Portrait
photographique de Clemens August Kardinal Graf von Galen
par
Domkapitular Gustav Albers († 1957)
Bienheureux Clemens August
Graf von Galen, évêque
Clemens August von Galen
naquit le 16 mars 1878 près de Münster. Il fut ordonné prêtre en 1904. Nommé à
Berlin, il dut affronter la difficile période de la Première Guerre mondiale et
les désordres de la République de Weimar avec leurs lourdes conséquences
sociales. A l'automne 1933, il est nommé évêque de Münster. Là, celui qu’on
appela « le lion de Münster » fut l'un des plus célèbres
représentants de l'opposition de l'Eglise au régime national-socialiste. Ainsi,
condamna-t-il le culte nazi de la race dans une lettre pastorale de 1934 et
assuma-t-il la responsabilité de la publication d'une série d'essais critiquant
les thèses de l'idéologue nazi Rosenberg et défendant les enseignements de
l'Église catholique. En 1937, avec l’archevêque de Munich, le cardinal von
Faulhaber et l'évêque de Berlin, von Preysing, sous la direction du cardinal
Pacelli, futur pape Pie XII, il collabora à la rédaction de l'encyclique
antinazie du pape Pie XI, Mit brennender Sorge. Il défendit la liberté de
l'Église et des droits de l’homme et protégea les juifs et les personnes les
plus faibles, que le régime considérait comme des rebuts à éliminer Les
autorités nazies qui voulaient l’arrêter et le faire périr durent y renoncer à
cause de sa popularité mais s’en prirent à son clergé dont 42 membres furent
déportés. Il fut créé cardinal à la fin de la guerre et mourut au retour de
Rome, le 22 mars 1946, à Münster.
Bienheureux Clemens
August Graf von Galen
Évêque de Münster (+ 1946)
Clemens August von Galen
naquit le 16 mars 1878 dans le château de Dinklage dans la région de
l'Oldenburg, aux alentours de Münster. Il ... fut ordonné prêtre en 1904...
L'un des plus grands changements de sa vie fut son transfert à Berlin. Pendant
23 ans, il dut affronter la difficile période de la Première Guerre mondiale et
les désordres de la République de Weimar et leurs lourdes conséquences
sociales... Le deuxième changement encore plus important de sa vie fut sa
nomination inattendue comme Evêque de Münster, à l'automne 1933... L'Evêque
Clemens August Comte von Galen fut l'un des plus célèbres représentants de
l'opposition de l'Eglise contre l'injuste régime national-socialiste...
(source: Homélie
du Cardinal José Saraiva Martins - messe et béatification en la Basilique
Vaticane le 9 octobre 2005)
- Sermon
de l'évêque et Cardinal de Münster, Clemens August comte von Galen, le
dimanche 3 août 1941 dans l'église de St Lambert, à Münster.
- Clemens August, Comte
de Galen est un modèle de courage chrétien; son témoignage sans peur, et son
opposition inflexible vis-à-vis de l’injustice et devant le caractère inhumain
de la dictature national-socialiste, trouvèrent leur force dans sa foi
profonde.
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10236/Bienheureux-Clemens-August-Graf-von-Galen.html
Clemens
August von Galen (al centro) si avvia in processione dal palazzo vescovile alla
cattedrale di Münster
nel
giorno della sua consacrazione episcopale (28 ottobre 1933).
MESSE ET BÉATIFICATION DU
SERVITEUR DE DIEU
CLEMENS AUGUST GRAF VON
GALEN
HOMÉLIE DU CARDINAL JOSÉ
SARAIVA MARTINS
Basilique Vaticane
Dimanche 9 octobre 2005
1. Dans l'église
"Santa Maria dell'Anima" qui, ici à Rome, est l'église nationale
allemande, se trouve le sépulcre du Souverain Pontife Adrien VI, célèbre pour
avoir été pendant de nombreux siècles le dernier Pape non italien. Sur son monument
sépulcral se trouve l'épitaphe suivante: "Combien influent, hélas,
les conditions des temps sur l'efficacité des vertus, même du meilleur des
hommes". Cette épitaphe se réfère de façon négative aux conditions de
l'époque à laquelle vécut Adrien IV, mais elle contient également une
appréciation très positive à propos des vertus éminentes qu'il pratiqua,
précisément dans les conditions contraires de son temps.
Eh bien! s'il existe un
trait dominant, dans la figure du Cardinal Clemens August von Galen, Evêque de
Münster, dont la béatification remplit aujourd'hui nos coeurs de joie, c'est
précisément d'avoir pratiqué les vertus du chrétien et du pasteur, de façon
éminente et héroïque, à une époque si difficile pour l'Eglise et la nation
allemande. L'Allemagne était alors sous le joug du national-socialisme. Le
diocèse de Münster peut bien s'enorgueillir d'avoir eu pour Évêque, sur la
chaire de saint Ludger, un pasteur qui s'est opposé avec courage à l'idéologie
qui méprisait l'humanité et à la machine de la mort de l'état
national-socialiste, au point de mériter la dénomination de "Lion de
Münster".
2. Clemens August
von Galen naquit le 16 mars 1878 dans le château de Dinklage dans la région de
l'Oldenburg, aux alentours de Münster. Il grandit dans un milieu rural, au sein
d'une grande famille reflétant la vie ecclésiale et sociale de son temps. Une
fois l'école et ses études terminées, il fut ordonné prêtre en 1904. Pendant
deux ans, il fut aumônier et secrétaire de son oncle, l'Évêque auxiliaire
Maximiliam Gereon von Galen. L'un des plus grands changements de sa vie fut son
transfert à Berlin. Pendant 23 ans, il dut affronter la difficile période de la
Première Guerre mondiale et les désordres de la République de Weimar et
leurs lourdes conséquences sociales. En 1929, il fut nommé curé de l'église
paroissiale de saint Lambert à Münster. Le deuxième changement encore plus
important de sa vie fut sa nomination inattendue comme Evêque de Münster, à
l'automne 1933.
3. L'Évêque Clemens
August Comte von Galen fut l'un des plus célèbres représentants de l'opposition
de l'Eglise contre l'injuste régime national-socialiste. Si nous nous demandons
d'où lui venait le courage de blâmer les nazis, en utilisant des arguments très
clairs, dans la mesure où ils violaient les droits de l'homme fondamentaux, et
comment il a réussi à persévérer dans cette dénonciation, nous devons prendre
en considération trois grands facteurs qui ont contribué à sa forte
personnalité d'homme; de croyant d'abord, puis d'Évêque.
Il s'agit de la Famille,
de la Foi et de la Politique, sans jamais, cependant, perdre de vue le fait que
l'attitude du bienheureux naissait de ses profondes vertus chrétiennes.
Clemens August était issu
d'une famille liée à l'Eglise et à la vie publique par une longue tradition.
Son père s'intéressait aux affaires publiques et sa mère cultivait l'unité de
la famille: ces réalités fournirent à Clemens August et à ses frères une
certitude et une base pour leur vie, qui eut pour effet que plus tard, et de manière
plutôt inattendue, il se dépassa lui-même et dépassa la tradition du milieu
dans lequel il était né.
La vie de la famille von
Galen était traditionnellement profondément orientée dans le sens de la
responsabilité publique à l'égard de tous les hommes dans l'Eglise et dans la
société. A la table familiale, dans le château de Dinklage, outre le dialogue
familial et la prière du chapelet, on parlait également de politique,
l'occasion en étant constamment offerte par l'activité de son père, qui était député
au Reichstag à Berlin.
ll est certain qu'il ne
put accomplir ce qu'il fit que grâce à une spiritualité profonde et en même
temps très simple, fondée de manière évidente sur l'Eucharistie et sur la
dévotion à la Mère de Dieu.
En contraste avec les
bruits assourdissants de la musique martiale et des phrases vides de sens des
haut-parleurs provenant des tribunes des orateurs, il opposa la vénération de
la Sainte Eucharistie, l'adoration silencieuse et contemplative du Seigneur
fait pain. Face au Seigneur présent sacramentellement dans le pain
eucharistique, apparemment sans défense et si peu reconnaissable, il trouva la
force et la nourriture, qui seules pouvaient remplir de façon durable le désir
de vie des hommes. La force unificatrice de la vie spirituelle du nouveau
bienheureux fut sa foi profonde, vivante, vivifiée par une charité active
envers tous, en particulier les personnes qui souffrent. Sa spiritualité,
inspirée de l'Évangile, permit à von Galen d'user de transparence dans son rôle
public. Toutes ses actions et toutes ses vertus émanaient de sa foi vécue.
4. Dès les débuts de
son activité pastorale à Münster, Mgr von Galen avait déjà démasqué l'idéologie
nazie et le mépris que celle-ci éprouvait pour les hommes. En pleine période de
guerre, c'est-à-dire pendant l'été 1941, il la critiqua encore plus durement
dans trois prédications tenues au mois de juillet et au mois d'août de cette
même année, qui sont devenues célèbres. Dans celles-ci, il dénonça la fermeture
forcée des couvents et l'arrestation des religieux. Il se prononça avec vigueur
contre la déportation et la destruction des vies humaines que le régime
affirmait ne pas être dignes d'être vécues, c'est-à-dire les handicapés
mentaux. Les paroles enflammées de l'Évêque frappèrent profondément la machine
de mort du national-socialisme.
Ces argumentations aussi
claires soulevèrent la colère des responsables nazis, qui ne savaient pas
comment se comporter, en raison de l'extraordinaire autorité de l'Évêque von
Galen, et n'osaient pas l'arrêter ou le tuer.
Il ne s'agissait pas d'un
courage inné, ni même d'un caractère excessivement téméraire. Seul un profond
sens des responsabilités et une vision claire de ce qui était juste et de ce
qui ne l'était pas pouvaient pousser l'Évêque Clemens August à prononcer ces
paroles. Celles-ci nous invitent à réfléchir sur la splendeur de son témoignage
de foi; elles nous invitent, nous qui vivons à une époque apparemment moins
menaçante, mais tout aussi problématique à l'égard de la vie humaine, à imiter
son exemple.
Réfléchissant sur ce qui
s'était passé alors, le Cardinal von Galen reparcourut tout cela plus tard en
esprit, en mars 1946, en disant: "Le bon Dieu m'a donné une position
qui m'obligeait à appeler noir ce qui était noir, et à appeler blanc ce qui
était blanc, comme il est dit dans l'ordination épiscopale. Je savais que je
pouvais parler au nom de milliers de personnes qui étaient convaincues, comme
moi, que ce n'est que sur le fondement du christianisme que notre peuple
allemand peut vraiment être uni et aspirer à un avenir béni".
5. Chers pèlerins
allemands, nous pouvons regarder avec une profonde reconnaissance cette grande
personnalité de votre patrie. Le bienheureux Évêque Clemens August a compris
qui est notre Dieu et il a placé en Lui toute son espérance (cf. Is 25,
9). Lorsqu'il était curé, tout d'abord, puis Évêque, il n'a pas ménagé ses
forces dans son ministère pastoral; il a su supporter les privations (Ph 4,
12) et il était disposé à donner sa vie pour le service des hommes. En effet,
il était pleinement conscient de sa responsabilité face à Dieu. C'est pourquoi
le Seigneur l'a fait participer aux richesses de sa gloire (Ph 4, 19),
dont saint Paul nous a parlé dans la Lettre aux Philippiens que nous venons
d'entendre. Dans la foi, nous sommes convaincus qu'il a été appelé et élu pour
prendre part au banquet nuptial, dans la perfection de la gloire divine. Un
banquet nuptial sur lequel nous fait méditer la merveilleuse parabole de Jésus,
proposée par l'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui (Mt 22, 1-14).
Je désire
féliciter le diocèse de Münster du fait que, précisément en
l'année où l'on rappelle son érection, qui a eu lieu il y a bien douze siècles,
celle-ci peut célébrer avec joie et fierté cette béatification, sur la Tombe de
l'Apôtre Pierre, comme pour renforcer ses propres racines apostoliques, en
s'ancrant encore davantage au magistère du Vicaire du Christ, aujourd'hui par
la grâce de Dieu Benoît XVI. Que le nouveau bienheureux constitue un
encouragement pour le diocèse de Münster, afin de conserver toujours vivant son
héritage riche et toujours actuel, le rendant fructueux pour les hommes de
notre temps.
Que le Seigneur veuille
bénir, par l'intercession du nouveau bienheureux, le cher et vénérable diocèse
de Münster et toute l'Eglise qui est en Allemagne.
Münster,
Kreuzigungsgruppe am Horsteberg hinter dem Dom von Bildhauer de:Bert
Gerresheim; Figuren von links: die selige Schwester Maria Euthymia, links unter dem
Kreuz de:Anna Katharina Emmerick, rechts unter
dem Kreuz Kardinal von Galen mit
Predigtaufzeichnungen, abseits rechts der Täufer de:Jan
van Leiden mit einer Schnittlinie, die sein Scheitern markieren soll,
zu seinen Füßen Zeichen des Terrors: "Herrschaftsinsignien des Jan, ein
Figurentorso als Bilderstürmer-Relikt, das Hakenkreuz, das
Judenstern-Schandzeichen des NS-Terrors und das Hammer-und-Sichel-Emblem des
Weltkommunismus" (Bert Gerresheim)
Bienheureux Clemens
August von Galen (1878-1946)
Il est le onzième fils du
comte Ferdinand Heribert von Galen et de sa femme Elisabeth, née von Spree, qui
en eurent treize, et fut ordonné Prêtre à Münster le 28 Mai 1904.
Consacré Évêque de
Münster en 1933, il fut le premier Évêque allemand à entrer en fonction selon
le nouveau concordat.
Il devait alors promettre
fidélité à l'état "autant qu'il est permis à un Évêque". Peu après sa
Consécration Épiscopale, il fit à Xanten une homélie qui présenta comme
d'actualité le martyre.
Il s'opposa à l'idéologie
raciste. Il s'opposa aussi à l'euthanasie des personnes handicapées. Le 3 Août
1941, alors que l'Allemagne nazie s'engage dans une nouvelle campagne
militaire, il déclare dans son sermon:
« C'est une doctrine
effrayante que celle qui cherche à justifier le meurtre d'innocents, qui
autorise l'extermination de ceux qui ne sont plus capables de travailler, les
infirmes, de ceux qui ont sombré dans la sénilité... N'a-t-on le droit de vivre
qu'aussi longtemps que nous sommes productifs ? ».
Mais l'emballement
médiatique fut provoqué par ce sermon de Mgr von Galen avec la distribution de
copie jusque sur la ligne de front.
Les autorités nazies
voulaient l’arrêter et le mettre à mort; mais, craignant la réaction de la
population Catholique de Münster, on enferma à sa place dans des camps de
concentration 24 membres du clergé séculier et 18 Religieux, dont 10
périrent.
Néanmoins, Hitler renonça
à son projet.
Dans les mois difficiles
de l’après-guerre, il s’opposa nettement aussi aux autorités d’occupation,
quand il était nécessaire d’éliminer ou d’éviter les injustices.
Le 18 Février 1946, le
Pape Pie XII le créa Cardinal pour sa conduite courageuse durant la période du
national-socialisme.
La Basilique Saint-Pierre
bondée de fidèles l’acclama comme « Le Lion de Münster ».
Le 16 Mars 1946, le
cardinal von Galen, de retour à Münster fut accueilli par une foule
enthousiaste.
Devant les ruines de la
Cathédrale, il donna son dernier discours ; le jour suivant, il tomba malade et
mourut le 22 Mars 1946.
Il fut enterré dans le
Ludgeruskapelle dans la Cathédrale en ruines.
Tombe
du Bienheureux Clemens August Graf v. Galen, Cathédrale de Münster
Bienheureux Clemens
August Graf von Galen
Cardinal, surnommé
« Le Lion de Münster »
Clemens August von Galen,
onzième des 13 fils du comte Ferdinand Heribert Ludwig von Galen et de la
comtesse Élisabeth von Spee, naquit le 16 Mars 1878 dans le château de Dinklage
dans la région de l'Oldenburg, aux alentours de Münster.
Il grandit dans un milieu
rural, au sein d'une grande famille reflétant la vie ecclésiale et sociale de
son temps.
Une fois l'école et ses
études terminées, il fut ordonné Prêtre en 1904. Pendant deux ans, il fut
aumônier et secrétaire de son oncle, l'Évêque auxiliaire Maximilian Gereon von
Galen.
L'un des plus grands
changements de sa vie fut son transfert à Berlin.
Pendant 23 ans, il dut
affronter la difficile période de la Première Guerre mondiale et les désordres
de la République de Weimar et leurs lourdes conséquences sociales.
En 1929, il fut nommé
curé de l'église paroissiale de saint Lambert à Münster. Le deuxième changement
encore plus important de sa vie fut sa nomination inattendue comme Évêque de
Münster, à l'automne 1933.
L'Évêque Clemens August
Comte von Galen fut l'un des plus célèbres représentants de l'opposition de
l'Église contre l'injuste régime national-socialiste.
Si nous nous demandons
d'où lui venait le courage de blâmer les nazis, en utilisant des arguments très
clairs, dans la mesure où ils violaient les droits de l'homme fondamentaux, et
comment il a réussi à persévérer dans cette dénonciation, nous devons prendre
en considération trois grands facteurs qui ont contribué à sa forte
personnalité d'homme ; de croyant d'abord, puis d'Évêque.
Il s'agit de la Famille,
de la Foi et de la Politique, sans jamais, cependant, perdre de vue le fait que
l'attitude du Bienheureux naissait de ses profondes vertus Chrétiennes.
Clemens August était issu
d'une famille liée à l'Église et à la vie publique par une longue
tradition.
Son père s'intéressait
aux affaires publiques et sa mère cultivait l'unité de la famille : ces réalités
fournirent à Clemens August et à ses frères une certitude et une base pour leur
vie, qui eut pour effet que plus tard, et de manière plutôt inattendue, il se
dépassa lui-même et dépassa la tradition du milieu dans lequel il était né.
La vie de la famille von
Galen était traditionnellement profondément orientée dans le sens de la
responsabilité publique à l'égard de tous les hommes dans l'Église et dans la
société.
À la table familiale,
dans le château de Dinklage, outre le dialogue familial et la Prière du
chapelet, on parlait également de politique, l'occasion en étant constamment
offerte par l'activité de son père, qui était député au Reichstag à Berlin.
Il est certain qu'il ne
put accomplir ce qu'il fit que grâce à une spiritualité profonde et en même
temps très simple, fondée de manière évidente sur l'Eucharistie et sur la
dévotion à la Mère de Dieu.
En contraste avec les
bruits assourdissants de la musique martiale et des phrases vides de sens des
haut-parleurs provenant des tribunes des orateurs, il opposa la vénération de
la Sainte Eucharistie, l'Adoration silencieuse et Contemplative du Seigneur
fait pain.
Face au Seigneur présent
Sacramentellement dans le pain Eucharistique, apparemment sans défense et si
peu reconnaissable, il trouva la force et la nourriture, qui seules pouvaient
remplir de façon durable le désir de vie des hommes.
Toutes ses actions et
toutes ses vertus émanaient de sa Foi vécue.
Dès les débuts de son
activité pastorale à Münster, Mgr von Galen avait déjà démasqué l'idéologie
nazie et le mépris que celle-ci éprouvait pour les hommes.
En pleine période de
guerre, c'est-à-dire pendant l'été 1941, il la critiqua encore plus durement
dans trois prédications tenues au mois de juillet et au mois d'août de cette même
année, qui sont devenues célèbres.
Dans celles-ci, il
dénonça la fermeture forcée des couvents et l'arrestation des Religieux. Il se
prononça avec vigueur contre la déportation et la destruction des vies humaines
que le régime affirmait ne pas être dignes d'être vécues, c'est-à-dire les
handicapés mentaux.
Les paroles enflammées de
l'Évêque frappèrent profondément la machine de mort du national-socialisme.
Ces argumentations aussi
claires soulevèrent la colère des responsables nazis, qui ne savaient pas
comment se comporter, en raison de l'extraordinaire autorité de l'Évêque von
Galen, et n'osaient pas l'arrêter ou le tuer.
Dans les mois difficiles
de l’après-guerre, il s’opposa nettement aussi aux autorités d’occupation,
quand il était nécessaire d’éliminer ou d’éviter les injustices.
Le 18 Février 1946, le
Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) le créa Cardinal au titre
cardinalice de « San Bernardo alle Terme » pour sa conduite
courageuse durant la période du national-socialisme.
La Basilique Saint-Pierre
bondée de fidèles l’acclama comme « Le Lion de Münster ».
Le 16 mars 1946, le
Cardinal von Galen, de retour à Münster fut accueilli par une foule
enthousiaste.
Devant les ruines de la
Cathédrale, il donna son dernier discours ; le jour suivant, il tomba malade et
mourut le 22 Mars 1946.
Il fut enterré dans le
Ludgeruskapelle dans la Cathédrale en ruines.
Clemens August Graf von
Galen à été Béatifié le 9 Octobre 2005, à Rome, par le Card. José
Saraiva Martins (>>> Homélie
du Cardinal), Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui
représentait le Pape Benoît XVI.
Memorial
of cardinal Clemens August Graf von Galen at Dinklage (beside the main entrance
of parish church St. Catharina)
« On ne se moque pas de Dieu ! »
–
Sermon de Mgr von Galen
Après la longue étude
consacrée sur ce blog à Mgr Clemens August von Galen, voici un des trois grands
sermons qu’il a prononcé à l’encontre du système nazi. Ici est particulièrement
abordée la question de l’euthanasie, promue par le IIIe Reich. Ce sermon, qui
résonna dans tout l’Allemagne comme une attaque contre le régime en place, fut
prononcé en l’église Saint-Lambert, à Münster, le dimanche 3 août 1941. Ce
document historique, très long, est donné ici dans sa version intégrale.
A mon regret je dois vous
informer que pendant la semaine passée la Gestapo a continué sa campagne
d’annihilation contre les ordres catholiques. Mercredi 30 juillet, ils ont
occupé le centre administratif de la province des sœurs de Notre-Dame à
Mühlhausen dans le district de Kempen, qui a autrefois appartenu au diocèse de
Münster, et ils ont déclaré que le couvent devait être dissous. La plupart des
sœurs, dont beaucoup viennent de notre diocèse, ont été expulsées et elles ont
reçu l’ordre de quitter le district le même jour. Jeudi, selon des sources
fiables, le monastère des frères missionnaires de Hiltrup à Hamm a été
également occupé et confisqué par le Gestapo et les religieux ont été expulsés.
Déjà le 13 juillet, à propos de l’expulsion des Jésuites et des soeurs
missionnaires de Sainte Claire de Münster, j’ai publiquement déclaré dans cette
même église : aucun des occupants de ces couvents n’est accusé de quelque
offense ou de crime, aucun n’a été amené devant un tribunal, aucun n’a été
reconnu coupable. J’entends que des rumeurs sont maintenant répandues dans
Münster qu’après tout, ces religieux, en particulier les Jésuites, ont été
accusés, ou même convaincus d’actes criminels, et même de trahison. Je déclare
ceci :
Ce sont de basses
calomnies de citoyens allemands, nos frères et nos sœurs, que nous ne
tolérerons pas. J’ai déjà déposé une plainte pénale auprès du procureur en chef
contre un individu qui est allé si loin qu’il a fait de telles allégations
devant des témoins. J’exprime l’espoir que l’homme sera amené rapidement à
rendre compte et que nos Tribunaux auront toujours le courage de punir les
calomniateurs qui cherchent à détruire l’honneur de citoyens allemands
innocents dont la propriété a été déjà enlevée. J’invite tous mes auditeurs,
oui, tous mes respectables concitoyens, qui à l’avenir entendront des
accusations faites contre les religieux expulsé de Münster de donner le nom et
l’adresse de la personne portant ces accusations et de tous les témoins.
J’espère qu’il y a toujours des hommes à Münster qui ont le courage de faire
leur devoir en demandant la mise en examen judiciaire contre de telles
accusations qui empoisonnent la communauté nationale, en s’engageant par leur
personne, leur nom et au besoin leur témoignage. Je leur demande, si de telles
accusations contre les religieux sont faites en leur présence, de les rapporter
immédiatement à leur curé ou au Vicaire général et de les faire enregistrer. Je
demande pour l’honneur de nos ordres religieux, pour l’honneur de notre église
catholique et également pour l’honneur de nos compatriotes allemands et de
notre ville de Münster de rapporter de tels cas au service de poursuite de
l’État de sorte que les faits puissent être établis par un tribunal et les
calomnies contre nos religieux punies.
(Après la lecture de l’Évangile
pour le 9e dimanche après la Pentecôte : « et quand il fut
proche (de Jérusalem), à la vue de la ville, il pleura sur elle… », Luc
19,41- 47) :
Mes chers
diocésains ! C’est un événement profondément émouvant que nous lisons dans
l’évangile d’aujourd’hui. Jésus pleure ! Le fils de Dieu pleure ! Un
homme qui pleure souffre d’une peine – une peine du corps ou du coeur. Jésus
n’a pas souffert dans son corps, mais il a pleuré. Combien grande a été la
douleur de son âme, la souffrance du cœur du plus courageux des hommes pour
qu’il pleure ! Pourquoi a-t-il pleuré ? Il a pleuré sur Jérusalem,
sur la ville sainte de Dieu qui lui était si chère, la capitale de son Peuple.
Il a pleuré sur ses habitants, ses concitoyens, parce qu’ils ont refusé de reconnaître
la seule chose qui pourrait éviter le jugement qu’il connaissait par son
omniscience et qui était déterminé à l’avance par le divin juge : « Si
en ce jour tu avais reconnu, … le message de paix ! » Pourquoi les
habitants de Jérusalem ne le reconnaissent-ils pas ? Peu de temps avant,
Jésus l’avait apostrophée : « O Jérusalem, Jérusalem… combien de
fois, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants à la manière dont une
poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu n’as pas voulu ! » (Luc
13.34).
Tu n’as pas voulu !
Moi, ton roi, ton Dieu, je le voulais ! Mais tu n’as pas voulu !
Combien elle est en sécurité, comme elle est protégée la couvée des poussins
sous l’aile de la poule : elle la réchauffe, elle la nourrit, elle la
défend. De la même manière j’ai désiré vous protéger, pour vous garder, pour
vous défendre contre tout mal. Je le voulais, mais vous ne le vouliez
pas ! C’est pourquoi Jésus pleure ; c’est pourquoi cet homme fort
pleure ; c’est pourquoi Dieu pleure… Sur la folie, l’injustice, le crime de
ceux qui ne veulent pas… Et sur le mal auquel cela donne lieu – que son
omniscience voit venir, que sa justice doit imposer – si l’homme pose son refus
contre les ordres de Dieu, en opposition aux remontrances de la conscience, et
à toutes les invitations affectueuses de l’ami divin, le meilleur des
pères :
« Si tu avais donc
reconnu, encore aujourd’hui, en ce jour ce qui sert à la paix ! Mais tu
n’as pas voulu ! » C’est quelque chose de terrible, quelque chose
d’incroyablement faux et fatal, quand l’homme met sa volonté en opposition à la
volonté de Dieu. Je voulais ! Mais tu n’as pas voulu ! C’est pourquoi
Jésus pleure sur Jérusalem.
Chrétiens chèrement
aimés ! La lettre pastorale commune des évêques allemands, qui a été lue
dans toutes les églises catholiques en Allemagne le 26 juin 1941, dit entre
autres : « Il est vrai que, dans l’éthique catholique, il y ait
certains commandements positifs qui n’obligent plus si leur observance
provoquait des difficultés excessivement grandes ; mais il y a également
des engagements sacrés dont en conscience personne ne peut nous libérer, que
nous devons accomplir même s’il nous en coûte notre vie. Jamais, en aucune
circonstance, un homme ne peut, sauf en cas de guerre ou de légitime défense,
mettre à mort une personne innocente. »
J’ai eu l’occasion, le 6
juillet, d’ajouter les commentaires suivants à ce passage de la lettre
pastorale commune : « Depuis quelques mois nous entendons des
rapports selon lesquels des personnes internées dans des établissements pour le
soin des maladies mentales, qui ont été malades pendant une longue période et
semblent peut-être incurables, ont été de force enlevées de ces établissements
sur des ordres de Berlin. Régulièrement, les parents reçoivent, peu après un
avis selon lequel le patient est mort, que son corps a été incinéré et qu’ils
peuvent recevoir ses cendres.
Il y a un soupçon
général, confinant à la certitude, selon lequel ces nombreux décès inattendus
de malades mentaux ne se produisent pas naturellement, mais sont
intentionnellement provoqués, en accord avec la doctrine selon laquelle il est
légitime de détruire une soi-disant « vie sans valeur » – en d’autres
termes de tuer des hommes et des femmes innocents, si on pense que leurs vies
sont sans valeur future au peuple et à l’état. Une doctrine terrible qui
cherche à justifier le meurtre des personnes innocentes, qui légitimise le
massacre violent des personnes handicapées qui ne sont plus capables de
travailler, des estropiés, des incurables des personnes âgées et des infirmes
! »
Comme j’en ai été bien
informé, dans les hôpitaux et les hospices de la province de Westphalie sont
préparés des listes de pensionnaires qui sont classés en tant que « membres
improductifs de la communauté nationale » et doivent être enlevé de
ces établissements et être ensuite tués rapidement. La première partie des
patients est partie de l’hôpital de malades mentaux de Marienthal, près de
Münster, au cours de cette semaine. Des hommes et des femmes allemands !
L’article 211 du code
pénal allemand est toujours en vigueur, et dit en ces termes : « Qui
intentionnellement tue un homme, en ayant l’intention de donner la mort, sera
puni de mort pour meurtre. »
Il n’y a aucun
doute : afin de protéger ceux qui tuent intentionnellement ces pauvres
hommes et femmes, membres de nos familles, de cette punition établie par la
loi, les patients qui ont été choisis pour le massacre sont déplacés de leur
environnement vers quelque endroit éloigné. Quelque maladie ou autre est alors
donnée comme cause de la mort. Puisque le corps est immédiatement incinéré, les
parents et la police criminelle ne peuvent pas établir si le patient en fait
avait été malade ou ce qu’était réellement la cause de la mort. J’ai été
assuré, cependant, qu’au ministère de l’intérieur et au Service de l’officier
médical en chef du Reich, le Dr Conti, qu’aucun secret n’est fait du fait qu’en
effet un grand nombre de personnes mentalement malades en Allemagne ont été
déjà tuées intentionnellement et que ceci continuera.
L’article 139 du code
pénal prévoit que « quiconque a la connaissance d’une intention de
commettre un crime contre la vie de toute personne… et n’informe pas les autorités
ou la personne dont la vie est menacée, en temps voulu… commet une faute
punissable ».
Quand j’ai eu
connaissance de l’intention d’enlever des patients de Marienthal, j’ai déposé
le 28 juillet une plainte chez le procureur de Münster, au tribunal du Land à
Münster, et à Monsieur le président de la Police par lettre recommandée ayant
la teneur suivante :
« Selon
l’information que j’ai reçue il est projeté au cours de cette semaine (la date
a été mentionnée comme étant celle du 31 juillet) de déplacer un grand nombre
de patients internés de l’hôpital provincial de Marienthal, classés comme
‘membres improductifs de la communauté nationale’, à l’hôpital psychiatrique
d’Eichberg, où ils doivent être intentionnellement tué comme on croit
généralement que cela s’est produit dans le cas de patients enlevés d’autres
établissements.
Puisqu’une telle action
est non seulement contraire à la loi morale divine et naturelle mais est
qualifiée à l’article 211 du code pénal allemand comme meurtre et entraîne la
peine de mort, je rapporte par la présente ce fait en accord avec mon
obligation de l’article 139 du code pénal et demande que des mesures soient
immédiatement être prises pour protéger les patients concernés par des
démarches contre les autorités projetant leur déplacement et leur meurtre, et
que je puisse être informé de la mesure prise. »
D’information au sujet de
ma démarche, aucune ne m’est venue en retour que ce soit du procureur ou de la
police. J’avais déjà écrit le 26 juillet aux autorités de la Province de
Westphalie qui sont responsables du fonctionnement de l’hôpital psychiatrique
et des patients confiés à eux pour veiller sur eux et pour les soigner,
protestant dans les termes les plus forts. Cela n’a eu aucun effet. Le premier
transport des victimes innocentes sous sentence de mort a quitté Marienthal. Et
de l’hôpital de Warstein, ce sont, comme je l’ai entendu, 800 patients qui ont
été déjà enlevés.
Nous devons nous
attendre, donc, à ce que les pauvres patients sans défense soient, tôt ou tard,
tué. Pourquoi ? Non pas parce qu’ils ont commis quelque offense que ce
soit justifiant leur mort ; non pas parce que, par exemple, ils ont
attaqué une infirmière ou un préposé à leur surveillance, qui seraient
autorisés pour cause de légitime défense à répondre avec violence à la
violence. En ce cas l’utilisation de la violence menant à la mort est permise
et peut être invoquée, comme dans le cas où l’on tue un ennemi armé. Non :
ces malheureux patients doivent mourir, non pas pour quelque raison semblable mais
parce que par le jugement d’un certain organisme officiel, sur la décision d’un
certain comité, ils sont devenus « indignes de vivre », parce
qu’ils sont classés en tant que « membres improductifs de la
communauté nationale ». Le jugement est qu’ils ne peuvent plus produire
aucun bien : Ils sont comme une vielle machine qui ne fonctionne plus,
comme un vieux cheval qui est devenu boiteux de manière incurable, comme une
vache qui ne donne plus de lait. Qu’arrive-t-il à une vieille machine ?
Elle est mise à la ferraille. Qu’arrive à un cheval boiteux, à une vache
improductive ?
Non ! Je ne
pousserai pas la comparaison jusqu’au bout – si affreuse est sa convenance et
son pouvoir d’illumination.
Mais nous ne sommes pas
concernés ici par de vielles machines, nous n’avons pas affaire à des chevaux
et à des vaches, dont l’unique fonction est de servir l’humanité, de produire
des biens pour l’humanité. Elles peuvent être détruites, ils peuvent être
abattus quand ils ne remplissent plus cette fonction. Non : ici il s’agit
d’hommes et des femmes, nos prochains, nos frères et sœurs ! De pauvres
êtres humains, des êtres humains malades. Ils sont improductifs, si vous
voulez… Mais cela signifie-t-il qu’ils ont perdu le droit de vivre ?
As-tu, ai-je le droit de vivre seulement aussi longtemps que nous sommes
productifs, aussi longtemps que nous sommes reconnus par d’autres comme
productifs ?
Si l’on pose et met en
pratique le principe selon lequel les hommes sont autorisés à tuer leur
prochain improductif, alors malheur à nous tous, car nous deviendrons vieux et
séniles ! S’il est légitime de tuer les membres improductifs de la
communauté, alors malheur aux invalides qui ont sacrifié et perdu dans le
processus de production leur santé ou leurs membres !
Si l’on peut se débarrasser
des hommes et des femmes improductifs par des moyens violents, alors malheur à
nos courageux soldats qui reviennent au pays gravement atteints par des
blessures de guerre, estropiés et invalides !
Si on l’admet, une fois,
que les hommes ont le droit de tuer leurs prochains « improductifs » –
quoique cela soit actuellement appliqué seulement à des patients pauvres et
sans défenses, atteints de maladies – alors la voie est ouverte au meurtre de
tous les hommes et femmes improductifs : le malade incurable, les
handicapés qui ne peuvent pas travailler, les invalides de l’industrie et de la
guerre. La voie est ouverte, en effet, pour le meurtre de nous tous, quand nous
devenons vieux et infirmes et donc improductifs. Alors on aura besoin seulement
qu’un ordre secret soit donné pour que le procédé, qui a été expérimenté et
éprouvé avec les malades mentaux, soit étendu à d’autres personnes « improductives« ,
qu’il soit également appliqué à ceux qui souffrent de tuberculose incurable,
qui sont âgés et infirmes, aux personnes handicapées de l’industrie, aux
soldats souffrant de graves blessures de guerre !
Alors aucun homme ne sera
en sûreté : n’importe quelle commission pourra le mettre sur la liste des
personnes « improductives », qui dans leur jugement sont devenues « indignes
de vivre ». Et il n’y aura aucune police pour le protéger lui, aucun
tribunal pour venger son meurtre et pour amener ses meurtriers à la justice.
Qui pourra alors avoir une quelconque confiance dans un médecin ? Il
pourrait signaler un patient comme improductif et pourraient être alors données
des instructions pour le tuer !
On ne peut s’imaginer, la
dépravation morale, la méfiance universelle qui s’étendra au cœur même de la
famille, si cette doctrine terrible est tolérée, admise et mise en pratique.
Malheur aux hommes, malheur au peuple allemand quand le saint commandement de
Dieu : « Tu ne tueras pas ! », que le seigneur a donné au
Sinaï dans le tonnerre et les éclairs, que Dieu notre créateur a écrit dans la
conscience de l’homme au commencement, si ce commandement n’est pas simplement
violé mais sa violation est tolérée et exercée impunément !
Je vous donnerai un
exemple de ce qui se produit. Un des patients de Marienthal était un homme de
55 ans, un fermier d’une paroisse de campagne dans la région de Münster – je
pourrais vous donner son nom. Il a souffert pendant quelques années de
perturbation mentale et a été donc admis à l’hôpital de Marienthal. Il n’était
pas mentalement malade dans le plein sens du terme : il pouvait recevoir
des visites et était toujours heureux, quand sa parenté venait le voir. Il y a
seulement une quinzaine, lui rendirent visite son épouse et un de ses fils, un
soldat qui se trouvait stationné au front et avait un congé à la maison. Le
fils est très attaché à son père malade, aussi la séparation fut difficile… Qui
sait si le soldat reviendra, s’il reverra son père, car il peut tomber au
combat pour son pays.
Le fils, le soldat, ne
reverra sans doute sûrement pas son père sur la terre car il a été depuis mis
sur la liste des « improductifs ».
Un parent, qui a voulu
rendre visite au père cette semaine à Marienthal, s’en est retourné avec
l’information que le patient avait été transféré ailleurs sur les instructions
du Conseil des ministres pour la défense nationale. Aucune information ne pourrait
être fournie sur le lieu où il avait été envoyé, mais les parents seraient mis
au courant d’ici quelques jours. Quelle sera cette information ? La même
que dans d’autres cas semblables ? Que l’homme est mort, que son corps a
été incinéré, que les cendres seront remises contre paiement
d’honoraires ? Car le soldat, risquant sa vie au champ d’honneur pour ses
compatriotes, ne reverra pas son père sur terre, parce que des compatriotes à
la maison l’ont tué. Les faits que j’ai énoncés sont bien établis. Je puis
donner les noms du patient, de son épouse et de son fils le soldat, et de
l’endroit où ils vivent. « Tu ne tueras pas ! » Dieu a
écrit ce commandement dans la conscience de l’homme longtemps avant que
n’importe quel code pénal ait établi de pénalité pour le meurtre, longtemps
avant qu’il n’y ait n’importe quel procureur ou n’importe quelle cour pour
instruire et punir un meurtre. Caïn, qui a tué son frère Abel, était un
meurtrier longtemps avant qu’il n’y ait eu d’États ou de tribunaux. Et il
avouait sa faute, pressé par sa conscience qui l’accusait : « Mon
méfait est trop grand pour que je puisse trouver le pardon… le premier venu qui
me trouvera me tuera » (Genèse 4.13-14).
« Tu ne tueras pas
! » Ce commandement de Dieu, qui seul a le pouvoir de décider de la
vie ou de la mort, a été écrit dans le cœur des hommes au commencement,
longtemps avant que Dieu ait donné aux enfants de l’Israël sur la montagne du
Sinaï sa loi fondamentale dans ces phrases lapidaires inscrites sur la pierre,
qui sont écrites pour nous dans l’Écriture Sainte et que comme enfants nous
avons apprises par cœur au catéchisme.
« Je suis le
Seigneur ton Dieu ! » Ainsi commence cette loi immuable. « Tu
n’auras pas d’autres dieux devant moi ! » Dieu – le seul Dieu,
transcendant, tout-puissant, omniscient, infiniment saint et juste, notre
créateur et juge à venir – nous a donné ces commandements. En raison de son
amour pour nous il a écrit ces commandements dans notre cœur et les a
proclamés. Car ils correspondent au besoin de notre nature créée par le
Dieu ; ce sont les normes indispensables de toute vie raisonnable, pieuse,
salutaire et sainte individuelle et communautaire.
Avec ces commandements,
Dieu notre père, veut nous rassembler, nous ses enfants, comme la poule
rassemble ses poussins. Si nous suivons ces commandements, ces invitations, cet
appel de Dieu, nous serons gardés et protégés et préservés du mal, défendus
contre la mort et la destruction menaçantes comme les poussins sous les ailes
de la poule.
« O Jérusalem,
Jérusalem… combien de fois, combien de foi j’ai voulu rassembler tes enfants à
la manière dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu n’as pas
voulu ! » Est-ce que cela va de nouveau arriver à notre pays, à
l’Allemagne, à notre province de Westphalie, à notre ville de Münster ?
Qu’en est-il de l’obéissance aux commandements divins, en Allemagne, ici chez
nous ?
Le huitième
commandement : « Tu ne donneras pas de faux témoignage, tu ne
mentiras pas ! » Combien de fois il est violé sans scrupule et
publiquement !
Le septième
commandement : « Tu ne voleras pas ! » La propriété de
qui est-elle encore sûre après l’expropriation arbitraire et sans égards de
celle de nos frères et de sœurs qui font partie d’ordres religieux
catholiques ? La propriété de qui est-elle protégée si cette propriété
saisie illégalement n’est pas restituée ?
Le sixième
commandement : « Tu ne commettras pas d’adultère. » Pensez
aux instructions et aux assurances de rapports sexuels libres et de maternité
sans mariage, dans la lettre ouverte notoire de Rudolf Hess, qui a disparu
depuis. Cette lettre a été éditée dans tous les journaux. Et combien de
conduites dévergondées et déshonorantes de cette sorte avons-nous lu et
observé… Nous en avons constaté l’existence dans notre ville de Münster !
A quel manque de pudeur dans l’habillement nos jeunes ont-ils été forcés de
s’accoutumer. C’est la préparation pour le futur adultère ! La modestie,
le rempart de la chasteté, est sur le point d’être détruit.
Et maintenant le
cinquième commandement : « Tu ne tueras pas ! », est mis de
côté et est violé sous les yeux des autorités dont la fonction devrait être de
protéger la règle de la loi et la vie humaine, quand les hommes prévoient de
tuer des innocents intentionnellement, simplement parce qu’ils sont « improductifs »,
parce qu’ils ne peuvent plus produire aucune marchandise.
Et qu’en est-il aussi de
l’observance du quatrième commandement, qui nous enjoint d’honorer nos parents
et ceux qui ont autorité sur nous et de leur obéir ? Le statut de l’autorité
des parents est déjà bien ébranlé et est de plus en plus mis à mal par tous les
engagements imposés aux enfants contre la volonté de leurs parents. Qui donc
peut croire que le respect sincère et l’obéissance consciencieuse aux autorités
de l’État peut être maintenu quand les hommes continuent à violer les
commandements de l’autorité suprême, les commandements de Dieu, quand ils
combattent même et cherchent à rejeter la foi au seul véritable Dieu
transcendant, Seigneur de ciel et de terre ?
L’observance des trois
premiers commandements a en réalité pendant de nombreuses années été en grande
partie suspendue dans la vie publique en Allemagne et à Münster. Par combien de
personnes le dimanche et les jours de fêtes sont-ils profanés et soustraits au
service de Dieu ! Combien le nom de Dieu est profané, déshonoré et
blasphémé !
Et le premier
commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi
! » Au lieu du seul et véritable Dieu éternel, les hommes installent
leurs propres idoles qu’ils servent et adorent : la nature, ou l’état, ou
le peuple, ou la race. Et combien sont ceux dont le Dieu, selon le mot de
Paul, « est leur ventre » (Philippiens 3.19) – leur propre
bien-être – auquel ils sacrifient tout, leur honneur même et leur conscience –
les plaisirs des sens, la convoitise de l’argent, la convoitise de la
puissance ! Ensuite on veut aussi essayer de s’arroger à soi-même les
attributs divins, pour se faire des seigneurs au-dessus de la vie et de la mort
de leurs prochains. Quand Jésus est venu près à Jérusalem et vit la ville il
pleura sur elle disant : « Ah ! si en ce jour tu avais
compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à
tes yeux. Oui, des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’environneront de
retranchements, t’investiront, te presseront de toute part. Ils t’écraseront
sur le sol, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en
toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée
! »
Regardant avec ses yeux
de chair, Jésus a vu seulement les murs et les tours de la ville de Jérusalem,
mais l’omniscience divine a vu plus profondément et connaît ce qui se passe
dans la ville et ce qu’il en est de ses habitants : « O
Jérusalem, Jérusalem… combien de fois, combien de foi j’ai voulu rassembler tes
enfants à la manière dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu
n’as pas voulu ! » C’est la grande douleur qui oppresse le cœur de
Jésus, qui fait monter des larmes à ses yeux. J’ai voulu ton bien mais tu ne
veux pas !
Jésus a vu combien
coupable, terrible, criminel, désastreux est ce refus. Ce petit homme, cette
créature frêle, oppose sa volonté créée à la volonté de Dieu ! Jérusalem
et ses habitants, son Peuple choisi et favorisé oppose sa volonté à celle de
Dieu ! De manière folle et criminelle, ils défient la volonté de
Dieu ! C’est pourquoi Jésus pleure sur le péché horrible et la punition
inévitable. On ne se moque pas de Dieu !
Chrétiens de
Münster ! Est-ce que le fils de Dieu dans son omniscience, en ce jour, a
vu seulement Jérusalem et ses habitants ? A-t-il pleuré seulement sur
Jérusalem ? Est-ce que le peuple d’Israël est le seul peuple que Dieu a
entouré, qu’il a protégé avec le soin d’un père et l’amour d’une mère, qu’il a
aimé ? Est-ce le seul peuple qui ne voulait pas ? Le seul qui a
abandonné la vérité de Dieu, qui a rejeté la loi de Dieu et ainsi s’est
condamné à la ruine ? Jésus, Dieu omniscient, a-t-il également vu en ce
jour notre peuple allemand, notre pays de Westphalie, notre région de Münster,
la Rhénanie inférieure ? A-t-il également pleuré sur nous ? Pleuré
sur Münster ? Pendant mille ans, il a instruit, il nous a instruit nous et
nos ancêtres dans sa vérité, il nous a guidés par sa loi, nourris, nous, de sa
grâce, rassemblés comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes. Le fils
omniscient de Dieu a-t-il vu en ce jour, qu’en notre temps, il doit également
prononcer ce jugement sur nous : « Tu n’as pas voulu ! Voici que
votre maison va vous être laissée ! » Comme ce serait terrible !
Chers fidèles du
Christ ! J’espère qu’il est toujours temps… Mais alors il est grand
temps ! Reconnaissons encore aujourd’hui ce temps qui nous apporte la
paix, qui seul peut nous sauver du tribunal de Dieu : Acceptons sans
retour en arrière et sans réserve, nous, la vérité évidente de Dieu et
reconnaissons-le par notre vie. Faisons des commandements divins une ligne
directrice de notre vie et prenons au sérieux l’expression : plutôt la
mort que le péché !
Dans la prière et la
pénitence sincère prions pour que la rémission et la pitié de Dieu puissent
descendre sur nous, sur notre ville, notre pays et notre chère peuple allemand.
Mais avec ceux qui continuent à provoquer le jugement de Dieu, qui blasphèment
notre foi, qui dédaignent les commandements de Dieu, qui font cause commune
avec ceux qui aliènent nos jeunes au christianisme, qui volent et bannissent
nos religieux, qui provoquent la mort d’hommes et de femmes innocents, nos
frères et sœurs, avec tous ceux-là nous éviterons n’importe quel rapport
confidentiel, nous nous maintiendrons, nous et nos familles hors de portée de
leur influence, de peur que nous soyons infectés de leurs manières athées de
penser et d’agir, de peur que nous devenions des complices de leurs fautes et
soyons ainsi exposé au jugement que le Dieu juste doit rendre et infliger à
tous ceux qui, comme la ville ingrate de Jérusalem, ne veulent pas ce que Dieu
veut. O Dieu fais nous reconnaître à tous aujourd’hui avant qu’il soit trop
tard ce qui nous apporte la paix ! O très sacré Cœur de Jésus, affligé de
larmes à cause de l’aveuglement et des iniquités des hommes, aide-nous par ta
grâce que nous aspirions toujours à ce qui te plaît et renoncions à ce qui te
déplaît, pour que nous demeurions dans ton amour et que nous trouvions la paix
de nos âmes ! Amen.
Mgr Clemens August von
Galen
Evêque de Münster
SOURCE : http://www.piexii.com/2008062589-on-ne-se-moque-pas-de-dieu-sermon-de-mgr-von-galen/
Le
bienheureux Clemens-August von Galen : un évêque se dresse contre le laïcisme
JÉRÔME Fehrenbach a
publié aux éditions du Cerf une passionnante biographie du Lion de Münster,
Mgr Clemens-August von Galen, mort en 1946, béatifié en 2005 par le pape
Benoît XVI, sous le titre « Von Galen, un évêque contre Hitler ».
Nos évêques auraient tout
intérêt à la lire et à méditer son exemple. En effet, nos gouvernements
adoptent actuellement des législations de plus en plus permissives pour l’aide
médicale à mourir, autrement dit l’euthanasie ou le suicide assisté, ce
qu’Hitler appelait « la mort miséricordieuse ». Parcourir alors la
vie et le combat de Mgr von Galen nous permettra de saisir la décadence de
notre société, aujourd’hui favorable à 62 % à ce qui était considéré comme
une abomination il y a soixante-dix ans. De même, on est saisi par la décadence
de notre Église qui n’a plus le courage ni le moyen de s’y opposer. Notre
société serait-elle devenue plus totalitaire que celle de l’Allemagne sous
Hitler ?
LA
PRÉPARATION AUX COMBATS DES TEMPS MODERNES
Clemens-August von Galen
appartient à une glorieuse famille de la noblesse westphalienne. Né le 16 mars
1878, il porte le prénom de son arrière-grand-oncle, Mgr Clemens-August Droste
zu Vischering, archevêque de Cologne et grand opposant au Kulturkampf de
Bismarck. Son père est le neveu de Mgr von Ketteler, évêque de Mayence et
député, lui aussi opposant à Bismarck ; un autre de ses oncles est évêque auxiliaire
de Münster, et sa tante Hélène est l’épouse du comte Clemens Droste zu
Vischering et la mère de la bienheureuse Marie du Divin Cœur, elle-même
messagère de Notre-Seigneur pour obtenir de Léon XIII la consécration du monde
à son Sacré-Cœur.
Il reçoit une forte
éducation catholique, où la piété nourrit le combat pour la défense de
l’Église, puisque son père est lui aussi député du Zentrum, le parti
catholique allemand qui s’oppose à la politique anti-catholique de la Prusse.
« Plus que par des paroles, témoigne une de ses sœurs, nos parents
nous ont appris par leur exemple, que le seul devoir de notre vie est de suivre
Notre-Seigneur, Lui seul étant notre joie et notre honneur. Et pour suivre
Jésus-Christ crucifié, ils nous ont montré qu’il n’y a pas d’autre chemin que
de se renoncer et de porter sa croix. »
À cette éducation
familiale s’ajoute celle des jésuites, quoique chassés d’Allemagne. En avril
1890, à 12 ans, au lendemain de sa première communion, Clemens-August est
envoyé dans un de leurs collèges en Autriche. Le jour de son arrivée, lors de
la cérémonie de clôture du mois de Marie, il y reçoit une grâce particulière
d’ardente dévotion à la Sainte Vierge, à laquelle il sera fidèle toute sa vie.
Sa mère le tient
régulièrement au courant des affaires familiales et politiques par d’admirables
lettres pour entretenir le feu sacré dans l’âme de son fils qui se montre par
ailleurs un excellent élève.
Sa vocation sacerdotale
se développe sans obstacle, que seule ébranle la perspective de devoir
retourner en Autriche : il est si attaché aux siens. Mais enfin, il s’y
résout et trouve là-bas la ferme direction du Père Hoffman, qui jouit d’une
réputation de sainteté. Il inculque à ses élèves une grande dévotion au
Sacré-Cœur, d’autant plus que nous sommes en 1899, l’année de la consécration du
monde au Sacré-Cœur. Dès cette époque, notre jeune lévite est déjà un homme
d’oraison.
L’évolution du Zentrum ne
le laisse pas indifférent. Ce parti catholique allemand, dont sa famille, comme
celle de la bienheureuse Marie du Divin Cœur, était des membres actifs, avait
été sous Pie IX le fer de lance contre l’hégémonie prussienne et protestante en
Allemagne. Mais là-bas aussi, Léon XIII imposa le ralliement. Toutefois,
Clemens-August, ainsi que ses parents et ses frères, restera toujours attaché
au premier Zentrum et, devenu évêque, il s’emploiera, mais en vain, à
le faire renaître pour unir les catholiques face à l’emprise nazie.
DISCIPLE
DE SAINT PIE X
Ordonné prêtre le 28 mai
1904, il est nommé vicaire à la cathédrale de Münster. À l’occasion du cinquantième
anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, il se rend
à Rome. Il gardera un souvenir impérissable de son audience privée avec saint
Pie X. Il écrit à sa mère : « Comment décrire l’impression que Pie X me
fit ! Il est très, très différent de Léon XIII. La bonté et la gentillesse
mais aussi une gravité sereine se lisent sur les traits de son beau visage. On
est loin de voir en lui un souverain comme Léon XIII. En effet, sa bonté ne
nous donne pas cette impression de condescendance. »
Deux ans plus tard, le
voici envoyé comme vicaire à Saint-Matthias de Berlin, une grosse paroisse de
30 000 âmes, dans cette ville industrielle, à grande majorité protestante, où
les socialistes déploient une active propagande auprès des nombreux chômeurs.
Beaucoup se détournent de l’Église.
Pour les garder ou les
ramener, l’abbé von Galen fait preuve d’un grand zèle, ajoutant à la charge
ordinaire d’un vicaire la prédication de missions. Il y prêche surtout la
dévotion au Sacré-Cœur et recommande la consécration des familles.
Il a aussi un
impressionnant rayonnement sur les sept cents jeunes artisans et ouvriers qui
fréquentent le patronage paroissial. Avec l’héritage de son père, il leur
construit une maison de deux cents lits et une église dédiée à saint Clément
Hofbauer, récemment canonisé par saint Pie X. À Pâques, 480 jeunes ouvriers
communient, c’est un résultat inespéré. En décembre 1910, il note :
« Nous avons eu 80 000 communions contre 28 000 en 1906. »
À la différence de
beaucoup de prêtres et d’évêques de cette époque, il suit avec zèle les
recommandations de saint Pie X, dont il apprécie « le langage franc et
intrépide, en ce temps où tout est confus et vide de pensée ».
Refusé comme aumônier
militaire durant la Première Guerre mondiale, il assiste sans étonnement aux
troubles qui la suivent. « Les pauvres gens déçus, à qui l’on avait
promis le paradis sur terre avec la révolution, la république et le socialisme,
se disputent maintenant avec violence les biens et les jouissances. »
CONTRE
LE LAÏCISME
Devenu curé de
Saint-Matthias, il engage son premier combat pour la défense des écoles libres,
mais sans illusion, puisque son évêque est seul à protester, lui aussi. « Tout
cela ne servira à rien tant que les évêques ne prendront pas la chose en main. »
Il ne se décourage pas
non plus. Il veut faire appel à l’élite naturelle de la nation allemande, à son
aristocratie catholique. Or, celle-ci est divisée, conséquence lointaine du
ralliement imposé par Léon XIII. Lucide, il écrit à ses frères :
« Si la situation
continue ainsi, les intrépides devront aller de l’avant tout seuls : dans
la vieille Rome païenne, les premiers chrétiens durent s’abstenir de participer
aux fêtes et réunions de leurs concitoyens. Il se peut que le nouveau paganisme
ne puisse être vaincu que par de tels sacrifices.
C’est le tout début des
manifestations publiques du nazisme, à Weimar tout d’abord, puis à partir de
1927 à Nuremberg. Âme d’oraison, il est aussitôt révulsé par les discours
d’Hitler, alors qu’une partie du Zentrum, fascinée, s’égare à voir en lui
le sauveur de la République de Weimar !
En 1929, il est nommé
curé de la paroisse Saint-Lambert, la plus importante de Münster. Il y déploie
le même zèle pastoral qu’à Berlin, organisant l’adoration perpétuelle, prêchant
la dévotion au Saint-Sacrement et au Sacré-Cœur, avec les mêmes bons fruits.
Pourtant, il ne cache pas
son opposition au parti nazi. En 1932, il publie une brochure Contre la
peste du laïcisme. Il essaie, mais en vain, d’endiguer ce pangermanisme dans
l’aristocratie. Malgré les injures et le mépris de certains cousins et
d’anciens amis, il refuse fermement l’alliance avec les nazis, se fondant sur
la doctrine catholique et l’obéissance à l’Église.
Le Zentrum finit
par se dissoudre et Hitler accède au pouvoir légalement le 30 janvier 1933,
mais la Westphalie est une des régions où il a recueilli le moins de voix.
ÉVÊQUE
DE MÜNSTER
Ce même mois de janvier
1933, le siège épiscopal de Münster est vacant à la suite de la mort de son titulaire.
De longues et délicates tractations commencent entre le Saint-Siège et le
gouvernement, qui négocient en même temps un concordat grâce auquel Hitler
espère rallier les votes des catholiques.
Finalement l’accord se
fait sur l’abbé von Galen, qui connaît bien le diocèse, sa population, son
clergé et qui jouissait de l’entière confiance de son prédécesseur. Certes, il
ne s’est pas fait remarquer à Rome, même si son nom avait déjà circulé trois
ans auparavant pour le siège d’Aix-la-Chapelle. Le rapport du nonce ne lui
reproche qu’une certaine raideur aristocratique et lui dénie une intelligence
brillante. Heureusement, le cardinal Pacelli, secrétaire d’État de Pie XI, et
qui lui succédera, le considère comme le candidat adéquat pour affronter les
difficultés avec le nouveau régime allemand, qu’il pressent en bon connaisseur
de l’Allemagne.
Mgr von Galen sera donc
le premier évêque nommé dans le cadre du concordat tout juste signé. Il choisit
comme devise : Nec laudibus, nec timore. « Ni par la flatterie,
ni par la peur », autrement dit fidèle à son devoir quoi qu’il arrive,
quoi qu’il lui arrive.
Le concordat exige que le
nouveau prélat prête serment aux autorités, sans autre précision. Mgr von Galen
aurait préféré s’en acquitter devant le Président de la République, et non
devant le dignitaire nazi qu’on lui impose, en l’occurrence Goering.
Par précaution, il en
rédige lui-même le texte et fait en sorte que son allégeance au gouvernement
soit subordonnée à son obéissance absolue au Pape et à sa conscience de
chrétien. Il le précise à Goering : « Maintenant que le chef suprême
de l’Église catholique m’a revêtu d’une fonction assortie d’un périmètre
d’action et d’influence plus étendu que celui dont je jouissais auparavant, je
vais tenir particulièrement à cœur d’exercer cette influence pour le bien
commun de notre chère patrie allemande. L’accueil aimable de Votre Excellence
me donne la garantie que je trouverai toujours une oreille attentive auprès du
gouvernement lorsque, fidèle à mon serment, je croirai nécessaire d’appeler
l’attention sur les dangers qui menaceraient notre peuple. »
Plus tard, face aux
récriminations de ces mêmes autorités contre son franc-parler, il leur en
rappellera les termes agréés par eux.
Son intronisation, le 28
octobre 1933, comme 70e successeur de saint Ludger se passa relativement
bien, malgré l’emprise des nazis : six cents S. A. porteurs de torches le
reconduisirent à l’évêché. L’effet fut saisissant, mais pas de son goût.
LE
DIOCÈSE DE MÜNSTER
Le voilà donc à la tête
du troisième diocèse d’Allemagne : 460 paroisses, 1500 prêtres séculiers,
sans compter les religieux ; 40 000 baptêmes, 10 000 mariages et
des dizaines de milliers de confirmations par an. C’est le diocèse d’Allemagne
où on communie le plus. Chaque année entre 50 et 100 ordinations. 37 % des
hommes appartiennent à un mouvement, une association ou une confrérie
catholique.
Il faut y ajouter un
sanctuaire à la Sainte Vierge, situé à 11 km de Münster, Notre-Dame de Telgte,
dont il est un ardent dévot depuis son enfance ; évêque, il s’y rendra au
moins une fois par mois, et parfois à pied comme un simple pèlerin.
Le dimanche le plus
proche du 13 juillet, Münster est aussi le théâtre d’une grande manifestation
de dévotion populaire : la procession du Grand Incendie. À l’origine, au
XVIIe siècle, c’était une démonstration de foi eucharistique face aux
protestants ; Mgr von Galen va en faire une démonstration de résistance au
paganisme hitlérien.
Car très vite, il est
très aimé des fidèles. Sa très haute taille, sa dignité, sa bonté, ses
prédications simples, sa vraie piété lui attirent les cœurs. Les films
d’archives nous ont gardé des images de manifestations touchantes d’affection
populaire lors de ses tournées de confirmations.
Les autorités nazies
elles-mêmes ont été d’abord très satisfaites du nouvel évêque de Münster,
malgré les avertissements des responsables locaux qui connaissaient ses
convictions. N’avait-il pas loué publiquement le gouvernement pour la signature
du concordat ? Six mois plus tard, elles mesureront leur erreur.
PREMIÈRES
ESCARMOUCHES
En fait, il n’a pas
attendu plus d’un mois après son installation, pour mettre en garde certains
anciens membres du Zentrum, dont le vice-chancelier von Papen, contre la
dérive autoritaire du gouvernement, contre « une éradication contre-nature
de la raison individuelle et de la liberté personnelle ».
Deux mois plus tard, il
est déjà en mesure de dresser un catalogue précis des atteintes au concordat
récemment signé, surtout en ce qui concerne l’endoctrinement antichrétien au
sein des jeunesses hitlériennes, où les jeunes catholiques sont pratiquement
obligés de s’inscrire ! Sur son ordre et sous sa responsabilité, les
étudiants en théologie refusent de se laisser incorporer de force dans les S.
A., la milice paramilitaire du parti nazi.
Les partisans d’Hitler ne
sont pas majoritaires dans son diocèse, à peine 25 % des voix aux
élections de 1933, mais ils n’ont pas non plus de véritable opposition
politique unie. Seule l’Église catholique aurait la force et l’influence pour
faire barrage. Mgr von Galen comprend que c’est son devoir de parler haut, il
le dit dans sa lettre pastorale de mars 1934 :
« Une parole de
vérité et de clarté, dit-il, est d’autant plus nécessaire quand les ennemis de
la religion, ainsi qu’il se produit actuellement, ne s’attaquent pas seulement
à tel ou tel élément de la doctrine de l’Église, mais nient et falsifient les
fondements mêmes de la religion ainsi que les plus saints mystères de la
Révélation. »
Lorsqu’en février 1934,
le Vatican met à l’index Le mythe du XXe siècle, le livre de
l’idéologue du parti nazi, Rosenberg, où sont exposées ses théories racistes,
un prêtre et un universitaire catholiques en rédigent une réfutation. Ils
demandent au cardinal Schulte, archevêque de Cologne, de la préfacer. Comme celui-ci
se dérobe, ils se présentent à Mgr von Galen qui accepte tout de suite sans
même lire l’ouvrage.
« Cette attaque
contre le christianisme, écrit-il, telle que nous la vivons aujourd’hui au
sein de notre peuple, dépasse en violence destructrice tout ce que nous avons
connu par le passé. Tout ce qui a été accumulé dans les écoles des libres
penseurs depuis des décennies et des siècles, voilà que l’on veut maintenant le
répandre dans les couches les plus larges du peuple, et plus encore, aller
jusqu’à le porter dans les cœurs de la jeunesse. »
Il précise : « On
porte atteinte aux fondements de la religion et de la culture dans son
ensemble, quand on détruit la loi morale au cœur de l’homme. C’est pourtant
bien ce que font ceux qui nous déclarent que la moralité ne serait valable que
pour autant qu’elle favoriserait la race. À l’évidence, la race est ainsi
placée au-dessus de la morale, et le sang au-dessus de la foi.
Il ose rappeler ensuite
les engagements solennels d’Hitler au moment du concordat, qui avait déclaré
que l’enseignement du christianisme constituait la base de la construction d’un
Reich allemand renouvelé.
Dès ce moment, il comprit
que ce serait un combat sans merci, comme en témoigne la fin de sa lettre
pastorale : « Rassemblez-vous autour de vos autels, sur lesquels on
offre en sacrifice le sang du Fils de Dieu, qui est notre rédempteur et notre
salut. Prenez part à la vie de l’Église, préservez les mœurs du passé chrétien
et avant tout pratiquez l’amour, car c’est à l’amour que l’on reconnaîtra les
disciples du Seigneur. Alors vous aurez la confiance. Le Christ,
Notre-Seigneur, nous a prédit que le monde nous haïrait [...] Nous
formons sur cette terre l’Église militante [...] Acceptons avec joie,
si Dieu le permet, à l’instar des martyrs, de supporter les persécutions. »
ENTHOUSIASME
POPULAIRE
Tout au long de l’année,
il revient sur ce thème qui le hante et qui ne détourne pas les fidèles, au
contraire. Le 9 juillet 1934, lors de la procession du Grand Incendie, il s’en
prend au pangermanisme d’Hitler :
« Donc, la nation,
le peuple, la race sont dans leur pensée “ le commencement et la
fin ”, le Dieu devant lequel chacun doit se prosterner. Et nous ?
Nous ne pouvons pas et nous ne voulons pas renoncer à cette connaissance que
nous avons reçue, qu’il y a quelque chose de plus élevé que la race, le peuple,
la nation, qu’il y a quelque chose de suprême et de dernier, qui se dresse
au-dessus des peuples et des nations : le Dieu éternel et tout puissant,
le créateur et le seigneur des peuples et des nations. »
À partir de la procession
à la Vierge du 25 mai 1935, les catholiques vont s’approprier les manières
d’exalter le führer, mais en les appliquant au Christ, à l’Église, à leur
évêque, comme un fonctionnaire de police en rend compte :
« Les cris l’ont
accompagné jusqu’à ce qu’il atteigne l’évêché. Alors la foule a repris en
chœur : “ Nous voulons voir notre évêque ” [c’était l’appel
des foules nazies lorsqu’elles appelaient Hitler et qu’il tardait à se
montrer] L’évêque s’est montré à la fenêtre et a été de nouveau accueilli
par des saluts et des applaudissements. Il a distribué sa bénédiction.
L’assistance, la main droite levée [comme le salut hitlérien, mais là avec
deux doigts tendus pour prêter serment] a entonné “ Fermement
tiendra le lien de mon baptême ! ” Une fois le chant terminé les
chœurs ont repris, l’évêque s’est de nouveau montré à la fenêtre, a donné sa
bénédiction. Les présents ont répondu avec des saluts et des applaudissements.
Alors on a chanté le “ Seigneur nous te louons ”, on a dit le
credo, avec la main droite levée... »
Ce rituel spontané
clôturera désormais toutes les grandes interventions de Mgr von Galen.
Il est dès lors
inévitable que le climat s’alourdisse entre les autorités civiles et l’évêque.
Les nazis organisent à Münster un rassemblement les 6 et 7 juillet avec
Rosenberg en vedette. Les jours précédents, des énergumènes font du grabuge
sous les fenêtres de l’évêché et des rixes éclatent en ville. Craignant le
pire, Mgr von Galen écrit au gouverneur de la région, un ancien ami, pour lui
demander d’intervenir. Mais sa lettre, rendue publique, aggrave son cas
puisqu’il y accuse les partisans d’Hitler d’être des semeurs de troubles.
Le rassemblement a lieu
comme prévu, les discours contre l’évêque se succèdent. Par exemple, un
responsable des jeunesses hitlériennes déclare : « Nous allons
vaincre monsieur Clemens-August comte von Galen et nous serons toujours là,
même lorsque Clemens-August ne sera plus là. »
Mais le lendemain,
19 000 catholiques l’acclament ; il leur tient un discours d’une
gravité extraordinaire. Après avoir évoqué ses prédécesseurs persécutés, il
continue :
« J’ignore si en ce
qui me concerne des choses semblables m’attendent, et si je serai jugé assez
digne de souffrir des humiliations pour le nom de Jésus, pas seulement à
travers du dédain et des reproches, mais aussi par la privation de la liberté,
par de mauvais traitements et des souffrances. Si d’aventure la Providence
divine m’honorait d’être ainsi à la suite des apôtres, alors j’espère que la
grâce de Dieu me conservera la volonté de tout supporter plutôt que de
m’écarter du chemin du devoir, que l’assistance de Dieu me donnera assez de
lumière et de forces dans les heures difficiles pour égaler les anciens évêques
de Münster en esprit de sacrifice et en fermeté. Dans cette perspective, je
remets ma confiance en Dieu seul et j’ai la conviction que par votre amour,
votre prière et votre fidélité, vous tiendrez bon comme il y a soixante ans,
lorsque par la violence on sépara le berger de son troupeau.
LA
STRICTE DÉFENSE DE LA VÉRITÉ ET DES DROITS DE L’ÉGLISE
Cependant, avec sagesse,
il rappelle à son clergé qu’il faut rester sur le terrain de la religion, et
non pas de la politique, pour que la persécution paraisse à l’évidence dirigée
contre le Christ et l’Église et ne prenne pas l’aspect d’une lutte contre des
adversaires politiques. « Ses sermons et ses communications, témoigne un
de ses prêtres, se gardaient bien de pénétrer le terrain politique ;
ils n’attaquaient personne de manière individuelle, ils n’appelaient pas
explicitement à la résistance, ils qualifiaient seulement de péché ce qui, dans
la conception chrétienne, est un péché. »
En octobre 1936, il tient
un synode sur un thème apparemment anodin : « La communauté
paroissiale, communauté vivante des membres de l’Église unis dans le
Christ. » Il s’agit en fait de coordonner la résistance des catholiques
dans les paroisses, malgré la suppression de leurs différents mouvements par le
pouvoir. Il ne fait, là encore, qu’appliquer les directives de saint Pie X sur
l’Action catholique.
Cette organisation ne
tarde pas à faire ses preuves. À la suite d’une lettre de protestation de
l’évêque, lue en chaire, contre la décision du ministre provincial des cultes
et de l’enseignement, ordonnant la suppression des croix dans les salles de
classe, des catholiques assistent en masse à une réunion où l’homme politique
doit prendre la parole. Malgré la présence du service d’ordre nazi, ils font
bloc pour l’empêcher de parler jusqu’à ce qu’il annonce l’annulation de sa
mesure. Aussitôt, toute la salle s’apaise. Le lendemain, tous les curés lisent
en chaire une nouvelle lettre pastorale de leur évêque, cette fois pour
féliciter les fidèles.
Deux ans plus tard, la
lutte reprendra à propos de la suppression des écoles confessionnelles et de
l’enseignement religieux dans les établissements publics. Questions toujours
actuelles... Ce qui ne l’est malheureusement plus, c’est la réaction
épiscopale.
Si le gouvernement
n’envisage pas encore de s’en prendre à Mgr von Galen, la Gestapo arrête de ses
proches collaborateurs qui sont mis au secret. Pensant que cela pourrait lui
arriver, l’évêque ordonne à tous ses curés de faire sonner le tocsin tous les
jours entre midi et une heure, dès que leur parviendrait la nouvelle d’un acte
de violence contre lui.
En 1936, la translation
des reliques des martyrs de Xanten, récemment découvertes, donne une nouvelle
occasion à Mgr von Galen de galvaniser la résistance des fidèles au paganisme.
Après avoir rappelé l’histoire de ces soldats romains, martyrs malgré leur loyalisme
à l’empire, il en vient à évoquer le martyre actuel de prêtres et de chrétiens
disparus.
« Il y a en terre
allemande des tombes à la terre fraîchement retournée, dans lesquels reposent
les cendres de gens que le peuple catholique considère comme des martyrs de la
foi, parce qu’ils ont exposé leur vie en témoignage de l’accomplissement du
devoir devant Dieu et la patrie, devant le peuple et l’Église, et l’obscurité
de leur mort reste enveloppée et entretenue de manière angoissante. (...) Ne
vous étonnez pas, si Dieu, dans sa bonté, nous envoie des temps de mise à
l’épreuve. Notre sainte Église est l’Église des martyrs ! »
Les autorités ne cachent
alors plus leur colère. Mais cela n’impressionne pas Mgr von Galen qui s’en
prend ensuite aux lois censées protéger la pureté de la race aryenne par
l’élimination ou la stérilisation des handicapés.
Furieux, les nazis
ordonnent à la police de perturber la procession du Grand Incendie pour
laquelle une foule plus nombreuse que jamais s’est rassemblée. La place de la
cathédrale est soudainement fermée pour empêcher la plus grosse partie des
fidèles d’entendre l’évêque prêcher. Peine perdue. Une masse compacte enfonce
tout, et ce sont des marques de respect, d’hommage et des acclamations à n’en
plus finir qui ponctuent le sermon et le retour à l’évêché de celui qu’on
surnomme désormais le Lion de Münster.
LA
DIFFUSION DE L’ENCYCLIQUE MIT BRENNENDER SORGE
Lorsqu’en mars 1937, Mgr
von Galen reçut secrètement l’encyclique Mit Brennender sorge de Pie
XI, condamnant le nazisme, il ne fut pas surpris, puisque le Pape l’avait
consulté lors de son séjour à Rome en janvier. Il se rendit aussitôt chez
l’imprimeur habituel des documents du diocèse, pour lui laisser le choix de
refuser le travail, compte tenu des risques énormes. Mais ce bon chrétien
réclama au contraire cet honneur. Il réussit à en tirer clandestinement
120 000 exemplaires ; tout put être distribué aux curés dans le plus
grand secret afin d’être lu en chaire le dimanche des Rameaux dans toutes les
églises d’Allemagne, sauf une. Le retentissement fut considérable.
Dès lors, le pouvoir,
notamment le ministre Goebbels, cherche un moyen d’éliminer l’évêque de
Münster. Malgré les menaces, 10 000 catholiques se massent dans sa
cathédrale le 30 mai, pour entendre sa protestation contre l’arrestation de
l’imprimeur et la destruction de son établissement.
Mais deux mois plus tard,
devant un million de catholiques participant au grand pèlerinage
d’Aix-la-Chapelle, il prêche le calme avec sagesse, rappelant qu’il faut s’en
tenir à la défense de la vérité et de la liberté de l’Église.
Le 9 novembre 1938, lors
de la nuit de cristal qui donne le signal de la persécution violente des Juifs,
Mgr von Galen est en tournée de confirmations. Sans perdre un instant, il
contacte le rabbin de Münster pour lui proposer son assistance. Mais celui-ci
lui demande de ne pas intervenir pour éviter des représailles pires encore.
Un jour, écrivant à
Hitler pour protester contre la suppression des écoles confessionnelles et des
associations de jeunesse catholiques, il termine par cet avertissement :
« À la longue, va
grandir dans la jeunesse une représentation déformée du caractère national, au
point que finalement ce n’est plus le respect du droit, mais seulement la
violence physique et le sentiment de crainte qui seront par nécessité les seuls
appuis de la vie sociale, jusqu’à ce que, quand ces fondements factices auront
fléchi, tout s’effondre dans un chaos général. »
Silencieux au moment de
la déclaration de guerre contre la France et l’Angleterre en 1939, il soutient
deux ans plus tard l’offensive contre la Russie en raison de la perversité du
bolchévisme. Mais à l’encontre d’une partie de l’épiscopat plus timorée, il
affirme :
« L’état de guerre
nous suggère la retenue, mais les autres tiennent cette retenue pour de la
faiblesse, si l’autre partie instrumentalise l’état de guerre pour détruire la
liberté et les droits de l’Église de manière brutale, dans ce cas nous devons
nous poser la question du bien-fondé de notre action. »
LES
TROIS SERMONS DE JUILLET 1941
Le 10 juillet 1941,
Münster subit un premier bombardement ; on relève 50 morts et 200 blessés.
Malgré cela, depuis quelques semaines, la Gestapo investit les couvents, chasse
les religieux et confisque tous leurs biens, l’évêque se doit de protester.
Le 13 juillet, l’église
Saint-Lambert est pleine pour l’écouter. Il dresse une liste précise des
exactions de la police hitlérienne dans son diocèse. Il dénonce les mesures
arbitraires d’arrestation, les camps de concentration où sont envoyés sans
jugement des innocents, et parmi eux deux de ses proches, arrêtés uniquement
parce qu’ils étaient ses collaborateurs. Annonçant à la foule que lui aussi
pourrait être appréhendé, il achève par ces mots :
« Puisqu’alors je ne
pourrai plus parler publiquement, je veux parler publiquement en ce jour, je
veux lancer aujourd’hui cet avertissement public sur les progrès qui
s’accomplissent sur un chemin qui, et j’en ai la ferme conviction, appelle le
châtiment de Dieu sur les hommes et qui conduira notre peuple, notre patrie,
vers son malheur et sa déchéance totale. »
Il récidive le dimanche
suivant, qualifiant la Gestapo d’ « ennemi de l’intérieur ».
C’est ce jour-là qu’il s’en prend avec force au... programme d’éthique et de
culture religieuse du gouvernement québécois ; pardon ! au programme
d’enseignement étatique allemand, mais c’est la même chose :
« Qu’est-ce qu’ils
entendent dans les écoles, où de nos jours tous les enfants sont forcés de se
rendre, sans égard pour la volonté des parents ? Que lisent-ils dans ces
nouveaux manuels scolaires ? Demandez à voir ces manuels, chers parents
chrétiens, surtout les manuels d’histoire pour le secondaire ! Vous serez
épouvantés de voir avec quelle insouciance on cherche à remplir des enfants
sans expérience de défiance à l’égard du christianisme et de l’Église, et même
de haine contre la foi chrétienne. Dans les institutions d’État favorisées,
dans les écoles hitlériennes et dans les nouveaux établissements de formation
des maîtres de demain, toute influence chrétienne, je dirais même toute
préoccupation religieuse est par principe exclue. »
Alors, il appelle les
chrétiens à être l’enclume ; belle comparaison qui pourrait s’appliquer à
notre Phalange dans nos temps d’apostasie :
« Ce qui est forgé
sur l’enclume ne reçoit pas seulement sa forme du marteau, mais aussi de
l’enclume ! L’enclume ne peut pas frapper, elle doit seulement tenir bon,
elle doit seulement être solide ! Quand elle est suffisamment dure, ferme,
solide, l’enclume tient généralement plus longtemps que le marteau. Quelle que
soit l’intensité avec laquelle le marteau s’abat sur elle, l’enclume se tient
là, calme et ferme, et continuera longtemps à rendre service pour donner forme
à celui qui est forgé. [...] Faites en sorte que votre foyer parental, que
votre amour de parents et votre fidélité de parents, que votre vie chrétienne,
exemplaire, constitue l’enclume robuste, dure, ferme, inébranlable, qui arrête
la fureur des coups de l’ennemi, qui sans cesse développe la force encore
fragile des jeunes gens et les enracine dans la volonté sainte, de ne pas se
laisser détourner du chemin vers Dieu. »
CONTRE
« LA MORT MISÉRICORDIEUSE »
Le 3 août, nouveau sermon
tonitruant. L’évêque vient d’apprendre que 800 malades ont été déplacés vers un
centre d’hébergement où leur sera octroyée une « mort
miséricordieuse », pour reprendre l’expression d’une note administrative
signée par Hitler. Enquête faite, Mgr von Galen découvre que des dizaines de
milliers de malades et de grands blessés ont déjà été ainsi liquidés dans toute
l’étendue du Reich.
À ses auditeurs, aussi
émus que lui, il montre Jésus pleurant sur l’humanité qui a rejeté sa loi
d’amour, qui a délibérément choisi le mal. Il annonce les châtiments prêts à
s’abattre sur l’Allemagne pécheresse.
Mais, me direz-vous, ce
n’est pas la même chose que notre aide médicale à mourir ! Le programme
d’Hitler s’appliquait aux infirmes, aux grands blessés dont les soins étaient
trop coûteux et, d’ailleurs, on ne leur demandait pas leur avis. Tandis qu’au
Québec, c’est une réponse compatissante au désir des souffrants.
Erreur, Hitler aussi
encourageait l’assistance à mourir volontaire ! Un film intitulé J’accuse était
diffusé dans les hôpitaux militaires. C’était l’histoire de l’épouse d’un
brillant professeur de médecine, atteinte de sclérose en plaques. À sa demande,
puisqu’elle disait avoir perdu le sens de la vie faute de pouvoir être utile,
son mari acceptait de l’euthanasier. Il avait demandé l’aide d’un autre
médecin, mais qui s’y refusa catégoriquement. Le mari arriva tout de même à
répondre à la demande de plus en plus insistante de sa femme ; toutefois,
dénoncé, il fut traduit devant les tribunaux. Coup de théâtre au procès :
l’autre médecin, appelé comme témoin à charge, est maintenant en faveur de l’euthanasie.
C’est qu’il avait compris la « mort miséricordieuse » après avoir
essuyé les reproches des parents d’un enfant qu’il avait sauvé, mais laissé
paralysé, aveugle et atteint de troubles mentaux. Cela ne vous rappelle
rien ?
Les sermons de Mgr von Galen
ont un retentissement considérable, clandestinement recopiés et répandus,
surtout dans l’armée où ils rencontrent un écho très favorable, Les Alliés en
ont connaissance et les radios américaines qui diffusent en allemand les citent
abondamment. Tout cela inquiète au plus haut point Hitler et ses conseillers
qui interrompront momentanément ce programme d’euthanasie organisée.
Certains préconisent
l’assassinat de von Galen. D’autres voudraient le voir arrêté, torturé puis,
après un procès pour atteinte à la sûreté de l’État et trahison puisque
l’ennemi utilise ses sermons, condamné à une mort ignominieuse. Hitler
craignant sa grande popularité, surtout dans l’armée au moment où celle-ci
connaît ses premiers revers, décide qu’on attendra un moment plus propice pour
lui faire payer cette résistance.
Ce moment ne viendra
jamais pour lui, mais pour d’autres : quarante prêtres du diocèse sont
envoyés en déportation, douze y mourront. Partout la Gestapo enquête pour
retrouver les personnes à l’origine de la diffusion des sermons, toutes seront
arrêtées, torturées, décapitées ou déportées. C’est ainsi que l’élite
catholique se trouva presque anéantie en quelques mois.
Elle le sera
définitivement après l’attentat raté contre Hitler, le 20 juillet 1944, dont
les principaux instigateurs étaient catholiques. La Gestapo essaya, mais en
vain, d’établir un lien entre les conjurés et Mgr von Galen.
MÜNSTER
SOUS LES BOMBES
Après 1942, Mgr von Galen
paraît s’être tu. Pourtant, il n’en est rien. C’est avec la même force que sa
voix retentit contre la loi sur le divorce obligatoire des aryens mariés avec
des non-aryennes, ou sur les avortements des non aryens. Il avait préparé aussi
un sermon pour défendre les juifs, mais ceux-ci s’y opposèrent. En effet, par
ses faux certificats de baptême et la distribution de billets de rationnement,
il était le grand protecteur de la communauté juive de Westphalie :
« Sans vous, nous ne pourrions pas subsister », lui avait dit le
rabbin.
Toutefois ses
interventions n’avaient plus le même retentissement. Les autorités veillaient à
en empêcher la diffusion, mais surtout les populations allemandes souffraient
maintenant des bombardements.
On aurait pu croire que
Münster, qui était le siège de la résistance la plus véhémente à Hitler, aurait
été épargnée par les bombes alliées. Il n’en fut rien, au contraire, elle fut,
avec la région industrielle de la Ruhr, la plus dévastée. Mgr von Galen
lui-même a failli y laisser la vie, lors d’une exceptionnelle attaque aérienne
de jour, le 10 octobre 1943, dont il réchappa miraculeusement au milieu de son
évêché détruit et devant sa cathédrale en flammes. De ce jour, sa principale
activité fut de venir en aide aux victimes.
Le séminaire où il a
trouvé refuge est à son tour en partie anéanti en mars 1944. La ville subit
deux nouvelles vagues de bombardiers en septembre, sept en octobre. De
150 000 habitants, elle n’en compte plus alors que 25 000, et ce
n’est pas fini. Janvier et février 1945, trois alertes aériennes par
jour ; le 25 mars, un dernier grand bombardement achève de détruire ce qui
restait ; la population a dû trouver refuge dans les campagnes
environnantes ou ailleurs dans le pays.
Lui parcourt toutes les
paroisses, réconforte, aide autant qu’il le peut, mais dans des conditions
impossibles, tous les moyens de communication ayant disparu. Il apprend
l’arrestation de son frère et sa déportation, mais il en reviendra vivant,
tandis que plusieurs de ses beaux-frères et neveux officiers seront tués sur le
front de l’Est.
Au grand pèlerinage
marial du 4 juillet à Notre-Dame de Telgte, il rappelle à l’encontre de la
propagande nazie, la nécessité de ne pas se venger, ainsi que la valeur du
sacrifice rédempteur. Il faut unir ses souffrances au Christ pour l’expiation
de nos péchés, pour le salut de la patrie et pour obtenir d’être préservé du
communisme.
DÉFENSEUR
DE SON PEUPLE CONTRE LES ALLIÉS
Quand les Anglais
arrivent en Westphalie, ils s’attendaient à être accueillis en libérateurs
par le Lion de Münster. Il n’en est rien : à leur tour, ils se
heurtent à sa droiture.
Devant la mauvaise
conduite de soldats alliés vis-à-vis de la population, la voix de l’évêque
s’élève pour prendre sa défense contre les pillages, les viols, la destruction des
denrées, la confiscation du matériel agricole. Il leur rappelle aussi que
nombre de jeunes soldats ont été enrôlés de force dans les S. S., qu’ils
méritent de meilleurs traitements.
Convoqué par les
autorités britanniques, il leur rétorque : « Vous avez aussi, en tant
que force occupante, des devoirs, et si vous ne les remplissez pas, j’agirai
comme j’ai agi contre les injustices et la barbarie du national-socialisme. »
On le laisse repartir,
mais il n’aura plus accès aux autorités occupantes. Il en souffre, car cela le
prive de pouvoir venir en aide efficacement aux malheureux qui continuent à
s’adresser à lui.
CARDINAL
DE LA SAINTE ÉGLISE
Le 25 décembre 1945, Rome
annonce la création de trente-deux cardinaux, parmi lesquels Mgr von Galen. Le
21 février 1946, les 50 000 personnes qui assistent à la cérémonie à
Saint-Pierre de Rome ne font attention qu’à lui, à cause de sa taille certes,
mais surtout de sa réputation.
De retour en Allemagne le
7 mars, il prend quelques jours de repos chez son frère, où il commence à
éprouver des maux de ventre. Le 15 mars, il se rend aux pieds de Notre-Dame de
Telgte, où il est accueilli avec un enthousiasme indescriptible par la foule
qui, le lendemain, l’accompagne triomphalement à Münster en ruines. Devant ce
qui reste de sa cathédrale, il donne ce qui sera son dernier sermon.
Car ses souffrances ne
font qu’augmenter. Hospitalisé le 19 mars, il est opéré pour une péritonite, à
peu près sans anesthésie. Après deux jours d’agonie, presque continuellement
occupés par la prière, il s’éteint doucement.
Devenu évêque neuf mois
après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, il est décédé neuf mois après lui.
Tels furent la vie, le
combat et la mort d’un évêque qui avait la stature des « défenseurs de la
cité », à la fin de l’Empire romain, sauvant leur peuple de la barbarie,
toujours au nom du Christ, pour les garder sur le chemin du Ciel.
C’est ce type d’évêque
que Vatican II et le MASDU ont fait disparaître. Il y a certes aujourd’hui des
évêques qui embrassent la fameuse « option pour les pauvres », mais
ils ne se préoccupent pas plus du salut des âmes de leurs brebis que de celles
des oppresseurs. Ils ne servent plus le Christ, mais leur utopie.
Il y a surtout désormais
des évêques silencieux qui préfèrent taire le nom de Dieu, comme le reconnaît
sans ambages Mgr Blanchet, archevêque émérite de Rimouski et toujours en charge
des questions d’éthique au sein de notre épiscopat : « Vous l’aurez
remarqué, mes réflexions ne sont pas fondées sur la foi chrétienne. Il me
paraît plus fécond d’utiliser une approche laïque, qui permet de participer à
part entière aux débats publics. Une approche croyante risquerait d’isoler ses
adeptes et d’être ignorée. »
L’approche croyante de
Mgr von Galen, au risque d’être envoyé en camp de concentration, a certes été
ignorée d’Hitler, mais elle a maintenu l’autorité de l’Église et elle a
encouragé les catholiques à garder fermement la foi nécessaire au salut.
Prions la Sainte Vierge
pour que, triomphant du cœur du Saint-Père, Elle nous redonne un épiscopat
exemplaire en qui tous reconnaîtront de vrais et bons pasteurs.
LA RENAISSANCE CATHOLIQUE,
N° 252 – Avril 2020. Rédaction : Maison Sainte-Thérèse
Blessed Clemens
August von Galen
Also
known as
Lion of Münster
Profile
Born to one of the
oldest German noble
families. Ordained on 28
May 1904 at Münster, Germany.
Chosen bishop of Münster on 5
September 1933.
Fiercely anti-Communist,
and an outspoken opponent of the Stalinist regime. A strong nationalist who
loved his homeland, his was known for his opposition to the Nazis, their
programs and policies. He was a key opponent in the fight to end the Nazi
program of “euthanasia“,
the murder of the old,
the crippled,
the ill.
Created Cardinal–Priest of
San Bernardo alle Terme on 18
February 1946.
Born
16
March 1878 at
Dinklage Castle, Lower Saxony, Germany
22
March 1946 at Münster,
North Rhine-Westphalia, Germany of
natural causes
interred in
the cathedral of Münster
20
December 2003 by Pope John
Paul II (decree of heroic
virtues)
9
October 2005 by Pope Benedict
XVI
recognition celebrated
by Cardinal Saraiva
Martins at Saint Peter’s Basilica, Rome, Italy
the beatification miracle involved
Hendrikus Nahak, a 16-year old Indonesian whose life was threatened by a
particularly dangerous form of appendicitis in 1995 who
was healed after
his nurse called
on Cardinal von
Galen to intercede on the boy‘s
behalf
Additional
Information
other
sites in english
American Catholic: Von Galen Contra the Swastika
American Catholic: Von Galen on Martyrdom
Cardinal
Clemens August von Galen Approved by Pope John Paul II for Beatification
Sermon Against
Euthanasia, by Blessed Clemens, 3
August 1941
Sermon
Against the Gestapo, by Blessed Clemens, 13
July 1941
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Readings
nec laudibus, nec timore (neither
praise nor fear) – Blessed Clemens’
motto for his ministry
MLA
Citation
“Blessed Clemens August
von Galen“. CatholicSaints.Info. 11 January 2022. Web. 7 April 2022. <https://catholicsaints.info/blessed-clemens-august-von-galen/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-clemens-august-von-galen/
Denkmal für Bischof Clemens August von Galen mit Portraitbüste im Doms zu Münster/Westfalen, Deutschland
Clemens
August von Galen - memorial bust in St. Paul's Cathedral (Münster)
Bl. Clemens August von
Galen
Bishop of Münster
(1933-1946 Cardinal)
Clemens August von
Galen was born on 16 March 1878 in Dinklage Castle, Oldenburg, Germany,
the 11th of 13 children born to Count Ferdinand Heribert and Elisabeth von Spee.
His father belonged to
the noble family of Westphalia, who since 1660 governed the village of
Dinklage. For over two centuries his ancestors carried out the inherited office
of camerlengo of the Diocese of Münster.
Clemens August grew up in
Dinklage Castle and in other family seats. Due to the struggle between Church
and State, he and his brothers were sent to a school run by the Jesuits in
Feldkirch, Austria.
He remained there until
1894, when he transferred to the Antonianum in Vechta. After graduation, he
studied philosophy and theology in Frebur, Innsbruck and Münster, and was
ordained a priest on 28 May 1904 for the Diocese of Münster by Bishop Hermann
Dingelstadt.
Parish priest, concern
for poor
His first two years as a
priest were spent as vicar of the diocesan cathedral where he became chaplain
to his uncle, Bishop Maximilian Gerion von Galen.
From 1906 to 1929, Fr von
Galen carried out much of his pastoral activity outside Münster: in 1906
he was made chaplain of the parish of St Matthias in Berlin-Schönberg; from
1911 to 1919 he was curate of a new parish in Berlin before becoming parish
priest of the Basilica of St Matthias in Berlin-Schönberg, where he served for
10 years; here, he was particularly remembered for his special concern for the
poor and outcasts.
In 1929, Fr von Galen was
called back to Münster when Bishop Johannes
Poggenpohl asked him to serve as parish priest of the
Church of St Lambert.
"Nec laudibus, nec
timore'
In January 1933, Bishop
Poggenpohl died, leaving the See vacant. After two candidates refused, on 5
September 1933 Fr Clemens was appointed Bishop of Münster by Pope Pius XI.
On 28 October 1933 he was
consecrated by Cardinal Joseph Schulte, Archbishop of Cologne; Bishop von Galen
was the first diocesan Bishop to be consecrated under Hitler's regime.
As his motto, he chose
the formula of the rite of episcopal consecration: "Nec
laudibus, nec timore" (Neither praise nor threats will distance me
from God).
Throughout the 20 years
that Bishop von Galen was curate and parish priest in Berlin, he wrote on
various political and social issues; in a pastoral letter dated 26 March 1934,
he wrote very clearly and critically on the "neopaganism of the national
socialist ideology".
Due to his outspoken
criticism, he was called to Rome by Pope Pius XI in 1937 together with the
Bishop of Berlin, to confer with them on the situation in Germany and speak of
the eventual publication of an Encyclical.
On 14 March 1937 the
Encyclical "Mit brennender Sorge" (To the Bishops of
Germany: The place of the Catholic Church in the German Reich) was published.
It was widely circulated by Bishop von Galen, notwithstanding Nazi opposition.
"Lion of Munster'
In the summer of 1941, in
answer to unwarranted attacks by the National Socialists, Bishop von Galen
delivered three admonitory sermons between July and August. He spoke in his old
parish Church of St Lambert and in Liebfrauen-Ueberlassen Church, since the
diocesan cathedral had been bombed.
In his famous speeches,
Bishop von Galen spoke out against the State confiscation of Church property
and the programmatic euthanasia carried out by the regime.
The clarity and
incisiveness of his words and the unshakable fidelity of Catholics in the
Diocese of Münster embarrassed the Nazi regime, and on 10 October 1943 the
Bishop's residence was bombed. Bishop von Galen was forced to take refuge in
nearby Borromeo College.
From 12 September 1944
on, he could no longer remain in the city of Münster, destroyed by the war; he
left for the zone of Sendenhorst.
In 1945, Vatican Radio
announced that Pope Pius XII was to hold a Consistory and that the Bishop of
Münster was also to be present.
Creation of a Cardinal
After a long and
difficult journey, due to the war and other impediments, Bishop von Galen
finally arrived in the "Eternal City". On 21 February 1946 the
Public Consistory was held in St Peter's Basilica and Bishop von Galen was
created a Cardinal.
On 16 March 1946 the
68-year-old Cardinal returned to Münster. He was cordially welcomed back by the
city Authorities and awarded honorary citizenship by the burgomaster.
On the site of what
remained of the cathedral, Cardinal von Galen gave his first (and what would be
his last) discourse to the more than 50,000 people who had gathered, thanking
them for their fidelity to the then-Bishop of Münster during the National
Socialist regime. He explained that as a Bishop, it was his duty to speak
clearly and plainly about what was happening.
No one knew that the
Cardinal was gravely ill, and when he returned to Münster on 19 March 1946 he
had to undergo an operation.
Cardinal von Galen died
just three days later, on 22 March. He was buried on 28 March in the Ludgerus
Chapel, which has become a place of pilgrimage to this defender of the faith in
the face of political oppression.
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20051009_von-galen_en.html
Statue de Clemens August Graf von Galen à Münster.
Bodenplatte am Dankmal von Clemens August Graf von Galen am nordöstlichen Ende des Domplatzes in Münster
Blessed Clemens August,
Graf von Galen, (born March 16, 1878, Dinklage, Oldenburg, Ger.—died
March 22, 1946, Münster, W.Ger.), Roman Catholic bishop of Münster,
Ger., who was noted for his public opposition to Nazism.
Galen was ordained in
1904 in Münster, where, as a priest at St. Lambert’s, he published his Die
Pest des Laizismus und ihre Erscheinungsformen (1932; “The Plague of
Laicism and Its Manifestations”), deploring what he deemed the godlessness of
post-World War I Germany. He
was made bishop of Münster in 1933. At first Galen hoped that the Nazis would
restore Germany to the position of respect that it lost in World War I. But,
disenchanted with the anti-Catholic propaganda and racism of Adolf
Hitler’s regime, Galen soon became a powerful critic of the Nazis.
His opposition to the
Nazis, particularly their racism and totalitarianism, began on Easter 1934 and
continued unabated. He frequently complained directly to Hitler when he felt
the German dictator had violated the concordat he had signed in 1933 with the Vatican.
When in November 1936 the Oldenburg Nazis removed all crucifixes from the
schools, Galen’s protest sparked a public demonstration, and the order was
canceled. In July and August 1941 Galen preached against the general
lawlessness of the Gestapo, the
confiscation of religious property, and the T4
Program instituted by Hitler in 1939—a program involving the
systematic murder of more than 70,000 sick, elderly, mentally retarded,
physically infirm, emotionally distraught, and disabled Germans, who were an
embarrassment to the myth of Aryan supremacy. In part because of Galen’s public
protest, this program was formally halted, though it continued clandestinely.
Documents discovered
later showed that the Nazis were close to a decision to hang Galen but decided
to wait until they achieved a victory in World
War II. Galen was named a cardinal on
Feb. 18, 1946. On Oct. 9, 2005, he was beatified by the church, largely because
of his role in opposing the T4
Program.
SOURCE : http://www.britannica.com/EBchecked/topic/223894/Blessed-Clemens-August-Graf-von-Galen
Detail vom Grab von Bischof Clemens August Kardinal Graf von Galen in der Ludgeruskapelle des Doms zu Münster/Westfalen, Deutschland
SERMON DELIVERED BY
BISHOP CLEMENS AUGUST COUNT OF GALEN
ON JULY 13, 1941
AT THE CHURCH OF ST.
LAMBERT, MUENSTER
My dear Catholics of St.
Lambert:
Today I had intended to
speak my personal episcopal message from the pulpit of the town and market
church concerning the events of the past week, and especially to express my
very deep sympathy to my former congregation. The devastation and losses have been
particularly great in certain parts of the parish of St. Lambert's, though also
in other parts of the town. I hope that some of the distress will be alleviated
by the efforts of the municipal and state authorities and also by your
brotherly love and the results of today's collections for the Charitable Fund
and the Parish charity.
I had made up my mind to
speak a few words about the purpose of these visitations, how God tries by this
means to call us back to Himself. God wants to call Munster to him. How truly
our forefathers were at home with God and in God's holy Church! How entirely
their lives were borne up by faith in God, led by the fear and the love of God,
public life as well as family and society life! Has it been thus in our own
days? God wants to fetch Munster home to Himself!
I had meant to speak to
you on these lines today but I must leave that aside now, for I find it
necessary to speak here publicly for another matter, a terrible occurrence
which overtook us yesterday at the end of this week of horror.
The whole of Munster is
still beneath the shadow of the terrible devastation which the outside enemy
and opponent in war has caused us during the past week, and yesterday, on July
12, 1941, the secret Police took possession of the two settlements of the
Society of Jesus, the Jesuit Order in our town, Haus Sentmaring on the
Weselerstrasse, and the Ignatiushaus in the Konigstrasse, drove the inmates out
of their property, forced the priests and brothers immediately on the same day
to leave not only our town, but also the provinces of Westphalia and Rhineland.
And the same hard fate was yesterday imposed also on the Sisters in the
Steinfurtherstrasse. Their house too was confiscated and they must leave
Westphalia and Munster by 6 this evening. The houses and properties of the
Order with inventory were taken over for the "Gauleitung" of Northern
Westphalia.
So now the storming of
the monasteries, which has already raged long in the Ostmark, in South Germany,
in the newly acquired territories, in the Warthegau, in Luxemburg, in Lorraine
and in other parts of the country, has broken out here in Westphalia. We must
expect such alarming items of news to pile up in the next few days, when one
monastery after another is confiscated by the Gestapo, when its inmates, our
brothers and sisters, children of our families, faithful German citizens, are
thrown into the streets like worthless rascals, chased from the country like
criminals, and at that time when all the trembles before new night attacks
which kill us all, which can make every one of us homeless refugees; then
innocent, highly respected men and women beloved by many are driven out of
their modest possessions, and German citizens, fellow townsmen in Munster, are
turned into homeless refugees.
Why? I was told: for
state-political reasons! No further reasons were given. Not one inhabitant of
these monasteries has been accused of any offense, or brought before law or
condemned. And if any one were guilty, then let him be brought before the law. But
should the innocent also be punished?
I ask you, before those
whose eyes the Jesuit brothers and the sisters of the Immaculate have for years
led their quiet lives devoted only to the honour of God and the welfare of
their fellow human beings: who thinks these men and women guilty of any
punishable offense? Who dares to bring an accusation against them? Let him who
dares, prove it. Not even the Gestapo has brought such an accusation, let alone
a court of justice. I bear witness here publicly as Bishop to whom is entrusted
the supervision of the Orders, that I have the greatest respect for the quiet,
unassuming Missionary Sisters of Wilkinhege who are today being driven out.
They were founded by my very honored episcopal friend and fellow countryman the
Bishop Amandus Bahlmann, who started the Order mainly for the Mission in
Brazil, in which he, earning the gratitude of Germans in Brazil, worked
untiringly up to the time of his death three years ago.
I bear witness as a
German man and as bishop that I have the greatest respect and admiration for
the Jesuit Order which I have known from my earliest youth and for 50 years
from close observation; that I shall be bound to the Society of Jesus, my
teachers and friends, in love and gratitude until my last breath, and that I
have an even greater admiration for them now in this moment when Christ's
prophecy to His disciples is again being fulfilled: "As they have
persecuted me, so they will persecute you also. If you were of this world, the
world would love its own, but because you are not of this world, but I have
chosen you from the world, [sic] therefore the world hates you."
So I greet you with deep
love from this place in the name of all faithful Catholics of the town of
Munster and the Bishopric of Munster, as those chosen by Christ and hated by
the world, as you go out into undeserved banishment.
May God reward them for
all the good they have done for us! May God not punish us and our town for the
unjust treatment and banishment which has been meted out to his disciples. May
almighty God bring back our beloved brothers and sisters.
My dear diocesans!
Because of the terrible visitations which have come upon us through enemy
attacks, I meant to be silent in public over other recent measures taken by the
Gestapo, which call for my public protest. But if the Gestapo takes no
consideration for the events which make hundreds of our fellow citizens
homeless, if just at this time they continue to throw innocent citizens into
the streets and drive them from the country, then I can no longer hesitate to
utter my just protest and earnest warning.
Often in recent times we
have had the experience that Gestapo robbed innocent and highly respected
Germans of their freedom without any sentence, drove them out of their homes
and interned them somewhere. Within the last few weeks two of my closest
advisors, members of the Chapter of our Cathedral, were suddenly fetched from
their homes, taken away from Munster and banished to far away places where they
were told to stay permanently. I have had no answer whatsoever to my protests
to the Minister of State. But this much could be established by means of
telephone inquiries from the Gestapo: there is no suspicion or accusation of
any punishable act on the part of either of the members of the Cathedral
Chapter. They have been punished by banishment without any guilt on their part,
without any accusation or the possibility to defend themselves.
Christians, listen
carefully! It has been officially confirmed to us that no accusation of any
punishable act is made against the members of the Chapter, Vorwerk and
Echelmeyer.. They have done nothing punishable, and yet they are punished with
banishment.
And why? Because I have
done something which did not please the Government. At the four appointments to
the Cathedral Chapter in the last two years the Government informed me in three
instances that the nominations were not acceptable. Because according to the
Prussian Concordat of 1929 intervention on the part of the Government is specifically
excluded, I completed the nominations in two out of the four cases. If it is
thought that I have acted against the law, let me be brought before the law. I
am certain that no independent German Court will be able to condemn me for my
actions in filling the vacancies.
Is it for this reason
that not a court of justice but the Gestapo, whose activities in Germany
are unfortunately not subject to any legal examination, have been used? Every
German citizen is entirely unprotected and defenceless in face of the physical
superiority of the Gestapo- entirely defenceless and unprotected. That is a
thing that my fellow Germans have discovered in recent years, as for instance
our beloved teacher of religion, Friedrichs, who is held captive without trial
and without sentence. Thus the two gentlemen of the Chapter who are in exile
and thus also the members of our Orders, who yesterday and today have suddenly
been driven out of their property and out of town and country.
No one of us is sure,
however faithful and conscientious a citizen he may be and however convinced he
may be of his own innocence, that he will not one day be fetched from his home,
deprived of his liberty and locked up in the cellars and concentration camps of
the Gestapo.
I am quite clear about
that, it may happen to me, today, any day. Because I shall then no longer
be able to speak publicly, I want today to give a public warning against
continuing on this path which, according to my firm conviction, will bring
God's judgment on humanity and will lead to misery and destruction for our
people and our country.
If I protest against
these measures and punishments by the Gestapo, if I publicly demand an end to
these conditions and a juridical examination or the withdrawal of these Gestapo
measures, then I am only doing what the Governor General, Minister of State Dr.
Frank, did when he wrote in February of this year in the publication of the
Academy for German Justice-- "We want that dependable balance of internal
order which will not allow the penal code to be debased to absolute
authoritarianism of the power to prosecute against the accused who is already
condemned from the beginning and deprived of every means of defence. The law
must give the individual the legal possibility of defence, of explaining the
circumstances of the deed and thereby of security against arbitrariness and
injustice... otherwise it is better not to speak of a penal code, but of penal
force. It is impossible to combine the idea of the Building of Justice with
that of condemnation without any manner of defence... It is our task, like
others, to represent authority in every form, and to give expression to the
fact that we have to defend courageously the authority of justice as an
important part of a lasting power." Thus wrote the Minister of State, Dr.
Hans Frank.
I am fully aware that I,
as bishop and as exponent and defender of divinely appointed justice and moral
order, which gives to each individual those original rights and that liberty
before which it is God's will that all human opposition must cease; that I,
like Minister Frank, am called to defend courageously the authority of justice
and to condemn the undefended condemnation of innocent people as an injustice
that cries out to Heaven.
Christians! The
imprisonment of many innocent people without the opportunity of defence and
without a court sentence; the case of two members of the Cathedral Chapter who
have been deprived of their liberty; the dissolution of the monasteries and the
banishment of the innocent members of their orders, our brothers and sisters;
all these things cause me today to recall publicly the old truth:
"Justitia est fundeamentum regnorum", justice is the only secure
foundation of every form of government.
The right to live, to be
unmolested, the right to liberty is an indispensable part of every ordered
community life. Certainly the State is justified in limiting this right of its
citizens by way of punishment; but this authority the State only has vis-à-vis
offenders against the law whose guilt can be proved by means of impartial legal
proceedings. The state which oversteps this divinely willed limit and allows or
causes the punishment of innocent people, undermines its own authority and
every regard for its sovereignty in the minds of the citizens.
Unfortunately during the
last few years we have repeatedly had to observe that more or less heavy
penalties, mostly in the form of deprivation of liberty, were imposed without
any crime having been proved against the victims by a regular legal procedure,
and without their being given the opportunity to defend their rights or to
prove their innocence.
How many Germans are
languishing in police detention or concentration camps, who were ejected from
their homes, who were never condemned by a public court or who, after being
acquitted by a court or after serving the sentence imposed by the court, have
again been taken into custody by the Gestapo and held captive. How many have
been driven out of their home and out of the place where they work! I recall
again the Reverend Bishop of Rottenburg, Johannes Baptista Sproll, an old man
of 70 years, who recently had to celebrate his 25-years jubilee as bishop far
from his diocese, because three years ago the Gestapo turned him out of his
bishopric. I mention once more the two members of our Cathedral Chapter, the
Reverend Gentlemen Vorwerk mad Echelmeyer. I recall our most honoured teacher
of religion, Friedrichs, who is languishing in a concentration camp. I will
refrain from mentioning any further names today. The name of an evangelical
man, who risked his life for Germany as a German officer and submarine
commander during the World War, and who has for years been deprived of his
liberty, is well known to all of you, and we have the greatest regard for the
bravery and religious courage of this noble German. (Pastor Niemoller is
meant-remark of the copier.)
From this example you can
see, my Christians, that it is not merely a Catholic concern about which I
speak to you publicly today, but a Christian, yes a human and national, a
religious matter.
"Justice is the
foundation of States"! We observe with great sorrow today how the
foundation is being shaken, how justice, how natural and Christian virtue,
indispensable for the ordered existence of every human community, is not being
preserved and held up unmistakably recognizable for all. Not only because of
the rights of the church, not only for the right of human personality, but also
for love of our nation and in deep concern for our country, we ask, we demand:
"Justice"! Who would not fear for the existence of a house when he
sees the foundations being undermined?
"Justice is the
foundation of states"! Only when the possessors of state power bow in
reverence before the royal majesty of Justice and use the sword of retribution
only in the service of Justice; only then can the power of the State stand with
sincerity and the chance of lasting success before the illegal use of force by
those who are accidentally the stronger, before the suppression of the weaker
and their debasement to unworthy servitude.
That holder of office
will be able to count on an honest following and the free service of honorable
men, whose measures and Judgments prove themselves in the light of unbiased
opinion to be far from all arbitrariness and weighed by the incorruptible
scales of Justice. Therefore the practice of condemnation and punishment
without the chance of defence, without sentence, "the undefended damnation
of those who are already condemned beforehand", as Minister of State Frank
called it, creates a feeling of being without rights, and a mental attitude of
fearfulness and servile cowardice, which in the long run must ruin the
character of a nation and tear up its feeling of unity.
This is the conviction
and the sorrow of all right-minded German men and women. This was openly and
courageously expressed by a high official of the law in the year 1937 in the
"Reichsverwaltungsblatt". He wrote: - "The greater the absolute
power of an authority, the greater is the need for a guarantee of unimpeachable
dealings; because errors are felt more heavily, and the danger of arbitrariness
and wrong use is greater. If recourse to administrative Justice is excluded,
there must in every case be a regular way for unbiased control, so that there
can be no feeling of lack of rights, which in any case would be bound in the
long run to harm the feeling of national unity.
This recourse to
administrative Justice is excluded in the penal measures of the Gestapo. As
none of us know of any means for the unbiased control of the measures taken by
the Gestapo, of their limitations of liberty, their prohibitions of residence,
their arrests and their imprisonment of German citizens in concentration camps,
therefore in the furthest parts of the German nation a feeling of lack of
rights, yes, of cowardly fear, has already taken hold, which is causing great
harm to German national unity.
The obligations of my
episcopal office to protect moral order, and the obligation of the oath which I
took before God and the representative of the Reich Government in which I
promised to prevent with all my power any harm which might threaten the German
State, force me in face of the deeds of the Gestapo to pronounce this fact in a
public warning.
My Christians: It may be
said against me that by this frank speech I am weakening the internal Front of
the German people now in this time of war. In reply I state: It is not I who
am the cause of any weakening of the internal front, but those who, regardless
of war, regardless of external tribulation, here in Munster at the end of a
terrible week of grim enemy attacks, impose heavy punishment on innocent
citizens without sentence and without the chance to defend themselves, robbing
our fellow-countrymen, our brothers and sisters, of their property, throwing
them into the street and hunting them from the country! They destroy
the security of right, they undermine the consciousness of
right, they destroy faith in the government of our State! I therefore,
in the name of the upright German people, in the name of the Majesty of
Justice, in the interests of peace and the unity of the internal front, raise
my voice; therefore I call aloud as a German man, as an honourable citizen, as
representative of the Christian religion, as a Catholic bishop:
We demand Justice!
If this call remains
unheard, then the reign of Queen Justice will not be restored, then our German
nation and country will go to pieces through inner putrefaction and rotting, in
spite of the heroism of our soldiers and their glorious victories!
Let us pray for all who
are in need, especially for the exiled members of our Religious Orders, for our
town of Munster, that God may withhold further trials from us, for our German
nation and country and for its Leader-
Our Father
SOURCE : http://www.priestsforlife.org/preaching/vongalen07-13.htm
Stele
mit der Inschrift "mutig sein", einer dem Kardinal Clemens August
Graf von Galen zugeschriebenen Tugend. Die Stele ist am Beginn des
Kardinalswegs aufgestellt, einem 24,1 km langen Pilgerweg, der zum Gedenken an
den seliggesprochenen Kardinal im Oktober 2018 eingeweiht wurde. Der Weg führt
durch den Landkreis Vechta (Niedersachsen) vom ehemaligen Priorat St. Benedikt
(heute Hotel Kloster Damme) über Holdorf zur Burg Dinklage, dem Geburtsort
Kardinal von Galens.
Sermon Delivered by Bishop Clemens August Count of
Galen on August 3, 1941
The Third Sermon, preached in the Church of St.
Lambert's on August 3rd, 1941,in which
the Bishop attacks the Nazi practice of euthanasia and
condemns the ‘mercy killings’
taking place in his own diocese. Note: Some words were
printed in boldface by this website.
My Beloved Brethren,
In today's Gospel we read of an unusual event: Our
Saviour weeps. Yes, the Son of God sheds tears. Whoever weeps must be either in
physical or mental anguish. At that time Jesus was not yet in bodily pain and
yet here were tears. What depth of torment He must have felt in His heart and
Soul, if He, the bravest of men, was reduced to tears. Why is He weeping? He is
lamenting over Jerusalem, the holy city He loved so tenderly, the capital of
His race. He is weeping over her inhabitants, over His own compatriots because
they cannot foresee the judgment that is to overtake them, the punishment which
His divine prescience and justice have pronounced. ‘Ah, if thou too couldst
understand, above all in this day that is granted thee, the ways that can bring
thee peace!’ Why did the people of Jerusalem not know it? Jesus had given them
the reason a short time before. ‘Jerusalem, Jerusalem . . . how often have
I been ready to gather thy children together, as a hen gathers her chickens
under her wings; and thou didst refuse it! I your God and your King wished it,
but you would have none of Me. . . .’ This is the reason for the tears of
Jesus, for the tears of God. . . . Tears for the misrule, the injustice and
man's willful refusal of Him and the resulting evils, which, in His divine
omniscience, He foresees and which in His justice He must decree. . . . It is a
fearful thing when man sets his will against the will of God, and it is because
of this that Our Lord is lamenting over Jerusalem.
My faithful brethren! In the pastoral letter drawn up
by the German Hierarchy on the 26th of June at Fulda and appointed to be read
in all the churches of Germany on July 6th, it is expressly stated: ‘According
to Catholic doctrine, there are doubtless commandments which are not binding
when obedience to them requires too great a sacrifice, but there are sacred
obligations of conscience from which no one can release us and which we must
fulfil even at the price of death itself. At no time, and under no
circumstances whatsoever, may a man, except in war and in lawful defence, take
the life of an innocent person.’
When this pastoral was read on July 6th I took the
opportunity of adding this exposition:
For the past several months it has been reported that,
on instructions from Berlin, patients who have been suffering for a long
time from apparently incurable diseases have been forcibly removed from homes
and clinics. Their relatives are later informed that the patient has died, that
the body has been cremated and that the ashes may be claimed. There is little
doubt that these numerous cases of unexpected death in the case of the insane
are not natural, but often deliberately caused, and result from the belief that
it is lawful to take away life which is unworthy of being lived.
This ghastly doctrine tries to justify the murder of
blameless men and would seek to give legal sanction to the forcible killing of
invalids, cripples, the incurable and the incapacitated. I have discovered that
the practice here in Westphalia is to compile lists of such patients who are to
be removed elsewhere as ‘unproductive citizens,’ and after a period
of time put to death. This very week, the first group of these patients has
been sent from the clinic of Marienthal, near Münster.
Paragraph 21 of the Code of Penal Law is still valid.
It states that anyone who deliberately kills a man by a premeditated act will
be executed as a murderer. It is in order to protect the murderers of these
poor invalids—members of our own families—against this legal punishment, that
the patients who are to be killed are transferred from their domicile to some
distant institution. Some sort of disease is then given as the cause of death,
but as cremation immediately follows it is impossible for either their families
or the regular police to ascertain whether death was from natural causes.
I am assured that at the Ministry of the Interior and
at the Ministry of Health, no attempt is made to hide the fact that a great
number of the insane have already been deliberately killed and that many more
will follow.
Article 139 of the Penal Code expressly lays down that
anyone who knows from a reliable source of any plot against the life of a man
and who does not inform the proper authorities or the intended victim, will be
punished. . . .
When I was informed of the intention to remove
patients from Marienthal for the purpose of putting them to death I addressed
the following registered letter on July 29th to the Public Prosecutor, the
Tribunal of Münster, as well as to the Head of the Münster Police:
‘I have been informed this week that a considerable
number of patients from the provincial clinic of Marienthal are to be
transferred as citizens alleged to be "unproductive" to the
institution of Richenberg, there to be executed immediately; and that according
to general opinion, this has already been carried out in the case of other
patients who have been removed in like manner. Since this sort of procedure is
not only contrary to moral law, both divine and natural, but is also punishable
by death, according to Article 211 of the Penal Code, it is my bounden
obligation in accordance with Article 139 of the same Code to inform the
authorities thereof. Therefore I demand at once protection for my fellow
countrymen who are threatened in this way, and from those who purpose to
transfer and kill them, and I further demand to be informed of your decision.’
I have received no news up till now of any steps taken
by these authorities. On July 26th I had already written and dispatched a
strongly worded protest to the Provincial Administration of Westphalia which is
responsible for the clinics to which these patients have been entrusted for
care and treatment. My efforts were of no avail. The first batch of innocent
folk have left Marienthal under sentence of death, and I am informed that no
less than eight hundred cases from the institution of Waestein have now gone.
And so we must await the news that these wretched defenceless patients will
sooner or later lose their lives. Why? Not because they have committed crimes
worthy of death, not because they have attacked guardians or nurses as to cause
the latter to defend themselves with violence which would be both legitimate
and even in certain cases necessary, like killing an armed enemy soldier in a
righteous war.
No, these are not the reasons why these unfortunate
patients are to be put to death. It is simply because that according to
some doctor, or because of the decision of some committee, they have no longer
a right to live because they are ‘unproductive citizens’. The opinion is
that since they can no longer make money, they are obsolete machines,
comparable with some old cow that can no longer give milk or some horse that
has gone lame. What is the lot of unproductive machines and cattle? They are
destroyed. I have no intention of stretching this comparison further. The case
here is not one of machines or cattle which exist to serve men and furnish them
with plenty. They may be legitimately done away with when they can no longer
fulfil their function. Here we are dealing with human beings, with our
neighbours, brothers and sisters, the poor and invalids . . .
unproductive—perhaps! But have they, therefore, lost the right to live? Have
you or I the right to exist only because we are ‘productive’? If the
principle is established that unproductive human beings may be killed, then God
help all those invalids who, in order to produce wealth, have given their all
and sacrificed their strength of body. If all unproductive people may thus be
violently eliminated, then woe betide our brave soldiers who return home,
wounded, maimed or sick.
Once admit the right to kill unproductive persons . .
. then none of us can be sure of his life. We shall be at the mercy of any
committee that can put a man on the list of unproductives. There will be no
police protection, no court to avenge the murder and inflict punishment upon
the murderer. Who can have confidence in any doctor? He has but to certify his
patients as unproductive and he receives the command to kill. If this dreadful doctrine
is permitted and practised it is impossible to conjure up the degradation to
which it will lead. Suspicion and distrust will be sown within the family
itself.A curse on men and on the German people if we break the holy commandment
‘Thou shalt not kill’ which was given us by God on Mount Sinai with
thunder and lightning, and which God our Maker imprinted on the human
conscience from the beginning of time! Woe to us German people if we not only
licence this heinous offence but allow it to be committed with impunity!
I will now give you a concrete example of what is
taking place here. A fifty-five-year-old peasant from a country parish near
Münster—I could give you his name—has been cared for in the clinic of
Marienthal for some years suffering from some mental derangement. He was not
hopelessly mad, in fact he could receive visitors and was always pleased to see
his family. About a fortnight ago he had a visit from his wife and a soldier
son who was home on leave from the front. The latter was devoted to his sick
father. Their parting was sad, for they might not see each other again as the
lad might fall in battle. As it happens this son will never set eyes on his
father again because he is on the list of the ‘unproductives’. A member of the
family who was sent to see the father at Marienthal was refused admission and
was informed that the patient had been taken away on the orders of the Council
of Ministers of National Defence. His whereabouts was unknown. The family would
receive official notification in due course. What will this notice contain?
Will it be like all the others, namely that the man is dead and that the ashes
of his body will be sent on the receipt of so much money to defray expenses?
And so the son who is now risking his life at the front for his German
compatriots will never again see his father. These are the true facts and the
names of all those concerned are available.
‘Thou shalt not kill.’ God engraved this commandment
on the souls of men long before any penal code laid down punishment for murder,
long before any court prosecuted and avenged homicide. Cain, who killed his
brother Abel, was a murderer long before courts or states came into existence,
and plagued by his conscience he confessed, ‘Guilt like mine is too great to
find forgiveness . . . and I shall wander over the earth, a fugitive; anyone I
meet will slay me.’
Because of His love for us God has engraved these
commandments in our hearts and has made them manifest to us. They express the
need of our nature created by God. They are the unchangeable and fundamental
truths of our social life grounded on reason, well pleasing to God, healthful
and sacred. God, Our Father, wishes by these precepts to gather us, His
children, about Him as a hen shelters her brood under her wings. If we are
obedient to His commands, then we are protected and preserved against the
destruction with which we are menaced, just as the chicks beneath the wings of
the mother. ‘Jerusalem, Jerusalem . . . how often have I been ready to gather
thy children together, as a hen gathers her chickens under her wings; and thou
didst refuse it!’
Does history again repeat itself here in Germany, in
our land of Westphalia, in our city of Münster? Where in Germany and where,
here, is obedience to the precepts of God? The eighth commandment requires
‘Thou shalt not bear false witness against thy neighbour’. How often do we see
this commandment publicly and shamelessly broken? In the seventh commandment we
read, ‘Thou shalt not steal’. But who can say that property is safe when our
brethren, monks and nuns, are forcibly and violently despoiled of their
convents, and who now protects property if it is illegally sequestered and not
given back?
The sixth commandment tells us, ‘Thou shalt not commit
adultery’. Consider the instructions and assurances laid down on the question
of free love and child-bearing outside the marital law in the notorious open
letter of Rudolf Hess, who has since vanished, which appeared in the Press. In
this respect look at the immorality and indecency everywhere in Münster today.
Our young people have little respect for the propriety of dress today. Thus is
modesty, the custodian of purity, destroyed, and the way for adultery lies
open.
How do we observe the fourth commandment which enjoins
obedience and respect to parents and superiors? Parental authority is at a low
ebb and is constantly being enfeebled by the demands made upon youth against
the wishes of the parents. How can real respect and conscientious obedience to
the authority of the State be maintained, to say nothing of the Divine
commandments, if one is fighting against the one and only true God and His
Faith?
The first three commandments have long counted for
nothing in the public life of Germany and here also in Münster . . .. The Sabbath
is desecrated; Holy Days of Obligation are secularized and no longer observed
in the service of God. His name is made fun of, dishonoured and all too
frequently blasphemed. As for the first commandment, ‘Thou shalt not have
strange gods before me’, instead of the One, True, Eternal God, men have
created at the dictates of their whim, their own gods to adore Nature, the
State, the Nation or the Race. In the words of St. Paul, for many their god is
their belly, their ease, to which all is sacrificed down to conscience and
honour for the gratification of the carnal senses, for wealth and ambition.
Then we are not surprised that they should claim divine privileges and seek to
make themselves overlords of life and death.
‘And as He drew near, and caught sight of the city, He
wept over it, and said: "Ah, if thou too couldst understand, above all in
this day that is granted thee, the ways that can bring thee peace! As it is,
they are hidden from thy sight. The days will come upon thee when thy enemies
will fence thee round about, and encircle thee, and press thee hard on every
side, and bring down in ruin both thee and thy children that are in thee, not
leaving one stone of thee upon another; and all because thou didst not
recognize the time of My visiting thee."’
Jesus saw only the walls and towers of the city of
Jerusalem with His human eye, but with His divine prescience He saw far beyond
and into the inmost heart of the city and its inhabitants. He saw its wicked
obstinacy, terrible, sinful and cruel. Man, a transitory creature, was opposing
his mean will to the Will of God. That is the reason why Jesus wept for this
fearful sin and its inevitable punishment. God is not mocked.
Christians of Münster! Did the Son of God in His
omniscience see only Jerusalem and its people? Did He weep only on their
behalf? Is God the protector and Father of the Jews only? Is Israel alone in
rejecting His divine truth? Are they the only people to throw off the laws of
God and plunge headlong to ruin? Did not Jesus, Who sees everything, behold
also our German people, our land of Westphalia and the Lower Rhine, and our
city of Münster? Has He not also wept for us? For a thousand years He has
instructed us and our forbears in the Faith. He has led us by His law. He has
nourished us with His grace and has gathered us to Him as the hen does her
brood beneath its wings. Has the all-knowing Son of God seen that in our own
time He would have to pronounce on us that same dread sentence? ‘Not leaving
one stone of thee upon another; and all because thou didst not recognize the
time of My visiting thee.’ That would indeed be a terrible sentence.
My dearly Beloved, I trust that it is not too late. It
is time that we realized today what alone can bring us peace, what alone can
save us and avert the divine wrath. We must openly, and without reserve, admit
our Catholicism. We must show by our actions that we will live our lives by
obeying God's commandments. Our motto must be: Death rather than sin. By pious
prayer and penance we can bring down upon us all, our city and our beloved
German land, His grace and forgiveness.
But those who persist in inciting the anger of God,
who revile our Faith, who hate His commandments, who associate with those who
alienate our young men from their religion, who rob and drive out our monks and
nuns, who condemn to death our innocent brothers and sisters, our fellow human
beings, we shun absolutely so as to remain undefiled by their blasphemous way
of life, which would lay us open to that just punishment which God must and
will inflict upon all those who, like the thankless Jerusalem, oppose their
wishes to those of God.
O my God, grant to us all now on this very day, before
it is too late, a true realization of the things that are for peace. O Sacred
Heart of Jesus, oppressed even unto tears by the blindness and sins of men,
help us by Thy grace to seek always what is pleasing to Thee and reject what is
displeasing, so that we may dwell in Thy Love and find rest in our
souls. Amen.
Source: The above is from the book, Cardinal von
Galen, by Rev. Heinrich Portmann, translated by R.L. Sedgwick, 1957, pp.
239-246.
SOURCE : http://www.euthanasia.com/galen.html
Cardinal
Clemens August Graf von Galen (1878-1946), Bishop of Münster, castigator of
euthanasia
20.
Todestag von Kardinal Clemens August Graf von Galen (1878–1946)
Cardinal Clemens August von Galen Approved by Pope
John Paul II for Beatification
"a model of fearless opposition to
euthanasia"
VATICAN CITY, December 21, 2004 (LifeSiteNews.com) -
Cardinal Clemens August von Galen, known as the "Lion of Munster",
has been approved by Pope John Paul II for beatification, a step on the road
toward being declared a saint in the Catholic Church.
Cardinal von Galen was best known for his stand
against Hitler which was ignited mainly through his defeat of Hitler's program
of euthanasia for the mentally and physically disabled. The Society for the
Protection of Unborn Children (SPUC) welcomed the announcement of the German
Cardinal's upcoming beatification.
John Smeaton, SPUC national director, commented:
"Cardinal von Galen is a model of fearless opposition to euthanasia, and
we thank the Holy Father for honouring such heroic pro-life witness."
Historians relate that Hitler's eugenics policy called
for euthanasia of those with incurable diseases. By 1940 busloads of
unsuspecting victims were taken to medical centers for extermination.
Then-Bishop von Galen's famous August 3, 1941 sermon against the euthanasia
program is regarded as a turning point in the war.
Using language today's pro-lifers will find very
familiar, Bishop von Galen condemned the attempt "to give legal sanction
to the forceable killing of invalids, cripples, the incurable and the
incapacitated." He said, "Once admit the right to kill unproductive
persons, then none of us can be sure of his life. A curse on men and on the
German people if we break the holy commandment 'Thou shalt not kill'... Woe to
us German people if we not only licence this heinous offence but allow it to be
committed with impunity".
By the end of August the euthanasia program was
cancelled. While Nazi leaders contemplated killing the good bishop, they were
concerned about a public uprising given his vast popularity among the people.
Source: LifeSiteNews.com.
SOURCE : http://www.euthanasia.com/galen2004.html
Beato Clemente Augusto
von Galen Vescovo
Dinklage (Münsterland –
Germania), 16 marzo 1878 - Münster (Germania), 22 marzo 1946
Il cardinale Clemente Augusto von Galen fu profeta di speranza in tempi dolorosi per il popolo tedesco. Dopo aver svolto per diversi anni il ministero parrocchiale, venne nominato vescovo di Münster nel 1933. Riprodusse tra il clero e il popolo l'immagine evangelica del buon Pastore. Lottò apertamente contro gli errori del nazionalsocialismo e contro la violazione dei diritti dell'uomo e della Chiesa. Per il suo coraggio è stato chiamato "il Leone di Münster". Giovanni Paolo II lo ha dichiarato “venerabile” il 20 dicembre 2003. E' stato proclamato beato il 9 ottobre 2005.
Il beato conte Clemens August von Galen nacque il 16 marzo 1878 nel castello di Dinklage presso Oldenburg. Undicesimo di 13 figli, ebbe la fortuna di crescere in una nobile famiglia cristiana, credente e praticante. Frequentò il liceo dei Gesuiti a Feldkirck e conseguì la maturità nel 1896 a Vectha.
Conclusi gli studi a Freiburg (Svizzera), Innsbruck e Münster, Clemens August fu ordinato sacerdote il 28 maggio 1904 a Münster.
Dopo una breve esperienza come vicario capitolare a Münster, venne nominato nel 1906 cappellano della chiesa di San Mattia in Berlino. Ebbe così inizio un periodo che si protrasse per ben 23 anni in cui svolse il suo ministero presbiterale nell’allora capitale prussiana. Dopo alcuni anni come parroco di San Clemente, venne poi trasferito alla chiesa di San Mattia di Berlino–Schöneberg. Con i suoi parrocchiani condivise i difficili anni della Prima Guerra Mondiale, i tumulti del dopoguerra, nonché un certo periodo dell’epoca di Weimer. La situazione della diaspora verificatesi allora nella capitale mise il curato di fronte a gravose esigenze pastorali.
Nel 1929 poi ricevette la nomina a parroco della chiesa di San Lamberto a Münster, ma qui dopo la morte del vescovo Johannes Poggenburg, il conte Von Galen fu eletto alla sede episcopale della città. Il 28 ottobre 1933 ricevette dunque la consacrazione e scelse come motto: “Nec Laudibus, Nec Timore” (non con le lodi né con la minaccia devio dalle vie di Dio).
Sin dalla sua prima lettera pastorale, durante la Quaresima del 1934, il novello vescovo non esitò a smascherare l’ideologia neopagana insita nel nazionalsocialismo. Ancora negli anni seguenti continuò a prendere posizione in favore della libertà della Chiesa e delle associazioni cattoliche e per la salvaguardia dell’insegnamento della religione nelle scuole.
Decisiva si rivelò una sua predica tenuta nel duomo di Xanten nella primavera del 1936, in cui sferrò apertamente alcune pesanti accuse al regime nazionalsocialista: discriminazione, imprigionamento ed addirittura uccisione di cristiani in odio alla loro fede.
Il Papa Pio XI invitò a Roma nel gennaio 1937 molti vescovi, tra i quali appunto monsignor Von Galen, per discutere con loro dell’evolversi della situazione tedesca e per redigere l’enciclica “Mit Brennender Sorge”, in cui si accusò dinnanzi all’opinione pubblica mondiale il crescente regime nazionalsocialista. Eco mondiale trovarono poi anche, quali apici ella sua resistenza, tre prediche tenute dal beato vescovo presso la chiesa di San Lamberto il 13 luglio 1941 ed il 3 agosto 1941, nonché nella chiesa di Nostra Signora in Überwasser in Münster del 20 luglio 1941. In tali occasioni non mancò di denunciare le violazioni compiute dallo Stato e di rivendicare il diritto alla vita, all’inviolabilità ed alla libertà dei suoi fedeli. Condannò inoltre aspramente la teoria dell’uccisione delle vite vite improduttive e senza valore.
Il regime si sentì profondamente colpito nell’intimo ed ipotizzò l’arresto e
l’omicidio di Von Galen. Si temette però che la popolazione cattolica della
diocesi di Münster si fosse prontamente ribellata e si optò allora per
deportare nei campi di concentramento ben 24 sacerdoti secolari e 18 religiosi,
tra i quali poi una decina morirono martiri. Il vescovo si dimostrò angustiato
per questa abominevole sostituzione.
Nei difficili mesi del dopoguerra Clemens August von Galen continuò ad essere
il punto di riferimento di tutti coloro che si trovavano in un qualsiasi stato
di necessità e di precarietà.
Il pontefice Pio XII gli conferì il 18 febbraio 1946 la porpora cardinalizia,
rendendo così omaggio alla condotta intrepida mantenuta durante la dittatura.
Il popolo che gremiva la basilica di San Pietro lo acclamò quale “Leone di
Münster”. Il 16 marzo 1946, al suo ritorno a Münster, il novello cardinale Von
Galen fu accolto da un’immensa folla entusiasta. Davanti alle rovine della
cattedrale distrutta pronunciò il suo ultimo discorso, prima di ammalarsi e di
morire il 22 marzo successivo. Ricevette sepoltura nella Ludgeruskapelle del
duomo distrutto.
Modello di cristiana franchezza, la sua posizione di credente al cospetto di Dio costituì il fondamento della sua intrepida testimonianza dinnanzi agli uomini. L’inflessibile opposizione del cardinale tedesco contro le ingiustizie e la disumanità del nazionalsocialismo non sarebbero giustificabili se non con la forza dalla sua profonda fede. Uomo profondamente devoto, le sue lettere personali tramandano infatti una testimonianza impressionante. In uno dei suoi primi atti ufficiali come vescovo di Münster fondò infatti l’Eterna Devozione presso la chiesa di Servatius. Era solito inoltre compiere in solitudine e di buon mattino un breve pellegrinaggio verso Telgte, onde supplicare l’aiuto e la protezione della Vergine Maria verso la sua diocesi ed il proprio operato. Fedele e sollecito nell’accostarsi al Sacramento della Riconciliazione, tornò sempre ad orientare la sua coscienza verso Dio.
Il novello beato può dunque tornare ad essere ancora oggi un modello di franchezza cristiana, non più contro un tiranno nella forma di un dittatore e del suo partito, quanto piuttosto contro la dittatura del “sì” alla moda ed all’opinione pubblica, e può concretamente indicare a quale fonte attingere la forza necessaria, cioè la fede e la devozione.
Giovanni Paolo II lo dichiarò “venerabile” il 20 dicembre 2003 ed esattamente un anno dopo riconobbe un miracolo attribuito alla sua intercessione. In seguito alla morte del papa la beatificazione fu rinviata, per essere dunque celebrata in San Pietro il 9 ottobre 2005 sotto il pontificato di Benedetto XVI.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92190
FAMILIE Galen, von
VORNAME Clemens (Clemens
August)
TITEL Dr. theol. h. c. /
Graf
VERWEISUNGSFORM Löwe von
Münster
GESCHLECHT männlich
GEBURT DATUM 1878-03-16 Suche
GEBURT ORT Burg Dinklage
TAUFNAME Clemens
Augustinus Joseph Emmanuel Pius Antonius Hubertus Marie
KONFESSION kath
TOD DATUM 1946-03-22
TOD ORT Münster
BEGRÄBNIS DATUM 1946-03-28
BEGRÄBNIS ORT Münster,
Dom, Ludgerus-Kapelle
VATER Galen, Ferdinand Heribert von (Münster 31.08.1831-Dinklage 05.01.1906)
MUTTER Spee, Elisabeth
von
ÄMTER / FUNKTIONEN Münster,
Bistum <1802 - > | Bischof / Erzbischof, kath. Kirche | 71 | 1933-09-05 -
1946-03-22
28.05.1904: Priesterweihe im Dom zu Münster durch Bischof H. Dingelstad;
05.09.1933: Ernennung zum Bischof durch Papst Pius XI., nach Absage des
Domkapitulars Heinrich Heufers; 19.10.1933: Treueid; 28.10.1933: Bischofsweihe
im Dom zu Münster durch den Kölner Kardinal Joseph Schulte; 21.02.1946:
Kardinal
BIOGRAFIE Als Anfang
September 1933 bekannt wurde, daß Papst Pius XI. den damals
fünfundfünfzigjährigen Pfarrer Clemens Graf von Galen zum neuen Bischof von
Münster ernannt hatte, löste diese Nachricht weithin Verblüffung aus. "Da
muß der Heilige Geist aber viel helfen", so oder ähnlich lauteten erste
Reaktionen von Geistlichen und Laien, die den Pfarrer an St. Lamberti in
Münster als ebenso eifrigen wie beliebten Seelsorger kannten. Außer durch
adlige Herkunft und hünenhafte Gestalt mit 1,99 Meter Größe ragte Graf Galen
nämlich keineswegs aus dem Kreise seiner Mitbrüder hervor. Er gehörte weder
Domkapitel noch Fakultät an und war nicht als eigenständiger theologischer
Denker oder glänzender Prediger hervorgetreten. Auch galt er keineswegs als
geistlicher Schriftsteller, trotz eines kleinen Buches, mit dem er sich 1932
seinen Groll über zunehmende Verweltlichung des öffentlichen Lebens durch
Vordringen liberaler und sozialistischer Ideen von der Seele geschrieben hatte.
Schon der Titel dieser literarischen Attacke, "Die 'Pest des Laizismus'
und ihre Erscheinungsformen" (im Verlag Aschendorff in Münster
erschienen), kennzeichnete ihren Verfasser als Gegner jeder Art von kirchlicher
"Anpassung". Mit dieser Haltung korrespondierte Galens Standort
innerhalb des politischen Katholizismus: rechts von der Mitte. Dennoch gelang
es dem Bischof von Münster, in seiner nur zwölf Jahre währenden Amtszeit bei
seinen Diözesanen nicht bloß respektvolle Zuneigung und schließlich
uneingeschränkte Verehrung zu finden (was in Westfalen selten genug ist),
sondern darüber hinaus weltweite Popularität. Sie war Echo und Dank für den
unerschrockenen Mut, mit dem Galen in der Zeit der Hitler-Herrschaft Unrechtsmaßnahmen
und Verbrechen der staatlichen Obrigkeit öffentlich verurteilt hat, und zwar in
einer Art und Weise, mit der er aus dem Kreis des Episkopats herausragte. Der
"Löwe von Münster", wie er deswegen in aller Welt genannt wurde, hat
sein Bischofsamt jedoch keineswegs etwa im Zeichen von Widerspruch oder gar
Auflehnung gegen die von Nationalsozialisten ausgeübte Obrigkeit begonnen, im
Gegenteil: deren Rechtmäßigkeit stand für ihn 1933 wie 1945 außer Zweifel. Das
ist die erste Feststellung, die für eine historische Würdigung Galens zu
beachten ist. Eine zweite muß in Erinnerung rufen, daß die bischöfliche
Wirksamkeit dieses münsterischen Oberhirten neun Monate nach Beginn der
Hitler-Herrschaft einsetzte und knapp zehn Monate nach deren Untergang ende.
Sie blieb damit äußerlich nahezu deckungsgleich den zwölf Jahren der Diktatur
zugeordnet. Dieses Phänomen hat die Zeitgenossen, die darin vielfach eine
providentielle Bestimmung erblickten, um so mehr betroffen, als Galen am 22.
März 1946 im Zenit seines bischöflichen Wirkens starb, nur sieben Wochen,
nachdem der münsterische Oberhirte von Papst Pius XII. mit dem Kardinalspurpur
ausgezeichnet worden war. Auch wenn sich inzwischen Nachruhm und Wertschätzung
dieses 71. Nachfolgers auf dem Stuhle des hl. Liudger verfestigt haben, so
steht eine abschließende Würdigung aus. Sie setzt eine Auswertung neuer Quellen
und Darstellungen über das Verhältnis von Kirche und "Drittem Reich"
voraus. Auch fehlt bisher eine Monographie über die jüngste Geschichte des Bistums
Münster, also eine Art Gegenstück zu der 1974 erschienenen Untersuchung von
Bernd Hey über die evangelische Kirchenprovinz Westfalen in der Zeit von 1933
bis 1945.
1.Jede Beurteilung der Tätigkeit des späteren Bischofs von Münster muß seine
Herkunft, seine geistig-kirchliche Prägung und seine pastorale Tätigkeit bis
hin zur Lebenswende von 1933 mit einbeziehen. Der am 16. März 1878 auf Burg
Dinklage im oldenburgischen Teil der Diözese Münster geborene Clemens Graf von
Galen (Clemens August nannte er sich erst als Bischof) entstammte einem
urkatholischen Adelsgeschlecht. Er war das elfte von dreizehn Kindern des
Erbkämmerers Ferdinand Heribert Graf von Galen und dessen Ehefrau Elisabeth,
geborener Reichsgräfin von Spee. Clemens absolvierte seine Gymnasialzeit im
Jesuitenkolleg Feldkirch in Vorarlberg und am Gymnasium Antonianum in Vechta,
seine Studienzeit in Freiburg in der Schweiz, Innsbruck und Münster. 1904
empfing er im Peter und Pauls-Dom der heimischen Bischofsstadt Münster, der
seine Kathedralkirche und Grabstätte werden sollte, die Priesterweihe.
Die Entscheidung für den geistlichen Beruf, getroffen 1898 nach einer Audienz
bei Papst Leo XIII., war durch Familientradition und Erziehung bestärkt worden
und stand später nie in Frage. Zum Familienerbe des adligen Theologen gehörte
eine lebendige Erinnerung an den preußischen Kulturkampf, an seinen Großonkel,
den Mainzer Oberhirten und bedeutendsten Bischof des 19. Jahrhunderts, Wilhelm
Emmanuel von Ketteler, und an den 1837 von der preußischen Regierung
verhafteten Kölner Erzbischof Clemens August von Droste zu Vischering.
Seine geistliche Prägung erfuhr Clemens Graf Galen als Domvikar und Sekretär
seines Onkels, des münsterischen Weihbischofs Maximilian Gereon Graf von Galen.
1906 wurde er als Kaplan nach Berlin versetzt, wo er dreiundzwanzig Jahre lang
als Großstadtseelsorger wirkte, ebenso pflichtbewußt wie selbstlos, für
jedermann ansprechbar und hilfsbereit. Dagegen gewann Pfarrer Graf Galen, über
den der Berliner Caritas-Apostel der zwanziger Jahre, Carl Sonnenschein,
urteilte: "Ganz 13. Jahrhundert", keinen Geschmack an neuen Formen
kirchlicher Jugendarbeit oder liturgischer Reformen. Innerkirchlichen
Veränderungen gegenüber verblieb er in konservativer Beharrlichkeit skeptisch
distanziert, wenn nicht gar strikt ablehnend. Der
"Herzensmonarchist", als der er sich selbst verstand, konnte sich mit
der Weimarer Republik und ihrer vermeintlichen "Verfassung ohne Gott"
(ein Schlagwort, das ebenso falsch wie gefährlich war) nicht aussöhnen. Der
Berliner Großstadtpfarrer fand seine politische Heimat bei den sogenannten
Rechtskatholiken, zählte zu den Verfechtern der "Dolchstoßlegende"
vom 1918 unbesiegten deutschen Heer und kommentierte aus einer betont
nationalen Sicht strittige Zeitfragen. Zusammen mit Franz von Papen, dem
Reichskanzler nach Brüning, suchte Pfarrer Galen im Aufsichtsrat der Berliner
Zentrumszeitung "Germania" deren Kurs vergeblich nach rechts zu
drehen. Angesichts der Gefahr des Nationalsozialismus lieferte er 1932 seinem
jüngeren, als Zentrumsabgeordneter tätigen Bruder Franz literarische
Hilfestellung in Form zeitgemäßer Konkretisierung der katholischen
Staatsanschauung, die er patriarchalisch interpretierte.
Um diese Zeit amtierte Galen bereits seit drei Jahren als Pfarrer der Stadt-
und Marktkirche St. Lamberti in Münster. Seine Stärke lag weiterhin in einem
ungebrochenen Verständnis von der Aufgabe der Kirche, deren Lehren und Gebote
er selbst in unkompliziert-demütiger Frömmigkeit praktizierte. Das Gefühl
persönlicher Bindung an kirchliche und weltliche Obrigkeit war in diesem
westfälischen Edelmann ebenso stark ausgeprägt wie das der Treue gegenüber
Klerus und Diözesanen. "Äußere Stürme und Verfolgungen" der Kirche in
Deutschland und "direkte Angriffe der Staatsgewalt" seien
"abgeschlagen und zurückgedrängt" worden, glaubte Galen in seinem
schon genannten Buch von 1932 feststellen zu können. Wenige Monate später
übernahmen Hitler und der Nationalsozialismus Regierung und Herrschaft in
Deutschland.
2.Das Bistum Münster war in den entscheidenden Monaten der
nationalsozialistischen Machtbefestigung ohne Oberhirt. Bischof Johannes
Poggenburg starb am 5. Januar 1933, wenige Wochen bevor Hindenburg Hitler zum
Reichskanzler berief. Am 17. Mai drängte Pfarrer Galen seinen Bruder Franz, den
Zentrumsabgeordneten des Preußischen Landtags, in Berlin darauf hinzuwirken,
daß etwaige Hindernisse für die Wahl des neuen Bischofs möglichst rasch
ausgeräumt würden. Es drohe ein Verhängnis zu werden, so schrieb er ihm, "daß
in der jetzigen Zeit der Unklarheit und Gewissensverwirrung bei Klerus und
Volk" eine Diözese monatelang ohne bischöfliche Führung dastehe. Am Tage
darauf berichtete die Presse, das münsterische Domkapitel habe aus der
konkordatsrechtlich vorgeschriebenen, bereits vom Papst und der preußischen
Regierung genehmigten Kandidatenliste den dreiundfünfzigjährigen Berliner
Domkapitular Heinrich Heufers zum neuen Bischof von Münster gewählt. Der aus
Lippborg stammende Heufers lehnte es jedoch ab, die Wahl anzunehmen, und zwar
unter Hinweis auf seinen Gesundheitszustand. Eine solche Ablehnung war sehr
ungewöhnlich. Nach Ansicht von Josef Pieper, dem münsterischen Philosophen,
hatte Heufers es angesichts der ihm "allzu schweren Würde" dieses
Amtes "mit der Angst bekommen".
An Stelle von Heufers wählte das Domkapitel nach einiger Verzögerung den
Pfarrer Graf Galen, und es dauerte bis zum 5. September 1933, bevor Papst Pius
XI. diesen zum Bischof ernannte. Noch wissen wir nicht, wer auf seine
Nominierung Einfluß genommen hat; Hitlers Vizekanzler von Papen war es
jedenfalls (wie vielfach angenommen wurde) offensichtlich nicht. Entsprechende
Vermutungen sind jedoch verständlich; denn ein Zusammenhang zwischen der Wahl
des Pfarrers von St. Lamberti und den seit dem 30. Januar veränderten
politischen Verhältnissen in Deutschland erschien naheliegend. Gab es doch von
Regierungsseite keine Einwände gegen den konservativ-nationalen Galen, dessen
Name mit dem inzwischen erzwungenen Untergang des politischen Katholizismus nicht
in Verbindung gebracht werden konnte. Vielmehr erschien der neue Bischof,
gewählt während. der kurzfristigen Hochstimmung nach Abschluß des
Reichskonkordats vom 20. Juli 1933, als Garant für ein harmonisches
Zusammenwirken zwischen Kirche und "neuem Staat". An seiner Weihe im
Dom zu Münster am 28. Oktober nahmen SA-Formationen mit Hakenkreuzfahnen teil.
Bei der anschließenden Gratulation unterstrichen die örtlichen Spitzen von
Regierung und NSDAP das vermeintliche Bündnis mit der Kirche. Die Katholisch-Theologische
Fakultät der Universität verlieh dem neuen Bischof wegen seiner kirchlichen
Verdienste die Ehrendoktorwürde.
Für den neuen münsterischen Oberhirten, der sich von nun an (wie erwähnt)
Clemens August nannte, stand die von Hitler geführte Reichsregierung als
rechtmäßige Obrigkeit ebensowenig in Frage wie für die Mehrzahl der deutschen
Katholiken (und nicht nur für sie), die vom Einbruch der Diktatur überrascht
wurden. Allerdings bildete die unreflektierte Hinnahme der neuen rechtmäßigen
Obrigkeit für den Bischof den Ausgangspunkt zunehmenden Widerspruchs, gemäß
seinem Wahlspruch "Nec laudibus nec timore": sich weder durch Lob
beeindrucken noch durch Drohung einschüchtern zu lassen. Aus der Besorgnis vor
wachsender Unchristlichkeit und Unrechtmäßigkeit staatlich befohlener oder
geduldeter Maßnahmen und Obergriffe erwuchs der Gewissensprotest des in seiner
Ehre getroffenen adligen "Untertanen". Er richtete sich gleichermaßen
gegen innerweltlichen Totalitätsanspruch und Staatsvergötzung, gegen den amtlich
propagierten Rassenkult eines "Neuheidentums" und gegen daraus
resultierende Verbrechen der Staats- und Parteiführung. Soweit möglich,
argumentierte der Bischof unter Berufung auf das Reichskonkordat, ansonsten vom
Boden einer christlich-konservativen Staatsanschauung aus, die ganz
preiszugeben das nationalsozialistische Regime vorerst nicht wagte.
Innerhalb des deutschen Episkopats nahm der münsterische Oberhirte schon bald
eine Sonderstellung ein, ohne daß diese Haltung nach außen hin immer deutlich
wurde. So schlug Galen in internen Eingaben und Protesten an staatliche Stellen
wesentlich kräftigere Töne, aber auch einen stärker nationalen Grundakkord an
als seine bischöflichen Amtsbrüder. Galens erste Osterbotschaft von 1934, in
der er das Neuheidentum verurteilte, und zwar scharf und deutlich, wurde in der
Diözese (wie sich Friedrich Muckermann erinnerte) mit "ungeheurem
Jubel" aufgenommen: "Von diesem Tage an war Clemens August der
Liebling seiner Diözese". In der Osterbotschaft stand der Satz: "Mit
heiliger Freude wollen wir, wenn Gott sie zuläßt, den Märtyrern gleich
Nachstellungen und Verfolgungen ertragen."
Im gleichen Jahr 1934 ließ der Bischof von Münster eine Gegenschrift des Bonner
Kirchenhistorikers Wilhelm Neuß zu Alfred Rosenbergs antiklerikalem Machwerk
"Mythus des 20. Jahrhunderts" veröffentlichen, nachdem der eigentlich
zuständige Kölner Kardinal Schulte "gekniffen" hatte, wie Rudolf
Amelunxen nachträglich urteilte. Drei Jahre später, 1937, protestierte Galen
massiv gegen die Enteignung jener Druckereibesitzer, die in seinem Auftrag die
Enzyklika Papst Pius XI., "Mit brennender Sorge", gedruckt hatten -
eine Enzyklika, die sich gegen den Nationalsozialismus richtete und zu deren
Erlaß auch Galen dem Papst geraten hatte.
Wiederholt argumentierte der münsterische Oberhirte mit seiner durch das
gesetzlose Vorgehen von NSDAP und Gestapo verletzten Ehre als deutscher Mann
und deutscher Bischof. Daß er bereits früh mit seiner Verhaftung rechnete, geht
aus einem Dokument vom 22. Februar 1936 hervor. Darin legte der Bischof genau
fest, was im Falle der (wie er es umschrieb) "Gewaltanwendung" gegen
ihn geschehen solle, nämlich: allgemeines Trauergeläut und anschließend Verbot
jeden Glockengeläuts für die Dauer seiner "Behinderung".
Galen hat immer wieder dem Gefühl der Rechtlosigkeit in "weitesten
Volkskreisen" Ausdruck verliehen. Obwohl er auf seine Proteste und
Eingaben aus Berlin zunehmend seltener Antwort erhielt, was ihn empörte, nannte
er weiterhin übergriffe von Regierung und Einheitspartei gegen Recht und
Freiheit beim Namen. 1937 erklärte er in einem Hirtenbrief resigniert:
"Wir werden uns der Gewalt fügen müssen." Besonders empörte es ihn,
daß die in Gefängnissen und Konzentrationslagern inhaftierten Priester seiner
Diözese ohne Gerichtsurteil verhaftet worden waren. Mehrfach war er bereit,
zugunsten der bedrängten Juden auf die Kanzel zu gehen, sah davon jedoch auf
Bitten von Vertretern der münsterischen Judenschaft wieder ab, um deren Lage
(nach ihrer eigenen Einschätzung) nicht zu verschlechtern.
Zahllose Dokumente aus Kreisen der Reichsregierung wie der Gauleitung und der
Gestapo, die bereits kurz nach Kriegsende aufgefunden wurden, belegen, daß die
Machthaber den Bischof von Münster zu ihren gefährlichsten Gegnern zählten. Man
warf ihm "staatsabträgliche Gesinnung" vor, und das kam für einen
normalen Sterblichen einem Todesurteil gleich. Galen galt zusammen mit dem
Berliner Bischof Konrad Graf Preysing, einem Vetter von ihm, und dem Freiburger
Erzbischof Conrad Gröber, der sich anfänglich im Charakter der Hitler-Regierung
gründlich getäuscht hatte, als Vertreter des harten Kurses im deutschen
Episkopat.
3.Oberregionale und
übernationale Bedeutung erlangte Bischof Graf Galen aber erst und endgültig
während der Kriegszeit, und zwar durch drei berühmt gewordene Predigten aus dem
Juli und August 1941, zu einer Zeit, da die deutschen Truppen tief nach Rußland
eindrangen. Galen hatte sich die Konsequenzen dieser spektakulären "Flucht
in die Öffentlichkeit", wie er selbst seine Proteste in einem erst 1976
bekannt gewordenen Schreiben an den Nachbarbischof Berning von Osnabrück
nannte, gründlich überlegt. Daraus resultierte sein Entschluß, von der Linie
der "papierenen" und wirkungslosen Proteste des Episkopats
abzuweichen, von der sich der Vorsitzende der Fuldaer Bischofskonferenz, der
greise Breslauer Kardinal Bertram, nicht abbringen ließ. Berning gegenüber
bezeichnete es Galen als seine Gewissenspflicht, öffentlich für Kirchenfreiheit
und Menschenwürde einzutreten und "gegebenenfalls die eigene Freiheit und
das Leben zum Opfer zu bringen". Und da er die anderen Bischöfe nicht zu
einem gemeinsamen Schritt bewegen konnte, ging Galen allein auf die Kanzel. In
drei Sonntagspredigten protestierte er gegen die Ermordung von Geisteskranken,
gegen die Beschlagnahme von Klöstern und die Vertreibung von Ordensleuten.
In allen Fällen handelte es sich um Verbrechen und Obergriffe staatlicher
Instanzen, über die der Bischof zuverlässig informiert war. über den
Abtransport von Geisteskranken aus der Heilanstalt Marienthal in Kinderhaus bei
Münster und deren Ermordung und Einäscherung an abgelegenen Orten des Reiches
hatte ihm der Anstaltspfarrer Lackmann berichtet. Galens Predigten, die er
durch Anzeigen bei der Staatsanwaltschaft über die ihm zur Kenntnis gelangten
Verbrechen begleitete, waren als öffentlicher Aufschrei des Gewissens die im
Hitler-Staat schärfstmögliche Form von Protest und Anklage. Ihr Wortlaut ging
in Windeseile um die Welt und wurde auf Flugblättern der deutschen Kriegsgegner
in halb Europa verbreitet, ein Himmelsgeschenk für die alliierte Propaganda,
wie ein britischer Autor Jahre später bekannte. Den deutschen Katholiken
vermittelten die schonungslosen Anklagen des Bischofs von Münster das stärkende
Bewußtsein, daß hier ein Kirchenfürst bereit war, die unverkürzte Verkündigung
der überlieferten Lehre der Kirche mit dem Leben zu bezahlen.
Es erscheint schwer verständlich, daß es Hitler zweimal ablehnte, dem ihm
verhaßten Bischof, wie Reichskirchenminister Kerrl vorgeschlagen hatte, die
staatliche Dotation von jährlich 123.613,50 Reichsmark für Bischhof und
Domkapitel zu sperren und Galen, wie ebenfalls wiederholt in Regierungskreisen
erwogen, verhaften und ermorden zu lassen. Diese angesichts anderer Verbrechen
auffällige Zurückhaltung erklärt sich wohl aus der Einsicht, daß man dann (nach
einer Formulierung von Goebbels) ganz Westfalen für die Kriegszeit würde
abschreiben können. Infolgedessen verschob Hitler die von ihm wiederholt so
bezeichnete "Abrechnung" mit Galen auf die Zeit nach dem
vermeintlichen "Endsieg". An Stelle des Bischofs verhaftete die
Gestapo zweiundzwanzig Weltpriester und sieben Ordensgeistliche aus der Diözese
Münster, von denen elf in Konzentrationslagern ums Leben gekommen sind.
Papst Pius XII. hat das (wie er es formulierte) "offene und mannhafte
Auftreten" des münsterischen Oberhirten ausdrücklich begrüßt und ihm dafür
direkt und über Dritte wiederholt Dank und Anerkennung übermittelt. Am 24.
Februar 1943 schrieb er dem Bischof: "Uns ist es jedesmal ein Trost, wenn
wir Kenntnis erhalten von einem offenen und mutigen Wort eines deutschen
Bischofs... Du, ehrwürdiger Bruder, bist übrigens der letzte, dem gegenüber wir
dies eigens zu erwähnen brauchen." Pius XII. ehrte Galen durch Ernennung
zum Päpstlichen Thronassistenten.
Mit seinem Eintreten zugunsten der Wiederherstellung des verletzten Rechts hat
der Bischof von Münster für alle Unterdrückten und Verfolgten gesprochen, ohne
Unterschied des Glaubens und der Rasse. In einem Hirtenbrief des Episkopats vom
September 1943, den Galen mitunterzeichnete, standen die Sätze: "Tötung
ist in sich schlecht, auch wenn sie angeblich im Interesse des Gemeinwohls
verübt wurde an schuld- und wehrlosen Geistesschwachen und Geisteskranken, an
unheilbar Siechen und tödlich Verletzten, an erblich Belasteten und
lebensuntüchtigen Neugeborenen, an unschuldigen Geiseln und entwaffneten
Kriegs- und Strafgefangenen, an Menschen fremder Rasse und Abstammung."
Die Zeitgenossen wußten, daß damit neben dem Mord an Geisteskranken und an
russischen Kriegsgefangenen auch die Ermordung von Juden gemeint war. Wieweit
allerdings der Bischof von Münster über die in den besetzten Ostgebieten unter
strengster Geheimhaltung fabrikmäßig betriebenen Massengreuel informiert
gewesen ist, entzieht sich unserer Kenntnis. Vermutlich hat er manche
unkontrollierbaren Nachrichten über das Ausmaß der Verbrechen nicht glauben
können. Andererseits verurteilte er die inhumane Luftkriegsführung der
Alliierten. Graf Galen erhoffte aber keineswegs eine militärische Niederlage
des Reiches, auch wenn er 1939 den Kriegsausbruch mit den Worten "Finis
Germaniae - das Ende Deutschlands" kommentiert haben soll. Wiederholt gab
er seiner Erwartung auf einen "ehrenvollen Frieden" Ausdruck, 1941
aber auch der Hoffnung auf ein für Deutschland "siegreiches
Kriegsende". Den Krieg gegen die Sowjetunion verstand er als Kreuzzug
gegen den antichristlichen und totalitären Bolschewismus.
Zu Angehörigen deutscher Widerstandskreise besaß Galen offensichtlich über den
führenden westfälischen Juristen Paulus van Husen lockeren Kontakt. Dem Bischof
lag jeder Gedanke eines Staatsstreiches fern. Sein Bestreben blieb es, an
überkommenen Prinzipien und damit an der Lehre der Kirche festzuhalten. Dadurch
glaubte er dem nationalsozialistischen Totalitarismus einen wirkungsvollen Damm
entgegensetzen zu können, ohne jedoch, und darin liegt eine den Nachgeborenen
oft schwer verständliche Grenze seines Wirkens, Staatsautorität und
Kriegsdienst unter NS-Flagge in Zweifel zu stellen.
4.Nach der Zerstörung großer Teile der Stadt Münster durch Bomben leitete Galen sein Bistum seit dem Oktober 1944 von Sendenhorst aus. Für ihn bedeutete die deutsche Kapitulation keine Befreiung, sondern "Feindbesetzung". Äußerungen des Bischofs über Gründe oder Auswirkungen der staatlichen Umwälzung sind bisher nicht bekannt. In einem Grußwort vom 8. Mai 1945 an seinen Klerus sprach er vom Dank an Gott "für die uns wiedergeschenkte Freiheit des religiösen Lebens, des Gottesdienstes, der religiösen Unterweisung". Diese spezifizierte Aufzählung verband Galen allerdings mit dem Hinweis auf die "schmerzlichen Ereignisse", durch die diese Freiheit geschenkt worden sei. Der Bischof hat die alliierte Behauptung von der Kollektivschuld des deutschen Volkes stets zurückgewiesen. Er war auch nicht bereit, übergangsweise regionale Verwaltungsaufgaben zu übernehmen. Für Galen gab es nur die Seelsorge. Dazu gehörte sein Eintreten für unbelastete Mitglieder der NSDAP, für Kriegsgefangene und für internierte Deutsche, aber ebenso gegen Obergriffe der Besatzungstruppen und der befreiten Kriegsgefangenen russischer und polnischer Herkunft. Wenig später protestierte er gegen die Vertreibung der Bevölkerung aus den deutschen Ostgebieten.
Der Wortlaut einer entsprechend deutlich gehaltenen Predigt in Telgte am 1.
Juli 1945 wurde (ähnlich wie die Kriegspredigten des Bischofs) sofort
verbreitet und fand ein ähnlich starkes Echo. Wegen seiner Kritik mußte sich
der Bischof am 24. Juli in Warendorf gegenüber Vertretern der Militärregierung
verantworten. Ihnen erklärte er unumwunden, er werde wie bisher seine
Hirtenaufgabe wahrnehmen und auch künftig keiner Weisung folgen; man könne mit
ihm tun, was man wolle, auch ihn verhaften. Die Folge dieses Verhaltens
gegenüber der Besatzungsmacht - Thomas Mann sprach im Juli 1945 aus dem fernen
Kalifornien überheblich von "patriotischen Torheiten" Galens - war
es, daß das Wort des Mannes, der der "Löwe von Münster" genannt
worden war, bei der Militärregierung nichts galt. Ein Reporter des
"Glasgow Observer" schrieb am 4. Januar 1946, die Militärregierung
habe sich gegenüber diesem "großen Bischof und Volksführer ungewöhnlich
phantasiearm und blöd" verhalten. Wie sehr Galen darunter litt, daß er nur
wenig für seine notleidenden Landsleute erreichen konnte, bekannte er in seinem
Fastenhirtenbrief 1946: "Es macht mich oft tieftraurig, daß ich so wenig,
fast gar nicht helfen kann."
Gleichsam in Anknüpfung an seinen früheren Konservatismus formulierte der
Bischof im Juli 1945 ein von ihm so genanntes "Idealprogramme" für
einen politischen und gesellschaftlichen Aufbau des "deutschen
Vaterlandes" - ein Terminus, dessen Verwendung damals ungewöhnlich war. Er
begrüßte die politische Zusammenarbeit katholischer und evangelischer Christen
in der neugegründeten CDU. Die Bezeichnung "christlich-demokratisch"
wollte er allerdings durch "christlich-sozial" ersetzt wissen, da für
ihn der Terminus "demokratisch" antikirchlich belastet war.
Am Vorabend des Weihnachtsfestes 1945 wurde bekannt, daß Galen zusammen mit dem
Kölner Erzbischof Joseph Frings und dem Berliner Bischof Konrad Graf von
Preysing zum Kardinal ernannt worden war. Galen empfand die ihn überraschende,
von seinen Diözesanen enthusiastisch begrüßte Auszeichnung als unverdientes
Geschenk. Seit 1976 wissen wir allerdings, daß Papst Pius XII. zuerst
geschwankt hatte, ob er Galen oder statt dessen den Freiburger Oberhirten
Gröber auszeichnen sollte.
Sieben Tage dauerte Anfang 1946 die geradezu abenteuerliche gemeinsame Reise
der neuen Kardinäle Frings und Galen nach Rom zur Entgegennahme des Purpurs.
Galen setzte bei den Alliierten durch, daß er, ungeachtet der damit verbundenen
neuen Strapazen, in deutschen Kriegsgefangenenlagern in Süditalien zu seinen
Landsleuten sprechen durfte. Dabei ließ er in Tarent anklingen, daß er nicht
mehr lange leben werde.
Bei der Rückkehr des Kardinals in sein Bistum am 16. März 1946 kannte die
Verehrung, die ihm in einer immer noch gespenstischen Trümmerlandschaft
entgegenschlug, keine Grenzen. Der Bischof wollte die Kardinalswürde
stellvertretend als Auszeichnung für die Haltung seiner Diözesanen verstanden
wissen. Er machte kein Hehl aus seiner Trauer darüber, daß ihm die Ehre des
Martyriums versagt geblieben sei. Nur sechs Tage nach seinem triumphalen
Empfang in Münster starb der Kardinal Clemens August Graf von Galen am 22. März
1946 an den Folgen einer akuten Bauchfellentzündung.
Die Todesnachricht löste
allgemeine Betroffenheit aus. Erst mit fortschreitendem zeitlichen Abstand ist
deutlicher geworden, daß angesichts der traditionellen Gebundenheit dieses
Bischofs an überkommene Prinzipien und Formen kirchlicher Lehre und
Verkündigung seine Größe wie seine Grenze auf der gleichen Linie lagen. Ebenso
deutlich ist aber auch zutage getreten, daß der Kardinal zu den wenigen herausragenden
Bischofspersönlichkeiten seiner Epoche gehörte. Er hat, wie es im
Ehrenbürgerbrief der Stadt Münster vom 15. März 1946 heißt, unter Einsatz
seines Lebens die Vergewaltigung des Rechts und des Gewissens bekämpft
"und dadurch die Ehre des deutschen Volkes gerettet"; er hat
"Millionen Deutsche getröstet und aufgerichtet". Was das bedeutet,
wird erst dann klar, wenn man sich überlegt, für wieviele - oder richtiger:
wiewenige andere Zeitgenossen dieses Urteil ebenfalls gilt.
Das Porträt Clemens August
Graf von Galen erschien zuerst in leicht verkürzter Form als WDR-Sendung
(11.3.1978), dann gedruckt in "Entscheidungen im Westen", Beiträge
zur neueren Landesgeschichte, Bd. 7, hrsg. v. W. Först, Köln und Berlin 1979.
Es beruht auf ungedruckten Quellen im Bischöflichen Diözesanarchiv in Münster,
Teilen der privaten Korrespondenz sowie zahlreichen Eingaben an staatliche
Stellen im Bundesarchiv Koblenz und im Staatsarchiv Münster. Gedruckte Quellen
sind u. a. das Kirchliche Amtsblatt der Diözese aus der Amtszeit Galens, die
von Heinrich Portmann herausgegebene Dokumentensammlung (Münster 1948) und die
"Akten deutscher Bischöfe über die Lage der Kirche 1933-1945",
bearbeitet von Bernhard Stasiewski (bisher 2 Bde., Mainz 1968/1976). Eine
historisch-kritische Biographie Galens ist ein Desiderat. Die Galen-Forschung
blieb stark durch die Publikation einzelner Aktenfunde
("Schlüsseldokumente") bestimmt, ohne sich bisher auf eine umfassende
Quellengrundlage stützen zu können. Immer noch unentbehrlich sind die kurz nach
Galens Tod erschienenen Biographien seines langjährigen Sekretärs Heinrich
Portmann (Münster 1948, 15. Aufl. 1978) und des münsterischen Domkapitulars Max
Bierbaum (Münster 1955, 7. Aufl. 1974). Bierbaum hat in den späteren Auflagen
zahlreiche Ergänzungen und Veränderungen vorgenommen, ohne sie jedoch kenntlich
zu machen.
RUDOLF MORSEY
QUELLE Morsey, Rudolf |
Clemens August
Graf von Galen | N
AUFNAHMEDATUM 2004-03-15
Den salige Klemens August
von Galen (1878-1946)
Minnedag: 22.
mars
Den salige Klemens August von Galen (ty: Clemens) ble
født den 16. mars 1878 på slottet Dinklage ved Vechta i bispedømmet Münster i
Oldenburg i Tyskland. Han var den ellevte av de tretten barna av
grev Ferdinand Heribert von Galen (1831-1906), medlem av Sentrumsfraksjonen i
den tyske Riksdagen, og hans hustru Elisabeth, født Reichsgräfin von Spee. Det
var en dypt from familie og barna fikk en streng, men vennlig oppdragelse på
basis av katolske prinsipper.
Sammen med den to år
yngre broren Franz, som sto ham spesielt nært, mottok han sin første kommunion
den 27. april 1890 i sognekirken i Dinklage. Den 31. mai samme år begynte de to
brødrene på jesuittenes gymnas Stella Matutina i Feldkirch i
Østerrike, og den 21. august 1896 avla de eksamen artium i Vechta, ettersom de
preussiske myndighetene ikke anerkjente jesuittenes gymnas. I 1897 påbegynte
brødrene studier i litteratur, historie og filosofi i Fribourg i Sveits. Men
etter at Klemens i oktober 1897 deltok i åndelige øvelser hos benediktinerne i
Maria Laach, bestemte han seg for å bli prest. En reise til Roma i februar 1898
og en privataudiens med pave Leo XIII (1878-1903) gjorde dypt inntrykk på ham.
Han studerte ved Canisianum i Innsbruck i Østerrike fra 1898 til 1903
og avsluttet studiene ved presteseminaret i Münster.
Den 28. mai 1904 ble den
26-årige Klemens August von Galen presteviet i domkirken i Münster av biskop
Dingelstad. Deretter var han i to år Domvikar (underordnet prest ved
en domkirke) og sekretær/kapellan for sin onkel Maximilian Gereon von Galen,
hjelpebiskop av Münster. Ved å følge onkelen på hans fermingsreiser lærte
Klemens det vidstrakte bispedømmet å kjenne. I 1904 reiste han til Roma sammen
med onkelen i anledning 50-årsjubileet for kunngjøringen av dogmet om Marias
uplettede unnfangelse, og de to pilegrimene ble mottatt i privataudiens hos den
hellige pave Pius
X (1903-14).
I 1906 ble onkelen
pensjonert og Klemens ble utnevnt til kapellan ved kirken St. Matthias i Schöneberg
ved Berlin, som ble betjent av prester fra bispedømmet Münster. I 1912 ble han
hjelpeprest (Curatus) i den nyopprettede menigheten St. Clemens i
Berlin, og han brukte en betydelig del av sin farsarv til byggingen av kirken
St. Clemens Maria Hofbauer. Fra 1919 til 1929 var han igjen i St. Matthias i
Schöneberg, denne gang som sogneprest. I denne tiden uttrykte han flere ganger
skepsis overfor den moderne samfunnsordningen og kritiserte også det
parlamentariske demokratiet i Weimarrepublikken. Han var politisk aktiv i den
konservative fløyen av det katolske Sentrumspartiet.
I 1929 ble han kalt
tilbake til Münster av byens biskop Johannes Poggenburg og utnevnt til
sogneprest i Stadt- und Marktkirche St. Lamberti. Etter at biskop Poggenburg
døde i januar i skjebneåret 1933, ble von Galen etter 27 år med sjelesørgerisk
arbeid den 5. september utnevnt til ny biskop av Münster. Den 28. oktober 1933
ble han bispeviet i Münster av kardinal Karl Josef Schulte, erkebiskop av Köln.
Som valgspråk valgte han Nec laudibus, nex timore («Verken gjennom
lovprisning eller trusler viker jeg bort fra Guds vei»).
Den adelige biskopen var
kjent som en nasjonalistisk patriot, og de nye nasjonalsosialistiske
makthaverne hadde håpet å finne en alliert i ham. Men han viste seg straks som
en ubønnhørlig motstander av nazismen, og allerede i sitt første fastehyrdebrev
i 1934 avslørte han nazismens nyhedenske ideologi. I tiden som fulgte grep han
stadig inn for å sikre Kirkens og de kirkelige foreningenes frihet og for å
opprettholde religionsundervisningen. Hans offentliggjorte skrifter og hans
modige prekener vakte stor oppsikt og gikk inn i historien. I en stor preken i
domkirken i Xanten anklaget han åpent nazistene for å diskriminere kristne på
grunn av deres tro, kaste dem i fengsel og til og med drepe dem.
Biskop von Galen tilhørte
de biskopene som pave Pius XI (1922-39) i 1937 innbød til Vatikanet for å
diskutere situasjonen i Tyskland og å forberede encyklikaen Mit brennender
Sorge, hvor han anklaget det nazistiske regimet for verdens offentlighet. Uten
hensyn til sin egen skjebne fordømte biskop von Galen blant annet
beslagleggelsen av kirkelig eiendom, tvangsoppløsning av klostre og
eutanasiprogrammet i helseinstitusjonene.
Høydepunktet i biskop von
Galens åpne motstand mot nazismen var tre prekener som ble verdensberømte etter
krigens slutt. De ble holdt i St. Lamberti den 13. juli og 4. august 1941 og i
sognekirken Liebfrauen i Überwasser i Münster den 20. juli 1941. I dem tok han
avstand fra statens overgrep og krevde rett til liv og de syke borgernes
ukrenkelighet og frihet. Om de nazistiske myndighetene sa han at «Dere er
hammeren og vi er ambolten, men ambolten er hardere enn hammeren».
Han fordømte
eutanasiprogrammet som var iverksatt for å drepe såkalt uproduktivt «uverdig»
liv: «Har dere, har jeg rett til å leve bare så lenge vi er produktive? (
)
Hvis det er slik, stakkars våre tapre soldater som kommer tilbake såret og
invalidisert, for dette sanksjonerer retten til å drepe alle oss som er gamle,
svake og ikke lenger produktive. Hvis det skjer, vil ingen lenger leve i
trygghet.» Prekenene sirkulerte i kopier i Tyskland og ble senere også sluppet
som flygeblad av de allierte. På grunn av sin modige holdning fikk biskop von
Galen tilnavnet «Løven fra Munster». Hele tiden gikk også von Galen inn for en
tydeligere holdning mot nazistene fra de tyske biskopenes side.
Myndighetene følte seg
truffet av biskopens anklager, og hele tiden hang det en truende anklage for
høyforræderi over ham, noe som ville ha ført til en sikker dødsstraff.
Nazilederen Walter Tiessler foreslo i et brev til Martin Bormann at de skulle
henge biskopen. Han fortalte Bormann at han hadde diskutert saken med Joseph
Goebbels, som sa at bare Adolf Hitler selv kunne gi ordre til en slik aksjon.
Mange i naziledelsen fryktet en oppstand blant den katolske befolkningen i
bispedømmet Münster, noe man ikke tok sjansen på med hæren engasjert både på
Vestfronten og på Østfronten. Det naget biskopen at i hans sted ble 24
sekularprester og 18 ordensprester fra bispedømmet sendt til
konsentrasjonsleirer, og ti av dem mistet livet.
Krigen fortsatte og
Münster ble ikke spart. Befolkningen led under bombingen som ødela en stor del
av byen, inkludert katedralen. Etter at bispepalasset hadde blitt bombet og
ingen andre lokaler kunne finnes, flyttet biskopen og generalvikarens kontor i
oktober 1944 til Sendenhorst. Den 31. mars 1945 marsjerte amerikanske tropper
inn i denne byen, som ligger rundt to mil fra Münster. Den 8. mai var krigen
over.
Ved oppdelingen av
Tyskland i okkupasjonssoner ble Münsterland okkupert av britene, som biskop von
Galen ikke var ukjent for. Historier om hans modige aktiviteter og hans
prekener mot naziregimet hadde spredt seg over hele verden. De nye makthaverne
behandlet biskopen med aktelse og respekt, men de fant snart ut at hans arbeid
for rettigheter og rettferdighet på ingen måte var over. I de vanskelige
månedene etter krigens slutt var han en av de personlighetene som mange støttet
seg til. Med stor frimodighet klaget han over angrep på sivilbefolkningen fra
tidligere slavearbeidere og det britiske militærstyrets manglende evne til å
gjenskape ro og orden. I en preken han holdt i pilegrimskirken Zur
Schmerzhaften Muttergottes i Telgte den 1. juli 1945 raste biskopen mot de
nye herskerne, krevde en slutt på plyndringen samt rettigheter og rettferdighet
for det tyske folk og gikk bestemt mot den herskende oppfatningen at alle
tyskere hadde kollektiv skyld for krigen. Dette brakte ham i opposisjon til den
britiske militærforvaltningen.
Den 23. desember 1945
meddelte pave Pius XII (1939-58) at biskop von Galen ville bli utnevnt til
kardinal. Den 18. februar 1946 var han en av de 32 som ble kreert til
kardinaler i Roma, og den 21. februar 1946 mottok han insigniene som
kardinalprest av San Bernardo alle Terme. Blant de andre som ble kreert til
kardinaler samtidig var hans kollegaer Joseph Frings av Köln og Konrad von
Preysing Lichtenegg-Moos av Berlin og andre kjente navn som erkebiskopene
József Mindszenty av Esztergom i Ungarn, Adam Stefan Sapieha av Kraków i Polen,
Francis Joseph Spellman av New York i USA og Bernard Griffin av Westminster i
England.
Deretter holdt han et
triumfaktig inntog i Münster og en storslagen feiring i ruinene av byens
domkirke den 16. mars 1946. Men dagen etter ble han svært syk, og legene
konstaterte at blindtarmen hadde sprukket. En nødoperasjon mislyktes, og sent
om ettermiddagen den 22. mars døde kardinal von Galen på Franziskus-hospitalet
i Münster. Den 28. mars ble han gravlagt i kapellet St. Liudger i den
krigsskadde domkirken St. Paulus i Münster.
Biskop von Galen var også
en dypt from mann, noe hans personlige brev gir et overbevisende bilde av.
Betegnende for ham er at en av de første embetshandlingene som biskop var å
innføre evig tilbedelse i kirken St. Servatius i Münster.
I oktober 1956 åpnet hans
saligkåringsprosess, og den 1. mai 1987 besøkte pave Johannes Paul II
(1978-2005) hans grav. Den 20. desember 2003 ble hans «heroiske dyder»
anerkjent og han fikk tittelen Venerabilis («Ærverdig»). Den 20.
desember 2004 undertegnet pave Johannes Paul II dekretet fra
Helligkåringskongregasjonen som godkjente et mirakel på hans forbønn. Miraklet
skjedde den 16-årige indonesieren Hendrikus Nahal, som i 1995 var livstruende
syk med en spesielt farlig form for blindtarmbetennelse. Han ble helbredet
etter at hans sykepleier hadde bedt kardinal von Galen om å gå i forbønn for
gutten.
Han ble saligkåret
den 9. oktober
2005 i Peterskirken i Roma. Seremonien ble ledet av kardinal José
Saraiva Martins, prefekt for Helligkåringskongregasjonen i Vatikanet. Pave
Benedikt XVI har nemlig gjenopplivet tradisjonen med å la en pavelig delegat
presidere ved saligkåringsseremoniene i stedet for paven selv. Denne
tradisjonen ble avbrutt i 1971 av pave Paul VI (1963-78) ved saligkåringen
av Maximilian
Kolbe.
Men pave Benedikt kom
uventet til slutten av seremonien og ba ved den nye saliges relikvier. Senere
snakket han om sin salige landsmann ved sin søndagsangelustale. Det er verdt å
notere seg at paven har førstehånds erfaring fra nazistenes eutanasiprogram. En
fetter av ham hadde Downs syndrom og var 14 år i 1941, bare noen måneder yngre
enn Joseph Ratzinger, da han ble fraktet bort av nazimyndighetene for å
gjennomgå «behandling». Ikke lenge etter fikk familien beskjed om at han var
død, sannsynligvis var han en av de «uønskede» som ble eliminert i nazistenes
eutanasiprogram. Rundt 70.000 tilbakestående og uhelbredelig syke tyskere ble
myrdet i dette programmet. Daværende kardinal Ratzinger fortalte om sin fetters
skjebne på en konferanse i Vatikanet den 28. november 1996 organisert av Det
pavelige råd for pastoral assistanse til helsearbeidere.
Den salige kardinal
Klemens August von Galens minnedag er dødsdagen 22. mars.
Kilder:
Schauber/Schindler, Index99, Patron Saints SQPN, Bautz, Heiligenlexikon,
vatican.va, Miranda, nationalcatholicreporter.org, project-tool.com,
washtimes.com, dhm.de - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 2005-10-21 20:24
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/vongalen
Voir aussi : http://www.the-american-catholic.com/2016/03/13/von-galen-on-martyrdom-2/
http://www.the-american-catholic.com/2016/02/28/von-galen-contra-the-swastika/
http://www.yadvashem.org/odot_pdf/Microsoft%20Word%20-%206226.pdf