Santa Maria Margherita d'Youville
Sainte Marguerite-Marie
d'Youville
Fondatrice d'oeuvres au
Canada (+ 1771)
A 21 ans, sa famille lui
fait épouser un mari peu fidèle. Elle sera patiente et même indulgente. Elle
deviendra la mère heureuse de six enfants. A 29 ans, elle est veuve. Il lui
faut alors payer les dettes contractées par son mari, et cela lui prit du
temps. Elle fonde à Montréal, dès qu'elle devient plus libre, la congrégation
des Sœurs de la Charité pour les malades qu'on appelle encore de nos jours 'les
Sœurs grises' non parce que c'était la couleur de leur costume, mais parce
qu'on prétendait qu'elles grisaient les Indiens malades pour les calmer et les
soigner (*).
Décédée le 23 décembre
1771. Le 3 mai 1959, le pape Jean XXIII béatifie Marguerite et la proclame
«Mère à la charité universelle». Elle devient ainsi la première femme
canadienne à être appelée Bienheureuse. Le 9 décembre 1990, le pape Jean-Paul
II canonise cette Mère des pauvres et la présente au monde entier comme modèle
d'amour compatissant. L'Église célèbre sa fête liturgique le 16 octobre.
Voir aussi:
- Marguerite d'Youville
(1701-1771), fondatrice des Sœurs de la Charité, dites 'Sœurs Grises',
canonisée le 9 décembre 1990.
Les édifices matériels se
fondent sur des pierres tandis que l'Église, elle, se fonde sur l'amour. Voilà
bien ce qui explique le fait que Marguerite d'Youville soit comptée parmi les
fondatrices de l'Église canadienne, elle que l'Église a justement appelée 'Mère
à la charité universelle'. Elle-même n'a jamais rêvé que du seul titre de
'servante des pauvres'. (diocèse
d'Edmundston)
(*) un internaute nous
écrit: 'le titre de sœurs grises c'était parce que les religieuses roulaient
vite avec leur calèche et on disaient qu'elles étaient grises. Par humilité
elles acceptèrent ce titre...'
Au martyrologe romain à
la date du 23 décembre: à Montréal au Canada, en 1771, sainte Marie-Marguerite
d'Youville, religieuse. Mère de famille devenue veuve, elle éleva ses deux fils
sur le chemin du sacerdoce et mit toutes ses forces à venir en aide aux
malades, aux vieillards et aux miséreux de toutes sortes, pour lesquels elle
fonda la Congrégation des Sœurs de la Charité. (Au Canada, sa mémoire est
célébrée le 16 octobre.)
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/2029/Sainte-Marguerite-Marie-d-Youville.html
Bienheureuse Marguerite d'Youville
Fondatrice de la Congrégation des Soeurs de la Charité de Montréal
(1701-1771)
Marie-Marguerite Dufrost de La Jemmerais naquit au Canada, dans la province de Québec, à Varennes, le 15 octobre 1701; elle fut baptisée le lendemain. Aînée de la famille, elle étudia deux ans au couvent des Ursulines de Québec où s'épanouirent sa belle intelligence et sa grandeur d'âme.
A vingt ans, Marguerite fut mariée à François d'Youville. Elle se voit obligée de demeurer chez sa belle-mère parcimonieuse qui lui rend la vie difficile. Pour comble de malheur, elle découvre que François ne devait pas être le mari rêvé: volage, indifférent et dépensier, il gaspille rapidement sa fortune personnelle, plongeant sa famille dans les larmes et les privations. Il délaisse son foyer et passe la plus grande partie de son temps à l'Île-aux-Tourtes, troquant des fourrures contre de l'eau-de-vie. Après une courte maladie, François d'Youville meurt le 4 juillet 1730, malgré les soins attentionnés prodigués par sa jeune épouse qui veille à son chevet nuit et jour. De leurs cinq enfants, deux fils en bas âge lui survivent. Marguerite en attend un sixième qui ne vivra que quelques mois.
Après le décès du père, tout comme avant, la mère aimante veille seule sur l'éducation de ses enfants. Elle les forme autant par l'exemple que par la parole. En plus du fardeau de subvenir aux besoins de sa famille, la jeune veuve doit encore liquider les nombreuses dettes contractées par son défunt mari. Elle ouvre donc un petit commerce, ce qui lui permet non seulement de s'acquitter de ses dettes, mais encore de faire instruire ses deux fils au Séminaire de Québec. Sa joie sera grande de les voir tous deux, François et Charles, accéder au sacerdoce.
«Dès les premières années de son veuvage, écrit son fils Charles, on la vit, pleine de charité pour le prochain, se faire un devoir et un honneur de visiter les pauvres, les malades, les prisonniers, retranchant sur son nécessaire pour soulager les membres souffrants du Sauveur. On la vit, avec édification, allant de porte en porte, mendier de quoi faire inhumer les criminels [...], visiter les pauvres de l'Hôpital Général et raccommoder les haillons de ces indigents.»
La messe quotidienne et de fréquentes visites à l'Hostie du tabernacle la soutiennent dans sa tâche ardue, toujours accomplie avec un grand amour de Dieu et du prochain. Peu à peu, des personnes dévouées se joignent à elle dans l'exercice de la charité. Une première indigente est reçue dans le logement hospitalier où le 31 décembre 1737, Mère d'Youville et ses collaboratrices se consacrent d'une seule voix à leur nouvel apostolat.
En l'an 1747, la restauration de l'hôpital général des Frères Charron pour les indigents sans foyer, est confiée à Madame d'Youville pour le bénéfice des pauvres de toutes catégories: enfants abandonnés, orphelins, vieillards, infirmes, malades. Modèle de toutes les vertus, cette incomparable mère des pauvres se dévoue pour ses protégés au milieu de sa petite famille religieuse. Sa foi magnanime, son amour exceptionnel de la croix et sa confiance sans bornes en la Providence se traduisaient en chants d'actions de grâces au sein des pires épreuves. Devant les ruines fumantes de l'hôpital général de Montréal, à l'exemple du saint homme Job, Mère d'Youville trouve la force de répéter l'acte sublime de la plus héroïque résignation: «Le Seigneur nous a tout ôté; il n'est arrivé que ce que le Seigneur a voulu.» Elle ajouta d'un ton ferme: «Mes enfants, nous allons réciter le Te Deum à genoux pour remercier Dieu de la grande grâce qu'Il vient de nous accorder.»
Après avoir beaucoup aimé Jésus-Christ dans Ses membres souffrants, la fondatrice des Soeurs Grises expire en faisant cet émouvant adieu à ses Filles: «Que je serais heureuse si je me voyais dans le Ciel avec toutes mes soeurs.» Lors de son pieux trépas survenu le 23 décembre 1771, Dieu immortalisa visiblement le grand amour que Sa servante avait voué à la Croix, en faisant paraître ce signe du salut, tout lumineux, au-dessus de l'hôpital général. Le bien immense que sainte Marguerite d'Youville a réalisé et perpétué par sa congrégation depuis plus de deux cents ans, témoigne encore de la prodigieuse sainteté de cette femme admirable.
(...)
Résumé O.D.M.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_marguerite_d_youville.html
Marguerite d'Youville (1701-1771)
Fondatrice de la
Congrégation des Soeurs de la Charité
Première fleur de
sainteté aux racines canadiennes, MARGUERITE d'YOUVILLE naît à Varennes
(Québec), le 15 octobre 1701. Enfant de Christophe Dufrost de Lajemmerais et de
Marie-Renée Gaultier de Varennes, elle sera suivie de deux soeurs et trois
frères. À sept ans, elle est orpheline de père. Sa famille connaît dès lors une
grande pauvreté. Grâce à l'influence de Pierre Boucher, son arrière-grand-père,
Marguerite bénéficie de deux années d'études chez les Ursulines de Québec. Ses
éducatrices décèlent chez elle un caractère bien trempé et une grande maturité.
De retour au foyer,
l'adolescente seconde sa mère dans la tenue de la maison et l'éducation de ses
frères et soeurs. Plus tard, elle suit à Montréal sa mère remariée et fait la
connaissance de François d'Youville qu'elle épouse en 1722. Très tôt, elle
réalise qu'il devient indifférent à son foyer. Elle souffre de ses fréquentes
absences et de son commerce de l'alcool avec les Indiens. Des six enfants
qu'elle met au monde, quatre décèdent en bas âge. À ces épreuves s'ajoute celle
de la cohabitation avec une belle-mère exigeante. Lorsqu'une maladie soudaine
et mortelle atteint son mari, Marguerite veille sur lui avec tendresse jusqu'à
ce qu'il meure, en 1730, la laissant enceinte du sixième enfant qui ne survivra
pas.
La jeune veuve saisit
progressivement l'amour de sollicitude de Dieu pour tous les humains et se sent
pressée de manifester cette compassion autour d'elle. Avec une immense
confiance en la Providence de ce Dieu qu'elle aime comme un Père, elle
entreprend de multiples ceuvres en réponse à des besoins non comblés. Tout en
veillant à l'éducation de ses deux fils qui deviendront prêtres, elle accueille
chez elle une aveugle, le 21 novembre 1737. Puis, avec trois compagnes qui
partagent ses visées, elle se consacre à Dieu, le 31 décembre 1737, pour le
servir dans la personne des plus démunis. Marguerite devient alors, à son insu,
fondatrice de l'Institut connu plus tard sous le nom de Soeurs de la Charité de
Montréal, "Soeurs Grises".
En se rangeant du côté
des pauvres, Marguerite fait éclater les cadres sociaux de son époque. Aussi
cette femme audacieuse est-elle la cible des railleries et des calomnies des
siens et de son milieu. Elle persévère dans son projet malgré une santé
ébranlée et la mort d'une associée.
L'incendie qui détruit
son logis l'amène à radicaliser son engagement au service des pauvres. Avec ses
deux compagnes de première heure, elle s'engage, le 2 février 1745, à tout
mettre en commun pour aider un plus grand nombre de personnes dans le besoin.
Deux ans plus tard, la "mère des pauvres", comme on l'appelle déjà,
prend la direction de l'Hôpital des Frères Charon qui tombe en ruine. Elle en
fait un refuge pour toutes les misères humaines que son oeil perspicace sait découvrir.
Avec ses soeurs et les collaborateurs et collaboratrices dont elle s'entoure,
Marguerite met sur pied des services en faveur des pauvres aux mille visages.
En 1765, un incendie
ravage l'hôpital, mais non la foi et le courage de la fondatrice. Elle invite
alors ses soeurs et les pauvres à reconnaître le passage de Dieu dans cette
épreuve et à le louer. Et comme si elle voyait l'avenir, elle entreprend, à 64 ans,
la reconstruction de ce refuge des gens mal pris. Épuisée, Marguerite décède le
23 décembre 1771, laissant le souvenir d'une mère qui a servi avec compassion
Jésus Christ dans les démunis.
Le petit grain jeté en
terre canadienne en 1737 par cette fille de l'Église, devient un arbre qui
étend ses racines sur presque tous les continents. Les Soeurs de la Charité de
Montréal, "Soeurs Grises", avec leurs communautés-soeurs: les Soeurs
de la Charité de St-Hyacinthe, les Soeurs de la Charité d'Ottawa, les Soeurs de
la Charité de Québec, les Grey Nuns of the Sacred Heart (Philadelphia) et les
Grey Sisters of the Immaculate Conception (Pembroke) poursuivent la même
mission avec audace et espérance.
Le 3 mai 1959 le pape
Jean XXIII proclamait bienheureuse cette Mère à la charité universelle, cette
femme au coeur sans frontière. Depuis ce jour, la dévotion du peuple à cette
grande servante des pauvres n'a cessé de croître et de nombreuses faveurs sont
obtenues par son intercession. L'une d'elles, la guérison d'une jeune femme
atteinte de leucémie myéloblastique en 1978, a servi de miracle requis pour sa
canonisation.
Aujourd'hui encore,
Marguerite d'Youville sait comprendre, pour les avoir vécues, les situations
pénibles qui marquent tant d'enfants orphelins, d'adolescents inquiets de
l'avenir, de jeunes filles aux espoirs déçus, d'épouses brimées dans leur
amour, de familles monoparentales, de personnes engagées dans les oeuvres
caritatives et de celles dont la vie est consacrée à Dieu au service de leurs
frères et soeurs.
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19901209_youville_fr.html
Santa Maria Margherita d'Youville
CANONIZZAZIONE DI
MARGHERITA D’YOUVILLE
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO
II
Basilica Vaticana -
Domenica, 9 dicembre 1990
Carissimi fratelli e sorelle!
“Preparate la strada del Signore, raddrizzate i suoi sentieri”.
1. Ci troviamo ormai nel cuore dell’Avvento. La chiamata profetica dell’antica
alleanza, le parole del grande Isaia risuonano oggi sul Giordano: “Raddrizzate
i sentieri”. “Si presentò Giovanni . . . predicando un battesimo di conversione
per il perdono dei peccati” Durante l’Avvento la comunità cristiana ascolta di
nuovo l’invito di Giovanni al battesimo di conversione, che preannuncia già
vicino “il battesimo con lo Spirito Santo” (Mc 1, 3. 4. 8).
“Dopo di me viene uno che è più forte di me e al quale io non sono degno di
chinarmi per sciogliere i legacci dei suoi sandali” (Mc 1, 7). La Chiesa non
torna su queste parole come se fossero soltanto parole del passato, storiche:
essa vive di tutta la loro attualità. L’Avvento è la dimensione essenziale
della sua vita in ogni epoca. E così, da questo perenne Avvento ecclesiale
nascono i santi, i quali, lungo ogni nuova epoca e in sempre nuove situazioni,
“preparano la strada del Signore” e “raddrizzano per lui i sentieri” (Mc 1, 3)
dell’esistenza umana.
2. Aplanir la route du Seigneur, c’est, pour Isaíe, ouvrir la route à celui qui
vient délivrer, guérir et sauver. La première lecture nous a fait entendre cet
appel pressant: “Consolez, consolez mon peuple”. Historiquement, le prophète
annonçait la consolation d’Israël par sa délivrance d’un empire où il était
captif. Aujourd’hui, nous méditons la vérité de ces paroles divines
lorsqu’elles viennent frapper l’oreille et l’esprit d’une femme ouverte à
l’appel de Dieu. Marguerite d’Youville nous apparaít comme une femme qui a
entendu le Seigneur lui dire: “Console mon peuple”, “prépare mon chemin en
allant chercher les plus pauvres, ceux dont la vie est une longue suite de
souffrances sans issue”. Et la voici, jeune veuve, qui se consacre au service
exclusif des pauvres de Montréal. A l’image de son Seigneur qui “rassemble les
agneaux, les porte sur son cœur et prend soin des brebis qui allaitent leurs
petits”, la voici saisie par la lumière fulgurante de l’amour du Père. Elle
réunit des compagnes qui s’engagent à tout mettre en commun pour redonner cet
amour aux petits et aux pauvres.
Avec leur “Mère à la charité universelle”, les “Sœurs Grises” “reconnaissent
Jésus-Christ dans la personne des pauvres”. Elles ont “pour eux toute la
déférence possible et les servent avec joie”.
“Consolez, oui, consolez mon peuple”.
Ecco le parole del Santo Padre in una nostra traduzione italiana.
2. Spianare la strada del Signore, è, per Isaia, aprire la strada a Colui che
viene a liberare, a guarire e a salvare. La prima lettura ci ha fatto sentire
questo pressante appello: “Consolate, consolate il mio popolo”. Storicamente,
il profeta annunciava la consolazione di Israele attraverso la sua liberazione
da un impero dove era schiavo. Oggi, noi meditiamo la verità di queste parole
divine dal momento che hanno colpito le orecchie e lo spirito di una donna
aperta alla chiamata di Dio. Margherita d’Youville ci appare come una donna che
ha sentito il Signore dirle “Consola il mio popolo”, “prepara il mio cammino
andando a prendere i più poveri, coloro la cui vita è un lungo susseguirsi di
sofferenze senza via d’uscita”. Ed eccola, giovane vedova, che si consacra al
servizio esclusivo dei poveri di Montréal. A immagine del suo Signore che
“raduna gli agnelli, li porta sul petto e conduce pian piano le pecore madri
che allattano i loro piccoli” (Is 40, 11), eccola presa dalla luce folgorante
dell’amore del Padre. Riunisce delle compagne che si impegnano a mettere tutto
in comune per ridare questo amore ai piccoli e ai poveri. Con la loro “Madre
della carità universale” le “Suore Grigie” “riconoscono Gesù Cristo nella
persona dei poveri”. Hanno “per loro tutta la deferenza possibile e li servono
con gioia” (cf. Regolamento delle Suore Grigie).
“Consolate, sì, consolate il mio popolo”.
3. “Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent”. Sainte
Marguerite d’Youville, dans l’Avent de l’Eglise, nous donne avec tous les
saints une image du monde nouveau où règnent l’Amour, la Vérité, la Justice et
la Paix. Saint Pierre le dit: “Ce que nous attendons, selon la promesse du
Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice”.
Dans son dévouement quotidien, Marguerite apporte aux plus démunis un peu de
cette nouveauté: une communauté d’amour où les petits sont respectés parce que
le Seigneur leur est proche, parce qu’il est présent dans leur cœur. Pour la
sainte que nous honorons, c’est la charité concrète de chaque jour qui fait
triompher la justice selon Dieu et qui révèle la présence du monde nouveau:
“Son salut est proche de ceux qui le craignent et la gloire habitera notre
terre”.
Ecco le parole del Santo Padre in una nostra traduzione italiana.
3. “Misericordia e Verità si incontreranno, Giustizia e Pace si baceranno” (Sal
84, 11). Santa Margherita d’Youville, nell’Avvento della Chiesa, ci dona con
tutti i santi un’immagine del mondo nuovo dove regnano l’Amore, la Verità, la
Giustizia e la Pace. San Pietro lo dice: “E poi, secondo la sua promessa, noi
aspettiamo nuovi cieli e una terra nuova, nei quali avrà stabile dimora la
giustizia” (2 Pt 3, 13). Nella sua dedizione quotidiana, Margherita porta ai
più poveri un po’ di questa novità: una comunità d’amore dove i piccoli sono
rispettati perché il Signore è vicino a loro, perché è presente nel loro cuore.
Per la santa che onoriamo, è la carità concreta di ogni giorno che fa trionfare
la giustizia secondo Dio e che rivela la presenza del mondo nuovo: “La sua
salvezza è vicina a chi lo teme e la sua gloria abiterà la nostra terra” (Sal
84, 10).
4. Il est des moments, pourtant, où le salut paraít bien loin. La lumière de
Dieu, de l’amour qui sauve, est cachée par l’obscurité de la contradiction.
L’œuvre engagée par Marguerite a plus d’une fois été entravée par la nature ou
par les hommes. Pour travailler à rendre plus proche ce monde nouveau de
justice et d’amour, il a fallu mener de longs et obscurs combats. La fondatrice
des “Sœurs Grises” nous donne un grand exemple: elle a su maítriser ses
déceptions, accepter la souffrance portée comme la Croix avec le Christ.
Abandonnée aux mains de la Providence, Marguerite a poursuivi sa route dans
l’espérance. La confiance ne la quittait pas. Elle reprenait la tâche de toutes
ses forces, de toute son habileté, contre toute apparence. Car, dans le secret
mystère de l’épreuve, elle savait encore accueillir la présence du Sauveur qui
vient, de la miséricorde du Dieu fidèle, le véritable Maítre de l’histoire.
Marguerite savait le salut proche de ceux qui craignent le Seigneur. Même aux
heures les plus sombres, elle voyait se lever la lumière de Dieu.
Ecco le parole del Santo Padre in una nostra traduzione italiana.
4. Ci sono dei momenti, però, in cui la salvezza sembra molto lontana. La luce
di Dio, dell’amore che salva, è nascosta dall’oscurità della contraddizione.
L’opera intrapresa da Margherita è stata più di una volta ostacolata dalla
natura e dagli uomini. Per lavorare per rendere più vicino questo mondo nuovo
di giustizia e d’amore, è stato necessario condurre lunghe e oscure battaglie.
La fondatrice delle “Suore Grigie” ci ha dato un grande esempio: ha saputo
dominare le sue delusioni, accettare la sofferenza portata come la Croce con
Cristo. Abbandonata nelle mani della Provvidenza, Margherita ha seguito la sua
strada nella speranza. La fede non la lasciava. Riprendeva il lavoro con tutte
le sue forze, con tutta la sua abilità, contro tutte le apparenze. Poiché, nel
segreto mistero della prova, sapeva ancora accogliere la presenza del Salvatore
che viene, della misericordia del Dio fedele, il vero Maestro della storia.
Margherita sapeva la salvezza vicina a coloro che temono il Signore. Anche
nelle ore più buie, vedeva levarsi la luce di Dio.
5. Marguerite placed her life completely in the hands of God the Creator. Day
after day, in a spirit of deep trust, she sought "to offer herself with
Jesus to our heavenly Father". She understood the meaning of Saint Peter’s
exhortation: "You should be living holy and saintly lives while you wait
and long for the Day of God to come".
In God, Marguerite saw the Father who "loved the world so much that he
gave his only Son". In union with Our Lady of Providence, as she called
the Mother of the Saviour, she would prayerfully contemplate the mystery of
God’s universal fatherhood; she came to understand that all men and women are
truly brothers and sisters, that their heavenly Father would never fail to be
close to them, and that his love called them to an active life of service to
others.
Ecco le parole del Santo Padre in una nostra traduzione italiana.
5. Margherita ha riposto completamente la sua vita nelle mani di Dio Creatore.
Giorno dopo giorno, in uno spirito di piena fiducia, ha cercato “di offrire se
stessa con Gesù al nostro Padre celeste”. Lei aveva capito il significato
dell’esortazione di San Pietro “voi dovete essere nella santità della condotta
e nella pietà, attendendo e affrettando la venuta del giorno di Dio” (2 Pt 3,
11-12).
In Dio Margherita vedeva il Padre che “ha tanto amato il mondo da dare il suo
Figlio unigenito” (Gv 3, 16). In unione con Nostra Signora della Provvidenza,
come ella chiamava la Madre del Salvatore, volle devotamente contemplare il
mistero della paternità universale di Dio; giunse a comprendere che tutti gli
uomini e le donne sono realmente fratelli e sorelle, che il loro Padre celeste
non manca mai di essergli vicino, e che il suo amore li chiama ad una vita
attiva di servizio agli altri.
6. We thank God for the figure which he sets before our eyes this morning. Yes,
we give him thanks. For the first time in history, a woman of Canadian birth is
inscribed among the saints whom the Church has raised to the glory of the
altars. This earthly glory is but a reflection of the glory which is theirs in
heaven. Their gave fixed on man because it is fixed on God, the saints reveal
the glory of the Lord.
And Marguerite’s holiness continues to bear fruit for her daughters, the Grey
Nuns, who carry on her work of charity to all, in a spirit of abandonment to
Divine Providence. May Saint Marguerite d’Youville support them through her
intercession and guide them along the paths of holiness!
Ecco le parole del Santo Padre in una nostra traduzione italiana.
6. Ringraziamo Dio per la figura che egli questa mattina pone davanti ai nostri
occhi. Sì, gli rendiamo grazie. Per la prima volta nella storia, una donna di
natali canadesi viene iscritta tra i santi che la Chiesa ha innalzato alla
gloria degli altari. Questa gloria è ricevuta in terra ma è un riflesso della
loro gloria in Cielo. La loro gloria è stabilita sull’uomo poiché è stabilita
su Dio, i santi rivelano la gloria del Signore (cf. Is 40, 5).
E la santità di Margherita continua a portare frutti per le sue sorelle, le
Suore Grigie, che proseguono la sua opera di carità verso tutti, in uno spirito
di abbandono alla Divina Provvidenza. Che Santa Margherita d’Youville le
sostenga attraverso la sua intercessione e le guidi lungo i sentieri di santità!
7. Ecco l’opera dei santi, legata in modo straordinario agli uomini che essi
hanno servito mettendo in pratica il più grande comandamento dell’alleanza e
del Vangelo. E, nello stesso tempo, “la loro speranza è piena di immortalità”
(Sap 3, 4). Hanno portato in sé il vivo e continuo Avvento della Chiesa.
“Attendevano e affrettavano la venuta del giorno di Dio” (cf. 2 Pt 3, 12).
Noi pure attendiamo con loro. Aspettiamo - secondo la sua promessa - “nuovi
cieli e una terra nuova, nei quali avrà stabile dimora la giustizia” (2 Pt 3,
13).
Aspettiamo. “Prepariamo la strada del Signore” in noi stessi e in mezzo agli
uomini. “Raddrizziamo per lui i sentieri” (Mc 1, 3).
Che il grande Avvento della Chiesa trovi in noi spazio: uno spazio profondo e
vasto. Affinché “tutti gli uomini possano vedere la salvezza che viene da Dio”
(Lc 3, 6).
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/1990/documents/hf_jp-ii_hom_19901209_s-margherita-d-youville_it.html
« J’abandonne le tout à
la Providence, ma confiance est en elle, tout cela deviendra tout ce qu’il
plaira à Dieu. »
« La Providence est
admirable : elle a des ressorts incompréhensibles pour le soulagement de
ses membres ; elle pourvoit à tout, en elle est ma confiance. »
« Nous allons réciter
le Te Deum à genoux pour remercier Dieu de la croix qu’Il vient de
nous envoyer. (Incendie de l’hôpital général, à Montréal, le 18 mai 1765) »
« Toujours à la veille de
manquer et nous ne manquons jamais, du moins, du nécessaire. J’admire chaque
jour la divine Providence qui veut bien se servir de si pauvres sujets pour
faire quelque petit bien. »
« Mes chères Sœurs, soyez
constamment fidèles aux devoirs de l’état que vous avez embrassé, marchez
toujours dans les voies de la réglarité, de l’obéissance et de la
mortification, mais surtout, faites en sorte que l’union la plus parfaite règne
parmi vous. (Testament spirituel) »
« Y a-t-il de bonheur
dans la vie au-dessus d’un ménage uni ; tous les biens du monde n’en approchent
pas. »
Sainte Marguerite
d'Youville, Mère à la charité universelle
Plaque de Marguerite d'Youville, Varennes, Québec, Canada
DUFROST DE LAJEMMERAIS,
MARIE-MARGUERITE (Youville), fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la
Charité de l’Hôpital Général de Montréal (sœurs grises), née à Varennes
(Québec) le 15 octobre 1701, décédée à Montréal le
23 décembre 1771.
Marie-Marguerite Dufrost
de Lajemmerais appartenait à l’une des grandes familles de la Nouvelle-France.
Sa mère, Marie-Renée Gaultier de Varennes, était la fille de René Gaultier* de
Varennes, gouverneur de Trois-Rivières, et de Marie Boucher, fille de
Pierre Boucher*.
Son père, François-Christophe Dufrost de La Gemerais, de vieille noblesse
française, était passé au pays en 1687. Marguerite, l’aînée, eut trois frères,
Charles et Joseph qui se firent prêtres et Christophe* qui
accompagna son oncle, Pierre Gaultier* de
Varennes et de La Vérendrye, dans ses expéditions dans l’Ouest canadien.
Ses sœurs, Marie-Clémence et Marie-Louise, épousèrent respectivement
Pierre Gamelin* Maugras
et Ignace Gamelin,
négociants montréalais fort bien connus à l’époque.
Marguerite n’a pas encore
sept ans quand son père décède, laissant sa famille dans l’insécurité
financière. Néanmoins, les relations familiales aidant, elle est admise au
pensionnat des ursulines de Québec en août 1712. Elle y séjourne deux ans. De
retour à Varennes, elle partage avec sa mère les lourdes responsabilités
familiales jusqu’en 1720, année où Mme Dufrost se marie à Timothy Sullivan*,
médecin roturier mais fortuné. Cette union, une mésalliance à l’époque, fait
obstacle à un projet de mariage entre Marguerite et un jeune noble.
Vers la fin de 1721, la
famille déménage à Montréal où Marguerite fait la connaissance de
François-Madeleine d’Youville, fils de Pierre You* de
La Découverte. Le 12 août 1722, ils s’épousent en l’église
Notre-Dame. Leur contrat de mariage, passé la veille, est des plus
intéressants ; presque tous les hauts personnages de la colonie assistent
à la signature, entre autres le gouverneur Philippe de Rigaud* de
Vaudreuil, Claude de Ramezay*,
gouverneur de Montréal, et Charles Le Moyne* de
Longueuil, gouverneur de Trois-Rivières. Le contrat assure à Marguerite un
douaire de 6 000# et un préciput de 1 000# avec bagues et joyaux.
C’est beaucoup pour cette époque où les gens de condition moyenne jouissent
habituellement d’un douaire de 300# à 500# et d’un préciput de 200# à 300#.
Le jeune couple
s’installe place du Marché, chez Mme You de La Découverte, qui est
peut-être grippe-sou, comme l’ont dit certains, mais qui n’en vit pas moins
dans un intérieur assez confortable, ainsi que le révèle l’inventaire fait
après le décès de François-Madeleine en 1730. Leurs huit années de vie commune
sont pour le moins obscures ; cependant, nous y décelons deux périodes
bien différentes. Dans un premier temps, soit de 1722 à 1726, quatre enfants
naissent à intervalles rapprochés. Tous meurent en bas âge sauf François qui
deviendra curé de Saint-Ours. Ces premières années sont marquées par les
plaintes répétées des Indiens et des commerçants contre le genre de commerce
pratiqué par François-Madeleine à l’île aux Tourtres [V. Pierre You de
La Découverte], et par la présence à peu près constante de Mme You de
La Découverte chez qui Marguerite et François-Madeleine habitent, bien que
le couple semble avoir parfois résidé à la maison de ferme de
Sainte-Anne-du-Bout-de-l’île (Sainte-Anne de Bellevue), appartenant aux You de
La Découverte. En effet, non loin de là, à Saint-Joachim-de-la-Pointe-Claire,
une de leurs filles est enterrée. Le deuxième temps de leur vie conjugale,
de 1727 à 1730, est fortement marqué par la place prépondérante que Marguerite
accorde désormais à la pratique de la religion. L’année 1727 semble particulièrement
importante ; son fils nous dit qu’on la vit alors « renoncer aux
vains ajustements et embrasser le parti de la piété » ; elle-même,
dans une lettre écrite à l’abbé de l’Isle-Dieu en 1766, fait remonter sa
dévotion et sa « confiance au Père éternel » à cette époque.
C’est d’ailleurs à partir de 1727 qu’elle s’agrège à différentes confréries
religieuses. Pendant cette période, la mère de François-Madeleine décède, lui
laissant de quoi vivre à l’aise, et un cinquième enfant, Charles-Marie-Madeleine,
naît en juillet 1729.
À la mort de
François-Madeleine, le 4 juillet 1730, Marguerite est âgée de 28 ans.
Elle a la charge de deux enfants en bas âge et est enceinte d’un sixième qui
naîtra le 26 février 1731 et décédera moins de cinq mois plus tard.
Elle hérite d’une succession endettée – François-Madeleine avait vite fait
de dissiper son héritage – et n’a de meilleur parti que d’y renoncer. On
lui adjuge toutefois, par bail judiciaire, la maison qu’elle habite, où elle
tiendra un commerce pendant plusieurs années.
Une nouvelle étape
commence qui amènera Mme d’Youville, en deux temps encore, à assumer la
responsabilité de l’Hôpital Général de Montréal. Une première période, de 1730
à 1737, est consacrée à la prière, aux bonnes œuvres et à l’éducation de ses
deux fils ; François entrera au séminaire de Québec en 1737 et Charles le
suivra en 1742. Sous la direction du sulpicien Jean-Gabriel-Marie Le Pape* Du Lescöat,
son conseiller depuis 1727, elle travaille activement au sein de confréries et
s’applique à adoucir la vie des pauvres de son entourage. Cette vive conscience
de la misère qui l’entoure l’incite à poser des gestes de plus en plus
concrets, encouragée par le sulpicien Louis Normant* Du Faradon,
son directeur spirituel depuis la mort de Le Pape Du Lescöat en 1733.
Ainsi, le 21 novembre 1737, elle accueille chez elle Françoise Auzon,
une sexagénaire aveugle. Le 31 décembre, Marie-Louise Thaumur de
La Source, Catherine Cusson et Marie-Catherine Demers Dessermont
s’engagent, avec Mme d’Youville, à se consacrer au service des pauvres. Bien
que ce ne soit encore qu’une association séculière, il semble qu’elles
prononcent des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, et ce moment est
considéré comme la date de fondation de leur communauté.
Au mois d’octobre 1738,
elles emménagent dans une maison assez grande pour les loger et leur permettre
d’accueillir d’autres déshérités qu’elles font vivre du produit de leurs divers
travaux. L’œuvre de Marguerite d’Youville est lancée, mais les dix années qui
suivent lui réservent de durs labeurs et de pénibles souffrances. Il lui faut
faire face à l’incompréhension de sa famille ; en novembre 1738, ses deux
beaux-frères ont signé, avec d’autres, une pétition marquant leur opposition à
l’intention qu’on prête aux sulpiciens de remplacer les Frères hospitaliers de
la Croix et de Saint-Joseph par Mme d’Youville et ses filles à la direction de
l’Hôpital Général. Elle doit supporter l’hostilité de la population qui voit la
petite communauté d’un mauvais oeil. Certains les appellent « les
grises », les accusant de s’enivrer et de continuer la vente illicite
d’eau-de-vie aux Indiens que faisaient le beau-père et le mari de Mme
d’Youville. Les calomnies vont bon train, et un récollet va même jusqu’à leur
refuser la communion. De 1738 à 1744, Mme d’Youville, affligée d’un mal à un
genou, doit garder la chambre. Après sa guérison, alors que tout semble rentrer
dans l’ordre, un violent incendie détruit la maison, le 31 janvier 1745,
et elle éprouve maintes difficultés à loger ses pensionnaires et sa communauté,
formée maintenant de cinq membres, jusqu’au moment où elle assume la charge de
l’Hôpital Général en 1747. C’est le surlendemain de cet incendie que Mme
d’Youville et ses compagnes signent un acte, rédigé par Normant
Du Faradon, appelé « Engagements primitifs » dans lequel
elles promettent formellement de vivre et de mourir ensemble dans la soumission
et l’obéissance à celle qui sera chargée du gouvernement de la maison, de se
départir de tous leurs biens, sauf des biens-fonds, pour les mettre en commun,
et de se consacrer sans réserve au bien-être des pauvres. Cet acte, dont une copie
sera insérée dans le premier recueil des règles de la congrégation rédigé en
1781 par Étienne Montgolfier,
forme la base de la communauté fondée par Mme d’Youville.
Ces dix années de
difficultés n’ont toutefois pas été infructueuses : la communauté s’est
consolidée et est parvenue à poursuivre l’œuvre qu’elle s’était assignée, Mme
d’Youville ayant fait preuve de force de caractère, d’esprit pratique et d’un
inlassable dévouement. Aussi les sulpiciens persuadent-ils le gouverneur Beauharnois*,
Mgr de Pontbriand [Dubreil*]
et l’intendant Hocquart,
tous trois administrateurs de l’Hôpital Général, de confier la direction de
l’établissement à Mme d’Youville. Une ordonnance, promulguée le
27 août 1747, la nomme directrice de
l’hôpital « provisoirement et sous le bon plaisir de Sa Majesté et
jusques à ce qu’elle en ait autrement ordonné ».
C’est un établissement en
faillite que prend en main Mme d’Youville [V. Jean Jeantot* ;
Louis Turc* de
Castelveyre, dit frère Chrétien]. Fondé en 1692 par François Charon* de
La Barre, l’Hôpital Général est grevé d’une dette de près de 40 000#
et la maison est dans un état lamentable. La dernière étape de la vie de
Mme d’Youville sera consacrée à remettre l’hôpital sur pied, à l’administrer
avec des moyens financiers réduits et à établir de façon permanente la
communauté qu’elle a formée. Après avoir fait un inventaire des biens de
l’hôpital, qui donne une idée du délabrement dans lequel il se trouve, Mme
d’Youville fait effectuer des travaux de nettoyage et les réparations les plus
urgentes. Le 7 octobre, elle s’y installe avec six associées, dont
deux ne sont pas encore agrégées à la société [V. Agathe Véronneau*],
et huit pensionnaires. Elle y trouve deux vieux frères hospitaliers et quatre
vieillards malades. Bientôt de grandes salles sont prêtes à recevoir les
malades et les miséreux des deux sexes, ce qui change l’orientation de
l’Hôpital Général jusque-là réservé aux hommes. À la demande du sulpicien
Antoine Déat*,
elle fait aménager 12 chambres pour y accueillir celles qu’on appelait à
l’époque les « filles perdues ».
Les choses vont bon train
et Mme d’Youville a tout lieu de croire qu’elle réussira à remettre la maison
sur pied. Mais devant l’opposition de la cour à reconnaître officiellement la
communauté – le roi veut éviter la formation de nouvelles communautés
religieuses dans la colonie, les considérant comme une source de
dépenses – l’intendant Bigot,
Mgr de Pontbriand et le nouveau gouverneur La Jonquière [Taffanel*]
craignent que la mort de la fondatrice n’entraîne la désagrégation de la
communauté et un second échec pour l’Hôpital Général. Aussi, en octobre 1750,
Bigot rend-il une ordonnance mettant fin au contrat provisoire de 1747 et
unissant l’Hôpital Général de Montréal à celui de Québec. Les hospitalières de
Québec sont autorisées à vendre à leur profit les bâtiments et dépendances de
l’établissement de Montréal et les meubles qu’elles ne veulent pas garder, « à
la charge de nourrir et entretenir les infirmes, vieillards, estropiés,
orphelins du gouvernement de Montréal » qui seront conduits à Québec.
Toutefois, à cause de la saison avancée, Mme d’Youville peut demeurer à
l’hôpital et poursuivre son œuvre jusqu’au mois de juillet suivant. Cette
ordonnance jette la consternation parmi la population de Montréal qui a fini
par apprécier l’œuvre de Mme d’Youville et de ses filles. Normant
Du Faradon adresse alors au ministre de la Marine une requête signée par
80 citoyens, dont le gouverneur de Montréal, Charles Le Moyne* de
Longueuil, dans laquelle il rappelle que, lors de la fondation de l’Hôpital
Général en 1692, les « lettres patentes portoient la clause et la
réserve expresse que ledit Etablissement servit à perpétuité sans pouvoir être
changé ny de lieu ny en autre œuvre pie ». Marguerite d’Youville et ses
filles rédigent aussi une supplique dans laquelle elles décrivent les
améliorations apportées à l’Hôpital Général depuis qu’elles l’ont pris en main
et démontrent le tort irréparable que l’on fait aux pauvres de Montréal en les
privant d’un endroit « où ils sont assurés de trouver un secours
certain dans leur vieillesse ». Enfin, elles s’offrent à liquider les
dettes du frère Chrétien si on les confirme dans « les droits grâces
et privilèges » accordés aux frères hospitaliers lors de la fondation de
l’hôpital. Mme d’Youville va porter elle-même cette requête à Québec à Mgr de
Pontbriand et à Bigot qui la reçoivent froidement. Ils n’ont pas confiance en
la permanence de la communauté et, à l’instar de beaucoup de leurs contemporains,
ils perçoivent sa fondatrice comme un instrument entre les mains des sulpiciens
qu’ils soupçonnent de vouloir s’emparer de l’Hôpital Général. Aussi,
refusent-ils d’appuyer sa pétition. Seul le gouverneur La Jonquière lui
manifeste de la sympathie et lui promet son aide.
Si Mme d’Youville trouve
peu d’appui à Québec, Jean Couturier, supérieur de la Compagnie de
Saint-Sulpice à Paris, prend sa défense auprès de la cour et fait valoir son
offre d’acquitter les dettes de l’hôpital, à la condition que le roi veuille
bien reconnaître sa communauté par lettres patentes et la charger de façon
définitive de l’Hôpital Général. Il rappelle aussi une clause du contrat passé
entre les sulpiciens et François Charon, qui stipule que si l’hôpital cessait
d’exister et que les frères n’achetaient pas le terrain, ce dernier reviendrait
au séminaire avec tous ses bâtiments. Or, les frères ne l’ayant jamais acheté,
Bigot ne peut disposer d’un bien appartenant aux sulpiciens.
Le 14 décembre 1751, sur ordre de la cour, l’intendant doit
rendre une ordonnance révoquant l’union de l’Hôpital Général à celui de Québec
et laissant Mme d’Youville à la tête de son établissement. Le 12 mai
suivant, le roi en conseil ordonne aux administrateurs de l’hôpital de passer
un contrat avec Mme d’Youville pour en fixer le mode d’administration. Ce
contrat, rendu public par une ordonnance du 28 septembre 1752, est
inspiré du mémoire que Mme d’Youville avait fait parvenir aux administrateurs
le 19 juin précédent, dans lequel elle expose les moyens qu’elle entend
prendre pour s’acquitter des dettes de l’hôpital. Elle le fait avec un talent
d’administratrice que les gouvernants et les commerçants de l’époque auraient
pu lui envier. Et, en femme prudente qui a bien failli tout perdre, elle met
aussi ses conditions : ses filles et elle seront dispensées de
l’enseignement et fermeront l’école que les frères hospitaliers tenaient dans
l’hôpital ; elles auront tous les droits et privilèges accordés aux
frères ; si le roi décide un jour de leur enlever l’administration de
l’établissement, on devra leur rembourser les 18 000# qu’elles sacrifient
à l’acquittement des dettes. Les lettres patentes, datées du
3 juin 1753, dans lesquelles le roi reconnaît l’existence légale de
la communauté et charge officiellement Mme d’Youville et ses compagnes de
l’administration de l’Hôpital Général, arrivent à Québec à l’automne et sont
enregistrées au Conseil supérieur le 1er octobre. En juin 1755, Mgr de
Pontbriand fait sa visite pastorale à la communauté et approuve officiellement
le règlement rédigé au début de leur vie en commun par Normant Du Faradon.
Le 25 août suivant, les professes reçoivent l’habit des mains du
sulpicien. Elles prennent le nom de Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général ou
sœurs grises, en souvenir du sobriquet dont les Montréalais les avaient
affublées. Pendant ce temps, en France, grâce au dévouement de l’abbé de
l’Isle-Dieu, les créanciers de l’Hôpital Général sont payés et les dettes de
l’établissement finalement réglées en 1756.
L’Hôpital Général qui
accueille des pauvres des deux sexes, des filles perdues et des enfants
abandonnés est en fait un hospice ; mais, en 1755, une épidémie de variole
le transforme en véritable hôpital. L’année suivante, Bigot a recours à Mme
d’Youville pour faire soigner, aux frais du gouvernement, les soldats et les
prisonniers malades. L’intendant lésine sur les paiements, les réduit, et
l’hôpital doit assumer la plus grande partie des dépenses. Pour loger et
nourrir tout ce monde, Marguerite d’Youville s’avère d’une ingéniosité peu
commune. Elle sait mettre tout à profit : travaux à l’aiguille, confection
de voiles et de tentes, fabrication d’hosties et de bougies, préparation du
tabac, cuisson et vente de chaux, location de quelques terres et vente de produits
de leurs fermes. Elle reçoit aussi des dames de condition qui payent pension.
Cette femme, qui sait se faire craindre et aimer à la fois, réussit à mettre à
profit les compétences de chacun. En effet, on trouve des tailleurs, des
cordonniers, des boulangers d’occasion parmi les hospitalisés ayant quelque
force pour travailler. Elle engage des prisonniers britanniques qui ont été
soignés à l’hôpital, soit comme employés de ferme, soit comme infirmiers,
aidant les religieuses peu familières avec la langue anglaise.
La communauté continue d’œuvrer malgré les épidémies, les mauvaises
récoltes, la guerre puis le nouveau régime.
Pour la fondatrice, les
épreuves se multiplient. En 1757, il s’en faut de peu que la maladie ne
l’emporte et elle rédige un premier testament léguant tous ses biens à
l’hôpital. Suivent ensuite les peines de la séparation d’avec certains amis et
membres de sa famille qui regagnent la France après la Conquête. Puis, c’est le
problème de la monnaie dévalorisée alors que la France doit 120 799# à
l’hôpital. Enfin, l’année 1765 lui réserve la plus lourde épreuve : le
18 mai, le feu anéantit, en l’espace de quelques heures, l’Hôpital Général
qui abrite 18 sœurs, 17 dames payant pension, 63 pauvres et 16 enfants
illégitimes. À l’abbé de l’Isle-Dieu elle écrit : « Priez, mon
cher Père, que Dieu me donne la force de bien porter toutes ces croix et d’en
faire un saint usage. En voilà bien à la fois : perdre son Roi, sa Patrie,
son bien. »
Elle n’a d’autre choix
que de rebâtir et, durant les dernières années de sa vie, elle est tout aussi
active qu’à ses débuts. Avec l’aide du séminaire de Saint-Sulpice –
Étienne Montgolfier lui avance 15 000# – elle commence la
reconstruction, et, sept mois après l’incendie, les pauvres peuvent regagner
leur logis. Elle vend une terre de Chambly qui donne un rendement médiocre, et
achète de l’une de ses pensionnaires, Marie-Anne Robutel de La Noue, la
seigneurie de Châteauguay, dont la plus grande partie est encore en friche,
mais dont elle pressent toutes les possibilités. Elle y fait construire un
grand moulin à eau et une boulangerie, fait défricher et ensemencer plusieurs
arpents de terre et y plante un verger, surveillant elle-même ces travaux,
malgré la fatigue des voyages en charrette et en canot entre Montréal et
Châteauguay. Marguerite d’Youville voit à tout, de sorte qu’à la veille de sa
mort elle laisse une maison solidement établie, tant au spirituel qu’au
matériel. Dans un second testament, elle lègue la moitié de ses biens à ses
deux fils et l’autre à l’Hôpital Général, à la condition que ceux-ci puissent
éventuellement s’y retirer gratuitement. Elle décède à la suite d’une attaque
de paralysie le 23 décembre 1771, laissant à tous le souvenir d’une
femme exceptionnelle. C’est à sœur Marguerite-Thérèse Lemoine Despins
que revient la tâche de continuer l’œuvre de la fondatrice.
Si Mme d’Youville
possédait un remarquable talent d’administratrice, son désintéressement était
tout aussi notoire. Le courage indomptable qui lui permit de résister aux
multiples épreuves, de se défendre contre les accusations injustes des grands
du pays et de supporter les insultes et les calomnies de la population, ne doit
pas nous faire oublier la sensibilité de cette femme qui vibrait aux malheurs
comme aux bonheurs de ses parents et amis et que touchait profondément toute
misère humaine. Sa correspondance nous révèle l’intensité de sa vie
spirituelle, et la tradition lui attribue des miracles et certaines paroles
prophétiques.
On a abondamment écrit
sur Marguerite d’Youville et sur son œuvre. Trois bibliographies, celles de
Catherine Barry, « la Vénérable mère d’Youville et les Sœurs de la
Charité de Montréal (sœurs grises) » (thèse de bibliothéconomie,
université de Montréal, 1938), de sœur Sainte-Fernande [Albina
Côté], « Bibliographie, 1950–1958, de la bienheureuse Marguerite
d’Youville » (thèse de bibliothéconomie, université Laval, 1963) et de
sœur Saint-Hyacinthe [Gertrude Pelletier], « Bienheureuse Marguerite
d’Youville ; bibliographie canadienne, 1938–1949 » (thèse de
bibliothéconomie, université Laval, 1963), couvrent la période d’avant sa
béatification – survenue en 1959 – et dénombrent 808 titres. Par
ailleurs, on a beaucoup écrit depuis cette date. Cependant, dans la majorité de
ces études, les années précédant sa prise en charge de l’Hôpital Général
demeurent obscures puisque ce n’est qu’à partir de 1747 qu’elle entretient une
correspondance suivie. Or, à l’époque, elle a 46 ans et elle est veuve depuis
18 ans ; c’est donc les deux tiers de sa vie qui restent dans l’ombre.
Toutefois, les études récentes, faites à partir des actes notariés, nous
éclairent quelque peu sur ces années moins connues. Seules paraissent ici les
sources et les études qui nous ont été véritablement utiles. [c. l.]
AN, Col., C11A,
90–96 ; F3, 13, 14 (copies aux APC).— ANQ-M, Chambre des milices,
1–5 ; Greffe de J.-C. Raimbault, 24 avril 1731 ;
Greffe de Pierre Raimbault, 11 août 1722.— APC, MG 8, E6, 1–5 ;
MG 17, A7-2-1, 3, pp.877–882, 971–975 ; A7-2-3, 8, pp.88–91 ; A15, 1,
pp.15–124.— ASGM, Dossier : Maison mère, Historique, Doc., 146–253 ;
Mère d’Youville, Corr. ; Famille ; Antoine Sattin, Vie de
madame Youville, fondatrice et première supérieure des Sœurs de la Charité
de l’Hôpital Général de Montréal, communément nommées sœurs grises, dédiée à
cette même communauté, 1828 ; C.-M.-M. d’Youville, Mémoires pour
servir à la vie de Mde Youville et tirés pour la plupart des dépositions
des sœurs Despins, Lasource, Rinville et de Mde Gamelin, et d’une autre
sœur ; La vie de madame Youville, fondatrice des Sœurs de la
Charité à Montréal.— Bégon, Correspondance (Bonnault), ANQ Rapport,
1934–1935.— Édits ord. (1854–1856), II : 404.— La Rue,
Lettres et mémoires, ANQ Rapport, 1935–1936 ; 1936–1937 ;
1937–1938.— [M.-R. Côté], Une disciple de la croix, la vénérable
Marguerite d’Youville, Marie-Marguerite Dufrost de La Jemmerais,
veuve d’ Youville, 1701–1771, fondatrice à Montréal en 1737 du premier institut
canadien, les Sœurs de la Charité (sœurs grises) ([Québec], 1932).—
[É.-M. Faillon], Vie de Mme d’Youville, fondatrice des Sœurs de la
Charité de Villemarie dans l’île de Montréal, en Canada (Villemarie
[Montréal], 1852).— A. Fauteux et Drouin, L’Hôpital Général de
Montréal, I.— Albertine Ferland-Angers, Mère d’Youville, vénérable
Marie-Marguerite Du Frost de Lajemmerais, veuve d’Youville,
1701–1771 ; fondatrice des Sœurs de la Charité de l’Hôpital-général de
Montréal, dites sœurs grises (Montréal, 1945) ; Pierre You et
son fils François d’Youville ([Montréal, 1941]).—
A.-H. Gosselin, L’Église du Canada après la Conquête, I ; L’Église
du Canada jusqu’à la Conquête, II ; III.— Estelle Mitchell, Le vrai
visage de Marguerite d’Youville (1701–1771) (Montréal, 1973).—
M. Trudel, L’Église canadienne.— Albertine Ferland-Angers,
Varennes, berceau d’une sainte, RHAF, XIII (1959–1960) : 3–17.—
É.-Z. Massicotte, La famille Dufrost de la Gemmeraye, BRH,
XXII (1916) : 71–76.
© 1980–2024 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : https://www.biographi.ca/fr/bio/dufrost_de_lajemmerais_marie_marguerite_4F.html
Youville,
Marie-Marguerite d'
Marie-Marguerite
d'Youville, née Dufrost de La Jemmerais, fondatrice des Soeurs de la Charité de
l'Hôpital général de Montréal (Varennes, Qc, 15 oct. 1701 -- Montréal, 23 déc.
1771). Marie-Marguerite étudie chez les ursulines de Québec puis, en 1722, elle
marie François d'Youville, de Montréal, qui meurt en 1730. Elle élève ses deux
enfants et continue de s'occuper de l'entreprise familiale, malgré sa «
conversion » religieuse qui l'amène à se retirer de la société en 1727. Dix ans
plus tard, en compagnie de quatre autres femmes, elle forme un groupe laïc voué
aux oeuvres de charité et prononce des voeux simples.
Les soeurs sont appelées
« grises » (au sens d'« éméchées ») parce que les d'Youville ont la réputation
de profiter du commerce de l'eau-de-vie. En 1747, on leur confie la direction
de l'Hôpital général de Montréal, fondé en 1692 par François Charon de La Barre
mais alors en faillite. Elles le convertissent en hospice pour les personnes
âgées, les enfants trouvés, les orphelins et les femmes « déchues ». En 1750,
les autorités civiles et religieuses décident de le fusionner avec l'Hôpital
général de Québec, mais les sulpiciens intercèdent à Paris, et Louis XV confère
le 3 juin 1753 à la communauté un statut juridique et un nom à l'hôpital.
En 1755, les religieuses
entreprennent enfin leur carrière de Soeurs de la Charité de l'Hôpital général
de Montréal, ou SOEURS GRISES. Pour financer leur oeuvre, elles mettent sur
pied diverses entreprises : des fermes, un verger, une meunerie et une
boulangerie. Pendant l'épidémie de variole de 1755 et la guerre de Sept Ans,
leur établissement devient vraiment un hôpital. Mère d'Youville connaît
toutefois des déceptions : sa famille retourne en France lors de la Conquête,
et son hôpital brûle en 1765. Elle meurt en 1771 après plusieurs années de
maladie.
Beaucoup de Montréalais
témoignent de ses dons de prophétie et de ses pouvoirs de guérison miraculeuse.
Sa vie spirituelle et son esprit de sacrifice sont officiellement reconnus par
Rome : elle est la première personne née au Canada à être béatifiée, et elle
est canonisée en 1990.
Cornelius J. Jaenen
SOURCE : http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/mariemarguerite-d-youville
James Duncan (1806–1881), Portrait de
Mère Marguerite d'Youville (1701-1771),
1825-1881, Huile sur toile, 75.6 x 65.3, downtown
Montreal, McCord Museum
Also
known as
Mary Margaret Dufrost de
Lajemmarais d’Youville
Marie-Marguérite
d’Youville
Marie-Marguérite Dufrost
de Lajemmerais
16
October on some calendars
Profile
Eldest of six children born
to Christophe Dufrost de Lajemmerais, who died in
her youth, and Renee de Varennes; niece of Laverendrye, who ‘discovered’ the
Rocky Mountains. Her father died when
Marguerite was seven. Educated for
two years by the Ursulines in Quebec,
she returned home at age 13 to help her mother raise
her younger siblings, and to teach them
what she’d learned. Her mother re-married,
her step-father an Irish physician who
was considered an outsider by their friends; the family fell out of favour in
their own town, and moved to Montreal.
There on 12
August 1722 at
age 21, Marguerite married François
de Youville, and the couple lived with his mother.
François proved to be a negligent, adulterous bootlegger. Marguerite was mother of six children,
four of whom died in infancy;
both surviving sons became priests. Widowed in 1730 at
age 28; François left her nothing but debt.
Marguerite opened a small
store to support herself and her children,
and spent much of her profits helping those even poorer than
herself. With the help of Father Louis
Normant du Faradon and three like-minded women,
she founded the Sisters of Charity of the General Hospital of Montreal (Grey
Nuns) on 31
December 1737;
the congregation received diocesan approval
in 1755.
She and her sisters took over operation of the failing and decrepit General
Hospital in Montreal on 7
October 1747;
Marguerite lived in the hospital the
rest of her life, served as its director, and through the work of the sisters
it became a success and beacon to outcasts. The hospital was
nearly closed several times due to financial problems and armed conflict
between the English and French for
the region; Mother Marguerite and her sisters made clothes which were sold to
traders in order to raise money, and her care for sick English soldiers caused
them to avoid damage to the building. Today the sisters work throughout Canada,
the United
States, Africa,
and South
America.
Born
15
October 1701 at
Varennes, Quebec, Canada
23
December 1771 in
the General Hospital, Montreal, Quebec, Canada of
natural causes
28 April 1890 by Pope Leo
XIII (decree of heroic virtue)
3 May 1959 by Pope John
XXIII
9
December 1990 by Pope John
Paul II
people
ridiculed for their piety
Additional
Information
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Canadian Conference of Catholic Bishops
Dictionary of Canadian Biography
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Dictionnaire
biographique du Canada
fonti
in italiano
Dicastero delle Cause dei Santi
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Saint Marguerite
d’Youville“. CatholicSaints.Info. 28 June 2023. Web. 12 October 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-marguerite-dyouville/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-marguerite-dyouville/
New
Catholic Dictionary – Marie Marguerite d’Youville
Article
nee Dufrost de
jajemmerais (1701-1771), foundress of the Grey Nuns, or Sisters of Charity of
the General Hospital of Montreal, born Varennes, near Montreal. Left a widow
with three small children, and in straitened circumstances, she devoted herself
to charity, and gathering a few companions formed the nucleus of her order. In
1747 they were entrusted with the management of the General Hospital, founded
by M. Charron (1694)
and at this time heavily in debt. They succeeded in reorganizing the
institution and opened it to disabled soldiers, the insane, incurables,
foundlings, and orphans. In 1755 the
Rule of their institute was confirmed. The cause of the beatification of the
foundress was introduced in 1890.
MLA
Citation
“Marie Marguerite
d’Youville”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
22 November 2018. Web. 12 October 2024. <https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-marie-marguerite-dyouville/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-marie-marguerite-dyouville/
St. Marguerite d'Youville
Feastday: October 16
Patron: of widows, difficult marriages, death of young children
Birth: October 15, 1701
Death: December 23, 1771
Beatified: 1959 by Pope John XXIII
Canonized: December 9, 1990, Vatican Basilica, by Pope John Paul II
Foundress of the Sisters
of Charity, the Grey Nuns of
Canada. St. Marguerite D'Youville was born at Varennes, Quebec, on October 15,
Marie Marguerite Dufrost de La Jemmerais. She studied under the Ursulines,
married Francois D'Youville in 1722, and became a widow in
1730. She worked to support herself and her three children, devoted much of
her time to
the Confraternity of the Holy Family in
charitable activities.
In 1737, with three
companions, she founded the Grey Nuns when
they took their initial vows; a formal declaration took place in 1745. Two
years later she was appointed Directress of the General Hospital in Montreal,
which was taken over by the Grey Nuns, and had the rule of the Grey Nuns, with
Marguerite as Superior, confirmed by Bishop of
Pontbriand of Quebec in 1755.
She died in Montreal on
December 23, and since her death, the Grey Nuns have
established schools, hospitals, and orphanages throughout Canada, the United
States, Africa, and South America, and are especially known for their work
among the Eskimos. She was beatified by
Pope John
XXIII in 1959 and canonized in 1990 by Pope John Paul II.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=200
John
Henry Walker (1831-1899), Grey Nuns nunnery, Montreal, 1850-1885, Ink on paper
on supporting paper, Wood engraving, 5.9 x 9.6
John
Henry Walker (1831-1899), Couvent des Soeurs grises, Montréal, 1850-1885, Encre
sur papier. Gravure sur bois, 5.9 x 9.6
Marie Marguerite d'Youville (1701-1771)
foundress of the Sisters of Charity
MARGUERITE d'YOUVILLE, the first native Canadian to be elevated to sainthood, was born October 15, 1701 at Varennes, Quebec. She was the eldest of six children born to Christophe Dufrost de Lajemmerais and Marie-Renée Gaultier. Her father died when she was seven years old leaving this family of six in great poverty. It was only through the influence of her great grandfather, Pierre Boucher, that she was enabled to study for two years at the Ursulines in Quebec. Upon her return home, she became an invaluable support to her mother and undertook the education of her brothers and sisters.
She married François d'Youville in 1722 and the young couple made their home with his mother who made life miserable for her daughter-in-law. She soon came to realize that her husband had no interest in making a home life. His frequent absences and illegal liquor trading with the Indians caused her great suffering. She was pregnant with her sixth child when François became seriously ill. She faithfully cared for him until his death in 1730. By age 29, she had experienced desperate poverty and suffered the loss of her father and husband. Four of her six children had died in infancy.
In all these suffering Marguerite grew in her belief of God's presence in her life and of his tender love for every human person. She, in turn, wanted to make known his compassionate love to all. She undertook many charitable works with complete trust in God, who she loved as a Father.
She provided for the education of her two sons, who later became priests, and she welcomed a blind woman into her home. Marguerite was soon joined by three young women who shared her love and concern for the poor. On December 31, 1737, they consecrated themselves to God and promised to serve him in the person of the poor. Marguerite, without even realizing it, had become the foundress of the Sisters of Charity of Montreal, "Grey Nuns".
Marguerite always fought for the rights of the poor and broke with the social conventions of her day. It was a daring move that made her the object of ridicule and taunts by her own relatives and neighbors. She persevered in caring for the poor despite many obstacles. She was in weakened health and mourning the death of one of her companions when a fire destroyed their home. This only served to deepen her commitment to the poor. On February 2, 1745, she and her two early companions pledged themselves to put everything in common in order to help a greater number of persons in need. Two years later, this "mother of the poor" as she was called, was asked to become director of the Charon Brothers Hospital in Montreal which was falling into ruin. She and her sisters rebuilt the hospital and cared for those in most desperate human misery. With the help of her sisters and their lay collaborators, Marguerite laid the foundation for service to the poor of a thousand faces.
In 1765 a fire destroyed the hospital but nothing could destroy Marguerite's faith and courage. She asked her sisters and the poor who lived at the hospital, to recognize the hand of God in this disaster and to offer him praise. At the age of 64 she undertook the reconstruction of this shelter for those in need. Totally exhausted from a lifetime of self-giving, Marguerite died on December 23, 1771 and will always be remembered as a loving mother who served Jesus Christ in the poor.
Marguerite was one woman,
but this daughter of the Church had a vision of caring for the poor that has spread
far and wide. Her sisters have served on almost every continent. Today, her
mission is courageously carried on in a spirit of hope by the Sisters of
Charity of Montreal, "Grey Nuns" and their sister communities: the
Sisters of Charity of St. Hyacinthe, the Sisters of Charity at Ottawa, the
Sisters of Charity of Quebec, the Grey Nuns of the Sacred Heart (Philadelphia)
and the Grey Sisters of the Immaculate Conception (Pembroke).
Pope John XXIII beatified Marguerite on May 3, 1959 and called her "Mother
of Universal Charity" - a well-merited title for one who continues to this
day to reach out to all with love and compassion. Marguerite d'Youville can
sympathize with the unfortunate and painful situation of so many orphans, with
adolescents worried about the future, with disillusioned girls who live without
hope, with married woman suffering from unrequited love and with single
parents. But most especially, Marguerite is a kindred spirit with all who have
given their lives to helping others. The power of Marguerite's intercession
before God was clearly evidenced when a young woman stricken with acute
myelobastic leukemia in 1978 was miraculously cured. This great favor opened
for Marguerite the door to the official proclamation of sainthood.
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19901209_youville_en.html
Parroquia Santa Margarita de Youville,Barrio LA Laguna , Cúcuta NS - Colombia
Parroquia
Santa Margarita de Youville (por dentro) , Cúcuta NS
Marie-Marguérite d'Youville
(née Dufrost de Lajemmerais).
Foundress of the Gray Nuns,
or Sisters of Charity, born at Varennes, near Montreal,
15 October, 1701, of Christophe-D. de L. and Renée de Varennes, the sister
of Laverendrye,
discoverer of the Rocky Mountains; d. 23 December, 1771. After studying two
years with the Ursulines
at Quebec, she shared, at the age of twelve, in the housework of her widowed mother.
She married (1722) M. d'Youville, who treated her
with indifference, and eight years later left her a widow with
three children and a heavy debt.
She was forced to carry on a small trade in order to meet her obligations.
The only two of her sons who reached manhood became priests.
Out of her ownpoverty, she helped the needy. Mother d'Youville
conceived an ardent devotion to the Eternal Father, which
was to be the keynote of her life. Providence destined her to
rescue from debt and
ruin the hospital,
founded (1694) by M. Charon, ad hitherto managed by a brotherhood bearing
his name. This undertaking which was to be the cradle and groundwork of a
new religious institute, the Grey
Nuns, or Sisters of Charity, was destined to flourish under
the wise and zealous direction
of Mother d'Youville. When, in 1747,
the General Hospital was entrusted to her, she had already, with
a few companions living under a provisional rule, begun practicing
the spiritual andcorporal works of mercy. She opened the hospital to
disabled soldiers, the aged of either sex, the insane, the
incurable, foundlings, and orphans.
When, to save the General Hospital of Quebec, the
intendant Bigot, withBishop Pontbriand's assent, decided to transfer
to the former institution the property of
the Montreal Hospital,Mother
d'Youville submitted. The intervention of the Sulpician superior,
Cousturier, maintained her rights.
In 1755, Mgr. Pontbriand confirmed the rule of the institute
drawn up by Father Normant. Mother d'Youvilleassumed the
entire debt,
49,000 livres, and to meet the expense of restoring, rebuilding, and
harbouring numerous inmates, increased by the admission of epileptics, lepers,
and contagious patients excluded from the Hôtel-Dieu, she made clothing for the
king's stores and for the traders of the upper country, which constituted her
chief revenue. During the Seven Years War so
many English soldiers were treated at the hospital,
that one of its wards was called "la salle des Anglais". Mother
d'Youville ransomed from the Indians, at a great price, anEnglish prisoner destined to
torture, and saved from their fury several fugitives, one of whom,
through gratitude, later prevented the bombardment of the fortress-like hospital.
Owing to the exorbitant cost of necessaries of life, due to unscrupulous
corruption, the hospital was
heavily indebted at the time of the conquest. A credit of
100,000 livres, due by the French Government,
was redeemed with interest only under Louis XVIII, and the
sum applied to the work begun by the foundress. Despite
her poverty, Mother d'Youville undertook to rescue allfoundlings thrown
upon her charity. When, in 1766, the General Hospital was
destroyed by fire, fully resigned to her loss, she knelt with
her sisters and recited the "Te Deum". Her institute has spread
throughout Canada and
even to some of the neighbouring states. The Decree introducing
the cause of her beatification,
and entitling her to be called Venerable, was signed on 28 April, 1890.
Sources
FAILLON, Vie de
Madame d'Youville (Ville Marie, 1852); JETTE, Vie de la Ven. Mère
d'Youville (Montreal, 1900).
Lindsay, Lionel. "Marie-Marguérite d'Youville." The Catholic Encyclopedia. Vol. 15. New York: Robert Appleton Company,1912. 1 May 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/15736c.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Michael T. Barrett. Dedicated to the Sisters of Charity.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1912. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/15736c.htm
Sanctuaire
Marguerite d'Youville (1961), Varennes, province de Québec, Canada
Marguerite d'Youville Sanctuary in Varennes
DUFROST DE LAJEMMERAIS,
MARIE-MARGUERITE (Youville), founder of the Congregation of the Sisters of
Charity of the Hôpital Général of Montreal (Grey Nuns); b.
15 Oct. 1701 at Varennes (Que.); d. 23 Dec. 1771 in
Montreal.
Marie-Marguerite Dufrost
de Lajemmerais belonged to one of the great families of New France. Her mother,
Marie-Renée Gaultier de Varennes, was the daughter of René Gaultier* de
Varennes, governor of Trois-Rivières, and Marie Boucher, the daughter of
Pierre Boucher*.
Her father, François-Christophe Dufrost de La Gemerais, who descended from
an old noble family in France, had come to Canada in 1687. Marguerite, the
eldest child, had three brothers: Charles and Joseph, who became priests,
and Christophe*,
who accompanied his uncle, Pierre Gaultier* de
Varennes et de La Vérendrye, on his expeditions in western Canada. Her
sisters, Marie-Clémence and Marie-Louise, married respectively Pierre Gamelin* Maugras
and Ignace Gamelin,
two prominent Montreal merchants.
Marguerite was not yet
seven when her father died, leaving his family financially insecure. With the
aid of relatives she was nevertheless admitted in August 1712 to the
Ursulines’ boarding-school at Quebec, where she spent two years. Returning to
Varennes, she shared the heavy family responsibilities with her mother until
1720, when Mme Dufrost married Timothy Sullivan*,
a doctor who although a commoner was well off. The marriage, a mésalliance at
that period, stood in the way of a projected marriage between Marguerite and a
young nobleman.
Towards the end of 1721
the family moved to Montreal, where Marguerite became acquainted with
François-Madeleine d’Youville, the son of Pierre You* de
La Découverte. On 12 Aug. 1722 they were married in the church
of Notre-Dame. Their marriage contract, which had been signed the day before,
is interesting because its signatures show that nearly all those eminent in the
colony were present, among them Governor Philippe de Rigaud* de
Vaudreuil, Claude de Ramezay*,
governor of Montreal, and Charles Le Moyne* de
Longueuil, first Baron de Longueuil and the governor of Trois-Rivières. The
contract guaranteed Marguerite a jointure of 6,000 livres and an
additional legacy with first claim on the estate for 1,000 livres as
well as rings and jewels. It was a great deal for a period when people in
average circumstances usually had a jointure of 300 to 500 livres and
an additional legacy of 200 to 300 livres.
The young couple went to
live on the Place du Marché, in the home of Mme You de La Découverte, who
perhaps was miserly, as some have claimed, but who nonetheless lived in quite a
comfortable house, as the inventory made after d’Youville’s death in 1730
reveals. Little is known of the couple’s eight years together, but there seem
to have been two distinct periods. At the beginning, from 1722 to 1726, two
boys and two girls were born in close succession; all died in infancy except
François, who would later be parish priest of Saint-Ours. These early years
were marked by repeated complaints from Indians and merchants against
d’Youville’s trading practices at he aux Tourtres [see Pierre You de
La Découverte], and by Mme You de La Découverte’s almost constant
presence in the house. Apparently, however, the couple sometimes resided at the
farmhouse in Sainte-Annedu-Bout-de-l’Î1e (now Sainte-Anne de Bellevue) which
belonged to the You de La Découverte family, since one of their infant
daughters was buried not far from there, at Saint-Joachim-de-la-Pointe-Claire.
The second period in their married life, from 1727 to 1730, was strongly marked
by Marguerite’s concentration upon the practice of religion. The year 1727
seems particularly important; her son writes that she was then seen “to
renounce vain adornments and to embrace the way of piety”; in a letter written
to Abbé de L’Isle-Dieu in 1766 she herself traced her devotion and her
“confidence in the Eternal Father” back to this time. Moreover, it was in 1727
that she began to join different religious sisterhoods. During this period
d’Youville’s mother died, leaving him the means to live comfortably, and a
fifth child, Charles-Marie-Madeleine,
was born in July 1729.
When d’Youville himself
died on 4 July 1730, Marguerite was 28. She had to take care of two
infants and was expecting a sixth child, who was born on 26 Feb. 1731
and died less than five months later. She inherited an estate burdened with
debts – since d’Youville had wasted no time in squandering his
inheritance – and had no better course open to her than to renounce it. By
a court lease she was, however, awarded the house she was living in, and from
its premises she carried on a trading business for several years.
A new stage in her life
was beginning which would lead Mme d’Youville, again in two phases, to assume
responsibility for the Hôpital Général of Montreal. She devoted the first
period, from 1730 to 1737, to prayer, good works, and the education of her two
sons; François entered the Séminaire de Québec in 1737 and Charles followed him
in 1742. Under the direction of Sulpician Jean-Gabriel-Marie Le Pape* Du Lescöat,
who had been her adviser since 1727, she worked actively within sisterhoods and
applied herself to easing the lives of the poor. Her lively awareness of the
surrounding poverty prompted her to increasingly concrete acts, in which she
had the encouragement of Sulpician Louis Normant* Du Faradon,
her spiritual director since Le Pape Du Lesctöat’s death in 1733.
Thus, on 21 Nov. 1737, she took Françoise Auzon, a blind woman in her
sixties, into her home. On 31 December Marie-Louise Thaumur de
La Source, Catherine Cusson, and Marie-Catherine Demers Dessermont pledged
with Mme d’Youville to devote themselves to the service of the poor. Although
theirs was still only a lay association, they apparently took vows of poverty,
chastity, and obedience, and this moment is considered the date of the founding
of the order.
In October 1738 they
moved into a house large enough to lodge them all and to allow them to receive
other unfortunates, whom they looked after with the proceeds from various
endeavours. Marguerite d’Youville’s work was started, but the next ten years
had harsh labour and painful suffering in store for her. She had to face her
family’s lack of understanding; indeed in November 1738 her two
brothers-in-law, along with others, signed a petition against the Sulpicians’
alleged intention to put Mme d’Youville and her companions in charge of the
Hôpital Général in place of the Brothers Hospitallers of the Cross and of
St Joseph. She had to put up with the hostility of the populace, which
looked on the little community with disfavour. Some people called them “les
grises,” meaning tipsy women; they were accused of getting drunk and continuing
the illicit sale of liquor to the Indians which Mme d’Youville’s
father-in-law and her husband had carried on. The slander spread quickly, and a
Recollet even went so far as to refuse them communion. From 1738 to 1744 Mme
d’Youville, who suffered from a bad knee, had to stay in her room. When
she was better again and everything seemed to be more in order, a raging fire
destroyed the house on 31 Jan. 1745. She experienced many
difficulties in finding lodgings for her inmates and the community, which by
now had five members, until 1747, when she assumed charge of the Hôpital
Général. Two days after the fire Mme d’Youville and her companions signed a
deed drawn up by Normant Du Faradon, called “Engagements primitifs,” in
which they promised formally to live and die together in submission and
obedience to the one person who would be entrusted with the administration of
the house, to divest themselves of all belongings except landed property and
put them into a common fund, and to devote themselves unreservedly to the
welfare of the poor. This deed formed the basis of the community founded by Mme
d’Youville, and a copy was included in the earliest collection of its rules,
published in 1781 by Étienne Montgolfier.
The ten years of
difficulty had not, however, been unprofitable: with Mine d’Youville’s strength
of character, practical turn of mind, and tireless devotion to duty, the
community had been consolidated and had managed to continue its chosen work.
Consequently the Sulpicians persuaded Governor Charles de Beauharnois*,
Bishop Pontbriand [Dubreil*],
and Intendant Hocquart,
who were all trustees of the Hôpital Général, to charge her with its
management. An ordinance promulgated on 27 Aug. 1747 appointed her
director of the hospital “temporarily and at His Majesty’s pleasure and until he
has given other instructions for it.”
Mme d’Youville was taking
in hand a bankrupt institution [see Jean Jeantot*;
Louis Turc* de
Castelveyre, named Brother Chrétien]. Founded in 1692 by François Charon* de
La Barre, the Hôpital Général was burdened with a debt of nearly
40,000 livres, and its building was in a lamentable state. The last period
of Mme d’Youville’s life was devoted to getting the hospital running again,
administering it with limited financial means, and establishing on a permanent
basis the community she had formed. After completing an inventory of the
hospital’s possessions, which gives some idea of its dilapidated condition, Mme
d’Youville had it cleaned up and had the most urgent repairs done. On 7 Oct. 1747
she moved into it with six associates, two of whom had not yet been admitted
into the community [see Agathe Véronneau*],
and eight inmates. She found two old Brothers Hospitallers and four sick old
men in the hospital. Soon large rooms were ready for the sick and poor of both
sexes, a change in the policy of the Hôpital Général which until then had been
reserved exclusively for men. At the request of Sulpician Antoine Déat*,
Mme d’Youville had 12 rooms made ready to receive those then called “fallen
women.”
Things were going well
and Mme d’Youville had every reason to think that she would succeed in
re-establishing the Hôpital Général. But the court opposed the creation of new
religious communities in the colony; the king considered them a source of
expense since when they received official recognition they became entitled to
an income to provide for their continuing existence. Intendant Bigot,
Bishop Pontbriand, and the new governor, La Jonquière [Taffanel*],
were afraid that, without this assured income, the community would disintegrate
when the founder died and the Hôpital Général would fail for a second time.
Therefore in October 1750 Bigot issued an ordinance terminating the
provisional contract of 1747 and uniting the Hôpital Général of Montreal with
the one in Quebec. The hospital nuns of Quebec were authorized to sell the
institution’s buildings and dependencies and the furniture they did not want to
keep, “in return for assuming the responsibility for feeding and keeping the
infirm, elderly, disabled, and orphans of the Government of Montreal,” who
would be taken to Quebec. Because of the lateness of the season, however, Mme
d’Youville could remain in the hospital and continue her work until the following
July. This ordinance dismayed Montrealers, who had come to appreciate the work
done by Mme d’Youville and her sisters. Normant Du Faradon sent the
minister of Marine a petition signed by 80 citizens, among them the governor of
Montreal, Charles Le Moyne* de
Longueuil, second Baron de Longueuil, which recalled that at the founding of
the Hôpital Général in 1692, the “letters patent contained the clause and express
reserve that the aforesaid establishment should serve in perpetuity without the
possibility of being changed either as to place or into any other pious work.”
Marguerite d’Youville and her sisters also drew up a petition in which they
described the improvements made to the Hôpital Général since they had taken
over and indicated the irreparable harm that would be done the poor of Montreal
in depriving them of a place “where they are assured of finding certain help in
their old age.” Finally they offered to repay Brother Chrétien’s debts if they
were themselves confirmed in “the rights, favours, and privileges” granted to
the Brothers Hospitallers at the time the hospital was founded. Mme d’Youville
went in person to Quebec to carry this petition to Bishop Pontbriand and
Bigot, who both received her coldly. They had no confidence in the community’s
permanence, and like many of their contemporaries they saw its founder as an
instrument of the Sulpicians, whom they suspected of wanting to gain control of
the Hôpital Général. Consequently they refused to support her petition. Only
Governor La Jonquière was sympathetic towards her and promised her his
help.
Athough Mme d’Youville
found little support in Quebec, Jean Couturier, the superior of the Sulpicians
in Paris, took up her defence at the court and stressed her offer to repay the
hospital’s debts on condition that the king recognize her community by letters
patent and put her definitely in charge of the Hôpital Général. He also brought
up a clause in the contract between the Sulpicians and François Charon which
stipulated that if the hospital ceased to exist, and if the Brothers did not
buy the land, the land would revert to the seminary, along with all the
buildings on it. As the Brothers had never bought it, Bigot could not dispose
of a property that belonged to the Sulpicians. On 14 Dec. 1751 the
intendant was obliged by royal order to issue an ordinance revoking the union
of the Hôpital Général of Montreal with that in Quebec and leaving Mme d’Youville
in charge of the institution. On 12 May 1752 the king in council
ordered the trustees of the hospital to sign a contract with Mme d’Youville
determining how it would be administered. This contract, which was made public
by an ordinance of 28 Sept. 1752, was prompted by a memoir that Mme
d’Youville had delivered to the trustees on 19 June in which she set out
the methods she intended to adopt to discharge the hospital’s debts –
methods that reveal an administrative ability the government and merchants of
the time might have envied. As a prudent woman who had almost lost everything,
she also set out her conditions: she and her sisters would be dispensed from
teaching and would close the school that the Brothers Hospitallers conducted in
the hospital; they would have all the rights and privileges granted the
Brothers; if the king one day decided to take the administration of the
institution away from them, the 18,000 livres they were sacrificing
to pay off the debts would have to be repaid them. The letters patent,
dated 3 June 1753, in which the king recognized the community as a
legal entity and placed Mme d’Youville and her companions officially in charge
of the administration of the Hôpital Général, reached Quebec in the autumn and
were registered in the Conseil Supérieur on 1 October. In June 1755
Bishop Pontbriand made his pastoral visit to the community and officially
approved the rules drawn up by Normant Du Faradon at the beginning of
their life in common. On 25 August, 11 of those who had already made their
profession received the habit from the hands of the Sulpician. They took the
name Sisters of Charity of the Hôpital Général, or Grey Nuns (Sœurs Grises), in
memory of the sobriquet given them by the people of Montreal. In France in the
mean time, thanks to Abbé de L’Isle-Dieu’s successful handling, the creditors
of the Hôpital Général were paid off and the institution’s debts finally
settled in 1756.
The Hôpital Général,
which took in poor men and women, fallen women, and abandoned children, was in
fact a hospice; but in 1755 a smallpox epidemic transformed it into a real
hospital. The following year Bigot called on Mme d’Youville to attend to the sick
soldiers and prisoners, at government expense. The intendant was stingy with
payments and cut them down, and the hospital had to assume the major share of
the costs. Marguerite d’Youville proved remarkably ingenious at lodging and
feeding all these people. She knew how to turn everything to profit:
needlework, the making of sails and tents, production of consecrated wafers and
candles, curing of tobacco, burning and sale of lime, renting of plots of land,
and sale of produce from the sisters’ farms. She also received ladies of
quality who paid board and lodging. Able to make herself both feared and loved,
she succeeded in turning everyone’s skills to profit. Even among those
hospitalized were found persons with strength enough to work as occasional
tailors, shoemakers, and bakers. She hired British prisoners who had been
treated at the hospital, either for labour on her farms or as hospital
attendants to help the nuns who had little knowledge of English. The community
continued its tasks despite epidemics, poor harvests, the war, and then the new
régime.
For the founder the
trials multiplied. In 1757 illness almost carried her off and she drew up her
first will, leaving everything she owned to the hospital. Later she had the
grief of separation from the friends and members of her family who returned to
France after the conquest. There was the devaluation of the currency, at a time
when France owed the hospital 120,799 livres. The year 1765 brought the
heaviest trial, for on 18 May, in the space of a few hours, fire destroyed
the Hôpital Général, which then was sheltering 18 sisters, 17 ladies paying
board and lodging, 63 poor persons, and 16 illegitimate children. She wrote to
Abbé de L’Isle-Dieu: “My dear Father, pray that God will give me the strength
to bear all these crosses and to make saintly use of them. So much at one
time: to lose one’s king, one’s country, one’s possessions.”
She had no choice but to
rebuild, and the last years of her life were as active as the early ones. With
the help of the Sulpician seminary – Étienne Montgolfier advanced her
15,000 livres – she began the rebuilding, and seven months after the
fire the poor were able to return to their lodgings. She sold a piece of
property at Chambly which was producing little income, and from one of her
boarders, Marie-Anne Robutel de La None, bought the seigneury of
Châteauguay, which was still largely uncultivated but whose possibilities she
foresaw. She had a large water-mill and a bakehouse built there, had several
acres of land cleared and sown, and an orchard planted, supervising everything
herself despite the fatigue of the trips by cart and canoe between Montreal and
Châteauguay. Marguerite d’Youville saw to everything, with the result that on
the eve of her death she left a house that was firmly established, both
spiritually and materially. In a second will she bequeathed half of her
possessions to her two sons and the remainder to the Hôpital Général on
condition that if the occasion arose her sons could retire to live there for
nothing. She died on 23 Dec. 1771 after a paralytic stroke,
remembered by all as an exceptional woman. To
Sister Marguerite-Thérèse Lemoine Despins
fell the task of continuing her work.
If Mme d’Youville
possessed remarkable administrative talent, her unselfishness was equally
evident. And the indomitable courage which enabled her to stand up to her many
trials, to defend herself against the unfair accusations of those in power in
Canada, and to put up with the insults and calumnies of the populace, should
not obscure the sensitivity of this woman, who was moved by the misfortunes as
well as by the moments of happiness of her relatives and friends and whom every
form of human affliction touched deeply. Her correspondence reveals the
intensity of her spiritual life, and tradition attributes miracles and certain
prophetic utterances to her.
[A great deal has been
written on Marguerite d’Youville and her work. Three bibliographies cover
the period before her beatification in 1959 and they list 808 titles: Catherine
Barry, “La vénérable Mère d’Youville et les Sœurs de la Charité de
Montréal (sœurs grises)” (thèse de bibliothéconomie, université de Montréal,
1938); Sœur Sainte-Fernande [Albina Côté], “Bibliographie, 1950–1958, de la
bienheureuse Marguerite d’Youville” (thèse de bibliothéconomie, université
Laval, Québec, 1963); Sœur Saint-Hyacinthe [Gertrude Pelletier], “Bienheureuse
Marguerite d’Youville; bibliographie canadienne, 1938–1949” (thèse de
bibliothéconomie, université Laval, 1963). Much has been written since
1959. In the majority of the studies, however, the years before she took charge
of the Hôpital Général are treated only briefly, since it was not until 1747
that she began a sustained correspondence. At that time she was 46 and had been
a widow for 18 years; two-thirds of her life, then, remains obscure.
Nevertheless, recent studies based on notarial acts illuminate these years to
some degree. Only the most useful primary and secondary sources are listed here. c.l.]
AN, Col., C11A, 90–96; F3,
13, 14 (copies at PAC). ANQ-M, Chambre des milices, 1–5; Greffe de
J.-C. Raimbault, 24 avril 1731; Greffe de Pierre Raimbault,
11 août 1722. ASGM, Dossier: Maison mère, Historique, Doc., 146–253;
Mère d’Youville, Corr.; Famille; Antoine Sattin, “Vie de madame Youville,
fondatrice et première supérieure des Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général
de Montréal, communément nommées sœurs grises, dédiée à cette même communauté,
1828”; C.-M.-M. d’Youville, “Mémoires pour servir à la vie de Mde Youville
et tirés pour la plupart des dépositions des sœurs Despins, Lasource, Rinville
et de Mde Gamelin, et d’une autre sœur”; “La vie de
madame Youville, fondatrice des Sœurs de la Charité à Montréal.” PAC, MG
8, E6, 1–5; MG 17, A7-2-1, 3, pp.877–82, 971–75; A7-2-3, 8, pp.88–91; A15, 1,
pp.15–124. Bégon, “Correspondance” (Bonnault), ANQ Rapport, 1934–35. Édits
ord. (1854–56), II, 404. La Rue, “Lettres et mémoires,” ANQ Rapport,
1935–36, 1936–37, 1937–38. [M.-R. Côté], Une disciple de la croix, la
vénérable Marguerite d’Youville, Marie-Marguerite Dufrost de
La Jemmerais, veuve d’Youville, 1701–1771, fondatrice à
Montréal en 1737 du premier institut canadien, les Sœurs de la Charité (sœurs
grises) ([Québec], 1932). [É.-M. Faillon], Vie de Mme d’Youville, fondatrice
des Sœurs de la Charité de Villemarie dans l’île de Montréal, en Canada (Villemarie
[Montréal], 1852). A. Fauteux et Drouin, L’Hôpital Général de
Montréal, I. Albertine Ferland-Angers, Mère d’Youville, vénérable
Marie-Marguerite Du Frost de Lajemrnerais, veuve d’Youville, 1701–1771; fondatrice
des Sœurs de la Charité de l’Hôpital-general de Montréal, dites sœurs
grises (Montréal, 1945); Pierre You et son fils François d’Youville ([Montreal,
1941]). A.-H. Gosselin, L’Église du Canada après la Conquête,
I; L’Église du Canada jusqu’à la Conquête, II, III. Estelle
Mitchell, Le vrai visage de Marguerite d’Youville (1701–1771)
(Montreal, 1973). M. Trudel, L’Église canadienne. Albertine
Ferland-Angers, “Varennes, berceau d’une sainte,” RHAF, XIII (1959–60),
3–17. É.-Z. Massicotte, “La famille Dufrost de la Gemmeraye,” BRH,
XXII (1916), 71–76.
© 1979–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio.php?BioId=35988
Parroquia Santa Margarita de Youville,Barrio LA Laguna , Cúcuta NS - Colombia
Grey Nuns
The Order of Sisters of
Charity of the Hôpital Général of Montreal, commonly
called Grey Nuns because of the colour of their attire, was founded in 1738 by
the Venerable
Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais (Madame d'Youville) and the
Rev. Louis M. Normand du Faradon, at that time superior of the seminary of St.
Sulpice of Ville Marie (now Montreal). Madame d'Youville's first
associates were Mlle. Louise-Thaumur Lassource, Mlle. Demers, and Mlle. Cusson.
The four ladies rented a small house, and began by receiving four or five poor
people, which number shortly rose to ten. This beginning was made 30 Oct. 1738.
On 3 June, 1753, the little association of ladies received the royal sanction
which transferred to them, under the title of "Soeurs de la Charité de
l'Hôpital Général", the rights and
privileges which had been granted by letters patent to the "Frères
Hospitaliers" in 1694. The peculiar dress of the sisterhood was adopted by
mutual consent and worn for the first time on 25 August, 1755. The rule which
had been given Madame
d'Youville and her companions by Father Normant in 1745 received
episcopal sanction in 1754, when Mgr. de Pontbriant formed the little society into
a religious community.
This rule forms the basis of the present constitutions, which were approved
by Leo XIII, 30
July, 1880. Besides the three vows of poverty,
chastity, and obedience, the Sisters pledge themselves to devote their lives to
the service of suffering humanity. The Grey Nunnery offers a refuge to old
people of both sexes incurables, orphans, and abandoned
children or foundlings. Hundreds of these waifs are received yearly into the
institution.
Montreal alone possesses
fifteen charitable
institutions under the care of the Grey Nuns, viz., orphanages, infant schools, homes for the
infirm and aged, and academy for the blind; hospitals, a night
refuge and two servants' homes. Ten others are in parishes outside of
the city and eleven in the United States namely,
in Boston,
Salem, Lawrence, Worcester, and Cambridge (Massachusetts), Nashua (New
Hampshire), Toledo
(Ohio), Morristown (New Jersey), and Fort Totten (North Dakota). These
cities possess homes for working girls, hospitals, and orphanages. In the
latter upwards of twelve hundred poor children are cared for and instructed.
Three large convents were
also erected by the mother house with the rights of founding
others in turn, viz., those of St. Hyacinth, Quebec,
and ottawa, but they are distinct branches, independent of the "Hôpital
Général" (or Grey Nunnery). Nicolet has branched from St. Hyacinth. In 1844 a
colony of Grey Nuns left their convent in Canada to devote
their lives to the relief of the Indian tribes and
the education of youth in the far Northwest. Their principal establishment is
at St. Boniface, and is now a vicarial house, with thirteen other missions in
the archdiocese. these include hospitals, and
parochials, boarding, and industrial schools. St. Boniface
Hospital, conducted by the Grey Nuns, is the largest in Manitoba, affording
ample accomodation for three hundred and forty patients. In the province of
Alberta, Diocese of St.
Albert, the Sisters have hospitals at
Edmonton and Calgary, and parochial, boarding, and
industrial schools at St. Albert, Dunbow
Saddle Lake. further north, in the Vicariates of Athabasea and Mackenzie, there
are schools and orphanages at Fort
Resolution (Great Slave Lake) and also at providence on the banks of the
Mackenzie River. This last mission was founded in 1866. These houses have each
a local superior who is subject to the superiors vicar of St. Boniface or
of St. Albert,
who in turn owe allegiance to the superior general of the Grey Nunnery, Montreal. In the year
1906 the number of professed Grey Nuns was 1893; charitable and educational establishments committed
to their care numbered 135. In the former 6960 poor inmates are provided for,
and in the latter 25,964 children are instructed.
Ward, Sister Mary
Elizabeth. "Grey Nuns." The Catholic Encyclopedia. Vol.
7. New York: Robert Appleton
Company, 1910. <http://www.newadvent.org/cathen/07031a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Beth Ste-Marie.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
Santa Maria Margherita d'Youville
Santa Maria Margherita
d'Youville (Dufrost De Lajemmerais) Fondatrice
Varennes, Canada, 15
ottobre 1701 - Montreal, 23 dicembre 1771
Nasce a Varemes il 15
ottobre 1701, in una zona del Canada che era colonia francese. Il padre,
capitano delle truppe coloniali, muore quando Margherita ha cinque anni. A 12
anni la giovane entra fra le Orsoline di Quebec ma dopo due anni torna in
famiglia. A 21 anni si sposa ma rimane presto vedova con cinque figli ed un
altro in arrivo e con poche risorse economiche. Si dà ugualemente ad un'intensa
vita di carità verso i poveri assistendoli all'ospedale generale di Montréal.
Dopo la morte dell'ultimo figlio e divenuti sacerdoti altri due, il 31 ottobre
1738, inizia insieme a tre compagne una vita religiosa, stabilendosi in una
casa d'affitto e gettando così le basi dell'Istituto delle Suore di Carità
dette «Suore grigie» dal colore dell'abito. Nel 1747 prende la direzione
dell'ospedale che le viene confermata dal re di Francia nel 1753; nello stesso
anno il vescovo di Montréal approva canonicamente il nuovo Istituto. Muore a
Montréal il 23 dicembre 1771 e viene beatificata da Giovanni XXIII il 3 maggio
1959 e, in seguito ad un miracolo avvenuto per sua intercessione, è stata
canonizzata da Giovanni Paolo II il 9 dicembre 1990 a Roma. (Avvenire)
Martirologio
Romano: A Montréal in Canada, santa Maria Margherita d’Youville,
religiosa, che, madre di famiglia, rimasta vedova, educò piamente due dei suoi
figli sulla via del sacerdozio e si adoperò con tutte le forze per l’assistenza
agli infermi, agli anziani e ai bisognosi di ogni genere, per i quali fondò la
Congregazione delle Suore della carità.
Marie Marguerite d'Youville nasce il 15 ottobre 1701 a Varennes (Québec) primogenita di sei figli di Cristoforo Dufrost de Lajemmerais e di Maria Renata Gaultier de Varennes. All'età di sette anni rimane orfana di padre la cui morte lascia la famiglia in grande povertà. Ella, tuttavia, grazie all'interessamento del bisnonno Pietro Boucher, può compiere due anni di studi presso le Orsoline di Québec, le quali scoprono in lei un carattere già ben temprato e una precoce maturità.
Ritornata in famiglia, aiuta la mamma nell'accudire alla casa e nell'educare i
suoi fratelli più piccoli.
A Montréal, dove nel frattempo si è trasferita con la madre passata a seconde
nozze, conosce Francesco d'Youville che sposa nel 1722.
Incominciano, però, per lei grandi sofferenze: il disinteresse per la famiglia da parte del marito, dedito al traffico di alcool con gli Indiani, e soprattutto la morte in tenera età di quattro dei suoi sei figli.
Assiste con tenerezza il marito, colpito da improvvisa e grave malattia fino alla morte sopravvenuta nel 1730.
La giovane vedova con immensa fede nella Paternità di Dio, dà allora inizio a molteplici iniziative caritative. Pur vegliando all'educazione dei due figli, che diventeranno sacerdoti, il 21 novembre 1737 accoglie nella sua casa una cieca. Quindi, con tre compagne che condividono i suoi ideali, il 31 dicembre dello stesso anno si consacra a Dio per servirlo nella persona dei diseredati. Margherita, a sua insaputa, diventa così fondatrice dell'Istituto conosciuto più tardi con il nome di Suore della Carità di Montréal, " Suor Grigie ".
Schieratasi a fianco dei più poveri, nonostante la salute malferma, prosegue arditamente nella sua opera assistenziale non temendo gli insulti e le calunnie che le provengono dal suo stesso ambiente familiare.
Nemmeno la morte di una associata e l'incendio della sua abita zione affievoliscono il suo ardore; sono, anzi, uno stimolo per radicalizzare ancor più il suo impegno a servizio dei poveri.
Con le due compagne della prima ora, il 2 febbraio 1745 si impegna a mettere tutto in comune per aiutare un maggior numero persone bisognose. Due anni più tardi, la " madre dei poveri ", come ormai viene chiamata, assume la direzione dell'Ospedale dei Fratelli Charon cadente in rovina. Ella ne fa un rifugio accogliente per tutte le umane miserie che feriscono il suo occhio perspicace il suo cuore materno.
Nel 1756 un incendio devasta l'ospedale, ma non affievolisce la fede e il coraggio della fondatrice: ella invita le sue suore e i poveri a riconoscere in tale prova il passaggio di Dio e a lodarlo.
Quasi prevedendo l'avvenire, a 64 anni intraprende la ricostruzione di questa casa di accoglienza per tutte le persone bisognose e in difficoltà.
La morte la coglie il 23 dicembre 1771.
Il piccolo seme gettato in terra canadese nel 1737 da questa figlia della Chiesa, è ora diventato un albero che stende le sue radi su quasi tutti i continenti. Le Suore della Carità di Montréal " Suore Grigie ", con le loro comunità sorelle: le Suore della Carità di San Giacinto, le Suore della Carità di Ottawa, le Suore della Carità di Québec, le Suore Grigie del Sacro Cuore (Philadelphia) e le Suore Grigie dell'Immacolata Concezione (Pembroke) continuano la stessa missione con audacia e speranza.
Papa Giovanni XXIII la proclamò Beata il 3 maggio 1959.
La guarigione di una persona colpita da leucemia mieloblastica avvenuta nel 1978 è stata attribuita alla sua intercessione.
Margherita d'Youville continua ancor oggi, attraverso le sue religiose, a
servire Cristo in tanti bambini orfani, adolescenti insicuri dell'avvenire,
ragazze deluse nelle loro speranze, famiglie disgregate e ad assistere con la
sua protezione le persone impegnate nelle opere assistenziali e quelle consacrate
a Dio nel servizio dei fratelli e delle sorelle.
Fonte : Santa Sede
Marie Marguerite d'Youville nasce il 15 ottobre 1701 a Varennes (Québec) primogenita di sei figli di Cristoforo Dufrost de Lajemmerais e di Maria Renata Gaultier de Varennes. All'età di sette anni rimane orfana di padre la cui morte lascia la famiglia in grande povertà. Ella, tuttavia, grazie all'interessamento del bisnonno Pietro Boucher, può compiere due anni di studi presso le Orsoline di Québec, le quali scoprono in lei un carattere già ben temprato e una precoce maturità.
Ritornata in famiglia, aiuta la mamma nell'accudire alla casa e nell'educare i suoi fratelli più piccoli.
A Montréal, dove nel frattempo si è trasferita con la madre passata a seconde nozze, conosce Francesco d'Youville che sposa nel 1722.
Incominciano, però, per lei grandi sofferenze: il disinteresse per la famiglia da parte del marito, dedito al traffico di alcool con gli Indiani, e soprattutto la morte in tenera età di quattro dei suoi sei figli.
Assiste con tenerezza il marito, colpito da improvvisa e grave malattia fino alla morte sopravvenuta nel 1730.
La giovane vedova con immensa fede nella Paternità di Dio, dà allora inizio a molteplici iniziative caritative. Pur vegliando all'educazione dei due figli, che diventeranno sacerdoti, il 21 novembre 1737 accoglie nella sua casa una cieca. Quindi, con tre compagne che condividono i suoi ideali, il 31 dicembre dello stesso anno si consacra a Dio per servirlo nella persona dei diseredati. Margherita, a sua insaputa, diventa così fondatrice dell'Istituto conosciuto più tardi con il nome di Suore della Carità di Montréal, " Suor Grigie ".
Schieratasi a fianco dei più poveri, nonostante la salute malferma, prosegue
arditamente nella sua opera assistenziale non temendo gli insulti e le calunnie
che le provengono dal suo stesso ambiente familiare.
Nemmeno la morte di una associata e l'incendio della sua abita zione
affievoliscono il suo ardore; sono, anzi, uno stimolo per radicalizzare ancor
più il suo impegno a servizio dei poveri.
Con le due compagne della prima ora, il 2 febbraio 1745 si impegna a mettere
tutto in comune per aiutare un maggior numero persone bisognose. Due anni più
tardi, la " madre dei poveri ", come ormai viene chiamata, assume la
direzione dell'Ospedale dei Fratelli Charon cadente in rovina. Ella ne fa un
rifugio accogliente per tutte le umane miserie che feriscono il suo occhio
perspicace il suo cuore materno.
Nel 1756 un incendio devasta l'ospedale, ma non affievolisce la fede e il
coraggio della fondatrice: ella invita le sue suore e i poveri a riconoscere in
tale prova il passaggio di Dio e a lodarlo.
Quasi prevedendo l'avvenire, a 64 anni intraprende la ricostruzione di questa
casa di accoglienza per tutte le persone bisognose e in difficoltà.
La morte la coglie il 23 dicembre 1771.
Il piccolo seme gettato in terra canadese nel 1737 da questa figlia della Chiesa, è ora diventato un albero che stende le sue radi su quasi tutti i continenti. Le Suore della Carità di Montréal " Suore Grigie ", con le loro comunità sorelle: le Suore della Carità di San Giacinto, le Suore della Carità di Ottawa, le Suore della Carità di Québec, le Suore Grigie del Sacro Cuore (Philadelphia) e le Suore Grigie dell'Immacolata Concezione (Pembroke) continuano la stessa missione con audacia e speranza.
Papa Giovanni XXIII la proclamò Beata il 3 maggio 1959.
La guarigione di una persona colpita da leucemia mieloblastica avvenuta nel 1978 è stata attribuita alla sua intercessione.
Margherita d'Youville continua ancor oggi, attraverso le sue religiose, a
servire Cristo in tanti bambini orfani, adolescenti insicuri dell'avvenire,
ragazze deluse nelle loro speranze, famiglie disgregate e ad assistere con la
sua protezione le persone impegnate nelle opere assistenziali e quelle
consacrate a Dio nel servizio dei fratelli e delle sorelle.
Abbandonata da tutti, vedova, con due bambini, costretta a mendicare, supplica per svolgere qualsiasi lavoro. Maria Margherita Dufrost nasce in Canada, a Varennes (Montreal) nel 1701. Il Canada è colonia francese e suo padre Cristoforo è capitano dell’esercito coloniale. Margherita, prima di sei figli, a sette anni perde il padre. In famiglia arriva la miseria e la piccola Margherita aiuta la mamma Maria Renata ad accudire i fratellini. Per due anni studia presso le suore che la giudicano più matura della sua età. Ritornata in casa, la madre si risposa e si trasferisce con lei a Montreal. Margherita ora è una bella ragazza. All’età di ventun anni sposa Francesco d’Youville, un ricco commerciante. Il matrimonio è infelice perché Francesco è un marito assente, si dedica al commercio illegale di alcol con gli indiani, dilapida i guadagni e accumula debiti. Quando Margherita ha ventinove anni il marito si ammala. La moglie lo accudisce con amore, ma presto rimane vedova con cinque bambini e uno in arrivo. La povertà estrema si abbatte sulla sua casa. Ci sono tanti debiti da pagare, i parenti del marito la abbandonano al suo destino, quattro dei suoi figli muoiono in tenera età. Margherita deve sfamare i due bambini rimasti e se stessa. Elemosina un qualsiasi lavoro. A volte, si vede costretta a mendicare. La nuova situazione le fa scoprire una realtà di sofferenza e di miseria che non riguarda solo lei. Margherita inizia a cercare cibo anche per gli altri, soprattutto per i malati abbandonati dai parenti. In ogni povero vede Gesù. I due figli crescono e diventano sacerdoti. Margherita, rimasta sola, accoglie in casa una povera cieca senzatetto. In seguito, con altre due compagne, povere come lei, inizia a vivere da religiosa in una casa in affitto. Le suore assistono i poveri presso il fatiscente Ospedale di Montreal. Nasce, così, l’Istituto delle “Sorelle della Carità di Montreal”, chiamate “Suore grigie” per il colore dell’abito che indossano. Margherita diventa per tutti la “Madre dei poveri”. La sua salute è cagionevole, eppure Margherita non si risparmia e grazie al suo impegno l’ospedale, alquanto disastrato, sotto la sua guida rifiorisce. Vengono aperti anche altri reparti per lebbrosi, anziani, orfani e ritardati mentali. Le “Suore grigie” si sono diffuse in Canada, Stati Uniti, Brasile, Colombia e Africa. Maria Margherita d’Youville muore nel 1771 a Montreal, dove è sepolta. Dal 1990 è la prima santa del Canada.
Autore: Mariella Lentini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/91619.html
Marie Marguerite
d’Youville
(1701-1771)
Beatificazione:
- 03 maggio 1959
- Papa Giovanni
XXIII
Canonizzazione:
- 09 dicembre 1990
- Papa Giovanni
Paolo II
- Basilica Vaticana
Ricorrenza:
- 23 dicembre
Madre di famiglia, rimasta vedova, educò piamente due dei suoi figli sulla via del sacerdozio e si adoperò con tutte le forze per l’assistenza agli infermi, agli anziani e ai bisognosi di ogni genere, per i quali fondò la Congregazione delle Suore della carità
"Consolate, sì, consolate il mio popolo"
Marie-Marguerite Dufrost
de Lajemmerais nasce il 15 ottobre 1701 a Varennes (Québec) primogenita di
sei figli di Cristoforo Dufrost de Lajemmerais e di Maria Renata Gaultier de
Varennes. All'età di sette anni rimane orfana di padre la cui morte lascia la
famiglia in grande povertà. Ella, tuttavia, grazie all'interessamento del
bisnonno Pietro Boucher, può compiere due anni di studi presso le Orsoline di
Québec, le quali scoprono in lei un carattere già ben temprato e una precoce
maturità.
Ritornata in famiglia,
aiuta la mamma nell'accudire alla casa e nell'educare i suoi fratelli più
piccoli.
A Montréal, dove nel
frattempo si è trasferita con la madre passata a seconde nozze, conosce
Francesco d'Youville che sposa nel 1722. Incominciano, però, per lei grandi
sofferenze: il disinteresse per la famiglia da parte del marito, dedito al
traffico di alcool con gli Indiani, e soprattutto la morte in tenera età di
quattro dei suoi sei figli.
Assiste con tenerezza il
marito, colpito da improvvisa e grave malattia fino alla morte sopravvenuta nel
1730.
La giovane vedova con
immensa fede nella Paternità di Dio, dà allora inizio a molteplici iniziative
caritative. Pur vegliando all'educazione dei due figli, che diventeranno
sacerdoti, il 21 novembre 1737 accoglie nella sua casa una cieca. Quindi, con
tre compagne che condividono i suoi ideali, il 31 dicembre dello stesso anno si
consacra a Dio per servirlo nella persona dei diseredati. Margherita, a sua
insaputa, diventa così fondatrice dell'Istituto conosciuto più tardi con il
nome di Suore della Carità di Montréal, " Suor Grigie ".
Schieratasi a fianco dei più
poveri, nonostante la salute malferma, prosegue arditamente nella sua opera
assistenziale non temendo gli insulti e le calunnie che le provengono dal suo
stesso ambiente familiare.
Nemmeno la morte di una
associata e l'incendio della sua abita zione affievoliscono il suo ardore;
sono, anzi, uno stimolo per radicalizzare ancor più il suo impegno a servizio
dei poveri.
Con le due compagne della
prima ora, il 2 febbraio 1745 si impegna a mettere tutto in comune per aiutare
un maggior numero persone bisognose. Due anni più tardi, la "madre dei
poveri", come ormai viene chiamata, assume la direzione dell'Ospedale dei
Fratelli Charon cadente in rovina. Ella ne fa un rifugio accogliente per tutte
le umane miserie che feriscono il suo occhio perspicace il suo cuore materno.
Nel 1756 un incendio
devasta l'ospedale, ma non affievolisce la fede e il coraggio della fondatrice:
ella invita le sue suore e i poveri a riconoscere in tale prova il passaggio di
Dio e a lodarlo.
Quasi prevedendo
l'avvenire, a 64 anni intraprende la ricostruzione di questa casa di
accoglienza per tutte le persone bisognose e in difficoltà.
La morte la coglie il 23
dicembre 1771.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/marie-marguerite-d-youville.html
Santa Maria Margherita d'Youville
Print, Mère d'Youville, founder of the Grey Nuns, Montreal, QC, about 1910, Anonymous. Ink on paper mounted on card - Halftone - 13 x 7
Impression, Mère d'Youville, fondatrice des Soeurs Grises, Montréal, QC, vers 1910, Anonyme. Encre sur papier monté sur carton - Demi-ton - 13 x 7
Den hellige Maria
Margareta Dufrost de Lajemmerais d'Youville (1701-1771)
Minnedag: 23.
desember
Den hellige Maria
Margareta Dufrost de Lajemmerais (fr: Marie-Marguerite) ble født den 15.
oktober 1701 i Varennes nordøst for Montréal i Québec i Canada. Hennes far var
Christoph Dufrost de Lajemmerais, av bretonsk opprinnelse og kaptein i de
franske kolonitroppene, og moren var Marie-Renée Glautier, niese av
Laverendrye, som «oppdaget» Rocky Mountains. Margareta var den eldste av seks
barn, og hun erfarte både gledene og sorgene i et fattig nybyggerhjem. Hun
mistet sin far allerede som 7-åring, og familien levde deretter i stor
fattigdom.
Moren giftet seg igjen,
men Margareta hadde ikke noe godt forhold til stefaren. Han var svært
egensindig og la for dagen særheter som jenta ikke likte. Hennes oldefar Pierre
Bouchet tok henne inn i sitt hus en tid, og da hun var tolv år gammel, betalte
han for hennes utdannelse på en kostskole i et kloster drevet av ursulinnene i
Québec. Hun kunne studere i to år fra 1713 til 1715, men da hun var gammel nok,
vendte hun hjem for å hjelpe sin mor og sine yngre søsken ved sying, brodering
og undervisning av barn. Hun hjalp også til med å utdanne og ta seg av sine
yngre søsken.
Som knapt 21-åring giftet
hun seg i august 1722 med den noe beryktede François d'Youville (Sieur de la
Découverte), men det ble et ulykkelig ekteskap. François kom fra beskjedne kår,
men var forholdsvis velstående. Han og hans brødre var pelshandlere og var
involvert i salget av alkohol til de amerikanske indianerne, noe som både var
illegalt og vanærende. Margareta så med avsky på hans aktivitet, og hennes
medfølelse med indianerne og deres problemer kan stamme fra denne tiden. I
tillegg bodde de hos hans mor, som gjorde livet surt for sin svigerdatter.
François hadde lite sans for familieforpliktelser og var ofte borte hjemmefra.
Han slo henne, og da moren døde og han arvet hennes formue, satte han den over
styr i løpet av kort tid.
Margaretas liv må ha vært
svært ensomt, med kontinuerlig savn og bekymring over økende gjeld. I løpet av
de åtte årene hun var gift, fikk hun fem barn, men bare to, François og
Charles, overlevde. Da mannen døde av sine utskeielser i 1730, var hun gravid
igjen, men den lille Ignatius levde bare i noen få måneder. Hun satt igjen uten
midler til livsopphold, men hun åpnet en liten butikk og klarte å betale
mannens gjeld og oppdra sine to sønner. Disse prøvelsene knekte aldri hennes
vilje, men hjalp henne i stedet til å utvikle et liv av forening med Gud og til
tjeneste for sin neste, spesielt de som var rammet av lidelser. Hun vasket klær
for dem, badet de syke og var ikke redd for å tigge penger, ikke bare til de
levende, men også for å betale for en anstendig begravelse for henrettede
kriminelle.
I 1727 hadde Margareta
sluttet seg til «Brorskapet av Den hellige Familie», og hennes følelse av et
kall synes å stamme fra denne tiden. Hun utviklet en spesiell hengivenhet for
Jomfru Maria og tilbrakte mange timer i bønn. Hennes fromhet vokste da hun ble
enke, dårlig vær kunne ikke hindre henne i å gå til daglig messe, og om
ettermiddagene gikk hun for å tilbe Det hellige sakrament så ofte hennes
plikter tillot det.
I 1737 begynte den eldste
sønnen François på seminaret ved hjelp fra velgjørere, og da leide Margareta et
hus i den fattigste delen av Montréal sammen med sine tre ledsagere Louise
Lasource, Catherine Demers og Catherine Cusson. Charles bodde sammen med dem
til han var gammel nok til å følge sin bror til seminaret. Det var skikken i
franske kanadiske seminarer at den eldste sønnen tok farens navn og en yngre
sønn morens, derfor skulle Charles bli kjent som abbé Dufrost. Han skrev morens
viktigste biografi.
Den lille gruppen begynte
å ta inn fattige og syke kvinner i sin omsorg. Blant de første få var en gammel
blind kvinne ved navn Françoise, en kvinne som var lam og måtte mates med skje,
og en som var mentalt forstyrret. Det var ikke noe hospital for kvinner i
Montreal, bare for menn. Prosjektet skapte åpent fiendskap i nabolaget, og da
de fire gikk til kirken Allehelgensdag 1737, møtte de en voldelig mobb som
kastet steiner og ropte: «Ned med les soeurs grises, «de grå søstrene». Gris på
fransk kan også bety «halvfull, bedugget», og anklagen var at de fire kvinnene
var fulle og at enkefru d'Youville fortsatte sin manns spritsalg til
indianerne. Da de gikk til søndagsmesse, ble de nektet kommunion av en prest
som trodde på disse bakvaskelsene. Margareta minnet de andre om at også Jesus
ble spottet av mobben.
Men på en eller annen
måte overlevde de og vant offentlig respekt. De skaffet seg en inntekt ved å sy
uniformer for de franske troppene og klær for de oppdagerne som åpnet opp det
vestlige Canada. Det var hardt arbeid for kvinner som var vant til broderi og
sying av barneklær. De vasket klær i St. Lawrence River, og om vinteren pleide
de å komme tilbake til huset med hendene røde og såre og dekket av istapper.
Kongregasjonen regner sin
grunnleggelse fra nyttårsaften 1737, da Margareta og hennes tre unge ledsagere
konsekrerte seg til Gud for å tjene de fattige. Snart etter adopterte de en
enkel regel. I 1740 hadde de ti gamle kvinner boende i huset. Charles bodde
fortsatt sammen med dem, og François, som var en livlig gutt, kom hjem fra
seminaret for å muntre dem opp. I 1745 ble de rammet av en katastrofal brann
som raserte huset, men alle beboerne ble reddet, bortsett fra Melanie, den
mentalt forstyrrede kvinnen som insisterte på å løpe inn i det brennende huset
for å hente skoene sine. Da demonstrerte de sin tro ved å undertegne en
erklæring om total forsakelse og selvhengivelse. Den er kjent som The Original
Commitment (engagements primitifs). Dette dokumentet undertegnes fortsatt
av alle Grå søstre når de avlegger sine løfter.
En velstående kjøpmann
tilbød dem et hus vederlagsfritt, og arbeidet fortsatte. The General Hospital i
Montréal var truet av stenging, for The Charon Brothers, som var ansvarlige for
det, bestemte seg for å konsentrere sitt arbeid til sykehuset i Québec. Til
slutt var det bare tre eldre brødre igjen, og to av dem døde snart. Det så ut
som om Montréal ville bli etterlatt uten ressurser for omsorg av de syke
fattige. Etter en lang kamp med byens myndigheter ble Margareta utnevnt til
direktør for sykehuset i 1747. Søstrene ble offisielt kalt «The Sisters of
Charity of the General Hospital», men Margareta foretrakk det eldre navnet. Hun
sa: «Å beholde navnet De grå søstre vil minne oss om fornærmelsene i begynnelsen
og bevare oss ydmyke». Ordensfellesskapet ble kjent som «Grå søstre av
barmhjertigheten» (Grey sisters of Charity of
Montreal eller Soeurs de la Charité de Montréal - SGM).
Hospitalet og
hospitspleieavdelingene for eldre mennesker ble utvidet for å møte behovene som
var skapt av epidemier og ekstrem fattigdom. Det fikk i 1753 kongelig
godkjennelse av kong Ludvig XV av Frankrike (1715-74). I 1755 godkjente biskop
de Pontbriand av Québec formelt regelen med Moder Margareta som superior, og
den 25. august mottok søstrene sine grå drakter. Kongregasjonen hadde
entusiastisk støtte fra de kirkelige myndighetene i Montréal, spesielt fra p.
Louis Normand du Faradon fra seminaret i Montréal, og den ble en av
1700-tallets viktigste kongregasjoner i Canada.
Dette var desperate tider
for fransk Canada. I den fransk-britiske kampen som kulminerte i Wolfes
storming av Québec og Montréals overgivelse i 1759, fortsatte de grå søstrene
sitt arbeid og pleide både militære og sivile skadede. Moder Margareta
insisterte på å behandle franske soldater og engelske fanger likt, og ved minst
to anledninger gjemte hun engelskmenn på flukt fra de hevnende indianerne som
støttet franskmennene. Da hun hørte at indianerne torturerte en engelsk fange,
betalte hun løsepenger for ham og fikk ham brakt inn mer død enn levende. Da
han kom seg, ble han værende og arbeidet som hennes tolk og ordonnans. De hadde
knapt med senger, knapt med medisiner og knapt med mat. Moder Margaretas bønn
var: «Gi oss i dag vårt daglige brød - eller om ikke oss, så i det minste
de fattige».
Etter at kongregasjonen
var godkjent av bispedømmet, grunnla Maria Margareta flere hus i Canada og USA.
Over alt tok «de grå» seg av syke, foreldreløse, flyktninger, fanger og
krigsofre. Margareta viste et sterkt engasjement for «våre herrer, de fattige»,
viste nåde og retteferdighet til mennesker av alle raser, klasser og
stillinger, enten de var fiendtlige krigsfanger, slaver, mentalt handikappede,
prostituerte, indianere, svarte eller epileptikere. Etter at krigen var over og
kong Ludvig XV hadde avskrevet sine tapte kanadiske besittelser som «noen få
mål med snø», fortsatte hospitalet og deres tilknyttede institusjoner å vokse.
Det ble et fast uttrykk i Montréal: «Gå til de grå nonnene, de avviser aldri
noen eller noe ærlig arbeid». Ved en anledning fant Moder Margareta et forlatt
spedbarn i snøen, og hun tok det som et tegn på at hun skulle åpne et
barnehjem. Hun grunnla det første hjemmet for forlatte barn i Nord-Amerika, og
De grå søstrene utviklet deretter både skoler og barnehjem.
I mai 1765, da Moder
Margareta var 64 år gammel, ble de rammet av katastrofe igjen. En brann i et
nærliggende hus spredte seg raskt i den sterke vinden, og sykehuset brant ned.
Det syntes som om hennes livsverk lå i ruiner, men andre ordener tilbød husly
og gjestfrihet, generalguvernøren sendte forsyninger og tilbud om hjelp kom fra
alle kanter - selv fra to indianerstammer. En talsmann for indianerne sa
gjennom en tolk: «Dere kom til oss når sykdommen besøkte våre telt, når døden
gjorde krav på våre medlemmer. Dere lukket øynene på våre gamle og helbredet
våre barn. Nå har ulykken rammet dere, Brann har ødelagt deres hus, og dere har
ingenting igjen (...) For å vise dere at vi ikke har glemt deres vennlighet,
bringer vi våre gaver til dere». De hadde tatt med det de hadde, tepper,
mokasiner, kniver, perler og noen få mynter. Til slutt betalte de britiske
myndighetene kompensasjon, og sykehuset ble gjenoppbygd. En dyrebar eiendel var
en liten statue av Jomfru Maria som hadde unnsluppet flammene.
Moder Margareta var en
rikt benådet mystiker. I alt sitt arbeid stolte hun på forsynet - «det
sørger for alt!» En gang sa hun til sin niese: «Vi trenger kors for å kunne
komme til himmelen», og hennes liv sørget for mange: fattigdom, utrygghet, sykdom
og kontinuerlig strid i barske omgivelser, men hun var alltid klar til å
strekke ut en hånd til dem som hadde det verre enn henne.
Hun døde den 23. desember
1771, bare noen uker etter sin 70-årsdag, i kongregasjonens moderhus i
Montréal. Kongregasjonen ble godkjent av Den hellige Stol i 1880. Dekretet som
innledet hennes saligkåringsprosess og ga henne
tittelen Venerabilis («Ærverdig»), ble undertegnet den 28. april
1890. Hun ble saligkåret den 3. mai 1959 av den salige pave Johannes
XXIII (1958-63). Ved saligkåringen kalte pave Johannes henne «Den
universelle nestekjærlighetens mor».
En mirakuløs helbredelse
av en ung kvinne fra leukemi i 1978 ble anerkjent som et mirakel på Margaretas
forbønn, noe som åpnet veien for hennes helligkåring. Hun ble helligkåret den
9. desember 1990 av pave Johannes Paul II i Peterskirken i
Roma. Hun var den første innfødte kanadiske helgen. Hennes minnedag er
dødsdagen 23. desember, men 16. oktober og 11. april nevnes også.
Siden hennes død har De
grå søstrene etablert skoler, hospitaler og barnehjem over hele Canada, USA,
Afrika og Sør-Amerika, og de er spesielt kjent for sitt arbeid blant eskimoer.
Deres søsterkommuniteter er Sisters of Charity of St. Hyacinthe, Sisters of
Charity i Ottawa, Sisters of Charity i Québec, Grey Nuns of the Sacred Heart i
Philadelphia og Grey Sisters of the Immaculate Conception i Pembroke.
Kilder:
Attwater/John, Attwater/Cumming, Butler (XII), Benedictines, Delaney, Bunson,
Day, Jones2, Schauber/Schindler, Gorys, Dammer/Adam, Holböck (3), Index99, CE,
CSO, Patron Saints SQPN, Infocatho, Heiligenlexikon, vatican.va -
Kompilasjon og oversettelse: p. Per
Einar Odden - Sist oppdatert: 2003-06-23 13:47
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/mlajemme
Sanctuaire Sainte Marguerite d'Youville :
https://sanctuaireyouville.ca/
Site des Sœurs Grises de Montréal : https://sgm.qc.ca/
Voir aussi : http://www.sgm.qc.ca/fr/main-nav/sainte-marguerite-dyouville/son-histoire/
http://fr.sanctuaireyouville.ca/sainte_marguerite_d_youville