Bienheureux Alain de Solminihac
Évêque de Cahors (+ 1659)
Evêque "malgré lui", Alain de Solminihac
aura pendant les 21 années de son épiscopat une préoccupation essentielle:
introduire et faire appliquer dans le diocèse les décrets du concile de Trente.
Pour cela il sera évêque "itinérant", accordant beaucoup de soin aux
visites pastorales. Jean-Paul II le béatifia en 1981.
(cf. site Internet du diocèse
de Cahors)
À Mercuès près de Cahors, en 1659, le trépas du
bienheureux Alain de Solminihac, évêque de Cahors, qui s’appliqua à corriger
les mœurs de son peuple par ses visites pastorales et s’efforça par tous les
moyens, avec un zèle apostolique, de rénover son Église.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/334/Bienheureux-Alain-de-Solminihac.html
1. La vie d’Alain de Solminihiac
Alain
de Solminihac naquit le 25 novembre 1593 au château de Belet, situé à une vingtaine
de kilomètres à l’ouest de Périgueux. D’une bonne et ancienne noblesse du
Sarladais, sa famille était restée fidèle au catholicisme, dans une région très
infiltrée par le protestantisme et dévastée par les Guerres de religion.
Alain,
numéro 3 des garçons de la famille était intelligent et séduisant, ayant tout
pour devenir un gentilhomme accompli. Il fut donc initié à toutes les
disciplines mondaines de son rang: équitation, escrime, danse, chasse, et bien
sûr, les belles manières. À l’âge de dix-sept ans, c’était non seulement un
jeune homme à l’esprit chevaleresque et généreux, mais son sens de l’honneur le
poussait à s’engager au service du Roi, parmi les chevaliers de l’Ordre de
Malte.
Alain
avait un oncle, Arnaud qui était Abbé de Chancelade. Afin que le bénéfice de
l’abbaye reste dans la famille, Arnaud se tourna vers les enfants de son
frères. N’étant pas satisfait des deux aînés, il fit appeler Alain. Les
aptitudes du neveu plurent à l’oncle qui lui proposa sa charge, et Alain
accepta.
Arnaud
remit sa démission au roi et demanda pour son neveu un brevet de nomination.
Las! Alain n’avait pas de diplôme universitaire, obligatoire... Qu’à cela ne
tienne, Alain entra à l’université de Cahors et devint bachelier en droit canon
le 2 avril 1614. Le jour même il recevait la tonsure. Six mois plus tard, les
bulles de nomination d’Alain de Solminihac à l’abbaye de Chancelade étaient
signées par le pape Paul V. Quand Alain les reçut, il revêtit l’habit blanc des
chanoines réguliers de Saint-Augustin... et commença son noviciat! Il avait 20
ans.
Vers
1125, une dizaine d’ermites qui vivaient dans des cabanes firent profession
selon la règle de Saint Augustin[1]:
l’Abbaye de Chancelade était née. Le temps, la Guerre de Cent Ans, l’occupation
des lieux par les Anglais, puis les guerres de religion et les ruines
matérielles l’avaient peu à peu transformée en une abbaye presque
fantôme, exsangue et ruinée. Arnaud de Chancelade, homme faible et timoré,
devenu Abbé en 1581, se montra impuissant pour la relever de ses ruines. La vie
religieuse périclita. Chancelade était devenue comme une petite sœur de
l’abbaye de Thélème, chère à Rabelais...
Quand
Alain arriva à Chancelade, il n’y avait plus que trois religieux !!!
Alain,
novice, commença rapidement sa formation. Il était toujours fidèle à l’heure
d’oraison, aux offices et aux activités de l’abbaye. Le 15 juin 1615, il
devenait officiellement Abbé de Chancelade ; le 19 mars 1616, il recevait
les ordres mineurs, et le 28 juillet se consacrait à Dieu.
Lentement,
afin de ne pas soulever trop de résistances, Alain commença à réformer son
abbaye: récitation de l’office au chœur dès 4h et demi, le matin, puis messe conventuelle,
repas pris ensemble et rétablissement de la vie commune... Mais Alain ne
pouvait que constater son inexpérience et son manque de connaissance des
sciences ecclésiastiques. En conséquence, il apprit d’abord le latin, puis,
après avoir été ordonné prêtre le 22 septembre 1618, il monta à Paris pour
parfaire ses études. Alain avait 25 ans. Il y avait maintenant quatre moines à
Chancelade, et la réforme était bien amorcée.
À
Paris, Alain travaille quatorze heures par jour, et après ses cours, suit les
sermons de François de Sales. Par ailleurs, il est déjà l’ascète que l’on
connaîtra plus tard, car, même à Paris, Alain de Solminihac restait l’Abbé de
Chancelade, et il ne manquait pas de s’informer sur les usages monastiques de
la région et sur les expériences de réformes canoniales déjà entreprises.
Pendant
son séjour à Paris, Alain de Solminihiac se fit des amis, dont Monsieur
Vincent. Après un séjour de quatre ans, Alain rentra à Chancelade.
(Septembre 1622)
Abbaye de Chancelade
Avant
de perfectionner la réforme entreprise, Alain demanda la bénédiction abbatiale
de l’Évêque de Périgueux. Maintenant, Alain de Solminihac pouvait penser à
rebâtir son abbaye: dortoirs, réfectoire, cuisine, bibliothèque, Église
abbatiale. Alain n’hésita pas à mettre la main à la pâte et à transporter les
matériaux. Mais jamais il ne mutila les exercices liturgiques ni les heures
d’oraison. Il semble que vers 1633, l’ensemble était achevé.
Où
Alain trouva-t-il l’argent nécessaire ? Les biens de l’abbaye étaient faibles
et les gens du voisinage peu empressés à faire des prêts et encore moins des
dons. Mais l’exemple donné par l’abbé de Chancelade était tel que bien des
fermiers du voisinage, qui avaient obtenu des protestants, à des prix très bas,
des terres ayant appartenu autrefois à l’abbaye, les rendirent, pris de
remords. Et puis quand on prie vraiment et qu’on accomplit son œuvre, Dieu
accorde le reste, par surcroît.
La
mise en place de la réforme, conformément aux directives du Concile de Trente,
et compte tenu de la précarité des locaux, se fit progressivement. Il faut
ajouter ici que l’abbé de Chancelade s’était également conformé à ce que
l’ordre canonial avait produit de meilleur. Après 1630, à Chancelade, ce fut
une vraie floraison: de 1630 à 1636, l’abbé reçut la profession de 46 novices.
– À
minuit, lever pour l’office des Matines et des Laudes. Puis chacun regagnait sa
cellule pour se rendormir.
– Cinq
heures, lever définitif. Première méditation devant le Saint-Sacrement à
5h30, puis office de Prime. Ensuite les prêtres qui le désiraient disaient leur
messe. Les autres religieux travaillaient ou priaient.
– 9h
un quart, chant de Tierce, puis messe conventuelle. Alain veillait avc un soin
jaloux sur la beauté des offices, “car le Chœur, c’est l’honneur des
chanoines, et, disait-il, les saints du ciel sont dans une perpétuelle louange
de Dieu, et c’est un acte bien relevé.”
– Après
Sexte, premier et principal repas de la journée. Dîner et souper se prenaient
en silence, tandis qu’une lecture spirituelle nourrissait les esprits.
– Après
le repas, office de None: c’était ensuite le milieu du jour, et la récréation.
La discrétion était de mise dans la conversation.
Voici
les propres résolutions d’Alain : “... Nos discours seront le
plus que nous pourrons des choses spirituelles et de ce qui nous pourra
enflammer de l’amour de Dieu. Je ne parlerai point des fautes des autres... Je
m’abstiendrai de paroles aigres... Je m’étudierai de faire paraître une modeste
et religieuse gravité, soit parmi nos frères ou parmi les séculiers, parmi
lesquels j’écouterai plus que je ne parlerai, si mon devoir ou la charité ne
m’y oblige.”
– Après
la récréation, c’était de nouveau le silence, et on récitait les litanies de la
Sainte Vierge à l’église. Puis, travail.
– 15h15,
chant des Vêpres. Travail.
– 17h,
Complies, et souper. Récréation jusqu’à 19h. Enfin, dernier exercice de la
journée et examen de conscience.
– 20h,
coucher.
Abbaye de Chancelade
Les
bruits du monde parvenaient peu à Chancelade, abbaye de “très
étroite observance.” Alain répétait sans cesse : “Les
communautés les plus florissantes, se sapent par de menues infractions à la
règle.” Chaque fois qu’il devait partir en voyage, sa seule consigne
était : “Observez les règles et les constitutions.”
On
a dit que la spiritualité de Chancelade était celle de la “sainteté
cachée”, celle de la “petite voie, des exercices communs de la
religion,” et non les choses particulières ou les records de pénitences et
d’oraisons. “Il ne faut pas amaigrir le corps pour engraisser
l’amour-propre,” disait-il.
L’obéissance,
“moyen facile et le plus court pour arriver à la perfection”,
était particulièrement recommandée, “car elle met l’âme en repos et
la fait vivre sans aucun souci... Le religieux ne peut être bien avec Dieu s’il
n’est bien avec son supérieur.”
Alain
plaçait l’humilité comme la pièce maîtresse dans l’édifice spirituel, car elle
donne le sens du néant et fait découvrir tout le chemin qu’il faut encore
parcourir “pour arriver à la perfection des vertus que nous avons.”
Enfin,
Alain estimait qu’il “était tout à fait nécessaire pour planter et
maintenir les réformes, d’avoir un grand amour de la Croix... Si cet amour
vient à manquer, les réformes seront bientôt à bas.”
L’esprit
de Chancelade était avant tout un esprit d’amour et d’abandon à la volonté
divine: “Une des choses qui empêchent le plus notre avancement à la
perfection, c’est de ne pas nous abandonner entièrement à la volonté de Dieu et
de ne pas nous livrer entre les mains de la Providence paternelle de Dieu qui a
un soin incroyable de l’avancement de ceux qui se sont libéralement abandonnés
à sa bonté, et ne se laisse jamais vaincre en libéralités, les comblant de
grâces et de lumières.”
L’esprit
de la réforme de l’abbé de Chancelade était un “esprit d’amour...” Et
Alain précise : “Cet amour nous donne un grand et efficace
désir de nous y perfectionner par la pratique de notre règle et constitutions
et dans l’esprit de notre institut... et il n’y a rien de difficile à celui qui
a un grand amour de sa chère vocation.” Ce n’est pas la grandeur des
actions qui rend grand, mais les petits actes faits “avec un grand
amour et un grand désir de plaire à Dieu... La vie spirituelle est un char qui
doit rouler sur quatre roues : la pauvreté, la chasteté, l’obéissance et
l’humilité, et être conduit par l’amour de Dieu.” En un mot, selon l’abbé
de Chancelade, “l’esprit des chanoines réguliers consiste en une
dévotion édifiante,, une charité condescendante et une obéissance amoureuse.”
L’abbaye
de Chancelade devait être un centre d’attraction spirituelle en raison, d’une
part de la beauté de ses offices, et d’autre part, de ses services: sacrements,
prédication, catéchismes, etc. En cas de famine (ce qui était fréquent à cette
époque), l’abbaye devait se transformer en asile de charité. Car une des
principales fonctions des chanoines c’est “l’assistance du prochain
par le moyen de la prédication de la parole de Dieu et des confessions...”
L’abbé
Alain voulait que ses moines deviennent des apôtres, et des apôtres à
l’extérieur. Il voulait aussi insérer ses religieux dans le ministère
paroissial, pour qu’ils vivent avec le peuple et pour le peuple. Mais, afin de
lutter contre les abus qui avaient cours à l’époque, ses religieux devaient
s’engager, au moment de leur profession à ne pas se procurer bénéfice,
paroisse, aumônerie, etc, sans la permission du supérieur. C’était comme un “quatrième vœu.”
Une
autre difficulté devait être surmontée, qui aurait pu ruiner sa réforme. L’abbé
ne devait plus être nommé de l’extérieur, par des personnes n’appartenant pas à
l’abbaye. Pour éviter toutes les influences extérieures, Alain choisit le
retour à la tradition: il rendit son abbaye élective par le chapitre des
chanoines. Les formalités étant complexes, Alain confia sa démarche à la Vierge
Marie, et il eut gain de cause.
En
1628, à la demande du Père Joseph, éminence grise de Richelieu, l’abbé de Chancelade
visita les Calvairiennes et entreprit des visites canoniales dans les abbayes
du Limousin et de l’Aquitaine. Les désastres étaient grands... et, au milieu de
la décadence générale que l’on pouvait constater, l’abbaye de Chancelade
rayonnait. Bientôt elle sera en mesure d’envoyer des groupes de ses chanoines
dans les maisons qui en avaient besoin et qui étaient prêtes à accueillir les
réformes. L’abbaye de La Couronne en fut la première bénéficiaire, et elle
devint rapidement pour Angoulême ce que Chancelade était à Périgueux. Ensuite
vinrent Saint Gérald, de Limoges, puis Sablonceaux, non loin de Saintes.
À
Pébrac aussi, la réforme devenait urgente et Mr Olier, Fondateur des
Sulpiciens, sollicitait l’abbé de Chancelade. Hélas!, ce fut un échec, tant les
religieux se montrèrent récalcitrants...
Mais
le mouvement était lancé, et, à Sainte Geneviève, à Paris, le Cardinal de La
Rochefoucault, qui y était abbé, nommait le père Faure supérieur de la
Congrégation qu’il avait érigée dans la province de Paris. Malheureusement, le
4 mars 1635, une ordonnance décréta qu’il n’y aurait plus, désormais, qu’une
seule congrégation des monastères de l’ordre de Saint Augustin. Chancelade
pouvait rester en dehors de cette congrégation, mais ne pouvait pas ouvrir d’autres
abbayes. Alain conservait Chancelade, mais, victime de mesures de
ségrégation son œuvre était menacée, à brève échéance. Obéissant à de
sages conseils, Alain resta seul à Chancelade, et sauva sa réforme.
Devenu
évêque, Alain de Solminihac resta toujours très attaché à ses religieux de
Chancelade malgré les épreuves; il demeura aussi indéfectivement fidèle à son
Roi tout au cours de la Fronde, et au pape. Sa devise, aimait-il répéter, c’est
“la pureté et la fidélité.”
Un
soir d’avril 1636, un courrier royal annonçait à Alain de Silminihac sa
nomination au siège épiscopal de Lavaur. L’abbé de Chancelade fut grandement consterné.
Il écrivit à Richelieu pour lui signaler son refus. “Abbé il était,
abbé il voulait rester: telle était sa vocation.” À l’Archevêque d’Arles,
Alain écrivit: “Hors la foi, je ne tiens rien de plus assuré.
Vous-même m’avez avoué qu’il me faudrait une révélation pour me la faire
changer... Je dois par mille raisons demeurer dans ma vocation que je chéris
beaucoup plus que ma vie.”
Le
Roi refusa son refus et le choisit pour l’évêché de Cahors. Alain n’avait
échappé à Lavaur que pour se voir promu au siège plus important de Cahors.
Alain
résista longtemps. Louis XIII étant prêt à entreprendre des démarches à Rome,
Alain finit par s’incliner : c’était la volonté de Dieu.
Alain
dut se résigner; Il écrivit au Roi Louis XIII qu’il acceptait la charge. Mais
Alain n’oublia jamais qu’il était d’abord un religieux et poursuivit sa vie
d’ascète, car, dit-il un jour : “On n’est pas évêque pour
chercher ses plaisirs, mais pour porter dans son corps la mortification du
Christ.”
Novice
dans tout ce qui concernait l’administration d’un diocèse, Alain commença son
apprentissage d’évêque. Il rencontra plusieurs évêques qui lui donnèrent de
sages conseils. Puis les membres du clergé vinrent faire une première visite,
de politesse (ou de curiosité?) à leur nouvel évêque. Alain reçut ses prêtres
avec bonté, parfois en réprimant une certaine irritation, car plusieurs vinrent
en habit civil... Il reçut aussi les notables... et il apprit beaucoup sur la
situation de son diocèse et sur les besoins les plus urgents.
Le
diocèse de Cahors (7461 km2), à cette époque, était beaucoup
plus vaste qu’il ne l’est aujourd’hui, s’étendant sur les Causses jusqu’à la
limite du Limousin, le Lot, les rives de la Dordogne jusqu’à Moissac puis au
confluent du Tarn et de la Garonne, jusqu’à la frontière de la Gascogne et du
Languedoc. Cela représentait près de 800 paroisses groupées en quatorze
archiprêchés: Cahors, Luzech, Belaye, Pestillac, Salviac, Gourdon, Gignac, Thégra,
Cajarc, Saint-Cirq, Montpezat, Moissac et les Vaux. Un clergé abondant
desservait les fidèles: 800 recteurs et vicaires, 100 chapelains, et une foule
de prêtres... En 1638, il “ne devait plus y avoir” qu’un prêtre
pour 150 à 200 habitants!
Le
clergé était nombreux, mais nombreuses aussi étaient les plaies dont il
souffrait. Des abus s’étaient glissés dans ce clergé. Alain écrivit à certains
de ses amis évêques : ”ILs marchaient en habits courts et de
diverses couleurs... Ils paraissent en habits courts et bas blancs... Ils ne
disent jamais la messe ni n’assistent aux offices... Des prêtres emploient des
biens ecclésiastiques destinés pour la nourriture des pauvres, à nourrir des
bêtes pour servir à leur plaisir... Du cabaret, certains ont fait leur demeure
ordinaire: ils y boivent et se divertissent dans des jeux de cartes ou de
dés... On note des cas de concubinage, et l’on ne fait pas de difficulté de
mettre dans les livres des baptisés, après le nom des enfants illégitimes,
celui de leur père avec expression de sa qualité de prêtre... “
Certains
pasteurs viennent dans leur paroisse pour y percevoir les bénéfices, mais
vivent ailleurs. Aussi les paroissiens se trouvent-ils privés de messe et
d’instruction religieuse. Parallèllement, toute une autre catégorie de prêtres
vit dans des conditions financières difficiles, surtout les vicaires.
Enfin,
et c’est peut-être le plus grave, ce clergé n’a reçu qu’une formation morale ou
intellectuelle embryonnaire. Les curés négligent leurs devoirs car ils ne les
connaissent pas! “J’ai trouvé aussi, dit Alain,”les
curés pour la plupart dans une fort grande ignorance des obligations de leur
charge.” On s’étonnait de voir un ecclésiastique monter en chaire. En 1651,
sur 400 vicaires, un seul est bachelier en théologie. Mais constate Mgr Alain,
les prêtres de son diocèse pèchent surtout par manque de connaissance, victimes
d’une époque de violence et d’une ambiance de laisser-aller.
Car
la violence règne partout: contexte social explosif, guerres de religion qui,
dès 1621 ont ravagé les régions de Cajac, Capdenac et Figeac; puis ce furent
les révoltes des protestants en 1625 en 1628, avec leurs cortèges de malheur:
récoltes dévastées, vignes et arbres arrachés, maisons brûlées, puis la
peste... et enfin la révolte des Croquants du Périgord. Les
ruines s’étaient accumulées, et les édifices du culte n’avaient pas été
épargnés: quand elles existaient encore, les églises étaient devenues des
granges ou des magasins. Pour compléter ce sombre tableau, il faut ajouter les
ruines familiales: libertinage, infidélité conjugale, etc. L’ignorance
religieuse est totale, et pourtant, dans ces ruines, la foi restait vive...
Mgr
de Solminihac est un grand Seigneur: évêque, baron et comte de Cahors. Ses droits
étaient très importants, et Alain sut les préserver quand il le fallait. Mais
Alain, n’oublia jamais qu’il était religieux, et son épiscopat fut un des plus
prestigieux de l’époque. À l’étonnement de beaucoup, l’évêque de Cahors
continuait à mener une vie simple et monacale. Alain n’accepta jamais que les
murs de sa résidence fussent revêtus de tapisseries, car, disait-il, “Il vaut mieux revêtir des pauvres que des murailles.”
Évêque
et religieux, Mgr de Cahors sut allier les deux styles de vie, et la vie
à Morcuès, sa résidence épiscopale habituelle, fut ordonnée comme dans un
monastère. Toute sa maison, une vingtaine de personnes, dut se soumettre à ses
exigences: “Tous considéreront qu’ils sont de la famille non
seulement d’un évêque, mais encore d’un évêque religieux; c’est pourquoi il
faut qu’ils soient religieux en leur vie, mœurs et conversation.”
L’emploi
du temps d’Alain laissera percer le mystère du religieux devenu évêque:
– de
4 heures à neuf heures: réveil, chapelet, puis une heure d’adoration avec toute
la famille épiscopale, prime et étude, tierce, sexte, messe et action de
grâces.
– 9
heures : audience et étude.
– 11
heures : repas puis reprise des audiences, étude, affaires.
– 15
heures : vêpres, étude.
– 18
heures : office, collation, audiences pour les officiers domestiques,
étude.
– 20
heures : litanies de la Sainte Vierge, lecture du sujet de méditation pour
toute la communauté.
– 20
h 1/4 Oraison particulière.
– 21h
1/4 étude.
– 22
heures : coucher.
Au
fil des années, cet emploi du temps se modifiera, l’oraison empiétant de plus
en plus sur le travail intellectuel, jusqu’à atteindre quatre ou cinq heures
par jour, voire plus. En voyage [2],
ou lors des nombreuses visites qu’il fit à son diocèse, Mgr de Cahors
s’efforçait d’être fidèle à son programme, que ce fut dans son carrosse ou à
l’hôtel.
Le
synode d’avril 1638 fut le point de départ de la réforme. C’était, pour Alain,
le premier contact officiel avec ses prêtres. D’emblée il critiqua les mœurs de
son clergé. Tout le monde comprit!... Ce premier synode s’acheva dans la
confiance, après avoir réalisé un travail positif: nouveau code de la vie
sacerdotale, projet d’érection d’un séminaire. Désormais, au lieu de se
divertir à la chasse, au jeu, etc, le clergé sera obligé de travailler la
théologie, d’instruire la jeunesse, de visiter les malades et les pauvres. Et
une fois par an, les prêtres devront se retirer pour une retraite spirituelle
de huit à dix jours. Tous devront posséder une bible et les actes du Concile de
Trente ainsi que son Catéchisme.
La
réforme ne se mit en place que lentement, et Alain dut lutter pendant longtemps
contre l’incurie intellectuelle, les abus et les infractions. Sa sévérité ne
fut pas du goût de tout le monde, et les plaintes, les procès contre Mgr Alain
se multiplièrent. L’évêque tint bon : “Je dépenserai plutôt tout
mon revenu que de souffrir en mon diocèse les vices du clergé. Si le parlement
ne me fait pas justice, j’irai me jeter aux pieds du Roi pour la lui demander.”
Malheureusement
quelques prêtres bénéficiaient de la complicité des laïcs, et Alain dut souvent
lutter. Voici, entre autres, un exemple. Au comte de Clermont qui avait donné
asile au curé de Saint Vincent dont la vie était pour le moins scandaleuse, Mgr
Alain, pour se justifier, écrivit : “Il n’y a rien de si
étroitement commandé et recommandé aux évêques par les saints décrets que la
correction des ecclésiastiques et particulièrement des pasteurs, jusqu’à ce
point qu’ils veulent que leurs crimes, s’ils les tolèrent, leur soient imputés
comme les leurs propres. C’est ce qui m’a obligé, dès que Dieu m’a appelé à cet
évêché, de travailler avec soin pour corriger ceux que j’ai trouvés dans mon
clergé...
Le Recteur de Saint-Vincent, quoique averti et
admonesté paternellement... a néanmoins continué à mener une vie scandaleuse.
Ce qui a obligé mon official, sur les informations qui ont été faites, de
décréter prise de corps contre lui, et mon promoteur de le faire prendre et
conduire à Cahors pour être retenu dans mes prisons. Mais il s’en évada par
l’assistance de quelques personnes que je n’ai pas encore découvertes, et comme
il a appréhendé avec raison qu’on le ferait reprendre, il s’est réfugié,
ce qu’on m’a assuré, dans votre château de Castelnau. Je ne puis croire que
vous voulez donner retraite à un prêtre si scandaleux pour lui éviter la peine
que méritent ses crimes... Ce qui m’oblige à vous supplier, Monsieur, de le
chasser de chez vous afin qu’il soit conduit dans mes prisons, étant très
étroitement obligé d’employer toute l’autorité que Dieu m’a donnée pour lui
faire faire son procès. Je serai bien mari que vous me donnassiez sujet de
l’employer contre vous.”
À
cette époque, les nominations relevaient souvent des abbés, des recteurs, de
l’université, ou des seigneurs. L’évêque de Cahors ne disposant environ que
d’un tiers des nominations, dut parfois en refuser certaines qui lui
paraissaient indignes. Même aux plus grands et aux plus influents, tels
Mazarin, Alain sut exposer ses raisons. Cela suscita des mécontentements, mais,
dans le diocèse de Cahors, un nouveau clergé allait naître.
Afin
de redonner une âme à son diocèse et de créer son unité, Alain commença par
instituer les 14 archiprêtrés en 30 congrégations ayant chacune à sa tête un “vicaire forain”, soigneusement choisi. Alain les nomme, les forme
et leur explique ce qu’il attend d’eux : visiter les paroisses du
district, faire appliquer les ordonnances épiscopales, et convoquer et préparer
les conférences ecclésiastiques: réunions mensuelles obligatoires,
auxquelles devait assister tout le clergé du district concerné. Trois thèmes y
étaient généralement abordés : la vie spirituelle du prêtre, la vie morale
et la pastorale. Un thème était cher à Alain : “le Saint
Sacrement et les raisons qui nous obligent de l’honorer et de le faire
honorer.” Ainsi, sans heurt, Mgr Alain mettait en œuvre la réforme
tridentine. Et les fruits intellectuels étaient nombreux, les curés se mettant
à relire l’Écriture, les Pères de l’Église et les décrets du Concile de Trente.
Un livre relativement récent était vivement conseillé: “L’Introduction
à la vie dévote” de François de Sales.
Au
cours de ces conférences, qui ont le mérite de sortir les curés de leur
isolement, Mgr Alain recommande aux prédicateurs de s’appuyer sur Dieu plus que
sur la science, de ne pas monter en chaire si l’on est en état de péché mortel,
de ne pas s’égarer dans les questions politiques. “Le meilleur
prédicateur est celui qui, tout simplement et solidement, avec zèle et
efficace, enseigne la doctrine chrétienne, recommande les vertus et condamne
les vices.”
Enfin,
pour établir l’unité dans son clergé, Mgr Alain fonda la confrérie du
Saint-Esprit.
Il
fallait, d’urgence, renouveler la foi chrétienne: pour ce faire Mgr Alain mit
en œuvre les missions paroissiales: il savait qu’il pouvait compter sur ses
moines de Chancelade. Des équipes de six chanoines vont mettre tout en œuvre
pour attirer les populations et rééduquer leur foi. À ses missionnaires Alain
recommandait la pureté d’intention, le zèle pour la gloire de Dieu et surtout
l’humilité : “Si je savais, disait-il que, parmi
vous, l’un va convertir tout le monde mais ne possède pas l’humilité, je ne le
laisserais pas prêcher.”
Tous
les moyens devaient être mis en œuvre pour intéresser les foules, et les
méthodes préconisées par Mgr Alain étonnent par leur modernité. À la fin de la
mission, confessions et communions couronnaient ces riches journées
paroissiales.
Les
résultats de ces missions furent considérables : après douze ans de
fonctionnement, “les vieux et les jeunes, depuis l’âge de cinq à six
ans, savent non seulement les commandements de Dieu et les mystères de notre
foi qu’ils sont obligés de savoir, mais encore en rendent raison d’une façon
qui ravit d’admiration ceux qui le voient.”
Mgr
Alain fut un évêque itinérant. Il parcourut son diocèse en tous sens, sans
déroger à ses obligations d’ascète et de religieux. Mais, disait-il,
“il n’y a personne qui doive tant travailler qu’un évêque.” Les jours de
visite, il se levait à trois heures et ne modifiait en rien la succession de
ses exercices spirituels, puis il entamait son périple. Quel que soit le temps,
Mgr Alain parcourait le Quercy: “Je me suis abandonné à Dieu, avoua-t-il
un jour où les intempéries faisaient rage, en ce temps de la visite.
Qu’il dispose de ma vie comme bon lui semblera, je la lui ai consacrée
principalement en ce temps.”
Constamment
Mgr Alain éduque et réforme : ”Continuelles missions,
continuelles visites, voilà les moyens de choix qui forment et soutiennent la
foi: les missions préparent aux visites pastorales et les visites pastorales
confirment les missions.”
Pour
clore le tout, Mgr Alain fait diffuser un catéchisme facile à retenir, et
facile à réciter, car ce sont... des vers, et tout le monde doit les savoir par
cœur...
Dès
le début de son épiscopat, Mgr Alain manifesta son intention d’ouvrir un séminaire,
conformément aux consignes du Concile de Trente. Malgré la fraîcheur des réactions
de son clergé, la décision fut prise au cours de son premier synode (1638).
Cinq ans plus tard, constatant un demi-échec, Mgr Alain s’adressa aux prêtres
de la Mission, les Lazaristes de Mr Vincent. Protégé par le Roi dès 1643, le
séminaire de Mgr Alain allait se développer rapidement.
Le
séminaire s’orientait vers une initiation méthodique de l’état ecclésiastique,
mais il n’y avait que peu d’aspirants, et bientôt, dans le clergé, commença une
campagne de dénigrement contre les austérités de la vie qu’on devait y mener.
Mais Mgr Alain et les Lazaristes venus de Paris ne cédèrent pas, et le
séminaire de Cahors devint un vrai lieu de formation spirituelle où l’on
acquérait l’esprit ecclésiastique. Les prêtres de Mgr Alain devaient inspirer
le respect du prêtre et édifier le peuple.
Mgr
Alain insistait beaucoup sur la nécessité de l’oraison, cet exercice capital.
Il insistai : “Je n’ordonnerai personne qui ne promette d’y
consacrer une heure chaque jour, sauf excuse légitime.” Tous les quinze jours
le séminariste doit se confesser, et travailler à sa véritable conversion. Si
un clerc se montrait ambitieux ou de mœurs douteuses, l’évêque était
impitoyable, car dans ce cas, dit l’évêque, “ce sont plutôt ses
propres intérêts qui l’ont fait rechercher l’état ecclésiastique qu’un
véritable désir de servir Jésus-Christ en qualité de son ministre.”
Pourtant,
malgré les difficultés, en quinze ans le séminaire de Cahors devint
prospère, réputé et rayonnant. En 1659, on y comptait 60 séminaristes. Et le clergé
du diocèse de Cahors avait reconquis sa dignité au sein du peuple de Dieu,
selon la pensée d’Alain: “Je n’ai rien trouvé de plus efficace pour
la réforme générale de ce diocèse qu’un séminaire... Par ce moyen, j’ai pourvu
mon diocèse d’ecclésiastiques capables et de vie exemplaire... Il semble que ce
moyen embrasse tous les autres...” À Cahors, “la prêtrise
n’est plus la récompense de quelque valet qui savait un peu lire et chanter au
pupitre du village.”
Le jansénisme
Mgr
de Solminihiac eut à lutter ferme contre le jansénisme dont les thèses
hérétiques s’étaient introduites jusque dans l’université de Cahors.
Les calvinistes
Mgr
Alain eut également à lutter contre les noyaux de calvinistes, qui subsistaient
nombreux, dans le diocèse de Cahors. Mgr Alain, voulant ramener toutes ses
brebis dans le bercail de l’Église, profitait de ses visites pastorales pour
les exhorter à rejoindre l’Église. Dans les paroisses touchées par la Réforme
protestante, il fit le maximum pour que les postes d’enseignants soient confiés
à des instituteurs catholiques. Par la persuasion, toujours, il incitait les
calvinistes, à entendre ses prédications. Il multipliait aussi les missions. Et
nombreux étaient ceux qui étaient séduits par sa sainteté. “Je suis
votre évêque, disait-il, votre vrai et légitime pasteur, qui
suis prêt à donner ma vie pour vous, et à m’exposer à mille morts, ce que vos
ministres ne feraient pas.” Sous son épiscopat, grâce également à l’action
des prêtres mieux formés et armés dans leur travail d’évangélisation, une
grande partie de la noblesse revint au catholicisme.
La Compagnie du Saint-Sacrement
Alain
avait été rapidement attiré par la spiritualité d’une compagnie ultramontaine,
antijanséniste, dévouée au Roi, qui mettait l’accent sur l’Eucharistie, et dont
l’apostolat était consacré essentiellement à lutter contre les misères
physiques et morales et contrer les hérésies. Dans la Compagnie du
Saint-Sacrement, on comptait de nombreux amis de Mgr Alain, tels le Père
Suffren, Monsieur Vincent, Mr Olier, l’évêque de Limoges, etc... Mgr Alain
sachant que la réforme de toute société passe par la réforme de son élite,
établit dès 1639, une filiale de la Compagnie du Saint Sacrement, à Cahors.
La Compagnie de la Passion
Conçue
par Mr Olier, en 1646, cette Compagnie, composée de personnes de qualité, avait
pour but d’honorer les mystères de la Passion et de travailler à la
sanctification personnelle de ses membres. Dévots à Notre-Dame, et placés
sous la protection de Saint Michel, ses membres s’efforçaient de faire revivre
autour d’eux l’esprit des premiers chrétiens. Mgr Alain sut s’appuyer sur ces
chrétiens fervents.
[2] Les
voyages de Mgr de Cahors, en dehors de son diocèse furent relativement peu
nombreux, car, disait-il: “Hors la nécessité du service de Dieu, de son Église
et celui du Roi, je ne crois pas devoir sortir de mon diocèse.”
ALAIN DE
SOLMINIHAC
1593-1659
Les grandes
dates de sa vie
Alain de Solminihac est né le 25 novembre 1593 au Château de Belet, en
Dordogne, d’une famille catholique de petite noblesse rurale.
Il songeait à devenir
Chevalier de Malte, vocation à laquelle le préparait son éducation, quand les
circonstances firent de lui, à l’âge vingt ans, un abbé de Chancelade, Abbaye
de Chanoines Réguliers de Saint Augustin toute proche de Périgueux (5 septembre
1614). Les bâtiments étaient en ruine.La Communautése trouvait réduite à
trois religieux. Alain vit, dans cette désignation, un signe de Dieu, se
consacra à Lui entièrement et décida de réformer cette Maison.La
Franceconnaissait alors un renouveau religieux avec l’éclosion de l’école
française de spiritualité dans le sillage du concile de Trente.
Afin de se préparer à cette
tache, Alain prit l’habit religieux, s’exerça à l’oraison mentale et fit sa
profession le 28 juillet 1616. Il devint prêtre le 22 septembre 1618.
Après son ordination, il
partit pour Paris afin d’y compléter sa formation intellectuelle et spirituelle
et pour enquêter sur la manière dont s’opérait la réforme des Chanoines
Réguliers, sous la direction du Cardinal de La Rochefoucauld et du Père Charles
Faure. Il resta quatre ans à Paris, suivant les cours de la Sorbonne où il
subit l’influence d’André Duval. Il fréquenta les milieux spirituels : il
put voir notamment, à plusieurs reprises, Saint François de Sales lors du
séjour que fit celui-ci dans la capitale en 1619. Il fréquenta aussi le
Cardinal de la Rochefoucauld et Charles Faure. Enfin il fit les Grands
Exercices Spirituels de Saint Ignace sous la direction du jésuite Antoine Le
Gaudiery, célèbre pour son talent à diriger les âmes. Il suivit, jusqu’à la
mort, les résolutions qu’il prit durant cette retraite. En octobre 1622, il
était de retour à Chancelade.
Pour comprendre Alain de
Solminihac, il faut toujours se reporter à ce séjour qui orienta définitivement
son esprit. C’est là qu’il entra vraiment en relation avec les animateurs de la
Réforme Catholique en France et qu’il reçut la formation qui lui manquait
auparavant.
Dès son retour à Chancelade,
il se préoccupa de recevoir la bénédiction abbatiale. Elle lui fut conférée le
jour de l’Épiphanie par l’Évêque de Périgueux, Monseigneur de la Béraudière,
qui l’avait déjà ordonné prêtre.
Il commença immédiatement son
œuvre de réformateur. Il reconstruisit l’église et les bâtiments claustraux
tels que nous les voyons aujourd’hui. Il reconstitua la communauté et en treize
ans, il reçut cinquante nouveaux chanoines. Il leur donna une formation très
profonde. Il leur donna une direction spirituelle collationnée sous le
nom d’Avis.
C’est un texte qui mérite de
prendre place parmi les meilleurs ouvrages spirituels du temps. Il les orienta
en même temps, vers l’apostolat, conformément à leur vocation. Chancelade
assura désormais et l’office public et le service pastoral. En quelques années,
l’Abbaye jouissait d’une réputation bien établie. Il en sera ainsi jusqu’à la
Révolution.Le succès d’Alain de Solminihac fut impressionnant et lui valut une
réputation étendue. Si la réforme française des Chanoines Réguliers avait
tourné autrement, l’Abbé de Chancelade aurait pu se trouver placé à la tête d’une
vaste Congrégation de Chanoines Réguliers répandue à partir de Chancelade dans
le sud et l’ouest du royaume.
Cette réputation attira très
vite sur lui l’attention du roi Louis XIII, du Cardinal de Richelieu et du Pape
Urbain VIII. Comme il fallait, à tout prix, trouver des évêques en un temps où
la réforme de l’Église était à l’ordre du jour, on pensa à lui. On songea
d’abord à lui confier Lavaur qu’il refusa, souhaitant se consacrer au
développement de la réforme de Chancelade. Il ne put se dérober quand il fut
prévenu de sa nomination à Cahors. C’était alors un des évêchés les plus
importants de France. Il était dans une triste situation et il fallait, pour le
reprendre en mains, un homme doué de beaucoup d’énergie. En acceptant cette
charge il mit une seule condition : pouvoir conserver l’Abbatiat de
Chancelade afin d’y implanter plus solidement la réforme, déjà étendue aux
Abbayes de Sablonceaux, près de Saintes, de la Couronne, près d’Angoulême et au
prieuré Saint-Gérald à Limoges. Malgré les difficultés, il conserva sa charge
d’Abbé jusqu’à l’élection de son successeur, Jean Garat, qui entra en
fonction en 1658.
En attendant de recevoir les
bulles pontificales, Alain de Solminihac envisagea l’ensemble de ses nouveaux
devoirs dans le Pontificat. Il vit les traités concernant l’évêque, qui étaient
nombreux. Il étudia les décrets du concile de Trente. Il s’imprégna de la vie
de saint Charles Borromée et des actes de l’Église de Milan. Il lut aussi
les annales de Baronius et chercha à voir comment agissaient les évêques de
l’Église primitive. Enfin, il reprit l’enseignement de saint Augustin sur la
vie commune des clercs et organisa sa maison épiscopale en conséquence. De
cette étude de plusieurs mois, complétée par des conversations et des
correspondances avec des évêques très estimés, sortit un plan de vie épiscopale
très précis : vie commune de l’évêque avec un groupe de Chanoines
Réguliers, spiritualité puisée aux sources des premiers siècles
chrétiens ; application du concile de Trente et implantation, à Cahors,
des institutions milanaises. C’étaient là les idées des grands réformateurs
qu’il avait rencontrés à Paris.
Alain de Solminihac était tout
à cette préparation quand il reçut ses bulles. Dans l’ancienne France, le sacre
des évêques avait lieu généralement à Paris. Il suivit la coutume. Il fit une
retraite d’un mois chez les Chartreux. La cérémonie se déroula le 27 septembre
1637. Elle eut lieu en l’église de l’Abbaye des Chanoines Réguliers de Sainte
Geneviève. L’ordination épiscopale lui fut conféré par l’Archevêque de
Toulouse, Charles de Montchal, assisté des évêques de Senlis : Nicolas
Sanguin, et de Meaux : Dominique Séguier. La cérémonie terminée, il se
retira encore à la Chartreuse, puis à l’Abbaye de Chancelade.
Il acheva de mettre la main
aux derniers préparatifs de son entrée dans le diocèse qu’il avait
mission de gouverner et prit ses dispositions pour la direction de l’Abbaye de
Chancelade. Il arriva en Quercy début février 1638 et s’installa au Château de
Mercuès, résidence des évêques de Cahors. La situation du diocèse était difficile.
Il commença son œuvre en convoquant un synode qui eut lieu le 21 avril, suivi
d’une série régulière jusqu’à sa mort.
Le synode achevé et les
premiers règlements adoptés, il commença sa visite pastorale. Celle-ci ne
devait finir qu’avec sa vie. Il lança aussi des missions paroissiales ;
organisa un Séminaire qu’il confia aux Lazaristes de saint Vincent de Paul, son
ami ; il réorganisa les structures diocésaines ; suscita des
conférences ecclésiastiques ; mit sur pied des œuvres de charité ;
encouragea la dévotion au Saint Sacrement ; poussa à la piété mariale en
manifestant son attachement pour Rocamadour ; fonda des hôpitaux et des
orphelinats ; soutint l’instruction populaire. En même temps, il tint tête
à toutes les oppositions, se montrant- en toute circonstances- homme de
courage. On le vit bien dans la manière avec laquelle il lutta contre les
duels, un des fléaux du Quercy. On le vit aussi dans la manière dont il se
comporta durant les troubles de la Fronde comme devant la révolte d’une partie
de son clergé. Il fut aussi homme de fermeté quand il dut prendre parti devant
les problèmes doctrinaux de son temps, en étroite union avec le Saint
siège : gallicanisme, jansénisme, morale relâchée et surtout lutte contre
les protestants qui fut l’un des axes majeurs de son action.
Le sommet de cette action
apostolique fut atteint lors du Jubilé accordé par le Pape Alexandre VII de
1657 à 1658.
Épuisé par son activité et par
ses austérités, il mourut au Château de Mercuès le 31 décembre 1659. Il fut
inhumé dans l’église des Chanoines Réguliers de Cahors.
Cette mort fut un deuil public. La réputation de l’évêque se répandit.
Il y eut de nombreux miracles et l’enthousiasme populaire fut tel qu’on
envisagea de proclamer Alain bienheureux.
Dès 1661, l’évêque de Cahors,
Nicolas de Sevin, entreprit les premières démarches. Le procès rencontra des
difficultés inhérentes aux hommes et aux évènements.La Cause fut introduite par
Pie VII le 6 août 1783 ; le 19 juin 1927, Pie XI signa le décret sur
l’héroïcité des vertus et, le 13 juillet 1979, Jean-Paul II reconnut un miracle
accompli à Cahors en 1661 concernant la petite Marie Ladoux, âgée de cinq ans.
Le 4 octobre 1981, le pape
Jean-Paul II proclama Alain de Solminihac bienheureux, honneur attribué l’année
précédente à son contemporain, François de Laval-Montigny, premier évêque de
Québec. Cette béatification a mis en lumière la personnalité et la sainteté
d’un évêque qualifié de « Borromée français » qui contribua à la
réforme de l’Ordre Canonial et à la remise en ordre du diocèse de Cahors, dans
l’application du concile de trente.
Sa dimension spirituelle lui permit de jouer un rôle majeur dans
l’église de son temps qu’il contribua à renouveler de concert avec son ami
Vincent de Paul.
Alain de Solminihac (1593-1659), prélat
réformateur
De l'abbaye de Chancelade à l'évêché de Cahors
2 vol., 1091 p., 15 b/w
ill., 160 x 245 mm, 2009
ISBN:
978-2-503-53278-3
Abbé de Chancelade en Périgord et évêque de Cahors,
Alain de Solminihac (1593-1659) est une figure marquante du mouvement de
réforme pastorale de l’époque baroque.
Formé à Paris, il entreprend en 1623 le relèvement
spirituel et matériel de son abbaye de Chancelade qui devient, en moins d’une
décennie, un centre à partir duquel la réforme canoniale s’étend à la
Saintonge, au Limousin et à l’Angoumois. Cette extension se heurte à la volonté
du cardinal de La Rochefoucauld et de Charles Faure qui transforment la
congrégation de Sainte-Geneviève en une congrégation de France destinée à
regrouper dans une organisation centralisée toutes les branches de l’ordre
canonial. Au terme d’un long conflit, dont les étapes sont ici reconstituées,
la réforme de Chancelade n’échappe à l’absorption qu’au prix de l’abandon de
son expansion.
La carrière de l’abbé de Chancelade connaît un
tournant majeur avec sa nomination à l’évêché de Cahors en 1636. Religieux
devenu évêque, il transpose son idéal de perfection chrétienne dans l’état
épiscopal et entreprend la réforme de son diocèse selon le modèle tridentin et
l’exemple de Charles Borromée : reconstitution du patrimoine épiscopal,
statuts synodaux, mise en place de vicaires forains, visites pastorales,
missions prêchées par les chanoines réguliers qu’il a amenés avec lui de
Chancelade, fondation d’un séminaire confié aux prêtres de la Mission. Cette
ferme action réformatrice s’est durablement heurtée à une opposition cléricale
organisée.
Son rôle déborde largement son abbaye et son
diocèse. Comte de Cahors et baron de Quercy, Solminihac appuie de son autorité
temporelle le pouvoir royal durant la Fronde. Influent dans l’Église de France,
étroitement lié à Vincent de Paul, membre de la Compagnie du Saint-Sacrement,
il joue un rôle important dans les affaires du temps, qu’il s’agisse de
défendre les prérogatives du Saint-Siège, de condamner l’Augustinus ou
d’obtenir la nomination d’évêques conformes à son idéal tridentin.
Ancien élève de l’École normale
supérieure, agrégé de l’Université et docteur en histoire, Patrick Petot est
professeur de classes préparatoires à Périgueux. Il s’est spécialisé dans la
recherche en histoire religieuse et dans l’étude comparée des religions.
Review
"L'ensemble de la moisson documentaire est
riche... une étude sobre et nuancée qui saisit bien l'envergure d'un homme
original, autoritaire et décidé, déjà assez connu, mais en vérité mal
connu." (J. Bergin, dans Bibliothèque de l'École des Chartes, 168,
2010, p. 259)
"Un travail volumineux pour un homme
d'exception et représentatif de la réforme catholique tridentine (...). (...)
L'A. dépasse la simple biographie pour s'attacher à inscrire la vie d'Alain de
Solminihac dans son contexte familial, régional, religieux et politique."
(Daniel-Odon Hurel, dans: Revue Mabillon, n.s. t. 22 (t. 83), 2011, p.
406-408)
Also known as
- Alain de Solminihac
- Alamus de Solminihac
- Alan av Solminihac
- Alan of Solminihac
- Alanus av Solminihac
Profile
Born to a noble,
pious and patriotic family, Alan wanted to join the Knights of Malta,
to serve God while in the military. Instead, however, he became an Augustinian Regular at Chancelade Abbey, Périgueux, France at age twenty. Superior of the abbey
in 1623. He worked to restore order and piety to his men, and was so
successful that the reforms spread to other local houses.
Bishop of Cahors, France for 23 years from 1636 until his death. There he continued his reforms of the religious houses, and evangelization of his parishioners. Noted for his face-to-face
meetings with the laity, Alan visited each of his 800 parishes
at least nine times during his espicopate. He held a synod, episcopal council, founded a seminary, sponsored home missions and charities, brought back
traditional devotions, and promoted adoration of the Eucharist. Attended the Council of Trent, and followed the lead of Saint
Charles Borromeo in enforcing the Council‘s decrees
in his home diocese.
Born
Readings
Faith and Valor! – Blessed Alan’s motto
Beato Alano di Solminihac Vescovo
Belet (Francia), 25 novembre 1593 – Mercués
(Francia), 31 dicembre 1659
Il beato
francese Alano di Solminihac, canonico regolare di Sant’Agostino e vescovo di
Cahors, tentò in ogni modo di cambiare i costumi del popolo con le visite
pastorali e con ammirevole costanza si sforzò di rinnovare la Chiesa a lui
affidata. Giovanni Paolo II lo beatificò il 4 ottobre 1981.
Etimologia:
Alano = dal latino Alanus, dal nome della popolazione degli alani
Martirologio
Romano: Nella rocca di Mercuès presso Cahors nella Francia meridionale,
transito del beato Alano di Solminihac, vescovo di Cahors, che con le sue
visite pastorali cercò di promuovere la correzione dei costumi del popolo e di
rinnovare in ogni modo con vero zelo apostolico la Chiesa a lui affidata.
Il 25
novembre 1593 da una nobile famiglia rurale della Francia meridionale nacque
Alano di Solminihac, figlio di Giovanni e Margherita. La famiglia risiedeva a
quel tempo presso il castello di Belet, nel circondario di Périgueux. In tale
focolare, ove bruciava una profonda fede cristiana, Alano trascorse la sua
giovinezza. Ad un certo punto della sua vita iniziò ad ipotizzare la sua
consacrazione a Dio, da coniugare però con gli alti sentimenti cavallereschi
che lo caratterizzavano, e meditando perciò di entrare a far parte dei
Cavalieri di Malta. Ben presto comprese però che questa non sarebbe stata la
sua vita.Suo zio Arnaldo di Solminihac, Canonico Regolare di Sant'Agostino, era
abate del monastero di Chancelade. Fondato come casa autonoma nel 1128, esso
aveva conosciuto un periodo di notevole fioritura. Più tardi però decadde e nel
1575, durante una delle varie guerre di religione, chiesa e monastero vennero
distrutti dagli Ugonotti. Ai pochi religiosi superstiti non restò che ritirarsi
nelle parrocchie dipendenti dall'abbazia. L'anziano zio Arnaldo pensò inoltre
di ottenere un decreto regio atto a trasferire l'ufficio e la dignità abbaziali
al nipote appena ventenne, che accettò con umiltà.
Fece dunque il suo ingresso nella decadente abbazia, che ospitava ormai appena
tre canonici, il canto dell'Ufficio era cessato da tempo e la vita comune era
stata di fatto disciolta. Dopo un anno di noviziato il 28 luglio 1616 Alano
emise la professione religiosa. Divenuto un autentico canonico regolare, era
solito dire ai suoi figli spirituali: “Nulla è difficile per colui che ama la
sua vocazione”.
Alano studiò filosofia e teologia in particolare a Parigi, ove ebbe occasione
di conoscere San Vincenzo de' Pauli ed altri grandi religiosi francesi del suo
tempo. Determinanti per la sua vita si rivelarono i colloqui intercorsi con San
Francesco di Sales, dai quali derivò una nuova chiamata, consistente nella
vocazione alla santità. Da allora egli cominciò a tendere con energia e fedeltà
a questo nuovo grande obbiettivo.Alano ricevette l'ordinazione presbiterale il
22 settembre 1618 e dopo altri quattro anni ricevette la benedizione abbaziale,
possedendo ormai ogni requisito necessario per affrontare la grande impresa di
una vita dedicata al suo ordine. Con tenacia si cimentò nella ricostruzione
della chiesa e del monastero. La prima comunità sottoposta alla sua autorità
era formata da tre novizi ed un sacerdote religioso. Riprese la vita comune e
nella chiesa abbaziale riprese il canto dell'Ufficio corale.
Nel 1623 l'abate Alano pubblicò le Costituzioni, prescriventi un ritorno alla
vita regolare austera: a mezzanotte il mattutino, un'ora quotidiana di
meditazione ed il giuramento di non cercare né accettare benefici ecclesiastici
in virtù del voto di povertà. Rivolse inoltre particolare attenzione alla
formazione dei giovani religiosi, fungendo talvolta egli stesso da maestro dei
novizi.
Nel giro di soli cinque anni a Chancelade si riprese a vivere autenticamente la
vita religiosa e proprio di qui partì la spinta per la riforma di altre case
dell'Ordine e per novelle fondazioni. Alano ricevette la nomina a “visitatore”
non solo di monasteri appartenenti al suo ordine, ma anche di altri istituti
religiosi. Il fuoco da lui acceso a Chancelade fece dell'abbazia il centro di
una congregazione nell'ambito dei Canonici Regolari. L'eredità spirituale del
grande abate si conservò anche dopo la sua morte e solo la rivoluzione francese
riuscì fatalmente a distruggere il tutto.Alano si oppose fermamente al progetto
di fusione con la cosiddetta “Congregazione di Francia”, dalle osservanze più
miti, ed in tal senso ottenne in parte anche l'appoggio della Santa Sede.Nel
frattempo l'attività e la fama del grande abate erano ormai ben note anche alla
corte parigina. Ripetutamente gli venne offerto il governo di una diocesi, ma
egli declinò sempre l'invito, preferendo dedicarsi al completamento della
riforma della sua Congregazione ed a collaborare per il rinnovamento
dell'intero ordine canonicale. Nel 1636 fu infine nominato vescovo di Cahors, tra
Périgueux e Tolosa, e questa volta non poté sottrarsi all'impegno e dovette suo
malgrado accettare. Il cardinale Richelieu prese provvidenzialmente Chancelade
sotto la sua personale protezione, garantendone la stabilità della riforma, ed
Alano si riservò di poter continuare a svolgere le funzioni di abate sino a
quando avesse ritenuto necessario.Il vescovo neoeletto dedicò parecchio tempo
alla preparazione per l'alto ministero pastorale affidatogli. Restò comunque
religioso e continuò a vestire l'abito bianco dei Canonici Regolari,
irrigidendo invece lo stile di vita austero e mortificato. Studiò
diligentemente i decreti del Concilio di Trento relativi alle incombenze dei
vescovi e si prefissò di seguire il metodo pastorale di San Carlo Borromeo.
Decidette di governare la sua diocesi da santo ed a tal scopo compose per sé un
regolamento di vita assai dettagliato. Come Sant'Agostino, anch'egli volle
“avere con sé, nell'episcopio, un monastero di chierici”, richiedendo perciò da
Chancelade otto Canonici Regolari che riunì in comunità dotata di un
ordinamento claustrale.La diocesi di Cahors, a quel tempo molto più estesa, si
trovava purtroppo in condizioni miserevoli, in quanto lunghe guerre di
religione avevano contribuito all'aggravarsi della decadenza spirituale e
morale dei fedeli. Molti sacerdoti non erano realmente spinti da ideali
cristiani e le eresie pullulavano. Alano delineò dunque urgentemente un preciso
programma di riforma, conforme allo spirito del concilio tridentino,
organizzando sinodi diocesani e vigilando accuratamente sull'osservanza degli
statuti emanati, volti a migliorare lo stile di vita del clero e ad estirpare
le superstizioni. Insistette inoltre sull'assistenza dei poveri e dei malati.
Fu instancabile nelle visite pastorali, nonostante malattie, difficoltà di
comunicazioni e tumulti politici, e visitò per ben nove volte le circa
ottocento parrocchie della diocesi. Fondò il primo seminario diocesano, la cui
direzione affidò ai Preti della Missione. Organizzò spesso missioni popolari, ricorrendo
all'aiuto dei Canonici Regolari e di altri religiosi.Si dimostrò sempre fedele
e profondo devoto della Sede Apostolica romana, vigilando attentamente sulla
purezza della dottrina cattolica e dando il suo personale contributo per la
condanna del Giansenismo e del Lassismo.La carità non conobbe in lui limiti o
barriere: si dedicò infatti agli appestati, agli altri malati ed agli orfani,
promuovendo l'erezione di ospedali ed asili adeguati. I suoi contemporanei
poterono contemplare in lui la luminosa immagine del buon pastore. Il periodo
di tempo trascorso come abate di Chancelade ed il ventennio abbondante di
episcopato, svolti tra fatiche e penitenze continue, lo debilitarono
grandemente. Nel 1659 dovette interrompere una visita pastorale: il suo fisico
non lo reggeva ormai più ed il cumulo di impegni che si era prefissato era
vistosamente sproporzionato.
Alano di Solminihac morì tra il cordoglio generale il 31 dicembre e venne
sepolto nella chiesa del priorato dei Canonici Regolari di Cahors. Solo in
seguito le sue reliquie vennero traslate nella cattedrale cittadina.
La causa di canonizzazione, introdotta il 6 agosto 1783, portò il 19 giugno
1927 all'attribuzione del titolo di “venerabile” ed 4 ottobre 1981 alla
beatificazione da parte del papa Giovanni Paolo II, che lo iscrisse così nel
Martyrologium Romanum nell'anniversario della nascita al Cielo.
Autore: Fabio
Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92533
Voir aussi : Patrick
Petot, « Alain de Solminihac : la réforme de Chancelade (1623-1630) », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2009,
tome 136, 1relivraison,
p. 65-100 : https://shap.fr/BSHAP/BSHAP_2009-1.pdf
Patrick
Petot, « Alain de Soiminihac : le renouveau canonial autour de
Chancelade (1630-1636) », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2009,
tome 136,
3e livraison, p. 313-362 : https://shap.fr/BSHAP/BSHAP_2009-3.pdf