Saint Célestin V
Pape (192e) en 1294 (+ 1296)
Il y avait deux ans que
durait le conclave qui devait élire un pape, mais les factions romaines et les
cardinaux soumis à l'empereur germanique n'arrivaient pas à s'entendre sur un
nom. Devant les menaces, ils élurent un saint vieillard qu'ils tirèrent de
sa cellule monastique. Il arriva à Aquila monté sur un âne et comprit bien vite
qu'il n'était pas fait pour cette charge. Au bout de six mois, il donna sa
démission et fut enfermé par son successeur, Boniface VIII dans le château de
Fumone à Agnani. Il y resta dix mois avant de mourir en disant "Je n'ai
jamais eu de cellule où l'on put aussi bien prier."
Le 5 juillet 2014, en
Molise, le
pape François rend hommage à Célestin V, le premier pape 'renonciateur': Fra'
Pietro da Morrone, un ermite devenu pape (en italien).
Au château de Fumone,
près d'Alatri dans le Latium, en 1296, la naissance au ciel de saint Pierre
Célestin. Alors qu'il menait une vie d'ermite dans les Abruzzes, la renommée de
sa simplicité et de ses miracles le firent élire comme pontife romain à l'âge
de quatre-vingts ans. Il prit le nom de Célestin V, mais il abdiqua la même
année, préférant revenir à sa solitude. Il termina sa vie, enfermé dans un
château, entièrement isolé du monde.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/7026/Saint-Celestin-V.html
Détail
du panneau central d'un triptyque représentant saint Pierre Célestin (pape
Célestin V) et des moines.
Castello di Casaluce, Campania
SAINT PIERRE-CÉLESTIN
Pape
(1221-1296)
Pierre, le onzième des
douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit en 1221; il reçut une
éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires
d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.
Tout enfant, il racontait
naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des Anges et de la Sainte
Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un
temps de famine, d'aller couper du blé à l'époque où il était encore vert;
Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.
Jeune encore, il résolut
de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il
demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus; puis il gravit une
montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans
autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.
Pendant trois ans, malgré
son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de
découragement, de sensualité, de volupté; mais il était fortifié par les
fréquentes visions des Anges. Il consentit à recevoir le sacerdoce, afin de
trouver dans l'Eucharistie un soutien contre les tentations.
La sainteté du solitaire
lui attira des disciples: ce fut l'origine de cette branche de l'Ordre de
Saint-Benoît, dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des
huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur
affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des
bienheureux esprits.
Bien plus austère que ses
religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur; jeûnant
quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois
tous les trois jours. Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur le
fer plutôt que sur la terre: une voix céleste vint lui ordonner de diminuer
cette pratique excessive de la mortification.
Après une vacance inouïe
du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le
pauvre moine au fond de son désert. Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en
pleurant la violence qui lui fut faite; mais, quelques mois après, se jugeant
au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé
que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de
moine et voulut retourner dans sa solitude, où il mourut.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pierre-celestin.html
Le Pape
Celestin V en prière. Miniature. Vaticinia de Pontificibus. 1425-1450,
28.5 x 19.5, Florence. Harley 1340 f. 3.The British Library, Londres
Saint Célestin V,
l’inspirant témoignage d’un ermite devenu Pape
François se rend dimanche
28 août à L’Aquila, dans les Abruzzes, au centre de l’Italie. C’est là que
repose saint Célestin V, un pape du 13e siècle relativement méconnu du grand
public, mais dont l’existence à de quoi interpeller: ermite, il devint Successeur
de Pierre à 85 ans avant de démissionner cinq mois plus tard. Les derniers
papes sont chacun allés se recueillir sur sa tombe. L’historien Paul Bertrand
nous fait découvrir ce personnage qui a retenu leur attention.
Entretien réalisé par
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Il sera le quatrième pape
depuis Paul VI à rendre hommage à Célestin V. Si l’on ne sait pas encore si
François ira se recueillir devant sa châsse, conservée en la basilique Santa
Maria di Collemaggio, il est certain qu’il s’inscrira dans son sillage en
ouvrant le pardon célestinien, cérémonie instaurée en 1294 par le Pontife
italien.
Saint Célestin V, peu
connu des francophones, est encore très populaire dans la péninsule italienne,
en particulier dans la région montagneuse des Abruzzes où il repose. Son
parcours fut atypique: né Pietro di Morrone dans une famille paysanne, il
devint ermite et fut le fondateur d’un ordre religieux – appelé plus tard les
Célestiniens -, qui suit la règle de saint Benoît mais est de spiritualité
franciscaine. Il monta sur le trône de Pierre à 85 ans et finit par renoncer à
sa charge, après un pontificat de cinq mois et huit jours. Comment a-t-il pu
passer d’une grotte isolée en Italie centrale à l’imposant Palais du Latran ?
Les explications de Paul Bertrand, professeur d'Histoire médiévale et
d'Histoire de l'écriture médiévale à l'université catholique de
Louvain-la-Neuve, en Belgique.
C'est un peu un hasard,
somme toute. Pietro di Morrone ne se destinait pas à de grands honneurs,
mais l'époque est marquée par une profonde crise: depuis deux
ans déjà - 27 mois au total -, l'Eglise catholique n'a pas de
pape. Le trône pontifical est vacant, et les différentes familles cardinalices
ne parviennent pas à s'accorder sur le choix d'un pontife. Les roi d'Aragon et
de Sicile se disputent, sans parvenir à trouver de solution.
C'est dans ce contexte
difficile que survient l'ermite. Lui avait envoyé une lettre au conclave pour
expliquer [aux cardinaux] qu'il était temps de choisir un pape. Ces derniers
ont sauté sur l'occasion, se disant qu'il était peut-être la bonne personne,
que le célèbre ermite pourrait les tirer d'affaire. Cet homme pieux, une
personne de très grande réputation spirituelle, pourrait justement aider
[l'Eglise] à sortir de cette crise. Et c'est ainsi que de nulle part surgit
Pietro di Morrone, futur Célestin V.
Célestin V reste Pape
cinq mois et huit jours. Qu'est-ce qui a marqué ce court pontificat ?
«Ce qui a surtout marqué
le pontificat, c'est la simplicité avec laquelle Célestin V a régné. Une
simplicité qui n'a pas été bienvenue, parce qu'il n'avait aucune compétence
technique. Probablement même connaissait-il très mal le latin. Il a surtout
essayé de suivre un chemin qui lui semblait important personnellement. Il a été
aussi un peu manipulé, notamment par le roi de Sicile qui lui a un peu dicté la
marche à suivre, lui [Célestin V] étant un peu dépourvu face au poids du
pouvoir dans ce monde pontifical auquel il n'était absolument pas accoutumé. Et
il s'est un peu laisser manipuler.
Mais à côté, il y a
surtout cette volonté de sa part de soutenir d'abord son ordre religieux à lui,
et aussi toute une dynamique spirituelle très particulière, qui est la
dynamique des franciscains spirituels. C'est un peu comme ça qu'on va le voir,
comme celui qui va lancer une série de soutiens forts pour la spiritualité,
notamment au niveau franciscain, la spiritualité au sein de son ordre. Et à
côté de cela, il y a ce sentiment général qui est une grande simplicité, qui
parfois confine à la naïveté, ou en tout cas confine à un manque de
«technicité» pourrait-on dire de nos jours.»
Célestin V renonce à sa
charge le 13 décembre 1294. Qu'est ce qui le pousse à prendre cette décision et
comment est-elle perçue?
«Pas tellement comme un
coup de tonnerre, parce qu'on s'y attendait un peu. Cela faisait déjà quelque
temps que Célestin expliquait qu'il n'était pas vraiment à sa place. Il avait
déjà tenté auparavant d'organiser une sorte de triumvirat de
direction de l'Église durant lequel il se mettrait en retrait. Cela s’était
très mal passé, évidemment. Donc là, on s'attendait à ce que quelque chose se
passe.
Que s'est-il réellement
passé pour qu'il démissionne? Plusieurs choses. Probablement, d'une part, cette
certitude - qui était ancrée en lui - qu'il n'était pas adapté pour cette
charge qui lui semblait écrasante, et elle l'était pour lui, c'est une
évidence. Il était tout sauf stupide, à coup sûr, quand on voit la façon dont
il a pu gérer à la fois la création de son ordre et la façon dont il a
construit cette spiritualité jusque-là. C'était quelqu'un d'intelligent, de
profondément intelligent. Il a donc senti, il a dû voir, qu'il était sous
contrôle du roi de Sicile. Il a dû sentir que les différents cardinaux s'opposaient
à lui.
Et puis il y avait aussi
son successeur, le futur Boniface VIII - Benedetto Caetani - qui est membre de
ces grandes familles romaines qui se disputent le pouvoir avec une grande
agressivité, et qui était sur les "starting blocks": il n'attendait
qu'une chose, c'est de devenir Pape, un Pape fort, un Pape sûr de lui, un
technicien, totalement à l'opposé de Célestin. Il aurait œuvré dans l'ombre
pour convaincre Célestin qu'il était possible de quitter le pouvoir. Et pour
ça, il lui a donné toute une série d'arguments, il lui a dit "ça, s'est
déjà fait": évidemment, c'était des légendes, mais il lui a dit
"ça s'est déjà fait auparavant, le Pape Clément a déjà démissionné, donc
tu peux le faire". Et à la fin, Célestin s'est rendu à l'évidence: il
le fallait, il le faut. Et c'est ainsi que les choses se sont mises en place.
Cela a été évidemment un
coup dur, parce qu'après, ça s’est très mal passé. Il y a eu une série de
réactions très fortes, notamment chez les théologiens. Il y a eu plusieurs discussions
théologiques très fortes, notamment à l'université de Paris. Ça a également été
discuté parce qu'on savait que son successeur était Boniface VIII, dont la
vision du pouvoir était radicalement différente de celle de Célestin… Il
passait très mal, Boniface VIII, il passait très mal. Et donc tout le monde
s'est dit dès le départ - les cardinaux, les princes – "est-ce qu'on n'a
pas été un peu trop vite en acceptant la démission de Célestin?" Il y
a donc eu toute une crise qui a suivi l'abdication. Une crise qui s'est résolue
tout simplement par la montée en puissance de Boniface, et puis par l'oubli, en
quelque sorte, de Célestin, qui d'ailleurs, deux ans après, meurt en retrait du
monde.»
Il meurt en 1296 et il
est canonisé en 1313. Comment comprendre la rapidité de cette canonisation,
surtout s'il meurt dans l'oubli?
«Il meurt dans l'oubli
politique, mais il ne meurt pas dans l'oubli spirituel ni dans l'oubli populaire,
dans l'oubli de la dévotion populaire. Il avait une très grande réputation, une
réputation de sainteté, déjà de son vivant. Il y avait plein de gens autour de
lui, aussi bien des clercs, mais également des laïcs, qui étaient fascinés par
ce personnage porteur d'une spiritualité sinon aussi forte, en tout cas très
similaire à celle de François d'Assise. Fascinés par sa dynamique spirituelle,
fascinés également par ce personnage qui semblait être réellement ce que l'on
appelait le «Pape angélique», celui qui allait sortir l'Église de cette
frénésie de pouvoir et d'argent, qui semblait tout à fait évidente alors, et
qui faisait peur à beaucoup de gens.
Son retrait est presque
davantage perçu comme une sorte de dénonciation d'un pouvoir excessif. Ce n'est
pas pour rien, d'ailleurs, que le pauvre Célestin V est mort enfermé ou presque
- en tout cas sous clef, dans un endroit très retiré. C'est parce que Boniface
VIII ne voulait pas qu'il sorte, sinon, il aurait pu être objet de l’attention
de beaucoup, et notamment de ses opposants, ce qui risquait de créer un
schisme. Donc on est là devant quelqu'un qui est à la fois reconnu comme un
grand saint déjà de son vivant, un grand fondateur, un grand personnage italien
- qui, pour nous, semble un peu lointain, mais qui pour les Italiens, reste
quelqu'un d’absolument essentiel. Toutes ces raisons conjointes expliquent
cette dynamique populaire et cléricale très forte qui va déboucher sur cette
canonisation, très rapide en effet.»
Quel héritage laisse
Célestin V?
«Son action directe n'a
pas abouti. Son ordre n'a pas connu cette diffusion extraordinaire qu'on aurait
pu espérer, similaire à celle de l’ordre de François. Les franciscains
spirituels vont être mis au pas dans les années qui vont suivre, la
spiritualité millénariste va se trouver fortement attaquée… Donc, on ne peut
pas vraiment dire qu'il y a un héritage direct. Mais il y a un héritage
indirect: il a apporté une pierre de plus dans ce discours d'une Église à
réformer d'un point de vue spirituel, une pierre de plus dans ce discours qui
se trouve donc renforcé. Et il y a plein d'autres personnes avant lui, François
d'Assise le premier, qui vont jouer dans cette ligne-là. L'édifice va alors
être suffisamment solide pour contrebalancer l'édifice de pouvoir après la
grande crise du schisme, à partir du moment où avec Martin V, et d'autres
encore, on va [commencer] la réforme de l'Église, à partir du XVIᵉ siècle avec
le Concile de Trente.»
Paul VI, Jean-Paul II et
Benoît XVI se sont rendus sur la tombe de Célestin V à L'Aquila, et maintenant
le Pape François. Comment percevez-vous cet intérêt de la part des Papes
d'aujourd'hui pour ce Pape d'il y a sept siècles?
«Chacun y est
probablement allé avec sa propre vision du monde. Il est probable que Paul VI
ou Jean Paul II avaient une vision très différente de celle de Benoît XVI.
Benoît XVI dont a fait des liens forts entre sa décision propre de démissionner
et sa présence à L'Aquila. Quant à François, c'est encore autre chose. Dans
tous les cas, ce qu'ils reconnaissent, ou ce qu'ils veulent reconnaître, c'est
l'importance d'une dévotion populaire italienne très forte. Pour Benoît, il y
avait évidemment aussi la renaissance de la dévotion après le grand tremblement
de terre.
Il y a probablement
aussi, quelque part en arrière-plan, cette idée d'une Église encore à réformer
et de ce personnage simple qui peut être un modèle de papauté, un modèle de
pouvoir qui refuse le pouvoir. C'est cette vision d'un pouvoir vécu non pas
comme une fin en soi, mais comme une charge par rapport à laquelle il faut être
de la plus extrême humilité. Je pense que c'est cette question de l'humilité,
devenue fondamentale maintenant pour le pouvoir au sein de l'Église, qui est en
jeu ici, en grande partie.»
Finalement, un Pape du
XIIIᵉ siècle, mais toujours très actuel…
«Célestin V est
probablement un personnage qui a davantage de poids au sein de l'Église,
davantage d'importance, que ce que l'on ne pense, et je l'ai découvert au fil
de ses actions. Nous sommes face à une transformation du monde au cours du XIIIᵉ
siècle - un XIIIᵉ siècle qu'on a un peu oublié de nos jours, mais qui est
capital pour l'histoire du christianisme. Le XIIIᵉ siècle est le siècle de la
construction d'un christianisme structuré avec une spiritualité très forte, et
surtout avec une ouverture aux fidèles, avec l'émergence de la parole donnée
aux fidèles. Comme le disait André Vauchez, de la Parole inspirée, de la
prédication.
En ce sens-là, Célestin V
est le dernier feu, le dernier grand feu brûlant de cette spiritualité en
construction tout au long du XIIIᵉ siècle. Et c'est peut-être une des raisons
fondamentales qui expliquent l'intérêt que lui portent les fidèles et le
Souverain Pontife encore à l'heure actuelle, c'est parce qu'il est vraiment
l'héritier de ce XIIIᵉ siècle brûlant.»
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Giulio Cesare Bedeschini (–1640), San Papa Celestino V, 1613, National Museum of Abruzzo
Giulio Cesare
Bedeschini, San Papa
Celestino V, papa,
1613 ca, olio
su tela; L'Aquila, Museo Nazionale d'Abruzzo
St Pierre Célestin, pape
et confesseur
A Ferentino, en 1296, déposition de saint Pierre ermite, qui fut pape de
juillet à décembre 1294 sous le nom de Célestin V.
Canonisé à Avignon par Clément V en 1313, d’abord honoré comme simple
confesseur et non pontife : ‘Sancti Petri, confessoris, olim Celestini, papæ’
annonce le calendrier de la chapelle papale du XIVe siècle.
En 1668 : fête de Saint Pierre Célestin, pape.
Leçon des Matines avant 1960
Pierre, nommé Célestin,
du nom qu’il prit lorsqu’il fut élu Pape, naquit de parents honnêtes et
catholiques à Isernia dans les Abruzzes. A peine adolescent, il se retira dans
le désert pour garantir son âme des séductions du monde. Là, il se nourrissait l’esprit
de contemplation, réduisait son corps en servitude, et portait sur lui une
chaîne de fer. Il institua, d’après la règle de saint Benoît, la congrégation
connue depuis sous le nom de Célestins. Il ne devait pas demeurer caché, et
c’est de sa solitude, qu’à son insu et malgré son éloignement, il fut appelé à
occuper la chaire de saint Pierre. L’Église romaine avait été longtemps sans
pasteur : il fut placé à sa tête, comme on place la lumière sur le chandelier ;
tout le monde en fut non moins étonné que ravi. Élevé à la dignité sublime du
pontificat, Pierre sentit que la multitude des affaires lui permettait à peine
de vaquer à ses méditations, et il renonça volontairement aux honneurs et aux
charges. Ayant repris son ancien genre de vie, il s’endormit dans le Seigneur.
Sa belle mort fut rendue plus glorieuse encore par l’apparition d’une croix
lumineuse que l’on vit briller dans les airs devant la porte de sa retraite.
Pendant sa vie et après sa mort il fit d’éclatants miracles : ils furent
examinés suivant les règles, et Clément V l’inscrivit au nombre des Saints,
onze ans après sa mort.
Statua
di San Pietro Celestino V Papa a Urbino.
The
statue of Pope Saint Celestine V in Urbino.
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
A côté de Léon, l’insigne
Docteur, Jésus ressuscité appelle en ce jour l’humble Pierre Célestin, Pontife
suprême comme Léon, mais à peine assis sur la chaire apostolique, qu’il en est
descendu pour retourner au désert. Entre tant de héros dont est formée la
chaîne des Pontifes romains, il devait s’en rencontrer à qui fût donnée la
charge de représenter plus spécialement la noble vertu d’humilité ; et c’est à
Pierre Célestin que la grâce divine a dévolu cet honneur. Arraché au repos de
sa solitude pour être élevé sur le trône de saint Pierre et tenir dans ses
mains tremblantes les formidables clefs qui ouvrent et ferment le ciel, le saint
ermite a regardé autour de lui ; il a considéré les besoins de l’immense
troupeau du Christ, et sondé ensuite sa propre faiblesse. Oppressé sous le
fardeau d’une responsabilité qui embrasse la race humaine tout entière, il
s’est jugé incapable de supporter plus longtemps un tel poids ; il a déposé la
tiare, et imploré la faveur de se cacher de nouveau à tous les regards humains
dans sa chère sollicitude. Ainsi le Christ, son Maître, avait d’abord enfoui sa
gloire dans une obscurité de trente années, et plus tard sous le nuage sanglant
de sa Passion et sous les ombres du sépulcre. Les splendeurs de la divine Pâque
ont tout à coup dissipé ces ténèbres, et le vainqueur de la mort s’est révélé
dans tout son éclat. Mais il veut que ses membres aient part à son triomphe, et
que la gloire dont ils brilleront éternellement soit, comme la sienne, en
proportion de leur empressement à s’humilier dans les jours de cotte vie
mortelle. Quelle langue pourrait décrire l’auréole qui entoure le front de
Pierre Célestin, en retour de cette obscurité au sein de laquelle il a cherché
l’oubli des hommes avec plus d’ardeur que d’autres ne recherchent leur estime
et leur admiration ? Grand sur le trône pontifical, plus grand au désert, sa
grandeur dans les cieux dépasse toutes nos pensées.
Vous avez obtenu l’objet
de votre ambition, ô Célestin ! Il vous a été accordé de descendre les degrés
du trône apostolique, et de rentrer dans le calme de cette vie cachée qui avait
si longtemps fait toutes vos délices. Jouissez des charmes de l’obscurité que
vous aviez tant aimée ; elle vous est rendue avec tous les trésors de la
contemplation, dans le secret de la face de Dieu. Mais cette obscurité n’aura
qu’un temps, et quand l’heure sera venue, la Croix que vous avez préférée à
tout se dressera lumineuse à la porte de votre cellule, vous invitant à prendre
part au triomphe pascal de celui qui est descendu du ciel pour nous apprendre
que quiconque s’abaisse sera élevé. Votre nom, ô Célestin, brillera jusqu’au
dernier jour du monde sur la liste des Pontifes romains ; vous êtes l’un des
anneaux de cette chaîne qui rattache la sainte Église à Jésus son fondateur et
son époux ; mais une plus grande gloire vous est réservée, celle de faire
cortège à ce divin Christ ressuscité. La sainte Église, qui un moment s’est
inclinée devant vous pendant que vous teniez les clefs de Pierre, vous rend
depuis des siècles et vous rendra jusqu’au dernier jour l’hommage de son culte,
parce qu’elle reconnaît en vous un des élus de Dieu, un des princes de la céleste
cour. Et nous aussi, ô Célestin ! nous sommes appelés à monter là où vous êtes,
à contempler éternellement comme vous le plus beau des enfants des hommes, le
vainqueur de la mort et de l’enfer. Mais une seule voie peut nous y conduire :
celle que vous avez vous-même suivie, la voie de l’humilité. Fortifiez en nous
cette vertu, ô Célestin ! et allumez-en le désir dans nos cœurs. Substituez le
mépris de nous-mêmes à l’estime que nous avons trop souvent le malheur d’en
faire. Rendez-nous indifférents à toute gloire mondaine, fermes et joyeux dans
les abaissements, afin qu’ayant « bu l’eau du torrent », comme notre Maître
divin, nous puissions un jour, comme lui et avec vous, « relever notre tête [1]
» et entourer éternellement le trône de notre commun libérateur.
[1] Psalm. CIX, 7.
Portait
of en:Pope Celestine V in the en:Basilica of Saint Paul
Outside the Walls, Rome
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Déjà avant ce saint
moine, fils spirituel du patriarche saint Benoît, plusieurs autres papes, saint
Pontien par exemple, saint Martin, Jean XVIII et Benoît IX, en des
circonstances qui leur rendaient personnellement des plus difficiles le
gouvernement de l’Église, avaient abdiqué le suprême pontificat. Au XIIIe
siècle, ces cas avaient été presque oubliés, et les canonistes discutaient pour
savoir si une telle renonciation fut jamais permise au pape. Célestin V, en une
constitution solennelle, résolut la question dans le sens de la tradition
romaine primitive, après quoi, invoquant en sa faveur un semblable droit, il
déposa les vêtements pontificaux et retourna aux anciens exercices de sa vie
monastique.
On l’accusait d’excessive
simplicité dans les affaires, — de plenitudine simplicitatis plutôt que
potestatis, — comme disaient avec malice ses adversaires ; et lui-même ne
méconnaissait pas la vérité de cette imputation. Mais Dieu, et durant son
pontificat, et surtout après son humble abdication, se plut à l’illustrer par
une abondance de miracles. Quand, par ordre de Boniface VIII, Célestin fut
conduit au château de Fumone qui devait lui servir de résidence, il opéra de
très nombreuses guérisons durant le voyage ; il semblait que Dieu se plût à
exalter la grandeur de son sénateur dans la mesure où le monde méconnaissait
ses hauts mérites (+ 1296).
La messe [avant 1942] est
du Commun des Confesseurs Pontifes : Statuit, comme le 4 février, avec la
première collecte propre. L’Évangile est du Commun des Abbés, pour rappeler la
renonciation de Célestin à la suprême dignité de l’Église, en vue de retourner
à l’humilité du froc monastique si hautement glorifié par ses vertus.
Dans la Divine
Comédie, Dante, emporté par sa haine de partisan, met dans l’enfer ... l’ombra
di celui che fece per viltade il gran rifiuto.
L’Église, au contraire,
loua l’humilité du pape Célestin et le proposa même à l’imitation des fidèles,
car il est plus prudent et plus sûr de servir le Seigneur dans la simplicité du
cœur, que d’ambitionner des places élevées et de graves responsabilités,
auxquelles peut-être nos pauvres épaules ne sont ni préparées ni
proportionnées.
Prière. — « O Dieu qui,
ayant élevé au faîte du pontificat suprême le bienheureux Pierre Célestin, lui
avez appris à préférer une vie humble ; faites que, méprisant à son exemple
toutes les choses du monde, nous méritions d’arriver heureusement aux
récompenses réservées aux humbles. Par notre Seigneur, etc. » Ne pas
ambitionner les honneurs et les charges est certes l’indice d’une âme humble ;
mais renoncer, comme saint Célestin, à la suprême Chaire pontificale, quand
semblaient de plus en plus l’illustrer une éminente sainteté, la vénération des
peuples, le don des miracles, c’est le signe d’une âme qui, habituellement absorbée
dans la contemplation de Dieu, s’est solidement abîmée dans la connaissance de
son néant. Toute la grandeur de la terre n’arrive pas à enorgueillir de telles
âmes.
San
Papa Celestino V,
Saint Peter Celestine. Engraving
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
Saint Pierre. — Jour de
mort : 19 mai 1296, Tombeau : à Aquila (Abruzzes), dans l’église de
Sainte-Marie di Collemaggio. Image : On le représente en pape, avec une colombe
ou bien avec un diable qui le trouble au moment où il écrit. Vie : Le pieux
solitaire Pierre de Morone, fondateur de l’Ordre des Célestins, fut élu pape le
5 juillet 1294, après la mort de Nicolas V, dans un conclave qui avait duré
plus de deux ans. Il prit le nom de Célestin V. L’élection de cet homme, qui
était sans doute un saint, mais ne connaissait ni le monde ni les hommes, ne
s’explique que par l’embarras où on se trouvait et aussi, semble-t-il, par les
intrigues de Charles II, roi de Naples. Il apparut bientôt que le choix n’était
pas heureux. Célestin sentit que ses épaules étaient trop faibles pour cette
lourde charge. Il abdiqua (13 décembre 1294, cinq mois après l’élection) et il
retourna à sa chère et simple vie monastique. Son successeur, Boniface VIII,
craignant avec raison que ses adversaires ne se servent du saint pour créer un
schisme, le fit garder étroitement et l’enferma dans le château de Fumone, près
d’Anagni. Il y trouva une cellule semblable à celle qu’il avait dans son
ermitage. Il passa ses dernières années, jusqu’à sa mort, dans une pénitence
austère.
Pratique : « Avoir
préféré à la plus haute dignité ecclésiastique la vie d’humilité », voilà
l’événement principal dans la vie du saint que l’Église nous fait admirer dans
l’oraison du jour et qu’elle nous demande d’imiter à notre manière. — La messe
est du commun des Souverains Pontifes, sauf la première oraison, dont nous
venons de donner la teneur.
SOURCE : http://www.introibo.fr/19-05-St-Pierre-Celestin-pape-et
SAINT PIERRE CÉLESTIN.
Voici un saint peu connu
et qui réunit une foule de qualités propres á faire connaître un homme. Sa vie
naturelle, sa vie surnaturelle, sa vie sociale, tout en lui est extraordinaire.
Il lui arrive plusieurs événements qui n’arrivent qu'à lui dans l’histoire. Il
est caractérisé par des faits singuliers et illustres qui auraient dû le
désigner à l’attention universelle. Cependant il a échappé á l’admiration,
comme si la passion de fuir la gloire, qui fut la passion de sa vie, l’eût
poursuivi, quant á la face humaine de la gloire, même après sa mort.
ll est le seul, dans
l’histoire, qui, simple religieux et simple solitaire, a été placé soudainement
sur la chaire de saint Pierre. II est le seul dans l’histoire qui, placé sur la
chaire de saint Pierre, ait abdiqué spontanément le souverain pontificat, que
personne ne lui disputait.
Le P. Giry l’appelle le
Phénix de l’Église, celui qui est seul de son espèce. Le nombre et la grandeur
de ses miracles font aussi de lui un prodige parmi les prodiges. Cependant
l’histoire, si prodigue de son attention, de ses souvenirs et de ses paroles,
semble en avoir été avare vis-à-vis de lui.
Puisque les miracles
illustrent sa vie, nous sommes certains d’avance que la simplicité illustrera
spécialement son âme; et cette habitude des choses divines, s’il est permis de
s’exprimer ainsi, n’est pas démentie en cette occasion. Je dis : habitude,
je pourrais dire : loi. Il faut seulement se souvenir que toute loi a des
exceptions et que celui qui la pose n’est jamais lié par elle.
Saint Pierre Célestin
était du bourg d’Isernie, dans la province de l'Abruzze, en Italie. Son père
s’appelait Angevin, sa mère Marie. ils eurent douze enfants. C’était une
famille de laboureurs. On arriverait á un chiffre considérable, si l’on comptait
les saints qui ont passé leur enfance au milieu des brebis, au milieu des
boeufs, au milieu des champs et loin des villes. Pierre était le onzième des
douze. Il perdit son père de bonne heure. Sa mère le choisit pour remplacer
dans l’étude des lettres son second fils qui n’y réussissait pas. Ce fut dans
toute la région un tollé général contre la résolution prise par la
veuve d'envoyer aux écoles son onzième fils. On tâcha de fui prouver que cela
n’avait pas le sens commun ; la veuve, qui ne savait peut-être quelle raison
humaine donner, conserva cette obstination particulière que l’on a, sans trop
savoir pourquoi, quand on obéit á un ordre supérieur. Son mari apparut la nuit
à un de ses voisins, et lui dit de confirmer sa femme dans sa résolution.
Quant à Pierre, il
grandissait dans le silence, dans l’étude, et, sans s’en douter, devenait un
saint. Il recevait quelquefois, dans ses prières, la visite d'un saint, la
visite d’un ange, la visite de la Vierge, et ne s’en étonnait pas le moins du
monde. Il était assez profond pour trouver cela tout simple. Quoi de plus
simple, en effet ?
Il racontait ses visions
á sa mère avec la même candeur qu’il nous les a racontées á nous-mêmes, dans le
manuscrit de ses confessions ; car il a écrit la première partie de son
histoire, et il la terminait quand on est venu le chercher pour le placer sur
le trône pontifical.
Je reviendrai tout á
l’heure sur les détails de sa jeunesse. Jetons d’abord un coup d’oeil
d’ensemble sur sa vie.
Il se retira dans le
désert de Morron. Le bruit de sa sainteté s’éleva comme un murmure et grandit
comme un tonnerre. Ce fut cette gloire qui le porta sur le trône, et aucune
intrigue humaine, ni même aucun calcul, ni aucune pensée venant de lui, fût-ce
la plus légitime, n’intervint. Le solitaire de Morron n’agissait sur l’esprit
des hommes que d’une façon surnaturelle. Du désert de Morron, Pierre passa au
désert de Magella. Beaucoup se mirent sous sa conduite. Il se forma un couvent
qui s’appela le couvent des Célestins, et ainsi fut fondé l’ordre qui porte ce
nom. On bâtit une église. La dédicace fut faite par les anges. Si on eût
annoncé alors á Pierre qu’il serait bientôt le successeur de l’autre Pierre, de
Pierre le pêcheur, l’apôtre et le Pape, il eût peut-être répondu : Comment cela
se fera-t-il ? car je suis étranger en ce monde. C’était cette séparation même
qui allait appeler sur cette tête cachée, lointaine et recouverte, le choix de
Dieu et le choix des hommes.
En l’an 1214 fut célébré
le second concile de Lyon. On parla de casser certains ordres religieux, qui
paraissaient établis sans l’approbation du Saint-Siège, particulièrement
l’ordre des Flagellants. Comme quelques personnes croyaient que la menace
allait s’étendre aux Célestins, Pierre se rendit au concile, et lâ, en présence
du pape Grégoire X, il soutint ses constitutions.
Mais il avait á son
service autre chose que des paroles, et il le prouva en cette occasion. La
discussion fut singulièrement abrégée par un miracle que nous retrouverons dans
la vie de saint Goar. Comme Pierre Célestin se préparait à célébrer la
messe devant le Pape, les ornements simples qu’il portait dans sa solitude lui
revinrent á l’esprit, et au même instant lui revinrent miraculeusement entre
les mains. Et comme il ôtait un ornement offert par les hommes pour revêtir
l’ornement offert par les anges, l’ornement riche qu’il dépouillait resta
suspendu en l’air, pendant la messe, sans qu’aucune forcé visible apparût pour
le soutenir, Saint Goar, qui avait suspendu sa chappe à un rayon de soleil,
prouva par là, sans le vouloir, son innocence méconnue. Saint Pierre Célestin
fut protégé par un moyen analogue. Le rayon de soleil rendit témoignage á la
lumière invisible qui habitait dans l’âme du saint.
La cause fut jugée, pour
saint Pierre Célestin, par le procédé simple du miracle. Le solitaire revint
dans la solitude.
Cependant Pierre fuyait
la gloire qui le cherchait. Ne trouvant pas sa solitude assez profonde, il alla
demander au désert une séparation plus profonde. Mais comme le désert cessait
d’être désert, dès qu’il y résidait, il retourna á Morron par égard pour ceux
qui venaient lui demander secours. Car dans la solitude la plus reculée il
n’échappait pas à la foule ; seulement la foule se fatiguait à sa recherche, au
lieu de le trouver facilement.
Le siège apostolique
était vacant. Depuis plus de deux ans, Nicolas IV était mort. Les cardinaux
assemblés à Pérouse ne pouvaient s’accorder sur le choix du nouveau pontife.
Enfin il se passa en eux un événement intérieur qui détermina un événement
extérieur. Contrairement à toute attente, contrairement à toute habitude,
contrairement aux usages, contrairement á cette coutume inhérente à l’homme de
ne choisir que dans un certain cercle tracé d’avance pour le choix, les
cardinaux trouvèrent à la fois dans leur coeur et sur leurs lèvres le nom d’un
simple religieux, d’un simple solitaire, et Pierre de Morron fut acclamé. Rien
ne le désignait que le Saint-Esprit, et sa gloire était de n’avoir aucune
gloire humaine. Quand on vint trouver Pierre pour le tirer de sa solitude et le
placer sur le trône apostolique où les hommes et les anges l’attendaient, il ne
refusa pas ; mais il demanda le temps de la réflexion et de la prière. Il
retourna dans un plus profond désert, pour se préparer à Rome et au trône.
Charles II, roi de Naples, André III, roi de Hongrie, vinrent en personne, et
le supplièrent d’accepter. S’il refusait, l’Église allait être précipitée dans
des troubles nouveaux. Cette dernière considération l’emporta, et l’attrait de
la solitude fut vaincu par l’attrait de la charité. Celui qui pendant longtemps
avait hésité à dire la Messe, consentit à faire les fonctions non-seulement de
Prêtre, mais de Prêtre souverain. Cet homme est destiné á trembler toute sa vie
devant les choses divines, et à vaincre son tremblement à force d’amour et
d’obéissance. Quand il avait hésité devant le sacrifice de la Messe, il avait
consulté les hommes, et les hommes ne l’avaient pas rassuré : leurs paroles
étaient restées sans effet suffisant. Il avait fallu une voix divine. C’était pendant
le sommeil que la voix divine avait parlé. « Je ne suis pas digne, disait
Pierre, d’offrir le saint sacrifice. — Et qui donc, avait répondu la voix, et
qui donc en est digne? Sacrifie, malgré ton indignité, mais sacrifie dans la
crainte. »
Quand il s’agit du
souverain pontificat, les voix royales décidèrent Pierre ; la voix divine qui
avait parlé directement et la nuit pour qu’il osât dire la messe, parla le jour
et indirectement par la voix des rois et des hommes, pour qu’il osât monter sur
le trône.
Quand il fallut quitter
la solitude et faire le voyage, Pierre monta sur un âne, et l’entrée de
Jésus-Christ á Jérusalem dut se présenter au souvenir des populations. Quand
Pierre descendit de sa monture, un paysan plaça sur l’âne son fils boiteux des
deux jambes, et l’enfant fut guéri.
Le couronnement du Pape
eut lieu le jour de saint Jean-Baptiste, et saint Jean-Baptiste avait toujours
été le saint de sa prédilection.
Il fallut s’occuper
d’affaires. Pierre ne recula pas. Il trouvait tous les courages dans la
charité.
Il créa des cardinaux,
parmi lesquels beaucoup de cardinaux français : par exemple, Bérault de Jour,
archevêque de Lyon; Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges ; Jean Lemoine, du
diocèse d’Amiens ; Guillaume Ferrier, prévôt de Marseille; Nicolas de Nonancourt,
parisien; Robert, vingt-huitième abbé de Cîteaux, et Simon, prieur de la
Charité-sur-Loire. Thomas de l’Abruzze, et Pierre d’Aquila, religieux de son
ordre, furent promus à la même dignité.
Pierre Célestin s’était
résigné á l’administration. Il tint des consistoires, il distribua des
bénéfices, Il gouverna et subit les honneurs du gouvernement. Cependant le
bruit qui l’entourait était dominé en lui par la voix plus haute de son grand
silence intérieur, et il lui semblait que cette voix sans parole le rappelait
dans la solitude. Il acceptait le trône comme une épreuve, mais il ne tarda pas
à se demander si Dieu lui imposait pour toujours cette épreuve dont il ne
sentait en lui-même ni la nécessité ni la saveur. Il lui semblait que sa vie
nouvelle avait diminué dans son âme la profondeur qui vient de la solitude.
Pierre ne se sentait plus
si doucement et si profondément énivré des parfums du désert.
Les parfums du désert
étaient restés pour lui ce qu’ils avaient été toujours, la passion divine de sa
vie et la préparation de la béatitude.
Il ne se trouvait pas à sa place parmi le tumulte des honneurs.
Que faire? Fallait-il
abdiquer? Comme toujours, il consulta. Plus un homme a de lumière, plus il se
défie de lui-même. Les avis furent partagés. Ceux qui désiraient son trône lui
conseillaient d’en descendre. Le roi de Naples combattit ce projet de toutes
ses forces. L’Église avait été troublée plus de deux ans par l’absence du
souverain pontife ; n’allait-elle pas retomber dans la même agitation ? Pierre
Célestin avait-il le droit d’abandonner le poste que Dieu lui avait confié, et
de préférer son repos au repos du monde?
Cependant la pente de son
esprit entrainait Pierre, et le regret intérieur des choses d’autrefois
donnait du poids aux conseils et lui donnaient le droit de se retirer. Il tint
un dernier consistoire, réforma le luxe, confirma son ordre, donna à ses
religieux le nom de Célestins, et déclara lui-même qu’un pape qui ne se sentait
pas propre au souverain pontificat avait le droit de l’abdiquer.
Le peuple désolé se mit
en prière. L’archevêque de Naples, á la tête d’une procession, demanda au Pape
sa bénédiction, et quand Pierre parut à sa fenêtre, on le supplia de demeurer
père du genre humain, et de ne pas abandonner sa famille. — Je resterai, fit
répondre le saint, à moins que ma conscience ne m’oblige á vous quitter.
Il délibéra encore un
jour, puis, le 17 décembre 1294, il abdiqua. Aucun pape ne lui avait donné
l’exemple, et son exemple n’a pas été suivi.
Voici à peu prés en quels
termes il renonça au souverain pontificat.
« Moi Célestin V, pape,
mu par plusieurs raisons légitimes, par le désir d'un état plus humble et
d’une vie plus parfaite, par la crainte d’engager ma conscience, par la vue de
ma faiblesse et de mon incapacité, considérant aussi la malice des hommes et
mes infirmités, désirant le repos et la consolation spirituelle dont je
jouissais avant mon exaltation ;
« Je renonce librement et
de mon plein gré au souverain pontificat, j’abandonne la dignité et la charge
qui y sont attachées ;
« Je donne dés á présent
plein pouvoir au collège des cardinaux d’élire par les voies canoniques, mais
par elles seules, un pasteur pour l’Église universelle. »
Pierre lut devant
l’assemblée des cardinaux cette abdication qui s’appela : le Grand Refus. Ayant
refusé la souveraineté pontificale, il se mit à genoux devant les Pères, et
leur demanda la permission de se retirer.
On la lui donna en
pleurant.
Si cette scène
appartenait á une autre histoire qu’à l’histoire ecclésiastique, si elle
n’était pas ignorée parce qu’elle fait partie de la vie des saints, elle eût
certainement tenté le talent des peintres, et, tombée dans le domaine de l’art,
elle fût devenue populaire.
Le soleil n’a guère
éclairé de drames plus grandioses. Mais comme ce drame est suspect d’avoisiner
les choses divines, les hommes lui ont toujours préféré Brutus, les trois
Horaces et Léonidas.
Redevenu Pierre de
Morron, il partit, faisant des miracles. Il prit la fuite, et guérit, en
fuyant, une jeune fille paralytique. Il voulut fuir plus loin ; mais partout
trahi par sa gloire, et arrêté par le flot des populations, il ne put échapper
á l’admiration universelle. Les enfants trahissaient innocemment la présence
illustre du thaumaturge fugitif, et criaient sur son passage : Voilà Pierre de
Morron !
L’ordre des Célestins
dura jusqu’á la fin du siècle dernier, et voici qu’il va revivre. Le P.
Aurélien le rétablit en France, á Bar-le-Duc. Supérieur actuel de l’ordre qu’il
rétablit, le P. Aurélien a publié une très intéressante histoire de saint
Pierre Célestin, fondateur des Célestins.
Ernest HELLO, Physionomie
de saints, 1875
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
Coelestin
V. wird in Rom zum Papst gekrönt, Gemälde aus Frankreich, 16. Jahrhundert
Pope
Celestin V was crowned in L'Aquila
Saint Célestin V (1294)
ou saint Pierre Célestin
(Pietro Angeleri, dit del Morrone), né à Isernia en Italie vers 1215, mort au
château de Fumone en Italie en 1296.
Il abdiqua après cinq
mois de pontificat en 1294 et fut maintenu en résidence forcée jusqu’à sa mort
par son successeur, Boniface VIII. Canonisé en 1313.
SOURCE : http://eglise.de.dieu.free.fr/liste_des_papes_13.htm
« On est dans
l’étonnement de m’avoir vu quitter la papauté, et moi j’admire ma simplicité de
l’avoir acceptée. »
• RÉSUMÉ :
Parmi tous les Pasteurs
auxquels Jésus ressuscité confia la charge de Son Église, saint Pierre
Célestin est celui qui manifeste le plus spécialement la vertu d’humilité
dont saint Benoît, son Père en Dieu, fait la base de toute sainteté.
Né en 1221, il se retira,
à peine adolescent, dans le désert, où bientôt ses vertus lui attirèrent des
disciples. Ce fut l’origine de la branche de l’Ordre Bénédictin qui fut connue
depuis sous le nom de Célestins, nom que prit saint Pierre lorsqu’il devint
Pape.
Arraché en effet à l’âge
de soixante-douze ans à sa douce solitude, il reçut la plénitude du sacerdoce,
et occupa la chaire de saint Pierre, vacante depuis vingt-sept mois. Élevé à
cette éminente dignité, il se crut incapable de porter un tel fardeau et «
mettant l’humilité au-dessus de cette élévation », il descendit volontairement
du trône pontifical.
Terminant ses jours dans
la contemplation, dont son âme ne pouvait plus se passer, il mourut le 19 mai
de l’an 1296.
À l’exemple de saint
Pierre Célestin, méprisons les honneurs de ce monde, afin de parvenir
heureusement à la possession des récompenses promises aux humbles.
Pierre, le onzième des
douze enfants d’un pauvre fermier italien, naquit en 1221, Honoré III étant
pape, Frédéric II empereur et Philippe-Auguste roi de France ; il reçut une
éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires
d’intelligence et de piété qu’il montra dès son bas âge.
Tout enfant, il racontait
naïvement à sa mère les visites qu’il recevait des Anges et de la sainte
Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un
temps de famine, d’aller couper du blé, à l’époque où il était encore vert ;
Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.
Jeune encore, il résolut
de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il
demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus ; puis il gravit
une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau,
sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu’un cilice. Pendant trois
ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de
découragement, de sensualité, de volupté ; mais il était fortifié par les
fréquentes visions des Anges.
Il consentit à recevoir
le sacerdoce, afin de trouver dans l’Eucharistie un soutien contre les
tentations. La sainteté du solitaire lui attira des disciples : ce fut
l’origine de cette branche de l’Ordre de saint Benoît dont les religieux sont
appelés Célestins. Ils vivaient sous des huttes faites avec des épines et des
branches, mais Dieu réjouissait leur affreuse solitude par de suaves harmonies
célestes et par la visite des bienheureux esprits. Bien plus austère que ses
religieux, saint Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur,
jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule
fois tous les trois jours.
Couvert d’instruments de
pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la terre : une voix céleste
vint lui ordonner de diminuer cette pratique excessive de la mortification. Il
opérait tant de merveilles, pour ainsi dire sans le vouloir, qu’il supplia Dieu
d’avoir pitié de sa misère et de Se servir d’autres instruments.
Qui croirait qu’après une
vacance inouïe du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux
alla chercher le pauvre moine au fond de son désert ? Saint Pierre, âgé de
soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite ; mais, quelques
mois après, craignant les responsabilités, se jugeant au-dessous d’une charge
si lourde, à laquelle, il est vrai, il n’était préparé que par sa sainteté, il
abdiqua le souverain pontificat, reprit l’habit de moine et voulut retourner
dans sa solitude. Le nouveau pape, Boniface VIII, redoutant bien à tort qu’à
cette époque troublée des hommes de parti n’érigeassent saint Pierre en
antipape, le fit prendre et garder étroitement dans une citadelle.
La mort de saint Pierre
Célestin fut aussi sainte que sa vie ; elle arriva l’an 1296, Boniface VIII
étant pape, Adolphe de Nassau empereur et Philippe IV le Bel roi de France.
San
Papa Celestino V, Calcografia, 11.4 x 7.9, in Giovanni Battista de'Cavalieri (1525-),
Pontificum Romanorum effigies, Roma, Basa Domenico\Zanetti Francesco, 1580, Municipal
Library of Trento
Saint Célestin V
Pape (192e en 1294)
(1221-1296)
Célestin V, dans le
siècle Pietro Angeleri, le onzième des douze enfants d'un pauvre
fermier italien, naquit dans le Molise (Italie) en 1221 ; il reçut une
éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires
d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.
Tout enfant, il racontait
naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des Anges et de la Sainte
Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un
temps de famine, d'aller couper du blé à l'époque où il était encore vert ; Pierre
y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.
Jeune encore, il résolut
de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il
demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus ; puis il gravit
une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau,
sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.
Pendant trois ans, malgré
son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de
découragement, de sensualité, de volupté ; mais il était fortifié par les
fréquentes visions des anges.
La sainteté du solitaire
lui attira des disciples : ce fut l'origine de cette branche de l'Ordre de
Saint-Benoît, dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des
huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur
affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des
bienheureux esprits.
Bien plus austère que ses
religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur ;
jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule
fois tous les trois jours. Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur
le fer plutôt que sur la terre : une voix céleste vint lui ordonner de diminuer
cette pratique excessive de la mortification.
Après une vacance inouïe
du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le
pauvre moine au fond de son désert. Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en
pleurant la violence qui lui fut faite; mais, quelques mois après, se jugeant
au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé
que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de
moine et voulut retourner dans sa solitude, où il mourut en 1296.
SOURCE : https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/87859223-d888-4b98-a2a1-8b25c7600a9c
Basilica di Santa Maria di
Collemaggio a L'Aquila, Monumento funebre di San Papa
Celestino V
L'Aquila,
Basilica di Santa Maria di Collemaggio. Mausoleum des Papstes Coelestin V. von
Girolamo da Vicenza (1517) im nördlichen Querhausarm.
L'Aquila,
Basilica di Santa Maria di Collemaggio. Mausoleum of Pope Celestine V by
Girolamo da Vicenza (1517) in the north arm of the transept.
L'Aquila,
Basilica di Santa Maria di Collemaggio. Mausoleo del Papa Celestino V da
Girolamo da Vicenza (1517) nella parte nord del transetto.
Л'Аквила, Базилика Санта-Мария ди Коллемаджо. Мавзолей папы Целестина V, создан в 1517 году скульптором Джироламо да Виченца, в северной части трансепта.
Il corpo di papa Celestino V con i paramenti rinnovati dopo la ricognizione canonica nel VII Centenario della sua canonizzazione (1313-2013). Basilica di S.M. di Collemaggio, L'Aquila.
Autre biographie:
PIERRE DU MORRONE (Célestin V ; +1296) Moine et pasteur
En 1296 meurt dans la tour du château de Fumone, près de Ferentino, où il avait été isolé par Boniface VIII, Pierre du Morrone, ermite et Pape de l’Église de Rome.
D’origine humble – il était le onzième enfant d’une famille de paysans – Pierre était parti tout jeune encore de son Isernie natale au monastère Bénédictin de Sainte Marie de Faifoli.
Désirant une majeure solitude, Pierre commença très tôt à mener une vie érémitique et à se vouer totalement à la prière.
Il acquit une telle notoriété qu’il dut s’enfoncer jusqu’au pied de la Maiella pour pouvoir se soustraire à la curiosité des pèlerins, attirés par sa quête de Dieu et son radicalisme évangélique.
Mais son nom s’était dès lors répandu à tel point qu’en juillet 1294, à sa grande surprise, il fut élu Pape de Rome après un Conclave qui avait duré plus de deux ans, et que Pierre lui-même avait stigmatisé pour son incapacité d’en finir.
Ayant pris le nom de Célestin V, Pierre se présenta comme un pasteur extrêmement humain et compatissant ; et son bref pontificat sembla mettre en route une profonde réforme de l’Église. Pourtant, convaincu de son inaptitude pour la charge qu’il avait reçue, Célestin renonça au pontificat avec l’espoir de retrouver la Paix de son ermitage.
Peu après, cependant, il fut mis aux arrêts par son successeur Boniface qui, bien vite, avait révoqué presque toutes les dispositions prises par Célestin.
Pierre mourut seul, et brève fut aussi la vie de la Congrégation d’ermites qu’il avait fondée.
Mais son témoignage de liberté évangélique, dont Pétrarque déjà fait l’éloge
dans sa poésie, a laissé des marques profondes dans l’histoire de la
spiritualité.
Anonyme. Les
cardinaux viennent chercher saint Pierre-Célestin après son
élection. Église Saint-Leu-Saint-Gilles. Thiais. Île-de-France. XVIIe.
Il y a sept siècles,
Saint Célestin V a, lui aussi, abandonné volontairement le trône Papal.
Un Pape qui renonce à ses fonctions, du jamais-vu?
Cet événement inattendu a eu un précédent dans l'histoire de l'Église. Il y a sept siècles, saint Célestin V a, lui aussi, abandonné volontairement le trône papal, l'année même de son élection, en 1294.
Celui qui avait vécu en ermite jusqu'à son élection papale ne se sentait pas prêt à assumer ce rôle.
Avant de prendre le nom de Célestin V, Pietro del Morrone était moine Bénédictin des Abruzzes.
Sous son pontificat, la cour a été transférée à Naples. Le nouveau souverain pontife estime que son humilité et son état de santé l'empêchent d'assumer sa fonction.
Il abdique le 13 Décembre 1294, en accord avec ses Cardinaux.
Le 24 Décembre, le Cardinal Benoît Gaetani est élu pour lui succéder sous le nom de Boniface VIII et maintient Célestin de force à ses côtés, en prison.
Le moine tente de s'échapper, mais il est rattrapé par les gardes du Pape. Mort en 1296, Célestin V est enterré dans l'église de son ordre à L'Aquila.
Après lui, le Pape Grégoire XII renonça lors du concile de Constance, en 1415,
et se retira comme simple Cardinal Évêque.
Lecture
La puissance ne m’attire
pas, je la trouve même essentiellement mauvaise. Le commandement Chrétien qui
résume tous les autres c’est l’Amour.
Durant ces derniers mois, tandis que je m’étais caché pour échapper aux recherches de votre police, je suis devenu plus conscient que je ne le fus dans le passé, que la racine de tous les maux, pour l’Église, est dans la tentation du pouvoir.
Qu’est devenu le Christianisme en s’adaptant au monde ? A quel point l’a-t-il transformé ou en a-t-il été corrompu ? Nous avons oublié que le Christianisme a eu son commencement par la Croix…
Mais pourquoi continuons-nous à nous appeler Chrétiens ? Qu’est devenue la
Croix pour les Chrétiens d’aujourd’hui ? Un simple ornement !
(Ignazio Silone, L’aventure d’un pauvre chrétien)
Prière
Ô Dieu, tu as élevé Saint Pierre Célestin à la dignité du souverain pontificat et tu lui as appris à lui préférer l’Humilité ; accorde-nous dans ta bonté de mépriser comme lui les choses de ce monde : nous arriverons alors au bonheur de la récompense promise aux humbles.
Par Le Christ Notre Seigneur.
Statue
of pope Coelestinus V in San
Onofrio.
Célestin
V, statue à à l'ermitage de San Onofrio au dessus de l'abbaye de Badia
Morronese (Sulmona-Abruzzes-Italie).
Also known as
Peter Celestine
Peter Morrone
Peter of Moroni
Pietro del Morrone
Pietro di Murrone
Profile
Eleventh of twelve children.
His father died when
Peter was quite young. When his mother would
ask, “Which one of you is going to become a saint?” Peter would answer “Me,
Mama! I’ll become a saint!”.
At 20 Peter became a hermit, praying,
working, and reading the Bible. He followed the Benedictine
Rule, and so many other hermits came
to him for guidance, that he founded the Holy Spirit Community of Maiella (Celestines).
Following a two year conclave during
which the cardinals could
not decide on a pope,
Peter came to them with the message that God was
not pleased with the long delay; the cardinals chose
Peter as the 192nd Pope.
The primary objective of Celestine’s pontificate was
to reform clergy,
many of whom were using spiritual power to obtain wordly power. Celestine
sought a way to bring the faithful to
the original Gospel spirit, and he settled on “Pardon” – he called for a year
of forgiveness of sins, and return to evangelical austerity and fidelity.
He reigned a mere five months, and the members of
the Vatican
Curia took advantage of him. This led to much mismanagement, and great
uproar in the Vatican. Knowing he was responsible, Celestine asked forgiveness
for his mistakes, and abdicated on 13
December 1294,
the only pope to
do so. His successor, Boniface
VIII, kept Celestine hidden for the last ten months of his life in a small
room in a Roman palace.
Celestine may have appreciated it – he never lost his love of the hermit‘s
life, and spent his last days in prayer.
Born
1210 at Isneria, Abruzzi, Italy as Pietro
del Morrone
Papal Ascension
19 May 1296 in Rome, Italy of
natural causes
buried in
the church of Saint Agatha, Ferentino, Italy
re-interred in the Church of Saint Maria di
Collemaggio, Aquila, Italy
Additional Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Discovery: Medieval Hermit Pope Not Murdered, as Believed
images
audio
video
Seek Ye First the Kingdom of Heaven: The Life of Saint
Celestine V (audio book)
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
MLA Citation
“Pope Saint Celestine V“. CatholicSaints.Info. 18
May 2021. Web. 24 May 2021. <https://catholicsaints.info/pope-saint-celestine-v/>
L'Aquila,
Basilica di Santa Maria di Collemaggio, esterno. Vergine col Bambino tra San
Giovanni Battista e San Papa
Celestino V che mostra la Bolla della Perdonanza
Pope St. Celestine V
He was the eleventh of twelve children. His father died early, and his mother
raised him with an influence towards a religious vocation. When his mother
would ask, “Which one of you is going to become a saint?” little Peter would
answer “Me, Mama! I’ll become a saint!”.
At age seventeen, he
became a Benedictine monk at the monastery of Santa Maria di Faifoli, near
Montagano, Italy. Here he began to persue a life of solitude. In 1240, he moved
into a cave on Mt. Morrone, of which he received his surname.
At age 30, he moved to
Mt. Majella with two other companions, where he began to apply to himself a
life of strict mortification rules. He would fast for 6 days a week, long
prayers, wear hair shirts and iron chains. Many would flock to him, that he
founded the order of the Celestines, after himself. He continued his life here
for the next 50 years and became well-known throughout most of Italy.
Following a two year
conclave during which the cardinals could not decide on a pope, Peter came to
them with the message that God was not pleased with the long delay; the
cardinals chose Peter as Pope.
The primary objective of
his pontificate was to reform clergy, many of whom were using spiritual power
to obtain wordly power. Celestine sought a way to bring the faithful to the
original Gospel spirit, and he settled on “Pardon” – he called for a year of forgiveness
of sins, and return to evangelical austerity and fidelity.
He reigned a mere five
months, and the members of the Vatican Curia took advantage of him. This led to
much mismanagement, and great uproar in the Vatican. Knowing he was
responsible, Celestine asked forgiveness for his mistakes, and abdicated on 13
December 1294, the only pope to do so.
His successor, Boniface
VIII, kept Celestine hidden for the last ten months of his life in a small room
in a Roman palace. Celestine may have appreciated it – he never lost his love
of the hermit’s life, and spent his last days in prayer.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/pope-saint-celestine-v/
Bartolomé Román (1587–1647), San Papa
Celestino V / San Pedro Celestino, XVIe, 208 x 110, Museo del Prado, Spanish Council of State
Pope St. Celestine V
(PIETRO DI MURRONE)
Born 1215, in the Neapolitan province of Moline; elected at Perugia 5
July, 1294; consecrated and crowned at Aquila,
29 August; abdicated at Naples,
13 Dec., 1294; died in the castle of Fumone, 19 May, 1296. He was of humble parentage,
became a Benedictine at
the age of seventeen, and was eventually ordained priest at Rome.
His love of
solitude led him first into the wilderness of Monte Morone in
the Abruzzi, whence his surname, and later into the wilder recesses
of Mt. Majella. He took for his model the Baptist.
His hair-clothwas roughened with knots; a chain of iron
encompassed his emaciated frame; he fasted every
day except Sunday; each year he kept four Lents,
passing three of them on bread and water; the entire day and a great part of
the night he consecrated to prayer and
labour. As generally happens in the case of saintly anchorites, Peter's desire
for solitude was not destined to be gratified.
Many kindred spirits gathered about him eager to imitate his
rule of life, and before his death there were thirty- six monasteries,
numbering 600 religious, bearing his papal name
(Celestini). The order was approved, as a branch of the Benedictines,
by Urban
IV, in 1264. This congregation of (Benedictine) Celestines must
not be confounded with other (Franciscan) Celestines,
extreme Spirituals whom Pope Celestine permitted (1294) to
live as hermits according
to the Rule of St. Francis, but were pendent of the Franciscan superiors.
In gratitude they called themselves after the pope (Pauperes eremitæ Domini
Celestine), but were dissolved and dispersed (1302) by Boniface
VIII, whose legitimacy the Spirituals contested [Heimbucher,
Orden und Kongregationen (2nd ed. Paderborn, 1907); I, 280; II, 360]. In
1284, Pietro, weary of the cares of government, appointed a certain Robert
as his vicar and plunged again into the depths of the wilderness. It
would be well if some Catholic scholar
would devote sometime to a thorough investigation of
his relations to the extreme spiritual party of that age;
for though it iscertain that
the pious hermit did
not approve of the heretical tenets
held by the leaders, it is equally true that
the fanatics, during his life and after his death, made copious use of his
name.
In July, 1294, his pious exercises
were suddenly interrupted by a scene unparalleled in ecclesiastical
history. Three eminent dignitaries, accompanied by an immense
multitude of monks and laymen,
ascended the mountain, announced that Pietro had been chosen pope by
unanimous vote of the Sacred
College and humbly begged him to accept the honour.
Two years and three months had elapsed since the death of Nicholas
IV (4 Apr., 1292) without much prospect that the conclave at Perugia would
unite upon a candidate. Of the twelveCardinals who
composed the Sacred
College six were Romans, four Italians and
two French. The factious spiritof Guelph
and Ghibelline, which was then epidemic in Italy,
divided the conclave,
as well as the city of Rome,
into two hostile parties of the Orsini and the Colonna, neither
of which could outvote the other. A personal visit to Perugia,
in the spring of 1294, of Charles II of Naples,
who needed the papal authority
in order to regain Sicily,
only exasperated the affair, hot words being exchanged betrween the
Angevin monarch and Cardinal Gaetani, at that time the intellectual leader
of the Colonna, later, as Pope
Boniface VIII, their bitter enemy. When the situation
seemed hopeless, Cardinal Latino Orsini admonished the
fathers that God hadrevealed to
a saintly hermit that
if the cardinals did
not perform their duty within
four months, He would visit the Church with
severe chastisement. All knew that
he referred to Pietro di Murrone. The proposition was seized upon by the
exhausted conclave and
the election was made unanimous. Pietro heard of his elevation with
tears; but, after a brief prayer, obeyed what
seemed the clear voice of God,
commanding him to sacrifice his personal inclination on
the altar of the public welfare. Flight was impossible, even if
he contemplated it; for no sooner did the news of this extraordinary
event spread abroad than multitudes (numbered at 200,000) flocked about him.
His elevation was particularly welcome to the Spirituals, who saw in it
the realization of current prophecies that the reign of the Holy
Spirit ruling through the monks was
at hand; and they proclaimed him the first legitimate pope since Constantine's donation of wealth and
worldly power to "the first rich father" (Inferno, Canto
XIX). King Charles of Naples,
hearing of the election of his subject, hastened with his son Charles
Martel, titular King of Hungary,
ostensibly to present his homage to the new pope,
in reality to take the simple old man into honourable custody.
Had Charles known how to preserve moderation in exploiting
his good luck, this windfall might have brought him incalculable
benefits; as it was, he ruined everything by excessive greed.
In reply to the request
of the cardinals,
that he should come to Perugia to
be crowned,
Pietro, at the instigation of Charles, summoned the Sacred
College to meet him at Aquila,
a frontier town of the Kingdom
of Naples. Reluctantly they came, and one by one, Gaetani being
the last to appear. Seated on an humble ass,
the rope held by two monarchs, the new pontiff proceeded to Aquila,
and, although only three of the cardinals had
arrived, the king ordered him to be crowned,
a ceremony which
had to be repeated in traditional formsome days later, the only
instance of a double papal coronation. Cardinal Latino was
so grief-stricken at the course which affairs were evidently taking that he
fell sick and died. Pietro took the name of Celestine V. Urged by
the cardinals to cross over
into the States
of the Church, Celestine, again at the behest of the king, ordered the
entire Curia to
repair to Naples.
It is wonderful how many serious mistakes the simple old man crowded into five
short months. We have no full register of them, because his
official acts were annulled by his successor. On the 18th of
September he created twelve new cardinals,
seven of whom were French, and the rest, with one possible
exception, Neapolitans,
thus paving the road to Avignon and
the Great Schism. Ten days later he embittered the cardinals by
renewing the rigorous law of Gregory
X, regulating the conclave,
which Adrian
V had suspended. He is said to have appointed a young son
of Charles to the important See of Lyons,
but no trace of such appointment appears in Gams or
Eubel. At Monte
Cassino on his way to Naples,
he strove to force the Celestine hermit-rule on the monks;
they humoured him while he was with them. At Benevento he created the bishop of
the city a cardinal,
without observing any of the traditional forms. Meanwhile he
scattered privileges and offices with a lavish hand. Refusing no one,
he was found to have granted the same place or benefice to
three or four rival suitors; he also granted favours in blank. In consequence,
the affairs of the Curia fell
into extreme disorder. Arrived in Naples,
he took up his abode in a single apartment of the Castel Nuovo, and on the
approach of Advent had
a little cell built on the model of his beloved hut in the Abruzzi. But he was
ill at ease. Affairs of State took up time that ought to be devoted
to exercises of piety.
He feared that his soul was
in danger. The thought of abdication seems to have occurred
simultaneously to the pope and
to his discontented cardinals,
whom he rarely consulted.
That the idea originated
with Cardinal Gaetani the latter vigorously denied, and maintained that he
originally opposed it. But the serious canonical doubt arose:
Can a pope resign?
As he has no superior on earth, who is authorized to accept his resignation?
The solution of the question was reserved to the trained canonist,
Cardinal Gaetani, who, basing his conclusion on common sense and
the Church's right to
self-preservation, decided affirmatively.
It is interesting to
notice how curtly, when he became Boniface
VIII, he dispatches the delicate subject on which the validity of his claim
to the papacy depended.
In the "Liber Sextus" I, vii, 1, he issued the following decree:
"Whereas some curious persons,
arguing on things of no great expediency, and rashly seeking, against the
teaching of the Apostle, to know more
than it is meet to know,
have seemed, with little forethought, to raise an anxious doubt,
whether the Roman
Pontiff, especially when he recognizes himself incapable of ruling
the Universal Church and of bearing the burden of the
Supreme Pontificate, can validly renounce the papacy,
and its burden and honour: Pope
Celestine V, Our predecessor, whilst still presiding over the government
of the aforesaid Church, wishing to cut off all the matter for
hesitation on the subject, having deliberated with his brethren, the Cardinals of
the Roman
Church, of whom We were one, with the concordant counsel and assent of Us
and of them all, by Apostolic authority established and decreed,
that the Roman
Pontiff may freely resign. We, therefore, lest it should happen that
in course of time this
enactment should fall into oblivion, and the aforesaid doubt should
revive the discussion, have placed it among other constitutions ad
perpetuam rei memoriam by the advice of our brethren."
When the report spread
that Celestine contemplated resigning, the excitement in Naples was
intense. KingCharles, whose arbitrary course had brought things to this crisis,
organized a determined opposition. A huge procession of the clergy and monks surrounded
the castle, and with tears and prayers implored
the pope to
continue his rule. Celestine, whose mind was not yet clear on
the subject, returned an evasive answer, whereupon the
multitude chanted the Te
Deum and withdrew. A week later (13
December) Celestine'sresolution was irrevocably fixed; summoning the cardinals on
that day, he read the constitution mentioned by Boniface in
the "Liber Sextus", announced his resignation, and proclaimed
the cardinals free
to proceed to a new election. After the lapse of the nine days enjoined by
the legislation of Gregory
X, the cardinals entered
the conclave,
and the next day Benedetto Gaetani was proclaimed Pope as Boniface
VIII. After revoking many of the provisions made by Celestine, Boniface brought
his predecessor, now in the dress of a humble hermit,
with him on the road to Rome.
He was forced to retain him in custody, lest an inimical use should be made of
the simple old man. Celestine yearned for his cell in the Abruzzi,
managed to effect his escape at San Germano, and to the great joy of
his monks reappeared
among them at Majella. Boniface ordered
his arrest; but Celestine evaded his pursuers for several months by
wandering through the woods and mountains. Finally, he attempted
to cross the Adriatic to Greece; but, driven back by a tempest,
and captured at the foot of Mt.Gargano, he was delivered into the hands
of Boniface,
who confined him closely in a narrow room in the tower of the castle
of Fumone near Anagni (Analecta
Bollandiana, 1897, XVI, 429-30). Here, after nine months passed in fasting and prayer,
closely watched but attended by two of his own religious, though rudely
treated by the guards, he ended his extraordinary career in his eighty-first
year. That Boniface treated
him harshly, and finally cruelly murdered him,
is a calumny.
Some years after his canonization by Clement
V in 1313, his remains were transferred from Ferentino to
the church of his order at Aquila,
where they are still the object of great veneration. His feast is
celebrated on 19 May.
Sources
Acta SS. May, IV, 419; Bibl.
hagiogr. Latina, 979 seq.; Analecta Bollandiana (1897), XVI,
365-82 (the oldest life of Celestine); CELIDONIO, Vita di S. Pietro del
Morrone, Celestino papa quinta, scritta su' documenti coevi (Sulmona,
1896); IDEM, La non-autenticita degli Opuscula Coelestina (ibid.,
1896; these opuscula edited by TELERA, Naples, 1640, may have been dictated,
but not composed by Celestine); ROVIGLIO, La rinuncia de Celestino
V (Verona, 1894); AUTINORI, Celestino V ed il sesto anniversario della
sua coronazione (Aquila, 1894); RAYNALDUS, Ann. eccl. ad ann.
1294-96; HEFELE, Conciliengeschichte, V; also the histories of the City of
Rome by VON REUMONT and by GREGOROVIUS.
Loughlin,
James. "Pope St. Celestine V." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 3. New York: Robert Appleton
Company, 1908. 19 May 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/03479b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by WGKofron.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. November 1, 1908. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/03479b.htm
Pope
Celestin V. church of S. Maria di Collemaggio, L'Aquila, Italy (glass)
St. Peter Celestine, Pope
and Confessor
May 19
From his two most
authentic lives in Papebroke, t. 4, Maij. p. 419; also Bzovius and other
continuators of Baronius. See likewise his life written by James, cardinal of
St. George, about the year 1295, in Muratori’s Scriptor. Ital. t. 3, p. 513
A.D. 1296.
HUMILITY raised this
saint above the world, and preserved his soul free from its poison, both amidst
its flatteries and under its frowns. He was born in Apulia about the year 1221.
His parents were very virtuous and charitable to the poor to the uttermost of
their abilities. After his father’s death, his mother, though she had eleven
other sons, seeing his extraordinary inclination to piety, provided him with a
literary education. His progress gave his friends great expectations; but he
always considered that he had only one affair in this world, and that an affair
of infinite importance, the salvation of his soul: that no security can be too
great where an eternity is at stake: moreover, that the way to life is strait,
the account which we are to give of all our actions and thoughts most rigorous,
the judge infinitely just, and the issue either sovereign happiness or
sovereign misery. He therefore made the means, by which he might best secure to
himself that bliss for which alone he was created, his constant study. An
eremitical state is only the vocation of souls, which are already perfect in
the exercises of penance and contemplation. Peter had made the practice of both
familiar to him from his tender years; and by a long noviceship was qualified
for such a state, to which he found himself strongly inclined. Therefore at
twenty years of age he left the schools, and retired to a solitary mountain,
where he made himself a little cell under ground, but so small that he could
scarcely stand or lie down in it. Here he lived three years in great
austerities, during which he was often assailed by violent temptations; but
these he overcame by the help of such practices and austerities as the grace of
God suggested to him. Notwithstanding the care he took to sequester himself
from the world, he was discovered, and some time after compelled to enter into
holy orders. He was ordained priest at Rome; but in 1246 returned into Abruzzo,
and lived five years in a cave on mount Morroni near Sulmona. He received great
favours from heaven, the usual recompense of contemplative souls who have
crucified their affections to this world: but then they are purchased through
severe interior trials; and with such Peter was frequently visited. He was also
molested with nocturnal illusions during his sleep, by which he was almost
driven to despair, insomuch that he durst not say mass, and once determined to
abandon his solitude; but was encouraged by the advice of a religious man, his
confessor, who assured him that it was no more than a stratagem of the enemy,
by which he could not be hurt if he despised it. For further satisfaction he determined
to go to Rome to consult the pope on that subject, and received great comfort
by a vision he was favoured with on the road; a certain holy abbot lately
deceased appearing to him, who gave him the same counsel, and ordered him to
return to his cell and offer every day the holy sacrifice, which he accordingly
did. The wood on his mountain being cut down in 1251, he with two companions
removed to Mount Magella. There, with the boughs of trees and thorns, these
three servants of God made themselves a little inclosure and cells, in which
they enjoyed more solid pleasure than the great ones of the world can find in
their stately palaces and gardens. The devil sometimes endeavoured to disturb
them; but they triumphed over his assaults. Many others were desirous to put
themselves under his direction; but the saint alleged his incapacity to direct
others. However, his humility was at length overcome, and he admitted those who
seemed the most fervent.
Peter spent always the
greater part of the night in prayer and tears, which he did not interrupt,
whilst he was employed in the day in corporal labour or in copying books. His
body he always treated as a most dangerous domestic enemy. He never ate flesh;
he fasted every day except Sunday. He kept four lents in the year, during three
of which, and on all Fridays, he took nothing but bread and water, unless it
were a few cabbage leaves in lieu of bread. The bread which he used was so
hard, that it could only be chopped in pieces. His austerities were excessive,
till he was admonished in a vision not to destroy that body which his duty to
God required him to support. If the Holy Ghost sometimes conducted the saints
by extraordinary paths, we must learn from their fervour the condemnation of
our sloth, who dare undertake nothing for the sake of virtue, and who shrink
often under indispensable duties. St. Peter wore a shirt of horse-hair full of
knots, and a chain of iron about his waist. He lay on the ground, or on a
board, with a stone or log of wood for a pillow. It was his chiefest care
always to nourish his soul with heavenly contemplation and prayer; yet he did
not refuse to others the comfort of his spiritual succours. He gave advice,
except on Wednesdays and Fridays, and during his lents, which he passed in
inviolable silence. Finding his solitude too much disturbed, he went with some
of his disciples to a cavern, which was almost inaccessible on the top of Mount
Magella. This but increased the ardour of others to pursue him. Wherefore, he
returned to Mount Morroni, where many lived in scattered cells under his
direction, until he assembled them in a monastery; and in 1274 obtained of Pope
Gregory X. the approbation of his religious Order, under the rule of St.
Bennet, which he restored to its primitive severity. The saint lived to see
thirty-six monasteries, and six hundred monks and nuns; and this institute has
been since propagated over all Europe, but is at present much mitigated.
Upon the death of
Nicholas IV. the see of Rome continued vacant two years and three months, when
the cardinals assembled at Perugia unanimously chose our saint for his
successor, out of pure regard to his eminent sanctity. This election, on
account of its disinterestedness, met with a general applause, and the saint
seemed the only person afflicted on the occasion. He was, indeed, alarmed
beyond measure at the news; and finding all the reasons he could allege for his
declining the charge ineffectual, betook himself to flight in company with
Robert, one of his monks, but was intercepted. He would gladly have engaged
Robert still to attend him, but the good monk excused himself by an answer
worthy of a disciple of the saint: “Compel me not,” says he, “to throw myself
upon your thorns. I am the companion of your flight, not of your exaltation.”
Peter, thereupon, dropped his request, and sighing before God, returned to
Morroni, where the kings of Hungary and Naples, besides many cardinals and
princes, waited for him. Thence he proceeded to the neighbouring cathedral of
Aquila, to be ordained bishop of Rome, being accompanied by the two kings, and
an incredible number of princes and others; yet he could not be prevailed upon
to travel any other way than riding on an ass: he even thought it a great deal
that he did not go on foot, as he desired to do. He was consecrated and crowned
at Aquila on the 29th of August, taking the name of Celestine V. from an
allusion to the Latin name of heaven, where he always dwelt in his heart: his
monks have been distinguished by the name of Celestines ever since. Charles,
king of Naples persuaded him to go with him to his capital, to regulate certain
ecclesiastical affairs of that kingdom, and to fill the vacant benefices. The
new pope disgusted many of the cardinals by employing strangers in conducting
matters, the care of which had been usually intrusted to them. He was sometimes
led by others into mistakes, which gave occasion to complaints, and increased
his own scruples for having taken upon him so great a charge, to which he found
himself unequal; especially on account of his want of experience in the world,
and his not having studied the canon law. He continued his former austerities,
and built himself a cell of boards in the midst of his palace, where he lived
in solitude amidst the crowds which surrounded him, humble on the pinnacle of
honour, and poor in the midst of riches. He shut himself up to spend the Advent
in retirement that he might prepare himself for Christmas, having committed the
care of the church to three cardinals. This again was an occasion of fresh
scruples, when he reflected that a pastor is bound himself to a personal
attendance on the duties of his charge. These fears of conscience, the weight
of his dignity, which he felt every day more and more insupportable, and the
desire of enjoying himself in solitude, moved him at length to deliberate
whether he might not resign his dignity. He consulted Cardinal Benedict
Cajetan, a person the best skilled in the canon law, and others who agreed in
their advice, that it was in the power of a pope to abdicate. When this became
public, many vigorously opposed the motion; but no solicitations or motives
could make the holy man alter his resolution. Wherefore, some days after he
held at Naples a consistory of the cardinals, at which the King of Naples and many
others were present: before them he read the solemn act of his abdication, then
laid aside his pontifical robes and ornaments, put on his religious habit, came
down from his throne, and cast himself at the feet of the assembly, begging
pardon for his faults, and exhorting the cardinals to repair them in the best
manner they were able, by choosing a worthy successor to St. Peter. Thus having
sat in the chair four months he abdicated the supreme dignity in the church, on
the 13th of December, 1294, with greater joy than the most ambitious man could
mount the throne of the richest empire in the world. This the cheerfulness of
his countenance evidenced, no less than his words. Cardinal Benedict Cajetan,
the ablest civilian and canonist of his age, was chosen in his place, and
crowned at Rome on the 16th of January following.
Men, as it usually
happens on such occasions, were divided in their sentiments with regard to this
extraordinary action, of which we see a specimen in the writings of those great
men who in that age began to restore at Florence the true taste of polite
literature. Dante, who has stained his reputation with many blots in his moral
and civil conduct, and his works with many falsities and unjust prepossessions,
ascribes this cession of Celestine to pusillanimity. But this base censure is
justly chastised by his countryman Petrarch, who passed his unjust and glorious
banishment at Vaucluse near Avignon, respected by the whole world, till he was
courted by his fellow-citizens to honour his native country again with his
presence, though he preferred to it a retirement at Padua. 1 This
great man, speaking of the abdication of our holy pope, says: “This action I
call a sublime and heavenly fortitude, which he only possesses who knows the
emptiness of all worldly dignities. The contempt of honours arises from a heroic
courage, not from a want of that virtue; as the desire of them shows that a
soul raiseth not herself above herself.”
St. Celestine immediately
stole away privately to his monastery of the Holy Ghost at Morroni. But several
who were offended at some acts of justice and necessary severity in the new
pope, raised various reports as if he had by ambition and fraud supplanted
Celestine: others advanced that a pope could not resign his dignity. Boniface,
moreover, was alarmed at the multitudes which resorted to Morroni to see
Celestine, on account of the great reputation of his sanctity; and fearing he
might be made a handle of by designing men, the consequence whereof might be
some disturbance in the church, he entreated the king of Naples to send him to
Rome. The saint seeing that he could not be permitted to return to his cell,
betook himself to flight, and put to sea, with a view to cross the Adriatic
gulf; but was driven back by contrary winds into the harbour of Vieste, where
he was secured by the governor, pursuant to an order of the king of Naples, and
conducted to Pope Boniface at Anagni. Boniface kept him some time in his own
palace, often discoursing with him that he might discover if he had ever
consented to those who called his abdication null and invalid. The saint’s
unfeigned simplicity bearing evidence to the contrary, many advised the pope to
set him at liberty, and send him to his monastery. But Boniface, alleging the
danger of tumults and of a schism, confined him in the citadel of Fumone, nine
miles from Anagni, under a guard of soldiers. The authors of the life of the
saint say, that he there suffered many insults and hardships, which yet never
drew from his mouth the least word of complaint. On the contrary, he sent word
to Boniface, by two cardinals who came to see him, that he was content with his
condition, and desired no other. He used to say with wonderful tranquillity, “I
desired nothing in the world but a cell; and a cell they have given me.” He
sang the divine praises, almost without interruption, with two of his monks who
were assigned him for his companions. On Whit-Sunday, in 1296, after he had
heard mass with extraordinary fervour, he told his guards that he should die
before the end of the week. He immediately sickened of a fever, and received
extreme unction. Even in that dying condition he would never suffer a little
straw to be strewed on the hard boards on which he always lay, and prayed
without interruption. On Saturday, the 19th of May, finishing the last psalm of
lauds at those words, Let every spirit praise the Lord, he calmly
closed his eyes to this world, and his soul passed to the company of the
angels, he being seventy-five years old. During his ten months’ imprisonment he
never abated anything of his ordinary austerities. Pope Boniface with all the
cardinals performed his funeral obsequies at St. Peter’s. His body was
sumptuously buried at Ferentino; but was afterwards translated to Aquila, and
is kept in the church of the Celestines near that city. Many miracles are authentically
recorded of him, and he was canonized by Clement V. in 1313. Boniface fell into
great calamities. Philip the Fair, king of France, who was his declared enemy,
sent a body of troops, under the command of William Noggret, to support the
conspiracy of Stephen and Chiarra Colonna against him, by whom he was made
prisoner at Anagni. After much ill treatment he was rescued out of their hands
by the Ursini from Rome; but died soon after of grief in 1303.
A spirit of retirement or
a love of holy solitude and its exercises, and an habitual interior
recollection, are essential to piety and a true Christian life. Some, by a
particular call of God, dedicate themselves to his service in a state of
perfect solitude, in which the first motive may be self-defence or
preservation. In the world snares are laid everywhere for us, and its lusts
often endeavour to court and betray us, and the torrent of its example or the
violence of its persecutions to drive and force us into death. Whoever,
therefore, prudently fears that he is not a match for so potent an enemy, may,
nay sometimes ought to retire from the world. This is not to decline the
service of God or man, but sin and danger: it is not to prefer ease and
security before industry and labour, but before a rash presumption and a fatal
overthrow. But entire solitude is a safer state only to those who are animated
with such a love and esteem for all its exercises as give an assurance of their
constant fervour in them; also who seriously cultivate interior solitude of mind,
and will never suffer it to gad abroad after the objects of worldly affairs,
vanities and pleasures: lastly, whose souls are free from envy, emulation,
ambition, desire of esteem, and all other busy and turbulent passions, which
cannot fail by desires and hankerings to discompose the mind, and muddy the
pure stream, and adulterate the relish of a retired life. The soul must be
reduced to its native purity and simplicity, before it will be able to taste
the blessings of true liberty, of regular devotion, and elevated meditation.
Secondly, An indication
that God designs certain persons for retirement is the discovery of talents
fitted for this state rather than for any public station; for these are active
and contemplative gifts. Those who are destined by heaven to a retired life, in
it become most eminently serviceable to the world by proving excellent examples
of innocence, and the perfect spirit of every Christian virtue, and by their
prayers and continual pure homages of praise and thanksgivings to God, from
which others may reap far more valuable benefits than from the labours of the
learned or the bountiful alms of the rich. Thus the world never loses a member,
but enjoys its service in its proper place, and in the most effectual manner,
says an ingenious Protestant writer; who adds, that such a one retires not from
the world to avoid its service, but its fooleries.
Thirdly, The same author
observes, that the main end of retirement ought always to be to dedicate
ourselves entirely to God by the exercises of compunction and holy
contemplation. This may be easily demonstrated from reason and religion, and
from the examples of so many illustrious saints. Retirement is recommended by
particular motives to persons who, after going through the station of a public
life, are at liberty to embrace it in order to fit themselves for eternity.
Note 1. Dante died
in 1321, at Ravenna, whither he was exiled upon account of his factious and
turbulent spirit. In his poetry there are many beauties, but his indecencies
shock us. Petrarch was also exiled, but unjustly, and died at Arcqua in 1374.
His works in prose and verse render his name immortal. See on Dante and
Petrarch, Specimen Historiæ Literariæ Florentinæ a Jannotia Manetto. Florentiæ,
1747, in 8vo. a work composed in the fifteenth age. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume V: May. The Lives of the
Saints. 1866.
Portail du cloitre des Célestins à Avignon (84)
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San Celestino V - Pietro di Morrone Eremita e Papa
Pietro da Morrone, sacerdote, condusse vita eremitica. Diede vita all’Ordine dei “Fratelli dello Spirito Santo” (denominati poi “Celestini “), approvato da Urbano IV, e fondò vari eremi. Eletto papa quasi ottantenne, dopo due anni di conclave, prese il nome di Celestino V e, uomo santo e pio, si trovò di fronte ad interessi politici ed economici e a ingerenze anche di Carlo d’Angiò. Accortosi delle manovre legate alla sua persona, rinunziò alla carica, morendo poco dopo in isolamento coatto nel castello di Fumone. Giudicato severamente da Dante come “ colui che per viltade fece il gran rifiuto “, oggi si parla di lui come di un uomo di straordinaria fede e forza d’animo, esempio eroico di umiltà e di buon senso.
Ben presto incominciarono ad accorrere a lui dei discepoli coi quali si stabilì sulla Maiella, attorno all'oratorio dello Spirito Santo, e costituì nel 1264, con l'approvazione di Urbano IV, gli Eremiti di San Damiano, detti poi Celestini, viventi secondo la regola benedettina interpretata con molta severità. Quando venne a sapere che al Concilio di Lione (1274) si volevano limitare i nuovi ordini, vi si recò in persona. Giunse che il concilio era già finito, però fu ricevuto dal Beato Gregorio X che confermò la sua congregazione (1275) costringendo così i vescovi a restituire i beni di cui si erano già appropriati. Beneficati dal Cardinale Latino Malabranca OP. e da Carlo II, re di Napoli, i religiosi di Pietro Morrone moltiplicarono i monasteri e incorporarono abbazie in decadenza come quelle di Santa Maria di Faifoli e San Giovanni in Piano di cui il fondatore fu successivamente abate.
A motivo della grande attrattiva che sentiva per la solitudine, Pietro di Morrone si ritirò ancora una volta a vita eremita sulla Maiella (1284), lasciando ad altri la direzione di 36 monasteri popolati da circa 600 monaci e oblati. Visse nella sua cella fino a tredici mesi di seguito senza uscirne. Ogni anno faceva quattro quaresime. Riservava alla preghiera tutti i mercoledì e venerdì. Negli altri giorni riceveva i numerosi laici che andavano a consultarlo. Non contento di prodigare ai visitatori buoni consigli, organizzò per essi una pia associazione, con l'impegno di recitare ogni giorno un certo numero di Pater, amarsi vicendevolmente, evitare il peccato e visitare i poveri e i malati, per soccorrere i quali non esitò a far vendere i calici e gli ornamenti preziosi delle chiese del suo Ordine.
Una commissione di prelati e di notai fu mandata sulle montagne della Maiella per chiedere al Morrone se voleva accettare. I legati trovarono in una spelonca un vecchio di oltre ottant'anni, pallido, emaciato dai digiuni, vestito di ruvido panno e calzato di pelli d'asino. Gli comunicarono l'elezione al papato, ma egli l'accettò soltanto perché pressato dai confratelli. La notizia dello straordinario avvenimento giunse alla corte di Carlo II, che si precipitò a Sulmona nell'intento di rendere l'eletto docile strumento dei suoi interessi. Contrariamente al parere dei cardinali, che lo invitarono a Perugia per sottrarlo alle suggestioni dell'Angioino, egli decise di fermarsi un po' di tempo all'Aquila ove, sull'esempio di Cristo, volle entrare seduto su di un asino, scortato da Carlo II e da suo figlio, che sorreggevano le briglie.
Davanti la chiesa dì Santa Maria di Collemaggio che Pietro aveva fatto costruire (1287), il 29-8-1294 ricevette in testa la tiara già di Innocenzo III, e il nome di Celestino V. Ben presto però si dileguarono le speranze riposte in lui, ignaro di latino, digiuno di scienze teologiche e giuridiche, privo di esperienza politica e diplomatica. Il pontefice, sordo ai consigli dei cardinali, s'impigliò ogni giorno più nelle reti che ambiziosi principi e astuti legulei gli tesero. Cominciò a dispensare favori spirituali senza discernimento, specialmente alle chiese del suo Ordine; pensò di mutare in Celestini gli altri monaci; cercò di obbligare i benedettini di monte Cassino a indossare la tonaca grìgia dei suoi religiosi; permise ai Francescani Spirituali di separarsi dagli altri sotto il nome di "Poveri Eremiti" non considerando in essi che l'austerità della vita. "Nella sua pericolosa semplicità" (L. Muratori) concesse al re di Napoli il prelievo di due decime sui beni della Chiesa francese e inglese perché potesse finanziare le sue spedizioni militari; la nomina di suo figlio Luigi, di ventun anni, all'arcivescovado di Lione; la nomina di dodici cardinali, di cui sette francesi, due napoletani, e nessuno romano.
In ottobre Celestino V decise di abbandonare l'Aquila, ma invece di prendere la via di Roma, contro il parere dei cardinali, si lasciò trascinare a Napoli dal re suo amico e protettore. I curiali durante i cinque mesi del suo pontificato approfittarono della sua inesperienza per trafficare e vendere grazie e privilegi, mentre i furbi ridevano dicendo che il papa comandava "nella pienezza della sua semplicità". Non volendo perdere nulla delle sue abitudini claustrali, in avvento, in un angolo del Castello Nuovo, Celestino V si fece costruire in legno una colletta in cui passare la quarantena in preparazione al Natale. Jacopone da Todi frattanto gl'indirizzava le sue frecciate poetiche: "Che farai, Pier di Morrone? - sei venuto al paragone. - Vedremo l'operato - che in cella hai contemplato. - Se il mondo è da te ingannato, - seguirà maleditione". Colpito dal disordine che s'infiltrava nella Chiesa a motivo della sua incapacità amministrativa, Celestino V si rese conto di non essere all'altezza del suo compito, motivo per cui si sentiva gemere, in preda ai rimorsi: "Dio mio, mentre regno sulle anime, ecco che perdo la mia".
Consultò allora esperti canonisti, tra cui Benedetto Gaetani, e tutti gli risposero che il papa poteva abdicare per sufficienti motivi. Appena i napoletani ebbero sentore che un papa così buono e così facile a lasciarsi ingannare stava per abbandonarli, invasero Castel Nuovo. Celestino V riuscì a calmarli a stento con vaghe promesse e l'autorizzazione di fare preghiere e processioni per chiedere a Dio più luce. Dopo aver preparato con il Gaetani l'atto di rinuncia al potere pontificale e una costituzione che riconosceva al pontefice la facoltà di dimettersi, il giorno di S. Lucia convocò il concistoro, ordinò ai presenti di non interromperlo, poi con voce alta e ferma lesse la sua rinuncia libera e spontanea al potere delle somme chiavi "per causa di umiltà, di perfetta vita e preservazione di coscienza, per debolezza di salute e difetto di scienza, per ricuperare la pace e la consolazione dell'antico vivere'". Fra le lacrime degli astanti depose le insegne papali per rivestirsi del suo vecchio saio. Bene ha scritto E. Casti in occasione del VI centenario dell'incoronazione di Celestino V; "L'abdicazione di lui non fu ne una viltà, ne un atto di eroismo; fu il semplice compimento dello stretto dovere che incombe a chiunque ha assunto un ufficio sproporzionato alle proprie forze. Il dovere morale di restare al suo posto non poteva obbligare perché in contrasto con l'interesse più imperioso del bene comune".
Il 24 dicembre fu eletto papa il cardinal Gaetani col nome di Bonifacio VIII. Uno dei suoi primi atti fu di annullare tutti i favori accordati dal suo predecessore il quale bramava far ritorno al suo eremo, mentre il papa voleva che lo seguisse in Campania per impedire eventuali scismi o ribellioni.
Di mala voglia egli si mise in cammino con l'abate di Monte Cassino. Giunto a San Germano approfittò della sosta per farsi dare un cavallo e fuggire a Monte Morrone, dove per due mesi rimase nascosto alle ricerche dei messi papali. Tentò in seguito la fuga in Grecia, ma una tempesta lo sospinse sul litorale di Vieste. Tradotto nel castello di Fumone vi morì il 19-5-1296 cantando salmi. Clemente V lo canonizzò nel 1313. Le sue reliquie sono venerate a L'Aquila, nella chiesa di Santa Maria di Collemaggio.
Autore: Guido
Pettinati
San Celestino V è un papa
diventato celebre per aver pronunciato “il gran rifiuto”, ovvero per aver
rinunciato spontaneamente al pontificato. Fatto più unico che raro nella storia
della Chiesa cattolica, eguagliato, nel febbraio 2013, solo dal contemporaneo
papa Benedetto XVI, Joseph Ratzinger. Torniamo al passato. Nel 1214 circa, a
Isernia o Sant’Angelo Limosano (Campobasso) – entrambi i Comuni ne rivendicano
i natali – nasce un bambino di nome Pietro Angeleri. I genitori sono umili
contadini e la famiglia è allietata dalla nascita di tanti bambini. Pietro
studia per diventare sacerdote, sogno che riesce a realizzare. Però la sua aspirazione
più grande è vivere da eremita per pregare e lodare Dio.
Con il consenso dei
superiori, si rifugia in una grotta, sul Monte Morrone di Sulmona (provincia
dell’Aquila, in Abruzzo). La gente comincia a parlare di questo sacerdote
buono, che vive da solo. Qualcuno racconta di aver visto compiere da lui
miracoli di guarigione. Pietro da Morrone non viene lasciato nel suo quieto
vivere. Molti lo cercano e lo raggiungono nel suo eremo. Pietro trova altri
rifugi in luoghi sempre più impervi e difficili da scovare che, però, vengono
puntualmente trovati dai fedeli. I discepoli, intenzionati a vivere come lui
tra i monti, in mezzo alla natura, diventano così numerosi da indurre il
sacerdote ad organizzarli in un nuovo Ordine di monaci che verranno chiamati “Celestini”
(deriva dal latino e significa “Venuti dal Cielo”).
Nel 1292 muore papa
Nicolò IV e i dodici cardinali che devono eleggere il successore non trovano un
accordo. Per due anni litigano su chi tra di loro deve essere nominato papa. Il
santo molisano, eremita sulle montagne della Majella (Abruzzo), scrive ai
cardinali una dura lettera, esortandoli ad eleggere il capo della Chiesa. I
cardinali decidono, allora, di eleggere proprio lui, il saggio eremita amato da
tutti. Nel 1294, all’età di 80 anni, con il nome di Celestino V, Pietro da
Morrone accetta, suo malgrado, la nomina: la sua onestà e la sua semplicità
contrastano con gli intrighi e i giochi di potere che ruotano attorno al
papato. Infatti, dopo pochi mesi, Celestino V, come nessuno prima di lui aveva
fatto, si dimette rinunciando al papato. Vorrebbe isolarsi dal mondo e tornare
a fare l’eremita, ma il suo successore papa Bonifacio VIII lo rinchiude in un
castello, a Fumone (Frosinone), dove il santo si spegne nel 1296. Nel 1313 papa
Celestino V viene proclamato santo.
Autore: Mariella Lentini
Écoutez : Entretien avec
Paul Bertrand, réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican - https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-08/pape-celestin-v-entretien-histoire-l-aquila-papaute.html