samedi 15 décembre 2012

Saint MAXIMIN ou MESMIN, abbé


Saint Maximin ou Mesmin est un célèbre abbé du monastère de Micy, près d'Orléans. Sous sa conduite, ce couvent atteignit un développement et une perfection extraordinaires. De nombreux saints furent formés par lui aux plus héroïques vertus. DIEU le rendit puissant en œuvres et en paroles. Dans une grande famine, il multiplia d'une manière étonnante le pain et le vin pour subvenir aux besoins des malheureux. Il chassait les démons, guérissait les aveugles et opérait une foule d'autres miracles. Il mourut saintement, le 15 décembre 520.


Saint Mesmin ou Maximin était de Verdun en Lorraine, où il naquit entre le milieu et la fin du Ve siècle. Il eut deux frères d’une éminente vertu, savoir : saint Viton, que saint Sulpice fit nommer Évêque de Verdun ; et saint Loup le Jeune, qui fut Évêque de Troyes.

Il suivit à Orléans son oncle saint Euspice, archidiacre de Verdun et ami de Clovis, qui, chargé par ce prince de fonder une abbaye près d’Orléans, lui donna le nom de Mesmi ou Micy. Il fut ordonné diacre et ensuite élevé à la dignité sacerdotale par Eusèbe, évêque d’Orléans ; et il assembla en fort peu de temps, conjointement avec saint Euspice, un grand nombre de religieux d’une piété et d’une ferveur admirables.

La conduite de cette abbaye demeura bientôt à lui seul par la mort du bienheureux vieillard, qui arriva deux ans après sa fondation. Il en eut tant de douleur, que l’Évêque Eusèbe fut obligé d’aller exprès à Micy, de l’emmener même en son palais et de l’y retenir plusieurs jours, pour le consoler de cette perte.

Étant retourné en son abbaye, ses vertus y parurent avec encore plus d’éclat qu’auparavant. C’était un parfait modèle d’humilité, de patience, de douceur, d’affabilité et de toutes les autres perfections religieuses. Sa communauté grossissait de jour en jour, parce que chacun s’empressait de se mettre sous sa conduite ; que les solitaires mêmes quittaient leurs déserts et les moines leurs abbayes, pour venir se soumettre à la direction d’un homme si éclairé.

Sa charité envers les pauvres n’avait point de bornes ; et son monastère s’étant extrêmement enrichi par le soin qu’il prenait de cultiver les terres que le roi lui avait données, il répandait abondamment sur les nécessiteux les biens qu’il recevait de la main libérale de Dieu.

Le don des miracles lui fut conféré d’une manière très excellente. Il apaisa par sa seule parole une tempête, qui allait faire périr des bateaux de blé qu’il avait sur la Loire. Il multiplia du vin et du froment dans une famine, afin d’avoir de quoi continuer ses aumônes envers le peuple affligé et presque consumé par la faim. Il fit quantité d’autres prodiges, qui le firent respecter comme le Thaumaturge de son siècle.

Sa vie ne fut pas fort longue, parce qu’il fut bientôt mûr pour l’Éternité. Il mourut entre les bras de ses enfants, plein de mérite et de gloire, l’année 520, saint Hormisdas étant pape, Justin empereur d’Orient, Clotaire Ier roi de France, et Théodoric dit le Grand, roi des Ostrogoths et assassin du hun Odoacre allié aux Romains mais pour destituer le dernier Empereur Romulus Augustule âgé de douze ans.

Nous avons deux Vies de ce bienheureux Abbé dans les Actes des Saints du P. Mabillon : l’une d’un anonyme fort ancien ; l’autre, d’Arnould, moine de Micy. Nous y avons aussi un livre de ses miracles, composé par Letald, religieux de la même abbaye.


SAINT MAXIMIN or MESMIN of VERDUN

Abbot of Micy

(† ca. 520)

Saint Maximin was a native of Verdun. A priest named Euspicius, uncle of Maximin, brought about a reconciliation between the French monarch Clovis and his subjects of that city, after the latter had engaged in a revolt. Clovis, appreciating the virtues of the good priest, persuaded Euspicius to take up his residence at the court in Orleans; and the servant of God took Saint Maximin, his nephew, with him. Maximin was ordained a deacon by the bishop of Orleans, and then a priest.

A site about two leagues from the city was given by Clovis to Euspicius for a monastery. He with Maximin and several disciples built there the large monastery, of which he then took charge. His young assistant knew well how to attract many young men of admirable piety and fervor to the religious state.

At the death of the Abbot two years later, the young priest was appointed to replace him. Solitaries left their cells to come and place themselves under his direction, and soon the gift of miracles was bestowed upon the abbot. He multiplied wine and grain during a famine, to assist the afflicted people; he delivered a possessed man and cured two blind men, though he knew one of them had become blind only after he maliciously cut down a tree belonging to the monastery. Through his prayers he brought about so many other prodigies that he was called the thaumaturge of his century.

His soul was soon ripe for the beatitude he had earned, and after having governed his monastery for ten years, he died as he had lived, in the odor of sanctity, and in the arms of his spiritual sons, on the 15th of December in about the year 520.