SAINT FRANÇOIS CARACCIOLO
Confesseur
(1563-1608)
François, de la famille Caracciolo, l'une des plus illustres du royaume de Naples, entra dès son enfance dans le chemin de la perfection, par l'amour de la pénitence et une tendre dévotion à la Sainte Vierge. Il récitait chaque jour le petit Office et le Rosaire et jeûnait tous les samedis en l'honneur de sa bonne Mère. Cependant, jusqu'à l'âge de vingt-deux ans, il ne songeait point à quitter le siècle. Il fallut l'horrible maladie de la lèpre pour le détacher du monde et le décider à se donner à Dieu dans la vie religieuse. La Providence lui fit rencontrer bientôt deux vertueux prêtres, auxquels il se joignit pour l'établissement des Clercs réguliers Mineurs.
François, encore tout jeune, fut bientôt supérieur général de l'Ordre, qui prenait de rapides accroissements. Il profita de la liberté que lui donnait cette charge pour augmenter ses exercices de piété et de mortification. Trois fois la semaine il jeûnait au pain et à l'eau, portait habituellement un rude cilice, prenait toutes les nuits la discipline, et passait le temps du repos partie au pied du Très Saint-Sacrement et partie dans l'étude. Quand le sommeil le pressait, c'était souvent sur le marchepied de l'autel qu'il prenait le peu de repos qu'il accordait à la nature, et qui ne durait jamais plus de trois ou quatre heures. Il donnait sept heures chaque jour à la contemplation et à la méditation de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ami de la pauvreté, si on lui donnait des vêtements neufs, il les changeait avec les habits les plus usés des simples frères; il évitait avec soin toutes les marques de distinction et d'honneur, disant: "Je n'en suis pas digne; la Compagnie ne me supporte que par charité." Il signait ordinairement ses lettres: François, pécheur.
Le Saint alla lui-même établir son Ordre à Madrid, en Espagne, où il obtint un succès extraordinaire; il y fit trois voyages et s'acquit une telle réputation, qu'on ne l'appelait que le Prédicateur de l'amour divin. A toutes les instances du Pape Paul V, qui voulait l'élever aux dignités ecclésiastiques, il faisait répondre: "Je veux faire mon salut dans mon petit coin."
Près de mourir, on l'entendait crier en se soulevant de son lit: "Seigneur Jésus, que Vous êtes bon" Seigneur, ne me refusez pas ce précieux sang que Vous avez répandu pour moi... Ô Paradis! Ô Paradis!..." Après avoir fait ses adieux à ses frères, tenant le crucifix d'une main et l'image de Marie de l'autre, il mourut le 4 juin 1608, à l'âge de quarante-quatre ans, en disant: "Allons! Allons! - Et où? lui répondit-on. - Au Ciel! Au Ciel!"
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
St François Carraciolo, confesseur
Mort en 1608. Fondateur des Clercs réguliers mineurs en 1558. Canonisé en 1807, fête la même année.
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. François, appelé d’abord Ascanio, naquit à Santa-Maria-de-Villa dans les Abruzzes, de la noble famille des Caracciolo. Dès ses premières années, il se fit remarquer par une vive piété. Encore adolescent, il résolut, pendant une grave maladie, de s’attacher entièrement au service de Dieu et du prochain. Il partit pour Naples, se prépara au sacerdoce, et s’étant inscrit dans une pieuse confrérie, se livra à la contemplation et à l’œuvre du salut des pécheurs ; il se dévouait aussi à exhorter les condamnés à mort. Il arriva qu’une lettre destinée à un autre lui fut remise par erreur ; lettre dont les pieux auteurs, Jean Augustin Adorno et Fabrice Caracciolo, appelaient le destinataire à fonder un nouvel institut religieux. Frappé de ce fait étrange, et admirant les desseins de la volonté divine, Ascanio se joignit à eux avec empressement. S’étant retirés dans une solitude des Camaldules, ils y arrêtèrent les règles du nouvel Ordre ; et venus à Rome, ils en obtinrent la confirmation du Pape Sixte-Quint, qui voulut qu’on les appelât Clercs réguliers mineurs. Ils ajoutèrent aux trois vœux ordinaires celui de ne point rechercher les dignités.
Cinquième leçon. Ascanio Caracciolo, en faisant sa profession solennelle, prit le nom de François, à cause de sa dévotion particulière à saint François d’Assise. Adorno étant mort deux ans après, François fut mis malgré lui à la tête de tout l’Ordre ; et dans cette charge, donna de très beaux exemples de toutes les vertus. Plein de sollicitude pour le développement de son Ordre, il demandait de tout son cœur à Dieu cette grâce, par des prières, des larmes et des mortifications continuelles. Dans ce but, il se rendit trois fois en Espagne vêtu en pèlerin, et mendiant sa nourriture de porte en porte. Il eut à supporter en chemin les épreuves les plus pénibles, mais ressentit d’une façon merveilleuse l’appui du Tout-Puissant : grâce à sa prière, le navire qui le portait fut préservé d’un naufrage imminent. Pour arriver à ses fins dans, ce royaume, il eut beaucoup à travailler et à souffrir ; mais ayant surmonté l’opposition de ses ennemis avec une force d’âme singulière, la renommée de sa sainteté et la munificence des rois catholiques Philippe II et Philippe III, l’aidèrent à fonder plusieurs maisons de son Ordre ; ce qu’il fit en Italie avec le même succès.
Sixième leçon. François excella tellement dans l’humilité, qu’arrivé à Rome et reçu dans un hospice de pauvres, il choisit un lépreux pour compagnon, et refusa constamment les dignités ecclésiastiques que Paul V lui offrait. Il conserva toujours intacte sa virginité, et gagna même à Jésus-Christ des femmes qui avaient eu l’impudence de tendre des pièges à sa chasteté. Brûlant d’un ardent amour pour le divin mystère de l’Eucharistie, il passait des nuits presque entières en adoration devant le Saint-Sacrement et voulut que ce pieux exercice fût perpétuellement pratiqué dans son Ordre, comme en étant la marque distinctive. Il favorisa de tout son pouvoir le culte de la Vierge Mère de Dieu. Sa charité envers le prochain était des plus vives. Il eut en partage le don de prophétie et celui de scruter les cœurs. A l’âge de quarante-quatre ans, se trouvant un jour en prière dans la sainte maison de Lorette, il eut connaissance de sa fin prochaine et se dirigea aussitôt vers les Abruzzes ; arrivé dans le bourg d’Agnoni, il fut pris d’une fièvre mortelle, chez les disciples de saint Philippe de Néri. Après avoir reçu avec une très grande dévotion les sacrements de l’Église, il s’endormit paisiblement dans le Seigneur, la veille des nones de juin de l’an mil six cent huit, en la vigile de la fête du Corps du Christ. Sa sainte dépouille fut transportée à Naples, et inhumée avec honneur dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, où il avait jeté les premiers fondements de son Ordre. Plus tard, l’éclat de ses miracles détermina le souverain Pontife Clément XIV à l’inscrire solennellement au nombre des Bienheureux. De nouveaux prodiges ayant éclaté, Pie VII le mit au nombre des Saints en mil huit cent sept.
Les biens apportés au monde par l’Esprit divin continuent de se révéler dans la sainte Liturgie. François Caracciolo nous apparaît comme un type nouveau de cette fécondité sublime que le christianisme a donnée à la terre, et dont Clotilde et Blandine nous ont fourni des exemples si merveilleux. La foi des saints est en eux le principe de la fécondité surnaturelle, comme elle le fut dans le père des croyants ; elle engendre à l’Église des membres isolés ou des nations entières ; d’elle procèdent également les multiples familles des Ordres religieux, qui, dans leur fidélité à suivre les voies diverses où les ont mises leurs fondateurs, sont le principal élément de la parure royale et variée dont resplendit l’Épouse à la droite de l’Époux. C’est la pensée qu’exprimait le Souverain Pontife Pie VII, au jour de la canonisation de notre saint, voulant, disait-il, « redresser ainsi le jugement de ceux qui auraient apprécié la vie religieuse selon la vaine tromperie des points de vue de ce monde, et non selon la science de Jésus-Christ » [1].
Le siècle de ruine où la voix du vicaire de l’Homme-Dieu s’adressait à la terre en cette circonstance solennelle, rappelait, sous des couleurs plus sombres encore, les temps calamiteux de la prétendue Réforme où François, comme tant d’autres, avait prouvé par ses œuvres et sa vie l’indéfectible sainteté de l’Église. « L’Épouse de Jésus-Christ, disait l’auguste Pontife, l’Église est habituée maintenant à poursuivre la carrière de son pèlerinage, au milieu des persécutions du monde et des consolations du Seigneur. Par les saints que sa toute-puissance ne cesse de susciter dans tous les temps. Dieu, comme il l’a promis, fait d’elle jusqu’à la fin la ville placée sur la montagne, le flambeau dont l’éclatante lumière frappe tous les yeux qui ne se ferment pas de parti-pris pour ne point voir. Pendant que ses ennemis s’unissent, formant pour la détruire de vains complots, pendant qu’ils disent : Quand donc mourra-t-elle ? Quand périra son nom ? Couronnée d’un éclat nouveau par les triomphes récents des soldats qu’elle envoie aux cieux, elle demeure glorieuse, annonçant pour toutes les générations à venir la puissance du bras du Seigneur » [2].
Le seizième siècle avait entendu à son début le plus effroyable blasphème qu’on eût proféré contre l’Épouse du Fils de Dieu. Celle qu’on appelait la prostituée de Babylone prouva sa légitimité, en face de l’hérésie impuissante à faire germer une vertu dans le monde, par l’admirable efflorescence des Ordres nouveaux sortis de son sein en quelques années, pour répondre aux exigences de la situation nouvelle qu’avait créée la révolte de Luther. Le retour des anciens Ordres à leur première ferveur, l’établissement de la Compagnie de Jésus, des Théatins, des Barnabites, des Frères de saint Jean de Dieu, de l’Oratoire de saint Philippe Néri, des Clercs réguliers de saint Jérôme Émilien et de saint Camille de Lellis, ne suffisent pas au divin Esprit ; comme pour marquer la surabondance de l’Épouse, il suscite à la fin du même siècle une autre famille, dont le trait spécial sera l’organisation parmi ses membres de la mortification et de la prière continues, par l’usage incessant des moyens de la pénitence chrétienne et l’adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement. Sixte-Quint reçoit avec joie ces nouveaux combattants de la grande lutte ; pour les distinguer des autres Ordres déjà nombreux de clercs joignant aux obligations de leur saint état la pratique des conseils, et en preuve de son affection spécialement paternelle, l’illustre Pontife donné au monde par la famille franciscaine assigne à ces derniers venus le nom de Clercs réguliers Mineurs. Dans la même pensée de rapprochement avec l’Ordre séraphique, le saint que nous fêtons aujourd’hui, et qui doit être le premier Général du nouvel Institut, change le nom d’Ascagne qu’il portait jusque-là en celui de François.
Le ciel, de son côté, sembla vouloir lui-même unir François Caracciolo et le patriarche d’Assise, en donnant à leurs vies une même durée de quarante-quatre ans. Comme son glorieux prédécesseur et patron, le fondateur des Clercs réguliers Mineurs fut de ces hommes dont l’Écriture dit qu’ayant peu vécu ils ont parcouru une longue carrière [3]. Des prodiges nombreux révélèrent pendant sa vie les vertus que son humilité eût voulu cacher au monde. A peine son âme eut-elle quitté la terre et son corps fut-il enseveli, que les foules accoururent à une tombe qui continuait d’attester chaque jour, par la voix du miracle, la faveur dont jouissait auprès de Dieu celui dont elle renfermait la dépouille mortelle.
Mais c’est à la souveraine autorité constituée par Jésus-Christ dans son Église, qu’il est réservé de prononcer authentiquement sur la sainteté du plus illustre personnage. Tant que le jugement du Pontife suprême n’a point été rendu, la piété privée reste libre de témoigner à qui la mérite, dans l’autre vie, sa gratitude ou sa confiance ; mais toute démonstration qui, de près ou de loin, ressemblerait aux honneurs d’un culte public, est prohibée par une loi de l’Église aussi rigoureuse que sage dans ses prescriptions. Des imprudences contraires à celte loi, formulée dans les célèbres décrets d’Urbain VIII, attirèrent, vingt ans après la mort de François Caracciolo, les rigueurs de l’Inquisition sur quelques-uns de ses enfants spirituels, et retardèrent de près d’un siècle l’introduction de sa cause au tribunal de la Congrégation des Rites sacrés. Il avait fallu que les témoins des abus qui avaient attiré ces sévérités disparussent de la scène ; et comme, par suite, les témoins de la vie de François ayant disparu eux-mêmes, on dut alors s’en rapporter aux témoignages auriculaires sur le chapitre des vertus héroïques qu’il avait pratiquées, Rome exigea la preuve, par témoins oculaires, de quatre miracles au lieu de deux qu’elle réclame autrement pour procéder à la béatification des serviteurs de Dieu.
Il serait inutile de nous arrêtera montrer que ces précautions et ces délais, qui prouvent si bien la prudence de l’Église en ces matières, n’aboutissent qu’à faire ressortir d’autant mieux l’évidente sainteté de François. Lisons donc maintenant le récit de sa vie. François, appelé d’abord Ascagne, naquit de la noble famille de Caracciolo à Villa Santa-Maria dans l’Abruzze. Dès ses premières années il brilla par sa piété ; il était encore dans son adolescence, lorsque pendant une grave maladie il prit la résolution de s’attacher entièrement au service de Dieu et du prochain. Il se rendit à Naples, y fut ordonné prêtre, et ayant donné son nom à une pieuse confrérie, il se livra tout entier à la contemplation et au salut des pécheurs ; il s’adonnait assidûment à la fonction d’exhorter les criminels condamnés au dernier supplice. Il arriva un jour qu’une lettre destinée à un autre lui fut remise par erreur de nom ; on y invitait le destinataire à prendre part à la fondation d’un nouvel institut religieux, et l’invitation venait de deux pieux personnages, Jean Augustin Adorno et Fabrice Caracciolo. Frappé de la nouveauté du fait et admirant les conseils de la volonté divine, François se joignit à eux avec allégresse. Ils se retirèrent dans une solitude des Camaldules pour y arrêter les règles du nouvel Ordre, et se rendirent ensuite à Rome où ils en obtinrent la confirmation de Sixte-Quint. Celui-ci voulut qu’on les appelât Clercs Réguliers Mineurs. Ils ajoutèrent aux trois vœux ordinaires celui de ne point rechercher les dignités.
A la suite de sa profession solennelle, notre saint prit le nom de François à cause de sa dévotion particulière envers saint François d’Assise. Adorno étant venu à mourir deux ans après, il fut mis, malgré lui, à la tète de tout l’Ordre, et, dans cet emploi, il donna les plus beaux exemples de toutes les vertus. Zélé pour le développement de son institut, il demandait à Dieu cette grâce par des prières continuelles, des larmes et de nombreuses mortifications. Il fit trois fois dans ce but le voyage d’Espagne, couvert d’un habit de pèlerin et mendiant sa nourriture de porte en porte. Il eut dans la route grandement à souffrir, mais éprouva aussi d’une façon merveilleuse l’appui du Tout-Puissant. Par le secours de sa prière, il arracha au danger imminent du naufrage le navire sur lequel il était monté. Pour arriver aux fins qu’il s’était proposées dans ce royaume, il dut peiner longtemps ; mais la renommée de sa sainteté et la très large munificence dont il fut favorisé par les rois Catholiques Philippe II et Philippe III, l’aidèrent à surmonter avec une force d’âme singulière l’opposition de ses ennemis, et il fonda plusieurs maisons de son Ordre ; ce qu’il fit également en Italie avec le même succès.
Son humilité était si profonde, que lorsqu’il vint à Rome, il fut reçu dans un hospice de pauvres où il choisit la compagnie d’un lépreux, et qu’il refusa constamment les dignités ecclésiastiques que lui offrait Paul V. Il conserva toujours sans tache sa virginité, et gagna à Jésus-Christ des femmes dont l’impudence avait osé lui tendre des pièges. Enflammé du plus ardent amour envers le divin mystère de l’Eucharistie, il passait les nuits presque entières en adoration devant lui ; et il voulut que ce pieux exercice, qu’il établit comme devant être pratiqué à jamais dans son Ordre, en fût le lien principal. Il fut un propagateur zélé de la dévotion envers la très sainte Vierge Mère de Dieu. Sa charité envers le prochain fut aussi ardente que généreuse. Il fut doué du don de prophétie et connut le secret des cœurs. Étant âge de quarante-quatre ans, un jour qu’il priait dans la sainte maison de Lorette, il eut connaissance que la fin de sa vie approchait. Aussitôt il se dirigea vers l’Abruzze, et étant arrivé dans la petite ville d’Agnoni, il fut atteint d’une fièvre mortelle dans la maison de l’Oratoire de saint Philippe Néri. Ayant reçu les sacrements de l’Église avec la plus tendre dévotion, il s’endormit paisiblement dans le Seigneur la veille des nones de juin de l’an mil six cent huit, le jour d’avant la fête du Saint-Sacrement. Son saint corps fut porté à Naples et enseveli avec honneur dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, où il avait jeté les premiers fondements de son Ordre. L’éclat de ses miracles détermina le Souverain Pontife Clément XIV à l’inscrire solennellement au nombre des bienheureux ; et de nouveaux prodiges ayant déclaré de plus en plus sa sainteté, Pie VII le mit au nombre des Saints l’an mil huit cent sept.
Votre amour pour le divin Sacrement de nos autels fut bien récompensé, ô François ; vous eûtes la gloire d’être appelé au banquet de l’éternelle patrie à l’heure même où l’Église de la terre entonnait la louange de l’Hostie sainte, aux premières Vêpres de la grande fête qu’elle lui consacre chaque année. Toujours voisine de la solennité du Corps du Seigneur, votre fête à vous-même continue d’inviter les hommes, comme vous le faisiez durant votre vie, à scruter dans l’adoration les profondeurs du mystère d’amour. C’est la divine Sagesse qui dispose mystérieusement l’harmonie du Cycle, en couronnant les Saints dans les saisons fixées par sa Providence ; vous méritiez le poste d’honneur qu’elle vous assigne dans le sanctuaire, près de l’Hostie.
Sans cesse, sur la terre, vous vous écriiez au Seigneur avec le Psalmiste : Le zèle de votre maison m’a dévoré [4]. Ces paroles, qui étaient moins encore les paroles de David que celles de l’Homme-Dieu dont il était la figure [5], remplissaient bien réellement votre cœur ; après la mort, on les trouva gravées dans la chair même de ce cœur inanimé, comme ayant été la règle unique de ses battements et de vos aspirations. De là ce besoin de la prière continuelle, avec cette ardeur toujours égale pour la pénitence, dont vous fîtes le trait particulier de votre famille religieuse, et que vous eussiez voulu faire partager à tous. Prière et pénitence ; elles seules établissent l’homme dans la vraie situation qui lui convient devant Dieu. Conservez-en le dépôt précieux dans vos fils spirituels, ô François ; que par leur zèle à propager l’esprit de leur père, ils fassent, s’il se peut, de ce dépôt sacré le trésor de la terre entière.
[1] Homil. in canoniz.
[2] Homil. in canoniz.
[3] Sap. IV, 13.
[4] Psalm. LXVIII, 10.
[5] Johan. II, 17.
Le séraphique fondateur des Clercs Réguliers Mineurs dont se présente aujourd’hui la mémoire dans le Missel romain, appartient à ce groupe d’âmes privilégiées que Dieu cueille dans la fleur de la jeunesse avant qu’aucun souffle du monde ne les flétrisse. Saint François, de la noble famille napolitaine des Caracciolo, n’atteignit pas en effet quarante-cinq ans, mais sa vie fut si féconde devant le Seigneur que ses fruits demeurent impérissables dans l’Église.
Non seulement le Saint édifia Naples et Rome, où il fit l’admiration de la cour de Paul V par son constant refus des dignités qui lui étaient offertes, mais jusqu’à l’Espagne lointaine, témoin de sa vie pure et toute ardente de tendre dévotion. Il mourut le 4 juin 1608 et fut canonisé par Pie VII qui introduisit sa fête dans le Missel romain. Sa messe se ressent du goût liturgique moderne, elle manque de variété, mais elle est rédigée avec une certaine onction, qui caractérise bien le caractère du Saint.
L’antienne pour l’introït est tirée du psaume 21, qui fut récité par le Sauveur dans sa dernière agonie, et qui, par conséquent, nous décrit les sentiments de son Cœur très aimant. « Mon cœur est devenu dans ma poitrine comme une cire molle, parce que le zèle de Votre maison me dévore ». Suit le psaume 72 (le rédacteur ignorait sans doute la règle liturgique en vertu de laquelle l’antienne ad introitum doit être tirée du psaume où on l’intercalait à l’origine). « Qu’il est bon, le Dieu d’Israël, pour ceux qui ont le cœur droit ! »
C’est surtout la collecte qui se ressent du goût d’une époque récente, car, ayant renoncé à l’antique et lapidaire concinnitas du Sacramentaire, elle est devenue une sorte de contemplation des actes et les vertus du Saint. « Seigneur, qui avez orné d’un grand zèle pour la prière et pour la pénitence le bienheureux François, instituteur d’un ordre nouveau ; accordez à vos serviteurs de profiter de ses exemples, en sorte que, appliqués sans cesse à prier et à réduire leur corps en servitude, ils puissent finalement arriver à la gloire céleste ».
Ce précepte évangélique de la prière ininterrompue fut ainsi interprété par les canonistes du moyen âge : Semper orat, qui statutis horis psaltit [6]. Tout le peuple, en effet, prenait alors part, nuit et jour, au chant en commun des heures canoniques dans l’église.
La lecture est tirée du Livre de la Sagesse (IV, 7-14). La vieillesse doit se mesurer, non aux années, mais à la sagesse de l’âme qui, fuyant constamment le péché, est passée sans souillure au milieu de la fange du monde. C’est là un tel prodige de la grâce, que celui qui, docile, y coopère, montre la sagesse d’un vieillard, et, si jeune qu’il soit, il est déjà chargé de mérites plus que d’autres à la fin d’une longue vie. C’est pour cela que le Seigneur se plaît parfois à transplanter de telles fleurs au Paradis, afin que le serpent visqueux ne rampe pas jusqu’à elles et ne les empoisonne pas de sa bave infernale. — Celui qui est aimé du Ciel meurt jeune.
Le répons est tiré du psaume 41, comme celui du samedi saint, pour la descente au baptistère. Cependant le rédacteur moderne a procédé plus librement. « Comme le cerf aspire à la source de l’eau, ainsi mon âme est altérée de Dieu. Mon âme a soif du Dieu fort et vivant ».
Cette soif, dont brûle ici le Psalmiste, est causée par l’ardeur de l’amour que le Saint-Esprit allume dans le cœur des saints : quand ils ont une fois goûté Dieu, cet amour devient pour eux une passion, un incendie qui les consume. Ils ont alors du dégoût pour toutes les fausses joies du monde, et ils ne veulent plus rien, n’entendent plus rien, hormis Dieu.
Le verset alléluiatique est tiré du psaume 72 et reprend à peu près la pensée exprimée dans le précédent répons-graduel. « Ma chair et mon cœur défaillirent. Dieu de mon cœur, Dieu, ma part pour toujours ».
Voilà la raison intime de la mort précoce du Saint dont aujourd’hui nous célébrons la fête. Son corps fut trop faible pour supporter les ardeurs de son âme qui ressentait une accablante nostalgie de Dieu. Il succomba donc, et son âme délivrée s’envola vers celui pour qui il vivait.
Si cette fête tombe durant le cycle pascal, au lieu du répons et du verset, on dit les versets alléluiatiques suivants : Ps. 64 : « Bienheureux celui que vous choisissez et rapprochez de vos parvis ! ». « Il répandit ses largesses et donna aux pauvres ; sa bonne œuvre demeurera dans tous les siècles ».
L’élection divine appelant une âme à faire sa demeure dans les parvis de Dieu, peut désigner la vocation au saint état religieux, qui est la voie la plus facile, la plus sûre, la plus méritoire, la plus agréable au Seigneur et aux hommes, pour monter de cella ad cælum [7].
La lecture évangélique est semblable à celle de la fête de saint Raymond le 23 janvier. Il faut se tenir toujours dans l’attente du Seigneur, qui, selon l’image évangélique, vient la nuit, comme un voleur. De fait, saint François Caracciolo mourut en voyage à Agnone, dans la maison des Oratoriens dont il était l’hôte.
L’antienne pour l’offertoire : Iustus, est la même que pour la fête de saint François de Sales le 29 janvier.
La secrète fait allusion à la tendre dévotion du cher Saint envers la divine Eucharistie devant laquelle il passait en prières les longues heures de la nuit. « Faites, ô très clément Jésus, que commémorant aujourd’hui les glorieux mérites da bienheureux François, nous brûlions comme lui du feu de la charité, qui nous fasse nous asseoir autour de cette table sacrée avec les dispositions convenables ».
L’antienne pour la Communion est tirée du psaume 30. « Combien grande, Seigneur, est l’abondance de votre douceur, que vous avez réservée à ceux qui vous craignent ! »
Ainsi les saints, attirés par cette suavité, passent de la crainte à l’amour. Cette douceur, dit le Prophète, est cachée, parce que les joies de l’esprit sont de telle nature que seul celui qui les éprouve les comprend et les désire.
Voici la prière d’action de grâces, dans laquelle le rédacteur moderne a inutilement tenté de cacher l’insuffisance de sa pensée dans une phraséologie emphatique : « Que le souvenir et le fruit du sacrifice sacrosaint offert aujourd’hui à Votre Majesté pour la fête du bienheureux François, se conservent toujours pleins de fraîcheur dans notre âme ».
Non seulement l’Esprit Saint veut que nous travaillions, mais il nous dit : instanter operare quodcumque potest manus tua [8]. Et la raison en est, que notre vie est fort courte et que notre bagage pour l’éternité doit être très chargé, en sorte qu’il n’y a pas de temps à perdre. Ce fut sous cette impression salutaire que certains saints, comme saint Alphonse, firent le vœu de ne jamais perdre un instant.
[6] Il prie toujours, celui qui psalmodie aux heures établies.
[7] De la cellule au ciel.
[8] Eccle. 9, 10 : Fais promptement tout ce que ta main pourra faire.
« Dieu de mon cœur, ma part, mon Dieu pour toujours ».
1. Saint François. — Jour de mort : 4 juin 1608. Tombeau : à Naples, dans l’église Sainte-Marie Majeure. Image : On le représente avec une flèche et un ostensoir. Vie : Le saint est le fondateur des clercs réguliers mineurs. On l’appela plus tard « le vénérable père, le prédicateur de l’amour de Dieu ». Il contribua beaucoup à répandre la dévotion au Saint Sacrement et il introduisit dans son Institut « l’adoration nocturne ». Il avait une dévotion filiale pour la Sainte Vierge. Aider le prochain était une de ses plus grandes joies. Le Seigneur lui avait accordé le don de prophétie et la connaissance des esprits et des cœurs. Dans la quarante-quatrième année de son âge, au cours d’une cérémonie dans l’église de Lorette, il connut que sa fin était proche. Il se rendit immédiatement dans le couvent d’Agona, dans les Abruzzes. Il s’écria en rentrant : « C’est ici le lieu de mon repos ! » Peu de temps après, il fut saisi d’une fièvre mortelle. Il reçut les derniers sacrements avec la plus touchante piété et s’endormit doucement dans le Seigneur, le 4 juin 1608.
Pratique : L’Église loue dans ce saint surtout le zèle de la prière et l’esprit de pénitence. Elle nous propose aussi l’imitation de ces deux vertus : « Donne à tes serviteurs de faire de tels progrès dans son imitation qu’ils prient toujours et réduisent leurs corps en esclavage ». Ce n’est pas une chose facile que l’Église demande de nous. Mais elle nous donne des secours : l’exemple de notre saint et la sainte Eucharistie.
2. La messe. (Factum est). — La messe est riche en textes propres qui décrivent les vertus héroïques du saint, notamment son zèle dans la prière : « Mon cœur est comme une cire qui se fond au-dedans de moi, parce que le zèle de ta maison me dévore » (Intr.). « Comme le cerf soupire après les sources d’eau, mon âme a soif de toi, ô Dieu ». « Qu’il est grand le trésor de ta bonté que tu as caché pour ceux qui te craignent ! ». La leçon signale sa mort prématurée : « Arrivé en peu de temps à la perfection, il a fourni une longue carrière, car son âme était agréable à Dieu. C’est pourquoi le Seigneur s’est hâté de l’enlever du milieu de l’iniquité ». A l’Évangile, nous le voyons comme le « serviteur vigilant », les reins ceints de la ceinture de la mortification, et portant à la main la lampe de l’amour de Dieu.
SOURCE : http://www.introibo.fr/04-06-St-Francois-Carraciolo
Mort en 1608. Fondateur des Clercs réguliers mineurs en 1558. Canonisé en 1807, fête la même année.
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. François, appelé d’abord Ascanio, naquit à Santa-Maria-de-Villa dans les Abruzzes, de la noble famille des Caracciolo. Dès ses premières années, il se fit remarquer par une vive piété. Encore adolescent, il résolut, pendant une grave maladie, de s’attacher entièrement au service de Dieu et du prochain. Il partit pour Naples, se prépara au sacerdoce, et s’étant inscrit dans une pieuse confrérie, se livra à la contemplation et à l’œuvre du salut des pécheurs ; il se dévouait aussi à exhorter les condamnés à mort. Il arriva qu’une lettre destinée à un autre lui fut remise par erreur ; lettre dont les pieux auteurs, Jean Augustin Adorno et Fabrice Caracciolo, appelaient le destinataire à fonder un nouvel institut religieux. Frappé de ce fait étrange, et admirant les desseins de la volonté divine, Ascanio se joignit à eux avec empressement. S’étant retirés dans une solitude des Camaldules, ils y arrêtèrent les règles du nouvel Ordre ; et venus à Rome, ils en obtinrent la confirmation du Pape Sixte-Quint, qui voulut qu’on les appelât Clercs réguliers mineurs. Ils ajoutèrent aux trois vœux ordinaires celui de ne point rechercher les dignités.
Cinquième leçon. Ascanio Caracciolo, en faisant sa profession solennelle, prit le nom de François, à cause de sa dévotion particulière à saint François d’Assise. Adorno étant mort deux ans après, François fut mis malgré lui à la tête de tout l’Ordre ; et dans cette charge, donna de très beaux exemples de toutes les vertus. Plein de sollicitude pour le développement de son Ordre, il demandait de tout son cœur à Dieu cette grâce, par des prières, des larmes et des mortifications continuelles. Dans ce but, il se rendit trois fois en Espagne vêtu en pèlerin, et mendiant sa nourriture de porte en porte. Il eut à supporter en chemin les épreuves les plus pénibles, mais ressentit d’une façon merveilleuse l’appui du Tout-Puissant : grâce à sa prière, le navire qui le portait fut préservé d’un naufrage imminent. Pour arriver à ses fins dans, ce royaume, il eut beaucoup à travailler et à souffrir ; mais ayant surmonté l’opposition de ses ennemis avec une force d’âme singulière, la renommée de sa sainteté et la munificence des rois catholiques Philippe II et Philippe III, l’aidèrent à fonder plusieurs maisons de son Ordre ; ce qu’il fit en Italie avec le même succès.
Sixième leçon. François excella tellement dans l’humilité, qu’arrivé à Rome et reçu dans un hospice de pauvres, il choisit un lépreux pour compagnon, et refusa constamment les dignités ecclésiastiques que Paul V lui offrait. Il conserva toujours intacte sa virginité, et gagna même à Jésus-Christ des femmes qui avaient eu l’impudence de tendre des pièges à sa chasteté. Brûlant d’un ardent amour pour le divin mystère de l’Eucharistie, il passait des nuits presque entières en adoration devant le Saint-Sacrement et voulut que ce pieux exercice fût perpétuellement pratiqué dans son Ordre, comme en étant la marque distinctive. Il favorisa de tout son pouvoir le culte de la Vierge Mère de Dieu. Sa charité envers le prochain était des plus vives. Il eut en partage le don de prophétie et celui de scruter les cœurs. A l’âge de quarante-quatre ans, se trouvant un jour en prière dans la sainte maison de Lorette, il eut connaissance de sa fin prochaine et se dirigea aussitôt vers les Abruzzes ; arrivé dans le bourg d’Agnoni, il fut pris d’une fièvre mortelle, chez les disciples de saint Philippe de Néri. Après avoir reçu avec une très grande dévotion les sacrements de l’Église, il s’endormit paisiblement dans le Seigneur, la veille des nones de juin de l’an mil six cent huit, en la vigile de la fête du Corps du Christ. Sa sainte dépouille fut transportée à Naples, et inhumée avec honneur dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, où il avait jeté les premiers fondements de son Ordre. Plus tard, l’éclat de ses miracles détermina le souverain Pontife Clément XIV à l’inscrire solennellement au nombre des Bienheureux. De nouveaux prodiges ayant éclaté, Pie VII le mit au nombre des Saints en mil huit cent sept.
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Les biens apportés au monde par l’Esprit divin continuent de se révéler dans la sainte Liturgie. François Caracciolo nous apparaît comme un type nouveau de cette fécondité sublime que le christianisme a donnée à la terre, et dont Clotilde et Blandine nous ont fourni des exemples si merveilleux. La foi des saints est en eux le principe de la fécondité surnaturelle, comme elle le fut dans le père des croyants ; elle engendre à l’Église des membres isolés ou des nations entières ; d’elle procèdent également les multiples familles des Ordres religieux, qui, dans leur fidélité à suivre les voies diverses où les ont mises leurs fondateurs, sont le principal élément de la parure royale et variée dont resplendit l’Épouse à la droite de l’Époux. C’est la pensée qu’exprimait le Souverain Pontife Pie VII, au jour de la canonisation de notre saint, voulant, disait-il, « redresser ainsi le jugement de ceux qui auraient apprécié la vie religieuse selon la vaine tromperie des points de vue de ce monde, et non selon la science de Jésus-Christ » [1].
Le siècle de ruine où la voix du vicaire de l’Homme-Dieu s’adressait à la terre en cette circonstance solennelle, rappelait, sous des couleurs plus sombres encore, les temps calamiteux de la prétendue Réforme où François, comme tant d’autres, avait prouvé par ses œuvres et sa vie l’indéfectible sainteté de l’Église. « L’Épouse de Jésus-Christ, disait l’auguste Pontife, l’Église est habituée maintenant à poursuivre la carrière de son pèlerinage, au milieu des persécutions du monde et des consolations du Seigneur. Par les saints que sa toute-puissance ne cesse de susciter dans tous les temps. Dieu, comme il l’a promis, fait d’elle jusqu’à la fin la ville placée sur la montagne, le flambeau dont l’éclatante lumière frappe tous les yeux qui ne se ferment pas de parti-pris pour ne point voir. Pendant que ses ennemis s’unissent, formant pour la détruire de vains complots, pendant qu’ils disent : Quand donc mourra-t-elle ? Quand périra son nom ? Couronnée d’un éclat nouveau par les triomphes récents des soldats qu’elle envoie aux cieux, elle demeure glorieuse, annonçant pour toutes les générations à venir la puissance du bras du Seigneur » [2].
Le seizième siècle avait entendu à son début le plus effroyable blasphème qu’on eût proféré contre l’Épouse du Fils de Dieu. Celle qu’on appelait la prostituée de Babylone prouva sa légitimité, en face de l’hérésie impuissante à faire germer une vertu dans le monde, par l’admirable efflorescence des Ordres nouveaux sortis de son sein en quelques années, pour répondre aux exigences de la situation nouvelle qu’avait créée la révolte de Luther. Le retour des anciens Ordres à leur première ferveur, l’établissement de la Compagnie de Jésus, des Théatins, des Barnabites, des Frères de saint Jean de Dieu, de l’Oratoire de saint Philippe Néri, des Clercs réguliers de saint Jérôme Émilien et de saint Camille de Lellis, ne suffisent pas au divin Esprit ; comme pour marquer la surabondance de l’Épouse, il suscite à la fin du même siècle une autre famille, dont le trait spécial sera l’organisation parmi ses membres de la mortification et de la prière continues, par l’usage incessant des moyens de la pénitence chrétienne et l’adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement. Sixte-Quint reçoit avec joie ces nouveaux combattants de la grande lutte ; pour les distinguer des autres Ordres déjà nombreux de clercs joignant aux obligations de leur saint état la pratique des conseils, et en preuve de son affection spécialement paternelle, l’illustre Pontife donné au monde par la famille franciscaine assigne à ces derniers venus le nom de Clercs réguliers Mineurs. Dans la même pensée de rapprochement avec l’Ordre séraphique, le saint que nous fêtons aujourd’hui, et qui doit être le premier Général du nouvel Institut, change le nom d’Ascagne qu’il portait jusque-là en celui de François.
Le ciel, de son côté, sembla vouloir lui-même unir François Caracciolo et le patriarche d’Assise, en donnant à leurs vies une même durée de quarante-quatre ans. Comme son glorieux prédécesseur et patron, le fondateur des Clercs réguliers Mineurs fut de ces hommes dont l’Écriture dit qu’ayant peu vécu ils ont parcouru une longue carrière [3]. Des prodiges nombreux révélèrent pendant sa vie les vertus que son humilité eût voulu cacher au monde. A peine son âme eut-elle quitté la terre et son corps fut-il enseveli, que les foules accoururent à une tombe qui continuait d’attester chaque jour, par la voix du miracle, la faveur dont jouissait auprès de Dieu celui dont elle renfermait la dépouille mortelle.
Mais c’est à la souveraine autorité constituée par Jésus-Christ dans son Église, qu’il est réservé de prononcer authentiquement sur la sainteté du plus illustre personnage. Tant que le jugement du Pontife suprême n’a point été rendu, la piété privée reste libre de témoigner à qui la mérite, dans l’autre vie, sa gratitude ou sa confiance ; mais toute démonstration qui, de près ou de loin, ressemblerait aux honneurs d’un culte public, est prohibée par une loi de l’Église aussi rigoureuse que sage dans ses prescriptions. Des imprudences contraires à celte loi, formulée dans les célèbres décrets d’Urbain VIII, attirèrent, vingt ans après la mort de François Caracciolo, les rigueurs de l’Inquisition sur quelques-uns de ses enfants spirituels, et retardèrent de près d’un siècle l’introduction de sa cause au tribunal de la Congrégation des Rites sacrés. Il avait fallu que les témoins des abus qui avaient attiré ces sévérités disparussent de la scène ; et comme, par suite, les témoins de la vie de François ayant disparu eux-mêmes, on dut alors s’en rapporter aux témoignages auriculaires sur le chapitre des vertus héroïques qu’il avait pratiquées, Rome exigea la preuve, par témoins oculaires, de quatre miracles au lieu de deux qu’elle réclame autrement pour procéder à la béatification des serviteurs de Dieu.
Il serait inutile de nous arrêtera montrer que ces précautions et ces délais, qui prouvent si bien la prudence de l’Église en ces matières, n’aboutissent qu’à faire ressortir d’autant mieux l’évidente sainteté de François. Lisons donc maintenant le récit de sa vie. François, appelé d’abord Ascagne, naquit de la noble famille de Caracciolo à Villa Santa-Maria dans l’Abruzze. Dès ses premières années il brilla par sa piété ; il était encore dans son adolescence, lorsque pendant une grave maladie il prit la résolution de s’attacher entièrement au service de Dieu et du prochain. Il se rendit à Naples, y fut ordonné prêtre, et ayant donné son nom à une pieuse confrérie, il se livra tout entier à la contemplation et au salut des pécheurs ; il s’adonnait assidûment à la fonction d’exhorter les criminels condamnés au dernier supplice. Il arriva un jour qu’une lettre destinée à un autre lui fut remise par erreur de nom ; on y invitait le destinataire à prendre part à la fondation d’un nouvel institut religieux, et l’invitation venait de deux pieux personnages, Jean Augustin Adorno et Fabrice Caracciolo. Frappé de la nouveauté du fait et admirant les conseils de la volonté divine, François se joignit à eux avec allégresse. Ils se retirèrent dans une solitude des Camaldules pour y arrêter les règles du nouvel Ordre, et se rendirent ensuite à Rome où ils en obtinrent la confirmation de Sixte-Quint. Celui-ci voulut qu’on les appelât Clercs Réguliers Mineurs. Ils ajoutèrent aux trois vœux ordinaires celui de ne point rechercher les dignités.
A la suite de sa profession solennelle, notre saint prit le nom de François à cause de sa dévotion particulière envers saint François d’Assise. Adorno étant venu à mourir deux ans après, il fut mis, malgré lui, à la tète de tout l’Ordre, et, dans cet emploi, il donna les plus beaux exemples de toutes les vertus. Zélé pour le développement de son institut, il demandait à Dieu cette grâce par des prières continuelles, des larmes et de nombreuses mortifications. Il fit trois fois dans ce but le voyage d’Espagne, couvert d’un habit de pèlerin et mendiant sa nourriture de porte en porte. Il eut dans la route grandement à souffrir, mais éprouva aussi d’une façon merveilleuse l’appui du Tout-Puissant. Par le secours de sa prière, il arracha au danger imminent du naufrage le navire sur lequel il était monté. Pour arriver aux fins qu’il s’était proposées dans ce royaume, il dut peiner longtemps ; mais la renommée de sa sainteté et la très large munificence dont il fut favorisé par les rois Catholiques Philippe II et Philippe III, l’aidèrent à surmonter avec une force d’âme singulière l’opposition de ses ennemis, et il fonda plusieurs maisons de son Ordre ; ce qu’il fit également en Italie avec le même succès.
Son humilité était si profonde, que lorsqu’il vint à Rome, il fut reçu dans un hospice de pauvres où il choisit la compagnie d’un lépreux, et qu’il refusa constamment les dignités ecclésiastiques que lui offrait Paul V. Il conserva toujours sans tache sa virginité, et gagna à Jésus-Christ des femmes dont l’impudence avait osé lui tendre des pièges. Enflammé du plus ardent amour envers le divin mystère de l’Eucharistie, il passait les nuits presque entières en adoration devant lui ; et il voulut que ce pieux exercice, qu’il établit comme devant être pratiqué à jamais dans son Ordre, en fût le lien principal. Il fut un propagateur zélé de la dévotion envers la très sainte Vierge Mère de Dieu. Sa charité envers le prochain fut aussi ardente que généreuse. Il fut doué du don de prophétie et connut le secret des cœurs. Étant âge de quarante-quatre ans, un jour qu’il priait dans la sainte maison de Lorette, il eut connaissance que la fin de sa vie approchait. Aussitôt il se dirigea vers l’Abruzze, et étant arrivé dans la petite ville d’Agnoni, il fut atteint d’une fièvre mortelle dans la maison de l’Oratoire de saint Philippe Néri. Ayant reçu les sacrements de l’Église avec la plus tendre dévotion, il s’endormit paisiblement dans le Seigneur la veille des nones de juin de l’an mil six cent huit, le jour d’avant la fête du Saint-Sacrement. Son saint corps fut porté à Naples et enseveli avec honneur dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, où il avait jeté les premiers fondements de son Ordre. L’éclat de ses miracles détermina le Souverain Pontife Clément XIV à l’inscrire solennellement au nombre des bienheureux ; et de nouveaux prodiges ayant déclaré de plus en plus sa sainteté, Pie VII le mit au nombre des Saints l’an mil huit cent sept.
Votre amour pour le divin Sacrement de nos autels fut bien récompensé, ô François ; vous eûtes la gloire d’être appelé au banquet de l’éternelle patrie à l’heure même où l’Église de la terre entonnait la louange de l’Hostie sainte, aux premières Vêpres de la grande fête qu’elle lui consacre chaque année. Toujours voisine de la solennité du Corps du Seigneur, votre fête à vous-même continue d’inviter les hommes, comme vous le faisiez durant votre vie, à scruter dans l’adoration les profondeurs du mystère d’amour. C’est la divine Sagesse qui dispose mystérieusement l’harmonie du Cycle, en couronnant les Saints dans les saisons fixées par sa Providence ; vous méritiez le poste d’honneur qu’elle vous assigne dans le sanctuaire, près de l’Hostie.
Sans cesse, sur la terre, vous vous écriiez au Seigneur avec le Psalmiste : Le zèle de votre maison m’a dévoré [4]. Ces paroles, qui étaient moins encore les paroles de David que celles de l’Homme-Dieu dont il était la figure [5], remplissaient bien réellement votre cœur ; après la mort, on les trouva gravées dans la chair même de ce cœur inanimé, comme ayant été la règle unique de ses battements et de vos aspirations. De là ce besoin de la prière continuelle, avec cette ardeur toujours égale pour la pénitence, dont vous fîtes le trait particulier de votre famille religieuse, et que vous eussiez voulu faire partager à tous. Prière et pénitence ; elles seules établissent l’homme dans la vraie situation qui lui convient devant Dieu. Conservez-en le dépôt précieux dans vos fils spirituels, ô François ; que par leur zèle à propager l’esprit de leur père, ils fassent, s’il se peut, de ce dépôt sacré le trésor de la terre entière.
[1] Homil. in canoniz.
[2] Homil. in canoniz.
[3] Sap. IV, 13.
[4] Psalm. LXVIII, 10.
[5] Johan. II, 17.
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Le séraphique fondateur des Clercs Réguliers Mineurs dont se présente aujourd’hui la mémoire dans le Missel romain, appartient à ce groupe d’âmes privilégiées que Dieu cueille dans la fleur de la jeunesse avant qu’aucun souffle du monde ne les flétrisse. Saint François, de la noble famille napolitaine des Caracciolo, n’atteignit pas en effet quarante-cinq ans, mais sa vie fut si féconde devant le Seigneur que ses fruits demeurent impérissables dans l’Église.
Non seulement le Saint édifia Naples et Rome, où il fit l’admiration de la cour de Paul V par son constant refus des dignités qui lui étaient offertes, mais jusqu’à l’Espagne lointaine, témoin de sa vie pure et toute ardente de tendre dévotion. Il mourut le 4 juin 1608 et fut canonisé par Pie VII qui introduisit sa fête dans le Missel romain. Sa messe se ressent du goût liturgique moderne, elle manque de variété, mais elle est rédigée avec une certaine onction, qui caractérise bien le caractère du Saint.
L’antienne pour l’introït est tirée du psaume 21, qui fut récité par le Sauveur dans sa dernière agonie, et qui, par conséquent, nous décrit les sentiments de son Cœur très aimant. « Mon cœur est devenu dans ma poitrine comme une cire molle, parce que le zèle de Votre maison me dévore ». Suit le psaume 72 (le rédacteur ignorait sans doute la règle liturgique en vertu de laquelle l’antienne ad introitum doit être tirée du psaume où on l’intercalait à l’origine). « Qu’il est bon, le Dieu d’Israël, pour ceux qui ont le cœur droit ! »
C’est surtout la collecte qui se ressent du goût d’une époque récente, car, ayant renoncé à l’antique et lapidaire concinnitas du Sacramentaire, elle est devenue une sorte de contemplation des actes et les vertus du Saint. « Seigneur, qui avez orné d’un grand zèle pour la prière et pour la pénitence le bienheureux François, instituteur d’un ordre nouveau ; accordez à vos serviteurs de profiter de ses exemples, en sorte que, appliqués sans cesse à prier et à réduire leur corps en servitude, ils puissent finalement arriver à la gloire céleste ».
Ce précepte évangélique de la prière ininterrompue fut ainsi interprété par les canonistes du moyen âge : Semper orat, qui statutis horis psaltit [6]. Tout le peuple, en effet, prenait alors part, nuit et jour, au chant en commun des heures canoniques dans l’église.
La lecture est tirée du Livre de la Sagesse (IV, 7-14). La vieillesse doit se mesurer, non aux années, mais à la sagesse de l’âme qui, fuyant constamment le péché, est passée sans souillure au milieu de la fange du monde. C’est là un tel prodige de la grâce, que celui qui, docile, y coopère, montre la sagesse d’un vieillard, et, si jeune qu’il soit, il est déjà chargé de mérites plus que d’autres à la fin d’une longue vie. C’est pour cela que le Seigneur se plaît parfois à transplanter de telles fleurs au Paradis, afin que le serpent visqueux ne rampe pas jusqu’à elles et ne les empoisonne pas de sa bave infernale. — Celui qui est aimé du Ciel meurt jeune.
Le répons est tiré du psaume 41, comme celui du samedi saint, pour la descente au baptistère. Cependant le rédacteur moderne a procédé plus librement. « Comme le cerf aspire à la source de l’eau, ainsi mon âme est altérée de Dieu. Mon âme a soif du Dieu fort et vivant ».
Cette soif, dont brûle ici le Psalmiste, est causée par l’ardeur de l’amour que le Saint-Esprit allume dans le cœur des saints : quand ils ont une fois goûté Dieu, cet amour devient pour eux une passion, un incendie qui les consume. Ils ont alors du dégoût pour toutes les fausses joies du monde, et ils ne veulent plus rien, n’entendent plus rien, hormis Dieu.
Le verset alléluiatique est tiré du psaume 72 et reprend à peu près la pensée exprimée dans le précédent répons-graduel. « Ma chair et mon cœur défaillirent. Dieu de mon cœur, Dieu, ma part pour toujours ».
Voilà la raison intime de la mort précoce du Saint dont aujourd’hui nous célébrons la fête. Son corps fut trop faible pour supporter les ardeurs de son âme qui ressentait une accablante nostalgie de Dieu. Il succomba donc, et son âme délivrée s’envola vers celui pour qui il vivait.
Si cette fête tombe durant le cycle pascal, au lieu du répons et du verset, on dit les versets alléluiatiques suivants : Ps. 64 : « Bienheureux celui que vous choisissez et rapprochez de vos parvis ! ». « Il répandit ses largesses et donna aux pauvres ; sa bonne œuvre demeurera dans tous les siècles ».
L’élection divine appelant une âme à faire sa demeure dans les parvis de Dieu, peut désigner la vocation au saint état religieux, qui est la voie la plus facile, la plus sûre, la plus méritoire, la plus agréable au Seigneur et aux hommes, pour monter de cella ad cælum [7].
La lecture évangélique est semblable à celle de la fête de saint Raymond le 23 janvier. Il faut se tenir toujours dans l’attente du Seigneur, qui, selon l’image évangélique, vient la nuit, comme un voleur. De fait, saint François Caracciolo mourut en voyage à Agnone, dans la maison des Oratoriens dont il était l’hôte.
L’antienne pour l’offertoire : Iustus, est la même que pour la fête de saint François de Sales le 29 janvier.
La secrète fait allusion à la tendre dévotion du cher Saint envers la divine Eucharistie devant laquelle il passait en prières les longues heures de la nuit. « Faites, ô très clément Jésus, que commémorant aujourd’hui les glorieux mérites da bienheureux François, nous brûlions comme lui du feu de la charité, qui nous fasse nous asseoir autour de cette table sacrée avec les dispositions convenables ».
L’antienne pour la Communion est tirée du psaume 30. « Combien grande, Seigneur, est l’abondance de votre douceur, que vous avez réservée à ceux qui vous craignent ! »
Ainsi les saints, attirés par cette suavité, passent de la crainte à l’amour. Cette douceur, dit le Prophète, est cachée, parce que les joies de l’esprit sont de telle nature que seul celui qui les éprouve les comprend et les désire.
Voici la prière d’action de grâces, dans laquelle le rédacteur moderne a inutilement tenté de cacher l’insuffisance de sa pensée dans une phraséologie emphatique : « Que le souvenir et le fruit du sacrifice sacrosaint offert aujourd’hui à Votre Majesté pour la fête du bienheureux François, se conservent toujours pleins de fraîcheur dans notre âme ».
Non seulement l’Esprit Saint veut que nous travaillions, mais il nous dit : instanter operare quodcumque potest manus tua [8]. Et la raison en est, que notre vie est fort courte et que notre bagage pour l’éternité doit être très chargé, en sorte qu’il n’y a pas de temps à perdre. Ce fut sous cette impression salutaire que certains saints, comme saint Alphonse, firent le vœu de ne jamais perdre un instant.
[6] Il prie toujours, celui qui psalmodie aux heures établies.
[7] De la cellule au ciel.
[8] Eccle. 9, 10 : Fais promptement tout ce que ta main pourra faire.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
« Dieu de mon cœur, ma part, mon Dieu pour toujours ».
1. Saint François. — Jour de mort : 4 juin 1608. Tombeau : à Naples, dans l’église Sainte-Marie Majeure. Image : On le représente avec une flèche et un ostensoir. Vie : Le saint est le fondateur des clercs réguliers mineurs. On l’appela plus tard « le vénérable père, le prédicateur de l’amour de Dieu ». Il contribua beaucoup à répandre la dévotion au Saint Sacrement et il introduisit dans son Institut « l’adoration nocturne ». Il avait une dévotion filiale pour la Sainte Vierge. Aider le prochain était une de ses plus grandes joies. Le Seigneur lui avait accordé le don de prophétie et la connaissance des esprits et des cœurs. Dans la quarante-quatrième année de son âge, au cours d’une cérémonie dans l’église de Lorette, il connut que sa fin était proche. Il se rendit immédiatement dans le couvent d’Agona, dans les Abruzzes. Il s’écria en rentrant : « C’est ici le lieu de mon repos ! » Peu de temps après, il fut saisi d’une fièvre mortelle. Il reçut les derniers sacrements avec la plus touchante piété et s’endormit doucement dans le Seigneur, le 4 juin 1608.
Pratique : L’Église loue dans ce saint surtout le zèle de la prière et l’esprit de pénitence. Elle nous propose aussi l’imitation de ces deux vertus : « Donne à tes serviteurs de faire de tels progrès dans son imitation qu’ils prient toujours et réduisent leurs corps en esclavage ». Ce n’est pas une chose facile que l’Église demande de nous. Mais elle nous donne des secours : l’exemple de notre saint et la sainte Eucharistie.
2. La messe. (Factum est). — La messe est riche en textes propres qui décrivent les vertus héroïques du saint, notamment son zèle dans la prière : « Mon cœur est comme une cire qui se fond au-dedans de moi, parce que le zèle de ta maison me dévore » (Intr.). « Comme le cerf soupire après les sources d’eau, mon âme a soif de toi, ô Dieu ». « Qu’il est grand le trésor de ta bonté que tu as caché pour ceux qui te craignent ! ». La leçon signale sa mort prématurée : « Arrivé en peu de temps à la perfection, il a fourni une longue carrière, car son âme était agréable à Dieu. C’est pourquoi le Seigneur s’est hâté de l’enlever du milieu de l’iniquité ». A l’Évangile, nous le voyons comme le « serviteur vigilant », les reins ceints de la ceinture de la mortification, et portant à la main la lampe de l’amour de Dieu.
SOURCE : http://www.introibo.fr/04-06-St-Francois-Carraciolo
Saint François Caracciolo (1563-1608)
LEÇON DU BRÉVIAIRE ROMAIN
François, nommé d'abord Ascagne, naquit à Santa Maria de Villa, dans les Abruzzes, de la noble famille des Caracciolo. Dans son adolescence, il résolut, au cours d'une grave maladie, de se dévouer tout entier au service de Dieu et du prochain. Venu à Naples et admis au sacerdoce, il se consacra entièrement à la contemplation et à la conquête des âmes, s'appliquant tout particulièrement à exhorter les condamnés à mort. Adjoint par une admirable disposition de Dieu à Jean Augustin Adorno et à Fabrice Caracciolo, il fonda l'Ordre des Clercs réguliers mineurs, ajoutant aux trois vœux ordinaires celui de ne point rechercher les dignités. Après la mort d'Adorno, il gouverna très saintement cet Ordre et le propagea avec le plus grand zèle à travers l'Espagne et l'Italie. Il brûlait d'un tel amour pour le mystère de la très sainte Eucharistie, qu'il passait la plus grande partie de ses nuits à l'adorer, et il voulut que cette pieuse pratique devînt comme la marque de son Ordre en s'y conservant à perpétuité. Doué du don de prophétiser et de scruter les cœurs, il fut atteint, dans la quarante-quatrième année de son âge, d'une fièvre mortelle, dans la ville d'Agnoni en Abruzzes, et s'endormit dans le Seigneur, le quatre juin seize cent huit. Son saint corps fut transporté à Naples et déposé dans l'église de son Ordre.
Saint François Caracciolo
fondateur de la congrégation des Clercs réguliers (✝ 1608)
Ce noble napolitain devint, sans l'avoir cherché, l'un des fondateurs des Clercs Réguliers Mineurs, chargés de l'apostolat dans les prisons. Surnommé "le prédicateur de l'amour divin", il propagea le culte eucharistique, sous la forme de l'Adoration perpétuelle.
À Agnone dans les Abruzzes, en 1608, saint François Caracciolo, prêtre, qui, enflammé d’amour pour Dieu et son prochain, fonda la Congrégation des Clercs Réguliers Mineurs, voulant qu’ils unissent la vie contemplative à l’exercice du ministère pastoral.
Martyrologe romain
Né le 13 octobre 1563, Pie IV étant pape, Ferdinand Ier empereur et Charles IX roi de France, François, de la famille Caracciolo, l’une des plus illustres du royaume de Naples, entra dès son enfance dans le chemin de la perfection, par l’amour de la pénitence et une tendre dévotion à la sainte Vierge. Il récitait chaque jour le petit Office de la sainte Vierge et le Rosaire et jeûnait tous les samedis en l’honneur de sa bonne Mère.
Cependant, jusqu’à l’âge de vingt-deux ans, il ne songeait point à quitter le siècle et prenait beaucoup de plaisir à l’exercice de la chasse. Il fallut l’horrible maladie de la lèpre pour le détacher du monde et le décider à se donner à Dieu dans la vie religieuse.
La Providence lui fit rencontrer bientôt deux vertueux prêtres, auxquels il se joignit pour l’établissement des Clercs réguliers Mineurs. Cette institution, après de nombreuses difficultés, fut approuvée par le pape Sixte-Quint. Saint François, encore tout jeune, fut bientôt élu supérieur général de l’Ordre, qui prenait de rapides accroissements.
Il profita de la liberté que lui donnait cette charge pour augmenter ses exercices de piété et de mortification. Trois fois la semaine il jeûnait au pain et à l’eau, portait habituellement un rude cilice, prenait toutes les nuits la discipline, et passait le temps du repos, partie au pied du très saint Sacrement et partie dans l’étude. Quand le sommeil le pressait, c’était souvent sur le marchepied de l’autel qu’il prenait le peu de repos qu’il accordait à la nature, et qui ne durait jamais plus de trois ou quatre heures. Il donnait sept heures chaque jour à la contemplation et à la méditation de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Ami de la pauvreté, si on lui donnait des vêtements neufs, il les changeait avec les habits les plus usés des simples frères ; il évitait avec soin toutes les marques de distinction et d’honneur qu’on eût pu lui rendre, disant : « Je n’en suis pas digne ; la Compagnie ne me supporte que par charité. » Il signait ordinairement ses lettres : François, pécheur. Le Saint alla lui-même établir son Ordre à Madrid, en Espagne, où il obtint un succès extraordinaire ; il y fit trois voyages et s’acquit, au grand désespoir de son humilité, une telle réputation, qu’on ne l’appelait que le Prédicateur de l’amour divin.
À toutes les obsessions du pape Paul V, qui voulait l’élever aux dignités ecclésiastiques, il faisait répondre : « Je veux faire mon salut dans mon petit coin. » Près de mourir, on l’entendait crier en se soulevant de son lit : « Seigneur Jésus, que Vous êtes bon ! Seigneur, ne me refusez pas ce précieux Sang que Vous avez répandu pour moi… Ô paradis ! ô paradis !… »
Après avoir fait ses adieux à ses frères, tenant le crucifix d’une main et l’image de Marie de l’autre, il mourut le 4 juin 1608, Paul V étant pape, Rodolphe II empereur et Henri IV roi de France, à l’âge de quarante-quatre ans, en disant : « Allons ! allons! —Et où ? lui répondit-on. —Au Ciel ! au Ciel ! »
PRATIQUE : Aimez à prendre sur vos occupations et votre repos, pour trouver plus de temps à passer devant le saint Sacrement.
St. Francis Caracciolo
Co-founder with
John Augustine Adorno of the Congregation of the Minor Clerks Regular; b. in
Villa Santa Maria in the Abrusso
(Italy), 13 October, 1563; d.
at Agnone, 4 June, 1608. He
belonged to the Pisquizio branch
of the Caracciolo and received in baptism the name of Ascanio. From his infancy he was remarkable for his
gentleness and uprightness. Having been cured of leprosy at the age of twenty-two he vowed himself to anecclesiastical life, and distributing his goods to the poor, went to Naples in 1585 to study theology. In 1587 he was ordained priest and joined the confraternity of the Bianchi della Giustizia (The white robes of Justice), whose object was to assist
condemned criminals to die holy deaths. A letter frorn Giovanni Agostino Adorno to another Ascanio Caracciolo, begging him to take part
in founding a new religious institute, having been delivered by
mistake to our saint, he saw in
this circumstance an confidence of the Divine Will towards him (1588). He assisted in
drawing up rules for the new congregation, which was approved by Sixtus
V,
1 July, 1588, and confirmed by Gregory XIV, 18 February 1591, and by Clement
VIII, 1 June, 1592.
The
congregation is both contemplative and active, and to the three usual vows a fourth is added, namely, that its members must not aspire to ecclesiastical
dignities outside the order nor
seek them within it.Adoration of
the Blessed Sacrament is kept up by rotation, and mortification is continually practised. The motto of the order "Ad majorem Dei
Resurgentis gloriam" was chosen from the fact that Francis and Adornomade
their profession at Naples on Low Sunday, 9 April, 1589. In spite of his
refusal he was chosen general, 9 March, 1593, in the first house of the
congregation in Naples, called St. Mary Major's or Pietrasanta, given to them by Sixtus
V.
He made three journeys into Spain to establish foundations under the protection of Philip IIand Philip III. He opened the house of the Holy Ghost at Madrid on 20 January, 1599, that of Our Lady of theAnnunciation at Valladolid on 9 September, 1601, and that of St.
Joseph at Alcalá sometime in 1601, for teaching science. In Rome he obtained possession of St.
Leonard's church, which he afterwards exchanged for that of St. Agnes in the Piazza Navona (18 September, 1598), and later he
secured for the institute the churchof San Lorenso in Lucina (11 June, 1606) which was made over to
him by a bull of Pope Paul V, and which was, however, annulled
by the Bull "Susceptum" of Pope Pius X (9 November, 1906).
St.
Francis Caracciolo was the author
of a valuable work, "Le sette stazioni sopra la Passione di N.S. Gesù
Christo", which was printed in Rome in 1710. He loved the poor. Like St.
Thomas Aquinas, a relative on his mother's side, his purity was angelic. Pope
Paul V desired to confer an
important bishopric on him, but he steadfastly refused it. His frequent motto was
"Zelus domus tuae comedit me". Invited by the Oratorians atAgnone in the Abruzzo to convert their house into a college for his congregation, he fell ill during the negotiations and died there
on the vigil of Corpus Christi. He was beatified by Pope Clement XIV on 4 June, 1769, and canonized by Pope Pius VII on 24 May, 1807. In 1838 he was chosen as patron of the city of Naples, where his body lies. At first he was buried in St.
Mary Major's, but his remains
were afterwards translated to the church of Monteverginella, which was given in
exchange to the Minor Clerks
Regular (1823) after their
suppression at the time of the French Revolution. St.
Francis is no longer venerated there with old fervour anddevotion.
Paoli, Francesco. "St. Francis Caracciolo." The Catholic Encyclopedia. Vol. 6. New York: Robert Appleton Company, 1909. 2 Apr. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/06218a.htm>.
Paoli, Francesco. "St. Francis Caracciolo." The Catholic Encyclopedia. Vol. 6. New York: Robert Appleton Company, 1909. 2 Apr. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/06218a.htm>.
Prayer by St. Francis Caracciolo, CRM
Merciful God, I firmly hope that with Your help and the good deeds done with Your grace I will enter into your eternal glory.
Even if I have committed many grave sins, even if I have lived a life of freedom and turned away from You.
Even if I was guilty of all the sins from the beginning of the world till today, You, God of love and mercy would forgive me.
I certainly hope with the help of Your grace to overcome all difficulties of this life to live in the land of the living forever. Amen.
Reflection:
Hope is a virtue that sustains all desires, dreams and plans. Ultimately hope will take us into the future and the kingdom of God, a gift that begins now. There are moments in our life when Christian hope is tested and we doubt and despair, but God’s grace which we ask in prayer will sustain and restore our hope.
St. Francis was not only a man of faith but also hope. There are events in his life that testify to this. He and Fr. Agostino Adorno were facing many difficulties when working for the approval of the order by Church authorities. St. Francis was sustained by a firm hope that the Order would be approved and it was. In all his life, St. Francis was guided by the hope that God would bless and fulfill his desires and plans for the Order of Clerics Regular Minor.
ST FRANCIS CARACCIOLO, CONFESSOR—1563 (?)-1608
Feast: June 4
St. Francis Caracciolo as a boy was one of those children whom the world "sets down as unnatural." No doubt we ourselves also had we seen the little Ascanio, by which name he was baptized, eschewing games and "the things of a child," to make constant visits to the Blessed Sacrament and give food and other reliefs to the poor, would have thought it all very "odd," did we not reflect that the "supernatural" does strange things at times and manifests itself in old and young alike, regardless of what people may say or even do! Ascanius, or as we must call him by his name in religion, Francis, Caracciolo, was born at Villa Santa Maria in that quarter of Italy known as the Abruzzi, the very name of which always recalls mental pictures of wild and lonely scenery and picturesque groups of Salvator Rosa-esque brigands! The family of the Saint was noble, being a junior branch of the ancient house. While still a youth, he was attacked by one of the several skin complaints collectively described as "leprosy" in those days, but which in the case of the subject of this memoir was made the means of still further withdrawing him from things of earth and towards those of Heaven. He was cured in consequence, it is said, of a vow to devote his life to the service of God, and with this end in view he went, at the age of about twenty-two, to study for the priesthood at Naples. In the intervals of reading, he busied himself with works of devotion and charity, making long visits to the Blessed Sacrament, and consoling the inmates of hospitals and prisons. He had a special liking for neglected churches, seeking to make up by his attendance and prayers for the absence of worshippers in these uncared-for sanctuaries. After his Ordination in 1587, he joined a pious confraternity, known as the "The White Robes of Justice." This Society, like that of the better-known Misericorde, attended condemned criminals and prepared them to die well. All this time, Francis seems to have had in mind the founding of a new religious Order, and next year the matter came to a head. It happened that the same idea had also occurred to another devout man, Giovanni Agostino Adorno, who unburdened his mind on the subject in a letter addressed to another member of the Caracciolo family, named Fabricius Ascanio. The letter was delivered by a very natural error to our Saint, who saw in the occurrence a clear indication of the divine will. Joining in at once with John Adorno and Fabricius Caracciolo, our Saint and they retired for a while to the desert of Camaldoli, where the holy trio drew up the Rule of what was to be the Minor Clerks Regular. Francis then went to Rome to obtain the approval of the Pope for the new Foundation. Sixtus V was at that time in the midst of his strenuous pontificate, clearing the Papal States of the swarms of brigands which had long made that part of Italy one of the most insecure places in Europe, and in beautifying Rome with those stately public buildings which still reflect the glory of the Sistine rule. The Holy Father with quite unwonted alacrity approved the Congregation on 1st July of the same year (1588).
The new Congregation of the Minor Clerks Regular thus established was one of considerable severity. The Clerks bound themselves to distribute various practices of penance among themselves daily, so that while one fasted, another took the discipline, a third wore the hair-shirt and so on. The rest not so engaged were meanwhile watching in turn before the Blessed Sacrament. In addition to the three usual vows, a fourth was added-not to aspire after dignities (de non ambiendis dignitatibus).
At his solemn profession at Naples, 9th April, 1589, Fr. Caracciolo took the name of Francis, from his great devotion to the holy Founder of the Seraphic Order. Fr. Adorno dying two years later, Fr. Francis, entirely against his own wish, was chosen Superior of the Congregation. He showed himself a model in all that related to the Rule, but quite surpassed all his brethren in the matter of prayer and austerity. He meditated several hours daily on the sufferings of Our Lord, and spent most of the night before the Blessed Sacrament. This he did, among other reasons, to make up as far as he could for the coldness and ingratitude of men, and often, too, the culpable negligence of indifferent ecclesiastics which so frequently caused the churches to be practically abandoned day after day. When kneeling before the altar, the face of Fr. Francis appeared to be lighted up with celestial glory, while he ejaculated from time to time a favourite sentence from the Scripture: "the zeal of Thy house hath eaten me up!" (Ps. lxviii. 10.)
The first house of the Clerks was one at Naples, known as St. Mary Major's, which had been made over to them by Sixtus V, but the expansion of the Congregation soon made it imperative to found others elsewhere. Spain early extended its welcome to the newest arrivals in the monastic field, and St. Francis undertook no fewer than three journeys to that most Catholic country under the special protection first of Philip II and afterwards of his son, Philip III. On one of these voyages, the ship that bore the holy Founder and his fortunes was nearly wrecked, but the vessel was saved by the prayer of our Saint. Of course, there was the opposition of the good to be met and overcome, but the spiritual methods and perseverance of Francis were rewarded by the establishment of three branches-the House of the Holy Ghost at Madrid (20th January, 1599), that of Our Lady of the Annunciation at Valla, closed (9th September, 1601), and St. Joseph at Alcala (1601). This last was opened in the University for the purpose of study and the requirements of the usual academic courses, and many of the aspirants to the Order in Spain spent some years there as part of their preparation for Holy Orders. Before this the Clerks obtained in Rome the Church of St. Leonard afterwards exchanged for that of St. Agnes in the Piazza Navona, the famous Church built on the traditional site of the martyrdom of St. Agnes. It was entirely rebuilt in 1642, at the expense of the Pamfili family, and among the many monuments of artistic or historic interest is the tomb of the Princess Mary Talbot Doria-Pamfili, who died 1857. She was the beautiful daughter of the Sixteenth Earl of Shrewsbury, and one of the Maids of Honour to Queen Victoria at her Coronation in 1838.
In spite of the general knowledge as to the "fourth vow" of the Congregation against accepting or even seeking ecclesiastical honours, many desired to see the Founder exalted to what they considered a wider field of usefulness, and Pope Paul V, who greatly admired the heroic virtues and practical wisdom of Francis, wished to make him a bishop, but desisted at the earnest entreaty of the Saint. Besides his work for the Congregation, Francis unceasingly interested himself in the salvation of souls generally. He was much sought after as a confessor while his exhortations brought to repentance numerous public sinners, and he fortified the wavering and the despondent by personal encouragement and the recommendation of the two great Catholic devotions, those to the Blessed Sacrament and to Our Lady. He had the gift of discerning hearts and of prophecy, and his own approaching death was made known to him one day, when, according to custom, he was praying before the altar of the Church of St. Lauretana. He was at that time in negotiation with the Oratorian Fathers with reference to taking over their house at Agnone in the Abruzzi for the use of his Congregation, and he lost no time in going to that place. Arrived there, he was shortly after seized with fever, and having received all the last rites, he died surrounded by the Oratorian Community of the place on the Vigil of Corpus Christi, 4th June, 1608. His body was removed to the Church of St. Mary Major, Naples, where it remained till it was transferred to the Church of Montivergonella which had been made over to the Clerks Regular, 1893, apparently in exchange for the other seized during the occupation of Naples by the French Revolutionary Army.
The Saint was proclaimed patron of the City of Naples in 1838, but the devotion to him which was once so marked a feature of the spiritual life of the place is said now to be much less in evidence. In addition to the Rule which he drew up in conjunction with his two holy coadjutors, St. Francis Caracciolo also left a devotional treatise on the Passion, this work, apart from the inherent value of the subject, is precious as containing the holy reflections and aspirations of one of the outstanding notabilities of the Church in the last period of the Counter-Reformation—the lover of souls—who did so much to heal by his zeal and piety the wounds which heresy and iniquity had inflicted upon the Mystical Body of the Lord.
(Taken from Vol. V of "The Lives or the Fathers, Martyrs and Other Principal Saints" by the Rev. Alban Butler, (c) Copyright 1954, Virtue and Company, Limited, London.)
Provided Courtesy of: Eternal Word Television Network, 5817 Old Leeds Road, Irondale, AL 35210
Statua di san Francesco a Villa Santa Maria presso la casa natale,
di fianco all'omonima chiesa a Villa Santa Maria, provincia
di Chieti, Abruzzo
ST. FRANCIS CARACCIOLO
“Zeal for Thy house has consumed me !”
Born in Villa Santa Maria, Italy on October 13, 1563, Francis Caracciolo was given the name Ascanio at his baptism. His mother was a relative of St. Thomas Aquinas. He lived a virtuous life as a youth and seemed inclined towards a religious vocation. When he was 22 he contracted a form of leprosy which he begged God to cure him of. He promised to follow what seemed clear to him as his calling to the priesthood immediately upon being cured.
He was cured instantly upon making the promise, and left immediately for Naples to study for the priesthood. On his ordination he joined the confraternity of The White Robes of Justice, who were devoted to helping condemned criminals to die a holy death, reconciled with God.
Five years after he went to Naples, a letter was delivered to him which was in fact addressed to another Ascanio Caracciolo, a distant relative. The letter was an appeal from Father Giovanni Agostino Adorno, of Genoa, to this other Ascanio to join him in founding a religious order. Reading the lettter he realized that the vision of Fr. Adorno was in total compliance with his own ideas for a religious institute and he interpreted this as a sign of God’s plan.
He responded to the letter and the two men spent a few weeks together in retreat to draw up the institutions and rule. The congregation was approved by Pope Sixtus V on July 1, 1588.
The congregation lives both and active and contemplaive life, perpetual adoration of the Blessed Sacrament being one of the pillars of their life. They work with the sick, poor, prisoners and as missionaries. In addition to the vows of chastity, poverty and obedience, they have a fourth which forbids them to seek or accept ecclesiastical honors.
Upon making his profession, Caracciolo took the name Francis in honor of the saint of Assissi. He was noted for his ardent devotion to the Blessed Sacrament, often being found in ecstasy, and frequently repeating the words of the Psalm, “Zeal for Thy house has consumed me.” He died of a severe fever on the eve of Corpus Christi in Agnone, on June 4 in 1608, with his oft-repeated words on his lips. Those same words were found burned into the flesh of his heart when his body was opened after his death.
He was canonized by Pope Pius VII on May 24, 1807.
SOURCE : http://www.catholicnewsagency.com/saint.php?n=489
Francis Cararcciolo (RM)
Born at Villa Santa Maria, Abruzzi, Italy, October 13, 1563; died June 4, 1608; canonized in 1807.
Francis was baptized Ascanio. His father was related to the Neapolitan princes of Caracciolo, and his mother was related to Saint Thomas Aquinas. At 22, Francis developed a skin disease similar to leprosy, and his case was thought to be hopeless. He vowed that if he recovered, he would devote his life to God and to serving others. His speedy recovery was thought to be miraculous.
He went to Naples to study for the priesthood and, after his ordination, joined the confraternity Bianchi della Giustizia, devoted to the care of prisoners and who prepared them to die a holy death.
In 1588, Fr. John Augustine Adorno, a Genoese, set out to found an association of priests who would combine the active life of pastoral work and the strictest possible discipline to encourage contemplative life. A letter inviting the cooperation of another Ascanio Caracciolo was mistakenly delivered to Francis, rather than his distant kinsman. Agreeing with Adorno's vision, Francis felt the God must have misdirected the letter to him. Francis wished to join Adorno, offered his help, and the two made a 40-day retreat to draw up the rules for the proposed order.
When they had gathered 12 followers, they went to Rome to obtain approval from the pope. Sixtus V approved their new order, the Minor Clerks Regular, on June 1, 1588. They did missionary work and cared for the sick and prisoners. The next year, Caracciolo made his solemn profession and took the name of Francis, in honor of Saint Francis of Assisi. The company settled in a house in the suburbs of Naples, and Francis and Adorno travelled to Spain, in keeping with the pope's wishes that they establish themselves there.
The court of Madrid refused permission for the house, however, and they were forced to return. They were shipwrecked on the way back, and by the time they arrived in Naples, their foundation had flourished and was unable to contain all those who wished to join it. They were invited to take over the monastery of Santa Maria Maggiore, whose former superior, Fabriccio Caracciolo, had joined their order.
The Minor Clerks Regular worked mostly as missioners, but some worked in hospitals and prisons. Hermitages were provided for those who wished solitude. Perpetual adoration of the Blessed Sacrament is one of the main duty of the order.
Francis contracted a serious illness; soon after his own recovery, Adorno died at the age of 40. Against his wishes, Francis was named superior, but he swept rooms, made beds, and washed up in the kitchen just as the others did. During his life, he refused several bishoprics because the Minor Clerks Regular took a fourth vow: Never to seek any office or dignity either within the order or outside it. Returning to Spain in 1595 and 1598, Francis successfully founded houses in Madrid, Valladolid, and Alcalá.
After seven years as superior, he obtained permission from the pope to resign and became prior of Santa Maria Maggiore and master of the novices. In 1607, he gave up his administrative duties for a time of contemplation to prepare for death. He lived in a recess beneath the staircase of a Neapolitan house, where he was often found in ecstasy.
SOURCE
: http://www.saintpatrickdc.org/ss/0604.shtml
Francis Cararcciolo (RM)
Born at Villa Santa Maria, Abruzzi, Italy, October 13, 1563; died June 4, 1608; canonized in 1807.
Francis was baptized Ascanio. His father was related to the Neapolitan princes of Caracciolo, and his mother was related to Saint Thomas Aquinas. At 22, Francis developed a skin disease similar to leprosy, and his case was thought to be hopeless. He vowed that if he recovered, he would devote his life to God and to serving others. His speedy recovery was thought to be miraculous.
He went to Naples to study for the priesthood and, after his ordination, joined the confraternity Bianchi della Giustizia, devoted to the care of prisoners and who prepared them to die a holy death.
In 1588, Fr. John Augustine Adorno, a Genoese, set out to found an association of priests who would combine the active life of pastoral work and the strictest possible discipline to encourage contemplative life. A letter inviting the cooperation of another Ascanio Caracciolo was mistakenly delivered to Francis, rather than his distant kinsman. Agreeing with Adorno's vision, Francis felt the God must have misdirected the letter to him. Francis wished to join Adorno, offered his help, and the two made a 40-day retreat to draw up the rules for the proposed order.
When they had gathered 12 followers, they went to Rome to obtain approval from the pope. Sixtus V approved their new order, the Minor Clerks Regular, on June 1, 1588. They did missionary work and cared for the sick and prisoners. The next year, Caracciolo made his solemn profession and took the name of Francis, in honor of Saint Francis of Assisi. The company settled in a house in the suburbs of Naples, and Francis and Adorno travelled to Spain, in keeping with the pope's wishes that they establish themselves there.
The court of Madrid refused permission for the house, however, and they were forced to return. They were shipwrecked on the way back, and by the time they arrived in Naples, their foundation had flourished and was unable to contain all those who wished to join it. They were invited to take over the monastery of Santa Maria Maggiore, whose former superior, Fabriccio Caracciolo, had joined their order.
The Minor Clerks Regular worked mostly as missioners, but some worked in hospitals and prisons. Hermitages were provided for those who wished solitude. Perpetual adoration of the Blessed Sacrament is one of the main duty of the order.
Francis contracted a serious illness; soon after his own recovery, Adorno died at the age of 40. Against his wishes, Francis was named superior, but he swept rooms, made beds, and washed up in the kitchen just as the others did. During his life, he refused several bishoprics because the Minor Clerks Regular took a fourth vow: Never to seek any office or dignity either within the order or outside it. Returning to Spain in 1595 and 1598, Francis successfully founded houses in Madrid, Valladolid, and Alcalá.
After seven years as superior, he obtained permission from the pope to resign and became prior of Santa Maria Maggiore and master of the novices. In 1607, he gave up his administrative duties for a time of contemplation to prepare for death. He lived in a recess beneath the staircase of a Neapolitan house, where he was often found in ecstasy.
Meanwhile,
Saint Philip Neri offered the Minor Clerks Regular a house at Agnone in the
Abruzzi, and Francis was asked to help with the new establishment. He travelled
there but he soon developed a fever, which rapidly worsened. While feverish, he
dictated a letter in which he exhorted his brethren to remain faithful to the
rule. He fell into meditation. An hour before sunset, he cried out, "To
heaven!" A moment later, he died. Miracles, ecstasies, and prophecies have
been attributed to him (Attwater, Benedictines, Bentley, Encyclopedia, Walsh,
White).
SOURCE
: http://www.saintpatrickdc.org/ss/0604.shtml
St. Francis Caracciolo
Francis founded the Order of Minor Clerks Regular with St. John Augustine Adorno. The congregation's apostolate was preaching missions and performing diverse works of charity. In the course of time he became known as "Venerable Father, the Preacher of the Love of God," a title merited for promoting devotion to the Blessed Sacrament and introducing nocturnal adoration in his community. He had a childlike love for the Blessed Virgin; his greatest joy was to be of service to his neighbor. God endowed him with the gift of prophecy and the discernment of spirits.
At the age of forty-four, while praying one day in the church at Loretto, he recognized that his end was near. Immediately he went to the monastery of Agnona in the Abruzzi, and exclaimed as he entered, "This is my final resting place." Shortly after, he was stricken with fever, received the last sacraments with deepest fervor, and quietly fell asleep in the Lord.
The Church selects our saint's zeal for prayer and his spirit of penance for emphasis in today's Collect, and proposes these two virtues for imitation. "In imitating him grant that we may make such progress that we may pray without ceasing and constantly have our bodies under subjection." This is not an easy task; the liturgy, therefore, provides the needed assistance, the example of St. Francis, and the holy Eucharist.
Excerpted from The Church's Year of Grace, Pius Parsch
SOURCE : http://www.catholicculture.org/culture/liturgicalyear/calendar/day.cfm?date=2013-06-04
A 22 anni fu colpito da una gravissima elefantiasi che lo deturpò in tutto il corpo. Alla considerazione della vanità dei beni terreni, egli propose di lasciare il mondo se avesse recuperato la salute. Il suo voto fu esaudito. Dopo aver distribuito ai poveri quanto era di suo uso, si recò a cavallo a Napoli, per lo studio della teologia. Nei tempi liberi, vestito dell'abito ecclesiastico, visitava le chiese meno frequentate, per darsi più facilmente all'orazione. Fu ordinato sacerdote a 24 anni. Benché così giovane, il santo esercitò subito il sacro ministero tra i reclusi nelle prigioni e i malati negli ospedali. Nei processi si legge che ne sanò molti facendo un semplice segno di croce sulla loro fronte. Se qualcuno ardiva ringraziarlo, esclamava: "Fratello, datene grazia a Dio e non a me, che sono il più tristo e malvagio peccatore che si trovi".
Quando scriveva qualche lettera, si firmava abitualmente: Francesco peccatore. A Napoli, nell'ospizio degl'Incurabili, sorgeva la Compagnia dei Bianchi per l'assistenza ai condannati a morte e ai galeotti. Il Caracciolo chiese di farne parte (1588). Verso quel tempo un nobile genovese, Don Agostino Adorno, e Don Fabrizio Caracciolo, abate di Santa Maria Maggiore di Napoli, lo scelsero come compagno per la fondazione dell'Ordine dei Chierici Regolari Minori. Ai i soliti tre voti, ne aggiunsero un quarto, di non ricevere cioè dignità ecclesiastiche. Il loro scopo era di erigere collegi per l'educazione della gioventù, ed eremitaggi per i membri che avessero preferito condurre vita contemplativa. Per redigere le costituzioni, si ritirarono 40 giorni presso i Camaldolesi di Napoli. Mentre a Roma essi ne attendevano l'approvazione da parte del papa Sisto V, il Santo andava pellegrinando da una basilica all'altra, mendicando alle porte dei conventi e dormendo con un lebbroso nella portineria dei Cappuccini.
Di ritorno a Napoli essi ottennero l'uso dell'Oratorio dei Bianchi nel quale fecero la professione religiosa il 9-4-1589. Per la grande devozione che il Caracciolo nutriva verso il Poverello d'Assisi, cambiò il nome di battesimo con quello di Francesco. Ben presto numerosi sacerdoti abbracciarono quel loro genere di vita che comportava la recita dei divino ufficio in comune e l'adorazione perpetua a turno del SS. Sacramento. La loro prima sede a Napoli fu la chiesa parrocchiale della Misericordia.
L'Adorno, che aveva importanti affari da regolare in Spagna, dov'era già stato come ambasciatore straordinario della sua Repubblica, volle condurre Francesco con sé (1589) nell'intento di stabilirvi l'Ordine. Il loro soggiorno a Madrid non approdò a nulla. Ritornati un anno dopo in patria, Francesco si ammalò gravemente, e l'Adorno morì (1591) dopo aver trasferito l'Ordine alla chiesa di Santa Maria Maggiore in Napoli e averlo fatto confermare da Gregorio XIV. Il Caracciolo ne fu eletto Preposito Generale perpetuo, ma egli, nella sua umiltà, non accettò la carica che per tre anni. Ricusando tutti gli onori inerenti ad essa, continuò a questuare per soccorrere i poveri, a portare le vesti lise rifiutate dagli altri religiosi, a servire gl'infermi, a rassettare i letti, a pulire la chiesa, a scopare la casa, a scegliere per sé le stanze più disadorne e scomode. Quando si recava nelle città in cui non c'erano i suoi religiosi, ai ricchi palazzi di ammiratori e congiunti preferiva le portinerie dei conventi o le corsie degli ospedali nei quali si prestava a lavare panni e a rattoppare vesti.
Nel 1594, il Santo ripartì per Madrid dove, nell'attesa di aprire una casa, albergò nell'ospedale degli Italiani e si mise al servizio degl'infermi. Poco mancò che rapporti di malevoli al re Filippo II ne provocassero la chiusura, ma Dio era con lui. In un viaggio che fece dall'Escoriale a Madrid, il Santo cadde sfinito ai margini della strada per l'eccessivo dolore ad una gamba. All'improvviso gli si presentò un giovane che si offerse ad accompagnarlo con il suo cavallo fino al di lui Istituto. Smontato di sella, Francesco si voltò per ringraziare il generoso benefattore, ma cavallo e cavaliere erano già scomparsi. Quando ritornò in Italia (19-6-1596), a Roma i suoi religiosi avevano ottenuto la Chiesa di S. Leonardo che, due anni dopo, cambiarono con S. Agnese a piazza Navona. Andò a visitare la nuova sede e, nel ritornare a Napoli, passò per il suo paese natale. I concittadini gli manifestarono la loro ammirazione inginocchiandosi al suo passaggio e baciandogli le mani. Confuso per quei segni di stima, egli prese un crocifisso, s'inginocchiò sulla pubblica piazza e confessò i cattivi esempi che aveva dato in gioventù.
Nel capitolo del 1597 S. Francesco fu ancora rieletto Priore generale . Convinto di essere un servo inutile, per ubbidienza accettò di rimanere in carica ancora un anno, poi fu eletto Proposito di Santa Maria Maggiore in Napoli e Maestro dei Novizi. Dotato del dono di profezia e del discernimento degli spiriti, più volte a giovani secolari predisse la vocazione allo stato religioso, ad altri l'apostasia. Grazie ad un Breve di Clemente VIII, Filippo II era diventato più favorevole a Chierici Minori e suo figlio, Filippo III, che gli era succeduto, era pronto non solo a ricevere Francesco, ma ad offrirgli dignità ecclesiastiche. Il santo partì dunque ancora una volta per la Spagna con 4 confratelli. Nel 1601 fondò una casa a Valladolid e un collegio di studi presso l'Università di Alcalà. Poi fu eletto maestro dei novizi a Madrid, e nel 1604 fu mandato in Italia in qualità di Visitatore delegato.
L'anno seguente accettò, per ubbidienza, l'ufficio di Vicario generale in Italia e di Proposito della Casa di Santa Maria Maggiore in Napoli; nel 1606 ottenne da Paolo V, che avrebbe voluto farlo vescovo, la chiesa di San Lorenzo in Lucina in Roma dove stabilì opere di zelo e compì segnalati prodigi; nel 1607, ottenuta l'esenzione da ogni carica, si diede ad una vita di maggior austerità. Nella bolla di canonizzazione è detto che niente a Francesco fu più dolce che il parlare di Dio, niente fu più abituale che l'esortare all'amore di lui, motivo per cui veniva chiamato il promotore e il predicatore del divino amore. In lui, il fuoco della divina carità era talmente grande che gli traspariva anche dal volto. Fu solito protrarre l'adorazione del SS. Sacramento per intere notti, durante le quali s'infiammava e versava abbondanti lacrime.
Per promuovere il culto dell'Eucaristia, stabilì che gli alunni del suo Ordine ogni giorno, a turno, s'avvicendassero nell'adorare il SS. Sacramentato. Questo pio esercizio volle che fosse il loro principale distintivo. Non si stancava mai di esortare i sacerdoti a celebrare ogni giorno la Messa e i fedeli a comunicarsi frequentemente, di promuovere l'esposizione del SS. Sacramento in forma di Quarantore a ogni prima domenica del mese. Per questa sua pietà eucaristica i vescovi dell'Abruzzo lo dessero a protettore del movimento eucaristico della loro regione.
La veemenza degli affetti e le abbondanti lacrime versate impedivano al santo di proseguire la celebrazione della Messa. Tornando in sacrestia domandava umilmente perdono dello scandalo che credeva avere dato con quelle interruzioni. I fedeli, invece, ne rimanevano edificati. Un giorno, mentre celebrava in Alcalà con il suo solito fervore, accese in una sua penitente il desiderio di comunicarsi con un fragmento dell'ostia da lui consacrata. Iddio si compiacque di esaudirla palesemente con grande meravigliata dei circostanti.
Il grande amore che il Caracciolo nutriva per il Signore si riversava sul prossimo. Era tanta la sua sollecitudine per la conversione dei peccatori, delle meretrici e dei condannati a morte che lo chiamavano "il cacciatore delle anime". Era talmente sollecito a visitare gl'infermi, ad assistere i moribondi, a raccogliere elemosine per provvedere all'educazione o al matrimonio delle fanciulle che lo chiamavano "il padre dei poveri". Era talmente infaticabile nell'ascoltare le confessioni, nel fare la dottrina ai fanciulli, nel predicare le verità eterne ai fedeli, nell'organizzare Pie Congregazioni che lo chiamavano "l'uomo di bronzo".
Pur essendo di costituzione infermiccia, viaggiava sempre a piedi, viveva di elemosine e non si riparava dalle intemperie anche se gli causavano catarri eccessivamente penosi. Nel camminare teneva sempre gli occhi fissi a terra. Non fu mai visto alzarli per guardare le donne, fossero pure parenti. Di notte si disciplinava con corde tramezzate di spille e rosette di ferro fino a tramortirne. Prendeva tre o quattro ore di sonno, vestito, sopra nude assi o un ruvido saccone dopo aver a lungo meditato sulla passione di Gesù e pregato con le braccia distese a forma di croce. Il santo indossava ogni venerdì e le vigilie delle feste principali, un cilicio a forma di giubbone, tessuto di peli irsuti, con il quale fece pure lunghi viaggi fino a sanguinarne. Ai fianchi portava cinte di setola e catenelle, quando l'ubbidienza glielo permetteva. Dopo la morte gli fu trovata sul petto una piastra di ferro, forata e internata talmente nelle carni che non si vedeva quasi più. Frugalissimo nel vitto, soleva lasciare a mensa le pietanze che più gli piacevano. Digiunava a pane e acqua tre giorni la settimana, le vigilie e dal primo al quattordici agosto in onore dell'Assunta.
Nel 1608, Francesco si recò con il fratello teatino, P. Antonio, ad Agnone (Campobasso), chiamatovi dai Padri Filippini, desiderosi di unirsi all'Ordine da lui fondato. Giunto da Loreto alle porte della cittadina, esclamò d'improvviso: "Ecco il luogo del mio riposo". Fu assalito tosto da così violenta febbre che fu costretto a mettersi a letto. Riuscì ancora a ricevere il Viatico in ginocchio, ma poco dopo cadde in agonia. Le sue ultime parole furono: "Andiamo, andiamo!". Gli fu chiesto dove voleva andare. Con voce forte egli rispose: "Al cielo, al cielo".
Morì il 4-6-1608 dopo aver invocato in modo speciale San Michele, San Giuseppe e San Francesco d'Assisi. Le espressioni che maggiormente risuonarono sul suo labbro furono: "Sangue preziosissimo del mio Gesù, tu sei mio, e per te e con te soltanto spero di salvarmi. O sacerdoti, sforzatevi di celebrare la Messa ogni giorno e di inebriarvi di questo sangue!". Tre giorni dopo la morte fu fatta l'autopsia del suo corpo. Attorno al cuore di lui furono trovate impresse le parole: "Lo zelo della tua casa mi ha consumato!".
Il Caracciolo fu beatificato da Clemente XIV il 4-6-1769 e canonizzato da Pio VII il 24-5-1807. Le sue reliquie furono traslate a Napoli e collocate nella chiesa detta di Monteverginella.
Autore: Guido Pettinati
San Francesco Caracciolo Sacerdote
Villa S. Maria, Chieti, 13 ottobre 1563 - Agnone, Isernia, 4 giugno 1608
Si chiamava Ascanio Caracciolo e
aveva il recapito presso la Congregazione dei Bianchi della Giustizia, che si
dedicava all'assistenza dei condannati a morte, dove operava anche un altro
sacerdote suo omonimo. Un giorno giunse una lettera, scritta dal genovese
Agostino Adorno e da Fabrizio Caracciolo, abate di Santa Maria Maggiore di
Napoli. I due si rivolgevano ad Ascanio Caracciolo - ma a quale dei due?
- per chiedergli di collaborare alla fondazione di un nuovo Ordine, quello dei
Chierici Regolari Minori. Il postino recapitò la lettera al giovane sacerdote,
nato il 13 ottobre 1563 a Villa Santa Maria di Chieti e trasferitosi a Napoli a
ventidue anni di età per completarvi gli studi teologici. All'eremo di
Camaldoli scrisse la Regola, approvata poi nel 1588. L'anno dopo Ascanio
emetteva i voti religiosi assumendo il nome di Francesco. Nel 1593 la piccola
Congregazione tenne il primo capitolo generale e Francesco dovette accettare
per obbedienza la carica di preposito generale. Intanto la congregazione
approdava a Roma, alla chiesa di Sant'Agnese in piazza Navona. Francesco morì
il 4 giugno 1608.
Patronato: Napoli
Etimologia: Francesco = libero, dall'antico
tedesco
Martirologio
Romano: Ad Agnone in Molise, san
Francesco Caracciolo, sacerdote, che, mosso da mirabile carità verso Dio e il
prossimo, fondò la Congregazione dei Chierici regolari Minori.
Questo santo nacque il
13-10-1563 a Villa Santa Maria (Chieti), dalla nobile e ricca famiglia dei
Caracciolo, celebre nella storia per i cardinali e i vescovi dati alla Chiesa,
per i guerrieri e i governatori forniti alla patria. Fin dall'infanzia, Ascanio
si sentì attratto verso l'Eucaristia e nutrì una tenera devozione alla Madonna
che onorava portando l'abitino del Carmine, recitando il rosario e l'ufficio,
digiunando rigorosamente ogni sabato, anche tra gli esercizi cavallereschi. Da
giovane esercitò una grande carità verso i poveri per i quali chiedeva soccorsi
al padre o si privava della migliore parte dei suoi alimenti.
A 22 anni fu colpito da una gravissima elefantiasi che lo deturpò in tutto il corpo. Alla considerazione della vanità dei beni terreni, egli propose di lasciare il mondo se avesse recuperato la salute. Il suo voto fu esaudito. Dopo aver distribuito ai poveri quanto era di suo uso, si recò a cavallo a Napoli, per lo studio della teologia. Nei tempi liberi, vestito dell'abito ecclesiastico, visitava le chiese meno frequentate, per darsi più facilmente all'orazione. Fu ordinato sacerdote a 24 anni. Benché così giovane, il santo esercitò subito il sacro ministero tra i reclusi nelle prigioni e i malati negli ospedali. Nei processi si legge che ne sanò molti facendo un semplice segno di croce sulla loro fronte. Se qualcuno ardiva ringraziarlo, esclamava: "Fratello, datene grazia a Dio e non a me, che sono il più tristo e malvagio peccatore che si trovi".
Quando scriveva qualche lettera, si firmava abitualmente: Francesco peccatore. A Napoli, nell'ospizio degl'Incurabili, sorgeva la Compagnia dei Bianchi per l'assistenza ai condannati a morte e ai galeotti. Il Caracciolo chiese di farne parte (1588). Verso quel tempo un nobile genovese, Don Agostino Adorno, e Don Fabrizio Caracciolo, abate di Santa Maria Maggiore di Napoli, lo scelsero come compagno per la fondazione dell'Ordine dei Chierici Regolari Minori. Ai i soliti tre voti, ne aggiunsero un quarto, di non ricevere cioè dignità ecclesiastiche. Il loro scopo era di erigere collegi per l'educazione della gioventù, ed eremitaggi per i membri che avessero preferito condurre vita contemplativa. Per redigere le costituzioni, si ritirarono 40 giorni presso i Camaldolesi di Napoli. Mentre a Roma essi ne attendevano l'approvazione da parte del papa Sisto V, il Santo andava pellegrinando da una basilica all'altra, mendicando alle porte dei conventi e dormendo con un lebbroso nella portineria dei Cappuccini.
Di ritorno a Napoli essi ottennero l'uso dell'Oratorio dei Bianchi nel quale fecero la professione religiosa il 9-4-1589. Per la grande devozione che il Caracciolo nutriva verso il Poverello d'Assisi, cambiò il nome di battesimo con quello di Francesco. Ben presto numerosi sacerdoti abbracciarono quel loro genere di vita che comportava la recita dei divino ufficio in comune e l'adorazione perpetua a turno del SS. Sacramento. La loro prima sede a Napoli fu la chiesa parrocchiale della Misericordia.
L'Adorno, che aveva importanti affari da regolare in Spagna, dov'era già stato come ambasciatore straordinario della sua Repubblica, volle condurre Francesco con sé (1589) nell'intento di stabilirvi l'Ordine. Il loro soggiorno a Madrid non approdò a nulla. Ritornati un anno dopo in patria, Francesco si ammalò gravemente, e l'Adorno morì (1591) dopo aver trasferito l'Ordine alla chiesa di Santa Maria Maggiore in Napoli e averlo fatto confermare da Gregorio XIV. Il Caracciolo ne fu eletto Preposito Generale perpetuo, ma egli, nella sua umiltà, non accettò la carica che per tre anni. Ricusando tutti gli onori inerenti ad essa, continuò a questuare per soccorrere i poveri, a portare le vesti lise rifiutate dagli altri religiosi, a servire gl'infermi, a rassettare i letti, a pulire la chiesa, a scopare la casa, a scegliere per sé le stanze più disadorne e scomode. Quando si recava nelle città in cui non c'erano i suoi religiosi, ai ricchi palazzi di ammiratori e congiunti preferiva le portinerie dei conventi o le corsie degli ospedali nei quali si prestava a lavare panni e a rattoppare vesti.
Nel 1594, il Santo ripartì per Madrid dove, nell'attesa di aprire una casa, albergò nell'ospedale degli Italiani e si mise al servizio degl'infermi. Poco mancò che rapporti di malevoli al re Filippo II ne provocassero la chiusura, ma Dio era con lui. In un viaggio che fece dall'Escoriale a Madrid, il Santo cadde sfinito ai margini della strada per l'eccessivo dolore ad una gamba. All'improvviso gli si presentò un giovane che si offerse ad accompagnarlo con il suo cavallo fino al di lui Istituto. Smontato di sella, Francesco si voltò per ringraziare il generoso benefattore, ma cavallo e cavaliere erano già scomparsi. Quando ritornò in Italia (19-6-1596), a Roma i suoi religiosi avevano ottenuto la Chiesa di S. Leonardo che, due anni dopo, cambiarono con S. Agnese a piazza Navona. Andò a visitare la nuova sede e, nel ritornare a Napoli, passò per il suo paese natale. I concittadini gli manifestarono la loro ammirazione inginocchiandosi al suo passaggio e baciandogli le mani. Confuso per quei segni di stima, egli prese un crocifisso, s'inginocchiò sulla pubblica piazza e confessò i cattivi esempi che aveva dato in gioventù.
Nel capitolo del 1597 S. Francesco fu ancora rieletto Priore generale . Convinto di essere un servo inutile, per ubbidienza accettò di rimanere in carica ancora un anno, poi fu eletto Proposito di Santa Maria Maggiore in Napoli e Maestro dei Novizi. Dotato del dono di profezia e del discernimento degli spiriti, più volte a giovani secolari predisse la vocazione allo stato religioso, ad altri l'apostasia. Grazie ad un Breve di Clemente VIII, Filippo II era diventato più favorevole a Chierici Minori e suo figlio, Filippo III, che gli era succeduto, era pronto non solo a ricevere Francesco, ma ad offrirgli dignità ecclesiastiche. Il santo partì dunque ancora una volta per la Spagna con 4 confratelli. Nel 1601 fondò una casa a Valladolid e un collegio di studi presso l'Università di Alcalà. Poi fu eletto maestro dei novizi a Madrid, e nel 1604 fu mandato in Italia in qualità di Visitatore delegato.
L'anno seguente accettò, per ubbidienza, l'ufficio di Vicario generale in Italia e di Proposito della Casa di Santa Maria Maggiore in Napoli; nel 1606 ottenne da Paolo V, che avrebbe voluto farlo vescovo, la chiesa di San Lorenzo in Lucina in Roma dove stabilì opere di zelo e compì segnalati prodigi; nel 1607, ottenuta l'esenzione da ogni carica, si diede ad una vita di maggior austerità. Nella bolla di canonizzazione è detto che niente a Francesco fu più dolce che il parlare di Dio, niente fu più abituale che l'esortare all'amore di lui, motivo per cui veniva chiamato il promotore e il predicatore del divino amore. In lui, il fuoco della divina carità era talmente grande che gli traspariva anche dal volto. Fu solito protrarre l'adorazione del SS. Sacramento per intere notti, durante le quali s'infiammava e versava abbondanti lacrime.
Per promuovere il culto dell'Eucaristia, stabilì che gli alunni del suo Ordine ogni giorno, a turno, s'avvicendassero nell'adorare il SS. Sacramentato. Questo pio esercizio volle che fosse il loro principale distintivo. Non si stancava mai di esortare i sacerdoti a celebrare ogni giorno la Messa e i fedeli a comunicarsi frequentemente, di promuovere l'esposizione del SS. Sacramento in forma di Quarantore a ogni prima domenica del mese. Per questa sua pietà eucaristica i vescovi dell'Abruzzo lo dessero a protettore del movimento eucaristico della loro regione.
La veemenza degli affetti e le abbondanti lacrime versate impedivano al santo di proseguire la celebrazione della Messa. Tornando in sacrestia domandava umilmente perdono dello scandalo che credeva avere dato con quelle interruzioni. I fedeli, invece, ne rimanevano edificati. Un giorno, mentre celebrava in Alcalà con il suo solito fervore, accese in una sua penitente il desiderio di comunicarsi con un fragmento dell'ostia da lui consacrata. Iddio si compiacque di esaudirla palesemente con grande meravigliata dei circostanti.
Il grande amore che il Caracciolo nutriva per il Signore si riversava sul prossimo. Era tanta la sua sollecitudine per la conversione dei peccatori, delle meretrici e dei condannati a morte che lo chiamavano "il cacciatore delle anime". Era talmente sollecito a visitare gl'infermi, ad assistere i moribondi, a raccogliere elemosine per provvedere all'educazione o al matrimonio delle fanciulle che lo chiamavano "il padre dei poveri". Era talmente infaticabile nell'ascoltare le confessioni, nel fare la dottrina ai fanciulli, nel predicare le verità eterne ai fedeli, nell'organizzare Pie Congregazioni che lo chiamavano "l'uomo di bronzo".
Pur essendo di costituzione infermiccia, viaggiava sempre a piedi, viveva di elemosine e non si riparava dalle intemperie anche se gli causavano catarri eccessivamente penosi. Nel camminare teneva sempre gli occhi fissi a terra. Non fu mai visto alzarli per guardare le donne, fossero pure parenti. Di notte si disciplinava con corde tramezzate di spille e rosette di ferro fino a tramortirne. Prendeva tre o quattro ore di sonno, vestito, sopra nude assi o un ruvido saccone dopo aver a lungo meditato sulla passione di Gesù e pregato con le braccia distese a forma di croce. Il santo indossava ogni venerdì e le vigilie delle feste principali, un cilicio a forma di giubbone, tessuto di peli irsuti, con il quale fece pure lunghi viaggi fino a sanguinarne. Ai fianchi portava cinte di setola e catenelle, quando l'ubbidienza glielo permetteva. Dopo la morte gli fu trovata sul petto una piastra di ferro, forata e internata talmente nelle carni che non si vedeva quasi più. Frugalissimo nel vitto, soleva lasciare a mensa le pietanze che più gli piacevano. Digiunava a pane e acqua tre giorni la settimana, le vigilie e dal primo al quattordici agosto in onore dell'Assunta.
Nel 1608, Francesco si recò con il fratello teatino, P. Antonio, ad Agnone (Campobasso), chiamatovi dai Padri Filippini, desiderosi di unirsi all'Ordine da lui fondato. Giunto da Loreto alle porte della cittadina, esclamò d'improvviso: "Ecco il luogo del mio riposo". Fu assalito tosto da così violenta febbre che fu costretto a mettersi a letto. Riuscì ancora a ricevere il Viatico in ginocchio, ma poco dopo cadde in agonia. Le sue ultime parole furono: "Andiamo, andiamo!". Gli fu chiesto dove voleva andare. Con voce forte egli rispose: "Al cielo, al cielo".
Morì il 4-6-1608 dopo aver invocato in modo speciale San Michele, San Giuseppe e San Francesco d'Assisi. Le espressioni che maggiormente risuonarono sul suo labbro furono: "Sangue preziosissimo del mio Gesù, tu sei mio, e per te e con te soltanto spero di salvarmi. O sacerdoti, sforzatevi di celebrare la Messa ogni giorno e di inebriarvi di questo sangue!". Tre giorni dopo la morte fu fatta l'autopsia del suo corpo. Attorno al cuore di lui furono trovate impresse le parole: "Lo zelo della tua casa mi ha consumato!".
Il Caracciolo fu beatificato da Clemente XIV il 4-6-1769 e canonizzato da Pio VII il 24-5-1807. Le sue reliquie furono traslate a Napoli e collocate nella chiesa detta di Monteverginella.
Autore: Guido Pettinati