Saint Jean Porte Latine
Solennité du martyre de l'apôtre et évangéliste (1er s.)
Saint Jean Porte Latine est le nom d'une fête de l'Église de Rome en l'honneur
de saint Jean, apôtre et évangéliste.
"Saint Jean, amené d'Ephèse à Rome, chargé de fers, sous l'empereur
Domitien, fut condamné par le Sénat à être jeté dans l'huile bouillante. Cette
condamnation fut exécutée devant l'actuelle Porte Latine. Il en sortit plus
frais et plus jeune qu'il n'y était entré. Le fait est rapporté par
Tertullien."
(séminaire Saint Philippe Neri)
Saint Jean, apôtre, devant la Porte latine.
"...Par l’ordre de Domitien, il est conduit à Rome, où, après lui avoir
coupé tous les cheveux par dérision, on le jette dans une chaudière d'huile
bouillante sous laquelle on entretenait un feu ardent: c'était devant la porte
de la ville qu'on appelle Latine. Il n'en ressentit cependant aucune douleur,
et en sortit parfaitement sain. En ce lieu donc, les chrétiens bâtirent une
église, et ce jour est solennisé comme le jour du martyre de saint
Jean..."
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10736/Saint-Jean-Porte-Latine.html
Saint Jean de la Porte
Latine
Fête saint : 06 Mai
Présentation
Titre : Martyr de la
Porte Latine
Date : Vers 95
Pape : Saint Anaclet
Empereur : Domitien
Les fils de Zébédée,
Jacques et Jean, ne connaissaient encore ni le mystère de la croix ni la
nature du royaume de Jésus-Christ, lorsque, par l'organe de leur mère, ils le
priaient de les faire asseoir l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche, c'est-à-dire
de leur donner les deux premières places de son royaume. « Pouvez-vous », leur
dit le Sauveur, « boire le calice que je dois boire ? Pouvez-vous participer à
mes opprobres et à mes souffrances ? » Les deux disciples répondirent
affirmativement et protestèrent à leur divin Maître qu'ils étaient dans la
résolution de tout endurer pour lui. Alors Jésus leur prédit qu'ils boiraient
son calice et qu'ils auraient beaucoup à souffrir pour la vérité de son
Évangile. Cette prédiction fut littéralement accomplie dans saint Jacques,
lorsque Hérode le fit mourir à cause de la religion qu'il professait.
La Vie des Saints : Saint
Jean de la Porte Latine
Saint Jean de la Porte
Latine
A Rome, la fête de saint
Jean, devant la Porte Latine ; ce bienheureux Apôtre amené d’Ephèse à Rome,
chargé de fers, par l’ordre de Domitien, fut condamné par jugement du sénat à
être jeté dans une chaudière d’huile bouillante, devant la porte de ce nom, et
en sortit plus frais et plus fort qu’il n’y était entré. Vers l’an 95.
Hagiographie de saint
Jean
Les fils de Zébédée,
Jacques et Jean, ne connaissaient encore ni le mystère de la croix ni la
nature du royaume de Jésus-Christ, lorsque, par l’organe de leur mère, ils le
priaient de les faire asseoir l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche,
c’est-à-dire de leur donner les deux premières places de son royaume.
« Pouvez-vous », leur dit
le Sauveur, « boire le calice que je dois boire ? Pouvez-vous participer à mes
opprobres et à mes souffrances ? »
Les deux disciples
répondirent affirmativement et protestèrent à leur divin Maître qu’ils étaient
dans la résolution de tout endurer pour lui. Alors Jésus leur prédit qu’ils
boiraient son calice et qu’ils auraient beaucoup à souffrir pour la vérité de
son Évangile. Cette prédiction fut littéralement accomplie dans saint Jacques,
lorsque Hérode le fit mourir à cause de la religion qu’il professait.
Quant à saint Jean, qui
aimait si tendrement son divin Maître et qui en était si tendrement aimé, on
peut dire, sans faire violence au texte sacré, qu’il but le calice du Sauveur
et qu’il en partagea l’amertume lorsqu’il assista à son crucifiement. En effet,
son cœur était déchiré par le sentiment des douleurs qu’il lui voyait souffrir
; mais ce n’était encore là qu’un prélude de ses peines. Après la descente du
Saint-Esprit, il se vit condamné, avec les autres Apôtres, à la prison, aux
fouets, aux opprobres. Enfin la prédiction de Jésus-Christ eut son entier
accomplissement lorsqu’il mérita, sous Domitien, la couronne du martyre.
Seconde persécution
L’empereur Domitien,
auteur de la seconde persécution générale suscitée à l’Église, était
universellement haï pour sa cruauté, son orgueil et ses impudicités. Il fut, au
rapport de Tacite,
encore plus cruel que Néron, et il prenait plaisir à repaître ses yeux du
spectacle des exécutions barbares dont l’autre, au moins, se dérobait
ordinairement la vue. Sous son règne, Rome fut inondée du sang de ses plus
illustres habitants. Ennemi de tout bien, il bannit ceux qui avaient la
réputation d’hommes vertueux, entre autres Dion
Chrysostome et le philosophe Epictète ;
mais ce fut sur les chrétiens que tombèrent ses principaux coups. Outre qu’il
ne pouvait souffrir la sainteté de leur doctrine et de leur vie, qui lui était
un reproche tacite de ses crimes, il était encore animé contre eux par cette
haine que leur portaient tous les païens.
Jeté dans l'huile
bouillante
Saint Jean l’Évangéliste
vivait encore. Il était chargé du gouvernement de toutes les églises d’Asie, et
jouissait d’une grande réputation, tant à cause de cette éminente dignité que
de ses vertus et de ses miracles. Ayant été arrêté à Éphèse,
il fut conduit à Rome l’an 95 de Jésus-Christ. Il parut devant l’empereur, qui,
loin de se laisser attendrir par la vue de ce vénérable vieillard, eut la
barbarie d’ordonner qu’on le jetât dans une chaudière remplie d’huile
bouillante. Il y a toute apparence que le saint Apôtre souffrit d’abord une
cruelle flagellation, conformément à ce qui se pratiquait à l’égard des
criminels qui n’avaient point le droit de bourgeoisie romaine. Quoi qu’il en
soit, on ne peut au moins douter qu’il n’ait été jeté dans l’huile bouillante :
Tertullien, Eusèbe et saint Jérôme le disent expressément.
Martyre
Nous ne craignons point
d’assurer que le Saint fit éclater une grande joie lorsqu’il entendit prononcer
sa sentence ; il brûlait d’un ardent désir d’aller rejoindre son divin Maître,
de lui rendre amour pour amour, et de se sacrifier pour Celui qui nous avait
tous sauvés par l’effusion de son sang. Mais Dieu se contenta de ses
dispositions, en lui accordant toutefois le mérite et l’honneur du martyre : il
suspendit l’activité du feu, et lui conserva la vie, comme il l’avait conservée
aux trois enfants qui furent jetés dans la fournaise de Babylone. L’huile
bouillante se changea pour lui en un bain rafraichissant, et il en sortit plus
fort et plus vigoureux qu’il n’y était entré.
L’empereur fut très
frappé, ainsi que la plupart des païens, de cet événement ; mais il l’attribua
au pouvoir de la magie. Ce que l’on publiait des prétendus prodiges opérés par
le fameux Apollonius de Tyane, qu’il avait fait venir à Rome, ne contribua pas
peu à le confirmer dans cette opinion. La délivrance miraculeuse de l’Apôtre ne
fit donc sur lui aucune impression, ou plutôt elle ne servit qu’à augmenter son
endurcissement dans le crime. Il se contenta toutefois de bannir le Saint dans
l’île de Pathmos. C’est là qu’il composa son apocalypse dont chaque mot, disent
les Pères, est un mystère. Désormais la parole de Jésus-Christ :
Eum volo manere donec
veniam,
« Je veux : qu’il vive
jusqu’à ce que je vienne », était accomplie.
L’apparition du Sauveur
à saint Jean exilé dans Pathmos réalisait précisément sa promesse de le faire
échapper à une mort violente et de le laisser mourir tranquillement lorsqu’il
serait venu le visiter ; car telle est l’interprétation de ces mots : Je veux
qu’il vive jusqu’à ce que je vienne, que les autres Apôtres avaient pris pour
un brevet d’immortalité accordé à saint Jean.
Domitien ayant été
assassiné l’année suivante, Nerva, rempli de bonnes qualités et d’un caractère
naturellement pacifique, fut élevé à l’empire. Saint Jean eut la liberté de
sortir du lieu de son exil et de retourner à Éphèse.
La Porte Latine
Ce fut auprès de la porte appelée
Latine, parce qu’elle conduisait dans le Latium, qu’il remporta ce glorieux
triomphe. Pour conserver la mémoire du miracle, on consacra une église en cet
endroit sous les premiers empereurs chrétiens. On dit qu’il y avait un temple
de Diane, dont on changea la destination pour le faire servir au culte du vrai
Dieu. Cette église fut rebâtie, en 772, par le pape Adrien Ier.
On visite, encore aujourd’hui, la chapelle San Giovanni in Oleo sur
l’emplacement même du supplice.
La fête de saint Jean,
devant la Porte Latine, a été longtemps chômée en plusieurs églises. Elle a été
d’obligation en Angleterre, au moins depuis le XIIe siècle jusqu’à la prétendue
réforme ; mais on la mettait seulement au nombre des fêtes du second rang,
auxquelles toute œuvre servile était défendue, excepté le labour des terres.
Les Saxons, qui s’établirent dans la Grande-Bretagne, avaient une dévotion
singulière à saint Pierre et à saint Jean l’Évangéliste. En plusieurs lieux,
les imprimeurs honorent saint Jean, devant la Porte Latine, comme leur patron ;
en d’autres, ce sont les vignerons et les tonneliers, à cause de la cuve ;
ailleurs, ce sont les chandeliers et lampistes, à cause de l’huile et des
matières graisseuses. En mémoire de son supplice, on l’invoque contre les
brûlures. Quant au choix des imprimeurs, nous ne saurions l’expliquer.
Serait-ce parce qu’ils ont commencé par imprimer du latin ??? – Les mots Porte
Latine doivent probablement avoir déterminé ce choix. Il va de soi que les
lithographes, relieurs, régleurs et papetiers ont adopté le même patronage que
les imprimeurs.
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-jean-martyr-de-la-porte-latine/
Master of the Winkler Epitaph, Martyre de l’Apôtre Saint Jean, vers 1480-1489, musée des Beaux-Arts de Budapest
SAINT JEAN devant la
Porte Latine
(vers 95)
Sous le règne de
Domitien, à Éphèse, ville de l'Asie proconsulaire, vivait saint Jean, fils de
Zébédée. Il y était venu sans doute de Jérusalem après la mort de la Sainte
Vierge qu'il avait aimée et servie comme le fils le plus dévoué.
A Éphèse, Église
florissante fondée par saint Paul, Jean était entouré d'un groupe de nombreux
disciples. On l'interrogeait sur le Sauveur qui l'avait marqué de Sa
prédilection, sur les Apôtres dont on voulait tout savoir. Il enseignait avec
une inlassable charité, répandant partout les lumières éclatantes et les
ardentes flammes qui s'étaient épanchées en lui du Coeur divin de Jésus.
Sur ces entrefaites
commença la persécution de Domitien. La réputation de Jean, son influence et
surtout le fait de son intimité avec Jésus suffisent sans doute poux expliquer
son arrestation par les émissaires impériaux.
Amené à Rome, Jean
comparut devant un juge; il fut condamné à mort. Pour l'exécution, on le
conduisit au sud-est de Rome, devant la Porte Latine. Après la flagellation,
prélude obligé de la peine de mort, on le plongea dans une cuve d'huile
bouillante. L'horrible supplice fut impuissant contre lui; on le retira plus
vigoureux et comme rajeuni. Ce miracle émut le juge, qui n'osa pas essayer un
autre tourment sur l'homme protégé du Ciel d'une façon si évidente.
Jean fut relégué dans
l'île de Patmos, au large des côtes d'Asie, dans la mer Égée. Dieu l'avait
amené là pour lui révéler Ses secrets. Dans l'isolement de l'île, Jean eut la
prophétique vision dont il nous a laissé le récit dans son Apocalypse, livre le
plus mystérieux de la Bible, malgré les nombreux essais d'interprétation que
les siècles ont successivement tentés.
Saint Jean, représenté
tenant d'une main un livre et de l'autre une plume avec l'aigle à ses pieds est
le patron des ouvriers du livre, parce que nul n'a su, comme lui, pénétrer et
décrire les secrets de la vie divine.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_jean_devant_la_porte_latine.html
SAINT JEAN, APÔTRE,
DEVANT LA PORTE LATINE
Saint Jean, apôtre et
évangéliste; prêchait à Ephèse quand il fut pris par le proconsul, et invité à
immoler aux dieux. Comme il rejeta cette proposition, il est mis en prison : on
envoie alors à l’empereur Domitien une lettre dans laquelle saint Jean est signalé
comme un grand sacrilège, un contempteur dès dieux et un adorateur du crucifié.
Par l’ordre de Domitien, il est conduit à Rome, où, après lui avoir coupé tous
les cheveux par dérision, on le jette dans une chaudière d'huile bouillante
sous laquelle on entretenait un feu ardent: c'était devant la porte de la ville
qu'on appelle Latine. Il n'en ressentit cependant aucune douleur, et en sortit
parfaitement sain. En ce lieu donc, les chrétiens bâtirent une église, et ce
jour est solennisé comme le jour du martyre de saint Jean. Or, comme le saint
apôtre n'en continuait pas moins à prêcher J.-C., il fut, par l’ordre de
Domitien, relégué dans file de Pathmos. Toutefois les empereurs romains, qui ne
rejetaient aucun Dieu, ne persécutaient pas les apôtres parce que ceux-ci
prêchaient J.-C. ; mais parce que les apôtres proclamaient la divinité de
Jésus-Christ sans l’autorisation du Sénat qui avait défendu que cela ne se fît
de personne. — C'est pourquoi dans l’Histoire ecclésiastique, on lit que Pilate
envoya une fois une lettre à Tibère au sujet de Jésus-Christ (Eusèbe, 1. II, c.
II). Tibère alors consentit à ce que la foi fût reçue par les Romains, mais le
Sénat s’y opposa formellement, parce que J.-C. n'avait pas été appelé Dieu
d'après son autorisation. Une autre raison rapportée par une chronique, c'est
que J.-C. n'avait pas tout d'abord apparu aux Romains. Un autre motif c'est que
J.-C. rejetait le culte de tous les dieux qu'honoraient les Romains. Un nouveau
motif encore, c'est que J.-C. enseignait le mépris du monde et que les Romains
étaient des avares et des ambitieux. Me Jean Beleth assigne de son côté une
autre cause pour laquelle les empereurs et le Sénat repoussaient J.-C. et les
apôtres: c'était que J.-C. leur paraissait un Dieu trop orgueilleux et trop
jaloux, puisqu'il ne daignait pas avoir d'égal. Voici une autre raison: donnée
par Orose (liv. VII, ch. IV) : « le Sénat vit avec peine que c'était à Tibère
et non pas à lui que Pilate avait écrit au sujet des miracles de J.-C. et c'est
sur ce prétexte qu'il ne voulut pas le mettre au rang des dieux.
Aussi Tibère irrité fit
périr un grand nombre de sénateurs, et en condamna d'autres à l’exil. » — La
mère de Jean, apprenant que son fils était détenu à Rome, et poussée par une
compassion de mère, s'y rendit pour le visiter. Mais quand elle fut arrivée,
elle apprit qu'il avait été relégué en exil. Alors elle se retira dans la ville
de Vétulonia eu Campanie, où elle rendit son âme à Dieu. Son corps resta
longtemps enseveli dans un autre, mais dans la suite, il fut révélé à saint
Jacques, son fils. Il répandit alors une grande et suave odeur et opéra de
nombreux et éclatants miracles ; il fut transféré avec grand honneur dans la
ville qu'on vient de nommer.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/070.htm
Martyre
de saint Jean Porte latine dans un vitrail de l'église Notre-Dame de Saint-Lô vers
15001.
St Jean, apôtre et
évangéliste, devant la Porte Latine
Fête supprimée en 1960.
La basilique de
Saint-Jean-devant la Porte-Latine remonte au début du VIe siècle et
l’anniversaire de sa dédicace est attesté par le sacramentaire grégorien. La
date fut peut-être choisie en relation avec une fête orientale préexistante.
Les Syriens fêtent saint Jean le 7 mai et les Byzantins le 8.
En pays Franc, la fête ne
fut plus liée avec l’anniversaire de la dédicace mais au supplice de l’huile
bouillante que subit saint Jean (rapporté par Tertullien [1].
La nouvelle fête repassa
à Rome au cours du Xe siècle.
[1] De prescriptione
haeriticorum, c. 36 ; P.L. 2, col. 59.
Leçons des Matines avant
1960
Au 1er Noct. on lit le
commencement de la 1ère Épître de l’Apôtre Saint Jean, comme au Dimanche dans
l’Octave de l’Ascension, à moins qu’on ne lise en ce temps du livre de
l’Apocalypse ou une Épitre de ce Saint ; alors on lirait les Leçons de
l’Écriture occurrente. Les répons sont toujours pris au Commun des Apôtres au
Temps pascal.
Au deuxième nocturne.
Du livre de saint Jérôme,
Prêtre, contre Jovinien.
Quatrième leçon. L’Apôtre
Jean, l’un des disciples du Seigneur, et, à ce que l’on rapporte, le plus jeune
des Apôtres, était vierge quand il embrassa la foi du Christ, et il demeura
vierge : c’est à cause de cela qu’il fut plus aimé par le Seigneur et qu’il
reposa sur la poitrine de Jésus. Ce que Pierre, qui avait été marié, n’ose
demander par lui-même, il prie Jean de le demander pour lui. Après la
résurrection, Marie-Madeleine étant venue annoncer que le Seigneur est
ressuscité, l’un et l’autre coururent vers le sépulcre, mais Jean y parvint le
premier. Comme ils étaient sur la barque et péchaient dans le lac de
Génésareth, Jésus leur apparut debout sur le rivage, et les Apôtres ne savaient
pas qui ils voyaient ; le disciple vierge reconnut seul le Maître vierge, et
dit à Pierre : « C’est le Seigneur ».
Cinquième leçon. Jean est
Apôtre, Évangéliste et Prophète : Apôtre, parce qu’il écrivit aux Églises comme
docteur ; Évangéliste, puisqu’il composa l’un des Évangiles, ce que ne fit
aucun autre des douze à l’exception de Matthieu ; Prophète, car dans l’île de
Pathmos, où l’empereur Domitien l’avait relégué à cause du témoignage qu’il
avait rendu au Seigneur, il écrivit cette Apocalypse qui renferme une infinité
de mystères prophétiques. Tertullien rapporte qu’à Rome, Jean, ayant été plongé
dans une chaudière d’huile bouillante, en sortit plus sain et plus vigoureux
qu’il n’y était entré.
Sixième leçon. Son
Évangile lui-même s’élève de beaucoup au-dessus des autres. Matthieu commence
ainsi, comme parlant d’un homme : « Livre de la généalogie de Jésus-Christ,
fils de David, fils d’Abraham ». Luc commence par le sacerdoce de Zacharie ;
Marc par la prophétie, de Malachie et d’Isaïe. Le premier des trois a pour
attribut la figure d’un homme, à cause de cette même généalogie ; le deuxième,
celle d’un taureau, à cause du sacerdoce ; le troisième, celle d’un lion, à
cause de la voix qui crie dans le désert : « Préparez les voies du Seigneur,
rendez droits ses sentiers » ; notre Jean, lui, vole dans les hauteurs comme un
aigle, et parvient au Père lui-même, quand il dit : « Au commencement était le
Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. »
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu. Cap. 20, 20-23.
En ce temps-là : la mère
des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui
faire une demande. Et le reste.
Homélie de saint Jérôme,
Prêtre.
Septième leçon. Où la
mère des fils de Zébédée puise-t-elle une pareille idée du royaume de
Jésus-Christ, pour demander en faveur de ses enfants la gloire du triomphe,
quand le Seigneur déclare que « le Fils de l’homme sera livré au prince des
prêtres et aux Scribes, qu’ils le condamneront à mort, et qu’ils le livreront
aux Gentils pour être moqué, et flagellé, et crucifié » ; quand il révèle à ses
disciples épouvantés l’ignominie de sa passion ? C’est, je pense, parce que le
Seigneur ajoute : « Et le troisième jour, il ressuscitera ». Cette femme
imagine alors qu’il commencera à régner aussitôt après sa résurrection, que les
prédictions concernant le second avènement vont s’accomplir dans le premier, et
avec un empressement tout féminin, oubliant l’avenir, elle veut s’assurer du
présent.
Huitième leçon. C’est la
mère qui fait la demande, c’est aux enfants que le Seigneur répond ; car il
comprend que la mère n’a demandé qu’à l’instigation des enfants. « Pouvez-vous
boire le calice que je vais boire » ? Dans les divines Écritures, le mot calice
a le sens de passion, selon cette parole : « Mon Père, s’il est possible, que
ce calice passe loin de moi », et d’après celle-ci du Psalmiste : « Que
rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a faits ? Je prendrai le
calice du salut, et j’invoquerai le nom du Seigneur ». Et il indique aussitôt
après quel est ce calice : « Précieuse en présence du Seigneur, est la mort de
ses saints ».
Neuvième leçon. On se
demande comment les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, ont bu le calice du
martyre. L’Apôtre saint Jacques seul ayant eu, au rapport de l’Écriture, la tête
tranchée par Hérode, et saint Jean ayant quitté cette vie par une mort
naturelle. Mais si nous lisons l’histoire ecclésiastique, nous trouverons que
saint Jean lui aussi a rendu témoignage au Christ, qu’il a été pour cela plongé
dans une chaudière d’huile bouillante, que ce vaillant athlète du Christ en
sortit pour recevoir la couronne, et fut aussitôt après relégué dans l’île de
Pathmos ; et nous en conclurons que ni le courage ni la volonté ne lui
manquèrent pour le martyre, et qu’il a bu lui aussi le calice de la souffrance
que les trois enfants ont bu dans la fournaise ardente, bien que le persécuteur
n’ait point répandu leur sang.
AUX VÊPRES.
Ant. au Magnificat Jeté
dans une chaudière d’huile bouillante, le bienheureux Apôtre Jean, protégé par
la grâce divine, en sortit sain et sauf, alléluia.
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Jean, le disciple
bien-aimé, que nous avons prévus du berceau de l’enfant de Bethléhem reparaît
en ce jour sur le Cycle pour faire sa cour au glorieux triomphateur de la mort
et de l’enfer. Couvert de la pourpre du martyre, il marche d’un pas égal avec Philippe
et Jacques, dont la double palme a réjoui nos regards au début de ce mois si
fécond en héros.
Dans son ambition
maternelle, Salomé avait un jour présenté ses deux fils à Jésus, demandant pour
eux les deux premières places de son royaume. Le Sauveur avait alors parlé du
calice qu’il devait boire, et prédit qu’un jour ces deux disciples le boiraient
à leur tour. L’aîné, Jacques le Majeur, a le premier donné à son Maître cette
marque de son amour ; nous célébrerons sa victoire sous le signe du Lion ; Jean,
le plus jeune, a été appelé aujourd’hui à sceller de sa vie le témoignage qu’il
a rendu à la divinité de Jésus.
Mais il fallait au
martyre d’un tel Apôtre un théâtre digne de lui. L’Asie-Mineure, évangélisée
par ses soins, n’était pas une contrée assez illustre pour porter dignement la
gloire d’un tel combat. Home seule, Rome où Pierre a déjà transféré sa chaire
et répandu son sang, où Paul a courbé sous le glaive sa tête vénérable,
méritait l’honneur de voir dans ses murs l’auguste vieillard, le disciple que
Jésus aima, le dernier survivant du Collège apostolique, s’avancer vers le
martyre avec cette majesté et cette douceur qui forment le caractère de ce
vétéran de l’Apostolat.
Domitien régnait en tyran
sur Rome et sur le monde. Soit que Jean ait entrepris librement le voyage de la
cité reine pour y saluer l’Église principale, soit qu’un édit impérial ait
amené chargé de chaînes dans la capitale de l’empire l’auguste fondateur des
sept Églises de l’Asie-Mineure, Jean a comparu en présence des faisceaux de la
justice romaine. Il est convaincu d’avoir propagé dans une vaste province de
l’empire le culte d’un Juif crucifié sous Ponce-Pilate. Il doit périr ; et la
sentence porte qu’un supplice honteux et cruel débarrassera l’Asie d’un
vieillard superstitieux et rebelle. S’il a su échapper à Néron, du moins il ne
fuira pas la vengeance du césar Domitien.
En face de la Porte
Latine, une chaudière remplie d’huile brûlante a été préparée ; un ardent
brasier fait bouillonner dans le vase immense la liqueur homicide. L’arrêt
porte que le prédicateur du Christ doit être plongé dans ce bain affreux. Le
moment est donc arrivé où le fils de Salomé va participer au calice de son
Maître. Le cœur de Jean tressaille de bonheur à la pensée que lui, le plus aimé
et cependant le seul des Apôtres qui n’ait pas souffert la mort pour ce Maître
divin, est enfin appelé à lui donner ce témoignage de son amour. Après une
cruelle flagellation, les bourreaux saisissent le vieillard, ils le plongent
avec barbarie dans la chaudière mortelle ; mais, ô prodige ! L’huile brûlante a
perdu tout à coup ses ardeurs ; aucune souffrance ne se fait sentir aux membres
épuisés de l’Apôtre ; bien plus, lorsqu’on l’enlève enfin de la chaudière
impuissante, il a recouvré toute la vigueur que les années lui avaient enlevée.
La cruauté du Prétoire est vaincue, et Jean, martyr de désir, est conservé à
l’Église pour quelques années encore. Un décret impérial l’exile dans l’île
sauvage de Pathmos, où le ciel doit lui manifester les futures destinées du christianisme
jusqu’à la fin des temps.
L’Église Romaine, dont
les fastes conservent entre ses plus glorieux souvenirs le séjour et le martyre
de Jean, a marqué par une Basilique le lieu où l’Apôtre rendit à la foi
chrétienne son noble témoignage. Cette Basilique est située près de la Porte
Latine, et un Titre cardinalice y est attaché.
A la gloire du grand
Apôtre de la charité nous consacrerons cette Séquence attribuée à Adam de
Saint-Victor.
SÉQUENCE.
L’heureux séjour de la
grâce, dont les habitants contemplent d’un œil ferme le souverain Roi de
gloire, voit Jean tout rempli de Dieu, rendu semblable aux Anges, lui qui
expliquait aux hommes les plus hauts mystères du ciel.
Ici-bas il reposa sur la
poitrine du Seigneur, et se désaltéra à la source des eaux vives et
jaillissantes. Il parut entouré de l’éclat des prodiges, et brava les ardeurs
du feu et de l’huile embrasée.
Les infidèles sont saisis
de stupeur, voyant le témoin de Dieu affronter un si affreux tourment, et n’en
pas sentir la rigueur.
O martyr ! ô vierge ! ô
gardien de cette Vierge de laquelle est sortie la gloire du monde, implore pour
nous celui qui est le principe de tous les êtres, celui en qui et par qui ils
existent.
O toi qui fus aimé plus
que les autres, supplie en notre faveur le Christ qui t’aima : réconcilie-nous
avec lui.
Ruisseau, conduis-nous à
la source ; colline, introduis-nous à la montagne ; toi en qui la grâce a opéré
la virginité parfaite, fais-nous contempler l’Époux.
Amen.
Avec quel bonheur nous
vous voyons reparaître, disciple chéri de notre divin Ressuscité ! Autrefois
vous nous apparûtes près de la crèche où dormait paisiblement le Désiré des
nations, le Sauveur promis. Nous repassions alors tous vos titres de gloire : Apôtre,
Évangéliste, Prophète, Aigle au vol sublime, Vierge, Docteur de charité, et,
par-dessus toutes ces grandeurs, Disciple bien-aimé de Jésus. Aujourd’hui,
c’est comme Martyr que nous vous saluons ; car si l’ardeur de votre amour a
vaincu celle du tourment qu’on vous avait préparé, vous n’en aviez pas moins
accepté de toute l’énergie de votre dévouement le calice que Jésus vous avait
annoncé dans vos jeunes années. En ces jours du Temps pascal qui s’écoulent si
rapidement, nous vous voyons sans cesse près de ce divin Sauveur, qui vous
comble de ses dernières caresses. Qui pourrait s’étonner de sa prédilection
envers vous ? Ne vous êtes-vous pas trouvé, seul de ses disciples, au pied de
la croix ? N’est-ce pas à vous qu’il a remis sa mère, désormais la vôtre ?
N’étiez-vous pas présent lorsque son cœur fut ouvert par la lance sur la croix
? Lorsque vous êtes allé au Sépulcre avec Pierre, au matin de la Pâque, n’avez
vous pas, par votre foi, avant tous les disciples, rendu hommage à la
résurrection de votre Maître que vous n’aviez pas vu encore ? Jouissez donc
auprès de ce Maître ineffable des délices dont il est prodigue envers vous ;
mais priez-le aussi pour nous, bienheureux Apôtre ! Nous devons l’aimer pour
tous les bienfaits qu’il a répandus sur nous ; et nous reconnaissons avec
confusion que nous sommes tièdes dans son amour. Vous nous avez fait connaître
Jésus enfant, vous nous avez dépeint Jésus crucifié ; montrez-nous Jésus
ressuscité, attachez-nous à ses pas dans ces dernières heures de son séjour sur
la terre ; et quand il sera monté au ciel, fortifiez notre cœur dans la
fidélité, afin qu’à votre exemple nous soyons prêts à boire le calice des
épreuves qu’il nous a préparé.
Rome a été le théâtre de
votre glorieuse confession, ô saint Apôtre ! Aimez-la toujours ; et à l’heure
de sa tribulation, unissez-vous à Pierre et à Paul pour la protéger. Si la
palme du martyre brille en votre main à côté de la plume de l’évangéliste,
souvenez-vous que c’est devant la Porte Latine que vous l’avez conquise. L’Orient
vous a possédé pendant votre vie presque tout entière ; mais l’Occident
revendique l’honneur de vous compter au premier rang de ses martyrs. Bénissez
nos Églises, ranimez chez nous la foi, réchauffez la charité, et délivrez-nous
de ces antechrists que vous signaliez aux fidèles de votre temps, et qui
causent parmi nous tant de ravages. Fils adoptif de Marie, qui contemplez
maintenant votre mère dans toute sa gloire, présentez-lui nos vœux durant ce
mois que nous lui consacrons, et obtenez pour nous de sa bonté maternelle les
grâces que nous osons lui demander.
Filippino Lippi (1457–1504). Martyre de Saint Jean l'Évangeliste, entre 1487 et 1502, fresque, chapelle de Filippo Strozzi
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Une fête de saint Jean Évangéliste apparaît déjà en ce
jour dans le Missel gothique mais sans aucune indication topographique. A Rome
au contraire, après le IXe siècle, on assigna cette solennité à une basilique
située près de la Porte Latine, la faisant ainsi bénéficier de ce que raconte
Tertullien de saint Jean qui, jeté à Rome dans une chaudière d’huile
bouillante, en sortit indemne et plus robuste qu’auparavant. Ce récit du
martyre de saint Jean mérite toute confiance, car Tertullien était parfaitement
au courant des traditions romaines du IIIe siècle ; quant à la localisation du
dolium bouillant dans l’église située devant la Porte Latine, elle est loin
d’être démontrée, d’autant plus que la Porte Latine appartient à l’enceinte des
murailles de la Ville construites sous Aurélien. Quoi qu’il en soit, ce n’est
pas à une question de lieu que s’attache la liturgie de cette fête, mais,
quelques jours après l’antique natalis de Jacques, frère de Jean, décapité vers
la fête de Pâques, elle entend célébrer le martyre de l’Évangéliste qui, selon
la prédiction du Sauveur, dut, lui aussi, comme son frère, boire au calice de
la Passion pour avoir droit à l’un des trônes les plus élevés du royaume
messianique qu’avait réclamés leur mère. La messe est celle du Commun des
Martyrs au temps pascal : Protexisti.
Le premier verset alléluiatique, Iustus ut Palma,
reproduit celui de la fête de saint Nicolas, le 6 décembre ; le second lustus
germinabit, est celui de la fête de saint Paul, premier ermite, le 15 janvier.
Dans l’un et l’autre, le saint Apôtre, en raison de sa pure et virginale
fraîcheur, est comparé à un arbre verdoyant et à une fleur suave qui ne se
flétrit jamais.
La lecture évangélique (Matth., XX, 20-23) contient la
prophétie du Sauveur relativement au martyre de Jean ; il faut y noter que la
première condition posée par Jésus à une âme aspirant à entrer dans son royaume
est que cette âme boive d’abord avec Lui au calice de la Passion. Cette
condition n’admet pas d’exceptions ; le Père éternel n’en dispensa point son
Fils unique, et celui-ci ne veut pas que le Disciple bien-aimé lui-même en soit
exempt. Il faut donc prendre courage. S’il s’agissait d’un calice amer
quelconque, la répugnance de la nature serait peut-être insurmontable. Mais
Jésus nous dit que ce calice est le sien, dont lui-même a approché ses lèvres
et a bu à longs traits. Ce qui reste maintenant pour nous est donc bien peu de
chose, et a été -en outre sanctifié par la bénédiction du Sauveur.
La prière sur l’oblation est tirée du Commun des
Martyrs non pontifes : « Recevez, ô Dieu, nos prières et nos oblations ;
purifiez-nous au moyen des divins Mystères et, dans votre clémence, acceptez notre
vœu. » La préface est celle des Apôtres.
Après la Communion, la prière d’action de grâces est
la suivante : « Nous avons été fortifiés, Seigneur, par le pain céleste, faites
que nous en soyons nourris pour la vie éternelle. Par notre Seigneur, etc. »
Les anciennes collectes du Missel romain, après la
sainte Communion, sont d’une concision et d’une brièveté admirables. Il ne faut
pas oublier que, primitivement, elles étaient destinées seulement à conclure la
prière privée que chacun, à l’invitation du ministre sacré, faisait d’abord
pour son compte. La collecte sacerdotale ne faisait que mettre fin à cette
oraison particulière, condensant en une brève formule les vœux des fidèles pour
les présenter à Dieu. En outre, les fidèles avaient autrefois un temps
convenable pour s’adonner à la prière immédiatement après la Communion, tandis
que le prêtre vaquait à la distribution des divins Mystères à tout le peuple.
Cette cérémonie demandait toujours un certain temps, en sorte que la collecte
eucharistique du prêtre indiquait vraiment la fin de l’Action sacrée, après que
tous avaient communié et que les vases sacrés avaient été purifiés et remis à
leur place.
Cette brièveté nous révèle en outre l’admirable esprit
de discrétion de l’Église qui, dans ses pratiques générales de piété, sait
tenir compte même de la faiblesse des petits, en sorte que personne ne soit
détourné du service de Dieu par la difficulté de l’œuvre, mais qu’au contraire,
la simplicité même et la facilité des moyens attirent et gagnent des âmes au
ciel.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
« Jeté dans une chaudière d’huile bouillante, le saint
Apôtre Jean, protégé par la grâce céleste, en sortit sain et sauf, Alléluia »
Nous célébrons aujourd’hui une fête secondaire
d’Apôtre : Saint Jean devant la Porte Latine. C’est le jour anniversaire de la
consécration de l’église située près de la Porta Latina, la porte sud-est de
Rome. C’est là, d’après la tradition, qu’eut lieu le martyre de saint Jean.
Saint Jean. — A son disciple bien-aimé et son frère
Jacques, le Christ avait promis « son calice », c’est-à-dire le martyre. «
Pouvez-vous boire le calice que je boirai ? » « Nous le pouvons. » Le Seigneur
leur dit : « Quant à mon calice, vous le boirez... ». Par ailleurs, le Christ
dit de saint Jean, après sa Résurrection : « Si je veux qu’il reste ainsi
jusqu’à mon retour... » (Jean XXI, 22). Aux temps apostoliques, on interprétait
cette parole en ce sens que l’Apôtre ne mourrait pas. Mais saint Jean rectifia
lui-même cette opinion en expliquant que le Seigneur avait parlé de sa mort
naturelle à la différence de la mort violente de Pierre. La tradition raconte
que, durant la persécution de Domitien, vers l’an 100 ap. J.-C., saint Jean fut
martyr de volonté et d’intention. Il fut jeté dans une chaudière d’huile
bouillante devant la Porte Latine et rendit ainsi témoignage au Christ. Il
resta cependant sain et sauf et sortit de la chaudière plus vigoureux qu’avant.
Cette fête est en relations avec l’ancienne fête de saint Jacques le Majeur
(1er mai). On voulait, après le martyre de saint Jacques, célébrer le martyre
non sanglant de son frère Jean.
L’Évangile est propre ; il contient le beau passage où
le Christ promet le martyre à son Apôtre bien-aimé : « Quant à mon calice, vous
le boirez ». Maintenant, le désir de saint Jean a été accompli. Il règne
là-haut, assis à côté du Christ.
Dans la prière des Heures, saint Jérôme décrit, d’une
manière brève et exacte, l’importance de l’Apôtre. Il parle aussi de son
martyre : « Jean était Apôtre, évangéliste et prophète. Il était Apôtre, car il
écrit à la communauté chrétienne comme un docteur. Il était évangéliste, ce que
n’a été aucun Apôtre sauf Matthieu. Il fut prophète, car, dans l’île de Patmos
où il fut exilé par l’empereur Domitien à cause de sa foi au Christ, il eut la
vision de l’Apocalypse dans laquelle il prédit de nombreux événements futurs. A
son sujet, Tertullien raconte (De praescriptione 36) qu’il fut jeté, à Rome,
dans une chaudière d’huile bouillante d’où il sortit plus jeune et plus
vigoureux. Son évangile aussi a plusieurs avantages sur les trois autres.
Matthieu commence l’histoire de Jésus comme celle d’un homme quand il écrit :
Livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Luc
commence au sacerdoce de Zacharie ; Marc à la prophétie de Malachie et d’Isaïe.
Le premier a comme symbole la figure d’un homme, à cause de la généalogie ; le
second la face d’un taureau, à cause du sacerdoce ; le troisième la figure d’un
lion, à cause de la voix qui crie dans le désert : « Préparez les voies du
Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Quant à notre Jean, il s’envole comme
un aigle jusqu’aux hauteurs célestes et parvient jusqu’au Père lui-même quand
il dit : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu ».
SOURCE : http://www.introibo.fr/06-05-St-Jean-apotre-et#nh1
Carlo
Portelli, Martirio di San Giovanni Evangelista, 1545-1555 (coll. priv.)
Saint Jean, martyr
devant la Porte Latine. Vers 95.
Pape : Saint Anaclet.
Empereur : Domitien.
" Sic eum volo manere, donem veniam."
" Je veux qu'il survive au martyre afin qu'il meure de sa mort naturelle et que je vienne le chercher."
Johan., XXI, 22.
Par l’ordre de Domitien,
il est conduit à Rome, où, après lui avoir coupé tous les cheveux par dérision,
on le jette dans une chaudière d'huile bouillante sous laquelle on entretenait
un feu ardent : c'était devant la porte de la ville qu'on appelle Latine.
Il n'en ressentit cependant aucune douleur, et en sortit parfaitement sain.
En ce lieu donc, les
Chrétiens bâtirent une église, et ce jour est solennisé comme le jour du
martyre de saint Jean. Or, comme le saint apôtre n'en continuait pas moins à
prêcher Notre Seigneur Jésus-Christ, il fut, par l’ordre de Domitien, relégué
dans l'île de Pathmos.
La mère de Jean, apprenant que son fils était détenu à Rome, et poussée par une
compassion de mère, s'y rendit pour le visiter. Mais quand elle fut arrivée,
elle apprit qu'il avait été relégué en exil. Alors elle se retira dans la ville
de Vétulonia eu Campanie, où elle rendit son âme à Dieu. Son corps resta
longtemps enseveli dans un endroit inconnu, mais dans la suite, il fut révélé à
saint Jacques, son fils. Il répandit alors une grande et suave odeur et opéra de
nombreux et éclatants miracles ; il fut transféré avec grand honneur dans la
ville qu'on vient de nommer.
Jean, le disciple
bien-aimé, que nous avons prévus du berceau de l'enfant de Bethléhem reparaît
en ce jour sur le Cycle pour faire sa cour au glorieux triomphateur de la mort
et de l'enfer. Couvert de la pourpre du martyre, il marche d'un pas égal avec
Philippe et Jacques, dont la double palme a réjoui nos regards au début de ce
mois si fécond en héros.
Dans son ambition maternelle, Salomé avait un jour présenté ses deux fils à
Jésus, demandant pour eux les deux premières places de son royaume. Le Sauveur
avait alors parlé du calice qu'il devait boire, et prédit qu'un jour ces deux
disciples le boiraient à leur tour. L'aîné, Jacques le Majeur, a le premier
donné à son Maître cette marque de son amour ; nous célébrerons sa victoire
sous le signe du Lion ; Jean, le plus jeune, a été appelé aujourd'hui à sceller
de sa vie le témoignage qu'il a rendu à la divinité de Jésus.
Mais il fallait au martyre d'un tel Apôtre un théâtre digne de lui.
L'Asie-Mineure, évangélisée par ses soins, n'était pas une contrée assez
illustre pour porter dignement la gloire d'un tel combat. Rome seule, Rome où
Pierre a déjà transféré sa chaire et répandu son sang, où Paul a courbé sous le
glaive sa tête vénérable, méritait l'honneur de voir dans ses murs l'auguste
vieillard, le disciple que Jésus aima, le dernier survivant du Collège
apostolique, s'avancer vers le martyre avec cette majesté et cette douceur qui
forment le caractère de ce vétéran de l'Apostolat.
Domitien régnait en tyran
sur Rome et sur le monde. Soit que Jean ait entrepris librement le voyage de la
cité reine pour y saluer l'Eglise principale, soit qu'un édit impérial ait
amené chargé de chaînes dans la capitale de l'empire l'auguste fondateur des
sept Eglises de l'Asie-Mineure, Jean a comparu en présence des faisceaux de la
justice romaine. Il est convaincu d'avoir propagé dans une vaste province de
l'empire le culte d'un Juif crucifié sous Ponce-Pilate. Il doit périr ; et la
sentence porte qu'un supplice honteux et cruel débarrassera l'Asie d'un
vieillard superstitieux et rebelle. S'il a su échapper à Néron, du moins il ne
fuira pas la vengeance du césar Domitien.
En face de la Porte Latine, une chaudière remplie d'huile brûlante a été
préparée ; un ardent brasier fait bouillonner dans le vase immense la liqueur
homicide. L'arrêt porte que le prédicateur du Christ doit être plongé dans ce
bain affreux. Le moment est donc arrivé où le fils de Salomé va participer au
calice de son Maître. Le cœur de Jean tressaille de bonheur à la pensée que
lui, le plus aimé et cependant le seul des Apôtres qui n'ait pas souffert la
mort pour ce Maître divin, est enfin appelé à lui donner ce témoignage de son
amour.
Après une cruelle
flagellation, les bourreaux saisissent le vieillard, ils le plongent avec
barbarie dans la chaudière mortelle ; mais, Ô prodige ! L'huile brûlante a
perdu tout à coup ses ardeurs ; aucune souffrance ne se fait sentir aux membres
épuisés de l'Apôtre ; bien plus, lorsqu'on l'enlève enfin de la chaudière
impuissante, il a recouvré toute la vigueur que les années lui avaient enlevée.
La cruauté du Prétoire est vaincue, et Jean, martyr de désir, est conservé à
l'Eglise pour quelques années encore. Un décret impérial l'exile dans l'île
sauvage de Pathmos, où le ciel doit lui manifester les futures destinées du
christianisme jusqu'à la fin des temps.
A propos des premières persécutions, relevons que les empereurs romains, qui ne
rejetaient aucun Dieu, ne persécutaient pas les Apôtres parce que ceux-ci
prêchaient Notre Seigneur Jésus-Christ ; mais parce que les Apôtres
proclamaient la divinité de Jésus-Christ sans l’autorisation du Sénat qui avait
défendu que cela ne se fît de personne.
C'est pourquoi dans
l’Histoire ecclésiastique, on lit que Pilate envoya une fois une lettre à
Tibère au sujet de Jésus-Christ (Eusèbe, 1. II, ch. II.). Tibère alors
consentit à ce que la foi fût reçue par les Romains, mais le Sénat s’y opposa
formellement, parce que Jésus-Christ n'avait pas été appelé Dieu d'après son
autorisation.
Une autre raison rapportée par une chronique, c'est que Notre Seigneur
Jésus-Christ n'avait pas tout d'abord apparu aux Romains. Un autre motif c'est
que Jésus-Christ rejetait le culte de tous les dieux qu'honoraient les Romains.
Un nouveau motif encore, c'est que Jésus-Christ enseignait le mépris du monde
et que les Romains étaient des avares et des ambitieux.
Maître Jean Beleth
assigne de son côté une autre cause pour laquelle les empereurs et le Sénat
repoussaient Notre Seigneur Jésus-Christ et les apôtres : c'était que
Jésus-Christ leur paraissait un Dieu trop orgueilleux et trop jaloux, puisqu'il
ne daignait pas avoir d'égal.
Voici encore une autre raison donnée par Orose (liv. VII, ch. IV.) :
" Le Sénat vit avec peine que c'était à Tibère et non pas à lui que Pilate
avait écrit au sujet des miracles de Jésus-Christ et c'est sur ce prétexte
qu'il ne voulut pas le mettre au rang des dieux. Aussi Tibère irrité fit périr
un grand nombre de sénateurs, et en condamna d'autres à l’exil."
Notons enfin que la fête
de saint Jean devant la Porte Latine a longtemps été chômée en plusieurs
église. Elle a été d'obligation en Angleterre, au moins depuis le XIIe siècle
jusqu'à la prétendue réforme ; mais on la mettait seulement au nombre des fêtes
de second rang, auxquelles toute oeuvre servile était défendue, excepté le
labour des terres.
Les Saxons, qui s'établirent dans la Grande Bretagne, avaient une dévotion
singulière pour saint Pierre et saint Jean l'Evangéliste.
En plusieurs lieux, les
imprimeurs honorent saint Jean devant la Porte Latine comme leur patron ; en
d'autres, ce sont les vignerons et les tonneliers, à cause de la cuve ;
ailleurs, ce sont les chandeliers et lampistes, à cause de l'huile bouillante.
En mémoire de son supplice, on l'invoque efficacement contre les brûlures.
L'Eglise Romaine, dont les fastes conservent entre ses plus glorieux souvenirs
le séjour et le martyre de Jean, a marqué par une Basilique le lieu où l'Apôtre
rendit à la foi chrétienne son noble témoignage. Cette Basilique est située
près de la Porte Latine, et un Titre cardinalice y est attaché.
SOURCE : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/05/06/6-mai-saint-jean-porte-latine-vers-95.html
maître du
Martyre de saint Jean l'Evangéliste : Le Martyre
de saint Jean l'évangeliste, entre 1518 et 1525, 117 x 67, musée du Louvre
Saint John Before
the Latin Gate
About
the Feast
Commemorates the
attempted martyrdom of Saint John
the Apostle in 95.
John was bound and brought to Rome, Italy from Ephesus by
the order of Domitian;
the Senate condemned him to be taken to the Latin Gate and thrown in
a cauldron of boiling oil. John stepped
out of the cauldron without injury, and instead was exiled to
Patmos.
Additional
Information
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
New Catholic Dictionary
Roman
Martyrology, 1914 edition
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
MLA
Citation
“Saint John Before the
Latin Gate“. CatholicSaints.Info. 16 April 2021. Web. 7 May 2022. <https://catholicsaints.info/saint-john-before-the-latin-gate/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-john-before-the-latin-gate/
Golden
Legend – History of Saint John, Port Latin
Here followeth the History of Saint John, Port Latin.
When Saint John the
apostle and evangelist preached in a city of Greece named Ephesus, he was taken
of the judge, which commanded him that he should make sacrifice to the false
idols, and when he would not do it he put him in prison. And after, he sent a letter
to Domitian the emperor which said that he held an enchanter in prison which
had despised their gods and worshipped him that was crucified. Then commanded
Domitian that he should be brought to Rome, and when he was there they did do
shave off all the hairs of his head in derision, and after, they brought him
tofore the gate called Port Latin, and put him in a ton full of burning oil.
But he never felt harm ne pain, and without suffering any harm he issued out.
In that place christian men did do make a fair church, and this day made a
solemn feast, as it were the day of his martyrdom. And when the emperor saw
that he ceased not of preaching for the commandment that he had made, he sent
him in exile into an isle named Patmos. It ought not to be believed that the
emperor did these persecutions unto christian people because they believed in
God, for they refused none, but it was a displeasure to them that they
worshipped God without authority of the senators. Another reason there was, and
that was that the service of their other gods was lessed and minished thereby.
The third reason was that he preached to despise the worship, the honour, and
the avoir of the world, and that was the thing principal that the Romans loved.
But Jesu Christ would no thing permit it lest they held that it was done by
puissance human. Another cause there was, as Master John Beleth saith, why that
the emperor and the senate pursued Christ and his apostles, and that was that
them seemed that God was over proud and envious, because he desgned not to have
a fellow. Another cause allegeth Orosius, and saith that the senate had despite
of this, that Pilate had written the miracles of Jesu Christ to the emperor
only, and not to the senators, wherefore they would not accord that he should be
admitted to be worshipped among the gods. Therefore Tiberius the emperor did do
slay some of the senators and some he sent in exile. The mother of Saint John
hearing that her son was prisoner, moved with motherly compassion, came to
Rome; and when she came she found that he was sent in exile, she went then into
the champain to a city named Vorulana, and there died and yielded her soul to
Christ. Whose body was buried in a cave where it long rested, but after, by
Saint James her other son, it was showed, which then was taken up and found
sweet smelling, and many miracles showed in her translation in the said city.
Then let us pray to Saint John that he pray for us.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-history-of-saint-john-port-latin/
Girolamo Francino, San
Giovanni a Porta Latina, 1588
San Giovanni a Porta Latina, Roma
Facade de l'église San Giovanni a Porta Latina à Rome
Saint John before the
Latin Gate
(95 A.D.)
In the year 95, Saint
John the Evangelist, the only surviving Apostle, who was governing all the
churches of Asia Minor (present-day Turkey), was apprehended at Ephesus and
sent in chains to Rome. The Emperor Domitian did not relent at the sight of the
venerable old man, but condemned him to be cast into a cauldron of boiling oil.
The martyr doubtless heard, with great joy, this barbarous sentence; the most
cruel torments seemed to him light and agreeable because he hoped they would
unite him forever to his divine Master and Saviour. But God accepted his will
and crowned his desire; He conferred on him the honor and merit of martyrdom
while suspending the operation of the fire, just as He had formerly preserved
the three children from injury in the Babylonian furnace. The seething oil was
changed for him into an invigorating bath, and the Saint came out more refreshed
than when he had entered the cauldron.
The glorious triumph of
Saint John happened just beyond the gate of Rome called the Latina. A
church which ever since has borne this title was consecrated there, in memory
of the miracle. Domitian saw this miracle without deriving the least advantage
from it, remaining hardened in his iniquity. Nonetheless, he contented himself
afterwards with banishing the holy Apostle to the little island of Patmos.
Saint John returned to Ephesus during the mild reign of Nerva (96-98), who
during his short imperial government lasting one year and four months, merely
labored to restore the faded luster of the Roman Empire.
Reflection. Saint John
suffered above the other Saints a martyrdom of love, being a martyr and more
than a martyr, at the foot of the cross of his divine Master. All Our Lord's
sufferings were by love and compassion imprinted in his soul, and thus shared
by him. O singular happiness, to have stood under the cross of Christ! O
extraordinary privilege, to have suffered martyrdom beside Jesus, and been
eye-witness of all He did or endured! If nature revolts within us against
suffering, let us call to mind those words of the divine Master to Saint Peter:
Now thou knowest not why, but thou shalt know hereafter. (John 13:7)
Little Pictorial Lives of
the Saints, a compilation based on Butler's Lives of the Saints and
other sources by John Gilmary Shea (Benziger Brothers: New York, 1894)
SOURCE : https://sanctoral.com/en/saints/saint_john_before_the_latin_gate.html
Porta Latina a Roma. Incisione Luigi Rossini.
St. John before the Latin
Gate
From St. Jerom in Jovin.
t. 1, p. 14. Tertullian, Præscr. c. 36. Tillem. t. 1, p. 338, and L’Istoria
della Chiesa di S. Giovanni avanti Porta Latina, Scritta da Gio, Mario
Crescimbeni. Roma, 1716. 4to.
A.D. 95.
WHEN the two sons of
Zebedee, James and John, strangers as yet to the mystery of the cross and the
nature of Christ’s kingdom, had, by their mother Salome, 1 besought
our Lord to allot them the two first places in his kingdom, (implied by sitting
at his right and left-hand,) he asked them whether they were disposed to drink
of his cup, or, in other words, to suffer with him, in which case they should
not fail to be considered in proportion to their pains and fidelity. The two
disciples answered boldly in the affirmative, assuring their divine Master that
they were ready to undergo anything for his sake. Our Lord, thereupon, foretold
them that their sincerity should be brought to the trial, and that they should
both be partakers of his cup of sufferings, and undergo bitter things for the
honour and confirmation of the Christian religion. This was literally fulfilled
in St. James, on his being put to death for the faith by Herod: and this day’s
festival records in part the manner in which it was verified in St. John. It
may be said, without any violence to the sense of the words, that this
favourite disciple, who so tenderly loved his Master, and was so tenderly
beloved by him, drank of his chalice, and experienced a large share of its
bitterness, when he assisted at his crucifixion; feeling then in his soul, by
grief and compassion, whatever he saw him suffer on the cross. This was further
fulfilled after the descent of the Holy Ghost, when he underwent the like
imprisonment, scourging, &c. with the other apostles, as is recorded in the
fifth chapter of the Acts. But our Saviour’s prediction was to be accomplished
in a more particular manner, and still more conformable to the letter, and
which should entitle him to the merit and crown of martyrdom; the instrument
whereof was Domitian, the last of the twelve Cæsars
He was a tyrant,
detestable to all men on account of his cruelty, and the author of the second
general persecution of the church. In the beginning of his reign he accustomed
himself to take pleasure in acts of inhumanity, spending part of his time in
his closet in catching flies, and sticking them with a sharp bodkin. He
debauched his own niece, and impiously took the titles of God and Lord, as
Suetonius and Eusebius have recorded. He reigned fifteen years, that is, from
the year of Christ 81 to 96. Tacitus says, that in cruelty he surpassed Nero,
who often shunned the sight of barbarous executions, whereas Domitian was known
to take delight in beholding them. He deluged Rome with the blood of its
illustrious citizens, and out of a hatred to virtue, banished the philosophers;
on which occasion, Epictetus (whose Enchiridion is the most perfect abstract of
the justest sentiments of moral virtue ever published by a heathen) and Dio
Chrysostomus, with others, were expelled the city. As for the Christians, not
only the sanctity of their doctrine and manners was the strongest reproach of
the crimes of the tyrant, but the general hatred of the heathens against them
excited him to glut his insatiable cruelty with their innocent blood. St. John,
who was the only surviving apostle, and who at that time governed all the
churches of Asia with the highest reputation which his dignity, extraordinary
virtue, and miracles had acquired, was apprehended at Ephesus, and sent
prisoner to Rome in the year 95. The emperor did not relent at the sight of a
man of his most venerable old age and countenance, which alone might suffice to
command respect, but condemned him to a most barbarous death, by ordering him
to be cast into a caldron of boiling oil. The holy apostle was probably first
scourged, according to the Roman custom with regard to criminals before
execution, who could not plead the privilege of being Roman citizens. It is at
least certain from Tertullian, St. Jerom, and Eusebius, that, by the order of
the tyrant, he was thrown into a vessel of boiling oil. The martyr doubtless
heard, with great joy, this barbarous sentence, exulting at the thought of
speedily rejoining his Redeemer, and desiring to repay love for love in the
best manner he was able, and to die for Him who had laid down his most precious
life to save us sinners from hell. The most cruel torments seemed to him light
and most agreeable, because they would, he hoped, unite him for ever to his
divine Master and Saviour: but God accepted his will, and crowned his desire;
he conferred on him the honour and merit of martyrdom, but suspended the
operation of the fire, as he had formerly preserved the three children from
hurt in the Babylonian furnace. The seething oil was changed in his regard into
a refreshing bath, and the saint came out more fresh and lively than he had
entered the caldron. Domitian, with most of the heathens, entertained a great
idea of the power of magic, in which he had been confirmed by the reports
concerning the prodigies pretended to be wrought by the famous magician,
Apollonius of Tyana, whom he had sent for to Rome. He therefore saw this
miracle without drawing from it the least advantage, but, like another Pharaoh,
remained hardened in his iniquity. However, he contented himself after this
with banishing the holy apostle into the little island of Patmos, one of the
Sporades, in the Archipelago or Ægean sea. Domitian being assassinated the year
following, his statues were every where pulled down, his name erased from all
public buildings, and his decrees declared void by the senate. Upon which St.
John returned to Ephesus, in the reign of Nerva, who by mildness, during his
short reign of one year and four months, laboured to restore the faded lustre
of the Roman empire.
This glorious triumph of
St. John happened without the gate of Rome, called Latina, because it led to
Latium. A church was consecrated in the same place in memory of this miracle,
under the first Christian emperors, which has always borne this title. It is
said to have been a Pagan temple of Diana, before it was converted to the
worship of the true God. It was rebuilt by Pope Adrian I. in 772. This festival
has been kept in many places a holiday. In the twelfth century, and probably
long before, till the change of religion, it was observed in England a holiday
of the second rank, in which all servile work was forbidden, except
agriculture. Our pious Saxon ancestors had a singular devotion to St. Peter and
St. John the Evangelist.
Our divine Saviour, as a
mark of his special favour, and to put their love to the test, asked his two
disciples, James and John, whether they could drink of the cup of which he was
to drink? His sufferings he called his cup, first, because, out of the excess
of his love for man, he was pressed with a burning desire to suffer and die for
his redemption, as with a vehement thirst, which nothing but the ignominies and
cruel torments of his cross could satiate. 2 O
ardent desire of Jesus to suffer for us! O love of his cross! Secondly,
Because, among the Jews, a portion which fell to a person’s lot was called his
cup, Jesus, by this expression, gives us to understand, that his cross and
sufferings were allotted him by his eternal Father as his portion, and that
from the first moment of his incarnation he accepted it cheerfully from his
hands, with an entire submission to his will, offering himself as a victim
perfectly to accomplish it. He presents his cup to his servants to drink,
because there is nothing which produces in them so perfect a conformity with
himself, or improves more wonderfully all heroic virtues in their souls, or
obtains more abundantly for them the greatest graces, provided we bear our
cross with him, embrace it affectionately for his love, and offer our
sufferings to him, uniting them with his. O precious cross! you are the high royal
road to heaven, sanctified and made divine by our sovereign head, who opened
it, and showed the way in which all his elect follow him. St. John suffered
above the other saints a martyrdom of love, being a martyr, and more than a
martyr, at the foot of the cross of his divine Master, with the true lovers of
Jesus, Magdalen, and the Blessed Virgin mother. All his sufferings were by love
and compassion imprinted in his soul, and thus shared by him. O singular
happiness of St. John to have stood under the cross of Christ, so near his
divine person, when the other disciples had all forsaken him! O extraordinary
privilege, to have suffered martyrdom in the person of Jesus, and been
eye-witness of all he did or endured, and of all that happened to him in that great
sacrifice and mystery. 3 Here
he drank of his cup; this was truly a martyrdom, and our Saviour exempted all
those who had assisted at the martyrdom of his cross, from suffering death by
the hands of persecutors. St. John, nevertheless, received also the crown of
this second martyrdom, to which the sacrifice of his will was not wanting, but
only the execution.
Note 1. Matt. xx.
21. Mark x.
35. [back]
Note 3. Joan x.
26. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume V: May. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/5/061.html
Workshop of Charles Le Brun (1619–1690), Martyre de saint Jean l'évangéliste, à la porte Latine, 1637, 70 x 59,5, Musée Carnavalet
Short
Lives of the Saints – Saint John Before the Latin Gate
Saint John, the beloved
disciple of Christ, after the death of our Blessed Lady having continued his
apostolate and attained a great age in the zealous pursuance of his mission,
was seized by the minions of the emperor Domitian, in the year 95, and carried
in chains from Ephesus to Rome. In the latter city, the aged Apostle was
inhumanly scourged, so that his limbs were all lacerated; and then the tyrant
ordered him to be cast into a caldron of boiling oil before the Latin Gate.
Wonderful to relate, Saint John lived and glorified God in his terrible bath;
and the seething liquid became as a balm which completely healed the wounds the
scourging had inflicted on him. This miracle converted many souls. Domitian
himself was struck with wonder, and ended by banishing Saint John to the island
of Patmos, where he wrote the Apocalypse.
… I caught
The flame, and in that flame shall burn forever;
I love, and ‘gainst my heart has throbbed the Heart
Of my Beloved.
– from the Italian of Silvio Pellico by Rev. Matthew Russell, S.J.
Favorite Practice – To
frequently assure yourself that all things work together for good to them that
love God.
MLA
Citation
Eleanor Cecilia Donnelly.
“Saint John Before the Latin Gate”. Short
Lives of the Saints, 1910. CatholicSaints.Info.
16 April 2021. Web. 7 May 2022.
<https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-john-before-the-latin-gate/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-john-before-the-latin-gate/
Daniel Hallé. Le martyre de Saint Jean à la porte latine,1662
6 MAGGIO
SAN GIOVANNI DAVANTI LA PORTA LATINA
Giovanni, il discepolo
amato che noi abbiamo visto presso la culla del bimbo di Betlemme, riappare
oggi per partecipare all’incontro del glorioso trionfatore della morte e
dell’inferno.
La domanda di Salome.
Nella sua materna
ambizione, un giorno Salome aveva presentato i suoi due figli a Gesù, domandando
per loro i primi posti nel suo regno. Il Salvatore parlò allora del calice che
egli doveva bere, e predisse che un giorno quei due discepoli l’avrebbero
bevuto a loro volta. Il primogenito, Giacomo il Maggiore, dette per primo
questo segno d’amore al suo divin Maestro; Giovanni, il più giovane, fu
chiamato oggi, a suggellare con la sua vita la testimonianza resa alla divinità
di Gesù. Ma al martirio di questo Apostolo era necessario un ambiente degno di
lui. L’Asia minore, che aveva evangelizzata mediante le sue cure, non era una
terra abbastanza illustre per sostenere degnamente la gloria di una simile
battaglia. Roma soltanto, Roma, dove Pietro aveva già trasferito la sua
cattedra e sparso il suo sangue, dove Paolo aveva chinato la testa veneranda
sotto la spada, meritava l’onore di vedere l’augusto vegliardo, il discepolo
amato da Gesù, l’ultimo sopravvissuto del collegio Apostolico, avanzarsi tra le
sue mura, verso il martirio.
Il calice.
Domiziano regnava da
tiranno su Roma e sul mondo. Sia che Giovanni avesse liberamente intrapreso il
viaggio verso la città sovrana per salutarvi la Chiesa principale, sia che un
editto imperiale l’avesse condotto in catene nella capitale dell’impero, sta di
fatto che egli compare di fronte ai fasci della giustizia romana nell’anno 95.
È accusato di avere propagato in una vasta provincia dell’impero il culto verso
un ebreo crocifisso sotto Ponzio Pilato. Deve perire; e la sentenza dice che un
supplizio vergognoso e crudele libererà l’Asia da un vecchio superstizioso e
ribelle. Se egli seppe sfuggire a Nerone, non eviterà la vendetta dell’Imperatore
Domiziano. Viene preparata una caldaia di olio bollente, di fronte alla porta
Latina [1]. La condanna reca che il predicatore di Cristo deve esservi immerso.
È dunque giunto il momento in cui il figlio di Salome parteciperà al calice del
suo Maestro. Il cuore di Giovanni trasalisce di felicità al pensiero che lui,
il più amato e tuttavia il solo degli Apostoli che non abbia ancora sofferto la
morte per questo divino Maestro, sia finalmente chiamato a dargli la
testimonianza del suo amore. Dopo avergli fatto, senza dubbio, subire una
crudele flagellazione, i carnefici afferrano il vegliardo, lo immergono
barbaramente nella caldaia; ma, o prodigio! l’olio bollente ha perduto
d’improvviso il suo calore: le membra sfinite dell’Apostolo non ne risentono alcuna
sofferenza, ma, per di più, quando lo si toglie finalmente dalla caldaia
impotente, egli ha riacquistato tutto quel vigore che gli anni gli avevano
tolto. La crudeltà del pretorio è vinta, e Giovanni, martire di desiderio,
viene così conservato alla Chiesa ancora per qualche anno. Un decreto imperiale
lo esilia nell’isola di Patmos, ove il cielo gli manifesterà i futuri destini
del cristianesimo sino alla fine dei secoli. La Chiesa Romana, conserva tra i
suoi ricordi più gloriosi, il soggiorno e il martirio di Giovanni nella città
eterna, ed ha costruito una Basilica nel luogo approssimativo ove l’Apostolo
rese la sua testimonianza alla fede cristiana. Questa Basilica è situata presso
la Porta Latina, ed è sede di un Titolo cardinalizio.
Lode.
Con quale gioia ti
vediamo riapparire, discepolo del Signore risorto! Già altra volta ti
incontrammo presso la culla in cui dormiva tranquillamente il promesso
Salvatore. Enumerammo, allora, tutti i tuoi titoli di gloria: Apostolo,
Evangelista, Profeta, Vergine, Dottore di carità, e sopra ogni altro attributo
onorifico, quello di prediletto Discepolo di Gesù. Oggi ti salutiamo come
Martire, poiché, se l’ardore del tuo amore ha vinto quello del tormento che ti
era stato preparato, ne avevi ugualmente accettato, con tutta l’energia della
tua dedizione, il calice che Gesù ti aveva annunciato nei tuoi verdi anni. In
questi giorni del Tempo Pasquale ti vediamo, di continuo, presso quel divin
Salvatore, che ti circondò delle sue ultime carezze. Chi potrebbe meravigliarsi
di quella predilezione? Non sei stato forse l’unico dei Discepoli ad essere ai
piedi della Croce? Non è a te che egli ha affidato la Madre sua, divenuta ormai
anche la tua? Non eri presente mentre, pendente dalla Croce, il suo cuore fu
squarciato dalla lancia? Quando la mattina di Pasqua, insieme a Pietro sei
andato al Sepolcro, non hai forse con la tua fede, reso omaggio per primo tra i
discepoli alla risurrezione del Maestro, che non avevi ancora veduto? Gioisci,
dunque, presso questo ineffabile Signore delle delizie di cui è così prodigo
verso di te, ma pregalo anche per noi, Apostolo beato! dobbiamo amarlo per
tutti i benefici che ha riversato su di noi; eppure riconosciamo, confusi, di
essere tiepidi nel nostro amore per lui. Tu ci hai fatto conoscere Gesù
bambino; ce l’hai rappresentato crocifisso; mostracelo ora risuscitato; fa’ che
seguiamo i suoi passi durante queste ultime ore del suo soggiorno sulla terra;
e quando sarà salito al cielo, fortifica il nostro cuore nella fedeltà,
affinché, a tuo esempio, noi pure siamo pronti a bere il calice delle prove che
egli ci ha preparato.
Preghiera.
Roma è stata spettatrice
della tua confessione di fede, o santo Apostolo! Amala sempre, e nell’ora della
tribolazione sua, unisciti a Pietro e Paolo per proteggerla. L’oriente ti ha
avuto suo durante quasi tutta la tua vita; ma l’Occidente rivendica l’onore di
contarti nelle prime file dei suoi martiri. Benedici le nostre Chiese, rianima
in noi la fede, riaccendi la carità, e liberaci da quegli anticristi che
segnalavi ai fedeli del tuo tempo e che, tra noi, sono causa di tante rovine.
Figlio adottivo di Maria, tu contempli adesso quella madre tua in tutta la sua
gloria; presentale i nostri voti durante questo mese che le consacriamo, ed
ottienici, dalla sua materna bontà, le grazie che osiamo domandarle.
[1] La localizzazione della caldaia bollente è
parzialmente inesatta. poiché la porta Latina fu costruita sotto Aureliano
(270-275). Bisognerebbe dire che san Giovanni subì il martirio fuori le Mura,
nel luogo ove, più tardi, doveva sorgere la porta Latina. Del resto troviamo
per la prima volta questa localizzazione soltanto nel IX secolo, nel
martirologio di Adone.
da: dom Prosper Guéranger, L’anno liturgico. – II. Tempo Pasquale e dopo la Pentecoste, trad. it. L. Roberti, P. Graziani e P. Suffia, Alba, 1959, p. 616-619: