Saint Pie V, pape
Durant les six années de son pontificat (1566-1572), le pape Pie V s'appliqua à faire passer dans la pratique les décrets réformateurs du Concile de Trente. Il promulgua le Catéchisme du Concile, ainsi que le Bréviaire et le Missel romain. Enfin il formula les règles de la récitation du Rosaire et s'en fit le propagateur.
Saint Pie V
Pape (226 ème) de 1566 à 1572, dominicain et grand inquisiteur (+ 1572)
Antonio Ghislieri était un petit berger gardant les moutons dans la campagne lombarde. La générosité d'un voisin l'enverra à l'école chez les dominicains. A 14 ans, il entre dans l'Ordre des Prêcheurs sous le nom de Michele. Toute sa vie, il sera fidèle à ses vœux religieux et gardera la pauvreté jusque dans les fastes pontificaux. En 1550, il est nommé Grand Inquisiteur dans un diocèse très exposé à la prédication protestante. Six ans plus tard, il sera pape, grâce à l'opiniâtreté de saint Charles Borromée, archevêque de Milan qui sera d'ailleurs l'un de ses plus fidèles collaborateurs. Pie V consacrera son pontificat à l'application de la Réforme Catholique définie au Concile de Trente, dans toute l'Église, avec une attention particulière pour les diocèses du Nouveau Monde. Les prêtres doivent donner l'exemple de la pureté des mœurs et du dévouement. Les laïcs doivent fréquenter les sacrements et s'instruire dans la foi. Pour favoriser cette restauration de la piété, le pape fait refondre le missel, achever et traduire en plusieurs langues nationales le catéchisme officiel. Il lui faut aussi contrer la diffusion des thèses protestantes. Il encourage les théologiens, crée la Congrégation de l'Index pour protéger les fidèles contre les thèses hérétiques. Il n'hésite pas à excommunier la reine d'Angleterre Élisabeth 1ère. Il appelle les princes chrétiens à une croisade contre les Ottomans musulmans qui, un siècle plus tôt, avaient anéanti l'Empire chrétien d'Orient. La flotte turque, réputée invincible, sera écrasée à Lépante le 7 octobre 1571. Il est le pape dynamique de la réforme romaine qui marquera l'Église durant plusieurs siècles.
Mémoire de saint Pie V, pape, de l’Ordre des Prêcheurs. Placé sur la chaire de Pierre, il apporta une grande piété et une vigueur apostolique pour appliquer les décrets du Concile de Trente, restaurer le culte divin, la doctrine chrétienne et la discipline de l’Église, et veiller à la propagation de la foi. Il s’endormit dans le Seigneur le 1er mai 1572.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1064/Saint-Pie-V.htmlSOURCE : http://www.magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pie_v.html
Palma il Giovane. Portrair du Pape Pie V
Saint Pie V
Fête saint : 05 Mai
Présentation
Titre : Pape, de l’Ordre
des Frères Prêcheurs.
Date : 1504-1572
Pape : Jules II, jusqu’en
1566
Empereur : Maximilien Ier
; Maximilien II
Dès qu'il fut décédé,
chacun fit ses efforts pour avoir quelque morceau de ses vêtements, et on fut
obligé, pour arrêter la dévotion du peuple, qui avait été trop loin en cela,
d'enfermer son corps dans une chapelle où on pouvait seulement lui baiser les
pieds à travers des barreaux. Le général de l'Ordre de Saint-Dominique obtint,
à force de prières, une tunique de laine qu'il avait portée, et en fit ensuite
présent à Sébastien, roi de Portugal. Plusieurs princes demandèrent, avec
empressement, quelqu'une de ses calottes ou ses souliers, ou quelque autre
chose qui lui avait servi, tant ou avait de vénération pour lui. Les Turcs
mêmes firent en sorte d'avoir sou portrait, comme d'un des plus grands hommes
du monde. Les pèlerins qui se rendent à Rome ne manquent pas de visiter, au couvent
de Sainte-Sabine, la chapelle dite de saint Pie V. Cette chapelle n'est pas
autre chose que la cellule qu'occupa saint Pie V, alors qu'il s'appelait
simplement frère Michel Ghislieri. Elle est en tête d'un long couloir, à
l'entrée duquel on lit en gros caractères : Silence. Le tableau du maitre-autel
représente le miracle du crucifix. Sur le mur de gauche, un tableau représente
saint Philippe de Néri prédisant la tiare à notre saint religieux ; sur celui
de droite, le saint Pontife ramasse un peu de poussière du Vatican et la donne
à des ambassadeurs polonais, qui désiraient des reliques, en leur disant :
Voici ce que vous désirez, cette poussière fut baignée, il y a quinze siècles,
du sang des martyrs. Vis-à-vis l'autel, au-dessus de la porte, Pie V est peint
à genoux, regardant avec anxiété par une des fenêtres de son palais. Un ange à
ses côtés lui annonce la bataille de Lépante, et lui décrit avec enthousiasme
les détails de cette grande victoire navale qui fut son œuvre, et dont il
attribue le succès à la vierge du Rosaire. Enfin, sur l'autel, s'offre à
votre-vénération un très-beau crucifix d'ivoire. C'est celui même de saint Pie
V. Jusque-là on l'avait conservé avec un religieux respect au Vatican ; mais
Pie IX, notre bon Pontife, dans une de ses visites à Sainte-Sabine, l'a offert
aux religieux du couvent, leur disant, avec sa gracieuseté accoutumée, que
c'était à eux, mieux qu'à tout autre, que devait appartenir cette précieuse
relique. On représente encore saint Pie V avec un rosaire, car il avait une
grande confiance en cette dévotion. On place aussi à ses côtés une flotte, pour
rappeler la victoire de Lépante et l'institution de la fête de Notre-Dame de
la Victoire. Le corps de saint Pie V, qui se conserva sans corruption, fût
inhumé dans l'église des religieux de son Ordre, qu'il avait fondée à Bosco,
lieu de sa naissance, où il avait choisi sa sépulture ; mais quinze ans après,
à savoir, l'an 1588, Sixte V le fit transporter en la basilique de
Sainte-Marie-Majeure, où il lui avait fait dresser un superbe mausolée au côté
droit de l'autel. Les miracles qui se firent à son tombeau engagèrent la sainte
Congrégation des Rites à ordonner que, le jour de l'anniversaire de son décès,
on ne dirait plus une messe des trépassés, mais une messe de la très-sainte
Trinité, en actions de grâces de ce que Dieu avait reçu son âme en la compagnie
des Saints ; ce qu'Urbain VIII confirma l'an 1615 ; et le 1er mai de l'an 1672,
Clément X a fait le décret de sa béatification. Mais enfin, le 22 mai 1712, le
pape Clément XI le déclara Saint, après avoir observé toutes les formalités
ordinaires pour ce sujet.
La Vie des Saints : Saint
Pie V
Auteur
Mgr Paul Guérin
Les Petits Bollandistes -
Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
Saint Pie V
À Rome, saint Pie V,
pape, de l'Ordre des Frères Prêcheurs, qui s'appliqua avec autant de succès que
de courage à relever la discipline ecclésiastique, à déraciner les hérésies, à
réduire les ennemis du nom chrétien, et gouverna l'Église catholique par sa vie
sainte autant que par ses saintes lois. + 1572.
Hagiographie
Le bourg de Bosco, dans
le territoire d’Alexandrie, en Piémont, est devenu célèbre par la naissance de
Pie V. Ce grand Pape y vint au monde le 17 janvier 1504, et fut nommé
Michel sur les fonts de baptême ; des auteurs disent cependant qu’il fut appelé
Antoine, et que le nom de Michel ne lui fut donné qu’à son entrée en religion.
Son père s’appelait Paul,
et était de la famille de Ghislieri, noble et patricienne, de Bologne, mais qui
en avait été bannie longtemps auparavant par une sédition populaire. Sa mère se
nommait Domenica Augeria. Tous deux pauvres, mais vertueux, ils eurent grand
soin d’élever cet enfant dans la crainte du Seigneur, persuadés que la bonne
éducation valait mieux que tous les trésors de la terre. Lorsqu’il fut âgé de
douze ans, il entra, avec l’agrément de ses parents. Chez les Dominicains de
Voghera, à sept lieues de Bosco. Chaque matin, il servait la messe et
consacrait le reste du jour à l’étude. Il passa ensuite au couvent de Vigevano,
où il fit son noviciat, puis sa profession en 1519. À peine eut-il appris la
philosophie et la théologie qu’on le jugea capable de les enseigner. Il reçut la
prêtrise à Gênes, âgé de vingt-quatre ans. Dans un Chapitre de son Ordre, à
Parme, en 1543, il soutint des thèses publiques où il réfuta admirablement les
erreurs des luthériens et des calvinistes, qui commençaient à se répandre.
Ses études, néanmoins, ne
l’empêchaient pas d’assister assidûment au chœur et à l’oraison, ni de
satisfaire à ses autres exercices de piété. Cette grande capacité, jointe à une
solide vertu, fit jeter les yeux sur lui pour l’élever aux charges de son Ordre
; il gouverna ses frères avec tant de prudence, de douceur et de charité, que
chacun s’estimait heureux de vivre sous sa conduite : il avait un merveilleux
empire sur les esprits les plus difficiles et les moins traitables. On raconte
une chose remarquable qui lui arriva lorsqu’il était prieur en Lombardie. La
guerre et la famine affligeant cette province et les autres voisines, trois
cents soldats vinrent à son couvent pour le piller : notre Saint se présente à
eux sans crainte, les accueille comme des hôtes, et leur inspire tant de
vénération, que ces gens de guerre séjournent un mois dans la communauté,
non-seulement sans commettre aucun dégât, mais même sans en troubler l’ordre :
ils observaient eux-mêmes la Règle, se trouvant à l’office, mangeant au
réfectoire avec les autres religieux, et entendant, avec un profond silence, la
lecture qui s’y faisait. Nommé inquisiteur de Côme et de Bergame, le saint
religieux fit paraître dans cette charge le zèle qu’il avait pour la foi. Il y
courut souvent de grands dangers, qui ne purent ébranler sa constance. On
décria même sa conduite auprès des princes : il fut obligé d’aller se justifier
à Rome. Il s’acquit en cette ville l’estime des plus grands personnages, entre
autres de Jean-Pierre Carafa, cardinal Théatin, qui fut depuis Paul IV, et de
Rodolphe Pio, cardinal de Carpi ; et, à leur recommandation, il fut établi par
Jules III commissaire général de l’inquisition à Rome ; et, après la mort de ce
Pape et celle de Marcel II, qui ne fut que vingt-et-un jours sur le Siège
apostolique, le même cardinal Théatin étant parvenu au pontificat, il le fit
premier, souverain et perpétuel inquisiteur, avec une autorité si étendue,
qu’il avait le pouvoir de juger par lui-même toutes sortes de causes, et
d’absoudre ou de condamner en dernier ressort les accusés, ce que les
souverains Pontifes n’avaient pas encore accordé, et ce qu’il a n’ont pas même,
depuis, accordé à personne, s’étant toujours réservé le jugement en dernier ressort.
Ce Pape l’avait auparavant fait, malgré lui, évêque de Népi et de Sutri, et,
deux ans après, l’avait créé cardinal-prêtre du titre de la Minerve ; mais il
s’appela cardinal Alexandrin, surnom qu’il portait déjà depuis longtemps,
à cause de la ville d’Alexandrie, qui était peu éloignée du lieu de sa
naissance.
Ces honneurs, qui
auraient été capables de faire quelque changement dans les autres, ne firent
aucune impression sur son cœur, et il en était si peu touché, que quand Paul IV
lui parla de la pourpre, il lui dit ces paroles :
« Hé quoi ! Saint-Père,
voulez-vous me tirer du purgatoire pour me précipiter dans l’enfer ? ».
Sa modestie lui faisant regarder cette éminente, dignité comme beaucoup, au-dessus de ses forces et de ses mérites, il craignait de n’en pas assez bien remplir toutes les obligations. Il ne quitta point la robe dominicaine, observa ses jeûnes et ses austérités habituels, et ne voulut pas que ses parents attachassent à son crédit la moindre espérance temporelle. Sa maison ne fut composée que des personnes dont il ne pouvait se passer avec bienséance, et dont la vie était irréprochable. Quand il recevait quelqu’un au nombre de ses domestiques, il l’avertissait que ça n’était point tant dans un palais qu’il entrait que dans un monastère où il fallait vivre en religieux. Il avait soin qu’on s’approchât souvent des Sacrements, et prenait quelquefois certains jours pour donner lui-même la communion à tous ceux de sa maison. Il était plein de bonté pour eux, respectant leur sommeil, leurs repas, ne les accablant jamais de fatigues, ayant soin d’eux dans leurs maladies.
Pie IV, qui avait succédé
à Paul IV, ne fut pas plus tôt élu souverain Pontife, qu’il transféra le cardinal
Alexandrin des évêchés de Népi et de Sutri à celui de Mondovi, dans le Piémont
; car cette église était tellement désolée, soit par la négligence des évêques
précédents, soit par le voisinage des hérétiques, qu’il fallait un pasteur qui
eût autant de zèle que notre Saint pour y rétablir la foi dans son ancienne
pureté. Dès qu’il fut de retour à Rome, après la visite de son diocèse, le
Pape, qui lui avait ordonné de revenir, le mit d’une congrégation qu’il avait
établie pour terminer les difficultés touchant le Concile de Trente, qui se
tenait alors. Le cardinal Alexandrin se montra en toutes ses fonctions le
défenseur des lois et de la discipline ecclésiastiques. Ainsi il s’opposa
vigoureusement à la promotion au cardinalat de Ferdinand de Médicis et de
Frédéric de Gonzague, à cause de leur grande jeunesse, et parce que c’était le
temps où l’on travaillait activement à réformer la discipline ecclésiastique ;
quand il s’agissait de l’honneur et de l’intérêt de l’Église, il faisait au
Pape les remontrances les plus hardies. Lorsqu’on lui représentait que cette
trop grande liberté pourrait lui attirer quelque disgrâce, il répondait que dès
qu’on ne voudrait plus souffrir qu’il dît la vérité, il retournerait de grand
cœur dans son cloître.
Après la mort de Pie IV,
arrivée le 9 décembre 1565, saint Charles Borromée, résolu d’éviter pour
lui-même une succession qui entraînait une si grave responsabilité, réunit tous
les suffrages en faveur du cardinal Alexandrin. Ce choix fut universellement approuvé.
Mais l’élu était désolé : il eut recours aux prières et aux larmes pour qu’on
ne lui imposât pas un fardeau au-dessus de ses forces. Enfin, la crainte de
résister à la volonté de Dieu lui fit donner son consentement le 7 janvier
1566.
Il prit le nom de Pie V,
pour montrer au peuple, qui appréhendait sa sévérité, qu’il voulait gouverner
avec douceur. C’est pourquoi il disait depuis « qu’il se comporterait
d’une telle manière, qu’on aurait plus de regret de sa mort qu’on n’avait eu de
crainte de son élection ». En effet, il commença son pontificat par des
actions d’une débonnaireté singulière ; il ne fut pas plus tôt assis sur le
Siège apostolique, qu’il se fit apporter la liste de tous les pauvres de la
ville, afin de leur donner à chacun une aumône par semaine ; et, au lieu de
jeter de l’or et de l’argent au peuple, ou de l’employer en des festins et en
d’autres dépenses superflues, ainsi qu’on faisait ordinairement à l’élection
des Papes, il fit distribuer toutes ces sommes aux hôpitaux et aux pauvres
honteux. Il établit aussi des personnes qui eussent soin des orphelins et des
jeunes filles, jusqu’à ce qu’elles fussent en âge de se marier ; alors, il les
pourvoyait libéralement de dot. Enfin, le jour même de son couronnement,
il fit donner cinq cents ducats à un laboureur qu’il reconnut au milieu de la
foule, et qui l’avait reçu autrefois charitablement chez lui, lorsqu’il
s’était égaré de son chemin en se sauvant la nuit de Bergame, à cause de la
persécution des hérétiques. Ces libéralités dissipèrent les vaines craintes que
l’on avait conçues de son gouvernement, et firent espérer aux Romains d’être
heureux sous le pontificat d’un si saint homme ; mais ce ne furent là encore
que des préludes des profusions qu’il devait faire dans la suite pour le repos
de l’Église. La France n’oubliera jamais les secours d’hommes et d’argent qu’il
envoya à Charles IX contre les calvinistes, qui avaient pris les armes contre
lui ; et nous ne lui sommes pas peu redevables, comme ce roi ordonna à
son ambassadeur à Rome de le déclarer en plein consistoire, des célèbres
victoires de Jarnac et de Montcontour, où les troupes italiennes, qu’il avait
envoyées sous la conduite du comte de Sainte-Flore, aidèrent infiniment le duc
d’Anjou, qui fut depuis Henri III, à défaire ces rebelles ; aussi le roi, en
reconnaissance de celte assistance, lui envoya, après ces victoires, plusieurs
enseignes des ennemis, dont les premières furent mises en l’église de
Saint-Pierre et les autres en celle de Saint-Jean-de-Latran.
L’île de Malte serait
peut-être entre les mains des Turcs, si ce saint Pape, lorsque tout était
désespéré, n’eût secouru ces généreux chevaliers, leur envoyant trois mille
hommes, avec quinze mille écus d’or, et s’il n’eût continué de leur en donner
cinq mille par mois pendant les sept que dura encore le siège.
On se souviendra
éternellement de la mémorable bataille de Lépante, où la foi triompha de
l’infidélité, et les armes chrétiennes des armes ottomanes ; le grand Pie V en
sera toujours regardé comme le principal auteur. Il sollicita les princes
chrétiens de faire une sainte ligue contre Sélim II, qui, enflé des succès
qu’il avait eus en plusieurs entreprises, et s’imaginant que rien ne pourrait
arrêter le cours de ses conquêtes, avait résolu la ruine de l’Italie. Le Pape
engagea particulièrement dans l’union le roi d’Espagne, la seigneurie de Venise
et les autres princes dont les États étaient plus voisins des Turcs ; et ce fut
par ses pressantes instances que le traité en fut conclu dans Rome, et signé au
Consistoire le 20 mai 1571. Il fournit, de son côté, douze galères équipées et
armées, avec trois mille hommes de pied et deux cent soixante-dix chevaux, sous
la conduite de Marc-Antoine Colonna. Enfin, le Saint-Père n’épargna rien pour
l’exécution d’un si grand dessein, et le ciel, dont il avait imploré le secours
par des jeûnes, des prières et des aumônes extraordinaires, le favorisa
tellement, que la prodigieuse armée des infidèles fut entièrement défaite, et
qu’en l’espace de quatre heures (7 octobre 1571), il y eut trente mille Turcs
tués et dix mille faits prisonniers ; trente-quatre des principaux capitaines
et cent vingt chefs de galères y périrent ; quinze mille chrétiens furent mis
en liberté ; les confédérés prirent cent quatre-vingt-dix navires, en brûlèrent
ou coulèrent à fond quatre-vingts, et ne perdirent qu’environ sept mille cinq
cents hommes.
Ce fut un étrange
spectacle de voir la mer teinte de sang, couverte de bras, de jambes, de têtes,
de cadavres et de moribonds, et remplie de voiles déchirées, de mâts rompus, de
rames brisées et d’une quantité innombrable d’armes de toutes sortes flottant
sur les eaux. C’est néanmoins ce qui nous fait connaître la grandeur de cette
victoire, et quelles sont les obligations que les fidèles ont il saint Pie V,
qui l’a procurée à l’Église par ses soins et l’a obtenue par la ferveur de ses
prières. Ayant eu révélation du temps où la bataille se devait livrer, il
passa, comme un autre Moïse, le jour et la nuit précédente en oraison ; et, on
remarqua qu’au moment où les armées en vinrent aux mains, le vent, qui avait
été jusqu’alors contraire aux chrétiens, changea tout à coup, et, poussant la
fumée des canons contre les Turcs, les mit presque hors d’état de combattre.
Les prisonniers ennemis avouèrent aussi que, durant la bataille, ils avaient vu
en l’air Jésus-Christ et les apôtres saint Pierre et saint Paul, suivis d’une
multitude d’anges l’épée à la main, qui les menaçaient de les faire mourir ; ce
qui leur avait donné une telle épouvante, qu’ils ne savaient plus ce qu’ils
faisaient. On n’a pas omis cette circonstance miraculeuse dans la description
que l’on a faite de cette signalée victoire, sur un tableau qui se voit encore
au Vatican. Pie V eut aussi révélation du gain de la bataille, à la même heure
que les chrétiens triomphèrent des infidèles.
Outre ces illustres
trophées que le saint Pape a remportés par les armes matérielles sur les
ennemis de l’Église, nous rapporterons, en peu de mots, les glorieuses
victoires qu’il a gagnées par les armes spirituelles sur l’hérésie et sur les
vices. Bien que l’Église soit toujours sainte, pure et incorruptible en sa
doctrine, le dérèglement néanmoins ne se glisse que trop souvent dans les
membres particuliers qui la composent. Il était extrême au temps de notre Saint,
et les mœurs étaient si corrompues, et la discipline ecclésiastique si
relâchée, qu’il fallait un aussi grand courage que le sien pour entreprendre
une réformation générale sur le modèle des décrets du saint Concile de Trente.
Pour cet effet, il envoya partout des légats, des nonces, savoir : en
Angleterre, en Écosse, en Irlande, en Hongrie, en Pologne, en Flandre, en
Allemagne et en France, afin de s’opposer aux progrès de l’hérésie qui s’était
déjà emparée d’une partie de ces royaumes et menaçait l’autre d’une funeste
ruine ; d’y fortifier les fidèles contre les nouvelles erreurs, et d’y
assister les pauvres catholiques que la persécution avait réduits à
l’extrémité. Il eut grand soin de consoler les personnes affligées pour la
religion, soit par des envoyés, soit par ses propres lettres. Il en écrivit
plusieurs à Marie Stuart, reine d’Écosse, qui était cruellement persécutée par
Elisabeth, reine d’Angleterre. Sachant qu’elle était privée de l’usage des
Sacrements, particulièrement de celui de l’Eucharistie, par l’impitoyable
geôlier, il lui donna permission de se communier elle-même, quand on lui ferait
parvenir, des hosties consacrées. Il envoya aussi des missionnaires aux Indes,
pour y cultiver la vigne du Seigneur qu’on y avait nouvellement planté, et pour
éclairer les idolâtres qui étaient encore dans les ténèbres du paganisme.
Cependant, il travaillait continuellement à Rome à la réformation des mœurs du
clergé et du peuple, pour tâcher de rendre à l’Église son ancienne splendeur.
Il exhortait souvent les cardinaux à être la lumière du monde, selon les
paroles de Jésus-Christ, et à briller plus par leur vertu et par l’innocence de
leur vie, que par la pourpre et l’éclat de leur dignité. Il protestait
hautement qu’il n’accorderait ni ne souffrirait jamais rien qui fût contraire
aux décrets du concile de Trente. Il ordonna à tous les évêques de résider dans
leur diocèse, disant que les pasteurs qui voulaient paître leurs brebis n’en
devaient pas être éloignés. Il défendit aux juges, sous de graves peines, de
prolonger les procès, de favoriser qui que ce fût dans leurs jugements, pas
même ceux de la maison pontificale. Il voulut que la justice fut rendue
gratuitement aux pauvres. Il fit un édit contre les courtisanes : elles furent
reléguées dans un quartier obscur, et menacées de peines sévères si elles se
montraient ailleurs. Il réprima un autre fléau de Rome : c’était l’usure des
Juifs. Il favorisa à cet effet les monts-de-piété, dont l’institution est due à
Paul III (1559). Il délivra les États pontificaux des assassinats et des
brigandages qui désolaient alors l’Italie. Cependant, le chef des bandits, le
plus redoutable, Mariano d’Ascoli, avait échappé à toutes les poursuites. Un
homme de la campagne vint offrir au Pape de le lui livrer : Comment ferez-vous
? Demanda Pie V. Il a l’habitude de se fier à moi, répondit le montagnard, je
l’attirerai facilement dans ma maison. – Jamais nous n’autoriserons une
semblable perfidie, s’écria le Pape ; Dieu fera naître quelque occasion de
châtier ce brigand, sans qu’on abuse ainsi de la bonne foi et de l’amitié.
Mariano d’Ascoli ayant appris cette noble réponse de Pie V, se retira aussitôt
de ses États et n’y reparut plus.
Ce saint réformateur
proscrivit les combats d’animaux, comme contraires à l’humanité ; les jeux que
réprouve la justice, les excès des cabarets et des assemblées publiques. Il
s’appliqua aussi particulièrement à rétablir ce qui regardait le culte divin ;
il fit faire la correction du Bréviaire, du Missel et du petit office de la
sainte Vierge, aux litanies de laquelle, après la bataille de Lépante, il fit
ajouter ces mots : Auxilium Christianorum, ora pro nabis ; c’est-à-dire
: « Vierge sainte, qui êtes le secours des chrétiens, priez pour nous ».
Il ne faut pas oublier
dans cet ordre d’idées sa réformation de la musique religieuse. Au
commencement du XVI siècle, cette musique s’était laissé envahir par un style
tellement fleuri et profane, que le pape Marcel Il avait été sur le point de
bannir de l’Église toute autre mélodie que celle du plain-chant. L’exécution
d’un décret si rigoureux ne fut conjurée que par la patiente condescendance de
saint Charles Borromée et par le génie de Palestrina. Ce grand artiste, jadis
simple enfant de chœur sous le nom de Pierre-Louis, dans une obscure église de
Palestrina, son lieu natal s’était élevé au rang de maître de chapelle de la
basilique de Saint-Jean-de-Latran. Saint Charles, agissant en qualité de
membre d’une commission instituée par Pie IV pour décider la question de la
musique religieuse, envoya chercher Palestrina, et lui donnant clairement à
entendre que le sort de l’art était entre ses mains, lui commanda d’écrire une
messe suivant les principes sévères tracés par le concile. Trois mois après,
Palestrina présentait au cardinal Borromée trois messes, dont l’une, communément
appelée messe du pape Marcel, porte cette devise : Deus in adjutorium
meum intende, tracée par la main tremblante du compositeur et encore lisible
aujourd’hui sur le manuscrit. Ce fut un succès complet pour la cause de la
musique sacrée, et Pie V, dont l’élévation eut lieu presque immédiatement
après, nomma Palestrina son maître de chapelle, sanctionnant par cette élection
même l’usage de la musique, dans tous les temples de la catholicité.
Pie V ordonna que la fête
de saint Thomas d’Aquin se célébrerait à l’avenir comme celles des quatre
Docteurs de l’Église. Il retrancha plusieurs abus qui s’étaient introduits
dans les matières bénéficiales, et spécialement dans les résignations par
lesquelles on les rendait héréditaires dans les familles ; comme on lui
remontra que ces lois allaient ruiner la cour romaine, le Saint fit cette
admirable réponse :
« Il vaut mieux que la
cour soit ruinée, que de renverser la religion de l’Église catholique ».
C’est par ses soins que
fut achevé et publié le savant catéchisme du concile de Trente, qui renferme
aussi nettement que solidement tous les mystères de la foi, toutes les beautés
de la théologie ; l’Église a voulu que les pasteurs eussent, en un seul petit
livre, de quoi nourrir leurs esprits et de quoi repaître les peuples qui leur
sont confiés. Il érigea la Congrégation des Frères de la Charité, dont le
bienheureux Jean de Dieu avait jeté les premiers fondements, et leur donna la
Règle de Saint-Augustin. Il fit faire trois vœux de religion aux clercs
réguliers, dits de Somasque, institués par le pieux Jérôme Emilien, sénateur
de Venise. Il réforma l’ordre de Cîteaux en Sicile, où il était presque déchu.
Il réunit les Servîtes qui s’étaient divisés en deux corps. Il supprima l’Ordre
des Humiliés, autrefois si florissant en Italie, à cause d’un attentat qu’un
religieux de cet institut avait commis contre la personne de saint Charles
Borromée, qui avait entrepris de les réformer. Enfin, il fit plusieurs réformes
monastiques, comme on peut le voir dans Gabutius. Il envoya aux Minimes de
France, pour visiteur, le R. P. Mathurin Aubert, qui avait été son confesseur
depuis sa promotion au cardinalat, avec le R. P. Le Tellier, tous deux religieux
du même Ordre.
Grâce à ses soins, les
religieux Minimes déployèrent une grande constance en face de l’hérésie : pas
un ne fut du nombre des apostats, à une époque où il y en eut tant.
Il nous reste à dire
quelques mots de la vie privée et des vertus de notre saint Pape. Il ne
manquait point de dire tous les jours la messe, à moins qu’une maladie ne le
mît hors d’état de le faire. Il avait une singulière dévotion envers la
Passion de Notre-Seigneur, sur laquelle il méditait souvent. Il faisait
assidûment l’oraison tous les matins, et il y était si appliqué que, quand ses
domestiques avaient à lui parler, ils étaient obligés de le tirer par la robe
pour le faire revenir à lui ; et elle était accompagnée d’une telle ferveur,
qu’il obtenait de Dieu tout ce qu’il demandait ; le Sultan, comme il l’a
confessé plusieurs fois, appréhendait plus les prières du saint Pape que les
armes de tous les princes chrétiens. Il célébrait les divins mystères avec une
telle révérence, que plusieurs juifs et hérétiques se convertirent pour l’avoir
vu officier pontificalement. Il étudiait sans cesse l’Écriture sainte, et
lisait tous les jours quelque endroit de la vie de saint Dominique ou de
quelque autre saint de son Ordre, afin de se former sur leur conduite. Tous les
soirs, il faisait assembler ses domestiques pour se trouver aux litanies et aux
autres prières qu’il voulait qu’on récitât en sa présence. Les grandes
occupations qu’il avait ne l’empêchaient point de dire tous les jours le chapelet
à l’honneur de la sainte Vierge. Il priait souvent pour les morts, et il a
avoué qu’il avait reçu de merveilleux secours de cette dévotion dans les plus
grands périls. Tous les ans, pendant les jours de fêtes et de divertissements
qui précèdent le Carême, il visitait-les sept églises de Rome, suivi de toute
la maison pontificale. Il ne jeûnait pas seulement le Carême, quoiqu’il eût
plus de soixante ans et fût très-infirme, mais encore l’Avent ; dans les autres
temps, il ne mangeait de la viande que trois fois par semaine, ce qu’il observa
toute sa vie, même dans ses plus grandes maladies ; et, comme un de ces jours
d’abstinence, étant malade à mort, on lui présenta, par ordre du médecin, une
composition d’amandes pilées avec de la viande, dès qu’il s’en aperçut, il n’en
voulut point manger, et, se plaignant de cette tromperie :
« Voulez-vous », dit-il,
« que, pour deux jours que j’ai encore à vivre, je viole une coutume que
j’observe depuis soixante ans ? »
Il garda sa chasteté
inviolable ; ses confesseurs ont attesté, dans le procès de sa canonisation,
qu’ils n’avaient point remarqué qu’il eût fait aucune faute notable contre
cette vertu. Il visitait lui-même les hôpitaux et s’informait diligemment
auprès des malades s’ils étaient bien assistés, tant pour leur corps que pour
leur âme. On ne peut raconter les charités qu’il fit durant une maladie
contagieuse et une cruelle peste qui affligèrent Rome sous son pontificat : il
pourvut soigneusement aux besoins des personnes qui en étaient atteintes. Il
avait une grande horreur de l’avarice ; quoique l’argent lui manquât dans la
guerre contre les Turcs, bien loin d’établir des impôts pour cela, il jeta au
feu des cahiers qu’on lui avait présentés, qui contenaient des moyens, même
légitimes, de lever quelques deniers. Des princes, lui demandant une dispense
de mariage, fui offrirent quinze mille écus d’or pour l’obtenir ; mais le
Saint, après avoir examiné la chose, et trouvé qu’il la pouvait accorder sans
préjudice dès saints Canons, l’accorda, et refusa l’argent qu’on lui présentait
: son dataire lui remontrait qu’on pouvait, sans péché, recevoir cette somme et
l’employer à des usages pieux ; le Saint cita pour réponse ces paroles du
concile de Trente : Raro, ex causa, et gratis, c’est-à-dire rarement,
pour des motifs réels, et gratuitement. Un criminel, condamné à la mort, lui
ayant fait offrir dix mille ducats pour racheter sa vie, Pie V répondit que la
justice était faite polir les riches comme pour les pauvres, et ne voulut point
lui faire de grâce. Quoiqu’il fût naturellement prompt, il modérait néanmoins
tellement son humeur, qu’il ne paraissait rien d’austère dans ses paroles. Il
donnait volontiers audience à toutes sortes de personnes, mais particulièrement
aux pauvres, qu’il écoutait avec une patience admirable, jusqu’à ce qu’ils lui eussent
tout dit ; et, quand il ne pouvait leur accorder ce qu’ils demandaient, il ne
les refusait qu’avec une peine extrême. Il s’efforçait d’obliger ceux qui lui
avaient rendu quelque mauvais office, et jamais il ne garda le souvenir d’une
injure. Il pardonna à un libertin, qui avait fait quelque pasquinade contre
lui, en lui disant :
« Mon ami, je vous ferais
punir sévèrement si vous aviez outragé le souverain Pontife ; mais parce que
vous n’avez offensé que Michel Ghislieri, allez-vous-en en paix ».
Il ne voulut pas non plus
qu’on poursuivît une autre personne de noble condition, qui avait conspiré
contre sa vie.
Que dirai-je de
l’humilité et de la modestie de notre saint Pape ? Bien que la dignité
pontificale l’obligeât à recevoir des honneurs, ils n’étaient néanmoins pour
lui que des supplices : il regardait cet éclat extérieur comme des épines très
piquantes ; qui l’avertissaient du péril où il était exposé. En effet, il avoua
qu’il n’avait pas eu un moment de repos depuis qu’il était sur le Siège apostolique
; que sa condition était digne de compassion, et qu’il se repentait bien
d’avoir accepté une charge qui était au-dessus de ses forces. Aussi
délibéra-t-il plusieurs fois s’il n’abdiquerait pas pour jouir de la
tranquillité religieuse qu’il avait goûtée avec tant de plaisir dans son
cloître. Il ne put souffrir d’ameublements précieux ni de tapisseries rares
dans son palais ; on n’y voyait point de peintures profanes, mais des crucifix
et d’autres tableaux de piété. Il défendit qu’on lui fît un habit neuf quand il
fut élu pape, se contentant de ceux que son prédécesseur avait laissés. Il
porta toujours une tunique de grosse laine au lieu de chemise, et. il fut
impossible de lui en faire mettre d’autre plus fine, ni de lui persuader de se
servir d’un habit de drap de Cuença, parce qu’il le trouvait trop beau. Il ne
voulut pas permettre que l’on mît, dans le Capitole, une statue que le peuple
romain avait érigée en sa mémoire :
« J’aimerais mieux »,
disait-il, « être gravé dans le cœur des gens de bien et vivre dans la
postérité par des exemples de vertu, que d’être en marbre ou en airain su une
place publique ».
Il tint la même conduite
pour ses neveux, ses nièces et ses proches : il leur donnait ce qui était
nécessaire pour les instruire, les marier, les faire vivre honnêtement : mais
il refusa de leur ouvrir la voie des honneurs et de l’opulence. Il croyait,
avec raison, que les revenus ecclésiastiques ne doivent avoir qu’une
destination sainte. Il ne pouvait supporter que, dans le gouvernement soit spirituel,
soit temporel, on eût en vue autre chose que la gloire de Dieu et l’honneur de
l’Église ; d’après lui, ce qu’on appelle raison d’État est une invention du
démon, de l’ambition, et des autres passions.
Ce saint Pape souffrait
depuis longtemps les douleurs de la pierre, sans permettre qu’on lui fît
l’opération, qui seule pouvait le guérir. Au mois de janvier 1572, les médecins
déclarèrent que sa vie était en danger. Au milieu des souffrances les plus
aiguës, il ne laissa pas échapper la moindre plainte ; il se contentait de
soupirer devant le crucifix, qu’il regardait, qu’il baisait tendrement ; il
disait alors à Notre-Seigneur :
« Seigneur, augmentez le
mal, mais aussi augmentez la patience ».
Tant que ses forces lui
permirent de se tenir debout, il célébra lui-même le saint sacrifice de la
messe ; quand il n’en fut plus capable, il y assistait chaque matin dans sa
chambre et y communiait. Le 4 avril, jour du vendredi saint, il fit apporter
une grande croix dans son oratoire, se leva et alla nu-pieds l’adorer, arrosant
de ses larmes les cinq plaies du Sauveur. Le bruit de sa mort s’étant répandu
dans Rome, il put entendre les gémissements de son peuple, qui le pleurait.
Touché de ces marques d’amour, il voulut encore une fois bénir les Romains. Le
jour de Pâques, il se fit transporter, revêtu de ses habits pontificaux, dans
la loge au-dessus de la grande porte de Saint-Pierre : la vie reparut un
instant sur son visage ; sa voix se trouva fortifiée, de sorte que sa
bénédiction fut entendue distinctement jusque dans les rangs les plus reculés
de cette immense multitude agenouillée sur la place de Saint-Pierre. Le 21
avril, il entreprit un pieu exercice que tout· le monde croyait au-dessus de
ses forces, c’était de faire les stations des sept églises : il se mit en
marche, malgré son médecin, soutenu par-dessous les bras. Sa pâleur était si
livide qu’on crut le voir expirer pendant le trajet. Dans la basilique de
Saint-Jean-de-Latran, il monta l’escalier saint à genoux, baisa trois fois la
dernière marche et ne pouvait se résoudre à quitter ce lieu sacré. Lorsqu’on
l’eut ramené au Vatican, on tâcha d’écarter de son lit toute préoccupation
extérieure ; mais on ne put lui cacher l’arrivée de catholiques anglais, qui
fuyaient les persécutions d’Elisabeth. Il voulut les voir, les combla de gages
d’affection, leur fit raconter tout ce qui intéressait l’Église en Angleterre,
et recommanda particulièrement au cardinal Alexandrin de pourvoir aux besoins
de ces hôtes, qui se trouvaient dans un parfait dénuement. Quand on les eut
congédiés, on l’entendit s’écrier en joignant les mains :
« Mon Dieu, vous savez si
j’ai toujours été prêt à répandre mon sang pour le salut de cette nation ».
Plus il approchait de sa
fin, plus il était tranquille : une sainte joie brillait sur son visage, tandis
que le spectacle de ses souffrances et de sa patience arrachait d’involontaires
sanglots autour de lui. Parmi les prières qu’on lisait à son chevet, une
grande partie du jour et de la nuit, il affectionnait surtout les sept Psaumes
de la Pénitence ; il faisait arrêter le lecteur à chaque verset, afin de
produire des actes de contrition, conformes à ceux du roi pénitent. Plusieurs
fois, on lui lut la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et à chaque fois
qu’on prononçait ce nom sacré, il se découvrait. Quand ses mains déjà raides et
glacées lui refusèrent leur service, il s’acquitta de ce devoir respectueux
avec l’aide d’une personne placée près de lui. Le 30 avril, il reçoit
l’Extrême-Onction. Il voulut encore une fois s’agenouiller, et, dans la plus
humble attitude, il invoqua Dieu pour les nécessités de son Église qui, objet
de ses soins pendant sa vie, occupa ses pensées jusque dans la mort. Il fit
venir quelques membres du Sacré-Collège pour leur donner ses dernières instructions
:
« Il ne me reste », leur
dit-il, « qu’à vous recommander, de toute mon âme, cette même Église que Dieu
avait commise à ma garde. Faites vos efforts pour m’élire un successeur plein
du zèle de la gloire de Dieu ; qu’il ne soit attaché à aucun autre intérêt en
ce monde, et ne cherche que le bien de la chrétienté ».
La chaleur avec laquelle
il prononça ces paroles, en agitant ses bras défaillants, épuisa ce qui lui
restait de force. À partir de ce moment, les regards attachés sur la croix, il
ne laissa plus échapper de ses lèvres que des textes, à peine articulés, de la
sainte Écriture. Il expira le premier jour de mai 1572, à cinq heures et demie
du soir, âgé de soixante-huit ans : son règne avait duré six ans, trois mois et
vingt-trois jours. Les médecins, pour se rendre compte de son courage, firent
l’autopsie de la partie qui avait été malade et y trouvèrent trois pierres
noires : ils déclarèrent que sa patience, dans une situation si douloureuse,
avait été surhumaine. La mort du saint Pontife fut pleurée dans tout l’univers
catholique. En Espagne, sainte Thérèse en eut révélation et s’écria toute
éplorée, devant ses carmélites :
« Ne vous étonnez pas,
mes sœurs, et pleurez plutôt avec moi, car l’Église est veuve de son très-saint
Pasteur ».
Parmi ces miracles que
Dieu opéra en faveur de Pie V, le suivant est raconté par tous les historiens
contemporains : Un jour qu’il voulut baiser, selon sa coutume, un crucifix
devant lequel il faisait sa prière, le pied du Christ se retira de lui-même ; c’est
que des pervers avaient enduit de poison ce crucifix, comme on le vit en
l’essuyant avec de la mie de pain qui, présentée ensuite à des chiens, les fit
périr sur-le-champ. Le Saint ne voulut pas même qu’on recherchât ces assassins.
Les arts ont souvent reproduit l’événement du crucifix.
Il prédit plusieurs
événements longtemps avant qu’ils arrivassent. Un jurisconsulte étant monté en
chaire dans le dessein d’invectiver contre sa conduite, il perdit la parole à
l’heure même, et mourut misérablement quelques jours après. Il a chassé les démons
des corps de plusieurs possédés, et beaucoup de pécheresses se sont converties
à la vue de son saint corps exposé après sa mort. Dans un incendie de la
chapelle du duc de Sessa, le feu, qui avait fondu jusqu’aux vases d’argent, ne
fit aucun dommage à deux images de Pie V, dont l’une était de toile et l’autre
de carton. Anne-Marie Martinozzi, femme du prince de Conti, a été guérie de
grandes douleurs de tête, et est accouchée heureusement après plusieurs fausses
couches, en vénérant comme une précieuse relique le chapeau de ce saint Pape.
Enfin, on a expérimenté que les Agnus Dei consacrés de sa main avaient une
vertu particulière pour préserver de l’eau, des flammes et des armes : un débordement
du Tibre fut arrêté en un moment par une de ces saintes images de cire qu’il y
fit jeter, et des soldats devinrent presque invulnérables, en portant sur eux
de ces précieuses reliques.
Dès qu’il fut décédé,
chacun fit ses efforts pour avoir quelque morceau de ses vêtements, et on fut
obligé, pour arrêter la dévotion du peuple, qui avait été trop loin en cela,
d’enfermer son corps dans une chapelle où on pouvait seulement lui baiser les
pieds à travers des barreaux. Le général de l’Ordre de Saint-Dominique obtint,
à force de prières, une tunique de laine qu’il avait portée, et en fit ensuite
présent à Sébastien, roi de Portugal.
Plusieurs princes
demandèrent, avec empressement, quelqu’une de ses calottes ou ses souliers, ou
quelque autre chose qui lui avait servi, tant ou avait de vénération pour lui.
Les Turcs mêmes firent en sorte d’avoir sou portrait, comme d’un des plus
grands hommes du monde.
Les pèlerins qui se
rendent à Rome ne manquent pas de visiter, au couvent de Sainte-Sabine, la
chapelle dite de saint Pie V. Cette chapelle n’est pas autre chose que la cellule
qu’occupa saint Pie V, alors qu’il s’appelait simplement frère Michel
Ghislieri. Elle est en tête d’un long couloir, à l’entrée duquel on lit en gros
caractères : Silence.
Le tableau du
maitre-autel représente le miracle du crucifix. Sur le mur de gauche, un
tableau représente saint Philippe de Néri prédisant la tiare à notre saint
religieux ; sur celui de droite, le saint Pontife ramasse un peu de poussière
du Vatican et la donne à des ambassadeurs polonais, qui désiraient des
reliques, en leur disant : Voici ce que vous désirez, cette poussière fut
baignée, il y a quinze siècles, du sang des martyrs. Vis-à-vis l’autel,
au-dessus de la porte, Pie V est peint à genoux, regardant avec anxiété par une
des fenêtres de son palais. Un ange à ses côtés lui annonce la bataille de
Lépante, et lui décrit avec enthousiasme les détails de cette grande victoire
navale qui fut son œuvre, et dont il attribue le succès à la vierge du Rosaire.
Enfin, sur l’autel, s’offre à votre-vénération un très-beau crucifix d’ivoire.
C’est celui même de saint Pie V. Jusque-là on l’avait conservé avec un
religieux respect au Vatican ; mais Pie IX, notre bon Pontife, dans une de ses
visites à Sainte-Sabine, l’a offert aux religieux du couvent, leur disant, avec
sa gracieuseté accoutumée, que c’était à eux, mieux qu’à tout autre, que devait
appartenir cette précieuse relique.
On représente encore
saint Pie V avec un rosaire, car il avait une grande confiance en cette
dévotion. On place aussi à ses côtés une flotte, pour rappeler la victoire de
Lépante et l’institution de la fête de Notre-Dame de la Victoire.
Le corps de saint Pie V,
qui se conserva sans corruption, fût inhumé dans l’église des religieux de son
Ordre, qu’il avait fondée à Bosco, lieu de sa naissance, où il avait choisi sa
sépulture ; mais quinze ans après, à savoir, l’an 1588, Sixte V le fit
transporter en la basilique de Sainte-Marie-Majeure, où il lui avait fait
dresser un superbe mausolée au côté droit de l’autel. Les miracles qui se
firent à son tombeau engagèrent la sainte Congrégation des Rites à ordonner
que, le jour de l’anniversaire de son décès, on ne dirait plus une messe des
trépassés, mais une messe de la très-sainte Trinité, en actions de grâces de ce
que Dieu avait reçu son âme en la compagnie des Saints ; ce qu’Urbain VIII
confirma l’an 1615 ; et le 1er mai de l’an 1672, Clément X a fait le décret de
sa béatification. Mais enfin, le 22 mai 1712, le pape Clément XI le déclara
Saint, après avoir observé toutes les formalités ordinaires pour ce sujet.
Statua di Pio V posta davanti al collegio Ghislieri, di Pavia nel 1567. opera di Francesco Nuvolone. La statua è eretta di fronte al Collegio e riporta la seguente iscrizione: PIO V P.M. COLLEGY GHISLERY CONDITORI MARCH. PIVS ALEX. FRAT. RAYMOND. PRIOR GHISLERY ANNO MDCXCVI P.P. BECCARIA P.P. PRAEFECTO
Also known as
Antonio Ghisleri
Giovanni Michele Ghisleri
Michael Ghisleri
Michele Ghislieri
Profile
Born to impoverished Italian nobility,
the son of Paolo Ghislieri and Domenica Augeria. Worked as a shepherd as
a boy.
Received an excellent training in piety and holiness, including a
scholastic education from
a Dominican friar;
he joined the Order himself in 1518,
taking the name Michele. Studied in Bologna, Italy. Ordained in 1528 in
the diocese of Genoa, Italy. Teacher of philosophy and
divinity in Genoa. Professor of theology in Pavia, Italy for
sixteen years. Master of
novices and prior of
several Dominican houses,
working for stricter adherence to the Order‘s Rule. Inquisitor in Como and Bergamo, Italy.
Commissary general of the Roman Inquisition in 1551.
On 4
September 1556 Michele
was consecrated Bishop of Nepi
e Sutri, Italy against
his will. Inquisitor in Milan and Lombardy in 1556.
Created cardinal on 15 March 1557.
Grand inquisitor on 14 December 1558.
Part of the conclave of 1559 that
elected Pope Pius IV. Bishop of Mondovi, Italy on 17 March 1560.
As bishop,
Michael worked to lead his flock with words and examples, and served as a
continual messenger encouraging personal piety and devotion to God. Chosen
225th pope in 1566.
Upon his ascension to the papacy,
Pius V immediately faced the task of enacting the reforms of the Council
of Trent. New seminaries were
opened, a new breviary,
new missal,
and new catechism were
published; foundations were established to spread the Faith and
preserve the doctrine of the Church.
Pius spent much time personally working with the needy. He built hospitals and
used the papal treasury
to care for the poor.
Pius faced many difficulties in the public forum, both in the implementation of
the Tridentine reforms
and in interaction with other heads of state. At the time of his death he
was working on a Christian European alliance
to break the power of the Islamic states.
Born
17 January 1504 at
Bosco, diocese of Alessandria, Lombardy, Italy as Antonio
Ghisleri
Papal Ascension
crowned 17 January 1566
1 May 1572 in Rome, Italy,
apparently of a renal
disorder caused by kidney
stones
buried in
the chapel of
San Andrea, Saint Peter’s basilica, Vatican City
22 May 1712 by Pope Clement XI
Additional Information
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
—
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
Cardinals
of the Holy Roman Church, by Salvador Miranda
images
Wikimedia Commons: Tomb of Pope Pius V
audio
video
e-books
Sword
of Saint Michael: Saint Pius V, by Lillian Browne-Olf
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
nettsteder i norsk
MLA Citation
“Pope Saint Pius V“. CatholicSaints.Info. 16
April 2021. Web. 30 April 2021.
<https://catholicsaints.info/pope-saint-pius-v/>
Lataste, Joseph. "Pope St. Pius V." The Catholic Encyclopedia. Vol. 12. New York: Robert Appleton Company, 1911. 9 Apr. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/12130a.htm>.
Statue of St Pius V in St. Nicholas' church in Germete
(Germany). Context: file:St. Nikolaus Germete Pietà
(1).jpg.
Figur des hl. Pius V. in St. Nikolaus (Germete). Umgebung der
Staute: file:St. Nikolaus Germete Pietà
(1).jpg.
(also
known as Michael Ghislieri)
Antonio Michael was born into the distinguished but impoverished Ghisleri. His parents could not afford to educate their alert little boy, who seemed far too talented to be a shepherd. One day, as he was minding his father's small flock, two Dominicans came along the road and fell into conversation with him. Recognizing immediately that he was both virtuous and intelligent, they obtained permission from his parents to take the child with them and educate him. He left home at age 12 and did not return until his ordination many years later.
After a preliminary course of studies, he received the Dominican habit at the priory of Voghera at age 14 and, as a novice, was sent to Lombardy. Here, for the first time, he met the well-organized forces of heresy which he was to combat so successfully in later years.
After his ordination in 1528, he went home to say his first Mass, and he found that Bosco had been razed by the French. There was nothing left to tell him if his parents were alive or dead. He finally found them, however, in a nearby town. After he said Mass, he returned to a career that would keep him far from home for the rest of his life. He began as a lector in theology and philosophy for 16 years.
Then he served as novice-master, than as prior of several convents, Michael proved to be a wise and charitable administrator. He was made inquisitor at Como, Italy, where many of his religious brethren had died as martyrs to the heretics. By the time of Michael's appointment there, the heretics' chief weapon was the printed word; they smuggled books in from Switzerland, causing untold harm by spreading them in northern Italy. The new inquisitor set himself to fight this wicked traffic, and it was not the fault of the heretics that he did not follow his brethren to martyrdom. They ambushed him several times and laid a number of complicated plots to kill him, but only succeeded in making him determined to explain the situation more fully to the pope in Rome.
He arrived in Rome on Christmas Eve, tired, cold, and hungry, and here it was not the heretics that caused him pain, but his own brothers in Christ. The prior of Santa Sabina saw fit to be sarcastic and inhospitable to the unimportant looking friar, who said he was from Lombardy. The pope knew very well who he was, however, and immediately gave him the commission of working with the heretics in the Roman prisons.
He was a true father to these unfortunates, and he brought many of them back to the faith. One of his most appealing converts was a young Franciscan, a converted Jew of a wealthy family, who had lapsed into heresy through pride in his writing. Michael proceeded to straighten out his thinking, to give him the Dominican habit, and to assure him of his personal patronage, thus securing for the Church a splendid Scripture scholar and writer.
In 1556, Michael was chosen bishop of Nepi and Sutri. The next year he was named inquisitor general against the Protestants in Italy and Spain and was appointed cardinal, in order, as he said, that irons should be riveted to his feet to prevent him from creeping back into the peace of the cloister. In 1559, Pope Pius IV made him bishop of the war-depleted Piedmont see of Mondovi, to which he soon brought order. Insofar as possible, Michael continued to adhere to the Dominican Rule.
He constantly opposed nepotism. Michael opposed Pius IV's attempt to make 13-year-old Ferdinand de'Medici a cardinal, and defeated the attempt of Emperor Maximilian II of Germany to abolish clerical celibacy.
January 7, 1565, when the papal chair was vacant following the death of Pius IV, the cardinals, chiefly through the influence of Saint Charles Borromeo, elected Cardinal Ghislieri pope. With great grief, he accepted the office and chose the name Pius V. Charles Borromeo had backed Michael during the election, trusting that he would act as a much-needed reformer.
One of Pius's first actions was to demand that bishops should live in their dioceses and parish priests in their parishes. His efforts at regulating his see embraced issues ranging from the abolition of bullfighting, bear-baiting and prostitution, to cleaning out the Roman curia and eliminating nepotism, to cutting down the activities of bandits. He insisted that Sunday must be hallowed. Once a month he held a special court for anyone who felt they had been treated unjustly. He also brought in shipments of corn during a famine at his own expense.
In his personal life he continued to be a devout mendicant friar; as pope he set himself to enforce the decrees of the Council of Trent with energy and effect. The catechism ordered by the Council of Trent was completed during his rule (1566), and he ordered translations made. The breviary reformed (1568) and missal (1570). He also commissioned the best edition to date of the writings of Saint Thomas Aquinas; it was he who made Thomas a Doctor of the Church in 1567.
His was a rigorous character; he made full use of the Inquisition and his methods of combating Protestantism were ruthless. Pius had hoped to convert Queen Elizabeth of England. The unfortunate Mary Queen of Scots enjoyed his sympathy and encouragement. He sent reassuring letters to her, and once, at a time when no priest was allowed to go near her, he granted her special permission to receive Holy Communion by sending her a tiny pyx that contained consecrated Hosts. It was he who finally had to pronounce excommunication on Elizabeth of England in 1570, after he had given her every possible chance of repentance.
Pope Pius V had a high estimate of papal power in secular matters. When he excommunicated Elizabeth I, he absolved her subjects of the allegiance to her as queen. Some would say that this served only to endanger the Catholics in her realm, but essentially the attempt to save the souls of his flock was the prominent concern, however, many were accused of treason and martyred. That he also came into conflict with Philip II of Spain shows with what consistency he applied his principles.
He encouraged the new society founded by Saint Ignatius of Loyola and established the Jesuits in the Gregorian University. He consecrated three Jesuit bishops for India, gave Saint Francis Borgia his greatest cooperation, and helped to finance missionaries to China and Japan. He built the church of Our Lady of the Angels for the Franciscans and helped Saint Philip Neri in his establishment of the Oratory. Probably the act for which he will be longest remembered in his leadership at the time of the Battle of Lepanto.
In 1565, the Knights of Saint John defended Malta against a tremendous attack by the Turkish fleet and lost nearly every fighting man in the fortress. It was the pope who sent encouragement and money with which to rebuild their battered city. The pope called for a crusade among the Christian nations and appointed a leader who would be acceptable to all. He ordered the Forty Hours Devotion to be held in Rome, and he encouraged all to say the Rosary.
When the Christian fleet sailed out to meet the enemy, every man on board had received the sacraments, and all were saying the Rosary. The fleet was small, and numerically it was no match for the Turkish fleet, which so far had never met defeat. They met in the Bay of Lepanto on Sunday morning, October 7, 1565. After a day of bitter fighting, and, on the part of the Christians, miraculous help, the Turkish fleet--what was left of it--fled in disgrace, broken and defeated, its power crushed forever.
Before the victorious fleet returned to Rome, the pope had knowledge of the victory through miraculous means. He proclaimed a period of thanksgiving; he placed the invocation, "Mary, Help of Christians" in the Litany of Loreto and established the feast in commemoration of the victory. It was almost the last act of his momentous career for he fell victim to a painful illness that killed him in less than a year. He was attempting to form an alliance of the Italian cities, France, Poland, and other Christian nations of Europe to march against the Turks when he died. He is enshrined at Santa Maria Maggiore in Rome.
Although he was criticized for 'wanting to turn Rome into a monastery,' Saint Pius had the respect of the Roman people, who knew his personal goodness and concern for everybody's welfare. He gave large sums to the poor, lived a life of austerity and piety, and personally visited the sick in hospitals. Pius V is remembered as one of the most important popes of the Counter-Reformation (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Dorcy, White).
Saint Pope Pius V had vision of Battle of Lepanto on 7th October, 1571 in his work-room
Pius V, OP Pope (RM)
Born in Bosco (near Alessandria), Italy, on January 17, 1504; died May 1, 1572; canonized in 1712; feast day formerly on May 5.
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0430.shtml
Antonio Michele Ghislieri, religioso domenicano, creato vescovo e cardinale, svolse compiti di alta responsabilità nella Chiesa. Divenuto papa col nome di Pio V, operò per la riforma della Chiesa in ogni settore, sulle linee tracciate dal Concilio tridentino. Pubblicò i nuovi testi del Messale (1570), del Breviario (1568) e del catechismo romano. (Mess. Rom.)
(1 maggio: A Roma, anniversario della morte di san Pio V, papa, la cui memoria si celebra il giorno precedente a questo).
Negli anni di preparazione al sacerdozio, insieme a una solida formazione teologica, facilitata da una fervida intelligenza, manifestò quella austerità di vita che sempre lo caratterizzò. Nel 1528 ricevette l’ordinazione sacerdotale a Genova e già a quel tempo si distinse per la forza del suo credo: a Parma sostenne trenta proposte a supporto del seggio pontificio contro le eresie che si scagliavano contro di esso.
Come rettore di vari conventi domenicani si distinse per la rigida e santificante disciplina imposta, e ricevette la nomina di inquisitore della città di Como. Giunto a Roma nel 1550 divenne Commissario generale dell’Inquisizione romana. Paolo IV (1476-1559) lo nominò vescovo di Sutri e Nepi nel 1556; fu in seguito creato cardinale con il titolo di Santa Maria sopra Minerva (1557). Nel 1558 divenne Grande Inquisitore e due anni dopo vescovo di Mondovì.
Il 7 gennaio 1566, fu inaspettatamente eletto Papa grazie ad un accordo stabilito fra i cardinali Carlo Borromeo (1538-1584) e Alessandro Farnese (1520-1589). La sua elezione fece tremare la Curia romana e non solo quella. Serietà e inflessibilità iniziarono immediatamente: niente festeggiamenti e sontuosi banchetti per solennizzare l’elezione pontificia.
Cercò, con ogni mezzo, di migliorare i costumi della gente emettendo bolle, punendo l’accattonaggio, vietando le dissolutezze del carnevale, cacciando da Roma le prostitute, condannando i fornicatori e i profanatori dei giorni festivi. Per i bestemmiatori furono previste sanzioni economiche e corporali. Difese strenuamente il vincolo matrimoniale, infliggendo punizioni agli adulteri. Ridusse il costo della corte papale, impose l’obbligo di residenza dei vescovi e affermò l’importanza del cerimoniale. Le sue decisioni furono di enorme importanza: rafforzò gli strumenti della Controriforma per combattere l’eresia ed il Protestantesimo e diede nuovo impulso all’Inquisizione romana.
Risoluto e onesto, piemontese tutto d’un pezzo, fu rigido oppositore del nepotismo. Ai numerosi parenti accorsi a Roma con la speranza di ottenere da lui qualche privilegio e beneficio economico, Pio V disse che un parente del Papa può considerarsi sufficientemente ricco se non conosce la miseria.
Fu lui, l’11 aprile 1567, a dare il titolo di dottore della Chiesa a san Tommaso d’Aquino (1225-1274). Nel 1568 lo stesso titolo fu concesso anche a quattro Padri della Chiesa d’Oriente: sant’Atanasio (295 ca.- 373), san Basilio Magno (329-379), san Giovanni Crisostomo (344/354-407) e san Gregorio Nazianzeno (329 – 390 ca.). Da questi suoi atti si evince la sua ferma volontà di custodire in sommo grado l’integrità della Fede e di difendere la Chiesa dagli avversari e dalle eresie, ben sapendo che il consenso nei suoi confronti avrebbe ricevuto duri colpi: la sua intransigenza e il suo zelo gli valsero molti nemici in tutta Europa e oltre. Celebri sono rimaste le volgari pasquinate dileggianti la sua persona.
Fu coraggioso difensore dei diritti giurisdizionali della Chiesa e per questo si scontrò con Filippo II di Spagna (1527-1598). Durante le guerre di religione in Francia, sostenne i cattolici contro gli ugonotti, mentre in Inghilterra appoggiò la cattolica Maria Stuarda (1542-1587) contro l’anglicana Elisabetta I (1533-1603), che scomunicò nel 1570 con la bolla Regnans in Excelsis.
Non ebbe paura della violenza musulmana e preoccupato delle mire geopolitiche dei turchi, promosse la «Lega Santa» dei principi cristiani contro la mezzaluna, unendosi in alleanza con Genova, Venezia e Spagna. Le forze navali della Lega si scontrarono, il 7 ottobre 1571, con la flotta ottomana nelle acque al largo di Lepanto, riportando una memorabile vittoria, che si verificò grazie, soprattutto, alla crociata di Rosari che erano stati recitati per ottenere l’aiuto divino. La vittoria venne comunicata “in tempo reale”: Pio V ebbe, infatti, una visione, dove vide cori di Angeli intorno al trono della Beata Vergine che teneva in braccio il Bambino Gesù e in mano la Corona del Rosario. Dopo l’evento prodigioso – era mezzogiorno – il Papa diede ordine che tutte le campane di Roma suonassero a festa e da quel giorno viene recitato l’Angelus a quell’ora. Due giorni dopo un messaggero portò la notizia dell’avvenuto trionfo delle forze cristiane. Il 7 ottobre del 1571 venne celebrato il primo anniversario della vittoria di Lepanto con l’istituzione della «Festa di Santa Maria della Vittoria», successivamente trasformata nella «Festa del Santissimo Rosario».
San Pio V nella sua vita non cercò mai altri interessi che quelli del Regno di Dio e prima di spirare dichiarò ai cardinali, radunati intorno al suo letto: «Vi raccomando la santa Chiesa che ho tanto amato! Cercate di eleggermi un successore zelante, che cerchi soltanto la gloria del Signore, che non abbia altri interessi quaggiù che l’onore della Sede Apostolica e il bene della cristianità».
San Pío V, por Pedro de Ávila (1678-1742); capilla y retablo dedicados en la iglesia de San Pablo, Valladolid.
Dopo l’elezione di Pio IV, nel 1560 il Cardinal Ghisleri fu nominato vescovo di Mondovì, ma ben presto dovette far ritorno a Roma per occuparsi di otto vescovi francesi accusati di eresia. Non ebbe rapporti assai cordiali con il nuovo papa, del quale disapprovava con rude indipendenza l’indirizzo mondano e nepotista. Alla sua morte, proprio Ghisleri fu chiamato a succedergli, per suggerimento di San Carlo Borromeo, nipote del papa defunto. Il giorno dell’incoronazione, anziché far gettare monete al popolo come consuetudine, in novello Pio V preferì soccorrere a domicilio molti bisognosi della città di Roma. Anche da papa continuò a vestire il bianco saio domenicano, a riposare sopra un pagliericcio, a cibarsi di legumi e frutta, dedicando l’intera sua giornata al lavoro e alla preghiera.
Poi V godette subito dell’ammirazione e del rispetto di tutti per la pietà, l’austerità e l’amore per la giustizia. Ritenendo opportuna i cardinali la presenza di un nipote del papa nel collegio dei Principi della Chiesa, convinsero il pontefice a conferire la porpora al domenicano Michele Bonelli, figlio di sua sorella, affinché lo aiutasse nel disbrigo degli affari. A un figlio di suo fratello concesse l’ingresso nella milizia pontificia, ma lo cacciò dal territorio dello Stato non appena seppe che coltivava illeciti amori. Colpì inoltre senza pietà gli abusi della corte pontificia, dimezzando le inutili bocche da sfamare e nominando un’apposita commissione per vigilare sulla cultura ed i costumi del clero, che a quel tempo lasciavano molto a desiderare. Nell’attuazione delle disposizioni impartite dal Concilio di Trento fu coadiuvato da Monsignor Niccolò Ornamelo, già braccio destro di San Carlo a Milano. Ai sacerdoti vennero interdetti la simonia, gli spettacoli, i giochi, i banchetti pubblici e l’accesso alle taverne. Ai vescovi fu imposto un previo esame di accertamento circa la loro idoneità, la residenza, pena la privazione del loro titolo, la fondazione dei seminari e l’erezione delle cosiddette Confraternite di catechismo.
Nella curia Pio V organizzò la Penitenzieria, creò la Congregazione dell’Indice per l’esame dei libri contrari alla fede, intervenne personalmente alle sessioni del Tribunale dell’Inquisizione e talvolta concesse udienza al popolo per ben dieci ore consecutive. Le sue maggiori attenzioni erano rivolte ai poveri che ascoltava pazientemente e confortava anche con aiuti pecuniari. Il papa era compiaciuto di poter partecipare alle manifestazioni pubbliche della fede nonostante le torture della calcolosi, di far visita agli ospedali, di curare egli stesso i malati e di esortarli alla rassegnazione. Suggerì ai Fatebenefratelli di aprire un nuovo ospizio a Roma. Durante la carestia del 1566 e le epidemie che seguirono, fece distribuire ai bisognosi somme considerevoli ed organizzare i servizi sanitari. Al fine di reperire le ingenti somme necessarie, provvedette a sopprimere qualsiasi spesa superflua, addirittura facendo adattare alla sua statura gli abiti dei suoi predecessori. Con una simile austerità di vita il papa riuscì nonostante tutto ad imporsi sugli avversari e ad indurre gli altri prelati e dignitari della curia romana ad un maggiore spirito di devozione e penitenza.
Per l’uniformità dell’insegnamento, secondo le indicazioni del Concilio Tridentino, che aveva richiesto fosse redatto un testo chiaro e completo della dottrina cristiana, Pio V ne affidò la redazione a tre domenicani e lo pubblicò nel 1566. L’anno seguente proclamò San Tommaso d’Aquino “Dottore della Chiesa”, obbligando le Università allo studio della Somma Teologica e facendo stampare nel 1570 un’edizione completa e accurata di tutte le opere teologiche del santo. In campo liturgico si deve alla lungimiranza di questo pontefice la pubblicazione del nuovo Breviario e del nuovo Messale, cioè il celebre rito della Messa ancor oggi conosciuto proprio con il nome di San Pio V. In ambito musicale inoltre nominò il Palestrina maestro della cappella pontificia. Suo merito fu anche quello di promuovere l’attività missionaria con l’invio di religiosi nelle “Indie orientali e occidentali” ed un pressante invito agli spagnoli a non scandalizzare gli indigeni nelle loro colonie.
Al fine di contrastare l’immoralità dilagante fra il popolo romano, il pontefice punì l’accattonaggio e la bestemmia, vietò il combattimento di tori ed i festeggiamenti carnevaleschi, espulse da Roma parecchie cortigiane. Per sottrarre i cattolici alle usure degli ebrei favorì i cosiddetti Monti di Pietà, relegando gli ebrei in appositi quartieri della città. Pur non avendo una particolare attitudine per l’amministrazione dello stato, non trascurò il benessere dei suoi sudditi costruendo nuove strade ed acquedotti, favorendo l’agricoltura con bonifiche, adeguando le fortezze di difesa e curando assai gli ospedali. Contemporaneamente al lavoro di pubblica amministrazione, Pio V agiva con grande energia sul fronte della difesa della purezza della fede: sotto il suo pontificio infatti Antonio Paleario e Pietro Carnesecchi, già protonotari apostolici, subirono l’estremo supplizio per aver aderito al protestantesimo e gli Umiliati furono soppressi, poiché a Milano avversavano le riforme operate dal Borromeo. Inoltre scomunicò e “depose” la regina Elisabetta I d’Inghilterra, rea della morte della cugina Maria Stuart e di aver così aggravato l’oppressione dei cattolici inglesi. Inviò in Germania come legato pontificio Gian Francesco Commendone, tentando di impedire che l’imperatore Massimiliano II potesse sottrarsi alla giurisdizione della Santa Sede. Inviò in Francia proprie milizie contro gli Ugonotti tollerati dalla regina Caterina de’ Medici. Il re spagnolo Filippo II fu esortato da Pio V a reprimere il fanatismo anabattista nei Paesi Bassi. Michele Baio, professore all’Università di Lovanio e precursore del giansenismo, meritò la condanna delle proprie tesi eretiche. San Pietro Canisio, su incarico papale, confutò le Centurie di Magdeburgo, prima tendenziosa storia ecclesiastica redatta dai protestanti.
Ma l’episodio più celebre della vita di questo grande pontefice, unico piemontese ad essere stato elevato al soglio di Pietro in duemila anni di cristianesimo, è sicuramente il suo intervento in favore della battaglia di Lepanto. Per stornare infatti la perpetua minaccia che i Turchi costituivano contro il mondo cristiano, il santo papa s’impegnò tenacemente per organizzare un lega di principi, in particolare dopo la presa di Famagosta eroicamente difesa dal veneziano Marcantonio Bragadin nel 1571 che, dopo la resa, fu scuoiato vivo. Alle flotte pontificie si unirono quelle spagnole e veneziane, sotto il supremo comando di Don Giovanni d’Austria, figlio naturale dell’imperatore Carlo V. Il fatale scontro con i Turchi, allora all’apogeo della loro potenza, avvenne il 7 ottobre 1571 nel golfo di Lepanto, durò da mezzodì sino alle cinque pomeridiane e terminò con la vittoria dei cristiani. Alla stessa ora Pio V, preso da altri impegni, improvvisamente si affacciò alla finestra, rimase alcuni istanti in estasi con lo sguardo rivolto ad oriente, ed infine esclamò: “Non occupiamoci più di affari. Andiamo a ringraziare Dio perché la flotta veneziana ha riportato vittoria”. A ricordo del felice avvenimento che cambiò il corso della storia, fu introdotta la festa liturgica del Santo Rosario, al 7 ottobre, preghiera alla quale sarebbe stata attribuita dal papa la vittoria. Il senato veneto infatti fece dipingere la scena della battaglia nella sala delle adunanze con la scritta: “Non la forza, non le armi, non i comandanti, ma il Rosario di Maria ci ha resi vittoriosi!”.
Pio V era però ormai spossato da una malattia, l’ipertrofia prostatica, di cui per pudicizia preferì non essere operato. Radunati i cardinali attorno al suo letto di morte, rivolse loro alcune raccomandazioni: “Vi raccomando la santa Chiesa che ho tanto amato! Cercate di eleggermi un successore zelante, che cerchi soltanto la gloria del Signore, che non abbia altri interessi quaggiù che l’onore della Sede Apostolica e il bene della cristianità”. Spirò così il 1° maggio 1572. La sua salma riposa ancora oggi nella patriarcale basilica di Santa Maria Maggiore in Roma. Papa Clemente X beatificò il suo predecessore cent’anni dopo, il 27 aprile 1672, e solo Clemente XI lo canonizzò poi il 22 maggio 1712.
Autore: Fabio Arduino
Pio V, santo
Antonio Ghislieri nacque a Bosco (oggi Bosco Marengo, Alessandria), diocesi di Tortona, nel Ducato di Milano, il 17 gennaio 1504 da Paolo e Domenica Augeria. La famiglia, presente nell'area fin dal XIV secolo, era di modesta estrazione sociale. Dopo i primi studi nel paese natale, Ghislieri entrò a quattordici anni nel convento domenicano di S. Maria della Pietà a Voghera, facente parte della Congregazione riformata di Lombardia, dove assunse il nome di Michele. Trascorse l'anno di noviziato nel convento di S. Pietro Martire a Vigevano e il 18 maggio 1521 pronunciò i voti. Presso lo "Studium" conventuale Ghislieri compì la sua formazione e nel 1528 a Genova ricevette l'ordinazione sacerdotale. Secondo tutti i biografi, avrebbe frequentato lo "Studium" generale domenicano di Bologna prima di questo evento; tuttavia T. Porcacchi, il più antico estensore di una Vita del pontefice, posticipa l'ascrizione allo Studio felsineo e un documento settecentesco la data al 20 dicembre 1529. Una solida preparazione teologica rigidamente tomista e l'assenza, di contro, di una cultura giuridica e letteraria costituirono il bagaglio teorico e intellettuale del domenicano. Lettore di teologia, negli anni Trenta del secolo Ghislieri insegnò in alcuni conventi dell'Ordine, tra cui sicuramente quello di S. Tommaso a Pavia. In questo e nel successivo decennio rivestì le cariche di procuratore e poi di priore nel convento di Vigevano; detenne il priorato anche a Soncino (dove, tuttavia, non portò a termine il mandato), ad Alba e, una seconda volta, a Vigevano. Secondo G. Catena, ad Alba Ghislieri accettò contro il proprio volere la cura del monastero femminile di S. Maria Maddalena e, per Maffei, ne difese l'edificio durante un saccheggio da identificare, probabilmente, con quello compiuto dalle truppe francesi nel 1537. Sempre Catena tramanda che Ghislieri predicò in diverse Quaresime e che in alcuni Capitoli provinciali dell'Ordine fu nominato giudice per dirimere le controversie. Durante la permanenza a Pavia o a Vigevano, fu confessore del governatore di Milano A. d'Avalos, marchese del Vasto (il quale spirò nel 1546). Nel luglio 1539 Ghislieri fu temporaneamente assegnato al convento di S. Secondo sull'isola veneziana di Sant'Erasmo e il motivo del trasferimento deve verosimilmente essere collegato all'incendio che solo un mese prima aveva distrutto gli edifici conventuali e alle operazioni di ricostruzione. Di dubbio fondamento è la notizia, riportata da Porcacchi, che Ghislieri sia stato chiamato alla carica di definitore in un Capitolo della "Provincia utriusque Lombardia" tenutosi a Roma: fu piuttosto il suo superiore a Pavia, Sante da Mantova, a partecipare con tale qualifica all'assise generale riunita a Roma nel 1542. Egli, l'11 ottobre di quell'anno, nominò Ghislieri commissario e vicario inquisitoriale per la città e la diocesi di Pavia, assegnando così al domenicano le prime responsabilità in un ambito della vita ecclesiastica e religiosa che ne avrebbe segnato l'esistenza, fino a confondersi con essa, e sarebbe stato determinante per l'ascesa nella gerarchia dell'Ordine e della Chiesa. Nel 1543, a Parma, in S. Pietro Martire, Ghislieri pronunciò le conclusioni pubbliche del Capitolo provinciale. In tale occasione - secondo quanto ricorda Catena - sostenne trentasei tesi, la maggior parte delle quali riguardò la confutazione delle dottrine riformate e la difesa della Chiesa, in perfetta aderenza alle direttive impartite nel marzo precedente da Paolo III, il quale, in vista delle assemblee periferiche di alcuni Ordini regolari, tra cui i Domenicani, aveva intimato di provvedere all'estirpazione della "eresia luterana". Nel 1550 il Capitolo provinciale riunito a Cesena nominò Ghislieri inquisitore a Como. Il domenicano subentrava al confratello A. Vacanni, il quale, a partire dal 1549, era stato protagonista di un acceso conflitto con la cittadinanza e con il Capitolo del duomo. Inseritosi in una situazione esasperata, Ghislieri rifiutò di sottostare alla volontà dei canonici e si ritrasse da ogni impegno che fosse di vincolo alla sua azione, ignorando le disposizioni emanate l'anno prima dalla comunità cittadina e confermate dal governatore di Milano, F. Gonzaga, sulla conduzione dei processi d'Inquisizione. Non mancarono, di riflesso, gli episodi di ostruzionismo, tra i quali si potrebbe annoverare l'opposizione dei canonici al sequestro, ordinato da Ghislieri, di dodici casse di libri eretici provenienti da Poschiavo e destinate ad alcune località di rilievo nella geografia ereticale. Il fatto, tramandato da Catena con riferimenti fortemente simbolici alla futura azione inquisitoriale del frate, è privo, comunque, della conferma di fonti documentarie contemporanee. Il domenicano si rivolse direttamente al Sant'Uffizio e, alla metà di luglio del 1550, alcuni membri del Capitolo furono citati come sospetti di eresia. Ghislieri, dunque, si era fatto portavoce di un doppio principio: l'autorità esclusiva del papa in materia di fede e nella persecuzione dell'eterodossia, da cui discendeva direttamente quella dell'inquisitore, e l'identificazione tra l'eretico e chi ostacolava l'opera dell'Inquisizione. All'inizio di ottobre, Gonzaga - che riteneva "che la cosa in sé fusse di puoco momento et procedesse più presto per garra, quale è fra esso inquisitore et li canonici, cha che gli fusse fondamento di heresia" (F. Chabod, p. 434) - ordinò a Ghislieri, per il tramite del podestà di Como, di presentarsi in Consiglio segreto tre giorni più tardi, ma sul momento rifiutò d'incontrare il frate. Sotto la pressione di alcune manifestazioni di violenza e informato di un possibile arresto da parte del governatore, Ghislieri lasciò Como con la protezione di B. Odescalchi, informatore laico dell'Inquisizione. In novembre, Ghislieri si recò a Bergamo su incarico del papa e dei cardinali inquisitori per raccogliere informazioni sul vescovo V. Soranzo che, in agosto, era stato oggetto di esplicite accuse di eresia. La notizia dell'inchiesta esasperò gli animi e culminò, anche in questo caso, in un'azione dimostrativa: il 5 dicembre 1550 il convento domenicano di S. Stefano, residenza dell'inquisitore e luogo di detenzione degli imputati, fu preso d'assalto. Ghislieri si mise in salvo con l'aiuto del conte G.G. Albani, si diresse alla volta di Roma, dove arrivò, secondo la tradizione, la vigilia di Natale, e consegnò ai cardinali del Sant'Uffizio l'incartamento relativo al vescovo che al momento della fuga aveva affidato al francescano A. Glianio. A Bergamo, il domenicano aveva condotto anche il procedimento contro il presunto eretico G. Medolago - un'esperienza che, per l'ambasciatore veneziano a Roma P. Tiepolo, avrebbe contribuito a segnare in negativo i rapporti tra Ghislieri, ormai pontefice, e la Repubblica di Venezia, ma di cui, però, la scarsità documentaria impedisce la datazione precisa. Arrestato dopo una prima condanna risalente al 1537, cui era sfuggito col concorso di familiari e amici riparando a Venezia, Medolago non abiurò davanti a Ghislieri e, ancora una volta, riuscì a sottrarsi, per breve tempo, alla detenzione, cosicché il domenicano dovette accontentarsi della solenne confessione dei responsabili della fuga. Il biografo Catena racconta anche che nel corso del 1550 Ghislieri si sarebbe recato a Coira su incarico dell'Inquisizione romana per appurare la fondatezza delle accuse di eresia mosse dall'arciprete di Sondrio B. von Salis contro il vescovo Th. Planta e che avrebbe dimostrato l'indegnità del prelato. Eletto alla fine del 1548, questi nella primavera del 1550 aveva ottenuto l'approvazione papale, ma venne effettivamente accusato di comportamenti eterodossi e di avere abbracciato le idee riformate. Giulio III fu indotto, pertanto, a inviare in Valtellina un emissario dell'Inquisizione. Secondo un decreto del Sant'Uffizio, il 15 aprile Antonino da Lenno fu incaricato di esaminare i testi contro il vescovo: potrebbe essere, dunque, costui, piuttosto che Ghislieri, che non è menzionato da alcuna fonte o ricostruzione storica indipendente da Catena, l'anonimo inquisitore domenicano residente a Morbegno di cui alla fine di agosto Planta neutralizzò l'indagine attraverso un formale divieto dei Grigioni. Il 24 marzo 1551 Soranzo fu arrestato dopo una seduta dell'Inquisizione. I cardinali del Sant'Uffizio avevano nei suoi confronti le idee molto chiare: "et pensano che lui sia un capo dal qual se habbi a nominar molti complici, et credono torgli il vescovado" (P. Paschini, Venezia, p. 75). In aprile Ghislieri tornò a Bergamo dove raccolse ulteriori testimonianze, sequestrò due casse di libri nella residenza di campagna della mensa episcopale e dallo studio del prelato prelevò tutti i documenti che giudicò di rilievo. Le autorità veneziane reagirono con sdegno a un'iniziativa intrapresa "senza farne intendere cosa alcuna né a noi né alli nostri Rettori" e per il "proceder suo molto sinistro et alieno da ogni termine di giustitia et honestà" (L. Chiodi, p. 472). Prima del 22 maggio, tuttavia, silenziosamente come era arrivato, Ghislieri lasciò la città e si portò a Roma. Le ottime capacità investigative e le grandi doti di tenacia e determinazione conquistarono la stima del cardinale G.P. Carafa, il quale, respinte tutte le proposte avanzate dal generale dei Domenicani, F. Romeo, suggerì a Giulio III di sostituire il defunto commissario generale dell'Inquisizione T. Scullica con Ghislieri. Il 3 giugno 1551 il papa sancì la nomina e il 9 il frate prese parte alla sua prima seduta del Sant'Uffizio. Il nuovo incarico gli consentì di svolgere un ruolo attivo nel prosieguo della causa contro il vescovo di Bergamo e nel grande castello accusatorio che il cardinale Carafa, fin dal pontificato di Paolo III, stava costruendo in modo segreto contro i cardinali R. Pole e G. Morone, contro diversi vescovi e prelati (Soranzo, appunto, P.A. di Capua, G. Grimani) e contro altri personaggi, come il protonotario fiorentino P. Carnesecchi. Sospettati di aver abbracciato le idee eterodosse diffuse di J. de Valdés e di avere contatti con individui dal profilo dottrinale luterano, costoro erano sostenitori di una visione radicalmente diversa da quella di Carafa anche per quanto riguardava le riforme ecclesiastiche, il sistema delle alleanze politiche e l'atteggiamento nei confronti dell'eresia. Nel 1552 Ghislieri assistette in qualità di commissario generale ad alcuni interrogatori su Morone, Soranzo, Carnesecchi e la loro cerchia e prese in consegna le lettere dell'eretico abiurato e delatore G.B. Scotti. Ghislieri condivideva evidentemente i convincimenti del cardinale napoletano e ne aveva fatto propri gli obiettivi assumendo una posizione diversa da quella degli altri membri domenicani del Sant'Uffizio. Dall'interno dell'Ordine, infatti, s'informò Giulio III delle indagini segrete e il papa, che già nel 1551 aveva annullato con una decisione politica i provvedimenti contro Soranzo e Planta, le interruppe, recuperò gli incartamenti attraverso F. Romeo, il vicario S. Usodimare e il maestro del Sacro Palazzo G. Muzzarelli e sottopose alla propria autorizzazione tutti gli atti contro cardinali e vescovi. Ma diverse testimonianze contro Morone e gli altri inquisiti rimasero nelle mani di Carafa e nel 1553 Ghislieri raccolse nuove prove. Nel 1554, poi, quando Giulio III concesse a Soranzo di rientrare in possesso del vescovato, l'inquisitore di Bergamo fra Adelasio e Ghislieri accusarono il vicario G. Agosti, il quale due anni più tardi subì un forzato allontanamento. Fin dall'inizio Ghislieri si distinse per essere l'elemento più esigente del Sant'Uffizio e quello meno disposto ad assumere un atteggiamento duttile verso l'autorità civile come metteva in luce nel febbraio 1552 il nunzio L. Beccadelli, scrivendo al cardinale inquisitore M. Cervini in risposta alle accuse di tepidezza mosse contro l'Inquisizione veneziana: "ho avuto [...] lettere [...] del commissario fra' Michele, alle quali io cerco di satisfare quanto posso. E perché qualche volta o il commissario [o] questi suoi rispondenti di qua hanno le voglie ardenti che non si ponno così eseguire, io non vorrei, con non piacere a loro, far danno a me" (P. Paschini, Venezia, p. 93). Quale fosse, d'altronde, l'immagine che il domenicano aveva del proprio compito, lo rivela egli stesso nelle lettere indirizzate agli inquisitori locali: al genovese G. Franchi, ad esempio, scrisse nel 1556 "che chi vol servire a Dio in questo santo offitio non convien temere minaccie ma haver sol'Iddio, la verità et la giustitia davanti agl'occhi" (Genova, Biblioteca Universitaria, E.VII.15, c. 67). Con l'ascesa al soglio pontificio, nel maggio 1555, di Paolo IV Carafa, Ghislieri acquisì rapidamente crescenti responsabilità, segno del rapporto privilegiato che si era stabilito tra i due uomini non solo per l'appartenenza del domenicano alla "familia" del cardinale napoletano, ma anche per l'intensa frequentazione e le lunghe, esclusive conversazioni in cui si erano sempre intrattenuti. L'attività del Sant'Uffizio ricevette un nuovo impulso e dal giugno ripresero segretamente le indagini contro il cardinale Morone. Il 1° settembre Ghislieri e l'assessore G.B. Bizzoni furono investiti dei medesimi poteri riservati dei cardinali in materia d'Inquisizione e ottennero la facoltà di agire contro qualunque ecclesiastico e di ordinare la tortura dei rei, dei complici e dei testimoni. Ghislieri fu anche chiamato a presiedere la commissione di soli membri dell'Inquisizione che il papa incaricò di preparare l'Indice dei libri proibiti. Due anni più tardi, il catalogo fu presentato al pontefice in una versione a stampa, ma non ricevette l'approvazione, perché, malgrado la condanna comminata in modo indiscriminato ai testi editi da stampatori riformati, la selezione non fu ritenuta adeguata ai parametri di severità intesi dal papa. Ghislieri aveva enunciato il limite che, a suo avviso, era invece opportuno non oltrepassare in una lettera che L. von Pastor data al giugno 1557: "Di prohibire Orlando, Orlandino, Cento novelle et simili altri libri, più presto daressimo da ridere ch'altrimente, perché simili libri non si leggono come cose a qual si habbi da credere, ma come fabule et come si legono ancor molti libri de gentili, come Luciano, Lucretio et altri simili; nondimeno, se ne parla a la congregatione de theologi, et poi a sua santità et alli reverendissimi" (ibid., c. 76v). L'Indice del 1557 è, comunque, un testo estremamente significativo, perché esito di una riflessione tutta interna al Sant'Uffizio sulla censura e sull'organizzazione del controllo e della repressione, di cui furono incaricati, non a caso, gli inquisitori locali. Il 20 gennaio 1556 Ghislieri prese parte alla seduta d'insediamento della commissione per la riforma generale della Curia, che, nelle intenzioni del papa, avrebbe dovuto costituire una sorta di concilio generale e partecipò ai lavori nella sezione teologica insieme al gesuita D. Laínez, al francescano F. Peretti (v. Sisto V) e al cardinale C. Carafa. Fu comunque un'esperienza di breve durata, che Paolo IV aveva concepito in modo strumentale alla politica estera e che fu rapidamente accantonata a vantaggio, dall'autunno successivo, di un organo dalle dimensioni ridotte e composto di soli membri dell'Inquisizione, tra cui naturalmente Ghislieri. Il 4 settembre egli fu nominato vescovo di Nepi e Sutri, quindi prefetto del palazzo dell'Inquisizione. Pochi mesi più tardi, il 15 marzo 1557, alla terza promozione, Ghislieri ricevette la porpora e Paolo IV gli assegnò la chiesa di S. Maria sopra Minerva, appositamente elevata a titolo cardinalizio, che in seguito, nel 1561, l'Alessandrino - come venne soprannominato - scambiò con S. Sabina. Alla fine di maggio del 1557 il cardinale Morone fu arrestato, contemporaneamente furono imprigionati i presuli G.T. Sanfelice e A. Centani; furono citati Soranzo, che non si mosse dal rifugio veneziano, il vescovo di Modena E. Foscarari e, alla fine di ottobre, P. Carnesecchi, il quale, accampando ragioni di salute, rifiutò a sua volta di lasciare Venezia. Nella causa contro il cardinale milanese, cui era stato assegnato insieme ai cardinali S. Rebiba, S. Reumano e V. Rosario, Ghislieri condusse personalmente l'esame del prelato. Queste iniziative nei confronti di personaggi dalla collocazione politica filoimperiale coincisero con il conflitto bellico tra Paolo IV e gli Asburgo. A tale riguardo, il cardinale prese le distanze dalle scelte del Carafa e "parlando col papa sopra le cose della pace, gli disse che non occoreva Giubileo per pregare per la pace, stando in sua mano il farla, dove Sua Santità gli rispose bruscamente scazziandoselo dinanzi con parole molto brutte, dicendogli 'frate sfratato lutherano'" (L. von Pastor, Storia dei papi, VI, p. 650). La concezione di Ghislieri dei fini cui improntare le relazioni con i principi stranieri e dei mezzi più appropriati si coglie con precisione nel contributo al dibattito sulla legittimità o meno dell'abdicazione di Carlo V e della successione del fratello Ferdinando al trono imperiale. Nel maggio del 1558 Ghislieri, che era stato nominato tra i cardinali e i canonisti incaricati di pronunciarsi in merito, si fece interprete, insieme a G. Sirleto, di una posizione in linea con l'ostilità papale agli Asburgo ma non priva di una consapevole duttilità. Egli, infatti, subordinava in modo rigoroso il riconoscimento pontificio e l'accettazione dell'ambasciatore incaricato di prestare obbedienza ad un radicale mutamento della politica religiosa dell'Impero che assicurasse il pieno sostegno alla causa cattolica e la lotta ai riformati. Se questo era, dunque, l'unico obiettivo che dovesse orientare le scelte politiche del sovrano-pontefice e, allo stesso tempo, la sola via attraverso cui un monarca potesse ottenere il favore del papa, il conflitto tra Stati cattolici non giovava che ai nemici della Chiesa. Proseguiva, frattanto, l'attività dell'Inquisizione. Nel 1558 Ghislieri diresse il processo postumo contro G. Savonarola voluto da Paolo IV. Si trattò di un'operazione complessa che Ghislieri condusse con discrezione e abilità impegnando l'Ordine domenicano al proprio fianco nella salvaguardia della figura del frate ferrarese e, contemporaneamente, nel sostegno al procedimento contro Morone. Non fu, tuttavia, questa un'occasione in cui Ghislieri assunse una posizione morbida sul piano dei principi, poiché la figura di Savonarola fu esaminata sotto il profilo meramente disciplinare e il cardinale osteggiò ogni tentativo di richiamare le ragioni dottrinali del frate, fossero pure fondate su indiscusse autorità: "et se san Bernardo dice questo, bisognia censurare ancora lui che non dice bene ogni cosa", ebbe infatti modo di replicare "quasi gridando" (M. Firpo-P. Simoncelli, p. 221). Sempre nel 1558 fu arrestato il vescovo G.F. Verdura, membro del gruppo valdesiano meridionale e già citato nel 1552. In aprile Soranzo fu condannato in contumacia e la sede episcopale bergamasca fu dichiarata vacante, ma la morte del presule, meno di un mese dopo, concluse l'annosa vicenda. In autunno giunse a Roma il domenicano E. Foscarari, che nel corso dell'anno aveva cercato di trasmettere a Morone carte che potessero scagionarlo, e fu citato il vescovo P.A. di Capua, che Giulio III aveva fatto liberare nel 1553 dopo la purgazione canonica. Il 14 dicembre 1558 il papa in Concistoro disse "che i luterani nimici della santa Chiesa crescono e che bisogna provederci et far un inquisitor generale con suprema facoltà" (M. Firpo-D. Marcatto, Il processo inquisitoriale del card. Giovanni Morone, V, p. 403) e nominò Ghislieri "ad vitam". Nel gennaio 1559 Foscarari fu arrestato e in aprile Carnesecchi, già dichiarato contumace, scomunicato e privato dei benefici ecclesiastici, fu condannato. In questa fase d'intensa attività, che divenne sempre più frenetica a mano a mano che le condizioni fisiche del papa peggioravano e appariva sempre più concreto il problema della elezione di un successore, Ghislieri svolse un ruolo di primo piano ovvero, come aveva scritto nel dicembre 1557 il residente fiorentino B. Gianfigliazzi a Carnesecchi, "fa el tutto" (Idd., I processi inquisitoriali di Pietro Carnesecchi, p. XVIII). L'esperienza del cardinale, infatti, facilitava uno sforzo investigativo orientato a definire la rete di rapporti degli inquisiti, più che le singole posizioni dottrinarie, secondo un'operazione ideologica che era "ripensamento del passato prossimo della Chiesa cattolica e conseguente, lucida volontà di una sua ricostruzione" (P. Simoncelli, Inquisizione romana, p. 70). Nell'agosto del 1559 Paolo IV morì e ancor prima che il papa esalasse l'ultimo respiro la folla prese d'assalto il palazzo dell'Inquisizione, saccheggiando e "portandone libbri, scritture et ogn'altra cosa" (R. Rezzaghi, p. 549), e liberò i prigionieri. Il cardinale Morone entrò in conclave il 4 settembre e il processo contro di lui fu bruciato con l'autorizzazione di Ghislieri, che anche durante la sede vacante restò in carica, a tutti gli effetti, come sommo inquisitore. Nel suo primo conclave Ghislieri aderì al partito dei Carafa, che intendeva essere un'alternativa agli schieramenti di parte francese e asburgica, e sostenne inizialmente il nipote del defunto papa, Antonio, quindi Giovan Angelo Medici, che fu eletto il 26 dicembre. Pio IV, figura politicamente gradita alla Spagna, ma non filoimperiale, era allineato, tuttavia, su posizioni distanti da quelle degli "intransigenti", che lo avevano votato seguendo le direttive di C. Carafa, tanto da essere incorso sotto Paolo IV in accuse di eresia. Il 1° gennaio 1560, su commissione del papa, Ghislieri pronunciò la pubblica assoluzione di E. Foscarari: fu il segnale che lo stile adottato dall'Inquisizione durante il precedente regno avrebbe dovuto essere moderato e che l'ambito d'azione si sarebbe limitato d'ora in avanti esclusivamente al foro interno (11 gennaio). A Ghislieri, confermato nel suo ruolo di inquisitore maggiore, Pio IV affiancò i cardinali F. Pacheco, G. Puteo, B. Scotti e R. Pio da Carpi. Fin dal gennaio, gli "Avvisi" rilevano il conflitto in atto tra Ghislieri e il pontefice: il cardinale, "caporale e spaventevole giudice de la Inquisitione, [...] hora da papa Pio intendendo che non vuole che in cause di religione si proceda per via di spioni né che si guarda certe cose minime, domandava licentia di ritirarsi à suoi bisogni per doi o tre mesi, poiché ad ogni modo per la Inquisitione poco doveva essere adoperato; il papa sorridendo rispose dargli volentieri licentia di ritirarsi e per tre mesi, e se gli piacesse, per sempre" (M. Firpo-D. Marcatto, I processi inquisitoriali di Pietro Carnesecchi, p. XLV). Il 6 marzo 1560 Ghislieri firmò la sentenza assolutoria del cardinale Morone e nei mesi successivi fu la volta di M. Galeota, di G.F. Verdura, di G.T. Sanfelice e di altri arrestati durante il precedente pontificato. Sempre in marzo Ghislieri e B. Scotti furono incaricati di compiere la revisione della Vulgata e il 27 marzo Pio IV conferì a Ghislieri il vescovato di Mondovì, preferendo il cardinale al candidato proposto dal duca Emanuele Filiberto. Nel rivolgersi per la prima volta al Capitolo, Ghislieri raccomandò di "invigilare et avvertire insieme col R.do Vicario nostro, dove si scuoprano persone infette o sospette nelle cose di santa Fede et Religione, pigliandone buona informatione con quella maggior diligenza, prudenza et destrezza che sia possibile [...]; et di quanto succedera me ne farete avvisato pienamente" (G. Grassi, p. 75, 11 luglio 1560). Tra la seconda metà del 1560 e la prima del 1561 si svolse il processo contro i nipoti di Paolo IV, occasione per liberare i rancori contro gli esiti rovinosi della politica estera antiasburgica del papa e contro i rigori dell'Inquisizione. Nella deposizione rilasciata ai cardinali, Ghislieri narrò di essere stato aggressivamente accusato da Paolo IV per avergli taciuto il comportamento dei congiunti, ma di aver respinto ogni responsabilità in quanto all'oscuro dei fatti. In tal modo, egli prese ad un tempo le distanze dai Carafa e da quanti, come il cardinale Rebiba, furono coinvolti nella loro caduta e non aggravò la situazione accusatoria dei processati. In luglio, fu aggregato al collegio giudicante per le accuse di eresia mosse contro C. Carafa. Nel maggio 1560, intanto, Ghislieri aveva cominciato una nuova istruttoria contro P. Carnesecchi: contrariamente alle aspettative dell'inquisito, con prolungati, metodici interrogatori il cardinale trasformò quella che avrebbe dovuto essere una mera formalità, a legittimazione della sentenza assolutoria voluta dal papa, nell'opera di ricostituzione del materiale documentario perduto nell'incendio del Sant'Uffizio. In novembre, Carnesecchi tentò di accelerare il procedimento proponendo a Pio IV, attraverso il duca Cosimo de' Medici, di far giudicare il suo caso da due cardinali, recusando, tuttavia, come pregiudizievoli R. Pio da Carpi e Ghislieri. Risaputosi ciò, quest'ultimo reagì con prontezza e costrinse il papa a rimangiarsi la promessa di presiedere egli stesso la causa del fiorentino. Dopo questo fatto Pio IV provvide a nominare tra gli inquisitori del Sant'Uffizio anche G. Seripando - il quale già in settembre aveva sostituito Ghislieri nella revisione della Bibbia - per bilanciare la profonda influenza del domenicano e neutralizzarne il rigido tomismo dottrinario. Nel febbraio 1561 l'ambasciatore veneziano da Mula, incaricato di esortare la concessione del pallio al patriarca di Aquileia G. Grimani, riferiva al Senato che il papa aveva dichiarato in toni drammatici la sua impotenza a riguardo ("S. Maria, ormai non potrete comprendere che abbiamo le mani legate [...] Dio volesse che ce lo lasciassero fare i cardinali, che lo faremmo volentieri"; P. Simoncelli, Inquisizione romana, p. 71 n. 203) e, per giustificare il rifiuto, aveva ordinato a Ghislieri di dare lettura dell'incartamento inquisitoriale relativo al prelato. La vicenda rivela il grande potere di selezione e orientamento che i cardinali inquisitori, e tra tutti Ghislieri, erano in grado di esercitare sulle nomine ecclesiastiche e sulla composizione della gerarchia e individua proprio nel controllo su questo ambito, che per il papa avrebbe dovuto essere fuori dagli obiettivi primari del Sant'Uffizio, il centro del conflitto tra Pio IV e l'istituzione. Il 4 giugno 1561 Pio IV decretò l'assoluzione di Carnesecchi e Ghislieri la proclamò, pur avendo desiderato l'abiura del protonotario e continuando a essere convinto della sua eterodossia. Poche settimane più tardi, il 29 giugno, il cardinale lasciò Roma per recarsi nella diocesi di Mondovì. Questa decisione, tuttavia, non si era resa opportuna solo in ragione degli eventi romani: il 5 giugno, infatti, Emanuele Filiberto aveva stipulato a sorpresa con i valdesi del Ducato l'accordo di Cavour e, pertanto, la visita assunse un carattere d'impellenza e un significato più ampio di quello che avrebbe avuto altrimenti. Come anticipava il cardinale C. Borromeo al nunzio sabaudo, infatti, Ghislieri avrebbe avuto, oltre che sulla propria diocesi, "una general sopraintendentia a quelle degli altri ancora in tutto cotesto stato" (Nunziature di Savoia, p. 67), e non solo per le questioni di eresia, alle quali era stato deputato con particolari facoltà in luglio. Ma, soprattutto, Ghislieri avrebbe dovuto indurre il duca a rompere l'accordo di giugno e a ritrattare alcuni decreti che sottraevano agli ecclesiastici la giurisdizione ordinaria e delegata. Giunto a Mondovì il 7 agosto, Ghislieri con grande rapidità ordinò la visita pastorale e la compì personalmente in alcuni luoghi. Dopo un primo incontro formale col duca, il cardinale gli si rivolse con una lettera per esortarlo a revocare l'editto sul foro competente, a soddisfare alcune pretensioni del vescovato monregalese e a corrispondere a una richiesta personale: "et poiché nella Diocesi mia ritrovo alcuni ministri secolari non molto affezionati alle cose cattoliche, et poco fidi nell'esecuzione del Sant'Officio, supplico Vostra Altezza Serenissima si degni farmi grazia d'uno dei suoi Bargelli, commettendoli ch'abbi ad eseguire, quanto da me gli sarà imposto nella Diocesi mia, et fuori della Diocesi ancora" (Lettera del cardinale, p. 255). Il silenzio del duca e la palese inanità dell'azione diplomatica indussero Ghislieri a rinunciare ad un prolungamento della visita; a metà ottobre, deluso al punto da meditare la rinuncia del vescovato a favore di F. Spinola, ripartì per Roma, dove giunse alla fine di novembre. In questa brevissima esperienza di governo episcopale diretto, dunque, Ghislieri agì a partire dal peculiare ruolo di inquisitore e fu dominato dalla preoccupazione di assicurare il pieno esercizio dell'attività del Sant'Uffizio, su cui si era attribuito fin dall'inizio del mandato l'esclusivo controllo. Negli anni seguenti, Ghislieri seguì e diresse le missioni dei padri gesuiti N. Bobadilla e C. Rodriguez tra i valdesi della Calabria e della Puglia. Fu l'occasione per confrontare ed esprimere due visioni divergenti del modo di condurre l'opera convertitrice, che Ghislieri intendeva rigorosa e mirata ("doppoi che noi haveremo usato la dolcezza, vedendo che non giovi, si usarà poi la severità, con l'esterminio di quella città et di tutta quella generatione"; M. Scaduto, p. 44, Ghislieri a C. Rodriguez, 8 settembre 1563), e della figura dell'inquisitore ("altro è la persona di confessore, altro è di giudice: il confessore crede tutto quello che li viene detto; il giudice ha sempre sospetto il reo della verità, et massime in hoc genere causarum"; ibid., p. 45). Anche a Trento, durante l'ultima fase del concilio, giungeva l'eco dell'attività dell'Inquisizione e della sorda prova di forza che Ghislieri aveva ingaggiato sul terreno delle scritture processuali con il cardinale Morone, capo della Legazione pontificia. Alla morte del cardinale Puteo, avvenuta nell'aprile 1563, Ghislieri fu informato della presenza degli atti relativi al procedimento contro il cardinale tra gli effetti personali del defunto e inviò a prelevarli l'assessore G.B. Bizzoni. In autunno, ogni tentativo di Morone di rientrare in possesso delle carte presentate a propria difesa, tra cui l'Apologia redatta durante la detenzione, fu destinato al fallimento. Ghislieri - come aveva previsto l'agente del cardinale - si giustificò con il papa dicendo che "le scritture stavano meglio ne l'ufficio de l'Inquisitione che in mano d'altri et che a nessun modo haveva pensato male di lei [Morone], perché essendogli amico et havendo sottoscritta la sententia, procurerebbe il dishonore proprio" (M. Firpo-D. Marcatto, Il processo inquisitoriale del card. Giovanni Morone, II, p. 149). Sempre in aprile furono citati otto vescovi francesi, tra cui J. de Monluc, F. de Noailles e A. Caracciolo, negoziatori col cardinale O. de Coligny detto di Châtillon al colloquio di Poissy, contro i quali l'Inquisizione aveva acquisito prove della fede ugonotta. Nel Concistoro del 22 ottobre Ghislieri affrontò apertamente la questione: lamentò la contumacia dei presuli, presentò le accuse e le testimonianze e chiese la condanna di Caracciolo, Monluc e L. d'Albret, eretici notori, e la sospensione ecclesiastica degli altri. Pio IV ordinò ai cardinali inquisitori di leggere l'incartamento e di decidere quali prelati dovessero essere trattati da eretici e quali da contumaci, quindi su istanza del fiscale pronunciò la sentenza, la cui promulgazione fu rimandata, tuttavia, al momento in cui i cardinali avessero valutato gli atti. Per quanto riguarda gli esiti del concilio, nel Concistoro del 26 gennaio 1564 Ghislieri e G.B. Cicada, unici tra i cardinali, sollevarono obiezioni alla ratifica dei decreti tridentini dato che, a loro avviso, il trasferimento ai vescovi della facoltà di assolvere in foro interno alcuni delitti contro la fede, altrimenti riservata al papa, costituiva una menomazione delle competenze dell'Inquisizione romana. Pio IV, tuttavia, considerò deleteria per l'autorità dell'assise conciliare e della Chiesa la messa in discussione o l'approvazione parziale dei decreti e procedette alla loro promulgazione. In questa fase del pontificato i rapporti tra Ghislieri e il papa raggiunsero il punto più negativo. Nella prima metà dell'anno il cardinale fu privato dell'alloggio in Vaticano. In giugno un decreto varato dagli inquisitori generali in una seduta in cui Ghislieri era assente per ragioni di salute gli riconobbe la facoltà di ordinare la carcerazione e di sbrigare la corrispondenza, purché rendesse conto alla prima occasione di quanto operato. Inoltre la composizione del Sant'Uffizio fu ritoccata, come già era avvenuto nell'ottobre 1562 e si sarebbe ripetuto nel 1565: alla fine di luglio l'ambasciatore veneziano G. Soranzo informava il Senato "che la somma dell'Inquisizione non è più in mano dell'ill.mo Alessandrino; ma sua Santità ha deputato sette cardinali con egual autorità" (P. Paschini, Venezia, p. 144). Segni dell'espansione e del riequilibrio delle forze all'interno dell'istituzione, ma anche della sua perdurante autorità, si riscontrano nella Congregazione deputata al concilio che Pio IV istituì il 2 agosto nominandovi otto cardinali, sette dei quali appartenevano all'Inquisizione, e tra essi naturalmente Ghislieri. Di fronte al marcato ridimensionamento di potere, Ghislieri stabilì di ritirarsi nella sua diocesi, ma la perdita, ad opera dei pirati, di tutto il mobilio spedito in Piemonte per mare e le condizioni fisiche estremamente precarie, tali da indurlo a predisporre il sepolcro in S. Maria sopra Minerva, lo convinsero a posticipare la visita alla fine dell'anno, quindi alla primavera successiva, e poi a rinunciarvi del tutto. Alla morte di Pio IV (9 dicembre 1565), il 20 dicembre si aprì il conclave. La candidatura del cardinale Morone cadde rapidamente ad opera di Ghislieri, il quale, secondo la prassi inaugurata da Carafa, si presentò in conclave con il processo contro il cardinale "che diceva di haver ivi in seno" e che "si tien per fermo che porti continuamente nella sacchozza" (M. Firpo, Inquisizione romana, p. 198). D'altronde, Morone aveva visto declinare fin dagli anni 1559-1560 a vantaggio di Ghislieri il favore di Filippo II, il quale autorizzò l'ambasciatore spagnolo L. de Requenses a individuare il candidato che rispondesse alle caratteristiche volute dal re e si affidò interamente al giudizio di C. Borromeo. Il cardinal nepote, fallite le candidature di A. Farnese, G. Ricci e Sirleto, scelse Ghislieri tra quattro candidati proposti dal cardinale Farnese. Il sostegno della Spagna fu dunque determinante per il prevalere di Ghislieri, sebbene fosse stato più sfumato che in altre occasioni. Forse non fu ininfluente nella scelta anche la precaria salute dell'Alessandrino, che per tutto il primo anno del pontificato fu ritenuto prossimo alla morte. Il 7 gennaio 1566, a sessantadue anni circa, Ghislieri fu eletto papa e assunse il nome del predecessore in segno di omaggio al cardinale che ne aveva determinato l'ascesa al soglio pontificio. Il 17 gennaio P. fu incoronato e dieci giorni più tardi ebbe luogo la solenne cerimonia della presa di possesso. L'episodio più rimarcabile, oltre alla razionale e ordinata distribuzione di elemosine e all'inedito attraversamento del Campidoglio da parte del corteo, fu il lungo, inatteso colloquio che il papa intrattenne con F. Borgia, generale dei Gesuiti. Gli uomini di cui P. si circondò furono sperimentati compagni della sua attività nell'Inquisizione, come il segretario G. Rusticucci e il teatino M.A. Maffei, o uomini legati a Paolo IV, quali i cardinali S. Reumano, V. Vitelli, S. Rebiba e B. Scotti. Questi ultimi due, insieme a G.F. Gambara e a F. Pacheco, furono deputati all'Inquisizione, il cui organico fu ridimensionato in tal misura nel primo decreto varato dal papa il 17 gennaio. In questa fase di riassestamento degli equilibri concistoriali attorno al nuovo pontefice, l'apparente preponderanza di Reumano indusse Farnese ed altri membri del Collegio a chiedere la nomina di un cardinal nepote. Il 6 marzo P. chiamò a tale incarico il pronipote "ex sorore" Michele Bonelli, anch'egli domenicano, del tutto inesperto delle questioni di governo e per questo motivo fedele esecutore della volontà del papa, al quale avrebbe dovuto sottoporre tutti i suoi atti, pena la nullità. P., infatti, mostrò subito grande autonomia di giudizio e di azione: secondo Cusano, "si governava secondo le sue massime theologiche" (L. von Pastor, Storia dei papi, VIII, p. 44 n. 3). D'altro canto, la partenza per Milano di Borromeo, la morte alla fine di aprile di Reumano e il ritiro nell'ombra di Farnese e Vitelli lasciarono rapidamente il papa in grado di operare in completa libertà. Entro pochi mesi, la macchina di governo era organizzata in modo minuzioso e funzionava a pieno regime: la settimana era scandita dagli incontri delle Congregazioni del Concilio, degli Studi, della Riforma del breviario, dell'Inquisizione e della Riforma del clero, alle cui ultime due P. partecipava personalmente, così come aveva fatto Paolo IV. Nel novembre 1566 le responsabilità del papa in politica estera poterono usufruire della consulenza di Morone, Farnese, M.A. da Mula, A. de Granvelle e G.F. Commendone, nominati membri della Congregazione per i Principi. La politica adottata da P. nei confronti della capitale si propose di offrire un emblema dell'applicazione dei decreti tridentini e del buon governo del principe cristiano. Nel febbraio 1566 egli dette nuovo impulso alla visita apostolica che si protraeva da circa due anni: fu completato l'esame delle parrocchie e in estate il pontefice compì personalmente la visita di S. Pietro, S. Spirito, S. Giovanni e S. Maria Maggiore. Si trattò del primo passo verso una radicale trasformazione della vita civile e religiosa della città. N. Ormaneto, uomo formato alla scuola del vescovo G.M. Giberti e vicario di Borromeo, fu "chiamato dal papa, dicono, per riformar Roma et suo distretto et anco a settembrio per adoperarlo nel Concilio provinciale che vuol fare" (B.A.V., Urb. lat. 1040, c. 252). Egli, insieme a T. Orfini, A. Binarini e G. Oliva, portò a termine l'indagine dei monasteri femminili e, dal settembre 1566, intraprese una nuova revisione delle parrocchie. Inoltre il cardinale vicario G. Savelli emanò un importante provvedimento che regolava la vita dei preti (Edictum super reformatione cleri Urbis). In qualità di "riformatore", a partire da ottobre Ormaneto si occupò anche di dare seguito alla volontà papale di imporre una nuova rigidezza ai costumi dei cardinali e di quanti frequentavano i Palazzi Apostolici. Già nel suo primo Concistoro, il 23 gennaio, P. aveva ordinato che ogni prelato lasciasse Roma per andare a risiedere presso la propria chiesa e aveva espresso il desiderio che i cardinali vescovi vi si trattenessero per almeno sei mesi. Egli nel quotidiano intendeva restare fedele allo stile consueto, per cui, come aveva anticipato in una lettera di dieci anni prima, "qualunque penserà di viver meco fa bisogno che pensi di far vita religiosa, che altrimenti non lo vorria né per parente né per amico, se ben mi fosse fratello" (E. Motta, p. 362). Alla metà del 1567 fu ridimensionato l'organico della Corte col licenziamento di centocinquanta persone e si ridusse la spesa sulle regalie; i 1.000 scudi impiegati ogni anno per il banchetto d'anniversario dell'incoronazione furono destinati a monasteri; negli anni successivi analoghi provvedimenti interessarono le guardie svizzere e i benefici con obbligo di residenza dei cortigiani. Anche i costumi della cittadinanza furono improntati ad una nuova severità: dal 1566 si susseguirono l'ordine ai medici di sospendere le cure dei malati se costoro rifiutavano i sacramenti; l'editto contro il perturbamento del culto; ripetute prescrizioni suntuarie; l'espulsione di zingari e vagabondi; l'inasprimento delle pene per il reato di adulterio. Le prostitute, falliti i tentativi di convertirne la vita e di indurle al matrimonio, nell'agosto del 1568 furono relegate in un'area di residenza coatta detta l'Hortaccio. Queste misure si combinarono con interventi tesi a fornire un adeguato supporto umano e materiale alla loro riuscita e ad assicurare una più stretta partecipazione della popolazione ai sacramenti e alla vita cristiana. Nei confronti della povertà si prevedettero razionali distribuzioni di viveri e denaro, ma soprattutto si aiutarono con cospicue donazioni del papa o con la difesa delle proprietà alcune delle istituzioni deputate all'assistenza, come il Monte di Pietà e gli ospedali di S. Pietro e di S. Spirito. Nel 1567 Ormaneto, il cardinale Alciati e il gesuita Toledo furono incaricati di procedere all'esame di tutti i confessori delle chiese di Roma. Nel 1569 si costituì una nuova commissione di visitatori delle parrocchie, i cui membri furono scelti dalla Congregazione dell'Oratorio. Nel 1571 si stabilì anche a Roma la Confraternita della dottrina cristiana, che riuniva società dedite alla catechesi dei ragazzi. Questa politica s'impiantò sulla rimarcata distinzione tra cristiani ed ebrei: il 19 aprile 1566 P. aveva ripristinato le norme antigiudaiche di Paolo IV (Romanus pontifex); l'anno seguente gli ebrei furono privati del diritto di proprietà su qualunque bene acquisito durante il precedente pontificato e le conseguenti requisizioni andarono a beneficio della Casa dei catecumeni e del Monte di Pietà; anche il tasso d'interesse sul prestito ebraico fu abbassato, quindi eliminato del tutto e, infine, il 26 febbraio 1569 fu decretata l'espulsione delle comunità dallo Stato della Chiesa, con l'eccezione delle città di Roma, Ancona e Avignone (Hebreorum gens sola). L'ultimo mercoledì di ogni mese P. dava udienza per ascoltare le lamentele sull'amministrazione della giustizia e l'operato dei tribunali. A partire dal 1566 e per tutto il pontificato si lavorò alla riforma delle istituzioni giudiziarie e degli uffici di Curia, ma non si oltrepassò lo stadio del progetto. Piuttosto furono alcuni organi ecclesiastici ad essere oggetto di misure destinate ad eliminare gli abusi. La Dataria fu sottoposta alla direzione di Maffei, pur con il controllo dei cardinali Reumano, Rebiba e Scotti, e il papa nell'aprile 1567 si riappropriò del diritto di assegnare chiese e benefici, concesso dai suoi predecessori ai cardinali. La Penitenzieria, di cui durante il pontificato Medici Ghislieri era stato il secondo al vertice, fu abolita, poi riformata con competenze limitate al foro interno e alle dispense d'irregolarità matrimoniali non di natura occulta con due atti del 18 maggio 1569 (In omnibus rebus e Ut bonus). Il Sant'Uffizio, invece, fu favorito dal papa: nell'aprile 1566, le entrate furono rimpinguate con l'attribuzione delle rendite della tenuta di Conca nella Marittima, pari a 3.000 scudi secondo Porcacchi, e il mese successivo gli fu assegnato un palazzo del valore di 6.000 scudi, quale nuova sede, per la cui ristrutturazione s'impiegò la manodopera della Fabbrica di S. Pietro; in seguito la Congregazione beneficiò di altre entrate occasionali, come i beni confiscati al fiscale A. Pallantieri, e di una salina. La politica finanziaria di P. fu fortemente condizionata dagli esosi obiettivi religiosi e diplomatici del pontefice. Egli puntò alla crescita delle entrate con strumenti fiscali (imposizioni sul clero regolare e sui consumi, gabelle sul pane e sulla carne) o di altra natura (erezione di Monti, vendita di uffici) e al recupero delle rendite ecclesiastiche fruite da privati, ciò che si espresse soprattutto nell'importante bolla del 29 marzo 1567 (Admonet nos) che dichiarava l'inalienabilità delle terre di pertinenza della Chiesa e il divieto di infeudarle. Effetto non secondario della bolla fu la fine del periodo del cosiddetto "grande nepotismo" col quale ai parenti dei pontefici erano state devolute fino ad allora ampie giurisdizioni. Questi provvedimenti sono il tratto più marcato del governo dello Stato di P., che restò ambito marginale e sussidiario rispetto all'amministrazione di Roma e della Chiesa. In un quadro segnato dall'assenza di misure riguardanti l'apparato burocratico e dalla tolleranza delle autonomie locali e baronali, infatti, la bolla del 1567 appare un'iniziativa volta ad affermare i diritti della Chiesa, piuttosto che a realizzare mutamenti in senso centralizzatore della compagine statuale. L'attività benefica e il mecenatismo di P. furono coerenti con il programma di severo rinnovamento religioso. Per onorare Paolo IV Carafa incaricò Pirro Ligorio di innalzare un solenne monumento in S. Maria sopra Minerva e in tal modo tributò il proprio riconoscimento ad altre personalità ecclesiastiche, come i cardinali R. Pio da Carpi e A. Carafa, sicché l'ambasciatore veneto Tiepolo poté concludere nel 1569 che il papa "piglia tutto il suo piacere a fabbricar tumuli per questo e per quello" (Le relazioni degli ambasciatori veneti, p. 196). Tutte le statue dell'antichità classica furono eliminate dai palazzi papali; in Vaticano fece erigere solo la torre Pia, dotata di tre cappelle. Alcuni luoghi di culto romani conservano i suoi interventi: la Cappella Sistina e S. Giovanni in Laterano, dei quali fece restaurare il soffitto, S. Maria degli Angeli, S. Maria in Traspontina, SS. Domenico e Sisto, che fece costruire con l'annesso convento delle Domenicane. All'Istituto delle neofite delle Domenicane della Ss. Annunziata assegnò nel 1566 la chiesa di S. Basilio nel Foro di Augusto e il complesso che fece ristrutturare a sue spese. A livello urbanistico il papa provvide a far ripristinare l'acquedotto dell'Acqua Vergine e altre fonti di approvvigionamento idrico che servivano le aree più popolose e attive, come quella di piazza del Popolo e Campo Marzio. Ancor più emblematiche furono alcune delle imprese avviate fuori dello Stato pontificio. Nel paese natale P. fece costruire un convento che assegnò ai Frati Predicatori (1° agosto 1566); nella annessa chiesa, destinata ad accogliere le spoglie del pontefice, Vasari realizzò l'altare maggiore e un ignoto autore (probabilmente G. Buzi) il sepolcro. Nel gennaio 1567 il papa ideò la creazione di un collegio a Pavia dove ospitare giovani studenti; nel corso dell'anno furono acquistati alcuni stabili e il progetto fu affidato a P. Pellegrini, mentre il cardinale Borromeo avrebbe seguito i lavori; in novembre l'istituzione fu formalmente varata e si stabilì che avrebbe accolto per un periodo settennale di formazione ragazzi provenienti da Bosco, dal contado di Tortona e Alessandria, dalle diocesi di Vigevano, Alessandria e Pavia. Ad Assisi, infine, fu avviata la costruzione della basilica di S. Maria degli Angeli. Nei confronti dei familiari, che tenne sempre a distanza, si mantenne rigoroso, donando ai più stretti congiunti alcune modeste proprietà vincolate a fedecommessi e agevolando piuttosto attraverso il nipote la formazione dei più giovani presso il Collegio Germanico. A tal fine le rendite assai contenute di Bonelli furono accresciute e alla fine del 1568 il papa acconsentì a dargli il redditizio camerlengato, vacante per la morte del cardinale V. Vitelli. Tuttavia Bonelli dovette venderlo al cardinale Cornaro nel 1570 per contribuire alle spese della guerra contro i Turchi. Quanto stava realizzando in forme microcosmiche nella riforma della città di Roma, P. lo estese contemporaneamente a tutta la Chiesa. Fin dai primi momenti di regno, la volontà papale di dare compimento all'ideale tridentino fu comunicata con un'enciclica ai vescovi francesi e spagnoli e il testo conciliare fu inviato in Messico, Guatemala, Honduras e Venezuela insieme all'annuncio della sua elezione. L'attività pastorale fu attentamente seguita attraverso l'opera di appositi visitatori apostolici: nel 1566 T. Orfini, recandosi a prendere possesso del vescovato calabrese di Strongoli, ispezionò le chiese del Regno di Napoli e L. Marini, destinato alla sede episcopale di Alba, fece altrettanto lungo l'Italia centrosettentrionale. Nel 1569 il patriarcato di Aquileia fu percorso ed esaminato da B. di Porcia. Anche Oltralpe si procedette nello stesso modo: l'arcivescovo di Sorrento, G. Pavesi, nella primavera 1566 fu incaricato di indagare lo stato della Chiesa e del clero nei Paesi Bassi al fine di predisporre adeguate misure in difesa del cattolicesimo e contro il diffondersi dell'eresia e il legato G.F. Commendone nel 1569 visitò i conventi della Germania meridionale. Nelle due creazioni cardinalizie del marzo 1568 e del maggio 1570, pur seguendo anche logiche di opportunità politica, P. dette un esplicito riconoscimento a quelle che a suo avviso erano le forme d'impegno ideali in seno alla Chiesa: la scelta monastica e quella inquisitoriale. Nella prima creazione ottennero la porpora quattro prelati ovvero D. de Espinosa, primo ministro spagnolo; G. Souchier, generale dei Cistercensi; A. Carafa e G.P. della Chiesa; nella seconda i francesi Ch. d'Angennes de Rambouillet e N. de Pellevé; gli spagnoli G. de Zuñiga Avellaneda e G. Cervantes; il generale dei Domenicani V. Giustiniani; quello dei Teatini P. Burali e quello dei Francescani F. Peretti; G. Aldobrandini; il segretario del papa G. Rusticucci; M.A. Maffei; G.G. Albani, conosciuto a Bergamo nel lontano 1550; il domenicano A. Bianchi, "socius" dell'inquisitore Ghislieri fin dal 1551, confessore del papa, commissario generale dell'Inquisizione e prefetto della Congregazione dell'Indice; G.A. Santori, anch'egli operante nel Sant'Uffizio; C. de Grassis, governatore di Roma; P.D. Cesi; G. Acquaviva. La nomina di A. Carafa coronò la revisione del processo intentato da Pio IV, l'annullamento della sentenza il 26 settembre 1567 e la solenne riabilitazione dei Carafa nel Concistoro del 1° ottobre, con cui P. intese sancire il profondo legame spirituale con Paolo IV. Il controllo sul reclutamento del clero e delle gerarchie ecclesiali, presupposto del rinnovamento del corpo della Chiesa, fu assicurato, da un lato, con la crescita del numero dei seminari (Milano, Modena, Vicenza, Nola, Napoli, Avellino), dall'altro lato, con l'esame dei presuli italiani e con la creazione nel 1567 di una commissione, composta da M.A. Maffei, G.A. Santoro e Feruffina, incaricata di vagliare coloro che sarebbero stati proposti in Concistoro per un vescovado o un'abbazia. Nel 1572, infine, fu istituita la Congregazione dei Vescovi e Regolari, un organo centrale affidato ai cardinali L. Madruzzo, G.A. Santoro, P. Burali e G. Aldobrandini che assunse competenze prima riservate ai presuli. Nella selezione episcopale fu rispettata l'opzione prevalsa in quella cardinalizia, favorendo i Domenicani e gli inquisitori (ad es. T. Scotti, E. Locatelli, G. Boldrini e C. Campeggi, che per i meriti acquisiti nel processo mantovano a E. Calandra avrebbe avuto la sede di Nepi e Sutri, già di Ghislieri). P. procedette anche alla riforma del clero regolare secondo le rigorose indicazioni provenienti dalla riflessione curiale, risalente al Consilium de emendanda ecclesia (1537), e dal concilio di Trento. A partire dal novembre 1566 i rami conventuali degli Ordini mendicanti furono soppressi e riuniti agli Osservanti o ad un Ordine affine. A tutti il papa impose la clausura, l'ufficiatura corale, la professione solenne e nel rispetto dei limiti d'età, il divieto di risiedere fuori dal convento e quello di passare da un Ordine all'altro (Regularium personarum, 24 dicembre 1566) e sancì l'uso della forza per imporre la riforma (Cum sicut, 15 giugno 1567). Fu inasprita la clausura dei conventi con gravi conseguenze su alcune forme d'impegno devozionale, quale, ad esempio, quella ideata da Angela Merici. Nel dicembre 1569 l'abbazia di S. Croce a Fontavellana fu tolta agli Avellaniti e ceduta ai Camaldolesi e nel 1571 l'Ordine degli Umiliati, alcuni dei quali erano stati ritenuti responsabili di un attentato contro Borromeo, loro cardinale protettore e riformatore, fu soppresso. Furono, d'altro canto, promossi organismi di recente costituzione: i Barnabiti, di cui P. fin dal 1560 era stato il protettore e di cui aveva seguito le conferenze, furono istituiti in Congregazione di Chierici Regolari e altrettanto avvenne per i Fratelli della Misericordia. I Domenicani, che avevano ottenuto dal papa la precedenza su tutti gli altri Ordini mendicanti (27 agosto 1566), furono deputati a gestire la devozione del Rosario (29 giugno 1567). Importante fu anche l'opera di preparazione ed edizione dei testi liturgici. Nel 1566 P. incaricò Sirleto di correggere e preparare per la stampa il Catechismo romano, già approntato nel 1565 da una commissione presieduta da Borromeo. Il cardinale rivide il testo, in gran parte opera sua, con L. Marini e il maestro del Sacro Palazzo T. Manriquez e in settembre fu pubblicato, senza che fosse stato accolto l'unico suggerimento del papa, cioè la divisione in capitoli e parti. Nel 1568 uscì il Breviario e due anni più tardi il Messale. Nel 1566 il papa costituì una commissione per riesaminare il Corpus Iuris Canonici; nel 1569 fu la volta di una Congregazione per l'edizione della Bibbia. Nel marzo del 1571, dopo che nell'autunno precedente il pontefice aveva incaricato Manriquez di correggere alcune categorie di opere, fu istituita una Congregazione per la revisione dell'Indice del 1564, che, alla morte di P., il successore Gregorio XIII avrebbe reso formalmente stabile e a cui furono deputati i cardinali Souchier, Bianchi, Giustiniani e Peretti. Nell'aprile 1572 questo organo ripristinò l'Indice paolino, che il concilio di Trento aveva mitigato. Nel 1567 P. nominò Tommaso d'Aquino dottore della Chiesa e nel 1570 ne promosse personalmente l'edizione delle opere; i quattro dottori della Chiesa d'Oriente furono equiparati ai corrispettivi d'Occidente. Il 1° ottobre 1567 P. condannò (Ex omnibus afflictionibus) oltre settanta tesi contenute nelle opere del teologo e scritturista M. Baio (de Bay), pur senza nominare il professore della facoltà di Lovanio. Su consiglio del cardinale Granvelle, la bolla non fu pubblicata, ma comunicata all'interessato attraverso il vicario del cardinale, il quale doveva procedere con mitezza nell'esecuzione. Baio si sottomise, ma poco più di un anno dopo indirizzò al papa un'apologia difendendo, per la loro fedeltà al pensiero di s. Agostino, le sole trenta tesi che riconosceva come proprie. Nondimeno, il 13 maggio 1569 P. confermò la condanna e impose l'abiura. Baio, allora, basandosi sulla mancanza di punteggiatura del testo della bolla e sulle conseguenti interpretazioni della condanna, si appellò al fatto di non essere stato censurato per il senso letterale delle proposizioni, ma poi cedette. La vertenza, tuttavia, proseguì, poiché il teologo fu nominato decano nel 1570 e si scatenò la controversia, cui dette il suo contributo tra i polemisti contrari a Baio anche R. Bellarmino, sicché il duca d'Alba decise di rendere pubblica la bolla di condanna e di farla giurare da tutti i professori della facoltà. L'opera di evangelizzazione delle aree extraeuropee ricevette un grande impulso soprattutto attraverso il fecondo rapporto tra P. e il generale della Compagnia di Gesù F. Borgia, che fin dall'inizio del regno si prestò ad affiancare il pontefice nell'organizzare e coordinare l'intensa attività. Nel corso del 1566 diversi gruppi di Gesuiti ricevettero la benedizione papale al momento della loro partenza per le missioni in Germania, Francia (dove nel 1568-1570 fu attivo A. Possevino) e altri paesi dell'Europa, nelle Indie Occidentali, dove si recavano per espressa volontà di Filippo II, e in Estremo Oriente. Risale a questo periodo la disposizione, comunicata a Borgia e da questi ai missionari delle Molucche, che condensa la posizione di P. sulle modalità di espansione del cattolicesimo: era opportuno battezzare solo coloro che si sarebbero potuti conservare alla religione cattolica, quindi rafforzarne la fede e poi procedere ad altre conversioni. In una fitta serie di messaggi rivolti alle autorità coloniali e allo stesso sovrano spagnolo, il papa completava il suo pensiero e definiva le responsabilità: il comportamento dei cattolici sarebbe stato per gli indigeni il modello concreto della vita cristiana, lo specchio dell'insegnamento dei missionari e pertanto avrebbe dovuto essere rigoroso ed esemplare, a livello sia individuale sia collettivo. D'altronde, per il pontefice "che si attenda alla conversione dell'infedeli" era "il fine per la quale fu a i re cattolici di Spagna concessa la conquista di quei paesi" (L. Lopetegui, p. 20). Nel maggio 1568, per il tramite del cardinale A. Crivelli, fece sapere a Borgia che avrebbe desiderato inviare nelle Indie Orientali e Occidentali alcuni membri della Compagnia quali visitatori del papa; dopo aver interpellato l'ambasciatore portoghese, fu deciso, comunque, di deputare per i possedimenti lusitani i vescovi locali, accompagnati da Gesuiti. Per quanto riguardava i domini coloniali spagnoli, invece, il papa aveva prospettato a Filippo di Spagna di nominare un nunzio, ma l'idea fu respinta dal governo. Dal progetto della primavera scaturì l'idea di costituire una Congregazione cardinalizia che affiancasse il pontefice nella guida spirituale di aree così lontane ed essa fu istituita il 23 luglio con i cardinali da Mula, Crivelli, Sirleto e Carafa. Sebbene dal gennaio dell'anno successivo si perdano le tracce dell'istituzione, la sua importanza risiede nel fatto di essere stata l'anticipatrice della Congregazione "de Propaganda Fide" costituita da Urbano VIII oltre mezzo secolo più tardi. Di riflesso, s'incaricò una analoga commissione per le aree europee sotto il dominio dei riformati, in modo particolare per la Germania, cui furono nominati Granvelle, Commendone, O. Truchsess e F. Baldo. Intrinsecamente legata al programma di riforma religiosa, di diffusione del cattolicesimo e di contrasto dell'eresia, la politica estera di P. fu improntata alla difesa della giurisdizione ecclesiastica dall'erosione dei poteri laici e all'alleanza di tutti i sovrani cattolici in una solidale lotta contro gli eterodossi e l'espansionismo turco, con la prospettiva sempre sottesa di arrivare fino alla liberazione di Gerusalemme. Tuttavia, fin dall'inizio gli obiettivi del pontefice non coincisero con quelli dei sovrani cattolici e solo in talune congiunture le soluzioni politiche incontrarono i desideri tutti spirituali di P. che, per indurre i monarchi ad assecondare le sue volontà, ricorse a incessanti pressioni diplomatiche e a generosi finanziamenti. Nel 1566 il papa confermò la Legazione di G.F. Commendone presso l'imperatore Massimiliano II. Il legato avrebbe dovuto impedire che la Dieta, prevista ad Augusta in febbraio, affrontasse questioni religiose stabilite dal concilio e di pertinenza della Chiesa, ottenere l'applicazione dei decreti tridentini almeno nelle diocesi della fascia alpina meridionale (Salisburgo, Costanza, Eichstätt, Augusta, Frisinga, Passau, Bressanone e Trento) e avviare i negoziati per una lega antiturca. Massimiliano II, tuttavia, considerando inopportuna la presenza del legato e dei gesuiti che lo accompagnavano, tentò di far richiamare Commendone, anche se la promessa di un aiuto finanziario del papa per la campagna contro i Turchi, che fu versato alla fine della Dieta, ammorbidì l'imperatore. In un contesto in cui anche i cattolici sostenevano l'equilibrio assicurato dalla pace di Augusta (1555) per evitare un aggravamento della propria posizione, l'accettazione negli Stati fedeli alla Chiesa di Roma dei decreti conciliari fu considerato uno splendido risultato, ancorché l'unico ottenuto dal legato. In primavera, con disappunto dell'imperatore, P. girò alla regina di Scozia il sussidio destinato a Massimiliano II, dato che l'attacco turco all'Impero non appariva imminente. Maria Stuart era sopravvissuta ad una congiura ordita dal marito e dai nobili riformati e attraverso il vescovo Chisholm aveva sollecitato l'aiuto del papa. In giugno P. creò nunzio in Scozia V. Lauro e gli affidò l'incarico di versare la somma destinata alla sovrana e di affrontare il problema della restaurazione cattolica nell'isola, nonostante i pareri dissenzienti dei Gesuiti scozzesi che consideravano più efficace affiancare a Maria un conterraneo in posizione di consigliere. Così come in Germania, i rapporti con la Francia erano condizionati dal problema ancora aperto dell'introduzione dei decreti tridentini. Carlo IX, cui il nunzio M. della Torre nel maggio 1566 aveva presentato le credenziali, rifiutò la promulgazione ufficiale e affidò a personaggi sospettati di aderire alle idee riformate o addirittura condannati per eresia, quali il cancelliere M. de l'Hospital e il vescovo di Valence, J. de Monluc, il compito di esaminare il problema. P., attento ad ottenere soprattutto l'applicazione concreta delle disposizioni conciliari, poté inviare, comunque, ai prelati francesi i brevi che imponevano loro l'osservanza e il re, cui era stato chiesto un particolare impegno nei riguardi della riforma del clero, anche per la facoltà di assegnare i vescovati e le abbazie del Regno riconosciutagli dal Concordato, acconsentì a decretare l'obbligo di residenza. Con grande chiarezza, P. individuava nell'adesione formale dei sovrani alle disposizioni tridentine l'unica via per assicurare uniformità religiosa al Regno e garantire la salvaguardia della fede e del trono, ma la politica religiosa della monarchia restava incerta e la presenza ugonotta alla corte e nel Consiglio della Reggenza era importante. Se in Spagna e nei Viceregni di Napoli e Milano Filippo II aveva accolto i decreti conciliari, alcune questioni giurisdizionali turbavano le relazioni tra la monarchia e il papato. P. e il nunzio G.B. Castagna non ottennero alcun risultato positivo alla ripetuta richiesta di abolire il "recurso de fuerza", che consentiva al governo spagnolo di opporsi a qualunque atto di un'autorità della Chiesa, agendo di conseguenza invece che limitandosi a segnalarlo. Contemporaneamente, però, Filippo II insistette con il papa per ottenere alcuni sussidi derivanti dalla proprietà ecclesiastica. In questo contesto, giunse a Roma, in settembre, la notizia dei disordini iconoclasti accaduti nelle Fiandre all'inizio di agosto. P., avvertito delle concessioni che sotto la spinta dell'insurrezione la reggente Margherita d'Asburgo aveva dovuto fare per ottenere la pacificazione temporanea del paese, tra cui vi era la libertà di culto calvinista nei luoghi dove era già stato autorizzato, protestò con Filippo II, il quale lo assicurò che mai avrebbe approvato tali misure. P. decise comunque di inviare a Madrid P. Camaiani, vescovo d'Ascoli, per spronare il sovrano a compiere un viaggio nei Paesi Bassi al fine di garantire con la sua presenza la risoluzione dello stato di crisi. Si trattava di un'idea a cui il papa aveva ripetutamente cercato di far aderire Filippo II, fin dall'inizio del pontificato, nella convinzione che "non andandovi di persona, si hanno quei Stati Bassi per persi quanto alla religione, et forsi di breve saranno non men persi quanto all'obbedienza verso Sua Maestà Cattolica e de quivi si perde la speranza che haver si può del ritorno alla fede catholica del regno d'Inghilterra, e di poter risanar la Francia, per li continui commerci che hanno alli negotii et mercantie" (B. de Meester, p. 33 n. 1). Per P., dunque, l'identità tra eterodossia e sovversione politica rendeva coincidenti gli obiettivi del papa e dei sovrani e, allo stesso tempo, la diffusione del dissenso religioso ben oltre le frontiere degli Stati e la solidarietà tra gli "eretici" doveva spingere all'alleanza i Regni cattolici. Di contro, il radicamento del cattolicesimo in un'area avrebbe giovato a tutte quelle vicine, come ebbe modo di scrivere a proposito delle diocesi meridionali dell'Impero, che, "ridotte in buono stato, serviranno per antemurale all'Italia contro le fraude et prave communicationi de gli altri paesi heretici" (Nuntiaturberichte, V, pp. 58-9). Tuttavia, per i principi proprio la compresenza di elementi eterodossi e di ribelli costringeva a una strategia d'intervento più cauta e duttile di quella desiderata dal papa. Il duca di Savoia, ad esempio, nell'ottobre 1566 esprimeva con efficacia questo punto di vista: "Altro è l'esser in Roma lungi dalle insidie: altro è l'esser qui in mezzo di esse [...]. So bene che il tollerare gl'heretici è cosa perniciosissima: ma non bisogna ingannarsi: castigarli tutti a me è impossibile, abbruciarne alcuni infiamma crudelmente gli altri alla vendetta" (A. Pascal, 1929, pp. 55-6). La missione di Camaiani a Madrid durò dall'inizio di novembre del 1566 al febbraio dell'anno successivo e si rivelò un fallimento. Il vescovo superò le disposizioni papali criticando i preparativi della spedizione militare nelle Fiandre, mentre avrebbe dovuto limitarsi a dimostrare che l'invio dell'esercito non annullava l'opportunità del viaggio del sovrano, dato che il contingente era destinato alla punizione dei sediziosi e non degli eretici. Se ad offendere Filippo II furono lo zelo del diplomatico, le ragioni stesse della missione e l'ostinazione di un papa che - secondo il cardinale A. de Granvelle - "tiene poca esperiencia de negocios, y de tractar con principes grandes, y tiene muchos al lado que saben menos, a los quales da gran credito porque son de buena consciencia" (B. de Meester, p. 31 n. 1), la questione del viaggio nei Paesi Bassi rivelava, in ogni caso, un'irriducibile distanza tra il papa e il monarca circa il modo di riguardare i Fiammighi e gli strumenti da adottare nei loro confronti. Per Filippo II, infatti, essi erano solo sudditi ribelli, per P. anche eretici. Vi erano, comunque, tra i due Stati altri motivi di dissapore, legati al reciproco intervento nell'altrui ambito giurisdizionale, come la questione della Monarchia Sicula, ovvero i diritti esercitati in Sicilia dal sovrano in campo ecclesiastico, e l'opposizione esercitata dal Senato milanese alla riforma di Borromeo. L'atteggiamento nei confronti dell'Inquisizione romana aggiunse un ulteriore elemento ai rapporti diplomatici. Durante il pontificato di P., l'attività centrale e periferica del Sant'Uffizio conobbe uno slancio d'intensità tale da far apparire agli occhi dei contemporanei quella precedente come "da scherzo" (S. Pagano, p. 50) e per gli Stati questo significò richieste, ingerenze e contrapposizioni giurisdizionali. Allo stesso tempo, però, la straordinaria importanza che P. accordò all'Inquisizione, che continuava a dirigere di persona ("vede ogni processo et legge tutte le scritture"; ibid., p. 36) e la riapertura di tutti i procedimenti in corso durante il pontificato Carafa (Inter multiplices curas, 21 dicembre 1566), consentirono a principi e a sovrani di assicurarsi il favore del pontefice e di spenderlo su questioni di maggior interesse che la vita di un presunto eretico. Nel giugno 1566 P. inviò a Firenze T. Manriquez per richiedere al duca Cosimo I la consegna di P. Carnesecchi e attraverso il nunzio a Venezia, G.A. Facchinetti, sollecitò l'arresto di G. Giannetti. Mentre il duca, reso consapevole che acconsentendo avrebbe dato ai futuri rapporti col papa una decisa impronta positiva, inviava a Roma il protonotario, in luglio, nei medesimi giorni in cui si avviava il processo contro Carnesecchi, il Consiglio dei Dieci autorizzò il fermo del Fanese, ma senza concedere l'estradizione. Con vivissima partecipazione emotiva, P. insistette presso la Repubblica di Venezia per quello che era un suo suddito e su cui, per propria ammissione, "ha[veva] l'occhio adosso dal primo tempo che [...] vene in questa città" (A. Stella, p. 225). Il desiderio di P. di ottenere Giannetti organizzava e dominava la gerarchia delle priorità tra i molti aspetti connessi alla carica ed era di tale intensità che "se quel Serenissimo Dominio havesse nelle mani Ravenna [...] 'l papa torria più volentieri costui che la detta città" (ibid., n. 104). L'attaccamento all'ufficio di inquisitore e la volontà di condurre personalmente le indagini nascevano dalla convinzione che non vi fossero "altri [che] intendano così bene le cose dell'Inquisitione come le intendemo noi", che "vi havemo consumato in questa pratica la vita et l'intelletto nostro" (ibid., p. 228). In agosto il Consiglio cedette, poiché la congiuntura non era favorevole né ai riformati, né ai Veneziani medesimi. Il papa, infatti, aveva respinto l'ambasciatore N. da Ponte dalla delegazione inviata ad omaggiarlo a causa del suo coinvolgimento a favore degli eretici e in giugno aveva fatto sequestrare le carte personali di Giulia Gonzaga, a pochi mesi di distanza dalla morte della nobildonna, che avrebbero contribuito alla riapertura dei processi contro Carnesecchi e i membri del circolo valdesiano napoletano (B. Perez, M. Galeota, D. Lullo). Nel dicembre 1566, si diede seguito alla promessa di Filippo II di far esaminare a Roma l'arcivescovo di Toledo B. Carranza da sette anni prigioniero dell'Inquisizione spagnola. P. intendeva appurare la fondatezza delle accuse mosse contro il prelato, già membro del concilio e diplomatico presso la corte inglese sotto Maria Tudor, mentre Filippo II, che beneficiava delle cospicue rendite della vacante sede episcopale toletana, non intendeva rischiare di veder minata l'autorità dell'istituzione inquisitoriale spagnola, e, di riflesso, la propria, nel caso di un'assoluzione. A decidere il sovrano, nel maggio precedente, era stata, tuttavia, la prospettiva di ottenere dal papa la "Bula de Cruzada" ovvero la devoluzione alle casse reali del più ingente prelievo ecclesiastico, destinato a finanziare la liberazione di Gerusalemme. Sempre in dicembre P. pronunciò la sentenza di colpevolezza contro sei degli otto prelati francesi citati nel 1563. Il Parlamento di Parigi, però, rivendicò al sovrano il diritto di applicare la pena e pertanto il provvedimento rimase privo di effetti. Per tutto il 1567 P. continuò a insistere perché Filippo II partisse alla volta dei Paesi Bassi, suggerendo anche l'itinerario con grande allarme della Repubblica di Venezia che, nell'eventualità del passaggio dell'esercito spagnolo, mise in stato d'allerta la cittadella di Brescia. Il re, però, subordinò la realizzazione del progetto all'ottenimento di un adeguato supporto finanziario da parte del papa, che già nel marzo del 1566 aveva concesso il "sussidio delle galere" per cinque anni e che contemporaneamente rifiutava a Margherita d'Asburgo metà delle rendite ecclesiastiche fiamminghe. Tra gli obiettivi che l'eventuale, temporanea presenza di Filippo II avrebbe consentito di realizzare, nell'idea di P., vi era anche la stipula di una lega con la Francia e l'Impero contro il Turco. Peraltro, in marzo anche la Repubblica di Venezia fece dei passi per verificare l'ipotesi di un'analoga alleanza, ma il papa invitò piuttosto i Veneziani a prestare aiuto all'imperatore, al quale egli stesso concesse a più riprese nel corso dell'anno ingenti mezzi per la fortificazione dei confini esposti agli attacchi ottomani. Sempre nel marzo Filippo II annunciò ufficialmente il viaggio e il papa gli concesse il diritto di riscuotere in ogni parrocchia la decima dell'uomo più ricco ("excusado"). La notizia destò, tuttavia, preoccupazione in Francia, dove in vista del passaggio dell'esercito spagnolo attraverso il Ducato di Savoia Carlo IX dispose che seimila soldati svizzeri presidiassero la frontiera. Il gesto, approvato dal nunzio, approfondì la già aspra rivalità tra i due Stati cattolici, tra cui P. desiderava, piuttosto, che prevalesse l'armonia, anche per consentire il pieno dispiegamento della lotta contro gli ugonotti. In occasione del Giovedì santo 1567 P. promulgò la bolla In coena Domini. Già l'anno prima il provvedimento, cui egli affidava la volontà di riaffermare l'autorità della Chiesa, aveva agitato la diplomazia spagnola per le importanti novità contenute, prima delle quali la lettura in volgare nelle chiese. Ora la bolla estendeva le censure previste in ambito fiscale al prelievo delle "gabellas" e ciò fu considerato dal governo vicereale di Napoli una grave ingerenza nei diritti e nell'autonomia giurisdizionale degli Stati, oltre che un elemento di disordine per la potenziale opposizione delle autorità ecclesiastiche all'esazione delle imposte. Per giunta la pubblicazione della bolla era avvenuta senza richiedere l'autorizzazione regia e per l'analogo comportamento tenuto in occasione della visita apostolica di Orfini le relazioni tra il Vicereame e il papa erano tese fin dall'inverno precedente. In maggio Carranza giunse a Roma e avviò il procedimento che doveva appurare le accuse di eresia rivolte dall'Inquisizione spagnola. In estate l'Inquisizione agì anche a Mantova dove, come comunicava P. al duca Guglielmo Gonzaga, erano coinvolti nell'indagine anche i ministri ducali. Il cardinale Rebiba trasmetteva ordini severi del papa al duca, sbandierando la consueta minaccia che "gli heretici attendono alla mutatione de Stati" (S. Pagano, p. 30), ma ciò che appariva sempre più chiaro, mentre si estendevano le accuse anche a membri femminili della famiglia Gonzaga e fioccavano gli arresti di collaboratori del duca, come G.B. Bertano, era l'impossibilità per i principi, da un lato, di gestire e risolvere solo sul piano giurisdizionale l'ingerente intervento del Sant'Uffizio, dall'altro lato, di sottrarsi alla piena collaborazione con esso. La missione diplomatica che il duca Guglielmo inviò a Roma nel dicembre 1567 confermò le molti voci concordi sull'assenza di spazi di mediazione possibile in materia d'Inquisizione, data la rigidità del papa "che in niun altro negocio procede pesantemente, né si rende tanto difficile" (ibid., p. 52). D'altronde, le estradizioni di Firenze e Venezia, i contemporanei processi a Napoli contro gli ultimi valdesiani, l'avvio del procedimento contro A. Paleario, in seguito condotto a Roma, la condanna capitale di Carnesecchi, eseguita il 1° ottobre 1567, così come la vicenda di B. Bartoccio, che la Repubblica di Genova proprio tra l'autunno e il gennaio doveva cedere al papa, malgrado le minacciate ritorsioni commerciali dei Cantoni svizzeri di Ginevra e Berna, erano prove inequivocabili del corso dato all'attività inquisitoriale. Né si trattava di un momento particolare nell'attività del Sant'Uffizio, perché a Modena nel biennio 1567-1568 fu repressa l'intera comunità eterodossa, a Faenza furono arrestati e portati a Roma numerosi inquisiti, a Bologna e Imola crebbe il numero dei processi. Queste iniziative andarono di pari passo con la volontà di rendere anche sul piano istituzionale più autonoma ed efficace l'azione del Sant'Uffizio: nel Ducato di Firenze si affidarono all'inquisitore competenze fino ad allora condivise con il nunzio e il suo vicario e a Lucca nel 1568 il papa tentò di nominare un commissario del Sant'Uffizio. La tensione franco-spagnola accesasi intorno al viaggio di Filippo II scemò grazie all'opera diplomatica del nunzio Castagna (v. Urbano VII) e nel mese di luglio 1567 i pericoli della guerra erano scongiurati. I rappresentanti papali a Madrid e a Parigi, per volontà del papa, tentarono anche di combinare un incontro tra i sovrani, ma senza risultato, tanto più che in agosto, nonostante i frenetici preparativi, la partenza di Filippo II per le Fiandre fu annullata. L'arrivo nei Paesi Bassi dell'esercito guidato dal duca d'Alba e l'arresto di lì a poco dei conti di Egmont e Hornes avallò la sospensione di un progetto malvisto dal re e dalla corte. Inizialmente P. ritenne di essere stato truffato e solo la dura repressione del duca d'Alba lo ammorbidì. Nei riguardi dell'intervento militare, però, il papa riteneva sufficiente un'azione dimostrativa che piegasse i ribelli in vista dei negoziati col re, ma il duca d'Alba ribadì la natura eminentemente politica dell'operazione militare, diretta contro sudditi ribelli, dalla quale il papa doveva restare fuori. In luglio, giunse a Roma la notizia delle recenti nozze di Maria Stuart con J. Bothwell, avvenute con rito anglicano. L'evento segnò la rottura delle relazioni con la Scozia che dall'inverno precedente, con la procrastinata accoglienza di Lauro e il perdono generale concesso ai ribelli dalla sovrana in dicembre, erano peggiorate al punto di decidere il nunzio in aprile a ritornare in Italia. Né, fino alla metà del 1569, il precipitare delle sorti di Maria, costretta ad abdicare, sconfitta sul campo a Langside (16 maggio 1568) e, infine, prigioniera di Elisabetta I, mutò l'atteggiamento del papa. In agosto, il duca di Savoia Emanuele Filiberto - che alla fine del 1566 per la disponibilità offerta al passaggio delle truppe del duca d'Alba aveva visto cadere il veto ispano e pontificio agli accordi da lui stipulati con i Bernesi nel 1564 - concluse un patto temporaneo con Ginevra. Ma il papa arrivò ad auspicare la perdita definitiva dei territori contesi, piuttosto che stringere simili compromessi o rischiare di porre a contatto i sudditi cattolici e quelli vissuti con i riformati. Alla fine di settembre gli ugonotti francesi si sollevarono e in ottobre Caterina de' Medici e Carlo IX chiesero a P. un donativo di 2 o 300.000 scudi per rispondere con le armi. Il papa acconsentì alla richiesta e s'impegnò a inviare anche mille uomini a condizione che l'impresa bellica fosse effettivamente tale e il re non stringesse un accordo disonorevole con i nemici. Il rappresentante della regina, A. Rucellai, ottenne anche l'appoggio di Cosimo I de' Medici e di Emanuele Filiberto di Savoia e un contingente di cavalleria dal duca d'Alba. Dopo la vittoria cattolica di St-Denis, P. moltiplicò gli sforzi a favore di Carlo IX, inviando lettere in Spagna e in Savoia e incaricando il vescovo P.D. Cesi di una missione diplomatica presso i sovrani italiani, ma la riproposizione degli argomenti cari al papa non sortì l'effetto sperato. Per di più, alla fine di dicembre, le parti in lotta sembrarono aver raggiunto un'intesa e P., deluso e irato, respinse duramente la richiesta di danaro di Caterina de' Medici col dire che avrebbe preferito inviarle soldati, e contestò l'operato della monarchia francese. La pace, che le ulteriori azioni diplomatiche e le pesanti richieste ugonotte procrastinarono, fu comunque siglata a Longjumeau il 23 marzo 1568. In aprile, i calvinisti dei Paesi Bassi si sollevarono: Luigi di Nassau invase la Frisia e inferse una sconfitta all'esercito spagnolo che perdette il capo della fanteria, il conte d'Arenberg. Di fronte a queste notizie, P. approvò come male necessario la repressione che si scatenò e che vide, tra l'altro, l'esecuzione di Egmont e Hornes. La pubblicazione della nuova bolla In coena Domini nel 1568 sollevò il malcontento degli Stati per le ingerenze in ambito fiscale. P., in un colloquio con l'ambasciatore veneziano, colse l'occasione per ribadire il proprio pensiero circa il ruolo del pontefice nei confronti di principi e sudditi e la sua superiorità rispetto all'autorità civile: "la cura del governo de' popoli cristiani principalmente è sopra le nostre spalle ed a noi spetta vedere che siano governati con carità ed ovviare che non siano tiranneggiati e poste le gravezze insopportabili e levargliele" (M.C. Giannini, p. 97). Il papa, come avrebbe spiegato anche in un memoriale a Filippo II, si preoccupava di conservare attraverso queste misure l'armonia sociale e di conseguenza la pace religiosa e politica. D'altronde, anche a proposito delle rendite ecclesiastiche concesse al sovrano, P. si era preoccupato di chiedere nel 1566 che fossero riscosse da persone "discrete", "acciò i cridi de li oppressi penetrando le divine orechie non gli riportano magior dano che l'armata turchesca" (Correspondencia diplomática, I, p. 131). A Napoli, dove la bolla fu pubblicata ancora una volta senza autorizzazione regia, la contrapposizione fu frontale, perché il viceré aveva ordinato di esentare dalla riscossione fiscale le persone e le istituzioni ecclesiastiche, ma il nunzio P. Odescalchi, nominato con estesissime facoltà in gennaio, e il visitatore apostolico dettero mandato ai confessori di non assolvere quanti erano incorsi nelle censure. Anche a Milano, la promulgazione del provvedimento aggravò uno stato di conflitto asperrimo tra il potere laico e quello ecclesiastico. Fu tuttavia l'apice della tensione, perché l'anno seguente fu possibile graduare l'impatto della bolla e le ragioni della concordia, in nome dei progetti internazionali di P., prevalsero su quelle del conflitto. Nel corso dell'estate 1568, una ennesima missione di Rucellai presso il papa segnò la ripresa delle trattative per una nuova guerra contro i riformati francesi. In agosto, il vescovo F.M. Frangipane, uomo vicino al cardinale A. Farnese, sostituì il nunzio della Torre e partì per Parigi con l'incarico di amministrare l'ingente contributo finanziario, pari a 150.000 lire tornesi, che il papa aveva concesso al re sulle rendite ecclesiastiche per perseguire una decisa politica antiugonotta. Tra le condizioni poste dal papa a tutela degli interessi della Chiesa vi erano l'allontanamento dei riformati dalla corte di Francia, ciò che riuscì al nunzio almeno per quanto riguarda il vescovo di Valence, J. de Monluc, e l'adozione di misure repressive contro gli ugonotti e i loro dirigenti. In settembre, dopo il fallito tentativo di catturare il principe di Condé e l'ammiraglio G. de Coligny organizzato dal cardinale di Lorena, scoppiò il conflitto, sancito dall'editto di St-Maur, che annullava i termini dell'accordo di Longjumeau, e dall'allontanamento di Michel de l'Hospital. Motivo di apprensione per il papa fu il tentativo di Guglielmo d'Orange, il capo degli insorti fiamminghi sfuggito alle repressioni del duca d'Alba, di coalizzarsi con le forze ugonotte, tentativo che peraltro aveva avuto l'appoggio segreto di Carlo IX, ma in dicembre la notizia della vittoria del duca d'Alba contro le truppe di Guglielmo dissolse i timori. Anche dall'Impero pervennero informazioni che suscitarono l'indignazione di P.: in settembre, infatti, l'ambasciatore P. d'Arco mise il papa a conoscenza del fatto che poche settimane prima Massimiliano II aveva concesso ai nobili riformati della Bassa Austria di professare liberamente il culto nella forma della "Confessio augustana" del 1530. Con imprevista tempestività, P. inviò all'imperatore Commendone per indurre il monarca a ritirare il provvedimento. Ma Massimiliano, cui era premuto piuttosto garantirsi il favore dei protestanti in vista delle richieste finanziarie che avrebbe rivolto alla Dieta, nei colloqui di novembre cedette solo formalmente alle rimostranze papali. All'inizio del 1569 l'imperatore inviò il fratello, l'arciduca Carlo, in Spagna e messi presso il duca d'Alba e l'Orange al fine di interrompere lo scontro armato in atto nei Paesi Bassi, ma si trattò di un'iniziativa di facciata a beneficio dei grandi elettori tedeschi che ebbe come conseguenza solo la concessione di un'amnistia da parte di Filippo II (che il duca d'Alba non avrebbe promulgato, tuttavia, prima del luglio 1570) e un imprevisto accordo nuziale tra il re di Spagna e la nipote. Rassicurato sui reali sentimenti di Filippo II, avverso ad ogni ipotesi di conciliazione, e dando seguito agli impegni assunti, P. inviò in Francia quattromila fanti e cinquecento cavalieri al comando di G.A. Sforza, duca di Santa Fiora, che partirono in aprile 1569, poco dopo la grave sconfitta ugonotta a Jarnac, spalleggiati da un contingente del duca di Toscana. L'esercito pontificio era destinato all'occorrenza ad operare nei Paesi Bassi, così come gli uomini del duca d'Alba cooperarono contro i riformati francesi e congiuntamente in ottobre s'imposero nella battaglia di Moncontour. Nel corso del 1570 si moltiplicarono le iniziative di P. contro i "nemici" della Chiesa. In gennaio la volontà di Carlo IX d'intavolare trattative con il fronte dei ribelli allarmò il papa che condannò direttamente e attraverso il nunzio Frangipane a più riprese la lenta e difficoltosa iniziativa di pace e l'ipotesi di un riconoscimento politico-militare degli ugonotti, quale ad esempio la concessione del presidio di La Rochelle. In febbraio il pontefice decise di inviare in qualità di legato straordinario presso Filippo II L. de Torres e il generale dei Domenicani V. Giustiniani per promuovere l'adesione della Spagna alla lega antiturca. Questa missione diplomatica fu resa più complessa da ulteriori iniziative del papa. La diffusione, in dicembre, della bolla con cui il 27 agosto precedente P. aveva accordato a Cosimo I il titolo granducale aveva fornito un nuovo motivo di risentimento a Massimiliano II e a Filippo II, di entrambi i quali il Medici era vassallo. P. aveva inteso premiare lo zelo con cui Cosimo aveva agito contro Carnesecchi e molti altri presunti eretici, dimostrandosi pronto a corrispondere alle richieste del Sant'Uffizio, e il suo contributo alla terza guerra ugonotta e alle iniziative di Filippo II in Fiandra e nel Mediterraneo. Riuscì in tal modo al duca fiorentino un'operazione che aveva posto in essere fin dal pontificato di Pio IV e a cui era stata fatale allora l'opposizione dell'Impero e della Spagna. Ma per gli Asburgo era fonte di dissidio con P. la formulazione stessa della bolla in base alla quale il pontefice pretendeva di avere il diritto di conferire titoli anche relativamente a terre di giurisdizione non papale. Alla cerimonia solenne d'investitura, il 5 marzo, l'ambasciatore imperiale P. d'Arco abbandonò la sala e Massimiliano inviò una deputazione a Roma per consegnare una protesta formale. In tale occasione P. istituì una Congregazione per gestire diplomaticamente la vertenza e formulare un'appropriata risposta. L'incarico di presiedere questa commissione fu affidato al cardinale Morone, che proprio tra 1569 e 1570 era oggetto di nuove indagini inquisitoriali da parte di Santoro. Questo fatto, tuttavia, pone in luce che ormai davanti ad un personaggio così in vista, collegato direttamente al concilio e assolto da Pio IV, era giocoforza per l'Inquisizione recedere per non compromettere le basi ideologiche della politica di Pio V. In aprile il re di Spagna fu messo a conoscenza, prima dal suo ambasciatore, poi dal legato de Torres, del provvedimento preso da P. contro la regina di Inghilterra. Il 25 febbraio, infatti, dopo un breve processo il papa aveva promulgato la bolla di scomunica con cui dichiarava Elisabetta I colpevole di eresia e decaduta dal diritto di governare. Si trattava di una misura con cui il pontefice intendeva fomentare e legittimare la ribellione cattolica interna al Regno inglese e che aveva meditato fin dalla primavera precedente, quando aveva inviato il penitenziere N. Morton per verificare l'eventuale accoglienza del provvedimento. Erano risultati inutili i tentativi papali, nel marzo e nel novembre 1569, di far intervenire contro l'Inghilterra la monarchia spagnola, e in modo particolare il duca d'Alba, avverso all'iniziativa anche in presenza di un irrigidimento delle relazioni tra i due Stati, e il grave ritardo con cui si venne a conoscenza della fallita sollevazione del novembre precedente convinse P. ad agire. In realtà la ritorsione del governo sui sudditi cattolici fu pesante. Filippo II, che aveva sempre sostenuto la regina d'Inghilterra per contrastare un'espansione del potere dell'alleanza franco-scozzese, proibì che il provvedimento fosse pubblicato nel suo Regno e prese le distanze dall'iniziativa papale, e Carlo IX fece altrettanto. Malgrado queste differenze, il 20 maggio 1570, dopo numerose sedute del Consiglio di Stato, il sovrano spagnolo prese la decisione di aderire alla lega antiturca. Il 1° luglio si aprì l'incontro tra le delegazioni pontificia (cardinali Bonelli, Morone, Cesi, Grassi, Aldobrandini), spagnola (Granvelle, Pacheco e l'ambasciatore Zuniga) e veneziana (M. Soriano e G. Soranzo), mentre Cipro era invasa dai Turchi e Nicosia cinta d'assedio. Stabilito l'assetto delle flotte e accettato da parte di Filippo II il comando generale di M.A. Colonna, le squadre navali si incontravano alla fine di agosto. Il precipitare all'inizio di settembre della situazione veneziana a Cipro con la capitolazione di Nicosia rese più urgente l'intervento delle forze della lega, ma dopo una prima azione fallita per ragioni meteorologiche e prevalendo le divisioni in seno al comando la campagna si arrestò. Frattanto la stipula, in agosto, della pace di St-Germain-en-Laye tra Carlo IX e gli ugonotti aveva rinfocolato le proteste papali, che pure si erano susseguite attraverso numerosi messaggi inviati nel corso dell'anno al re, alla regina madre e ai personaggi più in vista della corte francese. Il nunzio Frangipane si era adoperato per ottenere che l'accordo fosse interpretato in senso restrittivo e a vantaggio del cattolicesimo e alla fine di settembre indirizzò al sovrano e alla corte un'accesa protesta contro un patto che vanificava completamente la superiorità conquistata dai cattolici sul campo di battaglia, incoraggiando invece il proseguimento delle operazioni militari. P., dal canto suo, chiese ai cardinali di Lorena e di Borbone di lavorare per ottenere la rottura dell'accordo e inviò il protonotario F. Bramante per comunicare la sua personale disapprovazione e ribadire l'opportunità che il clero francese dimostrasse il proprio assoggettamento a Roma attraverso la residenza dei vescovi e le visite "ad limina". Vi fu anche il problema della difesa dall'influenza ugonotta del Contado Venassino e di Avignone, che furono sottratti alle pretese monarchiche e affidati ad un contingente militare facente parte del corpo di spedizione pontificio. Era comunque in corso una manovra sotterranea: nell'ottica papale di una schedatura generale degli eterodossi, Bramante stilò liste di nobili ugonotti o ad essi vicini e il nunzio informò il papa di una doppia politica dei sovrani che dietro l'apparente tolleranza meditavano un'azione stragista. Tuttavia, sempre in agosto si prefigurò l'ipotesi di unioni nuziali tra Enrico d'Angiò, fratello del re e campione del partito cattolico, ed Elisabetta d'Inghilterra e tra Margherita di Valois, promessa a Sebastiano di Portogallo, e Enrico di Navarra. Tali progetti, anche per la mancanza di chiarezza della monarchia francese, costituirono un ulteriore motivo di tensione con P. che, peraltro, fin dal 1569 aveva prospettato l'unione delle dinastie cattoliche attraverso le nozze fra Filippo II e Anna d'Austria, Carlo IX e Isabella d'Austria, Sebastiano di Portogallo e Margherita di Valois. Nell'autunno 1570 Commendone, di passaggio verso la Polonia, si recò nuovamente a Vienna con l'obiettivo di attirare l'Impero nella vasta coalizione antiturca e per affrontare direttamente la questione del titolo granducale. Massimiliano II, tuttavia, non dette la sua disponibilità per intervenire in un conflitto che, per quanto riguardava i suoi domini, aveva chiuso con la pace di Adrianopoli del febbraio 1568. In novembre ripresero le trattative della lega e dopo un primo risultato, la decisione di affidare il comando delle operazioni militari a don Giovanni d'Austria, subentrò il problema della vacanza del comando, che il papa voleva affidata a M.A. Colonna, e i negoziati segnarono il passo. All'inizio del 1571, la volontà di concludere l'alleanza spinse P. a concedere a Filippo II il rinnovo della "cruzada" e del "sussidio" sul clero spagnolo a condizione che il re mantenesse sessanta galee. Non mancavano, comunque, le incertezze tra i protagonisti della vicenda diplomatica: il governo spagnolo si ostinava sul contributo che avrebbe dovuto fornire alla flotta e da Venezia, dove il Senato era favorevole all'iniziativa ma il Consiglio dei Dieci propendeva per la pace con i Turchi, fu inviato a Costantinopoli G. Ragazzoni per intessere trattative. All'inizio di aprile, su consiglio del cardinale Morone e del nunzio Facchinetti, P. mandò M.A. Colonna a Venezia per sbloccare lo stato di stallo e a seguito di questa missione la Repubblica decise di aderire alla lega. Il 20 maggio, anche a seguito delle preoccupanti notizie sui movimenti della flotta turca, le delegazioni raggiunsero a Roma un accordo e il 25 i capitoli dell'alleanza furono letti, approvati dai cardinali e giurati dal papa e dai rappresentanti diplomatici degli Stati aderenti. Ai primi di giugno don Giovanni d'Austria partì per raggiungere la flotta e P. annunciò il viaggio nella penisola iberica del cardinal nepote Bonelli. Sebbene si trattasse di una missione destinata a congratulare Filippo II per l'impegno sottoscritto, la diplomazia spagnola tentò di procrastinarla per evitare la discussione delle questioni ancora aperte tra le due corti, soprattutto in materia giurisdizionale. Bonelli avrebbe visitato anche il re portoghese Sebastiano per ottenerne l'adesione alla lega e per superare gli ostacoli relativi al progettato matrimonio con Margherita di Valois. Durante l'estate le flotte si radunarono a Messina: in luglio giunsero quella pontificia, sotto la cui bandiera vi erano anche navi toscane, e quella veneziana, agli ordini di S. Venier, in agosto quella spagnola con don Giovanni che a Napoli aveva ricevuto le insegne del comando e il vessillo benedetto dal papa. La spedizione navale, composta da oltre duecento unità, prese il largo alla metà di settembre, a Igoumenítsa (Epiro); il 3 ottobre si apprese la notizia della capitolazione di Famagosta e della morte di Bragadin. Il 7 ottobre, all'alba, ebbe luogo presso le isole Curzolari la battaglia di Lepanto dove s'impose la flotta cristiana su quella turca. La vittoria cristiana produsse un'enorme impressione in Europa ed ebbe un'importante ricaduta sul piano della devozione, soprattutto mariana: alla Vergine, infatti, si attribuì l'esito dello scontro navale e il papa consacrò alla Madonna della Vittoria la prima domenica di ottobre, come stabilì nel Concistoro del 17 marzo 1572. A fronte di questi risultati, la legazione straordinaria di Bonelli, arrivato a Madrid alla fine di settembre, fu fonte di delusioni. Il cardinal nepote non ottenne da Filippo II che vaghe promesse di un suo intervento per indurre Massimiliano II e Carlo IX ad aderire all'alleanza antiturca e sulle vertenze giurisdizionali incontrò la totale chiusura del re. Durante la permanenza, Bonelli fu informato della volontà del papa di inviarlo anche in Francia per scongiurare il matrimonio tra Margherita di Valois e Enrico di Navarra, che i sovrani francesi avevano esplicitamente prospettato al papa, e chiarire, se mai ce ne fosse stato bisogno, che P. era fermamente contrario a concedere la dispensa per i vincoli di sangue, se lo sposo non si fosse innanzitutto riconciliato con la Chiesa. Con tempi accelerati, ma pur sempre troppo lenti per l'impazienza del papa, Bonelli compì la missione in Portogallo, dove il re Sebastiano si dichiarò disponibile a sposare la principessa francese. Quindi, spronato dai rimproveri che arrivavano da Roma, Bonelli raggiunse la Francia, dove era stato preceduto nel gennaio 1572 dal nunzio straordinario A.M. Salviati. L'accoglienza francese fu commisurata alla volontà reale di corrispondere ai disegni pontifici: tra ritardi, attese e percorsi tortuosi, il legato riuscì a precedere a Blois la regina di Navarra, attesa fin dal novembre precedente per definire l'accordo nuziale, e a avviare i colloqui con il re. L'intesa raggiunta tra le madri dei futuri sposi segnò, però, la fine della missione pontificia. Carlo IX respinse tutte le richieste formulate da Bonelli sull'ingresso nella lega antiturca, sulla promulgazione dei decreti tridentini e sulla rottura del progetto matrimoniale tra la sorella e il futuro Enrico IV. Solo prima di partire, alla fine di febbraio, il cardinale indirizzava a P. un oscuro messaggio ("alcuni particulari [...] dei quali ragguaglierò Nostro Signore a bocca") che lasciava intravvedere qualche bagliore nel cupo fallimento ("posso dir di non partirmi à fatto mal espedito") e che alcuni studiosi, a partire da Ranke, hanno considerato un'anticipazione della strage della notte di S. Bartolomeo. Alleanze nuziali e schieramenti politico-diplomatici sfuggivano però a P., che, dopo il breve momento di Lepanto, non riuscì ad impedire che ciascun sovrano seguisse interessi personali. Filippo II riorientò la propria strategia mediterranea in direzione del Nord Africa, sebbene alla ripresa delle trattative in dicembre don Giovanni avesse appoggiato con il papa l'ambizioso progetto di attacco all'Impero ottomano formulato da Venezia. Il re spagnolo, inoltre, aveva contribuito a far naufragare il matrimonio tra Sebastiano di Portogallo e Margherita di Valois, cui il pontefice aspirava, per evitare che l'influenza francese si estendesse al Regno lusitano, come, d'altronde, si era adoperato per impedire l'unione tra il duca d'Angiò ed Elisabetta I. La Francia, dal canto suo, si avvicinò all'Impero ottomano e nell'aprile 1572 stipulò l'alleanza difensiva di Blois con l'Inghilterra, disdegnando la richiesta del papa di sostenere un intervento di Filippo II in favore di Maria Stuart. P. morì il 1° maggio del 1572 e fu sepolto provvisoriamente nella basilica vaticana, nella cappella di S. Andrea, vicino alla tomba di Pio III. Benché avesse disposto di essere tumulato nella chiesa fondata a Bosco, Sisto V innalzò in suo onore un monumento funebre (opera di D. Fontana e G.B. della Porta) in S. Maria Maggiore, nella cappella del Ss. Sacramento, dove la salma venne traslata con una solenne cerimonia il 9 gennaio 1588. Nel 1616-1617 Paolo V autorizzò l'istruttoria dell'autorità ordinaria, a Roma e in altre località italiane. Nel 1624 Urbano VIII consentì alle autorità apostoliche di procedere e processi si tennero a Roma, Osimo, Urbino, Fano, Bologna, Milano, Cortona, Bergamo e Madrid. Pervenuti gli atti alla Congregazione dei Riti, i tre auditori più anziani della Rota riconobbero la correttezza formale dei fascicoli processuali, la comune opinione di santità del papa e otto miracoli, di cui due compiuti in vita. Nel 1629-1630 la Congregazione si riunì periodicamente per esaminare ed approvare le conclusioni rotali. P. fu beatificato il 1° maggio 1672, sotto Clemente X, e fu proclamato santo il 22 maggio 1712 da Clemente XI. La Chiesa lo festeggia il giorno 30 aprile (in precedenza il 5 maggio).
Mariánské sousoší v Písku na Alšově náměstí, Česká
republika
Marian columns on Alšovo square in Písek, Czech republic
Bologna, Archivio di S. Domenico: I.7978, Pius V;
I.17500, E. Todeschinus, Catalogus [...], c. 42; III.76100, Syllabus Fratrum
Praedicatorum qui ad supremas ecclesiae atque ordinis Dignitates erecti sive
studentes sive doctores universitatem s. Dominici Bononiae [...] illustrarunt,
Bononiae 1731; VII.40450g, G.M. Piò, Vite di pontefici e cardinali
domenicani, cc. 9-12v; Genova, Biblioteca Universitaria, E.VII.15; Roma,
Archivio Generale dell'Ordine dei Predicatori, IV.25, c. 70; IV.29, cc. 27v,
30; XIV.D, c. 283, Relazione di tutto ciò che di considerabile si trova nel
convento di S. Giovanni di Como, e cc. 893-94, [T.M. Castelli], Notizie sul
convento di san Tommaso Apostolo di Pavia; XIV.QQ, c. 571, Series chronologica
provincialium et vicariorum generalium [...]; ivi, Archivio della Congregazione
per la Dottrina della Fede, Santo Uffizio, St. st. D 4 g, fasc. 1; St. st. Q 4
q, Lettere di M. Ghislieri (poi Pio V) a G.A. Santori (1562-1566); Decreta
1548-1550; A.S.V., Arm. LII, 17 e 22A, Audientiae [...]; Misc., Arm. VII, 2;
Misc., Arm. XI, 114, c. 53r-v; Misc., Arm. XII, 31, C. Firmanus, Diarium
pontificatus Pii PP. V nempe ab obitu Pii IV anno 1565 usque ad annum II
pontificatus Gregorii PP. XIII; Congr. Visita Ap., 1; B.A.V., Ottob. lat. 2473,
c. 58v; Urb. lat. 1040-41.
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SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/santo-pio-v_%28Enciclopedia-dei-Papi%29/
Valls, capella del Roser. Fragment del plafó de
l'esquerra on s'hi representa el papa Pius V lliurant de la bandera de la Santa
Lliga a Joan D'Austria.
Capella del Roser (Chapel of the Rosary) in Valls,
Catalonia, painting on ceramic tiles showing Pope Pius V handing the banner of
the Holy League of 1571 to Don John of Austria
Den hellige pave Pius V (1504-72)
Minnedag: 30.
april
Den hellige Pius V het opprinnelig Antonio Ghislieri
og ble født den 17. januar 1504 i Bosco ved Alessandria i Liguria som sønn av
fattige foreldre. Han var gjeter inntil han som 14-åring i 1518 trådte inn i
dominikanerordenen i Voghera og tok navnet Michele. Han utviklet seg raskt som
lærer og forkynner, og etter studier i Bologna ble han i 1528 viet til prest og
utnevnt til lektor i sin orden ved universitetet i Pavia. Der underviste han i
16 år i teologi og filosofi.
Senere ble han prior, så provinsial for den
lombardiske ordensprovinsen og inkvisitor for Como og Bergamo. I denne
stillingen tok han i 1550 opp kontakt med inkvisisjonen i Roma. Hans nidkjærhet
gjorde at kardinal Giampietro Caraffa ble oppmerksom på ham, og på hans
anbefaling utnevnte Julius III ham i 1551 til generalkommissær i den romerske
inkvisisjonen.
Da Caraffa ble pave Paul IV (1555-59), utnevnte han
den 4. september 1556 sin protesjé til biskop av Nepi og Sutri og den 15. mars
1557 til kardinal. Etter sitt hjemsted Alessandria ble han kalt Kardinal
Alessandrino. Den 14. desember 1558 ble han storinkvisitor, det vil si leder av
inkvisisjonen, og i 1559 ble han biskop av Mondovi. Han motsatte seg kraftig
pave Pius IVs nepotisme, og hans forbindelser til Caraffa-familien og hans
strenghet som inkvisitor brakte ham i unåde hos Pius. Men fra 1560 viet han seg
helhjertet for den kirkelige reform, som kardinalprotektor for barnabittene og
biskop av Mondovi i Piemonte
Etter at Pius IV døde den 9. desember 1656, trådte
konklavet sammen elleve dager senere. Etter et 19-dagers konklave oppnådde
rigoristpartiet (de strenge reformatorene) under ledelse av Karl Borromeus,
erkebiskop av Milano og nevø av Pius IV, den 7. januar 1566 det overraskende
valget av kardinal Ghislieri til pave. Den 17. januar ble han kronet som Pius
V.
Pius V var en overbevist tilhenger av strengt
asketiske idealer. En gang skal han ha sagt: «Føde er et nødvendig onde som man
bør innta som om det var arsenikk». Men hans oppriktighet, askese og
evangeliske fattigdom gjorde at han til og med for den spanske ambassadøren
fremsto som den paven tiden krevde.
I sitt personlige liv fortsatte han med å være en from
tiggermunk, og selv som pave øvde han en streng askese og påla seg harde
botsøvelser. Han innførte som skikk at paven skulle innta sine enkle måltider
alene.
Han fortsatte å bære munkens grove undertøy og han
gikk barbent under offentlige seremonier. Han nektet også å bytte sin hvite
dominikanerdrakt med pavens røde, og etter hans tid har pavene alltid vært
kledt i hvitt.
Selv om han ble overtalt til å gjøre en grandnevø,
dominikaneren Michele Bonelli, til kardinal og bruke ham som statssekretær,
satte Pius seg kraftig mot nepotisme og ga sine slektninger minimal støtte.
Pius var en mann som alltid tenkte og handlet ut fra
et åndelig synspunkt. For samtidige i Roma syntes det som om Pius V ville gjøre
byen om til et kloster. Han påla de strengeste standarder på sitt sterkt
reduserte hoff, han bekjempet på det skarpeste konkubinat, og insisterte på
overholdelse av sølibatet, klausuren og residensplikten. I en serie av dekreter
søkte han å utrydde blasfemi, vanhelligelse av helligdager og offentlig umoral
i Roma. Han var også drastisk i sine forholdsregler mot sosiale onder som
prostitusjon og tyrefekting. Han prøvde til og med å stanse tyrefekting i
Spania, men det var å gape over for mye, selv for en pave.
Pius V skulle bli den store reformpaven, som gjorde
det til sitt erklærte mål å iverksette dekretene fra Trient-konsilet på alle
områder. Han sørget med energi og kraft for den praktiske gjennomføringen av
konsilets dekreter og gjorde pavedømme og kurie til reformens bærebjelker. Han
forbød den 29. mars 1567 gjeninvestitur av len som var tilbakeført til Den
hellige Stol, og all videre overdragelse av land i Kirkestaten ble fordømt og
pålagt de strengeste straffer.
Han begynte med å avskaffe de simonistiske misforhold
i den kuriale sentralmyndigheten, tvang gjennom klerikal residensplikt og ledet
en systematisk inspeksjon av ordenene. Han oppløste noen, som Humiliati (1571),
som hadde forfalt sterkt.
Men i realisering av reformen grep den verdensuerfarne
munken tilbake til metoder og praksis fra Paul IVs tid med trossensur og
inkvisisjon, og hans metoder i bekjempelsen av protestantismen var
skånselsløse.
Pius V bygde ut kongregasjonene for autentisk tolkning
av Tridentinerkonsilet (grunnlagt 1564) og undersøkelse (inquisito) av
kjetterske forfalskninger (grunnlagt 1542), og grunnla fire andre
kardinalkongregasjoner; i 1568 kongregasjonene for henholdsvis bevaring og
utbredelse av troen (det vil si misjon, den nåværende propagandakongregasjonen).
I mars 1571 grunnla han Indekskongregasjonen og den 13. februar 1572
kongregasjonen for rådgivning av biskoper og andre prelater. Kardinalene han
utnevnte var alle samvittighetsfullt valgt, og han utnevnte den 3. mai 1567 en
kommisjon for å undersøke bispeutnevnelser.
Pius V begrenset bruk av avlat og dispensasjoner,
omformet botssystemet, og i et forsøk på å sette gjennom de tridentinske
reformene i Italia, besøkte han personlig de romerske basilikaene, sørget for
en kommisjon for å besøke sognene og utnevnte apostoliske visitatorer for
Kirkestaten og Napoli. Han tok også skritt for å få dekretene fra
Trient-konsilet sendt ut i verden så langt som Mexico, Goa og Kongo.
I overensstemmelse med Trient-konsilet ordnet Pius V
liturgien så det kom enhet i gudstjenesten. Hans initiativ ble støttet gjennom
å utgi autentiske fremstillinger av den katolske tro og obligatoriske
liturgiske tekster. I henhold til en konsilbeslutning kom i 1566 katekismen for
prestene, som Pius IV hadde forberedt, Catechismus Romanus. I 1568 utga
han det reformerte breviar - de felles kirkelige tidebønner for klerikere,
munker og nonner, Breviarium Romanum, og i 1570 den romerske
messebok, Missale Romanum, som ga forpliktende regler for den eukaristiske
gudstjeneste. I 1569 utnevnt han en kommisjon som begynte med en nødvendig
revisjon av Vulgatas bibeltekst som svar på Luthers reformatoriske
oversettelsesverk. De fem kjente liturgiske fargene hvitt, rødt, grønt, fiolett
og svart, som var kjent allerede på Innocent IIIs tid, ble av Pius V
foreskrevet til å gjelde hele Kirken.
I sin iver etter å utrydde kjetteri støttet Pius seg
avgjørende på Inkvisisjonen. Han bygde et nytt palass for den og skjerpet dens
regler og praksis. Han deltok personlig på dens sesjoner, og selv om han ofte
hadde det for travelt til å være til stede andre steder, gikk han aldri glipp
av et eneste torsdagsmøte i inkvisisjonen. Under ham var det en voldsom
stigning i antallet personer som ble anklaget og dømt, ofte menn av kultur og
betydning. Men resultatet var at Pius kunne lykkeønske seg selv med å ha holdt
Italia fri for alle spor av protestantisme. Likevel bebreidet han seg selv for
sin mildhet og lemfeldighet.
I mars 1571 opprettet Pius V en Indekskongregasjon med
sju kardinaler for å undersøke nye bøker. Indekskongregasjonen ble et nytt
administrativt departement med utøvende makt, med det resultat at hundrevis av
boktrykkere flyttet til Tyskland og Sveits.
Pius var ikke mindre streng mot jødene, som fikk det
enda verre enn under Paul IV. Av økonomiske grunner tillot han noen å bo i
ghettoer i Roma og Ancona, men ellers utviste han dem fra Kirkestaten. De som
ble igjen, ble tvunget til å bære spesielle merker, og de var utelukket fra
alle fremtredende posisjoner og mange yrker.
I oktober 1576 fordømte Pius 79 teser av Mikael Baius
(1513-89), den flamske forløperen for Jansenismen, som hadde et pessimistisk
syn på syndefallet og behovet for nåde. Den 21. april 1567 erklærte han den
store dominikanske tenkeren Thomas Aquinas som
kirkelærer, og ga dermed den teologiske forskning en ramme, som ble konkret
synliggjort i 1570-1571 gjennom utgivelse av den store skolastikers
skrifter (Editio Piana).
Pius' intervensjoner på den internasjonale scene
manglet ofte politisk realisme. Hans rehabilitering av den vanærede
Caraffa-familien og hans kompromissløse standpunkt mot statlig kontroll over
Kirken støtte fra ham de katolske herskerne som han trengte støtte fra.
I 1568 offentliggjorde paven en skjerpet utgave av den
tradisjonelle såkalte «Nattverdsbullen», (In coena Domini) med sterke
angrep på protestantene. Nattverdsbullen var en bulle med pavens spesielle
anliggender, som siden 1364 under Urban IV årlig ble forkynt og lest høyt på
skjærtorsdag. Pius mente å kunne bruke den blant annet som et middel i sin
kompromissløse kamp mot statskirkedømmet, særlig i Spania og Napoli-Sicilia.
Men dermed utfordret han faktisk den politiske motstand i de katolske landene.
Til og med før hans skjerpelse av dens betingelser, og enda mer etter, var
bullen en konstant irritasjon for verdslige herskere på grunn av dens
forherligelse av pavedømmet.
Riktignok oppnådde Pius V i 1566 på riksdagen i
Augsburg keiserens og de katolske riksstendenes offisielle anerkjennelse av
Tridentinerkonsilet, men keiser Maximilian IIs kirkepolitikk forble
ubesluttsom, og forhandlingene med ham viste seg vanskelige.
Pius V hadde en høy mening om pavens makt i verdslige
anliggender, selv om han i blant viste lite talent når han skulle ta seg av
dem. Den 25. februar 1570 forkynte han bullen Regnans in excelsis med
ekskommunikasjon av Elisabeth I av England som kjetter og fremmer av
kjetteriet. Han hevdet også å avsette henne og kunngjorde at dronningens
undersåtter var løst fra sin troskapsplikt mot henne.
Dette var en paves siste avsettingsdom mot en
regjerende monark. Den viste da seg også som en urealistisk anakronisme. Selv
keiseren og Elisabeths erkefiende Filip II av Spania anså avsettelsen som
betydningsløs.
Det var for øvrig på Pius Vs festdag (den 5. mai 1961)
at dronning Elisabeth II, 391 år etter, besøkte den hellige pave Johannes XXIII i
Vatikanet.
Pius ville at alle katolske makter skulle slutte seg
sammen mot Elisabeths England og sende tropper for å knekke landet, men pavens
planer slo feil. De katolske stormaktene var ikke kampklare, og Filip II av
Spania var rasende fordi han ikke var blitt rådspurt før bullen ble forkynt. De
engelske katolikkene var heller verken så mange eller så innflytelsesrike som
paven hadde trodd.
I England hadde bullen den virkning at nasjonen ble
sammensveiset i en enhetsfront mot Roma. Den viste seg utelukkende som
skjebnesvanger for de engelske katolikkene, som ble utsatt for heftige
forfølgelser og mistet politiske rettigheter, for nå ble lydighet mot paven
regnet som statsfiendtlig og høyforrædersk.
I 1571 støttet Pius en plan for å styrte Elisabeth.
Den gikk ut på at hertugen av Alba fra Nederlandene skulle sende tropper til
England. Samtidig skulle Maria Stuart befris for å slutte seg til de spanske
troppene. Men komplottet ble avslørt, og rikets fremste adelsmann, hertugen av
Norfolk, som var innblandet, ble halshogd på Tower Hill den 2. juni 1572.
Etter freden i Cateau-Cambrésis i 1559, som bila de
gamle konfliktene mellom Spania og Frankrike, ble det holdt bryllup mellom den
spanske kong Filip II (1556-98), som igjen var enkemann etter Maria Tudors død
i 1558, og Elisabeth, datter av den franske kong Henrik II (1547-59) og
Katarina av Medici. Men Henrik II døde i en ridderturnering som ble arrangert i
forbindelse med bryllupet.
Den unge tronfølgeren Frans II (1559-60) hadde i 1558
giftet seg med Maria Stuart, han var 14 og hun var 15. Men han var sykelig og
hadde et ubalansert sinn, og døde allerede den 5. desember 1560. Frans' mor,
enkedronning Katarina av Medici (1519-89), overtok som regent for sin yngre
sønn Karl IX (1560-74), som bare var ti år.
I januar 1562 lot enkedronning Katarina kansler
l'Hôpital utferdige et edikt som bestemte at hugenottene skulle levere tilbake
all kirkelig eiendom de hadde beslaglagt i løpet av de siste årene. Til
gjengjeld fikk de lov til å holde gudstjenester, vel å merke utenfor byene.
Dermed var kalvinismen anerkjent som en religion som hadde rett til å eksistere
ved siden av katolisismen.
Katolikkene var rasende over ediktet, og det førte til
det beryktede blodbadet i Vassy i Champagne i mars 1562, der 500 hugenotter som
var samlet til gudstjeneste i en låve, brutalt ble angrepet og de fleste drept.
Pius V støttet den katolske side i Frankrike og
enkedronning Katarina militært og økonomisk i kampen mot hugenottene (2. og 3.
hugenottkrig), bare for å bli desillusjonert da de ble gitt religionsfrihet ved
den såkalte Evige fred i Saint-Germain den 8. august 1570.
Pius Vs forhold til keiser Maximilian II (1564-76),
som var anstrengt på grunn av keiserens tvilsomme stilling overfor
protestantismen, nådde bristepunktet da Pius tråkket inn på keiserens område
ved å utnevne Cosimo I til storhertug av Toscana den 5. mars 1570.
I Nederlandene syntes paven å samtykke i den spanske
stattholderens brutale undertrykkelse og henrettelser av protestantene. Han kom
imidlertid i konflikt med Filip II, hans mest naturlige allierte, etter kongens
krav om å lede den spanske kirke. Et fullstendig brudd ble bare unngått ved de
utrettelige anstrengelsene av hans nuntius, erkebiskop Giambattista Castagna
(senere Urban VII).
Pius Vs mest ambisiøse og suksessrike prosjekt var
tiltak mot tyrkerfaren.
I 1566 døde den store tyrkiske sultan Soliman
(Süleyman) II den Praktfulle (1520-66). Han ble etterfulgt av Selim II, som var
fast bestemt på å fortsette forgjengerens erobringspolitikk. Han kastet sine
øyne på Kypros, og forlangte at venetianerne skulle gi øya til ham. Men de
venetianske rådsherrene nektet, og krigen brøt løs. I 1570 erobret tyrkerne
Kypros fra venetianerne. Men det ble tyrkernes siste store militære triumf og
strek ble satt for deres fremmarsj i Middelhavsområdet, for erobringen av
Kypros bidro til å samle de kristne. Riktignok fortsatte fiendtlighetene ca ti
år til, men så var det definitivt slutt.
Paven dannet en «Hellig liga» med Spania og Venezia
for forsvar av kristenheten mot tyrkerne. En felles kristen flåtestyrke med
skip fra Spania, Venezia, Kirkestaten, Malta og Genova møtte det osmanske
rikets krigsflåte i det berømte sjøslaget ved Lepanto (i dag Naupaktos) på
nordsiden av Korint-bukten, som skiller Peloponnes fra resten av Hellas, den 7.
oktober 1571. I alt skal 438 skip ha deltatt, av dem 230 tyrkiske.
Under ledelse av den 24-årige Don Juan de Austria,
sønn av keiser Karl V og hans bayerske elskerinne Barbara Blomberg, påførte de
den tyrkiske flåten et avgjørende nederlag som knuste det tyrkiske herredømmet
i Middelhavet.
Genovesernes admiral under slaget var Giovanni Andrea
Doria (1539-1606), og blant de sårede i hans eskadre var en av
verdenslitteraturens største navn, Don Quijotes forfatter Miguel de Cervantes. Det
tyrkiske admiralsflagget, smykket med Allahs navn skrevet 29.000 ganger, kan
ennå ses i Dogepalasset i Venezia.
Denne seieren var en suksess for paven, som hadde
lyktes i enda en gang å samle de romanske folk til felles kamp mot tyrkerne.
Han tilskrev seieren Jomfru Marias forbønn, og til minne om den innstiftet han
på 7. oktober, årsdagen for slaget, Festum B.M.V. de Victoria, Festen for
Vår Frue av Seieren, som Gregor XIII senere endret til Rosenkransfesten, og
gjorde oktober til rosenkransmåned.
I 1571 erobret Ligaen Kypros. Men allerede i 1573
sluttet venetianerne fred med tyrkerne og avsto Kypros.
Pius begrenset fremme av kunst utelukkende til det
religiøse område og støttet med viderebyggingen av St. Peterskirken og fra 1568
med byggingen av jesuittkirken Il Gesù overgangen til de barokke
kirkebygg.
Pius V tålte ikke den utilslørte nakenheten hos mange
av Michelangelos figurer i taket og på dommedagsfresken i Det sixtinske Kapell.
Derfor beordret han i 1565, ett år etter Michelangelos død, maleren Daniele
da Volterra til å male lendeklær på figurene. Siden har denne maleren hatt
herostratisk kunsthistorisk ry som «buksemaleren».
Da Pave Johannes Paul II for noen år siden
gjenåpnet Det sixtinske Kapell etter 14 års restaurering av Michelangelos
malerier, sa han mens han uttrykte sin tilfredshet over et strålende verk, at
«Gud er kilden til kroppens skjønnhet». Ved restaureringen er «buksene» igjen
fjernet.
Selv om han ble kritisert for «å ønske å forvandle
Roma til et kloster», hadde Pius V den romerske befolknings respekt, fordi de
kjente hans personlige godhet og omsorg for alles ve og vel. Han hadde vært
målbevisst, from på grensen av intoleranse og nådeløs i sin forfølgelse av
kjettere. Betydningen av hans personlighet ligger i at han omsatte
Trient-bestemmelsene i praksis og gjorde pavene til bærebjelker for den
katolske reform. Han var en stor reformpave, og hans arbeid skulle bære frukter
i tiår og satte et tydelig tridentinsk preg på Kirken.
Den 1. mai 1572 døde den asketiske pave Pius V i Roma
og ble bisatt i Sta Maria Maggiore.
Pius V ble saligkåret den 1. mai 1672 (dokumentet (Breve)
var datert den 27. april) av pave Klemens X (1670-76) og helligkåret den 22.
mai 1712 av pave Klemens XI (1700-21). Hans minnedag var 5. mai før
kalenderrevisjonen i 1969, men i dag minnes han den 30. april. Han er den
eneste pave fra nyere tid (ved siden av den hellige Pius X) som er
blitt helligkåret.
Paverekken - Kildehenvisninger -
Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden