dimanche 16 décembre 2012

Saint EUSÈBE de VERCEIL (VERCELLI), évêque et martyr


Saint Eusèbe de Verceil

Évêque, martyr

(315-370)

Né à Cagliari, en Sardaigne, saint Eusèbe perdit son père pendant la persécution de Dioclétien. Sa mère le conduisit à Rome où il reçut le baptême des mains du pape Eusèbe qui lui donna son nom. A Verceil, Eusèbe étudia avec soin les Saintes Lettres, les arts libéraux, et fut reçut lecteur. Il menait une vie si sainte en fréquentant les écoles qu'on le regardait comme un ange. Ses éminentes vertus le distinguèrent au sein du clergé de la ville de Verceil et lorsque le siège épiscopal vint à vaquer en l'an 340, le pape Jules Ier l'élut pour remplir la charge d'évêque.

Saint Eusèbe s'appliqua tout d'abord à former de dignes ministres de Jésus-Christ et un clergé instruit. Il organisa dans son palais épiscopal une école où les jeunes ecclésiastiques unissaient la vie monastique à la vie cléricale. Saint Ambroise en parle avec admiration: «C'est, disait-il, une milice toute céleste et toute évangélique, occupée jour et nuit à chanter les louanges de Dieu, à apaiser Sa colère et à implorer Sa miséricorde. Ils ont toujours l'esprit appliqué à la lecture ou au travail.» Le succès couronna ses efforts apostoliques, car de son clergé sortit un grand nombre de saints prélats aussi vertueux qu'éclairés. Plusieurs Églises sollicitèrent la faveur d'être gouvernées par les disciples de saint Eusèbe.

L'hérésie d'Arius favorisée par l'empereur Constance commençait à se répandre en Occident. Le saint évêque de Verceil résista ouvertement à l'empereur et lui reprocha hautement son impiété. En l'an 355, dans un concile tenu à Milan par le pape Libère, saint Eusèbe demanda qu'on souscrivit avant tout au symbole de Nicée et refusa de signer la sentence prononcée par les hérétiques contre saint Athanase d'Alexandrie.

Les évêques ariens s'opposèrent au Saint et le firent exiler en Palestine, à Scythopolis, où on lui fit subir d'indignes traitements. L'empereur Constance le transféra plus tard en Cappadoce et ensuite, dans la Haute-Thébaïde. Les ariens le traînaient par terre à demi-nu ou lui faisaient descendre un escalier très élevé la tête en bas et l'accablaient de coups. Saint Eusèbe souffrait tout sans se plaindre. Dans son exil, il écrivit aux Églises d'Italie pour les exhorter à demeurer fermes au milieu des persécutions.

Remis en liberté après la mort de Constance survenue en 361, saint Eusèbe alla rallumer le flambeau de la foi dans les Églises d'Orient infestées par l'hérésie, et eut le bonheur de rencontrer le grand Athanase à Alexandrie.

Ce vaillant et fidèle défenseur de la foi termina sa vie laborieuse et pénitente à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Les souffrances qu'il endura pour défendre la divinité du Christ furent si grandes que l'Église lui décerna les honneurs du martyre, quoiqu'il n'ait pas perdu la vie dans les supplices. Ses précieuses reliques enchâssées reposent dans la cathédrale de Verceil.

Résumé O.D.M.



BENOÎT XVI


AUDIENCE GÉNÉRALE


Mercredi 17 octobre 2007

Saint Eusèbe de Verceil


Chers frères et sœurs,

Ce matin, je vous invite à réfléchir sur saint Eusèbe de Verceil, le premier Evêque de l'Italie du Nord sur lequel nous ayons des données certaines. Né en Sardaigne au début du IV siècle, sa famille se transféra à Rome alors qu'il était en bas âge. Plus tard, il fut institué lecteur: il entra ainsi au sein du clergé de l'Urbs, à une époque où l'Eglise était gravement éprouvée par l'hérésie arienne. La grande estime qui se développa autour d'Eusèbe explique son élection en 345 à la chaire épiscopale de Verceil. Le nouvel Evêque commença immédiatement une intense œuvre d'évangélisation sur un territoire encore en grande partie païen, en particulier dans les zones rurales. Inspiré par Athanase - qui avait écrit la Vie de saint Antoine, initiateur du monachisme en Orient -, il fonda à Verceil une communauté sacerdotale, semblable à une communauté monastique. Ce monastère donna au clergé de l'Italie du Nord une empreinte de sainteté apostolique significative, et suscita des figures importantes d'Evêques, comme Limenius et Honorat, successeurs d'Eusèbe à Verceil, Gaudentius à Novare, Exuperantius à Tortone, Eustasius à Aoste, Eulogius à Ivrée, Maxime à Turin, tous vénérés par l'Eglise comme des saints.

Solidement formé dans la foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée "de la même substance" que le Père. Dans ce but, il s'allia avec les grands Pères du IV siècle - surtout avec saint Athanase, le porte-drapeau de l'orthodoxie nicéenne - contre la politique philo-arienne de l'empereur. Pour l'empereur, la foi arienne plus simple apparaissait politiquement plus utile comme idéologie de l'empire. Pour lui, ne comptait pas la vérité, mais l'opportunité politique: il voulait instrumentaliser la religion comme lien d'unité de l'empire. Mais ces grands Pères résistèrent en défendant la vérité contre la domination de la politique. C'est pour cette raison qu'Eusèbe fut condamné à l'exil comme tant d'autres Evêques d'Orient et d'Occident: comme Athanase lui-même, comme Hilaire de Poitiers - dont nous avons parlé la dernière fois -, comme Osius de Cordoue. A Scitopolis, en Palestine, où il fut assigné entre 355 et 360, Eusèbe écrivit une page merveilleuse de sa vie. Là aussi, il fonda un monastère avec un petit groupe de disciples et, de ce lieu, il s'occupa de la correspondance avec ses fidèles du Piémont, comme le démontre en particulier la deuxième des trois Lettres eusébiennes reconnues comme authentiques. Par la suite, après 360, il fut exilé en Cappadoce et dans la Thébaïde, où il subit de graves mauvais traitements physiques. En 361, Constance II mourut, et lui succéda l'empereur Julien, dit l'apostat, qui ne s'intéressait pas au christianisme comme religion de l'empire, mais voulait simplement restaurer le paganisme. Il mit fin à l'exil de ces Evêques et permit à Eusèbe de reprendre possession de son siège. En 362, il fut envoyé par Anastase pour participer au Concile d'Alexandrie, qui décida de pardonner les Evêques ariens s'ils retournaient à l'état de laïc. Eusèbe put encore exercer le ministère épiscopal pendant une dizaine d'années, jusqu'à sa mort, entretenant avec sa ville une relation exemplaire, qui ne manqua pas d'inspirer le service pastoral d'autres Evêques de l'Italie du Nord, dont nous nous occuperons dans les prochaines catéchèses, comme saint Ambroise de Milan et saint Maxime de Turin.

La relation entre l'Evêque de Verceil et sa ville est en particulier éclairée par deux témoignages épistolaires. Le premier se trouve dans la Lettre déjà citée, qu'Eusèbe écrivit de son exil de Scitopolis "à mes bien-aimés frères et aux prêtres tant désirés, ainsi qu'aux saints peuples solides dans leur foi de Verceil, Novare, Ivrée et Tortone" (Ep. secunda, CCL 9, p. 104). Ces expressions initiales, qui marquent l'émotion du bon pasteur face à son troupeau, trouvent un large écho à la fin de la Lettre, dans les saluts très chaleureux du père à tous et à chacun de ses enfants de Verceil, à travers des expressions débordantes d'affection et d'amour. Il faut tout d'abord noter le rapport explicite qui lie l'Evêque aux sanctae plebes non seulement de Vercellae/Verceil - le premier et, pendant quelques années encore, l'unique diocèse du Piémont -, mais également de Novaria/Novare, Eporedia/Ivrée et Dertona/Tortone, c'est-à-dire de ces communautés chrétiennes qui, au sein du diocèse lui-même, avaient trouvé une certaine consistance et autonomie. Un autre élément intéressant est fourni par le salut avec lequel se conclut la Lettre: Eusèbe demande à ses fils et à ses filles de saluer "également ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir pour nous des sentiments d'amour: etiam hos, qui foris sunt et nos dignantur diligere". Signe évident que la relation de l'Evêque avec sa ville ne se limitait pas à la population chrétienne, mais s'étendait également à ceux qui - en dehors de l'Eglise - en reconnaissaient d'une certaine manière l'autorité spirituelle et aimaient cet homme exemplaire.

Le deuxième témoignage du rapport singulier de l'Evêque avec sa ville provient de la Lettre que saint Ambroise de Milan écrivit aux habitants de Verceil autour de 394, plus de vingt ans après la mort d'Eusèbe (Ep. extra collectionem 14: Maur. 63). L'Eglise de Verceil traversait un moment difficile: elle était divisée et sans pasteur. Ambroise déclare avec franchise qu'il hésite à reconnaître chez ces habitants de Verceil "la descendance des saints pères, qui approuvèrent Eusèbe à peine l'eurent-ils vu, sans jamais l'avoir connu auparavant, oubliant même leurs propres concitoyens". Dans la même Lettre, l'Evêque de Milan témoigne de la manière la plus claire son estime à l'égard d'Eusèbe: "Un homme aussi grand", écrit-il de manière péremptoire, "mérita bien d'être élu par toute l'Eglise". L'admiration d'Ambroise pour Eusèbe se fondait surtout sur le fait que l'Evêque de Verceil gouvernait son diocèse à travers le témoignage de sa vie: "Avec l'austérité du jeûne, il gouvernait son Eglise". De fait, Ambroise était fasciné - comme il le reconnaît lui-même - par l'idéal monastique de la contemplation de Dieu, qu'Eusèbe avait poursuivi sur les traces du prophète Elie. Tout d'abord - note Ambroise -, l'Evêque de Verceil rassembla son propre clergé en vita communis et l'éduqua à l'"observance des règles monastiques, bien que vivant dans la ville". L'Evêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils l'ont fait de manière crédible précisément en cultivant dans le même temps une citoyenneté différente, celle du Ciel (cf. He 13, 14). Et ainsi, ils ont réellement construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité, comme entre les citoyens de Verceil.

Ainsi Eusèbe, alors qu'il faisait sienne la cause de la sancta plebs de Verceil, vivait au sein de la ville comme un moine ouvrant la ville vers Dieu. Cette caractéristique n'ôta donc rien à son dynamisme pastoral exemplaire. Il semble d'ailleurs qu'il ait institué à Verceil des paroisses pour un service ecclésial ordonné et stable, et qu'il ait promu des sanctuaires mariaux pour la conversion des populations rurales païennes. Ce "caractère monastique" conférait plutôt une dimension particulière à la relation de l'Evêque avec sa ville. Comme déjà les Apôtres, pour lesquels Jésus priait au cours de la Dernière Cène, les pasteurs et les fidèles de l'Eglise "sont dans le monde" (Jn 17, 11), mais ils ne sont pas "du monde". C'est pourquoi les pasteurs - rappelait Eusèbe - doivent exhorter les fidèles à ne pas considérer les villes du monde comme leur demeure stable, mais à chercher la Cité future, la Jérusalem du Ciel définitive. Cette "réserve eschatologique" permet aux pasteurs et aux fidèles de préserver la juste échelle des valeurs, sans jamais se plier aux modes du moment et aux prétentions injustes du pouvoir politique en charge. L'échelle authentique en charge des valeurs - semble dire la vie tout entière d'Eusèbe - ne vient pas des empereurs d'hier et d'aujourd'hui, mais vient de Jésus Christ, l'Homme parfait, égal au Père dans la divinité, et pourtant homme comme nous. En se référant à cette échelle de valeurs, Eusèbe ne se lasse pas de "recommander chaudement" à ses fidèles de "conserver la foi avec le plus grand soin, de préserver la concorde, d'être assidus dans la prière" (Ep. secunda, cit.).

Chers amis, je vous recommande moi aussi de tout cœur ces valeurs éternelles, alors que je vous salue et que je vous bénis avec les mêmes paroles par lesquelles le saint Evêque Eusèbe concluait sa deuxième Lettre: "Je m'adresse à vous tous, mes frères et saintes sœurs, fils et filles, fidèles des deux sexes et de tout âge, afin que vous vouliez bien... apporter notre salut également à ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir à notre égard des sentiments d'amour" (ibid.).

* * *

Je salue les pèlerins francophones, particulièrement le groupe du diocèse de Créteil accompagné de l’Évêque nommé, Monseigneur Santier, ainsi que les pèlerins de l’Île de la Réunion et de Monaco. À la suite de saint Eusèbe, je vous invite à porter le salut et l’estime du successeur de Pierre à tous ceux que vous aimez et qui sont en dehors de l’Église.

En ce jour où nous célébrons le vingtième anniversaire de la Journée du Refus de la misère, ma pensée rejoint toutes les personnes qui doivent affronter des conditions de vie difficiles. Je voudrais dire d’abord à chacune d’elles l’affection du successeur de Pierre. Je les invite à puiser dans leur dignité d’hommes et de femmes, créés à l’image de Dieu, les raisons de refuser l’inacceptable, la force de croire en un avenir meilleur pour elles et pour les leurs, la joie de s’entraider et enfin la simplicité d’accepter le secours fraternel qui leur est offert par ceux qui entendent leur cri. J’invite aussi, une fois encore, tous les fils et les filles de l’Église à partager généreusement le combat contre la misère.

________________________________________

Benoît XVI annonce un Consistoire pour la création de vingt-trois Cardinaux

J'ai à présent la joie d'annoncer que le 24 novembre prochain, veille de la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l'Univers, je tiendrai un Consistoire au cours duquel, dérogeant d'une unité au nombre maximum établi par le Pape Paul VI, confirmé par mon vénéré Prédécesseur Jean-Paul II dans la Constitution apostolique Universi Dominici gregis (cf. n. 33), je nommerai 18 Cardinaux.

Voici leurs noms:

1. S.Exc. Mgr Leonardo SANDRI, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales;

2. S.Exc. Mgr John Patrick FOLEY, Pro-Grand Maître de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem;

3. S.Exc. Mgr Giovanni LAJOLO, Président de la Commission pontificale et du Gouvernorat de l'Etat de la Cité du Vatican;

4. S.Exc. Mgr Paul Joseph CORDES, Président du Conseil pontifical "Cor Unum";

5. S.Exc. Mgr. Angelo COMASTRI, Archiprêtre de la Basilique vaticane, Vicaire général pour l'Etat de la Cité du Vatican et Président de la "Fabbrica di San Pietro";

6. S.Exc. Mgr Stanislaw RYLKO, Président du Conseil pontifical pour les Laïcs;

7. S.Exc. Mgr Raffaele FARINA, Archiviste et Bibliothécaire de la Sainte Eglise Romaine;

8. S.Exc. Mgr Agustín GARCIA-GASCO VICENTE, Archevêque de Valence (Espagne);

9. S.Exc. Mgr Seán Baptist BRADY, Archevêque d'Armagh (Irlande);

10. S.Exc. Mgr Lluís MARTINEZ SISTACH, Archevêque de Barcelone (Espagne);

11. S.Exc. Mgr André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris (France);

12. S.Exc. Mgr Angelo BAGNASCO, Archevêque de Gênes (Italie);

13. S.Exc. Mgr Théodore-Adrien SARR, Archevêque de Dakar (Sénégal);

14. S.Exc. Mgr Oswald GRACIAS, Archevêque de Bombay (Inde);

15. S.Exc. Mgr Francisco ROBLES ORTEGA, Archevêque de Monterrey (Mexique);

16. S.Exc. Mgr Daniel N. DINARDO, Archevêque de Galveston-Houston (Etats-Unis d'Amérique);

17. S.Exc. Mgr Odilo Pedro SCHERER, Archevêque de São Paulo (Brésil);

18. S.Exc. Mgr John NJUE, Archevêque de Nairobi (Kenya).

Je désire en outre élever à la dignité cardinalice trois vénérés prélats et deux ecclésiastiques dignes d'éloges, qui se sont particulièrement distingués par leur engagement au service de l'Eglise:

1. S.B. Emmanuel III DELLY, Patriarche de Babylone des Chaldéens;

2. S.Exc. Mgr Giovanni COPPA, Nonce apostolique;

3. S.Exc. Mgr Estanislao Esteban KARLIC, Archevêque émérite de Paraná (Argentine);

4. le P. Urbano NAVARRETE, s.j., ancien Recteur de l'Université pontificale grégorienne; et

5. le P. Umberto BETTI, o.f.m., ancien Recteur de l'Université pontificale du Latran.

Parmi ces derniers, mon désir avait été d'élever au cardinalat également S.Exc. Mgr Ignacy JEZ, Evêque de Koszalin-Kolobrzeg (Pologne), bien-aimé prélat, qui est décédé hier.

Notre prière d'intention s'adresse à lui.

Les nouveaux Cardinaux proviennent de diverses parties du monde. Dans leur groupe se reflète bien l'universalité de l'Eglise avec la multiplicité de ses ministères: à côté de prélats dignes d'éloges en raison du service rendu au Saint-Siège, se trouvent des pasteurs qui prodiguent leurs énergies en contact direct avec les fidèles.

D'autres personnes qui me sont très chères, en raison de leur dévouement au service de l'Eglise, mériteraient d'être élevées à la dignité cardinalice. J'espère avoir, à l'avenir, l'opportunité de témoigner, également de cette façon, à celles-ci et aux pays auxquels ces personnes appartiennent, mon estime et mon affection.

Nous confions les nouveaux élus à la protection de la Très Sainte Vierge Marie, en lui demandant de les assister dans leurs tâches respectives, afin qu'ils sachent témoigner avec courage en toute circonstance de leur amour pour le Christ et pour l'Eglise.
____________________________________

Appel pour la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté

On célèbre aujourd'hui la Journée mondiale du Refus de la misère, reconnue par les Nations unies sous le titre de Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté. Combien de populations vivent encore dans des conditions d'extrême pauvreté! La disparité entre les riches et les pauvres est devenue plus évidente et inquiétante, également au sein des nations économiquement les plus développées. Cette situation préoccupante s'impose à la conscience de l'humanité, car les conditions dans lesquelles se trouvent un grand nombre de personnes sont telles qu'elles blessent la dignité de l'être humain et qu'elles compromettent, en conséquence, le progrès authentique et harmonieux de la communauté mondiale. J'encourage donc à multiplier les efforts pour éliminer les causes de la pauvreté et les conséquences tragiques qui en découlent.

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana



A Verceil, ordination de St Eusèbe, le 15 décembre 345. Mort le 1er août 370 ou 371. Fête en 1602.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Aux glorieux noms des défenseurs de la divinité du Verbe dont l’Église honore la mémoire au temps de l’Avent, vient s’associer de lui-même le nom de l’intrépide Eusèbe de Verceil. La foi catholique, ébranlée dans ses fondements au IVe siècle par l’hérésie arienne, se maintint debout par les travaux de quatre souverains Pontifes : Silvestre, qui confirma le Concile de Nicée ; Jules, qui fut l’appui de saint Athanase ; Libère, dont la foi ne défaillit pas, et qui, rendu à la liberté, confondit les Ariens ; et Damase, qui acheva de ruiner leurs espérances. L’un de ces quatre Pontifes brille sur le Cycle, au temps de l’Avent : c’est Damase, dont nous venons de célébrer la mémoire. A côté des Pontifes romains, combattent pour la divinité du Verbe quatre grands Évêques, desquels on peut affirmer que leur cause personnelle était en même temps celle du Fils de Dieu Consubstantiel : en sorte que leur dire anathème était dire anathème au Christ lui-même ; tous quatre puissants en œuvres et en paroles, la lumière des Églises, l’amour du peuple fidèle, les invincibles témoins du Christ. Le premier et le plus grand des quatre est l’Évêque du second Siège de l’Église, saint Athanase, Patriarche d’Alexandrie ; le deuxième est saint Ambroise de Milan, que nous avons fêté il va peu de jours ; le troisième est la gloire des Gaules, saint Hilaire, Évêque de Poitiers ; le quatrième est l’ornement de l’Italie, saint Eusèbe, Évêque de Verceil. C’est ce dernier que nous avons à honorer aujourd’hui. Hilaire aura son tour et confessera bientôt le Verbe éternel auprès de son berceau ; pour Athanase, il paraîtra en son temps, et célébrera dans sa Résurrection triomphante Celui qu’il proclama avec un courage magnanime, en ces jours de ténèbres où la sagesse humaine eût espéré volontiers que le royaume du Christ, après avoir triomphé de trois siècles de persécutions, ne survivrait pas à cinquante années de paix. Saint Eusèbe a donc été élu par la souveraine Providence de Dieu pour conduire le peuple fidèle à la Crèche, et lui révéler le Verbe divin sous les traits de notre faible mortalité. Les souffrances qu’il a endurées pour la divinité du Christ ont été si grandes, que l’Église lui a décerné les honneurs du Martyre, quoiqu’il n’ait pas répandu son sang dans les supplices.

Athlète invincible du Christ que nous attendons, Eusèbe, Martyr et Pontife, que vos fatigues et vos souffrances pour la cause de ce divin Messie ont été grandes ! Elles vous ont cependant paru légères, en comparaison de ce qui est dû à ce Verbe éternel du Père, que son amour a porté à devenir, par l’Incarnation, le serviteur de sa créature. Nous avons, envers ce divin Sauveur, les mêmes obligations que vous. C’est pour nous qu’il va naître d’une Vierge aussi bien que pour vous ; priez donc, afin que notre cœur lui soit toujours fidèle dans la guerre comme dans la paix, en face de nos tentations et de nos penchants, comme s’il s’agissait de le confesser devant les puissances du monde. Fortifiez les Pontifes de la sainte Église, afin que nulle erreur ne puisse tromper leur vigilance, nulle persécution lasser leur courage. Qu’ils soient fidèles imitateurs du souverain Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, et qu’ils paissent toujours le troupeau dans l’unité et la charité de Jésus-Christ.


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Cet insigne champion de la divinité du Verbe mourut en paix à Verceil le Ier août 371. Toutefois comme en ce jour on célèbre la dédicace de la basilique esquiline de Saint-Pierre-aux-Liens, lorsque Clément VII introduisit la commémoration de saint Eusèbe dans le Bréviaire, il désigna le 15 décembre pour la célébrer, ce jour étant l’anniversaire de l’ordination épiscopale du saint. Quand, par la suite, l’octave de l’Immaculée Conception fut étendue à l’Église universelle, saint Eusèbe dut céder la place et sa fête fut remise au lendemain.

Saint Eusèbe ne mourut pas précisément de mort violente ; il a toutefois le titre de martyr, comme plusieurs autres saints de l’antiquité, parce que, victime des Ariens, il soutint pendant de longues années un dur exil.

La messe est celle du Commun des martyrs pontifes : Sacerdótes Dei

L’antienne pour l’entrée du célébrant est tirée du Cantique des trois enfants dans la fournaise de Babylone (Dan. 3, 84 et 87) : « Vous, ô prêtres de Dieu, bénissez le Seigneur ; saints et humbles de cœur, louez le Seigneur. ». Les ministres de Dieu sont appelés ici prêtres du Seigneur, parce que le Saint-Esprit prend une si intime possession de leur âme au moment de leur ordination, qu’il les constitue et les consacre à un titre tout à fait particulier comme les « hommes de Dieu » : Vir Dei. De même que l’union hypostatique oignit Jésus pontife, en sorte qu’il est tout de Dieu, Christus autem Dei, et, comme tel, reçoit d’Isaïe le titre mystérieux de Serviteur du Seigneur, ainsi, d’une manière analogue, les ministres sacrés qu’il fait participer à sa dignité sacerdotale sont aussi solidaires de sa consécration totale à la sainteté de Dieu : Sancti erunt Deo suo.

La collecte s’adresse à Dieu en ces termes : « Seigneur qui réconfortez par une sainte joie votre peuple à l’occasion du natale de votre bienheureux martyr le pontife Eusèbe, accordez-nous d’éprouver les effets de la protection de celui dont nous célébrons la fête. »

Dans la première lecture (2 Cor. 1, 3-7), l’Apôtre élève à Dieu ses actions de grâces, parce que, même au milieu des grandes peines et des persécutions qu’il endure pour la foi, le Seigneur ne manque pas de le soutenir par la grâce et la consolation divines ; consolation si surabondante qu’elle déborde du cœur de Paul et va inonder celui de ses chers Corinthiens.

Le répons est tiré du psaume 8 : « Seigneur, vous l’avez couronné de gloire et de splendeur, et vous l’avez mis à la tête de votre création. » : Le psalmiste célèbre ici la louange du Christ, exemplaire et prototype de la famille humaine, laquelle trouve précisément sa fin dernière en Lui, dans sa grâce et dans sa gloire.

Le verset alléluiatique s’inspire du même verset que le répons. « Celui-ci est le Pontife que le Seigneur a couronné du diadème. » Ce diadème, dans la vie présente, est le caractère sacerdotal lui-même, qui imprime à l’âme une conformité et une ressemblance spéciale avec le Christ Pontife. Ce caractère est une puissance dont les ressources doivent être exercées et développées. Celui qui accomplira saintement des œuvres dignes du Christ aura part à sa glorification comme souverain Prêtre et réconciliateur de l’humanité dans son sang.

La lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (16, 24-27) là où est promulgué, pour ainsi dire, le paradoxe chrétien. Celui qui veut se sauver doit être prodigue de sa vie. Celui qui voudra, au contraire, la conserver et en prendre trop de soin, la perdra. Gagner le monde n’est rien si l’on perd son âme ; et la condition pour ne pas la perdre, c’est de se charger de la Croix du Christ pour renoncer aux passions déréglées. Voilà l’Évangile ; voilà la psychologie des martyrs ; voilà l’histoire du christianisme. Et ce qu’il y a de plus surprenant, c’est qu’une telle doctrine imposant le renoncement à soi-même et au monde a au contraire conquis et transformé l’univers. Ici est la main de Dieu, et la démonstration intrinsèque de la divinité de la foi.

Le verset pour l’offrande des dons est identique à celui de la fête de saint Sylvestre. « J’ai trouvé mon David, le vrai serviteur du Seigneur, c’est-à-dire le Christ. Je l’ai consacré par l’onction du Saint-Esprit. Ma main l’aidera et mon bras le fortifiera contre ses ennemis qui sont aussi les miens. »

Dans la secrète qui, selon le rit romain, sert de prélude à l’anaphore consécratoire, nous supplions le Seigneur de répandre les charismes de sa sainteté sur notre Sacrifice, et, par les prières du bienheureux Pontife et martyr dont nous célébrons la solennité, de nous en accorder les fruits avec abondance. Tel est l’esprit de l’Église, relativement à l’importance qu’assumé à ses yeux la préparation convenable aux divins sacrements, afin que ceux-ci puissent opérer dans l’âme toute cette plénitude de sainteté et de vie du Christ, dont ils sont les organes et les artères.

Le verset pour la communion est tiré du psaume 20 : « Vous avez posé sur sa tête, Seigneur, un diadème d’or pur. » Ce diadème de gloire remplace la couronne d’outrages dont fut jadis ceint le front du martyr, quand, à cause de sa piété, il fut rayé par les impies du nombre des vivants. Cela doit nous consoler plus que tout dans les tribulations que nous supportons à cause du saint Évangile. Quand les hommes nous condamnent, alors Dieu proclame notre innocence ; quand ils nous maudissent, Dieu nous bénit ; quand ils nous envoient à la mort, Dieu nous introduit dans la patrie des vivants.

La postcommunion est commune à beaucoup d’autres messes : « Que cette communion, Seigneur, expie nos fautes et nous purifie des taches du péché. Quant au martyr dont on fête aujourd’hui la solennité, qu’il intercède pour nous favorablement près du trône de votre miséricorde, en sorte que le remède eucharistique obtienne en nous la plénitude de son efficacité. ». Caelestis remedii faciat esse consortes, comme le dit aujourd’hui la collecte eucharistique : jusqu’à ce qu’arrivé ce dernier remède de la vie éternelle, la condition de notre vie sur la terre, malgré tous les secours possibles de la grâce, nous fera toujours récolter une abondante moisson de fatigues et de larmes. Il ne faut jamais intervertir les temps ni troubler l’ordre établi par Dieu. Il y a un temps pour travailler, dit l’Ecclésiaste, et un temps pour se reposer ; de même nous devons combattre dans l’Église militante avant d’être couronnés dans l’Église triomphante.

Les anciens historiens font valoir l’ingénieux stratagème grâce auquel saint Eusèbe put soustraire Denys de Milan à la situation compromettante où l’avait entraîné l’astuce des Ariens. Ceux-ci, qui lui avaient déjà arraché sa signature pour la condamnation d’Athanase, présentèrent aussi la feuille à Eusèbe, au synode de Milan en 355, pour qu’il la signât. — Comment pourrai-je croire — observa alors spirituellement le saint évêque de Verceil — que le Fils soit moindre que le Père, quand vous avez fait signer avant moi mon fils Denys ? — Les Ariens trouvèrent légitime l’argument invoqué par Eusèbe, et, ayant annulé la première feuille, ils en préparèrent une nouvelle pour que l’évêque de Verceil y apposât le premier sa signature. Eusèbe ne voulait pas autre chose. Quand donc il vit détruite la compromettante signature de Denys, il proposa au contraire de commencer les travaux du Synode, en souscrivant tous ensemble à la profession de foi de Nicée, parce qu’il soupçonnait grandement certains évêques d’être infectés d’hérésie. Que fit-il là ! Toute la fureur des Ariens se déchaîna contre le saint ; après beaucoup de cris, d’injures, de menaces, ils l’exilèrent à Scythopolis. Mais Eusèbe accepta tout joyeusement, et ayant secoué, comme le veut l’Évangile, la poussière de ses chaussures, il s’achemina tout heureux vers la voie de l’exil, comme vers l’une des multiples fonctions du ministère épiscopal.


Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Les martyrs avaient un grand désir de l’Avènement du Seigneur.

Saint Eusèbe. — Jour de mort : 1er août 371 (hier était le jour de son ordination). Tombeau : à Verceil (Italie supérieure). Sa vie : Eusèbe, d’abord lecteur à Rome, puis évêque de Verceil, est un de ces grands défenseurs de la divinité du Christ qui, dans le combat contre l’arianisme, eurent à souffrir des peines et des persécutions indicibles. Il fut, à cause de sa foi, exilé à Scythopolis (Palestine). Plus tard, il fut autorisé à rentrer dans sa ville épiscopale, il y mourut en paix, mais, en raison du dur exil qu’il lui fallu subir, il est considéré, comme martyr au sens large.

Le premier, il introduisit dans l’Église occidentale, pour les prêtres d’une même Église, l’usage de vivre en commun, pour s’occuper ensemble du service divin, en renonçant au monde.

Pratique : Esprit et service de communauté, voilà ce que poursuit aussi la renaissance liturgique que nous voyons de nos jours. Notre Église, actuellement, a besoin de communautés actives, unies dans la prière et le sacrifice. Nos pensées et nos actions ne sont-elles pas trop individuelles, particularistes, égoïstes ?

La messe (Sacerdotes Dei). — Cette messe est la seconde du commun d’un martyr Pontife. Immédiatement après la profession solennelle de saint Pierre près de Césarée de Philippe, le Seigneur entreprend de préparer les siens à sa mort sur la Croix ; il fait sa première prophétie de la Passion et adresse à ses Apôtres sa première prédication au sujet de la Croix. Cette prédication va plus loin que la prophétie, ce n’est pas seulement lui qui doit souffrir, ses disciples doivent prendre leur croix et le suivre. Cette prédication de la Croix, l’Église nous la répète à la fête de notre saint martyr Pontife, car il l’a réalisée dans sa vie. Il s’est renoncé lui-même a pris sa croix et il a haï sa vie sur la terre. C’est pourquoi il aura part à la promesse : Le Fils de l’Homme viendra dans la majesté de son Père avec ses anges et lui donnera sa récompense. Au jour où notre saint est mort, le Seigneur est venu vers lui. Au bonheur de ce retour, nous participerons nous aussi un jour.

A l’Épître, le saint martyr nous parle lui-même : Ce n’est qu’à condition de participer à mes souffrances que vous aurez part à ma « consolation ». Aussi à l’Offertoire, déposons-nous les croix de notre vie sur l’autel et nous recevons, dans la communion, le gage de la « couronne ornée de pierreries » (Comm.). La liturgie de la messe nous rappelle trois fois que le saint avait aussi la dignité sacerdotale (Intr. Allel. Offert.). Dans le prêtre qui célèbre, voyons le saint évêque, martyr.


Leçons des Matines (avant 1960)

Quatrième leçon. Eusèbe, Sarde de nation, Lecteur de l’Église romaine, puis Évêque de Verceil, sembla non sans raison choisi par un jugement divin pour gouverner cette Église ; car les électeurs, qui ne le connaissaient nullement auparavant, le désignèrent aussitôt qu’ils l’eurent vu, à l’exclusion de tous leurs concitoyens. Il ne leur fallut pas plus de temps pour l’apprécier que pour le voir. Eusèbe fut en Occident le premier que qui établit dans son Église des moines remplissant les fonctions de clercs, afin qu’on vît en eux tout à la fois le mépris des richesses et les occupations propres aux Lévites. C’était l’époque où les impiétés ariennes envahissaient de toutes parts l’Occident. Eusèbe les attaqua si vigoureusement, que le souverain Pontife Libère trouva dans la foi invincible de cet Évêque la consolation qui soutenait sa vie. Reconnaissant en lui la ferveur de l’Esprit de Dieu, le Pape le chargea d’aller avec ses légats plaider devant l’Empereur la cause de la foi. Eusèbe se rendit aussitôt avec eux auprès de Constance, et parvint à force de zèle à en obtenir tout ce qu’on se proposait dans cette légation, c’est-à-dire la célébration d’un concile.

Cinquième leçon. Le concile se réunit à Milan, l’année suivante ; Eusèbe fut invité par Constance à s’y rendre, tandis que les légats de Libère désiraient et réclamaient également sa présence. Bien loin de se laisser influencer par les menées de la synagogue arienne et de prendre part à ses fureurs contre saint Athanase, il déclara hautement dès l’abord que plusieurs des membres de l’assemblée lui étaient connus comme entachés d’hérésie, et proposa de leur faire souscrire à la foi de Nicée, avant de traiter d’autres matières. Les Ariens vivement irrités ne le voulurent point ; Eusèbe refusa de son côté de souscrire à la condamnation de saint Athanase et parvint même à dégager fort habilement la simplicité de saint Denys, le Martyr, qui, trompé par les hérétiques, avait souscrit à cette injustice. C’est pourquoi les Ariens, furieux contre Eusèbe, l’accablèrent de mauvais traitements, puis le firent condamner à l’exil. Mais le Saint, ayant secoué la poussière de ses pieds, et ne redoutant ni les menaces de César ni le tranchant du glaive, accepta l’exil comme une fonction de son ministère. Envoyé à Scythopolis, il y souffrit la faim, la soif, les coups et divers autres supplices ; mais il méprisa courageusement sa vie pour confesser la foi, et sans crainte de la mort, il livra son corps aux bourreaux.

Sixième leçon. Les lettres importantes que saint Eusèbe adressa de Scythopolis au clergé et au peuple de Verceil, et à quelques personnes du voisinage, montrent quelles furent envers lui la cruauté et l’insolence effrontée des Ariens. Elles prouvent encore qu’ils ne purent jamais, ni l’abattre par leurs menaces et leurs traitements inhumains, ni l’attirer à leur parti au moyen de ruses adroites et flatteuses. Déporté, à cause de sa fermeté, de Scythopolis en Cappadoce, et enfin en Thébaïde dans la Haute-Égypte, il supporta les rigueurs de l’exil jusqu’à la mort de Constance. Il lui fut alors permis de rejoindre son troupeau, mais il ne voulut partir qu’après avoir assisté au synode réuni à Alexandrie pour réparer les pertes de la foi. Il parcourut ensuite les provinces de l’Orient pour rendre à la santé, à l’instar d’un habile médecin, ceux qui étaient infirmes dans la foi, les instruisant dans la doctrine de l’Église. Continuant cette mission salutaire, i1 passa en Illyrie, et revint enfin dans l’Italie qui, à son retour, dépouilla ses vêtements de deuil. Ce fut là qu’il publia les commentaires d’Origène et d’Eusèbe de Césarée sur les Psaumes : commentaires qu’il avait expurgés de toute erreur et traduits du grec en latin. Enfin, illustré par tant d’actions excellentes, il alla recevoir l’inflétrissable couronne de gloire, que tant de souffrances lui avaient méritée. Sa mort eut lieu à Verceil, sous Valentinien et Valens.



Sebastiano Ricci. La Très sainte Vierge Marie avec saint Gabriel Archange 
et les Saints Sébastien, Eusèbe de Verceil et Roch
1724, Turin,  Université de Turin

SAINT EUSÈBE

Eusèbe est ainsi appelé de eu, qui veut dire bien et, sebe, qui signifie éloquence ou poste. Eusèbe s'interprète encore bon culte. En effet il fut rempli de bonté, en se sanctifiant, d'éloquence en défendant la foi, il resta à son poste en souffrant le martyre avec constance ; et il rendit à Dieu un bon culte par le respect qu'il eut pour lui.

Eusèbe, qui conserva sa virginité, n'était encore que catéchumène quand il fut baptisé par le pape Eusèbe qui lui donna son nom. A son baptême, on vit les mains des anges le lever des fonts sacrés. Une dame, qui s'était éprise de sa beauté, voulut entrer dans sa chambre, mais elle en fut empêchée par les anges qui le gardaient : alors elle vint le lendemain matin se jeter à ses pieds et lui demander pardon. Après avoir été ordonné prêtre, il brilla par une sainteté telle que dans la solennité de la messe, on voyait les anges qui le servaient. En ce temps-là, comme l’hérésie d'Arius infectait l’Italie entière de ses poisons, favorisée qu'elle était par l’empereur Constance, le pape Julien sacra Eusèbe évêque de Verceil : c'était alors une des principales villes de l’Italie. A cette nouvelle, les hérétiques firent fermer, toutes les portes de l’église; mais Eusèbe étant entré dans la ville, se mit à genoux à la porte de l’église principale dédiée à la bienheureuse Marie, et à l’instant toutes les portes ouvrirent à sa prière. Il chassa de son siège Maxence, évêque de Milan, qui était gâté par le poison de l’hérésie, et il établit en sa place Denys, fervent catholique. C'est ainsi qu'Eusèbe en Occident et Athanase en Orient purgeaient l’Eglise de la peste des Ariens. Cet Arius était un prêtre d'Alexandrie : il prétendait que le Christ était une pure créature : il avançait ce qu'il était, quand il n'était pas, et qu'il a été fait pour nous, afin que Dieu se servît de lui comme d'un instrument pour notre création. Alors le grand Constantin fit célébrer le concile de Nicée où cette erreur fut condamnée. Arius finit, quelque temps après, d'une mort misérable, car il rendit dans le lieu secret toutes ses entrailles et ses intestins (Ruffin, Hist. Eccl. liv. X; — Vincent de B., liv. XV, c. XII, an 330). Constance, fils de Constantin, se laissa corrompre aussi par l’hérésie; c'est pour cela qu'irrité grandement contre Eusèbe, il convoqua en concile beaucoup d'évêques, et y manda Denys : il adressa mainte et mainte lettres à Eusèbe qui, sachant que la malice prévaut dans la multitude, refusa de venir et s'excusa sur son grand âge. Alors pour lui enlever ce prétexte, l’empereur décida que le concile serait célébré à Milan. qui était tout proche. Quand il vit que Eusèbe faisait encore défaut, il ordonna aux Ariens de mettre par écrit leur croyance, il força Denys, évêque de Milan, et trente-trois autres évêques de souscrire à cette doctrine. Quand Eusèbe apprit cela, il se décida à quitter sa ville pour venir à Milan et il prédit qu'il v serait exposé à souffrir beaucoup (Bréviaire romain).

Comme il était sur le chemin de Milan, il arriva sur le bord d'un fleuve ; une barque, qui était sur la rive opposée, vint à lui, sur l’ordre qu'il lui, en donna ; elle le transporta à l’autre rive, lui et ses compagnons, sans qu'il y eût aucun timonier. Alors Denys, dont il vient d'être question, alla à sa rencontre et se jeta à ses pieds pour lui demander pardon. Or, comme Eusèbe ne se laissait fléchir ni par les menaces ni par les flatteries de l’empereur, il dit en présence de toute l’assemblée : «Vous avancez que le Fils est inférieur au Père ; comment se fait-il donc que vous m’avez fait passer après mon fils et mon disciple? Or, le disciple n'est pas au-dessus du maître ni l’esclave plus que son seigneur, ni le fils au-dessus du père. » Frappés par cette raison, ils lai présentèrent l’écrit qu'ils avaient fait et que Denys avait signé. Et il dit : « Je ne souscrirai pas après mon fils sur lequel je l’emporte en autorité ; mais brûlez cet écrit, et faites-en un autre que je signerai, si vous le voulez. » Et ce fut par une inspiration divine que fut brûlé l’écrit que Denys et, trente-trois autres évêques avaient signé. Les Ariens écrivirent donc une autre pièce, et la donnèrent à Eusèbe et aux autres évêques pour la signer : mais sur les exhortations d'Eusèbe ils s'y refusèrent entièrement, et ils se félicitèrent de ce que la première pièce qu'ils avaient été forcés de souscrire eût été totalement brûlée. Constance irrité abandonna Eusèbe au bon plaisir des Ariens. Alors ceux-ci le saisirent au milieu des évêques, l’accablèrent de coups, et le traînèrent sur les degrés du palais, du haut en bas, et depuis le bas jusqu'en haut. Quoiqu'il perdît beaucoup de sang de sa tête meurtrie, il n'en persista pas moins dans ses refus; alors, ils lui lièrent les mains derrière le dos et le tirèrent par une corde attachée au cou. Quant à lui, il rendait grâces à Dieu, et disant qu'il était prêt à mourir pour confesser la foi catholique. Alors Constance fit conduire en exil le pape Libère, Denys, Paulin et tous les autres évêques qui avaient été entraînés par l’exemple d'Eusèbe. Scylopolis, ville de la Palestine, fut le lieu où les Ariens menèrent Eusèbe : ils le renfermèrent dans une pièce si étroite qu'elle était plus courte que. sa taille, et. plus- resserrée que son corps, en sorte qu'il était courbé au point de ne pouvoir ni étendre les pieds, ni se tourner d'un côte ou d'un autre. Sa tête restait baissée; et il pouvait seulement remuer les épaules et les bras. Mais Constance étant mort, Julien, son successeur, désirant plaire à tout le monde, fit rappeler les évêques exilés, rouvrir les temples des dieux, et voulut que chacun jouit de la paix sous la loi qu'il préférait choisir. Ce fut ainsi que Eusèbe, délivré de son cachot, vint trouver Athanase et lui exposer toutes les souffrances qu'il avait endurées: A la mort de Julien et sous l’empire de Jovinien, les Ariens restant calmes, Eusèbe revint à Verceil où le peuple le reçut avec dès témoignages d'une vive allégresse. Mais sous le règne de Valens, les Ariens, qui s'étaient multipliés de nouveau, entourèrent la maison d'Eusèbe, l’en arrachèrent et après l’avoir traîné sur le dos, ils l’écrasèrent sous des pierres. I1 mourut de cette manière dans le Seigneur et fut enseveli dans l’église qu'il avait construite. On rapporte encore que Eusèbe obtint de Dieu par ses prières pour sa ville qu'aucun Arien n'y pourrait vivre. D'après la chronique, il Vécut au moins 88 ans. Il florissant vers l’an du Seigneur 350.

La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdccccii



St. Eusebius

Bishop of Vercelli, b. in Sardinia c. 283; d. at Vercelli, Piedmont, 1 August, 371. He was made lector in Rome, where he lived some time, probably as a member or head of a religious community (Spreitzenhofer, Die Entwickelung des alten Mönchtums in Italien, Vienna, 1894, 14 sq.), Later he came to Vercelle, the presentVercelli, and in 340 was unanimously elected bishop of that city by the clergy and the people. He receivedepiscopal consecration at the hands of Pope Julius I on 15 December, of the same year. According to the testimony of St. Ambrose (Ep. lxiii, Ad Vercellenses) he was the first bishop of the West who united monasticwith clerical life. He led with the clergy of his city a common life modelled upon that of the Eastern cenobites(St. Ambrose, Ep. lxxxi and Serm. lxxxix). For this reason the Canons Regular of St. Augustine honour him along with St. Augustine as their founder (Proprium Canon. Reg., 16 December).

In 364 Pope Liberius sent Eusebius and Bishop Lucifer to Cagliari to the Emperor Constantius, who was then atArles in Gaul, for the purpose of inducing the emperor to convoke a council which should put an end to the dissentions between the Arians and the orthodox. The synod was held in Milan in 355. At first Eusebiusrefused to attend it because he foresaw that the Arian bishops, who were supported by the emperor, would not accept the decrees of the Nicene council and would insist upon the condemnation of St. Athanasius. Being pressed by the emperor and the bishops to appear at the synod, he came to Milan, but was not admitted to the synod until the document condemning St. Athanasius had been drawn up and was awaiting the signature of the bishops. Eusebius vehemently protested against the unjust condemnation of St. Athanasius and, despite the threats of the emperor, refused to attach his signature to the document. As a result he was sent into exile, first to Scythopolis in Syria, where the Arian bishop Patrophilus, whom Eusebius calls his jailer, (Baronius, Annal., ad ann. 356, n. 97), treated him very cruelly; then to Cappodocia, and lastly to Thebaid. On the accession of the Emperor Julian, the exiled bishops were allowed to return to their sees, in 362. Eusebius, however, and his brother-exile Lucifer did not at once return to Italy. Acting either by force of their former legatine faculties or, as is more probable, having received new legatine faculties from Pope Liberius, they remained in the Orient for some time, helping to restore peace in the Church. Eusebius went to Alexandria to consult with St. Athanasius about convoking the synod which in 362 was held there under their joint presidency. Besides declaring the Divinity of the Holy Ghost and the orthodox doctrine concerning theIncarnation, the synod agreed to deal mildly with the repentant apostate bishops, but to impose severepenalties upon the leaders of several of Arianizing factions. At its close Eusebius went to Antioch to reconcile the Eustathians and the Meletians. The Eustathians were adherents of the bishop St. Eustatius, who wasdeposed and exiled by the Arians in 331. Since Meletius' election in 361 was brought about chiefly by theArians, the Eustathians would not recognize him, although he solemnly proclaimed his orthodox faith from theambo after his episcopal consecration. The Alexandrian synod had desired that Eusebius should reconcile the Eustathians with Bishop Meletius, by purging his election of whatever might have been irregular in it, butEusebius, upon arriving at Antioch found that his brother-legate Lucifer had consecrated Paulinus, the leader of the Eustathians, as Bishop of Antioch, and thus unwittingly had frustrated the pacific design. Unable to reconcile the factions at Antioch, he visited other Churches of the Orient in the interest of the orthodox faith, and finally passed through Illyricum into Italy. Having arrived at Vercelli in 363, he assisted the zealous St. Hilary of Poitiers in the suppression of Arianism in the Western Church, and was one of the chief opponents of the Arian Bishop Auxientius of Milan. The church honours him as a martyr and celebrates his feast as a semi-double on 16 December. In the "Journal of Theological Studies" (1900), I, 302-99, E.A. Burn attributes toEusebius the "Quicumque". (See ATHANASIAN CREED)

Three short letters of Eusebius are printed in Migne, P.L., XII, 947-54 and X, 713-14. St. Jerome (Illustrious Men 56 and Epistle 51, no. 2) ascribes to him a Latin translation of a commentary on the Psalms, written originally in Greek by Eusebius of Cæsarea; but this work has been lost. There is preserved in the cathedral atVercelli the "Codex Vercellensis", the earliest manuscript of the old Latin Gospels (codex a), which is generally believed to have been written by Eusebius. It was published by Irico (Milan 1748) and Bianchini (Rome, 1749), and is reprinted in Migne, P.L. XII, 9-948; a new edition was brought out by Belsheim (Christiania, 1894). Krüger (Lucifer, Bischof von Calaris", Leipzig, 1886, 118-30) ascribes to Eusebius a baptismal oration by Caspari (Quellen sur Gesch, Des Taufsymbols, Christiania, 1869, II, 132-40). The confession of faith "Des. Trinitate confessio", P.L., XII, 959-968, sometimes ascribed to Eusebius is spurious.

Sources

BUTLER, Lives of the Saints, 15 Dec.; BARING-GOULD, Lives of the Saints, 15 Dec.; DAVIES, in Dict. Christ. Biogr.; St. Jerome, Illustrious Men 96; FERRERIUS, Vita s, Eusebii episcopi Vercellensis (Vercelli, 1609); UGHELLI, Italia Sacra (Venice 1719), IV, 749-61; BARONIUS, Annalesad ann. 355-371; MORIN in Revue Benedictine (Maredsous, 1890), VII, 567-73; SAVIO, Gli antichi vescovi d'Italia (Piedmonte) (Turin, 1899), 412-20, 514-54; BARDENHEWER, Patrologie, Shahan Tr. (Freiburg im Br.; St. Louis, 1903), 417-18.

Ott, Michael. "St. Eusebius." The Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 15 Dec. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/05614b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by C.A. Montgomery.


Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/05614b.htm

Saint Eusebius of Vercelli

St. Eusebius of Vercelli was a native of Sardinia, Italy. His father was said to have died a martyr. After that his mother moved to Rome where Eusebius spent his childhood and became a lector. Later, he went to Vercelli, in the Piedmont, where he served the church so well that he was chosen to be the first Bishop of the city. He took part in a council in Milan in 355, convened by Emperor Constantius, who was at Arles in Gaul. Supported by the Emperor, the Arian bishops planned to condemn St. Athanasius as a heretic at this synod.
St. Eusebius, along with St. Dionysius, strongly opposed this unjust condemnation. The Emperor tried to oblige St. Eusebius to sign it, but he vehemently refused. As a result, he was sent into exile, first to Scythopolis in Palestine. There he was persecuted by the Arian bishop Patrophilus, who ordered St. Eusebius to be imprisoned and denied him food for some time. The Arians also dragged him half-naked through the streets, mocking and insulting him.
Later, he was exiled to Cappadocia and then, finally, to Thebaid in Upper Egypt. During all these trials he remained militant in defense of the true Faith, corresponding with other Bishops and exhorting them to be faithful.
When Constantius died in the year 361, the new Emperor Julian allowed all the exiled Prelates to return to their sees. St. Eusebius went to Alexandria to consult with St. Athanasius about convoking a synod, which in 362 was held there under their joint leadership.
At its close, he went to Antioch and Illyricum, confirming in the Faith those who were wavering and bringing back those who had gone astray. In 363 he returned to Italy, where he assisted the zealous champion of the fight against Arianism in the Western Church, St. Hilary of Poitiers. Finally he returned to Vercelli after a long absence, where he died on August 1, 371.
Because of the sufferings for the Faith he endured during his life, the Church honors him with the title of martyr.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-eusebius-of-vercelli/


St. Eusebius, Bishop of Vercelli

From the fathers and ecclesiastical historians of the fourth century. See Tillemont, Ughelli, t. 4, p. 1044. Ceillier, t. 5, p. 440. Orsi, l. 14. Fleury, l. 13, n. 14, 16, and 41; l. 15, n. 30.

A.D. 371.


ST. EUSEBIUS was born of a noble family in the isle of Sardinia, where his father is said to have died in chains for the faith. His mother, whose name was Restituta, being left a widow, carried him and a daughter she had, both in their infancy, to Rome. 1 Eusebius was brought up in the practice of piety, and in the study of sacred learning, and ordained lector by St. Sylvester. We know not by what accident he was called to Vercelli, a city now in Piedmont. He served that church among the clergy with such applause, that the episcopal chair becoming vacant, he was unanimously chosen by the clergy and people to fill it. He is the first bishop of Vercelli whose name we know. St. Ambrose assures us, that he was the first who in the West united the monastic life with the clerical, living himself and making his clergy in the city live almost in the same manner as the monks in the East did in the deserts. They shut themselves up in one house with their pastor, and exercised themselves night and day in a heavenly warfare, continually occupied in the praises of God, having no other ambition than to appease his anger by fervent and uninterrupted prayers. Their minds were always employed in reading, or at work. “Can any thing be more admirable than this life,” cries out St. Ambrose, “where there is nothing to fear, and every thing is worthy of imitation! where the austerity of fasting is compensated by tranquillity and peace of mind, supported by example, sweetened by habit, and charmed by the occupations of virtue! This life is neither troubled with temporal cares, nor distracted with the tumults of the world, nor hindered by idle visits, nor relaxed by the commerce of the world.” The holy bishop saw that the best and first means to labour effectually for the edification and sanctification of his people, was to form a clergy under his eyes, on whose innocence, piety, and zeal in the functions of their ministry he could depend. In this design he succeeded so well, that other churches earnestly demanded his disciples for their bishops, and a great number of holy prelates came out of his school, who were burning and shining lamps in the church of God. He was at the same time very careful to instruct his flock, and inspire them with the maxims of the gospel. Many, moved by his exhortations, embraced virginity to serve God in purity of heart, without being divided by the cares or pleasures of the world. In a short time the whole city of Vercelli appeared inflamed with the fire of divine love which Jesus Christ came to bring on earth, and which he ardently desired to see kindled in all hearts. Convicted by the force of the truth which the zealous pastor preached, persuaded by the sweetness and charity of his conduct, and still more powerfully excited by his example, sinners encouraged themselves to a change of their lives, and all were animated to advance more and more in virtue. But his sanctity would have been imperfect without the trial of persecutions.

The Arians governed all things by violence under the authority of the Arian Emperor Constantius. In 354 Pope Liberius deputed St. Eusebius with Lucifer of Cagliari to beg leave of that emperor, who passed the winter at Arles in Gaul, to assemble a free council. 2 Constantius agreed to a council, which met at Milan in 355, whilst the emperor resided in that city. Eusebius seeing all things would be there carried on by violence through the power of the Arians, though the Catholic prelates were more numerous, refused to go to it till he was pressed by Liberius himself, and by his legates Lucifer of Cagliari, Pancratius, and Hilary, 3 in order to resist the Arians, as St. Peter had done Simon the magician. When he was come to Milan the Arians excluded him the council for the ten first days. When he was admitted, he laid the Nicene Creed on the table, and insisted on all signing that rule of faith before the cause of St. Athanasius should be brought to a hearing; for the chief drift of the heretics was to procure if possible the condemnation of that most formidable champion of the faith. St. Dionysius of Milan offered to subscribe his name to the creed; but Valens bishop of Mursia, the most furious of the Arians, tore the paper out of his hands, and broke his pen. The Arians, to set aside the motion for the previous signing of the Nicene Creed, procured the removal of the synod to the emperor’s palace, where the subscription to the Catholic faith was superseded, and the condemnation of St. Athanasius immediately brought upon the carpet. Many were gained by the artifices of the Arians, or intimidated by the threats of the emperor, and signed the sentence which was pronounced against him. St. Dionysius of Milan had once given his subscription, only exacting a promise that the Arians would receive the Nicene faith. But St. Eusebius of Vercelli discovered the snare to him, and in order to withdraw his friend’s subscription, objected that he could not sign the sentence after Dionysius, who was younger, and his son. 4 Upon which the Arians consented to blot out the name of Dionysius; and both afterwards peremptorily refused to subscribe a decree which was injurious to an innocent and holy prelate. The emperor sent for St. Eusebius, St. Dionysius, and Lucifer of Cagliari, and pressed them to condemn Athanasius. They insisted upon his innocence, and that he could not be condemned without being heard. “I am his accuser,” said Constantius: “believe upon my word the charge brought against him.” The bishops answered: “This is not a secular affair, that requires your opinion as emperor.” Constantius took them up in anger, saying: “My will ought to pass for a rule. The bishops of Syria are satisfied that it should be so. Obey, or you shall be banished.” The bishops represented to him, that he must one day give an account to God of his administration. The prince, in the transport of his rage, thought once of putting them to death; but was content to banish them. The officers entered the sanctuary, tore the holy prelates from the altar, and conducted them to different places. Dionysius was sent into Cappadocia, where he died. He is commemorated in the Roman Martyrology on the 25th of May. Lucifer was banished to Germanicia in Syria, of which city Eudoxus, a celebrated Arian, was bishop; and our saint to Scythopolis, in Palestine, there to be treated at the discretion of the Arian bishop Patrophilus. Their chains did not hinder them from serving the church, and they confounded the heretics wherever they went. Pope Liberius wrote to them a letter of congratulation, exhorting them to courage and constancy.

St. Eusebius was lodged at first with the good Count Joseph, and was comforted by the visits of St. Epiphanius and other holy men, and by the arrival of the deputies of his church of Vercelli, with presents for his subsistence. He wept for joy to hear of the zeal and constancy of his whole flock in the Catholic faith under the priests whom he had appointed to govern his church in his absence. A great share of the presents he gave to his fellow-confessors, and to the poor. But his patience was to be exercised by greater trials. Count Joseph died, and the Arians, with the emperor’s officers, insulted the saint, dragged him on the ground through the streets, sometimes carried him backwards half naked, and at last shut him up in a little chamber, plying him for four days with all manner of violences, to engage him to conform. They forbade his deacons and other fellow-confessors to be admitted to see him. The saint had abandoned his body to suffer all manner of evil treatments from their hands, without opening his mouth all that while; but seeing himself debarred of his only comfort and support, he sent a letter to the Arian bishop Patrophilus, with the following direction: “Eusebius, the servant of God, with the other servants of God who suffer with me for the faith, to Patrophilus, the jailer, and to his officers.” After a short relation of what he had suffered, he desired that his deacons might be allowed to come to him. After he remained in that confinement four days without eating, the Arians sent him back in his lodgings. Twenty-five days afterwards they came again, armed with clubs, broke down a wall in the house, and dragged him again into a little dungeon, with a priest named Tegrinus. They rifled his lodgings, plundered all his provisions, and cast many priests, monks, and even nuns into the public prisons. St. Eusebius found means to write a letter out of his dungeon to his flock, extant in Baronius, in which he mentions these particulars. His sufferings here were aggravated every day, till the place of his exile was changed. From Scythopolis he was sent into Cappadocia, and, some time afterwards, into Upper Thebais in Egypt. We have a letter which he wrote from this third place of his banishment, to Gregory bishop of Elvire, to encourage him vigorously to oppose Osius (who had unhappily fallen) and all who had forsaken the faith of the church, without fearing the power of kings. He expressed a desire to end his life in sufferings, that he might be glorified in the kingdom of God. This short letter discovers the zeal of a holy pastor, joined with the courage of a martyr. Constantius being dead, towards the end of the year 361, Julian gave leave to all the banished prelates to return to their sees. St. Eusebius left Thebais, and came to Alexandria, to concert measures with St. Athanasius for applying proper remedies to the evils of the church. He was present, and subscribed immediately after St. Athanasius, in the council held there in 362, by which it was resolved to allow the penitent prelates, who had been deceived by the Arians, especially at Rimini, to preserve their dignity. From Alexandria our saint went to Antioch, to endeavour to extinguish the great schism there; but found it widened by Lucifer of Cagliari, who had blown up the coals afresh, and ordained Paulinus bishop. He would not communicate with Paulinus, but made haste out of Antioch. Lucifer resented this behaviour, and broke off communion with him, and with all who with the late council of Alexandria received the Arian bishops in their dignity upon their return to the true faith. This was the origin of the schism of Lucifer, who, by pride, lost the fruit of his former zeal and sufferings.

St. Eusebius travelled over the East, and through Illyricum, confirming in the faith those who were wavering, and bringing back many that were gone astray. Italy, at his return, changed its mourning garments, according to the expression of St. Jerom. There St. Hilary of Poitiers and St. Eusebius met, and were employed in opposing the Arians, particularly Auxentius of Milan: but that crafty heretic had gained the favour of Valentinian, and maintained himself under his protection against the united zealous efforts of St. Hilary and St. Eusebius. St. Jerom, in his chronicle places the death of the latter in 371. An ancient author says it happened on the 1st of August. He is styled a martyr in two old panegyrics in his praise, printed in the appendix of the works of St. Ambrose. There only remain of his works the three epistles above quoted. In the cathedral of Vercelli is shown an old MS. copy of the gospels of St. Matthew and St. Mark, said to be written by St. Eusebius; it was almost worn out with age near eight hundred years ago, when King Berengarius caused it to be covered with plates of silver. The body of St. Eusebius is laid in a shrine raised above a side altar in the cathedral at Vercelli. The Roman Missal and Breviary give his office on the 15th of December, which is probably the day on which his relics were removed; for his name occurs in ancient calendars on the 1st of August.

The holy fathers, who by their zeal and learning maintained the true faith, shunned the dangerous rocks of error, because in their studies they followed the rules laid down by divine revelation, and made sincere humility the foundation of all their literary pursuits. Conscious that they were liable to mistakes, they entertained a modest diffidence in themselves and their own judgment, and said with St. Austin: “I may err, but a heretic I will never be.” This humility and caution is a sure guard against any fatal errors in religion, or dangerous miscarriages in civil conduct, with regard to literary attempts, into which an overbearing pride chiefly betrays men. How many by it become pedants, falling into an ostentatious show of trifling or pretended learning! How many are perpetually wrangling and disputing, eager not for the point in debate, but for the victory, and desirous to display their imaginary parts! How many tease all company by their impertinence, talking always of mythology, metaphysics, or the jargon of the schools, 5 or stun others with the loudness of their voice, or an overbearing tone of authority! Many, in studying, pursue their speculations so far as to lose sight of common sense, and by too intense an application to things beyond their sphere, overset and unhinge their understanding. Many mistake the wildest fancies of their brain for reason. Hence Cicero justly remarks, that nothing can be invented ever so absurd or monstrous, which has not been said by some of the philosophers. How many heresies have been set up by scholars among Christians! The root of these abuses is, a secret vanity, self-sufficiency, or complacency in an opinion of their own knowledge or penetration, which scholars easily entertain. So true it is, as the apostle tells us, that science puffs up; not of itself, but through the propensity of the human heart to pride. It is therefore necessary that every student learn, in the first place, never to trust in his own abilities, and make modesty and humility, by which men know themselves, the foundation of his learning. The most ignorant among scholars are usually the most apt to overrate their knowledge and abilities.

The Irish commemorate on this day ST. FLORENCE or FLANN, abbot of Benchor. Colgan MSS.

Note 1. St. Ambr. ep. 63, p. 1038. St. Hier. in Catal. c. 96. [back]

Note 2. Liber. ep. 5, 6. [back]

Note 3. Sulpit. Sever. S. Athan. S. Hilary. [back]

Note 4. See this account in the anonymous author of the eleventh sermon attributed to St. Ambrose, and in Tillemont, t. 7. [back]

Note 5.

Dieu me garde d’etre sçavant
D’une science si profonde:
Les plus doctes le plus souvent
Sont le plus sottes gens du monde.

Chev. de Cailly.  [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume XII: December. The Lives of the Saints.  1866.



Saint Eusebius of Vercelli

Bishop


(† 370)


Saint Eusebius was born of a noble family on the island of Sardinia, where his father is said to have died in prison for the Faith. He was brought up in Rome in the practice of piety, and studied in Vercelli, a city of Piedmont. Eusebius was ordained a priest there, and served the Church of Vercelli with such zeal that when the episcopal chair became vacant he was unanimously chosen, by both clergy and people, to fill it.

The holy bishop saw that the best and principal means to labor effectually for the edification and sanctification of his people was to have a zealous clergy. Saint Ambrose assures us that he was the first bishop who in the West united the monastic life with the clerical, living and having his clergy live almost like the monks of the East in the deserts. They shared a common life of prayer and penance, in a single residence, that of the bishop, as did the clergy of Saint Augustine in his African see. Saint Eusebius was very careful to instruct his flock in the maxims of the Gospel. The force of the truth which he preached, together with his example, brought many sinners to a change of life.

When a Council was held in Italy, under the influence of the Emperor Constans and the Arian heretics, with the intention of condemning Saint Athanasius, bishop of Alexandria, Saint Eusebius courageously resisted the heretics. He attempted to have all present sign the Nicene Creed, but the paper was torn out of his hands and his pen was broken. With Saint Dionysus of Milan, he refused to sign the condemnation of the bishop of Alexandria. The Emperor therefore had him banished to Scythopolis in Palestine with Saint Dionysus of Milan, then to Cappadocia, where Saint Dionysus died; and finally he was taken to the Upper Thebaid in Egypt, where he suffered grievously. The Arians of these places loaded him with outrages and treated him cruelly, and Saint Eusebius confounded them wherever they were.

At the death of Constans in 361, he was permitted to return to his diocese, where he continued to combat Arianism, concertedly with Saint Hilarion of Poitiers. He has been called a martyr in two panegyrics appended to the works of Saint Ambrose. Two of his letters, written from his dungeons, are still extant, the only ones of his writings which have survived. One is addressed to his church, the other to the bishop of Elvira to encourage him to oppose a fallen heretic and not fear the power of princes. He died in about the year 370. His relics are in a shrine in the Cathedral of Vercelli.

Little Pictorial Lives of the Saints, a compilation based on Butler's Lives of the Saints and other sources, by John Gilmary Shea (Benziger Brothers: New York, 1894); Les Petits Bollandistes: Vies des Saints, by Msgr. Paul Guérin (Bloud et Barral: Paris, 1882), Vol. 14

SOURCE : https://magnificat.ca/cal/en/saints/saint_eusebius_of_vercelli.html

Eusebius of Vercelli B (RM)

Born on Sardinia, c. 283; died at Vercelli, Italy, on August 1, 371; feast day was formerly December 16, which marks the anniversary of his consecration as bishop.



Eusebius was the son of a martyr who died in chains. His widowed mother took Eusebius and his sister, both infants, to Rome, where Eusebius was reared, educated, and eventually ordained a lector. He served in Vercelli in the Piedmont, with such success that he was elected in 340 by the clergy and people to govern it. He is the first bishop of Vercelli who is known by name. Eusebius decided that the best way to foster the life of prayer was to live with some of his fellow-clergy as a community of monks. He was the first in the West to combine the monastic discipline with the clerical, an example that was later followed by Saint Augustine.

In 354, Pope Liberius deputed Eusebius and Bishop Lucifer of Cagliari to plead with Emperor Constantius to assemble a council to settle the differences between the Catholics and Arians. They were successful, and the council met in Milan in 355. Although the Catholic prelates outnumbered the Arians, Eusebius realized that the Arians would dominate by force, and he refused to attend until Constantius himself coerced him to do so.

Eusebius's sufferings began with his refusal to condemn the great theologian and doctor of the Church, Saint Athanasius. When the bishops were called upon to sign a condemnation of Athanasius, one of the few bishops who continued to insist that Jesus was both God and man, Eusebius resisted. Instead he presented the Nicene Creed, which he helped to write, and insisted that it be signed by all before the case of Saint Athanasius was considered. This sparked a great tumult.

The emperor sent for Eusebius, Saint Dionysius of Milan, and Lucifer of Cagliari, and demanded that they condemn Athanasius. They supported his innocence, saying he could not be condemned without being heard. They also pleaded that the emperor not use secular force to coerce ecclesiastical decisions. The emperor threatened to execute them but eventually banished them instead.

Eusebius's six years in exile began in Scythopolis in Palestine, where he was put in the charge of the Arian bishop, Patrophilus. He stayed first with Saint Joseph of Palestine, who offered the only orthodox home in the town, and was visited by Saint Epiphanius and others, and given money for subsistence by deputies of his church in Vercelli.

After Count Joseph's death, the Arians dragged Eusebius through the streets half-clothed and locked him in a small room, where they badgered him for four days to conform. Eusebius went on a hunger strike, and after fasting for four days, the Arians returned him to his lodgings. Three weeks later he was molested again; they confiscated his possessions, drove away his attendants, and dragged him away. Later he was banished to Cappadocia, and later still into the Upper Thebaid in Egypt.

Upon the death of Constantius in 361, Julian the Apostate recalled the banished prelates, and Eusebius travelled to Alexandria to plan with Saint Athanasius how to correct the evils of the Church. He took part in a council there in 362, which deputed him to travel to Antioch to effect the council's wish that Saint Meletius should be recognized as bishop there, although he had been elected primarily by Arians. It was hoped that this would heal the Eustathian schism. Unfortunately, he found that Lucifer of Caligliari, who had also participated in the council, had widened it by consecrating Paulinus, leader of the Eustathians, bishop of Carthage. This was the beginning of the Luciferian schism.

Unsuccessful, Eusebius travelled over the East and through Illyricum, bolstering the wavering faith of many and bringing others back into the fold. He returned to Italy in 363 and began working in concert with Saint Hilary of Poitiers to oppose the Arianizing Auxentius of Milan.

According to Saint Jerome, Vercelli "laid aside her garments of mourning" upon Eusebius's long-awaited return, but nothing is known of his remaining years. Sometimes he is called a martyr, but this is attributed to his sufferings and not to a violent death.

In Vercelli is treasured a very ancient manuscript of the Latin Gospels that Eusebius is reputed to have copied, the Codex Vercellensis, which is the oldest such manuscript in existence. This and his extant letters demonstrate that Eusebius was a serious scholar as well as a zealous opponent of Arianism. Though it is not absolutely certain, it is believed that he is the author of the Athanasian Creed (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Farmer, Walsh, White).


Sant' Eusebio di Vercelli Vescovo

2 agosto - Memoria Facoltativa

Sardegna, inizio IV secolo - Vercelli, 1 agosto 371/372

Il primo vescovo del Piemonte nacque in Sardegna tra la fine del III e l'inizio del IV secolo. Durante gli studi ecclesiastici a Roma si fece apprezzare da papa Giulio I che verso il 345 lo nominò vescovo di Vercelli. Qui stabilì per sé e per i suoi preti l'obbligo della vita in comune, collegando l'evangelizzazione con lo stile monastico. I vercellesi vennero conquistati dalla sua arte oratoria: non solo parlava bene, ma esprimeva ciò che sentiva dentro. Si attirò così l'ostilità degli ariani e dello stesso imperatore Costanzo che lo mandò in esilio in Asia insieme a Dionigi, vescovo di Milano. Venne torturato, soffrì la fame, ma nel 362 ebbe finalmente la fortuna di ritornare a Vercelli. Riprese l'evangelizzazione delle campagne, istituendo la diocesi di Tortona. Ma si spinse anche in Gallia, insediando un vescovo a Embrun. La tradizione lo considera anche fondatore di due noti santuari: quello di Oropa (Biella) e di Crea (Alessandria). Nel 371 la morte lo colse nella sua città episcopale, che ne custodisce tuttora le reliquie nel Duomo. (Avvenire)

Patronato: Vercelli, Regione Pastorale Piemontese

Etimologia: Eusebio = uomo pio, timorato di Dio, dal greco

Emblema: Bastone pastorale, Mitra

Martirologio Romano: Sant’Eusebio, primo vescovo di Vercelli, che consolidò la Chiesa in tutta la regione subalpina e per aver confessato la fede di Nicea fu relegato dall’imperatore Costanzo a Scitopoli e poi in Cappadocia e nella Tebaide. Ritornato otto anni più tardi nella sua sede, si adoperò strenuamente per ristabilire la fede contro l’eresia ariana.

(1 agosto: A Vercelli, anniversario della morte di sant’Eusebio, vescovo, la cui memoria si celebra domani).

Arriva in gioventù dalla nativa Sardegna a Roma, segue gli studi ecclesiastici e si fa apprezzare da papa Giulio I, che verso il 345 lo nomina vescovo di Vercelli: è il primo vescovo del Piemonte. Qui stabilisce per sé e per i suoi preti l’obbligo della vita in comune, collegando l’evangelizzazione con lo stile monastico. Ora i cristiani, non più perseguitati, cominciano a litigare tra loro: da una parte, quelli che seguono la dottrina del concilio di Nicea (325) sul Figlio di Dio, "generato, non creato, della stessa sostanza del Padre"; dall’altra, i seguaci dell’arianesimo, che nel Figlio vede una creatura, per quanto eminente. Con l’appoggio della corte imperiale, gli ariani hanno il sopravvento in molte regioni, e faranno esiliare per cinque volte il più energico sostenitore della dottrina nicena: Atanasio, vescovo di Alessandria d’Egitto, ammirato da Eusebio che l’ha conosciuto a Roma.

Annullato il secondo suo esilio, un concilio ad Arles (Francia), con decisione illegale, condanna Atanasio per la terza volta. Allora il papa Liberio manda all’imperatore Costanzo (figlio di Costanzo il Grande) appunto Eusebio, già suo compagno di studi, con Lucifero, vescovo di Cagliari.
Ed essi ottengono di rimettere la questione a un nuovo concilio, che si riunisce nel 355 a Milano, dove viene anche il sovrano. E subito si riparla di condannare ed esiliare Atanasio. Replica lucidamente Eusebio: prima di esaminare i casi personali, mettiamoci piuttosto tutti d’accordo sui problemi generali di fede, firmando uno per uno il Credo di Nicea. Una proposta ragionevole, che però scatena il tumulto tra i vescovi e un altro tumulto dei fedeli contro i vescovi. Costanzo fa proseguire i lavori nella residenza imperiale (senza i fedeli) e tutti approvano la ri-condanna di Atanasio. Tutti meno tre: Eusebio, Lucifero, e Dionigi, vescovo di Milano. Questi non cedono, e Costanzo li esilia.

Eusebio viene mandato a Scitopoli di Palestina, e di lì scrive ai suoi vercellesi una lettera giunta fino a noi.
Poi è trasferito in Cappadocia (Asia Minore) e poi nella Tebaide egiziana. Nel 361, morto l’imperatore Costanzo, si revocano le condanne: Atanasio torna ad Alessandria e indice un concilio, presente anche Eusebio, che poi però non torna subito a Vercelli: lo chiamano ad Antiochia di Siria, dove l’estremismo del vescovo Lucifero fa litigare i cattolici tra di loro. Ritrova infine Vercelli nel 362. Studia, scrive, riprende l’evangelizzazione delle campagne, istituisce la diocesi di Tortona. Ma si spinge anche in Gallia, insediando un vescovo a Embrun. La tradizione lo considera pure fondatore di due illustri santuari: quello di Oropa (Biella) e di Crea (Alessandria). La morte lo coglie nella sua città episcopale, che ne custodisce tuttora le reliquie nel Duomo, ricordandolo anche a fine XX secolo col nome del giornale della diocesi: L’Eusebiano.

Autore: Domenico Agasso