jeudi 1 décembre 2016

Bienheureuse MARIE-CLÉMENTINE ANWARITE (ANUARITE) NENGAPETA, soeur de la Sainte Famille et martyre


Bienheureuse Anuarite

Religieuse Zaïroise ( 1964)

Anuarite Nengapeta Clémentine née en 1941 à Wamba (Zaïre) Rep. Dém du Congo

Extrait du site Afrique Espoir :

"Elle a préféré mourir martyre pour préserver sa pureté. Elle a ainsi donné la preuve d'amour de Dieu qu'elle a placé au-dessus de sa propre vie. La béatification d'Anuarite, fille de notre race, constitue une grande grâce pour l'Afrique. Cela nous montre clairement que Dieu appelle tout le monde à devenir saint".

Elle était née en 1941 à Wamba (Zaïre) Rep. Dém du Congo. "A l'école, on l'inscrivit sous le nom de sa sœur aînée, qui l'accompagnait, 'Anuarite' =  se moque de la guerre. À 16 ans, elle décida d'entrer dans la Congrégation diocésaine la Sainte Famille. Ce qui frappait, c'est son enthousiasme et sa bonne volonté. L'enseignement était pour elle un véritable apostolat. Elle n'était pas parfaite. De tempérament nerveux elle s'emportait parfois. Cependant, elle fit des progrès. On la sentait désireuse de dominer son caractère". 

Des événements allaient bouleverser le nord-est du pays.  Le 29 novembre 1964, les Simba firent irruption et, sous le prétexte de les "défendre contre les Américains", amenèrent les trente-quatre religieuses africaines, en camion, à Isiro...

Attaquée dans sa maison religieuse, elle défend sa supérieure et bientôt succombe sous les coups de ceux qui veulent la violer. " Je vous pardonne ", dit-elle en un dernier soupir à celui qui lui assène le coup mortel. Elle a été béatifiée en 1985. Homélie du pape Jean-Paul II

"Au-delà des divergences des dates de naissance, relevées dans les différents témoignages, la Sr Anuarite Nengapeta Marie Clémentine est née le 29 décembre 1939. Cette date a été confirmée par la Sœur Marie Damien Sibille, qui a connu la Sr Anuarite depuis la 5ème année primaire et qui fut sa maîtresse des novices." (source: Abbé Jacques BOLOMBE de l'Archidiocèse de Kisangani, en République démocratique du Congo, où sont les Sœurs de la Sainte Famille de Kisangani, dont la Sr Anuarite Nengapeta Marie Clémentine fut membre) 

- Le Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, a présidé la messe, le lundi 1er décembre 2014, dans le diocèse d’Isiro-Niangara, dans la Province Orientale en République Démocratique du Congo, de la clôture de la célébration du cinquantenaire du martyre de la Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite, religieuse de la congrégation des Sœurs de la Sainte Famille de Kisangani, assassinée par des rebelles Simba, à Isiro, le 1er décembre 1964 et béatifiée par le Pape Jean-Paul II, à Kinshasa, le 15 août 1985.



À Isiro dans l’intérieur de la République démocratique du Congo, en 1964, la bienheureuse Clémentine Anuarita Nengapeta, vierge de la Compagnie des Sœurs de la Sainte Famillle, et martyre. Dans la persécution qui sévit au cours de la guerre civile, arrêtée avec d’autres religieuses de son couvent, elle les exhorta à préserver leur virginité et à prier. Elle-même repoussa, avec beaucoup de force, le désir violent d’un officier, qui, furieux, la tua.


Martyrologe romain


Bienheureuse Marie-Clémentine Anwarite NENGAPETA

Nom: NENGAPETA
Prénom: Anwarite (Alphonsine)
Nom de religion: Marie-Clémentine Anwarite
Pays: Congo (Kinshasa)

Naissance: 29.12.1939  à Wamba (Haut-Zaïre, nord-est du pays)
Mort: 01.12.1964  à Isiro (près de Kisangani)

Etat: Religieuse - Martyre
Note: Sœur de la Sainte Famille à Bafwabaka (Congrégation diocésaine). Martyre pour avoir voulu rester fidèle à son vœu de chasteté, alors qu'un colonel de l'armée rebelle voulait faire d'elle sa femme.  -  (Le Martyrologe Romain l'appelle: Clémentine Nengapeta Anuarite.)

Béatification: 15.08.1985  à Kinshasa (Zaïre)  par Jean Paul II
Canonisation:

Fête: 1er décembre

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1985 n.33 p.3 - n.35 p.18-24
Réf. dans la Documentation Catholique: 1985 p.923

Notice

Anwarite – ou Anuarite – (Alphonsine) Nengapeta naît en 1939 à Wamba (Haut Zaïre) dans ce qui était alors le Congo belge, [devenu Congo-Kinshasa de 1960 (année de l’indépendance) à 1971, puis Zaïre, et République Démocratique du Congo après la prise de pouvoir par Laurent-Désiré Kabila]. Le pays est évangélisé depuis une centaine d’années. Les parents d’Anuarite sont encore païens, mais la mère se fait baptiser en même temps que la petite fille. Anuarite, avec ferveur, s’emploie à faire fructifier la grâce de son baptême. Très tôt, elle ressent la vocation religieuse. Elle entre dans la Congrégation diocésaine des ‘Sœurs de la Sainte-Famille’ (communauté de la Jamaa Takatifu), à Bafwabaka. Elle reçoit le nom de Marie-Clémentine Anwarite. Elle ne se fait pas remarquer par des dons ou des actions extraordinaires. C’est ‘tout simplement’ qu’elle se dévoue à ses élèves avec amour, qu’elle se montre accueillante à tous et qu’elle soigne les malades. Et pourtant, en s’inspirant du Magnificat, elle peut écrire : «  Aimer le Seigneur parce qu’il a fait pour moi de grandes choses, combien grande est sa bonté ».

Le martyre. Les troubles politiques, qui n’ont jamais cessé après l’indépendance en 1960, s’intensifient à partir de 1964. Avec sa communauté, elle demeure à Isiro près de Kisangani. Peu de temps avant sa mort, elle note à l’issue d’une retraite : « Notre vocation, c’est l’amour. Servir Dieu. Le Seigneur Jésus, quand il nous a appelées, nous demanda le sacrifice : le sacrifice des choses de ce monde, le sacrifice de l’amour humain, le sacrifice de notre personne elle-même ». Quand le danger devient imminent, dans la terrible anxiété de voir sa pureté atteinte et devant la menace pour sa vie elle-même, elle dit une parole analogue à celle du Christ voyant son heure approcher : « Mon âme est inquiète maintenant » (cf. Jn 12,27). Et le jour de sa mort, lorsque arrive le soir, elle dit à ses sœurs. « J’ai renouvelé mes vœux ; je suis prête à mourir ». Quand les rebelles attaquent la Communauté, ils s’en prennent spécialement à la supérieure ; alors Anwarite cherche à la défendre et elle leur dit : « Vous me tuerez moi seulement ». Un colonel de l’armée rebelle lui propose de devenir sa femme. Sur son refus, il se met à la frapper à mort. Elle lui dit : « Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites ». On retrouvera sur elle la petite statue de la sainte Vierge qu’elle a portée jusqu’au bout.

Sœur Anwarite est une contemporaine (Née en 1939 !) A sa béatification, à Kinshasa, le 15 août 1985, devant une foule immense, il y a là son père et sa mère et quatre de ses sœurs. C’est la première congolaise élevée sur les autels. Et le soir du même jour, le Pape déclare devant la Conférence épiscopale : « Par sa vie religieuse équilibrée et généreuse, par sa fidélité jusqu’à la mort à la virginité offerte au Seigneur, Anwarite est parmi vous un signe providentiel de la présence de Dieu dans son Église. Elle témoigne de la grandeur de la foi, elle montre quelle admirable transfiguration la grâce de Dieu accomplit dans l’être humain qui lui est uni dans le saint baptême ».

SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0260.htm




BÉATIFICATION DE MARIE-CLÉMENTINE ANWARITE

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie
Kinshasa (Zaïre) - Jeudi, 15 août 1985


1. Aujourd'hui, l’Eglise regarde les cieux ouverts: “Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de l’Alliance du Seigneur apparut dans son Temple” (Apoc. 11, 19).

Nous célébrons l’Assomption de Marie, la Mère de Dieu, la Vierge, la Mère de notre Rédempteur.

Et c’est elle précisément que l’Eglise reconnaît dans le signe grandiose qui parait dans le ciel: “Une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles” (Ibid. 12, 1). Oui, Marie est signe du monde nouveau. Du monde rassemblé en Dieu, du monde transfiguré en Dieu. Transfiguré par le Christ.

En effet, comme “c’est en Adam que meurent tous les hommes; c’est dans le Christ que tous revivront” (1 Cor. 15, 22): tous auront la vie éternelle en Dieu même. La première qui entre dans cette vie en plénitude, c’est Marie.

2. Et c’est pourquoi aujourd’hui, jour de l’Assomption, l’Eglise fait mémoire du moment où Marie a chanté le “Magnificat”, sur le seuil de la maison de Zacharie.

“Mon âme exalte le Seigneur / mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur . . . / Le Puissant fait pour moi des merveilles; / Saint est son nom!” (Luc. 1, 46-47. 19).

Ce jour-là, à l’occasion de sa visite à sa parente Elisabeth, Marie a manifesté par ces paroles l’allégresse de son âme devant le mystère de la Maternité divine qui était son destin par la grâce de la Très Sainte Trinité.

Aujourd’hui, par les mêmes paroles, elle exprime l’allégresse de son âme face au mystère de l’Assomption, fruit définitif de sa Maternité divine par la grâce de la Très Sainte Trinité.

Marie adore Dieu, Marie proclame les “merveilles” de Dieu que le Puissant a accomplies en elle et par elle.

3. Aujourd’hui, avec Marie montée aux cieux, l’Eglise adore Dieu, dans l’Eglise qui est en votre pays, au Zaïre. A Kinshasa, la capitale, et dans toutes les provinces, au Kasai, au Shaba, au Kivu, au Bas-Zaïre, en Haut-Zaïre, où vécut Anwarite.

Je suis heureux de prier avec vous tous, avec tous les chrétiens des diocèses du Zaïre, des paroisses, des monastères contemplatifs, des communautés religieuses. Et je suis particulièrement uni à l’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Malula et à tous mes frères dans l’épiscopat. Je les remercie aussi du zèle avec lequel ils ont préparé la béatification.

Voici que Dieu “s’est penché sur son humble servante” (Cfr. Luc. 1, 48) et sur l’amour sans partage d’une fille de cette terre. Et il lui permet aujourd’hui de participer à la gloire de la Mère de Dieu, à la gloire de tous les saints et de tous les bienheureux.

Un jour, Anwarite avait noté sur son carnet personnel ces mots: “Aimer le Seigneur, parce qu’il a fait pour moi de grandes choses, combien grande est sa bonté”. Elle exprimait là le sens de sa vie, en reprenant la prière même de Marie.

Il est heureux que ce soit ici, dans son pays, votre pays, et le jour où est célébrée la gloire de la Vierge Marie, que l’Eglise proclame bienheureuse sa fille Marie-Clémentine Anwarite. Nous pouvons l’admirer et la prendre pour modèle d’autant plus volontiers qu’elle est proche de nous dans le temps; elle est vraiment représentative de votre communauté chrétienne qu’elle illustre par ses mérites et sa sainte fidélité au Seigneur.

Anwarite a passé toute son existence dans le Haut-Zaïre, entre Wamba et Bafwabaka. Elle ne paraissait pas pourvue de dons sortant de l’ordinaire. Enfant modeste, acceptant ses limites, mais travaillant avec persévérance à les dépasser, elle avait un tempérament parfois vif, enjoué; et à d’autres moments elle connaissait l’inquiétude et la souffrance. Très spontanément, elle se montrait disponible aux autres, aimant tout simplement rendre service et accueillir avec délicatesse.

Enfant, elle avait reçu le baptême en même temps que sa mère. La foi grandit en elle et devint un motif puissant dans l’orientation de sa vie. Très jeune, elle voulut consacrer sa vie au Seigneur comme religieuse: elle apporta dans la communauté de la Jamaa Takatifu, la Congrégation de la Sainte-Famille vouée particulièrement à des taches d’éducation, sa constance au travail, son sens du service, l’amour de ses jeunes élèves, son attention aux pauvres et aux malades, la joie qu’elle savait partager, son désir de progresser spirituellement. Aujourd’hui présents, les membres de sa famille et de sa congrégation sont heureux de pouvoir témoigner de ses qualités.

Sans réserve, Anwarite s’était engagée à suivre le Seigneur; elle lui avait donné sa fidélité et consacré sa virginité. Et, jour après jour, avec affection et profondeur, elle priait la Mère du Christ; on la voyait comme plongée dans la prière près de l’image de Notre-Dame, ou attentive à dire le chapelet avec ses sœurs ou avec les enfants dont elle s’occupait. Marie éclairait sa foi, la soutenait, l’entraînait. Anwarite, tout simplement, aimait la Mère du Seigneur. Un signe émouvant fut son attachement à la statuette qu’elle garda sur elle jusque dans la mort.

Quand arrive le temps de l’épreuve, cette jeune religieuse y fait face: la foi, le sens de l’engagement pris, la valeur primordiale qu’elle accorde à la virginité, une prière intense et le soutien de la communauté lui permettent de rester inébranlable. Dans la terrible anxiété de voir sa pureté atteinte, devant la menace pour sa vie même, Anwarite dit: “Mon âme est inquiète maintenant”. Parole qui rappelle celle de Jésus , et qui montre combien l’Evangile pénètre la vie de cette jeune fille consacrée. Elle surmonte l’ébranlement de l’angoisse; son courage est sans faiblesse, soutenu par la présence affectueuse de ses supérieures et de ses sœurs.

Anwarite a montré une audace digne des martyrs qui, depuis Etienne à Jérusalem, jalonnent l’histoire de l’Eglise par leur imitation héroïque du Christ. Elle ose dire, pour défendre sa supérieure menacée à cause de son propre refus: “Vous me tuerez moi seulement”. Quand les coups mortels l’atteignent, ses sœurs l’entendent clairement adresser ces mots à celui qui la frappe: “Je vous pardonne, car vous ne savez pas ce que vous faites”; et aussi: “C’est ainsi que je l’ai voulu”. De la manière la plus directe, Anwarite suit le Christ auquel elle s’est donnée: comme lui, elle pardonne, comme lui, elle accomplit son sacrifice; et moi-même au nom de toute l’Eglise, je pardonne de tout cœur.

4. Dans l’Evangile, quand Marie arriva au seuil de la maison de Zacharie, Elisabeth “s’écria d’une voix forte: . . . Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur” .

Elle aussi, la fille de votre terre, Anwarite Nengapeta, a cru à l’accomplissement de la promesse de Dieu à son égard: elle était une de celles qui ont choisi de ne pas se marier pour le Règne de Dieu. Elle avait médité l’exemple des vierges martyres anciennes, elle avait été impressionnée par le sacrifice de Maria Goretti et par celui des Martyrs d’Ouganda. Anwarite savait le prix que pouvait lui coûter sa fidélité Elle a entendu la parole du Christ “il n’y a pas d’amour plus grand que de donner sa vie” (Cfr. Io. 15, 13).

A l’heure de la menace, elle n’hésite pas à mettre au-dessus de tout la valeur de sa consécration au Christ dans la chasteté parfaite. Au soir de sa mort, dans la maison bleue d’Isiro, elle avait dit: “J’ai renouvelé mes vœux, je suis prête à mourir”. Anwarite est un ferme témoin de la valeur irremplaçable d’un engagement pris envers Dieu et soutenu par sa grâce.

Bienheureuse celle qui, très près de nous, a montré la beauté du don total de soi pour le Royaume. La grandeur de la virginité, c’est l’offrande de toutes ses capacités d’aimer, afin que, libre de tout autre lien, tout l’être sache aimer le Seigneur comme un époux et ceux que le Seigneur aime. Il n’y a là aucun dédain de l’amour conjugal, nous savons qu’Anwarite se souciait d’aider les couples proches d’elle à garder la fidélité de leur propre engagement dont elle louait la beauté.

C’est la valeur primordiale de la fidélité qui l’a conduite au martyre. Le martyre, précisément, cela veut dire être témoin: Anwarite fait partie de ces témoins qui entraînent et soutiennent la foi et la générosité des frères et sœurs. Quand, dans la nuit du 30 novembre 1964, toutes les religieuses de la communauté sont menacées, battues et blessées, le sacrifice d’Anwarite, loin de les effrayer, les encourage dans leur fermeté et les aide à traverser l’épreuve dans la paix. C’est là un signe éloquent du témoignage d’espérance qu’a été la mort de l’une d’entre elles. Rappelons-nous la lecture de saint Paul: “Le Christ est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité . . . C’est dans le Christ que tous revivront” (1 Cor. 15, 20-22).

5. C’est pourquoi, elle - cette fille de votre terre - peut chanter aujourd’hui avec Marie le “Magnificat”, comme ses sœurs l’ont chanté au moment où elle livrait sa vie au milieu d’elles.

Dans son sacrifice, la puissance de Dieu s’est manifestée, les “merveilles” de Dieu se sont renouvelées. A juste titre, elle peut chanter:

“Le Puissant fit pour moi des merveilles . . .
Déployant la force de son bras . . .
il élève les humbles . . .
Saint est son nom . . .
Désormais toutes les générations me diront bienheureuse” 
(Luc. 1, 49. 51-52. 49. 48).

6. Ce cantique d’action de grâce et de louange, vous pouvez tous le chanter avec Anwarite, chers Frères et Sœurs: voici en effet, pour le centenaire du Baptême de votre patrie, que nous avons célébré ensemble il y a peu de temps, le premier fruit; le fruit parfait de la grâce du saint baptême, la première Zaïroise que l’Eglise proclame solennellement bienheureuse, martyre de la foi parmi vous!
C’est un grand événement dans l’histoire de l’Eglise en votre terre. Je me réjouis de pouvoir être présent parmi vous - comme successeur de Pierre - en ce jour marquant. Et de pouvoir chanter, avec vous et avec votre Bienheureuse, le Magnificat marial en la solennité de l’Assomption.

Oui, la puissance de Dieu se manifeste dans la “merveille” qu’est Marie, la Mère de Dieu, entrée dans la gloire du Royaume. Première parmi les saints, elle éclaire la route de tous les hommes et de toutes les femmes.

Anwarite avait répondu à la vocation de la virginité librement offerte. Et voici qu’elle se joint au long cortège de ces vierges qui, depuis l’époque romaine, au commencement du premier millénaire, avaient donné leur vie pour le Christ, Blandine, Agathe, Lucie, Agnès, Cécile, Pélagie, Solange . . . Avec les vierges martyres qui l’ont précédée, la bienheureuse Anwarite encourage ceux qui s’engagent à la chasteté en répondant à leur vocation religieuse.

7. Mais c’est en toute condition, en tout lieu, en tout temps, que le Seigneur appelle ceux pour lesquels il a donné son Fils à le suivre sur les voies de la sainteté. La vocation des époux consiste à vivre un amour exigeant et généreux dans leur union, car la voie de leur perfection passe par le don de toute leur personne à leur conjoint, par la transmission de la vie aux enfants et le dévouement que demande leur éducation. Vivant leur mariage comme une réponse active à l’amour du Seigneur, les époux se joignent à l’action de grâce: “Le Seigneur a fait pour moi des merveilles”.

Frères et Sœurs, reprenons ensemble cette prière, car il nous est donné à tous d’accueillir le Christ, “la vraie lumière qui éclaire tout homme”. “A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu” (Io. 1, 9. 12). “Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi” (Rom. 6, 4).

Jeunes ou vieux, connus ou inconnus, humbles ou puissants, à nous tous le Christ permet chaque jour de partager avec générosité les biens de la terre et de la vie, de dépasser nos faiblesses et nos divisions, d’avancer avec enthousiasme vers un monde renouvelé, car la force de l’amour brise les chaînes de l’égoïsme et de la haine. Jour après jour, dans la foi et l’amour que Dieu met en nos cœurs, nous pouvons entendre l’appel à suivre Jésus. Avec humilité et avec joie, chacun peut offrir les peines et les réussites des hommes, uni avec le Fils de Dieu qui livre son Corps et son Sang pour la multitude, en rémission des péchés. En cette Eucharistie, que l’Esprit du Seigneur nous rassemble en un seul Corps dans la sainteté du Christ! Qu’il nous entraîne dans son offrande! Qu’il nous rende fermes dans l’espérance et capables d’annoncer à nos frères la bonne nouvelle que le monde sauvé reçoit la sainteté de Dieu!

8. Ainsi donc l’Eglise voit aujourd’hui, sur la belle et riche terre du Zaïre, “le ciel ouvert”:

grâce à la solennité de l’Assomption de la Mère de Dieu,

en même temps grâce à cette première béatification d’une fille de votre terre,

grâce à l’engagement généreux de fils et de filles de ce peuple dans le service du Seigneur et l’amour de leurs frères.

Le peuple de toute votre terre se réjouit. L’Afrique noire se réjouit. Toute l’Eglise catholique se réjouit et rend grâce pour le témoignage de ses frères d’Afrique.

Que la joie de cette grande journée ouvre un chapitre nouveau dans l’histoire du peuple de Dieu sur cette terre sanctifiée et bienheureuse!
Amen.

© Copyright 1985 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/homilies/1985/documents/hf_jp-ii_hom_19850815_beatificazione-kinshasa.html#top



Au moment où la communauté internationale vient de célébrer la journée mondiale contre la violence à l’égard de la femme, la Bienheureuse Anuarite est l’une de ces nombreuses femmes victimes collatérales des conflits armés ; elle a été assassinée par un chef militaire de la rébellion armée des Simba,  qui sévissait dans l’Est de la République Démocratique du Congo  dans le sillage de l’accession à l’indépendance du pays. Pour l’Eglise, la bienheureuse Anuarite est modèle d’une vie catholique accomplie ; de fidélité aux engagements pris que ça soit dans la vie en famille, professionnelle ou politique. 

Le 29 novembre 1964, les rebelles « Simba », font irruption au couvent des Sœurs où habitait Anuarite. Anuarite est attaquée par un colonel de la bande rebelle qui cherchera en vain d’abuser sexuellement d’elle. Elle succombera sous les coups mortels de baïonnette de son bourreau. Anuarite mourra le 1er décembre 1964 à Isiro, en ayant à l’égard de son bourreau les mêmes sentiments que ceux du Christ durant sa passion. Dans son martyrologe il est écrit : On l’entendit clairement dire :« je vous pardonne, car vous ne savez pas ce que vous faites ». Elle remporte ainsi la palme du martyre en pleine jeunesse, elle n’avait que vingt-cinq ans.

Le Pape Jean-Paul II l’a proclamé Bienheureuse le 15 août 1985 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, en la fête de l'Assomption de la Ste Vierge Marie. A sa béatification, Jean Paul II  déclare devant la Conférence épiscopale : « Par sa vie religieuse équilibrée et généreuse, par sa fidélité jusqu’à la mort à la virginité offerte au Seigneur, Anuarite est parmi vous un signe providentiel de la présence de Dieu dans son Église. Elle témoigne de la grandeur de la foi, elle montre quelle admirable transfiguration la grâce de Dieu accomplit dans l’être humain qui lui est uni dans le saint baptême ». L’Eglise qui est en République Démocratique du Congo considère Anuarite comme l’image redorée de la femme congolaise, image ternie par les violences de tout genre. Anuarite est une image du respect et de fidélité de l’engagement pris qui doit interpeller les Congolais et tous les hommes et femmes de bonne volonté soucieux du respect des droits de la personne humaine et, engagés dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

SOURCE  (et à écouter  ce qu’en dit Marie José Muando Buabualo : http://fr.radiovaticana.va/news/2014/11/29/anuarite,_signe_providentiel_de_la_pr%C3%A9sence_de_dieu_dans_son_%C3%A9glise/1112978

1964–2014 - Jubilé d’or du martyre de la bienheureuse Anuarite.

Entretien avec l’abbé Léonard Santedi, Sécrétaire Général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo
Monsieur l’Abbé, parlez-nous d’Anuarite, qui est-elle?
La sœur Marie- Clémentine Anuarite Nengapeta est née le 29 décembre 1939 dans le village de Mandabone, dans le territoire de Wamba, district du Haut-Uélé, Province Orientale (RDC). Fille de maman Julienne Isude et de Papa Amisi Bachulu, Anuarite quitte clandestinement la maison de ses parents en 1954 pour se faire inscrire, comme aspirante, au couvent des Sœurs de la Sainte Famille de Kisangani (Jamaa Takatifu), à Bafwabaka. Elle fait sa première profession religieuse le 5 août 1959 comme sœur Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta.
Elle est morte dans quelles circonstances ?
La sœur Anuarite a trouvé la mort dans le contexte de la rébellion muléliste qui a endeuillé et saccagé la Province Orientale vers les années 1960. Le 29 novembre 1964, les rebelles « Simba » arrivent à Bafwabaka et enlèvent toutes les religieuses dont Anuarite. Les sœurs sont conduites vers Isiro où elles arrivent le 30 novembre de la même année. Elles sont logées à la « Maison bleue », actuel sanctuaire de la bienheureuse Anuarite. Cette même nuit- la, le colonel Ngalo propose de prendre Anuarite comme femme et demande au colonel Olombe de transmettre la nouvelle à Anuarite et de la conduire dans sa résidence. Face à cette situation, Anuarite oppose un refus et manifeste une farouche résistance, préférant mourir plutôt que de se laisser abuser par ce colonel. Après des graves tortures et violences perpétrées sur elle par le colonel Olombe, la sœur Anuarite mourra martyre le 1er décembre 1964, transpercée par une baïonnette et achevée par les balles de revolver du colonel Olombe.
Quelles sont les vertus que nous a léguées Anuarite?
La première vertu que nous enseigne Anuarite, c’est la fidélité à ses engagements, car elle honore l’homme et le rapproche de son Seigneur. Anuarite est restée fidèle à son engagement de servir Dieu chaste et pauvre. Un exemple que les chrétiens d’aujourd’hui doivent observer, surtout dans nos sociétés africaines où les hommes politiques ne respectent pas toujours leurs engagements.
Anuarite nous enseigne également l’amour. Elle avait comme slogan « aime et fait plaisir ». L’histoire d’Anuarite nous montre qu’elle était pleine d’amour. L’amour c’est la vertu suprême pour le martyr parce que si le martyr donne sa vie c’est par amour au Seigneur et aux autres. Dans nos sociétés d’aujourd’hui où rien ne se donne par gratuité, où les gens visent toujours leurs intérêts, Anuarite nous donne un bel exemple à suivre. Et enfin le courage, « Anuarite» signifie celle qui a bravée l’épreuve. Nous avons besoin du courage et de la force du martyre aujourd’hui dans nos sociétés africaines gangrenées par les guerres, la corruption des Etats, la malhonnêteté et l’absence des valeurs comme le respect à la parole donnée. Anuarite invite les chrétiens d’aujourd’hui au courage du martyre.
Peut-elle être proposée comme modèle aux Chrétiens d’Afrique et du monde ?
Lors de la béatification de la bienheureuse Anuarite à Kinshasa (RDC) le 15 août 1985, le pape Jean Paul II avait dit: « Aujourd’hui, cette fille de votre peuple peut être présentée comme modèle, pas seulement dans votre pays mais aussi dans toute l’Eglise, car elle nous enseigne qui être fidèle à Dieu, c’est un mérite ». Les vertus d’Anuarite peuvent être présentées comme modèle aux jeunes filles d’aujourd’hui. Dans le contexte des violences faites aux femmes, la RDC est réputée comme la capitale mondiale des viols et beaucoup des filles n’arrivent pas à résister aux oppresseurs et se livrent à eux. Anuarite nous dit «la dignité humaine peut conduire jusqu’au don le plus suprême, le don de sa vie». Aussi, la fidélité d’Anuarite devrait inspirer tant des religieux, des prêtres et des fidèles laïcs qui font des engagements et que, parfois, ils ne les respectent pas. La bienheureuse Anuarite peut intercéder pour nous, pour que nous soyons fidèles aux engagements pris.
Je lance un appel aux personnes de bonne volonté afin qu’elles découvrent les vertus de cette fille de 23 ans qui a consacré sa vie au Seigneur. On a tendance à réduire le martyre d’Anuarite au fait d’avoir refusé la main d’un homme qui la voulait, mais le martyre d’Anuarite commence dans la donation de sa vie toute entière au Seigneur, dans le respect à ses engagements, dans l’amour qu’elle montre comme religieuse, dans le service et dans le courage de braver un colonel armé d’une baïonnette. Elle nous dit «mieux vaut craindre celui qui peut tuer l’âme et le corps que celui-là qui simplement peut mettre fin à la vie mais qui ne peut pas disposer de l’âme». C’est vraiment une interpellation pour tous.


La nuit de la lutte d’Anuarite

Sr. Victorine Banabeba et sr. Christiane Bombogoni sont deux témoins d’exception des dernières heures d’Anuarite et de sa fidélité à l’engagement qu’elles avaient pris ensemble le jour de leur profession religieuse (5 août 1959), dans la congrégation de la Sainte Famille. «Vraiment, nous avons vécu des heures de terreur, d’angoisse, de peur, de honte et de douleur et nous considérons maintenant comme le premier miracle d’Anuarite d’être sorties de cette nuit terrible». On les a rencontrées à la célèbre ‘Maison-Bleu’ d’Isiro. Les Évêques de la RDCongo invitent les chrétiens à redécouvrir, pendant l’année pastorale 2005-2006, le message d’Anuarite.
C’était vers 13h00 du 30 novembre 1964. «Après avoir quitté le carrefour, qui de Bafwabaka conduit vers Wamba, en localité Vube, notre camion s’est arrêté. Les voitures des chefs des rebelles étaient là. Un soldat nous donne l’ordre d’enlever tous les signes religieux que nous avions sur nous. Nous n’avons rien répondu et nous n’avons rien enlevé. Alors un soldat nous a arraché les chaînettes avec les croix et il les a jetées au milieu des grandes herbes.
Puis, au lieu d’aller vers Wamba, comme il nous l’avait dit, le chauffeur du camion a fait un demi tour et a pris la direction d’Isiro, où nous sommes arrivées vers 18 heures. On nous débarqua devant la maison d’un certain M. Bambule, dans le quartier “La Raquette”, où les rebelles avaient installé leur quartier général. Tous les chefs des rebelles étaient là, prêts pour le souper. Ils nous ont fait descendre et nous nous sommes assises, fatiguées, sous des manguiers. Sr. Anuarite était avec nous. Bientôt elle est appelée: le colonel Ngalo veut la voir et l’avoir pour la nuit.
Sr. Anuarite lui répond qu’elle est consacrée au Seigneur et que donc elle ne peut pas être sa femme. Entre temps, la Mère Générale, Sr. Léontine Kasima, se présente avec sr. Mélanie au colonel pour lui demander qu’il laisse les sœurs partir chercher un peu de nourriture chez les Sœurs Catherinettes, car c’était déjà le deuxième jour que les sœurs étaient sans manger ni boire. “Les Simba feront tout pour vous”, est la réponse. Vers 20h30 la Mère Générale répète la demande. Alors le colonel lui dit: « Mama bokilo (belle-mère), donne-moi Anuarite pour qu’elle soit ma femme».
La réponse de la Mère Léontine est: «Je ne peux pas vous la céder en mariage, car je la garde à cause de son vœu de chasteté, qu’elle a émis devant Dieu. Puisque vous voulez nous renvoyer à nos maisons d’origine, c’est là, à ses parents, que vous pourrez demander qu’elle devienne votre femme». Sur ces mots le colonel s’est tu. Puisque la maison ‘Bambule’ était trop petite, les soldats ont décidé de nous transporter dans cette maison, qui s’appelle ‘Maison Bleu’. Nous étions 34 et il a fallu trois voyages, car la camionnette Chevrolet était trop petite. Sr Anuarite devait faire partie du 2e voyage, mais le chauffeur, un certain Justin Kebande, refusa de faire monter sr. Anuarite. Elle dit: «Je reste à faire quoi ici? Je ne connais personne ici».
Le chauffeur la trompa en lui disant que sa femme Victorine (encore vivante) désirait lui parler. En effet, cette femme avait voyagé dans le camion avec nous. Sr. Anuarite resta au sol et la Mère Léontine avec elle. Elles sont conduites devant le colonel Ngalo qui demande de nouveau à Anuarite de devenir sa femme. Et il ajoute que si elle refuse, il va la tuer, la mettre dans un sac et la jeter dans la rivière Nava. Sr. Anuarite répond: «Tu peux me tuer. Je préfère mourir pour ma chasteté».Le menaces continuent; des soldats s’ajoutent et se mettent à maltraiter les sœurs. Dans la bousculade sr. Anuarite perd son voile, qui tombe par terre.
La Mère Léontine invite à Anuarite à reprendre son voile et c’est alors qu’Anuarite dit: «Que celui qui l’a fait tomber, qu’il me le remette». Entre temps arrive une camionnette avec le colonel Olombe, sr. Hélène et sr. Lucie, pour prendre la mère Léontine et Sr. Anuarite, car à la Maison Bleu les sœurs refusent de manger sans leur Mère. Le colonel Ngalo permet qu’elles partent, à condition qu’on les ramène, une fois le repas terminé.
Le repas
Il y avait du riz bouilli, avec quelques sardines. C’était vers minuit. Tout de suite après, le colonel Olombe crie: «Sortez, sortez d’ici! Sauf celle-ci». Il s’agit d’Anuarite. Le colonel lui dit: «Tu n’es pas belle. Ma femme te dépasse». Et Anuarite: «Je m’en fous». «Allez, sortez!», crie le colonel. Anuarite sort à l’extérieur. D’autres sœurs sortent, ainsi que la mère Générale. Moi, j’étais à l’intérieur, mais j’ai entendu le colonel Olombe appeler Anuarite «femme têtue!». Il cherchait à la faire monter dans la voiture qui se trouvait dans la cour, mais elle refusa en disant: «Je ne pars pas.
Tues-moi ici. Je vous ai dit que je ne veux pas être la femme des simba». Alors j’entends un … deux … trois … coups. On a frappé Anuarite au front, avec la crosse d’un fusil et on lui a cassé les os. Anuarite tombe d’abord à genoux et ensuite elle s’écroule renversée. Entre temps, elle dit deux fois: «C’est ainsi que j’ai voulu. Jésus seul, Jésus seul…». Puis: «Je te pardonne parce que tu ne sais pas ce que tu fais».
Le colonel Olombe appelle alors une garde du corps et lui ordonne de transpercer la sœur avec sa baïonnette; ce que le soldat fait en enfonçant son arme d’un côté à l’autre du corps de la Sœur. Puis le colonel tire un coup de son revolver, qui atteint Anuarite au bras droit et il lui dit: «Je t’ai tuée, comme tu l’as voulu». Le colonel ordonne tout de suite: «Venez chercher son cadavre».
Alors trois sœurs sortent avec moi et nous récupérons le corps. La tête est déjà énormément gonflée et on sent même l’odeur de la matière du cerveau. Elle respire encore. Nous la déposons au sol dans une petite chambre (qui maintenant est devenu ‘sanctuaire’). A ce moment-là Anuarite rend le dernier soupir. C’est 1h05 du 1er décembre. Nous commençons à pleurer. Mais la Mère Xaveria Bakoma coupe en disant: ‘Ne pleurez pas.
Dieu nous aime beaucoup: il a donné à notre Congrégation une vierge-martyre. Nous chantons le Magnificat pour remercier le Seigneur’. Sr Fidélia entonne le chant, que nous chantons jusqu’au bout, bien que dérangées par le colonel Olombe, qui crie «Taisez-vous!». Il cherche à nous frapper avec la crosse du fusil, en disant: «Vous êtes des têtues, vous êtes des têtues! Maintenant on va vous brûler toutes avec l’essence.
Mais, d’abord, on vous violera par la force». Finalement, il sort. Certaines sœurs commencent à jeter par la fenêtre des billets sur lesquels elles ont écrit «Nous avons été brûlées par les soldats, car nous avons refusé de devenir leurs femmes». Entre le colonel Yuma Deo, qui nous demande si nous préférons Jésus Christ ou Lumumba, "qui est désormais notre dieu".
La mère Léontine répond: «Jésus est mort pour nous tous. Lumumba, lui, il est notre frère et il n’est pas Dieu». Alors les soldats présents commencent à nous battre avec les mains ou avec la crosse de leur fusil et un nerf d’hippopotame. Cette torture dure longtemps. Nous cherchons à nous protéger des coups des crosses avec les mains. Ils nous déshabillent toutes avec la force.
Les habits sur nos pieds et les bras croisés sur la poitrine nous craignons le pire. Un soldat dit: «Elles sont comme toutes les autres femmes!» Le colonel Olombe entre avec quatre soldats dans le salon où nous sommes. Le fusil à la main, ceux-ci sont habillés avec une petite culotte et en sanglier. Le colonel crie aux soldats: «Frappez-les!». Nous sommes de nouveau battues. À un moment donné, une consœur est interpellée: «Viens ici».
La sœur sort du groupe. Le colonel Ngalo lui dit: «Veux-tu être ma femme?» Elle répond: «Je veux mourir, mais pas être ta femme: je suis consacrée au Seigneur». «Alors on te fera couper la tête!». Il la fait sortir, telle qu’elle est, sur la barza. La cour est bien éclairée par la lumière électrique. La sœur se couche par terre, ventre contre sol, prête à recevoir le coup qui lui coupera la tête.
Mais quelqu’un dit: «Si vous allez tuer deux sœurs, vous aurez des problèmes avec le gouvernement». Au lieu de la tuer, il lui donnent des coups de fouet, puis ils la laissent rejoindre le groupe. Ensuite les soldats nous font sortir toutes sur la barza et ils nous rangent une à une, le dos contre le mur. Le colonel Olombe demande: «Celles qui sont pour Lumumba, qu’elles fassent un pas en avant».
Personne ne bouge. Il ajoute: «Que celles qui sont pour Jésus Christ…». Ici, le colonel Deo Yuma s’écrie: «Ne demandez pas cela, car toutes feront leur pas. Allez-vous les tuer toutes?» Alors des soldats interviennent et nous battent encore. Finalement nous pouvons reprendre nos habits. Entre 5 et 6 heures du matin du 1er décembre arrive un camion conduit par des rebelles, portant un cadavre.
Ils demandent le cadavre de la sœur qui a été tuée pour aller le jeter dans l’eau. Alors s’avance M. Mandey, fossoyeur du cimetière, et il dit: «Nous venons de creuser une grande fosse au cimetière de Dingilipi. Vous pouvez venir enterrer là-bas». Sr. Anuarite ne partira pas avec le camion: nous nous sommes opposées. Elle sera enterrée à Dingilipi». Je demande à sr. Christiane: «Est-ce que vous n’avez pas peur à rester aujourd’hui dans cette maison?» «Non. Au contraire, c’est pour nous une joie, une consolation».
P. Jacques Biasotto

Bse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta

Religieuse Zaïroise et martyre

Anuarite naît le 29 décembre 1939, à Bedegao, un petit village de la forêt à 10 km du centre de Wamba, dans la Province Orientale du Congo-Kinshasa. Sa mère, Isude Julienne, était une femme douce mais tenace qui savait faire face aux difficultés de la vie. Anuarite était sa quatrième fille quand le père, Amisi Batshuru, aurait voulu au moins un garçon. Lui était un homme actif, jovial, aimant le mouvement et la vie en plein air, fier de sa personne et sûr de lui-même. Il était chauffeur de camion et faisait souvent de longs voyages (il était d'ailleurs absent lorsque naquit la petite Anuarite). En 1940, il s'enrôla dans le corps expéditionnaire qui opéra entre autre en Palestine. De là il envoya une lettre à sa femme en l’invitant à recevoir le baptême avec les enfants, qu’elles reçurent le 17 juillet 1943. La maman s’appela Julienne et les filles : Bernadette, Suzanne, Léontine et Alphonsine.

En 1956, à l'âge de 16 ans, elle fait son entrée au probandat de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille (Jamaa Takatifu). En réalité, trois ans avant, comme sa mère s'opposait à son projet de vie religieuse, la jeune Anuarite s’était hissé, sur un camion qui emmenait les aspirantes, sans avertir qui que ce soit, et s'en fut ainsi à Bafwabaka, où elle demanda son admission. Mise devant le fait accompli, maman Isude n'eut plus rien à dire. Cette anecdote nous donne un aperçu du caractère bien trempé d'Anuarite, et de sa détermination à suivre le Christ quoi qu'il en coûte.

En 1957 elle est admise au noviciat, sous le nom de Marie-Clémentine. Elle fera sa première profession le 5 août 1959, et renouvellera ses vœux temporaires jusqu'à sa mort.

Marie-Clémentine n'était pas spécialement brillante, son intelligence était limitée; mais elle brillait par ses qualités : sa bonne humeur habituelle, sa serviabilité, sa simplicité et sa vivacité. La devise qu'elle a choisie résume sa vie aussi bien spirituelle que communautaire : « servir et faire plaisir ». Servir Jésus et chercher toujours à lui plaire, mais aussi servir ses consœurs et leur faire plaisir, et au-delà servir toute personne comme un frère, une sœur en Christ.

Lorsqu'éclate la rébellion des Simbas, en 1964, Marie-Clémentine vit avec ses consœurs au couvent de Bafwabaka. C'est là que les rebelles les trouvent, le 29 novembre, quelques jours seulement après l'assassinat de Mgr Joseph Wittebols et de tous les prêtres belges, à Wamba (26 novembre 1964). Toutes les Sœurs (18 professes, 9 novices et 7 postulantes) sont emmenées à bord d'un camion, soi-disant pour les mettre en lieu sûr, à Wamba. Mais, le lendemain, après la rencontre avec le colonel Ngalo à Vube, le programme change, et le camion prend la route d'Isiro.

Arrivées à Isiro le 30 novembre après 18h, les Sœurs sont emmenées d'abord à la villa où résidaient les chefs rebelles. C'est là que les événements dramatiques se précipitèrent. Le colonel Ngalo, chef des rebelles d’Isiro, avait jeté son dévolu sur Sr. Marie-Clémentine, qu'il voulait prendre pour femme. Refus de cette dernière, ce qui le mit en rage. Comme les autres Sœurs avaient été transportées à la Maison Bleue, le colonel Olombe, un autre chef rebelle, y emmena également Marie-Clémentine.

Après le repas, il la fit sortir à l'extérieur pour la conduire à Ngalo, mais sans plus de succès. Il voulut lui présenter les avantages de devenir la femme du grand chef des rebelles, mais elle lui répondit qu’elle était fiancée à Jésus pour qui elle devait se garder entièrement. Dans un accès de colère, il la frappa avec la crosse de son fusil, en plein front. Se redressant, Marie-Clémentine s'écria avec joie : "C'est ça que je voulais ! C'est ça que je voulais !". Voyant qu'elle avait une force qu'il ne maîtrisait pas (et qu'il imputait à une autre sorcellerie que la sienne), il se mit à la frapper plus violemment avec une colère grandissante. Enfin, Marie-Clémentine tomba au sol en lui déclarant : "Je te pardonne parce que tu ne sais pas ce que tu fais".

Pris d'une peur quasi mystique devant ce qu'il croyait être la manifestation d'un fétiche plus puissant, Olombe appela deux gardes du corps à son secours. L'un d'eux avait un long couteau, une baïonnette. Olombe lui ordonna de la frapper au flanc. Le soldat la transperça plusieurs fois, Marie-Clémentine gémit : "Hou ! Hou !" Pour l'achever, Olombe prit son révolver et tira sur elle ; il l'atteignit au bras gauche et lui broya l'humérus. Il entra alors dans la maison ivre de colère et dit aux Sœurs : "Je l'ai tuée, comme elle l'a voulu. Venez chercher son corps". Quatre Sœurs sortirent et la transportèrent, qui était dans le coma, dans la chambre qu'on appelle aujourd'hui l'oratoire. 

C'est là qu'elle rendit son âme à Dieu. C'était le 1er décembre 1964, à 1h05 du matin.

Le cadavre fut enveloppé dans un pagne et transporté jusqu'au cimetière de Dingilipi où on l'enterra à côté de la fosse commune. C'est là qu'on la retrouva lors de la première exhumation, sept mois plus tard, et on put alors lui offrir une sépulture plus digne au cimetière de Kinkole (16 juillet 1965).
Depuis le premier décembre 1978 elle repose dans un caveau de la cathédrale.

Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta a été béatifiée le 15 août 1985 à Kinshasa, au Zaïre, par saint Jean-Paul II (Karol Józef  Wojtyła, 1978-2005) (>>> Homélie du Pape)

Pour approfondissements biographiques :


Source principale : anuarite.org/vie-et-martyre (« Rév. x gpm »).     

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L’Église Catholique prépare la célébration du martyr de la Sœur Anuarite Nengapeta
50 ans après
L’Église Catholique célébrera, le 1er Décembre 2014 le cinquantenaire du martyr de la Bienheureuse Anoalite Nengapeta Marie-Clémentine à travers les 47 diocèses du pays.

Cette Religieuse a trouvé la mort dans le contexte de la rébellion muleliste qui avait sécoué la Province Orientale vers 1964.


Le 29 Novembre 1964, les rebelles "Simba" arrivent à Bafwabaka et enlèvent toutes les Religieuses dont Anoalite.
Les Sœurs sont conduites vers Isiro où elles arrivent le 30 Novembre 1964. Elles sont logées à la "Maison bleue", actuel Sanctuaire de la Bienheureuse Anoalite.

Cette même nuit, le colonel Ngalo propose de prendre Anoalite comme femme et demande au colonel Olombe de transmettre la nouvelle à celle-ci.
Cette dernière oppose un refus farouche, préférant mourir plutôt que de se laisser abuser par ce colonel.
Après de graves tortures et violences, la Sœur Anoaite meurt martyre le 1er Décembre 1964, transpercée par un poignard et achevée par des balles d’un revolver du colonel Olombe.

La Bienheureuse Anoalite Nengapeta totalise déjà 50 ans dans l’au-delà, soit du 1er Décembre 1964 au 1er Décembre 2014.
La présentation de la feuille de route du déroulement des activités de la Célébration du cinquantenaire de son jubilé d’or se fera d’une manière particulière à Wamba et à Isiro en Province Orientale.

La participation au pèlerinage à Isiro et à Wamba est ouverte à tout le monde selon les conditions qui seront déterminées dans un document par les organisateurs.
Ce carnet du pèlerin sera publié dans quelques jours.
Les Chrétiens y trouveront toutes les informations nécessaires sur les modalités du voyage, le logement, la restauration, le déplacement et la liste de tous les endroits à visiter à Isiro et à Wamba.

La Sœur Anoalite Nengapeta Marie-Clémentine est née le 29 Décembre 1939 dans un village appelé Mandabone, dans le territoire de Wamba, district du Haut-Uélé, en Province Orientale.

Elle était 4eme d’une famille de 6 enfants, toutes des filles.
Après le refus exprimé par ses parents sur son projet de Vie Religieuse, Anoalite quitte clandestinement la maison de ses géniteurs en 1954 pour se faire inscrire comme aspirante au Couvent des Sœurs de la Sainte Famille de Kisangani à Bafwabaka, localité située à une quarantaine de kilomètres de Wamba.
Après l’aspiranat et le noviciat, elle fait sa première profession Religieuse le 5 Août 1959 comme Sœur.

Béatification
Le processus de Béatification est amorcé en 1983-1984 avec la reconnaissance, par la Congrégation ordinaire des Cardinaux, que la mort de la Sœur Anoalite avait été un vrai martyre conforme à la tradition théologique et juridique de l’Église.

Le 2 Juin 1984, le Pape Saint Jean-Paul II agrée les vœux de la Sacrée Congrégation et ordonne que le décret au sujet du martyr de la Sœur Anoalite soit promulgué.
Ce qui fut fait le 9 Juin 1984 à Rome.

La Béatification par le Pape Saint Jean-Paul II intervint à Kinshasa le 15 Août 1985. Depuis cette date, Anoalite est honorée par l’Église Catholique universelle comme Bienheureuse.

Les vertus léguées par Anuarite
La société congolaise a besoin des modèles et Anoalite en est un. Tous les Congolais sont invités à vivre et vulgariser les vertus qu’elle a léguées pour contribuer à la formation des hommes vertueux et des femmes vertueuses dont la société a besoin pour son édification. C’est pour cela que l’Église Catholique sensibilise tous les fidèles Chrétiens à marcher selon le modèle de la Bienheureuse Anuarite.
Simard Simon TSOUMBOU


Blessed Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta was a religious sister from Congo who was killed when she resisted rape by invading rebels fighting the 1964 civil war.

Anuarite Nengapeta was born in Congo in 1939, and was educated in the first mission in her region of Africa. When she entered the religious community of the Holy Family Sisters in 1959, she took the name Sister Marie-Clementine.

Five years later, civil war broke out across Congo. Rebels opposed foreign influence in the nation, and even suspected religious men and women who were native to Congo because they thought they cooperated with western powers.

On this date in 1964, the Holy Family Sisters convent was attacked by rebels. The rebel commander, Colonel Pierre Olombe, assaulted Sister Marie-Clémentine and attempted to rape her. When she refused, she was beaten with a rifle butt. Before being bayoneted and shot, she managed to proclaim, “I forgive you for you do not know what you do.”

When Pope St. John Paul II visited Zaire in 1985, he beatified Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta. Among the crowd was Olombe, the colonel who had killed her.

After the civil war, Olombe was condemned to death and spent five years in prison before being pardoned by the new president. He was also educated by missionaries, and returned to his Catholic faith when he was released from prison. When the pope made his visit, a newspaper editor found Olombe, who had become a wandering beggar, and shared with the pope the man’s desire for forgiveness. Sister Nengapeta’s parents had already declared their forgiveness for the man, and they sat next to the pope during her beatification Mass when the pope said, “And I myself, in the name of the whole church, I forgive with all my heart."

Blessed Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta is the first person to be beatified from among the Bantu peoples, an ethnic group from the southern half of the continent who share indigenous language similarities. Her image is used here with permission from Catholic.org.

Blessed Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta, you were the African nun who forgave your killer while you were being attacked--pray for us!

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Anuarite Nengapeta Marie-Clémentine

1939 to 1964

Catholic

Democratic Republic of the Congo

Anuarite was born in Wamba (D.R. Congo) on December 29, 1939. She belonged to the Wabudu tribe. Her father's name was Amisi Batsuru Batobobo and her mother's Isude Julienne. After having six daughters-Anuarite was the fourth one-her father, a former soldier, dismissed his wife in order to take another wife by whom he might have a son. But he made an unlucky choice as his second wife was sterile. Even though she had to endure the pain of having divorced parents, Anuarite forgave her father with all her heart.

Anuarite's parents were heathens. Nevertheless, her mother was baptized the same day she was in 1945. Anuarite's baptism name was Alphonsine. It seems she was even baptized twice simply because her original certificate of baptism was lost.

The name Nengapeta signifies "riches deceive." Anuarite, which means "one who laughs at war," was actually her sister's name and became her own after a clerical mistake. One day, Léontine Anuarite took her little sister Nengapeta Alphonsine to register for school. The Belgian sister who received them must not have been aware of African ethnology and philology or perhaps was absent-minded. In any case, when she saw Léontine Anuarite there to register her sister, she signed the little girl up as Alphonsine Anuarite. From that day on, the name Nengapeta was lost and does not reappear in the rest of Anuarite's story.

Anuarite was a sensitive child. One day, after seeing a goat butchered, Anuarite refused to eat the meat, saying that the blood was just like hers. She was also very helpful and after school she loved to help her grandmother with her work.

Even as a young girl, Anuarite aspired to be a nun and inspired the same desire in her friends. She admired the nuns in her village and wanted to follow in their footsteps. Sister Ndakala Marie-Anne, her third year teacher, remained a spiritual mother for her.

At first Anuarite's mother was against her desire to become a nun. But Anuarite was not easily discouraged and, on her own initiative, requested to be admitted to the convent. Nevertheless, the sisters refused to take her because she was too young at the time.

One day, a truck arrived at the mission to take the postulants to the convent at Bafwabaka and Anuarite seized the opportunity to climb aboard, unseen. Her mother looked for her for several days only to discover her whereabouts from one of the village children. Even though Anuarite had run away, her mother did not demand that she return home.

After many days at the convent, Anuarite took her vows on August 5, 1959 and became Sister Marie-Clémentine. Her parents were present at the ceremony and gave two goats as presents to the nuns to show how proud they were that their daughter was consecrating herself to God. Nevertheless, later on, her mother tried to persuade her daughter to renounce her vocation in order to come home and support the family financially.

In her life at the convent, Anuarite devoted herself to serving others and to making them happy. She would even tackle the chores that others avoided. Nevertheless, sometimes she would openly scold those who had shirked the work.

She had vowed never to belong to a man and she wanted the other sisters to keep the same vow. One day, furiously angry, she attacked a hoodlum who was making overtures to one of the other nuns.

In 1964, the Mulele rebellion broke out and in the space of a few weeks it occupied most of the country. The Simba rebels opposed westerners but also indigenous monks and nuns because they suspected them of being in cohoots with foreigners. On November 29, 1964, they arrived at the Bafwabaka convent and loaded all 46 nuns onto a truck to take them to Wamba. The move was for security reasons, the nuns were told. Nevertheless, the truck changed direction and went to Isiro where the nuns were taken to Colonel Yuma Déo's house.

That night, all the sisters except for Anuarite were moved again, this time to a nearby house called "the blue house." One of the Simba leaders, Colonel Ngalo, with the help of a soldier named Sigbande, tried to convince Anuarite to be his wife. Fearful but defiant, she categorically and repeatedly refused, even after the furious soldiers isolated her and threatened her with death. Mother Léontine attempted to defend her but in vain.

Meanwhile, the other nuns in the blue house refused to eat without the presence of their mother superior. Colonel Pierre Olombe brought along sisters Banakweni and Marie-Lucie, to report the situation to Colonel Ngalo who asked for his help in seducing Anuarite. Sure of his success, Olombe accepted.

At supper time, Anuarite shared a dish of rice and sardines with Mother Xavéria but could not eat much. She warned her sisters not to drink the beer provided by the Simbas because they were in mortal peril. She declared that she was ready to die defending her virginity.

Later that night, Colonel Olombe, with a group of Simbas, sent the nuns to bed, allowing them to sleep in one room as long as Anuarite remained behind. Very troubled and anxious, Anuarite asked the mother superior to pray for her. Olombe again pressured her to yield to Ngalo's request. Then he changed his mind and decided he wanted Anuarite for himself. When she categorically refused, he hurled insults at her but she remained defiant.

Then the colonel forced Anuarite and Sister Bokuma Jean-Baptiste-whom he wanted for himself-into a car. Anuarite, followed by Sister Jean-Baptiste, attempted an escape while Olombe went to get the car keys in the house. Unfortunately he caught them and a fierce struggle ensued. Mother Léontine and Mother Mélanie, who were witnessing the scene, implored the colonel to have pity on the two nuns. But the colonel was furious and silenced them.

Colonel Olombe then began mercilessly beating the two nuns. Sister Jean-Baptiste fainted, her right arm broken in three places, but Anuarite continued to resist courageously, saying she would rather die than commit this sin. Her words only heightened Olombe's fury.

Between the blows, Anuarite had the strength to say: "I forgive you for you know not what you are doing." In a new fit of rage, Olombe called some Simbas over and ordered them to stab Anuarite with their baionettes. After they had done this several times, Olombe took his revolver and shot her in the chest.

The colonel then seemed to calm down a bit and ordered the nuns to come and take away her body. Still breathing feebly, Anuarite lingered on for a few more minutes before dying at about one o'clock in the morning on December 1, 1964.

Anuarite was buried in a common grave along with other prisoners executed by the Simbas. Nevertheless, eight months later, her body was disinterred and buried with all the honors in the cemetery near the Isiro cathedral. In 1999, she became the first Congolese woman to be canonized by the Catholic Church.

After the rebellion, Sister Fidélia Sembo confirmed meeting Colonel Olombe in Kisangani. He had been taken prisoner by General Yossa Malasi of the Congolese national army in 1966 and sentenced to death for rebellion. When the Belgian mercenary Jean Schramme attacked the Congo at Bakavu, Olombe had fought on the side of the Congolese army. Consequently, his sentence was reduced to five years of prison which he spent in the Ndolo prison.

After being released, he had nothing and came to the nuns for food,--the same nuns whom he had freed after killing their colleague in Isiro. Sister Léontine gave him what he requested saying: "Sister Marie-Clémentine forgave you; we must follow her example."
Yossa Way


Bibliography:

Agwala, Marie Jean, Evénements du Congo à Wamba, 15 Août-29 Décembre 1964 (Clermont-Ferrand: Imprimerie G. de Bussac, 1966).

Esposito, F. Rosario, Anuarite: Vierge et Martyre Zaïroise (Kinshasa: Ed. Saint-Paul Afrique, 1978).

Molandisi, M., Anuarite: Ngondo mpe Martiro; Mosaleli wa Nzambe, Mwana wa Zaïre (Kinshasa: Ed. Saint-Paul Afrique, 1978).

Otene Matungulu, The Spiritual Journey of Anuarite (Nairobi: St. Paul Communications/ Daughters of St. Paul, 1998). 

Brochure picked up in the street by this author and which recounts her life. The pages with the author's name and the place of publication were lost.

This article, received in 2001, was researched and written by Rev. Yossa Way, Project Luke Fellow and Professor of Theology at the Institut Supérieur Théologique Anglican in Bunia, Democratic Republic of the Congo.


VIAGGIO APOSTOLICO IN TOGO, COSTA D'AVORIO II, CAMERUN I,
REPUBBLICA CENTRO-AFRICANA, ZAIRE II, KENYA II, MAROCCO

SOLENNE BEATIFICAZIONE DI MARIA CLEMENTINA ANUARITE

OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II

Solennità dell'Assunzione della Beata Vergine Maria

Kinshasa (Zaire) - Giovedì, 15 agosto 1985

1. Oggi la Chiesa contempla i cieli aperti: “Si aprì il santuario di Dio nel cielo e apparve nel santuario l’arca dell’alleanza” (Ap 11, 19).

Noi celebriamo l’Assunzione di Maria, la Madre di Dio, la Vergine, la Madre del nostro Redentore.
È lei precisamente che la Chiesa riconosce nel segno grandioso che appare in cielo: “Una donna vestita di sole, con la luna sotto i suoi piedi e sul suo capo una corona di dodici stelle” (Ap 12, 1). Sì, Maria è segno del mondo nuovo. Del mondo riunito in Dio, del mondo trasfigurato in Dio. Trasfigurato dalla potenza della risurrezione di Cristo.

Infatti, “come tutti muoiono in Adamo, così tutti riceveranno la vita in Cristo” (1 Cor 15, 22): tutti avranno la vita eterna in Dio stesso. La prima che entra in questa vita in pienezza è Maria.

2. Ecco perché oggi, giorno dell’Assunzione, la Chiesa fa memoria del momento in cui Maria ha cantato il Magnificat sulla soglia della casa di Zaccaria:

“L’anima mia magnifica il Signore / e il mio spirito esulta in Dio mio Salvatore . . . / Grandi cose ha fatto in me l’Onnipotente / e santo è il suo nome!” (Lc 1, 46-47.49).

Quel giorno, in occasione della sua visita alla parente Elisabetta, Maria ha manifestato con queste parole l’esultanza della sua anima davanti al mistero della maternità divina che era a lei destinata per la grazia della santissima Trinità.

Oggi, con le stesse parole ella esprime l’esultanza della sua anima di fronte al mistero dell’Assunzione, frutto definitivo della sua maternità divina operata dalla grazia della santissima Trinità.

Maria adora Dio. Maria proclama le “meraviglie” di Dio che l’Onnipotente ha compiuto in lei e per mezzo di lei.

3. Oggi, con Maria salita al cielo, la Chiesa adora Dio, nella Chiesa che è nel vostro Paese, lo Zaire. A Kinshasa, la capitale, e in tutte le province, nel Kasi, nello Shaba, nel Kivu, nel Basso-Zaire, all’Equatore, al Bandundu, nell’Alto Zaire dove è vissuta Anuarite Nengapeta.

Sono lieto di pregare con voi tutti, con tutti i cristiani delle diocesi dello Zaire, delle parrocchie, dei monasteri di vita contemplativa, delle comunità religiose. E sono particolarmente unito all’arcivescovo di Kinshasa, il cardinale Malula, e a tutti i miei fratelli nell’episcopato. Li ringrazio anche per lo zelo con il quale hanno preparato la beatificazione.

Ecco che “Dio si è chinato sull’umiltà della sua serva” (cf. Lc 1, 48) e sull’amore indiviso di una figlia di questa terra. E le permette oggi di partecipare alla gloria della Madre di Dio, alla gloria di tutti i santi e di tutti i beati.

Un giorno Anuarite aveva annotato sul suo taccuino personale queste parole: “Amare il Signore, perché egli ha fatto per me grandi cose, quanto grande è la sua bontà”. Ella esprimeva così il senso della sua vita, riprendendo la preghiera di Maria.

È bello che proprio qui, nel suo Paese, il vostro Paese, e nel giorno in cui si celebra la gloria della Vergine Maria, la Chiesa proclami beata la sua figlia Maria Clementina Anuarite. Noi possiamo ammirarla e prenderla come modello, tanto più volentieri in quanto ci è vicina nel tempo; ella rappresenta veramente la vostra comunità cristiana e la onora con i suoi meriti e la sua fedeltà al Signore.

Anuarite ha passato tutta la sua esistenza nell’Alto Zaire, tra Wamba e Bafwabaka. Non sembrava dotata di qualità fuori dal comune. Fanciulla modesta, che accettava i suoi limiti, ma che lavorava con perseveranza per superarli, aveva un temperamento talvolta vivace, scherzoso; e in altri momenti conosceva l’inquietudine e la sofferenza. Con grande spontaneità si mostrava disponibile agli altri, con semplicità era contenta di una delicata accoglienza verso il prossimo.

Da bambina, insieme con sua madre, aveva ricevuto il Battesimo. La fede crebbe in lei e divenne una forza potente nell’orientamento della sua vita. Volle, giovanissima, consacrare la sua vita al Signore come religiosa: nella comunità della Jamaa Takatifu, la Congregazione della Sacra Famiglia consacrata particolarmente a compiti educativi, ella portò la sua costanza nel lavoro, il suo senso del servizio, l’amore per i suoi giovani alunni, la sua attenzione ai poveri e ai malati, la gioia che sapeva irradiare, il suo desiderio di progredire spiritualmente. I membri della sua famiglia e della sua congregazione, oggi presenti, sono lieti di poter testimoniare delle sue qualità.

Anuarite si era impegnata senza riserve nel seguire il Signore; a lui aveva donato la sua fedeltà e consacrato la sua verginità. E, giorno per giorno, con affetto e profondità, pregava la Madre di Cristo; la si vedeva come immersa nella preghiera accanto all’immagine della Madonna, o attenta a recitare il Rosario con le sue sorelle o con i fanciulli dei quali si occupava. Maria illuminava la sua fede, la sosteneva, la faceva progredire. Semplicemente, Anuarite amava la Madre del Signore. Un segno commovente di ciò fu il suo attaccamento alla statuetta che portò su di sé fino alla morte.

Quando arriva il tempo della prova, questa giovane religiosa l’affronta: la fede, il senso dell’impegno preso, il valore primordiale che ha per lei la verginità, una preghiera intensa e il sostegno della fede permettono di restare incrollabile. Nella terribile ansietà di veder intaccata la sua purezza, davanti alla minaccia per la sua stessa vita, Anuarite dice: “Ora l’anima mia è turbata”. Parola che ricorda quella di Gesù (cf. Gv 12, 27), e che mostra quanto il Vangelo penetrasse la vita di questa giovane consacrata. Ella supera il turbamento dell’angoscia; il suo coraggio è senza debolezza, sostenuto dalla presenza affettuosa dei suoi superiori e delle sue consorelle.

Anuarite ha mostrato un’audacia degna dei martiri che, a cominciare da Stefano a Gerusalemme, punteggiano la storia della Chiesa con la loro imitazione eroica del Cristo. Per difendere la sua superiora, minacciata a causa del suo proprio rifiuto, ella osa dire: “Voi ucciderete me soltanto”. Quando i colpi mortali la raggiungono, le sue sorelle odono chiaramente queste parole da lei rivolte a chi la colpisce: “Vi perdono perché non sapete quello che fate”; e ancora: “È come l’ho voluto”. Nel modo più diretto, Anuarite segue il Cristo al quale si è donata: come lui, perdona, come lui compie il suo sacrificio: e io stesso, a nome di tutta la Chiesa, perdono con tutto il cuore.

4. Nel Vangelo, quando Maria arriva sulla soglia della casa di Zaccaria, Elisabetta “esclamò a gran voce: Beata colei che ha creduto nell’adempimento delle parole del Signore” (Lc 1, 42.45).

Anche Anuarite Nengapeta, figlia della vostra terra, ha creduto all’adempimento della promessa di Dio nei suoi riguardi: era una di quelle che hanno scelto di non sposarsi per il regno di Dio. Ella aveva meditato sull’esempio delle vergini martiri antiche, era stata impressionata dal sacrificio di Maria Goretti e da quello dei martiri dell’Uganda. Anuarite sapeva il prezzo che la sua fedeltà le poteva costare. Ha ascoltato la parola del Cristo: “Non c’è amore più grande che dare la propria vita” (cf. Gv 15, 13).

Nell’ora della minaccia, non esita a mettere al di sopra di tutto il valore della sua consacrazione al Cristo nella castità perfetta. La sera della sua morte, nella casa blu di Isiro, aveva detto: “Ho rinnovato i miei voti, sono pronta a morire”. Anuarite è una salda testimone del valore insostituibile di un impegno preso verso Dio e sostenuto dalla sua grazia.

Beata colei che, molto vicina a noi, ha mostrato la bellezza del dono totale di sé per il regno. La grandezza della verginità è l’offerta di tutte le proprie capacità di amare affinché, libero da ogni altro legame, tutto l’essere sappia amare il Signore come uno sposo e amare coloro che il Signore ama. Non c’è in questo alcuna disistima per l’amore coniugale. Sappiamo che Anuarite si preoccupava di aiutare le coppie a lei vicine perché mantenessero la fedeltà del loro proprio impegno, di cui lodava la bellezza.

Ciò che l’ha condotta al martirio è il valore primordiale della fedeltà. Martirio vuol dire precisamente essere testimone: Anuarite fa parte di quei testimoni che attirano dietro di sé e sostengono la fede e la generosità dei fratelli e delle sorelle. Quando, la notte del 30 novembre 1964, tutte le religiose della comunità sono minacciate, battute e ferite, il sacrificio di Anuarite, invece di spaventarle, le incoraggia nella loro fermezza e le aiuta a passare attraverso la prova nella pace. C’è in questo un segno eloquente della testimonianza di speranza che la morte di una di loro ha costituito. Ricordiamo la lettura di San Paolo: “Cristo è risuscitato dai morti, primizia di coloro che sono morti . . . così tutti riceveranno la vita in Cristo” (1 Cor 15, 20.22).

5. Per questo lei - questa figlia della vostra terra - può cantare oggi con Maria il “Magnificat”, come le sue sorelle lo hanno cantato nel momento in cui lei dava la sua vita in mezzo a loro.
Nel suo sacrificio, la potenza di Dio si è manifestata, le “meraviglie” di Dio si sono rinnovate. A giusto titolo ella può cantare:

“Grandi cose ha fatto in me l’Onnipotente . . .
Ha spiegato la potenza del suo braccio . . .
ha innalzato gli umili . . .
Santo è il suo nome . . .
D’ora in poi tutte le generazioni mi chiameranno beata” 
(Lc 1, 49. 51-52. 49. 48).

6. Questo canto d’azione di grazie e di lode, tutti voi potete cantarlo con Anuarite, cari fratelli e sorelle: ecco infatti, per il centenario del Battesimo della vostra patria, che abbiamo celebrato insieme non molto tempo fa, il primo frutto; il frutto perfetto della grazia del santo Battesimo, la prima zairese che la Chiesa solennemente proclama beata, martire della fede in mezzo a voi!

È un grande avvenimento nella storia della Chiesa nella vostra terra. Mi rallegro di poter essere in mezzo a voi - come successore di Pietro - in questo giorno importante. E di poter cantare, con voi e con la vostra beata, il Magnificat mariano nella solennità dell’Assunzione.

Sì, la potenza di Dio si manifesta nella “meraviglia” che è Maria, la Madre di Dio, entrata nella gloria del regno. Prima tra i santi, ella illumina il cammino di tutti gli uomini e di tutte le donne.

Anuarite aveva risposto alla vocazione della verginità liberamente offerta. Ed ecco che ella si unisce al lungo corteo di quelle vergini che, dall’epoca romana, all’inizio del primo millennio, avevano dato la loro vita per il Cristo: Blandina, Agata, Lucia, Agnese, Cecilia, Pelagia, Solange . . . Con le vergini martiri che l’hanno preceduta, la beata Anuarite incoraggia coloro che si impegnano alla castità rispondendo alla loro vocazione religiosa.

7. Ma in qualsiasi condizione luogo e tempo il Signore chiama coloro per i quali ha dato il suo figlio, a seguirlo sulle vie della santità. La vocazione degli sposi consiste nel vivere un amore esigente e generoso nella loro unione, perché la via della loro perfezione passa per il dono di tutta la loro persona al loro coniuge, passa per la trasmissione della vita ai figli e la dedizione che la loro educazione richiede. Vivendo il loro matrimonio come una risposta attiva all’amore del Signore, gli sposi si uniscono all’azione di grazie: “Il Signore ha fatto per me grandi cose”.

Fratelli e sorelle, riprendiamo insieme questa preghiera, perché egli ha detto a tutti noi di accogliere il Cristo, “la luce vera che illumina ogni uomo”. “A quanti lo hanno accolto, ha dato potere di diventare figli di Dio” (Gv 1, 9.12). “Per mezzo del Battesimo siamo stati sepolti insieme con lui nella morte, perché, come Cristo fu risuscitato dai morti per mezzo della gloria del Padre, così anche noi possiamo camminare in una vita nuova” (Rm 6, 4).

Giovani o vecchi, conosciuti o sconosciuti, umili o potenti, a tutti noi il Cristo permette ogni giorno di mettere in comune con generosità i beni della terra e della vita, di superare le nostre debolezze e le nostre divisioni, di avanzare con entusiasmo verso un mondo rinnovato, perché la forza dell’amore spezza le catene dell’egoismo e dell’odio. Giorno per giorno, nella fede e nell’amore che Dio mette nei nostri cuori, noi possiamo intendere l’appello a seguire Gesù. Con umiltà e con gioia, ciascuno può offrire le pene e i successi degli uomini, unito con il Figlio di Dio che dà il suo corpo e il suo sangue per la moltitudine, in remissione dei peccati. In questa Eucaristia, voglia lo Spirito del Signore riunirci in un solo corpo nella santità del Cristo! Egli ci unisca a sé nella sua offerta! Ci renda saldi nella speranza e capaci di annunciare ai nostri fratelli la buona novella che il mondo salvato riceve la santità di Dio!

8. Così dunque la Chiesa vede oggi, sulla bella e ricca terra dello Zaire, “il cielo aperto”:

grazie alla solennità dell’Assunzione della Madre di Dio,

grazie anche a questa prima beatificazione di una figlia della vostra terra,

grazie all’impegno generoso di figli e figlie di questo popolo nel servizio del Signore e nell’amore dei loro fratelli.

Il popolo di tutta la vostra terra si rallegra. L’Africa nera si rallegra. Tutta la Chiesa cattolica si rallegra e rende grazie per la testimonianza dei suoi fratelli d’Africa.

La gioia di questa grande giornata abbia ad aprire un capitolo nuovo nella storia del popolo di Dio su questa terra santificata e benedetta.

Amen.

© Copyright 1985 - Libreria Editrice Vaticana


Beata Clementina Anuarite Nengapeta Martire


m. Isiro, Zaire, 1 dicembre 1964

Viene alla luce nel dicembre del 1939 a Wamba, in una famiglia pagana: alla nascita il padre le attribuisce il nome Nengapèta. Dopo la conversione al cristianesimo, chiede di aggiungersi il nome di Alfonsina. Ancora giovane entra nella congregazione belga delle suore della Sacra Famiglia e vive quasi sempre la sua vita nel convento. Nell'umiltà ubbidisce, mossa da un alto senso di servizio, di partecipazione fattiva e collaborazione alla vita della comunità.Il 29 novembre 1964 venne presa dai ribelli Simba con altre consorelle e trasportata su di un camion a Isiro, dove, nella notte del 1º dicembre 1964, per avere energicamente rifiutato di acconsentire alle malvagie richieste del capitano Olombe, dopo selvaggi maltrattamenti venne barbaramente uccisa: "Preferisco morire piuttosto che commettere peccato". 

Prima di cadere sotto i colpi dell'inferocito Olombe, come Gesù sulla croce, perdonò il suo uccisore con queste parole: "Io ti perdono, perché tu non sai quello che fai". Aveva 25 anni.

Martirologio Romano: A Isiro nella regione interna della Repubblica Popolare del Congo, beata Clementina Nengapeta Anuarite, vergine della Congregazione delle Suore della Sacra Famiglia e martire, che, arrestata durante la persecuzione nel corso della guerra civile insieme ad altre religiose, le esortò alle veglie e alla preghiera e, respingendo con grande forza i lascivi desideri del comandante dei soldati, fu da costui uccisa per Cristo Sposo in un eccesso di collera.

La Beata Sr Maria Clementina Anuarite Nengapeta nacque nel 1939 da genitori pagani, alla periferia di Wamba (Congo). In seguito venne battezzata nella Chiesa cattolica insieme alla madre e alle sorelle. 

Iniziò i suoi studi e si diplomò presso le Suore del Bambino Gesù di Nivelles. Entrata nella Congregazione indigena della Santa Famiglia, emise la sua prima professione religiosa nella festa della Madonna della Neve il 5 agosto 1959. 

Nella sua vita religiosa fu occupata come sagrestana, aiuto cuoca e insegnante in una scuola primaria. Tutto eseguì con diligenza e amore. 

La barbarie, l'odio razziale, non impiegano mezzi raffinati né troppo tempo per tradurre le idee in delitti. Siamo nel Congo, in piena campagna contro gli europei: nell'anno 1961 scoppia la rivoluzione al grido: "Fuori i bianchi!".

Quando nel 1964 vengono lanciati i paracadutisti belgi, comincia un vero massacro rivolto a eliminare tutti gli europei, i loro amici, i loro collaboratori.

In questo periodo, in questo ambiente, matura il martirio di suor Clementina: "Era una religiosa d'intelligenza non eccelsa, ma d'un impegno e d'una volontà non comuni. Una religiosa illuminata, che non intendeva mai rimanere nell'implicito sia nei problemi di crescita umana che in quelli spirituali. Metteva continuamente in crisi se stessa e l'ambiente nel quale viveva; non si rassegnava all'ineluttabile ma resisteva al male e ai pericoli, promuoveva le cose che giudicava buone, correggeva se stessa e gli altri. Più volte ci è stato assicurato che di fronte ad abusi, quando le dirigenti chiudevano un occhio, lei reagiva. Chiedeva il permesso di dare consigli e, ottenutolo, partiva in quarta".

Non vi è modo di opporsi alla malvagità del colonnello Olombe, che apertamente chiede alla madre generale di volere per sé una bella ragazza; quando la scelta ricade su suor Clementina, questa grida: "Non voglio, non voglio, scelgo piuttosto la morte che essere sua". A questa reazione negativa il colonnello pieno di furore, con pugni, schiaffi e con il calcio del fucile colpisce suor Clementina e alla fine, impugnando la pistola, uccide la suora.

Prima di perdere completamente i sensi e percependo di avvicinarsi alla morte, trova la forza di perdonare il suo carnefice: "Ti perdono... non ti rendi conto di quanto stai facendo... il Padre ti perdoni!".

Madre Clementina si era preparata per tempo al sacrificio, con una vita permeata dall'amore di Dio, suo punto continuo di consolazione e riferimento. A tutti offre aiuto, trova per ogni persona un atteggiamento affettuoso, delicato o la parola più adatta.

Tre furono gli ideali che Sr Maria Clementina coltivò nella sua vita, di cristiana prima, e di consacrata poi: l'obbedienza, l'umiltà, la preghiera. 

Per la sua eroica e gloriosa morte, Sr Maria Clementina è ritenuta "l'Agnese del Continente Africano". 

Giovanni Paolo II beatificò Sr. Maria Clementina Anuarite Nengapeta il 15 agosto 1985, durante il suo viaggio apostolico in Africa".

Autore:
Don Gino Valtorta, Postulatore Generale della Famiglia Paolina