Etienne, le Protomartyr
Après la période des fêtes, nous revenons à nos catéchèses. J'avais médité avec vous sur les figures des douze Apôtres et de saint Paul. Puis nous avons commencé à réfléchir sur les autres figures de l'Eglise naissante et ainsi, nous voulons aujourd'hui nous arrêter sur la figure de saint Etienne, fêté par l'Eglise le lendemain de Noël. Saint Etienne est le plus représentatif d'un groupe de sept compagnons. La tradition voit dans ce groupe la semence du futur ministère des "diacres", même s'il faut souligner que cette dénomination est absente dans le Livre des Actes. L'importance d'Etienne découle dans tous les cas du fait que Luc, dans son livre important, lui consacre deux chapitres entiers.
Le récit de Luc part de la constatation d'une sous-division établie au sein de l'Eglise primitive de Jérusalem: celle-ci était certes entièrement composée de chrétiens d'origine juive, mais certains d'entre eux étaient originaires de la terre d'Israël et étaient appelés "Hébreux", tandis que d'autres de foi juive vétérotestamentaire provenaient de la diaspora de langue grecque et étaient appelés "Hellénistes". Voici le problème qui se présentait: les plus démunis parmi les hellénistes, en particulier les veuves dépourvues de tout soutien social, couraient le risque d'être négligés dans l'assistance au service quotidien. Pour remédier à cette difficulté, les Apôtres, se réservant la prière et le ministère de la Parole comme devoir central propre, décidèrent de charger "sept hommes de bonne réputation, remplis de l'Esprit et de sagesse" afin d'accomplir le devoir de l'assistance (Ac 6, 2-4), c'est-à-dire du service social caritatif. Dans ce but, comme l'écrit Luc, sur l'invitation des Apôtres, les disciples élirent sept hommes. Nous connaissons également leurs noms. Il s'agit de: "Etienne, homme rempli de foi et de l'Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas prosélyte d'Antioche. On les présenta aux Apôtres et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains" (Ac 6, 5-6).
Le geste de l'imposition des mains peut avoir diverses significations. Dans l'Ancien Testament, ce geste a surtout la signification de transmettre une charge importante, comme le fit Moïse avec Josué (cf. Mb 27, 18-23), désignant ainsi son successeur. Dans ce sillage, l'Eglise d'Antioche utilisera également ce geste pour envoyer Paul et Barnabé en mission aux peuples du monde (cf. Ac 13, 3). C'est à une imposition analogue des mains sur Timothée, pour lui transmettre une fonction officielle, que font référence les deux Epîtres de Paul qui lui sont adressées (cf. 1 Tm 4, 14; 2 Tm 1, 6). Le fait qu'il s'agisse d'une action importante, devant être accomplie avec discernement, se déduit de ce que l'on lit dans la Première Epître à Timothée: "Ne te hâte pas d'imposer les mains à qui que ce soit. Ne te fais pas complice des péchés d'autrui" (5, 22). Nous voyons donc que le geste d'imposition des mains se développe dans la lignée d'un signe sacramentel. Dans le cas d'Etienne et de ses compagnons, il s'agit certainement de la transmission officielle, de la part des Apôtres, d'une charge et, dans le même temps, d'une façon d'implorer la grâce de Dieu pour qu'ils l'exercent.
La chose la plus importante à souligner est que, outre les services caritatifs, Etienne accomplit également une tâche d'évangélisation à l'égard de ses compatriotes, de ceux qu'on appelle "hellénistes", Luc insiste en effet sur le fait que celui-ci, "plein de grâce et de puissance" (Ac 6, 8), présente au nom de Jésus une nouvelle interprétation de Moïse et de la Loi même de Dieu, il relit l'Ancien Testament à la lumière de l'annonce de la mort et de la résurrection de Jésus. Cette relecture de l'Ancien Testament, une relecture christologique, provoque les réactions des Juifs qui perçoivent ses paroles comme un blasphème (cf. Ac 6, 11-14). C'est pour cette raison qu'il est condamné à la lapidation. Et saint Luc nous transmet le dernier discours du saint, une synthèse de sa prédication. Comme Jésus avait montré aux disciples d'Emmaüs que tout l'Ancien Testament parle de lui, de sa croix et de sa résurrection, de même saint Etienne, suivant l'enseignement de Jésus, lit tout l'Ancien Testament d'un point de vue christologique. Il démontre que le mystère de la Croix se trouve au centre de l'histoire du salut raconté dans l'Ancien Testament, il montre que réellement Jésus, le crucifié et le ressuscité, est le point d'arrivée de toute cette histoire. Et il démontre donc également que le culte du temple est fini et que Jésus, le ressuscité, est le nouveau et véritable "temple". C'est précisément ce "non" au temple et à son culte qui provoque la condamnation de saint Etienne, qui, à ce moment-là - nous dit saint Luc -, fixant les yeux vers le ciel vit la gloire de Dieu et Jésus qui se trouvait à sa droite. Et voyant le ciel, Dieu et Jésus, saint Etienne dit: "Voici que je contemple les cieux ouverts: le Fils de l'homme est debout à la droite de Dieu" (Ac 7, 56). Suit alors son martyre, qui, de fait, est modelé sur la passion de Jésus lui-même, dans la mesure où il remet au "Seigneur Jésus" son esprit et qu'il prie pour que les péchés de ses meurtriers ne leur soient pas imputés (cf. Ac 7, 59-60).
Le lieu du martyre de saint Etienne à Jérusalem est traditionnellement situé un peu à l'extérieur de la Porte de Damas, au nord, où s'élève à présent précisément l'église Saint-Etienne, à côté de la célèbre Ecole Biblique des Dominicains. La mort d'Etienne, premier martyr du Christ, fut suivie par une persécution locale contre les disciples de Jésus (cf. Ac 8, 1), la première qui ait eu lieu dans l'histoire de l'Eglise. Celle-ci constitua l'occasion concrète qui poussa le groupe des chrétiens juifs d'origine grecque à fuir de Jérusalem et à se disperser. Chassés de Jérusalem, ils se transformèrent en missionnaires itinérants: "Ceux qui s'étaient dispersés allèrent répandre partout la Bonne Nouvelle de la Parole" (Ac 8, 4). La persécution et la dispersion qui s'ensuit deviennent mission. L'Evangile se diffusa ainsi en Samarie, en Phénicie et en Syrie, jusqu'à la grande ville d'Antioche, où selon Luc il fut annoncé pour la première fois également aux païens (cf. Ac 11, 19-20) et où retentit aussi pour la première fois le nom de "chrétiens" (Ac 11, 26).
Luc note en particulier que les lapidateurs d'Etienne "avaient mis leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul" (Ac 7, 58), le même qui, de persécuteur, deviendra un éminent apôtre de l'Evangile. Cela signifie que le jeune Saul devait avoir entendu la prédication d'Etienne, et qu'il connaissait donc ses contenus principaux. Et saint Paul était probablement parmi ceux qui, suivant et entendant ce discours, "s'exaspéraient contre lui, et grinçaient des dents" (Ac 7, 54). Et nous pouvons alors voir les merveilles de la Providence divine. Saul, adversaire acharné de la vision d'Etienne, après sa rencontre avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas, reprend la lecture christologique de l'Ancien Testament effectuée par le Protomartyre, il l'approfondit et la complète, et devient ainsi l'"Apôtre des Nations". La Loi est accomplie, ainsi enseigne-t-il, dans la Croix du Christ. Et la foi en Christ, la communion avec l'amour du Christ est le véritable accomplissement de toute la Loi. Tel est le contenu de la prédication de Paul. Il démontre ainsi que le Dieu d'Abraham devient le Dieu de tous. Et tous les croyants en Jésus Christ, en tant que fils d'Abraham, participent de ses promesses. Dans la mission de saint Paul s'accomplit la vision d'Etienne.
L'histoire d'Etienne nous dit beaucoup de choses. Par exemple, elle nous enseigne qu'il ne faut jamais dissocier l'engagement social de la charité de l'annonce courageuse de la foi. Il était l'un des sept, chargé en particulier de la charité. Mais il n'était pas possible de dissocier la charité et l'annonce. Ainsi, avec la charité, il annonce le Christ crucifié, jusqu'au point d'accepter également le martyre. Telle est la première leçon que nous pouvons apprendre de la figure de saint Etienne: charité et annonce vont toujours de pair. Saint Etienne nous parle surtout du Christ, du Christ crucifié et ressuscité comme centre de l'histoire et de notre vie. Nous pouvons comprendre que la Croix reste toujours centrale dans la vie de l'Eglise et également dans notre vie personnelle. Dans l'histoire de l'Eglise ne manquera jamais la passion, la persécution. Et c'est précisément la persécution qui, selon la célèbre phrase de Tertullien, devient une source de mission pour les nouveaux chrétiens. Je cite ses paroles: "Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous: le sang des chrétiens est une semence" (Apologetico 50, 13: Plures efficimur quoties metimur a vobis: semen est sanguis christianorum). Mais dans notre vie aussi la croix, qui ne manquera jamais, devient bénédiction. Et en acceptant la croix, en sachant qu'elle devient et qu'elle est une bénédiction, nous apprenons la joie du chrétien également dans les moments de difficulté. La valeur du témoignage est irremplaçable, car c'est à lui que conduit l'Evangile et c'est de lui que se nourrit l'Eglise. Que saint Etienne nous enseigne à tirer profit de ces leçons, qu'il nous enseigne à aimer la Croix, car elle est le chemin sur lequel le Christ arrive toujours à nouveau parmi nous.
* * *
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones venus à cette audience. Je salue particulièrement les diacres du séminaire de Lille. Puissiez-vous, à l’exemple de saint Étienne, être d’ardents témoins de l’Évangile par votre engagement concret au service de vos frères et par l’annonce courageuse de la foi en Jésus. Que Dieu vous bénisse !
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070110_fr.html
FÊTE DE SAINT ÉTIENNE, PREMIER MARTYR
BENOÎT XVI
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Lundi 26 décembre 2011
Lundi 26 décembre 2011
Au lendemain de la liturgie solennelle de la Nativité du Seigneur, nous célébrons aujourd’hui la fête de saint Etienne, diacre et premier martyr de l’Eglise. L’historien Eusèbe de Césarée le définit comme le « parfait martyr » (Die Kirchengeschichte, v, 2, 5 : gcs ii, 1, Leipzig 1903, 430) parce qu’il est écrit dans les Actes des Apôtres : « Etienne, rempli de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et signes parmi le peuple » (6, 8). Saint Grégoire de Nysse commente ainsi : « C’était un homme honnête et plein d’Esprit Saint : avec bonté, il remplissait sa charge de nourrir les pauvres et avec liberté de parole et par la force de l’Esprit Saint, il fermait la bouche aux ennemis de la vérité » (Sermo in Sanctum Stephanum ii : gno x, 1, Leiden 1990, 98). Homme de prière et d’évangélisation, Etienne, dont le nom signifie « couronne » a reçu de Dieu le don du martyre. En effet, « plein d’Esprit Saint (…), il vit la gloire de Dieu » (Ac 7, 55) et alors qu’il était lapidé, il priait : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Ac 7, 59). Puis, tombé à genoux, il suppliait pour le pardon de ses accusateurs : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Ac 7, 60). C’est pourquoi l’Eglise orientale chante dans les hymnes : « Les pierres sont devenues pour toi des marches et des échelles pour l’ascension céleste… et tu t’es approché, joyeux, de l’assemblée des anges en fête » (mhnaia t. II, Rome 1889, 694.695).
Après la génération des apôtres, les martyrs acquièrent une place de premier plan dans la considération de la communauté chrétienne. Aux temps des grandes persécutions, leur éloge fortifie le chemin difficile des fidèles et encourage ceux qui sont à la recherche de la vérité à se convertir au Seigneur. C’est pourquoi, par une disposition divine, l’Eglise vénère les reliques des martyrs et les honore par des surnoms comme « maîtres de vie », « témoins vivants », « piliers animés », « messagers silencieux » (Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 5 : pg 36, 500 C).
Chers amis, la véritable imitation du Christ, c’est l’amour, que certains écrivains chrétiens ont défini comme « le martyre secret ». A ce propos, saint Clément d’Alexandrie écrit : « Ceux qui mettent en pratique les commandements du Seigneur lui rendent témoignage dans toutes leurs actions, puisqu’ils font ce que lui veut, et qu’ils invoquent fidèlement le nom du Seigneur » (Stromatum iv, 7, 43, 4 : sc 463, Paris 2001, 130). Comme dans l’antiquité, aujourd’hui aussi l’adhésion sincère à l’Evangile peut requérir le sacrifice de la vie et de nombreux chrétiens dans différentes régions du monde sont exposés à la persécution, et parfois au martyre. Mais le Seigneur nous rappelle que « celui qui aura tenu bon jusqu'au bout sera sauvé » (Mt 10,22).
Nous adressons notre prière à la Très Sainte Vierge Marie, Reine des martyrs, afin de garder intacte notre volonté de faire le bien, surtout à l’égard de ceux qui s’opposent à nous. Aujourd’hui, nous confions en particulier à la miséricorde divine les diacres de l’Eglise, afin qu’éclairés par l’exemple de saint Etienne, ils collaborent, selon la mission qui leur est propre, à la tâche d’évangélisation (cf. Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, 94).
Chers frères et sœurs,
Noël nous pousse, de façon encore plus forte, à prier Dieu afin que s’arrête la main des violents qui sèment la mort et que la justice et la paix puissent régner dans le monde. Mais notre terre continue à être irriguée du sang des innocents. J’ai appris avec une profonde tristesse la nouvelle des attentats qui, cette année aussi, le jour de la naissance de Jésus, ont apporté le deuil et la douleur dans plusieurs églises du Nigeria. Je désire manifester à la communauté chrétienne ma proximité sincère et affectueuse, ainsi qu’à tous ceux qui ont été frappés par ce geste absurde et j’invite à prier le Seigneur pour les nombreuses victimes. Je lance un appel afin qu’avec le concours des différentes composantes sociales, on retrouve la sécurité et la sérénité. En cet instant, je veux répéter encore une fois et avec force : la violence est un chemin qui ne conduit qu’à la douleur, à la destruction et à la mort; le respect, la réconciliation et l’amour sont l’unique chemin pour atteindre la paix.
***
Bonnes fêtes à vous tous. Merci !
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
ACTES DES APÔTRES
Chapitre 6
1 En ces jours-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes élevèrent des plaintes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service de chaque jour.
2 Mais les Douze, ayant convoqué l'assemblée des disciples, dirent : " Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables.
3 Cherchez donc parmi vous, frères, sept hommes de bon renom, remplis d'Esprit et de sagesse, que nous établirons dans cet office.
4 Quant à nous, nous serons assidus à la prière et au ministère de la parole. "
5 Ce discours plut à toute l'assemblée, et ils choisirent Etienne, homme plein de foi et d'Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménias et Nicolas, prosélyte d'Antioche,
6 qu'ils présentèrent aux apôtres; et (ceux-ci), après avoir prié, leur imposèrent les mains.
7 La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples s'augmentait considérablement à Jérusalem, et une multitude de prêtres obéissaient à la foi.
8 Etienne, plein de grâce et de force, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple.
9 Mais il se leva des gens de la synagogue dite des Affranchis, et des Cyrénéens, et des Alexandrins, et de ceux de Cilicie et d'Asie, qui disputèrent avec Etienne;
10 et ils ne pouvaient résister à sa sagesse ni à l'Esprit par lequel il parlait.
11 Alors ils subornèrent des hommes qui dirent : " Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. "
12 Ils excitèrent le peuple, les Anciens et les scribes, et étant survenus, ils l'enlevèrent et le menèrent au sanhédrin.
13 Et ils produisirent de faux témoins qui disaient : " Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la Loi,
14 car nous l'avons entendu dire que ce Jésus de Nazareth détruira ce lieu et changera les coutumes que Moïse nous a transmises. "
15 Tous ceux qui siégeaient dans le sanhédrin fixèrent les yeux sur lui et virent son visage pareil au visage d'un ange.
Chapitre 7
1 Le grand prêtre dit : " En est-il bien ainsi? "
2 Lui répondit : " Frères et pères, écoutez. Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il demeurât à Harran,
3 et il lui dit : Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai.
4 Alors il quitta le pays des Chaldéens et demeura à Harran. De là, après la mort de son père, (Dieu) le fit émigrer dans ce pays où vous-mêmes demeurez maintenant.
5 Et il ne lui donna aucun lot, dans ce (pays), pas même une enjambée, mais il lui promit de le lui donner en possession, et à sa postérité après lui, bien qu'il fût sans enfant.
6 Dieu parla ainsi : Sa postérité séjournera en pays étranger; on l'asservira et on la maltraitera pendant quatre cents ans;
7 mais la nation à laquelle ils seront asservis, c'est moi qui la jugerai, dit Dieu, et après cela ils sortiront et ils m'adoreront en ce lieu.
8 Et (Dieu) lui donna l'alliance de la circoncision; et ainsi (Abraham), après avoir engendré Isaac, le circoncit le huitième jour; puis Isaac engendra et circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches.
9 Et les patriarches, jalousant Joseph (le) vendirent pour l'Egypte; mais Dieu était avec lui,
10 et il le tira de toutes ses épreuves, et lui donna grâce et sagesse devant Pharaon, roi d'Egypte, qui le mit à la tête de l'Egypte et de toute sa maison.
11 Or il survint une famine dans tout le pays d'Egypte et en Canaan, et une grande détresse, et nos pères ne trouvaient pas de nourriture.
12 Mais Jacob, ayant appris qu'il y avait des vivres en Egypte, (y) envoya nos pères une première fois.
13 Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon connut quelle était son origine.
14 Et Joseph envoya chercher Jacob, son père et toute la famille, (composée) de soixante-quinze personnes.
15 Et Jacob descendit en Egypte, et il mourut, ainsi que nos pères.
16 Et ils furent transportés à Sichem et déposés dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté à prix d'argent des fils d'Hémor, à Sichem.
17 Comme le temps approchait où devait s'accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, le peuple s'accrut et se multiplia en Egypte,
18 jusqu'à ce que se leva sur l'Egypte un autre roi qui ne connaissait pas Joseph.
19 Ce (roi), usant de ruse envers notre race, maltraita (nos) pères en leur faisant exposer leurs enfants, afin qu'ils ne vécussent pas.
20 A cette époque naquit Moïse, qui était beau pour Dieu; il fut nourri trois mois dans la maison de (son) père
21 et, quand il eut été exposé, la fille de Pharaon le recueillit et l'éleva comme son fils.
22 Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en ses paroles et en ses œuvres.
23 Mais quand il eut atteint l'âge de quarante ans, il lui vint dans l'esprit de visiter ses frères, les enfants d'Israël.
24 Et en ayant vu un qu'on maltraitait, il prit sa défense et vengea l'opprimé en frappant l'Egyptien.
25 Or il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnait le salut par sa main; mais ils ne comprirent pas.
26 Le jour suivant, il se montra devant (deux) qui se battaient, et il tentait de les mettre en paix disant : " Hommes, vous êtes frères : pourquoi vous maltraiter l'un l'autre? "
27 Mais celui qui maltraitait son congénère le repoussa, disant : Qui t'a
établi chef et juge sur nous?
28 Veux-tu me tuer, comme tu as tué hier l'Egyptien?
29 A cette parole, Moïse s'enfuit, et il alla séjourner au pays de Madian, où il engendra deux fils.
30 Quarante ans s'étant écoulés, un ange lui apparut, au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu.
31 A cette vue, Moïse était étonné de l'apparition et comme il s'approchait pour regarder, la voix du Seigneur se fit (entendre) :
32 Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Mais, devenu tremblant, Moïse n'osait regarder.
33 Et le seigneur lui dit : Ote la chaussure de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte.
34 J'ai vu l'affliction de mon peuple qui est en Egypte, j'ai entendu leur gémissement, et je suis descendu pour les délivrer. Et maintenant viens, que je t'envoie en Egypte.
35 Ce Moïse qu'ils avaient renié en disant : Qui t'a établi chef et juge? c'est lui que Dieu a envoyé comme chef et rédempteur, avec l'assistance de l'ange qui lui était apparu dans le buisson.
36 C'est lui qui les fit sortir en opérant des prodiges et des miracles dans la terre d'Egypte, dans la mer Rouge et au désert pendant quarante ans.
37 C'est ce Moïse qui dit aux enfants d'Israël : Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi.
38 C'est lui qui, dans l'assemblée, au désert, fut avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sinaï et avec nos pères; qui reçut des paroles de vie pour vous les donner;
39 à qui nos pères ne voulurent pas obéir, mais qu'ils repoussèrent, tandis que, retournés de cœur vers l'Egypte,
40 ils dirent à Aaron : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé.
41 Ils fabriquèrent en ces jours-là un veau (d'or), et ils offrirent un sacrifice à l'idole, et ils se réjouissaient des œuvres de leurs mains.
42 Mais Dieu se détourna et les livra au culte de l'armée du ciel, selon qu'il est écrit au livre des Prophètes : M'avez-vous offert des victimes et des sacrifices pendant quarante ans au désert, maison d'Israël?
43 Vous avez porté la tente de Moloch et l'astre de votre dieu Réphan, les images que vous avez faites pour les adorer ! Aussi je vous transporterai par delà Babylone.
44 Nos pères dans le désert avaient le tabernacle du témoignage, comme l'avait ordonné celui qui dit à Moïse de le faire selon le modèle qu'il avait vu.
45 L'ayant reçu, nos pères l'amenèrent aussi, avec Josué, lorsqu'ils firent la conquête sur les nations que Dieu chassa de devant nos pères, (et ils le gardèrent) jusqu'aux jours de David.
46 Celui-ci trouva grâce devant Dieu, et il demanda de trouver une demeure pour le Dieu de Jacob.
47 Néanmoins ce fut Salomon qui lui bâtit une maison.
48 Mais le Très-Haut n'habite pas dans ce qui est fait de main d'homme, comme dit le prophète :
49 Le ciel est mon trône, et la terre l'escabeau de mes pieds. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera mon lieu de repos?
50 N'est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses?
51 (Hommes) au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreille, vous résistez toujours à l'Esprit-Saint : tels vos pères, tels vous-mêmes.
52 Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont même tué ceux qui prédisaient la venue du Juste, envers lequel maintenant vous êtes devenus traîtres et meurtriers,
53 (vous) qui avez reçu la Loi par le ministère des anges, et ne l'avez pas gardée ! "
54 En entendant ces paroles, ils avaient le cœur exaspéré, et ils grinçaient des dents contre lui.
55 Mais (Etienne), qui était rempli de l'Esprit-Saint, ayant fixé les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu,
56 et il dit : " Voici que je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. "
57 Ils poussèrent de grands cris, se bouchèrent les oreilles et se jetèrent tous ensemble sur lui;
58 et après l'avoir entraîné hors de la ville, ils le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme nommé Saul.
59 Pendant qu'ils lapidaient Etienne, il priait disant : " Seigneur Jésus, recevez mon esprit ! "
60 S'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte : " Seigneur, ne leur imputez pas ce péché ! " Et, cela dit, il mourut.
Chapitre 8
1 Or Saul approuvait qu'on le fît mourir. Il y eut ce jour-là une grande persécution contre la communauté de Jérusalem; et tous, sauf les apôtres, furent dispersés dans les campagnes de la Judée et de la Samarie.
2 Des hommes pieux ensevelirent Etienne et firent sur lui grande lamentation.
3 Quant à Saul, il ravageait la communauté, allant de maison en maison; il (en) arrachait hommes et femmes, qu'il faisait jeter en prison.
Actes des Apôtres, VI :1-VIII : 3
Premier Martyr
(† 35)
On ignore si saint Étienne fut disciple de Jésus-Christ ou s'il fut converti par les prédications des Apôtres; mais il est certain qu'il se fit promptement remarquer par ses vertus, et mérita d'être le chef des sept diacres élus par les Apôtres pour les aider dans les fonctions secondaires de leur ministère. Le récit de son élection, de sa prédication et de son martyre lui attribue cinq plénitudes. Il était plein de foi, parce qu'il croyait fermement tous les mystères et qu'il avait une grâce spéciale pour les expliquer. Il était plein de sagesse, et nul ne pouvait résister aux paroles qui sortaient de sa bouche. Il était plein de grâce, montrant dans tous ses actes une ferveur toute céleste et un parfait amour de Dieu. Il était plein de force, comme son martyre en fut la preuve éloquente. Enfin il était plein du Saint-Esprit, qu'il avait reçu au cénacle par l'imposition des mains des Apôtres.
Tant de vertus ne tardèrent pas à produire dans Jérusalem d'abondants fruits de salut. Étienne, élevé à l'école de Gamaliel, dans toute la science des Juifs, avait même une autorité spéciale pour convertir les prêtres et les personnes instruites de sa nation. Ses miracles ajoutaient encore au prestige de son éloquence et de sa sainteté. De tels succès excitèrent bientôt la jalousie; on l'accusa de blasphémer contre Moïse et contre le temple.
Étienne fut traîné devant le Conseil, répondit victorieusement aux attaques dirigées contre lui, et prouva que le blasphème était du côté de ses adversaires et de ses accusateurs. A ce moment le visage du saint diacre parut éclatant de lumière comme celui d'un ange. Mais il avait affaire à des obstinés, à des aveugles. Pour toute réponse à ses paroles et au prodige céleste qui en confirmait la vérité, ils grinçaient des dents contre lui et se disposaient à la plus noire vengeance. Afin de rendre leur conduite plus coupable, Dieu fit un nouveau miracle; le ciel s'entr'ouvrit et le Saint, levant les yeux en haut, s'écria avec ravissement: "Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu." A ces mots ses ennemis ne se contiennent plus; ils poussent des cris de mort, entraînent le martyr hors de la ville et le lapident comme un blasphémateur. Étienne, calme et souriant, invoquait Dieu et disait: "Seigneur, recevez mon esprit!... Seigneur, ne leur imputez point ce péché." Saul, le futur saint Paul, était parmi les bourreaux. "Si Étienne n'avait pas prié, dit saint Augustin, nous n'aurions pas eu saint Paul."
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_etienne.html
SAINT ÉTIENNE
Étienne ou Stéphane veut dire couronne en grec; en hébreu il signifie règle. Il fut la couronne, c'est-à-dire le chef des martyrs du Nouveau Testament; comme Abel de, l’ancien. Il fut encore une règle, c'est-à-dire un exemple aux autres de souffrir pour J.-C. ou bien d'agir et de vivre dans la sincérité, ou de prier pour ses ennemis. Stéphane signifierait encore, d'après une autre étymologie, Strenue fans, qui parle avec énergie, comme il appert par son discours et par sa belle prédication de la parole de Dieu. Stéphane signifierait aussi : qui parle avec force aux vieilles, Strenue fans anus, parce qu'il parlait avec énergie, avec dignité aux veuves qu'il instruisait et dirigeait d'après la commission qu'il en avait reçue des apôtres, et qui, à la lettre, étaient vieilles. Il est donc couronné comme chef du martyre, règle du souffrir et du bien vivre, orateur énergique dans sa prédication, riche, et parlant 'aulx vieilles dans ses admirables instructions.
Étienne fui un des sept diacres ordonnés par les apôtres pour exercer le ministère. Car le nombre des disciples s'augmentant, ceux des gentils, qui étaient convertis, commencèrent à murmurer contre les juifs nouvellement chrétiens de ce que leurs veuves étaient méprisées et laissées de côté dans le ministère de tous les jours. On peut assigner deux causes à ces murmures : ou bien leurs veuves n'étaient pas admises à partager le ministère, ou bien elles étaient plus surchargées que les autres dans cet exercice quotidien. Les apôtres en effet, voulant s'appliquer entièrement à la dispensation de la parole, confièrent aux veuves le soin de distribuer les aumônes. Or, ils voulurent apaiser les murmures qui s'élevaient par rapporta l’administration des veuves et rassemblèrent la multitude des fidèles auxquels ils dirent : « Il n'est pas juste que nous cessions d'annoncer la parole de Dieu pour avoir soin des tables. » La glose ajoute : « parce que la nourriture de l’esprit est préférable aux mets qui alimentent le corps. » Choisissez donc, frères, sept hommes d'entre vous, d'une probité reconnue, pleins de l’Esprit saint et de sagesse, à qui nous commettions ce ministère, afin qu'ils servent ou qu'ils président ceux qui servent; nous nous appliquerons entièrement à la prière et à la dispensation de la parole. » Ce discours plut à toute l’assemblée. On en choisit sept. dont saint Étienne fut le primicier et le chéfecier, et on les amena aux apôtres qui leur imposèrent; les mains. Or, Étienne, qui était plein de grâce et de force, opérait de grands prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Les juifs jaloux conçurent le désir de prendre le dessus sur lui et de l’accuser : alors ils essayèrent de le vaincre de trois manières: savoir, en discutant, en produisant de faux témoins et en le jetant dans les tourments. Toutefois il fut plus savant dans la discussion; il démasqua les faux témoins et triompha des supplices. Dans chacun de ces combats le ciel lui vint en aide. Dans le premier, l’Esprit saint lui fut donné pour qu'il fût pourvu de sagesse ; dans le second, il parut avec un visage angélique afin d'effrayer les faux témoins ; dans le troisième, J.-C. se montra disposé à l’aider pour le fortifier dans le martyre. Dans chaque combat, l’histoire tient compte de trois choses, savoir: la lutte engagée, le secours prêté et le triomphe remporté. En parcourant l’histoire, nous pourrons voir tous ces succès en peu de mots.
Comme Étienne faisait beaucoup de miracles et prêchait fort souvent au peuple, les juifs envieux engagèrent avec lui le premier combat pour le vaincre dans la discussion. Quelques-uns de la synagogue des libertins, c'est-à-dire des enfants des hommes libres, qui ont reçu la liberté par la manumission, s'élevèrent contre lui. Ce fut donc la postérité des esclaves qui résista la première à la foi. Il y avait aussi des Cyrénéens de la ville de Cyrène, des Alexandrins et des hommes de Cilicie et d'Asie qui disputèrent avec saint Étienne. Ce premier combat fut suivi du triomphe; car ils ne pouvaient résister à sa sagesse; et l’auteur sacré ajoute. : « et à l’Esprit qui parlait par sa bouche » ; ce qui désigne l’aide accordé. Voyant donc qu'ils ne pouvaient l’emporter sur lui dans ce genre de combat, ils furent assez habiles pour choisir une seconde manière, qui était de le vaincre à l’aide des faux témoins. Alors ils en subornèrent deux pour l’accuser de quatre sortes de blasphèmes. Après l’avoir amené dans le conseil, les faux témoins lui reprochaient quatre faits savoir le blasphème contre Dieu, contre Moïse, contre la loi et contre le tabernacle ou le temple : Voilà le combat. Cependant tous ceux qui étaient assis dans le conseil ayant levé les yeux sur lui, virent son visage comme le visage d'un ange: C'est le secours. Vient ensuite la victoire de ce second combat, par lequel les faux témoins furent confondus dans leurs dépositions. Car le Prince des prêtres dit: « Les choses sont-elles ainsi qu'il vient d'en être déposé? » Alors le bienheureux, Étienne se disculpa catégoriquement des quatre blasphèmes dont l’avaient chargé les faux témoins. Et d'abord, il se disculpa de blasphème contre Dieu, en disant que le Dieu qui a parlé à leurs pères et aux prophètes était le Dieu de gloire, c'est-à-dire, celui qui donne ou qui possède la gloire, ou bien encore, celui auquel la gloire est due par la créature. En cet endroit il loua Dieu de trois manières, ce qui peut se prouver par trois passages. C'est le Dieu de gloire, ou qui donne la gloire; il y a au livre des Rois (II) : « Celui qui me portera honneur, je lui porterai gloire. » Il est Dieu de gloire ou qui contient la .gloire. On lit, au livre des Proverbes (VIII) : « Avec moi sont les richesses et la gloire. » Il est le Dieu de gloire, c'est-à-dire, le Dieu auquel la créature doit la gloire. La 1ère épître à Timothée (I) dit: « Au roi immortel des siècles, au seul Dieu, gloire et honneur dans tous les siècles. » Donc Étienne loua Dieu en trois manières, en disant qu'il est glorieux, qu'il donne la gloire et qu'il la mérite.. Il se disculpa ensuite du reproche de blasphème contre Moïse, en louant le même Moïse de plusieurs manières. il le loua principalement par trois circonstances : pour la ferveur de son zèle, pour avoir tué l’Egyptien qui avait frappé un de ses frères ; d'avoir fait des miracles en Égypte et dans le désert; de l’honneur qu'il eut de converser avec Dieu plusieurs fois. Enfin il se disculpa du troisième blasphème, contre la loi, en relevant son prix par trois raisons: la première, parce qu'elle avait Dieu pour auteur, la seconde parce qu'elle avait eu le grand et illustre Moïse pour ministre; la troisième par rapport à la fin qu'elle a, savoir qu'elle donne la vie. Enfin il se disculpa du quatrième blasphème contre le temple et le Tabernacle, eu disant quatre sortes de biens du Tabernacle ; savoir : qu'il avait été commandé par Dieu ; que Moïse en avait reçu le plan dans une vision ; qu'il avait été achevé par Moïse et qu'il renfermait l’arche du témoignage. Il dit que le temple avait remplacé le Tabernacle. C'est ainsi que saint Étienne se disculpa, à l’aide du raisonnement, des crimes qu'on lui imputait.
Les Juifs, se voyant une seconde fois vaincus, choisissent un troisième moyen et engagent le troisième combat : c'était de le vaincre au moins par les tourments et les supplices. Saint Étienne ne s'en fut pas plutôt aperçu que, voulant pratiquer le précepte du Seigneur au sujet de la correction fraternelle, il essaya par trois moyens de lés corriger et de les empêcher de commettre une pareille méchanceté, savoir : par pudeur, par crainte et par amour. 1° Par pudeur, en leur reprochant la dureté de leur coeur et la mort des Saints. « Têtes dures, dit-il, hommes incirconcis de coeur et d'oreilles, vous résistez toujours au Saint-Esprit, et vous êtes tels que vos pères ont été. Quel est le prophète que vos pères n'aient pas persécuté? Ils ont tué ceux qui prédisaient l’avènement du Juste. » Par là, dit la glose, il expose trois degrés de malice. Le 1er, de résister au Saint-Esprit, le 2e, de persécuter les prophètes, le 3e, de les tuer par un excès de méchanceté. Ils avaient en effet le front d'une courtisane; ils né savaient rougir, ni s'arrêter dans la voie du mal qu'il s avaient conçu. Bien au contraire, à ces paroles ils entrèrent dans une rage qui leur déchirait le coeur et ils grinçaient des dents contre lui. 2° Il les corrigea par la crainte, en leur disant qu'il voyait J.-C. debout a la droite de Dieu, comme prêt à l’aider et à condamner ses adversaires. Mais Étienne étant rempli du Saint-Esprit, et levant les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu, et il lit : « Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de la Vertu de Dieu. » Et quoi qu'il les eût déjà repris par la pudeur et par la crainte, ils ne furent cependant point encore corrigés, mais ils devinrent pires qu'auparavant. « Alors jetant de grands cris, et se bouchant les oreilles (pour ne pas entendre ses blasphèmes, dit la glose), ils se jetèrent tous ensemble sur lui, et l’avant entraîné hors de la ville, ils le lapidèrent. » En cela ils croyaient agir d'après la loi qui ordonnait de lapider le blasphémateur hors de la place. Et les. deux faux témoins qui devaient lui jeter la première pierre, selon le texte de la loi : « Les témoins lui jetteront les premiers la pierre de leur propre main, etc. » se dépouillèrent de leurs habits, soit pour qu'ils ne fussent pas souillés par le contact d'Étienne, soit afin d'être plus libres polir jeter les pierres, et les mirent aux pieds d'un jeune homme nommé Saul et plus tard Paul, lequel en gardant ces vêtements, pour qu'ils fussent moins embarrassés, le lapida, pour ainsi dire, par la main de tous. N'ayant donc pu les détourner de leur crime ni par la pudeur, ni par la crainte, il essaya d'un troisième moyen, qui était de les adoucir au moins par l’amour. Peut-on un amour plus éminent que celui dont il fit preuve en priant pour lui et pour eux ? Il pria pour lui d'abord, afin d'abréger les instants de sa passion; pour eux ensuite, afin qu'elle ne leur fût point imputée à péché. Ils lapidaient, dis-je, Étienne qui priait et qui disait : « Seigneur Jésus, recevez mon esprit. » S'étant mis ensuite à genoux, il s'écria à haute voix : « Seigneur, ne leur imputez pas ce péché car ils ne savent ce qu'ils font. » Et voyez quel amour admirable! quand il prie pour lui, il est debout; quand il prie pour ses bourreaux, il fléchit les genoux, comme s'il eût préféré être plutôt exaucé dans ce qu'il sollicitait pour les autres, que dans ce qu'il demandait polir lui-même. Pour eux plutôt que pour lui, il fléchit, les genoux parce que, dit la glose a ce propos, il implorait un plus grand remède là où le mal était plus grand. En cela ce martyr de J.-C. imita le Seigneur qui, dans sa passion, pria pour lui quand il dit : « Père, je remets mon âme entre vos mains; » et pria pour ceux qui le crucifiaient en disant : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » « Et après cette parole, il s'endormit au Seigneur. » Belle parole, ajoute la glose, il s'endormit, et non pas il mourut, car en offrant ce sacrifice d'amour, il s'endormit avec l’espoir de se réveiller à la résurrection. Étienne fut lapidé l’année que J.-C. monta au ciel, au commencement du mois d'août, le matin du troisième jour. Saint Gamaliel et Nicodème, qui tenaient pour les chrétiens dans tous les conseils des Juifs, l’ensevelirent dans un champ de ce même Gamaliel, et firent ses funérailles avec un grand deuil: et il s'éleva une grande persécution contre les chrétiens de Jérusalem, car après le meurtre du bienheureux Étienne, qui était l’un des principaux, on se mit à les persécuter, au point que tous les chrétiens, excepté les apôtres comme plus courageux, furent dispersés par toute la province de Judée, selon que. le Seigneur le leur avait recommandé : « S'ils vous persécutent dans une ville, fuyez dans une autre. »
L'éminent docteur Augustin rapporte que saint Étienne fut illustre par d'innombrables miracles; par la résurrection de six morts, par la guérison d'une foule de malades. Parmi ces miracles qu'il raconte, il en est quelques-uns de fort remarquables. Il dit donc que l’on mettait des fleurs sur l’autel de saint Étienne et que quand on en avait touché les malades, ils étaient miraculeusement guéris. Des linges pris à son autel, et posés sur des malades, procuraient à plusieurs la guérison de leurs infirmités. Au livre XXII de la Cité de Dieu, il dit que des fleurs qu'on avait prises de son autel furent mises sur les yeux d'une femme aveugle qui recouvra tout aussitôt la vue. Dans le même livre, il rapporte que l’un des premiers d'une ville, Martial, qui était infidèle, ne voulait absolument pas se convenir. Étant tombé gravement malade, son gendre, plein de foi, vint à l’église de Saint-Étienne, prit des fleurs qui étaient, sur son autel, et les cacha auprès de la tête de Martial, qui, après avoir dormi dessus, s'écria, dès avant le jour, qu'on envoyât chercher l’évêque. Celui-ci étant absent, un prêtre vint; et sur l’assurance que lui donna Martial de sa foi, il lui administra le baptême. Tant qu'il vécut, toujours il avait ces mots à la bouche : « Jésus-Christ, recevez mon esprit, » sans savoir que c'étaient les dernières paroles de saint Étienne.
Voici un autre miracle rapporté dans le même livre une dame appelée Pétronie était tourmentée depuis longtemps d'une très grave infirmité ; elle avait employé une foule de remèdes qui n'avaient laissé trace de guérison ; un jour elle consulte un Juif qui lui donne un anneau dans lequel se trouvait enchâssée une pierre, afin qu'elle se ceignit avec une corde de cet anneau sur sa chair nue, et que par sa vertu elle recouvrât la santé. Mais comme elle s'aperçut que cela ne lui procurait aucun bien, elle se hâta d'aller à l’église du premier martyr Etienne le prier de la guérir. Aussitôt, sans que la corde fût déliée, l’anneau resté entier tomba à terre : elle se sentit à l’instant tout à, fait guérie.
Le même livre rapporte un autre miracle non moins admirable. A Césarée de Cappadoce, une noble dame avait perdu son mari; mais elle avait une belle et nombreuse famille composée de dix enfants, sept. fils et trois filles. Un jour qu'elle avait été offensée par eux, elle maudit ses fils. La vengeance divine suivit de près la malédiction de la mère, et tous sont frappés également d'un horrible châtiment. Un tremblement affreux de tous leurs membres les saisit. Accablés de douleur, ils ne voulurent point que leurs concitoyens fussent témoins de leur malheur et ils coururent par toute la terre, attirant sur eux l’attention.. Deux d'entre eux, un frère et une sueur, Paul et Palladie, vinrent à Hippone et racontèrent à saint Augustin lui-même, qui était évêque de cette ville, ce qui leur était arrivé. Il y avait quinze jours, c'était avant. Pâques, qu'ils se rendaient assidûment à l’église de saint Étienne, le priant avec insistance de leur rendre, la santé. Le jour de Pâques, en présence d'une foule de peuple, Paul franchit tout à coup la balustrade, se prosterne devant l’autel avec foi et révérence, et se met à prier. Les assistants attendent ce qui va arriver, quand il se lève tout à coup. Il était guéri et délivré désormais de son tremblement. Ayant été amené à saint Augustin, celui-ci le montra au peuple en promettant de lire le lendemain un récit écrit de ce qui s'était passé. Or, comme il parlait au peuple et que 1a soeur assistait elle-même à l’église, toujours agitée dans tous ses membres, elle se leva du milieu des fidèles, passa la balustrade et de suite comme si elle sortait du sommeil, elle se leva guérie. On la montre à la foule qui rend d'immenses actions de grâces à Dieu et à saint Étienne, de la guérison du frère et de la sueur. Orose en revenant chez saint Augustin de visiter saint Jérôme rapporta quelques reliques de saint Étienne qui opérèrent les miracles dont on vient de parler et beaucoup d'autres encore.
Il faut remarquer que saint Étienne ne souffrit pas le martyre aujourd'hui, mais, comme nous l’avons dit plus haut, le trois d'août, jour où l’on célèbre son invention. Nous raconterons alors pour quel motif ces fêtes furent changées. Qu'il suffise de dire ici que 1'Eglise a eu deux raisons de placer, comme elle l’a fait, les trois fêtes qui suivent Noël: La première, c'est afin de réunir à l’Epoux et au chef ceux qui ont été ses compagnons. En effet, en naissant, J.-C. qui est l’Epoux a donné, en ce monde à l’Eglise, son épouse, trois compagnons, dont il est dit dans les cantiques (Cant. V, 10) : « Mon bien-aimé est reconnaissable par sa blancheur et sa rougeur : il est choisi entre mille. » La blancheur indique Jean l’évangéliste, saint confesseur ; la rougeur, saint Étienne, premier martyr ; la multitude virginale des Innocents est signifiée par ces paroles : « Il est choisi entre mille. » La seconde raison est qu'ainsi, l’Eglise réunit ensemble tous les genres de martyrs, selon leur rang de dignité. La naissance du Christ fut, en effet, la cause de leur martyre. Or, il y a trois martyres: le volontaire qu'on subit, le volontaire qu'on ne subit pas, celui que l’on subit, mais qui n'est pas volontaire. On trouve le premier dans saint Etienne, le second dans saint Jean et le troisième dans les Innocents.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/011.htm
Pietro da Cortona . Martirio di Santo Stefano,1660, Ermitage
SAINT ÉTIENNE
Étienne ou Stéphane veut dire couronne en grec; en hébreu il signifie règle. Il fut la couronne, c'est-à-dire le chef des martyrs du Nouveau Testament; comme Abel de, l’ancien. Il fut encore une règle, c'est-à-dire un exemple aux autres de souffrir pour J.-C. ou bien d'agir et de vivre dans la sincérité, ou de prier pour ses ennemis. Stéphane signifierait encore, d'après une autre étymologie, Strenue fans, qui parle avec énergie, comme il appert par son discours et par sa belle prédication de la parole de Dieu. Stéphane signifierait aussi : qui parle avec force aux vieilles, Strenue fans anus, parce qu'il parlait avec énergie, avec dignité aux veuves qu'il instruisait et dirigeait d'après la commission qu'il en avait reçue des apôtres, et qui, à la lettre, étaient vieilles. Il est donc couronné comme chef du martyre, règle du souffrir et du bien vivre, orateur énergique dans sa prédication, riche, et parlant 'aulx vieilles dans ses admirables instructions.
Étienne fui un des sept diacres ordonnés par les apôtres pour exercer le ministère. Car le nombre des disciples s'augmentant, ceux des gentils, qui étaient convertis, commencèrent à murmurer contre les juifs nouvellement chrétiens de ce que leurs veuves étaient méprisées et laissées de côté dans le ministère de tous les jours. On peut assigner deux causes à ces murmures : ou bien leurs veuves n'étaient pas admises à partager le ministère, ou bien elles étaient plus surchargées que les autres dans cet exercice quotidien. Les apôtres en effet, voulant s'appliquer entièrement à la dispensation de la parole, confièrent aux veuves le soin de distribuer les aumônes. Or, ils voulurent apaiser les murmures qui s'élevaient par rapporta l’administration des veuves et rassemblèrent la multitude des fidèles auxquels ils dirent : « Il n'est pas juste que nous cessions d'annoncer la parole de Dieu pour avoir soin des tables. » La glose ajoute : « parce que la nourriture de l’esprit est préférable aux mets qui alimentent le corps. » Choisissez donc, frères, sept hommes d'entre vous, d'une probité reconnue, pleins de l’Esprit saint et de sagesse, à qui nous commettions ce ministère, afin qu'ils servent ou qu'ils président ceux qui servent; nous nous appliquerons entièrement à la prière et à la dispensation de la parole. » Ce discours plut à toute l’assemblée. On en choisit sept. dont saint Étienne fut le primicier et le chéfecier, et on les amena aux apôtres qui leur imposèrent; les mains. Or, Étienne, qui était plein de grâce et de force, opérait de grands prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Les juifs jaloux conçurent le désir de prendre le dessus sur lui et de l’accuser : alors ils essayèrent de le vaincre de trois manières: savoir, en discutant, en produisant de faux témoins et en le jetant dans les tourments. Toutefois il fut plus savant dans la discussion; il démasqua les faux témoins et triompha des supplices. Dans chacun de ces combats le ciel lui vint en aide. Dans le premier, l’Esprit saint lui fut donné pour qu'il fût pourvu de sagesse ; dans le second, il parut avec un visage angélique afin d'effrayer les faux témoins ; dans le troisième, J.-C. se montra disposé à l’aider pour le fortifier dans le martyre. Dans chaque combat, l’histoire tient compte de trois choses, savoir: la lutte engagée, le secours prêté et le triomphe remporté. En parcourant l’histoire, nous pourrons voir tous ces succès en peu de mots.
Comme Étienne faisait beaucoup de miracles et prêchait fort souvent au peuple, les juifs envieux engagèrent avec lui le premier combat pour le vaincre dans la discussion. Quelques-uns de la synagogue des libertins, c'est-à-dire des enfants des hommes libres, qui ont reçu la liberté par la manumission, s'élevèrent contre lui. Ce fut donc la postérité des esclaves qui résista la première à la foi. Il y avait aussi des Cyrénéens de la ville de Cyrène, des Alexandrins et des hommes de Cilicie et d'Asie qui disputèrent avec saint Étienne. Ce premier combat fut suivi du triomphe; car ils ne pouvaient résister à sa sagesse; et l’auteur sacré ajoute. : « et à l’Esprit qui parlait par sa bouche » ; ce qui désigne l’aide accordé. Voyant donc qu'ils ne pouvaient l’emporter sur lui dans ce genre de combat, ils furent assez habiles pour choisir une seconde manière, qui était de le vaincre à l’aide des faux témoins. Alors ils en subornèrent deux pour l’accuser de quatre sortes de blasphèmes. Après l’avoir amené dans le conseil, les faux témoins lui reprochaient quatre faits savoir le blasphème contre Dieu, contre Moïse, contre la loi et contre le tabernacle ou le temple : Voilà le combat. Cependant tous ceux qui étaient assis dans le conseil ayant levé les yeux sur lui, virent son visage comme le visage d'un ange: C'est le secours. Vient ensuite la victoire de ce second combat, par lequel les faux témoins furent confondus dans leurs dépositions. Car le Prince des prêtres dit: « Les choses sont-elles ainsi qu'il vient d'en être déposé? » Alors le bienheureux, Étienne se disculpa catégoriquement des quatre blasphèmes dont l’avaient chargé les faux témoins. Et d'abord, il se disculpa de blasphème contre Dieu, en disant que le Dieu qui a parlé à leurs pères et aux prophètes était le Dieu de gloire, c'est-à-dire, celui qui donne ou qui possède la gloire, ou bien encore, celui auquel la gloire est due par la créature. En cet endroit il loua Dieu de trois manières, ce qui peut se prouver par trois passages. C'est le Dieu de gloire, ou qui donne la gloire; il y a au livre des Rois (II) : « Celui qui me portera honneur, je lui porterai gloire. » Il est Dieu de gloire ou qui contient la .gloire. On lit, au livre des Proverbes (VIII) : « Avec moi sont les richesses et la gloire. » Il est le Dieu de gloire, c'est-à-dire, le Dieu auquel la créature doit la gloire. La 1ère épître à Timothée (I) dit: « Au roi immortel des siècles, au seul Dieu, gloire et honneur dans tous les siècles. » Donc Étienne loua Dieu en trois manières, en disant qu'il est glorieux, qu'il donne la gloire et qu'il la mérite.. Il se disculpa ensuite du reproche de blasphème contre Moïse, en louant le même Moïse de plusieurs manières. il le loua principalement par trois circonstances : pour la ferveur de son zèle, pour avoir tué l’Egyptien qui avait frappé un de ses frères ; d'avoir fait des miracles en Égypte et dans le désert; de l’honneur qu'il eut de converser avec Dieu plusieurs fois. Enfin il se disculpa du troisième blasphème, contre la loi, en relevant son prix par trois raisons: la première, parce qu'elle avait Dieu pour auteur, la seconde parce qu'elle avait eu le grand et illustre Moïse pour ministre; la troisième par rapport à la fin qu'elle a, savoir qu'elle donne la vie. Enfin il se disculpa du quatrième blasphème contre le temple et le Tabernacle, eu disant quatre sortes de biens du Tabernacle ; savoir : qu'il avait été commandé par Dieu ; que Moïse en avait reçu le plan dans une vision ; qu'il avait été achevé par Moïse et qu'il renfermait l’arche du témoignage. Il dit que le temple avait remplacé le Tabernacle. C'est ainsi que saint Étienne se disculpa, à l’aide du raisonnement, des crimes qu'on lui imputait.
Les Juifs, se voyant une seconde fois vaincus, choisissent un troisième moyen et engagent le troisième combat : c'était de le vaincre au moins par les tourments et les supplices. Saint Étienne ne s'en fut pas plutôt aperçu que, voulant pratiquer le précepte du Seigneur au sujet de la correction fraternelle, il essaya par trois moyens de lés corriger et de les empêcher de commettre une pareille méchanceté, savoir : par pudeur, par crainte et par amour. 1° Par pudeur, en leur reprochant la dureté de leur coeur et la mort des Saints. « Têtes dures, dit-il, hommes incirconcis de coeur et d'oreilles, vous résistez toujours au Saint-Esprit, et vous êtes tels que vos pères ont été. Quel est le prophète que vos pères n'aient pas persécuté? Ils ont tué ceux qui prédisaient l’avènement du Juste. » Par là, dit la glose, il expose trois degrés de malice. Le 1er, de résister au Saint-Esprit, le 2e, de persécuter les prophètes, le 3e, de les tuer par un excès de méchanceté. Ils avaient en effet le front d'une courtisane; ils né savaient rougir, ni s'arrêter dans la voie du mal qu'il s avaient conçu. Bien au contraire, à ces paroles ils entrèrent dans une rage qui leur déchirait le coeur et ils grinçaient des dents contre lui. 2° Il les corrigea par la crainte, en leur disant qu'il voyait J.-C. debout a la droite de Dieu, comme prêt à l’aider et à condamner ses adversaires. Mais Étienne étant rempli du Saint-Esprit, et levant les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu, et il lit : « Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de la Vertu de Dieu. » Et quoi qu'il les eût déjà repris par la pudeur et par la crainte, ils ne furent cependant point encore corrigés, mais ils devinrent pires qu'auparavant. « Alors jetant de grands cris, et se bouchant les oreilles (pour ne pas entendre ses blasphèmes, dit la glose), ils se jetèrent tous ensemble sur lui, et l’avant entraîné hors de la ville, ils le lapidèrent. » En cela ils croyaient agir d'après la loi qui ordonnait de lapider le blasphémateur hors de la place. Et les. deux faux témoins qui devaient lui jeter la première pierre, selon le texte de la loi : « Les témoins lui jetteront les premiers la pierre de leur propre main, etc. » se dépouillèrent de leurs habits, soit pour qu'ils ne fussent pas souillés par le contact d'Étienne, soit afin d'être plus libres polir jeter les pierres, et les mirent aux pieds d'un jeune homme nommé Saul et plus tard Paul, lequel en gardant ces vêtements, pour qu'ils fussent moins embarrassés, le lapida, pour ainsi dire, par la main de tous. N'ayant donc pu les détourner de leur crime ni par la pudeur, ni par la crainte, il essaya d'un troisième moyen, qui était de les adoucir au moins par l’amour. Peut-on un amour plus éminent que celui dont il fit preuve en priant pour lui et pour eux ? Il pria pour lui d'abord, afin d'abréger les instants de sa passion; pour eux ensuite, afin qu'elle ne leur fût point imputée à péché. Ils lapidaient, dis-je, Étienne qui priait et qui disait : « Seigneur Jésus, recevez mon esprit. » S'étant mis ensuite à genoux, il s'écria à haute voix : « Seigneur, ne leur imputez pas ce péché car ils ne savent ce qu'ils font. » Et voyez quel amour admirable! quand il prie pour lui, il est debout; quand il prie pour ses bourreaux, il fléchit les genoux, comme s'il eût préféré être plutôt exaucé dans ce qu'il sollicitait pour les autres, que dans ce qu'il demandait polir lui-même. Pour eux plutôt que pour lui, il fléchit, les genoux parce que, dit la glose a ce propos, il implorait un plus grand remède là où le mal était plus grand. En cela ce martyr de J.-C. imita le Seigneur qui, dans sa passion, pria pour lui quand il dit : « Père, je remets mon âme entre vos mains; » et pria pour ceux qui le crucifiaient en disant : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » « Et après cette parole, il s'endormit au Seigneur. » Belle parole, ajoute la glose, il s'endormit, et non pas il mourut, car en offrant ce sacrifice d'amour, il s'endormit avec l’espoir de se réveiller à la résurrection. Étienne fut lapidé l’année que J.-C. monta au ciel, au commencement du mois d'août, le matin du troisième jour. Saint Gamaliel et Nicodème, qui tenaient pour les chrétiens dans tous les conseils des Juifs, l’ensevelirent dans un champ de ce même Gamaliel, et firent ses funérailles avec un grand deuil: et il s'éleva une grande persécution contre les chrétiens de Jérusalem, car après le meurtre du bienheureux Étienne, qui était l’un des principaux, on se mit à les persécuter, au point que tous les chrétiens, excepté les apôtres comme plus courageux, furent dispersés par toute la province de Judée, selon que. le Seigneur le leur avait recommandé : « S'ils vous persécutent dans une ville, fuyez dans une autre. »
L'éminent docteur Augustin rapporte que saint Étienne fut illustre par d'innombrables miracles; par la résurrection de six morts, par la guérison d'une foule de malades. Parmi ces miracles qu'il raconte, il en est quelques-uns de fort remarquables. Il dit donc que l’on mettait des fleurs sur l’autel de saint Étienne et que quand on en avait touché les malades, ils étaient miraculeusement guéris. Des linges pris à son autel, et posés sur des malades, procuraient à plusieurs la guérison de leurs infirmités. Au livre XXII de la Cité de Dieu, il dit que des fleurs qu'on avait prises de son autel furent mises sur les yeux d'une femme aveugle qui recouvra tout aussitôt la vue. Dans le même livre, il rapporte que l’un des premiers d'une ville, Martial, qui était infidèle, ne voulait absolument pas se convenir. Étant tombé gravement malade, son gendre, plein de foi, vint à l’église de Saint-Étienne, prit des fleurs qui étaient, sur son autel, et les cacha auprès de la tête de Martial, qui, après avoir dormi dessus, s'écria, dès avant le jour, qu'on envoyât chercher l’évêque. Celui-ci étant absent, un prêtre vint; et sur l’assurance que lui donna Martial de sa foi, il lui administra le baptême. Tant qu'il vécut, toujours il avait ces mots à la bouche : « Jésus-Christ, recevez mon esprit, » sans savoir que c'étaient les dernières paroles de saint Étienne.
Voici un autre miracle rapporté dans le même livre une dame appelée Pétronie était tourmentée depuis longtemps d'une très grave infirmité ; elle avait employé une foule de remèdes qui n'avaient laissé trace de guérison ; un jour elle consulte un Juif qui lui donne un anneau dans lequel se trouvait enchâssée une pierre, afin qu'elle se ceignit avec une corde de cet anneau sur sa chair nue, et que par sa vertu elle recouvrât la santé. Mais comme elle s'aperçut que cela ne lui procurait aucun bien, elle se hâta d'aller à l’église du premier martyr Etienne le prier de la guérir. Aussitôt, sans que la corde fût déliée, l’anneau resté entier tomba à terre : elle se sentit à l’instant tout à, fait guérie.
Le même livre rapporte un autre miracle non moins admirable. A Césarée de Cappadoce, une noble dame avait perdu son mari; mais elle avait une belle et nombreuse famille composée de dix enfants, sept. fils et trois filles. Un jour qu'elle avait été offensée par eux, elle maudit ses fils. La vengeance divine suivit de près la malédiction de la mère, et tous sont frappés également d'un horrible châtiment. Un tremblement affreux de tous leurs membres les saisit. Accablés de douleur, ils ne voulurent point que leurs concitoyens fussent témoins de leur malheur et ils coururent par toute la terre, attirant sur eux l’attention.. Deux d'entre eux, un frère et une sueur, Paul et Palladie, vinrent à Hippone et racontèrent à saint Augustin lui-même, qui était évêque de cette ville, ce qui leur était arrivé. Il y avait quinze jours, c'était avant. Pâques, qu'ils se rendaient assidûment à l’église de saint Étienne, le priant avec insistance de leur rendre, la santé. Le jour de Pâques, en présence d'une foule de peuple, Paul franchit tout à coup la balustrade, se prosterne devant l’autel avec foi et révérence, et se met à prier. Les assistants attendent ce qui va arriver, quand il se lève tout à coup. Il était guéri et délivré désormais de son tremblement. Ayant été amené à saint Augustin, celui-ci le montra au peuple en promettant de lire le lendemain un récit écrit de ce qui s'était passé. Or, comme il parlait au peuple et que 1a soeur assistait elle-même à l’église, toujours agitée dans tous ses membres, elle se leva du milieu des fidèles, passa la balustrade et de suite comme si elle sortait du sommeil, elle se leva guérie. On la montre à la foule qui rend d'immenses actions de grâces à Dieu et à saint Étienne, de la guérison du frère et de la sueur. Orose en revenant chez saint Augustin de visiter saint Jérôme rapporta quelques reliques de saint Étienne qui opérèrent les miracles dont on vient de parler et beaucoup d'autres encore.
Il faut remarquer que saint Étienne ne souffrit pas le martyre aujourd'hui, mais, comme nous l’avons dit plus haut, le trois d'août, jour où l’on célèbre son invention. Nous raconterons alors pour quel motif ces fêtes furent changées. Qu'il suffise de dire ici que 1'Eglise a eu deux raisons de placer, comme elle l’a fait, les trois fêtes qui suivent Noël: La première, c'est afin de réunir à l’Epoux et au chef ceux qui ont été ses compagnons. En effet, en naissant, J.-C. qui est l’Epoux a donné, en ce monde à l’Eglise, son épouse, trois compagnons, dont il est dit dans les cantiques (Cant. V, 10) : « Mon bien-aimé est reconnaissable par sa blancheur et sa rougeur : il est choisi entre mille. » La blancheur indique Jean l’évangéliste, saint confesseur ; la rougeur, saint Étienne, premier martyr ; la multitude virginale des Innocents est signifiée par ces paroles : « Il est choisi entre mille. » La seconde raison est qu'ainsi, l’Eglise réunit ensemble tous les genres de martyrs, selon leur rang de dignité. La naissance du Christ fut, en effet, la cause de leur martyre. Or, il y a trois martyres: le volontaire qu'on subit, le volontaire qu'on ne subit pas, celui que l’on subit, mais qui n'est pas volontaire. On trouve le premier dans saint Etienne, le second dans saint Jean et le troisième dans les Innocents.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/011.htm
Aucune date exacte de la mort des saints n’est connue avant celle de St Polycarpe, 23 février 156). Lorsque le culte chrétien s’organisa au Ive siècle, et qu’on voulut commémorer les saints les plus importants de l’âge apostolique, on les fêta dans les jours qui suivaient la Nativité. C’est ainsi que les plus anciens martyrologes indiquent St Étienne le 26/12, Sts Jean et Jacques le 27/12, St Pierre et St Paul le 28/12.
AUX PREMIÈRES VÊPRES. avant 1960
Ant.au Magnificat Or Etienne, * plein de grâce et de force, faisait de grands prodiges parmi le peuple.
A MATINES.
Invitatoire. Le Christ-né a couronné aujourd’hui le bienheureux Étienne, * Venez, adorons-le.
Au premier nocturne.
Des Actes des Apôtres. Cap. 6, 1-10 ; 7, 54-60
Première leçon. En ces jours-là, le nombre des disciples croissant, il s’éleva un murmure des Grecs [1] contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution de chaque jour [2]. Les douze donc, convoquant la multitude des disciples, dirent : II n’est pas juste que nous abandonnions la parole de Dieu, et que nous vaquions au service des tables. Cherchez donc parmi vous, mes frères, sept hommes de bon témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous puissions préposer à cette œuvre. Pour nous, nous nous appliquerons à la prière, et au ministère de la parole. Ce discours plut à toute la multitude. Et ils élurent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte [3] d’Antioche. Ils les présentèrent aux Apôtres, et ceux-ci, priant, leur imposèrent les mains.
R/. Étienne, plein de grâce et de force, * Faisait des prodiges et de grands miracles au milieu du peuple. V/. Quelques-uns de la synagogue se levèrent, disputant contre Étienne, et ils ne pouvaient résister à la sagesse et à l’Esprit-Saint qui parlait. * Faisait.
Deuxième leçon. Et la parole du Seigneur croissait, et le nombre des disciples se multipliait grandement à Jérusalem ; et même un grand nombre de prêtres obéissaient à la foi. Or Étienne, plein de grâce et de force, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Mais quelques-uns de la synagogue, qui est appelée des Affranchis, de celle des Cyrénéens et des Alexandrins, et de ceux qui étaient de Cilicie et d’Asie, se levèrent, disputant contre Étienne ; et ils ne pouvaient résister à la sagesse et à l’Esprit-Saint qui parlait. En entendant ces paroles, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui.
R/. Tous ceux qui étaient dans le conseil virent Étienne. * Et fixant les yeux sur son visage, il leur parut comme le visage d’un Ange, se tenant parmi eux. V/. Plein de grâce et de force, il faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. * Et.
Troisième leçon. Mais comme il était plein de l’Esprit-Saint, levant les yeux au Ciel, il vit la gloire de Dieu, et Jésus qui était debout à la droite de Dieu ; et il dit : Voici que je vois les Cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Alors, poussant de grands cris, ils se bouchèrent les oreilles, et se précipitèrent tous ensemble sur lui. Et l’ayant entraîné hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, recevez mon esprit. Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur imputez pas ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit dans le Seigneur.
R/. Le bienheureux Étienne levant les yeux au ciel,vit la gloire de Dieu et dit : * Voilà que je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme se tenant à la droite du Dieu tout-puissant. V/. Comme Étienne était rempli de l’Esprit-Saint, levant les yeux au ciel, il vit la gloire de Dieu, et il dit. * Voilà. Gloire au Père. * Voilà.
Au deuxième nocturne.
Incipit du sermon de St Fulgence pour le 2nd nocturne des Matines, Ms. de Cambrai, XIe siècle
Sermon de saint Fulgence, Évêque.
Quatrième leçon. Hier nous avons célébré la naissance temporelle de notre Roi éternel, aujourd’hui nous célébrons la passion triomphante d’un soldat. Hier en effet, notre Roi, revêtu de notre chair, sortant du palais d’un sein virginal, a daigné visiter le monde : aujourd’hui le soldat, quittant la tente de son corps, monte en triomphateur dans le Ciel. Celui-là, conservant toute la majesté de la nature divine et éternelle et prenant l’humble vêtement de la chair, est entré dans le camp de ce siècle pour y combattre ; celui-ci, dépouillé du vêtement corruptible de son corps, est monté dans le palais du Ciel pour y régner éternellement. L’un est descendu couvert du voile de la chair ; l’autre est monté couronné de lauriers, conquis par l’effusion de son sang.
R/. Ils lapidaient Étienne qui priait et disait : * Seigneur Jésus, recevez mon esprit, et ne leur imputez point ce péché. V/. S’étant mis à genoux, il cria d’une voix forte, disant. * Seigneur.
Cinquième leçon. Celui-ci est monté après avoir été lapidé par les Juifs, parce que celui-là est descendu à la joie des Anges. Hier, les saints Anges chantaient avec jubilation : Gloire à Dieu dans le ciel ; et aujourd’hui, ils ont reçu avec allégresse Étienne dans leur compagnie. Hier, le Seigneur est sorti du sein d’une vierge ; Aujourd’hui, le soldat est sorti de la prison de la chair. Hier, le Christ a été pour nous enveloppé de langes ; aujourd’hui, Étienne est revêtu par lui de la robe de l’immortalité. Hier, l’étroite crèche a porté le Christ enfant ; aujourd’hui, l’immensité du Ciel a reçu Étienne triomphant. Le Seigneur est descendu seul, pour en élever un grand nombre ; notre Roi s’est humilié, afin d’exalter ses soldats.
R/. Ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, et ils l’entraînèrent hors de la ville, priant et disant : * Seigneur, Jésus, recevez mon esprit. V/. Et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul [4] : et ils lapidaient Étienne qui priait et disait. * Seigneur.
Sixième leçon. Mais il nous est nécessaire, mes frères, de savoir de quelles armes Étienne était muni, pour pouvoir surmonter ainsi la cruauté des Juifs, et pour mériter un si glorieux triomphe. Étienne donc, pour mériter de recevoir la couronne que signifie son nom [5] ; avait pour armes la charité, et par elle, il était partout victorieux. Par charité envers Dieu, il ne céda point à la fureur des Juifs ; et par charité envers son prochain, il intercéda pour ceux qui le lapidaient. Par charité, il reprenait ceux qui erraient, pour les faire rentrer dans la bonne voie ; il priait, par charité, pour ceux qui le lapidaient, afin qu’ils ne fussent point punis. Armé de cette force de la charité il vainquit Saul, qui sévissait alors cruellement contre l’Église, et mérita d’avoir pour compagnon dans le Ciel, celui qu’il avait eu pour persécuteur sur la terre.
R/. Des impies se sont jetés sur le juste, pour le livrer à la mort. * Mais lui, souffrit les pierres avec joie, pour mériter de recevoir la couronne de gloire. V/. Ils se bouchèrent les oreilles, et se précipitèrent tous ensemble sur lui. * Mais. Gloire au Père. * Mais.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus disait aux Scribes et aux Pharisiens : Voici que moi-même je vous envoie des Prophètes, des sages et des Docteurs : et vous tuerez les uns, et vous crucifierez les autres. Et le reste.
Homélie de saint Jérôme, Prêtre.
Septième leçon. Ces paroles : « comblez la nature de vos pères », que nous disons se rapporter à la personne du Seigneur, puisqu’il allait, par les Juifs, être mis à mort, se peuvent aussi rapporter à ses disciples, desquels il est dit maintenant : « Voici que moi-même je vous envoie des Prophètes, des sages et des Docteurs. » Observez en même temps que, selon la remarque de l’Apôtre dans son Épître aux Corinthiens, des dons différents sont attribués aux disciples du Christ : les uns sont Prophètes et annoncent l’avenir ; d’autres ont le don de sagesse et discernent le moment propice pour parler ; il y a enfin des Docteurs, très versés dans la science de la loi. De ce nombre Étienne a été lapidé, Paul tué (par le glaive), Pierre crucifié, les disciples, comme on le voit dans les Actes des Apôtres, furent flagellés.
R/. Étienne, le serviteur de Dieu, lui que les Juifs lapidaient, vit les Cieux ouverts ; il les vit et y entra : * Heureux mortel pour qui s’ouvraient les Cieux. V/. Tandis qu’il était frappé d’une grêle de pierres qui tombaient avec fracas, une clarté divine brilla pour lui dans le ciel, au travers des espaces éthérés. * Heureux.
Huitième leçon. Cherchons quel est ce Zacharie, fils de Barachie, car nous trouvons dans les Livres saints plusieurs Zacharie. Mais, comme si le Sauveur avait voulu nous empêcher de nous égarer dans nos recherches, il a ajouté : « Que vous avez tué entre le temple et l’autel. » J’ai lu dans les auteurs, divers sentiments par rapport à ce personnage, et je dois, ce me semble, les exposer tous. Les uns voient dans ce Zacharie, fils de Barachie, le onzième des douze Prophètes, et, en effet, le nom de son père est bien celui que l’Évangile cite ; mais on ne voit nulle part dans les Écritures qu’il ait été tué entre le temple et l’autel, ce qui eût été d’ailleurs difficile, puisqu’à ce moment, c’est à peine si du temple, il restait des ruines. D’autres, s’appuyant sur certaines rêveries des apocryphes, font de ce Zacharie le père de Jean-Baptiste, prétendant qu’il aurait été tué pour avoir prêché l’avènement du Sauveur.
R/. Les portes du Ciel ont été ouvertes au bienheureux Étienne, martyr du Christ, qui, le premier, a été mis au nombre des Martyrs [6] : * Et c’est pourquoi il a été couronné et triomphe dans les Cieux. V/. Celui-ci a rendu le premier au Sauveur, la mort que notre Sauveur a daigné souffrir pour nous. * Et. Gloire au Père. * Et.
Neuvième leçon. D’autres enfin prétendent que ce Zacharie est celui qui fut mis à mort par Joas, roi de Juda, entre le temple et l’autel, comme le racontent les livres des Rois. Mais il faut observer que le Zacharie en question n’est point fils de Barachie, mais du grand prêtre Joïada. Aussi l’Écriture dit-elle : « Joas ne se souvint pas que son père Joäda lui avait fait du bien. » Comme donc d’un côté, nous avons Zacharie, et comme d’autre part, l’endroit où il fut mis à mort est bien celui indiqué plus haut, cherchons pour quelle raison on le dit fils de Barachie et non de Joïada. « Barachie » se traduit, en notre langue, « le béni du Seigneur, » et ce serait donc la justice du grand prêtre Joïada qui indiquerait l’emploi de ce nom hébreu de Barachie, nom attestant les bénédictions divines. Nous trouvons dans i’ Évangile dont se servent les Nazaréens : « fils de Joïada », au lieu de « fils de Barachie ».
A LAUDES
Ant. 1 Ils lapidèrent Étienne, * mais lui invoquait le Seigneur et disait : Ne leur imputez point ce péché.
Ant. 2 Les pierres du torrent * lui ont été douces : toutes les âmes justes le suivent.
Ant. 3 Mon âme s’est attachée à vous, * parce que ma chair a été lapidée pour vous, mon Dieu.
Ant. 4 Étienne vit * les Cieux ouverts, il les vit et y entra : heureux mortel, pour qui les Cieux étaient ouverts !
Ant. 5 Voici que je vois * les Cieux ouverts, et Jésus se tenant à la droite de la puissance de Dieu.
Capitule. Or, Étienne, plein de grâce et de force, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple.
V/. Des hommes pieux ensevelirent Étienne.
R/. Et lui firent de grandes lamentations.
Ant. au Bénédictus Or Étienne, * plein de grâce et de force, faisait de grands miracles parmi le peuple.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
V/. Étienne vit les Cieux ouverts.
R/. Il les vit et y entra : heureux mortel, à qui les Cieux étaient ouverts.
Ant. au Magnificat Étienne fut enseveli * par des hommes pieux, qui lui firent de solennelles lamentations.
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Saint Pierre Damien ouvre son Sermon sur la présente solennité par ces paroles : « Nous tenons encore entre nos bras le Fils de la Vierge, et nous honorons par nos caresses l’enfance d’un Dieu. Marie nous a conduits à l’auguste berceau ; belle entre les filles des hommes, bénie entre les femmes, elle nous a présenté Celui qui est beau entre tous les enfants des hommes, et plus qu’eux tous, comblé de bénédictions. Elle soulève pour nous le voile des prophéties, et nous montre les desseins de Dieu accomplis. Qui de nous pourrait distraire ses yeux de la merveille d’un tel enfantement ? Néanmoins, tandis que le nouveau-né nous accorde les baisers de sa tendresse, et nous tient dans l’étonnement par de si grands prodiges, tout à coup, Étienne, plein de grâce et de force, opère des choses merveilleuses au milieu du peuple. [7] Laisserons-nous donc le Roi pour tourner nos regards sur un de ses soldats ? Non certes, à moins que le Prince lui-même ne nous le commande. Or, voici que le Roi, Fils de Roi, se lève lui-même, et vient assister au combat de son serviteur. Courons donc à un spectacle auquel il court lui-même, et considérons le porte-étendard des Martyrs. »
La sainte Église, dans l’Office d’aujourd’hui, nous fait lire ce début d’un Sermon de saint Fulgence sur la fête de saint Étienne : « Hier, nous avons célébré la Naissance temporelle de notre Roi éternel ; aujourd’hui, nous célébrons la Passion triomphale de son soldat. Hier notre Roi, couvert du vêtement de la chair, est sorti du sein de la Vierge et a daigné visiter le monde ; aujourd’hui, le combattant est sorti de la tente de son corps, et est monté triomphant au ciel. Le premier, tout en conservant la majesté de son éternelle divinité, a ceint l’humble baudrier de la chair, et est entré dans le camp de ce siècle pour combattre ; le second, déposant l’enveloppe corruptible du corps, est monté au palais du ciel pour y régner à jamais. L’un est descendu sous le voile de la chair, l’autre est monté sous les lauriers empourprés de son sang. L’un est descendu du milieu de la joie des Anges ; l’autre est monté du milieu des Juifs qui le lapidaient. Hier, les saints Anges, dans l’allégresse, ont chanté : Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Aujourd’hui, ils ont reçu Étienne dans leur compagnie avec jubilation. Hier, le Christ a été pour nous enveloppé de langes : aujourd’hui, Étienne a été par lui revêtu de la robe a d’immortalité. Hier, une étroite crèche a reçu le Christ enfant : aujourd’hui l’immensité du ciel a reçu Étienne dans son triomphe. »
Ainsi, la divine Liturgie unit les joies de la Nativité du Seigneur avec l’allégresse que lui inspire le triomphe du premier des Martyrs ; et encore Étienne ne sera pas le seul à venir partager les honneurs de cette glorieuse Octave. Après lui, nous célébrerons Jean, le bien-aimé Disciple ; les Innocents de Bethléhem ; Thomas, le Martyr de la liberté de l’Église ; Sylvestre, le Pontife delà Paix. Mais, dans cette brillante escorte du Roi nouveau-né, la place d’honneur appartient à Étienne, ce Proto-martyr qui, ainsi que le chante l’Église, « a rendu le premier au Sauveur la mort que le Sauveur a soufferte pour lui ». Ainsi méritait d’être honoré le Martyre, ce témoignage sublime qui acquitte avec plénitude envers Dieu les dons octroyés à notre race, et scelle par le sang de l’homme la vérité que le Seigneur a confiée à la terre.
Pour bien comprendre ceci, il est nécessaire de considérer le plan divin pour le salut du monde. Le Verbe de Dieu est envoyé afin d’instruire les hommes ; il sème sa divine parole, et ses œuvres rendent témoignage de lui. Mais, après son Sacrifice, il remonte à la droite de son Père ; et son témoignage, pour être reçu par les hommes qui n’ont pas vu ni entendu ce Verbe de vie, a besoin d’un témoignage nouveau. Or, ce témoignage nouveau, ce sont les Martyrs qui le donneront ; et ce ne sera pas simplement par la confession de leur bouche, mais par l’effusion de leur sang qu’ils le rendront. L’Église s’élèvera donc par la Parole et le Sang de Jésus-Christ ; mais elle se soutiendra, elle traversera les âges, elle triomphera de tous les obstacles par le sang des Martyrs, membres du Christ ; et ce sang se mêlera avec celui de leur Chef divin, dans un même Sacrifice.
Les Martyrs auront toute ressemblance avec leur Roi suprême. Ils seront, comme il l’a dit, « semblables à des agneaux au milieu des loups ». [8] Le monde sera fort contre eux ; devant lui, ils seront faibles et désarmés ; mais, dans cette lutte inégale, la victoire des Martyrs n’en sera que plus éclatante et plus divine. L’Apôtre nous dit que le Christ crucifié est la force et la sagesse de Dieu [9] ; les Martyrs immolés, et cependant conquérants du monde, attesteront, d’un témoignage que le monde même comprendra, que le Christ qu’ils ont confessé, et qui leur a donné la constance et la victoire, est véritablement la force et la sagesse de Dieu. Il est donc juste qu’ils soient associés à tous les triomphes de l’Homme-Dieu, et que le cycle liturgique les glorifie, comme l’Église elle-même les honore en plaçant sous la pierre de l’autel leurs sacrés ossements, en sorte que le Sacrifice de leur Chef triomphant ne soit jamais célébré sans qu’ils soient offerts avec lui dans l’unité de son Corps mystique.
Or, la liste glorieuse des Martyrs du Fils de Dieu commence à saint Étienne ; il y brille par son beau nom qui signifie le Couronné, présage divin de sa victoire. Il commande, sous le Christ, cette blanche armée que chante l’Église, ayant été appelé le premier, avant les Apôtres eux-mêmes, et ayant répondu dignement à l’honneur de l’appel. Étienne a rendu un fort et courageux témoignage à la divinité de l’Emmanuel, en présence de la Synagogue des Juifs ; il a irrité leurs oreilles incrédules, en proclamant la vérité ; et bientôt une grêle de pierres meurtrières a été lancée contre lui par les ennemis de Dieu, devenus les siens. Il a reçu cet affront, debout, sans faiblir ; on eût dit, suivant la belle expression de saint Grégoire de Nysse, qu’une neige douce et silencieuse tombait sur lui à flocons légers, ou encore qu’une pluie de roses descendait mollement sur sa tête. Mais, à travers ces pierres qui se choquaient entre elles en lui apportant la mort, une clarté divine arrivait jusqu’à lui : Jésus, pour qui il mourait, se manifestait à ses regards ; et un dernier témoignage à la divinité de l’Emmanuel s’échappait avec force de la bouche du Martyr. Bientôt, à l’exemple de ce divin Maître, pour rendre son sacrifice complet, le Martyr répand sa dernière prière pour ses bourreaux ; il fléchit les genoux et demande que le péché ne leur soit pas imputé. Ainsi tout est consommé ; et le type du Martyre est montré à la terre pour être imité et suivi dans toutes les générations, jusqu’à la consommation des siècles, jusqu’au dernier complément du nombre des Martyrs. Étienne s’endort dans le Seigneur, et il est enseveli dans la paix, in pace, jusqu’à ce que sa tombe sacrée soit retrouvée, et que sa gloire se répande de nouveau dans toute l’Église, par cette miraculeuse Invention, comme par une résurrection anticipée.
Étienne a donc mérité de faire la garde auprès du berceau de son Roi, comme le chef des vaillants champions de la divinité du céleste Enfant que nous adorons. Prions-le, avec l’Église, de nous faciliter l’approche de l’humble couche où repose notre souverain Seigneur. Demandons-lui de nous initier aux mystères de cette divine Enfance que nous devons tous connaître et imiter dans le Christ. Dans la simplicité de la crèche, il n’a point compté le nombre de ses ennemis, il n’a point tremblé en présence de leur rage, il n’a point fui leurs coups, il n’a point imposé silence à sa bouche, il a pardonné à leur fureur ; et sa dernière prière a été pour eux. O fidèle imitateur de l’Enfant de Bethléhem ! Jésus, en effet, n’a point foudroyé les habitants de cette cité qui refusa un asile à la Vierge-Mère, au moment où elle allait enfanter le Fils de David. Il dédaignera d’arrêter la fureur d’Hérode qui bientôt le cherchera pour le faire périr ; il aimera mieux fuir en Égypte, comme un proscrit, devant la face de ce tyran vulgaire ; et c’est à travers toutes ces faiblesses apparentes qu’il montrera sa divinité, et que le Dieu-Enfant sera le Dieu-Fort. Hérode passera, et sa tyrannie ; le Christ demeurera, plus grand dans sa crèche où il fait trembler un roi, que ce prince sous sa pourpre tributaire des Romains ; plus grand que César-Auguste lui-même, dont l’empire colossal a pour destinée de servir d’escabeau à l’Église que vient établir cet Enfant si humblement inscrit sur les rôles de la ville de Bethléhem.
A LA MESSE.
La sainte Église débute par les paroles du saint Martyr qui, empruntant le langage de David, rappelle le conseil tenu contre lui par les méchants, et l’humble confiance qui Ta fait triompher de leurs persécutions. Depuis l’effusion du sang d’Abel jusqu’aux futurs Martyrs que doit immoler l’Antéchrist, l’Église est toujours persécutée ; son sang ne cesse de couler dans une contrée ou dans une autre ; mais son refuge est dans sa fidélité à son Époux, et dans la simplicité que l’Enfant de la Crèche est venu lui enseigner par son exemple.
Dans la Collecte, l’Église demande, pour elle-même et pour ses enfants, cette force divine qui produit dans les saints Martyrs le pardon des injures, et met le sceau à leur témoignage et à leur ressemblance avec le Sauveur. Elle glorifie saint Étienne, qui en a donné le premier exemple sous la loi nouvelle.
ÉPÎTRE.
O glorieux Prince des Martyrs, vous fûtes conduit hors des portes de la ville pour être immolé, et vous fûtes mis à mort par le supplice des blasphémateurs. Le disciple devait être en tout semblable au Maître. Mais ni l’ignominie de cette mort, ni la cruauté du supplice n’épouvantèrent votre grande âme : vous portiez le Christ dans votre cœur, et avec lui vous étiez plus fort que tous vos ennemis. Mais quelle fut votre joie, lorsque les cieux s’étant ouverts au-dessus de votre tête, ce Dieu Sauveur vous apparut dans sa chair glorifiée se tenant debout à la droite de Dieu, lorsque les yeux de ce divin Emmanuel rencontrèrent les vôtres ! Ce regard d’un Dieu sur sa créature qui va souffrir pour lui, de la créature vers le Dieu pour qui elle s’immole, vous ravit hors de vous-même. En vain les pierres cruelles pleuvaient sur votre tête innocente : rien ne put vous distraire de la vue de ce Roi éternel qui, pour vous, se levait de son trône, et qui venait à vous, portant cette Couronne qu’il vous avait tressée de toute éternité, et que vous obteniez à cette heure. Demandez, dans la gloire où vous régnez aujourd’hui, que nous aussi soyons fidèles, et fidèles jusqu’à la mort, à ce Christ qui ne s’est pas seulement levé pour nous, mais qui est descendu jusqu’à nous sous la forme de l’enfance.
ÉVANGILE.
Les Martyrs sont donnés au monde pour continuer sur la terre le ministère du Christ, en rendant témoignage à sa parole, et en scellant de leur sang ce témoignage. Le monde les a méconnus ; comme leur Maître, ils ont lui dans les ténèbres, et les ténèbres ne les ont point compris. Cependant, plusieurs ont reçu leur témoignage, et ont germé à la foi, sur cette féconde semence. La Synagogue a été rejetée pour avoir versé le sang d’Étienne, après celui du Christ ; malheur donc à quiconque méconnaît le mérite des Martyrs ! Recueillons plutôt les hautes leçons que nous donne leur sacrifice ; et que notre religion envers eux témoigne de notre reconnaissance pour le sublime ministère qu’ils ont rempli et qu’ils remplissent tous les jours dans l’Église. L’Église, en effet, n’est jamais sans Martyrs, comme elle n’est jamais sans miracles ; c’est le double témoignage qu’elle rendra jusqu’à la fin des siècles, et par lequel se manifeste la vie divine que son auteur a déposée en elle. Pendant l’Offrande, la sainte Église rappelle les mérites et la mort sublime d’Étienne, pour montrer que le sacrifice du saint Diacre s’unit à celui de Jésus-Christ lui-même.
Unie à son divin Époux par la sainte Communion, l’Église voit aussi les cieux ouverts, et Jésus debout à la droite de Dieu. Elle envoie à ce Verbe incarné tous les sentiments de son amour, et puise dans la nourriture céleste cette mansuétude qui lui fait supporter les outrages de ses ennemis, pour les gagner tous à la foi et à la charité de Jésus-Christ. C’est dans la participation à cet aliment céleste qu’Étienne avait puisé la force surhumaine qui lui mérita la victoire et la couronne.
A VÊPRES.
La solennité de l’Octave de Noël dont nous a, en quelque manière, distrait la fête de saint Étienne, reparaît aux Vêpres dans toute sa splendeur. L’Église y chante les Psaumes du jour de Noël, avec leurs Antiennes, et ne recommence à s’occuper du saint Martyr qu’à partir du Capitule. Elle observe cet usage à toutes les autres fêtes qui se rencontrent pendant l’Octave.
A la gloire du premier des Martyrs, nous donnerons ici quelques-uns des chants que la Liturgie des diverses Églises consacre à célébrer ses mérites. Nous commencerons par une Hymne empruntée au Bréviaire de l’Église de Milan.
HYMNE.
A Étienne, le premier Martyr, chantons un cantique nouveau ; qu’il soit doux dans son harmonie ; qu’il soit salutaire aux croyants.
Chantons-le, disciples de la foi ; redisons la louange du Martyr, qui, le premier après son Rédempteur, n’a pas craint d’embrasser la croix.
Éprouvé dans le service de Dieu par les Apôtres eux-mêmes, il a porté l’étendard du martyre, il a été préféré à tous.
O glorieuse préférence ! ô bienheureuse victoire ! Étienne a mérité de suivre le Seigneur.
Martyr plein de vaillance, il prêche le Christ avec amour ; il est rempli de l’Esprit-Saint ; son visage est le visage d’un Ange.
Il a levé les yeux : il a vu le Père avec le Fils ; il a fait voir vivant au ciel Celui que son peuple avait voulu faire périr.
La fureur des Juifs redouble ; ils arment de pierres leurs mains ; ils courent, pour mettre à mort le pieux soldat du Christ.
Sa tête est prête, et avec joie, il reçoit cette grêle de pierres ; il prie le Seigneur pour ses bourreaux ; d’un cœur joyeux, il rend son âme.
Gloire à vous, Seigneur ; gloire à votre Fils unique ; avec le Saint-Esprit, dans les siècles éternels.
Amen.
Le Sacramentaire Gallican, à la fête de saint Étienne, glorifiait Dieu en ces termes, pour les mérites qu’il a daigné conférer au premier des Martyrs :
(Missa S. Stefani.)
Dieu tout-puissant, qui avez donné à votre Église le Martyr saint Étienne comme la première gerbe de votre moisson, et qui avez fait de cette offrande primitive d’un fruit si promptement mûr, le prédicateur de votre doctrine nouvellement promulguée ; accordez à l’assemblée des fidèles, et aux prières d’un martyr si rempli de mérites, que par ses suffrages Étienne protège votre Église , qu’il a honorée par son ministère.
L’Église Gothique d’Espagne consacre à saint Étienne ces magnifiques éloges, dans son Missel Mozarabe :
(In natali S. Stephani, Contestatio.)
Il est digne et juste de vous louer, de vous bénir, de vous rendre grâces, Dieu tout-puissant et éternel, qui vous glorifiez dans l’assemblée de vos Saints. Vous les avez élus dès avant la création du monde, vous les avez marqués pour le ciel d’une bénédiction spirituelle, et vous les avez associés à votre Fils unique par l’Incarnation et par la rédemption de la croix. Vous avez fait régner en eux votre Esprit-Saint, et par lui, votre miséricorde les favorisant, ils sont parvenus à la gloire d’un heureux martyre. C’est donc avec raison, ô Seigneur des armées, que cette solennité vous est consacrée ; que nous fêtons, pour votre gloire, ce jour sacré, que le sang du bienheureux Étienne, votre premier martyr, répandu pour le témoignage de votre vérité, a marqué magnifiquement pour la gloire de votre Nom. En effet, il est le premier Confesseur de ce Nom qui est au-dessus de tout nom, et dans lequel, ô Père éternel, vous avez placé l’unique secours de notre salut. Dans votre Église, quel exemple éclatant et glorieux il a laissé pour raffermir les cœurs ! Le premier, après la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ, il a saisi Ta palme de la victoire. Consacré, par l’Esprit-Saint et le choix des Apôtres, au ministère lévitique, il a éclaté aussitôt par une pureté semblable à celle de la neige, et par la pourpre sanglante du martyre. O rejeton béni d’Abraham ! premier imitateur et témoin de la croix du Seigneur ! il a mérité de voir les cieux ouverts, et Jésus assis à la droite de Dieu. C’est avec raison et avec justice que, célébrant votre Nom, ô Dieu tout-puissant, nous honorons celui que vous avez daigné appeler à une si grande gloire. Dans votre miséricorde, faites-nous jouir de son suffrage. Qu’il prie pour ce peuple, dans cette gloire que le Christ lui a départie, lorsqu’il l’a reçu avec triomphe après son combat victorieux. Que ces yeux s’élèvent pour nous, ces yeux qui, étant encore dans ce corps de mort, à l’heure même de sa passion, ont vu le Fils de Dieu debout à la droite du Père. Qu’il obtienne pour nous vos grâces, celui qui, pendant qu’on le lapidait, vous implorait, Dieu saint, Père tout-puissant, par Jésus-Christ notre Seigneur, votre Fils, quia daigné naître de la Vierge, selon la chair, pour nos péchés, et souffrir la mort, afin d’instruire ses martyrs à souffrir par son exemple. A lui tous les Anges et les Archanges chantent sans jamais cesser, disant : Saint ! Saint ! Saint !
Nous entendrons maintenant l’Église Grecque, et nous emprunterons quelques strophes à ses Menées, pour la louange du Protomartyr.
Tu as paru tout rayonnant dans ton âme de la grâce de l’Esprit, et, dans ton visage, pareil à un Ange, ô Étienne ! La splendeur qui t’illuminait au dedans rejaillit sur ton corps, et ton âme laissa échapper aux regards l’éclat dont tu fus frappé, et les reflets de tes contemplations lumineuses, quand les cieux te furent ouverts, ô chef glorieux des martyrs !
Ces pierres lancées sur toi comme les flocons de la neige, te servirent de degrés, et comme d’échelle pour monter aux parvis célestes ; t’élevant sur leur amas glorieux, tu as contemplé le Seigneur assis à la droite du Père, t’offrant de sa vivifiante droite la couronne que ton nom présageait ; près de lui, tu assistes maintenant en vainqueur glorieux, prémices des athlètes.
Illustre en prodiges et en miracles, et en la céleste doctrine, tu as livré aux flammes la chaire des impies ; par eux mis à mort et accablé de pierres, tu as demandé grâce pour tes bourreaux : imitant même par tes paroles celles du Sauveur, entre les mains duquel tu as remis ton âme très sacrée, ô Étienne !
Le glorieux Étienne est présenté, en ce jour, au Seigneur Roi nouveau-né ; il n’est pas resplendissant de joyaux, mais tout fleuri par l’éclat de son sang. O amis des martyrs ! venez, cueillons des fleurs, couronnons nos fronts et chantons tour à tour : Toi qui brilles en ton âme par l’éclat de la sagesse et delà charité, ô premier martyr du Christ Dieu ! demande pour nous la paix et une grande miséricorde.
Tu as dignement été appelé en aide aux apôtres du Christ, et tu as administré en diacre fidèle, ô Étienne, vraiment digne de ton nom ! Comme le Christ, tu as passé à travers le sang.Aussi brillant que le soleil, ô homme portant Dieu ! Tu t’es levé à l’orient, lançant de toutes parts les rayons de ton témoignage, de ton grand courage et de ta résistance généreuse.
Celui qui, né d’une Vierge-Mère, est venu habiter parmi nous, le premier des martyrs l’a contemplé dans les cieux, debout dans l’immuable divinité et dans la gloire du Père.
Hier, le Seigneur, revêtu de notre chair, est venu habiter parmi nous ; aujourd’hui, le serviteur a quitté sa demeure de chair ; aujourd’hui, le serviteur est lapidé, et ainsi achève sa course le Protomartyr et divin Étienne.
Une étoile resplendissante a brillé aujourd’hui en la Nativité du Christ ; c’est Étienne, premier martyr, qui illumine de ses clartés la terre entière. Il a éteint toute l’impiété des Juifs, les reprenant par des paroles de sagesse, leur parlant d’après les Écritures, et leur prouvant que Jésus, né d’une Vierge, est le propre Fils de Dieu ; il confond leur sacrilège malice, le Proto-martyr et divin Étienne.
Tu as dépassé tous termes de louanges, ô Étienne ! et tu portes vraiment et ineffablement tes palmes de victoire ; et aucun esprit mortel ne peut tresser une couronne digne de ta gloire.
Tu as été le premier entre les diacres, le premier entre les martyrs, ô très saint Étienne ! car tu as ouvert la voie aux saints, et tu as conduit au Seigneur d’innombrables martyrs : c’est pourquoi le ciel t’a été ouvert, et Dieu s’est montré à tes regards ; supplie-le de sauver nos âmes.
Le moyen âge des Églises d’Occident a produit de nombreuses pièces liturgiques, spécialement dans le genre des Proses ou Séquences, à la louange de saint Étienne. Nous en omettrons plusieurs, comme étant moins remarquables ; mais nous donnerons ici celle d’Adam de Saint-Victor. Nous nous faisons toujours un devoir d’honorer les œuvres de ce grand poète liturgique, dont les compositions rehaussèrent, durant tant de siècles, le Missel de l’Église de Paris, et furent si longtemps populaires dans l’Allemagne, l’Angleterre, et généralement dans toutes les Églises du nord de l’Europe.
SÉQUENCE.
Hier a tressailli le monde, et son allégresse fêtait la Nativité du Christ.
Hier un chœur d’Anges se pressait autour du Roi des Cieux, en grande liesse.
Voici le Protomartyr et Lévite, fameux par sa foi, par sa vie fameux, fameux aussi par ses miracles.
En ce jour Étienne a triomphé, et dans son triomphe, il a bravé les Juifs incrédules.
Ils frémissent d’une fureur sauvage ; car ils sont vaincus, ils défaillent, les ennemis de la Lumière.
Ils produisent de faux témoins ; ils aiguisent leur langue, ces fils de vipères.
Ne cède pas, ô athlète ! Combats, sûr de la récompense : ô Étienne, persévère.
Résiste aux faux témoins ; confonds, par tes discours, la Synagogue de Satan.
Ton témoin est au ciel, témoin véritable et fidèle, témoin de ton innocence.
Tu portes le nom de Couronné : il te faut, par les tourments, mériter la couronne de gloire.
Pour une couronne inflétrissable, supporte le supplice d’un moment ; la victoire t’attend.
La mort te sera une Naissance ; ton dernier tourment sera pour toi le premier instant d’une vie nouvelle.
Rempli de l’Esprit-Saint, Étienne, par son regard, pénètre les régions célestes.
Il voit la gloire de Dieu, il s’élance à la victoire, il aspire à la récompense.
Considère, debout à la droite de Dieu, Jésus qui combat pour toi, ô Étienne !
Pour toi les cieux s’ouvrent, à toi le Christ se révèle : publie-le d’une voix intrépide.
Il se recommande au Sauveur, pour qui la mort lui paraît douce, jusque sous les pierres qui fondent sur lui.
Saul garde les vêtements des bourreaux ; il lapide Étienne parla main de tous.
Que le péché ne soit pas imputé à ceux qui le lapident ; Étienne, à genoux, le demande, compatissant à leur fureur aveugle.
Ainsi il s’endormit dans le Christ, ainsi il fut fidèle au Christ, et avec le Christ il vit à jamais, celui qui est appelé les prémices des Martyrs.
Par lui six morts ressuscitèrent, aux plages africaines ; Augustin l’atteste ; la renommée l’a répété.
Dieu veut, dans sa miséricorde, que ses ossements soient révélés ; une pluie alors se répand sur le monde tourmenté par la sécheresse.
La seule odeur de ses reliques met en fuite les maladies et les démons ; il est digne de louange et d’honneur, digne d’éternelle mémoire.
O Martyr, dont le nom est un sujet de joie pour l’Église : par ton céleste parfum, ranime ce monde languissant.
Amen.
Nous nous unissons à ces éloges que vous envoient tous les siècles chrétiens, ô vous le premier et le prince des Martyrs ! Nous vous félicitons d’avoir été choisi par la sainte Église pour assister, au poste d’honneur, près du berceau du souverain Seigneur de toutes choses. Qu’elle est glorieuse, la confession que vous avez rendue, au milieu des cailloux meurtriers qui brisaient vos membres généreux ! Qu’elle est éclatante, la pourpre qui vous couvre comme un triomphateur ! Qu’elles sont lumineuses, les cicatrices de ces blessures que vous reçûtes pour le Christ ! Qu’elle est nombreuse et brillante, l’armée des Martyrs qui vous suit comme son chef, et qui continue ses glorieux enrôlements jusqu’à la consommation des siècles !
Dans ces jours de la Naissance de notre commun Sauveur, nous vous prions, ô Étienne, de nous faire pénétrer dans les profondeurs dés mystères du Verbe incarné. Fidèle gardien de sa Crèche, c’est à vous de nous introduire auprès du céleste Enfant qui y repose. Vous avez rendu témoignage à sa divinité et à son humanité ; vous l’avez prêché, cet Homme-Dieu, au milieu des cris furieux de la Synagogue. En vain les Juifs se bouchèrent les oreilles ; il leur fallut entendre votre voix tonnante qui leur dénonçait le déicide qu’ils avaient commis, en mettant à mort Celui qui est tout à la fois le Fils de Marie et le Fils de Dieu. Montrez-le-nous aussi, ce Rédempteur du monde, non point encore triomphant à la droite du Père, mais humble et doux, dans ces premières heures de sa manifestation, enveloppé de langes et couché dans la crèche. Nous voulons aussi lui rendre témoignage, annoncer sa Naissance pleine d’amour et de miséricorde, faire voir par nos œuvres qu’il est né aussi dans nos cœurs. Obtenez-nous ce dévouement à l’Enfant divin, qui vous a rendu fort au jour de l’épreuve. Nous l’aurons, si nous sommes simples et sans crainte, comme vous l’avez été, si nous avons l’amour de cet Enfant ; car l’amour est plus fort que la mort. Qu’il ne nous arrive jamais d’oublier que tout chrétien doit être prêt au martyre, par cela seul qu’il est chrétien. Que la vie du Christ qui commence en nous, s’y développe par notre fidélité et nos œuvres, en sorte que nous arrivions, comme dit l’Apôtre, à la plénitude du Christ. [10]
Mais souvenez-vous, ô glorieux Martyr, souvenez-vous de la sainte Église, dans ces contrées où les arrêts du Seigneur exigent qu’elle résiste jusqu’au sang Obtenez que le nombre de vos frères se complète de tous ceux qui sont éprouvés, et que pas un ne défaille dans le combat. Que ni l’âge ni le sexe ne faiblissent, afin que le témoignage soit entier, et que l’Église cueille encore, dans sa vieillesse, les palmes et les couronnes immortelles qui ont honoré ces premières années dont vous fûtes l’ornement. Mais, ô Étienne, priez, afin que le sang des Martyrs soit fécond, comme aux anciens jours ; que la terre ingrate ne l’absorbe pas, mais qu’il lui fasse germer de riches moissons. Que l’infidélité recule de plus en plus ses tristes frontières ; que l’hérésie s’éteigne et cesse de dévorer, comme une lèpre, des membres dont la vigueur ferait la gloire et la consolation de l’Église. Que le Seigneur, touché par vos prières, accorde à nos derniers Martyrs l’accomplissement des espérances qui ont fait battre leur cœur, au moment où ils courbaient la tête sous le glaive, ou rendaient leur âme au milieu des tourments.
2ème jour dans l’octave de la Nativité
Nous ne terminerons pas cette seconde journée de l’Octave de Noël sans nous arrêter auprès du berceau de notre Emmanuel, sans contempler ce divin Fils de Marie. Déjà deux jours se sont écoulés depuis que sa Mère l’a couché dans l’humble crèche ; et ces deux jours valent plus pour le salut du monde que les milliers d’années qui ont précédé la naissance de cet Enfant. L’œuvre de notre rédemption avance, et les vagissements du nouveau-né, ses pleurs commencent à réparer nos crimes. Considérons donc aujourd’hui, dans cette fête du premier des Martyrs, les larmes qui mouillent les joues enfantines de Jésus, et qui sont les premiers indices de ses douleurs. « Il pleure, cet Enfant, dit saint Bernard ; mais non comme les autres enfants, ni pour la même raison. Les enfants des hommes pleurent de besoin et de faiblesse ; Jésus pleure de compassion et d’amour pour nous. » Recueillons chèrement ces larmes d’un Dieu qui s’est fait notre frère, et qui ne pleure que sur nos maux. Apprenons à déplorer le mal du péché qui vient attrister, par les souffrances prématurées du tendre Enfant que le ciel nous envoie, la douce allégresse que sa venue nous a causée.
Marie aussi voit ces larmes, et son cœur de mère en est troublé. Elle pressent déjà qu’elle a mis au jour un homme de douleurs ; bientôt elle le saura mieux encore. Unissons-nous à elle pour consoler le nouveau-né par l’amour de nos cœurs. C’est le seul bien qu’il soit venu chercher à travers tant d’humiliations ; c’est pour cet amour qu’il est descendu du ciel, qu’il a accompli toutes les merveilles dont nous sommes environnés. Aimons-le donc de toute la plénitude de nos âmes, et prions Marie de lui faire agréer le don de notre cœur. Le Psalmiste a chanté, et il a dit : Le Seigneur est grand et digne de toute louange ; ajoutons avec saint Bernard : Le Seigneur est petit, et digne de tout amour !
Le pieux et éloquent Père Faber, qui fut aussi un grand poète, a célébré, dans le plus gracieux des Noëls, le mystère de l’Enfant-Jésus sous l’aspect que nous contemplons en ce moment [11]. « Cher petit enfant, s’écrie-t-il, que tu es doux ! De quel éclat brillent tes yeux ! Ils semblent presque parler, quand le regard de Marie rencontre le tien.— Combien faible est ton petit cri ! Semblable au gémissement de l’innocente colombe, est ta plainte de douleur et d’amour, dans ton sommeil. — Quand Marie te dit de dormir, tu dors ; à son appel tu t’éveilles ; content sur ses genoux, content aussi dans la crèche rustique.— O le plus simple des enfants ! Avec quelle grâce tu cèdes à la volonté de ta mère ! Tes manières enfantines trahissent la science d’un Dieu qui se cache. Lorsque Joseph te prend dans ses bras, et qu’il caresse tes petites joues, tu le regardes dans les yeux avec ton innocence et ta douceur. — Oui, tu es bien ce que tu parais être : une petite créature de sourires et de pleurs ; et pourtant tu es Dieu, et le ciel et la terre t’adorent en tremblant. — Oui, Enfant chéri, tes petites mains qui se jouent dans les cheveux de Marie, soutiennent au même moment le poids du vaste univers. — Tandis que tu serres le cou de Marie d’une étreinte tendre et timide, les plus fiers Séraphins se voilent devant ta face, ô divin Enfant ! — Quand Marie a étanché ta soif, et calmé tes faibles cris, les cœurs des hommes demeurent encore ouverts devant ton œil endormi. Faible enfant, serais-tu donc mon Dieu lui-même ? Oh ! Alors, il faut que je t’aime ; oui, que je t’aime, que j’aspire à étendre ton amour chez les oublieux mortels. Dors, doux Enfant, au cœur vigilant ; dors, Jésus chéri : pour moi un jour tu veilleras ; tu veilleras pour souffrir et pour pleurer. — Des fouets, une croix, une couronne cruelle, c’est ce que pour toi j’ai a en réserve. Et cependant une petite larme, ô Seigneur, serait rançon suffisante. — Mais non ; la mort, c’est le choix de ton cœur ; c’est le prix décrété là-haut. Tu veux faire plus que sauver nos âmes ; c’est par amour que tu veux mourir. »
A ces touchants accents de la piété de notre âge, faisons succéder cette antique Séquence de l’Abbaye de Saint-Gall, composée par le B. Notker. Elle célèbre le combat de l’Emmanuel contre notre ennemi, et sa victoire, qui a été le principe de celle qu’ont remportée Étienne et tous les Martyrs.
SÉQUENCE.
Oui, reprenons nos cantiques pieux, et qu’ils soient dignes
De ce jour où sur nous se lève la plus chère lumière.
Au milieu des ténèbres de la nuit, s’effacent les ombres de nos péchés.
Aujourd’hui, l’Etoile de la mer enfante au monde les joies d’un salut nouveau :
Celui qui fait frémir l’enfer qui frappe de terreur l’affreuse mort ; car elle doit périr sous ses coups.
L’antique peste gémit captive ; le dragon livide a perdu ses dépouilles.
L’homme tombé, brebis égarée, est ramené aux joies éternelles.
Jour d’allégresse pour les célestes bataillons des Anges ;
Car elle était perdue, la dixième drachme, et la voilà retrouvée.
O heureux Enfant ! Qui rachètes la nature humaine !
Le Dieu qui a tout créé, prend naissance de la femme.
Sa nature admirable se revêt de chair par un merveilleux prodige ; elle prend ce qu’elle n’était pas ; elle demeure ce qu’elle était.
La divinité se couvre de la nature humaine ; dites-moi si jamais vous ouïtes un tel prodige.
Le bon Pasteur venait chercher ce qui avait péri.
Il prend le casque, il combat armé comme un soldat.
Terrassé, l’ennemi tombe sur son propre dard.
On lui arrache ses armes dans lesquelles il se confiait ; ses dépouilles sont livrées en partage, sa proie lui est ravie.
C’est la forte bataille du Christ, c’est notre salut véritable,
Du Christ qui, après sa victoire, nous mène en sa patrie :
Là soit à lui louange éternelle. Amen.
A la glorieuse Mère de Dieu, nous présenterons notre hommage, en lui consacrant cette gracieuse Prose du Missel de Cluny, de 1523.
SÉQUENCE.
Jetez sur nous un regard, Reine du noble empire des Anges.
Avec votre Fils, sur le trône des cieux, vous régnez pour jamais.
Douce Marie ! Vraiment douce, vraiment très bénigne ;
Toute pleine de miséricorde, de clémence, toute suave comme le miel.
Aux larmes de Théophile vous accourez, pour obtenir le pardon de sa faute.
Sous vos auspices, la pécheresse égyptienne s’arrache à la honte.
O Mère de miséricorde ! ô le seul espoir de l’homme tombé !
En ce jour, portez au ciel les vœux et les soupirs de vos serviteurs.
Vous êtes l’honneur d’Israël ; vous êtes la gloire du monde.
Réconciliez-nous à notre Emmanuel ;
Vous l’avez allaité de vos mamelles sacrées.
Vous avez réchauffé ses membres délicats.
Notre médiatrice, rendez-nous-le favorable.
C’est notre prière en ce jour redoutable.
Nous voici présentant au Dieu Père votre Fils, notre gage.
Par la vertu de ce gage, purifiez les coupables, rassurez les pécheurs tremblants.
Vous êtes bonne, vous êtes clémente, vous êtes notre espérance, ô Marie !
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Station à Saint-Étienne au mont Cœlius.
La basilique stationnale de ce jour fut commencée par le pape Simplicius (468-482) mais fut achevée seulement par Jean Ier (523) et par Félix IV, qui en exécutèrent l’ornementation en mosaïques. La fête de saint Étienne, le lendemain de Noël, est beaucoup plus ancienne, et apparaît déjà dans le laterculus du martyrologe arien [12], dont l’origine doit être reportée aux vingt dernières années du ive siècle.
Il semble en effet que, pour donner plus de splendeur à la solennité de Noël, on ait voulu grouper autour de la crèche de Jésus les plus grands saints, et ceux qui, d’une certaine manière, avaient une relation spéciale avec le mystère de son Incarnation. Saint Grégoire de Nysse les mentionne dans l’ordre suivant : Étienne, Pierre, Jacques, Jean, Paul et Basile [13], tandis d’autres documents grecs postérieurs y ajoutent David, Joseph et les Mages.
Dès la première moitié du Ve siècle, peu après la découverte des reliques du Protomartyr, s’élevèrent à Rome plusieurs basiliques dédiées à son nom. Près de Saint-Pierre il y en avait deux, Saint-Étienne Katà Galla patricia, et Saint-Étienne Katà Barbara patricia ; une autre s’élevait sur une propriété de Démétriade, léguée à saint Léon Ier, sur la voie Latine. Cette Démétriade, fille de Sextus Anicius Hermogenianus Olibrius, amie de saint Augustin, qui lui donna quelques reliques du protomartyr, est la destinataire d’une célèbre lettre de Pelage sur la vie dévote.
Au moyen âge la piété des Pontifes multiplia de toutes parts dans la Ville les sanctuaires de Saint-Étienne, si bien qu’on en compte au moins trente-cinq, parmi lesquels plusieurs monastères tant latins qu’orientaux. Étant donnée cette popularité du culte du premier martyr, la solennité avec laquelle on célébrait la station de ce jour sur le Cœlius n’a donc rien de surprenant.
Le Pape s’y rendait à cheval, du Latran, .avec les cardinaux et la cour, toute revêtue de somptueux habits de soie. Le caparaçon du destrier était d’écarlate précieuse, et le Pontife, la tête ceinte de la tiare, endossait la paenula blanche, habit de voyage des anciens Romains. A Saint-Étienne-le-Rond, il déposait la couronne et les vêtements blancs, pour prendre les rouges avec lesquels il célébrait la messe, après quoi il remontait à cheval, et le cortège retournait au patriarchium, où avaient lieu l’habituelle distribution des gratifications — presbyterium — et le repas rituel dans le triclinium. Uordo de Pierre Amelius prescrit de le servir avec une grande dignité, et d’y inviter les chapelains, les acolytes, les auditeurs et les pénitenciers, auxquels on distribuait aussi une provision de poivre [14]. En cas d’indisposition du Pape, la messe de ce jour devait être célébrée par le prêtre cardinal de Saint-Clément, puisque celui de Saint-Étienne suppléait de droit le Pontife le jour de Noël. Dans l’après-midi, les vêpres avaient lieu au Latran, et le Pape y prenait part, vêtu du pluvial rouge et mitre en tête.
L’introït est tiré du psaume 118, et l’on y montre les princes du Sanhédrin se réunissant en concile contre le juste. Les hommes iniques ne le persécutent pour aucune autre raison que pour la droiture de ses voies. Les colères comprimées depuis longtemps vont éclater, et le juste sent que le moment est imminent, de la lutte suprême, à découvert. Il est parfaitement conscient de l’insuffisance de ses forces ; aussi, tout rempli de confiance, supplie-t-il le Seigneur de l’aider à soutenir le martyre.
Dans la collecte nous demandons au Seigneur d’imiter l’exemple d’Étienne, non seulement en pardonnant à nos ennemis, mais en allant jusqu’à les aimer, et leur désirant la grâce de la conversion.
Le passage des Actes des Apôtres qui vient ensuite, décrit en couleurs dramatiques le jugement d’Étienne dans le Sanhédrin, et sa lapidation hors des murs de Jérusalem. Saint Luc dut en apprendre les détails de saint Paul, dans l’âme de qui cette scène atroce demeura gravée d’une façon indélébile. Le Protomartyr, contre qui maintenant se soulèvent particulièrement les synagogues représentant la Diaspora dans la Cité sainte, tombe victime de son zèle pour la propagande universelle de l’idéal évangélique au-delà même des barrières nationales d’Israël. Lui, helléniste, s’adressant directement aux hellénistes, aux Alexandrins et aux Cyrénéens, avait espéré les trouver moins hostiles et moins étroits dans leur conception messianique, mais la semence chrétienne devait mourir dans la terre et être arrosée avec du sang, et le Protomartyr tomba victime de l’aberration religieuse du Sanhédrin. L’œuvre ira néanmoins de l’avant, malgré les hommes, puisque le plus féroce persécuteur d’Étienne aujourd’hui, Saul, malgré lui en recueille déjà le programme dans son cœur, pour s’en faire demain l’apôtre jusqu’aux extrêmes confins du monde.
Le répons-graduel provient, comme l’introït, du psaume 118. Le martyr demande l’aide d’En-Haut, attribuant ainsi la victoire à la divine miséricorde, qui le soutient par la grâce.
Le verset alléluiatique est tiré des Actes des Apôtres (VII, 55), là où Étienne, intrépide au milieu du Sanhédrin, confirme sa démonstration scripturaire de la divinité de Jésus-Christ par son témoignage personnel, qui décide évidemment de sa condamnation à mort. Ce ne sont plus seulement les prophètes qui attestent que le Christ est Dieu, mais lui-même, Étienne, qui le contemple maintenant dans le ciel, assis à la droite du Père, à qui il est consubstantiel et égal en majesté et en puissance.
Étienne n’est pas simplement un martyr, il est l’un des plus insignes personnages de l’âge apostolique ; de là vient que les Grecs lui attribuent le titre d’Apôtre et que la liturgie romaine le met dans la catégorie des prophètes, des docteurs, et des maîtres, dont l’Évangile de ce jour décrit le dur destin. Jérusalem, la bien-aimée de Yahweh, lapide eos qui... missi sunt, en d’autres termes ses apôtres ; mais la mesure de l’ingratitude est comble désormais. Le Seigneur se retire d’elle, et l’abandonne pour un temps à son sort. Oui, pour un temps, puisque le « Pasteur d’Israël » ne peut jamais oublier son peuple d’une façon définitive et il est en effet tout prêt à retourner aux fils de Jacob in misericordiis, dès que ceux-ci consentiront à l’accepter comme Rédempteur. L’acclamation refusée au Christ par les Hébreux est mise comme condition de pacification : Béni soit Celui qui vient au nom de Yahweh, c’est le cri joyeux de l’Église à l’arrivée de l’Agneau divin sur l’autel eucharistique.
L’antienne de l’offertoire, tirée de divers passages des Actes des Apôtres (VI-VIII) parle de l’élection d’Étienne par les Douze. Les Juifs ont lapidé celui qui était rempli de foi et du Saint-Esprit, pendant que, ployant les genoux en oraison, il rendait un dernier témoignage au Seigneur Jésus, — c’était là en effet toute la controverse entre lui et le Sanhédrin, — lui demandant de recevoir dans le ciel son esprit.
La collecte pour l’offrande des oblations est de caractère assez général, mais elle revêt une signification spéciale en cette commémoration du Protomartyr. L’hostie qui est immolée associe au sacrifice de Jésus les souffrances des martyrs ; c’est pourquoi nous demandons que, comme leur mort violente fut pour eux un titre éternel de gloire, ainsi notre dévotion serve à nous tenir éloignés de tout péché.
La Schola Cantorum du Latran étant dédiée à Saint-Étienne, on comprend aisément qu’elle veuille se distinguer par son splendide office en l’honneur du saint titulaire. L’antienne de la Communion unit les deux derniers témoignages du Protomartyr. Il contemple Jésus à la droite de la majesté de Dieu, c’est pourquoi il lui recommande son esprit ; et il le prie de pardonner à ses bourreaux, aveuglés par l’ignorance et la passion. L’oraison d’Étienne fut exaucée, et son plus beau fruit fut Paul. C’est ce rapprochement entre le Protomartyr et l’Apôtre que voulut précisément signifier l’antique piété des Pontifes, quand, à côté du sépulcre de saint Paul sur la voie d’Ostie, ils érigèrent dès le VIe siècle un oratoire insigne, en l’honneur de saint Étienne, y annexant un monastère.
Dans la prière d’action de grâces après la Communion, nous demandons que la participation au Mystère eucharistique produise en nous ses fruits et soutienne notre faiblesse par sa divine vertu.
A l’époque d’un si grand épuisement des énergies, de tels compromis avec la conscience, de tels égards pour ce qu’on appelle les convenances, et qui, au fond, n’est que respect humain, quel exemple de force chrétienne nous est donné par Ëtienne, debout en face du Sanhédrin et sachant dire aux Juifs la vérité sur les questions les plus brûlantes. Ceux-ci, comme des serpents, se bouchent les oreilles pour ne pas l’entendre davantage et grincent des dents contre lui ; mais Étienne, inébranlable, poursuit jusqu’au bout son long réquisitoire, le scellant finalement de son sang.
Demandons aujourd’hui par l’intercession de saint Étienne cette force qui est l’un des dons du Saint-Esprit.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
Dans le sang du saint lévite Étienne « l’Église offre les prémices du martyre » au Roi des martyrs.
La fête peut être considérée d’un double [15] point de vue : en soi et dans ses relations avec la fête de Noël. A la messe, la fête est tout à fait indépendante, il n’est pas question de Noël. Il est vrai que, dans la pensée de l’Église, cette relation, que la prière des Heures marque expressément, n’est jamais oubliée.
1. Saint Étienne et Noël. — Dès l’invitatoire de Matines, l’Église marque cette relation. « Le Christ nouveau-né, qui en ce jour a couronné saint Étienne, venez, adorons-le. » Rien ne marque mieux cette relation que le panégyrique de saint Fulgence que nous lisons aujourd’hui au bréviaire : « Hier nous fêtions la Nativité de notre Roi éternel dans cette vie temporelle. Aujourd’hui nous célébrons solennellement le souvenir des glorieuses souffrance ! ; d’un soldat. Hier notre Roi se voilait dans les vêtements pourpre de la chair, sortait du palais du sein virginal et visitait le monde dans sa grâce. Aujourd’hui un soldat quitte la tente du corps et s’avance en triomphateur vers le ciel. Celui-ci se ceignit de la ceinture d’esclave de la chair et entra pour combattre sur le champ de bataille de ce monde : celui-là dépose la dépouille corruptible de son corps et monte pour régner éternellement dans le palais des cieux. Celui-ci descend recouvert de la chair, celui-là monte couronné de sang. Celui-là monte, après avoir été lapidé par les Juifs, parce que celui-ci est descendu, acclamé par les anges ; aujourd’hui les anges ont reçu avec joie saint Étienne dans leurs rangs. Hier le Seigneur est sorti du sein de la Vierge, aujourd’hui ce soldat est sorti de la prison du corps ; hier le Christ était pour nous enveloppé de langes, aujourd’hui Étienne est par lui revêtu du vêtement de l’immortalité. Hier l’étroitesse de la Crèche enfermait le Sauveur, aujourd’hui l’immensité du ciel reçoit saint Étienne triomphant. Le Seigneur est, descendu seul pour en relever plusieurs, notre Roi s’est abaissé pour exalter ses soldats. Cependant, mes frères, nous devons reconnaître avec quelles armes Étienne a vaincu la rage des Juifs pour être jugé digne d’un si magnifique triomphe. Pour conquérir la couronne de son nom, Étienne combattit avec les armes de l’amour et il remporta partout la victoire. En vertu de l’amour de Dieu, il ne fut pas vaincu par les Juifs en furie ; en vertu de son amour pour le prochain, il pria pour ceux qui le lapidaient. Par l’amour il exhorta les égarés à se convertir, par l’amour il pria pour ceux qui le lapidaient, afin qu’ils ne soient pas punis. Appuyé sur la puissance de l’amour, il triompha de la rage cruelle de Saul et celui qui sur la terre fut son persécuteur est au ciel son compagnon. »
2. La fête en elle-même.
a) La Sainte Écriture nous raconte d’une façon saisissante le martyre de notre héros : « Les Juifs en entendant cela (son discours de défense) se laissèrent aller à la fureur et grincèrent des dents contre lui. Mais Étienne, rempli de l’Esprit-Saint, leva les yeux au ciel et, voyant la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu, il dit : Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’Homme assis à la droite de Dieu. Alors les Juifs poussèrent de grands cris, ils se bouchèrent les oreilles et se précipitèrent tous ensemble sur lui. Ensuite ils le traînèrent hors la ville et le lapidèrent. Or les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. Tandis qu’on lapidait Étienne il priait et disait : Seigneur Jésus, recevez mon esprit. Étant alors tombé à genoux il cria à haute voix : « Seigneur ne leur imputez pas ce péché. » A ces mots, il s’endormit dans le Seigneur.
b) La messe (Sederunt principes) : Nous admirons la vivacité dramatique avec laquelle l’Église place le saint au milieu de nous. Nous assistons positivement à son martyre. Bien plus, l’Église nous unit à lui, nous prenons part à ses souffrances et à sa gloire. Nous pouvons, dans ce drame, distinguer trois phases : la souffrance — l’abandon — l’union au Christ. L’avant-messe nous fait partager la détresse de saint Étienne. Nous nous tenons avec lui devant le Sanhédrin, nous venons, nous aussi, du monde rempli de tentations et de combats. Ainsi nous pouvons, nous aussi, réciter du fond du cœur la prière de l’Introït et du Graduel : « Les impies me poursuivent, viens à mon secours, ô Seigneur, car ton serviteur veut garder tes commandements ». A l’Offertoire, nous déposons sur l’autel, avec saint Étienne, les peines de la vie et nous prions avec lui : « Seigneur Jésus, recevez mon âme. » Saint. Étienne nous apprend le sacrifice. Or nous avons une digne victime, le Christ. Le Christ, Étienne et moi, voilà un sacrifice magnifique et complet. A la Communion, nous gravissons le troisième degré. Quel était le but de saint Étienne ? Il fut couronné comme son nom l’indique, il obtint la gloire éternelle. C’est aussi le but du Saint-Sacrifice. La sainte Communion nous unit avec le Christ et prépare la gloire éternelle. Chaque fête de saint nous facilite la rencontre avec Dieu et le contact avec lui. Le saint est un pont qui nous mène à Dieu. Cette messe nous montre, d’une manière exemplaire, comment nous pouvons, au Saint-Sacrifice, accomplir notre ascension spirituelle.
c) La prière des Heures. Le bréviaire nous paraît aujourd’hui un peu âpre. Après un jour de fête rempli de la plus haute poésie et des émotions les plus fortes, le commun des martyrs nous semble trop simple. Mais justement, ce style lapidaire, aux lignes sobres, est dans l’esprit de la liturgie romaine classique. Nous remarquons aujourd’hui que, dans cet office, il, est question à tout moment de « couronne », de couronnement », et nous songeons qu’Étienne veut dire le couronné. Les antiennes de Laudes sont d’une grande beauté. « Avec joie il supporta les pierres, il est suivi de toutes les âmes justes. » Ensuite nous récitons avec Étienne le beau psaume 62 : « Mon âme s’attache à toi car mon corps a été lapidé pour toi, mon Dieu. »
[**]
Communicántes, et diem sacratíssimum celebrántes, quo beátæ Maríæ intemeráta Virgínitas huic mundo édidit Salvatórem, sed et memóriam venerántes, in primis eiúsdem gloriósæ semper Vírginis Maríæ, Genitrícis Dei et Dómini nostri Iesu Christi : Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint où la bienheureuse Marie gardant sa virginité sans tâche mit au monde le Sauveur, et honorant la mémoire tout d’abord de la glorieuse Marie toujours Vierge, Mère du même Jésus-Christ notre Dieu et Seigneur...
[1] Le mot de Grecs désigne ici les Juifs qui, étant nés parmi les Grecs, ne parlaient que la largue grecque.
[2] Les veuves avaient d’autant plus besoin d’être assistées que, suivant la loi, elles ne pouvaient hériter.
[3] Prosélyte, c’est-à-dire Gentil converti au christianisme.
[4] Le futur saint Paul, qui dut peut-être sa conversion aux prières du martyr.
[5] Le nom Stephanus vient d’un mot grec qui signifie couronne. L’office contient de nombreuses allusions à cette étymologie : « couronné de lauriers », « couronné de gloire et d’honneur », etc.
[6] C’est pour ce motif qu’il est appelé Protomartyr.
[7] Act. VI, 8.
[8] Matth. X, 16.
[9] I Cor. I, 24
[10] Ephes. IV, 13.
[11] Dear Little One ! how sweet Thou art,
Thine eyes how bright they shine,
So bright they almost seem to speak
When Mary’s look meets Thine !
How faint and feeble is Thy y
Like plaint of harmless dove,
When Thou dost murmur in Thy sleep
Of sorrow and of love.
When Mary bids Thee sleep Thou sleepst,
Thou wakest when she calls
Thou art content upon her lap,
Or in the rugged stalls.
Simplest of Babes ! with what a grace
Thou dost Thy Mother’s will
Thine infant fashions well betray
The Godhead’s hidden skill.
When Joseph takes Thee in his arms,
And smooths Thy little cheek,
Thou lookest up into his face
So helpless and so meek.
Yes ! Thou art what Thou seemst to be,
A thing of smiles and tears ;
Yet Thou art God, and heaven and earth
Adore Thee with their fears.
Yes ! dearest Babe ! those tiny hands,
That play with Mary’s hair,
The weight of ail the mighty world
This very moment bear.
While Thou art clasping Mary’s neck
In timid tight embrace,
The boldest Seraphs veil themselves
Before Thine infant Face.
When Mary hath appeased Thy thirst,
And hushed Thy feeble cry,
The hearts of men lie open still
Before Thy s’umbering eye.
Art Thou, weak Babe ! my very God ?
Oh ! must love Thee then,
Love Thee, and yearn to spread Thy love
Among forgetful men.
O sweet, O wakeful-hearted Child !
Sleep on, dear Jesus ! sleep ;
For Thou must one day wake for me
To suffer and to weep.
A scourge, a Cross, a cruel Crown
Have I in store for Thee ;
Yet why ? one little tear, O Lord !
Ransom enough would be.
But no ! death is Thine own sweet will,
The price decreed above ;
Thou wilt do more than save our souls,
For Thou wilt die for love.
[12] L’original grec du Martyrologe Syriaque où se lisaient plusieurs noms d’évêques ariens et probablement celui d’Arius lui-même. (N. du T.).
[13] P. G., XLVI, col. 790 seq.
[14] P. L., LXXVIII, col. 1281.
[15] Rite particulier du bréviaire avant la réforme de 1960.
SOURCE : http://www.introibo.fr/St-Etienne-26-decembre
Carlo Crivelli (circa 1435–circa 1495). Saint
Étienne, 1476,
Londres, National Gallery
Saint Etienne
homélie pour la fête de saint Etienne
Hier, nous avons célébré la naissance temporelle de notre Roi éternel ; aujourd'hui, nous célébrons la passion triomphante de son soldat.
Hier, en effet, notre Roi, revêtu de notre chair, sortant du palais d'un sein virginal, a daigné visiter notre monde ; aujourd'hui le soldat sortant de la tente de son corps, est parti pour le ciel en triomphateur. Notre Roi, alors qu'il est le Très-Haut, est venu vers nous dans l'humilité, mais il ne pouvait pas venir les mains vides. Il apportait à ses soldats un don magnifique, non seulement pour leur confier une richesse considérable, mais pour les rendre absolument invincibles dans le combat. Car il leur apportait le don de la charité qui conduirait les hommes à partager la vie divine. Ce qu'il apportait, il l'a distribué ; mais lui-même n'y a rien perdu car, s'il a transformé en richesse la pauvreté de ses fidèles, lui-même est resté comblé de trésors inépuisables. La charité qui fait descendre le Christ du ciel sur la terre, c'est elle qui a élevé saint Etienne de la terre jusqu'au ciel. La charité qui existait d'abord chez le Roi, c'est elle qui, à sa suite, a resplendi chez le soldat.
Etienne, pour obtenir de recevoir la couronne que signifie son nom, avait pour armes la charité, et grâce à elle il était entièrement vainqueur. Par l'amour de Dieu, il n'a pas reculé devant l'hostilité des Juifs ; par l'amour du prochain, il a intercédé pour ceux qui le lapidaient. Par cette charité, il leur reprochait leur erreur, afin qu'ils se corrigeassent ; par cette charité, il priait pour ceux qui le lapidaient, afin que le châtiment leur fût épargné. Fortifié par la charité, il a vaincu Saul qui s'opposait cruellement à lui et, après l'avoir eu comme persécuteur sur la terre, il a obtenu de l'avoir pour compagnon dans le ciel. Sa sainte et persévérance charité désirait gagner à lui par la prière ceux qu'il n'avait pu convertir par ses avertissements. Et voici que maintenant Paul partage la joie d'Etienne, il jouit avec Etienne de la gloire du Christ, il exulte avec Etienne, il règne avec lui. Là où Etienne est allé le premier, mis à mort par la lapidation de Paul, c'est là que Paul l'a suivi, secouru par les prières d'Etienne.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/12/26.php
St. Stephen
One of the first deacons and the first Christian martyr; feast on 26 December. In the Acts of the Apostles the name of St. Stephen occurs for the first time on the occasion of the appointment of the first deacons (Acts 6:5). Dissatisfaction concerning the distribution of alms from the community's fund having arisen in the Church, seven men were selected and specially ordained by the Apostles to take care of the temporal relief of the poorer members. Of these seven, Stephen, is the first mentioned and the best known.
Stephen's life previous to this appointment remains for us almost entirely in the dark. His name is Greek and suggests he was a Hellenist, i.e., one of those Jews who had been born in some foreign land and whose native tongue was Greek; however, according to a fifth century tradition, the name Stephanos was only a Greek equivalent for the Aramaic Kelil (Syr. kelila, crown), which may be the protomartyr's original name and was inscribed on a slab found in his tomb. It seems that Stephen was not a proselyte, for the fact that Nicolas is the only one of the seven designated as such makes it almost certain that the others were Jews by birth. That Stephen was a pupil of Gamaliel is sometimes inferred from his able defence before the Sanhedrin; but this has not been proved. Neither do we know when and in what circumstances he became a Christian; it is doubtful whether the statement of St. Epiphanius (Haer., xx, 4) numbering Stephen among the seventy disciples is deserving of any credence. His ministry as deacon appears to have been mostly among the Hellenist converts with whom the Apostles were at first less familiar; and the fact that the opposition he met with sprang up in the synagogues of the "Libertines" (probably the children of Jews taken captive to Rome by Pompey in 63 B.C. and freed hence the name Libertini), and "of the Cyrenians, and of the Alexandrians, and of them that were of Cilicia and Asia" shows that he usually preached among the Hellenist Jews. That he was pre eminently fitted for that work, his abilities and character, which the author of the Acts dwells upon so fervently, are the best indication. The Church had, by selecting him for a deacon, publicly acknowledged him as a man "of good reputation, full of the Holy Ghost and wisdom" (Acts 6:3). He was "a man full of faith, and of the Holy Ghost" (vi, 5), "full of grace and fortitude" (vi, 8); his uncommon oratorical powers and unimpeachable logic no one was able to resist, so much so that to his arguments replete with the Divine energy of the Scriptural authorities God added the weight of "great wonders and signs" (vi, 8). Great as was the efficacy of "the wisdom and the spirit that spoke" (vi, 10), still it could not bend the minds of the unwilling; to these the forceful preacher was fatally soon to become an enemy.
The conflict broke out when the cavillers of the synagogues "of the Libertines, and of the Cyreneans, and of the Alexandrians, and of them that were of Cilicia and Asia", who had challenged Stephen to a dispute, came out completely discomfited (vi, 9 10); wounded pride so inflamed their hatred that they suborned false witnesses to testify that "they had heard him speak words of blasphemy against Moses and against God" (vi, 11).
No charge could be more apt to rouse the mob; the anger of the ancients and the scribes had been already kindled from the first reports of the preaching of the Apostles. Stephen was arrested, not without some violence it seems (the Greek word synerpasan implies so much), and dragged before the Sanhedrin, where he was accused of saying that "Jesus of Nazareth shall destroy this place [the temple], and shall change the traditions which Moses delivered unto us" (vi, 12 14). No doubt Stephen had by his language given some grounds for the accusation; his accusers apparently twisted into the offensive utterance attributed to him a declaration that "the most High dwelleth not in houses made by hands" (vii, 48), some mention of Jesus foretelling the destruction of the Temple and some inveighing against the burthensome traditions fencing about the Law, or rather the asseveration so often repeated by the Apostles that "there is no salvation in any other" (cf. iv, 12) the Law not excluded but Jesus. However this may be, the accusation left him unperturbed and "all that sat in the council...saw his face as if it had been the face of an angel" (vi, 15).
Stephen's answer (Acts 7) was a long recital of the mercies of God towards Israel during its long history and of the ungratefulness by which, throughout, Israel repaid these mercies. This discourse contained many things unpleasant to Jewish ears; but the concluding indictment for having betrayed and murdered the Just One whose coming the Prophets had foretold, provoked the rage of an audience made up not of judges, but of foes. When Stephen "looking up steadfastly to heaven, saw the glory of God, and Jesus standing on the right hand of God", and said: "Behold, I see the heavens opened, and the Son of man standing on the right hand of God" (vii, 55), they ran violently upon him (vii, 56) and cast him out of the city to stone him to death. Stephen's stoning does not appear in the narrative of the Acts as a deed of mob violence; it must have been looked upon by those who took part in it as the carrying out of the law. According to law (Leviticus 24:14), or at least its usual interpretation, Stephen had been taken out of the city; custom required that the person to be stoned be placed on an elevation from whence with his hands bound he was to be thrown down. It was most likely while these preparations were going on that, "falling on his knees, he cried with a loud voice, saying: "Lord, lay not this sin to their charge" (vii, 59). Meanwhile the witnesses, whose hands must be first on the person condemned by their testimony (Deuteronomy 17:7), were laying down their garments at the feet of Saul, that they might be more ready for the task devolved upon them (vii, 57). The praying martyr was thrown down; and while the witnesses were thrusting upon him "a stone as much as two men could carry", he was heard to utter this supreme prayer: "Lord Jesus, receive my spirit" (vii, 58). Little did all the people present, casting stones upon him, realize that the blood they shed was the first seed of a harvest that was to cover the world.
The bodies of men stoned to death were to be buried in a place appointed by the Sanhedrin. Whether in this instance the Sanhedrin insisted on its right cannot be affirmed; at any rate, "devout men" — whether Christians or Jews, we are not told — "took order for Stephen's funeral, and made great mourning over him" (vii, 2). For centuries the location of St. Stephen's tomb was lost sight of, until (415) a certain priest named Lucian learned by revelation that the sacred body was in Caphar Gamala, some distance to the north of Jerusalem. The relics were then exhumed and carried first to the church of Mount Sion, then, in 460, to the basilica erected by Eudocia outside the Damascus Gate, on the spot where, according to tradition, the stoning had taken place (the opinion that the scene of St. Stephen's martyrdom was east of Jerusalem, near the Gate called since St. Stephen's Gate, is unheard of until the twelfth century). The site of the Eudocian basilica was identified some twenty years ago, and a new edifice has been erected on the old foundations by the Dominican Fathers.
The only first hand source of information on the life and death of St. Stephen is the Acts of the Apostles (6:1-8:2).
Souvay, Charles. "St. Stephen." The Catholic Encyclopedia. Vol. 14. New York: Robert Appleton Company, 1912. 26 Dec. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/14286b.htm>.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/14286b.htm
St. Stephen
St. Stephen was martyred in Jerusalem about the year 35. He is consider both the first Christian martyr (the protomartyr) and one of the first deacons of the Christian Church. All that we know of the life, trial, and death of St. Stephen, is found in the Book of Acts, Chapters 6 and 7. In the long chronicle of Christian martyrs, the story of Stephen stands out as one of the most moving and memorable.
Although his name is Greek (from Stephanos, meaning crown), Stephen was a Jew, probably among those who had been born or who had lived beyond the borders of Palestine, and therefore had come under the influence of the prevailing Hellenistic culture. The New Testament does not give us the circumstances of his conversion. It would seem, however, that soon after the death of the Messiah he rose to a position of prominence among the Christians of Jerusalem and used his talents especially to win over the Greek-speaking residents of the city.
The earliest mention of Stephen is when he is listed among the seven men chosen to supervise the public tables. We recall that these first Christians held their property in common, the well-to-do sharing what they possessed with the poor; and at this time, as always in the wake of war, there were many “displaced persons” in need of charity. We read in Acts that the Hellenists, as the Greek-speaking Christians were called, thought that they, particularly the widows among them, were being discriminated against at the public tables. The Apostles were informed of these complaints, but they were too busy to deal with the problem. Therefore seven good and prudent men were selected to administer and supervise the tables. The seven, on being presented to the Apostles, were prayed over and ordained by the imposition of hands. Associated in these charitable tasks with Stephen, whose name heads the list as “a man full of faith and the Holy Spirit,” were Philip, known as “the Evangelist,” Prochorus, Nicanor, Timon, Parmenas, and Nicholas-all Greek names. The title of deacon, which came to be linked with their function, derives from the Greek verb meaning “to minister.” These men served the Christian community in temporal and charitable affairs; later on they were to assume minor religious offices.
Stephen, already a leader, now began to speak in public with more vigor and, “full of grace and power, was working great wonders and signs among the people.” By this time a number of Jewish priests had been converted to the new faith, but they still held to the old traditions and rules as laid down in Mosaic law. Stephen was prepared to engage in controversy with them, eager to point out that, according to the Master, the old law had been superseded. He was continually quoting Jesus and the prophets to the effect that external usages and all the ancient holy rites were of less importance than the spirit; that even the Temple might be destroyed, as it had been in the past, without damage to the true and eternal religion. It was talk of this sort, carried by hearsay and rumor about the city, and often misquoted, intentionally or not, that was to draw down upon Stephen the wrath of the Jewish priestly class.
It was in a certain synagogue of Jews “called that of the Freedmen, and of the Cyrenians and of the Alexandrians and of those from Cilicia and the province of Asia” that Stephen chiefly disputed. Perhaps they did not understand him; at all events, they could not make effective answer, and so fell to abusing him. They bribed men to say that Stephen was speaking blasphemous words against Moses and against God. The elders and the scribes were stirred up and brought him before the Sanhedrin, the supreme Jewish tribunal, which had authority in both civil and religious matters. False witnesses made their accusations; Stephen defended himself ably, reviewing the long spiritual history of his people; finally his defense turned into a bitter accusation. He concluded thus:
“Yet not in houses made by hands does the Most High dwell, even as the prophet says…. Stiff-necked and uncircumcised in heart and ear, you always oppose the Holy Spirit; as your father did, so do you also. Which of the prophets have not your fathers persecuted? And they killed those who foretold the coming of the Just One, of whom you have now been the betrayers and murderers, you who received the Law as an ordinance of angels and did not keep it.”
Thus castigated, the account is that the crowd could contain their anger no longer. They rushed upon Stephen, drove him outside the city to the place appointed, and stoned him. At this time Jewish law permitted the death penalty by stoning for blasphemy. Stephen, full of “grace and fortitude” to the very end, met the great test without flinching, praying the Lord to receive his spirit and not to lay this sin against the people. So perished the first martyr, his dying breath spent in prayer for those who killed him. Among those present at the scene and approving of the penalty meted out to Stephen was a young Jew named Saul, the future Paul, Apostle to the Gentiles: his own conversion to Christianity was to take place within a few short months.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-stephen/
After the discovery of his sacred relics, portions of them were brought, with great devotion, into Europe and Africa. Avitus, the Spanish priest, who then lived in Palestine, obtained of Lucian, out of the part which he had reserved for himself, some of the dust of the flesh, and a little portion of the small bones of the martyr, which he sent by Orosius (who was then setting out with a view to return to Spain) to Palconius, bishop of Braga, his native place, to be a comfort to that church under the calamities which were brought upon it by the incursions of the Vandals and Goths. Paul Orosius, a native, and a learned priest, of Tarragon, went first into Africa to consult St. Austin, and afterwards into Palestine, to advise with St. Jerom about certain difficult points of sacred literature; his name is famous in the writings of both those fathers. Orosius left Palestine in 416, and with his sacred treasure landed first in Africa, to pay a visit to St. Austin, and thence sailed to Minorca; but found it impossible to go to Spain, by reason of the devastations of the Goths. He therefore returned to Africa, where, by the advice of St. Austin, he wrote, in seven books, a history of the world from its creation, in a clear and manly style, chiefly to demonstrate against the Pagans that the calamities which the world then felt, were not to be attributed to the neglect of their ancient superstitions; to prove which he shows, that mankind had in all ages been frequently afflicted with the like. Orosius left his relics of St. Stephen in a church near Magone, now Mahon, (one of the two ancient cities of that island,) till they could be sent to the Bishop of Braga, with the letter of Avitus to him, which is still extant. Severus, the bishop of Minorca, came from Jammona, now called Citadella, the other city, to Mahon, to receive the relics, and to hold conferences with the Jews, who were there very numerous. At the sight of the relics, and by the zeal of the Christians, five hundred and forty of that obstinate people, with their patriarch Theodorus, were converted to the faith in eight days’ time, and demanded baptism. There were a few women among them who stood out for some days. The converted Jews built a new church, not only at their own cost, but with their own hands. The Bishop Severus wrote, in a circular letter, an account of this wonderful event, which is yet extant.
On the very day that Evodius, bishop of Uzalis, read this letter of Severus to his flock, some of the martyr’s blood contained in a vial, and some small fragments of his bones, which certain monks had procured from Palestine, arrived at the chapel of SS. Felix and Gennadius, two ancient martyrs, near that town. The bishop went out with great joy to receive so precious a treasure. A barber, named Concordius, who had bruised his foot very much by a fall, and kept his bed several days, having recommended himself to St. Stephen, was cured, walked to the church of the martyrs to give God thanks, and having prayed a long time, he lighted up several wax tapers, and left his stick behind him. The bishop having celebrated the divine mysteries, ordered a procession to the city. An infinite number of people, divided into companies, and carrying tapers and flambeaux, walked in it, singing psalms and hymns. When at night they arrived in the town, the relics were deposited in the church under the absis, that is to say, in the chancel, and were put upon the bishop’s throne covered with a cloth. A blind woman named Hilaria, a baker, recovered her sight by devoutly applying this cloth to her eyes. Afterwards the relics were put upon a little bed, in a place shut up, where there were doors and a little window, through which cloths were applied to the relics, which healed the sick. People came from afar off, and a great number of miracles were wrought there.
Evodius caused a list of them to be written by one of his clerks; which account was publicly read to the people on the festival of St. Stephen, and after the reading of each miracle, the person healed was called upon, and made to pass through the middle of the church, walking alone; and to go up the step of the absis and there remain for some time standing, to be seen by the people, who redoubled their tears and acclamations at the spectacle. Thus Hilaria, and two men, who had all three been blind, and recovered their sight; thus Restitutus, who came from Hippo, and was cured of a palsy, and many others showed themselves to all the people, who seemed to see the miracles rather than hear the account of them read.
The zealous Bishop Evodius, the intimate friend of St. Austin, approved and published two books, On the Miracles of St. Stephen, which were written by his order, and are usually quoted under his name. He mentions (l. 2, c. 4, n. 2.) that before the oratory of the relics of St. Stephen at Uzalis was placed a veil, on which the saint was painted, carrying a cross upon his shoulders. Among these miracles of Uzalis mention is made of some persons restored to life, one of which is also related by St. Austin almost in the same terms. (Serm. 323, 324.) The account is as follows: A child that was a catechumen, dying, being yet at the breast, the mother seeing him irrecoverably lost, ran to the oratory of St. Stephen, and said, “Holy martyr, you see I have lost my only comfort. Restore me my child, that I may meet him before Him who hath crowned you.” She prayed so a great while, and at last the child came to life again, and was heard to cry. She went forthwith to the priests; he was baptized, and received the unction, the imposition of hands, and the sacrament of the holy Eucharist; for then Confirmation and the Eucharist always followed Baptism, when it was given in a solemn manner. But God took him to himself very soon after, and his mother carried him to the grave with the same confidence as if she had carried him to St. Stephen’s bosom. These are the words of St. Austin, who speaks again in another place of the miracles that were wrought at Uzalis. (l. 22, de Civ. c. 8, n. 20, 21.) This town was situated near Utica, in the proconsular Africa.
No less wonderful were the miracles wrought by the intercession of this holy protomartyr at Calama, a city of Numidia, fifteen Roman miles from Hippo Regius, the strongest fortress of that kingdom (standing on the coast of the Mediterranean) and the episcopal see of the great St. Austin. Possidius, the disciple of that holy doctor, was then bishop of Calama, in which city there was a chapel of St. Stephen enriched with some of his relics, which had been procured by Possidius. Eucharius, a Spanish priest, living at Calama, who had been afflicted with the stone for a long time, was cured by the application of these relics. Afterwards dying of another distemper, when those about him were going to bury him, upon casting a tunic (which had been brought from the chapel of the saint) over his corpse, he arose. Many sick of the gout and other distempers were healed. St. Austin says, that at the time he wrote, more such cures had been performed at Calama than at Hippo, where he had reckoned seventy. Among those at Calama he dwells the longest on the wonderful conversion of one Martialis, a heathen, a man of quality, and one of the principal persons in the city. He was most obstinate in his infidelity even in his last sickness. All means of conviction having been tried in vain, his Christian son-in-law having prayed a long time before the shrine which contained the martyr’s relics, brought home some of the flowers with which it was adorned, and full of faith in the saint’s intercession, laid them near the old man’s pillow. It was then evening, and before it was day Martialis desired to speak with the bishop Possidius, who happened then to be at Hippo with St. Austin; but priests coming to him, he desired to be baptized. From his baptism to the time of his death he never ceased to repeat the last words of St. Stephen: “Lord Jesus Christ, receive my soul.”
The Bishop Projectus carrying some of the relics of St. Stephen to Tibilis, or Aquæ Tibilitanæ, an episcopal see fifteen miles from Hippo, on the road to Cirta, a blind woman who desired to be led to them, recovered her sight. Lucilius, bishop of Synica, or Sinita, near Hippo, by carrying the relics in procession, was suddenly cured of a fistula, which never returned, though he had long laboured under it, and then waited the coming of a surgeon to cut it. In a village called Audura, a child who was at play, was crushed under the wheel of a cart drawn by oxen, and expired in violent convulsions. His mother carried him before the relics of St. Stephen, and he came to life again without any appearance of being hurt. A nun who was dead in a neighbouring village called Gaspaliana, came to life again by being covered with a tunic which had been applied to the sacred relics. All these miracles are related by St. Austin. (De Civ. Dei, l. 22, c. 8.) The church of Hippo was enriched with a portion of these relics in the year 425. With what respect St. Austin received this treasure he himself sufficiently declares, (ep. 103,) writing to the Bishop Quintian, who was going to receive a little portion of the same: “Your holiness,” says he, “knows how much you are obliged to honour these relics, as we have done.” His three hundred and seventeenth sermon seems to have been delivered on the day of their reception. In it he says, those relics consisted of a little dust into which his sacred flesh was reduced, shut up in a case. An altar was there raised, not to St. Stephen, but to God, over the relics of St. Stephen, as that holy doctor puts his flock in mind. (Serm. 318.) Fearing lest the ignorant might fall into superstition by not sufficiently distinguishing the Master from the servant, he often repeats in his sermons on those occasions, that it is to God we are to refer the miracles which he alone performs by his saints, and the graces which we receive through their intercession.
It was not quite two years after this when he wrote his last book Of the City of God, in which he says, (l. 22, c. 8,) that he had received relations of nearly seventy miracles which had been wrought at Hippo by the relics of St. Stephen, besides many others which he knew had not been recorded. Among these he mentions three persons raised from the dead; one, the son of a collector named Irenæus, who when his corpse was laid out, and all things were made ready for the funeral, was raised to life by being anointed with the oil of the martyr, that is, probably, of the lamp that burned before the relics. Another, the daughter of Bessus, a Syrian, was restored to life by being covered with a garment, with which her father had touched the martyr’s shrine. St. Austin was eyewitness to many of the miracles that were there performed, as to the following. Ten children, of a considerable family of Cæsarea in Cappadocia, seven sons and three daughters, having been cursed by their mother for their undutiful behaviour, were all successively from the eldest seized with a dreadful trembling or shivering in all their limbs, and a distortion of their body: in this condition they wandered up and down in different places. The second son recovered his health by praying in a chapel of St. Laurence at Ravenna. Paul, the sixth child, and Palladia the seventh, arrived at Hippo in 425. Their unhappy disorder drew the eyes of all persons upon them. On Easter Sunday, in the morning, Paul praying before the place where the relics were deposited, was perfectly cured. The church echoed with acclamations, every one crying out, “Thanks be to God: praised be the Lord.” The young man being presented to St. Austin, threw himself at his feet. The saint raised him up, and embraced him. When sermon time came, he showed him to the people, saying: “We have been used to read the relations of miracles which God has performed by the prayers of the blessed martyr St. Stephen; but now the presence of this young man supplies the place of a book, nor have we occasion for any other writing than his face, which you all know,” &c. He adds, that he should not have had strength himself to support the fatigue of the long service of the foregoing day and night (which was Easter-eve) fasting, and then of preaching to them, had it not been for St. Stephen’s prayers. (Serm. 320, ol. 29, de liv.) On Easter Tuesday he caused Paul and Palladia to stand on the steps of the pulpit, that they might be seen by all the people; the first without any distorted motion, but Palladia trembling in every limb. He then made them withdraw, and began to preach on the respect which children owe their parents, and the moderation which is due from parents to children. His sermon was interrupted by the shouts of the people, repeating, “Thanks be to God.” The occasion was, that in the mean time Palladia being gone to pray before the relics, was healed. The sermon, which was interrupted by the miracle, and all the others which St. Austin preached on this occasion, are still extant. Near a year after this, he, in his last book Of the City of God, inserted this account of the healing of Paul and Palladia, and of several other miracles. (See St. Austin de Civ. Dei, l. 22, c. 8, and serm. 319, 320, 286, 94, 76.) F. Thyrsus Gonzales, general of the Jesuits, (Manuductio ad conversionem Mahometanorum, Par. 2, l. 3, c. 8,) mentions as a standing miracle, that the blood of St. Stephen, which was formerly brought by Orosius from Palestine, and which is now kept at Naples, during high mass on the 3d of August, melts and boils up, though it is at all other times congealed.
John Le Clerc calls in question the judgment and veracity of St. Austin in the relation of these miracles. Such discoveries were reserved after so many ages to this new master in the art of criticism. But it must appear strange to a Christian ear to hear the most holy and learned doctors of the church traduced as knaves and impostors, and the rest of the faithful put in the class of weak fools. These miracles are attested not only by St. Austin, but also by St. Possidius, Evodius, and many others. Africa at that time abounded with the most subtle, inquisitive, and penetrating geniuses, as the monuments of that age evince. If the Catholics could be presumed to have been all so weak and simple that it was easy for their bishops to impose upon them the grossest cheats, their actions were too narrowly sifted by the Pagans, the Donatists, and the Manichees, (who were at that time very numerous in Africa,) and the Arians who became masters of that country, whilst these miracles were in the greatest vogue. But how can we hear without indignation such great and holy prelates charged with carrying on so wicked and base an imposture, and this by a general conspiracy? St. Austin, especially, whose gravity, wisdom, sanctity, and learning have commanded the highest respect of all succeeding ages. This great father, moreover, was of all others the most zealous in defending the doctrine of the church against lying on any account; which he maintained by his book On Lying, and two other books Against Lying, (t. 6,) not to mention several other parts of his works in which he treats of this point. He every where demonstrates against the Priscillianists. that it can never be lawful, in any case whatever, to tell the least wilful lie, not even to save the life of any man, to avert any evils or sins, or to procure baptism for a child who should be in the hands of infidels, and otherwise sure to die without that sacrament; because no necessity or good end can make that lawful which is essentially evil. Above all, a lie is most criminal in matters relating to religion; and could lying ever be lawful, a man’s sincerity might be always suspected.
Our critic and his disciples pretend these illustrious fathers were the abettors or authors of frauds, in order to propagate their favourite doctrine of the invocation of saints, and honouring their relics. But this was certainly then established, and sometimes attended with miracles in all parts of the Christian world, as appears from the writings of SS. Paulinus, Prudentius, Sulpicius Severus, Gaudentius, and others in the West; and from those of St. Chrysostom, St. Basil, the two SS. Gregories, St. Asterius, Theodoret, St. Ephrem, &c., in the East, as Le Clerc himself acknowledges in the lives of many of those fathers. St. Austin, indeed, with other fathers, often observes, that the miraculous gifts had gradually decreased and ordinarily ceased in the church, when the gospel was sufficiently confirmed and spread over the world. But he explains himself of the working miracles, usually and almost continually, as the apostles did; and adds, that God still continues, for the glory of his name, to excite the attention and devotion of men to him, by sometimes performing miracles in his church, (l. de Verâ Relig. c. 25, and Retract. l. 1. c. 13, &c.) Hence, in his books Of the City of God, he confounds the Pagans by the miracles which were then wrought, particularly those performed by the relics of St. Stephen, among which he reckons five persons raised from the dead, mentioning their names, families, and all the circumstances of the facts. Two were restored to life by garments which some had devoutly applied to the relics of the protomartyr, imitating what they had read in the Acts of the Apostles, (c. 19,) of cloths and handkerchiefs which had touched St. Paul, having been the instruments of such favours. (See John Le Clerc, under the name of John Phereponus, Cens. in Tom. 5, Op. S. Aug. p. 550. Middleton’s Free Inquiry, and Beausobre, Hist. de Manichée, l. 9, c. 3, t. 2, p. 648.) These authors, to try the fallacy of their sophistry and raillery, may turn its edge upon the history of the dead man raised to life by touching the bones of Eliseus, 4 alias 2 Kings xiii. 21, and upon that of the sick who were cured by a devout application of aprons and handkerchiefs taken from the body of St. Paul. (Acts xix. 12.) God can by any instruments manifest his power and mercy, as Christ often used sensible signs in working miracles. [back]
SOURCE :
http://www.bartleby.com/210/8/031.html
Così al 26 dicembre c’è s. Stefano primo martire della cristianità, segue al 27 s. Giovanni Evangelista, il prediletto da Gesù, autore del Vangelo dell’amore, poi il 28 i ss. Innocenti, bambini uccisi da Erode con la speranza di eliminare anche il Bambino di Betlemme; secoli addietro anche la celebrazione di s. Pietro e s. Paolo apostoli, capitava nella settimana dopo il Natale, venendo poi trasferita al 29 giugno.
Del grande e veneratissimo martire s. Stefano, si ignora la provenienza, si suppone che fosse greco, in quel tempo Gerusalemme era un crocevia di tante popolazioni, con lingue, costumi e religioni diverse; il nome Stefano in greco ha il significato di “coronato”.
Si è pensato anche che fosse un ebreo educato nella cultura ellenistica; certamente fu uno dei primi giudei a diventare cristiani e che prese a seguire gli Apostoli e visto la sua cultura, saggezza e fede genuina, divenne anche il primo dei diaconi di Gerusalemme.
Gli Atti degli Apostoli, ai capitoli 6 e 7 narrano gli ultimi suoi giorni; qualche tempo dopo la Pentecoste, il numero dei discepoli andò sempre più aumentando e sorsero anche dei dissidi fra gli ebrei di lingua greca e quelli di lingua ebraica, perché secondo i primi, nell’assistenza quotidiana, le loro vedove venivano trascurate.
Allora i dodici Apostoli, riunirono i discepoli dicendo loro che non era giusto che essi disperdessero il loro tempo nel “servizio delle mense”, trascurando così la predicazione della Parola di Dio e la preghiera, pertanto questo compito doveva essere affidato ad un gruppo di sette di loro, così gli Apostoli potevano dedicarsi di più alla preghiera e al ministero.
La proposta fu accettata e vennero eletti, Stefano uomo pieno di fede e Spirito Santo, Filippo, Procoro, Nicanore, Timone, Parmenas, Nicola di Antiochia; a tutti, gli Apostoli imposero le mani; la Chiesa ha visto in questo atto l’istituzione del ministero diaconale.
Nell’espletamento di questo compito, Stefano pieno di grazie e di fortezza, compiva grandi prodigi tra il popolo, non limitandosi al lavoro amministrativo ma attivo anche nella predicazione, soprattutto fra gli ebrei della diaspora, che passavano per la città santa di Gerusalemme e che egli convertiva alla fede in Gesù crocifisso e risorto.
Nel 33 o 34 ca., gli ebrei ellenistici vedendo il gran numero di convertiti, sobillarono il popolo e accusarono Stefano di “pronunziare espressioni blasfeme contro Mosè e contro Dio”.
Gli anziani e gli scribi lo catturarono trascinandolo davanti al Sinedrio e con falsi testimoni fu accusato: “Costui non cessa di proferire parole contro questo luogo sacro e contro la legge. Lo abbiamo udito dichiarare che Gesù il Nazareno, distruggerà questo luogo e cambierà le usanze che Mosè ci ha tramandato”.
E alla domanda del Sommo Sacerdote “Le cose stanno proprio così?”, il diacono Stefano pronunziò un lungo discorso, il più lungo degli ‘Atti degli Apostoli’, in cui ripercorse la Sacra Scrittura dove si testimoniava che il Signore aveva preparato per mezzo dei patriarchi e profeti, l’avvento del Giusto, ma gli Ebrei avevano risposto sempre con durezza di cuore.
Rivolto direttamente ai sacerdoti del Sinedrio concluse: “O gente testarda e pagana nel cuore e negli orecchi, voi sempre opponete resistenza allo Spirito Santo; come i vostri padri, così anche voi. Quale dei profeti i vostri padri non hanno perseguitato? Essi uccisero quelli che preannunciavano la venuta del Giusto, del quale voi ora siete divenuti traditori e uccisori; voi che avete ricevuto la Legge per mano degli angeli e non l’avete osservata”.
Mentre l’odio e il rancore dei presenti aumentava contro di lui, Stefano ispirato dallo Spirito, alzò gli occhi al cielo e disse: “Ecco, io contemplo i cieli aperti e il Figlio dell’uomo, che sta alla destra di Dio”.
Fu il colmo, elevando grida altissime e turandosi gli orecchi, i presenti si scagliarono su di lui e a strattoni lo trascinarono fuori dalle mura della città e presero a lapidarlo con pietre, i loro mantelli furono deposti ai piedi di un giovane di nome Saulo (il futuro Apostolo delle Genti, s. Paolo), che assisteva all’esecuzione.
In realtà non fu un’esecuzione, in quanto il Sinedrio non aveva la facoltà di emettere condanne a morte, ma non fu in grado nemmeno di emettere una sentenza in quanto Stefano fu trascinato fuori dal furore del popolo, quindi si trattò di un linciaggio incontrollato.
Mentre il giovane diacono protomartire crollava insanguinato sotto i colpi degli sfrenati aguzzini, pregava e diceva: “Signore Gesù, accogli il mio spirito”, “Signore non imputare loro questo peccato”.
Gli Atti degli Apostoli dicono che persone pie lo seppellirono, non lasciandolo in preda alle bestie selvagge, com’era consuetudine allora; mentre nella città di Gerusalemme si scatenò una violenta persecuzione contro i cristiani, comandata da Saulo.
Tra la nascente Chiesa e la sinagoga ebraica, il distacco si fece sempre più evidente fino alla definitiva separazione; la Sinagoga si chiudeva in se stessa per difendere e portare avanti i propri valori tradizionali; la Chiesa, sempre più inserita nel mondo greco-romano, si espandeva iniziando la straordinaria opera di inculturazione del Vangelo.
Dopo la morte di Stefano, la storia delle sue reliquie entrò nella leggenda; il 3 dicembre 415 un sacerdote di nome Luciano di Kefar-Gamba, ebbe in sogno l’apparizione di un venerabile vecchio in abiti liturgici, con una lunga barba bianca e con in mano una bacchetta d’oro con la quale lo toccò chiamandolo tre volte per nome.
Gli svelò che lui e i suoi compagni erano dispiaciuti perché sepolti senza onore, che volevano essere sistemati in un luogo più decoroso e dato un culto alle loro reliquie e certamente Dio avrebbe salvato il mondo destinato alla distruzione per i troppi peccati commessi dagli uomini.
Il prete Luciano domandò chi fosse e il vecchio rispose di essere il dotto Gamaliele che istruì s. Paolo, i compagni erano il protomartire s. Stefano che lui aveva seppellito nel suo giardino, san Nicodemo suo discepolo, seppellito accanto a s. Stefano e s. Abiba suo figlio seppellito vicino a Nicodemo; anche lui si trovava seppellito nel giardino vicino ai tre santi, come da suo desiderio testamentario.
Infine indicò il luogo della sepoltura collettiva; con l’accordo del vescovo di Gerusalemme, si iniziò lo scavo con il ritrovamento delle reliquie. La notizia destò stupore nel mondo cristiano, ormai in piena affermazione, dopo la libertà di culto sancita dall’imperatore Costantino un secolo prima.
Da qui iniziò la diffusione delle reliquie di s. Stefano per il mondo conosciuto di allora, una piccola parte fu lasciata al prete Luciano, che a sua volta le regalò a vari amici, il resto fu traslato il 26 dicembre 415 nella chiesa di Sion a Gerusalemme.
Molti miracoli avvennero con il solo toccarle, addirittura con la polvere della sua tomba; poi la maggior parte delle reliquie furono razziate dai crociati nel XIII secolo, cosicché ne arrivarono effettivamente parecchie in Europa, sebbene non si sia riusciti a identificarle dai tanti falsi proliferati nel tempo, a Venezia, Costantinopoli, Napoli, Besançon, Ancona, Ravenna, ma soprattutto a Roma, dove si pensi, nel XVIII secolo si veneravano il cranio nella Basilica di S. Paolo fuori le Mura, un braccio a S. Ivo alla Sapienza, un secondo braccio a S. Luigi dei Francesi, un terzo braccio a Santa Cecilia; inoltre quasi un corpo intero nella basilica di S. Lorenzo fuori le Mura.
La proliferazione delle reliquie, testimonia il grande culto tributato in tutta la cristianità al protomartire santo Stefano, già veneratissimo prima ancora del ritrovamento delle reliquie nel 415.
Chiese, basiliche e cappelle in suo onore sorsero dappertutto, solo a Roma se ne contavano una trentina, delle quali la più celebre è quella di S. Stefano Rotondo al Celio, costruita nel V secolo da papa Simplicio.
Ancora oggi in Italia vi sono ben 14 Comuni che portano il suo nome; nell’arte è stato sempre raffigurato indossando la ‘dalmatica’ la veste liturgica dei diaconi; suo attributo sono le pietre della lapidazione, per questo è invocato contro il mal di pietra, cioè i calcoli ed è il patrono dei tagliapietre e muratori.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22050
Voir aussi : http://rouen.catholique.fr/spip.php?article1269
BENEDICT XVI
GENERAL
AUDIENCE
Wednesday,
10 January 2007
Stephen, the Protomartyr
Dear Brothers and Sisters,
After the period of festivity, we return to our Catecheses. I have
meditated with you on the figures of the Twelve Apostles and on St Paul. We
then began to reflect on other figures of the newborn Church and so let us
consider today the person of St Stephen, whom the Church commemorates the day
after Christmas.
St Stephen is the most representative of a group of seven companions.
Tradition sees in this group the seed of the future ministry of
"deacons", although it must be pointed out that this category is not
present in the Book of Acts. In any case, Stephen's importance is due to
the fact that Luke, in his important book, dedicates two whole chapters to him.
Luke's narrative starts with the observation of a widespread division in
the primitive Church of Jerusalem: indeed, she consisted entirely of Christians
of Jewish origin, but some came from the land of Israel and were called
"Hebrews", while others, of the Old Testament Jewish faith, came from
the Greek-speaking Diaspora and were known as "Hellenists". This was
the new problem: the most destitute of the Hellenists, especially widows
deprived of any social support, ran the risk of being neglected in the daily
distribution of their rations. To avoid this problem, the Apostles, continuing
to devote themselves to prayer and the ministry of the Word, decided to appoint
for this duty "seven men of good repute, full of the Spirit and of
wisdom" to help them (Acts 6: 2-4), that is, by carrying out a
social and charitable service.
To this end, as Luke wrote, at the Apostles' invitation the disciples
chose seven men. We are even given their names. They were: "Stephen, a man
full of faith and of the Holy Spirit, Philip, Prochorus, Nicanor, Timon,
Parmenas and Nicolaus. These they set before the Apostles, and they prayed and
laid their hands upon them" (cf. Acts 6: 5-6).
The act of the laying on of hands can have various meanings. In the Old
Testament, this gesture meant above all the transmission of an important
office, just as Moses laid his hands on Joshua (cf. Nm 27: 18-23),
thereby designating his successor. Along the same lines, the Church of Antioch
would also use this gesture in sending out Paul and Barnabas on their mission
to the peoples of the world (cf. Acts 13: 3).
The two Pauline Letters addressed to Timothy (cf. I Tm 4: 14; II Tm
1: 6) refer to a similar imposition of hands on Timothy, to confer upon him an
official responsibility. From what we read in the First Letter to Timothy, we
can deduce that this was an important action to be carried out after
discernment: "Do not be hasty in the laying on of hands, nor participate
in another man's sins" (5: 22).
Thus, we see that the act of the laying on of hands developed along the
lines of a sacramental sign. In the case of Stephen and his companions, it was
certainly an official conferral of an office by the Apostles, but at the same
time an entreaty for the grace to carry it out.
The most important thing to note is that in addition to charitable
services, Stephen also carried out a task of evangelization among his
compatriots, the so-called "Hellenists". Indeed, Luke insists on the
fact that Stephen, "full of grace and power" (Acts 6: 8),
presented in Jesus' Name a new interpretation of Moses and of God's Law itself.
He reread the Old Testament in the light of the proclamation of Christ's death
and Resurrection. He gave the Old Testament a Christological reinterpretation
and provoked reactions from the Jews, who took his words to be blasphemous (cf.
Acts 6: 11-14).
For this reason he was condemned to stoning. And St Luke passes on to us
the saint's last discourse, a synthesis of his preaching. Just as Jesus had
shown the disciples of Emmaus that the whole of the Old Testament speaks of
him, of his Cross and his Resurrection, so St Stephen, following Jesus'
teaching, interpreted the whole of the Old Testament in a Christological key.
He shows that the mystery of the Cross stands at the centre of the history of
salvation as recounted in the Old Testament; it shows that Jesus, Crucified and
Risen, is truly the goal of all this history.
St Stephen also shows that the cult of the temple was over and that
Jesus, the Risen One, was the new, true "temple". It was precisely
this "no" to the temple and to its cult that led to the condemnation
of St Stephen, who at this moment, St Luke tells us, gazed into heaven and saw
the glory of God, and Jesus standing at the right hand of God, and seeing
heaven, God and Jesus, St Stephen said, "Behold, I see the heavens opened,
and the Son of man standing at the right hand of God" (cf. Acts 7:
56).
This was followed by his martyrdom, modelled in fact on the passion of
Jesus himself, since he delivered his own spirit to the "Lord Jesus"
and prayed that the sin of those who killed him would not be held against them
(cf. Acts 7: 59-60).
The place of St Stephen's martyrdom in Jerusalem has traditionally been
located outside the Damascus Gate, to the north, where indeed the Church of
Saint-Étienne [St Stephen] stands beside the famous École Biblique of
the Dominicans. The killing of Stephen, the first martyr of Christ, unleashed a
local persecution of Christ's disciples (cf. Acts 8: 1), the first one
in the history of the Church. It was these circumstances that impelled the
group of Judeo-Hellenist Christians to flee from Jerusalem and scatter. Hounded
out of Jerusalem, they became itinerant missionaries: "Those who were
scattered went about preaching the word" (Acts 8: 4).
Their persecution and consequent dispersion became a mission. Thus, the
Gospel spread also to Samaria, Phoenicia and Syria, as far as the great city of
Antioch where, according to Luke, it was proclaimed for the first time also to
the pagans (cf. Acts 11: 19-20), and where, for the first time the name
"Christians" was used (Acts 11: 26).
In particular, Luke noted that those who stoned Stephen "laid down
their garments at the feet of a young man named Saul" (Acts 7: 58), the
same man who from being a persecutor was to become an outstanding Apostle of
the Gospel.
This means that the young Saul must have heard Stephen's preaching and
must therefore have been acquainted with its principal content. And St Paul was
probably among those who, following and listening to this discourse, "were
enraged and... ground their teeth against him" (Acts 7: 54).
And at this point, we can see the marvels of divine Providence. After
his encounter with the Risen Christ on the road to Damascus, Saul, a relentless
enemy of Stephen's vision, took up the Christological interpretation of the Old
Testament made by the First Martyr, deepening and completing it, and
consequently became the "Apostle to the Gentiles".
The Law is fulfilled, he taught, in the Cross of Christ. And faith in
Christ, communion with Christ's love, is the true fulfilment of all the Law.
This is the content of Paul's preaching. He showed in this way that the God of
Abraham had become the God of all. And all believers in Jesus Christ, as children
of Abraham, shared in the promises. St Stephen's vision was brought about in St
Paul's mission.
Stephen's story tells us many things: for example, that charitable
social commitment must never be separated from the courageous proclamation of
the faith. He was one of the seven made responsible above all for charity. But
it was impossible to separate charity and faith. Thus, with charity, he
proclaimed the crucified Christ, to the point of accepting even martyrdom. This
is the first lesson we can learn from the figure of St Stephen: charity and the
proclamation of faith always go hand in hand.
Above all, St Stephen speaks to us of Christ, of the Crucified and Risen
Christ as the centre of history and our life. We can understand that the Cross
remains forever the centre of the Church's life and also of our life. In the
history of the Church, there will always be passion and persecution. And it is
persecution itself which, according to Tertullian's famous words, becomes
"the seed of Christians", the source of mission for Christians to
come.
I cite his words: "We multiply wherever we are mown down by you;
the blood of Christians is seed..." (Apology 50, 13): Plures efficimur
quoties metimur a vobis: semen est sanguis christianorum. But in our life too, the Cross that will never be absent, becomes a
blessing.
And by accepting our cross, knowing that it becomes and is a blessing,
we learn Christian joy even in moments of difficulty. The value of witness is
irreplaceable, because the Gospel leads to it and the Church is nourished by
it. St Stephen teaches us to treasure these lessons, he teaches us to love the
Cross, because it is the path on which Christ comes among us ever anew.
* * *
I welcome all the English-speaking visitors present at today's Audience,
including the young members of the Focolare Movement. May your visit to Rome be
a source of inspiration to renew your commitment to share the Good News of
Jesus Christ. Upon all of you, I invoke God's abundant Blessings of joy and
peace.
Lastly, my thoughts go to the young people, the sick and
the newly-weds. May the Feast of the Baptism of the Lord, which we
celebrated last Sunday, reawaken in everyone the grace and memory of our own
Baptism. May it be for you, dear young people, a stimulus to witness always
to the joy of attachment to Christ. May it be for you, dear sick people, a
cause of comfort. May it support you, dear newly-weds, in making your
family an authentic heart of faith and love.
© Copyright 2007 - Libreria
Editrice Vaticana
St. Stephen
One of the first deacons and the first Christian martyr; feast on 26 December. In the Acts of the Apostles the name of St. Stephen occurs for the first time on the occasion of the appointment of the first deacons (Acts 6:5). Dissatisfaction concerning the distribution of alms from the community's fund having arisen in the Church, seven men were selected and specially ordained by the Apostles to take care of the temporal relief of the poorer members. Of these seven, Stephen, is the first mentioned and the best known.
Stephen's life previous to this appointment remains for us almost entirely in the dark. His name is Greek and suggests he was a Hellenist, i.e., one of those Jews who had been born in some foreign land and whose native tongue was Greek; however, according to a fifth century tradition, the name Stephanos was only a Greek equivalent for the Aramaic Kelil (Syr. kelila, crown), which may be the protomartyr's original name and was inscribed on a slab found in his tomb. It seems that Stephen was not a proselyte, for the fact that Nicolas is the only one of the seven designated as such makes it almost certain that the others were Jews by birth. That Stephen was a pupil of Gamaliel is sometimes inferred from his able defence before the Sanhedrin; but this has not been proved. Neither do we know when and in what circumstances he became a Christian; it is doubtful whether the statement of St. Epiphanius (Haer., xx, 4) numbering Stephen among the seventy disciples is deserving of any credence. His ministry as deacon appears to have been mostly among the Hellenist converts with whom the Apostles were at first less familiar; and the fact that the opposition he met with sprang up in the synagogues of the "Libertines" (probably the children of Jews taken captive to Rome by Pompey in 63 B.C. and freed hence the name Libertini), and "of the Cyrenians, and of the Alexandrians, and of them that were of Cilicia and Asia" shows that he usually preached among the Hellenist Jews. That he was pre eminently fitted for that work, his abilities and character, which the author of the Acts dwells upon so fervently, are the best indication. The Church had, by selecting him for a deacon, publicly acknowledged him as a man "of good reputation, full of the Holy Ghost and wisdom" (Acts 6:3). He was "a man full of faith, and of the Holy Ghost" (vi, 5), "full of grace and fortitude" (vi, 8); his uncommon oratorical powers and unimpeachable logic no one was able to resist, so much so that to his arguments replete with the Divine energy of the Scriptural authorities God added the weight of "great wonders and signs" (vi, 8). Great as was the efficacy of "the wisdom and the spirit that spoke" (vi, 10), still it could not bend the minds of the unwilling; to these the forceful preacher was fatally soon to become an enemy.
The conflict broke out when the cavillers of the synagogues "of the Libertines, and of the Cyreneans, and of the Alexandrians, and of them that were of Cilicia and Asia", who had challenged Stephen to a dispute, came out completely discomfited (vi, 9 10); wounded pride so inflamed their hatred that they suborned false witnesses to testify that "they had heard him speak words of blasphemy against Moses and against God" (vi, 11).
No charge could be more apt to rouse the mob; the anger of the ancients and the scribes had been already kindled from the first reports of the preaching of the Apostles. Stephen was arrested, not without some violence it seems (the Greek word synerpasan implies so much), and dragged before the Sanhedrin, where he was accused of saying that "Jesus of Nazareth shall destroy this place [the temple], and shall change the traditions which Moses delivered unto us" (vi, 12 14). No doubt Stephen had by his language given some grounds for the accusation; his accusers apparently twisted into the offensive utterance attributed to him a declaration that "the most High dwelleth not in houses made by hands" (vii, 48), some mention of Jesus foretelling the destruction of the Temple and some inveighing against the burthensome traditions fencing about the Law, or rather the asseveration so often repeated by the Apostles that "there is no salvation in any other" (cf. iv, 12) the Law not excluded but Jesus. However this may be, the accusation left him unperturbed and "all that sat in the council...saw his face as if it had been the face of an angel" (vi, 15).
Stephen's answer (Acts 7) was a long recital of the mercies of God towards Israel during its long history and of the ungratefulness by which, throughout, Israel repaid these mercies. This discourse contained many things unpleasant to Jewish ears; but the concluding indictment for having betrayed and murdered the Just One whose coming the Prophets had foretold, provoked the rage of an audience made up not of judges, but of foes. When Stephen "looking up steadfastly to heaven, saw the glory of God, and Jesus standing on the right hand of God", and said: "Behold, I see the heavens opened, and the Son of man standing on the right hand of God" (vii, 55), they ran violently upon him (vii, 56) and cast him out of the city to stone him to death. Stephen's stoning does not appear in the narrative of the Acts as a deed of mob violence; it must have been looked upon by those who took part in it as the carrying out of the law. According to law (Leviticus 24:14), or at least its usual interpretation, Stephen had been taken out of the city; custom required that the person to be stoned be placed on an elevation from whence with his hands bound he was to be thrown down. It was most likely while these preparations were going on that, "falling on his knees, he cried with a loud voice, saying: "Lord, lay not this sin to their charge" (vii, 59). Meanwhile the witnesses, whose hands must be first on the person condemned by their testimony (Deuteronomy 17:7), were laying down their garments at the feet of Saul, that they might be more ready for the task devolved upon them (vii, 57). The praying martyr was thrown down; and while the witnesses were thrusting upon him "a stone as much as two men could carry", he was heard to utter this supreme prayer: "Lord Jesus, receive my spirit" (vii, 58). Little did all the people present, casting stones upon him, realize that the blood they shed was the first seed of a harvest that was to cover the world.
The bodies of men stoned to death were to be buried in a place appointed by the Sanhedrin. Whether in this instance the Sanhedrin insisted on its right cannot be affirmed; at any rate, "devout men" — whether Christians or Jews, we are not told — "took order for Stephen's funeral, and made great mourning over him" (vii, 2). For centuries the location of St. Stephen's tomb was lost sight of, until (415) a certain priest named Lucian learned by revelation that the sacred body was in Caphar Gamala, some distance to the north of Jerusalem. The relics were then exhumed and carried first to the church of Mount Sion, then, in 460, to the basilica erected by Eudocia outside the Damascus Gate, on the spot where, according to tradition, the stoning had taken place (the opinion that the scene of St. Stephen's martyrdom was east of Jerusalem, near the Gate called since St. Stephen's Gate, is unheard of until the twelfth century). The site of the Eudocian basilica was identified some twenty years ago, and a new edifice has been erected on the old foundations by the Dominican Fathers.
The only first hand source of information on the life and death of St. Stephen is the Acts of the Apostles (6:1-8:2).
Souvay, Charles. "St. Stephen." The Catholic Encyclopedia. Vol. 14. New York: Robert Appleton Company, 1912. 26 Dec. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/14286b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Bonnie A. Brooks.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. July 1, 1912. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of
New York.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/14286b.htm
St. Stephen
St. Stephen was martyred in Jerusalem about the year 35. He is consider both the first Christian martyr (the protomartyr) and one of the first deacons of the Christian Church. All that we know of the life, trial, and death of St. Stephen, is found in the Book of Acts, Chapters 6 and 7. In the long chronicle of Christian martyrs, the story of Stephen stands out as one of the most moving and memorable.
Although his name is Greek (from Stephanos, meaning crown), Stephen was a Jew, probably among those who had been born or who had lived beyond the borders of Palestine, and therefore had come under the influence of the prevailing Hellenistic culture. The New Testament does not give us the circumstances of his conversion. It would seem, however, that soon after the death of the Messiah he rose to a position of prominence among the Christians of Jerusalem and used his talents especially to win over the Greek-speaking residents of the city.
The earliest mention of Stephen is when he is listed among the seven men chosen to supervise the public tables. We recall that these first Christians held their property in common, the well-to-do sharing what they possessed with the poor; and at this time, as always in the wake of war, there were many “displaced persons” in need of charity. We read in Acts that the Hellenists, as the Greek-speaking Christians were called, thought that they, particularly the widows among them, were being discriminated against at the public tables. The Apostles were informed of these complaints, but they were too busy to deal with the problem. Therefore seven good and prudent men were selected to administer and supervise the tables. The seven, on being presented to the Apostles, were prayed over and ordained by the imposition of hands. Associated in these charitable tasks with Stephen, whose name heads the list as “a man full of faith and the Holy Spirit,” were Philip, known as “the Evangelist,” Prochorus, Nicanor, Timon, Parmenas, and Nicholas-all Greek names. The title of deacon, which came to be linked with their function, derives from the Greek verb meaning “to minister.” These men served the Christian community in temporal and charitable affairs; later on they were to assume minor religious offices.
Stephen, already a leader, now began to speak in public with more vigor and, “full of grace and power, was working great wonders and signs among the people.” By this time a number of Jewish priests had been converted to the new faith, but they still held to the old traditions and rules as laid down in Mosaic law. Stephen was prepared to engage in controversy with them, eager to point out that, according to the Master, the old law had been superseded. He was continually quoting Jesus and the prophets to the effect that external usages and all the ancient holy rites were of less importance than the spirit; that even the Temple might be destroyed, as it had been in the past, without damage to the true and eternal religion. It was talk of this sort, carried by hearsay and rumor about the city, and often misquoted, intentionally or not, that was to draw down upon Stephen the wrath of the Jewish priestly class.
It was in a certain synagogue of Jews “called that of the Freedmen, and of the Cyrenians and of the Alexandrians and of those from Cilicia and the province of Asia” that Stephen chiefly disputed. Perhaps they did not understand him; at all events, they could not make effective answer, and so fell to abusing him. They bribed men to say that Stephen was speaking blasphemous words against Moses and against God. The elders and the scribes were stirred up and brought him before the Sanhedrin, the supreme Jewish tribunal, which had authority in both civil and religious matters. False witnesses made their accusations; Stephen defended himself ably, reviewing the long spiritual history of his people; finally his defense turned into a bitter accusation. He concluded thus:
“Yet not in houses made by hands does the Most High dwell, even as the prophet says…. Stiff-necked and uncircumcised in heart and ear, you always oppose the Holy Spirit; as your father did, so do you also. Which of the prophets have not your fathers persecuted? And they killed those who foretold the coming of the Just One, of whom you have now been the betrayers and murderers, you who received the Law as an ordinance of angels and did not keep it.”
Thus castigated, the account is that the crowd could contain their anger no longer. They rushed upon Stephen, drove him outside the city to the place appointed, and stoned him. At this time Jewish law permitted the death penalty by stoning for blasphemy. Stephen, full of “grace and fortitude” to the very end, met the great test without flinching, praying the Lord to receive his spirit and not to lay this sin against the people. So perished the first martyr, his dying breath spent in prayer for those who killed him. Among those present at the scene and approving of the penalty meted out to Stephen was a young Jew named Saul, the future Paul, Apostle to the Gentiles: his own conversion to Christianity was to take place within a few short months.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-stephen/
St. Stephen, the First Martyr
THAT St. Stephen was a Jew is unquestionable, himself
owning that relation in his apology to the people. But whether he was of Hebrew
extraction, and descended of the stock of Abraham, or whether he was of foreign
parents incorporated and brought into that nation by the gate of proselytism is
uncertain. The name Stephen, which signifies a crown, is evidently Greek; but
the priest Lucian, in the history of the discovery of his relics, and Basil of
Seleucia 1
inform us, that the name Cheliel, which in modern Hebrew signifies a crown, was
engraved on his tomb at Caphragamala. 2 It is generally allowed that he was one of the seventy-two disciples
of our Lord; for immediately after the descent of the Holy Ghost we find him
perfectly instructed in the law of the gospel, endowed with extraordinary
measures, both of the interior and exterior gifts of that divine spirit which
was but lately shed upon the Church, and incomparably furnished with miraculous
powers. The Church of Christ then increased daily, and was illustrious for the
spirit and practice of all virtues, but especially for charity. The faithful
lived and loved one another as brethren, and were of one heart and one soul.
Love and charity were the common soul that animated the whole body of
believers.
The rich sold their estates to relieve the necessities
of the poor, and deposited the money in one common treasury, the care whereof
was committed to the apostles, to see the distribution made as every body’s
necessity required. Heaven alone is free from all occasions of offence, and the
number of converts being very great, the Greeks (that is, the Christians of
foreign countries, who were born and brought up in countries which spoke
chiefly Greek, or at least were Gentiles by descent, though proselytes to the
Jewish religion before they came over to the faith of Christ) murmured against
the Hebrews, complaining that their widows were neglected in the daily
ministration. The apostles, to provide a speedy remedy, assembled the faithful,
and observed to them, that they could not relinquish the duties of preaching,
and other spiritual functions of the ministry to attend to the care of tables;
and recommended to them the choice of seven men of an unblemished character,
full of the Holy Ghost and wisdom, who might superintend that affair, that so
themselves might be freed from distractions and incumbrances, the more freely
to devote themselves without interruption to prayer and preaching the gospel.
This proposal was perfectly agreeable to the whole assembly, who immediately
pitched on Stephen, a man full of faith and the Holy Ghost, and
Philip, Prochorus, Nicanor, Timon, Parmenas, and Nicholas a proselyte of
Antioch. All these names are Greek; whence some think they were chosen among
the Greeks, in order to appease the murmurs that had been raised. But it
frequently happened that Hebrews changed their names into Greek words of a like
import, when they conversed with Greeks and Romans, to whom several names in
the oriental languages sounded harsh, and were difficult to pronounce. Stephen
is named the first of the deacons, as Peter is of the apostles, says St. Austin. 3
Hence he is styled by Lucian, 4
archdeacon. These seven were presented to the apostles, who praying, imposed
hands upon them, by which rite they received the Holy Ghost, to qualify them to
become ministers of God’s holy mysteries. 5
Their ordination was made by virtue of a commission, either general or
particular, given by Christ to his apostles for the establishment of inferior
ministers or Levites for the service of the altar. Whence St. Paul requires
almost the same conditions in deacons as in bishops and priests, 6
and speaks of their sacred ministry. St. Ignatius, the disciple of the
apostles, orders the faithful “to reverence deacons as the command of God,” 7
and calls them, “ministers of the mysteries of Jesus Christ.” And again,
“Ministers not of meat and drink, but of the Church of God.” 8
St. Stephen had the primacy and precedence among the
deacons newly elected by the apostles, as St. Chrysostom observes, and being
filled with the Holy Ghost, preached and pleaded the cause of Christianity with
undaunted courage, confirming his doctrine by many public and unquestionable
miracles. The number of believers were multiplied in Jerusalem, and a great
multitude even of the priests obeyed the faith. The distinguished zeal and
success of our holy deacon stirred up the malice and envy of the enemies of the
gospel, who bent their whole force, and all their malice against him. The
conspiracy was formed by the Libertines, (or such as had been carried captives
to Rome by Pompey, and had since obtained their freedom,) those of Cyrene, in
Lybia, of Alexandria, Cilicia, and Lesser Asia, who had each a distinct
synagogue at Jerusalem. At first they undertook to dispute with St. Stephen;
but finding themselves unequal to the task, and unable to resist the wisdom and
spirit with which he spoke, they suborned false witnesses to charge him with
blasphemy against Moses and against God. The indictment was laid against him in
the Sanhedrim, and the saint was hauled thither. After the charge was read,
Caiphas, the high priest, ordered him to make his defence. The main point urged
against him was, that he affirmed that the temple would be destroyed, that the
Mosaic sacrifices were but shadows and types, and were no longer acceptable to
God, Jesus of Nazareth having put an end to them. It pleased God to diffuse a
heavenly beauty and a shining brightness on the saint’s face, whilst he stood
before the council, so that to all that were present it seemed as if it had
been the countenance of an angel. According to the license given him by the
high priest to speak for himself, he made his apology, but in such a manner as
boldly to preach Jesus Christ in the Sanhedrim itself. He showed that Abraham,
the father and founder of their nation, was justified, and received the
greatest favours of God without the temple: that Moses was commanded to erect a
tabernacle, but foretold a new law and the Messiah: that Solomon built the
temple, but it was not to be imagined that God was confined in houses made by
hands, and that the temple and the Mosaic law were temporary ministrations, and
were to give place when God introduced more excellent institutions. The martyr
added, that this he had done by sending the Messiah himself; but that they were
like their ancestors, a stiff-necked generation, circumcised in body, but not
in heart, and always resisting the Holy Ghost; and that as their fathers had
persecuted and slain many of the prophets who foretold the Christ, so they had
betrayed and murdered Him in person, and though they had received the law by
the ministry of angels, they had not observed it.
This stinging reproach touched them to the quick, and
kindled them into a rage, gnashing with their teeth at the holy martyr, and
expressing all the symptoms of unbridled passion. The saint, not heeding what
was done below, had his eyes and heart fixed on higher objects, and being full
of the Holy Ghost, and looking up steadfastly to the heavens, saw them opened,
and beheld his divine Saviour standing at the right hand of his Father,
appearing by that posture ready to protect, receive, and crown his servant.
With this vision the saint was inexpressibly ravished, his soul was inspired
with new courage, and a longing to arrive at that bliss, a glimpse of which was
shown him. His heart overflowed with joy, and in an ecstacy, not being able to
forbear expressing his happiness in the very midst of his enemies, he said: Behold, I see the heavens opened, and the Son of man standing at the
right hand of God. Thus divine consolations are then nearest to us, when
human succours are furthest from us: but on such occasions we must cleave to
God with confidence, and a perfect disengagement of heart from earthly things.
If we still hold to them by the least twig, we have not perfectly attained to
the dispositions of the saints. The Jews became more hardened and enraged by
hearing the saint’s declaration of this vision, and calling him a blasphemer,
resolved upon his death without any further process. In the fury of their blind
zeal they staid not for a judicial sentence, not for the warrant of the Roman
governor, without which no one could at that time be legally put to death
amongst them. But stopping their ears against his supposed blasphemies, they
with great clamour rushed upon him, furiously hauled him out of the city, and
with a tempest of stones satiated their rage against him. The witnesses who,
according to the Levitical law, were to begin the execution in all capital
cases, 9
threw their clothes at the feet of Saul, who thus partook of their crime. 10
In the mean time the holy martyr prayed, saying: Lord Jesus, receive
my spirit. And falling on his knees, he cried with a loud voice, and the
greatest earnestness: Lord, lay not this sin to their charge.
When he had said this he fell asleep in the Lord. This word is used by the Holy
Ghost elegantly to express the sweetness of the death of the just, which is to
them a rest after the toils of this painful life, a secure harbour after the
dangers of this mortal pilgrimage, and the gate to eternal life. St. Austin and
other fathers doubt not but the eminent conversion of St. Paul was the fruit of
the dying groans and prayer of this martyr, and is a proof of his great interest
in heaven. 11
The edification and manifold advantages which the church received from the
martyrdom of this great and holy man compensated the loss which it sustained in
him. Certain devout men took order to inter him in a decent manner, and made
great mourning over him, though such a death was his own most glorious triumph,
and unparalleled gain. The priest Lucian, who recounts the manner of the
miraculous discovery of his relics in the fifth century, informs us, that they
were deposited about twenty miles from Jerusalem, by the direction of Gamaliel,
and at his expense. 12 St. Stephen seems to have suffered towards the end of the same year
in which Christ was crucified. 13
In the whole life of our divine Redeemer we have the
most perfect pattern of meekness. During his ministry he meekly bore with the
weakness, ignorance, and prejudices of some; with the perverseness, envy, and
malice of others; with the ingratitude of friends, and the pride and insolence
of enemies. How affecting is the most patient silence which he held in the
courts of unjust judges, and through the whole course of his passion! How did
he confirm this example which he had given us by spending his last breath in
fervent prayer for his murderers! With what ardour and assiduity did he press
upon us the practice of this virtue of meekness, and inculcate its
indispensable obligation and unspeakable advantage! St. Stephen inherited more
perfectly this spirit in proportion as he was more abundantly replenished with
the Holy Ghost. No one who is passionate, unforgiving, and revengeful, can be a
follower of the meek and humble Jesus. In vain do such assume to themselves the
honour of bearing his name. In charity, meekness, and humility, consists the
very spirit of Christianity; and scarcely any thing dishonours religion more
than the prevalence of the opposite spirit in those who make a profession of
piety.
Note
2. This name is not properly Hebrew, but Syriac, in which
language Chelil signifies a crown, and Chelilael
the Crown of God. See Jos. Assemani, p. 509. [back]
Note 5. Some
have imagined that the institution of deacons was at first only intended for
the dispensation of temporals, though that of the sacred mysteries was soon
after committed to them. But the general opinion of the church, fathers, and
commentators, is, that the very institution regarded the ministry of the altar
in the first place, and is clear from the prayer and imposition of hands used
in their initiation. The holy eucharist was then received after supper, 1 Cor. xi. 18. Acts xx. 7. See Baron, (ad an. 34.) Pearson, (Annal. Pauli, pp.
53, 54.) Bingham, (Origines Eccles. b. 2, c. 20, p. 262, t. 1.) In the
primitive ages we find that the deacons not only had care of the utensils and
sacred vessels of the altar, and of the treasury, and the oblations of the
faithful, but also read the gospel in some churches, (St. Jerom, ep. 57, ad
Sabin. and Constit. Apost. l. 2, c. 57. S. Cypr. ep. 34, al. 39,) and often
administered the holy eucharist to the people, especially the cup, (S. Cypr. de
Lapsis, p. 132. S. Justin, M. ap. 1, ol. 2, p. 97,) though never in the
presence of a priest, unless by his order. (Conc. Carthag. 4, can. 38.) They
were allowed solemnly to baptize, by the bishop’s leave and authority, never
without it, (Tert. de Bapt. c. 17. S.
Jerom, Dial, contra Lucifer. c. 4,) &c. [back]
Note 13. It is
expressly affirmed in the chronological collections published by Scaliger with
Eusebius’s chronicle, that St. Stephen’s martyrdom happened that year on the
26th of December: and that this was Eusebius’s opinion, see Valesius, Annot. in
Eus. Hist.
l. 2, c. 1. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume XII: December. The Lives of the Saints. 1866.
Grotte de la Lapidation de saint Étienne, Église
grecque orthodoxe de Saint-Étienne,
au pied du Mont des Oliviers à Jérusalem
The Invention of St. Stephen, or the Discovery of His
Relics
From the authentic relation of Lucian, and from St.
Austin, Evodius, &c. See Tillemont, t. 2, p. 9. Orsi, l. 25, n. 118, t. 11,
p. 218. Fleury, l. 23, n. 22, t. 5, p. 425.
THIS SECOND festival, in honour of the holy
protomartyr St. Stephen, was instituted by the church on the occasion of the
discovery of his precious remains. His body lay long concealed, whilst the
glory of his sanctity shone both in heaven and on earth. The very remembrance
of the place of his burial had been blotted out of the minds of men, and his
relics lay covered under the ruins of an old tomb, in a place twenty miles from
Jerusalem, called Caphargamala, that is, borough of Gamaliel, where stood a
church which was served by a venerable priest named Lucian. In the year 415, in
the tenth consulship of Honorius, and the sixth of Theodosius the Younger, on
Friday the 3d of December, about nine o’ clock at night, Lucian was sleeping in
his bed, in the baptistery, where he commonly lay, in order to guard the sacred
vessels of the church. Being half awake, he saw a tall comely old man of a
venerable aspect, with a long white beard, clothed in a white garment, edged
with small plates of gold, marked with crosses, and holding a golden wand in
his hand. This person approached Lucian, and calling him thrice by his name,
bid him go to Jerusalem, and tell bishop John to come and open the tombs in
which his remains, and those of certain other servants of Christ lay, that
through their means God might open to many the gates of his clemency. Lucian
asked his name? “I am,” said he, “Gamaliel, who instructed Paul the apostle in
the law; and on the east side of the monument lieth Stephen who was stoned by
the Jews without the north gate. His body was left there exposed one day and
one night; but was not touched by birds or beasts. I exhorted the faithful to
carry it off in the night-time, which when they had done, I caused it to be
carried secretly to my house in the country, where I celebrated his funeral
rites forty days, and then caused his body to be laid in my own tomb to the
eastward. Nicodemus, who came to Jesus by night, lieth there in another coffin.
He was excommunicated by the Jews for following Christ, and banished out of Jerusalem.
Whereupon I received him into my house in the country, and there maintained him
to the end of his life; after his death I buried him honourably near Stephen. I
likewise buried there my son Abibas, who died before me at the age of twenty
years. His body is in the third coffin which stands higher up, where I myself
was also interred after my death. My wife Ethna, and my eldest son Semelias,
who were not willing to embrace the faith of Christ, were buried in another
ground, called Capharsemalia.” Lucian, fearing to pass for an impostor if he
was too credulous, prayed, that if the vision was from God, he might be
favoured with it a second and a third time; and he continued to fast on bread
and water. On the Friday following Gamaliel appeared again to him in the same
form as before, and commanded him to obey. As emblems of the relics he brought
and showed Lucian four baskets, three of gold and one of silver. The golden
baskets were full of roses; two of white and one of red roses; the silver
basket was full of saffron of a most delicious smell. Lucian asked what these
were? Gamaliel said: “They are our relics. The red roses represent Stephen, who
lieth at the entrance of the sepulchre; the second basket Nicodemus, who is
near the door; the silver basket represents my son Abibas, who departed this
life without stain; his basket is contiguous to mine.” Having said this he
disappeared. Lucian then awaked, gave thanks to God, and continued his fasts.
In the third week, on the same day, and at the same hour, Gamaliel appeared
again to him, and with threats upbraided him with his neglect, adding, that the
drought which then afflicted the world, would be removed only by his obedience,
and the discovery of their relics. Lucian being now terrified, promised he
would no longer defer it.
After this last vision, he repaired to Jerusalem, and
laid the whole affair before bishop John, who wept for joy, and bid him go and
search for the relics, which the bishop concluded would be found under a heap
of small stones, which lay in a field near his church. Lucian said he imagined
the same thing, and returning to his borough, summoned the inhabitants to meet
the next day in the morning, in order to search under the heap of stones. As
Lucian was going the morning following to see the place dug up, he was met by
Migetius, a monk of a pure and holy life, who told him, that Gamaliel had
appeared to him, and bade him inform Lucian that they laboured in vain in that
place. “We were laid there,” said he, “at the time of our funeral obsequies,
according to the ancient custom; and that heap of stones was a mark of the
mourning of our friends. Search elsewhere, in a place called Debatalia. In
effect,” said Migetius, continuing the relation of his vision, “I found myself
on a sudden in the same field, where I saw a neglected ruinous tomb, and in it
three beds adorned with gold; in one of them more elevated than the others, lay
two men, an old man and a young one, and one in each of the other beds.” Lucian
having heard Migetius’s report, praised God for having another witness of his
revelation, and having removed to no purpose the heap of stones, went to the
other place. In digging up the earth here three coffins or chests were found,
as above mentioned, whereon were engraved these words in very large characters:
Cheliel, Nasuam, Gamaliel, Abibas. The two first are the Syriac
names of Stephen, or crowned, and Nicodemus, or victory
of the people. Lucian sent immediately to acquaint bishop John with this.
He was then at the council of Diospolis, and taking along with him Eutonius,
bishop of Sebaste, and Eleutherius, bishop of Jericho, came to the place. Upon
the opening of St. Stephen’s coffin the earth shook, and there came out of the
coffin such an agreeable odour, that no one remembered to have ever smelt any
thing like it. There was a vast multitude of people assembled in that place,
among whom were many persons afflicted with divers distempers; of whom
seventy-three recovered their health upon the spot. Some were freed from evil
spirits, others cured of scrophulous tumours of various kinds, others of
fevers, fistulas, the bloody flux, the falling sickness, head-aches, and pains
in the bowels. They kissed the holy relics, and then shut them up. The bishop
claimed those of St. Stephen for the church of Jerusalem, of which he had been
deacon; the rest were left at Caphargamala. The protomartyr’s body was reduced
to dust, excepting the bones, which were whole, and in their natural situation.
The bishop consented to leave a small portion of them at Caphargamala; the rest
were carried in the coffin with singing of psalms and hymns to the church of
Sion at Jerusalem. At the time of this translation there fell a great deal of
rain, which refreshed the country after a long drought. The translation was
performed on the 26th of December, on which day the church hath ever since
honoured the memory of St. Stephen, commemorating the discovery of his relics
on the 3rd of August, probably on account of the dedication of some church in
honour of St. Stephen, perhaps that of Ancona. 1 The history of
this miraculous discovery and translation, written by Lucian himself, and
translated into Latin by Avitus, a Spanish priest, (native of Braga, then
living at Jerusalem, an intimate friend of St. Jerom,) is published by the
Benedictin monks in the appendix to the seventh tome of the works of St.
Austin. This account is also attested by Chrysippus, an eminent and holy priest
of the church of Jerusalem; (whose virtue is highly commended by the judicious
author of the life of St. Euthymius;) by Idatius and Marcellinus in their
chronicles; by Basil bishop of Seleucia, St. Austin, 2 Bede, &c.
It is mentioned by most of the historians, and in the sermons of the principal
fathers of that age. St. Stephen’s body remained in the church of Sion till the
empress Eudocia, wife of Theodosius the Younger, going a second time to
Jerusalem in 444, built a stately church to God in his honour, about a furlong
from the city, near the spot where he was stoned to death, into which she
procured his body to be translated, and in which she was buried herself after
her death, in 461. St. Austin 3 speaking of the
miracles of St. Stephen, addresses himself to his flock as follows: “Let us so
desire to obtain temporal blessings by his intercession, that we may merit in
imitating him those which are eternal.”
Our corporal necessities were not the motive which
drew our omnipotent Physician down from heaven, but the spiritual miseries of
our souls. In his mortal life he restored many sick to their health, and
delivered demoniacs, to give men a sensible proof of his divine power, and for
an emblem that he came to relieve the spiritual miseries of our souls, and to
put an end to the empire of the devil over them. In like manner, when through
his servants he has bestowed corporal blessings on men, he excites our
confidence in his mercy to ask through their intercession his invisible graces.
We ought to pray for our daily bread, or all necessary supplies of our bodily
necessities; but should make these petitions subordinate to the great end of
our sanctification, and his divine honour, offering them under this condition,
as we know not in temporal blessings what is most expedient for us. God offers
us his grace, his love, himself: him we must make the great and ultimate end of
all our requests to him. If some rich prince should engage himself to grant us
whatever we should ask, it would be putting an affront upon him, if we confined
our petition to pins or such trifles, as St. Teresa remarks.
Note 1. The relics of
St. Stephen were soon dispersed in many places, and God was pleased to glorify
his divine name by many miracles wrought through their means, and the
intercession of his servant. St. Austin relates, (Serm. 323, pp. 12, 78,) that
a certain person who was present at the martyrdom of St. Stephen, picked up one
of the stones that had struck his arm, and brought it afterwards to Ancona in
Italy, where “from that time there began to be a memory (that
is, an oratory) of St. Stephen,” says that father. When the Christians had the
liberty to erect churches, a famous one in honour of St. Stephen was built, on
this account, near Ancona, which is mentioned by St. Gregory. (Dial. l. 1, c.
5, p. 24).
After the discovery of his sacred relics, portions of them were brought, with great devotion, into Europe and Africa. Avitus, the Spanish priest, who then lived in Palestine, obtained of Lucian, out of the part which he had reserved for himself, some of the dust of the flesh, and a little portion of the small bones of the martyr, which he sent by Orosius (who was then setting out with a view to return to Spain) to Palconius, bishop of Braga, his native place, to be a comfort to that church under the calamities which were brought upon it by the incursions of the Vandals and Goths. Paul Orosius, a native, and a learned priest, of Tarragon, went first into Africa to consult St. Austin, and afterwards into Palestine, to advise with St. Jerom about certain difficult points of sacred literature; his name is famous in the writings of both those fathers. Orosius left Palestine in 416, and with his sacred treasure landed first in Africa, to pay a visit to St. Austin, and thence sailed to Minorca; but found it impossible to go to Spain, by reason of the devastations of the Goths. He therefore returned to Africa, where, by the advice of St. Austin, he wrote, in seven books, a history of the world from its creation, in a clear and manly style, chiefly to demonstrate against the Pagans that the calamities which the world then felt, were not to be attributed to the neglect of their ancient superstitions; to prove which he shows, that mankind had in all ages been frequently afflicted with the like. Orosius left his relics of St. Stephen in a church near Magone, now Mahon, (one of the two ancient cities of that island,) till they could be sent to the Bishop of Braga, with the letter of Avitus to him, which is still extant. Severus, the bishop of Minorca, came from Jammona, now called Citadella, the other city, to Mahon, to receive the relics, and to hold conferences with the Jews, who were there very numerous. At the sight of the relics, and by the zeal of the Christians, five hundred and forty of that obstinate people, with their patriarch Theodorus, were converted to the faith in eight days’ time, and demanded baptism. There were a few women among them who stood out for some days. The converted Jews built a new church, not only at their own cost, but with their own hands. The Bishop Severus wrote, in a circular letter, an account of this wonderful event, which is yet extant.
On the very day that Evodius, bishop of Uzalis, read this letter of Severus to his flock, some of the martyr’s blood contained in a vial, and some small fragments of his bones, which certain monks had procured from Palestine, arrived at the chapel of SS. Felix and Gennadius, two ancient martyrs, near that town. The bishop went out with great joy to receive so precious a treasure. A barber, named Concordius, who had bruised his foot very much by a fall, and kept his bed several days, having recommended himself to St. Stephen, was cured, walked to the church of the martyrs to give God thanks, and having prayed a long time, he lighted up several wax tapers, and left his stick behind him. The bishop having celebrated the divine mysteries, ordered a procession to the city. An infinite number of people, divided into companies, and carrying tapers and flambeaux, walked in it, singing psalms and hymns. When at night they arrived in the town, the relics were deposited in the church under the absis, that is to say, in the chancel, and were put upon the bishop’s throne covered with a cloth. A blind woman named Hilaria, a baker, recovered her sight by devoutly applying this cloth to her eyes. Afterwards the relics were put upon a little bed, in a place shut up, where there were doors and a little window, through which cloths were applied to the relics, which healed the sick. People came from afar off, and a great number of miracles were wrought there.
Evodius caused a list of them to be written by one of his clerks; which account was publicly read to the people on the festival of St. Stephen, and after the reading of each miracle, the person healed was called upon, and made to pass through the middle of the church, walking alone; and to go up the step of the absis and there remain for some time standing, to be seen by the people, who redoubled their tears and acclamations at the spectacle. Thus Hilaria, and two men, who had all three been blind, and recovered their sight; thus Restitutus, who came from Hippo, and was cured of a palsy, and many others showed themselves to all the people, who seemed to see the miracles rather than hear the account of them read.
The zealous Bishop Evodius, the intimate friend of St. Austin, approved and published two books, On the Miracles of St. Stephen, which were written by his order, and are usually quoted under his name. He mentions (l. 2, c. 4, n. 2.) that before the oratory of the relics of St. Stephen at Uzalis was placed a veil, on which the saint was painted, carrying a cross upon his shoulders. Among these miracles of Uzalis mention is made of some persons restored to life, one of which is also related by St. Austin almost in the same terms. (Serm. 323, 324.) The account is as follows: A child that was a catechumen, dying, being yet at the breast, the mother seeing him irrecoverably lost, ran to the oratory of St. Stephen, and said, “Holy martyr, you see I have lost my only comfort. Restore me my child, that I may meet him before Him who hath crowned you.” She prayed so a great while, and at last the child came to life again, and was heard to cry. She went forthwith to the priests; he was baptized, and received the unction, the imposition of hands, and the sacrament of the holy Eucharist; for then Confirmation and the Eucharist always followed Baptism, when it was given in a solemn manner. But God took him to himself very soon after, and his mother carried him to the grave with the same confidence as if she had carried him to St. Stephen’s bosom. These are the words of St. Austin, who speaks again in another place of the miracles that were wrought at Uzalis. (l. 22, de Civ. c. 8, n. 20, 21.) This town was situated near Utica, in the proconsular Africa.
No less wonderful were the miracles wrought by the intercession of this holy protomartyr at Calama, a city of Numidia, fifteen Roman miles from Hippo Regius, the strongest fortress of that kingdom (standing on the coast of the Mediterranean) and the episcopal see of the great St. Austin. Possidius, the disciple of that holy doctor, was then bishop of Calama, in which city there was a chapel of St. Stephen enriched with some of his relics, which had been procured by Possidius. Eucharius, a Spanish priest, living at Calama, who had been afflicted with the stone for a long time, was cured by the application of these relics. Afterwards dying of another distemper, when those about him were going to bury him, upon casting a tunic (which had been brought from the chapel of the saint) over his corpse, he arose. Many sick of the gout and other distempers were healed. St. Austin says, that at the time he wrote, more such cures had been performed at Calama than at Hippo, where he had reckoned seventy. Among those at Calama he dwells the longest on the wonderful conversion of one Martialis, a heathen, a man of quality, and one of the principal persons in the city. He was most obstinate in his infidelity even in his last sickness. All means of conviction having been tried in vain, his Christian son-in-law having prayed a long time before the shrine which contained the martyr’s relics, brought home some of the flowers with which it was adorned, and full of faith in the saint’s intercession, laid them near the old man’s pillow. It was then evening, and before it was day Martialis desired to speak with the bishop Possidius, who happened then to be at Hippo with St. Austin; but priests coming to him, he desired to be baptized. From his baptism to the time of his death he never ceased to repeat the last words of St. Stephen: “Lord Jesus Christ, receive my soul.”
The Bishop Projectus carrying some of the relics of St. Stephen to Tibilis, or Aquæ Tibilitanæ, an episcopal see fifteen miles from Hippo, on the road to Cirta, a blind woman who desired to be led to them, recovered her sight. Lucilius, bishop of Synica, or Sinita, near Hippo, by carrying the relics in procession, was suddenly cured of a fistula, which never returned, though he had long laboured under it, and then waited the coming of a surgeon to cut it. In a village called Audura, a child who was at play, was crushed under the wheel of a cart drawn by oxen, and expired in violent convulsions. His mother carried him before the relics of St. Stephen, and he came to life again without any appearance of being hurt. A nun who was dead in a neighbouring village called Gaspaliana, came to life again by being covered with a tunic which had been applied to the sacred relics. All these miracles are related by St. Austin. (De Civ. Dei, l. 22, c. 8.) The church of Hippo was enriched with a portion of these relics in the year 425. With what respect St. Austin received this treasure he himself sufficiently declares, (ep. 103,) writing to the Bishop Quintian, who was going to receive a little portion of the same: “Your holiness,” says he, “knows how much you are obliged to honour these relics, as we have done.” His three hundred and seventeenth sermon seems to have been delivered on the day of their reception. In it he says, those relics consisted of a little dust into which his sacred flesh was reduced, shut up in a case. An altar was there raised, not to St. Stephen, but to God, over the relics of St. Stephen, as that holy doctor puts his flock in mind. (Serm. 318.) Fearing lest the ignorant might fall into superstition by not sufficiently distinguishing the Master from the servant, he often repeats in his sermons on those occasions, that it is to God we are to refer the miracles which he alone performs by his saints, and the graces which we receive through their intercession.
It was not quite two years after this when he wrote his last book Of the City of God, in which he says, (l. 22, c. 8,) that he had received relations of nearly seventy miracles which had been wrought at Hippo by the relics of St. Stephen, besides many others which he knew had not been recorded. Among these he mentions three persons raised from the dead; one, the son of a collector named Irenæus, who when his corpse was laid out, and all things were made ready for the funeral, was raised to life by being anointed with the oil of the martyr, that is, probably, of the lamp that burned before the relics. Another, the daughter of Bessus, a Syrian, was restored to life by being covered with a garment, with which her father had touched the martyr’s shrine. St. Austin was eyewitness to many of the miracles that were there performed, as to the following. Ten children, of a considerable family of Cæsarea in Cappadocia, seven sons and three daughters, having been cursed by their mother for their undutiful behaviour, were all successively from the eldest seized with a dreadful trembling or shivering in all their limbs, and a distortion of their body: in this condition they wandered up and down in different places. The second son recovered his health by praying in a chapel of St. Laurence at Ravenna. Paul, the sixth child, and Palladia the seventh, arrived at Hippo in 425. Their unhappy disorder drew the eyes of all persons upon them. On Easter Sunday, in the morning, Paul praying before the place where the relics were deposited, was perfectly cured. The church echoed with acclamations, every one crying out, “Thanks be to God: praised be the Lord.” The young man being presented to St. Austin, threw himself at his feet. The saint raised him up, and embraced him. When sermon time came, he showed him to the people, saying: “We have been used to read the relations of miracles which God has performed by the prayers of the blessed martyr St. Stephen; but now the presence of this young man supplies the place of a book, nor have we occasion for any other writing than his face, which you all know,” &c. He adds, that he should not have had strength himself to support the fatigue of the long service of the foregoing day and night (which was Easter-eve) fasting, and then of preaching to them, had it not been for St. Stephen’s prayers. (Serm. 320, ol. 29, de liv.) On Easter Tuesday he caused Paul and Palladia to stand on the steps of the pulpit, that they might be seen by all the people; the first without any distorted motion, but Palladia trembling in every limb. He then made them withdraw, and began to preach on the respect which children owe their parents, and the moderation which is due from parents to children. His sermon was interrupted by the shouts of the people, repeating, “Thanks be to God.” The occasion was, that in the mean time Palladia being gone to pray before the relics, was healed. The sermon, which was interrupted by the miracle, and all the others which St. Austin preached on this occasion, are still extant. Near a year after this, he, in his last book Of the City of God, inserted this account of the healing of Paul and Palladia, and of several other miracles. (See St. Austin de Civ. Dei, l. 22, c. 8, and serm. 319, 320, 286, 94, 76.) F. Thyrsus Gonzales, general of the Jesuits, (Manuductio ad conversionem Mahometanorum, Par. 2, l. 3, c. 8,) mentions as a standing miracle, that the blood of St. Stephen, which was formerly brought by Orosius from Palestine, and which is now kept at Naples, during high mass on the 3d of August, melts and boils up, though it is at all other times congealed.
John Le Clerc calls in question the judgment and veracity of St. Austin in the relation of these miracles. Such discoveries were reserved after so many ages to this new master in the art of criticism. But it must appear strange to a Christian ear to hear the most holy and learned doctors of the church traduced as knaves and impostors, and the rest of the faithful put in the class of weak fools. These miracles are attested not only by St. Austin, but also by St. Possidius, Evodius, and many others. Africa at that time abounded with the most subtle, inquisitive, and penetrating geniuses, as the monuments of that age evince. If the Catholics could be presumed to have been all so weak and simple that it was easy for their bishops to impose upon them the grossest cheats, their actions were too narrowly sifted by the Pagans, the Donatists, and the Manichees, (who were at that time very numerous in Africa,) and the Arians who became masters of that country, whilst these miracles were in the greatest vogue. But how can we hear without indignation such great and holy prelates charged with carrying on so wicked and base an imposture, and this by a general conspiracy? St. Austin, especially, whose gravity, wisdom, sanctity, and learning have commanded the highest respect of all succeeding ages. This great father, moreover, was of all others the most zealous in defending the doctrine of the church against lying on any account; which he maintained by his book On Lying, and two other books Against Lying, (t. 6,) not to mention several other parts of his works in which he treats of this point. He every where demonstrates against the Priscillianists. that it can never be lawful, in any case whatever, to tell the least wilful lie, not even to save the life of any man, to avert any evils or sins, or to procure baptism for a child who should be in the hands of infidels, and otherwise sure to die without that sacrament; because no necessity or good end can make that lawful which is essentially evil. Above all, a lie is most criminal in matters relating to religion; and could lying ever be lawful, a man’s sincerity might be always suspected.
Our critic and his disciples pretend these illustrious fathers were the abettors or authors of frauds, in order to propagate their favourite doctrine of the invocation of saints, and honouring their relics. But this was certainly then established, and sometimes attended with miracles in all parts of the Christian world, as appears from the writings of SS. Paulinus, Prudentius, Sulpicius Severus, Gaudentius, and others in the West; and from those of St. Chrysostom, St. Basil, the two SS. Gregories, St. Asterius, Theodoret, St. Ephrem, &c., in the East, as Le Clerc himself acknowledges in the lives of many of those fathers. St. Austin, indeed, with other fathers, often observes, that the miraculous gifts had gradually decreased and ordinarily ceased in the church, when the gospel was sufficiently confirmed and spread over the world. But he explains himself of the working miracles, usually and almost continually, as the apostles did; and adds, that God still continues, for the glory of his name, to excite the attention and devotion of men to him, by sometimes performing miracles in his church, (l. de Verâ Relig. c. 25, and Retract. l. 1. c. 13, &c.) Hence, in his books Of the City of God, he confounds the Pagans by the miracles which were then wrought, particularly those performed by the relics of St. Stephen, among which he reckons five persons raised from the dead, mentioning their names, families, and all the circumstances of the facts. Two were restored to life by garments which some had devoutly applied to the relics of the protomartyr, imitating what they had read in the Acts of the Apostles, (c. 19,) of cloths and handkerchiefs which had touched St. Paul, having been the instruments of such favours. (See John Le Clerc, under the name of John Phereponus, Cens. in Tom. 5, Op. S. Aug. p. 550. Middleton’s Free Inquiry, and Beausobre, Hist. de Manichée, l. 9, c. 3, t. 2, p. 648.) These authors, to try the fallacy of their sophistry and raillery, may turn its edge upon the history of the dead man raised to life by touching the bones of Eliseus, 4 alias 2 Kings xiii. 21, and upon that of the sick who were cured by a devout application of aprons and handkerchiefs taken from the body of St. Paul. (Acts xix. 12.) God can by any instruments manifest his power and mercy, as Christ often used sensible signs in working miracles. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
VIII: August. The Lives of the Saints. 1866.
Jacopo & Domenico Tintoretto. Lapidation de Étienne, autel de San Giorgio Maggiore, Venise
Santo Stefano Primo
martire
† Gerusalemme, 33 o 34 ca
Primo martire cristiano, e proprio
per questo viene celebrato subito dopo la nascita di Gesù. Fu arrestato
nel periodo dopo la Pentecoste, e morì lapidato. In lui si realizza in modo
esemplare la figura del martire come imitatore di Cristo; egli contempla la
gloria del Risorto, ne proclama la divinità, gli affida il suo spirito, perdona
ai suoi uccisori. Saulo testimone della sua lapidazione ne raccoglierà
l'eredità spirituale diventando Apostolo delle genti. (Mess. Rom.)
Patronato: Diaconi, Fornaciai,
Mal di testa
Etimologia: Stefano = corona,
incoronato, dal greco
Emblema: Palma, Pietre
Martirologio Romano: Festa di
santo Stefano, protomartire, uomo pieno di fede e di Spirito Santo, che, primo
dei sette diaconi scelti dagli Apostoli come loro collaboratori nel ministero,
fu anche il primo tra i discepoli del Signore a versare il suo sangue a
Gerusalemme, dove, lapidato mentre pregava per i suoi persecutori, rese la sua
testimonianza di fede in Cristo Gesù, affermando di vederlo seduto nella gloria
alla destra del Padre.
La celebrazione liturgica
di s. Stefano è stata da sempre fissata al 26 dicembre, subito dopo il Natale,
perché nei giorni seguenti alla manifestazione del Figlio di Dio, furono posti
i “comites Christi”, cioè i più vicini nel suo percorso terreno e primi a
renderne testimonianza con il martirio.
Così al 26 dicembre c’è s. Stefano primo martire della cristianità, segue al 27 s. Giovanni Evangelista, il prediletto da Gesù, autore del Vangelo dell’amore, poi il 28 i ss. Innocenti, bambini uccisi da Erode con la speranza di eliminare anche il Bambino di Betlemme; secoli addietro anche la celebrazione di s. Pietro e s. Paolo apostoli, capitava nella settimana dopo il Natale, venendo poi trasferita al 29 giugno.
Del grande e veneratissimo martire s. Stefano, si ignora la provenienza, si suppone che fosse greco, in quel tempo Gerusalemme era un crocevia di tante popolazioni, con lingue, costumi e religioni diverse; il nome Stefano in greco ha il significato di “coronato”.
Si è pensato anche che fosse un ebreo educato nella cultura ellenistica; certamente fu uno dei primi giudei a diventare cristiani e che prese a seguire gli Apostoli e visto la sua cultura, saggezza e fede genuina, divenne anche il primo dei diaconi di Gerusalemme.
Gli Atti degli Apostoli, ai capitoli 6 e 7 narrano gli ultimi suoi giorni; qualche tempo dopo la Pentecoste, il numero dei discepoli andò sempre più aumentando e sorsero anche dei dissidi fra gli ebrei di lingua greca e quelli di lingua ebraica, perché secondo i primi, nell’assistenza quotidiana, le loro vedove venivano trascurate.
Allora i dodici Apostoli, riunirono i discepoli dicendo loro che non era giusto che essi disperdessero il loro tempo nel “servizio delle mense”, trascurando così la predicazione della Parola di Dio e la preghiera, pertanto questo compito doveva essere affidato ad un gruppo di sette di loro, così gli Apostoli potevano dedicarsi di più alla preghiera e al ministero.
La proposta fu accettata e vennero eletti, Stefano uomo pieno di fede e Spirito Santo, Filippo, Procoro, Nicanore, Timone, Parmenas, Nicola di Antiochia; a tutti, gli Apostoli imposero le mani; la Chiesa ha visto in questo atto l’istituzione del ministero diaconale.
Nell’espletamento di questo compito, Stefano pieno di grazie e di fortezza, compiva grandi prodigi tra il popolo, non limitandosi al lavoro amministrativo ma attivo anche nella predicazione, soprattutto fra gli ebrei della diaspora, che passavano per la città santa di Gerusalemme e che egli convertiva alla fede in Gesù crocifisso e risorto.
Nel 33 o 34 ca., gli ebrei ellenistici vedendo il gran numero di convertiti, sobillarono il popolo e accusarono Stefano di “pronunziare espressioni blasfeme contro Mosè e contro Dio”.
Gli anziani e gli scribi lo catturarono trascinandolo davanti al Sinedrio e con falsi testimoni fu accusato: “Costui non cessa di proferire parole contro questo luogo sacro e contro la legge. Lo abbiamo udito dichiarare che Gesù il Nazareno, distruggerà questo luogo e cambierà le usanze che Mosè ci ha tramandato”.
E alla domanda del Sommo Sacerdote “Le cose stanno proprio così?”, il diacono Stefano pronunziò un lungo discorso, il più lungo degli ‘Atti degli Apostoli’, in cui ripercorse la Sacra Scrittura dove si testimoniava che il Signore aveva preparato per mezzo dei patriarchi e profeti, l’avvento del Giusto, ma gli Ebrei avevano risposto sempre con durezza di cuore.
Rivolto direttamente ai sacerdoti del Sinedrio concluse: “O gente testarda e pagana nel cuore e negli orecchi, voi sempre opponete resistenza allo Spirito Santo; come i vostri padri, così anche voi. Quale dei profeti i vostri padri non hanno perseguitato? Essi uccisero quelli che preannunciavano la venuta del Giusto, del quale voi ora siete divenuti traditori e uccisori; voi che avete ricevuto la Legge per mano degli angeli e non l’avete osservata”.
Mentre l’odio e il rancore dei presenti aumentava contro di lui, Stefano ispirato dallo Spirito, alzò gli occhi al cielo e disse: “Ecco, io contemplo i cieli aperti e il Figlio dell’uomo, che sta alla destra di Dio”.
Fu il colmo, elevando grida altissime e turandosi gli orecchi, i presenti si scagliarono su di lui e a strattoni lo trascinarono fuori dalle mura della città e presero a lapidarlo con pietre, i loro mantelli furono deposti ai piedi di un giovane di nome Saulo (il futuro Apostolo delle Genti, s. Paolo), che assisteva all’esecuzione.
In realtà non fu un’esecuzione, in quanto il Sinedrio non aveva la facoltà di emettere condanne a morte, ma non fu in grado nemmeno di emettere una sentenza in quanto Stefano fu trascinato fuori dal furore del popolo, quindi si trattò di un linciaggio incontrollato.
Mentre il giovane diacono protomartire crollava insanguinato sotto i colpi degli sfrenati aguzzini, pregava e diceva: “Signore Gesù, accogli il mio spirito”, “Signore non imputare loro questo peccato”.
Gli Atti degli Apostoli dicono che persone pie lo seppellirono, non lasciandolo in preda alle bestie selvagge, com’era consuetudine allora; mentre nella città di Gerusalemme si scatenò una violenta persecuzione contro i cristiani, comandata da Saulo.
Tra la nascente Chiesa e la sinagoga ebraica, il distacco si fece sempre più evidente fino alla definitiva separazione; la Sinagoga si chiudeva in se stessa per difendere e portare avanti i propri valori tradizionali; la Chiesa, sempre più inserita nel mondo greco-romano, si espandeva iniziando la straordinaria opera di inculturazione del Vangelo.
Dopo la morte di Stefano, la storia delle sue reliquie entrò nella leggenda; il 3 dicembre 415 un sacerdote di nome Luciano di Kefar-Gamba, ebbe in sogno l’apparizione di un venerabile vecchio in abiti liturgici, con una lunga barba bianca e con in mano una bacchetta d’oro con la quale lo toccò chiamandolo tre volte per nome.
Gli svelò che lui e i suoi compagni erano dispiaciuti perché sepolti senza onore, che volevano essere sistemati in un luogo più decoroso e dato un culto alle loro reliquie e certamente Dio avrebbe salvato il mondo destinato alla distruzione per i troppi peccati commessi dagli uomini.
Il prete Luciano domandò chi fosse e il vecchio rispose di essere il dotto Gamaliele che istruì s. Paolo, i compagni erano il protomartire s. Stefano che lui aveva seppellito nel suo giardino, san Nicodemo suo discepolo, seppellito accanto a s. Stefano e s. Abiba suo figlio seppellito vicino a Nicodemo; anche lui si trovava seppellito nel giardino vicino ai tre santi, come da suo desiderio testamentario.
Infine indicò il luogo della sepoltura collettiva; con l’accordo del vescovo di Gerusalemme, si iniziò lo scavo con il ritrovamento delle reliquie. La notizia destò stupore nel mondo cristiano, ormai in piena affermazione, dopo la libertà di culto sancita dall’imperatore Costantino un secolo prima.
Da qui iniziò la diffusione delle reliquie di s. Stefano per il mondo conosciuto di allora, una piccola parte fu lasciata al prete Luciano, che a sua volta le regalò a vari amici, il resto fu traslato il 26 dicembre 415 nella chiesa di Sion a Gerusalemme.
Molti miracoli avvennero con il solo toccarle, addirittura con la polvere della sua tomba; poi la maggior parte delle reliquie furono razziate dai crociati nel XIII secolo, cosicché ne arrivarono effettivamente parecchie in Europa, sebbene non si sia riusciti a identificarle dai tanti falsi proliferati nel tempo, a Venezia, Costantinopoli, Napoli, Besançon, Ancona, Ravenna, ma soprattutto a Roma, dove si pensi, nel XVIII secolo si veneravano il cranio nella Basilica di S. Paolo fuori le Mura, un braccio a S. Ivo alla Sapienza, un secondo braccio a S. Luigi dei Francesi, un terzo braccio a Santa Cecilia; inoltre quasi un corpo intero nella basilica di S. Lorenzo fuori le Mura.
La proliferazione delle reliquie, testimonia il grande culto tributato in tutta la cristianità al protomartire santo Stefano, già veneratissimo prima ancora del ritrovamento delle reliquie nel 415.
Chiese, basiliche e cappelle in suo onore sorsero dappertutto, solo a Roma se ne contavano una trentina, delle quali la più celebre è quella di S. Stefano Rotondo al Celio, costruita nel V secolo da papa Simplicio.
Ancora oggi in Italia vi sono ben 14 Comuni che portano il suo nome; nell’arte è stato sempre raffigurato indossando la ‘dalmatica’ la veste liturgica dei diaconi; suo attributo sono le pietre della lapidazione, per questo è invocato contro il mal di pietra, cioè i calcoli ed è il patrono dei tagliapietre e muratori.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22050
Voir aussi : http://rouen.catholique.fr/spip.php?article1269