecumenico. Ma se è vero che il suo nome (come quello di S. Pafnuzio) non compare in diverse liste, è anche vero che compare in quella redatta da Teodoro il Lettore verso il 515 d.C., ritenuta autentica dal massimo studioso di liste dei padri conciliari (Edward Schwartz). 

Una delle preghiere più note della liturgia orientale si rivolge a Nicola con queste parole: O beato vescovo Nicola, tu che con le tue opere ti sei mostrato al tuo gregge come regola di fede (kanòna pìsteos) e modello di mitezza e temperanza, tu che con la tua umiltà hai raggiunto una gloria sublime e col tuo amore  per la povertà le ricchezze celesti, intercedi presso Cristo Dio per farci ottenere la salvezza dell’anima. 

Questa antica preghiera viene solitamente collegata proprio al ruolo svolto da Nicola al concilio di Nicea. Alla carenza di documentazione sulle sue azioni a Nicea suppliscono alcune leggende, la più nota delle quali (attribuita in verità anche a S. Spiridione) è quella del mattone. Dato che a provocare lo scisma era stato Ario, che non ammetteva l’uguaglianza di natura fra il Dio creatore e Gesù Cristo, il problema consisteva nel dimostrare come fosse possibile la fede in un solo Dio se anche Cristo era Dio. Considerando poi che la formula battesimale inseriva anche lo Spirito Santo, Nicola si preoccupò di dimostrare la possibilità della coesistenza di tre enti in uno solo. Preso un mattone, ricordò agli astanti la sua triplice composizione di terra, acqua e fuoco.  Il che stava a significare che la divinità del Padre, del Figlio e dello Spirito Santo non intaccava la verità fondamentale che Dio è uno. Mentre illustrava questa verità, ecco che una fiammella si levò dalle sue mani, alcune gocce caddero a terra e nelle sue mani restò soltanto terra secca.

Ancor più nota a livello popolare è la leggenda dello schiaffo ad Ario, legata all’usanza dei pittori di raffigurare agli angoli in alto il Cristo e la Vergine in atto di dare l’uno il vangelo l’altra la stola. Secondo questa leggenda Nicola, acceso di santo zelo, udendo le bestemmie di Ario che si ostinava a negare la divinità di Cristo, levò la destra e gli diede uno schiaffo. Essendo stata riferita la cosa a Costantino, l’imperatore ne ordinò la carcerazione, mentre i vescovi lo privavano dei paramenti episcopali.
I carcerieri dal canto loro lo insultavano  e beffeggiavano in vari modi. Uno di loro giunse anche a bruciargli la barba. Durante la notte Nicola ebbe la visita di Cristo e della Madonna che gli diedero il vangelo (segno del magistero episcopale) e la stola o omophorion (segno del ministero sacramentale). Quando andò per celebrare la messa, indotto da spirito di umiltà, Nicola evitò di indossare i paramenti vescovili, ma alle prime sue parole ecco scendere dal cielo la vergine con la stola e degli angeli con la mitra. Ed appena terminata la celebrazione ecco rispuntargli folta la barba che la notte precedente i carcerieri gli avevano bruciata.

Queste però sono tutte leggende posteriori, poiché, a parte la sua presenza in quel concilio (sull’autorità di Teodoro il Lettore ed alcune liste del VII-VIII secolo), non si sa nulla di ciò che fece Nicola a quel concilio. Certo è che fu dalla parte di Atanasio e dell’ortodossia, altrimenti la liturgia non l’avrebbe chiamato regola di fede.

L'eretico Teognide

Il silenzio degli antichi scrittori sul ruolo di Nicola a quel concilio si spiega forse col fatto che Nicola ebbe un atteggiamento diverso da quello del capo del partito cattolico ortodosso, Atanasio di Alessandria. Pur avendo un carattere altrettanto energico, Nicola era più sensibile alla ricomposizione dell’armonia nella Chiesa. Non si fermava come Atanasio alla difesa ad oltranza delle fede, ma tentava anche tutte le vie per riportare gli erranti (eretici) nel grembo della Chiesa. Un atteggiamento che dovette apparire ad Atanasio come troppo incline al compromesso, e di conseguenza non degno di essere ricordato fra i difensori della fede. Questa “damnatio memoriae” da parte di Atanasio (che pure menziona molti vescovi) si spiega anche col fatto che quasi certamente Nicola militava politicamente nel “partito” opposto. Mentre infatti Atanasio parla di Ablavio, prefetto di Costantino, come “amato da Dio”, l’antico biografo di Nicola lo definisce “perverso e malvagio” (come ritiene anche il grande storico Eusebio di Cesarea e tutti gli storici pagani). Né la cosa deve sorprendere più di tanto. Anche oggi infatti persone degnissime militano politicamente su versanti opposti.

Che in S. Nicola si incontrassero il grande amore per la retta fede col grande amore dell’armonia nella Chiesa, è testimone S. Andrea di Creta, il quale scrive: Come raccontano, passando in rassegna i tralci della vera vite, incontrasti quel Teognide di santa memoria, allora vescovo della Chiesa dei Marcianisti. La disputa procedette in forma scritta fino a che non lo convertisti e riportasti all’ortodossia. Ma poiché fra voi due era forse intervenuta una sia pur minima asprezza, con la tua voce sublime citasti quel detto dell’Apostolo  dicendo: “Vieni, riconciliamoci, o fratello, prima che il sole tramonti sulla nostra ira”.

Nonostante il riferimento ai Marcianisti (talvolta è scritto Marcioniti), il vescovo Teognide è quasi certamente il vescovo di Nicea al tempo del Concilio di cui si è parlato. Simpatizzante dell’eretico Ario, Teognide si lasciò tuttavia convincere e alla fine firmò gli atti del concilio. Quasi certamente Nicola si era messo in contatto con lui già in precedenza e dovette avere un certo ruolo nel farlo decidere a firmare gli atti.
In realtà Teognide successivamente non mutò atteggiamento verso Atanasio, che continuò ad avversare decisamente. Dopo un esilio di tre anni in Gallia, al ritorno continuò a criticare il termine “consustanziale” col quale Atanasio e la Chiesa definivano il rapporto fra Padre e Figlio. Nel 336 contribuì a fare esiliare S. Atanasio.

Come si può vedere, l’antichità cristiana non fa eccezione. Anche all’interno di sostenitori della retta fede si formarono “partiti” diversi. Il che comportò persino giudizi contrapposti sul piano della spiritualità. E’ il caso di Teognide, da S. Andrea di Creta ritenuto di “santa memoria”, da altri pur sempre un eretico. Ed è il caso di Teodoreto (storico della Chiesa), dalla chiesa greca considerato un eresiarca, dalla russa un “beato” (blažennyj). Ed è pure il caso del patriarca Anastasio (729-752), dalla chiesa latina ritenuto un iconoclasta, da quella greca “di santa memoria” perché pentito, dopo essere stato salvato proprio da S. Nicola dall’annegamento.

Il tempio di Diana

Costantino aveva lasciato libertà di culto ai pagani, tuttavia è chiaro che almeno a partire dal 318, coi poteri giurisdizionali ai vescovi, i cristiani ebbero uno spazio privilegiato all’interno dell’impero. Non pochi vescovi, e sembra che Nicola sia stato fra di essi, si impegnarono per quanto possibile a cancellare dalle loro città i segni della religione pagana fino ad abbattere alcuni templi.
La tradizione ci fa vedere Nicola impegnato in tal senso. Andrea di Creta nel suo celebre Encomio di S. Nicola, rivolgendosi al nostro Santo esclama: Hai dissodato, infatti,  i campi spirituali di tutta la provincia della Licia, estirpando le spine dell’incredulità. Con i tuoi insegnamenti hai abbattuto altari di idoli e luoghi di culto di dèmoni abominevoli e al loro posto hai eretto chiese a Cristo. Pur rimanendo molto vicino al testo di Andrea, Michele Archimandrita, “concretizzava” l’opera di Nicola facendo riferimento non alle armi della parola e dell’insegnamento, ma a vere e proprie spranghe di ferro per abbattere il tempio di Diana, che si ergeva imponente. Era questo il maggiore di tutti i templi sia per altezza che per varietà di decorazioni, oltre che per presenza di demoni.

Che Michele Archimandrita si fosse documentato su fonti miresi dirette è dimostrato proprio da queste sue parole. Se non avesse fatto ricorso a tali documenti difficilmente avrebbe potuto sapere di questo ruolo preminente del tempio di Diana. Dopo recenti scavi archeologici è risultato infatti che nel 141 questo tempio era stato restaurato ed ampliato dal mecenate licio Opramoas di Rodiapoli. Una conferma, questa, che quanto dice il monaco Michele riflette i racconti che si narravano a Mira nell’VIII secolo.

E’ probabile che la verità sia quella di Andrea di Creta, che ci mostra un Nicola che abbatte il paganesimo con le armi della parola. Tuttavia, a giudicare dal carattere energico del vescovo di Mira (dimostrato in altre occasioni), non è impossibile che sia avvenuto secondo il racconto dell’Archimandrita. Ciò che li accomuna, ed era una credenza molto diffusa a livello popolare, è il particolare dei demoni che abitavano in questi templi pagani, per cui quando questi venivano demoliti, i demoni venivano a trovarsi senza un tetto ed erano costretti a cercarsi altre dimore.

Carestia e grano

Il santo vescovo era impegnato però non soltanto nella diffusione della verità evangelica, ma anche nell’andare incontro alle necessità dei poveri e dei bisognosi. La parola della fede era seguita dalla messa in pratica della carità.

Al tempo del suo episcopato mirese scoppiò una grave carestia, che mise in ginocchio la popolazione. Pare che Nicola prendesse varie iniziative per sovvenire ai bisogni del suo gregge, e l’eco di queste attraversò i secoli, rimanendo nella memoria dei Miresi. Una leggenda lo vede apparire in sogno a dei mercanti della Sicilia, suggerendo loro un viaggio sino alla sua città per vendere il grano, ed aggiungendo che lasciava loro una caparra. Quando i mercanti si resero conto di aver avuto la stessa visione e trovarono effettivamente la caparra, subito fecero vela per Mira e rifornirono la popolazione di grano.

Ancor più noto è l’episodio delle navi che da Alessandria d’Egitto fecero sosta nel porto di Mira. Nicola accorse e, salito su una delle navi, chiese al capitano di sbarcare una certa quantità di grano.
Quello rispose che era impossibile, essendo quel grano destinato all’imperatore ed era stato misurato nel peso. Se fosse stato notato l’ammanco avrebbe potuto passare i guai suoi. Nicola gli rispose che si sarebbe addossato la responsabilità, e alla fine riuscì a convincerlo. Il frumento fu scaricato e la popolazione trovò grande sollievo, non solo perché si procurò il pane necessario, ma anche perché arò i terreni e seminò il grano che restava e poté raccoglierlo anche negli anni successivi. Quanto alle navi “alessandrine”, queste giunsero a Costantinopoli e, come il capitano aveva temuto, il tutto dovette passare per il controllo del peso. Quale non fu la sua gioia e meraviglia quando vide che il peso non era affatto diminuito, ma era risultato lo stesso della partenza delle navi da Alessandria.

Questo miracolo è all’origine non solo di tanti quadri che lo raffigurano, ma anche di tante tradizioni popolari legate al pane di S. Nicola. A Bari, anche per facilitarne il trasporto nei paesi d’origine, ai pellegrini che giungono nel mese di maggio vengono date “serte” di taralli, tenuti insieme da una funicella.

Nicola salva tre innocenti

Tutti gli episodi sinora narrati hanno subìto l’incuria del tempo. Essi venivano narrati dai miresi e da nonni a nipoti giunsero fino all’VIII-IX secolo. Il lungo travaglio orale fece loro perdere i connotati della “storia” per apparire piuttosto come “tradizione” o come “leggenda”. I nomi dei protagonisti delle vicende si perdettero quasi del tutto. E’ vero che in tante Vite di S. Nicola si trovano i nomi dei genitori, dello zio archimandrita, del suo predecessore sulla cattedra di Mira, del nocchiero che l’avrebbe condotto in pellegrinaggio in Egitto e in Terra Santa, e così via. Ma si tratta di nomi che nulla hanno a che fare col nostro Nicola. Bisogna rassegnarsi alla realtà che, ad eccezione del concilio di Nicea e del vescovo Teognide, nessun nome compare nella vita del nostro Santo prima della storia dei tre innocenti salvati dalla decapitazione. 

Questa storia, insieme a quella successiva dei generali bizantini (Praxis de stratelatis), è il pezzo forte di tutta la vicenda nicolaiana. Nell’antichità, per esprimere il concetto che questa narrazione era la più importante di tutte quelle che riguardavano S. Nicola, spesso non veniva indicata come Praxis de stratelatis (racconto intorno ai generali) ma semplicemente come Praxis tou agiou Nikolaou (storia di S. Nicola), quasi che tutti gli altri racconti non rivestissero alcuna importanza a paragone con questo.
In occasione della sosta di alcune navi militari nel porto di Mira, nel vicino mercato di Placoma scoppiarono dei tafferugli, in parte provocati proprio dalla soldataglia che sfogava così la tensione di una vita di asperità. In quei disordini le forze dell’ordine catturarono tre cittadini miresi, i quali dopo un processo sommario furono condannati a morte. Nicola si trovava in quel momento a colloquio con i generali dell’esercito Nepoziano, Urso ed Erpilio, i quali gli stavano dicendo della loro imminente missione militare contro i Taifali, una tribù gotica che stava suscitando una rivolta in Frigia.
Invitati da S. Nicola, i generali riuscirono a fare riportare l’ordine. Ma ecco che alcuni cittadini accorsero dal vescovo, riferendogli che  il preside Eustazio aveva condannato a morte quei tre innocenti.

Seguito dai generali, Nicola prese il cammino per Mira. Giunto al luogo detto Leone, incontrò alcuni che gli dissero che i condannati erano nel luogo detto Dioscuri. Nicola procedette così fino alla chiesa dei santi martiri Crescente e Dioscoride. Qui apprese che i condannati erano già stati portati a Berra, il luogo ove solitamente venivano messi a morte i condannati. Ben sapendo che solo lui, in quanto vescovo, avrebbe potuto fermare il carnefice, accelerò il passo e vi giunse, aprendosi la strada fra la folla che faceva da spettatrice. Il carnefice era già pronto, e i condannati stavano già col collo sui ceppi, quando Nicola si avvicinò e tolse la spada al carnefice.

Avendo liberato gli innocenti dalla decapitazione, Nicola si recò al palazzo del preside Eustazio, entrandovi senza farsi annunciare. Giunto dinanzi al preside l’apostrofò accusandolo di ingiustizie, violenze e corruzione. Quando minacciò di riferire la cosa all’imperatore, Eustazio rispose che era stato indotto in errore da due notabili di Mira, Simonide ed Eudossio. Ma Nicola, senza contestare il particolare, gli rinfacciò nuovamente la corruzione e, giocando sulle parole, gli disse che non Simonide ed Eudossio, ma  Crisaffio (oro) e Argiro (argento) l’avevano corrotto. Avendo così ristabilita la verità e la giustizia, Nicola non infierì ma perdonò al preside pentito.

I generali liberati dalla prigione

Edificati dal comportamento del santo vescovo,  tre generali ripresero il mare e raggiunsero la Frigia, ove riuscirono a sottomettere le forze ribelli all’impero. Un po’ per il successo dell’impresa un po’ perché Nepoziano era parente dell’imperatore, il loro ritorno a Costantinopoli avvenne in un’atmosfera di vero e proprio trionfo. Tuttavia la gloria e gli onori durarono poco, perché queste sono spesso accompagnate da gelosie ed invidie.

Gli agiografi parlano di malevoli suggerimenti del diavolo, certo è che ben presto si formò un partito avverso a Nepoziano e compagni.
I componenti di questo partito riuscirono a coinvolgere il potente prefetto Ablavio, il quale convinse l’imperatore che i tre generali stavano complottando per rovesciarlo dal trono. Convinto o meno dell’attendibilità della notizia, Costantino preferì non correre rischi, e li fece mettere in prigione. Dopo alcuni mesi i seguaci di Nepoziano si stavano organizzando su come liberare i generali. Per cui i loro avversari, col denaro promesso a suo tempo, tornarono da Ablavio e lo convinsero a suggerire all’imperatore un provvedimento più drastico. Infatti, Costantino diede ordine di sopprimerli quella notte stessa.

Appresa la notizia, il carceriere Ilarione corse ad avvertire i generali, che furono presi da grande angoscia. Sentendosi prossimo alla morte, Nepoziano si sovvenne dell’intervento in extremis del vescovo Nicola a favore dei tre innocenti. Allora levò al Signore questa preghiera: Signore, Dio del tuo servo Nicola, abbi compassione di noi, grazie alla tua misericordia e all’intercessione del tuo servo Nicola. Come, per i suoi meriti, hai avuto compassione dei tre uomini condannati ingiustamente salvandoli da sicura morte, così ora rida’ la vita anche a noi, mosso a misericordia dall’intercessione di questo santo vescovo.

Il Signore esaudì la preghiera di Nepoziano, fatta propria dai compagni. Quella notte S. Nicola apparve in sogno all’imperatore minacciandolo: Costantino, alzati e libera i tre generali che tieni in prigione, poiché vi furono rinchiusi ingiustamente. Se non fai come ho detto, conferirò con Cristo, il re  dei re, e susciterò una guerra e darò in pasto i tuoi resti a fiere ed avvoltoi. Spaventato, Costantino chiese chi fosse: Sono Nicola, vescovo peccatore, e risiedo a Mira, metropoli della Licia.

Nicola apparve minaccioso anche ad Ablavio, e quando l’imperatore lo mandò a chiamare, entrambi pensarono ad un’opera di magia. Mandarono a prendere i tre generali per chiedere spiegazioni. Il colloquio aveva preso il binario della “magia”, quando Costantino chiese a Nepoziano se conoscesse un tale di nome Nicola. Nepoziano si illuminò, accorgendosi che la sua preghiera era stata esaudita. E narrò tutto all’imperatore, che seduta stante ne ordinò la liberazione. Anzi, volle che andassero a Mira a ringraziare il santo vescovo ed a portargli da parte sua preziosi doni, fra cui un Vangelo tutto decorato d’oro e candelieri ugualmente d’oro. Altri autori aggiungono che giunti a Mira si tagliarono i capelli in segno di gratitudine e di devozione verso il Santo.

La riduzione delle tasse   

E’ difficile dire quanto ci sia di vero e quanto sia stato il parto della fantasia di un popolo consapevole di aver avuto un “progenitore” ed un difensore. Per i Miresi Nicola era colui che aveva riportato la retta fede, la giustizia ed il benessere alla loro città. Non per nulla, secondo la testimonianza sia della Vita Nicolai Sionitae sia dell’Encomio di Andrea di Creta, essi istituirono la festa delle “rosalie del nostro progenitore S. Nicola”. 

Fra le tante iniziative del Santo a favore della popolazione, intorno al VII secolo si narrava il suo intervento per fare ridurre le tasse per i Miresi (Praxis de tributo). 

E’ nota a diversi storici la tendenza di Costantino a gravare le popolazioni dell’impero con tasse esorbitanti. Ed anche se i cristiani cercavano delle attenuanti, i pagani come Zosimo ricordavano che Costantino era costretto a una pesante politica tributaria a causa della sua eccessiva prodigalità. L’anonimo scrittore che compose l’Epitome de Caesaribus descriveva così la sua politica tributaria: Per dieci anni eccellente, nei dodici anni successivi predone, negli ultimi dieci fu chiamato pupillo per le eccessive prodigalità.

Quando anche la città di Mira si trovò a dover pagare tasse esorbitanti, i rappresentanti del popolo si rivolsero a Nicola affinché scrivesse all’imperatore. Nicola fece di più. Partì alla volta di Costantinopoli e chiese udienza. L’anonimo scrittore qui si lascia prendere la mano e, non tenendo conto che Nicola era vissuto al tempo di Costantino, immagina i vescovi della capitale che gli rendono omaggio riunendosi nel tempio della Madre di Dio alle Blacherne, chiedendogli la benedizione. A parte l’esagerazione di una simile accoglienza, quel tempio sarebbe stato costruito un secolo dopo la morte del Santo.

L’abbellimento agiografico si nota anche al momento dell’arrivo di Costantino. Prima che cominciasse il colloquio, l’imperatore gettò il suo mantello ed ecco che questo, incrociando un raggio di sole, rimase sospeso ad esso. Il prodigio rese timoroso e benevolo l’imperatore. Quando Nicola gli riferì come i Miresi fossero oppressi dalle tasse, chiedendogli di apportare una sensibile riduzione, l’imperatore chiamò il notaio ed archivista Teodosio, e secondo il desiderio di Nicola operò una netta  riduzione a soli cento denari.

Nicola prese la carta su cui era registrata questa concessione e legatala ad una canna, la gettò in mare. Per volere di Dio la canna giunse nel porto di Mira e pervenne nelle mani dei funzionari del fisco, i quali furono molto sorpresi ma si adeguarono. Intanto però a Costantinopoli i consiglieri di Costantino fecero notare all’imperatore che forse la concessione era stata un tantino esagerata. Per cui l’imperatore chiamò nuovamente Nicola per correggere la somma della tassa che i Miresi dovevano pagare. Il Santo gli rispose che da tre giorni la carta era pervenuta a Mira. Essendo ciò impossibile, Costantino promise che se le cose stavano veramente così avrebbe confermato la precedente concessione. I nunzi, da lui inviati per verificare quel che era accaduto, tornarono e riferirono che Nicola aveva detto la verità. Mantenendo la promessa, l’imperatore confermò la concessione.

La morte del Santo
 
Considerando la tradizione secondo la quale era già anziano al tempo del concilio di Nicea, con ogni probabilità il nostro Santo morì in un anno molto prossimo al 335 dopo Cristo. Come della sua nascita, anche della sua morte non si sa alcunché. Gli episodi e i particolari che si leggono in alcune Vite non riguardano il nostro Nicola, ma un santo monaco vissuto due secoli dopo nella stessa regione.

Traslazione delle reliquie

Nel 1087 una spedizione navale partita dalla città di Bari si impadronì delle spoglie di San Nicola, che nel 1089 vennero definitivamente poste nella cripta della Basilica eretta in suo onore. L’idea di trafugare le sue spoglie venne ai baresi nel contesto di un programma di rilancio dopo che la città, a causa della conquista normanna, aveva perduto il ruolo di residenza del catepano e quindi di capitale dell’Italia bizantina. In quei tempi la presenza in città delle reliquie di un santo importante era non solo una benedizione spirituale, ma anche mèta di pellegrinaggi e quindi fonte di benessere economico.

Autore:
Padre Gerardo Cioffari O.P.