Atelier des frères Serra. Saint Matthias, tempera,
vers 1360,
Musée national d’Art de Catalogne
Saint Matthias, Apôtre
Matthias avait « suivi Jésus de son Baptême à son
Ascension ». C'est pourquoi Pierre proposa son nom lorsqu'il s'agit de
compléter le collège des Douze, après la défection de Judas, et de choisir
l'homme qui leur serait associé pour « devenir témoin de la Résurrection »
du Seigneur.
SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/05/14/745/-/saint-matthias-apotre
gravure, Les petits apôtres, 1632,
Saint Matthias
Apôtre (1er s.)
Judas vient de se pendre. Il lui faut un
successeur pour compléter le chiffre de 12 apôtres choisis par le Maître pour
marquer les 12 tribus d'Israël. Parmi les témoins de la vie, de la mort et de
la résurrection de Jésus, le conseil présente deux candidats possibles. Saint
Matthias est choisi par Dieu lui-même, le maître du sort et de l'existence. Il
suivait Jésus depuis le baptême du Jourdain. On en fait l'évangélisateur de
l'Éthiopie, d'autres le font mourir martyr en Judée.
"On tira au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut dès lors associé
aux onze Apôtres." Actes
des Apôtres, chap 1
Fête de saint Matthias, Apôtre, le 14 mai (le 9 août pour les Églises
d'Orient). Il avait suivi le Seigneur Jésus depuis son baptême par Jean
jusqu’au jour où le Christ fut enlevé au ciel; aussi fut-il choisi par les
Apôtres, après l’Ascension du Seigneur, pour prendre la place du traître Judas,
être compté au nombre des Douze et devenir témoin de la Résurrection.
Martyrologe romain
14 Tous,
d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la
mère de Jésus, et avec ses frères.
15 En
ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre
d’environ cent vingt personnes, et il déclara :
16 « Frères,
il fallait que l’Écriture s’accomplisse. En effet, par la bouche de David,
l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide
aux gens qui ont arrêté Jésus :
17 ce
Judas était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère ;
18 puis,
avec le salaire de l’injustice, il acheta un domaine ; il tomba la tête la
première, son ventre éclata, et toutes ses entrailles se répandirent.
19 Tous
les habitants de Jérusalem en furent informés, si bien que ce domaine fut
appelé dans leur propre dialecte Hakeldama, c’est-à-dire Domaine-du-Sang.
20 Car
il est écrit au livre des Psaumes : Que son domaine devienne un désert, et
que personne n’y habite, et encore : Qu’un autre prenne sa charge.
21 Or,
il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur
Jésus a vécu parmi nous,
22 depuis
le commencement, lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé
d’auprès de nous. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin
de sa résurrection. »
23 On
en présenta deux : Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus, et
Matthias.
24 Ensuite,
on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs,
désigne lequel des deux tu as choisi
25 pour
qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en
allant à la place qui est désormais la sienne. »
26 On
tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut donc associé par
suffrage aux onze Apôtres.
ACTES DES APÔTRES, I : 14-26
Saint Matthias
On ne
peut guère douter que saint Matthias n’ait été un des soixante-douze disciples
de Jésus-Christ ; du moins est-il certain qu’il s’attacha de bonne heure à
la personne du Sauveur, et qu’il ne S’en sépara point depuis Son Baptême
jusqu’à Son Ascension.
Les
fidèles étant assemblés pour attendre la descente du Saint-Esprit, saint Pierre
leur dit que, pour accomplir l’Écriture, il fallait choisir un douzième Apôtre
à la place de Judas. Matthias et Joseph, appelé Barsabas, que sa piété
extraordinaire avait fait aussi surnommer le Juste, furent jugés dignes de
cette éminente dignité.
On se mit
aussitôt en prières, afin de connaître la Volonté du Ciel, après quoi on
procéda à l’élection par la voie du sort. Matthias ayant été désigné, on ne
douta plus que Dieu ne l’eût choisi pour remplir la place vacante par la mort
du traître Judas.
Nous
n’avons rien de certain sur les actions de saint Matthias ; on sait
seulement qu’après avoir reçu le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, il alla
prêcher l’Évangile de Jésus-Christ, et qu’il consacra le reste de sa vie aux
travaux de l’apostolat.
Clément
d’Alexandrie rapporte que, dans ses instructions, il insistait principalement
sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs de la
sensualité ; leçon importante qu’il tenait de Jésus-Christ, et qu’il
mettait lui-même en pratique.
Les Grecs
prétendent, d’après une ancienne tradition exprimée dans leurs ménologes, que
saint Matthias prêcha la foi vers la Cappadoce et les côtes de la mer
Caspienne ; ils ajoutent qu’il fut martyrisé dans la Colchide, à laquelle
ils donnent le nom d’Éthiopie. Les Latins célèbrent sa fête le 24 février.
On garde
une partie de ses reliques à l’abbaye de Saint-Matthias de Trèves, et à
Sainte-Marie-Majeure de Rome. Mais les Bollandistes disent que les reliques de
Sainte-Marie-Majeure qui portent le nom de saint Matthias, pourraient ne point
être de l’Apôtre, mais d’un autre saint Matthias, évêque de Jérusalem vers l’an
120.
SOURCE : https://viechretienne.catholique.org/saints/1442-saint-matthias
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 18 octobre 2006
Judas Iscariote et Matthias
Chers frères et soeurs,
En terminant aujourd'hui de parcourir la galerie de
portraits des Apôtres appelés directement par Jésus au cours de sa vie
terrestre, nous ne pouvons pas omettre de mentionner celui qui est toujours
cité le dernier dans les listes des Douze: Judas Iscariote. Nous voulons
ici lui associer la personne qui fut ensuite élue pour le remplacer, c'est-à-dire
Matthias.
Le simple nom de Judas suscite déjà chez les chrétiens
une réaction instinctive de réprobation et de condamnation. La signification de
l'appellation "Iscariote" est controversée: l'explication la
plus répandue l'entend comme "homme de Keriot", en référence à son
village d'origine, situé dans les environs d'Hébron et mentionné deux fois dans
les Écritures Saintes (cf. Jos 15, 25; Am 2, 2). D'autres l'interprètent comme
une variation du terme "sicaire", comme si l'on faisait allusion à un
guerrier armé d'un poignard, appelé sica en latin. Enfin, certains voient dans
ce surnom la simple transcription d'une racine hébreu-araméenne
signifiant: "celui qui allait le livrer". Cette désignation se
retrouve deux fois dans le IV Évangile, c'est-à-dire après une confession de
foi de Pierre (cf. Jn 6, 71), puis au cours de l'onction de Béthanie (cf. Jn
12, 4). D'autres passages montrent que la trahison était en cours, en
disant: "celui qui le livrait"; c'est le cas au cours de la Dernière
Cène, après l'annonce de la trahison (cf. Mt 26, 25), puis au moment de
l'arrestation de Jésus (cf. Mt 26, 46.48; Jn 18, 2.5). En revanche, les listes
des Douze rappellent le fait de la trahison comme étant désormais
accomplie: "Judas Iscariote, celui-là même qui le livra", dit
Marc (3, 19); Matthieu (10, 4) et Luc (6, 16) ont des formules équivalentes. La
trahison en tant que telle a eu lieu en deux temps: tout d'abord dans la
phase du projet, quand Judas se met d'accord avec les ennemis de Jésus pour
trente deniers d'argent (cf. Mt 26, 14-16), puis lors de son exécution avec le
baiser donné au Maître, au Gethsémani (cf. Mt 26, 46-50). Quoi qu'il en soit,
les évangélistes insistent sur la qualité d'apôtre, qui revenait à Judas à tous
les effets: il est appelé de manière répétée l'"un des Douze"
(Mt 26, 14.47; Mc 14, 10.20; Jn 6, 71) ou "qui était au nombre des
Douze" (Lc 22, 3). Plus encore, à deux reprises, Jésus, s'adressant aux
Apôtres et parlant précisément de lui, l'indique même comme "l'un de
vous" (Mt 26, 21; Mc 14, 18; Jn 6, 70; 13, 21). Et Pierre dira de Judas
qu'il "était pourtant l'un de nous et avait reçu sa part de notre
ministère" (Ac 1, 17).
Il s'agit donc d'une figure appartenant au groupe de
ceux que Jésus avait choisis comme ses proches compagnons et collaborateurs.
Cela suscite deux questions, dans la tentative de donner une explication aux
faits qui se sont produits. La première consiste à se demander pourquoi Jésus a
choisi cet homme et lui a fait confiance. D'autant plus que, en effet, bien que
Judas soit, dans les faits, l'économe du groupe (cf. Jn 12, 6b; 13, 29a), en
réalité il est aussi qualifié de "voleur" (Jn 12, 6a). Le mystère du
choix demeure, d'autant plus que Jésus prononce un jugement très sévère sur son
compte: "Malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est
livré" (Mt 26, 24). Le mystère s'épaissit encore davantage à propos de son
destin éternel, sachant que Judas "pris de remords en le
voyant condamné... rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et
aux anciens. Il leur dit: "J'ai péché en livrant à la mort un
innocent"" (Mt 27, 3-4). Bien qu'il se soit ensuite éloigné pour
aller se pendre (cf. Mt 27, 5), ce n'est pas à nous qu'il revient de juger son
geste, en nous substituant à Dieu infiniment miséricordieux et juste.
Une deuxième question concerne la raison du
comportement de Judas: pourquoi trahit-il Jésus? Cette question est
l'objet de diverses hypothèses. Certains pensent à sa soif d'argent; d'autres
défendent une explication d'ordre messianique: Judas aurait été déçu de
voir que Jésus n'insérait pas dans son programme la libération politique et
militaire de son pays. En réalité, les textes évangéliques insistent sur un
autre aspect: Jean dit expressément que "le démon a déjà inspiré à
Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer" (Jn 13, 2); de
manière analogue, Luc écrit: "Satan entra en Judas, appelé
Iscariote, qui était au nombre des Douze" (Lc 22, 3). De cette manière, on
va au-delà des motivations historiques et on explique le fait à partir de la
responsabilité personnelle de Judas, qui céda misérablement à une tentation du
Malin. La trahison de Judas demeure quoi qu'il en soit un mystère. Jésus l'a
traité en ami (cf. Mt 26, 50), mais dans ses invitations à le suivre sur la
voie des béatitudes, il ne forçait pas les volontés et ne les protégeait pas
non plus contre les tentations de Satan, respectant la liberté humaine.
En effet, les possibilités de perversion du coeur
humain sont vraiment nombreuses. La seule façon d'y remédier consiste à ne pas
cultiver une vision des choses uniquement individualiste, autonome, mais au
contraire à se remettre toujours à nouveau du côté de Jésus, en assumant son
point de vue. Nous devons chercher, jour après jour, à être en pleine communion
avec Lui. Rappelons-nous que Pierre aussi voulait s'opposer à lui et à ce qui
l'attendait à Jérusalem, mais il fut sévèrement réprimandé: "Tes
pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes" (Mc 8, 32-33)!
Pierre, après sa chute, s'est repenti et a trouvé le pardon et la grâce. Judas
aussi s'est repenti, mais son repentir a dégénéré en désespoir, se transformant
ainsi en autodestruction. C'est pour nous une invitation à toujours nous
rappeler ce que dit saint Benoît à la fin du chapitre V de sa
"Règle", qui est fondamental: "Ne désespère jamais de la
miséricorde divine". En réalité, Dieu "est plus grand que notre
coeur", comme le dit saint Jean (1 Jn 3, 20). Gardons donc deux choses à
l'esprit. La première: Jésus respecte notre liberté. La deuxième:
Jésus attend notre disponibilité au repentir et à la conversion; il est riche
de miséricorde et de pardon. Du reste, quand nous pensons au rôle négatif joué
par Judas, nous devons l'insérer dans la direction supérieure des événements de
la part de Dieu. Sa trahison a conduit à la mort de Jésus, qui transforma ce
terrible supplice en espace d'amour salvifique et en don de soi au Père (cf.
Gal 2, 20; Ep 5, 2.25). Le verbe "trahir" est la version d'un mot
grec qui signifie "livrer". Parfois son sujet est même Dieu en
personne: c'est lui qui par amour "livra" Jésus pour nous tous
(cf. Rm 8, 32). Dans son mystérieux projet salvifique, Dieu assume le geste
inexcusable de Judas comme une occasion de don total du Fils pour la rédemption
du monde.
Pour conclure, nous voulons également rappeler celui
qui après la Pâque fut élu à la place du traître. Dans l'Eglise de Jérusalem
deux personnes furent proposées par la communauté et ensuite tirées au
sort: "Joseph Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias" (Ac 1,
23). Ce dernier fut précisément élu et ainsi "associé aux onze
Apôtres" (Ac 1, 26). Nous ne savons rien de lui, si ce n'est qu'il avait
été lui aussi témoin de toute la vie terrestre de Jésus (cf. Ac 1, 21-22), lui
demeurant fidèle jusqu'au bout. A la grandeur de sa fidélité s'ajouta ensuite
l'appel divin à prendre la place de Judas, comme pour compenser sa trahison.
Nous pouvons en tirer une dernière leçon: même si dans l'Église ne
manquent pas les chrétiens indignes et traîtres, il revient à chacun de nous de
contrebalancer le mal qu'ils ont accompli par notre témoignage limpide à Jésus
Christ, notre Seigneur et Sauveur.
* * *
J’accueille avec joie les pèlerins de langue
française, en particulier les pèlerins du diocèse de Limoges, accompagnés par
leur Évêque, Mgr Christophe Dufour, ainsi que les membres du chapitre des
Frères du Sacré-Cœur et leur nouveau supérieur général. Que votre pèlerinage à
Rome vous renforce tous dans la joie d’être disciples et témoins du Christ
ressuscité!
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061018.html
Saint Matthias,
Apôtre
Fondée sur des textes apocryphes, la Tradition rapporte que Matthias, de trois ans plus jeune que Jésus, serait né à Bethléem d'une illustre et noble famille de la tribu de Juda ; il aurait reçu une savante éducation de Syméon qui fut grand prêtre [1]. Matthias est l’abréviation de Mattathias qui signifie don de Dieu. Invité aux noces de Cana, Matthias aurait été choisi par le Seigneur comme un des 72 disciples.
Quoi qu'il en fût, il apparaît dans les « Actes des Apôtres », entre l'Ascension et la Pentecôte, lorsqu'il s'agit de remplacer Judas (I 15-26).
Et en ces jours-là, Pierre [2], se levant au milieu des frères, dit (le nombre des personnes réunies était d'environ cent vingt [3]) : Frères [4], il fallait que s'accomplît l'Ecriture qu'a prédite l'Esprit Saint, par la bouche de David, au sujet de Judas, lequel s'est fait le guide de ceux qui ont saisi Jésus. Il était, en effet, compté parmi nous et un lot de ce service lui était échu. Cet homme donc a acquis un domaine avec le salaire de son injustice et, tombant la tête en avant, a crevé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues. Et la chose a été connue de tous les habitants de Jérusalem, en sorte que ce domaine a été appelé dans leur langue Hakeldamach, c'est-à-dire Domaine du Sang. Il est écrit en effet au livre des Psaumes : " Que son campement devienne désert et que personne n'y habite [5] " ; et : " Que sa charge, un autre la prenne [6] ". Il faut donc [7] que, parmi les hommes qui nous ont accompagnés pendant tout le temps que le Seigneur Jésus est allé et venu parmi nous, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé d'auprès de nous, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection [8]. Et ils en présentèrent deux, Joseph appelé Barsabbas, qui avait été surnommé Justus [9], et Matthias. Et ils firent cette prière : Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel de ces deux-là tu as choisi pour prendre dans ce service apostolique la place dont Judas s'est retiré pour s'en aller à sa place à lui. Et on les fit tirer au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut compté parmi les onze Apôtres.
Les Saintes Écritures ne disent rien de plus à propos de saint Matthias, mais Clément d'Alexandrie (150-215) qui l’identifie à Zachée [10], le présente comme un prédicateur de la pénitence qui combattait ferme contre la chair. Il lui attribue un « Livre des Traditions », et Origène (185-253) parle d'un « Évangile » écrit par Matthias. On a perdu ces textes que le pape Innocent I° (401-417) a tous condamnés comme apocryphes.
Lorsque les apôtres se dispersèrent pour aller prêcher l'Évangile, Matthias, selon les saints Sophrone, Nicéphore et Dorothée, passa en Égypte et alla jusqu'en Éthiopie où il resta près de trente-trois ans. De retour à Jérusalem, les juifs ameutèrent contre lui les populations qui l'assommèrent par lapidation avant de le décapiter devant le Temple, vers l’an 63. D'autres dirent qu'il resta en Palestine où, en 61, à Giscala, il fut dénoncé au Grand-Prêtre Ananias qui, après l'avoir interrogé, le fit lapider et achever à la hache. Enfin, on le situa en Macédoine et dans quelques autres pays au-delà du Pont-Euxin.
Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, rapporta son corps à Rome, déposa une partie de ses reliques dans la basilique Sainte-Marie Majeure, et donna une bonne part du reste au saint évêque Agrice de Trêves qui les mit dans l'Église Saint-Eucher, hors les murs de la ville, depuis nommée Saint-Matthias. Padoue, Prague et Cologne disent posséder de ses reliques. Un morceau de sa tête, vénéré à Barbezieux (Saintonge) fut brûlé par les protestants. Jean Eck, le docte adversaire de Luther, affirmait qu'une part des reliques aurait été déposée à Augsbourg.
Patron de Trêves et de Goslar (Hanovre), il est aussi, à cause de la hache de son martyre, celui des charpentiers, des taillandiers et des bouchers ; on ne sait trop pourquoi, il est encore le patron des buveurs et des viveurs repentants en même temps que des personnes atteintes de la petite vérole et de la coqueluche.
Il est assez rarement représenté car, pour compléter le collège des apôtres après la trahison de Judas, les artistes ont souvent préféré introduire saint Paul. Son attribut est la hache à laquelle on substitue parfois une hallebarde, une lance ou une épée.
[1] Le « Livre des Condamnés », traduit de l’hébreux par un moine de Trèves au XII° siècle
[2] Le rôle de saint Pierre est d'exprimer la situation, pour que tous en prennent conscience, et de faire place au rôle de la communauté qui aura à choisir celui qu’elle jugera digne de remplir les fonctions définies par Pierre d'après la volonté de Dieu ; on retrouvera le même procédé pour l’élection des premiers diacres (Actes des Apôtres VI, 3). La communauté était d'ailleurs « unanime, assidue à la prière » (Actes des Apôtres, I 14), donc prête à réussir ce choix selon Dieu. Pierre agit en chef, c’est lui qui prend l’initiative : « Le troupeau lui ayant été confié par le Christ et étant le premier du chœur, il est toujours le premier à parler » (saint Jean Chrysostome).
[3] Il ne faut pas chercher un symbole dans le nombre cent vingt, puisque le mot environ (à peu près) lui enlève tout absolu.
[4] L'appellation de « Frères », si belle en sa simplicité est, à l’époque, nouvelle de la part d'un supérieur parlant à ses inférieurs.
[5] Psaume LXVIII 26.
[6] Psaume CVIII 8.
[7] Le rôle des Écritures est ici d'indiquer (ou de confirmer) que Dieu souhaite le remplacenent de Judas. Très clairement, on dit que c'est l'Esprit-Saint qui parle par les auteurs bibliques (pour les Psaumes on ne nommait que David). Un tel emploi théologique de l'Écriture est légitime certes à propos de Jésus-Christ (but de l'ensemble de l'Ancien Testament) et des actions essentielles qu'il a accomplies pour L’Église, comme la création de la fonction d'Apôtre avec les dons spirituels préparés pour chacun d'eux. La mort de Judas a réalisé la première prophétie : « Que son campement devienne désert et que personne n’y habite » (Psaume LXVIII 26) ; il faut que la seconde s’accomplisse pareillement : « Que sa charge passe à un autre » (Psaume CVIII 8).
[8] Le rôle d'un apôtre est d'être témoin, ce qui suppose une très bonne connaissance de tout ce que Jésus a fait et a dit (I 1) durant sa vie publique, donc de son Baptême à son Ascension. Et surtout qu'on ait alors fait partie du groupe accompagnant sans cesse Jésus, à la façon des disciples suivant leur maître. Les évangiles disent souvent les conditions requises pour « suivre » Jésus (évangile selon saint Luc, IX 23 et 57-62) et aussi les privilèges des disciples (évangile selon saint Luc, X 23 s ; XII 22-32 ; XVIII 23-30). Mais ne peuvent être apôtres que ceux qui ont été du petit nombre de ceux auxquels le Ressuscité s'est manifesté.
[9] Saint Jean Chrysostome loue l’humble douceur avec laquelle Joseph Barsabbas accepta le choix du Saint-Esprit. D'après Eusèbe de Césarée, Joseph Barsabbas aurait été un des soixante-douze disciples. Encore d’après Eusèbe de Césarée, Papias, renseigné par les filles de l'apôtre Philippe, affirmait que « Juste surnommé Barsabbas but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n'en éprouva aucun mal » (Histoire Ecclésiastique, III 39). Adon (860) l'introduit dans les martyrologes latins au 20 juillet.
[10] Clément d’Alexandrie : « Stromates », IV 6, 35.
SOURCE :
http://missel.free.fr/Sanctoral/05/14.php
Saint Matthias alla en Éthiopie.
« On rapporte de lui deux paroles remarquables ;
l’une : Estimez les choses présentes,
c’est-à-dire, soyez-en contents ; l’autre :
Si le voisin du fidèle pèche, le fidèle pèche.
Pour dire, qu’il devait le convertir par son exemple seul.
»
Monsieur l’Abbé Claude Fleury, Prêtre, Prieur d’Argenteuil,
& Confesseur du Roi. Histoire ecclésiastique, 1691, tome
I, 56
Saint Matthias
Apôtre
On ne peut guère douter que saint Matthias n'ait été un des soixante-douze disciples de Jésus-Christ; du moins est-il certain qu'il s'attacha de bonne heure à la personne du Sauveur, et qu'il ne S'en sépara point depuis Son Baptême jusqu'à Son Ascension.
Les fidèles étant assemblés pour attendre la descente du Saint-Esprit, saint Pierre leur dit que, pour accomplir l'Écriture, il fallait choisir un douzième Apôtre à la place de Judas. Matthias et Joseph, appelé Barsabas, que sa piété extraordinaire avait fait aussi surnommer le Juste, furent jugés dignes de cette éminente dignité.
On se mit aussitôt en prières, afin de connaître la Volonté du Ciel, après quoi on procéda à l'élection par la voie du sort. Matthias ayant été désigné, on ne douta plus que Dieu ne l'eût choisi pour remplir la place vacante par la mort du traître Judas.
Nous n'avons rien de certain sur les actions de saint Matthias; on sait seulement qu'après avoir reçu le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, il alla prêcher l'Évangile de Jésus-Christ, et qu'il consacra le reste de sa vie aux travaux de l'apostolat.
Clément d'Alexandrie rapporte que, dans ses instructions, il insistait principalement sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs de la sensualité; leçon importante qu'il tenait de Jésus-Christ, et qu'il mettait lui-même en pratique.
Les Grecs prétendent, d'après une ancienne tradition exprimée dans leurs ménologes, que saint Matthias prêcha la foi vers la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne; ils ajoutent qu'il fut martyrisé dans la Colchide, à laquelle ils donnent le nom d'Éthiopie. Les Latins célèbrent sa fête le 24 février.
On garde une partie de ses reliques à l'abbaye de Saint-Matthias de Trèves, et à Sainte-Marie-Majeure de Rome. Mais les Bollandistes disent que les reliques de Sainte-Marie-Majeure qui portent le nom de saint Matthias, pourraient ne point être de l'Apôtre, mais d'un autre saint Matthias, évêque de Jérusalem vers l'an 120.
L'Année Chrétienne, Tome I, p. 253, 254
Pierre Paul Rubens 1577 – 1640. Saint Matthias, huile sur panneau,
SAINT MATHIAS, APÔTRE
Mathias est un nom hébreu qui signifie donné par Dieu, ou donation du Seigneur, ou humble, petit, car il fut donné par le Seigneur quand il le choisit, et le sépara du monde et en fit un des soixante-douze disciples. Il fut donation du Seigneur quand; ayant été choisi par le sort, il mérita d'être du nombre des apôtres. Il fut petit, car toujours il garda une véritable humilité. Il y a trois sortes d'humilité, dit saint Ambroise : la première d'affliction quand quelqu'un est humilié ; la seconde de considération qui vient de la considération de (315) soi; la troisième de dévotion qui procède de la connaissance du créateur. Saint Mathias eut la première en souffrant le martyre, la seconde en se méprisant lui-même, la troisième en admirant la majesté de Dieu. Mathias vient encore de manu, qui veut dire bon, et thésis, qui signifie placement. De là Mathias, le bon à la place du méchant, savoir de Judas. Sa vie, qu'on lit dans les Eglises, est attribuée à Bède.
Mathias remplaça Judas dans l’apostolat. Mais voyons d'abord en peu de mots la naissance et l’origine de ce Judas le traître. On lit donc dans une histoire (toutefois elle est apocryphe), qu'il y eut à Jérusalem un homme du nom de Ruben, appelé autrement Simon, de la tribu de Dam, ou d'après saint Jérôme, de la tribu d'Issachar, qui eut pour femme. Cyborée. Or; une nuit qu'ils s'étaient mutuellement rendus le devoir, Cyborée s'endormit. et eut un songe dont elle fut effrayée et qu'elle raconta comme il suit à son mari avec sanglots et soupirs : « Il me semblait enfanter un fils souillé de vices qui devait être la cause de la ruine de toute notre nation. » Ruben lui dit : « Tu racontes là une chose affreuse; qu'on ne devrait jamais réciter : et tu as, je pense, été le jouet d'un esprit pithon. » Elle lui répondit : « Si. je m’aperçois que j'ai conçu; et si je mets au monde un fils, il n'y aura certainement pas là d'esprit pithon; dès lors la révélation devient évidente. ». Or, son temps expiré, elle enfanta un fils ; ses parents furent dans une grande angoisse et réfléchirent sur ce qu'ils feraient de cet enfant; comme ils avaient horreur de le tuer, et qu'ils ne voulaient pas élever le destructeur de leur race, ils le placèrent dans. un panier de jonc qu'ils exposèrent sur la mer, dont les flots le jetèrent sur une île, appelée Scarioth. Judas a donc pris de cette île son nom d'Iscarioth. Or, la reine de ce pays n'avait point , d'enfant. Étant allée se promener sur le bord de la mer, et voyant cette corbeille ballottée par les flots, elle l’ouvrit. En trouvant cet enfant qui était de forme élégante, elle dit avec un soupir : « Oh! que n'ai-je la consolation d’avoir un si grand enfant pour ne pas laisser mon royaume sans successeur! » Elle fit donc nourrir l’enfant en cachette, simula une grossesse; enfin elle déclara mensongèrement avoir mis au monde un fils, et cette grande nouvelle fut répandue par tout le royaume. Le prince fut dans l’ivresse d'avoir un fils et le peuple en conçut une grande joie. L'enfant fut élevé avec une magnificence royale. Mais peu de temps après la reine conçut du roi et elle enfanta un fils à son terme. Les enfants avaient déjà grandi un peu, fort souvent ils jouaient ensemble, et Judas tourmentait l’enfant du roi par de fréquentes taquineries et par des injures, au point de le faire souvent pleurer. Or, la reine, qui le souffrait avec chagrin, et qui savait que Judas ne lui était de rien, le frappait souvent. Mais cela ne corrigea pas Judas de molester l’enfant. Enfin le fait est divulgué et Judas déclaré n'être pas le vrai fils de la reine, mais un enfant trouvé. Après cette découverte, Judas tout honteux tua, sans qu'on le vit, son frère putatif, le fils du roi. Craignant d'être condamné à perdre la tête pour ce crime, il s'enfuit à Jérusalem avec ceux qui étaient soumis au tribut, et se mit au service de la cour de Pilate pour lors gouverneur, et comme qui se ressemble se rassemble, Pilate trouva que Judas lui convenait et conçut pour lui une grande affection. Judas est donc mis à la tête de la cour de Pilate, et tout se fait d'après ses ordres. Un jour que Pilate regardait de son palais dans un verger enclos, il fut pris d'une telle envie d'avoir des pommes qui s'y trouvaient qu'il faillit presque tomber faible. Or, ce jardin appartenait à Ruben, le père de Judas; mais Judas ne connaissait pas son père, ni Ruben ne connaissait son fils, parce que, d'abord, Ruben pensait que son fils avait péri dans la mer; et ensuite que Judas ignorait complètement qui était son père et quelle était sa patrie. Pilate fit donc mander Judas et lui dit : « J'ai un si grand désir de ces fruits que si j'en suis privé j'en mourrai. » Alors Judas s'empressa de sauter dans l’enclos et cueillit des pommes au plus vite. Sur ces entrefaites, arrive Ruben qui trouve Judas cueillant ses pommes. Alors voilà une vive dispute qui s'engage : ils se disent des injures ; après les injures, viennent les coups; et ils se font beaucoup de mal ; enfin Judas frappe Ruben avec une pierre à la jointure du cou, et le tue ; il prend ses pommes et vient racontera Pilate l’accident qui lui est arrivé. C'était au déclin du jour, et la nuit approchait, quand on trouva Ruben mort. On croit qu'il est la victime d'une mort subite. Pilate concéda alors à Judas tous les biens de Ruben ; de plus, il lui, donna pour femme l’épouse de ce même Ruben. Or, un jour que Ciborée poussait de profonds soupirs et que Judas son mari lui demandait avec intérêt ce qui l’agitait, elle répondit : « hélas! je suis la plus misérable des femmes; j'ai noyé mon petit enfant dans la mer et j'ai trouvé mon mari mort avant le temps; mais de plus, voici que Pilate a ajouté malheureusement une douleur à ma douleur, en me faisant marier au milieu de la pins grande tristesse, et en m’unissant à toi contre ma volonté. » Quand elle lui eut raconté tout ce qui avait trait au petit enfant, et que Judas lui eut rapporté tous ses malheurs, il fut reconnu que Judas. avait. épousé sa mère et qu'il avait tué son père. Touché de repentir, il alla, par le conseil de Ciborée, trouver N. S. J.-C. et lui demanda pardon de ses péchés. Jusqu'ici c'est le récit de l’histoire apocryphe qui est laissée à l’appréciation du lecteur, quoiqu'elle soit plutôt à rejeter qu'à admettre. Or, le Seigneur le fit son disciple ; de disciple il l’élut apôtre, et il l’eut en telle confiance et amitié qu'il fit son procureur de celui que peu de temps après il supporta comme traditeur : en effet il portait la bourse et il volait ce qu'on donnait à J.-C. Il fut marri, au temps de la passion du Seigneur, que le parfum, qui valait trois cents deniers, n'eût pas été vendu, pour les pouvoir encore ravir; alors il alla vendre son maître trente deniers, dont un valait dix des deniers courants, et il se compensa ainsi de la perte des trois cents deniers du parfum ; ou bien, d'après le. rapport de quelques personnes, il volait la dixième partie de tout ce qu'on donnait pour J.-C. et. pour la dixième partie qu'il avait perdue du parfum, c'est-à-dire, pour trente deniers, il vendit le Seigneur. Il est vrai que touché de repentir il les rapporta et qu'il alla se pendre avec un lacet, et s'étant pendu il a crevé par le milieu du ventre et toutes ses entrailles se sont répandues; et il ne rejeta rien par la bouche car il n'était pas convenable qu'elle fût souillée d'une façon si ignominieuse après avoir été touchée par la glorieuse bouche de J.-C. Il était encore convenable que les entrailles qui avaient conçu la trahison fussent déchirées et répandues, et que la gorge par où la parole de trahison avait passé fût étranglée avec un lacet. Il mourut en l’air, afin qu'ayant offensé les anges dans le ciel et les hommes sur la terre, il fût placé ailleurs que dans l’habitation des anges et des hommes, et qu'il fût associé avec les démons dans l’air *.
Comme, entre l’Ascension et la Pentecôte, les apôtres étaient réunis dans 1e cénacle, Pierre voyant que le nombre des douze apôtres était diminué, nombre que le Seigneur avait choisi lui-même pour annoncer la Trinité dans lés quatre parties du monde, il se leva au milieu des- frères et dit : « Mes Frères, il faut que nous mettions quelqu'un à la place de Judas, pour qu'il témoigne avec nous de la résurrection de J.-C. qui nous a dit : « Vous me serez des témoins à Jérusalem, en toute la Judée, en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre; et parce qu'un témoin ne peut rendre témoignage que de ce qu'il a vu, il nous faut choisir un de ces hommes qui ont toujours été avec nous, qui ont vu les miracles du Seigneur, et qui ont ouï sa doctrine. » Et ils présentèrent deux des soixante-douze disciples, Joseph, qui, pour sa sainteté, fut surnommé le Juste; frère de Jacques-Alphée, et Mathias, dont on ne fait pas l’éloge; il suffit, en effet, pour le louer, de dire qu'il a été choisi comme apôtre. Et s'étant mis en prières, ils dirent : « Seigneur, vous qui connaissez les coeurs de tous les hommes, montrez lequel de ces deux vous avez choisi pour remplir ce ministère et pour entrer dans l’apostolat que Judas a perdu. » Il les tirèrent au sort et le sort tombant sur Mathias, celui-ci fut associé aux onze apôtres. Il faut faire attention, dit saint Jérôme, que l’on ne peut pas se servir de cet exemple pour tirer au sort, car les privilèges dont jouissent quelques personnes ne font pas la loi commune. En outre, dit Bède, jusqu'à la venue de la vérité, il fut permis de se servir des figures, car la véritable hostie fut immolée à la passion, mais elle fut consommée à la Pentecôte, et dans l’élection de saint Mathias, on eut recours au sort pour ne pas déroger à la loi qui ordonnait de chercher par le sort quel serait le grand prêtre. Mais après là Pentecôte;, la vérité ayant été proclamée, les sept diacres furent ordonnés; non par la voie du sort, mais par l’élection des disciples, par la prière des apôtres et par l’imposition des mains. Quel fut le sort qu'on employa? il y a là-dessus deux sentiments parmi les saints Pères. Saint Jérôme. et Bède veulent que ce sort fut de ceux dont il gavait un très fréquent usage sous l’ancienne loi. Mais saint Denys, qui fut le disciple de saint Paul, pense que c'est, chose irréligieuse de penser ainsi ; et il affirme que ce sort ne fut rien autre chose qu'une splendeur et un rayon de la divine lumière qui descendit sur saint Mathias, comme un signé visible indiquant qu'il fallait le prendre pour apôtre. Voici ses paroles dans le livre de la Hiérarchie ecclésiastique : Par rapport au sort divin qui échut du ciel à Mathias, quelques-uns ont avancé, à mon avis, des propositions qui ne sont pas conformes à l’esprit de la religion : Voici mon opinion : « Je crois donc que les Saintes Lettrés ont nommé sort en cet endroit quelque céleste indice par lequel fut manifesté au collège apostolique celui. qu'avait adopté l’élection divine. » Saint Mathias apôtre eut en partage la Judée, où il se livra avec ardeur à la prédication, et où, après avoir ait beaucoup de miracles, il reposa en paix. On lit dans quelques manuscrits qu'il endura le supplice de la croix, et que c'est après avoir été couronné par ce genre de martyre, qu'il monta au ciel. Son corps a été, dit-on, enseveli à Rome en l’Eglise de Sainte-Marie-Majeure dans une pierre de porphyre; et dans le même lieu, on montre sa tête au peuple. Voici ce qu'on lit dans une légende ** conservée à Trèves. Mathias de la tribu de Juda naquit à Bethléem d'une famille illustre. Dans les écoles il apprit en, peu de temps la science de la loi et des prophètes; et comme il avait en horreur la volupté, il triompha, par la maturité de ses mœurs, des séductions de la jeunesse. Il formait son coeur à la vertu, pour devenir apte à concevoir, enclin à la miséricorde; simple dans la prospérité, constant et intrépide dans l’adversité. Il s'attachait à pratiquer ce qu'il avait lui-même commandé, et à prouver par ses oeuvres la doctrine qu'il annonçait. Alors qu'il prêchait en Judée, il rendait la vine aux aveugles, guérissait les lépreux, chassait les démons, restituait aux boiteux le marcher, aux sourds l’ouïe, et la vie aux morts. Ayant été accusé devant le pontife, il se contenta de répondre : « Vous me reprochez des crimes : je n'ai que peu de mots à dire, ce n'est pas un crime d'être chrétien, c'est un titre de gloire. » Le pontife lui dit : « Si on t'accordait un délai, voudrais-tu te repentir ? » Tant s'en faut, répondit-il, que je m’écarte par l’apostasie de la vérité que j'ai une fois trouvée. » Mathias était donc très instruit dans la loi, pur de cour, prudent d'esprit, subtil à résoudre les questions d'Ecriture sainte, prudent dans ses conseils, et habile à parler. Quand il prêchait la parole de Dieu en Judée, il opérait un grand nombre de conversions par ses miracles et ses prodiges. Delà naquit l’envie des juifs qui le traduisirent devant: le Conseil. Alors deux faux témoins qui l’avaient accusé jetèrent sur lui les premières pierres, et le suint demanda qu'on ensevelît ces pierres avec lui pour servir de témoignage contre eux. Pendant qu'on le lapidait, il fut frappé de la hache, selon la coutume des Romains, et après avoir levé les mains au ciel, il rendit l’esprit à Dieu. Cette légende ajoute que son corps fut transféré de Judée à Rome et de Rome à Trèves.
On dit dans une autre légende que quand Mathias vint en Macédoine prêcher la foi de J.-C., on lui donna une potion empoisonnée qui faisait perdre la vue; il la but au nom de J.-C., et il n'en ressentit aucun mal ; et comme on avait aveuglé plus de 250 personnes avec cette potion, il leur rendit la vue à toutes en leur imposant les mains. Le diable cependant leur apparut sous les traits d'un enfant et conseilla de tuer Mathias qui détruisait leur culte : quoique le saint fût resté au milieu d'eux, ils ne le trouvèrent pas même après trois jours de recherche. Mais le troisième jour, il se manifesta à eux et leur dit : « Je suis celui qui a eu les mains liées derrière le dos, auquel on a mis une corde au cou, que l’on à cruellement traité, et qui fut mis eu prison. » Alors furent vus des diables qui grinçaient des dents contre lui, sans le pouvoir approcher. Mais le Seigneur vint le trouver avec une grande lumière, le leva de terre, le débarrassa de ses liens, et lui ouvrit la porte du cachot en le fortifiant par de douces paroles. Il ne fut pas plutôt sorti, qu'il prêcha la parole de Dieu. Comme plusieurs restaient endurcis, il leur dit : « Je vous préviens que vous descendrez vivants en enfer. » Et à l’instant la terre s'entr'ouvrit et les engloutit tous ; les autres se convertirent au Seigneur.
* Papias, évêque d'Hyerapolis, disciple de saint Jean, affirme que Judas survécut à sa pendaison; mais que, devenu affreusement hydropique, il fut écrasé par un char ; Théophylacte et Euthyme l’assurent aussi.
** Cette légende n'est autre que la traduction faite au XIIe siècle des Actes de saint Mathias extraits d'un ouvrage écrit en hébreu et intitulé : Livre des condamnés. Elle est attribuée à saint Euchaire, de Trèves, par le P. Henschénius des Bollandistes.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci
Vigile de St Mathias, apôtre
Leçons des Matines avant 1960
Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
En ce temps-là : En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres. Et le reste.
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Première leçon. Toutes les paroles du divin Maître renferment des préceptes, pourquoi donc dit-il de la charité, comme d’un commandement unique : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autre » ? Pourquoi ? Sinon parce que tout commandement se rapporte à l’amour, et que touts les préceptes n’en font qu’un, n’ayant tous pour fondement que la seule charité. De même, en effet, que les nombreux rameaux d’un arbre proviennent d’une seule racine, ainsi toutes les vertus procèdent de la seule charité. Le rameau de la bonne œuvre n’a de vie et de verdeur que s’il demeure uni à la racine de la charité.
Deuxième leçon. Il y a donc plusieurs préceptes du Seigneur et il n’y en a qu’un ; il y en a plusieurs, quant à la diversité des actes commandés ; il n’y en a qu’un quant à la racine, qui est la charité. Comment il faut pratiquer cette charité, notre Seigneur nous le fait entendre en nous ordonnant, presque à chaque page de ses saintes Écritures, d’aimer nos amis en Lui et nos ennemis pour Lui. Celui-là, en effet a vraiment la charité qui aime son ami en Dieu et son ennemi pour Dieu. Il s’en rencontre plusieurs qui aiment leurs proches ; mais d’une affection toute naturelle, affection néanmoins que la loi de Dieu ne condamne point. Mais il y a une différence entre ce qu’on accorde spontanément à la nature et ce que l’on fait par amour de l’obéissance due aux divins préceptes du Seigneur.
Troisième leçon. Ceux dont nous parlons aiment certainement leur prochain et toutefois ils n’obtiennent pas les sublimes récompenses promises à la charité, parce que leur amour n’a rien de spirituel : ce n’est qu’un amour charnel. Aussi le Seigneur après avoir dit : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres » ajoute aussitôt : « comme je vous ai aimés ». Ce qui revient à dire : aimez par le motif même qui m’a porté à vous aimer. Il faut en ceci, mes bien-aimés frères, observer attentivement que l’antique ennemi du genre humain, quand il attire notre âme à l’amour des choses temporelles, se sert contre nous de ce qu’il y a de plus faible parmi les créatures et s’efforce de nous ravir le bien même que nous aimons.
lorsque sainte Hélène fit don de ses reliques à la ville de Trèves.
Une communauté
monastique est recensée dans les textes depuis l'époque carolingienne.
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Cette vigile fut introduite au XVIe siècle par saint Pie V, qui voulut égaler en tout la fête de saint Mathias à celle des autres membres du Sénat apostolique. Elle n’apparaît donc pas dans les antiques documents liturgiques de Rome, soit parce qu’elle tombe ordinairement en Carême, soit encore parce que, bien que Mathias ait été postérieurement compté au nombre des apôtres, les anciens diptyques romains lui ont plutôt réservé une place parmi les hommes apostoliques, appelés eux aussi apôtres en un sens moins rigoureux, tels Etienne et Barnabé. C’est pourquoi le nom de Mathias, même dans le Canon romain, n’est point compris dans la liste duodénaire des Apôtres (laquelle est complète du fait de la présence de saint Paul). Bien plus, dans la succession même des hommes apostoliques, Mathias n’a que la seconde place, entre le Protomartyr Etienne et l’apôtre Barnabé.
La messe est celle du Commun.
Saint Mathias, apôtre
A MATINES. avant 1960
Au premier nocturne.
Des Actes des Apôtres. Cap. 1, 15-26.
Première leçon. En ces jours-là, Pierre se levant au milieu des frères (or le nombre des hommes réunis était d’environ cent vingt), dit : Mes frères, il faut que s’accomplisse ce qu’a écrit et prédit l’Esprit-Saint par la bouche de David, touchant Judas, qui a été le guide de ceux qui ont pris Jésus : qui était compté parmi nous, et avait reçu sa part au même ministère. Et il a acquis un champ du salaire de l’iniquité, et s’étant pendu, il a crevé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues.
Deuxième leçon. Et cela a été connu de tous les habitants de Jérusalem, en sorte que ce champ a été appelé en leur langue, Haceldama, c’est-à-dire champ du sang. Car il est écrit au livre 1 des Psaumes : « Que leur demeure devienne déserte, et qu’il n’y ait personne qui l’habite, et que son épisco pat, un autre le reçoive. » Il faut donc que de ceux qui se sont unis à nous pendant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, à commencer du baptême de Jean, jusqu’au jour où il a été enlevé d’au milieu de nous, il y en ait un qui devienne témoin avec nous de sa résurrection.
Troisième leçon. Et ils en présentèrent deux, Joseph, qui s’appelait Barsabas, et qui a été surnommé le Juste, et Mathias. Et, priant, ils dirent : Vous, Seigneur, qui connaissez les cœurs de tous, montrez lequel vous avez choisi, de ces deux, afin de prendre place dans ce ministère et cet apostolat, dans lequel Judas a prévariqué pour s’en aller en son lieu. Et ils leur distribuèrent les sorts, elle sort tomba sur Mathias, et il fut associé aux onze Apôtres.
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Un apôtre de Jésus-Christ, Saint Matthias, vient compléter par sa présence le chœur des Bienheureux que l’Église nous invite à honorer en cette saison liturgique. Mathias s’attacha de bonne heure à la suite du Sauveur, et fut témoin de toutes ses œuvres jusqu’à l’Ascension. Il était du nombre des Disciples ; mais le Christ ne l’avait point établi au rang de ses Apôtres. Cependant il était appelé à cette gloire ; car c’était lui que David avait en vue, lorsqu’il prophétisa qu’un autre recevrait l’Épiscopat laissé vacant par la prévarication du traître Judas [1]. Dans l’intervalle qui s’écoula entre l’Ascension de Jésus et la descente de l’Esprit-Saint, le Collège Apostolique dut songer à se compléter, afin que le nombre duodénaire fixé par le Christ se trouvât rempli, au jour où l’Église enivrée de l’Esprit-Saint se déclarerait en face de la Synagogue. Le nouvel Apôtre eut part à toutes les tribulations de ses frères dans Jérusalem ; et, quand le moment de la dispersion des envoyés du Christ fut arrivé, il se dirigea vers les provinces qui lui avaient été données à évangéliser. D’anciennes traditions portent que la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne lui échurent en partage.
Les actions de saint Mathias, ses travaux et ses épreuves sont demeurés inconnus : et c’est pour cette raison que la Liturgie ne donne point, comme pour les autres Apôtres, l’abrégé historique de sa vie dans les Offices divins. Quelques traits de la doctrine du saint Apôtre ont été conservés dans les écrits de Clément d’Alexandrie ; on y trouve une sentence que nous nous ferons un devoir de citer ici, parce qu’elle est en rapport avec les sentiments que l’Église veut nous inspirer en ce saint temps. « Il faut, disait saint Mathias, combattre la chair et se servir d’elle sans la flatter par de coupables satisfactions ; quant à l’âme, nous devons la développer par la foi et par l’intelligence [2]. » En effet, l’équilibre ayant été rompu dans l’homme par le péché, et l’homme extérieur ayant toutes ses tendances en bas, nous ne pouvons rétablir en nous l’image de Dieu qu’en contraignant le corps à subir violemment le joug de l’esprit. Blessé à sa manière par la faute originelle, l’esprit lui-même est entraîné par une pente malheureuse vers les ténèbres. La foi seule l’en fait sortir en l’humiliant, et l’intelligence est la récompense de la foi. C’est en résumé toute la doctrine que l’Église s’attache à nous faire comprendre et pratiquer dans ces jours. Glorifions le saint Apôtre qui vient nous éclairer et nous fortifier. Les mêmes traditions qui nous fournissent quelque lumière sur la carrière apostolique de saint Mathias, nous apprennent que ses travaux furent couronnés de la palme du martyre. Célébrons aujourd’hui son triomphe en empruntant quelques-unes des strophes par lesquelles l’Église grecque, dans les Menées, célèbre son Apostolat.
Bienheureux Mathias, Éden spirituel, tu as coulé de la fontaine divine, comme un fleuve inondant ; tu as arrosé la terre de tes mystiques ruisseaux, et tu l’as rendue féconde : prie donc le Seigneur d’accorder la paix à nos âmes et sa grande miséricorde.
Apôtre Mathias, tu as complété le divin collège après la chute de Judas ; la splendeur céleste de tes sages discours a dissipé les ténèbres de l’idolâtrie, par la vertu de l’Esprit-Saint ; prie maintenant le Seigneur d’accorder la paix à nos âmes et sa grande miséricorde.
Celui qui est la vraie Vigne t’a soigné comme une branche féconde destinée à porter la grappe qui verse le vin du salut. Ceux que retenaient les liens de l’ignorance ont bu de ce vin, et ont rejeté l’ivresse de l’erreur.
Devenu le char du Verbe de Dieu, ô glorieux Mathias, tu as brisé à jamais les roues de l’erreur, les chars de l’iniquité ; par une vertu divine, tu as détruit de fond en comble les idolâtres, les colonnes et les temples ; mais tu as élevé à la Trinité des temples qui font entendre ce cri : Peuples, célébrez le Christ à jamais !
Vénérable Mathias ! Tu as paru comme un ciel spirituel qui raconte la gloire ineffable du Fils de Dieu. Célébrons avec joie d’une voix unanime cet Apôtre, éclair de l’Esprit-Saint, pêcheur des âmes égarées, reflet de la divine clarté, docteur des mystères.
Bienheureux Apôtre, le Sauveur t’a appelé son ami, parce que tu as obéi à ses préceptes ; tu es l’héritier de son royaume ; tu seras assis avec lui sur un trône au jour terrible du jugement futur, ô très sage Mathias, toi qui complètes le collège duodénaire des Apôtres.
Muni de la Croix comme d’une voile, ô bienheureux, tu as traversé la mer agitée de la vie, et tu es arrivé au port tranquille ; maintenant, joyeux et mêlé au chœur des Apôtres, daigne te présenter au Juge sublime, et implorer pour nous du Seigneur la miséricorde.
Ta langue a paru comme une lampe éclatante de reflets d’or, où brûle la flamme du Saint-Esprit ; elle a consumé les dogmes étrangers, et elle a éteint le feu profane, ô sage Mathias, toi qui as lancé ta lumière sur ceux qui étaient assis dans les ténèbres de l’ignorance.
[1] Psalm. CVIII.
[2] Stromat. Lib. III, c. IV.
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Sa fête dut pénétrer dans le calendrier romain entre le IXe et le XIe siècle, car, si elle est absente des plus anciens sacramentaires romains, elle se trouve pourtant dans l’Antiphonaire de la basilique vaticane du XIIe siècle. La basilique de Sainte-Marie-Majeure revendique depuis neuf siècles au moins la possession de reliques de saint Mathias, dont l’image en mosaïque fut placée par Eugène III- sur la façade de ce temple. L’antiquité a laissé périr presque entièrement l’histoire de cet Apôtre, dont Clément d’Alexandrie nous a transmis cette belle maxime : il faut épuiser le corps par la mortification l’assujettissant à l’esprit de Jésus Crucifié.
La messe, sauf les lectures et les collectes, emprunte ses textes (antiennes et répons) à d’autres fêtes d’Apôtres.
Dans la prière, on rappelle le mode admirable de l’élection de saint Mathias à l’apostolat, et l’on conjure la divine clémence, par cette miséricorde en vertu de laquelle elle éleva le saint à une dignité aussi sublime, de bien vouloir user de pitié aussi envers nous. « O Dieu qui associâtes le bienheureux Mathias au collège de vos Apôtres ; faites, par son intercession, que nous expérimentions toujours les effets de votre amour pour nous. Par notre Seigneur. »
La lecture des Actes des Apôtres (I, 15-26) concerne l’élection de Mathias, destiné à occuper la place du traître Judas ; il faut observer que Mathias tient seulement le second rang parmi les candidats présentés par l’assemblée des fidèles aux Apôtres. Et pourtant, l’Esprit Saint écarte la candidature de Joseph le Juste et choisit au contraire saint Mathias, comme pour insinuer que ses complaisances sont pour les humbles, pour ceux que les hommes apprécient moins, et qui correspondent avec d’autant plus de souplesse et de docilité à l’impulsion de la grâce qu’ils paraissent plus faibles.
Aujourd’hui la lecture évangélique (Matth., XI, 25-30) met bien en relief le mérite de Mathias, l’opposant à celui dont il prit la place. Celui-ci était un économe habile, prudent selon le siècle et ayant été élevé à la dignité de l’apostolat ; tout laissait croire qu’il aurait eu un splendide avenu-. Mathias ne se distinguait point, alors, de la foule des disciples de Jésus, et rien ne faisait présager la possibilité de son sort futur. Et pourtant, malgré l’apparence extérieure et le jugement des hommes, Judas, au témoignage même du Sauveur, était déjà un démon, réprouvé pour sa maligne obstination, tandis que Mathias, le prosélyte obscur et oublié, était déjà inscrit dans le ciel au catalogue des douze Apôtres et des douze pierres fondamentales de l’Église.
La prière sur l’oblation, avant de commencer l’anaphore, est la suivante : « Que la prière de votre saint apôtre Mathias accompagne, Seigneur, l’hostie que nous vous consacrons aujourd’hui ; et que le mérite de cette prière nous purifie et nous défende. » Dans certains sacramentaires, nous trouvons la collecte suivante : Deus, qui proditoris apostatae ruinam, ne Apostolorum tuorum numerus sacratus perfectione careret, beati Matthiae electione supplesti ; praesentia munera sanctifica, et per ea nos gratiae tuae vinute confirma.
On dit la préface est celle des Apôtres. Les sacramentaires nous donnent ce texte : ... aeterne Deus : et te laudare mirabilem Deum in beatis Apostolis tuis, in quibus glorificatus es vehementer ; per quos Unigeniti tui sacrum Corpus colligis, et in quibus Ecclesiae tuae fundamenta constituis. Unde poscimus clementiam tuam, piissime, omnipotens Deus, ut intercessione beati Apostoli tui Matthiae cuius passionis triumphum solemniter celebramus, mereamur a peccatorum nostrorum nexibus solvi, et aeternae vitae felicitati reddi, atque Sanctorum tuorum, cœtibus connumerari. Per Quem.
Le verset pour la communion est le suivant (Matth., XIX, 28) : « Vous qui m’avez suivi, vous serez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël. » Le mérite des saints Apôtres n’est pas tant d’avoir tout abandonné, ce qu’ont fait aussi, selon l’observation de saint Jérôme, les philosophes cyniques, mais d’avoir suivi le Christ, ce qui est propre à ceux-là seulement qui ont une grande foi.
Après la communion, on récite la collecte suivante : « Dieu tout-puissant, par l’intercession de votre bienheureux apôtre Mathias, faites que le Sacrement que nous avons reçu nous obtienne pardon et réconciliation. » Les sacramentaires assignent en outre la suivante Oratio super populum. — Percipiat, Domine, quaesumus, populus tuus, intercedente beato Mathia Apostolo tuo misericordiam quam deposcit, et quam precatur humiliter, indulgentiam consequatur et pacem.
Quand Mathias insinuait si énergiquement la nécessité d’assujettir le corps à l’âme, il devait avoir bien vivante devant lui l’image de Jésus Crucifié. En effet, aucun autre argument n’est aussi efficace pour nous convaincre de la nécessité de la mortification chrétienne, que la pensée que le Christ lui-même, avant d’entrer dans sa gloire, oportuit pati, jusqu’à devenir l’Homme des douleurs.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
Un prédicateur de la Résurrection du Christ.
Saint Mathias. Autrefois, saint Mathias n’était pas honoré à l’égal des douze Apôtres, car le nombre douze était déjà rempli par saint Paul. On le nommait parmi les hommes apostoliques, comme Étienne et Barnabé. C’est pourquoi son nom ne se trouve pas dans la première, mais dans la seconde liste des saints du Canon romain. C’est S. Pie V qui donna une vigile à sa fête et plaça cette fête sur le même rang que celle des autres Apôtres. Aussi nous interrompons, aujourd’hui, l’austérité des jours de pénitence pour célébrer la fête d’Apôtre. (Nous n’avons pas le droit aujourd’hui de célébrer la messe de Carême : nous lirons, à la fin, l’Évangile du Carême et nous ferons mémoire de la férie). Saint Mathias ne fut admis qu’après l’Ascension dans le collège apostolique, à la place du traître Judas. Les Apôtres et les disciples étaient rassemblés dans le Cénacle et se préparaient à la descente du Saint. Esprit. C’est dans ces jours qu’eut lieu l’élection de Mathias. Nous ne savons rien sur le sort ultérieur de l’Apôtre. Comme les autres Apôtres, il s’en alla dans les pays païens et répandit la semence de la parole divine dans les cœurs des hommes. Il annonça peut-être l’Évangile en Éthiopie. Clément d’Alexandrie nous a transmis une parole de lui : « Affaiblissez le corps par la mortification afin que l’esprit soit soumis au Crucifié. » Il mourut martyr pour le Christ. D’après d’anciens récits, l’impératrice sainte Hélène emporta une partie de ses reliques à Rome et la plus grande partie à Trèves, en Allemagne, où elles sont honorées dans l’église de Saint-Mathias.
La messe (Mihi autem). Dans l’Introït, l’Église célèbre les Apôtres, ces « amis » de Dieu, ces « princes » du royaume du ciel. La leçon raconte l’élection de l’Apôtre Mathias. Au Graduel, nous voyons la masse innombrable des fidèles que la prédication de l’Apôtre a gagnés au royaume de Dieu. A l’Évangile, nous sommes, avec l’Apôtre, ces « petits » auxquels le Père a « révélé » ses secrets et les révèle encore aujourd’hui à la messe. Nous voyons en même temps se dresser devant nous la noble et douce image du Christ, telle qu’il l’a dessinée lui-même et qui, au sacrifice, devient réalité et présence : « Venez à mon école, car je suis doux et humble de cœur. » A l’Offertoire, nous nous réjouissons du grand succès du travail apostolique. La parole des Apôtres a retenti dans le monde entier. A la Communion, nous participons mystiquement à l’exaltation des Apôtres.
Mathias fut élu pour être « prédicateur de la Résurrection du Christ ». C’était la tâche principale du nouvel Apôtre et cette tâche est encore la sienne. Chaque fête d’Apôtre est une prédication saisissante de l’œuvre salutaire du Christ, de sa mort et de sa Résurrection. Nous aussi, nous devons être des prédicateurs de la Résurrection du Christ, par notre foi, par notre espérance de la résurrection future et surtout par notre vie chrétienne. Quand, par nos œuvres, nous « recherchons ce qui est en haut », nous prêchons la Résurrection.
Mathias (Matthias) surnom de
Tobie (de Bethléem)
Berger de la Nativité, disciple
et apôtre
Présentation générale
Berger de la Nativité devenu berger sur le Liban. De son vrai nom Tobie.
Il prend le nom de son père tué dans le massacre des innocents. Disciple de
Jean-Baptiste comme Jean et Siméon, eux aussi
bergers de la Nativité. "En eux et spécialement en Mathias, la Sagesse est
réellement présente" (3.8 - p. 34)
Grâce à l’entremise de Manaën, il
sert aux cuisines du château de Machéronte où le Baptiste a été enfermé.
Certains détails de sa mort lui seront rapportés par Selma, servante de
Hérodiade. À ce titre, il fait partie de ceux qui viennent annoncer sa mort à
Jésus et qui, avec Siméon et Jean, ont recueillis son corps (4.133). Libre
d'engagement, il pourra se consacrer alors totalement à la suite de Jésus.
Caractère et aspect
Doué d'un ascendant naturel : il a le plus d'autorité parmi les bergers
pour sa sagesse et sa justice (7.235).
Parcours apostolique
Témoin de la Nativité (1.49) - de la
Crucifixion (9.29) - de la
Résurrection (10.12) de
l'Ascension (10.23) et de
la Pentecôte (10.25).
En savoir plus sur ce personnage
La tradition rapportée par les ménologes grecs (livres des martyrs) le
donne prêchant l'Évangile vers la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne;
ils ajoutent qu’il fut martyrisé (crucifié) dans la Colchide (Éthiopie).
D'autres sources le donne lapidé à Jérusalem, mais il peut s'agir d'un
homonyme.
Ses reliques sont revendiquées par la Basilique Saint Matthias de Trêves
et par celle de Sainte-Marie Majeure à Rome.
Mais, selon les bollandistes, celles de Ste Marie Majeure doivent être
attribuées à un autre saint Matthias, Évêque de Jérusalem vers l’an 120.
Clément d’Alexandrie rapporte que, dans son évangélisation, il insistait
principalement sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs
de la sensualité; leçon importante qu’il tenait de Jésus-Christ, et qu’il
mettait lui-même en pratique.
St. Matthias
Apostle.
The Greek Matthias (or, in some manuscripts, Maththias),
is a name derived from Mattathias, HebrewMattithiah,
signifying "gift of Yahweh." Matthias was
one of the seventy disciples of Jesus,
and had been with Him from His baptism by John to
the Ascension (Acts
1:21-22). It is related (Acts
1:15-26) that in the days following the Ascension, Peter proposed
to the assembled brethren, who numbered one hundred and twenty, that they
choose one to fill the place of the traitor Judas in
the Apostolate. Two disciples, Joseph, calledBarsabas,
and Matthias were selected, and lots were drawn, with the result in
favour of Matthias, who thus became associated with the
eleven Apostles. Zeller has declared this narrative unhistoric, on the
plea that theApostles were in Galilee after
the death of Jesus.
As a matter of fact they did return to Galilee,
but the Acts
of the Apostles clearly state that about the feast of Pentecost they
went back to Jerusalem.
All further information concerning
the life and death of Matthias is vague and contradictory.
According toNicephorus (Church
History II.40), he first preached the Gospel in Judea,
then in Ethiopia (that
is to say,Colchis) and was crucified. The Synopsis of Dorotheus contains
this tradition: Matthias in interiore Æthiopia,
ubi Hyssus maris portus et Phasis fluvius est, hominibus barbaris et
carnivoris praedicavit Evangelium. Mortuus est autem in Sebastopoli, ibique
prope templum Solis sepultus (Matthias preached the Gospel to
barbarians and cannibals in the interior of Ethiopia,
at the harbour of the sea of Hyssus, at the mouth of the
river Phasis. He died at Sebastopolis,
and was buried there, near the Temple of the Sun). Still
another tradition maintains
that Matthias was stoned at Jerusalem by
the Jews,
and then beheaded (cf. Tillemont,
"Mémoires pour servir à l'histoire eccl. des six premiers siècles",
I, 406-7). It is said that St. Helena brought the relics of St.
Matthias to Rome,
and that a portion of them was at Trier. Bollandus* (Acta
SS., May, III) doubts if
the relics that
are in Rome are
not rather those of the St. Matthias who was Bishop of Jerusalem about
the year 120, and whosehistory would seem to have been confounded with
that of the Apostle. The Latin
Church celebrates the feastof St. Matthias on 24 February
and the Greek
Church on 9 August. [Note: After this article was written, theLatin
Church moved the feast of St. Matthias to 14 May.]
Clement
of Alexandria (Stromata III.4)
records a sentence that the Nicolaitans ascribe
to Matthias: "we must combat our flesh, set no value upon it, and
concede to it nothing that can flatter it, but rather increase the growth of
our soul by faith and knowledge".
This teaching was probably found in
the Gospel of Matthias which was mentioned by Origen (Hom.
i in Lucam); by Eusebius (Church
History III.25), who attributes it to heretics;
by St.
Jerome (Praef. in Matth.), and in the Decree of Gelasius (VI,
8) which declares it apocryphal.
It is at the end of the list of the Codex Barrocciamus (206).
This Gospel is probably the document whence Clement
of Alexandria quoted several passages, saying that they were borrowed
from the traditions of Matthias,Paradoseis, the testimony of
which he claimed to have been invoked by the heretics Valentinus, Marcion,
andBasilides (Stromata VII.17).
According to the Philosophoumena, VII, 20, Basilides quoted apocryphaldiscourses,
which he attributed to Matthias. These three writings: the gospel,
the Traditions, and theApocryphal Discourses were identified by Zahn
(Gesch. des N. T. Kanon, II, 751), but Harnack (Chron. der altchrist.
Litteratur, 597) denies this identification. Tischendorf ("Acta
apostolorum apocrypha", Leipzig, 1851) published after Thilo,
1846, "Acta Andreae et Matthiae in urbe anthropophagarum", which,
according to Lipsius, belonged to the middle of the second century.
This apocrypha relates that Matthias went among the
cannibals and, being cast into prison,
was delivered by Andrew. Needless to say, the entire narrative is
withouthistorical value. Moreover, it should be remembered that, in
the apocryphal writings, Matthew and Matthiashave
sometimes been confounded.
Jacquier, Jacque Eugène. "St.
Matthias." The Catholic Encyclopedia. Vol. 10. New York:
Robert Appleton Company, 1911.14 May
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/10066a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Joseph P. Thomas.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October
1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/10066a.htm
De steniging van Matthias door twee mannen met
ontbloot bovenlijf. Links een Romeinse soldaat. Rechtsachter een man in toga
die aanwijzingen geeft. Op de achtergrond de stad Jeruzalem. Afkomstig uit een
verzamelmap met ontwerpen en tekeningen door Cuypers' kunstwerkplaatsen in het
Cuypershuis (inventarisnummer 0682).
La lapidation de Matthias par deux hommes à la
poitrine nue. Sur la gauche, un soldat romain. Derrière à droite un homme en
toge donnant des instructions. En arrière-plan, la ville de Jérusalem. Provient
d'un dossier de collection avec des dessins de Cuypers dans le Cuypershuis (numéro d'inventaire 0682).
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Peter's Square
Wednesday, 18 October 2006
Judas Iscariot and Matthias
Dear Brothers and Sisters,
Today, concluding our walk through the portrait
gallery of the Apostles called directly by Jesus during his earthly life, we
cannot fail to mention the one who has always been named last in the list of
the Twelve: Judas Iscariot. We want to associate him with the person who is
later elected to substitute him, Matthias.
Already the very name of Judas raises among Christians
an instinctive reaction of criticism and condemnation.
The meaning of the name "Judas" is
controversial: the more common explanation considers him as a "man from
Kerioth", referring to his village of origin situated near Hebron and
mentioned twice in Sacred Scripture (cf. Gn 15: 25; Am 2: 2). Others interpret
it as a variant of the term "hired assassin", as if to allude to a
warrior armed with a dagger, in Latin, sica.
Lastly, there are those who see in the label a simple
inscription of a Hebrew-Aramaic root meaning: "the one who is to hand him
over". This designation is found twice in the Gospel: after Peter's
confession of faith (cf. Jn 6: 71), and then in the course of the anointing at
Bethany (cf. Jn 12: 4).
Another passage shows that the betrayal was underway,
saying: "he who betrayed him"; and also during the Last Supper, after
the announcement of the betrayal (cf. Mt 26: 25), and then at the moment of
Jesus' arrest (cf. Mt 26: 46, 48; Jn 18: 2, 5). Rather, the lists of the Twelve
recalls the fact of the betrayal as already fulfilled: "Judas Iscariot,
who betrayed him", says Mark (3: 19); Matthew (10: 4) and Luke (6: 16) have
equivalent formulas.
The betrayal itself happens in two moments: before
all, in the planning, when Judas agreed with Jesus' enemies to 30 pieces of
silver (cf. Mt 26: 14-16), and then, in its execution, with the kiss given to
the Master in Gethsemane (cf. Mt 26: 46-50).
In any case, the Evangelists insist on the status as
an Apostle that Judas held in all regards: he is repeatedly called "one of
the twelve" (Mt 26: 14, 47; Mk 14: 10, 20; Jn 6: 71) or "of the
number of the twelve" (Lk 22: 3).
Moreover, on two occasions, Jesus, addressing the
Apostles and speaking precisely of Judas, indicates him as "one of
you" (Mt 26: 21; Mk 14: 18; Jn 6: 70; 13: 21). And Peter will say of Judas
that "he was numbered among us and allotted his share in this ministry"
(Acts 1: 17).
He is therefore a figure belonging to the group of
those whom Jesus had chosen as strict companions and collaborators. This brings
with it two questions in the attempt to provide an explanation for what
happened.
The first consists in asking how is it that Jesus had
chosen this man and trusted him. In fact, although Judas is the group's bursar
(cf Jn. 12: 6b; 13: 29a), in reality he is called a "thief" (Jn 12:
6a).
The mystery of the choice remains, all the more since
Jesus pronounces a very severe judgement on him: "Woe to that man by whom
the Son of man is betrayed!" (Mt 26: 24).
What is more, it darkens the mystery around his
eternal fate, knowing that Judas "repented and brought back the 30 pieces
of silver to the chief priests and the elders, saying, "I have sinned in
betraying innocent blood'" (Mt 27: 3-4). Even though he went to hang
himself (cf. Mt 27: 5), it is not up to us to judge his gesture, substituting
ourselves for the infinitely merciful and just God.
A second question deals with the motive of Judas'
behaviour: why does he betray Jesus? The question raises several theories. Some
refer to the fact of his greed for money; others hold to an explanation of a
messianic order: Judas would have been disappointed at seeing that Jesus did
not fit into his programme for the political-militaristic liberation of his own
nation.
In fact, the Gospel texts insist on another aspect:
John expressly says that "the devil had already put it into the heart of
Judas Iscariot, Simon's son, to betray him" (Jn 13: 2). Analogously, Luke
writes: "Then Satan entered into Judas called Iscariot, who was of the
number of the twelve" (Lk 22: 3).
In this way, one moves beyond historical motivations
and explanations based on the personal responsibility of Judas, who shamefully
ceded to a temptation of the Evil One.
The betrayal of Judas remains, in any case, a mystery.
Jesus treated him as a friend (cf. Mt 26: 50); however, in his invitations to
follow him along the way of the beatitudes, he does not force his will or
protect it from the temptations of Satan, respecting human freedom.
In effect, the possibilities to pervert the human
heart are truly many. The only way to prevent it consists in not cultivating an
individualistic, autonomous vision of things, but on the contrary, by putting
oneself always on the side of Jesus, assuming his point of view. We must daily
seek to build full communion with him.
Let us remember that Peter also wanted to oppose him
and what awaited him at Jerusalem, but he received a very strong reproval:
"You are not on the side of God, but of men" (Mk 8: 33)!
After his fall Peter repented and found pardon and
grace. Judas also repented, but his repentance degenerated into desperation and
thus became self-destructive.
For us it is an invitation to always remember what St
Benedict says at the end of the fundamental Chapter Five of his
"Rule": "Never despair of God's mercy". In fact, God
"is greater than our hearts", as St John says (I Jn 3: 20).
Let us remember two things. The first: Jesus respects
our freedom. The second: Jesus awaits our openness to repentance and
conversion; he is rich in mercy and forgiveness.
Besides, when we think of the negative role Judas
played we must consider it according to the lofty ways in which God leads
events. His betrayal led to the death of Jesus, who transformed this tremendous
torment into a space of salvific love by consigning himself to the Father (cf.
Gal 2: 20; Eph 5: 2, 25).
The word "to betray" is the version of a
Greek word that means "to consign". Sometimes the subject is even God
in person: it was he who for love "consigned" Jesus for all of us (Rm
8: 32). In his mysterious salvific plan, God assumes Judas' inexcusable gesture
as the occasion for the total gift of the Son for the redemption of the world.
In conclusion, we want to remember he who, after
Easter, was elected in place of the betrayer. In the Church of Jerusalem two
were proposed to the community, and then lots were cast for their names:
"Joseph called Barsabbas, who was surnamed Justus, and Matthias"
(Acts 1: 23).
Precisely the latter was chosen, hence, "he was
enrolled with the eleven apostles" (Acts 1: 26). We know nothing else
about him, if not that he had been a witness to all Jesus' earthly events (cf.
Acts 1: 21-22), remaining faithful to him to the end. To the greatness of his
fidelity was later added the divine call to take the place of Judas, almost
compensating for his betrayal.
We draw from this a final lesson: while there is no
lack of unworthy and traitorous Christians in the Church, it is up to each of
us to counterbalance the evil done by them with our clear witness to Jesus
Christ, our Lord and Saviour.
To Special Groups
I welcome the English-speaking pilgrims here today,
especially the Sisters of Providence who have come for the Canonization of
Mother Théodore Guérin. I greet also the pilgrims from Africa, Asia, Britain
and Ireland, Scandinavia and the United States of America. May God pour out his
Blessings upon all of you and your loved ones at home.
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061018.html
Monument
à Saint Matthias, Abbaye Saint Matthias, Trèves
SAINT MATTHIAS, APOSTLE
AFTER our Blessed Lord's ascension His disciples met to- gether, with Mary His mother, and the eleven apostles, in an upper room at Jerusalem. The little company numbered no more than one hundred and twenty souls. They were waiting for the promised coming of the Holy Ghost, and they persevered in prayer. Meanwhile there was a solemn act to be performed on the part of the Church, which could not be postponed. The place of the fallen Judas must be filled up, that the elect number of the apostles might be complete. St. Peter, therefore, as Vicar of Christ, arose to announce the divine decree. That which the Holy Ghost had spoken by the mouth of David concerning Judas, he said, must be fulfilled. Of him it had been written, "His bishopric let another take." A choice, therefore, was to be made of one among those who had been their companions from the beginning, who could bear witness to the resurrection of Jesus. Two were named of equal merit, Joseph called Barsabas, and Matthias. Then, after praying to God, who knows the hearts of all men, to show which of these He bad chosen, they cast lots, and the lot fell upon Matthias, who was forthwith numbered with the apostles. It is recorded of the Saint, thus wonder-fully elected to so high a vocation, that he was above all remarkable for his. mortification of the flesh. It was thus he made his election sure.
REFLECTION.—Our ignorance of many points in St. Matthias's life serves to fix the attention all the more firmly upon these two —the occasion of his call to the apostolate, and the fact of his per-severance, We then naturally turn in thought to our own vocation and our own end.
SOURCE :
http://jesus-passion.com/saint_matthias_apostle.htm
St. Matthias, Apostle
Jesus’ choice of 12 Apostles points to a consciousness of a symbolic mission—originally there were 12 tribes of Israel—that the community maintained after the Crucifixion.
Acts reveals that Matthias accompanied Jesus and the Apostles from the time of the Lord’s Baptism to his Ascension and that, when it became time to replace Judas, the Apostles cast lots between Matthias and another candidate, St. Joseph Barsabbas.
St. Jerome and the early Christian writers Clement of Alexandria and Eusebius of Caesarea attest that Matthias was among the 72 disciples paired off and dispatched by Jesus. Soon after his election, Matthias received the Holy Spirit with the other Apostles (Acts 2:1–4). He is not mentioned again in the New Testament.It is generally believed that Matthias ministered in Judaea and then carried out missions to foreign places. Greek tradition states that he Christianized Cappadocia, a mountainous district now in central Turkey, later journeying to the region about the Caspian Sea, where he was martyred by crucifixion and, according to other legends, chopped apart.
His symbol, related to his alleged martyrdom, is either a cross or a halberd. St. Helena, mother of the Roman emperor Constantine the Great, reputedly transported Matthias’ relics from Jerusalem to Rome.
SOURCE :
http://www.ucatholic.com/saints/saint-matthias-apostle/
Matthias of Jerusalem, Apostle B (RM)
Died at Colchis(?), c. 120; feast day formerly February 24. Mentioned in the
New Testament only in Acts 1:21-26, where, after the Ascension of Jesus,
Matthias was selected by lot to replace Judas Iscariot. As Saint Peter is
quoted in the Acts of the Apostles, Matthias was "one of the men who
accompanied us during all the time that the Lord Jesus went in and out among
us, beginning from the baptism of John until the day he was taken up from
us." Matthias, says Peter, was a "witness to Christ's
resurrection."
For some time a Gospel,
said to be authored by Matthias, circulated in the early Christian world, but
this has now been lost, apart from a few sentences quoted in other writers.
Unreliable legend had him
preaching in Judea, Cappadocia, and on the shores of the Caspian Sea, where he
endured great persecutions; he suffered martyrdom, perhaps at Colchis or
Jerusalem. His alleged relics were removed by Empress Saint Helena and are now
venerated at Saint Matthias's Abbey in Trier, Germany. There appears to be some
confusion between Matthias and Matthew in some of the early writings and
legends (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, White).
In
art, Saint Matthias is an elderly apostle holding or being pierced with an axe
(German images), lance (Italian images), halberd, scimitar, or sword (Appleton,
Roeder, Tabor). He is often confused with Saint Matthew, who should not hold a
halberd, and with Saint Jude, who is generally represented as a younger man (Roeder).
San Mattia Apostolo
sec. I
Di Mattia
si parla nel primo capitolo degli Atti degli apostoli, quando viene chiamato a
ricomporre il numero di dodici, sostituendo Giuda Iscariota. Viene scelto con
un sorteggio, attraverso il quale la preferenze divina cade su di lui e non
sull'altro candidato - tra quelli che erano stati discepoli di Cristo sin dal
Battesimo sul Giordano -, Giuseppe, detto Barsabba. Dopo Pentecoste, Mattia
inizia a predicare, ma non si hanno più notizie su di lui. La tradizione ha
tramandato l'immagine di un uomo anziano con in mano un'alabarda, simbolo del
suo martirio. Ma non c'è evidenza storica di morte violenta. Così come non è
certo che sia morto a Gerusalemme e che le reliquie siano state poi portate da
sant'Elena, madre dell'imperatore Costantino, a Treviri, dove sono venerate. (Avvenire)
Etimologia:
Mattia = uomo di Dio, dall'ebraico
Martirologio
Romano: Festa di san Mattia, apostolo, che seguì il Signore Gesù dal battesimo
di Giovanni fino al giorno in cui Cristo fu assunto in cielo; per questo, dopo
l’Ascensione del Signore, fu chiamato dagli Apostoli al posto di Giuda il
traditore, perché, associato fra i Dodici, divenisse anche lui testimone della
resurrezione.
Mattia,
abbreviazione del nome ebraico Mattatia, che significa dono di Jahvè, fu eletto
al posto di Giuda, il traditore, per completare il numero simbolico dei dodici
apostoli, raffigurante i dodici figli di Giacobbe e quindi le dodici tribù
d'Israele. Secondo gli Atti apocrifi, egli sarebbe nato a Betlemme, da una
illustre famiglia della tribù di Giuda. Una cosa è certa, perché affermata da
S. Pietro (Atti, 1,21), che Mattia fu uno di quegli uomini che accompagnarono
gli apostoli per tutti il tempo che Gesù Cristo visse con loro, a cominciare
dal battesimo nel fiume Giordano fino all'Ascensione al cielo. Non è
improbabile che facesse parte dei 72 discepoli designati dal Signore e da lui
mandati, come agnelli fra i lupi, a due a due davanti a sé, in ogni città e
luogo dov'egli stava per andare. S. Mattia conosceva certamente il più
antipatico degli apostoli, Giuda, nativo di Kariot, quello che nella lista dei
Dodici è sempre messo all'ultimo posto e designato con l'espressione
"colui che tradì il Signore". Durante le peregrinazioni apostoliche,
Gesù e i discepoli ricevevano doni e offerte dalle folle entusiaste e
riconoscenti per i malati che guarivano. S'impose perciò la necessità di
affidare a qualcuno di loro l'incombenza di economo. Fu scelto Giuda, ma ci dice
San Giovanni che non fu onesto nel suo ufficio.
Sei giorni prima della Pasqua, Gesù fu invitato a Betania, con gli apostoli e
l'amico Lazzaro risuscitato dai morti, ad un banchetto in casa di Simone, il
lebbroso. Mentre Marta serviva, Maria, sua sorella, prese una libbra d'unguento
di nardo genuino, di molto valore, unse i piedi di Gesù e glieli asciugò con i
suoi capelli.
Allora Giuda Iscariota protestò: "Perché quest'unguento non è stato
venduto per più di 300 denari e non è stato dato ai poveri?". Ma, commenta
ironicamente S. Giovanni l'evangelista, "disse questo non perché si
preoccupasse dei poveri, ma perché era ladro, e avendo la borsa portava via
quello che vi si metteva" (Giov 12,1-11). Aveva paura di morire di fame?
Temeva forse, avaro com'era, una vecchiaia triste e solitaria? Quando seppe che
i capi del Sinedrio cercavano il modo di catturare Gesù per condannarlo a
morte, ingordo di denaro, andò dai sommi sacerdoti e promise loro di tradirlo
per trenta monete d'argento, il compenso fissato dalla legge per l'uccisione
accidentale di uno schiavo (Es. 21,32).
Durante l'ultima cena, Gesù fece più volte allusione al suo traditore, anzi lo
designò apertamente (Mt 26,25), Dopo la cena, quando il Signore si ritirò a
pregare al di là del torrente Cedron, il perfido Giuda giunse a capo di sgherri
armati di spade e bastoni e, secondo il segnale loro dato, glielo consegnò
nelle mani baciandolo. Il rimorso però non tardò ad attanagliargli l'animo.
L'apostolo, infedele alla sua missione, quando seppe che il sinedrio aveva
condannato il suo Maestro, che lo aveva sempre trattato con bontà anche
nell'ora buia del tradimento, riportò i trenta denari, che gli scottavano in
mano, ai sommi sacerdoti e agli anziani, gemendo; "Ho peccato, tradendo
sangue innocente!". Ed egli, gettati i denari d'argento nel tempio, fuggì
e, in preda alla disperazione alla quale non seppe reagire, andò ad impiccarsi
(Mt 27,3-5).
Gesù nell'ultima cena, dopo lo smascheramento di chi lo tradiva, aveva
esclamato: "Guai a quell'uomo per opera del quale il Figlio dell'uomo è
tradito: era meglio per lui che non fosse mai nato!" (Mt 26,24). Dopo
l'Ascensione di Gesù al cielo, gli apostoli ritornarono a Gerusalemme, nel
cenacolo. Di comune accordo essi erano perseveranti nell'orazione con alcune donne,
con Maria, la Madre di Gesù, e con i cugini di lui. Mentre attendevano "la
promessa del Padre", cioè lo Spirito Santo, Pietro, alzatesi in mezzo ai
fratelli (c'era una folla di circa 120 persone), prese a dire: "Era
necessario che si adempisse la Scrittura che lo Spirito Santo, per bocca di
David, aveva predetto nei riguardi di Giuda, il quale si fece guida a coloro
che catturarono Gesù; poiché egli era annoverato tra noi ed ebbe la sorte di
partecipare a questo ministero. Costui, inoltre, con la mercede del suo
delitto, acquistò un campo; caduto a capofitto, gli scoppiò il ventre e si
sparsero tutte le sue viscere. Il fatto divenne noto a tutti gli abitanti di
Gerusalemme, tanto che quel campo, nel loro idioma, fu chiamato Aceldama, cioè
campo del sangue. Infatti nel libro dei Salmi sta scritto: "Divenga
deserta la sua dimora, e non vi sia chi l'abiti!". E ancora: "Prenda
un altro il suo ufficio". E' dunque necessario che uno degli uomini che ci
furono compagni per tutto il tempo che il Signore Gesù trascorse tra noi, a
partire dal battesimo di Giovanni fino al giorno in cui fu assunto di mezzo a
noi, divenga, insieme con noi, testimone della sua risurrezione" (Atti 1,
16-22).
Ne presentarono due: Giuseppe, di cognome Barsabba, il quale era soprannominato
Giusto, e Mattia. Poi pregarono dicendo: "O Signore, tu che conosci i
cuori di tutti, indicaci quale di questi due hai scelto per assumere l'ufficio
di questo ministero e di questo apostolato, dal quale Giuda perfidamente si
partì per andarsene al proprio luogo". Poi tirarono la sorte, e la sorte
cadde su Mattia, e venne annoverato con gli undici apostoli.
Quando giunse il giorno della Pentecoste, stavano tutti insieme nello stesso
luogo. A un tratto, ci fu dal ciclo un fragore, come di vento impetuoso, e
pervase tutta la casa dove essi si trovavano. E videro delle lingue che
sembravano come di fuoco, dividersi e posarsi sopra ciascuno di loro. Tutti
furono ripieni di Spirito Santo e cominciarono a parlare in altre lingue,
secondo il modo in cui lo Spirito concedeva loro di esprimersi. Ora in
Gerusalemme dimoravano pii Giudei di ogni nazione che è sotto il cielo. Udito
quel fragore, si radunò una gran folla che rimase sbalordita, perché ciascuno
li sentiva parlare nella propria lingua" (Atti c. 1).
Allora Pietro, insieme con gli undici, si fece avanti, alzò la voce e spiegò
che quell'evento era stato predetto dal profeta Gioele e che Gesù, risuscitato
dai morti, era stato costituito da Dio "Signore e Messia". Molti
presenti, sentendosi il cuore compunto, chiesero a Pietro e agli altri
apostoli: "Fratelli, che cosa dobbiamo fare?". E Pietro disse loro;
"Convertitevi e ognuno di voi si faccia battezzare nel nome di Gesù Cristo
per la remissione dei vostri peccati, e riceverete il dono dello Spirito
Santo".
Quelli dunque che accettarono la sua esortazione si fecero battezzare, e, in
quel luogo, circa tremila persone si associarono alla Chiesa. Ed erano sempre
assidui alle istruzioni degli apostoli, alle riunioni comuni, allo spezzamento
del pane e alle orazioni. Il timore si era impadronito di ogni anima, poiché
per mezzo degli apostoli avvenivano molti segni e prodigi. E tutti i credenti stavano insieme e avevano ogni cosa in comune. Anzi vendevano le proprietà e i
beni, e ne distribuivano fra tutti il ricavato, in proporzione al bisogno di
ciascuno. E frequentavano insieme e assiduamente il tempio ogni giorno;
spezzavano il pane di casa in casa; mangiavano insieme con giocondità e
semplicità di cuore, lodando Iddio e godendo il favore di tutto il popolo. Il
Signore, poi, associava alla Chiesa quelli che di giorno in giorno venivano
salvati. (Ivi, c. 2).
La moltitudine dei credenti era di un sol cuore e di un'anima sola. Infatti tra
loro non c'era alcun indigente, poiché tutti i padroni di campi o di case, man
mano che li vendevano, portavano il ricavato delle cose vendute e lo mettevano
a disposizione degli apostoli: poi veniva distribuito a ciascuno secondo la
necessità che uno ne aveva.
E gli apostoli, frattanto, con grande energia rendevano testimonianza della risurrezione
del Signore Gesù e, verso tutti loro, c'era una gran simpatia. Sicché la
moltitudine di uomini e donne credenti nel Signore andava aumentando sempre
più. (Ivi, cc. 4 e 5).
Si mosse allora il sommo sacerdote con tutti i suoi seguaci. Al colmo della
gelosia afferrarono gli apostoli e li misero nella prigione popolare. Un angelo
li mette in libertà? Essi li fanno arrestare dal prefetto del tempio, dove
stanno imperterriti a istruire il popolo, intimano loro, dopo averli fatti
fustigare, di non parlare affatto nel nome di Gesù. Essi se ne vanno via dal
sinedrio giulivi per essere stati ritenuti degni di subire oltraggi a causa di
quel nome. E ogni giorno, nel tempio e per le case, continuano a insegnare e ad
annunziare senza posa la buona novella del Messia Gesù, (Ivi, cap. 5) fino a
tanto che il martirio di S. Stefano prima, e l'imprigionamento di S. Pietro
poi, li costringe provvidenzialmente a disperdersi per il mondo allora
conosciuto per fare discepole del Martire del Golgota tutte le nazioni.
Le notizie posteriori riguardanti S. Mattia sono contraddittorie. Tutte però
concordano nel dirlo martire. Le sue reliquie, vere o presunte, sono venerate a
Roma nella basilica di S. Maria Maggiore.
Saint Mattias Statue on the Southern Facade of St.
Paul's Cathedral
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Piazza San Pietro
Mercoledì, 18 ottobre 2006
Giuda Iscariota e Mattia
Cari fratelli e sorelle,
terminando oggi di percorrere la galleria dei ritratti
degli Apostoli chiamati direttamente da Gesù durante la sua vita terrena, non
possiamo omettere di menzionare colui che è sempre nominato per ultimo nelle
liste dei Dodici: Giuda Iscariota. A lui vogliamo qui associare la persona che
venne poi eletta in sua sostituzione, cioè Mattia.
Già il semplice nome di Giuda suscita tra i cristiani
un’istintiva reazione di riprovazione e di condanna. Il significato dell’appellativo
“Iscariota” è controverso: la spiegazione più seguita lo intende come “uomo di
Keriot” con riferimento al suo villaggio di origine, situato nei pressi di
Hebron e menzionato due volte nella Sacra Scrittura (cfr Gs 15,25; Am 2,2).
Altri lo interpretano come variazione del termine “sicario”, come se alludesse
ad un guerrigliero armato di pugnale detto in latino sica. Vi è, infine,
chi vede nel soprannome la semplice trascrizione di una radice ebraico-aramaica
significante: “colui che stava per consegnarlo”. Questa designazione si trova
due volte nel IV Vangelo, cioè dopo una confessione di fede di Pietro
(cfr Gv 6,71) e poi nel corso dell’unzione di Betania (cfr Gv 12,4).
Altri passi mostrano che il tradimento era in corso, dicendo: “colui che lo
tradiva”; così durante l’Ultima Cena, dopo l’annuncio del tradimento (cfr Mt 26,25)
e poi al momento dell’arresto di Gesù (cfr Mt 26,46.48; Gv 18,2.5).
Invece le liste dei Dodici ricordano il fatto del tradimento come ormai
attuato: “Giuda Iscariota, colui che lo tradì”, così dice Marco (3,19); Matteo
(10,4) e Luca (6,16) hanno formule equivalenti. Il tradimento in quanto tale è
avvenuto in due momenti: innanzitutto nella progettazione, quando Giuda
s’accorda con i nemici di Gesù per trenta monete d'argento (cfr Mt 26,14-16),
e poi nell’esecuzione con il bacio dato al Maestro nel Getsemani (cfr Mt 26,46-50).
In ogni caso, gli evangelisti insistono sulla qualità di apostolo, che a Giuda
competeva a tutti gli effetti: egli è ripetutamente detto “uno dei Dodici” (Mt 26,14.47; Mc 14,10.20; Gv 6,71)
o “del numero dei Dodici” (Lc 22,3). Anzi, per due volte Gesù,
rivolgendosi agli Apostoli e parlando proprio di lui, lo indica come “uno di
voi” (Mt 26,21; Mc 14,18; Gv 6,70; 13,21). E Pietro
dirà di Giuda che “era del nostro numero e aveva avuto in sorte lo stesso
nostro ministero” (At 1,17).
Si tratta dunque di una figura appartenente al gruppo
di coloro che Gesù si era scelti come stretti compagni e collaboratori. Ciò
suscita due domande nel tentativo di dare una spiegazione ai fatti accaduti. La
prima consiste nel chiederci come mai Gesù abbia scelto quest’uomo e gli abbia
dato fiducia. Oltre tutto, infatti, benché Giuda fosse di fatto l’economo del
gruppo (cfr Gv 12,6b; 13,29a), in realtà è qualificato anche come
“ladro” (Gv 12,6a). Il mistero della scelta rimane, tanto più che Gesù
pronuncia un giudizio molto severo su di lui: “Guai a colui dal quale il Figlio
dell’uomo viene tradito!” (Mt 26,24). Ancora di più si infittisce il
mistero circa la sua sorte eterna, sapendo che Giuda “si pentì e riportò le
trenta monete d'argento ai sommi sacerdoti e agli anziani, dicendo: «Ho
peccato, perché ho tradito sangue innocente»” (Mt 27,3-4). Benché egli si
sia poi allontanato per andare a impiccarsi (cfr Mt 27,5), non spetta
a noi misurare il suo gesto, sostituendoci a Dio infinitamente misericordioso e
giusto.
Una seconda domanda riguarda il motivo del
comportamento di Giuda: perché egli tradì Gesù? La questione è oggetto di varie
ipotesi. Alcuni ricorrono al fattore della sua cupidigia di danaro; altri
sostengono una spiegazione di ordine messianico: Giuda sarebbe stato deluso nel
vedere che Gesù non inseriva nel suo programma la liberazione politico-militare
del proprio Paese. In realtà, i testi evangelici insistono su un altro aspetto:
Giovanni dice espressamente che “il diavolo aveva messo in cuore a Giuda
Iscariota, figlio di Simone, di tradirlo” (Gv 13,2); analogamente scrive Luca:
“Allora satana entrò in Giuda, detto Iscariota, che era nel numero dei Dodici”
(Lc 22,3). In questo modo, si va oltre le motivazioni storiche e si spiega
la vicenda in base alla responsabilità personale di Giuda, il quale cedette
miseramente ad una tentazione del Maligno. Il tradimento di Giuda rimane, in
ogni caso, un mistero. Gesù lo ha trattato da amico (cfr Mt 26,50),
però, nei suoi inviti a seguirlo sulla via delle beatitudini, non forzava le
volontà né le premuniva dalle tentazioni di Satana, rispettando la libertà
umana.
In effetti, le possibilità di perversione del
cuore umano sono davvero molte. L'unico modo di ovviare ad esse consiste
nel non coltivare una visione delle cose soltanto individualistica, autonoma,
ma al contrario nel mettersi sempre di nuovo dalla parte di Gesù,
assumendo il suo punto di vista. Dobbiamo cercare, giorno per giorno, di fare
piena comunione con Lui. Ricordiamoci che anche Pietro voleva opporsi a
lui e a ciò che lo aspettava a Gerusalemme, ma ne ricevette un rimprovero
fortissimo: “Tu non pensi secondo Dio, ma secondo gli uomini” (Mc 8,32-33)!
Pietro, dopo la sua caduta, si è pentito ed ha trovato perdono e grazia. Anche
Giuda si è pentito, ma il suo pentimento è degenerato in disperazione e così è
divenuto autodistruzione. E’ per noi un invito a tener sempre presente quanto
dice san Benedetto alla fine del fondamentale capitolo V della sua “Regola”:
“Non disperare mai della misericordia divina”. In realtà Dio “è più grande del
nostro cuore”, come dice san Giovanni (1 Gv 3,20). Teniamo quindi
presenti due cose. La prima: Gesù rispetta la nostra libertà. La seconda: Gesù
aspetta la nostra disponibilità al pentimento ed alla conversione; è ricco di
misericordia e di perdono. Del resto, quando, pensiamo al ruolo negativo svolto
da Giuda dobbiamo inserirlo nella superiore conduzione degli eventi da parte di
Dio. Il suo tradimento ha condotto alla morte di Gesù, il quale trasformò
questo tremendo supplizio in spazio di amore salvifico e in consegna di sé al
Padre (cfr Gal 2,20; Ef 5,2.25). Il Verbo “tradire” è la
versione di una parola greca che significa “consegnare”. Talvolta il suo
soggetto è addirittura Dio in persona: è stato lui che per amore
“consegnò” Gesù per tutti noi (cfr Rm 8,32). Nel suo misterioso
progetto salvifico, Dio assume il gesto inescusabile di Giuda come occasione
del dono totale del Figlio per la redenzione del mondo.
A conclusione, vogliamo anche ricordare colui che dopo
la Pasqua venne eletto al posto del traditore. Nella Chiesa di Gerusalemme
furono due ad essere proposti dalla comunità e poi tirati a sorte: “Giuseppe
detto Barsabba, soprannominato Giusto, e Mattia” (At l,23). Proprio
quest’ultimo fu il prescelto, così che “fu associato agli undici Apostoli” (At 1,26).
Di lui non sappiamo altro, se non che anch’egli era stato testimone di tutta la
vicenda terrena di Gesù (cfr At 1,21-22), rimanendo a Lui fedele fino
in fondo. Alla grandezza di questa sua fedeltà si aggiunse poi la chiamata
divina a prendere il posto di Giuda, quasi compensando il suo tradimento.
Ricaviamo da qui un’ultima lezione: anche se nella Chiesa non mancano cristiani
indegni e traditori, spetta a ciascuno di noi controbilanciare il male da essi
compiuto con la nostra limpida testimonianza a Gesù Cristo, nostro Signore e
Salvatore.
Saluti:
J’accueille avec joie les pèlerins de langue
française, en particulier les pèlerins du diocèse de Limoges, accompagnés par
leur Évêque, Mgr Christophe Dufour, ainsi que les membres du chapitre des
Frères du Sacré-Cœur et leur nouveau supérieur général. Que votre pèlerinage à
Rome vous renforce tous dans la joie d’être disciples et témoins du Christ
ressuscité !
I welcome the English-speaking pilgrims here today,
especially the Sisters of Providence who have come for the canonization of
Mother Theodore Guerin. I greet also the pilgrims from Africa, Asia, Britain
and Ireland, Scandinavia and the United States of America. May God pour
out his blessings upon all of you, and upon your loved ones at home.
Liebe Brüder und Schwestern! Von Herzen heiße ich alle
Besucher deutscher Sprache willkommen, besonders die große Gruppe des
Kardinal-von-Galen-Gymnasiums aus Münster. Danke für eure Gegenwart, für euer
kraftvolles Zeugnis. In der Schule Jesu lernen wir die wahre Freiheit des
Herzens und lernen wir die Großmütigkeit Jesu. Geben wir also dem Ruf Gottes in
unserem Leben immer von neuem Raum. Der Heilige Geist geleite euch auf allen
Wegen!
Saludo cordialmente a los visitantes de lengua
española, en especial a los diversos grupos parroquiales de España, así como a
los peregrinos de México y de otros Países Latinoamericanos. Os animo a que,
siguiendo el ejemplo de los apóstoles, deis un testimonio de Cristo cada vez
más fiel y coherente, transmitiendo a otros la alegría de la fe y el amor. ¡Que
Dios os bendiga!
Saúdo o grupo de visitantes do Brasil e demais
peregrinos de língua portuguesa, a quem agradeço a presença e quanto a mesma
significa de confissão de fé e amor a Jesus Cristo vivo na sua Igreja. Que Deus
vos guarde e abençoe!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie pielgrzymów polskich. W tym
tygodniu przypada rocznica wyboru na Stolicę Piotrową, mojego umiłowanego
poprzednika, Jana Pawła II. Życzę wam tu obecnym i całej wspólnocie Kościoła,
by świadectwo życia i bogate nauczanie pasterskie Sługi Bożego owocowało
czynami miłości i wiary. Niech Bóg wam błogosławi.
Traduzione italiana del saluto in lingua polacca:
Saluto cordialmente tutti i pellegrini polacchi. In
questa settimana cade l’anniversario dell’elezione alla Sede di Pietro, del mio
amato predecessore, Giovanni Paolo II. Auguro a voi qui presenti, e a tutta la
comunità cristiana, che la testimonianza della vita e il ricco magistero
pastorale del venerato Servo di Dio portino frutti con atti d’amore e di fede.
Dio vi benedica.
Saluto in lingua slovacca:
Srdečne pozdravujem slovenských pútnikov z farnosti
Kapušany a Prievidza. Drahí bratia a sestry, prijmite Apoštolské požehnanie,
ktoré vďačne udeľujem vám i vašim drahým vo vlasti. Pochválený buď Ježiš
Kristus!
Traduzione italiana del saluto in lingua slovacca:
Saluto cordialmente i pellegrini slovacchi provenienti
dalla parrocchia Kapušany e Prievidza. Cari fratelli e sorelle, con gratitudine
imparto la Benedizione Apostolica a voi ed ai vostri cari in Patria. Sia lodato
Gesù Cristo!
***
Saluto i pellegrini di lingua italiana. In particolare,
rivolgo un cordiale pensiero ai partecipanti ai Capitoli Generali dei Passionisti,
dei Fatebenefratelli, e delle Benedettine Missionarie di Tutzing, ed
esorto tutti a proseguire con ardente spirito apostolico il loro servizio
ecclesiale, testimoniando il Vangelo secondo lo specifico carisma del proprio
Istituto. Saluto inoltre i rappresentanti dell'Associazione Medici
Cattolici della Provincia di Pistoia, che oggi ricordano il loro patrono,
il medico san Luca, e li esorto a testimoniare costantemente le centralità del
mistero di Cristo, redentore dell'uomo.
Mi rivolgo, infine, ai giovani, ai malati e
agli sposi novelli.
Guardando al fulgido esempio di san Luca evangelista,
invito voi, cari giovani, ad essere coraggiosi annunciatori di Cristo, Parola
di salvezza "che non passa"; esorto voi, cari malati, ad
affrontare le sofferenze con spirito di fede e speranza cristiana; ed auguro a
voi, cari sposi novelli, di attingere sempre dal Signore crocifisso e
risorto l'amore divino che rende salda e feconda la vostra unione.
Ho appreso con profonda sofferenza la notizia
dell'incidente avvenuto ieri mattina nella Metropolitana di Roma. In questo
momento di dolore, sono particolarmente vicino a quanti sono stati colpiti dal
tragico evento; ad essi desidero esprimere sentimenti di conforto e di affetto,
assicurando uno speciale ricordo nella preghiera.
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SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061018.html
Duomo di San Martino Vescovo, interno, statua San
Mattia (Legnago), opera di Enrico Bragantini del 1933.