Saint Célestin V
Pape (192e) en 1294 (+ 1296)
Il y avait deux ans que
durait le conclave qui devait élire un pape, mais les factions romaines et les
cardinaux soumis à l'empereur germanique n'arrivaient pas à s'entendre sur un
nom. Devant les menaces, ils élurent un saint vieillard qu'ils tirèrent de
sa cellule monastique. Il arriva à Aquila monté sur un âne et comprit bien vite
qu'il n'était pas fait pour cette charge. Au bout de six mois, il donna sa
démission et fut enfermé par son successeur, Boniface VIII dans le château de
Fumone à Agnani. Il y resta dix mois avant de mourir en disant "Je n'ai
jamais eu de cellule où l'on put aussi bien prier."
Le 5 juillet 2014, en
Molise, le
pape François rend hommage à Célestin V, le premier pape 'renonciateur': Fra'
Pietro da Morrone, un ermite devenu pape (en italien).
Au château de Fumone,
près d'Alatri dans le Latium, en 1296, la naissance au ciel de saint Pierre
Célestin. Alors qu'il menait une vie d'ermite dans les Abruzzes, la renommée de
sa simplicité et de ses miracles le firent élire comme pontife romain à l'âge
de quatre-vingts ans. Il prit le nom de Célestin V, mais il abdiqua la même
année, préférant revenir à sa solitude. Il termina sa vie, enfermé dans un
château, entièrement isolé du monde.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/7026/Saint-Celestin-V.html
SAINT PIERRE-CÉLESTIN
Pape
(1221-1296)
Pierre, le onzième des
douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit en 1221; il reçut une
éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires
d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.
Tout enfant, il racontait
naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des Anges et de la Sainte
Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un
temps de famine, d'aller couper du blé à l'époque où il était encore vert;
Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.
Jeune encore, il résolut
de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il
demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus; puis il gravit une
montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans
autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.
Pendant trois ans, malgré
son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de
découragement, de sensualité, de volupté; mais il était fortifié par les
fréquentes visions des Anges. Il consentit à recevoir le sacerdoce, afin de
trouver dans l'Eucharistie un soutien contre les tentations.
La sainteté du solitaire
lui attira des disciples: ce fut l'origine de cette branche de l'Ordre de
Saint-Benoît, dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des
huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur
affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des
bienheureux esprits.
Bien plus austère que ses
religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur; jeûnant
quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois
tous les trois jours. Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur le
fer plutôt que sur la terre: une voix céleste vint lui ordonner de diminuer
cette pratique excessive de la mortification.
Après une vacance inouïe
du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le
pauvre moine au fond de son désert. Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en
pleurant la violence qui lui fut faite; mais, quelques mois après, se jugeant
au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé
que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de
moine et voulut retourner dans sa solitude, où il mourut.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pierre-celestin.html
A Ferentino, en 1296, déposition de saint Pierre ermite, qui fut pape de juillet à décembre 1294 sous le nom de Célestin V.
Canonisé à Avignon par Clément V en 1313, d’abord honoré comme simple confesseur et non pontife : ‘Sancti Petri, confessoris, olim Celestini, papæ’ annonce le calendrier de la chapelle papale du XIVe siècle.
En 1668 : fête de Saint Pierre Célestin, pape.
Leçon des Matines avant 1960
Anonyme. Les cardinaux viennent chercher saint Pierre-Célestin après son élection. Église Saint-Leu-Saint-Gilles. Thiais. Île-de-France. XVIIe.
SAINT PIERRE CÉLESTIN.
Voici un saint peu connu et qui réunit une foule de
qualités propres á faire connaître un homme. Sa vie naturelle, sa vie
surnaturelle, sa vie sociale, tout en lui est extraordinaire. Il lui arrive plusieurs
événements qui n’arrivent qu'à lui dans l’histoire. Il est caractérisé par des
faits singuliers et illustres qui auraient dû le désigner à l’attentíon universelle.
Cependant il a échappé á l’admiration, comme si la passion de fuir la gloire,
qui fut la passion de sa vie, l’eût poursuivi, quant á la face humaine de la
gloire, même après sa mort.
ll est le seul, dans l’histoire, qui, simple religieux
et simple solitaire, a été placé soudainement sur la chaire de saint Pierre. II
est le seul dans l’histoire qui, placé sur la chaire de saint Pierre, ait
abdiqué spontanément le souverain pontificat, que personne ne lui disputait.
Le P. Giry l’appelle le Phénix de l’Église, celui qui
est seul de son espèce. Le nombre et la grandeur de ses miracles font aussi de
lui un prodige parmi les prodiges. Cependant l’histoire, si prodigue de son
attention, de ses souvenirs et de ses paroles, semble en avoir été avare
vis-à-vis de luí.
Puisque les miracles illustrent sa vie, nous sommes
certains d’avance que la simplicité illustrera spécíalement son âme; et cette
habitude des choses divines, s’il est permis de s’exprimer ainsi, n’est pas démentie
en cette occasion. Je dis : habitude,
je pourrais dire : loi. Il faut seulement
se souvenir que toute loi a des exceptions et que celui qui la pose n’est
jamais lié par elle.
Saint Pierre Célestin était du bourg d’Isernie, dans
la province de l'Abruzze, en Italie. Son père s’appelait Angevin, sa mère Marie.
ils eurent douze enfants. C’était une famille de laboureurs. On arriverait á un
chiffre considérable, si l’on comptait les saints qui ont passé leur enfance au
milieu des brebis, au milieu des boeufs, au milieu des champs et loin des
villes. Pierre était le onzième des douze. Il perdit son père de bonne heure.
Sa mère le choisit pour remplacer dans l’étude des lettres son second fils qui
n’y réussissait pas. Ce fut dans toute la région un tolle général contre la résolution prise par la veuve d'envoyer aux
écoles son onzième fils. On tâcha de fui prouver que cela n’avait pas le sens commun
; la veuve, qui ne savait peut-être quelle raison humaine donner, conserva
cette obstination particulière que l’on a, sans trop savoir pourquoi, quand on
obéit á un ordre supérieur. Son mari apparut la nuit à un de ses voisins, et
lui dit de confirmer sa femme dans sa résolution.
Quant à Pierre, il grandissait dans le silence, dans
l’étude, et, sans s’en douter, devenait un saint. Il recevait quelquefois, dans
ses prières, la visite d'un saint, la visite d’un ange, la visite de la Vierge,
et ne s’en étonnait pas le moins du monde. Il était assez profond pour trouver
cela tout simple. Quoi de plus simple, en effet ?
Il racontait ses visions á sa mère avec la même
candeur qu’il nous les a racontées á nous-mêmes, dans le manuscrit de ses
confessions ; car il a écrit la première partie de son histoire, et il la
terminait quand on est venu le chercher pour le placer sur le trône pontifical.
Je reviendrai tout á l’heure sur les détails de sa jeunesse.
Jetons d’abord un coup d’oeil d’ensemble sur sa vie.
Il se retira dans le désert de Morron. Le bruit de sa
sainteté s’éleva comme un murmure et grandit comme un tonnerre. Ce fut cette
gloire qui le porta sur le trône, et aucune intrigue humaine, ni même aucun
calcul, ni aucune pensée venant de luí, fût-ce la plus légitime, n’intervint. Le
solitaire de Morron n’agissait sur l’esprit des hommes que d’une façon
surnaturelle. Du désert de Morron, Pierre passa au désert de Magella. Beaucoup
se mirent sous sa conduite. Il se forma un couvent qui s’appela le couvent des
Célestins, et ainsi fut fondé l’ordre qui porte ce nom. On bâtit une église. La
dédicace fut faite par les anges. Si on eût annoncé alors á Pierre qu’il serait
bientôt le successeur de l’autre Pierre, de Pierre le pêcheur, l’apôtre et le
Pape, il eût peut-être répondu : Comment cela se fera-t-il ? car je suis
étranger en ce monde. C’était cette séparation même qui allait appeler sur
cette tête cachée, lointaine et recouverte, le choix de Dieu et le choix des
hommes.
En l’an 1214 fut célébré le second concile de Lyon. On
parla de casser certains ordres religieux, qui paraissaient établis sans
l’approbation du Saint-Siège, particulièrement l’ordre des Flagellants. Comme
quelques personnes croyaient que la menace allait s’étendre aux Célestins, Pierre
se rendit au concile, et lâ, en présence du pape Grégoire X, il soutint ses
constitutions.
Mais il avait á son service autre chose que des paroles, et il le prouva en cette occasion. La discussion fut singulièrement abrégée par un miracle que nous retrouverons dans la vie de saint Goar. Comme Pierre Célestin se préparait à célébrer la messe devant le Pape, les ornements simples qu’il portait dans sa solitude lui revinrent á l’esprit, et au méme instant lui revinrent miraculeusement entre les mains. Et comme il ôtait un ornement offert par les hommes pour revêtir l’ornement offert par Ies anges, l’ornement riche qu’il dépouillait resta suspenda en l’air, pendant la messe, sans qu’aucune forcé visible apparût pour le soutenir, Saint Goar, qui avait suspenda sa chappe á un rayón de soleil, prouva par là, sans le vouloir, son innocence méconnue. Saint Pierre Célestin fut protégé par un moyen analogue. Le rayon de soleil rendit témoignage á la lumière invisible qui habitait dans l’âme du saint.
La cause fut jugée, pour saint Pierre Célestin, par le
procédé simple du miracle. Le solitaire revint dans la solitude.
Cependant Pierre fuyait la gloire qui le cherchait. Ne
trouvant pas sa solitude assez profonde, il alla demander au désert une
séparation plus profonde. Mais comme le désert cessait d’être désert, dès qu’il
y résidait, il retourna á Morron par égard pour ceux qui venaient lui demander secours.
Car dans la solitude la plus reculée il n’échappait pas à la foule ; seulement
la foule se fatiguait à sa recherche, au lieu de le trouver facilement.
Le siège apostolique était vacant. Depuis plus de deux
ans, Nicolas IV était mort. Les cardinaux assemblés à Pérouse ne pouvaient
s’accorder sur le choix du nouveau pontife. Enfin il se passa en eux un événement
intérieur qui détermina un événement extérieur. Contrairement à toute attente,
contrairement à toute habitude, contrairement aux usages, contrairement á cette
coutume inhérente à l’homme de ne choisir que dans un certain cercle tracé
d’avance pour le choix, les cardinaux trouvèrent à la fois dans leur coeur et
sur leurs lèvres le nom d’un simple religieux, d’un simple solitaire, et Pierre
de Morron fut acclamé. Rien ne le désignait que le Saint-Esprit, et sa gloire était
de n’avoir aucune gloire humaine. Quand on vint trouver Pierre pour le tirer de
sa solitude et le placer sur le trône apostolique où les hommes et les anges
l’attendaient, il ne refusa pas ; mais il demanda le temps de la réflexion et
de la prière. Il retourna dans un plus profond désert, pour se préparer à Rome
et au trône. Charles II, roi de Naples, André III, roi de Hongrie, vinrent en
personne, et le supplièrent d’accepter. S’il refusait, l’Église allait être
précipitée dans des troubles nouveaux. Cette dernière considération l’emporta,
et l’attrait de la solitude fut vaincu par l’attrait de la charité. Celui qui pendant
longtemps avait hésité à dire la Messe, consentit à faire les fonctions
non-seulement de Prêtre, mais de Prêtre souverain. Cet homme est destiné á
trembler toute sa vie devant les choses divines, et à vaincre son tremblement à
force d’amour et d’obéissance. Quand il avait hésité devant le sacrifice de la
Messe, il avait consulté les hommes, et les hommes ne l’avaient pas rassuré :
leurs paroles étaient restées sans effet suffisant. Il avait fallu une voix
divine. C’était pendant le sommeil que la voix divine avait parlé. « Je ne suis
pas digne, disait Pierre, d’offrir le saint sacrifice. — Et qui donc, avait
répondu la voix, et qui donc en est digne? Sacrifie, malgré ton indignité, mais
sacrifie dans la crainte. »
Quand il s’agit du souverain pontificat, les voix
royales décidèrent Pierre ; la voix divine qui avait parlé directement et la
nuit pour qu’il osât dire la messe, parla le jour et indirectement par la voix
des rois et des hommes, pour qu’il osât monter sur le trône.
Quand il fallut quitter la solitude et faire le
voyage, Pierre monta sur un âne, et l’entrée de Jésus-Christ á Jérusalem dut se
présenter au souvenir des populations. Quand Pierre descendit de sa monture, un
paysan plaça sur l’âne son fils boiteux des deux jambes, et l’enfant fut guéri.
Le couronnement du Pape eut lieu le jour de saint
Jean-Baptiste, et saint Jean-Baptiste avait toujours été le saint de sa
prédilection.
Il fallut s’occuper d’affaires. Pierre ne recula pas.
Il trouvait tous les courages dans la charité.
Il créa des cardinaux, parmi lesquels beaucoup de
cardinaux français : par exemple, Bérault de Jour, archevêque de Lyon; Simon de
Beaulieu, archevêque de Bourges ; Jean Lemoine, du diocèse d’Amiens ; Guillaume
Ferrier, prévôt de Marseille; Nicolas de Nonancourt, parisien; Robert,
vingt-huitième abbé de Cîteaux, et Simon, prieur de la Charité-sur-Loire.
Thomas de l’Abruzze, et Pierre d’Aquila, religieux de son ordre, furent promus
à la même dignité.
Pierre Célestin s’était résigné á l’administration. Il
tint des consistoires, il distribua des bénéfices, Il gouverna et subit les
honneurs du gouvernement. Cependant le bruit qui l’entourait était dominé en
lui par la voix plus haute de son grand silence intérieur, et il lui semblait
que cette voix sans parole le rappelait dans la solitude. Il acceptait le trône
comme une épreuve, mais il ne tarda pas à se demander si Dieu lui imposait pour
toujours cette épreuve dont il ne sentait en lui-même ni la nécessité ni la
saveur. Il lui semblait que sa vie nouvelle avait diminué dans son âme la
profondeur qui vient de la solitude.
Pierre ne se sentait plus si doucement et si profondément
énivré des parfums du désert.
Les parfums du désert étaient restés pour lui ce
qu’ils avaient été toujours, la passion divine de sa vie et la préparation de
la béatitude.
Il ne se trouvait pas á sa place parmi le tumulte des
honneurs.
Que faire? Fallait-il abdiquer? Comme toujours, il
consulta. Plus un homme a de lumière, plus il se défie de lui-même. Les avis
furent partagés. Ceux qui désiraient son trône lui conseillaient d’en descendre.
Le roi de Naples combattit ce projet de toutes ses forces. L’Église avait été
troublée plus de deux ans par l’absence du souverain pontife ; n’allait-elle
pas retomber dans la même agitation ? Pierre Célestin avait-il le droit
d’abandonner le poste que Dieu lui avait confié, et de préférer son repos au
repos du monde?
Cependant la pente de son esprit entra¸inaît Pierre, et
le regret intérieur des choses d’autrefois donnait du poids aux conseils et lui
donnaient le droit de se retirer. Il tint un dernier consistíoire, réforma le
luxe, confirma son ordre, donna à ses religieux le nom de Célestins, et déclara
lui-même qu’un pape qui ne se sentait pas propre au souverain pontificat avait
le droit de l’abdiquer.
Le peuple désolé se mit en prière. L’archevêque de
Naples, á la tête d’une procession, demanda au Pape sa bénédictíon, et quand
Pierre parut à sa fenêtre, on le supplia de demeurer père du genre humain, et
de ne pas abandonner sa famille. — Je resterai, fit répondre le saint, à moins
que ma conscience ne m’oblige á vous quitter.
Il délibéra encore un jour, puis, le 17 décembre 1294,
il abdiqua. Aucun pape ne lui avait donné l’exemple, et son exemple n’a pas été
suivi.
Voici à peu prés en quels termes il renonça au
souverain pontificat.
« Moi Célestin V, pape, m¸u par plusieurs raisons
légitimes, par le désir d'un état plus humble et d’une vie plus parfaite, par
la crainte d’engager ma conscience, par la vue de ma faiblesse et de mon
incapacité, considérant aussi la malíce des hommes et mes infirmités, désirant
le repos et la consolation spirituelle dont je jouissais avant mon exaltation ;
« Je renonce librement et de mon plein gré au souverain
pontificat, j’abandonne la dignité et la charge qui y sont attachées ;
« Je donne dés á présent plein pouvoir au collège des
cardinaux d’élire par les voies canoniques, mais par elles seules, un pasteur
pour l’Église universelle. »
Pierre lut devant l’assemblée des cardinaux cette
abdication qui s’appela : le Grand Refus. Ayant refusé la souveraineté
pontificale, il se mit à genoux devant les Pères, et leur demanda la permission
de se retirer.
On la lui donna en pleurant.
Si cette scène appartenait á une autre histoire qu’à l’histoire
ecclésiastique, si elle n’était pas ignorée parce qu’elle fait partie de la vie
des saints, elle eût certainement tenté le talent des peintres, et, tombée dans
le domaine de l’art, elle fût devenue populaire.
Le soleil n’a guère éclairé de drames plus grandioses.
Mais comme ce drame est suspect d’avoisiner les choses divines, les hommes lui
ont toujours préféré Brutus, les trois Horaces et Léonidas.
Redevenu Pierre de Morron, il partit, faisant des
miracles. Il prit la fuite, et guérit, en fuyant, une jeune fille paralytique.
Il voulut fuir plus loin ; mais partout trahi par sa gloire, et arrêté par le
flot des populations, il ne put échapper á l’admiration universelle. Les
enfants trahissaient innocemment la présence illustre du thaumaturge fugitif,
et criaient sur son passage : Voilà Pierre de Morron !
L’ordre des Célestins dura jusqu’á la fin du siècle
dernier, et voici qu’il va revivre. Le P. Aurélien le rétablit en France, á
Bar-le-Duc. Supérieur actuel de l’ordre qu’il rétablit, le P. Aurélien a publié
une très intéressante histoire de saint Pierre Célestin, fondateur des
Célestins.
Ernest HELLO, Physionomie de saints, 1875
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
285 x 195 mm, Florence. Harley 1340 f. 3.The British Library, Londres
Also known as
Peter Celestine
Peter Morrone
Peter of Moroni
Pietro del Morrone
Pietro di Murrone
Profile
Eleventh of twelve children.
His father died when
Peter was quite young. When his mother would
ask, “Which one of you is going to become a saint?” Peter would answer “Me,
Mama! I’ll become a saint!”.
At 20 Peter became a hermit, praying,
working, and reading the Bible. He followed the Benedictine
Rule, and so many other hermits came
to him for guidance, that he founded the Holy Spirit Community of Maiella (Celestines).
Following a two year conclave during
which the cardinals could
not decide on a pope,
Peter came to them with the message that God was
not pleased with the long delay; the cardinals chose
Peter as the 192nd Pope.
The primary objective of Celestine’s pontificate was
to reform clergy,
many of whom were using spiritual power to obtain wordly power. Celestine
sought a way to bring the faithful to
the original Gospel spirit, and he settled on “Pardon” – he called for a year
of forgiveness of sins, and return to evangelical austerity and fidelity.
He reigned a mere five months, and the members of
the Vatican
Curia took advantage of him. This led to much mismanagement, and great
uproar in the Vatican. Knowing he was responsible, Celestine asked forgiveness
for his mistakes, and abdicated on 13
December 1294,
the only pope to
do so. His successor, Boniface
VIII, kept Celestine hidden for the last ten months of his life in a small
room in a Roman palace.
Celestine may have appreciated it – he never lost his love of the hermit‘s
life, and spent his last days in prayer.
Born
1210 at Isneria, Abruzzi, Italy as Pietro
del Morrone
Papal Ascension
19 May 1296 in Rome, Italy of
natural causes
buried in
the church of Saint Agatha, Ferentino, Italy
re-interred in the Church of Saint Maria di
Collemaggio, Aquila, Italy
Additional Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Discovery: Medieval Hermit Pope Not Murdered, as Believed
images
audio
video
Seek Ye First the Kingdom of Heaven: The Life of Saint
Celestine V (audio book)
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
MLA Citation
“Pope Saint Celestine V“. CatholicSaints.Info. 18
May 2021. Web. 24 May 2021. <https://catholicsaints.info/pope-saint-celestine-v/>
He was the eleventh of twelve children. His father died early, and his mother raised him with an influence towards a religious vocation. When his mother would ask, “Which one of you is going to become a saint?” little Peter would answer “Me, Mama! I’ll become a saint!”.
Pope St. Celestine V
(PIETRO DI MURRONE)
Born 1215, in the Neapolitan province of Moline; elected at Perugia 5
July, 1294; consecrated and crowned atAquila,
29 August; abdicated at Naples,
13 Dec., 1294; died in the castle of Fumone, 19 May, 1296. He was ofhumble parentage,
became a Benedictine at
the age of seventeen, and was eventually ordained priest atRome.
His love of
solitude led him first into the wilderness of Monte Morone in
the Abruzzi, whence his surname, and later into the wilder recesses
of Mt. Majella. He took for his model the Baptist.
His hair-clothwas roughened with knots; a chain of iron
encompassed his emaciated frame; he fasted every
day exceptSunday; each year he kept four Lents,
passing three of them on bread and water; the entire day and a great part of
the night he consecrated to prayer and
labour. As generally happens in the case of saintly anchorites,Peter's desire
for solitude was not destined to be gratified.
Many kindred spirits gathered about him eager to imitate his
rule of life, and before his death there were thirty- six monasteries,
numbering 600 religious, bearing his papal name
(Celestini). The order was approved, as a branch of the Benedictines,
by Urban
IV, in 1264. This congregation of (Benedictine) Celestines must
not be confounded with other (Franciscan)Celestines,
extreme Spirituals whom Pope Celestine permitted (1294) to
live as hermits according
to the Rule of St. Francis, but were pendent of the Franciscan superiors.
In gratitude they called themselves after thepope (Pauperes eremitæ Domini
Celestine), but were dissolved and dispersed (1302) by Boniface
VIII, whoselegitimacy the Spirituals contested [Heimbucher,
Orden und Kongregationen (2nd ed. Paderborn, 1907); I, 280; II, 360]. In
1284, Pietro, weary of the cares of government, appointed
a certain Robert as his vicar and plunged again into the
depths of the wilderness. It would be well if some Catholic scholar
would devote sometime to a thorough investigation of
his relations to the extreme spiritual party of that age;
for though it iscertain that
the pious hermit did
not approve of the heretical tenets
held by the leaders, it is equally true that
the fanatics, during his life and after his death, made copious use of his
name.
In July, 1294, his pious exercises were suddenly interrupted by a scene unparalleled in ecclesiastical history. Three eminent dignitaries, accompanied by an immense multitude of monks and laymen, ascended the mountain, announced that Pietro had been chosen pope by unanimous vote of the Sacred College and humblybegged him to accept the honour. Two years and three months had elapsed since the death of Nicholas IV (4 Apr., 1292) without much prospect that the conclave at Perugia would unite upon a candidate. Of the twelveCardinals who composed the Sacred College six were Romans, four Italians and two French. The factious spiritof Guelph and Ghibelline, which was then epidemic in Italy, divided the conclave, as well as the city of Rome, into two hostile parties of the Orsini and the Colonna, neither of which could outvote the other. A personal visit to Perugia, in the spring of 1294, of Charles II of Naples, who needed the papal authority in order to regain Sicily, only exasperated the affair, hot words being exchanged betrween the Angevin monarch and Cardinal Gaetani, at that time the intellectual leader of the Colonna, later, as Pope Boniface VIII, their bitter enemy. When the situation seemed hopeless, Cardinal Latino Orsini admonished the fathers that God hadrevealed to a saintly hermit that if the cardinals did not perform their duty within four months, He would visit the Church with severe chastisement. All knew that he referred to Pietro di Murrone. The proposition was seized upon by the exhausted conclave and the election was made unanimous. Pietro heard of his elevation with tears; but, after a brief prayer, obeyed what seemed the clear voice of God, commanding him to sacrificehis personal inclination on the altar of the public welfare. Flight was impossible, even if he contemplated it; for no sooner did the news of this extraordinary event spread abroad than multitudes (numbered at 200,000) flocked about him. His elevation was particularly welcome to the Spirituals, who saw in it the realization of current prophecies that the reign of the Holy Spirit ruling through the monks was at hand; and they proclaimed him the first legitimate pope since Constantine's donation of wealth and worldly power to "the first rich father" (Inferno, Canto XIX). King Charles of Naples, hearing of the election of his subject, hastened with his son Charles Martel, titular King of Hungary, ostensibly to present his homage to the new pope, in reality to take the simple old man into honourable custody. Had Charles known how to preserve moderation in exploiting hisgood luck, this windfall might have brought him incalculable benefits; as it was, he ruined everything by excessive greed.
In reply to the request of the cardinals, that he should come to Perugia to be crowned, Pietro, at the instigation of Charles, summoned the Sacred College to meet him at Aquila, a frontier town of the Kingdom of Naples. Reluctantly they came, and one by one, Gaetani being the last to appear. Seated on an humble ass, the rope held by two monarchs, the new pontiff proceeded to Aquila, and, although only three of the cardinalshad arrived, the king ordered him to be crowned, a ceremony which had to be repeated in traditional formsome days later, the only instance of a double papal coronation. Cardinal Latino was so grief-stricken at the course which affairs were evidently taking that he fell sick and died. Pietro took the name of Celestine V. Urged by the cardinals to cross over into the States of the Church, Celestine, again at the behest of the king, ordered the entire Curia to repair to Naples. It is wonderful how many serious mistakes the simple old man crowded into five short months. We have no full register of them, because his official acts were annulled by his successor. On the 18th of September he created twelve new cardinals, seven of whom were French, and the rest, with one possible exception, Neapolitans, thus paving the road to Avignon and the Great Schism. Ten days later he embittered the cardinals by renewing the rigorous law of Gregory X, regulating the conclave, which Adrian V had suspended. He is said to have appointed a young son of Charles to the important See ofLyons, but no trace of such appointment appears in Gams or Eubel. At Monte Cassino on his way to Naples, he strove to force the Celestine hermit-rule on the monks; they humoured him while he was with them. AtBenevento he created the bishop of the city a cardinal, without observing any of the traditional forms. Meanwhile he scattered privileges and offices with a lavish hand. Refusing no one, he was found to have granted the same place or benefice to three or four rival suitors; he also granted favours in blank. In consequence, the affairs of the Curia fell into extreme disorder. Arrived in Naples, he took up his abode in a single apartment of the Castel Nuovo, and on the approach of Advent had a little cell built on the model of his beloved hut in the Abruzzi. But he was ill at ease. Affairs of State took up time that ought to be devoted to exercises of piety. He feared that his soul was in danger. The thought of abdication seems to have occurred simultaneously to the pope and to his discontented cardinals, whom he rarely consulted.
That the idea originated with Cardinal Gaetani the latter vigorously denied, and maintained that he originally opposed it. But the serious canonical doubt arose: Can a pope resign? As he has no superior on earth, who is authorized to accept his resignation? The solution of the question was reserved to the trained canonist, Cardinal Gaetani, who, basing his conclusion on common sense and the Church's right to self-preservation, decided affirmatively.
It is interesting to notice how curtly, when he became Boniface VIII, he dispatches the delicate subject on which the validity of his claim to the papacy depended. In the "Liber Sextus" I, vii, 1, he issued the followingdecree: "Whereas some curious persons, arguing on things of no great expediency, and rashly seeking, against the teaching of the Apostle, to know more than it is meet to know, have seemed, with little forethought, to raise an anxious doubt, whether the Roman Pontiff, especially when he recognizes himself incapable of ruling the Universal Church and of bearing the burden of the Supreme Pontificate, can validly renounce the papacy, and its burden and honour: Pope Celestine V, Our predecessor, whilst still presiding over the government of the aforesaid Church, wishing to cut off all the matter for hesitation on the subject, having deliberated with his brethren, the Cardinals of the Roman Church, of whom We were one, with the concordant counsel and assent of Us and of them all, by Apostolic authority established and decreed, that the Roman Pontiff may freely resign. We, therefore, lest it should happen that in course of time this enactment should fall into oblivion, and the aforesaid doubt should revive the discussion, have placed it among other constitutions ad perpetuam rei memoriam by the advice of our brethren."
When the report spread that Celestine contemplated resigning, the excitement in Naples was intense. KingCharles, whose arbitrary course had brought things to this crisis, organized a determined opposition. A hugeprocession of the clergy and monks surrounded the castle, and with tears and prayers implored the pope to continue his rule. Celestine, whose mind was not yet clear on the subject, returned an evasive answer, whereupon the multitude chanted the Te Deum and withdrew. A week later (13 December) Celestine'sresolution was irrevocably fixed; summoning the cardinals on that day, he read the constitution mentioned byBoniface in the "Liber Sextus", announced his resignation, and proclaimed the cardinals free to proceed to a new election. After the lapse of the nine days enjoined by the legislation of Gregory X, the cardinals entered the conclave, and the next day Benedetto Gaetani was proclaimed Pope as Boniface VIII. After revoking many of the provisions made by Celestine, Boniface brought his predecessor, now in the dress of a humble hermit, with him on the road to Rome. He was forced to retain him in custody, lest an inimical use should be made of the simple old man. Celestine yearned for his cell in the Abruzzi, managed to effect his escape at San Germano, and to the great joy of his monks reappeared among them at Majella. Boniface ordered his arrest; but Celestine evaded his pursuers for several months by wandering through the woods and mountains. Finally, he attempted to cross the Adriatic to Greece; but, driven back by a tempest, and captured at the foot of Mt.Gargano, he was delivered into the hands of Boniface, who confined him closely in a narrow room in the tower of the castle of Fumone near Anagni (Analecta Bollandiana, 1897, XVI, 429-30). Here, after nine months passed in fasting and prayer, closely watched but attended by two of his own religious, though rudely treated by the guards, he ended his extraordinary career in his eighty-first year. That Boniface treated him harshly, and finally cruelly murdered him, is a calumny. Some years after his canonization by Clement V in 1313, his remains were transferred from Ferentino to the church of his order at Aquila, where they are still the object of great veneration. His feast is celebrated on 19 May.
Sources
Acta SS. May, IV, 419; Bibl. hagiogr. Latina, 979
seq.; Analecta Bollandiana (1897), XVI, 365-82 (the oldest life of
Celestine); CELIDONIO, Vita di S. Pietro del Morrone, Celestino papa
quinta, scritta su' documenti coevi (Sulmona, 1896); IDEM, La
non-autenticita degli Opuscula Coelestina (ibid., 1896; these opuscula
edited by TELERA, Naples, 1640, may have been dictated, but not composed by Celestine);
ROVIGLIO, La rinuncia de Celestino V (Verona, 1894); AUTINORI, Celestino
V ed il sesto anniversario della sua coronazione (Aquila, 1894);
RAYNALDUS, Ann. eccl. ad ann. 1294-96; HEFELE, Conciliengeschichte,
V; also the histories of the City of Rome by VON REUMONT and by GREGOROVIUS.
Loughlin, James. "Pope St. Celestine
V." The Catholic Encyclopedia. Vol. 3. New York: Robert
Appleton Company, 1908. 19 May
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/03479b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by WGKofron.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. November
1, 1908. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
Portail du cloitre des Célestins à Avignon (84)
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Pietro da Morrone, sacerdote, condusse vita eremitica. Diede vita all’Ordine dei “Fratelli dello Spirito Santo” (denominati poi “Celestini “), approvato da Urbano IV, e fondò vari eremi. Eletto papa quasi ottantenne, dopo due anni di conclave, prese il nome di Celestino V e, uomo santo e pio, si trovò di fronte ad interessi politici ed economici e a ingerenze anche di Carlo d’Angiò. Accortosi delle manovre legate alla sua persona, rinunziò alla carica, morendo poco dopo in isolamento coatto nel castello di Fumone. Giudicato severamente da Dante come “ colui che per viltade fece il gran rifiuto “, oggi si parla di lui come di un uomo di straordinaria fede e forza d’animo, esempio eroico di umiltà e di buon senso.
Ben presto incominciarono ad accorrere a lui dei discepoli coi quali si stabilì sulla Maiella, attorno all'oratorio dello Spirito Santo, e costituì nel 1264, con l'approvazione di Urbano IV, gli Eremiti di San Damiano, detti poi Celestini, viventi secondo la regola benedettina interpretata con molta severità. Quando venne a sapere che al Concilio di Lione (1274) si volevano limitare i nuovi ordini, vi si recò in persona. Giunse che il concilio era già finito, però fu ricevuto dal Beato Gregorio X che confermò la sua congregazione (1275) costringendo così i vescovi a restituire i beni di cui si erano già appropriati. Beneficati dal Cardinale Latino Malabranca OP. e da Carlo II, re di Napoli, i religiosi di Pietro Morrone moltiplicarono i monasteri e incorporarono abbazie in decadenza come quelle di Santa Maria di Faifoli e San Giovanni in Piano di cui il fondatore fu successivamente abate.
A motivo della grande attrattiva che sentiva per la solitudine, Pietro di Morrone si ritirò ancora una volta a vita eremita sulla Maiella (1284), lasciando ad altri la direzione di 36 monasteri popolati da circa 600 monaci e oblati. Visse nella sua cella fino a tredici mesi di seguito senza uscirne. Ogni anno faceva quattro quaresime. Riservava alla preghiera tutti i mercoledì e venerdì. Negli altri giorni riceveva i numerosi laici che andavano a consultarlo. Non contento di prodigare ai visitatori buoni consigli, organizzò per essi una pia associazione, con l'impegno di recitare ogni giorno un certo numero di Pater, amarsi vicendevolmente, evitare il peccato e visitare i poveri e i malati, per soccorrere i quali non esitò a far vendere i calici e gli ornamenti preziosi delle chiese del suo Ordine.
Alla morte di Niccolò IV (1292) la Santa Sede rimase vacante per ventisette mesi perché gli undici elettori erano divisi tra i due partiti dei Colonna e degli Orsini, e il re Carlo II di Napoli (+1309), figlio e successore di Carlo D'Angiò, fratello di S. Luigi IX, re di Francia, brigava perché fosse scelto un cardinale di suo gradimento. L'elezione di Pietro da Morrone, la cui storia sembra una leggenda, è la più strana che si ricordi. Nella primavera del 1294 il re di Napoli si era recato a Perugia e aveva parlamentato con i cardinali radunati in conclave. Di lì era passato a Sulmona ove concesse dei privilegi ai seguaci del Morrone il quale, poco dopo, scrisse una lettera al cardinale Latino in cui minacciava terribili castighi da parte di Dio se, entro quattro mesi, il sacro Collegio non avesse eletto il papa. Tutti avevano sentito parlare dell'eremita come di un taumaturgo, ma nessuno lo conosceva di vista. Convinti che fosse la persona più adatta a governare la Chiesa, su proposta del cardinal Latino gli diedero il voto.
Una commissione di prelati e di notai fu mandata sulle montagne della Maiella per chiedere al Morrone se voleva accettare. I legati trovarono in una spelonca un vecchio di oltre ottant'anni, pallido, emaciato dai digiuni, vestito di ruvido panno e calzato di pelli d'asino. Gli comunicarono l'elezione al papato, ma egli l'accettò soltanto perché pressato dai confratelli. La notizia dello straordinario avvenimento giunse alla corte di Carlo II, che si precipitò a Sulmona nell'intento di rendere l'eletto docile strumento dei suoi interessi. Contrariamente al parere dei cardinali, che lo invitarono a Perugia per sottrarlo alle suggestioni dell'Angioino, egli decise di fermarsi un po' di tempo all'Aquila ove, sull'esempio di Cristo, volle entrare seduto su di un asino, scortato da Carlo II e da suo figlio, che sorreggevano le briglie.
Davanti la chiesa dì Santa Maria di Collemaggio che Pietro aveva fatto costruire (1287), il 29-8-1294 ricevette in testa la tiara già di Innocenzo III, e il nome di Celestino V. Ben presto però si dileguarono le speranze riposte in lui, ignaro di latino, digiuno di scienze teologiche e giuridiche, privo di esperienza politica e diplomatica. Il pontefice, sordo ai consigli dei cardinali, s'impigliò ogni giorno più nelle reti che ambiziosi principi e astuti legulei gli tesero. Cominciò a dispensare favori spirituali senza discernimento, specialmente alle chiese del suo Ordine; pensò di mutare in Celestini gli altri monaci; cercò di obbligare i benedettini di monte Cassino a indossare la tonaca grìgia dei suoi religiosi; permise ai Francescani Spirituali di separarsi dagli altri sotto il nome di "Poveri Eremiti" non considerando in essi che l'austerità della vita. "Nella sua pericolosa semplicità" (L. Muratori) concesse al re di Napoli il prelievo di due decime sui beni della Chiesa francese e inglese perché potesse finanziare le sue spedizioni militari; la nomina di suo figlio Luigi, di ventun anni, all'arcivescovado di Lione; la nomina di dodici cardinali, di cui sette francesi, due napoletani, e nessuno romano.
In ottobre Celestino V decise di abbandonare l'Aquila, ma invece di prendere la via di Roma, contro il parere dei cardinali, si lasciò trascinare a Napoli dal re suo amico e protettore. I curiali durante i cinque mesi del suo pontificato approfittarono della sua inesperienza per trafficare e vendere grazie e privilegi, mentre i furbi ridevano dicendo che il papa comandava "nella pienezza della sua semplicità". Non volendo perdere nulla delle sue abitudini claustrali, in avvento, in un angolo del Castello Nuovo, Celestino V si fece costruire in legno una colletta in cui passare la quarantena in preparazione al Natale. Jacopone da Todi frattanto gl'indirizzava le sue frecciate poetiche: "Che farai, Pier di Morrone? - sei venuto al paragone. - Vedremo l'operato - che in cella hai contemplato. - Se il mondo è da te ingannato, - seguirà maleditione". Colpito dal disordine che s'infiltrava nella Chiesa a motivo della sua incapacità amministrativa, Celestino V si rese conto di non essere all'altezza del suo compito, motivo per cui si sentiva gemere, in preda ai rimorsi: "Dio mio, mentre regno sulle anime, ecco che perdo la mia".
Consultò allora esperti canonisti, tra cui Benedetto Gaetani, e tutti gli risposero che il papa poteva abdicare per sufficienti motivi. Appena i napoletani ebbero sentore che un papa così buono e così facile a lasciarsi ingannare stava per abbandonarli, invasero Castel Nuovo. Celestino V riuscì a calmarli a stento con vaghe promesse e l'autorizzazione di fare preghiere e processioni per chiedere a Dio più luce. Dopo aver preparato con il Gaetani l'atto di rinuncia al potere pontificale e una costituzione che riconosceva al pontefice la facoltà di dimettersi, il giorno di S. Lucia convocò il concistoro, ordinò ai presenti di non interromperlo, poi con voce alta e ferma lesse la sua rinuncia libera e spontanea al potere delle somme chiavi "per causa di umiltà, di perfetta vita e preservazione di coscienza, per debolezza di salute e difetto di scienza, per ricuperare la pace e la consolazione dell'antico vivere'". Fra le lacrime degli astanti depose le insegne papali per rivestirsi del suo vecchio saio. Bene ha scritto E. Casti in occasione del VI centenario dell'incoronazione di Celestino V; "L'abdicazione di lui non fu ne una viltà, ne un atto di eroismo; fu il semplice compimento dello stretto dovere che incombe a chiunque ha assunto un ufficio sproporzionato alle proprie forze. Il dovere morale di restare al suo posto non poteva obbligare perché in contrasto con l'interesse più imperioso del bene comune".
Il 24 dicembre fu eletto papa il cardinal Gaetani col nome di Bonifacio VIII. Uno dei suoi primi atti fu di annullare tutti i favori accordati dal suo predecessore il quale bramava far ritorno al suo eremo, mentre il papa voleva che lo seguisse in Campania per impedire eventuali scismi o ribellioni.
Di mala voglia egli si mise in cammino con l'abate di Monte Cassino. Giunto a San Germano approfittò della sosta per farsi dare un cavallo e fuggire a Monte Morrone, dove per due mesi rimase nascosto alle ricerche dei messi papali. Tentò in seguito la fuga in Grecia, ma una tempesta lo sospinse sul litorale di Vieste. Tradotto nel castello di Fumone vi morì il 19-5-1296 cantando salmi. Clemente V lo canonizzò nel 1313. Le sue reliquie sono venerate a L'Aquila, nella chiesa di Santa Maria di Collemaggio.
Autore: Guido Pettinati
San Celestino V è un papa diventato celebre per aver pronunciato “il gran rifiuto”, ovvero per aver rinunciato spontaneamente al pontificato. Fatto più unico che raro nella storia della Chiesa cattolica, eguagliato, nel febbraio 2013, solo dal contemporaneo papa Benedetto XVI, Joseph Ratzinger. Torniamo al passato. Nel 1214 circa, a Isernia o Sant’Angelo Limosano (Campobasso) – entrambi i Comuni ne rivendicano i natali – nasce un bambino di nome Pietro Angeleri. I genitori sono umili contadini e la famiglia è allietata dalla nascita di tanti bambini. Pietro studia per diventare sacerdote, sogno che riesce a realizzare. Però la sua aspirazione più grande è vivere da eremita per pregare e lodare Dio.
Con il consenso dei superiori, si rifugia in una grotta, sul Monte Morrone di Sulmona (provincia dell’Aquila, in Abruzzo). La gente comincia a parlare di questo sacerdote buono, che vive da solo. Qualcuno racconta di aver visto compiere da lui miracoli di guarigione. Pietro da Morrone non viene lasciato nel suo quieto vivere. Molti lo cercano e lo raggiungono nel suo eremo. Pietro trova altri rifugi in luoghi sempre più impervi e difficili da scovare che, però, vengono puntualmente trovati dai fedeli. I discepoli, intenzionati a vivere come lui tra i monti, in mezzo alla natura, diventano così numerosi da indurre il sacerdote ad organizzarli in un nuovo Ordine di monaci che verranno chiamati “Celestini” (deriva dal latino e significa “Venuti dal Cielo”).
Nel 1292 muore papa Nicolò IV e i dodici cardinali che devono eleggere il successore non trovano un accordo. Per due anni litigano su chi tra di loro deve essere nominato papa. Il santo molisano, eremita sulle montagne della Majella (Abruzzo), scrive ai cardinali una dura lettera, esortandoli ad eleggere il capo della Chiesa. I cardinali decidono, allora, di eleggere proprio lui, il saggio eremita amato da tutti. Nel 1294, all’età di 80 anni, con il nome di Celestino V, Pietro da Morrone accetta, suo malgrado, la nomina: la sua onestà e la sua semplicità contrastano con gli intrighi e i giochi di potere che ruotano attorno al papato. Infatti, dopo pochi mesi, Celestino V, come nessuno prima di lui aveva fatto, si dimette rinunciando al papato. Vorrebbe isolarsi dal mondo e tornare a fare l’eremita, ma il suo successore papa Bonifacio VIII lo rinchiude in un castello, a Fumone (Frosinone), dove il santo si spegne nel 1296. Nel 1313 papa Celestino V viene proclamato santo.