mardi 31 août 2021

Saint ARISTIDE d'ATHÈNES, philosophe

 


Saint Aristide

Philosophe à Athènes (IIe siècle)

Philosophe païen à Athènes, il se convertit au Christ, selon la chronique d'Eusèbe, et il adressa à l'empereur Hadrien une apologie où il souligne la nouveauté de la religion du Christ, message d'espérance et d'amour. Il règne dans cet écrit un ton de sincérité joyeuse qui prouve combien l'auteur était heureux d'avoir trouvé la foi. Cette apologie a été retrouvée traduite en syriaque, en arménien et en grec.

Il est fêté le 13 septembre dans l'Église orthodoxe orientale.

À Athènes, vers 150, saint Aristide, philosophe très célèbre par sa foi et sa sagesse, qui présenta à l'empereur Adrien un livre sur la vérité de la religion chrétienne.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1766/Saint-Aristide.html

SAINT ARISTIDE

Aristide, certes un prénom peu donné en Europe, mais encore fréquemment porté en Afrique et en Amérique centrale : il signifie (d’après le grec) "le meilleur". Philosophe grec à Athènes, au IIème siècle, Aristide s’est converti, au péril de sa vie à la religion chrétienne. Il a le courage d’intervenir en faveur des chrétiens persécutés, près de l’empereur Hadrien : il lui a dédié une Apologie du Christianisme. La tonalité de sincérité joyeuse de ce témoignage montre combien Aristide expérimentait "le bonheur d’être chrétien". Par son influence et ses interventions, il réussira à obtenir une accalmie des persécutions, mais il mourra lui-même martyr sous l’empereur Antonin, vers l’année 150.

SOURCE : https://www.lejourduseigneur.com/saint/saint-aristide/

Aristide d'Athènes, Apologie, Paris, Cerf, « Sources chrétiennes », no470, 2003, 456 p.

Résumé de l'œuvre :

R. SEEBERG, Die Apologie des Aristides..., apud Th. ZAHN, Forschungen zur Geschichte des neutestamentlichen Kanons..., V, Erlangen-Leipzig 1893, p. 159-414; et separatim Der Apologet Aristides..., Leipzig 1894.

E. HENNECKE, Die Apologie des Aristides..., (TU 4, 3), Leipzig 1893.

E. J. GOODSPEED, Die ältesten Apologeten, Göttingen 1915, p. 3-23.

A voir pour la reprise de Biblindex : éd. J. GEFFCKEN, Sammlung wissenschaftlicher Kommentare zu griechischen und römischen Schriften........., p. 1-96

L'Apologie d'ARISTIDE, un philosophe athénien, contemporain de l'empereur Hadrien, selon Eusèbe de Césarée, est la plus ancienne des apologies de la religion chrétienne aujourd'hui conservée. D'où l'importance et l'intérêt de ce texte, en dépit d'un contenu au premier regard assez pauvre et très scolaire, que ne vient relever et faire valoir aucune véritable recherche rhétorique. De fait, si l'influence de l'Apologie d'Aristide, dont Eusèbe déclare que les Athéniens la tenaient en grand honneur, ne peut guère se vérifier de façon certaine sur les apologètes de la seconde génération - Justin, Tatien, Athénagore et Théophile -, dont les œuvres sont éditées dans « Sources Chrétiennes » ou en préparation, sa postérité littéraire et sa diffusion, dans des ères linguistiques et géographiques différentes, sont beaucoup plus nettes à partir du IVe siècle. C'est du reste la raison pour laquelle nous pouvons, en confrontant les diverses traditions qui nous l'ont transmise, reconstituer avec un degré de certitude suffisant l'œuvre d'Aristide dans son « intégralité originelle ».

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, en effet, on ne connaissait d'Aristide que ce qu'en disent Eusèbe, Jérôme et leurs continuateurs, c'est-à-dire fort peu de choses. Eusèbe, dont dépend presque toute l'information postérieure, ne cite en effet aucun extrait de l'Apologie qu'Aristide aurait adressée à l'empereur Hadrien, et se contente de noter que l'ouvrage a connu une large diffusion. De Quadratus, le plus ancien des apologètes connus, il donne au moins un court extrait. Aristide restait donc un nom, jusqu'au jour où les pères

Mechitaristes de Venise publièrent des fragments arméniens d'un manuscrit du Xe siècle, portant l'adresse suivante : « A l'empereur Hadrien César, d'Aristide philosophe d'Athènes ». Une dizaine d'années plus tard, était découvert, dans la bibliothèque du monastère Sainte-Catherine du Sinaï, un manuscrit syriaque du VIIe siècle contenant une version complète de l'Apologie. Cette découverte allait bientôt en provoquer une autre : la version syriaque permit, en effet, de repérer dans le Roman de Barlaam et Joasaph, un ouvrage attribué - à tort - à S. Jean Damascène et qui connut une très grande diffusion, des pans entiers de l'original grec. Quelques fragments de l'Apologie d'Aristide furent aussi reconnus dans un récit de martyre géorgien du VIe siècle. Enfin, la découverte de deux papyrus égyptiens, en offrant le document grec le plus proche du texte originel, permit de juger de la valeur respective des différentes versions ou témoins du texte.

Nous sommes donc en présence d'un puzzle, dont les pièces disparates s'emboîtent imparfaitement ; rapprochées, elles permettent néanmoins de se faire une idée assez exacte de l'original. Plutôt que de tenter une artificielle reconstruction de l'Apologie d'Aristide à partir des différents témoins, les éditeurs ont choisi de laisser le lecteur réunir et comparer lui-même chacune des pièces de ce puzzle, présentée séparément. Il y est aidé par une introduction qui répertorie tous les éléments du dossier, les analyse en détail et les compare avec un soin minutieux, et par un commentaire « synthétique » de chaque chapitre de l'Apologie, placé en fin de volume, de manière à éviter les répétitions qu'aurait nécessairement entraînées l'annotation en bas de page de chaque témoin. Bernard Pouderon (Université de Tours), membre de notre équipe de recherche, s'est chargé de l'introduction générale et du commentaire ainsi que de l'édition des textes grecs ; Marie-Joseph Pierre (École Pratique des Hautes Études) de l'édition du texte syriaque ; Bernard Outtier (CNRS, Genève) de celle des fragments arméniens, et Marina Guiorgadzé (Université de Batoumi) de la présentation des Martyres géorgiens. Grâce à l'étroite collaboration de ces différents acteurs, c'est donc un dossier fort complet qui a pu être présenté. De là aussi l'originalité du présent volume qui, pour la première fois, réunit les témoins syriaque, grec, arménien et géorgien de l'Apologie, en respectant la singularité de chaque tradition.La longueur et parfois la technicité de cette introduction auraient de quoi étonner pour un texte en définitive assez court, d'un contenu simple et d'une écriture sans recherche, n'étaient la complexité de sa transmission et la volonté des éditeurs de présenter l'ensemble du dossier. En dépit de quelques variantes entre les différents témoins, la structure de cette Apologie se laisse aisément reconnaître. Après un bref exorde où il exprime sa foi au vrai Dieu, Aristide annonce le plan de son exposé : son discours suivra la distinction qu'il opère entre quatre - ou trois - races d'hommes, à chacune correspondant un type de culte. Sa vision est celle d'une évolution, d'une progression spirituelle de l'humanité, qui passe progressivement d'un culte matériel grossier à une idée de Dieu plus haute et plus pure, pour parvenir enfin à celle du vrai Dieu. Une telle conception, comme plus tard celle de Bède, procède indiscutablement déjà d'une « théologie de l'histoire ». Ainsi les barbares ou Chaldéens ne connaissent-ils qu'un culte matériel, celui des éléments ; les Grecs, un polythéisme anthropomorphique qui leur fait concevoir les dieux à l'image de l'homme et leur attribue ses passions et ses vices, tandis que le polythéisme des Égyptiens se double d'un culte zoolâtre jugé ridicule et méprisable ; en revanche, la religion des Juifs, leur croyance en un Dieu unique, leurs préceptes moraux méritent le respect ; pourtant, s'« ils sont plus proches de la vérité que tous les autres peuples, puisqu'ils préfèrent adorer Dieu plutôt que ses œuvres », ils ne l'ont pas atteinte tout entière et détournent souvent de son objet le culte qu'ils prétendent rendre à Dieu. Il n'y a en définitive que les chrétiens qui « ont trouvé la vérité » : leur croyance en Dieu et l'obéissance à ses commandements se traduisent par une vie droite et pure, humble et pleine de douceur, placée sous le signe de l'amour mutuel. Les derniers chapitres de l'ouvrage (XV à XVII) constituent donc, à proprement parler, l'apologie de la religion chrétienne, dont Aristide affirme la supériorité par rapport à tous les autres cultes et modes de vie qui leur sont liés. Il ne lui reste plus, pour conclure, qu'à adresser à ceux qui sont dans l'erreur, et notamment aux Grecs - peut-être aussi à l'empereur ? -, un appel à la conversion.

Les lecteurs qui n'auraient pas la patience nécessaire à l'assemblage d'un puzzle, dont il faut observer à loisir chaque pièce pour bien les placer, pourront se contenter de lire la version syriaque de l'Apologie, qui en est le témoin le plus complet et le plus ancien. Si Aristide n'était pas réputé philosophe athénien et n'avait pas écrit en grec, il eût fallu publier ce volume avec la couverture rouge réservée aux auteurs orientaux ! Mais il est à parier que ceux qui liront, dans l'introduction, les pages relatives au Roman de Barlaam et Joasaph et à sa parenté avec la légende du Bouddha, seront curieux de savoir comment a pu être insérée dans cet écrit une grande partie de l'Apologie d'Aristide. La même curiosité les poussera sans doute à s'intéresser aux deux premiers chapitres de cette Apologie, conservés en arménien, qui furent à l'origine de la redécouverte du texte d'Aristide, et, même s'il ne s'agit pas d'une traduction, aux Martyres géorgiens du Ve et du VIe siècle, dans lesquels plusieurs thèmes apologétiques d'Aristide ont été repris. Dans l'ensemble de la littérature apologétique, l'œuvre d'Aristide semble donc avoir joui d'un grand crédit et connu dans les siècles successifs une large diffusion. (J.-N. Guinot, 2003)

SOURCE : https://www.sources-chretiennes.mom.fr/index.php?pageid=volume_paru&id=408

4. L’Apologie d’Aristide d’Athènes est l’aînée ou la plus « archaïque » de la série des apologies chrétiennes conservées du iie siècle. Sa transmission nous est parvenue sous quatre versions : deux fragments papyrologiques grecs, une version grecque beaucoup plus ample insérée dans le Roman de Barlaam attribué à Jean Damascène, une version syriaque et un fragment arménien. L’option de cette édition a consisté à ne pas chercher à reconstituer un texte originel et unique, comme l’avaient tenté autrefois Hennecke, Seeberg et Zahn, car le résultat serait inévitablement artificiel, puisque établi à partir de versions sensiblement divergentes, mais d’éditer chacune pour elle-même. Le lecteur est ainsi à même de participer au débat concernant leur valeur respective. Quatre chercheurs se sont répartis la tâche pour offrir une étude quasi exhaustive de ces quatre textes savamment établis, traduits et commentés, selon le stemma fort complexe qui les relie.

B. Pouderon, auteur de l’introduction générale, reprend à neuf la discussion sur la valeur respective de ces versions. Après avoir exposé longuement les diverses positions de la recherche, les parentés respectives des différents textes entre eux, l’hypothèse de rédactions successives ou de prototypes communs aux versions actuelles, il reconstitue l’histoire du texte en Égypte, dans la péninsule balkanique et en Orient. Sa conclusion privilégie le texte et la structure de la version syriaque. « C’est la traduction [syriaque] qui offre le reflet le plus fidèle et le plus suggestif de ce que pouvait être l’Apologie originelle » (p. 171).

Aristide, « philosophe » athénien contemporain d’Adrien, nous est connu par divers témoignages anciens, en particulier ceux d’Eusèbe et de Jérôme. B. Pouderon estime devoir garder la datation de l’Apologie fournie par Eusèbe, soit 124-125 : il s’agit d’un discours adressé à Hadrien, même si l’hypothèse de R. Grant d’une seconde édition au temps d’Antonin ne peut pas être totalement exclue. Le genre littéraire est-il déjà celui d’une apologie? Ce serait plutôt un discours fictif ou une lettre ouverte qui s’adresse en fait aux trois « races » barbare, grecque et juive, pour leur montrer la supériorité religieuse de la « race » chrétienne. Le texte passe en revue le culte des barbares ou des Chaldéens, caractérisé par l’adoration des éléments cosmiques, le culte des Grecs, avec ses nombreuses généalogies de dieux divers au mœurs fort humaines, des Égyptiens et de leur zoolâtrie, des juifs croyants au Dieu unique et à la morale élevée, mais responsables de la condamnation du Christ, enfin les chrétiens qui représentent la voie de la vérité. Aristide est le témoin d’une rupture consommée entre chrétiens et juifs.

Le contenu de la foi est exprimé de manière très brève. La doctrine d’Aristide se ramène d’une part à un monothéisme vigoureux, exprimé en termes philosophiques, et à un exposé bref de l’événement de Jésus, qui évoque le kérygme apostolique. L’éloge de la vie morale des chrétiens annonce le ton de l’Épitre à Diognète, La perspective eschatologique est très présente.

Dans cette excellente étude nous nous permettrons de faire instance sur deux points. La reconstitution d’un Symbole primitif à partir de l’Apologie d’Aristide nous paraît aller trop loin et ne pas garder les prudences de Hahn et de Harris. Le nombre de crochets et de parenthèses (p. 66) nécessaires souligne le souci de ramener les affirmations d’Aristide à un modèle littéraire de Symbole trinitaire qui ne pouvait exister à cette époque. Car celui-ci suppose que le mariage entre les formules trinitaires et christologiques est déjà accompli, alors que nous le voyons se réaliser progressivement chez Justin et Irénée. Aristide est bien plutôt le témoin de la séparation de formules encore en genèse. Il est vrai qu’il confesse, d’une part, un Dieu unique et créateur (Syr. I,2 ; Barl. XV,1), mais pas dans les formules qui se répandront par la suite. Il propose, d’autre part, un kérygme christologique (Syr. II,4 ; Barl. XV,1-2) qui constituera plus tard le deuxième article du Symbole. Mais il ne relie pas les deux points dans une formule construite. Il est enfin le témoin, dans la seule version grecque de Barlaam, d’une formule de type trinitaire (XV,3), mais séparée du kérygme christologique. La reconstitution d’un symbole à la fois christologique et trinitaire chez lui est donc prématurée.

Une seconde instance concerne le rapport d’Aristide à l’AT et au NT. L’éditeur nous paraît ici trop affirmatif. Est-il vrai qu’Aristide « évacue quasi totalement les ouvrages vétéro-testamentaires en tant qu’Écritures chrétiennes » (p. 72)? On ne peut que constater qu’il n’en parle pas, si ce n’est indirectement, quand il utilise la formule des « Écritures des chrétiens » (Barl. XVI,4) pour désigner les textes postérieurs à la venue du Christ, ce qui les réfère au concept vétéro-testamentaire d’Écritures. Les exposés d’Aristide sur les autres religions ne lui permettaient guère de citations. Il est vrai qu’il est très bref sur la religion juive : mais il mentionne Abraham, Isaac et Jacob et reconnaît le Décalogue. Ce qui est vrai, c’est qu’Aristide ne met jamais en œuvre la grande argumentation du rapport entre les deux Testaments, qui sera privilégiée par ses successeurs. Il est également très bref sur la doctrine chrétienne, préférant s’étendre sur la moralité exemplaire des chrétiens. Son apologie, archaïque encore une fois, n’entre pas dans un débat argumenté entre chrétiens et païens ou chrétiens et juifs. Aristide recommande la lecture des écrits chrétiens, ce qui suppose qu’il en existe bien à son époque. « Ce sont les livrets évangéliques ou les manuels chrétiens » (p. 64), nous dit l’éditeur. Il faut sans doute être ici plus circonspect. Qu’Aristide connaisse une littérature chrétienne est une chose, qu’il connaisse « les livrets évangéliques » en est une autre. Il parle bien de « l’Écriture sainte de l’Évangile » (Barl. XV,1), mais il ne cite aucun verset des récits évangéliques, il se contente d’une évocation très globale de leur contenu, la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Sous ces expressions il faut entendre la globalité du NT encore en genèse, dont les éléments les plus fermes sont les épîtres pauliniennes et dont B. Pouderon reconnaît qu’elles ont exercé une influence déterminante sur Aristide.

L’étude des sources et de la postérité de l’Apologie d’Aristide est très documentée et permet de s’orienter dans l’horizon de la littérature juive et chrétienne du temps. L’ouvrage s’achève par un long commentaire historique et doctrinal du texte qui tient compte des diverses versions. Il faut remercier les quatre auteurs de cet instrument de travail qui est au plan philologique un modèle.

Bernard Sesboüé, « I – Le iie siècle : pères apostoliques et apologètes », Bulletin de théologie patristique grecque Dans Recherches de Science Religieuse 2005/1 (Tome 93), pages 107 à 160

SOURCE : https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2005-1-page-107.htm

INTRODUCTION

Les documents sur le Christianisme primitif sont assez peu nombreux, pour que la découverte d’une Apologie puisse être considérée comme précieuse. On se rappelle le bruit que fit, dans le monde théologique, la publication du texte de la Didaché et les nombreux articles et travaux qui parurent à cette occasion. Lorsque la nouvelle de la découverte de l’Apologie du philosophe Aristide se répandit, on fut porté à en exagérer l’importance. Sans doute, c’est une chose du plus haut intérêt, que de posséder la première Apologie chrétienne, pour le fond sinon pour la forme, et on pouvait espérer y trouver des choses nouvelles. En réalité, l’étude du document ne fait pas avancer la connaissance du deuxième siècle du christianisme. Pour l’histoire du dogme, comme pour l’histoire du canon, le texte retrouvé n’a que peu de valeur. Par contre, la méthode apologétique se recommande par sa simplicité et sa sûreté. L’apologétique d’Aristide repose sur l’expérience. Le tableau de la vie des chrétiens, à travers lequel passe un souffle vraiment évangélique, est la preuve de leur supériorité. Le Christianisme n’est pas prouvé par les miracles, ni par les prophéties de l’Ancien Testament. Le Christianisme se prouve par son évidence interne. Aristide s’attache à en montrer la puissance de régénération et de vie. Par là, l’Apologie se rapproche de l’épître à Diognète. Pour l’auteur de l’épître à Diognète, le Christianisme n’est pas non plus un catalogue de vérités démontrables. Le pivot de son apologétique est aussi l’expérience. C’est là la véritable apologétique. A ce point de vue, l’Apologie d’Aristide n’a pas seulement un intérêt historique, mais elle a aussi un intérêt pratique immédiat.

L’Apologie a été conservée dans trois langues différentes. Nous en possédons une version arménienne (A) et une version syriaque (S). Le texte grec (G) se trouve dans la légende des saints Barlaam et Joasaph.

Nous préférons donc nous en tenir au témoignage d’Eusèbe (Chronique) et maintenir avec la tradition que l’Apologie d’Aristide fut remise à l’empereur Adrien pendant son premier séjour à Athènes (en 124 après J.-C.).

TRADUCTION DE L’APOLOGIE, TELLE QU’ELLE EST CONSERVÉE DANS LA LÉGENDE DE BARLAAM ET JOASAPH

I. O Roi, je suis entré dans le monde par la providence de Dieu, et ayant contemplé le ciel, la terre et la mer, le soleil et la Lune et le reste, je fus étonné de l’arrangement de ces choses. Voyant le monde se mouvoir nécessairement, je compris que celui qui le fait mouvoir et qui le maintient est Dieu. Car ce qui fait mouvoir est plus puissant que ce qui est mû, et ce qui maintient est plus puissant que ce qui est maintenu. Je dis donc que celui qui a organisé et qui maintient toutes choses est le Dieu sans commencement ni fin, immortel, sans aucun besoin, élevé au-dessus de toutes les passions et imperfections telles que la colère, l’oubli, l’ignorance, etc. Toutes choses ont été créées par lui. Il n’a besoin ni de sacrifice, ni de libation, ni d’aucune des choses qui existent. Mais tous ont besoin de lui.[1]

II. Après avoir dit ces choses au sujet de Dieu,[2] pour autant que je suis capable[3] de parler de lui, arrivons au genre humain, afin de voir quels sont ceux des hommes qui ont eu quelque part à la vérité et quels sont ceux qui ont erré.

Il est notoire pour tous, ô Roi, qu’il y a trois races d’hommes dans ce monde : les adorateurs de ceux que vous appelez Dieu, les Juifs et les Chrétiens. Ceux qui adorent plusieurs dieux se divisent encore en trois races les Chaldéens, les Grecs et les Égyptiens.[4]

Car ils ont été la cause et les initiateurs pour les autres peuples du culte et de l’adoration des dieux qui ont plusieurs noms.

III. Voyons donc quels sont ceux qui ont eu part à la vérité et quels sont ceux qui ont erré.[5] Ne connaissant pas Dieu, les Chaldéens[6] errèrent dans leur culte des éléments et se mirent à adorer la créature au lieu de celui qui les a créés. Ils se sont fait des représentations et ils ont rendu un culte à des statues du ciel, de la terre, de la mer, du soleil et de la lune et des autres éléments ou astres, et les ayant enfermées dans des temples, ils les adorent en les appelant dieux et les gardent avec soin, de peur qu’elles ne soient volées par des brigands.[7] Et ils n’ont pas compris que ce qui garde est plus grand que ce qui est gardé, et que celui qui fait est plus grand que ce qui est fait. Si donc leurs dieux sont incapables de se sauver eux-mêmes, comment sauveraient-ils les autres? Les Chaldéens ont donc grandement erré en adorant des statues mortes et inutiles. Je m’étonne, ô Roi, que leurs prétendus philosophes n’aient pas compris que les éléments aussi sont corruptibles.[8] Si les éléments sont corruptibles et soumis par nécessité, comment seraient-ce des dieux? Si les éléments ne sont pas des dieux, comment les statues faites en leur honneur seraient-elles des dieux?

IV. Arrivons donc, ô Roi, aux éléments eux-mêmes, afin de démontrer qu’ils ne sont pas des dieux, mais qu’ils sont corruptibles et altérables, tirés du néant par le commandement du vrai Dieu qui est incorruptible, immuable et invisible. Il voit tout et, selon sa volonté, change et transforme tout. Que dirai-je donc des éléments? Ceux qui pensent que le ciel est Dieu su trompent, car nous le voyons tourner et se mouvoir par nécessité et composé de beaucoup de parties. C’est pourquoi il est appelé cosmos. Le cosmos est l’oeuvre de quelque artisan. Or, ce qui est composé a un commencement et une fin. Le ciel se meut nécessairement, et avec lui ses étoiles. Les constellations selon leur ordre et avec leur intervalle passent de signe en signe;[9] parmi les étoiles les unes se couchent, les autres se lèvent et accomplissent leur course dans leurs temps, produisant l’été et l’hiver, selon l’ordre de Dieu, sans dépasser leurs propres limites, suivant la loi immuable de la nature, qui régit le monde céleste. D’où il résulte que le ciel n’est pas Dieu, mais oeuvre de Dieu.

Ceux qui pensent que la terre est Dieu se sont trompés; nous voyons, en effet, qu’elle est soumise et dominée par les hommes, qu’elle est creusée, souillée et qu’elle devient inutile. Si on la cuit elle meurt il ne pousse rien dans la terre cuite. Si elle est trop mouillée, elle se corrompt avec ses fruits. Elle est foulée par les hommes et les autres êtres vivants et souillée par le sang de ceux qui sont tués. On la creuse et on la remplit de morts : elle devient un dépôt de cadavres. Puisqu’il en est ainsi, la terre ne peut être Dieu. Elle est une oeuvre de Dieu à l’usage des hommes.

V. Ceux qui pensent que l’eau est Dieu se sont trompés. Elle aussi est créée pour l’usage des hommes, qui dominent sur elle. Elle est souillée et corrompue et altérée par la cuisson et le mélange avec des couleurs, congelée par le froid, teinte par le sang et sert au lavage de toutes les impuretés. C’est pourquoi il est impossible que l’eau soit Dieu : elle est oeuvre de Dieu.

Ceux qui pensent que le feu est Dieu se trompent. Le feu est destiné à l’usage de l’homme et lui est soumis. On le transporte de lieu en lieu pour faire bouillir ou rôtir toutes sortes de viandes, même pour brûler des cadavres. Il est corrompu de bien des manières et éteint par les hommes. C’est pourquoi le feu ne peut pas être Dieu, mais il est une oeuvre de Dieu.

Ceux qui pensent que le souffle des vents est Dieu se trompent. Car il est évident qu’il sert un autre et que pour l’usage des hommes Dieu le prépare au transport des navires, à l’importation des blés et à d’autres usages. Il augmente ou diminue suivant le commandement de Dieu. C’est pourquoi on ne peut croire que le souffle des vents soit un Dieu, il est oeuvre de Dieu.

VI. Ceux qui pensent que le soleil est Dieu se trompent: car nous le voyons se mouvoir par nécessité et tourner, passant de signe en signe, se couchant et se levant pour chauffer les plantes et les bourgeons pour l’usage des hommes, étant en relation avec les astres et étant beaucoup plus petit que le ciel, s’éclipsant et n’ayant aucun pouvoir. C’est pourquoi on ne saurait penser que le soleil est Dieu; il est oeuvre de Dieu. Ceux qui pensent que la lune[10] est Dieu se trompent, car nous la voyons se mouvoir nécessairement et tourner, passant de signe en signe, se couchant et se lovant pour l’usage des hommes, étant plus petite que le soleil, croissant et diminuant et ayant des éclipses. C’est pourquoi on ne peut croire que la lune soit Dieu, elle est oeuvre de Dieu.

VII. Ceux qui pensent que l’homme[11] est Dieu se trompent. Car nous le voyons se mouvoir par nécessité, se nourrir, vieillir malgré lui. Tantôt il est dans la joie, tantôt dans la tristesse, ayant besoin de nourriture, de boisson et de vêtement. Il est irascible, jaloux, envieux et troublé; il a beaucoup de défauts. Les éléments et les animaux lui sont nuisibles de bien des manières, et la mort le menace. L’homme ne peut donc être Dieu; il est oeuvre de Dieu.

Les Chaldéens ont donc grandement erré en suivant leurs désirs. Ils adorent les éléments corruptibles et les statues mortes. Et ils ne comprennent pas les choses qu’ils divinisent.

VIII. Arrivons aux Grecs, afin de voir s’ils ont bien pensé au sujet de Dieu. Les Grecs donc, se disant sages, ont été plus fous que les Chaldéens en prétendant qu’il y a eu beaucoup de dieux, les uns mâles, les autres femelles, livrés à toutes les passions et capables de toutes les iniquités. Ils les ont montrés adultères, meurtriers, irascibles, envieux, colères, parricides, fratricides, voleurs, avides, boiteux, estropiés, sorciers, insensés. Les uns meurent, d’autres sont foudroyés, d’autres asservis aux hommes, d’autres fugitifs, se lamentant, ou se métamorphosant en animaux pour accomplir des choses honteuses et mauvaises. Les Grecs ont donc prétendu des choses ridicules, folles et impies, ô Roi, saluant des dieux qui n’en sont pas, suivant leurs mauvais désirs, afin que, les ayant comme défenseurs de leurs vices, ils puissent commettre des adultères, dérober, tuer et faire les choses les plus odieuses. Si leurs dieux font ces choses, pourquoi eux aussi ne les feraient-ils pas? Par suite de cet égarement dans les moeurs, les hommes ont eu de nombreuses guerres, et il y a eu des meurtres et de dures captivités.

IX. Mais si nous examinons leurs dieux un à un, tu verras leur grande absurdité. Ils vénèrent tout d’abord comme dieu, Cronos, à qui ils sacrifient leurs enfants. Cronos eut beaucoup d’enfants de Rhéa; mais il devint fou et mangea ses propres enfants. On dit que Zeus lui coupa les parties et les jeta dans la mer, d’où l’on raconte que naquit Aphrodite. Ayant ainsi lié son propre père, Zeus le jeta dans le Tartare. Tu vois l’erreur et l’obscénité dans laquelle ils tombent au sujet de leur dieu : un Dieu peut-il être lié et châtré? Quel égarement! Quels hommes sensés le prétendraient?

Deuxièmement, ils adorent Zeus. On dit de lui qu’il est Roi des dieux eux-mêmes et qu’il s’est changé en animaux afin de commettre adultère avec des femmes mortelles. On le représente comme se changeant en taureau à cause d’Europe, en or à cause de Danaé, en cygne à cause de Léda, en satyre pour Antiope, et en éclair pour Semelé. Il eut d’elles beaucoup d’enfants, Dionusos, Zethos, Amphion, Héraclès, Apollon, Artémis, Persée, Castor, Hélène, Pollux, Minos, Rhadamante et Sarpédon, ainsi que les neuf filles appelées Muses. Ils racontent ainsi ensuite l’histoire de Ganymède. Les hommes ont imité toutes ces choses, ô Roi, et sont devenus adultères et pédérastes et se sont rendus coupables d’autres choses mauvaises à l’incitation de leur Dieu. Comment est-il possible qu’un Dieu soit adultère, pédéraste ou parricide?

X. Avec lui, ils adorent comme dieu un certain Hephaestus, un boiteux qui manie le marteau et la tenaille et qui forge peur gagner son pain. Il est donc nécessiteux? C’est pourquoi un boiteux qui a besoin des hommes ne peut être Dieu. Ensuite, ils adorent comme Dieu Hermès, qui est envieux, voleur, cupide, sorcier, estropié, interprète. Il ne peut donc être un Dieu. Ils disent qu’Asclepius est Dieu il est médecin, il prépare des médicaments et compose des emplâtres pour gagner son pain. Car il était nécessiteux. Ensuite, il fut foudroyé par Jupiter à cause du fils du Lacédémonien Tyndare et il mourut. Si Asclepius, quoique Dieu, a été foudroyé et n’a pu se secourir lui-même, comment viendrait-il en aide aux autres?

Arès, le guerrier ambitieux et voleur de troupeaux, est vénéré comme Dieu. Ensuite, commettant adultère avec Aphrodite, on dit qu’il fut lié par l’enfant Eros et par Hephaestus. Comment un Dieu peut-il convoiter, être guerrier, lié ou adultère?

Ils prétendent que Dionysus est Dieu, lui qui se livre à des orgies nocturnes et à l’ivrognerie, qui enlève les femmes d’autrui; il est devenu insensé et s’est enfui. Il fut ensuite tué par les Titans. Si donc Dionysus tué ne put se venir en aide, lui qui était insensé, ivrogne et fugitif, comment serait-il Dieu?

Ils disent qu’Héraclès étant ivre et fou, tua ses propres enfants, puis fut détruit par le feu et mourut. Comment un ivrogne, meurtrier d’enfants et brûlé serait-il Dieu? Comment viendrait-il en aide aux autres, lui qui n’a pu se secourir lui-même?

XI. Ils adorent comme Dieu, Apollon l’ambitieux qui porte l’arc et le carquois, ou la lyre et la pectis, et qui vend aux hommes des oracles contre salaire. Est-il donc dans le besoin? Ne peut être dieu quiconque est nécessiteux, ambitieux et joueur de lyre.

Ils ajoutent qu’Artémis est sa soeur, la chasseresse qui a un arc avec carquois. Elle court seule dans les montagnes avec des chiens à la poursuite du cerf et du sanglier. Comment cette chasseresse, qui court avec des chiens, serait-elle Dieu?

Ils prétendent qu’Aphrodite l’adultère est une déesse. Tantôt elle a comme amant Arès, tantôt Anchise, tantôt Adonis dont elle pleure la mort en le cherchant. On raconte qu’elle est descendue dans l’Hadès afin de racheter Adonis à Perséphone. As-tu vu, ô Roi, une démence plus grande que celle-là? Faire une déesse d’une adultère qui se lamente et qui pleure!

Ils adorent Adonis[12] le chasseur comme Dieu, lui qui mourut violemment tué par un sanglier et ne put se secourir dans son infortune. Comment un adultère, chasseur, mort violemment, se soucierait-il des hommes?[13]

Toutes ces choses et beaucoup de semblables, infiniment plus honteuses et mauvaises, les Grecs les racontent de leurs dieux; il n’est pas permis de les dire, ni même d’en faire mention. Les hommes ayant donc pris exemple sur leurs dieux ont commis toute injustice, débauche et impiété, souillant la terre et l’air de leurs horribles actions.

Les Égyptiens, plus imbéciles et insensés que ces derniers, se sont trompés plus que tous les peuples. Ils ne se sont pas contentés des objets de vénération des Chaldéens et des Grecs, mais ils ont adoré comme dieux des animaux privés de raison, terrestres ou aquatiques, des plantes et des bourgeons, et ils se sont souillés par toute leur folie et leur débauche plus que tous les autres peuples de la terre.

Dès l’antiquité ils adorent Isis, ayant comme frère et mari Osiris, qui fut tué par son propre frère Typhon. C’est pourquoi Isis s’enfuit avec son fils Oros à Biblos de Syrie, cherchant Osiris, se lamentant amèrement jusqu’à ce que Oros ait grandi et ait tué Typhon. Ainsi donc Isis ne put secourir son propre frère et mari; Osiris tué par Typhon ne put se sauver lui-même. Typhon, le fratricide, tué par Oros et Isis ne put se délivrer de la mort. Quoique connus par de tels crimes, ils ont été admis comme dieux par les Egyptiens. Ceux-ci, non contents de ces dieux ni des objets de culte des autres peuples, vénèrent, aussi comme dieux des animaux. Quelques-uns d’entre eux ont adoré le mouton, quelques-uns le bouc, d’autres le veau et le porc, d’autres le corbeau, l’épervier, le vautour et l’aigle, d’autres le crocodile; quelques-uns le chat et le chien, le loup et le singe, le serpent, l’aspic, d’autres l’oignon, l’ail, les épines et les autres créatures. Et les malheureux ne comprennent pas que toutes ces choses n’ont aucune puissance. Voyant leurs dieux mangés par d’autres hommes, brûlés et tués, puis pourrir, ils n’ont pas saisi que ce ne sont pas des dieux.

XIII. Les Égyptiens, les Chaldéens et les Grecs ont donc grandement erré en adorant ces dieux, en faisant leurs statues et en divinisant des idoles sourdes et privées de sens. Et je m’étonne que, voyant leurs dieux sciés et taillés par des ouvriers,[14] se briser et tomber en ruine par le temps, se décomposer et se fondre, ils n’aient pas compris que ce ne sont pas des dieux. Puisqu’ils ne peuvent rien pour leur propre salut, comment auraient-ils souci des hommes? Mais leurs poètes et leurs philosophes, ceux des Chaldéens, des Grecs et des Égyptiens, voulant glorifier leurs dieux dans leurs poèmes et dans leurs ouvrages, ont bien davantage étalé et mis à nu leur honte devant nous. Si donc le corps de l’homme, étant composé de plusieurs parties, ne rejette aucun de ses propres membres, mais, ayant dans tous ses membres une unité indissoluble, est d’accord avec lui-même, comment y aurait-il dans la nature divine pareil combat et discorde? Si la nature divine est une, un dieu ne doit pas en persécuter un autre, ni le tuer, ni lui faire du mal. Si donc les dieux sont persécutés, tués; volés ou foudroyés par des dieux, il n’y s plus une nature, mais des pensées partagées et toutes malfaisantes, de sorte qu’aucun d’eux n’est dieu. Il est donc évident, ô Roi, qu’il y a une grande erreur dans cette explication des dieux.

Comment les sages et les savants d’entre les Grecs n’ont-ils pas compris que ceux qui font des lois sont jugés par leurs propres lois? Si donc les lois sont justes, leurs dieux sont tout à fait injustes en les transgressant, en commettant des meurtres, des sortilèges, des adultères, des vols, des crimes contre nature. Si au contraire ils ont ainsi bien agi, alors les lois sont injustes et en opposition avec les dieux. Or, les lois sont, bonnes et justes, louant la vertu et réprouvant le vice; les actions de leurs dieux en sont la transgression. Leurs dieux sont donc transgresseurs, et ceux qui ont adoré de tels dieux sont tous dignes de mort et impies. Si les récits qui les concernent sont fabuleux, ce ne sont que des mots; s’ils sont réels, ceux qui ont fait et souffert ces choses ne sont pas des dieux. Si ces histoires sont allégoriques, ce sont des fables et rien d’autre.

XIV. Il est maintenant évident, ô Roi, que tous ces objets de culte polythéiste sont des oeuvres d’erreur et de perdition. On ne peut appeler dieux ceux qu’on voit, mais qui ne voient pas. Mais il faut adorer le Dieu invisible qui voit toutes choses et qui a tout créé.

Arrivons donc, ô Roi, aux Juifs, afin de voir ce qu’ils pensent, eux aussi, de Dieu. Descendant d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, ils vinrent habiter l’Egypte. Dieu les en fit sortir de sa main forte et de son bras tout puissant, par le moyen de Moïse, leur législateur, et il leur manifesta sa puissance par beaucoup de signes et de miracles. Mais, dans leur injustice et dans leur ingratitude, ils adorèrent souvent les idoles des païens et ils tuèrent les prophètes et les justes qui leur étaient envoyés.

Ensuite, lorsqu’il plut au fils de Dieu de venir sur la terre, après l’avoir insulté, ils le livrèrent au gouverneur des Romains et le condamnèrent à être crucifié, sans tenir compte de ses bienfaits et des innombrables miracles qu’il avait accomplis parmi eux. Ils ont péri par leur propre iniquité. Ils adorent bien maintenant le Dieu unique et tout-puissant,[15] mais sans intelligence, car ils renient le Christ, fils de Dieu, et sont presque semblables aux païens,[16] et quoiqu’ils paraissent se rapprocher de la vérité, ils s’en éloignent. Cela, au sujet des Juifs.

XV. Les Chrétiens descendent[17] du Seigneur Jésus-Christ. On le reconnaît comme Fils du Dieu Très-Haut descendu du ciel avec le Saint-Esprit, pour le salut des hommes. Né d’une vierge sainte, il s’est incarné sans sperme et sans souillure et est apparu aux hommes afin de les faire sortir de l’erreur du polythéisme. Et ayant achevé son admirable mission, il mourut volontairement sur la croix, suivant un plan supérieur. Trois jours après, il ressuscita et monta aux cieux. Tu peux, ô Roi, si tu le désires, apprendre à connaître la renommée de sa vie dans ce qu’ils appellent le saint Évangile. Il eut douze disciples qui, après son ascension, se répandirent dans toutes les parties de la terre, pour y annoncer sa gloire. C’est ainsi que l’un d’entre eux vint dans nos contrées, prêchant le dogme de la vérité. Ceux qui se soumettent à leur prédication prennent le nom de Chrétiens.

Ils ont trouvé la vérité et dépassé tous les peuples de la terre. Car ils connaissent le Dieu créateur de toutes choses en son Fils unique et le Saint-Esprit, et ils n’adorent pas d’autre Dieu que celui-là. Ils ont les commandements du Seigneur Jésus-Christ lui-même gravés dans leurs coeurs el ils les observent[18] dans l’attente de la résurrection des morts, et de la vie du siècle à venir. Ils ne commettent pas d’adultères[19] ni de fornications;[20] ils ne portent pas de faux témoignage.[21] Ils ne convoitent pas ce qui est à autrui;[22] ils honorent père et mère; ils aiment leur prochain[23] et jugent avec équité. Ils ne font pas à autrui ce qu’ils ne veulent pas qu’on leur fasse.[24] Ils exhortent ceux qui les traitent injustement et s’en font des amis. Ils s’efforcent de faire du bien à leurs ennemis.[25] Ils sont doux,[26] modestes, s’abstiennent de toute union illégitime et de toute impureté. Ils ne méprisent pas les veuves et ne font pas de tort à l’orphelin. Celui qui est riche donne de bon coeur au pauvre.[27] Quand ils voient un étranger, ils le conduisent dans leur demeure et se réjouissent de lui comme d’un véritable frère. Car ce n’est pas selon la chair qu’ils s’appellent frères, mais selon l’esprit. Ils sont prêts à donner leur vie pour Christ. Ils observent strictement ses commandements, vivant saintement et justement, comme le Seigneur Dieu le leur a ordonné, lui rendant grâce à toute heure pour la nourriture, la boisson ou les autres biens.

XVI. C’est, en effet, le chemin de la vérité[28] qui conduit ceux qui le suivent au royaume éternel promis par Christ dans la vie à venir. Et afin que tu saches, ô Roi, que je ne dis pas ces choses par moi-même, cherche dans les écrits des Chrétiens, et tu verras que je ne dis rien en dehors de la vérité.

[1] Le texte S donne ici une longue paraphrase de G. Quoique le paragraphe soit deux fois plus long, il ne contient rien de plus. Il y a des explications vraiment naïves et qui sont bien plutôt oeuvre du traducteur que de l’auteur. En voici des exemples : S et G présentent Dieu comme n’ayant ni commencement ni fin. Le traducteur syriaque ajoute qu’il entend par là que tout ce qui a un commencement a aussi une fin et que tout ce qui a une fin est corruptible. Cela est juste, mais à quoi cela sert-il, puisqu’il est dit que Dieu n’a pas de fin? Dieu est parfait parce qu’il n’y a en lui aucune imperfection, dit encore G. Personne n’a jamais songé à le nier.

[2] On a voulu voir dans les mots τούτων οὔτως εἰρημένων la preuve que l’auteur de la légende avait écourté le chapitre 1. Il donne dans son ouvrage une grande quantité de qualificatifs de Dieu (Boiss., p. 118, 211, 239) et aurait abrégé pour ne pas se répéter. Il ne faut pas oublier que le discours de Nachor est destiné à affermir le prince dans la foi et que, par conséquent, il doit être plus affirmatif encore que Barlaam. Or, l’auteur de la légende n’a rien ajouté, puisque tout ce qu’on lit dans G se trouve aussi dans les textes A et S.

[3] Ep. ad. Diogn., c. 1.

[4] Cette division est particulière au texte G. Les textes A et S donnent la quadruple division suivante : Barbares, Grecs, Juifs et Chrétiens. Malgré ces deux documents, nous n’hésitons pas à considérer la division du grec comme la division originale. Ce sont bien les trois religions qui étaient en présence dans le monde après Jésus-Christ. D’abord, le vieux paganisme sous toutes ses formes, depuis le panthéisme de l’Inde jusqu’aux mythologies de l’Égypte, de la Phénicie, de la Grèce et de l’Italie. Ensuite le judaïsme, avec son étroit exclusivisme, et enfin le christianisme naissant, déjà altéré et compliqué d’éléments étrangers. Outre cette considération générale, il faut remarquer que la division en quatre races des textes A et S ne permet pas de développement sur les Égyptiens. Or, le texte syriaque traite des Égyptiens dans les ch. XII et XIII. Les Barbares mentionnés par A et S ne peuvent être que les Chaldéens, tomme nous le montrerons un peu plus loin. Le nom de Belus, qui est resté dans la version arménienne, est une précieuse indication. D’après le récit de la création, laissé par Bérose, Bel se coupa la tête, et, de son sang mêlé à la poussière de la terre, il forma l’homme. Les Grecs appelaient les descendants de Bel des Chaldéens et non des Barbares. Les Barbares n’ont rien à faire avec Cronos et Rhéa, parents de Zeus, père d’Helenus, comme le veut S (ch. II). Le ch. IX, parallèlement avec G (ch. IX), mentionne Cronos comme Dieu des Grecs. Il y a donc une contradiction dans le texte syriaque. Le traducteur syriaque n’avait aucune idée bien exacte de toute cette mythologie : le ch. IX mentionne Dios, qui est appelé Zeus! (A aussi). M. Robinson (Texts and Stud., p. 90) fait remarquer que le rapprochement avec le Κήρυγμα Πέτρου, qui présente une triple division, est tout à l’avantage de la division de G (voyez Epître de Diognète, I; Tertullien, Ad Nationes, I, 8, et Contra gnosticos seorpiace, 10). Enfin, il y a évidemment une altération dans cette partie des versions arménienne et syriaque. Le nom de Rhéa, surtout, a été altéré dans l’arménien. Les différents traducteurs lisent Eerra, Eearra, Eer, Hyera pour Rhéa.

[5] L’ordre des matières diffère ici de celui des deux versions. Après la première phrase du chapitre III, les textes S et A passent à l’explication de leur quadruple division et exposent l’origine des Barbares, des Grecs, des Juifs et des Chrétiens. Les deux versions répètent ensuite leur division et insèrent un passage incompréhensible que nous avons reproduit plus haut. C’est seulement alors que le texte S, qui continue seul, commence la réfutation (III).

[6] Le pays situé entre l’Euphrate et le Tigre, à cause de sa position entre les deux cours d’eau auxquels il doit sa richesse et sa fécondité, portait le nom de Mésopotamie. Le sud du pays, d’après sa capitale Babel, porta le nom de Babylonie, tandis que le nord fut l’Assyrie. Les peuples qui habitèrent ces contrées sont appelés par les Hébreux et les Grecs, Chaldéens et Assyriens. Ces noms concordent avec ceux qu’ils se sont donnés eux-mêmes d’après les Inscriptions. Avant eux les Soumirs et Accads avaient habité le pays. Astrologues, puis astronomes, surtout mathématiciens, ces derniers sont les inventeurs de l’écriture dite cunéiforme. Les Chaldéens leur empruntèrent leur science et une bonne partie de leurs idées religieuses. Dans son livre sur l’Histoire comparée des anciennes religions de l’Égypte et des peuples sémitiques, le professeur C. P. Tiele étudie les divinités des Souxnirs et Accads et montre l’origine des divinités chaldéennes (Livre II, ch. I et Il). Ana (l’élevé) est le ciel considéré comme être divin; pour les Chaldéens il devient le dieu du ciel. Les principaux dieux des Chaldéens sont empruntés à ce panthéon très ancien. L’abîme, l’océan céleste, la mer sont représentés par Hea (maison des eaux). Il y a aussi un dieu du soleil, de la lune, de certaines étoiles, de la terre. Le dieu de l’atmosphère donne naissance au vent et à la pluie. Le dieu du feu jouait un rôle considérable comme dieu protecteur de la maison et de la famille.

D’après M. Oppert (article Chaldée dans l’Encyclopédie de M. Lichtenberger), les Chaldéens avaient un cercle de douze dieux, correspondant presque un à un aux douze mois. Dès les temps les plus reculés, la Chaldée est un centre de civilisation. Les doctrines chaldéennes se seraient répandues dans l’empire romain à l’origine du christianisme.

M. H. Zotenberg pense qu’il s’agit ici des croyances des Perses. Ce qui l’induit en erreur, c’est qu’il met cette description en relation avec des développements sur le règne du mal (Boissonade, p. 45, 51, 105, 173) et que la réfutation de la divinité de l’homme lui paraît s’adresser an Roi de Perse. La découverte de M. Robinson détruit cette explication. (Zotenberg, op. cit., p. 58, 59.)

[7] L’auteur de l’Épître à Diognète, dans sa réfutation des prétendus dieux des Grecs, se sert du même argument On lit au ch. II, 2; « Celui-ci n’est-il pas de bois déjà pourri, cet autre d’argent, qui a besoin d’un homme pour le garder afin qu’il ne soit pas volé? »

[8] La science se perpétuait dans les castes, de père en fils, et les différentes écoles de Babylone, de Borsippa, d’Orchoë, de Sippare eurent de longues controverses entre elles. Les adhérents de ces écoles prirent le nom de Chaldéens. Ce nom devint synonyme de savant, d’astrologue, de prophète. Comme tel il apparaît dans le livre de Daniel (IV, 7-11).

[9] Le Zodiaque, pour les anciens, soutenait les astres.

[10] La version arménienne mentionne la lune au commencement de l’Apologie. La version syriaque ne la mentionne pas et n’en donne aucune description ni réfutation.

[11] M. H. Zotenberg, dont l’ouvrage a paru en 1886 avant la découverte de M. Robinson, pense qu’il s’agit ici du Roi de Perse, auquel on attribuait le caractère divin. Le texte S (VII) a un passage parallèle qui détruit cette hypothèse.

[12] Le texte S le présente sous son nom chaldéen de Tammuz.

[13] Le texte S insère à la suite deux paragraphes sur Rhéa et Kore.

[14] Voyez Épître à Diognète, II, 3,

[15] Ep. ad Diogn., III, 2.

[16] Ep. ad Diogn., II.

[17] On ne savait pas, à cette époque, ce que c’était qu’une religion qui n’était pas nationale. Les chrétiens se recrutaient partout, chez les païens, chez les juifs. On les considérait comme un tertium genus et on ne savait d’où sortait cette race. Aristide les fait descendre de Jésus-Christ. Il s’agit dune descendance spirituelle; il dira plus loin que les chrétiens sont frères spirituels (G, XV). Le fragment A exprime la même idée, tandis que la version S présente simplement Jésus comme fondateur de la religion chrétienne: Le traducteur syriaque a fait des confusions, comme le montre cette phrase bizarre du ch. II au sujet des Barbares: Now the Barbarians reckon the head of the race of their religion. Le texte G donne ici la vraie leçon.

[18] Cf. Did. IV, 9; Barn. Epist., XIX, 2; XIX, 11.

[19] Cf. Did. II, 1; Barn. Epist., XIX, 4.

[20] Cf. II, 1.

[21] Cf. II, 2.

[22] Cf. Did. II, 2; Barn. Epist., XIX, 6.

[23] Cf. Did., I, 2; II, 7; Barn. Epist., XIX, 5.

[24] Cf. Did. I, 2.

[25] Cf. Did. I, 3, 5.

[26] Cf. Did. III, 6, 7; Barn. Epist., XIX, .

[27] Cf. Did. IV, 4.

[28] Cf. Barn. Epist., XIX.

L’Apologie d’Aristide. Thèse pésentée à la Faculté de théologie protestante de Paris pour obtenir le grade de bachelier en théologie par Maurice Picard, 1892

SOURCE : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/aristide/apologie.htm

L’Apologie d’Aristide d’Athènes

19 avril 2018 David Vincent Français 0

Je continue ma série d’introduction aux Pères de l’Église avec l’Apologie d’Aristide d’Athènes. Je précise, pour éviter toute confusion, que cet article est une présentation historique de l’œuvre d’un auteur, qui ne reflète pas nécessairement mes idées sur les sujets abordés. Je partage mes propres opinions sur ces questions dans d’autres articles.

L’Apologie d’Aristide

L’Apologie d’Aristide d’Athènes est la plus ancienne apologie actuellement conservée, puisqu’elle date probablement des années 124-125. Elle était connue depuis longtemps, grâce notamment à Eusèbe de Césarée qui la mentionne dans son Histoire Ecclésiastique, mais le texte n’a été redécouvert qu’à la fin du 19e siècle. D’abord dans des traductions orientales avec des fragments arméniens puis un texte complet en syriaque, et enfin en grec, qui était sa langue d’écriture.

Aristide est un philosophe originaire d’Athènes qui écrit à l’empereur Hadrien. Toutefois, cette apologie n’est pas une requête, mais une présentation de la religion chrétienne. L’auteur commence en évoquant sa conversion, puis présente le plan de son ouvrage (1-2). Il s’intéresse successivement à la religion des barbares (3-7), des Grecs (8-11), des Égyptiens (12-13) et des juifs (14). Enfin, il termine en revenant aux chrétiens pour exposer leur mode de vie et réfuter les calomnies qui circulaient à leur sujet.

Extraits

Pour terminer, je vous propose quatre extraits. Le premier présente la conversion d’Aristide et sa conception de Dieu, le deuxième les fondements de la foi chrétienne, le troisième insiste sur les livres chrétiens et enfin le quatrième évoque le judaïsme.

Conversion d’Aristide et conception de Dieu

« Moi, ô Roi, par la grâce de Dieu, je suis venu en ce monde. Ayant contemplé le ciel, la terre et les mers, vu le soleil et le reste de la création, je me suis émerveillé de l’ordonnance du monde. Je perçus alors que ce monde et tout ce qu’il contient est mû par l’impulsion d’un autre ; et je compris que celui qui les meut, c’est Dieu, qui est caché en eux et leur est tenu secret. Or il est évident que celui qui meut est plus fort que celui qui est mû. Et que m’informer à propos de celui qui est le moteur du tout, et sur son mode d’existence — car il me paraît certain qu’il est incompréhensible en sa nature – et refuser la véracité de son économie ainsi que la comprendre en totalité, cela ne me sert à rien. Personne en effet ne peut comprendre cela complètement.

Je dis donc du Moteur du monde qu’il est le Dieu de tout, qui fit tout pour l’homme ; et il me paraît certain qu’il est nécessaire que chacun craigne Dieu, et qu’en conséquence il ne fasse souffrir aucun homme. Je dis donc que Dieu est inengendré, incréé, d’une nature constante sans commencement ni fin, immortel, parfait et insaisissable ; or si j’ai dit qu’il est parfait, c’est qu’il n’est en lui aucune déficience et qu’il n’a besoin de rien, tandis que l’univers a besoin de lui ; et si j’ai dit qu’il est sans commencement, c’est que tout ce qui a un commencement a aussi une fin ; et ce qui a une fin est destructible. Il n’a pas de nom, car ce qui porte un nom appartient au créé. Il est sans figure et dépourvu de membres en effet, celui qui en possède compte parmi les œuvres façonnées. Il n’est ni mâle ni femelle ; les cieux ne le contiennent pas, mais il contient en lui les cieux et tout ce qui est visible et invisible. Il n’est rien qui aille contre lui, car il n’est personne qui soit plus fort que lui. Il n’a ni emportement ni colère, car il n’y a rien qui puisse tenir contre lui. Ni erreur ni oubli en sa nature, car il est tout entier sagesse et intelligence ; en lui tient tout ce qui tient. Il ne demande ni sacrifice ni libation, ni aucune de ces choses visibles. Il ne demande rien à personne, mais tous les êtres lui adressent leurs demandes. » (1)

La foi chrétienne

« Quant aux chrétiens, ils imputent le début de leur religion à Jésus-Christ. C’est lui que l’on nomme Fils du Dieu Très-Haut. On dit que Dieu descendit du ciel, et que, d’une vierge des Hébreux, il prit et revêtit la chair ; que le Fils de Dieu demeura dans une fille d’homme, c’est ce qui est enseigné dans l’Évangile énoncé chez eux il y a quelque temps pour être prêché – et dont vous même saisiriez le sens, si vous le lisiez. Or donc, ce Jésus naquit de la tribu des Hébreux. Puis il eut douze disciples, en sorte que s’accomplisse quelque sienne économie. C’est lui qui fut transpercé par les Judéens, mourut et fut enseveli et l’on dit qu’après trois jours il ressuscita et monta aux cieux. Puis ces douze disciples se rendirent dans les parties connues du monde, pour y enseigner sa grandeur toute d’humilité et d’honnêteté. » (2)

On retrouve dans cet énoncé, les fondements de la doctrine chrétienne. On peut aussi noter qu’Aristide parle de « lire », ce qui implique que cet enseignement était bien transmis dans des livres clairement identifiables.

Les livres des chrétiens

Cette insistance sur les Écritures revient d’ailleurs à plusieurs reprises dans l’Apologie, ainsi en conclusion Aristide termine en disant :

« Or leurs paroles et leurs commandements, ô Roi, le prestige de leur culte et leur attente du salaire dont ils seront rétribués, chacun selon son œuvre propre, dans l’autre monde, tu peux les connaître par leurs livres. Car il nous suffit d’avoir informé brièvement ta Majesté des habitudes et de la vérité des chrétiens. En effet, leur enseignement est vraiment grand et étonnant pour qui veut l’examiner et le comprendre. Et c est vraiment un nouveau peuple, dans lequel se mêle quelque chose de divin.

Prenez donc leurs livres, lisez-les, et voici : vous trouverez que ce que j’ai exprimé ne vient pas de moi-même. Et que je ne l’ai pas exposé en tant qu’avocat. Mais j ai affirmé ce que j’ai lu dans leurs livres, même ce qui est à venir. C’est ce qui m’a contraint à manifester la vérité à qui la désirent et qui cherchent le monde à venir. » (3)

Le judaïsme

Enfin, on peut noter que dans son évaluation du judaïsme, Aristide est beaucoup moins polémique que d’autres apologètes, puisqu’il n’hésite pas à souligner les aspects positifs de cette religion, sans pour autant en cacher les limites.

« Venons-en donc aussi, ô roi, à la question des juifs, et voyons qu’elle est leur conception de Dieu.

Donc les juifs disent qu’il n y a qu’un seul Dieu créateur de tout et tout-puissant, et qu’il ne convient pas d’adorer quoi que ce soit d’autre que ce seul Dieu. Et on voit en cela qu’ils sont plus proches de la vérité que tous les peuples, puisqu’ils préfèrent adorer Dieu plutôt que ses œuvres. Et ils imitent Dieu, au moyen de cette philanthropie qui est la leur, pratiquant la miséricorde envers les pauvres, rachetant les captifs, ensevelissant les morts, et accomplissant d’autres œuvres du même genre, agréées de Dieu et belles aussi pour les hommes, qu’ils ont reçues de leurs pères d’autrefois.

Or donc, ils se sont eux aussi écartés de la connaissance exacte, pensant en conscience rendre un culte à Dieu. Car dans leur genre de pratiques, c’est aux anges et non à Dieu qu’ils rendent culte, observant les sabbats et les néoménies, les azymes et le grand jeûne, le jeûne, la circoncision et la pureté des aliments – toutes choses que d’ailleurs ils n’observent pas parfaitement. » (4)

Notes

(1) Aristide d’Athènes, Apologie, 1, 1-2.

(2) Aristide d’Athènes, Apologie, 2, 4.

(3) Aristide d’Athènes, Apologie, 16, 3-4.

(4) Aristide d’Athènes, Apologie, 14, 1-4.

Bibliographie

Aristide d’Athènes, Apologie (trad. fr. B. Pouderon, M.-J. Pierre, B. Outtier & M. Guiorgadzé), Paris, Le Cerf, 2003.

A propos David Vincent 

Né en 1993, David Vincent est chrétien évangélique et doctorant en sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Etudes (#GSRL). Ses recherches portent sur l’histoire de la théologie chrétienne et de l’exégèse biblique, les rapports entre théologie et savoirs profanes, et l’historiographie confessionnelle. Il est membre de l’association Science&Foi et partage ses travaux sur son blog et sa chaîne Youtube.

SOURCE : http://didascale.com/lapologie-daristide-dathenes/

 Saint Aristides the Philosopher

Also known as

Aristides of Athens

Aristide Marciano

Memorial

31 August

Profile

Early Christian writer and philosopherTaught philosophy in AthensGreece. Presented an explanation of Christianity to Emperor Hadrian in 133, a work inspired by the persecution of Christians, and which led to an imperial decree that paused the imperial antiChristian policy. Wrote an account of the Passion of Saint Dionysius the Areopagite.

Canonized

Pre-Congregation

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Lives of Illustrious Men, by Saint Jerome

New Catholic Dictionary

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

sitios en español

Hagiopedia

Martirologio Romano2001 edición

sites en français

Fête des prénoms

fonti in italiano

Cathopedia

Santi e Beati

MLA Citation

“Saint Aristides the Philosopher“. CatholicSaints.Info. 11 December 2019. Web. 31 August 2021. <https://catholicsaints.info/saint-aristides-the-philosopher/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-aristides-the-philosopher/

Aristides

Christian apologist living at Athens in the second century. According to Eusebius, the Emperor Hadrian, during his stay in Greece (123-127), caused himself to be initiated into the Eleusinian Mysteries. A persecution of the local Christians followed, due probably, to an outburst of pagan zeal, aroused by the Emperor's act. Two apologies for Christianity were composed on the occasion, that of Quadratus and that of Aristides which the author presented to Hadrian, at Athens, in 126 (EusebiusChurch History IV.3.3, and Chron. II, 166). St. Jerome, in his work Illustrious Men 20, calls him philosophus eloquentissimus, and, in his letter to Magnus (no. LXX), says of the "Apologeticum" that it was contextum philosophorum sententiis, and was later imitated by St. Justin Martyr. He says, further (De vir ill., loc. cit.), that the "Apology" was extant in his time, and highly thought of. Eusebius (loc. cit.), in the fourth century, states that it had a wide circulation among Christians. It is referred to, in the ninth century, by Ado, Archbishop of Vienne, and Usuard, monk of St. Germain. It was then lost sight of for a thousand years, until in 1878, the Mechitarite monks of San Lazzaro, at Venice, published a Latin translation of an Armenian fragment of the "Apology" and an Armenian homily, under the title: "S. Aristidis philosophi Atheniensis sermones duo." In 1889, Professor J. R. Harris of Cambridge discovered a Syriac version of the whole "Apology" in the Convent of St. Catherine on Mt. Sinai, and translated it into English (Texts and Studies, Cambridge, 1891, I, i). Professor J. A. Robinson found that the "Apology" is contained in the "Life of Barlaam and Josaphat", ascribed to St. John Damascene. Attempts have also been made to restore the actual words of Aristides.

As to the date and occasion of the "Apology" there are opinion of opinion. While some critics hold, with Eusebius, that it was presented to Hadrian, others maintain that it was written during the reign of Antoninus Pius (138-161). The aim of the "Apology" is to show that Christians only have the true conception of God. Having affirmed that God is "the selfsame being who first established and now controls the universe", Aristides points out the errors of the Chaldeans, Greeks, Egyptians, and Jews concerning the Deity, gives a brief summary of Christian belief, and emphasizes the righteousness of Christian life in contrast with the corrupt practices of paganism. The tone throughout is elevated and calm, and the reasonableness of Christianity is shown rather by an appeal to facts than by subtle argumentation. It is interesting to note that during the Middle Ages the "Life of Barlaam and Josaphat" had been translated into some twenty languages, English included, so that what was in reality the story of Buddha became the vehicle of Christian truth in many nations.

Pace, Edward. "Aristides." The Catholic Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert Appleton Company, 1907. 31 Aug. 2021 <http://www.newadvent.org/cathen/01712d.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Tomas Hancil.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.


Aristides a most eloquent Athenian philosopher, and a disciple of Christ while yet retaining his philosopher’s garb, presented a work to Hadrian at the same time that Quadratus presented his. The work contained a systematic statement of our doctrine, that is, an Apology for the Christians, which is still extant and is regarded by philologians as a monument to his genius.

MLA Citation

Saint Jerome. “Aristides the philosopher”. Lives of Illustrious Men, translated by Ernest Cushing Richardson. CatholicSaints.Info. 29 July 2012. Web. 31 August 2021. <http://catholicsaints.info/lives-of-illustrious-men-aristides-the-philosopher/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/lives-of-illustrious-men-aristides-the-philosopher/

Aristides the Philosopher: Apology.  Preface to the online text.

In the printed edition of the Ante-Nicene Fathers, volume 10 contains a translation in parallel columns of both the Greek and the Syriac texts of the Apology of Aristides.  However the translation itself is absent from the Christian Classics Ethereal Library, perhaps because it was found hard to layout.  I have scanned this, but I gather it will not appear soon online.  Rather than have this most interesting text offline, I have departed from the general approach of this collection, and included it here.

Roger PEARSE

21st November 2003

This text was transcribed by Roger Pearse, 2003.  All material on this page is in the public domain - copy freely.

Greek text is rendered using the Scholars Press SPIonic font, free from here.

THE APOLOGY OF ARISTIDES THE PHILOSOPHER TRANSLATED FROM THE GREEK AND FROM THE SYRIAC VERSION IN PARALLEL COLUMNS BY D. M. KAY, B.Sc., B.D., ASSISTANT TO THE PROFESSOR OF SEMITIC LANGUAGES IN THE UNIVERSITY OF EDINBURGH

Introduction.

The Church Histories, hitherto in dealing with early Christian literature, have given Aristides along with Quadratus the first place in the list of lost apologists. It was known that there had been such early defenders of the faith, and that Quadratus had seen persons who had been miraculously healed by Christ; but beyond this little more could be said. To Justin Martyr, who flourished about A.D. 150, belonged the honour of heading the series of apologists whose works are extant, viz., Tatian, Melito, Athenagoras, Theophilus, the author of the Epistle to Diognetus, who all belonged to the second century and wrote in Greek; and Tertullian, Minucius Felix, Arnobius, and Lactantius, who wrote in Latin, and Clement and Origen who wrote in Greek, during the third century. While Christianity was winning its way to recognition in the Roman empire, these writers tried to disprove the gross calumnies current about Christians, to enlighten rulers and magistrates as to the real character and conduct of the adherents of the new religion, and to remove the prejudice which led to the violent persecutions of the populace. They also endeavoured to commend Christianity to "the cultured among its despisers," by showing that it is philosophy as well as revelation, that it can supply the answers sought by philosophy, and is unlike human wisdom in being certain because divinely revealed. At the same time they demonstrated the folly of polytheism and pointed out its disastrous effects on morality. This faithful company of the defenders of the faith has now regained Aristides as their leader in place of Justin Martyr. It will be well to recount briefly what was previously known about Aristides, and to tell how the lost Apology has been found.

Eusebius, in his History of the Church, written during the reign of Constantine, A.D. 306-387, has a chapter (bk. iv., c. 3) headed "The authors that wrote in defence of the faith in the reign of Hadrian, A.D. 117-188." After describing and quoting the Apology of Quadratus, he adds:

"Aristides also, a man faithfully devoted to the religion we profess, like Quadratus, has left to posterity a defence of the faith, addressed to Hadrian. This work is also preserved by a great number, even to the present day."

The same Eusebius in his Chronicon states that the Emperor Hadrian visited Athens in the eighth year of his reign (i.e., A.D. 125 ) and took part in the Eleusinian mysteries. In the same connection the historian mentions the presentation of Apologies to the Emperor by Quadratus and Aristides, "an Athenian philosopher; "and implies that Hadrian was induced by these appeals, coupled with a letter from Serenius Granianus, proconsul of Asia, to issue an Imperial rescript forbidding the punishment of Christians without careful investigation and trial.

About a century later Jerome (died A.D. 420) tells us that Aristides was a philosopher of Athena, that he retained his philosopher's garb after his conversion to Christianity, and that he presented a defence of the faith to Hadrian at the same time as Quadratus. This Apology, he says, was extant in his day, and was largely composed of the opinions of philosophers ("contextum philosophorum sententiis "), and was afterwards imitated by Justin Martyr. After this date Aristides passes out of view. In the mediaeval martyrologies there is a faint reflection of the earlier testimony, as, e.g., the 31st of August is given as the saint's day "of the blessed Aristides, most renowned for faith and wisdom, who presented books on the Christian religion to the prince Hadrian, and most brilliantly proclaimed in the presence of the Emperor himself how that Christ Jesus is the only God."

In the seventeenth century there were rumours that the missing Apology of Aristides was to be found. in various monastic libraries in Greece; and Spon, a French traveller, made a fruitless search for it. The book had apparently disappeared for ever.

But in recent times Aristides has again "swum into our ken." Armenian literature, which has done service to Christendom by preserving so many of its early documents, supplied also the first news of the recovery of Aristides. In the Mechitarite convent of b. Lazarus at Venice there is a body of Armenian monks who study Armenian and other literature. In 1878 these Armenians surprised the learned world by publishing a Latin translation of an Armenian fragment (the first two chapters) of the lost Apology of Aristides. Renan at once set it down as spurious because it contained theological terms of a later age, e.g., "bearer of God" applied to the Virgin Mary. These terms were afterwards seen to be due to the translator. At what time the translation from Greek into Armenian was made is not apparent; but it may reasonably be connected with the work begun by the famous Armenian patriarch Mesrobes. This noble Christian invented an alphabet for his country, established schools, and sent a band of young Armenians to Edessa, Athens, and elsewhere with instructions to translate into Armenian the best sacred and classical books. And in spite of Mohammedans and Turks Armenia has remained Christian, and now restores to the world the treasures committed to its keeping in the early centuries.

Opinions as to the Armenian fragment of Aristides remained undecided till 1889. In the spring of that year Professor J. Rendel Harris, of Cambridge, had the honour of discovering a Syriac version of the whole Apology in the library of the Convent of St. Catharine, on Mount Sinai. He found the Apology of Aristides among a collection of Syriac treatises of an ethical character; and he refers the ms. to the seventh century. Professor Harris has translated the Syriac into English, and has carefully edited the Syriac text with minute discussions of every point of interest.1

The recovery of the Syriac version by Professor Harris placed the genuineness of the Armenian fragment beyond question. It also led to the strange reappearance of the greater part of the original Greek. Professor J. A. Robinson, the general editor of the Cambridge Texts and Studies, having read the translation of the Syriac version, discovered that the Apology of Aristides is incorporated in the early Christian Romance entitled, The Life of Barlaam and Josaphat.

Some account must be given of this remarkable book in order to show its connection with the Apology of Aristides. Its author is said to be John of Damascus, who died about A.D. 760. Whoever wrote it, the book soon became very popular. In the East it was translated into Arabic, Ethiopic, Armenian, and Hebrew; in the West there are versions of it in nearly a dozen languages, including an English metrical rendering. As early as 1204 a king of Norway had it translated into Icelandic. It is now known to be the story of Buddha in a Christian setting, furnished with fables and parables which have migrated from the far East and can be traced back to an extreme antiquity.

The outline of the story is as follows: A king in India, Abenner by name, who is an enemy of the Christians, has an only son Josaphat (or Joasaph). At his birth the astrologers predict that he will become great, but will embrace the new doctrine. To prevent this, his father surrounds the prince with young and beautiful attendants, and takes care that Josaphat shall see nothing of illness, old age, or death. At length Josaphat desires his freedom, and then follow the excursions as in the case of Buddha. Josaphat seeing so much misery possible in life is sunk in despair. In this state he is visited by a Christian hermit-Barlaam by name. Josaphat is converted to Christianity, and Barlaam withdraws again to the desert.

To undo his son's conversion the king arranges that a public disputation shall be held; one of the king's sages, Nachor by name, is to personate Barlaam and to make a very weak statement of the Christian case, and so be easily refuted by the court orators. When the day comes, the prince Josaphat charges Nachor, the fictitious monk, to do his best on pain of torture. Thus stimulated, Nachor begins, and "like Balaam's ass he spake that which he had not purposed to speak; and he said, `I, O king, in the providence of God, 'etc." He then recites the Apology of Aristides to such purpose that he converts himself, the king, and all his people. Josaphat finally relinquishes his kingdom, and retires into the desert with the genuine Barlaam for prayer and meditation. Not only so, but the churches of the Middle Ages, forgetting the fabulous character of the story, raised Barlaam and Josaphat to the rank of saints, with a holy day in the Christian calendar. Thus the author of Barlaam and Josaphat caused Christianity unwittingly to do honour to the founder of Buddhism under the name of St. Josaphat; and also to read the Apology of Aristides in nearly twenty languages without suspecting what it was.

The speech of Nachor in Greek, that is to say, the greater part of the original Greek of the Apology of Aristides, has been extracted from this source by Professor Robinson and is published in Texts and Studies, Vol. I., so that there is now abundant material for making an estimate of Aristides.

It may be asked whether we have in any of our three sources the actual words of Aristides. The circumstances under which the Apology was incorporated in The Life of Barlaam and Josaphat are such as to render it unlikely that the author of the Romance should copy with the faithfulness of a scribe; but examination proves that very few modifications have been made. The Greek divides men into three races (the Syriac and Armenian into four); the introductory accounts of these races are in the Greek blended with the general discussion; and at the close the description of early Christian customs is shortened. These few differences from the Syriac are all explained by the fact that the Apology had to be adapted to the circumstances of an Indian court in a later age. On the other hand, when the Syriac is compared with the Greek and Armenian in passages where these two agree, it is found that explanatory clauses are added; and there is throughout a cumbrous redundancy of pronouns in the Syriac. In short, the actual words of Aristides may be restored with tolerable certainty-a task which has been already accomplished by a German scholar, Lic. Edgar Hennecke.2 In any case we have the substance of the Apology of Aristides with almost verbal precision.

In regard to the date of Aristides, Eusebius says expressly that the Apology was presented to Hadrian while he was in Athens about the year A.D. 125. The only ground for questioning this statement is the second superscription given in the Syriac version, which implies that the Apology was presented to Antoninus Pius, A.D. 138-161. This heading is accepted by Professor Harris as the true one; and he assigns the Apology to "the early years of the reign of Antoninus Pius; and it is at least conceivable," he adds, "that it may have been presented to the Emperor along with other Christian writings during an unrecorded visit of his to his ancient seat of government at Smyrna." But this requires us to suppose that Eusebius was wrong; that Jerome copied his error; that the Armenian version curiously fell into the same mistake; and that the Syriac translator is at this point exceptionally faithful. So perhaps it is better with Billius, "not to trust more in one's own suspicions, than in Christian charity which believeth all things," and to rest in the comfortable hypothesis that Eusebius spoke the truth.

Writing in A.D. 125, or even twenty years later, Aristides becomes an important witness as to the nature of early Christianity. His Apology contains no express quotation from Scripture; but the Emperor is referred for information to a gospel which is written. Various echoes of New Testament expressions will at once be recognized; and "the language moulding power of Christianity "is discernible in the new meaning given to various classical words. Some topics are conspicuous by their absence. Aristides has no trace of ill-feeling to the Jews; no reference to the Logos doctrine, nor to the distinctive ideas of the Apostle Paul; he has no gnosticism or heresy to denounce, and he makes no appeal to miracle and prophecy. Christianity, in his view, is worthy of a philosophic emperor because it is eminently reasonable, and gives an impulse and power to live a good life. On the whole, Aristides represents that type of Christian practice which is found in the Teaching of the Twelve Apostles; and to this he adds a simple Christian philosophy which may be compared with that of St. Paul at Athens. Although the details about the elements and the heathen gods are discussed with tedious minuteness, still his closing section describing the lives of the early Christians should always be good reading.

The translation of the Syriac given here is independently made from the Syriac text, edited by Professor Harris3 . Full advantage has been taken of his notes and apparatus criticus, but no use has been made of his translation. In obscure passages the German translation of Dr. Richard Raabe4 has been compared; and the Text-Rekonstruktion of Hennecke has been consulted on textual points in both translations. The Greek translation is made from the text edited by Professor Robinson.5 The translations from the Greek and from the Syriac are arranged side by side, so that their relation to one another is apparent at a glance. No attempt has been made to force the same English words from passages which are evidently meant to be identical in the two languages; but the literal tenour of each has been allowed to assert itself.

1 Texts and Studies. Contributions to Biblical and Patristic Literature. Edited by J. A. Robinson, B.D. Vol i., No. 1, the Apology of Aristides, edited and translated by J. Rendel Harris, MA., with an Appendix by J. A. Robinson, B.D. (Cambridge University Press.)

2 Die Apologie des Aristides. Recension und Rekonstruktion des Textes, von Lic. Edgar Hennecke. (Die Griechischen Apologeten: Heft 3.)

3 The Cambridge Texts and Studies, vol i., No. 1.

4 Texte und Untersuchungen zur Geschichte der Altchristlichen Litteratur, Gebhardt und Harnak, IX. Band, Heft 1.

5 The Cambridge Texts and Studies, vol. i., No. 1.

The Apology of Aristides: Texts and Studies 1 (1891) pp. 35-51. Translation from the Syriac.

Again, the apology which Aristides the philosopher made before Hadrian the king concerning the worship of God.

[To the Emperor] Caesar Titus Hadrianus Antoninus Augustus Pius, from Marcianus Aristides, a philosopher of Athens.

I. I, O king, by the grace of God came into this world; and having contemplated the heavens and the earth and the seas, and beheld the sun and the rest of the orderly creation, I was amazed at the arrangement of the world; and I comprehended that the world and all that is therein are moved by the impulse of another, and I understood that he that moveth them is God, who is hidden in them and concealed from them: and this is well known, that that which moveth is more powerful than that which is moved. And that I should investigate concerning this Mover of all, as to how He exists—for this is evident to me, for He is incomprehensible in His nature—and that I should dispute concerning the stedfastness of His government, so as to comprehend it fully, is not profitable for me; for no one is able perfectly to comprehend it. But I say concerning the Mover of the world, that He is God of all, who made all for the sake of man; and it is evident to me that this is expedient, that one should fear God, and not grieve man.

Now I say that God is not begotten, not made; a constant nature, without beginning and without end; immortal, complete, and incomprehensible: and in saying that He is complete, I mean this; that there is no deficiency in Him, and He stands in need of nought, but everything stands in need of Him: and in saying that He is without beginning, I mean this; that everything which has a beginning has also an end; and that which has an end is dissoluble. He has no name; for everything that has a name is associated with the created; He has no likeness, nor composition of members; for he who possesses this is associated with things |36 fashioned. He is not male, nor is He female: the heavens do not contain Him; but the heavens and all things visible and invisible are contained in Him. Adversary He has none; for there is none that is more powerful than He; anger and wrath He possesses not, for there is nothing that can stand against Him. Error and forgetfulness are not in His nature, for He is altogether wisdom and understanding, and in Him consists all that consists. He asks no sacrifice and no libation, nor any of the things that are visible; He asks not anything from anyone; but all ask from Him.

II. Since then it has been spoken to you by us concerning God, as far as our mind was capable of discoursing concerning Him, let us now come to the race of men, in order that we may know which of them hold any part of that truth which we have spoken concerning Him, and which of them are in error therefrom.

This is plain to you, O king, that there are four races of men in this world; Barbarians and Greeks, Jews and Christians.

Now the Barbarians reckon the head of the race of their religion from Kronos and from Rhea and the rest of their gods: but the Greeks from Helenus, who is said to be from Zeus; and from Helenus was born Aeolus and Xythus, and the rest of the family from Inachus and Phoroneus, and last of all from Danaus the Egyptian and from Kadmus and from Dionysus.

Moreover the Jews reckon the head of their race from Abraham, who begat Isaac, from whom was born Jacob, who begat twelve sons who removed from Syria and settled in Egypt, and there were called the race of the Hebrews by their lawgiver: but at last they were named Jews.

The Christians, then, reckon the beginning of their religion from Jesus Christ, who is named the Son of God most High; and it is said that God came down from heaven, and from a Hebrew virgin took and clad Himself with flesh, and in a daughter of man there dwelt the Son of God. This is taught from that Gospel which a little while ago was spoken among them as being preached; wherein if ye also will read, ye will comprehend the power that is upon it. This Jesus, then, was born of the tribe of the Hebrews; and He had twelve disciples, in order that a certain dispensation of His might be fulfilled. He was |37 pierced by the Jews; and He died and was buried; and they say that after three days He rose and ascended to heaven; and then these twelve disciples went forth into the known parts of the world, and taught concerning His greatness with all humility and sobriety; and on this account those also who to-day believe in this preaching are called Christians, who are well known. There are then four races of mankind, as I said before, Barbarians and Greeks, Jews and Christians.

To God then ministers wind, and to angels fire; but to demons water, and to men earth.

III. Let us then begin with the Barbarians, and by degrees we will proceed to the rest of the peoples, in order that we may understand which of them hold the truth concerning God, and which of them error.

The Barbarians then, inasmuch as they did not comprehend God, erred with the elements; and they began to serve created things instead of the Creator of them1, and on this account they made likenesses and they enclosed them in temples; and lo! they worship them and guard them with great precaution, that their gods may not be stolen by robbers; and the Barbarians have not understood that whatsoever watches must be greater than that which is watched; and that whatsoever creates must be greater than that whatever is created: if so be then that their gods are too weak for their own salvation, how will they furnish salvation to mankind? The Barbarians then have erred with a great error in worshipping dead images which profit them not. And it comes to me to wonder also, O king, at their philosophers, how they too have erred and have named gods those likenesses which have been made in honour of the elements; and the wise men have not understood that these very elements are corruptible and dissoluble; for if a little part of the element be dissolved or corrupted, all of it is dissolved and corrupted. If then these elements are dissolved and corrupted, and compelled to be subject to another harder than themselves, and are not in their nature gods, how can they call gods those likenesses which are made in their honour? Great then is the error which their philosophers have brought upon their followers. |38 

IV. Let us turn then, O king, to the elements themselves, in order that we may shew concerning them that they are not gods, but a creation, corruptible and changeable, which is in the likeness of man2. But God is incorruptible and unchangeable and invisible, while seeing, turning and changing all things.

Those therefore who think concerning earth that it is God have already erred, since it is digged and planted and delved; and since it receives the defilement of the excrement of men and of beasts and of cattle: and since sometimes it becomes what is useless; for if it be burned it becomes dead, for from baked clay there springs nothing: and again, if water be collected on it, it becomes corrupted along with its fruits: and lo! it is trodden on by men and beasts, and it receives the impurity of the blood of the slain; and it is digged and filled with the dead and becomes a repository for bodies: none of which things can that holy and venerable and blessed and incorruptible nature receive. And from this we have perceived that the earth is not God but a creature of God.

V. And in like manner again have those erred who have thought concerning water that it is God. For water was created for the use of man and in many ways it is made subject to him. For it is changed, and receives defilement, and is corrupted, and loses its own nature when cooked with many things, and receives colours which are not its own; being moreover hardened by the cold and mixed and mingled with the excrement of men and beasts and with the blood of the slain: and it is compelled by workmen, by means of the compulsion of channels, to flow and be conducted against its own will, and to come into gardens and other places, so as to cleanse and carry out all the filth of men, and wash away all defilement, and supply man's need of itself. Wherefore it is impossible that water should be God, but it is a work of God and a part of the world.

So too those have erred not a little who thought concerning fire that it is God: for it too was created for the need of men: and in many ways it is made subject to them, in the service of food and in the preparation of ornaments and the other things of |39 which your majesty is aware: whilst in many ways it is extinguished and destroyed.

And again those who have thought concerning the blast of winds that it is God, these also have erred: and this is evident to us, that these winds are subject to another, since sometimes their blast is increased and sometimes it is diminished and ceases, according to the commandment of Him who subjects them. Since for the sake of man they were created by God, in order that they might fulfil the needs of trees and fruits and seeds, and that they might transport ships upon the sea; those ships which bring to men their necessary things, from a place where they are found to a place where they are not found; and furnish the different parts of the world. Since then this wind is sometimes increased and sometimes diminished, there is one place in which it does good and another where it does harm, according to the nod of Him who rules it: and even men are able by means of well-known instruments to catch and coerce it that it may fulfil for them the necessities which they demand of it: and over itself it has no power at all; wherefore it is not possible that winds should be called gods, but a work of God.

VI. So too those have erred who have thought concerning the sun that he is God. For lo! we see him, that by the necessity of another he is moved and turned and runs his course; and he proceeds from degree to degree, rising and setting every day, in order that he may warm the shoots of plants and shrubs, and may bring forth in the air which is mingled with him every herb which is on the earth. And in calculation the sun has a part with the rest of the stars in his course, and although he is one in his nature, he is mixed with many parts, according to the advantage of the needs of men: and that not according to his own will, but according to the will of Him that ruleth him. Wherefore it is not possible that the sun should be God, but a work of God; and in like manner also the moon and stars.

VII. But those who have thought concerning men of old, that some of them are gods, these have greatly erred: as thou, even thou, O king, art aware, that man consists of the four elements and of soul and spirit, and therefore is he even called World, and apart from any one of these parts he does not exist. He has |40 beginning and end, and he is born and also suffers corruption. But God, as I have said, has none of this in His nature, but He is unmade and incorruptible. On this account, then, it is impossible that we should represent him as God who is man by nature, one to whom sometimes, when he looketh for joy, grief happens; and for laughter, and weeping befals him; one that is passionate and jealous, envious and regretful, along with the rest of the other defects: and in many ways more corrupted than the elements or even than the beasts.

And thence, O king, it is right for us to understand the error of the Barbarians, that, whereas they have not investigated concerning the true God, they have fallen away from the truth and have gone after the desire of their own mind, in serving elements subject to dissolution, and dead images: and on account of their error they do not perceive who is the true God.

VIII. Let us return now to the Greeks in order that we may know what opinion they have concerning the true God.

The Greeks then because they are wiser than the Barbarians have erred even more than the Barbarians, in that they have introduced many gods that are made; and some of them they have represented as male and some of them as female; and in such a way that some of their gods were found to be adulterers and murderers, and jealous and envious, and angry and passionate, and murderers of fathers, and thieves and plunderers. And they say that some of them were lame and maimed; and some of them wizards, and some of them utterly mad; and some of them played on harps; and some of them wandered on mountains: and some of them died outright; and some were struck by lightning, and some were made subject to men, and some went off in flight, and some were stolen by men; and lo! some of them were wept and bewailed by men; and some, they say, went down to Hades; and some were sorely wounded, and some were changed into the likeness of beasts in order that they might commit adultery with the race of mortal women; and some of them have been reviled for sleeping with males: and some of them, they say, were in wedlock with their mothers and sisters and daughters; and they say of their gods that they committed adultery with the daughters of men, and from them was born a certain race which was also |41 mortal. And of some of their goddesses they say that they contended about beauty and came for judgment before men. The Greeks, then, O king, have brought forward what is wicked, ridiculous and foolish concerning their gods and themselves; in that they called such like persons gods, who are no gods: and hence men have taken occasion to commit adultery and fornication, and to plunder and do everything that is wicked and hateful and abominable. For if those who are called their gods have done all those things that are written above, how much more shall men do them who believe in those who have done these things! and from the wickedness of this error, lo! there have happened to men frequent wars and mighty famines, and bitter captivity and deprivation of all things: and lo! they endure them, and all these things befal them from this cause alone: and when they endure them they do not perceive in their conscience that because of their error these things happen to them.

IX. Now let us come to the history of these their gods in order that we may prove accurately concerning all those things which we have said above.

Before everything else the Greeks introduce as a god Kronos, which is interpreted Chiun; and the worshippers of this deity sacrifice to him their children: and some of them they burn while yet living. Concerning him they say that he took him Rhea to wife; and from her he begat many sons; from whom he begat also Dios, who is called Zeus; and at the last he went mad and, for fear of an oracle which was told him, began to eat his children. And from him Zeus was stolen away, and he did not perceive it: and at the last Zeus bound him and cut off his genitals and cast them in the sea: whence, as they say in the fable, was born Aphrodite, who is called Astera: and he cast Kronos bound into darkness. Great then is the error and scorn which the Greeks have introduced concerning the head of their gods, in that they have said all these things about him, O king. It is not possible that God should be bound or amputated; otherwise it is a great misfortune.

And after Kronos they introduce another god, Zeus; and they say concerning this one, that he received the headship and became king of all the gods; and they say concerning him that he was changed into cattle and everything else, in order that he might |42 commit adultery with mortal women, and might raise up to himself children from them. Since at one time they say he was changed into a bull on account of his passion for Europa and for Pasiphae; and again he was changed into the likeness of gold on account of his passion for Danae: and into a swan, through his passion for Lcda; and into a man through his passion for Antiope; and into lightning on account of his passion for the Moon: so that from these he begat many children: for they say that from Antiope he begat Zethus and Amphion; and from the Moon, Dionysus; from Alkmena, Herakles; and from Leto, Apollo and Artemis; and from Danae, Perseus; and from Leda, Castor and Polydeuces and Helene; and from Mnemosyne he begat nine daughters, those whom he called the Muses; and from Europa, Minos and Rhadamanthus and Sarpedon. But last of all he was changed into the likeness of an eagle on account of his passion for Ganymede the shepherd.

Because of these stories, O king, much evil has befallen the race of men who are at this present day, since they imitate their gods, and commit adultery, and are defiled with their mothers and sisters, and in sleeping with males: and some of them have dared to kill even their fathers. For if he, who is said to be the head and king of their gods, has done these things, how much more shall his worshippers imitate him! And great is the madness which the Greeks have introduced into their history concerning him: for it is not possible that a god should commit adultery or fornication, or should approach to sleep with males, or that he should be a parricide; otherwise he is much worse than a destructive demon.

X. And again they introduce another god, Hephaestus; and they say of him that he is lame and wearing a cap on his head, and holding in his hand tongs and hammer; and working in brass in order that therefrom he may find his needed sustenance. Is then this god so much in need? Whereas it is impossible for a god to be needy or lame: otherwise he is very weak.

And again they introduce another god and call him Hermes; and they say that he is a thief, loving avarice and coveting gains, and a magician and maimed and an athlete and an interpreter of words: whereas it is impossible for a god to be a magician, or |43 avaricious, or maimed, or coveting anything that is not his, or an athlete: and if it be found to be otherwise, he is of no use.

And after him they introduce another god, Asclepius; and they say that he is a physician and prepares medicines and bandages in order that he may satisfy his need of sustenance. Is then this god in need? And he at last was struck by lightning by Zeus, on account of Tyndareus the Lacedemonian; and so he died. If then Asclepius was a god, and when struck by lightning was unable to help himself, how is it that he was able to help others? Whereas it is an impossible thing that the divine nature should be in need, or that it should be struck by lightning.

And again they introduce another god and call him Ares, and they say that he is a warrior and jealous, and covets sheep and things which do not belong to him, and acquires possessions through his weapons; and of him they say that at last he committed adultery with Aphrodite and was bound by a tiny boy Eros, and by Hephaestus the husband of Aphrodite: whereas it is impossible that a god should be a warrior or a prisoner or an adulterer.

And again they say of Dionysus that he too is a god, who celebrates festivals by night and teaches drunkenness, and carries off women that do not belong to him: and at the last they say that he went mad and left his female attendants and tied to the wilderness; and in this madness of his he ate serpents; and at the last he was killed by Titan. If then Dionysus was a god, and when slain was not able to help himself; how is it that he was able to help others?

Herakles, too, they introduce, and they say of him that he is a god, a hater of things hateful, a tyrant and a warrior, and a slayer of the wicked: and of him they say that at the last he went mad and slew his children and cast himself into the fire and died. If therefore Herakles be a god and in all these evils was unable to stand up for himself, how was it that others were asking help from him? Whereas it is impossible that a god should be mad or drunken or a slayer of his children, or destroyed by fire.

XI. And after him they introduce another god and call him Apollo: and they say of him that he is jealous and. changeable; and |44 sometimes he holds a bow and a quiver, and sometimes a lyre and a plectrum; and he gives oracles to men, in order that he may receive a reward from them. Is then this god in need of reward? Whereas it is disgraceful that all these things should be found in a god.

And after him they introduce Artemis a goddess, the sister of Apollo; and they say that she was a huntress; and she carried a bow and arrows, and went about on mountains leading dogs, either to hunt the deer or the wild boars. Whereas it is disgraceful that a maid should go about by herself on mountains and follow the chase of beasts. And therefore it is not possible that Artemis should be a goddess.

Again they say of Aphrodite that she forsooth is a goddess; and sometimes forsooth she dwells with their gods, and sometimes she commits adultery with men; and sometimes she has Ares for her lover and sometimes Adonis, who is Tammuz: and sometimes forsooth Aphrodite is wailing and weeping for the death of Tammuz: and they say that she went down to Hades in order that she might ransom Adonis from Persephone, who was the daughter of Hades. If then Aphrodite be a goddess and was unable to help her lover in his death, how is she able to help others? And this is a thing impossible to be listened to, that the divine nature should come to weeping and wailing and adultery.

And again they say of Tammuz that he is a god; and he is forsooth a hunter and an adulterer; and they say that he was killed by a blow from a wild boar, and was not able to help himself, And if he was not able to help himself, how is he able to take care of the human race? And this is impossible, that a god should be an adulterer or a hunter or that he should have died by violence.

And again they say of Rhea that she forsooth is the mother of their gods; and they say of her that she had at one time a lover Atys, and she was rejoicing in corruptible men; and at the last she established lamentations, and was bewailing her lover Atys. If then the mother of their gods was not able to help her lover and rescue him from death, how is it possible that she should help others? It is disgraceful then that a goddess should lament and weep, and that she should have joy over corruptible beings. |45 

Again they bring forward Kore; and they say that she was a goddess and that she was carried off by Pluto and was not able to help herself. If then she is a goddess and was not able to help herself, how is she able to help others? For a goddess who is carried off is extremely weak.

All these things, then, O king, the Greeks have introduced forward about their gods, and have invented and said concerning them: whence all men have taken occasion to do all wicked and impure things: and thereby the whole earth has been corrupted.

XII. Now the Egyptians, because they arc more evil and ignorant than all peoples upon the earth, have erred more than all men. For the worship of the Barbarians and the Greeks did not suffice them, but they introduced also the nature of beasts, and said concerning it that they were gods: and also of the creeping things which are found on the dry land and in the waters, and of the plants and herbs they have said that some of them are gods, and they have become corrupt in all madness and impurity more than all peoples that are upon the earth. For of old time they worshipped Isis; and they say that she forsooth is a goddess, who had forsooth a husband Osiris, her brother; but when forsooth Osiris was killed by his brother Typhon, Isis fled with her son Horus to Byblos in Syria and was there for a certain time until that her son was grown: and he contended with his uncle Typhon and killed him, and thereupon Isis returned and went about with her son Horus, and was seeking for the body of Osiris her lord, and bitterly bewailing his death. If therefore Isis be a goddess, and was not able to help Osiris her brother and lord, how is it possible that she should help others? Whereas it is impossible that the divine nature should be afraid and flee, or weep and wail. Otherwise it is a great misfortune.

But of Osiris they say that he is a god, a beneficent one; and he was killed by Typhon and could not help himself; and it is evident that this cannot be said of Deity.

And again they say of Typhon, his brother, that he is a god, a fratricide, and slain by his brother's son and wife since he was unable to help himself. And how can one who does not help himself be a god?

Now because the Egyptians are more ignorant than the rest of |46 the peoples, these and the like gods did not suffice them, but they also put the name of gods on the beasts which are merely soulless. For some men among them worship the sheep, and others the calf; and some of them the pig, and others the shadfish; and some of them the crocodile, and the hawk, and the cormorant, and the kite, and the vulture, and the eagle, and the crow; some of them worship the cat, and others the fish Shibbuta; some of them the dog, and some of them the serpent, and some the asp, and others the lion, and others garlic, and onions, and thorns, and others the leopard, and the like.

And the poor wretches do not perceive with regard to all these things that they are nought; while every day they look upon their gods, who are eaten and destroyed by men, yea even by their own fellows; and some of them being burned, and some of them dying and putrifying and becoming refuse; and they do not understand that they are destroyed in many ways.

And accordingly the Egyptians have not understood that the like of these are not gods, since their salvation is not within their own power; and if they are too weak for their own salvation, then as regards the salvation of their worshippers pray whence will they have the power to help them?

XIII. The Egyptians then have erred with a great error, above all peoples that are upon the face of the earth. But it is a matter of wonder, O king, concerning the Greeks, whereas they excel all the rest of the peoples in their manners and in their reason, how thus they have gone astray after dead idols and senseless images: while they see their gods sawn and polished by their makers, and curtailed and cut and burnt and shaped and transformed into every shape by them. And when they are grown old and fail by the length of time, and are melted and broken in pieces, how is it that they do not understand concerning them that they are not gods? And those who have not ability for their own preservation, how will they be able to take care of men? But even the poets and philosophers among them being in error have introduced concerning them that they are gods, things like these which are made for the honour of God Almighty; and being in error they seek to make them like to God as to whom no man has ever seen to whom He is like; nor is |47 he able to see Him3; and together with these things they introduce concerning Deity as if it were that deficiency were found with it; in that they say that He accepts sacrifice and asks for burnt-offering and libation and murders of men and temples. But God is not needy, and none of these things is sought for by Him: and it is clear that men are in error in those things that they imagine. But their poets and philosophers introduce and say, that the nature of all their gods is one; but they have not understood of God our Lord, that while He is one, He is yet in all. They, then, are in error; for if, while the body of man is many in its parts, no member is afraid of its fellow, but whilst it is a composite body, all is on an equality with all: so also God who is one in His nature has a single essence proper to Him, and He is equal in His nature and His essence, nor is He afraid of Himself. If therefore the nature of the gods is one, it is not proper that a god should persecute a god, nor kill nor do him that which is evil.

If then gods were persecuted and transfixed by gods, and some of them were carried off and some were struck by lightning; it is clear that the nature of their gods is not one, and hence it is clear, O king, that that is an error which they speculate about the nature of their gods, and that they reduce them to one nature. If then it is proper that we should admire a god who is visible and does not see, how much more is this worthy of admiration that a man should believe in a nature which is invisible and all-seeing! and if again it is right that a man should investigate the works of an artificer, how much more is it right that he should praise the Maker of the artificer! For behold! while the Greeks have established laws, they have not understood that by their laws they were condemning their gods; for if their laws are just, their gods are unjust, who have committed transgression in killing one another and practising sorcery, committing adultery, plundering, stealing and sleeping with males, along with the rest of their other doings. But if their gods excellently and as they describe have done all these things, then the laws of the Greeks are unjust; and they are not laid down according to the will of the gods; and in this the whole world has erred. |48 

For as for the histories of their gods, some of them are myths, some of them physical, and some hymns and songs: the hymns and songs, then, are empty words and sound; and as to the physical, if they were done as they say, then they are not gods, since they have done these things and suffered and endured these things: and these myths arc flimsy words, altogether devoid of force.

XIV. Let us come now, O king, also to the history of the Jews and let us see what sort of opinion they have concerning God. The Jews then say that God is one, Creator of all and almighty: and that it is not proper for us that anything else should be worshipped, but this God only: and in this they appear to be much nearer to the truth than all the peoples, in that they worship God more exceedingly and not His works; and they imitate God by reason of the love which they have for man; for they have compassion on the poor and ransom the captive and bury the dead, and do things of a similar nature to these: things which are acceptable to God and are well-pleasing also to men, things which they have received from their fathers of old. Nevertheless they too have gone astray from accurate knowledge, and they suppose in their minds that they are serving God, but in the methods of their actions their service is to angels and not to God, in that they observe sabbaths and new moons and the passover and the great fast, and the fast, and circumcision, and cleanness of meats: which things not even thus have they perfectly observed.

XV. Now the Christians, O king, by going about and seeking have found the truth, and as we have comprehended from their writings they are nearer to the truth and to exact knowledge than the rest of the peoples. For they know and believe in God, the Maker of heaven and earth, in whom are all things and from whom are all things: He who has no other god as His fellow: from whom they have received those commandments which they have engraved on their minds, which they keep in the hope and expectation of the world to come; so that on this account they do not commit adultery nor fornication, they do not bear false witness, they do not deny a deposit, nor covet what is not theirs: they honour father and mother; they do good to those who are their neighbours, and when they are judges they judge uprightly; and they do not worship idols in the form of man; and whatever they do not |49 wish that others should do to them, they do not practise towards any one4, and they do not eat of the meats of idol sacrifices, for they are undefiled: and those who grieve them they comfort, and make them their friends; and they do good to their enemies: and their wives, O king, are pure as virgins, and their daughters modest: and their men abstain from all unlawful wedlock and from all impurity, in the hope of the recompense that is to come in another world: but as for their servants or handmaids, or their children if any of them have any, they persuade them to become Christians for the love that they have towards them; and when they have become so, they call them without distinction brethren: they do not worship strange gods: and they walk in all humility and kindness, and falsehood is not found among them, and they love one another: and from the widows they do not turn away their countenance: and they rescue the orphan from him who does him violence: and he who has gives to him who has not, without grudging; and when they see the stranger they bring him to their dwellings, and rejoice over him as over a true brother; for they do not call brothers those who are after the flesh, but those who are in the spirit and in God: but when one of their poor passes away from the world, and any of them sees him, then he provides for his burial according to his ability; and if they hear that any of their number is imprisoned or oppressed for the name of their Messiah, all of them provide for his needs, and if it is possible that he may be delivered, they deliver him.

And if there is among them a man that is poor or needy, and they have not an abundance of necessaries, they fast two or three days that they may supply the needy with their necessary food. And they observe scrupulously the commandments of their Messiah: they live honestly and soberly, as the Lord their God commanded them: every morning and at all hours on account of the goodnesses of God toward them they praise and laud Him: and over their food and over their drink they render Him thanks. And if any righteous person of their number passes away from the world they rejoice and give thanks to God, and they follow his body, as if he were moving from one place to another: and when a child is born to any one of them, they praise God, and if again |50 it chance to die in its infancy, they praise God mightily, as for one who has passed through the world without sins. And if again they see that one of their number has died in his iniquity or in his sins, over this one they weep bitterly and sigh, as over one who is about to go to punishment: such is the ordinance of the law of the Christians, O king, and such their conduct.

XVI. As men who know God, they ask from Him petitions which are proper for Him to give and for them to receive: and thus they accomplish the course of their lives. And because they acknowledge the goodnesses of God towards them, lo! on account of them there flows forth the beauty that is in the world. And truly they are of the number of those that have found the truth by going about and seeking it, and as far as we have comprehended, we have understood that they only are near to the knowledge of the truth.

But the good deeds which they do, they do not proclaim in the ears of the multitude, and they take care that no one shall perceive them, and hide their gift, as he who has found a treasure and hides it5. And they labour to become righteous as those that expect to see their Messiah and receive from Him the promises made to them with great glory.

But their sayings and their ordinances, O king, and the glory of their service, and the expectation of their recompense of reward, according to the doing of each one of them, which they expect in another world, thou art able to know from their writings. It sufficeth for us that we have briefly made known to your majesty concerning the conversation and the truth of the Christians. For truly great and wonderful is their teaching to him that is willing to examine and understand it. And truly this people is a new people, and there is something divine mingled with it. Take now their writings and read in them, and lo! ye will find that not of myself have I brought these things forward nor as their advocate have I said them, but as I have read in their writings, these things I firmly believe, and those things also that are to come. And therefore I was constrained to set forth the truth to them that take pleasure therein and seek after the world to come.

And I have no doubt that the world stands by reason of |51 the intercession of Christians. But the rest of the peoples are deceived and deceivers, rolling themselves before the elements of the world, according as the sight of their understanding is unwilling to pass by them; and they grope as if in the dark, because they are unwilling to know the truth, and like drunken men they stagger and thrust one another and fall down.

XVII. Thus far, O king, it is I that have spoken. For as to what remains, as was said above, there are found in their other writings words which are difficult to speak, or that one should repeat them; things which are not only said, but actually done.

The Greeks, then, O king, because they practise foul things in sleeping with males, and with mother and sister and daughter, turn the ridicule of their foulness upon the Christians; but the Christians are honest and pious, and the truth is set before their eyes, and they are long-suffering; and therefore while they know their error and are buffeted by them, they endure and suffer them: and more exceedingly do they pity them as men who are destitute of knowledge: and in their behalf they offer up prayers that they may turn from their error. And when it chances that one of them turns, he is ashamed before the Christians of the deeds that are done by him: and he confesses to God, saying, In ignorance I did these things: and he cleanses his heart, and his sins are forgiven him, because he did them in ignorance in former time, when he was blaspheming and reviling the true knowledge of the Christians. And truly blessed is the race of the Christians, more than all men that are upon the face of the earth.

Let the tongues of those now be silenced who talk vanity, and who oppress the Christians, and let them now speak the truth. For it is better that they should worship the true God rather than that they should worship a sound without intelligence; and truly divine is that which is spoken by the mouth of the Christians, and their teaching is the gateway of light. Let all those then approach thereunto who do not know God, and let them receive incorruptible words, those which are so always and from eternity: let them, therefore, anticipate the dread judgment which is to come by Jesus the Messiah upon the whole race of men.

The Apology of Aristides the Philosopher is ended.

[Footnotes renumbered and moved to the end]

1. 1 Rom. i. 25.

2. 1 Rom. i. 23.

3. 1 1 Tim. vi. 10.

4. 1 Cf. Teaching of the Twelve Apostles, cc. 1-4.

5. 1 Matt. xiii. 44.

SOURCE : https://www.tertullian.org/fathers/index.htm#Aristides

Answer of Aristides to the ambassadors of Mardonius, Vorzeit und Gegenwart", Augsbourg, 1832


Sant' Aristide Marciano Apologista

31 agosto

Etimologia: Aristide = il migliore (degli uomini), ottimo, dal greco

Martirologio Romano: Ad Atene, sant’Aristide filosofo, che, insigne per fede e sapienza, indirizzò all’imperatore Adriano degli scritti sulla religione cristiana.

Noto dalle notizie tramandate da Eùsebio e da s. Gerolamo, Aristide fiorì sotto l'impero di Adriano e di Antonino Pio (138-161). La lettura delle Sacre Scritture lo portò al Cristianesimo, nel quale continuò a professare la filosofia, riscuotendo l'ammirazione di molti per la sua eloquenza. Ingiuste sollevazioni popolari contro i cristiani lo spinsero a scrivere, contemporaneamente a Quadrato, una Apologia, intessuta di dottrine filosofiche, indirizzata all'imperatore Adriano, come risulta dalla prima inscriptio siriaca e dalla inscrittio del frammentario testo armeno. Ad Aristide si offrì l'opportunità di presentare il suo scritto all'imperatore, probabilmente quando questi, attraversando la Grecia, svernò ad Atene e si fece iniziare ai misteri eleusini. Tale circostanza dovette eccitare il fanatismo religioso dei pagani, i quali infuriarono maggiormente contro i cristiani. Per reprimere questo sconsigliato impeto si adoperò Aristide, la cui opera indusse Adriano a scrivere al proconsole dell'Asia, Minucio Fundano, per porre termine alle angherie a cui erano sottoposti i cristiani ed impedire che essi fossero denunciati e condannati senza formali e fondate accuse. Alcuni critici vogliono riportare ad una età più recente la presentazione dell'Apologia, ritenendone destinatario Antonino Pio, che è menzionato nella seconda inscriptio siriaca. Ma a tale cronologia si oppone sia la testimonianza della prima inscriptio siriaca e dell'inscriptio armena che il tono arcaico dell'Apologia, i cui accenni alle classiche accuse contro i cristiani, ampiamente trattate nelle apologie posteriori, suppongono un ambiente diverso. Inoltre nelle inscrittiones non si menziona il nome di Marco Aurelio, associato all'impero nel 147; quindi l'Apologia deve essere anteriore a tale data. Le circostanze descritte da Eusebio ed alcuni accenni a catastrofi avvenute nell'impero, presenti nell'Apologia, non consentono di collocare lo scritto durante l'impero di Antonino Pio.

L'Apologia di Aristide ebbe una singolare vicenda. Fu conosciuta da Eusebio e da Gerolamo e fu ricordata da quegli scrittori che dipesero da tali fonti. Essa non fu citata da nessuno scrittore cristiano antico. Il Ceillier secondo cui alcuni monaci si vantaváno di avere ancora tale Apologia nella Biblioteca del monastero di Medelli a dieci miglia da Atene. Nel 1878 i Mechitaristi di Venezia scoprirono un frammento armeno dell'Apologia, seguiti poi nel ritrovamento dello stesso testo, sempre in armeno, dal Conybeare e dall'Eemin. Una scoperta più fortunata toccò a J. Rendell Harris che nel 1889 rinvenne nella Biblioteca del monastero di S. Caterina del Sinai un codice siriaco contenente la traduzione dell'Apologia. In base a questo documento, J. A. Robinson individuò il testo greco inserito, con adattamenti, nel romanzo greco di Barlaam e Ioasaph, attribuito a s. Giovanni Damasceno. Infine nel 1922 e nel 1923 furono scoperti dei frammenti greci su papiri, notevoli per la conoscenza del testo primitivo dell'opera.

L'Apologia è stata divisa in 17 brevi capitoli. Dopo un proemio sulla conoscenza, esistenza, natura ed attributi divini (cap. 1), vi è l'esposizione dell'origine delle quattro principali religioni (cap. 2) che sono trattate nei capitoli seguenti: la religione dei barbari (caldei, secondo il testo greco) capp. 3-7; quella dei greci (ed egiziani), capp. 8-12 (13); quella dei giudei, cap. 14, e quella dei cristiani, capp. 15-17. In realtà, la trattazione è l'esposizione del contrasto che vi è tra la religione dei greci e la religione dei cristiani; e quindi si comprende facilmente l'intonazione morale che viene data all'opera. Interessante è soprattutto l'esposizione della primitiva vita cristiana, che si svolge nell'esercizio dei precetti del Signore, che i fedeli portano scolpiti nei loro cuori. E' messa in evidenza l'assiduità nella preghiera per gli amici e per i nemici, per i vivi e per i defunti; la carità verso tutti, I'opera di assistenza per i viandanti e per i condannati per il nome di Cristo; la cura per la conversione dei pagani; la santità della vita domestica; la purezza dei costumi. Questi argomenti sono trattati con devota mestizia, che non toglie la gioia del cuore nell'attesa della seconda venuta di Cristo, ehe, secondo i meriti, premierà i buoni e punirà i cattivi. Notevoli sono pure due brevi accenni, che possono riferirsi al battesimo ed alla penitenza. Questa è l'unica opera completa che sia pervenuta degli scritti di A. Si conservano brevi frammenti di discorsi, editi dai Mechitaristi. Null'altro si conosce sugli scritti o sulla persona dell'apologeta. La tradizione vuole che egli morisse martire. Di ciò si conserva me moria in vari martirologi. Il Vetus Romarrum e i martirologi di Beda, Usuardo e Baronio, ne celebrano la memoria al 31 ag.; il Vetus Romanum, Adone e Usuardo lo ricordano anche al 3 ottobre.

Autore: Costantino Vona

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/68400

Apologie d'Aristide le philosophe : http://samizdat.qc.ca/cosmos/philo/PDFs/ApologiedAristide.pdf

Bernard Pouderon, Marie-Joseph Pierre Bernard Outtier, « A propos de l'Apologie d'Aristide. Recherches sur un prototype commun aux versions syriaque et arménienne », Revue des sciences religieuses  Année 2000  74-2  pp. 173-193 : https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_2000_num_74_2_3529

Prieur Jean-Marc, « Aristide, Apologie. Introduction, textes critiques, traductions et commentaire par Bernard Pouderon et Marie-Joseph Pierre, avec la collaboration de Bernard Outtier et Marina Guiorgadzé, Paris, Cerf, 2003 (Sources chrétiennes 470) », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses  Année 2004  84-3  pp. 340-342 : https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2004_num_84_3_1090_t6_0340_0000_2

Bernard Pouderon. « La première apologétique chrétienne : définitions, thèmes et visées », Kentron. Revue plurisiciplinaire du monde antique, 24 | 2008, L’imaginaire utopique, de ses sources dans le monde grec à la Renaissance, Varia, p. 227-251 : https://doi.org/10.4000/kentron.1715