samedi 19 mai 2012

Saint PIERRE-CÉLESTIN (CÉLESTIN V), moine bénédictin de spiritualité franciscaine, Pape et confesseur


Saint Célestin V

Pape (192e) en 1294 (+ 1296)

Il y avait deux ans que durait le conclave qui devait élire un pape, mais les factions romaines et les cardinaux soumis à l'empereur germanique n'arrivaient pas à s'entendre sur un nom. Devant les menaces, ils élurent un saint vieillard qu'ils tirèrent de sa cellule monastique. Il arriva à Aquila monté sur un âne et comprit bien vite qu'il n'était pas fait pour cette charge. Au bout de six mois, il donna sa démission et fut enfermé par son successeur, Boniface VIII dans le château de Fumone à Agnani. Il y resta dix mois avant de mourir en disant "Je n'ai jamais eu de cellule où l'on put aussi bien prier."

Le 5 juillet 2014, en Molise, le pape François rend hommage à Célestin V, le premier pape 'renonciateur': Fra' Pietro da Morrone, un ermite devenu pape (en italien).

Au château de Fumone, près d'Alatri dans le Latium, en 1296, la naissance au ciel de saint Pierre Célestin. Alors qu'il menait une vie d'ermite dans les Abruzzes, la renommée de sa simplicité et de ses miracles le firent élire comme pontife romain à l'âge de quatre-vingts ans. Il prit le nom de Célestin V, mais il abdiqua la même année, préférant revenir à sa solitude. Il termina sa vie, enfermé dans un château, entièrement isolé du monde.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/7026/Saint-Celestin-V.html

Détail du panneau central d'un triptyque représentant saint Pierre Célestin (pape Célestin V) et des moines.
Castello di Casaluce, Campania


SAINT PIERRE-CÉLESTIN

Pape

(1221-1296)

Pierre, le onzième des douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit en 1221; il reçut une éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.

Tout enfant, il racontait naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des Anges et de la Sainte Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un temps de famine, d'aller couper du blé à l'époque où il était encore vert; Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.

Jeune encore, il résolut de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus; puis il gravit une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.

Pendant trois ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de découragement, de sensualité, de volupté; mais il était fortifié par les fréquentes visions des Anges. Il consentit à recevoir le sacerdoce, afin de trouver dans l'Eucharistie un soutien contre les tentations.

La sainteté du solitaire lui attira des disciples: ce fut l'origine de cette branche de l'Ordre de Saint-Benoît, dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des bienheureux esprits.

Bien plus austère que ses religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur; jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois tous les trois jours. Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la terre: une voix céleste vint lui ordonner de diminuer cette pratique excessive de la mortification.

Après une vacance inouïe du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le pauvre moine au fond de son désert. Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite; mais, quelques mois après, se jugeant au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de moine et voulut retourner dans sa solitude, où il mourut.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pierre-celestin.html

Le Pape Celestin V en prière. Miniature. Vaticinia de Pontificibus. 1425-1450, 
28.5 x 19.5, Florence. Harley 1340 f. 3.The British Library, Londres


Saint Célestin V, l’inspirant témoignage d’un ermite devenu Pape

François se rend dimanche 28 août à L’Aquila, dans les Abruzzes, au centre de l’Italie. C’est là que repose saint Célestin V, un pape du 13e siècle relativement méconnu du grand public, mais dont l’existence à de quoi interpeller: ermite, il devint Successeur de Pierre à 85 ans avant de démissionner cinq mois plus tard. Les derniers papes sont chacun allés se recueillir sur sa tombe. L’historien Paul Bertrand nous fait découvrir ce personnage qui a retenu leur attention.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Il sera le quatrième pape depuis Paul VI à rendre hommage à Célestin V. Si l’on ne sait pas encore si François ira se recueillir devant sa châsse, conservée en la basilique Santa Maria di Collemaggio, il est certain qu’il s’inscrira dans son sillage en ouvrant le pardon célestinien, cérémonie instaurée en 1294 par le Pontife italien.

Saint Célestin V, peu connu des francophones, est encore très populaire dans la péninsule italienne, en particulier dans la région montagneuse des Abruzzes où il repose. Son parcours fut atypique: né Pietro di Morrone dans une famille paysanne, il devint ermite et fut le fondateur d’un ordre religieux – appelé plus tard les Célestiniens -, qui suit la règle de saint Benoît mais est de spiritualité franciscaine. Il monta sur le trône de Pierre à 85 ans et finit par renoncer à sa charge, après un pontificat de cinq mois et huit jours. Comment a-t-il pu passer d’une grotte isolée en Italie centrale à l’imposant Palais du Latran ? Les explications de Paul Bertrand, professeur d'Histoire médiévale et d'Histoire de l'écriture médiévale à l'université catholique de Louvain-la-Neuve, en Belgique.

C'est un peu un hasard, somme toute. Pietro di Morrone ne se destinait pas à de grands honneurs, mais l'époque est marquée par une profonde crise: depuis deux ans déjà  - 27 mois au total -, l'Eglise catholique n'a pas de pape. Le trône pontifical est vacant, et les différentes familles cardinalices ne parviennent pas à s'accorder sur le choix d'un pontife. Les roi d'Aragon et de Sicile se disputent, sans parvenir à trouver de solution.

C'est dans ce contexte difficile que survient l'ermite. Lui avait envoyé une lettre au conclave pour expliquer [aux cardinaux] qu'il était temps de choisir un pape. Ces derniers ont sauté sur l'occasion, se disant qu'il était peut-être la bonne personne, que le célèbre ermite pourrait les tirer d'affaire. Cet homme pieux, une personne de très grande réputation spirituelle, pourrait justement aider [l'Eglise] à sortir de cette crise. Et c'est ainsi que de nulle part surgit Pietro di Morrone, futur Célestin V.

Célestin V reste Pape cinq mois et huit jours. Qu'est-ce qui a marqué ce court pontificat ?

«Ce qui a surtout marqué le pontificat, c'est la simplicité avec laquelle Célestin V a régné. Une simplicité qui n'a pas été bienvenue, parce qu'il n'avait aucune compétence technique. Probablement même connaissait-il très mal le latin. Il a surtout essayé de suivre un chemin qui lui semblait important personnellement. Il a été aussi un peu manipulé, notamment par le roi de Sicile qui lui a un peu dicté la marche à suivre, lui [Célestin V] étant un peu dépourvu face au poids du pouvoir dans ce monde pontifical auquel il n'était absolument pas accoutumé. Et il s'est un peu laisser manipuler.

Mais à côté, il y a surtout cette volonté de sa part de soutenir d'abord son ordre religieux à lui, et aussi toute une dynamique spirituelle très particulière, qui est la dynamique des franciscains spirituels. C'est un peu comme ça qu'on va le voir, comme celui qui va lancer une série de soutiens forts pour la spiritualité, notamment au niveau franciscain, la spiritualité au sein de son ordre. Et à côté de cela, il y a ce sentiment général qui est une grande simplicité, qui parfois confine à la naïveté, ou en tout cas confine à un manque de «technicité» pourrait-on dire de nos jours.»

Célestin V renonce à sa charge le 13 décembre 1294. Qu'est ce qui le pousse à prendre cette décision et comment est-elle perçue?

«Pas tellement comme un coup de tonnerre, parce qu'on s'y attendait un peu. Cela faisait déjà quelque temps que Célestin expliquait qu'il n'était pas vraiment à sa place. Il avait déjà tenté auparavant d'organiser une sorte de triumvirat de direction de l'Église durant lequel il se mettrait en retrait. Cela s’était très mal passé, évidemment. Donc là, on s'attendait à ce que quelque chose se passe.

Que s'est-il réellement passé pour qu'il démissionne? Plusieurs choses. Probablement, d'une part, cette certitude - qui était ancrée en lui - qu'il n'était pas adapté pour cette charge qui lui semblait écrasante, et elle l'était pour lui, c'est une évidence. Il était tout sauf stupide, à coup sûr, quand on voit la façon dont il a pu gérer à la fois la création de son ordre et la façon dont il a construit cette spiritualité jusque-là. C'était quelqu'un d'intelligent, de profondément intelligent. Il a donc senti, il a dû voir, qu'il était sous contrôle du roi de Sicile. Il a dû sentir que les différents cardinaux s'opposaient à lui.

Et puis il y avait aussi son successeur, le futur Boniface VIII - Benedetto Caetani - qui est membre de ces grandes familles romaines qui se disputent le pouvoir avec une grande agressivité, et qui était sur les "starting blocks": il n'attendait qu'une chose, c'est de devenir Pape, un Pape fort, un Pape sûr de lui, un technicien, totalement à l'opposé de Célestin. Il aurait œuvré dans l'ombre pour convaincre Célestin qu'il était possible de quitter le pouvoir. Et pour ça, il lui a donné toute une série d'arguments, il lui a dit "ça, s'est déjà fait": évidemment, c'était des légendes, mais il lui a dit "ça s'est déjà fait auparavant, le Pape Clément a déjà démissionné, donc tu peux le faire". Et à la fin, Célestin s'est rendu à l'évidence: il le fallait, il le faut. Et c'est ainsi que les choses se sont mises en place.

Cela a été évidemment un coup dur, parce qu'après, ça s’est très mal passé. Il y a eu une série de réactions très fortes, notamment chez les théologiens. Il y a eu plusieurs discussions théologiques très fortes, notamment à l'université de Paris. Ça a également été discuté parce qu'on savait que son successeur était Boniface VIII, dont la vision du pouvoir était radicalement différente de celle de Célestin… Il passait très mal, Boniface VIII, il passait très mal. Et donc tout le monde s'est dit dès le départ - les cardinaux, les princes – "est-ce qu'on n'a pas été un peu trop vite en acceptant la démission de Célestin?" Il y a donc eu toute une crise qui a suivi l'abdication. Une crise qui s'est résolue tout simplement par la montée en puissance de Boniface, et puis par l'oubli, en quelque sorte, de Célestin, qui d'ailleurs, deux ans après, meurt en retrait du monde.»

Il meurt en 1296 et il est canonisé en 1313. Comment comprendre la rapidité de cette canonisation, surtout s'il meurt dans l'oubli?

«Il meurt dans l'oubli politique, mais il ne meurt pas dans l'oubli spirituel ni dans l'oubli populaire, dans l'oubli de la dévotion populaire. Il avait une très grande réputation, une réputation de sainteté, déjà de son vivant. Il y avait plein de gens autour de lui, aussi bien des clercs, mais également des laïcs, qui étaient fascinés par ce personnage porteur d'une spiritualité sinon aussi forte, en tout cas très similaire à celle de François d'Assise. Fascinés par sa dynamique spirituelle, fascinés également par ce personnage qui semblait être réellement ce que l'on appelait le «Pape angélique», celui qui allait sortir l'Église de cette frénésie de pouvoir et d'argent, qui semblait tout à fait évidente alors, et qui faisait peur à beaucoup de gens.

Son retrait est presque davantage perçu comme une sorte de dénonciation d'un pouvoir excessif. Ce n'est pas pour rien, d'ailleurs, que le pauvre Célestin V est mort enfermé ou presque - en tout cas sous clef, dans un endroit très retiré. C'est parce que Boniface VIII ne voulait pas qu'il sorte, sinon, il aurait pu être objet de l’attention de beaucoup, et notamment de ses opposants, ce qui risquait de créer un schisme. Donc on est là devant quelqu'un qui est à la fois reconnu comme un grand saint déjà de son vivant, un grand fondateur, un grand personnage italien - qui, pour nous, semble un peu lointain, mais qui pour les Italiens, reste quelqu'un d’absolument essentiel. Toutes ces raisons conjointes expliquent cette dynamique populaire et cléricale très forte qui va déboucher sur cette canonisation, très rapide en effet.»

Quel héritage laisse Célestin V?

«Son action directe n'a pas abouti. Son ordre n'a pas connu cette diffusion extraordinaire qu'on aurait pu espérer, similaire à celle de l’ordre de François. Les franciscains spirituels vont être mis au pas dans les années qui vont suivre, la spiritualité millénariste va se trouver fortement attaquée… Donc, on ne peut pas vraiment dire qu'il y a un héritage direct. Mais il y a un héritage indirect: il a apporté une pierre de plus dans ce discours d'une Église à réformer d'un point de vue spirituel, une pierre de plus dans ce discours qui se trouve donc renforcé. Et il y a plein d'autres personnes avant lui, François d'Assise le premier, qui vont jouer dans cette ligne-là. L'édifice va alors être suffisamment solide pour contrebalancer l'édifice de pouvoir après la grande crise du schisme, à partir du moment où avec Martin V, et d'autres encore, on va [commencer] la réforme de l'Église, à partir du XVIᵉ siècle avec le Concile de Trente.»

Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI se sont rendus sur la tombe de Célestin V à L'Aquila, et maintenant le Pape François. Comment percevez-vous cet intérêt de la part des Papes d'aujourd'hui pour ce Pape d'il y a sept siècles?

«Chacun y est probablement allé avec sa propre vision du monde. Il est probable que Paul VI ou Jean Paul II avaient une vision très différente de celle de Benoît XVI. Benoît XVI dont a fait des liens forts entre sa décision propre de démissionner et sa présence à L'Aquila. Quant à François, c'est encore autre chose. Dans tous les cas, ce qu'ils reconnaissent, ou ce qu'ils veulent reconnaître, c'est l'importance d'une dévotion populaire italienne très forte. Pour Benoît, il y avait évidemment aussi la renaissance de la dévotion après le grand tremblement de terre.

Il y a probablement aussi, quelque part en arrière-plan, cette idée d'une Église encore à réformer et de ce personnage simple qui peut être un modèle de papauté, un modèle de pouvoir qui refuse le pouvoir. C'est cette vision d'un pouvoir vécu non pas comme une fin en soi, mais comme une charge par rapport à laquelle il faut être de la plus extrême humilité. Je pense que c'est cette question de l'humilité, devenue fondamentale maintenant pour le pouvoir au sein de l'Église, qui est en jeu ici, en grande partie.»

Finalement, un Pape du XIIIᵉ siècle, mais toujours très actuel…

«Célestin V est probablement un personnage qui a davantage de poids au sein de l'Église, davantage d'importance, que ce que l'on ne pense, et je l'ai découvert au fil de ses actions. Nous sommes face à une transformation du monde au cours du XIIIᵉ siècle - un XIIIᵉ siècle qu'on a un peu oublié de nos jours, mais qui est capital pour l'histoire du christianisme. Le XIIIᵉ siècle est le siècle de la construction d'un christianisme structuré avec une spiritualité très forte, et surtout avec une ouverture aux fidèles, avec l'émergence de la parole donnée aux fidèles. Comme le disait André Vauchez, de la Parole inspirée, de la prédication.

En ce sens-là, Célestin V est le dernier feu, le dernier grand feu brûlant de cette spiritualité en construction tout au long du XIIIᵉ siècle. Et c'est peut-être une des raisons fondamentales qui expliquent l'intérêt que lui portent les fidèles et le Souverain Pontife encore à l'heure actuelle, c'est parce qu'il est vraiment l'héritier de ce XIIIᵉ siècle brûlant.»

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-08/pape-celestin-v-entretien-histoire-l-aquila-papaute.html

Giulio Cesare Bedeschini  (–1640), San Papa Celestino V, 1613, National Museum of Abruzzo

Giulio Cesare Bedeschini, San Papa Celestino V, papa, 1613 ca, olio su tela; L'Aquila, Museo Nazionale d'Abruzzo


St Pierre Célestin, pape et confesseur

A Ferentino, en 1296, déposition de saint Pierre ermite, qui fut pape de juillet à décembre 1294 sous le nom de Célestin V.

Canonisé à Avignon par Clément V en 1313, d’abord honoré comme simple confesseur et non pontife : ‘Sancti Petri, confessoris, olim Celestini, papæ’ annonce le calendrier de la chapelle papale du XIVe siècle.

En 1668 : fête de Saint Pierre Célestin, pape.



Leçon des Matines avant 1960

Pierre, nommé Célestin, du nom qu’il prit lorsqu’il fut élu Pape, naquit de parents honnêtes et catholiques à Isernia dans les Abruzzes. A peine adolescent, il se retira dans le désert pour garantir son âme des séductions du monde. Là, il se nourrissait l’esprit de contemplation, réduisait son corps en servitude, et portait sur lui une chaîne de fer. Il institua, d’après la règle de saint Benoît, la congrégation connue depuis sous le nom de Célestins. Il ne devait pas demeurer caché, et c’est de sa solitude, qu’à son insu et malgré son éloignement, il fut appelé à occuper la chaire de saint Pierre. L’Église romaine avait été longtemps sans pasteur : il fut placé à sa tête, comme on place la lumière sur le chandelier ; tout le monde en fut non moins étonné que ravi. Élevé à la dignité sublime du pontificat, Pierre sentit que la multitude des affaires lui permettait à peine de vaquer à ses méditations, et il renonça volontairement aux honneurs et aux charges. Ayant repris son ancien genre de vie, il s’endormit dans le Seigneur. Sa belle mort fut rendue plus glorieuse encore par l’apparition d’une croix lumineuse que l’on vit briller dans les airs devant la porte de sa retraite. Pendant sa vie et après sa mort il fit d’éclatants miracles : ils furent examinés suivant les règles, et Clément V l’inscrivit au nombre des Saints, onze ans après sa mort.

Statua di San Pietro Celestino V Papa a Urbino.

The statue of Pope Saint Celestine V in Urbino.


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

A côté de Léon, l’insigne Docteur, Jésus ressuscité appelle en ce jour l’humble Pierre Célestin, Pontife suprême comme Léon, mais à peine assis sur la chaire apostolique, qu’il en est descendu pour retourner au désert. Entre tant de héros dont est formée la chaîne des Pontifes romains, il devait s’en rencontrer à qui fût donnée la charge de représenter plus spécialement la noble vertu d’humilité ; et c’est à Pierre Célestin que la grâce divine a dévolu cet honneur. Arraché au repos de sa solitude pour être élevé sur le trône de saint Pierre et tenir dans ses mains tremblantes les formidables clefs qui ouvrent et ferment le ciel, le saint ermite a regardé autour de lui ; il a considéré les besoins de l’immense troupeau du Christ, et sondé ensuite sa propre faiblesse. Oppressé sous le fardeau d’une responsabilité qui embrasse la race humaine tout entière, il s’est jugé incapable de supporter plus longtemps un tel poids ; il a déposé la tiare, et imploré la faveur de se cacher de nouveau à tous les regards humains dans sa chère sollicitude. Ainsi le Christ, son Maître, avait d’abord enfoui sa gloire dans une obscurité de trente années, et plus tard sous le nuage sanglant de sa Passion et sous les ombres du sépulcre. Les splendeurs de la divine Pâque ont tout à coup dissipé ces ténèbres, et le vainqueur de la mort s’est révélé dans tout son éclat. Mais il veut que ses membres aient part à son triomphe, et que la gloire dont ils brilleront éternellement soit, comme la sienne, en proportion de leur empressement à s’humilier dans les jours de cotte vie mortelle. Quelle langue pourrait décrire l’auréole qui entoure le front de Pierre Célestin, en retour de cette obscurité au sein de laquelle il a cherché l’oubli des hommes avec plus d’ardeur que d’autres ne recherchent leur estime et leur admiration ? Grand sur le trône pontifical, plus grand au désert, sa grandeur dans les cieux dépasse toutes nos pensées.

Vous avez obtenu l’objet de votre ambition, ô Célestin ! Il vous a été accordé de descendre les degrés du trône apostolique, et de rentrer dans le calme de cette vie cachée qui avait si longtemps fait toutes vos délices. Jouissez des charmes de l’obscurité que vous aviez tant aimée ; elle vous est rendue avec tous les trésors de la contemplation, dans le secret de la face de Dieu. Mais cette obscurité n’aura qu’un temps, et quand l’heure sera venue, la Croix que vous avez préférée à tout se dressera lumineuse à la porte de votre cellule, vous invitant à prendre part au triomphe pascal de celui qui est descendu du ciel pour nous apprendre que quiconque s’abaisse sera élevé. Votre nom, ô Célestin, brillera jusqu’au dernier jour du monde sur la liste des Pontifes romains ; vous êtes l’un des anneaux de cette chaîne qui rattache la sainte Église à Jésus son fondateur et son époux ; mais une plus grande gloire vous est réservée, celle de faire cortège à ce divin Christ ressuscité. La sainte Église, qui un moment s’est inclinée devant vous pendant que vous teniez les clefs de Pierre, vous rend depuis des siècles et vous rendra jusqu’au dernier jour l’hommage de son culte, parce qu’elle reconnaît en vous un des élus de Dieu, un des princes de la céleste cour. Et nous aussi, ô Célestin ! nous sommes appelés à monter là où vous êtes, à contempler éternellement comme vous le plus beau des enfants des hommes, le vainqueur de la mort et de l’enfer. Mais une seule voie peut nous y conduire : celle que vous avez vous-même suivie, la voie de l’humilité. Fortifiez en nous cette vertu, ô Célestin ! et allumez-en le désir dans nos cœurs. Substituez le mépris de nous-mêmes à l’estime que nous avons trop souvent le malheur d’en faire. Rendez-nous indifférents à toute gloire mondaine, fermes et joyeux dans les abaissements, afin qu’ayant « bu l’eau du torrent », comme notre Maître divin, nous puissions un jour, comme lui et avec vous, « relever notre tête [1] » et entourer éternellement le trône de notre commun libérateur.

[1] Psalm. CIX, 7.

Portait of en:Pope Celestine V in the en:Basilica of Saint Paul Outside the Walls, Rome


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Déjà avant ce saint moine, fils spirituel du patriarche saint Benoît, plusieurs autres papes, saint Pontien par exemple, saint Martin, Jean XVIII et Benoît IX, en des circonstances qui leur rendaient personnellement des plus difficiles le gouvernement de l’Église, avaient abdiqué le suprême pontificat. Au XIIIe siècle, ces cas avaient été presque oubliés, et les canonistes discutaient pour savoir si une telle renonciation fut jamais permise au pape. Célestin V, en une constitution solennelle, résolut la question dans le sens de la tradition romaine primitive, après quoi, invoquant en sa faveur un semblable droit, il déposa les vêtements pontificaux et retourna aux anciens exercices de sa vie monastique.

On l’accusait d’excessive simplicité dans les affaires, — de plenitudine simplicitatis plutôt que potestatis, — comme disaient avec malice ses adversaires ; et lui-même ne méconnaissait pas la vérité de cette imputation. Mais Dieu, et durant son pontificat, et surtout après son humble abdication, se plut à l’illustrer par une abondance de miracles. Quand, par ordre de Boniface VIII, Célestin fut conduit au château de Fumone qui devait lui servir de résidence, il opéra de très nombreuses guérisons durant le voyage ; il semblait que Dieu se plût à exalter la grandeur de son sénateur dans la mesure où le monde méconnaissait ses hauts mérites (+ 1296).

La messe [avant 1942] est du Commun des Confesseurs Pontifes : Statuit, comme le 4 février, avec la première collecte propre. L’Évangile est du Commun des Abbés, pour rappeler la renonciation de Célestin à la suprême dignité de l’Église, en vue de retourner à l’humilité du froc monastique si hautement glorifié par ses vertus.

Dans la Divine Comédie, Dante, emporté par sa haine de partisan, met dans l’enfer ... l’ombra di celui che fece per viltade il gran rifiuto.

L’Église, au contraire, loua l’humilité du pape Célestin et le proposa même à l’imitation des fidèles, car il est plus prudent et plus sûr de servir le Seigneur dans la simplicité du cœur, que d’ambitionner des places élevées et de graves responsabilités, auxquelles peut-être nos pauvres épaules ne sont ni préparées ni proportionnées.

Prière. — « O Dieu qui, ayant élevé au faîte du pontificat suprême le bienheureux Pierre Célestin, lui avez appris à préférer une vie humble ; faites que, méprisant à son exemple toutes les choses du monde, nous méritions d’arriver heureusement aux récompenses réservées aux humbles. Par notre Seigneur, etc. » Ne pas ambitionner les honneurs et les charges est certes l’indice d’une âme humble ; mais renoncer, comme saint Célestin, à la suprême Chaire pontificale, quand semblaient de plus en plus l’illustrer une éminente sainteté, la vénération des peuples, le don des miracles, c’est le signe d’une âme qui, habituellement absorbée dans la contemplation de Dieu, s’est solidement abîmée dans la connaissance de son néant. Toute la grandeur de la terre n’arrive pas à enorgueillir de telles âmes.

San Papa Celestino V,

Saint Peter Celestine. Engraving


Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Saint Pierre. — Jour de mort : 19 mai 1296, Tombeau : à Aquila (Abruzzes), dans l’église de Sainte-Marie di Collemaggio. Image : On le représente en pape, avec une colombe ou bien avec un diable qui le trouble au moment où il écrit. Vie : Le pieux solitaire Pierre de Morone, fondateur de l’Ordre des Célestins, fut élu pape le 5 juillet 1294, après la mort de Nicolas V, dans un conclave qui avait duré plus de deux ans. Il prit le nom de Célestin V. L’élection de cet homme, qui était sans doute un saint, mais ne connaissait ni le monde ni les hommes, ne s’explique que par l’embarras où on se trouvait et aussi, semble-t-il, par les intrigues de Charles II, roi de Naples. Il apparut bientôt que le choix n’était pas heureux. Célestin sentit que ses épaules étaient trop faibles pour cette lourde charge. Il abdiqua (13 décembre 1294, cinq mois après l’élection) et il retourna à sa chère et simple vie monastique. Son successeur, Boniface VIII, craignant avec raison que ses adversaires ne se servent du saint pour créer un schisme, le fit garder étroitement et l’enferma dans le château de Fumone, près d’Anagni. Il y trouva une cellule semblable à celle qu’il avait dans son ermitage. Il passa ses dernières années, jusqu’à sa mort, dans une pénitence austère.

Pratique : « Avoir préféré à la plus haute dignité ecclésiastique la vie d’humilité », voilà l’événement principal dans la vie du saint que l’Église nous fait admirer dans l’oraison du jour et qu’elle nous demande d’imiter à notre manière. — La messe est du commun des Souverains Pontifes, sauf la première oraison, dont nous venons de donner la teneur.

SOURCE : http://www.introibo.fr/19-05-St-Pierre-Celestin-pape-et


Investiture of San Papa Celestino V, titled "Allegory of the Coronation of Celestine V


SAINT PIERRE CÉLESTIN.

Voici un saint peu connu et qui réunit une foule de qualités propres á faire connaître un homme. Sa vie naturelle, sa vie surnaturelle, sa vie sociale, tout en lui est extraordinaire. Il lui arrive plusieurs événements qui n’arrivent qu'à lui dans l’histoire. Il est caractérisé par des faits singuliers et illustres qui auraient dû le désigner à l’attention universelle. Cependant il a échappé á l’admiration, comme si la passion de fuir la gloire, qui fut la passion de sa vie, l’eût poursuivi, quant á la face humaine de la gloire, même après sa mort.

ll est le seul, dans l’histoire, qui, simple religieux et simple solitaire, a été placé soudainement sur la chaire de saint Pierre. II est le seul dans l’histoire qui, placé sur la chaire de saint Pierre, ait abdiqué spontanément le souverain pontificat, que personne ne lui disputait.

Le P. Giry l’appelle le Phénix de l’Église, celui qui est seul de son espèce. Le nombre et la grandeur de ses miracles font aussi de lui un prodige parmi les prodiges. Cependant l’histoire, si prodigue de son attention, de ses souvenirs et de ses paroles, semble en avoir été avare vis-à-vis de lui.

Puisque les miracles illustrent sa vie, nous sommes certains d’avance que la simplicité illustrera spécialement son âme; et cette habitude des choses divines, s’il est permis de s’exprimer ainsi, n’est pas démentie en cette occasion. Je dis : habitude, je pourrais dire : loi. Il faut seulement se souvenir que toute loi a des exceptions et que celui qui la pose n’est jamais lié par elle.

Saint Pierre Célestin était du bourg d’Isernie, dans la province de l'Abruzze, en Italie. Son père s’appelait Angevin, sa mère Marie. ils eurent douze enfants. C’était une famille de laboureurs. On arriverait á un chiffre considérable, si l’on comptait les saints qui ont passé leur enfance au milieu des brebis, au milieu des boeufs, au milieu des champs et loin des villes. Pierre était le onzième des douze. Il perdit son père de bonne heure. Sa mère le choisit pour remplacer dans l’étude des lettres son second fils qui n’y réussissait pas. Ce fut dans toute la région un tollé général contre la résolution prise par la veuve d'envoyer aux écoles son onzième fils. On tâcha de fui prouver que cela n’avait pas le sens commun ; la veuve, qui ne savait peut-être quelle raison humaine donner, conserva cette obstination particulière que l’on a, sans trop savoir pourquoi, quand on obéit á un ordre supérieur. Son mari apparut la nuit à un de ses voisins, et lui dit de confirmer sa femme dans sa résolution.

Quant à Pierre, il grandissait dans le silence, dans l’étude, et, sans s’en douter, devenait un saint. Il recevait quelquefois, dans ses prières, la visite d'un saint, la visite d’un ange, la visite de la Vierge, et ne s’en étonnait pas le moins du monde. Il était assez profond pour trouver cela tout simple. Quoi de plus simple, en effet ?

Il racontait ses visions á sa mère avec la même candeur qu’il nous les a racontées á nous-mêmes, dans le manuscrit de ses confessions ; car il a écrit la première partie de son histoire, et il la terminait quand on est venu le chercher pour le placer sur le trône pontifical.

Je reviendrai tout á l’heure sur les détails de sa jeunesse. Jetons d’abord un coup d’oeil d’ensemble sur sa vie.

Il se retira dans le désert de Morron. Le bruit de sa sainteté s’éleva comme un murmure et grandit comme un tonnerre. Ce fut cette gloire qui le porta sur le trône, et aucune intrigue humaine, ni même aucun calcul, ni aucune pensée venant de lui, fût-ce la plus légitime, n’intervint. Le solitaire de Morron n’agissait sur l’esprit des hommes que d’une façon surnaturelle. Du désert de Morron, Pierre passa au désert de Magella. Beaucoup se mirent sous sa conduite. Il se forma un couvent qui s’appela le couvent des Célestins, et ainsi fut fondé l’ordre qui porte ce nom. On bâtit une église. La dédicace fut faite par les anges. Si on eût annoncé alors á Pierre qu’il serait bientôt le successeur de l’autre Pierre, de Pierre le pêcheur, l’apôtre et le Pape, il eût peut-être répondu : Comment cela se fera-t-il ? car je suis étranger en ce monde. C’était cette séparation même qui allait appeler sur cette tête cachée, lointaine et recouverte, le choix de Dieu et le choix des hommes.

En l’an 1214 fut célébré le second concile de Lyon. On parla de casser certains ordres religieux, qui paraissaient établis sans l’approbation du Saint-Siège, particulièrement l’ordre des Flagellants. Comme quelques personnes croyaient que la menace allait s’étendre aux Célestins, Pierre se rendit au concile, et lâ, en présence du pape Grégoire X, il soutint ses constitutions.

Mais il avait á son service autre chose que des paroles, et il le prouva en cette occasion. La discussion fut singulièrement abrégée par un miracle que nous retrouverons dans la vie de saint Goar. Comme Pierre Célestin se préparait à célébrer la messe devant le Pape, les ornements simples qu’il portait dans sa solitude lui revinrent á l’esprit, et au même instant lui revinrent miraculeusement entre les mains. Et comme il ôtait un ornement offert par les hommes pour revêtir l’ornement offert par les anges, l’ornement riche qu’il dépouillait resta suspendu en l’air, pendant la messe, sans qu’aucune forcé visible apparût pour le soutenir, Saint Goar, qui avait suspendu sa chappe à un rayon de soleil, prouva par là, sans le vouloir, son innocence méconnue. Saint Pierre Célestin fut protégé par un moyen analogue. Le rayon de soleil rendit témoignage á la lumière invisible qui habitait dans l’âme du saint.

La cause fut jugée, pour saint Pierre Célestin, par le procédé simple du miracle. Le solitaire revint dans la solitude.

Cependant Pierre fuyait la gloire qui le cherchait. Ne trouvant pas sa solitude assez profonde, il alla demander au désert une séparation plus profonde. Mais comme le désert cessait d’être désert, dès qu’il y résidait, il retourna á Morron par égard pour ceux qui venaient lui demander secours. Car dans la solitude la plus reculée il n’échappait pas à la foule ; seulement la foule se fatiguait à sa recherche, au lieu de le trouver facilement.

Le siège apostolique était vacant. Depuis plus de deux ans, Nicolas IV était mort. Les cardinaux assemblés à Pérouse ne pouvaient s’accorder sur le choix du nouveau pontife. Enfin il se passa en eux un événement intérieur qui détermina un événement extérieur. Contrairement à toute attente, contrairement à toute habitude, contrairement aux usages, contrairement á cette coutume inhérente à l’homme de ne choisir que dans un certain cercle tracé d’avance pour le choix, les cardinaux trouvèrent à la fois dans leur coeur et sur leurs lèvres le nom d’un simple religieux, d’un simple solitaire, et Pierre de Morron fut acclamé. Rien ne le désignait que le Saint-Esprit, et sa gloire était de n’avoir aucune gloire humaine. Quand on vint trouver Pierre pour le tirer de sa solitude et le placer sur le trône apostolique où les hommes et les anges l’attendaient, il ne refusa pas ; mais il demanda le temps de la réflexion et de la prière. Il retourna dans un plus profond désert, pour se préparer à Rome et au trône. Charles II, roi de Naples, André III, roi de Hongrie, vinrent en personne, et le supplièrent d’accepter. S’il refusait, l’Église allait être précipitée dans des troubles nouveaux. Cette dernière considération l’emporta, et l’attrait de la solitude fut vaincu par l’attrait de la charité. Celui qui pendant longtemps avait hésité à dire la Messe, consentit à faire les fonctions non-seulement de Prêtre, mais de Prêtre souverain. Cet homme est destiné á trembler toute sa vie devant les choses divines, et à vaincre son tremblement à force d’amour et d’obéissance. Quand il avait hésité devant le sacrifice de la Messe, il avait consulté les hommes, et les hommes ne l’avaient pas rassuré : leurs paroles étaient restées sans effet suffisant. Il avait fallu une voix divine. C’était pendant le sommeil que la voix divine avait parlé. « Je ne suis pas digne, disait Pierre, d’offrir le saint sacrifice. — Et qui donc, avait répondu la voix, et qui donc en est digne? Sacrifie, malgré ton indignité, mais sacrifie dans la crainte. »

Quand il s’agit du souverain pontificat, les voix royales décidèrent Pierre ; la voix divine qui avait parlé directement et la nuit pour qu’il osât dire la messe, parla le jour et indirectement par la voix des rois et des hommes, pour qu’il osât monter sur le trône.

Quand il fallut quitter la solitude et faire le voyage, Pierre monta sur un âne, et l’entrée de Jésus-Christ á Jérusalem dut se présenter au souvenir des populations. Quand Pierre descendit de sa monture, un paysan plaça sur l’âne son fils boiteux des deux jambes, et l’enfant fut guéri.

Le couronnement du Pape eut lieu le jour de saint Jean-Baptiste, et saint Jean-Baptiste avait toujours été le saint de sa prédilection.

Il fallut s’occuper d’affaires. Pierre ne recula pas. Il trouvait tous les courages dans la charité.

Il créa des cardinaux, parmi lesquels beaucoup de cardinaux français : par exemple, Bérault de Jour, archevêque de Lyon; Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges ; Jean Lemoine, du diocèse d’Amiens ; Guillaume Ferrier, prévôt de Marseille; Nicolas de Nonancourt, parisien; Robert, vingt-huitième abbé de Cîteaux, et Simon, prieur de la Charité-sur-Loire. Thomas de l’Abruzze, et Pierre d’Aquila, religieux de son ordre, furent promus à la même dignité.

Pierre Célestin s’était résigné á l’administration. Il tint des consistoires, il distribua des bénéfices, Il gouverna et subit les honneurs du gouvernement. Cependant le bruit qui l’entourait était dominé en lui par la voix plus haute de son grand silence intérieur, et il lui semblait que cette voix sans parole le rappelait dans la solitude. Il acceptait le trône comme une épreuve, mais il ne tarda pas à se demander si Dieu lui imposait pour toujours cette épreuve dont il ne sentait en lui-même ni la nécessité ni la saveur. Il lui semblait que sa vie nouvelle avait diminué dans son âme la profondeur qui vient de la solitude.

Pierre ne se sentait plus si doucement et si profondément énivré des parfums du désert.

Les parfums du désert étaient restés pour lui ce qu’ils avaient été toujours, la passion divine de sa vie et la préparation de la béatitude.

Il ne se trouvait pas à sa place parmi le tumulte des honneurs.

Que faire? Fallait-il abdiquer? Comme toujours, il consulta. Plus un homme a de lumière, plus il se défie de lui-même. Les avis furent partagés. Ceux qui désiraient son trône lui conseillaient d’en descendre. Le roi de Naples combattit ce projet de toutes ses forces. L’Église avait été troublée plus de deux ans par l’absence du souverain pontife ; n’allait-elle pas retomber dans la même agitation ? Pierre Célestin avait-il le droit d’abandonner le poste que Dieu lui avait confié, et de préférer son repos au repos du monde?

Cependant la pente de son esprit entrainait Pierre, et le regret intérieur des choses d’autrefois donnait du poids aux conseils et lui donnaient le droit de se retirer. Il tint un dernier consistoire, réforma le luxe, confirma son ordre, donna à ses religieux le nom de Célestins, et déclara lui-même qu’un pape qui ne se sentait pas propre au souverain pontificat avait le droit de l’abdiquer.

Le peuple désolé se mit en prière. L’archevêque de Naples, á la tête d’une procession, demanda au Pape sa bénédiction, et quand Pierre parut à sa fenêtre, on le supplia de demeurer père du genre humain, et de ne pas abandonner sa famille. — Je resterai, fit répondre le saint, à moins que ma conscience ne m’oblige á vous quitter.

Il délibéra encore un jour, puis, le 17 décembre 1294, il abdiqua. Aucun pape ne lui avait donné l’exemple, et son exemple n’a pas été suivi.

Voici à peu prés en quels termes il renonça au souverain pontificat.

« Moi Célestin V, pape, mu par plusieurs raisons légitimes, par le désir d'un état plus humble et d’une vie plus parfaite, par la crainte d’engager ma conscience, par la vue de ma faiblesse et de mon incapacité, considérant aussi la malice des hommes et mes infirmités, désirant le repos et la consolation spirituelle dont je jouissais avant mon exaltation ;

« Je renonce librement et de mon plein gré au souverain pontificat, j’abandonne la dignité et la charge qui y sont attachées ;

« Je donne dés á présent plein pouvoir au collège des cardinaux d’élire par les voies canoniques, mais par elles seules, un pasteur pour l’Église universelle. »

Pierre lut devant l’assemblée des cardinaux cette abdication qui s’appela : le Grand Refus. Ayant refusé la souveraineté pontificale, il se mit à genoux devant les Pères, et leur demanda la permission de se retirer.

On la lui donna en pleurant.

Si cette scène appartenait á une autre histoire qu’à l’histoire ecclésiastique, si elle n’était pas ignorée parce qu’elle fait partie de la vie des saints, elle eût certainement tenté le talent des peintres, et, tombée dans le domaine de l’art, elle fût devenue populaire.

Le soleil n’a guère éclairé de drames plus grandioses. Mais comme ce drame est suspect d’avoisiner les choses divines, les hommes lui ont toujours préféré Brutus, les trois Horaces et Léonidas.

Redevenu Pierre de Morron, il partit, faisant des miracles. Il prit la fuite, et guérit, en fuyant, une jeune fille paralytique. Il voulut fuir plus loin ; mais partout trahi par sa gloire, et arrêté par le flot des populations, il ne put échapper á l’admiration universelle. Les enfants trahissaient innocemment la présence illustre du thaumaturge fugitif, et criaient sur son passage : Voilà Pierre de Morron !

L’ordre des Célestins dura jusqu’á la fin du siècle dernier, et voici qu’il va revivre. Le P. Aurélien le rétablit en France, á Bar-le-Duc. Supérieur actuel de l’ordre qu’il rétablit, le P. Aurélien a publié une très intéressante histoire de saint Pierre Célestin, fondateur des Célestins.

Ernest HELLO, Physionomie de saints, 1875

SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt

 Coelestin V. wird in Rom zum Papst gekrönt, Gemälde aus Frankreich, 16. Jahrhundert

Pope Celestin V was crowned in L'Aquila


Saint Célestin V (1294)

ou saint Pierre Célestin (Pietro Angeleri, dit del Morrone), né à Isernia en Italie vers 1215, mort au château de Fumone en Italie en 1296.

Il abdiqua après cinq mois de pontificat en 1294 et fut maintenu en résidence forcée jusqu’à sa mort par son successeur, Boniface VIII. Canonisé en 1313.

SOURCE : http://eglise.de.dieu.free.fr/liste_des_papes_13.htm

« On est dans l’étonnement de m’avoir vu quitter la papauté, et moi j’admire ma simplicité de l’avoir acceptée. »

• RÉSUMÉ :

Parmi tous les Pasteurs auxquels Jésus ressuscité confia la charge de Son Église, saint Pierre Célestin est celui qui manifeste le plus spécialement la vertu d’humilité dont saint Benoît, son Père en Dieu, fait la base de toute sainteté.

Né en 1221, il se retira, à peine adolescent, dans le désert, où bientôt ses vertus lui attirèrent des disciples. Ce fut l’origine de la branche de l’Ordre Bénédictin qui fut connue depuis sous le nom de Célestins, nom que prit saint Pierre lorsqu’il devint Pape.

Arraché en effet à l’âge de soixante-douze ans à sa douce solitude, il reçut la plénitude du sacerdoce, et occupa la chaire de saint Pierre, vacante depuis vingt-sept mois. Élevé à cette éminente dignité, il se crut incapable de porter un tel fardeau et « mettant l’humilité au-dessus de cette élévation », il descendit volontairement du trône pontifical.

Terminant ses jours dans la contemplation, dont son âme ne pouvait plus se passer, il mourut le 19 mai de l’an 1296.

À l’exemple de saint Pierre Célestin, méprisons les honneurs de ce monde, afin de parvenir heureusement à la possession des récompenses promises aux humbles.

Pierre, le onzième des douze enfants d’un pauvre fermier italien, naquit en 1221, Honoré III étant pape, Frédéric II empereur et Philippe-Auguste roi de France ; il reçut une éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires d’intelligence et de piété qu’il montra dès son bas âge.

Tout enfant, il racontait naïvement à sa mère les visites qu’il recevait des Anges et de la sainte Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un temps de famine, d’aller couper du blé, à l’époque où il était encore vert ; Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.

Jeune encore, il résolut de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus ; puis il gravit une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu’un cilice. Pendant trois ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de découragement, de sensualité, de volupté ; mais il était fortifié par les fréquentes visions des Anges.

Il consentit à recevoir le sacerdoce, afin de trouver dans l’Eucharistie un soutien contre les tentations. La sainteté du solitaire lui attira des disciples : ce fut l’origine de cette branche de l’Ordre de saint Benoît dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des bienheureux esprits. Bien plus austère que ses religieux, saint Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur, jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois tous les trois jours.

Couvert d’instruments de pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la terre : une voix céleste vint lui ordonner de diminuer cette pratique excessive de la mortification. Il opérait tant de merveilles, pour ainsi dire sans le vouloir, qu’il supplia Dieu d’avoir pitié de sa misère et de Se servir d’autres instruments.

Qui croirait qu’après une vacance inouïe du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le pauvre moine au fond de son désert ? Saint Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite ; mais, quelques mois après, craignant les responsabilités, se jugeant au-dessous d’une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n’était préparé que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l’habit de moine et voulut retourner dans sa solitude. Le nouveau pape, Boniface VIII, redoutant bien à tort qu’à cette époque troublée des hommes de parti n’érigeassent saint Pierre en antipape, le fit prendre et garder étroitement dans une citadelle.

La mort de saint Pierre Célestin fut aussi sainte que sa vie ; elle arriva l’an 1296, Boniface VIII étant pape, Adolphe de Nassau empereur et Philippe IV le Bel roi de France.

SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/Saint-Pierre-Celestin-fete-le-19-mai-moine-devenu-pape-saint-Celestin-V-mais-renoncant-tres-vite-avec-humilite-No_586.htm

San Papa Celestino V, Calcografia, 11.4 x 7.9, in Giovanni Battista de'Cavalieri  (1525-), Pontificum Romanorum effigies, Roma, Basa Domenico\Zanetti Francesco, 1580, Municipal Library of Trento


Saint Célestin V

Pape (192e en 1294)

(1221-1296)

Célestin V, dans le siècle Pietro Angeleri, le onzième des douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit dans le Molise (Italie) en 1221 ; il reçut une éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.

Tout enfant, il racontait naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des Anges et de la Sainte Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un temps de famine, d'aller couper du blé à l'époque où il était encore vert ; Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.

Jeune encore, il résolut de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus ; puis il gravit une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.

Pendant trois ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de découragement, de sensualité, de volupté ; mais il était fortifié par les fréquentes visions des anges.

La sainteté du solitaire lui attira des disciples : ce fut l'origine de cette branche de l'Ordre de Saint-Benoît, dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des bienheureux esprits.

Bien plus austère que ses religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur ; jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois tous les trois jours. Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la terre : une voix céleste vint lui ordonner de diminuer cette pratique excessive de la mortification.

Après une vacance inouïe du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le pauvre moine au fond de son désert. Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite; mais, quelques mois après, se jugeant au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de moine et voulut retourner dans sa solitude, où il mourut en 1296.

SOURCE : https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/87859223-d888-4b98-a2a1-8b25c7600a9c


Basilica di Santa Maria di Collemaggio a L'Aquila, Monumento funebre di San Papa Celestino V

L'Aquila, Basilica di Santa Maria di Collemaggio. Mausoleum des Papstes Coelestin V. von Girolamo da Vicenza (1517) im nördlichen Querhausarm.

L'Aquila, Basilica di Santa Maria di Collemaggio. Mausoleum of Pope Celestine V by Girolamo da Vicenza (1517) in the north arm of the transept.

L'Aquila, Basilica di Santa Maria di Collemaggio. Mausoleo del Papa Celestino V da Girolamo da Vicenza (1517) nella parte nord del transetto.

Л'Аквила, Базилика Санта-Мария ди Коллемаджо. Мавзолей папы Целестина V, создан в 1517 году скульптором Джироламо да Виченца, в северной части трансепта.

Il corpo di papa Celestino V con i paramenti rinnovati dopo la ricognizione canonica nel VII Centenario della sua canonizzazione (1313-2013). Basilica di S.M. di Collemaggio, L'Aquila.


Autre biographie:

PIERRE DU MORRONE (Célestin V ; +1296) Moine et pasteur

En 1296 meurt dans la tour du château de Fumone, près de Ferentino, où il avait été isolé par Boniface VIII, Pierre du Morrone, ermite et Pape de l’Église de Rome.

D’origine humble – il était le onzième enfant d’une famille de paysans – Pierre était parti tout jeune encore de son Isernie natale au monastère Bénédictin de Sainte Marie de Faifoli.

Désirant une majeure solitude, Pierre commença très tôt à mener une vie érémitique et à se vouer totalement à la prière.

Il acquit une telle notoriété qu’il dut s’enfoncer jusqu’au pied de la Maiella pour pouvoir se soustraire à la curiosité des pèlerins, attirés par sa quête de Dieu et son radicalisme évangélique.

Mais son nom s’était dès lors répandu à tel point qu’en juillet 1294, à sa grande surprise, il fut élu Pape de Rome après un Conclave qui avait duré plus de deux ans, et que Pierre lui-même avait stigmatisé pour son incapacité d’en finir.

Ayant pris le nom de Célestin V, Pierre se présenta comme un pasteur extrêmement humain et compatissant ; et son bref pontificat sembla mettre en route une profonde réforme de l’Église. Pourtant, convaincu de son inaptitude pour la charge qu’il avait reçue, Célestin renonça au pontificat avec l’espoir de retrouver la Paix de son ermitage.

Peu après, cependant, il fut mis aux arrêts par son successeur Boniface qui, bien vite, avait révoqué presque toutes les dispositions prises par Célestin.

Pierre mourut seul, et brève fut aussi la vie de la Congrégation d’ermites qu’il avait fondée.

Mais son témoignage de liberté évangélique, dont Pétrarque déjà fait l’éloge dans sa poésie, a laissé des marques profondes dans l’histoire de la spiritualité.

SOURCE : https://www.reflexionchretienne.com/pages/vie-des-saints/mai/saint-celestin-v-pape-192e-en-1294-1296-fete-le-19-mai.html

Anonyme. Les cardinaux viennent chercher saint Pierre-Célestin après son élection. Église Saint-Leu-Saint-Gilles. Thiais. Île-de-France. XVIIe.


Il y a sept siècles, Saint Célestin V a, lui aussi, abandonné volontairement le trône Papal.

Un Pape qui renonce à ses fonctions, du jamais-vu?

Cet événement inattendu a eu un précédent dans l'histoire de l'Église. Il y a sept siècles, saint Célestin V a, lui aussi, abandonné volontairement le trône papal, l'année même de son élection, en 1294.

Celui qui avait vécu en ermite jusqu'à son élection papale ne se sentait pas prêt à assumer ce rôle.

Avant de prendre le nom de Célestin V, Pietro del Morrone était moine Bénédictin des Abruzzes.

Sous son pontificat, la cour a été transférée à Naples. Le nouveau souverain pontife estime que son humilité et son état de santé l'empêchent d'assumer sa fonction.

Il abdique le 13 Décembre 1294, en accord avec ses Cardinaux.

Le 24 Décembre, le Cardinal Benoît Gaetani est élu pour lui succéder sous le nom de Boniface VIII et maintient Célestin de force à ses côtés, en prison.

Le moine tente de s'échapper, mais il est rattrapé par les gardes du Pape. Mort en 1296, Célestin V est enterré dans l'église de son ordre à L'Aquila.

Après lui, le Pape Grégoire XII renonça lors du concile de Constance, en 1415, et se retira comme simple Cardinal Évêque.

SOURCE : http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2013/02/11/10001-20130211ARTFIG00578-benoit-xvi-celestin-v-le-precedent-de-1294.php.

Lecture

La puissance ne m’attire pas, je la trouve même essentiellement mauvaise. Le commandement Chrétien qui résume tous les autres c’est l’Amour.

Durant ces derniers mois, tandis que je m’étais caché pour échapper aux recherches de votre police, je suis devenu plus conscient que je ne le fus dans le passé, que la racine de tous les maux, pour l’Église, est dans la tentation du pouvoir.

Qu’est devenu le Christianisme en s’adaptant au monde ? A quel point l’a-t-il transformé ou en a-t-il été corrompu ? Nous avons oublié que le Christianisme a eu son commencement par la Croix…

Mais pourquoi continuons-nous à nous appeler Chrétiens ? Qu’est devenue la Croix pour les Chrétiens d’aujourd’hui ? Un simple ornement !
(Ignazio Silone, L’aventure d’un pauvre chrétien)

Prière

Ô Dieu, tu as élevé Saint Pierre Célestin à la dignité du souverain pontificat et tu lui as appris à lui préférer l’Humilité ; accorde-nous dans ta bonté de mépriser comme lui les choses de ce monde : nous arriverons alors au bonheur de la récompense promise aux humbles.

Par Le Christ Notre Seigneur.

SOURCE : https://www.reflexionchretienne.com/pages/vie-des-saints/mai/saint-celestin-v-pape-192e-en-1294-1296-fete-le-19-mai.html


San Papa Celestino V, Eremo di Sant'Onofrio al Morrone

Statue of pope Coelestinus V in San Onofrio.

Célestin V, statue à à l'ermitage de San Onofrio au dessus de l'abbaye de Badia Morronese (Sulmona-Abruzzes-Italie).


Pope Saint Celestine V

Also known as

Peter Celestine

Peter Morrone

Peter of Moroni

Pietro del Morrone

Pietro di Murrone

Memorial

19 May

Profile

Eleventh of twelve children. His father died when Peter was quite young. When his mother would ask, “Which one of you is going to become a saint?” Peter would answer “Me, Mama! I’ll become a saint!”.

At 20 Peter became a hermitpraying, working, and reading the Bible. He followed the Benedictine Rule, and so many other hermits came to him for guidance, that he founded the Holy Spirit Community of Maiella (Celestines).

Following a two year conclave during which the cardinals could not decide on a pope, Peter came to them with the message that God was not pleased with the long delay; the cardinals chose Peter as the 192nd Pope.

The primary objective of Celestine’s pontificate was to reform clergy, many of whom were using spiritual power to obtain wordly power. Celestine sought a way to bring the faithful to the original Gospel spirit, and he settled on “Pardon” – he called for a year of forgiveness of sins, and return to evangelical austerity and fidelity.

He reigned a mere five months, and the members of the Vatican Curia took advantage of him. This led to much mismanagement, and great uproar in the Vatican. Knowing he was responsible, Celestine asked forgiveness for his mistakes, and abdicated on 13 December 1294, the only pope to do so. His successor, Boniface VIII, kept Celestine hidden for the last ten months of his life in a small room in a Roman palace. Celestine may have appreciated it – he never lost his love of the hermit‘s life, and spent his last days in prayer.

Born

1210 at IsneriaAbruzziItaly as Pietro del Morrone

Papal Ascension

5 July 1294

Papal Abdication

13 December 1294

Died

19 May 1296 in RomeItaly of natural causes

buried in the church of Saint Agatha, FerentinoItaly

re-interred in the Church of Saint Maria di Collemaggio, AquilaItaly

Canonized

1313 by Pope Clement V

Patronage

AquilaItaly

bookbinders

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Miniature Lives of the Saints

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Roman Martyrology1914 edition

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian Catholic Truth Society

Catholic News Agency

Catholic Online

Catholic Under the Hood

Discovery: Medieval Hermit Pope Not Murdered, as Believed

Saint Peter’s Basilica Info

uCatholic

Wikipedia

images

Santi e Beati

Wikimedia Commons

audio

SaintCast #145

video

YouTube PlayList

Seek Ye First the Kingdom of Heaven: The Life of Saint Celestine V (audio book)

sitios en español

Martirologio Romano2001 edición

fonti in italiano

Cathopedia

Santi e Beati

MLA Citation

“Pope Saint Celestine V“. CatholicSaints.Info. 18 May 2021. Web. 24 May 2021. <https://catholicsaints.info/pope-saint-celestine-v/>


L'Aquila, Basilica di Santa Maria di Collemaggio, esterno. Vergine col Bambino tra San Giovanni Battista e San  Papa Celestino V che mostra la Bolla della Perdonanza


Pope St. Celestine V 

He was the eleventh of twelve children. His father died early, and his mother raised him with an influence towards a religious vocation. When his mother would ask, “Which one of you is going to become a saint?” little Peter would answer “Me, Mama! I’ll become a saint!”.

At age seventeen, he became a Benedictine monk at the monastery of Santa Maria di Faifoli, near Montagano, Italy. Here he began to persue a life of solitude. In 1240, he moved into a cave on Mt. Morrone, of which he received his surname.

At age 30, he moved to Mt. Majella with two other companions, where he began to apply to himself a life of strict mortification rules. He would fast for 6 days a week, long prayers, wear hair shirts and iron chains. Many would flock to him, that he founded the order of the Celestines, after himself. He continued his life here for the next 50 years and became well-known throughout most of Italy.

Following a two year conclave during which the cardinals could not decide on a pope, Peter came to them with the message that God was not pleased with the long delay; the cardinals chose Peter as Pope.

The primary objective of his pontificate was to reform clergy, many of whom were using spiritual power to obtain wordly power. Celestine sought a way to bring the faithful to the original Gospel spirit, and he settled on “Pardon” – he called for a year of forgiveness of sins, and return to evangelical austerity and fidelity.

He reigned a mere five months, and the members of the Vatican Curia took advantage of him. This led to much mismanagement, and great uproar in the Vatican. Knowing he was responsible, Celestine asked forgiveness for his mistakes, and abdicated on 13 December 1294, the only pope to do so.

His successor, Boniface VIII, kept Celestine hidden for the last ten months of his life in a small room in a Roman palace. Celestine may have appreciated it – he never lost his love of the hermit’s life, and spent his last days in prayer.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/pope-saint-celestine-v/


Pope St. Celestine V

(PIETRO DI MURRONE)

Born 1215, in the Neapolitan province of Moline; elected at Perugia 5 July, 1294; consecrated and crowned at Aquila, 29 August; abdicated at Naples, 13 Dec., 1294; died in the castle of Fumone, 19 May, 1296. He was of humble parentage, became a Benedictine at the age of seventeen, and was eventually ordained priest at Rome. His love of solitude led him first into the wilderness of Monte Morone in the Abruzzi, whence his surname, and later into the wilder recesses of Mt. Majella. He took for his model the Baptist. His hair-clothwas roughened with knots; a chain of iron encompassed his emaciated frame; he fasted every day except Sunday; each year he kept four Lents, passing three of them on bread and water; the entire day and a great part of the night he consecrated to prayer and labour. As generally happens in the case of saintly anchorites, Peter's desire for solitude was not destined to be gratified. Many kindred spirits gathered about him eager to imitate his rule of life, and before his death there were thirty- six monasteries, numbering 600 religious, bearing his papal name (Celestini). The order was approved, as a branch of the Benedictines, by Urban IV, in 1264. This congregation of (Benedictine) Celestines must not be confounded with other (Franciscan) Celestines, extreme Spirituals whom Pope Celestine permitted (1294) to live as hermits according to the Rule of St. Francis, but were pendent of the Franciscan superiors. In gratitude they called themselves after the pope (Pauperes eremitæ Domini Celestine), but were dissolved and dispersed (1302) by Boniface VIII, whose legitimacy the Spirituals contested [Heimbucher, Orden und Kongregationen (2nd ed. Paderborn, 1907); I, 280; II, 360]. In 1284, Pietro, weary of the cares of government, appointed a certain Robert as his vicar and plunged again into the depths of the wilderness. It would be well if some Catholic scholar would devote sometime to a thorough investigation of his relations to the extreme spiritual party of that age; for though it iscertain that the pious hermit did not approve of the heretical tenets held by the leaders, it is equally true that the fanatics, during his life and after his death, made copious use of his name.

In July, 1294, his pious exercises were suddenly interrupted by a scene unparalleled in ecclesiastical history. Three eminent dignitaries, accompanied by an immense multitude of monks and laymen, ascended the mountain, announced that Pietro had been chosen pope by unanimous vote of the Sacred College and humbly begged him to accept the honour. Two years and three months had elapsed since the death of Nicholas IV (4 Apr., 1292) without much prospect that the conclave at Perugia would unite upon a candidate. Of the twelveCardinals who composed the Sacred College six were Romans, four Italians and two French. The factious spiritof Guelph and Ghibelline, which was then epidemic in Italy, divided the conclave, as well as the city of Rome, into two hostile parties of the Orsini and the Colonna, neither of which could outvote the other. A personal visit to Perugia, in the spring of 1294, of Charles II of Naples, who needed the papal authority in order to regain Sicily, only exasperated the affair, hot words being exchanged betrween the Angevin monarch and Cardinal Gaetani, at that time the intellectual leader of the Colonna, later, as Pope Boniface VIII, their bitter enemy. When the situation seemed hopeless, Cardinal Latino Orsini admonished the fathers that God hadrevealed to a saintly hermit that if the cardinals did not perform their duty within four months, He would visit the Church with severe chastisement. All knew that he referred to Pietro di Murrone. The proposition was seized upon by the exhausted conclave and the election was made unanimous. Pietro heard of his elevation with tears; but, after a brief prayer, obeyed what seemed the clear voice of God, commanding him to sacrifice his personal inclination on the altar of the public welfare. Flight was impossible, even if he contemplated it; for no sooner did the news of this extraordinary event spread abroad than multitudes (numbered at 200,000) flocked about him. His elevation was particularly welcome to the Spirituals, who saw in it the realization of current prophecies that the reign of the Holy Spirit ruling through the monks was at hand; and they proclaimed him the first legitimate pope since Constantine's donation of wealth and worldly power to "the first rich father" (Inferno, Canto XIX). King Charles of Naples, hearing of the election of his subject, hastened with his son Charles Martel, titular King of Hungary, ostensibly to present his homage to the new pope, in reality to take the simple old man into honourable custody. Had Charles known how to preserve moderation in exploiting his good luck, this windfall might have brought him incalculable benefits; as it was, he ruined everything by excessive greed.

In reply to the request of the cardinals, that he should come to Perugia to be crowned, Pietro, at the instigation of Charles, summoned the Sacred College to meet him at Aquila, a frontier town of the Kingdom of Naples. Reluctantly they came, and one by one, Gaetani being the last to appear. Seated on an humble ass, the rope held by two monarchs, the new pontiff proceeded to Aquila, and, although only three of the cardinals had arrived, the king ordered him to be crowned, a ceremony which had to be repeated in traditional formsome days later, the only instance of a double papal coronation. Cardinal Latino was so grief-stricken at the course which affairs were evidently taking that he fell sick and died. Pietro took the name of Celestine V. Urged by the cardinals to cross over into the States of the Church, Celestine, again at the behest of the king, ordered the entire Curia to repair to Naples. It is wonderful how many serious mistakes the simple old man crowded into five short months. We have no full register of them, because his official acts were annulled by his successor. On the 18th of September he created twelve new cardinals, seven of whom were French, and the rest, with one possible exception, Neapolitans, thus paving the road to Avignon and the Great Schism. Ten days later he embittered the cardinals by renewing the rigorous law of Gregory X, regulating the conclave, which Adrian V had suspended. He is said to have appointed a young son of Charles to the important See of Lyons, but no trace of such appointment appears in Gams or Eubel. At Monte Cassino on his way to Naples, he strove to force the Celestine hermit-rule on the monks; they humoured him while he was with them. At Benevento he created the bishop of the city a cardinal, without observing any of the traditional forms. Meanwhile he scattered privileges and offices with a lavish hand. Refusing no one, he was found to have granted the same place or benefice to three or four rival suitors; he also granted favours in blank. In consequence, the affairs of the Curia fell into extreme disorder. Arrived in Naples, he took up his abode in a single apartment of the Castel Nuovo, and on the approach of Advent had a little cell built on the model of his beloved hut in the Abruzzi. But he was ill at ease. Affairs of State took up time that ought to be devoted to exercises of piety. He feared that his soul was in danger. The thought of abdication seems to have occurred simultaneously to the pope and to his discontented cardinals, whom he rarely consulted.

That the idea originated with Cardinal Gaetani the latter vigorously denied, and maintained that he originally opposed it. But the serious canonical doubt arose: Can a pope resign? As he has no superior on earth, who is authorized to accept his resignation? The solution of the question was reserved to the trained canonist, Cardinal Gaetani, who, basing his conclusion on common sense and the Church's right to self-preservation, decided affirmatively.

It is interesting to notice how curtly, when he became Boniface VIII, he dispatches the delicate subject on which the validity of his claim to the papacy depended. In the "Liber Sextus" I, vii, 1, he issued the following decree: "Whereas some curious persons, arguing on things of no great expediency, and rashly seeking, against the teaching of the Apostle, to know more than it is meet to know, have seemed, with little forethought, to raise an anxious doubt, whether the Roman Pontiff, especially when he recognizes himself incapable of ruling the Universal Church and of bearing the burden of the Supreme Pontificate, can validly renounce the papacy, and its burden and honour: Pope Celestine V, Our predecessor, whilst still presiding over the government of the aforesaid Church, wishing to cut off all the matter for hesitation on the subject, having deliberated with his brethren, the Cardinals of the Roman Church, of whom We were one, with the concordant counsel and assent of Us and of them all, by Apostolic authority established and decreed, that the Roman Pontiff may freely resign. We, therefore, lest it should happen that in course of time this enactment should fall into oblivion, and the aforesaid doubt should revive the discussion, have placed it among other constitutions ad perpetuam rei memoriam by the advice of our brethren."

When the report spread that Celestine contemplated resigning, the excitement in Naples was intense. KingCharles, whose arbitrary course had brought things to this crisis, organized a determined opposition. A huge procession of the clergy and monks surrounded the castle, and with tears and prayers implored the pope to continue his rule. Celestine, whose mind was not yet clear on the subject, returned an evasive answer, whereupon the multitude chanted the Te Deum and withdrew. A week later (13 December) Celestine'sresolution was irrevocably fixed; summoning the cardinals on that day, he read the constitution mentioned by Boniface in the "Liber Sextus", announced his resignation, and proclaimed the cardinals free to proceed to a new election. After the lapse of the nine days enjoined by the legislation of Gregory X, the cardinals entered the conclave, and the next day Benedetto Gaetani was proclaimed Pope as Boniface VIII. After revoking many of the provisions made by Celestine, Boniface brought his predecessor, now in the dress of a humble hermit, with him on the road to Rome. He was forced to retain him in custody, lest an inimical use should be made of the simple old man. Celestine yearned for his cell in the Abruzzi, managed to effect his escape at San Germano, and to the great joy of his monks reappeared among them at Majella. Boniface ordered his arrest; but Celestine evaded his pursuers for several months by wandering through the woods and mountains. Finally, he attempted to cross the Adriatic to Greece; but, driven back by a tempest, and captured at the foot of Mt.Gargano, he was delivered into the hands of Boniface, who confined him closely in a narrow room in the tower of the castle of Fumone near Anagni (Analecta Bollandiana, 1897, XVI, 429-30). Here, after nine months passed in fasting and prayer, closely watched but attended by two of his own religious, though rudely treated by the guards, he ended his extraordinary career in his eighty-first year. That Boniface treated him harshly, and finally cruelly murdered him, is a calumny. Some years after his canonization by Clement V in 1313, his remains were transferred from Ferentino to the church of his order at Aquila, where they are still the object of great veneration. His feast is celebrated on 19 May.

Sources

Acta SS. May, IV, 419; Bibl. hagiogr. Latina, 979 seq.; Analecta Bollandiana (1897), XVI, 365-82 (the oldest life of Celestine); CELIDONIO, Vita di S. Pietro del Morrone, Celestino papa quinta, scritta su' documenti coevi (Sulmona, 1896); IDEM, La non-autenticita degli Opuscula Coelestina (ibid., 1896; these opuscula edited by TELERA, Naples, 1640, may have been dictated, but not composed by Celestine); ROVIGLIO, La rinuncia de Celestino V (Verona, 1894); AUTINORI, Celestino V ed il sesto anniversario della sua coronazione (Aquila, 1894); RAYNALDUS, Ann. eccl. ad ann. 1294-96; HEFELE, Conciliengeschichte, V; also the histories of the City of Rome by VON REUMONT and by GREGOROVIUS.

Loughlin, James. "Pope St. Celestine V." The Catholic Encyclopedia. Vol. 3. New York: Robert Appleton Company, 1908. 19 May 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/03479b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by WGKofron.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. November 1, 1908. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/03479b.htm

Pope Celestin V. church of S. Maria di Collemaggio, L'Aquila, Italy (glass)


St. Peter Celestine, Pope and Confessor

May 19

From his two most authentic lives in Papebroke, t. 4, Maij. p. 419; also Bzovius and other continuators of Baronius. See likewise his life written by James, cardinal of St. George, about the year 1295, in Muratori’s Scriptor. Ital. t. 3, p. 513

A.D. 1296.

HUMILITY raised this saint above the world, and preserved his soul free from its poison, both amidst its flatteries and under its frowns. He was born in Apulia about the year 1221. His parents were very virtuous and charitable to the poor to the uttermost of their abilities. After his father’s death, his mother, though she had eleven other sons, seeing his extraordinary inclination to piety, provided him with a literary education. His progress gave his friends great expectations; but he always considered that he had only one affair in this world, and that an affair of infinite importance, the salvation of his soul: that no security can be too great where an eternity is at stake: moreover, that the way to life is strait, the account which we are to give of all our actions and thoughts most rigorous, the judge infinitely just, and the issue either sovereign happiness or sovereign misery. He therefore made the means, by which he might best secure to himself that bliss for which alone he was created, his constant study. An eremitical state is only the vocation of souls, which are already perfect in the exercises of penance and contemplation. Peter had made the practice of both familiar to him from his tender years; and by a long noviceship was qualified for such a state, to which he found himself strongly inclined. Therefore at twenty years of age he left the schools, and retired to a solitary mountain, where he made himself a little cell under ground, but so small that he could scarcely stand or lie down in it. Here he lived three years in great austerities, during which he was often assailed by violent temptations; but these he overcame by the help of such practices and austerities as the grace of God suggested to him. Notwithstanding the care he took to sequester himself from the world, he was discovered, and some time after compelled to enter into holy orders. He was ordained priest at Rome; but in 1246 returned into Abruzzo, and lived five years in a cave on mount Morroni near Sulmona. He received great favours from heaven, the usual recompense of contemplative souls who have crucified their affections to this world: but then they are purchased through severe interior trials; and with such Peter was frequently visited. He was also molested with nocturnal illusions during his sleep, by which he was almost driven to despair, insomuch that he durst not say mass, and once determined to abandon his solitude; but was encouraged by the advice of a religious man, his confessor, who assured him that it was no more than a stratagem of the enemy, by which he could not be hurt if he despised it. For further satisfaction he determined to go to Rome to consult the pope on that subject, and received great comfort by a vision he was favoured with on the road; a certain holy abbot lately deceased appearing to him, who gave him the same counsel, and ordered him to return to his cell and offer every day the holy sacrifice, which he accordingly did. The wood on his mountain being cut down in 1251, he with two companions removed to Mount Magella. There, with the boughs of trees and thorns, these three servants of God made themselves a little inclosure and cells, in which they enjoyed more solid pleasure than the great ones of the world can find in their stately palaces and gardens. The devil sometimes endeavoured to disturb them; but they triumphed over his assaults. Many others were desirous to put themselves under his direction; but the saint alleged his incapacity to direct others. However, his humility was at length overcome, and he admitted those who seemed the most fervent.

Peter spent always the greater part of the night in prayer and tears, which he did not interrupt, whilst he was employed in the day in corporal labour or in copying books. His body he always treated as a most dangerous domestic enemy. He never ate flesh; he fasted every day except Sunday. He kept four lents in the year, during three of which, and on all Fridays, he took nothing but bread and water, unless it were a few cabbage leaves in lieu of bread. The bread which he used was so hard, that it could only be chopped in pieces. His austerities were excessive, till he was admonished in a vision not to destroy that body which his duty to God required him to support. If the Holy Ghost sometimes conducted the saints by extraordinary paths, we must learn from their fervour the condemnation of our sloth, who dare undertake nothing for the sake of virtue, and who shrink often under indispensable duties. St. Peter wore a shirt of horse-hair full of knots, and a chain of iron about his waist. He lay on the ground, or on a board, with a stone or log of wood for a pillow. It was his chiefest care always to nourish his soul with heavenly contemplation and prayer; yet he did not refuse to others the comfort of his spiritual succours. He gave advice, except on Wednesdays and Fridays, and during his lents, which he passed in inviolable silence. Finding his solitude too much disturbed, he went with some of his disciples to a cavern, which was almost inaccessible on the top of Mount Magella. This but increased the ardour of others to pursue him. Wherefore, he returned to Mount Morroni, where many lived in scattered cells under his direction, until he assembled them in a monastery; and in 1274 obtained of Pope Gregory X. the approbation of his religious Order, under the rule of St. Bennet, which he restored to its primitive severity. The saint lived to see thirty-six monasteries, and six hundred monks and nuns; and this institute has been since propagated over all Europe, but is at present much mitigated.

Upon the death of Nicholas IV. the see of Rome continued vacant two years and three months, when the cardinals assembled at Perugia unanimously chose our saint for his successor, out of pure regard to his eminent sanctity. This election, on account of its disinterestedness, met with a general applause, and the saint seemed the only person afflicted on the occasion. He was, indeed, alarmed beyond measure at the news; and finding all the reasons he could allege for his declining the charge ineffectual, betook himself to flight in company with Robert, one of his monks, but was intercepted. He would gladly have engaged Robert still to attend him, but the good monk excused himself by an answer worthy of a disciple of the saint: “Compel me not,” says he, “to throw myself upon your thorns. I am the companion of your flight, not of your exaltation.” Peter, thereupon, dropped his request, and sighing before God, returned to Morroni, where the kings of Hungary and Naples, besides many cardinals and princes, waited for him. Thence he proceeded to the neighbouring cathedral of Aquila, to be ordained bishop of Rome, being accompanied by the two kings, and an incredible number of princes and others; yet he could not be prevailed upon to travel any other way than riding on an ass: he even thought it a great deal that he did not go on foot, as he desired to do. He was consecrated and crowned at Aquila on the 29th of August, taking the name of Celestine V. from an allusion to the Latin name of heaven, where he always dwelt in his heart: his monks have been distinguished by the name of Celestines ever since. Charles, king of Naples persuaded him to go with him to his capital, to regulate certain ecclesiastical affairs of that kingdom, and to fill the vacant benefices. The new pope disgusted many of the cardinals by employing strangers in conducting matters, the care of which had been usually intrusted to them. He was sometimes led by others into mistakes, which gave occasion to complaints, and increased his own scruples for having taken upon him so great a charge, to which he found himself unequal; especially on account of his want of experience in the world, and his not having studied the canon law. He continued his former austerities, and built himself a cell of boards in the midst of his palace, where he lived in solitude amidst the crowds which surrounded him, humble on the pinnacle of honour, and poor in the midst of riches. He shut himself up to spend the Advent in retirement that he might prepare himself for Christmas, having committed the care of the church to three cardinals. This again was an occasion of fresh scruples, when he reflected that a pastor is bound himself to a personal attendance on the duties of his charge. These fears of conscience, the weight of his dignity, which he felt every day more and more insupportable, and the desire of enjoying himself in solitude, moved him at length to deliberate whether he might not resign his dignity. He consulted Cardinal Benedict Cajetan, a person the best skilled in the canon law, and others who agreed in their advice, that it was in the power of a pope to abdicate. When this became public, many vigorously opposed the motion; but no solicitations or motives could make the holy man alter his resolution. Wherefore, some days after he held at Naples a consistory of the cardinals, at which the King of Naples and many others were present: before them he read the solemn act of his abdication, then laid aside his pontifical robes and ornaments, put on his religious habit, came down from his throne, and cast himself at the feet of the assembly, begging pardon for his faults, and exhorting the cardinals to repair them in the best manner they were able, by choosing a worthy successor to St. Peter. Thus having sat in the chair four months he abdicated the supreme dignity in the church, on the 13th of December, 1294, with greater joy than the most ambitious man could mount the throne of the richest empire in the world. This the cheerfulness of his countenance evidenced, no less than his words. Cardinal Benedict Cajetan, the ablest civilian and canonist of his age, was chosen in his place, and crowned at Rome on the 16th of January following.

Men, as it usually happens on such occasions, were divided in their sentiments with regard to this extraordinary action, of which we see a specimen in the writings of those great men who in that age began to restore at Florence the true taste of polite literature. Dante, who has stained his reputation with many blots in his moral and civil conduct, and his works with many falsities and unjust prepossessions, ascribes this cession of Celestine to pusillanimity. But this base censure is justly chastised by his countryman Petrarch, who passed his unjust and glorious banishment at Vaucluse near Avignon, respected by the whole world, till he was courted by his fellow-citizens to honour his native country again with his presence, though he preferred to it a retirement at Padua. 1 This great man, speaking of the abdication of our holy pope, says: “This action I call a sublime and heavenly fortitude, which he only possesses who knows the emptiness of all worldly dignities. The contempt of honours arises from a heroic courage, not from a want of that virtue; as the desire of them shows that a soul raiseth not herself above herself.”

St. Celestine immediately stole away privately to his monastery of the Holy Ghost at Morroni. But several who were offended at some acts of justice and necessary severity in the new pope, raised various reports as if he had by ambition and fraud supplanted Celestine: others advanced that a pope could not resign his dignity. Boniface, moreover, was alarmed at the multitudes which resorted to Morroni to see Celestine, on account of the great reputation of his sanctity; and fearing he might be made a handle of by designing men, the consequence whereof might be some disturbance in the church, he entreated the king of Naples to send him to Rome. The saint seeing that he could not be permitted to return to his cell, betook himself to flight, and put to sea, with a view to cross the Adriatic gulf; but was driven back by contrary winds into the harbour of Vieste, where he was secured by the governor, pursuant to an order of the king of Naples, and conducted to Pope Boniface at Anagni. Boniface kept him some time in his own palace, often discoursing with him that he might discover if he had ever consented to those who called his abdication null and invalid. The saint’s unfeigned simplicity bearing evidence to the contrary, many advised the pope to set him at liberty, and send him to his monastery. But Boniface, alleging the danger of tumults and of a schism, confined him in the citadel of Fumone, nine miles from Anagni, under a guard of soldiers. The authors of the life of the saint say, that he there suffered many insults and hardships, which yet never drew from his mouth the least word of complaint. On the contrary, he sent word to Boniface, by two cardinals who came to see him, that he was content with his condition, and desired no other. He used to say with wonderful tranquillity, “I desired nothing in the world but a cell; and a cell they have given me.” He sang the divine praises, almost without interruption, with two of his monks who were assigned him for his companions. On Whit-Sunday, in 1296, after he had heard mass with extraordinary fervour, he told his guards that he should die before the end of the week. He immediately sickened of a fever, and received extreme unction. Even in that dying condition he would never suffer a little straw to be strewed on the hard boards on which he always lay, and prayed without interruption. On Saturday, the 19th of May, finishing the last psalm of lauds at those words, Let every spirit praise the Lord, he calmly closed his eyes to this world, and his soul passed to the company of the angels, he being seventy-five years old. During his ten months’ imprisonment he never abated anything of his ordinary austerities. Pope Boniface with all the cardinals performed his funeral obsequies at St. Peter’s. His body was sumptuously buried at Ferentino; but was afterwards translated to Aquila, and is kept in the church of the Celestines near that city. Many miracles are authentically recorded of him, and he was canonized by Clement V. in 1313. Boniface fell into great calamities. Philip the Fair, king of France, who was his declared enemy, sent a body of troops, under the command of William Noggret, to support the conspiracy of Stephen and Chiarra Colonna against him, by whom he was made prisoner at Anagni. After much ill treatment he was rescued out of their hands by the Ursini from Rome; but died soon after of grief in 1303.

A spirit of retirement or a love of holy solitude and its exercises, and an habitual interior recollection, are essential to piety and a true Christian life. Some, by a particular call of God, dedicate themselves to his service in a state of perfect solitude, in which the first motive may be self-defence or preservation. In the world snares are laid everywhere for us, and its lusts often endeavour to court and betray us, and the torrent of its example or the violence of its persecutions to drive and force us into death. Whoever, therefore, prudently fears that he is not a match for so potent an enemy, may, nay sometimes ought to retire from the world. This is not to decline the service of God or man, but sin and danger: it is not to prefer ease and security before industry and labour, but before a rash presumption and a fatal overthrow. But entire solitude is a safer state only to those who are animated with such a love and esteem for all its exercises as give an assurance of their constant fervour in them; also who seriously cultivate interior solitude of mind, and will never suffer it to gad abroad after the objects of worldly affairs, vanities and pleasures: lastly, whose souls are free from envy, emulation, ambition, desire of esteem, and all other busy and turbulent passions, which cannot fail by desires and hankerings to discompose the mind, and muddy the pure stream, and adulterate the relish of a retired life. The soul must be reduced to its native purity and simplicity, before it will be able to taste the blessings of true liberty, of regular devotion, and elevated meditation.

Secondly, An indication that God designs certain persons for retirement is the discovery of talents fitted for this state rather than for any public station; for these are active and contemplative gifts. Those who are destined by heaven to a retired life, in it become most eminently serviceable to the world by proving excellent examples of innocence, and the perfect spirit of every Christian virtue, and by their prayers and continual pure homages of praise and thanksgivings to God, from which others may reap far more valuable benefits than from the labours of the learned or the bountiful alms of the rich. Thus the world never loses a member, but enjoys its service in its proper place, and in the most effectual manner, says an ingenious Protestant writer; who adds, that such a one retires not from the world to avoid its service, but its fooleries.

Thirdly, The same author observes, that the main end of retirement ought always to be to dedicate ourselves entirely to God by the exercises of compunction and holy contemplation. This may be easily demonstrated from reason and religion, and from the examples of so many illustrious saints. Retirement is recommended by particular motives to persons who, after going through the station of a public life, are at liberty to embrace it in order to fit themselves for eternity.

Note 1. Dante died in 1321, at Ravenna, whither he was exiled upon account of his factious and turbulent spirit. In his poetry there are many beauties, but his indecencies shock us. Petrarch was also exiled, but unjustly, and died at Arcqua in 1374. His works in prose and verse render his name immortal. See on Dante and Petrarch, Specimen Historiæ Literariæ Florentinæ a Jannotia Manetto. Florentiæ, 1747, in 8vo. a work composed in the fifteenth age. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume V: May. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/5/191.html

Portail du cloitre des Célestins à Avignon (84)

Portail du cloitre des Célestins à Avignon (84)


San Celestino V - Pietro di Morrone Eremita e Papa

19 maggio

Isernia, 1215 - Rovva di Fumone, Frosinone, 19 maggio 1296(Papa dal 29/08/1294 al 13/12/1294)

Pietro da Morrone, sacerdote, condusse vita eremitica. Diede vita all’Ordine dei “Fratelli dello Spirito Santo” (denominati poi “Celestini “), approvato da Urbano IV, e fondò vari eremi. Eletto papa quasi ottantenne, dopo due anni di conclave, prese il nome di Celestino V e, uomo santo e pio, si trovò di fronte ad interessi politici ed economici e a ingerenze anche di Carlo d’Angiò. Accortosi delle manovre legate alla sua persona, rinunziò alla carica, morendo poco dopo in isolamento coatto nel castello di Fumone.
Giudicato severamente da Dante come “ colui che per viltade fece il gran rifiuto “, oggi si parla di lui come di un uomo di straordinaria fede e forza d’animo, esempio eroico di umiltà e di buon senso.

Patronato: Isernia

Etimologia: Celestino = venuto dal cielo, dal latino

Martirologio Romano: A Fumone vicino ad Alatri nel Lazio, anniversario della morte di san Pietro Celestino, che, dopo aver praticato vita eremitica in Abruzzo, celebre per fama di santità e di miracoli, ottuagenario fu eletto Romano Pontefice, assumendo il nome di Celestino V, ma nello stesso anno abdicò dal suo incarico preferendo ritirarsi in solitudine.

Al secolo si chiamava Pietro Angeleri ed era nato verso il 1215 a Isernia (Campobasso) da modesti contadini, penultimo di dodici figli. Dalla madre, rimasta vedova, fu avviato agli studi ecclesiastici, ma siccome si sentiva attratto dalle austerità della vita monastica, a vent'anni Pietro si fece benedettino a Faifoli (Benevento), che lasciò dopo pochi anni per vivere da eremita in una grotta sul monte Palleno. Dopo tre anni fu ordinato sacerdote a Roma. Ritornò a condurre vita eremitica sul Monte Morrone, nei pressi di Sulmona, assetato di preghiera, di quotidiani digiuni e macerazioni.

Ben presto incominciarono ad accorrere a lui dei discepoli coi quali si stabilì sulla Maiella, attorno all'oratorio dello Spirito Santo, e costituì nel 1264, con l'approvazione di Urbano IV, gli Eremiti di San Damiano, detti poi Celestini, viventi secondo la regola benedettina interpretata con molta severità.
Quando venne a sapere che al Concilio di Lione (1274) si volevano limitare i nuovi ordini, vi si recò in persona. Giunse che il concilio era già finito, però fu ricevuto dal Beato Gregorio X che confermò la sua congregazione (1275) costringendo così i vescovi a restituire i beni di cui si erano già appropriati. Beneficati dal Cardinale Latino Malabranca OP. e da Carlo II, re di Napoli, i religiosi di Pietro Morrone moltiplicarono i monasteri e incorporarono abbazie in decadenza come quelle di Santa Maria di Faifoli e San Giovanni in Piano di cui il fondatore fu successivamente abate.

A motivo della grande attrattiva che sentiva per la solitudine, Pietro di Morrone si ritirò ancora una volta a vita eremita sulla Maiella (1284), lasciando ad altri la direzione di 36 monasteri popolati da circa 600 monaci e oblati. Visse nella sua cella fino a tredici mesi di seguito senza uscirne. Ogni anno faceva quattro quaresime. Riservava alla preghiera tutti i mercoledì e venerdì. Negli altri giorni riceveva i numerosi laici che andavano a consultarlo. Non contento di prodigare ai visitatori buoni consigli, organizzò per essi una pia associazione, con l'impegno di recitare ogni giorno un certo numero di Pater, amarsi vicendevolmente, evitare il peccato e visitare i poveri e i malati, per soccorrere i quali non esitò a far vendere i calici e gli ornamenti preziosi delle chiese del suo Ordine.

Alla morte di Niccolò IV (1292) la Santa Sede rimase vacante per ventisette mesi perché gli undici elettori erano divisi tra i due partiti dei Colonna e degli Orsini, e il re Carlo II di Napoli (+1309), figlio e successore di Carlo D'Angiò, fratello di S. Luigi IX, re di Francia, brigava perché fosse scelto un cardinale di suo gradimento. L'elezione di Pietro da Morrone, la cui storia sembra una leggenda, è la più strana che si ricordi. Nella primavera del 1294 il re di Napoli si era recato a Perugia e aveva parlamentato con i cardinali radunati in conclave. Di lì era passato a Sulmona ove concesse dei privilegi ai seguaci del Morrone il quale, poco dopo, scrisse una lettera al cardinale Latino in cui minacciava terribili castighi da parte di Dio se, entro quattro mesi, il sacro Collegio non avesse eletto il papa. Tutti avevano sentito parlare dell'eremita come di un taumaturgo, ma nessuno lo conosceva di vista. Convinti che fosse la persona più adatta a governare la Chiesa, su proposta del cardinal Latino gli diedero il voto.

Una commissione di prelati e di notai fu mandata sulle montagne della Maiella per chiedere al Morrone se voleva accettare. I legati trovarono in una spelonca un vecchio di oltre ottant'anni, pallido, emaciato dai digiuni, vestito di ruvido panno e calzato di pelli d'asino. Gli comunicarono l'elezione al papato, ma egli l'accettò soltanto perché pressato dai confratelli. La notizia dello straordinario avvenimento giunse alla corte di Carlo II, che si precipitò a Sulmona nell'intento di rendere l'eletto docile strumento dei suoi interessi. Contrariamente al parere dei cardinali, che lo invitarono a Perugia per sottrarlo alle suggestioni dell'Angioino, egli decise di fermarsi un po' di tempo all'Aquila ove, sull'esempio di Cristo, volle entrare seduto su di un asino, scortato da Carlo II e da suo figlio, che sorreggevano le briglie.

Davanti la chiesa dì Santa Maria di Collemaggio che Pietro aveva fatto costruire (1287), il 29-8-1294 ricevette in testa la tiara già di Innocenzo III, e il nome di Celestino V. Ben presto però si dileguarono le speranze riposte in lui, ignaro di latino, digiuno di scienze teologiche e giuridiche, privo di esperienza politica e diplomatica. Il pontefice, sordo ai consigli dei cardinali, s'impigliò ogni giorno più nelle reti che ambiziosi principi e astuti legulei gli tesero. Cominciò a dispensare favori spirituali senza discernimento, specialmente alle chiese del suo Ordine; pensò di mutare in Celestini gli altri monaci; cercò di obbligare i benedettini di monte Cassino a indossare la tonaca grìgia dei suoi religiosi; permise ai Francescani Spirituali di separarsi dagli altri sotto il nome di "Poveri Eremiti" non considerando in essi che l'austerità della vita. "Nella sua pericolosa semplicità" (L. Muratori) concesse al re di Napoli il prelievo di due decime sui beni della Chiesa francese e inglese perché potesse finanziare le sue spedizioni militari; la nomina di suo figlio Luigi, di ventun anni, all'arcivescovado di Lione; la nomina di dodici cardinali, di cui sette francesi, due napoletani, e nessuno romano.

In ottobre Celestino V decise di abbandonare l'Aquila, ma invece di prendere la via di Roma, contro il parere dei cardinali, si lasciò trascinare a Napoli dal re suo amico e protettore. I curiali durante i cinque mesi del suo pontificato approfittarono della sua inesperienza per trafficare e vendere grazie e privilegi, mentre i furbi ridevano dicendo che il papa comandava "nella pienezza della sua semplicità". Non volendo perdere nulla delle sue abitudini claustrali, in avvento, in un angolo del Castello Nuovo, Celestino V si fece costruire in legno una colletta in cui passare la quarantena in preparazione al Natale. Jacopone da Todi frattanto gl'indirizzava le sue frecciate poetiche: "Che farai, Pier di Morrone? - sei venuto al paragone. - Vedremo l'operato - che in cella hai contemplato. - Se il mondo è da te ingannato, - seguirà maleditione". Colpito dal disordine che s'infiltrava nella Chiesa a motivo della sua incapacità amministrativa, Celestino V si rese conto di non essere all'altezza del suo compito, motivo per cui si sentiva gemere, in preda ai rimorsi: "Dio mio, mentre regno sulle anime, ecco che perdo la mia".

Consultò allora esperti canonisti, tra cui Benedetto Gaetani, e tutti gli risposero che il papa poteva abdicare per sufficienti motivi. Appena i napoletani ebbero sentore che un papa così buono e così facile a lasciarsi ingannare stava per abbandonarli, invasero Castel Nuovo. Celestino V riuscì a calmarli a stento con vaghe promesse e l'autorizzazione di fare preghiere e processioni per chiedere a Dio più luce. Dopo aver preparato con il Gaetani l'atto di rinuncia al potere pontificale e una costituzione che riconosceva al pontefice la facoltà di dimettersi, il giorno di S. Lucia convocò il concistoro, ordinò ai presenti di non interromperlo, poi con voce alta e ferma lesse la sua rinuncia libera e spontanea al potere delle somme chiavi "per causa di umiltà, di perfetta vita e preservazione di coscienza, per debolezza di salute e difetto di scienza, per ricuperare la pace e la consolazione dell'antico vivere'". Fra le lacrime degli astanti depose le insegne papali per rivestirsi del suo vecchio saio. Bene ha scritto E. Casti in occasione del VI centenario dell'incoronazione di Celestino V; "L'abdicazione di lui non fu ne una viltà, ne un atto di eroismo; fu il semplice compimento dello stretto dovere che incombe a chiunque ha assunto un ufficio sproporzionato alle proprie forze. Il dovere morale di restare al suo posto non poteva obbligare perché in contrasto con l'interesse più imperioso del bene comune".

Il 24 dicembre fu eletto papa il cardinal Gaetani col nome di Bonifacio VIII.
Uno dei suoi primi atti fu di annullare tutti i favori accordati dal suo predecessore il quale bramava far ritorno al suo eremo, mentre il papa voleva che lo seguisse in Campania per impedire eventuali scismi o ribellioni.

Di mala voglia egli si mise in cammino con l'abate di Monte Cassino. Giunto a San Germano approfittò della sosta per farsi dare un cavallo e fuggire a Monte Morrone, dove per due mesi rimase nascosto alle ricerche dei messi papali. Tentò in seguito la fuga in Grecia, ma una tempesta lo sospinse sul litorale di Vieste. Tradotto nel castello di Fumone vi morì il 19-5-1296 cantando salmi. Clemente V lo canonizzò nel 1313. Le sue reliquie sono venerate a L'Aquila, nella chiesa di Santa Maria di Collemaggio.

Autore: Guido Pettinati

San Celestino V è un papa diventato celebre per aver pronunciato “il gran rifiuto”, ovvero per aver rinunciato spontaneamente al pontificato. Fatto più unico che raro nella storia della Chiesa cattolica, eguagliato, nel febbraio 2013, solo dal contemporaneo papa Benedetto XVI, Joseph Ratzinger. Torniamo al passato. Nel 1214 circa, a Isernia o Sant’Angelo Limosano (Campobasso) – entrambi i Comuni ne rivendicano i natali – nasce un bambino di nome Pietro Angeleri. I genitori sono umili contadini e la famiglia è allietata dalla nascita di tanti bambini. Pietro studia per diventare sacerdote, sogno che riesce a realizzare. Però la sua aspirazione più grande è vivere da eremita per pregare e lodare Dio.

Con il consenso dei superiori, si rifugia in una grotta, sul Monte Morrone di Sulmona (provincia dell’Aquila, in Abruzzo). La gente comincia a parlare di questo sacerdote buono, che vive da solo. Qualcuno racconta di aver visto compiere da lui miracoli di guarigione. Pietro da Morrone non viene lasciato nel suo quieto vivere. Molti lo cercano e lo raggiungono nel suo eremo. Pietro trova altri rifugi in luoghi sempre più impervi e difficili da scovare che, però, vengono puntualmente trovati dai fedeli. I discepoli, intenzionati a vivere come lui tra i monti, in mezzo alla natura, diventano così numerosi da indurre il sacerdote ad organizzarli in un nuovo Ordine di monaci che verranno chiamati “Celestini” (deriva dal latino e significa “Venuti dal Cielo”).

Nel 1292 muore papa Nicolò IV e i dodici cardinali che devono eleggere il successore non trovano un accordo. Per due anni litigano su chi tra di loro deve essere nominato papa. Il santo molisano, eremita sulle montagne della Majella (Abruzzo), scrive ai cardinali una dura lettera, esortandoli ad eleggere il capo della Chiesa. I cardinali decidono, allora, di eleggere proprio lui, il saggio eremita amato da tutti. Nel 1294, all’età di 80 anni, con il nome di Celestino V, Pietro da Morrone accetta, suo malgrado, la nomina: la sua onestà e la sua semplicità contrastano con gli intrighi e i giochi di potere che ruotano attorno al papato. Infatti, dopo pochi mesi, Celestino V, come nessuno prima di lui aveva fatto, si dimette rinunciando al papato. Vorrebbe isolarsi dal mondo e tornare a fare l’eremita, ma il suo successore papa Bonifacio VIII lo rinchiude in un castello, a Fumone (Frosinone), dove il santo si spegne nel 1296. Nel 1313 papa Celestino V viene proclamato santo.

Autore: Mariella Lentini

Voir aussi : http://fr.gloria.tv/?media=290761

Écoutez : Entretien  avec Paul Bertrand, réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican - https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-08/pape-celestin-v-entretien-histoire-l-aquila-papaute.html