Invention de La Croix
Selon une tradition qui remonte à saint Ambroise, le bois de la vraie croix aurait été retrouvé au IVe siècle par sainte Hélène, la mère de l'empereur Constantin. A l'emplacement où la tradition populaire gardait le souvenir de la Passion, se dressait un temple d'Aphrodite. Elle obtint de son fils qu'on opérât des fouilles qui permirent de découvrir une petite colline et un tombeau. Des miracles accompagnèrent la découverte des morceaux de bois qui avaient été jetés dans un puits voisin. Ils furent ainsi reconnus comme étant ceux de la passion du Christ et furent dès lors l'objet d'un culte liturgique.
- vidéo: A Jérusalem, célébration de la Solennité de l'Invention de la Croix. (Christian Media
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SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/6034/Invention-de-La-Croix.html
Invention
de la Sainte Croix
Fête
saint : 03 Mai
Présentation
Titre : Reliques de
Notre-Seigneur Jésus-Christ
Date : 326
Pape : Saint Sylvestre
Ier
Empereur : Constantin
A Jérusalem, l’Invention
de la Sainte Croix, de Notre-Seigneur, sous l’empereur Constantin. 326.
Invention de la Sainte
Croix
L’Église a consacré le 3
mai à honorer la Croix de notre Sauveur, parce que c’est le Jour où elle fut
trouvée, après avoir été cachée très-longtemps. Voici, en peu de mots,
l’histoire de cette invention ou découverte : L’empereur Constantin avait vu paraître au ciel une croix plus
éclatante que le soleil, et sur laquelle ces paroles étaient écrites : Tu
vaincras par ce signe ; et, ayant effectivement vaincu le
tyran Maxence, par la vertu de ce signe, il en conçut une si
grande estime, qu’il prit d’abord un soin particulier d’en faire connaitre la
grandeur et le mérite dans toute l’étendue de son empire.
Pour cet effet, il fit
peindre des croix sur les bannières impériales, au lieu des aigles qui y
étaient auparavant ; il en fit marquer la monnaie publique de l’empire, et se fit
lui-même représenter tenant dans sa main droite un globe d’or, sur lequel était
une croix, nous faire entendre que c’était par elle que le monde avait été
racheté. Sainte Hélène, mère de cet empereur, eut une dévotion encore plus
particulière à ce mystère de notre salut : par un mouvement divin, dès que
le concile de Nicée fut terminé, elle résolut
d’aller en personne à Jérusalem, pour y visiter les Saints-Lieux et y chercher
ce bois salutaire, où le Rédempteur du monde avait été attaché.
Découverte
des trois croix
Mais elle ne le trouva
pas sans difficulté : il n’y avait plus personne qui sût l’endroit où on
l’avait mis après que le divin crucifié en avait été détaché ; tout l’espace
du Calvaire avait
été tellement rempli de décombres, qu’il était malaisé de reconnaître le lieu
de son crucifiement et de sa sépulture. Elle surmonta néanmoins tous ces
obstacles par le secours du ciel : elle apprit, par révélation, que la croix
avait été enfouie dans un des caveaux du sépulcre de Notre-Seigneur, et les anciens
de la ville, qu’elle consulta avec grand soin, lui marquèrent le lieu où ils
croyaient, selon la tradition de leurs pères, qu’était ce précieux monument ;
elle fit creuser en ce lieu avec tant d’ardeur et de diligence, qu’elle
découvrit enfin ce trésor, que la divine Providence avait caché dans les
entrailles de la terre durant tout le temps des persécutions, afin qu’il ne fût
point brûlé par les idolâtres, et que le monde, étant devenu chrétien, lui pût
rendre ses adorations. Dieu récompensa cette sainte impératrice beaucoup plus
qu’elle n’eût osé l’espérer : car, outre la croix,
elle trouva encore les autres instruments de la Passion, à savoir : les clous dont
Notre-Seigneur avait été attaché, et le titre qui avait été mis au-dessus de sa
tête. Cependant, une chose la mit extrêmement en peine : les croix des deux
larrons, crucifiés avec lui, étaient aussi avec la sienne, et l’impératrice
n’avait aucune marque pour distinguer l’une des autres. Mais saint Macaire,
alors patriarche de Jérusalem, qui l’assistait dans cette action, leva bientôt
cette nouvelle difficulté : ayant fait mettre tout le peuple en prières, et
demandé à Dieu qu’il lui plût de découvrir à son Église quel était le véritable
instrument de sa Rédemption, il le reconnut par le miracle suivant : Une femme,
prête à mourir, ayant été amenée sur le lieu, on lui fit toucher inutilement
les deux croix des larrons ; mais dès qu’elle approcha de celle du Sauveur du
monde, elle se sentit entièrement guérie, quoique son mal eût résisté
jusqu’alors à tous les remèdes humains, et qu’elle fût entièrement désespérée
des médecins. Le même jour, saint Macaire rencontra un mort qu’une grande foule
accompagnait au cimetière. Il fit arrêter ceux qui le portaient et toucha
inutilement le cadavre avec deux des croix ; aussitôt qu’on eut approché celle
du Sauveur, le mort ressuscita.
Sainte Hélène, ravie
d’avoir trouvé le trésor qu’elle avait tant désiré, remercia Dieu d’une si
grande faveur, et fit bâtir au même lieu une église magnifique ; elle y laissa
une bonne partie de la croix, qu’elle fit richement orner ; une autre partie
fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l’église
que Constantin et sa mère avaient fondé dans le palais de Sertorius, et qui a
toujours retenu depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem.
L’empereur, signalant de
nouveau son respect pour l’instrument sacré de notre salut, dans la vingtième
année de son règne, défendit de crucifier désormais les malfaiteurs, ce qui
s’est toujours observé depuis dans les pays chrétiens. Ainsi, ce qui avait été
une marque d’ignominie, devint un titre d’honneur, et fut élevé sur la couronne
des rois, et sur le sceptre des plus grands monarques de la terre.
Éloges
des saints Docteurs de l'Église
Ces merveilles nous font
assez connaître que Dieu agrée les respects que nous rendons à la croix, et que
l’Église a été inspirée de son esprit, lorsqu’elle a institué cette fête pour
en honorer l’Invention. On ne peut rien ajouter aux éloges que les saints
Docteurs lui ont donnés. Nous en rapporterons quelques-uns, pour la consolation
des âmes dévotes, et pour confondre les hérétiques qui en profanent le signe
salutaire. Saint Jean Chrysostome, dans un sermon de la croix, en
parle en ces termes :
Saint
Jean Chrysostome
« La croix est
l’espérance des chrétiens, la résurrection des morts, le bâton des aveugles,
l’appui des boiteux, la consolation des pauvres, le frein des riches, la confusion
des orgueilleux, le tourment des méchants, le trophée contre l’enfer,
l’instruction des jeunes, le gouvernail des pilotes, le port de ceux qui font
naufrage et le mur des assiégés. Elle est la mère des orphelins, la défense des
veuves, le conseil des justes, le repos des affligés, la garde des petits, la
lumière de ceux qui habitent dans les ténèbres, la magnificence des rois, le secours
de ceux qui sont dans l’indigence, la sagesse des simples, la liberté des
esclaves et la philosophie des empereurs. La croix est la prédiction des
Prophètes, la prédication des Apôtres, la gloire des Martyrs, l’abstinence des
Religieux, la chasteté des Vierges et la joie des Prêtres. Elle est le fondement
de l’Église, la destruction des idoles, le scandale des Juifs, la ruine des
impies, la force des faibles, la médecine des malades, le pain de ceux qui ont
faim, la fontaine de ceux qui sont altérés et le refuge de ceux qui sont
dépouillés ».
Saint
Ephreme
« Gravons »,
dit, saint Ephrem, « au-dessus de nos portes, sur le front, sur la bouche,
sur la poitrine et sur toutes les autres parties de notre corps le signe
vivifiant de la croix ; revêtons-nous de cette impénétrable armure des
chrétiens : car la croix est la victoire de la mort, l’espérance des fidèles,
la lumière du monde, la clef du paradis, le glaive qui extermine les hérésies,
le secours des âmes religieuses, le soutien de la foi, la défense, la garde et
la gloire des catholiques. Porte toujours avec toi, Ô chrétien ! Cette arme de
jour et de nuit, en tous lieux et à toutes les heures ; n’entreprends jamais
rien sans faire le signe de la croix. Quand, tu dors, quand tu veilles, quand
tu marches, quand tu travailles, quand tu manges, quand tu bois et que tu es
sur mer, que tu traverses les rivières, prends cette armure de la sainte Croix
: car, tant que tu en seras armé, les esprits malins s’éloigneront de toi et
n’oseront en approcher ».
Saint
Damascène
« La croix,
dit saint Damascène, est notre bouclier, notre défense et notre trophée
contre le prince des ténèbres. Elle est le signe dont nous sommes marqués, afin
que l’ange exterminateur ne nous frappe point, et de crainte que nous ne
tombions dans des filets où nous trouverions notre perte. Elle relève ceux qui
sont tombés, elle soutient ceux qui sont debout, elle fortifie les faibles,
elle gouverne les pasteurs ; elle est le guide de ceux qui commencent, et la
perfection de ceux qui achèvent ; la santé de l’âme et le salut du corps, la
destruction de tous les maux, la cause et l’origine de tous les biens, la mort
du péché, l’arbre de la vie et la source de notre félicité ».
Tertullien
Tertullien, auteur
très-ancien, et que saint Cyprien appelle son maitre, nous apprend quel était
l’usage des chrétiens touchant le signe de la croix :
« A tous les pas que nous
faisons », dit-il, « en entrant, en sortant, quand nous nous habillons, quand
nous nous levons, quand nous nous mettons à table, quand nous nous asseyons,
quand on nous apporte de la lumière, quand nous nous couchons, et généralement
dans toutes nos actions, nous faisons le signe de la croix sur le front ».
Miracles
de la sainte-Croix
Cet exemple des chrétiens
des premiers siècles devrait faire impression sur nos esprits, et nous
devrions, à leur imitation, faire continuellement le signe sacré de la croix,
puisque nous apprenons qu’il n’est point de remède plus prompt ni plus assuré
contre les traverses et les tentations de la vie.
Afin que les Gentils
reçussent plus facilement là lumière de l’Évangile, et crussent avec moins de
peine que Dieu s’était fait homme pour mourir sur une croix, une des sybilles
(qui étaient des prophétesses parmi lés païens), prédit, plusieurs années
auparavant, par une providence particulière, les merveilles de ce mystère par
ces paroles : O bois heureux, où Dieu sera suspendu ! Et les
Égyptiens, dans leurs hiéroglyphes, signifiaient par la croix la santé et la
vie éternelle. Socrate, auteur d’une histoire de l’Église, écrit que les
chrétiens, en ruinant le temple de Sérapis, trouvèrent des croix gravées sur
les pierres dont il était bâti, et que plusieurs Gentils se firent chrétiens à
la vue de cette merveille.
Les miracles que
Notre-Seigneur a faits par le moyen de la sainte Croix sont en si grand nombre,
qu’il ne serait pas possible de les rapporter tous, d’autant plus qu’il ne s’en
est jamais fait qui n’aient tiré d’elle leur origine et que l’on ne puisse
attribuer à sa vertu toute-puissante.
L’Invention de la sainte
Croix arriva l’an 326, ou, selon la chronique d’Eusèbe, en 328.
Auteur
Mgr Paul Guérin
Les Petits Bollandistes -
Vies des Saints - Septième édition -
Bloud et Barral - 1876 -
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/invention-de-la-sainte-croix/
Miguel Ximénez (fl. 1462–1505).
La obra muestra a Santa Helena de Constantinopla junto
al emperador Heraclio y la Vera-Cruz, aunque dicha santa vivió
en realidad trescientos años antes que el emperador / Saint Helena &
Heraclius taking the Holy Cross to Jerusalem, Museo de Zaragoza, óleo sobre
tabla (195 x 115 cm.) procedente del retablo de la Santa Cruz de Blesa, Teruel,
circa 1483-1487, 173 x 93, musée de Saragosse
INVENTION de la SAINTE
CROIX
(en 326)
L'empereur Constantin,
vainqueur par la Croix, lui rendait tous les honneurs dus à ce signe sacré du
salut des hommes. Sa mère, sainte Hélène, ne le cédait en rien à la piété de
son fils. Inspirée par un mouvement d'en Haut, elle résolut, malgré son grand
âge de près de quatre-vingts ans, de visiter les Lieux Saints et de chercher le
bois salutaire sur lequel le Sauveur avait répandu Son sang.
L'entreprise ne manquait
pas de difficultés; les païens avaient visé à transformer les lieux à jamais
vénérables, témoins de la mort de Jésus-Christ, en y établissant le culte de
Vénus et de Jupiter.
Hélène ne se laissa point
décourager; elle enleva les traces détestables du paganisme et fit faire des
fouilles au pied du Calvaire avec tant de soin et d'ardeur, que bientôt on
découvrait trois croix, avec les clous qui avaient percé les mains et les pieds
du Rédempteur et le titre que Pilate avait fait placer au-dessus de Sa tête.
Mais comment reconnaître
laquelle de ces trois croix était celle du Sauveur? L'évêque de Jérusalem eut
l'heureuse pensée de les faire transporter chez une dame qui était sur le point
de mourir; l'approche des deux premières croix ne produisit aucun résultat,
mais dès que la malade eut touché la troisième, elle se trouva guérie. Un autre
miracle plus éclatant encore vint confirmer le premier, car un mort qu'on
portait en terre ressuscita soudain au contact du bois sacré.
L'impératrice, au comble
de la joie, fit bâtir sur le lieu même une magnifique église où fut déposée la
plus grande partie de cette Croix; elle envoya l'autre partie à Constantinople,
où Constantin la reçut en triomphe.
Plus tard, le roi des
Perses, après avoir pillé Jérusalem, emporta la Croix vénérée; mais elle fut
bientôt reconquise par l'empereur Héraclius. La Croix retrouvée donna lieu à la
fête de l'Invention de la Sainte Croix, qui se célèbre le 3 mai; la Croix
reconquise donna lieu à la fête de l'Exaltation de la vraie Croix, qui se
célèbre le 14 septembre.
Dès ces époques reculées,
la dévotion à la vraie Croix se répandit, avec les précieuses parcelles de
l'instrument de notre salut, dans tout l'univers. On suppose même qu'une telle
diffusion n'a pu se produire sans une multiplication merveilleuse. C'est ainsi
que cet instrument de supplice, autrefois infâme, est devenu un signe de gloire
et de triomphe.
Que de fois, depuis
l'apparition de la Croix à Constantin, le gage sacré de la Rédemption n'est-il
pas miraculeusement apparu à la terre! La Croix éclate partout à nos yeux, au
sommet de nos édifices chrétiens, sur nos voies publiques, sur nos autels, dans
nos maisons, sur nos poitrines. La Croix est la reine du monde.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/invention_de_la_sainte_croix.html
Auffindung des hl. Kreuzes, aus dem Weißenauer Passionale; Fondation Bodmer, Coligny; Cod. Bodmer 127, fol. 53v
Inuentio sanctae Crucis, Illumination from the Passionary of Weissenau (Weißenauer Passionale); Fondation Bodmer, Coligny, Switzerland; Cod. Bodmer 127, fol. 53v
Auffindung
des hl. Kreuzes, aus dem Weißenauer Passionale; Fondation Bodmer, Coligny;
Cod. Bodmer 127, fol. 53v
Inuentio sanctae Crucis, Illumination from the Passionary of Weissenau (Weißenauer Passionale); Fondation Bodmer, Coligny, Switzerland; Cod. Bodmer 127, fol. 53v
LEÇON DU BRÉVIAIRE ROMAIN
Après l’éclatante
victoire remportée sur Maxence par l’empereur Constantin qui avait reçu de Dieu
le signe de la Croix du Seigneur, Hélène (née en 250), sa mère, avertie en
songe, vint à Jérusalem avec l’ardent désir d’y trouver la Croix. Elle fit
abattre une Vénus de marbre, que les païens avaient érigée, depuis cent
quatre-vingts ans à peu près, au lieu même de la Croix, pour abolir tout
souvenir de la passion du Christ. Elle fit de même pour un Adonis, qui
déshonorait la crèche du Sauveur, et pour un Jupiter, au lieu de la
Résurrection.
L’endroit de la Croix une
fois déblayé, on découvrit trois croix profondément enfouies, et l’inscription
de celle du Seigneur, mais à part ; comme on ne voyait pas à laquelle des trois
elle avait été fixée, un miracle mit fin au doute. L’évêque de Jérusalem,
Macaire, après avoir invoqué Dieu, fit toucher chaque croix à une femme
gravement malade ; les premières ne lui firent aucun bien, mais l’attouchement
de la troisième croix la guérit sur-le-champ.
A l’endroit même où elle avait découvert la croix du salut, Hélène éleva une église vraiment magnifique, où elle laissa une partie de la croix dans une châsse d’argent, emportant à son fils Constantin l’autre partie, qui fut déposée dans l’église de Sainte-Croix en Jérusalem, construite à Rome sur l’emplacement du palais Sessorien. Elle remit encore à son fils les clous qui avaient fixé le Corps très saint de Jésus-Christ. C’est à cette époque que Constantin promulgua une loi pour interdire que la croix servît encore d’instrument de supplice. Ainsi ce que l’on avait avili et méprisé devint glorieux et vénérable.
SOURCE :
http://www.icrsp.org/Calendriers/Le%20Saint%20du%20Jour/invention_de_la_sainte_croix.htm
Jan
van Eyck. Invention de la Croix, Très Belles Heures de Notre-Dame 1422,
Torino, Museo civico
Histoire de la
Sainte-Croix
La Vraie Croix, dite
également Sainte Croix, est la croix sur laquelle Jésus-Christ a été crucifié.
Elle aurait été faite de bois d'olivier (symbole de la réconciliation) et de
cèdre (symbole de l'immortalité et l'incorruptibilité).
Selon une tradition
médiévale, illustrée par exemple par les fresques de Pierro della Francesca à
Arezzo, la Croix du rédempteur aurait été taillée dans le bois de l'Arbre de la
Vie. Certains prétendent que cette dernière a été jetée dans un fossé, près des
remparts de Jérusalem à quelques mètres du Golgotha.
D'après des témoignages
historiques, Sainte Hélène, la mère de l'empereur Constantin Ier, découvrit la
Croix de Jésus lors d'un pèlerinage en Palestine, qu'elle aurait entrepris en
326. L'importance de l'évènement donna naissance à la fête de l'invention (ce
qui veut dire découverte) de la "Sainte-Croix". Plus tard, sur
l'ordre de Constantin, une célébration annuelle fut décrétée, portant le nom
"Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix". En partance pour
Rome, la mère de Constantin aurait emporté avec elle d'importants morceaux du
bois sacré et aussi de nombreuses reliques ayant trait à la Passion du Christ.
Dès 614, Jérusalem,
centre de pèlerinage chrétien, tomba aux mains des Perses conduits par leur roi
Chosroès II , en guerre alors contre l'empire d'Orient. Les Perses emportèrent
avec eux, dans leur butin, la Vraie Croix, plusieurs autres reliques et
brulèrent les églises. Quelques années après, en 630, l'empereur byzantin
Héraclius Ier, vainqueur des Perses à Ninive en 627, ramena la Vraie Croix à
Jérusalem, la porta solennellement au Calvaire et répara l'église du
Saint-Sépulcre.
La Quatrième croisade,
dont le but premier était de délivrer les Lieux Saints retombés aux mains de
l'Islam, se retrouve détournée par les Vénitiens sur Constantinople, mise à sac
durant trois jours. Néanmoins les reliques, dont la Sainte Croix, échappèrent
pour un temps à leur convoitise et au pillage.
Peu après ces évènements
les vénitiens s'emparèrent des précieuses reliques. Saint Louis, roi de France,
dédommagea les Vénitiens et en 1238 réussit à acquérir quelques reliques de la
Passion dont la "Sainte Couronne". Le 30 septembre 1241, la Vraie
Croix et sept autres reliques dominicales furent acquises par le Roi. Pour
accueillir l'ensemble des reliques et la Sainte Croix, le roi fit construire et
consacrer en 1248 la "Sainte-Chapelle", un lieu sacré au centre de
Paris, dans l'île de la Cité, fondé en 1246. La Sainte Croix et les autres
reliques venues de Constantinople furent enfermées jusqu'à la Révolution dans
une Châsse monumentale d'orfèvrerie, haute de plus de trois mètres.
Le 25 avril 1794, la
Vraie Croix fut dépouillée des matières précieuses qui l'ornaient et sa trace
se perdit. Néanmoins il reste des reliques du bois de la Croix et un clou de
celle-ci dans le Trésor de la sacristie de la Cathédrale Notre-Dame.
Il est difficile de
retracer l'histoire de la Vraie Croix car celle-ci fut découpée en de nombreux
morceaux distribués à de nombreux bénéficiaires. Aussi, aujourd'hui, les
morceaux de la Croix du Christ sont très dispersés, et la liste de ces reliques
est longue.
De nombreux autres lieux
sacrés prétendent accueillir un morceau du Saint bois. De même, il existe de
nombreuses variantes du récit de l'histoire de la Sainte Croix. Autant de
versions qui suscitent les fantasmes les plus fous et un intérêt certain pour
une des reliques les plus célèbre de l'histoire du Christianisme.
SOURCE : http://www.orleans.catholique.fr/cathedrale/index.php?2006/12/14/7-histoire-de-la-sainte-croix
Michael Wolgemut (1434–1519). Recouvrement
de la Croix, 1485-1490, tempera sur panneau, Nürnberg
St. Lorenz Katharinenaltar Flügel, église Saint-Laurent de
Nuremberg
L'INVENTION DE LA SAINTE
CROIX
Cette fête est appelée
l’Invention de la Sainte Croix, parce qu'on rapporte que la sainte croix fut
trouvée à pareil jour. Mais auparavant, elle avait été trouvée par Seth, fils
d'Adam, dans le paradis terrestre, comme il est raconté plus bas; par Salomon,
sur le Liban ; par la reine de Saba, dans le temple, de Salomon ; par les
Juifs, dans l’eau de la piscine ; et en ce Jour par sainte Hélène, sur le mont
du Calvaire.
L'Invention de la Sainte
Croix eut lieu plus de deux cents ans après la résurrection de J.-C. On lit
dans l’évangile de Nicodème (ch. XIX) qu'Adam étant devenu malade, Seth, son
fils, alla à la porte du paradis et demanda de l’huile du bois de la miséricorde
pour oindre le corps de son père afin qu'il recouvrât la santé. L'archange
Michel lui apparut et lui dit : « Ne pleure pas et ne te mets point en peine
d'obtenir de l’huile du bois de la miséricorde, car il te sera absolument
impossible d'en obtenir, avant que cinq mille cinq cents ans soient révolus.
Cependant on croit, que d'Adam jusqu'à la passion du Seigneur il s'écoula
seulement 5099 ans. On lit encore ailleurs que l’ange lui offrit un, petit
rameau et lui ordonna de le planter sur le mont Liban. Mais ou lit, dans une
histoire apocryphe des Grecs, que l’ange lui donna du bois de l’arbre par le
fruit duquel Adam avait péché, en l’informant que sole père serait guéri quand
ce bois porterait du fruit. A son retour, Seth trouva son père mort et il
planta ce rameau sur sa tombe. Cette branche plantée devint en croissant un
grand arbre qui subsista jusqu'au, temps de Salomon. (Mais il faut laisser au
lecteur à juger si ces choses sont vraies, puisqu'on n'en fait mention dans
aucune chronique, ni dans aucune histoire authentique.) Or, Salomon considérant
la beauté de cet arbre le fit couper et mettre dans la maison du Bois (Au IIIe
livre des Rois, ch. VII, il est question de cette maison qui. fut construite
par Salomon. Elle reçut le nom de maison du Bois, saltus, à cause de la
quantité de cèdres qui entra dans sa construction).
Cependant, ainsi que le
dit Jean Beleth. (ch. CLI), On ne pouvait le mettre nulle part, et il n'y avait
pas moyen de lui trouver un endroit où il pût être employé convenablement : car
il était tantôt trop long, tantôt trop court : si on l’avait raccourci dans les
proportions qu'exigeait la place où on le voulait employer, il paraissait si
court qu'on ne le regardait plus comme bon à rien. En conséquence, les
ouvriers, de dépit, le rejetèrent et le mirent sur une pièce d'eau pour qu'il
servît de pont aux passants. Or, quand la reine de Saba vint entendre la
Sagesse de Salomon, et voulut passer sur cette pièce, elle vit en esprit que le
Sauveur du monde devait être suspendu à ce bois, et pour cela elle ne voulut
point passer dessus, mais aussitôt elle l’adora. Cependant dans l’Histoire
scholastique (liv. III Rois, c. XXVI), on lit que la reine de Saba vit cette
pièce dans la maison du Bois, et en revenant à son palais elle communiqua à Salomon
que sur ce bois devait être suspendu celui dont la mort devrait être la cause
de la destruction du royaume des Juifs. C'est pourquoi Salomon le fit ôter du
lieu où il était, et enterrer dans les entrailles les plus profondes de la
terre. Dans la suite on y établit la Piscine Probatique où les Nathinéens
(C'étaient des Gabaonites qui étaient attachés au service du temple depuis
Josué. Cf. Paralipomènes, IX, 2; Sigonius, De Repub. Hebraeor., liv. IX, ch.
VII.) lavaient les victimes, et ce n'est pas seulement à la descente de l’ange,
mais encore à la vertu de ce bois que l’on attribue que l’eau en était troublée
et que les infirmes y étaient guéris. Or, quand approcha le temps de la passion
de J.-C., on rapporte que cette pièce surnagea, et les Juifs, en la voyant, la
prirent pour en fabriquer la croix du Seigneur. On dit encore que cette croix
fut faite de quatre essences de bois, savoir de palmier, de cyprès, d'olivier
et de cèdre. De là ce vers :
Ligna Crucis palma,
cedrus, cupressus, oliva.
Car dans la croix, il y
avait le bois qui servait de montant droit, la traverse, la tablette de dessus,
et le tronc où était fixée la croix, ou bien, selon Grégoire de Tours
(Miracul., liv. I, c. VI), la tablette qui servait de support, sous les pieds
de J.-C. Par là on, peut voir que chacune des pièces pouvait être d'une de ces
essences de bois dont on vient de parler. Or, l’apôtre paraît avoir eu en vue
ces différentes sortes de bois quand il dit : « Afin que vous puissiez
comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la hauteur
et la profondeur » (Ep. aux Ephés., c. II, 18). Ces paroles sont expliquées
comme il suit par l’illustre docteur saint Augustin : « La largeur de la croix
du Seigneur, dit-il, c'est la traverse, sur laquelle on a étendu ses mains sa
longueur allait depuis la terre jusqu'à cette traverse en largeur sur quoi tout
le corps de J.-C. fut attaché, moins les mains; sa hauteur, c'est à partir de
cette largeur jusqu'à l’endroit de dessus où se trouvait la tête; sa
profondeur, c'était la partie cachée et enfoncée dans la terre. Dans la croix
on trouve décrites toutes les actions d'un homme chrétien, qui sont de faire de
bonnes oeuvres en J.-C., de lui être persévéramment attaché, d'espérer les
biens célestes, et ne pas profaner les sacrements.
Ce bois précieux de la
croix resta caché sous terre deux cents ans et plus : mais il fut découvert
ainsi qu'il suit par Hélène, mère de l’empereur Constantin. En ce temps-là, sur
les rives du Danube, se rassembla une multitude innombrable de barbares voulant
passer le fleuve, et soumettre à leur domination tous les pays jusqu'à
l’occident. Dès que l’empereur Constantin le sut, il décampa et vint se placer
avec son. armée sur le Danube. Mais la multitude des barbares s'augmentant, et
passant déjà le fleuve, Constantin fut, frappé d'une grande terreur, en
considérant qu'il aurait à livrer bataille le lendemain. Or, la nuit suivante,
il est réveillé par un ange qui l’avertit de regarder en l’air. Il tourne les
veux vers le ciel et voit le signe de la croix formée par une lumière fort
resplendissante, et portant écrite en lettres d'or cette inscription : « In hoc
signo vinces, par ce signe tu vaincras. » Réconforté par cette vision céleste,
il fit faire une croix semblable qu'il ordonna de porter à la tête de son
armée: se précipitant alors sur les ennemis, il les mit en fuite et en tua une
multitude immense. Après quoi Constantin convoqua tous les pontifes des temples
et s'informa avec beaucoup de soin de quel Dieu c'était le signe. Sur leur
réponse qu'ils l’ignoraient, vinrent plusieurs chrétiens qui lui firent
connaître le mystère de la sainte croix et la foi de la Trinité. Constantin
crut alors parfaitement en J.-C. et reçut le saint baptême des mains d'Eusèbe,
pape, ou selon quelques livres, évêque de Césarée. Mais dans ce récit, il y a
beaucoup de points contredits par l’Histoire tripartite et par
l’Ecclésiastique, par la Vie de saint Silvestre et les Gestes des pontifes
romains. D'après certains auteurs, ce ne fut pas ce Constantin que le pape Silvestre
baptisa après sa conversion à la foi, comme paraissent l’insinuer plusieurs
histoires, mais ce fut Constantin, le père de ce Constantin, ainsi qu'on le
voit dans des historiens. En effet ce Constantin reçut la foi d'une autre
manière rapportée dans la légende de saint Silvestre, et ce n'est pas Eusèbe de
Césarée qui le baptisa, mais bien saint Silvestre. Après la mort de son père,
Constantin, qui n'avait pas perdu le souvenir de la victoire remportée par la
vertu de la sainte croix, fit passer Hélène, sa mère, à Jérusalem pour trouver
cette croix, ainsi que nous le dirons plus bas.
Voici maintenant un récit
tout différent de cette victoire, d'après l’Histoire Ecclésiastique (ch. IX).
Elle rapporte donc que Maxence ayant envahi l’empire romain, l’empereur
Constantin. vint lui présenter la bataille vis-à-vis le pont Albin. Comme il
était dans une grande anxiété, et qu'il levait souvent les yeux au ciel pour
implorer son secours, il vit en songe, du côté de l’orient dans le ciel,
briller une croix, couleur. de feu : des anges se présentèrent devant lui et
lui dirent : « Constantin, par cela tu vaincras. » Et, selon le témoignage de
l’Histoire tripartite (Liv. IX, c. IX.), tandis que Constantin s'étonnait de ce
prodige, la nuit suivante, J.-C. lui apparut avec le signe vu dans le ciel; il
lui ordonna de faire des images pareilles qui lui, porteraient bonheur dans les
combats. Alors Constantin fut rendu à la joie et assuré de la victoire ; il se
marqua le front du signe qu'il avait vu dans le ciel, fit transformer les
enseignes militaires sur le modèle de la croix et prit à la main droite une
croix d'or. Après quoi il sollicita du Seigneur que cette droite, qu'il avait
munie du signe salutaire de la croix, ne fût ni ensanglantée, ni souillée du
sang romain, mais qu'il remportât la victoire sur le tyran sans effusion de
sang. Quant à Maxence, dans l’intention de tendre un piège, il fit disposer des
vaisseaux, fit couvrir le fleuve de faux ponts. Or, Constantin s'étant approché
du fleuve, Maxence accourut à sa rencontre avec peu de monde, après avoir donné
ordre aux autres corps de le suivre; mais il oublia lui-même qu'il avait fait
construire un faux pont, et s'y engagea avec une poignée de soldats. Il fut
pris au piège qu'il avait tendu lui-même, car il tomba dans le fleuve qui était
profond; alors Constantin fut acclamé empereur à l’unanimité. D'après ce qu'on
lit dans une chronique assez authentique, Constantin ne crut pas parfaitement
d'ès ce moment; il n'aurait même pas alors reçu le baptême; mais peu de temps
après, il eut une vision de saint Pierre et de saint Paul; et quand il eut reçu
la vie nouvelle du baptême et obtenu la guérison de sa lèpre, il crut
parfaitement dans la suite en J.-C. Ce fut alors qu'il envoya sa mère Hélène à
Jérusalem pour chercher la croix du Seigneur. Cependant saint Ambroise; dans la
lettre où il rapporte la mort de Théodose, et l’Histoire tripartite (Liv. III,
ch. XII), disent que Constantin reçut le baptême seulement dans ses derniers
moments; s'il le différa jusque-là, ce fut pour pouvoir le recevoir dans le
fleuve du Jourdain. Saint Jérôme en dit autant dans sa chronique. Or, il est
certain qu'il fut fait chrétien sous le pape saint Silvestre, quant à savoir
s'il différa son baptême, c'est douteux ; ce qui fait qu'en la légende de saint
Silvestre, il y a là-dessus, comme en d'autres points, bien peu de certitude.
Or, l’histoire de l’Invention de la sainte croix, telle qu'on la lit dans les
histoires ecclésiastiques conformes en cela aux chroniques, paraît plus
authentique de beaucoup que celle qu'on récite dans les églises. Il est en
effet constant qu'il s'y trouve des endroits peu' conformes à la vérité, si ce
n'est qu'on veuille dire, comme ci-dessus, que ce ne fut pas Constantin, mais
son père qui portait le même nom : ce qui du reste né paraît pas très
plausible, quoique ce soit le récit de certaines histoires d'outre-mer.
Hélène arrivée à
Jérusalem fit réunir autour d'elle les savants qu'on trouva dans toute la
contrée. Or, cette Hélène était d'abord restée dans une hôtellerie (lemot latin
stabularia voudrait dire servante de cour. Saint Ambroise paraît l’indiquer
quelques lignes plus loin. Nous avons mieux aimé donner un féminin au mot,
hôtelier, hôtelière est un mot qui a vieilli), mais épris de sa beauté,
Constantin se l’attacha, selon que saint Ambroise l’avance en disant : « On
assure qu'elle fut hôtelière, mais elle fut unie à Constantinl’ancien qui, dans
la suite, posséda l’empire. Bonne hôtelière, qui chercha avec tant de soin la
crèche du Seigneur! Bonne hôtelière, qui connut cet hôtelier dont les soins
guérirent cet homme blessé parles brigands ! (Allusion à la parabole du
Samaritain de l’Evangile ) Bonne hôtelière, qui a regardé toutes choses comme
des ordures afin de gagner J.-C. ! (Expression de saint Paul dans l’Epître aux
Philippiens, c. III, 8) Et pour cela Dieu l’a tirée de l’ordure pour l’élever
sur un trône » (saint Ambroise). D'autres affirment, et c'est l’opinion émise
dans une chronique assez authentique, que cette Hélène était fille de Clohel,
roi des Bretons ; Constantin en venant dans la Bretagne la prit pour femme,
parce qu'elle était fille unique. Delà vient que l’île de Bretagne échut à
Constantin après la mort clé Clohel. Les Bretons eux-mêmes (attestent; on lit
pourtant ailleurs qu'elle était de Trèves. Or, les Juifs, remplis de crainte,
se disaient les uns aux autres : « Pour quel motif pensez-vous que la Reine
nous ait convoqués auprès d'elle? » L'un d'eux nommé Judas, dit : « Je sais,
moi, qu'elle veut apprendre de nous l’endroit oit se trouve le bois de la croix
sur lequel le Christ a été crucifié. Gardez-vous bien d'être assez présomptueux
pour le lui découvrir. Sinon tenez pour très certain que notre loi sera
détruite et que toutes les traditions de nos pères seront totalement abolies :
car Zachée mon aïeul l’a prédit à mon père Siméon et mon père m’a dit avant de
mourir : « Fais attention, mon fils, à l’époque où l’on cherchera la croix du
Christ : dis où elle se trouve, avant d'être mis à la torture; car à dater de
cet instant le pouvoir des Juifs, à Jamais aboli, passera entre les mains de
ceux qui adorent le crucifié, parce que ce Christ était le fils de Dieu.» Alors
j'ai répondu : «Mon père, si vraiment nos ancêtres ont su que ce Christ était
le fils de Dieu, pourquoi l’ont-ils attaché au gibet de la croix? » « Le
Seigneur est témoin, répondit-il, que je n'ai jamais fait partie de leur
conseil; mais que souvent je me suis opposé à leurs projets : or, c'est parce
que le Christ reprochait les vices des Pharisiens qu'ils le firent crucifier :
mais il est ressuscité le troisième jour et il a monté au ciel à la vue de ses
disciples. Mon frère Etienne, que les Juifs en démence ont lapidé, a cru en
lui. Prends garde donc, mon fils, de n'oser jamais blasphémer le Christ ni ses
disciples. » — « Il ne paraît cependant pas, très probable que le père de ce
Judas ait existé au temps de la Passion de J.-C., puisque de la passion
jusqu'au temps d'Hélène, sous laquelle vécut Judas, il s'écoula plus de 270
ans; à moins qu'on ne veuille dire qu'alors les hommes vivaient plus longtemps
qu'à présent. » Cependant les Juifs dirent à Judas : « Nous n'avons jamais
entendu dire choses semblables. Quoi qu'il en soit, si: la Reine t'interroge,
aie soin de ne lui faire aucun aveu.» Lors donc qu'ils furent en présence, de la
Reine, et qu'elle leur eut demandé le lieu où le Seigneur avait été crucifié,
pas un d'eux ne consentit à le lui indiquer alors elle les condamna tous à être
brûlés. Ils furent saisis d'effroi et signalèrent Judas, en disant : «
Princesse, voici le fils d'un juste et d'un prophète qui a connu parfaitement
la loi ; demandez-lui tout ce que) vous voulez, il vous l’indiquera. » Alors
elle les congédia tous à l’exception de Judas qu'elle retint et auquel elle dit
: « Je te propose la vie ou la mort; choisis ce que tu préfères. Montre-moi
donc le lieu qui s'appelle Golgotha, où le Seigneur a été crucifié, afin que je
puisse trouver sa croix. » Judas répondit
« Comment puis-je le
savoir, puisque deux cents ans et plus se sont écoulés et que je n'étais pas né
à cette époque ? » La Reine lui dit : « Par le crucifié, je te ferai mourir de
faim, si tu ne me dis la vérité. » Elle ordonna donc qu'il fût jeté dans tin
puits desséché pour y endurer les horreurs de la faim. Or, après y être resté
six jours sans nourriture, le septième il demanda à sortir, en promettant de
découvrir la croix. On le retira. Quand il fut arrivé à l’endroit, après avoir
fait une prière, tout à coup la terre tremble, il se répandit une fumée
d'aromates d'une admirable odeur; Judas lui-même, plein d'admiration,
applaudissait des deux mains et disait : « En vérité, ô Christ, vous êtes le
Sauveur du monde ! » Or, d'après l’Histoire ecclésiastique, il y avait, en ce
lieu, un temple de Vénus construit, autrefois par l’empereur Hadrien, afin que
si quelque chrétien eût voulu y adresser ses adorations, il parût adorer Vénus
: et, pour ce motif, ce lieu avait cessé d'être fréquenté et était presque
entièrement délaissé, mais la Reine fit détruire ce temple jusque dans ses
fondements et en fit labourer la place. Après quoi Judas se ceignit et se mit à
creuser avec courage. Quand il eut atteint à la profondeur de vingt pas, il
trouva trois croix enterrées, qu'il porta incontinent à la reine. Or, comme
l’on ne savait pas (63) distinguer celle de J.-C. d'avec celles des larrons; on
les plaça au milieu de la ville pour attendre que la gloire de Dieu se
manifestât. Sur la onzième heure, passa le corps d'un jeune homme qu'on portait
en terre : Judas arrêta le cercueil, mit une première et nue seconde croix sur
le cadavre du défunt, qui ne ressuscita pas, alors on approcha la troisième
croix dit corps et à l’instant il revint à la vie.
On lit cependant, dans
les histoires ecclésiastiques (Sozomène. — Hist. eccl., l. II, c. I ; — Nicéph.
cal., l. XVII, c. XIV, XV ; — Evagr., IV, 26), qu'une femme des premiers rangs
de la ville gisait demi-morte, quand Macaire, évêque de Jérusalem, prit la
première et la deuxième croix, ce qui ne produisit aucun résultat : mais quand
il posa sur elle la troisième,, cette femme rouvrit les yeux et fut guérie à
l’instant. Saint Ambroise dit, de son côté, que Macaire distingua la croix du
Seigneur, par le titre qu'avait fait mettre Pilate, et dont l’évêque lut
l’inscription qu'on trouva aussi. Alors le diable se mit à vociférer en l’air :
« O Judas, disait-il, pourquoi as-tu fait cela? Le Judas qui est le mien a fait
tout le contraire : car celui-ci, poussé par moi, fit la trahison, et toi, en
me reniant, tu as trouvé la croix de Jésus. Par lui, j'ai Bagué les âmes d'un
grand nombre; par toi, je parais perdre celles que j'ai gagnées : par lui, je
régnais sar le peuple; par toi, je suis chassé de mon royaume. Toutefois je te
rendrai la pareille, et je susciterai contre toi un autre roi qui, abandonnant
la foi dit crucifié, te fera renier dans les tourments le crucifié. »
Ceci paraît se rapporter
à l’empereur Julien : celui-ci, lorsque Judas fut devenu évêque de Jérusalem,
l’accabla de nombreux tourments et le fit mourir martyr de J.-C. En entendant
les vociférations du diable, Judas ne craignit rien, mais il ne cessa de
maudire le diable en disant : « Que le Christ te damne dans l’abîme du feu
éternel! » Après quoi Judas est baptisé, reçoit le nom de Cyriaque, puis est
ordonné évêque de Jérusalem, quand le titulaire fut mort. (Belette, c. XXV).
Mais comme la bienheureuse Hélène ne possédait pas les clous du Seigneur, elle
pria l’évêque Cyriaque d'aller au Golgotha et de les chercher. Il y vint et
aussitôt après avoir adressé des prières à Dieu, les clous apparurent brillants
dans la terre, comme de l’or. Il les prit et les porta à la reine. Or, celle-ci
se mit à genoux par terre et, après avoir incliné la tête, elle les adora avec
grande révérence. Hélène porta une partie de la croix à son fils, et renferma
l’autre dans des châsses d'argent qu'elle laissa à Jérusalem ; quant aux clous
avec lesquels le corps du Seigneur avait été attaché, elle les porta à son
fils. Au rapport d'Eusèbe de Césarée, elle en fit deux freins dont Constantin
se servait dans les batailles, et elle mit les autres à son casque en guise
d'armure. Quelques auteurs, comme Grégoire de Tours (Miracul., lib. I, ch. VI),
assurent que le corps du Seigneur fut attaché avec quatre clous Hélène en mit
deux au frein du cheval de l’empereur, le troisième à la statue de Constantin
qui domine la ville de Rome, et elle jeta le quatrième dans la mer Adriatique
qui jusque-là avait été un gouffre pour les navigateurs. Elle ordonna que cette
fête de l’Invention de la sainte croix fût célébrée chaque année
solennellement. Voici ce que dit saint Ambroise (De obitu Theod., nos 47-48) :
« Hélène chercha les clous du Seigneur et les trouva. De l’un elle fit faire
des freins ; elle incrusta l’autre dans le diadème : belle place que la tête
pour ce clou ; c'est une couronne sur le front, c'est une bride à la main :
c'est l’emblème de la prééminence du sentiment, de la lumière de la foi, et de
la puissance impériale. » Quant à l’évêque saint Cyriaque, Julien l’apostat le
fit mourir plus tard, pour avoir trouvé la sainte croix dont partout il prenait
à tâche de détruire le signe. Avant de partir contre les Perses, il fit inviter
Cyriaque à sacrifier aux idoles : sur le refus du saint, Julien lui fit couper
le bras en disant : « Avec cette main il a écrit beaucoup de lettres qui ont
détourné bien du monde de sacrifier aux dieux. » Cyriaque lui répondit : «
Chien insensé, tu m’as bien rendu service ; car avant de croire à J.-C., trop
souvent j'ai écrit des lettres que j'adressais aux synagogues des Juifs afin
que personne ne crût en J.-C. et voilà que tu viens de retrancher de mon corps
ce qui en avait été le scandale. » Alors Julien fit fondre du plomb qu'il
ordonna de lui verser dans la bouche ; ensuite il fit apporter un lit en fer
sur lequel Cyriaque fut étendu et au-dessous on mit des charbons ardents et. de
la graisse. Comme Cyriaque restait immobile, Julien lui dit : « Si tu ne veux
pas sacrifier aux idoles, dis au moins que tu n'es pas chrétien. » L'évêque s'y
refusa avec horreur. Julien fit creuser une fosse profonde qu'on fit remplir de
serpents venimeux. Cyriaque y fut jeté, mais les serpents moururent aussitôt.
Julien ordonna alors que Cyriaque fût jeté dans une chaudière pleine d'huile
bouillante. Or, comme le saint voulait y entrer spontanément, il se signa, et
pria le Seigneur de le baptiser une seconde fois dans l’eau du martyre, mais
Julien furieux lui fit percer la poitrine avec une épée. Ce fut ainsi que saint
Cyriaque mérita de consommer son martyre dans le Seigneur.
La grandeur de la vertu
de la Croix est manifeste dans ce notaire fidèle, trompé par un magicien qui le
conduisit en un lieu où il avait fait venir des démons, en lui promettant des
richesses immenses. Il vit un Ethiopien de haute stature, assis sur un trône
élevé, et entouré d'autres Ethiopiens- debout, armés de lances et de bâtons.
Alors l’Ethiopien demanda à ce magicien : « Quel est cet enfant ? » Le magicien
répondit: « Seigneur, c'est votre serviteur. » Le démon dit au notaire : « Si
tu veux m’adorer, être mon serviteur, et renier ton Christ, je te ferai asseoir
à ma droite. » Mais le notaire se hâta de faire le signe de la croix et s'écria
qu'il était de toute son âme le serviteur du Sauveur J.-C. Il n'eut pas plutôt
fait le signe de la croix que toute cette multitude de démons disparut. Peu de
temps après, ce même notaire entra un jour avec son maître dans le temple de
Sainte-Sophie; se trouvant ensemble devant une image du Sauveur, le maître
remarqua que cette image avait les yeux fixés sur le notaire qu'elle regardait
attentivement (67). Plein de surprise, le maître fit passer le jeune homme à
droite et vit que l’image avait encore tourné les veux de ce côté, en les
dirigeant sur le notaire. I1 le fit de nouveau revenir à gauche, et voici que
l’image tourna encore les yeux et se mit à regarder le notaire comme
auparavant. Alors le maître le conjura de lui dire ce qu'il avait fait à Dieu
pour mériter que l’image le regardât, ainsi. Il répondit qu'il n'avait la
conscience d'aucune bonne action, si ce n'est qu'il n'avait pas voulu renier le
Sauveur devant le diable.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/069.htm
Garofalo, Identificazione
della vera croce, dettaglio, 1536, dalla chiesa di san Domenico a Ferrara,
Pinacoteca Nazionale, Ferrara (
L’INVENTION DE LA SAINTE CROIX
Un intérêt immense, et l’on peut dire un intérêt grandissant,
s’attache aux reliques de la Passion. Plus les siècles passent, plus le temps creuse
l’abîme qui nous sépare des jours de la Rédemption, plus nous éprouvons le
besoin de voir et de toucher les objets qui viennent jusqu’à nous, sanctifiés
alors et honorés depuis lors. On dirait qu’ils nous rapprochent un peu des
origines saintes dont le temps nous éloigne; et plus l’oeuvre de celui-ci
grandit, plus l’oeuvre de ceux-là devient précieuse et nécessaire. On dirait
une oeuvre de réparation. Nous sommes ainsi faits que nous avons besoin
d’objets sensibles; et plus la chose dont il s’agit est spirituelle dans son
essence et lointaine dans son histoire, plus le besoin de voir et de toucher
les objets qui la rappellent est vif et profond chez nous,
Après la découverte que venait de faire sainte Hélène, Constantin
défendit de crucifier jamais les malfaiteurs. La Croix, jadis infâme, était
devenue le signe réservé de la gloire.
Quand Moïse levait les bras, elle était déjà le signe de la
victoire ! Le grand prophète hébreu faisait un signe de croix; il priait les
bras en croix ; et David avait dit que l'élévation de ses mains était le
sacrifice du soir.
La Croix avait été plantée au fond de tous les mystères, avant
d’être plantée sur le Golgotha. Mais elle n’avait pas été reconnue; et il
fallut le Calvaire pour qu’elle devint une évidence.
Quand Moïse priait, pendant la bataille, les bras levés, et quand
la victoire, obéissant à ses mouvements, semblait exiger de lui, pour rester
fidèle aux Hébreux, qu’il restât fidèle lui-même à l’attitude que la croix
impose, la voix qu entendit Constantin aurait pu être déjà devinée ; mais elle
attendait, pour retentir, que la réalité eût remplacé les figures: elle
attendait que le Calvaire eût pris place dans l’histoire pour dire à l’Empereur
: Hoc signo vinces.
Une série de siècles finit à la Croix, une série de siècles
commence à la Croix ; rien n’est indifférent de ce qui la concerne, et nos
lecteurs nous sauront gré des détails que nous leur donnerons sur l’histoire
exacte du bois dont elle fut faite.
Les choses chrétiennes trouvent toujours, dans les traditions de
l’humanité de profonds échos qui s’éveillent quand on les touche. Ainsi une
sibylle s’était écriée autrefois : O bois triomphantt !
Dans les hiéroglyphes égyptiens, la croix était un signe de vie et
de santé.
Dans la démolition du temple de Sérapis, on trouve des croix
gravées sur les pierres.
Le récit de l’invention de la vraie croix est connu. Il est
essentiellement historique. Eusèbe, saint Cyrille, saint Ambroise, Théophane,
Rufin, Paulin, Nicéphore, Callixte, etc., etc., sont là pour lui donner toutes
les garanties de l’authenticité la plus indiscutable.
Mais ce qui est fort ignoré et fort intéressant, ce sont les
détails qui nous sont fournis par l’érudition sur la croix elle-même, sa forme,
sa nature, et sur les autres instruments de la Passion.
Luther et Calvin se sont beaucoup moqués du trop grand nombre de
parcelles détachées de la vraie croix. Cinquante hommes, dit celui-ci, ne
porteraient pas le bois qu’on nous fait prendre pour le bois de la vraie croix.
De tous ces morceaux de bois réunis, dit celui-là, on ferait la charpente d’un
immense bâtiment.
Or, un tableau a été fait de toutes les parcelles de la vraie
croix dispersées dans le monde.
Ces parcelles sont généralement presque imperceptibles. Leur
nombre et leur volume ont été déterminés. Le total des reliques connues donne
environ cinq millions de millimètres. Les reliques inconnues, celles qui se
trouvent dans de petites églises et chez beaucoup de particuliers, sont sans
doute plus nombreuses ; mais elles sont aussi beaucoup plus imperceptibles.
Pour les évaluer approximativement, on a triplé le chiffre qui était fourni par
les reliques connues. On avait cinq millions ; on a porté le chiffre
approximatif à quinze millions.
Mais voici où la recherche prend un intérêt historique très sérieux.
D’après de nombreuses données, très authentiques et très précises, puisées aux
sources et vérifiées par l’examen, la croix de Jésus-Christ, dont l'énormité
est mesurée et attestée par la grosseur de quelques-uns de ses fragments, la
croix de Jésus-Christ devait avoir environ cent soixante dix-huit millions de
millimètres cubes.
Donc, les quinze millions de millimètres auxquels on peut évaluer
à peu près la somme des reliques existantes ne feraient pas la dixième partie
de la croix totale.
D’après une tradition très ancienne, rapportée par Fretser, le
montant de la croix avait près de cinq mètres de hauteur et la traverse près de
trois mètres.
D’après des calculs fort ingénieux, appuyés sur de judicieuses
considérations, le poids de la croix devait être d’environ quatre-vingt-dix
kilogrammes.
D’après une tradition rappelée par la table qui se trouve dans le
cloître de Saint-Jean de Latran, Jésus-Christ était d’une très haute stature.
Le calcul de cette stature s’exprimerait dans notre langage actuel
par un mètre quatre-vingt-quatre centimètres. Simon le Cyrénéen, plus petit
était placé derrière Jésus.
M. Rohault, auquel nous devons la plupart des travaux qui ont pour
but d’explorer, s’il est permis de s’exprimer ainsi, les reliques de la
Passion, a consacré une partie de sa vie à ces intéressantes recherches.
(Charles Rohaut de Fleury. Mémoire sur les instruments de la Passion de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1870, réédition Jérôme Million, 2012).
Il a fouillé toute l’histoire, il a fait revivre mille figures
oubliées. Il leur a demandé compte de tout ce qu’elles avaient vu passer devant
elles. Il a littéralement interrogé les siècles, et les siècles ont répondu.
La correspondance d’Auseau et de Solon, alors archevêque de Paris,
donne de précieuses indications sur l’état des reliques de la Passion au
septième siècle. D’après les documents qu’elle nous fournit, après la mort
d’Héraclius en 636, l’église du Saint-Sépulcre fut en partie brûlée par les
ennemis ; les Chrétiens, pour sauver la vraie croix, la divisèrent et la
partagèrent entre plusieurs pays. Cette première division donna de grandes
reliques à Constantinople, à l’île de Chypre, à l’île de Crète, à Antioche, à
Edesse, à Alexandrie, à Ascalon, à Damas, à Jérusalem, à la Géorgie.
En 1181, à la bataille de Tibériade, les musulmans s’emparèrent de
la croix de Saint- Jean- d'Acre, portée par l’évêque. Morand, dans son histoire
de la Sainte-Chapelle, raconte les malheurs de cette journée. En 1191, après la
prise de Saint-Jean-d’Acre, Philippe-Auguste et Richard se firent remettre
cette croix. Au sac de Constantinople, en 1204, les spoliateurs dédaignèrent
les reliques ; mais la partie chrétienne de la population les recueillit et les
abrita, mais les abrita en les partageant encore.
Le doge de Venise, Dandolo, prit cette partie de la vraie croix
que Constantin avait, dit-on, l’habitude de porter sur lui dans la guerre.
Raoul, patriarche de Jérusalem, partit d’Acre, emportant avec lui
une autre portion de la vraie croix.
Les siècles ne pouvaient augmenter le trésor des reliques
insignes; mais ils ont pu le diminuer et ils l’ont fait. L’impiété et
l’indifférence, le crime, la guerre et le sacrilège, en mutilant le corps
mystique du Christ, qui est l’Église, ont mutilé aussi sa croix. Plus ils ont dispersé
et dissipé les âmes rachetées par son sang, plus ils ont dispersé et dissipé
les reliques de sa croix, tachées de son sang. Dépositaires infidèles, les
siècles ne rendent pas tout ce qu’ils ont reçu ; les trésors qu’on leur a
confiés ont diminué entre leurs mains.
Sainte Hélène, pendant la tempête qu’elle rencontra en traversant
l’Adriatique, jeta dans la mer un des clous de la Passion, un de ces clous
qu’elle avait rapportés, avec la croix, de Jérusalem. C’était pour calmer la
mer, et la mer se calma.
D’après saint Ambroise, Constantin plaça un des autres clous dans
le diadème qu’il portait aux jours solennels.
L’église métropolitaine de Paris possède deux clous : l’un
provient de l’abbaye de Saint-Denis, l’autre de l'abbaye de Saint-Germain des
Prés.
Au moment où il entra en possession de ces dons, Mgr de Quélen,
archevêque de Paris, remarqua un petit morceau de bois adhérant á l’un d’eux.
Ce petit morceau de bois fut examiné à la loupe et reconnu pour être de même
nature exactement que le bois de la vraie croix qui appartient à l’église
métropolitaine.
Le bois de la vraie croix est d’essence résineuse. La croix du bon
larron a été reconnue comme appartenant à l’espèce du sapin. IL est à peu près
certain que la croix de Jésus-Christ, taillée en même temps et dans le même
lieu, vient de la même espèce d’arbre.
L’histoire de la couronne d’épines est assez connue dans son
ensemble, mais fort ignorée dans ses détails. Ici encore M. Rohault de Fleury a
rendu de grands services à l’érudition.
La couronne d’épines, conquise par Baudouin à la prise de
Constantinople, en 1205, engagée aux Vénitiens en 1228 ; fut reçue par saint
Louis près Sens, le 10 août 1239.
Portée á la Bibliothèque nationale en 1794, elle fut restituée à
l’église métropolitaine, par ordre du gouvernement, le 26 octobre 1804.
D’après M. Rohault de Fleury, la couronne que possède Notre-Dame
est plutôt une couronne de joncs qu’une couronne d’épines. Le cercle de joncs,
trop large pour être adapté seul à la tête de Jésus-Christ, servit seulement de
support à la couronne d’épines. Celle-ci, toujours d’après les recherches très
scientifiques et très spéciales de M. Rohault de Fleury, couvrait toute la tête
et se rattachait au cercle de joncs.
Cette découverte intéressante réfuterait ceux qui nient l’authenticité
de la couronne possédée par Notre-Dame, déclarant que d’autres épines se
trouvent dans d’autres églises, et que celle-ci n’a pas d’authenticité,
puisqu’elle n'est pas partagée et que la vraie couronne d’épines a été
partagée. Celle-ci est entière, parce qu’il y en avait deux. Les épines
proprement dites, qui se trouvent particulièrement à Pise, à Trèves, à Bruges,
ne sont pas de même nature que la couronne de Notre-Dame. Elles appartiennent
au végétal qui porte le nom de Rhamnus.
Et voici quelque chose de fort remarquable : cette constatation
scientifique est faite par l’Écriture, au livre des Juges, chap. IX, verset 14
: Dixerunt omnia ligna ad Rhamnum : Veni et impera
super nos (Tous les arbres disent alors au buisson d’épines :
« Viens donc, toi, régner sur nous »).
Les arbres, dans la parabole de Jonathan, cherchent un roi. Ils
s’adressent à l’olivier et lui offrent l’empire. L’olivier refuse. Ils
s’adressent au figuier : le figuier refuse. Ils s’adressent à la vigne :
la vigne refuse. Ils s’adressent au Rhamnus : le Rhamnus accepte.
Il y a quelque chose de tout à fait singulier dans cette
souveraineté végétale donnée au Rhamnus ; et le Rhamnus est devenu l’instrument
qui a écrit autour du front de Jésus-Christ sa souveraineté en lettres de sang.
La couronne de Notre-Dame se compose de petits joncs réunis en faisceaux. Les
joncs sont reliés par quinze ou seize attaches. Un fil d’or court au milieu des
attaches pour tout consolider.
On sait que l’escalier du palais de Pilate fut transporté à Rome
par sainte Hélène en 326 . L’habitude de le monter à genoux date de Saint Léon
IV.
Quant au roseau de dérision placé, en guise de sceptre, entre les
mains de Jésus-Christ, Florence et la Bavière en possèdent quelques fragments.
Mais en réunissant tous les fragments connus, on est bien loin d’avoir un
roseau complet.
Ici donc, comme ailleurs, nous trouvons ce caractère général : les
reliques se perdent au lieu de se multiplier. Au lieu d’en avoir trop, nous
n’en avons pas assez.
Selon Grégoire de Tours, la sainte lance fut transportée de
Jérusalem à Constantinople du temps d’Héraclius. En 1492, Bajazet envoya une
partie de la lance à Innocent VIII, qui la plaça à Saint-Pierre de Rome. La
pointe manquait. Elle est en France, dit Bajazet. Benoît XIV réussit à faire
venir de Paris la pointe, que Baudouin avait en effet donnée à saint Louis : on
adapta la pointe à la lance, et l’adaptation fut satisfaisante.
D’après saint Grégoire de Nazianze, saint Paulin, saint Grégoire
de Tours, la colonne à laquelle Jésus-Christ fut lié pendant la flagellation
était gardée à Jérusalem, sur le mont Sion. Maintenant cette colonne se voit à
Rome, à travers un grillage de fer, dans l’église de Sainte-Praxède.
Une relique moins célèbre est le bandeau dont on couvrit les yeux
de Jésus-Christ dans la maison de Caïphe.
Cette scène est quelquefois oubliée, à cause de l’horreur des
scènes qui la suivent. On commença à lui voiler la face, à le souffleter et à
lui demander qui le frappait.
La cruauté et l’ironie ne se quittent jamais l’une l’autre dans
les scènes de la Passion. La cruauté fait quelquefois oublier l’ironie. Mais
l’ironie est toujours là. Qui t’a frappé ? Cette question
ajoute à l’horreur du soufflet.
C’est la petite église de Saint-Julien de Seinegarde qui possède
depuis plusieurs siècles la relique insigne du saint bandeau.
Le temps passe, le monde vieillit, chaque siècle fait des ruines.
Il est important de considérer ce qui est parvenu jusqu’à nous et de rappeler
au souvenir des hommes celles de leurs richesses auxquelles ils pensent le
moins.
Ernest HELLO. Physionomies de saints.
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
Miguel Ximénez (fl. 1462–1505),
Santa Helena reunida con los judío, Altarpiece of the Holy Cross (Retablo
de la Santa Cruz); Church of Blesa, Aragon, Spain. This panel shows Saint
Helena enthroned among the Jews. Helena wears a trigregnum,
symbolizing that she represents the Catholic Church in her quest for the True
Cross. Spanish-gothic style; oil on wood, c.1483-1487, 130 x 91, musée de Saragosse
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Ant. 1 O grande œuvre de
bonté ! * La mort a été détruite sur le bois lorsque- la vie y est morte,
alléluia.
Ant. 2 Sauvez-nous, * ô
Christ Sauveur, par la vertu de la Croix ; vous qui avez sauvé Pierre sur la
mer, ayez pitié de nous, alléluia.
Ant. 3 Voici la Croix du
Seigneur, * fuyez, parties adverses ; il a vaincu, le lion de la tribu de Juda,
la racine de David, alléluia.
Ant. 4 Il nous faut
mettre notre gloire * dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, alléluia.
Ant. 5 Par le signe de la
Croix, * délivrez-nous de nos ennemis, ô notre Dieu, alléluia.
Capitule. Philipp. 2,
5-7. Mes frères : Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ
Jésus : bien qu’il fût Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité
avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en
devenant semblable aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme.
Hymnus
Vexílla Regis pródeunt :
Fulget Crucis mystérium,
Qua vita mortem pértulit,
Et morte vitam prótulit.
Quæ, vulneráta lánceæ
Mucróne diro, críminum
Ut nos laváret sórdibus,
Manávit unda et sánguine.
Impléta sunt quæ cóncinit
David fidéli cármine,
Dicéndo natiónibus :
Regnávit a ligno Deus.
Arbor decóra et fúlgida,
Ornáta Regis púrpura,
Elécta digno stípite
Tam sancta membra
tángere.
Beáta, cujus bráchiis
Prétium pepéndit sǽculi,
Statéra facta córporis,
Tulítque prædam tártari.
Sequens stropha dicitur
flexis genibus.
O Crux, ave, spes única,
Paschále quæ fers
gáudium,
Piis adáuge grátiam,
Reísque dele crímina.
Hymne
Les étendards du Roi
s’avance ; voici briller le mystère de la croix sur laquelle Celui qui est la
vie a souffert la mort et par sa mort nous a donné la vie.
C’est là que transpercé
du fer cruel de la lance,
pour laver la souillure
de nos crimes,
son côté épancha l’eau et
le sang.
Il s’est accompli
l’oracle de David
qui dans ses chants
inspirés
avait dit aux nations :
Dieu régnera par le bois.
Il est heureux d’avoir
porté,
suspendue à ses bras, la
rançon du monde :
balance où fut pesé le
corps ;
et il a enlevé sa proie à
l’enfer.
Il est beau, il est
éclatant,
l’arbre paré de la
pourpre du roi ;
noble gibet appelé à
toucher
des membres si sacrés.
La strophe suivante est
dite à genoux.
Salut ô Croix, notre
unique espérance ;
en ce jour glorieux du
triomphe,
accrois la grâce dans le
juste,
efface les crimes des
pécheurs.
O Trinité, source du
salut,
que toute âme vous
glorifie ;
Vous nous donnez la
victoire par la croix,
ajoutez-y la récompense.
Ainsi soit-il.
V/. Ce signe de la Croix
sera dans le ciel, alléluia.
R/. Lorsque le Seigneur
viendra pour juger, alléluia.
Ant.au Magnificat O Croix
* plus brillante que tous les astres, célèbre dans le monde, vraiment aimable
aux hommes, plus sainte que toutes choses, seule tu as été digne de porter la
rançon du monde : doux bois, doux clous, portant un doux fardeau ; sauve ce
peuple assemblé aujourd’hui pour chanter tes louanges, alléluia, alléluia.
A MATINES.
Invitatoire. Le Christ,
Roi crucifié, * Venez, adorons-le, alléluia.
Hymnus
Pange, lingua, gloriósi
Láuream certáminis,
Et super Crucis trophǽo
Dic triúmphum nóbilem :
Quáliter Redémptor orbis
Immolátus vícerit.
De paréntis protoplásti
Fraude Factor cóndolens,
Quando pomi noxiális
In necem morsu ruit :
Ipse lignum tunc notávit,
Damna ligni ut sólveret.
Hoc opus nostræ salútis
Ordo depopóscerat ;
Multifórmis proditóris
Ars ut artem fálleret,
Et medélam ferret inde,
Hostis unde lǽserat.
Quando venit ergo sacri
Plenitúdo témporis,
Missus est ab arce Patris
Natus, orbis Cónditor ;
Atque ventre virgináli
Carne amíctus pródiit.
Vagit infans inter arcta
Cónditus præsépia :
Membra pannis involúta
Virgo Mater álligat :
Et Dei manus pedésque
Stricta cingit fáscia.
Hymne
Chante, chante, ma
langue,
les lauriers d’un
glorieux combat !
Sur le trophée de la
Croix
chante le grand triomphe
;
Raconte comment le
Rédempteur du monde
triomphe en s’immolant.
Dieu compatit au malheur
du premier
homme sorti de ses mains.
Dès qu’il mordit à la
pomme funeste,
Adam se précipita dans la
mort.
Dieu lui- même désigna
l’arbre nouveau
pour réparer les malheurs
causés par le premier.
Cette œuvre réparatrice,
l’économie de notre salut
la réclamait ;
Dieu voulait que
l’artifice du serpent
fût déjoué par un autre
artifice ;
il voulait porter le
remède
là où l’ennemi avait
causé le tort.
Quand donc fut arrivée
la plénitude des temps
annoncés,
du haut du trône de son
Père,
le Fils, créateur du
monde, fut envoyé.
Dans le sein d’une
Vierge,
il se revêtit de chair et
il naquit.
Il vagit, le petit
enfant,
couché dans l’étroite
crèche ;
la Vierge, sa mère,
enveloppe
de langes ses membres
emprisonnés,
et des bandelettes
étroites
enserrent les pieds et
les mains d’un Dieu.
Gloire soit éternellement
à la bienheureuse
Trinité.
Honneur égal au Père et
au Fils,
comme aussi au Paraclet.
Que le nom du Dieu un et
trois
soit loué dans tout
l’univers.
Ainsi soit-il.
Au premier nocturne.
Ant. [1] De l’Invention
de la Croix, * célébrons de nouveau la fête, dont la gloire brille d’un vif
éclat dans le monde entier, alléluia.
V/. Ce signe de la Croix
sera dans le ciel, alléluia.
R/. Lorsque le Seigneur
viendra pour juger, alléluia.
De l’Épître de l’Apôtre
saint Paul, aux Galates. Cap. 3, 10-14.
Première leçon. Tous ceux
qui s’appuient sur les œuvres de la loi sont sous la malédiction. Car il est
écrit : Maudit quiconque ne persévérera point dans tout ce qui est écrit dans
le livre de la loi pour l’accomplir ! Cependant, que nul n’est justifié devant
Dieu par la loi, cela est manifeste, puisque le juste vit de la foi. Or la loi
ne s’appuie pas sur la foi, puisque au contraire : Celui qui observera ces
préceptes, vivra par eux. Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la
loi, devenu malédiction pour nous, selon qu’il est écrit : Maudit quiconque est
pendu au bois ! Afin que la bénédiction donnée à Abraham fût communiquée aux
Gentils par le Christ Jésus, pour que nous reçussions par la foi la promesse de
l’Esprit.
R/. La sainte Église
vénère le jour glorieux où fut exalté le bois triomphal, * Sur lequel notre
Rédempteur, rompant les liens de la mort, a vaincu le perfide serpent,
alléluia, alléluia. V/. Le Verbe du Père nous a ouvert le chemin du salut,
étant suspendu au bois. * Sur lequel.
De l’Épître aux
Philippiens. Cap. 2, 5-11.
Deuxième leçon. Ayez en
vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus : bien qu’il fût
Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu, mais il
s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable
aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme. Il s’est abaissé lui-même,
se faisant obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur la croix. C’est pourquoi
Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout
nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et
dans les enfers, et que toute langue proclame, à la gloire de Dieu le Père, que
Jésus-Christ est Dieu.
R/. O Croix, l’appui de
notre confiance, arbre seul illustre entre tous les autres, nulle forêt n’a
produit ton pareil pour le feuillage la fleur et le fruit : * Il nous est cher,
ce bois ; ils nous sont chers, ces clous ; et combien est doux le fardeau
qu’ils soutiennent, allléuia. V/. Tu es seule plus élevée que tous les cèdres.
* Il nous est cher. De l’Épître aux Colossiens. Cap. 2, 9-15.
Troisième leçon. Dans le
Christ habite corporellement toute la plénitude de la divinité ; et vous êtes
remplis en lui, qui est le chef de toute principauté et de toute puissance ; et
c’est1 en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision non faite de main
d’homme, par le dépouillement de votre corps de chair, mais de la circoncision
du Christ ; ayant été ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel vous avez
été aussi ressuscites par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité d’entre
les morts. Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos péchés et dans
l’incirconcision de votre chair, il vous a fait revivre avec lui ; vous
remettant tous vos péchés ; effaçant la cédule du décret porté contre nous, qui
nous était contraire, et qu’il a abolie, en l’attachant à la croix ; et
dépouillant les principautés et les puissances, il les a menées captives avec
une noble fierté, triomphant d’elles hautement en lui-même.
R/. Voici l’arbre très
digne placé au milieu du paradis, * Sur lequel l’auteur du salut a vaincu, par
sa mort, la mort de tous les hommes, alléluia, alléluia. V/. Croix excellente
et d’une éclatante beauté. * Sur. Gloire au Père. * Sur.
Au deuxième nocturne.
Ant. Cet heureux trophée
* devient la santé des infirmes, c’est, un arbre de vie, un remède à la mort
alléluia.
V/. Nous vous adorons, ô
Christ, et nous vous bénis sons, alléluia.
R/. Parce qui vous avez
racheté le monde par votre Croix, alléluia.
Quatrième leçon. Après
l’insigne victoire que remporta sur Maxime l’empereur Constantin, auquel le
signe de la Croix du Seigneur avait été manifesté, Hélène, mère de Constantin,
avertie en songe, vint à Jérusalem dans le dessein d’y rechercher la Croix. Sur
le Calvaire, elle fit abattre une statue de marbre représentant Vénus ; c’était
pour abolir tout souvenir de la passion de Jésus-Christ, que les Gentils
avaient, depuis environ cent quatre-vingts ans, placé cette statue à l’endroit
même où la Croix avait été plantée. Hélène agit de même au lieu où était la
crèche du Sauveur, et au lieu où il était ressuscité, ayant fait enlever du
premier le simulacre d’Adonis, et du second, celui de Jupiter.
R/. Il faut que nous nous
glorifiions dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est le salut,
la vie et notre résurrection : * Par qui nous avons été sauvés et délivrés,
alléluia. V/. Nous adorons votre Croix, Seigneur, et nous honorons le souvenir
de votre glorieuse passion. * Par qui.
Cinquième leçon. On
déblaya l’endroit où devait être la Croix, et, en creusant, l’on découvrit
trois croix profondément enfouies, mais le titre de la Croix du Seigneur fut
trouvé à part et comme l’on ne voyait pas à laquelle des trois croix il avait
été fixé, un miracle mit fin au doute. Macaire, Évêque de Jérusalem, après
avoir fait adresser à Dieu des prières, fit toucher l’une après l’autre les
trois croix à une femme qui était gravement malade. L’attouchement des deux
premières ne lui fut d’aucun secours, mais lorsqu’on eut approché la troisième
de l’infirme, cette personne fut aussitôt guérie.
R/. Tandis que par une
grâce céleste on exalte le gage sacré, la foi dans le Christ est fortifiée : *
On voit s’accomplir les divins prodiges opérés figurativement autrefois par le
bâton de Moïse, alléluia, alléluia. V/. Au contact de la Croix, les morts
ressuscitent, et les grandeurs de Dieu se révèlent. * On voit.
Sixième leçon. Ayant
ainsi retrouvé la croix, instrument de notre salut, Hélène éleva au même lieu
une église, vraiment magnifique où elle laissa une partie de la Croix, enfermée
dans une châsse d’argent ; elle en apporta une autre partie à son fils
Constantin, et on la déposa à Rome dans l’église appelée
Sainte-Croix-de-Jérusalem, construite sur l’emplacement du palais de Sertorius.
Hélène remit encore à son fils les clous avec lesquels le très saint corps de
Jésus-Christ avait été attaché. C’est alors que Constantin porta une loi, pour
défendre qu’on fît désormais subir à quelqu’un le supplice de la croix ; et
ainsi la croix qui avait été jusqu’alors pour les hommes un sujet d’opprobre et
de mépris, devint un objet de vénération et de gloire.
R/. Ce signe de la Croix
sera dans le ciel lorsque le Seigneur viendra pour juger : * Alors seront
manifestés les secrets de notre cœur, alléluia, alléluia. V/. Quand le Fils de
l’homme sera assis sur le siège de sa majesté, et commencera à juger le siècle
par le feu. * Alors. Gloire au Père. * Alors.
Au troisième nocturne.
Ant. Nous vous adorons, ô
Christ, * et nous vous bénissons, parce que vous avez racheté le monde par
votre Croix, alléluia.
V/. Que toute la terre
vous adore et vous chante, alléluia.
R/. Qu’elle dise un
psaume à votre nom, Seigneur, alléluia.
Lecture du saint Évangile
selon saint Jean. Cap. 3, 1-15.
En ce temps-là : Il y
avait parmi les pharisiens un homme appelé Nicodème, un des premiers des Juifs.
Il vint la nuit auprès de Jésus, et Lui dit : Maître, nous savons que Vous êtes
venu de la part de Dieu comme docteur. Et le reste.
Homélie de saint Augustin,
Évêque.
Septième leçon. Nicodème
était donc un de ceux qui avaient cru au nom de Jésus, à la vue des miracles et
des prodiges qu’il opérait. En effet, l’Évangéliste a dit plus haut : «
Lorsqu’il était à Jérusalem pendant la fête de Pâques, beaucoup crurent en son
nom ». Pourquoi crurent-ils en son nom ? Saint Jean le marque par ce qui suit :
« Voyant les miracles que Jésus faisait ». Et que dit-il de Nicodème ? « Il y
avait un des chefs des Juifs, nommé Nicodème ; il vint la nuit à Jésus, et lui
dit : Maître, nous savons que vous êtes un docteur envoyé de Dieu ». Nicodème
avait donc lui-même cru en son nom. Quel motif l’avait déterminé à croire ?
Nous le voyons par ces paroles qu’il ajoute : « Car personne ne pourrait faire
les prodiges que vous faites, si Dieu n’était avec lui ».
R/. Doux bois, doux
clous, ils ont soutenu un doux fardeau : * Ce bois a seul été digne de porter
la rançon du monde, alléluia. V/. Ce signe de la Croix sera dans le ciel,
lorsque le Seigneur viendra pour juger. * Ce bois.
Huitième leçon. Si donc
Nicodème était parmi ceux qui, en grand nombre, avaient cru au nom de Jésus,
considérons dans sa personne les raisons pour lesquelles Jésus ne se confiait
pas à eux. Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis : si
quelqu’un ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». Jésus se confie
donc à ceux qui ont pris une nouvelle naissance. Ceux-là croyaient en Jésus, et
Jésus ne se confiait point à eux. Tels sont tous les catéchumènes ; déjà ils
ont foi au nom du Christ, mais Jésus ne se donne point à eux.
R/. Comme Moïse a élevé
le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé :
* Afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie
éternelle, alléluia. V/. Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour
condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. * Afin. Gloire
au Père. * Afin.
Neuvième leçon. Que votre
chanté y fasse attention, et elle comprendra ce que je dis. Si nous demandons à
un catéchumène : Croyez-vous en Jésus-Christ ? Je crois, répond-il, et il fait
sur lui-même le signe de la croix ; il porte ce signe sur le front et il ne
rougit pas de la Croix de son Maître. Il croit donc en son nom. Interrogeons-le
encore : Mangez-vous la chair du Fils de l’homme et buvez-vous son sang ? Il ne
sait ce que nous voulons lui dire, parce que Jésus ne s’est pas encore confié à
lui.
A LAUDES.
Ant. 1 O grande œuvre de
bonté ! * La mort a été détruite sur le bois lorsque- la vie y est morte,
alléluia.
Ant. 2 Sauvez-nous, * ô
Christ Sauveur, par la vertu de la Croix ; vous qui avez sauvé Pierre sur la
mer, ayez pitié de nous, alléluia.
Ant. 3 Voici la Croix du
Seigneur, * fuyez, parties adverses ; il a vaincu, le lion de la tribu de Juda,
la racine de David, alléluia.
Ant. 4 Il nous faut
mettre notre gloire * dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, alléluia.
Ant. 5 Par le signe de la
Croix, * délivrez-nous de nos ennemis, ô notre Dieu, alléluia.
Capitule. Philipp. 2,
5-7. Mes frères : Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ
Jésus : bien qu’il fût Dieu par nature, il n’a pas retenu avidement son égalité
avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, en
devenant semblable aux hommes, à l’extérieur absolument comme un homme.
Hymnus
Lustra sex qui iam
perégit,
Tempus implens córporis,
Sponte líbera Redémptor
Passióni déditus,
Agnus in Crucis levátur
Immolándus stípite.
Felle potus ecce languet
:
Spina, clavi, láncea
Mite corpus perforárunt :
Unda manat, et cruor :
Terra, pontus, astra,
mundus,
Quo lavántur flúmine !
Crux fidélis, inter omnes
Arbor una nóbilis :
Silva talem nulla profert
Fronde, flore, gérmine :
Dulce ferrum, dulce
lignum,
Dulce pondus sústinent.
Flecte ramos, arbor alta,
Tensa laxa víscera,
Et rigor lentéscat ille,
Quem dedit natívitas ;
Et supérni membra Regis
Tende miti stípite.
Sola digna tu fuísti
Ferre mundi víctimam ;
Atque portum præparáre
Arca mundo naufrágo,
Quam sacer cruor
perúnxit,
Fusus Agni córpore.
Hymne
Le temps de six lustres
est écoulé,
la durée de sa vie
mortelle est accomplie :
le Rédempteur, de
lui-même,
se livre aux tourments de
sa Passion ;
Agneau divin.il est cloué
à la croix,
bois très saint sur
lequel il s’immole.
On l’abreuve de fiel ; il
languit ;
les épines, les clous et
la lance
transpercent le doux
corps !
De l’eau jaillit ; avec
elle, du sang.
Terre, océan, astres,
monde,
que le fleuve vous
purifie
O Croix, objet de notre
confiance,
arbre illustre entre tous
:
nulle forêt n’en produit
de semblable
par le feuillage, les
fleurs et les fruits.
O doux bois aimable, ô
doux clous,
quel doux fardeau vous
supportez !
Ploie tes rameaux, arbre
sublime,
relâche tes fibres
tendues,
fléchis cette rigidité
rugueuse
que t’a donnée la nature.
Offre un soutien plus
doux
aux membres sacrés du Roi
du ciel.
O Croix, seul arbre digne
entre tous
de porter la victime du
monde,
seul digne de façonner
l’arche
qui guide au port le
monde naufragé,
car tu fus empourprée du
sang divin
qui s’échappe du corps de
l’Agneau.
Gloire soit éternellement
à la bienheureuse
Trinité.
Honneur égal au Père et
au Fils,
comme aussi au Paraclet.
Que le nom du Dieu un et
trois
soit loué dans tout
l’univers.
Ainsi soit-il.
V/. Nous vous adorons, ô
Christ, et nous vous bénissons, alléluia.
R/. Parce que vous avez
racheté le monde par votre croix, alléluia.
Ant. au Bénédictus Plus
que, toutes * les tiges des cèdres, tu es élevée, toi seule, à laquelle fut
suspendue la vie du monde, sur laquelle le Christ a triomphé et la mort vaincu
la mort pour toujours, alléluia.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Ant., capitule, hymne et
V/. des 1ères Vêpres
Ant. au Magnificat Il a
été attaché à une croix qu’il a sanctifiée, * celui qui a vaincu l’enter ; il
s’est revêtu de puissance, il est ressuscité le troisième jour, alléluia.
[1] Pendant le Temps
pascal, les trois psaumes de chacun des nocturnes des Matines sont dits sous
une seule antienne.
Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem (en latin : Basilica Sanctae Crucis in Hierusalem, en italien : Basilica di Santa Croce in Gerusalemme), Rome. (http://www.santacroceroma.it/en/)
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Il convenait que notre
divin Roi se montrât à nos regards appuyés sur le sceptre de sa puissance, afin
que rien ne manquât â la majesté de son empire. Ce sceptre est la Croix, et il
appartenait au Temps pascal de lui en présenter l’hommage. Naguère la Croix
s’offrait à nous comme un objet d’humiliation pour notre Emmanuel, comme le lit
de douleur sur lequel il expirait ; mais depuis, n’a-t-il pas vaincu la mort ?
et cette Croix, qu’est-elle devenue, sinon le trophée de sa victoire ? Qu’elle
paraisse donc, et que tout genou fléchisse devant ce bois auguste par lequel
notre Emmanuel a conquis les honneurs que nous lui rendons aujourd’hui.
Le jour où nous
célébrâmes sa naissance, nous chantions avec Isaïe : « Un petit enfant nous est
né, un fils nous a été donné ; il porte sur son épaule le signe de sa
principauté [2]. » Nous l’avons vu, en effet, portant sur son épaule cette
Croix, comme Isaac porta le bois de son sacrifice ; mais aujourd’hui elle n’est
plus pour lui un fardeau. Elle brille d’un éclat qui ravit les regards des
Anges, et après avoir été adorée par les hommes aussi longtemps que doit durer
ce monde, elle paraîtra tout à coup sur les nuées du ciel, pour assister près
du juge des vivants et des morts à la sentence favorable de ceux qui l’auront
aimée, à la réprobation de ceux qui l’auront rendue inutile pour eux par leur
mépris ou par leur oubli.
Durant les quarante jours
que Jésus passe encore sur la terre, il ne juge pas à propos de glorifier
l’instrument de sa victoire. La Croix ne doit reparaître qu’au jour où, tout
invisible qu’elle sera demeurée, elle aura conquis le monde à celui dont elle
redit les grandeurs. Il a reposé trois jours dans le tombeau ; elle restera
trois siècles ensevelie sous les ombres ; mais elle aussi ressuscitera ; et
c’est cette admirable résurrection que la sainte Église célèbre aujourd’hui.
Jésus a voulu, quand les temps ont été accomplis, accroître les joies pascales,
en révélant à force de prodiges ce monument auguste de son amour pour nous. Il
nous le laisse entre les mains, pour notre consolation, jusqu’au dernier jour ;
n’est-il pas juste que nous lui en fassions hommage ?
Jamais l’orgueil de Satan
n’avait éprouvé de défaite aussi poignante que celle qui fondit sur lui,
lorsqu’il vit que le bois, instrument de notre perte, était devenu l’instrument
de notre salut. Sa rage impuissante se tourna contre cet arbre sauveur qui lui
rappelait si cruellement et la puissance irrésistible de son vainqueur, et la
dignité de l’homme racheté à un tel prix. Il eût voulu anéantir cette Croix
redoutable ; mais, sentant son impuissance à réaliser un si coupable dessein,
il tenta du moins de profaner et de cacher à tous les regards un objet si
odieux pour lui. Il poussa donc les Juifs à enfouir honteusement Je bois sacré
que le monde entier révère. Au pied du Calvaire, non loin du sépulcre,
s’ouvrait une excavation profonde. C’est là que les hommes de la synagogue précipitent
la Croix du Sauveur avec celles des deux larrons. Les clous, la couronne
d’épines, l’inscription détachée de la Croix, vont la rejoindre dans ce
gouffre, que les ennemis de Jésus font remplir de terre et de décombres. Le
sanhédrin pense en avoir fini avec la mémoire de ce Nazaréen, que l’on a pu
crucifier sans qu’il soit descendu de la Croix.
Quarante ans plus tard,
Jérusalem succombait sous le poids de la vengeance divine. Bientôt les lieux de
notre rédemption étaient souillés par la superstition païenne ; un petit temple
à Vénus sur le Calvaire, un autre à Jupiter sur le saint sépulcre : telles
furent les indications par lesquelles la dérision païenne conserva, sans le
vouloir, le souvenir des merveilles qui s’étaient accomplies sur ce terrain
sacré. A la poix de Constantin, les chrétiens n’eurent qu’à renverser ces
honteux monuments, et le sol arrosé du sang rédempteur reparaissait à leurs
yeux, et le glorieux tombeau se rouvrait à leur piété. Mais la Croix ne se
révélait pas encore, et continuait de reposer dans les entrailles de la terre.
Pour relever le sceptre du grand Roi, il fallait une main royale. La pieuse
impératrice Hélène, mère du libérateur de l’Église, fut désignée par le ciel
pour rendre au Christ, sur le théâtre même de ses humiliations, les honneurs
qui lui sont dus comme Roi du monde. Avant de jeter les fondements de la
basilique de la Résurrection, cette digne émule de Madeleine et des autres
saintes femmes du sépulcre désira avec ardeur retrouver l’instrument du salut.
Une tradition conservée chez les Juifs fut interrogée ; et l’impératrice connut
vers quel endroit il était à propos de diriger les fouilles. Avec quelle sainte
anxiété elle suivit les travaux ! Avec quel transport de joie elle aperçut le
bois de la rédemption, que l’on ne discernait pas encore, il est vrai, mais qui
devait être présent dans l’une des trois croix mises à découvert ! Son ardente
prière s’élevait vers le Sauveur, qui seul pouvait révéler le divin trophée de
sa victoire ; l’évêque Macaire unissait ses vœux à ceux de la pieuse princesse
; et les prodiges à l’aide desquels le discernement se fit avec certitude
récompensèrent la foi qui n’aspirait au miracle que pour la plus grande gloire
du Rédempteur.
C’en était fait, et
l’Église entrait en possession de l’instrument du salut des hommes. L’Orient et
l’Occident tressaillirent à la nouvelle de cette sublime découverte que le ciel
avait conduite, et qui venait mettre le dernier sceau au triomphe du
christianisme. Le Christ scellait sa victoire sur le monde païen, en élevant
ainsi son étendard, non plus figuré, mais réel, ce bois miraculeux, scandale
autrefois pour les Juifs, folie aux yeux des gentils, et devant lequel tout
chrétien fléchira désormais le genou.
Hélène ne tarde pas à
inaugurer l’arbre sacré dans la basilique qu’elle a construite, et qui réunit
dans sa vaste enceinte le sépulcre glorieux et la colline du crucifiement. Un
autre sanctuaire s’élève sur le lieu où reposa la Croix durant trois siècles ;
de nombreux degrés conduisent le pèlerin jusqu’au fond de ce mystérieux asile.
Alors commence une succession innombrable de pieux voyageurs venus des quatre
vents du ciel pour honorer les lieux sur lesquels s’est opéré le salut de
l’homme, et rendre leurs hommages au buis libérateur. Mais les desseins miséricordieux
du ciel ne permettent pas que le précieux gage de l’amour du Fils de Dieu
envers notre humble race soit le partage qu’un seul sanctuaire, quelque sacré
qu’il soit déjà Hélène a détaché de l’arbre du salut une portion considérable
qu’elle destine à Rome, la nouvelle Jérusalem. Ce don précieux reposera dans la
basilique élevée par son fils sur les jardins de Sessorius, et le peuple romain
appellera désormais ce sanctuaire la basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem.
Mais par le cours des
âges la sainte Croix honorera de sa présence bien d’autres lieux de la terre.
Déjà dés le IVe siècle saint Cyrille de Jérusalem attestait que les pèlerins
qui obtenaient qu’on en détachât pour eux quelques légers éclats, avaient
étendu au monde entier le bienfait divin [3], et saint Paulin de Noie nous
apprend qu’aucune diminution ne se faisait sentir sur le bois immortel [4]. Au
VIe siècle, sainte Radegonde sollicite et obtient de l’empereur Justin II un
fragment de la portion considérable que possède le trésor impérial de
Constantinople. La Gaule ne pouvait entrer plus noblement en participation du
précieux instrument de notre salut que par les mains de sa pieuse reine ; et
Venance Fortunat composait, pour l’arrivée de l’auguste relique, l’hymne
admirable que l’Église chantera jusqu’à la fin des siècles lorsqu’elle veut
célébrer les grandeurs de la sainte Croix. Jérusalem, après des alternatives de
perte et de recouvrement, finit par perdre sans retour l’objet divin qui
faisait sa principale gloire. Constantinople en hérite encore ; et cette ville
devient la source de nombreuses largesses qui, principalement à l’époque des
croisades, viennent enrichir les Églises de l’Occident. Il s’établit comme de
nouveaux centres de religion envers la sainte Croix, aux lieux où reposent les
fragments insignes ; de toutes parts la piété convoite une parcelle du bois
salutaire. Le fer divise respectueusement les parties plus considérables, et
peu à peu nos régions s’en trouvent remplies. La vraie Croix est partout, et il
n’est pas de chrétien qui, dans le cours de sa vie, n’ait été à même d’en
vénérer quelque fragment. Mais qui pourrait compter les actes d’amour et de
reconnaissance que la vue d’un si touchant objet enfante dans les cœurs ? Et
qui ne reconnaîtrait dans cette profusion successive un stratagème de la bonté
divine pour raviver en nous le sentiment de la rédemption sur laquelle reposent
nos espérances éternelles ?
Qu’il soit donc aimé, ce
jour où la sainte Église unit le souvenir triomphal de la sainte Croix aux
joies de la résurrection de celui qui a conquis par elle le trône où nous le
verrons bientôt monter. Rendons grâces pour le bienfait signalé qui a restitué
aux hommes, à l’aide des prodiges, un trésor dont la possession eût manqué à la
dot de la sainte Église. En attendant le jour où le Fils de l’homme doit
l’arborer sur les nuées du ciel, il l’a confiée à son Épouse comme le gage de
son second avènement. En ce jour, il rassemblera par sa puissance tous ces
fragments épars ; l’arbre de vie étalera toute sa beauté aux regards des élus,
et les conviera au repos éternel sous son ombre délectable.
Les Églises de l’Orient
et de l’Occident ont produit un grand nombre de compositions liturgiques en
l’honneur de la sainte Croix ; nous en choisirons quelques-unes qui pourront
servir d’expression à la piété du lecteur, en commençant par l’immortel
cantique de Venance Fortunat [5].
L’Église Romaine emploie
dans l’Office d’aujourd’hui des Répons et des Antiennes qui respirent un parfum
d’antiquité qui rend plus pénétrante encore l’onction dont ils sont remplis.
Le moyen âge de nos
Églises latines ne pouvait demeurer muet sur les louanges de la sainte Croix.
Nous lui emprunterons d’abord cette Séquence fameuse attribuée à Adam de
Saint-Victor
SÉQUENCE.
Célébrons avec transport
les louanges de la Croix, nous pour qui la Croix a été le principe de
l’allégresse et de la gloire ; dans la Croix nous triomphons, par la Croix nous
remportons sur notre farouche ennemi la victoire qui nous assure la vie.
Que nos deux concerts
pénètrent jusqu’aux deux ; il mérite, ce bois cher aux hommes, que l’on
consacre à sa gloire les plus doux accents. Mettons d’accord et nos voix et nos
vies ; quand la vie ne contredit pas les chants que la voix fait entendre,
c’est alors que la mélodie est agréable au ciel.
Célébrez la Croix,
serviteurs de la Croix ; c’est par la Croix que les dons de la vie céleste sont
venus réjouir vos cœurs ; dites donc tous ensemble, et que chacun répète : «
Hommage à toi, arbre salutaire, principe de salut pour le monde entier ! »
Autel du salut, autel
illustre et fortuné, qui fus rougi du sang de l’Agneau, de l’Agneau sans tache,
qui purifia le monde de son antique péché.
La Croix est l’échelle
des pécheurs, par laquelle le Roi des cieux, le Christ, attira toutes choses à
lui ; par sa forme quadrangulaire, elle montre que sa vertu s’étend aux quatre
confins du monde.
La Croix n’est pas un
mystère nouveau, son culte ne date pas d’hier ; par elle Moïse rendit douces
les eaux amères, par elle il fit jaillir les sources du rocher.
Point de salut dans la
maison, si l’homme n’imprime sur la porte ce signe protecteur ; qu’il le fasse
seulement, et il sera sauf du glaive, et son premier-né lui sera conservé.
La pauvre femme de
Sarepta, cherchant le bois, trouva le salut ; sans ce bois cher à la foi, ni
l’huile ni la farine n’auraient abondé dans sa maison.
Ces mystères furent
longtemps cachés sous les symboles de l’Écriture ; mais aujourd’hui les
bienfaits de la Croix éclatent au grand jour ; les rois ont embrassé la foi,
les ennemis sont en déroute ; par la Croix seule, sous le Christ notre chef, un
seul de nous met en fuite mille adversaires.
Rome vit Maxence submergé
dans le Tibre avec ses vaisseaux ; ailleurs, les Thraces et les Perses furent
taillés en pièces, et le chef ennemi tomba sous les coups d’Héraclius.
La Croix rend forts et
victorieux ceux qu’elle protège, elle guérit maladies et langueurs ; par elle
les démons sont rÉpoussés ; aux captifs elle rend la liberté, aux morts une vie
nouvelle ; elle rétablit toute créature dans sa dignité première.
Hommage à toi, bois
triomphal, ô Croix, salut du monde ! Nul arbre ne t’est comparable pour le
feuillage, pour la fleur ni pour le fruit ; remède des chrétiens, sois la force
de ceux qui sont sains, guéris ceux qui sont malades ; en ion nom l’homme
obtientce qui dépasserait ses forces.
O toi qui as consacré cet
arbre, daigne nous écouter célébrant les louanges de la Croix ; après cette
vie, transporte les serviteurs de ta Croix au séjour de la lumière véritable.
Ils honorent l’instrument de ton supplice ; délivre-les des tourments de
l’enfer ; et quand viendra le jour delà colère, mets-nous en possession des
joies éternelles.
Amen.
L’Hymne suivante, pleine
de grandeur et de majesté, se trouve dans nos anciens Bréviaires
romains-français, à la fête de l’Invention de la sainte Croix.
HYMNE.
Salut, ô Croix sainte !
Salut, ô gloire du monde, notre espoir véritable, source de nos joies, signe de
salut, protection dans les périls, arbre de vie qui portes celui qui est la Vie
universelle !
Rachetés sur toi, nous
aimons à chanter tes louanges, Croix adorable, principe de vie, l’amour et
l’honneur des hommes. Nous aimons à redire : Le bois nous fit esclaves, et tu
nous affranchis, ô bois !
O Christ, toi qui
anéantis sur la Croix la faute originelle, daigne nous purifier de nos taches
personnelles ; aie pitié de l’homme fragile ; par ta Croix sainte pardonne à
ceux qui sont tombés.
Par le signe de la Croix
protège, sauve, bénis, sanctifie ton peuple tout entier ; écarte les maux de
l’âme et du corps ; que tout fléau se dissipe en présence de ce signe
tout-puissant.
Louange à Dieu le Père
dans la Croix de son Fils ! Hommage pareil à l’Esprit-Saint ! Joie aux Anges,
les citoyens du ciel ! Honneur sur la terre à l’Invention de la Croix ! Amen.
Nous choisirons entre les
compositions liturgiques que l’Église grecque a produites en l’honneur de la
sainte Croix, le Canon ou Hymne qui suit. Il a pour auteur saint Théodore
Studite.
CANON.
Ce jour est un jour de
joie. En ressuscitant, le Christ a fait disparaître la mort ; la vie apparaît
dans tout son éclat ; Adam sorti du tombeau conduit les chœurs dans
l’allégresse ; faisons entendre aussi nos chants de victoire.
Le jour est venu d’adorer
la Croix précieuse ; en ce moment elle étincelle des rayons du Christ
ressuscité ; venez tous, embrassons-la, couvrons-la de nos baisers avec une
joie spirituelle.
Apparais à mes regards, ô
Croix du Seigneur, toi dont la gloire est sans limites ; montre-moi ta beauté,
ton éclat divin ; sois propice à ton adorateur, afin qu’il chante dignement tes
louanges ; je m’entretiens avec toi, je te serre dans mes bras comme un être
plein de vie.
Le ciel et la terre
s’unissent dans un même concert ; car la Croix bienheureuse a été offerte aux
regards de l’univers entier ; c’est sur elle que le Christ attaché fut immolé ;
dans la joie de nos cœurs honorons-la par nos baisers.
Le divin Moïse figura
jadis ta Croix, ô Christ Dieu, lorsqu’il divisa les eaux avec sa verge,
conduisant le peuple d’Israël à travers la mer Rouge, et chantant à ta gloire
le cantique du passage.
La Croix que nous baisons
aujourd’hui, c’est celle que figurait Moïse par ses bras étendus ; par elle
nous mettons en fuite l’Amalec spirituel ; par elle aussi, Seigneur, nous
obtenons le salut.
L’allégresse est
aujourd’hui au ciel et sur la terre ; car il a été révélé au monde, le signe de
la Croix trois fois heureuse ; sa vue seule fait couler sur nous une grâce
éternelle.
Comment
reconnaîtrons-nous, ô Christ, le bienfait que tu nous accordes d’adorer ta
Croix si digne d’hommages, sur laquelle ton sang divin a été répandu, ta chair
a été attachée par les clous ? C’est en la couvrant de nos baisers que nous te
rendons grâces.
En ce jour consacré à
l’adoration de ta Croix, les Anges forment des chœurs et tressaillent de joie ;
car c’est sur la Croix, ô Christ, que tu as écrasé l’armée des démons et sauvé
la race humaine.
L’Église est devenue un
second paradis ; elle possède l’arbre de vie qui était la gloire du premier ;
c’est ta Croix, ô Seigneur ! Par son contact, elle nous rend participants de
l’immortalité.
L’oracle du Psalmiste est
accompli : car voici que nous adorons l’escabeau de tes pieds immaculés, en
vénérant ta Croix, ce bois très aimé.
Le bois que Jérémie a vu
mettre dans ton pain par tes ennemis, c’est ta Croix, ô miséricordieux ! Nous
la couvrons de baisers, nous célébrons tes liens et ton sépulcre, la lance et
les clous.
En ce jour les plus
suaves parfums s’exhalent des cassolettes divines ; la Croix est inondée d’un
baume de vie ; aspirons l’odeur céleste qu’elle répand, adorons-la avec foi à
jamais.
Viens, Élisée ! Dis-nous
quel est ce bois que tu plongeas dans l’eau. C’est la Croix du Christ qui nous
a tirés de l’abîme de la mort ; adorons-la avec foi à jamais.
Jacob vit la figure de ta
Croix, ô Christ ! Lorsqu’il adora le sommet de la verge divine que tenait
Joseph ; il y entrevoyait le sceptre de ta royauté, que maintenant nous adorons
à jamais.
Jeté dans la fosse aux
lions, le grand prophète Daniel étendit ses mains en forme de croix ; il
échappa sain et sauf à la gueule des bêtes féroces, bénissant le Christ à
jamais.
Tous les arbres des
forêts tressaillent et font entendre leurs cantiques, en ce jour où nous
embrassons avec effusion le bois de la Croix, dont le Christ a glorifié le
sommet, comme l’avait prédit le divin prophète David.
Un arbre m’avait donné la
mort ; je t’ai retrouvé, arbre de vie, ô Croix qui portes le Christ ! tu es ma
garde invincible, ma défense contre les démons ; en ce jour je t’adore et jeté
crie : Sanctifie-moi par ta gloire.
Réjouis-toi et triomphe.
Église de Dieu ; car trois fois heureuse tu adores aujourd’hui le bois de la
très sainte Croix, autour de laquelle les chœurs des Anges assistent dans une
crainte respectueuse, comme pour la servir.
« Le Christ crucifié est
la force et la sagesse même de Dieu [6]. » C’est la célèbre parole de votre
Apôtre, ô Jésus ! et nous en voyons aujourd’hui la vérité. La Synagogue voulut
anéantir votre gloire en vous clouant à un gibet ; elle se délectait en pensant
qu’il est écrit dans la loi de Moïse : « Maudit celui qui est suspendu au bois
[7] ! » Et voici que ce gibet, ce bois infâme, est devenu votre trophée le plus
insigne. Dans les splendeurs de votre résurrection, la Croix, loin de jeter une
ombre sur les rayons de votre gloire, relève d’un éclat nouveau l’ineffable
magnificence de votre triomphe. Vous avez été attaché au bois, vous avez pris
sur vous la malédiction ; crucifié entre deux scélérats, vous avez passé pour
un vil imposteur, et vos ennemis ont insulté à votre agonie sur ce lit de
douleur. Si vous n’eussiez été qu’un homme, il ne restait de vous qu’une
mémoire déshonorée ; la croix eût dévoré sans retour votre gloire passée, ô
fils de David ! Mais vous êtes le Fils de Dieu, et c’est la croix qui nous le
prouve. Le monde entier se prosterne devant elle et l’adore ; c’est elle qui
vous l’a conquis, et les hommages qu’elle reçoit vengent surabondamment votre
gloire de l’éclipsé passagère que votre amour pour nous lui imposa un jour. On
n’adore pas un gibet, ou, si on l’adore, c’est le gibet d’un Dieu. Oh ! Béni
soit celui qui a été suspendu au bois ! En retour de nos hommages, divin
Crucifié, accomplissez en notre faveur la promesse que vous avez faite : «
Lorsque je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi [8]. »
Pour nous attirer plus
efficacement, vous déposez aujourd’hui entre nos mains le bois même du haut
duquel vous nous avez tendu vos bras. Ce monument de votre victoire, sur lequel
vous vous appuierez au dernier jour, vous daignez nous le confier jusqu’à la
fin des siècles, afin que nous puisions en lui une crainte salutaire de la
divine justice qui vous a attaché à ce bois vengeur Je nos crimes, un amour
toujours plus tendre envers vous, ô notre victime qui n’avez point recule
devant la malédiction, afin que nous fussions bénis ! La terre entière vous
rend grâces aujourd’hui pour le don inestimable que vous lui avez octroyé.
Votre Croix divisée en fragments sans nombre est présente en tous lieux ; il
n’est pas de région dans le monde chrétien qu’elle ne consacre et ne protège.
Que n’avons-nous la piété
d’Hélène, ô Sauveur, pour savoir connaître comme elle « la hauteur et la
profondeur, la longueur et la largeur du mystère caché dans votre Croix [9] » !
C’est parce qu’elle a aimé ce divin mystère, qu’elle a recherché la Croix avec
tant d’ardeur ; mais quel sublime spectacle cette pieuse princesse nous offre
en ces jours de votre triomphe ! D’une main elle orne votre glorieux sépulcre ;
de l’autre elle arrache votre Croix aux ombres qui la couvraient ; qui jamais
proclama, avec cette majesté, le mystère pascal ? Le sépulcre nous crie : « Il
est ressuscité, il n’est plus ici » ; la Croix nous dit : « Je ne l’ai retenu
qu’un moment, et il s’est élancé dans sa gloire. » O Croix ! Ô sépulcre ! Que
son humiliation a été rapide, et que le règne qu’il a conquis par vous est
assuré ! Nous adorons en vous les vestiges de son passage, et vous demeurez
sacrés à jamais, parce qu’il s’est servi de vous pour notre salut. Gloire soit
donc à vous, ô Croix, objet de notre amour et de notre admiration en ce jour !
Continuez de protéger ce monde qui vous possède ; soyez-lui le bouclier qui le
défende contre l’ennemi, le secours présent partout qui conserve le souvenir du
sacrifice mêlé à celui du triomphe ; car c’est par vous, ô Croix, que le Christ
a vaincu, qu’il règne et qu’il commande. CHRISTUS VINCIT, CHRISTUS REGNAT,
CHRISTUS IMPERAT.
[2] Introït de la Messe
du jour.
[3] Cateches. IV, X,
XIII.
[4] Epist. XII.
[5] Voir aux vêpres de
l’Office, plus haut.
[6] I Cor. I, 23.
[7] Deut., XXI, 23.
[8] Johan. XII, 32.
[9] Eph. III, 18.
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Cette date rappelle le
recouvrement de la sainte Croix, au temps de l’empereur Héraclius, et le don
qu’en fit celui-ci, vers 629, à Zacharie, patriarche de la ville de Jérusalem,
d’où, quelques années auparavant, les Perses l’avaient enlevée pour la
transporter chez eux. Cette fête fut accueillie avec faveur dans les diverses
liturgies occidentales, tandis qu’en Orient celle de l’Exaltatio Sanctae Crucis
demeura seule en honneur ; ce jour-là, chaque année, en souvenir de la
découverte du bois sacré, survenue le 14 septembre 320, on le montrait
solennellement au peuple.
Par la suite, les Latins
confondirent l’objet des deux fêtes ; le recouvrement de la Croix fut identifié
avec l’Exaltatio du 14 septembre, et la solennité du 3 mai fut consacrée à
célébrer sa découverte sous Constantin. Il faut d’ailleurs remarquer que
l’Exaltation fut accueillie plutôt tardivement dans le Sacramentaire d’Hadrien,
parce que ce jour, à Rome, était celui du natale de saint Corneille.
La messe est postérieure
à la période grégorienne, c’est pourquoi les antiennes de l’introït et de
l’offertoire sont tirées d’autres messes plus anciennes.
L’antienne pour l’introït
est commune au mardi et au jeudi saints, et s’inspire d’une phrase de l’épître
aux Galates (VI, 14).
Intr. « II convient que
nous nous glorifiions dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est
le salut, notre vie et notre résurrection ; grâce à qui nous avons été sauvés
et remis en liberté. Alléluia, alléluia. » Ps. 66 : « Que Dieu ait compassion
de nous et nous bénisse ; qu’il fasse resplendir sur nous son visage et nous
soit miséricordieux. » y. « Gloire, etc. »
La collecte se trouve
déjà dans le Gélasien, et fait allusion à la résurrection de la défunte sur
laquelle l’évêque de Jérusalem aurait déposé la vraie Croix pour la distinguer
de celles des deux larrons. Les prodiges accomplis dans la passion de Jésus
sont les différentes résurrections des patriarches et des saints de Jérusalem
au moment où le Sauveur expira sur la Croix.
Prière. — « O Dieu qui,
dans le célèbre recouvrement de la Croix, instrument de notre salut, avez
renouvelé les prodiges accomplis jadis lors de votre mort ; par le prix de ce
bois de vie, accordez-nous de mériter la sentence d’éternel salut. Vous qui
vivez, etc. »
L’épître (Philip., II,
5-11) est la même que le dimanche des Rameaux. L’Apôtre nous y exhorte à
participer aux sentiments d’humilité et d’obéissance du Christ, supportant en
Lui et avec Lui notre passion, pour lui être ensuite associés dans la gloire de
la Résurrection.
La fête de la sainte
Croix, au milieu des splendeurs du temps pascal, offre une profonde
signification liturgique. Le Seigneur appelle son crucifiement le jour de son
triomphe et de son exaltation, et cela est exact. Sur la Croix il vainc la
mort, le péché et le démon, et sur ce bois triomphal il dresse son nouveau
trône de grâce, de miséricorde et de salut. C’est là le sens du mélodieux chant
suivant, emprunté au psaume 95 : « Alléluia, alléluia. » V/. « Annoncez parmi
les nations que le Seigneur a inauguré son règne de la Croix. »
Cette version ne
correspond plus au texte hébreu actuel ; elle nous a été transmise par les
anciens Pères qui, avec saint Justin, accusent les Juifs de l’avoir mutilée.
Le second verset
alléluiatique est le suivant : « Alléluia. Doux bois, qui soutiens les clous
aimés et le poids si cher ; toi qui seul fus digne de porter le Souverain et le
Seigneur du ciel ! Alléluia. »
Nous trouvons une preuve
de ce que la messe n’est pas tirée du Sacramentaire Grégorien dans le fait que
l’Évangile (Joan., III, 1-15) n’est pas emprunté au dernier discours de Jésus,
où l’usage romain puisait de préférence durant le cycle pascal. Le choix a
toutefois été heureux, car le serpent d’airain élevé par Moïse dans le désert
est un type prophétique de l’Exaltatio Sanctae Crucis fêtée aujourd’hui, et
indique une époque où l’on célébrait encore, le 3 mai, l’originaire exaltation
de la vraie Croix, due à l’empereur Héraclius.
Dans l’offertoire on ne
pleure plus, comme pendant le Carême, l’humiliation de la Passion, mais on
exalte au contraire la gloire de l’étendard triomphal, en chantant un cantique
d’action de grâces au Christ ressuscité.
Offert. Ps. 117 : « Le
bras du Seigneur agit avec puissance, la droite de Yahweh m’exalta. Je ne
mourrai pas, mais je vivrai pour annoncer la gloire du Seigneur. Alléluia. »
La collecte suivante, du
Sacramentaire Gélasien, révèle des temps agités par des guerres et des
invasions ennemies, probablement celles des Lombards.
Prière sur l’oblation. —
« Accueillez favorablement, Seigneur, le sacrifice que nous vous offrons, afin
que, délivrés du fléau de la guerre, et les embûches de l’ennemi étant
déjouées, nous puissions, au moyen de l’étendard de la sainte Croix de votre
Fils, vivre tranquilles sous votre protection. Par le même, etc. »
La préface est en
l’honneur de la Croix, comme durant la dernière quinzaine du Carême. Les
Sacramentaires donnent toutefois le texte suivant : ... per Christum Dominum
nostrum. Qui per passionem Crucis mundum redemit, et antiquæ arboris
amarissimum gustum, crucis medicamine indulcavit ; mortemque quae per lignum
vetitum venerat, per Ligni trophæum devicit ; ut mirabili suæ pietatis
dispensatione, qui per ligni gustum a florigera sede discesseramus, per Crucis
lignum ad paradisi gaudia redeamus. Per quem etc.
L’antienne de la
Communion révèle elle aussi la préoccupation qui dominait les esprits quand,
dans le Sacramentaire Gélasien, fut accueillie la fête de ce jour, c’est-à-dire
celle d’obtenir le secours du ciel contre les envahisseurs du Duché romain : «
Par l’étendard de la Croix, délivrez-nous de nos ennemis, ô notre Dieu.
Alléluia. »
Après la Communion on
récite cette collecte : « Réconfortés par l’aliment céleste, et l’esprit réjoui
par la vertu du Calice (de salut), nous vous supplions, ô Dieu tout-puissant,
de nous garder de la malice de l’ennemi, vous qui avez voulu que nous
remportions le triomphe au moyen du bois de la sainte Croix, arme de justice
pour le salut du monde. Par le même, etc. »
Dieu s’est plu à accorder
une si grande vertu au signe de la croix, qu’il suffit à bénir les fidèles, à
mettre les démons en fuite et à procurer aux âmes pieuses des grâces
abondantes. Les anciens avaient une telle dévotion au signe de la croix que, au
dire des Pères, ils ne commençaient jamais aucune action sans s’en être munis.
Julien l’Apostat lui-même, durant un sacrifice païen, mit, dit-on, plusieurs
fois le démon en fuite, parce qu’instinctivement, à sa première apparition, il
avait usé du signe du salut.
Au moyen âge on ne
commençait aucun écrit public, inscription, loi, etc., sans y avoir d’abord
tracé la croix. Celle-ci tenait lieu de signature à ceux qui ne savaient pas
écrire, et précédait souvent celle des ecclésiastiques. En de nombreuses
campagnes, on allait jusqu’à marquer d’une croix la pâte et le pain avant de
les faire cuire.
A Rome, sur les portes de
la Ville restaurées durant la période byzantine, on voit encore des graffiti
représentant la croix grecque, qu’on trouve également sur les orifices des
citernes et des anciens puits, sur les bouches des fours et sur les objets
domestiques. Jusqu’à ces derniers temps, pour apprendre les lettres et les
syllabes aux enfants, on employait un petit livre intitulé Santa Croce à cause
du signe du salut qui, selon une tradition de plus de quinze siècles, précédait
l’alphabet.
L’antiquité nous a
également transmis des reliquaires en forme de croix sur lesquels on gravait
parfois des formules d’exorcisme ; nous en avons pour exemple une croix d’or
recueillie par Pie IX lui-même dans une tombe du cimetière de Cyriaque.
La plus célèbre de ces
croix avec formule d’exorcisme, est celle qui est connue sous le nom de
médaille de saint Benoît et dont l’efficacité est aujourd’hui encore
expérimentée avec succès contre les embûches du démon.
Chapelle
des reliquaires de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem (la Cappella
delle Reliquie)
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
Invention de la Sainte
Croix. — Après la brillante victoire que l’empereur Constantin avait remportée
sur son adversaire, grâce à la croix parue dans le ciel (313), l’impératrice sainte
Hélène se rendit à Jérusalem pour rechercher la vraie Croix du Christ. On
raconte que les païens avaient mis à l’endroit où s’élevait la Croix une statue
en marbre de la déesse Vénus. Quand on eut nettoyé l’emplacement de la Croix,
on trouva, profondément enfoncées en terre, trois croix et, non loin,
l’inscription qui avait été placée sur la Croix du Christ.
Mais il était impossible
de savoir sur laquelle des trois croix avait été placée l’inscription. Un
miracle trancha la question. Macaire, qui était alors évêque de Jérusalem,
adressa à Dieu de ferventes prières, puis il toucha avec chacune des trois
croix une femme gravement malade. Les deux premières croix ne lui procurèrent
aucun soulagement, mais, dès que la troisième l’eut touchée, elle fut guérie
sur-le-champ. Après la découverte de la Croix salutaire, Hélène fit construire,
à cet endroit, une magnifique basilique dans laquelle elle laissa un morceau de
la Croix renfermé dans un reliquaire d’argent ; elle en envoya une autre partie
à son fils Constantin ; cette partie fut déposée dans l’église de Sainte-Croix
de Jérusalem, à Rome. Elle apporta aussi à son fils les clous avec lesquels le
saint corps du Christ avait été attaché à la Croix. C’est à cette époque que
Constantin défendit, par une loi, d’infliger le supplice de la croix. Ainsi la
croix, qui auparavant était pour les hommes un opprobre et une dérision, devint
un objet de vénération et de gloire.
Nous fêtons aujourd’hui
le souvenir de cette découverte merveilleuse de la Croix. Le bois de la Croix
qui a été l’instrument de notre Rédemption, qui a été sanctifié par le contact
des membres du Christ et par son sang précieux, mérite le culte le plus élevé
parmi toutes les reliques. L’Église célèbre volontiers cette fête pendant le
temps pascal parce que c’est sur la Croix que le Christ a remporté sa victoire.
Aujourd’hui, la Croix ne nous apparaît pas comme un instrument de supplice,
mais comme un signe de victoire dans l’éclat de Pâques.
La Croix et la
Résurrection se complètent ; l’une ne peut pas exister sans l’autre. Le Christ,
durant sa vie terrestre, parle toujours de sa Résurrection quand il annonce ses
souffrances. L’Église fait de même pendant le Carême et le temps de la Passion.
Sans cesse la joie pascale traverse les douleurs de la Passion. Par contre,
pendant le temps pascal, l’Église a continuellement la Croix devant les yeux.
Ce qui est caractéristique, c’est la commémoration de la Croix que l’on doit
faire, pendant tout le temps pascal, aux féries et aux fêtes de degré moindre,
le matin et le soir [10]. Voici cette antienne :
Ant. Le Crucifié est
ressuscité des morts et nous a rachetés, Alléluia, Alléluia.
V/. Annoncez à tous les
peuples, Alléluia,
R/. Que le Seigneur règne
par le bois, Alléluia.
Prions : O Dieu, qui as
voulu que ton Fils subisse le supplice de la Croix pour anéantir la puissance
de l’ennemi, fais que nous, tes serviteurs, nous obtenions la grâce de la
Résurrection. Par le Christ, Notre Seigneur. Amen.
Telle est l’oraison. Elle
nous fait comprendre que la fête de la Croix a sa place, conformément à
l’esprit de la liturgie, dans le temps pascal. L’Église arbore la Croix dans la
gloire lumineuse de Pâques.
La messe. — La messe
célèbre l’« exaltation » du Christ et de la chrétienté par la Croix. (Jadis, on
célébrait aujourd’hui la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, c’est-à-dire
du recouvrement de la Croix). Dans la Croix se trouvent « salut, vie et
résurrection » (Intr.). Par son obéissance jusqu’à la mort de la Croix, le
Christ a été « élevé » et tout genou doit ployer devant lui. De même nous
pouvons, par l’humilité et l’abaissement, parvenir à la gloire (Ép.). Le divin
Roi règne, de son trône de la Croix, sur tous les peuples (All.).
Signalons ici un fait
intéressant. Le psaume 95 contient le verset suivant : « Annoncez à tous les
peuples que le Seigneur est Roi ». Dans l’antiquité chrétienne, on avait
coutume d’ajouter : a ligno = par le bois. « Le Seigneur règne par le bois ».
C’était une pensée chère à l’Église antique de considérer le Seigneur en Croix
comme un Roi. Aussi la piété chrétienne avait un tendre amour pour la Croix :
Aimable bois, aimables clous, vous supportez un aimable fardeau... » A
l’Évangile, nous assistons à l’entretien nocturne du Christ avec Nicodème. Le
Christ parle des plus profondes vérités de notre foi : la régénération par le
baptême, l’Ascension, l’envoi du Saint-Esprit et surtout l’“exaltation » en
Croix. “De même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le
Fils de l’Homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ne soit pas perdu,
mais ait la vie éternelle. Nous chantons avec joie, à l’Offertoire, que la main
du Seigneur « nous a élevés » nous aussi. La « vie » éternelle nous est
communiquée au Saint-Sacrifice, dans lequel nous participons abondamment aux
fruits de la Croix. L’Évangile se réalise d’une manière encore plus haute.
Comme Nicodème, nous venons, dans la nuit de la vie terrestre, vers le Christ
qui est l’éternelle lumière et nous recevons de lui non seulement la doctrine,
mais encore la grâce de la régénération. Le Christ glorifié nous fait monter
jusqu’au trône de sa Croix. Nous célébrons, à la messe, notre « inventio Crucis
», nous découvrons la Croix. Nous y trouvons la « balance » (statera) sur
laquelle est le « trésor » de notre rançon. Nous cueillons les fruits de
l’arbre de vie ; à l’Ite missa est, nous emportons l’étendard victorieux qui
nous guidera dans les combats de la vie. Nous « découvrons » aussi la Croix
quand, derrière l’humiliation, nous contemplons la gloire et le triomphe. Nous
« découvrons » la Croix quand nous voyons en elle « salut, vie et résurrection
», quand nous la considérons comme une « élévation » et non comme un
abaissement, comme la porteuse de la « vie » et non de la mort. Ces pensées
nous aideront à rendre glorieuses les croix de notre vie.
[10] Avant les réformes
de Pie XII et Jean XXIII.
SOURCE : http://www.introibo.fr/03-05-Invention-de-la-Sainte-Croix#nh%2A
Agnolo
Gaddi, Découverte de la Croix, entre 1388-1392, fresque, Florence, Basilica of Santa Croce
Agnolo Gaddi, Découverte de la Croix (détail), entre 1388-1392, fresque, Florence, Basilica of Santa Croce
Les clés d’une œuvre : «
La découverte de la vraie croix » par Agnolo Gaddi
Sophie
Roubertie | 13 septembre 2019
Comment fut redécouverte
la croix de la Passion du Christ ? C’est le miracle raconté comme une bande
dessinée dans la plus grande des églises franciscaines de Florence. Avec un
message, sur fond de vie quotidienne : « C’est en mourant qu’on ressuscite à
l’éternelle vie. »
À la fin du XIVe siècle,
Agnolo Gaddi est appelé par les frères mineurs à peindre le chœur de l’église
Santa-Croce de Florence, la plus grande des églises franciscaines. S’inspirant
de la Légende Dorée, de Jacques de Voragine, il réalise un cycle de huit
fresques, offrant à la méditation des fidèles une illustration de l’histoire de
la Sainte Croix.
D’après la tradition,
sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, retrouve la croix du Christ à
l’occasion d’un voyage à Jérusalem, au Calvaire, à l’endroit où sera construit
le Saint-Sépulcre.
La croix du miracle
Sur un même panneau, le
peintre retrace deux événements successifs, comme en une bande dessinée
médiévale. Sur la partie droite, Hélène découvre la croix, à gauche, elle en
vérifie l’origine en en touchant une femme à l’agonie. Trois croix avaient été
dégagées, la malade recouvre la santé au contact d’une seule, prouvant qu’elle
était bien celle de la Passion, seule capable de réaliser un miracle. Semblant
sortir de son sommeil, la malade se redresse. Les deux autres croix, celles des
larrons, sont laissées sous le lit. L’histoire évoque aussi un mort que la
proximité de la croix aurait ressuscité.
La foule se presse,
compacte et grave, autour de la mère de l’Empereur, dans une atmosphère
recueillie. Hélène porte une robe rouge, couleur du pouvoir qu’elle détient.
Les autres personnages portent tous des vêtements soignés, à la hauteur du
caractère exceptionnel de l’instant. Les élégants drapés sont de couleurs
variées, plus claires. Réalité historique ou tradition, seule compte ici la foi
dans le Christ, dont le sacrifice sur la croix a permis de sauver les hommes,
et l’infini respect des grands et du peuple pour le bois de la croix.
Lire aussi :
Les
clefs d’une œuvre : « La Pentecôte » de Jean Restout
La spiritualité de la vie
quotidienne
Un étonnant paysage
occupe la partie supérieure. Les arbres voient presque leurs feuilles se
confondre avec le ciel sombre, près de rochers aux formes issues d’une fertile
imagination. À l’écart, un lion se repose à l’entrée d’une grotte, tandis qu’un
paysan garde ses animaux, comme un rappel de la place de la nature dans la vie
des franciscains, commanditaires de l’œuvre.
Deux moines, apparemment
indifférents à la scène, ou ignorants de son existence, vaquent à leurs
occupations. L’un pêche, l’autre tire de l’eau d’un puits. Un hommage à
l’humble travail des disciples de saint François et à la spiritualité de leur
fondateur, lien avec le thème principal de la fresque : « C’est en
pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle
vie. »
Jan
Polack (1435–1519). De herkenning van het Ware Kruis (legende
van H. Helena), 1486, 46,5 x 101,6
Feast of the
Finding of the Holy Cross
Also
known as
Holy-rood Day
formerly 3
May
removed from the calendar
in the reforms of 1969
Article
First celebrated in Jerusalem to
celebrate both the finding of the Cross by Saint Helena (14
September 326),
and the dedication of two churches (14
September 335)
built by Emperor Constantine on Mount Calvary. The commemoration of these
events was annually solemnized not only in Jerusalem,
but also in Constantinople and Rome.
Since a similar feast was kept, 3
May, in parts of the Western Church, this date was chosen at the beginning
of the 9th
century for its celebration in the Western Church, although the real
date of the discovery was most probably 14
September.
Additional
Information
Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Médaille
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
MLA
Citation
“Feast of the Finding of
the Holy Cross“. CatholicSaints.Info. 16 November 2021. Web. 11 May 2022.
<https://catholicsaints.info/feast-of-the-finding-of-the-holy-cross/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-the-finding-of-the-holy-cross/
Auffindung
des Kreuzes durch die Hl. Helena, Unterlindenmuseum Colmar
Golden
Legend – Invention of the Holy Cross
Of the invention of the
Holy Cross, and first of this word invention.
The invention of the holy
cross is said because that this day the holy cross was found. For tofore it was
found of Seth in Paradise terrestrial, like as it shall be said hereafter, and
also it was found of Solomon in the Mount of Lebanon, and of the Queen of Sheba in the temple
of Solomon, and of the Jews in the water of Piscine, and on this day it was
found of Helena in the Mount of Calvary.
Of the Holy Cross.
The holy cross was found
two hundred years after the resurrection of our Lord. It is read in the gospel
of Nicodemus that, when Adam waxed sick, Seth his son went to the gate of
Paradise terrestrial for to get the oil of mercy for to anoint withal his
father’s body. Then appeared to him Saint Michael the angel, and said to him:
Travail not thou in vain for this oil, for thou mayst not have it till five
thousand and five hundred years be past, how be it that from Adam unto the
passion of our Lord were but five thousand one hundred and thirty-three years.
In another place it is read that the angel brought him a branch, and commanded
him to plant it the Mount of Lebanon.
Yet find we in another place that he gave to him of the tree that Adam ate of,
and said to him that when that bare fruit he should be guerished and all whole.
When Seth came again he found his father dead and planted this tree upon his
grave, and it endured there unto the time of Solomon. And because he saw that
it was fair, he did do hew it down and set it in his house named Saltus. And
when the Queen of Sheba came to visit Solomon, she worshipped this tree,
because she said the Saviour of all the world should be hanged thereon, by whom
the realm of the Jews shall be defaced and cease. Solomon for this cause made
it to be taken up and dolven deep in the ground. Now it happed after, that they
of Jerusalem did do make a great pit for a piscine, whereas the ministers of
the temple should wash their beasts that they should sacrifice, and there found
this tree, and this piscine had such virtue that the angels descended and moved
the water, and the first sick man that descended into the water, after the
moving, was made whole of whatsoever sickness he was sick of. And when the time
approached of the passion of our Lord, this tree arose out of the water, and
floated above the water, and of this piece of timber made the Jews the cross of
our Lord. Then, after this history, the cross by which we be saved came of the
tree by which we were damned, and the water of that piscine had not his virtue
only of the angel but of the tree. With this tree, whereof the cross was made,
there was a tree that went overthwart, on which the arms of our Lord were nailed,
and another piece above, which was the table wherein the title was written, and
another piece wherein the socket or mortice was made, wherein the body of the
cross stood in, so that there were four manner of trees, that is of palm, of
cypress, of cedar, and of olive. So each of these four pieces was of one of
these trees. This blessed cross was put in the earth, and hid by the space of a
hundred years and more, but the mother of the emperor, which was named Helena,
found it in this manner. For Constantine came with a great multitude of
barbarians nigh unto the river of the Danube, which would have gone over for to
have destroyed all the country. And when Constantine had assembled his host he
went and set them against that other party, but as soon as he began to pass the
river he was much afeard because he should on the morn have battle. And in the
night, as he slept in his bed, an angel awoke him, and showed to him the sign
of the cross in heaven, and said to him: Behold on high in heaven. Then saw he
the cross made of right clear light, and was written thereupon with letters of
gold: In this sign thou shalt overcome the battle. Then was he all comforted of
this vision and on the morn he put in his banner the cross and made it to be
borne tofore him and his host, and after, smote in the host of his enemies and
slew and chased great plenty. After this he did do call the bishops of the
idols, and demanded them to what God the sign of the cross appertained. And
when they could not answer, some christian men that were there told to him the
mystery of the cross, and informed him in the faith of the Trinity. Then anon
he believed perfectly in God and did do baptize him, and after it happed that
Constantine his son remembered the victory of his father, and sent to Helena
his mother for to find the holy cross. Then Helena went in to Jerusalem and did
do assemble all the wise men of the country, and when they were assembled they
would fain know wherefore they were called. Then one Judas said to them: I wot
well that she will know of us where the cross of Jesu Christ was laid, but
beware you all that none of you tell her, for I wot well, then shall our law be
destroyed. For Zacheus, mine old father, said to Simon my father, and my father
said to me at his death: Be well ware that for no torment that ye may suffer,
tell not where the cross of Jesu Christ was laid, for after that it shall be
found the Jews shall reign no more, but the christian men that worshipped the
cross shall then reign; and verily this Jesus was the son of God. Then demanded
I my father wherefore had they hanged him on the cross sith it was known that he was the son of
God. Then he said to me: Fair son, I never accorded thereto, but gainsaid it
always, but the Pharisees did it because he reproved their vices; but he arose
on the third day and, his disciples seeing, he ascended into heaven; then
because that Stephen, thy brother, believed in him the Jews stoned him to
death. Then, when Judas had said these words to his fellows, they answered: We
never heard of such things, nevertheless keep thee well, if the queen demand
thee thereof, that thou say no thing to her. When the queen had called them and
demanded them the place where our Lord Jesu Christ had been crucified, they
would never tell ne enseign her. Then commanded she to burn them all, but then
they doubted and were afraid, and delivered Judas to her and said: Lady, this
man is the son of a prophet and of a just man, and knoweth right well the law,
and can tell to you all things that ye shall demand him. Then the queen let all
the others go and retained Judas without more. Then she showed to him his life
and death, and bade him choose which he would. Show to me, said she, the place
named Golgotha where our Lord was crucified, because and to the end that we may
find the cross. Then said Judas: It is two hundred years passed and more, and I
was not then yet born. Then said to him the lady: By him that was crucified, I
shall make thee perish for hunger if thou tell not to me the truth. Then made
she him to be cast into a dry pit and there tormented him by hunger and evil
rest. When he had been seven days in that pit, then said he: If I might be
drawn out, I should say the truth. Then he was drawn out, and when he came to
the place, anon the earth moved, and a fume of great sweetness was felt, in
such wise that Judas smote his hands together for joy, and said: In truth, Jesu
Christ, thou art the Saviour of the world.
It was so that Adrian the
emperor had do make, in the same place where the cross lay, a temple of a
goddess, because that all they that came in that place should adore that
goddess, but the queen did do destroy the temple. Then Judas made him ready and
began to dig, and when he came to twenty paces deep he found three crosses and
brought them to the queen, and because he knew not which was the cross of our
Lord, he laid them in the middle of the city and abode the demonstrance of God;
and about the hour of noon there was the corps of a young man brought to be
buried. Judas retained the bier, and laid upon it one of the crosses, and after
the second, and when he laid on it the third, anon the body that was dead came
again to life.
Then cried the devil in
the air: Judas, what hast thou done? Thou hast done the contrary that the other
Judas did, for by him I have won nany souls, and by thee I shall lose many, by
him I reigned on the people, and by thee I have lost my realm, nevertheless I
shall yield to thee this bounty, for I shall send one that shall punish thee.
And that was accomplished by Julian the apostate, which tormented him
afterward, when he was bishop of Jerusalem. And when Judas heard him, he cursed
the devil and said to him: Jesu Christ damn thee in fire perdurable. After this
Judas was baptized and was named Quiriacus, and after was made bishop of
Jerusalem.
When Helena had the cross
of Jesu Christ, and saw that she had not the nails, then she sent to the bishop
Quiriacus that he should go to the place and seek the nails. Then he did dig in
the earth so long that he found them shining as gold; then bare he them to the
queen, and anon as she saw them she worshipped them with great reverence. Then
gave Saint Helena a part of the cross to her son and that other part she left
in Jerusalem, closed in gold, silver, and precious stones. And her son bare the
nails to the emperor, and the emperor did do set them in his bridle and in his
helm when he went to battle. This rehearseth Eusebius, which, was bishop of
Cæsarea, how be it that others say otherwise.
Now it happed that Julian
the apostate did do slay Quiriacus, that was bishop of Jerusalem, because he
had found the cross, for he hated it so much that wheresomever he found the
cross he did it to be destroyed. For when he went in battle against them of
Persia, he sent and commanded Quiriacus to make sacrifice to the idols, and
when he would not do it, he did do smite off his right hand, and said: With
this hand hast thou written many letters by which thou repelled much folk from
doing sacrifice to our gods. Quiriacus said: Thou wood hound, thou hast done to
me great profit, for thou hast cut off the hand with which I have many times
written to the synagogues that they should not believe in Jesu Christ, and
now sith I am christian thou hast taken from
me that which noyed me. Then did Julian do melt lead and cast it in his mouth,
and after did do bring a bed of iron and made Quiriacus to be laid and
stretched thereon, and after laid under burning coals and threw therein grease
and salt for to torment him the more; and when Quiriacus moved not, Julian the
emperor said to him: Either thou shalt sacrifice to our gods, or thou shalt say
at the least thou art not christian. And when he saw he would do never neither,
he did do make a deep pit full of serpents and venomous beasts, and cast him
therein. And when he entered, anon the serpents were all dead. Then Julian put
him in a caldron of boiling oil, and when he should enter into it he blessed
it, and said: Fair Lord, turn this bath to baptism of martyrdom. Then was
Julian much angry, and commanded that he should be riven through his heart with
a sword, and in this manner finished his life.
The virtue of the cross
is declared to us by many miracles; for it happed on a time that one enchanter
had deceived a notary and brought him into a place where he had assembled a
great company of devils, and promised to him that he would make him to have
much riches; and when he came there he saw one person black, sitting on a great
chair, and all about him all full of horrible people and black which had spears
and swords. Then demanded this great devil of the enchanter who was that clerk.
The enchanter said to him: Sir, he is ours. Then said the devil to him: If thou
wilt worship me and be my servant and reny Jesu Christ, thou shalt sit on my
right side. The clerk anon blessed him with the sign of the cross, and said
that he was the servant of Jesu Christ his Saviour, and anon, as he had made
the cross, that great multitude of devils vanished away. It happed that this
notary, after this, on a time entered with his lord into the church of Saint
Sophia and kneeled down on his knees tofore the image of the crucifix, the
which crucifix, as it seemed, looked much openly and sharply on him. Then his
lord made him to go apart on another side, and always the crucifix turned his
eyes towards him; then he made him go on the left side, and yet the crucifix
looked on him, then was the lord much amarvelled, and charged him and commanded
him that he should tell him whereof he had so deserved that the crucifix so
beheld and looked on him. Then said the notary that he could not remember him
of no good thing that he had done, save that one time he would not reny ne
forsake the crucifix tofore the devil. Then let us so bless us with the sign of
the blessed cross that we may thereby be kept from the power of our ghostly and
deadly enemy the devil, and by the merits of the glorious passion that our
Saviour Jesu Christ suffered on the cross, after this life we may come to his
everlasting bliss. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-invention-of-the-holy-cross/
Giuseppe Vermiglio (1585–1635), Kreuzeswunder
der heiligen Helena, Gemälde (Altarblatt) in der Katholischen
Heilig-Kreuz-Kirche Augsburg (rechts des Chors).
Goffine’s
Devout Instructions – Feast of the Finding of the Holy Cross
May 3
Why is this day so
called?
Because on this day the
Church celebrates the finding, by Saint Helena, mother of the Emperor Constantine,
of the cross on which Christ died, after it had been for a long time lost.
Where had the holy cross
been up to the time that it was thus found again?
At Jerusalem, near the
holy sepulchre, hidden under a mass of rubbish. For the Emperor Adrian endeavored
not only to desecrate the holy places of the death and burial of Jesus Christ,
but also to hide the very knowledge of them. The cave of the holy sepulchre was
filled up, and by the erection of a temple of Venus, built over the spot, came
to be quite lost sight of.
Prayer
O God, Who, in the
miraculous finding of the saving cross, didst revive the miracles of Thy
passion, grant that, by the ransom paid on the wood of life, we may obtain the
suffrages of life eternal. Who livest and reignest, etc.
Epistle: Philemon 2:5-11
Brethren: Let this mind
be in you, which was also in Christ Jesus: Who being in the form of God,
thought it not robbery to be equal with God, but emptied Himsesf, taking the
form of a servant, being made in the likeness of men, and in habit found as a
man. He humbled Himself, becoming obedient unto death, even to the death of the
cross. For which cause God also hath exalted Him, and hath given Him a name
which is above all names, that in the name of Jesus every knee should bow, of
those that are in heaven, on earth, and under the earth. And that every tongue
should confess that the Lord Jesus Christ is in the glory of God the Father.
Gospel: John 3:1-15
At that time there was a
man of the Pharisees, named Nicodemus, a ruler of the Jews. This man came to
Jesus by night, and said to Him: Rabbi, we know that Thou art come a teacher
from God, for no man can do these signs which Thou dost, unless God be with
him. Jesus answered, and said to him: Amen, amen I say to thee, unless a man be
born again, he cannot see the kingdom of God. Nicodemus saith to Him: How can a
man be born when he is old? can he enter a second time into his mother’s womb,
and be born again? Jesus answered: Amen, Amen I say to thee, unless a man be
born again of water and the Holy Ghost, he cannot enter into the kingdom of
God. That which is born of the flesh is flesh, and that which is born of the
Spirit is spirit. Wonder not, that I said to thee, you must be born again. The
Spirit breatheth where He will; and thou hearest His voice, but thou knowest
not whence He cometh or whither He goeth; so is everyone that is born of the
Spirit. Nicodemus answered, and said to Him: How can these things be done?
Jesus answered, and said to him: Art thou a master in Israel, and knowest not these
things? Amen, amen, I say to thee, that we speak what we know, and we testify
what we have seen, and you receive not our testimony. If I have spoken to you
earthly things, and you believe not: how will you believe if I shall speak to
you heavenly things? And no man hath ascended into heaven, but He that
descended from heaven, the Son of man Who is in heaven. And as Moses lifted up
the serpent in the desert, so must the Son of man be lifted up, that whosoever
believeth in Him may not perish, but may have life everlasting.
Salutation of the Church
to the Holy Cross
O glorious and venerable
cross! O precious wood! O wonderful sign, by which sin, the devil, and tell
were overcome, and the world redeemed through the blood of Christ, thou art
exalted above all the cedars of the forest, for on thee hung the life of the
world! On thee Christ gained the victory, and by His dying overcame death
forever. Alleluia.
O Lord Jesus Christ, we
adore and bless Thee; for through Thy cross Thou hast redeemed the world.
On the Sign of the Cross
Why do we sign ourselves
with the sign of the cross?
To testify that we are
Christians and worshippers of the Crucified.
To profess our faith in
the Most Holy Trinity.
In honor and thankful
remembrance of the sufferings and death of Christ.
In order to overcome the
devil and his temptations, inasmuch as he is by nothing more easily driven away
than by the sign of the cross.
Is it an old custom to
make the sign of the cross?
The earliest fathers of
the Church make mention of this custom, and say that it came to them from the
apostles; nay, they charge Christians to make the sign of the cross at eating
and drinking, at walking and rising, at sitting and speaking, and, in a word,
before every undertaking.
Why do the priests at
divine service make the sign of the cross over the people?
That therewith there may
be imparted to Christians the abundant blessing of grace which Christ has
obtained for us by His cross, as Saint Paul says, “Blessed be the God and
Father of our Lord Jesus Christ, Who hath blessed us with spiritual blessings
in heavenly places in Christ” (Ephesians 1:3). This custom is of great
antiquity in the Church. The Council of Agde, for example, in the year 506,
directed that after prayers the people should be dismissed by the priest with a
blessing.
Goffine’s Devout
Instructions
SOURCE : https://catholicsaints.info/goffines-devout-instructions-feast-of-the-finding-of-the-holy-cross/
The True Cross
(AND REPRESENTATIONS OF
IT AS OBJECTS OF DEVOTION).
(1) Growth Of the
Christian Cult; (2) Catholic Doctrine on the Veneration of the Cross; (3)
Relics of the True Cross; (4) Principal Feasts of the Cross.
Growth of the Christian
cult
The Cross to
which Christ had
been nailed, and on which He had died, became for Christians,
quite naturally andlogically,
the object of a special respect and worship. St.
Paul says, in 1
Corinthians 1:17: "For Christ sent me not to baptize;
but to preach the gospel: not in wisdom of speech, lest
the cross of Christ should be made void"; inGalatians
2:19: "With Christ I am nailed to the cross";
in Ephesians
2:16: Christ . . . . "might reconcile both toGod in
one body by the cross"; in Philippians
3:18: "For many walk . . . enemies of
the cross of Christ"; inColossians
2:14: "Blotting out the handwriting of the decree that
was against us, which was contrary to us. And he hath taken the same out of the
way, fastening it to the cross"; and in Galatians
6:14: "But God forbid
that I should glory, save in the cross of our
Lord Jesus Christ; by whom the world is crucified to me, and I to the world".
It seems clear,
therefore, that for St.
Paul the Cross of Christ was not only a precious
remembrance of Christ's
sufferings and death, but also a symbol closely associated with
His sacrifice and the mystery of the Passion. It was,
moreover, natural that it should be venerated and
become an object of a cult with the Christians who
had been saved by it. Of such a cult in the Primitive Church we
have definite and sufficiently numerous evidences.Tertullian meets
the objection that Christians adore the cross by
answering with an argumentum ad hominem, not by a denial. Another apologist, Minucius
Felix, replies to the same objection. Lastly we may recall the famous
caricature of Alexamenos, for which see the article Ass. From
all this it appears that the pagans,
without further consideration of the matter, believed that
the Christians adored the cross;
and that the apologists either answered indirectly, or contented
themselves with saying that they do not adore the cross, without
denying that a certain form of veneration was paid to it.
It is also an
accepted belief that
in the decorations of the catacombs there
have been found, if not the cross itself, at least more or less veiled
allusions to the holy symbol.
A detailed treatment of this and other historical evidence for the early
prevalence of the cult will be found in ARCHAEOLOGY
OF THE CROSS AND CRUCIFIX.
This cult became more
extensive than ever after the discovery of the Holy Places and of the True
Cross. Since thetime when Jerusalem had
been laid waste and ruined in the wars of
the Romans, especially since Hadrian had
founded upon the ruins his colony of Ælia Capitolina, the places consecrated by
the Passion, Death, and Burial ofChrist had been profaned
and, it would seem, deserted. Under Constantine, after peace had been
vouchsafed to the Church, Macarius, Bishop of Jerusalem, caused excavations
to be made (about A.D. 327, it is believed) in order to ascertain the
location of these holy sites. That of Calvary was
identified, as well as that of the Holy Sepulchre; it was in the course of
these excavations that the wood of the Cross was recovered. It was
recognized as authentic, and for it was built a chapel or oratory,
which is mentioned by Eusebius,
also by St.
Cyril of Jerusalem, and Silvia (Etheria). From A.D. 347, that is
to say, twenty years after these excavations, the same St. Cyril, in his
discourses (or catecheses) delivered in these very places (iv, 10; x, 14;
xiii, 4) speaks of this sacredwood. An inscription of A.D. 359,
found at Tixter, in the neighbourhood of Sétif in Mauretania,
mentions in an enumeration of relics,
a fragment of the True Cross (Roman Miscellanies, X, 441). For a full
discussion of thelegend of St. Helena, see ARCHAEOLOGY
OF THE CROSS AND CRUCIFIX; see also ST.
HELENA. Silvia's recital (Peregrinatio Etheriae), which is of
indisputable authenticity, tells how the sacred wood was venerated inJerusalem about
A.D. 380. On Good
Friday, at eight o'clock in the morning, the faithful and
the monks assemble
in the chapel of
the Cross (built on a site hard by Calvary), and at this spot
the ceremony of
the adoration takes place. The bishop is
seated on his chair; before him is a table covered with a cloth; the deacons are
standing around him. The silver-gilt reliquary is
brought and opened and the sacred wood of the Cross, with the
Title, is placed on the table. The bishop stretches
out his hand over the holy
relic, and the deacons keep
watch with him while the faithful and catechumens defile,
one by one, before the table, bow, and kiss the Cross;
they touch theCross and the Title with forehead and eyes, but it is
forbidden to touch them with the hands. This minute watchfulness was not
unnecessary, for it has been told in fact how one day one of the faithful,
making as though to kiss the Cross,
was so unscrupulous as to bite off a piece of it, which he carried off as
a relic.
It is the duty of
the deacons to
prevent the repetition of such a crime. St. Cyril, who also tells of
this ceremony,
makes his account much more brief but adds the important detail,
that relics of
the True Cross have been distributed all over the world. He adds some
information as to the silver reliquary which
contained the True Cross. (See Cabrol, La Peregrinatio ad loca sancta,
105.) In several other passages of the same work Silvia (also
called Egeria,Echeria, Eiheria, and Etheria) speaks to us of this chapel of
the Cross (built between the basilicas of
the Anastasis and the Martyrion) which plays so great a part in
the paschal liturgy
of Jerusalem.
A law of
Theodosius and of Valentinian
III (Cod. Justin., I, tit. vii) forbade under the
gravest penalties anypainting, carving,
or engraving of the cross on pavements, so that this august sign of
our salvation might
not be trodden under foot. This law was revised by the Trullan
Council, A.D. 691 (canon lxxii). Julian
the Apostate, on the other hand, according to St.
Cyril of Alexandria (Contra Julian., vi, in Opp., VI), made
it a crime for Christiansto adore the
wood of the Cross, to trace its form upon their foreheads, and
to engrave it over the entrances of their homes. St.
John Chrysostom more than once in his writings makes allusion to
the adoration of the cross; one citation will suffice:
"Kings removing their diadems take up the cross,
the symbol of their Saviour's death; on the purple,
the cross; in their prayers,
the cross; on their armour, the cross; on the holy table,
the cross; throughout the universe,
the cross. The cross shines brighter than the sun." These
quotations from St.
Chrysostom may be found in the authorities to be named at
the end of this article. At the same time, pilgrimages to
the holy places became more frequent, and especially for the purpose
of following the example set by St. Helena in venerating
the True Cross. Saint
Jerome, describing the pilgrimage of St.
Paula to the Holy Places, tells us that "prostrate before
the Cross, she adored it as though she had seen
the Saviour hanging upon it" (Ep. cviii). It is a remarkable
fact that even the Iconoclasts,
who fought with such zeal against
images and representations in relief, made an exception in the case of
the cross. Thus we find the image of the cross on thecoins of
the Iconoclastic emperors,
Leo the Isaurian, Constantine
Copronymus, Leo IV, Nicephorus, Michael II,
and Theophilus (cf. Banduri, Numism. Imperat. Rom., II).
Sometimes this cult involved abuses. Thus we are told of the Staurolaters, or
those who adore the cross; the Chazingarii (from chazus, cross),
a sect of Armenians whoadore the cross.
The Second
Council of Nicæa (A.D. 787), held for the purpose of reforming abuses
and putting an end to the disputes of Iconoclasm,
fixed, once for all, the Catholic
doctrine and discipline on this point. Itdefined that
the veneration of the faithful was due to
the form "of the precious and vivifying cross", as
well as to images or representations of Christ,
of the Blessed Virgin, and of the saints.
But the council points out that we must not render to these objects
the cult of latria, "which, according to the teaching of the faith,
belongs to the Divine nature alone . . . . The honour paid
to the image passes to the prototype; and he who adores the
image,adores the person whom
it represents. Thus the doctrine of
our holy fathers obtains in all its force: the traditionof
the Holy Catholic Church which
from one end of the earth to the other has received the gospel."
This decree was
renewed at the Eighth Ecumenical Council at Constantinople,
in 869 (can. iii). The council clearly distinguishes between the
"salutation" (aspasmos) and "veneration" (proskynesis) due
to the cross, and the "true adoration" (alethine latreia), which
should not be paid to it. Theodore the Studite, the great adversary
of the Iconoclasts,
also makes a very exact distinction between the adoratio relativa (proskynesis
schetike) andadoration properly so called.
Catholic doctrine on the
veneration of the Cross
In passing to a
detailed examination of the Catholic
doctrine on this subject of the cult due to the Cross, it will be
well to notice the theories of Brock, the Abbé Ansault,
le Mortillet, and others who pretend to have discovered that cult among
the pagans before
the time of Christ.
For a demonstration of the purely Christian origin
of theChristian
devotion the reader is referred to ARCHAEOLOGY
OF THE CROSS AND CRUCIFIX. See also the works of Harlay, Lafargue, and
others cited at the end of this section. With reference, in particular, to the
ansated cross ofEgypt, Letronne, Raoul-Rochette,
and Lajard discuss with much learning the symbolism of that simple
hieroglyphic of life, in which the Christians of Egypt seem
to have recognized an anticipatory revelation of theChristian Cross,
and which they employed in their monuments. According to the text of the Second
Council of Nicæa cited above, the cult of the Cross is based
upon the same principles as that of relics and
images in general, although, to be sure, the True Cross holds the highest
place in dignity among all relics.
The observation of Petavius (XV,
xiii, 1) should be noted here: that this cult must be considered as not
belonging to the substanceof religion, but as being one of the adiaphora,
or things not absolutely necessary to salvation.
Indeed, while it is of faith that
this cult is useful, lawful, even pious and
worthy of praise and of encouragement, and while we are not permitted to speak
against it as something pernicious, still it is one of
those devotional practices which thechurch can encourage, or
restrain, or stop, according to circumstances. This explains how
the veneration of images was forbidden to the Jews by
that text of Exodus
(20:4 sqq.) which has been so grossly abused byIconoclasts and Protestants:
"Thou shalt not make to thyself a graven thing, nor the likeness of any
thing that is in heaven above,
or in the earth beneath, nor of those things that are in the waters under the
earth. Thou shalt not adore them, nor serve them: I am the Lord
thy God," etc. It also explains the fact that in the first ages
of Christianity,
when converts from paganism were
so numerous, and the impression of idol-worship was
so fresh, the Church found
it advisable not to permit the development of this cult of images; but later,
when that danger had disappeared, when Christian traditions and Christian instinct had
gained strength, the cult developed more freely. Again, it should be noted that
the cult of images and relics is
not that of latria, which is the adoration due to God alone,
but is, as the Second
Council of Nicæa teaches, a relative veneration paid to the
image or relic and
referring to that which it represents. Precisely this same doctrine is
repeated in Sess. XXV of the Council
of Trent: "Images are not to be worshipped because it
is believed that some divinity or power resides in them and that they
must be worshipped on that account, or because we ought to ask
anything of them, or because we should put our trust in them, as was done by
the gentiles of
old who placed their hope in idols but because the honour which
is shown to them is referred to the prototypes which they represent; so that
through the images which wekiss,
and before which we kneel, we may adore Christ,
and venerate the saints,
whose resemblances they bear." (See also IMAGES.)
This clear doctrine,
which cuts short every objection, is also that taught by Bellarmine,
by Bossuet,
and byPetavius.
It must be said, however, that this view was not always so clearly taught.
Following Bl.
Albertus Magnus and Alexander
of Hales, St.
Bonaventure, St.
Thomas, and a section of the Schoolmen who
appear to have overlooked the Second
Council of Nicæa teach that the worship rendered to
the Cross and the image ofChrist is that of latria, but
with a distinction: the same worship is due to the image and its
exemplar but the exemplar is honoured for
Himself (or for itself), with an absolute worship; the image because
of its exemplar, with a relative worship. The object of
the adoration is the same, primary in regard to the exemplar and
secondary in regard to the image. To the image of Christ,
then, we owe a worship of latria as well as to HisPerson.
The image, in fact, is morally one with its prototype, and, thus
considered, if a lesser degree of worshipbe rendered to the image,
that worship must reach the exemplar lessened in degree. Against this
theory an attack has recently been made in "The Tablet", the opinion
attributed to the Thomists being
sharply combated. Its adversaries have endeavoured to prove that the
image of Christ should be venerated but
with a lesser degree of honour than
its exemplar.
The cult paid to it, they
say, is simply analogous to the cult of latria, but in
its nature different and inferior. No image of Christ,
then, should be honoured with
the worship of latria, and, moreover, the term
"relative latria", invented by the Thomists,
ought to be banished from theological language
as equivocal and dangerous.-- Of these opinions the former rests chiefly upon
consideration of pure reason, the latter upon ecclesiastical
tradition, notably upon the Second
Council of Nicæa and its confirmation by the Fourth
Council of Constantinople and upon the decree of
the Council
of Trent.
Relics of the True Cross
The testimony
of Silvia (Etheria) proves how highly these relics were
prized, while St.
Cyril of Jerusalem, her contemporary, testifies as explicitly that
"the whole inhabited earth is full of relics of
the wood of the Cross". In 1889 two French archæologists,
Letaille and Audollent, discovered in the district
of Sétif an inscription of the year 359 in which, among
other relics,
is mentioned the sacred wood of the Cross (de ligno crucis
et de terrâpromissionis ubi natus est Christus).
Another inscription, from Rasgunia (Cape Matifu), somewhat earlier
in datethan the preceding, mentions another relic of
the Cross ("sancto ligno salvatoris adlato".-- See
Duchesne in Acad. des inscr., Paris, 6 December, 1889; Morel,
"Les missions catholiques", 25 March, 1890, p. 156; Catech. iv
in P.G., XXXIII, 469; cf. also ibid., 800; Procopius, "De Bello
Persico", II, xi). St.
John Chrysostom tells us that fragments of the True Cross are
kept in golden reliquaries,
which men reverently wear upon their persons.
The passage in the
"Peregrinatio" which treats of this devotion has already
been cited. St.
Paulinus of Nola, some years later, sends to Sulpicius Severus a
fragment of the True Cross with these words: "Receive a
great gift in a little [compass]; and take, in [this] almost atomic
segment of a short dart, an armament [against the perils] of the present and a
pledge of everlasting safety" (Epist. xxxi, n.1. P.L., LXI, 325). About
455 Juvenal, Patriarch ofJerusalem,
sends to Pope
St. Leo a fragment of the precious wood (S. Leonis Epist. cxxxix,
P.L., LIV, 1108). The"Liber
Pontificalis", if we are to accept the authenticity of its
statement, tells us that, in the pontificate of St.
Sylvester, Constantine presented to
the Sessorian basilica (Santa Croce in Gerusalemme) in Rome a
portion of the True Cross (Duchesne Liber
Pontificalis, I, 80; cf. 78, 178, 179, 195). Later, under St.
Hilary (461-68) and under Symmachus (498-514) we are again told
that fragments of the True Cross are enclosed in altars (op.
cit., I, 242 sq. and 261 sq.). About the year 500 Avitus, Bishop of Vienne,
asks for a portion of the Cross from thePatriarch of Jerusalem (P.L.,
LIX, 236, 239).
It is known that
Radegunda, Queen of the Franks,
having retired to Poitiers,
obtained from the Emperor Justin II, in 569, a remarkable relic of
the True Cross. A solemn feast was celebrated on this
occasion, and the monasteryfounded
by the queen at Poitiers received
from that moment the name of Holy Cross. It was also upon this occasion
that Venantius
Fortunatus, Bishop of Poitiers,
and a celebrated poet of the period, composed the hymn"Vexilla
Regis" which is still sung at feasts of
the Cross in the Latin
Rite. St.
Gregory I sent, a little later, a portion of the Cross to
Theodolinda, Queen of the Lombards (Ep. xiv, 12), and another to
Recared, the first Catholic King
of Spain (Ep.
ix, 122). In 690, under Sergius
I, a casket was found containing a relic of
the True Cross which had been sent to John
III (560-74) by the Emperor Justin II (cf. Borgia,
"De Cruce Vaticanâ", Rome, 1779, p. 63, and Duchesne, "Liber
Pontificalis", I, 374, 378). We will not give in detail the history of
other relics of
the Cross (see the works of Gretser and
the articles of Kraus and Bäumer quoted in the bibliography). The
work of Rohault
de Fleury, "Mémoire sur les instruments de la Passion" (Paris,
1870), deserves more prolonged attention; its author has sought out with great
care and learning all the relics of
the True Cross, drawn up a catalogue of them, and, thanks to this labour,
he has succeeded in showing that, in spite of what various Protestant or Rationalisticauthors
have pretended, the fragments of the Cross brought together again
would not only not "be comparable in bulk to a battleship", but
would not reach one-third that of a cross which has been supposed to
have been three or four metres in height, with transverse branch of two metres
(see above; under I), proportions not at all abnormal (op. cit., 97-179). Here
is the calculation of this savant: Supposing the Cross to have been
of pine-wood, as is believed by the savants who have made a special
study of the subject, and giving it a weight of about
seventy-five kilograms, we find that the volume of
this cross was 178,000,000 cubic millimetres. Now the
totalknown volume of the True Cross, according to the finding
of M.
Rohault de Fleury, amounts to above 4,000,000 cubic millimetres, allowing
the missing part to be as big as we will, the lost parts or the parts
the existence of which has been overlooked, we still find ourselves
far short of 178,000,000 cubic millimetres, which should make up the True
Cross.
Principal feasts of the
Cross
The Feast of
the Cross like so many other liturgical feasts,
had its origin at Jerusalem,
and is connected with the commemoration of the Finding of
the Cross and the building, by Constantine,
of churches upon the sites of theHoly
Sepulchre and Calvary. In 335 the dedication of
these churches was celebrated with great solemnity by the bishops who
had assisted at the Council of Tyre,
and a great number of other bishops.
This dedication took place on the 13th and 14th of September.
This feast of the dedication, which was known by the name of
the Encnia,was most solemn; it was on an equal footing with those of
the Epiphany and Easter.
The description of it should be read in the "Peregrinatio", which is
of great value upon this subject of liturgical origins.
This solemnityattracted to Jerusalem a great number of monks,
from Mesopotamia, from Syria,
from Egypt,
from the Thebaïd, and from other provinces, besides laity of
both sexes. Not fewer than forty or fifty bishops would
journey from their dioceses to
be present at Jerusalem for
the event. The feast was considered as of obligation,
"and he thinks himself guilty of a grave sin who
during this period does not attend the great solemnity". It lasted
eight days. In Jerusalem,
then, this feast bore an entirely local character. It passed, like
so many other feasts, toConstantinople and thence to Rome.
There was also an endeavour to give it a local feeling, and
the church of "The Holy Cross in Jerusalem"
as intended, as its name indicates, to recall the memory of
the church at Jerusalem bearing
the same dedication.
The feast of
the Exaltation of the Cross sprang into existence at Rome at
the end of the seventh century. Allusionis made to it during the
pontificate of Sergius
I (687-701) but, as Dom Bäumer observes, the very terms of the text
(Lib. Pontif., I, 374, 378) show that
the feast already existed. It is, then, inexact, as has often
been pointed out, to attribute the introduction of it to this pope.
The Gallican churches, which, at the period here referred to, do not
yet know of
this feast of the 14th September, have another on the 3rd of May of
the same signification. It seems to have been introduced there in the seventh
century, for ancient Gallican documents, such as
theLectionary of Luxeuil, do not mention it; Gregory
of Tours also seems to ignore it. According to Mgr. Duchesne,
the date seems to have been borrowed from the legend of the
Finding of the Holy Cross (Lib. Pontif., I, p. cviii). Later,
when the Gallican and Roman Liturgies were combined, a
distinct character was given to each feast, so as to
avoid sacrificing either. The 3rd of May was called
the feast of the Invention of the Cross, and it commemorated in
a special manner Saint Helena's discovery of
the sacred wood of the Cross; the 14th of September,
the feast of the Exaltation of the Cross, commemorated above all
the circumstances in which Heraclius recovered from the Persians the True
Cross, which they had carried off. Nevertheless, it appears from
the history of the two feasts, which we have just examined, that
that of the 13th and 14th of September is the older, and that the commemoration
of the Finding of the Cross was at first combined with it.
The Good
Friday ceremony of
the Adoration of the Cross also had its origin in Jerusalem,
as we have seen, and is a faithful reproduction of
the rites of Adoration of the Cross of the fourth
century in Jerusalem which
have been described above, in accordance with the description of the author of
the "Peregrinatio". This worship paid to
theCross in Jerusalem on Good
Friday soon became general. Gregory
of Tours speaks of the Wednesday and Fridayconsecrated the
Cross—probably the Wednesday and Friday of Holy
Week. (Cf. Greg., De Gloriâ Mart. I, v.) The most
ancient adoration of the Cross in Church is
described in the "Ordo Romanus" generally attributed to Saint
Gregory. It is performed, according to this "Ordo", just as it is
nowadays, after a series of responsory prayers.
The cross is prepared before the altar; priests, deacons, subdeacons, clerics of
the inferior grades, and lastly the people, each one comes in his turn; they
salute the cross, during the singing of the anthem, "Ecce lignum
crucis in quo salus mundi pependit. Venite, adoremus" (Behold the
wood of the cross on which the salvation of
the world did hang. Come, let us adore) and then Psalm
118. (See Mabillon, Mus. Ital., Paris, 1689, II, 23.)
The Latin
Church has kept until today the same liturgical features
in the ceremony of Good
Friday, added to it is the song of the Improperia and
the hymn of
the Cross, "Pange, lingua, gloriosi lauream certaminis".
Besides
the Adoration of the Cross on Good
Friday and the September feast, the Greeks have still
another feastof the Adoration of the Cross on the 1st
of August as well as on the third Sunday in Lent.
It is probable thatGregory
the Great was acquainted with this feast during his stay
in Constantinople, and that the station of Santa Croce in Gerusalemme,
on Lætare Sunday (the fourth Sunday in Lent),
is a souvenir, or a timid effort at imitation, of
the Byzantine solemnity.
Sources
On the theology of the
subject, ST. THOMAS, Summa Theol., III, Q. xxv, aa. 3 and 4, with which
cf. Idolatry, the controversy in The Tablet from 22 June to 21 Sept.,
1907. PETAVIUS, De Incarnat. XV, xv-xviii; BELLARMINE, De
Imaginibus Sanctorum, II, xxiv; THEODORE THE STUDITE, Adv. Iconomachos in
P.G., XCIX. For the controversy in the time of Charlemagne, GONDI OF
ORLÉANS, De Cultu Imaginum. P.L. CVI, 305 sq., ; DUNGAL, Liber
adversus Claudium Taurinensem, P.L., CV, 457 sq.; AMALARIUS, Des
officiis eccls,. I, xvi, P.L., CV, 1028 sq.; PSEUDO-ALCUIN, Officia et
Oratt. de Cruce, P.L., CI, 1207 sq.; RABANUS MAURUS, De Laudibus S. Crucis,
P L. CVII, 133; SCOTUS ERIUGENA, De Christo Crucifixo, P.L., CXLI,
345.
On the cult of the cross
in pre-Christian times: BROCK, The Cross, Heathen and Christian (London,
1880). criticized by DE HARLEY in Dict. apol. de la foi catholique (Paris,
1891), 670-678; DE HARLEY, Prétendue origine païenne de la Croix in La
Controverse (1882) IV, 705-32; cf. La Croix et le Crucifix, ibid. (1887),
IX. 386-404, and La croix chez les Chinois, ibid. (1886), VII, 589;
BRING-MOUTON, De Notâ Christianismi Ambiguâ Cruce (London, 1745);
SAINT FÉLIX-MAUREMONT, De la croix considérée comme signe hiéroglyphique
d'adoration et de salut in Bullelin de la soc. archéol. du midi de la
France (1836-37), III, 183, LAJARD, Observations sur l'origine et la
signification du symbole appelé la croiz ansée in Mémoires de l'acad. des
inscr. (1846); RAPP, Das Labarum u. der Sonnencultus in Jahrb. (Bonn,
1866), XXXIX, XL; MÜLLER, Ueber Sterne, Kreuze, u. Kränze als religiöse
Symbole der alten Kulturvölker (Copenhagen, 1865); MORTILLET, Le
signe de la croix avant le christianisme (Paris, 1886)-cf. Nuova
Antologia (1867), 797, 805, and Revue Celtique (1866), 297;
VERTUS, Du culte de la croix avant J.-C. in Annuaire de la Soc. Hist.
Archéol, de Château-Thierry (1873, 1874) IX, 135-194; BUNSEN, Das
Symbol des Kreuzes bei alten Nationen u. die Entstehung des Kreuz-Symbo's des
christlichen Kirche (Berlin, 1876); HOCHART, Le symbole de la croix
in Ann. de la fac. litt. de Bordeaux (1886); ROBIOU, Observations sur
les signes hiéroglyphiques qui peuvent rappeler la figure de la Croix in Science
cath. (1890), IV 465-471; ANSAULT, Le culte de la croix avant J.-C. (Paris,
1889); ID., Mémoire sur le culte de la croix avant J.-C. (Paris, 1891);
LAFARGUE, Le culte de la croix avant J.-C. in Rev. cath. de Bordeaux (1891).
XIII, 321-330; Pre-Christian Cross in Ed. Rev. (1870) CXXXI, 222;
MEYER. Die Gesch. des Kreuzholzes von Christus in Abhandl. philos.-philol.
bayer. Akad. (1882), XVI, 101, 116.
On crosses in general:
BORGIA, De Cruce Vaticanâ (Rome, 1774); ID., De Cruce Veliternâ (Rome,
1780); GRETSER, De Cruce Christi (2 vols. 40, Ingoldstadt, 1600 and
4th ed. of the same enlarged. in Opp. Omnia (1618); BOSIO, Crux
triumphans et Gloriosa (Antwerp, 1617); DECKER, De Staurolatriâ
Romanâ (Hanover, 1617); BASILIUS, De Veterum Christianorum Ritibus (Rome,
1647); SCHLICHTER, De Cruce apud Judæus, Christianos et Gentiles signo
Salutis (Halle, 1732); ZACCARIA, Dissert. de Inventione S. Crucis in
GORI, Symbol. Litt., X, 65 sq.; PAPEBROCHI, De Inventione S. Crucis
in Acta SS., 3 May, i sqq; LIPSIUS, De Cruce libri 111 (40,
Antwerp, 1593); ZÖCKLER, Das Kreuz Christi (Gütersloh, 1775);
ZIEGELBAUER, Historia didactica de S. Crucis Cultu et Veneratione in Ord.
D. Benedicti (Vienna, 1746); WISEMAN, Four Lectures on the Offices and
Ceremonies of Holy Week (London, 1839) 11-114; HOUSSAYE, Les cérémonies de la
Semaine Saint . . . culte de la croix in Rev. Des Questions Historiques (1878),
XXIII, 472 sq.; The Sign of the Cross in the Early Church in The Dub. Rev.
(1851), XX, 113; BERNARDAKIS, Le culte de la Croix chez les Grecs in Échos
d'Orient (1902), 193-202; REVIUS, De cultu Crucis (Leyden,
1851); ALGER, History of the Cross (Boston, 1858); BERJEAU, History
of the Cross (London, 1863); ROHAULT DE FLEURY, Mémoires sur les
instruments de la Passion (Paris, 1870); NESTLE, De Sanctâ Cruce (Berlin,
1889).
On the Finding of the
Cross in particular: PAPEBROCH in Acta SS., 3 May; CABROL, Étude
sur la Peregrinatio Silviæ (Paris, 1895) 103-105; HOLDEN, Inventio S.
Crucis (Leipzig, 1889); COMBS, tr. By LUIGI CAPPADELTA, The Finding
of the Cross (London, 1907); STALEY, The Liturgical Year, an
Explanation of the Origin, History and Significance of the Festival Days and
Fasting Days of the English Church (London, 1907), 101-103; DUCHESNE, tr.
McClure, Christian Worship (London, 1904), 274 sq., and cf. ID. Liber
Pontificalis, I, 374, 378; FEASEY, Ancient English Holy Week Ceremonial (London,
1897), 114 sq.
See also BÄUMER in Kirchlex.,
s. vv. Kreuz, Kreuzerfindung, Kreuzpartikel; MARRUCHI, in Dict. de la
Bible, s.v. Croix; SCHULTE in Realencyk für prot. Theol., s. vv. Kreuz u.
Kreuzigung, Kreuzauffindung, Kreuzeszeichen.
For Additional
bibliography see BÄUMER and above all CHEVALIER, Topo.-Bibl., s.v. Croix.
Cabrol, Fernand. "The True Cross." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 4. New York: Robert Appleton
Company, 1908. 3 May
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/04529a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Wm Stuart French, Jr.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/04529a.htm
Tomasz
Muszyński. L'Invention de la Croix, 1654-1658, Dominican Church in Lublin
Finding of the Holy Cross
Today commemorates Saint Helena's discovery of the True Cross in Jerusalem in
335 in the course of excavating the foundation for Constantine's basilica of
the Holy Sepulchre on Mount Calvary. It is significant that the finding of the
Cross is associated with Emperor Constantine, who signed the Peace of Milan
permitting the toleration of Christianity as a result of a vision of the Cross
in the sky.
Saint Helena of the True Cross
Details about Helena's share in the finding of the Cross and some of the cures
associated with it may be apocryphal. They say that the emperor's 80-year-old
mother made a pilgrimage to Jerusalem to walk in the footsteps of her Lord. She
wanted to venerate the wood of the Cross on which hung the Savior of the world,
but no one seemed sure of where to find it. The heathens, presumably, hid it
and, some said, built a temple to Venus over the spot. Moreover, Saint Jerome
tells us that the pagans erected a statue of Jupiter in the place where Christ
rose from the dead. Helena consulted the locals who told her that if she could
find the sepulchre, she could locate the instruments of the punishment, because
the Jews had a custom of burying such detestable objects in a hole near the
burial place of executed criminals.
When the empress then ordered the temple and pagan statues to be destroyed and
the rubbish removed, they discovered the Holy Sepulchre and three crosses near
it, together with the nails that had pierced our Savior's body and the plaque
that hung on the Cross. The plaque had become detached, so they didn't know
which was Christ's Cross. Bishop Saint Macarius suggested that the three
crosses be taken to the home of a prominent lady who was extremely ill. There
he prayed that God would regard their faith and laid each cross in turn gently
to the sick woman. At the touch of one, the woman immediately and completely
recovered. This one was declared the True Cross.
The stem and title of the Cross were venerated at Jerusalem before the end of
the 4th century as described by the pilgrim Egeria and others. From there it
spread to Rome, where Santa Croce Basilica was built to house the relics of the
Passion and Cross, and thence to other churches in the West. The title was
placed in a lead box over one arch of Santa Croce, where it was discovered
again in 1492. At that time the inscription in Hebrew, Greek, and Latin was in
red letters, and the wood was whitened; these colors are since faded and the
words "Jesus" and "Judaeorum" are eaten away. The board is
nine inches long, but must have been 12".
The main part of the cross was enclosed by Helena in a silver shrine and
committed to the care of Bishop Macarius. Saint Paulinus in a letter to Severus
relates that daily chips were cut from this Cross and given to the devout, but
the sacred wood never suffered diminution. Saint Cyril of Jerusalem wrote in
346 that "the saving wood of the Cross was found at Jerusalem in the time
of Constantine and that it was distributed fragment by fragment from the
spot." He compares this miracle to the feeding of the 5,000.
This feast was suppressed in the 1969 revision of the Roman calendar (Farmer,
Husenbeth).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0503.shtml
Palma le Jeune (1550–1628). Sant'Elena
ritrova la vera croce, 1620-1625, église Santa Maria Assunta
/ Chiesa di Santa Maria
Assunta detta I Gesuiti
The Invention or
Discovery of the Holy Cross
From St. Cyril of
Jerusalem, cat. 10; St. Paulinus, ep. 31, p. 193; St. Sulpicious Severus, St.
Ambrose, St. Chrysostom, Rufinus, Theodoret, Socrates, and Sozomen. See
Tillemont, t. 7, p. 6, on St. Helena.
A.D. 326.
GOD having restored peace
to his church, by exalting Constantine the Great to the imperial throne, that
pious prince, who had triumphed over his enemies by the miraculous power of the
cross, was very desirous of expressing his veneration for the holy places which
had been honoured and sanctified by the presence and sufferings of our blessed
Redeemer on earth. He accordingly came to a resolution to build a magnificent
church in the city of Jerusalem, as the place which had been most honoured by
the presence, the instructions and miracles, of the Son of God. St. Helena, the
emperor’s mother, out of a desire of visiting the holy places there, undertook
a journey into Palestine in 326, though at that time nearly eighty years of
age: and on her arrival at Jerusalem, was inspired with a great desire to find
the identical cross on which Christ had suffered for our sins. But there was no
mark or tradition, even amongst the Christians, where it lay. The heathens, out
of an aversion to Christianity, had done what they could to conceal the place
where our Saviour was buried. They had heaped upon it a great quantity of
stones and rubbish, besides building a temple to Venus; that those who came
thither to adore him, might seem to pay their worship to a marble idol
representing this false deity. They had moreover erected a statue of Jupiter in
the place where our Saviour rose from the dead, as we are informed by St.
Jerom; which figure continued there from the emperor Adrian’s time to
Constantine’s; which precautions of the persecutors show the veneration which Christians
paid from the beginning to the instruments of our redemption. Helena, being
willing to spare no pains to compass her pious design, consulted all people at
Jerusalem and near it, whom she thought likely to assist her in finding out the
cross; and was credibly informed, that if she could find out the sepulchre, she
would likewise find the instruments of the punishment; it being always the
custom among the Jews to make a great hole near the place where the body of the
criminal was buried, and to throw into it whatever belonged to his execution;
looking upon all these things as detestable objects, and which for that reason
ought to be removed out of sight. The pious empress, therefore, ordered the
profane buildings to be pulled down, the statues to be broken in pieces, and
the rubbish to be removed; and upon digging to a great depth, they discovered
the holy sepulchre, and near it three crosses, also the nails which had pierced
our Saviour’s body, and the title which had been fixed to his cross. By this discovery,
they understood that one of the three crosses was that which they were in quest
of, and that the other two belonged to the two malefactors between whom our
Saviour had been crucified. But, whereas the title was found separate from the
cross, a difficulty remained to distinguish which of the three was that on
which our Divine Redeemer consummated his sacrifice for the salvation of the
world. In this perplexity the holy bishop Macarius, knowing that one of the
principal ladies of the city lay extremely ill, suggested to the empress to
cause the three crosses to be carried to the sick person, not doubting but God
would discover which was the cross they sought for.—This being done, St.
Macarius prayed that God would have regard to their faith, and after his
prayer, applied the crosses singly to the patient, who was immediately and
perfectly recovered by the touch of one of the three crosses, the other two
having been tried without effect. 1 St.
Helena, full of joy for having found the treasure which she had so earnestly
sought and so highly esteemed, built a church on the spot, and lodged it there
with great veneration, having provided an extraordinary rich case for it. She
afterwards carried part of it to the emperor Constantine, then at
Constantinople, who received it with great veneration: 2 another
part she sent or rather carried to Rome, to be placed in the church which she
built there, called Of the Holy Cross of Jerusalem, where it remains to this
day. The discovery of the cross must have happened about the month of May, or
early in the spring. For St. Helena went the same year to Constantinople, and
from thence to Rome, where she died in the arms of her son, on the 18th of
August, 326, as Pagi demonstrates, from Eusebius and Gothefridus. The title was
sent by St. Helena to the same church in Rome, and reposited on the top of an
arch, where it was found in a case of lead, in 1492, as may be read at length
in Bozius. 3 The
inscription in Hebrew, Greek, and Latin is in red letters, and the wood was
whitened. Thus it was in 1492; but these colours are since faded. Also the
words Jesus and Judæorum are eaten away. The board is nine, but must have been
twelve inches long. 4
The main part of the
cross St. Helena inclosed in a silver shrine, and committed it to the care of
St. Macarius, that it might be delivered down to posterity as an object of
veneration. It was accordingly kept with singular care and respect in the
magnificent church which she and her son built at Jerusalem. See the lives of
St. Cyril of Jerusalem, St. Porphyrius of Gaza, &c. St. Paulinus, in his
epistle to Severus, 5 relates
that though chips were almost daily cut off from it and given to devout
persons, yet the sacred wood suffered thereby no diminution. It is affirmed by
St. Cyril of Jerusalem, 6 twenty-five
years after the discovery, that pieces of the cross were spread all over the
earth: he compares this wonder to the miraculous feeding of five thousand men
as recorded in the gospel. Read Gretzer on the Cross. The stately church which
Constantine the Great built at Jerusalem, the rich ornaments of which are
mentioned by Eusebius, 7 was
called the Basilic of the Holy Cross, because it possessed this precious
treasure; the keeper of which was always a venerable priest. It was shown
publicly to the people at Easter. The same was also called the church of the
sepulchre, or of the resurrection; though this was properly only the title of
the holy chapel in it, which stood over the sepulchre or cavern in which our
Saviour was buried, which was in the garden adjoining to Mount Calvary: so that
this great church covered the sepulchre, and was extended so far on Mount
Calvary as also to include the rock Golgotha, and the very place where the
cross of Christ stood at his crucifixion. 8 This
extensive building was enclosed within the walls of Jerusalem when that city
was rebuilt. Constantine also built a church upon Mount Olivet, over the spot
from which our Saviour ascended into heaven. This place was venerated by
Christians from the very time of his death, as much as the fear of their
enemies would permit. And this may account for the industry of the Pagans in
filling up the sepulchre or cavern with stones, heaping rubbish over it to a
considerable height, and setting up the most infamous of their idols over it,
that the Christians might seem to worship a Venus when they came hither to pay
their homage to Jesus Christ. We find the festival of the invention or the
discovery of the cross solemnized in the Latin church ever since the fifth or
sixth century. 9 The
finding of the cross by St. Helena, happened in the year of our Lord 326, in
the twenty-first year of Constantine’s reign, the thirteenth of the pontificate
of Sylvester, and the first after the council of Nice. 10 The
feast of the exaltation of the Cross was kept in May, from the time that it was
triumphantly placed by St. Helena in the church at Jerusalem, upon its
discovery in 326, which continued to the year 335, when the great church of the
resurrection was built at Jerusalem by the orders of Constantine the Great, and
dedicated on the 13th of September that year, as St. Sophronius, (Or. de Exalt.
S. Crucis in Bibl. Patr. Colon. t. 7.) Nicephorus, and the Typic of St. Sabas
mention. The cross was exalted or set up in that church the day following which
was Sunday. Hence both the Greeks and Latins kept this feast on the 14th of
September: and St. Chrysostom’s death is related to have happened on this
festival. After the recovery of the cross by Heraclius, this festival began to
be kept in the Eastern church with greater solemnity and a fast. At Jerusalem
the cross was shown to the people to be adored on Easter Monday, and also in
the middle of Lent, as we learn from St. Sophronius, St. Paulinus, &c. In
the Latin church, this was celebrated on the 3rd of May; whether this was the
day of the discovery of the cross by St. Helena, or of Constantine’s vision or
victory, or of the dedication of the church of the Holy Cross in Rome, is
uncertain.
The cross was chosen by
our dear Redeemer to be the glorious instrument of his victory and triumph over
the devil and sin; and by his death thereon he has purchased for us redemption,
grace, and glory. The cross is his holy standard, under which all his followers
fight his battles; and, according to the holy fathers, will be borne before him
in a triumphant manner, when he shall come in glory to judge the world. The
church professes a very high regard and veneration for this mysterious and
salutary sign, giving it an honourable place in her churches, making frequent
use of it in her holy offices, in the administration of the sacraments, and on
many other occasions: in which particulars she imitates the earliest and purest
ages of Christianity. 11 It
is the remark of St. Jerom, “that if the ark was held in such high veneration
among the Jews, how much more ought the Christians to respect the wood of the
cross, whereon our Saviour offered himself a bleeding victim for our sins?” By
devoutly respecting the sign of the cross, we profess our faith in Christ, who
was crucified for us; we excite our hope in his merits, kindle his love in our
breasts, renew the remembrance of his sacred death, and inflame our meditations
on his adorable passion, in which we learn all virtue and all spiritual
knowledge. What obedience are we here taught! seeing Christ himself “learned
obedience from those things which he suffered.” 12 What
love of God and our neighbour! seeing Jesus has sprinkled his cross with his
blood to seal his new alliance of charity, and to inculcate his own law and a
new commandment. What patience do we here learn! What meekness and humility!
the two things which Jesus commands us particularly to learn of him. And it is
on the cross and in his sacred passion that he has principally set us the most
moving example, and pressed upon us the most endearing precepts of these
virtues. Whence assiduous meditation on the sufferings of Christ is the great
school of Christian perfection. All the saints found in it their comfort and
their joy; in it they continually feasted their souls with the most sweet
fruits of love and devotion; in it they learned to die perfectly to themselves,
and entered into the sentiments of Christ crucified: 13 here
they stirred up their souls to perfect compunction; and placing themselves in
spirit under the cross of their divine Redeemer, they offered their tears and
earnest supplications to the Father, through the Son, who made himself our
sacrifice on this tree: “I have seated myself under the shade of him whom
I desired, and his fruit was sweet to my palate.” 14 Where
did St. Bernard learn his eminent spirit of devotion but in the meditation on
Christ’s sufferings? Where did the glorious St. Austin glean his spiritual
science but, as he himself tells us, in the wounds of his Redeemer? It was in
them that the admirable St. Francis conceived his seraphic ardours. St. Thomas
Aquinas studied his sacred science and virtue in the book of the cross, and
always had recourse to God at the foot of the crucifix. “St. Bonaventure
seems,” says St. Francis of Sales, “when he writes the spiritual breathings of
his heart, all inflamed with love; to have no other paper than the cross, no
other pen than the lance, no other ink than what is dipped in the precious
blood of Christ. With what feeling sentiments did he cry out: It is good always
to abide in spirit before the cross! Let us make to ourselves three tabernacles
in the wounds of our crucified Redeemer, one in his feet, another in his hands,
a third in his sacred side. Here will I rest; here will I watch; here will I
read; here will I converse.” 15 St.
Paul, who was very learned, esteemed all his other science as nothing, and
looked on the knowledge of Jesus Christ crucified as his only learning. “I
judged not myself to know anything among you but Jesus Christ, and him
crucified.” 16 By
being instructed in this mystery, and having the sentiments of Christ crucified
deeply impressed upon his heart, he knew all that he wished to know: it was his
only solicitude and desire daily to improve himself in this one science. 17 The
same apostle, in the transport of his ardent love of the cross, cried
out: “God forbid that I should glory, save in the cross of our Lord Jesus
Christ.” 18 To
glory in a thing is to love it, to esteem it, to place in it our greatness and
happiness. “Every one glories in those things in which he places his
greatness,” as St. Thomas says.—The sacred passion of Christ is the source of
all our happiness and good, and the perfect model and school of all virtue. If
it be the tender object of our devotion, if we love and desire always to
meditate on our Redeemer crucified for us, the sacred instrument of his
triumph, the ensign and trophy of his precious victory, and the principal
emblem of his sufferings which it represents to us, and strongly paints before
our eyes, must be always dear and most amiable to us.
Note 1. Sozomen,
Theodoret, Rufinus. [back]
Note 2. It was out
of a religious respect to the sacred instrument of the death of Christ, that
Constantine, in the twentieth year of his reign, forbade the cross to be used
in the punishment of malefactors in any part of his dominions; which has been
observed ever since throughout all Christendom. [back]
Note 3. Tr. de
Cruce, l. 1, c. 2. [back]
Note 4. See Lipsius
de Cruce, l. 3, c. 14.
The title kept
at our Lady’s in Toulouse, is an imitation of this; but the inscription is in
five, whereas in this it is in three lines. It was the custom of the Romans to
cause the crime for which any one was condemned, to be written and carried
before the criminal to the place of his punishment. Thus Suetonius, speaking of
a criminal, says: (in Caligula, c. 38,) “The title which declared the cause of
the punishment being carried before him.” Dio, speaking of another, says: (b.
54,) “With the title in writing, which declared the cause of his death.” And
St. Attalus, the martyr at Lyons, “was led about the amphitheatre with a tablet
borne before him, on which it was written, This is Attalus the Christian;” as
is related by Eusebius. (Hist. b. 5, c. 1.) Pursuant to this Roman custom,
Pilate ordered the title, expressive of the cause of our Saviour’s crucifixion,
to be carried before him to the place of execution, as well as to be affixed to
the cross. But though he meant it to signify his having brought this punishment
upon himself, for having aspired to the sovereign power; yet, by a particular
direction of divine providence, (as is described by Prudentius, in elegant
verse, Apoth. adv. gentes, v. 381,) it in fact proclaimed him to Jews, Greeks,
and Romans what he really was, their true King,—that they might read, and
reverence him as such. While the malafactor hung bleeding on the cross, it was
usual, by means of a sponge, to apply vinegar to his wounds, that, by its
astringent quality, it might serve to stanch the blood in some degree, and
prevent the criminal being put out of his pain by death sooner than was
intended. The holy sponge, which served for this purpose at our Lord’s
crucifixion, is shown at Rome in the church of St. John Lateran, tinged with
blood, and held in great veneration. The holy lance which opened his sacred
side, is kept at Rome, but wants the point. Andrew of Crete says, (de Exalt.
Crucis,) that it was buried together with the cross. At least St. Gregory of
Tours (l. de Gl. Mart. c. 17,) and venerable Bede (de Loc. Sant. c. 2,)
testify, that in their time it was kept at Jerusalem. For fear of the Saracens
it was buried privately at Antioch, in which city it was found, in 1098, under
ground, and wrought many miracles, as Robert the monk (Hist. Hieros. l. 7,) and
many eye-witnesses testify. It was carried first to Jerusalem, and soon after
to Constantinople. The emperor Baldwin II. sent the point of it to Venice, by
way of pledge for a loan of money. St. Lewis, king of France, redeemed this
relic, by paying off the sum it lay in pledge for, and caused it to be conveyed
to Paris, where it is still kept in the Holy Chapel. The rest of the lance
remained at Constantinople, after the Turks had taken that city, till, in 1492,
the Sultan Bajazet sent it by an ambassador, in a rich beautiful case, to Pope
Innocent VIII., adding, that the point was in the possession of the king of
France.
The crown of thorns was
given by the emperor Baldwin II. to St. Lewis, as to his cousin and great
benefactor, because the city of Constantinople was no longer a place of
security, being sorely pressed by the Saracens and Greeks: also in gratitude
for his extraordinary contributions to the defence of the eastern empire and
the holy places. St. Lewis, afterwards, in requital, voluntarily paid off a
loan which that emperor had borrowed from the Venetians. William of Nangis,
Vincent of Beauvais, and other French historians of that time relate, how this
sacred treasure was, with great devotion, carried in a sealed case by holy
religious men, by the way of Venice, into France. St. Lewis, with the queen’s
mother, his brother, and many prelates and princes, met it five leagues beyond
Sens. The pious king, and Robert of Artois, his second brother, being barefoot
and in their shirts, carried it into that city to the cathedral of St. Stephen,
accompanied by a numerous procession, bathed in tears, which the sentiments of
gratitude and religion drew from their eyes. It was thence conveyed to Paris,
where it was received with extraordinary solemnity. St. Lewis built the Holy
Chapel, as it is called, for its reception, and annexed thereto a rich
foundation of a chapter of canons. He afterwards received from Constantinople
the large portion of the cross which St. Helena had sent thither to her son,
and other precious relics, with which she enriched the same place. Some thorns
have been distributed from this treasure to other churches; and some have been
made in imitation of them. They are usually very long.
The nails with
which Christ was fastened on the cross, have been imitated by a like devotion.
Calvin pretends to reckon fourteen or fifteen held for genuine, but names
several never heard of but by himself, as that of St. Helena in Rome; for this
is the same church with that of the Holy Cross; one at Sienna; one at Venice;
one in the church of the Carmelites in Paris: one in the Holy Chapel; one at
Draguignan: and nobody knows where the village of Tenaille is, where he places
another. Some multiplication of these nails has sprung from the filings of that
precious relic put into another nail made like it, or at least from like nails
which have touched it. The true nail kept at Rome, in the church of the Holy
Cross, has been manifestly filed, and is now without a point, as may be seen in
all pictures of it. St. Charles of Borromæo, a prelate most rigorous in the
approbation of relics, had many nails made like another which is kept at Milan,
and distributed them after they had touched the holy nail. He gave one as a
relic to king Philip II. These are all like that of Rome. St. Gregory the
Great, and other ancient popes, sent raspings of the chains of St. Peter as
relics, and sometimes put something of them into other chains made like them.
F. Honore de St. Marie, a judicious critic, relates a late authentic miracle
performed by a heart made of taffety, in resemblance of the heart of St.
Teresa. As to the true nails, St. Helena threw one into the Adriatic sea, to
lay a violent storm in which she was in danger of perishing, and, according to
St. Gregory of Tours, it immediately ceased. St. Ambrose (de ob. Theod. n. 47,)
and others testify, that her son, Constantine the Great, fixed one in a rich
diadem of pearls, which he wore on the most solemn occasions; and that, for a
protection in his wars and dangers, he set another in a costly bridle which he
used; St. Gregory of Tours says that two were employed in it. It seems most
probable that there were four nails, and that the feet were fastened with two
nails apart, and not across with one. The Romans fixed little broad pieces of
wood on the crosses of malefactors for the feet to rest upon, as Pliny
mentions. See Lipsius, On the Cross.
The pillar at
which our Lord was scourged, was anciently kept at Jerusalem, with other holy
relics, on Mount Sion, as is mentioned by St. Gregory Nazianzen, (Or. 1. in
Julian,) St. Paulinus, (ep. 34,) St. Gregory of Tours, (l. 1, de Glor. Mart. c.
7,) Ven. Bede, (de Locis Sanctis, c. 3;) St. Prudentius, and St. Jerom. It is
shown at Rome through iron-rails, in a little chapel in the church of St.
Praxedes. Over the chapel it is written that cardinal John Columna, apostolic
legate in the East, under pope Honorius III. brought it thither in the year
1223. The pillar is of grey, or black and white marble, one foot and a half
long, and one foot diameter at the bottom, and eight inches at the top, where
is an iron ring to which criminals were tied. Some think it is only the upper
part of that which St. Jerom mentions: but there appear no marks of a fracture.
The Jews scourged criminals, first on the back; then often on the belly, and
also on both sides: which seems to have likewise been the Roman custom.
The blood of
Christ which is kept in some places, of which the most famous is that at
Mantua, seems to be what has sometimes issued from the miraculous bleeding of
some crucifix, when pierced in derision by Jews or Pagans, instances of which
are recorded in authentic histories. See St. Thomas 3, p. 54, a. 2, ad. 3, et
quodl. 5, a. 5. [back]
Note 5. Ep.
12. [back]
Note 6. Cat. 4, 10,
13. [back]
Note 7. Vit.
Constant. l, 3. [back]
Note 8. This sacred
building, raised by Constantine, consisted properly of two churches, the one
called Anastasis, or of the Resurrection or Sepulchre, the other Martyrium, or
of the Cross, which covered the spot where Christ was crucified. For Adamnan,
(l. 1, de Locis Sanctis, c. 4, apud Mabill. Act. Bened. Sæc. 3, part 2, p.
506,) testifies, that they were separated by a little court or passage,
Plateolam. And St. Jerom (Ep. 38, alias 61, ad Pammachium adv. Joan. Hieros. p.
312,) says, that as St. Epiphanius walked from the Anastasis to the cross, the
crowd flocked about him, every one striving to kiss his feet, or touch the hem
of his garment, and presenting to him their little children to bless. See
Sirmondus, in an admirable exposition which he gives of an old medal with the
Greek inscription Anastasis, (Op. t. 4, p. 436 and 704,) and Du Cange. (Diss.
de Nummis infer, ævi, § 66.) Those who with Henry Valesius (ep. de Anastasi et
Martyrio, ad calcem Eusebii, p. 304, ed. 1,) will have these two churches to
have been but one and the same, must allow that they were only joined by a
gallery or court. [back]
Note 9. See the
Bollandists, May 3. [back]
Note 10. This
history of the discovery of the cross, is related by St. Cyril of Jerusalem,
and several other authors above mentioned, who lived in the same age. It is
therefore matter of surprise how James Basnage could so far forget them as to
say, that Gregory of Tours is the first of those who have spoken of it. (Hist,
de Juifs, l. 6, c. 14, sect. 10, p. 1244.) It is objected by some, that
Eusebius makes no mention of it in his history or life of Constantine, though
he describes at large the building of the church of the sepulchre. But he is
often guilty, like Josephus, of capital omissions in his history, to the great
disappointment of his readers. But whether this omission in that place
proceeded from carelessness or design, as from jealousy or any other motive,
his silence ought not to be of any weight against the positive testimonies of
so many unexceptionable witnesses. Montfaucon also takes notice, that Eusebius
himself has clearly mentioned this miraculous event, in his comments on Psalm
lxxxvii. p. 549, where he speaks of miracles wrought in his time near the
sepulchre of Christ, and of the church that was built there by St. Helena. Nor
can this passage be any more suspected of having been foisted in by
interpolation, than that an omission of this fact happened in his historical
works by the fault of transcribers. Nay, a paragraph might bo more easily
passed over by the fault of copiers. [back]
Note 11. See Tert.
de Coron. Militis. [back]
Note 14. Cant. ii.
3. [back]
Note 15. St. Bonav.
l. de Vita Christi. [back]
Note 17. Etsi hoc
solum sciebat, nihil est quod nesciebat. Magnum est scire Jesum crucifixum. S.
Aug. serm. 161, n. 3. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume V: May. The Lives of the Saints. 1866.