vendredi 28 décembre 2012

Les SAINTS INNOCENTS, fleurs des martyrs

Strage degli Innocenti

Peter Paul Rubens (1577–1640). La Vierge à l'Enfant entourée des Saints Innocents, 1618, 138 x 100, musée du Louvre à Paris photographiée lors de l’exposition temporaire « Rubens et son Temps » au musée du Louvre-Lens par Jean-Pol GRANDMONT


Saints Innocents

Enfants de moins de 2 ans massacrés pour le Christ par Hérode à Bethléem (Ier siècle.)

C'étaient des tout-petits enfants, ils avaient à peine 2 ans pour les plus âgés. L'âge de la crèche, pas même de la maternelle. Pour leurs pères et leurs mères, ils étaient des merveilles, des enfançons qu'on élève encore contre sa joue et que l'on fait bénir par le premier prophète qui passe. Voulant atteindre le roi d'Israël, ce sont les petits qu'Hérode fait tuer, les premiers accueillis par le Dieu d'Amour qui vient sauver les hommes. Ils sont incapables de parler. Mais aux yeux du Christ, c'est l'existence et non l'âge qui offre la liberté d'entrer dans l'Église.

Petits enfants qui furent massacrés à Bethléem de Judée sur l'ordre du roi impie Hérode, pour que périsse avec eux l'enfant Jésus. Dès les premiers siècles de l'Église, ils ont été honorés comme martyrs, car ils sont les prémices de tous ceux qui devaient verser leur sang pour Dieu et pour l'Agneau de Dieu.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/325/Saints-Innocents.html

Strage degli Innocenti

Kerald (Meister des Codex Egberti. Codex Egberti, Fol 15v, Szene: Bethlehemitischer Kindermord, 10. Jh., 10,3 X 13,3, Trier, Stadtbibliothek


Les Saints Innocents

Fleurs des Martyrs

Dieu permit le massacre des saints Innocents pour faire d'eux les prémices de la rédemption de Jésus-Christ. C'est la jalousie et la crainte qui poussèrent Hérode à commettre un crime inouï dans l'histoire; il en fut châtié et d'une manière terrible, car il mourut dans le désespoir et dévoré tout vivant par les vers.

Saint Augustin nous a dépeint le saisissant tableau de cette horrible boucherie: "Les mères s'arrachaient les cheveux; elles voulaient cacher leurs petits enfants, mais ces tendres créatures se trahissaient elles-mêmes; elles ne savaient pas se taire, n'ayant pas appris à craindre. C'était un combat entre la mère et le bourreau; l'un saisissait violemment sa proie, l'autre la retenait avec effort. La mère disait au bourreau: "Moi, te livrer mon enfant! Mes entrailles lui ont donné la vie, et tu veux le briser contre la terre!" Une autre mère s'écriait: "Cruel, s'il y a une coupable, c'est moi! Ou bien épargne mon fils, ou bien tue-moi avec lui!" Une voix se faisait entendre: "Qui cherchez-vous? Vous tuez une multitude d'enfants pour vous débarrasser d'un seul, et Celui que vous cherchez vous échappe!" Et tandis que les cris des femmes formaient un mélange confus, le sacrifice des petits enfants était agréé du Ciel.

Saint Jean, dans son Apocalypse, nous montre les saints Innocents entourant le trône de l'Agneau parce qu'ils sont purs, et Le suivant partout où Il va. "Demanderez-vous, dit saint Bernard, pour quels mérites ces enfants ont été couronnés de la main de Dieu? Demandez plutôt à Hérode pour quels crimes ils ont été cruellement massacrés. La bonté du Sauveur sera-t-elle vaincue par la barbarie d'Hérode? Ce roi impie a pu mettre à mort des enfants innocents, et Jésus-Christ ne pourrait pas donner la vie éternelle à ceux qui ne sont morts qu'à cause de Lui? Les yeux de l'homme ou de l'ange ne découvrent aucun mérite dans ces tendres créatures; mais la grâce divine s'est plu à les enrichir", aussi l'Église a-t-elle établi leur fête au plus tard dès le second siècle.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/les_saints_innocents.html

Strage degli Innocenti

Giotto  (1266–1337), Le Massacre des Innocents, fresco, Cycle of the Life of the Christ, circa 1304, 200 X 185, Scrovegni Chapel, Padua


« (…) Voilà donc que des milliers de pierres précieuses viennent s'attacher à la couronne de cet Enfant qui naît pour rajeunir la vieillesse d'un monde devenu caduc. Avant d'être fixés à l'auréole du Sauveur, les diamants de Bethléem, les petits innocents avaient été arrachés des mamelles de leurs mères. Le glaive du cruel persécuteur ayant abattu ces précoces et tendres fleurs, celui qui distribue les couronnes en avait fait une couronne pour orner son diadème, et leurs tiges devaient d'autant mieux briller sur son front, qu'elles étaient de couleur pourpre. C'étaient des lis, en raison de leur innocence; ils sont devenus des roses, parce qu'ils ont été teints dans leur sang. C'étaient des pépites d'or sorties des riches entrailles de leurs mères; ils sont devenus des lingots aux mains des anges, en attendant l'heure de leur incrustation dans la couronne du Premier-né. Le sein maternel est la mine où on les a séparés d'avec la terre, pour en faire des martyrs précieux. Bienheureuses mères ! Elles ont acquis du prix, elles ont brillé comme des mines d'or, puisqu'elles ont enfanté au Christ des martyrs. De même que les mines d'or sont placées sous la sauvegarde du fisc, de même elles jouissent du repos, sous l'oeil protecteur des anges : dès lors que leurs enfants ont subi le martyre, elles ont donné au Sauveur des pépites d'or ; aussi sont-elles placées sous la double sauvegarde de la grandeur de leurs fils et de leur propre sécurité. D'autre part, les hommes, condamnés à creuser les mines d'or, sont coupables, puisqu'ils sont condamnés ; c'est pourquoi les satellites d'Hérode sont déjà condamnés au jugement du Christ, il est, toutefois, bon de le remarquer : les criminels condamnés à l'extraction de l'or dans les mines sont seuls coupables; ainsi en a-t-il été des serviteurs d'Hérode : ils fouillaient en quelque sorte des mines d'or, et en extrayaient des sortes de pépites qui étaient les innocents, et tandis que les bourreaux devenaient noirs, ces petits enfants brillaient d'un vif éclat ; car, sous le glaive, ils étaient purs de toute faute. A leur exemple, tous ceux qui rendent témoignage au Christ naissant et se manifestant ont tout espoir de recevoir dans le royaume des cieux la couronne immortelle ».

Extrait du 39ème Sermon de Saint Augustin pour l’Épiphanie du Sauveur

SOURCE : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-32676685.html

Strage degli Innocenti

Maestro della predella dell'Ashmolean Museum, Strage degli Innocenti 1380-1385, Museo Bandini


Les saints Innocents

Celui qui ne croit pas que le baptême de Jésus-Christ soit utile aux enfants, pourrait douter aussi que votre mort et votre sang répandu pour Jésus-Christ vous aient obtenu la couronne de l'immortalité. Vous n'aviez pas l'âge pour croire qu'il devait souffrir, mais vous aviez déjà un corps capable d'endurer la mort pour Celui qui devait mourir pour nous.

Saint Augustin

Si vous cherchez pour quelles actions méritoires ces enfants ont été couronnés de la main de Dieu, cherchez aussi pour quels crimes ils ont été cruellement massacrés par Hérode. Serait-il possible que la bonté du Sauveur eût cédé à l'impiété de ce tyran, et qu'Hérode ayant pu les livrer à la mort, nonobstant leur innocence, Jésus-Christ n'ait point pu leur donner la vie éternelle, quoiqu'ils fussent morts à son occasion ?

Saint Bernard

Strage degli Innocenti

Duccio di Buoninsegna, La strage degli innocenti, predella del polittico Maestà del Duomo di Siena, tempera su tavola, 1308-1311, Museo dell'Opera del Duomo


Duccio di Buoninsegna, La strage degli innocenti, predella del polittico Maestà del Duomo di Siena, tempera su tavola, 1308-1311, Museo dell'Opera del Duomo


De quoi t'a servi ta cruauté, ô roi impie et barbare ? Tu as pu faire des martyrs, mais tu n'as pu trouver Jésus-Christ que tu voulais égorger. Tu t'imaginais qu'en venant au monde il te chasserait de ton trône ; mais tu étais dans l'erreur. Il n'est pas venu pour prendre la gloire d'autrui, mais pour donner la sienne. Il n'est pas venu pour ravir les royaumes de la terre, mais pour offrir le royaume du ciel. Il n'est pas venu pour s'emparer des grandeurs et des dignités d'ici-bas, mais pour souffrir des injures et des opprobres. Il n'est pas venu pour avoir la tête couronnée de diadèmes, mais pour y porter une couronne d'épines. Enfin, il n'est pas venu pour y être élevé au-dessus des empires, mais pour être attaché à une croix et y endurer la mort.

Saint Augustin

SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/12/28.php

Strage degli Innocenti

Andrea di Bartolo  (1360–1428), et Bartolo di Fredi  (1330–1410), Massacre of the Innocents, circa 1380, 89.2 x 129.8, Walters Art Museum


Nul n’est inapte au mystère divin

La cruauté d’Hérode, qui voulait supprimer dès ses premiers instants celui qu’il soupçonnait être roi, favorisait sans le savoir le plan divin ; en effet, tandis que, tout entier à son atroce forfait, il poursuivait un enfant inconnu en massacrant indistinctement tous les nouveau-nés, une renommée singulière répandait partout la nouvelle, annoncée par le ciel, de la naissance du souverain ; renommée que rendaient à la fois plus prompte en ses effets et plus rapide la nouveauté du signe céleste et l’impiété du persécuteur assoiffé de sang.

Eux (les innocents) ont pu mourir pour celui qu’ils ne pouvaient confesser. Ainsi, pour qu’aucune période de sa vie ne fût exempte de miracles, le Christ manifestait en se taisant la puissance du Verbe dès avant l’usage de la parole, et semblait déjà dire : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Mt 19, 14) ; il couronnait les nouveau-nés d’une gloire nouvelle et consacrait dès sa naissance les premiers jours de ces petits, afin de nous apprendre que nul d’entre les hommes n’est inapte au mystère divin, puisque même cet âge était capable de la gloire du martyre.

St Léon le Grand

Saint Léon le Grand († 461), pape et docteur de l’Église, a largement contribué à formuler contre les hérésies la doctrine chrétienne de l’Incarnation. / 2e sermon pour l’Épiphanie, 1.3, trad. R. Dolle, Paris, Cerf, Sources chrétiennes 22 bis, 1964, p. 221, 225.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-28-decembre/meditation-de-ce-jour-1/

Strage degli Innocenti

Gentile da Fabriano, 1425, particolare del polittico Quaratesi Chiesa di San Niccolò Oltrarno (smembrato in vari musei), Uffizi Gallery, Firenze / Quaratesi-Polyptychon, Seitentafel: Hl. Nikolaus von Bari, Detail des Gewandes: Betlehemitischer Kindermord


Saint Quodvultdeus de Carthage (437 à 453): « Enfants martyrisés par Hérode et témoins du Christ »

Sermon 2 ; PL 40, 655 (trad. Orval)

Pourquoi as-tu peur, Hérode, d’entendre qu’un roi est né ? Il n’est pas venu pour te détrôner mais pour vaincre le démon. Mais toi, tu ne le comprends pas, et tu prends peur et tu entres en fureur. Pour perdre le seul enfant que tu recherches, tu deviens le cruel assassin d’un grand nombre. Ni l’amour des mères en larmes, ni le deuil des pères pleurant leurs fils, ni les cris et les gémissements des enfants ne te retiennent. Tu massacres ces petits dans leurs corps parce que la peur te tue en ton cœur. Et tu penses que, si tu arrives à tes fins, tu pourras vivre longtemps, alors que c’est la vie elle-même que tu cherches à tuer. Celui qui est la source de la grâce, à la fois petit et grand, qui est couché dans une crèche, fait trembler ton trône. Il réalise son dessein par toi mais à ton insu. Il accueille les enfants de ses ennemis et en fait ses enfants d’adoption.

Ces petits meurent pour le Christ sans le savoir ; leurs parents pleurent la mort de martyrs. Alors qu’ils ne savaient pas encore parler, le Christ les rend capables d’être ses témoins. Voilà comment règne ce Roi. Déjà il opère la libération et donne le salut. Mais toi, Hérode, tu ignores tout cela ; tu prends peur et tu entres en fureur. Et quand tu t’irrites contre un petit enfant, tu te mets déjà à son service sans le savoir.

Qu’il est grand le don de la grâce ! Par quels mérites ces enfants ont-ils gagné la victoire ? Ils ne parlent pas encore, et déjà ils confessent le Christ. Leurs corps sont encore incapables d’engager le combat, et déjà ils remportent les palmes de la victoire.

SOURCE : http://orthodoxesantiochenice.com/2009/12/29/saint-quodvultdeus-de-carthage-437-a-453-enfants-martyrises-par-herode-et-temoins-du-christ/

Strage degli Innocenti

Fra Angelico  (circa 1395–1455), Massacre of the Innocents / Bethlehemitischer Kindermord, 1450, 38,5 x 37, part. Armadio degli Argenti, Firenze, Museum of San Marco


Aujourd'hui nous commémorons le massacre des saints innocents par les sbires d'Hérode.

Retrouvez un extrait de sermon de saint Bernard à ce propos :

" Quant aux saints Innocents, quelqu'un doute-t-il de leurs couronnes? On ne peut douter que les enfants massacrés pour Jésus-Christ aient reçu la couronne du martyre, que lorsqu'on doute si ceux qui sont régénérés en Jésus-Christ, sont comptés au nombre des enfants d'adoption. Comment peut-on croire en effet que cet enfant qui est né pour nous, non point contre nous, aurait souffert que les. enfants, nés en même temps que lui, fussent, mis à. mort à cause de lui, s'il n'avait point voulu leur assurez quelque chose de meilleur que la vie? De même qu'à cette époque, la seule circoncision, sans aucun acte de la volonté des enfants qui la recevaient, et maintenant le baptême suffit, de même pour le salut, ainsi le martyre souffert pour Jésus-Christ a du suffire également pour les sauver. Si vous me demandez quels mérites ils ont eus aux yeux de Dieu pour être sauvés, je vous prierai de me dire quel était leur crime aux yeux d'Hérode pour être mis à mort. Est-ce que par hasard la bonté de Jésus-Christ serait moins grande pour les couronner, que la cruauté d'Hérode ne le fut pour les faire périr? Je veux bien que saint Etienne passe pour un martyr aux yeux des hommes, puisque sa mort parut volontaire de sa part, surtout quand on le voit plus inquiet pour ses propres persécuteurs, jusqu'au moment même où il rendit le dernier soupir, que pour lui-même, et oublier ses propres souffrances corporelles, pour ne songer qu'à compatir, du fond du cœur, au malheur des autres et à gémir plutôt sur leurs péchés que sur les coups qu'ils lui portaient. Que saint Jean soit aussi un martyr aux yeux des anges qui, en leur qualité d'êtres spirituels, ont vu les dispositions de son coeur, cela n'empêche point qu'ils ne soient aussi de véritables martyrs à vos yeux, ô mon Dieu, et si les hommes, ni les anges, n'ont vu aucun mérite en eux, les prévenances singulières de votre grâce ne s'en montrent pas moins pour cela en eux. Vous avez tiré la louange la plus parfaite de la bouche des enfants qui ne pouvaient point parler encore (Psal. VIII, 3). Les anges disent bien : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté (Luc. II, 14). » C'est beaucoup sans doute, mais j'ose dire que ce n'est pas encore là une gloire parfaite, tant que ne s'est pas fait entendre celui qui dit : «Laissez venir à moi les petits enfants, parce que le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent (Matth. XIX,14), » celui, dis-je, qui est la paix des hommes et les sauve dans le sacrement de sa bonté, sans le concours de leur volonté."

L'occasion de se rappeler que l' #avortement fait près de 220 000 morts tous les ans.

SOURCE : https://www.facebook.com/hommenouveau.fr/?hc_ref=ARTMGRp2GEEpFSpHP55t43sX2Td9N_bcHF47fLU6v53KEcPeG_SwMy4ssN_8Ho9lOIk&fref=nf

Strage degli Innocenti

Giusto de' Menabuoi  (–1393), Strage degli innocenti, circa 1376. affresco, battistero di Padova


Les saints Innocents

Ô Divin Jésus ! pourquoi ce ravissant sourire vient-il répondre à mon chant, alors que je te parle de pleurs ? Ô doux enfant !… je comprends ton regard… Déjà tu voudrais quitter ton berceau afin de commencer à moissonner les fleurs qui t’ont charmé… Hélas ! bientôt tu devras t’éloigner de cette pauvre étable, le seul asile que t’offre ta patrie de la terre… Tu la quitteras pour fuir devant un prince mortel que ta royauté divine fera trembler sur son trône… Mais en fuyant sur la terre d’Égypte tu recueilleras une abondante moisson de fleurs printanières… Tous les heureux enfants de ton âge recevront les blanches couronnes que ton rapide passage ici-bas leur aura déjà méritées, ces innocents agneaux sacrifieront leur vie de quelques jours, pour toi, Jésus, l’auteur même de la vie, mais en retour tu placeras en leurs mains enfantines la palme des victorieux et pendant l’éternité tout entière cette gracieuse phalange se jouera au pied de ton trône, ô Divin Agneau !…

Ainsi la cruauté d’Hérode sera trompée ; en voulant anéantir ton empire, il enverra devant toi toute une légion de martyrs destinée à former ta cour.

Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de l’Église, est très populaire par son exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses écrits. / Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1992, p. 803.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mercredi-28-decembre/meditation-de-ce-jour-1/

Strage degli Innocenti

The Massacre of the Innocents, from the Infancy of Christ panels, artist unknown, Italy, c. 1376, tempera on panel, Musei Capitolini, Rome


Le Royaume est aux enfants

Péguy donne la parole à Dieu à propos des saints Innocents, qui par excellence sont les enfants entrés dans le Royaume :

Admirez ici l’ordre de ma grâce. Ils avaient fait ceci

Qu’ils étaient venus au monde. Un point, c’est tout. Ou si vous préférez,

Ils avaient fait ceci qu’ils étaient des petits nouveau-nés.

C’étaient des espèces de petits nourrissons juifs.
Des garçons et des filles.

Leurs mères disaient comme dans tous les pays
du monde : C’est le mien qui est le plus beau.

Eux, ça leur était bien égal, d’être beaux. Pourvu qu’ils dorment et qu’ils tettent [sic].

Quand ils avaient sommeil,

Quand ils avaient envie de dormir ils dormaient ;

Quand ils avaient faim et soif (ensemble)

Quand ils avaient envie de téter, ils tétaient ;

Quand ils avaient envie de crier ils criaient :

C’étaient leurs plus grandes occupations. C’est ainsi qu’ils trouvèrent

Non seulement le royaume de Dieu et la vie éternelle.

Mais seuls d’y porter écrit sur le front mon nom et le nom de mon Fils.

Et seuls d’y chanter ce cantique nouveau.

Charles Péguy

Charles Péguy († 1914) est un des plus grands écrivains français du début du xxe siècle. Socialiste et dreyfusard, il se convertit au catholicisme et déploie une œuvre admirable que la guerre vient interrompre en 1914. / Le Mystère de saints innocents [1912], Œuvres poétiques complètes, Pléiade, Gallimard, 2014, p. 810-811.

Strage degli Innocenti

The Massacre of the Innocents, German manuscript, circa 1350, British Library, Shelfmark Add. 17687 B

Manoscritto tedesco, 1240 circa, British Library, Londra


LES INNOCENTS

Les Innocents furent ainsi nommés pour leur vie, leur châtiment et leur innocence acquise. Leur vie fut innocente, n'ayant jamais nui, ni à Dieu par désobéissance, ni au prochain par injustice, ni à eux-mêmes par malice en péchant. Ils furent innocents dans leur vie et simples dans la foi . Le châtiment, ils le subirent innocemment et injustement, ainsi qu'il est dit au psaume : «Ils répandirent un sang innocent. » Ils possédèrent l’innocence acquise; dans- leur martyre, ils méritèrent l’innocence baptismale, c'est-à-dire que le péché originel fut effacé. en eux.. En parlant de cette innocence, le psalmiste dit : « Conservez l’innocence et considérez la droiture, » c'est-à-dire conservez l’innocence baptismale et considérez la droiture d'une vie pleine de bonnes oeuvres.

Les Innocents furent tués par Hérode l’Ascalonite. La sainte Ecriture fait mention de trois Hérode que leur infâme cruauté a rendus célèbres. Le premier fut Hérode l’Ascalonite, sous lequel naquit le Seigneur et par qui furent massacrés les enfants. Le second fut Hérode Antipas, qui fit décoller saint Jean-Baptiste. Le troisième fut Hérode Agrippa, qui tua saint Jacques et emprisonna saint Pierre. On a fait ces vers à leur sujet :

Ascalonita necat pueros, Antipa Joannem,

Agrippa Jacobum, claudens in carcere Petrum.

Mais racontons en peu de mots l’histoire du premier Hérode. Antipater l’Icluméen, ainsi qu'on lit dans l’Histoire scholastique (Sozomène, Histoire Tripartite, ch. II), se maria à une nièce du roi des Arabes : il en eut un, fils, qu'il appela Hérode et qui plus tard fut surnommé l’Ascalonite. Ce fut lui qui reçut le royaume de Judée de César-Auguste et dès lors, pour la première fois; le sceptre sortit de Juda. Il eut six fils : Antipater, Alexandre, Aristobule, Archelaüs, Hérode, Antipas. et Philippe. Il envoya à Rome, pour s'instruire dans les arts libéraux, Alexandre et Aristobule dont la mère était juive; leurs études achevées, ils revinrent. Alexandre se fit grammairien et Aristobule devint un orateur très véhément : déjà ils avaient eu des différends avec leur père pour la possession du trône. Le père eu fut offensé et s'attacha à faire prévaloir Antipater. Comme ils avaient comploté la mort de leur père et qu'ils avaient été chassés par lui, ils allèrent se plaindre à César de l’injustice qu'ils avaient subie. Sur ces entrefaites, les Mages viennent à Jérusalem et s'informent avec grand soin de la naissance d'un nouveau roi. A cette nouvelle, Hérode se trouble, et, craignant que de la race légitime des rois, il ne fût né un rejeton qu'il ne pourrait chasser comme usurpateur, il prie les Mages de l’avertir aussitôt qu'ils l’auraient trouvé, simulant vouloir adorer celui qu'il voulait tuer. Cependant les Mages retournèrent en leur pays par un autre chemin. Hérode, ne les voyant pas revenir, crut qu'ils avaient eu honte de retourner vers lui, parce qu'ils auraient été les dupes de l’apparition de l’étoile et ne s'occupa plus de rechercher l’enfant. Mais ayant appris le récit des bergers et les prédictions de Siméon et d'Anne, ses appréhensions redoublèrent et il se crut indignement trompé par les Mages. Il pensa donc alors à tuer les enfants qui étaient à Bethléem, pour faire périr avec eux celui qu'il ne connaissait pas. Mais sur les avis de l’Ange, Joseph avec sa mère et l’Enfant s'enfuit en Egypte et demeura sept ans à Hermopolis, jusqu'à la mort d'Hérode. Or, quand le Seigneur entra en Egypte, toutes les idoles furent renversées, selon la prédiction d'Isaïe. Et de même que lors de la sortie des enfants d'Israël de l’Égypte, il n'y eut pas une maison où parla main de Dieu, le premier né, ne fût mort, de même il n'y eut pas de temple dans lequel une idole ne fût renversée. Cassiodore rapporte dans son Histoire Tripartite (Liv. VI, chap. XLII), qu'à Hermopolis, en Thébaïde, il existe un arbre appelé Persidis qui a la propriété de guérir ceux des malades au cou desquels on attache de son fruit, de ses feuilles ou de son écorce. Or, comme la bienheureuse Marie s'enfuyait en Egypte avec son fils; cet arbre s'inclina jusqu'à terre et adora humblement Jésus-Christ.

Hérode se préparait à massacrer les enfants, lorsqu'une lettre de César-Auguste le cita à comparaître devant lui pour répondre aux accusations de ses fils. En traversant Tharse, il sut que les mages avaient passé la mer sur des vaisseaux tharsiens, et il fit brûler toute la flotte, selon qu'il avait été prédit : « D'un souffle impétueux vous briserez les vaisseaux de Tharsis. » (Ps. VI.) Le père ayant vidé ses différends avec ses enfants devant César, il fut arrêté que ceux-ci obéiraient en tout à leur père, et que celui-là céderait l’empire à qui il voudrait. Hérode, devenu plus hardi à son retour par l’affermissement de son pouvoir, envoya égorger tous les enfants qui se trouvaient à Bethléem, âgés de deux ans et au-dessous, selon le temps qu'il avait supputé d'après les mages. Ceci a besoin de deux éclaircissements : le premier par rapport au temps, et voici comment on l’explique : âgés de deux ans et au-dessous, c'est-à-dire, en commençant par les enfants de deux ans jusqu'aux enfants d'une nuit.

Hérode avait en effet appris des mages qu'un prince était né le jour même de l’apparition de l’étoile, et comme il s'était déjà écoulé un an depuis son voyage à Rome et son retour, il croyait que le Seigneur avait un an et quelques jours de plus; c'est pour cela qu'il exerça sa fureur sur ceux qui étaient plus âgés, c'est-à-dire, qui avaient deux ans et au-dessous, jusqu'aux enfants qui, n'avaient qu'une nuit : dans la crainte que cet enfant, auquel les autres obéissaient, ne subît quelque transformation qui le rendrait ou plus vieux ou plus jeune. C'est le sentiment le plus commun et le plus vraisemblable. Le second éclaircissement se tire de l’explication qu'en donne saint Chrysostome. Il entend ainsi l’ordre du nombre d'années ; depuis deux ans et au-dessous, c'est-à-dire, depuis les enfants de deux ans jusqu'à cinq. Il avance ainsi que l’étoile, apparut aux mages pendant un an avant là naissance du Sauveur. Or, depuis qu'il avait: appris cela, Hérode avait: été à Rome et son projet fut différé d'un an. Il croyait donc que le Sauveur était né quand l’étoile apparut aux mages. D'après son calcul, le Sauveur aurait eu deux ans: voilà pourquoi il fit massacrer les enfants de deux à cinq ans, mais pas moins jeunes que de deux ans. Ce qui rend cette assertion vraisemblable, ce sont les ossements des innocents dont quelques-uns sont trop grands pour ne pouvoir appartenir à des corps qui n'auraient eu que deux ans (Tout ce récit est copié dans l’Histoire scholastique, Ev, C. XI). On pourrait peut-être encore dire que les hommes étaient de plus haute taille alors qu'aujourd'hui. Mais Hérode en fut bientôt puni. En effet Macrobe rapporte et Méthodien en sa chronique dit que le petit fils d'Hérode était en nourrice et qu'il fut tué avec les autres par les bourreaux. Alors fut accomplie la parole du Prophète : « Rama, c'est-à-dire les hauts lieux, retentirent des pleurs et des gémissements des pieuses mères. »

Mais Dieu dont les desseins sont souverainement équitables (Eusèbe, Histoire-ecclésiastique, livreI1, c. VIII) ne permit pas que l’affreuse cruauté d'Hérode restât impunie. Il arriva, par le jugement de Dieu, que celui qui avait privé tant de parents de leurs enfants fut aussi privé des siens plus misérablement encore. Car Alexandre et Aristobule inspirèrent de nouveaux soupçons à leur père.

Un de leurs complices avoua que Alexandre lui avait fait de grandes promesses s'il empoisonnait son père: un barbier déclara aussi qu'on lui avait promis des récompenses considérables, si en rasant la barbe d'Hérode, il lui coupait la gorge : il ajouta qu'Alexandre aurait dit que l’on ne pouvait rien espérer d'un vieillard qui se teignait les cheveux pour paraître jeune. Le père, irrité, les fit tuer ; sur le trône, il établit Antipater pour régner après lui, et il substitua encore Antipas à Antipater. De plus, Hérode affectionnait particulièrement Agrippa, ainsi qu'Hérodiade, femme de Philippe, qu'il avait eus d'Aristobule. Pour ces deux motifs Antipater conçut une haine si implacable contre son père, qu'il tenta de s'en défaire par le poison ; Hérode s'en méfiant, le fit jeter en prison. César-Auguste apprenant qu'il avait tué ses fils : « J'aimerais mieux, dit-il, être le pourceau d'Hérode que son fils ; car comme prosélyte, il épargne ses porcs et il tue ses enfants. » Parvenu à l’âge de 70 ans, Hérode tomba gravement malade: il était miné par une forte fièvre, ses membres se pourrissaient et ses douleurs étaient incessantes; il avait les pieds enflés, les testicules rongés de vers; il exhalait une puanteur intolérable ; sa respiration était courte et ses soupirs continuels. Ayant pris un bain d'huile par l’ordre des médecins, on l’en sortit presque mort.

Ayant entendu dire que les juifs seraient contents de le voir mourir, il fit rassembler dans une prison les plus nobles jeunes gens de toute la Judée et dit à Salomé sa soeur : « Je sais que les juifs se réjouiront de ma mort; mais il pourra s'y répandre bien des larmes et j'aurai de nobles funérailles, si vous voulez obéir à mon ordre; c'est, aussitôt que j'aurai rendu l’esprit, de tuer tous ceux que je garde en prison afin qu'ainsi toute la Judée me pleure malgré qu'elle en ait. » Après chaque repas, il avait coutume de manger une pomme qu'il pelait lui-même avec une épée. Or, comme il tenait cette arme à la main, il fut pris d'une toux violente et regardant autour de lui si personne ne l’empêcherait de se frapper, il leva la main pour le faire, mais un de ses cousins lui retint le bras en l’air. Aussitôt, comme s'il eût été mort, des gémissements retentirent dans le palais. A ces cris, Antipater bondit de joie, et promit toute sorte de présents aux gardes, si on l’en délivrait. Quand Hérode en fut informé, il souffrit plus de la joie de son fils que de : sa propre mort ; il envoya alors des satellites, le fit tuer et institua Archélaüs son successeur. Il mourut cinq jours après. Il avait été fort heureux en bien des circonstances, mais il eut fort à souffrir dans son intérieur.

Salomé délivra tous ceux dont le roi avait ordonné la mort. Remi, dans son original sur saint Mathieu (Homélie 6e de Remi d'Auxerre), dit que Hérode se suicida de l’épée avec laquelle il pelait une pomme, et que sa sueur Salomé fit tuer tous ceux qui étaient en prison, ainsi qu'elle l’avait décidé avec son frère.

La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdccccii

SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/013.htm

Strage degli Innocenti

Lucas Giraldo and Juan Rodriguez. Massacre of the Innocents, plateresque retrochoir of the Cathedral of Ávila, Spain


Les Saints Innocents

Les plus anciens témoins de la fête des saints Innocents en Occident sont les sermons de St Pierre Chrysologue (+ avant 451) et St Césaire d’Arles (+ 543). Le calendrier de Carthage annonce la fête au 28 décembre. A Rome, vers 560-570, le sacramentaire de Vérone fournit deux formulaires de messe du natale Innocentium. Les Byzantins et les Coptes ont la fête le même jour. L’Espagne fêtait l’allisio Infantum le 8 janvier, après l’Épiphanie.

Soit la fête fut reçue d’Orient, à moins qu’elle ne remonte à une période antérieure à l’adoption de l’Épiphanie, où l’on aurait commémoré dans la suite du 25 décembre tous les évènements qui entourent la Nativité.

A noter : avant 1960, la fête des saints Innocents est célébrée en violet, sans Gloria, ni Alléluia. Son octave est célébrée en rouge. La réforme de Jean XXIII supprimera cette particularité.

AUX PREMIÈRES VÊPRES. avant 1960

Ant.au Magnificat Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec les femmes, car ils sont vierges, et ils suivent l’Agneau partout où il va.

V/. Hérode irrité fit tuer beaucoup d’enfants.

R/. En Bethléem de Juda, cité de David.

A MATINES. avant 1960

Hymnus

Audit tyránnus ánxius

Adésse regum Príncipem,

Qui nomen Israël regat,

Teneátque David régiam.

Exclámat amens núntio :

Succéssor instat, péllimur :

Satélles, i, ferrum rape,

Perfúnde cunas sánguine.

Quid próficit tantum nefas ?

Quid crimen Heródem juvat ?

Unus tot inter fúnera

Impúne Christus tóllitur.

Iesu, tibi sit glória,

Qui natus es de Vírgine,

Cum Patre et almo Spíritu,

In sempitérna sæcula. Amen.

Hymne

L’inquiet tyran vient d’apprendre

la naissance du Roi des rois,

de celui qui doit régir Israël,

et occuper le trône de David.

A cette nouvelle, il s’écrie tout éperdu :

« Un compétiteur s’approche et va vous détrôner ;

allez, satellites, prenez le fer,

inondez de sang les berceaux. »

A quoi sert un tel forfait ?

Quelle est pour Hérode l’utilité de ce crime ?

Seul, le Christ échappe à ce grand carnage

et il se trouve en sûreté.

Gloire à vous, ô Jésus,

qui êtes né de la Vierge ;

gloire au Père, et à l’Esprit divin,

dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.

Au premier nocturne.

Du prophète Jérémie. Cap. 31, 15-23.

Première leçon. Voici ce que dit le Seigneur : Une voix a été entendue sur une hauteur, (voix) de lamentation, de deuil et de pleur, la voix de Rachel déplorant (la perte de) ses enfants, et ne voulant pas en être consolée, parce qu’ils ne sont plus. Voici ce que dit le Seigneur : Que ta voix cesse ses gémissements, et tes yeux leurs larmes ; parce qu’il est une récompense à tes œuvres, dit le Seigneur, et ils reviendront de la terre de l’ennemi [1]. Et il est un espoir pour tes derniers moments, dit le Seigneur, et tes fils reviendront dans tes confins.

R/. Les cent quarante-quatre mille qui ont été achetés de la terre : ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec les femmes : * ls sont demeurés vierges, c’est pourquoi ils règnent avec Dieu, et l’Agneau de Dieu avec eux. V/. Ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, et qui ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau. * Ils.

Deuxième leçon. Entendant, j’ai entendu Éphraïm dans sa transmigration : Vous m’avez châtié et j’ai été instruit, comme un jeune taureau indompté ; convertissez-moi et je serai converti, parce que vous êtes le Seigneur mon Dieu. Car, après que vous m’avez converti, j’ai fait pénitence, et après que vous m’avez montré (mon état), j’ai frappé ma cuisse. J’ai été confondu, et j’ai rougi, parce que j’ai supporté l’opprobre de ma jeunesse. Est-ce qu’il n’est pas un fils honorable pour moi, Éphraïm, n’est-il pas un enfant de délices ? parce que, depuis que j’ai parlé de lui, je me souviendrai encore de lui [2]. 1. _ R/. Sous l’autel de Dieu [3], j’entendis la voix de ceux qui avaient été tués, disant : * Seigneur, pourquoi ne défendez-vous pas notre sang ? Et ils reçurent une divine réponse : Attendez encore un peu de temps, jusqu’à ce que soit accompli le nombre de vos frères. V/. Je vis sous l’autel de Dieu les âmes de ceux qui avaient été tués pour le Verbe de Dieu, et pour le témoignage qu’ils avaient (à rendre) ; et ils criaient d’une voix forte, disant. * Seigneur.

2. Troisième leçon. Établis-toi un lieu d’observation, abandonne-toi à l’amertume [4], dirige ton cœur vers la voie droite, dans laquelle tu as marché : retourne, vierge d’Israël, retourne vers ces cités tiennes. Jusques à quand seras-tu énervée par les délices, fille vagabonde ? parce que le Seigneur a créé un nouveau prodige sur la terre : Une femme environnera un homme [5]. Voici ce que dit le Seigneur, Dieu d’Israël : Ils diront encore cette parole dans la terre de Juda et dans ses villes, lorsque j’aurai ramené leurs captifs : Que le Seigneur te bénisse, beauté de justice, montagne sainte.

R/. Ils adorèrent celui qui vit dans les siècles des siècles. * Jetant leurs couronnes devant le trôné du Seigneur leur Dieu. V/. Et en présence du trône, ils tombèrent sur leurs faces, et ils bénirent celui qui vit dans les siècles des siècles. * Jetant. Gloire au Père. * Jetant.

Au deuxième nocturne.

Sermon de saint Augustin, Évêque.

Quatrième leçon. Nous célébrons aujourd’hui, mes très chers frères, la fête de ces enfants que l’Évangile nous dit avoir été tués par l’ordre du cruel roi Hérode. Que la terre se livre donc aux transports de la joie, elle qui est la mère féconde de ces célestes soldats et qui enfante de tels prodiges. Certes, ce tyran impie n’aurait jamais pu être aussi utile à ces bienheureux enfants par son affection, qu’il leur a été utile par sa haine. Car, comme le manifeste la sainte solennité de ce jour, autant l’iniquité a abondé contre ces bienheureux enfants, autant se sont répandues sur eux les grâces et les bénédictions célestes.

R/. Ils ont répandu autour de Jérusalem le sang des Saints, comme de l’eau. * Et il n’y avait personne qui les ensevelît. V/. Ils ont donné les restes mortels de vos serviteurs en nourriture aux oiseaux du ciel, et la chair de vos Saints aux bêtes de la terre. * Et.

Cinquième leçon. Tu es heureuse, ô Bethléem, terre de Juda, toi qui as subi la cruauté du roi Hérode dans le meurtre de tes fils, car tu as en même temps mérité d’offrir à Dieu une blanche multitude de paisibles enfants. C’est avec raison que nous célébrons la fête de ces Martyrs. Le monde, en les faisant naître à la vie éternelle, les a rendus plus heureux que n’avaient fait leurs mères en les enfantant pour la terre ; puisqu’ils ont été trouvés dignes d’une vie sans fin, presque avant d’avoir pu faire usage de la vie présente.

R/. Seigneur, ceux-ci sont des Saints qui ont souffert pour vous : vengez-les. * Car ils crient vers vous tous les jours. V/. Vengez, Seigneur, le sang de vos Saints, qui a été répandu. * Car.

Sixième leçon. Les autres Martyrs ont eu une mort précieuse : leur gloire est dans la confession du nom de Jésus-Christ ; mais la gloire de ceux-ci est dans la consommation même de leur vie. Car, dès les prémices de leur jeune existence, la mort qui a mis fin à leur vie présente, leur a valu d’entrer aussitôt en possession de la gloire. Ceux que l’impiété d’Hérode a arrachés du sein de leurs mères les allaitant encore, sont appelés à juste titre les fleurs des Martyrs : fleurs écloses au milieu du froid de l’infidélité, premiers tendres bourgeons de l’Église, que le frimas de la persécution est venu dessécher.

R/. Ce sont ceux qui n’ont pas souillé leurs vêtements : * Ils marcheront avec moi, vêtus de blanc, parce qu’ils en sont dignes V/. Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes : car ils sont vierges. * Ils. Gloire au Père. * Ils.

Au troisième nocturne.

A la place de l’antienne du Commun des Martyrs, on dit : _Ant. 8 Ce sont ceux-ci qui sont venus * de la grande tribulation, et ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.

En ce temps-là : Voici qu’un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit : "Lève toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu’à ce que je t’avertisse. Et le reste.

Homélie de saint Jérôme, Prêtre.

Septième leçon. Quand il prit l’enfant et sa mère pour passer en Égypte, c’était pendant la nuit et dans les ténèbres, car il laissa dans la nuit de l’ignorance les incrédules dont il s’éloigna ; mais quand il revient dans la Judée, il n’est question dans l’Évangile ni de nuit, ni de ténèbres : parce qu’à la fin du monde, les Juifs, recevant la foi figurée par le Christ revenant d’Égypte, seront dans la lumière.

R/. Ces Saints chantaient un cantique nouveau devant le trône de Dieu et de l’Agneau : * Et la terre retentissait de leurs voix. V/. Ceux ci ont été achetés d’entre les hommes pour être les prémices offertes à Dieu et à l’Agneau ; et le mensonge ne s’est point trouvé dans leur bouche. * Et.

Huitième leçon. Afin que fût accomplie cette parole, que le Seigneur a dite par un Prophète : « J’ai rappelé mon Fils de l’Égypte. » Que ceux qui nient la vérité des livres hébreux, disent en quel endroit de la version des Septante, on lit cela ; mais comme ils ne l’y trouveront pas, nous leur dirons que cela est écrit dans le Prophète Osée, comme nous l’attestent les exemplaires que nous avons tout récemment publiés.

Répons avant 1960 R/. Je vis, sous l’autel de Dieu, les âmes de ceux qui ont été tués à cause de la parole de Dieu qu’ils avaient ; et ils disaient à haute voix : * Vengez, Seigneur, le sang de vos Saints qui a été répandu. V/. Sous le trône de Dieu tous les Saints s’écriaient. * Vengez, Seigneur.

Répons après 1960 R/. Je vis, sous l’autel de Dieu, les âmes de ceux qui ont été tués à cause de la parole de Dieu qu’ils avaient ; et ils disaient à haute voix : * Vengez, Seigneur, le sang de vos Saints qui a été répandu. V/. Sous le trône de Dieu tous les Saints s’écriaient. * Vengez, Seigneur. Gloire au Père. * Vengez, Seigneur.

Neuvième leçon. Ce.fut alors que s’accomplit la parole du Prophète Jérémie, disant : « Une voix a été entendue dans Rama, des pleurs et des cris déchirants répétés, c’était Rachel, pleurant ses fils. » De Rachel est né Benjamin, dans la tribu duquel ne se trouve pas Bethléem. On demande donc pourquoi Rachel pleure les enfants de Juda c’est à dire de Bethléem, comme si c’étaient ses propres enfants ? Nous répondrons brièvement que Rachel fut ensevelie près de Bethléem, en Ephrata ; et que sa sépulture en cet endroit lui a fait donner le nom de mère de Bethléem et de ses habitants. Ou bien encore, c’est parce que Juda et Benjamin étaient deux tribus limitrophes ; et qu’Hérode avait ordonné de tuer les enfants, non seulement dans Bethléem, mais encore dans tous les environsl.

Répons avant 1960 R/. Ceux-ci, qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils. Et d’où sont-ils venus ? Et l’on me dit : * Ce sont ceux qui sont venus ici à travers la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. V/. Je vis, sous l’autel de Dieu, les âmes de ceux qui avaient été tués pour le Verbe de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient à rendre. * Ce. Gloire au Père. * Ce.

Après 1960, on dit le Te Deum, sans le répons

A LAUDES

Ant. 1 Hérode, irrité, * fit tuer beaucoup d’enfants dans Bethléem de Juda, cité de David.

Ant. 2 Hérode * fit tuer beaucoup d’enfants, de deux ans et au-dessous, à cause du Seigneur.

Ant. 3 Leurs Anges * voient sans cesse la face du Père.

Ant. 4 Dans Rama, une voix * a été entendue, des pleurs et des gémissements : c’était Rachel, pleurant ses fils.

Ant. 5 Sous le trône de Dieu *, tous ces Saints s’écrient : Vengez notre sang, ô notre Dieu.

Capitule. Je vis l’Agneau, debout sur la montagne de Sion et avec lui cent quarante-quatre mille, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts.

Hymnus

Salvéte, flores Mártyrum,

Quos lucis ipso in límine

Christi insecútor sústulit,

Ceu turbo nascéntes rosas.

Vos prima Christi víctima,

Grex immolatórum tener,

Aram sub ipsam símplices

Palma et corónis lúditis.

Iesu, tibi sit glória,

Qui natus es de Vírgine,

Cum Patre et almo Spíritu,

In sempitérna sæcula. Amen.

Hymne

Salut, ô fleurs des Martyrs !

vous que, sur le seuil même de la vie,

le persécuteur du Christ a moissonnées,

comme un tourbillon enlève des rosés naissantes

Vous êtes les premières victimes du Christ,

tendre troupeau d’enfants immolés ;

vous jouez innocemment sous l’autel même,

avec vos palmes et vos couronnes.

A vous soit la gloire, ô Jésus,

qui êtes né de la Vierge ;

ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit,

dans les siècles éternels ! Ainsi soit-il.

V/. Hérode, irrité, fit tuer beaucoup d’enfants.

R/. En Bethléem de Juda, cité de David.

Ant. au Bénédictus Ce sont ceux-ci *qui ne se sont pas souillés avec les femmes ; car ils sont vierges, et ils suivent l’Agneau partout où il va [6].

AUX DEUXIÈMES VÊPRES.

V/. Sous le trône de Dieu, tous ces Saints s’écrient.

R/. Vengez, notre sang, ô notre Dieu.

Ant. au Magnificat Pour le Christ, ces innocents * enfants ont été mis à mort ; encore à la mamelle, ils ont été tués par un roi injuste ; ils suivent l’Agneau sans tache lui-même, et disent sans cesse : Gloire à vous, Seigneur.

[1] « En effet, les Saints Innocents ont reçu la récompense de leur sang, versé pour Jésus-Christ. Ils ont échangé la terre d’Hérode, leur ennemi, contre la possession du royaume des cieux ; ils doivent retourner dans leur pays primitif, quand, au lieu de ce corps vil, ils recevront un corps glorieux et ressusciteront hommes parfaits. » (Saint Jérôme).

[2] « Dieu nous apprend qu’il a entendu les paroles d’Éphraïm, et il désigne ainsi les dix tribus dont le premier roi Jéroboam dressa des veaux d’or, afin que ce peuple cessât d’adorer le Dieu d’Israël. Rachel était l’aïeule d’Éphraïm. Ce passage nous montre que toute correction est profitable au salut, et que nous ne pouvons mener à bonne fin l’œuvre de notre pénitence sans le secours de Dieu. Le Seigneur encourage la conversion d’Éphraïm en lui parlant de son amour paternel et lui promettant sa miséricorde. » (Saint Jérôme).

[3] « L’autel représente Jésus-Christ, en qui notre vie est cachée jusqu’à ce qu’il apparaisse (Coloss., 3, 3). — Les Saints désirent la manifestation de la justice de Dieu, afin qu’on le craigne et qu’on se convertisse. C’est là, dit saint Augustin, la juste et miséricordieuse vengeance des Martyrs, que le règne du péché, qui leur a été si rigoureux, soit détruit. Les peuples persécuteurs étaient nécessaires pour accomplir le nombre prédestiné des Martyrs, c’est pourquoi Dieu les épargne en attendant que ce nombre soit parlait. » (Bossuet).

[4] « Ce mot amertume indique qu’Éphraïm doit pleurer ses anciens péchés, placer ou diriger son cœur dans la voie par où il était parti, car il doit revenir de l’exil du péché, et cesser d’être vagabond dans les sentiers les plus ténébreux de l’erreur. » (S. Jérôme).

[5] C’est-à-dire, une femme portera dans son sein, non un enfant ordinaire privé de l’usage de sa raison, mais un homme parfait, ce qui doit s’entendre du Messie.

[6] « Et où donc va l’Agneau ? Là sans doute où la joie surabonde ; et une joie différente de toutes les autres joies est réservée aux Vierges. Leur bonheur ne soulèvera, toutefois aucune amertume dans l’âme de ceux qui en seront privés, car l’Agneau précédera les Vierges sans se séparer des autres, et Dieu sera tout en tous, (I Cor., 15, 28). Les Vierges chanteront le cantique qui leur est propre ; mais tous se réjouiront de l’entendre. » (Saint Augustin)

Strage degli Innocenti

Giacomo Paracca, terracotta policroma, ca. 1587, Sacro Monte di Varallo, Cappella XI

Giacomo Paracca, 'The Slaughter of the Innocents', Polychrome clay sculptures, ca. 1587, Italy, Sacro Monte di Varallo (VC), Chapel XI


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La fête du Disciple bien-aimé succède la solennité des saints Innocents ; et le berceau de l’Emmanuel, auprès duquel nous avons vénéré le Prince des Martyrs et l’Aigle de Pathmos, nous apparaît aujourd’hui environné d’une troupe gracieuse de petits enfants, vêtus de robes blanches comme la neige, et tenant en main des palmes verdoyantes. Le divin Enfant leur sourit ; il est leur Roi, et toute cette petite cour sourit aussi à l’Église de Dieu. La force et la fidélité nous ont introduits auprès du Rédempteur ; l’innocence aujourd’hui nous convie à rester près de la crèche.

Hérode a voulu envelopper le Fils de Dieu même dans un immense massacre d’enfants ; Bethléhem a entendu les lamentations des mères ; le sang des nouveau-nés a inondé toute la contrée ; mais tous ces efforts de la tyrannie n’ont pu atteindre l’Emmanuel ; ils n’ont fait que préparer pour l’armée du ciel une nombreuse recrue de Martyrs. Ces enfants ont eu l’insigne honneur d’être immolés pour le Sauveur du monde ; mais le moment qui a suivi leur immolation leur a révélé tout à coup des joies futures et prochaines, bien au-dessus de celles d’un monde qu’ils ont traversé sans le connaître. Le Dieu riche en miséricordes n’a pas demandé d’eux autre chose qu’une souffrance de quelques instants ; et ils se sont réveillés au sein d’Abraham, francs et libres de toute autre épreuve, purs de toute souillure mondaine, appelés au triomphe comme le guerrier qui a donné sa vie pour sauver celle de son chef.

Leur mort est donc un Martyre, et c’est pourquoi l’Église les honore du beau nom de Fleurs des Martyrs, à cause de leur âge tendre et de leur innocence. Ils ont donc droit de figurer aujourd’hui sur le Cycle, à la suite des deux vaillants champions du Christ que nous avons célébrés. Saint Bernard, dans son Sermon sur cette fête, explique admirablement l’enchaînement de ces trois solennités : « Nous avons, dit-il, dans le bienheureux Étienne, l’œuvre et la volonté du Martyre ; dans le bienheureux Jean, nous remarquons seulement la volonté du Martyre ; et dans les bienheureux Innocents, l’œuvre seule du Martyre. Mais qui doutera, néanmoins, de la couronne obtenue par ces enfants ? Demanderez-vous où sont leurs mérites pour cette couronne ? Demandez plutôt à Hérode le crime qu’ils ont commis pour être ainsi moissonnés ? La bonté du Christ sera-t-elle vaincue par la cruauté d’Hérode ? Ce roi impie a pu mettre à mort des enfants innocents ; et le Christ ne pourrait couronner ceux qui ne sont morts qu’à cause de lui ?

« Étienne aura donc été Martyr aux yeux des hommes qui ont été témoins de sa Passion subie volontairement, jusque-là qu’il priait pour ses persécuteurs, se montrant plus sensible à leur crime qu’à ses propres blessures. Jean aura donc été Martyr aux yeux des Anges qui, étant créatures spirituelles, ont vu les dispositions de son âme. Certes, ceux-là aussi auront été vos Martyrs, ô Dieu ! dans lesquels ni l’homme, ni l’Ange n’ont pu, il est vrai, découvrir de mérite, mais que la faveur singulière de votre grâce s’est chargée d’enrichir. C’est de la bouche des nouveau-nés et des enfants à la mamelle que vous vous êtes plu à faire sortir votre louange. Quelle est cette louange ? Les Anges ont chanté : Gloire à Dieu, au plus haut des deux ; et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté ! C’est là, sans doute, une louange sublime ; mais elle ne sera complète que lorsque Celui qui doit venir aura dit : Laissez venir à moi les petits enfants ; car le Royaume des deux est à ceux qui leur ressemblent ; paix aux hommes, même à ceux qui n’ont pas l’usage de leur volonté : tel est le mystère de ma miséricorde. »

Dieu a daigné faire pour les Innocents immolés à cause de son Fils ce qu’il fait tous les jours par le sacrement de la régénération, si souvent appliqué à des enfants que la mort enlève dès les premières heures de la vie ; et nous, baptisés dans l’eau, nous devons rendre gloire à ces nouveau-nés, baptisés dans leur sang, et associés à tous les mystères de l’enfance de Jésus-Christ. Nous devons aussi les féliciter, avec l’Église, de l’innocence que cette mort glorieuse et prématurée leur a conservée. Purifiés d’abord parie rite sacré qui, avant l’institution du Baptême, enlevait la tache originelle, visités antérieurement par une grâce spéciale qui les prépara à l’immolation glorieuse pour laquelle ils étaient destinés, ils ont habité cette terre, et ils ne s’y sont point souillés. Que la société de ces tendres agneaux soit donc à jamais avec l’Agneau sans tache ! et que ce monde, vieilli dans le péché, mérite miséricorde en s’associant, par ses acclamations, au triomphe de ces élus de la terre qui, semblables à la colombe de l’arche, n’y ont pas trouvé où poser leurs pieds !

Néanmoins, dans cette allégresse du ciel et de la ferre, la sainte Église Romaine ne perd pas de vue la désolation des mères qui virent ainsi arracher de leur sein, et immoler par le glaive des soldats ces gages chéris de leur tendresse. Elle a recueilli le cri de Rachel, et ne cherche point à la consoler, si c n’est en compatissant à son affliction. Pour honorer cette maternelle douleur, elle consent à suspendre aujourd’hui une partie des manifestations de la joie qui inonde son cœur durant cette Octave du Christ naissant. Elle n’ose revêtir dans ses vêtements sacrés la couleur de pourpre des Martyrs, pour ne pas rappeler trop vivement ce sang qui jaillit jusque sur le sein des mères ; elle s’interdit même la couleur blanche, qui marque l’allégresse et va mal à de si poignantes douleurs. Elle revêt la couleur violette, qui est celle du deuil et des regrets. Aujourd’hui même, si la fête ne tombe pas le Dimanche, elle va jusqu’à suspendre le chant du Gloria in excelsis, qui pourtant lui est si cher en ces jours où les Anges l’ont entonné sur la terre ; elle renonce au joyeux Alleluia, dans la célébration du Sacrifice ; enfin elle se montre, comme toujours, inspirée par cette délicatesse sublime et chrétienne dont la sainte Liturgie est une si merveilleuse école.

Mais, après cet hommage rendu à la tendresse maternelle de Rachel, et qui répand sur tout l’Office des saints Innocents une touchante mélancolie, elle ne perd pas de vue la gloire dont jouissent ces bienheureux enfants ; et elle consacre à leur solennelle mémoire une Octave entière, comme elle l’a fait pour saint Étienne et pour saint Jean. Dans ses Cathédrales et ses Collégiales, elle honore aussi, en ce jour, les enfants qu’elle appelle à joindre leurs voix innocentes à celles des prêtres et des autres ministres sacrés. Elle leur accorde de gracieuses distinctions, jusque dans le chœur même ; elle jouit de l’allégresse naïve de ces jeunes coopérateurs qu’elle emploie à rehausser ses pompes mystérieuses ; en eux, elle rend gloire au Christ Enfant, et à l’innocente cohorte des tendres rejetons de Rachel.

A Rome, la Station qui, le jour de saint Étienne, s’est tenue dans l’Église de ce premier des Martyrs, sur le Mont Cœlius, et le jour de saint Jean, dans la Basilique de Saint-Jean-de-Latran, où le Disciple bien-aimé partage les honneurs de Jean le Précurseur, a lieu aujourd’hui dans la Basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs, dont le trésor se glorifie de posséder plusieurs des corps des saints Innocents. Au XVIe siècle ; Sixte-Quint en enleva une partie, pour les placer dans la Basilique de Sainte-Marie-Majeure, près de la Crèche du Sauveur.

A LA MESSE.

La sainte Église exalte la sagesse de Dieu, qui a su déjouer les calculs de la politique d’Hérode, et tirer sa gloire de la cruelle immolation des enfants de Bethléhem, en les élevant à la dignité de Martyrs du Christ, dont ils célèbrent les grandeurs dans une reconnaissance éternelle.

Dans la Collecte, l’Église demande que ses fidèles confessent à leur tour la foi de Jésus-Christ par leurs œuvres. Autre est le témoignage des enfants qui ne parlent qu’en souffrant ; autre est le témoignage du chrétien parvenu à l’âge de raison, et auquel la foi a été donnée pour qu’il la confesse, devant les tyrans s’il s’en élève, mais toujours devant le monde et les passions. Nul n’a été appelé au divin caractère du chrétien pour en garderie secret.

ÉPÎTRE.

Par le choix de ce passage mystérieux de l’Apocalypse, l’Église nous montre l’estime qu’elle fait de l’innocence, et l’idée que nous en devons avoir. Les Innocents suivent l’Agneau , parce qu’ils sont purs. Leurs œuvres personnelles sur la terre n’ont pas frappé les regards, mais ils ont traversé rapidement la voie de ce monde, sans avoir été atteints de ses souillures. Moins éprouvée que celle de Jean, leur pureté, empourprée de leur sang, n’en a pas moins attiré les regards de l’Agneau ; et ils lui sont donnés pour compagnie. Que le chrétien donc soupire après cette innocence qui mérite de si hautes distinctions. S’il l’a conservée, qu’il la garde et la défende avec la jalousie qu’on met à veiller sur un trésor ; s’il l’a perdue, qu’il la répare par les labeurs de la pénitence ; et quand il l’aura recouvrée, qu’il réalise la parole du Maître qui a dit : « Celui qui a été lavé est pur désormais. » [7].

Dans le Graduel, les Innocents bénissent le Seigneur qui a brisé pour eux le filet dans lequel le monde les voulait tenir captifs. Comme le passereau ils se sont envolés ; et leur vol rapide, que rien n’appesantissait, les a portés jusqu’au ciel.

Le Trait exhale l’indignation de Rachel sur la cruauté d’Hérode et de ses soldats. Il appelle la vengeance céleste qui ne manqua pas d’éclater contre cette ignoble famille de tyrans.

Si la fête des saints Innocents tombe le Dimanche, pour adoucir un peu la tristesse de ses chants, l’Église reprend l’Alleluia.

ÉVANGILE.

Le saint Évangile raconte avec sa sublime simplicité le Martyre des Innocents. Hérode envoya tuer tous les enfants. Cette riche moisson pour le ciel fut coupée, et la terre ne s’en émut pas. Les lamentations de Rachel montèrent seules jusqu’au ciel, et bientôt le silence se fit dans Bethléhem. Mais les heureuses victimes n’en étaient pas moins enlevées par le Seigneur, pour former la cour de son Fils. Jésus, du fond de son berceau, les contemplait et les bénissait ; Marie compatissait à leurs courtes souffrances, et à la douleur des mères ; l’Église qui allait bientôt naître devait glorifier, dans tous les siècles, cette immolation de tendres agneaux, et fonder les plus grandes espérances sur le patronage de ces enfants devenus tout d’un coup si puissants sur le cœur de son céleste Époux.

Pendant l’Offrande, la voix des Innocents se fait encore entendre ; ils répètent leur touchant Cantique ; simples passereaux, rendus à la liberté, ils remercient la main qui a brisé le lacs où ils pouvaient périr.

Dans l’Antienne de la Communion, on entend retentir encore la voix de Rachel. L’Église, nourrie du divin mystère de charité, n’a garde d’oublier la désolation des mères. Elle y compatit jusqu’à la fin ; mais, au fond de son cœur, elle s’élève jusqu’à celui qui peut seul consoler de telles douleurs.

A VÊPRES.

On chante d’abord, comme aux Fêtes de saint Étienne et de saint Jean, les Antiennes et les Psaumes de Noël ; après quoi l’Office des saints Innocents reprend son cours.

Nous écouterons maintenant les diverses Églises célébrant le triomphe des saints Innocents, dans des chants pleins de mélodie et de mystères. L’Église de Milan, dans son Missel Ambrosien, nous fournira d’abord cette belle Préface qui se trouve aussi au Sacramentaire Léonien.

PRÉFACE.

C’est une chose digne et juste, équitable et salutaire, de vous rendre gloire, Père tout-puissant, dans la mort précieuse des enfants que la barbarie farouche du cruel Hérode a massacrés, à l’occasion de l’enfance de notre Seigneur et Sauveur votre Fils ; car vous nous y avez manifesté l’immensité des dons de votre clémence. En effet, votre grâce brille en eux plus que leur volonté ; et leur confession éclate déjà quand leur bouche n’a pas parlé encore ; leur Passion précède le développement des membres dans lesquels ils l’ont soufferte ; ils rendent témoignage au Christ, avant même de l’avoir reconnu. O bénignité infinie, qui ne veut pas frustrer du mérite de la gloire ceux qui, pour son Nom, furent immolés, et qui ne le surent pas : en sorte que, par l’effusion de leur sang, le salut de la régénération leur est octroyé, et en même temps, leur est imputée la couronne du martyre !

Le Missel Mozarabe nous donnera la pièce suivante, pleine d’onction et d’éloquence :

IMMOLATIO MISSAE.

C’est une chose digne et juste, oui vraiment digne et juste, que nous vous rendions grâces toujours et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, principalement pour ceux dont nous célébrons aujourd’hui la Passion dans une solennité annuelle. Ce sont ceux que le satellite d’Hérode a arrachés des mamelles des mères qui les allaitaient. Ils sont appelés à bon droit fleurs des Martyrs, ceux qui, au milieu du froid de l’infidélité, ont éclaté comme les premières perles de l’Église, et sont tombés sous le vent glacé de la persécution ; dont le sang a coulé comme une source, dans la cité de Bethléhem. Ils sont enfants, car l’âge leur refusait la parole ; cependant ils firent entendre avec joie la louange du Seigneur. Ils prêchent, immolés, Celui que vivants ils ne pouvaient annoncer. Ils parlent par leur sang, quand leur langue se tait encore ; et le martyre initie à la louange ceux dont la bouche ne pouvait encore parler. Le Christ enfant envoie au ciel, avant lui, des enfants ; il transmet à son Père des gages nouveaux ; il lui consacre, pour prémices, un premier martyre d’enfants, accompli par le forfait d’Hérode. L’ennemi rend service à leurs corps, au moment même où il les immole : il les égorge, et la vie sort de cette mort ; en tombant, ils ressuscitent ; leur victoire se prouve par leur trépas.

Nous devons au Vénérable Bède la touchante et mélodieuse Hymne qui suit :

HYMNE.

Chantons l’hymne des Martyrs ; célébrons les Innocents, que la terre, avec tristesse, a vus périr, que le ciel joyeux a reçus.

Leurs Anges contemplent à jamais la face du Père céleste ; ils célèbrent le miracle de sa grâce, chantant l’hymne des Martyrs.

Un roi impie les a moissonnés ; leur Créateur les a recueillis dans sa bonté ; il les a placés avec lui dans la félicité, dans la lumière du royaume éternel.

Celui qui donne à ses élus chacun leur demeure dans la maison de son Père, leur a assigné un rang sublime : un roi impie les a moissonnés.

Enfants de deux ans et au-dessous, la fureur d’Hérode les a immolés ; d’un sang pur elle a inondé toute la contrée de Bethléhem.

La mort innocente de ces fidèles a resplendi autour du Christ ; les Anges les emportaient aux cieux, enfants de deux ans et au-dessous.

Une voix retentit dans Rama, des lamentations, un deuil immense : Rachel, baignée dans ses larmes, a pleuré ses fils.

Ils jouissent d’un triomphe éternel, eux qui ont vaincu les tourments, et sur leurs douleurs gémissantes, une voix retentit dans Rama.

Ne crains rien, petit troupeau, des dents perfides du lion : le bon Pasteur te donnera les pâturages célestes.

Tu suivras, d’un pas pudique, le candide Agneau de Dieu ; des mains impies du larron, ne crains rien, petit troupeau.

Il essuiera toutes les larmes, le Père, de vos visages ; la mort ne vous nuira plus, vous êtes entrés dans les murs de la Cité de la vie.

Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans une joie immense ; le Créateur les consolera, et, sur les joues de ceux qui pleurent, il essuiera toutes les larmes.

O heureuse cité ! au sein de laquelle naît le Rédempteur : dans laquelle sont offertes au divin Enfant ces prémices des Martyrs !

Tu ne seras plus appelée petite parmi les mille cités de Juda, depuis que le Chef est né en toi, ô heureuse cité !

Sous des vêtements brillants de gloire, ils assistent maintenant autour du trône, les Innocents qui ont lavé leur tunique dans le sang vermeil de l’Agneau.

Ils gémirent, ils pleurèrent pour le royaume de l’éternelle patrie ; maintenant, pleins d’allégresse, ils louent Dieu, sous des vêtements brillants de gloire.

L’Église Grecque est abondante, comme toujours, sur la louange des saints Innocents. Nous allons extraire quelques strophes de ses Ménées.

L’impie, recherchant avec fureur le trésor caché, a immolé les jeunes Innocents ; et Rachel, inconsolable à la vue des flots de sang de l’inique massacre, et de la mort prématurée de ses enfants, contemple dans l’allégresse, au sein d’Abraham, ceux qu’elle a pleurés au plus profond de ses entrailles.

Le roi impie recherchait le Roi qui, sans connaître le temps, a voulu naître dans le temps, et ne trouvant point comment il pourrait l’immoler, il a moissonné une multitude d’enfants innocents, et, sans y penser, en a fait des Martyrs, des habitants du ciel, où ils condamnent son impiété dans les siècles des siècles.

Sitôt que tu fus né d’une Vierge, Seigneur avant les siècles, et que, par miséricorde, tu te fus fait enfant, un chœur d’enfants te fut offert, brillant par le sang du martyre, et l’âme toute rayonnante de limpide clarté ; tu leur as fait habiter les demeures éternelles ; et là ils proclament à sa honte la cruelle iniquité d’Hérode.

Rachel en pleurs se lamente sur ses fils, ainsi qu’il est écrit ; car l’impie Hérode a accompli l’Écriture en massacrant ces jeunes enfants, et inondant la Judée d’un sang innocent. La terre était rougie sous les flots du sang de ces enfants. L’Église des Gentils en est mystiquement purifiée, et ornée comme d’un vêtement. La Vérité est venue ; Dieu a apparu à ceux qui étaient assis à l’ombre de la mort, né d’une Vierge pour nous sauver.

Pendant que tout au ciel et sur la terre se réjouit en la manifestation du Roi de toutes choses, Hérode seul est attristé avec les Juifs meurtriers des Prophètes. 11 convient en effet qu’eux seuls se lamentent ; car, à partir de ce jour, ils ont cessé de régner ; désormais le règne du Seigneur est ouvert ; le Seigneur repousse l’audace des ennemis et convoque la multitude des fidèles pour contempler, avec les glorieux enfants, celui qui gît, petit enfant, dans la crèche.

L’impie et lâche Hérode, envoyant à la recherche, a moissonné le champ verdoyant en sa primeur, et ne pouvant mettre à mort le Seigneur, il demeure cou » vert de confusion.

Rachel pleure ses enfants, et un grand cri se fait entendre aujourd’hui dans Rama. Hérode impie est furieux et frémissant. Jean fuit dans les montagnes ; une caverne reçoit sa mère ; Zacharie est massacré dans le temple ; et le Christ se retire, laissant déserte la terre des Hébreux.

Les enfants furent la première hostie offerte à ton immaculée Nativité ; car Hérode voulant se saisir de toi, ô Seigneur que nul ne pourrait atteindre, il s’est trompé et t’a fourni un chœur de Martyrs ; c’est pourquoi nous te prions, ô Seigneur fait homme, de sauver nos âmes.

Les cris de votre massacre sont venus aux oreilles du Dieu des armées, glorieux Enfants ; par cette immolation, vous avez répandu votre sang, et, par la vertu du Christ nouveau-né, vous reposez au sein d’Abraham, proclamant éternellement l’odieuse iniquité d’Hérode.

Il est odieux, le massacre des enfants qu’Hérode a égorgés en sa cruelle malice ; il est vénérable, ce sacrifice des jeunes contemporains du Christ, qui les premiers ont été immolés et ont souffert avant lui. Ne pleure pas tes fils, ô Rachel ! Souviens-toi du sein d’Abraham où ils habitent tous ensemble dans la gloire et l’allégresse.

Dans cet accord sublime de toutes les Liturgies, nous admettrons celles du moyen âge des Églises Latines, en insérant cette Séquence, composition du XI° siècle, qui se trouve dans la plupart de nos anciens Missels Romains-Français.

SÉQUENCE.

Enfants, éclatez en bruyantes mélodies.

Célébrez les saints et joyeux triomphes des Innocents.

Aujourd’hui, le Christ enfant les a enlevés au ciel.

Une fureur insensée les a égorgés ;

C’est la ruse d’Hérode ; et ils ne sont coupables d’aucun crime.

Cet attentat est commis en Bethléhem,

Et ses alentours ;

Tendres enfants de deux ans et au-dessous,

Selon leur naissance.

Ce misérable roi Hérode a craint l’Empire du Christ, nouveau-né ;

Il a frémi jusqu’au fond de son âme ; et sa droite orgueilleuse a brandi le fer.

Troublé au fond de son âme, il cherche le Roi de la lumière et des cieux.

Il veut, par ses traits, exterminer Celui qui donne la vie.

Mais son cœur ténébreux ne peut contempler la resplendissante lumière qu’il poursuit ;

Il bouillonne en sa rage, il machine de cruelles fraudes, le barbare Hérode, pour perdre cet essaim de tendres enfants.

Un chef inique rassemble des cohortes de soldats ; il plonge le glaive dans ces membres délicats.

Le sang des victimes n’est pas formé encore ; c’est du lait au lieu de sang qui coule de leurs plaies, sur le sein de leurs mères.

Un ennemi dénaturé arrache les entrailles à ces enfants ; il les égorge.

Ils tombent, et leur âge si tendre n’avait point encore développé leurs forces.

Heureux ces petits corps des Innocents immolés !

Heureuses les mères qui enfantèrent de tels gages !

O aimables légions des Innocents !

O saints combats ! que livrent pour le Christ ces athlètes à la mamelle !

C’est par milliers que ces petits sont massacrés ; de leurs faibles membres, le lait coule à torrents.

Les Anges, citoyens du ciel, viennent à leur rencontre.

La petite troupe, vêtue de blanc, saisit la couronne de vie par une merveilleuse victoire.

Vous, ô Christ ! qui êtes venu réformer ce monde, nous vous supplions très dévotement :

De la gloire des Innocents, faites-nous jouir éternellement.

Amen.

Et nous aussi, bienheureux Enfants, nous rendons hommage à votre triomphe, et nous vous félicitons d’avoir été choisis pour les compagnons du Christ au berceau. Quel glorieux réveil a été le vôtre, lorsqu’après avoir passé par le glaive, vous avez connu que bientôt la lumière éblouissante de la vie éternelle allait être votre partage ! Quelle reconnaissance vous avez témoignée au Seigneur qui vous choisissait ainsi, entre tant de milliers d’autres enfants, pour honorer par votre immolation le berceau de son Fils ! La couronne a ceint votre front avant le combat ; la palme est venue d’elle-même se poser dans vos faibles mains, avant que vous eussiez pu faire un effort pour la cueillir : c’est ainsi que le Seigneur s’est montré plein de munificence, et nous a fait voir qu’il est maître de ses dons. N’était-il pas juste que la Naissance du Fils de ce souverain Roi fût marquée par quelque magnifique largesse ? Nous n’en sommes point jaloux, ô Martyrs innocents ! Nous glorifions le Seigneur qui vous a choisis, et nous applaudissons avec toute l’Église à votre inénarrable félicité.

O fleurs des Martyrs ! Permettez que nous mettions en vous notre confiance, et que nous osions vous supplier, par la récompense gratuite qui vous a été octroyée, de n’oublier pas vos frères qui combattent au milieu des hasards de ce monde de péché. Ces palmes et ces couronnes, dans lesquelles se joue votre innocence, nous les désirons aussi. Nous travaillons rudement à nous les assurer, et souvent nous nous sentons au moment de les perdre pour jamais. Le Dieu qui vous a glorifiés est aussi notre fin ; en lui seul aussi nous trouverons le repos ; priez, afin que nous arrivions jusqu’à lui.

Demandez pour nous la simplicité, l’enfance du cœur, cette naïve confiance en Dieu qui va jusqu’au bout dans l’accomplissement de ses volontés. Obtenez que nous supportions avec calme sa croix, quand il nous l’envoie ; que nous ne désirions que son bon plaisir. Au milieu du sanglant tumulte qui vint rompre votre sommeil, votre bouche enfantine souriait aux bourreaux ; vos mains semblaient se jouer avec ce glaive qui devait percer votre cœur ; vous étiez gracieux en face de la mort. Obtenez que nous aussi, nous soyons doux envers la tribulation, quand le Seigneur nous l’envoie. Qu’elle soit pour nous un martyre par la tranquillité de notre courage, par l’union de notre volonté avec celle du Maître souverain, qui n’éprouve que pour récompenser. Que les instruments dont il se sert ne nous soient point odieux ; que la charité ne s’éteigne point dans notre cœur ; et que rien n’altère cette paix sans laquelle l’âme du chrétien ne saurait plaire à Dieu.

Enfin, ô tendres agneaux immolés pour Jésus, vous qui le suivez partout où il va, parce que vous êtes purs, donnez-nous d’approcher de l’Agneau céleste qui vous conduit. Etablissez-nous en Bethléhem avec vous ; que nous ne sortions plus de ce séjour d’amour et d’innocence. Présentez-nous à Marie, votre Mère, plus tendre encore que Rachel ; dites-lui que nous sommes ses enfants, que nous sommes vos frères ; et comme elle a compati à vos douleurs d’un instant, qu’elle daigne avoir pitié de nos longues misères.

[7] Johan. XIII, 10.

Strage degli Innocenti

Giovanni Pisano, marmo, 1301, particolare del pulpito di Sant'Andrea, Pistoia

Giovanni Pisano (1250-1314), Slaughter of the Innocents, Marble, 1301, Sant'Andrea church, Pistoia


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Station à Saint-Paul.

La station de ce jour, à la basilique de l’Apôtre, s’inspire plutôt du concept très délicat de l’antique liturgie qui célèbre toujours les grandes solennités de ses cycles par quelque station près des tombeaux de saint Pierre et de saint Paul, que de la tradition qui voulait que des reliques des saints Innocents se conservassent en ce magnifique temple. Ainsi en est-il, par exemple, dans les trois semaines précédant le Carême ; ainsi lors des scrutins baptismaux ; ainsi à Pâques, à la Pentecôte. Il devait en être de même pour Noël. Il faut aussi tenir compte du fait que cette station à Saint-Paul en ce jour, après celle du 25 décembre à Saint-Pierre, conserve le dernier souvenir d’une fête très ancienne en l’honneur des deux princes des apôtres, fête que nous attestent plusieurs calendriers et fériaux orientaux du IVe siècle.

Nous ne savons pas à quelle époque Rome accueillit les Innocents dans ses fastes liturgiques. Ils apparaissent déjà en ce jour au calendrier de Carthage (Ve-VIe siècle), et dans les Sacramentaires léonien et gélasien, alors que dans le calendrier syriaque ils sont commémorés le 23 septembre. Il est certain que la fête de Noël a appelé et attiré de bonne heure à elle celle des Innocents massacrés par Hérode, aussi à Rome cette journée était-elle marquée par le deuil et la pénitence. Les Ordines Romani prescrivent que le Pape et ses assistants revêtent les ornements violets, que les diacres et les sous-diacres prennent la paenula processionnelle, et que le Pontife couvre sa tête de la simple mitre de toile blanche. A l’office nocturne on suspendait le chant du Te Deum, à la messe celui du Gloria et de l’Alléluia, sauf le dimanche, et les fidèles s’abstenaient d’aliments gras ou assaisonnés de graisse. Au XVe siècle, la cour pontificale célébrait toutefois la fête de ce jour dans la chapelle papale, où on avait aussi l’habitude de faire un discours de circonstance ; mais, comme le déplorent les Ordines Romani XIV et XV, peu à peu la tradition disparut. De même qu’hier on voulait célébrer l’Évangéliste d’Éphèse dans la basilique de Sicininus, parmi les souvenirs du concile d’Éphèse, de même aujourd’hui, peut-être, a-t-on choisi pour commémorer les pleurs de Rachel sur ses fils, cette basilique dédiée au plus illustre rejeton de la tribu de Benjamin, afin de se retrouver, pour ainsi dire, comme dans la maison des innocentes victimes.

L’antienne de l’introït provient du psaume 8, invoqué précisément par Jésus, lorsque les princes des prêtres lui faisaient reproche d’avoir laissé les petits enfants l’acclamer dans le Temple comme le Messie ; « N’avez-vous pas lu : Des lèvres des enfants et de ceux qui sont à la mamelle vous avez tiré un hymne parfait de louange contre vos ennemis ? » On ajoute à l’antienne le même psaume 8, dont elle est tirée.

Dans la collecte, nous rappelons au Seigneur que les Innocents martyrs proclamèrent aujourd’hui sa gloire plutôt par leur mort que par leurs paroles ; c’est pourquoi nous le prions de déraciner en nous toute passion mauvaise, afin que cette foi, que notre langue confesse, soit aussi manifestée par les œuvres de notre vie. La lecture de l’Apocalypse (XVI, 1-5), où il est parlé de cent quarante-quatre mille vierges, qui chantent dans le ciel l’épithalame de l’Époux-Vierge, a donné lieu, au moyen âge, à une étrange équivoque, comme si ce nombre symbolique, qui désigne en général les douze tribus d’Israël, parmi lesquelles l’Agneau divin cueille ses lis, avait été celui des innocentes victimes de Bethlehem. Quoique le massacre ait été accompli dans toute sa rigueur dans la cité de David et tout son territoire, il est difficile d’admettre qu’il ait pu comprendre un si grand nombre d’enfants. La liturgie n’entre pour rien dans cette équivoque, produite par une interprétation trop matérielle du Texte sacré.

Ensuite vient le magnifique graduel des martyrs, tiré du psaume 123, bien digne vraiment d’appartenir au recueil des cantiques des Degrés. « Notre âme, comme un petit oiseau échappé du piège, s’est sauvée. Le lacet s’est brisé et nous avons été délivrés. Notre secours est dans le nom de Yahweh, qui fit le ciel et la terre. »

Au lieu du verset alléluiatique (« Enfants, louez le Seigneur, louez le nom de Yahweh », psaume 112) qu’on chante seulement quand la fête tombe le dimanche, on récite le psaume (Trait) 78, qui se rapporte aux massacres accomplis en Palestine avant l’époque des Macchabées. « Comme l’eau tout autour de Jérusalem, ils ont répandu le sang de vos saints, et il n’y avait personne qui les ensevelît. Vengez, Seigneur, le sang de vos serviteurs qui a été versé. »

La lecture de l’Évangile de saint Matthieu (II, 13-18) décrit la fuite de la sainte Famille en Égypte et le massacre des Innocents. Combien courte est la prudence humaine ! Alors qu’elle tente d’aller au travers des voies de Dieu, c’est le moment où elle sert davantage aux desseins de la divine Providence. Hérode veut tuer le Messie nouveau-né : il n’y réussit pas et au contraire il envoie aux Limbes, pour y annoncer sa venue, un essaim d’innocents petits enfants, tandis que le Sauveur va illuminer et bénir l’Égypte.

L’antienne de l’offertoire est identique au graduel. Les victimes de la persécution d’Hérode se sont envolées, libres, au ciel, sans même en comprendre alors la manière prodigieuse. A la parole de Dieu le filet s’est ouvert, et eux, pareils à de petits oiseaux pris au lacs, se sont envolés.

Dans la secrète nous supplions le Seigneur de ne pas nous priver de l’intercession de ses saints, qui le rendra plus propice à nos offrandes et nous attirera sa miséricorde.

Dans l’antienne de la communion (Matth., n, 18) on rappelle les pleurs de Rachel en Rama, inconsolable parce que ses fils sont emmenés en esclavage. L’Évangéliste applique en un sens typique ce verset de Jérémie au meurtre des Innocents, enlevés violemment de ce monde par un acte de cruauté bien pire que celui des destructeurs de Jérusalem.

Dans la collecte après la Communion, nous demandons au Seigneur que, ayant participé au sacrifice votif pour la fête des Innocents, leurs prières nous obtiennent le réconfort dans la vie présente et la bienheureuse éternité dans la vie future.

Nous devons regarder à la lumière de la foi ceux qui nous font du mal, leur témoignant la plus sincère gratitude. Ils sont comme des instruments entre les mains de Dieu, qui s’en sert pour accomplir directement dans notre âme ces amputations que nous n’aurions pas le courage de faire nous-mêmes.

Strage degli Innocenti

François-Joseph NavezLe Massacre des innocents, 1824. private collection, photographed while on loan to the Metropolitan Museum of Art


Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Dans leur robe d’innocence et avec la palme du martyre à la main, ils vont au-devant du Roi.

Après la fête du martyr et celle de l’Apôtre virginal, vient celle des Martyrs innocents. Dans la semaine, nous célébrons cette fête avec la couleur violette, sans Gloria et sans Alléluia. L’Église porte le deuil avec les mères qui ont perdu leurs enfants. Mais si la fête tombe un dimanche, l’Église prend la couleur rouge du Martyre, chante le Gloria, le Te Deum, l’Alléluia, car le deuil ne se concilie pas avec le dimanche.

La fête d’aujourd’hui a un double aspect. D’un côté elle représente le point culminant des trois fêtes adjointes. Le premier jour, nous allions au-devant du Roi dans la personne d’un martyr, le second jour, en la personne de l’Apôtre vierge :, le troisième jour, en la personne de ces enfants qui sont à la fois vierges et martyrs. D’un autre côté, la pensée de Noël et de la Rédemption se continue. Originairement, ce jour n’était pas une fête de saints, mais on commémorait la fuite en Égypte.

1. Ils suivent l’Agneau. — Si nous considérons les textes liturgiques et particulièrement les répons où se manifeste le plus clairement l’esprit de la fête, nous constaterons une idéalisation des Saints-Innocents. L’Église ne s’arrête pas à la figure historique des Saints-Innocents, mais elle voit en eux des images de ces figures sublimes des élus qui ont complètement réalisé son idéal, qui sont restés vierges et ont versé leur sang pour le Christ. C’est ce qui nous fait comprendre les nombreux passages tirés de l’Apocalypse (Leçon de la messe et chants). Dans ces enfants, il faut donc voir l’idéal de la chrétienté primitive : parés de la pourpre des martyrs avec le lis blanc de la virginité, ils ouvrent la marche des privilégiés qui formeront l’escorte d’honneur de l’Agneau. Ainsi cette fête nous donne des leçons pratiques, elle contribue à nous faire appliquer, dans notre vie, les pensées de Noël.

2. Pensées de Rédemption. — La piété nouvelle ne voit dans la fête de Noël que le petit Jésus dans sa Crèche et se préoccupe peu des pensées de Rédemption. Pourtant la Crèche et la Croix vont de pair. C’est pourquoi la liturgie, même dans la joyeuse fête de Noël, laisse entendre des accents de tristesse. Ce ne sont encore que de légers accents, le jour même, à Matines : « Pourquoi les nations font-elles rage ? » (Psaume 2) et à l’Évangile de la messe « les ténèbres ne l’ont pas acceptée ». Mais cet accent s’élargit les jours suivants, dans la fête de Saint-Étienne, dans celle des Saints-Innocents et le dimanche dans l’Octave. Considérons combien de fois, pendant ces trois jours, il est question de souffrance et de persécution. A la fête des Saints-Innocents, on complote déjà la mort du “Roi des Juifs qui vient de naître », les coups n’atteignent cependant que les Saints-Innocents. Dimanche, le vieillard Siméon prophétise au sujet de l’Enfant : « Celui-ci a été établi... comme un signe de contradiction. » la fête de la Circoncision, coule, pour la première fois, le sang rédempteur. Désormais le thème de la douleur apparaîtra toujours jusqu’à ce que toute cette douleur aboutisse à la mer de souffrance du Vendredi Saint. Ceci crée la transition avec le prochain cycle festival : le prince de la lumière entre en conflit de plus en plus irréductible avec le monde, il se prépare au combat. Sur la fête de Noël, la Croix projette déjà son ombre. L’Enfant de Bethléem vient pour monter sur la Croix, et pour nous faire prendre notre croix.

3. La messe (Ex ore infantium). — L’église de Station est Saint-Paul. Dans cette église, depuis les temps reculés, on honore les corps de cinq des Saints-Innocents. Ils reposent en un endroit honorable de l’église, sous l’abside, dans un sarcophage. A l’Introït, nous entendons le chant de louange des petits martyrs, auquel nous prenons pat nous aussi (Psaume 8). Pendant que Dieu ne recevait ni du monde ni même d’Israël l’honneur qui lui est dû, les petits martyrs lui offrirent, dans leurs berceaux, le plus bel hommage L’Oraison contient une pensée liturgique profonde : « Non par des paroles mais par leur mort ». La liturgie consiste moins en paroles qu’en actes ou plutôt ce sont des paroles qui deviennent des actes. De même nous devons être chrétiens non en paroles mais en actes. Le principal c’est l’acte du sacrifice, les sentiments et les pensées ne suffisent pas.

La leçon nous met devant les yeux l’image du mystère, une représentation de l’Office divin du ciel : l’Agneau de Dieu comme tué repose sur l’autel et, autour de Lui, se tiennent les 144.000 âmes pures, les premiers-nés de Dieu. C’est la véritable image de la messe. En union avec cette troupe choisie, nous recevons aujourd’hui la Sainte Eucharistie. L’Évangile nous fait entendre un accent amer au milieu de la paix de Noël. C’est la réalisation de ce que nous avons entendu à la troisième messe : « Il est venu dans sa propriété et les siens ne l’ont pas reçu. » Le Rédempteur doit s’enfuir en Égypte d’où il a jadis tiré son peuple. Tout le caractère tragique de la Rédemption, par rapport au peuple juif apparaît dans cet épisode. Dans les autres chants, on nous montre les Saints-Innocents parlant du haut du ciel. Ils se réjouissent d’avoir, comme des petits oiseaux, échappé aux filets de l’oiseleur Hérode et de jouir de l’éternelle félicité. Il est plus difficile de comprendre tes sentiments de la Communion qui chante les « pleurs et les gémissements » de Rachel. Mais justement il faut voir là la vie dramatique de la liturgie qui, même dans le moment le plus solennel, continue son action.

4. Les Heures de la fête. — Nous avons une belle homélie de saint Augustin aux Matines d’aujourd’hui : « Mes très chers frères, nous célébrons le jour natal de ces petits enfants dont l’Évangile nous raconte qu’ils furent assassinés, victimes de la cruauté inouïe du roi Hérode. Que la terre se réjouisse donc et que l’Église tressaille, elle la Mère féconde de tant de soldats célestes et de si magnifiques vertus. Voyez, cet ennemi impie aurait été moins utile à ces petits enfants par les voluptés les plus raffinées qu’il ne l’a été par sa haine... Mais à bon droit nous célébrons la naissance de ces enfants que le monde a enfantés pour une vie éternellement heureuse plutôt que le sein de leur mère ne les a fait naître pour la terre ; car ils ont reçu la grâce de la vie éternelle avant d’avoir reçu l’usage de la vie présente. La mort précieuse des autres martyrs mérite une haute louange, à cause de la confession publique ; la mort de ces petits est précieuse aux yeux de Dieu à cause de l’accomplissement sitôt atteint. Car dès le premier commencement de leur vie ils sont moissonnés. La fin de la vie présente signifie pour eux le commencement de la gloire. Ainsi donc ces enfants que l’impiété d’Hérode arracha du sein de leur mère sont appelés avec raison les fleurs des martyrs, car ces premiers boutons que l’Église effeuillât, « ont été, en plein hiver, cueillis prématurément par le vent glacé de la persécution. »

SOURCE : http://www.introibo.fr/Sts-Innocents-28-decembre#nh7


Holy Innocents

Also known as

Childermas

Children’s Mass

Memorial

28 December (Roman Catholic; Church of England; Lutheran Church)

27 December (Syriac Orthodox Church; Syro-Malankara Catholic Church; Maronite Church; Chaldeans; Syro-Malabar Catholic Church)

29 December (Eastern Orthodox Church)

Profile

The children slaughtered by Herod the Great when he tried to kill the infant Christ.

When Herod realized that he had been deceived by the magi, he became furious. He ordered the massacre of all the boys in Bethlehem and its vicinity two years old and under, in accordance with the time he had ascertained from the magi. Then was fulfilled what had been said through Jeremiah the prophet: “A voice was heard in Ramah, sobbing and loud lamentation; Rachel weeping for her children, and she would not be consoled, since they were no more.” – Matthew 2:16-18

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An Old English Martyrology, by George Herzfeld

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Golden Legend, by Jacobus de Voragine

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Lives of the Saints, by Father Francis Xavier Weninger

Laurence Housman: The Holy Innocents

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A tiny child is born, who is a great king. Wise men are led to him from afar. They come to adore one who lies in a manger and yet reigns in heaven and on earth. When they tell of one who is born a king, Herod is disturbed. To save his kingdom he resolves to kill him, though if he would have faith in the child, he himself would reign in peace in this life and for ever in the life to come.

Why are you afraid, Herod, when you hear of the birth of a king? He does not come to drive you out, but to conquer the devil. But because you do not understand this you are disturbed and in a rage. To destroy one child whom you seek, you show your cruelty in the death of so many children.

You are not restrained by the love of weeping mothers and fathers mourning the deaths of their sons, nor by the cries and sobs of the children. You destroy those who are tiny in body because fear is destroying your heart. You imagine that if you accomplish your desire you can prolong you own life, though you are seeking to kill Life himself.

The children die for Christ, though they do not know it. The parents mourn for the death of martyrs. The Christ child makes of those as yet unable to speak fit witnesses to himself. But you, Herod, do not know this and are disturbed and furious. While you vent your fury against the child, you are already paying him homage, and do not know it.

To what merits of their own do the children owe this kind of victory? They cannot speak, yet they bear witness to Christ. They cannot use their limbs to engage in battle, yet already they bear off the palm of victory. – from a sermon by bishop Saint Quodvultdeus about the Holy Innocents

MLA Citation

“Holy Innocents“. CatholicSaints.Info. 17 June 2024. Web. 31 December 2024. <https://catholicsaints.info/holy-innocents/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/holy-innocents/

Strage degli Innocenti

The Massacre of the Innocents. Stained glass panel from Eksta Church, Gotland (Sweden). Today in the Swedish History Museum, Stockholm.


Feast of the Holy Innocents

Herod “the Great,” king of Judea, was unpopular with his people because of his connections with the Romans and his religious indifference. Hence he was insecure and fearful of any threat to his throne. He was a master politician and a tyrant capable of extreme brutality. He killed his wife, his brother and his sister’s two husbands, to name only a few.

Matthew 2:1-18 tells this story: Herod was “greatly troubled” when astrologers from the east came asking the whereabouts of “the newborn king of the Jews,” whose star they had seen. They were told that the Jewish Scriptures named Bethlehem as the place where the Messiah would be born. Herod cunningly told them to report back to him so that he could also “do him homage.” They found Jesus, offered him their gifts and, warned by an angel, avoided Herod on their way home. Jesus escaped to Egypt.

Herod became furious and “ordered the massacre of all the boys in Bethlehem and its vicinity two years old and under.” The horror of the massacre and the devastation of the mothers and fathers led Matthew to quote Jeremiah: “A voice was heard in Ramah,/sobbing and loud lamentation;/Rachel weeping for her children…” (Matthew 2:18). Rachel was the wife of Jacob/Israel. She is pictured as weeping at the place where the Israelites were herded together by the conquering Assyrians for their march into captivity.

The Holy Innocents are few, in comparison to the genocide and abortion of our day. But even if there had been only one, we recognize the greatest treasure God put on the earth—a human person, destined for eternity and graced by Jesus’ death and resurrection.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Francesco e Niccolò di Segna  (–1348), e attr. Pietro Lorenzetti  (1280–1348) , strage degli innocenti, basilica di San Clemente in Santa Maria dei Servi, Siena

Strage degli Innocenti

Francesco e Niccolò di Segna  (–1348), e attr. Pietro Lorenzetti  (1280–1348) , strage degli innocenti, basilica di San Clemente in Santa Maria dei Servi, Siena

Strage degli Innocenti

Francesco e Niccolò di Segna  (–1348), e attr. Pietro Lorenzetti  (1280–1348) , strage degli innocenti, basilica di San Clemente in Santa Maria dei Servi, Siena

Strage degli Innocenti

Francesco e Niccolò di Segna  (–1348), e attr. Pietro Lorenzetti  (1280–1348) , strage degli innocenti, basilica di San Clemente in Santa Maria dei Servi, Siena


Holy Innocents

The children mentioned in St. Matthew 2:16-18:

Herod perceiving that he was deluded by the wise men, was exceeding angry; and sending killed all the men children that were in Bethlehem, and in all the borders thereof, from two years old and under, according to the time which he had diligently inquired of the wise men. Then was fulfilled that which was spoken by Jeremias the prophet, saying: A voice in Rama was heard, lamentation and great mourning; Rachel bewailing her children, and would not be comforted, because they are not.

The Greek Liturgy asserts that Herod killed 14,000 boys (ton hagion id chiliadon Nepion), the Syrians speak of 64,000, many medieval authors of 144,000, according to Apocalypse 14:3. Modern writers reduce the number considerably, since Bethlehem was a rather small town. Knabenbauer brings it down to fifteen or twenty (Evang. S. Matt., I, 104), Bisping to ten or twelve (Evang. S. Matt.), Kellner to about six (Christus and seine Apostel, Freiburg, 1908); cf. "Anzeiger kath. Geistlichk. Deutschl.", 15 Febr., 1909, p. 32. This cruel deed of Herod is not mentioned by the Jewish historian Flavius Josephus, although he relates quite a number of atrocities committed by the king during the last years of his reign. The number of these children was so small that this crime appeared insignificant amongst the other misdeeds of Herod. Macrobius (Saturn., IV, xiv, de Augusto et jocis ejus) relates that when Augustus heard that amongst the boys of two years and under Herod's own son also had been massacred, he said: "It is better to be Herod's hog [ous], than his son [houios]," alluding to the Jewish law of not eating, and consequently not killing, swine. The Middle Ages gave faith to this story; Abelard inserted it in his hymn for the feast of Holy Innocents:

Ad mandatum regis datum generale
nec ipsius infans tutus est a caede.
Ad Augustum hoc delatum risum movit,
et rex mitis de immiti digne lusit:
malum, inquit, est Herodis esse natum. prodest magis talis regis esse porcum.

(Dreves, "Petri Abaelardi Hymnarius Paracletensis", Paris, 1891, pp. 224, 274.)

But this "infant" mentioned by Macrobius, is Antipater, the adult son of Herod, who, by command of the dying king was decapitated for having conspired against the life of his father.

It is impossible to determine the day or the year of the death of the Holy Innocents, since the chronology of the birth of Christ and the subsequent Biblical events is most uncertain. All we know is that the infants were slaughtered within two years following the apparition of the star to the Wise Men (Belser, in the Tübingen "Quartalschrift", 1890, p. 361). The Church venerates these children as martyrs (flores martyrum); they are the first buds of the Church killed by the frost of persecution; they died not only for Christ, but in his stead (St. Aug., "Sermo 10us de sanctis"). In connection with them the Apostle recalls the words of the Prophet Jeremias (xxxi, 15) speaking of the lamentation of Rachel. At Rama is the tomb of Rachel, representative of the ancestresses of Israel. There the remnants of the nation were gathered to be led into captivity. As Rachel, after the fall of Jerusalem, from her tomb wept for the sons of Ephraim, so she now weeps again for the men children of Bethlehem. The ruin of her people, led away to Babylon, is only a type of the ruin which menaces her children now, when the Messias is to be murdered and is compelled to flee from the midst of His own nation to escape from the sword of the apparitor. The lamentation of Rachel after the fall of Jerusalem receives its eminent completion at the sight of the downfall of her people, ushered in by the slaughter of her children and the banishment of the Messias.

The Latin Church instituted the feast of the Holy Innocents at a date now unknown, not before the end of the fourth and not later than the end of the fifth century. It is, with the feasts of St. Stephen and St. John, first found in the Leonine Sacramentary, dating from about 485. To the Philocalian Calendar of 354 it is unknown. The Latins keep it on 28 December, the Greeks on 29 December, the Syrians and Chaldeans on 27 December. These dates have nothing to do with the chronological order of the event; the feast is kept within the octave of Christmas because the Holy Innocents gave their life for the newborn Saviour. Stephen the first martyr (martyr by will, love, and blood), John, the Disciple of Love (martyr by will and love), and these first flowers of the Church (martyrs by blood alone) accompany the Holy Child Jesus entering this world on Christmas day. Only the Church of Rome applies the word Innocentes to these children; in other Latin countries they are called simply Infantes and the feast had the title "Allisio infantium" (Brev. Goth.), "Natale infantum", or "Necatio infantum". The Armenians keep it on Monday after the Second Sunday after Pentecost (Armenian Menology, 11 May), because they believe the Holy Innocents were killed fifteen weeks after the birth of Christ.

In the Roman Breviary the feast was only a semi-double (in other breviaries a minor double) up to the time of Pius V, who, in his new Breviary (1568), raised it to a double of the second class with an octave (G. Schober, "Expl. rit. brev. rom.", 1891, p. 38). He also introduced the two hymns "Salvete flores martyrum" and "Audit tyrannus anxius", which are fragments of the Epiphany hymn of Prudentius. Before Pius V the Church of Rome sang the Christmas hymns on the feast of the Holy Innocents. The proper preface of the Gelasian Sacramentary for this feast is still found in the Ambrosian Missal. We possess a lengthy hymn in honour of the Holy Innocents from the pen of the Venerable Bede, "Hymnum canentes martyrum" (Dreves, "Analecta hymnica") and a sequence composed by Notker, "Laus tibi Christe", but most Churches at Mass used the "Clesa pueri concrepant melodia" (Kehrein, "Sequenzen", 1873, p. 348). At Bethlehem the feast is a Holy Day of obligation. The liturgical colour of the Roman Church is purple, not red, because these children were martyred at a time when they could not attain the beatific vision. But of compassion, as it were, towards the weeping mothers of Bethlehem, the Church omits at Mass both the Gloria and Alleluia; this custom, however, was unknown in the Churches of France and Germany. On the octave day, and also when the feast falls on a Sunday, the Roman Liturgy, prescribes the red colour, the Gloria, and the Alleluia. In England the feast was called "Childermas".

The Roman Station of 28 December is at St. Paul's Outside the Walls, because that church is believed to possess the bodies of several of the Holy Innocents. A portion of these relics was transferred by Sixtus V to Santa Maria Maggiore (feast on 5 May; it is a semi-double). The church of St. Justina at Padua, the cathedrals of Lisbon and Milan, and other churches also preserve bodies which they claim to be those of some of the Holy Innocents. In many churches in EnglandGermany, and France on the feast of St. Nicholas (6 December) a boy-bishop was elected, who officiated on the feast of St. Nicholas and of the Holy Innocents. He wore a mitre and other pontifical insignia, sang the collect, preached, and gave the blessing. He sat in the bishop's chair whilst the choir-boys sang in the stalls of the canons. They directed the choir on these two days and had their solemn procession (Schmidt, "Thesaurus jur eccl.", III, 67 sqq.; Kirchenlex., IV, 1400; P.L., CXLVII, 135).

Sources

HELMLING IN Kirchenlex., XII, 369-71; NILLES, Kal. man. utriusque eccl. (Innsbruck, 1897); TONDINI, Calendrier de la nation arménienne (Rome, 1906); HAMPSON, Calendarium medii aevi (London, 1857); HOEYNCK, Augsburger Liturgie (Augsburg, 1889); ROCK, Church of Our Fathers (London, 1905).

Holweck, Frederick. "Holy Innocents." The Catholic Encyclopedia. Vol. 7. New York: Robert Appleton Company, 1910. 28 Dec. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/07419a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Robert B. Olson. Offered to Almighty God for the protection of children in the womb and the conversion of people who promote, vote for, and carry out abortions.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/07419a.htm

Strage degli Innocenti

Meister der Freisinger Heimsuchung, Kindermord zu Bethlehem, Freising, circa 1480  101,5 x 98,8, Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg


Holy Innocents MM (RM)

1st century; feast day in the Eastern Church is December 29.

"O martyrs, young and fresh as flowers,
Your day was in its morning hours
When Christ was sought and your were found
Like rain-strewn petals on the ground."

--Prudentius, Salvete, flores martyrum

Herod the son of Antipater was designated procurator of Judea by Julius Caesar and king under Augustus Caesar. He ruled from 47 BC to 2 AD, and was therefore king when Jesus was born.

Herod assumed the title 'the Great.' Yet his was fanatically determined to stamp out any messianic threat to his throne. When he learned from the three Magi who had come to worship the infant Jesus that 'a ruler shall come from Bethlehem who will govern my people Israel,' he decided to kill the child. The Magi, warned in a dream not to tell Herod where to find Jesus, returned to the East by a different way (Matt. 2:1-12). In his rage King Herod decreed that every male child under two years old in Bethlehem and that region should be killed (Matt. 2:16-18).

Only because Joseph had been warned by a dream that this would happen and accordingly fled with his wife and Jesus to Egypt was the Savior spared (Matt. 2:13-15). The other innocent children were put to the sword. This is one of the seven sorrows of Mary: to realize the hatred others would have of her Son and Lord; to understand that saving her own baby led to the death of others.

The Holy Innocents were of the same land and same age as the little Jesus, nearly 18 months. Some were walking, their legs too far apart. They were beginning to say papa and mama. They were beautiful--each one more beautiful than the other. It was the flower of Bethlehem, these children who already were making their mothers smile.

The number killed under Herod's order has often been exaggerated. Commentators has estimated that there were perhaps between six and 25 male children under the age of two who would have been found around Bethlehem at that time. Yet Herod's savagery has become a deep historical memory. He later had his own son murdered, so that Augustus Caesar allegedly said, "Better to be Herod's pig than Herod's son."

It is the custom in Bethlehem for Christian children to gather in the church of the Nativity every afternoon and sing a hymn in memory of the 'flowers of martyrdom,' who bore witness to the Messiah whom they did not know. The feast of the Holy Innocents has been kept in the West from the 4th century: They are considered to be martyrs because they not only died for Christ but instead of Christ. In Jerome's martyrology they are called "the holy babes and sucklings"; in the Calendar of Carthage, simply "the infants." Their relics are claimed by English and French churches.

In this feast the Church honors all who die in a state of innocence and consoles parents of dead children with the conviction that these also will share the glory of the infant companions of Jesus (Attwater, Bentley, Encyclopedia, Farmer).

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Betlehemitischer Kindermord am Westportal des Konstanzer Münsters, Konstanz, Baden-Württemberg, Deutschland. Simon Haider, signiert und datiert 1470.

Massacre of the Innocents at the west portal of Konstanz Minster, Konstanz, Baden-Württemberg, Germany. Simon Haider, signed and dated 1470.


Pictorial Lives of the Saints – The Holy Innocents

Article

Herod, who was reigning in Judea at the time of the birth of Our Saviour, having heard that the Wisemen had come from the East to Jerusalem in search of the King of the Jews, was troubled. He called together the chief priests, and learning that Christ was to be born in Bethlehem, he told the Wisemen: “When you have found Him, bring me word again, that I also may come and adore Him.” But God having warned them in a dream not to return, they went back to their homes another way. Saint Joseph, too, was ordered in his sleep to “take the Child and His mother and fly into Egypt.” When Herod found that the Wisemen did not return, he was furious, and ordered that every male child in Bethlehem and its vicinity of the age of two and under should be slain. These innocent victims were the flowers and the first-fruits of His martyrs, and triumphed over the world, without having ever known it or experienced its dangers.

Reflection – How few perhaps of these children, if they had lived, would have escaped the dangers of the world! What snares, what sins, what miseries were they preserved from! So we often lament as misfortunes many accidents which in the designs of heaven are the greatest mercies.

MLA Citation

John Dawson Gilmary Shea. “The Holy Innocents”. Pictorial Lives of the Saints1922. CatholicSaints.Info. 15 December 2018. Web. 28 December 2020. <https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-the-holy-innocents/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-the-holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Meister des Nürnberger Marienaltars, La Strage degli innocenti, Nuremberg Altar of Mary, circa 1400, su legno di peccio, 91,3 x 122,1, Germanisches Nationalmuseum


December 28

The Holy Innocents

Matthew, xi. 16

OUR Divine Redeemer was persecuted by the world as soon as he made his appearance in it; for he was no sooner born than it declared war against him. We cannot expect to be better treated than our great Master was before us. He himself bids us remember that if it hated him first, it will likewise hate us, though we have more reason to fear its flatteries and smiles than its rage. The first make a much more dangerous and more violent assault upon our hearts. Herod, in persecuting Christ, was an emblem of Satan and of the world. That ambitious and jealous prince had already sacrificed to his fears and suspicions the most illustrious part of his council, his virtuous wife Mariamne, with her mother Alexandra, the two sons he had by her, and the heirs to his crown, and all his best friends. Hearing from the magians who were come from distant countries to find and adore Christ, that the Messias, or spiritual king of the Jews, foretold by the prophets, was born among them, he trembled lest he was come to take his temporal kingdom from him. So far are the thoughts of carnal and worldly men from the ways of God; and so strangely do violent passions blind and alarm them. The tyrant was disturbed beyond measure, and resolved to take away the life of this child, as if he could have defeated the decrees of heaven. He had recourse to his usual arts of policy and dissimulation, and hoped to receive intelligence of the child by feigning a desire himself to adore him; but God laughed at the folly of his short-sighted prudence, and admonished the magians not to return to him. St. Joseph was likewise ordered by an angel to take the child and his mother, and to fly into Egypt. Is our Blessed Redeemer, the Lord of the universe, to be banished as soon as born! What did not he suffer! What did not his pious parents suffer on his account in so tedious and long a journey, and during a long abode in Egypt, where they were entirely strangers, and destitute of all succour under the hardships of extreme poverty! It is an ancient tradition of the Greeks mentioned by Sozomen, 1 St. Athanasius, 2 and others, that at his entrance into Egypt all the idols of that kingdom fell to the ground, which literally verified the prediction of the prophet Isaiah. 3 Mary and Joseph were not informed by the angel how long their exile would be continued; by which we are taught to leave all to divine providence, acquiescing with confidence and simplicity in the adorable and ever holy will of Him who disposes all things in infinite goodness, sanctity, and wisdom.

Herod, finding that he had been deluded by the magians, was transported with rage and anxious fears. To execute his scheme of killing the Messias, the desired of all nations and the expectation of Israel, he formed the bloody resolution of murdering all the male children in Bethlehem and the neighbouring territory which were not above two years of age. In this example we admire how blind and how furious the passion of ambition is. Soldiers are forthwith sent to execute these cruel orders, who, on a sudden, surrounded the town of Bethlehem, and massacred all the male children in that and the adjacent towns and villages, who had been born in the two last years. This more than brutish barbarity, which would almost have surpassed belief, had not Herod been the contriver, and ambition the incentive, was accompanied with such shrieks of mothers and children, that St. Matthew applies to it a prophecy of Jeremiah, which may be understood in part to relate more immediately to the Babylonish captivity, but which certainly received the most eminent completion at this time. A voice in Rama was heard, lamentation and great mourning: Rachel bewailing her children, and would not be comforted, because they are not. Rama is a village not far from this town, and the sepulchre of Rachel was in a field belonging to it. The slaughter also was probably extended into the neighbouring tribe of Benjamin, which descended from Rachel. The Ethiopians in their liturgy, and the Greeks in their calendar, count fourteen thousand children massacred on this occasion; but that number exceeds all bounds, nor is it confirmed by any authority of weight. Innocent victims became the spotless Lamb of God; and how great a happiness was such a death to these glorious martyrs! They deserved to die for Christ, though they were not yet able to know or invoke his name. They were the flowers and the first fruits of his martyrs, and triumphed over the world, without having ever known it, or experienced its dangers. They just received the benefit of life, to make a sacrifice of it to God, and to purchase by it eternal life. Almost at the same time they began to live and to die; they received the fresh air of this mortal life forthwith to pass to immortality; and it was their peculiar glory not only to die for the sake of Christ, and for justice and virtue, but also in the place of Christ, or in his stead. How few perhaps of these children, if they had lived, would have escaped the dangers of the world, which, by its maxims and example, bear everything down before it like an impetuous torrent! What snares, what sins, what miseries were they preserved from by this grace! With what songs of praise and love do they not to all eternity thank their Saviour, and this his infinite mercy to them! Their ignorant foolish mothers did not know this, and therefore they wept without comfort. So we often lament as misfortunes many accidents which in the designs of heaven are the greatest mercies.

In Herod we see how blind and how cruel ambition is, which is ready to sacrifice every thing, even Jesus Christ, to its views. The tyrant lived not many days longer to enjoy the kingdom which he feared so much to lose. 4 About the time of our Lord’s nativity he fell sick, and as his distemper sensibly increased, despair and remorse followed him, and made him insupportable both to himself and others. The innumerable crimes which he had committed were the tortures of his mind, whilst a slow imposthume, inch by inch, gnawed and consumed his bowels, feeding principally upon one of the great guts, though it extended itself over all the rest, and, corroding the flesh, made a breach in the lower belly, and became a sordid ulcer, out of which worms issued in swarms, and lice were also bred in his flesh. A fever violently burnt him within, though outwardly it was scarcely perceptible; and he was tormented with a canine appetite, which no victuals could satisfy. Such an offensive smell exhaled from his body, as shocked his best friends; and uncommon twitchings and vellications upon the fibrous and membraneous parts of his body, like sharp razors, cut and wounded him within; and the pain thence arising overpowered him, at length, with cold sweats, tremblings, and convulsions. Antipater in his dungeon, hearing in what a lamentable condition Herod lay, strongly solicited his jailer to set him at liberty, hoping to obtain the crown; but the officer acquainted Herod with the whole affair. The tyrant groaning under the complication of his own distempers, upon this information, vented his spleen by raving and beating his own head, and calling one of his guards, commanded him to go that instant and cut off Antipater’s head. Not content with causing many to be put to barbarous deaths during the course of his malady, he commanded the Jews that were of the principal rank and quality to be shut up in a circus at Jericho, and gave orders to his sister Salome and her husband Alexas to have them all massacred as soon as he should have expired, saying, that as the Jews heartily hated him, they would rejoice at his departure; but he would make a general mourning of the whole nation at his death. 5 This circumstance is at least related by the Jewish historian Josephus. Herod died five days after he had put his son Antipater to death. Macrobius, a heathen writer of the fifth century, relates, 6 that Augustus, “when he heard that, among the children which Herod had commanded to be slain under two years old, his own son had been massacred, said: ‘It is better to be Herod’s hog than his son.’” By this he alluded to the Jewish law of not eating, and consequently not killing swine. Probably the historian imagined the son to have been slain amongst the children, because the news of both massacres reached Rome about the same time.

Parents, pastors, and tutors are bound to make it their principal care, that children, in their innocent age, be by piety and charity consecrated as pure holocausts to God. This is chiefly to be done by imprinting upon their minds the strongest sentiments of devotion, and by instructing them thoroughly in their catechism. We cannot entertain too high an idea of the merit and obligation of teaching God’s little ones to know him, and the great and necessary truths which he has revealed to us. Without knowing him no one can love him, or acquit himself of the most indispensable duties which he owes to his Creator. Children must be instructed in prayer and the principal articles of faith as soon as they attain to the use of reason, that they may be able to give him his first fruits by faith, hope, and love, as by the law of reason and religion they are bound to do. The understanding of little children is very weak, and is able only to discover small glimpses of light. Great art, experience, and earnestness are often required to manage and gradually increase these small rays, and to place therein whatever one would have the children comprehend. The lessons must be very short, and the truths which are taught made sensible when possible, by examples, images, and comparisons, adapted to the capacities of those that are to be instructed. The catechist, without demeaning himself, must become a little one with those that are little. This he must do with suitable gravity and seriousness; and it is only by his own earnestness and application that he can make them attentive and earnest. Were he at the same time to joke, or attend to, or be employed in any other thing, he would in vain recommend seriousness and attention to those that hear him. O how great ought to be the zeal of children and others to attend to that saving doctrine, without which man is a riddle to himself, and no one can attain to salvation and the love of God! That sublime science which the only begotten Son, who is in the bosom of the Father, came from heaven 7 to declare to us. The queen of the South came from the bounds of the earth to hear the wisdom of Solomon: behold more than Solomon is here? 8 When the Athenians had forbidden any citizen of Megara to set foot in Athens under pain of death, one Euclides, an inhabitant of Megara, went disguised many miles in the night to assist at the lectures of Socrates the next morning, and returned the night following; and this he continued to do a long time with the hazard of his life. 9 If such was the earnestness of this heathen to learn a profane philosophy, with what zeal ought a Christian to study the true and sublime science of faith, which leads to eternal life! The most ardent desire of this instruction is the surest mark of true virtue, and of that vehement hunger and thirst of God’s just and holy love, which is the very soul of sincere piety.

The solicitude and diligence of parents and pastors to instruct others in this sacred science, ought not to lessen; neither must any one regard the function as mean or contemptible. It is the very foundation of the Christian religion. By this function the seeds of piety and religion are planted in the hearts of the faithful, which produce their fruit according to the manner in which they are received. A good catechist contributes more towards maintaining public peace, than all the laws and magistrates; as inferior ties of duty are far more binding than coercive force. Hence Pope Paul III. in a bull in which he recommends this employment, declares that “nothing is more fruitful or more profitable for the salvation of souls.” No pastoral function is more indispensable, none more beneficial, and generally none more meritorious; we may add, or more sublime. For under a meaner exterior appearance, without pomp, ostentation, or show of learning or abilities, it joins the exercise of humility with the most zealous and most profitable function of the pastoral charge. Being painful and laborious, it is, moreover, an exercise of patience and penance. Neither can any one think it beneath his parts or dignity. The great St. Austin, St. Chrysostom, St. Cyril, and other most learned doctors, popes, and bishops, applied themselves with singular zeal and assiduity to this duty of catechising children and all ignorant persons; this they thought a high branch of their duty, and the most useful and glorious employment of their learning and talents. What did the apostles travel over the world to do else? St. Paul said: I am a debtor to the wise and to the unwise. 10 We became little ones in the midst of you, as if a nurse would cherish her children; so desirous of you, that we would gladly have imparted to you not only the gospel of God, but even our own souls. 11 Our Divine Lord himself made this the principal employment of his ministry. The spirit of the Lord is upon me: he hath sent me to preach the gospel to the poor. 12 He declared the pleasure he found in assisting that innocent age, when he said: Suffer little children to come unto me, for the kingdom of God is for such. And embracing them, and laying his hands upon them he blessed them. 13 John Gerson, the most pious and celebrated chancellor of Paris, esteemed an oracle for his learning, testified his zeal for this sacred function by his book entitled, On drawing Little Ones to Christ. All his life he employed a considerable part of his time in teaching little children their catechism. Upon his return from the general council of Constance, he retired to the city of Lyons, where he every day assembled the children in St. Paul’s church, and taught them the Christian doctrine, till he was confined to his bed by his last illness. When he drew near his death, he caused all the little children to be called together into the church, and there to repeat with one voice: “My God, my Creator, have mercy on thy poor servant, John Gerson.” 14

Note 1. Sozomen, l. 5, c. 21, p. 213, ed. Cantabar. per Reading. [back]

Note 2. S. Athan. l. de Incarn. Verbi. Calmet, Vie de Jesus C. c. 7, p. 21. [back]

Note 3. Isaiah xix. 1. [back]

Note 4. Antipater, whom Herod had by his wife Doris, and who had, by wicked artifices, engaged his father to put to death his two sons, Alexander and Aristobulus, (the two last princes of the Asmonean family by their mother Mariamne,) formed a conspiracy against the life of his father. Of this crime he was convicted before Quintilius Varus, who had succeeded Saturninus in the government of Syria, and whom Herod had entreated to preside in this trial at Jerusalem. [back]

Note 5. Jos. Ant. l. 17, c. 7. [back]

Note 6. Macrob. Saturn. l. 2, c. 4. [back]

Note 7. John i. 18. [back]

Note 8. Matt. xii. 42. [back]

Note 9. Aul. Gell. Noct. Attic. l. 6, c. 10. [back]

Note 10. Rom. i. 14. [back]

Note 11. 1 Thess. ii. 7, 8. [back]

Note 12. Luke iv. 18. [back]

Note 13. Mark x. 14, 16. [back]

Note 14. Vita Gerson. t. 1, op. p. 169. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume XII: December. The Lives of the Saints.  1866. 

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/12/281.html


Goffine’s Devout Instructions – Feast of the Holy Innocents

December 28

The account of the martyrdom of these children is given in the gospel of today. The Church justly honors them as martyrs, since they confessed Christ, if not by the mouth, yet by their death, which they suffered by reason of Herod’s hatred against Christ.

The Introit of the Mass reads: “Out of the mouth of infants and sucklings Thou hast perfected praise, because of Thy enemies, O Lord. O Lord, how admirable is Thy name in the whole earth.” Glory be to the Father, and to the Son, and to the Holy Spirit. As it was in the beginning, is now, and ever shall be, world without end. Amen.

Prayer

O God, Whose praise the martyred innocents confessed on this day – not by speaking, but by dying – mortify in us all the evils of vices, that our life also may confess by actions Thy faith, which our tongue proclaims. Through Our Lord Jesus Christ, etc.

Epistle: Apocalypse 14:1-5

In those days I beheld a Lamb standing upon Mount Sion, and with Him an hundred forty-four thousand having His name, and the name of His Father written on their foreheads. And I heard a voice from heaven, as the noise of many waters, and as the voice of great thunder; and the voice which I heard was as the voice of harpers, harping on their harps. And they sung as it were a new canticle, before the throne, and before the four living creatures, and the ancients; and no man could say the canticle, but those hundred forty-four thousand, who were purchased from the earth. These are they who were not defiled with women, for they are virgins. These follow the Lamb whithersoever He goeth. These were purchased from among men, the first-fruits to God and to the Lamb; and in their mouth there was found no lie, for they are without spot before the throne of God.

Gospel: Matthew 2:13-18

At that time: An angel of the Lord appeared in sleep to Joseph, saying: Arise, and take the child and His Mother, and fly into Egypt; and be there until I shall tell thee; for it will come to pass that Herod will seek the child to destroy him. Who arose, and took the child and His Mother by night, and retired into Egypt; and he was there until the death of Herod, that it might be fulfilled which the Lord spoke by the prophet, saying: Out of Egypt have I called My Son. Then Herod perceiving that he was deluded by the Wise Men, was exceeding angry; and sending killed all the men-children that were in Bethlehem, and in all the borders thereof, from two years old and under, according to the time which he had dilligently inquired of the Wise Men. Then was fulfilled that which was spoken by Jeremias the prophet, saying: A voice in Rama was heard, lamentation and great mourning; Rachel bewailing her children, and would not be comforted, because they are not.

What persons are like Herod?

All those who destroy innocent children, in body or in soul, for example, imprudent and careless mothers who injure the fruit of their womb by excessive dancing, by heavy labor, by vehement anger or immoderate grief; unmanly men who are cruel to their wives while with child, who strike them, incite them to anger, or terrify them; heedless parents who neglect their little ones, who take them into bed at the risk of suffocating them, who do not take pains to keep them clean and healthy; those corrupt and godless women who destroy the fruit of their shame either before or after birth, and while yet unbaptized. But more cruel than all these, and even than Herod himself, are they who scandalize little children by impure conversations, by indecent songs, by acts of impurity in their presence, or by inciting them to the like; for thereby they plunge the souls of the children into destruction.

Goffine’s Devout Instructions

SOURCE : https://catholicsaints.info/goffines-devout-instructions-feast-of-the-holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Livro de Horas de D. Duarte, Matança dos Inocentes (fl 134v), between circa 1428 and circa 1433, Arquivo Nacional Torre do Tombo, Masters of the Gold Scrolls  (fl. 1415–1450)


Golden Legend – History of the Holy Innocents

Here followeth the History of the Innocents.

The Innocents be called innocents for three reasons. First, by cause and reason of life, and by reason of pain, and by reason of innocence. By reason of life they be said innocents because they had an innocent life. They grieved nobody, neither God, by inobedience, nor their neighbours by untruth, nor by conceiving of any sin, and therefore it is said in the psalter:

The innocents and righteous have joined them to me.

The innocents by their life and righteousness in the faith, by reason of pain, for they suffered death innocently and wrongly, whereof David saith:

They have shed the blood of innocents by reason of innocency.

That they had, because that in this martyrdom they were baptized and made clean of the original sin, of which innocence is said in the psalter:

Keep thou innocency of baptism and see equity of good works.

Holy church maketh feast of the Innocents which were put to death because of our Lord Jesu Christ. For Herod Ascalonita for to find and put to death our Lord which was born in Bethlehem, he did do slay all the children in Bethlehem and there about, from the age of two years and under unto one day, unto the sum of one hundred and forty-four thousand children. For to understand which Herod it was that so cruelly did do put so many children to death, it is to wit that there were three Herods, and all three were cruel tyrants, and were in their time of great fame and much renowned for their great malice.

The first was Herod Ascalonita: he reigned in Jerusalem when our Lord was born.

The second was Herod Antipas, to whom Pilate sent Jesu Christ in the time of his passion, and he did do smite off Saint John Baptist‘s head.

The third was Herod Agrippa, which did do smite off Saint James’s head, said in Galicia, and set Saint Peter in prison.

But now let us come to this first Herod that did do slay the innocent children. His father was named Antipater as history scholastic saith, and was king of Idumea and paynim; he took a wife which was niece to the king of Arabia, on whom he had three sons and a daughter, of whom that one was named Herod Ascalonita. This Herod served so well to Julian the emperor of Rome that he gave to him the realm of Jerusalem. Then lost the Jews kings of their lineage, and then was showed the prophecy of the birth of our Lord.

This Herod Ascalonita had six sons, Antipater, Alexander, Aristobulus, Archelaus, Herod Antipas, and Philip. Of these children, Herod sent Alexander and Aristobulus to school to Rome, and Alexander became a wise and subtle advocate. And when they were come from school again they began to enter into words against Herod their father, to whom he would leave his realm after him, wherefore their father was angry with them, and put tofore them Antipater their brother for to come to the realm. Upon that, incontinent they treated of the death of their father, wherefore their father enchased them away, and they went again to Rome and complained of their father to the emperor.

Anon after this came the three kings in to Jerusalem, and demanded where the king of Jews was, that was new born. Herod when he heard this, he had great dread lest any were born of the true lineage of the kings of the Jews, and that he were the very true heir, and of whom he might be chased out of the realm. And when he had demanded of the three kings how they had had knowledge of the new king, they answered by a star being in the air, which was not naturally fixed in the heaven as the others were. Then he prayed them that they would return to him after that they had worshipped and seen this new king, that he might go after and worship the child. This said he fraudulently, for he thought to slay him.

After that the three kings were gone without bringing him any tidings, he thought that anon he would do slay all the children newly born in Bethlehem and thereabouts, among whom he thought to slay Jesu Christ. But his thought was empeshed and let, for the emperor sent to him a citation that he should come to Rome for to answer to the accusation that Aristobulus and Alexander, his two sons, had made against him, and therefore he durst not put then the children to death, to the end that he should not be accused of so cruel a deed with his other trespasses; so he was in going to Rome and abiding there, and in coming, more than half a year, and in that while Jesus was borne into Egypt. When Herod came to Rome the emperor ordained that his sons should do him honour and obey him, and he should leave his realm after his death where it best pleased him.

Upon this, when he was come again, and felt himself confirmed of the realm, he was more hardy to slay the children than he had tofore thought. Then he sent into Bethlehem and did do slay all the children that were of the age of two years, because it was passed more than a year that the three kings had told him tidings of the king of Jews new-born. But wherefore then did he do slay the children that were but one night old? Hereto Saint Austin saith that Herod doubted that Jesus, to whom the stars served, might make himself some younger than he was. After this came upon Herod a right vengeance, for like as he dissevered many mothers from their children, in like wise was he dissevered from his children. It happed that he had suspicion upon his two sons, Alexander and Aristobulus; for one of his servants said to him that Alexander had promised to him great gifts if he would give to his father to drink poison or venom, and the barber said to the king that he had promised him a great thing if, when he made the king‘s beard, he would cut his throat, and for this cause Herod did do slay them both, and ordained in his testament that Antipater, his son, should be king after him. Upon this Antipater, his son, had great desire to come to the realm, and was accused that he had made ready venom for to empoison his father, for a maid, a servant, afterward showed the same venom to the king, wherefore he did do put his son Antipater in prison.

When Augustus, the emperor of Rome, heard say that Herod ruled thus his children, he then said: I had liefer be the swine or hog of Herod than his son, for he which is strange in his living spareth his swine, and he put to death his sons.

Herod when he was seventy years old he fell in a grievous malady by right vengeance of God, for a strong fever took him within and without; he had his flesh hot and dry chauffed, his feet swelled and became of a pale colour. The plants of his feet under began to rot, in such wise that vermin issued out, and a stench issued so great out of his breath and of his members without forth, that no persons might suffer it. On that other side he had great grief and annoy of the anger that he had for his sons. When the masters and physicians saw that he might not be helped by any medicine, then they said that this malady was a vengeance of God, and for as much as he heard say that the Jews were glad of his malady and sickness, therefore he did do assemble the most noble of the Jews out of the good towns, and did do put them in prison and said to Salome, his sister, and to Alexander her husband:

I know well that the Jews shall be glad of my death, but if ye will do my counsel and obey to me I shall mowe have great plaint and wailing of many that shall beweep my death, in this wise that I shall show you. Anon as I shall be dead, do ye to be slain all the noble Jews that be in prison, and thus shall be no house of the Jews, but they shall, against their will, beweep my death.

And he had a custom to eat an apple last after meat. On a time he demanded a knife for to pare the apple, and one delivered him a knife, and shortly he took it, as all despaired, and would have slain himself, but anon Aciabus, his neighbour, caught his hand and cried loud, that it was supposed that the king had died. Antipater his son, which was in prison, had heard the cry and weened his father had been dead. He was glad, and promised to the keepers of the prison great gifts for to let him out. When Herod knew this by his servant, he travailed the more grievously because his son was more glad of his death than of his sickness, and anon did do slay him, and ordained in his testament, Archelaus to be king after him, and he lived but five days after and died in great misery of annoy.

Salome, his sister, did not his commandment of the Jews that were in prison, but let them go out. And Archelaus became king after Herod his father, which as to strangers in the battle he was fortunate and happy, but as to his own people he was right unhappy.

Then I return again; after that, Joseph was gone with our Lord into Egypt and was there seven years, unto the death of Herod. And after the prophecy of Isaiah, at the entering of our Lord into Egypt, the idols fell down, for like as at departing of the children out of Egypt, in every house the oldest son of the Egyptians lay one dead, in like wise at the coming of our Lord lay down the idols in the temples.

Cassiodorus saith in the History tripartite, in Hermopolin of Thebaid there was a tree called Persidis, which is medicinal for all sicknesses, for if the leaf or rind of that tree be bound to the neck of the sick person, it healeth him anon, and as the Blessed Virgin Mary fled with her son, that tree bowed down and worshipped Jesu Christ. Also Macrobius saith in a chronicle that, a young son of Herod was nourished at that time, and he was slain among the other children. And then was fulfilled the prophecy saying:

The voice is heard in Rama of great weeping and wailing, that the sorrowful mothers wept for the death of their children, and might not be comforted, because they were not alive.

SOURCE : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-the-history-of-the-holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Matteo di Giovanni  (1435–1495). Massacre of the Innocents, 1488, 237 x 238, National Museum of Capodimonte

Matteo di Giovanni: der Kindermord von Betlehem, 1488, im Nationalmuseum Capodimonte in Neapel


The Liturgical Year: The Holy Innocents

28 December

The feast of the beloved Disciple is followed by that of the Holy Innocents. The Crib of Jesus – where we have already met and venerated the Prince of Martyrs and the Eagle of Patmos – has today standing round it a lovely choir of little Children, clad in snow-white robes, and holding green branches in their hands. The Divine Babe smiles upon them – he is their King; and these Innocents are smiling upon the Church of God. Courage and Fidelity first led us to the Crib; Innocence now comes, and bids us tarry there.

Herod intended to include the Son of God among the murdered Babes of Bethlehem. The Daughters of Rachel wept over their little ones, and the land streamed with blood; but, the Tyrant’s policy can do no more – it cannot reach Jesus, and its whole plot ends in recruiting an immense army of Martyrs for heaven. These Children were not capable of knowing what an honour it was for them, to be made victims for the sake of the Saviour of the world; but, the very first instant after their immolation, and all was revealed to them: they had gone through this world without knowing it, and now that they know it, they possess an infinitely better. God showed here the riches of his mercy – he asks of them but a momentary suffering, and that over, they wake up in Abraham’s Bosom; no further trial awaits them, they are in spotless innocence, and the glory due to a soldier who died to save the life of his Prince belongs eternally to them.

They died for Jesus’ sake – therefore, their death was a real Martyrdom, and the Church calls them by the beautiful name of The Flowers of the Martyrs because of their tender age and their innocence. Justly, then, does the ecclesiastical Cycle bring them before us today, immediately after the two valiant Champions of Christ, Stephen and John. The connection of these three Feasts is thus admirably explained by Saint Bernard:

“In Saint Stephen, we have both the act and the desire of Martyrdom; in Saint John, we have but the desire; in the Holy Innocents, we have but the act. Will any one doubt whether a crown was given to these Innocents? If you ask me what merit could they have that God should crown them, let me ask you, what was the fault, for which Herod slew them? What? Is the mercy of Jesus less than the cruelty of Herod? And while Herod could put these Babes to death, who had done him no injury, Jesus may not crown them for dying for Him?

“Stephen, therefore, is a Martyr by a Martyrdom of which men can judge, for he gave this evident proof of his sufferings being felt and accepted, that, at the very moment of his death, his solicitude both for his own soul and for those of his persecutors increased; the pangs of his bodily passion were less intense than the affection of his soul’s compassion, which made him weep more for their sins than for his own wounds. John was a Martyr, by a Martyrdom which only Angels could see, for the proofs of his sacrifice being spiritual, only spiritual creatures could understand them. But, the Innocents were Martyrs to none other eye save yours, O God! Man could find no merit; Angel could find no merit; the extraordinary prerogative of your grace is the more boldly brought out. From the mouth of the Infants and the Sucklings you have perfected praise. The praise the Angels give you is: Glory be to God in the highest, and peace on earth to men of good will; it is a magnificent praise, but I make bold to say, that it is not perfect, till He comes who will say: ‘Suffer Little Children to come unto me, for of such is the kingdom of heaven; and in the mystery of my mercy, there shall be peace to men that cannot even use their will.'”

Yes, God did for these Innocents, who were immolated on his Son’s account, what he is doing every moment now by the sacrament of regeneration, in the case of children, who die before coming to the use of reason. We who have been baptised by water should be all the more ready to honour these Little Ones, who were baptised in their own blood and thereby associated to all the mysteries of the Divine Infancy. We ought, together with the Church, to congratulate them, for that a glorious and premature death secured them their innocence. They have lived upon our earth, and yet it defiled them not! Truly, these tender Lambs deserve to be for ever with the Lamb of God! May this same earth of ours, grown old in wickedness, draw down the divine mercy on itself, by the love and honour it gives, each year, to these sweet Children of Bethlehem, who, like the Dove of Noah’s Ark, could not find whereon to rest their feet.

In the midst of the joy, which, at this holy time, fills both heaven and earth, the Holy Church of Rome forgets not the lamentations of the Mothers, who beheld their Children cruelly butchered by Herod’s soldiers. She hears the wailing of Rachel, and condoles with her; and, unless it be a Sunday, she suspends on this Feast some of the manifestations of the joy, which inundates her soul during the Octave of her Jesus’ Birth. The Red vestments of a Martyr’s Day would be too expressive of that stream of infant blood which forbids the Mothers to be comforted, and joyous White would ill suit their poignant grief; she, therefore vests in Purple, the symbol of mournfulness. The Gloria in excelsis, the Hymn she loves so passionately during these days, when Angels come down from heaven to sing it – even that must be hushed today: and, in the Holy Sacrifice, she sings no Alleluia. In this, as in everything she does, the Church acts with an exquisite delicacy of feeling. Her Liturgy is a school of refined Christian considerateness.

This expression of sympathy gives today’s Office a pathetic sadness, which, however, in no ways interferes with the joy, which the Church feels in celebrating the Feast of the Holy Innocents. She keeps it with an Octave, as she does the two preceding Feasts of Saint Stephen and Saint John. She sanctions the practice, observed in Cathedrals and Collegiate Churches, of allowing young boys to share in the duties of the Choir, and blend their innocent chanting with that of the Ministers of God. She grants them several privileges, and takes pleasure in seeing the delight wherewith these children perform the several functions entrusted to them. This joy, this simplicity, this innocence, all add a charm to the divine Service; and through these youthful Choristers, the Church pays honour to the Infant Jesus, and to the Holy Innocents of Bethlehem.

In Rome, the Station for the Feast of Saint Stephen is in the Church dedicated to the holy Protomartyr, on Monte Celio; that for Saint John is in the Basilica of Saint Mary Major; today, the Station is made at Saint Paul’s beyond the Walls, which possesses several of the bodies of the Holy Innocents. In the 16th century, Pope Xystus V caused a portion of these Relics to be translated to Saint Mary Major’s, and put near the holy Relic of our Lord’s Crib.

Lesson from the book of the Apocalypse of Saint John the Apostle

In those days: I beheld the Lamb standing on mount Sion, and with him a hundred forty-four thousand, having his name, and the name of his Father, written on their foreheads. And I heard a voice from heaven, as the voice of many waters, and as the voice of great thunder; and the voice which I heard was as the voice of harpers harping on their harps. And they sung as it were a new canticle before the throne, and before the four living creatures and the ancients; and no man could say the canticle, but those hundred forty-four thousand, who were purchased from the earth. These are they, who are not defiled with women: for they are virgins. These follow the Lamb wherever he goes. These were purchased from among men, the first-fruits to God and to the Lamb, and in their mouths there was found no lie: for they are without spot, before the throne of God.

The Church shows us, by her choice of this mysterious passage of the Apocalypse, how great a value she sets on Innocence, and what our own esteem of it ought to be. The Holy Innocents follow the Lamb, because they are pure. Personal merits on earth they could not have; but they went rapidly through this world, and its defilements never reached them. Their purity was not tried, as was Saint John’s, but it is beautified by the blood they shed for the Divine Lamb, and He is pleased with it, and makes them his companions. Let the Christian, therefore, be ambitious for this Innocence, which is thus singularly honoured. If he have preserved it, let him keep and guard it as his most precious treasure; if he have lost it, let him repair the loss by repentance, and having done so, let him say with the Spouse in the Canticle: I have washed my feet; how shall I defile them?

Gradual for the Mass of the Holy Innocents

Our soul has been delivered, as a sparrow, out of the snare of the fowlers.

   The snare is broken, and we are delivered; our help is in the name of the Lord, who made heaven and earth.

In the Gradual, we have the Innocents blessing their God for having broken the snare, wherewith the world would have made them captive. They have fled as a bird set free; there was nothing to clog their flight.

Tract for the Mass of the Holy Innocents

They have spilled the blood of the Saints, like water, about Jerusalem.

   And there was none to bury them.

   Revenge, O Lord, the blood of your Saints, which has been spilled on earth.

The Tract expresses the lamentation of Rachel over the cruelty of Herod and his minions. It invokes the divine vengeance, which swept away the whole family of this vile Tyrant.

Sequel to the Holy Gospel according to Matthew

At that time: An Angel of the Lord appeared in sleep to Joseph, saying: Arise, and take the Child, and his Mother, and fly into Egypt, and be there until I shall tell you. For it shall come to pass, that Herod will seek the Child, to destroy him. Joseph arose, and took the Child and his Mother by night, and retired into Egypt, and he was there until the death of Herod that it might be fulfilled which the Lord spoke by the Prophet, saying: Out of Egypt have I called my son. Then Herod, perceiving that he was deluded by the Wise Men, was exceedingly angry: and sending, killed all the men children that were in Bethlehem, and in all the borders thereof, from two years old and under, according to the time, which he had diligently inquired of the Wise Men. Then was fulfilled that which was spoken by Jeremias, the Prophet, saying: A voice in Rama was heard, lamentation and great mourning: Rachel bewailing her children, and would not be comforted, because they are not.

Thus does the Gospel, in its sublime simplicity, relate the Martyrdom of the Innocents. Herod, sending, killed all the Children! The earth paid no attention to the fell tyranny, which made so rich a harvest for heaven: there was heard a voice in Rama, Rachel wailing her little ones – it went up to heaven, and Bethlehem was still again, as though nothing had happened. But, these favoured Victims had been accepted by God, and they were to be the companions of his Son. Jesus looked at them from his crib, and blessed them; Mary compassionated with them and their mothers; the Church, which Jesus had come to form, would, for all future ages, glorify these youthful Martyrs, and place the greatest confidence in the patronage of these Children, for she knows how powerful their intercession is with her heavenly Spouse.

And now let us listen to the several Churches celebrating the triumph of the Holy Innocents. Their chants for this Feast are very beautiful. We will begin with the following fine Preface, which is in both the Ambrosian Missal, and in the Leonian Sacramentary.

Preface

It is truly meet and just, right and available to salvation, that we should exceedingly praise you, O Holy Almighty Father, in the precious death of the Infants, whom the unhappy Herod, with savage cruelty, slew because of the Infant Jesus, your Son, our Lord, Herein do we recognise how immeasurable are the gifts of your mercy, for the splendour of your free grace outshines the martyrs’ will; and they nobly confess your name, who are not yet able to speak. They suffer martyrdom before their bodies are ripe for martyrdom: they bear testimony to Christ before they have even known him. O the infinite goodness of the Omnipotent God! He suffers not the merit of everlasting glory to be lost by them that are slain for his sake, though they know not what they do: and being bathed in their own blood, he effects in them the salvation of regeneration, and gives them the crown of martyrdom.

The following is from the Mozarabic Missal, and is full of unction and eloquence.

It is meet and just, yea truly right and just, that we should always and in all places give thanks to you, O Holy Lord, Almighty Father, Eternal God, and now especially for these whose yearly feast we this day keep, celebrating the memory of their passion. These are they whom Herod’s satellites snatched from their mothers’ breasts. Rightly are they called The Flowers of the Martyrs, for they grew in the mid-winter of infidelity, as the first buds of the Church, and, being nipped by the frost of persecution, filled the city of Bethlehem with a ruddy stream. They were Babes, and could not speak; yet did they joyfully proclaim the praise of the Lord. Their deaths profess, what their lives could not. They say by their blood, what they could not with their tongue. Martyrdom gave them power to praise, though their tongue denied them that of speech. The Infant Jesus sends these Infants, before himself, to heaven: he presents these new gifts to his Father, and offers to him, as the first fruits of martyrdom, this of the Innocents, who were slain by the wicked Herod. This enemy confers on them what their body could not; while he injures their body, he benefits it; while their body falls, it lives by its death, it rises by its fall, it conquers by its defeat.

Our Venerable Bcde offers us the following Hymn, which is full of melody and pathos.

Hymn

• Let us chant the hymn of the Martyred Innocents, whom earth lost, and wept, but heaven gained and was glad.

• Their Angels see the Face of the Eternal Father, and sing the Hymn of their Martyrs, lauding the grace of God.

• A cruel king destroyed them, the merciful Creator received them, making them happy with Himself in the brightness of the never-ending kingdom.

• He that gives to each elect a mansion in his Father’s house, places the Innocents, massacred by the impious king, on thrones in heaven above.

• Herod was angry, and slew every child below the age of two, staining with their sacred blood the borders of Bethlehem.

• Precious in the sight of Jesus shone the innocent death of these his faithful ones; and Angels came down to carry them to the land of heaven.

• A voice in Rama was heard, lamentation of poignant grief, and Rachel shed a flood of tears over her infant sons.

• Who now rejoice in endless triumph, for they overcame their torments, whose cruel blows filled Rama with the voice of wailing.

• Fear not, Little Flock, the prowling lion’s tooth! for the Good Shepherd will give you the pastures of heaven.

• Following the spotless Lamb o: God in the path of purity, we need not fear, dear Little flock, a robber’s wicked grasp.

• The Father will wipe every tear from off your cheeks; death shall have no further power to hurt you, enclosed now within the walls of Life.

• They that sow in tears, reap eternal joy: and the Creator wipes every tear away from the mourner’s face.

• O truly happy Bethlehem, city wherein our Redeeraer was born, and where he was presented with the first Martyrs – the first Victims dedicated to the new-born King.

• No, Bethlehem, you shalt not be called the least among the thousand cities, for out of you came the divine Leader! O truly blessed City!

• Around his throne now stand, glittering in their fair bright robes, these Innocents who washed their garments red in the Blood of the Lamb.

• They had sighed and wept in the kingdom of the ever-dyin world – now they stand fully before God, and bright are their robes of glory, are ever singing his praise.

The Greek Church is, of course, profuse in her praise of the Holy Innocents. We extract from her Menoae the following stanzas.

The impious Herod, searching out Jesus the Hidden Treasure, slew the Innocent Children; and the inconsolable Rachel, seeing the iniquitous shedding of blood, and the premature death of her Babes, first grieving from the bottom of her heart, now rejoices seeing them in Abraham’s Bosom.

The wicked king sought for the King Eternal, yet born in time: and not finding how to kill Him, he mowed down the innocent multitude of children, thinking not that he was making them Martyrs, and citizens of the heavenly kingdom, and eternal accusers of his impiety.

You, O Lord! being born of the Virgin, that were born of the Father before all ages, and having become, out of your infinite goodness, a Little Child – there was presented unto you a choir of little children, made Martyrs by the shedding of their blood, and clad in brightness, the most just reward of their innocence of soul. You gave them to dwell in eternal mansions where they proclaim Herod’s malice and most cruel injustice.

In this manifestation of the King of all, all exulted in heaven and on earth, save only Herod and the Jews, the murderers of the Prophets – they are sad, for they alone have cause for sadness, seeing that their kingdom is at an end; but the kingdom of the Lord henceforth shall rule, repelling the daring of our enemies, and calling the multitude of the Faithful to come, with the holy Children, and see Him, The Little Child, that lies in the manger.

The impious Herod fearing, sent his reapers to cut the tender grass of Bethlehem’s little field – the Innocents: and failing in the murder of the Infant-God, confusion fills his soul.

Rachel bewails her sons, and a loud cry is heard today in Rama: Herod rages and maddens in impiety: John flees to the mountains, his mother Elizabeth hides in a cave, Zachary is slain in the temple, and Jesus escapes, leaving the Hebrew land a desert.

The Innocents were the first offering consecrated to your immaculate Birth, O Jesus, for Herod, that fain would apprehend You, the Incomprehensible God, was fooled in his craft, and gave you a choir of Martyrs. Therefore, O God made Man, save us, we beseech you!

Most honoured Innocents, the cry of your murder has ascended to the ears of the God of Sabaoth. Your blood was shed by the massacre, but you are resting in Abraham’s bosom, and, by the power of the Infant Christ, your triumph over Herod’s detested malice is eternal.

Hateful is Herod’s massacre of your Children, O Rachel, by his cruel soldiers, but venerable the holocaust of your Babes, the companions of Jesus in age, but his predecessors in their sacrifice and passion: then, weep not for your Children, Rachel, remembering Abraham’s Bosom, where is the one dwelling of them all, and they are in joy.

Into this sublime concert of the Liturgies singing the praises of the Innocents, we must admit the Latin Churches of the Middle Ages. We have selected a Prose of the 11th century, found in most of the ancient Roman-French Missals.

Sequence

• Sound forth, O Children, your shrill melodies,

• In honour of the holy joys of the Innocents.

• The Infant Jesus took them, this day, to the realms above,

• When the rabid madness of Herod’s craft slew them,

• Though guilty of no crime:

• They were the Children, in the city.

• And all the confines of Bethlehem,

• Two years old and under,

• Dating from the time of their birth.

• The unhappy King Herod, fearing the kingdom of the Infant Christ,

• Trembles from head to foot, and brandishes his sword with his haughty hand.

• He, with his troubled mind, seeks for the King of Light and heaven;

• That, by his weapons, he might put to death Him that gives life:

• For his eye cannot look on ihe bright Light of Him, who searcheth clouded hearts.

• Herod is inflamed with rage, and cruelly plots the death of thousands of Innocents.

• A wicked chieftain takes with him a troop of soldiers, and plunges his sword in the tender flesh.

• The pure stream of infant veins, (for blood is scarce yet formed), flows upon the mothers’ breasts.

• The brutal enemy tears the flesh with gaping wounds, and on the throat inflicts a fatal gash:

• Trampling out life, e’er the tender age is sinewed into strength.

• Oh, how glorious the bodies of these murdered Innocents!

• How happy the Mothers of such Children!

• O amiable legion of Innocents!

• O holy infant-combats fought for Christ.

• The Babes lay slain in thousands, and from their tender limbs there flows a stream of sinless blood.

• The citizens of heaven come forth to meet the snow-white troop, that takes the crown of Life, won by a singular victory.

• We most devoutly beseech you, Jesus, who came to reform the world,

• That you grant us to enjoy, for everlasting ages, the glory of the Innocents.

• Amen.

Petition to the Holy Innocents

And we, too, Blessed Babes, we celebrate your triumph, and we congratulate you in your having been chosen as the companions of Jesus when in his Crib. What a glad waking was yours, from the darkness of unconscious infancy to the precious light of Abraham’s bosom, where were congregated all the elect! How dear to you the sword that thus transformed you! What gratitude had you not for the God, who thus chose you, out of millions of other children, to do honour to the birth of his Son, by this sacrifice of your blood and lives! Too young to fight the battle, yet did you win the crown. The Martyr’s Palm waved in those tiny hands, which had not strength to pluck it. God would give proof of his munificence – he would teach us that he is Master of his gifts. And, was it not fitting, that the birth of the Son of this great King should be commemorated by largess such as this? Sweet Infant Martyrs, we give praise to our God for his having thus favoured you, and, with the whole Church, we rejoice in the privileges you have received.

Flowers of the Martyrs, we confide in your intercession, and beseech you, by the reward so gratuitously conferred on you, to be mindful of us your Brethren, who are struggling amidst the dangers of this sinful world. We, too, desire to receive those same Palms and Crowns, which you have won, but with such innocence and simplicity, that the Church says you. played with them: whereas we have to fight hard and long for them, and are so often on the point of losing them for ever! The God that has glorified you, is our last end as truly as he is yours; in Him alone can our hearts find their rest; pray for us, that we may possess him for all eternity.

Pray for us, that we may obtain child-like simplicity of heart, whence comes that unreserved confidence in God, which leads man to the perfect accomplishment of his holy will. May we bear the cross with patience, when he sends it, and desire nothing but his holy will. You gazed upon the murderers who broke your gentle sleep, and you found nothing to make you fear; the bright sword they held over your cradle, had but the look of a toy you asked to play with; death stared you in the face, and you smiled on him. May we imitate you, and be meek and graceful in the trials that come to us; making them our martyrdom by the quiet endurance of our courage, and the conformity of our will with that of our Sovereign Lord and Master, who only gives the cross that he may give the crown. May we never object to or hate the instruments he uses wherewith to try us; may no harshness nor injustice nor pain ever quench the fire of our charity, nor any event ever deprive us of that peace, without which our souls live not to God.

And, lastly, O you Innocent Lambs, slain for Jesus. and following him wherever he goes, because you are pure – pray for us to the Lamb of God, that he permit us to come to him in Bethlehem, and, like you, fix our dwelling there, for it is the abode of love and innocence. Speak for us to Mary, a Mother more compassionate than Rachel; tell her that we are her Children, and your Brethren. She that compassionated your momentary sufferings, will pity us and help us in our long years of temptation, pain, and sorrow.

– from the book The Liturgical Year: Christmas, volume 1, by the Very Reverend Dom Prosper Gueranger, Abbot of Solesmes, translated from the French by the Revered Dom Laurence Shepherd, Monk of the English-Benedictine Congregation, 2nd edition; published in Dublin Ireland by James Duffy, 15 Wellington-Quay, 1870

SOURCE : https://catholicsaints.info/the-liturgical-year-the-holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Girolamo Mocetto  (1470–1531), The Massacre of the Innocents with Herod, 1498-1527, 67,9 x 44,5, National Gallery


Weninger’s Lives of the Saints – The Feast of the Holy Innocents

Article

By the Holy Innocents, who are honored as martyrs today by the Catholic Church, we understand those happy infants, who, by the command of King Herod, were put to death, for no other cause than that the new-born King of the Jews might be deprived of life. When Christ was born, Herod, well known for his cruelty, reigned at Jerusalem. He was not of the Jewish nation, but a foreigner, and was therefore hated by the Jews Herod knew this well; hence he feared that they would dethrone hiih, and he had several illustrious persons executed, whom he suspected of aspiring to the throne. Meanwhile it happened that the three Magi or Kings from the East came to Jerusalem, to find and adore the new-born King, who had been announced to them by a star; as they doubted not that they would learn more of Him in the capital of Judea. They therefore asked without hesitation: “Where is he, that is born King of the Jews? For we have seen his star in the East, and have come to adore him.” This question seemed very strange to the Jews, and the news of it spread through the whole city, until it reached the King. His fear can hardly be described; for he already believed his crown and sceptre lost. To escape the danger in which he supposed himself, he called the chief priests and scribes together, and inquired of them where the Messiah should be born. They answered: “In Bethlehem, according to the Prophets.” Satisfied with this answer, Herod had the three wise men brought to court, and speaking very confidentially with them, he asked diligently when and where the star had appeared to them. After this, he advised them to go to Bethlehem and inquire after the new-born child, and when they had found and adored it, to return and inform him, as he wished to go and adore it also. These words of the king, who was not less cunning than cruel, were only a deceit, as he had already resolved to kill the new-born child. Meanwhile the Magi followed the advice of the king, and, guided by the star, which again appeared to them when they had left Jerusalem, went to Bethlehem, found and adored the divine Child, and offered gold, frankincense and myrrh, as we read in Holy Writ Having finished their devotion, they intended, in accordance with king Herod’s wish, to bring him word that they had happily found the Child. An angel, however, appeared to them in their sleep and admonished them not to return to Jerusalem, but to go into their own country by another way; which they accordingly did. When Herod perceived that they had deluded him, it was too late, and his rage was boundless. Hearing of what had taken place in the temple, at the Purification of Mary, that the venerable Simeon had pronounced a child, which he had taken into his arms, the true Messiah, the King’s heart was filled with inexpressible fear and anxiety. The danger in which he was, as he imagined, of losing his crown, left him no peace day or night. He secretly gave orders to search for this child; but all was of no avail; it could not be found. After long pondering how he might escape the danger, his unbounded ambition led him to an act of cruelty unprecedented in history. He determined to murder all the male children, in and around Bethlehem, that were not over two years of age, as he thought that thus he could not fail to take the life of the child so dangerous to him. This fearful design was executed amidst the despairing shrieks of the parents, especially the mothers. How many children were thus inhumanly slaughtered is not known, but the number must have been very large. Yet the tyrant gained not his end; for, the divine Child was already in security. The Gospel tells us that an Angel appeared during the night to Saint Joseph, saying to him: “Arise, take the child and his mother, and. fly into Egypt, and remain there until I tell thee. For, it will come to pass that Herod will seek the child to destroy him.” Saint Joseph delayed not to obey, and fled, the same night, with the child and his mother, into the land indicated to him. As this had happened before Herod executed his cruel determination, God thus frustrated the plot. Herod soon after, received his just punishment Several terrible maladies suddenly seized him, as Josephus, the Jewish historian, relates. An internal fever consumed him, and all his limbs were covered with abominable ulcers, breeding vermin. His feet were swollen; his neck, shoulders and arms drawn together, and his breast so burdened, that the unfortunate man could hardly breathe, while his whole body exhaled so offensive an odor, that neither he nor others could endure it. Hence, in despair, he frequently cried for a knife or a sword, that he might end his own life. In this miserable condition, he ceased not his cruelties, and only five days before his death, he had his son, Antipater, put to death. As he had good reason to believe that the entire people would rejoice at his death, he wished at least to take to the grave the thought that many should grieve, if not for him, at least for their friends and relatives. Hence, he had the chief men of the nobility imprisoned, and gave orders to his sister Salome, that, as soon as he had closed his eyes, they were all to be murdered. This order, however, was not executed by Salome, who justly loathed its cruelty. In this lamentable condition, the cruel tyrant ended his life, but began one in eternity whose pains and torments were still more unendurable, and from which he cannot hope ever to be released; while the innocent children massacred by him, rejoice for all eternity in the glories of heaven, giving humble thanks to God for having thus admitted them into His presence. The Catholic Church has always honored them as martyrs; because, though not confessing Christ with their lips, as many thousands of others have done, yet they confessed Him with their death, by losing their lives for His sake.

Practical Considerations

• How happy were the innocent children to end their lives at so tender an age! Had they lived longer, they might have been among those who cried: “Crucify him! Crucify him!” and have gone to destruction. The parents of these children’ naturally wept and lamented, and believed themselves most unhappy, because their children were torn from them and cruelly slaughtered. They did not recognize the mercy that God showed them. Still, at this day, does the Almighty sometimes take children, by an early death, from their parents. That the latter feel this loss and weep and mourn over it, is but human, and is no sin; but they do wrong if they grieve inordinately, or even -murmur or complain against the decrees of the Almighty. They ought to think, Gci is the Lord of life and death; He has given the children; He can take them away again* without wronging any one. They should also think that an early death may be a great benefit to themselves and to their children; for, God perhaps foresaw’ that the parents would neglect the education of their children and thus condemn themselves, or that the children would lead a Wicked life, and thus go to eternal perdition. By taking them thus early, He benefits the children and the parents, and deserves thanks instead of complaint. At least, the parents ought to submit to the divine will, and say from the depth of their hearts, what they have often said with their lips: “O Lord, thy will be done!”

• Herod undoubtedly did great sin in massacring, without just reason, so many innocent children. In our days, there are many who deprive an innocent child of its mortal life, or even endeavor to deprive it of the life to come. To the former of these belong all. mothers, who destroy the fruit of their womb by imprudence or even by crime. In the same manner, those men, who ill-treat their wives, frequently become guilty of the same sin. Mothers again are guilty of it, who crush their children in sleep. To the second class belong those Who murder their children before they are baptized, for without baptism they can never enter the kingdom of heaven. Secondly, all those persons who give scandal to innocent youth, either in word or deed; for example, when they speak impurely in their presence, sing bad songs, behave immodestly, or even entice them to do wrong. Thirdly, according to Saint Chrysostom, those parents belong to this class, who, either by their example, or by neglecting to instruct their children, are the cause of many sins which their children commit. Further, those who do not duly punish-their children, and who do not earnestly endeavor to prevent their doing wrong. Lastly, all those who lead their own children into the path of wickedness and sin. All these are child-murderers. Of the latter, Saint Chrysostom says: “Thus, parents, I say, are more vicious, more cruel than child-murderers; for, a murderer of children, as Herod was, separates only the body from the soul; while the others give the souls and bodies of their children to eternal flames. Further, those who are killed would have died in the course of time, though they had not been murdered; while children neglected by their parents, might have avoided eternal death, had not the wickedness of their parents prepared it for them. Besides this, the general resurrection would have compensated for the bodily death, while the death and destruction of the soul nothing can restore. A child, condemned by the parent’s fault, has no hope of salvation, but has to suffer eternal pains. Hence I am right in saying that such parents are worse than child-murderers.” As there is no doubt that all the above-mentioned classes of people commit great sin, they make themselves guilty of eternal punishment. Those who give scandal to the young should remember the terrible menace of Jesus Christ: “He that shall scandalize one of these little ones that believe in Me, it were better for him that a mill-stone should be hanged about his neck and that he should be drowned in the depth of the sea. Woe to that man by whom scandal comes!” “Woe to him,” exclaimed, one day, a dying man, “who has led me to evil.” “And how will these corrupted souls, one day, cry for vengeance at the throne of the Almighty,”, says Saint Thomas of Villanova; “how will they rage in hell against him who corrupted them or gave them scandal!” They also, who murder only the bodies of their children, will have to render an account, and may expect terrible punishment. The blood of their children will cry for vengeance against them, as did the blood of Abel against Cain. “The voice of thy brother’s blood cries to me from the earth.” (Genesis 4)

MLA Citation

Father Francis Xavier Weninger, DD, SJ. “The Feast of the Holy Innocents”. Lives of the Saints1876. CatholicSaints.Info. 3 June 2018. Web. 28 December 2020. <https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-the-feast-of-the-holy-innocents/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-the-feast-of-the-holy-innocents/

Strage degli Innocenti

Pieter Brueghel the ElderMassacre of the Innocents, 1565-1567, 109,2 x 158,1, Royal Collection, Acquired by Charles II from William Frizell in 1662


The Holy Innocents, by Laurence Housman

When Christ was born in Bethlehem,
Fair peace on earth to bring,
In lowly state of love He came
To be the children’s King.

And round Him, then, a holy band
Of children blest was born,
Fair guardians of His throne to stand
Attendant night and morn.

And unto them this grace was giv’n
A Saviour’s name to own,
And die for Him Who out of Heav’n
Had found on earth a throne.

O blessèd babes of Bethlehem,
Who died to save our King,
Ye share the martyrs’ diadem,
And in their anthem sing!

Your lips, on earth that never spake,
Now sound th’eternal word;
And in the courts of love ye make
Your children’s voices heard.

Lord Jesus Christ, eternal Child,
Make Thou our childhood Thine;
That we with Thee the meek and mild
May share the love divine.

SOURCE : https://catholicsaints.info/the-holy-innocents-by-laurence-housman/


The Slaughter of the Innocents Today

Last updated on: December 28, 2015 at 3:10 pm

 December 28, 2015 by Fr. Dwight Longenecker

Today is the Feast of the Holy Innocents and it is one of the most heart wrenchingly relevant of all of the church’s feasts.

With great and terrible irony we see in the slaughter of the Holy Innocents the wrath of the world against the gift of God.

God gives the gift of his Son–an innocent infant. Herod–the King of this world slaughters the infants. God gives us the gift of the Holy Family. Herod killed his own sons and wives. So the powers of this world attack and destroy the Holy Family.

God comes to us as an infant within a family and so he still comes to us within our families. That is where we learn to love. That is where we learn to treasure other immortal souls. That is where love lives and God lives because whoever lives in love lives in God and God lives in them.

Therefore, Satan hates the family. He hates children. He hates husbands. He hates wives. He wants to kill children. He wants to break families. He wants brothers to kill brothers, mothers to kill children and fathers to kill their wives. He wants to break, smash and destroy families. He has hated families from the beginning when he saw the blissful love of Adam and Eve. So he broke that love and the violent cycle began when their son became the first murderer.

So the violence and demonic hatred of the family continues: The story is stunning and simple in its terror: King Herod’s throne and dynasty is threatened by the possibility that the real King of the Jews has been born. Remember that Herod was an imposter. A foreign and from a convert family, he assumed the throne and made himself the King of the Jews. In a bald attempt to consolidate and conserve his power, prestige, prosperity and pleasure he slaughtered every boy two years and younger in the Bethlehem area.

Modern Biblical skeptics dispute the historicity of the story. They say this was fabricated to make Jesus seem like a second Moses: Moses was also saved from a cruel slaughter of the infants. Moses also came up out of Egypt. Furthermore, they see the reference in Matthew’s gospel to the fulfillment of prophecy and argue that Matthew or whoever it was who wrote the gospel made it all up. They argue that there are no historic references to the slaughter so it must not have happened. This article explains the personality of Herod the Great and argues that if he murdered three of his sons and one of his wives and various others in order to defend his throne, dynasty and memory it would have been completely consistent with his behavior to have murdered children. Furthermore, the population of Bethlehem at the time was very small and it is likely that the number of children killed was no more than about 20 or 30. In a cruel and genocidal age this was not noteworthy.

What is more important is to consider Herod’s motives. Continue Reading

SOURCE : https://www.patheos.com/blogs/standingonmyhead/2015/12/the-slaughter-of-the-innocents-today.html

Strage degli Innocenti

RubensMassacre of the Innocents, 1610–1612, 142 x 182, Toronto, Art Gallery of Ontario, The Thompson Collection


The Slaughter of the Innocents Today

He wanted to preserve his power, his pleasure, his prestige and his prosperity, and this is where the slaughter of the innocents echoes into our own age because, of course, we are Herod today, only on a scale that would make Herod blush. I’m speaking about the crime of abortion. We have legalized abortion and killed millions to preserve (just like Herod)

our Pleasure: we want child free sex.

our Prestige: children interfere with our career and our plans to make something of ourselves

our Power: to be a parent you have to sacrifice your own power and serve another

our Prosperity: Children are costly. We would have to give up our goodies and playthings and pay for kids.

We are Herod. Furthermore, artificial contraception is most often used for the same selfish motives. We don’t want too many kids because a large family will cut in on our pleasure, our prestige, our power and our prosperity.

The final takeaway is this: Herod’s lust for those four “P’s”–power, pleasure, prosperity and prestige–are what makes him a violent, bloodthirsty and insane tyrant.

Look at our own culture. Look at our own families. Look at our own lives.

The pursuit of these four “P’s” lead to violence and bloodshed. Mother Teresa said, “Abortion leads to war.”  She’s right, and here’s why: because if we will kill our own unborn children to preserve our thrones of Power, prestige, pleasure and prosperity then we will have no problem killing anyone else who threatens our four “P’s”

The only response to this horror are four “P’s” of our own: Purity, Prayer, Penance and Protest.

SOURCE : https://www.patheos.com/blogs/standingonmyhead/the-slaughter-of-the-innocents-today

Strage degli Innocenti

Hendrik Goltzius  (1558–1617). Massacre of the Innocents, circa 1585-1586, Engraving; third state of three, 48,3 x 37,1, Metropolitan Museum of Art


Monday, January 04, 2016

Liturgical Notes on the Feast of the Holy Innocents

Gregory DiPippo

In the Missal of St Pius V, the feast of the Holy Innocents is celebrated in violet vestments, rather than the red used on all the other feasts of Martyrs. It is also the only feast on which the Gloria in excelsis is omitted, and with it, the Te Deum in the Divine Office; furthermore, the Alleluia at Mass is replaced with a Tract, and Benedicamus Domino is said in place of Ite, missa est, as in Advent and Lent. This custom is attested in the 9th century by Amalarius of Metz, who writes in his treatise On the Ecclesiastical Offices, citing a rubric in his copy of the Gradual, “ ‘The day is passed, as it were, in sadness.’ The author of this Mass wishes us to be joined to the souls of the devout women who mourned and wept at the Innocents’ death.” (book 1, 47) He also attests that the feast of the Innocents was kept with an octave, as were those of St Stephen the First Martyr and St John the Evangelist. (book 4, 37 in fine).

Towards the end of the twelfth century, Bishop Sicard of Cremona notes that in addition, the “festive vestments”, i.e. the dalmatic and tunicle, were not worn on this day, and that these signs of mourning were observed because the Innocents, dying before the Resurrection of Christ had opened the gates of heaven, “went down to hell”, (i.e. the Limbo of the Fathers), but also “to represent the sadness of the mothers.” (Mitrale 9.8) He also says (which Amalarius does not) that the feast was not kept with these signs of mourning if it occurred on a Sunday, “because of their future glorification” in heaven.

Writing about a century later, William Durandus rejects Sicard’s idea that these customs refer to the Innocents’ descent to the Limbo of the Fathers, since if that were the case, the same would have to be observed with St John the Baptist. He does agree with Amalarius, citing his words very closely, and then explains that “the songs of joy” (i.e. the Gloria, Te Deum and Alleluia) are sung if the feast falls on Sunday, and always sung on its octave, “to signify the joy which they will receive on the eighth day, that is, in the resurrection. Although they did go down to (the Limbo of the Fathers), nevertheless they will rise with us in glory; for the octaves of feasts are celebrated in memory of the general resurrection, which they signify.” This is exactly the custom prescribed by the Missal of St Pius V and its late medieval antecedents. Durandus also knows of the custom “in many churches” that the dalmatic and tunicle were not worn, but this is not followed by the Tridentine Missal. (Rationale Divinorum Officiorum VII, 42, 11-12)

The Collect of the Innocents traditionally reads as follows: “O God, whose praise the Innocent Martyrs on this day confessed, not by speaking, but by dying, mortify in us all the evils of the vices; that our life also may proclaim in its manners Thy faith, which our tongues profess.” The phrase “mortify in us all the evils of the vices (omnia in nobis vitiorum mala mortifica)”, which has been removed in the Novus Ordo, refers to the traditional interpretation of the last line of Psalm 136 (137), in which the Psalmist curses the “daughter of Babylon” that had sent the children of Israel into exile: “Blessed be he that shall take and dash thy little ones against the rock.” For obvious reasons, this passage was used by the early Church’s critics as an example of evil behavior purportedly sanctioned by the Bible, as also by heretics who rejected the Old Testament, such as the Marcionites and Gnostics.

The Masses of the Holy Innocents and Pope St Sylvester I, in the Sacramentary of St Denis, (folio 26v), second half of the 9th century; Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Latin 2290

The 3rd century biblical scholar Origen, whose massive corpus of Scriptural interpretation (now largely lost) was devoted in large measure to answering such critics, explains the meaning of this passage in a spiritual sense as follows.

(T)he little ones of Babylon (which signifies ‘confusion’) are those troublesome sinful thoughts which arise in the soul, and he who subdues them by striking, as it were, their heads against the firm and solid strength of reason and truth, is the man who dashes the little ones against the stones; and he is therefore truly blessed. God may therefore have commanded men to destroy all their vices utterly, even at their birth, without having enjoined anything contrary to the teaching of Christ.” (Contra Celsum, 7.22)

This explanation is accepted and elaborated upon by several of the Latin Fathers. St Hilary refers to “vices – vitia” eight times in his Treatise on this Psalm; he would also seem to be the first to associate the rock against which the vices are dashed in their “infancy” with the rock which St Paul says was Christ. (1 Corinthians 10, 4). He is followed in this by St Jerome in his 22nd Epistle, written to his spiritual daughter Eustochium, and by St Augustine (Enarratio in Ps. 136). Hilary and Jerome in particular were quite familiar with the Greek Fathers, and especially the famous Origen. Continuing this tradition, St Gregory the Great writes in his Commentary on the Penitential Psalms, “We dash our little ones upon the rock, when we mortify illicit impulses (or ‘passions’) as they arise, by directing the mind towards the imitation of Christ. For it is written ‘But the rock was Christ.’ ”

Of course, the actual children who died in Bethlehem at the hands of King Herod’s soldiers do not represent our vices, and their death does not represent the mortification of our vices. The parallel between the Psalm and the Gospel lies in the fact that in both cases, Christ brings redemption and glory out of an event full of horror and sadness, as He will later do with His own death. In the Old Testament, this is realized only in a spiritual and allegorical way; in the New Testament, the story of the Incarnation, it is realized in the very flesh in which Christ is born and dies as a man, and which He shares with the other sons of Bethlehem. The curse of the Psalm becomes an exhortation to virtue, the words that precede it, “blessed shall he be who shall repay thee thy payment which thou hast paid us,” replaced by Christ’s command, “Bless them that curse you.” The murder of the Innocents in Bethlehem, a sin that cries to Heaven for vengeance, will bring them to glory in Heaven, after the murder of another Innocent opens its gates and effects the redemption of the human race.

This may also be the reason why the Roman Rite developed the custom, which is unique to it, of referring to these children as “the Holy Innocents”, since they did not live long enough to commit any sin, and never lost or struggled to keep the innocence which adults must preserve or regain by the mortification of the vices. In other rites, they are referred to simply as a “children” or “infants.” In the Epistle of their Mass, Apocalypse 14, 1-5, St John the Evangelist, whose feast is kept the previous day, sees that “a Lamb (also a symbol of innocence) stood upon Mount Sion, and with him an hundred forty-four thousand, having his name, and the name of his Father, written on their foreheads. … these were purchased from among men, the firstfruits to God and to the Lamb: And in their mouth there was found no lie; for they are without spot before the throne of God.” Medieval authors in the West, having no idea of the true size of Bethlehem at the time of Christ’s birth, often assumed on the basis of this reading that their number must have been 144,000, but the Byzantine tradition says they were 14,000. (The whole population of the city today is just over 25,000.)

 Various liturgical scholars, including Fr Frederick Holweck, the author of the Catholic Encyclopedia article on the Holy Innocents, have noted that before the reform of St Pius V, their feast was kept at the middle rank of “Semidouble” in the Use of Rome, rather than the highest rank of Double. None of them, as far as I can tell, has noted that it was the only Semidouble feast kept with an octave. These terms derive from the custom of semidoubling the antiphons in the Office, i.e., not singing them in full, but only intoning them before each psalm or canticle. This may seem rather odd to us now, but was historically far more common than doubling, which became the norm less than 60 years ago. Since both doubling and the keeping of octaves were traditionally reserved for the greatest solemnities, this anomaly may also have been thought of as a sign of mourning.

Holweck also states, incorrectly, that the pre-Tridentine Breviary sang the hymns of Christmas at the Office of the Innocents; in point of fact, the Common hymns of Several Martyrs were used. The Pian Breviary, which is in most regards extremely conservative, introduced two new proper hymns for the feast, stanzas from the Epiphany hymn of the 5th century poet Prudentius; the first three of these are sung at Matins, and the other two at Lauds, to be repeated at Vespers. The latter hymn has become famous in connection with a story about St Philip Neri. He lived for many years at the Roman church of San Girolamo della Carità, right across the street from the Venerable English College, many of whose young students died as martyrs in England under Queen Elizabeth I. He used therefore to greet them with the first line of the hymn “Salvete, flores Martyrum! – Hail ye flowers of the martyrs!”


Salvete flores martyrum, / Quos lucis ipso in limine / Christi insecutor sustulit, / Ceu turbo nascentes rosas.

All hail, ye little Martyr flowers, / Sweet rosebuds cut in dawning hours! / When Herod sought the Christ to find / Ye fell as bloom before the wind.

Vos prima Christi victima, / Grex immolatorum tener, / Aram sub ipsam simplices / Palma et coronis luditis.

First victims of the Martyr bands, / With crowns and palms in tender hands, / Around the very altar, gay / And innocent, ye seem to play.

Jesu, tibi sit gloria, / Qui natus es de Virgine, / Cum Patre et almo Spiritu, / In sempiterna saecula. Amen.

All honor, laud, and glory be, / O Jesu, Virgin-born to thee; / All glory, as is ever meet / To Father and to Paraclete. Amen. (English translation by Msgr. Hugh Thomas Henry and J. M. Neale.)

SOURCE : https://www.newliturgicalmovement.org/2016/01/liturgical-notes-on-feast-of-holy.html

Strage degli Innocenti

Jacopo Tintoretto  (1519–1594). Le Massacre des Innocents, 1582-1587, 422 x 546, Scuola Grande di San Rocco, Sala terrena


Santi Innocenti Martiri

28 dicembre

sec. I

Gli innocenti che rendono testimonianza a Cristo non con le Parole, ma con il sangue, ci ricordano che il martirio è dono gratuito del Signore. Le vittime immolate dalla ferocia di Erode appartengono, insieme a santo Stefano e all'evangelista Giovanni, al corteo del re messiniaco e ricordano l'eminente dignità dei bambini nella Chiesa. (Mess. Rom.)

Le voci delle piccole vittime della violenza di ogni tempo e di ogni luogo oggi si fanno sentire forte grazie alla celebrazione dei Santi Innocenti Martiri, i bimbi uccisi per volere del re Erode. Nel loro dolore c'è la sofferenza di tutti quei piccoli che ancora oggi pagano l'egoismo degli adulti. La scena proposta dalla liturgia oggi colpisce al cuore: il re della Giudea, spaventato da ciò che Gesù avrebbe potuto diventare, ovvero un nuovo “sovrano” come annunciato dai Magi, decise di far uccidere tutti i bambini nati alla stessa epoca. La provocazione è ancora attuale: gli adulti oggi sono pronti a lasciare che le nuove generazioni diventino ciò a cui sono chiamate o preferiscono soffocare il loro destino per evitare ogni “rischio”? Credere significa anche dare credito al futuro, affidarsi totalmente a un neonato inerme, nato in una “periferia” e adagiato in una mangiatoia.

Patronato: Bambini

Emblema: Palma

Martirologio Romano: Festa dei santi Innocenti martiri, i bambini che a Betlemme di Giuda furono uccisi dall’empio re Erode, perché insieme ad essi morisse il bambino Gesù che i Magi avevano adorato, onorati come martiri fin dai primi secoli e primizia di tutti coloro che avrebbero versato il loro sangue per Dio e per l’Agnello.

Quando Erode si accorse di essere stato ingannato dai Re Magi decise di sterminare i bambini di Betlemme di Giudea, quelli dai due anni in giù e se san Giuseppe non avesse creduto all’Angelo e non fosse fuggito in Egitto, in quella strage ci sarebbe stato anche Gesù. La Chiesa celebra la memoria dei Santi Innocenti tre giorni dopo la nascita del Salvatore: «Un grido è stato udito in Rama, un pianto e un lamento grande; Rachele piange i suoi figli e non vuole essere consolata, perché non sono più» (Mt 2, 18).

Il vero innocente agli occhi di Dio è la creatura che non conosce malizia, non conosce menzogna, non conosce bruttura e nessuno è più innocente di un bambino che si affida totalmente, perdutamente e con amore a sua madre. Questo affidarsi ciecamente, oggi, è divenuto molto pericoloso, poiché l’Innocenza viene minata fin dal principio e non soltanto con l’eliminazione su vasta scala della persona (l’aborto), ma anche con l’eliminazione dell’integrità morale e con l’inoculazione di idee contro la Fede, contro il diritto naturale (si pensi alla teoria del gender), contro la ragione.

Gli insegnanti saranno obbligati a seguire corsi di formazione e aggiornamento per migliorare, tra le altre, anche le competenze relative all’educazione all’affettività, alla sessualità, al «rispetto delle diversità» e delle pari opportunità di genere e al «superamento degli stereotipi di genere», come recita il decreto italiano 104/2013 «La scuola riparte». Tuttavia l’innocenza viene già spezzata fin dagli albori, quando il bimbo è posto davanti alla Tv ed è costretto a vedere telegiornali, pubblicità e spettacoli privi di vergogna e di decenza. L’innocenza viene calpestata fin da quando il minore viene messo davanti ad Internet per «navigare» e scoprire realtà perverse e contro Dio. L’innocenza viene poi massacrata quando i fanciulli vengono adottati da coppie omosessuali o sono in balia di orchi senza coscienza.

Quale consolazione dare? «Rachele piange i suoi figli e non vuole essere consolata, perché non sono più». Nessuna consolazione vogliono coloro che rifiutano che il peccato e lo stravolgimento della legge naturale si abbattano sull’infanzia, ma, come fecero le madri di Betlemme, tentano di fare scudo fra gli Erode contemporanei e i bambini.

«Èvvi ancora un soldato che ha tolto per forza un putto, e mentre correndo con quello se lo stringe in sul petto per amazzarlo, se li vede appiccata a’ capegli la madre di quello con grandissima rabbia; e facendoli fare arco della schiena, fa che si conosca in loro tre effetti bellissimi: uno è la morte del putto che si vede crepare, l’altro l’impietà del soldato che per sentirsi tirare sì stranamente mostra l’affetto del vendicarsi di esso putto, il terzo è che la madre, nel veder la morte del figliuolo, con furia e dolore e sdegno cerca che quel traditore non parta senza vendetta: cosa veramente più da filosofo mirabile di giudizio che da pittore», così scrive nell’opera Vite Giorgio Vasari nel suo splendido commento all’affresco (1486-1490) di Domenico Ghirlandaio, presente in Santa Maria Novella a Firenze.

Sono ancora le madri le protagoniste della scena che Duccio da Buoninsegna ci offre sulla strage dei Santi Innocenti nella tavola (1308-1311) del Museo dell’Opera del Duomo in Siena: sono ammassate in disparte, affrante dal dolore e stringono fra le loro braccia i corpicini martoriati; esse ricordano vividamente le icone della Madonna con il Bambino Divino.

Il contrasto formidabile tra la ferocia del potere politico e la tenerezza per gli affetti delle madri dà forma alla scena raffigurata nell’affresco di Giotto (ca. 1304-1306) della Cappella degli Scrovegni a Padova. In alto, su una tribuna, Erode ordina il massacro che i suoi sicari intabarrati eseguono con freddo cinismo e scrupolo; a fronte di essi, madri dolenti invocano inutilmente pietà, mentre si oppongono fisicamente e coraggiosamente all’eccidio. L’affresco si inserisce, non a caso, in una meditata logicità della narrazione evangelica, che ricopre le pareti della Cappella, esso è posto di fronte alla scena della Crocifissione di Gesù: il Figlio di Dio che si era salvato dal massacro dei piccoli martiri-agnelli, ora muore, innocente e martirizzato, per la salvezza di ogni uomo, anche per gli Erode di tutti i tempi, attuali più che mai.

Scriveva nel 1912 Charles Peguy nel suo Le Mystère des Saints Innocents: «Si mandano i figli a scuola, dice Dio. Io penso che sia perché dimentichino il poco che sanno. Si farebbe meglio a mandare a scuola i genitori. Son loro che ne hanno bisogno. Ma naturalmente ci vorrebbe una scuola di Me. E non una scuola di uomini. Si crede che i bambini non sappiano nulla. E che i genitori e le persone grandi sappiano qualcosa. Ora io ve lo dico, è il contrario. (È sempre il contrario). Sono i genitori, sono le persone grandi che non sanno nulla. E sono i bambini che sanno. Tutto. Perché essi hanno l’innocenza prima. Che è tutto.

Anche la vita è una scuola, dicono. Vi si impara tutti i giorni. La conosco, questa vita che comincia col battesimo e finisce con l’estrema unzione. È un’usura perpetua, un costante, un crescente avvizzimento. Si scende sempre. Si riempiono d’esperienza, dicono; guadagnano esperienza; imparano a vivere; di giorno in giorno accumulano esperienza. Singolare tesoro, dice Dio. Tesoro di vuoto e di carestia. Tesoro di rughe e di inquietudini. Quello che voi chiamate esperienza, la vostra esperienza, io la chiamo dispersione, la diminuzione, la decrescenza, la perdita della speranza. Ora è l’innocenza che è piena ed è l’esperienza che è vuota. È l’innocenza che vince ed è l’esperienza che perde. È l’innocenza che è giovane ed è l’esperienza che è vecchia. È l’innocenza che sa ed è l’esperienza che non sa. È il bambino che è pieno ed è l’uomo che è vuoto». Oggi si vuole e si pretende che il bambino si svuoti per riempirsi di errori dei grandi, grandi soprattutto nel peccato e nell’infelicità

Autore: Cristina Siccardi

Strage degli Innocenti

La Strage degli innocenti (Guido Reni) è un dipinto, eseguito nel 1611, a olio su tela da Guido Reni (1575 - 1642), proveniente dalla Cappella Berò (o Ghisilieri) nella Chiesa di San Domenico in Bologna e ora conservato presso la Pinacoteca Nazionale di questa città.


«Deus, cuius hodierna die præcónium Innocéntes Mártyres non loquéndo, sed moriéndo conféssi sunt: ómnia in nobis vitiórum mala mortífica; ut fidem tuam, quam lingua nostra lóquitur, étiam móribus vita fateátur» (Signore nostro Dio, che oggi nei santi Innocenti sei stato glorificato non a parole, ma col sangue, concedi anche a noi di esprimere nella vita la fede che professiamo con le labbra): con queste parole la Chiesa prega nella S. Messa, il 28 dicembre, giorno in cui si fa memoria dei Santi Innocenti.
Questi sono quei bambini che Erode, nel tentativo di eliminare il Divino Infante Gesù, ordina di uccidere crudelmente: «Quando Erode si accorse che i Magi si erano presi gioco di lui, si infuriò e mandò a uccidere tutti i bambini che stavano a Betlemme e in tutto il suo territorio e che avevano da due anni in giù, secondo il tempo che aveva appreso con esattezza dai Magi. Allora si compì ciò che era stato detto per mezzo del profeta Geremìa: "Un grido è stato udito in Rama, un pianto e un lamento grande: Rachele piange i suoi figli e non vuole essere consolata, perché non sono più"» (Mt 2, 15-18).

Nessuna pietà

Nessun senso di pietà coglie Erode di fronte all’innocenza di quei piccoli, né all’udire le loro madri in lacrime: più forte è l’odio contro Cristo e contro il suo Regno, che egli avverte, seppur indirettamente, come minaccioso per le sue brame umane, macchiate di peccato. E così commenta san Quodvultdeus, vescovo di Cartagine del V secolo: «Che cosa temi, o Erode, ora che hai sentito che è nato il Re? Cristo non è venuto per detronizzarti, ma per vincere il demonio. Tu questo non lo comprendi, perciò ti turbi e infierisci; anzi, per togliere di mezzo quel solo che cerchi, diventi crudele facendo morire tanti bambini.
Le madri che piangono non ti fanno tornare sui tuoi passi, non ti commuove il lamento dei padri per l’uccisione dei loro figli, non ti arresta il gemito straziante dei bambini. La paura che ti serra il cuore ti spinge a uccidere i bambini e, mentre cerchi di uccidere la Vita stessa, pensi di poter vivere a lungo, se riuscirai a condurre a termine ciò che brami. Ma egli, fonte della grazia, piccolo e grande nello stesso tempo, pur giacendo nel presepio, fa tremare il tuo trono; si serve di te che non conosci i suoi disegni e libera le anime dalla schiavitù del demonio. Ha accolto i figli dei nemici e li ha fatti suoi figli adottivi».
Ma l’attacco di Erode contro Cristo e i suoi innocenti amici, seppur implicitamente, supera i confini del tempo e diventa esemplare di ogni attacco che lo spirito del mondo, nelle sue molteplici manifestazioni, sferra contro la signoria di Cristo e la fedeltà dei suoi discepoli. Tra Nostro Signore Gesù Cristo e il mondo non ci potrà mai essere pace, in quanto irriducibilmente contrapposti: laddove vi fosse un armistizio tra i discepoli di Cristo e il mondo, già significherebbe deflettere dalla Verità tutta intera. Così l’atteggiamento di Erode continua a perpetrarsi contro i cristiani che intendono confessare la regalità del loro Signore senza mezze misure; che intendono difendere la dottrina contro ogni compromesso; che affermano la santità della famiglia e del matrimonio così come il Creatore li ha voluti; che vogliono restare fedeli alla Chiesa e ai suoi insegnamenti integralmente.

La strage continua

Ieri come oggi Erode continua, attraverso molti suoi satelliti, a uccidere tanti innocenti, se non fisicamente, quanto meno moralmente. Ma coloro che hanno venerato Gesù bambino nella ruvida mangiatoia di Betlemme, non possono non vedere, sotto la paglia, le assi di legno che simboleggiano già la morte di Cristo in croce. Il Verbo si è fatto carne e ha preso dimora in mezzo a noi, affinché noi potessimo tornare a sperare di diventare "cittadini del cielo": e questo Egli opera attraverso il sacrificio redentore della Croce.

Ai discepoli non resta che seguire le orme del Divin Maestro, che ha insegnato loro la strada per giungere alla dimora di beatitudine: imitare Lui nell’umiltà, nella preghiera, nella fedeltà, nell’obbedienza a Dio Padre, nell’offerta di sé, senza cercare l’amicizia del mondo, forti solo dell’amicizia con Dio: «Se il mondo vi odia, sappiate che prima di voi ha odiato me. Se foste del mondo, il mondo amerebbe ciò che è suo; poiché invece non siete del mondo, ma io vi ho scelti dal mondo, per questo il mondo vi odia. Ricordatevi della parola che vi ho detto: Un servo non è più grande del suo padrone. Se hanno perseguitato me, perseguiteranno anche voi; se hanno osservato la mia parola, osserveranno anche la vostra» (Gv 15, 18-20).

Infusione di grazia

Per imitare dunque i santi Innocenti, che per primi, a loro volta, hanno imitato Cristo, preannunciandone la Morte, noi, che così innocenti non siamo, necessitiamo di rinnovata infusione di Grazia che rinnovi, "ri-crei" le nostre anime nell’unione costante al Signore Gesù: siano i Sacramenti le medicine contro le nostre malattie spirituali; sia la preghiera il farmaco contro la fiacchezza interiore; sia quindi la carità ardente l’arma con cui combattere lo spirito del mondo e rendere così testimonianza a Cristo, Re dei re. I santi Innocenti, senza parlare, hanno confessato Cristo con la vita: a noi sta di usare ogni nostra facoltà per andare nella medesima direzione. Se oggi sempre più aspra sembra la battaglia contro il Regno di Cristo, lasciamo risuonare in noi le parole che Gesù ha consegnato agli apostoli prima di ascendere al cielo: «Ecco, io sono con voi tutti i giorni, fino alla fine del mondo» (Mt 28, 20).

Autore: Don Marino Neri

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22150

Strage degli Innocenti

Marcantonio RaimondiLe Massacre des Innocents, gravure (d'après Raphaël), vers 1509


De uskyldige barn i Betlehem (d. 5/6 f.Kr.)

Minnedag:

28. desember

Skytshelgen for spedbarn, barnekor, korgutter, hittebarn

Festen for De uskyldige barn i Betlehem er til minne om da alle guttebarn i Betlehem ble drept av kong Herodes den Store for å eliminere jødenes konge (Matt 2,16-18). Herodes var ikke jøde av Davids eller Aarons hus, men en idumeer, altså fra et folk som ble tvangs-judaisert. Han var sønn av den Antipatros som ble utnevnt til stattholder over Judea og Galilea av Julius Cæsar i år 47 f.Kr. Antipatros gjorde sønnen Fasael til stattholder i Judea, mens Herodes ble stattholder i Galilea. Ganske snart ble han konge i Palestina under keiser Augustus. Han regjerte fra til år 37 til 4 f.Kr. Han var altså konge da Jesus ble født, noe forskere mener sannsynligvis skjedde i år 6 eller 7 «f.Kr».

Herodes hadde et godt forhold til de romerske makthaverne, men møtte motstand fra jødene. På tross av hans forsøk på å få deres støtte, betraktet de ham som en fiende og romernes hatede forbundsfelle. Han var fanatisk oppsatt på å utrydde alle messianske trusler mot sin trone.

Da han hørte av de Tre vise Menn, som var kommet for å tilbe den nyfødte Jesus, at «fra Betlehem skal det utgå en høvding, en hyrde for Israel», bestemte han seg for å drepe barnet, for han ville ikke ha rivaler. Vismennene ble i en drøm advart mot å fortelle Herodes hvor han kunne finne Jesus, så de valgte en annen vei hjemover. Den rasende Herodes bestemte seg for å drepe alle guttebarn i Betlehem («fra 2 år og under»). Den hellige Josef ble advart i en drøm, så han tok med seg Maria og barnet og flyktet til Egypt.

Dette er en av Marias syv smerter: å skjønne det hatet som andre hadde til hennes Sønn og Herre; å forstå at å redde hennes eget barn ville føre til døden for andre. De drepte guttebarna ble av Prudentius kalt «Martyrenes blomster» (Flores martyrum). De har blitt æret som martyrer fra tidlige tider, fordi de ikke bare døde for Kristus, men i stedet for Kristus. Men den hellige Stefan regnes likevel som «den første martyr».

De uskyldige barnas antall er som regel sterkt overdrevet både i legender og avbildninger. Det er beregnet at Betlehem hadde rundt tusen innbyggere den gangen, og forskere mener at antallet myrdede barn sannsynligvis var mellom 6 og 25. Den greske liturgien hevder at Herodes drepte 14.000 guttebarn (ton hagion id chiliadon Nepion), syrerne snakker om 64.000, mens mange middelalderske forfattere skriver 144.000. Herodes' grusomme dåd nevnes ikke av den jødiske historikeren Flavius Josephus, selv om han tar med temmelig mange av de ugjerningene kongen gjorde i sine siste år. Sannsynligvis var antallet drepte barn så lite at denne forbrytelsen virket uvesentlig i sammenligning med Herodes' andre misgjerninger.

Likevel har Herodes' grusomhet blitt en vedtatt historisk sannhet. Han ble stadig mer mistenksom mot sine familiemedlemmer, og dette førte til at han fikk henrettet sin hustru Mariamne og to sønner han hadde med henne. Senere drepte han enda en sønn. Da keiser Augustus i følge Macrobius fikk høre at blant de myrdede barna var Herodes' egen sønn, skal han angivelig ha sagt: «Det er bedre å være Herodes' svin [ous] enn Herodes' sønn [houios]» (jødene spiste ikke svin, dermed drepte de dem heller ikke). Men «barnet» som Macrobius nevnte, er Antipatros, Herodes, voksne sønn, som etter ordre fra sin døende far ble halshogd for å ha konspirert mot sin fars liv.

Det hevdes også at Herodes' vrede også rammet den hellige Simeon, som mottok Jesusbarnet i tempelet og erklærte for alle tilstedeværende at Messias var blitt født. Da den hellige oldingen døde, ville ikke Herodes gi tillatelse til at han skulle få en normal begravelse. På Herodes' ordre ble også presten Zakarias også drept i Jerusalem, mellom tempelet og alteret (Matt 23,35) fordi han ikke ville fortelle hvor hans sønn Johannes, den fremtidige døperen, holdt til. Guds vrede falt snart på Herodes selv. Han ble rammet av en grusom tilstand som slo ham ned og han døde av, oppspist av mark mens han ennå levde.

Poeter som Prudentius, predikanter som den hellige Augustin og kunstnere som Masaccio utviklet både de teologiske og menneskelige elementene ved kulten. Den hellige Beda den Ærverdige skrev også en hymne til deres ære, Hymnum canentes martyrum. Ved å ære de Uskyldige barn ærer Kirken alle dem som dør i en tilstand av uskyld, og trøster foreldre til døde barn med overbevisningen om at disse også vil dele herligheten med de nyfødte ledsagerne til den nyfødte Jesus.

Det første vitnesbyrdet om denne festen har vi fra den hellige Peter Krysologos på 400-tallet. Festen ble også feiret i vest fra 400-tallet. Festen finnes for første gang sammen med festene for Stefan og den hellige apostelen Johannes i Sacramentarium Leonianum, Det leoninske sakramentariet, en veronesisk konseptsamling fra 485. I kalenderen i Den liberianske katalog, som også kalles Den Filokalske kalender og Kronografen av 354 og som må være satt opp i 336, er den ukjent. I den hellige Hieronymus' martyrologium kalles de «de hellige spedbarn og pattebarn», mens kalenderen i Kartago fra 505 ganske enkelt skriver «barna».

Deres minnedag er 28. desember. I den bysantinske kirken feires de uskyldige barn den 29. desember, mens syrerne og kaldeerne feirer dem den 27. desember. Armenerne feirer De uskyldige barn på mandag etter andre søndag etter pinse, fordi de mener at de ble drept femten uker etter Kristi fødsel.

Bare Kirken i Roma brukte ordet Innocentes (uskyldige) om disse barna; i andre latinske land kalles de ganske enkelt Infantes (barn). På engelsk heter de imidlertid de The Holy Innocents. Fra 1568 ble dagen feiret som høytid (solemnitas), mens den nå feires som Fest (festum). I Spania og i øst kommer dagen først den 8. januar i tilknytning til Herrens Åpenbaring den 6. januar. I Roma er stasjonskirken for 28. desember basilikaen San Paolo fuori le Mura, fordi kirken angivelig skal ha relikviene til flere av De uskyldige barn. En del av disse relikviene ble overført til Santa Maria Maggiore av pave Sixtus V. Kirken St. Justina i Padova, katedralene i Lisboa og Milano og andre kirker har også skjeletter de hevder er fra noen av De uskyldige barn. Relikvier av dem ble også påstått å være i flere engelske og franske kirker. Nær Fødselshulen i Betlehem er det en hule hvor den romersk-katolske kirke bygde et alter for de hellige barnemartyrene, og hvor deres hellige levninger oppbevares bak et jerngitter.

Da middelalderen også så på festdagen for De uskyldige barn som en sørgedag for flukten til Egypt, ble fiolett foreskrevet som liturgisk farge. Men dette fant aldri full forståelse midt i julefeiringen, så i liturgireformen etter Andre Vatikankonsil ble martyrfargen rødt foreskrevet for Ss Innocentium martyrum, den var tidligere bare vanlig når dagen falt på en søndag. Dagen ble også kalt Barnedagen eller Barnemessa (engelsk: Childermas), og var avmerket på den norske primstaven.

Det er tradisjon for kristne barn i Betlehem å samles i Fødselskirken hver ettermiddag og synge hymner til minne om «martyriets blomster»: disse «Unge krigere», som engelskmannen Aelfric skrev på 900-tallet, som vitnet om Frelseren skjønt de ennå ikke kjente Ham. På denne dagen utviklet det seg flere tradisjoner. I klostre og menigheter spilte man gjerne et rollebyttespill, hvor de yngste denne dagen hadde makten i huset, og de voksne måtte utføre underordnede oppgaver og ellers spille barnas rolle. Mange steder finnes flere slike skikker ennå, men de fleste steder gikk de over til guttebiskop-tradisjonen som ble knyttet til den hellige Nikolas' dag den 6. desember.

I kunsten vises De uskyldige Barn som et stort antall små gutter som blir drept av soldater på ulike måter mens deres hjelpeløse mødre bivåner tragedien.

Kilder: Attwater (dk), Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Bentley, Lodi, Butler (XII), Benedictines, Bunson, Livingstone, Engelhart, Schnitzler, Schauber/Schindler, Ordo for St. Olavs domkirke i Oslo, Topelius, KIR, CE, Patron Saints SQPN, Infocatho, Heiligenlexikon, santiebeati.it, en.wikipedia.org, ocafs.oca.org, transfigcathedral.org - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Opprettet: 1999-12-08 22:51 Sist oppdatert: 2010-07-24 17:32

SOURCE : https://www.katolsk.no/biografier/historisk/betlehem

Strage degli Innocenti

Carlo Brogi  (1850–1925). "Certosa di Pavia - (Saint Joseph chapel) - Relief with the Massacre of the Innocents by Dionigi Bussola". Catalogue # 8229.

Carlo Brogi  (1850–1925). "Certosa di Pavia - (Cappella di S. Giuseppe) - Paliotto colla strage degl'InnocentiD. Bussola. Numero di catalogo: 8237.


Onder Overweging door Onnozele kinderen

Onnozele Kinderen, Bethlehem, Palestina; martelaren; † 1.

Feest 28 december.

Van de wijzen uit het oosten (feest 6 januari) hoorde koning Herodes dat er een koningskind geboren zou zijn in zijn land. Uit angst voor zijn positie liet hij alle jongetjes van onder de twee jaar in Bethlehem en omgeving vermoorden:

'Zodra Herodes bemerkte, dat hij door de Wijzen om de tuin geleid was, ontstak hij in hevige toorn; hij zond zijn mannen uit en liet in Bethlehem en heel het gebied daarvan al de jongens vermoorden van twee jaar en jonger, in overeenstemming met de tijd waarnaar hij de Wijzen nauwkeurig had gevraagd. Toen ging in vervulling het woord dat door de profeet Jeremia gesproken was: "Een klacht werd in Rama gehoord, geween en luid gejammer: Rachel, wenend om haar kinderen, wil niet getroost worden, omdat zij niet meer zijn".'

[Matteus 02,16-18]

- Poging tot uitleg -

Historisch gesproken zijn er geen aanwijzingen dat een dergelijke slachtpartij ooit heeft plaatsgevonden. Wel is het zeker dat Herodes heel wat mensenlevens op zijn geweten heeft; zo liet hij velen van zijn naaste familieleden ombrengen uit angst dat zij zich van zijn troon zouden meester maken. Stel dat het hier een literaire vormgeving betreft, geven de wel door Herodes gepleegde wandaden Matteus het recht om hem ook nog een veelvoudige kindermoord in de schoenen te schuiven? Voor ons rechtsgevoel waarschijnlijk niet.

Kunnen we nog iets van Matteus’ bedoeling achterhalen? Vermoedelijk wilde Matteus erop wijzen dat een profetie van Jesaja in vervulling ging: 'Een twijg ontspruit aan de stronk van Jesse' (Jesaja 11,01). Daar wordt aanschouwelijk gemaakt dat de stamboom van Jesse niet meer is dan een afgezaagde, omgehakte of vervallen boomstronk, waar ogenschijnlijk geen leven meer in zit. En dat, terwijl het volk van oudsher geloofde dat uit die stamboom ooit nog eens de Messias zou voortkomen, degene die de wereld zou omvormen tot een tuin van vrede. De stamboom was dus dood, volgens Jesaja. Maar uit die dode stronk zou toch weer een nieuwe takje ontspruiten...

Datzelfde gegeven verbeeldt Matteus door te zeggen dat alle jongetjes uit Bethlehem en omgeving gedood waren. De hele familie van David in één klap weggevaagd. Dus de hoop op een Messias uit het huis van David vervlogen; dat is zijn weergave van Jesaja's vermolmde boomstronk. Ook bij Matteus weet er toch nog één spruit te ontsnappen en iets nieuws te beginnen: Jezus!

- Johannes de Doper -

Later realiseerde men zich dat ook Johannes de Doper (feest 24 juni) aan het bloedbad moest zijn ontsnapt. Daaruit ontstond een legende.

Toen Christus was geboren, begon Herodes alle kinderen van Bethlehem ter dood te laten brengen. Hij zond dus ook manschappen op het kind van Zacharias en Elisabeth af; want hij had gehoord van de wonderlijke omstandigheden waaronder dit kind ter wereld was gekomen. Bij het zien van de soldaten nam Elisabeth Johannes in haar armen - het kind was op dat moment 18 maanden - en vluchtte haar huis uit de bergen en de woestijn in die je in de omgeving van de stad daar hebt. Toen drong het tot haar door in wat voor benarde positie zij door Herodes' soldaten gedreven was, en ze schreeuwde tegen de bergen: "Asjeblieft berg van God, neem deze moeder met kind in je op!" En werkelijk, de rots opende zich en verborg moeder en kind in zijn binnenste. Herodes was woedend dat Johannes niet gedood was. Hij beval dat Zacharias voor het altaar moest worden neergestoken. Diens bloed vloeide over het marmer en werd meteen zo hard als steen; daarmee bleef het voor altijd een stille getuige van Herodes' verdorvenheid.

Op de plaats waar Elisabeth met Johannes verborgen zat, opende zich de rotsbodem, waaruit een bron ontsprong. Bovendien bloeide er - door Gods wonderkracht - een palm op die heerlijke vruchten droeg. Veertig dagen na de dood van Zacharias ging ook Elisabeth de eeuwige rust binnen (beider feest: 5 november).

Het kind Johannes echter bleef in de wildernis wonen en werd gevoed door een engel en bewaakt door Gods voorzienigheid, tot op de dag dat hij in de openbaarheid trad nabij de Jordaan.

Sinds de 5e eeuw hebben de christenen de omgebrachte jongetjes van Bethlehem als de eerste martelaren beschouwd; zij werden immers gedood omwille van Christus. Volgens de Griekse traditie waren het er wel veertienduizend, volgens de Syrische beliep hun aantal vierenzestigduizend. Middeleeuwse bronnen spreken - op basis van Openbaring 14,03 - van honderdvierenveertigduizend.

Verering & Cultuur

In het volksgebruik mag de jongste vandaag bepalen wat er gegeten wordt. In de Middeleeuwen waren er in de steden op deze dag kinderbisschoppen, die de macht uitoefenden,... en daar soms ook danig misbruik van maakten.

Het feest wordt genoemd Onnozele Kinderen; 'onnozel' in de betekenis van 'onschuldig', 'nog niet tot de jaren van het verstand gekomen'. Zij worden vereerd als beschermheiligen van kinderen en meer in het bijzonder van kinderen in gevaar, en daarom ook van vondelingen; ook van misdienaars en koorknapen, die zo vaak als toonbeeld van 'onschuld' worden voorgesteld; ook van scholieren; alsmede van kerkbesturen. Hun voorspraak wordt ingeroepen tegen eerzucht en jaloezie.

Weerspreuk(en)

'Het weer dat Kinderdag wil

komt terug ook in april.'

Onnozele Kinderen

'Bericht van boven' KRO Radio 5 zondag 28 december 2008

Vandaag zijn wij de baas. Wij mogen bepalen wat de grote mensen doen. Wij mogen zeggen wat er gegeten wordt. Dat hoort zo op ons feest, Onnozele Kinderen.

Eigenlijk zijn dat vrolijke gebruiken bij zo'n grimmig gebeuren. Alle kinderen beneden de twee jaar in koelen bloede afgemaakt door het leger. Dat is op zich al waanzinnig. Maar de reden is nog gekker. De koning was bang - ja, u hoort het goed: BANG! - dat de Messias geboren zou zijn, de persoon op wie ons volk al honderden jaren zat te wachten. Degene die namens God van onze wereld een paradijs zou maken. Hij was bang dat die inderdaad geboren zou zijn. ' 'En heel Jeruzalem met hem!' Nou u weer. En omdat hij die goddelijke koning niet wilde, hebben wij daarvoor moeten betalen met ons leven.

Onvoorstelbaar eigenlijk. Hoewel, gaat de wereld die u bewoont, zoveel zuiniger met kinderen om? O ja, ik begrijp het: wat kunt u er aan doen dat er in Afrika oorlogskinderen rondlopen met de gruwelijkste wapens? Dat er in Afrika duizenden kinderen hun ouders hebben verloren aan geweld en ziektes als AIDS. Dat de vluchtelingenkampen vol kinderen zitten? Dat er aan de ene kant van de wereld kinderarbeid bestaat waardoor u aan uw kant van de wereld in de winkel geen dief van eigen portemonnee hoeft te zijn. Ik weet het: daar kunt u niets aan doen... Hoewel, helemaal niets? U kunt bidden, u kunt ermee begaan zijn, u kunt met geld en goederen bijdragen aan projecten; u kunt op verjaardagen en waar dan ook, zeggen hoe u erover denkt.

Weet u, ooit vroeg iemand die in de Derde Wereld werkte, aan rijke jongeren of ze iets bij wilden dragen voor het welzijn van die arme kinderen ver weg. Die jongeren voelden er niet veel voor. Eén van hen zei: "Ja, maar is dat allemaal geen druppel op een gloeiende plaat?" En wat antwoordde die welzijnswerker? "Dat heb ik nog nooit een kind horen zeggen dat door ons geholpen werd."

Nee, wij mogen dan Onnozele Kinderen zijn, maar wij zitten wel degelijk in over het lot van kinderen op uw wereld. Hoe zit het met de aandacht voor die kinderen? Vraag eens aan ouders bij u in de buurt, hoeveel tijd ze per dag besteden aan hun kinderen, en hoeveel aan werk en andere dingen? En hoorden wij onlangs niet een politiecommissaris uit uw streken zeggen dat kinderen die herhaaldelijk in de fout gaan, niet zo soft moeten worden aangepakt, en veel strenger gestraft moeten worden. Zíj konden geen rottigheid meer uithalen en de maatschappij zou veiliger worden: twee vliegen in één klap. Hoe logisch die gevoelens ook zijn, ze staan wel heel ver af van het evangelie. Vertelde Jezus daar niet dat Hij het liefste de negenennegentig goede schapen in de steek liet, om achter het afgedwaalde aan te gaan? Wie laat dat geluid nog horen in uw samenleving? Het geluid van het evangelie. Van aandacht voor kinderen, en vooral voor degenen die afdwalen. Wie is er nog begaan met hen? Waar is nog de levenshouding van Jezus in uw midden? Als die er niets is, of wordt afgedaan als te soft en te onrealistisch, dan zijn wij, Onnozele Kinderen, voor niets gedood.

Nou, we gaan weer spelen. Wij wensen u een prettig feest.

Bronnen

[000»bijbel:0916; 000»jrb; 123p:34; 199p:141.142; 200/2»12.28; 293p:248; 500; Dries van den Akker s.j./2007.12.09]

© A. van den Akker s.j. / A.W. Gerritsen

SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/12/28/12-28-0001-onnozele.php

Strage degli Innocenti

Nicolas Poussin  (1594–1665), Le massacre des Innocents, circa 1625, 118 x 179, Condé Museum


Unschuldige Kinder

Gedenktag katholisch: 28. Dezember

Fest

Fest II. Klasse

im mozarabischen Ritus: 8. Januar

Übertragung der Gebeine von einem der Kinder ins Kloster nach Lagny: 2. Juni

bedacht im spanisch-mozarabischen Hochgebet

Gedenktag evangelisch: 28. Dezember (EKD, ELCA, LCMS)

Gedenktag anglikanisch: 28. Dezember

Gedenktag orthodox: 29. Dezember

Gedenktag armenisch: 8. Januar, 9. Mai, 29. Dezember

liturgische Feier am 3. Montag nach Pfingsten

Gedenktag koptisch: 20. September, 29. Dezember

Gedenktag äthiopisch-orthodox: 26. Dezember, 29. Dezember

Gedenktag syrisch-orthodox: 27. Dezember (Gedenken), 29. Dezember

An diesem Tag steht das Gedenken an die in Betlehem nach dem Bericht des Matthäusevangeliums (2, 16) auf Geheiß von König Herodes ermordeten Kinder im Mittelpunkt. Die Tradition nimmt an, dass es sich um Tausende Kinder gehandelt habe; die orthodoxe Tradition nennt die Zahl 14.000, die Koptische Kirche und die mittelalterliche Überlieferung der römisch-katholischen Kirche steigert dies bis hin zur symbolischen Zahl 144.000 (nach Offenbarung 7, 4 und 14, 1); die Armenische Kirche verehrt 462 unschuldige Kinder. In der katholischen Kirche wird das Kind Sicharius namentlich genannt und in der Abtei Saint-Pierre in Brantôme bei Périgeux verehrt.

Dass es einen solchen Kindermord tatsächlich gegeben hat, halten Historiker heute für außerordentlich unwahrscheinlich:  Der Kindermord in Bethlehem – Faktum oder Fiktion?

Erstmals bei Irenäus von Lyon wurden die Kinder als Märtyrer verehrt. Auch Cäsarius von Arles und Augustinus haben die kindlichen Märtyrer gerühmt. In einem Kalender aus Verona Ende des 5. Jahrhunderts, dann 505 in einem Kalender aus Karthago - dem heutigen Vorort von Tunis - wird der Gedenktag im Anschluss an Weihnachten genannt.

Reliquien sind in Gallien bereits im 5. Jahrhundert bezeugt, auch in der Basilika Santa Giustina in Padua werden solche verehrt. Im Mittelalter wurde der Tag mit Mysterienspielen und in Schulen und Klöstern mit Kinderfesten begangen. Waisenhäuser wurden oft unter den Schutz der Unschuldigen Kinder gestellt.

Benvenuto Tisi da Garofalo: das Massaker an den unschuldigen Kindern, 1519, Kopie durch Auf dem 6. Konzil von Konstantinopel, wurde das festum puerorum, das Fest der Kinder verboten. Ursprünglich wurde dieses Spiel als ein Narrenfest gefeiert, das möglicherweise in der Tradition orientalischer Narrenkönige, römischer Saturnalien und eventuell auch keltischer Tiervermummung stand. Weder das Verbot des Konzils von Konstantinopel, noch die Verbote der Konzilien von Basel oder Trient haben die Tradition abschaffen können. Im 11. Jahrhundert wurde das Fest erstmals im Abendland - in Rouen - gefeiert, es hielt sich bis in das 18. Jahrhundert. Seit dem 13. Jahrhundert, mit der wachsenden Popularität des Nikolaus als Schülerpatron, bürgerte sich der 6. Dezember als Festauftakt ein, wobei die gesamte Feier entweder bis zum 28. Dezember dauerte oder aber am 28. Dezember abschließende Feierlichkeiten stattfanden.

Das eigentliche Spiel bestand darin, dass die Schüler an Kloster-, Stifts- und Domschulen, mancherorts sogar die Kleriker selbst, einen Abt oder Bischof wählten, der ein pompöses Fest und pompöse Umzüge durchführte. Mancherorts fanden auch in den Kirchen liturgische Feiern unter Leitung des Kinderbischofs statt, der wie ein Bischof mit Chorkleidung, Mitra und Stab ausstaffiert war. Noch bis zur jüngsten Liturgiereform hieß es am Fest der Unschuldigen Kinder im Introitus: Aus dem Mund von Kindern und Säuglingen, o Gott, verschaffst du dir Lob, Deinen Feinden zum Trotz. (Psalm 8, 2).

Im Einflussbereich der Reformation verschwand das Fest im 16. Jahrhundert, in katholischen Gegenden das Brauchtum weithin spätestens während der Aufklärung. Nach dem 2. Vatikanischen Konzil wurden neue liturgische Texte erarbeitet, der Tag wird mit Kindersegnungen begangen. Eine neue Bedeutung erlangte der Tag in den letzten Jahren als Tag der Mahnung zum Schutz des ungeborenen Lebens und Bußtag für die vielen Abtreibungen.

Bauernregeln: Sitzen die unschuldigen Kindlein in der Kälte, / vergeht Väterchen Frost nicht in Bälde.
Habens die unschuldigen Kindlein kalt, / so weicht der Frost noch nicht so bald.
Schneit's am Unschuldigen Kindel, / fährt der Januar in die Schindel.

Der Kindermord in Bethlehem – Faktum oder Fiktion?

Web 3.0 - Leserkommentare:

Jeder Blick auf eine beliebige Nachrichtenseite im Internet offenbart, daß die aufgeklärten Gesellschaften der Gegenwart von schwersten Neurosen, wenn nicht gar von fortschreitendem Irrsinn befallen sind. Keine Untersuchung erhellt, welchen Anteil der gesellschaftlich sanktionierte millionenfache Kindermord an den kollektiven Wahnerscheinungen hat. Tatsächlich gilt ja bereits die Diagnose und Untersuchung des postabortiven Syndroms auf individueller Ebene als frauenfeindlicher Angriff auf die Grundlagen der westlichen Werteordnung und wird daher als Thema für die Wissenschaft missbilligt oder rundweg ausgeschlossen. Wie stark das von der Kultur des Todes errichtete Tabu auch in kirchliche Bereiche hineinwirkt, ahnt man, wenn auf katholisch.de das heutige Fest der Unschuldigen Kinder nur unter Vergessene Feste in der Weihnachtszeit vorkommt.

Das Thema ist peinlich - bis hinein ins Ökumenische Heiligenlexikon, in dem der ansonsten unbekannte Wiener Amateurhistoriker Helmut Bouzek dem Herodes Motiv, Willen und Macht zu einer derartigen Gewalttat abspricht und den biblischen Bericht des Matthäusevangeliums als reine Legende abtut.

Der im 4. Jahrhundert lebende spätantike christliche Dichter Aurelius Prudentius Clemens hat in seinem großen Gedicht zum Weihnachtsfestkreis Quicumque Christum quæritis auch den Kindermord von Bethlehem in erschütternde Verse gebracht - seine Fähigkeit zur Empathie war offensichtlich größer als die einer Gegenwart, die den Baalskult der eigenen Gesellschaft ebenso verdrängt wie – vielleicht auch deshalb – den Massenmord der Boko Haram an Schulkindern in Afrika.

Voll Furcht vernahm es der Tyrann,
daß der König der Könige gekommen sei,
der das Geschlecht Israel regieren
und das Königtum Davids besitzen soll.

Außer sich von dieser Nachricht rief er aus:

Ein Nachfolger erhebt sich, uns zu vertreiben,
Wachen, eilt und zückt das Schwert
und tränkt die Wiegen im Blut.

Tötet alles, was an Kinder männlich ist,
forscht, was die Ammen in ihrem Schoß halten,
und an der mütterlichen Brust
röte das Blut der Bübchen euer Schwert.

Verdächtig des Hochverrats erscheint mir
zu Bethlehem jede Wöchnerin,
und daß mir keine heimlich
mit ihrem Jungen unbeschadet davonkommt!

Da durchbohrten die Schlächter
tobend mit blanken Schwertern
die gerade erst geborenen Leiber
und schnitten das junge Leben ab.

Kaum fanden die Mörder
an den kleinen Körper den Ort,
wo sie zustoßen sollten,
da doch der Dolch gröber als die Kehle ist.

Was für ein barbarischer Anblick:

ein Schädel, zerschmettert an Felsen,
verspritzt das milchweiße Hirn,
und speit die Augen aus wunden Höhlen.

Oder dort, ein zitterndes Kind,
geschleudert in einen tiefen Strudel,
dem in der zarten Kehle,
Wasser und Atem sich röchelnd vermischen.

Seid gegrüßt ihr Märtyrerblüten,
ihr, die euch an der Schwelle zum Leben
der Verfolger Christi niederstreckte
wie der Wirbelsturm die knospenden Rosen.

Ihr zarte Herde der ersten,
die für Christus zu Opfern wurden -
vor seinem allerhöchsten Thron spielt ihr nun
in kindlicher Einfalt mit Palme und Kronen.

Den ganzen Text in Latein und Deutsch bietet das Hymnarium. Die authentische Position der Kirche und ihre bedingungslose Absage an die Kultur des Todes hat Papst Johannes Paul II. in seiner großen Enzyklika Evangelium Vitæ zum Ausdruck gebracht.

Michael Charlier, Motu-proprio: Summorum-Pontificum, per E-Mail mitgeteilt am 27. Dezember 2015

Die Abschlachtung der unschuldigen Kinder durch Herodes wird in diesem Artikel als unhistorisch bezeichnet …

Da liest sich der Artikel auf wikipedia m.E. nach besser: de.wikipedia.org/wiki/Kindermord_in_Betlehem.

Um 400 n. Chr. berichtet der römische neuplatonische Philosoph Ambrosius Theodosius Macrobius, dass Augustus, als er davon gehört hatte, dass Herodes alle Jungen in Syrien unter dem Alter von zwei Jahren töten ließ und dabei auch sein eigener Sohn umgebracht worden sei, kundtat: Bei Herodes ist es besser, sein Schwein (hyn) zu sein als sein Sohn (hyión).
Gottes Segen,

Pater Elias Blaschek OCist vom Zisterzienserkloster Stiepel in Bochum über E-Mail, 28. Dezember 2013

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Autor: Joachim Schäfer - zuletzt aktualisiert am 28.12.2024

Quellen:

• http://www.bauernregeln.net/dezember.html nicht mehr erreichbar

• Charlotte Bretscher-Gisinger, Thomas Meier (Hg.): Lexikon des Mittelalters. CD-ROM-Ausgabe J.B. Metzler, Stuttgart / Weimar 2000

• Lexikon für Theologie und Kirche, begr. von Michael Buchberger. Hrsg. von Walter Kasper, 3., völlig neu bearb. Aufl., Bd. 10. Herder, Freiburg im Breisgau 2001

korrekt zitieren: Joachim Schäfer: Artikel Unschuldige Kinder, aus dem Ökumenischen Heiligenlexikon - https://www.heiligenlexikon.de/BiographienU/unschuldige_Kinder.htm, abgerufen am 1. 1. 2025

Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet das Ökumenische Heiligenlexikon in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über https://d-nb.info/1175439177 und https://d-nb.info/969828497 abrufbar.

SOURCE : https://www.heiligenlexikon.de/BiographienU/unschuldige_Kinder.htm

Strage degli Innocenti

La matanza de inocentes. Retablo mayor de la catedral de Sevilla.


Voir aussi :
http://www.evangelium-vitae.org/actualite/1876/sermon-de-la-messe-en-l-honneur-des-saints-innocents-st-bernard.htm

http://stmaterne.blogspot.ca/2006/08/avortement-et-prire-de-leglise-un.html

http://www.1oeuvre-1histoire.com/massacre-innocents.html