Andrea di
Nerio La Nativité de saint Jean Baptiste, circa 1300, 29 x 39, département des
peintures du musée du Louvre, musée du Petit Palais, collection Campana
Saint Jean Baptiste
Nativité de saint Jean
Baptiste (Ier siècle)
L'ange Gabriel dit à Marie au jour de l'Annonciation:
"Voici qu'Élisabeth, ta parente, en est à son sixième mois." Trois
mois plus tard, l'Église fête donc la naissance de Jean-Baptiste, le précurseur
du Messie. Parce qu'un doute l'avait saisi, lors de l'annonce de l'ange, sur la
fécondité tardive de sa femme, Zacharie,
l'époux d'Élisabeth, avait perdu l'usage de la parole. La naissance de Jean lui
délie sa langue afin qu'elle proclame "son nom est Jean." Nom qui
signifie, Dieu fait grâce. A Jean, Jésus rendra ce témoignage: "Parmi les
enfants des femmes, il n'en est pas un de plus grand que Jean-Baptiste."
Dès avant sa naissance, Jean avait reconnu le Christ et tressailli d'allégresse
en sa présence. Plus tard, il le baptisera et guidera vers lui ses meilleurs
disciples, s'effaçant pour lui laisser la place "Voilà ma joie, elle est
maintenant parfaite. Il faut qu'il grandisse et que je diminue."
À part la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont la liturgie
célèbre la naissance, et elle le fait parce que celle-ci est étroitement liée
au mystère de l'incarnation du Fils de Dieu. Dès le sein maternel, en effet,
Jean est le précurseur de Jésus : sa conception prodigieuse est annoncée par
l'ange à Marie, comme le signe que 'rien n'est impossible à Dieu' (Lc 1, 37)... (Angelus - Benoît XVI - le 24 juin 2012)
La saint Jean-Baptiste est la fête nationale de la province canadienne du
Québec.
Un internaute du Canada ajoute "c'est aussi la fête de tous les Canadiens
français".
La solennité de saint Jean Baptiste, précurseur du Seigneur. Rempli de l'Esprit
Saint dès le sein de sa mère, il exulta de joie à la venue du salut des hommes,
et sa propre naissance annonça celle du Christ Seigneur. La grâce brilla tellement
en lui que le Seigneur lui-même déclara que, parmi les enfants des hommes, il
n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste.
Martyrologe romain
Jean naît d'une vieille
femme stérile. Il est au terme des Prophètes. Le Christ naît d'une jeune vierge.
Il est l'avenir Dieu. La naissance de Jean affronte l'incrédulité et son père
devient muet. Marie croit à la naissance du Christ et elle l'engendre par la
foi.
Saint Augustin - Sermon
sur la naissance de Jean Baptiste
SOURCE : https://www.youtube.com/watch?v=RSKRKzc9NRw&ab_channel=KTOTV
Giusto de' Menabuoi (1330–1390).
Battistero Padova
5 Aux jours d'Hérode, roi
de Judée, il y avait un prêtre nommé Zacharie, de la classe d'Abia; et sa
femme, qui était des filles d'Aaron, se nommait Elisabeth.
6 Tous deux étaient justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et
ordonnances du Seigneur d'une manière irréprochable.
7 Et ils n'avaient point d'enfants, parce qu'Elisabeth était stérile, et ils
étaient l'un et l'autre avancés en âge.
8 Or, comme il était de service devant Dieu au tour de sa classe,
9 il lui échut par le sort, selon la coutume du service divin, d'avoir à entrer
dans le sanctuaire du Seigneur pour offrir l'encens.
10 Et toute la multitude du peuple était au dehors en prière, à l'heure de
l'encens.
11 Un ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l'autel de l'encens.
12 Zacharie, en le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit.
13 Mais l'ange lui dit : " Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été
exaucée : ta femme Elisabeth t'enfantera un fils que tu appelleras Jean.
14 Et ce sera pour toi joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa
naissance;
15 car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni rien qui enivre,
et il sera rempli de l'Esprit-Saint dès le sein de sa mère;
16 il ramènera beaucoup des enfants d'Israël au Seigneur leur Dieu;
17 et lui-même marchera devant lui, avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour
ramener les cœurs des pères vers les enfants et les indociles à la sagesse des
justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. "
18 Zacharie dit à l'ange : " A quoi le reconnaîtrai-je? Car je suis vieux,
et ma femme est avancée en âge. "
19 L'ange lui répondit : " Je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu; j'ai
été envoyé pour te parler et t'annoncer cette heureuse nouvelle.
20 Et voici : tu seras muet et ne pourras parler jusqu'au jour où ces choses
arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur
temps. "
21 Cependant le peuple attendait Zacharie et on s'étonnait qu'il s'attardât
dans le sanctuaire.
22 Or, étant sorti, il ne pouvait leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu
une vision dans le sanctuaire; et lui leur faisait des signes, et il resta
muet.
23 Quand les jours de son service furent accomplis, il s'en alla en sa maison.
24 Après ces jours, Elisabeth, sa femme, conçut, et elle se tint cachée pendant
cinq mois, disant :
25 " Ainsi a fait pour moi le Seigneur, au jour où il lui a plu d'ôter mon
opprobre parmi les hommes. "
(...)
39 En ces jours-là Marie partit et s'en alla en hâte vers la montagne, en une
ville de Juda.
40 Et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Elisabeth.
41 Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit
dans son sein, et elle fut remplie du Saint-Esprit.
42 Et elle s'écria à haute voix, disant: " Vous êtes bénie entre les
femmes, et le fruit de vos entrailles est béni.
43 Et d'où m'est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi?
44 Car votre voix, lorsque vous m'avez saluée, n'a pas plus tôt frappé mes
oreilles, que l'enfant a tressailli de joie dans mon sein.
45 Heureuse celle qui a cru ! Car elles seront accomplies les choses qui lui
ont été dites de la part du Seigneur ! "
(...)
56 Et Marie demeura avec elle environ trois mois, et elle s'en retourna chez
elle.
57 Cependant le temps s'accomplit où Elisabeth devait enfanter, et elle mit au
monde un fils.
58 Ses voisins et ses parents, ayant appris que le Seigneur avait manifesté sa
miséricorde envers elle, se réjouissaient avec elle.
59 Or, le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils le
nommaient Zacharie d'après le nom de son père.
60 Alors sa mère, prenant la parole : " Non, dit-elle, mais il s'appellera
Jean. "
61 Ils lui dirent : " Il n'y a personne de votre parenté qui soit appelé
de ce nom. "
62 Et ils demandaient par signes à son père comment il voulait qu'on le nommât.
63 S'étant fait donner une tablette, il écrivit : " Jean est son nom;
" et tous furent dans l'étonnement.
64 A l'instant sa bouche s'ouvrit et sa langue (se délia); et il parlait,
bénissant Dieu.
65 La crainte s'empara de tous les habitants d'alentour, et partout dans la
montagne de Judée on racontait toutes ces choses.
66 Tous ceux qui en
entendirent parler les recueillirent dans leur cœur, et ils disaient : "
Que sera donc cet enfant? " Et en effet la main du Seigneur était avec
lui.
67 Et Zacharie, son père,
fut rempli de l'Esprit-Saint, et il prophétisa, en disant :
68 " Béni soit le
Seigneur, le Dieu d'Israël, parce qu'il a visité et racheté son peuple.
69 et qu'il a suscité
pour nous une corne de salut, dans la maison de David, son serviteur,
70 — ainsi qu'il l'a
promis par la bouche de ses saints prophètes, dès les temps anciens, —
71 pour nous sauver de
nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent,
72 afin d'exercer sa
miséricorde envers nos pères et de se souvenir de son pacte saint,
73 du serment qu'il fit à
Abraham, notre père, de nous accorder que,
74 sans crainte,
affranchis de la main de nos ennemis, nous le servions,
75 avec sainteté et
justice devant lui, tous les jours de notre (vie).
76 Quant à toi, petit
enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant la face
du Seigneur pour lui préparer les voies,
77 afin d'apprendre à son
peuple à reconnaître le salut dans la rémission de leurs péchés,
78 par l'effet de la
tendre miséricorde de notre Dieu, par laquelle nous visitera une lumière d'en
haut
79 pour éclairer ceux qui
sont assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort, pour diriger nos pas dans
la voie de la paix. "
80 Or l'enfant croissait
et se fortifiait en esprit, et il demeura dans le désert jusqu'au jour de sa
manifestation devant Israël.
ÉVANGILE SELON SAINT LUC,
I : 5-25 ; 39-45 ; 56-80
Naissance de Saint Jean-Baptiste, Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Bazas. Détail du tympan du portail central, xiiie siècle
Naissance
de Saint Jean-Baptiste, Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Bazas. Détail du
tympan du portail central, xiiie siècle
BENOÎT XVI
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 24 juin 2012
Chers frères et sœurs !
Aujourd’hui, 24 juin,
nous célébrons la solennité de la naissance de saint Jean-Baptiste. À part la
Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont la liturgie célèbre la
naissance, et elle le fait parce que celle-ci est étroitement liée au mystère
de l’incarnation du Fils de Dieu. Dès le sein maternel, en effet, Jean est le
précurseur de Jésus : sa conception prodigieuse est annoncée par l’ange à
Marie, comme le signe que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37), six mois
avant le grand prodige qui nous donne le salut, l’union de Dieu avec l’homme
par l’action du Saint- Esprit. Les quatre Évangiles donnent une grande
importance à la figure de Jean-Baptiste en tant que prophète qui conclut
l’Ancien Testament, et inaugure le Nouveau, indiquant en Jésus de Nazareth le
Messie, le Consacré du Seigneur. En effet, Jésus lui-même parlera de Jean en
ces termes : « Il est celui dont il est écrit : Voici que moi j'envoie mon
messager en avant de toi pour préparer ta route devant toi. En vérité je vous
le dis, parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que
Jean-Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus
grand que lui » (Mt 11, 10-11).
Le père de Jean, Zacharie,
mari d’Elisabeth, parente de Marie, était un prêtre du culte de l’Ancien
Testament. Il n’a pas cru tout de suite à l’annonce d’une paternité qu’il
n’espérait plus désormais, et c’est pour cette raison qu’il demeura muet
jusqu’au jour de la circoncision de l’enfant auquel, avec sa femme, ils
donnèrent le nom indiqué par Dieu, c’est-à-dire « Jean», ce qui signifie : « Le
Seigneur fait grâce». Animé par l’Esprit Saint, Zacharie parla ainsi de la
mission de son fils : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du
Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies,
pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de ses
péchés » (Lc 1, 76-77). Tout ceci se manifesta trente ans après, quand Jean se
mit à baptiser dans le fleuve du Jourdain, en appelant les gens à se préparer,
par ce geste de pénitence, à la venue imminente du Messie que Dieu lui avait
révélée durant son séjour dans le désert de Judée. C’est pourquoi on l’appela «
Baptiste », c’est-à-dire le « Baptiseur » (cf. Mt 3,1-6).
Lorsqu’un jour, de
Nazareth, Jésus lui-même vint se faire baptiser, Jean tout d’abord refusa, puis
il consentit, et il vit l’Esprit Saint se poser sur Jésus et il entendit la
voix du Père céleste qui le proclamait son Fils (cf. Mt 3, 13- 17). Mais sa
mission n’était pas encore achevée: peu après, il lui fut demandé de précéder
Jésus aussi dans une mort violente. Jean fut décapité dans la prison du roi
Hérode, et il rendit ainsi pleinement témoignage à l’Agneau de Dieu qu’il avait
été le premier à connaître et à désigner publiquement.
Chers amis, la Vierge
Marie a aidé sa parente âgée, Elisabeth, à porter à son terme sa grossesse de
Jean. Qu’elle nous aide tous à suivre Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, que
Jean-Baptiste a annoncé avec une grande humilité et ardeur prophétique.
À l'issue de l’Angélus :
En ce jour de la fête de
la nativité de saint Jean-Baptiste, je suis heureux d’accueillir les pèlerins
francophones présents pour la prière de l’Angélus. Saint Jean-Baptiste, le plus
grand des enfants des hommes, a su reconnaître le Seigneur. Après avoir baptisé
Jésus dans les eaux du Jourdain et l’avoir désigné comme le Messie, il s’est
effacé humblement devant lui. Son exemple nous invite à nous convertir, à
témoigner du Christ et à l’annoncer à temps et à contre temps, en étant comme
lui la voix qui crie dans le désert, et cela jusqu’au don de notre vie. Avec la
Vierge Marie sachons rendre grâce à Dieu pour tous ses bienfaits ! Bon dimanche
!
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Giovanni Baronzio ou Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste, The Birth, Naming, and Circumcision of Saint John the Baptist, circa 1335, tempera on panel, 46.4 x 38.3, National Gallery of Art
24 juin
Nativité de Saint
Jean-Baptiste
Évangile selon saint Luc (I
57-80)
Quand à Elisabeth, le
temps fut révolu où elle devait enfanter, et elle donna naissance à un fils. Et
ses voisines et ses parents apprirent que le Seigneur avait magnifié sa
miséricorde à son égard, et ils s’en réjouissaient avec elle.
Or, le huitième jour, ils
vinrent pour circoncire [1] l’enfant, et ils voulaient l’appeler Zacharie, du
nom de son père [2]. Et prenant la parole, sa mère dit : « Non, mais il
s’appellera Jean. [3] » Et on lui dit : « Il n’y a personne de ta parenté qui
soit appelé de ce nom. » Et on demandait par signes au père comment il voulait
qu’on l’appelât [4]. Et ayant demandé une tablette, il écrivit : « Jean est son
nom. [5] » Et ils furent tous étonnés.
Sa bouche s’ouvrit à
l’instant même et sa langue se délia [6], et il parlait, bénissant Dieu. Et la
crainte s’empara de tous leurs voisins et, dans toute la région montagneuse de
la Judée, on s’entretenait de toutes ces choses. Et tous ceux qui en
entendirent parler les mirent dans leur cœur, en disant : « Que sera donc cet
enfant ? » Et de fait la main du Seigneur était avec lui [7].
Et Zacharie, son père,
fut rempli du Saint-Esprit et il prophétisa [8] en disant [9] :
« Béni soit le Seigneur
Dieu d'Israël : il visite [10] et rachète son peuple. Il nous suscite une force
de salut dans la maison de David, son serviteur, comme il l'a dit par la bouche
des saints, ceux d'autrefois [11] , ses prophètes [12]. Salut qui nous arrache
à l'oppresseur, aux mains de tous nos ennemis [13] ; amour qu'il scellait avec
nos pères et souvenir de son alliance sainte ; serment juré à notre père
Abraham de nous donner, qu'affranchis de la crainte, délivrés des mains de
l'oppresseur, nous le servions en justice [14] et sainteté devant sa face tout
au long de nos jours. Et toi, petit enfant, qu'on nommera prophète du
Très-Haut, tu marcheras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies ;
pour annoncer à son peuple le salut en rémission de ses péchés, par l'amour du
cœur de notre Dieu qui vient nous visiter ; soleil levant, lumière d'en haut
sur ceux de la ténèbre qui gisent dans l'ombre de la mort [15] , et guide pour
nos pas au chemin de la paix. [16] »
Quant à l’enfant, il
croissait, et son esprit se fortifiait [17]. Et il fut dans les endroits
déserts jusqu’au jour où il se présenta à Israël.
[1] La circoncision avait
été donnée à Abraham pour distinguer sa race de toute autre race et la préparer
à posséder les biens promis à Dieu; quand arriva ce qui avait été promis, le
signe fut aboli. A la circoncision, qui cesse à J.-C., succède le baptême; et
c’est pourquoi Jean devait être circoncis. On l’imposait au huitième jour;
l’enfant était moins sensible à la souffrance; et d’autre part on lui imposait
cette marque qui l’incorporait au peuple de Dieu avant qu’il ne put le vouloir
lui-même, pour établir que c’était une pure grâce. On lui donnait après la
circoncision le nom qu’il devait porter, car avant de faire nombre dans le
peuple de Dieu, il devait porter le signe de Dieu. Cela signifiait aussi que
pour être inscrit au livre de vie, il devait avoir dépouillé les passions
charnelles (saint Jean Chrysostome : « Contra Judæos et Gentiles quod Christus
sit Deus »).
[2] On pensait qu’à cet
enfant du miracle on ne pouvait donner de nom plus honorable que celui de son
père Zacharie, de ce prêtre qui avait passé sa longue vie dans la piété et la
justice. » Cela ne pouvait déplaire à la mère. Ce ne fut donc pas par
répugnance pour ce nom, mais sous l’action de l’Esprit Saint qu’elle se montra
si affirmative (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II
31).
[3] Elle ne pouvait pas
ignorer le nom du précurseur du Christ, elle qui avait prophétisé le Christ
(saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 31).
[4] Zacharie, prêtre de
la classe d’Abia, époux d’Elisabeth, avait été réduit au silence pour n’avoir
pas cru à l’annonce de l’Ange : « Moi, je suis Gabriel, qui me tiens devant
Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette bonne nouvelle. Et
voici que tu vas être réduit au silence et sans pouvoir parler jusqu’au jour où
ces choses arriveront, pour ce que tu n’as pas cru à mes paroles, lesquelles
s’accompliront en leur temps » (évangile selon saint Luc, I 19-20).
[5] Nous ne lui imposons
pas nous-mêmes sont nom : il a déjà son nom donné par Dieu, nous le faisons
connaître seulement. Les saints méritent de recevoir leur nom de Dieu ; les
anges ne font que transmettre ces noms, ils ne les donnent pas eux-mêmes. Il
apparaît bien que ce sera là non pas un nom de parenté, mais de prophétie
(saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 31 & 32).
[6] Il aurait été
contradictoire qu’à l’apparition de celui qui devait être la voix, son père
demeurât muet (saint Grégoire de Nazianze : discours XII).
Cette bouche avait été
fermée par l’Ange; elle est ouverte par le fils qui avait été promis par l’Ange
(saint Maxime de Turin : homélie LXV).
Il convenait que la foi
déliât cette langue qui avait été liée par l’incrédulité. Croyons, nous aussi,
et notre langue qui demeure embarrassée tant que nous sommes dans les liens de
l’incrédulité, saura trouver des paroles pleines de raison. Si nous voulons
savoir parler, sachons écrire en esprit les mystères de Dieu : sachons écrire
non sur des tablettes, mais dans nos cœurs, tout ce qui annonce le Christ
(saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 32).
[7] Maintenant encore
l’Eglise célèbre cette naissance ; elle ne célèbre que trois naissances, celle
du Fils de Dieu, celle de sa mère et celle-ci ; elle sait « que pour l’homme le
jour de la mort est meilleur que celui de sa naissance », et que toute
naissance humaine est accompagnée de tristesse. C’est pourquoi elle célèbre la
mort des martyrs qu’elle appelle leur naissance, car ils naissent vraiment à la
vie quand ils se dépouillent de la vie pour le Christ. Mais cette naissance de
Jean, l’Eglise la célèbre avec assurance sur la parole si expresse de l’Ange
(saint Pierre Damien : sermon XXIII, sur la nativité de saint Jean-Baptiste,
4).
[8] Voyez comme Dieu est
bon et comme il pardonne complètement : non seulement il rend ce qu’il avait
pris, mais il accorde des faveurs que l’on ne pouvait espérer. Cet homme, tout
à l’heure muet, prophétise; ceux qui auront renié Dieu, sous l’action des
grâces nouvelles, le loueront. Que personne donc ne perde confiance; que
personne, au souvenir des fautes anciennes, ne désespère des dons de Dieu. Dieu
sait changer ses jugements, si vous savez renoncer à vos fautes (saint Ambroise
: commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 33).
[9] Ce cantique contient
deux prophéties : l’une relative au Christ, l’autre à Jean. La première est
exprimée dans ces paroles qui annoncent la chose comme déjà présente : « Dieu a
visité. » Celle qui a rapport au Précurseur sera annoncée tout à l’heure au
futur (Origène : homélie X sur l’évangile selon saint Luc).
[10] Ce peuple qu’il a
visité, c’est cette nation qui depuis si longtemps portait le nom de peuple de
Dieu, et qui depuis longtemps semblait abandonnée de Dieu. C’était aussi ce
peuple qui, dans le monde entier, gémissait sous le joug du péché et que le
sang du Sauveur allait racheter et dont il allait faire son peuple par cette
rédemption (saint Jean Chrysostome : « Contra Judæos et Gentiles quod Christus
sit Deus »).
[11] Je pense qu’Abraham,
Isaac et Jacob, au jour de l’avènement du Christ, ont joui des effets de sa
miséricorde; il n’est pas possible que ceux qui avaient vu de loin son jour et
en avaient eu une grande joie, n’aient pas eu une joie plus grande au jour où
vint celui dont il est dit, « qu’il a, par le sang de sa croix, fait la paix et
sur la terre et dans le ciel » (Origène : homélie X sur l’évangile selon saint
Luc).
[12] Toutes les Ecritures
de l’ancienne Loi avaient eu pour objet le Christ ; Adam lui-même et tous les
patriarches après lui, par leurs paroles ou par leurs actes, avaient rendu
témoignage de cette économie qui préparait le Christ (saint Bède le Vénérable).
[13] Nos ennemis sont
aussi nos convoitises, qui nous font la guerre dans nos membres, et nos péchés
qui nous accablent, et nos faiblesses qui nous tuent, et les terreurs de la
conscience qui ne nous laissent aucun repos (Bossuet).
[14] Non plus dans la
justice charnelle des Juifs qui mettaient leur confiance dans les victimes et
les observances de la Loi, mais dans une justice spirituelle, se traduisant en
œuvres bonnes : dans la sainteté qui nous rend dignes de Dieu, et dans la
justice qui nous fait accomplir tous nos devoirs envers le prochain; non plus
dans une justice extérieure, comme est celle des hommes qui cherchent à plaire
aux hommes, mais dans une justice qui agit devant Dieu, qui cherche non
l’approbation des hommes, mais celle de Dieu; et cela non pas une fois ou pour
un temps, mais tous les jours de la vie (saint Jean Chrysostome : « Contra
Judæos et Gentiles quod Christus sit Deus »).
[15] L’ombre de la mort
c’est l’oubli envahissant l’âme : de même que la mort met un abîme entre le
mort et les régions de la vie, de même l’oubli entre l’âme et l’objet qui s’est
éloigné de son souvenir : le peuple juif, ayant oublié Dieu, était dans la mort
par rapport à Dieu (saint Grégoire le Grand : « Moralia in Job », XVI 30).
[16] Nous dressons nos
pas dans le chemin de la paix quand le mouvement de nos actes est toujours en
accord avec la grâce de notre Créateur (saint Grégoire le Grand : homélie
XXXIII sur les péricopes évangéliques, 4).
[17] Il y a des hommes
qui cultivent en eux la vigueur corporelle pour être vainqueurs dans les
combats : l’athlète de Dieu se fortifiait dans l’esprit pour briser la
puissance de la chair (Origène : homélie XI sur l’évangile selon saint Luc).
Narození svatého Jana Křtitele
Méditation et historique
L'Église célèbre la
naissance du Sauveur au solstice d'hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice
d'été. Ces deux fêtes, séparées l'une de l'autre par un intervalle de six mois,
appartiennent au cycle de l'Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une
mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même
titre, c'est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies, Noël.
Pourquoi célébrer la
naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se
lit à l'office nocturne ? La célébration de l'entrée de Jésus-Christ dans ce
monde s'explique fort bien ; mais les hommes - et Jean-Baptiste en est un - sont
d'une condition différente ; s'ils deviennent des saints, leur fête est plutôt
celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ;
après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle
qui durera toute l'éternité. Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé
cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge
Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard. Ce privilège est fondé sur ce
fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle
reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ;
sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer. C'est un homme à part, il
n'est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne
Baptista. L'ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission,
nous dit saint Maxime, dans une leçon de l'octave ; sa naissance merveilleuse a
été suivie d'une existence admirable, qu'un glorieux trépas a couronnée ;
l'Esprit Saint l'a prophétisé, un ange l'a annoncé, le Seigneur a célébré ses
louanges, la gloire éternelle d'une sainte mort l'a consacré. Pour ces motifs,
l'Église du Christ se réjouit dans tout l'univers de la naissance du témoin qui
signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de
l'éternité.
Saint Augustin, qui
s'appliquait à découvrir les raisons mystérieuses des événements, a voulu
savoir pourquoi Jésus-Christ est né à l'équinoxe d'hiver et Jean-Baptiste à
celui d'été. Dans le sermon du quatrième jour dans l'octave, il nous propose ce
qu'il a découvert : Jean est un homme, le Christ est Dieu. Que l'homme se fasse
petit, pour que Dieu apparaisse plus grand, suivant ces paroles dites par Jean
au sujet du Sauveur : il faut qu'il croisse et que moi, je diminue. Pour que
l'homme soit abaissé, Jean naît aujourd'hui, où les jours commencent à diminuer
; pour que Dieu soit exalté, le Christ naît au moment où les jours commencent à
grandir. tout cela est très mystérieux. La naissance de Jean-Baptiste, que nous
célébrons, est, comme celle du Sauveur, pleine de mystère. Quel est ce mystère,
si ce n'est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine
du mystère de notre élévation.
Ces témoignages de saint
Maxime et de saint Augustin prouvent que cette fête est l'une des plus
anciennes du calendrier. Sa célébration est constatée dès le milieu du
quatrième siècle. Elle a déjà sa place parmi les solennités importantes ; on
lui donna bientôt une octave et une vigile et elle traversa le moyen âge avec
ce complément.
Les Pères du Concile de
Bâle, dans leur quarante-troisième session (1441), firent suivre son octave
d'une fête nouvelle, la Visitation, et Eugène IV eut soin de confirmer plus
tard cette mesure. Ce n'est pas le Concile de Bâle, il est vrai, qui établit
cette fête, il n'eut qu'à la fixer au 2 juillet ; son institution remonte au
pontificat d'Urbain VI qui espérait, par ce moyen, appeler la protection de
Notre Dame sur l'Église menacée d'un nouveau schisme ; la bulle qui lui assignait
un jour après l'Annonciation fut promulguée par Boniface IX (1389).
Le Noël d'été a, comme
celui d'hiver, son cortège liturgique. Sa vigile est une réduction de l'Avent :
L'Église présente à nos réflexions le récit évangélique de la mission de l'ange
Gabriel auprès de Zacharie, pour lui prédire la naissance d'un enfant :
l'envoyé céleste lui dit qu'il sera grand devant le Seigneur ; l'Esprit Saint
le remplira de sa vertu, dès le sein de sa mère ; il convertira un grand nombre
de fils d'Israël au Seigneur leur Dieu ; il précédera le Seigneur, dans
l'esprit et la vertu d'Élie ; il conciliera aux fils le cœur des pères ; il
amènera les incrédules à la prudence des justes ; il préparera au Seigneur un
peuple parfait. L'octave de la fête pourrait fort bien être appelée la
circoncision de Jean-Baptiste : en ce jour, son père lui donna son nom et il
entonna ce Benedictus Dominus Deus Israël que nous chantons tous les jours de
l'année, à l'office du matin, en l'honneur de l'Oriens ex alto. La Visitation
est, en quelque sorte, l'épiphanie de Jean-Baptiste : il confesse par un
tressaillement la manifestation de Jésus, caché dans le sein maternel. Notre
Dame chante au Seigneur le Magnificat anima mea Dominum. Ce Noël d'été précède
le Noël d'hiver, comme saint Jean-Baptiste est le précurseur de Jésus-Christ ;
elle l'annonce ; nous le verrons paraître quand le soleil sera au terme de ses
diminutions.
L'objet historique de la
fête et la doctrine qui l'éclaire sont exposés par saint Luc, au chapitre
premier de son Évangile. Les trois passages qui nous intéressent sont lus aux
messes de la vigile, de la Nativité et de la Visitation ; il est nécessaire d'y
ajouter quelques lignes de l'évangile de saint Jean, qui termine la messe :
Fuit homo missus a Deo, cui nomen erat Johannes ; his venit in testimonium, ut
testimonium perbiberet de lumine, ut omnes crederent per illum ; non erat ille
lux, sed ut testimonium perbiret de lumine. Il est le témoin, le précurseur, la
voix de Dieu...
Une mission de ce
caractère n'a pu échapper aux Prophètes de l'Ancien Testament ; il faut nous
attendre à trouver, sous leur plume, des figures lumineuses qui aident à la
saisir. Le plus expressif est Jérémie. Le début de sa prophétie s'applique
aussi bien à saint Jean-Baptiste qu'à lui-même ; l'analogie est frappante ; il
n'y a qu'à le reproduire et chacun, à première vue, pourra s'en convaincre : La
parole du Seigneur s'est fait entendre ; il me disait : Je te connaissais avant
de te former dans le sein de ta mère ; je t'ai sanctifié avant que tu en sortes
; je t'ai choisi pour être mon prophète devant les nations. Et j'ai bégayé, A,
a, a, Seigneur, mon Dieu ; mais je ne sais pas parler, je ne suis qu'un enfant.
Et le reste. L'Église fait lire Jérémie aux matines de la fête et à la messe de
la vigile. L'épître du jour est empruntée à Isaïe ; c'est de Jean-Baptiste
qu'il écrit : Que les îles écoutent ; peuples éloignés, faites attention. Le
Seigneur m'a appelé, il s'est souvenu de mon nom dès le sein de ma mère. Il a
fait de ma langue un glaive aigu ; il m'a protégé de l'ombre de sa main ; il
m'a pris comme une flèche de son choix et il m'a caché dans son carquois... Le
Seigneur, qui a fait de moi son serviteur dès le sein maternel, me dit : Je
t'ai donné aux nations comme leur lumière pour que tu sois mon salut jusqu'aux
extrémités de la terre.
Ces lectures fournissent
le texte des antiennes et des répons : l'introït et le graduel enferment, dans
leur mélodie, ce que Jérémie et Isaïe ont pu dire de la sanctification de
Jean-Baptiste avant sa naissance ; le verset alleluiatique et la communion
répètent cette déclaration de Zacharie devant le berceau et les langes de son
enfant : Tu, puer, Propheta altissimi vocaberis ; prœibis enim ante faciem
Domini parare vias ejus. Tu t'appelleras, enfant, le prophète du Très-Haut ; tu
iras devant la face du Seigneur pour lui préparer les voies. Nous retrouvons
ces mêmes paroles aux offices du jour et de la nuit : les antiennes, qui
accompagnent les psaumes de vêpres, de matines ou de laudes, sont tirées de l'Évangile
et des prophètes. Les unes prennent les traits principaux du récit et le
reconstituent ; par exemple, celles des laudes et des secondes vêpres :
Élisabeth Zachariæ magnum virum genuit, Jobannem prœcursorem Domini, c'est
l'annonce de l'événement ; de là, nous passons à la circoncision et à la
tradition du nom : Innuebant patri ejus, quem vellet vocari eum ; et scripsit,
dicens : Joannes est nomen ejus ; la troisième revient sur la même pensée ;
après quoi, il semble que nous soyons mis en présence de l'enfant et, en le
saluant nous ne pouvons que lui rendre les témoignages contenus dans l'Évangile
: Inter natos mulierum non surrexit major Jobanne Baptista. Les antiennes des
premières vêpres traduisent les mêmes impressions et empruntent leurs formules
aux mêmes sources : le peuple chrétien se représente la scène et s'approprie
les sentiments et le langage de ceux qui remplissent un rôle actif ; avec eux,
il dit de Jean : Ipse præbit ante illum in spiritu et virtute Eliæ - Joannes
est nomen ejus ; vinum et siceram non bibet. - Ex utero senectutis et sterili
Joannes natus est præcursor Domini. Je ne dis rien des antiennes de matines :
elles ont ce même caractère. Pendant que l'âme s'applique à suivre le sens des
psaumes, l'imagination est occupée par ces souvenirs ; cela ne lui damande
guère d'effort ; elle est paisible ; l'esprit, qui reçoit ses impulsions,
découvre dans la psalmodie, à la faveur d'aperçus auxquels il n'aurait jamais
songé de lui-même, des allusions ingénieuses à la solennité ; la pensée de
saint Jean apparaît partout.
Les observations faites
au sujet des antiennes valent pour les répons ; on s'exposerait, en les citant,
à des répétitions inutiles : ils transportent, dans le chant, des textes connus
déjà ; je n'en reproduirai qu'un, d'une facture assez originale. Hic est
præcursor dilectus, voici le précurseur bien-aimé, et lucerna lucens ante
dominum, et la lumière qui brille devant le Seigneur. Ipse est enim Joannes,
qui viam Domino preparavit in eremo, c'est Jean qui a préparé au Seigneur la
voie dans le désert, sed et Agnum Dei demonstravit et illuminavit mentes
hominum, il a montré l'agneau de Dieu et éclairé l'esprit des hommes. Ipse
præibit ante illum in spiritu et virtute Eliæ. En résumé, les antiennes et les
répons ne font que répéter ce que l'Évangile présente de saillant ; ces traits
sont de nature à pénétrer l'âme de la mission du précurseur et de son
importance ; ils accroissent, par leur répétition même, l'admiration pour son
caractère et sa personne ; son souvenir prend vie dans le cœur.
L'Ange Gabriel avait
annoncé à Zacharie que la naissance de Jean serait, pour un grand nombre, une
occasion de joie, multi in nativitate ejus gaudebunt. En souvenir de cette
prophétie, sa fête est joyeuse ; elle a pour signe caractéristique une
allégresse qui ne se trouve pas ailleurs. L'Église invite les fidèles à s'y
abandonner ; il lui suffit de leur répéter, par ses antiennes, les paroles de
Gabriel. Mais la piété chrétienne ne s'est pas contentée du chant liturgique
pour manifester sa joie ; elle a emprunté, en les transformant, les usages par
lesquels les païens célébraient le solstice : on sait que l'instinct qui
portait ces derniers à substituer, dans leur vénération religieuse, les forces
créées de la nature à leur auteur, les faisait rendre un culte au soleil et au
feu dont il est le grand foyer ; leur dévotion s'épanchait en manifestations
bruyantes, au moment des équinoxes ; les fêtes, qui bénéficiaient d'une
popularité extraordinaire, consistaient surtout en des réjouissances publiques
; la principale était d'allumer de grands feux autour desquels dansait la
population. Le paganisme grec et romain avait eu l'art de mêler ainsi son culte
à la vie extérieure des peuples, et c'est ce qui contribua le plus à le faire
entrer dans les mœurs, si profondément même que ces coutumes ont survécu au
paganisme.
Il y avait là, pour les
chrétiens, un véritable danger ; tout le monde prenait part à ces
réjouissances, qui en elles-mêmes n'avaient rien de condamnable. Mais les
circonstances, en les liant à une superstition, les mettaient au service du
paganisme naturaliste ; c'était un entraînement auquel on résistait fort mal.
Tertullien, le premier, dénonça les chrétiens impudents, qui ne craignaient pas
de célébrer ainsi les calendes de janvier, les brumalies et les saturnales. La
conversion de l'Empire laissa leur popularité aux réjouissances solsticiales
dans l'Afrique romaine, à Rome et dans les Gaules. Les évêques voyaient ce fait
avec mécontentement ; saint augustin protestait avec énergie. Habeamus solemnem
istum diem, disait-il, non sicut infideles, prpter hunc solem, sed propter eum
qui fecit hunc solem, solennisons ce jour, non comme des infidèles, à cause du
soleil, mais à cause de celui qui a fait le soleil. Saint Césaire proscrivit,
pour les mêmes motifs, ces survivances païennes ; l'évêque franc, auteur des
sermons qui nous sont parvenus sous le nom de saint Éloi, défend aux chrétiens
de célébrer les solstices par des danses, des caroles et des chants
diaboliques. Mais la fidélité aux superstitions pyrolatriques était tenace ;
les évêques ne purent en avoir raison. C'est en vain que Charlemagne leur
recommanda, par un capitulaire, de proscrire de nouveau ces feux sacrilèges et
ces usages païens ; il fallut en prendre son parti et chercher à transformer,
par une intention pieuse, l'abus qu'on ne pouvait supprimer. Cette évolution se
produisit l'abus qu'on ne pouvait supprimer. Cette évolution se produisit dans
le cours du neuvième siècle : on s'apercevait enfin qu'un retour offensif du paganisme
n'était plus à craindre ; il était donc inutile de se prémunir contre un ennemi
définitivement vaincu.
La réaction contre les
pagania solsticiales avait sans nul doute accru la note joyeuse de la fête de
saint Jean-Baptiste. Cette joie spirituelle, par son charme, contribuait à
détourner les chrétiens de ces réjouissances profanes ; elle servit à ménager
l'évolution, qui débarrassa ces dernières de toute pensée superstitieuses, en
les associant à la fête de saint Jean-Baptiste. Le solstice d'été tomba dans
l'oubli ; les feux furent allumés pour manifester la joie que la naissance du
Précurseur causait au monde ; le feu devint ecclésiastique : le clergé alla
processionnellement le bénir ; la Jouannée, ainsi que nos pères la nommaient,
resta l'une des fêtes les plus populaires et les bourgeois des villes ne
l'appréciaient pas moins que les campagnards.
Les Parisiens, entre
autres, étaient amateurs des feux de saint Jean ; ils en allumaient un par
quartier. Celui de la Bastille passait pour l'un des mieux réussis, la garnison
de la forteresse assistait en armes à son embrasement. Il ne valait pas
cependant celui de la place de Grève ; on laissait au roi l'honneur de
l'allumer : Louis XI le fit en 1471, François Ier en 1528, Henri II et
Catherine de Médicis en 1549, Charles IX en 1573, Henri IV en 1596, Louis XIII
en 1615 et 1620, Anne d'Autriche en 1616 et 1618, Louis XIV en 1648 ; à partir
de cette date, l'honneur d'allumer le feu revint au conseil de ville.
Les hommes de la
Révolution furent incapables de comprendre ces réjouissances et elles
disparurent, à Paris du moins, en 1789 ; il en fut de même dans la plupart des
villes importantes ; à Douai, où la population tenait à ces feux au point d'en
allumer un dans chaque rue, tous les soirs du 23 au 29 juin, la police les
interdit en 1793 ; ils furent rallumés en 1795 et les années suivantes jusqu'en
1806, sans tenir compte d'une nouvelle défense promulguée en 1797.
Ces réjouissances
populaires et religieuses faisaient entrer le sentiment chrétien dans la vie
des villages et des villes ; la religion n'était pas reléguée entre les
murailles des sanctuaires ; les hommes la connaissaient, ils l'aimaient comme
un élément essentiel de leur existence. Les coutumes auxquelles on avait
l'esprit de la mêler transmettaient, avec elles, sa pensée d'une génération à
l'autre ; cela pouvait aller fort loin, car ces habitudes populaires sont
tenaces. Ce fait n'a pas été toujours compris au dix-neuvième siècle. Ces
traditions ont eu fréquemment pour adversaires aveugles des catholiques,
qualifiés hommes d'œuvre, et des prêtres, qui ont affecté d'y voir des
pratiques superstitieuses. C'est ainsi que les feux de saint Jean se sont éteints
peu à peu dans un grand nombre de campagnes ; il est juste de dire que saint
Jean-Baptiste n'y a pas gagné un rayon de joie spirituelle ; sa fête passe
presque inaperçue ; elle attire certainement beaucoup moins de monde à la messe
et à la Sainte Table que le premier vendredi du mois.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/24.php
Jean, un prophète
singulier
Ce à quoi Dieu appelle
Jean, c’est d’abord à annoncer sa venue. Il sera appelé prophète du
Très-Haut (Lc 1, 76). Il se situe dans la suite des prophètes qui,
avant lui, avaient été appelés par Dieu. Et sous un aspect, son message n’est
pas différent du leur. Car la prophétie a toujours pour contenu l’annonce de la
venue du Seigneur. Elle remplit l’Ancien Testament.
Mais parmi ces prophètes,
Jean est cependant unique. Il est « plus qu’un
prophète » dira de lui Jésus (Lc 7, 26). Et il
ajoutera : « Il n’y a aucun prophète, parmi les fils des femmes,
plus grand que Jean Baptiste » (v. 28). En effet, il n’est pas
seulement prophète, mais il fait déjà partie des événements eschatologiques
qu’avaient annoncés les prophètes. Ce qui donne à Jean ce caractère unique,
c’est sa proximité avec le Nouveau Testament. Il est déjà tout entier rapporté
au Christ, il vit dans sa lumière et ne vit que de cette lumière. C’est déjà la
grâce du Christ, vivant en Marie, qui le sanctifie dans le sein de sa mère le
jour de la Visitation, anticipant les temps et en disposant souverainement. Il
est ainsi constitué dans son ordre propre, unique, dépassant infiniment tout ce
qui l’a précédé, mais en même temps, indigne de délier le cordon de la
chaussure de celui qui vient après lui (cf. Jn 1, 27), parce que celui-là
est le Dieu vivant.
Card. Jean Daniélou
Historien des origines
chrétiennes, spécialiste des Pères de l’Église et théologien, le père Daniélou,
s.j. († 1974), créé cardinal en 1969, fut expert au concile Vatican II. / Jean
Baptiste témoin de l’Agneau, Paris, Cerf, 2013, p. 53-55.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-24-decembre/meditation-de-ce-jour-1/
Domingo Ram (fl. 1464–1507),
Panel with the Birth of St. John the Baptist from Retable, XVe siècle, tempera sur bois, gold ground,
37,5 x 28, The Cloisters, Metropolitan Museum of Art
LA NATIVITÉ DE SAINT
JEAN-BAPTISTE
Saint Jean-Baptiste a
beaucoup de noms : en effet il est appelé prophète, ami de l’époux, lumière,
ange, voix, Hélie, Baptiste du Sauveur, héraut du juge et précurseur du roi. Le
nom de prophète indique le privilège des connaissances; celui d'ami de l’époux,
le privilège de l’amour; celui de lumière ardente, le privilège de la sainteté;
celui d'ange, le privilège de la virginité; celui de voix, le privilège de
l’humilité ; celui d'Elie, le privilège de la ferveur; celui de Baptiste, le
privilège d'un honneur merveilleux; celui de héraut, le privilège de la
prédication ; celui de précurseur, le privilège de la préparation.
La naissance de saint
Jean-Baptiste fut ainsi annoncée par l’archange. « Le roi David, d'après
l’Histoire scholastique (Hist. Evanq., c. I.), voulant donner plus d'extension
au culte de Dieu, institua vingt-quatre grands prêtres, dont un seul supérieur
aux autres était appelé le Prince des Prêtres. Il en établit seize de la lignée
d'Eléazar et huit de celle d'Ithamar, et il donna par le sort à chacun une
semaine à son tour; or, à Abias échut la huitième semaine, et Zacharie fut de
sa race. » Zacharie et sa femme étaient vieux et sans enfants. Zacharie étant
donc entré dans le temple pour offrir de l’encens, et une multitude de peuple
l’attendant à la porte, l’archange Gabriel lui apparut. Zacharie éprouva un
mouvement de crainte à sa vue ; mais l’ange lui dit : « Ne crains pas,
Zacharie, parce que ta prière a été exaucée. » C'est le propre des bons anges,
selon ce que dit la glose, de consoler à l’instant par une bénigne exhortation
ceux qui s'effraient en les voyant; au contraire, les mauvais anges, qui se
transforment en anges de lumière, dès lors qu'ils s'aperçoivent que ceux
auxquels ils s'adressent sont effrayés de leur présence, augmentent encore
l’horreur dont ils les ont saisis. Gabriel annonce donc à Zacharie qu'il aura
un fils dont le nom serait Jean, qui ne boirait ni vin, ni rien de ce qui peut
enivrer, et qu'il marcherait devant le Seigneur dans l’esprit et la vertu
d'Elfe. Jean est appelé Elie en raison du lieu que tous les deux habitèrent,
savoir, le désert, en raison de leur habillement extérieur, qui était grossier
chez l’un comme chez l’autre, en raison de leur nourriture qui était modique en
raison de leur ministère, parce que tous deux sont précurseurs ; Elie du juge,
Jean du Sauveur, en raison de leur zèle, car les paroles de l’un et de l’autre
brûlaient comme un flambeau ardent. Or, Zacharie, en considération de sa
vieillesse et de la stérilité de sa femme, se prit à douter et d'après la
coutume des Juifs, il demanda un signe à l’ange : alors l’ange, frappa de
mutisme Zacharie qui n'avait pas voulu ajouter foi à ses paroles.
Souvent le doute existe
et s'excuse par la grandeur des choses promises, comme on le voit dans Abraham.
En effet quand Dieu lui eut promis que sa race posséderait la terre de Chanaan,
Abraham lui dit : « Seigneur mon Dieu comment puis-je savoir que je la
posséderai ? » Dieu lui répondit (Gen., XV) : « Prenez une vache de trois ans,
etc. » Quelquefois on conçoit un doute en considération de sa propre fragilité,
comme cela eut lieu dans Gédéon qui dit : « Comment, je vous en prie, mon
Seigneur, délivrerai-je Israël? Vous savez que ma famille est la dernière de
Manassé et que je suis le dernier dans la maison de mon père. » A la suite de
cela, il demanda un signe et il le reçut. Quelquefois le doute est excusé par
l’impossibilité naturelle de l’événement, cela s'est vu dans Sara. En effet
quand le Seigneur eut dit : « Je vous reviendrai voir, et Sara aura un fils »,
Sara se mit à rire derrière la porte, en disant « Après que je suis devenue
vieille et que mon seigneur est vieux aussi, serait-il bien vrai que je pusse
avoir un enfant? » Zacharie aurait donc été frappé seul d'un châtiment pour
avoir douté, quand se trouvaient rencontrées et la grandeur de la chose
promise, et la considération de sa fragilité propre par laquelle il se réputait
indigne d'avoir un fils, et de plus l’impossibilité naturelle. Ce fut pour plus
d'un motif qu'il en arriva ainsi. 1° D'après Bède il parla comme un- incrédule
; c'est pour cela qu'il est condamné à être muet, afin qu'en se taisant il
apprît à croire. 2° Il devint muet, afin que, dans la naissance de son fils,
apparût un grand miracle : car quand à la naissance de saint Jean, son père
recouvra la parole, ce fut miracle sur miracle. 3° Il était convenable qu'il
perdît la voix,, quand la voix naissait et venait faire taire là loi. 4° Parce
qu'il avait demandé un signe au Seigneur et qu'il reçut comme signe d'être
privé de la parole. Car, quand Zacharie sortit du temple et que le peuple se
fut aperçu de son état de mutisme, on découvrit par ses gestes qu'il avait eu
une vision dans le temple. Or, sa semaine étant achevée, il alla à sa maison et
Elisabeth conçut ; et elle se cacha pendant cinq mois, parce que, selon ce que
dit saint Ambroise, elle rougissait de mettre un enfant au monde à son âge ;
c'était en effet passer pour avoir usé du mariage dans sa vieillesse; et
cependant elle était heureuse d'être délivrée de l’opprobre de la stérilité,
puisque c'était pour les femmes un; opprobre de ne pas avoir de fruit de leur
union : Voilà pourquoi les noces sont des jours de fêtes et l’acte du mariage
excusé. Or; six mois après, la Sainte Vierge; qui déjà avait conçu le Seigneur,
vint, en qualité de vierge féconde, féliciter sa cousine de ce que sa stérilité
avait été levée, et aider à sa vieillesse. Après qu'elle eut salué Elisabeth, le
bienheureux Jean, rempli dès lors du Saint-Esprit, sentit le Fils de Dieu venir
à lui et de joie il tressaillit dans le sein de sa mère, trépigna et salua par
ce mouvement celui qu'il ne pouvait saluer de sa parole : car il tressaillit,
comme transporté, devant l’auteur du salut, et comme pour se lever devant son
Seigneur. La Sainte Vierge demeura donc avec sa cousine pendant trois mois,
elle la servait : ce fut elle qui de ses saintes mains reçut l’enfant venant au
monde, d'après le témoignage de l’Histoire scholastique (Hist. Evang., c. II),
et qui remplit avec les plus grands soins l’office de garder l’enfant.
Ce Précurseur du Seigneur
fut ennobli spécialement et singulièrement par neuf privilèges : Il est annoncé
par le même ange qui annonça le Sauveur; il tressaillit dans le sein de sa
mère; c'est la mère du Seigneur qui le reçoit en venant au monde ; il délie la
langue de son père; c'est le premier qui confère Un baptême; il montre le
Christ du doigt; il baptise le même J.-C. ; c'est lui que le Christ loue plus
que tous les autres; il annonce la venue prochaine de J.-C. à ceux qui sont
dans. les limbes. C'est pour ces neuf privilèges qu'il est appelé par le
Seigneur prophète et plus que prophète. Sur ce qu'il est appelé plus que
prophète, saint Jean Chrysostome s'exprime ainsi: « Un Prophète est celui qui
reçoit de Dieu l’avantage de prophétiser, mais est-ce que le prophète donne à
Dieu le bienfait du baptême ? Un prophète a pour mission de prédire les choses
de Dieu, mais où trouver un prophète dont Dieu lui-même prophétise ? Tous les
prophètes avaient prophétisé de J.-C. au lieu que Jean ne prophétisa pas
seulement de J.-C., mais les autres prophètes prophétisèrent de lui : tous ont
été les porteurs de la parole, mais lui, c'est la voix elle-même. Autant la
voix approche de la parole, sans cependant être la parole, autant Jean approche
de J.-C. sans cependant être J.-C. » D'après saint Ambroise, la gloire de saint
Jean se tire de cinq causes, savoir de ses parents, de ses mœurs, de ses
miracles, des dons qu'il a reçus et de sa prédication. D'après le même Père, la
gloire qu'il reçoit de ses parents est manifeste par cinq caractères : Voici ce
que dit saint Ambroise : «L'éloge est parfait, quand il comprend; comme dans
saint Jean, une naissance distinguée, une conduite intègre, un ministère
sacerdotal, l’obéissance à la loi, et la preuve d'oeuvres pleines de justice. »
2° Les miracles : Il y en eut avant sa conception, comme l’annonciation de
l’ange, la désignation de son nom, et la perte de la parole dans son père il y
en eut dans sa conception, celle-ci fut surnaturelle ; sa sanctification dès le
sein de sa mère, et le don de prophétie dont il fut rempli. Il y en eut dès sa
naissance, savoir : le don de prophétie accordé à son père et à sa ère, puisque
sa mère sut son nom, et que le père prononça un cantique : la langue du père
déliée ; le Saint-Esprit qui le remplit. Sur ces paroles de l’Évangile : «
Zacharie son père fut rempli du Saint-Esprit », saint Ambroise s'exprime ainsi
: « Regardez Jean: Quelle puissance dans son nom ! Ce nom rend la parole à un
muet, le dévouement à un père; au peuple un prêtre. Tout à l’heure, cette
langue était muette, ce père était stérile, ce prêtre était sans fonctions ;
mais aussitôt que Jean est né, à l’instant, le père est prophète, ce pontife
recouvre l’usage de la parole, son affection peut s'épancher sur son fils, le prêtre
est reconnu par les fonctions qu'il remplit. » 3° Les mœurs. Sa vie fut d'une
sainteté éminente. Voici comme en parle saint Chrysostome : « A côté de la vie
de saint Jean, toutes les autres paraissent coupables: car de même que quand
vous voyez un vêtement blanc, vous dites : ce vêtement est assez blanc, mais si
vous le mettez à côté de la neige, il commence à vous paraître pâle, quoique
vraiment il n'en soit pas ainsi, de même à comparaison de saint Jean, quelque
homme que ce fût paraissait immonde. »
Il reçut trois
témoignages de sa sainteté. Le premier fut rendu par ceux qui sont au-dessus du
ciel, c'est-à-dire par la Trinité elle-même : 1° Par le Père qui l’appelle Ange.
Malachie dit (III) : « Voilà que j'envoie mon ange qui préparera ma voie devant
ma face. » Ange est, un nom qui désigne le ministère, mais qui n'explique pas
la nature de l’ange. Or, si saint Jean est appelé ange, c'est pour marquer le
ministère qu'il a rempli, parce qu'il paraît avoir exercé le ministère de tous
les anges. Il remplit celui des Séraphins : car séraphin veut dire ardent,
parce qu'ils nous rendent ardents et qu'ils brûlent plus que d'autres d'amour
pour Dieu'; c'est pourquoi il est dit de Jean : « Elle s'est élevé :comme un
feu, et ses paroles brûlaient comme un flambeau ardent » (Ecclés., XLVIII), «
car il est venu avec l’esprit et la vertu d'Elie. » 2° Il remplit le ministère
des Chérubins, car chérubins veut dire plénitude de science: or, Jean est
appelé Lucifer ou étoile du matin, parce qu'il fut le terme de la nuit de
l’ignorance, et le commencement de la lumière de la grâce. 3° Il remplit le
ministère des Thrônes qui ont pour mission de juger, et il est dit de Jean
qu'il reprenait Hérode en disant : « Il ne vous est pas permis d'avoir pour
femme celle de votre frère. » 4° Il remplit le ministère des Dominations qui
nous enseignent à gouverner ceux qui nous sont sujets ; or, Jean était aimé de
ses inférieurs, et les rois le craignaient. 5° Il remplit l’office des
Principautés qui nous apprennent à respecter nos supérieurs et Jean disait eu
parlant de lui-même : « Celui qui tire son origine de la terre est de la terre,
et ses paroles tiennent de la terre » ; et en parlant de J.-C., il ajoute : «
celui qui est venu du ciel est au-dessus de tous. » Il dit encore : « Je ne
suis pas digne de délier les cordons de sa chaussure. » 6° Il remplit l’office
des Puissances qui sont chargées d'éloigner les puissances de l’air et du vice,
lesquelles ne purent jamais nuire à sa sainteté. Il les repoussait aussi loin
de nous, lorsqu'il nous disposait au baptême de la pénitence. 7° Il remplit
l’office des Vertus par lesquelles s'opèrent les miracles : or, saint Jean
montra en sa personne de grandes merveilles, comme manger du miel sauvage et
des sauterelles, se couvrir de peau de chameau, et autres semblables. 8° Il
remplit l’office des Archanges, en révélant des mystères auxquels on ne savait
atteindre, comme, par exemple, ce qui regarde notre rédemption lorsqu'il disait
: « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde. » 9° Il
remplit l’office des Anges : quand il annonçait des choses moins relevées,
comme celles qui ont trait aux moeurs ; par exemple : « Faites pénitence » ; ou
bien: « N'usez point de violence ni de fraude envers personne (Luc, III). » Le
second témoignage lui fut rendu par le Fils, comme on lit dans saint Mathieu
(II), où J.-C. le recommande souvent d'une manière étonnante, comme quand il
dit entre autres choses: « Parmi les enfants des hommes, il n'y en a pas de
plus grand que Jean-Baptiste. » « Ces paroles, dit saint Pierre Damien,
renferment l’éloge de saint Jean; proférées qu'elles sont par celui qui a posé
les fondements de la terre, qui fait mouvoir les astres et qui a créé tous les
éléments. » Le troisième témoignage lui fut rendu par le Saint-Esprit,
lorsqu'il dit par la bouche de son père Zacharie : « Et toi, enfant, tu seras
appelé le prophète du Très Haut. » —
Le second témoignage de sainteté lui fut rendis par les anges et les esprits
célestes. Au premier chapitre de saint Luc, l’ange témoigne pour lui une grande
considération quand il montre : 1° sa dignité par rapport à Dieu : « Il sera,
dit-il, grand devant le Seigneur. » 2° Sa sainteté propre, lorsqu'il ajoute : «
Il ne boira pas de vin ni de liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit-Saint.
dès le ventre de sa mère. » 3° Les grands services qu'il rendra au prochain : «
Et il convertira beaucoup des enfants d'Israël. »
Le troisième témoignage de sainteté lui fut rendu par ceux qui sont au-dessous
du ciel, c'est-à-dire, les hommes, témoin son père, ses voisins, et ceux qui
disaient : « Que pensez-vous que sera cet enfant? »
Quatrièmement, la glose
de saint Jean se tire des dons qu'il a reçus dans le sein de sa mère, à sa
naissance, dans sa vie et à sa mort. Dans le sein de sa mère, il fut avantagé
de trois dons admirables de la grâce : 1° De la grâce par laquelle il fut
sanctifié dès ce moment ; puisqu'il fut saint avant que d'être né, selon ces
paroles de Jérémie (I) : « Je vous ai connu avant que je vous eusse formé dans
les entrailles de votre mère. » 2° De la grâce d'être prophète, quand, par son
tressaillement dans le sein d'Elisabeth, il connut que Dieu était devant lui.
C'est pour cela que saint Chrysostome, qui veut montrer que Jean-Baptiste a été
plus que prophète, dit : « Un prophète mérite par la sainteté de sa vie et de
sa foi de recevoir une prophétie; riais est-ce que c'est l’ordinaire d'être
prophète avant d'être homme ? » C'était une coutume d'oindre les prophètes; et
ce fut quand la Sainte Vierge salua Élisabeth que J.-C. sacra en qualité de
prophète Jean dans les entrailles de sa mère, selon ces paroles de saint
Chrysostome : « J.-C. fit saluer Elisabeth par Marie afin que sa parole sortie
du sein de sa mère, séjour du Seigneur, et reçue par l’ouïe d'Elisabeth, descendit
à Jean qui ainsi serait sacré prophète. » 3° Il fut avantagé de la grâce par
laquelle il mérita pour sa mère de recevoir l’esprit de prophétie. Et saint
Chrysostome, qui voulait montrer que saint Jean fut plus qu'un prophète, dit :
« Quel est celui des prophètes, qui tout prophète qu'il fût, ait pu faire un
prophète ? » Hélie sacra bien Elisée comme prophète, mais il ne lui conféra pas
la grâce de prophétiser. Jean cependant n'étant encore que dans le sein de sa
mère donna à sa mère la science de pénétrer dans les secrets de Dieu ; il lui
ouvrit la bouche et elle confessa reconnaître la dignité de celui dont elle ne
voyait pas la personne, quand elle dit : « D'où me vient ce bonheur que la mère
de mon Seigneur me vienne visiter? » Il reçut trois sortes de grâces, au moment
de sa naissance : elle fut miraculeuse, sainte et accompagnée de joie. En tant
que miraculeuse, le défaut d'impuissance est levé; en tant que sainte,
disparaît la peine de la coulpe; en tant que accompagnée de joie, elle fut exempte
des pleurs de la misère. Selon Me Guillaume d'Auxerre, trois motifs font
célébrer la naissance de saint Jean : 1° sa sanctification dans le sein de sa
mère; 2° la dignité de son ministère, puisque ce fut comme une étoile du matin
qui nous annonça la première les joies éternelles; 3° la joie qui l’accompagna
: car l’ange avait dit : « Il y en aura beaucoup qui se réjouiront lors de sa
naissance. » C'est donc pour cela qu'il est juste que nous nous réjouissions
pareillement en ce jour. Dans le cours de sa vie, il reçut de même grand nombre
de faveurs et la preuve qu'elles furent des plus grandes et de différentes
sortes, c'est qu'il réunit toutes les perfections. En effet il fut prophète
quand il dit : « Celui qui doit venir après moi est plus grand que moi. » Il
fut plus que prophète quand il montra le Christ du doigt; il fut apôtre, car il
fut envoyé de Dieu; apôtre et prophète c'est tout un. Aussi il est dit de lui :
« Il y eut un homme envoyé de Dieu qui se nommait Jean. » Il fut martyr, parce
qu'il souffrit la mort pour la justice; il fut confesseur, parce qu'il confessa
et ne nia pas ; il fut vierge, et c'est en raison de sa virginité qu'il est
appelé ange dans Malachie (II) : « Voici que j'envoie mon ange. » En sortant du
monde il reçut trois faveurs : d'abord il fut un martyr invaincu. Il acquit
alors la palme du martyre ; il fut envoyé comme un messager précieux, car il
apporta à ceux qui étaient dans les limbes une nouvelle précieuse, la venue de
J.-C. et leur rédemption ; sa fin glorieuse est honorée par tous ceux qui
étaient descendus dans les limbes et c'est l’objet spécial d'une glorieuse
solennité dans l’Église.
Cinquièmement, la gloire
de saint Jean se tire de sa prédication. L'ange en expose quatre motifs quand
il dit : « Il convertira plusieurs des enfants d'Israël au, Seigneur leur Dieu
; et il marchera devant lui dans l’esprit et la vertu d'Elie, pour réunir les
cours des pères avec leurs enfants, pour rappeler les incrédules à la prudence
des justes, et pour préparer au Seigneur un peuple parfait. » Il touche quatre
points, savoir le fruit, l’ordre, la vertu et la fin, d'après le texte
lui-même. La prédication de saint Jean fut triplement recommandable. Elle fut
en effet fervente, efficace et prudente. C'est la ferveur qui lui faisait dire
: « Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère à venir ? Faites donc
de dignes fruits de pénitence. (Luc, III.) Or, cette ferveur était enflammée
parla charité, parce qu'il était une lumière ardente; et c'est lui qui dit en
la personne d'Isaïe (XLIX) : « Il a rendu ma bouche comme une épée perçante. »
Cette ferveur tirait son origine de la vérité, car il était une lampe ardente.
C'est à ce propos qu'Il est dit dans saint Jean (V) : « Vous avez envoyé à
Jean; et il a rendu témoignage à la vérité. » Cette ferveur était dirigée par
le discernement ou la science : voilà pourquoi en parlant à la foule, aux
publicains et aux soldats, il enseignait la loi, selon l’état de chacun. Cette
ferveur était ferme et constante, puisque sa prédication le mena à perdre la
vie. Telles sont les quatre qualités du zèle, d'après saint Bernard : « Que
votre zèle, dit-il, soit enflammé par la charité, formé par la vérité, régi par
la science et affermi par la constance. » 2° Il prêcha avec efficace, puisque
beaucoup se convertirent à ses prédications. Il prêcha en parole et ne varia
jamais dans son enseignement. Il prêcha par l’exemple, car sa vie fut sainte ;
il prêcha et convertit par ses mérites et ses prières ferventes. 3° Il prêcha
avec prudence ; et la prudence de sa prédication consista en trois points : 1°
en ce qu'il usa de menaces afin d'effrayer les méchants; c'est alors qu'il
disait : « Déjà la cognée est à la racine de l’arbre » ; 2° en usant de
promesses, pour gagner les bons, quand il dit: «Faites pénitence : car le
royaume des cieux approche » ; 3° en usant de tempéraments pour attirer peu à
peu les faibles à la perfection. Aussi à la foule et aux soldats, il imposait
de légères obligations afin qu'ensuite il les amenât à s'en imposer de plus
sérieuses ; à la foule, il conseillait les oeuvres de miséricorde ; aux
publicains, il recommandait de ne pas désirer le bien d'autrui ; aux soldats de
n'user de violence envers personne, de ne pas calomnier et de se contenter de
leur paie.
Saint Jean l’Evangéliste
mourut à pareil jour; mais l’Eglise célèbre sa fête; trois jours après la
naissance de J.-C. parce qu'alors eut lieu la dédicace de son église; et la
solennité de la naissance de saint Jean-Baptiste conserva sa place par la raison
qu'elle fut déclarée un jour de joie par l’ange. Il ne faut pourtant pas
prétendre que l’Evangéliste ait fait place au Baptiste, comme l’inférieur au
supérieur; car il ne convient pas de discuter quel est le plus grand des deux :
et ceci fut divinement prouvé par un exemple. On lit qu'il y avait deux
docteurs en théologie dont l’un préférait saint Jean-Baptiste et l’autre saint
Jean l’évangéliste. Ou fixa donc un jour pour une discussion solennelle. Chacun
n'avait d'autre soin que de trouver des autorités et des raisons puissantes en
faveur du saint qu'il jugeait supérieur. Or, le jour de la dispute étant
proche, chacun des saints apparut à son champion et lui dit : « Nous sommes
bien d'accord dans le ciel, ne dispute pas à notre sujet sur la terre. » Alors ils
se communiquèrent chacun sa vision, en firent part à tout le peuple et bénirent
Dieu. — Paul, qui a écrit l’Histoire des Lombards, diacre de l’Eglise de Rome
et moine du mont Cassin, devait une fois faire la consécration du cierge, mais
il fut pris d'un enrouement qui l’empêcha de chanter ; afin de recouvrer sa
voix qui était fort belle, il composa en l’honneur de saint Jean-Baptiste
l'hymne Ut queant laxis resonare fibris mira gestorum famuli tuorum, au
commencement de laquelle il demande que sa voix lui soit rendue comme elle
l’avait été à Zacharie. En ce jour quelques personnes ramassent de tous côtés
les os d'animaux morts pour les brûler : il y en a deux raisons, rapportées par
Jean Beleth (Cap. CXXXVII) : la première vient d'une ancienne pratique : il y a
certains animaux appelés dragons, qui volent dans l’air, nagent dans les eaux
et courent sur la terre. Quelquefois quand ils sont dans les airs, ils incitent
à la luxure en jetant du sperme dans les puits et les rivières; il y avait
alors dans l’année grande mortalité. Afin de se préserver, on inventa un remède
qui fut de faire des os des animaux un feu dont la fumée mettait ces monstres
en fuite; et parce que c'était, dans le temps, une coutume générale, elle
s'observe encore en certains lieux. La seconde raison est pour rappeler que les
os de saint Jean furent brûlés à Sébaste par les infidèles. On porte aussi des
torches brûlantes, parce que saint Jean fut une torche brûlante et ardente ; on
fait aussi tourner une roue parce que le soleil à cette époque commence à
prendre son déclin, pour rappeler le témoignage que Jean rendit à J.-C. quand
il dit : « Il faut qu'il croisse, et moi que je diminue.» Cette parole est
encore vérifiée, selon saint Augustin, à leur nativité et à leur mort : car à
la nativité de saint Jean-Baptiste les jours commencent à décroître, et à la
Nativité de J.-C. ils commencent à croître, d'après ce vers : Solstitium decimo
Christum praeit atque Joannem (Dix jours avant le solstice, arrivent la
Nativité du Sauveur et celle de saint Jean). Il en fut ainsi à leur mort. Le
corps de J.-C. fut élevé sur la croix et celui de saint Jean fut privé de son
chef.
Paul rapporte dans
l’Histoire des Lombards que Rocharith roi des Lombards, fut enseveli avec
beaucoup d'ornements précieux auprès d'une église de saint Jean-Baptiste. Or,
quelqu'un, poussé par la cupidité, ouvrit de nuit le tombeau et emporta tout.
Saint Jean apparut au voleur et lui dit : «Quelle a été ton audace de toucher à
un dépôt qui m’était confié? tu ne pourras plus désormais entrer dans mon
église. » Et il en fut ainsi; car chaque fois que le larron voulait entrer en
cette église, il était frappé à la gorge comme par un vigoureux athlète et il
était jeté aussitôt à la renverse *.
* Ce fait est aussi
rapporté par Gezo, abbé de Dertone, en 984, dans son livre du Corps et du
sang de J.-C., ch. LXVII.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/087.htm
Fra
Angelico (vers 1395–1455), Imposizione del nome al Battista,
scoparto di predella da una pala non identificata, panneau de prédelle de Saints
Jacques et Lucia, vers 1450, 26 x 24, musée national San Marco
Jean-Baptiste, le seul saint dont on célèbre la naissance
Marzena
Devoud - Publié le 23/06/21
Le 24 juin, l'Église célèbre la Nativité de saint
Jean-Baptiste. Une fête unique en soi. Car si on fête bien la nativité de Jésus
et de la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont on célèbre la
naissance.
Les catholiques fêtent les saints à la date
anniversaire de leur mort… jour de leur naissance dans la vie éternelle. Tous,
sauf un, Jean-Baptiste ! Il est le seul dont on fête l’anniversaire de la
naissance, la Nativité de Jean-Baptiste. Quelle est la raison de ce
« traitement si spécial » ? La réponse se trouve dans l’évangile
de saint Luc. En réalité, Jean-Baptiste a été sanctifié dans le sein de sa mère
par la seule présence de Jésus-Christ lorsque la Vierge Marie a rendu visite à
sa cousine, Élisabeth : il était « rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa
mère » (Luc 1:15).
La naissance de saint Jean-Baptiste comporte de
nombreux autres signes. D’abord, c’est un ange qui annonce sa naissance à
Zacharie, son père. Ce dernier doute, car sa femme, Elisabeth, et lui-même sont
avancés en âge. En plus, cette dernière est stérile : elle n’a pas d’enfants.
Il est alors « réduit au silence » pour n’avoir pas cru à la parole
de l’ange. L’annonce de ce dernier s’accomplit cinq mois plus tard : Elisabeth
est enceinte. Lorsque la Vierge Marie vient lui rendre visite pour lui annoncer
qu’elle aussi, à son tour, est enceinte, l’enfant que porte Elisabeth
« tressaille d’allégresse ».
Lire aussi :Saint Jean Baptiste, le premier des hipsters ?
Lire aussi :De très anciennes fresques de saint Jean Baptiste retrouvées en
Bavière
Nativité
de Saint Jean-Baptiste, Les Très Belles Heures de Notre Dame de Jean de
Berry, circa 1420, Museo Civico d'Arte Antica, Torino
NATIVITÉ de SAINT
JEAN-BAPTISTE
"Cousin de Jésus, né
de Zacharie et Elisabeth, il est appelé " baptiste " car il baptisait
dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. L'Église, dit saint
Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui
est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La
Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce
qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence
de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte
Élisabeth.
La naissance de saint
Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait
l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière
extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de
Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint
Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce
et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ
Lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à
Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité
d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce
de l'Ange jusqu'à la Circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui
lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus: tout est merveilleux dans
l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et
attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits
évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui
de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s'ajoutaient aux miracles
autour du berceau de l'enfant; les habitants du voisinage furent saisis d'une
crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les
montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres:
"Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant?"
Saint Jean-Baptiste
occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable: il sert de trait
d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et
prépare le Nouveau; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres.
"Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que
tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à
la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes
classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière." (La
Luzerne.) Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense
popularité.
Sa fête a été souvent
célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de
nombreuses confréries et des Canadiens Français.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/nativite_de_saint_jean-baptiste.html
Bernat Martorell (1390–1452), Naixement
de sant Joan Baptista / Nacimiento de san Juan Bautista, circa 1450, huile sur panneau de bois, musée national d'Art de
Catalogne
SAINT JEAN-BAPTISTE.
En général l’Écriture est très sobre de paroles, mais
surtout très sobre de jugements. L’Évangile contient fort peu d’appréciations
sur les personnages même les plus importants. Marie et Joseph sont tous deux
sous un voile. L’Évangile est vis-à-vis de saint Pierre d’une singulière
sévérité. Je me rappelle à ce sujet une importante observation d’un grand
hébraïsant. Il me disait un jour que saint Pierre avait veillé lui-même à ce
que toutes ses fautes fussent soigneusement écrites et détaillées dans les Évangiles.
C’est surtout saint Marc, ajoutait-il, qui est l’historien rigoureux des
faiblesses de saint Pierre. Or, saint Marc était le disciple particulier, l’ami
intime et le confident de saint Pierre. L’Évangile de saint Marc a été écrit
sous les yeux de saint Pierre, et l’étude approfondie que j’ai faite des évangélistes
m’autorise á affirmer que plus un homme était voisin de saint Pierre, plus il
était sévère pour saint Pierre, par la volonté expresse du chef des Apôtres.
C’est pourquoi saint Marc, qui écrivait presque sous sa dictée, n’omet rien de
ce qui peut nous avertir des faiblesses du Père commun. — La malveillance
pouvait facilement tirer parti contre saint Pierre des sévérités de l’Évangile,
et l’observation de ce savant fait tourner ces sévérités mêmes á la gloire de
saint Pierre, et leur récit détaillé devient une des pierres précieuses de la
couronne du grand apôtre,
Cette sobriété et cette sévérité des récits évangéliques
donnent á saint Jean-Baptiste un caractère singulier et tout à fait
exceptionnel. Dès qu’il s’agit de lui, la louange éclate. Il a pour
panégyristes l’Ange et l’Homme-Dieu, Gabriel et Jésus. « Il viendra dans l’Esprit
et dans la Vertu d’Elie », dit l’Ange, et Elie est précisément un de ceux qui font
éclater le Saint-Esprit en louanges. Elie et saint Jean-Baptiste, les deux précurseurs
des deux avènements, ont été célébrés par les lèvres de Dieu.
« Bienheureux, dit l’Esprit-Saint parlant á Elie,
bienheureux ceux qui l’ont vu! Bienheureux ceux qui ont eu la gloire de ton
amitié ! »
Et Jésus-Christ, parlant de Jean-Baptiste : « Qui
êtes-vous allé voir ? Un prophète. Je vous le dis en vérité, plus qu’un
prophète. »
Parmi les enfants des hommes, aucun ne s’est élevé
plus grand que Jean-Baptiste.
Elie et Jean-Baptiste semblent donc avoir reçu ce
singulier privilège ; ils font, jusqu’á un certain point, sortir l’Écriture
sainte de son extrême réserve. Leur gloire semble faire violence á cette parole
divine si sobre et si sévère.
Puisque la fête de saint Pierre est si près de celle de
saint Jean, rappelons ici quelques-unes des mystérieuses harmonies que ces deux
fêtes nous présentent. Un saint nous guidera á travers les splendeurs des deux
autres saints. Saint François de Sales nous aidera à parler de saint Pierre et de
saint Jean.
L’Église célèbre le 24 juin la naissance de saint Jean,
et le 29 juin la naissance de saint Pierre. Dans le langage des hommes, la
naissance de saint Jean est encore une naissance ; mais la naissance de Pierre,
célébrée le 29 juin, s’appellerait une mort dans le langage des hommes. L’Église
célèbre la mort de saint Pierre, sous le nom de sa naissance, parce qu’il mourut
saint, et naquit á la vie éternelle. Elle célèbre la naissance de saint Jean,
parce qu’il naquit saint, ayant été sanctifié dans le sein de sa mère.
Mais écoutons saint François de Sales lui-même :
« Certes, quand j’ai lu à la Genèse, dit-il, que Dieu fit
deux grands luminaires au ciel, l’un pour présider et éclairer le jour, et l’autre
pour présider á la nuit, incontinent j’ai pensé que c’étaient ces deux grands
saints, saint Jean et saint Pierre ; car ne vous semble-t-il pas que saint Jean
soit le grand luminaire de la loi mosaïque, laquelle n’était qu’une ombre et
comme une nuit au regard de la clarté de la loi de grâce, puisqu’il était plus
que prophète, encore qu’il ne fût pas lumière... Et vous semble-t-il pas que
saint Pierre soit le grand luminaire de l’Évangile, puisque c’est lui qui
préside au jour de la loi évangélique ? »
Saint François de Sales, qui donne un tour gracieux
aux vérités les plus austères, poursuit de son regard naïf les analogies
profondes et cachées qui échapperaient á un regard moins simple.
Il y avait autour du propitiatoire deux chérubins qui
se regardaient. On ferait un volume superbe en étalant les splendeurs qui ont
été inspirées aux Pères de l’Église par ces deux chérubins. Le symbolisme de
l’ancienne loi leur a livré des secrets superbes, autrefois célébrés, savourés,
goûtés par l’âme humaine, maintenant oubliés et méprisés.
Le propitiatoire représentait celui qui est la
propitiation elle-même : il représentait Jésus-Christ. Les deux chérubins
s’entre-regardaient, l’un à droite, l’autre à gauche. Est-ce que saint Jean et
saint Pierre ne se regardent pas? Leurs regards se rencontrent, puisqu’ils sont
dirigés, de deux points différents, sur Jésus-Christ.
Écoulez saint Jean :
« Voici, dit-il, l’Agneau de Dieu. »
Écoutez saint Pierre :
« Tu es le Christ, fils du Dieu vivant. »
Voilà les deux confessions. Ne partent-elles pas de
deux grands luminaires ? Et ne restent-elles pas fidèles aux harmonies
signalées par saint François de Sales ? Ainsi, quand saint Jean dit : « Voici l’Agneau
de Dieu », il parle encore en figure. Il reste dans le symbolisme; il célèbre l’Agneau.
Mais quand saint Pierre s’écrie : « Tu es le Christ, fils du Dieu vivant », il
déchire le voile. Il parle ouvertement.
Au commencement du monde, l’Esprit de Dieu était porté
sur les eaux, et il les fécondait.
Et quand il s’agit de la Rédemption, Jésus-Christ
féconda les eaux quand il marcha sur les bords de la mer de Galilée. Ce fut là
qu’il dit à André et à Pierre : « Suivez-moi ! » et ce fut aussi sur le bord de
l’eau que saint Jean vit pour la première fois, de son regard ardent, l’Agneau de
Dieu.
Moïse fut sauvé des eaux par la fille de Pharaon, et
il devint le chef du peuple de Dieu. Saint Pierre fut tiré des eaux de la mer,
auprès de Césarée, et il devint le chef du peuple de Dieu. Le pécheur de poissons
fut fait pécheur d’hommes.
La naissance humaine de saint Jean et la naissance
céleste de saint Pierre ont encore cette ressemblance remarquable : elles ont
été prédites toutes les deux. C’est l’Ange qui prédit la naissance humaine de saint
Jean : Plusieurs se réjouiront en sa
nativité. La naissance céleste de saint Pierre fut prédite par Jésus-Christ
lui-même, et l’instrument même qui devait le conduire k la gloire fut indiqué.
Zacharie, qui reçut la promesse relative à saint Jean,
était celui qui offrait l’encens.
Celui qui reçut la promesse relative à saint Pierre,
ce fut saint Pierre lui-même ; ce fut celui qui disait : « Seigneur, vous savez
que je vous aime ».
C’était sa manière d’offrir l’encens.
Saint Jean fut sanctifié dans le sein de sa mère, et
en présence de la sainte Vierge ; saint Pierre fut sanctifié dans le sein de l’Église
militante, au cénacle, en présence de la sainte Vierge.
Saint Jean tressaillit de joie á l’arrivée de la
Vierge ; l’enfant tressaillit. Enfant se
dit en latin: infans, celui qui ne
parle pas. Et ne peut-on pas dire de saint Pierre, au cénacle, que l’enfant
tressaillit, que celui qui ne parlait pas tressaillit, puisqu’il n’avait pas osé
confesser Jésus-Christ devant une servante, et puisque tout á coup, après le cénacle,
il ouvrit la bouche !
Avec saint Jean-Baptiste se termina, dit un grand
saint, la prédication mosaïque. Avec saint Pierre commença la prédication
évangélique.
Quand l’ange fit á Zacharie la promesse solennelle,
quand il dit au père de Jean, parlant de Jean : « Celui-ci marchera dans l’esprit et la vertu d’Elie, »
Zacharie avait douté et Zacharie était devenu muet.
Ceci est rempli d’enseignement. J’ai cru, c’est pourquoi
j’ai parlé, dit le Psalmiste. La foi est mère de la parole. Le doute produit le
silence, non pas le silence profond qui est au-delà de la parole, mais le silence
morne et terne, le silence du tombeau, le silence du désespoir. C’est le doute
qui fait mourir la parole, parce que la parole est la lumière. La parole est
une explosion de croyance ; tout verbe est une affirmation. La parole meurt
dans la mesure où meurt la croyance. L’homme qui ne croirait plus absolument à rien se trouverait, vis-à-vis du langage humain, comme un souverain qui a perdu
son royaume.
La Vierge, en présence de l’ange, prononce aussi le
mot : Comment ? Comment cela se fera-t-il ? — Mais ce comment n’est pas un
doute. Ce comment procède de la foi. Il est prononcé dans l’esprit d’adhésion.
II précède et prépare le fíat qui va
venir.
Zacharie avait été intimidé parce que l’esprit d’Elie
était promis á son fils. Pourquoi donc ? Ah ! pourquoi donc ! Parce que nul
n'est prophète en son pays. Il est très difficile à l’homme de croire un autre
homme qui est son voisin, son contemporain, aussi grand que les hommes du passé.
Et si ce contemporain est son fils, la difficulté va en augmentant. Plus l’homme
extraordinaire est notre voisin, plus il nous est difficile de le croire extraordinaire.
Comment ? cet homme que nous coudoyons dans la rue, qui est jeune, inconnu,
sans autorité et sans histoire écrite, qui ne figure pas encore dans les
annales du genre humain, serait l’égal de ceux qui remplissent toutes les
mémoires ! L’homme répugne à le croire. Et pourquoi donc ? Est-ce que Dieu, qui
donnait aux anciens, ne peut pas donner aux modernes ?Sans doute. Mais cette
timidité humaine tient à l’orgueil humain. Nous ne voulons pas croire à la
grandeur d’un contemporain, parce que nous ne voulons pas reconnaître et sentir
que, dans le passé comme dans le présent, tout don vient de Dieu.
Et plus tard on alla demander á Jean lui-même s’il
était Elie. Et on alla lui demander le baptême comme on était allé demander la
pluie à Elie.
Jean-Baptiste fut l’homme du désert. Par là il prépara
la grande réunion de l’avenir. Qu’est-ce que le désert, sinon le vide ? Ceux-là
sont remplis par la plénitude qui font le vide en eux, et qui deviennent eux-mêmes des déserts.
Dans le monde visible aussi, c’est le vide qui attire les masses. Le désert mène á Jérusalem.
Saint Jean-Baptiste est allé au désert extérieur comme
au désert intérieur. Il s'est absenté de lui-même et du monde pour entendre la
parole et pour devenir la voix. Pour nous indiquer l’endroit où retentit la
parole de vérité, il s’est appelé la voix de Celui qui crie dans le désert.
Jean, l’homme du désert, prépara la route á Celui qui devait tirer à lui toutes
les choses.
La Croix, placée hors de la ville, entre le ciel et la
terre, est le désert par excellence. C’est pourquoi le crucifix est devenu la
proie universelle, la pâture divine des aigles, race royale qui dévore, et
aussi leur rendez-vous.
Êtes-vous le Christ? Êtes-vous Elie? Saint Jean répond
toujours : Non, non, je ne le suis pas. Enfin, obligé de dire son nom, d’une façon
quelconque, il déclare être une voix. Il ne déclare pas même être la voix qui
crie, mais la voix de Celui qui crie. Il est la voix d’un autre. Il est la voix
de celui qui est la parole. Jean et Jésus sont dans des relations singulières.
Leurs conceptions et leurs nativités coupent l’année de trois mois en trois
mois, aux solstices et aux équinoxes,
Jean passe son enfance au désert, Jésus chez saint
Joseph. N’est-ce pas un autre désert?
Dans l’ordre physique, le son de la voix est entendu
avant que la parole n’ait pleinement pénétré l’âme.
Saint Jean parle avant Jésus Christ.
Le précurseur déclare qu’il doit diminuer, et que Jésus
doit grandir. Puis il disparaît,
Ainsi, quand la vérité a éclairé l’esprit, le son de la voix se dissipe dans l’air.
Ernest HELLO. Physionomies de saints.
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
Niccolò
da Bologna. Nativité de Saint Jean le Baptiste, National Gallery of Art,
Washington DC, miniature sur vélin
Les Églises d’Orient célèbre Saint Jean durant la période de l’Épiphanie : la fête du 24 juin est incontestablement une fête romaine, en dépendance avec Noël (VIII kal. Iul – VIII kal. Ian.), en accord avec l’évangile de saint Luc. Dès le Ve siècle, St Augustin donne huit sermons en ce jour, néanmoins, les premières traces écrites de la fête à Rome sont du VIe siècle. Dès cette date, les textes romains donnent trois messes en ce jour : messe de la vigile le 23 au soir, messe de l’aurore, messe du jour.
« Prophète du Très-Haut »
(All.), Saint Jean est figuré par Isaïe et Jérémie (Intr., Ep., Grad.) ; mieux
qu’eux encore, il fut consacré dès le sein de sa mère pour annoncer Jésus
(Secr.) et préparer les âmes à sa venue (All.), l’Évangile nous retrace les
prodiges qui marquèrent sa naissance. Zacharie impose à son enfant le nom que
Saint Gabriel lui a apporté du ciel et qui, signifie : Le Seigneur a fait
grâce. Il recouvre aussitôt la voix : et, rempli de l’Esprit-Saint, il prédit
les grandeurs de son fils : « Il ira devant la face du Seigneur pour donner au
peuple la connaissance du salut ». L’Ange Gabriel avait annoncé à Zacharie que
« beaucoup se réjouiraient de la naissance de Saint Jean-Baptiste ». Ce ne
furent pas seulement, en effet, « les voisins et les parents d’Élisabeth », qui
fêtèrent cet événement, mais chaque année, au jour de l’anniversaire, l’Église
toute entière convie ses enfants à partager cette sainte joie. Elle sait que la
nativité « de ce Prophète du Très-Haut » en cette Noël d’été est intimement
liée à l’avènement du Messie. A partir de la fête de la Nativité de S. Jean,
les jours décroissent, car le soleil ayant atteint le point culminant de sa
course annuelle, se remet à descendre. Au contraire, la fête de la Nativité du
Sauveur, dont celle-ci est le prélude, marque l’époque où le soleil recommence
à monter sur son orbite. Le Précurseur doit s’effacer devant Jésus qui est la
vraie lumière des âmes. « Il faut qu’il croisse, dit Saint Jean, et que je
diminue ». Les solstices étaient l’occasion de fêtes païennes où l’on allumait des
feux pour honorer l’astre qui nous donne la lumière. L’Église christianisa ces
rites en y voyant un symbole de Saint Jean qui était « une lampe ardente et
brillante ». Aussi « encouragea-t-elle ce genre de manifestation qui
correspondait si bien au caractère de la fête. Les feux de la Saint-Jean
complétaient heureusement la solennité liturgique ; ils montraient unies dans
une même pensée l’Église et la cité terrestre » [1]. Le nom du Précurseur est
inscrit au Canon de la Messe en tête de la 2e liste. On célébrait autrefois, au
jour de sa fête, trois messes en son honneur, et nombreuses étaient les églises
qui lui étaient dédiées.
SOURCE : http://www.introibo.fr/24-06-Nativite-de-Saint-Jean
24 juin. Saint
Jean-Baptiste, précurseur de Notre Seigneur Jésus-Christ.
- Saint Jean-Baptiste,
précurseur de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Empereur romain : Tibère.
Roi de Judée : Hérode Antipas.
" Nul ne s'est
jamais rencontré qui fut plus grand que saint Jean-Baptiste. Il surpasse tous
les autres, il brille au-dessus de tous ; auprès de lui les prophètes et les
patriarches ne sont que des ombres, et tout homme né de la femme sera toujours
impuissant à l'égaler."
Saint Thomas d'Aquin.
Part. III, quest. 38, art. 1.
" Voix de celui qui
crie dans le désert: Préparez les sentiers du Seigneur ; voici votre Dieu
!" (Isai. XL, 3, 9.).
Oh ! qui, dans notre
siècle refroidi, comprendra les transports de la terre à cette annonce si
longtemps attendue ? Le Dieu promis n'est point manifesté encore ; mais déjà
les cieux se sont abaissés (Psalm. XVII, 10.) pour lui livrer passage. Il n'a
plus à venir, celui que nos pères, les illustres saints des temps prophétiques,
appelaient sans fin dans leur indomptable espérance. Caché toujours, mais déjà
parmi nous, il repose sous la nuée virginale près de laquelle pâlit pour lui la
céleste pureté des Chérubins et des Trônes ; les ardeurs réunies des brûlants
Séraphins se voient dépassées par l'amour dont l'entoure à elle seule, en son
cœur humain, l'humble fille d'Adam qu'il s'est choisie pour mère.
La terre maudite, devenue
soudain plus fortunée que l'inexorable ciel fermé jadis à ses supplications,
n'attend plus que la révélation de l'auguste mystère ; l'heure est venue pour
elle de joindre ses cantiques à l'éternelle et divine louange qui, dès
maintenant, monte de ses profondeurs, et, n'étant autre que le Verbe lui-même,
célèbre Dieu comme il mérite de l'être. Mais sous le voile d'humilité où, après
comme avant sa naissance, doit continuer de se dérober aux hommes sa divinité,
qui découvrira l'Emmanuel ? Qui surtout, l'ayant reconnu dans ses
miséricordieux abaissements, saura le faire accepter d'un monde perdu
d'orgueil, et pourra dire, en montrant dans la foule le fils du charpentier
(Matth. XIII, 55.) : " Voilà celui qu'attendaient vos pères !"
Car tel est l'ordre établi
d'en haut pour la manifestation du Messie : en conformité de ce qui se fait
parmi les hommes, le Dieu fait homme ne s'ingérera pas de lui-même dans les
actes de la vie publique ; il attendra, pour inaugurer son divin ministère,
qu'un membre de cette race devenue la sienne, un homme venu avant lui, et doué
à cette fin d'un crédit suffisant, le présente à son peuple.
Rôle sublime, qui fera
d'une créature le garant de Dieu, le témoin du Verbe ! La grandeur de celui qui
doit le remplir était signalée, comme celle du Messie, longtemps avant sa
naissance. Dans la solennelle liturgie du temps des figures, le chœur des
lévites, rappelant au Très-Haut la douceur de David et la promesse qui lui fut
faite d'un glorieux héritier, saluait de loin la mystérieuse lumière préparée
par Dieu même à son Christ (Psalm. CXXI, 17.). Non que, pour éclairer ses pas,
le Christ dût avoir besoin d'un secours étranger : splendeur du Père, il
n'avait qu'à paraître en nos obscures régions, pour les remplir de la clarté
des cieux ; mais tant de fausses lueurs avaient trompé l'humanité, durant la
nuit des siècles d'attente, que la vraie lumière, s'élevant soudain, n'eût
point été comprise, ou n'eût fait qu'aveugler des yeux rendus impuissants par
les ténèbres précédentes à porter son éclat.
L'éternelle Sagesse avait
donc décrété que comme l'astre du jour est annoncé par l'étoile du matin, et
prépare sa venue dans la clarté tempérée de l'aurore ; ainsi le Christ lumière
serait précédé ici-bas d'un astre précurseur, et signalé parle rayonnement dont
lui-même, non visible encore, revêtirait ce fidèle messager de son avènement.
Lorsque autrefois le Très-Haut daignait pour ses prophètes illuminer l'avenir,
l'éclair qui, par intervalle, sillonnait ainsi le ciel de l'ancienne alliance
s'éteignait dans la nuit, sans amener le jour ; l'astre chanté dans le psaume
ne connaîtra point la défaite ; signifiant à la nuit que désormais c'en est
fini d'elle, il n'éteindra ses feux que dans la triomphante splendeur du Soleil
de justice. Aussi intimement que l'aurore s'unit au jour, il confondra avec la
lumière incréée sa propre lumière ; n'étant de lui-même, comme toute créature,
que néant et ténèbres, il reflétera de si près la clarté du Messie, que
plusieurs le prendront pour le Christ (Luc. III, 15.).
La mystérieuse conformité
du Christ et de son Précurseur, l'incomparable proximité qui les unit, se
retrouvent marquées en maints endroits des saints Livres. Si le Christ est le
Verbe, la parole éternelle du Père, lui sera la Voix portant cette parole où
elle doit parvenir ; Isaïe l'entend par avance qui remplit d'accents jusque-là
inconnus le désert, et le prince des prophètes exprime sa joie dans
l'enthousiasme d'une âme qui déjà se voit en présence de son Seigneur et Dieu
(Isai. XL.).
Le Christ est l’ange de
l’alliance ; mais dans le texte même où l'Esprit-Saint lui donne un titre si
rempli pour nous d'espérance, paraît aussi portant ce. nom d'ange l'inséparable
messager, l'ambassadeur fidèle à qui la terre devra de connaître l'Époux :
" Voici que j'envoie
mon ange qui préparera le chemin devant ma face, et aussitôt viendra dans son
temple le dominateur que vous cherchez, l'ange de l'alliance que vous réclamez
; voici qu'il vient, dit le Seigneur des armées." (Malach. III, 1.).
Et mettant fin au
ministère prophétique dont il est le dernier représentant, Malachie termine ses
propres oracles par les paroles que nous avons entendu Gabriel adresser à
Zacharie, pour lui notifier la naissance prochaine du Précurseur (Ibid. IV, 5,
6.).
La présence de Gabriel en
cette occasion, montrait elle-même combien l'enfant promis alors serait
l'intime du Fils de Dieu ; car le même prince des célestes milices allait
aussi, bientôt, venir annoncer l'Emmanuel. Nombreux pourtant se pressent les
messagers fidèles au pied du trône de la Trinité sainte, et le choix de ces
augustes envoyés varie, d'ordinaire, selon la grandeur des instructions que le
Très-Haut transmet par eux au monde. Mais il convenait que l'archange chargéde
conclure les noces sacrées du Verbe avec l'humanité, préludât à cette grande
mission en préparant la venue de celui que les décrets éternels avaient désigné
comme l’ Ami de l'Époux (Johan. III, 29.).
Six mois après, député
vers Marie, il appuyait son divin message en révélant à la Vierge très pure le
prodige qui, dès maintenant, donnait un fils à la stérile Elisabeth : premier
pas du Tout-Puissant vers une merveille plus grande. Jean n'est pas né encore ;
mais, sans plus tarder, son rôle est ouvert : il atteste la vérité des
promesses de l'ange. Ineffable garantie que celle de cet enfant, caché toujours
au sein de sa mère, et déjà témoin pour Dieu dans la négociatio sublime qui
tient en suspens la terre et les deux ! Eclairée d'en haut, Marie reçoit le
témoignage et n'hésite plus :
" Voici la servante
du Seigneur, dit-elle à l'archange ; qu'il me soit fait selon votre
parole." (Luc. I.).
Gabriel s'est retiré,
emportant avec lui le secret divin qu'il n'est point charge de communiquer au
reste du monde. La Vierge très prudente ne parlera pas davantage ; Joseph
lui-même, son virginal époux, n'aura pas d'elle communication du mystère. Ne
craignons point cependant : l'accablante stérilité dont le monde a gémi, ne
sera pas suivie d'une ignorance plus triste encore, maintenant que la terre a
donné son fruit (Psalm. LXXXIV, 13.). Il est quelqu'un pour qui l'Emmanuel
n'aura ni secret, ni retard ; et lui saura bien révéler la merveille. A peine
l'Époux a-t-il pris possession du sanctuaire sans tache où doivent s'écouler
les neuf premiers mois de son habitation parmi les hommes, à peine le Verbe
s'est fait chair : et Notre-Dame, instruite au dedans du désir de son Fils, se
rend en toute hâte vers les monts de Judée (Luc. I, 39.). Voix de mon bien-aimé
! Le voici qui vient, bondissant sur les montagnes, franchissant les collines
(Cant. II, 8.). A l'ami de l'Époux sa première visite, à Jean le début de ses
grâces. Une fête distincte nous permettra d'honorer spécialement la journée
précieuse où l'Enfant-Dieu, sanctifiant son Précurseur, se révèle à Jean par la
voix de Marie ; où Notre-Dame, manifestée par Jean qui tressaille en sa mère,
proclame enfin les grandes choses que le Tout-Puissant a opérées en elle selon
la miséricordieuse promesse qu'il fit autrefois à nos pères, à Abraham et à sa
postérité pour jamais (Luc. I, 55.).
Mais le temps est venu
où, des enfants et des mères, la nouvelle doit s'étendre au pays d'alentour, en
attendant qu'elle parvienne au monde entier. Jean va naître, et, ne pouvant
parler encore, il déliera la langue de son père. Il fera cesser le mutisme dont
le vieux prêtre, image de l'ancienne loi, avait été frappé par l'ange ; et
Zacharie, rempli lui-même de l'Esprit-Saint, va publier dans un cantique
nouveau la visite bénie du Seigneur Dieu d’Israël (Luc. I, 68.).
HYMNE
Ce que l'on connaît mieux,
est l'importance que la première de ces strophes a conquise dans l'histoire du
chant grégorien et de la musique. L'air primitif sur lequel on chantait l'Hymne
de Paul Diacre, offrait cette particularité que la syllabe initiale de chaque
hémistiche s'élevait d'un degré sur la précédente dans l'échelle des sons ; on
obtenait, en les rapprochant, la série des notes fondamentales qui forment la
base de notre gamme actuelle. L'usage s'introduisit de donner aux notes
elles-mêmes les noms de ces syllabes : Ut, Re, Mi, Fa, Sol, La.
Gui d'Arezzo, par sa
méthode d'enseignement, avait donné naissance à cet usage ; en le complétant
par l'introduction des lignes régulières de la portée musicale, il fit faire un
pas immense à la science du chant sacré, auparavant laborieuse et longue à
acquérir. Il convenait que le divin Précurseur, la Voix dont les accents
révélèrent au monde l'harmonie du Cantique éternel, eût cet honneur de voir se
rattacher à son nom l'organisation des mélodies de la terre.
" Ut queant laxis
resonare fibris
Mira gestorum famuli
tuorum,
Solve polluti labii
reatum, Sancte Johannes.
Nuntius celso veniens
olympo.
Te patri magnum fore
nasciturum,
Nomen et vitae seriem
gerenda ;
Ordine promit.
Ille, promissi dubius
superni,
Perdidit promptae modulos
loquelae ;
Sed reformasti genitus
peremptae
Organa vocis.
Ventris obstruso recubans
cubili,
Senseras regem thalamo
manentem :
Hinc parens, nati
meritis, uterque
Abdita pandit.
Sit decus Patri,
genitaeque Proli,
Et tibi, compar utriusque
virtus Spiritus,
Semper, Deus unus, omni
Temporis aevo.
Amen."
V/. Fuit homo missus a
Deo,
R/. Cui nomen erat
Johannes.
" Pour que d'une
voix étendue et puissante vos serviteurs fassent retentir les merveilles de vos
actes, bannissez, Ô saint Jean, l'indignité de nos lèvres souillées.
Un messager venu des
célestes sommets annonce à votre père que vous naîtrez et serez grand ; le nom
que vous porterez, la vie que vous mènerez, il expose par ordre toutes choses.
Lui doute des célestes
promesses, et soudain il n'a plus le pouvoir d'articuler les sons ; mais, en
naissant, vous restaurez l'organe de sa voix éteinte.
Reposant dans le secret
des entrailles maternelles, vous aviez senti la présence du roi séjournant en
sa couche nuptiale ; en suite de quoi, par le mérite de leur fils, votre père
et votre mère découvrirent tous deux les mystères.
Honneur au Père, et au
Fils qu'il engendre, ainsi qu'à vous, puissance éternellement égale aux deux, Ô
Esprit, Dieu unique, dans toute la suite des âges.
Amen."
V/. Il y eut un homme
envoyé par Dieu,
R/. Dont le nom était
Jean.
PRIERE
" Précurseur du
Messie, nous partageons la joie que votre naissance apporta au monde. Elle
annonçait la propre naissance du Fils de Dieu. Or, chaque année, l'Emmanuel
prend vie à nouveau dans l'Eglise et les âmes ; et, pas plus aujourd'hui qu'il
y a dix-huit siècles, il ne veut naître sans que vous-même ayez, comme alors,
préparé les voies à cette nativité qui donne à chacun de nous son Sauveur. A
peine s'achève, au Cycle sacré, la série des mystères qui ont consommé la
glorification de l'Homme-Dieu et fondé l'Église, que déjà Noël se montre à
l'horizon ; déjà, dans son berceau, Jean tressaille et révèle l'approche de
l'Enfant-Dieu. Doux prophète du Très-Haut, qui ne pouvez parler encore et déjà,
pourtant, dépassez tous les princes de la prophétie, bientôt le désert, comme
nous le redirons, semblera vous avoir ravi pour jamais au commerce des hommes.
Mais dans les jours de l'Avent, l'Église vous aura retrouvé ; elle nous
ramènera sans cesse à vos enseignements sublimes, aux témoignages que vous
rendrez à Celui qu'elle attend. Dès maintenant, commencez la préparation de nos
âmes ; redescendu sur notre terre en ce jour d'allégresse, venu comme messager
de la prochaine arrivée du Seigneur, pourriez-vous un instant rester oisif
devant l'œuvre immense qui vous incombe en nous ?
Chasser le péché, dompter
les vices, redresser les instincts faussés de la pauvre nature déchue : tout
cela devrait être accompli sans doute, tout cela serait achevé dès longtemps,
si nous avions répondu fidèlement à vos labeurs passés. Il n'est que trop vrai
pourtant ; c'est à peine s'il semble, en plusieurs, que le défrichement ait
jamais commencé : terres rebelles, où les pierres et les ronces défient vos
soins depuis des années. Nous le reconnaissons, dans la confusion de nos âmes
coupables : nous confessons nos fautes à vous et au Dieu tout-puissant, comme
l'Église nous apprend à le faire au début du grand Sacrifice ; mais, en même
temps, nous vous prions avec elle d'intercéder pour nous auprès du Seigneur
notre Dieu. Vous le proclamiez au désert : de ces pierres mêmes, Dieu peut
toujours faire sortir des fils d'Abraham.
Chaque jour, les
solennelles formules de l'oblation qui prépare l'immolation sans cesse
renouvelée du Sauveur, nous apprennent la part honorable extrêmement puissante
qui vous revient dans cet auguste Sacrifice ; votre nom, de nouveau prononcé
lorsque la victime sainte est sur l'autel, supplie alors pour nous pécheurs le
Dieu de toutes miséricordes. Puisse-t-il, en considération de vos mérites et de
notre misère, être propice à la prière persévérante de notre mère l'Église,
changer nos cœurs, et remplacer leurs attaches mauvaises par les attraits des
vertus qui nous vaudront la visite de l'Emmanuel !
A ce moment sacré des
Mystères, trois fois invoqué selon la formule même que vous nous avez apprise,
l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde aura lui-même pitié de nous et
nous donnera la paix : cette paix précieuse avec le ciel, avec la terre, avec
nous-mêmes, qui nous préparera pour l'Époux en nous rendant les fils de Dieu
(Johan I, 12 ; Matth. V, 9.) selon le témoignage que, chaque jour également,
vous renouvelez par la bouche du prêtre au sortir de l'autel. Alors votre joie
et la nôtre sera complète, ô Précurseur ; l'union sacrée, dont ce jour de votre
nativité renferme pour nous l'espérance déjà si joyeuse, sera devenue, dès
cette terre et sous les ombres de la foi, une réalité sublime, en attendant la
claire vision de l'éternité."
Lösel-Altar,
Geburt Johannes des Täufers, 1455
Réf. Bibliques : 1ère
lecture : Is 49,1-6
2ème lecture : Ac
13,22-26
Évangile : Lc 1,57-66.80
TOUT UN PATRON !
Pour nous Québécois,
notre saint patron est d’une telle importance, que lorsque sa fête tombe un
dimanche, on le célèbre. C’est plutôt rare! Mais qu’a-t-il de si important? À
partir des textes bibliques qui nous sont proposés, je vais tenter de vous le
présenter.
1. De l’ancienne à la
nouvelle Alliance. On peut vraiment dire aujourd’hui que Jean Baptiste est le
dernier prophète de l’ancienne Alliance et le premier de la nouvelle Alliance.
Il marque la transition entre les deux… De tradition et de religion juive, Jean
Baptiste a critiqué ouvertement la religion de son temps : « Il vint dans toute
la région du Jourdain, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des
péchés » (Lc 3,3). Et aux foules qui lui demandaient ce qu’il fallait faire? «
Il leur répondait : Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui
n’en a pas; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même » (Lc 3,11). Aux
collecteurs d’impôts qui venaient se faire baptiser par lui, il disait : «
N’exigez rien de plus que ce qui vous a été fixé » (Lc 3,13). Aux militaires :
« Ne faites ni violence ni tort à personne, et contentez-vous de votre solde »
(Lc 3,14).
Au fond, Jean Baptiste a
dénoncé la religion sclérosée de son temps et la corruption répandue par les
dirigeants. Ce fut un grand prophète comme Isaïe, Amos, Jérémie, et bien
d’autres. Les premiers chrétiens ont interprété le prophète Isaïe, qu’on a en
1ère lecture aujourd’hui, comme s’il s’agissait de Jean Baptiste : « J’étais
encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé; j’étais encore dans
les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom » (Is 49,1b). De sorte
que, saint Luc, dans son récit d’enfance va s’inspirer du prophète Isaïe pour
composer un récit de naissance à Jean Baptiste (Lc 1-2). Aussi, comme la parole
de Jean Baptiste était tranchante et sans compromis, le prophète Isaïe l’avait
annoncé : « Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par
l’ombre de sa main; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son
carquois » (Is 49,2).
Par ailleurs, ce qui fait
de Jean Baptiste le premier prophète de la nouvelle Alliance, c’est qu’il a
annoncé la venue du Messie. Comme le rappelle saint Paul, dans la synagogue
d’Antioche de Pisidie, rapporté par les Actes des Apôtres, en 2ème lecture
aujourd’hui : « Et comme il l’avait promis, Dieu a fait sortir de la
descendance de David un sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean Baptiste a
préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le
peuple d’Israël » (Ac 13,23-24). Et pour ne pas confondre le Baptiste et le
Christ, l’auteur du livre des Actes écrit : « Au moment d’achever sa route,
Jean disait : ‘’Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui
vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales’’ » (Ac
13,25). Ce n’est pas un hasard que l’Église célèbre la naissance de Jean
Baptiste le 24 juin, au moment où le soleil commence à descendre à l’horizon,
tandis que la naissance du Christ se célèbre le 25 décembre, là où le soleil commence
à monter à l’horizon, dans l’hémisphère nord bien sûr, car ces fêtes ont
commencé dans l’empire romain.
2. Continuité et rupture.
Entre Jean Baptiste et Jésus de Nazareth, il y a une sorte de parenté
spirituelle, de sorte que saint Luc les présente comme des cousins. Lorsque
Marie, la nouvelle Alliance, visite Élizabeth, l’ancienne Alliance, saint Luc
dit qu’elles sont parentes (Lc 1,36). Saint Luc veut nous montrer qu’il y a
continuité entre la prédication de Jean Baptiste et l’agir de Jésus de Nazareth
: « Moi, c’est d’eau que je vous baptise; mais il vient, celui qui est plus
fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales.
Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16). Mais il y a
aussi rupture, car Jean Baptiste ajoute : « Il a sa pelle à vanner à la main
pour nettoyer son aire et pour recueillir le blé dans son grenier; mais la
bale, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas » (Lc 3,17). Jésus n’a tellement
pas exercer sa mission de cette façon que, de sa prison, Jean Baptiste envoie
deux de ses disciples demander à Jésus : « Es-tu Celui qui vient, ou
devons-nous en attendre un autre? » (Lc 7,20b). Et la réponse de Jésus
s’inspire du prophète Isaïe : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu
: les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit, les lépreux sont
purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est
annoncée aux pauvres » (Lc 7,22).
Par ailleurs, lorsque
Jésus parle de Jean Baptiste, il reconnaît la qualité de l’homme et du prophète
qu’il a été : « Qu’êtes-vous allés voir au désert? Un prophète? Oui, je vous le
déclare, et plus qu’un prophète » (Lc 7,26). Et il ajoute : « Je vous le
déclare, parmi ceux qui sont nés d’une femme, aucun n’est plus grand que Jean;
et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui » (Lc
7,28). Mais qu’il s’agisse de Jean Baptiste ou de Jésus, les deux sont
critiqués et rejetés par les pharisiens et les légistes : « En effet, Jean le Baptiste
est venu, il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : ‘’Il
a perdu la tête’’. Le Fils de l’homme est venu, il mange, il boit, et vous
dites : ‘’Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des collecteurs d’impôts et
des pécheurs’’ » (Lc 7,33-34).
3. Tout un patron. Jean
Baptiste est la patron des Canadiens français, mais plus particulièrement des
Québécois qui célèbrent leur fête Nationale le 24 juin. À un moment de notre
histoire où nous avons besoin de prophètes, il me semble que la figure du Baptiste
peut nous aider à ouvrir des sentiers nouveaux pour qu’il y ait plus de
justice, d’égalité, de dignité dans notre société contemporaine. Au Québec où
une crise sociale sévit avec la jeunesse, avec les indignés de tous âges, il
nous faut d’autres Jean Baptiste pour rappeler à nos gouvernants qu’ils se
dirigent vers un cul-de-sac. Ces prophètes doivent sortir de l’ordinaire, comme
Jean Baptiste, où, au moment de sa naissance, on croyait qu’il serait dans la
lignée de son père Zacharie. Mais sa mère, Élizabeth déclara envers et contre
tous: « Non, il s’appellera Jean » (Lc 1,60). C’est évident que les prophètes
d’aujourd’hui comme ceux d’hier seront rejetés, jugés et même condamnés par les
dirigeants et les bien pensants, mais cela ne doit pas empêcher des femmes, des
hommes, des jeunes, de dénoncer les injustices et d’exiger une transformation
profonde dans notre société.
Ces prophètes doivent
avoir l’audace d’emprunter des chemins nouveaux qui ne sont peut-être même pas
défrichés et ils doivent faire preuve d’humilité, c’est-à-dire savoir se
retirer pour laisser la place à celui ou celle qui peut changer les choses.
Comme Jean Baptiste, le précurseur du Christ : « Il faut qu’il grandisse et que
moi, je diminue » (Jn 3,30).
À toutes celles et tous
ceux qui croient à la justice et qu’il est toujours possible de rendre le monde
meilleur, je souhaite une heureuse fête Nationale, une bonne
Saint-Jean-Baptiste !
Raymond Gravel,
SOURCE : http://www.culture-et-foi.com/dossiers/homelies/saint_jean_baptiste.htm
The
Birth of Saint John the Baptist, c. 1525, Spain, polychromed and gilded
wood, Art Institute of Chicago
Que fête-t-on à la
Saint-Jean ?
Les textes des évangiles rapportent la place importante du Baptiste : il
prépare la venue de celui qui doit venir. Mais en même temps, ils prennent
toujours de la distance avec lui car il n'est pas le Messie.
"L'Église considère la naissance de Jean-Baptiste comme particulièrement
sacrée : on ne trouve aucun des saints qui nous ont précédés dont nous
célébrions solennellement la naissance. Nous ne célébrons que celle de Jean et
celle du Christ. Ce ne peut être sans motif." Saint Augustin
Jean-Baptiste, fils d'Elisabeth et de Zacharie, est le précurseur du Messie.
L'Evangile nous dit qu'avant sa naissance, et alors que Marie, enceinte de
Jésus, rend visite à Elisabeth, il tressaille d'allégresse dans le ventre de sa
mère. Signe qu'il reconnaît le Christ. Il naît trois mois après l'annonce de
l'ange Gabriel à Marie : "Voici qu'Elisabeth, ta parente, en est à son
sixième mois". Elisabeth est âgée, et Zacharie ne croit pas à cette
fécondité soudaine : pour avoir douté de la parole de l'ange, il perd la parole
et ne la retrouve qu'à la naissance de son fils. Il l'appelle Jean, ce qui
signifie "Dieu fait grâce".
Au temps de Jésus, Jean est un grand personnage religieux. Il prêche la venue
des temps neufs de Dieu et demande à ses auditeurs de plonger dans l'eau vive
pour manifester leur volonté de s'y préparer. Les évangélistes racontent que
Jésus lui-même vint l'écouter et se faire baptiser. Jean, ayant provoqué la
colère d'Hérode Antipas, gouverneur de Judée, aurait été exécuté.
A Jean, Jésus rendra ce témoignage : "Parmi les enfants des femmes, il
n'en est pas un de plus grand que Jean-Baptiste." Jean-Baptiste baptisera
Jésus et guidera vers lui ses meilleurs disciples. Il s'effacera pour lui
laisser la place.
Le 29 août, l'Eglise fait mémoire de son martyre.
"Dieu fait grâce"
La tradition liturgique propose de s'arrêter sur l'épisode de la naissance de
Jean le Baptiste. Cet épisode, avec beaucoup de fabuleux ou de miraculeux, est
centré sur le nom qui doit être donné au fils d'Elisabeth. Le choix suscite des
polémiques dans la famille, mais rien n'y fait : ce n'est pas la tradition qui
importe, mais la convergence du cheminement dans la foi d'Elisabeth et de
Zacharie, la fidélité dans l'accueil de l'inattendu de Dieu - fidélité qui fait
que Zacharie retrouve la voix pour bénir Dieu.
Jean signifie "Dieu fait grâce". Comme si c'était le cri du coeur
d'Elisabeth, comblée de la grâce de Dieu dans sa vieillesse, comme si Zacharie,
en indiquant ce nom sur une tablette, disait le cheminement de foi qui s'était
fait en lui, dans le silence, après le doute qu'il avait exprimé à l'annonce de
cette naissance. Dieu fait grâce à Zacharie et à Elisabeth au-delà de leurs
espérances. Une fois de plus, ce nom est indicateur d'une mission :
Jean-Baptiste va inviter le peuple à découvrir que Dieu fait grâce.
Ce message ne sera accueilli que par ceux et celles qui acceptent de se
convertir, de se déplacer, d'aller au désert écouter la Parole. Et nous,
comment découvrons-nous que Dieu fait grâce à son peuple aujourd'hui encore ?
Prière de saint Anselme
de Cantorbéry
O bienheureux Jean
toi qui as baptisé le Fils de Dieu,
tu étais rempli de l'Esprit Saint
avant même d'être enfanté.
Et tu reconnaissais Dieu
avant que le monde ne l'ait connu.
Tu as reconnu la Mère de ton Dieu
avant que ta mère l'ait saluée.
Ami de Dieu, intercède pour nous.
Juin 2007
SOURCE : http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Nativite-de-Jean-Baptiste/Que-fete-t-on-a-la-Saint-Jean
Domenico
di Bartolo, Desco da nozze con Nascita del Battista, 1420-1440 ca. (siena, Galleria
G. Franchetti alla Ca' d'Oro - MIBAC
Jean, un nom de la
nouvelle alliance
Une méditation de Saint Bède le Vénérable, docteur de l'Eglise : Tel est le
sens de ce nom : grâce de Dieu, c'est-à-dire celui en qui est la grâce. Car ce
nom annonce l'économie de l'Évangile...
"On voulait l'appeler Zacharie. Mais sa mère dit : Non, il s'appellera
Jean" (Lc 1, 60).
Tel est le sens de ce nom : grâce de Dieu, c'est-à-dire celui en qui est la
grâce. Car ce nom annonce l'économie de l'Évangile. Jean désigne le Seigneur
Lui-même qui vient, Lui par qui la grâce est accordée au monde. Les gens
tenaient, eux, à ce qu'on appelle cet enfant Zacharie, plutôt que Jean. Ils
représentent bien ceux qui, face au Seigneur qui propose le don d'une économie
nouvelle de grâce, désirent plutôt rappeler le sacerdoce de l'ancienne Loi.
Ils s'opposaient ainsi à ce que déclarait sa mère, de vive voix, et son père,
par écrit : "Il s'appellera Jean" (Lc 1, 60). Ces gens-là n'étaient
pas encore entrés dans l'économie nouvelle ; ils prétendaient qu'il fallait
encore observer tous les rites de l'ancien sacerdoce, alors qu'éclatait soudain
l'Évangile du Seigneur. À ces gens-là, c'est la Loi elle-même qui leur dit de
s'ouvrir à la grâce du Christ : "Le Seigneur va susciter du milieu de vous
un Prophète. Je mettrai mes paroles dans sa bouche. Il vous dira tout ce que
moi, le Seigneur, je lui ordonnerai" (Dt 18, 18).
Non, désormais, on ne peut plus faire confiance aux observances de l'ancien
sacerdoce, s'il n'annonce pas la grâce de l'Évangile.
Aussi, une fois reconnu et imposé le nom de Jean, Zacharie retrouve la parole.
Il se met à bénir Dieu. C'est la grâce de l'Alliance Nouvelle que l'apôtre
devait un jour proclamer publiquement. Alors de nombreux prêtres d'Israël se
soumettront à la foi. Et ils seront tous libérés, comme Zacharie aujourd'hui,
de leur mutisme ; ils pourront confesser, louer et annoncer à tous, avec
ferveur, le don de la Rédemption.
C'est dès le jour de la circoncision de Jean, qu'à l'annonce de l'événement, la
crainte du Seigneur envahit le peuple. Quant à Zacharie, il devient le témoin
de l'Esprit. Il se met à prophétiser ; il annonce notre Rédempteur et son
oeuvre de libération.
Une méditation de Saint Bède le Vénérable (Moine du 7e siècle, docteur de
l'Eglise) ; paru sur Croire.com en juin 2007
SOURCE : http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Nativite-de-Jean-Baptiste/Jean-un-nom-de-la-nouvelle-alliance
Méditation pour la
nativité de saint Jean-Baptiste
Le plus noble désir de Dieu est d'engendrer ; et il ne peut être satisfait
avant d'avoir engendré son Fils en nous. Comment l'âme serait-elle satisfaite
de son côté si le Fils de Dieu ne naît pas en elle...
"Le temps d’Élisabeth fut accompli, et elle mit au monde un fils. Jean est
son nom. Et les gens disaient : Que sera cet enfant ? Car la main de Dieu est
sur lui."
N'est-il pas écrit : "Le don le plus grand est que nous soyons enfants de
Dieu, et qu'il engendre en nous son Fils."
L'âme qui veut être l'enfant de Dieu ne doit rien engendrer d'autre en elle que
le Fils de Dieu lui-même.
Le plus noble désir de Dieu est d'engendrer ; et il ne peut être satisfait
avant d'avoir engendré son Fils en nous. Comment l'âme serait-elle satisfaite
de son côté si le Fils de Dieu ne naît pas en elle ?
C'est alors que jaillit la grâce, répandue par Dieu… Lors donc que le temps fut
accompli, Jean, "don de Dieu", naquit.
Quand le temps est-il accompli ? Quand il n'y a plus de temps… pour celui qui,
dans le temps, a mis son cœur dans ce qui est éternel, c'est la plénitude du
temps. (Christ est formé en lui).
Celui-là ne peut se réjouir en tout temps (comme le recommande saint Paul) qui
se réjouit seulement dans le temps. Celui-là seul qui se réjouit au-dessus du
temps, peut se réjouir en tout temps. Trois choses font obstacle à l'homme pour
qu'il reconnaisse Dieu : la sujétion intérieure au temps, au corps et à la
multiplicité des choses. Tant que le cœur est esclave de ces trois choses, Dieu
ne peut engendrer son Fils en toi… C'est l'avidité du cœur qui fait qu'il veut
saisir et posséder beaucoup de choses, mais il perd ainsi précisément ce qu'il
cherche à posséder.
Tout le temps qu'il y a en toi, avec tout ce qui le remplit, fait donc que Dieu
ne peut habiter ni engendrer son Fils en toi. Tout doit sans cesse sortir de
toi pour que Dieu puisse entrer, (et y engendrer son Fils) Quand en effet nous
dépassons le temps et tout ce qui le remplit, alors nous sommes libres,
toujours joyeux : c'est alors pour nous la plénitude du temps, le Fils de Dieu
naît en nous.
Maître Eckhart, Sermon 11. (Lc 1,57s) Seuil 1974 ; paru sur
Croire.com en mai 2007
SOURCE : http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Nativite-de-Jean-Baptiste/Meditation-pour-la-nativite-de-saint-Jean-Baptiste
Unidentified
painter, Geburt und Namensgebung des Täufers, circa 1410, 39,9 x 19, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Also known as
Iohannes Baptista
Joannes Baptista
John the Baptizer
John the Forerunner
John, son of Zachary
Juan Bautista
Yochanan ben Zecharyah
24 June (birth)
24
February (discovery of his relics)
Profile
Cousin of Jesus Christ. Son of Zachary,
a priest of the order of Abia whose job in the temple was to burn incense;
and of Elizabeth,
a descendent of Aaron. As Zachary was ministering in the Temple, an angel brought
him news that Elizabeth would
bear a child filled
with the Holy
Spirit from the moment of his birth. Zachary doubted and was struck
dumb until John’s birth.
Prophet.
John began his ministry around age 27, wearing a leather belt and a tunic of
camel hair, living off locusts and wild honey, and preaching a
message of repentance to the people of Jerusalem.
He converted many,
and prepared the way for the coming of Jesus. He Baptized Christ,
after which he stepped away and told his disciples to follow Jesus.
Imprisoned by King Herod.
He died a
victim of the vengeance of a jealous woman;
he was beheaded, and his head brought to her on a platter. Saint Jerome says
Herodias kept the head for a long time after, occasionally stabbing the tongue
with his dagger because of what John had said in life.
beheaded c.30 at
Machaerus
buried at
Sebaste, Samaria
relics in Saint Sylvester’s
church, Rome, Italy,
and at Amiens, France
–
–
Aquino-Pontecorvo, Italy, diocese of
Belley-Ars, France, diocese of
Charleston, South
Carolina, diocese of
Dodge
City, Kansas, diocese of
Genoa, Italy, archdiocese of
Ndalatando, Angola, diocese of
Paterson, New
Jersey, diocese of
Saint
John’s, Newfoundland, diocese of
Sora-Aquino-Pontecorvo, Italy, diocese of
–
in Belgium
in Brazil
in Germany
in Italy
in Mexico
San
Juan Chamula, Chiapas
in the Philippines
Igbaras,
Iloilo
Kalibo,
Aklan
in Spain
Saint-Jean-le-Blanc,
Loiret, France
–
Worshipful
Company of Tallow Chandlers
skin of an animal
slender cross
tall, thin cross
Storefront
Additional Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Bethlehem,
by Father Frederick
William Faber
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia, by Charles L. Souvay
Golden
Legend: Nativity of Saint John the Baptist
Golden
Legend: Decollation of Saint John the Baptist
Handbook
of Christian Feasts and Customs, by Father Francis
Xavier Weiser, S.J.
Light
From the Altar, edited by Father James
J McGovern
Lives
of the Saints, by Father Alban Butler: Nativity of Saint John the Baptist
Lives
of the Saints, by Father Alban Butler: Decollation of Saint John the
Baptist
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Médaille
Pictorial
Lives of the Saints: Saint John the Baptist
Pictorial
Lives of the Saints: The Beheading of
Saint John the Baptist
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Canon, by Monsignor John
T McMahon
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein: Birth of John the Baptist
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein: Beheading of
John the Baptist
Short
Lives of the Saints: Saint John the Baptist, by Eleanor Cecilia Donnelly
Short
Lives of the Saints: The Beheading of Saint John the Baptist, by Eleanor
Cecilia Donnelly
The
Man the Saviour Praised, by Father Daniel Aloysius Lord
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Sacred
and Legendary Art, by Anna Jameson
other sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Bollandists: Martyrdom of John the Baptist
Catholic Exchange: Forerunner of Christ
Catholic Exchange: The Enigmatic and Essential John the
Baptist
Catholic Exchange: Solemnity of the Nativity of Saint John
the Baptist
Catholic Ireland: Birth
Catholic Ireland: Beheading
Catholic News Agency: Beheading
Franciscan Media: Nativity
Franciscan Media: Martyrdom
Greek
Orthodox Archdiocese of America
John Dillon: Finding His Head
John Dillon: Nativity
Philippines Events and Culture
uCatholic: Nativity
uCatholic: Beheading
Wikipedia: Nativity
Wikipedia: Beheading
Wikipedia: Saint John’s Eve
images
audio
The Road to Emmaus Podcast: Saint John the Baptist and the
Dead Sea Scrolls
video
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Santi e Beati: Nativity
Santi e Beati: Beheading
Santo del Giorno: Martirio
Readings
The Church observes the birth of John as a hallowed
event. We have no such commemoration for any other fathers; but it is
significant that we celebrate the birthdays of John and of Jesus. This day
cannot be passed by. And even if my explanation does not match the dignity of
the feast, you may still meditate on it with great depth and profit. John
appears as the boundary between the two testaments, the old and the new. That
he is a sort of boundary the Lord himself bears witness, when he speaks of “the
law and the prophets up until John the Baptist.” Thus he represents times past
and is the herald of the new era to come. As a representative of the past, he
is born of aged parents; as a herald of the new era, he is declared to be a
prophet while still in his mother’s womb. For when yet unborn, he leapt in his
mother’s womb at the arrival of blessed Mary. In that womb he had already been
designated a prophet, even before he was born; it was revealed that he was to
be Christ’s precursor, before they ever saw one another. These are divine
happenings, going beyond the limits of our human frailty. When John was
preaching the Lord’s coming he was asked, “Who are you?” And he replied: “I am
the voice of one crying in the wilderness.” The voice is John, but the Lord “in
the beginning was the Word.” John was a voice that lasted only for a time;
Christ, the Word in the beginning, is eternal. – from a sermon by Saint Augustine on
the birth of John the Baptist
So they came to John and said to him, ‘Rabbi, the one
who was with you across the Jordan, to whom you testified, here he is baptizing
and everyone is coming to him.’ John answered and said, ‘No one can receive
anything except what has been given him from heaven. You yourselves can testify
that I said that I am not the Messiah, but that I was sent before him. The one
who has the bride is the bridegroom; the best man, who stands and listens for
him, rejoices greatly at the bridegroom’s voice. So this joy of mine has been made
complete. He must increase; I must decrease’ – John 3:26-30
There is no doubt that blessed John suffered
imprisonment and chains as
a witness to our Redeemer, whose forerunner he was, and gave his life for him.
His persecutor had demanded not that he should deny Christ, but only that he
should keep silent about the truth. Nevertheless, he died for Christ. Does
Christ not say: “I am the truth”? Therefore, because John shed his blood for
the truth, he surely died for Christ. Through his birth, preaching and
baptizing, he bore witness to the coming birth, preaching and baptism of
Christ, and by his own suffering he showed that Christ also would suffer. Such
was the quality and strength of the man who accepted the end of this present
life by shedding his blood after the long imprisonment. He preached the freedom
of heavenly peace, yet was thrown into irons by ungodly men. He was locked away
in the darkness of prison, through he came bearing witness to the Light of life
and deserved to be called a bright and shining lamp by that Light itself, which
is Christ. To endure temporal agonies for the sake of the truth was not a heavy
burden for such men as John; rather is was easily borne and even desirable, for
he knew eternal joy would be his reward. Since death was ever at hand, such men
considered it a blessing to embrace it and thus gain the reward of eternal life
by acknowledging Christ’s name. Hence the apostle Paul rightly says: “You have
been granted the privilege not only to believe in Christ but also to suffer for
his sake.” He tells us why it is Christ’s gift that his chosen ones should
suffer for him: “The sufferings of this present time are not worthy to be
compared with the glory that is to be revealed in us.” – from a homily
by Saint Bede the
Venerable on the death of John the Baptist
Herodias harbored a grudge against him and wanted to
kill him but was unable to do so. Herod feared John, knowing him to be a
righteous and holy man, and kept him in custody. When he heard him speak he was
very much perplexed, yet he liked to listen to him. She had an opportunity one
day when Herod, on his birthday, gave a banquet for his courtiers, his military
officers and the leading men of Galilee. Herodias’s own daughter came in and
performed a dance that delighted Herod and his guests. The king said to the
girl, “Ask of me whatever you wish and I will grant it to you.” She went out
and said to her mother, “What shall I ask for?” She replied, “The head of John
the Baptist.” The girl hurried back to the king’s presence and made her
request, “I want you to give me at once on a platter the head of John the
Baptist.” The king was deeply distressed, but because of his oaths and the
guests he did not wish to break his word to her. So he promptly dispatched an
executioner with orders to bring back his head. He went off and beheaded him in
the prison.
He brought in the head on a platter and gave it to the girl. The girl in turn
gave it to her mother.
When his disciples heard about it, they came and took his body and laid it in a
tomb. – Mark 6:19-29
MLA Citation
“Saint John the Baptist“. CatholicSaints.Info. 30
May 2021. Web. 24 June 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-john-the-baptist/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-john-the-baptist/
BENEDICT XVI
ANGELUS
Dear Brothers and Sisters,
Today, 24 June, we are celebrating the Solemnity of St
John the Baptist. He is the only saint — with the exception of the Virgin Mary
— whose birth the liturgy celebrates and it does so because it is closely
connected with the mystery of the Incarnation of the Son of God. In fact, from
the time when he was in his mother’s womb John was the precursor of Jesus: the
Angel announced to Mary his miraculous conception as a sign that “nothing is
impossible to God” (Lk 1:37), six months before the great miracle that brings
us salvation, God’s union with man brought about by the Holy Spirit. The four
Gospels place great emphasis on the figure of John the Baptist, the prophet who
concludes the Old Testament and inaugurates the New, by identifying Jesus of
Nazareth as the Messiah, the Anointed One of the Lord. In fact, Jesus himself
was to speak of John in these terms: “This is he of whom it is written ‘Behold
I send my messenger before your face, / who shall prepare your way before you.
Truly I say to you, among those born of women there has risen no one greater
than John the Baptist; yet he who is least in the kingdom of heaven is greater
than he!” (Mt 11:10-11).
John’s father, Zechariah — Elizabeth’s husband and a
relative of Mary — was a priest of Old Testament worship, he did not
immediately believe in the announcement of such an unexpected fatherhood. This
is why he was left mute until the day of the circumcision of the child to whom
he and his wife gave the name God had indicated to them, that is, John, which
means “graced by God”. Inspired by the Holy Spirit, Zechariah spoke thus of his
son’s mission: “And you, child, will be called the prophet of the Most High;
for you will go before the Lord to prepare his ways, to give knowledge of
salvation to his people in the forgiveness of their sins” (Lk 1:76-77).
All this came to pass 30 years later when John began
baptizing people in the River Jordan, calling them to prepare themselves with
this act of penance for the imminent coming of the Messiah, which God had
revealed to them during their wanderings in the desert of Judaea. This is why
he was called the “Baptist”, the “Baptizer” (cf. Mt 3:1-6). When one day Jesus
himself came from Nazareth to be baptized, John at first refused but then
consented; he saw the Holy Spirit settle on Jesus and heard the voice of the
heavenly Father proclaiming him his Son (cf. Mt 3:13-17). However, the
Baptist’s mission was not yet complete. Shortly afterwards he was also asked to
precede Jesus in a violent death: John was beheaded in King Herod’s prison and
thus bore a full witness to the Lamb of God who had recognized him and publicly
pointed him out beforehand.
Dear friends, the Virgin Mary helped her elderly kinswoman Elizabeth when she was expecting John to bring her pregnancy to completion. May she help all people to follow Jesus, the Christ, the Son of God, whom the Baptist proclaimed with deep humility and prophetic fervour.
After the Angelus:
Dear Brothers and Sisters,
The Day for the Pope’s Charity is being celebrated
today in Italy. I thank all the parish communities, families and individual
members of the faithful for their constant and generous support which benefits
so many brothers and sisters in difficulty. In this regard, I recall that the
day after tomorrow, please God, I shall be making a brief visit to the areas
hit by the recent earthquake in North Italy. I would like this to be a sign of
the whole Church’s solidarity and I therefore invite everyone to accompany me
with prayers.
I greet all the English-speaking pilgrims and visitors
present for today’s Angelus. This Sunday, we celebrate the birth of John the
Baptist, the great saint who prepared the way for our Lord. John was a voice,
crying in the wilderness, calling God’s people to repentance. Let us heed his
voice today, and make room for the Lord in our hearts. May God bless all of
you.
I wish you all a good Feast, a good Sunday and a good week. Thank you!
© Copyright 2012 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/angelus/2012/documents/hf_ben-xvi_ang_20120624.html
Sano di Pietro (1405–1481), Nascita
e imposizione del nome al Battista, circa 1450, 20,6 x 42,9, Metropolitan Museum of Art
Solemnity of the Birth of
John the Baptist
Jesus called John the greatest of all those who had preceded him: “I tell you,
among those born of women, no one is greater than John....” But John would have
agreed completely with what Jesus added: “[Y]et the least in the kingdom of God
is greater than he” (Luke 7:28).
John spent his time in the desert, an ascetic. He began to announce the coming
of the Kingdom, and to call everyone to a fundamental reformation of life.
His purpose was to prepare the way for Jesus. His Baptism, he said, was for
repentance. But One would come who would baptize with the Holy Spirit and fire.
John is not worthy even to carry his sandals. His attitude toward Jesus was:
“He must increase; I must decrease” (John 3:30).
John was humbled to find among the crowd of sinners who came to be baptized the
one whom he already knew to be the Messiah. “I need to be baptized by you”
(Matthew 3:14b). But Jesus insisted, “Allow it now, for thus it is fitting for
us to fulfill all righteousness” (Matthew 3:15b). Jesus, true and humble human as
well as eternal God, was eager to do what was required of any good Jew. John
thus publicly entered the community of those awaiting the Messiah. But making
himself part of that community, he made it truly messianic.
The greatness of John, his pivotal place in the history of salvation, is seen
in the great emphasis Luke gives to the announcement of his birth and the event
itself—both made prominently parallel to the same occurrences in the life of
Jesus. John attracted countless people (“all Judea”) to the banks of the
Jordan, and it occurred to some people that he might be the Messiah. But he
constantly deferred to Jesus, even to sending away some of his followers to
become the first disciples of Jesus.
Perhaps John’s idea of the coming of the Kingdom of God was not being perfectly
fulfilled in the public ministry of Jesus. For whatever reason, he sent his
disciples (when he was in prison) to ask Jesus if he was the Messiah. Jesus’
answer showed that the Messiah was to be a figure like that of the Suffering
Servant in Isaiah (chapters 49 through 53). John himself would share in the
pattern of messianic suffering, losing his life to the revenge of Herodias.
Comment :
John challenges us Christians to the fundamental attitude of Christianity—total
dependence on the Father, in Christ. Except for the Mother of God, no one had a
higher function in the unfolding of salvation. Yet the least in the kingdom,
Jesus said, is greater than he, for the pure gift that the Father gives. The
attractiveness as well as the austerity of John, his fierce courage in
denouncing evil—all stem from his fundamental and total placing of his life
within the will of God.
Quote :
"And this is not something which was only true once, long ago in the past.
It is always true, because the repentance which he preached always remains the
way into the kingdom which he announced. He is not a figure that we can forget
now that Jesus, the true light, has appeared. John is always relevant because
he calls for a preparation which all men need to make. Hence every year there
are four weeks in the life of the Church in which it listens to the voice of
the Baptist. These are the weeks of Advent" (A New Catechism).
SOURCE : http://www.americancatholic.org/features/saints/saint.aspx?id=1424
Birth of John the Baptist; from the High Altar of St Kilian and John the Baptist in Schlüsselfeld (Steigerwald); Bamberg, c. 1475; hardwood, original polychromy; Museum: Liebieghaus, Frankfurt am Main; Inv. No. 355
John the Baptist, The
Birth of (RM)
1st century. John the Baptist, the last of the prophets and the forerunner of
our Lord, was a man of the desert. The son of a priestly line, born of aged
parents as if by a miracle, brought up as a Nazarite, that is, dedicated from
birth to God's service with lifelong obligations never to shave, take wine, or
indulge in human pleasures. He lived in the wilderness, a rugged and magnetic figure,
clothed in the skin of a camel, living on locusts and wild honey.
He is the most startling figure in the Gospel narrative, a man of mystery, not
as other men, bronzed by the desert sun, with piercing words of ominous
malediction, uncompromising and aggressive. No greater contrast can be imagined
than the appearance by the river of this prophet of fire and the figure of
Jesus as 'the Lamb of God which takes away the sins of the world.'
Crowds followed him, held by his hypnotic power and rugged eloquence and lashed
by his bitter invective. "You offspring of vipers, who has warned you to
flee from the wrath to come? Bring forth fruits meet for repentance. The axe is
laid to the rotten trees." The wheat is being threshed and the stubble
burnt in the empty fields. It was the voice of the old dispensation, the last
echo of Moses and Elijah, the final challenge of the fire and thunder of the
God of the ancient Jews.
But John also prepared the way for Jesus,and with all his fierceness exercised
a vital and realistic ministry. With it went a surprising humility and
tenderness, for he recognized his own limitations and that he was but a
forerunner and a road-builder; and when the time came, he graciously made way
for our Lord. He shrank even from the thought of baptizing Him, and spoke of
Him with wonder and devotion. I am not the Christ, he said, I am but a voice.
"He that comes after me is mightier than I, whose shoes I am not worthy to
bear."
His end was tragic, the result of a squalid intrigue. With characteristic
boldness he had denounced the unlawful marriage of the infamous Herodias, and,
as a result, had been thrown into the gloomy fortress of Machaerus on the
shores of the Dead Sea. Then, to gratify the cruel and frivolous whim of a
dancing girl, Salome, the daughter of Herodias, who had been prompted by her
mother, Herod, to his own disgust, but unwilling to take back his word, put him
to death, and there followed the shameful display of his head on a charger.
Thus ended the life of this sublime and extraordinary figure who blazed the
trail for our Lord. The disciples gave his body decent burial and then broke
the tragic news to Jesus, who, overcome by grief and unable to face the crowds
that thronged Him, took a boat and retired for a while to a desert place apart
(Gill).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0624.shtml
Solemnity Of The Nativity of John The Baptist
Jesus called John the greatest of all those who had preceded him: “I tell you,
among those born of women, no one is greater than John….” But John would have
agreed completely with what Jesus added: “[Y]et the least in the kingdom of God
is greater than he” (Luke 7:28).
John spent his time in the desert, an ascetic. He began to announce the coming
of the Kingdom, and to call everyone to a fundamental reformation of life.
His purpose was to prepare the way for Jesus. His Baptism, he said, was for
repentance. But One would come who would baptize with the Holy Spirit and fire.
John is not worthy even to carry his sandals. His attitude toward Jesus was:
“He must increase; I must decrease” (John 3:30).
John was humbled to find among the crowd of sinners who came to be baptized the
one whom he already knew to be the Messiah. “I need to be baptized by you”
(Matthew 3:14b). But Jesus insisted, “Allow it now, for thus it is fitting for
us to fulfill all righteousness” (Matthew 3:15b). Jesus, true and humble human
as well as eternal God, was eager to do what was required of any good Jew. John
thus publicly entered the community of those awaiting the Messiah. But making
himself part of that community, he made it truly messianic.
The greatness of John, his pivotal place in the history of salvation, is seen
in the great emphasis Luke gives to the announcement of his birth and the event
itself—both made prominently parallel to the same occurrences in the life of
Jesus. John attracted countless people (“all Judea”) to the banks of the
Jordan, and it occurred to some people that he might be the Messiah. But he
constantly deferred to Jesus, even to sending away some of his followers to
become the first disciples of Jesus.
Perhaps John’s idea of the coming of the Kingdom of God was not being perfectly
fulfilled in the public ministry of Jesus. For whatever reason, he sent his
disciples (when he was in prison) to ask Jesus if he was the Messiah. Jesus’
answer showed that the Messiah was to be a figure like that of the Suffering
Servant in Isaiah (chapters 49 through 53). John himself would share in the
pattern of messianic suffering, losing his life to the revenge of Herodias.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/nativity-of-john-the-baptist-2/
Turino di Sano e Giovanni di Turino, Nascita del Battista, 1427
Turino di Sano e Giovanni di Turino, Nascita del Battista, 1427
Turino di Sano e Giovanni di Turino, Nascita del Battista,
1427
Golden
Legend – Nativity of Saint John Baptist
Here followeth the
Nativity of Saint John Baptist.
Saint John Baptist is named in many manners. He was
named a prophet; friend of the spouse; lanterne; an angel voice; Elias; baptist
of the Saviour; messenger of the judge; and foregoer of the King. By prophet is
signified prerogative of knowledge; in the friend of the spouse, noblesse of
love; in the lantern burning, noblesse of holiness; in an angel, prerogative of
virginity; in voice, nobleness of meekness; in Elias, noblesse of burning love;
in baptist, prerogative of marvellous honour; in messenger, prerogative of
preaching; and in foregoing, prerogative of preparation or making ready. All
these virtuous things were in him.
Of Saint John Baptist
The nativity of Saint John Baptist was ancient, and
showed by the Archangel Gabriel in this manner. It is said in the History
Scholastic that David the king, willing to increase and make more the service
of God, instituted twenty-four bishops or high priests,
of whom one was overest and greatest, and was named prince of the priests,
and he ordained that each priest should
serve a week. Abias was one, and had the eighth week, of whose kindred
Zacharias was descended, father of Saint John Baptist. This Zacharias had to
wife one of the daughters of the kindred of Aaron, whose name was Elizabeth,
daughter of Esmeria, which was sister of Saint Anne, mother of our Lady. Then
this Elizabeth and our Lady were cousins-german, daughters of two sisters.
These two, Zacharias and his wife Elizabeth, were just tofore our Lord, living
in all the justifications, and holding all the commandments of the law without
murmur ne complaint, praising and thanking our Lord God.They had no children,
for the holy woman was barren. They had great desire to have a son that might
be bishop of the law by succession of lineage after Zacharias, and hereof had
they in their youth prayed much to our Lord, but when it pleased not unto our
Lord, they took it a worth and thanked God of all. They served the more
devoutly our Lord God, for they had no charge but only to serve and entend unto
him. Many there be that withdraw them from the service and love of our Lord for
the love of their children. They were both old, he and his wife Elizabeth. It
happed, at a solemnity that the Jews had after August, that the bishop did holy
sacrifice in doing the office that appertained to him and to his week; he went
for to incense, and entered into the temple, and the people abode without,
making their prayers and awaiting the coming again to them of the holy bishop.
Thus, as he was alone, and incensed the altar, the angel Gabriel appeared to
him standing on the right side of the altar, and when the holy bishop saw him
he was abashed and had great dread. The angel said to him: Be nothing afeard,
Zacharias, thy prayers be heard and thou hast found grace tofore of whom our
Lord. Elizabeth thy wife shall conceive and bear a son, whom thou shalt call
John, of whom thou shalt have great gladness, and much people shall make great
feast and joy of his nativity, for he shall be great, and of great merit tofore
our Lord. He shall not drink wine ne cider, ne thing whereof he might be
drunken, and in his mother’s womb he shall be sanctified and fulfilled with the
Holy Ghost. He shall convert many of the sons of Israel, that is to say, of the
Jews, to our Lord, and shall go tofore him in the spirit and virtue of Elias
the prophet for to convert father and sons, old and miscreants, to the sense of
righteousness and to the service of God. When the angel had thus said to
Zacharias, he answered: How may I believe and know that this is truth that thou
sayest? I am now all old and ancient, and my wife old and barren. The angel
answered and said: I am Gabriel, the angel and servant tofore God, which in his
name am sent to speak to thee and to show to thee these things aforesaid, and
because thou hast not believed me thou shalt lose thy speech, and shalt not
speak till the day that this which I have said shall be accomplished, each
thing in his time. The people were abiding and awaiting when Zacharias the bishop
should come out, and marvelled where he tarried so long. He came out of the
temple, but he might not speak, but the holy man made to them signs by which
they thought well that he had seen some vision of our Lord, but more knew they
not. He abode in the temple all that week, and after, went home to his house.
His wife conceived and waxed great, and when she perceived it she was
shamefaced and kept her in her house well five months. In the sixth month the
same angel Gabriel was sent from our Lord unto the blessed Virgin Mary, newly
espoused to Joseph, which shewed the conception of Jesu Christ, son of God our
Lord, and the angel told to her that she should conceive of the Holy Ghost
without knowledge of man. For our Lord may do all that it pleaseth him, like as
it appeareth, said he, of Elizabeth thy cousin, the which, she being old of
age, and barren by nature of her body, hath conceived by the pleasure of our
Lord, and hath now borne about six months. When our Lady heard that Saint
Elizabeth her cousin was great, she went to visit and accompany her in the
mountains where she dwelt, right far, hard, and evil way. When she came thither
she saluted her much courteously. Our Lady was then great with the blessed Son
of God, our Lord Jesu Christ, whom she had conceived when she said to the
angel: Ecce ancilla domini; and then she was replenished with the deity and
humanity of our Lord Jesu Christ. Then, when the salutation issued out of the
body of our Lady, the greeting entered into the ears of the body of Saint
Elizabeth, and into her child that she had within her, which child was anoint
of the blessed Holy Ghost, and, by the presence of our Lord, sanctified in the
womb of his mother and replenished with grace, whereof he removed him for joy
in his mother’s womb, in making to our Lord reverence such as he might make not
of himself, but by the grace that he had received of the Holy Ghost. Of which
by the merits and grace done to the blessed child, Saint Elizabeth was
replenished, and anon prophesied in saying and crying with a high voice: Thou
art blessed among and above all women, and blessed be the fruit of thy womb.
From whence cometh to me such grace, so great that the mother of my Lord cometh
to visit me? I know well that thou hast conceived the Son ot God, for as soon
as thy salutation entered into mine ears, the child that is in my belly made
joy and feast, and removed. Thou art well blessed and happy that thou hast
given faith and believed the words of the angel which he said to thee, for all
things shall be performed that he hath said to thee.
Of all these things Saint Elizabeth knew nothing when
our Lady came, ne yet our Lady had nothing said to her, but the Holy Ghost, by
the merits of her holy child that she bare, replenished her and made her to
prophesy. Then answered our Lady and made the holy psalm saying: Magnificat
anima mea dominum, and all the remnant. Our Lady abode with Saint Elizabeth
three months or thereabouts till she was delivered and laid abed, and it is
said that she did the office and service to receive Saint John Baptist when he
was born.
When then he was born, and the neighbours and cousins
and friends knew the grace that our Lord had done to these holy folk, noble of
lineage, rich of goods and of great dignity, to whom in the end of their age he
had given an heir male against double or treble nature, they made great joy and
feast with them. When the eighth day came, and the child should be circumcised,
they called him after his father’s name, Zacharias. The mother said that he
should named John. and not Zacharias. and they went unto the father and said
that there was none in that kindred that so was called. And then the father
demanded pen and ink, and wrote: Johannes est nomen ejus, John is his name, and
all they marvelled. Anon after, by the merit of Saint John, his father’s mouth
was opened, and had again his speech, and spake, glorifying our Lord God. And
these tidings of this holy child thus born, were anon spread all about the
country, and each man said in his heart, and without forth one to another: What
suppose ye shall be of this child? He shall be great and a man of our Lord, for
he is already now with him, and the hand, the work, and the virtue of our Lord
is with him. The father, holy Zacharias, replenished with the Holy Ghost, said
and prophesied, and made then the holy psalm: Benedictus Dominus Deus Israel,
which psalm is always sung in the end of matins.
It is said that holy Zacharias dwelled upon the
mountains two miles nigh to Jerusalem, and there Saint John Baptist was born,
and after that Saint John was circumcised, he was nourished as a child of a
noble and rich man and son of great dignity, but when he had understanding and
strength of body, God our Lord and the heart performed the work. He issued out
of his father’s house, and left riches, honours, dignities, noblesse, and all
the world, and went into desert on flom Jordan. Some say he went in the age of
fifteen years accomplished, and others say he departed at twelve years of age
for to serve our Lord without empeshment, by which he kept silence, and
bydwonge his life and his soul from idle words. This holy Saint John, dwelling
in desert, ware an hair made of the hair of camels. Some say that he ware the
skin of a camel, in which he had made an hole to put his head in and girded it
with a girdle of wool, or of leather, cut out of an hide or a beast’s skin. He
ate locusts, not such as we have here that we call honeysuckles; some say that
it is flesh of some beasts that abound in the desert of Judea where he
baptized; with wild honey he ate it. That it was flesh, the legend of Saint
Austin doth us to understand, which saith that Saint Austin ate flesh by the
example of Elias the prophet, which ate the flesh that a crow brought to him,
and so Saint John ate locusts, some say that there be roots so called. There
served he our Lord solitarily upon the flom Jordan till that he was about
twenty-nine years old. The angel of our Lord came to him and said that he
should show the coming of our Lord and preach penance, for to purge them that
were baptized, in accustoming the baptism of our Lord Jesu Christ. This angel
said to Saint John Baptist that, Jesu Christ, Saviour of the world, should come
to him for to be baptized, and it should be he on whom the Holy Ghost should
descend in semblance of a dove.
Saint John drew him towards Bethany, upon the river or
desert, not far from Jerusalem; there preached he, and taught and baptized them
that would amend their life, and said to them that the Saviour and health of
the world was nigh. Then came to him many, and he said to some religious men of
evil life: Ye children of serpents, who hath given to you counsel to eschew the
ire of our Lord? If ye will be baptized in sign of penance, do ye the works of
penitence. Leave the evil, humble you, do the work of mercy; ween ye, because
ye be circumcised and be the children of Abraham, that ye shall be saved? Our
Lord shall make of these stones if it please him the child of Abraham which
with Abraham shall be saved. Saint John preached about a year tofore that our
Lord came to him for to be baptized. When the Pharisees heard say that he
baptized, they sent to know what he was, and they demanded if he were Christ
the great prophet that was promised in their law, and he said: Nay. They
demanded him if he were Elias, and come from Paradise terrestrial, he said:
Nay. They demanded him if he was a prophet, he said: Nay. They demanded him
whereof he meddled then to baptize, since he was neither Christ, ne Elias, ne
prophet. Say to us, said they, who that thou art, that we may answer to them
that have sent us hither. He answered: I am he of whom Isaiah prophesied: I am
the voice of the crier in desert: Address ye and make ready the ways to God,
and make ye right the paths of our Lord. They said to him: Wherefore baptizest
thou then? I baptize and wash the body with water in sign of penance, but among
you is he that ye know not, which was tofore me, and came after me, of whom I
am not worthy to loose the latchet of his shoe. He shall give you baptism in
the virtue of the Holy Ghost, in water and fire of penance.
When Saint John along the flom Jordan had preached and
baptized about a year, our Lord came unto him and would be baptized of him.
Saint John, enlumined of the Holy Ghost, knew him, and did to him reverence as
to his God, his Maker, and Lord. He was so espired that human nature which was
pure in him might not sustain so great knowledge, and he said right humbly:
Sir, thou comest to me, which art pure and clean, to be baptized and washed of
me that am foul and wasted, which ought to be baptized of thee and washed, how
dare I lay on thee my hands? Our Lord said to him: Do this that I say now, for
thus behoveth it to fulfil all justice and to humble and give ensample of
baptism to all people. And then in humility and patience he baptized our Lord,
and washed him where he had never filth, and all by holy mystery; on whom the
Holy Ghost descended visibly in likeness of a dove, and the voice of the Father
was heard saying: Here is my well-beloved son in whom I am well pleased. Then
our Lord was thirty years old from his nativity and thirteen days beginning of
the thirtyfirst year. On that same day our Lord changed water into wine in Cana
of Galilee. And this sufficeth for the nativity of Saint John Baptist, and the
residue of his life and of his death shall be said at the feast of his
decollation, by the grace of God, who bringeth us to his bliss. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-nativity-of-saint-john-baptist/
D. Cunego, Nativité de Saint Jean le Baptiste, 1769
BIRTH OF ST. JOHN THE
BAPTIST
Feast: June 24
This feast, a segment of Advent in the season of Ordinary Time, makes us aware
of the wonderful inner relationship between the sacred mysteries; for we are
still in the midst of one Church year and already a bridge is being erected to
the coming year of grace.
Ordinarily the Church observes the day of a saint's death as his feast, because
that day marks his entrance into heaven. To this rule there are two notable
exceptions, the birthdays of Blessed Mary and of St. John the Baptist. All
other persons were stained with original sin at birth, hence, were displeasing
to God. But Mary, already in the first moment of her existence, was free from
original sin (for which reason even her very conception is commemorated by a
special feast), and John was cleansed of original sin in the womb of his
mother. This is the dogmatic justification for today's feast. In the breviary
St. Augustine explains the reason for today's observance in the following
words:
"Apart from the most holy solemnity commemorating our Savior's birth, the
Church keeps the birthday of no other person except that of John the Baptist.
(The feasts of the Immaculate Conception and of the Nativity of the Blessed
Virgin had not yet been introduced.) In the case of other saints or of God's
chosen ones, the Church, as you know, solemnizes the day on which they were
reborn to everlasting beatitude after ending the trials of this life and
gloriously triumphing over the world.
"For all these the final day of their lives, the day on which they
completed their earthly service is honored. But for John the day of his birth,
the day on which he began this mortal life is likewise sacred. The reason for
this is, of course, that the Lord willed to announce to men His own coming
through the Baptist, lest if He appeared suddenly, they would fail to recognize
Him. John represented the Old Covenant and the Law. Therefore he preceded the
Redeemer, even as the Law preceded and heralded the new dispensation of
grace."
In other words, today's feast anticipates the feast of Christmas. Taking an
overall view, we keep during the course of the year only two mysteries, that of
Christ's Incarnation and that of His Redemption. The Redemption mystery is the
greater of the two; the Incarnation touches the human heart more directly. To
the Redemption mystery the entire Easter season is devoted, from Septuagesima
until Pentecost; and likewise every Sunday of the year, because Sunday is
Easter in miniature.
The Christmas season has for its object the mystery of God-become-Man, to which
there is reference only now and then during the remaining part of the year,
e.g., on Marian feasts, especially that of the Annunciation (March 25) and
today's feast in honor of the Baptist. In a sense, then, we are celebrating
Christ's incarnation today. The birth of Jesus is observed on December 25 at
the time of the winter solstice, while the birth of His forerunner is observed
six months earlier at the time of the summer solstice. Christmas is a
"light" feast; the same is true today. The popular custom centering
about "St. John's Fire" stems from soundest Christian dogma and could
well be given renewed attention. St. John's Fire symbolizes Christ the Light;
John was a lamp that burned and shone. We Christians should be the light of the
world.
--- Excerpted from The Church's Year of Grace, Pius Parsch.
Patron : Baptism; bird dealers; converts; convulsions; convulsive
children; cutters; epilepsy; epileptics; farriers; hail; hailstorms; Knights
Hospitaller; Knights of Malta; lambs; Maltese Knights; lovers; monastic life;
motorways; printers, spasms; tailors; Genoa, Italy; Quebec; Sassano, Italy;
Diocese of Savannah, Georgia; Diocese of Charleston, South Carolina; Diocese of
Dodge City, Kansas; Diocese of Paterson, New Jersey; Diocese of Portland,
Maine.
Symbols : Lamb; lamb on a book of seven seals; locust; camel's hair tunic;
girdle; his head on a charger; scroll with words Ecce Agnus Dei or with Vox
Clamantis in deserto; long, slender cross-tipped staff; open Bible; banner of
victory.
Things to Do :
• Read about the traditions connected with this feast, particularly the connection
with bonfires.
• The Liturgy of the Hours for the Evening Prayer (Vespers) of the Birth of St.
John the Baptist has traditionally included the Gregorian chant Ut Queant
Laxis. Tradition has ascribed the hymn to a Paul Warnefried (Paul the Deacon,
730-799). While preparing to sing the Exsultet at the Holy Saturday vigil, he
found himself hoarse, and so prayed to St. John the Baptist, since his father
lost his voice before John was born. Paul's voice was restored and he wrote
this hymn in honor of the saint. True or not, what makes this song memorable is
that the Benedictine monk used this hymn as a pivotal reference for our musical
scale. See Catholic Encyclopedia's entry Ut Queant Laxis, more information on
the hymn from Catholic Culture, a Beginner's Guide to Modal Harmony, and
Gregorian Chant Notation.
• The Church year has two cycles. The more important cycle is the Temporal
cycle (from the Latin tempus which means time or season). The life of Christ is
relived in liturgical time, in both real time and Church's memory. Throughout
the year the Paschal Mystery (Christ's work of redemption through His birth,
life, passion, death, and resurrection and ascension) is relived, and broken
down into the seasons of Advent, Christmas, Lent, Holy Week, Easter and
Ordinary Time. Sundays are the usual means by which this cycle unfolds.
At the same time with the temporal cycle, the Sanctoral cycle (from the Latin
sanctus which means saint) progresses. The Church honors Mary, Mother of God
"with a special love. She is inseparably linked with the saving work of
her son" (CCC 1172). Then the memorials of martyrs and other saints are
kept by the Church. They are held up to us as examples "who draw all men
to the Father through Christ, and through their merits she begs for God's
favors" (CCC 1173).
This is one of the few saint feast days that is connected with the temporal
calendar, not the sanctoral calendar, because John the Baptist was intimately
involved in Christ's work of redemption. Charting or making your own liturgical
calendar would be a great family project.
• Read the excerpt from the Directory on Popular Piety on the cult of
St. John the Baptist.
• In Brazil, this day is known as Diário de Sáo Joáo (Saint John's Day). The
festivities are set off in the villages and countryside by the Fogueira de Sáo
Joáo (bonfire) on St. John's eve. Families and friends eat traditional foods
around the fire while younger folks jump over the fire and firecrackers are
exploded. The day is primarily a festival for children, who save up months in
advance to purchase fireworks to set off for the day. In cities this is a day
for parties and dances, with the urban dwellers dressing up in rural costumes.
St. John is the protector of lovers, so for fun, young country girls in Brazil
will roll up scraps of paper, each bearing a name of a single girl and place
them into a bowl of water. The first one which unfolds indicates the girl who
will marry first.
SOURCE : http://www.passionistnuns.org/Saints/StJohnBaptist/BirthJohnBaptist/index.htm
Ventura Salimbeni (1568–1613). La
Naissance de saint Jean-Baptiste, plume, encre brune et lavis, craie noire
- 24,1 x 27,4
Father Weiser explains
the customs associated with June 23 and 24, the Solemnity of the Birth of
St. John the Baptist.
DIRECTIONS
John the Baptist (June 24) — This Saint was highly honored throughout the whole
Church from the beginning. Proof of this is, among other things, the fact that
fifteen churches were dedicated to him in the ancient imperial city of
Constantinople. Being the precursor of our Lord, he was accorded the same honor
as the first great saints of the Christian era, although he belonged to the Old
Covenant. The fact that Christ praised him so highly (Matt. 11, 11) encouraged,
of course, a special veneration. Accordingly, we find a regular cycle of feasts
in his honor among the early Christian churches.
It was the firm belief among the faithful that John was freed from original sin
at the moment when his mother met the Blessed Virgin (Luke 1, 45). Saint
Augustine mentioned this belief as a general tradition in the ancient Church.
In any case, it is certain that he was "filled with the Holy Spirit even
from his mother's womb" (Luke 1, 15) and, therefore, born without original
sin. Accordingly, the Church celebrates his natural birth by a festival of his
"nativity," assigned exactly six months before the Nativity of
Christ, since John was six months older than the Lord. As soon as the feast of
Christmas was established on December 25 (in the fifth century) the date of the
Baptist's birth was assigned to June 24.
The question arises of why June 24, and not 25. It has often been claimed that
the Church authorities wanted to "Christianize" the pagan solstice
celebrations and for this reason advanced Saint John's feast as a substitute
for the former pagan festival. This explanation is obviously erroneous because
in those centuries the solstice took place around the middle of June due to the
inaccuracy of the Julian calendar. It was only in 1582, through the Gregorian
calendar reform, that the solstice fell on June 23.
The real reason why Saint John's Day falls on June 24 lies in the Roman way of
counting, which proceeded backward from the Kalends (first day) of the
succeeding month. Christmas was "the eighth day before the Kalends of
January" (Octavo Kalendas Januarii). Consequently, Saint John's Nativity
was put on the "eighth day before the Kalends of July." However,
since June has only thirty days, in our present (Germanic) way of counting, the
feast falls on June 24.69
The Council of Agde, in 506, listed the Nativity of Saint John among the
highest feasts of the year, a day on which all faithful had to attend Mass and
abstain from servile work. Indeed, so great was the rank of this festival that,
just as on Christmas, three Masses were celebrated, one during the vigil
service, the second at dawn, the third in the morning. In 1022, a synod at
Seligenstadt, Germany, prescribed a fourteen-day fast and abstinence in
preparation for the Feast of the Baptist. This, however, was never accepted
into universal practice by the Roman authorities.
On August 29 the death of the Saint is honored by a Feast of the
"Beheading." A third festival was celebrated in the Oriental Church
in honor of "Saint John's Conception" (on September 24), commemorating
the fact that an angel had announced his conception. This feast, however, was
not adopted by the Latin Church. The Greek Rite (on the day after Epiphany),
and recently also the Latin Church (on January 13), keep a feast in memory of
Saint John baptizing the Lord.
The Baptist is patron of tailors (because he made his own garments in the
desert), of shepherds (because he spoke of the "Lamb of God"), and of
masons (including the Freemasons, who celebrate his day as one of their great
annual feasts). This patronage over masons is traced to his words:
Make ready the way of the Lord, make straight all his paths. Every valley shall
be filled, and every mountain and hill shall be brought low, And the crooked
shall be made straight, and the rough ways smooth. (Luke 3, 4-6.)
All over Europe, from Scandinavia to Spain, and from Ireland to Russia, Saint
John's Day festivities are closely associated with the ancient nature lore of
the great summer festival of pre-Christian times. Fires are lighted on mountains
and hilltops on the eve of his feast. These "Saint John's fires" burn
brightly and quietly along the fiords of Norway, on the peaks of the Alps, on
the slopes of the Pyrenees, and on the mountains of Spain (where they are
called Hogsueras). They were an ancient symbol of the warmth and light of the
sun which the forefathers greeted at the beginning of summer. In many places,
great celebrations are held with dances, games, and outdoor meals.
Fishermen from Brittany keep this custom even while far out at sea in the
Arctic Ocean. They hoist a barrel filled with castoff clothing to the tip of
the mainsail yard and set the contents on fire. All ships of the fishing fleet
light up at the same time, about eight o'clock in the evening. The men gather
around the mast, pray and sing. Afterward they celebrate in their quarters, and
the captain gives each crew member double pay.
Another custom is that of lighting many small fires in the valleys and plains.
People gather around, jump through the flames, and sing traditional songs in
praise of the Saint or of summer. This custom is based on the pre-Christian
"need fires" (niedfyr, nodfyr) which were believed to cleanse, cure,
and immunize people from all kinds of disease, curses, and dangers. In Spain
these smaller fires (fogatas) are lighted in the streets of towns and cities,
everybody contributing some old furniture or other wood, while children jump
over the flames. In Brest, France, the bonfires are replaced by lighted torches
which people throw in the air. In other districts of France they cover wagon
wheels with straw, then set them on fire with a blessed candle and roll them
down the hill slopes.
As the first day of summer, Saint John's Day is considered in ancient folklore
one of the great "charmed" festivals of the year. Hidden treasures
are said to lie open in lonely places, waiting for the lucky finder. Divining
rods should be cut on this day. Herbs are given unusual powers of healing which
they retain if they are plucked during the night of the feast. In Germany they
call these herbs Johanneskraut (St. John's herbs), and people bring them to
church for a special blessing.
In Scandinavia and in the Slavic countries it is an ancient superstition that
on Saint John's Day witches and demons are allowed to roam the earth. As at
Halloween, children go the rounds and demand "treats," straw figures
are thrown into the flames, and much noise is made to drive the demons away.
It should be noted, however, that in the Catholic sections of Europe the
combination of the ancient festival of nature lore with the Feast of the
Baptist has resulted in a tradition of dignified celebration, which has come
down to our day. People gather around the fireplace, dressed in their national
or local costumes, and sing their beautiful ancient songs. When the fire is
lighted, one of them recites a poem that expresses the thought of the feast.
Then they pray together to Saint John for his intercession that the summer may
be blessed in homes, fields, and country, and finally perform some of the
traditional folk dances, usually accompanied by singing and music.
LITURGICAL PRAYER: O God who hast made this an honored day for us by the birth
of Saint John: bestow upon Thy people the grace of spiritual joys, and guide
the hearts of all Thy faithful into the way of eternal salvation.
Activity Source: Holyday Book, The by Francis X. Weiser, S.J., Harcourt, Brace
and Company, Inc., New York, 1956
SOURCE : http://www.catholicculture.org/culture/liturgicalyear/activities/view.cfm?id=1125
Γενέσιο
του Προδρόμου, 1670
The
birth of saint John the Baptist. From the closter of Saint John the Theologian,
Anopolis of Pediada. Now part of the Collection of Agia Aikaterini Sinaiton,
Heraklion. The icon dates from 1670
Nativity of the Holy
Glorious Prophet, Forerunner and Baptist
Commemorated on June 24
Troparion & Kontakion
The Nativity of the Holy Forerunner and Baptist of the Lord, John: The Gospel
(Luke. 1: 5) relates that the righteous parents of St John the Baptist, the
Priest Zachariah and Elizabeth (September 5), lived in the ancient city of
Hebron. They reached old age without having children, since Elizabeth was
barren. Once, St Zachariah was serving in the Temple at Jerusalem and saw the
Archangel Gabriel, standing on the right side of the altar of incense. He
predicted that St Zachariah would father a son, who would announce the Savior,
the Messiah, awaited by the Old Testament Church. Zachariah was troubled, and
fear fell upon him. He had doubts that in old age it was possible to have a
son, and he asked for a sign. It was given to him, and it was also a
chastisement for his unbelief. Zachariah was struck speechless until the time
of the fulfillment of the archangel’s words.
St Elizabeth came to be with child, and fearing derision at being pregnant so
late in life, she kept it secret for five months. Then her relative, the Virgin
Mary, came to share with her Her own joy. Elizabeth, “filled with the Holy
Spirit,” was the first to greet the Virgin Mary as the Mother of God. St John
leaped in his mother’s womb at the visit of the Most Holy Virgin Mary and the
Son of God incarnate within Her.
Soon St Elizabeth gave birth to a son, and all the relatives and acquaintances
rejoiced together with her. On the eighth day, in accordance with the Law of
Moses, he was circumcised and was called John. Everyone was amazed, since no
one in the family had this name. When they asked St Zachariah about this, he
motioned for a tablet and wrote on it: “His name is John.” Immediately his
tongue was loosed, and St Zachariah glorified God. He also prophesied about the
Coming into the world of the Messiah, and of his own son John, the Forerunner
of the Lord (Luke. 1: 68-79).
After the Nativity of our Lord Jesus Christ and the worship of the shepherds
and the Magi, wicked king Herod gave orders to kill all male infants. Hearing
about this, St Elizabeth fled into the wilderness and hid in a cave. St Zachariah
was at Jerusalem and was doing his priestly service in the Temple. Herod sent
soldiers to him to find out the abode of the infant John and his mother.
Zachariah answered that their whereabouts were unknown to him, and he was
killed right there in the Temple. Righteous Elizabeth continued to live in the
wilderness with her son and she died there. The child John, protected by an
angel, dwelt in the wilderness until the time when he came preaching
repentance, and was accounted worthy to baptize the Lord.
SOURCE : http://oca.org/saints/lives/2013/06/24/101800-nativity-of-the-holy-glorious-prophet-forerunner-and-baptist
Orazio Samacchini, Nascita di Giovanni Battista
1552-1577, Collegiata di Santa Maria Maggiore (Pieve di Cento)
BENEDETTO XVI
ANGELUS
Cari fratelli e sorelle!
Oggi, 24 giugno, celebriamo la solennità della Nascita
di San Giovanni Battista. Se si eccettua la Vergine Maria, il Battista è
l’unico santo di cui la liturgia festeggia la nascita, e lo fa perché essa è
strettamente connessa al mistero dell’Incarnazione del Figlio di Dio. Fin dal
grembo materno, infatti, Giovanni è precursore di Gesù: il suo prodigioso
concepimento è annunciato dall’Angelo a Maria come segno che «nulla è impossibile
a Dio» (Lc 1,37), sei mesi prima del grande prodigio che ci dà salvezza,
l’unione di Dio con l’uomo per opera dello Spirito Santo. I quattro Vangeli
danno grande risalto alla figura di Giovanni il Battista, quale profeta che
conclude l’Antico Testamento e inaugura il Nuovo, indicando in Gesù di Nazaret
il Messia, il Consacrato del Signore. In effetti, sarà lo stesso Gesù a parlare
di Giovanni in questi termini: «Egli è colui del quale sta scritto: Ecco,
dinanzi a te io mando il mio messaggero, / davanti a te egli preparerà la via.
In verità io vi dico: fra i nati di donna non è sorto alcuno più grande di
Giovanni il Battista; ma il più piccolo nel regno dei cieli è più grande di
lui» (Mt 11,10-11).
Il padre di Giovanni, Zaccaria – marito di Elisabetta,
parente di Maria –, era sacerdote del culto dell’Antico Testamento. Egli non
credette subito all’annuncio di una paternità ormai insperata, e per questo
rimase muto fino al giorno della circoncisione del bambino, al quale lui e la
moglie dettero il nome indicato da Dio, cioè Giovanni, che significa «il
Signore fa grazia». Animato dallo Spirito Santo, Zaccaria così parlò della
missione del figlio: «E tu, bambino, sarai chiamato profeta dell’Altissimo /
perché andrai innanzi al Signore a preparargli le strade, / per dare al suo
popolo la conoscenza della salvezza / nella remissione dei suoi peccati»
(Lc 1,76-77). Tutto questo si manifestò trent’anni dopo, quando Giovanni
si mise a battezzare nel fiume Giordano, chiamando la gente a prepararsi, con
quel gesto di penitenza, all’imminente venuta del Messia, che Dio gli aveva
rivelato durante la sua permanenza nel deserto della Giudea. Per questo egli
venne chiamato «Battista», cioè «Battezzatore» (cfr Mt 3,1-6). Quando
un giorno, da Nazaret, venne Gesù stesso a farsi battezzare, Giovanni dapprima
rifiutò, ma poi acconsentì, e vide lo Spirito Santo posarsi su Gesù e udì la
voce del Padre celeste che lo proclamava suo Figlio (cfr Mt 3,13-17).
Ma la missione del Battista non era ancora compiuta: poco tempo dopo, gli fu
chiesto di precedere Gesù anche nella morte violenta: Giovanni fu decapitato
nel carcere del re Erode, e così rese piena testimonianza all’Agnello di Dio,
che per primo aveva riconosciuto e indicato pubblicamente.
Cari amici, la Vergine Maria aiutò l’anziana parente Elisabetta a portare a termine la gravidanza di Giovanni. Ella aiuti tutti a seguire Gesù, il Cristo, il Figlio di Dio, che il Battista annunciò con grande umiltà e ardore profetico.
Dopo l’Angelus
Cari fratelli e sorelle,
in Italia ricorre oggi la Giornata per la carità del
Papa. Ringrazio tutte le comunità parrocchiali, le famiglie e i singoli fedeli
per il loro sostegno costante e generoso, che va a vantaggio di tanti fratelli
in difficoltà. A questo proposito, ricordo che dopodomani, a Dio piacendo, farò
una breve visita nelle zone colpite dal recente terremoto nel Nord Italia.
Vorrei che fosse segno della solidarietà di tutta la Chiesa, e perciò invito
tutti ad accompagnarmi con la preghiera.
En ce jour de la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste,
je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones présents pour la prière
de l’Angélus. Saint Jean-Baptiste, le plus grand des enfants des hommes, a su
reconnaître le Seigneur. Après avoir baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain et
l’avoir désigné comme le Messie, il s’est effacé humblement devant lui. Son
exemple nous invite à nous convertir, à témoigner du Christ et à l’annoncer à
temps et à contre temps, en étant comme lui la voix qui crie dans le désert, et
cela jusqu’au don de notre vie. Avec la Vierge Marie sachons rendre grâce à
Dieu pour tous ses bienfaits! Bon dimanche!
I greet all the English-speaking pilgrims and visitors
present for today’s Angelus. This Sunday, we celebrate the birth of John
the Baptist, the great saint who prepared the way for our Lord. John was a
voice, crying in the wilderness, calling God’s people to repentance. Let us
heed his voice today, and make room for the Lord in our hearts. May God bless
all of you.
Zum Hochfest der Geburt des heiligen Johannes des Täufers,
das am heutigen Sonntag gefeiert wird, grüße ich alle deutschsprachigen Pilger
und Besucher ganz herzlich, besonders die Schülerinnen und Schüler aus
Landstuhl. Johannes der Täufer ist der Wegbereiter des Herrn. Sein Name
bedeutet: „Gott ist gnädig.“ Seine Geburt ist für die Verwandten und Nachbarn
Grund zur Freude und ein Anlaß, Gott zu preisen. Bitten wir diesen Vorläufer
Jesu um seine Fürsprache, daß auch wir mitwirken können, den Herrn
anzukündigen, ihm den Weg zu bereiten und sein Erbarmen sichtbar zu machen. Der
Herr segne und behüte euch alle.
Saludo con afecto a los peregrinos de lengua española
que participan en esta oración mariana, en particular a los miembros de la
comunidad boliviana en Italia, aquí presentes. La Iglesia celebra hoy la Natividad
de San Juan Bautista, precursor del Señor, que en el seno materno exulta de
gozo al llegar el Salvador del género humano. Quien fue la voz que dio a
conocer a Cristo, Cordero que quita el pecado del mundo, nos sigue invitando
hoy a escuchar y a acoger la divina Palabra, de la que él mismo dio testimonio,
incluso con el derramamiento de su sangre. Confiemos estos propósitos a la
Santísima Virgen María, a la que hoy deseo invocar bajo los gloriosos títulos
de Copacabana y Urkupiña. Feliz domingo.
Pozdrawiam Polaków. Jednoczę się duchowo z
arcybiskupem poznańskim, ojcami filipinami i wszystkimi pielgrzymami, którzy w
Sanktuarium Matki Bożej w Gostyniu obchodzą 500-lecie jego istnienia.
Dziękujemy Bogu za łaski, jakimi w tym miejscu darzył kolejne pokolenia przez
przyczynę Maryi. Jej opieka niech stale Wam towarzyszy! Niech Bóg wam
błogosławi!
[Saluto i polacchi. Mi unisco spiritualmente
all’Arcivescovo di Poznań, ai Padri Oratoriani e a tutti i pellegrini che nel
Santuario della Madre di Dio a Gostyń festeggiano il 500° anniversario della
sua fondazione. Ringraziamo Dio per le grazie che in quel luogo ha sparso su
generazioni di fedeli per l’intercessione di Maria. La sua protezione vi
accompagni sempre. Dio vi benedica!]
Rivolgo un cordiale saluto ai pellegrini di lingua italiana, in particolare ai numerosi volontari delle Pro Loco d’Italia. Cari amici, mi rallegro con voi per i 50 anni della vostra Associazione ed auguro ogni bene per suo servizio al patrimonio culturale del Paese. Saluto i giovani di Zaccanopoli, Diocesi di Vibo Valentia, e i ragazzi dell’Oratorio Salesiano di Andria. A tutti auguro una buona festa, una buona domenica, una buona settimana. Grazie!
© Copyright 2012 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/angelus/2012/documents/hf_ben-xvi_ang_20120624.html
Bartolomé Esteban Murillo (1617–1682).
Nacimiento de San Juan Bautista, circa 1655, Norton Simon Museum
San Giovanni Battista occupa quindi senz’altro una posizione eminente nella schiera dei Santi. Secondo la Tradizione è in Paradiso il più alto dopo la Madonna (certo, dobbiamo anche riservare il posto di San Giuseppe!), perché assomiglia di più a Nostro Signore, e perché, anche se non fu preservato come Maria Santissima dal peccato originale, fu purificato e consacrato nel grembo di sua madre Elisabetta nel giorno della Visitazione.
È difficile pronunciare il panegirico di San Giovanni Battista. Cosa possiamo aggiungere di più dopo che Nostro Signore stesso l’ha lodato, dicendo che: “Fra i nati da donna non vi è alcuno più grande di Giovanni”?
Mi accontenterò di tre sguardi, tre “istantanee” su Giovanni Battista: contempliamo l’austerità del Profeta nel deserto; la fortezza del Testimone della luce; l’umiltà del Precursore che si scansa davanti a Colui che annuncia.
Primo sguardo: il deserto, l’ascetismo
«Che cosa siete andati a vedere nel deserto?» chiedeva Gesù parlando del Battista. «Un uomo vestito con abiti di lusso? Ecco, quelli che portano vesti sontuose e vivono nel lusso stanno nei palazzi dei re» (Lc 7,24).
Ecco il primo aspetto della personalità di San Giovanni Battista, quello che ci fa maggiormente impressione: Giovanni nel deserto, l’aria scontrosa, vestito di pelle di cammello, cibandosi di cavallette e di miele selvatico come un orso (cf. Mc 1,6). Che personaggio strabiliante!
Quello che stupisce prima di tutto del più grande di tutti i Profeti è l’austerità della sua vita, il suo amore alla solitudine e il suo spirito di preghiera. A noi che siamo prigionieri della nostra comodità e che ci perdiamo nelle cose vane, San Giovanni Battista viene a ricordare il ruolo del silenzio, del distacco e della mortificazione per ogni anima che vuole darsi a Dio. San Giovanni Crisostomo, quando descrive la vita del Battista, si meraviglia dolorosamente: «Se un uomo di tale santità ha vissuto una vita così austera, come, noi, che crolliamo sotto il peccato, non faremmo la più piccola penitenza?». Che lezione per noi! Il primo predicatore del Vangelo, il più grande testimone della verità, quello che additò la Verità stessa, fu anzitutto un’anima solitaria, distaccata da tutto, che fuggiva i piaceri e le mondanità. Giovanni non frequentò i palazzi dei Re, non fu di quei “predicatori” che cercano prima di tutto di farsi valere, di risplendere nel loro apostolato, e che in realtà non fanno altro che predicare se stessi.
Questo distacco, questa austerità del Battista si vede anche nella sua conversazione. Il primo predicatore del Vangelo non è un chiacchierone. Ciò è paradossale soltanto per coloro che hanno dimenticato che “il silenzio è il padre dei predicatori”. Quando i sacerdoti e i leviti gli chiedono: «Tu, chi sei?», risponde di punto in bianco: «Io non sono il Cristo». «Sei tu Elia?». «Non lo sono». «Sei tu il profeta?». «No». Non si potranno mai abbastanza ammirare la brevità e la semplicità di queste risposte. Sono quelle di un’anima silenziosa che cerca soltanto la verità e che dimentica il proprio interesse. «Est, est. Non, non». “Che il vostro sì sia sì, che il vostro no sia no” (cf. Mt 5,37). San Giovanni Battista è puro e trasparente come il diamante. E del diamante possiede anche la durezza.
Secondo sguardo: la fortezza
«Cosa siete andati a vedere nel deserto? Una canna sbattuta dal vento?». Sicuramente no. Giovanni Battista non fu un uomo che si piega sotto la spinta di qualsiasi vento. Viveva solo per Dio, completamente staccato dall’opinione degli uomini, non dava retta alle dicerie... Non cercava di piacere; non accarezzava i suoi contemporanei, i “media” del suo tempo, dicendo loro soltanto quello che volevano sentire. Come si rivolgeva loro? «Razza di vipere!» (Lc 3,7). E cosa dice? Quale è il tema della sua predica? Anzitutto i Novissimi e l’urgenza che c’è di convertirsi. «Già la scure è posta alla radice degli alberi; perciò ogni albero che non dà buon frutto viene tagliato e gettato nel fuoco» (Mt 3,10). Certo, l’immagine che il Profeta infallibile ci dà del Salvatore del mondo non è sdolcinata: «Tiene in mano la pala e pulirà la sua aia e raccoglierà il suo frumento nel granaio; ma brucerà la paglia con un fuoco inestinguibile» (Mt 3,12). La predicazione di San Giovanni non è un raccolta di cose pie e sentimentali. Ma la preferiamo così. E tremiamo di essere anche noi della paglia...
Giovanni, qua, sembra terribile. Terribile perché parla in nome delle esigenze dell’Amore oltraggiato, terribile perché deve scuotere l’indifferenza del mondo. Attraverso i secoli, viene a sollevare anche noi dalla nostra torpidezza e dalla nostra tiepidezza. San Giovanni è un testimone della luce e ci ricorda che – oggi come nel suo tempo – non può esistere un compromesso tra la luce e le tenebre, tra Cristo e Belial.
E perché non cerca di piacere al mondo, ai potenti e ai “media” dell’epoca? Perché vuole anzitutto essere vero, la sua testimonianza ci tocca. Ci insegna cos’è la testimonianza. Come battezzati e soprattutto cresimati, tutti noi siamo chiamati a testimoniare. Cos’è un testimone? Il testimone è colui sulla cui parola riposa la nostra fede come su una roccia. Non crediamo alla parola di un uomo che cambia sempre, che si sottomette alla moda, che è tutto preoccupato di sentire da che parte tira il vento. «Io credo soltanto alle storie i cui i testimoni si farebbero sgozzare», diceva Pascal. Giovanni Battista fu uno di quelli. Storicamente fu il primo a confessare la Divinità di Cristo: «Io ho visto e ho testimoniato che questi è il Figlio di Dio» (Gv 1,34); «Colui che viene dopo di me è avanti a me, perché era prima di me» (Gv 1,16). Ed è anche il primo che confessa la sua azione redentrice: «Ecce Agnus Dei», «Ecco l’Agnello di Dio, colui che toglie il peccato del mondo» (Gv 1,29).
Tuttavia, San Giovanni non è morto per aver confessato la Divinità di Cristo, né per averlo designato come il Messia. Il suo martirio è per noi molto significativo. È morto per aver denunciato un adulterio, un matrimonio illegittimo. Il primo martire, quello che nella Santa Messa il Sacerdote cita prima di Santo Stefano (cf. Canone Romano), fu un martire della legge naturale! È morto, insomma, per aver detto di no a una legge civile che contradirebbe la legge morale. Per aver rimproverato un cosiddetto “divorziato-risposato”, peccatore pubblico, che voleva comportarsi davanti a tutti come se la sua seconda unione fosse legittima. Nei tempi che viviamo ciò dovrebbe farci riflettere.
Però, quest’anima forte e terribile contro il peccato e l’errore, fu anche un’anima dolce e umile.
Terzo sguardo: la dolcezza e l’umiltà del Precursore
Ciò non deve stupirci. La grande santità si caratterizza soprattutto dall’unione delle virtù le più diverse, che solo Dio può unire così intimamente. È l’unione della fortezza con la dolcezza, dell’amore per la verità o la giustizia, con la misericordia per i peccatori. Questa unione è sempre il frutto di una grande vicinanza con Dio, perché quello che è diviso nella natura, si unisce nel regno di Dio, specialmente in Dio stesso. La santità è un’immagine dell’unione misteriosa delle perfezioni le più diverse, dell’infinita giustizia e dell’infinita misericordia, nell’eminenza della Deità, nella vita intima di Dio.
San Giovanni Battista, il temibile profeta che annunciava la collera che viene, fu anche dolce e umile di cuore, come Colui del quale ha reso testimonianza. Guardiamolo. Fin dall’inizio del suo ministero si mostra pieno di bontà per i piccoli e gli umili. Ai pubblicani di buona volontà dice soltanto: «Non esigete nulla di più di quanto vi è stato fissato». Ai soldati: «Non maltrattate nessuno; accontentatevi delle vostre paghe».
Quest’alleanza di forza e di dolcezza spiega anche l’ammirazione che ha potuto suscitare nei suoi discepoli. Come Gesù, Giovanni Battista fu molto amato. I suoi discepoli non lo dimenticheranno mai. Per esserne convinti basti rileggere le righe che gli dedicherà, ormai molto anziano, il più puro e il più delicato di tutti i suoi discepoli. Comincerà così il suo Vangelo: «In principio era il Verbo», e poi, subito, si ricorderà del suo maestro: «Venne un uomo mandato da Dio: il suo nome era Giovanni». Però Giovanni l’Evangelista, anche lui, lascerà il Battista per Gesù.
E il Battista si è rallegrato di vedere partire i suoi migliori discepoli. Qua, anche, sta la sua grandezza: nella sua umiltà. Ha accettato di spogliarsi, cioè di essere un precursore e soltanto questo. Ha avuto questa abnegazione – così rara tra i precursori – di cedere il primo posto, quando la sua missione fu compiuta.
San Giovanni Battista ha accettato di essere un puro strumento, in totale dipendenza dall’azione del Padre. Dirà: «Nessuno può prendersi qualcosa se non gli è stata data dal cielo» (Gv 3,27). L’unica cosa importante per San Giovanni fu di essere fedele al dono che gli era fatto. Era la voce, e adesso risuona la Parola; era la lampada, che doveva abituare gli occhi alla luce, e adesso risplende il Sole. E Giovanni non se ne rattrista, bensì se ne rallegra: «Lo sposo è colui al quale appartiene la sposa; ma l’amico dello sposo, che è presente e l’ascolta, esulta di gioia alla voce dello sposo» (Gv 3,29). Al contrario di alcuni dei suoi discepoli, che si offendono perché le folle lo stanno lasciando per seguire Gesù, Giovanni sa vedere al di là delle apparenze. Con lo spirito di profezia, contempla la meraviglia che sta per compiersi: questa meraviglia è la presenza dello Sposo. Lo Sposo è il Verbo di Dio. La sposa, è la natura umana che si unisce a Lui. È anche la Chiesa che sta nascendo.
La stessa realtà, cioè che quelli che lo seguivano adesso seguono Gesù, butta i suoi discepoli nella tristezza, perché si fermano alle cose materiali, ma fa esultare Giovanni di gioia, perché ne penetra il contenuto spirituale: «Ora questa mia gioia è piena» (Gv 3,29). Alla tristezza carnale dei discepoli si oppone la gioia spirituale di Giovanni. Non per caso, nella colletta della sua Messa, chiediamo la gioia spirituale. Giovanni è l’uomo della gioia divina in mezzo ai distacchi umani.
Giovanni Battista è stato completamente distaccato. Non ha cercato altro che la verità, ha dimenticato se stesso, non ha voluto vedere niente altro che il Signore. Quando sarà venuto il momento non esiterà ad insorgere contro Erode, per difendere la verità. In questi tempi duri di dittatura del relativismo, che il suo esempio luminoso ci dia forza e coraggio per testimoniare anche noi la Verità!
Senza contare le tante opere pittoriche dei più grandi artisti come Raffaello, Leonardo, ecc. che lo raffigurano bambino, che gioca con il piccolo Gesù, sempre rivestito con la pelle ovina e chiamato affettuosamente “San Giovannino”.
Ciò testimonia il grande interesse, che in tutte le epoche ha suscitato questo austero profeta, così in alto nella stessa considerazione di Cristo, da essere da lui definito “Il più grande tra i nati da donna”.
Egli è l’ultimo profeta dell’Antico Testamento e il primo Apostolo di Gesù, perché gli rese testimonianza ancora in vita. È tale la considerazione che la Chiesa gli riserva, che è l’unico santo dopo Maria ad essere ricordato nella liturgia, oltre che nel giorno della sua morte (29 agosto), anche nel giorno della sua nascita terrena (24 giugno); ma quest’ultima data è la più usata per la sua venerazione, dalle innumerevoli chiese, diocesi, città e paesi di tutto il mondo, che lo tengono come loro santo patrono.
Inoltre fra i nomi maschili, ma anche usato nelle derivazioni femminili (Giovanna, Gianna) è il più diffuso nel mondo, tradotto nelle varie lingue; e tanti altri santi, beati, venerabili della Chiesa, hanno portato originariamente il suo nome; come del resto il quasi contemporaneo s. Giovanni l’Evangelista e apostolo, perché il nome Giovanni, al suo tempo era già conosciuto e nell’ebraico Iehóhanan, significava: “Dio è propizio”.
Nel Vangelo di s. Luca (1, 5) si dice che era nato in una famiglia sacerdotale, suo padre Zaccaria era della classe di Abia e la madre Elisabetta, discendeva da Aronne. Essi erano osservanti di tutte le leggi del Signore, ma non avevano avuto figli, perché Elisabetta era sterile e ormai anziana.
Un giorno, mentre Zaccaria offriva l’incenso nel Tempio, gli comparve l’arcangelo Gabriele che gli disse: “Non temere Zaccaria, la tua preghiera è stata esaudita e tua moglie Elisabetta ti darà un figlio che chiamerai Giovanni. Avrai gioia ed esultanza e molti si rallegreranno della sua nascita, poiché sarà grande davanti al Signore” e proseguendo nel descrivere le sue virtù, cioè pieno di Spirito Santo, operatore di conversioni in Israele, precursore del Signore con lo spirito e la forza di Elia.
Dopo quella visione, Elisabetta concepì un figlio fra la meraviglia dei parenti e conoscenti; al sesto mese della sua gravidanza, l’arcangelo Gabriele, il ‘messaggero celeste’, fu mandato da Dio a Nazareth ad annunciare a Maria la maternità del Cristo: “Lo Spirito Santo scenderà su di te, su te stenderà la sua ombra la potenza dell’Altissimo. Colui che nascerà sarà dunque santo e chiamato Figlio di Dio. Vedi anche Elisabetta, tua parente, nella vecchiaia ha concepito un figlio e questo è il sesto mese per lei, che tutti dicevano sterile; nulla è impossibile a Dio”.
Maria allora si recò dalla cugina Elisabetta per farle visita e al suo saluto, declamò il bellissimo canto del “Magnificat”, per le meraviglie che Dio stava operando per la salvezza dell’umanità e mentre Elisabetta esultante la benediceva, anche il figlio che portava in grembo, sussultò di gioia.
Quando Giovanni nacque, il padre Zaccaria che all’annuncio di Gabriele era diventato muto per la sua incredulità, riacquistò la voce, la nascita avvenne ad Ain Karim a circa sette km ad Ovest di Gerusalemme, città che vanta questa tradizione risalente al secolo VI, con due santuari dedicati alla Visitazione e alla Natività.
Della sua infanzia e giovinezza non si sa niente, ma quando ebbe un’età conveniente, Giovanni conscio della sua missione, si ritirò a condurre la dura vita dell’asceta nel deserto, portava un vestito di peli di cammello e una cintura di pelle attorno ai fianchi; il suo cibo erano locuste e miele selvatico.
Nell’anno quindicesimo dell’impero di Tiberio (28-29 d.C.), iniziò la sua missione lungo il fiume Giordano, con l’annuncio dell’avvento del regno messianico ormai vicino, esortava alla conversione e predicava la penitenza.
Da tutta la Giudea, da Gerusalemme e da tutta la regione intorno al Giordano, accorreva ad ascoltarlo tanta gente considerandolo un profeta; e Giovanni in segno di purificazione dai peccati e di nascita a nuova vita, immergeva nelle acque del Giordano, coloro che accoglievano la sua parola, cioè dava un Battesimo di pentimento per la remissione dei peccati, da ciò il nome di Battista che gli fu dato.
Anche i soldati del re Erode Antipa, andavano da lui a chiedergli cosa potevano fare se il loro mestiere era così disgraziato e malvisto dalla popolazione; e lui rispondeva: “Non maltrattate e non estorcete niente a nessuno e contentatevi delle vostre paghe” (Lc 3, 13).
Molti cominciarono a pensare che egli fosse il Messia tanto atteso, ma Giovanni assicurava loro di essere solo il Precursore: “Io vi battezzo con acqua per la conversione, ma colui che viene dopo di me è più potente di me e io non sono degno neanche di sciogliere il legaccio dei sandali; egli vi battezzerà in Spirito Santo e fuoco”.
E alla delegazione ufficiale, inviatagli dai sommi sacerdoti disse, che egli non era affatto il Messia, il quale era già in mezzo a loro, ma essi non lo conoscevano; aggiungendo “Io sono la voce di uno che grida nel deserto: preparate la via del Signore, come disse il profeta Isaia”.
Anche Gesù si presentò al Giordano per essere battezzato e Giovanni quando se lo vide davanti disse: “Ecco l’Agnello di Dio, ecco colui che toglie il peccato dal mondo!” e a Gesù: “Io ho bisogno di essere battezzato da te e tu vieni da me?” e Gesù: “Lascia fare per ora, poiché conviene che adempiamo ogni giustizia”.
Allora Giovanni acconsentì e lo battezzò e vide scendere lo Spirito Santo su di Lui come una colomba, mentre una voce diceva: “Questo è il mio Figlio prediletto nel quale mi sono compiaciuto”. Da quel momento Giovanni confidava ai suoi discepoli “Ora la mia gioia è completa. Egli deve crescere e io invece diminuire” (Gv 3, 29-30).
La sua missione era compiuta, perché Gesù prese ad iniziare la sua predicazione, aveva formato il gruppo degli apostoli e discepoli ed era seguito da una gran folla; egli aveva predicato proprio per questo, preparare un popolo degno, che accogliesse Gesù e il suo messaggio di Redenzione.
Aveva operato senza indietreggiare davanti a niente, neanche davanti al re d’Israele Erode Antipa († 40 d.C.), che aveva preso con sé la bella Erodiade, moglie divorziata da suo fratello; ciò non era possibile secondo la legge ebraica, la “Torà”, perché il matrimonio era stato regolare e fecondo, tanto è vero che era nata una figlia Salomè.
Per questo motivo un giudeo osservante e rigoroso come Giovanni, sentiva il dovere di protestare verso il re per la sua condotta. Infuriata Erodiade gli portava rancore, ma non era l’unica; perché il Battesimo che Giovanni amministrava, perdonava i peccati, rendendo così inutili i sacrifici espiatori, che in quel tempo si facevano al Tempio, e ciò non era gradito ai sacerdoti giudaici.
Erode fece arrestare e mettere in carcere Giovanni su istigazione di Erodiade, la quale avrebbe voluto che fosse ucciso, ma Erode Antipa temeva Giovanni, considerandolo uomo giusto e santo, preferiva vigilare su di lui e l’ascoltava volentieri, anche se restava molto turbato.
Ma per Erodiade venne il giorno favorevole, quando il re diede un banchetto per festeggiare il suo compleanno, invitando tutta la corte ed i notabili della Galilea. Alla festa partecipò con una conturbante danza anche Salomè, la figlia di Erodiade e quindi nipote di Erode Antipa; la sua esibizione piacque molto al re ed ai commensali, per cui disse alla ragazza: “Chiedimi qualsiasi cosa e io te la darò”; Salomé chiese alla madre consiglio ed Erodiade prese la palla al balzo, e le disse di chiedere la testa del Battista.
A tale richiesta fattagli dalla ragazza davanti a tutti, Erode ne rimase rattristato, ma per il giuramento fatto pubblicamente, non volle rifiutare e ordinò alle guardie che gli fosse portata la testa di Giovanni, che era nelle prigioni della reggia.
Il Battista fu decapitato e la sua testa fu portata su un vassoio e data alla ragazza che la diede alla madre. I suoi discepoli saputo del martirio, vennero a recuperare il corpo, deponendolo in un sepolcro; l’uccisione suscitò orrore e accrebbe la fama del Battista.
Molti testi apocrifi, come anche i libri musulmani, fra i quali il Corano, parlano di lui; dai suoi discepoli si staccarono Andrea e Giovanni apostoli per seguire Gesù. Il suo culto come detto all’inizio si diffuse in tutto il mondo conosciuto di allora, sia in Oriente che in Occidente e a partire dalla Palestina si eressero innumerevoli Chiese e Battisteri a lui dedicati.
La festa della Natività di S. Giovanni Battista fin dal tempo di s. Agostino (354-430), era celebrata al 24 giugno, per questa data si usò il criterio, essendo la nascita di Gesù fissata al 25 dicembre, quella di Giovanni doveva essere celebrata sei mesi prima, secondo quanto annunciò l’arcangelo Gabriele a Maria.
Le celebrazioni devozionali, folkloristiche, tradizionali, sono diffuse ovunque, legate alla sua venerazione; come tanti proverbi popolari sono collegati metereologicamente alla data della sua festa.
S. Giovanni Battista, tanto per citarne alcune, è patrono di città come Torino, Firenze, Genova, Ragusa, ecc. Per quanto riguarda le reliquie c’è tutta una storia che si riassume; dopo essere stato sepolto privo del capo a Sebaste in Samaria, dove sorsero due chiese in suo onore; nel 361-362 ai tempi dell’imperatore Giuliano l’Apostata, il suo sepolcro venne profanato dai pagani che bruciarono il corpo disperdendo le ceneri.
Ma a Genova nella cattedrale di S. Lorenzo, si venerano proprio quelle ceneri (?), portate dall’Oriente nel 1098, al tempo delle Crociate, con tutti i dubbi collegati.
Per la testa che si trovava a Costantinopoli, per alcuni invece ad Emesa, purtroppo come per tante reliquie del periodo delle Crociate, dove si faceva a gara a portare in Occidente reliquie sante e importanti, la testa si sdoppiò, una a Roma nel XII secolo e un’altra ad Amiens nel XIII sec.
A Roma si custodisce senza la mandibola nella chiesa di S. Silvestro in Capite, mentre la cattedrale di S. Lorenzo di Viterbo, custodirebbe il Sacro Mento. Risparmiamo la descrizione di braccia, dita, denti, diffusi in centinaia di chiese europee.
Al di là di queste storture, frutto del desiderio di possedere ad ogni costo una reliquia del grande profeta, ciò testimonia alla fine, la grande devozione e popolarità di quest’uomo, che condensò in sé tanti grandi caratteri identificativi della sua santità, come parente di Gesù, precursore di Cristo, ultimo dei grandi profeti d’Israele, primo testimone-apostolo di Gesù, battezzatore di Cristo, eremita, predicatore e trascinatore di folle, istitutore di un Battesimo di perdono dei peccati, martire per la difesa della legge giudaica, ecc.
Autore: Antonio Borrelli
Artemisia Gentileschi (1593–1653).
Birth of St John the Baptist, circa 1635, 184 x 258, Museo del Prado
Voir aussi : http://herauts.ca/doctrine/saints/nativite-de-saint-jean-baptiste/
http://www.seminairedequebec.org/Homelie-pour-le-24-juin-Nativite-de-saint-Jean-Baptiste_a481.html
http://www.interbible.org/interBible/cithare/celebrer/2012/b_st_jeanb.html
http://www.icrsp.org/Devotions-Spiritualite/St-Jean-Baptiste.htm
http://www.americancatholic.org/Features/Saints/saint.aspx?id=1424
http://www.catholicculture.org/culture/liturgicalyear/calendar/day.cfm?date=2013-06-24
http://www.agapebiblestudy.com/documents/The%20Feast%20of%20the%20Nativity%20of%20Saint%20John%20the%20Baptist.htm