Saint Barnabé, Apôtre
Barnabé, qui était
cypriote, apparaît peu après la Pentecôte dans la communauté de Jérusalem, puis
à Antioche où il introduisit Saul de Tarse parmi les frères. Ils partent
ensemble pour évangéliser l'Asie mineure mais, après un différend, Barnabé
devait regagner Chypre. Cet homme aux vues larges a exercé un rôle capital dans
l'essor missionnaire de l'Église.
Saint Barnabé
Disciple et compagnon de
saint Paul, apôtre (Ier s.)
Lévite originaire de
Chypre, Barnabas, voir les Actes des Apôtres, chap 4, verset 36 et suite...
"Joseph, que les
Apôtres avaient surnommé Barnabé (ce qui veut dire : l'homme du réconfort),
était un lévite originaire de Chypre. Il avait une terre, il la vendit et en
apporta l'argent qu'il déposa aux pieds des Apôtres." aelf
"Barnabé nous est
connu par le livre des Actes des Apôtres. Juif originaire de Chypre, il est un
chrétien des toutes premières communautés de l’âge apostolique. Il accepte de
mettre tous ses biens à la disposition de l’Église et surtout, discernant le
charisme de Paul, il a l’audace d’introduire cet ancien persécuteur de
chrétiens auprès des apôtres. Envoyé par l’Église de Jérusalem à Antioche de
Syrie il découvre que les païens accueillent avec joie la Bonne Nouvelle de
Jésus. Associant Paul à cette annonce de l’Évangile, on peut dire que Barnabé a
favorisé sa vocation missionnaire. Il participera avec lui à son premier voyage
à Chypre et en Asie Mineure et témoignera avec lui à Jérusalem devant tous les
responsables de l’Église des merveilles que Dieu accomplit chez les païens. Ce
témoignage sera déterminant pour que l’Église accepte d’accueillir en son sein
des païens sans leur imposer les obligations du judaïsme. L’un et l’autre
devant avoir leur caractère, Barnabé se sépare de Paul après un différend au
sujet d’un certain Jean-Marc, probablement le futur auteur de l’Évangile de
Marc. Barnabé retourne alors à Chypre où la Tradition le fait mourir martyr.
Bien que n’ayant pas fait partie des Douze, Barnabé, comme Paul, est honoré
avec le titre d’Apôtre. Sa vie montre que, sous l’impulsion de l’Esprit Saint,
l’Église est missionnaire et catholique (universelle) dès ses origines."
(P.Alain Eck, Eglise en Pays d'Hérault, n°83)
(…)
Le 11 juin, mémoire de
saint Barnabé, Apôtre. Cet homme de bien, rempli de l’Esprit Saint et de foi,
comptait parmi les premiers fidèles de Jérusalem. Il annonça l’Évangile à
Antioche, introduisit dans le groupe des frères Paul de Tarse à peine converti,
et l’accompagna dans son premier voyage pour évangéliser l’Asie mineure. Il
intervint au Concile de Jérusalem et, de retour à Chypre, sa patrie, il y
diffusa l’Évangile.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1305/Saint-Barnabe.html
Saint Barnabé
Barnabé était un juif de
la tribu de Lévi, né dans l’île de Chypre où une importante colonie juive
s’était installée à l’époque d’Alexandre le Grand. Il reçut dans sa jeunesse
une culture hellénique. Il vint à Jérusalem et fit partie de la première communauté
chrétienne : « Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé - ce qui veut dire fils
de consolation - lévite originaire de Chypre, possédait un champ ; il le
vendit, apporta l’argent et le déposa au pied des apôtres » (Actes des Apôtres
IV 36-37). Dès lors, tout au long de ses courses apostoliques, il vécut du
travail de ses mains, comme le dit saint Paul dans sa première lettre aux
Corinthiens (IX 6).
Certaines traditions
affirment que Barnabé étudia la torah à l’école de Gamaliel, à Tarse où il rencontra
Saul qui devint saint Paul. Toujours est-il que c’est Barnabé qui présenta Paul
à Jérusalem : « Barnabé l’ayant pris avec lui, le mena aux apôtres et leur
raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur qui lui avait parlé
et avec quel courage il avait à Damas prêché le nom de Jésus » (Actes des
Apôtres IX 27).
Les apôtres envoyèrent
Barnabé à Antioche où il fit venir Paul. Ensuite, ils furent envoyés ensemble à
Chypre puis en Galatie méridionale (Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystres,
Derbé) d’où ils revinrent à Antioche. Ils furent encore ensemble au concile de
Jérusalem dont, avec Jude-Barsabbas et Silas, ils portèrent les décisions à
Antioche. Alors que Paul partait avec Silas pour son second voyage, Barnabé,
accompagné de Jean-Marc, retournait à Chypre où, d’après les traditions il
mourut martyr.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/11.php
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 31 janvier 2007
Chers frères et sœurs,
En poursuivant notre
voyage parmi les figures de premier plan des origines chrétiennes, nous
consacrons aujourd'hui notre attention à plusieurs collaborateurs de saint
Paul. Nous devons reconnaître que l'Apôtre constitue l'exemple éloquent d'un
homme ouvert à la collaboration: il ne veut pas tout faire tout seul dans
l'Eglise, mais il se sert de nombreux collègues différents. Nous ne pouvons pas
nous arrêter sur tous ces précieux auxiliaires, car ils sont nombreux. Il
suffit de rappeler, entre autres, Epaphras (cf. Col 1, 7; 4, 12; Phm 23),
Epaphrodite (cf. Ph 2, 25; 4, 18); Tychique (cf. Ac 20, 4; Ep 6, 21; Col 4, 7;
2 Tm 4, 12; Tt 3, 12), Urbain (cf. Rm 16, 9), Gaïus et Aristarque (cf. Ac 19,
29; 20, 4; 27, 2; Col 4, 10). Et des femmes comme Phébée (cf. Rm 16, 1),
Tryphène et Tryphose (cf. Rm 16, 12), Persis, la mère de Rufus - dont saint
Paul dit: "sa mère, qui est aussi la mienne" (cf. Rm 16, 12-13) -
sans oublier des époux comme Priscille et Aquilas (cf. Rm 16, 3; 1 Co 16, 19; 2
Tm 4, 19). Aujourd'hui, parmi ce grand groupe de collaborateurs et de
collaboratrices de saint Paul, nous tournons notre attention vers trois de ces
personnes, qui ont joué un rôle particulièrement significatif dans
l'évangélisation des origines: Barnabé, Silas et Apollos.
Barnabé signifie
"homme de l'exhortation" (Ac 4, 36) ou "homme du
réconfort"; il s'agit du surnom d'un juif lévite originaire de Chypre.
S'étant établi à Jérusalem, il fut l'un des premiers qui embrassèrent le
christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande
générosité l'un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux
Apôtres pour les besoins de l'Eglise (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta
garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de
Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27).
Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci
s'était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à
l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Eglise de laquelle Barnabé
était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment
des premières conversions des païens, a compris qu'il s'agissait de l'heure de
Saul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le
chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Eglise;
il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations. Barnabé fut
envoyé en mission avec Paul par l'Eglise d'Antioche, accomplissant ce qu'on
appelle le premier voyage missionnaire de l'Apôtre. En réalité, il s'agit d'un
voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel
Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de
l'Anatolie du centre et du sud, dans l'actuelle Turquie, et se rendant dans les
villes d'Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac
13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un
examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de
séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15,
1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible
l'Eglise des païens, une Eglise sans circoncision: nous sommes les fils d'Abraham
simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et
Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire,
car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que
Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent
voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des
contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très
réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas "tombés du
ciel". Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes
compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir
jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de
disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et
de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se
retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon
et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme
"mon collaborateur". Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se
tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint.
Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit,
Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année
49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la
Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à
la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du
sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le
sacerdoce de Jésus.
Un autre compagnon de
Paul fut Silas, forme grecque d'un nom juif (peut-être sheal, "demander,
invoquer", qui est la même racine que celle du nom "Saul"), dont
existe également la forme latine Silvain. Le nom Silas n'est attesté que dans
le Livre des Actes des Apôtres, tandis que le nom Silvain n'apparaît que dans
les Epîtres de Paul. Il s'agissait d'un juif de Jérusalem, l'un des premiers à
devenir chrétien, et dans cette Eglise, il jouissait d'une grande estime (cf.
Ac 15, 22), étant considéré comme un prophète (cf. Ac 15, 32). Il fut chargé de
rapporter "aux frères d'Antioche, de Syrie et de Cilicie" (Ac 15, 23)
les décisions prises au Concile de Jérusalem et de les expliquer. De toute
évidence, on le considérait capable d'opérer une sorte de médiation entre
Jérusalem et Antioche, entre juifs-chrétiens et chrétiens d'origine païenne, et
ainsi, de servir l'unité de l'Eglise dans la diversité des rites et des
origines. Lorsque Paul se sépara de Barnabé, il prit précisément Silas comme
compagnon de voyage (cf. Ac 15, 40). Avec Paul, il gagna la Macédoine (en
particulier les villes de Philippe, Thessalonique et Berea), où il s'arrêta, tandis
que Paul poursuivit vers Athènes, puis Corinthe. Silas le rejoignit à Corinthe,
où il contribua à la prédication de l'Evangile; en effet, dans la seconde
Epître adressée par Paul à cette Eglise, on parle du "Christ Jésus, que
nous avons prêché parmi vous, Silvain, Timothée et moi" (2 Co 1, 19).
C'est la raison pour laquelle il apparaît comme le co-expéditeur, avec Paul et
Timothée, des deux Lettres aux Thessaloniciens. Cela aussi me semble important.
Paul n'agit pas "en solo", en pur individu, mais avec ces
collaborateurs dans le "nous" de l'Eglise. Ce "moi" de Paul
n'est pas un "moi" isolé, mais un "moi" dans le
"nous" de l'Eglise, dans le "nous" de la foi apostolique.
Et Silvain, à la fin, est mentionné également dans la Première Epître de
Pierre, dans laquelle on lit: "Je vous écris ces quelques mots par
Silvain, que je tiens pour un frère fidèle" (5, 12). Ainsi, nous voyons
également la communion des Apôtres. Silvain sert à Paul, il sert à Pierre, car
l'Eglise est une et l'annonce missionnaire est unique.
Le troisième compagnon de
Paul, dont nous voulons faire mémoire, est appelé Apollos, probable abréviation
d'Apollonios ou d'Apollodore. Bien que s'agissant d'un nom païen, il était un
fervent juif d'Alexandrie d'Egypte. Dans le Livre des Actes, Luc le définit
comme "un homme éloquent, versé dans les Ecritures... dans la ferveur de
son âme" (18, 24-25). L'entrée en scène d'Apollos dans la première
évangélisation a lieu dans la ville d'Ephèse: c'est là qu'il s'était rendu pour
prêcher et c'est là qu'il eut la chance de rencontrer les époux chrétiens
Priscille et Aquilas (cf. Ac 18, 26), qui l'introduisirent à une connaissance
plus complète de la "Voie de Dieu" (cf Ac 18, 26). D'Ephèse, il passa
par l'Achaïe et arriva dans la ville de Corinthe: là il arriva portant une
lettre des chrétiens d'Ephèse, qui recommandaient aux Corinthiens de lui
réserver un bon accueil (cf. Ac 18, 27). A Corinthe, comme l'écrit Luc,
"il fut, par l'effet de la grâce d'un grand secours aux croyants: car il
réfutait vigoureusement les Juifs en public, démontrant par les Ecritures que
Jésus est le Christ" (Ac 18, 27-28), le Messie. Son succès dans cette
ville connut pourtant un tournant problématique, car il y eut certains membres
de l'Eglise, qui en son nom, fascinés par sa façon de parler, s'opposaient aux
autres (cf. 1 Co 1, 12; 3, 4-6; 4, 6). Paul, dans la Première Epître aux
Corinthiens exprime son appréciation pour l'œuvre d'Apollos, mais reproche aux
Corinthiens de lacérer le Corps du Christ en se divisant en factions opposées.
Il tire une leçon importante de tout l'épisode: Autant moi qu'Apollos - dit-il
- ne sommes autre que diakonoi, c'est-à-dire simples ministres, à travers
lesquels vous êtes venus à la foi (cf. 1 Co 3, 5). Chacun a un devoir différent
dans le champ du Seigneur: "Moi j'ai planté, Apollos a arrosé, mais c'est
Dieu qui donnait la croissance... car nous sommes les coopérateurs de Dieu;
vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu" (1 Co 3, 6-9). De retour à
Ephèse, Apollos résista à l'invitation de Paul de retourner immédiatement à
Corinthe, en renvoyant le voyage à une date ultérieure que nous ignorons (cf. 1
Co 16, 12). Nous n'avons pas davantage de nouvelles de lui, même si certains
chercheurs pensent à lui comme l'auteur possible de l'Epître aux Hébreux, dont,
selon Tertullien, l'auteur serait Barnabé.
Ces trois hommes brillent
dans le firmament des témoins de l'Evangile en vertu d'un trait commun, et non
seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun,
outre l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Evangile, et le fait
d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission
évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que
tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et
de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de
saint Paul: aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus,
chacun à sa façon, car c'est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd'hui
encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Evêques,
les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous
servons l'Evangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions
Dieu afin qu'Il fasse croître aujourd'hui son Evangile, son Eglise.
***
Je salue avec joie les
pèlerins francophones présents ce matin, notamment les jeunes de Montreuil sous
Bois. Soyez tous des témoins de la Bonne nouvelle dont notre monde a besoin.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Saint Barnabé, celui qui
introduisit saint Paul auprès des apôtres
Isabelle
Cousturié | 11 juin 2018
Sans la bienveillance et
l’audace de saint Barnabé, fêté ce 11 juin, saint Paul ne serait peut-être
jamais devenu apôtre. Pourtant, les deux hommes se sont disputés et même
séparés.
Barnabé, Juif originaire
de Chypre, est un chrétien des toutes premières communautés de l’âge
apostolique. Il est qualifié du nom d’apôtre, même s’il n’est pas l’un de ceux
que l’on nomme « les douze ». Et il ne s’appelle pas Barnabé mais
Joseph, avant que les apôtres n’en décident autrement et l’envoient diriger
l’Église d’Antioche. Car grande est leur estime pour ce « fils de la
consolation », ainsi que le signifie son nom en hébreu. Si grande que
c’est entre lui et Matthias, parmi les 72 fidèles disciples de Jésus, qu’ils
hésitent pour remplacer Judas Iscariote, mort après avoir trahi Jésus.
Barnabé est témoin de la
vie, de la mort et de la résurrection du Seigneur. Et à la Pentecôte, l’Esprit
saint souffle sur lui comme sur toute l’assemblée présente. Comme tous les
autres, il est « touché au cœur » et plus rien n’est alors comme
avant. Conformément aux règles de l’Église primitive à Jérusalem, pour marquer
sa fidélité et son engagement, il dépose aux pieds des apôtres l’argent de tous
ses biens vendus pour qu’il soit redistribué aux indigents, avant de se joindre
aux disciples pour répandre le christianisme (Ac.4,
36-37).
Barnabé le bienveillant
Et c’est là qu’entre en
scène Paul, son ami d’enfance, foudroyé par une apparition du Christ sur le
« chemin de Damas » après avoir été un des grands persécuteurs des
chrétiens. Après Damas, il serait allé en Arabie, poussé, dit-on par son grand
désir d’évangélisation, ou par celui d’une grande retraite à la suite de sa
conversion. Barnabé le retrouve à Jérusalem et a l’audace d’introduire cet
ancien persécuteur auprès des apôtres.
Saint Barnabé est un
« homme bon, plein de foi, rempli de l’Esprit saint », disent les
Écritures. Il se porte garant de la sincérité de la conversion de son ami alors
que personne d’autre ne lui fait encore confiance. Il raconte aux disciples
« comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé,
et comment, à Damas, il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus » (Ac
9, 27). Après les avoir convaincus, et sur approbation de saint Pierre,
Barnabé associe Paul à la mission de prêcher la Bonne Nouvelle aux païens –
vocation qu’il a lui-même reçu du ciel à Antioche -, favorisant ainsi la
vocation missionnaire de son ami.
La séparation
Douze ans s’écoulent
entre leur premier voyage à Chypre et en Asie Mineure et leur séparation après
un différend suffisamment important pour que Barnabé retourne à Chypre sans
Paul, et que Paul poursuive ses voyages missionnaires dans d’autres lieux que
ceux visités par son compagnon. Comment Paul et Barnabé en sont-ils arrivés là
? Les Écritures rapportent qu’après le succès de leur première mission dans un
grand nombre de villes et de pays, prêchant et réalisant de nombreuses
conversions, ils ont voulu y retourner pour voir où en était la situation, mais
ne se sont pas entendus sur la possibilité d’emmener avec eux un troisième
compagnon, un certain Jean, probablement le futur auteur de l’Évangile de Marc
: « Barnabé voulait emmener aussi Jean appelé Marc. Mais Paul n’était pas
d’avis d’emmener cet homme, qui les avait quittés à partir de la Pamphylie et
ne les avait plus accompagnés dans leur tâche. L’exaspération devint telle
qu’ils se séparèrent l’un de l’autre » (Ac
15, 37-39).
Lire aussi :
« Paul,
l’apôtre du Christ », un hommage au courage des martyrs de la foi
Barnabé était prêt à
prendre un risque important pour une personne a priori peu digne de
confiance. Mais n’était-ce pas ce qu’il avait fait pour Paul, malgré ses lacunes
? Doit-on y voir une question de tempérament ? L’un plus doux et
bienveillant, l’autre plus autoritaire et sévère et présenté de plus en plus,
au fil des Actes, sous les traits d’un futur leader. Dans les Actes, on parle
d’ailleurs de moins en moins de « Barnabé et Paul » et de plus en
plus de « Paul et Barnabé ». Paul est parti avec Silas, un autre
disciple, pour la Syrie et la Cilicie, tandis que Barnabé et Marc sont repartis
évangéliser Chypre. Et le récit des Actes des apôtres ne se focalisera alors
plus que sur Paul est ses voyages missionnaires, et plus du tout sur ceux de
Barnabé.
Barnabé est mort à
Chypre, sa patrie. Il a été martyrisé près de Salamine, l’actuelle Famagouste,
par pendaison ou lapidation, selon les versions.Son tombeau, découvert sous
l’empereur Zénon, au Ve siècle, aurait contenu un exemplaire de l’Évangile de
Matthieu.
Barnabé, formidable
témoin de l’église missionnaire des origines
Rachel
Molinatti | 10 juin 2020
La vie de saint Barnabé,
qui est fêté le 11 juin, montre que l’Église était missionnaire et universelle
dès ses débuts. Son exemple peut inspirer les missionnaires du XXIe siècle.
En lisant sa vie, on
réalise que dès ses origines, guidée par l’Esprit saint, l’Église était
missionnaire et catholique, c’est-à-dire universelle. Même s’il n’appartient
pas aux « douze », saint
Barnabé fait partie des premiers apôtres remplis du feu missionnaire
des tous débuts de l’Église. Il est présent à la Pentecôte et l’Esprit saint
souffle sur lui comme sur toute l’assemblée présente. Il vend la terre qui lui
appartient et dépose
l’argent récolté aux pieds des apôtres afin qu’il soit redistribué à
ceux qui en ont besoin puis se joint aux disciples pour annoncer la Bonne
Nouvelle.
Audace et témoignage
Ce qui est intéressant,
chez saint Barnabé, c’est son audace missionnaire. Il a quand même le toupet
d’introduire Paul, ancien persécuteur de chrétiens, auprès des apôtres. Il
fallait oser faire entrer le loup converti dans la bergerie ! Barnabé associe Paul
à l’annonce de l’Évangile et favorise ainsi sa vocation missionnaire. Il
voyagera avec lui à Chypre et en Asie Mineure et les deux compères verront de
nombreuses personnes se convertir.
Décrit dans les Écritures
comme un homme « bon, plein de foi, rempli de l’Esprit saint »,
Barnabé témoigne par sa vie de l’ardeur missionnaire des premiers temps du
christianisme. Il est animé par l’Esprit saint, rempli de hardiesse, témoigne
des merveilles de Dieu, n’hésite pas à sortir de ce que l’on appellerait aujourd’hui
sa « zone de confort » pour aller de par le monde témoigner de
Jésus-Christ, et enfin il pose un regard bon et humain sur ceux qu’il
rencontre. Un missionnaire au poil.
Lire aussi :
Les
sept qualités indispensables d’un missionnaire
Saint Barnabé
Apôtre - (1er siècle)
Saint Barnabé est
qualifié du nom d’Apôtre, quoiqu’il ne fût pas du nombre des douze que Jésus
avait choisis ; on lui a donné ce titre glorieux parce que le Saint-Esprit
l’avait appelé d’une manière toute spéciale et qu’il eut une grande part, de
concert avec les Apôtres, dans l’établissement du christianisme. Il était Juif,
de la tribu de Lévi, et natif de l’île de Chypre ; son nom de Joseph lui fut
changé par les Apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de
consolation. Il avait été ami d’enfance de saint Paul et c’est lui qui, après
l’étonnante conversion de cet Apôtre, le présenta à Pierre, le chef de
l’Église.
La première mission de
Barnabé fut d’aller diriger l’Église d’Antioche, où la foi prenait de grands
accroissements ; il vit tant de bien à faire, qu’il appela Paul à son secours,
et les efforts des deux Apôtres réunis opérèrent des merveilles. Sur
l’inspiration de l’Esprit-Saint, le Prince des Apôtres leur donne l’onction
épiscopale, et ils s’élancent, au souffle d’en haut, vers les peuples gentils,
pour les convertir. Salamine, Lystre, la Lycaonie et d’autres pays encore,
entendent leur parole éloquente, sont témoins de leurs miracles et, sous leurs
pas, la foi se répand avec une rapidité prodigieuse. Paul et Barnabé se
séparent ensuite, pour donner plus d’extension à leur ministère.
L’île de Chypre, d’où il
est originaire, était particulièrement chère à Barnabé ; c’est là qu’il devait
sceller de son sang la foi qu’il avait prêchée.
SOURCE : http://viechretienne.catholique.org/saints/1926-saint-barnabe
Saint Barnabé
Apôtre (+ vers 53
ou 57).
Fête le 11 juin.
Vie résumée par l’abbé
Jaud
Saint Barnabé est
qualifié du nom d’Apôtre, quoiqu’il ne fût pas du nombre des douze que Jésus
avait choisis ; on lui a donné ce titre glorieux parce que le Saint-Esprit
l’avait appelé d’une manière toute spéciale et qu’il eut une grande part, de concert
avec les Apôtres, dans l’établissement du christianisme.
Il était Juif, de la
tribu de Lévi, et natif de l’île de Chypre ; son nom de Joseph lui fut
changé par les Apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de
consolation. Il avait été ami d’enfance de saint Paul et c’est lui qui,
après l’étonnante conversion de cet Apôtre, le présenta à Pierre, le chef de
l’Église.
La première mission de
Barnabé fut d’aller diriger l’Église d’Antioche, où la foi prenait de grands
accroissements ; il vit tant de bien à faire, qu’il appela Paul à son
secours, et les efforts des deux Apôtres réunis opérèrent des merveilles. Sur
l’inspiration de l’Esprit-Saint, le Prince des Apôtres leur donne l’onction
épiscopale, et ils s’élancent, au souffle d’en haut, vers les peuples gentils,
pour les convertir. Salamine, Lystre, la Lycaonie et d’autres pays encore,
entendent leur parole éloquente, sont témoins de leurs miracles et, sous leurs
pas, la foi se répand avec une rapidité prodigieuse. Paul et Barnabé se
séparent ensuite, pour donner plus d’extension à leur ministère.
L’île de Chypre, d’où il
est originaire, était particulièrement chère à Barnabé ; c’est là qu’il
devait sceller de son sang la foi qu’il avait prêchée.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950
Version longue (La Bonne
Presse)
Avant de porter le surnom
de Barnabé sous lequel nous l’honorons, cet apôtre s’appelait Joseph, nom qui
signifie « accroissement ». Il était d’origine juive, de la tribu de
Lévi. Il vit le jour dans l’île de Chypre, où ses aïeux s’étaient réfugiés
lorsque la Judée fut envahie par les Romains, sous la conduite de Pompée.
Quand son âge le lui
permit, Joseph fut envoyé à Jérusalem pour y étudier à l’école du célèbre
Gamaliel, ce fameux docteur en Israël qui, selon les traditions talmudiques,
« emporta dans le tombeau l’honneur de la loi ».
L’illustre rabbi comptait
de nombreux disciples. A leur tête, un jeune Cilicien, nommé Saul, se
distinguait par son zèle, sa science et la pureté de sa vie. On le voyait tous
les jours au Temple avec Etienne, le futur diacre, qui devait répandre le
premier son sang pour Jésus-Christ. Joseph était à peu près de leur âge. Il se
lia avec eux d’une étroite amitié.
Joseph s’attache aux pas
du divin Maître.
Cependant, le Sauveur
commençait à remplir la Judée de ses prodiges. D’après les traditions des
Eglises orientales, le jeune lévite eut l’occasion de l’entendre parler dans le
Temple, et il fut ravi de la doctrine de ce nouveau Maître, dont on disait que
« nul n’avait parlé comme cet homme ». Le miracle de la piscine probatique
auquel il assista ne lui laissa plus de doute : il eut foi en la mission
de Jésus-Christ, et fut désormais un de ses ardents admirateurs.
II courut faire part de
ce qu’il avait vu et entendu à sa tante Marie, mère de Jean-Marc. A sa parole,
toute la famille crut a Jésus, et cette sainte maison devint l’asile du Sauveur
à Jérusalem.
Joseph reçoit de saint
Pierre le nom de Barnabé.
Après la Pentecôte,
Joseph fut un des premiers à donner l’exemple de ce détachement admirable qui
faisait dire à saint Jean Chrysostome que l’Eglise de Jérusalem offrait à son
berceau le spectacle de la république des anges. Il est expressément nommé dans
les Actes comme « ayant vendu tous ses biens pour en apporter le prix aux
pieds des apôtres ». [1] Son désintéressement fut bientôt imité par la
multitude des fidèles. Il convenait que Barnabé, qui devait un jour porter lui
aussi le titre d’apôtre, pût dire comme les Douze : « Voici que nous
avons tout quitté pour vous suivre. » C’est pour ce motif, sans doute, que
l’Esprit-Saint cite son nom parmi ceux qui renonçaient à tout ce qu’ils
possédaient.
Cet élan de générosité
volontaire remplissait de consolation le cœur des apôtres, et augmenta leur
affection pour Joseph, auquel ils donnèrent le surnom de Barnabé, c’est-à-dire,
fils de consolation, ou encore fils de l’exhortation, hébraïsme qui
signifie : celui qui a le don d’exhorter. C’est sous ce beau nom que le monde
entier vénère le compagnon de saint Paul.
Saint Barnabé présente
aux apôtres Paul converti.
Quand l’Eglise, animée du
souffle de la Pentecôte, se fut manifestée en face de la Synagogue, Barnabé eut
part à toutes les tribulations de ses frères. Les pharisiens et les sadducéens
du grand Conseil, qui trouvaient dans les institutions mosaïques la
satisfaction de tous leurs intérêts, ne pouvaient entendre, sans un
frémissement de rage, proclamer la divinité de ce Jésus qu’ils avaient
crucifié. Le diacre Etienne n’hésita pas à imprimer sur la face de ces
hypocrites de la légalité les stigmates d’une flétrissure immortelle. Un tel
courage lui mérita d’être la première victime de leur fureur : la populace
se rua sur lui et l’entraîna hors de la ville pour le lapider. Au moment du
supplice, « les témoins, disent les Actes des Apôtres, déposèrent leurs
manteaux auprès d’un homme, jeune encore, dont le nom était Saul ».
C’était l’ancien
condisciple d’Etienne et de Barnabé. Caractère ardent, il s’était laissé
séduire par l’apparente austérité des pharisiens, avait embrassé leurs secte,
et était devenu un violent persécuteur de l’Eglise. Il entrait à main armée
dans les maisons des fidèles, saisissait hommes et femmes et les traînait en
prison.
Mais Jésus l’attendait sur
le chemin de Damas où Saul se rendait, « ne respirant que menaces et
carnage contre les disciples du Seigneur ». Celui que nous appelons
maintenant saint Paul tomba foudroyé par la grâce.
Après une retraite de
trois ans en Arabie, il regagna Jérusalem, où le souvenir de ses anciennes
fureurs était encore vivant. Là il cherchait à se joindre aux frères, mais
ceux-ci ne pouvaient croire qu’il eût embrassé la foi, et toutes les assemblées
lui restèrent interdites. Barnabé, son ami de jeunesse, fut le seul qui lui
ouvrît sa demeure. Après avoir entendu de sa bouche le récit des mer- Veilles
opérées à Damas, il présenta le nouvel élu du Seigneur à Pierre, chef de
l’Eglise, et à Jacques, évêque de Jérusalem.
Il leur raconta comment
celui-ci avait vu le Seigneur sur le chemin, comment le Seigneur lui avait
parlé, et avec quelle assurance lui-même avait agi à Damas au nom
de Jésus.
Ac 9, 27.
Le crédit de Barnabé
était grand ; sur sa parole, saint Paul fut admis dans la société des
frères, et l’Apôtre des Gentils commença aussitôt l’exercice de sa mission dans
la Ville Sainte.
Saint Paul et saint
Barnabé à Antioche.
Cependant, les fidèles,
dispersés par la persécution, s’en allèrent de tous côtés, semant la parole
évangélique. Antioche en reçut plusieurs dans ses murs et les conversions s’y
multiplièrent, non seulement parmi les Juifs, mais aussi parmi les Grecs. Cette
chrétienté naissante avait besoin d’un chef : Barnabé fut délégué et
partit aussitôt. Sous sa direction, l’Eglise d’Antioche progressa merveilleusement.
A Antioche comme à
Jérusalem, les Juifs convertis voyaient avec peine l’entrée des païens dans
l’Eglise. Ils auraient voulu, du moins, qu’on ne les reçût pas sans les
assujettir aux prescriptions de la loi mosaïque. Barnabé combattit ces
préjugés, et dès qu’on sut qu’il était possible de devenir disciple du Sauveur
sans se faire Juif, on accourut en foule à son appel.
Barnabé eut bientôt
besoin de nouveaux ouvriers pour recueillir une si abondante moisson. Il partit
« pour Tarse afin d’y chercher Saul » qui continuait, dans sa ville
natale, à se recueillir.
Quand il l’eut trouvé, il
l’amena à Antioche. Ils demeurèrent une année entière dans cette ville et y
instruisirent une foule considérable, si bien qu’à Antioche les disciples
commencèrent à recevoir le surnom de chrétiens.
En ces jours-là (dans le
cours de l’an 42), dit saint Luc, des prophètes de Jérusalem vinrent à
Antioche. L’un d’eux, nommé Agab, inspiré par l’Esprit-Saint, se leva et prédit
qu’une grande famine désolerait bientôt l’univers. Elle arriva, en effet, sous
l’empereur Claude. Tous les disciples, prévoyant les besoins où allaient se
trouver les fidèles de Judée, résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, de
quoi les secourir, et prièrent Barnabé et Saul de leur porter eux-mêmes ces
aumônes.
Ac 9, 25–30.
Les deux chefs de
l’Eglise d’Antioche ne montèrent à Jérusalem que lorsque la famine se fut
déclarée en Palestine, c’est-à-dire en l’an 44, selon l’historien Josèphe.
Mais, depuis la prédiction d’Agab, de graves événements étaient survenus à
Jérusalem, si bien que les deux envoyés n’y trouvèrent plus ni Pierre ni les
autres apôtres, mais seulement les « anciens ». Ce nom, qui apparaît
ici pour la première fois dans la hiérarchie de l’Eglise, désigne un nouvel
ordre de ministres sacrés, les « prêtres », du mot grec
presbyteros ; en l’absence des apôtres, ce sont eux qui veillent sur les
fidèles et leur administrent les sacrements les plus indispensables à la vie
chrétienne.
C’est aux
« anciens » que Saul et Barnabé remirent les aumônes des chrétiens
d’Antioche, puis ils redescendirent en cette ville, emmenant avec eux
Jean-Marc, le cousin de Barnabé.
Première mission.
Les ministres du Seigneur
s’étant assemblés afin de célébrer les mystères, le Saint-Esprit leur
dit : « Séparez-moi Saul et Barnabé pour l’œuvre à laquelle je les ai
appelés. »
Alors, après un jeûne
solennel et de longues prières, ils imposèrent les mains aux deux élus, leur
conférèrent la dignité épiscopale, et les abandonnèrent à la direction céleste.
Le départ eut lieu très probablement au cours de l’année 45.
Les deux envoyés de
l’Esprit-Saint prirent avec eux Jean-Marc et se rendirent à Séleucie, d’où ils
s’embarquèrent pour l’île de Chypre. Ce fut là qu’ils commencèrent leur
apostolat ; la parole évangélique retentit dans cette île de la volupté,
ébranlant les portiques des temples de Vénus, et renversant les divinités
immondes.
Les deux apôtres
prêchèrent Jésus-Christ avec un égal succès à Salamine et à Paphos. Dans cette
dernière ville résidait le proconsul romain Sergius Paulus, « homme
prudent », disent les Livres Saints. Celui-ci manda Saül et Barnabé pour
apprendre de leur bouche la religion du Christ. Un Juif « se livrant à la
magie » et surnommé pour ce motif Elymas, qui se trouvait dans la maison
de Sergius Paulus, cherchait à détourner le proconsul de la foi Rempli de
l’Esprit-Saint, Saul fixa son regard sur lui :
– Esprit de mensonge et
de perfidie, fils de Satan, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites
du Seigneur ? Voici que la main de Dieu est sur toi : tu seras
aveugle et, pendant un certain temps, tu ne verras plus la lumière
du jour.
A l’instant même les yeux
d’Elymas se voilèrent, et, témoin de ce miracle, le proconsul embrassa la foi.
(Ac 13, 6–12.)
Ce fut alors que Saul,
s’emparant du nom de ce proconsul qu’il venait de conquérir à Jésus-Christ,
échangea le nom juif qu’il tenait de ses aïeux contre celui de Paul, que
portait ce proconsul. Celui-ci persévéra dans la foi, et mourut, d’après une
tradition que relate le Martyrologe, évêque de Narbonne ; la fête de ce
Saint se célèbre le 23 mars.
Les apôtres à Pergé.
De Chypre, Paul et
Barnabé passèrent en Asie Mineure et débarquèrent à Perga ou Pergé de
Pamphylie, avec l’intention d’évangéliser les populations de ces contrées
montagneuses. Effrayé par une telle perspective, Jean-Marc se découragea, se
sépara d’eux et retourna à Jérusalem auprès de sa mère. Nos deux missionnaires,
franchissant la chaîne du Taurus, arrivèrent à Antioche de Pisidie.
Un jour de sabbat, ils
entrèrent dans la synagogue et s’assirent au milieu des Juifs. Après la lecture
de la loi et des prophètes, les princes de l’assemblée, apercevant les frères
étrangers, les invitèrent à prendre la parole. Paul fit une belle exhortation,
et les Juifs en furent si satisfaits qu’ils prièrent les apôtres de revenir au
prochain sabbat parler encore sur le même sujet.
Durant la semaine,
beaucoup de Juifs et de prosélytes entretinrent Paul et Barnabé, qui
continuèrent à les exhorter à demeurer fidèles à la grâce de Dieu. Au sabbat
suivant presque toute la ville se rassembla pour les entendre. Les rabbins en
conçurent une telle jalousie qu’ils éclatèrent en blasphèmes contre la doctrine
de Paul. Alors Paul et Barnabé leur dirent avec fermeté :
– Puisque vous refusez
d’entendre la parole de Dieu, nous allons nous tourner vers les Gentils.
Ac 13, 43–47.
C’est ce qu’ils firent,
et la parole du Seigneur se répandit comme une semence féconde dans tout le
pays. De plus en plus irrités, les Juifs firent éclater une persécution
violente contre Paul et Barnabé, en suscitant contre eux l’animosité des femmes
pieuses et influentes et des principaux de la ville. Ils réussirent à faire
expulser les apôtres qui, secouant sur ces obstinés la poussière de leurs
pieds, allèrent à Iconium, la moderne Konia, qui se trouve à cent vingt
kilomètres d’Antioche de Pisidie.
Iconium. – Sainte Thècle.
Iconium faisait alors
partie de la province romaine de Galatie. On y vénérait la divinité de Cybèle,
mère des dieux, dont le culte ne respirait que frénésie sauvage et débauche. En
cette ville la communauté juive avait une synagogue. C’est là que Paul et
Barnabé commencèrent leurs prédications, agissant en toute assurance au nom du
Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce par les signes et les
prodiges qu’il opérait par leurs mains. Une grande multitude de Juifs et de
Grecs reçurent la foi.
Mais ici encore la foule
se divisa et l’hostilité devint telle que les apôtres faillirent être lapidés.
Ils allèrent porter l’Evangile à Lystres, ville de Lycaonie, et dans tout le
pays d’alentour.
Les Pères nous ont
conservé le souvenir d’une illustre chrétienne d’Iconium, sainte Thècle, dont ils
exaltent la virginité et le courage. Elle versa son sang pour le Christ. On
croit que sa conversion date de cette première mission de Paul et de Barnabé.
Le boiteux guéri. –
Apothéose. – Lapidation.
A leur arrivée à Lystres,
Paul et Barnabé débutèrent par un miracle. Un infirme, privé dès sa naissance
de l’usage des jambes, était assis à l’entrée de la ville et écoutait la
prédication de Paul. L’Apôtre fixa sur lui son regard et vit qu’il avait la foi.
– Lève-toi, lui dit-il,
tiens-toi debout sur tes pieds.
Et l’infirme se leva
guéri. Les nombreux témoins de ce prodige éclatèrent en cris d’enthousiasme,
disant :
– Des dieux sont
descendus parmi nous sous une forme humaine.
Ils donnaient à Barnabé
le nom de Jupiter et à Paul celui de Mercure, parce que c’était Paul qui avait
porté la parole. Un prêtre de Jupiter vint avec des couronnes et fit amener des
taureaux, qu’il voulait, avec le peuple, offrir en sacrifice aux deux divinités.
Les apôtres étaient loin
de s’attendre à pareille aventure. Déchirant leur tunique, ils se jetèrent
parmi la foule en criant :
– Amis, qu’allez-vous
faire ? nous sommes des mortels, des hommes comme vous ! Abandonnez
ces vaines superstitions et convertissez-vous au Dieu vivant qui a créé les
cieux, la terre, les mers, le monde entier ! Du haut du ciel, il répand
ses bienfaits, dispense les pluies et les saisons fécondes et remplit nos cœurs
d’allégresse par l’abondance de ses dons.
Malgré ces exhortations,
ils eurent beaucoup de peine à empêcher la foule d’accomplir un sacrifice en
leur honneur.
Cependant, quelques
Juifs, accourus d’Antioche de Pisidie et d’Iconium, réussirent à soulever la
multitude dans un sens opposé. Une émeute éclata, et Paul, traîné hors de la
ville par la populace furieuse, fut accablé d’une grêle de pierres et laissé
pour mort sur la place. Les disciples vinrent chercher son corps ; mais
Paul se leva plein de vie et partit pour Derbée le lendemain, en compagnie de
Barnabé (Act. xvi, 7–19).
Tous deux, retournant
ensuite sur leurs pas, visitèrent les Eglises qu’ils avaient déjà évangélisées,
fortifiant partout le courage des néophytes et les exhortant à persévérer.
Après avoir traversé de
nouveau la Pisidie et la Pamphilie, ils firent entendre la parole de Dieu à
Pergé qu’ils n’avaient pu évangéliser à leur premier passage. Puis ils
arrivèrent à Attalia, d’où ils s’embarquèrent pour rentrer à Antioche
de Syrie.
Cette première mission
avait duré un peu plus de quatre ans.
Premier Concile de
Jérusalem. – Désaccord entre Paul et Barnabé au sujet de Jean-Marc.
Quelque temps après leur
retour, Paul et Barnabé durent se rendre à Jérusalem pour assister au premier
Concile que présida l’oracle de l’Eglise, l’apôtre Pierre. Dans cette auguste
assemblée, les deux apôtres racontèrent publiquement les progrès surprenants
que la foi faisait tous les jours parmi les Gentils. Les prodiges accomplis par
leurs mains attestaient que Dieu avait pour agréable la conversion des Gentils,
alors même qu’ils n’adoptaient pas les pratiques légales, et qu’on ne saurait
les leur imposer. Telle fut la sentence promulguée par le Concile.
Au récit de tant de
merveilles, Jean-Marc se repentit de son inconstance. Tl protesta qu’il ne
quitterait plus son parent Barnabé ; de fait il le suivit à Antioche. Mais
Paul avait gardé un mauvais souvenir de la défaillance de Jean-Marc. Bientôt,
quand il sera question de reprendre avec Barnabé le cours de leurs missions,
l’Apôtre des Gentils ne voudra plus de Marc pour compagnon.
Quelque temps, en effet,
après le Concile, Paul dit à Barnabé : – Retournons visiter les frères que
nous avons évangélisés.
C’était aussi le désir de
Barnabé, mais il voulait emmener Jean- Marc. Paul insistait au contraire pour
que celui qui les avait quittés en Pamphilie ne fût pas admis à les suivre. Il
en résulta un vif désaccord entre les deux apôtres. Ni l’un ni l’autre ne crut
devoir céder, et ils se séparèrent.
Dieu le permit, sans
doute, pour multiplier et agrandir les champs de l’apostolat. Paul partit de
son côté avec Silas et parcourut l’Asie Mineure, tandis que Barnabé, suivi de
Jean-Marc, faisait voile pour l’île de Chypre.
La suite des événements
donna raison à la confiance de Barnabé. Marc fut désormais fidèle et devint un
ardent prédicateur de la foi. Plus tard il s’attachera à saint Pierre, qui
l’amènera à Rome, lui ordonnera de mettre l’Evangile par écrit et l’enverra
fonder l’Eglise d’Alexandrie. Enfin, Paul lui-même l’eut en haute estime, il le
mentionne plusieurs fois avec éloge dans ses Epîtres.
Apostolat de saint
Barnabé.
Les Actes des Apôtres ne
nous apprennent plus rien sur la vie de Barnabé, et l’histoire documentée perd
sa trace. Autant jusqu’ici nous marchions avec assurance à la lumière du récit
de saint Luc, autant maintenant il faut se contenter d’aller à tâtons.
Il est très
vraisemblable, assurément, que le zèle de Barnabé ne se limita pas à
évangéliser l’île de Chypre. S’il s’était cantonné dans ce petit espace, au
lieu d’étendre de tous côtés son action, il aurait été, parmi les apôtres, le
seul de son espèce, si l’on excepte toutefois saint Jacques le Mineur, premier
évêque de Jérusalem. Il est donc permis d’admettre, avec la tradition, que
Barnabé sortit de Chypre, parcourut l’Egypte et l’Italie. L’Eglise de Milan se
vante de l’avoir eu pour premier apôtre et l’a choisi comme patron.
Martyre de saint Barnabé.
Après avoir évangélisé
divers pays, Barnabé revint à Chypre, attiré par le désir de se consacrer
spécialement à ses compatriotes. Il s’établit à Salamine, capitale de l’île. Sa
parole, ses exemples, ses miracles convertirent des multitudes, ce qui ne
pouvait manquer de mettre les Juifs en fureur. Prévoyant la persécution,
Barnabé réunit les fidèles, leur recommande la fermeté dans la foi et leur
prédit sa mort prochaine. Il se rend ensuite à la synagogue, où les Juifs
s’emparent de lui et le jettent dans un cachot, puis, la nuit venue, ils lui
font subir divers supplices et, finalement, le lapident (11 juin 53 ou 57). Il
fut enseveli secrètement par Jean-Marc dans une caverne. Le souvenir de cette
cachette s’effaça avec le temps ; mais, en 488, le martyr apparut à
Anthème, évêque de Salamine, et lui révéla le lieu de sa sépulture.
Son corps fut retrouvé.
Sur sa poitrine reposait un exemplaire de l’Evangile de saint Matthieu en
langue hébraïque, que Barnabé avait copié de sa main. Ce précieux manuscrit fut
envoyé par Anthème à l’empereur Zénon qui le fit garder dans son palais et
construisit un magnifique sanctuaire sur le sépulcre même de Barnabé.
Le nom de Barnabé figure
aux diptyques du Canon de la messe, à la commémoraison des morts, après le nom
de l’apôtre Mathias.
E. Lacoste. Sources
consultées. – Actes des Apôtres, particulièrement ch. iv vers la fin ; ch.
ix, 26, 27 ; ch. xi, 21–30 ; ch. xiii, xiv, xv. – Surius, 11 juin. –
Mgr Duchesne, Saint Barnabé, dans les Mélanges De Rossi. – Analecta
Bollandiana, 1893. – (V. S. B. P., n° 118.)
Notes de bas de page
Ac 4, 36–37.[↩]
SOURCE : https://laportelatine.org/spiritualite/vies-de-saints/saint-barnabe
Saint Barnabé, apôtre
Le corps de saint Barnabé aurait été découvert à Salamine, vers 488, ce qui
valut aux habitants de Chypre la reconnaissance de leur antique autocéphalie au
regard du patriarche d’Antioche.
Au XVIe siècle saint Antoine-Marie Zaccaria fonda à Milan une nouvelle famille
de religieux qui prirent le nom de Barnabites, de l’église de Saint-Barnabé
près de laquelle ils demeuraient. Saint François de Sales les estimait
beaucoup, si bien qu’il disait gracieusement que lui aussi était barnabite,
c’est-à-dire fils de consolation.
La fête de saint Barnabé est entrée assez tard dans le Calendrier romain,
tandis qu’elle apparaît déjà dans le calendrier de marbre de Saint-Jean-Majeur
à Naples, au IXe siècle. A Rome, le nom de l’apôtre de Chypre se trouve, dès la
première heure, rapproché de ceux d’Etienne et de Mathias dans la seconde
section de la grande Intercession : Nobis quoque (Canon Romain). La fête est
attestée à Rome au XIe siècle, et elle se développe au XIIe.
La messe manque d’unité dans sa rédaction, empruntant ses chants à d’autres
fêtes plus anciennes. Les oraisons sont reprises de l’ancienne messe de la
dédicace de la basilique de St Nicodème au 1er juin, fête disparue depuis.
Depuis le Code des Rubriques de 1960, c’est la seule fête de 3ème classe à
avoir conservé le Credo.
Leçons des Matines avant
1960
Au premier nocturne.
Des Actes des
Apôtres. Act. 13, 43 ; 14, 3
Première leçon. Quand
l’assemblée se fut séparée, beaucoup de Juifs et de prosélytes servant Dieu,
suivirent Paul et Barnabé qui, leur parlant, les exhortaient à persévérer dans
la grâce de Dieu. Or, le sabbat suivant, presque toute la ville s’assembla pour
entendre la parole de Dieu, Mais, voyant cette foule, les Juifs furent remplis
de colère, et, blasphémant, ils contredisaient les paroles de Paul. Alors Paul
et Barnabé dirent hardiment : C’était à vous qu’il fallait d’abord annoncer la
parole de Dieu : mais puisque vous la rejetez, et que vous vous jugez indignes
de la vie éternelle, voilà que nous nous tournons vers les Gentils, car le
Seigneur nous ’a commandé en ces termes : Je t’ai établi la lumière des
Gentils, afin que tu sois leur salut jusqu’aux extrémités de la terre.
Deuxième leçon. Ce
qu’entendant, les Gentils se réjouirent, et ils glorifièrent la parole de Dieu,
et tous ceux qui étaient préordonnés à la vie éternelle embrassèrent la foi.
Ainsi la parole du Seigneur se répandait par toute la contrée. Mais les Juifs
ayant animé les femmes dévotes et de qualité, et les principaux de la ville,
excitèrent une persécution contre Paul et Barnabé, et les chassèrent du pays.
Alors ceux-ci, ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds, vinrent à
Icône. Cependant les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit-Saint.
Troisième leçon. Or il
arriva à Icône, qu’ils entrèrent ensemble dans la synagogue, et parlèrent de
telle sorte, qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs embrassa la foi. Mais
ceux des Juifs qui demeurèrent incrédules, excitèrent et irritèrent l’esprit
des Gentils contre les frères. Ils demeurèrent donc là longtemps, agissant avec
assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce,
opérant des miracles et des prodiges par leurs mains.
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Le
Lévite Barnabé, appelé aussi Joseph, fut ordonné avec Paul comme Apôtre des
Gentils, pour annoncer l’Évangile de Jésus-Christ. Il vendit un champ qu’il
possédait et en apporta le prix aux Apôtres. Envoyé à Antioche pour y prêcher,
il y trouva un grand nombre de personnes converties à la foi du Christ. Sa joie
fut grande et il les exhorta à persévérer dans la foi. Ses exhortations eurent
un grand succès, parce que tous le regardaient comme un homme bon et plein de
l’Esprit-Saint.
Cinquième leçon. De là il
partit pour chercher Paul à Tarse, et revint à Antioche avec lui. Ils
demeurèrent une année au milieu de la chrétienté de cette ville, et
inculquèrent à ces hommes les préceptes de la foi et de la vie chrétienne :
c’est là aussi que les adorateurs de Jésus-Christ reçurent pour la première
fois le nom de Chrétiens. Or, les disciples de Paul et de Barnabé soutenaient de
leurs deniers les Chrétiens de Judée et leur envoyaient des aumônes par ces
deux Apôtres. Après avoir accompli ce devoir de charité, Paul et Barnabé
revinrent à Antioche, accompagnés de Jean, surnommé Marc.
Sixième leçon. Pendant
que Paul et Barnabé servaient le Seigneur dans l’Église d’Antioche, jeûnant et
priant avec les autres prophètes et docteurs, le Saint-Esprit dit : «
Séparez-moi Paul et Barnabé pour l’œuvre pour laquelle je les ai pris. » Alors
ils jeûnèrent et prièrent ; puis, leur ayant imposé les mains, les laissèrent
partir. Ils se rendirent donc à Séleucie et de là dans l’île de Chypre ; ils
parcoururent ensuite un grand nombre de villes et de pays, prêchant l’Évangile
pour le plus grand bien de ceux qui les écoutaient. En dernier lieu Barnabé se
sépara de Paul et s’embarqua pour Chypre avec Jean, surnommé Marc. Ce fut là
que, vers la septième année de l’empire de Néron, le trois des ides de juin, il
joignit aux travaux de l’apostolat la couronne du martyre. Sous l’empire de
Zénon, on découvrit son corps dans l’île de Chypre : sur sa poitrine était
l’Évangile de saint Matthieu, écrit de la main de Barnabé.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus
dit à ses disciples : Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des
loups. Et le reste.
Homélie de saint Jean
Chrysostome. Homilia 34 in Matth., post init.
Septième leçon. Après
avoir banni tout souci du cœur de ses disciples, après les avoir armés du
pouvoir d’opérer des miracles, après les avoir rendus étrangers à toutes les
choses de ce monde, après les avoir délivrés de toute sollicitude temporelle,
après les avoir faits comme de fer et de diamant, alors seulement le Sauveur
leur annonce les maux auxquels ils vont être exposés. Bien des avantages
résultaient de cette prédiction : premièrement, les Apôtres apprenaient ainsi à
connaître la prescience extraordinaire de leur Maître ; en second lieu, nul
d’entre eux ne pouvait dès lors attribuer des maux si pénibles à la faiblesse
de Jésus ; de plus, ceux que ces maux devaient atteindre n’en seraient point
troublés comme d’événements imprévus et inattendus ; enfin, ils étaient
prémunis contre l’émotion excessive qu’ils pourraient ressentir lorsque Jésus
leur en parlerait aux approches mêmes de sa passion.
Huitième leçon. Pour leur
apprendre ensuite qu’il s’agit vraiment d’une guerre d’un genre nouveau, d’une
bataille bien différente des batailles ordinaires, puisqu’il les envoie sans
armes, avec un seul vêtement, sans chaussure, sans bâton, sans ceinture ni
besace, et qu’il leur ordonne d’attendre leur nourriture des personnes qui les
accueilleront, il ne se borne pas à ce qu’il vient de dire, il affirme une fois
encore sa puissance inexprimable par ces paroles : Dans cette entreprise,
montrez la douceur des brebis quoique vous ayez des loups à affronter ; vous ne
marchez pas seulement contre des loups, mais vous allez même au milieu des
loups. Avec la douceur des brebis, il veut qu’ils aient aussi la simplicité des
colombes. C’est alors surtout que ma force éclatera, quand les loups seront
vaincus par les brebis, lorsque celles-ci, aventurées au milieu de ces bêtes
cruelles, déchirées par d’innombrables morsures, loin d’être dévorées,
convertiront même leurs ennemis, en leur communiquant leur propre nature.
Neuvième leçon. Et
certes, changer les sentiments de ses ennemis, transformer leurs âmes, est un
prodige beaucoup plus grand, beaucoup plus admirable que de les exterminer,
surtout lorsque douze hommes suffisent à cette tâche, et que la terre entière
est infestée de loups. Rougissons donc, nous qui faisons l’opposé et qui, avec
la rage des loups, attaquons nos ennemis. Sans nul doute, tant que nous agirons
en brebis, nous vaincrons ; si nombreux que soient les loups qui nous
environnent, nous en viendrons à bout et nous en triompherons ; mais, si
nous-mêmes, nous devenons des loups, nous serons vaincus, car alors il nous est
retiré le secours du pasteur, qui fait paître, non pas des loups, mais des
brebis.
Paolo Veronese. Saint Barnabé guérissant les
malades, Vers 1566,
huile sur toile, 260 x 193, Musée des Beaux-Arts de Rouen
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
La promulgation de
l’alliance nouvelle est venue convier tous les peuples à prendre place au
banquet du royaume de Dieu ; depuis lors, nous l’avons remarqué, l’Esprit
sanctificateur produit les Saints, dans le cours des siècles, à des heures qui
correspondent souvent aux desseins les plus profonds de l’éternelle Sagesse sur
l’histoire des nations. Nous ne devons pas nous en étonner : les nations
chrétiennes ayant comme nations leur rôle assigné dans l’avancement du règne de
l’Homme-Dieu, cette vocation leur confère des devoirs et des droits supérieurs
à la loi de nature ; l’ordre surnaturel les investit de toutes ses grandeurs,
et l’Esprit-Saint préside par ses élus à leur développement comme à leur
naissance. C’est à bon droit que nous admirons dans l’histoire cette providence
merveilleuse agissant, à leur insu quelquefois, parmi les peuples, dominant par
l’influence cachée de la sainteté des petits et des humbles l’action des
puissants qui semblent conduire toutes choses au gré de leur seule volonté.
Mais, entre les Saints qui nous apparaissent comme le canal des grâces
destinées aux nations, il en est que la reconnaissance universelle doit oublier
moins que tous les autres : ce sont les Apôtres, placés comme fondement à la
base de l’édifice social chrétien [1] dont l’Évangile est la force et la loi
première. L’Église veille soigneusement à écarter de ses fils le danger d’un
oubli si funeste ; aucune saison liturgique n’est privée du souvenir de ces
glorieux témoins du Christ. Mais depuis la consommation des mystères du salut,
qui livra le monde aux conquêtes de leur zèle, leurs noms se pressent davantage
encore sur les fastes sacrés ; chaque mois du Cycle emprunte son éclat, pour
une part principale, au triomphe de quelqu’un d’entre eux. Le mois de juin,
tout embrasé des feux récents de la Pentecôte, vit l’Esprit-Saint poser les
premières assises de l’Église sur ses fondements prédestinés ; il méritait
l’honneur d’être choisi pour rappeler au monde les grands noms de Pierre et de
Paul, qui résument les services et la gloire du collège entier des Apôtres.
Pierre proclama l’admission des gentils à la grâce de l’Évangile ; Paul fut
déclaré leur Apôtre ; mais, avant même d’avoir comme il convient rendu gloire à
la puissante principauté de ces deux guides du peuple chrétien, l’hommage des
nations s’adresse à bon droit en ce jour au guide de Paul lui-même dans les
débuts de son apostolat, au fils de consolation [2] qui présenta le converti de
Damas à l’Église éprouvée parles violences de Saul le persécuteur. Le 29 juin
tirera sa splendeur de la confession simultanée des deux princes des Apôtres,
unis à la mort comme dans leur vie [3]. Honneur donc tout d’abord à celui qui
noua dans l’origine cette union féconde, en conduisant au chef de l’Église
naissante le futur docteur de la gentilité [4] ! Barnabé se présente à nous
comme avant-coureur ; la fête que lui consacre l’Église, est le prélude des
joies qui nous attendent à la fin de ce mois si riche en lumière et en fruits
de sainteté.
Recevez, ô Barnabé,
l’hommage des nations reconnaissantes. Lévite fidèle, vous veilliez près du
sanctuaire figuratif des siècles de l’attente, observant l’arrivée du Seigneur
Dieu [5], jusqu’à ce que la véritable arche sainte, l’humanité du Sauveur,
ayant paru dans Sion, vous vous rangeâtes près d’elle aussitôt pour la défendre
et la servir. Elle venait rallier tous les peuples, leur donner la vraie manne,
fonder avec tous un Testament nouveau ; elle demandait aux fils de l’ancienne
alliance le sacrifice des privilèges qu’ils avaient eus au temps de l’égarement
des nations. Membre de la tribu favorisée entre toutes, vous eûtes promptement
fait l’abandon d’un titre périmé ; allant plus loin que le précepte, on vous
vit renoncer aux possessions mêmes que vous teniez de votre famille, et vous
donner, vous et vos biens, à l’Église à peine née, persécutée, méconnue de la
synagogue. Aussi l’Esprit-Saint, qu’on ne surpasse jamais en générosité, vous
réserva-t-il l’insigne honneur de donner aux nations leur Apôtre. Saul, votre
ami, aveuglé par les préjugés de la secte pharisienne, n’avait point suivi
votre exemple ; et les fidèles tremblaient à son seul nom, comme à celui du
plus fougueux des persécuteurs. Mais votre intercession montait silencieusement
pour lui de cette terre, et s’unissait dans le ciel à la prière d’Etienne pour
son meurtrier. L’heure de la grâce sonna enfin ; vous fûtes le premier dans
Jérusalem à connaître son triomphe, et il ne fallut rien moins que l’autorité
de votre témoignage pour faire ouvrir au récent converti les portes de
l’assemblée des croyants.
Devenu près de l’Église
garant du Docteur des nations, il vous appartenait de le conduire en ses
premiers travaux. Quelle gloire à vous d’avoir eu Paul pour compagnon ! S’il
vous manqua d’avoir été mis au nombre des douze, votre autorité fut bien celle
qui se rapprocha le plus de la leur. Délégué par eux à Antioche après le
baptême de Cornélius, pour prendre en mains la conduite de l’évangélisation des
gentils, vous vous adjoignîtes le nouvel ouvrier ; c’est alors que la parole du
salut, passant par vos lèvres, produisit des conversions si nombreuses, qu’on
donna pour la première fois aux fidèles le nom de chrétiens, qui les
distinguait à la fois des païens et des Juifs. L’émancipation des nations était
accomplie ; et Paul, aux yeux de tous et d’après le langage de l’Esprit-Saint
lui-même, n’était encore que votre disciple et votre protégé [6], Aussi
l’Esprit voulut-il que l’ordination solennelle qui le constituait Apôtre des
gentils, vous fût commune avec lui. Vos voies, inséparables jusque-là et
quelque temps encore, n’allaient pas tarder à se diviser pour le bien d’un plus
grand nombre d’âmes. L’île de Chypre, fatalement abusée par le démon de la
volupté durant les siècles de l’idolâtrie, reçut plus spécialement vos soins
apostoliques ; elle vous avait donné le jour : vous lui rendîtes en échange
votre sang et vos sueurs, portant partout sur son territoire la sainte et
purifiante lumière du Fils de Dieu.
Mais le feu de la
Pentecôte qui brûlait en vous, sollicitait votre âme à des missions plus
lointaines. C’est de vous-même qu’il était écrit, en même temps que de Paul : «
Je t’ai établi pour être la lumière des nations et leur salut jusqu’aux
extrémités de la terre » [7]. L’Italie entendit votre douce parole qui
répandait la joie sainte et la consolation du Paraclet ; elle vit ce noble
visage, dont la sereine majesté faisait croire aux pauvres païens qu’ils
recevaient en votre personne le prince de leurs dieux, caché sous des traits
humains [8]. Bergame, Brescia, d’autres villes encore, Milan surtout, vous
honorent comme leur père. Du haut de votre trône d’Apôtre, ô Barnabé, gardez en
elles toujours la foi que vous y avez déposée ; plus heureuses que les cités de
l’île de Chypre, elles sont jusqu’ici restées fidèles. Protégez l’Ordre utile à
l’Église, qui se réclame de votre puissant patronage ; que son apostolat
continue le vôtre, et mérite jusqu’au dernier jour à ses membres l’estime dont
les entourait saint Charles Borromée, votre glorieux successeur sur le siège de
Milan. Enfin, ô père des nations, étendez votre sollicitude à la gentilité
entière qui vous fut confiée par l’Esprit-Saint sans distinction de races ou de
pays : qu’elle entre toute dans la voie de lumière si bien décrite par la
Lettre précieuse qui porte votre nom béni [9] ; qu’elle soit pour Dieu le vrai
temple dont celui de Moriah n’était que la figure [10].
[1] Eph. 11, 20.
[2] Act. IV, 36.
[3] Ant. Oct. Ap. ad
Bened.
[4] Act. IX, 27.
[5] Levit. VIII, 33.
[6] Act. XI, 30 ; XII, 25
; XIII, 1.
[7] Act. XIII, 47.
[8] Ibid. XIV, 11.
[9] Ep. cathol. S.
Barnab. ap. XIX.
[10] Ibid. XVI.
[11] Act., XI, 24 : car
c’était un homme vraiment bon, plein du Saint-Esprit et de foi.
Ambrosius Francken (I) (circa
1544/1545–1618). Paul and Barnabas élus Apôtre par l’Esprit Saint,
XVIIe
siècle, huile sur toile, 255,2 X 116, 5, Royal Museum of Fine Arts Antwerp
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Saint Paul attribue
constamment à Barnabé le titre d’apôtre que la liturgie lui a conservé. Il
s’agit d’une désignation spéciale et d’une élection de Barnabé de la part du
Saint-Esprit, qui le destina avec Paul à l’évangélisation des Gentils, comme,
au début, il dirigea Pierre vers les circoncis. Le Paraclet lui-même, dans les
Actes des Apôtres, nous a fait l’éloge de Barnabé, l’appelant vir bonus, et
plenus Spiritu Sancto et fide [11] ; et Paul, malgré la divergence momentanée
de leurs vues à l’égard du disciple Marc, a toujours conservé pour son premier
compagnon d’armes, Barnabé, un profond sentiment de vénération.
La vie de Barnabé, après
sa séparation d’avec saint Paul, nous est presque entièrement inconnue. Il alla
d’abord en Chypre avec Marc ; mais ensuite ? Quand l’Apôtre demeura deux ans
prisonnier à Rome, nous trouvons saint Marc en sa compagnie. Où était son
cousin, dont saint Paul avait jadis cité aux Corinthiens l’immense autorité
comme associée à la sienne ? Numquid non habemus potestatem mulierem sororem
circumducendi, sicut et ceteri Apostoli, et fratres Domini, et Cephas ? Aut ego
solus et Barnabas non habemus potestatem hoc operandi [12]. Que savaient de
Barnabé les Corinthiens, et quelle raison avait Paul de se l’associer, après un
si grand nombre d’années écoulées depuis leur séparation ? Peut-être
s’étaient-ils retrouvés à nouveau et Barnabé pouvait-il revendiquer, lui aussi,
comme Paul, des droits sur les Corinthiens ? C’est ce qui semblerait ressortir
de l’argumentation de l’Apôtre. Les anciens attribuaient en outre à Barnabé une
longue épître, très vénérée par Clément d’Alexandrie et par Origène, mais dont
les critiques modernes lui refusent généralement la paternité. Cependant les
arguments de ces derniers ne nous semblent pas absolument convaincants, et la
question demeure ouverte.
Le corps de saint Barnabé
aurait été découvert à Salamine, vers 488, ce qui valut aux habitants de Chypre
la reconnaissance de leur antique autocéphalie au regard du patriarche
d’Antioche.
Au XVIe siècle saint
Antoine-Marie Zaccaria fonda à Milan une nouvelle famille de religieux qui
prirent le nom de Barnabites, de l’église de Saint-Barnabé près de laquelle ils
demeuraient. Saint François de Sales les estimait beaucoup, si bien qu’il
disait gracieusement que lui aussi était barnabite, c’est-à-dire fils de
consolation.
La fête de saint Barnabé
est entrée assez tard dans le Calendrier romain, tandis qu’elle apparaît déjà
dans le calendrier de marbre de Saint-Jean-Majeur à Naples, au IXe siècle. A
Rome, le nom de l’apôtre de Chypre se trouve, dès la première heure, rapproché
de ceux d’Etienne et de Mathias dans la seconde section de la grande
Intercession : Nobis quoque.
Le catalogue Turinois des
églises de Rome au XIVe siècle mentionne, près de la Porte-Majeure, une petite
église, Sancti Barnabæ de porta, desservie par un seul prêtre. Toute trace en
est perdue actuellement.
La messe manque d’unité
dans sa rédaction, empruntant ses chants à d’autres fêtes plus anciennes.
L’antienne pour l’introït
est celle du 30 novembre. La première collecte est la suivante : « O Dieu qui
nous réconfortez aujourd’hui par les mérites et l’intercession de votre
bienheureux apôtre Barnabé ; accordez-nous d’obtenir à cause de lui les faveurs
de votre clémence ». Tout ce que nous obtenons de Dieu est toujours l’effet de
sa miséricorde ; non seulement parce que nous sommes des pécheurs indignes de
ses grâces, mais aussi parce que le don du Seigneur est une effusion de son
amour, et celui-ci est d’un prix tel qu’il ne supporte aucune comparaison.
C’est pourquoi le Sage a pu dire : « Si dederit homo omnem substantiam domus
suæ pro dilectione, quasi nihil despiciet eam » [13].
La première lecture est
tirée des Actes des Apôtres (XI, 21-26, XIII, 1-3), et concerne le premier
voyage de Barnabé à Antioche et son élection à l’apostolat. Barnabé devait être
déjà un personnage fort considéré et de grand mérite quand les Douze le
destinèrent à la mission si difficile et si importante de la diffusion de
l’Évangile dans la capitale de la Syrie, Antioche. Le Saint fit d’ailleurs
honneur au choix, et comme il était perspicace, il comprit immédiatement que
Saul pouvait être l’homme de la situation. Il alla donc le chercher à Tarse, et
l’ayant amené avec lui sur la rive de l’Oronte, l’un et l’autre surent imprimer
à la communauté d’Antioche un tel esprit d’expansion et d’initiative que les
disciples du Nazaréen y reçurent pour la première fois le nom qui, dès lors, à
travers les siècles, devra toujours les désigner : Chrétiens.
Paul se trouvait alors en
sous-ordre, si bien que, dans les Actes, il occupe la dernière place parmi les
prêtres d’Antioche. Mais le Seigneur se complaît chez les humbles, et peut, de simples
pierres, susciter des enfants à Abraham ; un jour de liturgie solennelle,
tandis que l’assemblée vaquait aux jeûnes et à la prière, il ordonne de lui
réserver Saul et Barnabé pour la grande mission à laquelle il les destinait
chez les Gentils. En ce temps de foi héroïque s’était rétablie, entre la
communauté des fidèles et le Saint-Esprit, l’ancienne familiarité dont Adam,
dans l’Ëden, avait joui jadis avec Dieu. Le Paraclet intervenait directement
dans les affaires de la communauté, au moyen de l’effusion de ses charismes. Il
parlait et on lui répondait ; il ordonnait et on lui obéissait ; il instruisait
et on l’écoutait.
Quand donc, à Antioche, à
l’occasion des jeûnes solennels, il fit entendre sa voix : Segregate mihi
Saulum et Barnabam [14], personne n’y fit d’opposition ni ne mit de retard à
exécuter son commandement : les prêtres ieiunantes et orantes, imponentesque
eis manus [15], — voilà les trois éléments primitifs qui accompagnent, dès les
temps apostoliques, la collation de la puissance hiérarchique, — les consacrent
Apôtres.
Le graduel est tiré du
psaume 18, comme celui de la fête de saint Marc en dehors du temps pascal, «
Leur voix se répand par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrêmes
limites du monde », « Les cieux narrent la gloire de Dieu, et le firmament
annonce l’œuvre de ses mains ». D’une manière figurée, ces astres qui dorent de
leurs rayons le ciel de l’Église et narrent partout la gloire de Dieu, ce sont
les prédicateurs du saint Évangile.
La lecture évangélique est
tirée de saint Matthieu (X, 16-22). Jésus y déclare qu’il envoie ses apôtres
comme des brebis au milieu des loups, non pour leur faire la guerre, mais pour
que, des loups, elles fassent des agneaux. Il s’ensuit que, les brebis allant
au milieu des loups, elles ne doivent pas se promettre nécessairement de
conserver toujours intacte leur toison ; le corps est en péril, mais il suffit
que l’âme ne périsse pas. Une grande prudence ne serait donc pas de mise ; et
c’est pourquoi le Sauveur veut qu’elle soit jointe à la simplicité de la
colombe. A la place de la prudence humaine, sur laquelle il ne convient pas de
trop s’appuyer, Jésus répand au contraire dans ses hérauts une prudence toute
divine, leur suggérant au moment voulu ce qu’ils devront répondre devant les
juges dans les tribunaux ; car, de même qu’il souffre dans ses martyrs, ainsi,
par leur bouche, il rend continuellement, comme il le déclarait jadis à Pilate,
témoignage à la vérité.
L’offertoire est le même
que pour la fête de saint Mathias, le 24-25 février.
Voici la prière avant
l’anaphore : « Sanctifiez, Seigneur, ces oblations, — c’est-à-dire, faites que
nous célébrions saintement le saint sacrifice, — afin que leur efficacité,
jointe aux mérites de votre bienheureux apôtre Barnabé, serve à nous purifier
de toute tache ».
L’antienne pour la
Communion est identique à celle de saint Mathias.
Suit la collecte
eucharistique : « Nous vous supplions humblement, ô Dieu tout-puissant ; par
les prières de votre bienheureux apôtre Barnabé, faites qu’après nous avoir
réconfortés par vos mystères, vous ayez pour agréable toute notre vie,
consacrée désormais à votre service ».
Durant le temps pascal,
tous les chants de la messe sont empruntés à la fête de saint Marc, le 25
avril.
Le premier geste de
Barnabé, celui de se défaire de ses biens et d’en déposer la valeur aux pieds
des Apôtres, fut ce qui le désigna à la mission de l’apostolat. Le héraut
évangélique doit être libre de tout embarras et attache terrestre, pour que,
indépendant des hommes, rendu agile comme un esprit, il montre aux autres, par
sa vie même, qu’il ne cherche que les âmes. Da mihi animas, cætera tolle [16].
[12] I Cor. IX, 5-6 :
N’avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme qui soit notre
soeur en Jésus-Christ, comme font les autres apôtres, et les frères de notre
Seigneur, et Céphas ? Serions-nous donc seuls, Barnabé et moi, qui n’aurions pas
le pouvoir d’en user de la sorte ?
[13] Cant., VIII, 7 :
Quand un homme aurait donné toutes les richesses de sa maison pour le saint
amour, il les mépriserait comme s’il n’avait rien donné.
[14] Mettez-moi à part
Barnabé et Saul.
[15] Après avoir jeûné et
prié, ils leur imposèrent les mains
[16] Gen. 14, 21 : Donnez-moi les âmes, et prenez le reste pour vous.
Jacob
Jordaens. Les Apôtres Paul et Barnabé annonçant l’Évangile à Lystra, 1645
Recrutons des apôtres.
1. Saint Barnabé. — Le
saint appartient au cercle des Apôtres de second rang. Mais, dès l’antiquité
chrétienne, on lui donnait le titre honorifique d’Apôtre. Il s’appelait Joseph
et était surnommé Barnabé, c’est-à-dire le fils de la consolation. Il était
issu de la tribu de Lévi. C’était un Helléniste, c’est-à-dire un Juif parlant
grec et demeurant en dehors de la Palestine ; il était originaire de Chypre. Il
se convertit peu de temps après la mort du Christ et fut membre de la
communauté primitive de Jérusalem. Un de ses principaux mérites fut de prendre
la défense de Paul converti, alors que les disciples n’avaient pas abandonné
toute défiance contre l’ancien persécuteur des chrétiens. Il le conduisit aux
Apôtres. Il rendit un plus grand service encore à l’Église universelle en
reconnaissant, le premier, l’importance de Paul pour la cause de l’Évangile, et
en allant le chercher à Tarse pour l’amener à Antioche. Ils firent ensemble le
premier voyage de mission (vers 45-48 après J.-C.). Il semble bien que, tout au
moins dans la première partie du voyage, Barnabé fut le chef (Act. , chap.
13-14). Barnabé était d’une stature imposante ; c’est pourquoi les habitants de
Lystres voulurent voir en lui Jupiter. A l’assemblée dite concile de Jérusalem,
Barnabé était présent avec Paul, (vers 50). Avant le second voyage de mission ;
les deux Apôtres se séparèrent par suite de différence d’avis (au sujet de
Marc) et s’en allèrent prêcher l’Évangile chacun de son côté. Barnabé s’en alla
avec l’évangéliste Marc vers Chypre. Avec ce voyage, Barnabé disparaît de
l’histoire apostolique et même de l’histoire en général. Tout ce que nous dit
encore la Sainte Écriture, c’est que, comme Paul, il vivait du travail de ses
mains (1 Cor., IX, 5-6). On ne sait rien de certain sur le lieu et la date de
sa mort. Le corps du saint aurait été découvert à Salamine, vers 488. Au Canon,
son nom est cité depuis l’antiquité.
2. La messe (Mihi autem).
— La messe place notre saint au rang des Apôtres. A l’Introït, nous exprimons
notre vénération pour « les amis du Christ et les princes » du royaume. La
leçon nous raconte les débuts de Barnabé à Antioche où il fut envoyé par les
Apôtres : « c’était un homme de bien, rempli du Saint-Esprit et de foi ». Dans
le temps de ce premier ministère d’évangélisation, « il alla à Tarse pour
amener Saul ». Dans la compagnie du nouveau converti, il passa une année
entière à Antioche. On nous raconte enfin son élection et sa consécration comme
apôtre « Le Saint-Esprit leur dit (aux chefs de l’Église d’Antioche) :
Séparez-moi Saul et Barnabé pour l’œuvre à laquelle je les destine. Alors,
après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent
partir ». Au Graduel, nous voyons les saints s’en aller en mission. A
l’Évangile, c’est le Seigneur lui-même qui donne ses instructions à ses
missionnaires : « Je vous envoie comme des agneaux parmi les loups... » Il leur
prédit le martyre. Mais, en revanche, ils sont honorés par l’Église comme des
princes du royaume. Nous fêtons aujourd’hui leur accession au trône, à laquelle
nous participons, dans la sainte communion, d’une manière mystérieuse.
SOURCE : http://www.introibo.fr/11-06-St-Barnabe-apotre
Bartholomeus Breenberg, Saints Paul et
saint Barnabé à Lystra (Sacrifice à Lystra), 1637,
Princeton University Art Museum
Saint Barnabé est
qualifié du nom d’Apôtre, quoiqu’il ne fût pas du nombre des douze que Jésus
avait choisis ; on lui a donné ce titre glorieux parce que le Saint-Esprit
l’avait appelé d’une manière toute spéciale et qu’il eut une grande part, de
concert avec les Apôtres, dans l’établissement du Christianisme.
Il était Juif, de la
tribu de Lévi, et natif de l’île de Chypre ; son nom de Joseph lui fut changé
par les Apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de consolation. Il
avait été ami d’enfance de saint Paul, et c’est lui qui, après l’étonnante
conversion de cet Apôtre, le présenta à Pierre, le chef de l’Église.
La première mission de
Barnabé fut d’aller diriger l’Église d’Antioche, où la Foi prenait de grands
accroissements ; il vit tant de bien à faire, qu’il appela saint Paul à son
secours, et les efforts des deux Apôtres réunis opérèrent des merveilles.
Mais un jour le
Saint-Esprit Lui-même fit entendre Sa voix aux chefs de l’Église : «
Séparez-Moi Paul et Barnabé pour l’œuvre à laquelle Je les ai appelés. » Après
un jeûne solennel et de longues prières, ils reçoivent l’onction épiscopale et
ils s’élancent, au souffle d’en-Haut, vers les peuples gentils, pour les
convertir. Salamine, Paphos, Chypre, la Pamphylie, la Pisidie, Icone, Lystre,
la Lycaonie et d’autres pays encore, entendent leur parole éloquente, sont
témoins de leurs miracles, et sous leurs pas la Foi se répand avec une rapidité
prodigieuse.
Paul et Barnabé se
séparent ensuite, pour donner plus d’extension à leur ministère. L’île de
Chypre, d’où il était originaire, était particulièrement chère à Barnabé ;
c’est là qu’il devait sceller de son sang la Foi qu’il avait prêchée. Les Juifs
de Salamine, capitale de l’île, formèrent un complot contre celui qui menaçait
de rendre leurs synagogues désertes ; l’Apôtre en eut connaissance ; mais, loin
de fuir, il réunit les fidèles et leur annonça les combats qu’il allait
soutenir pour le Seigneur Jésus : « Je vais aller sceller de mon sang, dit-il,
la vérité que je vous ai annoncée ; tenez-vous prêts à me suivre, car le loup
ne s’attaque d’abord au pasteur que pour se jeter ensuite sur le troupeau.
Soyez fermes dans la Foi ; je ne vous abandonnerai pas, je vous protégerai du
haut du Ciel. »
Les Chrétiens fondaient
en larmes, et suppliaient Barnabé de fuir ; ce fut en vain. Barnabé, fortifié
par une visite du Sauveur, continue ses prédications dans la synagogue ; mais
bientôt les Juifs furieux se jettent sur lui, le traînent, l’insultent et le
lapident comme un blasphémateur ; son corps est enfin jeté sur un bûcher, pour
qu’il n’en reste pas de traces ; mais les flammes le respectent, et les fidèles
l’enlèvent de nuit et l’ensevelissent en secret. C’était environ l’an 61, saint
Pierre étant pape et Néron empereur.
SAINT BARNABÉ, APÔTRE
Barnabé veut dire fils de
celui qui vient, ou bien fils de consolation, ou fils de prophète, ou fils qui,
enserre. Quatre fois il a le titre de fils pour quatre sortes de filiation.
L'écriture donne ce nom de fils, en raison de la génération, de l’instruction,
de l’imitation, et de l’adoption. Or, il fut régénéré par J.-C. dans le
baptême, il fut instruit dans l’évangile, il imita le Seigneur par son martyre,
et il en fut adopté par la récompense céleste. Voilà pour ce qui le regarde
lui-même. Voici maintenant ce qui le concerne quant aux autres : il fut
arrivant, consolant, prophétisant et enserrant. Il fut arrivant, parce qu'il
alla prêcher partout : ceci est clair, puisqu'il fut le compagnon de saint
Paul. II consola les pauvres et les affligés, les premiers en leur portant des
aumônes, les seconds en leur adressant des lettres de la part des apôtres : Il
prophétisa puisqu'il fut illustre en annonçant les choses à venir; il fut
enserrant, c'est-à-dire qu'il réunit et rassembla dans la foi une multitude de
personnes; la preuve en est dans sa mission à Antioche. Ces quatre qualités
sont indiquées dans le livre des Actes (XI). C'était un homme, mais un homme de
courage, ce qui a trait à la première qualité, bon, c'est pour la seconde,
plein du Saint-Esprit, voilà pour la troisième, et fidèle ou plein de foi, ceci
regarde la quatrième qualité. Jean le même due Marc son cousin compila son
martyre. Il en est question principalement à partir de la vision de ce Jean,
jusque vers la fin. On pense que Bède le traduisit du grec en latin*.
Saint Barnabé, lévite
originaire de Chypre, l’un des 72 disciples du Seigneur, est souvent mentionné
avec de grands éloges dans l’histoire des Actes. Il fut admirablement formé et
disposé en ce qui le regardait personnellement, par rapport à Dieu et par
rapport au prochain.
I. Pour ce qui était de
lui, il était bien organisé dans ses trois puissances, la rationnelle, la
concupiscible et l’irascible; 1° sa puissance rationnelle était éclairée par la
lumière de la connaissance : c'est pour cela qu'il est dit dans les Actes : «
Il y avait, dans l’église qui était à Antioche, des prophètes et des docteurs,
entre lesquels étaient Barnabé, Simon, etc. » (XIII); 2° sa puissance
concupiscible était dégagée de la poussière des affections mondaines : car il
est dit aux Actes (IV) que Joseph surnommé Barnabé vendit un fonds de terre
qu'il possédait : il en apporta le prix et le mit aux pieds fies apôtres :
c'est ici que la glose ajoute : il donne une preuve qu'il faut se dépouiller de
ce à quoi il évite de toucher, et il enseigne à fouler un or qu'il met aux
pieds des apôtres; 3° sa puissance irascible était appuyée sur une grande
probité, soit qu'il entreprît avec ardeur des choses difficiles, soit qu'il mît
de la persévérance dans des actes de courage, soit qu'il fait constant à
soutenir l’adversité. Il entreprit avec ardeur des choses difficiles, cela est
évident par ses travaux pour convertir cette immense cité d'Antioche, comme il
est écrit au IXe chapitre des Actes : en effet saint Paul, après sa conversion;
voulut venir à Jérusalem et se joindre aux disciples ; et quand tout le monde
le fuyait comme les agneaux font du loup, Barnabé fut assez audacieux pour le
prendre et le mener aux apôtres. Il mit de la persévérance dans ses actes de
courage, en macérant son corps et en le réduisant par les jeûnes : aussi est-il
dit aux Actes (XIII) de Barnabé et de quelques autres : « Pendant qu'ils
rendaient leur culte au Seigneur et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit
: Séparez-moi Paul et Barnabé pour l’oeuvre à laquelle je les ai destinés. » Il
fut constant à soutenir l’adversité d'après le témoignage que lui en rendent
les apôtres en disant (Actes, XV) : « Nous avons jugé à propos de vous envoyer
des personnes choisies, avec nos très chers Barnabé et Paul, hommes qui ont
exposé leur vie pour le nom de N.-S. J.-C. »
II. Il fut bien formé par
rapport à Dieu. Il déférait à son autorité, comme aussi à sa majesté et à sa
bonté. 1° Il déférait à l’autorité de Dieu, puisqu'il ne prit pas de son chef
la charge de la prédication, mais qu'il voulut la recevoir de l’autorité divine,
comme il est rapporté aux Actes (XIII). Le Saint-Esprit dit : « Séparez-moi
Paul et Barnabé pour l’oeuvre à laquelle je les ai destinés. » 2° Il déférait à
sa majesté. On lit en effet au XIVe ch. des Actes que certaines personnes
voulaient le traiter comme une majesté divine et lui immoler des victimes comme
on fait à Dieu, en l’appelant Jupiter, parce qu'il paraissait le plus
recommandable, et en donnant à Paul le nom de Mercure, en raison de sa prudence
et de son éloquence ; aussitôt Barnabé et Paul déchirèrent leurs vêtements et
s'écrièrent : « Mes amis, que voulez-vous faire? Nous sommes des hommes mortels
comme vous, qui vous annonçons de quitter ces vaines idoles, pour vous
convertir au Dieu vivant. » 3° Il déférait à la bonté de Dieu. En effet on
trouve dans les Actes (XV) que quelques-uns des Juifs convertis voulaient
rétrécir et diminuer la bonté de la grâce de Dieu, bonté qui nous sauve
gratuitement indépendamment de la loi, avançant que la grâce sans la
circoncision était tout à fait insuffisante; Paul et Barnabé leur résistèrent
avec force, en montrant que la bonté seule de Dieu suffisait sans les pratiques
commandées par la loi : en outre ils portèrent la question air tribunal des
apôtres dont ils obtinrent des lettres qui proscrivaient ces erreurs.
III. Il fut admirablement
disposé par rapport au prochain, puisqu'il nourrit son troupeau par sa parole,
par son exemple et par ses bienfaits. 1° Par sa parole, en évangélisant avec
grand soin la parole de Dieu. En effet les Actes disent (XV) : « Paul et
Barnabé demeurèrent à Antioche, où ils enseignaient et annonçaient avec
plusieurs autres la parole du Seigneur. » Ce qui est évident encore par cette
foule immense qu'il ; convertit à Antioche ; de sorte que ce fut -là que les
disciples commencèrent à être appelés chrétiens. 2° Par son exemple, puisque sa
vie fut pour tous un miroir de sainteté et un modèle de religion. Dans toutes
ses actions, en effet, il fut homme de coeur et religieux, intrépide, distingué
par la douceur de ses moeurs, tout rempli de la grâce du Saint-Esprit et
illustre en toutes sortes de vertus et en foi. Ces quatre qualités sont
énumérées dans ces paroles des Actes (XV) : « Ils envoyèrent Barnabé à Antioche
» ; et ailleurs (XI) : « Il les exhortait tous à demeurer dans le service du
Seigneur avec un coeur ferme ; parce que c'était. un homme bon, rempli de
l’Esprit-Saint et de foi. » 3° Par ses bienfaits. Or, il y a deux sortes de
bienfaits, deux aumônes, d'abord, la temporelle qui consiste à donner le
nécessaire, ensuite la spirituelle qui consiste à pardonner les injures.
Barnabé pratiquait la première quand il porta l’aumône aux frères qui étaient à
Jérusalem, d'après le XIe ch. des Actes : « Une grande famine, selon que
l’avait prédit Agabus, étant survenue sous le règne de Claude, les disciples
résolurent d'envoyer, chacun selon son pouvoir, quelques aumônes aux frères qui
demeuraient en Judée. Ils le firent en effet, les adressant aux anciens, par
les mains de Barnabé et de Paul. » Il pratiquait la seconde, puisqu'il pardonna
l’injure que lui avait faite Jean surnommé Marc. Comme ce disciple avait quitté
Barnabé et Paul, Barnabé ne laissa pas cependant que d'être indulgent pour lui,
quand il revint avec repentir, et de le reprendre pour disciple. Paul ne le
voulut pas recevoir, de là le sujet de leur séparation. En cela l’un et l’autre
agissaient par des motifs et des intentions louables. Barnabé, en le reprenant,
par douceur et miséricorde; Paul ne le reçut. pas par amour de la droiture.
C'est pour cela que la glose dit à ce propos (Actes, XV) : « Jean avait résisté
en face, tout en se montrant trop timide, alors Paul eut raison de l’éloigner
de peur que la contagion du mauvais exemple de Jean ne corrompît la vertu des
autres. » Cette séparation ne se fit pas par un emportement coupable, mais par
l’inspiration du Saint-Esprit qui les faisait s'éloigner afin qu'ils
prêchassent à plus de monde ; et c'est ce qui arriva: Car comme Barnabé était
dans la ville d'Icone, Jean, son cousin, dont on vient de parler, eut une
vision dans laquelle apparut un homme éclatant qui lui dit : « Jean, aie de la
constance, car bientôt ce ne sera plus Jean, mais Elevé (excelsus) que tu seras
appelé. » Barnabé; informé de ce prodige par son cousin, lui dit: « Garde-toi
bien de révéler à personne ce que tu as vu ; car le Seigneur m’a apparu aussi
cette nuit en me disant: « Barnabé, aie de la constance, car tu recevras les
récompenses éternelles, « pour avoir quitté ton pays, et avoir livré ta vie
pour « mon nom. » Lors donc que Paul et Barnabé eurent prêché pendant longtemps
à Antioche, un ange du Seigneur apparut aussi à Paul et lui dit : « Hâte-toi
d'aller à Jérusalem, car quelqu'un des frères y attend ton arrivée. » Or,
Barnabé voulant aller en Chypre pour y visiter ses parents, et Paul se hâtant d'aller
à Jérusalem, ils se séparèrent par l’inspiration du Saint-Esprit. Alors Paul
communiqua à Barnabé ce que fange lui avait dit. Barnabé lui répondit : « Que
la volonté du Seigneur soit faite ; je vais aller en Chypre, j'y finirai ma vie
et je ne te verrai plus désormais. » Et comme il se jetait humblement aux pieds
de Paul en pleurant, celui-ci, touché de compassion, lui dit : « Ne pleurez
pas; puisque c'est la volonté du Seigneur ; il m’est aussi apparu cette nuit et
m’a dit : « N'empêche pas Barnabé d'aller en Chypre; car il y éclairera
beaucoup de monde et il y consommera son « martyre. » En allant donc en Chypre
avec Jean, Barnabé porta avec lui l’Evangile de saint Mathieu; il le posait sur
les malades, et il en guérit beaucoup par la puissance de Dieu. Sortis de
Chypre, ils trouvèrent Elymas, le magicien que saint Paul avait privé de la vue
pour un certain temps : il leur fit de l’opposition et les empêcha d'entrer à
Paphos. Un jour Barnabé vit des hommes et des femmes nus qui couraient ainsi
pour célébrer leurs fêtes. Il en fut rempli d'indignation ; il maudit le
temple, et à l’instant il S'en écroula une partie qui écrasa beaucoup
d'infidèles.
Enfin il vint à Salamine
: ce fut là que le magicien Elymas, dont on vient de parler, excita contre lui
une grande sédition. Les Juifs se saisirent donc de Barnabé qu'ils accablèrent
de nombreuses injures; ils le traînèrent en toute hâte au juge de la ville pour
le faire punir.
Mais quand les Juifs
apprirent qu'Eusèbe, personnage important et fort puissant, de la famille de
Néron, était arrivé à Salamine, ils craignirent qu'il ne leur arrachât des
mains le saint apôtre, et ne le laissât aller en liberté: alors ils lui lièrent
une corde au cou, le traînèrent hors de la porte de la ville où ils se hâtèrent
de le briller. Enfin ces Juifs impies, n'étant pas encore rassasiés de cette
cruauté, renfermèrent ses os dans un vase de plomb, pour les jeter dans la mer
: mais Jean, son disciple, avec deux autres chrétiens, se leva durant la nuit,
les prit et les ensevelit en secret dans une crypte où ils restèrent cachés, au
rapport de Sigebert, jusqu'au temps de l’empereur Zénon et du pape Gélase, en
l’année 500, qu'ils furent découverts par une révélation du saint lui-même. Le
bienheureux Dorothée, dit due Barnabé, prêcha d'abord J.-C. à Rome, et fut
évêque de Milan.
* Bède est ici cité à
tort, on né trouve dans le Vénérable rien de cette traduction.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/082.htm
BARNABÉ, nommé
d'abord Joseph, était de la tribu de Lévi et natif de Chypre. Il fut créé
apôtre des gentils avec Paul, et écrivit en faveur de l'établissement de
l'Eglise une épître qui est rangée au nombre des livres apocryphes. Après
s'être séparé de Paul pour suivre le disciple Jean-Marc, il n'en remplit pas
moins la mission qui lui était imposée de prêcher l'Evangile.
Saint JÉRÔME. Tableau
des écrivains ecclésiastiques, ou Livre des hommes illustres.
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/jerome/002.htm
L'Évangile de Barnabé, à propos d'un apocryphe
Fr. Jacques JOMIER, o.p.
Cet article a été publié
dans la revue Esprit & Vie, 109e année. n° 22, 18 novembre 1999
Une affaire qui est loin
d'avoir livré tous ses secrets
En 1977, un texte
d'évangile apocryphe avait été publié à Paris, chez Beauchesne, avec une
traduction française, des notes et une étude très approfondie ; le titre de
l'ouvrage en précisait le sujet : « Evangile de Barnabé, Recherches sur la
composition et l'origine ».
Plutôt que de présenter
simplement la recension de l'ouvrage, nous voudrions signaler ici les
principales implications d'une affaire qui n'a pas fini de faire parler d'elle.
Sous sa forme actuelle,
cet évangile existe seulement depuis quatre siècles. Diverses hypothèses ont
été émises à son sujet. Le texte portait-il en lui la marque de positions
judéo-chrétiennes des débuts de l'Eglise ? Des couches anciennes seraient-elles
restées visibles dans le texte malgré les remaniements opérés par des
rédacteurs successifs ? Bref nous sommes en face d'une énigme qui pourrait être
nommée « l'affaire de l'Evangile selon Barnabé ». Enfin, de bons connaisseurs
de l'histoire de l'Espagne après la reconquista veulent, avec raison
semble-t-il, rattacher cette affaire à la littérature de résistance des
morisques face à l'inquisition ; elle serait à mettre parmi les forgeries bien
connues en Espagne datant de cette époque.
Mais le plus clair de son
histoire est qu'il a été adopté peu à peu par la propagande musulmane et depuis
une cinquantaine d'années, il est utilisé assez largement. Il sert même en
France à des propagandistes pour convertir des chrétiens à l'islam.
Les débuts de l'affaire
(XVIIe- XVIIIe siècles)
Il existait, dans le très
haut Moyen Age, un siècle avant l'islam, un évangile de Barnabé ; ce nom figure
sur plusieurs listes d'ouvrages condamnés (décret du Pseudo-Gélase, etc.). Mais
seul le nom est connu ; ni le texte lui-même, ni aucun témoignage sur la
doctrine qu'il enseignait ne sont parvenus jusqu'à nous.
Dix siècles plus tard, le
nom réapparut et cette fois-là en liaison avec un texte précis, à forte saveur
musulmane. Etait-ce celui que visait le décret du Pseudo-Gélase ? Etait-ce un
tout autre ouvrage publié sous le même titre ? Les études devaient montrer que
le livre actuel formait un ensemble parfaitement cohérent, ne pouvant pas avoir
été rédigé avant notre Renaissance et qu'il avait été écrit en Occident. Il ne
s'agissait donc pas du même texte et le « pseudo-Barnabé » n'avait aucune
autorité d'évangile. Ses affirmations avaient la valeur des sources auxquelles
elles avaient été empruntées.
Nous désignerons par le
sigle EB l'évangile de Barnabé, par EBI le texte italien, par EBS le texte
espagnol. La première version de l'EB qui avait laissé des traces est le texte
espagnol. Un manuscrit (ms9653, f° 178) à la bibliothèque nationale de Madrid
en parle. Cet ouvrage avait été signalé en 1977 par Louis Cardaillac, historien
de l'Espagne et spécialiste des morisques. L'auteur du manuscrit, en effet, est
un morisque, un de ces musulmans espagnols extérieurement convertis au
christianisme après la reconquista mais gardant leur foi musulmane dans leurs cœurs.
Ce texte cité signale que la venue future de Mohammad est annoncée dans
l'Evangile de Barnabé, ce qui est exact.
Au début du XVIIIe
siècle, la totalité de cet évangile en version italienne comme en version
espagnole est vue et signalée pour la première fois. Un conseiller du roi de
Prusse, P. Cramer, qui résidait à Amsterdam, avait fait l'acquisition du texte
italien. En 1709, il le prêta à un érudit, humaniste unitarien, John Toland,
qui fut un des premiers à en parler. Le manuscrit lui-même suivit un itinéraire
qui le conduisit finalement à Vienne (Autriche) où il se trouve encore
aujourd'hui à la bibliothèque nationale.
John Toland perçut
immédiatement l'aspect musulman du texte de l'EBI. Il se demanda s'il ne se
trouvait pas en face d'un évangile répandu en Arabie à l'époque de Mohammad.
Mais avec sagesse, il jugea qu'un supplément d'enquête s'imposait avant qu'il
ne soit possible de se prononcer. Il rassembla même une série de questions
qu'il serait bon d'adresser aux chrétiens résidant en terre d'Islam pour faire
la lumière sur plusieurs points importants. De fait, l'aspect d'érudition
devait attendre le début du XX è siècle pour être vraiment abordé.
Quant à l'EBS, le texte
espagnol, un orientaliste George Sale l'a eu sous les yeux. Dans l'introduction
à sa célèbre traduction anglaise du Coran, publiée pour la première fois en
1734, il en parla. On apprît ainsi par lui que le prologue de l'EBS présentait
le texte espagnol comme traduit à partir de l'italien. L'EBI toujours d'après
ce prologue aurait été caché au Vatican ; le pape Sixte Quint (1585-1590)
l'aurait conservé dans sa bibliothèque personnelle. Un religieux en visite chez
lui l'aurait subtilisé et, après sa lecture, se serait converti à l'islam.
Cette préface mélodramatique ajoute que le religieux en question, intrigué par
un texte de saint Irénée dirigé contre saint Paul et qui alléguait l'autorité
de l'Evangile selon Barnabé recherchait depuis quelques temps cet évangile. De
telles allusions à l'œuvre de saint Irénée qui est à l'heure actuelle fort bien
connue et ne contient rien de tel, montrent le caractère fantaisiste du récit.
Le texte espagnol passa ensuite pour perdu jusqu'en 1976, date à laquelle sa
présence a été signalée dans une bibliothèque de Sydney (Australie), la Fisher Library.
L'exemplaire de Sydney est incomplet ; les chapitres 120 à 200 inclus manquent
sur un total de deux cent vingt-deux . Une mention manuscrite sur cet
exemplaire apprend que le texte avait été recopié sur celui qui avait appartenu
à George Sale.
Un essai pour y voir plus
clair : le travail des Ragg (1907)
Qu'il s'agisse de l'EBI
ou de l'EBS, ces deux manuscrits restèrent dans l'ombre pendant des années ; la
situation aurait pu durer longtemps si des polémistes musulmans ne s'étaient
pas avisés d'exploiter ce nouvel évangile. Le texte complet leur était encore
inconnu mais ce qu'en avait dit George Sale dans la préface de sa traduction du
Coran fut mis en avant par un célèbre apologiste musulman de l'Inde.
Il est ici nécessaire
d'évoquer un gros travail publié en 1992 en allemand par Christine Schirrmacher
: « Mit den Waffen des Gegners » ; elle y décrit les polémiques
islamo-chrétiennes en Inde et en Egypte, surtout à partir de 1850 et jusqu'à la
fin du XXe siècle. Un protestant de Bâle, Karl Gottlieb Pfander, avait publié
une apologie du christianisme, soigneusement composée et l'avait successivement
fait traduire en plusieurs langues. Cet ouvrage critiquait l'islam ; les
musulmans n'ont pas de coutume de tolérer de telles attaques, aussi répondirent-ils.
En Inde, l'un d'entre eux, Rahmatullah b. Khalîl al-Kairânâwî (1818-1891)
composa un livre combatif qui aujourd'hui encore est utilisé en terre d'islam.
C'est dans de tels milieux que l'existence de l'évangile de Barnabé fut
invoquée avant tout comme argument pour appuyer la christologie musulmane.
L'ouvrage de Christine
Schirrmacher apporte beaucoup de lumière. Elle mentionne quelques auteurs qui
nomment à ce moment, l'évangile de Barnabé. Leur nombre était infime ; il
devait largement augmenter par la suite. Un seul musulman cite des extraits du
texte.
C'est alors que dans les
milieux de l'Eglise d'Ecosse et ses missions dans l'Inde se manifeste le désir
d'en finir avec ce soi-disant évangile. Deux personnes de cette église,
Lousdale et sa femme Laura Ragg, versés dans des études italiennes médiévales,
furent chargés de l'étudier, de le publier et de le traduire en anglais. Un
orientaliste connu, D.S. Margoliouth, accepta d'examiner le texte d'un point de
vue critique et rédigea une introduction convaincante. Le résultat du travail
parut en 1907.
Une vie de Jésus
musulmane romancée
Tout était net ; il
s'agissait d'une vie musulmane romancée de Jésus précédée par un prologue
anti-paulinien. Le cadre était emprunté aux quatre évangiles, à la manière du
Diatessaron. Les péripéties de son existence et de son ministère se déroulaient
depuis l'Annonciation jusqu'à son élévation au ciel. Les déplacements à travers
la terre Sainte et la Syro-Phénicie se succédaient avec en plus un « carême »
au Sinaï et une pointe jusqu'à Damas. Le contenu de l'évangile était épuré de
tout ce qui pouvait faire croire que Jésus était plus qu'un homme. C'est un
prophète qui prêche la morale, parle de l'amour de Dieu et du prochain ; sa
doctrine avait un aspect très simple avec refus de l'idolâtrie, un monothéisme
absolu, le souci de pureté rituelle et les ablutions avant la prière, la
circoncision, le tout gonflé par de nombreuses considérations de spiritualité.
Il était évident que
l'évangile de Barnabé avait été composé après les quatre évangiles dont il
dépendait ; il les pastichait de multiples façons. En outre, la doctrine
générale sur le Christ, d'après Barnabé, était celle de l'islam. Le texte
retenait l'affirmation de la naissance virginale de Jésus ; Jésus était né de
Marie, sans le secours d'un père. Il effectuait des miracles « avec la
permission de Dieu » comme l'enseigne le Coran. L'auteur reprenait des épisodes
évangéliques et un point très net manifestait qu'il en dépendait entièrement.
Dès qu'il ne suit plus
ses sources, il fait preuve de maladresse ; il ignore au fond la géographie de
la Palestine comme l'état social et politique du pays à l'époque de Jésus. Le
miracle de la tempête apaisée sur le lac de Tibériade, par exemple, est
reproduit d'après les Evangiles mais aussitôt après, la barque aborde à
Nazareth, comme si ce village se trouvait au bord du lac. « Arrivés à Nazareth,
les marins remplirent la ville du récit de ce que Jésus avait fait » (ch.20)
puis « Jésus monta à Capharnaüm » (ch21), alors qu'au contraire Capharnaüm est
sur le bord du lac et Nazareth à une altitude de près de sept cents mètres plus
haut.
Un relevé soigneux des
principales erreurs a été donné dans l'ouvrage des Ragg. La position respective
des diverses autorités politiques, romaines ou locales, le nombre même
approximatif des forces armées, les invraisemblances historiques suffisent. Un
autre trait prouve également le caractère bien postérieur de Barnabé ; il est
classique de voir, dans un texte qui dépend d'un autre, la présence
d'amplifications. Des chiffres sont repris mais augmentés. Barnabé mentionne
ainsi des effectifs militaires innombrables en Palestine à l'époque du Christ.
A Miçpa, trois armées de deux cent mille hommes chacune se rassemblent sous les
commandements respectifs du Grand Prêtre, de Pilate et d'Hérode, tous trois
montés à cheval (ch.91) ;
Ou encore dans l'Evangile
de Mathieu, Jésus demande de pardonner soixante dix-sept fois ; dans Luc ce
sera sept fois par jour et dans Barnabé, soixante dix-sept fois par jour
(ch.88). Il suffira d'attirer l'attention sur ce point ; la démangeaison qui
pousse à multiplier les chiffres se retrouve partout (voir l'Index de la
réédition 1999 au mot « nombre », p. 362).
Jésus et l'histoire du
salut
L'enseignement principal
dans l'Evangile de Barnabé concerne le plan de salut de Dieu ; Il n'est pas
question de voir Jésus annoncé par Jean-Baptiste ; ce dernier personnage n'est
jamais mentionné.
Avant le chapitre 47, au
milieu d'autres enseignements, Jésus profite d'un séjour au-delà du Jourdain
pour raconter à ses disciples le récit de la création. On y apprend comment le
nombril d'Adam est la trace d'un crachat de Satan ; ce dernier, en effet, avait
craché sur la terre dont Dieu devait se servir pour façonner le premier homme
et la marque en creux est restée (sic ! ch.35 et 39). Puis Adam entendit parler
de Mohammad et vit en l'air une inscription brillante comme le soleil,
proclamant la formule de foi musulmane : « Il n'y a qu'un seul Dieu et Mohammad
est le Messager de Dieu » (ch.39).
Après leur désobéissance
dont ils se repentiront, Adam et sa femme sont chassés du paradis terrestre, au
milieu d'un torrent de larmes et Dieu promet que Mohammad sera envoyé à l'homme
pour le tirer de sa misère (ch. 41).
Jésus n'est que le
précurseur du Messie : « Je ne suis pas digne de dénouer les courroies de
chaussures ni les lacets des sandales du Messager de Dieu que vous appelez le
Messie. Celui-là est fait avant moi et viendra après moi » (ch. 42). Et à la
samaritaine, Jésus déclare qu'il n'est pas le Messie (ch.82). Il est clair que
Mohammad a le rôle principal dans l'histoire du salut et le texte rapporte le
sacrifice d'Abraham en précisant bien que le fils sacrifié allait être Ismaël.
Jésus affirme dès lors que la promesse à Abraham a été faite au sujet d'Ismaël
et non d'Isaac (ch. 43-44). Jésus est un prophète ordinaire. Ni la rédemption,
ni le croix, ni la passion ne sont conservées.
Un second ensemble
d'épisodes va du ch. 47 au ch. 126 ; la grande question alors est celle de la
personne de Jésus. Le ch. 47 rapporte la résurrection du fils de la veuve de
Naïm. Le texte joue sur la phrase : « dieu a suscité un grand prophète parmi
nous ; il a visité son peuple ». Or à Naïm, des soldats romains présents
abondent dans ce sens et affirment aux habitants qu'un de leurs dieux est venu
visiter son peuple. D'où la division qui semble s'étendre à toute la Palestine
; les uns déclarent que Jésus est Dieu, les autres le refusent. La tension
atteint son point culminant et fait craindre une guerre civile. Des centaines
de milliers de soldats se massent dans la vallée de Miçpa. Finalement, le Grand
Prêtre interroge Jésus sur son identité ; celui-ci reconnaît être un homme, un
simple mortel. Il confesse que Dieu n'a pas de fils car il n'en a nul besoin
(ch. 95 et 96). En suite de quoi, à la demande de Pilate, le Sénat Romain
alerté interdit sous peine de mort d'appeler Jésus dieu ou fils de Dieu. Le
décret fut placé dans le temple en lettres de cuivre (ch.98). Finalement, la
prédication des disciples parvint à convaincre les foules et tous déclarèrent
qu'il y a un seul Dieu et que Jésus est le Prophète de Dieu (ch.126).
Enfin Jésus risquait
d'être nommé roi. Il refusa les propositions et s'enfuit à Damas (ch. 138-139)
tout en continuant à parler du Messager qui devait venir, de son intercession,
etc. (ch.137).
Finalement, les Juifs
complotèrent contre Jésus mais une élévation miraculeuse au ciel le fera
échapper à la mort et Judas, transformé à la ressemblance de Jésus, a été
crucifié à sa place (ch. 216 et suivants).
Est-il possible de dater
plus précisément le texte ?
Bref, que l'évangile de
Barnabé sous sa forme actuelle ait été rédigé d'après les évangiles canoniques
et s'en inspire est évident. Il leur est donc postérieur. En outre, dans ses
exposés de spiritualité cet évangile reproduit des thèmes qu'il serait
invraisemblable de trouver avant une date tardive, mettons le milieu du Moyen
Age, et en Occident. Ainsi la topographie des régions de l'enfer ou encore la
division des péchés capitaux devenus péchés mortels, ou la description des
phénomènes qui précéderont le Jugement dernier. Enfin, la critique des prêtres
et des religieux se fait en des termes qui rappellent beaucoup plus
l'anticléricalisme occidental médiéval que la vie au Proche-Orient à l'époque à
l'époque de Jésus. Même la façon de parler des pharisiens remontant à l'époque
d'Elie vise avant tout les religieux occidentaux de la fin du Moyen Age et de
la Renaissance.
Un dernier argument nous
conduit après l'an 1350. Jésus parle des temps messianiques de l'avenir et
ajoute : « et l'année du jubilé qui maintenant revient tous les cent ans
reviendra chaque année et en tout lieu à cause du Messie » (ch. 82).
Le jubilé était une
institution juive périodique tombant tous les cinquante ans. Le jubilé tous les
cent ans fut une exception dans l'église romaine lorsque fut décrétée en 1300
une année jubilaire qui aurait du se renouveler cent plus tard. Mais, dès 1350,
la périodicité augmenta. Il y eut un jubilé en 1350 et ensuite tous les 25 ans.
Que les années jubilaires au lieu de tomber tous les cent ans se soient
multipliées, est un phénomène qui nous reporte après 1350.
L'étude des Ragg vit le
jour en 1907. L'ensemble des orientalistes l'approuva. « Apocryphe incontesté
», écrivit Louis Massignon dans la Revue du Monde Musulman ; « fumisterie »
(Gaukelei), déclara Ignace Golziher dans ses études sur le Coran. Quant au P.
Lagrange, il eut ces mots dans une recension : « c'est un curieux monument d'un
étrange état d'âme ; il n'est pas aussi ennuyeux que d'autres apocryphes »
(Revue Biblique, 1908, p.300.).
Du côté musulman, par
contre, les arguments n'eurent aucun impact et, sauf dans quelques cas bien
précis, l'engouement continua comme avant. Bien plus, le texte fut désormais
entre les mains de ceux qui voulaient le consulter. Il venait d'être publié en
traduction anglaise. Il fut aussitôt traduit en arabe (1908) au Caire, sous le
patronage de la revue réformiste, le Manar. Ensuite, d'autres traductions
furent mises en chantier, sans que jamais l'étude critique soit reproduite.
Depuis lors, tous les travaux musulmans sur la christologie ou la vie de Jésus
s'en inspirent. Même la simple existence de cet évangile sert à jeter la
suspicion sur la fiabilité de nos évangiles : elle est mentionnée comme preuve
de la véracité de ce que le Coran dit de Jésus.
Les Etudes sur Barnabé au
XXe siècle
Les polémistes
continuèrent à s'appuyer sur l'évangile de Barnabé, spécialement dans l'Inde et
en Egypte sans que les considérations de critique textuelle entrent en ligne de
compte. Christine Schirrmacher s'étend sur le sujet ;
Malgré tout, les efforts
pour essayer de convaincre les interlocuteurs musulmans eux aussi ne cessèrent
pas. Ce fut peine perdue mais un certain nombre d'aspects de l'affaire
apparurent plus clairement. Au Pakistan, à l'occasion de rééditions de
l'évangile en question, le Dr Jean Slomp, du Christian Studies center, de
Rawalpindi dans les années 70, publia diverses études. Il centra son attention
sur l'Inquisition de Venise, le cas des juifs convertis au christianisme en
Espagne et qui, réfugiés en Italie cherchaient à retrouver leur liberté. Il
s'attacha à la personne de Sixte Quint qui avait été inquisiteur, à celle de
Gregorio Leti, bourgeois italien passé à la Réforme, etc. Par ailleurs,
personnellement, je m'étais attaché à la question des thèmes de spiritualité
caractéristiques de la fin du Moyen Age et qui apparaissaient en Barnabé.
Un pas en avant fut fait par
Luigi Cirillo et Michel Frémaux qui publièrent, en 1977, texte traduction et
étude sur la composition et l'origine de ce document (voir la Bibliographie à
la fin). Le fait que la rédaction finale de lEB, celle que nous possédons, soit
postérieure à la fin du Moyen age ne fut par remis en question mais les
chercheurs s'engagèrent dans une direction nouvelle. Ils demandèrent si l'on ne
pouvait pas déceler dans l'EB des couches anciennes révélatrices de positions
judéo-chrétiennes primitives. Matériellement parlant, l'EB représentait une
unité et il était impossible d'y distinguer des ensembles formant bloc à part.
Par contre, les auteurs pensaient que la présence de certains thèmes ne pouvait
pas s'expliquer par l'islam seul. Au plan des idées, elle aurait postulé une
influence judéo-chrétienne.
L. Cirillo envisage au
départ une source judéo-chrétienne (et cela contre Marc Philonenko) qui avait
avancé l'hypothèse d'une origine qumranienne). Quelques siècles plus tard, cet
écrit judéo-chrétien est incorporé dans une apologie musulmane pour former un «
écrit de base ». le dernier remaniement de cet héritage porterait la marque
d'un auteur de la fin du Moyen Age (XIVe siècle).
A vrai dire, comme seul
le texte italien était accessible, les hypothèses s'orientèrent naturellement
vers l'Italie. Qui pouvait avoir écrit la dernière rédaction ? Henri Corbin
prit un vif intérêt à la question. Il préfaça la première édition de l'étude de
L. Cirillo ; il imaginait volontiers « un élève de Pic de la Mirandole, un familier
de l'Académie platonicienne de Florence que ses études orientales auraient
conduit à compiler cet évangile pour son usage personnel ». La question reste
ouverte et cette nouvelle hypothèse est loin d'avoir été admise sans réserves.
Personnellement, nous
avions publié notre étude en 1960. Nous cherchions surtout à montrer que la
rédaction du texte actuel de l'EB ne pouvait dater que du XVIe siècle. C'est
alors que Don Emilio Garcia-Gomez émit l'idée qui devait orienter les
recherches ultérieures. Pour lui, cet évangile semblait être une affaire de
morisques, une forgerie qui avait la même odeur que les faux bien connus de
Grenade, ces livres de plomb « retrouvés » à la fin du XVIe siècle au
Sacromonte, près de la ville ;
Cette idée fut reprise
par un orientaliste espagnol, Mikel de Epalza, par lui-même d'abord, puis par
un de ses étudiants dont il orienta les recherches de doctorat sur cette piste
à l'université d'Alicante et dont le nom était Luis E. Bernabé Pons. Pour ces
deux chercheurs, le milieu musulman suffit à expliquer les traits de cette vie
de Jésus ; inutile de recourir à une origine judéo-chrétienne.
Retour en Andalousie. Les
faux documents de Grenade (fin du XVIe siècle)
Dans le cas des
forgeries, il est toujours difficile de reconstituer ce qui s'est passé.
Silence et dissimulation sont de mise. Dans le cas présent, l'on sait que des
crypto musulmans, après la chute du royaume de Grenade, sont à l'origine de la
« découverte » d'une série de faux documents autour de cette ville. Tout commença
en 1588, lors de la destruction d'un ancien minaret qui gênait la construction
d'une grande église. Un coffret de reliques fut trouvé, il se présentait comme
remontant aux temps apostoliques et aux débuts de l'épiscopat en Espagne. Puis
d'autres pièces furent mises au jour, notamment des plaques de plomb (appelées
livres de plomb) couvertes de textes en castillan et en arabe, censés dater de
l'époque des apôtres. Les autorités ecclésiastiques firent appel à des
morisques pour les traduire ; mais certains se demandèrent si les auteurs des
faux n'étaient pas justement ces traducteurs. Il existe plusieurs études sur
ces faux. La plus accessible est encore en anglais : Thomas Kendrick, Saint
James in Spain, London, 1960.
Or, parmi les livres de
plomb, il s'en trouve un qui parle du « Véritable Evangile ». Ce livre intitulé
: « Libro de la Historia de la Verdad del Evangelio » est édité dans le recueil
Los libros Plumbeos del Sacromonte, edicion de Miguel José Hagerty, Madrid,
1980, pp. 119-130. Le texte raconte comment la Vierge Marie a confié à l'apôtre
Jacques le Véritable Evangile pour qu'il l'emporte en Espagne et l'y cache.
Ainsi, échappera-t-il aux altérations. Il est même donné diverses précisions,
avec mention de Chypre, ce qui suggère l'idée de Barnabé. L'évangile de Barnabé
lui-même enseigne que Jésus n'est pas le Messie et que Mohammad est le Messie
annoncé. Cette idée est assez curieuse dans la bouche d'un musulman car le
Coran dit formellement de Jésus : « son nom sera al-Masïh Isa, fils de Marie »
(Coran 3,45). Mais les dernières études sur les morisques ont montré que parmi
eux, pour exalter Mohammad, certains disaient que Jésus était le Messie des
enfants d'Israël tandis que Mohammad était le Messie universel. Nous ne sommes
plus bien loin de Barnabé.
Finalement, cette
dernière attitude reviendrait à voir dans ce texte un faux évangile destiné à
renforcer dans leur foi les crypto-musulmans. En réalité, la préparation de
toute cette affaire prit du temps. L'expulsion des morisques en 1609 survint
avant que tout ne soit au point. Désormais, l'évangile selon Barnabé ne
présentait plus le même intérêt, pour les morisques revenus en terre musulmane
et qui n'avaient plus à vivre en dissimulant leur foi.
Il fallut attendre le
XIXe et surtout le XXe siècle pour que cet apocryphe retrouve son intérêt pour
la propagande musulmane. Il ne l'avait d'ailleurs jamais vraiment perdu et en
1908, dans sa recension du livre des Ragg, le P. Lagrange le notait bien
lorsqu'il présentait : « Un ouvrage qui connaît très bien les évangiles et même
la Vulgate et qui se sert de la prédication de Jésus pour faire de la
propagande en faveur de Mahomet » (Revue Biblique, 1908, p. 300).
Il reste une question :
en quelle langue a été écrit le texte original de cet évangile. L'idée qu'il y
aurait eu au point de départ un texte arabe est abandonnée car il n'y a
vraiment aucune trace de tournure arabe dans le style. Quant à croire
l'exemplaire espagnol traduit sur l'italien comme l'affirme l'EBS, les derniers
chercheurs ne le pensent pas. Pour eux, l'espagnol est le texte premier mais
l'histoire d'un original italien a été inventée pour justifier sa découverte au
Vatican et lui donner plus d'autorité. Un fait est certain : la rédaction
actuelle EBS ou EBI date au plus tôt du XVIe siècle. Elle n'a aucune autorité
d'évangile. La traduction italienne porte des marques qui suggèrent que ce
dernier travail a été fait en Turquie dans les milieux de morisques réfugiés
(type de la reliure, notes en arabes écrites en graphie orientale).
Au fond, il semble bien
que, pour beaucoup de musulmans, le fait que les chrétiens soient gênés par
l'évangile selon Barnabé est la vraie raison de le prendre au sérieux. Ensuite,
sa doctrine, sauf pour la question du Messie, est conforme au Coran (ce qui est
normal car il s'en inspire).
Enfin le caractère de
Messie accordé au Christ n'a guère d'importance dans le patrimoine musulman.
C'est un titre d'honneur général qui ne comporte pas les implications
historiques que nous lui connaissons dans l'histoire du judaïsme.
De plus, les traductions
arabes ont évité de rendre messie par le mot normal al-masîh mais, en général,
ont simplement transcrit en arabe les lettres du mot anglais ou italien.
Souhaitons pourtant qu'un
jour nous puissions nous entendre car dialogue ou rencontres n'aboutissent que
dans la clarté et la vérité.
Jacques Jomier, o.p.
Bibliographie sommaire
Outre les titres
mentionnés au cours de cet article, les ouvrages principaux pour prendre
connaissance de cette affaire sont :
- Lonsdale et Laura
RAGG, The Cospel of Barnabas, Oxford, Clarendon Press, 1907.
- Christine SCHIRRMACHER,
Mit den Waffen des Gegners, Klaus Schwarz Verlag, Berlin, 1992.
- Luigi CIRILLO et Michel
FREMAUX, Evangile de Barnabé, avec préface d'Henri Corbin (Recherches sur la
composition et l'origine, texte italien et traduction française avec notes et
index), Paris, Beauchesne, 1977. Réédition partielle (texte et traduction de
l'évangile, avec appareil d'érudition allégé et sans la longue étude), Paris,
Beauchesne, 1999.
Cette nouvelle édition
contient en appendice deux notes, l'une sur J. Toland et la découverte de l'EBV
((pp. 321-324), l'autre décrivant l'EBV en 1715 (pp. 325-326). En outre, Index
des citations de l'Ancien Testament, du Nouveau, des lieux parallèles EBV-Coran
(pp. 327-335), Index des mots et thèmes principaux de l'EBV (pp. 337-362) qui
en facilitent beaucoup l'utilisation.
- Luis F. BERNABE
PONS, El texto morisco del Evangelio de San Barnabé, Granada, Universidad
de Granada, Instituto de cultura Juan Gil-Albert, 1998.
D'après le ms. de Sydney.
Les ch. 120-199 ont été traduits sur le texte italien de Vienne. Le texte est
précédé d'une précieuse étude en espagnol.
- Maurice BORRMANS, Jésus
et les Musulmans d'aujourd'hui, Collection « Jésus et Jésus-Christ » dirigée
par Joseph Doré, Institut Catholique de Paris, n° 69, Paris Desclée, 1996.
Cette étude bien plus générale aidera à remettre Barnabé dans son cadre
musulman. Voir en particulier les pp. 87-88 et les notes correspondantes p.
114, notes 20 à 27.
Ces notes nous
dispenserons de reproduire la bibliographie qui s'y trouve, avec spécialement
les renvois aux travaux de Jan SLOMP, Mikel de EPALZA et Jacques JOMIER.
1 Epuisé, ce livre a été
réédité sur la demande des éditions Beauchesne (juin 1999) avec le fac-similé
du manuscrit original italien, toujours accompagné de la traduction française ;
en revanche, l'appareil d'érudition a été considérablement allégé.
SOURCE : http://biblio.domuni.org/articlesbible/barnabe/index.htm
Also
known as
Bernabé
Joseph
Profile
Levite Jewish convert,
coming to the faith soon
after Pentecost,
taking the name Barnabas. Though not of the chosen Twelve Apostles,
Barnabas is mentioned frequently in the Acts
of the Apostles, is included among the prophets and
doctors at Antioch,
and is considered an Apostle.
Companion of Saint Paul who
introduced him to the Apostles.
Like Paul,
Barnabas believed in the Church‘s
mission to Gentiles,
and worked with him in Cyprus and
Asia, but split with him over a non-theological matter. Evangelized in Cyprus with Saint Mark.
Founded the Church in Antioch.
Subject and possible author of
some apocryphal works. Martyr.
Born
Cyprus as Joseph
at the time of his death he
was carrying a copy of the Gospel
of Saint Matthew that he had copied by hand
Name
Meaning
son of encouragement; son
of consolation
Marbella,
Costa del Sol, Spain
middle-aged bearded apostle,
often bearing a book or
olive branch
standing on or near a
pile of stones while
holding a book
Storefront
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of Illustrious Men, by Saint Jerome
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Pope
Benedict XVI: General Audience, 31
January 2007
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
and Their Symbols, by E A Greene
Saints
of the Canon, by Monsignor John
T McMahon
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Small
Geographical Historical and Archaeological Dictionary for Understanding the New
Testament
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Patron Saints and Their Feast Days, by the Australian Catholic
Truth Society
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Saint Barnabas the
Apostle“. CatholicSaints.Info. 24 October 2022. Web. 11 June 2023.
<https://catholicsaints.info/saint-barnabas-the-apostle/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-barnabas-the-apostle/
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Wednesday, 31 January
2007
Barnabas, Silas (also
called Silvanus), and Apollos
Dear Brothers and
Sisters,
Continuing our journey
among the protagonists who were the first to spread Christianity, today let us
turn our attention to some of St Paul's other collaborators. We must recognize
that the Apostle is an eloquent example of a man open to collaboration: he did
not want to do everything in the Church on his own but availed himself of many
and very different colleagues.
We cannot reflect on all
these precious assistants because they were numerous. It suffices to recall
among the others, Epaphras (cf. Col 1: 7; 4: 12; Phlm 23); Epaphroditus (cf.
Phil 2: 25; 4: 18), Tychicus (cf. Acts 20: 4; Eph 6: 21; Col 4: 7; II Tm 4: 12;
Ti 3: 12), Urbanus (cf. Rm 16: 9), Gaius and Aristarchus (cf. Acts 19: 29; 20:
4; 27: 2; Col 4: 10). And women such as Phoebe, (Rom 16: 1), Tryphaena and
Tryphosa (cf. Rom 16: 12), Persis, the mother of Rufus, whom Paul called
"his mother and mine" (cf. Rom 16: 12-13), not to mention married
couples such as Prisca and Aquila (cf. Rom 16: 3; I Cor 16: 19; II Tm 4: 19).
Among this great array of
St Paul's male and female collaborators, let us focus today on three of these
people who played a particularly significant role in the initial
evangelization: Barnabas, Silas, and Apollos.
Barnabas means "son
of encouragement" (Acts 4: 36) or "son of consolation". He was a
Levite Jew, a native of Cyprus, and this was his nickname. Having settled in
Jerusalem, he was one of the first to embrace Christianity after the Lord's
Resurrection. With immense generosity, he sold a field which belonged to him,
and gave the money to the Apostles for the Church's needs (Acts 4: 37).
It was he who vouched for
the sincerity of Saul's conversion before the Jerusalem community that still
feared its former persecutor (cf. Acts 9: 27).
Sent to Antioch in Syria,
he went to meet Paul in Tarsus, where he had withdrawn, and spent a whole year
with him there, dedicated to the evangelization of that important city in whose
Church Barnabas was known as a prophet and teacher (cf. Acts 13: 1).
At the time of the first
conversions of the Gentiles, therefore, Barnabas realized that Saul's hour had
come. As Paul had retired to his native town of Tarsus, he went there to look
for him. Thus, at that important moment, Barnabas, as it were, restored Paul to
the Church; in this sense he gave back to her the Apostle to the Gentiles.
The Church of Antioch
sent Barnabas on a mission with Paul, which became known as the Apostle's first
missionary journey. In fact, it was Barnabas' missionary voyage since it was he
who was really in charge of it and Paul had joined him as a collaborator,
visiting the regions of Cyprus and Central and Southern Anatolia in present-day
Turkey, with the cities of Attalia, Perga, Antioch of Pisidia, Iconium, Lystra
and Derbe (cf. Acts 13-14).
Together with Paul, he
then went to the so-called Council of Jerusalem where after a profound
examination of the question, the Apostles with the Elders decided to
discontinue the practice of circumcision so that it was no longer a feature of
the Christian identity (cf. Acts 15: 1-35). It was only in this way that, in
the end, they officially made possible the Church of the Gentiles, a Church
without circumcision; we are children of Abraham simply through faith in
Christ.
The two, Paul and
Barnabas, disagreed at the beginning of the second missionary journey because
Barnabas was determined to take with them as a companion John called Mark,
whereas Paul was against it, since the young man had deserted them during their
previous journey (cf. Acts 13: 13; 15: 36-40).
Hence there are also
disputes, disagreements and controversies among saints. And I find this very
comforting, because we see that the saints have not "fallen from
Heaven". They are people like us, who also have complicated problems.
Holiness does not consist
in never having erred or sinned. Holiness increases the capacity for
conversion, for repentance, for willingness to start again and, especially, for
reconciliation and forgiveness.
So it was that Paul, who
had been somewhat harsh and bitter with regard to Mark, in the end found
himself with him once again. In St Paul's last Letters, to Philemon and in his
Second Letter to Timothy, Mark actually appears as one of his "fellow
workers".
Consequently, it is not
the fact that we have never erred but our capacity for reconciliation and
forgiveness which makes us saints. And we can all learn this way of holiness.
In any case, Barnabas, together with John Mark, returned to Cyprus (Acts 15:
39) in about the year 49. From that moment we lose track of him. Tertullian
attributes to him the Letter to the Hebrews. This is not improbable. Since he
belonged to the tribe of Levi, Barnabas may have been interested in the topic
of the priesthood; and the Letter to the Hebrews interprets Jesus' priesthood
for us in an extraordinary way.
Silas was another of
Paul's companions. "Silas" is a Greek form of a Jewish name (perhaps
sheal, "to ask, to invoke", which has the same root as the name
"Saul"); from which the Latin form Sylvanus also derives. The name
Silas is attested to only in the Book of Acts, while the name
"Silvanus" appears only in the Pauline Letters. He was a Jew from
Jerusalem, one of the first to become a Christian, and he enjoyed high esteem
in that Church (cf. Acts 15: 22), since he was considered a prophet (cf. Acts
15: 32).
He was charged to inform
"the brethren who are of the Gentiles in Antioch and Syria and
Cilicia" (Acts 15: 23) of the decisions taken at the Council of Jerusalem
and to explain them. Evidently he was considered capable of bringing about a
sort of mediation between Jerusalem and Antioch, between Jewish-Christians and
Christians of pagan origin and thereby of serving the unity of the Church in
the diversity of rites and origins.
When Paul separated from
Barnabas he took Silas with him as his new travelling companion (Acts 15: 40).
With Paul, he reached Macedonia (and the cities of Philippi, Thessalonica and
Beroea), where he stopped, while Paul went on to Athens and then to Corinth.
Silas joined him in
Corinth, where he cooperated in preaching the Gospel; indeed, in the Second
Letter that Paul addressed to that Church, he spoke of "Jesus Christ, whom
we preached among you, Silvanus and Timothy and I" (II Cor 1: 19). This explains
how he came to be the joint author, together with Paul and Timothy, of the two
Letters to the Thessalonians.
This also seems important
to me. Paul does not act as a "soloist", on his own, but together
with these collaborators in the "we" of the Church. This
"I" of Paul is not an isolated "I" but an "I" in
the "we" of the Church, in the "we" of the apostolic faith.
And later, Silvanus is also mentioned in the First Letter of Peter, in which we
read: "I have written [briefly] to you... by Silvanus, a faithful
brother" (5: 12). Thus, we also see the communion of the Apostles.
Silvanus serves Paul and he serves Peter, because the Church is one and the
missionary proclamation is one.
Paul's third companion,
whom we want to recall is Apollos. This name is probably an abbreviation of
Apollonius or Apollodorus. Although this is a pagan name, he was a fervent Jew
from Alexandria, Egypt. Luke, in his book, the Acts of the Apostles, describes
him as "an eloquent man, well versed in the Scriptures... fervent in spirit"
(18: 24-25).
Apollos' entry on the
scene of the first evangelization took place in the city of Ephesus. He had
gone there to preach and had the good fortune to come across the Christian
couple, Priscilla and Aquila, who introduced him to a fuller knowledge of the
"way of God" (cf. Acts 18: 26).
From Ephesus he went to
Achaia and reached the city of Corinth: where he arrived with a letter of
recommendation from the Christians of Ephesus, in which they charged the
Corinthians to give him a good welcome (cf. Acts 18: 27). In Corinth, as Luke
wrote: "he greatly helped those who through grace had believed, for he
powerfully confuted the Jews in public, showing by the Scriptures that the
Christ was Jesus" (Acts 18: 27-28), the Messiah.
His success in that city,
however had a problematic sequence since there were certain members of that
Church who, fascinated by his way of speaking, opposed the others in his name
(cf. I Cor 1: 12; 3: 4-6; 4: 6).
In his First Letter to
the Corinthians, Paul expressed his appreciation of Apollos' work, but
reprimanded the Corinthians for wounding the Body of Christ by splitting it
into opposing factions. From this whole affair he drew an important teaching:
Be it I or Apollos, he says, we are none other than diakonoi, that is, simple
ministers, through whom you have come to the faith (cf. I Cor 3: 5).
Everyone has a different
task in the field of the Lord: "I planted, Apollos watered, but God gave
the growth.... we are God's fellow workers; you are God's field, God's building"
(I Cor 3: 6-9).
After returning to
Ephesus, Apollos resisted Paul's invitation to return to Corinth immediately,
postponing the journey to a later date of which we know nothing (cf. I Cor 16:
12). We have no further information about him, even though some scholars
believe he is a possible author of the Letter to the Hebrews which Tertullian
believed Barnabas had written.
These three men shine in
the firmament of Gospel witnesses as they are distinguished by one common
feature as well as by individual characteristics. They had in common, in
addition to their Jewish origin, their dedication to Jesus Christ and the
Gospel, besides the fact that all three were collaborators of the Apostle Paul.
In this original
evangelizing mission they found their purpose in life and as such stand before
us as shining examples of selflessness and generosity.
Moreover, let us think
again of St Paul's phrase: both Apollos and I are servants of Jesus, each one
in his own way because it is God who gives the growth. These words also apply
to us today, to the Pope, the Cardinals, Bishops, priests and laity. We are all
humble ministers of Jesus. We serve the Gospel as best we can, in accordance
with our talents, and we pray God to make his Gospel, his Church, increase in our
day.
* * *
To special groups
I welcome the
English-speaking visitors present at today's Audience, including the students
and Professors from the Minsk State University. May your visit to Rome
strengthen your commitment to be generous witnesses to Christ's love and truth.
Upon you all, I invoke God's blessings of joy and peace!
Lastly, my thoughts go to
the young people, the sick and the newly-weds. Today the liturgy commemorates
St John Bosco, father and teacher of the young to whom he proclaimed the Gospel
with tireless zeal. May his example encourage you, dear young people, to live
your Christian vocation authentically; may it help you, dear sick people, to
offer up your suffering in union with Christ's for the salvation of humanity;
may it sustain you, dear newly-weds in your reciprocal commitment to building
your family faithful to the love of God and neighbour.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
St. Barnabas
Barnabas
(originally Joseph), styled an Apostle in Holy
Scripture, and, like St.
Paul, ranked by the Church with
the Twelve, though not one of them; b. of Jewish parents in
the Island
of Cyprus about the beginning of the Christian
Era. A Levite,
he naturally spent much time in Jerusalem,
probably even before the Crucifixion
of Our Lord, and appears also to have settled there (where his relatives,
the family of Mark
the Evangelist, likewise had their homes — Acts
12:12) and to have owned land in its vicinity (4:36-37).
A rather late traditionrecorded by Clement
of Alexandria (Stromata II.20)
and Eusebius (Church
History II.1) says that he was one of the seventy Disciples;
but Acts (4:36-37)
favours the opinion that he was converted to Christianity shortly
after Pentecost (about A.D. 29 or 30) and immediately sold his property and devoted the
proceeds to theChurch.
The Apostles, probably because of his success as a preacher, for he is
later placed first among the prophets and doctors of Antioch (xiii,
1), surnamed him Barnabas, a name then interpreted as meaning "son of
exhortation" or "consolation". (The real etymology, however, is
disputed. See Encyl. Bibli., I, col. 484.) Though nothing is recorded
of Barnabas for some years, he evidently acquired during this period
a high position in the Church.
When Saul the persecutor,
later Paul the Apostle, made his first visit (dated variously
from A.D. 33 to 38) toJerusalem after his conversion,
the Church there,
remembering his former fierce spirit, was slow to believe in
the reality of his conversion. Barnabas stood
sponsor for him and had him received by the Apostles,
as theActs relate (9:27),
though he saw only Peter and James, the brother of
the Lord, according to Paul himself (Galatians
1:18-19). Saul went to his house at Tarsus to
live in obscurity for some years, while Barnabasappears to have remained
at Jerusalem.
The event that brought them together again and opened to both the door to their
lifework was an indirect result of Saul's own persecution.
In the dispersion that followedStephen's death,
some Disciples from Cyprus and Cyrene,
obscure men, inaugurated the real mission of theChristian
Church by preaching to the Gentiles.
They met with great success among
the Greeks at Antioch in Syria,
reports of which coming to the ears of
the Apostles, Barnabas was sent thither by them to investigate
the work of his countrymen. He saw in the conversions effected the
fruit of God's
grace and, though a Jew,
heartily welcomed these first Gentile converts.
His mind was opened at once to the possibility of this immense field.
It is a proof how
deeply impressed Barnabas had been by Paul that he thought
of him immediately for this work, set out without delay for
distant Tarsus, and persuaded Paul to go
to Antioch and begin the work of preaching. This incident, shedding
light on the character of each, shows it was no
mere accident that led them to the Gentile field.
Together they laboured at Antioch for a whole year and "taught a
great multitude". Then, on the coming of famine, by which Jerusalem was
much afflicted, the offerings of
the Disciples at Antioch were carried (about A.D. 45) to
the mother-church by Barnabas and Saul (Acts
11). Their mission ended, they returned to Antioch,
bringing with them the cousin, or nephew of Barnabas (Colossians
4:10), John
Mark, the future Evangelist (Acts
12:25).
The time was
now ripe, it was believed, for more systematic labours, and the Church
of Antioch felt inspiredby the Holy Ghost to send
out missionaries to the Gentile world
and to designate for the work Barnabas andPaul. They accordingly
departed, after the imposition
of hands, with John
Mark as helper. Cyprus,
the native land of Barnabas, was first evangelized, and then
they crossed over to Asia
Minor. Here, at Perge
in Pamphylia, the first stopping place, John
Mark left them, for what reason his friend St.
Luke does not state, though Paul looked on
the act as desertion. The two Apostles, however, pushing
into the interior of a rather wild country, preached at Antioch
of Pisidia, Iconium, Lystra,
at Derbe,
and other cities. At every step they met with opposition and
even violent persecution from
the Jews,
who also incited the Gentiles against
them. The most striking incident of the journey was at Lystra,
where the superstitious populace
took Paul, who had just cured a lame man, for Hermes (Mercury)
"because he was the chief speaker", and Barnabas for
Jupiter, and were about to sacrifice a bull to them when
prevented by the Apostles.
Mob-like, they were soon persuaded by the Jews to
turn and attack the Apostles and wounded St.
Paul almost fatally. Despite opposition and persecution, Paul and Barnabas made
many converts on this journey and returned by the same route to Perge,
organizing churches, ordaining presbyters and
placing them over the faithful,
so that they felt, on again reaching Antioch in Syria,
that God had
"opened a door of faith to
the Gentiles"
(Acts
13:13-14:27;see article SAINT
PAUL).
Barnabas
and Paul had been "for no small time" at Antioch,
when they were threatened with the undoing of their work and the stopping of
its further progress. Preachers came from Jerusalem with
the gospel thatcircumcision was necessary for salvation,
even for the Gentiles.
The Apostles of the Gentiles,
perceiving at once that this doctrine would
be fatal to their work, went up to Jerusalem to combat it; the
older Apostlesreceived them kindly and at what is called
the Council of Jerusalem (dated
variously from A.D. 47 to 51) granted a decision in their favour as well as a
hearty commendation of their work (Acts
14:27-15:30; see articles COUNCIL OF JERUSALEM; SAINT
PETER). On their return to Antioch,
they resumed their preaching for a short time. St. Peter came down
and associated freely there with the Gentiles,
eating with them. This displeased some disciples of James; in
their opinion, Peter's act was unlawful, as against
the Mosaic law. Upon their remonstrances, Peter yielded
apparently through fear of displeasing them, and refused to eat any
longer with the Gentiles. Barnabas followed
his example. Paul considered that they "walked not uprightly
according to the truth of
the gospel" and upbraided them before the whole church (Galatians
2:11-15). Paulseems to have carried his point. Shortly afterwards, he
and Barnabas decided to revisit their missions.Barnabas wished
to take John
Mark along once more, but on account of the previous
defection Paul objected. A sharp contention ensuing,
the Apostles agreed to separate. Paul was probably somewhat
influenced by the attitude recently taken by Barnabas, which
might prove a prejudice to their work. Barnabas sailed
with John
Mark to Cyprus,
while Paul took Silas an revisited the churches of Asia
Minor. It is believed by some that
thechurch of Antioch, by its God-speed to Paul, showed its
approval of his attitude; this inference, however, is not certain (Acts
15:35-41).
Little is known of the
subsequent career of Barnabas. He was still living and labouring as
an Apostle in 56 or 57, when Paul wrote First
Corinthians (9:5-6).
from which we learn that he, too, like Paul, earned his own living, though
on an equality with other Apostles. The reference indicates also that the
friendship between the two was unimpaired. When Paul was a prisoner in Rome (61-63), John
Mark was attached to him as a disciple, which is regarded as an
indication that Barnabas was no longer living (Colossians
4:10). This seems probable.
Various traditions represent
him as the first Bishop of Milan,
as preaching at Alexandria and at Rome,
whose fourth (?) bishop, St.
Clement, he is said to have converted, and as having suffered martyrdom in Cyprus.
Thetraditions are all late and untrustworthy.
With the exception
of St.
Paul and certain of
the Twelve, Barnabas appears to have been the most
esteemedman of the first Christian generation. St.
Luke, breaking his habit of reserve, speaks of him with affection,
"for he was a good man, full of the Holy Ghost and
of Faith". His title to glory comes not only from his
kindliness of heart, his personal sanctity,
and his missionary labours, but also from his readiness to lay aside
his Jewishprejudices, in this anticipating certain of
the Twelve; from his large-hearted welcome of the Gentiles,
and from his early perception of Paul's worth, to which the Christian
Church is indebted, in large part at least, for its
great Apostle. His tenderness towards John
Mark seems to have had its reward in the valuable services later
rendered by him to the Church.
The feast of St.
Barnabas is celebrated on 11 June. He is credited by Tertullian (probably falsely)
with the authorship of the Epistle
to the Hebrews, and the so-called Epistle
of Barnabas is ascribed to him by many Fathers.
Fenlon, John
Francis. "St. Barnabas." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 2. New York: Robert Appleton
Company, 1907. 10 Jun.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/02300a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Janet Grayson.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/02300a.htm
St. Barnabas
St. Barnabas was one of
the Seventy Apostles and the companion of the Apostle Paul on some of his
missionary voyages. A Jew, born in Cyprus and named Joseph, he sold his
property, gave the proceeds to the Apostles, who gave him the name Barnabas
(“son of consolation”) because he was gifted at comforting people’s souls. He
lived in common with the earliest converts to Christianity in Jerusalem.
He persuaded the
community there to accept Paul as a disciple, was sent to Antioch, Syria, to
look into the community there, and brought Paul there from Tarsus. With Paul he
brought Antioch’s donation to the Jerusalem community during a famine, and
returned to Antioch with John Mark, his cousin. The three went on a missionary
journey to Cyprus, Perga (when John Mark went to Jerusalem), and Antioch in
Pisidia, where they were so violently opposed by the Jews that they decided to
preach to the pagans.
Then they went on to
Iconium and Lystra in Lycaonia, where they were first acclaimed gods and then
stoned out of the city, and then returned to Antioch in Syria. When a dispute
arose regarding the observance of the Jewish rites, Paul and Barnabas went to
Jerusalem, where, at a council, it was decided that pagans did not have to be
circumcised to be baptized.
On their return to
Antioch, Barnabas wanted to take John Mark on another visitation to the cities
where they had preached, but Paul objected because of John Mark’s desertion of
them in Perga. Paul and Barnabas parted, and Barnabas returned to Cyprus with
Mark; nothing further is heard of him, though it is believed his rift with Paul
was ultimately healed.
Tradition has Barnabas
preaching in Alexandria and Rome, the founder of the Cypriote Church, and has
him stoned to death at Salamis about the year 61. His feast day is June 11.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-barnabas/
Barnabas, Apostle (RM)
Born in Cyprus and died in Salamis in the 1st century. The Acts of the Apostles
describes Barnabas as 'a good man, full of the Holy Spirit and of faith' (Acts
6:24). His Jewish parents called him Joseph, but when he sold all his goods and
gave the money to the apostles in Jerusalem, they gave him a new name:
Barnabas, which means 'son of consolation' or 'man of encouragement.' Although
Barnabas was not among the original Twelve, he is traditionally thought to have
been among the 72 commissioned by Jesus to preach; thus, he is given the
honorary title of Apostle and his name is included in the canon of the Mass.
Barnabas the Levite lived with the earliest Christians in Jerusalem. He was one
of the first to welcome Saint Paul, the former persecutor of the early Church,
and his former schoolmate. He persuaded the Christians of Jerusalem to accept
Paul's claim that he was now a believer in Jesus (Acts 9:26-30). Barnabas was
sent to Antioch, Syria, to investigate the community of non-Jewish believers
there (Acts 11:22ff), and brought Paul there from Tarsus. It was in Antioch
that the followers of The Way were first called Christians. With Paul he took
the Antiochean donation to Jerusalem community during a famine.
Thereafter he, his cousin John Mark, and Paul returned to Antioch before
setting out together on the first missionary journey of the Christian church
(Acts 13:2ff). They went first to Cyprus, Barnabas's native land, and for this
reason Barnabas is honored as the founder of the Cypriot church. Then they
continued on to Perga (whence John Mark returned to Jerusalem), Antioch in
Pisidia (where they were so violently opposed by the Jews that they decided to
preach to the pagans), and Iconium (where they were stoned). At Lystra in
Lycaonia, they were thought to be gods because of the miracles they worked and
the physical beauty of Barnabas. After being taken as pagan gods, they were
stoned out of the city, and fled back to Antioch in Syria. When a dispute arose
regarding the observance of the Jewish laws and customs, Paul and Barnabas
returned to Jerusalem for the council that decided that non-Jews would not have
to be circumcised to be baptized.
When they returned to Antioch, Barnabas wanted Paul and John Mark to continue
their travels with him, but Paul fell out with John Mark--perhaps because John
Mark had abandoned them at Perga. In spite of Paul's extremely forceful
character, Barnabas took Mark's side, demonstrating that he was a man of
considerable determination and courage. The Acts of the Apostles says,
"There arose a sharp contention between them. Barnabas took Mark with him
and sailed away to Cyprus" (Acts 15:39). Paul chose a new ally, Silas, and
went elsewhere to strengthen the churches. Little more is heard of Barnabas
though it is believed that the rift with Paul was healed because we read about
Barnabas later in 1 Corinthians 9:6). (Paul also discusses his relationship to
Barnabas in his letter to the Galatians.)
Tradition says that Barnabas preached in Alexandria and Rome, and was stoned to
death at Salamis about 61 AD. He is considered the founder of the Cypriot
Church. The Order of Barnabites, founded by Saint Antony Zaccaria in Milan in
1530, took their name from their principal church named for today's saint, who
was once believed to have been the first bishop of Milan. The apocryphal
Epistle of Barnabas was long attributed to him, but modern scholarship now
attributes it to an Alexandrian Christian between 70 and 100 AD. The Gospel of
Barnabas was probably authored by an Italian Christian who became an Islamic.
The Acts of Barnabas, once attributed to John Mark, are now known to have been
written in the 5th century (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Farmer,
Walsh, White).
In art, Saint Barnabas is a bearded, middle-aged, tall and handsome man with a
book and an olive branch. He might also be shown (1) holding Saint Matthew's Gospel;
(2) in scenes with Saint Paul; (3) martyred by burning; (4) with stones
(Roeder), or (5) holding a pilgrim's staff (White). Barnabas is especially
venerated in Florence, Italy, and Cyprus. He is invoked against hailstorms and
as a peacemaker (Roeder). Barnabas is the patron of Cyprus (White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0611.shtml
Golden
Legend – Saint Barnabas the Apostle
Article
Here followeth the Life
of Saint Barnabas the Apostle, and first the interpretation of his name.
Barnabas is as much to
say as the son of him that cometh, or the son of consolation, or the son of a
prophet, or a son concluding. He is four times said a son by four manners of
expositions, he is said son in scripture by reason of generation, of erudition,
of imitation, and of adoption. He was regenerate of Jesu Christ by baptism, and
he was taught by the gospel and followed him by martyrdom, and adopted by heavenly
reward, and this was touching himself. As touching others he was coming,
comforting, prophesying and concluding. Coming, in running and preaching over
all, and that appeareth for he was fellow of Saint Paul. Comforting poor people
and desolate, to poor people in giving alms, to desolate in sending epistles in
the name of the apostles. Prophesying for he flowered by the spirit of
prophecy. In concluding, for he concluded a great multitude of people and
converted them to the faith, as it appeareth when he was sent to Antioch. And
that saith the book called the Acts of the Apostles. As to the first he was a
man and manly, to the second good; as to the third, full of the Holy Ghost, and
as to the fourth, true. His passion Bede compiled out of Greek into Latin.
Of Saint Barnabas the
Apostle.
Saint Barnabas was a
deacon, and was born in Cyprus, and was one of the seventy-two disciples of our
Lord, and is greatly praised in the history of the Acts of the Apostles of many
good things that were in him, for he was right well informed and ordinate, as
well to himself as to God and to his neighbour. He was well ordinate in himself
after three virtues that be in the soul, that is to say reason, desire, and
strength; he had reason illumined with the clearness of very knowledge, hereof
is said in the Acts of the Apostles, the thirteenth chapter. It is said that
there were in the church of Antioch doctors, prophets and great masters in holy
scripture among whom were Barnabas, Simon, and many other great clerks, yet had
he desire well ordinate and expurged them from the dust of all worldly
affection, and thereof is found in the Acts of Apostles the fourth chapter,
that he sold a field that he had, and the value and price thereof he laid at
the feet of the apostles. And the gloss saith: Saint Barnabas showed to us
herein that we ought leave the things that men should not put thereon their
desire ne their heart, and taught us to despise gold and silver, by that that
he laid the silver at the feet of the apostles, yet had he the virtue of the
soul which is called strength, well affrmed with prowess of patience, and that
may we see on the great things and high that he emprised, and on the great
penances that he did, and on the great torments and pains that he suffered. Great
things then he emprised, and that may we see when he took upon him to convert
so great a city as was Antioch. For when Saint Paul came into Jerusalem anon
after his conversion, and would accompany him with the disciples, they fled all
away, like sheep do from wolves, but Barnabas went anon to him, and took and
brought him in to the company of the apostles. After, he enforced his body with
great penances that he did, for he tormented it with aspre and hard fastings,
yet was Saint Barnabas a man enforced to suffer pains and torments; for he and
Saint Paul abandoned their lives overall for the love of our Lord Jesu Christ.
Secondly, he was ordained as touching to God in bearing, authority, majesty,
and bounty. He bare honour and reverence unto the great authority of God, after
that we find in the Acts of the Apostles the thirteenth chapter, when the Holy
Ghost said: Take ye to me apart, Barnabas and Paul, for to do the office that I
have chosen them to. Yet Saint Barnabas bare honour to the great majesty of God,
for when there should be done reverence to him and sacrifice as to a God, and
was called Jupiter as he that went before, and they called Paul, Mercury, as a
fair and wise speaker. Anon Barnabas and Paul rent and tare their coats, and
cried all on high: Ye people, what do ye? We be mortal as ye be, which warn you
to turn and convert to the very God living, Jesu Christ. After, Saint Barnabas
bare reverence to the bounty of God, after that is found in the Acts of
Apostles the fifteenth chapter. Some converts of the Jews would minish the
bounty of the grace of God, and said that this grace that our Lord had done in
his passion sufficed not to save us without circumcision. Against this error
Saint Paul and Barnabas withstood vigorously, and showed to them appertly that
the grace and bounty that God hath done is sufficient, without the law, to our
salvation. After they sent to the apostles this question, the which they sent
anon through the world in epistles against this foolish error. After, Saint
Barnabas was right strongly well ordained against his neighbours, for all them
that were committed to his cure he nourished and fed, in word, in example and
in benefits. In word, for he pronounced to them the holy word of God and the
gospel. Hereof is said in the Acts of the Apostles, that Paul and Barnabas
abode in Antioch preaching the word of God. That may be seen by the great
multitude of people that he converted in the city of Antioch, for they
converted so much people there, that the disciples lost their special name and
were called christian men as the other. Yet nourished he them that he had
charge of by good ensample, for his life was to all them that saw him as a
mirror of holiness and the exemplar of all religion. For he was in all his
works noble and hardy, and well embellished of all good works, and was full of
the Holy Ghost, and enlumined and light in the faith of our Lord. All these
four things be touched of him in the Acts of the Apostles, and yet nourisheth
he them by benefits in two manners, that is in alms temporal, is administering
to the poor their necessity, and in other alms spiritual, in forgiving all
rancour and evil will. The first alms did Saint Barnabas, for he bare to such
as were in right great poverty and misery, that as was needful for them to
live, for after that we find in the Acts of the Apostles, there was a great
famine in the time of Claudius the emperor, which famine had Agabus prophesied,
and because the disciples that would return to their brethren into Judea, sent
unto the most ancient their alms by the hands of Barnabas and Paul. The second
alms did Saint Barnabas when he pardoned his anger to John, surnamed Mark. For
when the said John, which was one of the disciples, was departed from the
company of Barnabas and of Paul, he repented him, and would return to them, and
Barnabas forgave it him and took him again to his disciple, but Paul would not
receive him with him; nevertheless that which was done between them both was by
good intention, for in this that Barnabas took him again, we may see the
sweetness of his pity, and in this that Saint Paul would not receive him, is
showed the great savour of right that was in him, after that the gloss saith,
Acts xv., because this John had been tofore the master of the law to defend the
law of Jesu Christ, and had not contained him vigorously for to repress them,
but had been negligent. For this reason Saint Paul would not accord to receive
him in to the company of the other. Nevertheless this departing that John was
thus departed from the company of Saint Paul and from the other, was for no
vice that was in him, but for the sharpness and inspiring of the Holy Ghost, to
the end that they might preach in divers places; after that it happed after.
For when Barnabas was on a time in the city of Iconium, a man with a clear
shining visage appeared by night to this John aforesaid, his cousin, and said
to him thus: John, have in thee no doubtance, but be strong and vigorous, for
from henceforth thou shalt no more be called John, but thou shalt be called
right high enhanced. And when he had told this to his cousin Saint Barnabas, he
answered and said to him: Keep thee well that thou tell this vision to no man,
for in the same form he appeared to me that night after.
When Saint Barnabas and
Saint Paul had long preached in the city of Antioch, the angel of God appeared
to Saint Paul and said to him: Go hastily in to Jerusalem, for thou shalt find
there some of the brethren that abide thee. Then Barnabas would go in to Cyprus
to visit his friends and kin that were there, and Saint Paul would go to
Jerusalem; thus departed that one from that other by enticement of the Holy
Ghost, that so had ordained it. And when Saint Paul had showed to Saint
Barnabas this that the angel said, Saint Barnabas answered to him: The will of
God be done like as he hath ordained it. I go now into Cyprus, and more
hereafter shall I not see thee, for there shall I end my life. Then he humbly
kneeled down and fell to his feet weeping, and Saint Paul, which had compassion
of him, said unto him these words by consolation: Barnabas, weep no more, for
our Lord will that it be so, our Lord hath appeared to me this night, and hath
said to me: Let not ne give none empeshment to Barnabas for to go into Cyprus,
for he shall there enlumine many folk and shall suffer there martyrdom. On a
time that Barnabas and John issued out of Cyprus and found an enchanter named
Elymas, which by his enchantment had taken away the sight from some and after
given it to them again, he was much contrary to them and would not suffer them
enter into the temple. After this, Barnabas saw on a day men and women, being
all naked, running through the town, and made then great feast, whereof he was
much angry and gave his malediction and curse to the temple, and suddenly a
great part thereof fell down and slew a great part of the people. At the last
Saint Barnabas came into the city of Salome, but this enchanter aforesaid moved
the people greatly against him, so much that the Jews came and took him and led
him through the city with great shame, and would have delivered him to the
judge of the city for to punish him and to put him to death. But when they
heard say that a great and a puissant man was come in to the city, which was
named Euseblus, and was of the lineage of the emperor Nero, the Jews had doubt
that he would take him out of their hands and let him go, and therefore anon
they bound a cord about his neck, and drew him out of the city, and there anon
burnt him, but yet the felon Jews were not satisfied to martyr him
so, for they took the bones of him and put them in a vessel of lead, and would
have cast them into the sea, but John, his disciple, with two other of his
disciples went by night into the place and took the holy bones and buried them
in an holy place. Then, after that Sigbert saith, they abode in that place unto
the time of the emperor Zeno and Gelasius the pope, that was the year of our
Lord five hundred. After that then, as Saint Dorotheus said, they were found by
the revelation of Saint Barnabas himself, and were from thence translated in to
another place, and Saint Dorotheus saith thus: Barnabas preached first at Rome
of Christ. and was made bishop of Milan.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-life-of-saint-barnabas-the-apostle/
Guercino (1591–1666). Martyre de Saint
Barnabé. V.1643,
encre
sur papier, 30.5 x 19.7, National Museum in Warsaw
Lives
of Illustrious Men – Barnabas, surnamed Joseph
Barnabas the Cyprian,
also called Joseph the Levite, ordained apostle to the Gentiles with Paul,
wrote one Epistle, valuable for the edification of the church, which is
reckoned among the apocryphal writings. He afterwards separated from Paul on
account of John, a disciple also called Mark, none the less exercised the work
laid upon him of preaching the Gospel.
SOURCE : https://catholicsaints.info/lives-of-illustrious-men-barnabas-surnamed-joseph/
ST. BARNABAS, APOSTLE.
WE read that in the first
days of the Church, " the multitude of believers had but one heart and one
soul; neither did any one say that aught of the things which he possessed was
his own." Of this fervent company, one only is singled out by name,
Joseph, a rich Levite, from Cyprus. "He having land sold it, and brought
the price and laid it at the feet of the Apostles." They now gave him a
new name, Barnabas, the son of consolation. " He was a good man, full of
the Holy Ghost and of faith," and was soon chosen for an important mission
to the rapidly-growing Church of Antioch. Here he perceived the great work
which was to be done among the Greeks, so hastened to fetch St. Paul from his
retirement at Tarsus. It was at Antioch that the two Saints were called to the
apostolate of the Gentiles, and hence they set out together to Cyprus and the
cities of Asia Minor. Their preaching struck men with amazement, and some cried
out, " The gods are come down to us in the likeness of men" calling
Paul Mercury, and Barnabas Jupiter. The Saints travelled together to the Council
of Jerusalem but shortly after this they parted. When Agabus prophesied a great
famine, Barnabas, no longer rich, was chosen by the faithful at Antioch as most
fit to bear, with St. Paul, their generous offerings to the Church of
Jerusalem. The gentle Barnabas, keeping with him John, surnamed Mark, whom St.
Paul distrusted,took himself to Cyprus, where the sacred history leaves him;
and here, at a later period, he won his martyr's crown.
REFLECTION.C St.
Barnabas's life is full of suggestions to us who live in days when once more
the abundant alms of the faithful are sorely needed by the whole Church, from
the Sovereign Pontiff to the poor children in our streets.
SOURCE : http://jesus-passion.com/Saint_Barnabas.htm
June 11
St. Barnabas, Apostle
ST. BARNABAS, though not of the number of the twelve chosen by Christ, is
nevertheless styled an apostle by the primitive fathers, and by St. Luke
himself. 1 His singular vocation by the Holy Ghost, and the great share he had
in the apostolic transactions and labours, have obtained him this title. He was
of the tribe of Levi, 2 but born in Cyprus, where his family was settled, and
had purchased an estate, which Levites might do out of their own country. He
was first called Joses, which was the softer Grecian termination for Joseph.
After the ascension of Christ, the Apostles changed his name into Barnabas,
which word St. Luke interprets, son of consolation, on account of his excellent
talent of ministering comfort to the afflicted, says St. Chrysostom. St. Jerom
remarks that this word also signifies the son of a prophet, and in that respect
was justly given to this apostle, who excelled in prophetic gifts. The Greeks
say that his parents sent him in his youth to Jerusalem, to the school of the
famous Gamaliel, St. Paul’s master; and that he was one of the first, and chief
of the seventy disciples of Christ. Clement of Alexandria, Eusebius, and St.
Epiphanius, 3 testify that he was one of that number, and consequently had the
happiness to receive the precepts of eternal life from the mouth of Christ
himself. The first mention we find of him in holy scripture is in the Acts of
the Apostles, 4 where it is related that the primitive converts at Jerusalem
lived in common, and that as many as were owners of lands or houses sold them,
and brought the price and laid it at the feet of the apostles, that they might
contribute all in their power to relieve the indigent, and might themselves be
entirely disengaged from the world, and better fitted to follow Christ in a
penitential and mortified life. No one is mentioned in particular on this
occasion but St. Barnabas; doubtless because he was possessed of a large
estate; and perhaps he was the first who set the example of this heroic
contempt of the world, which has been since imitated by so many thousands,
according to the advice of Christ to the rich man. 5 This contribution was
entirely free; but seems to have implied a vow, or at least a solemn promise of
renouncing all temporal possessions for the sake of virtue. For Ananias and his
wife Saphira were struck dead at the feet of St. Peter for having secreted some
part of the price; and were reproached by that apostle for having lied to the Holy
Ghost, by pretending to put a cheat upon the ministers of God. Origen, 6 St.
Jerom, 7 and St. Austin, 8 are willing to hope that their sin was forgiven them
by repentance at the voice of St. Peter, and that it was expiated by their
temporal punishment. Though St. Chrysostom, 9 and St. Basil 10 rather fear that
they might perish eternally by impenitence. St. Austin, St. Jerom, St.
Chrysostom, 11 St. Gregory the Great, 12 and other fathers accuse them of a
sacrilegious breach of their vow. St. Chrysostom, 13 St. Basil, 14 and St.
Isidore of Pelusium, 15 observe that God, by executing his justice by visible
judgments on the first authors of a crime, does this to deter others from the
like; as in the Antediluvians, Sodomites, Pharaoh, Onan, and Giezi; but those
who nevertheless despise his warning, and by a more consummate malice imitate
such sinners, if they are not consumed by a deluge, fire, or other visible
judgment, must expect a more grievous chastisement in the flames of hell,
proportionate to their hardened malice.
Barnabas made his oblation perfect by the dispositions of his heart with which
he accompanied it, and by his piety and zeal became considerable in the
government of the church, being a good man, and full of the Holy Ghost, as he
is styled by the sacred penman. 16 St. Paul coming to Jerusalem three years
after his conversion, and not easily getting admittance into the church,
because he had been a violent persecutor, addressed himself to St. Barnabas as
a leading man, and one who had personal knowledge of him, who presently
introduced him to the apostles Peter and James; and such weight did his
recommendation carry, that St. Peter received the new convert into his house,
and he abode with him fifteen days. 17 About four or five years after this,
certain disciples, probably Lucius of Cyrene, Simeon, who was called Niger, and
Manahen, having preached the faith with great success at Antioch, some one of a
superior, and probably of the episcopal order was wanting to form the church,
and to confirm the Neophytes. Whereupon St. Barnabas was sent from Jerusalem to
settle this new plantation. Upon his arrival he rejoiced exceedingly at the
progress which the gospel had made, exhorted the converts to fervour and
perseverance, and by his preaching made great additions to their number,
insomuch that he stood in need of an able assistant. St. Paul being then at
Tarsus, Barnabas took a journey thither and invited him to share in his labours
at Antioch. Such a field could not but give great joy to the heart of St. Paul,
who accompanied him back, and spent with him a whole year. Their labours
prospered, and the church was so much increased at Antioch, that the name of
Christians was first given to the faithful in that city. In the eulogium which
the Holy Ghost gives to St. Barnabas, he is called a good man by way of
eminence, to express his extraordinary mildness, his simplicity void of all
disguise, his beneficence, piety and charity. He is also styled full of faith;
which virtue not only enlightened his understanding with the knowledge of
heavenly truths, but also passed to his heart, animated all his actions,
inspired him with a lively hope and ardent charity, and filled his breast with
courage under his labours, and with joy in the greatest persecutions and crosses.
He is said to have been full of the Holy Ghost, his heart being totally
possessed by that divine spirit, and all his affections animated by him;
banishing from them the spirit of the world with its vanities, that of the
devil with its pride and revenge, and that of the flesh with the love of
pleasure and the gratification of sense. So perfect a faith was favoured with
an extraordinary gift of miracles, and prepared him for the merits of the
apostleship. By the daily persecutions and dangers to which he exposed himself
for the faith, his whole life was a continued martyrdom. Whence the council of
the apostles at Jerusalem says of him and St. Paul: They have given their lives
for the name of our Lord Jesus Christ. 18
Agabus, a prophet at Antioch, foretold a great famine, which raged shortly
after over the East, especially in Palestine. Whereupon the church at Antioch
raised a very considerable collection for the relief of the poor brethren in
Judea, which they sent by SS. Paul and Barnabas to the heads of the church at
Jerusalem. Josephus informs us that this famine lay heavy upon Judea during the
four years’ government of Cuspius Fadus, and Tiberius Alexander, under the
emperor Claudius. John, surnamed Mark, attended St. Barnabas back to Antioch.
He was his kinsman, being son to his sister Mary, whose house was the sanctuary
where the apostles concealed themselves from the persecutors, and enjoyed the
conveniency of celebrating the divine mysteries. The church of Antioch was by
that time settled in good order, and pretty well supplied with teachers, among
whom were Simeon, called Niger, Lucius of Cyrene, and Manahen, the
foster-brother of Herod the Tetrarch, 19 who were all prophets, besides our two
apostles. 20 As they were ministering to the Lord, and fasting, the Holy Ghost
said to them by some of these prophets: “Separate me Paul and Barnabas for the
work whereunto I have taken them.” The word separate here signifies being
entirely set apart to divine functions, and taken from all profane or worldly employments,
as it is said of the Levites, 21 and of St. Paul. 22 The work to which these
two apostles were assumed, was the conversion of the Gentile nations. The whole
church joined in prayer and fasting to draw down the blessing of heaven on this
undertaking. A model always to be imitated by those who embrace an
ecclesiastical state. After this preparation SS. Paul and Barnabas received the
imposition of hands, by which some understand the episcopal consecration. But
Estius, Suarez, and others, more probably think that they were bishops before,
and that by this right is meant no more than the giving of a commission to
preach the gospel to the Gentile nations, by which they were consecrated the
Apostles of the Gentiles.
Paul and Barnabas having thus received their mission, left Antioch, taking with
them John Mark, and went to Seleucia, a city of Syria adjoining to the sea;
whence they set sail for Cyprus, and arrived at Salamis, a port formerly of
great resort. Having there preached Christ in the synagogues of the Jews, they
proceeded to Paphos, a city in the same island, chiefly famous for a temple of
Venus, the tutelar goddess of the whole island. The conversion of Sergius
Paulus, the Roman proconsul, happened there. These apostles taking ship again
at Paphos, sailed to Perge in Pamphylia. Here John Mark, weary of the hardships
and discouraged at the dangers from obstinate Jews and idolaters, which
everywhere attended their laborious mission, to the great grief of his uncle
Barnabas, left them and returned to Jerusalem. Paul and Barnabas from Perga
travelled eighty miles northward to Antioch in Pisidia. There they preached
first in the synagogues of the Jews; but finding them obstinately deaf to the
happy tidings of salvation, they told them, that by preference they had
announced first to them the words of eternal life; but since they rejected that
inestimable grace they would address the same to the Gentiles, as God had
commanded by his prophets. The exasperated Jews had interest enough to get them
expelled that city. The apostles went next to Iconium, the metropolis of
Lycaonia, and preached there some time; but at length the malice of the Jews
prevailed, and the apostles narrowly escaped being stoned. They bent their
course hence to Lystra in the same province, in which city the idolaters,
surprised to see a cripple miraculously healed by St. Paul, declared the gods
were come among them. They gave to Paul the name of Mercury because he was the
chief speaker, and to Barnabas that of Jupiter, probably on account of his
gravity, and the comeliness of his person. 23 In this persuasion they were
preparing to offer sacrifices to them, and were with difficulty diverted from
it by the two saints. But soon after, at the malicious instigation of the Jews,
they passed to the opposite extreme and stoned Paul. However, though left for
dead, when the disciples came (probably to inter his body) he rose up, went
back into the city, and the next day departed with Barnabas to Derbe. Hence,
after numerous conversions they returned to Lystra, Iconium, and the other
cities already mentioned, confirming the faithful in the doctrine they had
lately received, and ordaining priests in every church. They at length arrived
at Antioch in Syria, and continued with the disciples of that city a
considerable time, full of joy and thanksgiving for the success of their
ministry. During their abode in this city arose the dispute relating to the
necessity of observing the Mosaic rites. St. Barnabas joined St. Paul in
opposing some of the Jewish converts who urged the necessity of observing them
under the gospel. This weighty question gave occasion to the council of the
apostles at Jerusalem, held in the year 51, wherein SS. Paul and Barnabas gave
a full account of the success of their labours amongst the Gentiles, and
received a confirmation of their mission, and carried back the synodal letter
to the new converts of Syria and Cilicia, containing the decision of the
council, which had exempted the new converts from any obligation on the
foregoing head.
St. Barnabas gives us a great example of humility in his voluntary deference to
St. Paul. He had been called first to the faith, had first presented St. Paul
to the apostles, and passed for first among the doctors of the church of
Antioch, yet on every occasion he readily yields to him the quality of speaker,
and the first place; which we must ascribe to his humility. Neither did St.
Paul seek any other preeminence than the first place in all labours. At last a
difference in opinion concerning Mark produced a separation, without the least
breach of charity in their hearts. John Mark met them again at Antioch. St.
Paul proposed to our saint to make a circular visit to the churches of Asia
which they had founded. Barnabas was for taking his kinsman Mark with him; but
Paul was of a different sentiment in regard to one who before had betrayed a
want of courage in the same undertaking. The Holy Ghost would by this occasion
separate the two apostles, that for the greater benefit of the Church the
gospel might be carried into more countries. John Mark by this check became so
courageous and fervent, that he was from that time one of the most useful and
zealous preachers of the gospel. St. Paul afterwards expressed a high esteem of
him in his epistle to the Colossians; 24 and during his imprisonment at Rome,
charged St. Timothy to come to him, and to bring with him John Mark, calling
him a person useful for the ministry. 25 John Mark finished the course of his
apostolic labours at Biblis in Phœnicia, and is mentioned in the Roman
Martyrology on the 27th of September. After this separation St. Paul with Silas
travelled into Syria and Cilicia, and Barnabas, with his kinsman, betook
himself to his native island, Cyprus. Here the sacred writings dismiss his
history.
St. Barnabas always remembered the conversion of nations was the province
allotted to him, nor could he be induced to allow himself any repose, whilst he
saw whole countries deprived of the light of salvation. Theodoret says he
returned again to St. Paul, and was sent by him to Corinth with Titus.
Dorotheus and the author of the Recognitions suppose him to have been at Rome.
The city of Milan honours him as patron from a tradition, supported by
monuments which seem to be of the fourth age, affirming that he preached the
faith there, and was the founder of that church. 26 But how wide soever his
missions lay, he always regarded his own country as the province especially
alloted to his care; and there he finished his life by martyrdom. Alexander, a
monk of Cyprus in the sixth age, hath written an account of his death, in which
he relates, that the faith having made great progress in Cyprus by the
assiduous preaching, edifying example, and wonderful miracles of this apostle,
it happened that certain inveterate Jews who had persecuted the holy man in
Syria, came to Salamis and stirred up many powerful men of that city against
him. The saint was taken, roughly handled and insulted by the mob, and after
many torments stoned to death. The remains of St. Barnabas were found near the
city of Salamis, with a copy of the gospel of St. Matthew, in Hebrew, laid upon
his breast, written with St. Barnabas’s own hand. The book was sent to the
emperor Zeno in 485, as Theodorus Lector relates. 27 St. Paul mentions St.
Barnabas as still living in the year 56. 28 St. Chrysostom speaks of him as
alive in 63. 29 He seems to have attained to a great age. 30 St. Charles
Borromeo, in his sixth provincial council, in 1582, appointed his festival an
holiday of obligation. Nicholas Sormani, a priest of the Oblates, maintains
that he preached at Milan, 31 and St. Charles Borromeo in a sermon 32 styles
him the apostle of Milan. 33
St. Barnabas, the more perfectly to disengage his affections from all earthly
things, set to the primitive church an heroic example, by divesting himself of
all his large possessions in favour of the poor: riches are a gift of God to be
received with thankfulness, and to be well employed. But so difficult and
dangerous is their stewardship; so rare a grace is it for a man to possess them
and not find his affections entangled, and his heart wounded by them, that many
heroic souls have chosen, with St. Barnabas, to forsake all things, the more
easily to follow Christ in perfect nakedness of heart. Those who are favoured with
them must employ them in good offices, and in relieving the indigent, not
dissipate them in luxury, or make them the fuel of their passions: they must
still dare to be poor; must be disengaged in their affections; and must not be
uneasy or disturbed if their money takes its flight, being persuaded that the
loss of worldly treasures deprives them of nothing they can properly call their
own.
Note 1. Acts xiv. 13.
Note 2. Acts iv. 36.
Note 3. Clem. Alex. Strom. l. 2, p. 410. Eus. Hist. l. 1, c. 12, et l. 2, c. 1.
St. Epiphan. Hær. 20, c. 4, &c.
Note 4. Acts iv. 36.
Note 5. Matt. xix. 21.
Note 6. Orig. in Mat. p. 383, ed. Huet.
Note 7. S. Hier. Ep. 8, ad Demetr.
Note 8. S. Aug. Serm. 148, ol. 10, de div.
Note 9. St. Chrys. Hom. 12, in Acta.
Note 10. St. Bas. Serm. l. de Instit. Monach.
Note 11. Ibid.
Note 12. St. Greg. M. l. 1, Ep. 24, p. 513, t. 2, Ed. Ben.
Note 13. Hom. 12, in Acta, t. 9, p. 101, ed. Ben.
Note 14. S. Basil, in Moral. Reg. 11.
Note 15. L. 1, Ep. 181.
Note 16. Acts xi. 24.
Note 17. Galat. i. 18.
Note 18. Acts xv. 26.
Note 19. This Manahen must have been of high birth, as he had the same nurse
with Herod Antipas: he was perhaps son of Manahen, prince of the Sanhedrim
under Hillel, a great officer under Herod.
Note 20. Acts xiii.
Note 21. Num. viii. 14.
Note 22. Rom. i. 1. Gal. i. 15.
Note 23. St. Barnabas is represented by St. Chrysostom and all antiquity as a
man of a beautiful and venerable aspect, and of a majestic presence, whereas
St. Paul was of a low stature. Whence St. Chrysostom writes of the latter: “He
was a man three cubits high: yet he ascended above the heavens.” See a Lap. et
Syn. Critic. hic.
Note 24. Coloss. iv. 10, 11.
Note 25. 2 Tim. iv. 11.
Note 26. See Origine Apostolica della Chiesa Milanese da Nic. Sormani, Milan.
1754.
The Religious Order of Regular Clerks, called Barnabites from the church of
this saint in Milan, of which they obtained possession in 1545, was founded at
Milan by three pious noblemen in 1530, confirmed by Pope Clement VII. in 1532,
and Paul III. in 1535. This Order, the chief end of which is to furnish able
preachers to instruct the people in missions, was exceedingly favoured by St.
Charles Borromeo, and has been rendered illustrious by many great men. See
Helyot, Hist. des Ord. Relig. t. 4, p. 110, and principally F. Mansi, the
Servite, Nota in Raynaldi Coutin. Annal. Baronii, ad an. 1533, p. 298, t. 13,
Contin. seu t. 32, totius Operis.
Note 27. Theod. Lect. 2, p. 557. Suidas, &c.
Note 28. 1 Cor. ix. 6.
Note 29. S. Chrys. Hom. 11, in Coloss.
Note 30. An epistle which is extant in Greek, and bears the name of St.
Barnabas, is quoted as his undoubted work by St. Clement of Alexandria, Origen,
&c. But St. Jerom and Eusebius (l. 3, Hist. c. 25,) rank it among the
apocryphal or uncanonical writings; and it is evident that the church never
received it into the canon of holy scripture. On which account Tillemont, (t.
1, p. 659,) Ceillier, (t. 1, p. 499,) and many others think it is not the work
of this apostle; nevertheless, Dr. Cave (Hist. Liter, t. 1, p. 18,) and several
others maintain St. Barnabas to be the true author. It appears certainly to be
a production of the apostolic age, which the very style seems to show. It was
written to the Jewish converts, who held the observance of the ceremonial law
to be necessary in the gospel dispensation. The author displays much Hebrew
erudition, and a great knowledge of the holy scriptures, to show that the
Mosaic ceremonies were abolished by the new law. In the second part he lays
down excellent precepts of morality on the virtues of humility, meekness,
patience, charity, chastity, &c. under the notion of the way of light, in
which the good walk under the safeguard and conduct of the angels of God, as
the bad are under the influence of the angels of Satan. Among other vices, he
inveighs severely against talkativeness, which he says is the snare of death.
He teaches that the six days of the creation signify allegorically six thousand
years, after which term he fixes the general conflagration of the world. The
same is advanced by several other ancient writers, from a traditionary notion
of the Jews, grounded on the supposed prediction of one Elias, not the great
prophet of that name, on which the long annotation of Cotelier on this passage
may be consulted. (n. 15.) But to this no heed is to be given. The fifth
general council of Lateran forbids any preachers to presume to determine the
time of Christ’s second coming, which he assures us no man knoweth.
Note 31. Sormani in Apologismis.
Note 32. S. Car. Borr. Hom. 26, t. 1, p. 174.
Note 33. See Bernard. Cassinus in his Veritas Sacrarum Reliquiarum in Basilica
Metropolitana Mediolanensi, an. 1743.
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/6/111.html
The Journeyings and
Martyrdom of Saint Barnabas
the Apostle
Since from the descent of
the presence of our Saviour Jesus Christ, the unwearied and benevolent and
mighty Shepherd and Teacher and Physician, I beheld and saw the ineffable and
holy and unspotted mystery of the Christians, who hold the hope in holiness,
and who have been sealed; and since I have zealously served Him, I have deemed
it necessary to give account of the mysteries which I have heard and seen.
I John, accompanying the
holy apostles Barnabas and Paul, being formerly a servant of Cyrillus the high
priest of Jupiter, but now having received the gift of the Holy Spirit through
Paul and Barnabas and Silas, who were worthy of the calling, and who baptized
me in Iconium. After I was baptized, then, I saw a certain man standing clothed
in white raiment; and he said to me: Be of good courage, John, for assuredly
thy name shall be changed to Mark, and thy glory shall be proclaimed in all the
world. the darkness in thee has passed away from thee, and there has been given
to thee understanding to know the mysteries of God.
And when I saw the
vision, becoming greatly terrified, I went to the feet of Barnabas, and related
to him the mysteries which I had seen and heard from that man. And the Apostle
Paul was not by when I disclosed the mysteries. And Barnabas said to me: Tell
no one the miracle which thou hast seen. For by me also this night the Lord
stood, saying, Be of good courage: for as thou hast given thy life for my name
to death and banishment from thy nation, thus also shall thou be made perfect.
Moreover, as for the servant who is with you, take him also with thyself; for
he has certain mysteries. Now then, my child, keep to thyself the things which
thou hast seen and heard; for a time will come for thee to reveal them.
And I, having been
instructed in these things by him, remained in Iconium many days; for there was
there a holy man and a pious, who also entertained us, whose house also Paul
had sanctified. Thence, therefore, we came to Seleucia, and after staying three
days sailed away to Cyprus; and I was ministering to them until we had gone
round all Cyprus. And setting sail from Cyprus, we landed in Perga of
Pamphylia. And there I then stayed about two months, wishing to sail to the
regions of the West; and the Holy Spirit did not allow me. Turning, therefore,
I again sought the apostles; and having learned that they were in Antioch, I
went to them.
And I found Paul in bed
in Antioch from the toil of the journey, who also seeing me, was exceedingly
grieved on account of my delaying in Pamphylia. And Barnabas coming, encouraged
him, and tasted bread, and he took a little of it. And they preached the word
of the Lord, and enlightened many of the Jews and Greeks. And I only attended
to them, and was afraid of Paul to come near him, both because he held me as
having spent much time in Pamphylia, and because be was quite enraged against
me. And I gave repentance on my knees upon the earth to Paul, and he would not
endure it. And when I remained for three Sabbaths in entreaty and prayer on my
knees, I was unable to prevail upon him about myself; for his great grievance
against me was on account of my keeping several parchments in Pamphylia.
And when it came to pass
that they finished teaching in Antioch, on the first of the week they took
counsel together to set out for the places of the East, and after that to go
into Cyprus, and oversee all the churches in which they had spoken the word of
God. And Barnabas entreated Paul to go first to Cyprus, and oversee his own in
his village; and Lucius entreated him to take the oversight of his city Cyrene.
And a vision was seen by Paul in sleep, that he should hasten to Jerusalem,
because the brethren expected him there. But Barnabas urged that they should go
to Cyprus, and pass the winter, and then that they should go to Jerusalem at
the feast. Great contention, therefore, arose between them. And Barnabas urged
me also to accompany them, on account of my being their servant from the
beginning, and on account of my having served them in all Cyprus until they
came to Perga of Pamphylia; and I there had remained many days. But Paul cried
out against Barnabas, saying: It is impossible for him to go with us. And those
who were with us there urged me also to accompany them, because there was a vow
upon me to follow them to the end. So that Paul said to Barnabas: If thou wilt
take John who also is surnamed Mark with thee, go another road; for he shall
not come with us. And Barnabas coming to himself, said: The grace of God does
not desert him who has once served the Gospel and journeyed with us. If,
therefore, this be agreeable to thee, Father Paul, I take him and go. And he
said: Go thou in the grace of Christ, and we in the power of the Spirit.
Therefore, bending their
knees, they prayed to God. And Paul, groaning aloud, wept, and in like manner
also Barnabas, saying to one another: It would have been good for us, as at
first, so also at last, to work in common among men; but since it has thus
seemed good to thee, Father Paul, pray for me that my labour may be made
perfect to commendation: for thou knowest how I have served thee also to the
grace of Christ that has been given to thee. For I go to Cyprus, and hasten to
be made perfect; for I know that I shall no more see thy face, O Father Paul.
And failing on the ground at his feet, he wept long. And Paul said to him: The
Lord stood by me also this night, saying, Do not force Barnabas not to go to
Cyprus, for there it has been prepared for him to enlighten many; and do thou
also, in the grace that has been given to thee, go to Jerusalem to worship in
the holy place, and there it shall be shown thee where thy martyrdom has been
prepared. And we saluted one another, and Barnabas took me to himself.
And having come down to
Laodiceia, we sought to cross to Cyprus; and having found a ship going to
Cyprus, we embarked. And when we had set sail, the wind was found to be
contrary. And we came to Corasium; and having gone down to the shore where
there was a fountain, we rested there, showing ourselves to no one, that no one
might know that Barnabas had separated from Paul. And having set sail from
Corasium, we came to the regions of Isauria, and thence came to a certain
island called Pityusa; and a storm having come on, we remained there three
days; and a certain pious man entertained us, by name Euphemus, whom also
Barnabas instructed in many things in the faith, with all his house.
And thence we sailed past
the Aconesiae, and came to the city of Anemurium; and having gone into it, we
found two Greeks. And coming to us, they asked whence and who we were. And
Barnabas said to them: If you wish to know whence and who we are, throw away
the clothing which you have, and I shall put on you clothing which never
becomes soiled; for neither is there in it anything filthy, but it is
altogether splendid. And being astonished at the saying, they asked us: What is
that garment which you are going to give us? And Barnabas said to them: If you
shall confess your sins, and submit yourselves to our Lord Jesus Christ, you
shall receive that garment which is incorruptible for ever. And being pricked
at heart by the Holy Spirit, they fell at his feet, entreating and saying: We
beseech thee, father, give us that garment; for we believe in the living and
true God whom thou proclaimest. And leading them down to the fountain, he
baptized them into the name of Father, and Son, and Holy Ghost. And they knew
that they were clothed with power, and a holy robe. And having taken from me
one robe, he put it on the one; and his own robe he put on the other. And they
brought money to him, and straightway Barnabas distributed it to the poor. And
from them also the sailors were able to gain many things.
And they having come down
to the shore, he spoke to them the word of God; and he having blessed them, we
saluted them, and went on board the ship. And the one of them who was named
Stephanus wished to accompany us, and Barnabas did not permit him. And we,
having gone across, sailed down to Cyprus by night; and having come to the
place called Crommyacita, we found Timon and Ariston the temple Servants, at
whose house also we were entertained.
And Timon was afflicted
by much fever. And having laid our hands upon him, we straightway removed his
fever, having called upon the name of the Lord Jesus. And Barnabas had received
documents from Matthew, a book of the word of God, and a narrative of miracles
and doctrines. This Barnabas laid upon the sick in each place that we came to,
and it immediately made a cure of their sufferings.
And when we had come to
Lapithus, and an idol festival being celebrated in the theatre, they did not
allow us to go into the city, but we rested a little at the gate. And Timon,
after he rose up from his disease, came with us. And having gone forth from Lapithus,
we travelled through the mountains, and came to the city of Lampadistus, of
which also Timon was a native; in addition to whom, having found also that
Heracleius was there, we were entertained by him. He was of the city of
Tamasus, and had come to visit his relations; and Barnabas, looking stedfastly
at him, recognised him, having met with him formerly at Citium with Paul; to
whom also the Holy Spirit was given at baptism, and he changed his name to
Heracleides. And having ordained him bishop over Cyprus, and having confirmed
the church in Tamasus, we left him in the house of his brethren that dwelt
there.
And having crossed the
mountain called Chionodes, we came to Old Paphos, and there found Rhodon, a
temple servant, who also, having himself believed, accompanied us. And we met a
certain Jew, by name Barjesus, coming from Paphos, who also recognised
Barnabas, as having been formerly with Paul. He did not wish us to go into
Paphos; but having turned away, we came to Curium.
And we found that a certain
abominable race was being performed in the road near the city, where a
multitude of women and men naked were performing the race. And there was great
deception and error in that place. And Barnabas turning, rebuked it; and the
western part fell, so that many were wounded, and many of them also died and
the rest fled to the temple of Apollo, which was close at hand in the city,
which was called sacred.
And when we came near the
temple, a great multitude of Jews who were there, having been put up to it by
Barjesus. stood outside of the city, and did not allow us to go into the city;
but we spent the evening under a tree near the city, and rested there.
And on the following day,
we came to a certain village where Aristoclianus dwelt. He being a leper, had
been cleansed in Antioch, whom also Paul and Barnabas sealed to be a bishop,
and sent to his village in Cyprus, because there were many Greeks there. And we
were entertained in the cave by him in the mountain, and there we remained one
day. And thence we came to Amathus and there was a great multitude of Greeks in
the temple in the mountain, low women and men pouring libations. There also
Barjesus, getting the start of as, gained over the nation of the Jews, and did
not allow us to enter into the city; but a certain widow woman. eighty years
old. being outside of the city, and she also not worshipping the idols, coming
forward to us, took us into her house one hour. And when we came out we shook
the dust off our feet over against that temple where the libation of the
abominable took place.
And having gone out
thence, we came through desert places, and Timon also accompanied us. And
having come to Citium, and there being a great uproar there also in their
hippodrome, having learned this, we came forth out of the city, having all
shaken the dust off our feet; for no one received us, except that we rested one
hour in the gate near the aqueduct.
And having set sail in a
ship from Citium, we came to Salamis, and landed in the so-called islands,
where there was a place full of idols; and there there took place high
festivals and libations. And having found Heracleides there again, we
instructed him to proclaim the Gospel of God, and to set up churches, and
ministers in them. And having gone into Salamis. we came to the synagogue near
the place called Biblia; and when we had gone into it, Barnabas, having
unrolled the Gospel which he had received from Matthew his fellow-labourer,
began to teach the Jews.
And Barjesus, having
arrived after two days, after not a few Jews had been instructed, was enraged,
and brought together all the multitude of the Jews; and they having laid hold
of Barnabas, wished to hand him over to Hypatius, the governor of Salamis. And
having bound him to take him away to the governor, and a pious Jebusite, a
kinsman of Nero, having count to Cyprus, the Jews, learning this, took Barnabas
by night, and bound him with a rope by the neck; and having dragged him to the
hippodrome from the synagogue, and having gone out of the city, standing round
him, they burned him with fire, so that even his bones became dust. And
straightway that night, having taken his dust, they cast it into a cloth; and
having se cured it with lead. they intended to throw it into the sea. But I,
finding an opportunity in the night, and being able along with Timon and Rhodon
to carry it. we came to a certain place, and having found a cave, put it down
there, where the nation of the Jebusites formerly dwelt. And having found a
secret place in it, we put it away, with the documents which he had received
from Matthew. And it was the fourth hour of the night of the second of the
week.
And when we were hid in
the place. the Jews made no little search after us; and having almost found us,
they pursued us as far as the village of the Ledrians; and we, having found
there also a cave near the village, took refuge in it, and thus escaped them.
And we were hid in the cave three days; and the Jews having gone away, we came
forth and left the place by night. And taking with us Ariston and Rhodon, we
came to the village of Limnes.
And having come to the
shore, we found an Egyptian ship; and having embarked in it, we landed at
Alexandria. And there I remained, teaching the brethren that came the word of
the Lord, enlightening them, and preaching what I had been taught by the
apostles of Christ, who also baptized me into the name of Father, and Son, and
Holy Ghost; who also changed my name to Mark in the water of baptism, by which
also I hope to bring many to the glory of God through His grace; because to Him
is due honour and everlasting glory. Amen.
The journeyings and
martyrdom of the holy apostle Barnabas have been fulfilled through God.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-acts-of-barnabas/
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Barnabas, Apostle
Article
We read that in the first
days of the Church, “the multitude of believers had but one heart and one soul;
neither did any one say that aught of the things which he possessed was his
own.” Of this fervent company, one only is singled out by name, Joseph, a rich
Levite, from Cyprus. “He having land sold it, and brought the price and laid it
at the feet of the Apostles.” They now gave him a new name, Barnabas, the son
of consolation. “He was a good man, full of the Holy Ghost and of faith,” and
was soon chosen for an important mission to the rapidly-growing Church of
Antioch. Here he perceived the great work which was to be done among the
Greeks, so hastened to fetch Saint Paul from his retirement at Tarsus. It was
at Antioch that the two Saints were called to the apostolate of the Gentiles,
and hence they set out together to Cyprus and the cities of Asia Minor. Their
preaching struck men with amazement, and some cried out, “The gods are come
down to us in the likeness of men,” calling Paul Mercury, and Barnabas Jupiter.
The Saints travelled together to the Council of Jerusalem, but shortly after
this they parted. When Agabus prophesied a great famine, Barnabas, no longer
rich, was chosen by the faithful at Antioch as most fit to bear, with Saint
Paul, their generous offerings to the Church of Jerusalem. The gentle Barnabas,
keeping with him John, surnamed Mark, whom Saint Paul distrusted, betook
himself to Cyprus, where the sacred history leaves him; and here, at a later
period, he won his martyr’s crown.
Reflection – Saint
Barnabas’s life is full of suggestions to us who live in days when once more
the abundant alms of the faithful are sorely needed by the whole Church, from
the Sovereign Pontiff to the poor children in our streets.
MLA
Citation
John Dawson Gilmary Shea.
“”. Pictorial Lives of the Saints, 1889. CatholicSaints.Info.
22 May 2014. Web. 11 June 2020. <https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-barnabas-apostle/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-barnabas-apostle/
San Barnaba Apostolo
Barnaba (figlio della
Consolazione), cipriota, diede agli Apostoli ciò che ricavò dalla vendita del
suo campo: "Così Giuseppe, soprannominato dagli apostoli Barnaba
"figlio dell'esortazione", un levita originario di Cipro, che era
padrone di un campo, lo vendette e ne consegnò l'importo ai piedi degli
apostoli e uomo virtuoso qual era e pieno di Spirito Santo e di fede, esortava
tutti a perseverare con cuore risoluto nel Signore. Accreditò Paolo di fronte
alla Chiesa, fu suo compagno nel primo viaggio missionario e nel primo Concilio
di Gerusalemme. (Mess. Rom.)
Etimologia: Barnaba =
figlio di consolazione, dall'arameo
Martirologio Romano:
Memoria di san Barnaba, Apostolo, che, uomo mite e colmo di Spirito Santo e di
fede, fu annoverato tra i primi fedeli di Gerusalemme. Predicò il Vangelo ad
Antiochia e introdusse Saulo di Tarso da poco convertito nel novero dei
fratelli, accompagnandolo pure nel suo primo viaggio per l’evangelizzazione
dell’Asia; partecipò poi al Concilio di Gerusalemme e, fatto ritorno all’isola
di Cipro, sua patria di origine, vi diffuse il Vangelo.
La Bibbia menziona per la
prima volta Barnaba tra coloro che dopo la morte di Gesù, a Gerusalemme, si
riuniscono attorno agli apostoli. È una comunità di credenti che vivono
fraternamente condividendo i loro beni. Ma la tradizione – riportata da Eusebio
di Cesarea che attinge da Clemente Alessandrino – lo annovera anche fra i 72
discepoli inviati da Gesù in missione per annunciare il Regno di Dio, quindi
già nella cerchia dei seguaci di Cristo. Circa le sue origini, dalla Sacra
Scrittura sappiamo che, nato nell’isola di Cipro, era ebreo e si chiamava
Giuseppe.
Cristiano a Gerusalemme
Barnaba è fra i più
autorevoli della prima comunità cristiana che si forma tanto che, pur non
essendo dei Dodici, viene chiamato apostolo. È il primo ad accogliere Paolo
appena convertitosi sulla via di Damasco e giunto a Gerusalemme per conoscere
gli apostoli. Mentre in tanti diffidano di quel Saulo che aveva perseguitato i
cristiani, lui lo accoglie e lo introduce nella comunità. Ritenuto “uomo
virtuoso … pieno di Spirito Santo e di fede”, viene mandato ad Antiochia di
Siria, da dove era giunta la notizia di numerose conversioni. Una volta
costatato che davvero in tanti credevano, Barnaba se ne rallegra ed esorta
tutti “a perseverare con cuore risoluto nel Signore”, quindi chiede aiuto a
Paolo per essere supportato nel servizio alla nuova comunità di credenti.
Ancora una volta, quindi, Barnaba interviene nella vita di Paolo sospingendolo
verso la sua missione di Apostolo delle genti. I due restano ad Antiochia per
un anno istruendo molti e proprio qui “per la prima volta i discepoli furono
chiamati cristiani”.
In una lunga missione con Paolo
Dopo la predicazione ad
Antiochia, Barnaba e Paolo partono per una nuova missione a Cipro. Con loro c’è
anche Giovanni, detto Marco (l’evangelista), cugino di Barnaba. La tappa
successiva è la Panfilia, ma qui Giovanni decide di fare ritorno a Gerusalemme.
Barnaba e Paolo proseguono, invece, per Antiochia di Pisidia, Iconio, Listra,
Derbe e tornano ancora ad Antiochia di Siria. Sostano, inoltre, a Perge e
Attalia. Le conversioni sempre più numerose dei pagani, intanto, fanno sorgere
dispute circa la necessità o meno della circoncisione, sicché, intorno al 49,
Barnaba e Paolo tornano a Gerusalemme per discuterne con gli apostoli. Poco
dopo i due si preparano a una nuova missione, ma Barnaba vuole aggregare ancora
Giovanni, mentre Paolo è contrario: non si fida di quel giovane. Barnaba,
invece, vede in lui un discepolo da recuperare. Non trovando un accordo, le
loro strade si dividono: Barnaba s’imbarca per Cipro con il cugino, Paolo parte
per l’Asia. “Anche tra Santi ci sono contrasti, discordie, controversie. E
questo a me appare molto consolante, perché vediamo che i Santi non sono caduti
dal cielo”, ha detto Benedetto XVI ricordando, nella catechesi dell’Udienza
generale del 31 gennaio 2007, il legame tra Barnaba e Paolo. La santità non
consiste nel non aver mai sbagliato, ma cresce nella capacità di ravvedersi e
nella disponibilità a ricominciare, ma soprattutto nella capacità di perdonare.
E infatti, in seguito, Paolo si ricrederà su Marco.
Dall’Italia al martirio a Salamina
Il Nuovo Testamento non
ci fornisce altre notizie su Barnaba, ma documenti bizantini riferiscono di un
viaggio insieme a Pietro che lo conduce a Roma. Da qui avrebbe proseguito per
il nord Italia. A Milano, in particolare, la sua predicazione avrebbe originato
diverse conversioni dando così vita alla prima comunità cristiana nella città,
che per questo lo considera il suo primo vescovo. Gli Atti di Barnaba, opera
del V secolo, raccontano della sua morte a Salamina, dove sarebbe stato
lapidato da giudei siriani nell’anno 61. Oggi a Salamina la tomba di Barnaba
esiste ancora e sarebbe stata indicata da lui stesso apparso in sogno al
vescovo di Salamina, Anthemios, alla fine del V secolo. Questi, dunque, avrebbe
fatto trasportare le spoglie dell’apostolo nella basilica che gli volle
dedicare.
(Vatican News)
Hans Vredeman de Vries (1527–1607) et
Gillis Mostaert (I) (1528 –1598), Le Sacrifice à Lystre, 1567,
tempera
sur panneau, 79 x 112, Bremen, Paula Modersohn-Becker Museum
L’undici giugno la Chiesa
festeggia la figura di San Barnaba, chiamato apostolo anche se non appartiene
al gruppo dei Dodici, è considerato inoltre come il primo vescovo della città
di Milano.
Al riguardo delle sue
origini, la sua era una famiglia giudaica che si era trasferita sull’isola di
Cipro dove con ogni probabilità San Barnaba è nato nei primi anni del primo
secolo dopo Cristo. Il nome che gli fu dato dalla propria famiglia era quello
di Giuseppe. Della sua infanzia e adolescenza non si conosce praticamente nulla
mentre è stato raccontato negli Atti degli Apostoli, come Giuseppe si sia
convertito al cristianesimo lasciando ogni attività terrena di commercio per
seguire questa vocazione e portare la parola di Cristo e del Signore in ogni
luogo della Terra. Per la precisione la sua conversione avvenne poco dopo
l’episodio della Pentecoste e lo portò a sposare in pieno la fede cristiana,
tant’è che decise di vendere tutti gli averi che si era faticosamente
guadagnato nel corso della propria vita per donarli alla nascente Chiesa
affinché potesse operare, venne battezzato prendendo il nome di Barnaba e
diventando in pochissimo tempo uno dei personaggi più autorevoli della Chiesa
Cattolica che era ancora in una fase di nascita.
Fu fra i primi cristiani
ad accettare e garantire sulle buone intenzione dell’apostolo Paolo che prima
della conversione accaduta a Damasco e del relativo battesimo, si chiamava
Saulo di Tarso ed era uno dei massimo persecutori dei cristiani. Uno dei primi
compiti che venne assegnato a Barnaba, fu quello di recarsi nella città di
Antiochia per convertire la popolazione locale. La missione fu condivisa con lo
stesso Paolo e fu un qualcosa di assolutamente nuovo visto che fino a quel
momento l’opera di evangelizzazione veniva effettuata soltanto tra gli ebrei.
Paolo e Barnaba riuscirono a ottenere risultati straordinari che tuttavia
crearono dubbi e timori nella Chiesa di Gerusalemme tant’è che i due dovettero
far ritorno e spiegare quello che stava avvenendo e come erano riusciti a
convertire un così alto numero di persone. Chiarita la cosa ripartirono
immediatamente per evangelizzare altri popolo incominciando dalla terra natale
dello stesso Barnaba, Cipro, per poi spostarsi in tutta l’Asia Minore ossia
l’attuale Turchia. Intorno al 49 dopo Cristo fecero nuovamente ritorno a
Gerusalemme per presenziare a un dibattito sulla necessità o meno di
costringere i pagani convertitisi al cristianesimo di essere circoncisi.
Barnaba e lo stesso Paolo erano contrari alla cosa ed ebbero ragione. Da qui si
dividono le loro strade con Barnaba che insieme a Marco Evangelista andò
nuovamente a Cipro per rimanervi per tre anni.
Nel 53 insieme a Pietro
iniziò un viaggio che lo portò al centro dell’Impero Romano, Roma. Pietro vi
rimase per porre le basi della Chiesa Romana mentre Barnaba partì praticamente
subito alla volta dell’Italia del Nord ed in particolare verso Milano dove
diede inizio alla conversione e la costruzione della Chiesa di Milano venendo
così considerato il primo vescovo della città.
Tuttavia, Barnaba non
volle fermarsi nel centro milanese a lungo e dopo aver affidato a Antalone il
compito di gestire la chiesa cristiana e quindi di essere lui il vescovo,
ripartì per continuare nella sua opera di evangelizzazione sino a quando nel 61
a Salamina, antica città della parte orientale dell’Isola di Cipro, venne
ucciso per mano di alcuni giudei che lo lapidarono. Secondo alcuni documenti,
sembra che San Barnaba nel momento in cui venne ucciso, avesse tra le proprie
mani una bibbia, segno della sua grande fede.
Un altro episodio legato
alla vita di San Barnaba, è relativo al suo arrivo a Milano con una leggenda
che parla di come lungo il suo cammino, la neve si sciogliesse consentendo ai
fiori di sbocciare.
Autore: Don Luca Roveda
Crâne de
Saint Barnabé apôtre,
custodito
nella chiesa di Santa Maria di Grado a Conca dei Marini
L’ebreo Giuseppe nativo di Cipro si fa cristiano, vende un suo campo e consegna il ricavato "ai piedi degli apostoli", in Gerusalemme. Così lo incontriamo, presentato dagli Atti degli Apostoli, con questo gesto di conversione radicale. La Chiesa neonata impara presto a onorarlo col soprannome di Barnaba, ossia “figlio dell’esortazione”. E la sua autorità cresce. Un giorno i cristiani di Gerusalemme sono sottosopra perché in città è tornato Saulo di Tarso, già persecutore spietato. Dicono che ora sia cristiano, ma chi si fida? Ed ecco che Barnaba, preso Saulo con sé, "lo presentò agli apostoli", dicono gli Atti, garantendo per lui. Basta la sua parola: Saulo, che poi si chiamerà Paolo, "poté stare con loro".
Qualche tempo dopo arriva la notizia che ad Antiochia di Siria si fanno cristiani anche dei non ebrei: novità mai vista. La Chiesa di Gerusalemme "mandò Barnaba ad Antiochia"; è l’uomo delle emergenze. E ad Antiochia capisce subito: "Vide la grazia del Signore e si rallegrò". Nessuna incertezza, nessun “vedremo”, “concerteremo”: subito egli invita "tutti a perseverare con cuore risoluto nel Signore". Risoluto lui per primo, porta Paolo da Tarso ad Antiochia, predicano insieme, poi insieme portano soccorsi ai cristiani di Gerusalemme affamati da una carestia.
Ad Antiochia matura il piano per una missione in terra pagana, diretta anzitutto alle comunità ebraiche, ma che poi si aprirà a tutti. Barnaba e Paolo sono designati all’impresa, prendendo con sé il giovane indicato all’inizio come "Giovanni detto Marco", cugino di Barnaba. Quello che, secondo l’antica tradizione cristiana, sarà poi l’evangelista Marco. Questo primo viaggio missionario tocca Cipro e una parte dell’Asia Minore.
Barnaba è ancora con Paolo (verso l’anno 49) a Gerusalemme, per la focosa disputa sui pagani convertiti (devono circoncidersi o no?), che porterà alla decisione di non imporre loro altri pesi, oltre ai precetti profondamente radicati nell’animo degli ebreo-cristiani.
Tra gli anni 50 e 53 c’è il secondo viaggio missionario che toccherà anche l’Europa. Barnaba vorrebbe portare ancora Giovanni-Marco, ma Paolo rifiuta, perché nel primo viaggio il giovane si è separato da loro. Insiste Barnaba, ed è rottura completa. Gli Atti dicono soltanto: "Barnaba, prendendo con sé Marco, s’imbarcò per Cipro". E non parleranno più di lui. Se ne ricorda invece assai Paolo, probabilmente riconciliato con Marco: scrivendo ai Colossesi e a Filemone, manda loro i saluti anche "di Marco" (e ai Colossesi precisa: "il cugino di Barnaba"). Infine, nella prima lettera ai Corinzi, l’apostolo ricorda che anche Barnaba, come lui, si manteneva col suo lavoro. Non poteva essere altrimenti per il “figlio dell’esortazione”, che per farsi cristiano si è fatto innanzitutto povero.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/23350
Voir aussi : https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/Pe-Barnabe.php