vendredi 1 juin 2012

Saint JUSTIN le philosophe, martyr

San Giustino Martire

Théophane le Crétois  (1490–1559) and his son Symeon, : Иустин Философ. Фреска Феофана Критского и его сына Симеона. Церковь свт. Николая (Монастырь Ставроникита, Афон), circa 1546, fresque, monastère de Stavroniketa


Saint Justin, martyr

Justin était originaire de Samarie. Après s'être converti il ouvrit à Rome une école de philosophie. Vers 150, il écrivit un livre où il argumentait avec les juifs et il adressa à l'empereur Antonin une Apologie des chrétiens. Dénoncé par un collègue, il professa fermement sa foi devant le juge et il fut condamné à mort avec six autres chrétiens (vers 165).

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/06/01/191/-/saint-justin-martyr

Saint Justin

Philosophe et martyr (+ 165)

Il naquit à Naplouse, ville de Palestine bâtie sur l'ancien site de Sichem. Ses parents étaient des païens très aisés qui lui firent faire des études très poussées. Il est alors à la recherche de la sagesse. Il en parle dans ses 'dialogues avec Tryphon' où il nous raconte sa longue quête. Il se confie à un maître stoïcien, mais celui-ci ne lui parle pas de Dieu. Il le quitte pour un disciple d'Aristote qui ne s'intéresse qu'à ses honoraires. Les platoniciens lui offrent une doctrine solide et exaltante. Saint Justin pensait avoir trouvé ce qu'il cherchait. Mais sa rencontre avec un chrétien le fait aller plus loin: la vérité tant recherchée, seul le Christ peut la lui donner. A trente ans, devenu chrétien, il ne renie pas sa quête philosophique. Elle est, à ses yeux, une préparation de la révélation chrétienne, chaque doctrine contenant une parcelle de la vérité totale qui se trouve dans le Christ. Il commence alors une carrière d'enseignant, fonde des écoles de philosophie à Ephèse puis à Rome. C'est alors que l'empereur Marc-Aurèle commence sa grande persécution. Saint Justin refuse de sacrifier aux dieux et il est décapité.


A lire:



Mémoire de saint Justin, martyr. Philosophe, quand il eut découvert la vraie sagesse dans la vérité du Christ, il la suivit entièrement, la montra dans son comportement, l'enseigna, la défendit par ses écrits et mit le sceau à son témoignage par sa mort à Rome, sous l'empereur Marc Aurèle, entre 163 et 167. Après avoir présenté à l'empereur son Apologie pour la religion chrétienne, il fut traduit devant le préfet Rusticus, se déclara chrétien et fut condamné à mort.

Avec lui sont commémorés ses disciples: les saints martyrs Chariton, et Charite, Évelpiste et Hiéron, Pacon et Libérien, qui reçurent en même temps que lui la couronne de gloire.

Martyrologe romain

Dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer: "Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial. 7, 3).

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1256/Saint-Justin.html


BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 21 mars 2007

Saint Justin


Chers frères et sœurs,

Au cours de ces catéchèses, nous réfléchissons sur les grandes figures de l'Eglise naissante. Aujourd'hui, nous parlons de saint Justin, philosophe et martyr, le plus important des Pères apologistes du II siècle. Le terme "apologiste" désigne les antiques écrivains chrétiens qui se proposaient de défendre la nouvelle religion des lourdes accusations des païens et des Juifs, et de diffuser la doctrine chrétienne dans des termes adaptés à la culture de leur époque. Ainsi, chez les apologistes est présente une double sollicitude: celle, plus proprement apologétique, de défendre le christianisme naissant (apologhía en grec signifie précisément "défense"), et celle qui propose une sollicitude "missionnaire" qui a pour but d'exposer les contenus de la foi à travers un langage et des catégories de pensée compréhensibles par leurs contemporains.

Justin était né aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque. Finalement, - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la "véritable philosophie". En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin: au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses Apologies.

Ces deux œuvres - les deux Apologies et le Dialogue avec le Juif Tryphon - sont les seules qui nous restent de lui. Dans celles-ci, Justin entend illustrer avant tout le projet divin de la création et du salut qui s'accomplit en Jésus Christ, le Logos, c'est-à-dire le Verbe éternel, la raison éternelle, la Raison créatrice. Chaque homme, en tant que créature rationnelle, participe au Logos, porte en lui le "germe" et peut accueillir les lumières de la vérité. Ainsi, le même Logos, qui s'est révélé comme dans une figure prophétique aux juifs dans la Loi antique, s'est manifesté partiellement, comme dans des "germes de vérité", également dans la philosophie grecque. A présent, conclut Justin, étant donné que le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité, il en découle que "tout ce qui a été exprimé de beau par quiconque, nous appartient à nous chrétiens" (2 Apol. 13, 4). De cette façon, Justin, tout en contestant les contradictions de la philosophie grecque, oriente de façon décidée vers le Logos toute vérité philosophique, en justifiant d'un point de vue rationnel la "prétention" de vérité et d'universalité de la religion chrétienne. Si l'Ancien Testament tend au Christ comme la figure oriente vers la réalité signifiée, la philosophie grecque vise elle aussi au Christ et à l'Evangile, comme la partie tend à s'unir au tout. Et il dit que ces deux réalités, l'Ancien Testament et la philosophie grecque, sont comme les deux voies qui mènent au Christ, au Logos. Voilà pourquoi la philosophie grecque ne peut s'opposer à la vérité évangélique, et les chrétiens peuvent y puiser avec confiance, comme à un bien propre. C'est pourquoi mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, définit Justin comme "pionnier d'une rencontre fructueuse avec la pensée philosophique, même marquée par un discernement prudent", car Justin, "tout en conservant même après sa conversion, une grande estime pour la philosophie grecque, [...] affirmait avec force et clarté qu'il avait trouvé dans le christianisme "la seule philosophie sûre et profitable" (Dialogue, 8, 1)" (Fides et ratio, n. 38).

Dans l'ensemble, la figure et l'œuvre de Justin marquent le choix décidé de l'Eglise antique pour la philosophie, la raison, plutôt que pour la religion des païens. Avec la religion païenne en effet, les premiers chrétiens refusèrent absolument tout compromis. Ils estimaient qu'elle était une idolâtrie, au risque d'être taxés d'"impiété" et d'"athéisme". Justin en particulier, notamment dans sa première Apologie, conduisit une critique implacable à l'égard de la religion païenne et de ses mythes, qu'il considérait comme des "fausses routes" diaboliques sur le chemin de la vérité. La philosophie représenta en revanche le domaine privilégié de la rencontre entre paganisme, judaïsme et christianisme précisément sur le plan de la critique contre la religion païenne et ses faux mythes. "Notre philosophie...": c'est ainsi, de la manière la plus explicite, qu'un autre apologiste contemporain de Justin, l'Evêque Méliton de Sardes en vint à définir la nouvelle religion (ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).

De fait, la religion païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s'obstinait sur celles du mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de consistance dans la vérité. C'est pourquoi le crépuscule de la religion païenne était inéluctable: il découlait comme une conséquence logique du détachement de la religion - réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes - de la vérité de l'être. Justin, et avec lui les autres apologistes, marquèrent la prise de position nette de la foi chrétienne pour le Dieu des philosophes contre les faux dieux de la religion païenne. C'était le choix pour la vérité de l'être, contre le mythe de la coutume. Quelques décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la sentence lapidaire et toujours valable: "Dominus noster Christus veritatem se, non con-suetudinem, cognominavit - le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume" (De virgin. vle. 1, 1). On notera à ce propos que le terme consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions "habitude culturelle", "mode du temps".

A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion - tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s'agit là d'une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous repropose - et je conclus ainsi - les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer: "Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial. 7, 3).

* * *

Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier les séminaristes d’Ars, accompagnés par leur Évêque, Mgr Guy Bagnard, et tous les jeunes présents. À l’exemple de saint Justin, soyez passionnés par la quête de la vérité et devenez des témoins audacieux du Christ pour notre temps.

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070321_fr.html

En guise de présentation…

« On est alors plus capable à la fois de penser et d’agir. »

(Aristote ; Ethique à Nicomaque, VIII, 1)

La nécessité s’est fait sentir de rendre publiques, par le site que voici, les productions d’un groupe catholique de professeurs de philosophie, qui existe depuis 2015 et se retrouve, depuis lors, chaque année, dans la perspective de mettre en commun des recherches et réflexions généralement réalisées sur un même thème. On trouvera ces productions sous forme de comptes-rendus téléchargeables, dans les pages de ce site.

Ce groupe bénéficie, depuis son origine, de l’accompagnement des Dominicains. Il tient à traiter des problèmes philosophiques les plus divers en tenant compte de l’éclairage apporté par la foi catholique, gageant qu’une « philosophie chrétienne » est non seulement possible mais très féconde, y compris quant à la pratique de l’enseignement philosophique qui fait évidemment partie des activités communes de ses membres.

Choisir un nom pour une organisation de ce type ne peut s’improviser. Après quatre ans d’existence, forts de la connaissance et de l’amitié des membres de ce groupe entre eux, ainsi que de l’orientation que nous choisissons à nouveau de donner à ses rencontres annuelles, nous optons pour le nom de Saint Justin, c’est-à-dire le nom d’un des premiers philosophes chrétiens, qui se caractérise autant par son attachement à la foi – pour laquelle il a consenti au martyre – que par son ouverture extraordinaire à la sagesse « païenne ». (Je ne peux mieux faire, pour expliciter ce point, que de donner ci-dessous des extraits de ses écrits, qui comblent d’espérance l’intelligence de ceux qui ont à cœur de tenir ensemble les exigences de la foi et celles de la raison naturelle.)

Jacques Maritain exprimait, dans sa Réponse à Jean Cocteau (1926), cette même espérance en ces termes : « Je sais les erreurs qui ravagent le monde moderne, et qu’il n’a de grand que sa douleur ; je vois partout des vérités captives, quel Ordre de la Merci se lèvera pour les racheter ? » Nous serions heureux quant à nous de participer au moins à cette mission.

Marc Conturie

(professeur de philosophie au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle de Dax)

TEXTES DE SAINT JUSTIN MARTYR (v.100 - v.165) :

« Nous avons appris que le Christ est le premier-né de Dieu, et nous avons indiqué qu’il est le Logos, dont le genre humain tout entier a reçu participation. Ceux qui ont vécu selon le Logos sont chrétiens, même s’ils ont été tenus pour athées, comme par exemple, parmi les Grecs, Socrate, Héraclite et leurs semblables et, parmi les Barbares, Abraham, Ananias, Azarias, Misaël, Elie et tant d’autres… » (Apologie I ou Grande Apologie [v.148-154], §46)

« Ce n’est pas que les enseignements de Platon soient étrangers à ceux du Christ, mais ils ne leur sont pas semblables sur tous les points, non plus que ceux des autres, Stoïciens, poètes ou prosateurs.

En effet, dans la mesure où chacun d’eux, en vertu de sa participation au divin Logos séminal, a contemplé ce qui lui était apparenté, il en a parlé excellemment, mais le fait que d’aucuns se sont contredits eux-mêmes sur des points essentiels montre à l’évidence qu’ils ne possédaient ni une science infaillible ni une connaissance irréfutable. C’est pourquoi, ce qui a été dit excellemment par tous nous appartient, à nous chrétiens, car après Dieu nous adorons et nous aimons le Logos, né du Dieu inengendré et ineffable, puisqu’il est devenu homme pour nous, afin de prendre part aussi à nos misères, pour nous en guérir. De fait, tous les écrivains pouvaient, grâce à la semence du Logos implantée en eux, voir la réalité, d’une manière indistincte, car autre chose est la semence d’un être et sa ressemblance, accordées aux hommes à la mesure de leur capacité, autre chose cet être même, dont la participation et l’imitation se réalisent en vertu de la grâce qui vient de Lui. » (Apologie II ou Requête au Sénat [160], §13)

AUTRES TEXTES QUE NOUS AIMONS :

« Il y avait autre chose dans ces liens qui captivait encore plus le cœur : causer et rire en commun, les complaisances pleines d’égards mutuels, plaisanter ensemble, ensemble être sérieux, quelquefois être en désaccord mais sans animosité (comme on peut l’être avec soi-même), et, en cas de rarissime désaccord, s’en servir pour assaisonner l’accord habituel, apprendre quelque chose les uns aux autres ou l’apprendre les uns des autres, regretter avec inquiétude les absents, accueillir avec liesse les arrivants, de tous ces signes et d’autres analogues jaillis du cœur de qui aime et est aimé de retour, exprimés par le visage, par la langue, par les yeux, par mille gestes agréables, et de tous ces signes faire des braises pour faire fondre âmes et de plusieurs n’en faire qu’une. » (Saint Augustin, Confessions, IV, §VIII)

« Le philosophe, aujourd’hui, comme à toute époque, se trouve placé dans une certaine situation historique dont il est très peu vraisemblable qu’il soit en mesure de s’abstraire réellement ; ce n’est que par une fiction dont il est dupe qu’il s’imagine pouvoir faire le vide en soi et autour de soi. Or, cette situation implique comme une de ses données essentielles l’existence du fait chrétien avec tout ce qu’il implique – cela qu’on adhère ou non à la religion chrétienne, que l’on considère comme vraies ou comme fausses les affirmations chrétiennes centrales. Ce qui est clair à mes yeux, c’est que nous ne pouvons pas penser comme s’il n’y avait pas eu avant nous des siècles de chrétienté, de même que, dans l’ordre de la théorie de la connaissance nous ne pouvons pas penser comme s’il n’y avait pas eu des siècles de science positive. Seulement l’existence du donné chrétien comme celle de la science positive ne joue ici qu’un rôle de principe fécondant. Elle favorise en nous l’éclosion de certaines pensées auxquelles en fait nous n’aurions peut-être pas accédé sans elle. » (Gabriel Marcel, « Position et approches concrètes du mystère ontologique », dernières pages)

SOURCE : https://sites.google.com/site/saintjustinlephilosophe

Guiler-sur-Goyen ː l'église paroissiale Saint-Justin (façade).

Guiler-sur-Goyen ː l'église paroissiale Saint-Justin (vue latérale sud).


SAINT JUSTIN, PHILOSOPHE ET MARTYR

Parvenir à connaître Dieu, à lui parler en tête à tête.  C’est ce païen, à l’intelligence aigüe et à l’âme encore plus raffinée qui y parviendra mais après un long parcours. Dans la Samarie du premier siècle après Jésus-Christ, Justin grandit en se nourrissant de philosophie. Les maîtres de la pensée grecque sont la lumière qui oriente sa recherche vers l’Etre infini dont la connaissance le séduit et qu’il voudrait, si possible, saisir et expliquer avec les arguments rationnels.

Déçu par les philosophies

Pour Justin la «vision de Dieu» est, en fin de compte, le but de la philosophie. Quel est le meilleur courant qui pourrait au moins l’en approcher? Ce Samaritain de Flavia Neapolis, sa cité natale, frappe à la porte des stoïciens, des péripatéticiens, des pythagoriciens. Aucun ne sait lui offrir ce sommet tant recherché. Le cœur de Justin s’enthousiasme un peu lorsqu’il découvre un penseur platonicien. «Les connaissances des réalités incorporelles et la contemplation des Idées excitait mon esprit...», écrira-t-il, et décide de poursuivre cette recherche à travers la foule des cités.

Tu ne peux parler de Dieu que si tu Le connais

Dans la solitude qu’il  s‘est choisie, décrit-il dans son «Dialogue avec Tryphon», il y rencontre un vieil homme, avec lequel il discute sur l’idée de Dieu. L’effort  d’aboutir à une définition parfaite se heurte cependant à l’écueil d’une considération: si un philosophe, fait remarquer le vieil homme, n’a jamais vu ni entendu Dieu, comment peut-il élaborer tout seul une pensée sur lui? Le dialogue se déplace alors sur les prophètes: au cours des siècles, eux, ils avaient parlé de Dieu et prophétisé en son nom sur la venue du Fils dans le monde. C’est le tournant. Justin se convertit au christianisme et vers 130, à Ephèse, et reçoit le baptême.

Le génie au service de l’Evangile

Quelque temps après, Justin est à Rome où il ouvre une école de philosophie et devient un prédicateur infatigable du Christ aux intellectuels païens. Il écrit et parle de Dieu qu’il a finalement connu en se servant des catégories et du langage des philosophes. Surtout il se sert de son imagination et de l’habilité de la dialectique à la défense des chrétiens persécutés, comme le démontrent ses deux Apologies. Justin attaque surtout les calomniateurs de métier, mais l’affrontement en public avec le philosophe Crescent, un furieux adversaire des chrétiens avec l’appui du pouvoir, lui est fatal. Justin, ironie du sort, est accusé d’être «athée» c’est-à-dire un subversif, un ennemi de l’Etat, et est mis en prison. Il est décapité avec six de ses compagnons autour de l’an 165, sous l’empereur Marc-Aurèle.

Oublié depuis deux mille ans

La renommée du missionnaire philosophe, auquel on doit la plus ancienne description de la liturgie eucharistique, est maintenant rétablie pour toujours. Même le Concile Vatican II rappelle son enseignement dans deux documents conciliaires fondamentaux: «Lumen gentium» et «Gaudium et spes». Pour Justin, le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité. C’est pour cela qu’il dira: «Tout ce qui est beau a été exprimé par quiconque, appartient, à nous les chrétiens».

SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/06/01/saint-justin--philosophe-et-martyr.html

Saint Justin, le philosophe qui a trouvé Dieu

Anne Bernet - publié le 31/05/23

Il aura cherché partout, auprès de toutes les écoles de pensée, la vérité qui libère, et il la trouvera dans la personne de Jésus Christ sans pour autant renoncer à la quête philosophique. Justin mourut martyr de la vérité en 165. L’Église le fête le 1er juin.

“Qu’est-ce que la Vérité ?” Cette question que Pilate pose au Christ pourrait résumer à elle seule et l’authentique recherche, par beaucoup d’âmes sincères, de la lumière divine, et l’incapacité, pour les philosophies païennes, d’y apporter une réponse vraie. Cette quête, dans les années 130, hante un étudiant palestinien nommé Justin. Il n’aura de cesse de trouver la réponse à ses interrogations et, quand il l’aura trouvée, il ne cessera plus de vouloir la communiquer à tous ceux qui l’entourent. Jusqu’au martyre.

Ils ne lui apprenaient rien sur Dieu

Né à Naplouse, l’ancienne Sichem de Samarie vers 103, Justin descend de l’une de ces familles païennes qui se sont installées dans la région après l’écrasement des révoltes juives contre Rome. D’origine grecque, il est très jeune passionné de philosophie mais pas n’importe laquelle : celle qui lui révélera, avec les secrets de la Création, l’identité du Créateur. Encore faut-il trouver le maître susceptible de lui apprendre cette science des sciences et lui en transmettre les certitudes, besogne d’autant plus ardue que les philosophes se conçoivent plus volontiers comme des poseurs de questions que comme des dispensateurs de réponses, une démarche qui ne saurait satisfaire le jeune homme.

Il s’inscrit d’abord aux cours d’un stoïcien, doctrine dont la morale exigeante est souvent tenue pour la plus proche de la pensée chrétienne mais l’expérience est décevante :

Ayant passé bien du temps en sa compagnie mais constatant qu’il ne m’apprenait rien sur Dieu car lui-même n’en savait rien et prétendait cette connaissance inutile, je le quittai et allai voir un péripatéticien qui se tenait pour un esprit supérieur. Au bout de quelques jours, il me demanda combien je comptais débourser en échange de son enseignement. Je le quittai aussitôt, ne pouvant croire qu’un esprit aussi bassement intéressé puisse se prétendre philosophe…

C’est l’usage, compréhensible au demeurant, car il faut bien que ces professeurs vivent, philosophes ou pas, que les étudiants paient d’avance le cursus. Justin n’en a sans doute pas les moyens mais il ne se décourage pas pour autant. On lui recommande un pythagoricien, disciple d’une autre école philosophique qui, là encore par certains côtés, pourrait conduire au christianisme mais, face à l’étudiant potentiel, soupçonné de n’avoir pas un sou, le maître oppose la longueur et la difficulté des études à venir, impliquant de connaître la musique, l’astronomie, la géométrie, sciences sans lesquelles l’on ne saurait prétendre approcher du divin. Découragé, Justin se rend chez un platonicien qui lui promet, ne doutant de rien, de lui révéler Dieu et même de le lui montrer ! Séduit, le jeune homme s’attache à ce maître, au demeurant brillant et dont l’enseignement ne lui sera pas inutile mais, au bout de quelques mois, la révélation promise n’est pas au rendez-vous et Justin commence à désespérer. 

Il enseigne gratuitement

Un jour qu’il se promène seul sur la plage, un homme âgé qu’il n’a jamais vu l’aborde et lui dit, bien qu’il ne le connaisse pas, qu’il fait fausse route. Pour grands qu’aient été Platon ou Pythagore, que le garçon admire, ils n’ont jamais trouvé Dieu et ne peuvent donc le révéler à leurs disciples. L’unique voie pour le connaître et le rejoindre est de se faire chrétien car Jésus seul est la Voie, la Vérité, la Vie. Ayant dit cela, le vieil homme disparaît comme il est venu et toutes les recherches de Justin ne lui permettront point de le retrouver, de sorte qu’il finira par penser, à juste raison peut-être, avoir parlé à son ange gardien. Et Justin, en effet, se rapproche des chrétiens, se plonge dans l’étude des Écritures, s’en  pénètre, demande et obtient le baptême avant d’être probablement ordonné prêtre ou au moins diacre, vers 137.

Sa conversion ne l’a pas écarté de la philosophie ; il l’a simplement remise à sa vraie place de “servante de la théologie”, puisque son rôle est de conduire à Dieu, non de prétendre substituer sa sagesse à la Sienne. Étudiant, Justin s’est scandalisé que l’on veuille être payé pour enseigner la vérité. Fidèle à ses convictions, il enseignera gratuitement à tous ceux qui voudront prendre la peine de l’écouter. Il le dit, sans crainte d’une société et d’un pouvoir de plus en plus hostiles à la doctrine chrétienne et qui n’hésitent pas à envoyer au bourreau ceux qui la prêchent : “Notre devoir est de faire connaître à chacun notre doctrine, afin que les fautes de ceux qui pèchent par ignorance ne nous soient pas imputées et que nous ne soyons pas condamnés à cause d’elles.” “Je n’ai en vue que d’enseigner la Vérité. Je la dirai sans crainte, dussè-je être massacré et mis en pièces dans l’instant à cause d’elle.”

Pas l’ombre du plus petit doute !

Il ne manquera jamais à cet engagement, osant, alors que la loi interdit de prêcher le christianisme, affronter sur la place publique des philosophes païens dont il réduit à néant les discours creux et vains. L’un d’entre eux, nommé Crescens, ridiculisé par les discours et les écrits de Justin, faute d’arguments philosophiques à lui opposer, décide de se débarrasser de lui une fois pour toutes, en le dénonçant au préfet de Rome. Arrêté avec ses convertis, hommes et femmes, en avril 163, Justin utilise cette ultime tribune pour exposer, au cours de son interrogatoire, une dernière fois cette vérité qui est au cœur de son existence :

J’ai successivement étudié toutes les sciences puis me suis finalement attaché à la doctrine chrétienne bien qu’elle déplaise à ceux qui sont enchaînés dans l’erreur…

Le magistrat verra dans cette déclaration une attaque sournoise contre l’empereur Marc Aurèle, philosophe incontestable, stoïcien, désespérément incapable d’atteindre une vérité qu’il a renoncé à chercher, la jugeant au-delà des possibilités humaines et très remonté contre ces chrétiens qui s’imaginent capables de la trouver et affichent leurs certitudes quand lui se noie dans le doute et l’angoisse. Cela suffira à expédier Justin, docteur “en fausse science” à la mort avec ses élèves, Chariton et Charité, Evelpistus, Hiérax, Péon, Liberianus. Avant de les condamner, confondu devant ce qu’il prend pour une insondable sottise, le préfet demande une dernière fois : “Tu penses donc monter au Ciel y recevoir une récompense éternelle ?” et Justin de répondre, magnifique : “Non, je ne le pense pas, je le sais ! J’en suis même tellement certain que je te garantis n’éprouver pas l’ombre du plus petit doute à ce sujet !” C’est toute la différence, insondable, entre la foi et la philosophie. À l’annonce de leur condamnation, Justin et ses amis s’écrieront en chœur : “Deo gratias !”

En images : les pires supplices des saints martyrs
Démarrer le diaporama

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/05/31/saint-justin-le-philosophe-qui-a-trouve-dieu/

Mosaics in Mount of Beatitudes: (1) John the Baptist (2) Justin Martyr (3) David (words: Psalm 18:19)

Казнь Св. Иустина Философа (мозаика на горе Блаженств, Израиль)

Mosaics in Mount of Beatitudes: (1) John the Baptist (2) Justin Martyr (3) David (words: Psalm 18:19)

Казнь Св. Иустина Философа (мозаика на горе Блаженств, Израиль)


Saint Justin le Philosophe : Sa Vie et ses Contributions

Fête saint : 13 Avril

Titre : Le Philosophe, + 167.

Date : 167

Pape : Saint Soter

Empereur : Marc-Aurèle

Il n’y avait pas longtemps que notre Saint était chrétien lorsqu’il écrivit son Oraison ou Discours aux Grecs. Il y expose les raisons qui lui ont fait embrasser le christianisme, l’impiété et l’extravagance de l’idolâtrie, la sainteté de la doctrine évangélique, l’auguste autorité des Écritures qui règlent nos passions, et apaisent les inquiétudes de l’esprit humain. Il traite à peu près le même sujet, mais plus au long, dans sa Parénèse ou exhortation aux Grecs, ouvrage qu’il écrivit à Rome.

Auteur

Emmanuel Mathiss de la Citadelle

Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -

Saint Justin, également connu sous le nom de Justin Martyr, était l'un des premiers philosophes chrétiens et apologistes du IIe siècle.

Né autour de 100 après Jésus-Christ à Flavia Neapolis (aujourd’hui Naplouse, en Cisjordanie), dans une famille païenne, Justin s’est converti au christianisme après avoir cherché la vérité dans diverses écoles philosophiques.

Son cheminement intellectuel l’a conduit à explorer le stoïcisme, le platonisme et d’autres courants philosophiques avant de découvrir la foi chrétienne, qu’il a considérée comme la seule philosophie capable de satisfaire les aspirations humaines les plus profondes.

Justin était un penseur audacieux et un défenseur passionné de la foi chrétienne naissante. Il a écrit plusieurs traités apologétiques dans lesquels il exposait et défendait la doctrine chrétienne contre les critiques païennes et juives. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent les “Apologies” et le “Dialogue avec Tryphon“.

Ses écrits sont précieux pour la compréhension de la théologie et de la pensée chrétiennes aux premiers siècles. Ils offrent également un aperçu fascinant des relations entre le christianisme naissant et les traditions philosophiques et religieuses de l’Antiquité.

Justin a été un témoin courageux de sa foi, et son engagement envers le christianisme lui a finalement coûté la vie. Vers 165, sous le règne de l’empereur romain Marc Aurèle, Justin et quelques-uns de ses compagnons ont été arrêtés et exécutés pour leur refus de renoncer à leur foi.

Sa contribution à l’apologétique chrétienne et à la théologie continue d’être étudiée et appréciée par les théologiens, les historiens et les philosophes aujourd’hui. Son exemple de courage et de persévérance dans la défense de la foi reste une source d’inspiration pour les chrétiens du monde entier.

En canonisant Justin comme saint, l’Église reconnaît sa sainteté et son importance dans la défense et la propagation de la foi chrétienne. Sa mémoire est célébrée le 1ᵉʳ juin dans le calendrier liturgique catholique romain.

En somme, saint Justin le Philosophe demeure une figure emblématique du christianisme primitif, dont l’héritage intellectuel et spirituel continue de résonner à travers les âges.

SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-justin-le-philosophe/

Reliquienschrein des hl. Justinus dem Märtyrer im Stift Lilienfeld, Niederösterreich


SAINT JUSTIN DE NAPLOUSE : VIE, OEUVRES ET CÉLÉBRATION

Publié le

8/12/23

Guillaume de Menthière

Laïc palestinien, païen converti, notable épris de justice, pionnier du dialogue interreligieux, intrépide martyr, saint Justin peut nous apprendre cette vertu si désirable pour notre temps : le courage de la Vérité.

Qui sont réellement les Pères de l'Église, ces défenseurs ardents de la foi chrétienne dont l'influence perdure encore aujourd'hui ? Dans cette série, explorons avec le père Guillaume de Menthière les figures emblématiques des premiers temps du christianisme, de Saint Ignace à Saint Grégoire le Grand, en passant par Saint Justin.

Biographie de Saint Justin de Naplouse

Saint Justin appartient à la génération des Pères apologètes, c’est à dire les écrivains chrétiens de la fin du IIème siècle qui ont cherché à montrer l’innocence des chrétiens auprès des autorités publiques et à démontrer la valeur de leur religion nouvelle.

Qui se souvient que les premiers chrétiens furent accusés de crime contre l’humanité ? Ils passaient pour des fanatiques prônant athéisme (puisqu’ils avaient un seul Dieu !), déviance sexuelle (puisqu’ils avaient une seule femme !) et anthropophagie (puisqu’il consommait la chair du Christ !)

Aussi, au IIème siècle, les Pères rédigent-ils des apologies pour défendre la religion nouvelle. Le plus grand de ces Pères Apologètes est sans conteste saint Justin. Né à Naplouse, l’antique Sichem en Samarie, ce païen, assoiffé de vérité, s’enthousiasme d’abord pour Platon qui le dispose au christianisme. Puis l’intervention d’un mystérieux vieillard l’exhortant à la prière et le témoignage des martyrs l’acheminent vers la lumière. Justin est ainsi l’un des premiers intellectuels à se convertir au christianisme la seule philosophie sûre et profitable. Avec lui « la philosophie passe au Christ ».

Baptisé, il se consacre à la propagation de la foi, persuadé que « pouvoir dire la vérité et la taire, c’est mériter la colère de Dieu ». Il vient à Rome où il ouvre une école de philosophie.

La plupart des écrits de saint Justin sont perdus. Mais il nous reste trois ouvrages de grand prix : les deux Apologies et le Dialogue avec Tryphon, c’est-à-dire deux apologies contre les païens et une apologie en forme de dialogue contre le rabbin Tryphon.

Devant le sort injuste réservé aux chrétiens, Saint Justin prend la plume et n’hésite pas à interpeller l’Empereur lui-même ! C’est la première apologie adressée vers 150 à Antonin-le-Pieux. Ce texte est inestimable pour les renseignements historiques qu’il nous fournit sur la communauté chrétienne de Rome au milieu du IIème siècle. Il dresse un tableau très vivant de la vie chrétienne où l’on remarque une des premières mentions des Évangiles (appelés Mémoires des Apôtres) et la description des liturgies du baptême et de l’eucharistie.

Justin souligne l’amour des chrétiens pour leurs ennemis, leur patience, leur chasteté, leur respect pour la vérité et surtout leur courage face à la mort. Le but est de montrer qu’il n’y a rien de condamnable dans les mœurs chrétiennes et donc aucune raison de mettre à mort les disciples de Jésus. D’ailleurs « en supprimant les chrétiens vous supprimez des contribuables  » fait malicieusement remarquer Justin, ne négligeant aucun argument propre à convaincre, avant d’apostropher l’Empereur  avec un indéniable panache: «  Certes vous pouvez nous tuer, mais jamais vous ne pourrez nous nuire (…) nous vous le prédisons, si vous persistez dans votre iniquité, vous n'éviterez pas le jugement de  Dieu ! »

La deuxième apologie, plus brève, expose la doctrine originale du Verbe séminal (Logos spermatikos). Le Logos divin est répandu comme une semence dans le monde. Il y a donc des « parcelles de vérité » que la raison découvre même si la foi seule donne accès à la Vérité tout entière. Ainsi la raison n’est pas disqualifiée dans la recherche du vrai.

Le dialogue interreligieux devient possible sur cette base rationnelle. Comme l’a rappelé avec tant de force le pape Benoît XVI, la foi chrétienne sera toujours une option pour le primat de la raison car « au commencement était le Logos »
(Jn 1,1).

Le Dialogue avec Tryphon est une apologie aux juifs. Justin y démontre que le christianisme est l’héritier légitime d’Israël. Il se livre à une lecture typologique des Écritures : tout devient figure (typos en grec) du Christ.

« Je puis en les prenant une à une, dit-il au rabbin Tryphon, montrer que toutes les prescriptions de Moïse sont des annonces du Christ ». Le dialogue devient ainsi un vaste compendium, rarement surpassé en richesse, de tous les passages de l’Ancien Testament susceptibles de fonder la foi chrétienne. Par exemple, l’arbre de vie du paradis, le bâton d’Aaron et celui de Moïse, l’arbre planté près d’un ruisseau chanté par le psalmiste – tout est pour Justin des indices clairs, des préfigurations, des types de la croix du Christ. L’Ancien Testament n’est pas rendu caduc par le Nouveau car il prépare l’événement-Jésus. En particulier Justin est le premier à montrer en Marie, la Nouvelle Eve, l’antitype de la première Eve.

Dénoncé par un collègue philosophe païen, Justin est condamné à mort vers 165 avec six autres chrétiens. Sa mort est racontée par les « Acta Sanctorum Justini et Sociorium », actes datant de la fin du IIème siècle, qui sont les pièces-mêmes du procès. Justin et ses six compagnons seront fouettés puis décapités. Ne se souciant de rien d’autre que de la Vérité , il rejoint les martyrs intrépides dont le témoignage l’avait gagné au Christ. Le Père Lagrange avait raison de proposer saint Justin comme « patron des âmes sincères, des âmes vaillantes ».

Qu’on en juge par cette dernière réplique, pleine de hardiesse et de foi :

Le Juge : - Tu imagines donc que, mort, tu monteras au ciel ?

Justin :- Je ne l’imagine pas, je le sais, et j’en suis assuré.

Contributions et Œuvres de Saint Justin de Naplouse

Saint Justin de Naplouse est principalement reconnu pour ses contributions significatives à la théologie chrétienne à travers ses écrits apologétiques. Ces travaux visaient à défendre les chrétiens contre les accusations de l'époque et à expliquer la foi chrétienne aux non-chrétiens.

Description des contributions majeures : Justin est surtout célèbre pour ses efforts en faveur du dialogue interreligieux et de l'apologétique. Ses écrits les plus influents incluent les deux Apologies et le Dialogue avec Tryphon. Les Apologies s'adressent aux païens et aux autorités romaines, plaidant pour la légitimité du christianisme et contre les persécutions. Elles contiennent des descriptions détaillées des pratiques chrétiennes, y compris les premières mentions des Evangiles et des liturgies de l'Eucharistie et du baptême. Le Dialogue avec Tryphon, en revanche, est un échange profond avec un rabbin juif, où Justin utilise les Écritures hébraïques pour argumenter que le christianisme est l'accomplissement des promesses faites à Israël.

Œuvres ou écrits importants :

Première Apologie - Un appel à l'Empereur romain pour la justice envers les chrétiens, offrant un aperçu de la vie chrétienne à Rome et réfutant les accusations courantes contre les chrétiens.

Deuxième Apologie - Un texte plus court qui aborde la notion de Logos spermatikos, affirmant que le Logos divin, ou la Raison universelle, est présent dans toute l'humanité et que la vérité peut être partiellement découverte par la raison humaine.

Dialogue avec Tryphon - Un débat approfondi sur les interprétations des Écritures hébraïques, affirmant que le christianisme est l'achèvement de la foi juive.

Ces travaux ne sont pas seulement des défenses du christianisme mais également des tentatives de montrer que la foi chrétienne peut coexister avec la philosophie classique, faisant de Justin un précurseur important dans l'histoire de la pensée chrétienne, où foi et raison ne sont pas en opposition, mais en harmonie.

Célébration

Date de la fête : Saint Justin de Naplouse est célébré le 1er juin. Cette journée marque l'occasion pour les fidèles de se rappeler son témoignage et son martyre.

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SOURCE : https://www.collegedesbernardins.fr/mag-digital/le-courage-de-la-verite-comment-saint-justin-a-defie-lempire



Le martyre de Saint Justin

NOTICE SUR SAINT JUSTIN LE PHILOSOPHE

Par Paul Monceaux

Justin, dit " le philosophe " , était en effet un vrai philosophe, de tendances et de goûts comme de profession et de costume; un philosophe qui, d'abord païen, se convertit au christianisme, mais qui, après sa conversion et jusqu'à son martyre, resta philosophe.

Il était né dans les premières années du II ème siècle, en Palestine, à Neapolis, aujourd'hui Naplouse, l'ancienne Sichem, près de Samarie. Il appartenait à une famille païenne, qui lui fit donner une instruction assez complète. Grand travailleur, d'esprit ouvert et curieux, le jeune Justin se passionna pour la philosophie. Il suivit successivement les leçons de plusieurs maîtres, appartenant aux écoles les plus diverses. Il fut séduit surtout par l'enseignement des platoniciens ; mais, là encore, il ne trouvait pas toute la vérité qu'il cherchait.

Entre temps, il eut l'occasion d'assister à des scènes de martyre ; il fut très ému par ce spectacle et très frappé de l'héroïsme des chrétiens. Un jour, il rencontra un vieillard, qui lui vanta et lui expliqua la religion du Christ. Le jeune philosophe se mit à lire et à étudier les livres sacrés du christianisme, qui produisirent sur lui une grande impression. Enfin, vers 130, étant à Ephèse, il se convertit. Il avait alors environ trente ans. Entre temps, il eut l'occasion d'assister à des scènes de martyre ; il fut très ému par ce spectacle et très frappé de l'héroïsme des chrétiens. Un jour, il rencontra un vieillard, qui lui vanta et lui expliqua la religion du Christ. Le jeune philosophe se mit à lire et à étudier les livres sacrés du christianisme, qui produisirent sur lui une grande impression. Enfin, vers 130, étant à Ephèse, il se convertit. Il avait alors environ trente ans.

Devenu chrétien, et chrétien très ardent, il ne renonça pas pour cela à la philosophie, ni au costume et à la vie nomade des philosophes. Il allait de pays en pays, prêchant la doctrine du Christ, la présentant comme la seule conforme à la raison. I1 finit par arriver à Rome, où il fit un premier séjour, sur lequel nous sommes mal renseignés. Il y revint un peu plus tard, et, cette fois, s'y fixa. Il y ouvrit une école, où il enseignait à des disciples la philosophie nouvelle, qui donnait à la foi chrétienne un fondement rationnel. Son enseignement ne fut pas du goût de tous ses confrères. On lui chercha querelle à ce propos : il eut à soutenir de très vives polémiques, souvent d'un tour personnel, contre plusieurs philosophes, surtout contre Crescens le cynique.

Apôtre batailleur, champion hardi du christianisme, auteur fécond, Justin avait composé une dizaine d'ouvrages : des livres de controverse, des apologies, un grand traité contre les hérétiques. La plupart de ces ouvrages sont perdus, et connus seulement par quelques fragments ou par divers témoignages. En revanche, on lui a attribué plus tard une série d'opuscules, qui n'étaient pas de lui, et qui nous sont parvenus sous son nom : livres édifiants ou dogmatiques, apologétiques ou polémiques.

Son oeuvre authentique, en dehors des fragments, se réduit pour nous à trois ouvrages : une grande Apologie, adressée vers 150 à l'empereur Antonin le Pieux ; une seconde Apologie, adressée au Sénat vers 155, beaucoup plus courte, sorte d'appendice à la précédente ; le Dialogue avec Tryphon, écrit vers 160, où l'auteur raconte à un rabbin sa conversion et cherche à le convaincre de la vérité du christianisme. Ces trois ouvrages sont fort importants pour l'histoire de l'apologétique et pour celle des dogmes ; car Justin est le premier qui ait exposé dans son ensemble la doctrine chrétienne, et qui ait traité rationnellement la question des rapports de la foi avec la raison. Malheureusement, l'écrivain est fort inégal. Mais, s'il décourage parfois le lecteur par l'incohérence de ses développements et par Ies maladresses de son style embarrassé, il le ramène bientôt par ses saillies imprévues, imprévues et l'entraîne jusqu'au bout par son ardeur communicative : il a le mouvement, la vie, la passion. Style à part, c'était un homme éminent : penseur original et indépendant, avec le plus noble caractère et une âme d'apôtre.

Il fut martyrisé à Rome vers 165 Le cynique Crescens, à bout d'arguments, l'avait plus d'une fois menacé de le dénoncer comme chrétien. Justin lui--même déclare, dans sa seconde Apologie, qu'il s'attend à ce dénouement de leurs polémiques On a supposé que Crescens avait cyniquement tenu parole ; mais nous n'en avons pas la preuve. Les Actes du martyre disent seulement que, pendant une persécution, on arrêta Justin avec six autres chrétiens.

Voici les noms de ces compagnons du philosophe, dont plusieurs, tous peut-être, étaient ses disciples : un esclave de la maison impériale, Evelpiste, originaire de Cappadoce ; un Phrygien, Hierax ; puis Chariton, Péon, Libérien; enfin, une femme, Charito, sans doute la soeur de Chariton. Aussitôt arrêtés, les chrétiens furent traduits devant le tribunal du préfet de Rome qui était alors Rusticus le philosophe, maître et ami de Marc-Aurèle. Au cours d'un émouvant interrogatoire, Justin et ses compagnons proclamèrent leur foi avec une fermeté aussi simple qu' inébranlable Condamnés à mort, ils furent aussitôt conduits au supplice et décapités.

On trouvera ci-dessous les Actes authentiques du martyre : transcription du procès-verbal officiel de l'interrogatoire, avec un très court préambule, ajouté après coup, sur la persécution, et une très courte notice sur le supplice. C'est le plus ancien document de ce genre que nous possédions. Malgré 1a sécheresse apparente du procès-verbal, la scène ne manque ni de grandeur ni d'éloquence.

Nous suivons l'édition de Von Gebllardt, Acta rnartyrum selecta, p. 18-21.

ACTES DE SAINT JUSTIN et de ses compagnons

C'était le temps où sévissaient les défenseurs criminels de l'idolâtrie. Des ordres impies, visant les pieux chrétiens, étaient affichés en ville et à la campagne, enjoignant de les forcer à faire des libations en l'honneur des vaines idoles.

Donc, on arrêta ensemble les saints. On les conduisit au préfet de Rome, qui s'appelait Rusticus.

Quand ils furent devant le tribunal, le préfet Rusticus dit à Justin : " D'abord, obéis aux dieux, et soumets-toi aux empereurs ".

- Justin dit : " On ne mérite ni reproche ni condamnation, pour obéir aux commandements de notre Sauveur Jésus-Christ ".

- Le préfet Rusticus dit : " A quelle science t'adonnes-tu `l "

- Justin dit : " J'ai essayé d'apprendre toutes les sciences. Puis je me suis attaché à la science vraie des chrétiens, quoiqu'elle ne plaise pas aux gens dans l'erreur ".

- Le préfet Rusticus dit : " Et cette science -là te plaît à toi, malheureux ? "

- Justin dit : " Oui; car je m'attache à la doctrine véritable, en suivant les chrétiens ".

- Le préfet Rusticus dit : " Et quelle est cette doctrine ? "

- Justin dit : " C'est notre conception pieuse du Dieu des chrétiens. Ce Dieu, nous croyons qu'il est unique, que dès l'origine il a été le créateur et le démiurge de toutes les créatures visibles ou invisibles. Nous croyons que le Seigneur Jésus-Christ est le Fils de Dieu, le Messie annoncé par les Prophètes comme devant assister la race des hommes, comme devant être le héraut du salut et le maître de belles sciences. Moi, qui suis un homme, je parle faiblement de lui, je le sens, en comparaison de sa divinité infinie ; je reconnais qu'il y faut une puissance de prophète. Mais il y a les prédictions sur celui que j'ai dit être le Fils de Dieu. Et je sais que les Prophètes étaient inspirés d'en haut, quand ils ont prédit son arrivée parmi les hommes ".

- Le préfet Rusticus dit : " Où vous réunissez-vous ? "

- Justin dit : " Là où chacun veut, où il peut. Crois-tu donc que nous nous réunissons tous au même endroit ? Non pas. Le Dieu des chrétiens n'est pas limité dans l'espace. Il est invisible, il remplit le ciel et la terre; partout, il est adoré et glorifié par les fidèle; ".

- En quel endroit rassembles-tu tes disciples ? "

- Justin dit : " 'Moi, je demeure au-dessus d'un certain Martin, près du bain de Timothée. Depuis tout le temps que j'y demeure (et c'est mon second séjour dans la ville de Rome), je ne connais pas d'autre lieu de réunion que cette maison-là. A tous qui voulaient venir chez moi. j'ai communiqué la doctrine de la vérité " .

- Rusticus dit : " Donc maintenant, tu es chrétien ? "

- Justin dit : " Oui, je suis chrétien ".

- Le préfet Rusticus dit à Chariton : " A ton tour, Chariton. Toi aussi, es-tu chrétien ? " - Chariton dit : " Je suis chrétien par la volonté de Dieu "

Le préfet Rusticus dit à une femme, à Charito : " Et toi que répons-tu, Charito ? "

- Chariton dit : " Je suis chrétienne, par la grâce de Dieu ".

- Rusticus dit à Evelpiste : " Et toi ? qu'es -tu ? "

- Evelpiste, esclave de César, répondit : " Moi je suis chrétien. Affranchi par le Christ, je partage la même espérance, par la grâce du Christ ".

- Le préfet Rusticus dit à Hiérax : " Toi aussi, es-tu chrétien ? "

- Hiérax dit : " Oui, je suis chrétien ; car j'honore et j'adore le même Dieu. "

- Le préfet Rusticus dit : " Est-ce Justin qui vous a faits chrétiens ? "

- Hiérax dit : " Moi, j'étais chrétien, et je le serai toujours ".

- Alors, Péon se leva et dit : " Moi aussi, je suis chrétien ".

- Le préfet Rusticus dit : " Quel est celui qui t'a instruit ? "

- Péon dit : " C'est de nos parents que nous avons reçu cette belle croyance ".

- Evelpiste dit : " Sans doute, j'écoutais avec plaisir les leçons de Justin ; mais c'est à mes parents que, moi aussi, je dois d'être chrétien ".

- Le préfet Rusticus dit : " Où sont tes parents ? "

- Evelpiste dit : " En Cappadoce. "

- Rusticus dit à Hiérax : " Et tes parents, à toi, où sont-ils ? "

- Celui-ci répondit : " Notre vrai père est le Christ; notre vraie mère est notre foi en lui. Quant à mes parents terrestres, ils sont morts. Moi, je suis d' Iconion en Phrygie ; j'en ai été arraché, et je suis venu ici ".

- Le préfet Rusticus dit à Libérien : " Et toi, qu'as-tu à dire ? Es-tu chrétien ? Es-tu, toi aussi, un impie ? "

- Libérien dit : " Moi aussi, je suis chrétien. Je ne suis pas un impie, mais j'adore le seul vrai Dieu ".

- Le préfet dit à Justin : " écoute-moi, toi qu'on dit éloquent, toi qui crois connaître la vraie doctrine. Si tu es fouetté, puis décapité, es-tu convaincu que tu dois ensuite monter au ciel ? "

- Justin dit : " J'espère que j'y aurai ma demeure, si j'endure tout cela Je le sais : à tous ceux qui auront ainsi vécu est réservée la récompense divine jusqu'à la consommation du monde entier ".

- Le préfet Rusticus dit : Ainsi. tu t'imagines que tu monteras aux cieux pour y recevoir des récompenses ? "

- Justin dit : " Je ne l'imagine pas ; mais je le sais, j'en ai la certitude ".

- Le préfet Rusticus dit : " Finissons-en ; arrivons à la chose qu'on vous demande, et qui presse. Venez tous, et, tous ensemble, sacrifiez aux dieux ".

- Justin dit : " Personne, à moins de folie, n'abandonne la piété pour tomber dans l'impiété ".

- Le préfet Rusticus dit : " Si vous n'obéissez pas, vous serez punis sans pitié ".

- Justin dit : " C'est notre désir, d'être frappés à cause de notre Seigneur Jésus-Christ, pour être sauvés. Ce sera notre salut et notre sécurité devant le tribunal plus redoutable, où le monde entier passera, de notre Maître et Sauveur. "

- De même, les autres martyrs s'écrièrent : " Fais ce que tu veux. Nous sommes chrétiens, nous ne sacrifions pas aux idoles ".

- Alors le préfet Rusticus rendit sa sentence, ainsi conçue : " Les prévenus, n'ayant pas voulu sacrifier aux dieux en obéissant à l'ordre de l'empereur, seront fouettés et emmenés pour être punis de la peine capitale, conformément aux lois " .

Les saints martyrs glorifièrent Dieu, puis sortirent pour aller au lieu ordinaire des exécutions. Là, ils furent décapités, consommant ainsi leur martyre dans la confession du Sauveur. Quelques-uns des fidèles, secrètement, enlevèrent leurs corps pour les déposer dans un lieu convenable, avec l'aide de la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, à qui soit gloire dans les siècles des siècles. Amen.

(Extrait de " La vraie Légende dorée ", relation de martyre traduites avec introduction et notices, par Paul Monceaux, de l'Institut, professeur au Collège de France. Editions Payot, Paris, 1928.)

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SOURCE : http://www.1000questions.net/fr/Qui-sont/saint_justin.html

San Giustino Martire

Justin Martyr - fragment of XVII century orthodox icon. Located in Moscow Theological Academy.

Иустин Философ. Минея - Июнь (фрагмент). Икона. Русь. Начало XVII в. Церковно-Археологический Кабинет Московской Духовной Академии.


SAINT JUSTIN LE PHILOSOPHE

En l’an 72, deux ans après la destruction de Jérusalem, l’empereur Vespasien (Flavius Vespasianus) fit relever de ses ruines la cité de Sichem, célèbre par la rencontre de Jésus et de la Samaritaine, au bord du puits de Jacob. Il lui donna le nom de Flavia Neapolis (aujourd’hui Naplouse) et la peupla de familles venues d’Italie. C’est au sein de cette colonie romaine que naquit saint Justin, dès les premières années du IIème siècle, vers l’an 103.

Ses parents étaient païens ; il nous apprend que lui-même était un incirconcis ; mais, comme presque tous les lettrés de cette époque, s’il adhérait extérieurement au polythéisme, il n’y croyait plus. La raison humaine avait enfin conquis la vérité d’un Dieu unique et les enseignements des philosophes étaient à peu près unanimes sur œ point. D’autre part, bien que les membres de la colonie romaine de Neapolis n’eussent pas de relations avec les gens du pays, il est peu probable que Justin ait totalement ignoré, dans son enfance, le monothéisme et la morale des Juifs.

Il avait reçu de Dieu une âme droite, un esprit pénétrant, avide de tout savoir. La recherche de ce Dieu unique devint sa passion et il la poursuivit longtemps à travers les différentes écoles de philosophie alors en vogue.

A la recherche de la vérité.

Dès ma première jeunesse, dit-il lui-même, je fus épris d’un amour ardent pour la philosophie.

Je me mis sous la conduite d’un stoïcien. Mais après être demeuré longtemps avec lui, je m’aperçus que je n’apprenais rien sur Dieu dont la connaissance, à son avis, était inutile. Je le quittai donc pour m’adresser à un péripatéticien, homme d’une grande finesse d’esprit, il le croyait du moins.

Après quelques Jours, il me pria de convenir avec lui des honoraires. « afin, disait-il, que ses leçons nous fussent profitables à tous deux ». Je ne pouvais croire qu’une âme aussi basse fût celle d’un philosophe car la sagesse ne se vend pas. Sans vouloir en entendre davantage, je m’éloignai de lui.

Cependant mon ardeur pour la science était toujours la même ; j’allai trouver un pythagoricien, qui était en grande réputation, et n’avait pas lui-même une moindre idée de son savoir.

Lorsque je lui eus témoigné le désir d’être son disciple :

– Très bien, me répondit-il, mais savez-vous la musique, l’astronomie et la géométrie ? Sans ces connaissances préliminaires qui dégagent l’âme des objets sensibles, vous ne sauriez prétendre approfondir les secrets de la philosophie, ni arriver à la contemplation de la beauté et de la bonté souveraines.

J’avouai humblement que j’ignorais ces sciences et il me congédia sans plus de formalités.

Je ne fus pas médiocrement désappointé de ma mésaventure, elle m’affligeait d’autant plus que je croyais quelque mérite à ce docteur. Mais comme les études préalables qu’il exigeait de moi eussent été nécessairement fort longues, je ne me sentis point le courage de subir cette dure épreuve.

Dans mon embarras je songeai aux platoniciens. Il y en avait un dans notre ville, homme de bon sens et des plus distingués d’entre eux. J’eus avec lui plusieurs entretiens qui me profitèrent beaucoup… si bien qu’après un peu de temps, je crus être devenu un sage ; je fus même assez sot pour espérer que j’allais immédiatement voir Dieu : car tel est le but de la philosophie de Platon.

Illusion sublime, mais illusion ! Justin veut donc voir Dieu. Ce n’est pas un sophiste qui s’attarde au plaisir intellectuel que procurent les jeux du raisonnement, c’est un homme d’action qui aime la vérité pour la pratiquer.

Cette disposition d’esprit lui fît rechercher la solitude favorable à la méditation et il se retira dans un lieu désert voisin des côtes de la Méditerranée. C’est là qu’il rencontra le vieillard mystérieux qui allait lui enseigner la véritable philosophie.

Un jour que je me promenais au bord de la mer, je vis un vieillard qui me suivait pas à pas. Son extérieur était majestueux ; un air de douceur et de gravité était répandu sur toute sa personne ; nous entrâmes en conversation.

Dès les premiers mots, le vieillard manifeste sa défiance envers la philosophie, et, par une suite d’objections insoupçonnées qui posent de nouveaux problèmes insolubles pour la raison, il ébranle la confiance du jeune homme en ses maîtres, et l’oblige à reconnaître qu’ils ont trop présumé des forces humaines.

– Tous les philosophes, dit le vieillard, se sont égarés dans les sentiers de l’erreur, et aucun d’eux n’a bien connu ni Dieu ni l’âme raisonnable.

– Si ceux-là ne peuvent nous enseigner la vérité, m’écriai-je, quels maîtres devons-nous donc suivre ?

– A une époque très reculée, reprit-il, et bien avant ceux qu’on a cru philosophes, il y a eu des hommes justes et chéris de Dieu, qui, parlaient par l’Esprit divin, ont annoncé d’avance ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. On les appelle prophètes, eux seuls ont connu la vérité, eux seuls l’ont annoncée aux hommes. Ils n’ont prêché que ce qui leur était révélé d’en haut. Leurs écrits, que nous avons encore, nous font très bien connaître la première cause et la dernière fin de tous les êtres. Ils n’employaient pour établir la vérité ni les disputes ni les raisonnements subtils. Ce qui doit faire croire à leurs paroles ce sont leurs prédictions qui se sont accomplies, ou s’accomplissent tous les jours, et les miracles qu’ils opéraient. Ils faisaient ces prodiges au nom d’un seul Dieu créateur de toutes choses, et de son fils Jésus-Christ, qui devait venir en ce monde, disaient-ils, et qui y est venu, en effet.

– Quant à vous, dit en finissant l’inconnu à Justin, faites d’ardentes prières pour que les portes de la lumière vous soient ouvertes, car nul ne peut comprendre ces choses si Dieu et son Christ ne lui en donnent l’intelligence.

A ces mots le vieillard disparut, et nul ne le revit jamais.

Alors, ajoute Justin, un feu subitement s’alluma dans mon âme ; je fus pris d’amour pour les prophètes et pour ces hommes amis du Christ ; et, réfléchissant en moi-même à toutes ces paroles, je trouvai que cette philosophie était la seule sûre et utile.

Il étudié les Livres Saints et la lumière se fait dans son esprit ; la valeur morale du christianisme l’émeut profondément.

Lorsque j’étais disciple de Platon, écrit-il, entendant les accusations portées contre les chrétiens et les voyant intrépides en face de la mort et de ce que les hommes redoutent, je me disais qu’il était impossible qu’ils vécussent dans le mal et dans l’amour des plaisirs.

Justin voit de près les chrétiens et apprend à les connaître ; il les admire et comprend ce que la foi leur infuse d’énergie pour mener une vie sainte au milieu d’un monde corrompu et pour supporter joyeusement les supplices du martyre. Il embrasse avec amour une foi qui donne de tels gages d’immortalité et se fait baptiser. Il avait environ trente ans. C’était peu de temps avant la guerre juive de Bar-Cochebas (132–135).

Dès lors, il mène une vie austère et sainte, et, dévoré par la flamme de l’apostolat, il consacre sa vie à l’enseignement et à la défense du christianisme.

Les premières écoles chrétiennes.

Après avoir semé la bonne nouvelle dans une contrée, les apôtres allaient à d’autres conquêtes, mais ils laissaient à leurs disciples les plus fervents et les plus instruits le soin de maintenir la foi dans les cœurs. Les évêques, successeurs immédiats des apôtres, furent après eux les premiers docteurs auxquels recouraient les fidèles, mais bientôt les pontifes s’adjoignirent des prêtres qui enseignaient publiquement la religion chrétienne et démontraient par la raison la fausseté et l’absurdité du paganisme. Telle fut l’origine des écoles chrétiennes.

Justin ne fut pas prêtre, ni même diacre, mais il ne s’en crut pas moins obligé d’enseigner.

Tous ceux qui peuvent dire la vérité et ne la disent pas seront jugés par Dieu, écrit-il… Notre devoir, dit-il ailleurs, est de faire connaître à chacun qu’elle est notre doctrine afin que les fautes de ceux qui pèchent par ignorance ne nous soient pas imputées et que nous n’en portions point la peine. Comme j’ai obtenu de Dieu la grâce de comprendre les Ecritures, je m’efforce de faire part de cette grâce à tout le monde, de peur que je ne sois condamné au jugement de Dieu.

Revêtu du manteau des philosophes, il entreprend de nombreux voyages, tenant partout école à la façon des platoniciens ou des stoïciens, prêchant la vérité en toute occasion et réfutant sans se lasser les objections que lui présentent les partisans des différentes sectes philosophiques ou religieuses. Il se renseigne en même temps sur les croyances et les cultes des peuples qu’il visite, et là encore ses connaissances sont d’une sûreté et d’une ampleur extraordinaires.

D’abord, nous rencontrons Justin à Ephèse, vers l’an 135. C’est là que se place son fameux dialogue avec le Juif Tryphon, un maître en Israël, qu’il confond par sa science des Saintes Ecritures et à qui il démontre, par un assemblage lumineux des textes sacrés, l’accomplissement des prophéties et la venue du Messie dans la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

A Ephèse, Justin s’embarque pour Rome et va ouvrir une école au pied du trône de Pierre, au centre de l’idolâtrie. Il s’installe au-dessus des Bains de Timothée, sur le mont Viminal. Il fit à Rome deux séjours, séparés par de nouvelles pérégrinations apostoliques. Les chrétiens allaient l’entendre pour fortifier leurs âmes, les païens pour tenter de le convaincre d’erreur, mais chacune des réponses de Justin lui valait une victoire, et souvent il eut le bonheur d’amener ses adversaires dans le chemin du salut. Car il n’a pas d’autre but : il désire ardemment le salut de tous les hommes. Il enseigne le christianisme traditionnel avec joie, avec tendresse, de manière à en ouvrir les portes aux bonnes volontés faibles ou hésitantes. Il est heureux de pouvoir montrer à l’occasion l’accord de la sagesse antique et de l’enseignement du Christ, pour amener les philosophes à la lumière. Et quand il adresse à l’empereur, aux princes et aux sénateurs ses admirables Apologies, c’est avec le candide espoir de les convertir.

Son zèle cependant ne pouvait se contenter de l’étroite enceinte d’une école, il aurait voulu annoncer la vérité au monde entier.

C’est alors qu’il écrit un grand nombre d’ouvrages, dont la plupart sont malheureusement perdus. Ceux qui restent sont encore considérables et d’une valeur telle qu’ils suffisent à faire regarder saint Justin comme le plus important de tous les apologistes du IIème siècle et comme le premier écrivain ayant tracé une ébauche de théologie. Il est aussi le premier qui, ayant foi dans la force conquérante de la vérité et persuadé que le christianisme est persécuté parce que mal connu, se soit attaché, audacieusement, à faire connaître au grand jour les dogmes et les usages de l’Eglise, qu’on avait gardés jusqu’alors dans l’ombre mystérieuse des Catacombes. Aussi l’œuvre de saint Justin est-elle extrêmement précieuse comme le témoignage de la foi, de la liturgie et de la vie chrétienne à cette époque.

Ses trois œuvres principales sont la 1èreApologie écrite vers l’an 152 ; le Dialogue avec Tryphon, vers 155 ; la 2ème apologie après 161.

Il résuma dans un discours, qu’il adressa aux Grecs, les principaux points de la morale et des dogmes chrétiens ; pour en faire saisir la supériorité divine, il les compara au tissu de mensonges et d’infamies qui faisaient toute la religion des païens.

Mais vous ferez peut-être bon marché de vos poètes et des fables qu’ils débitent sur les dieux, vous prétendez trouver la vérité parmi les philosophes. Cependant, dites-moi qui peut se reconnaître au milieu du pêle-mêle de leurs contradictions. Aucun d’eux n’a pu en amener un autre à son avis, bien plus, ils ne sont pas d’accord avec eux-mêmes ; ils ne méritent donc pas plus de foi que vos poètes, dont ils n’ont fait qu’augmenter les errements. Abjurez donc des croyances aussi honteuses que ridicules, et venez participer à une sagesse qui ne se peut comparer à aucune autre. Notre chef à nous, le Verbe divin, qui marche à notre tête, ne demande ni la vigueur des membres ni la noblesse du sang, mais la sainteté de la vie et la pureté du cœur.

Le mot d’ordre de ce conquérant d’âmes, c’est la vertu. Arme merveilleuse, qui dompte toutes les passions. Ecole de sagesse où viennent mourir tous les feux impurs, sa doctrine ne fait ni poètes, ni philosophes, ni orateurs ; mais d’esclaves de la mort, elle nous rend immortels ; de l’homme elle fait un Dieu ; de cette terre elle nous transporte en un ciel mille fois supérieur à votre Olympe. Venez donc vous instruire à cette école divine. J’étais ce que vous êtes, soyez ce que je suis. Telle est la foi, tel est le Verbe dont la puissance m’a subjugué.

Saint Justin et les persécuteurs,

Au commencement du règne de l’empereur Antonin le Pieux, monté sur le trône en 138, les chrétiens furent victimes des plus terribles supplices, et l’Eglise souffrit cruellement, car le sang de ses enfants coula à grands flots. Saint Justin prit sa défense, et la voix éloquente du philosophe converti porta ses plaintes au trône des Césars. Il le fît sans faiblesse, et ne craignit pas de se dénoncer lui-même en signant courageusement sa première Apologie.

Au nom de la justice, saint Justin réclame pour les disciples du Christ le libre exercice de leur culte, faveur que Rome accordait à tous les peuples.

Après avoir démontré l’injustice des tourments que l’on faisait subir aux chrétiens, l’apologiste prouve la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, venge les fidèles de toutes les calomnies dont les chargeaient leurs ennemis, et ajoute, en s’adressant aux princes :

Si notre religion vous paraît conforme à la raison et à la vérité, respectez-la ; si au contraire tout cela vous semble un tissu de futilités, dédaignez-la. Pour nous il nous suffît de vous avoir avertis. Vous n’éviterez pas le jugement du Seigneur. Quelle que soit votre sentence nous redirons toujours : Dieu soit béni.

Cette noble liberté de langage toucha-t-elle l’empereur ? C’est peu probable, cependant sous ce règne les persécutions furent moins violentes et” les lois contre les chrétiens parfois sommeillèrent. Mais la paix ne fut pas de longue durée. Marc-Aurèle, qui succéda à Antonin en 161, remit en vigueur les édits de mort contre les fils de l’Eglise. On voulait forcer tous les fidèles à sacrifier aux dieux.

Un incident surgit qui posait un cas de conscience fertile en discussions.

Une femme de mauvaise vie, devenue chrétienne, avait essayé de faire entrer son mari avec elle dans la voie du salut, en lui parlant des feux éternels réservés à ceux qui vivent dans l’incontinence et la débauche. Ses efforts furent infructueux. Craignant dès lors de participer à ses crimes et à ses impiétés, elle se sépara de lui. Le païen la dénonça aux juges, et la malheureuse femme fut mise à mort pour avoir renoncé à la compagnie d’un homme dont elle ne voulait plus partager la corruption.

Prenant occasion de ce nouveau crime, saint Justin écrivit sa seconde Apologie, complément de la première, et il l’adressa à Marc-Aurèle. Les accents de cette nouvelle défense n’étaient pas moins énergiques que les premiers, mais ils furent sans effet.

L’empereur avait pour favori un philosophe cynique, Crescent, que sa mauvaise vie et son avarice rendaient odieux aux idolâtres mêmes, et qui le premier accusait les chrétiens d’adultère, d’homicide, et d’actes encore pires. Souvent il avait défié Justin dans des conférences publiques, mais toujours il en était sorti couvert de honte et de confusion, car toujours le Saint l’avait convaincu de mensonge et d’hypocrisie, sans qu’il pût lui-même le mettre un seul instant en défaut.

Le païen se vengea de tant de défaites en faisant enfermer son adversaire dans un horrible cachot.

Comment les chrétiens savent mourir.

Six autres confesseurs : Charito, Charitana, Evelpiste, Hiérax, Pæon et Libérianus eurent l’honneur de partager la captivité et le glorieux martyre du défenseur de l’Eglise. En voici le récit d’après les Actes.

Justin et ses compagnons furent amenés au tribunal du préfet de Rome, Rusticus.

– Sois docile aux décrets des empereurs, dit le juge au philosophe chrétien, et offre de l’encens à nos dieux.

– J’obéis aux préceptes du Christ, et nul n’a le droit de me contraindre à les violer, répondit l’intrépide témoin de la foi ; après avoir étudié successivement dans toutes vos écoles de philosophie, j’ai embrassé la foi des chrétiens, car c’est la seule vraie, quoiqu’elle ait autant d’adversaires qu’il y a d’esclaves de l’erreur.

– Misérable ! interrompit le païen, comment oses-tu te vanter de professer une pareille doctrine ?

– Oui, je me fais gloire de partager la religion de ceux qui n’adorent qu’un seul Dieu créateur de l’univers, et professent que Jésus-Christ son Fils unique est venu sur la terre, selon les prédictions des prophètes, pour sauver tous les hommes dont il sera le juge au dernier jour du monde.

– Dis-moi où se tiennent vos assemblées.

– Nous nous réunissons partout où nous pouvons ; notre Dieu est en tout lieu, et l’on ne saurait le circonscrire dans les limites d’un espace quelconque ; bien qu’il soit invisible, il remplit l’immensité de la terre et des cieux, nous l’adorons partout, et partout nous chantons sa grandeur et sa gloire.

Cette réponse ne satisfit pas le préfet, qui aurait été heureux de surprendre d’un seul coup de filet tous les prêtres et tous les fidèles de l’Eglise de Rome.

– Je veux savoir, dit-il, où les chrétiens se rassemblent dans cette ville.

Mais Justin, loin de trahir ses frères, s’accusa lui-même :

– J’habite près des thermes de Timotinum ; tous ceux qui ont

voulu venir m’y trouver ont reçu de moi la communication de la doctrine, seule véritable, que je professerai jusqu’à la mort.

Rusticus s’adressa ensuite à chacun des autres accusés et leur demanda s’ils étaient chrétiens. Tous confessèrent courageusement leur foi.

Alors, s’adressant de nouveau à Justin, il lui dit :

– Ecoute-moi donc, philosophe dont on vante la sagesse et l’éloquence, crois-tu sérieusement que tu monteras au ciel, quand je t’aurai fait meurtrir le corps de coups de fouet, et trancher la tête ?

– Si tels sont les supplices que vous me réservez, j’espère obtenir la récompense accordée à tous ceux qui ont confessé la foi du Christ, et j’ai la certitude que la grâce divine les conservera éternellement dans les joies célestes.

– Ainsi tu t’imagines vraiment que tu iras au ciel ?

– Je ne me l’imagine pas, je le sais d’une science certaine, et je n’ai pas à cet égard le moindre doute.

– Cessons tous ces discours, dit le préfet irrité ; il s’agit du point capital : sacrifiez tous aux dieux ; si vous n’obéissez pas de bonne volonté, les tortures vous y contraindront.

Justin prit la parole pour ses frères.

– Loin de redouter tes supplices, dit-il, nous ambitionnons la gloire de les souffrir pour le nom de Jésus-Christ Notre-Seigneur ; ce sera notre immortel honneur devant le tribunal de ce Juge suprême, quand le monde entier comparaîtra devant lui.

Les six autres martyrs firent entendre une même réponse :

– Nous ne sacrifierons jamais à vos idoles.

Rusticus rendit alors la sentence en ces termes :

– Pour n’avoir pas voulu sacrifier aux dieux, ni obéir aux édits de l’empereur, ces rebelles sont condamnés, selon les termes de la loi, à subir d’abord la peine de la flagellation, et ensuite à être décapités.

Les saints confesseurs furent conduits au lieu ordinaire des exécutions ; chemin faisant, ils chantaient les louanges du Seigneur. « Après qu’on les eut flagellés, ajoutent les Actes des Martyrs, la hache du licteur trancha leur tête, et leur âme s’envola dans le royaume du Christ Notre-Seigneur, à qui soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. »

C’était vers l’an 165 ou 166, dans les premières années du règne de Marc-Aurèle, cet empereur qui se disait philosophe et qui chaque jour faisait son examen de conscience !

L’Eglise latine célèbre la fête de saint Justin le 14 avril, et l’Eglise grecque le 1er juin. Léon XIII a étendu cette fête à l’Eglise universelle en 1882. Saint Justin est le patron des âmes droites, sincères, vaillantes.

A. E. A.

Sources consultées. – P. M.-J. Lagrange, Saint Justin (Collection Les Saints). – G. Bardy, Saint Justin (dans le Dictionnaire de Théologie catholique). – (V. S. B. P., n° 316.)

SOURCE : https://laportelatine.org/spiritualite/vies-de-saints/saint-justin-le-philosophe

S. Justin

14 avril

On lit au Martyrologe romain de ce jour :

Saint Justin, philosophe et martyr, dont il est fait mention le jour précédent.

On lit donc au Martyrologe romain d’hier :

À Rome, durant la persécution de Marc Antonin Verus et de Lucius Aurèle Commode, la passion de saint Justin, philosophe et Martyr.

Après avoir présenté aux empereurs sa Seconde Apologie, écrite pour la défense de notre religion, et l’avoir encore défendue avec vigueur dans plusieurs conférences, saint Justin fut insidieusement dénoncé comme Chrétien par Crescent le Cynique, dont il avait critiqué la vie et les mœurs corrompues, et pour n’avoir pas voulu taire sa Foi, il reçut en récompense la grâce du martyre.

Sa fête se célèbre le jour suivant, 14 avril.

568

À l’époque où saint Justin se convertit, la Foi chrétienne s’était répandue dans toutes les classes de la société. Il était né vers l’an 103 à Sichem (aujourd’hui Naplouse), saint Évariste étant Pape et Trajan empereur. Bien qu’il se dise Samaritain, il n’avait rien de commun avec les Juifs, et ses parents, Grecs d’origine, lui firent donner une éducation entièrement grecque, c’est-à-dire polythéiste.

Après avoir étudié les poètes et les historiens, il cultiva la philosophie sous différents maîtres ; celle de Platon le ravit, en ce qu’il croyait arriver par ce moyen à la connaissance de Dieu, le seul bien qui pût satisfaire son esprit passionné pour la vérité.

Un jour, en se promenant au bord de la mer, il rencontra un vieillard, avec lequel il s’entretint de ses recherches favorites. Comme il lui demandait quel était le meilleur guide, l’étranger le renvoya au Prophètes, qui ont seul connu le vrai et l’ont annoncé par l’inspiration du Saint-Esprit, et il ajouta : « Prie avant tout que les portes de la lumière s’ouvrent devant toi ; car nul homme ne peut comprendre la vérité, sinon par la grâce de Dieu et de Son Christ ».

Tel est le récit que saint Justin nous a laissé lui-même de sa conversion. Sans renier ce qu’il avait aimé, il devint Chrétien et fut « un apôtre de l’Évangile sous le manteau du philosophe ».

À Rome, il ouvrit école, eut de nombreux disciples dont Tatien fut le plus illustre, et travailla, par ses leçons et ses écrits, à défendre et à justifier la Foi qu’il avait embrassée. Rien de plus habile et de plus indépendant que sa première apologie, adressée à l’empereur Antonin, vers l’an 135.

« On peut nous ôter la vie », dit-il ; « nous faire du mal, non. Si les crimes qu’on nous impute sont prouvés, qu’on nous punisse comme nous le méritons, et même plus sévèrement encore. Dans le cas contraire, est-il raisonnable de sacrifier des innocents à des bruits calomnieux, et surtout de compromettre votre honneur par des exécutions que la passion seule, non la justice, a commandées ? ».

Cette requête fit effet sur Antonin, qui accorda pour un temps à l’Église naissante le libre exercice de son culte.

À sa mort, la persécution sévit de nouveau. Saint Justin composa alors une seconde apologie, où il s’attache à défendre les Chrétiens contre les accusations d’athéisme et d’impiété. « Rougissez », dit-il en terminant, « d’attribuer à des innocents ce que vous commettez au grand jour, et de reprocher à des hommes sans tache des actions qui sont propres à vous et à vos dieux ».

La généreuse indignation de l’écrivain lui coûta la vie. Un philosophe nommé Crescent, dont il avait blâmé les mœurs corrompues, le dénonça : il fut arrêté, conduit devant Rustique, préfet de Rome, et condamné à être battu de verges et décapité, saint Soter étant Pape et Marc-Aurèle empereur (13 avril 166 ou 167).

SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/La-vie-de-saint-Justin-philosophe-et-martyr-Fete-le-14-avril-No_502.htm

Saint Justin, philosophe et martyr

Témoin privilégié du dialogue entre la philosophie grecque et le christianisme, Justin est certainement le plus important des apologistes du IIe siècle.

Force est de reconnaître la sincérité, la générosité de la démarche intellectuelle et spirituelle de Justin, qui fut le premier philosophe à professer publiquement la foi chrétienne dans un contexte où s’affrontait les intelligentsias païenne et chrétienne de l’Empire romain. Justin nous a laissé un témoignage unique sur les conditions dans lesquelles s’effectuait le dialogue entre la pensée chrétienne, entée sur la tradition juive, et la philosophie gréco-romaine, héritière de Platon, d’Aristote et du Portique.

Une conversion radicale

Issu d’une famille païenne, vraisemblablement des colons d’origine grecque et latine, Justin choisit de se consacrer tout entier à la philosophie car, pour lui, « la philosophie est le plus grand des biens et le plus précieux devant Dieu, [qu’] elle seule nous conduit à lui et nous unit à lui ». Epris de sagesse et de vérité, il ne réussit pourtant pas à trouver auprès des maîtres philosophes la réponse satisfaisante à ses aspirations profondes.

Dans son célèbre Dialogue avec Tryphon, Justin évoque sa conversion au christianisme et les limites de toutes les philosophies humaines ainsi que les déficiences de certaines thèses platoniciennes, et met en lumière la vérité annoncée par les prophètes.

Ainsi, le christianisme lui apparut non seulement comme la révélation suprême de Dieu, faite aux hommes en Jésus-Christ, mais comme l’école par excellence de la moralité. Il ne cache pas que l’exemple d’une vie vraiment digne de Dieu donné par les chrétiens et celui de leur courage devant les épreuves, les persécutions et la mort, fut déterminant dans la maturation de sa conversion.

Le terme logos désigne pour lui un idéal de raison fait de justice, de vérité, de sagesse et de vertu, qui constitue le but suprême de la philosophie.

Ainsi, pour Justin, la raison humaine s’épanouit véritablement lorsqu’elle est illuminée par le logos divin.

Sa doctrine révélée dans l’Apologie

Plus que tout autre apologiste de son temps, Justin professe que le Christ nous sauve par sa mort en croix et sa résurrection. C’est par son sang qu’il purifie les croyants. A cause de nos péchés, il a accepté le mépris et la souffrance. Il a voulu prendre part à nos misères afin de nous en guérir. Il a été offert en sacrifice et a obtenu pour tous les hommes le pardon de leurs péchés : ils sont sauvés, lavés, régénérés, rachetés et guéris par le sang du Sauveur.

Victorieux des forces du mal, de la mort et des démons, le Christ règne désormais sur le monde « et, à cause de ce qui a été proclamé en son nom par les apôtres parmi toutes les nations, se réjouissent ceux qui attendent la vie incorruptible qu’il a annoncée ».

Un témoin droit et enthousiaste jusqu’au martyre

Dans son Apologie, Justin s’adresse directement à l’empereur pour lui donner les raisons probantes de la supériorité de la doctrine chrétienne sur tous les autres cultes. A la suite de Socrate, il dénonce sévèrement le polythéisme, les cultes idolâtriques, les rites sacrificiels, et la mythologie qui sert de support culturel au paganisme gréco-romain. Il conclut : « Pour nous, nous avons appris que seuls parviennent à l’immortalité bienheureuse ceux qui vivent auprès de Dieu d’une vie sainte et vertueuse. »

Au regard de la loi et de la jurisprudence romaines de l’époque, les chrétiens, incontestablement, sont des « athées », considérés comme les ennemis de la religion des Romains et des peuples rattachés à l’Empire. Justin tentera d’être persuasif en invoquant la raison car, dans la philosophie antique, la coutume doit se soumettre à la raison (logos). Mais à cette époque, la philosophie est devenue une puissance politique ; rhéteurs et philosophes se partagent les faveurs du prince Marc-Aurèle et dénient toute valeur à la doctrine chrétienne.

SOURCE : https://www.oeuvredesvocations.fr/vie-de-saint/saint-justin-philosophe-et-martyr/

Biographie de St Justin

Justin, de race grecque, fils de Priscus, né à Naplouse (Palestine), passa son adolescence à l'étude de toutes les disciplines de la littérature, puis il fut saisi d'une telle pasion pour la philosophie que, pour trouver la vérité, il fréquenta toutes les sectes philosophiques et scruta toutes leurs règles. Il n'avait trouvé qu'une sagesse trompeuse, lorsqu'éclairé par un vénérable vieillard resté inconnu, il découvrit la foi chrétienne. Depuis, la méditation des Écritures embrasa tellement son âme du feu divin, que sa puissante intelligence acquit dans un degré éminent la science de la grâce et qu'il écrivit de nombreux ouvrages pour l'exposition et la propagation de la foi.

Entre les plus remarquables œuvres de Justin tiennent le premier rang les deux Apologies de la foi chrétienne qu'il présenta au Sénat, à l'empereur Antonin le Pieux et à ses fils, ainsi qu'aux empereurs Marc Antonin Verus et Lucius Aurelius Commodus, qui persécutaient cruellement les Chrétiens. Par les conférences qu'il soutenait vaillamment, il obtint qu'un édit public arrêtât les persécutions. Justin, accusé par le perfide Crescent le Cynique, dont il dénonçait la vie et les mœurs criminelles, fut pris et amené au préfet Rusticus ; le Préfet l'ayant interrogé sur les règles des chrétiens, il répondit : L'exacte croyance que nous chrétiens gardons avec amour, en celle-ci : nous reconnaissons un Dieu unique, auteur et créateur de toutes choses, tant les visibles, que celles qui ne se soient pas des yeux du corps ; et nous confessons le Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, annoncé autrefois par les prophètes, et qui doit venir comme juge du genre humain.

Comme Justin, pour repousser les calomnies des païens, avait exposé clairement, dans sa première Apologie, le culte, et les mystères, le préfet s'enquit du lieu où les fidèles de la ville se réunissaient, mais Justin, garda le silence pour ne pas livrer aux chiens les choses saintes, indiquant seulement son domicile où il formait ses disciples. Le préfet lui donna le choix entre sacrifier aux dieux ou être déchiré à coups de fouets ; Justin assura qu'il avait toujours souhaité souffrir pour le Seigneur Jésus-Christ, dont il espérait recevoir dans le Ciel une grande récompense, aussi fût-il condamné à mort. Il subit donc les fouets et, louant Dieu, répandit son sang pour le Christ dans un glorieux martyre. Quelques fidèles enlevèrent son corps secrètement et l'ensevelirent dans un lieu convenable. Le Souverain Pontife Léon XIII a ordonné que son office fut célébré par toute l'Église.

SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/01.php


Saint Justin, martyr

C’est le 14 avril 1882 que Léon XIII institua la fête de saint Justin sous le rite double, suite à la demande de plusieurs Pères du Concile Vatican I.

Justin fut martyrisé vers 165, à une époque où Rome ne célébrait pas encore le culte des martyrs : sa déposition nous est donc inconnue.

Il est inscrit par Florus de Lyon au 13 avril vers 850. Léon XIII adopta cette date en la déplaçant d’un jour à cause de la fête de saint Herménégilde, réduisant de ce fait la fête des sts Martyrs Tiburce, Valérien et Maxime à une mémoire.

Textes de la Messedie 14 aprilis

SANCTI IUSTINI

Martyris

III classis (ante CR 1960 : duplex)

Ant. ad Introitum. Ps. 118, 85 et 46.

Narravérunt mihi iníqui fabulatiónes, sed non ut lex tua : ego autem loquébar de testimóniis tuis in conspéctu regum, et non confundébar. (T.P. Allelúia, allelúia.)

Ps. Ibid., 1.

Beáti immaculáti in via : qui ámbulant in lege Dómini.

V/. Glória Patri.

Oratio

Deus, qui per stultítiam Crucis eminéntem Iesu Christi sciéntiam beátum Iustínum Mártyrem mirabíliter docuísti : eius nobis intercessióne concéde ; ut, errórum circumventióne depúlsa, fídei firmitátem consequámur. Per eúndem Dóminum.

Et fit commemoratio Ss. Tiburtii, Valeriani et Maximi Mm. 

Oratio

Præsta, quǽsumus, omnípotensDeus : ut, qui sanctórum Mártyrum tuórum Tibúrtii, Valeriáni et Máximi sollémnia cólimus ; eórum étiam virtútes imitémur. Per Dóminum nostrum.

Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corinthios.

Cor. 1, 18-25 et 30.

Fratres : Verbum crucis pereúntibus quidem stultítia est : iis autem, qui salvi fiunt, id est nobis, Dei virtus est. Scriptum est enim : Perdam sapiéntiam sapiéntium et prudéntiam prudéntium reprobábo. Ubi sápiens ? ubi scriba ? ubi conquisítor huius sǽculi ? Nonne stultam fecit Deus sapiéntiam huius mundi ? Nam quia in Dei sapiéntia non cognóvit mundus per sapiéntiam Deum : placuit Deo per stultítiam prædicatiónis salvos fácere credéntes. Quóniam et Iudǽi signa petunt, et Græci sapiéntiam quærunt : nos autem prædicámus Christum crucifíxum : Iudǽis quidem scándalum, géntibus autem stultítiam, ipsis autem vocátis Iudǽis, atque Græcis. Christum Dei virtútem et Dei sapiéntiam : quia, quod stultum est Dei, sapiéntius est homínibus : et, quod infírmum est Dei, fórtius est homínibus. Ex ipso autem vos estis in Christo Iesu, qui factus est nobis sapiéntia a Deo et iustítia ei sanctificátio et redémptio.

Tempore paschali :

Allelúia, allelúia. V/. 1. Cor. 3, 19 et 20. Sapiéntia huius mundi stultítia est apud Deum, scriptum est enim : Dóminus novit cogitatiónes sapiéntium, quóniam vanæ sunt.

Allelúia. V/. Philipp. 3, 8. Verúmtamen exístimo ómnia detriméntum esse propter eminéntem sciéntiam Iesu Christi, Dómini mei. Allelúia.

Extra tempus paschale :

Graduale. 1. Cor. 3, 19 et 20.

Sapiéntia huius mundi stultítia est apud Deum, scriptum est enim : Dóminus novit cogitationes sapiéntium, quóniam vanæ sunt.

V/. Ibid. 1, 19. Perdam sapiéntiam sapiéntium et prudentiam prudéntium reprobábo.

Tractus. 1. Cor. 2, 2 et 7-8.

Non iudicávi me scire áliquid inter vos nisi Iesum Christum, et hunc crucifíxum.

V/. Lóquimur Dei sapiéntiam in mystério, quæ abscóndita est, quam prædestinávit Deus ante sǽcula in glóriam nostram.

V/. Quam nemo príncipum huius sǽculi cognóvit. Si enim cognovíssent, numquam Dóminum glóriæ crucifixíssent.

In Missis votivis ante Septuagesimam vel post Pentecosten, Graduale ut supra, sed, omisso Tractu, dicitur :

Allelúia, allelúia. V/. Philipp. 3, 8. Verúmtamen exístimo ómnia detriméntum esse propter eminéntem scientiam Iesu Christi, Dómini mei. Allelúia.

Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.

Luc. 12, 1-8.

In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Nihil autem opértum est, quod non revelétur : neque abscónditum, quod non sciátur. Quóniam, quæ in ténebris dixístis, in lúmine dicéntur : et quod in aurem locuti estis in cubículis, prædicábitur in tectis. Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab his, qui occídunt corpus, et post hæc non habent ámplius quid fáciant. Osténdam autem vobis, quem timeátis : timéte eum, qui, postquam occídent, habet potestátem míttere in gehénnam. Ita dico vobis : hunc timéte. Nonne quinque pásseres véneunt dipóndio, et unus ex illis non est in oblivióne coram Deo ? Sed et capílli cápitis vestri omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis passéribus pluris estis vos. Dico autem vobis : Omnis, quicúmque conféssus fúerit me coram homínibus, et Fílius hóminis confiténtur illum coram Angelis Dei.

Ant. ad Offertorium. 1. Cor. 2, 2.

Non enim iudicávi me scire áliquid inter vos, nisi Iesum Christum, et hunc crucifíxum. (T.P. Allelúia.)

Secreta

Múnera nostra, Dómine Deus, benígnus súscipe : quorum mirábile mystérium sanctus Martyr Iustínus advérsum impiórum calúmnias strénue deféndit. Per Dóminum

Pro Ss Martyribus

Secreta

Hæc hóstia, quǽsumus, Dómine, quam sanctórum Mártyrum tuórum natalítia recenséntes offérimus : et víncula nostræ pravitátis absolvat, et tuæ nobis misericórdiæ dona concíliet. Per Dóminum.

Ant. ad Communionem. 2. Tim. 4, 8

Repósita est mihi coróna iustítiæ, quam reddet mihi Dóminus in illa die iustus iudex. (T.P. Allelúia.)

Postcommunio

Cælésti alimónia refécti, súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, beáti Iustíni Mártyris tui mónitis, de accéptis donis semper in gratiárum actióne maneámus. Per Dóminum.

Pro Ss Martyribus

Postcommunio

Sacro múnere satiáti, súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, quod débitæ servitútis celebrámus offício, salvatiónis tuæ sentiámus augméntum. Per Dóminum.

Le 14 avril

SAINT JUSTIN

Martyr

IIIème classe (avant 1960 : double)

Introït

Les méchants m’ont entretenu de choses vaines, mais ce n’était pas comme votre loi : je parlais de vos préceptes devant les rois, et je n’en avais pas de confusion. (T.P. Alléluia, alléluia.)

Heureux ceux qui sont immaculés dans la voie ; qui marchent dans la loi du Seigneur.

Collecte

O Dieu, qui, par la folie de la croix, avez, d’une manière admirable, enseigné au bienheureux Justin, Martyr, l’éminente science de Jésus-Christ, accordez-nous, par son intercession, qu’après avoir vu repousser la foule des erreurs qui nous entourent, nous obtenions la fermeté dans la foi.

 Et on fait mémoire des Sts Tiburce, Valérien et Maxime, Martyrs :

Collecte

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant la fête de vos saints Martyrs Tiburce, Valérien et Maxime, nous imitions aussi leurs vertus

Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens.

Mes Frères : la parole de la Croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour ceux qui sont sauvés, c’est-à-dire pour nous, elle est la puissance de Dieu. Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et Je réprouverai la prudence des prudents. Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-Il pas frappé de folie la sagesse de ce monde ? Car parce que le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. En effet, les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse ; mais nous, nous prêchons le Christ crucifié, scandale pour les Juifs, et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, soit Juifs, soit Grecs, le Christ puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie en Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse en Dieu est plus fort que les hommes. C’est par Lui que vous êtes dans le Christ Jésus, qui est devenu pour nous, de la part de Dieu, sagesse, justice, sanctification et rédemption

Au Temps pascal

Allelúia, allelúia. V/. La sagesse de ce monde est une folie devant Dieu, aussi est-il écrit : Le Seigneur connaît les pensées des sages, car elles sont vaines.

Allelúia. V/. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. Alléluia.

Hors du Temps pascal 

Graduel

La sagesse de ce monde est une folie devant Dieu, aussi est-il écrit : Le Seigneur connaît les pensées des sages, car elles sont vaines.

V/. Je détruirai la sagesse des sages et je réprouverai la prudence des prudents.

Trait

Je n’ai pas jugé savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.

V/. Nous prêchons la sagesse de Dieu, qui est un mystère, cette sagesse cachée que Dieu avait prédestinée avant tous les siècles pour notre gloire.

V/. Que nul des princes de ce siècle n’a connue. Car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire.

Aux messes votives avant la Septuagésime ou après la Pentecôte, Graduel comme ci-dessus, mais on omet le Trait et on dit :

Allelúia, allelúia. V/. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. Alléluia.

Lecture du Saint Evangile selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Car, ce que vous avez dit dans les ténèbres, on le dira dans la lumière ; et ce que vous avez dit à l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les toits. Je vous dis donc à vous, qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq passereaux ne se vendent-ils pas deux as ? Et pas un d’eux n’est en oubli devant Dieu. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or, je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu.

Offertoire

Oui, je n’ai pas jugé savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. (T.P. Alléluia.)

Secrète

Recevez avec bienveillance, Seigneur Dieu, nos offrandes : dont le saint Martyr Justin défendit avec intrépidité l’admirable mystère contre les calomnies des impies.

Pour les Sts Martyrs

Secrète

Que cette hostie, nous vous en prions, Seigneur, que nous vous offrons en honorant de nouveau la naissance au ciel de vos saints Martyrs, brise les liens de notre perversité et nous attire les dons de votre miséricorde.

Communion

La couronne de justice m’est réservée, que le Seigneur, le juste juge, me rendra en ce jour-là (T.P. Alléluia.)

Renouvelés par cet aliment céleste, nous vous prions en suppliant, Seigneur : que par les enseignements du bienheureux Justin, votre Martyr, nous vivions toujours en action de grâce pour vos bienfaits.

Postcommunion

Pour les Sts Martyrs

Postcommunion

Rassasiés par votre don sacré, nous vous supplions, Seigneur : qu’en celebrant cette fête avec les hommages qui vous sont dus, nous sentions l’accroissement de notre salut.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Justin, fils de Priscus, grec de nation, né à Flavia Néapolis, dans la Syrie Palestine, passa son adolescence dans l’étude assidue des belles-lettres. Arrivé à l’âge d’homme, il fut pris d’un tel amour pour la philosophie qu’il voulut, pour parvenir à la vérité, s’attacher à toutes les sectes de philosophes qu’il pût connaître et approfondir leur enseignement. Ne trouvant en toutes ces sectes qu’erreur et fausse sagesse, il fut éclairé d’en haut à la parole d’un vieillard inconnu et d’aspect vénérable, et embrassa la philosophie véritable de la foi chrétienne. Dès lors, il eut jour et nuit dans les mains les livres de la sainte Écriture, et son âme, à la méditation des paroles sacrées, devint si brûlante du feu divin, qu’appliquant fa force de son génie à acquérir la science éminente de Jésus-Christ, il composa plusieurs livres pour exposer et propager la foi chrétienne.

Cinquième leçon. Parmi les écrits les plus célèbres de saint Justin se distinguent les deux Apologies que, devant le sénat, il présenta aux empereurs Antonin le Pieux et ses fils, ainsi qu’à Marc-Antonin Vérus et Lucius Aurélius Commode, qui persécutaient cruellement les chrétiens et dont il obtint, après avoir éloquemment défendu cette même foi devant eux, un édit qui apaisa la persécution. Toutefois Justin ne fut point épargné ; accusé frauduleusement par le philosophe cynique Crescent, qu’il avait repris au sujet de sa vie et de ses mauvaises mœurs, il fut arrêté par des satellites. Amené au préfet de Rome, Rusticus, comme celui-ci lui demandait quelle était la loi chrétienne, il fit en présence d’un grand nombre de témoins cette belle confession de foi : « La doctrine véritable que nous, Chrétiens, nous gardons pieusement, est celle-ci : Nous croyons à un seul Dieu, qui a fait et créé tout ce qui se voit et tout ce que les yeux corporels ne peuvent apercevoir, et nous confessons le Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, annoncé autrefois par les Prophètes, et qui doit venir juger le genre humain ».

Sixième leçon. Comme Justin dans sa première Apologie, afin de repousser les calomnies des Païens, avait exposé comment les Chrétiens s’assemblaient religieusement, et quels étaient les mystères de ces saintes assemblées, le président lui demanda quel était le lieu où lui-même et les Chrétiens de la ville se réunissaient. Justin ne voulut point découvrir les lieux des assemblées, pour ne point livrer aux chiens les saints mystères, ni trahir ses frères. Il se contenta d’indiquer sa propre demeure où il avait coutume d’instruire ses disciples, auprès du Titre célèbre du Pasteur, dans le palais de Pudens. A la fin, le préfet lui donna le choix de sacrifier aux dieux ou d’être flagellé par tout le corps. L’invincible défenseur de la foi déclara qu’il avait toujours désiré souffrir des tourments pour le Seigneur Jésus-Christ, dont il attendait au ciel une grande récompense, et le préfet prononça contre lui la sentence capitale. Ainsi, cet admirable philosophe, ne cessant de louer Dieu, après avoir été battu de verges, répandit son sang pour le Christ, et fut couronné par un glorieux martyre. Les fidèles enlevèrent secrètement son corps et l’ensevelirent dans un lieu convenable. Le souverain Pontife Léon XIII a ordonné de célébrer dans l’Église universelle l’Office et la Messe de sa Fête.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 12, 2-8.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Et le reste.

Homélie de S. Jean Chrysostome.

Septième leçon. « Il n’y a rien de caché qui ne sera révélé, rien de secret qui ne sera su ». Jésus leur dit par là : il doit vous suffire pour vous consoler, que moi, votre Seigneur et votre Maître, j’aie subi les mêmes injures. S’il vous en coûte de les entendre, songez d’autre part que vous ne tarderez pas à être délivrés de ces soupçons calomnieux. Pourquoi êtes-vous affligés ? Parce qu’on vous traite de séducteurs et d’imposteurs ? Attendez quelque temps, et toutes les bouches vous nommeront les sauveurs et les bienfaiteurs de l’univers. Le temps fera \la lumière sur ces points obscurs, confondra les calomnies, et montrera votre vertu dans tout son éclat. Or, quand l’expérience elle-même aura prouvé que vous êtes les sauveurs, les bienfaiteurs véritables de l’humanité, que vous avez mis en pratique toutes les vertus, alors les hommes, oubliant les propos de vos ennemis ; n’auront égard qu’à la vérité des choses ; et, tandis que ces derniers apparaîtront comme des sycophantes, des menteurs, des calomniateurs, vous resplendirez plus vivement que le soleil ; ainsi le temps vous fera connaître, proclamera vos mérites et, d’une voix plus éclatante que celle de la trompette, appellera tous les hommes à rendre témoignage à votre vertu. Ne vous laissez donc pas abattre par ce que vous entendez maintenant ; que l’espérance des biens qui vous sont réservés ranime votre âme ; car impossible de tenir caché ce qui vous concerne.

Huitième leçon. Après avoir délivré ses disciples de toute anxiété, de toute crainte, de toute sollicitude, et les avoir rendus même supérieurs à tous les outrages, le Sauveur saisit cette occasion pour les entretenir de la liberté dont ils doivent user dans leurs prédications. « Ce que je vous dis dans les les ténèbres, dites-le dans la lumière, leur dit-il, et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits ». Certainement il n’y avait point de ténèbres quand il leur parlait, et il ne leur disait rien à l’oreille : Jésus s’exprime ainsi par hyperbole. Parce qu’il parlait à eux seuls et dans un petit coin de la Palestine, il emploie cette figure : « Ce que je vous dis à l’oreille », comparant cette façon de les instruire à la hardiesse de langage dont ils devront user plus tard. Ne prêchez pas seulement à une, deux ou trois cités, leur dit-il ; prêchez dans tout l’univers, parcourez les mers et la terre, les contrées habitées et celles qui ne le sont pas ; dites toutes ces choses aux tyrans et aux multitudes, aux philosophes et aux orateurs, avec une grande assurance. Telle est la signification de ces mots : « Prêchez sur les toits, dites-le à la lumière », sans recourir à aucun subterfuge, avec la plus complète liberté.

Neuvième leçon. Après avoir élevé de la sorte leurs sentiments, le Sauveur revient de nouveau sur les épreuves qui les attendent, et il leur inspire un si grand courage, qu’il met leur âme au-dessus de tous les maux. « Ne craignez point, leur dit-il, ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme ». Voyez-vous comment il les rend supérieurs à tous les maux, aux sollicitudes, aux calomnies, aux dangers, aux pièges, enfin à la plus terrible des choses, à la mort même ? Et non seulement il leur inspire le mépris d’une mort ordinaire, mais encore d’une mort .violente. Il ne leur dit pas : Vous serez mis à mort ; s’exprimant avec la dignité qui lui convenait : « Ne craignez point, leur dit-il, ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut précipiter l’âme et le corps dans la géhenne ». Comme il le fait toujours, il dirige son discours vers un but tout opposé. Craignez-vous la mort veut-il leur dire, est-ce bien cette raison qui vous fait hésiter devant le ministère de la prédication ? Voilà pourquoi précisément vous devez l’embrasser : parce que la mort vous épouvante. C’est ainsi que vous serez préservés de la mort véritable. Les hommes, dussent-ils vous tuer, quels que soient leurs efforts, ils ne tueront pas la meilleure partie de vous-mêmes. Aussi le Sauveur ne s’exprime-t-il pas de cette manière : Ils ne tueront pas l’âme ; mais de celle-ci : « ils ne peuvent tuer l’âme ». Quand même ils le voudraient, ils n’y réussiront pas. Si donc les supplices vous effraient, craignez ce supplice beaucoup plus épouvantable. Vous le voyez, au lieu de leur promettre de les délivrer de la mort, il permet qu’ils la subissent, sauf à les combler de biens plus considérables que s’il les en eût délivrés. Certes, il est plus grand d’inspirer le mépris de la mort que de délivrer de la mort.

Justin the Philosopher

Иустин Философ

Icona di San Giustino Martire


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’Ibérie députait hier un de ses princes à la cour du vainqueur de la mort. Avec non moins d’honneur, le Christ admet aujourd’hui dans le cortège de son triomphe un représentant de la science mise au service des intérêts surnaturels. Le manteau des philosophes égale en éclat, sur les épaules de Justin, la pourpre d’Herménégilde ; car tous deux, philosophe et prince, ont teint de leur sang, mêlé à celui de l’Agneau, les vêtements devenus l’insigne de la gloire dont ils jouissent près de lui pour jamais.

Mais ce n’est pas seulement au ciel qu’il nous faut contempler le résultat du combat de ces témoins du Christ ; la propriété du sang des martyrs est de féconder la terre même. Contre le gré de l’hérésie, du sang royal d’Herménégilde est née la catholique Espagne ; le paganisme, en immolant Justin à sa haine, raviva dans le sol Romain la vigueur de la féconde semence que Pierre et Paul y avaient déposée. Nous en avons la preuve en ce jour même, où le Cycle sacré ramène également la mémoire des saints Valérien, Tiburce et Maxime : triumvirat glorieux, conquis au Christ par l’immortelle Cécile qui fut, en ces temps, la plus noble expression de la foi romaine défendue par Justin avec tant de science et d’amour ! Quand Cécile naquit, les conférences publiques de Justin avec les adversaires du christianisme remplissaient Rome du bruit de leurs réfutations victorieuses ; ses écrits, qu’il faisait parvenir intrépidement jusqu’au trône impérial, portaient la lumière là même où sa parole n’atteignait pas. Bientôt la hache du licteur, en s’abattant sur la tète de l’apologiste, donna plus de force encore à ses démonstrations que n’avait fait sa logique puissante, lorsqu’une première fois, il avait arrêté la persécution furieuse et dompté l’enfer.

Le monde, en effet, sollicité en sens contraire dans mille écoles célèbres qui semblent prendre à tâche, par leurs contradictions, de rendre la découverte du vrai impossible, le monde, du moins, est en mesure maintenant de savoir où se trouve la sincérité. Marc-Aurèle, qui vient de succéder à Antonin le Pieux, prétend établir la philosophie avec lui sur le trône ; plaçant l’idéal de toute perfection dans la satisfaction de soi et le dédain pour autrui, il part du scepticisme dogmatique pour établir la loi morale, et livre ses Pensées à l’admiration de quelques courtisans, sans se soucier de réformer les mœurs mêmes de son entourage. Justin, dès son adolescence, a cherché le vrai pour trouver la justice ; sans se laisser décourager par l’inutilité de ses premiers efforts, il n’a point pris prétexte, pour nier la lumière, de ce qu’elle tardait à se montrer ; lorsqu’à l’heure marquée par Dieu la nuit tombe, il dévoue sa vie à la sagesse enfin rencontrée, brûlant de la communiquer à tous, petits et grands, ne comptant pour rien les travaux, les supplices même, qui lui permettront de l’affirmer solennellement à la face de l’univers. Entre le héros chrétien et le sophiste couronné qui l’envoie à la mort, quel homme de bonne foi pourrait hésiter ? Qui, comme Cécile dans son admirable confession, ne déverserait le mépris sur les prétentions de ces faux philosophes devenus les maîtres du monde, et ne donnant d’autre preuve de leur amour pour la sagesse que le parti-pris d’étouffer la voix de ceux qui la prêchent ?

La philosophie, baptisée dans le sang du converti de Naplouse, est chrétienne pour jamais. Sa désolante stérilité cesse en ce grand jour. Le témoignage du martyre que, servante fidèle enfin, elle rend à la vérité, redresse d’un seul coup les écarts monstrueux de ses premiers âges. Sans se confondre avec la foi, elle sera désormais la noble auxiliaire de cette fille des cieux. La raison humaine verra ses forces décuplées par cette alliance illustre, et produira maintenant des fruits assurés. Malheur à elle toutefois, si, oubliant la consécration sublime qui la voue au Christ, elle en vient un jour à ne plus tenir compte de la divine Incarnation, et prétend se suffire avec les enseignements de la seule nature sur l’origine de l’homme, la fin de toutes choses et la règle des mœurs ! Cette lumière naturelle qui éclaire tout homme venant en ce monde est, elle aussi, sans doute, un rayonnement du Verbe [1] ; et c’est là sa grandeur. Mais depuis que ce Verbe divin, dépassant l’honneur fait à la seule raison, a gratifié l’humanité d’une manifestation de lui-même plus directe et plus haute, il n’entend pas que l’homme fasse deux parts en ses dons, qu’il laisse de côté la foi préparant la vision même, et se contente de la lointaine lueur qui eût suffi à la pure nature. Le Verbe est un, comme l’homme même, à qui il se manifeste en même temps, quoique si diversement, par la raison et la foi ; quand l’humanité voudra se soustraire à l’illumination surnaturelle, sa punition trop méritée sera de voir le Verbe divin retirer à lui par degrés cette lumière même de nature qu’elle s’assurait posséder en propre, et laisser le monde s’abîmer dans la déraison.

Nous saluons en vous, ô Justin, l’une des plus nobles conquêtes de notre divin Ressuscité sur l’empire de la mort. Né dans la région des ténèbres, vous avez cherché de bonne heure à briser les liens du mensonge qui vous enserraient comme tant d’autres. La Sagesse, que vous aimiez sans la connaître encore, vous avait, elle aussi, choisi entre tous [2]. Or elle n’entre point dans une âme fausse, elle n’habite point dans un corps soumis au péché [3]. Bien différent des hommes chez qui le beau nom de la philosophie ne recouvrait que l’amour d’eux-mêmes et la prétention de justifier tous les vices, la recherche de la science partait chez vous d’un cœur désireux de savoir, uniquement pour aimer la vérité connue et observer ses lois. Cette pureté de l’intelligence et du cœur vous rapprochait de Dieu ; elle vous rendait digne de rencontrer sur le chemin la Sagesse vivante, qui se donne maintenant à vous pour jamais dans la pleine lumière [4]. L’Église tout à l’heure, ô Justin, vous décorait à bon droit du nom de philosophe admirable ; car, le premier, vous avez compris que la philosophie vraiment digne de ce nom, le véritable amour de la sagesse, ne pouvait arrêter ses poursuites au domaine abstrait de la simple raison, depuis que la raison n’est plus qu’une introductrice aux régions supérieures où la Sagesse se révèle en personne à l’amour qui la cherche sans feinte.

Il est écrit de ceux qui vous ressemblent : La multitude des sages est le salut du monde [5]. Mais qu’ils sont rares aujourd’hui les vrais philosophes, ceux qui, comme vous, comprennent que le but du sage est d’arriver jusqu’à la vue de Dieu [6] par la voie de l’obéissance à ce Dieu très saint [7] ! L’indépendance de la raison est le seul dogme sur lequel s’accordent les sophistes du jour ; le procédé dont ils font le cachet de leur secte est un faux éclectisme, qu’ils entendent comme la faculté laissée à tous de se faire un système : à chacun de choisir ce qui, dans les affirmations des diverses écoles, des religions elles-mêmes, peut sourire davantage. Ainsi proclament-ils que cette raison qu’ils prétendent souveraine n’a pu jusqu’à eux rien produire d’assuré ; et, pour eux-mêmes, le doute sur tout, le scepticisme, comme l’avouent leurs chefs, est le dernier mot de la science. Vraiment, après cela, sont-ils mal venus pour reprocher à l’Église d’abaisser la raison, elle qui naguère encore, au concile du Vatican, exaltait le secours mutuel que se rendent la raison et la foi pour conduire l’homme à Dieu leur commun auteur ! elle qui rejette de son sein ceux qui dénient à la raison humaine le pouvoir de donner par elle-même la certitude sur l’existence de ce Dieu Créateur et Seigneur [8] ! Et pour définir ainsi dans nos temps la valeur respective de la raison et de la foi, sans les séparer et encore moins les confondre, l’Église n’a eu qu’à écouter le témoignage de tous les siècles chrétiens, en remontant jusqu’à vous dont les ouvrages, complétés l’un par l’autre, n’expriment pas une autre doctrine.

Vous avez été un témoin fidèle autant que courageux, vaillant martyr. En des jours où les besoins de la lutte contre l’hérésie n’avaient point encore suggéré à l’Église les termes nouveaux dont la précision allait bientôt devenir indispensable, vos écrits nous montrent combien alors pourtant la doctrine était la même sous l’infirmité du langage. Béni soyez-vous par tous les enfants de la sainte Église, ô Justin, pour cette démonstration précieuse de l’identité de notre croyance avec la foi du second siècle ! Béni soyez-vous d’avoir, à cette fin, distingué scrupuleusement entre ce qui pour tous alors était le dogme même, et les opinions privées auxquelles l’Église, comme elle l’a toujours fait, laissait la liberté sur des points de moindre importance !

Ne faites pas défaut à la confiance que met en vous la Mère commune. Si loin déjà du temps où vous vécûtes, elle veut que ses fils vous honorent plus qu’ils n’avaient fait dans les siècles antérieurs. C’est qu’en effet, après avoir été reconnue comme la reine des nations, la situation pour elle est redevenue la même qu’à l’époque où vous la défendiez contre les assauts d’un pouvoir hostile. Suscitez-lui des apologistes nouveaux. Apprenez-leur comment parfois, à force de zèle, de fermeté, d’éloquence, on arrive à faire reculer l’enfer. Mais que surtout ils aient garde de se méprendre sur la nature de la lutte confiée par l’Église à leur honneur ! C’est une reine qu’ils ont à défendre ; l’Épouse du Fils de Dieu ne saurait consentir à laisser quémander pour elle la protection qu’on donne à une esclave. La vérité a des droits par elle seule ; ou, plutôt, seule elle mérite la liberté. Comme vous donc, ô Justin, ils s’appliqueront sans doute à faire rougir le pouvoir civil de ne pas même reconnaître à l’Église les facultés qu’il accorde à toute secte ; mais l’argumentation d’un chrétien ne saurait s’arrêter à réclamer une tolérance commune à Satan et au Christ ; comme vous encore, et jusque sous la menace d’un redoublement de violences, ils devront ajouter : Notre cause est juste, parce que nous, et nous seuls, disons la vérité [9].

[1] Johan. I, 9.

[2] Eccli. IV, 18.

[3] Sap. I. 4.

[4] Ibid. VI, 17-21.

[5] Sap. VI, 26.

[6] Eccli. VI, 23 ; Dialog. cumTryph. 3.

[7] Eccli. IV, 15.

[8] Sess. III ; cap. 4 ; can. 10.

[9] Apolog. Ia, 23.

San Giustino Martire

Portrait de Saint Justin dans André Thevet, 
Les Vrais Portraits et Vies des Hommes Illustres, 1584


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Justin le Philosophe est un des plus anciens auteurs ecclésiastiques, prêtre probablement, et qui passa d’abord par les diverses écoles philosophiques de son temps avant d’arriver à la sublime sagesse de la Croix. Il vient aujourd’hui déposer aux pieds du Sauveur sa couronne et la palme de son martyre. En dépit d’une si grande célébrité, le culte de saint Justin, comme en général celui de tous les martyrs romains antérieurs au IIIe siècle, était fort négligé dans la Ville éternelle. Aucun des anciens Itinéraires n’a su nous indiquer sa tombe ; et c’est seulement à titre de conjecture qu’on a cru pouvoir la reconnaître dans un loculus du cimetière de Priscille où, sur quelques tuiles plates, se trouve cette inscription au minium :

M • ZOYCTI • NOC

Ce fut Léon XIII qui, en 1882, imposa son office à l’Église universelle.

Une église de Saint-Justin existait jadis près de la basilique vaticane, à côté de la schola lombarde instituée par la reine Ansa. Mais il s’agissait probablement d’un autre martyr nommé aussi Justin, dont le tombeau était vénéré dans l’Agro Verano.

La messe est moderne, et les réminiscences historiques y abondent. Il s’agit d’un philosophe qui, après avoir vainement cherché la vérité dans les différentes écoles, stoïciennes, pythagoriciennes, platoniciennes, etc., qui s’en disputaient chacune le monopole, la trouve finalement dans la folie de la Croix, qu’il annonce courageusement, dans ses Apologies, aux Césars et au Sénat. D’où l’antithèse entre la sagesse humaine et la science divine, qui aujourd’hui, pour le rédacteur de la messe de saint Justin, est devenue le refrain de toute son ingénieuse construction liturgique. Les textes sont certes bien choisis et bien combinés, mais il manque dans l’ensemble un peu de cette spontanéité qui rend si belles, si coulantes, les antiques compositions liturgiques des Sacramentaires romains.

La collecte révèle fort bien la fin très élevée que se proposa Léon XIII en offrant à la vénération de toute l’Église le philosophe Justin. Ce Pape, pour sauver la société d’une foule d’erreurs, visait à restaurer la philosophie chrétienne, en ramenant toutes les écoles catholiques à l’étude de l’Aquinate. On comprend donc les raisons qu’avait le vieux Pontife de favoriser le culte envers les anciens docteurs de l’Église, pour lesquels saint Thomas eut un si religieux respect.

La lecture tirée de l’épître aux Corinthiens (I, I, 18-30) est un des plus beaux passages de l’Apôtre, où il oppose la sagesse de la Croix à celle du monde, laquelle est folie devant Dieu. Les prédicateurs surtout doivent méditer fréquemment ces paroles de saint Paul pour se convaincre de plus en plus que la conversion des âmes n’est pas promise par Dieu à l’éloquence et à la science humaine, mais à la simple prédication du Crucifié, dans l’esprit de Jésus, qui, par disposition divine, est devenu pour ses fidèles l’unique véritable sagesse, leur justice, leur sanctification et leur rédemption.

Les versets alléluiatiques suivants s’écartent des règles de l’antique psalmodie, car ce sont de simples passages, en prose, des épîtres de saint Paul, qui se prêtent mal au revêtement des modes musicaux grégoriens traditionnels.

Après la Septuagésime, au lieu du verset alléluiatique, on récite le trait, qui ressemble à un vrai centon des lettres de saint Paul. C’est un exemple du préjudice que porte au magnifique monument liturgique de l’Église romaine l’oubli des règles classiques de l’art grégorien :

Contrairement à l’usage antique de la liturgie romaine, en vertu duquel on réservait de préférence aux messes dominicales et aux fêtes des martyrs, durant le cycle pascal, la lecture du dernier discours de Jésus selon saint Jean, on lit aujourd’hui un passage de saint Luc (XII, 2-8). La raison de ce choix est que Justin fut l’apologiste de l’Église des Catacombes, c’est-à-dire l’un des premiers à faire connaître aux empereurs et au grand public romain et asiatique ce que, jusqu’alors, les chefs de la hiérarchie ecclésiastique avaient, comme en grand secret, révélé aux oreilles des initiés, dans la pénombre des cubicula des cimetières souterrains. Dans l’Église, tout est ordre et croissance. A l’origine, la foi était pour les seuls fidèles ; mais au deuxième siècle, l’Église est déjà mûre pour prendre l’offensive même contre les sages. Justin, avec ses deux apologies, ouvre donc pour le christianisme comme une période nouvelle, et il offre l’Évangile à la discussion du grand public païen, afin que le soleil de justice illumine désormais tous les hommes de bonne volonté.

Le verset antiphonique de l’offertoire révèle le même goût que les chants précédents.

Dans sa première Apologie, Justin est le seul parmi les anciens auteurs ecclésiastiques qui, soulevant prudemment le voile qui cachait aux non-initiés le Sacrement eucharistique, en explique aux païens l’essence, l’efficacité et le rite. L’auteur de la collecte sur l’oblation s’est inspiré de ce fait, et vise les calomnies des païens qui, peut-être parce qu’ils avaient mal compris des allusions relatives à la réalité du Corps du Sauveur dans la divine Eucharistie, faisaient un crime aux chrétiens de se nourrir dans leurs assemblées de la chair d’un enfant. Ce propos du vulgaire païen est d’ailleurs précieux pour l’histoire du dogme, puisqu’il suppose la foi des chrétiens à la présence réelle du Corps très saint de Jésus dans l’Eucharistie.

L’antienne pour la Communion des fidèles est tirée d’un texte de l’épître à Timothée (II, IV, 8).

Après la Communion, nous avons encore, dans la collecte, une nouvelle et précieuse réminiscence de l’Apologie de Justin, là où le martyr traite précisément de la divine Eucharistie.

Nous devons avoir un grand amour pour la vérité, puisqu’elle nous délivre de l’erreur et des passions et nous conduit à Dieu. Nous devons donc rechercher cette vérité religieusement, et non par vaine curiosité ; la rechercher hors de nous et en nous, puisqu’il est absolument nécessaire que nous soyons « vrais » tout d’abord. Là où, au livre de Job, la Vulgate lit : Erat ille homo rectus, d’autres versions portent ceci : Erat ille homo verus. Comme si l’on ne pouvait être vraiment homme, si l’on ne possède cette plénitude de droiture que Dieu désire de nous.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

La prédication de la Croix est la force de Dieu.

Saint Justin, surnommé le martyr, était d’origine grecque. Il naquit en Palestine. Ce fut un philosophe. Il se convertit alors qu’il était déjà parvenu à l’âge mûr. Il est au premier rang parmi les Apologistes, ces chrétiens qui défendirent hardiment la foi chrétienne contre les calomnies des païens. Sa première apologie a pour nous une importance particulière, car elle nous renseigne sur la vie morale et le culte de la primitive Église ; elle nous renseigne surtout sur la messe. Saint Justin mourut le 13 avril, entre 163 et 167, de la mort des martyrs. Son martyre nous est relaté par des actes authentiques et vénérables. Le cynique Crescens, qu’il avait convaincu d’immoralité, se vengea en le dénonçant. Ainsi, le fidèle et éloquent défenseur de la foi reçut comme récompense la couronne du martyre. Son tombeau est dans l’Église de saint Laurent, à Rome.

La messe (Narraverunt). — La messe, à la différence des messes de martyrs pendant le temps pascal, a des textes propres qui, d’ordinaire, font allusion à la vie de notre saint. Dans l’introït, nous voyons l’apologiste réfuter les « fables » des païens « devant les rois ». Sa vie est « sans tache ». Il « marche selon la loi du Seigneur ». Saint Justin a abandonné la philosophie du monde et adopté « la science suréminente de Jésus-Christ ». Puisse notre siècle, si fier de la science apparente du monde, demander cette véritable science et cette foi solide (Oraison). On peut adapter parfaitement à saint Justin le passage connu de l’Épître aux Corinthiens sur la « folie de la Croix » qui est la « force de Dieu ». « Les Juifs demandent des signes et les Grecs recherchent la sagesse. Pour nous, nous prêchons le Christ crucifié, ce qui est un scandale pour les Juifs et une folie pour les Grecs, mais ce qui est, pour ceux qui sont appelés, la force de Dieu et la sagesse de Dieu » (Ép.). L’Alléluia est l’écho de l’Épître dont il répète quelques versets. L’Évangile est un passage souvent utilisé dans les messes des martyrs. Le Christ s’adresse aux martyrs et leur demande d’annoncer publiquement ce que Dieu leur a dit dans leur cœur. « Ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps et n’ont pas d’autre pouvoir ». « Quiconque me confesse devant les hommes, le Fils de l’Homme le confessera devant les anges de son Père ». Notre saint a réalisé ces paroles. A la communion, nous voyons le martyr recevoir « la couronne de justice » ; la sainte Eucharistie est pour nous le gage de cette couronne (Comm.). « Puissions-nous persévérer dans la reconnaissance pour les dons reçus » (Postcommunion).

Ce que saint Justin nous raconte de la messe dans la chrétienté primitive (1 Apol., 65-67). — « Au jour qu’on appelle dimanche, a lieu une réunion de ceux qui demeurent dans les villes ou bien à la campagne. Là, on lit les mémoires des apôtres (c’est-à-dire les évangiles) et les écrits des Prophètes, aussi longtemps qu’il convient. Quand le lecteur a fini, le président (l’évêque) fait une allocution dans laquelle il exhorte à imiter toutes ces bonnes choses : Ensuite, nous nous levons tous ensemble et nous faisons Aes prières pour nous et tous les autres dans le monde entier afin que, dans nos œuvres aussi, nous soyons trouvés de dignes membres de la communauté et qu’ainsi nous obtenions la béatitude éternelle. Quand nous avons terminé nos prières, nous nous saluons les uns les autres par le baiser de paix. Alors, on apporte, au président des frères, du pain et une coupe d’eau et de vin ; il les prend et adresse une louange au Père tout puissant par le nom du Fils et du Saint-Esprit et il prononce, de toute sa force, une longue action de grâces (Eucharistie) pour remercier Dieu de ce qu’il nous a jugés dignes de ces dons. Quand il a terminé les prières et l’Eucharistie, tout le peuple donne son adhésion en disant : “Amen ». Après l’action de grâces du président et l’adhésion du peuple tout entier, ceux qu’on appelle chez nous les diacres distribuent à chacun des assistants du pain eucharistique, du vin et de l’eau, et en portent même aux absents.

Cette nourriture s’appelle chez nous Eucharistie. Personne n’a le droit d’y participer, sauf ceux qui considèrent notre doctrine comme vraie, ont reçu le bain pour la rémission des péchés et la régénération, et vivent selon les prescriptions du Christ. Car nous ne prenons pas cette nourriture comme un pain ordinaire et une boisson ordinaire. Nous avons appris que cette nourriture, consacrée avec action de grâces, est la chair et le sang de ce Jésus fait chair... »

SOURCE : https://www.introibo.fr/14-04-St-Justin-martyr

Justin, Apologie

PREMIERE APOLOGIE DE SAINT JUSTIN, PHILOSOPHE ET MARTYR,

ADRESSEE A ANTONIN-LE-PIEUX, EN FAVEUR DES CHRETIENS

1 A l'empereur Titus Elius Adrien Antonin, Pieux, Auguste César; à Verissime son fils, philosophe, et à Lucius, philosophe, fils de César par la nature et de l'empereur par adoption; au sacré sénat; et à tout le peuple romain; pour ces hommes de toute race, injustement haïs et persécutés, moi, l'un d'eux, Justin, fils de Priscus, fils de Bacchius, de la nouvelle Flavie en Syrie, Palestine, j'ai écrit et présenté la requête suivante.

2 C'est pour tous ceux qui sont réellement pieux et sages un devoir commandé par la raison, de chérir et d'honorer exclusivement la vérité, en renonçant à suivre les opinions anciennes si elles s'en écartent. Car non seulement cette loi de la raison ordonne de fuir ceux qui font et enseignent le mal, mais il faut encore que l'ami de la vérité s'attache, fût-ce même au péril de sa vie et y trouvât-il danger de mort, à strictement observer la justice dans ses paroles et dans ses actions. Or, vous tous qui vous entendez partout appeler pieux et sages, gardiens de la justice et amis de la science, il va être prouvé si vous l'êtes en effet. Car nous n'avons pas composé cet écrit pour vous flatter ni pour gagner vos bonnes grâces: nous venons pour vous demander d'être jugés d'après les préceptes de la saine raison, et pour empêcher aussi qu'entraînés par la prévention, par trop de condescendance aux superstitions des hommes, par un mouvement irréfléchi, par de perfides rumeurs que le temps a fortifiées, vous n'alliez porter une sentence contre vous-mêmes. Car tant que l'on ne nous convaincra pas d'être des malfaiteurs et des méchants, on ne pourra pas nous faire de mal. Vous, vous pouvez nous tuer, mais nous nuire, jamais.

3 Et pour que ces paroles ne vous semblent ni téméraires ni déraisonnables, nous vous supplions de rechercher les crimes dont on nous accuse. S'ils sont prouvés, que l'on nous punisse comme cela est juste: que l'on nous punisse même avec plus de sévérité. Mais aussi, si vous ne trouvez rien à nous reprocher, la saine raison ne s'oppose-t-elle pas à ce que, sur des bruits calomnieux, vous persécutiez des innocents, ou plutôt à ce que vous ne vous fassiez tort à vous-mêmes, en suivant moins les inspirations de l'équité que celles de la passion? Tout homme sensé conviendra que la plus belle garantie et la condition essentielle de la justice est, d'une part, pour les sujets, la faculté de prouver l'innocence de leurs paroles et de leurs actions, et, d'autre part, pour les gouvernants, cette droiture qui leur fait rendre leurs sentences dans un esprit de piété et de sagesse, et non pas de violence et de tyrannie. Alors souverains et sujets jouissent d'un vrai bonheur. Car un ancien l'a dit: "Si les princes et les peuples ne sont pas philosophes, il est impossible que les états soient heureux." Ainsi donc c'est à nous d'exposer aux yeux de tous notre vie et notre doctrine, pour qu'à tous ceux qui peuvent ignorer nos préceptes, nous leur fassions connaître les châtiments que, sans s'en douter, ils encourent par leur aveuglement: et c'est à vous de nous écouter avec attention, comme la raison vous l'ordonne, et de nous juger ensuite avec impartialité. Car, si en pleine connaissance de cause, vous ne nous rendiez pas justice, quelle excuse vous resterait-il devant Dieu ?

4 Ce n'est pas sur le simple énoncé du nom et abstraction faite des actions qui s'y rattachent que l'on peut discerner le bien ou le mal. Car, à ne considérer que ce nom qui nous accuse, nous sommes irréprochables. Mais, comme, au cas ou nous serions coupables, nous tiendrions pour injuste de devoir à un nom seul notre absolution, de même, s'il est prouvé que notre conduite n'est pas plus coupable que notre nom, votre devoir est de faire tous vos efforts pour empêcher qu'en persécutant injustement des innocents, vous ne fassiez affront à la justice. Le nom seul en effet ne peut raisonnablement pas être un titre à la louange ou au blâme, s'il n'y a d'ailleurs dans les actes rien de louable ou de criminel. Les accusés ordinaires qui paraissent devant vous, vous ne les frappez qu'après les avoir convaincus: et nous, notre nom suffit pour nous condamner. Et pourtant, à ne considérer que le nom, vous devriez bien plutôt sévir contre nos accusateurs. Nous sommes chrétiens: voilà pourquoi l'on nous accuse: il est pourtant injuste de persécuter la vertu. Que si quelqu'un de nous vient à renier sa qualité et à dire: Non, je ne suis pas chrétien, vous le renvoyez comme n'ayant rien trouvé de coupable en lui: qu'il confesse, au contraire, courageusement sa foi, cet aveu seul le fait traîner au supplice, tandis qu'il faudrait examiner et la vie du confesseur et la vie du renégat, et les juger chacun selon leurs oeuvres. Car, si ceux qui ont appris du Christ leur maître à ne pas se parjurer donnent par leur fermeté dans les interrogatoires le plus persuasif exemple et la plus puissante exhortation, ceux-là aussi qui vivent dans l'iniquité fournissent peut-être un prétexte à toutes les accusations d'impiété et d'injustice que l'on intente aux chrétiens; mais ce n'est certes pas là de l'équité. En effet, parmi tous ceux qui se parent du nom et du manteau de philosophes, il en est beaucoup aussi qui ne font rien de digne de ce titre, et vous n'ignorez pas que, malgré la plus complète contradiction dans leurs idées et leurs doctrines, les maîtres anciens ont tous été compris sous la dénomination unique de philosophes. Quelques-uns d'entre eux ont enseigné l'athéisme. Dans leurs chants, vos poètes célèbrent les incestes de Jupiter avec ses enfants. Et à tous ceux qui donnent de pareilles leçons, vous ne leur fermez pas la bouche: que dis-je? Pour prix de leurs pompeuses insultes, vous les comblez d'honneurs et de récompenses!

5 Pourquoi donc tant de haine contre nous? nous nous déclarons les ennemis du mal et de toutes ces impiétés, et vous n'examinez pas notre cause: loin de là, victimes de votre aveugle emportement, tournant sous le fouet des génies du mal, vous vous inquiétez peu de nous punir au mépris de toute justice. Or écoutez: car il faut que la vérité se fasse jour. Quand autrefois les génies du mal eurent manifesté leur présence en enseignant l'adultère aux femmes, la corruption aux enfants, et en frappant les hommes d'épouvante; alors, sous le coup de cette immense terreur, le monde entier, abdiquant les conseils de la raison, cédant à l'effroi, et aussi ignorant la pernicieuse méchanceté de ces démons, le monde en fit des dieux et les révéra sous le nom qu'ils s'étaient eux-mêmes choisi. Et si, dans la suite, Socrate, avec la puissance et la droiture de sa raison, tenta de dévoiler ces choses et d'arracher les hommes au joug des démons, ceux-ci mirent aussitôt en oeuvre la malignité de leurs adorateurs, et Socrate, accusé d'enseigner le culte de génies nouveaux, fut condamné à mort comme impie et comme athée. Même conduite envers nous. Car ce n'est pas seulement au milieu des Grecs que le Verbe a fait, par l'organe de Socrate, de semblables révélations; il a parlé au milieu des barbares; mais alors il était incarné: il s'était fait homme et s'appelait Jésus-Christ. Et nous, qui avons mis notre foi dans ce Verbe, nous disons que tous ces démons-là, loin d'être bienfaisants, ne sont que de perfides et de détestables génies, puisqu'ils agissent comme ne ferait pas un homme quelque peu jaloux de pratiquer la vertu.

6 De là vient qu'on nous appelle athées. Athées; oui certes, nous le sommes devant de pareils dieux, mais non pas devant le Dieu de vérité, le père de toute justice, de toute pureté, de toute vertu, l'être de perfection infinie. Voici le Dieu que nous adorons, et avec lui son fils qu'il a envoyé et qui nous a instruits, et enfin l'esprit prophétique; après eux, l'armée des bons anges, ses satellites et ses compagnons reçoivent nos hommages. Devant eux nous nous prosternons avec une vraie et juste vénération. Voilà ce culte tel que nous l'avons appris et tel que nous sommes heureux de le transmettre à tous ceux qui sont désireux de s'instruire.

7 On nous dira peut-être: Des chrétiens arrêtés ont été convaincus de crime. Ne vous arrive-t-il pas sans cesse, quand vous avez examiné la conduite d'un accusé, de le condamner? Mais, si vous le condamnez, est-ce parce que d'autres ont été convaincus avant lui? Nous le reconnaissons sans peine, en Grèce la dénomination unique de philosophes s'est étendue à tous ceux qui ont été les bienvenus à y exposer leurs doctrines, toutes contradictoires qu'elles pussent être; de même, parmi les barbares une qualification accusatrice s'est attachée à tous ceux qui se sont mis à pratiquer et à enseigner la sagesse: on les a tous appelés chrétiens. C'est pour cela que nous vous supplions d'examiner les accusations dont on nous accable, afin que, si vous rencontrez un coupable, il soit puni comme coupable et non pas comme chrétien; mais que, si vous trouvez un innocent, il soit absous comme chrétien et comme innocent. Alors, croyez-le bien, nous ne vous demanderons pas de sévir contre nos accusateurs; ils sont assez punis par la conscience de leur perfidie et par leur ignorance de la vérité.

8 Remarquez-le d'ailleurs; c'est uniquement à cause de vous que nous donnons ces explications. Car à vos interrogatoires nous pourrions nous contenter de répondre non; mais nous ne voudrions pas de la vie achetée par un mensonge. Tous nos désirs tendent à cette existence, éternelle, incorruptible, au sein de Dieu le père et le créateur de l'univers; et nous nous hâtons de le confesser hautement, persuadés fermement que ce bonheur est réservé à ceux qui par leurs oeuvres auront témoigné à Dieu leur fidélité à le servir et leur zèle ardent à conquérir cette céleste demeure, inaccessible au mal et au péché. Voilà en peu de mots quelles sont nos espérances, les leçons que nous avons reçues du Christ et les préceptes que nous enseignons. Platon a dit de Rhadamanthe et de Minos que les méchants étaient traduits à leur tribunal et y recevaient leur châtiment: nous, nous disons cela du Christ; mais, selon nous, le jugement frappera les coupables en corps et en âme, et le supplice durera, non pas seulement une période de mille années, comme le disait Platon, mais l'éternité tout entière. Que si cela paraît incroyable, impossible, nous répondrons que c'est là tout au plus une erreur sans conséquence dangereuse, et qu'il n'y a pas là matière au plus léger reproche.

9 Si nous ne nous couronnons pas de fleurs, si nous ne sacrifions pas de victimes en l'honneur de tous ces dieux que la main des hommes a taillés et qu'elle a dressés dans les temples, c'est que dans cette matière brute et inanimée nous ne voyons rien qui ait même une ombre de divinité (en effet, il nous est impossible de croire que Dieu ressemble à ces images que l'on prétend faites en son honneur). Non, ce sont là les simulacres et les insignes de ces génies du mal dont nous parlions naguère. Est-il donc besoin de vous le dire, et ne savez-vous pas bien comment les artistes travaillent la matière, comme ils la taillent et la sculptent, comme ils la fondent et la battent? Et combien de fois les vases les plus ignobles, n'ayant fait sous la main de l'ouvrier que changer de forme et de figure, ne sont-ils pas devenus des dieux? Voilà ce qui à nos yeux est une absurdité, et, de plus, un outrage à la majesté divine, puisqu'au mépris de la gloire et de l'ineffable substance de Dieu, son saint nom est prostitué à de viles et corruptibles créations. Tous ces artistes eux-mêmes, ce sont des impies, vous ne l'ignorez pas. Ils sont livrés à tous les vices; et, pour n'en citer qu'un trait, ne vont-ils pas jusqu'à outrager les jeunes filles qui partagent leurs travaux? Stupidité incroyable! C'est à des débauchés qu'il est donné de créer et de faire ces dieux devant qui le monde va se prosterner! Et voilà les gardiens du sanctuaire de ces divinités! et on ne comprend pas tout ce qu'il y a de criminel à penser et à dire que des hommes sont les gardiens des dieux!

10 Quant à nous, nous savons que Dieu n'a pas besoin des offrandes matérielles des hommes, lui qui possède toutes choses; mais nous avons appris et nous tenons pour véritable qu'il agrée ceux qui tâchent d'imiter ses perfections et de pratiquer la pureté, la justice, la charité, enfin toutes les perfections de ce Dieu ineffable. C'est lui qui dans sa bonté souveraine a daigné tirer le monde du chaos primitif pour le donner aux hommes; c'est lui qui leur a promis aussi, s'ils se montrent par leurs oeuvres dignes des desseins de la Providence, de leur accorder, dans le sein de sa gloire la couronne incorruptible de l'immortalité. Car, si dans l'origine, lorsque nous n'étions pas encore, il a bien voulu nous créer, de même aussi il accordera l'éternelle jouissance de sa gloire à ceux qui se seront efforcés de choisir les moyens de lui plaire. En effet, il ne dépendait pas de nous d'être créés; tandis que, pour nous attacher à ce qui peut plaire à Dieu, il suffit d'employer les forces de la raison qu'il nous a donnée, il suffit de céder aux inspirations et aux lumières de la foi que sa grâce nous prodigue chaque jour. Aussi regardons-nous comme de la plus haute importance pour tous les hommes, non seulement de ne pas être détournés de ces enseignements, mais d'y être, au contraire, puissamment encouragés. Car ce que n'avaient pas pu faire les lois humaines, l'esprit divin l'aurait fait, si les démons, appelant à leur aide la nature perverse et les mauvaises passions de chacun, n'avaient inventé et répandu contre nous, malgré notre innocence, les plus odieuses calomnies et les plus perfides accusations.

11 Quand vous nous entendez parler de ce royaume, objet de nos espérances, vous vous imaginez bien à tort qu'il s'agit d'un royaume humain: non, nous parlons du royaume de Dieu. Ce qui le prouve, c'est que nous confessons hautement devant vous notre titre de chrétien, quoique nous n'ignorions pas que cet aveu vaut la mort. Et ne voyez-vous pas que, si nous attendions une couronne humaine, nous renierions notre foi, nous prendrions le plus grand soin de nous cacher pour conserver notre vie et pour arriver au but de nos désirs? Mais non, nos espérances ne sont pas dans le temps, et alors nous nous rions des bourreaux; car, après tout, ne faut-il pas mourir?

12 Certes vous trouvez en nous les plus utiles amis et les plus zélés partisans de l'ordre et de la paix, puisque, d'après notre doctrine, nul ne peut se soustraire aux regards de Dieu: le méchant, l'avare, le perfide, pas plus que le vertueux et le juste, et qu'en raison de ses oeuvres, chacun marche au supplice ou au salut éternels. Si tous les hommes étaient bien persuadés de cette vérité, quel est celui qui voudrait commettre un crime d'un instant avec la conscience d'avoir à l'expier par les tourments du feu éternel? Avec quel soin, au contraire, chacun ne se contiendrait-il pas, ne s'ornerait-il pas de toutes les vertus, autant pour éviter le châtiment que pour mériter la récompense promise! Ce n'est jamais la crainte de vos lois et de vos peines qui fait chercher au coupable le moyen de se cacher; car il sait bien, quand il commet son crime, que vous êtes des hommes, et que l'on échappe à votre justice. Mais, s'il était persuadé que Dieu ne peut rien ignorer, pas une action, pas même une pensée, alors peut-être l'imminente frayeur du supplice lui ferait pratiquer la vertu; vous n'en disconviendrez pas. Et pourtant il semblerait que vous redoutez de voir tous vos sujets vertueux, que vous craigniez de n'avoir plus à frapper. Ce serait là agir en bourreaux, et non pas en bons princes. Tout cela, nous le croyons fermement, est l'oeuvre de ces perfides démons, divinités auxquelles sacrifient les méchants et les insensés. Mais vous, princes, qui aimez la piété et la sagesse, vous n'agirez pas ainsi contre toute raison. Que si, dans un semblable esprit de démence, vous préfériez écouter le préjugé et faire taire la vérité, déployez alors toute votre puissance. Les princes eux-mêmes, quand ils sacrifient la vérité à l'opinion, ne sont pas plus forts que de misérables brigands dans le désert. Et prenez-y garde, car il vous en arrivera malheur: c'est le Verbe lui-même, de tous les princes le plus royal et le plus saint avec Dieu son père, qui vous le déclare. Or comme personne n'est jaloux de recueillir en héritage la pauvreté, la douleur ou la honte, tout homme sensé se gardera bien de suivre les voies interdites par le Verbe. D'ailleurs toutes ces persécutions dont j'ai parlé, elles ont été prédites par notre maître, le fils et l'envoyé du père et du souverain de l'univers, Jésus-Christ, à qui nous devons notre glorieux nom de chrétien. Et, nous vous le demandons, notre foi dans sa parole ne devient-elle pas inébranlable quand nous voyons toutes ses prédictions se réaliser? C'est là l'oeuvre de Dieu: il parle, il annonce l'avenir, et l'événement s'accomplit tel qu'il l'a prédit. Ici nous pourrions nous arrêter et ne plus rien ajouter; nous avons prouvé la bonté de notre cause et la justice de nos réclamations. Mais il est difficile, nous le savons, de convaincre un esprit possédé par l'ignorance. Aussi, pour achever de convaincre les sincères amis du vrai, nous avons résolu d'ajouter encore quelques mots, dans la persuasion que l'éclat de la vérité pourra dissiper les ténèbres de l'erreur.

13 Est-il maintenant un homme raisonnable qui oserait dire que nous sommes des athées, nous qui adorons le créateur de l'univers? Notre Dieu n'a pas besoin de sang, ni de parfums, ni de libations: les offrandes dignes de lui sont des hymnes de piété et de reconnaissance. La vraie manière de l'honorer, ce n'est pas de consumer inutilement par le feu les choses qu'il a créées pour notre subsistance, mais de nous servir de ces aliments, de les partager avec les pauvres, et aussi, dans un juste sentiment de gratitude, de célébrer la gloire divine par de saints cantiques: nous le savons, et en conséquence nous le bénissons de toutes nos forces et nous lui rendons grâces pour la vie qu'il nous a donnée, pour les soins qu'il prend de notre existence, pour les diverses qualités des choses, pour les changements des saisons, et surtout pour cette immortalité future, magnifique récompense promise à notre foi. Avec ce Dieu suprême nous adorons encore deux autres personnes: celui qui est venu pour nous enseigner sa doctrine, Jésus-Christ notre maître, crucifié en Judée sous Ponce-Pilate, du temps de Tibère-César, véritablement fils de Dieu; et enfin l'Esprit prophétique, culte éminemment raisonnable, comme nous vous le démontrerons. A ce propos on crie à la folie: quelle absurdité, en effet, de placer à côté du Dieu immuable et éternel, à côté du créateur du monde, un homme crucifié! C'est qu'il y a là un mystère que vous ignorez: nous allons vous le découvrir. Ecoutez et prêtez-nous toute votre attention.

14 Avant tout, nous vous en prévenons, prenez bien garde de ne pas vous laisser séduire par la malice des démons soulevés contre nous; prenez garde qu'ils ne vous détournent de nous lire et de nous comprendre (car ils emploient tout leur pouvoir à vous vaincre, à vous asservir; et par les visions du sommeil comme par les prestiges de la magie, ils enveloppent et saisissent tous ceux qui ne veillent pas et ne combattent pas pour leur salut). Aussi, dès que nous avons cru au Verbe, nous sommes-nous éloignés d'eux, et les avons-nous fuis pour nous attacher invinciblement par Jésus-Christ au Dieu incréé. Autrefois nous prenions plaisir à la débauche, aujourd'hui la chasteté seule fait nos délices. Nous avions recours aux sortilèges et à la magie, et maintenant nous nous dévouons tout entier au Dieu bon et immortel. Au lieu de cette ambition et de cette insatiable avidité qui nous dévoraient, maintenant une douce communauté nous réunit; tout ce que nous possédons, nous le partageons avec les pauvres. Les haines, les meurtres dévastaient nos rangs; la différence de moeurs et d'institutions nous faisaient refuser à l'étranger l'hospitalité de notre foyer; et maintenant, depuis la venue du Christ, une fraternelle charité nous unit; nous prions pour nos ennemis; ceux qui nous persécutent, nous tâchons de les convaincre: nous nous efforçons de leur persuader que tous ceux qui suivent les divins préceptes du Christ ont droit d'espérer comme nous la récompense promise par le maître de l'univers. Mais pour que l'on ne nous accuse pas de vouloir vous payer de paroles, il ne sera pas inutile, je pense, de vous rappeler, avant d'en venir à la démonstration, quelques-uns des préceptes du Christ; et nous nous en remettrons à vous comme à de puissants et d'équitables princes, pour juger si nos enseignements sont conformes à ceux que nous a donnés notre maître. Ses maximes sont brèves et concises; car ce n'était pas un sophiste, mais la puissance de la parole de Dieu était en lui.

15 Voici ce qu'il dit de la chasteté: "Quiconque aura regardé une femme pour la convoiter a déjà commis l'adultère dans son coeur." Et: "Que si votre oeil droit vous scandalise; arrachez-le et jetez-le loin de vous; il vaut mieux n'avoir qu'un oeil et entrer dans le royaume des cieux, qu'avoir deux yeux et être jeté dans le feu éternel." Et: "Celui qui épouse la femme répudiée par un autre homme commet un adultère." Et: "Il y a des eunuques sortis tels du sein de leur mère; il y en a que les hommes ont fait eunuques, et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes en vue du royaume des cieux; mais tous n'entendent pas cette parole." Ainsi ceux qui, selon la loi des hommes, contractent un second mariage après leur divorce, comme ceux qui regardent une femme pour la convoiter, sont coupables aux yeux de notre maître; il condamne le fait et jusqu'à l'intention de l'adultère; car Dieu voit non seulement les actions de l'homme, mais même ses plus secrètes pensées. Et pourtant combien d'hommes et de femmes sont parvenus à plus de soixante et soixante-dix années, qui, nourris depuis leur berceau dans la foi du Christ, sont restés purs et irréprochables durant leur longue carrière! Ce fait se retrouve dans les peuples de toute contrée; je m'engage à le prouver. Et faut-il à ce propos rappeler la multitude innombrable de ceux qui ont rompu avec le vice pour se captiver sous l'obéissance de la foi? car ce ne sont pas les hommes chastes et saints que le Christ convie au repentir, se sont les impies, les débauchés, les méchants. Il le dit lui-même: "Je ne suis pas venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs; car le Père céleste aime mieux le repentir que le châtiment du pécheur. Ecoutez maintenant ce que dit le Christ sur la charité envers tous: "Si vous aimez ceux qui vous aiment, que faites-vous de nouveau? Les impudiques en font autant. Mais moi je vous dis: Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent; bénissez ceux qui vous maudissent; et priez pour ceux qui vous calomnient." Sur l'obligation de donner aux pauvres et de ne rien faire pour la vaine gloire, voulez-vous savoir ce qui nous est prescrit: "Donnez à celui qui vous demande: Ne refusez pas à celui qui veut emprunter de vous; car si vous prêtez à ceux de qui vous croyez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Les publicains en font autant. N'amassez pas de trésors sur la terre, où la rouille et les vers dévorent, et où les voleurs fouillent et dérobent; mais amassez des trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne dévorent; car que sert à un homme de gagner l'univers entier et de perdre son âme? Et qu'est-ce que l'homme donnera en échange pour son âme? Amassez donc des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne dévorent." Et: "Soyez doux et miséricordieux comme votre Père est doux et miséricordieux; lui qui fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants. Ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps où vous trouverez des vêtements. Ne valez-vous pas mieux que les oiseaux et les bêtes? et Dieu les nourrit. Ne vous inquiétez donc pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps où vous trouverez des vêtements; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez le royaume de Dieu, et ces choses vous seront données par surcroît. L'âme de l'homme est là où est son trésor." Et: "Ne faites pas ces choses pour être en spectacle aux hommes; car autrement vous ne gagnerez pas la récompense promise par votre Père qui est dans les cieux."

16 Faut-il nous rendre humbles, serviables, patients? Voici ses préceptes: "Si l'on vous frappe sur une joue, tendez l'autre; si l'on vous enlève votre manteau, donnez aussi votre tunique. Celui qui se met en colère s'expose au feu éternel. Si quelqu'un vous force à le suivre pendant un mille, accompagnez-le pendant deux; et que vos bienfaits brillent aux yeux des hommes, de sorte que, les voyant, ils admirent votre Père qui est dans les cieux." Dieu ne nous permet pas de nous révolter: il ne veut pas que nous nous fassions les imitateurs des méchants; au contraire, il nous engage à employer la patience et la douceur pour arracher les hommes à l'avilissement des mauvaises passions. C'est ce dont nous pourrions facilement trouver des preuves parmi vous, en vous citant tous ceux qui ont changé leurs habitudes de violence et de tyrannie, vaincus par l'expérience journalière et par l'exemple de la pureté de leurs voisins; par la vue de leur admirable patience à supporter les outrages, ou enfin par l'examen de leur conduite et de leurs moeurs. Nous ne devons pas jurer, et nous sommes obligés de dire toujours la vérité. Ecoutez: "Ne jurez en aucune manière: que si c'est oui, dites oui; que si c'est non, non; ce que vous ajouteriez de plus serait mal." La loi de l'adoration d'un seul Dieu, voici comme il nous l'impose: "C'est ici le plus grand commandement: tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu rendras à lui seul le culte souverain de tout ton coeur et de toute ta force, car c'est ton Seigneur Dieu qui t'a fait." Un homme s'approche de Jésus, en lui disant: "Maître parfait! Nul n'est parfait que Dieu seul, le créateur du monde, " répond Jésus. Et pour être reconnu comme chrétien, il ne suffit pas de proclamer de bouche la doctrine du Christ, il faut la suivre dans toutes les actions de la vie; car ce n'est pas à ceux qui parlent, mais à ceux qui agissent que le salut éternel est promis. Ecoutez: "Tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, n'entreront pas dans le royaume des cieux: celui-là y entrera qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux; car celui qui m'écoute et fait ce que je dis écoute celui qui m'a envoyé. Il y en a beaucoup qui me disent: Seigneur, Seigneur, est-ce que nous n'avons pas bu et mangé en votre nom? est-ce que nous n'avons pas fait des miracles? Et alors, moi je leur dirai: Loin de moi, artisans d'iniquité! Et alors, il y aura là des pleurs et des grincements de dents; et les justes brilleront comme le soleil, et les méchants seront précipités au feu éternel. Et, en effet, vous en verrez beaucoup venir en mon nom, qui au-dehors seront revêtus de peaux de brebis, et au-dedans sont des loups ravissant. Vous les connaîtrez par leurs oeuvres; et tout arbre ne portant pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu." Châtiez donc tous ces gens qui ne sont chrétiens que de nom, et se conduisent en dépit des enseignements du Christ; châtiez-les, nous vous le demandons.

17 Nous sommes les premiers à payer les tributs entre les mains de ceux que vous avez préposés à la levée des impôts, car c'est encore là un précepte du Christ. Des Juifs étant venus un jour lui demander s'il fallait payer le tribut à César: "Dites-moi, je vous prie, de qui cette pièce d'argent porte-t-elle l'effigie? De César, " répondirent-ils. "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Aussi nous n'adorons que Dieu, et pour tout le reste nous vous obéissons de grand coeur, nous plaisant à reconnaître en vous les princes et les chefs des peuples, et priant Dieu de vous accorder avec la souveraine puissance le don de la sagesse et de la raison. Que si, après tout, vous dédaignez nos prières, si vous méprisez nos suppliques et nos discours, nous ne nous en plaindrons pas et nous n'y perdrons rien; car, nous le croyons avec toute l'énergie de la conviction, chacun expiera ses actes dans le feu de l'éternité, chacun rendra compte en raison de ce qu'il aura reçu. C'est le Christ qui nous l'enseigne par cette parole: "Celui qui aura reçu davantage, il lui sera demandé davantage."

18 Tournez les regards vers les empereurs qui vous ont précédés. Ils ont suivi la loi commune; ils sont morts comme tous les hommes. La mort devait-elle les plonger dans l'insensibilité du néant? Non, ce serait pour les méchants une faveur exorbitante. L'existence n'abandonne pas ceux qui ont vécu, et les supplices éternels les saisissent au sortir de ce monde. Ecoutez, prêtez la plus grande attention: croyez surtout; car tout ceci est la vérité. Tous les prestiges de la nécromancie, l'inspection du cadavre palpitant d'un enfant, l'évocation des âmes humaines, le ministère de tous ceux que les magiciens appellent les dispensateurs et les satellites des songes, les opérations de ces adeptes, en est-ce assez pour vous faire croire que l'âme après la mort conserve sa sensibilité? faut-il vous parler de ceux que vous voyez saisis et subjugués par les âmes des morts, furieux et démoniaques aux yeux de tous, oracles à vos yeux, les Amphiloques, les Pythies, les Dodonées et mille autres? Voulez-vous les témoignages des écrivains, d'Empédocle et de Pythagore, de Platon et de Socrate? Et le gouffre infernal d'Homère, et la descente d'Ulysse dans ce Tartare, et tant d'autres auteurs? Eh bien! nous ne vous demandons qu'une chose, c'est de nous mettre à l'égal de tous ces écrivains, nous qui croyons autant et bien plus qu'eux en la divinité, puisque nous espérons voir un jour nos corps eux-mêmes, cadavres enfouis dans la terre, se relever pour nous recevoir une seconde fois; car, nous le disons, rien n'est impossible à Dieu.

19 Certes, à y réfléchir attentivement, ne nous semblerait-il pas incroyable, si nous n'avions pas nos corps, d'entendre quelqu'un nous dire: Vous voyez ces chairs, ces os, ces nerfs, toute cette substance de l'homme, quelques gouttes de liqueur séminale suffisent pour la former et la produire? Or, raisonnons dans cette hypothèse: oubliez un instant votre humanité et votre origine, et supposez que l'on présente à vos regards, d'un côté l'image d'un homme, et de l'autre cette faible semence, et qu'on vous dise: Ceci peut produire cela; croiriez-vous une pareille assertion avant de l'avoir vue réalisée? Personne n'osera dire que oui. Eh bien! cependant, vous ne croyez pas à la résurrection des morts. Nous n'avons pas vu de mort ressusciter, dites-vous? Et la possibilité de la génération par des moyens aussi débiles, vous ne l'auriez pas crue d'abord; cependant vous en voyez partout le phénomène accompli chaque jour. Conséquemment vous devez admettre la possibilité d'une résurrection pour ces cadavres corrompus que la dissolution a presque réduits à l'état de semence. Vous devez croire qu'à la parole de Dieu ils pourront bien, au jour marqué, se redresser et revêtir l'immortalité. Et, en effet, serait-ce donner une idée convenable de la puissance divine que de dire avec certaines gens: Chaque chose retourne à l'élément d'où elle est sortie, et Dieu même ne peut rien faire de contraire à cette loi? Non, nous ne pouvons accorder une opinion semblable. Mais ce que nous en concluons, c'est que ceux qui la défendent n'auraient jamais cru à la possibilité de leur propre création, de celle du monde entier, tel qu'il est, et avec l'origine qu'ils lui voient. Plutôt que de partager leur incrédulité, ajoutons foi à ces mystères incompréhensibles pour notre humaine nature: c'est le parti le plus sage, c'est la doctrine de Jésus-Christ; car ne nous a-t-il pas dit: "Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu." Et: "Ne craignez pas ceux qui vous tuent, ils ne peuvent rien au-delà. Mais craignez celui qui, après la mort, peut précipiter votre corps et votre âme dans la géhenne." Or, cette géhenne, c'est le lieu où sont torturés ceux qui ont vécu dans l'iniquité et qui n'ont pas cru à la réalisation des paroles que Dieu nous a fait annoncer par le Christ.

20 Et la Sibylle et Hystaspe vous disent que toute la nature corruptible périra par le feu; et les philosophes de l'école stoïcienne prétendent que Dieu lui-même se résoudra en feu, et qu'après la ruine universelle le monde renaîtra de nouveau. Mais nous, combien ne sommes-nous pas supérieurs à ces doctrines versatiles, avec notre croyance en un Dieu créateur de l'univers? Ainsi, non seulement nos doctrines ressemblent à celles des philosophes et des poètes le plus en honneur auprès de vous, mais même, dans de certains points, nous parlons un langage plus vrai et plus saint. Seuls enfin, nous prouvons nos assertions. Pourquoi donc maintenant sommes-nous injustement poursuivis de la haine de tous? Dire que Dieu a tout créé et tout ordonné dans le monde, n'est-ce pas répéter un dogme de Platon? L'idée de l'embrasement universel nous est commune avec les stoïciens. Croire que les âmes des méchants conservent la sensibilité après la mort, et qu'elles sont châtiées pour leurs crimes, tandis que celles des justes évitent les supplices et jouissent de la félicité, ce n'est que partager le sentiment des poètes et des philosophes. Quand enfin nous détournons les hommes d'adorer des êtres pires qu'eux, nous ne faisons que rappeler les paroles de Ménandre le poète comique, et de tous ceux qui ont écrit dans le même sens. Tous en effet ont proclamé que le créateur était plus grand que la créature.

21 Et quand nous parlons du Verbe engendré de Dieu avant tous les siècles; quand nous disons qu'il est né d'une vierge sans aucune coopération étrangère; qu'il est mort, et qu'après être ressuscité il est monté au ciel; nos récits ne sont pas plus étranges que l'histoire de ces personnages que vous appelez fils de Jupiter. Vous n'ignorez pas en effet combien vos plus célèbres auteurs lui donnent d'enfants. C'est un Mercure, son interprète, son verbe, chargé de tout apprendre au monde; c'est un Esculape, qui, foudroyé pour avoir exercé son art de médecin, est enlevé au ciel; un Bacchus, qui est mis en pièces; Hercule, qui se brûle pour faire cesser ses travaux; les Dioscures, fils de Léda; Persée, fils de Danaé; Bellérophon, que le coursier Pégase ravit du milieu des mortels. Parlerai-je d'Ariane et de tous ceux qui comme elle sont devenus des astres? Et tous vos empereurs, à peine sont-ils morts que vous vous hâtez d'en faire des immortels, et ne trouvez-vous pas au besoin un témoin tout prêt à jurer qu'il a vu César s'élever resplendissant de son bûcher vers les cieux? Au reste, il n'est pas nécessaire de faire ici l'historique des hauts faits attribués à tous ces enfants de Jupiter; vous les savez assez bien, et d'ailleurs ces récits n'ont été écrits que pour corrompre et dépraver l'esprit qui les étudie, puisque chacun pense qu'il ne peut mieux faire que d'imiter les dieux. Y a-t-il rien de plus contraire à la saine idée de la divinité que de représenter Jupiter, le souverain et le père des dieux, comme fils d'un parricide et parricide lui-même, livré aux plus honteuses débauches, poussant la brutalité jusqu'à abuser de Ganymède, jusqu'à déshonorer ce prodigieux nombre de femmes d'où lui naquirent tous ces enfants, dignes imitateurs de leur père? Ne voit-on pas là l'oeuvre des génies du mal? Pour nous, notre doctrine nous apprend que l'immortalité est réservée à ceux qui tâchent de ressembler à Dieu par la sainteté de leur vie et la pratique de la vertu; tandis que le supplice du feu éternel attend ceux qui s'obstinent à demeurer dans l'iniquité.

22 Quant à Jésus-Christ, que nous appelons le fils de Dieu, ne fut-il qu'un simple mortel, sa sagesse lui mériterait ce titre; puisque tous les auteurs s'accordent à donner à la divinité le nom de père des dieux et des hommes; que si, le croyant engendré d'une manière toute particulière et surhumaine, nous l'appelons le Verbe de Dieu, nous ne faisons que lui appliquer la dénomination affectée à Mercure, puisqu'on en parle comme du verbe, messager de Dieu. Nous objectera-t-on qu'il a été crucifié; nous dirons qu'en cela il ressemble à tous ceux des fils de Jupiter qui, selon vous, ont eu des tourments à souffrir. Loin d'être uniforme, leur genre de mort a été très différent. Jésus aussi a eu son agonie à part. Il ne le leur cède pas même en cela. Combien au contraire ne les surpasse-t-il pas en tout! Hâtons-nous de le prouver, ou plutôt la preuve est déjà faite; car c'est par les actions que se constate la supériorité. Jésus est né d'une vierge? oui, il a cela de commun avec Persée. Il guérissait les boiteux et les paralytiques, les infirmes de naissance; il ressuscitait les morts. C'est ce que vous racontez d'Esculape.

23 Mais, remarquez-le bien, si nous avons employé ce genre de preuves et ces assimilations, c'est que nous voulions vous démontrer que la vérité se rencontre uniquement dans les leçons du Christ et des prophètes ses prédécesseurs, plus anciens que tous vos écrivains; et quand nous demandons d'être crus, ce n'est pas en raison de ces ressemblances, c'est en raison de la vérité que nous annonçons, c'est parce que nous vous disons que Jésus-Christ est le fils unique du Père, son premier-né, sa puissance, son Verbe; qu'il s'est fait homme par sa propre volonté, et qu'il est venu nous instruire pour le salut et la régénération du monde. Or, avant qu'il parût parmi les hommes, ces génies du mal, les démons dont nous avons déjà parlé, se sont servis des poètes pour fausser d'avance le récit de ces grands événements, comme s'ils eussent déjà eu lieu; et ainsi ils sont parvenus à inventer et à faire croire contre nous les accusations les plus odieuses sans la moindre preuve et sans un seul témoin. Voilà la raison de notre argumentation.

24 Ainsi donc, en premier lieu, nous ne faisons que ce que font les Grecs, et pourtant seuls nous souffrons persécution pour le nom du Christ. Nous ne commettons aucun crime, et on nous tue comme des scélérats. Tout autour de nous on adore des arbres, des fleuves, des chats, des souris, des crocodiles, des animaux de toute espèce. Et ce culte n'est pas universel; non, chacun a son idole, en sorte que pour son voisin, dont il ne partage pas la croyance, c'est un impie. Et le seul chef d'accusation que l'on puisse invoquer contre nous, c'est que nous n'adorons pas vos dieux, que nous ne faisons aux morts ni libations ni offrandes; que nous ne consacrons aux idoles ni couronnes ni victimes; des victimes! mais vous n'ignorez pourtant pas que ce qui est ici une victime, là est un dieu, plus loin une brute.

25 En second lieu, remarquez-le bien, tandis que le genre humain entier se prosternait aux pieds de Bacchus et d'Apollon, dont les infâmes débauches font horreur; tandis qu'il adorait Proserpine et Vénus, dont vous célébrez dans vos mystères le honteux amour pour le jeune Adonis; tandis qu'il rendait un culte à Esculape et à toute cette multitude de prétendus dieux; nous, au nom de Jésus-Christ et au péril le notre vie, nous avons foulé aux pieds ces divinités, et embrassé la foi à ce Dieu incréé, inaccessible au mal, et qui jamais ne descendit sur terre pour séduire une Antiope ou abuser d'un Ganymède; non, jamais notre Dieu n'eut besoin, pour se délivrer de ses chaînes, que Thétis implorât le secours du géant à cent bras; jamais pour prix d'un tel service il ne sacrifia des milliers de Grecs à la colère d'Achille furieux de l'enlèvement de sa Briséis. Ceux qui croient à de pareilles fables nous font pitié, et nous n'y pouvons reconnaître que l'oeuvre des démons.

26 En troisième lieu, lorsque par son ascension le Christ eut été enlevé au ciel, les démons suscitèrent des hommes qui se prétendirent dieux: et vous, bien loin de les poursuivre, vous les avez comblés d'honneurs. Un certain Simon, du bourg de Gitton, vint à Rome du temps de l'empereur Claude. Aidé par les malins esprits, il fit dans votre ville impériale quelques prodiges de magie, et aussitôt on le prit pour un dieu, on lui éleva une statue comme à un dieu. Cette statue est dans l'île du Tibre, entre les deux ponts, et elle porte cette inscription latine: Simoni Deo sancto. Presque tous les Samaritains et quelques hommes d'autres nations le reconnaissent et l'adorent comme leur première divinité. Et vous savez ce qu'on rapporte de cette Hélène, qu'il avait retirée d'une maison de prostitution pour en faire sa compagne et son expression intellectuelle, comme il le disait. Ménandre de Capparetée, Samaritain aussi et disciple de Simon, ne parvint-il pas, toujours par l'assistance des démons, à séduire par ses magiques opérations les habitants d'Antioche, au point de persuader ses adeptes qu'ils ne mourraient jamais? et nous voyons encore nombre de ses sectateurs. Marcion de Pont, qui vit encore, n'enseigne-t-il pas la croyance à un dieu supérieur au créateur du monde? C'est là encore une oeuvre des génies du mal, qui se sont servis de lui pour répandre le blasphème sur la terre, pour faire nier aux hommes que le créateur tout-puissant fut le père du Christ, et pour leur faire professer, au contraire, l'existence d'un être dont la puissance supérieur avait créé des ouvrages plus merveilleux. Tous les disciples de ces imposteurs sont, comme nous l'avons dit, compris sous la dénomination générale de chrétiens, de la même manière que le nom de philosophes s'applique à une foule de gens qui ne partagent pas les mêmes idées philosophiques. Maintenant ces sectaires se rendent-ils coupables des crimes atroces dont la malignité publique nous accuse, comme ces extinctions de lumières, ces mélanges confus des sexes, ces repas de chair humaine? Nous l'ignorons; mais ce que nous savons bien, c'est qu'au moins, vous, vous ne leur faites pas un crime de leurs opinions et vous ne les massacrez pas. Au reste, nous avons composé un livre contre toutes les hérésies, et si vous voulez, nous vous en donnerons connaissance.

27 Quant à nous, loin de commettre aucune impiété, aucune vexation, nous regardons comme un crime odieux l'exposition des enfants nouveau-nés; parce que d'abord nous voyons que c'est les vouer presque tous, non seulement les jeunes filles, mais même les jeunes garçons, à une prostitution infâme; car de même qu'autrefois on élevait des troupeaux de boeufs et de chèvres, de brebis et de chevaux, de même on nourrit aujourd'hui des troupes d'enfants pour les plus honteuses débauches. Des femmes aussi et des êtres d'un sexe douteux, livrés à un commerce que l'on n'ose nommer, voilà ce qu'on trouve chez toutes les nations du Globe. Et au lieu de purger la terre d'un scandale pareil, vous en profitez, vous en recueillez des tributs et des impôts! D'ailleurs ne peut-il pas résulter de cet odieux et sacrilège commerce un mélange affreux des pères avec leurs enfants, des frères avec leurs frères? Il est des misérables qui prostituent leurs filles et leurs femmes: il en est qui se mutilent pour cette infâme turpitude, pour les mystères de la mère des dieux; et à chacune de vos divinités vous donnez pour attribut ce grand et mystérieux symbole du serpent. Voilà ce qui se fait chez vous à la face du soleil: voilà votre culte: Et vous nous imputez vos actes; et vous prétendez que nous étouffons toutes les lumières divines! Au reste ce n'est pas à nous que peut nuire une calomnie de ce genre; elle retombe sur ceux qui commettent tous ces crimes et osent nous les imputer.

28 Parmi nous, le prince des génies malfaisants s'appelle le serpent, le tentateur, Satan; et vous pouvez vous en assurer par la lecture de nos saintes lettres. C'est lui qui sera précipité avec toute son armée et avec les hommes ses adorateurs dans le feu éternel pour y brûler à jamais: le Christ nous l'a prédit. Si un sursis a été accordé à cette condamnation, c'est en faveur de l'homme; c'est en considération de son salut. Car Dieu sait bien que plusieurs se repentent déjà, et que bien d'autres qui sont à naître se repentiront aussi. Quand Dieu créa la nature humaine, il la fit intelligente et libre de choisir le bien et de s'y attacher, en sorte qu'à l'homme raisonnable et intelligent il ne restât aucune excuse devant la justice divine. Aussi prétendre que Dieu ne se met point en peine des choses de ce monde, c'est dire qu'il n'y a pas de Dieu, ou que, s'il y en a, il ne se plaît que dans le mal ou dans une insensibilité de pierre; c'est dire qu'il n'y a ni vice, ni vertu, et que le bien et le mal ne sont que des distinctions chimériques inventées par l'imagination humaine, ce qui est une haute impiété et une odieuse injustice.

29 Quant à l'exposition des enfants, il est un motif encore qui nous la fait abhorrer. Nous craindrions qu'ils ne fussent pas recueillis, et que notre conscience restât ainsi chargée d'un homicide. Au reste, si nous nous marions, c'est uniquement pour élever nos enfants; si nous ne nous marions pas, c'est pour vivre dans une continence perpétuelle. Naguère, un de nos frères, pour vous persuader qu'il n'y a parmi nous ni mystères impurs, ni mélanges infâmes, présenta à Félix, préfet d'Alexandrie, une requête afin d'obtenir de se faire enlever les organes de la génération. Les médecins de la ville prétendaient ne pouvoir exécuter cette opération sans la permission du préfet. Félix ne voulut pas obtempérer à cette demande, et le jeune homme fort de sa conscience et content de cet hommage rendu à sa foi, conserva sa pureté et vécut dans la chasteté avec tous ceux qui partageaient sa croyance. Et à ce propos, il me semble assez curieux de faire mention ici de cet Antinous qui parut il y a peu de temps, imposteur effronté que l'on adorait déjà comme un dieu, quoiqu'on sût bien qui il était et d'où il venait.

SOURCE : https://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/iie.htm

Saint JUSTIN[1]

INTRODUCTION

1. La littérature ecclésiastique au ne siècle présente un caractère nettement apologétique. Les chrétiens avaient à justifier leur foi devant les Juifs et devant les païens. Les Juifs voyaient en eux des païens, et les païens des impies (voy. Ep. à Diognète, xiii, 1). Le gouvernement romain proscrivait un culte contraire à la religion officielle, le peuple le poursuivait de sa haine et de ses calomnies, les philosophes attaquaient au nom de la raison la doctrine chrétienne. L'œuvre des apologistes fut de répondre à ces contradictions. Aux Juifs, ils firent voir que les chrétiens seuls avaient la véritable intelligence des livres saints ; aux empereurs, ils prouvèrent l'injustice de la procédure suivie à leur égard ; au peuple et aux philosophes, ils montrèrent la pureté et l'excellence de leur religion.

OTTO, Corpus apologetarum christianorum saec. II, lena, 1851-1881. — HARNACH, Die Ueberlieferung der griechischen Apologeten des zweiten Jahrhunderts in der alten Kirche und im Mittelalter, Leipzig, 1882. — WERNER, Geschichte der apologetischen und polemischen Literatur d. christl. Théologie, Schaffhouse, 1861-1867. — J. DONALDSON, A critical history of Christian literature and doctrine from the death of thé Apostles to the Nicene conncil vol. II-III : The Apologits ; Londres, 1866. — R. MARIANO, Le apologie nei primi tre secoli della chiesa ; le cagioni et gli effetli, saggio critico-storico ; Naples, 1888. — G. SCHMITT, Die Apologie der drei ersten Jahrhunderte in historisch-systematischer Darstellung, Mayence, 1890.

2. Le principal représentant de la littérature apologétique au IIe siècle fut saint Justin. Il naquit vers l'an 100, en Judée, à Flavia Neapolis, l'ancienne Sichem, aujourd'hui Naplouse. Son père, Priscos, et son grand-père, Baccheios, étaient Grecs d'origine et païens. Lui-même fut élevé dans le paganisme. Il raconte, dans le Dialogue avec Tryphon (ii-viii), comment il passa de la philosophie au christianisme, et l'on accorde généralement à l'ensemble de ce récit une valeur historique. Là conversion eut lieu vraisemblablement à Ephèse, sous Hadrien. Puis il parcourut le monde, à la façon des sophistes de cette époque, prêchant sa foi. Il séjourna à Rome sous Antonin. Là, quoique simple laïque, il avait groupé autour de lui comme une école de disciples volontaires. Nous savons par lui-même (Apol., II, m) qu'il discuta souvent avec le philosophe cynique Crescens. Est- ce à la haine de cet adversaire, comme il le fait prévoir (Apol., ii, loc. cit.], qu'il faut attribuer sa mort ? Toujours est-il qu'il subit le martyre à Rome, sous la préfecture de Junius Rusticus, c'est-à-dire entre 163 et 167. Les Actes qui relatent sa mort sont considérés comme authentiques.

TILLEMONT (LENAIN DE), Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, t.II, p. 344 suiv. — SEMISCH, Justin der Märtyrer, Breslau, 1840-1842. — FREPPEL, Saint Justin, Paris, 1860. — B. AUBE, Saint Justin, philosophe et martyr; Paris, 1861 (1875). — ENGEL- HARDT, Das Christentum Justins des Märtyrers, Erlangen, 1878. Prétend que Justin est un païen qui a transformé le christianisme en système philosophique. — Paul ALLARD, Hist. des persécutions pendant les deux premiers siècles, Paris, 1885, pp. 281 suiv. ; 314 suiv. ; 365 suiv. — O. BARDENHEWER, Patrologie, Fribourg, 1894, § 16. — TH. ZAHN, Zeitschr. f. Kirchengesch., VIII (1886), 37-66; Theolog. Litteraturzeitung, I (1876), 443-446. — E. G. RICHARDSON, Bibliographical Synopsis to the Ante-Nicene Fathers, Buffalo, 1887, 21-26. — A. EHRHARD, Die altchristliche Literatur und ihre Erforschung seit 1880, Erster Literaturbericht (1880-1884),Strasbourg, 1894; pp. 85-89; von 1884- 1900, I (Strasbourg, 1900), pp. 217-235. — G. KRUEGER, Geschichte der altchristlichen Lttleratur in den ersten drei Jahrhunderten, Fribourg, 1895, p. 63, et Nachträge, 1897, p. 18. — P. BATIFFOL, La littérature grecque (Anciennes littératures chrétiennes), Paris, 1897, pp. 95 suiv. — BARDENHEWER, Geschichte der altkirchlichen Litteratur, t. I, pp. 190-242; Fribourg, 1902. — Actes dans RUINART, Acta martyrum, Ratisbonne, 1859, p. 101.

3. Parmi les œuvres attribuées à saint Justin, trois seulement sont certainement authentiques, les deux apologies : Ἀπολογία ὑπὲρ Χριστιαν$ων πρὸς Ἀντονῖνον τὸν εὐσεβῆ, Ἀντολογία ὑπερ Χριστιανῶν πρὸς τὴν Ῥωμαίων σύγκλητον (ces titres ne sont pas authentiques), et le Dialogue avec le Juif Tryphon, Πρὸσ Τρύφωνα ἰουδαῖον διάλογος.

Beaucoup de ses écrits ne sont pas parvenus jusqu'à nous. Nous savons par lui-même (Apol., I, xxvi) qu'il avait composé un ouvrage contre les hérésies : Σύνταγμα κατὰ πασῶν τῶν γεγενημένων αἱρέσεων. Saint Irénée cite (IV, vi, 2) un Σύταγμα πρὸς Μαρκίωνα; Tatien (18) un Λόγος πρὸς Ἕλληνας. Eusèbe (IV, xviii) fait mention de ce dernier ouvrage, ainsi que de plusieurs autres, également perdus : Ἔλεγκος πρὸς Ἕλληνας; Περί θεοῦ μοναρχμιας; Ψάλτης; Περὶ ψυχῆς.

Plusieurs autres ouvrages portent le nom de saint Justin, mais ne sont pas de lui. On rejette généralement comme apocryphes le Discours aux Gentils, l'Exhortation aux Gentils, et le De Monarchia. Au reste, il n'est pas impossible que même des écrits attribués par Eusèbe à saint Justin ne soient pas authentiques.

Éditions : R. ESTIENNE, Paris, 1551 ; Sylburg, Heidelberg, 1593. — Pr. MARAN, édition des Bénédictins, Paris, 1742, Venise, 1747; reproduite dans la Patrologie grecque de Migne, t. VI (Paris, 1857). — OTTO, Corpus apologetarum christianorum, 3e éd., lena, 1876-1881. Une nouvelle édition critique est préparée par l'Académie de Berlin.

HARNACK, Die Ueberlieferung der griechischen Apologeten des 2 Jahrhunderts, Leipzig-, 1882. — Le même, Geschichte der altchristl. Literalur bis Eusebius, l, Leipzig, 1893, pp. 99 suiv.

4. Les œuvres de saint Justin sont d'un philosophe autant que d'un théologien. Élevé dans les spéculations du Platonisme, il est le premier qui ait tenté un essai de conciliation entre la philosophie et le christianisme. A ses yeux, la vérité est une : elle a pour source unique le Verbe divin. Le Verbe répandu dans le monde (λόγος σπερματικός) s'est révélé partiellement aux sages de l'antiquité, Socrate, Héraclite et les autres, chrétiens sans le savoir. Plus tard, il se révéla complètement, quand il s'incarna dans la personne du Christ. La doctrine chrétienne n'est pas la négation, mais l'expression la plus haute de la philosophie rationnelle. Aussi philosophes et chrétiens s'accordent- ils dans leurs enseignements sur Dieu, l'âme, la vertu, l'immortalité. Il n'est donc pas étonnant qu'ils aient les mêmes ennemis, les démons, dont la haine poursuivit Socrate, comme elle poursuit les fidèles du Christ. Ces rapports entre la philosophie et la théologie chrétienne s'expliquent d'autant plus facilement que, d'après saint Justin, les écrivains de l'antiquité sont postérieurs à Moïse et doivent aux Livres Saints la plupart des vérités qu'ils ont exprimées.

Voy. les ouvrages cités au § 1 et les suivants. D. H. WAUBERT DE PUISEAU, De Christologie van Justinus Martyr, Leiden, 1864. — STAEHLIN, Justin der Märtyrer und sein neuester Beurtheiler, Leipzig, 1880 (dirigé contre Engelhardt, cité plus haut). — THUEMER, Ueber den Platonismus in den Schriften des Justinus Martyr, Glauchau, 1880. — G. T. PURVES, The testimony of Justin martyr to early Christianity, New-York, 1889. — C. CLEMEN, Die religionsphilosophische Bedeutung des stoisch-christlichen Eudämonismus in Justins Apologie, Leipzig, 1890. — FLEMMING, Zur Beurlheitung des Christenthums Justins des Märtyrers, Leipzig, 1893. — E. DE FAYE, De l'influence du Timée de Platon sur la théologie de Justin martyr, dans Etudes de critique et d'histoire par les membres de la section des sciences religieuses de l'École des hautes études, deuxième série, 1896, pp. 169-187.

5. Les deux Apologies de saint Justin nous ont été conservées dans un seul manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Paris, grec 450 (daté de 1364). Ce manuscrit donne la seconde apologie avant la première et offre un texte qui est loin d'être toujours sûr. Plusieurs fragments de ces deux écrits se trouvent également dans Eusèbe : Apol. I, i = Eus. IV, xii; — I, xxvi, 3 = II, xiii, 3-4 ; — I, xxvi, 4 = III, xxvi 3; ,— I, xxvi, 5-6, 8 = IV, xi, 9-10; — I, xxix, 4 = lV, viii, 3; — I, xxxi, 6 = IV, vm, 4 ; — I, Lxviii, 3-10 = IV, viii, 7; ix, 1-3; — II, H = IV, xvii, 2-13; — II, iii, 1-6 = IV, xvi, 3-6; — II, xii, 1-2 = IV, viii, 5. Le texte d'Eusèbe présente souvent des divergences, dont les principales sont indiquées en leur lieu, plus bas, au § 19.

Après le IVe siècle, on ne connaît et on ne cite plus guère Justin que d'après des intermédiaires. C'est peut-être le cas de saint Jean de Damas, qui a composé sous le titre de Ἱερὰ παράλληλα un florilège moral de textes bibliques et patristiques. Cet ouvrage, rédigé dans le premier tiers du viiie siècle, paraît dépendre de recueils antérieurs. Il contient huit citations certaines des Apologies.

Outre les éditions générales de saint Justin, il existe trois éditions spéciales des deux Apologies : J. BRAUN et C. GUTBERLET, 3e éd., Leipzig, 1883 ; J. KAYE, Londres, 1889; G. KRUEGER, Fribourg, 1891 (3e éd., Tubingue, 1904). Il y a une bonne traduction allemande des apologies avec des notes, par H. VEIL, Strasbourg, 1894.

Sur le texte, voy. aussi BUECHELER, Rheinlsches Museum, XXXV (1890), 283-286 ; L. PAUL, Jahrbücher fur klass. Philologie, CXXI (1880), 316-320; CXLIII (1891), 455-464; B. GHUNDL, De interpolationibus ex S. Justini Apologia. secunda expungendis, Augsbourg, 1891 (suppose de longues interpolations; inadmissible) ; A. EBERHARD, Athenagoras, nebst einem Exkurs über das Verhältniss der heiden Apologieen des hl. Justin zu einander, Augsbourg, 1895; E. SCHWAHTZ, Observaliones profanae et sacrae, Ros tock, 1888, pp. 10.16.

Les Sacra Parallela. de Jean Damascène ont été publiés par LEQUIEN, Paris, 1712; réimprimés d'après cette édition, dans Migne, Patr, gr., t. XCV, 1040 suiv., et XCVI. Mais une édition mieux établie a été donnée par Karl HOLL, Fragmente vornicänischer Kirchenväter ans den Sacra Parallela, Leipzig, 1899, pp. 32 suiv.

6. Malgré la disposition du manuscrit, il est certain que la petite Apologie a été composée après la grande, à laquelle elle renvoie souvent. La première est adressée à Antonin le Pieux (138- 161), à Marc-Aurèle, son fils, et à Lucius Verus, son fils adoptif. On ne peut la dater avec précision. Il est dit (ch. XLVI) que le Christ est né 150 ans auparavant. Or, si, comme il est probable, Justin suit la chronologie de saint Luc, il place cet événement'30 ans avant la 15e année de Tibère. Marc-Aurèle est déjà associé à l'Empire, ce qui eut lieu en 147 seulement ; il ne commença d'ailleurs pas beaucoup plus tôt à s'adonner à l'étude de la philosophie. Lucius Verus, né en 130, est qualifié, dans la dédicace, du titre de philosophe, ami de la vérité, ce qui suppose qu'il devait avoir au moins vingt ans ; mais le texte est incertain. En tout cas saint Justin ne pouvait guère dédier son ouvrage à un enfant. Marcion nous est présenté (chap. xxvi et lviii) comme hérétique et comme ayant déjà propagé partout son erreur ; nous savons par saint Epi- phane (xlii, 1) qu'il ne se déclara comme tel qu'après la mort du pape saint Hygin survenue en 140. Eusèbe, dans sa Chronique, donne deux dates sur Justin : 140, Ἰουστῖνος φιλόσοφος προσηγορεύθη : ce doit être le début de son enseignement ; 152-153, les attaques de Crescens : c'est probablement la date des Apologies. Le préfet Félix, auquel un chrétien adressa une requête singulière (I, xxix, 2), est très vraisemblablement L. Munatius Félix, qui entra en charge en septembre 151 et fut probablement préfet jusqu'en 154. Toutes ces circonstances concordantes nous permettent de rapporter au milieu du iie siècle la date de composition de la première Apologie, plutôt un peu après 150 qu'un peu avant. La seconde est également dédiée à Antonin et à Verus, et probablement à Marc-Aurèle (voy. § 19, sur II, n, 16). Le préfet Urbicus, dont il est question au début, exerça ses fonctions à Rome entre 144 et 160.

Eusèbe ne distingue pas entre les deux apologies de Justin. Il cite comme de la première des passages de la seconde (H. E., IV, viii, 5; xvii, 1 et 14). Cependant il mentionne une seconde apologie présentée à Marc-Aurèle (ib., IV, xviii, 2). Aucun autre écrivain ni Eusèbe lui-même dans sa Chronique ne mentionnent deux apologies de saint Justin. M. Harnack a conclu de ces faits : 1° que Justin n'a écrit qu'une apologie ; 2° que ce que nous appelons la seconde apologie est une addition ajoutée à l'œuvre principale et motivée par un fait particulier (le jugement d'Urbicus). Cette hypothèse, combattue par MM. Krüger et Cramer, a été acceptée et développée par MM. Boll, Zahn, Veil, Emmerich.

HARNACK, Geschichte der altchristlichen Litteratur, II, Die Chronologie, I, 274; modifie son hypothèse proposée autrefois dans Die Ueberlieferung der Apologeten. — F. Chr. BOLL, Zeitschr. fur hist. Theol., XII (1842), 3-47. — G. VOLKMAR, Theol. Jahrb.,XlV (1855), 227-282, 412.467. — H. USENER, Religions-geschichtliche Untersuchungen, I (1899), pp. 101 et 106. — G. KRÜGER, Jahrbücher für protest. Theol., XVI (1890), 579.593 ; Theol. Litteraturzeitung, XVII, (1892), 297.300. — J. A. CRAMER, Theol. Studiën, Utrecht, t. LXIV (1891), 317.357, 401-436. — KENYON, dans The Academy, XLIX (1896), 98; Greek papyri in the British Museum, II (1898), 171. — GRENFELL et HUNT, Oxyrhinchus papyri, part 2, Londres, 1899, p. 162 ; cf. HARNACK, Theol. Literaturzeitung, t. XXII (1897), p. 77.

7. La première Apologie peut se diviser en trois parties. Tout d'abord (ch. i-xxn), saint Justin proteste contre l'illégalité et l'injustice des poursuites intentées contre les chrétiens. Les chrétiens ne sont ni athées, ni ennemis de l'État, ni criminels. Conformément à la doctrine de leur maître, ils mènent la vie la plus pure. Puis (ch. xxiii-lx) l'apologiste entreprend de démontrer la vérité de la religion chrétienne en s'appuyant sur les prophéties qui prédisent l'Incarnation, la vie et la passion de Jésus-Christ. Que valent, en face de la doctrine chrétienne, les fables du paganisme? Ce ne sont que de pitoyables inventions des démons. Enfin (ch. lxi-lxvii), saint Justin décrit les cérémonies du Baptême et de la célébration de l'Eucharistie dans les assemblées des chrétiens.

A cette apologie, il ajoute (ch. Lxviii) un rescrit d'Hadrien sur le traitement des chrétiens devant les tribunaux. Le manuscrit donne, après ce rescrit, deux autres pièces, qui sont apocryphes : un édit d'Antonin à la communauté d'Asie et une lettre de Marc-Aurèle sur le miracle de la Légion fulminante.

Sur le rescrit, voy. C. CALLEWAERT, Le rescrit d'Hadrien à. Minicius Fundanus, dans la Revue d'histoire et de littérature religieuses, VIII (1903), 152.189 ; et la bibliographie donnée dans cet article.

8. Là seconde Apologie, beaucoup plus courte, ou, si  l'on admet l'hypothèse de M. Harnack, le post-scriptum, dut son origine à un événement qui s'était passé à Rome quelques jours auparavant. Le préfet Urbicus avait condamné à mort trois chrétiens, sur la seule confession de leur foi. Justin lui-même s'attendait à périr bientôt de la même manière (i-iii). Il répond à cette occasion à deux objections ironiques des païens : Pourquoi ne vous tuez-vous pas vous-mêmes, pour aller plus tôt auprès de votre Dieu? Pourquoi Dieu ne vous délivre-t-il pas de vos persécuteurs ? Nous ne devons pas nous donner la mort, riposte Justin. Quant aux persécutions, elles sont l'œuvre des démons, et la constance même des martyrs prouve qu'ils possèdent la vérité (iv-xiii. Il demande à la fin (xiv-xv) aux empereurs de sanctionner sa requête et d'ordonner de suivre envers les chrétiens une procédure régulière.

9. La composition, chez saint Justin, est très défectueuse. Le plan est lâche et manque de logique. La suite des idées « est troublée sans cesse par des redites et des digressions qui la font perdre de vue. D'un bout à l'autre, l'auteur poursuit, à côté de son dessin principal, un parallèle entre le paganisme et le christianisme, qui l'amène à parler longuement des dieux du polythéisme, du rôle des démons dans leur religion, des mœurs païennes, de la philosophie grecque. Tout cela forme un écheveau singulièrement embrouillé, dont il est à peu près impossible de démêler complètement tous les fils. » (A. et M. Croiset, Histoire de la littérature grecque, t. V, p. 735). La langue est souvent incorrecte, les phrases sont longues, péniblement construites, surchargées d'incidentes, de parenthèses, de renvois, d'un style généralement terne et monotone. Il est cependant possible que Justin ait voulu suivre dans son œuvre les prescriptions de la rhétorique enseignées dans les écoles.

Th. WEHOFER, Die Apologie Justins in litterar-historischen Beziehung zum erstenmal untersucht, Rome, 1897. — G. RAUSCHEN, Die formale Seite der Apologien Justins, dans la Theologische Quartalschrift, LXXXI (1899), 188-206. — OTTO, De lustiniana dictione, en tête de son édition, Corpus apolog., I, 1876, pp. LXIII-LXXVI.

10. Mais si la valeur littéraire des deux Apologies de saint Justin est nulle, leur importance dogmatique est en revanche considérable.

Au sommet de tout, saint Justin place le Dieu véritable, ὁ ὄντως, ὁ ἀληθινὸς θεός (I, xiii, 3 ; liii 6). Il est inengendré (I, xiv, 1); éternel (I, xiii, 4); innommable (I, Lxiii, 1). C'est lui qui a tout fait (I, xxvi, 5) ; il est le père et le maître de toutes choses (I, xii, 9).

Après Dieu le Père vient son Fils, le Verbe divin, existant avec lui avant les créatures, et engendré lorsque Dieu, au commencement, fit et ordonna toutes choses (II, v), 3). Saint Justin affirme la génération temporelle du Verbe au moment de la création. La question de savoir s'il reconnaît son existence éternelle a donné lieu à des discussions. En tout cas, rien n'exclut dans les textes l'éternité du Verbe. Il est le premier né de Dieu (I, xxi, 1) ; la semence de Dieu (I, xxxii, 8) ; l'esprit et la vertu de Dieu (I, xxxiii, 6); Dieu lui-même (lxiii, 15). C'est lui qui, répandu dans le monde, éclaira les philosophes de l'antiquité (voy. plus haut, § 4).

En troisième lieu, saint Justin adore l'Esprit prophétique (I, vi). Il l'appelle encore (I, xxxii, 2, 8 ; Lxiv, 4) l'Esprit saint, l'Esprit divin, l'Esprit de Dieu, sans d'ailleurs s'expliquer davantage sur sa nature, ni sur ses relations avec le Verbe et le Père.

L. PAUL, Ueber die Logoslehre bei Justinus Martyr, dans les Jahrbücher für protestantische Theologie, XII (1886), 661-690; XVI (1890), 550.578 ; XVII (1891), 124.148. — A. AAL, Der Logos, II, Leipzig, 1899, pp. 242 suiv. — J. A. CRAMER, Was leert Justin aangaaende het persoonlik bestaan van den heiligen Geest, dans les Theolog. Studiën, 1893, 17 et 138.

11. Saint Justin déclare (I, x, 2; lix, 1) que Dieu tira le monde de la matière informe. Faut-il en conclure qu'il admet la préexistence éternelle de la matière et nie la création ex nihilo ? Ce serait excessif. Ici, comme partout, il veut faire ressortir l'analogie qui existe à ses yeux entre les doctrines philosophiques et la foi chrétienne. Dieu a façonné et ordonné la matière brute et informe ; voilà un point sur lequel s'accordent Moïse et Platon. Mais rien ne prouve que saint Justin entende pousser l'analogie jusqu'au bout et affirmer avec Platon l'éternité de la matière. C'est ainsi qu'il admet avec les stoïciens que le monde périra par le feu (I, xx, 4), mais non de la façon dont l'entendent les stoïciens (II, vii, 3).

12. Dieu a confié aux anges le soin de veiller sur les créatures visibles (II, v, 2). Les bons anges escortent le Verbe et lui sont semblables : ceux-là nous les honorons (I, vi, 2). Mais tous ne sont pas de bons anges. Il y en a qui recherchèrent le commerce des femmes et engendrèrent les démons (II, v, 3). Les démons, qui ont Satan pour chef (I, xxviii, 1), sont les ennemis du Christ. Connaissant les prophéties qui annonçaient son avènement, ils inventèrent les fables de la mythologie pour égarer les hommes (I, Liv, 1, 2). Ils se firent adorer comme des dieux, et ce sont eux qui commirent tous les crimes qu'on impute aux fausses divinités (II, v, 4, 5). Aujourd'hui, ils poursuivent les chrétiens de leur haine (II, viii, 3). Ils inspirent les hérésies (I, Lvi, 2), les persécutions (I, v). Certains hommes sont possédés par les démons, mais ils peuvent être délivrés par les exorcismes des chrétiens, (II, vi, 6). Enfin, au jour du jugement, les démons seront précipités au feu éternel (I, xxviii, 1).

J. TURMEL, Histoire de l' angélologie des temps apostoliques à. la, fin du Ve siècle, dans la Revue d'histoire et de littérature religieuses, t. III (1898), pp. 289 suiv., surtout pp. 295, 385, 412, 544.

13. L'homme est libre et par conséquent responsable de ses actes (I, xliii). Son âme est immortelle (I, xliv, 9). Le corps est périssable et corruptible, mais il ressuscitera (I, xix) et le Christ jugera tous les hommes, pour rendre à chacun selon ses œuvres (I, liii, 2).. Les justes régneront avec Dieu, immortels, impassibles et incorruptibles (l, x, 2). Les méchants seront punis par le feu éternel (I, xii, 2).

ATZBERGER, Geschichle der christlichen Eschatologie, Fribourg, 1896, pp. 116 suiv.

14. Pour prouver la vérité de la religion chrétienne, saint Justin cite longuement les prophéties relatives à Jésus-Christ, le Verbe incarné, λόγος σαρκοποιηθείς (I, xxxii, 10). Il montre que toute la vie du Christ a été pour ainsi dire écrite d'avance dans l'Ancien Testament (I, xxxi, 7-8). Sa naissance, sa vie, ses miracles, sa mort, sa résurrection et son ascension, tout a été annoncé par les prophètes et réalisé effectivement. Les païens auraient tort d'ailleurs de rejeter ces mystères. Les fables mythologiques ne sont qu'une contrefaçon des vérités du christianisme (I, liv). Quelle inconséquence de rejeter, dans une autre religion, des mystères qu'ils admettent dans le polythéisme.

Sur la théologie de saint Justin en général: SCHWANE, Histoire des dogmes, trad. fr., Paris (1866), I, pp. 90, 269, 413, 647. — HARNACK, Dogmengeschichte, 3e éd., Tubingue, I, pp. 464 suiv. et 482 suiv. — Fr. LOOFS, Dogmengeschichte, 3e éd., Halle, 1893, pp. 75 suiv. — R. SEEBERG , Lehrbuch der Dogmengeschichte, Erlangen, 1895, 69 suiv. — J. SPHINZL, Die Théologie des hl. Juslinus, dans Theologisch-praktische Quartalschrift, Linz, XXXVII (1884), 16-21, 283-292, 533- 540, 778-787; XXXVIII (1885), 17-25, 266-272. — J. TURMEL, Histoire de la théologie positive, t. I, Paris, 1904, pp. 3, 6, 7, 19, 72, 109, 115, 123, 136, 182,. 186.

15. Saint Justin termine sa première apologie par une exposition des rites du baptême et de l'Eucharistie. Le baptême est une régénération et une illumination par laquelle l'homme est consacré à Dieu. Celui qui veut être baptisé doit d'abord croire à la vérité de la doctrine chrétienne et promettre de vivre selon la loi du Christ. A cette condition, il est lavé dans l'eau, au nom de Dieu, le Père, de Jésus-Christ et de l'Esprit prophétique (I, lxi). Le baptisé qui vit saintement reçoit l'Eucharistie, c'est-à-dire le pain et le vin consacrés qui sont devenus la chair et le sang de Jésus-Christ (I, LXVl).

F. KATTENBUSCH, Das apostoliche Symbol, II (1900), 279, 348, 508. — W. BORNEMANN, Das Taufsymbol Justins des Märtyrers, dans Zeitschr. für Kirchengeschichte, III (1878.1879), p.1-27.

16. Au point de vue exégétique, les deux apologies de saint Justin sont de la plus haute importance. L'Ancien Testament est invoqué souvent comme la parole de Dieu, dont les prophètes étaient l'organe (I, xxxv), 1). Les Evangiles sont également cités, comme source historique, sous le nom de Mémoires des Apôtres, ἀπομνημονεύματα τῶν ἀποστόλων (I, Lxvi, 3 ; Lxvii, 3) et l'auteur atteste qu'on les lit dans les assemblées au même titre que les livres des prophètes (I, Lxvii, 3). Saint Justin cite expressément de nombreux passages des trois synoptiques. Nous trouvons chez lui également des allusions au quatrième évangile et à différentes épîtres de saint Paul. Cependant, on a contesté que Justin ait connu le quatrième évangile. Mais la question est moins de savoir s'il l'a lu que de décider s'il lui attribue une valeur égale aux autres évangiles. De plus, il paraît certain qu'il a puisé à des sources extra-canoniques; que, par exemple, il a eu entre les mains l' Évangile de Pierre.

SEMISCH, Die Aposlolischen Denkwürdigkeiten des Märtyrers Justinus, Hambourg et Gotha, 1848. — HILGENFELD, Krîtische Untersuchungen über die Evangelien Justins, der clementinischen Homilien und Marcions, Halle, 1S50. — OVERBECK, Ueber das Verh*altniss Justins des Märtyrers zur Apostelgeschichte, dans la Zeitsch. für wissenschaftliche Théologie, XV (1872), p. 305-349. — A. THOMA, Justins literarischer Verhältniss zu Paulus und zu Johannes-Evangelium, ibid., XVIII (1875), p. 383-41-2, 490-565. —  GRUBE, Darlegung der hermeneutischen Grundsätze Justins des Mârtyrers, Mayence, 1880. — Le même, Die typologische Schriferklärung Justins des Märtyrers, dans Der Katholik, II (1880), p. 139-149. — Edw. ABBOTT, Justin and the fourth gospel, dans Modem Review, 1882, juillet et octobre, 559 et 716. — PAUL, Die Ahfassungszeit der synoptischen Evangelien, Ein Nachweis aus Juslinus Martyr, Leipzig, 1887. — ZAHN, Geschichte des neuteslamentl. Kanons, t.1, ii, Erlangen, 1889. — A. LOISY, Hist. du canon du N. T., Paris, 1891, pp. 48-58. — BOUSSET, Die Evangeliencitate Justins des Märtyrers, Göttingen, 1891. — A. BALDUS, Das Verhältniss Justins des Märtyrers zu unsern synoptischen Evangelien, Munster, 1895. — E. PREUSCHEN, Antilegomena, Giessen, 1901, pp. 21-38, 119- 123.

17. Nous trouvons chez saint Justin des renseignements historiques sur la primitive Eglise. Les plus intéressants sont d'ordre liturgique. Pour répondre aux accusations monstrueuses portées contre les chrétiens, il décrit tout au long leurs assemblées. Les fidèles se réunissent tous les dimanches. Le lecteur lit d'abord les Mémoires des Apôtres et les livres des prophètes, et celui qui préside fait suivre cette lecture d'une exhortation. Tous prient en commun et, quand les prières sont terminées, les fidèles se donnent le baiser de paix (I, Lxv, 2). Puis a lieu l'oblation et la consécration du pain et du vin. Chacun en reçoit sa part, et les diacres en portent aux absents. A ces mêmes assemblées, ceux qui le peuvent donnent aux pauvres. C'est d'ailleurs un devoir pour tous les chrétiens de soulager tous ceux qui sont dans le besoin (I, Lxvii).

HARNACK, Brod und Wasser, die eucharislichen Elements bel Justin (Texte und Untersuchungen, 2e série, VII. Heft2), Leipzig, 1891, p. 115-144. — Th. ZAHN, Brod und Wein im Abendmahl der alten Kirche, Erlangen, 1892. — FUNK, Die Abendmahlselementebei Justin, dans la Theol. Quartalschrift, LXX (1892), p. 643-659, et dans les Kirchengeschichtliche Abhandlungen, I (1897), 278-292. — A. SCHEIWILER, Die Elemente der Eucharistie in den ersten Jahrhunderten, Mayence, 1903.

18. Saint Justin avait composé un ouvrage contre les hérésies que nous n'avons plus (voy. § 3). Mais dans la première apologie, nous trouvons quelques détails sur Simon, Ménandre et Marcion (I, xxvi, Lvi ; Lviii). L'auteur prétend (I, xxvi, 2) qu'une statue avait été élevée à Simon, dans l'île de Tibre, à Rome, avec cette inscription : Simoni Sancto Deo. C'est probablement une erreur. On a trouvé, au xvie siècle, dans l'île du Tibre, une base de statue, avec ces mots : Semoni Sanco Deo Fidio Sacrum. Deux inscriptions semblables ont été découvertes postérieurement, au Quirinal, où ce dieu avait un temple. La confusion entre Semoni et Simoni est très vraisemblable, d'autant plus que saint Justin n'est pas toujours un modèle d'exactitude historique. Ne fait-il pas d'Hérode un contemporain de Ptolémée Philadelphe, mort en 246 av. J.-C. (xxx), 2-3)? Il a laissé échapper d'autres menues erreurs : il cite, sous le nom de Sophonie, un texte de Zacharie (I, xxxv, 10) ; il fait de Jéthro, l'oncle, et non le beau-père de Moïse (I, Lxii, 3).

Mais il commet des méprises bien plus graves en citant Hystaspe et la Sibylle, en acceptant l'idée que les philosophes grecs ont plagié les écrits bibliques. Justin n'est donc pas un esprit critique. Il ne s'élève pas au-dessus de son époque. Il est ce qu'on appelait alors un sophiste, c'est-à-dire un conférencier philosophe.

19. Le texte de la présente édition est celui de la troisième édition G. Krueger (1904), sauf sur quelques points. On les trouvera indiqués ci-dessous. Nous y ajoutons des observations sur des passages isolés. Bien que nous ayons multiplié dans le texte et la traduction les renvois à ce paragraphe de l'introduction, on fera bien de s'y reporter toujours en lisant ou en consultant les Apologies.

I, i. L'adresse présente de nombreuses difficultés. Les mss. d'Eusèbe, IV, xii, donnent Καίααρι Σεβαστῷ καί... Λουκίῳ φιλοσόφου Καίσαρος, et le traducteur latin de l'Histoire ecclésiastique, Rufîn, est d'accord avec eux. Les titres et noms officiels d'Antonin sont : T. Aelius Hadrianus Antoninus Aug(ustus] Pius, ou avec les titres au complet et la filiation : Imp(erator) Caes(ar), divi Hadriani f(ilius), divi Trajani nepos, divi Nervae pronepos, T. Aelius Hadrianus Antoninus Aug(ustus) Pius. On voit donc que le titre de César n'est pas à sa place. Il peut d'ailleurs manquer devant le nom d'Antonin. Le deuxième personnage mentionné est Marc-Aurèle, associé à l'Empire en qualité de César dès 138. Ce titre de César peut être encore omis, mais moins facilement qu'avec le nom d'Antonin, si l'apologie est postérieure à 138. Mais il est probable que le titre qui est hors place dans le nom d'Antonin provient du nom de Marc-Aurèle. Marc-Aurèle s'appelle M. Aelius Aurelius Verus Caes(ar] ou M. Aurelius Caes(ar), etc., mais tous les peuples qui sont en dehors de la civilisation hellénique ; voy. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, cité dans EUSÈBE, Hist. eccl., IV, xxv), 7 ; et pour l'usage dans la littérature profane, Plaute, Asin., prol., 11 : Mac- dus vortit barbare, et les notes des éditions. Ici, les Juifs; mais, par extension, les chrétiens, par opposition aux « Hellènes ». Cf. la polémique antichrétienne de Porphyre et de Julien.

vi, 2 : τῶν ἄλλων ἀγγέλων : le Fils de Dieu est appelé ἄγγελος, Dial., xciiiet cxxvii. Mais c'est ici plutôt l'emploi connu de οἱ ἄλλοι substantif : « l'armée des autres, lesquels sont anges ». Voy. KRUEGER, Griech. Sprachlehre, § 50, 4, 11.

vii, 2 : προλεχθέντας ms., Otto, Krüger; προελεχθέντας Maran ; προσλεχθέντας Paul.

vii, 5 : cf. la fin du rescrit d'Hadrien, lxviii, 10.

x, 1 : οὐ ms., Krùger; οὐδέ Otto. — Cf. Act., xvii, 25.

x, 2 : ἀγαθὸν ὄντα : cf. Platon, Timée, 29 E.

x, 6 : θεῖος ὤν ms., Otto, Krüger : θεῖος ἄν Veil. — κατηγορήματα : voy. plus loin xxv), 7 ; xxvii, 5; 77e Apol., xii.

xii, 3 : Οὐ γάρ., Otto, Krüger; οἱ γάρ Veil.

xii, 7 : μετὰ τὸν γεννήσαντα θεόν : langage teinté de subordinatianisme ; cf. xiii, 3; II, v), 3; xiii, 4; Dial., lvi et c. Voy. SEMISCH, Justin der Märtyrer, t. II, p. 288.

xii, 9 : ἀπόστολος ὤν : cf. Hebr., iii, 1.

xii, 11 :  μεταβάλλειν ms., Krûger ; μεταβαλεῖν Otto. — Cf. IRÉNÉE, Adv. Haer., III, ii, 3.

xiii, 12 : allusion aux réunions des chrétiens; cf. Lxv et Lxvii.

xiii, 3 : αὐτόν Otto, Krüger ; αὐτοῦ ms.

xiii, 3 :ἐν δευτέρᾳ χώρᾳ : cf. xii, 7.

xiv, 2 : νῦν ἀγαθῷ Otto, Krüger; νῦν om. ms.

xv, 8 : θέλει... τὴν κόλασιν αὐτοῦ : est-ce un des Logia du Christ ou une rédaction différente de : Ἔλεος θέλω καὶ οὐ θύσίαν ? Cf. TERTULLIEN, De pudicitia, xviii, 12 : Secundum illam clementiam Dei quae vult peccatoris paenitentiam quam mortem ; et d'abord EZECH., xxxiii, 11 : Nolo mortem impii, sed ut convertatur impius a via sua et vivat ; II PIERRE iii, 9; I  Tim., ii, 4. Voy. RESCH, Agrapha. (Leipzig, 1889), logion 51, p. 130 et 252.

xvi, 5 : sur le serment, voy. les indications d'ailleurs incomplètes de BIGELMAIR, Die Beteilung der Christen am öffentlichen Leben in vorconstantinischer Zeit (Munich, 1902), p. 100; GUIGNEBERT, Tertullien, ses sentiments à l'égard de l'Empire et de la société civile, p. 516-517.

xviii, 1 : cf. Platon, Phédon, 107 C.

xviii, 5 : παρ' Ὁμήρῳ ; cf. le chant XI de l'Odyssée.

xix, 1 : κατανοοῦντι τί om. ms.

x)x, 4 : διαχυθέντα : διαλυθέντα ms.

XIX, 6 : παρειλήφαμεν : προειλήφαμεν.

xxn), 3 : διὰ τοὺς... δαίμονας διὰ τῶν ποιντῶν ms., Krüger; λέγω δὲ τοὺς... δαίμονας etc., Maran ; διὰ τοὺς δαίμονας τὰ τῶν ποιντῶν Otto. La double construction de διὰ dans la même phrase, avec l'accusatif (« à cause de ») et avec le génitif (« par le moyen de ») n'est pas impossible à un écrivain comme Justin. II faut supposer alors un essai d'explication évhémériste dont il n'y a pas trace ailleurs chez lui. Justin s'en tient à la conception plus simple et plus étroitement chrétienne déjà exposée par saint Paul (cf. v, 2) et qui s'adaptait aux théories des néo-platoniciens : les dieux des païens sont les démons qui se sont fait adorer. Mais l'évhémérisme, d'origine philosophique, a plu beaucoup à d'autres apologistes. Minucius Félix et Lactance réunissent les deux explications.

xxiv, 2 : ἐν ταφαῖςç Otto; ἐν γραφαῖςç ms., Krüger.

xxiv, 3 : ὅτι γὰρ οὖν Otto ; ὅτι γάρ οὐ ms., Krüger.

xxvi, 2 : Γιτθὼν EUSÈBE, II, xn), 3 ; Γιττῶν Otto, Krüger; τρίτον ms.

xxvi, 3 : περινοστήσασαν ms., Otto, Krüger; συμπερινοστήσασαν Eusèbe. — σταθεῖσαν : σταθεῖσαν ἐν Τύρῳ τῆς Φοινίκης Eusèbe ; addition tirée d'IRÉNÉE, I, xxii, 2 — τὴν ὑπ' αὐτοῦ ἔννοιαν ms., Otto, Krüger: τὴν ἀπ' αὐτοῦ ἔννοιαν Eusèbe ; mais il abrège à la fin de sa citation, et il omet πρώτην γενομένην.

xxvi, 4 : Καπταρεταίας ms., Otto, Krüger; Καπαραταίαςç Eusèbe. — ἐνεργηθέντα ms., Otto, Krüger: οἰστρηθέντα Eusèbe. — καί  ms., Otto, Krüger : αὐτόv Eusèbe. — δαιμονίων ms., Otto, Krüger : δαιμόνων Eusèbe. — μηδέ ms., Otto, Krüger : μή Eusèbe.

xxvi, 5 : ὅς : ὃς καί Eusèbe. — πεποίηκε βλασφημίας : πέπεικε βλάσφημα Eusèbe. — θεόν : πατέρα εἶναι τοῦ Χριστοῦ Eusèbe ; « les deux leçons sont des gloses », Schwartz. — τὰ μείζονα : om. Eusèbe ; pourrait être un doublon. — πεποιηκέναι: ms. et Eusèbe grec, om. par les traductions syriaque et latine d'Eusèbe. Le texte primitif était peut-être : ἄλλον δέ τινα θεὸν ὡς ὄντα μείζονα παρὰ τοῦτον ὁμολογεῖν.

xxvi, 6 : ὃν τρόπον... κοινόν ἐστιν Eusèbe, Krùger (Schwartz croit aussi que c'est le texte de Justin) ; ὃν τρόπον καὶ οἱ κοινωνοῦντες τῶν αὐτῶν δογμάτων (ἐν add. Otto) τοῖς φιλοσόφοις τὸ ἐπικατηγορούμενον (ἐπικαλούμενον Otto ; mais cf. VII, 3) ὄνομα τῆς φιλοσοφίας κοινὸν ἔχουσιν ms., Otto.

xxvi, 8 : συντεταγμένον : om. Eusèbe, mais se trouve dans la traduction de Rufin.

xxvii, 2 : λαμβάνετε : cf. SUÉTONE, Gaius, Xl.

xxvii, 5 : φωτός : φωτὸς θείου ms. Krüger; θείου semble être une interpolation. Les païens n'accusaient pas les chrétiens de renverser (ἀνατετραμμένον) la lumière divine de la raison, ce qui n'aurait guère de sens, mais de renverser les lampes dans leurs assemblées, λυχνίας ἀνατροπή ; cf. xxvi, 7.

xxviii, 3 : voy. Turmel, Le dogme du péché originel, dans Rev. d'hist. et de littér. religieuses, V (1900), p. 509.

xxιi, 4 : διὰ φόβον Otto, Krüger; διὰ φόβου ms.

xxx : λέγουσι om. ms.

xxxi, 2 suiv. : voy. la lettre d'Aristéas récemment éditée par M. P. WENDLAND, dans la Bibliotheca teubneriana (Leipzig, 1900) et par M. H. B. SWETE à la suite de son Introduction to the Old Testament in Greek (Cambridge, 1900), p. 499.

xxxn, 10 : μετὰ τὸν πατέρα : cf. xii, 7.

xxxiii, 5 : γεννησόμενον (passif) ms., Krüger; γενήσομενον Otto.

xxxiii, 6 : ὡς Μωυσῆς Otto; Μωθσῆς ms., Krüger.

xxxv, 6 : ὁ προφήτης : cf. Évangile de Pierre, 6-7.

xl, 4 : ὡς γίγας ms, Krüger; ἰσχυρὸς ὡς γίγας Otto d'après Liv, 9.

xlii, 1 : ἀντιλογίαν Sylburg ; ἀπολογίαν ms., Otto, Krüger.

xliv, 11 : τὰ παρ' αὐτόν : τὰ παρ' αὐτοῦ ms., Krüger.

xlv, 1 : ἐκπύρωσιν : ἐπικύρωσιν ms., Krüger.

xlviii : ὅτι δέ Sylburg, Krüger; ὅτι τε, Otto.

Liv, 6 : οἶνον ms., Krüger; ὄνον Otto, Harnack (Texte u. Untersuchungen, VII, n, p. 128), Jülicher (Theolog. Abhandlungen Weizsäcker gewidmet, Fribourg, 1902; p. 220).

lv : Sur le symbolisme de la croix, voy. aussi MIN.  FELIX, Oct., xxix ; TERT., Apol., xvi ; Ad nat., I, xii, ; Adu. Marc., III, xviii; et dans IHM, Damasi epigrammata (Leipzig, 1895), le premier morceau pseudo-damasien, vers 4.

lviii, 1 : τὸν πάντων ms., Krüger ; τῶν πάντων Otto.

lviii, 1 : ἐπαίρεσθαι ms., Krüger, ἀπαίρεσθαι Otto.

lxi : voy. TURMEL, Le dogme du péché originel, dans Rev. d'hist. et de litt. relig., V (1900), p. 508 et n.

lxii, 2 : τοὺς ἐπιβαίνοντας τοῖς ἱεροῖς καὶ αὐτοῖς θρηκευόντας : ἐπιβαίνοντας τοῖς ἱεροῖς καὶ τοῖς αὐτοῖς τοὺς θρησκεύοντας ms., Krüger. Dans le texte du ms., τοῖς αὐτοῖς ne peut pas avoir de sens. De plus, l'article manque devant  ἐπιβαίνοντας, ou bien il est de trop devant θρησκεύοντας. Cf. plus haut, Lxii, 1 : τοὺς εἰς τὰ ἱερὰ αὐτῶν ἐπιβαίνοντας καὶ προσιέναι αὐτοῖς μέλλοντας

lxviii, 2 : cf. Platon, Criton, p. 43 D : Εἰ τύτ῀τοῖς θεοῖς φίλον, ταύτ῀ἔστω.

Deuxième apologie. L'adresse au sénat paraît avoir été déduite du texte et ne peut être de Justin.

II, i, 1 : ὑπὲρ ὑμῶν : ms., Krüger ; ὑπὲρ ἡμῶν Otto; cf. I,  iii, 1 ; Tertullien, Ad Scapulam, I : Hunc libellum non nobis timentes misimus, sed vobis et omnihus inimicis nostris.

ii : Sur cette histoire, voy. Paul Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles (Paris, 1885), p. 318 suiv.

ii, 9 : Οὔβρικος : par erreur, Eusèbe donne à ce cognomen la forme Οὐβρίκιος

ii, 13 : διδασκάλιον ms. ; διδασκαλεῖον Eusèbe.

ii, 16 : εὐσεβεῖ αὐτοκράτορι οὐδὲ φιλοσόφου Καίσαρος παιδί etc., Krüger, d'après Eusèbe, IV, xvii, 12; εὐσεβεῖ... φιλοσόφῳ < Καίασαρι οὐδὲ φιλοσόφου> Καίσαρος παιδί Valois, éditeur d'Eusèbe; cf. la discussion de I, 1. Si on s'en tient au texte du ms., Antonin et L. Verus sont seuls nommés, et Marc-Aurèle est passé sous silence. Si on adopte la leçon d'Eusèbe, il en est de même, puisque Marc-Aurèle, fils d'Annius Verus, n'était pas le fils d'un César, sans compter que le nom de philosophe donné à L. Verus est assez étonnant. La conjecture de Valois lève toutes les difficultés. Elle a été adoptée par MM. Harnack, Die Chronologie, I, p. 276, n. 2, et Schwartz, dans son édition d'Eusèbe (mais pour le texte de Justin, non pour celui d'Eusèbe, qui lisait déjà un ms. fautif).

iii : chapitre placé après le ch. viii dans le ms., transposé par les éditeurs à cause de la suite des idées et d'Eusèbe, IV, xvii, 13 : Τούτοις (l'histoire de la chrétienne qu'il vient de citer) ὁ Ἰουστῖνος εἰκότως καὶ ἀκολούθως ἃς προεμνημονεύσαμεν (IV, xv), 3 suiv.) αὐτοῦ φωνὰς ἐπάγει λέγων· Κἀγὼ οὖν προσδοκῶ, etc. Mais les paroles d'Eusèbe ne prouvent pas expressément que ce chapitre suivait le précédent sans intervalle. Et d'autre part, Justin ne manque pas d'exemples où il reprend à deux endroits différents la même idée ou des idées analogues. On peut donc garder des doutes sur la légitimité de la transposition.

iii, 1 :ἐμπαγῆναι ms, edd. ;ἐντιαγῆναι Eusèbe. — φιλοσόφου : ἀφιλοσόφου Eusèbe.

iii, 2 :περὶ ἡμῶν ἅ : περὶ ὧν Eusèbe.

iv, 2 : προέφημεν est considéré par Krüger comme une glose. II nous semble au contraire qu'il faut conserver ce mot qui renvoie à ce qui a été dit, I, x, 1.

ix, 2 : τὰ αὐτὰ αὐτῷ ms. Otto ; τὰ αὐτὰ αὐτοῖς Sylburg, Krüger. — οὐ συντιθέμενοι ἄδικοι συντιθέμενοι οὐκ ἄδικοι, ms., Krüger.

xii, 2 : ἀνθρωπείων Krüger d'après Eusèbe ; cf. I, xxvι, 1 ; ἀνθρωπίνων ms., Otto. — τῶν αὐτοῦ ἀγαυῶν στερηθῇ ἐπιθυμιῶν Eusèbe.

xv, 1 : phrase interpolée et qui n'a aucun sens à cette place (01).

1. La plupart des notes de ce paragraphe et quelques indications du reste de L'introduction nous ont été fournies par M. Paul Lejay

INTRODUCTION. DEUXIÈME APOLOGIE

Ἀπολογία ὑπὲρ Χριστιανῶν πρὸς τὴν Ῥωμαίων Σύγκλητον.

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

SOURCE : https://remacle.org/bloodwolf/eglise/justin/introduction.htm

Justin Martyr. Menaion (fragment). Russia, first half of XVI century. Located in Ikonen-Museum Recklinghausen (Germany).

Иустин Философ. Минея годовая (фрагмент). Россия, первая половина XVI в. Хранится в музее икон в Реклингхаузене (Германия).


Saint Justin Martyr

Also known as

Justin the Philosopher

Justin of Nablus

Memorial

1 June

formerly 14 April

Profile

Pagan philosopher who converted at age 30 by reading the Scriptures and witnessing the heroism and faith of martyrs. Used his philosophical and oratorical skills to dispute with pagans and explain the faith, becoming one of the first great Christian apologists. He opened a school of public debate in RomeItaly. All this naturally brought him to the attention of the authorities, and he died a martyr.

Born

c.100 at Flavia Neapolis, Judaea province, Roman Empire (modern Nablus, Palestine)

Died

beheaded in 165 at RomeItaly

relics in the Capuchin church, Rome

Canonized

Pre-Congregation

Patronage

apologists

lecturers

orators

philosophers

speakers

Rocca SinibaldaItaly

Representation

ax

pen

sword

Additional Information

Acts of the Early Martyrs, by Father James A M Fastré, S.J.

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

Golden Legend

Lives of Illustrious Men

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Martyrdom of the Holy Martyrs Justin, Chariton, Charites, Paeon and Liberianus, Who Suffered at Rome

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Pope Benedict XVI, General Audience, 21 March 2007

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

First Apology, by Saint Justin

Second Apology, by Saint Justin

Dialogue with Trypho, by Saint Justin

Discourse to the Greek, by Saint Justin

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Favourite Patron Saints, by Paul Burns

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer

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As by the Word of God, Jesus our Savior was made Flesh and had both Flesh and Blood for our salvation, so also the food which has been blessed by the word of prayer instituted by Him is both the Flesh and Blood of Jesus Incarnate. – Saint Justin Martyr

The saints were seized and brought before the prefect of Rome, whose name was Rusticus. As they stood before the judgment seat, Rusticus the prefect said to Justin, “Above all, have faith in the gods and obey the emperors.” Justin replied, “We cannot be accused or condemned for obeying the commands of our Savior, Jesus Christ.” Rusticus said, “What system of teaching do you profess?” Justin said, “I have tried to learn about every system, but I have accepted the true doctrines of the Christians, though these are not approved by those who are held fast by error.” The prefect Rusticus said, “Are those doctrines approved by you, wretch that you are?” Justin said, “Yes, for I follow them with their correct teaching.” The prefect Rusticus said, “What sort of teaching is that?” Justin said, “Worship the God of the Christians. We hold him to be from the beginning the one creator and maker of the whole creation, of things seen and things unseen. We worship also the Lord Jesus Christ, the Son of God.” Rusticus said, “You are a Christian, then?” Justin said, “Yes, I am a Christian.” The prefect said to Justin, “You are called a learned man and think you know what is true teaching. Listen: if you were scourged and beheaded, are you convinced that you would go up to heaven?” Justin said, “I hope that I shall enter God’s house if I suffer in that way. For I know that God’s favor is stored up until the end of the whole world for all who have lived good lives.” The prefect Rusticus said, “Do you have an idea that you will go up to heaven to receive some suitable rewards?” Justin said, “It is not an idea that I have; it is something I know well and hold to be most certain.” The prefect Rusticus said, “Now let us come to the point at issue, which is necessary and urgent. Gather round then and with one accord offer sacrifice to the gods.” Justin said, “No one who is right-thinking stoops from true worship to false worship.” The prefect Rusticus said, “If you do not do as you are commanded you will be tortured without mercy.” Justin said, “We hope to suffer torment for the sake of our Lord Jesus Christ, and so be saved.” In the same way the other martyrs also said, “Do what you will. We are Christians; we do not offer sacrifice to idols.” The prefect Rusticus pronounced sentence, saying, “Let those who have refused to sacrifice to the gods and to obey the command of the emperor be scourged and led away to suffer capital punishment according to the ruling of the laws.” Glorifying God, the holy martyrs were beheaded, and so fulfilled their witness of martyrdom in confessing their faith in their Savior. – from the Acts of the Martyrdom of Saint Justin and his Companions

Through Christ we received new life and we consecrated ourselves to God. I will explain the way in which we did this. Those who believe what we teach is true and who give assurance of their ability to live according to that teaching are taught to ask God’s forgiveness for their sins by prayer and fasting and we pray and fast with them. We then lead them to a place where there is water and they are reborn in the same way as we were reborn; that is to say, they are washed in the water in the name of God, the Father and Lord of the whole universe, of our Savior Jesus Christ and of the Holy Spirit. This is done because Christ said: Unless you are born again you will not enter the kingdom of heaven, and it is impossible for anyone, having once been born, to reenter his mother’s womb. An explanation of how repentant sinners are to be freed from their sins is given through the prophet Isaiah in the words: Wash yourselves and be clean. Remove the evil from your souls; learn to do what is right. Be just to the orphan, vindicate the widow. Come, let us reason together, says the Lord. If your sins are like scarlet, I will make them white as wool; if they are like crimson, I will make them white as snow. But if you do not heed me, you shall be devoured by the sword. The mouth of the Lord has spoken. The apostles taught us the reason for this ceremony of ours. Our first birth took place without our knowledge or consent because our parents came together, and we grew up in the midst of wickedness. So if we were not to remain children of necessity and ignorance, we needed a new birth of which we ourselves would be conscious, and which would be the result of our own free choice. We needed, too, to have our sins forgiven. This is why the name of God, the Father and Lord of the whole universe, is pronounced in the water over anyone who chooses to be born again and who has repented of his sins. The person who leads the candidate for baptism to the font calls upon God by this name alone, for God so far surpasses our powers of description that no one can really give a name to him. Anyone who dares to say that he can must be hopelessly insane. This baptism is called “illumination” because of the mental enlightenment that is experienced by those who learn these things. The person receiving this enlightenment is also baptized in the name of Jesus Christ, who was crucified under Pontius Pilate, and in the name of the Holy Spirit, who through the prophets foretold everything concerning Jesus. – from the first apology in defense of the Christians by Saint Justin, martyr

MLA Citation

“Saint Justin Martyr“. CatholicSaints.Info. 28 May 2024. Web. 1 June 2024. <https://catholicsaints.info/saint-justin-martyr/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-justin-martyr/

BENEDICT XVI

GENERAL AUDIENCE

St Peter's Square

Wednesday, 21 March 2007

St Justin, Philosopher and Martyr (c. 100-165)


Dear Brothers and Sisters,

In these Catecheses, we are reflecting on the great figures of the early Church. Today, we will talk about St Justin, Philosopher and Martyr, the most important of the second-century apologist Fathers.

The word "apologist" designates those ancient Christian writers who set out to defend the new religion from the weighty accusations of both pagans and Jews, and to spread the Christian doctrine in terms suited to the culture of their time.

Thus, the apologists had a twofold concern: that most properly called "apologetic", to defend the newborn Christianity (apologhía in Greek means, precisely, "defence"), and the pro-positive, "missionary" concern, to explain the content of the faith in a language and on a wavelength comprehensible to their contemporaries.

Justin was born in about the year 100 near ancient Shechem, Samaria, in the Holy Land; he spent a long time seeking the truth, moving through the various schools of the Greek philosophical tradition.

Finally, as he himself recounts in the first chapters of his Dialogue with Tryphon, a mysterious figure, an old man he met on the seashore, initially leads him into a crisis by showing him that it is impossible for the human being to satisfy his aspiration to the divine solely with his own forces. He then pointed out to him the ancient prophets as the people to turn to in order to find the way to God and "true philosophy".

In taking his leave, the old man urged him to pray that the gates of light would be opened to him.
The story foretells the crucial episode in Justin's life: at the end of a long philosophical journey, a quest for the truth, he arrived at the Christian faith. He founded a school in Rome where, free of charge, he initiated students into the new religion, considered as the true philosophy. Indeed, in it he had found the truth, hence, the art of living virtuously.

For this reason he was reported and beheaded in about 165 during the reign of Marcus Aurelius, the philosopher-emperor to whom Justin had actually addressed one of his Apologia.

These - the two Apologies and the Dialogue with the Hebrew, Tryphon - are his only surviving works. In them, Justin intends above all to illustrate the divine project of creation and salvation, which is fulfilled in Jesus Christ, the Logos, that is, the eternal Word, eternal Reason, creative Reason.

Every person as a rational being shares in the Logos, carrying within himself a "seed", and can perceive glimmers of the truth. Thus, the same Logos who revealed himself as a prophetic figure to the Hebrews of the ancient Law also manifested himself partially, in "seeds of truth", in Greek philosophy.

Now, Justin concludes, since Christianity is the historical and personal manifestation of the Logos in his totality, it follows that "whatever things were rightly said among all men are the property of us Christians" (Second Apology of St Justin Martyr, 13: 4).

In this way, although Justin disputed Greek philosophy and its contradictions, he decisively oriented any philosophical truth to the Logos, giving reasons for the unusual "claim" to truth and universality of the Christian religion. If the Old Testament leaned towards Christ, just as the symbol is a guide to the reality represented, then Greek philosophy also aspired to Christ and the Gospel, just as the part strives to be united with the whole.

And he said that these two realities, the Old Testament and Greek philosophy, are like two paths that lead to Christ, to the Logos. This is why Greek philosophy cannot be opposed to Gospel truth, and Christians can draw from it confidently as from a good of their own.

Therefore, my venerable Predecessor, Pope John Paul II, described St Justin as a "pioneer of positive engagement with philosophical thinking - albeit with cautious discernment.... Although he continued to hold Greek philosophy in high esteem after his conversion, Justin claimed with power and clarity that he had found in Christianity 'the only sure and profitable philosophy' (Dial. 8: 1)" (Fides et Ratio, n. 38).

Overall, the figure and work of Justin mark the ancient Church's forceful option for philosophy, for reason, rather than for the religion of the pagans. With the pagan religion, in fact, the early Christians strenuously rejected every compromise. They held it to be idolatry, at the cost of being accused for this reason of "impiety" and "atheism".

Justin in particular, especially in his first Apology, mercilessly criticized the pagan religion and its myths, which he considered to be diabolically misleading on the path of truth.

Philosophy, on the other hand, represented the privileged area of the encounter between paganism, Judaism and Christianity, precisely at the level of the criticism of pagan religion and its false myths. "Our philosophy...": this is how another apologist, Bishop Melito of Sardis, a contemporary of Justin, came to define the new religion in a more explicit way (Ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).

In fact, the pagan religion did not follow the ways of the Logos, but clung to myth, even if Greek philosophy recognized that mythology was devoid of consistency with the truth.

Therefore, the decline of the pagan religion was inevitable: it was a logical consequence of the detachment of religion - reduced to an artificial collection of ceremonies, conventions and customs - from the truth of being.

Justin, and with him other apologists, adopted the clear stance taken by the Christian faith for the God of the philosophers against the false gods of the pagan religion.

It was the choice of the truth of being against the myth of custom. Several decades after Justin, Tertullian defined the same option of Christians with a lapidary sentence that still applies: "Dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem, cognominavit - Christ has said that he is truth not fashion" (De Virgin. Vel. 1, 1).

It should be noted in this regard that the term consuetudo, used here by Tertullian in reference to the pagan religion, can be translated into modern languages with the expressions: "cultural fashion", "current fads".

In a time like ours, marked by relativism in the discussion on values and on religion - as well as in interreligious dialogue - this is a lesson that should not be forgotten.

To this end, I suggest to you once again - and thus I conclude - the last words of the mysterious old man whom Justin the Philosopher met on the seashore: "Pray that, above all things, the gates of light may be opened to you; for these things cannot be perceived or understood by all, but only by the man to whom God and his Christ have imparted wisdom" (Dial. 7: 3).

* * *

To special groups

I offer a warm welcome to all the English-speaking visitors present at today's Audience. I extend particular greetings to the students from the American Taipei School, to the members of the Shinto religious delegation from Japan and to the pilgrims from St Vincent Archabbey in Latrobe. May this Lenten Season purify your hearts and fill you with joy, and may God bless you all!

Lastly, my greeting goes to the young people, the sick and the newly-weds. In the spiritual atmosphere of Lent, a season of conversion and reconciliation, I ask you, dear young people, to follow Jesus' example, to be faithful heralds of his saving message. I encourage you, dear sick people, to bear your daily cross in close union with Christ Our Lord. Lastly, I urge you, dear newly-weds, to make your families communities of ardent Christian witness.

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana

Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070321.html

Stained glass depiction of Justin Martyr. Great St Mary's church in Cambridge.

Иустин Философ. Витраж. Церковь Святой Марии, Кембридж (Великобритания).


Book of Saints – Justin the Philosopher

Article

(SaintMartyr (April 13) (2nd century) Born near Sichem in Palestine, and hence styling himself a “Samaritan,” he, from his youth, gave himself up to philosophical meditations. He was converted to Christianity, and seems after a visit to Rome to have engaged 158 in missionary work in Asia. His inimitable Apologies for the Christian Religion, addressed to the Antonine Emperors, and his Dialogue with the Jew Tryphon are the most instructive second century writings which we possess. Saint Justin was beheaded in Rome with other Christians (A.D. 167).

MLA Citation

Monks of Ramsgate. “Justin the Philosopher”. Book of Saints1921. CatholicSaints.Info. 3 December 2013. Web. 1 June 2024. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-justin-the-philosopher/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-justin-the-philosopher/

Saint Justin Martyr 

Saint Justin Martyr was born around the year 100 in the Palestinian province of Samaria in modern-day Nablus, the son of Greek-speaking parents whose ancestors were sent as colonists to that area of the Roman Empire. Justin’s father followed the Greek pagan religion and raised his son to do the same, but he also provided Justin with an excellent education in literature and history.

As a young man, Justin became interested in philosophy and looked for truth in the various schools of thought that had spread throughout the empire. But he became frustrated with the professional philosophers’ intellectual conceits and limitations, as well as their apparent indifference to God.

After several years of study, Justin had a life-changing encounter with an old man who urged him to study the Jewish prophets. He told Justin that these authors had not only spoken by God’s inspiration, but also predicted the coming of Christ and the foundation of his Church. The old man was not searching for truth but for some of his family. Nonetheless they began a discussion in which Justin identified himself as a philologian, a lover of reason. The old man challenged him — why was he not a lover of truth, a lover of deeds. Justin told him that reason led to truth, and philosophy led to happiness. This was certainly an interesting thing for Justin to say since he had not found the truth in the study of reason or happiness in his quest among the philosophers! Perhaps the old man sensed this for he asked for Justin’s definition of philosophy and of happiness.

In the long discussion that followed, Justin spoke eloquently to the old man’s searching questions but even Justin had to admit that philosophers may talk about God but had never seen him, may discuss the soul but didn’t really know it. But if the philosophers whom Justin admired and followed couldn’t, then nobody could, right? The old man told him about the ancient prophets, the Hebrew prophets, who had talked not of ideas but of what they had seen and heard, what they knew and experienced. And this was God. The old man ended the conversation by telling Justin to pray that the gates of light be opened to him.

Inflamed by this conversation, Justin sought out the Scriptures and came to love them. Christ words “possess a terrible power in themselves, and are sufficient to inspire those who turn aside from the path of rectitude with awe; while the sweetest rest is afforded those who make a diligent practice of them.”

After his conversion, Justin continued to wear the type of cloak that Greek culture associated with the philosophers. Inspired by the dedicated example of other Catholics whom he had seen put to death for their faith, he embraced a simple and austere lifestyle even after moving to Rome.

Justin was most likely ordained a deacon, since he preached, did not marry, and gave religious instruction in his home. He is best known as the author of early apologetic works which argued for the Catholic faith against the claims of Jews, pagans, and non-Christian philosophers. Several of these works were written to Roman officials, for the purpose of refuting lies that had been told about the Church. Justin sought to convince the rulers of the Roman Empire that they had nothing to gain, and much to lose, by persecuting the Christians.

In order to fulfill this task, Justin gave explicit written descriptions of the early Church’s beliefs and its mode of worship. In modern times, scholars have noted that Justin’s descriptions correspond to the traditions of the Catholic Church on every essential point. Justin describes the weekly Sunday liturgy as a sacrifice, and speaks of the Eucharist as the true body and blood of Christ. He further states that only baptized persons who believe the Church’s teachings, and are free of serious sin, may receive it. Justin also explains in his writings that the Church regards celibacy as a sacred calling, condemns the common practice of killing infants, and looks down on the accumulation of excessive wealth and property.

His first defense of the faith, written to Emperor Antonius Pius around 150, convinced that emperor to regard the Church with tolerance. In 167, however, persecution began again under Emperor Marcus Aurelius. It is not surprising that Justin was arrested during the persecution under Marcus Aurelius. Along with four others (Chariton, Charites, Paeon, and Liberianus) he was brought before the Roman prefect, Rusticus, to be accused under the law that required sacrificing to idols. When Rusticus demanded that they “Obey the gods at once, and submit to the kings,” Justin responded, “To obey the commandments of our Saviour Jesus Christ is worthy neither of blame nor of condemnation.”

When Rusticus asked what doctrines he believed, Justin told him that he had learned all the doctrines available during his quest but finally submitted to the true doctrines of the Christians, even though they didn’t please others. Just before Rusticus sentenced them he asked Justin, “If you are killed do you suppose you will go to heaven?” Justin said, “I do not suppose it, but I know and am fully persuaded of it.” Justin and his fellow martyrs were beheaded in the year 165 and went to be with the Truth Justin had longed for all his life. He is often known as Justin Martyr and his works are still available.

St. Justin Martyr has been regarded as a saint since the earliest centuries of the Church. Eastern Catholics and Eastern Orthodox Christians also celebrate his feast day on June 1.

SOURCE : https://ucatholic.com/saints/justin/

St. Justin Martyr

Christian apologist, born at Flavia Neapolis, about A.D. 100, converted to Christianity about A.D. 130, taught and defended the Christian religion in Asia Minor and at Rome, where he suffered martyrdom about the year 165. Two "Apologies" bearing his name and his "Dialogue with the Jew Tryphon" have come down to us. Leo XIII had a Mass and an Office composed in his honour and set his feast for 14 April.

Life

Among the Fathers of the second century his life is the best known, and from the most authentic documents. In both "Apologies" and in his "Dialogue" he gives many personal details, e.g. about his studies in philosophy and his conversion; they are not, however, an autobiography, but are partly idealized, and it is necessary to distinguish in them between poetry and truth; they furnish us however with several precious and reliable clues. For his martyrdom we have documents of undisputed authority. In the first line of his "Apology" he calls himself "Justin, the son of Priscos, son of Baccheios, of Flavia Neapolis, in Palestinian Syria". Flavia Neapolis, his native town, founded by Vespasian (A.D. 72), was built on the site of a place called Mabortha, or Mamortha, quite near Sichem (Guérin, "Samarie", I, Paris, 1874, 390-423; Schürer, "History of the Jewish People", tr., I, Edinburgh, 1885). Its inhabitants were all, or for the most part, pagans. The names of the father and grandfather of Justin suggest a pagan origin, and he speaks of himself as uncircumcised (Dialogue, xxviii). The date of his birth is uncertain, but would seem to fall in the first years of the second century. He received a good education in philosophy, an account of which he gives us at the beginning of his "Dialogue with the Jew Tryphon"; he placed himself first under a Stoic, but after some time found that he had learned nothing about God and that in fact his master had nothing to teach him on the subject. A Peripatetic whom he then found welcomed him at first but afterwards demanded a fee from him; this proved that he was not a philosopher. A Pythagorean refused to teach him anything until he should have learned music, astronomy, and geometry. Finally a Platonist arrived on the scene and for some time delighted Justin. This account cannot be taken too literally; the facts seem to be arranged with a view to showing the weakness of the pagan philosophies and of contrasting them with the teachings of the Prophets and of Christ. The main facts, however, may be accepted; the works of Justin seem to show just such a philosophic development as is here described, Eclectic, but owing much to Stoicism and more to Platonism. He was still under the charm of the Platonistic philosophy when, as he walked one day along the seashore, he met a mysterious old man; the conclusion of their long discussion was that the soul could not arrive through human knowledge at the idea of God, but that it needed to be instructed by the Prophets who, inspired by the Holy Ghost, had known God and could make Him known ("Dialogue", iii, vii; cf. Zahm, "Dichtung and Wahrheit in Justins Dialog mit dem Jeden Trypho" in "Zeitschr. für Kirchengesch.", VIII, 1885-1886, 37-66).

The "Apologies" throw light on another phase of the conversion of Justin: "When I was a disciple of Plato", he writes, "hearing the accusations made against the Christians and seeing them intrepid in the face of death and of all that men fear, I said to myself that it was impossible that they should be living in evil and in the love of pleasure" (II Apol., xviii, 1). Both accounts exhibit the two aspects of Christianity that most strongly influenced St. Justin; in the "Apologies" he is moved by its moral beauty (I Apol., xiv), in the "Dialogue" by its truth. His conversion must have taken place at the latest towards A.D. 130, since St. Justin places during the war of Bar-Cocheba (132-135) the interview with the Jew Tryphon, related in his "Dialogue". This interview is evidently not described exactly as it took place, and yet the account cannot be wholly fictitious. Tryphon, according to Eusebius (Church History IV.18.6), was "the best known Jew of that time", which description the historian may have borrowed from the introduction to the "Dialogue", now lost. It is possible to identify in a general way this Tryphon with the Rabbi Tarphon often mentioned in the Talmud (Schürer, "Gesch. d. Jud. Volkes", 3rd ed., II, 377 seq., 555 seq., cf., however, Herford, "Christianity in Talmud and Midrash", London, 1903, 156). The place of the interview is not definitely told, but Ephesus is clearly enough indicated; the literary setting lacks neither probability nor life, the chance meetings under the porticoes, the groups of curious onlookers who stop a while and then disperse during the interviews, offer a vivid picture of such extemporary conferences. St. Justin lived certainly some time at Ephesus; the Acts of his martyrdom tell us that he went to Rome twice and lived "near the baths of Timothy with a man named Martin". He taught school there, and in the aforesaid Acts of his martyrdom we read of several of his disciples who were condemned with him.

In his second "Apology" (iii) Justin says: "I, too, expect to be persecuted and to be crucified by some of those whom I have named, or by Crescens, that friend of noise and of ostentation." Indeed Tatian relates (Address to the Greeks 19) that the Cynic philosopher Crescens did pursue him and Justin; he does not tell us the result and, moreover, it is not certain that the "Discourse" of Tatian was written after the death of Justin. Eusebius (Church History IV.16.7-8) says that it was the intrigues of Crescens which brought about the death of Justin; this is credible, but not certain; Eusebius has apparently no other reason for affirming it than the two passages cited above from Justin and Tatian. St. Justin was condemned to death by the prefect, Rusticus, towards A.D. 165, with six companions, Chariton, Charito, Evelpostos, Pæon, Hierax, and Liberianos. We still have the authentic account of their martyrdom ("Acta SS.", April, II, 104-19; Otto, "Corpus Apologetarum", III, Jena, 1879, 266-78; P.G., VI, 1565-72). The examination ends as follows:

"The Prefect Rusticus says: Approach and sacrifice, all of you, to the gods. Justin says: No one in his right mind gives up piety for impiety. The Prefect Rusticus says: If you do not obey, you will be tortured without mercy. Justin replies: That is our desire, to be tortured for Our Lord, Jesus Christ, and so to be saved, for that will give us salvation and firm confidence at the more terrible universal tribunal of Our Lord and Saviour. And all the martyrs said: Do as you wish; for we are Christians, and we do not sacrifice to idols. The Prefect Rusticus read the sentence: Those who do not wish to sacrifice to the gods and to obey the emperor will be scourged and beheaded according to the laws. The holy martyrs glorifying God betook themselves to the customary place, where they were beheaded and consummated their martyrdom confessing their Saviour."

Works

Justin was a voluminous and important writer. He himself mentions a "Treatise against Heresy" (I Apology, xxvi, 8); St. Irenæus (Against Heresies IV.6.2) quotes a "Treatise against Marcion" which may have been only a part of the preceding work. Eusebius mentions both (Church History IV.11.8-10), but does not seem to have read them himself; a little further on (IV.18) he gives the following list of Justin's works: "Discourse in favour of our Faith to Antoninus Pius, to his sons, and to the Roman Senate"; an "Apology" addressed to Marcus Aurelius; "Discourse to the Greeks"; another discourse called "A Refutation"; "Treatise on the Divine Monarchy"; a book called "The Psalmist"; "Treatise on the soul"; "Dialogue against the Jews", which he had in the city of Ephesus with Tryphon, the most celebrated Israelite of that time. Eusebius adds that many more of his books are to be found in the hands of the brethren. Later writers add nothing certain to this list, itself possibly not altogether reliable. There are extant but three works of Justin, of which the authenticity is assured: the two "Apologies" and the "Dialogue". They are to be found in two manuscriptsParis gr. 450, finished on 11 September, 1364; and Claromont. 82, written in 1571, actually at Cheltenham, in the possession of M.T.F. Fenwick. The second is only a copy of the first, which is therefore our sole authority; unfortunately this manuscript is very imperfect (Harnack, "Die Ueberlieferung der griech. Apologeten" in "Texte and Untersuchungen", I, Leipzig, 1883, i, 73-89; Archambault, "Justin, Dialogue a vec Tryphon", Paris, 1909, p. xii-xxxviii). There are many large gaps in this manuscript, thus II Apol., ii, is almost entirely wanting, but it has been found possible to restore the manuscript text from a quotation of Eusebius (Church History IV.17). The "Dialogue" was dedicated to a certain Marcus Pompeius (exli, viii); it must therefore have been preceded by a dedicatory epistle and probably by an introduction or preface; both are lacking. In the seventy-fourth chapter a large part must also be missing, comprising the end of the first book and the beginning of the second (Zahn, "Zeitschr. f. Kirchengesch.", VIII, 1885, 37 sq., Bardenhewer, "Gesch. der altkirchl. Litter.", I, Freiburg im Br., 1902, 210). There are other less important gaps and many faulty transcriptions. There being no other manuscript, the correction of this one is very difficult; conjectures have been often quite unhappy, and Krüger, the latest editor of the "Apology", has scarcely done more than return to the text of the manuscript.

In the manuscript the three works are found in the following order: second "Apology", first "Apology", the "Dialogue". Dom Maran (Paris, 1742) re-established the original order, and all other editors have followed him. There could not be as a matter of fact any doubt as to the proper order of the "Apologies", the first is quoted in the second (iv, 2; vi, 5; viii, 1). The form of these references shows that Justin is referring, not to a different work, but to that which he was then writing (II Apol., ix, 1, cf. vii, 7; I Apol., lxiii, 16, cf. xxxii, 14; lxiii, 4, cf. xxi, 1; lxi, 6, cf. lxiv, 2). Moreover, the second "Apology" is evidently not a complete work independent of the first, but rather an appendix, owing to a new fact that came to the writer's knowledge, and which he wished to utilize without recasting both works. It has been remarked that Eusebius often alludes to the second "Apology" as the first (Church History IV.8.5 and IV.17.1), but the quotations from Justin by Eusebius are too inexact for us to attach much value to this fact (cf. Church History IV.11.8; Bardenhewer, op. cit., 201). Probably Eusebius also erred in making Justin write one apology under Antoninus (161) and another under Marcus Aurelius. The second "Apology", known to no other author, doubtless never existed (Bardenhewer, loc. cit.; Harnack, "Chronologie der christl. Litter.", I, Leipzig, 1897, 275). The date of the "Apology" cannot be determined by its dedication, which is not certain, but can be established with the aid of the following facts: it is 150 years since the birth of Christ (I, xlvi, 1); Marcion has already spread abroad his error (I, xxvi, 5); now, according to Epiphanius (Hæres., xlii, 1), he did not begin to teach until after the death of Hyginus (A.D. 140). The Prefect of Egypt, Felix (I, xxix, 2), occupied this charge in September, 151, probably from 150 to about 154 (Grenfell-Hunt, "Oxyrhinchus Papyri", II, London, 1899, 163, 175; cf. Harnack, "Theol. Literaturzeitung", XXII, 1897, 77). From all of this we may conclude that the "Apology" was written somewhere between 153 and 155. The second "Apology", as already said, is an appendix to the first and must have been written shortly afterwards. The Prefect Urbinus mentioned in it was in charge from 144 to 160. The "Dialogue" is certainly later than the "Apology" to which it refers (Dialogue with Trypho 120, cf. "I Apol.", xxvi); it seems, moreover, from this same reference that the emperors to whom the "Apology" was addressed were still living when the "Dialogue" was written. This places it somewhere before A.D. 161, the date of the death of Antoninus.

The "Apology" and the "Dialogue" are difficult to analyse, for Justin's method of composition is free and capricious, and defies our habitual rules of logic. The content of the first "Apology" (Viel, "Justinus des Phil. Rechtfertigung", Strasburg, 1894, 58 seq.) is somewhat as follows:

i-iii: exordium to the emperors: Justin is about to enlighten them and free himself of responsibility, which will now be wholly theirs.

iv-xii: first part or introduction:

the anti-Christian procedure is iniquitous: they persecute in the Christians a name only (iv, v);

Christians are neither Atheists nor criminals (vi, vii);

they allow themselves to be killed rather than deny their God (viii);

they refuse to adore idols (ix, xii);

conclusion (xii).

xiii-lxvii: Second part (exposition and demonstration of Christianity):

Christians adore the crucified Christ, as well as God (xiii);

Christ is their Master; moral precepts (xiv-xvii);

the future life, judgement, etc. (xviii-xx).

Christ is the Incarnate Word (xxi-lx);

comparison with pagan heroes, Hermes, Æsculapius, etc. (xxi-xxii);

superiority of Christ and of Christianity before Christ (xlvi).

The similarities that we find in the pagan worship and philosophy come from the devils (liv-lx).

Description of Christian worshipbaptism (lxi);

the Eucharist (lxv-lxvi);

Sunday-observance (lxvii).

Second "Apology":

Recent injustice of the Prefect Urbinus towards the Christians (i-iii).

Why it is that God permits these evils: Providence, human liberty, last judgement (iv-xii).

The "Dialogue" is much longer than the two apologies taken together ("Apol." I and II in P.G., VI, 328-469; Dialogue with Trypho), the abundance of exegetical discussions makes any analysis particularly difficult. The following points are noteworthy:

i-ix. Introduction: Justin gives the story of his philosophic education and of this conversion. One may know God only through the Holy Ghost; the soul is not immortal by its nature; to know truth it is necessary to study the Prophets.

x-xxx: On the law. Tryphon reproaches the Christians for not observing the law. Justin replies that according to the Prophets themselves the law should be abrogated, it had only been given to the Jews on account of their hardness. Superiority of the Christian circumcisionnecessary even for the Jews. The eternal law laid down by Christ.

xxxi-cviii: On Christ: His two comings (xxxi sqq.); the law a figure of Christ (xl-xlv); the Divinity and the pre-existence of Christ proved above all by the Old Testament apparitions (theophanies) (lvi-lxii); incarnation and virginal conception (lxv sqq.); the death of Christ foretold (lxxxvi sqq.); His resurrection (cvi sqq.).

cviii to the end: On the Christians. The conversion of the nations foretold by the Prophets (cix sqq.); Christians are a holier people than the Jews (cxix sqq.); the promises were made to them (cxxi); they were prefigured in the Old Testament (cxxxiv sqq.). The "Dialogue" concludes with wishes for the conversion of the Jews.

Besides these authentic works we possess others under Justin's name that are doubtful or apocryphal.

"On the Resurrection" (for its numerous fragments see Otto, "Corpus Apolog.", 2nd ed., III, 210-48 and the "Sacra Parallela", Holl, "Fragmente vornicänischer Kirchenväter aus den Sacra Parallela" in "Texte und Untersuchungen", new series, V, 2, Leipzig, 1899, 36-49). The treatise from which these fragments are taken was attributed to St. Justin by St. Methodius (early fourth century) and was quoted by St. Irenæus and Tertullian, who do not, however, name the author. The attribution of the fragments to Justin is therefore probable (Harnack, "Chronologie", 508; Bousset, "Die Evangeliencitaten Justins", Göttingen, 1891, 123sq.; archambault, "Le témoignage de l'ancienne littérature Chrétienne sur l'authenticité d'un traité sur la resurrection attribué à Justin l'Apologiste" in "Revuede Philologie", XXIX, 1905, 73-93). The chief interest of these fragments consists in the introduction, where is explained with much force the transcendent nature of faith and the proper nature of its motives.

"A Discourse to the Greeks" (Otto, op. cit., III, 1, 2, 18), an apocryphal tract, dated by Harnack (Sitzungsberichte der k. preuss. Akad. d. Wiss. zu Berlin, 1896, 627-46), about A.D. 180-240. Later it was altered and enlarged in Syriac: text and English translation by Cureton, "Spicileg. Syr.", London, 1855, 38-42, 61-69.

"Exhortation to the Greeks" (Otto, op. cit., 18-126). The authenticity of this has been defended without success by Widman ("Die Echtheit der Mahnrede Justins an die Heiden", Mainz, 1902); Puech, "Sur le logos parainetikos attribué à Justin" in "Mélanges Weil", Paris, 1898, 395-406, dates it about 260-300, but most critics say, with more probability, A.D. 180-240 (Gaul, "Die Abfassungsverhältnisse der pseudojustinischen Cohortatio ad Græcos", Potsdam, 1902).

"On Monarchy" (Otto, op. cit., 126-158), tract of uncertain date, in which are freely quoted Greek poets altered by some Jew.

"Exposition of the Faith" (Otto, op. cit., IV, 2-66), a dogmatic treatise on the Trinity and the Incarnation preserved in two copies the longer of which seems the more ancient. It is quoted for the first time by Leontius of Byzantium (d. 543) and refers to the Christological discussions of the fifth century; it seems, therefore, to date from the second half of that century.

"Letter to Zenas and Serenus" (Otto, op. cit., 66-98), attributed by Batiffol in "Revue Biblique", VI, 1896, 114-22, to Sisinnios, the Novatian Bishop of Constantinople about A.D. 400.

"Answers to the Orthodox."

"The Christian's Questions to the Greeks."

"The Greek's Questions to the Christians."

"Refutation of certain Aristotelean theses" (Otto, op. cit., IV, 100-222; V, 4-366).

The "Answers to the Orthodox" was re-edited in a different and more primitive form by Papadopoulos-Kerameus (St. Petersburg, 1895), from a Constantinople manuscript which ascribed the work to Theodoret. Though this ascription was adopted by the editor, it has not been generally accepted. Harnack has studied profoundly these four books and maintains, not without probability, that they are the work of Diodorus of Tarsus (Harnack, "Diodor von Tarsus., vier pseudojustinische Schriften als Eigentum Diodors nachgewiesen" in "Texte und Untersuch.", XII, 4, Leipzig, 1901).

Doctrine

Justin and philosophy

The only pagan quotations to be found in Justin's works are from Homer, Euripides, Xenophon, Menander, and especially Plato (Otto, II, 593 sq.). His philosophic development has been well estimated by Purves ("The Testimony of Justin Martyr to early Christianity", London, 1882, 132): "He appears to have been a man of moderate culture. He was certainly not a genius nor an original thinker." A true eclectic, he draws inspiration from different systems, especially from Stoicism and Platonism. Weizsäcker (Jahrbücher f. Protest. Theol., XII, 1867, 75) thought he recognized a Peripatetic idea, or inspiration, in his conception of God as immovable above the heavens (Dialogue with Trypho 127); it is much more likely an idea borrowed from Alexandrian Judaism, and one which furnished a very efficacious argument to Justin in his anti-Jewish polemic. In the Stoics Justin admires especially their ethics (II Apol., viii, 1); he willingly adopts their theory of a universal conflagration (ekpyrosis). In I Apol., xx, lx; II, vii, he adopts, but at the same time transforms, their concept of the seminal Word (logos spermatikos). However, he condemns their Fatalism (II Apol., vii) and their Atheism (Dialogue with Trypho 2). His sympathies are above all with Platonism. He likes to compare it with Christanity; apropos of the last judgment, he remarks, however (I Apol., viii, 4), that according to Plato the punishment will last a thousand years, whereas according to the Christians it will be eternal; speaking of creation (I Apol., xx, 4; lix), he says that Plato borrowed from Moses his theory of formless matter; similarly he compares Plato and Christianity apropos of human responsibility (I Apol., xliv, 8) and the Word and the Spirit (I Apol., lx). However, his acquaintance with Plato was superficial; like his contemporaries (Philo, Plutarch, St. Hippolytus), he found his chief inspiration in the Timæus. Some historians have pretended that pagan philosophy entirely dominated Justin's Christianity (Aubé, "S. Justin", Paris, 1861), or at least weakened it (Engelhardt, "Das Christentum Justins des Märtyrers", Erlangen, 1878). To appreciate fairly this influence it is necessary to remember that in his "Apology" Justin is seeking above all the points of contact between Hellenism and Christianity. It would certainly be wrong to conclude from the first "Apology" (xxii) that Justin actually likens Christ to the pagan heroes of semi-heroes, Hermes, Perseus, or Æsculapius; neither can we conclude from his first "Apology" (iv, 8 or vii, 3, 4) that philosophy played among the Greeks the same role that Christianity did among the barbarians, but only that their position and their reputation were analogous.

In many passages, however, Justin tries to trace a real bond between philosophy and Christianity: according to him both the one and the other have a part in the Logos, partially disseminated among men and wholly manifest in Jesus Christ (I, v, 4; I, xlvi; II, viii; II, xiii, 5, 6). The idea developed in all these passages is given in the Stoic form, but this gives to its expression a greater worth. For the Stoics the seminal Word (logos spermatikos) is the form of every being; here it is the reason inasmuch as it partakes of God. This theory of the full participation in the Divine Word (Logos) by the sage has its full value only in Stoicism (see LOGOS). In Justin thought and expression are antithetic, and this lends a certain incoherence to the theory; the relation established between the integral Word, i.e. Jesus Christ, and the partial Word disseminated in the world, is more specious than profound. Side by side with this theory, and quite different in its origin and scope, we find in Justin, as in most of his contemporaries, the conviction that Greek philosophy borrowed from the Bible: it was by stealing from Moses and the Prophets that Plato and the other philosophers developed their doctrines (I, xliv, lix, ls). Despite the obscurities and incoherences of this thought, he affirms clearly and positively the transcendent character of Christianity: "Our doctrine surpasses all human doctrine because the real Word became Christ who manifested himself for us, body, word and soul." (II, Apol., x, 1.) This Divine origin assures Christianity an absolute truth (II, xiii, 2) and gives to the Christians complete confidence; they die for Christ's doctrine; no one died for that of Socrates (II, x, 8). The first chapters of the "Dialogue" complete and correct these ideas. In them the rather complaisant syncretism of the "Apology" disappears, and the Christian thought is stronger.

Justin's chief reproach to the philosophers is their mutual divisions; he attributes this to the pride of the heads of sects and the servile acquiescence of their adherents; he also says a little later on (vi): "I care neither for Plato nor for Pythagoras." From it all he concludes that for the pagans philosophy is not a serious or profound thing; life does not depend on it, nor action: "Thou art a friend of discourse", says the old man to him before his conversion, "but not of action nor of truth" (iv). For Platonism he retained a kindly feeling as for a study dear in childhood or in youth. Yet he attacks it on two essential points: the relation between God and man, and the nature of the soul (Dialogue with Trypho 3, 6). Nevertheless he still seems influenced by it in his conception of the Divine transcendency and the interpretation that he gives to the aforesaid theophanies.

Justin and Christian revelation

That which Justin despairs of attaining through philosophy he is now sure of possessing through Jewish and Christian revelation. He admits that the soul can naturally comprehend that God is, just as it understands that virtue is beautiful (Dialogue with Trypho 4) but he denies that the soul without the assistance of the Holy Ghost can see God or contemplate Him directly through ecstasy, as the Platonic philosophers contended. And yet this knowledge of God is necessary for us: "We cannot know God as we know music, arithmetic or astronomy" (iii); it is necessary for us to know God not with an abstract knowledge but as we know any person with whom we have relations. Thr problem which it seems impossible to solve is settled by revelation; God has spoken directly to the Prophets, who in their turn have made Him known to us (viii). It is the first time in Christian theology that we find so concise an explanation of the difference which separates Christian revelation from human speculation. It does away with the confusion that might arise from the theory, taken from the "Apology", of the partial Logos and the Logos absolute or entire.

The Bible of Justin

The Old Testament

For Philo the Bible is very particularly the Pentateuch (Ryle, "Philo and Holy Scripture", XVII, London, 1895, 1-282). In keeping with the difference of his purpose, Justin has other preferences. He quotes the Pentateuch often and liberally, especially Genesis, Exodus, and Deuteronomy; but he quotes still more frequently and at greater length the Psalms and the Books of Prophecy — above all, Isaias. The Books of Wisdom are seldom quoted, the historical books still less. The books that we never find in his works are Judges, Esdras (except one passage which is attributed to him by mistake—Dialogue with Trypho 72), Tobias, Judith, Ester, Canticles, Wisdom, Ecclesiasticus, Abdias, Nahum, Habacuc, Sophonias, Aggeus. It has been noticed, too (St. John Thackeray in "Journ. of Theol. Study", IV, 1903, 265, n.3), that he never cites the last chapters of Jeremias (apropos of the first "Apology", xlvii, Otto is wrong in his reference to Jeremiah 50:3). Of these omissions the most noteworthy is that of Wisdom, precisely on account of the similarity of ideas. It is to be noted, moreover, that this book, surely used in the New Testament, cited by St. Clement of Rome (xxvii, 5) and later by St. Irenæus (EusebiusChurch History V.26), is never met with in the works of the apologists (the reference of Otto to Tatian 7 is inexact). On the other hand one finds in Justin some apocryphal texts: pseudo-Esdras (Dialogue with Trypho 72), pseudo-Jeremias (ibid.), Psalm 96:10 (Dialogue with Trypho 72; I Apol., xli); sometimes also errors in ascribing quotations: Zacharias for Malachias (Dialogue with Trypho 49), Osee for Zacharias for Malachias (Dialogue with Trypho 14). For the Biblical text of Justin, see Swete, "Introduction to the Old Testament in Greek", Cambridge, 1902, 417-24.

The New Testament

The testimony of Justin is here of still greater importance, especially for the Gospels, and has been more often discussed. The historical side of the question is given by W. Bousset, "Die Evangeliencitaten Justins" (Göttingen, 1891), 1-12, and since then, by Baldus, "Das Verhältniss Justins der Märt. zu unseren synopt. Evangelien" (Münster, 1895); Lippelt, "Quæ fuerint Justini mart. apomnemoneumata quaque ratione cum forma Evangeliorum syro-latina cohæserint" (Halle, 1901). The books quoted by Justin are called by him "Memoirs of the Apostles". This term, otherwise very rare, appears in Justin quite probably as an analogy with the "Memorabilia" of Xenophon (quoted in "II Apol.", xi, 3) and from a desire to accommodate his language to the habits of mind of his readers. At any rate it seems that henceforth the word "gospels" was in current usage; it is in Justin that we find it for the first time used in the plural, "the Apostles in their memoirs that are called gospels" (I Apol., lxvi, 3). These memoirs have authority, not only because they relate the words of Our Lord (as Bossuet contends, op. cit., 16 seq.), but because, even in their narrative parts, they are considered as Scripture (Dialogue with Trypho 49, citing Matthew 17:13). This opinion of Justin is upheld, moreover, by the Church who, in her public service reads the memoirs of the Apostles as well as the writings of the prophets (I Apol., lxvii, 3). These memoirs were composed by the Apostles and by those who followed them (Dialogue with Trypho 103); he refers in all probability to the four Evangelists, i.e. to two Apostles and two disciples of Christ (Stanton, "New Testament canon" in Hastings, "Dictionary of the Bible", III, 535). The authors, however, are not named: once (Dialogue with Trypho 103) he mentions the "memoirs of Peter", but the text is very obscure and uncertain (Bousset, op. cit., 18).

All facts of the life of Christ that Justin takes from these memoirs are found indeed in our Gospels (Baldus, op. cit., 13 sqq.); he adds to them a few other and less important facts (I Apol., xxxii; xxxv; Dialogue with Trypho 35475178), but he does not assert that he found them in the memoirs. It is quite probable that Justin used a concordance, or harmony, in which were united the three synoptic Gospels (Lippelt, op. cit., 14, 94) and it seems that the text of this concordance resembled in more than one point the so-called Western text of the Gospels (cf. ibid., 97). Justin's dependence on St. John is indisputably established by the facts which he takes from Him (I Apol., lxi, 4, 5; Dialogue with Trypho 69, 88), still more by the very striking similarity in vocabulary and doctrine. It is certain, however, that Justin does not use the fourth Gospel as abundantly as he does the others (Purves, op. cit., 233); this may be owing to the aforesaid concordance, or harmony, of the synoptic Gospels. He seems to use the apocryphal Gospel of Peter (I Apol., xxxv, 6; cf. Dialogue with Trypho 103; Revue Biblique, III, 1894, 531 sqq.; Harnack, "Bruchstücke des Evang. des Petrus", Leipzig, 1893, 37). His dependence on the Protoevangelium of James (Dialogue with Trypho 78doubtful.

Apologetical method

Justin's attitude towards philosophy, described above, reveals at once the tendency of his polemics; he never exhibits the indignation of a Tatian or even of a Tertullian. To the hideous calumnies spread abroad against the Christians he sometimes answers, as do the other apologists, by taking the offensive and attacking pagan morality (I Apol., xxvii; II, xii, 4, 5), but he dislikes to insist on these calumnies: the interlocutor in the "Dialogue" (ix) he is careful to ignore those who would trouble him with their loud laughter. He has not the eloquence of Tertullian, and can obtain a hearing only in a small circle of men capable of understanding reason and of being moved by an idea. His chief argument, and one calculated to convert this hearers as it had converted him (II Apol., xii), is the great new fact of Christian morality. He speaks of men and women who have no fear of death (I Apol., ii, xi, xlv; II, ii; Dialogue with Trypho 30), who prefer truth to life (I Apol., ii; II, iv) and are yet ready to await the time allotted by God (II, iv, 1); he makes known their devotion to their children (I, xxvii), their charity even towards their enemies, and their desire to save them (I Apol., lvii; Dialogue with Trypho 133), their patience and their prayers in persecution (Dialogue with Trypho 18), their love of mankind (Dialogue with Trypho 93110). When he contrasts the life that they led in paganism with their Christian life (I Apol., xiv), he expresses the same feeling of deliverance and exaltation as did St. Paul (1 Corinthians 6:11). He is careful, moreover, to emphasize, especially from the Sermon on the Mount, the moral teaching of Christ so as to show in it the real source of these new virtues (I Apol., xv-xviii). Throughout his exposé of the new religion it is Christian chastity and the courage of the martyrs that he most insists upon.

The rational evidences of Christianity Justin finds especially in the prophecies; he gives to this argument more than a third of his "Apology" (xxx-liii) and almost the entire "Dialogue". When he is disputing with the pagans he is satisfied with drawing attention to the fact that the books of the Prophets were long anterior to Christ, guaranteed as to their authenticity by the Jews themselves, and says that they contain prophecies concerning the life of Christ and the spread of the Church that can only be explained by a Divine revelation (I Apol., xxxi). In the "Dialogue", arguing with Jews, he can assume this revelation which they also recognize, and he can invoke the Scriptures as sacred oracles. These evidences of the prophecies are for him absolutely certain. "Listen to the texts which I am about to cite; it is not necessary for me to comment upon them, but only for you to hear them" (Dialogue with Trypho 53; cf. I Apol., xxx, liii). Nevertheless he recognizes that Christ alone could have given the explanation of them (I Apol., xxxii; Dialogue with Trypho 76 and 105); to understand them the men and women of his time must have the interior dispositions that make the true Christian (Dialogue with Trypho 112), i.e., Divine grace is necessary (Dialogue with Trypho 758112 and 119). He also appeals to miracles (Dialogue with Trypho 735 and 69; cf. II Apol., vi), but with less insistence than to the prophecies.

Theology

God

Justin's teaching concerning God has been very diversely interpreted, some seeing in it nothing but a philosophic speculation (Engelhardt, 127 sq., 237 sqq.), others a truly Christian faith (Flemming, "Zur Beurteilung des Christentums Justins des Märtyrers", Leipzig, 1893, 70 sqq.; Stählin, "Justin der Märtyrer und sein neuester Beurtheiler", 34 sqq., Purves, op. cit., 142 sqq.). In reality it is possible to find in it these two tendencies: on one side the influence of philosophy betrays itself in his concept of the Divine transcendency, thus God is immovable (I Apol., ix; x, 1; lxiii, 1; etc.); He is above the heaven, can neither be seen nor enclosed within space (Dialogue with Trypho 5660 and 127); He is called Father, in a philosophic and Platonistic sense, inasmuch as He is the Creator of the world (I Apol., xlv, 1; lxi, 3; lxv, 3; II Apol., vi, 1, etc.). On the other hand we see the God of the Bible in his all-powerful (Dialogue with Trypho 84; I Apol., xix, 6), and merciful God (Dialogue with Trypho 84; I Apol., xix, 6); if He ordained the Sabbath it was not that He had need of the homage of the Jews, but that He desired to attach them to Himself (Dialogue with Trypho 22); through His mercy He preserved among them a seed of salvation (lv); through His Divine Providence He has rendered the nations worthy of their inheritance (cxviiicxxx); He delays the end of the world on account of the Christians (xxxix; I Apol., xxviii, xlv). And the great duty of man is to love Him (Dialogue with Trypho 93).

The Logos

The Word is numerically distinct from the Father (Dialogue with Trypho 128-129; cf. Dialogue with Trypho 56, 62). He was born of the very substance of the Father, not that this substance was divided, but He proceeds from it as one fire does from another at which it is lit (cxxviii, lxi); this form of production (procession) is compared also with that of human speech (lxi). The Word (Logos) is therefore the Son: much more, He alone may properly be called Son (II Apol., vi, 3); He is the monogenes, the unigenitus (Dialogue with Trypho 105). Elsewhere, however, Justin, like St. Paul, calls Him the eldest Son, prototokos (I Apol., xxxiii; xlvi; lxiii; Dialogue with Trypho 8485 and 125). The Word is God (I Apol., lxiii; Dialogue with Trypho 3436375663768687113115125126 and 128). His Divinity, however, seems subordinate, as does the worship which is rendered to Him (I Apol., vi; cf. lxi, 13; Teder, "Justins des Märtyrers Lehre von Jesus Christus", Freiburg im Br., 1906, 103-19). The Father engendered Him by a free and voluntary act (Dialogue with Trypho 61100127 and 128; cf. Teder, op. cit., 104), at the beginning of all His works (Dialogue with Trypho 61-62, II Apol., vi, 3); in this last text certain authors thought they distinguished in the Word two states of being, one intimate, the other outspoken, but this distinction, though found in some other apologists, is in Justin very doubtful. Through the Word God has made everything (II Apol., vi; Dialogue with Trypho 114). The Word is diffused through all humanity (I Apol., vi; II, viii; xiii); it was He who appeared to the patriarchs (I Apol., lxii; lxiii; Dialogue with Trypho 565960 etc.). Two influences are plainly discernible in the aforesaid body of doctrine. It is, of course, to Christian revelation that Justin owes his concept of the distinct personality of the Word, His Divinity and Incarnation; but philosophic speculation is responsible for his unfortunate concepts of the temporal and voluntary generation of the Word, and for the subordinationism of Justin's theology. It must be recognized, moreover, that the latter ideas stand out more boldly in the "Apology" than in the "Dialogue."

The Holy Ghost occupies the third place in the Trinity (I Apol., vi). He inspired the prophets (I Apol., vi;xxxi; Dialogue with Trypho 7). He gave seven gifts to Christ and descended upon Him (Dialogue with Trypho 87-88). For the real distinction between the Son and the Spirit see Teder, op. cit., 119-23. Justin insists constantly on the virgin birth (I Apol., xxii; xxxiii; Dialogue with Trypho 437684, etc.) and the reality of the flesh of Christ (Dialogue with Trypho 4898 and 103; cf. II Apol., x, 1). He states that among the Christians there are some who do not admit the Divinity of Christ but they are a minority; he differs from them because of the authority of the Prophets (Dialogue with Trypho 96); the entire dialogue, moreover, is devoted to proving this thesis. Christ is the Master whose doctrine enlightens us (I Apol., xiii, 3; xxiii, 2; xxxii, 2; II, viii, 5; xiii, 2; Dialogue with Trypho 87783100 and 113), also the Redeemer whose blood saves us (I Apol., lxiii, 10, 16; Dialogue with Trypho 13404195 and 106; cf. Rivière, "Hist. du dogme de la rédemption", Paris, 1905, 115, and tr., London, 1908). The rest of Justin's theology is less personal, therefore less interesting. As to the Eucharist, the baptismal Mass and the Sunday Mass are described in the first "Apology" (lxv-lxvii), with a richness of detail unique for that age. Justin here explains the dogma of the Real Presence with a wonderful clearness (lxvi, 2): "In the same way that through the power of the Word of God Jesus Christ our Saviour took flesh and blood for our salvation, so the nourishment consecrated by the prayer formed of the words of Christ . . . is the flesh and blood of this incarnate Jesus." The "Dialogue" (cxvii; cf. xli) completes this doctrine by the idea of a Eucharistic sacrifice as a memorial of the Passion.

The role of St. Justin may be summed up in one word: it is that of a witness. We behold in him one of the highest and purest pagan souls of his time in contact with Christianity, compelled to accept its irrefragable truth, its pure moral teaching, and to admire its superhuman constancy. He is also a witness of the second-century Church which he describes for us in its faith, its life, its worship, at a time when Christianity yet lacked the firm organization that it was soon to develop (see ST. IRENÆUS), but the larger outlines of whose constitution and doctrine are already luminously drawn by Justin. Finally, Justin was a witness for Christ unto death.

Sources

PRINCIPAL EDITIONS:-MARAN, S. Patris Nostri Justini philosophi et martyris opera quæ exstant omnia (Paris, 1742), and in P.G., VI; OTTO, Corpus apologetarum christianorum sæculi secundi, I-V (3rd ed., Jena, 1875-81); Krüger, Die Apologien Justins des Märtyrers (3rd ed., ed., Tübingen, 1904); PAUTIGNY, Justin, Apologies (Paris, 1904); ARCHAMBAULT, Justin, Dialogue avec Tryphon, I (Paris, 1909).

PRINCIPAL STUDIES:-VON ENGELHARDT, Das Christenthum Justins des Märtyrers. Eine Untersuchung über die Anfänge der katholischen Glaubenslehre (Erlangen, 1878); PURVES, The Testimony of Justin Martyr to Early Christianity (lectures delivered on the L.P. Stone Foundation at Princeton Theological Seminary) (London, 1888); TEDER, Justins des Märtyrers Lehre von Jesus Christus, dem Messias und dem menschgewordenen Sohne Gottes (Freiburg im Br., 1906). Works on special points and works of less importance have been mentioned in the course of the article. A more complete bibliography may be found in BARDENHEWER, Gesch. der altkirchl. Litteratur, I (Freiburg im Br., 1902), 240-42.

Lebreton, Jules. "St. Justin Martyr." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton Company, 1910. <http://www.newadvent.org/cathen/08580c.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Stephen William Shackelford. Dedicated to my son, Justin William Shackelford.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/08580c.htm

The Acts of the Early Martyrs – Saint Justin

Article

Saint Justin was born, at the beginning of the second Century, in Palestine, in the ancient town of Sichem, which at that time was a Roman colony, and, under the name of Neapolis, possessed the rights of Roman citizenship. His parents were of Greek origin, and followed the religion and practices of the land of their forefathers. In his early youth he began to devote himself to the study of philosophy, which meant in those days to seek after wisdom – that is, after general truths within the scope of human reason – in order to learn to know God and to attain to the knowledge of the supreme good. “As we learn from Justin himself, his first master was a Stoic philosopher. After attending his school for some time, Justin concluded that it would be impossible ever to acquire, under the guidance of this personage, the knowledge which was the object of his pursuit; because his master himself was not only ignorant of the Supreme Creator of all things, but appeared to make little account of this kind of study. Wherefore, he attached himself to a Peripatetic. This individual soon disgusted the generous sentiments of the young philosopher, by giving him to understand, in unmistakable terms, that the sordid love of gain was his sole object in communicating knowledge to others – a disposition which Justin deemed wholly unworthy of one who was, by profession, a sage. He next betook himself to a disciple of Pythagoras, who stood very high in the estimation of all his admirers, but still more so in his own. Here the youthful philosopher was required to apply himself to the study of astronomy, music, and geometry, as a preparation to dispose the mind to the contemplation of the supremely good and beautiful. This roundabout way was by no means satisfactory to the anxious mind of Justin; he soon grew tired, and began to look out for some method more congenial to his desires. He had not to seek long. A follower of the Platonic school had recently established himself at Neapolis. Justin placed himself among his disciples. He took the greatest delight in the teachings of this new master, and felt satisfied that he made rapid progress in the science, to which he had so earnestly devoted himself. It seemed to him, that the understanding of incorporeal things lifted him up from the things of earth, and that the contemplation of the Platonic ideas, gave wings to his mind. He rejoiced at having become wise in so short a time, and, in his vanity, fancied that he was now on the point of beholding the Deity Himself – for this he understood to be the object of Plato’s system of philosophy.

Thus, full of himself, and vainly puffed up with the knowledge he had acquired, he was wont to withdraw into the most lonely places, that, undisturbed and left to himself, he might give his mind wholly to the attractions of sublime meditations. One day, he directed his steps toward the seashore. As he drew nigh to a charming spot, where he thought himself beyond the reach of intrusion, he was surprised, on turning himself, that he was followed by an old man of mild and venerable aspect. Justin, in his astonishment, stood still, and gazed in silence at the mysterious stranger.

“Do you, perhaps, know me?” said the old man to the wondering youth.

“I know you not,” replied Justin.

“Why thus stare at me with such a look of surprise?”

“I wonder that you should follow me into a solitary place like this, where I hoped to find the solitude I am seeking.”

“Several of my friends are on a journey; their long absence fills me with anxiety; I wander everywhere in hopes of hearing some tidings from them. But yourself,” continued the stranger, “you appear to be ill at ease. The mind that seeks for rest in solitude must needs have some hidden cause to shun the society of men.”

Hereupon, captivated by the engaging manners of the stranger, Justin said:

“I come hither to give myself to philosophical meditation; for I consider that, among the various pursuits of the sons of earth, none is nobler, none more worthy of man than the love of wisdom, the search after truth.”

“Doubtless,” said the old man, “this is an aspiration worthy of man; but even herein he is frequently misled, both by himself and by others; for to attain to the knowledge of true wisdom, we need an experienced guide to keep us from mistaking falsehood for truth, our own vanity for wisdom.”

“But,” replied Justin, “I am not without guides. I have Pythagoras, Aristotle, the god-like Plato. Who shall say that these are no safe teachers?”

“Those great men do certainly represent, in a sublime degree, the noblest efforts of the human mind, kept within the limits of mere natural reason;, but all their teachings cannot satisfy the cravings of the heart. You shall find, after you have mastered all they taught, that a great void is left within your soul, that they have indeed opened for you a boundless abyss, the immensity whereof they were wholly unable to fill.”

“If this be so,” said Justin, “do tell me, then, where I may find the masters who can satisfy the longings of the mind and the heart; for, if the great men of whom I spoke have not known the truth, I am willing to seek it wheresoever it may be found.”

“In days long since gone by,” answered the venerable stranger, “ere yet the name of those whom you call philosophers was known to men, there were personages distinguished for their virtues, upright, holy, and beloved of God. These, inspired by the divine Spirit, foretold the things which at present are taking place in the world. They are called Prophets. They alone knew the truth; they alone proclaimed it to men without fear or favor, without pride or vanity. They announced what they heard and saw by the Holy Spirit that spoke in them. Their writings are still extant. When read in the spirit of faith, they unfold before the mind new but everlasting principles, an object, an aim, worthy of the true philosopher. They do not employ demonstration to inculcate the truth of their doctrine; the testimony which they give to the truth is far above every demonstration, Their oracles, which are either already accomplished or which are now daily seeing their fulfilment before our eyes, exact from us, almost in spite of ourselves, the fullest belief. Add to this, that they wrought real miracles, whilst they made known to men the name of the one only God, the Creator and Father of all things, and His Son, Jesus Christ – teachings and wonders which false and pretended prophets, under the inspiration of an unclean and deceitful spirit, never can equal. These do indeed attempt prodigies to mislead the simple and unwary, but the work of demons turns at last to their own confusion. As for you, pray that the veil of error may be withdrawn from your eyes, that you may behold the light, for none can see and understand these things unless God and His Christ enlighten the intellect.”

These and similar words did the venerable stranger address to Justin. Above all, he insisted on prayer and meditation as a means of coming to the knowledge of the truth. The young philosopher promised a faithful compliance with all the recommendations of his aged friend; after which he departed, and he never saw him again.

This conversation had filled the heart of Justin with a boundless desire of studying the books of the Prophets, and of the other sacred writers, the friends of God. He felt persuaded, that in them alone he could find the true philosophy of life.

But there was another motive which powerfully attracted him to Christianity, and soon induced him to embrace its doctrines – this was the constancy of the Martyrs. To him the fearlessness shown by the Confessors of the Faith at the sight of death, even in the midst of torments; their contempt of what is most abhorrent to. human nature, appeared an irresistible proof of the truthfulness of the religion which they professed, and of the falsity of the accusations which were brought forward against them by the malice of their enemies.

So soon as Justin had become initiated in the sacred doctrines and mysteries of the Faith, he began to devote his time to the study of the Holy Scriptures. At first these readings filled him with awe; he felt the majesty of God overwhelming him at every page; but yet a sweet repose seemed to steal over his senses, as he found himself constantly in the presence of the great Teacher, who spoke to his heart and illumined his understanding. He was not satisfied with a merely speculative knowledge of religion; he endeavored practically to realize in his mode of life the lessons of true wisdom, gathered from the Sacred Writings. He gave himself up to all the exercises of Christian piety and devotion. Like many of the most distinguished among the early Christians, he led the life of an ascetic – selling all he possessed, and distributing the price among the poor – leading a life of celibacy, a stranger to the customary pursuits of the world.

However, to show that, by becoming a follower of Christ, he had not forsaken the life of a philosopher, but had rather begun to apply himself to the study and practice of a philosophy more holy and more sublime – even the wisdom of God – he continued to wear the philosopher’s cloak. This garment, which among the Pagans, denoted those who devoted themselves to the study of moral and intellectual science, was worn, among the Christians, by those who made profession of a more austere manner of life. But it was not so much the outward appearance of our Saint as his inward ardor and zeal to spread the truths of the Gospel, that made him conspicuous among the men of his time. Knowing that “unto whomsoever much is given, of him much shall be required,” he was the ever-ready and fearless champion of the truth. All his actions were animated by the spirit of the Gospel; he seemed to breathe naught, save the glory of Him who had so graciously enlightened him from above; he longed to establish the kingdom of Christ in the hearts of all his fellow-men. With this object in view, he travelled through many countries of the East, sowing everywhere the good seed of the Word, and diffusing, by the example of his holy and innocent life, the “sweet odor of Christ unto God.”

To secure a morc extensive field for the exercise of his burning charity, he resolved to establish himself at Rome. Here he opened a school, which, in a short time, became a nursery of Religion. All were welcome here: he received without distinction the Jew and the Gentile. Unlike the greater number of the philosophers of Paganism – who held truth captive and durst not proclaim it aloud, lest they might expose themselves to some danger – without fear of men, Justin withheld naught of the truth. Nor was he satisfied with teaching by word of mouth; his writings were no less effective in bringing vast multitudes to the knowledge of the doctrines of Christianity. His Apology, addressed to the Emperor, the Senate, and the Roman people – whilst establishing in the most solid manner the truths of Religion, and refuting the calumnies heaped upon the Christians – induced Antoninus to put a stop to persecution.

It was during this time of freedom from outward annoyance that Justin made a journey to Asia. Whilst at Ephesus, the Saint was one day accosted by a stranger, accompanied by six others.

“By the garments you wear,” said the stranger to him, “I see that you are a philosopher. If it be not displeasing, I fain would confer with you on the object of our mutual pursuit.”

“I am willing to gratify your praiseworthy desire,” replied Justin; “but who does me the honor of making this request?”

“My name is Tryphon; I am by nation a Hebrew. The last civil war drove me from the land of my birth. I retired into Greece, and took up my abode in Corinth. There I began to give myself to the study of philosophy; hence -I love the conversation of those who, like myself, are seekers after truth.”

“It is rather a cause of wonder to me,” said Justin, “that you, belonging to the Jewish people, as you do, should devote yourself to the reading and study of heathen sages, instead of applying yourself to the books of Moses and the Prophets. For, although the former have spoken of God, and have known His oneness, and have even written dissertations on His Providence, yet they have generally written and spoken, as if there were, in reality, many gods; they have limited His Providence to universal things, to genus, to species, and denied it with regard to individuals or particular persons. And why? To enjoy a full freedom of saying and doing whatsoever came into their heads, as if they had naught to hope or to fear from the divine Justice.”

Then he related how he, desirous of attaining to the knowledge of the one true God, had disciplined his mind in various schools of philosophy, until, as it were by chance, having met a real sage, he was persuaded to go to the very fountain-head of all true Wisdom, Jesus Christ, foretold in past ages by men inspired of God. “These men,” he added, “have made me a true philosopher; for this is the only sure and saving philosophy.” And, as he wished that all might enjoy the same peace and happiness, he said to Tryphon:

“If, then, you have any care of your salvation, and trust in God, it will not be difficult for you, who are far better acquainted with this doctrine, than I was at that time, to attain to true wisdom and happiness, through Christ, the long-promised, and long-expected Messiah.”

After this they entered on a discussion which lasted two whole days. Justin divides his arguments into three parts. In the first, he shows that the law of Moses was abolished by the substitution of the New Law; in the second, he proves the Divinity of Christ; in the third, he demonstrates the call of the Gentiles and the establishment of the Church.

The reasoning of the Saint was unanswerable. Tryphon and his companions were forced to own their defeat; and it might have been reasonably expected, that the result of this conference would have been their conversion to the Faith. But, although man may plant the seed of the Word in the hearts of his fellow-men, and water the same with the dew of fervent prayer, still it belongs to God alone to give the increase. Tryphon and his friends left Justin, filled with admiration for his zeal and wisdom, but human considerations overruled their better knowledge, and held them enslaved to their errors.

On his return to Rome, Justin found, that the persecution against the Christians had been renewed by Marcus Aurelius, the successor to Antoninus Pius. At that time, there lived in Rome a Cynic philosopher, Crescens by name. This individual had won for himself great notoriety by his hatred of Christianity, but still more by the infamy of his vices. He was a friend of the Emperor, who had a strange weakness for philosophers of this sort. Justin challenged him to a public disputation, during which he convicted him, either of an entire and willful ignorance of the teachings of the Christians, or of being one of the most wicked of men. This discussion was several times renewed with the same results.

The Saint now addressed a second Apology to the Emperor. In this discourse he shows, that he was fully aware of having, by his fearless struggles in the cause of truth, incurred the enmity of the Sophists, and that he was soon to feel the effects of their vengeance. Nor was the blow, which he had foreseen, long delayed. He was denounced and arrested, together with several Christians, who were his disciples or fellow-laborers.

Rusticus, at that time Prefect of Rome, summoned them before his tribunal. He commanded them to yield to the orders of the Emperor, and to sacrifice to the gods. Addressing his words to Justin, he said:

“Come now, be obedient to the gods, and comply with the orders of the Emperor.”

“Whoever obeys the precepts of our Lord and Saviour, Jesus Christ, shall never be blamed or condemned,” answered Justin.

“What profession dost thou follow?” asked Rusticus; “to what art or science dost thou apply thyself?”

“Hitherto,” said the Saint, “I have busied myself with almost every sort of learning; of late, however, I have exclusively devoted myself to the teachings of the Christians, a doctrine which is by no means to the liking of them that suffer themselves to be deceived by the error of false opinions.”

“What! dost thou, miserable wretch, find delight in a doctrine like that?”

“Undoubtedly I do,” replied Justin, “because that doctrine enables me to walk with the Christians in the ways of truth and justice.”

“What sort of a doctrine is that of the Christians?”

“The doctrine, which we profess, consists in believing that there is one only God, the Creator of all things visible and invisible; that Jesus Christ, our Lord, is the Son of God, foretold by the Prophets; that He is the Herald of Salvation, who teaches those that are his true disciples; and that at the end of time, He shall come to judge the whole human race. For myself, who am but a weak and ignorant mortal, I can in nowise speak of that infinite Deity in a manner worthy of Him. This is an office assigned to the Prophets, who, inspired from above, foretold many ages ago the coming upon earth of the Son of God.”

Rusticus then asked him, in what place the Christians were wont to assemble. “They meet,” answered Justin, “wherever they. choose or can. Do you imagine, that with us it is the custom for all to assemble in the same place? It is not so. The God of the Christians is not restrained within limits: He is boundless as well as unseen; He fills the heavens and the earth: everywhere the faithful adore Him, everywhere they celebrate His glory.”

“But,” insisted the Prefect, “I order thee to tell me, where the assemblies are held, and where thou thyself hast thy school.”

“As regards myself,” answered the Saint, “hitherto I have dwelled near the Timotinian baths, close to the residence of a certain Martinus. This is the second time that I am come to Rome, yet I am unacquainted with any other places. Whensoever any person has chosen to call upon me at my dwelling, I have freely instructed him in the doctrine of the truth.”

“Thou art, then, a Christian?” said Rusticus.

“Most assuredly,” replied Justin, “I am a Christian.” After this the Prefect, turning himself to the companions of the Martyr, first said to Chariton:

“Art thou also a Christian?”

“Yes, by the grace of God, I am a Christian.”

Then he asked of a woman, named Charitana, whether she too followed the Faith of Christ. She answered that, by God’s blessing, she was a Christian. Next, addressing Evelpistus, he said:

“And thou, who art thou?”

“I am a slave of Caesar, but, as a Christian made free by Christ Himself, I am, through His grace and blessing, made a partaker of the same hopes, that animate them whom you see here before you.”

Afterward Hierax was asked whether he also was a Christian. He replied:

“Most undoubtedly: because I serve and adore the same God.”

“But,” inquired Rusticus, “is it Justin, who has made you all Christians?”

“For myself,” replied Hierax, “I have always been, and will continue to be a Christian.” On this Paeon, arising, said: “I also am a Christian.”

“And who has taught thee to be a Christian?” asked the Prefect.

“My parents instructed me in this holy law.”

Then Evelpistus said:

“I have ever hearkened with the greatest delight to the discourses of Justin, yet it was from my parents that I learned the Christian Religion.”

On being asked by the Prefect, where his parents resided, he answered:

“In Cappadocia.”

“And where in the world,” said Rusticus to Hierax, “are thy parents?”

“Our true Father,” answered he, “is Christ: our true mother is the Faith, whereby we believe in Him. As to my earthly parents, they are dead: I myself have been brought hither from Lycaonia, in Phrygia.”

The Prefect then said to Liberianus:

“And what hast thou to say for thyself? art thou also a Christian, and a despiser of the gods?”

“Yes,” said the Martyr; “I too am a Christian, for I worship and adore the only true God.”

Rusticus now again addressed Justin: “Hearken thou,” he said, “thou who art deemed eloquent, and who sayest, that thou professest the true philosophy: when thou art torn with scourges from head to foot, thinkest thou to ascend into heaven?”

“Yes,” answered Justin, “if I endure what you mention, I hope to receive that which is even now possessed by those who have kept the precepts of Christ. For I know, that the grace of God is reserved unto the end of time for them that live in this holy manner.”

“Dost thou imagine, then, that thou shalt go up into heaven, there to receive some reward?”

“I do not imagine this: I know it, and I am so certain thereof, that I do not entertain the least doubt.”

“To end all this,” said the Prefect, “let us come to the point. Go ye all together, and, with one accord, sacrifice to the gods.”

“No one who possesses good sense,” replied Justin, “abandons his pious duty to throw himself into error and impiety.”

“Unless ye be willing to obey our commands,” added Rusticus, “ye shall all be tortured without mercy.”

“We long for nothing more ardently,” said the holy Martyr, “than for torments undergone for the sake of Christ Jesus, our Lord. This will give us confidence to stand before His dread tribunal, where the whole world must one day appear to be judged.”

The other Martyrs spoke in like manner, and added: “Do speedily whatever you choose. We are Christians: we sacrifice not to idols.”

The Prefect hearing this, pronounced the sentence: let them, who were unwilling to sacrifice to the gods, and to obey the edict of the Emperor, be first scourged, and then led to the place of execution; there to be beheaded according to the laws.” Thus the Martyrs were led forth, thanking and praising God for the grace bestowed upon them. After their Martyrdom, the Christians secretly took away their bodies, and gave them a decent burial.

Such was the end of Saint Justin, deservedly surnamed the Martyr or Witness; for he bore witness to the truth, not only by shedding his blood for the Faith, like very many others, but also by his words and writings. In him the title of Philosopher became truly a name of honor; he was a sage in very deed, in that he consecrated his talents to the noblest of causes – the service of the Giver of every excellent gift, and the everlasting happiness of his fellow-men.

He suffered in the reign of Marcus Aurelius and Lucius Verus, most probably in the year 167 of the Christian Era.

MLA Citation

Father James A M Fastré, S.J. “Saint Justin”. The Acts of the Early Martyrs1871. CatholicSaints.Info. 14 July 2022. Web. 1 June 2024. <https://catholicsaints.info/the-acts-of-the-early-martyrs-saint-justin/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/the-acts-of-the-early-martyrs-saint-justin/

Jan van Haelbeck  (fl 1600–1630), Ecclesiae Militantis Triumphi (Triomphes de l'Eglise Militante) / In medio ignis..., Plate 11: Martyrdom scenes with St Polycarp being burned and stabbed in foreground, St Justin being beheaded in right background, St Corona tied to two tree in central background, St Victor of Siena being burned and stabbed with an axe in left background; letters A-D within composition indicating different scenes., between 1600 and 1620, 20.3 x 13.8 British Museum


June 1

St. Justin, the Philosopher, Martyr

From the life of the saint, compiled from his writings by Dom Marand, the learned and judicious editor of St. Justin’s works, printed at Paris in 1742; and at Venice in 1747. Also from Tatian, Eusebius, and the original short acts of his martyrdom, in Ruinart. On his writings, see Dom Nourry, Apparatus in Bibl. Patr. Ceillier, and Marechal, Concordance des Pères, t. 1.

A.D. 167.

ST. JUSTIN was born at Neapolis, now Naplosa, the ancient Sichem, and formerly the capital of the province of Samaria. Vespasian, having endowed its inhabitants with the privileges belonging to Roman citizens, gave it the name of Flavia. His son Titus sent thither a colony of Greeks, among whom were the father and grandfather of our saint. His father, a heathen, 1 brought him up in the errors and superstitions of paganism, but at the same time did not neglect to cultivate his mind by several branches of human literature. St. Justin accordingly informs us, 2 that he spent his youth in reading the poets, orators, and historians. Having gone through the usual course of these studies, he gave himself up to that of philosophy in quest of truth, an ardent love of which was his predominant passion. He addressed himself first to a master who was a Stoic; and after having staid some time with him, seeing he could learn nothing of him concerning God, he left him, and went to a Peripatetic, a very subtle man in his own conceit; but Justin, being desired the second day after admission, to fix his master’s salary, that he might know what he was to be allowed for his pains in teaching him, he left him also, concluding that he was no philosopher. He then tried a Pythagorean, who had a great reputation, and who boasted much of his wisdom; but he required of his scholar, as a necessary preliminary to his admission, that he should have learned music, astronomy, and geometry. Justin could not bear such delays in the search of God, and preferred the school of an Academic, under whom he made great progress in the Platonic philosophy, and vainly flattered himself with the hope of arriving in a short time at the sight of God, which the Platonic philosophy seemed to have had chiefly in view. Walking one day by the sea-side, for the advantage of a greater freedom from noise and tumult, he saw, as he turned about, an old man who followed him pretty close. His appearance was majestic, and had a great mixture in it of mildness and gravity. Justin looking on him very attentively, the man asked him if he knew him. Justin answered in the negative. “Why then,” said he, “do you look so steadfastly upon me?” Justin replied: “It is the effect of my surprise to meet any human creature in this remote and solitary place.” “What brought me hither,” said that old man, “was my concern for some of my friends. They are gone a journey, and I am come hither to look out for them.” 3 They then fell into a long discourse concerning the excellency of philosophy in general, and of the Platonic in particular, which Justin asserted to be the only true way to happiness, and of knowing and seeing God. This the grave person refuted at large, and at length by the force of his arguments convinced him that those philosophers, whom he had the greatest esteem for, Plato and Pythagoras, had been mistaken in their principles, and had not a thorough knowledge of God and of the soul of man, nor could they in consequence communicate it to others. This drew from him the important query, Who were the likeliest persons to set him in the right way? The stranger answered, that long before the existence of these reputed philosophers, there were certain blessed men, lovers of God, and divinely inspired, called prophets, on account of their foretelling things which have since come to pass; whose books, yet extant, contain many solid instructions about the first cause and end of all things, and many other particulars becoming a philosopher to know. That their miracles and their predictions had procured them such credit, that they established truth by authority, and not by disputes and elaborate demonstrations of human reason, of which few men are capable. That they inculcated the belief of one only God, the Father and author of all things, and of his Son Jesus Christ, whom he had sent into the world. He concluded his discourse with this advice: “As for thyself, above all things, pray that the gates of life may be opened unto thee; for these are not things to be discerned, unless God and Christ grant to a man the knowledge of them.” After these words he departed, and Justin saw him no more; but his conversation left a deep impression on the young philosopher’s soul, and kindled there an ardent affection for these true philosophers, the prophets. And upon a further inquiry into the credibility of the Christian religion, he embraced it soon after. What had also no small weight in persuading him of the truth of the Christian faith, was the innocence and true virtue of its professors; seeing with what courage and constancy, rather than to betray their religion, or commit the least sin, they suffered the sharpest tortures, and encountered, nay even courted death itself, in its most horrible shapes. “When I heard the Christians traduced and reproached,” says he, “yet saw them fearless and rushing on death and all things that are accounted most dreadful to human nature, I concluded with myself that it was impossible those men should wallow in vice, and be carried away with the love of lust and pleasure.” 4 Justin, by the course of his studies, must have been grown up when he was converted to the faith. Tillemont and Marand understand, by an obscure passage in St. Epiphanius, 5 that he was in the thirtieth year of his age. 6

St. Justin, after he became a Christian, continued to wear the pallium or cloak, as Eusebius and St. Jerom inform us, which was the singular badge of a philosopher. Aristides, the Athenian philosopher and a Christian, did the same; so did Heracles, even when he was bishop of Alexandria. St. Epiphanius calls St. Justin a great ascetic, or one who professed a most austere and holy life. He came to Rome soon after his conversion, probably from Egypt. Tillemont and Dom. Marand think that he was a priest, from his description of baptism, and the account he gave at his trial of people resorting to his house for instruction. This however is uncertain; and Ceillier concludes, from the silence of the ancients on this head, that he was always a layman; but he seems to have preached, and therefore to have been at least deacon. His discourse, or Oration to the Greeks, 7 he wrote soon after his conversion, in order to convince the heathens of the reasonableness of his having deserted paganism. He urges the absurdity of idolatry, and the inconsistency of ascribing lewdness and other crimes to their deities: on the other hand, he declares his admiration of, and reverence for, the purity and sanctity of the Christian doctrine, and the awful majesty of the divine writings, which still the passions, and fix in a happy tranquillity the mind of man, which finds itself everywhere else restless. His second work is called his Parænesis or Exhortation to the Greeks, which he drew up at Rome: in this he employs the flowers of eloquence, which even in his apologies he despises. In it he shows the errors of idolatry, and the vanity of the heathen philosophers: reproaches Plato with making an harangue to the Athenians, in which he pretended to establish a multitude of gods, only to escape the fate of Socrates; whilst it is clear from his writings that he believed one only God. He transcribes the words of Orpheus the Sibyl, Homer, Sophocles, Pythagoras, Plato, Mercury, and Acmon, or rather Ammon, in which they profess the unity of the Deity. He wrote his book on Monarchy, 8 expressly to prove the unity of God, from the testimonies and reasons of the heathen philosophers themselves. The epistle to Diognetus is an incomparable work of primitive antiquity, attributed to St. Justin by all the ancient copies, and doubtless genuine, as Dr. Cave, Ceillier, Marand, &c. show; though the style is more elegant and florid than the other works of this father. Indeed it is not mentioned by Eusebius and St. Jerom; but neither do they mention the works of Athenagoras. And what wonder that, the art of printing not being as yet discovered, some writings should have escaped their notice? Tillemont fancies the author of this piece to be more ancient, because he calls himself a disciple of the apostles: but St. Justin might assume that title, who lived contemporary with St. Polycarp and others, who had seen some of them. This Diognetus was a learned philosopher, a person of great rank, and preceptor to the Emperor Marcus Aurelius, who always consulted and exceedingly honoured him. Dom. Nourry 9 mistakes grossly, when he calls him a Jew: for in this very epistle is he styled an adorer of gods. This great man was desirous to know upon what assurances the Christians despised the world, and even torments and death, and showed to one another a mutual love, which appeared wonderful to the rest of mankind, for it rendered them seemingly insensible to the greatest injuries. St. Justin, to satisfy him, demonstrates the folly of idolatry, and the imperfection of the Jewish worship: and sets forth the sanctity practised by the Christians, especially their humility, meekness, love of those who hate them without so much as knowing any reason of their hatred, &c. He adds, that their numbers and virtue are increased by tortures and massacres, and explains clearly the divinity of Christ, 10 the maker of all things, and Son of God. He shows that by reason alone we could never attain to the true knowledge of God, who sent his Son to teach us his holy mysteries: and, when we deserved only chastisement, to pay the full price of our redemption—the Holy One to suffer for sinners—the person offended for the offenders: and when no other means could satisfy for our crimes, we were covered under the wings of justice itself, and rescued from slavery. He extols exceedingly the immense goodness and love of God for man, in creating him, and the world for his use; in subjecting to him other things, and in sending his only begotten Son with the promise of his kingdom, to those who shall have loved him. “But after you shall have known him,” says he, “with what inexpressible joy do you think you will be filled! How ardently will you love him who first loved you! And when you shall love him, you will be an imitator of his goodness. He who bears the burdens of others, assists all, humbles himself to all, even to his inferiors, and supplies the wants of the poor with what he has received from God, is truly the imitator of God. Then will you see on earth that God governs the world; you will know his mysteries, and will love and admire those who suffer for him: you will condemn the imposture of the world, and despise death, only fearing eternal death, in never-ending fire. When you know that fire, you will call those blessed who here suffer flames for justice. I speak not of things to which I am a stranger, but having been a disciple of the apostles, I am a teacher of nations,” &c.

St. Justin made a long stay in Rome, dwelling near the Timothin baths, on the Viminal hill. The Christians met in his house to perform their devotions, and he applied himself with great zeal to the instruction of all those who resorted to him. Evelpistus, who suffered with him, owned at his examination that he had heard with pleasure Justin’s discourses. The judge was acquainted with his zeal, when he asked him, in what place he assembled his disciples? Not content with labouring in the conversion of Jews and Gentiles, he exerted his endeavours in defending the Catholic faith against all the heresies of that age. His excellent volumes against Marcion, as they are styled by St. Jerom, are now lost, with several other works commended by the ancients. The martyr, after his first apology, left Rome, and probably performed the functions of an evangelist in many countries for several years. In the reign of Antoninus Pius, being at Ephesus, and casually meeting in the walks of Xistus Tryphon, whom Eusebius calls the most celebrated Jew of that age, and who was a famous philosopher, he fell into discourse with him, which brought on a disputation, which was held in the presence of several witnesses during two entire days. St. Justin afterwards committed to writing this dialogue with Tryphon, which work is a simple narrative of a familiar unstudied conversation. Tryphon seeing Justin in the philosopher’s cloak, addressed him on the excellency of philosophy. The saint answered, that he admired he should not rather study Moses and the prophets, in comparison of whom all the writings of the philosophers are empty jargon and foolish dreams. Then, in the first part of his dialogue, he showed that, according to the prophets, the old law was temporary, and to be abolished by the new: and in the second, that Christ was God before all ages, distinct from the Father—the same that appeared to Abraham, Moses, &c. the same that created man, and was himself made man, and crucified. He insists much on that passage, Behold a virgin shall conceive. 11 From the beginning of the conversation, Tryphon had allowed that from the prophets it was clear that Christ must be then come; but he said, that he had not yet manifested himself to the world. So evident was it that the time of his coming must be then elapsed, that no Jew durst deny it, as Fleury observes. 12 From the Apocalypse and Isaiah, by a mistaken interpretation, Justin inferred the futurity of the Millennium, or of Christ’s reign upon earth for a thousand years, before the day of judgment, with his elect, in spiritual, chaste delights: but adds, that this was not admitted by many true orthodox believers. 13 This point was afterwards cleared up, and that mistake of some few corrected and exploded by consulting the tradition of the whole church. In the third part, St. Justin proves the vocation of the Gentiles, and the establishment of the church. Night putting an end to the conversation, Tryphon thanked Justin, and prayed for his happy voyage: for he was going to sea. By some mistakes made by St. Justin in the etymologies or derivation of certain Hebrew names, it appears that he was a stranger to that language. The Socinians dread the authority of this work, on account of the clear proofs which it furnishes of the divinity of Christ. St. Justin testifies 14 that the miraculous gifts of the Holy Ghost, of curing the sick, and casting out devils in the name of Christ, were then frequent in the church. He excludes from salvation wilful heretics no less than infidels.

But the Apologies of this martyr have chiefly rendered his name illustrious. The first or greater (which by the first editors was, through mistake, placed and called the second) he addressed to the Emperor Antoninus Pius, his two adopted sons, Marcus Aurelius and Lucius Commodus, and the senate, about the year 150. That mild emperor had published no edicts against the Christians: but, by virtue of former edicts, they were often persecuted by the governors, and were everywhere traduced as a wicked and barbarous set of people, enemies to their very species. They were deemed atheists; they were accused of practising secret lewdness, which slander seems to have been founded on the secrecy of their mysteries, and partly on the filthy abominations of the Gnostic and Carpocratian heretics: they were said in their sacred assemblies to feed on the flesh of a murdered child; to which calumny a false notion of the blessed eucharist might give birth. Celsus and other heathens add, 15 that they adored the cross, and the head of an ass. The story of the ass’s head was a groundless calumny, forged by a Jew, who pretended to have seen their mysteries, which was readily believed and propagated by those whose interest it was to decry the Christian religion, as Eusebius, 16 St. Justin, Origen, and Tertullian relate. The respect shown to the sign of the cross, mentioned by Tertullian and all the ancient fathers, seem grounds enough for the other slander. These calumnies were advanced with such confidence, and, through passion and prejudice, received so eagerly, that they served for a pretence to justify the cruelty of the persecutors, and to render the very name of a Christian odious. These circumstances stirred up the zeal of St. Justin to present his Apology for the Faith in writing, begging that the same might be made public. In it he boldly declares himself a Christian, and an advocate for his religion: he shows that Christians ought not to be condemned barely for the name of Christian, unless convicted of some crime; that they are not atheists, though they adore not idols: for they adore God the Father, his Son, and the Holy Ghost, 17 and the host of good angels. 18 He exhorts the emperor to hold the balance even in the execution of justice; and sets forth the sanctity of the doctrine and manners of Christians, who fly all oaths, abhor the least impurity, despise riches, are patient and meek, love even enemies, readily pay all taxes, and scrupulously and respectfully obey and honour princes, &c. Far from eating children, they even condemned those who exposed them. 19 He proves their regard for purity from the numbers among them of both sexes who had observed strict chastity to an advanced age. He explains the immortality of the soul, and the resurrection of the flesh, and shows from the ancient prophets that God was to become man, and that they had foretold the destruction of Jerusalem, the vocation of the Gentiles, &c. He mentions a statue erected in Rome to Simon Magus, which is also testified by Tertullian, St. Austin, Theodoret, &c. 20 The necessity of vindicating our faith from slanders, obliged him, contrary to the custom of the primitive church, to describe the sacraments of baptism and the blessed eucharist, mentioning the latter also as a sacrifice. “No one,” says he, 21 “is allowed to partake of this food but he that believes our doctrines to be true, and who has been baptized in the laver of regeneration for remission of sins, and lives up to what Christ has taught. For we take not these as common bread and common drink; but like as Jesus Christ our Saviour, being incarnate by the word of God, had both flesh and blood for our salvation; so are we taught that this food, by which our flesh and blood are nourished, over which thanks have been given by the prayers in his own words, is the flesh and blood of the incarnate Jesus.” He describes the manner of sanctifying the Sunday, by meeting to celebrate the divine mysteries, read the prophets, hear the exhortation of him that presides, and make a collection of alms to be distributed among the orphans, widows, sick, prisoners, and strangers. He adds the obscure edict of the Emperor Adrian in favour of the Christians. It appears that this Apology had its desired effect—the quiet of the church. Eusebius informs us, 22 that the same emperor sent into Asia a rescript to the following purport: “When many governors of provinces had wrote to my father, he forbade them (the Christians) to be molested, unless they had offended against the state. The same answer I gave when consulted before on the same subject. If any one accuse a person of being a Christian, it is my pleasure that he be acquitted, and the accuser chastised according to the rigour of the law.” Orosius and Zonaras tell us, that Antoninus was prevailed upon by the Apology of Justin to send this order.

He composed his second Apology near twenty years after, in 167, on account of the martyrdom of one Ptolemy, and two other Christians, whom Urbicus, the governor of Rome, had put to death. The saint offered it to the Emperor Marcus Aurelius (his colleague Lucius Verus being absent in the East) and to the senate. He undertakes in it to prove that the Christians were unjustly punished with death, and shows how much their lives and doctrines surpassed the philosophers, and that they could never embrace death with so much cheerfulness and joy, had they been guilty of the crimes laid to their charge. Even Socrates, notwithstanding the multitude of disciples that followed him, never found one that died in defence of his doctrine. The apologist added boldly, that he expected death would be the recompense of his Apology, and that he should fall a victim to the snares and rage of some or other of the implacable enemies of the religion for which he pleaded; among whom he named Crescens, a philosopher in name, but an ignorant man, and a slave to pride and ostentation. His martyrdom as he had conjectured, was the recompense of this Apology: it happened soon after he presented this discourse, and probably was procured by the malice of those of whom he spoke. The genuine acts seem to have been taken from the prætor’s public register. The relation is as follows:

Justin and others that were with him were apprehended, and brought before Rusticus, prefect of Rome, who said to Justin, “Obey the gods, and comply with the edicts of the emperors.” Justin answered, “No one can be justly blamed or condemned for obeying the commands of our Saviour Jesus Christ.” Rusticus.—“What kind of literature and discipline do you profess?” Justin.—“I have tried every kind of discipline and learning; but I have finally embraced the Christian discipline, how little soever esteemed by those who were led away by error and false opinions.” Rusticus.—“Wretch, art thou then taken with that discipline?” Justin.—“Doubtless I am, because it affords me the comfort of being in the right path.” Rusticus.—“What are the tenets of the Christian religion?” Justin.—“We Christians believe one God, Creator of all things visible and invisible; and we confess our Lord Jesus Christ, the Son of God, foretold by the prophets, the Author and Preacher of salvation, and the Judge of mankind.” The prefect inquired in what place the Christians assembled. Justin replied, “Where they please, and where they can: God is not confined to a place: as he is invisible, and fills both heaven and earth, he is everywhere adored and glorified by the faithful.” Rusticus.—“Tell me where you assemble your disciples?” Justin.—“I have lived till this time near the house of one called Martin, at the Timothin baths. I am come a second time to Rome, and am acquainted with no other place in the city. If any one came to me, I communicated to him the doctrine of truth.” Rusticus.—“You are then a Christian.” Justin.—“Yes, I am.” The judge then put the same question to each of the rest, viz. Chariton, a man; Charitana, a woman; Evelpistus, a servant of Cæsar, by birth a Cappadocian; Hierax, a Phrygian; Peon, and Liberianus, who all answered, “that, by the divine mercy, they were Christians.” Evelpistus said, he had learned the faith from his parents, but had with great pleasure heard Justin’s discourses. Then the prefect addressed himself again to Justin in this manner: “Hear you, who are noted for your eloquence, and think you make profession of the right philosophy, if I cause you to be scourged from head to foot, do you think you shall go to heaven?” Justin replied, “If I suffer what you mention, I hope to receive the reward which those have already received, who have observed the precepts of Jesus Christ.” Rusticus said, “You imagine then that you shall go to heaven, and be there rewarded.” The martyr answered, “I do not only imagine it, but I know it; and am so well assured of it, that I have no reason to make the least doubt of it.” The prefect seeing it was to no purpose to argue, bade them go together and unanimously sacrifice to the gods, and told them that in case of refusal they should be tormented without mercy. Justin replied, “There is nothing which we more earnestly desire than to endure torments for the sake of our Lord Jesus Christ; for this is what will promote our happiness, and give us confidence at his bar, where all men must appear and be judged.” To this the rest assented, adding, “Do quickly what you are about. We are Christians, and will never sacrifice to idols.” The prefect thereupon ordered them to be scourged and then beheaded, as the laws directed. The martyrs were forthwith led to the place where criminals were executed, and there, amidst the praises and thanksgivings which they did not cease to pour forth to God, were first scourged, and afterwards beheaded. After their martyrdom, certain Christians carried off their bodies privately, and gave them an honourable burial. St. Justin is one of the most ancient fathers of the church who has left us works of any considerable note. 23 Tatian, his disciple, writes, that, of all men, he was the most worthy of admiration. 24 Eusebius, St. Jerom, St. Epiphanius, Theodoret, &c. bestow on him the highest praises. He suffered about the year 167, in the reign of Marcus Aurelius and Lucius Verus. The Greeks honour him on the 1st of June; in Usuard and in the Roman Martyrology his name occurs on the 13th of April.

St. Justin extols the power of divine grace in the virtue of Christians, among whom many who were then sixty years old, had served God from their infancy in a state of spotless virginity, having never offended against that virtue, not only in action, but not even in thought: for our very thoughts are known to God. 25 They could not be defiled with any inordinate love of riches, who threw their own private revenues into the common stock, sharing it with the poor. 26 So great was their abhorrence of the least wilful untruth, that they were always ready rather to die than to save their lives by a lie. 27 Their fidelity to God was inviolable, and their constancy in confessing his holy name, and in observing his law invincible. “No one,” says the saint, 28 “can affright from their duty those who believe in Jesus. In all parts of the earth we cease not to confess him, though we lose our heads, be crucified, or exposed to wild beasts. We suffer dungeons, fire, and all manner of torments: the more we are persecuted, the more faithful and the more pious we become, through the name of Jesus. Some adore the sun: but no one yet saw any one lay down his life for that worship; whereas we see men of all nations suffer all things for Jesus Christ.” He often mentions the devotion and fervour of Christians in glorifying God by their continual homages, and says, that the light of the gospel being then spread every where, there was no nation, either of Greeks or barbarians, in which prayers and thanksgivings were not offered to the Creator in the name of the crucified Jesus. 29

Note 1. St. Epiphanius (Hær. 46,) calls St. Justin a Samaritan; but means such a one by birth, not by principle; our saint declaring himself a Gentile, and uncircumcised. (Dial. n. 28, Apol. 1. n. 53.) [back]

Note 2. Dial. in initio. [back]

Note 3. Some take this old man to have been a zealous holy Christian. Halloix thinks it was an angel; for the blessed spirits are concerned for men’s salvation: and Tillemont and Dom. Murand look on this conjecture as probable on several accounts. [back]

Note 4. Apol. 2, ol. 1, n. 12, p. 96. [back]

Note 5. Hær. 46. [back]

Note 6. Eusebius (b. 4, c. 8,) says, his conversion happened after Adrian had celebrated the Apotheosis of his minion Antinous, whom death surprised in Egypt, to whose honour that emperor built a city called Antinoe, where he died, erected a temple, appointed priests and established games; all which was done in 132, and St. Justin died in the vigour of his age. Hence Dom Marand places his conversion about the year 137. Dr. Cave thinks it happened at Naplosa: Marand at Alexandria, because he was near the sea, and Justin himself mentions that he had been at Alexandria, (Parænef. ad Græc.) for he had travelled for his improvement in the sciences, and particularly into Egypt, famous for teaching the mysteries of secret learning. [back]

Note 7. Op. p. 1. [back]

Note 8. Ed. Ben. p. 36. [back]

Note 9. Appar. in Bibl. Patr. t. 1, p. 445. [back]

Note 10. N. 7. p. 237. [back]

Note 11. Isaiah viii. [back]

Note 12. Hist. t. 1, p. 463. [back]

Note 13. N. 80, p. 177. [back]

Note 14. N. 85, p. 182, n. 35, p. 133. [back]

Note 15. Apud Origen, l. 6, c. 133. [back]

Note 16. Hist. l. 4, c. 16, and in Isa. [back]

Note 17. Apol. 1. ol. 2, n. 6, p. 47. [back]

Note 18. Dom Marand demonstrates against Dr. Bull, that these words of good angels, &c., cannot be placed within a parenthesis, and that they mean an inferior veneration of angels, entirely of a different order from the supreme worship of God, though named with it in the same period, as we read, (Apoc. i. 4, 5,) Grace and peace from him that is ……… and from the seven spirits which are before his throne, and from Jesus Christ. [back]

Note 19. As the heathens practised when poor; and the Chinese, &c., do at this day. [back]

Note 20. See Tillemont, t. 2, p. 521, and Marand, Not. hic. [back]

Note 21. N. 66, p. 88. See the notes of the Ben. Ed. [back]

Note 22. Hist. b. 4, c. 13. [back]

Note 23. Photius informs us (Cod. 125,) that St. Justin composed a book against Aristotle, in which, with close reasoning and solid arguments, he examined the two first books of his Physics, or his principles of form, matter, &c. It is evident that the Treatise against the Doctrine of Aristotle, in which also the fourth, fifth, and eighth books of his Physics, and several other parts of that philosopher’s writings are censured, is the work of some other; and has only been ascribed to St. Justin in lieu of the former, which is lost. The answer to the Orthodox upon one hundred and forty-six questions, is a work of the fourth or fifth age, which does honour to its author, whom some take to have been Theodoret, before the rise of the Nestorian heresy. The Sabellians and Arians are closely confuted in it. The Exposition of the true Faith is an excellent confutation of the Arians, Nestorians, and Eutychians; perhaps the work of Justin, a bishop in Sicily, whose letter to Peter the Dyer is extant, (t. 4, Conc. p. 1103.) The letter to Zenas and Serenus is of small importance, contains some moral, ascetic instructions, and seems to have been written by some abbot; some think by Justin, abbot of the monastery of St. Anastasius, the Persian and martyr, near Jerusalem, in the reign of Heraclius. See D. Marand, Ceillier, &c. The best edition of St. Justin’s works is that of D. Marand, of the congregation of St. Maur, printed in folio at Paris, 1742, and at Venice, 1747. [back]

Note 24. Apud Eus. l. 4, c. 16. [back]

Note 25. Apol. 1. ol. 2, p. 62. [back]

Note 26. Ib. p. 61. [back]

Note 27. Ib. p. 57, and Dial. cum Tryph. [back]

Note 28. Ib. [back]

Note 29. Dial. p. 345. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866.

SOURCE : https://www.bartleby.com/lit-hub/lives-of-the-saints/volume-vi-june/st-justin-the-philosopher-martyr

Les reliques de Saint Justin et d'autres saints martyrs de l'Église primitive, autel latéral dédié à Sainte Anne et Saint Joachim, église des Jésuites à La ValetteMalte


Saints of the Day – Justin (Justin the Philosopher)

Article

Born in Flavia Neapolis, Samaria, c.100; died 165; feast day formerly on April 13 or 14.

“Is this not the task of philosophy to enquire about the divine?” – Saint Justin Martyr

The blood of the martyrs flourished in its hundred-fold increase, as Saint Justin has well observed: “We are slain with the sword, but we increase and multiply; the more we are persecuted and destroyed, the more are deaf to our numbers. As a vine, by being pruned and cut close, shoots forth new suckers, and bears a greater abundance of fruit; so is it with us.”

Saint Justin was a layman and the first great Christian philosopher who wrote books of sizable length. His own writing gives details of his life. According to his account his pagan parents were of Greek origin. He was given a liberal education and devoted himself particularly to rhetoric, poetry, and history. He then moved on to the study of philosophy, and he studied the system of the Stoics, then gave it up because it taught him nothing of God.

He applied to the school of Pythagoras but was told that a preliminary knowledge of music, geometry, and astronomy would be required. He came into contact with a respected Platonist, however, who led him to the science of God.

One day, while wandering near the seashore, reflecting upon one of Plato’s maxims, he saw an impressive-looking old man, whom he engaged in a discussion about the maxim. The man told him of a philosophy nobler and more fulfilling than any he had yet studied – one that had been revealed by God to the Hebrew prophets and culminated in Jesus Christ.

Justin was inspired to study the Scriptures and to learn about Christianity. He found that while the teachings of Plato are not identical to Christianity, they led him to embrace the teachings of Jesus. He is said to have become converted by his reading and by observing the heroism of martyrs. He became a Christian at the age of 30 and was baptized at Ephesus or Alexandria, both cities that he visited.

In his teaching as well as his writing, he described the faith of the Christians and what took place at their meetings, an approach that most early Christians avoided in order to protect their rites from profanation. He tried to show that faith was compatible with rational thought.

He travelled much and held disputations with pagans, heretics, and Jews. At a time when Christians were continually subjected to persecution by the civil authorities, his first open defense of Christianity was addressed to the Emperor Antonius Pius, along with the emperor’s three adopted sons. His second great public defense, written about the year 161 was addressed to the Roman Senate itself.

Justin did not believe that everything he learned before becoming a Christian must necessarily be untrue. “Those who have been inspired by the creative word of God, see through this a measure of the truth,” he wrote. “We are taught that Christ, the first-born of God, is the word of which the whole human race partakes, so that those who before him lived according to reason may be called Christian, even though accounted atheists.” Justin wanted to embrace people like the Greek Socrates and the Jewish father Abraham into the fold of Christianity.

At last he came to Rome, where he opened a Christian school, with Tatian as one of his students. At some point he presented his Apology to the emperor Marcus Aurelius. He argued in public with a Cynic named Crescens, whom he accused of ignorance and misrepresentation. It is believed that it was through the machinations of Crescens’ followers that Justin was arrested.

He was brought before Rusticus, the prefect of Rome, and records of his trial still exist. He stated his beliefs openly. When asked to sacrifice to idols, Justin replied, “No right-minded man forsakes truth for falsehood.” He was sentenced to be scourged and beheaded. Six other Christians, including a woman, died with him (Bentley, White).

Saint Justin is depicted in art with an ax or a sword – the instrument of his martyrdom (White). Justin is the patron of philosophers and philosophy, and apologists (White).

MLA Citation

Katherine I Rabenstein. Saints of the Day1998. CatholicSaints.Info. 19 June 2020. Web. 1 June 2024. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-justin-justin-the-philosopher/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-justin-justin-the-philosopher/


St. Justin Martyr

Feast day: Jun 01

"We are slain with the sword, but we increase and multiply; the more we are persecuted and destroyed, the more are deaf to our numbers. As a vine, by being pruned and cut close, shoots forth new suckers, and bears a greater abundance of fruit; so is it with us." – St. Justin Martyr

Justin was born around the year 100 in the Palestinian province of Samaria, the son of Greek-speaking parents whose ancestors were sent as colonists to that area of the Roman Empire. Justin's father followed the Greek pagan religion and raised his son to do the same, but he also provided Justin with an excellent education in literature and history.

Justin was an avid lover of truth, and as a young man, became interested in philosophy and searched for truth in the various schools of thought that had spread throughout the empire. But he became frustrated with the professional philosophers' intellectual conceits and limitations, as well as their apparent indifference to God.

After several years of study, Justin had a life-changing encounter with an old man who questioned him about his beliefs and especially about the sufficiency of philosophy as a means of attaining truth. He urged him to study the Jewish prophets and told Justin that these authors had not only spoken by God's inspiration, but also predicted the coming of Christ and the foundation of his Church.

“Above all things, pray that the gates of life may be opened to you,” the old man told Justin, “for these are not things to be discerned, unless God and Christ grant to a man the knowledge of them.” Justin had always admired Christians from a distance because of the beauty of their moral lives. As he writes in his Apologies: "When I was a disciple of Plato, hearing the accusations made against the Christians and seeing them intrepid in the face of death and of all that men fear, I said to myself that it was impossible that they should be living in evil and in the love of pleasure.” The aspiring philosopher eventually decided to be baptized around the age of 30.

After his conversion, Justin continued to wear the type of cloak that Greek culture associated with the philosophers. Inspired by the dedicated example of other Catholics whom he had seen put to death for their faith, he embraced a simple and austere lifestyle even after moving to Rome.

Justin was most likely ordained a deacon, since he preached, did not marry, and gave religious instruction in his home. He is best known as the author of early apologetic works which argued for the Catholic faith against the claims of Jews, pagans, and non-Christian philosophers.

Several of these works were written to Roman officials, for the purpose of refuting lies that had been told about the Church. Justin sought to convince the rulers of the Roman Empire that they had nothing to gain, and much to lose, by persecuting the Christians. His two most famous apologetical treatises were "Apologies" and "Dialogue with Tryphon."

In order to fulfill this task, Justin gave explicit written descriptions of the early Church's beliefs and its mode of worship. In modern times, scholars have noted that Justin's descriptions correspond to the traditions of the Catholic Church on every essential point.

Justin describes the weekly Sunday liturgy as a sacrifice, and speaks of the Eucharist as the true body and blood of Christ. He further states that only baptized persons who believe the Church's teachings, and are free of serious sin, may receive it.

Justin also explains in his writings that the Church regards celibacy as a sacred calling, condemns the common practice of killing infants, and looks down on the accumulation of excessive wealth and property.

His first defense of the faith, written to Emperor Antonius Pius around 150, convinced the emperor to regard the Church with tolerance. In 167, however, persecution began again under Emperor Marcus Aurelius.

During that year Justin wrote to the emperor, who was himself a philosopher and the author of the well-known “Meditations.” He tried to demonstrate the injustice of the persecutions, and the superiority of the Catholic faith over Greek philosophy. Justin emphasized the strength of his convictions by stating that he expected to be put to death for expressing them

He was, indeed, seized along with a group of other believers, and brought before Rusticus, prefect of Rome. A surviving eyewitness account shows how Justin the philosopher became known as “St. Justin Martyr.”

The prefect made it clear how Justin might save his life: “Obey the gods, and comply with the edicts of the emperors.” Justin responded that “no one can be justly blamed or condemned for obeying the commands of our Savior Jesus Christ.”

Rusticus briefly questioned Justin and his companions regarding their beliefs about Christ and their manner of worshiping God. Then he laid down the law.

“Hear me,” he said, “you who are noted for your eloquence, who think that you make a profession of the right philosophy. If I cause you to be scourged from head to foot, do you think you shall go to heaven?”

“If I suffer what you mention,” Justin replied, “I hope to receive the reward which those have already received, who have obeyed the precepts of Jesus Christ.”

“There is nothing which we more earnestly desire, than to endure torments for the sake of our Lord Jesus Christ,” he explained. “We are Christians, and will never sacrifice to idols.” Justin was scourged and beheaded along with six companions who joined him in his confession of faith.

St. Justin Martyr has been regarded as a saint since the earliest centuries of the Church. Eastern Catholics and Eastern Orthodox Christians also celebrate his feast day on June 1.

SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/saint/st-justin-martyr-486

Church (Pieve) San Giustino, in San Giustino Valdarno, hamlet of Loro Ciuffenna, Province of Arezzo, Tuscany, Italy


Saint Justin, martyr

Among the many saints honored today, Justin the martyr is one that needs to be invoked due to his reasonableness in the approach he took regarding the faith on all levels. He met his destiny in being beheaded in AD 165 at Rome. This second century saint and philosopher is know for his defense of the faith by using the gift of reason. Today we could use a good dose of Justin in making the reasons for being Christian known and understandable. One of the famous interchanges he had went like this: “Rusticus said: ‘What system of teaching do you profess?’ Justin said: ‘I have tried to learn about every system, but I have accepted the true doctrines of the Christians, though these are not approved by those who are held fast by error.'”

In Justin’s First Apology sacramental and liturgical theologians look to Justin because of the rigor he had for being consistent with divine revelation; in the work just named Justin takes on the followers of Mithras for the mimicking of the Eucharist and confusing the faithful and distracting the proper defense of the faith. Justin’s eucharistic faith is something for us today to understand. Justin’s use of language is stunning:

But we, after we have thus washed him who has been convinced and has assented to our teaching, bring him to the place where those who are called brethren are assembled, in order that we may offer hearty prayers in common for ourselves and for the baptized [illuminated] person, and for all others in every place, that we may be counted worthy, now that we have learned the truth, by our works also to be found good citizens and keepers of the commandments, so that we may be saved with an everlasting salvation.

Having ended the prayers, we salute one another with a kiss. There is then brought to the president of the brethren bread and a cup of wine mixed with water; and he taking them, gives praise and glory to the Father of the universe, through the name of the Son and of the Holy Ghost, and offers thanks at considerable length for our being counted worthy to receive these things at His hands.

And when he has concluded the prayers and thanksgivings, all the people present express their assent by saying Amen. This word Amen answers in the Hebrew language to ge’noito [so be it].

And when the president has given thanks, and all the people have expressed their assent, those who are called by us deacons give to each of those present to partake of the bread and wine mixed with water over which the thanksgiving was pronounced, and to those who are absent they carry away a portion (ch. 65).

and

“And this food is called among us Eucharistia [the Eucharist], of which no one is allowed to partake but the man who believes that the things which we teach are true, and who has been washed with the washing that is for the remission of sins, and unto regeneration, and who is so living as Christ has enjoined.

For not as common bread and common drink do we receive these; but in like manner as Jesus Christ our Saviour, having been made flesh by the Word of God, had both flesh and blood for our salvation, so likewise have we been taught that the food which is blessed by the prayer of His word, and from which our blood and flesh by transmutation are nourished, is the flesh and blood of that Jesus who was made flesh.” – (First Apology, 66)

SOURCE : https://communio.stblogs.org/index.php/2015/06/saint-justin-martyr-2/

JUNE 1, 2015

St. Justin Martyr: A Saint for Our Times

CONSTANCE T. HULL

I was introduced to St. Justin Martyr in my first semester of graduate school. I was taking a Church History class in which we read the book, The Spirit of Early Christian Thought, by Robert Louis Wilken. I really enjoyed the book because it focused on the philosophical and theological writings of the first few centuries of the Church. The author devotes quite a few pages to the writings of St. Justin Martyr.

St. Justin lived 100-165 A.D. He was born in Palestine, but referred to himself as a Samaritan. This was probably due to his birth in Neapolis which was in then Roman Palestine. His family was actually Greek, which would be of great influence throughout his life. He was not exposed to the Jewish or Christian teachings of his day until he was an adult. St. Justin began as a philosopher and donned the philosopher’s garb, which was a sign to the world of his dedication to the philosopher’s way of life.  Upon his conversion, he continued to wear the garb and to debate with the philosophers of his day.  He was one of the early Christian apologists

He went in search of truth early on. He wandered from philosopher to philosopher in order to dig deep into the questions of life. He would leave each different philosopher with a sense of longing that had not been filled. He finally met a Platonist who did not keep to the typical Platonic belief that the soul was immortal and had life within itself. Instead, this sage spoke of the soul as a gift from God. From this teacher, Justin discovered the prophets of old who shared the Word of God. The conversation left him forever changed and he said: “A flame was kindled in my soul and I was seized by love of the prophets and of the friends of Christ. While I was pondering his words in my mind, I came to see that this way of life alone is sure and fulfilling.”

St. Justin settled in Rome among a thriving Christian community and he began to teach. Much of his teaching and writing was in defense of Christianity against the Romans who were largely influenced by Hellenistic culture. His life as a philosopher made him uniquely suited to respond to Roman culture. He also devoted some work to the Christian response to Judaism.  His most famous work in that regard is Dialogue with Trypho, which offered an explanation of how the Septuagint (the Greek translation of the Old Testament) must be interpreted in light of Christian revelation.

Upon studying the life of St. Justin Martyr and his writings, I was immediately taken in. He wrote with a philosophical and theological understanding that speaks to the student theologian in me. Part of his mission as an apologist was to let his readers and listeners know that the life of Christ is not to abandon reason and intellectual pursuits. The Christian life is the unification of the whole human person and most realized in how we answer Christ’s call in our actions. Robert Louis Wilken writes:

Justin let his readers know that the truth of Christ penetrates the soul by means of our moral as well as our intellectual being. The knowledge of God has to do with how one lives, with acting on convictions that are not mere premises but realities learned from other persons and tested by experience.

St. Justin was also one of the very early writers who gave detailed descriptions of how the early Church worshipped. In his first Apology, St Justin writes:

On the day called Sunday all who live in the cities or in the country gather at one place and the memoirs of the apostles or the writings of the prophets are read as long as time permits. When the reader has finished, the one who is presiding instructs us in a brief discourse and exhorts us to imitate these noble things. Then we all stand up together and offer prayers…When we have finished the prayer, bread is brought forth, and wine and water, and the presiding minister offers up prayers and thanksgiving to the best of his ability, and the people assent, saying the Amen; after this the consecrated elements are distributed and received by each one. Then a deacon brings a portion to those who are absent. Those who prosper, and who so wish, contribute what each thinks fit. What is collected is deposited with the presiding minister who takes care of the orphans and widows, and those who are in need because of sickness or some other reason, and those who are imprisoned, and the strangers and sojourners among us.

Does this sound familiar? It should. It is the Eucharistic celebration as it was offered in the 2nd Century. It is the model for the Mass we celebrate today. In fact, St. Justin is one of the earliest non-Scriptural references, remember we are talking within about 120 years after Christ’s death and resurrection, to the Holy Eucharist as the Catholic Church celebrates it daily. Here are some of his words on the Real Presence of Christ in the Holy Eucharist:

This food we call Eucharist, of which no one is allowed to partake except one who believes that the things we teach are true, and has received the washing for forgiveness of sins for rebirth, and who lives as Christ taught us. For we do not receive these things as common bread or common drink, but as Jesus Christ our Savior who became incarnate by God’s word and took flesh and blood for our salvation. So also we have been taught that the food consecrated by the word of prayer which comes from him, from which our flesh and blood are nourished by being renewed, is the flesh and blood of the incarnate Jesus.

St. Justin is telling us that John 6 is in fact the literal Presence of Christ. We take Christ at His word. When we receive the Holy Eucharist, we are receiving the body, blood, soul, and divinity of Our Lord. This was not a new teaching the Catholic Church came up with recently. The early Church did not view the Liturgy as symbolic. It was to enter into Christ and eat of His Body, just like it is today.

What are some things that we can learn from St. Justin Martyr that apply to our lives today?

Reason and Faith

There is a definite battle going on in our culture about the nature of faith and reason. The New Atheism is trying to convince the world that religion is superstitious and that it is the abandonment of reason. The Catholic Church has a long intellectual tradition and teaches that the fullness of faith and reason are realized in Christ and the Church. In fact, St. John Paul II wrote a beautiful encyclical, Fides et Ratio, that addresses the attacks against faith in light of reason. Pope Francis, along with Pope Emeritus Benedict XVI, penned the encyclical Lumen Fidei, as well. St. Justin Martyr is a member of a very long tradition in the Church to invite people into an intellectual fullness that resides in following Christ. Faith and reason are not in opposition to one another. Reason is taken to new heights through the virtue of faith. The writings of St. Justin Martyr marry philosophical thought with theology.

Real Presence

Disturbing statistics have come out saying that the majority, yes majority, of Catholics deny the Real Presence of Christ in the Eucharist. Many have adopted similar beliefs to our Protestant brothers and sisters. This is distressing, precisely because Christ left the Church His body as the true sacrifice offered to the Father and as food for us. Jesus told us in John 6:53-58 that we must take and eat his flesh and blood as real food. This was solidified and instituted at The Last Supper.

Jesus said to them, “Amen, amen, I say to you, unless you eat the flesh of the Son of Man and drink his blood, you do not have life within you. Whoever eats my flesh and drinks my blood has eternal life, and I will raise him on the last day. For my flesh is true food, and my blood is true drink. Whoever eats my flesh and drinks my blood remains in me and I in him. Just as the living Father sent me and I have life because of the Father, so also the one who feeds on me will have life because of me. This is the bread that came down from heaven. Unlike your ancestors who ate and still died, whoever eats this bread will live forever.”

Perserverance

In A.D. 165, St. Justin Martyr was beheaded along with his companions for refusing to offer sacrifice to the Roman gods. St. Justin gave his life over for Christ and died a death life the Savior whom he loved above all else. It is here that we can be reminded of perseverance in following Christ. All of the saints by virtue of the fact that they are saints show us how to live lives devoted entirely to Christ. St. Justin reminds us never to sacrifice to the false gods of our age. That includes the materialism, hedonism, and nihilism that are ever present. We must keep our eyes fixed on Heaven that we may at our own end hear: “Well done thy good and faithful servant”. St. Justin Martyr, ora pro nobis.

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By Constance T. Hull

Constance T. Hull is a wife, mother, homeschooler, and a graduate with an M.A. in Theology with an emphasis in philosophy. Her desire is to live the wonder so passionately preached in the works of G.K. Chesterton and to share that with her daughter and others. While you can frequently find her head inside of a great work of theology or philosophy, she considers her husband and daughter to be her greatest teachers. She is passionate about beauty, working towards holiness, the Sacraments, and all things Catholic. She is also published at The Federalist, Public Discourse, and blogs frequently at Swimming the Depths.

SOURCE : https://catholicexchange.com/st-justin-martyr-a-saint-for-our-times/

St. Justin Martyr: A Sign of Contradiction to His World & Ours

DEREK ROTTY

Reading the signs of the times in our present historical age probably causes us to conclude that we are in a period of cultural decadence. In response to this disheartening trend, many of us hope to find great witnesses who help us find courage to overcome this cultural malaise. We find just such a witness in the history of the Roman empire, nineteen centuries ago. St. Justin Martyr stood as a sign of contradiction against the decadent culture of his era, and he can help us stand as signs of contradiction in our own age. We will do well to listen to his words and follow his example.

In reading about St. Justin’s life, we immediately learn that he was a seeker. By constantly searching for deeper knowledge and asking questions, he found his way to Christianity through Stoicism, Peripatetism, Pythagoreanism, and Platonism.

An encounter with an old Christian man along the seashore was Justin’s final step into this new religion. In Christianity, he said he found the philosophy that satisfied his soul. In his Dialogue with Trypho, Justin wrote: “straightway a flame was kindled in my soul; and a love of the prophets, and of those men who are friends of Christ, possessed me; and … I found this philosophy alone to be safe and profitable” (chapter 8). He would spend the rest of his life searching for truth, goodness, and beauty, and working to share it with others.

Justin’s love for philosophy turned him into an itinerant teacher, and he found his way to Rome. When he arrived there, Justin’s passion for philosophy and reason led him to call for a reasoned hearing for Christianity within the culture of pagan Rome. To the emperor, Antoninus Pius, he made a serious charge: “you do not examine the charges made against us; but, yielding to unreasoning passion, and to the instigation of evil demons, you punish us without consideration or judgment.” Rather, he proclaimed, “Justice requires that you inquire into the life both of him who confesses and of him who denies, that by his deeds it may be apparent what kind of man each is” (First Apology, §4-5). Justin’s claim was that a man should be respected for the value he brings to the society around him, whether he be pagan or Christian.

With this in mind, Justin argued for the social value of Christians and Christianity. He made the point that Christian morality stood as a sign of contradiction against the broader Roman culture of selfishness and disdain. Justin taught rather forcefully on a number of moral topics, which certainly made him an enemy to some. His staunch defense of the truth and value of Christian morality is ultimately what earned him the title “Martyr,” as he was scourged and beheaded for refusing to worship the Roman pantheon.

One of Justin’s primary points about the social value of Christianity was that followers of Jesus eschewed the accumulation of wealth. Instead of living from the vice of greed, they “directed all excess wealth to the common good” (First Apology, §14). That is, they spent any money they did not need for life’s necessities in caring for the poor. This was certainly contrary to the accepted cultural norm, where the poor were often left for dead.

On top of caring for the poor, Christians also chose to live together with people of other ethnicities. Thus, they created a social melting pot and showed that the truth of the Gospel was truly for anyone and everyone who would receive it. Beyond that, Christians made a practice of “praying for their enemies,” those who would persecute them for their beliefs (First Apology, §14). Justin was making the bold point that Christians’ profound desire was to live in harmony with everyone, building the New Jerusalem in their historical era.

Perhaps the most countercultural virtue championed by St. Justin was chastity. “We who formerly delighted in fornication,” he wrote, “now cleave only to chastity” (First Apology, §14). Rampant sexual license, of course, was an ingrained part of Roman society and culture. It was radical for Justin and Christians to suggest any alternative way of life. Yet, he was trying to show that the way of Christian virtue was, in fact, better for Roman society because chastity would prevent the use, abuse, and exploitation of all persons.

Finally, Justin exhorted all, Christians and unbelievers alike, to a deeper knowledge and love of God the Father and His Incarnate Son. He called his listeners and readers to “consecrate themselves to God alone”; and to grow in relationship with Jesus, the Incarnate Word of God, “since also He became man for our sakes, that, becoming a partaker of our sufferings, He might also bring us healing” (Second Apology). This was to be the Christian response to the “magic arts” that were so popular in ancient Rome.

We see the same trends in our modern world that prevailed in Justin’s age. In our current culture, Christians are looked upon with skepticism, and even blamed for cultural ills, just because we are people of faith. Christians must try to defend the social, economic, and cultural value of our lifestyle to a world of unbelievers who might mock us for prudery and superstition. Many of us attempt, with much difficulty, to live chastely within a hedonistic, pornographic culture.

Although he lived nineteen centuries ago, we can rely on Justin’s heroic example as a sign of contradiction for modern times. We can look to him for inspiration in our philosophical search for truth, goodness, and beauty. We can find motivation in his words about caring for the poor and living in social harmony with many races and ethnicities. We can follow his example of chastity. Any and all of these trends will provide more satisfaction and social benefits than anything that the world offers as glamorous. Our modern world needs to know just that, and St. Justin can help us share that message.

By Derek Rotty

Derek Rotty is a husband, father, teacher, & free-lance writer who lives in Jackson, Tennessee. He has written extensively on Catholic history, culture, faith formation, & family. Find out more about him & his work at www.derekrotty.com.

SOURCE : https://catholicexchange.com/st-justin-martyr-a-sign-of-contradiction-to-his-world-ours/

Kaple svatého Justina u Stvolínek


Introductory Note to the Writings of Justin Martyr

[a.d. 110–165.] Justin was a Gentile, but born in Samaria, near Jacob’s well. He must have been well educated: he had travelled extensively, and he seems to have been a person enjoying at least a competence. After trying all other systems, his elevated tastes and refined perceptions made him a disciple of Socrates and Plato. So he climbed towards Christ. As he himself narrates the story of his conversion, it need not be anticipated here. What Plato was feeling after, he found in Jesus of Nazareth. The conversion of such a man marks a new era in the gospel history. The sub-apostolic age begins with the first Christian author,—the founder of theological literature. It introduced to mankind, as the mother of true philosophy, the despised teaching of those Galileans to whom their Master had said, “Ye are the light of the world.”

And this is the epoch which forced this great truth upon the attention of contemplative minds. It was more than a hundred years since the angels had sung “Good-will to men;” and that song had now been heard for successive generations, breaking forth from the lips of sufferers on the cross, among lions, and amid blazing faggots. Here was a nobler Stoicism that needed interpretation. Not only choice spirits, despising the herd and boasting of a loftier intellectual sphere, were its professors; but thousands of men, women, and children, withdrawing themselves not at all from the ordinary and humble lot of the people, were inspired by it to live and die heroically and sublimely, —exhibiting a superiority to revenge and hate entirely unaccountable, praying for their enemies, and seeking to glorify their God by love to their fellow-men.

And in spite of Gallios and Neros alike, the gospel was dispelling the gross darkness. Of this, Pliny’s letter to Trajan is decisive evidence. Even in Seneca we detect reflections of the daybreak. Plutarch writes as never a Gentile could have written until now. Plato is practically surpassed by him in his thoughts upon the “delays1765 of the Divine Justice.” Hadrian’s address to his soul, in his dying moments, is a tribute to the new ideas which had been sown in the popular mind. And now the Antonines, impelled by something in the age, came forward to reign as “philosophers.” At this moment, Justin Martyr confronts them like a Daniel. The “little stone” smites the imperial image in the face, not yet “in the toes.” He tells the professional philosophers on a throne how false and hollow is all wisdom that is not meant for all humanity, and that is not capable of leavening the masses. He exposes the impotency of even Socratic philosophy: he shows, in contrast, the force that works in the words of Jesus; he points out their regenerating power. It is the mission of Justin to be a star in the West, leading its Wise Men to the cradle of Bethlehem.

160The writings of Justin are deficient in charms of style; and, for us, there is something the reverse of attractive in the forms of thought which he had learned from the philosophers.1766 If Plato had left us nothing but the Timæus, a Renan would doubtless have reproached him as of feeble intellectual power. So a dancing-master might criticise the movements of an athlete, or the writhings of St. Sebastian shot with arrows. The practical wisdom of Justin using the rhetoric of his times, and discomfiting false philosophy with its own weapons, is not appreciated by the fastidious Parisian. But the manly and heroic pleadings of the man, for a despised people with whom he had boldly identified himself; the intrepidity with which he defends them before despots, whose mere caprice might punish him with death; above all, the undaunted spirit with which he exposes the shame and absurdity of their inveterate superstition and reproaches the memory of Hadrian whom Antoninus had deified, as he had deified Antinous of loathsome history,—these are characteristics which every instinct of the unvitiated soul delights to honour. Justin cannot be refuted by a sneer.

He wore his philosopher’s gown after his conversion, as a token that he had attained the only true philosophy. And seeing, that, after the conflicts and tests of ages, it is the only philosophy that lasts and lives and triumphs, its discoverer deserves the homage of mankind. Of the philosophic gown we shall hear again when we come to Tertullian.1767

The residue of Justin’s history may be found in The Martyrdom and other pages soon to follow, as well as in the following Introductory Note of the able translators, Messrs. Dods and Reith:—

Justin Martyr was born in Flavia Neapolis, a city of Samaria, the modern Nablous. The date of his birth is uncertain, but may be fixed about a.d. 114. His father and grandfather were probably of Roman origin. Before his conversion to Christianity he studied in the schools of the philosophers, searching after some knowledge which should satisfy the cravings of his soul. At last he became acquainted with Christianity, being at once impressed with the extraordinary fearlessness which the Christians displayed in the presence of death, and with the grandeur, stability, and truth of the teachings of the Old Testament. From this time he acted as an evangelist, taking every opportunity to proclaim the gospel as the only safe and certain philosophy, the only way to salvation. It is probable that he travelled much. We know that he was some time in Ephesus, and he must have lived for a considerable period in Rome. Probably he settled in Rome as a Christian teacher. While he was there, the philosophers, especially the Cynics, plotted against him, and he sealed his testimony to the truth by martyrdom.

The principal facts of Justin’s life are gathered from his own writings. There is little clue to dates. It is agreed on all hands that he lived in the reign of Antoninus Pius, and the testimony of Eusebius and most credible historians renders it nearly certain that he suffered martyrdom in the reign of Marcus Aurelius. The Chronicon Paschale gives as the date 165 a.d.

The writings of Justin Martyr are among the most important that have come down to us from the second century. He was not the first that wrote an Apology in behalf of the Christians, but his Apologies are the earliest extant. They are characterized by intense Christian fervour, and they give us an insight into the relations existing between heathens and Christians in those days. His other principal writing, the Dialogue with Trypho, is the first elaborate exposition of the reasons for regarding Christ as the Messiah of the Old Testament, and the first systematic attempt to exhibit the false position of the Jews in regard to Christianity.

Many of Justin’s writings have perished. Those works which have come to us bearing his name have been divided into three classes.

161The first class embraces those which are unquestionably genuine, viz. the two Apologies, and the Dialogue with Trypho. Some critics have urged objections against Justin’s authorship of the Dialogue; but the objections are regarded now as possessing no weight.

The second class consists of those works which are regarded by some critics as Justin’s, and by others as not his. They are: 1. An Address to the Greeks; 2. A Hortatory Address to the Greeks; 3. On the Sole Government of God; 4. An Epistle to Diognetus; 5. Fragments from a work on the Resurrection; 6. And other Fragments. Whatever difficulty there may be in settling the authorship of these treatises, there is but one opinion as to their earliness. The latest of them, in all probability, was not written later than the third century.

The third class consists of those that are unquestionably not the works of Justin. These are: 1. An Exposition of the True Faith; 2. Replies to the Orthodox; 3. Christian Questions to Gentiles; 4. Gentile Questions to Christians; 5. Epistle to Zenas and Serenus; and 6. A Refutation of certain Doctrines of Aristotle. There is no clue to the date of the two last. There can be no doubt that the others were written after the Council of Nicæa, though, immediately after the Reformation, Calvin and others appealed to the first as a genuine writing of Justin’s.

There is a curious question connected with the Apologies of Justin which have come down to us. Eusebius mentions two Apologies,—one written in the reign of Antoninus Pius, the other in the reign of Marcus Aurelius. Critics have disputed much whether we have these two Apologies in those now extant. Some have maintained, that what is now called the Second Apology was the preface of the first, and that the second is lost. Others have tried to show, that the so-called Second Apology is the continuation of the first, and that the second is lost. Others have supposed that the two Apologies which we have are Justin’s two Apologies, but that Eusebius was wrong in affirming that the second was addressed to Marcus Aurelius; and others maintain, that we have in our two Apologies the two Apologies mentioned by Eusebius, and that our first is his first, and our second his second.

1765    See Amyot’s translation, and a more modern one by De Maistre (Œuvres, vol. ii. Paris, 1833). An edition of The Delays (the original, with notes by Professor Hackett) has appeared in America (Andover, circ., 1842), and is praised by Tayler Lewis.

1766    He quotes Plato’s reference, e.g., to the X.; but the Orientals delighted in such conceits. Compare the Hebrew critics on the ה (in Gen. i. 4), on which see Nordheimer, Gram., vol. i. p. 7, New York, 1838.

1767    It survives in the pulpits of Christendom—Greek, Latin, Anglican, Lutheran, etc.—to this day, in slightly different forms.

SOURCE : https://www.ccel.org/ccel/schaff/anf01.viii.i.html

Icon of Justin Martyr. Russia, XIX century. Church of the Resurrection Slovusheye by Uspensky Vrazhek (Moscow, Russia).

Св. Иустин Философ. Икона. Россия. XIX в. Храм Воскресения словущего на Успенском вражке (Москва).


St. Justin: Philosopher, Apologist, and Martyr

By Margaret Nornberg

The following essay was selected as the third-place winner of the U.S. Conference of Catholic Bishops’ religious liberty essay contest on the theme “Witnesses to Freedom.” The essay contest was co-sponsored by the OSV Institute for Catholic Innovation. For her essay, Margaret Nornberg was awarded a $500 scholarship.

Religious freedom is a human right, originating in mankind’s God-given free will. Although all have a moral obligation to the virtue of faith, this area of human life is beyond the scope of civil law. It is impossible to force anyone into belief, for one cannot believe what one does not freely accept. Coercing conversion is therefore inherently unjust, even should the religion be true—and still more so should it be false. Ultimately, religious freedom means that each human person has both the right and the duty to seek the truth, a right upheld and a duty fulfilled by the early Roman martyrs who gave their lives for the Church.

The late Roman Empire stood in opposition to religious freedom—not only in its anti-Christian laws, but also in its culture. By the second century, the old pagan religion had degenerated into two extremes: on the one hand, a cynical despair of finding truth anywhere; on the other, a religion synthesized of the beliefs of the countless cultures the empire had conquered.[1] These dual nightmares of subjectivism, the idea that no religions are true and the idea that all are, strike at the heart of religious freedom by denying the very existence of objective truth.

In those times arose the martyrs to testify to the source of truth: Christ and the Church He founded. Among the greatest of these was Saint Justin Martyr, an Ante-Nicene Father whose whole life challenged both the letter and the spirit of the Roman persecutions. Not only did he call for an end to the laws prohibiting his religion, but his lifelong love of truth and reason shone in stark contrast to the subjectivism of those times. As a philosopher who sought the truth, as an apologist who defended it, and as a martyr who gave his life for it, Saint Justin Martyr lived and died a witness to true religious freedom.

Even before his conversion, Justin’s fervent desire for truth was already apparent. Born near Shechem, Samaria around the year 100, he was raised a pagan and received a good education in history, poetry, rhetoric, and philosophy.[2] This study of philosophy led the young Justin to a hunger for truth and knowledge of God, and he passed through several schools of Greek thought before settling on Platonism.[3] But even in the philosophy of Plato and Socrates, he did not find the answers to his questions. These he ultimately discovered in Christianity, of which he learned in conversation with an old man who approached him as he walked alone on the shore.[4] Moved to a love of Scripture and Christian doctrine by the man’s advice, Justin was soon baptized, likely in Ephesus.[5]

By the time Justin embraced Christianity as the only "safe and profitable" philosophy,[6] hostility toward that religion had spread throughout the empire. To the Romans (polytheistic ad absurdum), Christian monotheism seemed practically atheism, while Christians’ refusal to worship the emperor seemed an act of rebellion.[7] Sinister rumors about secret Christian rites abounded. Misunderstandings of the doctrine of the Real Presence, for example, led to bloody tales of cannibalistic rituals: "An infant covered over with meal, that it might deceive the unwary, is placed before him who is to be stained with their rites: this infant is slain…. Thirstily—O horror!—they lick up its blood; eagerly they divide its limbs."[8]

Disturbed by these charges of atheism, sedition, and darker horrors—charges Pliny the Younger called "crimes themselves inherent in [Christianity]"—the Roman authorities began brutal persecutions to exterminate "this contagious superstition."[9]

As a former pagan, Justin knew of these rumors; as a Christian apologist, he strove to correct them. In his Apologies, he entreated the emperor and the Roman people to judge Christians on the basis of their deeds alone, and not to condemn them merely for their religion.[10] "[I]f no one can convict us of anything," he argued, "true reason forbids you, for the sake of a wicked rumour, to wrong blameless men, and indeed rather yourselves, who think fit to direct affairs, not by judgment, but by passion."[11]

Countering the charges brought against the Christian faith, Justin explained the truth of the Church’s doctrines. Against the charge of atheism, he professed belief in the one true God. "We confess that we are atheists, so far as gods of this sort [the demonic pagan gods] are concerned," he said, “but not with respect to the most true God, the Father of righteousness."[12] In response to the charge of sedition, he explained that Christians had no desire either to supplant any authority nor to commit any crime: "[W]hen you hear that we look for a kingdom, you suppose… that we speak of a human kingdom; whereas we speak of that which is with God… And more than all other men are we your helpers and allies in promoting peace, seeing that we hold this view, that it is alike impossible for the wicked, the covetous, the conspirator, and for the virtuous, to escape the notice of God."[13]

Finally, to dispel the rumors of horrible and obscure rituals, Justin elucidated the rites of Christian worship, including the sacraments of Baptism and the Eucharist.[14] "And if these things seem to you to be reasonable and true, honour them," he concluded; "but if they seem nonsensical, despise them as nonsense, and do not decree death against those who have done no wrong, as you would against enemies."[15] Thus the greatest of the first apologists defended the truth of the Christian faith and the right of Christians to practice it.

But Justin testified to truth and freedom in more than his writings. In the year 165, during the reign of Marcus Aurelius, he was arrested in Rome along with six companions.[16] When ordered to make sacrifice to the emperor, Justin refused with a profession of faith, and, strengthened by his courage, his companions likewise declared themselves Christians, upon which they were beheaded.[17] Justin provided in his martyrdom a greater witness to the truth than he could have hoped to give in any apology.

True religious freedom, the right and duty to seek the truth, has had few greater witnesses than this philosopher, apologist, and martyr. Saint Justin loved truth at a time when the world doubted its existence, and he defended his right to believe in it with his pen and with his life. His steadfast faith is a model for the Church in all ages—and in this age. As the same subjectivism he faced rears its head again in modern culture, Catholics need more than ever his example and intercession.

           Saint Justin Martyr, pray for us!

[1] Rod Bennett, Four Witnesses: The Early Church in Her Own Words (San Francisco: Ignatius Press, 2002), 273, Kindle.

[2] Mike Aquilina, The Fathers of the Church: An Introduction to the First Christian Teachers (Huntington, Indiana: Our Sunday Visitor Publishing Division, 2013), 86; Benedict XII, Church Fathers: From Clement of Rome to Augustine, trans. L’Osservatore Romano (San Francisco: Ignatius Press, 2008), 17.

[3] Justin Martyr, Dialogue of Justin, Philosopher and Martyr, with Trypho, a Jew, in The Ante-Nicene Fathers Volume One: Apostolic Fathers with Justin Martyr and Irenaeus, ed. Philip Schaff (Grand Rapids, Michigan: Christian Classics Ethereal Library, 2010), 305-311. www.holybooks.com/wp-content/uploads/Ante-Nicene-Fathers-Vol-1.pdf.

[4] Justin Martyr, Dialogue, 307-312.

[5] Aquilina, Fathers, 87; Justin Martyr, Dialogue, 312.

[6] Justin Martyr, Dialogue, 312.

[7] Bennet, Four Witnesses, 1709.

[8] Minucius Felix, The Octavius of Minucius Felix, in The Ante-Nicene Fathers Volume Four: Fathers of the Third Century, ed. Philip Schaff (Grand Rapids, Michigan: Christian Classics Ethereal Library, 2006), 332. www.holybooks.com/wp-content/uploads/Ante-Nicene-Fathers-VOL-4.pdf

[9] Pliny the Younger, "To the Emperor Trajan," in "Letters of Gaius Plinius Caecilius Secundus," trans. William Melmoth, in Letters of Marcus Tullius Cicero and Gaius Plinius Caecilius Secundus, volume 9 of The Harvard Classics (New York: P. F. Collier and Son, 1909), ed. C.W. Eliot, 404-407. media.bloomsbury.com/rep/files/primary-source-31-letters-by-pliny-the-youner-and-emperor-trajan.pdf

[10] Justin Martyr, The First Apology, in The Ante-Nicene Fathers Volume One, 247-249; Second Apology, 304.

[11] Justin Martyr, First Apology, 247-248.

[12] Justin Martyr, First Apology, 250.

[13] Justin Martyr, First Apology, 252-253.

[14] Justin Martyr, First Apology, 289-291.

[15] Justin Martyr, First Apology, 291

[16] Aquilina, Fathers, 87; Benedict, Church Fathers, 18.

[17] Martyrdom, 504-507.

Margaret Nornberg writes from Waunakee, Wisconsin.

SOURCE : https://www.usccb.org/committees/religious-liberty/st-justin-philosopher-apologist-and-martyr

San Giustino Martire

Justin Martir. Source: Iconic Stroganoff face of the original (fragment). Tsardom of Russia, end of XVI century. Published in 1868.

Иустин Философ. Строгановский иконописный лицевой подлинник. 1 июнь (фрагмент). Русь. Конец XVI - начало XVII в. Издан в Москве в 1869 году.



San Giustino Martire

Festa: 1 giugno - Memoria

Flavia Neapolis (attuale Nablus, Palestina), inizio II secolo - Roma, ca. 164

La sua famiglia è di probabile origine latina e vive a Flavia Neapolis, in Samaria. Nato nel paganesimo, Giustino studia a fondo i filosofi greci, e soprattutto Platone. Poi viene attratto dai Profeti di Israele, e per questa via arriva a farsi cristiano, ricevendo il battesimo verso l'anno 130, a Efeso. Ma questo non significa una rottura con il suo passato di studioso dell'ellenismo. Negli anni 131-132 lo troviamo a Roma, annunciatore del Vangelo agli studiosi pagani. Al tempo stesso, Giustino si batte contro i pregiudizi che l'ignoranza alimenta contro i cristiani. Famoso il suo «Dialogo con Trifone». Predicatore e studioso itinerante, Giustino soggiorna in varie città dell'Impero; ma è ancora a Roma che si conclude la sua vita. Qui alcuni cristiani sono stati messi a morte come "atei" (cioè nemici dello Stato e dei suoi culti). Scrive una seconda Apologia, indirizzata al Senato romano, e si scaglia contro il filosofo Crescente. Ma questo sta con il potere, e Giustino finisce in carcere, anche lui come "ateo", per essere decapitato con altri sei compagni di fede, al tempo dell'imperatore Marco Aurelio.

Patronato: Filosofi

Etimologia: Giustino = onesto, probo (sign. Intuitivo)

Emblema: Palma

Martirologio Romano: Memoria di san Giustino, martire, che, filosofo, seguì rettamente la vera Sapienza conosciuta nella verità di Cristo: la professò con la sua condotta di vita e quanto professato fece oggetto di insegnamento, lo difese nei suoi scritti e testimoniò con la morte avvenuta a Roma sotto l’imperatore Marco Aurelio Antonino. Infatti, dopo aver presentato all’imperatore la sua Apologia in difesa della religione cristiana, fu consegnato al prefetto Rustico e, dichiaratosi cristiano, fu condannato a morte.

Arrivare a conoscere Dio a tu per tu. Ci arriverà ma partendo da lontano, da pagano, questo uomo dalla mente acuta e dall’anima ancora più affilata. Nella Samaria del primo secolo dopo Cristo, Giustino cresce nutrendosi di filosofia. I maestri del pensiero greco sono la luce che indirizza la sua ricerca verso quell’Essere infinito la cui conoscenza lo seduce e che, se potesse, vorrebbe afferrare e spiegare con la forza della razionalità.

Deluso dalle filosofie

Perché la “visione di Dio” è, per Giustino, il fine della filosofia. Ma quale corrente più delle altre è in grado almeno di avvicinarla? Il samaritano di Flavia Neapolis, sua città natale, bussa alla porta di stoici, peripatetici, pitagorici. Nessuno sa offrirgli quello zenit così ambito. Il cuore di Giustino si riscalda un po’ quando conosce un pensatore platonico. “Le conoscenze delle realtà incorporee e la contemplazione delle Idee eccitava la mia mente...”, scriverà, decidendo di proseguire questa ricerca via dalla folla delle città.

Puoi parlare di Dio se Lo conosci

Nel luogo appartato che si è scelto – descritto nel suo “Dialogo con Trifone” – incontra un anziano, col quale discute sull’idea di Dio. Lo sforzo di approdare alla definizione perfetta si infrange però sullo scoglio di una considerazione: se un filosofo, osserva l’anziano, non ha mai visto né udito Dio, come può elaborare da solo un pensiero su di Lui? Il dialogo si sposta allora sui Profeti: loro nei secoli avevano parlato di Dio e profetizzato in suo nome sulla venuta del Figlio nel mondo. È la svolta. Giustino si converte al cristianesimo e verso il 130, a Efeso, riceve il Battesimo.

Il genio a servizio del Vangelo

Qualche tempo dopo Giustino è a Roma dove apre una scuola filosofica e diventa un instancabile annunciatore di Cristo agli studiosi pagani. Scrive e parla del Dio che ha finalmente conosciuto utilizzando le categorie e il linguaggio dei filosofi. Soprattutto usa l’ingegno e la destrezza dialettica in difesa dei cristiani perseguitati, come dimostrano le sue due Apologie. Giustino attacca soprattutto i calunniatori di mestiere, ma l’urto in pubblico col filosofo Crescente – rabbioso anticristiano appoggiato dal potere – gli è fatale. Giustino viene incarcerato, ironia della sorte, come “ateo”, cioè un sovversivo, un nemico dello Stato. Viene decapitato con altri sei compagni intorno al 165, sotto Marco Aurelio.

Indimenticato da duemila anni

La fama del missionario-filosofo – cui si deve la più antica descrizione della liturgia eucaristica – si fissa per sempre. Perfino il Vaticano II richiama il suo insegnamento in due pilastri conciliari: la “Lumen gentium” e la “Gaudium et spes”. Per Giustino, il cristianesimo è la manifestazione storica e personale del Logos nella sua totalità. Per questo dirà: “Tutto ciò che di bello è stato espresso da chiunque, appartiene a noi cristiani”.

(Vatican News)

Roma, viale Alessandrino, San Giustino

Roma, viale Alessandrino, San Giustino - interno


La sua famiglia è di probabile origine latina (il padre si chiama Prisco) e vive a Flavia Neapolis, città fondata in Samaria dai Romani dopo avere schiacciato l’insurrezione nazionale ebraica e aver distrutto il Tempio di Gerusalemme. Nato nel paganesimo, Giustino studia a fondo i filosofi greci, e soprattutto Platone. Poi viene attratto dai Profeti di Israele, e per questa via arriva a farsi cristiano, ricevendo il battesimo verso l’anno 130, a Efeso.

Ma questo non significa una rottura con il suo passato di studioso dell’ellenismo. Anzi: egli sente di avere raggiunto un traguardo, trovando in Cristo la verità che i pensatori greci gli hanno insegnato a ricercare.

Negli anni 131-132 lo troviamo a Roma, annunciatore del Vangelo agli studiosi pagani; un missionario-filosofo, che parla e scrive. Nella prima delle sue due Apologie, egli onora la sapienza antica, collocandola nel piano divino di salvezza che si realizza in Cristo. È l’uomo, insomma, dei primi passi nel dialogo con la cultura greco-romana.

Al tempo stesso, Giustino si batte contro i pregiudizi che l’ignoranza alimenta contro i cristiani, esalta il vigore della loro fede anche nella persecuzione, la loro mitezza e l’amore per il prossimo. Vuole sradicare quella taccia di “nemici dello Stato”, che giustifica avversioni e paure. Il successivo Dialogo con Trifone ha invece la forma letteraria di una sua disputa a Efeso con un rabbino, nel quale Giustino illustra come Gesù ha dato adempimento in vita e in morte alla Legge e agli annunci dei Profeti.

Predicatore e studioso itinerante, Giustino soggiorna in varie città dell’Impero; ma è ancora a Roma che si conclude la sua vita. Qui alcuni cristiani sono stati messi a morte come “atei” (cioè sovversivi, nemici dello Stato e dei suoi culti). Allora lui scrive una seconda Apologia, indirizzata al Senato romano, e si scaglia contro un accanito denunciatore, il filosofo Crescente: sappiano i senatori che costui è un calunniatore, già ampiamente svergognato come tale da lui, Giustino, in pubblici contraddittori. Ma Crescente sta con il potere, e Giustino finisce in carcere, anche lui come “ateo”, per essere decapitato con altri sei compagni di fede, al tempo dell’imperatore Marco Aurelio. Lo attestano gli "Acta Sancti Iustini et sociorum", il cui valore storico è riconosciuto unanimemente. Non ci è noto il luogo della sua sepoltura.

Anche la maggior parte dei suoi scritti è andata perduta. Eppure la sua voce ha continuato a parlare. Nel Concilio Vaticano I i vescovi vollero che egli fosse ricordato ogni anno dalla Chiesa universale. E il Concilio Vaticano II ha richiamato il suo insegnamento in due dei suoi testi fondamentali: la costituzione dogmatica sulla Chiesa, Lumen gentium, e la costituzione pastorale sulla Chiesa nel mondo contemporaneo, Gaudium et spes.

Autore: Domenico Agasso

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/23200

Гравюра Св. Иустина Философа в книге André ThévetLes Vrais Pourtraits et Vies Hommes Illustres, 1584.

Engraving of Justin Martyr in André ThévetLes Vrais Pourtraits et Vies Hommes Illustres, 1584.


BENEDETTO XVI

UDIENZA GENERALE

Piazza San Pietro

Mercoledì, 21 marzo 2007

San Giustino, filosofo e martire


Cari fratelli e sorelle,

stiamo in queste catechesi riflettendo sulle grandi figure della Chiesa nascente. Oggi parliamo di san Giustino, filosofo e martire, il più importante tra i Padri apologisti del secondo secolo. La parola «apologisti» designa quegli antichi scrittori cristiani che si proponevano di difendere la nuova religione dalle pesanti accuse dei pagani e degli Ebrei, e di diffondere la dottrina cristiana in termini adatti alla cultura del proprio tempo. Così negli apologisti è presente una duplice sollecitudine: quella, più propriamente apologetica, di difendere il cristianesimo nascente (apologhía in greco significa appunto «difesa») e quella propositiva, «missionaria», di esporre i contenuti della fede in un linguaggio e con categorie di pensiero comprensibili ai contemporanei.

Giustino era nato intorno all’anno 100 presso l’antica Sichem, in Samaria, in Terra Santa; egli cercò a lungo la verità, pellegrinando nelle varie scuole della tradizione filosofica greca. Finalmente – come egli stesso racconta nei primi capitoli del suo Dialogo con Trifone – un misterioso personaggio, un vegliardo incontrato lungo la spiaggia del mare, lo mise dapprima in crisi, dimostrandogli l’incapacità dell’uomo a soddisfare con le sole sue forze l’aspirazione al divino. Poi gli indicò negli antichi profeti le persone a cui rivolgersi per trovare la strada di Dio e la «vera filosofia». Nel congedarlo, l’anziano lo esortò alla preghiera, perché gli venissero aperte le porte della luce. Il racconto adombra l’episodio cruciale della vita di Giustino: al termine di un lungo itinerario filosofico di ricerca della verità, egli approdò alla fede cristiana. Fondò una scuola a Roma, dove gratuitamente iniziava gli allievi alla nuova religione, considerata come la vera filosofia. In essa, infatti, aveva trovato la verità e quindi l’arte di vivere in modo retto. Fu denunciato per questo motivo e venne decapitato intorno al 165, sotto il regno di Marco Aurelio, l’imperatore filosofo a cui Giustino stesso aveva indirizzato una sua Apologia.

Sono queste – le due Apologie e il Dialogo con  Trifone – le sole opere che di lui ci rimangono. In esse Giustino intende illustrare anzitutto il progetto divino della creazione e della salvezza che si compie in Gesù Cristo, il Logos, cioè il Verbo eterno, la Ragione eterna, la Ragione creatrice. Ogni uomo, in quanto creatura razionale, è partecipe del Logos, ne porta in sé un «seme», e può cogliere i barlumi della verità. Così lo stesso Logos, che si è rivelato come in figura profetica agli Ebrei nella Legge antica, si è manifestato parzialmente, come in «semi di verità», anche nella filosofia greca. Ora, conclude Giustino, poiché il cristianesimo è la manifestazione storica e personale del Logos nella sua totalità, ne consegue che «tutto ciò che di bello è stato espresso da chiunque, appartiene a noi cristiani» (2 Apol. 13,4). In questo modo Giustino, pur contestando alla filosofia greca le sue contraddizioni, orienta decisamente al Logos qualunque verità filosofica, motivando dal punto di vista razionale la singolare «pretesa» di verità e di universalità della religione cristiana. Se l’Antico Testamento tende a Cristo come la figura orienta verso la realtà significata, la filosofia greca mira anch’essa a Cristo e al Vangelo, come la parte tende a unirsi al tutto. E dice che queste due realtà, l’Antico Testamento e la filosofia greca, sono come le due strade che guidano a Cristo, al Logos. Ecco perché la filosofia greca non può opporsi alla verità evangelica, e i cristiani possono attingervi con fiducia, come a un bene proprio. Perciò il mio venerato Predecessore, Papa Giovanni Paolo II, definì Giustino «pioniere di un incontro positivo col pensiero filosofico, anche se nel segno di un cauto discernimento»: perché Giustino, «pur conservando anche dopo la conversione grande stima per la filosofia greca, asseriva con forza e chiarezza di aver trovato nel cristianesimo “l’unica sicura e proficua filosofia” (Dial. 8,1)» (Fides et ratio, 38).

Nel complesso la figura e l’opera di Giustino segnano la decisa opzione della Chiesa antica per la filosofia, per la ragione, piuttosto che per la religione dei pagani. Con la religione pagana, infatti, i primi cristiani rifiutarono strenuamente ogni compromesso. La ritenevano idolatria, a costo di essere tacciati per questo di «empietà» e di «ateismo». In particolare Giustino, specialmente nella sua prima Apologia, condusse una critica implacabile nei confronti della religione pagana e dei suoi miti, considerati da lui come diabolici «depistaggi» nel cammino della verità. La filosofia rappresentò invece l’area privilegiata dell’incontro tra paganesimo, giudaismo e cristianesimo proprio sul piano della critica alla religione pagana e ai suoi falsi miti. «La nostra filosofia...»: così, nel modo più esplicito, giunse a definire la nuova religione un altro apologista contemporaneo di Giustino, il Vescovo Melitone di Sardi (citato in Eusebio, Storia Eccl. 4,26,7).

Di fatto la religione pagana non batteva le vie del Logos, ma si ostinava su quelle del mito, anche se questo era riconosciuto dalla filosofia greca come privo di consistenza nella verità. Perciò il tramonto della religione pagana era inevitabile: esso fluiva come logica conseguenza del distacco della religione – ridotta a un artificioso insieme di cerimonie, convenzioni e consuetudini – dalla verità dell’essere. Giustino, e con lui gli altri apologisti, siglarono la presa di posizione netta della fede cristiana per il Dio dei filosofi contro i falsi dèi della religione pagana. Era la scelta per la verità dell’essere contro il mito della consuetudine. Qualche decennio dopo Giustino, Tertulliano definì la medesima opzione dei cristiani con una sentenza lapidaria e sempre valida: «Dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem, cognominavit – Cristo ha affermato di essere la verità, non la consuetudine» (La velazione delle vergini 1,1). Si noti in proposito che il termine consuetudo, qui impiegato da Tertulliano in riferimento alla religione pagana, può essere tradotto nelle lingue moderne con le espressioni «moda culturale», «moda del tempo».

In un’età come la nostra, segnata dal relativismo nel dibattito sui valori e sulla religione – come pure nel dialogo interreligioso –, è questa una lezione da non dimenticare. A tale scopo vi ripropongo – e così concludo – le ultime parole del misterioso vegliardo, incontrato dal filosofo Giustino sulla riva del mare: «Tu prega anzitutto che le porte della luce ti siano aperte, perché nessuno può vedere e comprendere, se Dio e il suo Cristo non gli concedono di capire» (Dial. 7,3).

Saluti:

Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier les séminaristes d’Ars, accompagnés par leur Évêque, Mgr Guy Bagnard, et tous les jeunes présents. À l’exemple de saint Justin, soyez passionnés par la quête de la vérité et devenez des témoins audacieux du Christ pour notre temps.

I offer a warm welcome to all the English-speaking visitors present at today’s audience. I extend particular greetings to the students from the American Taipei School, to the members of the Shinto religious delegation from Japan and to the pilgrims from Saint Vincent Archabbey in Latrobe. May this Lenten season purify your hearts and fill you with joy, and may God bless you all!

Von Herzen möchte ich alle deutschsprachigen Pilger und Besucher begrüßen insbesondere natürlich das Professorenkollegium der Katholisch-Theologischen Fakultät der Universität Tübingen, dem ich ja auch drei Jahre angehören durfte. Der heilige Justinus hat mit seiner ganzen Existenz leidenschaftlich nach der Wahrheit gesucht und sie im christlichen Glauben gefunden. Wie er bitten wir darum, daß Gott uns schenke, ihn immer tiefer zu erkennen und so im Glauben und in der Liebe zu wachsen. Dabei stärke und geleite uns alle der Heilige Geist. In diesem Sinn, gesegnete Tage in Rom.

Saludo cordialmente a los peregrinos de venidos de España y de América Latina, especialmente a las Religiosas del Sagrado Corazón, a los miembros del Colegio de Titulados Mercantiles de Madrid, a los de la Consejería de Educación de la Junta de Galicia, así como a los fieles de Cádiz, Melilla, Alcoy, Sabadell y Getafe. En nuestra época, marcada por el relativismo en el debate sobre los valores, la religión y también en el diálogo interreligioso, recordemos esta enseñanza de san Justino. Pidamos, pues, a Dios que ilumine nuestra mente para que comprendamos el gran don de la salvación recibida por Cristo.

Queridos peregrinos vindos do Brasil e demais países de língua portuguesa, a minha saudação amiga para todos vós, com votos dum frutuoso empenho na caminhada quaresmal que vos transforme na luz radiosa da Páscoa. Rezai, para que a todos sejam abertas as portas da luz! Sobre vós e vossas famílias, desça a minha Bênção Apostólica.

Saluto in lingua ceca:

Srdečně vítám poutníky z České Republiky, krajany z Associazione Praga a studenty Papežské koleje Nepomucenum! Drazí přátelé, postní doba je časem duchovní obnovy. Prosme Pána o pravé obrácení a hlubokou lásku ke Kristu. K tomu ze srdce žehnám vám i vašim drahým! Chvála Kristu!

Traduzione italiana del saluto in lingua ceca:

Un cordiale benvenuto ai pellegrini di Repubblica Ceca, ai connazionali dall´Associazione Praga ed agli studenti del Pontificio Collegio Nepomuceno a Roma! Cari amici, il tempo di Quaresima è un´occasione del rinovamento spirituale. Chiediamo al Signore una vera conversione e l´amore profondo a Cristo! Con questi voti benedico di cuore voi e i vostri cari! Sia lodato Gesù Cristo!

Saluto in lingua croata:

Od srca pozdravljam i blagoslivljam hodočasnike iz Hrvatske i Bosne i Hercegovine! Korizmeno vrijeme neka vas potiče na osobno obraćenje i duhovnu obnovu kako biste radosno nasljedovali Krista riječju i djelima ljubavi. Hvaljen Isus i Marija!

Traduzione italiana del saluto in lingua croata:

Di cuore saluto e benedico i pellegrini dalla Croazia e dalla Bosnia ed Erzegovina! Il tempo quaresimale vi conduca alla conversione personale e al rinnovo spirituale affinché possiate seguire con gioia Cristo con le parole e le opere di carità. Siano lodati Gesù e Maria!

Saluto in lingua polacca:

Pozdrawiam obecnych tu pielgrzymów polskich. Przedwczoraj obchodziliśmy uroczystość świętego Józefa. Jest On także moim patronem. Serdecznie dziękuję wam za modlitwy w mojej intencji. Proszę, by święty Józef wspierał was swoją opieką, a szczególnie, by pomagał wypełnić trudne zadania ojcom rodzin. Uczmy się od niego wiernej miłości Boga i drugiego człowieka. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.

Traduzione italiana del saluto in lingua polacca:

Saluto tutti i pellegrini polacchi qui presenti. L’altro ieri abbiamo festeggiato solennità di San Giuseppe. Come sapete Lui è anche il mio patrono, per questo Vi ringrazio cordialmente per le preghiere che avete fatto per me. Prego che San Giuseppe vi sostenga e vi protegga e, in modo particolare, aiuti i padri di famiglia a nella loro impegnativa missione. Impariamo da Lui ad essere fedeli nell’amore di Dio e del prossimo. Sia lodato Gesù Cristo.

Saluto in lingua slovacca:

Zo srdca pozdravujem slovenských pútnikov: osobitne Slovenskú katolícku misiu v Ríme a Asociáciu Slov-Ital Forum, ako aj seminaristov Grécko-katolíckeho kňazského seminára blaženého Pavla Gojdiča v Prešove. Bratia a sestry, vaša púť ku hrobom svätých apoštolov nech vás naplní novým zápalom na ceste evanjeliového svedectva. Rád žehnám vás a vaše rodiny. Pochválený buď Ježiš Kristus!

Traduzione italiana del saluto in lingua slovacca:

Saluto di cuore i pellegrini slovacchi: in particolare la Missione Cattolica Slovacca in Roma e l’Associazione Slov-Ital Forum, come pure i seminaristi dal Seminario greco-cattolico di beato Pavol Gojdič a Prešov. Fratelli e sorelle, il vostro pellegrinaggio alle tombe dei santi apostoli vi riempia di un nuovo zelo sulla via della testimonianza evangelica. Volentieri benedico voi e le vostre famiglie. Sia lodato Gesù Cristo!

* * *

Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare saluto i fedeli delle Diocesi della Sardegna, convenuti con i loro Vescovi, che in questi giorni compiono la Visita “ad Limina Apostolorum”. Cari amici, nella recente Esortazione Apostolica ho richiamato il valore dell’Eucaristia per la vita della Chiesa e di ogni cristiano. Incoraggio anche voi ad attingere da questa mirabile fonte la forza spirituale necessaria per mantenervi fedeli al Vangelo e testimoniare sempre e dappertutto l'amore di Dio. E voi, cari Fratelli nell'Episcopato, "facendovi modelli del Gregge" (1 Pt 5, 3) non stancatevi di condurre i fedeli affidati alle vostre cure pastorali ad una adesione personale e comunitaria sempre più generosa a Cristo.

Saluto poi i fedeli della diocesi di Parma, presenti con il loro Pastore Mons. Cesare Bonicelli, ed auguro che questo pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli sia per ciascuno ricco di frutti spirituali e pastorali a beneficio dell’intera Comunità diocesana. Saluto inoltre i militari del 31° Reggimento Carri, di Altamura e gli alunni della Scuola “Madre Bucchi”, di Milano.

Infine, il mio saluto va ai giovani ai malati e agli sposi novelli. Nel clima spirituale della Quaresima, tempo di conversione e di riconciliazione, invito voi, cari giovani, a seguire l'esempio di Gesù, per essere fedeli annunciatori del suo messaggio salvifico. Incoraggio voi, cari malati, a portare la vostra croce quotidiana, in stretta unione con Cristo Signore. Esorto, infine, voi, cari sposi novelli, a fare delle vostre famiglie delle comunità di ardente testimonianza cristiana.

Appello

Il 24 marzo prossimo si terrà la Giornata Mondiale per la lotta contro la Tubercolosi. Possa tale ricorrenza favorire un’accresciuta responsabilità nella cura di tale malattia ed una sempre più intensa solidarietà nei confronti di quanti ne soffrono. Su di loro e sulle loro famiglie invoco il conforto del Signore, mentre incoraggio le molteplici iniziative di assistenza che la Chiesa promuove in questo ambito.

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana

Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070321.html

Giustino (santo)

santo (Flavia Neapolis ?-Roma ca. 165). Nato da famiglia pagana, divenne il maggiore tra gli apologisti cristiani e morì martire durante l'impero di Marco Aurelio. Delle sue opere sono pervenute a noi il Dialogo con il giudeo Trifone (ca. 150), storia della propria conversione e difesa dei cristiani dalle calunnie mosse dagli Ebrei, e due Apologie, indirizzate agli imperatori Antonino, Marco Aurelio e Lucio Vero per difendere i cristiani accusati di essere atei e ostili allo Stato. Conoscitore di Platone, dello stoicismo, del pitagorismo e della filosofia ellenistico-giudaica, Giustino tentò una mediazione (carica di conseguenze per la storia successiva del pensiero cristiano) tra cultura greca e cristianesimo: secondo la sua teologia, il Logosdivino, giunto alla piena automanifestazione in Gesù Cristo, si sarebbe già parzialmente rivelato nella ragione filosofica dei Greci, dando luogo a una continuità della rivelazione di Dio, il cui strumento sarebbe appunto la ragione, e la verità da essa investigata. Festa il 14 aprile.

SOURCE : https://www.sapere.it/enciclopedia/Giustino+(santo).html

Saint Justin philosophe et martyr. Apologie pour les chrétiens au Sénat Romain : https://www.patristique.org/sites/patristique.org/IMG/pdf/Justin-2.pdf

Saint Justin, The First Apology : https://www.newadvent.org/fathers/0126.htm

La vie de saint Justin, martyr et premier défenseur (apologète) de la foi (100-165) :

 https://www.youtube.com/watch?v=Yk79b-KaO_I&ab_channel=Cha%C3%AEneCatholiqued%27ArnaudDumouch

Luc Fritz, « Les apologistes grecs et le Logos, cours de théologie patristique [archive] », sur patristique.org, 2006 : https://www.patristique.org/sites/patristique.org/IMG/pdf/Cours_III_-_2006.pdf

 André Wartelle, « Saint Justin philosophe et martyr : De la Résurrection. Introduction et traduction », Bulletin de l'Association Guillaume Budé  Année 1993  1  pp. 66-82 : https://www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_1993_num_1_1_1535

« Une bibliographie de saint Justin, Philosophe et Martyr : Adelbert Davids, Justinus Philosophus et Martyr. Bibliographie 1923-1973 », Revue des Études Augustiniennes 32 (1986) 138-141 : https://www.brepolsonline.net/doi/pdf/10.1484/J.REA.5.104534