Statue de Sainte Clotilde dans la série Reines de France et Femmes illustres, Jardin du Luxembourg, Paris.
Sainte Clotilde
Reine des Francs (+545)
Célébrée à cette date en Ile de France. Elle était originaire de Bourgogne et chrétienne. Donnée en mariage à Clovis, elle ne rendit pas son mari moins sanguinaire, lui qui tuait les membres de sa famille et les chefs francs qui le gênaient. Reine de France, elle fut patiente et ainsi obtint la conversion de son époux Clovis. Mais ce dont on parle moins, et c'est dommage, ce sont les épreuves de cette reine patiente, de cette épouse d'un mari irascible et de cette mère de famille qui perdit son fils premier-né et qui, plus tard, vit l'un de ses fils massacrer sa famille.
Elle se retira à Tours pour être près du tombeau de saint Martin.
Sainte Clotilde est justement célébrée en France, comme celle qui, par sa foi, touche les cœurs et les conduit à la conversion. Elle est aussi celle qui, par sa prière, a obtenu la victoire aux troupes franques (à Tolbiac contre les Alamans). Elle est encore celle qui, dans un monde rude et violent, a su éduquer Clovis à plus d'aménité et de douceur. (Diocèse aux Armées françaises)
Prière à Sainte-Clotilde - Patronne de l'aviation légère de l'armée de Terre.
Voir aussi Sainte Clotilde et Saints parisiens - diocèse de Paris.
...Son culte est notamment célébré dans l'Aisne à Vivières et à Valséry, dont les
abbayes possédaient des reliques de la sainte. (diocèse
de Soissons, Laon et Saint-Quentin)
À Tours, en 545, sainte Clotilde, reine. Grâce à ses
prières, son époux Clovis, roi des Francs, accueillit la foi du Christ. Après
la mort du roi, elle se retira pieusement près de la basilique de Saint-Martin,
ne voulant plus être considérée comme reine, mais comme servante de Dieu. (le 3
juin au martyrologe romain, en France sa mémoire est reportée au lendemain).
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1268/Sainte-Clotilde.html
Louis
Desprez (1799–1870) Sainte Clotilde, 1841, statue refaite
d'après un original gothique. Porche de Saint-Germain l'Auxerrois, 1841f
Paris.
Sainte Clotilde
Elle naît à Lyon vers 470. A la mort de son père, Chilpéric, roi des Burgondes, elle se retira avec sa mère et sa sœur à Genève. Sa sœur, Sédéleube devient religieuse. Clotilde, elle, est donnée en mariage au roi des Francs, Clovis, en 493. Elle ne rendit pas son mari moins sanguinaire; il continua de tuer les membres de sa famille et les chefs francs qui le gênaient ; mais avec les évêques qu'elle fréquentait, elle prépara sa conversion. Il l'avait autorisée à faire baptiser leurs enfants. Le premier étant mort, Clovis attribua ce malheur à son baptême; le deuxième ayant failli mourir mais ayant été sauvé, il attribua sa guérison aux prières de la reine et au Dieu qu'elle servait. Il se ressouvint de lui, l'année suivante, à Tolbiac (en 496) face aux Alamans envahisseurs. Se voyant au moment de perdre, lui qui toujours gagnait, il s'écria : « Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire, je me fais chrétien. » Il vainquit quelques semaines après, il reçut le baptême à Reims des mains de l'évêque Saint Rémi, avec trois mille de ses guerriers; ce jour-là, la Gaule franque devenait officiellement chrétienne. Clotilde fut une veuve (511-545) dont le cœur maternel souffrit beaucoup. Sa fille unique lui fut enlevée pour devenir la femme d'un arien, le roi des Wisigoths d'Espagne. Ses fils commirent des crimes affreux; Childebert et Clotaire allèrent jusqu'à poignarder presque sous ses yeux les orphelins de leur frère Clodomir, pour les empêcher de régner. Ce dernier forfait détermina Clotilde à abandonner Paris, dont Clovis avait fait sa capitale. Elle partit pour Tours et y vécut dès lors près du tombeau de Saint Martin, jusqu'à sa mort, le 3 juin 545.
Sainte Clotilde prie saint Martin, Grandes Chroniques de France de Charles V, f.23r
Elle avait la foi
Saint Grégoire raconte dans son Histoire des Francs les épreuves et
difficultés rencontrées par Clotilde, qui tentait de convertir son mari,
Clovis, entre 493 et 495.
La reine, qui avait la foi, présente son fils au
baptême ; elle fait orner l’église de voiles et de tentures afin d’inciter
par cette cérémonie plus facilement à croire Clovis, qui n’avait pu être fléchi
par la prédication. Mais aussitôt baptisé l’enfant qu’on avait appelé Ingomer
mourut dans les vêtements blancs, ceux-là mêmes dans lesquels il avait été
régénéré. Le roi en fut affligé et c’est sans indulgence qu’il adressait des
reproches à la reine. Il disait : « Si l’enfant avait été voué à mes
dieux, il aurait vécu certainement ; mais maintenant il n’a pu vivre du
tout parce qu’il a été baptisé au nom de votre Dieu. » À cela, la reine
réplique : « Je rends grâce à Dieu tout-puissant, créateur de toutes
choses, qui ne m’a pas jugée complètement indigne, puisqu’il a daigné
accueillir dans son royaume celui qui a été conçu dans mon sein. Mon cœur n’est
pas frappé de douleur, parce que je sais qu’il a été rappelé de ce monde alors
qu’il était dans des vêtements blancs pour être nourri sous les regards de
Dieu. »
Après celui-ci, elle enfanta un autre fils, qui fut
baptisé et qu’elle appela Clodomir. Or, comme il commençait à être malade, le
roi disait : « Il ne peut pas lui arriver autre chose que ce qui est
survenu à son frère ; baptisé au nom de votre Christ, il mourra
aussitôt. » Mais grâce aux prières de la mère, il guérit sur l’ordre de
Dieu.
St Grégoire de Tours
Saint Grégoire († 594), évêque de Tours, écrivit l’histoire
des Francs et les vertus des saints dans une langue simple et un récit plein de
vérité. / Histoire des Francs, II,
29, trad. R. Latouche, t. I, Paris, Les Belles Lettres, 1975, p. 118-119.
SAINTE CLOTILDE
Reine de France
(476-545)
Sainte Clotilde était
fille de Chilpéric, roi catholique d'une partie de la Bourgogne, et nièce du
prince arien Gondebaud. Appelée par Dieu à la grande mission du salut de la
France, elle fut élevée au palais de son oncle, assassin de sa famille. La mère
de Clotilde avait déposé dans son coeur, avec la foi, les germes de la piété;
aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations
de Gondebaud et conserver la foi de son baptême.
Clovis, roi des Francs,
entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de
la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui n'osa la
refuser. Le mariage eut lieu en 493. Clotilde comprit qu'elle n'avait été appelée
à partager le trône d'un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un
peuple généreux mais non éclairé de la lumière de l'Évangile.
Elle eut soin de gagner
les bonnes grâces d'un époux magnanime, mais violent et barbare; elle usa de
son influence pour lui parler de Jésus-Christ. Clovis l'écoutait avec intérêt;
toutefois, il ne se hâtait pas; il lui permit cependant de faire célébrer le
culte catholique dans le palais et consentit au baptême de son premier-né.
Clotilde mettait sur la tête de cet enfant toutes ses espérances pour la
conversion de son peuple, quand Dieu, dont les desseins sont impénétrables, le
ravit à la terre. A la colère du roi, à ses reproches, la douce reine répondit:
"Je remercie Dieu de ce qu'Il m'a jugée digne de mettre au monde un fils
qui est maintenant dans le Ciel." Un second enfant fut baptisé encore et
tomba malade. Nouvelle et plus terrible colère de Clovis; mais les prières de
Clotilde furent entendues, et Dieu envoya des Anges guérir tout à coup le petit
agonisant. Le moment de la grâce était venu.
A la bataille de Tolbiac,
après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une
illumination soudaine, s'écria: "Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire
et Tu seras mon Dieu!" Le courage renaît à ses soldats et bientôt la
victoire des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par saint
Rémi, à Reims; ce fut le signal du baptême de la nation entière.
Clovis mourut en 511, à
l'âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses
enfants, quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les
prières les aumônes, au fond d'un couvent. Prévenue du jour de sa mort, elle
fit venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations, et alla
recevoir au Ciel sa récompense, le 3 juin 545.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_clotilde.html
Clotilde
représentée sur une plaque de reliure en ivoire dépeignant le baptême de Clovis par saint Remi avec le miracle de la Sainte Ampoule (détail), Reims, dernier quart du ixe siècle. Amiens, musée de Picardie. Cette plaque servit sans doute
à orner la reliure d'un manuscrit de la vie de saint Remi1
Sainte Clotilde, reine de France, femme de Clovis Ier, était fille de Chilpéric, roi des Bourguignons, qui fut assassiné par Gondebaud, son frère. Chilpéric laissa quatre enfants ; trois furent sacrifiés par le meurtrier de leur père, Clotilde seule trouva grâce devant lui. Il la fit élever sous ses yeux, et l'on remarque avec raison que, par un bonheur particulier, elle repoussa l'arianisme dont toute cette cour faisait profession. Lorsqu'elle décida son époux à embrasser la religion chrétienne, il lui dut l'avantage de recevoir la foi pure, telle que la conservait le clergé gaulois, ce qui mit tous les ecclésiastiques dans son parti. Clovis eut beaucoup de peine à obtenir la main de Clotilde : Gondebaud, son oncle, craignait de l'unir à un guerrier auquel rien ne résistait, et qui pourrait un jour réclamer les droits que son épouse avait sur la Bourgogne. Clovis menaça ; la crainte d'une guerre prochaine étourdit sur les craintes de l'avenir : le mariage se fit en 493. Par ses vertus, par l'étendue de son esprit et par sa rare beauté, cette reine acquit un grand ascendant sur Clovis ; elle le pressait souvent de se faire chrétien, action qui devait lui attacher les Gaulois, et dont il prévoyait sans doute l'importance, puisqu'avant sa conversion il permettait que Clotilde fît baptiser leurs enfants ; mais il était retenu par la crainte de blesser les préjugés de son armée. En unissant l'époque de son baptême à une victoire qui enrichissait ses soldats et assurait leur conquête, ce prince montra toute la sagesse de sa politique. Après sa mort, arrivée en 511, ses fils portèrent la guerre dans le royaume de Bourgogne. Les historiens prétendent que Clotilde les poussa à cette expédition, qui lui paraissait d'autant plus juste, qu'il s'agissait de venger la mort de son père Chilpéric ; mais quand on connaît les mœurs de cette époque, on sait que les Francs n'avaient pas besoin d'être excités pour tenter de nouvelles conquêtes, et que d'ailleurs ils ne faisaient que suivre les projets de Clovis, qui avait toujours voulu établir la domination des siens sur la Gaule entière. Clodomir, roi d'Orléans, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, s'unirent pour chasser du royaume de Bourgogne Sigismond, fils et successeur de Gondebaud. Clodomir fut tué dans une bataille que ses soldats gagnèrent par le désir de venger sa mort : il laissa trois fils, qui, selon la coutume des Francs, devaient se partager son royaume d'Orléans ; mais Childebert et Clotaire les ayant fait demander à Clotilde, sous prétexte de les couronner, les attirèrent à Paris, afin de les dépouiller de leur héritage. Ils envoyèrent à cette princesse des ciseaux et une épée, en lui faisant dire qu'elle allait fixer le sort de ses petits-fils : que, sur sa réponse, ils seraient relégués dans un cloître ou assassinés. On prétend que Clotilde, dans l'excès de sa douleur, répondit : « J'aimerais mieux les voir morts que dépouillés de leurs couronnes ». Mais peut-on croire que les princes dévorés d'ambition aient fait dépendre la vie de leurs neveux de la réponse d'une mère qui n'avait pas le droit de prononcer dans une circonstance aussi importante ? Clotaire égorgea de sa main les deux fils aînés de Clodomir, le troisième fut sauvé. Clotilde, entièrement résignée aux volontés de Dieu, se fixa à Tours, auprès du tombeau de saint Martin, s'éloignant peu de sa retraite, ou seulement lorsqu'elle pouvait espérer d'être utile à ses fils. Elle y mourut en l'an 543. Son corps fut apporté à Paris, dans l'église de St-Pierre et St-Paul (depuis Ste-Geneviève), pour être enseveli auprès de Clovis. Plusieurs historiens, en rendant justice aux éminentes qualités de cette reine, l'ont accusée de s'être laissée entraîner par la vengeance et par l'ambition. Après treize siècles écoulés, il est difficile de décider si la guerre déclarée aux Bourguignons fut excitée par elle, ou seulement par le désir qu'avaient ses fils d'accomplir les projets de Clovis. La mort cruelle et la spoliation des enfants de Clodomir ont prouvé qu'en perdant son époux elle perdit toute son autorité ; et si la guerre contre les Bourguignons ne fut pas son ouvrage, sur quoi repose le reproche qu'on lui fait de s'être abandonnée à l'ambition et à la vengeance ? Nos historiens sont quelquefois légers dans leurs jugements, faute de connaître les mœurs des peuples qui les occupent. S'ils pensent que les Francs avaient besoin d'être encouragés par une femme pour faire la guerre à leurs voisins, ou pour se combattre entre eux, c'est qu'ils ne réfléchissent pas assez sur le caractère des barbares qui s'emparèrent des plus belles provinces de l'empire ; la guerre était pour eux un état naturel. Madame de Renneville a publié une Vie de sainte Clotilde, Paris, 1809, in-12. (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 8 - Pages 478-479)
Jean-Baptiste Claude Eugène
Guillaume (1822–1905) et Alexandre-Dominique Denuelle (1818–1879),
Sainte Clotilde, 1854, stone, gold, paint and glass, Conservation of Religious and Civil Works of Art ,
Paris
La France invoque et
chante en Clotilde celle qui lui a valu le don de la foi.
Sainte Clotilde, mère de
la France chrétienne
Angélique
Provost | 04 juin 2017
L’épouse de Clovis, que
le martyrologe romain célèbre le 4 juin, est un modèle de sainteté admirable
qui s’inscrit dans le sillage de la Sainte Vierge Marie. En voici deux raisons.
Fêtée par l’Église le 4
juin, sainte Clotilde, reine de France, est aujourd’hui encore une source
d’inspiration et un modèle grâce à la foi et la détermination qu’elle dégage.
C’est elle qui amena son époux Clovis, roi des Francs, à se
convertir au christianisme.
Une mère dévouée
Mère des enfants de
Clovis, sainte Clotilde est aussi mère de la France chrétienne. C’est elle que
Dieu a choisi pour mener Clovis à la foi, lui et nombre de ses guerriers, et
toute la France avec eux. Saint Grégoire de Tours fait le récit de cette belle
intercession (Livre II XXVIII-XXX) :
Il arriva, en effet, que
le conflit des deux armées dégénéra en un violent massacre et que l’armée de
Clovis fut sur le point d’être complètement exterminée. Ce que voyant, il éleva
les yeux au ciel et le cœur plein de componction, ému jusqu’aux larmes, il
s’écria : “O Jésus-Christ, que Clotilde proclame fils du Dieu vivant, toi qui,
dit-on, donnes une aide à ceux qui peinent et qui attribues la victoire à ceux
qui espèrent en toi, je sollicite dévotement la gloire de ton assistance ;
si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis et si j’expérimente la vertu
miraculeuse que le peuple voué à ton nom déclare avoir mise à l’épreuve, je
croirai en toi et je me ferai baptiser en ton nom. J’ai, en effet, invoqué mes
dieux, mais comme j’en fais l’expérience, ils se sont abstenus de
m’aider ; je crois donc qu’ils ne sont doués d’aucune puissance, eux qui
ne viennent pas au secours de leurs serviteurs. C’est toi maintenant que
j’invoque, c’est à toi que je désire croire pourvu que je sois arraché à mes
adversaires.” Comme il disait ces mots, les Alamans, tournant le dos,
commencèrent à prendre la fuite et quand ils s’aperçurent que leur roi avait
été tué, ils firent leur soumission à Clovis en disant : “Ne laisse plus,
de grâce, périr des gens ; nous sommes à toi désormais.” Il raconta à la
reine comment en invoquant le nom du Christ il avait mérité d’obtenir la
victoire. Ceci s’accomplit la quinzième année de son règne.
En obtenant, par sa
piété, la conversion de son époux, elle fit de la France un royaume chrétien.
Elle avait ainsi accompli les deux missions que Dieu lui avait données :
la conversion de son mari et le salut de la France, qui en fut le fruit. Sa vie
ne fut que patience, bienveillance et douceur face à cet homme barbare que la
foi même peinait à rendre moins sanguinaire.
Une mère blessée
Il existe une part de la
vie de sainte Clotilde moins connue : sa maternité. Elle donna trois enfants à
Clovis. Dans ses vieux jours, elle eu la grande douleur de voir l’un d’eux
assassiner ses petits enfants. Mais bien avant cela, elle connut l’une des
douleurs les plus dures aux cœurs des mères : elle perdit un enfant tout juste
né et baptisé. Alors que son mari dans une cruauté inouïe la rendait
responsable de cette mort (« C’est votre Dieu, qui est la cause de la mort
de l’enfant ; si je l’avais consacré aux miens, il vivrait encore »), elle
répondit ce que peu de femmes sont en mesure d’accepter après un tel drame :
« Je remercie Dieu de ce qu’Il m’a jugée digne de mettre au monde un fils
qui est maintenant dans le Ciel ».
Elle reçut la palme de la
sainteté qu’elle avait tant méritée, le 3 juin 545, après s’être retirée dans
le silence, la prière et les aumônes dans un couvent de Tours. Sa fécondité
blessée, après son premier enfant, fut mille fois récompensée lorsqu’elle
devint mère d’une patrie entière, la plaçant à la droite de la Sainte Vierge
sur le trône de France.
Lire aussi :
Pétronille,
la sainte qui a fait de la France la « Fille aînée de l’Église »
Statue
sur le retour gauche de la façade occidentale de Saint-Ouen de Rouen
représentant la reine sainte Clotilde.
Sainte Clotilde,
Reine des Francs
Clotilde, fille du roi
Burgonde Chilpéric et de la chrétienne Carétène, naquit vers 474, probablement
à Lyon ; elle fut élevée dans la pratique de la vertu et dans la vénération des
martyrs lyonnais, spécialement de sainte Blandine. Lorsque, vers 490, Chilpéric
mourut elle eut pour tuteur son oncle Godégisil, roi de Genève.
Demandée en mariage par
le roi des Francs, Clovis, encore païen, qui voulait trouver dans les Burgondes
des alliés contre les Visigoths, elle accepta sous cette condition que les
enfants à naître de leur union seraient élevés dans la foi catholique. Le
mariage fut célébré à Soissons avec la pompe des coutumes barbares : la grande
préoccupation de Clotilde, à partir de ce moment, fut la conversion de son
époux. L’œuvre devait être lente; on pouvait craindre sérieusement que, si
Clovis se faisait chrétien, il ne tombât aussitôt dans l’arianisme.
L’auxiliaire envoyé par la Providence fut Rémi, évêque de Reims, qui avait
gagné les bonnes grâces du roi barbare, en le félicitant de son avènement au
trône. La naissance de son premier enfant fut pour Clotilde une source de
douleurs : elle avait obtenu de le faire baptiser, mais ce fut pour le voir
mourir aussitôt après; d’où le reproche du monarque : « C’est votre Dieu,
dit-il à Clotilde, qui est la cause de la mort de l’enfant; si je l’avais
consacré aux miens, il vivrait encore. » La digne épouse, sans se laisser
abattre, accepta cette épreuve avec résignation, et ses prières, humbles,
ardentes obtinrent la guérison de son second fils tombé malade après avoir été
baptisé. En 496, la victoire de Clovis sur les Alamans à Tolbiac, après qu’il
eut fait la promesse de recevoir le baptême et d’adorer le Dieu de Clotilde,
vint remplir de joie le cœur de la reine : sans perdre de temps, elle fit
prévenir l’évêque Rémi, qui se hâta de venir instruire le prince, pour le
baptiser ensuite à Reims, le 25 décembre 496.
Cette mission
providentielle accomplie, Clotilde rentra dans l’ombre durant le règne de
Clovis. La reine s’occupa principalement de l’éducation de ses quatre enfants;
elle vit se terminer d’une façon relativement satisfaisante la lutte de Clovis
contre les Burgondes; elle se concerta avec son époux pour la construction de
l’église qui devait leur servir de tombeau sur le mont de Lutèce (plus tard la
montagne Sainte-Geneviève). Devenue veuve après vingt ans de mariage, elle
connut des années de mortelles angoisses. Elle dut se séparer de sa fille
Clotilde et la donner en mariage au roi des Visigoths, Amalaric; Clodomir
perdit la vie dans une bataille contre les Burgondes, Childebert et Clotaire
traitèrent en prisonniers les enfants de Clodomir et finalement assassinèrent
les deux premiers tandis que le troisième ne leur échappait que pour être
recueilli dans un cloître. Maltraitée par Amalaric, la jeune princesse Clotilde
ne fut arrachée aux mains de ce tyran que pour expirer au moment où elle
rentrait en France. Finalement Childebert et Clotaire entrèrent en lutte l’un
contre l’autre et il fallut un miracle, dû aux prières de leur mère, pour empêcher
que cette lutte fratricide eût de funestes résultats.
Résignée et pénitente
sous le coup de tant d’épreuves, Clotilde multiplia ses pieuses fondations :
elle éleva à Chelles près Paris un monastère de femmes en l’honneur de saint
Georges, reconstruisit et orna la basilique qui abritait les restes mortels de
saint Germain d’Auxerre, fonda aux Andelys un monastère qui fut l’émule de
celui de Chelles, passa ses dernières années à Tours où l’avait attirée son
culte de prédilection pour saint Martin et se fit la gardienne du tombeau de ce
grand évêque thaumaturge. C’est là qu’elle mourut à soixante-dix ans, le 3 Juin
545. Son corps fut transporté de Tours à Paris; l’église du mont Lutèce, que le
peuple commençait à appeler du nom de Sainte-Geneviève, reçut dans sa crypte le
corps de la reine qui l’avait fondée. Là, Clotilde fut associée aux honneurs
dont Geneviève était l’objet.
Cependant au neuvième
siècle, les invasions normandes obligèrent les Parisiens à transporter la
châsse de saint Clotilde au château de Vivières (Aisne). Quand les reliques
furent rendues aux génovéfains de Paris, ceux-ci laissèrent à Vivières la tête
et un bras, et ce furent là les origines d’un culte de sainte Clotilde resté
populaire dans cette localité. En 1656, une côte de la sainte fut concédée à
l’église de Notre-Dame des Andelys, demeurée toujours fidèle au culte de sa
fondatrice. En 1793, la rage des révolutionnaires s’acharna contre le
sanctuaire de sainte Geneviève ; on parvint à grand’peine à sauver les
ossements de Clotilde et à les mettre en lieu sûr ; ces ossements sont
conservés dans la petite église paroissiale de Saint-Leu.
Achille Devéria (1800–1857), La
Glorification de sainte Clotilde, Saint-Roch
Grégoire de Tours. Histoire des Francs, (Livre II XXVIII-XXX)
XXVIII - Gondioc avait été roi des Burgondes ; il appartenait à la famille
d’Athanaric, le roi persécuteur (...). Il avait eu quatre fils : Gondebaud,
Godégisile, Chilpéric et Godomar. Gondebaud égorgea Chilpéric son frère et noya
la femme de ce dernier en lui attachant une pierre au cou. Il condamna à l’exil
ses deux filles ; l’aînée qui prit l’habit, s’appelait Croma, la plus jeune
Clotilde. Or comme Clovis envoie souvent des ambassades en Bourgogne, la jeune
Clotilde est aperçue par ses ambassadeurs. Comme ils l’avaient trouvée élégante
et sage et qu’ils avaient su qu’elle était de famille royale, ils l’annoncèrent
au roi Clovis. Sans tarder celui-ci envoie à Gondebaud une ambassade pour la
demander pour lui en mariage. Ce dernier n’osant pas opposer un refus la remit
aux ambassadeurs, et ceux-ci, amenant la jeune fille, la présentent au plus
vite au roi. Quand il l’eut vue, le roi fut rempli d’une grande joie et se
l’associa par le mariage alors qu’il avait déjà d’une concubine un fils nommé
Thierry.
XXIX - Puis la reine
Clotilde lui donna un fils premier-né. Comme la femme voulait le consacrer par
le baptême, elle prêchait assidûment son mari, lui disant : « Ils ne sont rien
les dieux auxquels vous rendez un culte ; ils n’ont pu être d’aucun secours ni
pour eux-mêmes, ni pour les autres. Ils sont, en effet, sculptés dans la
pierre, le bois ou un métal quelconque. Les noms que vous leur avez donnés ont
été des noms d’hommes, non de dieux. Tel Saturne qui, pour ne pas être
dépouillé par son fils de son royaume, se serait dérobé par la fuite,
prétend-on ; tel Jupiter lui-même, ce très immonde auteur de viols de toutes
sortes, qui déshonorait les hommes, bafouait ses parentes et qui n’a même pu
s’abstenir de coucher avec sa propre sœur qui se qualifie elle-même à la fois
sœur et épouse de Jupiter. De quoi Mars et Mercure ont-ils été capables ? Ils
étaient plutôt munis de recettes magiques que détenteurs de la puissance
attachée au nom divin. Mais on doit plutôt rendre un culte à celui qui d’un mot
a créé de rien le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment, à
celui qui a fait briller le soleil et orné le ciel d’étoiles, qui a rempli les
eaux de reptiles, les terres d’animaux, l’air de volatiles ; c’est par un signe
de lui que les terres sont décorées de récoltes, les arbres de fruits, les
vignes de raisins ; c’est par sa main que le genre humain a été créé ; c’est
grâce à sa largesse que toutes ces créatures servent complaisamment et
gratuitement son homme, celui qu’il a créé. » Toutefois malgré ce que disait la
reine le cœur du roi n’était nullement entraîné à croire, mais il disait : «
C’est par ordre de nos dieux que toutes choses sont créées et produites. Quant
à votre Dieu, il est manifeste qu’il ne peut rien et, qui plus est, il n’est
pas prouvé qu’il appartienne à la race des dieux. »
Cependant la reine, qui
avait la foi, présente son fils au baptême ; elle fait orner l’église de voiles
et de tentures afin d’inciter par cette cérémonie plus facilement à croire celui
qui n’avait pu être fléchi par la prédication. Mais aussitôt baptisé l’enfant
qu’on avait appelé Ingomer mourut dans les vêtements blancs, ceux mêmes dans
lesquels il avait été régénéré. Le roi en fut amertumé et c’est sans indulgence
qu’il adressait des reproches à la reine. Il disait : « Si l’enfant avait été
voué à mes dieux, il aurait vécu certainement ; mais maintenant il n’a pu vivre
du tout parce qu’il a été baptisé au nom de votre Dieu. » A cela la reine
réplique : « Je rends grâce à Dieu tout puissant, créateur de toutes choses,
qui ne m’a pas jugée complètement indigne puisqu’il a daigné accueillir dans son
royaume celui qui a été conçu dans mon sein. Mon cœur n’est pas frappé de
douleur pour cette cause parce que je sais qu’il a été rappelé de ce monde
alors qu’il était dans des vêtements blancs pour être nourri sous les regards
de Dieu. »
Après celui-ci elle
enfanta un autre fils, qui fut baptisé et qu’elle appela Clodomir. Or comme il
commençait à être malade, le roi disait : « Il ne peut pas lui arriver autre
chose que ce qui est survenu à son frère ; baptisé au nom de votre Christ, il
mourra aussitôt. » Mais grâce aux prières de la mère, il guérit sur l’ordre de
Dieu.
XXX - La reine ne cessait
de prier pour que Clovis connaisse le vrai Dieu et abandonne les idoles ; mais
elle ne put en aucune manière l’entraîner dans cette croyance jusqu’au jour où
la guerre fut déclenchée contre les Alamans, guerre dans laquelle il fut poussé
par la nécessité à confesser ce qu’auparavant il avait refusé de faire
volontairement. Il arriva, en effet, que le conflit des deux armées dégénéra en
un violent massacre et que l’armée de Clovis fut sur le point d’être
complètement exterminée. Ce que voyant, il éleva les yeux au ciel et le cœur
plein de componction, ému jusqu’aux larmes, il s’écria : « O Jésus-Christ, que
Clotilde proclame fils du Dieu vivant, toi qui, dit-on, donnes une aide à ceux
qui peinent et qui attribues la victoire à ceux qui espèrent en toi, je
sollicite dévotement la gloire de ton assistance ; si tu m’accordes la victoire
sur ces ennemis et si j’expérimente la vertu miraculeuse que le peuple voué à
ton nom déclare avoir mise à l’épreuve, je croirai en toi et je me ferai
baptiser en ton nom. J’ai, en effet, invoqué mes dieux, mais comme j’en fais
l’expérience, ils se sont abstenus de m’aider ; je crois donc qu’ils ne sont
doués d’aucune puissance, eux qui ne viennent pas au secours de leurs
serviteurs. C’est toi maintenant que j’invoque, c’est à toi que je désire
croire pourvu que je sois arraché à mes adversaires. » Comme il disait ces
mots, les Alamans, tournant le dos, comencèrent à prendre la fuite et quand ils
s’aperçurent que leur roi avait été tué, ils firent leur soumission à Clovis en
disant : « Ne laisse plus, de grâce, périr des gens ; nous sommes à toi
désormais. » Mais lui, ayant arrêté le combat, harangua son peuple et la paux
faite rentra ; il raconta à la reine comment en invoquant le nom du Christ il
avait mérité d’obtenir la victoire. Ceci s’accomplit la quinzième année de son
règne.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/04.php
Statue
Sainte Clothilde, église, Cliponville (Seine-Maritime)
Sainte Clotilde (née
en 476 ?) saint Simplice étant pape, Romulus Augustule le dernier des empereurs
d’Occident, Zénon empereur d’Orient et Childeric Ier roi de France) était fille
de Chilpéric, roi catholique d’une partie de la Bourgogne, et elle était nièce
du prince arien Gondebaud, qui s’empara des États de son frère et le mit à mort
avec sa femme et ses deux fils.
Clotilde, appelée par
Dieu à une grande mission pour le salut de la France, fut préservée dans le
massacre de sa famille, et élevée au palais de son oncle usurpateur et
assassin. La mère de Clotilde avait déposé dans son cœur, avec la Foi, les
germes de la piété ; aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes
les sollicitations de Gondebaud et conserver la Foi de son baptême.
Clovis, roi des Francs,
entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de
la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui, craignant la
colère de son puissant et terrible voisin, n’osa la refuser. Le mariage eut
lieu en 493. Clotilde comprit qu’elle n’avait été appelée à partager le trône
d’un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un peuple généreux, mais
non éclairé de la lumière de l’Évangile.
Elle eut soin de gagner
les bonnes grâces d’un époux magnanime, mais violent et barbare ; puis elle usa
bientôt de son influence pour lui parler de Jésus-Christ et de l’excellence de
la religion chrétienne. Clovis l’écoutait avec intérêt, toutefois il ne se
hâtait pas ; il lui permit cependant de faire célébrer le culte catholique dans
le palais et consentit au Baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la
tête de cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple,
quand Dieu, dont les desseins sont si impénétrables, le ravit à la terre.
À la colère du roi, à ses
reproches, la douce reine répondit : « Je remercie Dieu de ce qu’Il m’a jugée
digne de mettre au monde un fils qui est maintenant dans le Ciel. » Un second
enfant fut baptisé encore et tomba aussitôt malade. Nouvelle et plus terrible
colère de Clovis, mais les prières de Clotilde furent entendues, et Dieu envoya
des Anges guérir tout à coup le petit agonisant. Le moment de la grâce était
venu.
À la bataille de Tolbiac,
après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une
illumination soudaine, s’écria : « Dieu de Clotilde, donnez-moi la victoire, et
Vous serez mon Dieu ! » Le courage renaît à ses soldats, et bientôt la victoire
des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par saint Remi qui
l’avait catéchisé, à Reims ; ce fut le signal du baptême de la nation entière.
Quelle joie pour Clotilde !
Clovis mourut en 511, à
l’âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses
enfants, quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les
prières, les aumônes, au fond d’un couvent.
Prévenue du jour de sa
mort, elle fit venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations,
et alla recevoir au Ciel sa récompense, le 3 juin de l’an 545, Vigile étant
pape, Justinien empereur d’Orient et Childebert Ier roi de France.
Sainte Clotilde, Reine et Veuve
Reine de France par son
mariage avec Clovis encore païen, Clotilde exerça sur son époux une influence
bienfaisante et l’amena à se convertir à la foi chrétienne avec son royaume. On
connaît l’appel de Clovis : « Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire
et tu seras mon Dieu. » Le Christ le rendit vainqueur et peu après le roi
des Francs fut baptisé à Reims par S. Rémi : 25 décembre 498.
À la mort de son époux,
Clotilde se retira à Saint-Martin de Tours, mais continua vraisemblablement à
influencer ses trois fils : Clodomir, Childebert et Clotaire.
Par ailleurs très pieuse,
elle fit ériger un monastère (aux Andelys), agrandir Saint-Pierre de Reims,
reconstruire les Saints-Apôtres de Rouen et fut associée à la construction de
la basilique des Saints-Apôtres à Paris, la nouvelle capitale du royaume. Elle
termina ses jours dans la piété, auprès du tombeau de saint Martin, à Tours où
elle mourut, le 3 juin 545. Elle fut enterrée à Paris aux côtés de son époux
Clovis, dans l’abbaye Saints-Pierre et Paul (actuel lycée Henri-IV).
La France invoque et chante en Clotilde celle qui lui a valu le don de la foi.
Regnault, Sainte Clothilde (c.474-545), Celliez
Adelaide, Les Reines de France. Nouvelle Édition. Entièrement revue, ornée
de douze portraits nouveaux des principales Reines de France Gravès sur acier
par Regnault, Paris, Ducrocq, Libraire-Éditeur, s. d. [ma ultimo quarto
dell’ Ottocento].
Leçons des Matines avant
1960
Quatrième leçon.
Clotilde, fille du roi Chilpéric, après le meurtre de sus parents, fut élevée
par son oncle Gondebaud, roi de Bourgogne, qui la donna en mariage à Clovis
encore païen. Étant devenue mère, elle fit baptiser son premier-né, avec la
tolérance plutôt que l’assentiment de Clovis. L’enfant, à qui on avait donné le
nom d’Ingomer, étant venu à mourir lorsqu’il portait encore la robe blanche des
néophytes, Clovis se plaignit vivement à Clotilde, attribuant la perte de son
fils à la vengeance des dieux de ses pères irrités du mépris qu’on avait fait
de leur divinité. Mais Clotilde disait : Je rends grâces au tout-puissant
Créateur de toutes choses, de ce qu’il ne m’a pas jugée indigne de mettre au
monde un fils appelé à partager son royaume.
Cinquième leçon. Ayant
mis au monde un second fils, elle voulut aussi qu’il fût baptisé ; on lui donna
le nom de Clodomir. L’enfant étant tombé malade, le roi affirmait déjà qu’il
allait avoir le même sort que son frère, lorsqu’il fut guéri par les prières de
sa mère. Cependant la reine ne cessait d’exhorter son époux à repousser
l’idolâtrie pour adorer le Dieu unique en trois personnes ; mais Clovis se
tenait attaché aux superstitions des Francs, jusqu’à ce qu’un jour, dans une expédition
contre les Allemands, ayant vu son armée fléchir, il se souvint des conseils de
Clotilde, et implora le Christ qui lui donna la victoire. Clotilde, pleine de
joie, vint au-devant de lui jusqu’à Reims, ayant su la manière dont tout
s’était passé. Appelé par elle, saint Rémi instruisit Clovis des mystères de la
foi, le baptisa et lui conféra l’onction du saint chrême.
Sixième leçon. Après la
mort de Clovis, Clotilde se fixa à Tours, où elle passa le reste de sa vie au
tombeau de saint Martin, se livrant aux veilles, à l’aumône et aux autres
œuvres de la piété, exerçant sa munificence envers les églises et les
monastères. Clodomir ayant été tué dans la guerre de Bourgogne, elle éleva près
d’elle ses petits-fils, Théobald, Gontaire et Clodoald. Enfin, pleine de jours,
elle rendit son âme au Seigneur, à Tours, et son corps fut transféré à Paris,
escorté do chœurs qui chantaient des psaumes. Les rois Childebert et Clotaire
ses fils l’ensevelirent à côté de Clovis, dans le sanctuaire de la basilique de
Saint-Pierre qui a reçu depuis le nom de Sainte-Geneviève.
A Laudes
V/. Tu es Deus, qui facis
mirabília. (T.P. Allelúia.)
R/. Notam fecísti in
pópulis virtútem tuam. (T.P. Allelúia.)
Ad Bened. Ant. Cum
invocásset * Clotíldis ómnium rectórem et salvatórem Deum, convértit Deus
spíritum Clodovéi regis. (T.P. Allelúia.)
V/. Vous êtes le Dieu qui
opérez des merveilles. (T.P. Alléluia.) [1]
R/. Vous avez fait
connaître parmi les peuples votre puissance. (T.P. Alléluia.)
Ant. au Benedictus Parce
que Clotilde avait invoqué * le Dieu sauveur qui dirige toute chose, Dieu
convertit l’esprit du roi Clovis. (T.P. Alléluia.)
Aux Vêpres
V/. Diffúsa est grátia in
lábiis tuis. (T.P. Allelúia.)
R/. Proptérea benedíxit
te Deux in ætérnum. (T.P. Allelúia.)
Ad Magnificat Ant. Manum
suam * apéruit ínopi, et palmas suas exténdit ad páuperem, et panem otiósa non
comédit. (T.P. Allelúia.)
V/. La grâce est répandue
sur vos lèvres. (T.P. Alléluia.) [2]
R/. C’est pourquoi le
Seigneur vous a bénie pour l’éternité. (T.P. Alléluia.)
Ant. au Magnificat Sa
main, * elle l’a ouverte à l’homme sans ressources, ses bras, elle les a
étendus vers le pauvre, et elle n’a pas mangé le pain dans l’oisiveté. (T.P.
Alléluia.) [3]
[1] Ps. 76, 15.
[2] Ps. 44, 2.
[3] Prov. 31, 20.
Dom
Guéranger, l’Année Liturgique
En cette saison où
l’Office du Temps nous amène à considérer les premiers développements de la
sainte Église, il entrait dans les vues de l’éternelle Sagesse que les fêtes
des Saints complétassent, comme toujours, les enseignements du Cycle mobile. Le
Paraclet, dont l’avènement est si près de nous, doit remplir la terre [4] ;
l’Homme-Dieu l’envoie conquérir l’espace et assurer les temps à son Église. Or,
c’est en soumettant les royaumes par la foi, qu’il doit former au Christ son
empire ; c’est en faisant que l’Église s’assimile les nations, qu’il donne à
l’Épouse croissance et durée. Voici donc qu’au temps même où il vient de
nouveau s’emparer du monde, les coopérateurs de l’Esprit dans son œuvre de
conquête apparaissent de toutes parts au ciel de la sainte Liturgie. Mais
l’Occident surtout concourt à former la constellation qui vient mêler ses
clartés radieuses aux feux puissants de la Pentecôte. Et, en effet,
l’établissement de la chrétienté latine ne manifestera-t-il pas plus que nulle
part ailleurs, dans ces lointaines contrées, la toute-puissance de l’Esprit du
Christ ? Aussi voyez comme, partis d’Orient, les deux astres incomparables des
princes des Apôtres se hâtent, sur notre horizon, vers le zénith glorieux qu’ils
atteindront en ce mois même ; hier Jean, le disciple bien-aimé, projetait sur
la Gaule ses derniers, ses plus durables rayons [5] ; quelques jours plus tôt,
c’était le pape Éleuthère et le moine Augustin joignant leur action à travers
les siècles, pour porter la lumière du salut dans l’extrême Occident, chez les
Bretons et les Angles ; après-demain, Boniface illuminera la Germanie.
Mais aujourd’hui, quelle
autre étoile se lève en nos régions ? Son doux éclat rivalise en vertu avec la
lumière des plus puissants flambeaux du Christ. La ville de Lyon, préparée par
le sang des martyrs à cette seconde gloire, vit grandir dans son sein l’astre
nouveau ; comme d’eux-mêmes, après trois siècles, ses rayons se mêlent à ceux
de Blandine. Comme Blandine en effet, Clotilde est mère ; et la maternité de
l’esclave, engendrant pour le ciel dans sa virginité les martyrs gaulois,
préparait la naissance des Francs au Christ-Dieu du sein de leur première
reine. Clotilde n’eut point comme Blandine à verser son sang ; mais d’autres
tortures l’atteignirent cruellement toute jeune encore, et mûrirent son âme
pour les grandes destinées que Dieu réserve aux privilégiés de la souffrance.
La mort violente de son père Chilpéric détrôné par un usurpateur fratricide, la
vue de ses frères massacrés, de sa mère noyée dans le Rhône, sa longue
captivité à la cour arienne du meurtrier qui amenait avec lui l’hérésie sur le
trône des Burgondes, développèrent en elle le même héroïsme de foi qui
soutenait Blandine dans l’enfantement douloureux de l’amphithéâtre, et devait
faire également de la nièce de Gondebaud la mère de tout un peuple. Unissons
donc leurs noms dans un même hommage ; et, prosternés aux pieds du Père
souverain de qui découle toute paternité sur la terre et au ciel [6], adorons
ses voies remplies pour nous de tendresse et d’amour.
Dieu, qui n’a tiré du
néant l’univers visible que pour manifester sa bonté, a voulu que l’homme,
sortant de ses mains sans pouvoir encore contempler directement son auteur,
rencontrât comme première traduction de l’amour infini la tendresse d’une mère
: traduction sublime, irrésistible dans sa douceur, et dont l’exquise pureté
donne à la mère cette facilité qui n’appartient qu’à elle seule d’achever par
l’éducation, dans l’âme de son enfant, la reproduction complète de l’idéal
divin qui doit s’imprimer en lui. Mais la fête d’aujourd’hui nous révèle
combien plus sublime encore, plus puissante et plus étendue que dans l’ordre de
la nature, est la maternité dans l’ordre supérieur de la grâce. Lorsque Dieu en
effet, venant parmi nous, voulut prendre chair au sein d’une fille d’Adam, la
maternité s’éleva jusqu’à la limite extrême qui sépare les dons d’une simple
créature des attributs divins. En même temps qu’elle s’élevait par delà les
cieux, elle embrassait le monde, rapprochant tous les hommes, sans distinction
de familles ou de nations, dans la filiation de la Vierge-Mère. Car l’Adam
nouveau, modèle parfait de la race humaine et notre premier-né [7], nous
voulait pour frères en toute plénitude, frères en Marie comme en Dieu[Matth. I,
25 ; Heb. I, 6.]]. La Mère de Dieu fut donc proclamée celle des hommes au
Calvaire ; du haut de sa croix, l’Homme-Dieu replaçait sur la tète de Marie la
couronne d’Ève, brisée près de l’arbre fatal. Constituée l’unique mère des vivants
par cette auguste investiture [8], Notre-Dame entrait une fois de plus en
communication des privilèges du Père qui est aux cieux. Non seulement elle
était, par nature comme lui, mère de son Fils éternel ; mais de même que toute
paternité découle ici-bas de ce Père souverain, et lui emprunte sa dignité
suréminente : toute maternité ne fut plus dès lors, dans un sens très vrai,
qu’un écoulement de celle de Marie, une délégation de son amour, et la
communication de son auguste privilège d’enfanter à Dieu les hommes qui doivent
être ses fils.
Les mères chrétiennes ont
bien le droit de s’en glorifier, car c’est là leur grandeur ; leur dignité
s’est accrue par Marie jusqu’à un point que n’aurait pu soupçonner la nature.
Mais en même temps, sous l’égide de Marie, comme hier en notre Blandine, non
moins réelle pour Dieu que la leur apparaîtra maintes fois, désormais, la
maternité des vierges ; comme Clotilde aujourd’hui, souvent aussi l’épouse,
préparée par l’appel de Dieu et la souffrance, se verra douée d’une fécondité
plus grande mille fois que celle qui lui venait de la terre. Heureux les hommes
issus, par la faveur de Marie, de cette fécondité surnaturelle qui réunit
toutes les grandeurs ! Heureux les peuples auxquels une mère fut donnée par la
divine munificence !
L’histoire nous apprend
que les fondateurs des empires ont toujours eu la prérogative redoutable
d’imprimer aux nations le caractère, néfaste ou bienfaisant, qui marque leur
existence à travers les siècles. Combien parfois on sent, dans l’impulsion qui
leur fut donnée pour détruire plutôt que pour édifier, le manque d’un
contrepoids à la prépondérance du pouvoir ! C’est que les peuples anciens
n’avaient point de mères ; on ne peut donner ce titre aux héroïnes qui n’ont
transmis leurs noms à la postérité, que pour avoir rivalisé d’ambition et de
faste avec les conquérants. Il était réservé aux temps chrétiens de voir
s’introduire dans la vie des nations cet élément de la maternité, plus
salutaire, plus efficace en son humble douceur, que celui qui résulte des
qualités ou des vices, de la puissance ou du génie de leurs premiers princes.
Dans le christianisme
même, la sainteté que demande chez la créature qui en est investie cette
maternité sublime, en fait l’apanage exclusif de l’Église catholique, seule
sainte, et des nations qui sont dans l’Église ; les empires issus du schisme ou
de l’hérésie n’ont point à y prétendre. Rejetés par ce côté au rang des nations
païennes, ils pourront exceller comme elles dans la richesse ou la force, être
appelés même d’en haut au sinistre honneur d’être les fléaux de Dieu contre des
enfants indociles ; mais il restera toujours dans leur formation sociale, dans
leur vie entière, un vide immense : sortis de la terre directement, fils de
leurs œuvres, comme on dit aujourd’hui, ils n’ont point bénéficié des prières
et des larmes d’une mère ; son sourire n’a point éclairé leurs premiers pas,
adouci leur enfance. En conséquence, selon le mot du poète latin, ils ne seront
point admis à la table divine, ni aux intimités d’une alliance véritable avec
le ciel [9] ; et jamais la vraie civilisation n’avancera par leurs mains.
Les peuples fidèles, au
contraire, sont pour l’Église, qui est le royaume de Dieu, comme les familles
dont le rapprochement sous une même unité sociale forme la nation ; leur
vocation, d’ordre avant tout surnaturel, appelle en eux une plénitude de vie au
développement de laquelle s’emploient, dans l’éternelle Trinité, la
Toute-Puissance, la Sagesse et l’Amour. Aussi, bien que la nature ait l’honneur
de fournir ici les termes du langage et les points de comparaison, ses procédés
et sa puissance sont tellement surpassés à ces hauteurs divines, qu’elle n’y
apparaît plus que comme une faible image, presque fautive à force d’être
incomplète. Mais parmi les nations baptisées dans la foi au Christ et la
soumission à son vicaire, c’est à la France surtout qu’il appartient de
s’écrier avec le Psalmiste ; « O Seigneur qui avez prévu mes voies et longtemps
à l’avance fixé mes destinées, votre science, dans le travail de ma formation,
a été merveilleuse ! Mes reins vous appartiennent ; avec ses aspirations et ses
pensées, tout mon être est à vous ; car vous m’avez reçu dans vos bras comme
votre œuvre, lorsque je sortais du sein même de ma mère. Aucun de mes os qui
vous soit caché, à vous qui l’avez façonné dans le secret des entrailles
maternelles et qui connaissez l’imperfection de mes premières origines » [10].
Il fallut du temps pour
dompter les instincts farouches des guerriers de Clovis, et préparer leur épée
à la noble mission dont elle était appelée à devenir, dans la main de
Charlemagne et de saint Louis, l’instrument glorieux. On a dit avec raison que
ce travail fut l’honneur des évêques et des moines. Mais, pour être complet et
faire preuve d’une science plus approfondie des voies de la Providence, il eût
convenu d’oublier moins la part que devait avoir la femme, et qu’elle eut en
effet, dans l’œuvre de la conversion et de l’éducation qui firent du peuple
franc le premier-né de l’Église. C’est Clotilde qui conduit les Francs au
baptistère de Reims, et présente à Rémi le fier Sicambre transformé beaucoup
moins par les exhortations du saint évêque, que par la vertu des prières de la
femme forte élue de Dieu pour enlever cette riche dépouille à l’enfer. Quelle
virile énergie, quel dévouement à Dieu nous révèlent les démarches de cette
noble fille du roi détrôné des Burgondes, qui, sous l’œil soupçonneux de
l’usurpateur meurtrier de sa famille, attend l’heure du ciel dans l’exercice de
la charité et le silence de l’oraison : jusqu’à ce que, le moment venu enfin,
ne prenant conseil que de l’Esprit-Saint et d’elle-même, elle s’élance pour
conquérir au Christ cet époux, qu’elle ne connaît pas encore, avec une
vaillance qui dépasse celle des guerriers formant son escorte ! La force et la
beauté [11] sont véritablement sa parure au jour des noces ; le cœur de Clovis
a bientôt compris que les conquêtes réservées à cette épouse, l’emporteront sur
le butin ravi jusque-là par ses armes. Clotilde, au reste, a trouvé sur les
rives de la Seine son œuvre préparée ; depuis cinquante ans, Geneviève est
debout, défendant Paris contre l’invasion des hordes païennes, et n’attendant
que le baptême du roi des Francs pour lui ouvrir ses portes.
Toutefois, lorsque dans
cette même nuit de Noël qui vit Notre-Dame donner au monde l’Enfant divin,
Clotilde a enfanté pour Marie à l’Église son peuple premier-né, l’œuvre est
loin d’être achevée ; il s’agit de faire maintenant de ce peuple nouveau, dans
les labeurs d’une lente éducation, la nation très chrétienne. L’élue de Dieu et
de Notre-Dame ne défaille point à sa tâche maternelle. Que de larmes pourtant
il lui faudra verser encore ! que d’angoisses sur des fils dont la violence de
race semble indomptable, livrés par l’exubérance même de leur riche nature à la
fougue des passions qui les pousse en aveugles aux crimes les plus atroces !
Les petits-fils qui grandissaient près d’elle, massacrés dans un infâme
guet-apens par des oncles perfides ; des guerres fratricides, promenant la
dévastation sur tout ce territoire de la vieille Gaule qu’elle avait purgé du
paganisme et de l’hérésie ; et, comme pour compenser l’amertume des discordes
intestines par une autre douleur du moins plus glorieuse, sa fille chérie,
Clotilde la jeune, mourant d’épuisement à la suite des sévices endurés pour sa
foi de la part d’un époux arien : tout montre assez à la reine des Francs que
si le ciel l’a choisie pour être leur mère, il entend lui en laisser la peine
aussi bien que l’honneur. Ainsi le Christ traite les siens, quand ils ont sa
confiance. Clotilde l’a compris : depuis longtemps déjà, veuve de son époux,
privée de l’assistance de Geneviève qui a suivi de près Clovis au tombeau, elle
s’est retirée près du sépulcre de son glorieux précurseur, le thaumaturge des
Gaules, pour y continuer avec l’aide de Martin, dans le secret de la prière et
l’héroïsme de la foi qui soutint son enfance, la préparation du nouveau peuple
à ses grandes destinées.
Travail immense, auquel
une seule vie ne pourrait suffire ! Mais la vie de Clotilde, qui ne doit point
voir s’achever la transformation tant désirée, ne se clora pas qu’elle n’ait, à
Tours, serré dans ses bras Radegonde, son illustre belle-fille ; investie de sa
sublime maternité dans une étreinte suprême, elle l’envoie poursuivre près de
la tombe d’Hilaire, cet autre vrai père de la patrie, l’intercession
toute-puissante qui fera la nation. Puis, lorsque Radegonde elle-même, sa tâche
de souffrance et d’amour accomplie, devra quitter la terre, Bathilde bientôt
paraîtra, consommant l’œuvre en ce siècle septième, dont on a pu dire qu’il
sembla comme celui où, prêt enfin pour sa mission, « le Franc fut fiancé à
l’Église et armé chevalier de Dieu » [12].
Clotilde, Radegonde,
Bathilde, mères de la France, se présentent à nous reconnaissables toutes les
trois aux mêmes traits pour leurs fils : préparées toutes trois, dès le début
de la vie, au dévouement qu’exige leur grande mission, par les mêmes épreuves,
la captivité, l’esclavage, par le massacre ou la perte des leurs ; toutes trois
ne portant sur le trône que l’indomptable amour du Christ-Roi et le désir de
lui donner leur peuple ; toutes trois enfin déposant le diadème au plus tôt,
afin de pouvoir, prosternées devant Dieu dans la retraite et la pénitence,
atteindre plus sûrement l’unique but de leur ambition maternelle et royale.
Héritières d’Abraham en toute vérité, elles ont trouvé dans sa foi [13] la
fécondité qui les rendit mères des multitudes que si longtemps notre sol,
arrosé de leurs larmes, produisit sans compter pour le ciel. En nos temps amoindris
eux-mêmes, ils sont nombreux encore, ceux que, chaque jour, la terre des Francs
envoie rejoindre dans la vraie patrie les heureux combattants des jours
meilleurs ; et tous, n’étant plus soumis aux distractions d’ici-bas, ont vite,
là-haut du moins, reconnu leurs mères. A la vue de cette affluence toujours
croissante de nouveaux fils pressant leurs rangs dans l’allégresse autour de
leurs trônes, leur cœur débordant d’amour renvoie au Père souverain la parole
du Prophète : « Qui donc m’a engendré ceux-ci ? Moi la stérile et qui
n’enfantais pas, moi la captive et l’exilée, qui m’a nourri tous ces fils ?
J’étais seule, abandonnée ; et tous ceux-là, où étaient-ils ? » — « En vérité,
répond le Seigneur, tous ceux-là seront ta parure, et tu en seras entourée
comme l’épouse de ses joyaux. Tes déserts, tes solitudes, la terre de ruines
qui vit ta souffrance, seront remplis des fils de ta stérilité, jusqu’à en être
trop étroits pour les contenir. Les rois seront tes nourriciers, et les reines
tes nourrices. Et tu sauras que c’est moi, le Seigneur, au sujet de qui ne
seront point confondus ceux qui l’attendent » [14].
L’éclat des miracles
ayant illustré le tombeau de la sainte reine, on leva de bonne heure son corps
pour l’honorer, et il fut placé dans une châsse. Toutes les fois que la ville
de Paris éprouvait quelque calamité, nos pères avaient coutume de porter ce
saint corps en procession avec un pieux appareil. A la fin du dix-huitième
siècle, les impies s’étant emparés du gouvernement, tandis que les reliques des
Saints étaient profanées dans toute la France par une fureur sacrilège, les
ossements de la bienheureuse reine, grâce à une admirable providence de Dieu,
furent soustraits par des personnes pieuses. La paix ayant été enfin rendue à
l’Église, les saintes reliques furent placées dans une nouvelle châsse et
déposées dans l’église des Saints-Leu-et-Gilles à Paris, où elles sont
entourées des honneurs d’un culte fervent.
Votre gloire est grande
sur la terre et au ciel, Clotilde, mère des peuples. Non seulement vous avez
donné à l’Église la nation très chrétienne ; mais elles-mêmes, la catholique
Espagne et l’île des Saints remontent jusqu’à vous devant Dieu par Ingonde et
Berthe, vos illustres petites-filles. Plus heureuse que Clotilde la jeune, Ingonde,
soutenue par Léandre de Séville, ramène à l’intégrité de la foi son royal époux
Herménégilde, et l’élève jusqu’au martyre ; Berthe accueille Augustin sur la
terre des Angles, et, selon la parole de l’Apôtre qui avait annoncé que le mari
infidèle serait sanctifié par la femme fidèle [15], Ethelbert est conduit des
ténèbres du paganisme au baptême et à la sainteté. Depuis, en combien de lieux
dans notre Europe et sur combien de lointains rivages, les fils de la nation
dont vous êtes mère directement n’ont-ils pas propagé cette lumière de la foi
que vous leur aviez donnée : soit que l’épée fût en leurs mains la protectrice
du droit qui convient à l’Épouse de l’Homme-Dieu d’enseigner librement partout
et toujours ; soit qu’eux-mêmes, se faisant missionnaires et apôtres,
portassent, loin de toute protection possible, aux peuples infidèles leurs
sueurs et leur sang ? Heureuse êtes-vous d’avoir, la première, engendré au
Christ-Roi une nation pure de toute tache hérétique et vouée à l’Église dès son
premier instant ! C’est à bon droit que, par un juste hommage envers la Mère de
Dieu, l’église Sainte-Marie de Reims fut, au jour de Noël 496, choisie comme
lieu de cette insigne naissance ; car Notre-Dame vous fit part alors de sa
glorieuse maternité sur la race humaine en des proportions admirables.
Et c’est là ce qui nous
rassure, ô Clotilde, en recourant à vous. Beaucoup de vos fils ne sont plus,
hélas ! ce qu’ils devraient être à l’égard de leur mère. Mais Notre-Dame, en
vous communiquant les droits de sa maternité, ne l’a pu faire sans vous
communiquer aussi sa tendre compassion pour des enfants abusés qui n’écoutent
plus la voix maternelle. Prenez en pitié les malheureux que des doctrines
étrangères [16] ont entraînés bien loin de leur point de départ. La monarchie
chrétienne que vous aviez fondée n’est plus. Vous l’aviez établie sur la
reconnaissance des droits de Dieu dans son Christ et dans le vicaire de son
Christ. Des princes à courte vue sur leurs propres intérêts, traîtres à la
mission qu’ils avaient reçue de maintenir votre œuvre, ont cru faire merveille
en laissant pénétrer chez nous des maximes proclamant l’indépendance du pouvoir
civil à l’égard de l’Église ; et la société, par un juste retour, a proclamé
son indépendance à l’égard des princes. Mais, en même temps, le peuple affolé
n’entend plus avoir d’autre souverain que lui-même, et, dans l’ivresse de la
fausse liberté qu’il a prétendu conquérir, il méconnaît jusqu’au domaine
suprême que garde sur lui son Créateur. Les droits de l’homme ont remplacé les
droits de Dieu, comme base du pacte social ; évangile nouveau que la France,
dans son prosélytisme égaré, prétend maintenant imposer au monde, à la place de
l’ancien !
Tel est, dans notre
pauvre pays empoisonné par une philosophie menteuse, l’excès de la déraison,
que plusieurs qui déplorent l’apostasie du grand nombre et veulent rester
chrétiens, croient pouvoir le faire en admettant le principe de libéralisme
destructeur qui forme l’essence de la révolution : au Christ le ciel et les
âmes ; à l’homme la terre, avec le droit de la gouverner comme il l’entend et
de penser à sa guise. A genoux devant la divinité du Seigneur Jésus dans le
sanctuaire de leur conscience, ils scrutent les Écritures et n’y découvrent
point que l’Homme-Dieu soit le roi du monde ; en de savantes études ils ont,
disent-ils, approfondi l’histoire et n’y ont rien vu qui les contredise. Si le
gouvernement de Clovis, de Charlemagne et de saint Louis, ne répond pas en tout
aux données de leur politique, il faut faire, assurent-ils, la part de ces
temps primitifs : ce n’est pas en un jour qu’on arrive à l’âge parfait où nous
établit enfin la loi du progrès. Pitié, ô mère, pour ces insensés ! Ressuscitez
en nous la foi des Francs. Que le Dieu de Clotilde, Seigneur des armées et Roi
des nations, se montre à nous ramenant la victoire, sous le vrai nom que Clovis
lui donnait à Tolbiac : Jésus-Christ !
[4] Sap. I, 7.
[5] Dom Guéranger fait
allusion à la fête locale des premiers martyrs des Gaules, dont Pothin,
disciple de St Jean.
[6] Eph. III, 15.
[7] Rom. VIII, 29 ; Heb.
II, 11-12.
[8] Gen. III, 20 ; Johan.
XIX, 26-27.
[9] VIRG. Egl. IV.
...... Cui non risere
parentes,
Nec deus hunc mensa, dea
nec dignata cubili est.
[10] Psalm. CXXXVIII.
[11] Prov. XXXI.
[12] Hist. de S. Léger.
Introduction.
[13] Rom. IV, 18 ; Heb.
XI, 11.
[14] Isai. XLIX, 18-23.
[15] I Cor. VII, 14.
[16] Heb. XIIl, 9.
SOURCE : http://www.introibo.fr/Sainte-Clotide-Reine-et-Veuve#nh1
Sainte
Clotilde et ses fils, Partage du royaume franc entre les quatre fils de
Clovis. Grandes Chroniques de saint-Denis. Toulouse, bibliothèque municipale,
France. Grandes Chroniques de Saint-Denis, Bibliothèque municipale de
Toulouse.
Also
known as
Chlodechildis
Chrodechildis
Clothilde
Clotichilda
Clotild
Clotilda
Clotildus
Croctild
Crotildes
Hlodihildi
Hlotild
Hroþihildi
Rotilde
Profile
Born a princess,
the daughter of King Chilperic
of Burgundy. Married young to King Clovis of
the Salian Franks while
he was still a pagan;
she brought him to the faith. Queen. Mother of
three sons. Led her husband to Christianity in 496. Widow.
Following Clovis‘s death in 511, her
sons fought for years over the kingdom. To escape the constant murder and
intrigue, she retired to Tours, France where
she spent her remaining 34 years caring for the poor and sick.
Born
545 at Tours, France of
natural causes
buried in
the church of Saint Genevieve, Paris, France
with a battle in
the background, in memory of the conversion of Clovis following
the battle of Soissons
woman in
a crown,
holding a church
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
The
Life of Saint Clotildis, Queen of the Franks, by A Secular Priest
–
Saint Clotilda,
by Godfroi Kurth
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Miniature
Stories of the Saints, by Father Daniel
A Lord, SJ
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
L’Eglise catholique sans l’Aisne
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Saint Clotilde“. CatholicSaints.Info.
6 January 2022. Web. 4 June 2023.
<https://catholicsaints.info/saint-clotilde/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-clotilde/
Statue
de Sainte Clotilde dans l'église Notre-Dame des Andelys
St. Clotilda
(French CLOTILDE; German CHLOTHILDE).
Queen of the Franks,
born probably at Lyons,
c. 474; died at Tours,
3 June, 545. Her feast is
celebrated 3 June. Clotilda was the wife of Clovis
I, and the daughter of Chilperic, King of Burgundians of Lyons,
andCaretena. After the death of King Gundovic (Gundioch),
the Kingdom of Burgundy had
been divided among his four sons, Chilperic reigning at Lyons,
Gondebad at Vienne, and Godegisil at Geneva;
Gondemar's capital is not mentioned. Chilperic and
probably Godegisil were Catholics,
while Gondebad professed Arianism.
Clotilda was given a religious training by her mother Caretena, who,
according to Sidonius Apollinaris and Fortunatus
of Poitiers, was a remarkable woman.
After the death of Chilperic, Caretena seems to have made her home
withGodegisil at Geneva,
where her other daughter, Sedeleuba, or Chrona, founded
the church of Saint-Victor, and took
the religious habit. It was soon after the death of Chilperic
that Clovis asked
and obtained the hand of Clotilda.
From the sixth century
on, the marriage of Clovic and Clotilda was made the theme of
epic narratives, in which the original facts were materially altered and the
various versions found their way into the works of different Frankish chroniclers,
e.g. Gregory
of Tours, Fredegarius,
and the "Liber Historiae". These narratives have
thecharacter common to all nuptial poems of the rude epic poetry
found among many of the Germanic peoples. Here it will suffice to summarize
the legends and add a brief statement of
the historical facts. Further information will be found in special
works on the subject. The popular poems substituted for King Godegisil,
uncle and protector of Clotilda, his brother Gondebad, who was represented as
the persecutor of the young princess. Gondebad is supposed to
have slain Chilperic, thrown his wife into a well, with
a stone tied around her neck, and exiled her two daughters. Clovis,
on hearing of the beauty of Clotilda, sent his friend Aurelian, disguised as a
beggar, to visit her secretly, and give her a gold ring from his
master; he then asked Gondebad for the hand of the young princess.
Gondebad, fearing the powerful King of the Franks,
dared not refuse, and Clotilda accompanied Aurelian and his escort on their
return journey. They hastened to reach Frankish territory,
as Clotilda feared that Aredius,
the faithful counsellor of Gondebad, on his return
from Constantinople whither he had been sent on a mission, would
influence his master to retract his promise. Her fears were justified.
Shortly after the departure of the princess, Aredius returned
and caused Gondebad to repent to
the marriage.Troops were despatched to bring Clotilda back, but it
was too late, as she was safe on Frankish soil.
The details of this recital are purely legendary. It is historically
established that Chilperic's death was lamented by Gondebad, and
that Cartena lived until 506: she died "full of days", says her
epitaph, having had the joy of
seeing her children brought up in catholic religion. Aurelian
and Aredius are historical personages, though little is
known of them in the legend is highly improbable.
Clotilda, as wife
of Clovis,
soon acquired a great ascendancy over him, of which she availed herself to
exhort him to embrace the Catholic Faith.
For a long time her efforts were fruitless, though the king permitted the baptism of Ingomir,
their first son. The child died in his infancy which seemed to give Clovis an
argument against the God of
Clotilda, but notwithstanding this, the young queen again obtained
the consent of her husband to the baptism of
their second son, Clodomir. Thus the future of Catholicism was
already assured in the Frankish Kingdom. Clovis himself
was soon afterwards converted under highly dramatic circumstances,
and was baptized at Reims by St.
Remigius, in 496 (see CLOVIS).
Thus Clotildas accomplished the mission assigned her by Providence; she
was made the instrument in the conversion of a great people, who were
to be for centuries the leaders of Catholic civilization.
Clotilda bore Clovis five
children: four sons, Ingomir, who died in infancy,
and Kings Clodomir, Childebert, and Clotaire, and one daughter, named
Clotilda after her mother. Little more is known of Queen Clotilda
during the lifetime of husband, but it may be conjectured that
sheinterceded with him, at the time of his intervention in the quarrel
between the Burgundian kings,
to win him to the cause of Godegisil as against Gondebad.
The moderation displayed by Clovis in
this struggle, in which, though victor, he did not seek to turn the victory to
his own advantage, as well as the alliance which he afterwards concluded with
Gondebad, were doubtless due to the influence of Clotilda, who must have viewed
the fratricidal struggle with horror.
Clovis died at Paris in
511, and Clotilda had him interred on
what was then Mons Lucotetius, in the church of
the Apostles (later Sainte-Geneviève), which they had built
together to serve as a mausoleum, and which Clotilda was left to complete.
The widowhood of
this noble woman was
saddened by cruel trials. Her sonClodomir, son-in-law of Gondebad, made war against
his cousin Sigismund, who had succeeded Gondebad on
the throne of Burgundy,
captured him, and put him to death with his wife and children at Coulmiers,
nearOrléans. According to the popular epic of the Franks,
he was incited to this war by
Clotilda, who thought to avenge upon Sigismund the murder of
her parents;
but, as has already been seen Clotilda had nothing to avenge, and, on the
contrary, it was probably she who arranged the alliance between Clovis and
Gondebad. Here the legend is at variance with the truth,
cruelly defaming the memory of Clotilda, who had the sorrow of
seeing Clodomir perish in his unholy war on
the Burgundians;
he was vanquished and slain in the battle ofVeseruntia (Vezeronce),
in 524, by Godomar, brother of Sigismund. Clotilda took under her care his
three sons of tender age, Theodoald, Gunther, and Clodoald.
Childebert and Clotaire, however, who had divided between them the inheritance
of their elder brother, did not wish the children to live, to whom later on
they would have to render an account. By means of a ruse they withdrew the
children from the watchful care of their mother and slew the two eldest, the
third escaped and entered a cloister,
to which he gave his name (Saint-Cloud, near Paris).
The grief of Clotilda was
so great that Paris became
insupportable to her, and she withdrew to Tours where close to
the tomb of St.
Martin, to whom she had great devotion, she spent the remainder of her
life in prayer and good works.
But there were trials still in store for her. Her daughter Clotilda, wife
of Amalaric, theVisigothic king,
being cruelly maltreated by her husband, appealed for help to her
brother Childebert. He went to her rescue and defeated Amalaric in a
battle, in which the latter was killed, Clotilda, however, died on the
journey home, exhausted by the hardships she had endured. Finally, as though to
crown the long martyrdom of
Clotilda, her two sole surviving sons, Childebert and Clotaire, began to
quarrel, and engaged in serious warfare.
Clotaire, closely pursued by Childebert, who had been joined by Theodebert, son
of Thierry I, took refuge in the forest of Brotonne, in Normandy,
where he feared that he and his army would be exterminated by the
superior forces of his adversaries. Then, says Gregory
of Tours, Clotilda threw herself on her knees before the tomb of St.
Martin, and besought him with tears during the whole night not to permit
another fratricide to afflict the family of Clovis.
Suddenly a frightful tempest arose and dispersed the two armies which were
about to engage in a hand-to-hand struggle; thus, says the chronicler, did
the saint answer
the prayers of
the afflicted mother. This was the last
of Clotilda's trials. Rich in virtues and good works,
after a widowhood of
thirty-four years, during which she lived more as a religious than as
a queen, she died and was buried in Paris,
in the church of the Apostles, beside her husband and children.
The life of Saint
Clotilda, the principal episodes of which,
both legendary and historic, are found scattered throughout the
chronicle of St.
Gregory of Tours was written in the tenth century, by an anonymous
author, who gathered his facts principally from this source. At an early period
she was venerated by
the Church as
asaint,
and while popular contemporary poetry disfigures her noble personality by
making her a type of a savage fury, Clotilda has now entered into the
possession of a pure and untarnished fame, which no legendwill be able to
obscure.
Kurth, Godefroid. "St. Clotilda." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 4. New York: Robert Appleton
Company, 1908. 3 Jun.
2015<http://www.newadvent.org/cathen/04066a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/04066a.htm
François Séraphin Delpech (1778–1825), Sainte Clotilde (475-545), lithograph, Royal Collection
Clotilda of France, Queen Widow (RM)
(also known as Clotilde, Clothilde)
Born at Lyons, France, c. 474; died at Tours in 545. Clothilde was matriarch to
a family of saints and horrid sinners. Her granddaughter Bertha married Saint
Ethelbert of Kent and prepared his heart for conversion. Their daughter Saint
Ethelburga brought her husband King Saint Edwin to the Faith. Clothilde's other
granddaughter Clotsinde married Albion, king of Arian Lombards, and converted
him. Her grandson Clodoaldus, saved from his scheming uncle by his grandmother,
became a priest and monk.
Clothilde, the daughter of King Chilperic of Burgundy, was born about the time
of the fall of Rome. Western Europe was overcome by barbarians. Cathedrals and
monasteries were the only civilizing influence. The Franks invaded and had to
choose between pagan beliefs and Christianity. About 492, Clothilde married
Clovis, king of the Salian Franks who was attracted by her beauty and wisdom.
According to Saint Gregory of Tours, she became the means of leading her
husband to embrace Christianity. She had their first son baptized, but he died
soon after. Her husband connected the child's baptism and death. The next
child, Clodomir, became ill after baptism, but survived, as did two other sons
and a daughter. Clovis was finally convinced of the truth of Christianity when
he won a battle against the Alemanni that was seemingly lost after praying to
"Clotilde's God" and promising that he would be baptized if the
victory was his. After Clovis was baptized on Christmas Day in 496 by Bishop
Saint Remigius of Rheims, the Roman Church turned its eyes west and north.
Later, Clovis and Clothilde together built the Church of the Apostles, later
called Saint Geneviève, in Paris, where Clothilde was later buried. (Amazingly,
her relics survived the French Revolution and can now be found at the church of
Saint-Leu, Paris.)
Clothilde, after Clovis's death (511) retained enormous wealth, but could not
control her children, who had become boy-kings. Visigoth Amalaric (an Arian)
demanded her only daughter Clothilde II in marriage, in exchange for which, he
might permit peace. Wars broke out among royal kinsfolk. Clodomir was killed
and Clothilde took his three sons in her care. Anguished at the murder of two
of Clodimir's sons by their uncle Clotaire, she placed the youngest (Saint
Cloud or Clodoaldus, aged five) in the monastery at Versailles and retired to
Saint Martin's at Tours. There she spent the rest of her life helping the sick
and the poor, building churches and monasteries, and praying for her country.
Churches at Laon, Andelys, and Rouen claim to have been built by her.
Amalaric treated her daughter cruelly, her brother Childebert killed her
husband. But Clothilde II dies on the way home. Clothilde I prayed and did
penance for her two assassin sons. Queen Clothilde died on June 3, 545, in the
presence of these two sons. At her passing, a dazzling light and heavenly
incense filled the room (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Farmer
Martindale).
In art, Saint Clotilda is dressed in royal robes with an angel near her bearing
a shield with fleur-de-lys (Roeder). She is often shown at the baptism of
Clovis or as a suppliant at the shrine of Saint Martin. If you go through the
images at Clothilde at Prayer, you will find most of her story in pictures. In
Normandy, she was the patroness of the lame and invoked against death and
iniquitous husbands (Farmer).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0603.shtml
Charles-André van Loo (1705–1765), Sainte
Clotilde en prière au pied du tombeau de Saint Marc, 1753, 278.5 x 173,5, Brest’s Museum of Fine Arts
ST. CLOTILDIS OR CLOTILDA,
QUEEN OF FRANCE,
Feast: June 3
Was daughter of Chilperic, younger brother to Gondebald, the tyrannical king of
Burgundy, who put him, his wife, and the rest of his brothers, except one, to
death, in order to usurp their dominions. In this massacre he spared
Chilperic's two fair daughters, then in their infancy. One of them became
afterwards a nun; the other, named Clotildis, was brought up in her uncle's
court, and by a singular providence, was instructed in the Catholic religion,
though she was educated in the midst of Arians. It was her happiness in the
true faith, to be inspired from the cradle with a contempt and disgust of a
treacherous world, which sentiments she cherished and improved by the most
fervent exercises of religion. Though she saw herself surrounded with all the
charms of the world, and was from her infancy its idol, yet her heart was proof
against its seductions. She was adorned with the assemblage of all virtues; and
the reputation of her wit, beauty, meekness, modesty, and piety, made her the
adoration of all the neighboring kingdoms, when Clovis I., surnamed the great,
the victorious king of the Franks, demanded and obtained her of her uncle in
marriage granting her all the conditions she could desire for the free and
secure exercise of her religion.1 The marriage was solemnized at Soissons, in
493. Clotildis made herself a little oratory in the royal palace, in which she
spent much time in fervent prayer and secret mortifications. Her devotion was
tempered with discretion, so that she attended all her business at court, was
watchful over her maids, and did every thing with a dignity, order, and piety,
which edified and charmed the king and his whole court. Her charity to the poor
seemed a sea which could never be drained. She honored her royal husband,
studied to sweeten his warlike temper by Christian meekness, conformed herself
to his humor in things that were indifferent; and, the better to gain his
affections, made those things the subject of her discourse and praises in which
she saw him to take the greatest delight. When she saw herself mistress of his
heart, she did not defer the great work of endeavoring to win him to God, and
often spoke to him on the vanity of his idols, and on the excellency of the
true religion. The king always heard her with pleasure; but the moment of his
conversion was not yet come. It was first to cost her many tears, severe
trials, and earnest perseverance. After the baptism of their second son,
Clodomir, and the infant's recovery from a dangerous indisposition, she pressed
the king more boldly to renounce his idols. One day especially, when he had
given her great assurances of his affection, and augmented her dowry by a gift
of several manors, she said she begged only one favor of his majesty, which was
the liberty to discourse with him on the sanctity of her religion, and to put
him in mind of his promise of forsaking the worship of idols. But the fear of
giving offence to his people made him delay the execution. His miraculous
victory over the Alemanni, and his entire conversion in 496, were at length the
fruit of our saint's prayers.
Clotildis, having gained to God this great monarch, never ceased to excite him
to glorious actions for the divine honor: among other religious foundations he
built in Paris, at her request, about the year 511, the great church of SS.
Peter and Paul, now called St. Genevieve's. This great prince had a singular
devotion to St. Martin, and went sometimes to Tours, to prostrate himself in
prayer at his tomb. He sent his royal diadem, which is called, to this day, The
Realm, a present to pope Hormisdas, as a token that he dedicated his kingdom to
God. His barbarous education and martial temper made it, in certain sallies of
his passions, difficult for Clotildis to bridle his inclination to ambition and
cruelty, so that he scarce left any princes of his own relations living, except
his sons. He died on the 27th of November, in the year 511, of his age the
forty-fifth, having reigned thirty years. He was buried in the church of the apostles,
SS. Peter and Paul, now called St. Genevieve's, where his tomb still remains.
An ancient long epitaph, which was inscribed on it, is preserved by Aimoinus,
and copied by Rivet. His eldest son Theodoric, whom he had by a concubine
before his marriage, reigned at Rheims over Austrasia, or the eastern parts of
France, which comprised the present Champagne, Lorraine, Auvergne, and several
provinces of Germany. Metz was afterwards the capital of this country. As to
the three sons of Clotildis, Clodomir reigned at Orleans, Childebert at Paris,
and Clotaire I., at Soissons. This division produced wars and mutual
jealousies, till, in 560, the whole monarchy was reunited under Clotaire, the
youngest of these brothers. St. Clotildis lived to see Clodomir defeat and put
to death Sigismund, king of Burgundy; but soon after, in 524, himself
vanquished and slain by Gondemar, successor to Sigismund; Gondemar overcome and
killed by Childebert and Clotaire, and the kingdom of Burgundy united to
France. The most sensible affliction of this pious queen was the murder of the
two eldest sons of Clodomir, committed in 526, by their uncles Childebert and
Clotaire, who seized on the kingdom of Orleans. This tragical disaster
contributed more perfectly to wean her heart from the world. She spent the
remaining part of her life at Tours, near the tomb of St. Martin, in exercises
of prayer, almsdeeds, watching, fasting, and penance, seeming totally to forget
that she had been queen, or that her sons sat on the throne. Eternity filled
her heart, and employed all her thoughts. She foretold her death thirty days
before it happened; having been admonished of it by God at the tomb of St.
Martin, the usual place of her tears. In her last illness, she sent for her
sons Childebert, king of Paris, and Clotaire, king of Soissons, and exhorted
them, in the most pathetic manner, to honor God and keep his commandments; to
protect the poor, reign as fathers to their people, live in union together, and
love and study always to maintain tranquillity and peace. She scarce ever
ceased repeating the psalms with the most tender devotion, and ordered all she
had left to be distributed among she poor; though this was very little; for she
had always been careful to send her riches before her by their hands. On the
thirtieth day of her illness she received the sacraments, made a public
confession of her faith, and departed to the Lord on the 3d of June, in 545.
She was buried, by her own order, in the church of St. Genevieve, at the feet
of that holy shepherdess, and is commemorated in the Roman Martyrology on the
3d of June. See St. Gregory of Tours, Hist. Franc., and Fortunatus; and among
the moderns, Abbe Du Bos and Gilb. le Gendre, Antiquites de la Nation et
Monarchie Francoise, &c.
Endnotes
1 See on this at length, Du Bos, Hist. de l'Etablissement de la Monarchie
Francoise, t. 1, l.1.
(Taken from Vol. 6 of "The Lives or the Fathers, Martyrs and Other
Principal Saints" by the Rev. Alban Butler, the 1864 edition published by
D. & J. Sadlier, & Company)
Provided Courtesy of: Eternal Word Television Network, 5817 Old Leeds Road,
Irondale, AL 35210
www.ewtn.com
SOURCE : http://www.ewtn.com/library/MARY/CLOTILDA.htm
Sainte
Clotilde in Butler,
Alban, 1711-1773, The
lives of the fathers, martyrs, and other principal saints; 1846 (1840s), New
York, D. & J. Sadlier
June
3
St. Clotildis or Clotilda, Queen of France
SHE was daughter of Chilperic, younger brother to Gondebald, the tyrannical
king of Burgundy, who put him, his wife, and the rest of his brothers, except
one, to death in order to usurp their dominions. In this massacre he spared
Chilperic’s two fair daughters, then in their infancy. One of them became
afterwards a nun; the other named Clotildis was brought up in her uncle’s
court, and by a singular providence, was instructed in the Catholic religion,
though she was educated in the midst of Arians. It was her happiness in the
true faith, to be inspired from the cradle with a contempt and disgust of a
treacherous world, which sentiments she cherished and improved by the most
fervent exercises of religion. Though she saw herself surrounded with all the
charms of the world, and was from her infancy its idol, yet her heart was proof
against its seductions. She was adorned with the assemblage of all virtues, and
the reputation of her wit, beauty, meekness, modesty, and piety, made her the
adoration of all the neighbouring kingdoms, when Clovis I., surnamed the great,
the victorious king of the Franks, 1 demanded
and obtained her of her uncle in marriage, granting her all the conditions she
could desire for the free and secure exercise of her religion. 2 The
marriage was solemnized at Soissons, in 493. Clotildis made herself a little
oratory in the royal palace, in which she spent much time in fervent prayer,
and secret mortifications. Her devotion was tempered with discretion, so that
she attended all her business at court, was watchful over her maids, and did
every thing with a dignity, order, and piety, which edified and charmed the
king and his whole court. Her charity to the poor seemed a sea which could
never be drained. She honoured her royal husband, studied to sweeten his
warlike temper by Christian meekness, conformed herself to his humour in things
that were indifferent; and, the better to gain his affections, made those
things the subject of her discourse and praises, in which she saw him to take
the greatest delight. When she saw herself mistress of his heart, she did not
defer the great work of endeavouring to win him to God, and often spoke to him
on the vanity of his idols, and on the excellency of the true religion. The
king always heard her with pleasure; but the moment of his conversion was not
yet come. It was first to cost her many tears, severe trials, and earnest
perseverance. After the baptism of their second son, Clodomir, and the infant’s
recovery from a dangerous indisposition, she pressed the king more boldly to
renounce his idols. One day especially, when he had given her great assurances
of his affection, and augmented her dowry by a gift of several manors, she said
she begged only one favour of his majesty, which was the liberty to discourse
with him on the sanctity of her religion, and to put him in mind of his promise
of forsaking the worship of idols. But the fear of giving offence to his people
made him delay the execution. His miraculous victory over the Alemanni, 3 and
his entire conversion in 496, were at length the fruit of our saint’s prayers.
Clotildis having gained to God this great monarch, never ceased to excite him
to glorious actions for the divine honour: among other religious foundations he
built in Paris, at her request, about the year 511, the great church of SS.
Peter and Paul, now called St. Genevieve’s. 4 This
great prince had a singular devotion to St. Martin, and went sometimes to
Tours, to prostrate himself in prayer at his tomb. He sent his royal diadem,
which is called to this day, The Realm, a present to Pope Hormisdas, as a token
that he dedicated his kingdom to God. His barbarous education and martial
temper made it, in certain sallies of his passions, difficult for Clotildis to
bridle his inclination to ambition and cruelty, so that he scarcely left any
princes of his own relations living, except his sons. 5 He
died on the 27th of November, in the year 511, of his age the forty-fifth,
having reigned thirty years. He was buried in the church of the apostles, SS.
Peter and Paul, now called St. Genevieve’s, where his tomb still remains. An
ancient long epitaph which was inscribed on it, is preserved by Aimoinus, and
copied by Rivet. His eldest son Theodoric, whom he had by a concubine before
his marriage, reigned at Rheims over Austrasia, or the eastern parts of France,
which comprised the present Champagne, Lorraine, Auvergne, and several
provinces of Germany. Metz was afterwards the capital of this country. As to
the three sons of Clotildis, Clodomir reigned at Orleans, Childebert at Paris,
and Clotaire I. at Soissons. This division produced wars and mutual jealousies,
till, in 560, the whole monarchy was reunited under Clotaire, the youngest of
these brothers. St. Clotildis lived to see Clodomir defeat and put to death
Sigismund, king of Burgundy; but soon after, in 524, himself vanquished and
slain by Gondemar, successor to Sigismund; Gondemar was overcome and killed by
Childebert and Clotaire, and the kingdom of Burgundy united to France. The most
sensible affliction of this pious queen was the murder of the two eldest sons
of Clodomir, committed in 526, by their uncles Childebert and Clotaire, who
seized on the kingdom of Orleans. This tragical disaster contributed more
perfectly to wean her heart from the world. She spent the remaining part of her
life at Tours, near the tomb of St. Martin, in exercises of prayer, almsdeeds,
watching, fasting, and penance, seeming totally to forget that she had been
queen, or that her sons sat on the throne. Eternity filled her heart, and
employed all her thoughts. She foretold her death thirty days before it
happened, having been admonished of it by God at the tomb of St. Martin, the
usual place of her tears. In her last illness, she sent for her sons
Childebert, king of Paris, and Clotaire, king of Soissons, and exhorted them,
in the most pathetic manner, to honour God and keep his commandments; to
protect the poor, reign as fathers to their people, live in union together, and
love and study always to maintain tranquillity and peace. She scarcely ever
ceased repeating the psalms with the most tender devotion, and ordered all she had
left to be distributed amongst the poor; though this was very little; for she
had always been careful to send her riches before her by their hands. On the
thirtieth day of her illness she received the sacraments, made a public
confession of her faith, and departed to the Lord on the 3d of June, in 545.
She was buried, by her own order, in the church of St. Genevieve, at the feet
of that holy shepherdess, and is commemorated in the Roman Martyrology on the
3d of June. See St. Gregory of Tours, Hist. Franc. and Fortunatus; and among
the moderns, Abbé Dubos and Gilb. le Gendre, Antiquités de la Nation et
Monarchie Françoise, &c.
Note 1. Clovis began his reign in 481, being scarcely fifteen years of
age. After the defeat of Syagrius, he fixed his residence at Soissons, in 486.
He afterwards made Paris the capital of his monarchy, in 508. That city first
began, to be considerable from the time that Julian the Apostate resided there
when he commanded in Gaul, and except under the last Merovingian, and most of the
Carlovingian kings, has been the capital of France ever since the time of
Clovis. [back]
Note 2. See on this at length Du Bos, Hist. de l’Etablissement de la Monarchie
Françoise, t. 1, l. 1. [back]
Note 3. The name of Alemanni, from Allerley-mann, signifies all sorts of
men, and was given to a people among the Suevi, who inhabited the country
between the Danube, the Upper Rhine, and the Mein, about the Duchy of
Wirtemberg. See Martiniere and Grace’s additions to Puffendorf’s Modern
History, t. 8. D’Anville, Etats formés après la Chûte de l’Empire Romain, p.
12, shows that the Alemanni were the first league of different nations formed
in Germany, consisting of troops assembled out of the tribes of the Suevi, as
Procopius assures us, (Procop. l. 1, Gothicor,) and is otherwise proved by
Paulus Diaconus. (l. 3, c. 18, l. 2, c. 15.) Part of their lands called by
Tacitus Decumates, paid a tax of a tenth penny; it is now called Suevia or
Souabe. (See Schoeplin, Alsatia Illust. t. 1, pp. 174, 201, and Brotier in
Tacit, t. 4, p. 42.) The Alemanni then inhabited both banks of the Mein and
other parts towards the Rhine. The French gave the name of this nearest people
of Germany to the whole country. [back]
Note 4. When the Normans plundered the suburbs of Paris, in 856, this
church was twice pillaged by them; from which time the secular canons who
served it became very remiss. Pope Eugenius III. in the reign of Louis VII.
coming to Paris, in 1148, converted this church into an abbey of regular
canons, placing there eleven canons, under an abbot, chosen out of the abbey of
St. Victor. The eminently pious Cardinal de la Rochefoucault, was nominated
abbot by the king in 1619, and by him an excellent reformation was established
in this abbey, in 1624, under an abbot, who is chosen for three years, and
general of a numerous congregation; for many other houses adopted this reform,
so that the congregation of the regular canons of St. Genevieve is now very
numerous in France, and comprises in that kingdom sixty-seven abbeys,
twenty-eight conventual priories, two provostships, and three hospitals; and in
the Low-Countries three abbeys, and three priories, besides a considerable
number of curacies. When the shrine of St. Genevieve is carried in procession
on extraordinary public occasions, the abbot walks on the right hand of the
archbishop and the canons of the cathedral. He also gives his benediction in
the streets, as the archbishop does. See Helyot. [back]
Note 5. Clovis slew his cousin Sigebert, who reigned at Cologn, Canaric,
king of the Morini, Ranac, who reigned at Cambray, and Renomer, king of Mans,
and possessed himself of all their territories. His name was the same with
Louis; for the French anciently added a C to such names of their kings, as in
Clotaire for Lotaire. The two kings of this name of the first race, are not
brought into the number of the Louis, or Lewises, the Debonnaire being called
Lewis I. Most historians follow the same rule as to our Edwards that reigned
before the Norman conquest. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VI: June. The Lives of
the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/6/032.html
Sainte
Clotilde. Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1895),
Église Notre-Dame de Sablé-sur-Sarthe.
Santa Clotilde Regina
dei Franchi
Lione (Francia), ca. 474
- Tours (Francia), 3 giugno 545
Nasce intorno al 474 da
Chilperico re dei Burgundi. Orfana, andrà sposa a Clodoveo re dei Franchi,
popolo di origine germanica che si sta espandendo in Gallia. Accetta il figlio
di Clodoveo, Teodorico, avuto da una concubina, ma si preoccupa per la loro
diversa fede: lei è cristiana, il re è pagano. Nato il primo figlio, Ingomero,
Clotilde ottiene che sia battezzato, ma il piccolo muore subito. La serenità
torna con la nascita del secondo, battezzato col nome di Clodomiro. Seguono
Childeberto, Clotario e una bambina, Clotilde. La regina riesce poi a
convincere Clodoveo a farsi cristiano: lo battezzerà Remigio di Laon, vescovo
di Reims. La sua però suona come una mossa politica: a Clodoveo serve l'aiuto
della Chiesa. Ma le lotte tra i figli di Clotilde e del re scoppiano alla morte
di Clodoveo. Per sanare la guerra fratricida la regina si affida con la
preghiera a san Martino di Tours. E morirà nel 545 proprio nella città del
vescovo santo. (Avvenire)
Etimologia: Clotilde
= illustre in battaglia, dall'antico franco
Martirologio
Romano: A Tours nella Gallia lugdunense, ora in Francia, santa Clotilde,
regina, le cui preghiere indussero suo marito Clodoveo, re dei Franchi, ad
accogliere la fede di Cristo; dopo la morte del coniuge, si ritirò presso la
basilica di san Martino, per non essere più ritenuta una regina, ma una vera
serva del Signore.
Clotilde nacque a Lione
intorno al 475, quasi in coincidenza con la scomparsa dell’impero romano in
Occidente (476). Anche la Gallia romana si era andata disgregando mediante la
costituzione di vari regni indipendenti da parte di popoli cosiddetti barbari,
non di rado rivali tra loro. Con la nascita ella era già principessa, in quanto
figlia del re Childerico I, capo dei burgundi, un gruppo germanico orientale
arrivato prima sulla sinistra del Reno e poi sul medio Rodano. Nella sua vita
ci sarà tuttavia l’avversa sorte di una dolorosa serie di tragedie e di
assassini regali, tra i quali trovò salvezza con una grande fede in Cristo
Gesù.
Nel 481 le venne
ucciso il padre e allora lei, con la madre e la sorella maggiore Croma, si
ritirò a Ginevra. Insieme si diedero ad una vita di preghiera e poi di
assistenza ai bisognosi. Secondo alcuni racconti la giovane andò soggetta anche
a persecuzioni ed alla perdita della madre per assassinio, finché, tramite gli
ambasciatori, venne chiesta in sposa da Clodoveo, il giovane re dei Franchi,
altro popolo germanico che si era stanziato in territori a nord della Senna.
Clodoveo, che
diventerà il capostipite dei Merovingi, era un uomo pagano, piuttosto rude ed
irreligioso. Diede tuttavia il permesso alla moglie di battezzare ognuno dei
cinque figli, alcuni dei quali si sarebbero però macchiati di delitti o di
disastrosi contrasti per ragioni di potere, specialmente dopo la morte del
padre. Con l’aiuto e la protezione del vescovo di Reims, il futuro San Remigio,
Clotilde andava anche iniziando una lenta ma profonda opera di seduzione morale
nei riguardi del marito.
Un vero prodigio
avvenne nel 496, quando Clodoveo si trovò costretto ad attaccare battaglia contro
i suoi nemici Alamanni nei pressi di Colonia. Temendo il peggio, egli invocò il
Dio della moglie e ne uscì vittorioso. Allora promise la conversione alla fede
cattolica e la notte di Natale di quell’anno si fece battezzare a Reims dal
vescovo stesso. Quasi tutti i sudditi lo imitarono. Fu tale atto un successo
della regina Clotilde, cosi importante da fare della Francia la “primogenita
della Chiesa”. Dopo quella conversione Clodoveo si fece amico di molti vescovi,
estendendo il proprio potere su buona parte della Francia, che poco dopo avrà
per capitale Parigi.
A Clotilde si deve
pure la sostituzione dei tre rospi con tre gigli nello scudo della monarchia
francese, dopo che ella ne ricevette uno coi gigli in dono da parte di un
misterioso eremita della foresta di Saint-Germain-en-Laye.
Rimasta vedova
dopo vent’anni di matrimonio, la regina di Francia andò incontro a molte altre
struggenti prove dinastiche, finché si ritirò a Tours, presso la tomba di San
Martino (315 ca.-397), di cui era particolarmente devota. In quella regione
fondò chiese e monasteri, dandosi a penitenza e ad opere di carità.
A Tours Clotilde
morì il 3 giugno 545. In tempi successivi da quella città sarà portata come una
santa virtuosa e coraggiosa al sepolcro di Parigi, accanto al corpi di Clodoveo
e di Santa Genoveffa (422 ca.-502 ca.), patrona della capitale. I suoi resti
mortali furono poi cremati nel 1793 per evitarne la profanazione
rivoluzionaria. Ora riposano in una basilica a lei dedicata e costruita tra il
1846 e il 1856, dove il 3 giugno di ogni anno la santa viene solennemente
commemorata.
Autore: Mario
Benatti
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/55650
La basilique
Sainte-Clotilde, parvis Maurice-Druon, 7e arrondissement de Paris, l'une
des cinq basiliques mineures de Paris , élevée à ce rang par le pape Léon XIII en 1897
Saint Clotilda, by Godefroi Kurth : https://catholicsaints.info/saint-clotilda-by-godefroi-kurth/
Voir aussi : http://confrerie-ste-clotilde.perso.sfr.fr/page-vie.php