Théophane le Crétois (1490–1559) and
his son Symeon, : Иустин Философ. Фреска Феофана Критского и его сына
Симеона. Церковь свт. Николая (Монастырь Ставроникита, Афон), circa 1546, fresque, monastère de Stavroniketa
Saint Justin, martyr
Justin était originaire de Samarie. Après s'être converti il ouvrit à Rome une école de philosophie. Vers 150, il écrivit un livre où il argumentait avec les juifs et il adressa à l'empereur Antonin une Apologie des chrétiens. Dénoncé par un collègue, il professa fermement sa foi devant le juge et il fut condamné à mort avec six autres chrétiens (vers 165).
Saint Justin
Philosophe et martyr (+ 165)
Martyrologe romain
Dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré
par le philosophe Justin au bord de la mer: "Prie avant tout pour que les
portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et
comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial.
7, 3).
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1256/Saint-Justin.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 21 mars 2007
Saint Justin
Chers frères et sœurs,
Au cours de ces
catéchèses, nous réfléchissons sur les grandes figures de l'Eglise naissante.
Aujourd'hui, nous parlons de saint Justin, philosophe et martyr, le plus
important des Pères apologistes du II siècle. Le terme "apologiste"
désigne les antiques écrivains chrétiens qui se proposaient de défendre la
nouvelle religion des lourdes accusations des païens et des Juifs, et de
diffuser la doctrine chrétienne dans des termes adaptés à la culture de leur
époque. Ainsi, chez les apologistes est présente une double sollicitude: celle,
plus proprement apologétique, de défendre le christianisme naissant (apologhía
en grec signifie précisément "défense"), et celle qui propose une
sollicitude "missionnaire" qui a pour but d'exposer les contenus de
la foi à travers un langage et des catégories de pensée compréhensibles par
leurs contemporains.
Justin était né aux
environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte; il
chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles
de la tradition philosophique grecque. Finalement, - comme lui-même le raconte
dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux
personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en
lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses
seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens
prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu
et la "véritable philosophie". En le quittant, le vieillard l'exhorta
à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit
reflète l'épisode crucial de la vie de Justin: au terme d'un long itinéraire
philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il
fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle
religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il
avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé
pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle,
l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses
Apologies.
Ces deux œuvres - les
deux Apologies et le Dialogue avec le Juif Tryphon - sont les seules qui nous
restent de lui. Dans celles-ci, Justin entend illustrer avant tout le projet
divin de la création et du salut qui s'accomplit en Jésus Christ, le Logos,
c'est-à-dire le Verbe éternel, la raison éternelle, la Raison créatrice. Chaque
homme, en tant que créature rationnelle, participe au Logos, porte en lui le
"germe" et peut accueillir les lumières de la vérité. Ainsi, le même
Logos, qui s'est révélé comme dans une figure prophétique aux juifs dans la Loi
antique, s'est manifesté partiellement, comme dans des "germes de vérité",
également dans la philosophie grecque. A présent, conclut Justin, étant donné
que le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos
dans sa totalité, il en découle que "tout ce qui a été exprimé de beau par
quiconque, nous appartient à nous chrétiens" (2 Apol. 13, 4). De cette
façon, Justin, tout en contestant les contradictions de la philosophie grecque,
oriente de façon décidée vers le Logos toute vérité philosophique, en
justifiant d'un point de vue rationnel la "prétention" de vérité et
d'universalité de la religion chrétienne. Si l'Ancien Testament tend au Christ
comme la figure oriente vers la réalité signifiée, la philosophie grecque vise
elle aussi au Christ et à l'Evangile, comme la partie tend à s'unir au tout. Et
il dit que ces deux réalités, l'Ancien Testament et la philosophie grecque,
sont comme les deux voies qui mènent au Christ, au Logos. Voilà pourquoi la
philosophie grecque ne peut s'opposer à la vérité évangélique, et les chrétiens
peuvent y puiser avec confiance, comme à un bien propre. C'est pourquoi mon
vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, définit Justin comme "pionnier
d'une rencontre fructueuse avec la pensée philosophique, même marquée par un
discernement prudent", car Justin, "tout en conservant même après sa
conversion, une grande estime pour la philosophie grecque, [...] affirmait avec
force et clarté qu'il avait trouvé dans le christianisme "la seule
philosophie sûre et profitable" (Dialogue, 8, 1)" (Fides et ratio, n.
38).
Dans l'ensemble, la figure
et l'œuvre de Justin marquent le choix décidé de l'Eglise antique pour la
philosophie, la raison, plutôt que pour la religion des païens. Avec la
religion païenne en effet, les premiers chrétiens refusèrent absolument tout
compromis. Ils estimaient qu'elle était une idolâtrie, au risque d'être taxés
d'"impiété" et d'"athéisme". Justin en particulier,
notamment dans sa première Apologie, conduisit une critique implacable à
l'égard de la religion païenne et de ses mythes, qu'il considérait comme des
"fausses routes" diaboliques sur le chemin de la vérité. La
philosophie représenta en revanche le domaine privilégié de la rencontre entre
paganisme, judaïsme et christianisme précisément sur le plan de la critique
contre la religion païenne et ses faux mythes. "Notre
philosophie...": c'est ainsi, de la manière la plus explicite, qu'un autre
apologiste contemporain de Justin, l'Evêque Méliton de Sardes en vint à définir
la nouvelle religion (ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).
De fait, la religion
païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s'obstinait sur celles du
mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de
consistance dans la vérité. C'est pourquoi le crépuscule de la religion païenne
était inéluctable: il découlait comme une conséquence logique du détachement de
la religion - réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et
de coutumes - de la vérité de l'être. Justin, et avec lui les autres
apologistes, marquèrent la prise de position nette de la foi chrétienne pour le
Dieu des philosophes contre les faux dieux de la religion païenne. C'était le
choix pour la vérité de l'être, contre le mythe de la coutume. Quelques
décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la
sentence lapidaire et toujours valable: "Dominus noster Christus veritatem
se, non con-suetudinem, cognominavit - le Christ a affirmé être la vérité, non
la coutume" (De virgin. vle. 1, 1). On notera à ce propos que le terme
consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut
être traduit dans les langues modernes par les expressions "habitude
culturelle", "mode du temps".
A une époque comme la
nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la
religion - tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s'agit là d'une
leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous repropose - et je conclus ainsi -
les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe
Justin au bord de la mer: "Prie avant tout pour que les portes de la
lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si
Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial. 7, 3).
* * *
Je salue avec joie les
pèlerins francophones, en particulier les séminaristes d’Ars, accompagnés par
leur Évêque, Mgr Guy Bagnard, et tous les jeunes présents. À l’exemple de saint
Justin, soyez passionnés par la quête de la vérité et devenez des témoins
audacieux du Christ pour notre temps.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
En guise de présentation…
« On est alors plus
capable à la fois de penser et d’agir. »
(Aristote ; Ethique à
Nicomaque, VIII, 1)
La nécessité s’est fait
sentir de rendre publiques, par le site que voici, les productions d’un groupe
catholique de professeurs de philosophie, qui existe depuis 2015 et se
retrouve, depuis lors, chaque année, dans la perspective de mettre en commun
des recherches et réflexions généralement réalisées sur un même thème. On
trouvera ces productions sous forme de comptes-rendus téléchargeables, dans les
pages de ce site.
Ce groupe bénéficie,
depuis son origine, de l’accompagnement des Dominicains. Il tient à
traiter des problèmes philosophiques les plus divers en tenant compte de
l’éclairage apporté par la foi catholique, gageant qu’une « philosophie
chrétienne » est non seulement possible mais très féconde, y compris quant à la
pratique de l’enseignement philosophique qui fait évidemment partie des
activités communes de ses membres.
Choisir un nom pour une
organisation de ce type ne peut s’improviser. Après quatre ans d’existence,
forts de la connaissance et de l’amitié des membres de ce groupe entre eux,
ainsi que de l’orientation que nous choisissons à nouveau de donner à ses
rencontres annuelles, nous optons pour le nom de Saint Justin,
c’est-à-dire le nom d’un des premiers philosophes chrétiens, qui se caractérise
autant par son attachement à la foi – pour laquelle il a consenti au martyre –
que par son ouverture extraordinaire à la sagesse « païenne ». (Je ne peux
mieux faire, pour expliciter ce point, que de donner ci-dessous des extraits de
ses écrits, qui comblent d’espérance l’intelligence de ceux qui ont à cœur de
tenir ensemble les exigences de la foi et celles de la raison naturelle.)
Jacques Maritain
exprimait, dans sa Réponse à Jean Cocteau (1926), cette même
espérance en ces termes : « Je sais les erreurs qui ravagent le monde moderne,
et qu’il n’a de grand que sa douleur ; je vois partout des vérités captives,
quel Ordre de la Merci se lèvera pour les racheter ? » Nous serions heureux
quant à nous de participer au moins à cette mission.
Marc Conturie
(professeur de
philosophie au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle de Dax)
TEXTES DE SAINT JUSTIN
MARTYR (v.100 - v.165) :
« Nous avons appris que
le Christ est le premier-né de Dieu, et nous avons indiqué qu’il est le Logos,
dont le genre humain tout entier a reçu participation. Ceux qui ont vécu selon
le Logos sont chrétiens, même s’ils ont été tenus pour athées, comme par
exemple, parmi les Grecs, Socrate, Héraclite et leurs semblables et, parmi les
Barbares, Abraham, Ananias, Azarias, Misaël, Elie et tant d’autres… » (Apologie
I ou Grande Apologie [v.148-154], §46)
« Ce n’est pas que les
enseignements de Platon soient étrangers à ceux du Christ, mais ils ne leur
sont pas semblables sur tous les points, non plus que ceux des autres,
Stoïciens, poètes ou prosateurs.
En effet, dans la mesure
où chacun d’eux, en vertu de sa participation au divin Logos séminal, a
contemplé ce qui lui était apparenté, il en a parlé excellemment, mais le fait
que d’aucuns se sont contredits eux-mêmes sur des points essentiels montre à
l’évidence qu’ils ne possédaient ni une science infaillible ni une connaissance
irréfutable. C’est pourquoi, ce qui a été dit excellemment par tous nous
appartient, à nous chrétiens, car après Dieu nous adorons et nous aimons le
Logos, né du Dieu inengendré et ineffable, puisqu’il est devenu homme pour
nous, afin de prendre part aussi à nos misères, pour nous en guérir. De fait,
tous les écrivains pouvaient, grâce à la semence du Logos implantée en eux, voir
la réalité, d’une manière indistincte, car autre chose est la semence d’un être
et sa ressemblance, accordées aux hommes à la mesure de leur capacité, autre
chose cet être même, dont la participation et l’imitation se réalisent en vertu
de la grâce qui vient de Lui. » (Apologie II ou Requête au Sénat [160],
§13)
AUTRES TEXTES QUE NOUS
AIMONS :
« Il y avait autre chose
dans ces liens qui captivait encore plus le cœur : causer et rire en commun,
les complaisances pleines d’égards mutuels, plaisanter ensemble, ensemble être
sérieux, quelquefois être en désaccord mais sans animosité (comme on peut l’être
avec soi-même), et, en cas de rarissime désaccord, s’en servir pour assaisonner
l’accord habituel, apprendre quelque chose les uns aux autres ou l’apprendre
les uns des autres, regretter avec inquiétude les absents, accueillir avec
liesse les arrivants, de tous ces signes et d’autres analogues jaillis du cœur
de qui aime et est aimé de retour, exprimés par le visage, par la langue, par
les yeux, par mille gestes agréables, et de tous ces signes faire des braises
pour faire fondre âmes et de plusieurs n’en faire qu’une. » (Saint
Augustin, Confessions, IV, §VIII)
« Le philosophe,
aujourd’hui, comme à toute époque, se trouve placé dans une certaine situation
historique dont il est très peu vraisemblable qu’il soit en mesure de
s’abstraire réellement ; ce n’est que par une fiction dont il est dupe qu’il
s’imagine pouvoir faire le vide en soi et autour de soi. Or, cette situation
implique comme une de ses données essentielles l’existence du fait chrétien
avec tout ce qu’il implique – cela qu’on adhère ou non à la religion
chrétienne, que l’on considère comme vraies ou comme fausses les affirmations
chrétiennes centrales. Ce qui est clair à mes yeux, c’est que nous ne pouvons
pas penser comme s’il n’y avait pas eu avant nous des siècles de chrétienté, de
même que, dans l’ordre de la théorie de la connaissance nous ne pouvons pas
penser comme s’il n’y avait pas eu des siècles de science positive. Seulement
l’existence du donné chrétien comme celle de la science positive ne joue ici
qu’un rôle de principe fécondant. Elle favorise en nous l’éclosion de certaines
pensées auxquelles en fait nous n’aurions peut-être pas accédé sans elle. »
(Gabriel Marcel, « Position et approches concrètes du mystère ontologique »,
dernières pages)
SOURCE : https://sites.google.com/site/saintjustinlephilosophe
Guiler-sur-Goyen ː l'église paroissiale Saint-Justin (façade).
Guiler-sur-Goyen
ː l'église paroissiale Saint-Justin (vue latérale sud).
SAINT JUSTIN, PHILOSOPHE
ET MARTYR
Parvenir à connaître
Dieu, à lui parler en tête à tête. C’est ce païen, à l’intelligence aigüe
et à l’âme encore plus raffinée qui y parviendra mais après un long parcours.
Dans la Samarie du premier siècle après Jésus-Christ, Justin grandit en se
nourrissant de philosophie. Les maîtres de la pensée grecque sont la lumière
qui oriente sa recherche vers l’Etre infini dont la connaissance le séduit et
qu’il voudrait, si possible, saisir et expliquer avec les arguments rationnels.
Déçu par les philosophies
Pour Justin la «vision de
Dieu» est, en fin de compte, le but de la philosophie. Quel est le meilleur
courant qui pourrait au moins l’en approcher? Ce Samaritain de Flavia Neapolis,
sa cité natale, frappe à la porte des stoïciens, des péripatéticiens, des
pythagoriciens. Aucun ne sait lui offrir ce sommet tant recherché. Le cœur de
Justin s’enthousiasme un peu lorsqu’il découvre un penseur platonicien. «Les
connaissances des réalités incorporelles et la contemplation des Idées excitait
mon esprit...», écrira-t-il, et décide de poursuivre cette recherche à travers
la foule des cités.
Tu ne peux parler de Dieu
que si tu Le connais
Dans la solitude
qu’il s‘est choisie, décrit-il dans son «Dialogue avec Tryphon», il y
rencontre un vieil homme, avec lequel il discute sur l’idée de Dieu. L’effort
d’aboutir à une définition parfaite se heurte cependant à l’écueil d’une
considération: si un philosophe, fait remarquer le vieil homme, n’a jamais vu
ni entendu Dieu, comment peut-il élaborer tout seul une pensée sur lui? Le
dialogue se déplace alors sur les prophètes: au cours des siècles, eux, ils
avaient parlé de Dieu et prophétisé en son nom sur la venue du Fils dans le
monde. C’est le tournant. Justin se convertit au christianisme et vers 130, à
Ephèse, et reçoit le baptême.
Le génie au service de
l’Evangile
Quelque temps après,
Justin est à Rome où il ouvre une école de philosophie et devient un prédicateur
infatigable du Christ aux intellectuels païens. Il écrit et parle de Dieu qu’il
a finalement connu en se servant des catégories et du langage des philosophes.
Surtout il se sert de son imagination et de l’habilité de la dialectique à la
défense des chrétiens persécutés, comme le démontrent ses deux Apologies.
Justin attaque surtout les calomniateurs de métier, mais l’affrontement en
public avec le philosophe Crescent, un furieux adversaire des chrétiens avec
l’appui du pouvoir, lui est fatal. Justin, ironie du sort, est accusé d’être
«athée» c’est-à-dire un subversif, un ennemi de l’Etat, et est mis en prison.
Il est décapité avec six de ses compagnons autour de l’an 165, sous l’empereur
Marc-Aurèle.
Oublié depuis deux mille
ans
La renommée du missionnaire
philosophe, auquel on doit la plus ancienne description de la liturgie
eucharistique, est maintenant rétablie pour toujours. Même le Concile Vatican
II rappelle son enseignement dans deux documents conciliaires fondamentaux:
«Lumen gentium» et «Gaudium et spes». Pour Justin, le christianisme est la
manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité. C’est pour
cela qu’il dira: «Tout ce qui est beau a été exprimé par quiconque, appartient,
à nous les chrétiens».
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/06/01/saint-justin--philosophe-et-martyr.html
Saint Justin, le
philosophe qui a trouvé Dieu
Anne Bernet - publié
le 31/05/23
Il aura cherché partout,
auprès de toutes les écoles de pensée, la vérité qui libère, et il la trouvera
dans la personne de Jésus Christ sans pour autant renoncer à la quête
philosophique. Justin mourut martyr de la vérité en 165. L’Église le fête le
1er juin.
“Qu’est-ce que la Vérité
?” Cette question que Pilate pose au Christ pourrait résumer à elle seule et
l’authentique recherche, par beaucoup d’âmes sincères, de la lumière divine, et
l’incapacité, pour les philosophies païennes, d’y apporter une réponse vraie.
Cette quête, dans les années 130, hante un étudiant palestinien nommé Justin. Il n’aura de cesse de trouver la réponse à ses interrogations
et, quand il l’aura trouvée, il ne cessera plus de vouloir la communiquer à
tous ceux qui l’entourent. Jusqu’au martyre.
Ils ne lui apprenaient
rien sur Dieu
Né à Naplouse, l’ancienne
Sichem de Samarie vers 103, Justin descend de l’une de ces familles païennes
qui se sont installées dans la région après l’écrasement des révoltes juives
contre Rome. D’origine grecque, il est très jeune passionné de philosophie mais
pas n’importe laquelle : celle qui lui révélera, avec les secrets de la Création,
l’identité du Créateur. Encore faut-il trouver le maître susceptible de lui
apprendre cette science des sciences et lui en transmettre les certitudes,
besogne d’autant plus ardue que les philosophes se conçoivent plus volontiers
comme des poseurs de questions que comme des dispensateurs de réponses, une
démarche qui ne saurait satisfaire le jeune homme.
Il s’inscrit d’abord aux
cours d’un stoïcien, doctrine dont la morale exigeante est souvent tenue pour
la plus proche de la pensée chrétienne mais l’expérience est décevante :
Ayant passé bien du temps
en sa compagnie mais constatant qu’il ne m’apprenait rien sur Dieu car lui-même
n’en savait rien et prétendait cette connaissance inutile, je le quittai et
allai voir un péripatéticien qui se tenait pour un esprit supérieur. Au bout de
quelques jours, il me demanda combien je comptais débourser en échange de son
enseignement. Je le quittai aussitôt, ne pouvant croire qu’un esprit aussi
bassement intéressé puisse se prétendre philosophe…
C’est l’usage, compréhensible
au demeurant, car il faut bien que ces professeurs vivent, philosophes ou pas,
que les étudiants paient d’avance le cursus. Justin n’en a sans doute pas les
moyens mais il ne se décourage pas pour autant. On lui recommande un
pythagoricien, disciple d’une autre école philosophique qui, là encore par
certains côtés, pourrait conduire au christianisme mais, face à l’étudiant
potentiel, soupçonné de n’avoir pas un sou, le maître oppose la longueur et la
difficulté des études à venir, impliquant de connaître la musique,
l’astronomie, la géométrie, sciences sans lesquelles l’on ne saurait prétendre
approcher du divin. Découragé, Justin se rend chez un platonicien qui lui
promet, ne doutant de rien, de lui révéler Dieu et même de le lui montrer !
Séduit, le jeune homme s’attache à ce maître, au demeurant brillant et dont
l’enseignement ne lui sera pas inutile mais, au bout de quelques mois, la
révélation promise n’est pas au rendez-vous et Justin commence à
désespérer.
Il enseigne gratuitement
Un jour qu’il se promène
seul sur la plage, un homme âgé qu’il n’a jamais vu l’aborde et lui dit, bien
qu’il ne le connaisse pas, qu’il fait fausse route. Pour grands qu’aient été
Platon ou Pythagore, que le garçon admire, ils n’ont jamais trouvé Dieu et ne
peuvent donc le révéler à leurs disciples. L’unique voie pour le connaître et
le rejoindre est de se faire chrétien car Jésus seul
est la Voie, la Vérité, la Vie. Ayant dit cela, le vieil homme disparaît comme
il est venu et toutes les recherches de Justin ne lui permettront point de le
retrouver, de sorte qu’il finira par penser, à juste raison peut-être, avoir
parlé à son ange gardien. Et Justin, en effet, se rapproche des chrétiens, se
plonge dans l’étude des Écritures, s’en pénètre, demande et obtient le
baptême avant d’être probablement ordonné prêtre ou au moins diacre, vers 137.
Sa conversion ne l’a pas
écarté de la philosophie ; il l’a simplement remise à sa vraie place de
“servante de la théologie”, puisque son rôle est de conduire à Dieu, non de
prétendre substituer sa sagesse à la Sienne. Étudiant, Justin s’est scandalisé
que l’on veuille être payé pour enseigner la vérité. Fidèle à ses convictions,
il enseignera gratuitement à tous ceux qui voudront prendre la peine de
l’écouter. Il le dit, sans crainte d’une société et d’un pouvoir de plus en
plus hostiles à la doctrine chrétienne et qui n’hésitent pas à envoyer au
bourreau ceux qui la prêchent : “Notre devoir est de faire connaître à chacun
notre doctrine, afin que les fautes de ceux qui pèchent par ignorance ne nous
soient pas imputées et que nous ne soyons pas condamnés à cause d’elles.” “Je
n’ai en vue que d’enseigner la Vérité. Je la dirai sans crainte, dussè-je être
massacré et mis en pièces dans l’instant à cause d’elle.”
Pas l’ombre du plus petit
doute !
Il ne manquera jamais à
cet engagement, osant, alors que la loi interdit de prêcher le christianisme,
affronter sur la place publique des philosophes païens dont il réduit à néant
les discours creux et vains. L’un d’entre eux, nommé Crescens, ridiculisé par
les discours et les écrits de Justin, faute d’arguments philosophiques à lui
opposer, décide de se débarrasser de lui une fois pour toutes, en le dénonçant
au préfet de Rome. Arrêté avec ses convertis, hommes et femmes, en avril 163,
Justin utilise cette ultime tribune pour exposer, au cours de son
interrogatoire, une dernière fois cette vérité qui est au cœur de son existence
:
J’ai successivement
étudié toutes les sciences puis me suis finalement attaché à la doctrine
chrétienne bien qu’elle déplaise à ceux qui sont enchaînés dans l’erreur…
Le magistrat verra dans
cette déclaration une attaque sournoise contre l’empereur Marc Aurèle,
philosophe incontestable, stoïcien, désespérément incapable d’atteindre une
vérité qu’il a renoncé à chercher, la jugeant au-delà des possibilités humaines
et très remonté contre ces chrétiens qui s’imaginent capables de la trouver et
affichent leurs certitudes quand lui se noie dans le doute et l’angoisse. Cela
suffira à expédier Justin, docteur “en fausse science” à la mort avec ses
élèves, Chariton et Charité, Evelpistus, Hiérax, Péon, Liberianus. Avant de les
condamner, confondu devant ce qu’il prend pour une insondable sottise, le
préfet demande une dernière fois : “Tu penses donc monter au Ciel y recevoir
une récompense éternelle ?” et Justin de répondre, magnifique : “Non, je ne
le pense pas, je le sais ! J’en suis même tellement certain que je te
garantis n’éprouver pas l’ombre du plus petit doute à ce sujet !” C’est toute
la différence, insondable, entre la foi et la philosophie. À l’annonce de leur
condamnation, Justin et ses amis s’écrieront en chœur : “Deo gratias !”
En images : les pires
supplices des saints martyrs
Démarrer le diaporama
Lire aussi :Épiphane de Salamine, l’ombrageux chasseur d’hérésies
Lire aussi :Pamphile, premier gardien de la mémoire du christianisme
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/05/31/saint-justin-le-philosophe-qui-a-trouve-dieu/
Mosaics
in Mount of Beatitudes: (1) John the Baptist (2) Justin Martyr (3) David
(words: Psalm 18:19)
Казнь
Св. Иустина Философа (мозаика на горе Блаженств, Израиль)
Mosaics
in Mount of Beatitudes: (1) John the Baptist (2) Justin Martyr (3) David
(words: Psalm 18:19)
Казнь
Св. Иустина Философа (мозаика на горе Блаженств, Израиль)
Saint Justin le
Philosophe : Sa Vie et ses Contributions
Fête saint : 13 Avril
Titre : Le Philosophe, +
167.
Date : 167
Pape : Saint Soter
Empereur : Marc-Aurèle
Il n’y avait pas longtemps que notre Saint était chrétien lorsqu’il écrivit son Oraison ou Discours aux Grecs. Il y expose les raisons qui lui ont fait embrasser le christianisme, l’impiété et l’extravagance de l’idolâtrie, la sainteté de la doctrine évangélique, l’auguste autorité des Écritures qui règlent nos passions, et apaisent les inquiétudes de l’esprit humain. Il traite à peu près le même sujet, mais plus au long, dans sa Parénèse ou exhortation aux Grecs, ouvrage qu’il écrivit à Rome.
Auteur
Emmanuel Mathiss de la
Citadelle
Les Petits Bollandistes -
Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
Saint Justin, également
connu sous le nom de Justin Martyr, était l'un des premiers philosophes
chrétiens et apologistes du IIe siècle.
Né autour de 100 après
Jésus-Christ à Flavia Neapolis (aujourd’hui Naplouse, en Cisjordanie), dans une
famille païenne, Justin s’est converti au christianisme après avoir
cherché la vérité dans diverses écoles philosophiques.
Son cheminement
intellectuel l’a conduit à explorer le stoïcisme,
le platonisme et
d’autres courants philosophiques avant de découvrir la foi chrétienne, qu’il a
considérée comme la seule philosophie capable de satisfaire les aspirations
humaines les plus profondes.
Justin était un
penseur audacieux et un défenseur passionné de la foi chrétienne naissante. Il
a écrit plusieurs traités apologétiques dans lesquels il exposait et défendait
la doctrine chrétienne contre les critiques païennes et juives. Parmi ses
œuvres les plus célèbres figurent les “Apologies” et le “Dialogue avec Tryphon“.
Ses écrits sont précieux
pour la compréhension de la théologie et de la pensée chrétiennes aux premiers
siècles. Ils offrent également un aperçu fascinant des relations entre le
christianisme naissant et les traditions philosophiques et religieuses de
l’Antiquité.
Justin a été un
témoin courageux de sa foi, et son engagement envers le christianisme lui a
finalement coûté la vie. Vers 165, sous le règne de l’empereur romain Marc
Aurèle, Justin et quelques-uns de ses compagnons ont été arrêtés
et exécutés pour leur refus de renoncer à leur foi.
Sa contribution à l’apologétique
chrétienne et à la théologie continue d’être étudiée et appréciée par
les théologiens, les historiens et les philosophes aujourd’hui. Son exemple de
courage et de persévérance dans la défense de la foi reste une source
d’inspiration pour les chrétiens du monde entier.
En canonisant Justin comme
saint, l’Église reconnaît sa sainteté et son importance dans la défense et la
propagation de la foi chrétienne. Sa mémoire est célébrée le 1ᵉʳ juin dans le
calendrier liturgique catholique romain.
En somme, saint
Justin le Philosophe demeure une figure emblématique du christianisme
primitif, dont l’héritage intellectuel et spirituel continue de résonner à
travers les âges.
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-justin-le-philosophe/
Reliquienschrein
des hl. Justinus dem Märtyrer im Stift Lilienfeld, Niederösterreich
SAINT JUSTIN DE NAPLOUSE
: VIE, OEUVRES ET CÉLÉBRATION
Publié le
8/12/23
Laïc palestinien, païen converti, notable épris de justice, pionnier du dialogue interreligieux, intrépide martyr, saint Justin peut nous apprendre cette vertu si désirable pour notre temps : le courage de la Vérité.
Qui sont réellement les Pères de l'Église, ces défenseurs ardents de la foi chrétienne dont l'influence perdure encore aujourd'hui ? Dans cette série, explorons avec le père Guillaume de Menthière les figures emblématiques des premiers temps du christianisme, de Saint Ignace à Saint Grégoire le Grand, en passant par Saint Justin.
Biographie de Saint
Justin de Naplouse
Saint Justin appartient
à la génération des Pères apologètes, c’est à dire les écrivains chrétiens
de la fin du IIème siècle qui ont cherché à montrer l’innocence des
chrétiens auprès des autorités publiques et à démontrer la valeur de leur
religion nouvelle.
Qui se souvient que les
premiers chrétiens furent accusés de crime contre l’humanité ? Ils
passaient pour des fanatiques prônant athéisme (puisqu’ils avaient un seul Dieu
!), déviance sexuelle (puisqu’ils avaient une seule femme !) et anthropophagie
(puisqu’il consommait la chair du Christ !)
Aussi, au IIème siècle,
les Pères rédigent-ils des apologies pour défendre la religion nouvelle. Le
plus grand de ces Pères Apologètes est sans conteste saint Justin. Né à
Naplouse, l’antique Sichem en Samarie, ce païen, assoiffé de vérité,
s’enthousiasme d’abord pour Platon qui le dispose au christianisme. Puis
l’intervention d’un mystérieux vieillard l’exhortant à la prière et le
témoignage des martyrs l’acheminent vers la lumière. Justin est ainsi l’un des
premiers intellectuels à se convertir au christianisme la seule
philosophie sûre et profitable. Avec lui « la philosophie passe au Christ ».
Baptisé, il se consacre à
la propagation de la foi, persuadé que « pouvoir dire la vérité et la
taire, c’est mériter la colère de Dieu ». Il vient à Rome où il ouvre une
école de philosophie.
La plupart des écrits de
saint Justin sont perdus. Mais il nous reste trois ouvrages de grand prix : les
deux Apologies et le Dialogue avec Tryphon, c’est-à-dire
deux apologies contre les païens et une apologie en forme de dialogue contre le
rabbin Tryphon.
Devant le sort injuste
réservé aux chrétiens, Saint Justin prend la plume et n’hésite pas à
interpeller l’Empereur lui-même ! C’est la première apologie adressée vers
150 à Antonin-le-Pieux. Ce texte est inestimable pour les renseignements
historiques qu’il nous fournit sur la communauté chrétienne de Rome au
milieu du IIème siècle. Il dresse un tableau très vivant de la vie
chrétienne où l’on remarque une des premières mentions des Évangiles
(appelés Mémoires des Apôtres) et la description des liturgies du
baptême et de l’eucharistie.
Justin souligne l’amour des chrétiens pour leurs ennemis, leur patience, leur
chasteté, leur respect pour la vérité et surtout leur courage face à la mort.
Le but est de montrer qu’il n’y a rien de condamnable dans les mœurs
chrétiennes et donc aucune raison de mettre à mort les disciples de Jésus.
D’ailleurs « en supprimant les chrétiens vous supprimez des contribuables »
fait malicieusement remarquer Justin, ne négligeant aucun argument propre à
convaincre, avant d’apostropher l’Empereur avec un indéniable panache: «
Certes vous pouvez nous tuer, mais jamais vous ne pourrez nous nuire (…) nous
vous le prédisons, si vous persistez dans votre iniquité, vous n'éviterez pas
le jugement de Dieu ! »
La deuxième apologie,
plus brève, expose la doctrine originale du Verbe séminal (Logos spermatikos).
Le Logos divin est répandu comme une semence dans le monde. Il y a
donc des « parcelles de vérité » que la raison découvre même si la foi seule
donne accès à la Vérité tout entière. Ainsi la raison n’est pas
disqualifiée dans la recherche du vrai.
Le dialogue interreligieux devient possible sur cette base
rationnelle. Comme l’a rappelé avec tant de force le pape Benoît XVI, la foi
chrétienne sera toujours une option pour le primat de la raison car « au
commencement était le Logos »
(Jn 1,1).
Le Dialogue avec
Tryphon est une apologie aux juifs. Justin y démontre que le christianisme
est l’héritier légitime d’Israël. Il se livre à une lecture typologique
des Écritures : tout devient figure (typos en grec) du Christ.
« Je puis en les prenant une à une, dit-il au rabbin Tryphon, montrer
que toutes les prescriptions de Moïse sont des annonces du Christ ». Le
dialogue devient ainsi un vaste compendium, rarement surpassé en richesse, de
tous les passages de l’Ancien Testament susceptibles de fonder la foi chrétienne.
Par exemple, l’arbre de vie du paradis, le bâton d’Aaron et celui de Moïse,
l’arbre planté près d’un ruisseau chanté par le psalmiste – tout est pour
Justin des indices clairs, des préfigurations, des types de la croix du Christ.
L’Ancien Testament n’est pas rendu caduc par le Nouveau car il prépare
l’événement-Jésus. En particulier Justin est le premier à montrer en Marie,
la Nouvelle Eve, l’antitype de la première Eve.
Dénoncé par un collègue
philosophe païen, Justin est condamné à mort vers 165 avec six autres
chrétiens. Sa mort est racontée par les « Acta Sanctorum Justini et
Sociorium », actes datant de la fin du IIème siècle, qui sont les
pièces-mêmes du procès. Justin et ses six compagnons seront fouettés puis
décapités. Ne se souciant de rien d’autre que de la Vérité , il
rejoint les martyrs intrépides dont le témoignage l’avait gagné au Christ. Le
Père Lagrange avait raison de proposer saint Justin comme « patron des
âmes sincères, des âmes vaillantes ».
Qu’on en juge par cette
dernière réplique, pleine de hardiesse et de foi :
Le Juge : - Tu imagines
donc que, mort, tu monteras au ciel ?
Justin :- Je ne l’imagine
pas, je le sais, et j’en suis assuré.
Contributions et Œuvres
de Saint Justin de Naplouse
Saint Justin de Naplouse
est principalement reconnu pour ses contributions significatives à la théologie
chrétienne à travers ses écrits apologétiques. Ces travaux visaient à défendre
les chrétiens contre les accusations de l'époque et à expliquer la foi chrétienne
aux non-chrétiens.
Description des
contributions majeures : Justin est surtout célèbre pour ses efforts en
faveur du dialogue interreligieux et de l'apologétique. Ses écrits les plus
influents incluent les deux Apologies et le Dialogue avec
Tryphon. Les Apologies s'adressent aux païens et aux autorités romaines,
plaidant pour la légitimité du christianisme et contre les persécutions. Elles
contiennent des descriptions détaillées des pratiques chrétiennes, y compris
les premières mentions des Evangiles et des liturgies de l'Eucharistie et du
baptême. Le Dialogue avec Tryphon, en revanche, est un échange profond avec un
rabbin juif, où Justin utilise les Écritures hébraïques pour argumenter que le
christianisme est l'accomplissement des promesses faites à Israël.
Œuvres ou écrits
importants :
Première Apologie -
Un appel à l'Empereur romain pour la justice envers les chrétiens, offrant un
aperçu de la vie chrétienne à Rome et réfutant les accusations courantes contre
les chrétiens.
Deuxième Apologie -
Un texte plus court qui aborde la notion de Logos spermatikos, affirmant que le
Logos divin, ou la Raison universelle, est présent dans toute l'humanité et que
la vérité peut être partiellement découverte par la raison humaine.
Dialogue avec Tryphon -
Un débat approfondi sur les interprétations des Écritures hébraïques, affirmant
que le christianisme est l'achèvement de la foi juive.
Ces travaux ne sont pas
seulement des défenses du christianisme mais également des tentatives de
montrer que la foi chrétienne peut coexister avec la philosophie classique,
faisant de Justin un précurseur important dans l'histoire de la pensée
chrétienne, où foi et raison ne sont pas en opposition, mais en harmonie.
Célébration
Date de la fête : Saint Justin de Naplouse est célébré le 1er juin. Cette journée marque l'occasion pour les fidèles de se rappeler son témoignage et son martyre.
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NOTICE SUR SAINT JUSTIN
LE PHILOSOPHE
Par Paul Monceaux
Justin, dit " le
philosophe " , était en effet un vrai philosophe, de tendances et de goûts
comme de profession et de costume; un philosophe qui, d'abord païen, se
convertit au christianisme, mais qui, après sa conversion et jusqu'à son
martyre, resta philosophe.
Il était né dans les
premières années du II ème siècle, en Palestine, à Neapolis, aujourd'hui
Naplouse, l'ancienne Sichem, près de Samarie. Il appartenait à une famille
païenne, qui lui fit donner une instruction assez complète. Grand travailleur,
d'esprit ouvert et curieux, le jeune Justin se passionna pour la philosophie.
Il suivit successivement les leçons de plusieurs maîtres, appartenant aux
écoles les plus diverses. Il fut séduit surtout par l'enseignement des
platoniciens ; mais, là encore, il ne trouvait pas toute la vérité qu'il
cherchait.
Entre temps, il eut
l'occasion d'assister à des scènes de martyre ; il fut très ému par ce
spectacle et très frappé de l'héroïsme des chrétiens. Un jour, il rencontra un
vieillard, qui lui vanta et lui expliqua la religion du Christ. Le jeune
philosophe se mit à lire et à étudier les livres sacrés du christianisme, qui
produisirent sur lui une grande impression. Enfin, vers 130, étant à Ephèse, il
se convertit. Il avait alors environ trente ans. Entre temps, il eut l'occasion
d'assister à des scènes de martyre ; il fut très ému par ce spectacle et très
frappé de l'héroïsme des chrétiens. Un jour, il rencontra un vieillard, qui lui
vanta et lui expliqua la religion du Christ. Le jeune philosophe se mit à lire
et à étudier les livres sacrés du christianisme, qui produisirent sur lui une
grande impression. Enfin, vers 130, étant à Ephèse, il se convertit. Il avait
alors environ trente ans.
Devenu chrétien, et
chrétien très ardent, il ne renonça pas pour cela à la philosophie, ni au
costume et à la vie nomade des philosophes. Il allait de pays en pays, prêchant
la doctrine du Christ, la présentant comme la seule conforme à la raison. I1
finit par arriver à Rome, où il fit un premier séjour, sur lequel nous sommes
mal renseignés. Il y revint un peu plus tard, et, cette fois, s'y fixa. Il y
ouvrit une école, où il enseignait à des disciples la philosophie nouvelle, qui
donnait à la foi chrétienne un fondement rationnel. Son enseignement ne fut pas
du goût de tous ses confrères. On lui chercha querelle à ce propos : il eut à
soutenir de très vives polémiques, souvent d'un tour personnel, contre
plusieurs philosophes, surtout contre Crescens le cynique.
Apôtre batailleur,
champion hardi du christianisme, auteur fécond, Justin avait composé une
dizaine d'ouvrages : des livres de controverse, des apologies, un grand traité
contre les hérétiques. La plupart de ces ouvrages sont perdus, et connus
seulement par quelques fragments ou par divers témoignages. En revanche, on lui
a attribué plus tard une série d'opuscules, qui n'étaient pas de lui, et qui
nous sont parvenus sous son nom : livres édifiants ou dogmatiques,
apologétiques ou polémiques.
Son oeuvre authentique,
en dehors des fragments, se réduit pour nous à trois ouvrages : une grande
Apologie, adressée vers 150 à l'empereur Antonin le Pieux ; une seconde
Apologie, adressée au Sénat vers 155, beaucoup plus courte, sorte d'appendice à
la précédente ; le Dialogue avec Tryphon, écrit vers 160, où l'auteur raconte à
un rabbin sa conversion et cherche à le convaincre de la vérité du
christianisme. Ces trois ouvrages sont fort importants pour l'histoire de
l'apologétique et pour celle des dogmes ; car Justin est le premier qui ait
exposé dans son ensemble la doctrine chrétienne, et qui ait traité
rationnellement la question des rapports de la foi avec la raison.
Malheureusement, l'écrivain est fort inégal. Mais, s'il décourage parfois le
lecteur par l'incohérence de ses développements et par Ies maladresses de son
style embarrassé, il le ramène bientôt par ses saillies imprévues, imprévues et
l'entraîne jusqu'au bout par son ardeur communicative : il a le mouvement, la
vie, la passion. Style à part, c'était un homme éminent : penseur original et
indépendant, avec le plus noble caractère et une âme d'apôtre.
Il fut martyrisé à Rome
vers 165 Le cynique Crescens, à bout d'arguments, l'avait plus d'une fois
menacé de le dénoncer comme chrétien. Justin lui--même déclare, dans sa seconde
Apologie, qu'il s'attend à ce dénouement de leurs polémiques On a supposé que
Crescens avait cyniquement tenu parole ; mais nous n'en avons pas la preuve.
Les Actes du martyre disent seulement que, pendant une persécution, on arrêta
Justin avec six autres chrétiens.
Voici les noms de ces
compagnons du philosophe, dont plusieurs, tous peut-être, étaient ses disciples
: un esclave de la maison impériale, Evelpiste, originaire de Cappadoce ; un
Phrygien, Hierax ; puis Chariton, Péon, Libérien; enfin, une femme, Charito,
sans doute la soeur de Chariton. Aussitôt arrêtés, les chrétiens furent
traduits devant le tribunal du préfet de Rome qui était alors Rusticus le
philosophe, maître et ami de Marc-Aurèle. Au cours d'un émouvant interrogatoire,
Justin et ses compagnons proclamèrent leur foi avec une fermeté aussi simple
qu' inébranlable Condamnés à mort, ils furent aussitôt conduits au supplice et
décapités.
On trouvera ci-dessous
les Actes authentiques du martyre : transcription du procès-verbal officiel de
l'interrogatoire, avec un très court préambule, ajouté après coup, sur la
persécution, et une très courte notice sur le supplice. C'est le plus ancien
document de ce genre que nous possédions. Malgré 1a sécheresse apparente du procès-verbal,
la scène ne manque ni de grandeur ni d'éloquence.
Nous suivons l'édition de
Von Gebllardt, Acta rnartyrum selecta, p. 18-21.
ACTES DE SAINT JUSTIN et
de ses compagnons
C'était le temps où
sévissaient les défenseurs criminels de l'idolâtrie. Des ordres impies, visant
les pieux chrétiens, étaient affichés en ville et à la campagne, enjoignant de
les forcer à faire des libations en l'honneur des vaines idoles.
Donc, on arrêta ensemble
les saints. On les conduisit au préfet de Rome, qui s'appelait Rusticus.
Quand ils furent devant
le tribunal, le préfet Rusticus dit à Justin : " D'abord, obéis aux dieux,
et soumets-toi aux empereurs ".
- Justin dit : " On
ne mérite ni reproche ni condamnation, pour obéir aux commandements de notre
Sauveur Jésus-Christ ".
- Le préfet Rusticus dit
: " A quelle science t'adonnes-tu `l "
- Justin dit : "
J'ai essayé d'apprendre toutes les sciences. Puis je me suis attaché à la
science vraie des chrétiens, quoiqu'elle ne plaise pas aux gens dans l'erreur
".
- Le préfet Rusticus dit
: " Et cette science -là te plaît à toi, malheureux ? "
- Justin dit : "
Oui; car je m'attache à la doctrine véritable, en suivant les chrétiens ".
- Le préfet Rusticus dit
: " Et quelle est cette doctrine ? "
- Justin dit : "
C'est notre conception pieuse du Dieu des chrétiens. Ce Dieu, nous croyons
qu'il est unique, que dès l'origine il a été le créateur et le démiurge de
toutes les créatures visibles ou invisibles. Nous croyons que le Seigneur
Jésus-Christ est le Fils de Dieu, le Messie annoncé par les Prophètes comme
devant assister la race des hommes, comme devant être le héraut du salut et le
maître de belles sciences. Moi, qui suis un homme, je parle faiblement de lui,
je le sens, en comparaison de sa divinité infinie ; je reconnais qu'il y faut
une puissance de prophète. Mais il y a les prédictions sur celui que j'ai dit
être le Fils de Dieu. Et je sais que les Prophètes étaient inspirés d'en haut,
quand ils ont prédit son arrivée parmi les hommes ".
- Le préfet Rusticus dit
: " Où vous réunissez-vous ? "
- Justin dit : " Là
où chacun veut, où il peut. Crois-tu donc que nous nous réunissons tous au même
endroit ? Non pas. Le Dieu des chrétiens n'est pas limité dans l'espace. Il est
invisible, il remplit le ciel et la terre; partout, il est adoré et glorifié
par les fidèle; ".
- En quel endroit
rassembles-tu tes disciples ? "
- Justin dit : "
'Moi, je demeure au-dessus d'un certain Martin, près du bain de Timothée.
Depuis tout le temps que j'y demeure (et c'est mon second séjour dans la ville
de Rome), je ne connais pas d'autre lieu de réunion que cette maison-là. A tous
qui voulaient venir chez moi. j'ai communiqué la doctrine de la vérité " .
- Rusticus dit : "
Donc maintenant, tu es chrétien ? "
- Justin dit : "
Oui, je suis chrétien ".
- Le préfet Rusticus dit
à Chariton : " A ton tour, Chariton. Toi aussi, es-tu chrétien ? " -
Chariton dit : " Je suis chrétien par la volonté de Dieu "
Le préfet Rusticus dit à
une femme, à Charito : " Et toi que répons-tu, Charito ? "
- Chariton dit : "
Je suis chrétienne, par la grâce de Dieu ".
- Rusticus dit à
Evelpiste : " Et toi ? qu'es -tu ? "
- Evelpiste, esclave de
César, répondit : " Moi je suis chrétien. Affranchi par le Christ, je
partage la même espérance, par la grâce du Christ ".
- Le préfet Rusticus dit
à Hiérax : " Toi aussi, es-tu chrétien ? "
- Hiérax dit : "
Oui, je suis chrétien ; car j'honore et j'adore le même Dieu. "
- Le préfet Rusticus dit
: " Est-ce Justin qui vous a faits chrétiens ? "
- Hiérax dit : "
Moi, j'étais chrétien, et je le serai toujours ".
- Alors, Péon se leva et
dit : " Moi aussi, je suis chrétien ".
- Le préfet Rusticus dit
: " Quel est celui qui t'a instruit ? "
- Péon dit : " C'est
de nos parents que nous avons reçu cette belle croyance ".
- Evelpiste dit : "
Sans doute, j'écoutais avec plaisir les leçons de Justin ; mais c'est à mes
parents que, moi aussi, je dois d'être chrétien ".
- Le préfet Rusticus dit
: " Où sont tes parents ? "
- Evelpiste dit : "
En Cappadoce. "
- Rusticus dit à Hiérax :
" Et tes parents, à toi, où sont-ils ? "
- Celui-ci répondit :
" Notre vrai père est le Christ; notre vraie mère est notre foi en lui.
Quant à mes parents terrestres, ils sont morts. Moi, je suis d' Iconion en
Phrygie ; j'en ai été arraché, et je suis venu ici ".
- Le préfet Rusticus dit
à Libérien : " Et toi, qu'as-tu à dire ? Es-tu chrétien ? Es-tu, toi
aussi, un impie ? "
- Libérien dit : "
Moi aussi, je suis chrétien. Je ne suis pas un impie, mais j'adore le seul vrai
Dieu ".
- Le préfet dit à Justin
: " écoute-moi, toi qu'on dit éloquent, toi qui crois connaître la vraie
doctrine. Si tu es fouetté, puis décapité, es-tu convaincu que tu dois ensuite
monter au ciel ? "
- Justin dit : "
J'espère que j'y aurai ma demeure, si j'endure tout cela Je le sais : à tous
ceux qui auront ainsi vécu est réservée la récompense divine jusqu'à la
consommation du monde entier ".
- Le préfet Rusticus dit
: Ainsi. tu t'imagines que tu monteras aux cieux pour y recevoir des
récompenses ? "
- Justin dit : " Je
ne l'imagine pas ; mais je le sais, j'en ai la certitude ".
- Le préfet Rusticus dit
: " Finissons-en ; arrivons à la chose qu'on vous demande, et qui presse.
Venez tous, et, tous ensemble, sacrifiez aux dieux ".
- Justin dit : "
Personne, à moins de folie, n'abandonne la piété pour tomber dans l'impiété
".
- Le préfet Rusticus dit
: " Si vous n'obéissez pas, vous serez punis sans pitié ".
- Justin dit : "
C'est notre désir, d'être frappés à cause de notre Seigneur Jésus-Christ, pour
être sauvés. Ce sera notre salut et notre sécurité devant le tribunal plus
redoutable, où le monde entier passera, de notre Maître et Sauveur. "
- De même, les autres
martyrs s'écrièrent : " Fais ce que tu veux. Nous sommes chrétiens, nous
ne sacrifions pas aux idoles ".
- Alors le préfet
Rusticus rendit sa sentence, ainsi conçue : " Les prévenus, n'ayant pas
voulu sacrifier aux dieux en obéissant à l'ordre de l'empereur, seront fouettés
et emmenés pour être punis de la peine capitale, conformément aux lois " .
Les saints martyrs
glorifièrent Dieu, puis sortirent pour aller au lieu ordinaire des exécutions.
Là, ils furent décapités, consommant ainsi leur martyre dans la confession du
Sauveur. Quelques-uns des fidèles, secrètement, enlevèrent leurs corps pour les
déposer dans un lieu convenable, avec l'aide de la grâce de notre Seigneur
Jésus-Christ, à qui soit gloire dans les siècles des siècles. Amen.
(Extrait de " La
vraie Légende dorée ", relation de martyre traduites avec introduction et
notices, par Paul Monceaux, de l'Institut, professeur au Collège de France.
Editions Payot, Paris, 1928.)
Copyright © AVM 1997-2003. Tous droits réservés.
SOURCE : http://www.1000questions.net/fr/Qui-sont/saint_justin.html
Justin
Martyr - fragment of XVII century orthodox icon. Located in Moscow Theological
Academy.
Иустин
Философ. Минея - Июнь (фрагмент). Икона. Русь. Начало XVII в.
Церковно-Археологический Кабинет Московской Духовной Академии.
SAINT JUSTIN LE
PHILOSOPHE
En l’an 72, deux ans
après la destruction de Jérusalem, l’empereur Vespasien (Flavius Vespasianus)
fit relever de ses ruines la cité de Sichem, célèbre par la rencontre de Jésus
et de la Samaritaine, au bord du puits de Jacob. Il lui donna le nom de Flavia
Neapolis (aujourd’hui Naplouse) et la peupla de familles venues d’Italie. C’est
au sein de cette colonie romaine que naquit saint Justin, dès les premières
années du IIème siècle, vers l’an 103.
Ses parents étaient
païens ; il nous apprend que lui-même était un incirconcis ; mais,
comme presque tous les lettrés de cette époque, s’il adhérait extérieurement au
polythéisme, il n’y croyait plus. La raison humaine avait enfin conquis la vérité
d’un Dieu unique et les enseignements des philosophes étaient à peu près
unanimes sur œ point. D’autre part, bien que les membres de la colonie romaine
de Neapolis n’eussent pas de relations avec les gens du pays, il est peu
probable que Justin ait totalement ignoré, dans son enfance, le monothéisme et
la morale des Juifs.
Il avait reçu de Dieu une
âme droite, un esprit pénétrant, avide de tout savoir. La recherche de ce Dieu
unique devint sa passion et il la poursuivit longtemps à travers les
différentes écoles de philosophie alors en vogue.
A la recherche de la
vérité.
Dès ma première jeunesse,
dit-il lui-même, je fus épris d’un amour ardent pour la philosophie.
Je me mis sous la
conduite d’un stoïcien. Mais après être demeuré longtemps avec lui, je
m’aperçus que je n’apprenais rien sur Dieu dont la connaissance, à son avis,
était inutile. Je le quittai donc pour m’adresser à un péripatéticien, homme
d’une grande finesse d’esprit, il le croyait du moins.
Après quelques Jours, il
me pria de convenir avec lui des honoraires. « afin, disait-il, que ses
leçons nous fussent profitables à tous deux ». Je ne pouvais croire qu’une
âme aussi basse fût celle d’un philosophe car la sagesse ne se vend pas. Sans
vouloir en entendre davantage, je m’éloignai de lui.
Cependant mon ardeur pour
la science était toujours la même ; j’allai trouver un pythagoricien, qui
était en grande réputation, et n’avait pas lui-même une moindre idée de son
savoir.
Lorsque je lui eus
témoigné le désir d’être son disciple :
– Très bien, me
répondit-il, mais savez-vous la musique, l’astronomie et la géométrie ?
Sans ces connaissances préliminaires qui dégagent l’âme des objets sensibles,
vous ne sauriez prétendre approfondir les secrets de la philosophie, ni arriver
à la contemplation de la beauté et de la bonté souveraines.
J’avouai humblement que
j’ignorais ces sciences et il me congédia sans plus de formalités.
Je ne fus pas
médiocrement désappointé de ma mésaventure, elle m’affligeait d’autant plus que
je croyais quelque mérite à ce docteur. Mais comme les études préalables qu’il
exigeait de moi eussent été nécessairement fort longues, je ne me sentis point
le courage de subir cette dure épreuve.
Dans mon embarras je
songeai aux platoniciens. Il y en avait un dans notre ville, homme de bon sens
et des plus distingués d’entre eux. J’eus avec lui plusieurs entretiens qui me
profitèrent beaucoup… si bien qu’après un peu de temps, je crus être devenu un
sage ; je fus même assez sot pour espérer que j’allais immédiatement voir
Dieu : car tel est le but de la philosophie de Platon.
Illusion sublime, mais
illusion ! Justin veut donc voir Dieu. Ce n’est pas un sophiste qui
s’attarde au plaisir intellectuel que procurent les jeux du raisonnement, c’est
un homme d’action qui aime la vérité pour la pratiquer.
Cette disposition
d’esprit lui fît rechercher la solitude favorable à la méditation et il se
retira dans un lieu désert voisin des côtes de la Méditerranée. C’est là qu’il
rencontra le vieillard mystérieux qui allait lui enseigner la véritable
philosophie.
Un jour que je me
promenais au bord de la mer, je vis un vieillard qui me suivait pas à pas. Son
extérieur était majestueux ; un air de douceur et de gravité était répandu
sur toute sa personne ; nous entrâmes en conversation.
Dès les premiers mots, le
vieillard manifeste sa défiance envers la philosophie, et, par une suite
d’objections insoupçonnées qui posent de nouveaux problèmes insolubles pour la
raison, il ébranle la confiance du jeune homme en ses maîtres, et l’oblige à
reconnaître qu’ils ont trop présumé des forces humaines.
– Tous les philosophes,
dit le vieillard, se sont égarés dans les sentiers de l’erreur, et aucun d’eux
n’a bien connu ni Dieu ni l’âme raisonnable.
– Si ceux-là ne peuvent
nous enseigner la vérité, m’écriai-je, quels maîtres devons-nous donc
suivre ?
– A une époque très
reculée, reprit-il, et bien avant ceux qu’on a cru philosophes, il y a eu des
hommes justes et chéris de Dieu, qui, parlaient par l’Esprit divin, ont annoncé
d’avance ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. On les appelle prophètes,
eux seuls ont connu la vérité, eux seuls l’ont annoncée aux hommes. Ils n’ont
prêché que ce qui leur était révélé d’en haut. Leurs écrits, que nous avons
encore, nous font très bien connaître la première cause et la dernière fin de
tous les êtres. Ils n’employaient pour établir la vérité ni les disputes ni les
raisonnements subtils. Ce qui doit faire croire à leurs paroles ce sont leurs
prédictions qui se sont accomplies, ou s’accomplissent tous les jours, et les
miracles qu’ils opéraient. Ils faisaient ces prodiges au nom d’un seul Dieu
créateur de toutes choses, et de son fils Jésus-Christ, qui devait venir en ce
monde, disaient-ils, et qui y est venu, en effet.
– Quant à vous, dit en
finissant l’inconnu à Justin, faites d’ardentes prières pour que les portes de
la lumière vous soient ouvertes, car nul ne peut comprendre ces choses si Dieu
et son Christ ne lui en donnent l’intelligence.
A ces mots le vieillard
disparut, et nul ne le revit jamais.
Alors, ajoute Justin, un
feu subitement s’alluma dans mon âme ; je fus pris d’amour pour les
prophètes et pour ces hommes amis du Christ ; et, réfléchissant en
moi-même à toutes ces paroles, je trouvai que cette philosophie était la seule
sûre et utile.
Il étudié les Livres
Saints et la lumière se fait dans son esprit ; la valeur morale du
christianisme l’émeut profondément.
Lorsque j’étais disciple
de Platon, écrit-il, entendant les accusations portées contre les chrétiens et
les voyant intrépides en face de la mort et de ce que les hommes redoutent, je
me disais qu’il était impossible qu’ils vécussent dans le mal et dans l’amour
des plaisirs.
Justin voit de près les
chrétiens et apprend à les connaître ; il les admire et comprend ce que la
foi leur infuse d’énergie pour mener une vie sainte au milieu d’un monde
corrompu et pour supporter joyeusement les supplices du martyre. Il embrasse
avec amour une foi qui donne de tels gages d’immortalité et se fait baptiser.
Il avait environ trente ans. C’était peu de temps avant la guerre juive de
Bar-Cochebas (132–135).
Dès lors, il mène une vie
austère et sainte, et, dévoré par la flamme de l’apostolat, il consacre sa vie
à l’enseignement et à la défense du christianisme.
Les premières écoles
chrétiennes.
Après avoir semé la bonne
nouvelle dans une contrée, les apôtres allaient à d’autres conquêtes, mais ils
laissaient à leurs disciples les plus fervents et les plus instruits le soin de
maintenir la foi dans les cœurs. Les évêques, successeurs immédiats des
apôtres, furent après eux les premiers docteurs auxquels recouraient les
fidèles, mais bientôt les pontifes s’adjoignirent des prêtres qui enseignaient
publiquement la religion chrétienne et démontraient par la raison la fausseté
et l’absurdité du paganisme. Telle fut l’origine des écoles chrétiennes.
Justin ne fut pas prêtre,
ni même diacre, mais il ne s’en crut pas moins obligé d’enseigner.
Tous ceux qui peuvent
dire la vérité et ne la disent pas seront jugés par Dieu, écrit-il… Notre
devoir, dit-il ailleurs, est de faire connaître à chacun qu’elle est notre
doctrine afin que les fautes de ceux qui pèchent par ignorance ne nous soient
pas imputées et que nous n’en portions point la peine. Comme j’ai obtenu de
Dieu la grâce de comprendre les Ecritures, je m’efforce de faire part de cette
grâce à tout le monde, de peur que je ne sois condamné au jugement
de Dieu.
Revêtu du manteau des philosophes,
il entreprend de nombreux voyages, tenant partout école à la façon des
platoniciens ou des stoïciens, prêchant la vérité en toute occasion et réfutant
sans se lasser les objections que lui présentent les partisans des différentes
sectes philosophiques ou religieuses. Il se renseigne en même temps sur les
croyances et les cultes des peuples qu’il visite, et là encore ses
connaissances sont d’une sûreté et d’une ampleur extraordinaires.
D’abord, nous rencontrons
Justin à Ephèse, vers l’an 135. C’est là que se place son fameux dialogue avec
le Juif Tryphon, un maître en Israël, qu’il confond par sa science des Saintes
Ecritures et à qui il démontre, par un assemblage lumineux des textes sacrés,
l’accomplissement des prophéties et la venue du Messie dans la personne de
Notre-Seigneur Jésus-Christ.
A Ephèse, Justin
s’embarque pour Rome et va ouvrir une école au pied du trône de Pierre, au
centre de l’idolâtrie. Il s’installe au-dessus des Bains de Timothée, sur le
mont Viminal. Il fit à Rome deux séjours, séparés par de nouvelles
pérégrinations apostoliques. Les chrétiens allaient l’entendre pour fortifier
leurs âmes, les païens pour tenter de le convaincre d’erreur, mais chacune des
réponses de Justin lui valait une victoire, et souvent il eut le bonheur
d’amener ses adversaires dans le chemin du salut. Car il n’a pas d’autre
but : il désire ardemment le salut de tous les hommes. Il enseigne le
christianisme traditionnel avec joie, avec tendresse, de manière à en ouvrir
les portes aux bonnes volontés faibles ou hésitantes. Il est heureux de pouvoir
montrer à l’occasion l’accord de la sagesse antique et de l’enseignement du
Christ, pour amener les philosophes à la lumière. Et quand il adresse à
l’empereur, aux princes et aux sénateurs ses admirables Apologies, c’est
avec le candide espoir de les convertir.
Son zèle cependant ne
pouvait se contenter de l’étroite enceinte d’une école, il aurait voulu
annoncer la vérité au monde entier.
C’est alors qu’il écrit
un grand nombre d’ouvrages, dont la plupart sont malheureusement perdus. Ceux
qui restent sont encore considérables et d’une valeur telle qu’ils suffisent à
faire regarder saint Justin comme le plus important de tous les apologistes du
IIème siècle et comme le premier écrivain ayant tracé une ébauche de théologie.
Il est aussi le premier qui, ayant foi dans la force conquérante de la vérité
et persuadé que le christianisme est persécuté parce que mal connu, se soit
attaché, audacieusement, à faire connaître au grand jour les dogmes et les
usages de l’Eglise, qu’on avait gardés jusqu’alors dans l’ombre mystérieuse des
Catacombes. Aussi l’œuvre de saint Justin est-elle extrêmement précieuse comme
le témoignage de la foi, de la liturgie et de la vie chrétienne à cette époque.
Ses trois œuvres
principales sont la 1èreApologie écrite vers l’an 152 ; le Dialogue
avec Tryphon, vers 155 ; la 2ème apologie après 161.
Il résuma dans un
discours, qu’il adressa aux Grecs, les principaux points de la morale et des
dogmes chrétiens ; pour en faire saisir la supériorité divine, il les
compara au tissu de mensonges et d’infamies qui faisaient toute la religion des
païens.
Mais vous ferez peut-être
bon marché de vos poètes et des fables qu’ils débitent sur les dieux, vous
prétendez trouver la vérité parmi les philosophes. Cependant, dites-moi qui
peut se reconnaître au milieu du pêle-mêle de leurs contradictions. Aucun d’eux
n’a pu en amener un autre à son avis, bien plus, ils ne sont pas d’accord avec
eux-mêmes ; ils ne méritent donc pas plus de foi que vos poètes, dont ils
n’ont fait qu’augmenter les errements. Abjurez donc des croyances aussi
honteuses que ridicules, et venez participer à une sagesse qui ne se peut
comparer à aucune autre. Notre chef à nous, le Verbe divin, qui marche à notre
tête, ne demande ni la vigueur des membres ni la noblesse du sang, mais la
sainteté de la vie et la pureté du cœur.
Le mot d’ordre de ce
conquérant d’âmes, c’est la vertu. Arme merveilleuse, qui dompte toutes les
passions. Ecole de sagesse où viennent mourir tous les feux impurs, sa doctrine
ne fait ni poètes, ni philosophes, ni orateurs ; mais d’esclaves de la
mort, elle nous rend immortels ; de l’homme elle fait un Dieu ; de
cette terre elle nous transporte en un ciel mille fois supérieur à votre
Olympe. Venez donc vous instruire à cette école divine. J’étais ce que vous
êtes, soyez ce que je suis. Telle est la foi, tel est le Verbe dont la
puissance m’a subjugué.
Saint Justin et les
persécuteurs,
Au commencement du règne
de l’empereur Antonin le Pieux, monté sur le trône en 138, les chrétiens furent
victimes des plus terribles supplices, et l’Eglise souffrit cruellement, car le
sang de ses enfants coula à grands flots. Saint Justin prit sa défense, et la
voix éloquente du philosophe converti porta ses plaintes au trône des Césars.
Il le fît sans faiblesse, et ne craignit pas de se dénoncer lui-même en signant
courageusement sa première Apologie.
Au nom de la justice,
saint Justin réclame pour les disciples du Christ le libre exercice de leur
culte, faveur que Rome accordait à tous les peuples.
Après avoir démontré
l’injustice des tourments que l’on faisait subir aux chrétiens, l’apologiste
prouve la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, venge les fidèles de toutes
les calomnies dont les chargeaient leurs ennemis, et ajoute, en s’adressant aux
princes :
Si notre religion vous
paraît conforme à la raison et à la vérité, respectez-la ; si au contraire
tout cela vous semble un tissu de futilités, dédaignez-la. Pour nous il nous
suffît de vous avoir avertis. Vous n’éviterez pas le jugement du Seigneur.
Quelle que soit votre sentence nous redirons toujours : Dieu
soit béni.
Cette noble liberté de
langage toucha-t-elle l’empereur ? C’est peu probable, cependant sous ce
règne les persécutions furent moins violentes et” les lois contre les chrétiens
parfois sommeillèrent. Mais la paix ne fut pas de longue durée. Marc-Aurèle,
qui succéda à Antonin en 161, remit en vigueur les édits de mort contre les
fils de l’Eglise. On voulait forcer tous les fidèles à sacrifier
aux dieux.
Un incident surgit qui
posait un cas de conscience fertile en discussions.
Une femme de mauvaise
vie, devenue chrétienne, avait essayé de faire entrer son mari avec elle dans
la voie du salut, en lui parlant des feux éternels réservés à ceux qui vivent
dans l’incontinence et la débauche. Ses efforts furent infructueux. Craignant dès
lors de participer à ses crimes et à ses impiétés, elle se sépara de lui. Le
païen la dénonça aux juges, et la malheureuse femme fut mise à mort pour avoir
renoncé à la compagnie d’un homme dont elle ne voulait plus partager la
corruption.
Prenant occasion de ce
nouveau crime, saint Justin écrivit sa seconde Apologie, complément
de la première, et il l’adressa à Marc-Aurèle. Les accents de cette nouvelle
défense n’étaient pas moins énergiques que les premiers, mais ils furent
sans effet.
L’empereur avait pour
favori un philosophe cynique, Crescent, que sa mauvaise vie et son avarice
rendaient odieux aux idolâtres mêmes, et qui le premier accusait les chrétiens
d’adultère, d’homicide, et d’actes encore pires. Souvent il avait défié Justin
dans des conférences publiques, mais toujours il en était sorti couvert de
honte et de confusion, car toujours le Saint l’avait convaincu de mensonge et
d’hypocrisie, sans qu’il pût lui-même le mettre un seul instant en défaut.
Le païen se vengea de
tant de défaites en faisant enfermer son adversaire dans un horrible cachot.
Comment les chrétiens
savent mourir.
Six autres
confesseurs : Charito, Charitana, Evelpiste, Hiérax, Pæon et Libérianus
eurent l’honneur de partager la captivité et le glorieux martyre du défenseur
de l’Eglise. En voici le récit d’après les Actes.
Justin et ses compagnons
furent amenés au tribunal du préfet de Rome, Rusticus.
– Sois docile aux décrets
des empereurs, dit le juge au philosophe chrétien, et offre de l’encens à
nos dieux.
– J’obéis aux préceptes
du Christ, et nul n’a le droit de me contraindre à les violer, répondit
l’intrépide témoin de la foi ; après avoir étudié successivement dans
toutes vos écoles de philosophie, j’ai embrassé la foi des chrétiens, car c’est
la seule vraie, quoiqu’elle ait autant d’adversaires qu’il y a d’esclaves de
l’erreur.
– Misérable !
interrompit le païen, comment oses-tu te vanter de professer une pareille
doctrine ?
– Oui, je me fais gloire
de partager la religion de ceux qui n’adorent qu’un seul Dieu créateur de
l’univers, et professent que Jésus-Christ son Fils unique est venu sur la
terre, selon les prédictions des prophètes, pour sauver tous les hommes dont il
sera le juge au dernier jour du monde.
– Dis-moi où se tiennent
vos assemblées.
– Nous nous réunissons
partout où nous pouvons ; notre Dieu est en tout lieu, et l’on ne saurait
le circonscrire dans les limites d’un espace quelconque ; bien qu’il soit
invisible, il remplit l’immensité de la terre et des cieux, nous l’adorons
partout, et partout nous chantons sa grandeur et sa gloire.
Cette réponse ne satisfit
pas le préfet, qui aurait été heureux de surprendre d’un seul coup de filet
tous les prêtres et tous les fidèles de l’Eglise de Rome.
– Je veux savoir, dit-il,
où les chrétiens se rassemblent dans cette ville.
Mais Justin, loin de
trahir ses frères, s’accusa lui-même :
– J’habite près des
thermes de Timotinum ; tous ceux qui ont
voulu venir m’y trouver
ont reçu de moi la communication de la doctrine, seule véritable, que je
professerai jusqu’à la mort.
Rusticus s’adressa
ensuite à chacun des autres accusés et leur demanda s’ils étaient chrétiens.
Tous confessèrent courageusement leur foi.
Alors, s’adressant de
nouveau à Justin, il lui dit :
– Ecoute-moi donc,
philosophe dont on vante la sagesse et l’éloquence, crois-tu sérieusement que
tu monteras au ciel, quand je t’aurai fait meurtrir le corps de coups de fouet,
et trancher la tête ?
– Si tels sont les
supplices que vous me réservez, j’espère obtenir la récompense accordée à tous
ceux qui ont confessé la foi du Christ, et j’ai la certitude que la grâce
divine les conservera éternellement dans les joies célestes.
– Ainsi tu t’imagines
vraiment que tu iras au ciel ?
– Je ne me l’imagine pas,
je le sais d’une science certaine, et je n’ai pas à cet égard le moindre doute.
– Cessons tous ces
discours, dit le préfet irrité ; il s’agit du point capital :
sacrifiez tous aux dieux ; si vous n’obéissez pas de bonne volonté, les
tortures vous y contraindront.
Justin prit la parole
pour ses frères.
– Loin de redouter tes
supplices, dit-il, nous ambitionnons la gloire de les souffrir pour le nom de
Jésus-Christ Notre-Seigneur ; ce sera notre immortel honneur devant le
tribunal de ce Juge suprême, quand le monde entier comparaîtra devant lui.
Les six autres martyrs
firent entendre une même réponse :
– Nous ne sacrifierons
jamais à vos idoles.
Rusticus rendit alors la
sentence en ces termes :
– Pour n’avoir pas voulu
sacrifier aux dieux, ni obéir aux édits de l’empereur, ces rebelles sont
condamnés, selon les termes de la loi, à subir d’abord la peine de la
flagellation, et ensuite à être décapités.
Les saints confesseurs
furent conduits au lieu ordinaire des exécutions ; chemin faisant, ils
chantaient les louanges du Seigneur. « Après qu’on les eut flagellés,
ajoutent les Actes des Martyrs, la hache du licteur trancha leur tête, et leur
âme s’envola dans le royaume du Christ Notre-Seigneur, à qui soit honneur et
gloire dans les siècles des siècles. »
C’était vers l’an 165 ou
166, dans les premières années du règne de Marc-Aurèle, cet empereur qui se
disait philosophe et qui chaque jour faisait son examen de conscience !
L’Eglise latine célèbre la
fête de saint Justin le 14 avril, et l’Eglise grecque le 1er juin. Léon
XIII a étendu cette fête à l’Eglise universelle en 1882. Saint Justin est le
patron des âmes droites, sincères, vaillantes.
A. E. A.
Sources consultées. – P.
M.-J. Lagrange, Saint Justin (Collection Les Saints). – G.
Bardy, Saint Justin (dans le Dictionnaire de Théologie
catholique). – (V. S. B. P., n° 316.)
SOURCE : https://laportelatine.org/spiritualite/vies-de-saints/saint-justin-le-philosophe
S. Justin
14 avril
On lit au Martyrologe romain de ce jour :
Saint Justin, philosophe et martyr, dont il est fait mention le jour précédent.
On lit donc au Martyrologe romain d’hier :
À Rome, durant la
persécution de Marc Antonin Verus et de Lucius Aurèle Commode, la passion de
saint Justin, philosophe et Martyr.
Après avoir présenté aux
empereurs sa Seconde Apologie, écrite pour la défense de notre religion,
et l’avoir encore défendue avec vigueur dans plusieurs conférences, saint
Justin fut insidieusement dénoncé comme Chrétien par Crescent le Cynique, dont
il avait critiqué la vie et les mœurs corrompues, et pour n’avoir pas voulu
taire sa Foi, il reçut en récompense la grâce du martyre.
Sa fête se célèbre le
jour suivant, 14 avril.
568
À l’époque où saint
Justin se convertit, la Foi chrétienne s’était répandue dans toutes les classes
de la société. Il était né vers l’an 103 à Sichem (aujourd’hui Naplouse), saint
Évariste étant Pape et Trajan empereur. Bien qu’il se dise Samaritain, il
n’avait rien de commun avec les Juifs, et ses parents, Grecs d’origine, lui
firent donner une éducation entièrement grecque, c’est-à-dire polythéiste.
Après
avoir étudié les poètes et les historiens, il cultiva la philosophie sous
différents maîtres ; celle de Platon le ravit, en ce qu’il croyait arriver
par ce moyen à la connaissance de Dieu, le seul bien qui pût satisfaire son
esprit passionné pour la vérité.
Un jour, en se promenant
au bord de la mer, il rencontra un vieillard, avec lequel il s’entretint de ses
recherches favorites. Comme il lui demandait quel était le meilleur guide,
l’étranger le renvoya au Prophètes, qui ont seul connu le vrai et l’ont annoncé
par l’inspiration du Saint-Esprit, et il ajouta : « Prie avant tout
que les portes de la lumière s’ouvrent devant toi ; car nul homme ne peut
comprendre la vérité, sinon par la grâce de Dieu et de Son Christ ».
Tel est le récit que
saint Justin nous a laissé lui-même de sa conversion. Sans renier ce qu’il
avait aimé, il devint Chrétien et fut « un apôtre de l’Évangile sous le
manteau du philosophe ».
À
Rome, il ouvrit école, eut de nombreux disciples dont Tatien fut le plus
illustre, et travailla, par ses leçons et ses écrits, à défendre et à justifier
la Foi qu’il avait embrassée. Rien de plus habile et de plus indépendant que sa
première apologie, adressée à l’empereur Antonin, vers l’an 135.
« On peut nous ôter
la vie », dit-il ; « nous faire du mal, non. Si les crimes qu’on
nous impute sont prouvés, qu’on nous punisse comme nous le méritons, et même
plus sévèrement encore. Dans le cas contraire, est-il raisonnable de sacrifier
des innocents à des bruits calomnieux, et surtout de compromettre votre honneur
par des exécutions que la passion seule, non la justice, a
commandées ? ».
Cette requête fit effet
sur Antonin, qui accorda pour un temps à l’Église naissante le libre exercice
de son culte.
À sa mort, la persécution
sévit de nouveau. Saint Justin composa alors une seconde apologie, où il s’attache
à défendre les Chrétiens contre les accusations d’athéisme et d’impiété.
« Rougissez », dit-il en terminant, « d’attribuer à des
innocents ce que vous commettez au grand jour, et de reprocher à des hommes
sans tache des actions qui sont propres à vous et à vos dieux ».
La
généreuse indignation de l’écrivain lui coûta la vie. Un philosophe nommé
Crescent, dont il avait blâmé les mœurs corrompues, le dénonça : il fut
arrêté, conduit devant Rustique, préfet de Rome, et condamné à être battu de
verges et décapité, saint Soter étant Pape et Marc-Aurèle empereur (13 avril
166 ou 167).
SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/La-vie-de-saint-Justin-philosophe-et-martyr-Fete-le-14-avril-No_502.htm
Saint Justin, philosophe
et martyr
Témoin privilégié du
dialogue entre la philosophie grecque et le christianisme, Justin est
certainement le plus important des apologistes du IIe siècle.
Force est de reconnaître
la sincérité, la générosité de la démarche intellectuelle et spirituelle de Justin,
qui fut le premier philosophe à professer publiquement la foi chrétienne dans
un contexte où s’affrontait les intelligentsias païenne et chrétienne de
l’Empire romain. Justin nous a laissé un témoignage unique sur les conditions
dans lesquelles s’effectuait le dialogue entre la pensée chrétienne, entée sur
la tradition juive, et la philosophie gréco-romaine, héritière de Platon,
d’Aristote et du Portique.
Une conversion radicale
Issu d’une famille
païenne, vraisemblablement des colons d’origine grecque et latine, Justin
choisit de se consacrer tout entier à la philosophie car, pour lui, « la
philosophie est le plus grand des biens et le plus précieux devant Dieu, [qu’]
elle seule nous conduit à lui et nous unit à lui ». Epris de sagesse et de
vérité, il ne réussit pourtant pas à trouver auprès des maîtres philosophes la
réponse satisfaisante à ses aspirations profondes.
Dans son célèbre Dialogue
avec Tryphon, Justin évoque sa conversion au christianisme et les limites de
toutes les philosophies humaines ainsi que les déficiences de certaines thèses
platoniciennes, et met en lumière la vérité annoncée par les prophètes.
Ainsi, le christianisme
lui apparut non seulement comme la révélation suprême de Dieu, faite aux hommes
en Jésus-Christ, mais comme l’école par excellence de la moralité. Il ne cache
pas que l’exemple d’une vie vraiment digne de Dieu donné par les chrétiens et
celui de leur courage devant les épreuves, les persécutions et la mort, fut
déterminant dans la maturation de sa conversion.
Le terme logos désigne
pour lui un idéal de raison fait de justice, de vérité, de sagesse et de vertu,
qui constitue le but suprême de la philosophie.
Ainsi, pour Justin, la
raison humaine s’épanouit véritablement lorsqu’elle est illuminée par le logos
divin.
Sa doctrine révélée dans
l’Apologie
Plus que tout autre
apologiste de son temps, Justin professe que le Christ nous sauve par sa mort
en croix et sa résurrection. C’est par son sang qu’il purifie les croyants. A
cause de nos péchés, il a accepté le mépris et la souffrance. Il a voulu
prendre part à nos misères afin de nous en guérir. Il a été offert en sacrifice
et a obtenu pour tous les hommes le pardon de leurs péchés : ils sont sauvés,
lavés, régénérés, rachetés et guéris par le sang du Sauveur.
Victorieux des forces du
mal, de la mort et des démons, le Christ règne désormais sur le monde
« et, à cause de ce qui a été proclamé en son nom par les apôtres parmi
toutes les nations, se réjouissent ceux qui attendent la vie incorruptible
qu’il a annoncée ».
Un témoin droit et
enthousiaste jusqu’au martyre
Dans son Apologie, Justin
s’adresse directement à l’empereur pour lui donner les raisons probantes de la
supériorité de la doctrine chrétienne sur tous les autres cultes. A la suite de
Socrate, il dénonce sévèrement le polythéisme, les cultes idolâtriques, les
rites sacrificiels, et la mythologie qui sert de support culturel au paganisme
gréco-romain. Il conclut : « Pour nous, nous avons appris que
seuls parviennent à l’immortalité bienheureuse ceux qui vivent auprès de Dieu
d’une vie sainte et vertueuse. »
Au regard de la loi et de
la jurisprudence romaines de l’époque, les chrétiens, incontestablement, sont
des « athées », considérés comme les ennemis de la religion des
Romains et des peuples rattachés à l’Empire. Justin tentera d’être persuasif en
invoquant la raison car, dans la philosophie antique, la coutume doit se
soumettre à la raison (logos). Mais à cette époque, la philosophie est devenue
une puissance politique ; rhéteurs et philosophes se partagent les faveurs du
prince Marc-Aurèle et dénient toute valeur à la doctrine chrétienne.
SOURCE : https://www.oeuvredesvocations.fr/vie-de-saint/saint-justin-philosophe-et-martyr/
Justin, de race grecque,
fils de Priscus, né à Naplouse (Palestine), passa son adolescence à l'étude de
toutes les disciplines de la littérature, puis il fut saisi d'une telle pasion
pour la philosophie que, pour trouver la vérité, il fréquenta toutes les sectes
philosophiques et scruta toutes leurs règles. Il n'avait trouvé qu'une sagesse
trompeuse, lorsqu'éclairé par un vénérable vieillard resté inconnu, il
découvrit la foi chrétienne. Depuis, la méditation des Écritures embrasa
tellement son âme du feu divin, que sa puissante intelligence acquit dans un
degré éminent la science de la grâce et qu'il écrivit de nombreux ouvrages pour
l'exposition et la propagation de la foi.
Entre les plus
remarquables œuvres de Justin tiennent le premier rang les deux Apologies
de la foi chrétienne qu'il présenta au Sénat, à l'empereur Antonin le
Pieux et à ses fils, ainsi qu'aux empereurs Marc Antonin Verus et Lucius
Aurelius Commodus, qui persécutaient cruellement les Chrétiens. Par les
conférences qu'il soutenait vaillamment, il obtint qu'un édit public arrêtât
les persécutions. Justin, accusé par le perfide Crescent le Cynique, dont il
dénonçait la vie et les mœurs criminelles, fut pris et amené au préfet Rusticus
; le Préfet l'ayant interrogé sur les règles des chrétiens, il répondit : L'exacte
croyance que nous chrétiens gardons avec amour, en celle-ci : nous
reconnaissons un Dieu unique, auteur et créateur de toutes choses, tant les
visibles, que celles qui ne se soient pas des yeux du corps ; et nous
confessons le Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, annoncé autrefois par les
prophètes, et qui doit venir comme juge du genre humain.
Comme Justin, pour
repousser les calomnies des païens, avait exposé clairement, dans sa
première Apologie, le culte, et les mystères, le préfet s'enquit du
lieu où les fidèles de la ville se réunissaient, mais Justin, garda le silence
pour ne pas livrer aux chiens les choses saintes, indiquant seulement son
domicile où il formait ses disciples. Le préfet lui donna le choix entre
sacrifier aux dieux ou être déchiré à coups de fouets ; Justin assura qu'il
avait toujours souhaité souffrir pour le Seigneur Jésus-Christ, dont il
espérait recevoir dans le Ciel une grande récompense, aussi fût-il condamné à
mort. Il subit donc les fouets et, louant Dieu, répandit son sang pour le
Christ dans un glorieux martyre. Quelques fidèles enlevèrent son corps
secrètement et l'ensevelirent dans un lieu convenable. Le Souverain Pontife
Léon XIII a ordonné que son office fut célébré par toute l'Église.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/01.php
Saint Justin, martyr
C’est le 14 avril 1882
que Léon XIII institua la fête de saint Justin sous le rite double, suite à la
demande de plusieurs Pères du Concile Vatican I.
Justin fut martyrisé vers
165, à une époque où Rome ne célébrait pas encore le culte des martyrs :
sa déposition nous est donc inconnue.
Il est inscrit par Florus
de Lyon au 13 avril vers 850. Léon XIII adopta cette date en la déplaçant d’un
jour à cause de la fête de saint Herménégilde,
réduisant de ce fait la fête des sts Martyrs
Tiburce, Valérien et Maxime à une mémoire.
Textes de la Messedie 14 aprilis
SANCTI IUSTINI
Martyris
III classis (ante CR
1960 : duplex)
Ant. ad Introitum. Ps.
118, 85 et 46.
Narravérunt mihi iníqui
fabulatiónes, sed non ut lex tua : ego autem loquébar de testimóniis tuis
in conspéctu regum, et non confundébar. (T.P. Allelúia, allelúia.)
Ps. Ibid., 1.
Beáti immaculáti in
via : qui ámbulant in lege Dómini.
V/. Glória Patri.
Oratio
Deus, qui per stultítiam
Crucis eminéntem Iesu Christi sciéntiam beátum Iustínum Mártyrem mirabíliter
docuísti : eius nobis intercessióne concéde ; ut, errórum
circumventióne depúlsa, fídei firmitátem consequámur. Per eúndem Dóminum.
Et fit commemoratio Ss.
Tiburtii, Valeriani et Maximi Mm.
Oratio
Præsta, quǽsumus,
omnípotensDeus : ut, qui sanctórum Mártyrum tuórum Tibúrtii, Valeriáni et
Máximi sollémnia cólimus ; eórum étiam virtútes imitémur. Per Dóminum
nostrum.
Léctio Epístolæ beáti
Pauli Apóstoli ad Corinthios.
Cor. 1, 18-25 et 30.
Fratres : Verbum
crucis pereúntibus quidem stultítia est : iis autem, qui salvi fiunt, id
est nobis, Dei virtus est. Scriptum est enim : Perdam sapiéntiam
sapiéntium et prudéntiam prudéntium reprobábo. Ubi sápiens ? ubi
scriba ? ubi conquisítor huius sǽculi ? Nonne stultam fecit Deus
sapiéntiam huius mundi ? Nam quia in Dei sapiéntia non cognóvit mundus per
sapiéntiam Deum : placuit Deo per stultítiam prædicatiónis salvos fácere
credéntes. Quóniam et Iudǽi signa petunt, et Græci sapiéntiam quærunt :
nos autem prædicámus Christum crucifíxum : Iudǽis quidem scándalum,
géntibus autem stultítiam, ipsis autem vocátis Iudǽis, atque Græcis. Christum
Dei virtútem et Dei sapiéntiam : quia, quod stultum est Dei, sapiéntius
est homínibus : et, quod infírmum est Dei, fórtius est homínibus. Ex ipso autem
vos estis in Christo Iesu, qui factus est nobis sapiéntia a Deo et iustítia ei
sanctificátio et redémptio.
Tempore paschali :
Allelúia, allelúia. V/. 1.
Cor. 3, 19 et 20. Sapiéntia huius mundi stultítia est apud Deum, scriptum
est enim : Dóminus novit cogitatiónes sapiéntium, quóniam vanæ sunt.
Allelúia. V/. Philipp.
3, 8. Verúmtamen exístimo ómnia detriméntum esse propter eminéntem
sciéntiam Iesu Christi, Dómini mei. Allelúia.
Extra tempus
paschale :
Graduale. 1. Cor. 3,
19 et 20.
Sapiéntia huius mundi
stultítia est apud Deum, scriptum est enim : Dóminus novit cogitationes
sapiéntium, quóniam vanæ sunt.
V/. Ibid. 1, 19. Perdam
sapiéntiam sapiéntium et prudentiam prudéntium reprobábo.
Tractus. 1. Cor. 2,
2 et 7-8.
Non iudicávi me scire
áliquid inter vos nisi Iesum Christum, et hunc crucifíxum.
V/. Lóquimur Dei
sapiéntiam in mystério, quæ abscóndita est, quam prædestinávit Deus ante sǽcula
in glóriam nostram.
V/. Quam nemo
príncipum huius sǽculi cognóvit. Si enim cognovíssent, numquam Dóminum glóriæ
crucifixíssent.
In Missis votivis ante
Septuagesimam vel post Pentecosten, Graduale ut supra, sed, omisso Tractu,
dicitur :
Allelúia, allelúia. V/. Philipp.
3, 8. Verúmtamen exístimo ómnia detriméntum esse propter eminéntem
scientiam Iesu Christi, Dómini mei. Allelúia.
Sequéntia sancti Evangélii
secúndum Lucam.
Luc. 12, 1-8.
In illo témpore :
Dixit Iesus discípulis suis : Nihil autem opértum est, quod non
revelétur : neque abscónditum, quod non sciátur. Quóniam, quæ in ténebris
dixístis, in lúmine dicéntur : et quod in aurem locuti estis in cubículis,
prædicábitur in tectis. Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab
his, qui occídunt corpus, et post hæc non habent ámplius quid fáciant. Osténdam
autem vobis, quem timeátis : timéte eum, qui, postquam occídent, habet potestátem
míttere in gehénnam. Ita dico vobis : hunc timéte. Nonne quinque pásseres
véneunt dipóndio, et unus ex illis non est in oblivióne coram Deo ? Sed et
capílli cápitis vestri omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis
passéribus pluris estis vos. Dico autem vobis : Omnis, quicúmque conféssus
fúerit me coram homínibus, et Fílius hóminis confiténtur illum coram Angelis
Dei.
Ant. ad
Offertorium. 1. Cor. 2, 2.
Non enim iudicávi me
scire áliquid inter vos, nisi Iesum Christum, et hunc crucifíxum. (T.P. Allelúia.)
Secreta
Múnera nostra, Dómine
Deus, benígnus súscipe : quorum mirábile mystérium sanctus Martyr Iustínus
advérsum impiórum calúmnias strénue deféndit. Per Dóminum
Pro Ss Martyribus
Secreta
Hæc hóstia, quǽsumus,
Dómine, quam sanctórum Mártyrum tuórum natalítia recenséntes offérimus :
et víncula nostræ pravitátis absolvat, et tuæ nobis misericórdiæ dona
concíliet. Per Dóminum.
Ant. ad
Communionem. 2. Tim. 4, 8
Repósita est mihi coróna
iustítiæ, quam reddet mihi Dóminus in illa die iustus iudex. (T.P. Allelúia.)
Postcommunio
Cælésti alimónia refécti,
súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, beáti Iustíni Mártyris tui mónitis,
de accéptis donis semper in gratiárum actióne maneámus. Per Dóminum.
Pro Ss Martyribus
Postcommunio
Sacro múnere satiáti,
súpplices te, Dómine, deprecámur : ut, quod débitæ servitútis celebrámus
offício, salvatiónis tuæ sentiámus augméntum. Per Dóminum.
Le 14 avril
SAINT JUSTIN
Martyr
IIIème classe (avant
1960 : double)
Introït
Les méchants m’ont
entretenu de choses vaines, mais ce n’était pas comme votre loi : je
parlais de vos préceptes devant les rois, et je n’en avais pas de confusion. (T.P. Alléluia,
alléluia.)
Heureux ceux qui sont
immaculés dans la voie ; qui marchent dans la loi du Seigneur.
Collecte
O Dieu, qui, par la folie
de la croix, avez, d’une manière admirable, enseigné au bienheureux Justin,
Martyr, l’éminente science de Jésus-Christ, accordez-nous, par son
intercession, qu’après avoir vu repousser la foule des erreurs qui nous
entourent, nous obtenions la fermeté dans la foi.
Et on fait mémoire des Sts Tiburce, Valérien
et Maxime, Martyrs :
Collecte
Faites, nous vous en
supplions, Dieu tout-puissant, que, célébrant la fête de vos saints Martyrs
Tiburce, Valérien et Maxime, nous imitions aussi leurs vertus
Lecture de l’Épître de
saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
Mes Frères : la
parole de la Croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour ceux
qui sont sauvés, c’est-à-dire pour nous, elle est la puissance de Dieu. Aussi
est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et Je réprouverai la
prudence des prudents. Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le
disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-Il pas frappé de folie la sagesse de
ce monde ? Car parce que le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu
dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de
la prédication. En effet, les Juifs demandent des miracles, et les Grecs
cherchent la sagesse ; mais nous, nous prêchons le Christ crucifié,
scandale pour les Juifs, et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont
appelés, soit Juifs, soit Grecs, le Christ puissance de Dieu et sagesse de
Dieu. Car ce qui est folie en Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est
faiblesse en Dieu est plus fort que les hommes. C’est par Lui que vous êtes
dans le Christ Jésus, qui est devenu pour nous, de la part de Dieu, sagesse,
justice, sanctification et rédemption
Au Temps pascal
Allelúia, allelúia. V/. La
sagesse de ce monde est une folie devant Dieu, aussi est-il écrit : Le
Seigneur connaît les pensées des sages, car elles sont vaines.
Allelúia. V/. Et
même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la
connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. Alléluia.
Hors du Temps
pascal
Graduel
La sagesse de ce monde
est une folie devant Dieu, aussi est-il écrit : Le Seigneur connaît les
pensées des sages, car elles sont vaines.
V/. Je détruirai la
sagesse des sages et je réprouverai la prudence des prudents.
Trait
Je n’ai pas jugé savoir
autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.
V/. Nous prêchons la
sagesse de Dieu, qui est un mystère, cette sagesse cachée que Dieu avait
prédestinée avant tous les siècles pour notre gloire.
V/. Que nul des
princes de ce siècle n’a connue. Car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient
pas crucifié le Seigneur de gloire.
Aux messes votives avant
la Septuagésime ou après la Pentecôte, Graduel comme ci-dessus, mais on omet le
Trait et on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Et
même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la
connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. Alléluia.
Lecture du Saint Evangile
selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus dit
à ses disciples : Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni
rien de caché qui ne doive être connu. Car, ce que vous avez dit dans les
ténèbres, on le dira dans la lumière ; et ce que vous avez dit à
l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les toits. Je vous dis donc à
vous, qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et
qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous
devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de
jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq
passereaux ne se vendent-ils pas deux as ? Et pas un d’eux n’est en oubli
devant Dieu. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc
point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or, je vous le dis,
quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera
aussi devant les anges de Dieu.
Offertoire
Oui, je n’ai pas jugé
savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. (T.P. Alléluia.)
Secrète
Recevez avec
bienveillance, Seigneur Dieu, nos offrandes : dont le saint Martyr Justin
défendit avec intrépidité l’admirable mystère contre les calomnies des impies.
Pour les Sts Martyrs
Secrète
Que cette hostie, nous
vous en prions, Seigneur, que nous vous offrons en honorant de nouveau la
naissance au ciel de vos saints Martyrs, brise les liens de notre perversité et
nous attire les dons de votre miséricorde.
Communion
La couronne de justice
m’est réservée, que le Seigneur, le juste juge, me rendra en ce jour-là (T.P. Alléluia.)
Renouvelés par cet
aliment céleste, nous vous prions en suppliant, Seigneur : que par les
enseignements du bienheureux Justin, votre Martyr, nous vivions toujours en
action de grâce pour vos bienfaits.
Postcommunion
Pour les Sts Martyrs
Postcommunion
Rassasiés par votre don
sacré, nous vous supplions, Seigneur : qu’en celebrant cette fête avec les
hommages qui vous sont dus, nous sentions l’accroissement de notre salut.
Leçons des Matines avant
1960
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Justin,
fils de Priscus, grec de nation, né à Flavia Néapolis, dans la Syrie Palestine,
passa son adolescence dans l’étude assidue des belles-lettres. Arrivé à l’âge
d’homme, il fut pris d’un tel amour pour la philosophie qu’il voulut, pour
parvenir à la vérité, s’attacher à toutes les sectes de philosophes qu’il pût
connaître et approfondir leur enseignement. Ne trouvant en toutes ces sectes
qu’erreur et fausse sagesse, il fut éclairé d’en haut à la parole d’un vieillard
inconnu et d’aspect vénérable, et embrassa la philosophie véritable de la foi
chrétienne. Dès lors, il eut jour et nuit dans les mains les livres de la
sainte Écriture, et son âme, à la méditation des paroles sacrées, devint si
brûlante du feu divin, qu’appliquant fa force de son génie à acquérir la
science éminente de Jésus-Christ, il composa plusieurs livres pour exposer et
propager la foi chrétienne.
Cinquième leçon. Parmi
les écrits les plus célèbres de saint Justin se distinguent les deux Apologies
que, devant le sénat, il présenta aux empereurs Antonin le Pieux et ses fils,
ainsi qu’à Marc-Antonin Vérus et Lucius Aurélius Commode, qui persécutaient
cruellement les chrétiens et dont il obtint, après avoir éloquemment défendu
cette même foi devant eux, un édit qui apaisa la persécution. Toutefois Justin
ne fut point épargné ; accusé frauduleusement par le philosophe cynique
Crescent, qu’il avait repris au sujet de sa vie et de ses mauvaises mœurs, il
fut arrêté par des satellites. Amené au préfet de Rome, Rusticus, comme
celui-ci lui demandait quelle était la loi chrétienne, il fit en présence d’un
grand nombre de témoins cette belle confession de foi : « La doctrine
véritable que nous, Chrétiens, nous gardons pieusement, est celle-ci :
Nous croyons à un seul Dieu, qui a fait et créé tout ce qui se voit et tout ce
que les yeux corporels ne peuvent apercevoir, et nous confessons le Seigneur
Jésus-Christ Fils de Dieu, annoncé autrefois par les Prophètes, et qui doit
venir juger le genre humain ».
Sixième leçon. Comme
Justin dans sa première Apologie, afin de repousser les calomnies des Païens,
avait exposé comment les Chrétiens s’assemblaient religieusement, et quels
étaient les mystères de ces saintes assemblées, le président lui demanda quel
était le lieu où lui-même et les Chrétiens de la ville se réunissaient. Justin
ne voulut point découvrir les lieux des assemblées, pour ne point livrer aux
chiens les saints mystères, ni trahir ses frères. Il se contenta d’indiquer sa
propre demeure où il avait coutume d’instruire ses disciples, auprès du Titre
célèbre du Pasteur, dans le palais de Pudens. A la fin, le préfet lui donna le
choix de sacrifier aux dieux ou d’être flagellé par tout le corps. L’invincible
défenseur de la foi déclara qu’il avait toujours désiré souffrir des tourments
pour le Seigneur Jésus-Christ, dont il attendait au ciel une grande récompense,
et le préfet prononça contre lui la sentence capitale. Ainsi, cet admirable
philosophe, ne cessant de louer Dieu, après avoir été battu de verges, répandit
son sang pour le Christ, et fut couronné par un glorieux martyre. Les fidèles
enlevèrent secrètement son corps et l’ensevelirent dans un lieu convenable. Le
souverain Pontife Léon XIII a ordonné de célébrer dans l’Église universelle
l’Office et la Messe de sa Fête.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile
selon saint Luc. Cap. 12, 2-8.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Il n’y a rien de secret
qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Et le
reste.
Homélie de S. Jean
Chrysostome.
Septième leçon. « Il
n’y a rien de caché qui ne sera révélé, rien de secret qui ne sera su ».
Jésus leur dit par là : il doit vous suffire pour vous consoler, que moi,
votre Seigneur et votre Maître, j’aie subi les mêmes injures. S’il vous en
coûte de les entendre, songez d’autre part que vous ne tarderez pas à être
délivrés de ces soupçons calomnieux. Pourquoi êtes-vous affligés ? Parce
qu’on vous traite de séducteurs et d’imposteurs ? Attendez quelque temps,
et toutes les bouches vous nommeront les sauveurs et les bienfaiteurs de
l’univers. Le temps fera \la lumière sur ces points obscurs, confondra les
calomnies, et montrera votre vertu dans tout son éclat. Or, quand l’expérience
elle-même aura prouvé que vous êtes les sauveurs, les bienfaiteurs véritables
de l’humanité, que vous avez mis en pratique toutes les vertus, alors les
hommes, oubliant les propos de vos ennemis ; n’auront égard qu’à la vérité
des choses ; et, tandis que ces derniers apparaîtront comme des sycophantes,
des menteurs, des calomniateurs, vous resplendirez plus vivement que le
soleil ; ainsi le temps vous fera connaître, proclamera vos mérites et,
d’une voix plus éclatante que celle de la trompette, appellera tous les hommes
à rendre témoignage à votre vertu. Ne vous laissez donc pas abattre par ce que
vous entendez maintenant ; que l’espérance des biens qui vous sont
réservés ranime votre âme ; car impossible de tenir caché ce qui vous
concerne.
Huitième leçon. Après
avoir délivré ses disciples de toute anxiété, de toute crainte, de toute
sollicitude, et les avoir rendus même supérieurs à tous les outrages, le
Sauveur saisit cette occasion pour les entretenir de la liberté dont ils
doivent user dans leurs prédications. « Ce que je vous dis dans les les
ténèbres, dites-le dans la lumière, leur dit-il, et ce qui vous est dit à
l’oreille, prêchez-le sur les toits ». Certainement il n’y avait point de
ténèbres quand il leur parlait, et il ne leur disait rien à l’oreille :
Jésus s’exprime ainsi par hyperbole. Parce qu’il parlait à eux seuls et dans un
petit coin de la Palestine, il emploie cette figure : « Ce que je
vous dis à l’oreille », comparant cette façon de les instruire à la
hardiesse de langage dont ils devront user plus tard. Ne prêchez pas seulement
à une, deux ou trois cités, leur dit-il ; prêchez dans tout l’univers,
parcourez les mers et la terre, les contrées habitées et celles qui ne le sont
pas ; dites toutes ces choses aux tyrans et aux multitudes, aux philosophes
et aux orateurs, avec une grande assurance. Telle est la signification de ces
mots : « Prêchez sur les toits, dites-le à la lumière », sans
recourir à aucun subterfuge, avec la plus complète liberté.
Neuvième leçon. Après
avoir élevé de la sorte leurs sentiments, le Sauveur revient de nouveau sur les
épreuves qui les attendent, et il leur inspire un si grand courage, qu’il met
leur âme au-dessus de tous les maux. « Ne craignez point, leur dit-il,
ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme ». Voyez-vous comment il
les rend supérieurs à tous les maux, aux sollicitudes, aux calomnies, aux
dangers, aux pièges, enfin à la plus terrible des choses, à la mort même ?
Et non seulement il leur inspire le mépris d’une mort ordinaire, mais encore
d’une mort .violente. Il ne leur dit pas : Vous serez mis à mort ;
s’exprimant avec la dignité qui lui convenait : « Ne craignez point,
leur dit-il, ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme ; mais
craignez plutôt celui qui peut précipiter l’âme et le corps dans la
géhenne ». Comme il le fait toujours, il dirige son discours vers un but
tout opposé. Craignez-vous la mort veut-il leur dire, est-ce bien cette raison
qui vous fait hésiter devant le ministère de la prédication ? Voilà
pourquoi précisément vous devez l’embrasser : parce que la mort vous
épouvante. C’est ainsi que vous serez préservés de la mort véritable. Les
hommes, dussent-ils vous tuer, quels que soient leurs efforts, ils ne tueront
pas la meilleure partie de vous-mêmes. Aussi le Sauveur ne s’exprime-t-il pas
de cette manière : Ils ne tueront pas l’âme ; mais de celle-ci :
« ils ne peuvent tuer l’âme ». Quand même ils le voudraient, ils n’y
réussiront pas. Si donc les supplices vous effraient, craignez ce supplice beaucoup
plus épouvantable. Vous le voyez, au lieu de leur promettre de les délivrer de
la mort, il permet qu’ils la subissent, sauf à les combler de biens plus
considérables que s’il les en eût délivrés. Certes, il est plus grand
d’inspirer le mépris de la mort que de délivrer de la mort.
Justin
the Philosopher
Иустин
Философ
Icona
di San Giustino Martire
Dom Guéranger,
l’Année Liturgique
L’Ibérie députait hier un
de ses princes à la cour du vainqueur de la mort. Avec non moins d’honneur, le
Christ admet aujourd’hui dans le cortège de son triomphe un représentant de la
science mise au service des intérêts surnaturels. Le manteau des philosophes
égale en éclat, sur les épaules de Justin, la pourpre d’Herménégilde ; car
tous deux, philosophe et prince, ont teint de leur sang, mêlé à celui de
l’Agneau, les vêtements devenus l’insigne de la gloire dont ils jouissent près
de lui pour jamais.
Mais ce n’est pas
seulement au ciel qu’il nous faut contempler le résultat du combat de ces
témoins du Christ ; la propriété du sang des martyrs est de féconder la
terre même. Contre le gré de l’hérésie, du sang royal d’Herménégilde est née la
catholique Espagne ; le paganisme, en immolant Justin à sa haine, raviva
dans le sol Romain la vigueur de la féconde semence que Pierre et Paul y
avaient déposée. Nous en avons la preuve en ce jour même, où le Cycle sacré
ramène également la mémoire des saints Valérien, Tiburce et Maxime :
triumvirat glorieux, conquis au Christ par l’immortelle Cécile qui fut, en ces
temps, la plus noble expression de la foi romaine défendue par Justin avec tant
de science et d’amour ! Quand Cécile naquit, les conférences publiques de
Justin avec les adversaires du christianisme remplissaient Rome du bruit de
leurs réfutations victorieuses ; ses écrits, qu’il faisait parvenir
intrépidement jusqu’au trône impérial, portaient la lumière là même où sa
parole n’atteignait pas. Bientôt la hache du licteur, en s’abattant sur la tète
de l’apologiste, donna plus de force encore à ses démonstrations que n’avait
fait sa logique puissante, lorsqu’une première fois, il avait arrêté la
persécution furieuse et dompté l’enfer.
Le monde, en effet,
sollicité en sens contraire dans mille écoles célèbres qui semblent prendre à
tâche, par leurs contradictions, de rendre la découverte du vrai impossible, le
monde, du moins, est en mesure maintenant de savoir où se trouve la sincérité.
Marc-Aurèle, qui vient de succéder à Antonin le Pieux, prétend établir la
philosophie avec lui sur le trône ; plaçant l’idéal de toute perfection
dans la satisfaction de soi et le dédain pour autrui, il part du scepticisme
dogmatique pour établir la loi morale, et livre ses Pensées à l’admiration de
quelques courtisans, sans se soucier de réformer les mœurs mêmes de son
entourage. Justin, dès son adolescence, a cherché le vrai pour trouver la
justice ; sans se laisser décourager par l’inutilité de ses premiers
efforts, il n’a point pris prétexte, pour nier la lumière, de ce qu’elle
tardait à se montrer ; lorsqu’à l’heure marquée par Dieu la nuit tombe, il
dévoue sa vie à la sagesse enfin rencontrée, brûlant de la communiquer à tous,
petits et grands, ne comptant pour rien les travaux, les supplices même, qui
lui permettront de l’affirmer solennellement à la face de l’univers. Entre le
héros chrétien et le sophiste couronné qui l’envoie à la mort, quel homme de
bonne foi pourrait hésiter ? Qui, comme Cécile dans son admirable confession,
ne déverserait le mépris sur les prétentions de ces faux philosophes devenus
les maîtres du monde, et ne donnant d’autre preuve de leur amour pour la
sagesse que le parti-pris d’étouffer la voix de ceux qui la prêchent ?
La philosophie, baptisée
dans le sang du converti de Naplouse, est chrétienne pour jamais. Sa désolante
stérilité cesse en ce grand jour. Le témoignage du martyre que, servante fidèle
enfin, elle rend à la vérité, redresse d’un seul coup les écarts monstrueux de
ses premiers âges. Sans se confondre avec la foi, elle sera désormais la noble
auxiliaire de cette fille des cieux. La raison humaine verra ses forces
décuplées par cette alliance illustre, et produira maintenant des fruits
assurés. Malheur à elle toutefois, si, oubliant la consécration sublime qui la
voue au Christ, elle en vient un jour à ne plus tenir compte de la divine
Incarnation, et prétend se suffire avec les enseignements de la seule nature
sur l’origine de l’homme, la fin de toutes choses et la règle des mœurs !
Cette lumière naturelle qui éclaire tout homme venant en ce monde est, elle
aussi, sans doute, un rayonnement du Verbe [1] ;
et c’est là sa grandeur. Mais depuis que ce Verbe divin, dépassant l’honneur
fait à la seule raison, a gratifié l’humanité d’une manifestation de lui-même
plus directe et plus haute, il n’entend pas que l’homme fasse deux parts en ses
dons, qu’il laisse de côté la foi préparant la vision même, et se contente de
la lointaine lueur qui eût suffi à la pure nature. Le Verbe est un, comme
l’homme même, à qui il se manifeste en même temps, quoique si diversement, par
la raison et la foi ; quand l’humanité voudra se soustraire à
l’illumination surnaturelle, sa punition trop méritée sera de voir le Verbe
divin retirer à lui par degrés cette lumière même de nature qu’elle s’assurait
posséder en propre, et laisser le monde s’abîmer dans la déraison.
Nous saluons en vous, ô
Justin, l’une des plus nobles conquêtes de notre divin Ressuscité sur l’empire
de la mort. Né dans la région des ténèbres, vous avez cherché de bonne heure à
briser les liens du mensonge qui vous enserraient comme tant d’autres. La
Sagesse, que vous aimiez sans la connaître encore, vous avait, elle aussi,
choisi entre tous [2]. Or
elle n’entre point dans une âme fausse, elle n’habite point dans un corps
soumis au péché [3]. Bien différent des hommes chez qui le beau
nom de la philosophie ne recouvrait que l’amour d’eux-mêmes et la prétention de
justifier tous les vices, la recherche de la science partait chez vous d’un
cœur désireux de savoir, uniquement pour aimer la vérité connue et observer ses
lois. Cette pureté de l’intelligence et du cœur vous rapprochait de Dieu ;
elle vous rendait digne de rencontrer sur le chemin la Sagesse vivante, qui se
donne maintenant à vous pour jamais dans la pleine lumière [4].
L’Église tout à l’heure, ô Justin, vous décorait à bon droit du nom de
philosophe admirable ; car, le premier, vous avez compris que la
philosophie vraiment digne de ce nom, le véritable amour de la sagesse, ne
pouvait arrêter ses poursuites au domaine abstrait de la simple raison, depuis
que la raison n’est plus qu’une introductrice aux régions supérieures où la Sagesse
se révèle en personne à l’amour qui la cherche sans feinte.
Il est écrit de ceux qui
vous ressemblent : La multitude des sages est le salut du monde [5]. Mais
qu’ils sont rares aujourd’hui les vrais philosophes, ceux qui, comme vous,
comprennent que le but du sage est d’arriver jusqu’à la vue de Dieu [6] par la voie de l’obéissance à ce Dieu très saint [7] !
L’indépendance de la raison est le seul dogme sur lequel s’accordent les
sophistes du jour ; le procédé dont ils font le cachet de leur secte est
un faux éclectisme, qu’ils entendent comme la faculté laissée à tous de se
faire un système : à chacun de choisir ce qui, dans les affirmations des
diverses écoles, des religions elles-mêmes, peut sourire davantage. Ainsi
proclament-ils que cette raison qu’ils prétendent souveraine n’a pu jusqu’à eux
rien produire d’assuré ; et, pour eux-mêmes, le doute sur tout, le
scepticisme, comme l’avouent leurs chefs, est le dernier mot de la science.
Vraiment, après cela, sont-ils mal venus pour reprocher à l’Église d’abaisser
la raison, elle qui naguère encore, au concile du Vatican, exaltait le secours
mutuel que se rendent la raison et la foi pour conduire l’homme à Dieu leur
commun auteur ! elle qui rejette de son sein ceux qui dénient à la raison
humaine le pouvoir de donner par elle-même la certitude sur l’existence de ce
Dieu Créateur et Seigneur [8] !
Et pour définir ainsi dans nos temps la valeur respective de la raison et de la
foi, sans les séparer et encore moins les confondre, l’Église n’a eu qu’à
écouter le témoignage de tous les siècles chrétiens, en remontant jusqu’à vous
dont les ouvrages, complétés l’un par l’autre, n’expriment pas une autre
doctrine.
Vous avez été un témoin
fidèle autant que courageux, vaillant martyr. En des jours où les besoins de la
lutte contre l’hérésie n’avaient point encore suggéré à l’Église les termes
nouveaux dont la précision allait bientôt devenir indispensable, vos écrits
nous montrent combien alors pourtant la doctrine était la même sous l’infirmité
du langage. Béni soyez-vous par tous les enfants de la sainte Église, ô Justin,
pour cette démonstration précieuse de l’identité de notre croyance avec la foi
du second siècle ! Béni soyez-vous d’avoir, à cette fin, distingué
scrupuleusement entre ce qui pour tous alors était le dogme même, et les
opinions privées auxquelles l’Église, comme elle l’a toujours fait, laissait la
liberté sur des points de moindre importance !
Ne faites pas défaut à la
confiance que met en vous la Mère commune. Si loin déjà du temps où vous
vécûtes, elle veut que ses fils vous honorent plus qu’ils n’avaient fait dans
les siècles antérieurs. C’est qu’en effet, après avoir été reconnue comme la
reine des nations, la situation pour elle est redevenue la même qu’à l’époque
où vous la défendiez contre les assauts d’un pouvoir hostile. Suscitez-lui des
apologistes nouveaux. Apprenez-leur comment parfois, à force de zèle, de
fermeté, d’éloquence, on arrive à faire reculer l’enfer. Mais que surtout ils
aient garde de se méprendre sur la nature de la lutte confiée par l’Église à
leur honneur ! C’est une reine qu’ils ont à défendre ; l’Épouse du
Fils de Dieu ne saurait consentir à laisser quémander pour elle la protection
qu’on donne à une esclave. La vérité a des droits par elle seule ; ou,
plutôt, seule elle mérite la liberté. Comme vous donc, ô Justin, ils
s’appliqueront sans doute à faire rougir le pouvoir civil de ne pas même
reconnaître à l’Église les facultés qu’il accorde à toute secte ; mais
l’argumentation d’un chrétien ne saurait s’arrêter à réclamer une tolérance
commune à Satan et au Christ ; comme vous encore, et jusque sous la menace
d’un redoublement de violences, ils devront ajouter : Notre cause est
juste, parce que nous, et nous seuls, disons la vérité [9].
[1] Johan. I, 9.
[2] Eccli. IV, 18.
[3] Sap. I. 4.
[4] Ibid. VI, 17-21.
[5] Sap. VI, 26.
[6] Eccli. VI, 23 ; Dialog. cumTryph. 3.
[7] Eccli. IV, 15.
[8] Sess. III ; cap. 4 ; can. 10.
[9] Apolog. Ia, 23.
Portrait
de Saint Justin dans André Thevet,
Les Vrais Portraits et Vies des Hommes Illustres, 1584
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Justin le Philosophe est
un des plus anciens auteurs ecclésiastiques, prêtre probablement, et qui passa
d’abord par les diverses écoles philosophiques de son temps avant d’arriver à
la sublime sagesse de la Croix. Il vient aujourd’hui déposer aux pieds du
Sauveur sa couronne et la palme de son martyre. En dépit d’une si grande
célébrité, le culte de saint Justin, comme en général celui de tous les martyrs
romains antérieurs au IIIe siècle, était fort négligé dans la Ville éternelle.
Aucun des anciens Itinéraires n’a su nous indiquer sa tombe ; et c’est
seulement à titre de conjecture qu’on a cru pouvoir la reconnaître dans un
loculus du cimetière de Priscille où, sur quelques tuiles plates, se trouve
cette inscription au minium :
M • ZOYCTI • NOC
Ce fut Léon XIII qui, en
1882, imposa son office à l’Église universelle.
Une église de
Saint-Justin existait jadis près de la basilique vaticane, à côté de la schola
lombarde instituée par la reine Ansa. Mais il s’agissait probablement d’un
autre martyr nommé aussi Justin, dont le tombeau était vénéré dans l’Agro
Verano.
La messe est moderne, et
les réminiscences historiques y abondent. Il s’agit d’un philosophe qui, après
avoir vainement cherché la vérité dans les différentes écoles, stoïciennes,
pythagoriciennes, platoniciennes, etc., qui s’en disputaient chacune le
monopole, la trouve finalement dans la folie de la Croix, qu’il annonce
courageusement, dans ses Apologies, aux Césars et au Sénat. D’où l’antithèse
entre la sagesse humaine et la science divine, qui aujourd’hui, pour le
rédacteur de la messe de saint Justin, est devenue le refrain de toute son
ingénieuse construction liturgique. Les textes sont certes bien choisis et bien
combinés, mais il manque dans l’ensemble un peu de cette spontanéité qui rend
si belles, si coulantes, les antiques compositions liturgiques des
Sacramentaires romains.
La collecte révèle fort
bien la fin très élevée que se proposa Léon XIII en offrant à la vénération de
toute l’Église le philosophe Justin. Ce Pape, pour sauver la société d’une
foule d’erreurs, visait à restaurer la philosophie chrétienne, en ramenant
toutes les écoles catholiques à l’étude de l’Aquinate. On comprend donc les
raisons qu’avait le vieux Pontife de favoriser le culte envers les anciens
docteurs de l’Église, pour lesquels saint Thomas eut un si religieux respect.
La lecture tirée de
l’épître aux Corinthiens (I, I, 18-30) est un des plus beaux passages de
l’Apôtre, où il oppose la sagesse de la Croix à celle du monde, laquelle est
folie devant Dieu. Les prédicateurs surtout doivent méditer fréquemment ces
paroles de saint Paul pour se convaincre de plus en plus que la conversion des
âmes n’est pas promise par Dieu à l’éloquence et à la science humaine, mais à
la simple prédication du Crucifié, dans l’esprit de Jésus, qui, par disposition
divine, est devenu pour ses fidèles l’unique véritable sagesse, leur justice,
leur sanctification et leur rédemption.
Les versets
alléluiatiques suivants s’écartent des règles de l’antique psalmodie, car ce
sont de simples passages, en prose, des épîtres de saint Paul, qui se prêtent
mal au revêtement des modes musicaux grégoriens traditionnels.
Après la Septuagésime, au
lieu du verset alléluiatique, on récite le trait, qui ressemble à un vrai
centon des lettres de saint Paul. C’est un exemple du préjudice que porte au
magnifique monument liturgique de l’Église romaine l’oubli des règles
classiques de l’art grégorien :
Contrairement à l’usage
antique de la liturgie romaine, en vertu duquel on réservait de préférence aux
messes dominicales et aux fêtes des martyrs, durant le cycle pascal, la lecture
du dernier discours de Jésus selon saint Jean, on lit aujourd’hui un passage de
saint Luc (XII, 2-8). La raison de ce choix est que Justin fut l’apologiste de
l’Église des Catacombes, c’est-à-dire l’un des premiers à faire connaître aux
empereurs et au grand public romain et asiatique ce que, jusqu’alors, les chefs
de la hiérarchie ecclésiastique avaient, comme en grand secret, révélé aux
oreilles des initiés, dans la pénombre des cubicula des cimetières souterrains.
Dans l’Église, tout est ordre et croissance. A l’origine, la foi était pour les
seuls fidèles ; mais au deuxième siècle, l’Église est déjà mûre pour
prendre l’offensive même contre les sages. Justin, avec ses deux apologies,
ouvre donc pour le christianisme comme une période nouvelle, et il offre
l’Évangile à la discussion du grand public païen, afin que le soleil de justice
illumine désormais tous les hommes de bonne volonté.
Le verset antiphonique de
l’offertoire révèle le même goût que les chants précédents.
Dans sa première
Apologie, Justin est le seul parmi les anciens auteurs ecclésiastiques qui,
soulevant prudemment le voile qui cachait aux non-initiés le Sacrement
eucharistique, en explique aux païens l’essence, l’efficacité et le rite.
L’auteur de la collecte sur l’oblation s’est inspiré de ce fait, et vise les
calomnies des païens qui, peut-être parce qu’ils avaient mal compris des allusions
relatives à la réalité du Corps du Sauveur dans la divine Eucharistie,
faisaient un crime aux chrétiens de se nourrir dans leurs assemblées de la
chair d’un enfant. Ce propos du vulgaire païen est d’ailleurs précieux pour
l’histoire du dogme, puisqu’il suppose la foi des chrétiens à la présence
réelle du Corps très saint de Jésus dans l’Eucharistie.
L’antienne pour la
Communion des fidèles est tirée d’un texte de l’épître à Timothée (II, IV, 8).
Après la Communion, nous
avons encore, dans la collecte, une nouvelle et précieuse réminiscence de
l’Apologie de Justin, là où le martyr traite précisément de la divine
Eucharistie.
Nous devons avoir un
grand amour pour la vérité, puisqu’elle nous délivre de l’erreur et des
passions et nous conduit à Dieu. Nous devons donc rechercher cette vérité
religieusement, et non par vaine curiosité ; la rechercher hors de nous et
en nous, puisqu’il est absolument nécessaire que nous soyons
« vrais » tout d’abord. Là où, au livre de Job, la Vulgate lit :
Erat ille homo rectus, d’autres versions portent ceci : Erat ille homo
verus. Comme si l’on ne pouvait être vraiment homme, si l’on ne possède cette
plénitude de droiture que Dieu désire de nous.
Dom Pius Parsch, le
Guide dans l’année liturgique
La prédication de la
Croix est la force de Dieu.
Saint Justin, surnommé le
martyr, était d’origine grecque. Il naquit en Palestine. Ce fut un philosophe.
Il se convertit alors qu’il était déjà parvenu à l’âge mûr. Il est au premier
rang parmi les Apologistes, ces chrétiens qui défendirent hardiment la foi
chrétienne contre les calomnies des païens. Sa première apologie a pour nous
une importance particulière, car elle nous renseigne sur la vie morale et le
culte de la primitive Église ; elle nous renseigne surtout sur la messe.
Saint Justin mourut le 13 avril, entre 163 et 167, de la mort des martyrs. Son
martyre nous est relaté par des actes authentiques et vénérables. Le cynique
Crescens, qu’il avait convaincu d’immoralité, se vengea en le dénonçant. Ainsi,
le fidèle et éloquent défenseur de la foi reçut comme récompense la couronne du
martyre. Son tombeau est dans l’Église de saint Laurent, à Rome.
La messe (Narraverunt). —
La messe, à la différence des messes de martyrs pendant le temps pascal, a des
textes propres qui, d’ordinaire, font allusion à la vie de notre saint. Dans
l’introït, nous voyons l’apologiste réfuter les « fables » des païens
« devant les rois ». Sa vie est « sans tache ». Il
« marche selon la loi du Seigneur ». Saint Justin a abandonné la
philosophie du monde et adopté « la science suréminente de
Jésus-Christ ». Puisse notre siècle, si fier de la science apparente du
monde, demander cette véritable science et cette foi solide (Oraison). On peut
adapter parfaitement à saint Justin le passage connu de l’Épître aux
Corinthiens sur la « folie de la Croix » qui est la « force de
Dieu ». « Les Juifs demandent des signes et les Grecs recherchent la
sagesse. Pour nous, nous prêchons le Christ crucifié, ce qui est un scandale
pour les Juifs et une folie pour les Grecs, mais ce qui est, pour ceux qui sont
appelés, la force de Dieu et la sagesse de Dieu » (Ép.). L’Alléluia est
l’écho de l’Épître dont il répète quelques versets. L’Évangile est un passage
souvent utilisé dans les messes des martyrs. Le Christ s’adresse aux martyrs et
leur demande d’annoncer publiquement ce que Dieu leur a dit dans leur cœur.
« Ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps et n’ont pas d’autre
pouvoir ». « Quiconque me confesse devant les hommes, le Fils de
l’Homme le confessera devant les anges de son Père ». Notre saint a
réalisé ces paroles. A la communion, nous voyons le martyr recevoir « la
couronne de justice » ; la sainte Eucharistie est pour nous le gage
de cette couronne (Comm.). « Puissions-nous persévérer dans la
reconnaissance pour les dons reçus » (Postcommunion).
Ce que saint Justin nous
raconte de la messe dans la chrétienté primitive (1 Apol., 65-67). — « Au
jour qu’on appelle dimanche, a lieu une réunion de ceux qui demeurent dans les
villes ou bien à la campagne. Là, on lit les mémoires des apôtres (c’est-à-dire
les évangiles) et les écrits des Prophètes, aussi longtemps qu’il convient.
Quand le lecteur a fini, le président (l’évêque) fait une allocution dans
laquelle il exhorte à imiter toutes ces bonnes choses : Ensuite, nous nous
levons tous ensemble et nous faisons Aes prières pour nous et tous les autres
dans le monde entier afin que, dans nos œuvres aussi, nous soyons trouvés de
dignes membres de la communauté et qu’ainsi nous obtenions la béatitude
éternelle. Quand nous avons terminé nos prières, nous nous saluons les uns les
autres par le baiser de paix. Alors, on apporte, au président des frères, du
pain et une coupe d’eau et de vin ; il les prend et adresse une louange au
Père tout puissant par le nom du Fils et du Saint-Esprit et il prononce, de
toute sa force, une longue action de grâces (Eucharistie) pour remercier Dieu
de ce qu’il nous a jugés dignes de ces dons. Quand il a terminé les prières et
l’Eucharistie, tout le peuple donne son adhésion en disant : “Amen ».
Après l’action de grâces du président et l’adhésion du peuple tout entier, ceux
qu’on appelle chez nous les diacres distribuent à chacun des assistants du pain
eucharistique, du vin et de l’eau, et en portent même aux absents.
Cette nourriture
s’appelle chez nous Eucharistie. Personne n’a le droit d’y participer, sauf
ceux qui considèrent notre doctrine comme vraie, ont reçu le bain pour la
rémission des péchés et la régénération, et vivent selon les prescriptions du
Christ. Car nous ne prenons pas cette nourriture comme un pain ordinaire et une
boisson ordinaire. Nous avons appris que cette nourriture, consacrée avec
action de grâces, est la chair et le sang de ce Jésus fait chair... »
SOURCE : https://www.introibo.fr/14-04-St-Justin-martyr
PREMIERE APOLOGIE
DE SAINT JUSTIN, PHILOSOPHE ET MARTYR,
ADRESSEE A
ANTONIN-LE-PIEUX, EN FAVEUR DES CHRETIENS
1 A l'empereur Titus Elius Adrien Antonin, Pieux, Auguste César; à
Verissime son fils, philosophe, et à Lucius, philosophe, fils de César par la
nature et de l'empereur par adoption; au sacré sénat; et à tout le peuple
romain; pour ces hommes de toute race, injustement haïs et persécutés, moi,
l'un d'eux, Justin, fils de Priscus, fils de Bacchius, de la nouvelle Flavie en
Syrie, Palestine, j'ai écrit et présenté la requête suivante.
2 C'est pour tous ceux qui sont réellement pieux et sages un devoir
commandé par la raison, de chérir et d'honorer exclusivement la vérité, en
renonçant à suivre les opinions anciennes si elles s'en écartent. Car non
seulement cette loi de la raison ordonne de fuir ceux qui font et enseignent le
mal, mais il faut encore que l'ami de la vérité s'attache, fût-ce même au péril
de sa vie et y trouvât-il danger de mort, à strictement observer la justice
dans ses paroles et dans ses actions. Or, vous tous qui vous entendez partout
appeler pieux et sages, gardiens de la justice et amis de la science, il va
être prouvé si vous l'êtes en effet. Car nous n'avons pas composé cet écrit
pour vous flatter ni pour gagner vos bonnes grâces: nous venons pour vous
demander d'être jugés d'après les préceptes de la saine raison, et pour
empêcher aussi qu'entraînés par la prévention, par trop de condescendance aux
superstitions des hommes, par un mouvement irréfléchi, par de perfides rumeurs
que le temps a fortifiées, vous n'alliez porter une sentence contre vous-mêmes.
Car tant que l'on ne nous convaincra pas d'être des malfaiteurs et des
méchants, on ne pourra pas nous faire de mal. Vous, vous pouvez nous tuer, mais
nous nuire, jamais.
3 Et pour que ces paroles ne vous semblent ni téméraires ni
déraisonnables, nous vous supplions de rechercher les crimes dont on nous
accuse. S'ils sont prouvés, que l'on nous punisse comme cela est juste: que
l'on nous punisse même avec plus de sévérité. Mais aussi, si vous ne trouvez
rien à nous reprocher, la saine raison ne s'oppose-t-elle pas à ce que, sur des
bruits calomnieux, vous persécutiez des innocents, ou plutôt à ce que vous ne
vous fassiez tort à vous-mêmes, en suivant moins les inspirations de l'équité
que celles de la passion? Tout homme sensé conviendra que la plus belle
garantie et la condition essentielle de la justice est, d'une part, pour les
sujets, la faculté de prouver l'innocence de leurs paroles et de leurs actions,
et, d'autre part, pour les gouvernants, cette droiture qui leur fait rendre
leurs sentences dans un esprit de piété et de sagesse, et non pas de violence
et de tyrannie. Alors souverains et sujets jouissent d'un vrai bonheur. Car un
ancien l'a dit: "Si les princes et les peuples ne sont pas philosophes, il
est impossible que les états soient heureux." Ainsi donc c'est à nous d'exposer
aux yeux de tous notre vie et notre doctrine, pour qu'à tous ceux qui peuvent
ignorer nos préceptes, nous leur fassions connaître les châtiments que, sans
s'en douter, ils encourent par leur aveuglement: et c'est à vous de nous
écouter avec attention, comme la raison vous l'ordonne, et de nous juger
ensuite avec impartialité. Car, si en pleine connaissance de cause, vous ne
nous rendiez pas justice, quelle excuse vous resterait-il devant Dieu ?
4 Ce n'est pas sur le simple énoncé du nom et abstraction faite des
actions qui s'y rattachent que l'on peut discerner le bien ou le mal. Car, à ne
considérer que ce nom qui nous accuse, nous sommes irréprochables. Mais, comme,
au cas ou nous serions coupables, nous tiendrions pour injuste de devoir à un
nom seul notre absolution, de même, s'il est prouvé que notre conduite n'est
pas plus coupable que notre nom, votre devoir est de faire tous vos efforts
pour empêcher qu'en persécutant injustement des innocents, vous ne fassiez
affront à la justice. Le nom seul en effet ne peut raisonnablement pas être un
titre à la louange ou au blâme, s'il n'y a d'ailleurs dans les actes rien de
louable ou de criminel. Les accusés ordinaires qui paraissent devant vous, vous
ne les frappez qu'après les avoir convaincus: et nous, notre nom suffit pour
nous condamner. Et pourtant, à ne considérer que le nom, vous devriez bien
plutôt sévir contre nos accusateurs. Nous sommes chrétiens: voilà pourquoi l'on
nous accuse: il est pourtant injuste de persécuter la vertu. Que si quelqu'un
de nous vient à renier sa qualité et à dire: Non, je ne suis pas chrétien, vous
le renvoyez comme n'ayant rien trouvé de coupable en lui: qu'il confesse, au
contraire, courageusement sa foi, cet aveu seul le fait traîner au supplice,
tandis qu'il faudrait examiner et la vie du confesseur et la vie du renégat, et
les juger chacun selon leurs oeuvres. Car, si ceux qui ont appris du Christ
leur maître à ne pas se parjurer donnent par leur fermeté dans les
interrogatoires le plus persuasif exemple et la plus puissante exhortation,
ceux-là aussi qui vivent dans l'iniquité fournissent peut-être un prétexte à
toutes les accusations d'impiété et d'injustice que l'on intente aux chrétiens;
mais ce n'est certes pas là de l'équité. En effet, parmi tous ceux qui se
parent du nom et du manteau de philosophes, il en est beaucoup aussi qui ne
font rien de digne de ce titre, et vous n'ignorez pas que, malgré la plus
complète contradiction dans leurs idées et leurs doctrines, les maîtres anciens
ont tous été compris sous la dénomination unique de philosophes. Quelques-uns
d'entre eux ont enseigné l'athéisme. Dans leurs chants, vos poètes célèbrent
les incestes de Jupiter avec ses enfants. Et à tous ceux qui donnent de
pareilles leçons, vous ne leur fermez pas la bouche: que dis-je? Pour prix de
leurs pompeuses insultes, vous les comblez d'honneurs et de récompenses!
5 Pourquoi donc tant de haine contre nous? nous nous déclarons les ennemis
du mal et de toutes ces impiétés, et vous n'examinez pas notre cause: loin de
là, victimes de votre aveugle emportement, tournant sous le fouet des génies du
mal, vous vous inquiétez peu de nous punir au mépris de toute justice. Or
écoutez: car il faut que la vérité se fasse jour. Quand autrefois les génies du
mal eurent manifesté leur présence en enseignant l'adultère aux femmes, la
corruption aux enfants, et en frappant les hommes d'épouvante; alors, sous le
coup de cette immense terreur, le monde entier, abdiquant les conseils de la
raison, cédant à l'effroi, et aussi ignorant la pernicieuse méchanceté de ces
démons, le monde en fit des dieux et les révéra sous le nom qu'ils s'étaient
eux-mêmes choisi. Et si, dans la suite, Socrate, avec la puissance et la
droiture de sa raison, tenta de dévoiler ces choses et d'arracher les hommes au
joug des démons, ceux-ci mirent aussitôt en oeuvre la malignité de leurs
adorateurs, et Socrate, accusé d'enseigner le culte de génies nouveaux, fut
condamné à mort comme impie et comme athée. Même conduite envers nous. Car ce
n'est pas seulement au milieu des Grecs que le Verbe a fait, par l'organe de
Socrate, de semblables révélations; il a parlé au milieu des barbares; mais
alors il était incarné: il s'était fait homme et s'appelait Jésus-Christ. Et
nous, qui avons mis notre foi dans ce Verbe, nous disons que tous ces
démons-là, loin d'être bienfaisants, ne sont que de perfides et de détestables
génies, puisqu'ils agissent comme ne ferait pas un homme quelque peu jaloux de
pratiquer la vertu.
6 De là vient qu'on nous appelle athées. Athées; oui certes, nous le
sommes devant de pareils dieux, mais non pas devant le Dieu de vérité, le père
de toute justice, de toute pureté, de toute vertu, l'être de perfection
infinie. Voici le Dieu que nous adorons, et avec lui son fils qu'il a envoyé et
qui nous a instruits, et enfin l'esprit prophétique; après eux, l'armée des
bons anges, ses satellites et ses compagnons reçoivent nos hommages. Devant eux
nous nous prosternons avec une vraie et juste vénération. Voilà ce culte tel
que nous l'avons appris et tel que nous sommes heureux de le transmettre à tous
ceux qui sont désireux de s'instruire.
7 On nous dira peut-être: Des chrétiens arrêtés ont été convaincus de
crime. Ne vous arrive-t-il pas sans cesse, quand vous avez examiné la conduite
d'un accusé, de le condamner? Mais, si vous le condamnez, est-ce parce que
d'autres ont été convaincus avant lui? Nous le reconnaissons sans peine, en
Grèce la dénomination unique de philosophes s'est étendue à tous ceux qui ont
été les bienvenus à y exposer leurs doctrines, toutes contradictoires qu'elles
pussent être; de même, parmi les barbares une qualification accusatrice s'est
attachée à tous ceux qui se sont mis à pratiquer et à enseigner la sagesse: on
les a tous appelés chrétiens. C'est pour cela que nous vous supplions
d'examiner les accusations dont on nous accable, afin que, si vous rencontrez
un coupable, il soit puni comme coupable et non pas comme chrétien; mais que,
si vous trouvez un innocent, il soit absous comme chrétien et comme innocent.
Alors, croyez-le bien, nous ne vous demanderons pas de sévir contre nos
accusateurs; ils sont assez punis par la conscience de leur perfidie et par
leur ignorance de la vérité.
8 Remarquez-le d'ailleurs; c'est uniquement à cause de vous que nous
donnons ces explications. Car à vos interrogatoires nous pourrions nous
contenter de répondre non; mais nous ne voudrions pas de la vie achetée par un
mensonge. Tous nos désirs tendent à cette existence, éternelle, incorruptible,
au sein de Dieu le père et le créateur de l'univers; et nous nous hâtons de le
confesser hautement, persuadés fermement que ce bonheur est réservé à ceux qui
par leurs oeuvres auront témoigné à Dieu leur fidélité à le servir et leur zèle
ardent à conquérir cette céleste demeure, inaccessible au mal et au péché.
Voilà en peu de mots quelles sont nos espérances, les leçons que nous avons
reçues du Christ et les préceptes que nous enseignons. Platon a dit de
Rhadamanthe et de Minos que les méchants étaient traduits à leur tribunal et y
recevaient leur châtiment: nous, nous disons cela du Christ; mais, selon nous,
le jugement frappera les coupables en corps et en âme, et le supplice durera,
non pas seulement une période de mille années, comme le disait Platon, mais
l'éternité tout entière. Que si cela paraît incroyable, impossible, nous
répondrons que c'est là tout au plus une erreur sans conséquence dangereuse, et
qu'il n'y a pas là matière au plus léger reproche.
9 Si nous ne nous couronnons pas de fleurs, si nous ne sacrifions pas de
victimes en l'honneur de tous ces dieux que la main des hommes a taillés et
qu'elle a dressés dans les temples, c'est que dans cette matière brute et
inanimée nous ne voyons rien qui ait même une ombre de divinité (en effet, il
nous est impossible de croire que Dieu ressemble à ces images que l'on prétend
faites en son honneur). Non, ce sont là les simulacres et les insignes de ces
génies du mal dont nous parlions naguère. Est-il donc besoin de vous le dire,
et ne savez-vous pas bien comment les artistes travaillent la matière, comme
ils la taillent et la sculptent, comme ils la fondent et la battent? Et combien
de fois les vases les plus ignobles, n'ayant fait sous la main de l'ouvrier que
changer de forme et de figure, ne sont-ils pas devenus des dieux? Voilà ce qui
à nos yeux est une absurdité, et, de plus, un outrage à la majesté divine,
puisqu'au mépris de la gloire et de l'ineffable substance de Dieu, son saint
nom est prostitué à de viles et corruptibles créations. Tous ces artistes
eux-mêmes, ce sont des impies, vous ne l'ignorez pas. Ils sont livrés à tous
les vices; et, pour n'en citer qu'un trait, ne vont-ils pas jusqu'à outrager
les jeunes filles qui partagent leurs travaux? Stupidité incroyable! C'est à
des débauchés qu'il est donné de créer et de faire ces dieux devant qui le
monde va se prosterner! Et voilà les gardiens du sanctuaire de ces divinités!
et on ne comprend pas tout ce qu'il y a de criminel à penser et à dire que des
hommes sont les gardiens des dieux!
10 Quant à nous, nous savons que Dieu n'a pas besoin des offrandes
matérielles des hommes, lui qui possède toutes choses; mais nous avons appris
et nous tenons pour véritable qu'il agrée ceux qui tâchent d'imiter ses
perfections et de pratiquer la pureté, la justice, la charité, enfin toutes les
perfections de ce Dieu ineffable. C'est lui qui dans sa bonté souveraine a
daigné tirer le monde du chaos primitif pour le donner aux hommes; c'est lui
qui leur a promis aussi, s'ils se montrent par leurs oeuvres dignes des
desseins de la Providence, de leur accorder, dans le sein de sa gloire la
couronne incorruptible de l'immortalité. Car, si dans l'origine, lorsque nous
n'étions pas encore, il a bien voulu nous créer, de même aussi il accordera
l'éternelle jouissance de sa gloire à ceux qui se seront efforcés de choisir
les moyens de lui plaire. En effet, il ne dépendait pas de nous d'être créés;
tandis que, pour nous attacher à ce qui peut plaire à Dieu, il suffit
d'employer les forces de la raison qu'il nous a donnée, il suffit de céder aux
inspirations et aux lumières de la foi que sa grâce nous prodigue chaque jour.
Aussi regardons-nous comme de la plus haute importance pour tous les hommes,
non seulement de ne pas être détournés de ces enseignements, mais d'y être, au
contraire, puissamment encouragés. Car ce que n'avaient pas pu faire les lois
humaines, l'esprit divin l'aurait fait, si les démons, appelant à leur aide la
nature perverse et les mauvaises passions de chacun, n'avaient inventé et
répandu contre nous, malgré notre innocence, les plus odieuses calomnies et les
plus perfides accusations.
11 Quand vous nous entendez parler de ce royaume, objet de nos espérances,
vous vous imaginez bien à tort qu'il s'agit d'un royaume humain: non, nous
parlons du royaume de Dieu. Ce qui le prouve, c'est que nous confessons
hautement devant vous notre titre de chrétien, quoique nous n'ignorions pas que
cet aveu vaut la mort. Et ne voyez-vous pas que, si nous attendions une
couronne humaine, nous renierions notre foi, nous prendrions le plus grand soin
de nous cacher pour conserver notre vie et pour arriver au but de nos désirs?
Mais non, nos espérances ne sont pas dans le temps, et alors nous nous rions
des bourreaux; car, après tout, ne faut-il pas mourir?
12 Certes vous trouvez en nous les plus utiles amis et les plus zélés
partisans de l'ordre et de la paix, puisque, d'après notre doctrine, nul ne
peut se soustraire aux regards de Dieu: le méchant, l'avare, le perfide, pas
plus que le vertueux et le juste, et qu'en raison de ses oeuvres, chacun marche
au supplice ou au salut éternels. Si tous les hommes étaient bien persuadés de
cette vérité, quel est celui qui voudrait commettre un crime d'un instant avec
la conscience d'avoir à l'expier par les tourments du feu éternel? Avec quel
soin, au contraire, chacun ne se contiendrait-il pas, ne s'ornerait-il pas de
toutes les vertus, autant pour éviter le châtiment que pour mériter la
récompense promise! Ce n'est jamais la crainte de vos lois et de vos peines qui
fait chercher au coupable le moyen de se cacher; car il sait bien, quand il
commet son crime, que vous êtes des hommes, et que l'on échappe à votre
justice. Mais, s'il était persuadé que Dieu ne peut rien ignorer, pas une
action, pas même une pensée, alors peut-être l'imminente frayeur du supplice
lui ferait pratiquer la vertu; vous n'en disconviendrez pas. Et pourtant il
semblerait que vous redoutez de voir tous vos sujets vertueux, que vous
craigniez de n'avoir plus à frapper. Ce serait là agir en bourreaux, et non pas
en bons princes. Tout cela, nous le croyons fermement, est l'oeuvre de ces perfides
démons, divinités auxquelles sacrifient les méchants et les insensés. Mais
vous, princes, qui aimez la piété et la sagesse, vous n'agirez pas ainsi contre
toute raison. Que si, dans un semblable esprit de démence, vous préfériez
écouter le préjugé et faire taire la vérité, déployez alors toute votre
puissance. Les princes eux-mêmes, quand ils sacrifient la vérité à l'opinion,
ne sont pas plus forts que de misérables brigands dans le désert. Et prenez-y
garde, car il vous en arrivera malheur: c'est le Verbe lui-même, de tous les
princes le plus royal et le plus saint avec Dieu son père, qui vous le déclare.
Or comme personne n'est jaloux de recueillir en héritage la pauvreté, la
douleur ou la honte, tout homme sensé se gardera bien de suivre les voies interdites
par le Verbe. D'ailleurs toutes ces persécutions dont j'ai parlé, elles ont été
prédites par notre maître, le fils et l'envoyé du père et du souverain de
l'univers, Jésus-Christ, à qui nous devons notre glorieux nom de chrétien. Et,
nous vous le demandons, notre foi dans sa parole ne devient-elle pas
inébranlable quand nous voyons toutes ses prédictions se réaliser? C'est là
l'oeuvre de Dieu: il parle, il annonce l'avenir, et l'événement s'accomplit tel
qu'il l'a prédit. Ici nous pourrions nous arrêter et ne plus rien ajouter; nous
avons prouvé la bonté de notre cause et la justice de nos réclamations. Mais il
est difficile, nous le savons, de convaincre un esprit possédé par l'ignorance.
Aussi, pour achever de convaincre les sincères amis du vrai, nous avons résolu
d'ajouter encore quelques mots, dans la persuasion que l'éclat de la vérité
pourra dissiper les ténèbres de l'erreur.
13 Est-il maintenant un homme raisonnable qui oserait dire que nous sommes
des athées, nous qui adorons le créateur de l'univers? Notre Dieu n'a pas
besoin de sang, ni de parfums, ni de libations: les offrandes dignes de lui
sont des hymnes de piété et de reconnaissance. La vraie manière de l'honorer,
ce n'est pas de consumer inutilement par le feu les choses qu'il a créées pour
notre subsistance, mais de nous servir de ces aliments, de les partager avec
les pauvres, et aussi, dans un juste sentiment de gratitude, de célébrer la
gloire divine par de saints cantiques: nous le savons, et en conséquence nous
le bénissons de toutes nos forces et nous lui rendons grâces pour la vie qu'il
nous a donnée, pour les soins qu'il prend de notre existence, pour les diverses
qualités des choses, pour les changements des saisons, et surtout pour cette
immortalité future, magnifique récompense promise à notre foi. Avec ce Dieu
suprême nous adorons encore deux autres personnes: celui qui est venu pour nous
enseigner sa doctrine, Jésus-Christ notre maître, crucifié en Judée sous
Ponce-Pilate, du temps de Tibère-César, véritablement fils de Dieu; et enfin
l'Esprit prophétique, culte éminemment raisonnable, comme nous vous le
démontrerons. A ce propos on crie à la folie: quelle absurdité, en effet, de
placer à côté du Dieu immuable et éternel, à côté du créateur du monde, un
homme crucifié! C'est qu'il y a là un mystère que vous ignorez: nous allons
vous le découvrir. Ecoutez et prêtez-nous toute votre attention.
14 Avant tout, nous vous en prévenons, prenez bien garde de ne pas vous
laisser séduire par la malice des démons soulevés contre nous; prenez garde
qu'ils ne vous détournent de nous lire et de nous comprendre (car ils emploient
tout leur pouvoir à vous vaincre, à vous asservir; et par les visions du
sommeil comme par les prestiges de la magie, ils enveloppent et saisissent tous
ceux qui ne veillent pas et ne combattent pas pour leur salut). Aussi, dès que
nous avons cru au Verbe, nous sommes-nous éloignés d'eux, et les avons-nous
fuis pour nous attacher invinciblement par Jésus-Christ au Dieu incréé.
Autrefois nous prenions plaisir à la débauche, aujourd'hui la chasteté seule
fait nos délices. Nous avions recours aux sortilèges et à la magie, et
maintenant nous nous dévouons tout entier au Dieu bon et immortel. Au lieu de
cette ambition et de cette insatiable avidité qui nous dévoraient, maintenant
une douce communauté nous réunit; tout ce que nous possédons, nous le
partageons avec les pauvres. Les haines, les meurtres dévastaient nos rangs; la
différence de moeurs et d'institutions nous faisaient refuser à l'étranger
l'hospitalité de notre foyer; et maintenant, depuis la venue du Christ, une
fraternelle charité nous unit; nous prions pour nos ennemis; ceux qui nous
persécutent, nous tâchons de les convaincre: nous nous efforçons de leur
persuader que tous ceux qui suivent les divins préceptes du Christ ont droit
d'espérer comme nous la récompense promise par le maître de l'univers. Mais
pour que l'on ne nous accuse pas de vouloir vous payer de paroles, il ne sera
pas inutile, je pense, de vous rappeler, avant d'en venir à la démonstration, quelques-uns
des préceptes du Christ; et nous nous en remettrons à vous comme à de puissants
et d'équitables princes, pour juger si nos enseignements sont conformes à ceux
que nous a donnés notre maître. Ses maximes sont brèves et concises; car ce
n'était pas un sophiste, mais la puissance de la parole de Dieu était en lui.
15 Voici ce qu'il dit de la chasteté: "Quiconque aura regardé une
femme pour la convoiter a déjà commis l'adultère dans son coeur." Et:
"Que si votre oeil droit vous scandalise; arrachez-le et jetez-le loin de
vous; il vaut mieux n'avoir qu'un oeil et entrer dans le royaume des cieux,
qu'avoir deux yeux et être jeté dans le feu éternel." Et: "Celui qui
épouse la femme répudiée par un autre homme commet un adultère." Et: "Il
y a des eunuques sortis tels du sein de leur mère; il y en a que les hommes ont
fait eunuques, et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes en vue du
royaume des cieux; mais tous n'entendent pas cette parole." Ainsi ceux
qui, selon la loi des hommes, contractent un second mariage après leur divorce,
comme ceux qui regardent une femme pour la convoiter, sont coupables aux yeux
de notre maître; il condamne le fait et jusqu'à l'intention de l'adultère; car
Dieu voit non seulement les actions de l'homme, mais même ses plus secrètes
pensées. Et pourtant combien d'hommes et de femmes sont parvenus à plus de
soixante et soixante-dix années, qui, nourris depuis leur berceau dans la foi
du Christ, sont restés purs et irréprochables durant leur longue carrière! Ce
fait se retrouve dans les peuples de toute contrée; je m'engage à le prouver.
Et faut-il à ce propos rappeler la multitude innombrable de ceux qui ont rompu
avec le vice pour se captiver sous l'obéissance de la foi? car ce ne sont pas
les hommes chastes et saints que le Christ convie au repentir, se sont les
impies, les débauchés, les méchants. Il le dit lui-même: "Je ne suis pas
venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs; car le Père céleste
aime mieux le repentir que le châtiment du pécheur. Ecoutez maintenant ce que
dit le Christ sur la charité envers tous: "Si vous aimez ceux qui vous
aiment, que faites-vous de nouveau? Les impudiques en font autant. Mais moi je
vous dis: Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent; bénissez
ceux qui vous maudissent; et priez pour ceux qui vous calomnient." Sur
l'obligation de donner aux pauvres et de ne rien faire pour la vaine gloire,
voulez-vous savoir ce qui nous est prescrit: "Donnez à celui qui vous
demande: Ne refusez pas à celui qui veut emprunter de vous; car si vous prêtez
à ceux de qui vous croyez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Les publicains
en font autant. N'amassez pas de trésors sur la terre, où la rouille et les
vers dévorent, et où les voleurs fouillent et dérobent; mais amassez des
trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne dévorent; car que sert à
un homme de gagner l'univers entier et de perdre son âme? Et qu'est-ce que
l'homme donnera en échange pour son âme? Amassez donc des trésors dans le ciel,
où ni les vers ni la rouille ne dévorent." Et: "Soyez doux et
miséricordieux comme votre Père est doux et miséricordieux; lui qui fait lever
son soleil sur les bons comme sur les méchants. Ne vous inquiétez point pour
votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps où vous trouverez des
vêtements. Ne valez-vous pas mieux que les oiseaux et les bêtes? et Dieu les
nourrit. Ne vous inquiétez donc pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni
pour votre corps où vous trouverez des vêtements; car votre Père céleste sait que
vous avez besoin de tout cela. Cherchez le royaume de Dieu, et ces choses vous
seront données par surcroît. L'âme de l'homme est là où est son trésor."
Et: "Ne faites pas ces choses pour être en spectacle aux hommes; car
autrement vous ne gagnerez pas la récompense promise par votre Père qui est
dans les cieux."
16 Faut-il nous rendre humbles, serviables, patients? Voici ses préceptes:
"Si l'on vous frappe sur une joue, tendez l'autre; si l'on vous enlève
votre manteau, donnez aussi votre tunique. Celui qui se met en colère s'expose
au feu éternel. Si quelqu'un vous force à le suivre pendant un mille,
accompagnez-le pendant deux; et que vos bienfaits brillent aux yeux des hommes,
de sorte que, les voyant, ils admirent votre Père qui est dans les cieux."
Dieu ne nous permet pas de nous révolter: il ne veut pas que nous nous fassions
les imitateurs des méchants; au contraire, il nous engage à employer la
patience et la douceur pour arracher les hommes à l'avilissement des mauvaises
passions. C'est ce dont nous pourrions facilement trouver des preuves parmi
vous, en vous citant tous ceux qui ont changé leurs habitudes de violence et de
tyrannie, vaincus par l'expérience journalière et par l'exemple de la pureté de
leurs voisins; par la vue de leur admirable patience à supporter les outrages,
ou enfin par l'examen de leur conduite et de leurs moeurs. Nous ne devons pas
jurer, et nous sommes obligés de dire toujours la vérité. Ecoutez: "Ne
jurez en aucune manière: que si c'est oui, dites oui; que si c'est non, non; ce
que vous ajouteriez de plus serait mal." La loi de l'adoration d'un seul
Dieu, voici comme il nous l'impose: "C'est ici le plus grand commandement:
tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu rendras à lui seul le culte souverain
de tout ton coeur et de toute ta force, car c'est ton Seigneur Dieu qui t'a
fait." Un homme s'approche de Jésus, en lui disant: "Maître parfait!
Nul n'est parfait que Dieu seul, le créateur du monde, " répond Jésus. Et
pour être reconnu comme chrétien, il ne suffit pas de proclamer de bouche la
doctrine du Christ, il faut la suivre dans toutes les actions de la vie; car ce
n'est pas à ceux qui parlent, mais à ceux qui agissent que le salut éternel est
promis. Ecoutez: "Tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, n'entreront
pas dans le royaume des cieux: celui-là y entrera qui fait la volonté de mon
Père qui est dans les cieux; car celui qui m'écoute et fait ce que je dis
écoute celui qui m'a envoyé. Il y en a beaucoup qui me disent: Seigneur,
Seigneur, est-ce que nous n'avons pas bu et mangé en votre nom? est-ce que nous
n'avons pas fait des miracles? Et alors, moi je leur dirai: Loin de moi,
artisans d'iniquité! Et alors, il y aura là des pleurs et des grincements de
dents; et les justes brilleront comme le soleil, et les méchants seront
précipités au feu éternel. Et, en effet, vous en verrez beaucoup venir en mon
nom, qui au-dehors seront revêtus de peaux de brebis, et au-dedans sont des
loups ravissant. Vous les connaîtrez par leurs oeuvres; et tout arbre ne
portant pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu." Châtiez donc tous
ces gens qui ne sont chrétiens que de nom, et se conduisent en dépit des
enseignements du Christ; châtiez-les, nous vous le demandons.
17 Nous sommes les premiers à payer les tributs entre les mains de ceux
que vous avez préposés à la levée des impôts, car c'est encore là un précepte
du Christ. Des Juifs étant venus un jour lui demander s'il fallait payer le
tribut à César: "Dites-moi, je vous prie, de qui cette pièce d'argent
porte-t-elle l'effigie? De César, " répondirent-ils. "Rendez donc à
César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Aussi nous
n'adorons que Dieu, et pour tout le reste nous vous obéissons de grand coeur,
nous plaisant à reconnaître en vous les princes et les chefs des peuples, et
priant Dieu de vous accorder avec la souveraine puissance le don de la sagesse
et de la raison. Que si, après tout, vous dédaignez nos prières, si vous
méprisez nos suppliques et nos discours, nous ne nous en plaindrons pas et nous
n'y perdrons rien; car, nous le croyons avec toute l'énergie de la conviction,
chacun expiera ses actes dans le feu de l'éternité, chacun rendra compte en
raison de ce qu'il aura reçu. C'est le Christ qui nous l'enseigne par cette
parole: "Celui qui aura reçu davantage, il lui sera demandé
davantage."
18 Tournez les regards vers les empereurs qui vous ont précédés. Ils ont
suivi la loi commune; ils sont morts comme tous les hommes. La mort devait-elle
les plonger dans l'insensibilité du néant? Non, ce serait pour les méchants une
faveur exorbitante. L'existence n'abandonne pas ceux qui ont vécu, et les
supplices éternels les saisissent au sortir de ce monde. Ecoutez, prêtez la
plus grande attention: croyez surtout; car tout ceci est la vérité. Tous les
prestiges de la nécromancie, l'inspection du cadavre palpitant d'un enfant,
l'évocation des âmes humaines, le ministère de tous ceux que les magiciens
appellent les dispensateurs et les satellites des songes, les opérations de ces
adeptes, en est-ce assez pour vous faire croire que l'âme après la mort
conserve sa sensibilité? faut-il vous parler de ceux que vous voyez saisis et
subjugués par les âmes des morts, furieux et démoniaques aux yeux de tous,
oracles à vos yeux, les Amphiloques, les Pythies, les Dodonées et mille autres?
Voulez-vous les témoignages des écrivains, d'Empédocle et de Pythagore, de
Platon et de Socrate? Et le gouffre infernal d'Homère, et la descente d'Ulysse
dans ce Tartare, et tant d'autres auteurs? Eh bien! nous ne vous demandons
qu'une chose, c'est de nous mettre à l'égal de tous ces écrivains, nous qui
croyons autant et bien plus qu'eux en la divinité, puisque nous espérons voir
un jour nos corps eux-mêmes, cadavres enfouis dans la terre, se relever pour
nous recevoir une seconde fois; car, nous le disons, rien n'est impossible à
Dieu.
19 Certes, à y réfléchir attentivement, ne nous semblerait-il pas
incroyable, si nous n'avions pas nos corps, d'entendre quelqu'un nous dire:
Vous voyez ces chairs, ces os, ces nerfs, toute cette substance de l'homme, quelques
gouttes de liqueur séminale suffisent pour la former et la produire? Or,
raisonnons dans cette hypothèse: oubliez un instant votre humanité et votre
origine, et supposez que l'on présente à vos regards, d'un côté l'image d'un
homme, et de l'autre cette faible semence, et qu'on vous dise: Ceci peut
produire cela; croiriez-vous une pareille assertion avant de l'avoir vue
réalisée? Personne n'osera dire que oui. Eh bien! cependant, vous ne croyez pas
à la résurrection des morts. Nous n'avons pas vu de mort ressusciter,
dites-vous? Et la possibilité de la génération par des moyens aussi débiles,
vous ne l'auriez pas crue d'abord; cependant vous en voyez partout le phénomène
accompli chaque jour. Conséquemment vous devez admettre la possibilité d'une
résurrection pour ces cadavres corrompus que la dissolution a presque réduits à
l'état de semence. Vous devez croire qu'à la parole de Dieu ils pourront bien,
au jour marqué, se redresser et revêtir l'immortalité. Et, en effet, serait-ce
donner une idée convenable de la puissance divine que de dire avec certaines
gens: Chaque chose retourne à l'élément d'où elle est sortie, et Dieu même ne
peut rien faire de contraire à cette loi? Non, nous ne pouvons accorder une
opinion semblable. Mais ce que nous en concluons, c'est que ceux qui la
défendent n'auraient jamais cru à la possibilité de leur propre création, de
celle du monde entier, tel qu'il est, et avec l'origine qu'ils lui voient.
Plutôt que de partager leur incrédulité, ajoutons foi à ces mystères incompréhensibles
pour notre humaine nature: c'est le parti le plus sage, c'est la doctrine de
Jésus-Christ; car ne nous a-t-il pas dit: "Ce qui est impossible à l'homme
est possible à Dieu." Et: "Ne craignez pas ceux qui vous tuent, ils
ne peuvent rien au-delà. Mais craignez celui qui, après la mort, peut
précipiter votre corps et votre âme dans la géhenne." Or, cette géhenne,
c'est le lieu où sont torturés ceux qui ont vécu dans l'iniquité et qui n'ont
pas cru à la réalisation des paroles que Dieu nous a fait annoncer par le
Christ.
20 Et la Sibylle et Hystaspe vous disent que toute la nature corruptible
périra par le feu; et les philosophes de l'école stoïcienne prétendent que Dieu
lui-même se résoudra en feu, et qu'après la ruine universelle le monde renaîtra
de nouveau. Mais nous, combien ne sommes-nous pas supérieurs à ces doctrines
versatiles, avec notre croyance en un Dieu créateur de l'univers? Ainsi, non
seulement nos doctrines ressemblent à celles des philosophes et des poètes le
plus en honneur auprès de vous, mais même, dans de certains points, nous
parlons un langage plus vrai et plus saint. Seuls enfin, nous prouvons nos
assertions. Pourquoi donc maintenant sommes-nous injustement poursuivis de la
haine de tous? Dire que Dieu a tout créé et tout ordonné dans le monde,
n'est-ce pas répéter un dogme de Platon? L'idée de l'embrasement universel nous
est commune avec les stoïciens. Croire que les âmes des méchants conservent la
sensibilité après la mort, et qu'elles sont châtiées pour leurs crimes, tandis
que celles des justes évitent les supplices et jouissent de la félicité, ce
n'est que partager le sentiment des poètes et des philosophes. Quand enfin nous
détournons les hommes d'adorer des êtres pires qu'eux, nous ne faisons que
rappeler les paroles de Ménandre le poète comique, et de tous ceux qui ont
écrit dans le même sens. Tous en effet ont proclamé que le créateur était plus
grand que la créature.
21 Et quand nous parlons du Verbe engendré de Dieu avant tous les siècles;
quand nous disons qu'il est né d'une vierge sans aucune coopération étrangère;
qu'il est mort, et qu'après être ressuscité il est monté au ciel; nos récits ne
sont pas plus étranges que l'histoire de ces personnages que vous appelez fils
de Jupiter. Vous n'ignorez pas en effet combien vos plus célèbres auteurs lui
donnent d'enfants. C'est un Mercure, son interprète, son verbe, chargé de tout
apprendre au monde; c'est un Esculape, qui, foudroyé pour avoir exercé son art
de médecin, est enlevé au ciel; un Bacchus, qui est mis en pièces; Hercule, qui
se brûle pour faire cesser ses travaux; les Dioscures, fils de Léda; Persée,
fils de Danaé; Bellérophon, que le coursier Pégase ravit du milieu des mortels.
Parlerai-je d'Ariane et de tous ceux qui comme elle sont devenus des astres? Et
tous vos empereurs, à peine sont-ils morts que vous vous hâtez d'en faire des
immortels, et ne trouvez-vous pas au besoin un témoin tout prêt à jurer qu'il a
vu César s'élever resplendissant de son bûcher vers les cieux? Au reste, il
n'est pas nécessaire de faire ici l'historique des hauts faits attribués à tous
ces enfants de Jupiter; vous les savez assez bien, et d'ailleurs ces récits
n'ont été écrits que pour corrompre et dépraver l'esprit qui les étudie,
puisque chacun pense qu'il ne peut mieux faire que d'imiter les dieux. Y a-t-il
rien de plus contraire à la saine idée de la divinité que de représenter
Jupiter, le souverain et le père des dieux, comme fils d'un parricide et
parricide lui-même, livré aux plus honteuses débauches, poussant la brutalité
jusqu'à abuser de Ganymède, jusqu'à déshonorer ce prodigieux nombre de femmes
d'où lui naquirent tous ces enfants, dignes imitateurs de leur père? Ne voit-on
pas là l'oeuvre des génies du mal? Pour nous, notre doctrine nous apprend que
l'immortalité est réservée à ceux qui tâchent de ressembler à Dieu par la
sainteté de leur vie et la pratique de la vertu; tandis que le supplice du feu
éternel attend ceux qui s'obstinent à demeurer dans l'iniquité.
22 Quant à Jésus-Christ, que nous appelons le fils de Dieu, ne fut-il
qu'un simple mortel, sa sagesse lui mériterait ce titre; puisque tous les
auteurs s'accordent à donner à la divinité le nom de père des dieux et des
hommes; que si, le croyant engendré d'une manière toute particulière et
surhumaine, nous l'appelons le Verbe de Dieu, nous ne faisons que lui appliquer
la dénomination affectée à Mercure, puisqu'on en parle comme du verbe, messager
de Dieu. Nous objectera-t-on qu'il a été crucifié; nous dirons qu'en cela il
ressemble à tous ceux des fils de Jupiter qui, selon vous, ont eu des tourments
à souffrir. Loin d'être uniforme, leur genre de mort a été très différent.
Jésus aussi a eu son agonie à part. Il ne le leur cède pas même en cela.
Combien au contraire ne les surpasse-t-il pas en tout! Hâtons-nous de le prouver,
ou plutôt la preuve est déjà faite; car c'est par les actions que se constate
la supériorité. Jésus est né d'une vierge? oui, il a cela de commun avec
Persée. Il guérissait les boiteux et les paralytiques, les infirmes de
naissance; il ressuscitait les morts. C'est ce que vous racontez d'Esculape.
23 Mais, remarquez-le bien, si nous avons employé ce genre de preuves et
ces assimilations, c'est que nous voulions vous démontrer que la vérité se
rencontre uniquement dans les leçons du Christ et des prophètes ses
prédécesseurs, plus anciens que tous vos écrivains; et quand nous demandons
d'être crus, ce n'est pas en raison de ces ressemblances, c'est en raison de la
vérité que nous annonçons, c'est parce que nous vous disons que Jésus-Christ
est le fils unique du Père, son premier-né, sa puissance, son Verbe; qu'il
s'est fait homme par sa propre volonté, et qu'il est venu nous instruire pour
le salut et la régénération du monde. Or, avant qu'il parût parmi les hommes,
ces génies du mal, les démons dont nous avons déjà parlé, se sont servis des
poètes pour fausser d'avance le récit de ces grands événements, comme s'ils
eussent déjà eu lieu; et ainsi ils sont parvenus à inventer et à faire croire
contre nous les accusations les plus odieuses sans la moindre preuve et sans un
seul témoin. Voilà la raison de notre argumentation.
24 Ainsi donc, en premier lieu, nous ne faisons que ce que font les Grecs,
et pourtant seuls nous souffrons persécution pour le nom du Christ. Nous ne
commettons aucun crime, et on nous tue comme des scélérats. Tout autour de nous
on adore des arbres, des fleuves, des chats, des souris, des crocodiles, des
animaux de toute espèce. Et ce culte n'est pas universel; non, chacun a son
idole, en sorte que pour son voisin, dont il ne partage pas la croyance, c'est
un impie. Et le seul chef d'accusation que l'on puisse invoquer contre nous,
c'est que nous n'adorons pas vos dieux, que nous ne faisons aux morts ni
libations ni offrandes; que nous ne consacrons aux idoles ni couronnes ni
victimes; des victimes! mais vous n'ignorez pourtant pas que ce qui est ici une
victime, là est un dieu, plus loin une brute.
25 En second lieu, remarquez-le bien, tandis que le genre humain entier se
prosternait aux pieds de Bacchus et d'Apollon, dont les infâmes débauches font
horreur; tandis qu'il adorait Proserpine et Vénus, dont vous célébrez dans vos
mystères le honteux amour pour le jeune Adonis; tandis qu'il rendait un culte à
Esculape et à toute cette multitude de prétendus dieux; nous, au nom de
Jésus-Christ et au péril le notre vie, nous avons foulé aux pieds ces
divinités, et embrassé la foi à ce Dieu incréé, inaccessible au mal, et qui
jamais ne descendit sur terre pour séduire une Antiope ou abuser d'un Ganymède;
non, jamais notre Dieu n'eut besoin, pour se délivrer de ses chaînes, que
Thétis implorât le secours du géant à cent bras; jamais pour prix d'un tel
service il ne sacrifia des milliers de Grecs à la colère d'Achille furieux de
l'enlèvement de sa Briséis. Ceux qui croient à de pareilles fables nous font
pitié, et nous n'y pouvons reconnaître que l'oeuvre des démons.
26 En troisième lieu, lorsque par son ascension le Christ eut été enlevé
au ciel, les démons suscitèrent des hommes qui se prétendirent dieux: et vous,
bien loin de les poursuivre, vous les avez comblés d'honneurs. Un certain
Simon, du bourg de Gitton, vint à Rome du temps de l'empereur Claude. Aidé par
les malins esprits, il fit dans votre ville impériale quelques prodiges de
magie, et aussitôt on le prit pour un dieu, on lui éleva une statue comme à un
dieu. Cette statue est dans l'île du Tibre, entre les deux ponts, et elle porte
cette inscription latine: Simoni Deo sancto. Presque tous les Samaritains et
quelques hommes d'autres nations le reconnaissent et l'adorent comme leur
première divinité. Et vous savez ce qu'on rapporte de cette Hélène, qu'il avait
retirée d'une maison de prostitution pour en faire sa compagne et son
expression intellectuelle, comme il le disait. Ménandre de Capparetée,
Samaritain aussi et disciple de Simon, ne parvint-il pas, toujours par
l'assistance des démons, à séduire par ses magiques opérations les habitants
d'Antioche, au point de persuader ses adeptes qu'ils ne mourraient jamais? et
nous voyons encore nombre de ses sectateurs. Marcion de Pont, qui vit encore,
n'enseigne-t-il pas la croyance à un dieu supérieur au créateur du monde? C'est
là encore une oeuvre des génies du mal, qui se sont servis de lui pour répandre
le blasphème sur la terre, pour faire nier aux hommes que le créateur
tout-puissant fut le père du Christ, et pour leur faire professer, au
contraire, l'existence d'un être dont la puissance supérieur avait créé des
ouvrages plus merveilleux. Tous les disciples de ces imposteurs sont, comme
nous l'avons dit, compris sous la dénomination générale de chrétiens, de la
même manière que le nom de philosophes s'applique à une foule de gens qui ne
partagent pas les mêmes idées philosophiques. Maintenant ces sectaires se
rendent-ils coupables des crimes atroces dont la malignité publique nous
accuse, comme ces extinctions de lumières, ces mélanges confus des sexes, ces
repas de chair humaine? Nous l'ignorons; mais ce que nous savons bien, c'est
qu'au moins, vous, vous ne leur faites pas un crime de leurs opinions et vous
ne les massacrez pas. Au reste, nous avons composé un livre contre toutes les
hérésies, et si vous voulez, nous vous en donnerons connaissance.
27 Quant à nous, loin de commettre aucune impiété, aucune vexation, nous
regardons comme un crime odieux l'exposition des enfants nouveau-nés; parce que
d'abord nous voyons que c'est les vouer presque tous, non seulement les jeunes
filles, mais même les jeunes garçons, à une prostitution infâme; car de même
qu'autrefois on élevait des troupeaux de boeufs et de chèvres, de brebis et de
chevaux, de même on nourrit aujourd'hui des troupes d'enfants pour les plus
honteuses débauches. Des femmes aussi et des êtres d'un sexe douteux, livrés à
un commerce que l'on n'ose nommer, voilà ce qu'on trouve chez toutes les
nations du Globe. Et au lieu de purger la terre d'un scandale pareil, vous en
profitez, vous en recueillez des tributs et des impôts! D'ailleurs ne peut-il
pas résulter de cet odieux et sacrilège commerce un mélange affreux des pères
avec leurs enfants, des frères avec leurs frères? Il est des misérables qui
prostituent leurs filles et leurs femmes: il en est qui se mutilent pour cette
infâme turpitude, pour les mystères de la mère des dieux; et à chacune de vos
divinités vous donnez pour attribut ce grand et mystérieux symbole du serpent.
Voilà ce qui se fait chez vous à la face du soleil: voilà votre culte: Et vous
nous imputez vos actes; et vous prétendez que nous étouffons toutes les
lumières divines! Au reste ce n'est pas à nous que peut nuire une calomnie de
ce genre; elle retombe sur ceux qui commettent tous ces crimes et osent nous
les imputer.
28 Parmi nous, le prince des génies malfaisants s'appelle le serpent, le
tentateur, Satan; et vous pouvez vous en assurer par la lecture de nos saintes
lettres. C'est lui qui sera précipité avec toute son armée et avec les hommes
ses adorateurs dans le feu éternel pour y brûler à jamais: le Christ nous l'a
prédit. Si un sursis a été accordé à cette condamnation, c'est en faveur de
l'homme; c'est en considération de son salut. Car Dieu sait bien que plusieurs
se repentent déjà, et que bien d'autres qui sont à naître se repentiront aussi.
Quand Dieu créa la nature humaine, il la fit intelligente et libre de choisir
le bien et de s'y attacher, en sorte qu'à l'homme raisonnable et intelligent il
ne restât aucune excuse devant la justice divine. Aussi prétendre que Dieu ne
se met point en peine des choses de ce monde, c'est dire qu'il n'y a pas de
Dieu, ou que, s'il y en a, il ne se plaît que dans le mal ou dans une
insensibilité de pierre; c'est dire qu'il n'y a ni vice, ni vertu, et que le
bien et le mal ne sont que des distinctions chimériques inventées par
l'imagination humaine, ce qui est une haute impiété et une odieuse injustice.
29 Quant à l'exposition des enfants, il est un motif encore qui nous la
fait abhorrer. Nous craindrions qu'ils ne fussent pas recueillis, et que notre
conscience restât ainsi chargée d'un homicide. Au reste, si nous nous marions,
c'est uniquement pour élever nos enfants; si nous ne nous marions pas, c'est
pour vivre dans une continence perpétuelle. Naguère, un de nos frères, pour vous
persuader qu'il n'y a parmi nous ni mystères impurs, ni mélanges infâmes,
présenta à Félix, préfet d'Alexandrie, une requête afin d'obtenir de se faire
enlever les organes de la génération. Les médecins de la ville prétendaient ne
pouvoir exécuter cette opération sans la permission du préfet. Félix ne voulut
pas obtempérer à cette demande, et le jeune homme fort de sa conscience et
content de cet hommage rendu à sa foi, conserva sa pureté et vécut dans la
chasteté avec tous ceux qui partageaient sa croyance. Et à ce propos, il me
semble assez curieux de faire mention ici de cet Antinous qui parut il y a peu
de temps, imposteur effronté que l'on adorait déjà comme un dieu, quoiqu'on sût
bien qui il était et d'où il venait.
SOURCE : https://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/iie.htm
Saint JUSTIN[1]
INTRODUCTION
1. La littérature
ecclésiastique au ne siècle présente un caractère nettement apologétique. Les
chrétiens avaient à justifier leur foi devant les Juifs et devant les païens.
Les Juifs voyaient en eux des païens, et les païens des impies (voy. Ep. à
Diognète, xiii, 1). Le gouvernement romain proscrivait un culte contraire à la
religion officielle, le peuple le poursuivait de sa haine et de ses calomnies,
les philosophes attaquaient au nom de la raison la doctrine chrétienne. L'œuvre
des apologistes fut de répondre à ces contradictions. Aux Juifs, ils firent
voir que les chrétiens seuls avaient la véritable intelligence des livres
saints ; aux empereurs, ils prouvèrent l'injustice de la procédure suivie à
leur égard ; au peuple et aux philosophes, ils montrèrent la pureté et
l'excellence de leur religion.
OTTO, Corpus apologetarum
christianorum saec. II, lena, 1851-1881. — HARNACH, Die Ueberlieferung der
griechischen Apologeten des zweiten Jahrhunderts in der alten Kirche und im
Mittelalter, Leipzig, 1882. — WERNER, Geschichte der apologetischen und
polemischen Literatur d. christl. Théologie, Schaffhouse, 1861-1867. — J.
DONALDSON, A critical history of Christian literature and doctrine from
the death of thé Apostles to the Nicene conncil vol. II-III : The
Apologits ; Londres, 1866. — R. MARIANO, Le apologie nei primi tre
secoli della chiesa ; le cagioni et gli effetli, saggio critico-storico ;
Naples, 1888. — G. SCHMITT, Die Apologie der drei ersten Jahrhunderte in
historisch-systematischer Darstellung, Mayence, 1890.
2. Le principal
représentant de la littérature apologétique au IIe siècle fut saint Justin. Il
naquit vers l'an 100, en Judée, à Flavia Neapolis, l'ancienne Sichem,
aujourd'hui Naplouse. Son père, Priscos, et son grand-père, Baccheios, étaient
Grecs d'origine et païens. Lui-même fut élevé dans le paganisme. Il raconte,
dans le Dialogue avec Tryphon (ii-viii), comment il passa de la philosophie au
christianisme, et l'on accorde généralement à l'ensemble de ce récit une valeur
historique. Là conversion eut lieu vraisemblablement à Ephèse, sous Hadrien.
Puis il parcourut le monde, à la façon des sophistes de cette époque, prêchant
sa foi. Il séjourna à Rome sous Antonin. Là, quoique simple laïque, il avait
groupé autour de lui comme une école de disciples volontaires. Nous savons par
lui-même (Apol., II, m) qu'il discuta souvent avec le philosophe cynique
Crescens. Est- ce à la haine de cet adversaire, comme il le fait prévoir
(Apol., ii, loc. cit.], qu'il faut attribuer sa mort ? Toujours est-il
qu'il subit le martyre à Rome, sous la préfecture de Junius Rusticus,
c'est-à-dire entre 163 et 167. Les Actes qui relatent sa mort sont considérés
comme authentiques.
TILLEMONT (LENAIN
DE), Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, t.II, p. 344
suiv. — SEMISCH, Justin der Märtyrer, Breslau, 1840-1842. —
FREPPEL, Saint Justin, Paris, 1860. — B. AUBE, Saint Justin,
philosophe et martyr; Paris, 1861 (1875). — ENGEL- HARDT, Das
Christentum Justins des Märtyrers, Erlangen, 1878. Prétend que Justin est un
païen qui a transformé le christianisme en système philosophique. — Paul
ALLARD, Hist. des persécutions pendant les deux premiers siècles, Paris, 1885,
pp. 281 suiv. ; 314 suiv. ; 365 suiv. — O. BARDENHEWER, Patrologie,
Fribourg, 1894, § 16. — TH. ZAHN, Zeitschr. f.
Kirchengesch., VIII (1886), 37-66; Theolog. Litteraturzeitung, I
(1876), 443-446. — E. G. RICHARDSON, Bibliographical Synopsis to the
Ante-Nicene Fathers, Buffalo, 1887, 21-26. — A. EHRHARD, Die
altchristliche Literatur und ihre Erforschung seit 1880, Erster
Literaturbericht (1880-1884),Strasbourg, 1894; pp. 85-89; von 1884- 1900,
I (Strasbourg, 1900), pp. 217-235. — G. KRUEGER, Geschichte der
altchristlichen Lttleratur in den ersten drei Jahrhunderten, Fribourg,
1895, p. 63, et Nachträge, 1897, p. 18. — P. BATIFFOL, La
littérature grecque (Anciennes littératures chrétiennes), Paris, 1897, pp. 95
suiv. — BARDENHEWER, Geschichte der altkirchlichen Litteratur, t.
I, pp. 190-242; Fribourg, 1902. — Actes dans RUINART, Acta martyrum,
Ratisbonne, 1859, p. 101.
3. Parmi les œuvres
attribuées à saint Justin, trois seulement sont certainement authentiques, les
deux apologies : Ἀπολογία ὑπὲρ Χριστιαν$ων πρὸς Ἀντονῖνον τὸν εὐσεβῆ, Ἀντολογία
ὑπερ Χριστιανῶν πρὸς τὴν Ῥωμαίων σύγκλητον (ces titres ne sont pas
authentiques), et le Dialogue avec le Juif Tryphon, Πρὸσ Τρύφωνα ἰουδαῖον διάλογος.
Beaucoup de ses écrits ne
sont pas parvenus jusqu'à nous. Nous savons par lui-même (Apol., I, xxvi) qu'il
avait composé un ouvrage contre les hérésies : Σύνταγμα κατὰ πασῶν τῶν γεγενημένων
αἱρέσεων. Saint Irénée cite (IV, vi, 2) un Σύταγμα πρὸς Μαρκίωνα; Tatien (18)
un Λόγος πρὸς Ἕλληνας. Eusèbe (IV, xviii) fait mention de ce dernier ouvrage,
ainsi que de plusieurs autres, également perdus : Ἔλεγκος πρὸς Ἕλληνας; Περί
θεοῦ μοναρχμιας; Ψάλτης; Περὶ ψυχῆς.
Plusieurs autres ouvrages
portent le nom de saint Justin, mais ne sont pas de lui. On rejette
généralement comme apocryphes le Discours aux Gentils, l'Exhortation aux
Gentils, et le De Monarchia. Au reste, il n'est pas impossible que
même des écrits attribués par Eusèbe à saint Justin ne soient pas authentiques.
Éditions :
R. ESTIENNE, Paris, 1551 ; Sylburg, Heidelberg, 1593. — Pr. MARAN,
édition des Bénédictins, Paris, 1742, Venise, 1747; reproduite dans la
Patrologie grecque de Migne, t. VI (Paris, 1857). — OTTO, Corpus
apologetarum christianorum, 3e éd., lena, 1876-1881. Une nouvelle édition
critique est préparée par l'Académie de Berlin.
HARNACK, Die
Ueberlieferung der griechischen Apologeten des 2 Jahrhunderts, Leipzig-, 1882.
— Le même, Geschichte der altchristl. Literalur bis Eusebius, l,
Leipzig, 1893, pp. 99 suiv.
4. Les œuvres de saint
Justin sont d'un philosophe autant que d'un théologien. Élevé dans les
spéculations du Platonisme, il est le premier qui ait tenté un essai de
conciliation entre la philosophie et le christianisme. A ses yeux, la vérité
est une : elle a pour source unique le Verbe divin. Le Verbe répandu dans le
monde (λόγος σπερματικός) s'est révélé partiellement aux sages de l'antiquité,
Socrate, Héraclite et les autres, chrétiens sans le savoir. Plus tard, il se
révéla complètement, quand il s'incarna dans la personne du Christ. La doctrine
chrétienne n'est pas la négation, mais l'expression la plus haute de la
philosophie rationnelle. Aussi philosophes et chrétiens s'accordent- ils dans
leurs enseignements sur Dieu, l'âme, la vertu, l'immortalité. Il n'est donc pas
étonnant qu'ils aient les mêmes ennemis, les démons, dont la haine poursuivit
Socrate, comme elle poursuit les fidèles du Christ. Ces rapports entre la
philosophie et la théologie chrétienne s'expliquent d'autant plus facilement
que, d'après saint Justin, les écrivains de l'antiquité sont postérieurs à
Moïse et doivent aux Livres Saints la plupart des vérités qu'ils ont exprimées.
Voy. les ouvrages cités
au § 1 et les suivants. D. H. WAUBERT DE PUISEAU, De Christologie van
Justinus Martyr, Leiden, 1864. — STAEHLIN, Justin der Märtyrer und
sein neuester Beurtheiler, Leipzig, 1880 (dirigé contre Engelhardt, cité
plus haut). — THUEMER, Ueber den Platonismus in den Schriften des
Justinus Martyr, Glauchau, 1880. — G. T. PURVES, The testimony
of Justin martyr to early Christianity, New-York, 1889. — C. CLEMEN, Die
religionsphilosophische Bedeutung des stoisch-christlichen Eudämonismus in
Justins Apologie, Leipzig, 1890. — FLEMMING, Zur Beurlheitung des
Christenthums Justins des Märtyrers, Leipzig, 1893. — E. DE FAYE, De
l'influence du Timée de Platon sur la théologie de Justin martyr,
dans Etudes de critique et d'histoire par les membres de la section
des sciences religieuses de l'École des hautes études, deuxième série, 1896,
pp. 169-187.
5. Les deux Apologies de
saint Justin nous ont été conservées dans un seul manuscrit de la Bibliothèque
Nationale de Paris, grec 450 (daté de 1364). Ce manuscrit donne la seconde
apologie avant la première et offre un texte qui est loin d'être toujours sûr.
Plusieurs fragments de ces deux écrits se trouvent également dans Eusèbe :
Apol. I, i = Eus. IV, xii; — I, xxvi, 3 = II, xiii, 3-4 ; — I, xxvi, 4 = III,
xxvi 3; ,— I, xxvi, 5-6, 8 = IV, xi, 9-10; — I, xxix, 4 = lV, viii, 3; — I,
xxxi, 6 = IV, vm, 4 ; — I, Lxviii, 3-10 = IV, viii, 7; ix, 1-3; — II, H = IV,
xvii, 2-13; — II, iii, 1-6 = IV, xvi, 3-6; — II, xii, 1-2 = IV, viii, 5. Le
texte d'Eusèbe présente souvent des divergences, dont les principales sont
indiquées en leur lieu, plus bas, au § 19.
Après le IVe siècle, on
ne connaît et on ne cite plus guère Justin que d'après des intermédiaires.
C'est peut-être le cas de saint Jean de Damas, qui a composé sous le titre de Ἱερὰ
παράλληλα un florilège moral de textes bibliques et patristiques. Cet ouvrage,
rédigé dans le premier tiers du viiie siècle, paraît dépendre de recueils
antérieurs. Il contient huit citations certaines des Apologies.
Outre les éditions
générales de saint Justin, il existe trois éditions spéciales des deux
Apologies : J. BRAUN et C. GUTBERLET, 3e éd., Leipzig, 1883 ;
J. KAYE, Londres, 1889; G. KRUEGER, Fribourg, 1891 (3e éd., Tubingue,
1904). Il y a une bonne traduction allemande des apologies avec des notes, par
H. VEIL, Strasbourg, 1894.
Sur le texte, voy.
aussi BUECHELER, Rheinlsches Museum, XXXV (1890), 283-286 ;
L. PAUL, Jahrbücher fur klass. Philologie, CXXI (1880), 316-320;
CXLIII (1891), 455-464; B. GHUNDL, De interpolationibus ex S. Justini
Apologia. secunda expungendis, Augsbourg, 1891 (suppose de longues
interpolations; inadmissible) ; A. EBERHARD, Athenagoras, nebst einem
Exkurs über das Verhältniss der heiden Apologieen des hl. Justin zu
einander, Augsbourg, 1895; E. SCHWAHTZ, Observaliones profanae
et sacrae, Ros tock, 1888, pp. 10.16.
Les Sacra
Parallela. de Jean Damascène ont été publiés par LEQUIEN, Paris,
1712; réimprimés d'après cette édition, dans Migne, Patr, gr., t. XCV, 1040
suiv., et XCVI. Mais une édition mieux établie a été donnée par
Karl HOLL, Fragmente vornicänischer Kirchenväter ans den Sacra
Parallela, Leipzig, 1899, pp. 32 suiv.
6. Malgré la disposition
du manuscrit, il est certain que la petite Apologie a été composée après la
grande, à laquelle elle renvoie souvent. La première est adressée à Antonin le
Pieux (138- 161), à Marc-Aurèle, son fils, et à Lucius Verus, son fils adoptif.
On ne peut la dater avec précision. Il est dit (ch. XLVI) que le Christ est né
150 ans auparavant. Or, si, comme il est probable, Justin suit la chronologie
de saint Luc, il place cet événement'30 ans avant la 15e année de Tibère.
Marc-Aurèle est déjà associé à l'Empire, ce qui eut lieu en 147 seulement ; il
ne commença d'ailleurs pas beaucoup plus tôt à s'adonner à l'étude de la
philosophie. Lucius Verus, né en 130, est qualifié, dans la dédicace, du titre
de philosophe, ami de la vérité, ce qui suppose qu'il devait avoir au moins
vingt ans ; mais le texte est incertain. En tout cas saint Justin ne pouvait
guère dédier son ouvrage à un enfant. Marcion nous est présenté (chap. xxvi et
lviii) comme hérétique et comme ayant déjà propagé partout son erreur ; nous
savons par saint Epi- phane (xlii, 1) qu'il ne se déclara comme tel qu'après la
mort du pape saint Hygin survenue en 140. Eusèbe, dans sa Chronique, donne deux
dates sur Justin : 140, Ἰουστῖνος φιλόσοφος προσηγορεύθη : ce doit être le
début de son enseignement ; 152-153, les attaques de Crescens : c'est
probablement la date des Apologies. Le préfet Félix, auquel un chrétien adressa
une requête singulière (I, xxix, 2), est très vraisemblablement L. Munatius
Félix, qui entra en charge en septembre 151 et fut probablement préfet jusqu'en
154. Toutes ces circonstances concordantes nous permettent de rapporter au
milieu du iie siècle la date de composition de la première Apologie, plutôt un
peu après 150 qu'un peu avant. La seconde est également dédiée à Antonin et à
Verus, et probablement à Marc-Aurèle (voy. § 19, sur II, n, 16). Le préfet
Urbicus, dont il est question au début, exerça ses fonctions à Rome entre 144
et 160.
Eusèbe ne distingue pas
entre les deux apologies de Justin. Il cite comme de la première des passages
de la seconde (H. E., IV, viii, 5; xvii, 1 et 14). Cependant il mentionne une
seconde apologie présentée à Marc-Aurèle (ib., IV, xviii, 2). Aucun autre
écrivain ni Eusèbe lui-même dans sa Chronique ne mentionnent deux
apologies de saint Justin. M. Harnack a conclu de ces faits : 1° que Justin n'a
écrit qu'une apologie ; 2° que ce que nous appelons la seconde apologie est une
addition ajoutée à l'œuvre principale et motivée par un fait particulier (le
jugement d'Urbicus). Cette hypothèse, combattue par MM. Krüger et Cramer, a été
acceptée et développée par MM. Boll, Zahn, Veil, Emmerich.
HARNACK, Geschichte
der altchristlichen Litteratur, II, Die Chronologie, I, 274; modifie
son hypothèse proposée autrefois dans Die Ueberlieferung der
Apologeten. — F. Chr. BOLL, Zeitschr. fur hist. Theol., XII (1842),
3-47. — G. VOLKMAR, Theol. Jahrb.,XlV (1855), 227-282, 412.467. — H. USENER, Religions-geschichtliche
Untersuchungen, I (1899), pp. 101 et 106. —
G. KRÜGER, Jahrbücher für protest. Theol., XVI (1890), 579.593
; Theol. Litteraturzeitung, XVII, (1892), 297.300. — J. A. CRAMER, Theol.
Studiën, Utrecht, t. LXIV (1891), 317.357, 401-436. — KENYON,
dans The Academy, XLIX (1896), 98; Greek papyri in the British
Museum, II (1898), 171. — GRENFELL et HUNT, Oxyrhinchus
papyri, part 2, Londres, 1899, p. 162 ; cf. HARNACK, Theol. Literaturzeitung,
t. XXII (1897), p. 77.
7. La première Apologie
peut se diviser en trois parties. Tout d'abord (ch. i-xxn), saint Justin
proteste contre l'illégalité et l'injustice des poursuites intentées contre les
chrétiens. Les chrétiens ne sont ni athées, ni ennemis de l'État, ni criminels.
Conformément à la doctrine de leur maître, ils mènent la vie la plus pure. Puis
(ch. xxiii-lx) l'apologiste entreprend de démontrer la vérité de la religion
chrétienne en s'appuyant sur les prophéties qui prédisent l'Incarnation, la vie
et la passion de Jésus-Christ. Que valent, en face de la doctrine chrétienne,
les fables du paganisme? Ce ne sont que de pitoyables inventions des démons.
Enfin (ch. lxi-lxvii), saint Justin décrit les cérémonies du Baptême et de la
célébration de l'Eucharistie dans les assemblées des chrétiens.
A cette apologie, il
ajoute (ch. Lxviii) un rescrit d'Hadrien sur le traitement des chrétiens devant
les tribunaux. Le manuscrit donne, après ce rescrit, deux autres pièces, qui
sont apocryphes : un édit d'Antonin à la communauté d'Asie et une lettre de
Marc-Aurèle sur le miracle de la Légion fulminante.
Sur le rescrit, voy.
C. CALLEWAERT, Le rescrit d'Hadrien à. Minicius Fundanus, dans
la Revue d'histoire et de littérature religieuses, VIII (1903), 152.189 ; et la
bibliographie donnée dans cet article.
8. Là seconde Apologie,
beaucoup plus courte, ou, si l'on admet l'hypothèse de M. Harnack, le
post-scriptum, dut son origine à un événement qui s'était passé à Rome quelques
jours auparavant. Le préfet Urbicus avait condamné à mort trois chrétiens, sur
la seule confession de leur foi. Justin lui-même s'attendait à périr bientôt de
la même manière (i-iii). Il répond à cette occasion à deux objections ironiques
des païens : Pourquoi ne vous tuez-vous pas vous-mêmes, pour aller plus tôt
auprès de votre Dieu? Pourquoi Dieu ne vous délivre-t-il pas de vos
persécuteurs ? Nous ne devons pas nous donner la mort, riposte Justin. Quant
aux persécutions, elles sont l'œuvre des démons, et la constance même des
martyrs prouve qu'ils possèdent la vérité (iv-xiii. Il demande à la fin
(xiv-xv) aux empereurs de sanctionner sa requête et d'ordonner de suivre envers
les chrétiens une procédure régulière.
9. La composition, chez
saint Justin, est très défectueuse. Le plan est lâche et manque de logique. La
suite des idées « est troublée sans cesse par des redites et des digressions
qui la font perdre de vue. D'un bout à l'autre, l'auteur poursuit, à côté de
son dessin principal, un parallèle entre le paganisme et le christianisme, qui
l'amène à parler longuement des dieux du polythéisme, du rôle des démons dans
leur religion, des mœurs païennes, de la philosophie grecque. Tout cela forme
un écheveau singulièrement embrouillé, dont il est à peu près impossible de
démêler complètement tous les fils. » (A. et M. Croiset, Histoire de la
littérature grecque, t. V, p. 735). La langue est souvent incorrecte, les
phrases sont longues, péniblement construites, surchargées d'incidentes, de
parenthèses, de renvois, d'un style généralement terne et monotone. Il est
cependant possible que Justin ait voulu suivre dans son œuvre les prescriptions
de la rhétorique enseignées dans les écoles.
Th. WEHOFER, Die
Apologie Justins in litterar-historischen Beziehung zum erstenmal
untersucht, Rome, 1897. — G. RAUSCHEN, Die formale Seite der
Apologien Justins, dans la Theologische Quartalschrift, LXXXI (1899),
188-206. — OTTO, De lustiniana dictione, en tête de son
édition, Corpus apolog., I, 1876, pp. LXIII-LXXVI.
10. Mais si la valeur
littéraire des deux Apologies de saint Justin est nulle, leur importance
dogmatique est en revanche considérable.
Au sommet de tout, saint
Justin place le Dieu véritable, ὁ ὄντως, ὁ ἀληθινὸς θεός (I, xiii, 3 ; liii 6).
Il est inengendré (I, xiv, 1); éternel (I, xiii, 4); innommable (I, Lxiii, 1).
C'est lui qui a tout fait (I, xxvi, 5) ; il est le père et le maître de toutes
choses (I, xii, 9).
Après Dieu le Père vient
son Fils, le Verbe divin, existant avec lui avant les créatures, et engendré
lorsque Dieu, au commencement, fit et ordonna toutes choses (II, v), 3). Saint
Justin affirme la génération temporelle du Verbe au moment de la création. La
question de savoir s'il reconnaît son existence éternelle a donné lieu à des
discussions. En tout cas, rien n'exclut dans les textes l'éternité du Verbe. Il
est le premier né de Dieu (I, xxi, 1) ; la semence de Dieu (I, xxxii, 8) ;
l'esprit et la vertu de Dieu (I, xxxiii, 6); Dieu lui-même (lxiii, 15). C'est
lui qui, répandu dans le monde, éclaira les philosophes de l'antiquité (voy.
plus haut, § 4).
En troisième lieu, saint
Justin adore l'Esprit prophétique (I, vi). Il l'appelle encore (I, xxxii, 2, 8
; Lxiv, 4) l'Esprit saint, l'Esprit divin, l'Esprit de Dieu, sans d'ailleurs
s'expliquer davantage sur sa nature, ni sur ses relations avec le Verbe et le
Père.
L. PAUL, Ueber
die Logoslehre bei Justinus Martyr, dans les Jahrbücher für
protestantische Theologie, XII (1886), 661-690; XVI (1890), 550.578 ; XVII
(1891), 124.148. — A. AAL, Der Logos, II, Leipzig, 1899, pp. 242
suiv. — J. A. CRAMER, Was leert Justin aangaaende het persoonlik
bestaan van den heiligen Geest, dans les Theolog. Studiën, 1893,
17 et 138.
11. Saint Justin déclare
(I, x, 2; lix, 1) que Dieu tira le monde de la matière informe. Faut-il en
conclure qu'il admet la préexistence éternelle de la matière et nie la création
ex nihilo ? Ce serait excessif. Ici, comme partout, il veut faire ressortir
l'analogie qui existe à ses yeux entre les doctrines philosophiques et la foi
chrétienne. Dieu a façonné et ordonné la matière brute et informe ; voilà un
point sur lequel s'accordent Moïse et Platon. Mais rien ne prouve que saint
Justin entende pousser l'analogie jusqu'au bout et affirmer avec Platon
l'éternité de la matière. C'est ainsi qu'il admet avec les stoïciens que le
monde périra par le feu (I, xx, 4), mais non de la façon dont l'entendent les
stoïciens (II, vii, 3).
12. Dieu a confié aux
anges le soin de veiller sur les créatures visibles (II, v, 2). Les bons anges
escortent le Verbe et lui sont semblables : ceux-là nous les honorons (I, vi,
2). Mais tous ne sont pas de bons anges. Il y en a qui recherchèrent le
commerce des femmes et engendrèrent les démons (II, v, 3). Les démons, qui ont
Satan pour chef (I, xxviii, 1), sont les ennemis du Christ. Connaissant les
prophéties qui annonçaient son avènement, ils inventèrent les fables de la
mythologie pour égarer les hommes (I, Liv, 1, 2). Ils se firent adorer comme
des dieux, et ce sont eux qui commirent tous les crimes qu'on impute aux
fausses divinités (II, v, 4, 5). Aujourd'hui, ils poursuivent les chrétiens de
leur haine (II, viii, 3). Ils inspirent les hérésies (I, Lvi, 2), les
persécutions (I, v). Certains hommes sont possédés par les démons, mais ils
peuvent être délivrés par les exorcismes des chrétiens, (II, vi, 6). Enfin, au
jour du jugement, les démons seront précipités au feu éternel (I, xxviii, 1).
J. TURMEL, Histoire
de l' angélologie des temps apostoliques à. la, fin du Ve siècle, dans la Revue
d'histoire et de littérature religieuses, t. III (1898), pp. 289 suiv., surtout
pp. 295, 385, 412, 544.
13. L'homme est libre et
par conséquent responsable de ses actes (I, xliii). Son âme est immortelle (I,
xliv, 9). Le corps est périssable et corruptible, mais il ressuscitera (I, xix)
et le Christ jugera tous les hommes, pour rendre à chacun selon ses œuvres (I,
liii, 2).. Les justes régneront avec Dieu, immortels, impassibles et
incorruptibles (l, x, 2). Les méchants seront punis par le feu éternel (I, xii,
2).
ATZBERGER, Geschichle
der christlichen Eschatologie, Fribourg, 1896, pp. 116 suiv.
14. Pour prouver la
vérité de la religion chrétienne, saint Justin cite longuement les prophéties
relatives à Jésus-Christ, le Verbe incarné, λόγος σαρκοποιηθείς (I, xxxii, 10).
Il montre que toute la vie du Christ a été pour ainsi dire écrite d'avance dans
l'Ancien Testament (I, xxxi, 7-8). Sa naissance, sa vie, ses miracles, sa mort,
sa résurrection et son ascension, tout a été annoncé par les prophètes et
réalisé effectivement. Les païens auraient tort d'ailleurs de rejeter ces
mystères. Les fables mythologiques ne sont qu'une contrefaçon des vérités du
christianisme (I, liv). Quelle inconséquence de rejeter, dans une autre
religion, des mystères qu'ils admettent dans le polythéisme.
Sur la théologie de saint
Justin en général: SCHWANE, Histoire des dogmes, trad. fr.,
Paris (1866), I, pp. 90, 269, 413, 647. — HARNACK, Dogmengeschichte,
3e éd., Tubingue, I, pp. 464 suiv. et 482 suiv. —
Fr. LOOFS, Dogmengeschichte, 3e éd., Halle, 1893, pp. 75 suiv. —
R. SEEBERG , Lehrbuch der Dogmengeschichte, Erlangen, 1895, 69
suiv. — J. SPHINZL, Die Théologie des hl. Juslinus,
dans Theologisch-praktische Quartalschrift, Linz, XXXVII (1884),
16-21, 283-292, 533- 540, 778-787; XXXVIII (1885), 17-25, 266-272. —
J. TURMEL, Histoire de la théologie positive, t. I, Paris, 1904, pp. 3,
6, 7, 19, 72, 109, 115, 123, 136, 182,. 186.
15. Saint Justin termine
sa première apologie par une exposition des rites du baptême et de
l'Eucharistie. Le baptême est une régénération et une illumination par laquelle
l'homme est consacré à Dieu. Celui qui veut être baptisé doit d'abord croire à
la vérité de la doctrine chrétienne et promettre de vivre selon la loi du
Christ. A cette condition, il est lavé dans l'eau, au nom de Dieu, le Père, de
Jésus-Christ et de l'Esprit prophétique (I, lxi). Le baptisé qui vit saintement
reçoit l'Eucharistie, c'est-à-dire le pain et le vin consacrés qui sont devenus
la chair et le sang de Jésus-Christ (I, LXVl).
F. KATTENBUSCH, Das
apostoliche Symbol, II (1900), 279, 348, 508. —
W. BORNEMANN, Das Taufsymbol Justins des Märtyrers, dans Zeitschr.
für Kirchengeschichte, III (1878.1879), p.1-27.
16. Au point de vue
exégétique, les deux apologies de saint Justin sont de la plus haute
importance. L'Ancien Testament est invoqué souvent comme la parole de Dieu,
dont les prophètes étaient l'organe (I, xxxv), 1). Les Evangiles sont également
cités, comme source historique, sous le nom de Mémoires des Apôtres, ἀπομνημονεύματα
τῶν ἀποστόλων (I, Lxvi, 3 ; Lxvii, 3) et l'auteur atteste qu'on les lit dans
les assemblées au même titre que les livres des prophètes (I, Lxvii, 3). Saint
Justin cite expressément de nombreux passages des trois synoptiques. Nous
trouvons chez lui également des allusions au quatrième évangile et à
différentes épîtres de saint Paul. Cependant, on a contesté que Justin ait
connu le quatrième évangile. Mais la question est moins de savoir s'il l'a lu
que de décider s'il lui attribue une valeur égale aux autres évangiles. De
plus, il paraît certain qu'il a puisé à des sources extra-canoniques; que, par
exemple, il a eu entre les mains l' Évangile de Pierre.
SEMISCH, Die
Aposlolischen Denkwürdigkeiten des Märtyrers Justinus, Hambourg et Gotha, 1848.
— HILGENFELD, Krîtische Untersuchungen über die Evangelien Justins,
der clementinischen Homilien und Marcions, Halle, 1S50. — OVERBECK, Ueber
das Verh*altniss Justins des Märtyrers zur Apostelgeschichte, dans
la Zeitsch. für wissenschaftliche Théologie, XV (1872), p. 305-349. —
A. THOMA, Justins literarischer Verhältniss zu Paulus und zu
Johannes-Evangelium, ibid., XVIII (1875), p. 383-41-2, 490-565.
— GRUBE, Darlegung der hermeneutischen Grundsätze Justins des
Mârtyrers, Mayence, 1880. — Le même, Die typologische Schriferklärung
Justins des Märtyrers, dans Der Katholik, II (1880), p. 139-149. —
Edw. ABBOTT, Justin and the fourth gospel, dans Modem Review,
1882, juillet et octobre, 559 et 716. — PAUL, Die Ahfassungszeit der
synoptischen Evangelien, Ein Nachweis aus Juslinus Martyr, Leipzig, 1887.
— ZAHN, Geschichte des neuteslamentl. Kanons, t.1, ii, Erlangen,
1889. — A. LOISY, Hist. du canon du N. T., Paris, 1891, pp. 48-58.
— BOUSSET, Die Evangeliencitate Justins des Märtyrers, Göttingen,
1891. — A. BALDUS, Das Verhältniss Justins des Märtyrers zu unsern
synoptischen Evangelien, Munster, 1895. — E. PREUSCHEN, Antilegomena,
Giessen, 1901, pp. 21-38, 119- 123.
17. Nous trouvons chez
saint Justin des renseignements historiques sur la primitive Eglise. Les plus
intéressants sont d'ordre liturgique. Pour répondre aux accusations
monstrueuses portées contre les chrétiens, il décrit tout au long leurs assemblées.
Les fidèles se réunissent tous les dimanches. Le lecteur lit d'abord les
Mémoires des Apôtres et les livres des prophètes, et celui qui préside fait
suivre cette lecture d'une exhortation. Tous prient en commun et, quand les
prières sont terminées, les fidèles se donnent le baiser de paix (I, Lxv, 2).
Puis a lieu l'oblation et la consécration du pain et du vin. Chacun en reçoit
sa part, et les diacres en portent aux absents. A ces mêmes assemblées, ceux
qui le peuvent donnent aux pauvres. C'est d'ailleurs un devoir pour tous les
chrétiens de soulager tous ceux qui sont dans le besoin (I, Lxvii).
HARNACK, Brod und
Wasser, die eucharislichen Elements bel Justin (Texte und Untersuchungen,
2e série, VII. Heft2), Leipzig, 1891, p. 115-144. — Th. ZAHN, Brod
und Wein im Abendmahl der alten Kirche, Erlangen, 1892.
— FUNK, Die Abendmahlselementebei Justin, dans la Theol.
Quartalschrift, LXX (1892), p. 643-659, et dans les Kirchengeschichtliche
Abhandlungen, I (1897), 278-292. — A. SCHEIWILER, Die Elemente der
Eucharistie in den ersten Jahrhunderten, Mayence, 1903.
18. Saint Justin avait
composé un ouvrage contre les hérésies que nous n'avons plus (voy. § 3). Mais
dans la première apologie, nous trouvons quelques détails sur Simon, Ménandre
et Marcion (I, xxvi, Lvi ; Lviii). L'auteur prétend (I, xxvi, 2) qu'une statue
avait été élevée à Simon, dans l'île de Tibre, à Rome, avec cette inscription
: Simoni Sancto Deo. C'est probablement une erreur. On a trouvé, au
xvie siècle, dans l'île du Tibre, une base de statue, avec ces mots : Semoni
Sanco Deo Fidio Sacrum. Deux inscriptions semblables ont été découvertes
postérieurement, au Quirinal, où ce dieu avait un temple. La confusion
entre Semoni et Simoni est très vraisemblable, d'autant
plus que saint Justin n'est pas toujours un modèle d'exactitude historique. Ne
fait-il pas d'Hérode un contemporain de Ptolémée Philadelphe, mort en 246 av.
J.-C. (xxx), 2-3)? Il a laissé échapper d'autres menues erreurs : il cite, sous
le nom de Sophonie, un texte de Zacharie (I, xxxv, 10) ; il fait de Jéthro,
l'oncle, et non le beau-père de Moïse (I, Lxii, 3).
Mais il commet des
méprises bien plus graves en citant Hystaspe et la Sibylle, en acceptant l'idée
que les philosophes grecs ont plagié les écrits bibliques. Justin n'est donc pas
un esprit critique. Il ne s'élève pas au-dessus de son époque. Il est ce qu'on
appelait alors un sophiste, c'est-à-dire un conférencier philosophe.
19. Le texte de la
présente édition est celui de la troisième édition G. Krueger (1904), sauf sur
quelques points. On les trouvera indiqués ci-dessous. Nous y ajoutons des
observations sur des passages isolés. Bien que nous ayons multiplié dans le
texte et la traduction les renvois à ce paragraphe de l'introduction, on fera
bien de s'y reporter toujours en lisant ou en consultant les Apologies.
I, i. L'adresse présente
de nombreuses difficultés. Les mss. d'Eusèbe, IV, xii, donnent Καίααρι Σεβαστῷ
καί... Λουκίῳ φιλοσόφου Καίσαρος, et le traducteur latin de l'Histoire
ecclésiastique, Rufîn, est d'accord avec eux. Les titres et noms officiels
d'Antonin sont : T. Aelius Hadrianus Antoninus Aug(ustus] Pius, ou avec
les titres au complet et la filiation : Imp(erator) Caes(ar), divi
Hadriani f(ilius), divi Trajani nepos, divi Nervae pronepos, T. Aelius Hadrianus
Antoninus Aug(ustus) Pius. On voit donc que le titre de César n'est pas à
sa place. Il peut d'ailleurs manquer devant le nom d'Antonin. Le deuxième
personnage mentionné est Marc-Aurèle, associé à l'Empire en qualité de César
dès 138. Ce titre de César peut être encore omis, mais moins facilement qu'avec
le nom d'Antonin, si l'apologie est postérieure à 138. Mais il est probable que
le titre qui est hors place dans le nom d'Antonin provient du nom de
Marc-Aurèle. Marc-Aurèle s'appelle M. Aelius Aurelius Verus Caes(ar] ou M.
Aurelius Caes(ar), etc., mais tous les peuples qui sont en dehors de la
civilisation hellénique ; voy. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, cité
dans EUSÈBE, Hist. eccl., IV, xxv), 7 ; et pour l'usage dans la
littérature profane, Plaute, Asin., prol., 11 : Mac- dus vortit barbare, et les
notes des éditions. Ici, les Juifs; mais, par extension, les chrétiens, par
opposition aux « Hellènes ». Cf. la polémique antichrétienne de Porphyre et de
Julien.
vi, 2 : τῶν ἄλλων ἀγγέλων
: le Fils de Dieu est appelé ἄγγελος, Dial., xciiiet cxxvii. Mais c'est
ici plutôt l'emploi connu de οἱ ἄλλοι substantif : « l'armée des autres,
lesquels sont anges ». Voy. KRUEGER, Griech. Sprachlehre, § 50,
4, 11.
vii, 2 : προλεχθέντας
ms., Otto, Krüger; προελεχθέντας Maran ; προσλεχθέντας Paul.
vii, 5 : cf. la fin du
rescrit d'Hadrien, lxviii, 10.
x, 1 : οὐ ms., Krùger; οὐδέ
Otto. — Cf. Act., xvii, 25.
x, 2 : ἀγαθὸν ὄντα : cf.
Platon, Timée, 29 E.
x, 6 : θεῖος ὤν ms.,
Otto, Krüger : θεῖος ἄν Veil. — κατηγορήματα : voy. plus loin xxv), 7 ; xxvii,
5; 77e Apol., xii.
xii, 3 : Οὐ γάρ., Otto,
Krüger; οἱ γάρ Veil.
xii, 7 : μετὰ τὸν γεννήσαντα
θεόν : langage teinté de subordinatianisme ; cf. xiii, 3; II, v), 3; xiii, 4;
Dial., lvi et c. Voy. SEMISCH, Justin der Märtyrer, t. II, p.
288.
xii, 9 : ἀπόστολος ὤν :
cf. Hebr., iii, 1.
xii, 11 : μεταβάλλειν
ms., Krûger ; μεταβαλεῖν Otto. — Cf. IRÉNÉE, Adv. Haer., III,
ii, 3.
xiii, 12 : allusion aux
réunions des chrétiens; cf. Lxv et Lxvii.
xiii, 3 : αὐτόν Otto,
Krüger ; αὐτοῦ ms.
xiii, 3 :ἐν δευτέρᾳ χώρᾳ
: cf. xii, 7.
xiv, 2 : νῦν ἀγαθῷ Otto,
Krüger; νῦν om. ms.
xv, 8 : θέλει... τὴν κόλασιν
αὐτοῦ : est-ce un des Logia du Christ ou une rédaction différente de
: Ἔλεος θέλω καὶ οὐ θύσίαν ? Cf. TERTULLIEN, De pudicitia, xviii, 12
: Secundum illam clementiam Dei quae vult peccatoris paenitentiam quam
mortem ; et d'abord EZECH., xxxiii, 11 : Nolo mortem impii, sed
ut convertatur impius a via sua et vivat ; II PIERRE iii, 9;
I Tim., ii, 4. Voy. RESCH, Agrapha. (Leipzig, 1889),
logion 51, p. 130 et 252.
xvi, 5 : sur le serment,
voy. les indications d'ailleurs incomplètes de BIGELMAIR, Die Beteilung
der Christen am öffentlichen Leben in vorconstantinischer Zeit (Munich,
1902), p. 100; GUIGNEBERT, Tertullien, ses sentiments à l'égard de
l'Empire et de la société civile, p. 516-517.
xviii, 1 : cf.
Platon, Phédon, 107 C.
xviii, 5 : παρ' Ὁμήρῳ ;
cf. le chant XI de l'Odyssée.
xix, 1 : κατανοοῦντι τί
om. ms.
x)x, 4 : διαχυθέντα :
διαλυθέντα ms.
XIX, 6 : παρειλήφαμεν :
προειλήφαμεν.
xxn), 3 : διὰ τοὺς... δαίμονας
διὰ τῶν ποιντῶν ms., Krüger; λέγω δὲ τοὺς... δαίμονας etc., Maran ; διὰ τοὺς δαίμονας
τὰ τῶν ποιντῶν Otto. La double construction de διὰ dans la même phrase, avec
l'accusatif (« à cause de ») et avec le génitif (« par le moyen de ») n'est pas
impossible à un écrivain comme Justin. II faut supposer alors un essai d'explication
évhémériste dont il n'y a pas trace ailleurs chez lui. Justin s'en tient à la
conception plus simple et plus étroitement chrétienne déjà exposée par saint
Paul (cf. v, 2) et qui s'adaptait aux théories des néo-platoniciens : les dieux
des païens sont les démons qui se sont fait adorer. Mais l'évhémérisme,
d'origine philosophique, a plu beaucoup à d'autres apologistes. Minucius Félix
et Lactance réunissent les deux explications.
xxiv, 2 : ἐν ταφαῖςç
Otto; ἐν γραφαῖςç ms., Krüger.
xxiv, 3 : ὅτι γὰρ οὖν
Otto ; ὅτι γάρ οὐ ms., Krüger.
xxvi, 2 : Γιτθὼν EUSÈBE,
II, xn), 3 ; Γιττῶν Otto, Krüger; τρίτον ms.
xxvi, 3 : περινοστήσασαν
ms., Otto, Krüger; συμπερινοστήσασαν Eusèbe. — σταθεῖσαν : σταθεῖσαν ἐν Τύρῳ τῆς
Φοινίκης Eusèbe ; addition tirée d'IRÉNÉE, I, xxii, 2 — τὴν ὑπ' αὐτοῦ ἔννοιαν
ms., Otto, Krüger: τὴν ἀπ' αὐτοῦ ἔννοιαν Eusèbe ; mais il abrège à la fin de sa
citation, et il omet πρώτην γενομένην.
xxvi, 4 : Καπταρεταίας
ms., Otto, Krüger; Καπαραταίαςç Eusèbe. — ἐνεργηθέντα ms., Otto, Krüger: οἰστρηθέντα
Eusèbe. — καί ms., Otto, Krüger : αὐτόv Eusèbe. — δαιμονίων ms., Otto,
Krüger : δαιμόνων Eusèbe. — μηδέ ms., Otto, Krüger : μή Eusèbe.
xxvi, 5 : ὅς : ὃς καί
Eusèbe. — πεποίηκε βλασφημίας : πέπεικε βλάσφημα Eusèbe. — θεόν : πατέρα εἶναι
τοῦ Χριστοῦ Eusèbe ; « les deux leçons sont des gloses », Schwartz. — τὰ μείζονα
: om. Eusèbe ; pourrait être un doublon. — πεποιηκέναι: ms. et Eusèbe grec, om.
par les traductions syriaque et latine d'Eusèbe. Le texte primitif était
peut-être : ἄλλον δέ τινα θεὸν ὡς ὄντα μείζονα παρὰ τοῦτον ὁμολογεῖν.
xxvi, 6 : ὃν τρόπον...
κοινόν ἐστιν Eusèbe, Krùger (Schwartz croit aussi que c'est le texte de Justin)
; ὃν τρόπον καὶ οἱ κοινωνοῦντες τῶν αὐτῶν δογμάτων (ἐν add. Otto) τοῖς φιλοσόφοις
τὸ ἐπικατηγορούμενον (ἐπικαλούμενον Otto ; mais cf. VII, 3) ὄνομα τῆς φιλοσοφίας
κοινὸν ἔχουσιν ms., Otto.
xxvi, 8 : συντεταγμένον :
om. Eusèbe, mais se trouve dans la traduction de Rufin.
xxvii, 2 : λαμβάνετε :
cf. SUÉTONE, Gaius, Xl.
xxvii, 5 : φωτός : φωτὸς
θείου ms. Krüger; θείου semble être une interpolation. Les païens n'accusaient
pas les chrétiens de renverser (ἀνατετραμμένον) la lumière divine de la raison,
ce qui n'aurait guère de sens, mais de renverser les lampes dans leurs
assemblées, λυχνίας ἀνατροπή ; cf. xxvi, 7.
xxviii, 3 : voy. Turmel,
Le dogme du péché originel, dans Rev. d'hist. et de littér. religieuses, V
(1900), p. 509.
xxιi, 4 : διὰ φόβον Otto,
Krüger; διὰ φόβου ms.
xxx : λέγουσι om. ms.
xxxi, 2 suiv. : voy. la
lettre d'Aristéas récemment éditée par M. P. WENDLAND, dans
la Bibliotheca teubneriana (Leipzig, 1900) et par M. H.
B. SWETE à la suite de son Introduction to the Old Testament in
Greek (Cambridge, 1900), p. 499.
xxxn, 10 : μετὰ τὸν πατέρα
: cf. xii, 7.
xxxiii, 5 : γεννησόμενον
(passif) ms., Krüger; γενήσομενον Otto.
xxxiii, 6 : ὡς Μωυσῆς
Otto; Μωθσῆς ms., Krüger.
xxxv, 6 : ὁ προφήτης :
cf. Évangile de Pierre, 6-7.
xl, 4 : ὡς γίγας ms,
Krüger; ἰσχυρὸς ὡς γίγας Otto d'après Liv, 9.
xlii, 1 : ἀντιλογίαν
Sylburg ; ἀπολογίαν ms., Otto, Krüger.
xliv, 11 : τὰ παρ' αὐτόν
: τὰ παρ' αὐτοῦ ms., Krüger.
xlv, 1 : ἐκπύρωσιν : ἐπικύρωσιν
ms., Krüger.
xlviii : ὅτι δέ Sylburg,
Krüger; ὅτι τε, Otto.
Liv, 6 : οἶνον ms.,
Krüger; ὄνον Otto, Harnack (Texte u. Untersuchungen, VII, n, p. 128), Jülicher
(Theolog. Abhandlungen Weizsäcker gewidmet, Fribourg, 1902; p. 220).
lv : Sur le symbolisme de
la croix, voy. aussi MIN. FELIX, Oct., xxix ; TERT., Apol., xvi
; Ad nat., I, xii, ; Adu. Marc., III, xviii; et dans IHM, Damasi
epigrammata (Leipzig, 1895), le premier morceau pseudo-damasien, vers 4.
lviii, 1 : τὸν πάντων
ms., Krüger ; τῶν πάντων Otto.
lviii, 1 : ἐπαίρεσθαι
ms., Krüger, ἀπαίρεσθαι Otto.
lxi : voy.
TURMEL, Le dogme du péché originel, dans Rev. d'hist. et de
litt. relig., V (1900), p. 508 et n.
lxii, 2 : τοὺς ἐπιβαίνοντας
τοῖς ἱεροῖς καὶ αὐτοῖς θρηκευόντας : ἐπιβαίνοντας τοῖς ἱεροῖς καὶ τοῖς αὐτοῖς
τοὺς θρησκεύοντας ms., Krüger. Dans le texte du ms., τοῖς αὐτοῖς ne peut pas
avoir de sens. De plus, l'article manque devant ἐπιβαίνοντας, ou bien il
est de trop devant θρησκεύοντας. Cf. plus haut, Lxii, 1 : τοὺς εἰς τὰ ἱερὰ αὐτῶν
ἐπιβαίνοντας καὶ προσιέναι αὐτοῖς μέλλοντας
lxviii, 2 : cf.
Platon, Criton, p. 43 D : Εἰ τύτ῀τοῖς θεοῖς φίλον, ταύτ῀ἔστω.
Deuxième apologie.
L'adresse au sénat paraît avoir été déduite du texte et ne peut être de Justin.
II, i, 1 : ὑπὲρ ὑμῶν :
ms., Krüger ; ὑπὲρ ἡμῶν Otto; cf. I, iii, 1 ; Tertullien, Ad
Scapulam, I : Hunc libellum non nobis timentes misimus, sed vobis et
omnihus inimicis nostris.
ii : Sur cette histoire,
voy. Paul Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers
siècles (Paris, 1885), p. 318 suiv.
ii, 9 : Οὔβρικος : par
erreur, Eusèbe donne à ce cognomen la forme Οὐβρίκιος
ii, 13 : διδασκάλιον ms.
; διδασκαλεῖον Eusèbe.
ii, 16 : εὐσεβεῖ αὐτοκράτορι
οὐδὲ φιλοσόφου Καίσαρος παιδί etc., Krüger, d'après Eusèbe, IV, xvii, 12; εὐσεβεῖ...
φιλοσόφῳ < Καίασαρι οὐδὲ φιλοσόφου> Καίσαρος παιδί Valois, éditeur
d'Eusèbe; cf. la discussion de I, 1. Si on s'en tient au texte du ms., Antonin
et L. Verus sont seuls nommés, et Marc-Aurèle est passé sous silence. Si on
adopte la leçon d'Eusèbe, il en est de même, puisque Marc-Aurèle, fils d'Annius
Verus, n'était pas le fils d'un César, sans compter que le nom de philosophe
donné à L. Verus est assez étonnant. La conjecture de Valois lève toutes les
difficultés. Elle a été adoptée par MM. Harnack, Die Chronologie, I, p.
276, n. 2, et Schwartz, dans son édition d'Eusèbe (mais pour le texte de
Justin, non pour celui d'Eusèbe, qui lisait déjà un ms. fautif).
iii : chapitre placé
après le ch. viii dans le ms., transposé par les éditeurs à cause de la suite
des idées et d'Eusèbe, IV, xvii, 13 : Τούτοις (l'histoire de la chrétienne
qu'il vient de citer) ὁ Ἰουστῖνος εἰκότως καὶ ἀκολούθως ἃς προεμνημονεύσαμεν
(IV, xv), 3 suiv.) αὐτοῦ φωνὰς ἐπάγει λέγων· Κἀγὼ οὖν προσδοκῶ, etc. Mais les
paroles d'Eusèbe ne prouvent pas expressément que ce chapitre suivait le
précédent sans intervalle. Et d'autre part, Justin ne manque pas d'exemples où
il reprend à deux endroits différents la même idée ou des idées analogues. On
peut donc garder des doutes sur la légitimité de la transposition.
iii, 1 :ἐμπαγῆναι ms,
edd. ;ἐντιαγῆναι Eusèbe. — φιλοσόφου : ἀφιλοσόφου Eusèbe.
iii, 2 :περὶ ἡμῶν ἅ : περὶ
ὧν Eusèbe.
iv, 2 : προέφημεν est
considéré par Krüger comme une glose. II nous semble au contraire qu'il faut
conserver ce mot qui renvoie à ce qui a été dit, I, x, 1.
ix, 2 : τὰ αὐτὰ αὐτῷ ms.
Otto ; τὰ αὐτὰ αὐτοῖς Sylburg, Krüger. — οὐ συντιθέμενοι ἄδικοι συντιθέμενοι οὐκ
ἄδικοι, ms., Krüger.
xii, 2 : ἀνθρωπείων
Krüger d'après Eusèbe ; cf. I, xxvι, 1 ; ἀνθρωπίνων ms., Otto. — τῶν αὐτοῦ ἀγαυῶν
στερηθῇ ἐπιθυμιῶν Eusèbe.
xv, 1 : phrase interpolée
et qui n'a aucun sens à cette place (01).
1. La plupart des notes
de ce paragraphe et quelques indications du reste de L'introduction nous ont
été fournies par M. Paul Lejay
INTRODUCTION.
DEUXIÈME
APOLOGIE
Ἀπολογία ὑπὲρ
Χριστιανῶν πρὸς τὴν Ῥωμαίων Σύγκλητον.
Oeuvre numérisée par Marc
Szwajcer
SOURCE : https://remacle.org/bloodwolf/eglise/justin/introduction.htm
Justin
Martyr. Menaion (fragment). Russia, first half of XVI century. Located in
Ikonen-Museum Recklinghausen (Germany).
Иустин
Философ. Минея годовая (фрагмент). Россия, первая половина XVI в. Хранится в
музее икон в Реклингхаузене (Германия).
Also
known as
Justin the Philosopher
Justin of Nablus
formerly 14 April
Profile
Pagan philosopher who converted at
age 30 by reading the Scriptures and witnessing the heroism and faith of martyrs.
Used his philosophical and oratorical skills
to dispute with pagans and
explain the faith,
becoming one of the first great Christian apologists.
He opened a school of
public debate in Rome, Italy.
All this naturally brought him to the attention of the authorities, and he died
a martyr.
Born
c.100 at
Flavia Neapolis, Judaea province, Roman Empire (modern Nablus, Palestine)
beheaded in 165 at Rome, Italy
relics in
the Capuchin church, Rome
–
Additional
Information
Acts
of the Early Martyrs, by Father James
A M Fastré, S.J.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Martyrdom
of the Holy Martyrs Justin, Chariton, Charites, Paeon and Liberianus, Who
Suffered at Rome
Pope
Benedict XVI, General Audience, 21 March 2007
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
First
Apology, by Saint Justin
Second
Apology, by Saint Justin
Dialogue
with Trypho, by Saint Justin
Discourse
to the Greek, by Saint Justin
books
Favourite Patron Saints, by Paul Burns
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
other
sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Catholic Book Blogger
Saint Justin: Why Not Choose Death
Saint Justin: Be Worthy of Your Creation
images
audio
The
First Apology – librivox audiobok
The Second Apology – librivox audiobook
e-books
on other sites
Library of Fathers of the Holy Catholic Church, v40, by
Saint Justin Martyr
Saint
Justin the Martyr, by Father Cyril Martindale
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Readings
As by the Word of God,
Jesus our Savior was made Flesh and had both Flesh and Blood for our salvation,
so also the food which has been blessed by the word of prayer instituted by Him
is both the Flesh and Blood of Jesus Incarnate. – Saint Justin
Martyr
The saints were seized
and brought before the prefect of Rome, whose name was Rusticus. As they stood
before the judgment seat, Rusticus the prefect said to Justin, “Above all, have
faith in the gods and obey the emperors.” Justin replied, “We cannot be accused
or condemned for obeying the commands of our Savior, Jesus Christ.” Rusticus
said, “What system of teaching do you profess?” Justin said, “I have tried to
learn about every system, but I have accepted the true doctrines of the
Christians, though these are not approved by those who are held fast by error.”
The prefect Rusticus said, “Are those doctrines approved by you, wretch that
you are?” Justin said, “Yes, for I follow them with their correct teaching.”
The prefect Rusticus said, “What sort of teaching is that?” Justin said,
“Worship the God of the Christians. We hold him to be from the beginning the
one creator and maker of the whole creation, of things seen and things unseen.
We worship also the Lord Jesus Christ, the Son of God.” Rusticus said, “You are
a Christian, then?” Justin said, “Yes, I am a Christian.” The prefect said to
Justin, “You are called a learned man and think you know what is true teaching.
Listen: if you were scourged and beheaded, are you convinced that you would go
up to heaven?” Justin said, “I hope that I shall enter God’s house if I suffer
in that way. For I know that God’s favor is stored up until the end of the
whole world for all who have lived good lives.” The prefect Rusticus said, “Do
you have an idea that you will go up to heaven to receive some suitable
rewards?” Justin said, “It is not an idea that I have; it is something I know
well and hold to be most certain.” The prefect Rusticus said, “Now let us come
to the point at issue, which is necessary and urgent. Gather round then and
with one accord offer sacrifice to the gods.” Justin said, “No one who is
right-thinking stoops from true worship to false worship.” The prefect Rusticus
said, “If you do not do as you are commanded you will be tortured without
mercy.” Justin said, “We hope to suffer torment for the sake of our Lord Jesus
Christ, and so be saved.” In the same way the other martyrs also said, “Do what
you will. We are Christians; we do not offer sacrifice to idols.” The
prefect Rusticus pronounced sentence, saying, “Let those who have refused to
sacrifice to the gods and to obey the command of the emperor be scourged and
led away to suffer capital punishment according to the ruling of the laws.”
Glorifying God, the holy martyrs were beheaded, and so fulfilled their witness
of martyrdom in confessing their faith in their Savior. – from the Acts of the Martyrdom of Saint Justin and his Companions
Through Christ we
received new life and we consecrated ourselves to God. I will explain the way
in which we did this. Those who believe what we teach is true and who give
assurance of their ability to live according to that teaching are taught to ask
God’s forgiveness for their sins by prayer and fasting and we pray and fast
with them. We then lead them to a place where there is water and they are
reborn in the same way as we were reborn; that is to say, they are washed in
the water in the name of God, the Father and Lord of the whole universe, of our
Savior Jesus Christ and of the Holy Spirit.
This is done because Christ said: Unless you are born again you will not enter
the kingdom of heaven, and it is impossible for anyone, having once been born,
to reenter his mother’s womb. An explanation of how repentant sinners are to be
freed from their sins is given through the prophet Isaiah in the words: Wash yourselves
and be clean. Remove the evil from your souls; learn to do what is right. Be
just to the orphan, vindicate the widow. Come, let us reason together, says the
Lord. If your sins are like scarlet, I will make them white as wool; if they
are like crimson, I will make them white as snow. But if you do not heed me,
you shall be devoured by the sword. The mouth of the Lord has spoken. The
apostles taught us the reason for this ceremony of ours. Our first birth took
place without our knowledge or consent because our parents came together, and
we grew up in the midst of wickedness. So if we were not to remain children of
necessity and ignorance, we needed a new birth of which we ourselves would be
conscious, and which would be the result of our own free choice. We needed,
too, to have our sins forgiven. This is why the name of God, the Father and
Lord of the whole universe, is pronounced in the water over anyone who chooses
to be born again and who has repented of his sins. The person who leads the
candidate for baptism to
the font calls upon God by this name alone, for God so far surpasses our powers
of description that no one can really give a name to him. Anyone who dares to
say that he can must be hopelessly insane. This baptism is
called “illumination” because of the mental enlightenment that is experienced
by those who learn these things. The person receiving this enlightenment is
also baptized in the name of Jesus Christ, who was crucified under Pontius
Pilate, and in the name of the Holy Spirit,
who through the prophets foretold everything concerning Jesus. – from the
first apology in defense of the Christians by Saint Justin, martyr
MLA
Citation
“Saint Justin
Martyr“. CatholicSaints.Info. 28 May 2024. Web. 1 June 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-justin-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-justin-martyr/
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
St Peter's Square
Wednesday, 21 March 2007
St Justin, Philosopher
and Martyr (c. 100-165)
Dear Brothers and
Sisters,
In these Catecheses, we
are reflecting on the great figures of the early Church. Today, we will talk
about St Justin, Philosopher and Martyr, the most important of the second-century
apologist Fathers.
The word
"apologist" designates those ancient Christian writers who set out to
defend the new religion from the weighty accusations of both pagans and Jews,
and to spread the Christian doctrine in terms suited to the culture of their
time.
Thus, the apologists had
a twofold concern: that most properly called "apologetic", to defend
the newborn Christianity (apologhía in Greek means, precisely,
"defence"), and the pro-positive, "missionary" concern, to
explain the content of the faith in a language and on a wavelength
comprehensible to their contemporaries.
Justin was born in about
the year 100 near ancient Shechem, Samaria, in the Holy Land; he spent a long
time seeking the truth, moving through the various schools of the Greek philosophical
tradition.
Finally, as he himself
recounts in the first chapters of his Dialogue with Tryphon, a mysterious
figure, an old man he met on the seashore, initially leads him into a crisis by
showing him that it is impossible for the human being to satisfy his aspiration
to the divine solely with his own forces. He then pointed out to him the
ancient prophets as the people to turn to in order to find the way to God and
"true philosophy".
In taking his leave, the
old man urged him to pray that the gates of light would be opened to him.
The story foretells the crucial episode in Justin's life: at the end of a long
philosophical journey, a quest for the truth, he arrived at the Christian
faith. He founded a school in Rome where, free of charge, he initiated students
into the new religion, considered as the true philosophy. Indeed, in it he had
found the truth, hence, the art of living virtuously.
For this reason he was
reported and beheaded in about 165 during the reign of Marcus Aurelius, the
philosopher-emperor to whom Justin had actually addressed one of his Apologia.
These - the two
Apologies and the Dialogue with the Hebrew, Tryphon - are his
only surviving works. In them, Justin intends above all to illustrate the
divine project of creation and salvation, which is fulfilled in Jesus Christ,
the Logos, that is, the eternal Word, eternal Reason, creative
Reason.
Every person as a
rational being shares in the Logos, carrying within himself a
"seed", and can perceive glimmers of the truth. Thus, the same Logos who
revealed himself as a prophetic figure to the Hebrews of the ancient Law also
manifested himself partially, in "seeds of truth", in Greek
philosophy.
Now, Justin concludes,
since Christianity is the historical and personal manifestation of the Logos in
his totality, it follows that "whatever things were rightly said among all
men are the property of us Christians" (Second Apology of St Justin
Martyr, 13: 4).
In this way, although
Justin disputed Greek philosophy and its contradictions, he decisively oriented
any philosophical truth to the Logos, giving reasons for the unusual
"claim" to truth and universality of the Christian religion. If the
Old Testament leaned towards Christ, just as the symbol is a guide to the
reality represented, then Greek philosophy also aspired to Christ and the
Gospel, just as the part strives to be united with the whole.
And he said that these
two realities, the Old Testament and Greek philosophy, are like two paths that
lead to Christ, to the Logos. This is why Greek philosophy cannot be
opposed to Gospel truth, and Christians can draw from it confidently as from a
good of their own.
Therefore, my venerable
Predecessor, Pope John Paul II, described St Justin as a "pioneer of
positive engagement with philosophical thinking - albeit with cautious
discernment.... Although he continued to hold Greek philosophy in high esteem
after his conversion, Justin claimed with power and clarity that he had found
in Christianity 'the only sure and profitable philosophy' (Dial. 8:
1)" (Fides et Ratio,
n. 38).
Overall, the figure and
work of Justin mark the ancient Church's forceful option for philosophy, for
reason, rather than for the religion of the pagans. With the pagan religion, in
fact, the early Christians strenuously rejected every compromise. They held it
to be idolatry, at the cost of being accused for this reason of
"impiety" and "atheism".
Justin in particular,
especially in his first Apology, mercilessly criticized the pagan religion
and its myths, which he considered to be diabolically misleading on the path of
truth.
Philosophy, on the other
hand, represented the privileged area of the encounter between paganism,
Judaism and Christianity, precisely at the level of the criticism of pagan
religion and its false myths. "Our philosophy...": this is how
another apologist, Bishop Melito of Sardis, a contemporary of Justin, came to
define the new religion in a more explicit way (Ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).
In fact, the pagan religion
did not follow the ways of the Logos, but clung to myth, even if
Greek philosophy recognized that mythology was devoid of consistency with the
truth.
Therefore, the decline of
the pagan religion was inevitable: it was a logical consequence of the detachment
of religion - reduced to an artificial collection of ceremonies, conventions
and customs - from the truth of being.
Justin, and with him
other apologists, adopted the clear stance taken by the Christian faith for the
God of the philosophers against the false gods of the pagan religion.
It was the choice of
the truth of being against the myth of custom. Several decades
after Justin, Tertullian defined the same option of Christians with a lapidary
sentence that still applies: "Dominus noster Christus veritatem se, non
consuetudinem, cognominavit - Christ has said that he is truth not
fashion" (De Virgin. Vel. 1, 1).
It should be noted in
this regard that the term consuetudo, used here by Tertullian in reference to
the pagan religion, can be translated into modern languages with the
expressions: "cultural fashion", "current fads".
In a time like ours,
marked by relativism in the discussion on values and on religion - as well as
in interreligious dialogue - this is a lesson that should not be forgotten.
To this end, I suggest to
you once again - and thus I conclude - the last words of the mysterious old man
whom Justin the Philosopher met on the seashore: "Pray that, above all
things, the gates of light may be opened to you; for these things cannot be perceived
or understood by all, but only by the man to whom God and his Christ have
imparted wisdom" (Dial. 7: 3).
* * *
To special groups
I offer a warm welcome to
all the English-speaking visitors present at today's Audience. I extend
particular greetings to the students from the American Taipei School, to the
members of the Shinto religious delegation from Japan and to the pilgrims from
St Vincent Archabbey in Latrobe. May this Lenten Season purify your hearts and
fill you with joy, and may God bless you all!
Lastly, my greeting goes
to the young people, the sick and the newly-weds. In
the spiritual atmosphere of Lent, a season of conversion and reconciliation, I
ask you, dear young people, to follow Jesus' example, to be faithful
heralds of his saving message. I encourage you, dear sick people, to
bear your daily cross in close union with Christ Our Lord. Lastly, I urge you,
dear newly-weds, to make your families communities of ardent
Christian witness.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070321.html
Stained
glass depiction of Justin Martyr. Great St Mary's church in
Cambridge.
Иустин
Философ. Витраж. Церковь Святой Марии,
Кембридж (Великобритания).
Book of
Saints – Justin the Philosopher
Article
(Saint) Martyr (April
13) (2nd
century) Born near Sichem in Palestine, and hence styling himself a
“Samaritan,” he, from his youth, gave himself up to philosophical meditations.
He was converted to Christianity, and seems after a visit to Rome to have
engaged 158 in missionary work in Asia. His inimitable Apologies for the
Christian Religion, addressed to the Antonine Emperors, and his Dialogue with
the Jew Tryphon are the most instructive second century writings which we
possess. Saint Justin was beheaded in Rome with other Christians (A.D. 167).
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Justin the Philosopher”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
3 December 2013. Web. 1 June 2024.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-justin-the-philosopher/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-justin-the-philosopher/
Saint Justin Martyr
Saint Justin Martyr was
born around the year 100 in the Palestinian province of Samaria in modern-day
Nablus, the son of Greek-speaking parents whose ancestors were sent as
colonists to that area of the Roman Empire. Justin’s father followed the Greek
pagan religion and raised his son to do the same, but he also provided Justin
with an excellent education in literature and history.
As a young man, Justin
became interested in philosophy and looked for truth in the various schools of
thought that had spread throughout the empire. But he became frustrated with
the professional philosophers’ intellectual conceits and limitations, as well
as their apparent indifference to God.
After several years of
study, Justin had a life-changing encounter with an old man who urged him to
study the Jewish prophets. He told Justin that these authors had not only
spoken by God’s inspiration, but also predicted the coming of Christ and the
foundation of his Church. The old man was not searching for truth but for
some of his family. Nonetheless they began a discussion in which Justin
identified himself as a philologian, a lover of reason. The old man challenged
him — why was he not a lover of truth, a lover of deeds. Justin told him that
reason led to truth, and philosophy led to happiness. This was certainly an
interesting thing for Justin to say since he had not found the truth in the
study of reason or happiness in his quest among the philosophers! Perhaps the
old man sensed this for he asked for Justin’s definition of philosophy and of
happiness.
In the long discussion
that followed, Justin spoke eloquently to the old man’s searching questions but
even Justin had to admit that philosophers may talk about God but had never
seen him, may discuss the soul but didn’t really know it. But if the
philosophers whom Justin admired and followed couldn’t, then nobody could,
right? The old man told him about the ancient prophets, the Hebrew
prophets, who had talked not of ideas but of what they had seen and heard, what
they knew and experienced. And this was God. The old man ended the conversation
by telling Justin to pray that the gates of light be opened to him.
Inflamed by this
conversation, Justin sought out the Scriptures and came to love them. Christ
words “possess a terrible power in themselves, and are sufficient to inspire
those who turn aside from the path of rectitude with awe; while the sweetest
rest is afforded those who make a diligent practice of them.”
After his conversion,
Justin continued to wear the type of cloak that Greek culture associated with
the philosophers. Inspired by the dedicated example of other Catholics whom he
had seen put to death for their faith, he embraced a simple and austere
lifestyle even after moving to Rome.
Justin was most likely
ordained a deacon, since he preached, did not marry, and gave religious
instruction in his home. He is best known as the author of early apologetic
works which argued for the Catholic faith against the claims of Jews, pagans,
and non-Christian philosophers. Several of these works were written to
Roman officials, for the purpose of refuting lies that had been told about the
Church. Justin sought to convince the rulers of the Roman Empire that they had
nothing to gain, and much to lose, by persecuting the Christians.
In order to fulfill this
task, Justin gave explicit written descriptions of the early Church’s beliefs
and its mode of worship. In modern times, scholars have noted that Justin’s
descriptions correspond to the traditions of the Catholic Church on every
essential point. Justin describes the weekly Sunday liturgy as a
sacrifice, and speaks of the Eucharist as the true body and blood of Christ. He
further states that only baptized persons who believe the Church’s teachings,
and are free of serious sin, may receive it. Justin also explains in his
writings that the Church regards celibacy as a sacred calling, condemns the
common practice of killing infants, and looks down on the accumulation of
excessive wealth and property.
His first defense of the
faith, written to Emperor Antonius Pius around 150, convinced that emperor to
regard the Church with tolerance. In 167, however, persecution began again
under Emperor Marcus Aurelius. It is not surprising that Justin was
arrested during the persecution under Marcus Aurelius. Along with four others
(Chariton, Charites, Paeon, and Liberianus) he was brought before the Roman
prefect, Rusticus, to be accused under the law that required sacrificing to
idols. When Rusticus demanded that they “Obey the gods at once, and submit to
the kings,” Justin responded, “To obey the commandments of our Saviour Jesus
Christ is worthy neither of blame nor of condemnation.”
When Rusticus asked what
doctrines he believed, Justin told him that he had learned all the doctrines
available during his quest but finally submitted to the true doctrines of the
Christians, even though they didn’t please others. Just before Rusticus
sentenced them he asked Justin, “If you are killed do you suppose you will go
to heaven?” Justin said, “I do not suppose it, but I know and am fully
persuaded of it.” Justin and his fellow martyrs were beheaded in the year
165 and went to be with the Truth Justin had longed for all his life. He is
often known as Justin Martyr and his works are still available.
St. Justin Martyr has
been regarded as a saint since the earliest centuries of the Church. Eastern
Catholics and Eastern Orthodox Christians also celebrate his feast day on June
1.
SOURCE : https://ucatholic.com/saints/justin/
St. Justin Martyr
Christian apologist, born at
Flavia Neapolis, about A.D. 100, converted to Christianity about
A.D. 130, taught and defended the Christian religion in Asia Minor and
at Rome, where he
suffered martyrdom about
the year 165. Two "Apologies" bearing his name and his "Dialogue
with the Jew Tryphon"
have come down to us. Leo
XIII had a Mass and an Office composed in his honour and set his
feast for 14 April.
Life
Among the Fathers of the
second century his life is the best known, and from the most authentic
documents. In both "Apologies" and in his "Dialogue" he
gives many personal details, e.g. about his studies in philosophy and
his conversion;
they are not, however, an autobiography, but are partly idealized, and it
is necessary to
distinguish in them between poetry and truth; they furnish us
however with several precious and reliable clues. For his martyrdom we have
documents of undisputed authority. In the first line of his "Apology"
he calls himself "Justin, the son of Priscos, son of Baccheios, of Flavia
Neapolis, in Palestinian Syria". Flavia Neapolis, his native town, founded
by Vespasian (A.D.
72), was built on the site of a place called Mabortha, or Mamortha, quite near
Sichem (Guérin, "Samarie", I, Paris, 1874, 390-423; Schürer,
"History of the Jewish People", tr., I, Edinburgh, 1885). Its
inhabitants were all, or for the most part, pagans. The names of the
father and grandfather of Justin suggest a pagan origin, and
he speaks of himself as uncircumcised (Dialogue, xxviii). The date of his birth
is uncertain, but would seem to fall in the first years of the second century.
He received a good education in philosophy, an account
of which he gives us at the beginning of his "Dialogue with the Jew Tryphon";
he placed himself first under a Stoic, but after some
time found that he had learned nothing about God and that in
fact his master had nothing to teach him on the subject. A Peripatetic whom he
then found welcomed him at first but afterwards demanded a fee from him;
this proved that
he was not a philosopher.
A Pythagorean refused to teach him anything until he should have learned
music, astronomy,
and geometry. Finally a Platonist arrived
on the scene and for some time delighted Justin. This account cannot be taken
too literally; the facts seem to be arranged with a view to showing the
weakness of the pagan philosophies and of
contrasting them with the teachings of the Prophets and of Christ. The main
facts, however, may be accepted; the works of Justin seem to show just such a
philosophic development as is here described, Eclectic, but owing much to Stoicism and more
to Platonism. He
was still under the charm of the Platonistic philosophy
when, as he walked one day along the seashore, he met a mysterious old man; the
conclusion of their long discussion was that the soul could not
arrive through human knowledge at
the idea of God, but that it needed
to be instructed by the Prophets who, inspired by the Holy Ghost, had
known God and
could make Him known ("Dialogue", iii, vii; cf. Zahm, "Dichtung
and Wahrheit in Justins Dialog mit dem Jeden Trypho" in "Zeitschr. für
Kirchengesch.", VIII, 1885-1886, 37-66).
The "Apologies"
throw light on another phase of the conversion of Justin: "When I was a
disciple of Plato", he writes, "hearing the accusations made against
the Christians and
seeing them intrepid in the face of death and of all that men fear, I said to
myself that it was impossible that they should be living in evil and in the
love of pleasure" (II Apol., xviii, 1). Both accounts exhibit the two
aspects of Christianity that
most strongly influenced St. Justin; in the "Apologies" he is moved
by its moral beauty (I Apol., xiv), in the "Dialogue" by its truth. His conversion
must have taken place at the latest towards A.D. 130, since St. Justin places
during the war of
Bar-Cocheba (132-135) the interview with the Jew Tryphon,
related in his "Dialogue". This interview is evidently not described
exactly as it took place, and yet the account cannot be wholly fictitious.
Tryphon, according to Eusebius (Church History IV.18.6),
was "the best known Jew of that time", which description the
historian may have borrowed from the introduction to the "Dialogue",
now lost. It is possible to identify in a general way this Tryphon with the
Rabbi Tarphon often mentioned in the Talmud (Schürer,
"Gesch. d. Jud. Volkes", 3rd ed., II, 377 seq., 555 seq., cf.,
however, Herford, "Christianity in Talmud and Midrash", London, 1903,
156). The place of the interview is not definitely told, but Ephesus is clearly
enough indicated; the literary setting lacks neither probability nor life, the
chance meetings under the porticoes, the groups of curious onlookers who stop a
while and then disperse during the interviews, offer a vivid picture of such
extemporary conferences. St. Justin lived certainly some time at Ephesus; the
Acts of his martyrdom tell
us that he went to Rome twice
and lived "near the baths of Timothy with a man named Martin". He
taught school there,
and in the aforesaid Acts of his martyrdom we read
of several of his disciples who were condemned with him.
In his second "Apology"
(iii) Justin says: "I, too, expect to be persecuted and to
be crucified by some of those whom I have named, or by Crescens, that friend of
noise and of ostentation." Indeed Tatian relates (Address to the Greeks 19)
that the Cynic philosopher Crescens
did pursue him and Justin; he does not tell us the result and, moreover, it is
not certain that
the "Discourse" of Tatian was written
after the death of Justin. Eusebius (Church History IV.16.7-8)
says that it was the intrigues of Crescens which brought about the death of
Justin; this is credible, but not certain; Eusebius has
apparently no other reason for affirming it than the two passages cited above
from Justin and Tatian.
St. Justin was condemned to death by the
prefect, Rusticus, towards A.D. 165, with six companions, Chariton, Charito,
Evelpostos, Pæon, Hierax, and Liberianos. We still have the authentic account
of their martyrdom ("Acta
SS.", April, II, 104-19; Otto, "Corpus Apologetarum", III, Jena,
1879, 266-78; P.G., VI, 1565-72). The examination ends as follows:
"The Prefect
Rusticus says: Approach and sacrifice, all of you, to the gods. Justin says: No
one in his right mind gives up piety for impiety.
The Prefect Rusticus says: If you do not obey, you will be tortured without
mercy. Justin replies: That is our desire, to be tortured for Our Lord, Jesus Christ,
and so to be saved, for that will give us salvation and firm
confidence at the more terrible universal tribunal of Our Lord and Saviour.
And all the martyrs said:
Do as you wish; for we are Christians, and we do
not sacrifice to idols. The Prefect Rusticus read the sentence: Those who do
not wish to sacrifice to the gods and to obey the emperor will be scourged and
beheaded according to the laws. The holy martyrs glorifying God betook
themselves to the customary place, where they were beheaded and consummated
their martyrdom confessing
their Saviour."
Works
Justin was a voluminous
and important writer. He himself mentions a "Treatise against Heresy"
(I Apology, xxvi, 8); St.
Irenæus (Against
Heresies IV.6.2) quotes a "Treatise against Marcion" which
may have been only a part of the preceding work. Eusebius mentions
both (Church History IV.11.8-10),
but does not seem to have read them himself; a little further on (IV.18) he gives the
following list of Justin's works: "Discourse in favour of our Faith to
Antoninus Pius, to his sons, and to the Roman Senate"; an
"Apology" addressed to Marcus Aurelius;
"Discourse to the Greeks"; another discourse called "A
Refutation"; "Treatise on the Divine Monarchy"; a book called
"The Psalmist"; "Treatise on the soul";
"Dialogue against the Jews", which he had in the city of Ephesus with
Tryphon, the most celebrated Israelite of that
time. Eusebius adds
that many more of his books are to be found in the hands of the brethren. Later
writers add nothing certain to this list, itself possibly not altogether
reliable. There are extant but three works of Justin, of which the authenticity
is assured: the two "Apologies" and the "Dialogue". They
are to be found in two manuscripts: Paris gr. 450,
finished on 11 September, 1364; and Claromont. 82, written in 1571, actually at
Cheltenham, in the possession of M.T.F. Fenwick. The second is only a copy of
the first, which is therefore our sole authority; unfortunately this manuscript is very
imperfect (Harnack, "Die Ueberlieferung der griech. Apologeten" in
"Texte and Untersuchungen", I, Leipzig, 1883, i, 73-89; Archambault,
"Justin, Dialogue a vec Tryphon", Paris, 1909, p. xii-xxxviii). There
are many large gaps in this manuscript, thus II
Apol., ii, is almost entirely wanting, but it has been found possible to
restore the manuscript text
from a quotation of Eusebius (Church History IV.17).
The "Dialogue" was dedicated to a certain Marcus Pompeius (exli,
viii); it must therefore have been preceded by a dedicatory epistle and
probably by an introduction or preface; both are lacking. In the seventy-fourth
chapter a large part must also be missing, comprising the end of the first book
and the beginning of the second (Zahn, "Zeitschr. f. Kirchengesch.",
VIII, 1885, 37 sq., Bardenhewer, "Gesch. der altkirchl. Litter.", I,
Freiburg im Br., 1902, 210). There are other less important gaps and many
faulty transcriptions. There being no other manuscript, the
correction of this one is very difficult; conjectures have been often quite
unhappy, and Krüger, the latest editor of the "Apology", has scarcely
done more than return to the text of the manuscript.
In the manuscript the
three works are found in the following order: second "Apology", first
"Apology", the "Dialogue". Dom Maran (Paris, 1742)
re-established the original order, and all other editors have followed him.
There could not be as a matter of fact any doubt as to the
proper order of the "Apologies", the first is quoted in the second
(iv, 2; vi, 5; viii, 1). The form of these references shows that Justin is
referring, not to a different work, but to that which he was then writing (II
Apol., ix, 1, cf. vii, 7; I Apol., lxiii, 16, cf. xxxii, 14; lxiii, 4, cf. xxi,
1; lxi, 6, cf. lxiv, 2). Moreover, the second "Apology" is evidently
not a complete work independent of the first, but rather an appendix, owing to
a new fact that came to the writer's knowledge, and which he
wished to utilize without recasting both works. It has been remarked that Eusebius often
alludes to the second "Apology" as the first (Church History IV.8.5 and IV.17.1), but the
quotations from Justin by Eusebius are too
inexact for us to attach much value to this fact (cf. Church History IV.11.8;
Bardenhewer, op. cit., 201). Probably Eusebius also erred in making
Justin write one apology under Antoninus (161) and
another under Marcus
Aurelius. The second "Apology", known to no other author,
doubtless never existed (Bardenhewer, loc. cit.; Harnack, "Chronologie der
christl. Litter.", I, Leipzig, 1897, 275). The date of the
"Apology" cannot be determined by its dedication, which is not
certain, but can be established with the aid of the following facts: it is 150
years since the birth of Christ (I, xlvi, 1); Marcion has already
spread abroad his error (I,
xxvi, 5); now, according to Epiphanius (Hæres., xlii, 1), he did not begin to
teach until after the death of Hyginus (A.D. 140). The Prefect of Egypt, Felix (I, xxix,
2), occupied this charge in September, 151, probably from 150 to about 154
(Grenfell-Hunt, "Oxyrhinchus Papyri", II, London, 1899, 163, 175; cf.
Harnack, "Theol. Literaturzeitung", XXII, 1897, 77). From all of this
we may conclude that the "Apology" was written somewhere between 153
and 155. The second "Apology", as already said, is an appendix to the
first and must have been written shortly afterwards. The Prefect Urbinus
mentioned in it was in charge from 144 to 160. The "Dialogue" is
certainly later than the "Apology" to which it refers (Dialogue with Trypho 120,
cf. "I Apol.", xxvi); it seems, moreover, from this same reference
that the emperors to whom the "Apology" was addressed were still
living when the "Dialogue" was written. This places it somewhere
before A.D. 161, the date of
the death of Antoninus.
The "Apology"
and the "Dialogue" are difficult to analyse, for Justin's method of
composition is free and capricious, and defies our habitual rules of logic. The content of
the first "Apology" (Viel, "Justinus des Phil.
Rechtfertigung", Strasburg,
1894, 58 seq.) is somewhat as follows:
i-iii: exordium to the
emperors: Justin is about to enlighten them and free himself of responsibility,
which will now be wholly theirs.
iv-xii: first part or
introduction:
the anti-Christian
procedure is iniquitous: they persecute in the Christians a name
only (iv, v);
Christians are
neither Atheists nor
criminals (vi, vii);
they allow themselves to
be killed rather than deny their God (viii);
they refuse to adore
idols (ix, xii);
conclusion (xii).
xiii-lxvii: Second part
(exposition and demonstration of Christianity):
Christians adore
the crucified Christ, as well as God (xiii);
Christ is their
Master; moral precepts (xiv-xvii);
the future life,
judgement, etc. (xviii-xx).
Christ is the Incarnate
Word (xxi-lx);
comparison with pagan heroes,
Hermes, Æsculapius, etc. (xxi-xxii);
superiority of Christ and
of Christianity before
Christ (xlvi).
The similarities that we
find in the pagan worship
and philosophy come from the devils (liv-lx).
Description of Christian worship: baptism (lxi);
the Eucharist (lxv-lxvi);
Sunday-observance
(lxvii).
Second
"Apology":
Recent injustice of the
Prefect Urbinus towards the Christians (i-iii).
Why it is that God permits these
evils: Providence, human liberty, last judgement (iv-xii).
The "Dialogue"
is much longer than the two apologies taken together ("Apol." I and
II in P.G., VI, 328-469; Dialogue with Trypho),
the abundance of exegetical discussions
makes any analysis particularly difficult. The following points are noteworthy:
i-ix. Introduction: Justin
gives the story of his philosophic education and of
this conversion. One may know God only through
the Holy Ghost; the soul is
not immortal by
its nature; to know truth it is necessary to study
the Prophets.
x-xxx: On the law. Tryphon reproaches
the Christians for
not observing the law.
Justin replies that according to the Prophets themselves the law should be
abrogated, it had only been given to the Jews on account of
their hardness. Superiority of the Christian circumcision, necessary even for
the Jews. The
eternal law laid down by Christ.
xxxi-cviii: On Christ:
His two comings (xxxi sqq.); the law a figure of
Christ (xl-xlv); the Divinity and the pre-existence of Christ proved above all by
the Old Testament apparitions
(theophanies) (lvi-lxii); incarnation and virginal conception (lxv sqq.); the
death of Christ foretold (lxxxvi sqq.); His resurrection (cvi
sqq.).
cviii to the end: On
the Christians.
The conversion of the nations foretold by the Prophets (cix sqq.); Christians are a
holier people than the Jews (cxix sqq.);
the promises were made to them (cxxi); they were prefigured in the Old Testament (cxxxiv
sqq.). The "Dialogue" concludes with wishes for the conversion of
the Jews.
Besides these authentic
works we possess others under Justin's name that are doubtful or apocryphal.
"On the Resurrection"
(for its numerous fragments see Otto, "Corpus Apolog.", 2nd ed., III,
210-48 and the "Sacra Parallela", Holl, "Fragmente
vornicänischer Kirchenväter aus den Sacra Parallela" in "Texte und
Untersuchungen", new series, V, 2, Leipzig, 1899, 36-49). The treatise
from which these fragments are taken was attributed to St. Justin by St.
Methodius (early fourth century) and was quoted by St. Irenæus and Tertullian, who do not,
however, name the author. The attribution of the fragments to Justin is
therefore probable (Harnack, "Chronologie", 508; Bousset, "Die
Evangeliencitaten Justins", Göttingen, 1891, 123sq.; archambault, "Le
témoignage de l'ancienne littérature Chrétienne sur l'authenticité d'un traité
sur la resurrection attribué à Justin l'Apologiste" in "Revuede
Philologie", XXIX, 1905, 73-93). The chief interest of these fragments
consists in the introduction, where is explained with much force the
transcendent nature of faith and the
proper nature of its motives.
"A Discourse to the
Greeks" (Otto, op. cit., III, 1, 2, 18), an apocryphal tract,
dated by Harnack (Sitzungsberichte der k. preuss. Akad. d. Wiss. zu Berlin,
1896, 627-46), about A.D. 180-240. Later it was altered and enlarged in Syriac:
text and English translation by Cureton, "Spicileg. Syr.", London,
1855, 38-42, 61-69.
"Exhortation to the
Greeks" (Otto, op. cit., 18-126). The authenticity of this has been
defended without success by Widman ("Die Echtheit der Mahnrede Justins an
die Heiden", Mainz, 1902); Puech, "Sur le logos parainetikos attribué
à Justin" in "Mélanges Weil", Paris, 1898, 395-406, dates it
about 260-300, but most critics say, with more probability, A.D. 180-240 (Gaul,
"Die Abfassungsverhältnisse der pseudojustinischen Cohortatio ad
Græcos", Potsdam, 1902).
"On Monarchy"
(Otto, op. cit., 126-158), tract of uncertain date, in which are freely quoted
Greek poets altered by some Jew.
"Exposition of the
Faith" (Otto, op. cit., IV, 2-66), a dogmatic treatise on the Trinity and
the Incarnation preserved in two copies the longer of which seems the more ancient.
It is quoted for the first time by Leontius of Byzantium (d.
543) and refers to the Christological discussions
of the fifth century; it seems, therefore, to date from the second half of that
century.
"Letter to Zenas and
Serenus" (Otto, op. cit., 66-98), attributed by Batiffol in "Revue
Biblique", VI, 1896, 114-22, to Sisinnios, the Novatian Bishop of
Constantinople about A.D. 400.
"Answers to the
Orthodox."
"The Christian's
Questions to the Greeks."
"The Greek's
Questions to the Christians."
"Refutation of
certain Aristotelean theses" (Otto, op. cit., IV, 100-222; V, 4-366).
The "Answers to the
Orthodox" was re-edited in a different and more primitive form by
Papadopoulos-Kerameus (St. Petersburg, 1895), from a Constantinople manuscript which
ascribed the work to Theodoret. Though this ascription was adopted by the
editor, it has not been generally accepted. Harnack has studied profoundly
these four books and maintains, not without probability, that they are the work
of Diodorus of
Tarsus (Harnack, "Diodor von Tarsus., vier pseudojustinische
Schriften als Eigentum Diodors nachgewiesen" in "Texte und
Untersuch.", XII, 4, Leipzig, 1901).
Doctrine
Justin and philosophy
The only pagan quotations to
be found in Justin's works are from Homer, Euripides, Xenophon, Menander, and
especially Plato (Otto,
II, 593 sq.). His philosophic development has been well estimated by Purves
("The Testimony of Justin Martyr to early Christianity", London,
1882, 132): "He appears to have been a man of moderate culture. He was
certainly not a genius nor an original thinker." A true eclectic, he
draws inspiration from different systems, especially from Stoicism and Platonism. Weizsäcker
(Jahrbücher f. Protest. Theol., XII, 1867, 75) thought he recognized a
Peripatetic idea,
or inspiration, in his conception of God as immovable
above the heavens (Dialogue
with Trypho 127); it is much more likely an idea borrowed from
Alexandrian Judaism,
and one which furnished a very efficacious argument to Justin in his
anti-Jewish polemic. In the Stoics Justin
admires especially their ethics (II Apol., viii, 1); he willingly adopts their
theory of a universal conflagration (ekpyrosis). In I Apol., xx, lx; II, vii,
he adopts, but at the same time transforms, their concept of the seminal Word (logos
spermatikos). However, he condemns their Fatalism (II Apol., vii) and
their Atheism (Dialogue with Trypho 2).
His sympathies are above all with Platonism. He likes to
compare it with Christanity; apropos of the last judgment, he remarks, however
(I Apol., viii, 4), that according to Plato the
punishment will last a thousand years, whereas according to the Christians it will
be eternal; speaking of creation (I Apol., xx, 4; lix), he says that Plato borrowed from
Moses his theory of formless matter; similarly he compares Plato and Christianity apropos
of human responsibility (I Apol., xliv, 8) and the Word and the Spirit (I
Apol., lx). However, his acquaintance with Plato was
superficial; like his contemporaries (Philo, Plutarch, St. Hippolytus), he
found his chief inspiration in the Timæus. Some historians have pretended
that pagan philosophy
entirely dominated Justin's Christianity (Aubé,
"S. Justin", Paris, 1861), or at least weakened it (Engelhardt,
"Das Christentum Justins des Märtyrers", Erlangen, 1878). To
appreciate fairly this influence it is necessary to
remember that in his "Apology" Justin is seeking above all the points
of contact between Hellenism and Christianity. It would
certainly be wrong to conclude from the first "Apology" (xxii) that
Justin actually likens Christ to the pagan heroes of
semi-heroes, Hermes, Perseus, or Æsculapius; neither can we conclude from his
first "Apology" (iv, 8 or vii, 3, 4) that philosophy played among the
Greeks the same role that Christianity did
among the barbarians, but only that their position and their reputation were
analogous.
In many passages,
however, Justin tries to trace a real bond between philosophy and Christianity: according
to him both the one and the other have a part in the Logos, partially
disseminated among men and wholly manifest in Jesus Christ (I, v,
4; I, xlvi; II, viii; II, xiii, 5, 6). The idea developed in
all these passages is given in the Stoic form, but
this gives to its expression a greater worth. For the Stoics the seminal
Word (logos spermatikos) is the form of every being; here it is the reason
inasmuch as it partakes of God. This theory of the
full participation in the Divine Word (Logos) by the sage has its full value
only in Stoicism (see LOGOS). In Justin
thought and expression are antithetic, and this lends a certain incoherence to
the theory; the relation established between the integral Word, i.e. Jesus Christ, and the
partial Word disseminated in the world, is more specious than profound. Side by
side with this theory, and quite different in its origin and scope, we find in
Justin, as in most of his contemporaries, the conviction that Greek philosophy
borrowed from the Bible: it
was by stealing from Moses and the Prophets that Plato and the
other philosophers developed
their doctrines (I, xliv, lix, ls). Despite the obscurities and incoherences of
this thought, he affirms clearly and positively the transcendent character
of Christianity:
"Our doctrine surpasses
all human doctrine because
the real Word became Christ who manifested himself for us, body, word and soul." (II, Apol.,
x, 1.) This Divine origin assures Christianity an
absolute truth (II,
xiii, 2) and gives to the Christians complete
confidence; they die for Christ's doctrine; no one died
for that of Socrates (II,
x, 8). The first chapters of the "Dialogue" complete and correct
these ideas. In
them the rather complaisant syncretism of the
"Apology" disappears, and the Christian thought
is stronger.
Justin's chief reproach
to the philosophers is
their mutual divisions; he attributes this to the pride of the heads
of sects and
the servile acquiescence of their adherents; he also says a little later on (vi):
"I care neither for Plato nor for
Pythagoras." From it all he concludes that for the pagans philosophy
is not a serious or profound thing; life does not depend on it, nor action:
"Thou art a friend of discourse", says the old man to him before
his conversion,
"but not of action nor of truth" (iv).
For Platonism he
retained a kindly feeling as for a study dear in childhood or in youth. Yet he
attacks it on two essential points: the relation between God and man, and
the nature of the soul (Dialogue with Trypho 3,
6). Nevertheless he still seems influenced by it in his conception of the
Divine transcendency and the interpretation that he gives to the aforesaid
theophanies.
Justin and Christian
revelation
That which Justin
despairs of attaining through philosophy he is now sure of possessing through
Jewish and Christian revelation.
He admits that the soul can
naturally comprehend that God is, just as it
understands that virtue is beautiful (Dialogue with Trypho 4)
but he denies that the soul without the
assistance of the Holy Ghost can see God or contemplate
Him directly through ecstasy,
as the Platonic philosophers contended.
And yet this knowledge of God is necessary for us:
"We cannot know God as we know music,
arithmetic or astronomy"
(iii); it is necessary for
us to know God not with an
abstract knowledge but
as we know any person with whom we
have relations. Thr problem which it seems impossible to solve is settled by
revelation; God has
spoken directly to the Prophets, who in their turn have made Him known to us
(viii). It is the first time in Christian theology that we
find so concise an explanation of the difference which separates Christian revelation
from human speculation. It does away with the confusion that might arise from
the theory, taken from the "Apology", of the partial Logos and
the Logos absolute or entire.
The Bible of Justin
The Old Testament
For Philo the Bible is very particularly
the Pentateuch (Ryle,
"Philo and Holy Scripture",
XVII, London, 1895, 1-282). In keeping with the difference of his purpose,
Justin has other preferences. He quotes the Pentateuch often
and liberally, especially Genesis, Exodus, and Deuteronomy; but he quotes still
more frequently and at greater length the Psalms and the Books of Prophecy —
above all, Isaias. The Books of Wisdom are seldom quoted, the historical books
still less. The books that we never find in his works are Judges, Esdras (except
one passage which is attributed to him by mistake—Dialogue with Trypho 72),
Tobias, Judith, Ester, Canticles, Wisdom, Ecclesiasticus, Abdias, Nahum,
Habacuc, Sophonias, Aggeus. It has been noticed, too (St. John Thackeray in
"Journ. of Theol. Study", IV, 1903, 265, n.3), that he never cites
the last chapters of Jeremias (apropos of the first "Apology", xlvii,
Otto is wrong in his reference to Jeremiah 50:3). Of these
omissions the most noteworthy is that of Wisdom, precisely on account of the
similarity of ideas.
It is to be noted, moreover, that this book, surely used in the New Testament, cited
by St. Clement of
Rome (xxvii, 5) and later by St. Irenæus (Eusebius, Church History V.26),
is never met with in the works of the apologists (the reference of Otto
to Tatian 7 is
inexact). On the other hand one finds in Justin some apocryphal texts:
pseudo-Esdras (Dialogue
with Trypho 72), pseudo-Jeremias (ibid.), Psalm 96:10 (Dialogue with Trypho 72;
I Apol., xli); sometimes also errors in ascribing
quotations: Zacharias for Malachias (Dialogue with Trypho 49),
Osee for Zacharias for Malachias (Dialogue with Trypho 14).
For the Biblical text of Justin, see Swete, "Introduction to the Old
Testament in Greek", Cambridge, 1902, 417-24.
The New Testament
The testimony of Justin
is here of still greater importance, especially for the Gospels, and has been
more often discussed. The historical side of the question is given by W. Bousset,
"Die Evangeliencitaten Justins" (Göttingen, 1891), 1-12, and since
then, by Baldus, "Das Verhältniss Justins der Märt. zu unseren synopt.
Evangelien" (Münster, 1895); Lippelt, "Quæ fuerint Justini
mart. apomnemoneumata quaque ratione cum forma Evangeliorum
syro-latina cohæserint" (Halle, 1901). The books quoted by Justin are
called by him "Memoirs of the Apostles". This term, otherwise very
rare, appears in Justin quite probably as an analogy with the
"Memorabilia" of Xenophon (quoted in "II Apol.", xi, 3) and
from a desire to accommodate his language to the habits of mind of his readers.
At any rate it seems that henceforth the word "gospels" was in
current usage; it is in Justin that we find it for the first time used in the
plural, "the Apostles in their memoirs that are called gospels" (I
Apol., lxvi, 3). These memoirs have authority, not only because they relate the
words of Our Lord (as Bossuet contends,
op. cit., 16 seq.), but because, even in their narrative parts, they are
considered as Scripture (Dialogue
with Trypho 49, citing Matthew 17:13).
This opinion of Justin is upheld, moreover, by the Church who, in her
public service reads the memoirs of the Apostles as well as the writings of the prophets (I Apol.,
lxvii, 3). These memoirs were composed by the Apostles and by
those who followed them (Dialogue
with Trypho 103); he refers in all probability to the four Evangelists, i.e. to two
Apostles and two disciples of Christ (Stanton, "New Testament canon"
in Hastings, "Dictionary of the Bible", III, 535). The authors,
however, are not named: once (Dialogue with Trypho 103)
he mentions the "memoirs of Peter", but the text is very obscure and
uncertain (Bousset, op. cit., 18).
All facts of the life of
Christ that Justin takes from these memoirs are found indeed in our Gospels
(Baldus, op. cit., 13 sqq.); he adds to them a few other and less important
facts (I Apol., xxxii; xxxv; Dialogue with Trypho 35, 47, 51, 78), but he does not
assert that he found them in the memoirs. It is quite probable that Justin used
a concordance, or harmony, in which were united the three synoptic Gospels (Lippelt,
op. cit., 14, 94) and it seems that the text of this concordance resembled in
more than one point the so-called Western text of the Gospels (cf. ibid., 97).
Justin's dependence on St. John is indisputably established by the facts which
he takes from Him (I Apol., lxi, 4, 5; Dialogue with Trypho 69,
88), still more by the very striking similarity in vocabulary and doctrine. It is certain, however, that
Justin does not use the fourth Gospel as
abundantly as he does the others (Purves, op. cit., 233); this may be owing to
the aforesaid concordance, or harmony, of the synoptic Gospels. He
seems to use the apocryphal Gospel
of Peter (I Apol., xxxv, 6; cf. Dialogue with Trypho 103;
Revue Biblique, III, 1894, 531 sqq.; Harnack, "Bruchstücke des Evang. des
Petrus", Leipzig, 1893, 37). His dependence on the Protoevangelium of James (Dialogue with Trypho 78) doubtful.
Apologetical method
Justin's attitude towards
philosophy, described above, reveals at once the tendency of his polemics; he
never exhibits the indignation of a Tatian or even of
a Tertullian. To
the hideous calumnies spread
abroad against the Christians he
sometimes answers, as do the other apologists, by taking the offensive and
attacking pagan morality
(I Apol., xxvii; II, xii, 4, 5), but he dislikes to insist on these calumnies: the interlocutor
in the "Dialogue" (ix) he is careful to ignore those who would
trouble him with their loud laughter. He has not the eloquence of Tertullian, and can
obtain a hearing only in a small circle of men capable of understanding reason
and of being moved by an idea. His chief
argument, and one calculated to convert this hearers as it had converted him
(II Apol., xii), is the great new fact of Christian morality.
He speaks of men and women who
have no fear of death (I Apol., ii, xi, xlv; II, ii; Dialogue with Trypho 30),
who prefer truth to
life (I Apol., ii; II, iv) and are yet ready to await the time allotted
by God (II,
iv, 1); he makes known their devotion to their children (I, xxvii), their
charity even towards their enemies, and their desire to save them (I Apol.,
lvii; Dialogue with
Trypho 133), their patience and their prayers in persecution (Dialogue with Trypho 18),
their love of mankind (Dialogue with Trypho 93, 110). When he contrasts
the life that they led in paganism with
their Christian life
(I Apol., xiv), he expresses the same feeling of deliverance and exaltation as
did St. Paul (1 Corinthians 6:11).
He is careful, moreover, to emphasize, especially from the Sermon on the Mount,
the moral teaching of Christ so as to show in it the real source of these new
virtues (I Apol., xv-xviii). Throughout his exposé of the new religion it
is Christian chastity
and the courage of
the martyrs that
he most insists upon.
The rational evidences
of Christianity Justin
finds especially in the prophecies; he gives to this argument more than a third
of his "Apology" (xxx-liii) and almost the entire
"Dialogue". When he is disputing with the pagans he is
satisfied with drawing attention to the fact that the books of the Prophets
were long anterior to Christ, guaranteed as to their authenticity by the Jews themselves,
and says that they contain prophecies concerning the life of Christ and the
spread of the Church that
can only be explained by a Divine revelation (I
Apol., xxxi). In the "Dialogue", arguing with Jews, he can assume this
revelation which they also recognize, and he can invoke the Scriptures as
sacred oracles. These evidences of the prophecies are for him absolutely
certain. "Listen to the texts which I am about to cite; it is not necessary for me to
comment upon them, but only for you to hear them" (Dialogue with Trypho 53;
cf. I Apol., xxx, liii). Nevertheless he recognizes that Christ alone could
have given the explanation of them (I Apol., xxxii; Dialogue with Trypho 76 and 105); to understand them
the men and women of
his time must have the interior dispositions that make the true Christian (Dialogue with Trypho 112),
i.e., Divine grace is necessary (Dialogue with Trypho 7, 58, 112 and 119). He also appeals
to miracles (Dialogue with Trypho 7, 35 and 69; cf. II Apol., vi),
but with less insistence than to the prophecies.
Theology
God
Justin's teaching
concerning God has
been very diversely interpreted, some seeing in it nothing but a philosophic
speculation (Engelhardt, 127 sq., 237 sqq.), others a truly Christian faith (Flemming,
"Zur Beurteilung des Christentums Justins des Märtyrers", Leipzig,
1893, 70 sqq.; Stählin, "Justin der Märtyrer und sein neuester
Beurtheiler", 34 sqq., Purves, op. cit., 142 sqq.). In reality it is
possible to find in it these two tendencies: on one side the influence of philosophy betrays
itself in his concept of the Divine transcendency, thus God is immovable (I
Apol., ix; x, 1; lxiii, 1; etc.); He is above the heaven, can neither be
seen nor enclosed within space (Dialogue with Trypho 56, 60 and 127); He is called
Father, in a philosophic and Platonistic sense,
inasmuch as He is the Creator of the world (I Apol., xlv, 1; lxi, 3; lxv, 3; II
Apol., vi, 1, etc.). On the other hand we see the God of the Bible in
his all-powerful (Dialogue
with Trypho 84; I Apol., xix, 6), and merciful God (Dialogue with Trypho 84;
I Apol., xix, 6); if He ordained the Sabbath it was not
that He had need of the homage of the Jews, but that He
desired to attach them to Himself (Dialogue with Trypho 22);
through His mercy He preserved among them a seed of salvation (lv);
through His Divine
Providence He has rendered the nations worthy of their inheritance
(cxviiicxxx); He delays the end of the world on account of the Christians (xxxix;
I Apol., xxviii, xlv). And the great duty of man is
to love Him
(Dialogue with Trypho 93).
The Logos
The Word is numerically
distinct from the Father (Dialogue
with Trypho 128-129; cf. Dialogue with Trypho 56,
62). He was born of the very substance of the Father, not that this
substance was divided, but He proceeds from it as one fire does from another at
which it is lit (cxxviii, lxi); this form of production (procession) is
compared also with that of human speech (lxi). The Word (Logos) is therefore
the Son: much more, He alone may properly be called Son (II Apol., vi, 3); He
is the monogenes, the unigenitus (Dialogue with Trypho 105).
Elsewhere, however, Justin, like St. Paul, calls Him the
eldest Son, prototokos (I Apol., xxxiii; xlvi; lxiii; Dialogue with Trypho 84, 85 and 125). The Word is God (I Apol.,
lxiii; Dialogue with
Trypho 34, 36, 37, 56, 63, 76, 86, 87, 113, 115, 125, 126 and 128). His Divinity,
however, seems subordinate, as does the worship which is rendered to Him (I
Apol., vi; cf. lxi, 13; Teder, "Justins des Märtyrers Lehre von Jesus
Christus", Freiburg im Br., 1906, 103-19). The Father engendered Him by a
free and voluntary act
(Dialogue with Trypho 61, 100, 127 and 128; cf. Teder, op.
cit., 104), at the beginning of all His works (Dialogue with Trypho 61-62,
II Apol., vi, 3); in this last text certain authors thought they distinguished
in the Word two states of being, one intimate, the other outspoken, but this
distinction, though found in some other apologists, is in Justin very doubtful. Through the Word God has made
everything (II Apol., vi; Dialogue with Trypho 114).
The Word is diffused through all humanity (I Apol., vi; II, viii; xiii); it was
He who appeared to the patriarchs (I
Apol., lxii; lxiii; Dialogue
with Trypho 56, 59, 60 etc.). Two
influences are plainly discernible in the aforesaid body of doctrine. It is, of
course, to Christian revelation
that Justin owes his concept of the distinct personality of the
Word, His Divinity and Incarnation; but philosophic speculation is responsible
for his unfortunate concepts of the temporal and voluntary generation
of the Word, and for the subordinationism of Justin's theology. It must be
recognized, moreover, that the latter ideas stand out
more boldly in the "Apology" than in the "Dialogue."
The Holy Ghost occupies
the third place in the Trinity (I Apol., vi). He inspired the prophets (I Apol.,
vi;xxxi; Dialogue
with Trypho 7). He gave seven gifts to Christ and
descended upon Him (Dialogue
with Trypho 87-88). For the real distinction between the Son and the
Spirit see Teder, op. cit., 119-23. Justin insists constantly on the virgin
birth (I Apol., xxii; xxxiii; Dialogue with Trypho 43, 76, 84, etc.) and the
reality of the flesh of Christ (Dialogue with Trypho 48, 98 and 103; cf. II Apol., x,
1). He states that among the Christians there
are some who do not admit the Divinity of Christ but they are a minority; he
differs from them because of the authority of the Prophets (Dialogue with Trypho 96);
the entire dialogue, moreover, is devoted to proving this thesis. Christ is the
Master whose doctrine enlightens
us (I Apol., xiii, 3; xxiii, 2; xxxii, 2; II, viii, 5; xiii, 2; Dialogue with Trypho 8, 77, 83, 100 and 113), also the Redeemer
whose blood saves us (I Apol., lxiii, 10, 16; Dialogue with Trypho 13, 40, 41, 95 and 106; cf. Rivière,
"Hist. du dogme de la rédemption", Paris, 1905, 115, and tr., London,
1908). The rest of Justin's theology is less personal,
therefore less interesting. As to the Eucharist, the baptismal Mass and
the Sunday Mass are described in the first "Apology" (lxv-lxvii),
with a richness of detail unique for that age. Justin here explains the dogma of the Real Presence with
a wonderful clearness (lxvi, 2): "In the same way that through the power
of the Word of God Jesus Christ our
Saviour took flesh and blood for our salvation, so the
nourishment consecrated by
the prayer formed
of the words of Christ . . . is the flesh and blood of this incarnate Jesus." The
"Dialogue" (cxvii; cf. xli) completes this doctrine by
the idea of
a Eucharistic
sacrifice as a memorial of the Passion.
The role of St. Justin
may be summed up in one word: it is that of a witness. We behold in him one of
the highest and purest pagan souls of his time
in contact with Christianity,
compelled to accept its irrefragable truth, its pure moral
teaching, and to admire its superhuman constancy. He is also a witness of the
second-century Church which he describes for us in its faith, its life, its
worship, at a time when Christianity yet
lacked the firm organization that it was soon to develop (see ST. IRENÆUS), but the
larger outlines of whose constitution and doctrine are
already luminously drawn by Justin. Finally, Justin was a witness for Christ
unto death.
Sources
PRINCIPAL
EDITIONS:-MARAN, S. Patris Nostri Justini philosophi et martyris opera quæ
exstant omnia (Paris, 1742), and in P.G., VI; OTTO, Corpus apologetarum
christianorum sæculi secundi, I-V (3rd ed., Jena, 1875-81); Krüger, Die
Apologien Justins des Märtyrers (3rd ed., ed., Tübingen, 1904); PAUTIGNY,
Justin, Apologies (Paris, 1904); ARCHAMBAULT, Justin, Dialogue avec Tryphon, I
(Paris, 1909).
PRINCIPAL STUDIES:-VON
ENGELHARDT, Das Christenthum Justins des Märtyrers. Eine Untersuchung über die
Anfänge der katholischen Glaubenslehre (Erlangen, 1878); PURVES, The Testimony
of Justin Martyr to Early Christianity (lectures delivered on the L.P. Stone
Foundation at Princeton Theological Seminary) (London, 1888); TEDER, Justins
des Märtyrers Lehre von Jesus Christus, dem Messias und dem menschgewordenen
Sohne Gottes (Freiburg im Br., 1906). Works on special points and works of less
importance have been mentioned in the course of the article. A more complete
bibliography may be found in BARDENHEWER, Gesch. der altkirchl. Litteratur, I
(Freiburg im Br., 1902), 240-42.
Lebreton,
Jules. "St. Justin Martyr." The Catholic Encyclopedia. Vol.
8. New York: Robert Appleton
Company, 1910. <http://www.newadvent.org/cathen/08580c.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Stephen William Shackelford. Dedicated
to my son, Justin William Shackelford.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/08580c.htm
The Acts
of the Early Martyrs – Saint Justin
Article
Saint Justin was born, at
the beginning of the second Century, in Palestine, in the ancient town of
Sichem, which at that time was a Roman colony, and, under the name of Neapolis,
possessed the rights of Roman citizenship. His parents were of Greek origin,
and followed the religion and practices of the land of their forefathers. In
his early youth he began to devote himself to the study of philosophy, which
meant in those days to seek after wisdom – that is, after general truths within
the scope of human reason – in order to learn to know God and to attain to the
knowledge of the supreme good. “As we learn from Justin himself, his first
master was a Stoic philosopher. After attending his school for some time,
Justin concluded that it would be impossible ever to acquire, under the
guidance of this personage, the knowledge which was the object of his pursuit;
because his master himself was not only ignorant of the Supreme Creator of all
things, but appeared to make little account of this kind of study. Wherefore,
he attached himself to a Peripatetic. This individual soon disgusted the
generous sentiments of the young philosopher, by giving him to understand, in
unmistakable terms, that the sordid love of gain was his sole object in communicating
knowledge to others – a disposition which Justin deemed wholly unworthy of one
who was, by profession, a sage. He next betook himself to a disciple of
Pythagoras, who stood very high in the estimation of all his admirers, but
still more so in his own. Here the youthful philosopher was required to apply
himself to the study of astronomy, music, and geometry, as a preparation to
dispose the mind to the contemplation of the supremely good and beautiful. This
roundabout way was by no means satisfactory to the anxious mind of Justin; he
soon grew tired, and began to look out for some method more congenial to his
desires. He had not to seek long. A follower of the Platonic school had
recently established himself at Neapolis. Justin placed himself among his
disciples. He took the greatest delight in the teachings of this new master,
and felt satisfied that he made rapid progress in the science, to which he had
so earnestly devoted himself. It seemed to him, that the understanding of
incorporeal things lifted him up from the things of earth, and that the
contemplation of the Platonic ideas, gave wings to his mind. He rejoiced at
having become wise in so short a time, and, in his vanity, fancied that he was
now on the point of beholding the Deity Himself – for this he understood to be
the object of Plato’s system of philosophy.
Thus, full of himself,
and vainly puffed up with the knowledge he had acquired, he was wont to
withdraw into the most lonely places, that, undisturbed and left to himself, he
might give his mind wholly to the attractions of sublime meditations. One day,
he directed his steps toward the seashore. As he drew nigh to a charming spot,
where he thought himself beyond the reach of intrusion, he was surprised, on
turning himself, that he was followed by an old man of mild and venerable
aspect. Justin, in his astonishment, stood still, and gazed in silence at the
mysterious stranger.
“Do you, perhaps, know
me?” said the old man to the wondering youth.
“I know you not,” replied
Justin.
“Why thus stare at me
with such a look of surprise?”
“I wonder that you should
follow me into a solitary place like this, where I hoped to find the solitude I
am seeking.”
“Several of my friends
are on a journey; their long absence fills me with anxiety; I wander everywhere
in hopes of hearing some tidings from them. But yourself,” continued the
stranger, “you appear to be ill at ease. The mind that seeks for rest in
solitude must needs have some hidden cause to shun the society of men.”
Hereupon, captivated by
the engaging manners of the stranger, Justin said:
“I come hither to give
myself to philosophical meditation; for I consider that, among the various
pursuits of the sons of earth, none is nobler, none more worthy of man than the
love of wisdom, the search after truth.”
“Doubtless,” said the old
man, “this is an aspiration worthy of man; but even herein he is frequently
misled, both by himself and by others; for to attain to the knowledge of true
wisdom, we need an experienced guide to keep us from mistaking falsehood for
truth, our own vanity for wisdom.”
“But,” replied Justin, “I
am not without guides. I have Pythagoras, Aristotle, the god-like Plato. Who
shall say that these are no safe teachers?”
“Those great men do
certainly represent, in a sublime degree, the noblest efforts of the human
mind, kept within the limits of mere natural reason;, but all their teachings
cannot satisfy the cravings of the heart. You shall find, after you have
mastered all they taught, that a great void is left within your soul, that they
have indeed opened for you a boundless abyss, the immensity whereof they were
wholly unable to fill.”
“If this be so,” said
Justin, “do tell me, then, where I may find the masters who can satisfy the
longings of the mind and the heart; for, if the great men of whom I spoke have
not known the truth, I am willing to seek it wheresoever it may be found.”
“In days long since gone
by,” answered the venerable stranger, “ere yet the name of those whom you call
philosophers was known to men, there were personages distinguished for their
virtues, upright, holy, and beloved of God. These, inspired by the divine
Spirit, foretold the things which at present are taking place in the world.
They are called Prophets. They alone knew the truth; they alone proclaimed it
to men without fear or favor, without pride or vanity. They announced what they
heard and saw by the Holy Spirit that spoke in them. Their writings are still
extant. When read in the spirit of faith, they unfold before the mind new but
everlasting principles, an object, an aim, worthy of the true philosopher. They
do not employ demonstration to inculcate the truth of their doctrine; the
testimony which they give to the truth is far above every demonstration, Their
oracles, which are either already accomplished or which are now daily seeing
their fulfilment before our eyes, exact from us, almost in spite of ourselves,
the fullest belief. Add to this, that they wrought real miracles, whilst they
made known to men the name of the one only God, the Creator and Father of all
things, and His Son, Jesus Christ – teachings and wonders which false and
pretended prophets, under the inspiration of an unclean and deceitful spirit,
never can equal. These do indeed attempt prodigies to mislead the simple and
unwary, but the work of demons turns at last to their own confusion. As for
you, pray that the veil of error may be withdrawn from your eyes, that you may
behold the light, for none can see and understand these things unless God and
His Christ enlighten the intellect.”
These and similar words
did the venerable stranger address to Justin. Above all, he insisted on prayer
and meditation as a means of coming to the knowledge of the truth. The young
philosopher promised a faithful compliance with all the recommendations of his
aged friend; after which he departed, and he never saw him again.
This conversation had
filled the heart of Justin with a boundless desire of studying the books of the
Prophets, and of the other sacred writers, the friends of God. He felt
persuaded, that in them alone he could find the true philosophy of life.
But there was another
motive which powerfully attracted him to Christianity, and soon induced him to
embrace its doctrines – this was the constancy of the Martyrs. To him the
fearlessness shown by the Confessors of the Faith at the sight of death, even
in the midst of torments; their contempt of what is most abhorrent to. human
nature, appeared an irresistible proof of the truthfulness of the religion
which they professed, and of the falsity of the accusations which were brought
forward against them by the malice of their enemies.
So soon as Justin had
become initiated in the sacred doctrines and mysteries of the Faith, he began
to devote his time to the study of the Holy Scriptures. At first these readings
filled him with awe; he felt the majesty of God overwhelming him at every page;
but yet a sweet repose seemed to steal over his senses, as he found himself
constantly in the presence of the great Teacher, who spoke to his heart and
illumined his understanding. He was not satisfied with a merely speculative
knowledge of religion; he endeavored practically to realize in his mode of life
the lessons of true wisdom, gathered from the Sacred Writings. He gave himself
up to all the exercises of Christian piety and devotion. Like many of the most
distinguished among the early Christians, he led the life of an ascetic –
selling all he possessed, and distributing the price among the poor – leading a
life of celibacy, a stranger to the customary pursuits of the world.
However, to show that, by
becoming a follower of Christ, he had not forsaken the life of a philosopher,
but had rather begun to apply himself to the study and practice of a philosophy
more holy and more sublime – even the wisdom of God – he continued to wear the
philosopher’s cloak. This garment, which among the Pagans, denoted those who
devoted themselves to the study of moral and intellectual science, was worn,
among the Christians, by those who made profession of a more austere manner of
life. But it was not so much the outward appearance of our Saint as his inward
ardor and zeal to spread the truths of the Gospel, that made him conspicuous
among the men of his time. Knowing that “unto whomsoever much is given, of him
much shall be required,” he was the ever-ready and fearless champion of the
truth. All his actions were animated by the spirit of the Gospel; he seemed to
breathe naught, save the glory of Him who had so graciously enlightened him
from above; he longed to establish the kingdom of Christ in the hearts of all
his fellow-men. With this object in view, he travelled through many countries
of the East, sowing everywhere the good seed of the Word, and diffusing, by the
example of his holy and innocent life, the “sweet odor of Christ unto God.”
To secure a morc
extensive field for the exercise of his burning charity, he resolved to
establish himself at Rome. Here he opened a school, which, in a short time,
became a nursery of Religion. All were welcome here: he received without
distinction the Jew and the Gentile. Unlike the greater number of the
philosophers of Paganism – who held truth captive and durst not proclaim it
aloud, lest they might expose themselves to some danger – without fear of men,
Justin withheld naught of the truth. Nor was he satisfied with teaching by word
of mouth; his writings were no less effective in bringing vast multitudes to
the knowledge of the doctrines of Christianity. His Apology, addressed to the
Emperor, the Senate, and the Roman people – whilst establishing in the most
solid manner the truths of Religion, and refuting the calumnies heaped upon the
Christians – induced Antoninus to put a stop to persecution.
It was during this time
of freedom from outward annoyance that Justin made a journey to Asia. Whilst at
Ephesus, the Saint was one day accosted by a stranger, accompanied by six
others.
“By the garments you
wear,” said the stranger to him, “I see that you are a philosopher. If it be
not displeasing, I fain would confer with you on the object of our mutual pursuit.”
“I am willing to gratify
your praiseworthy desire,” replied Justin; “but who does me the honor of making
this request?”
“My name is Tryphon; I am
by nation a Hebrew. The last civil war drove me from the land of my birth. I
retired into Greece, and took up my abode in Corinth. There I began to give
myself to the study of philosophy; hence -I love the conversation of those who,
like myself, are seekers after truth.”
“It is rather a cause of
wonder to me,” said Justin, “that you, belonging to the Jewish people, as you
do, should devote yourself to the reading and study of heathen sages, instead
of applying yourself to the books of Moses and the Prophets. For, although the
former have spoken of God, and have known His oneness, and have even written
dissertations on His Providence, yet they have generally written and spoken, as
if there were, in reality, many gods; they have limited His Providence to
universal things, to genus, to species, and denied it with regard to
individuals or particular persons. And why? To enjoy a full freedom of saying
and doing whatsoever came into their heads, as if they had naught to hope or to
fear from the divine Justice.”
Then he related how he,
desirous of attaining to the knowledge of the one true God, had disciplined his
mind in various schools of philosophy, until, as it were by chance, having met
a real sage, he was persuaded to go to the very fountain-head of all true
Wisdom, Jesus Christ, foretold in past ages by men inspired of God. “These
men,” he added, “have made me a true philosopher; for this is the only sure and
saving philosophy.” And, as he wished that all might enjoy the same peace and
happiness, he said to Tryphon:
“If, then, you have any
care of your salvation, and trust in God, it will not be difficult for you, who
are far better acquainted with this doctrine, than I was at that time, to
attain to true wisdom and happiness, through Christ, the long-promised, and
long-expected Messiah.”
After this they entered
on a discussion which lasted two whole days. Justin divides his arguments into
three parts. In the first, he shows that the law of Moses was abolished by the
substitution of the New Law; in the second, he proves the Divinity of Christ;
in the third, he demonstrates the call of the Gentiles and the establishment of
the Church.
The reasoning of the
Saint was unanswerable. Tryphon and his companions were forced to own their
defeat; and it might have been reasonably expected, that the result of this
conference would have been their conversion to the Faith. But, although man may
plant the seed of the Word in the hearts of his fellow-men, and water the same
with the dew of fervent prayer, still it belongs to God alone to give the
increase. Tryphon and his friends left Justin, filled with admiration for his
zeal and wisdom, but human considerations overruled their better knowledge, and
held them enslaved to their errors.
On his return to Rome,
Justin found, that the persecution against the Christians had been renewed by
Marcus Aurelius, the successor to Antoninus Pius. At that time, there lived in
Rome a Cynic philosopher, Crescens by name. This individual had won for himself
great notoriety by his hatred of Christianity, but still more by the infamy of
his vices. He was a friend of the Emperor, who had a strange weakness for
philosophers of this sort. Justin challenged him to a public disputation,
during which he convicted him, either of an entire and willful ignorance of the
teachings of the Christians, or of being one of the most wicked of men. This
discussion was several times renewed with the same results.
The Saint now addressed a
second Apology to the Emperor. In this discourse he shows, that he was fully
aware of having, by his fearless struggles in the cause of truth, incurred the
enmity of the Sophists, and that he was soon to feel the effects of their
vengeance. Nor was the blow, which he had foreseen, long delayed. He was
denounced and arrested, together with several Christians, who were his
disciples or fellow-laborers.
Rusticus, at that time
Prefect of Rome, summoned them before his tribunal. He commanded them to yield
to the orders of the Emperor, and to sacrifice to the gods. Addressing his
words to Justin, he said:
“Come now, be obedient to
the gods, and comply with the orders of the Emperor.”
“Whoever obeys the
precepts of our Lord and Saviour, Jesus Christ, shall never be blamed or
condemned,” answered Justin.
“What profession dost
thou follow?” asked Rusticus; “to what art or science dost thou apply thyself?”
“Hitherto,” said the
Saint, “I have busied myself with almost every sort of learning; of late,
however, I have exclusively devoted myself to the teachings of the Christians,
a doctrine which is by no means to the liking of them that suffer themselves to
be deceived by the error of false opinions.”
“What! dost thou,
miserable wretch, find delight in a doctrine like that?”
“Undoubtedly I do,”
replied Justin, “because that doctrine enables me to walk with the Christians
in the ways of truth and justice.”
“What sort of a doctrine
is that of the Christians?”
“The doctrine, which we
profess, consists in believing that there is one only God, the Creator of all
things visible and invisible; that Jesus Christ, our Lord, is the Son of God,
foretold by the Prophets; that He is the Herald of Salvation, who teaches those
that are his true disciples; and that at the end of time, He shall come to
judge the whole human race. For myself, who am but a weak and ignorant mortal,
I can in nowise speak of that infinite Deity in a manner worthy of Him. This is
an office assigned to the Prophets, who, inspired from above, foretold many
ages ago the coming upon earth of the Son of God.”
Rusticus then asked him,
in what place the Christians were wont to assemble. “They meet,” answered
Justin, “wherever they. choose or can. Do you imagine, that with us it is the
custom for all to assemble in the same place? It is not so. The God of the
Christians is not restrained within limits: He is boundless as well as unseen;
He fills the heavens and the earth: everywhere the faithful adore Him,
everywhere they celebrate His glory.”
“But,” insisted the
Prefect, “I order thee to tell me, where the assemblies are held, and where
thou thyself hast thy school.”
“As regards myself,”
answered the Saint, “hitherto I have dwelled near the Timotinian baths, close
to the residence of a certain Martinus. This is the second time that I am come
to Rome, yet I am unacquainted with any other places. Whensoever any person has
chosen to call upon me at my dwelling, I have freely instructed him in the
doctrine of the truth.”
“Thou art, then, a
Christian?” said Rusticus.
“Most assuredly,” replied
Justin, “I am a Christian.” After this the Prefect, turning himself to the
companions of the Martyr, first said to Chariton:
“Art thou also a
Christian?”
“Yes, by the grace of
God, I am a Christian.”
Then he asked of a woman,
named Charitana, whether she too followed the Faith of Christ. She answered
that, by God’s blessing, she was a Christian. Next, addressing Evelpistus, he
said:
“And thou, who art thou?”
“I am a slave of Caesar,
but, as a Christian made free by Christ Himself, I am, through His grace and
blessing, made a partaker of the same hopes, that animate them whom you see
here before you.”
Afterward Hierax was
asked whether he also was a Christian. He replied:
“Most undoubtedly:
because I serve and adore the same God.”
“But,” inquired Rusticus,
“is it Justin, who has made you all Christians?”
“For myself,” replied
Hierax, “I have always been, and will continue to be a Christian.” On this
Paeon, arising, said: “I also am a Christian.”
“And who has taught thee
to be a Christian?” asked the Prefect.
“My parents instructed me
in this holy law.”
Then Evelpistus said:
“I have ever hearkened
with the greatest delight to the discourses of Justin, yet it was from my
parents that I learned the Christian Religion.”
On being asked by the
Prefect, where his parents resided, he answered:
“In Cappadocia.”
“And where in the world,”
said Rusticus to Hierax, “are thy parents?”
“Our true Father,”
answered he, “is Christ: our true mother is the Faith, whereby we believe in
Him. As to my earthly parents, they are dead: I myself have been brought hither
from Lycaonia, in Phrygia.”
The Prefect then said to
Liberianus:
“And what hast thou to
say for thyself? art thou also a Christian, and a despiser of the gods?”
“Yes,” said the Martyr;
“I too am a Christian, for I worship and adore the only true God.”
Rusticus now again
addressed Justin: “Hearken thou,” he said, “thou who art deemed eloquent, and
who sayest, that thou professest the true philosophy: when thou art torn with
scourges from head to foot, thinkest thou to ascend into heaven?”
“Yes,” answered Justin,
“if I endure what you mention, I hope to receive that which is even now
possessed by those who have kept the precepts of Christ. For I know, that the
grace of God is reserved unto the end of time for them that live in this holy
manner.”
“Dost thou imagine, then,
that thou shalt go up into heaven, there to receive some reward?”
“I do not imagine this: I
know it, and I am so certain thereof, that I do not entertain the least doubt.”
“To end all this,” said
the Prefect, “let us come to the point. Go ye all together, and, with one
accord, sacrifice to the gods.”
“No one who possesses
good sense,” replied Justin, “abandons his pious duty to throw himself into
error and impiety.”
“Unless ye be willing to
obey our commands,” added Rusticus, “ye shall all be tortured without mercy.”
“We long for nothing more
ardently,” said the holy Martyr, “than for torments undergone for the sake of
Christ Jesus, our Lord. This will give us confidence to stand before His dread
tribunal, where the whole world must one day appear to be judged.”
The other Martyrs spoke
in like manner, and added: “Do speedily whatever you choose. We are Christians:
we sacrifice not to idols.”
The Prefect hearing this,
pronounced the sentence: let them, who were unwilling to sacrifice to the gods,
and to obey the edict of the Emperor, be first scourged, and then led to the
place of execution; there to be beheaded according to the laws.” Thus the
Martyrs were led forth, thanking and praising God for the grace bestowed upon
them. After their Martyrdom, the Christians secretly took away their bodies,
and gave them a decent burial.
Such was the end of Saint
Justin, deservedly surnamed the Martyr or Witness; for he bore witness to the
truth, not only by shedding his blood for the Faith, like very many others, but
also by his words and writings. In him the title of Philosopher became truly a
name of honor; he was a sage in very deed, in that he consecrated his talents
to the noblest of causes – the service of the Giver of every excellent gift,
and the everlasting happiness of his fellow-men.
He suffered in the reign
of Marcus Aurelius and Lucius Verus, most probably in the year 167 of the Christian
Era.
MLA
Citation
Father James A M Fastré,
S.J. “Saint Justin”. The Acts of the Early Martyrs, 1871. CatholicSaints.Info.
14 July 2022. Web. 1 June 2024.
<https://catholicsaints.info/the-acts-of-the-early-martyrs-saint-justin/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-acts-of-the-early-martyrs-saint-justin/
Jan van Haelbeck (fl 1600–1630),
Ecclesiae Militantis Triumphi (Triomphes de l'Eglise Militante) / In medio
ignis..., Plate 11: Martyrdom scenes with St Polycarp being burned and stabbed
in foreground, St Justin being beheaded in right background, St Corona tied to
two tree in central background, St Victor of Siena being burned and stabbed
with an axe in left background; letters A-D within composition indicating
different scenes., between 1600 and 1620, 20.3 x 13.8 British Museum
St.
Justin, the Philosopher, Martyr
From
the life of the saint, compiled from his writings by Dom Marand, the learned
and judicious editor of St. Justin’s works, printed at Paris in 1742; and at
Venice in 1747. Also from Tatian, Eusebius, and the original short acts of his
martyrdom, in Ruinart. On his writings, see Dom Nourry, Apparatus in Bibl.
Patr. Ceillier, and Marechal, Concordance des Pères, t. 1.
A.D.
167.
ST. JUSTIN was
born at Neapolis, now Naplosa, the ancient Sichem, and formerly the capital of
the province of Samaria. Vespasian, having endowed its inhabitants with the
privileges belonging to Roman citizens, gave it the name of Flavia. His son
Titus sent thither a colony of Greeks, among whom were the father and
grandfather of our saint. His father, a heathen, 1 brought him up in the errors
and superstitions of paganism, but at the same time did not neglect to
cultivate his mind by several branches of human literature. St. Justin
accordingly informs us, 2 that he spent his youth in
reading the poets, orators, and historians. Having gone through the usual
course of these studies, he gave himself up to that of philosophy in quest of
truth, an ardent love of which was his predominant passion. He addressed
himself first to a master who was a Stoic; and after having staid some time
with him, seeing he could learn nothing of him concerning God, he left him, and
went to a Peripatetic, a very subtle man in his own conceit; but Justin, being
desired the second day after admission, to fix his master’s salary, that he
might know what he was to be allowed for his pains in teaching him, he left him
also, concluding that he was no philosopher. He then tried a Pythagorean, who
had a great reputation, and who boasted much of his wisdom; but he required of
his scholar, as a necessary preliminary to his admission, that he should have
learned music, astronomy, and geometry. Justin could not bear such delays in
the search of God, and preferred the school of an Academic, under whom he made
great progress in the Platonic philosophy, and vainly flattered himself with
the hope of arriving in a short time at the sight of God, which the Platonic
philosophy seemed to have had chiefly in view. Walking one day by the sea-side,
for the advantage of a greater freedom from noise and tumult, he saw, as he
turned about, an old man who followed him pretty close. His appearance was
majestic, and had a great mixture in it of mildness and gravity. Justin looking
on him very attentively, the man asked him if he knew him. Justin answered in
the negative. “Why then,” said he, “do you look so steadfastly upon me?” Justin
replied: “It is the effect of my surprise to meet any human creature in this
remote and solitary place.” “What brought me hither,” said that old man, “was
my concern for some of my friends. They are gone a journey, and I am come
hither to look out for them.” 3 They then fell into a long
discourse concerning the excellency of philosophy in general, and of the
Platonic in particular, which Justin asserted to be the only true way to
happiness, and of knowing and seeing God. This the grave person refuted at
large, and at length by the force of his arguments convinced him that those
philosophers, whom he had the greatest esteem for, Plato and Pythagoras, had
been mistaken in their principles, and had not a thorough knowledge of God and
of the soul of man, nor could they in consequence communicate it to others.
This drew from him the important query, Who were the likeliest persons to set
him in the right way? The stranger answered, that long before the existence of
these reputed philosophers, there were certain blessed men, lovers of God, and
divinely inspired, called prophets, on account of their foretelling things
which have since come to pass; whose books, yet extant, contain many solid
instructions about the first cause and end of all things, and many other
particulars becoming a philosopher to know. That their miracles and their
predictions had procured them such credit, that they established truth by
authority, and not by disputes and elaborate demonstrations of human reason, of
which few men are capable. That they inculcated the belief of one only God, the
Father and author of all things, and of his Son Jesus Christ, whom he had sent
into the world. He concluded his discourse with this advice: “As for thyself,
above all things, pray that the gates of life may be opened unto thee; for
these are not things to be discerned, unless God and Christ grant to a man the
knowledge of them.” After these words he departed, and Justin saw him no more;
but his conversation left a deep impression on the young philosopher’s soul,
and kindled there an ardent affection for these true philosophers, the
prophets. And upon a further inquiry into the credibility of the Christian
religion, he embraced it soon after. What had also no small weight in
persuading him of the truth of the Christian faith, was the innocence and true
virtue of its professors; seeing with what courage and constancy, rather than
to betray their religion, or commit the least sin, they suffered the sharpest
tortures, and encountered, nay even courted death itself, in its most horrible
shapes. “When I heard the Christians traduced and reproached,” says he, “yet
saw them fearless and rushing on death and all things that are accounted most
dreadful to human nature, I concluded with myself that it was impossible those
men should wallow in vice, and be carried away with the love of lust and
pleasure.” 4 Justin, by the course of his
studies, must have been grown up when he was converted to the faith. Tillemont
and Marand understand, by an obscure passage in St. Epiphanius, 5 that he was in the thirtieth
year of his age. 6
St.
Justin, after he became a Christian, continued to wear the pallium or cloak, as
Eusebius and St. Jerom inform us, which was the singular badge of a
philosopher. Aristides, the Athenian philosopher and a Christian, did the same;
so did Heracles, even when he was bishop of Alexandria. St. Epiphanius calls
St. Justin a great ascetic, or one who professed a most austere and holy life.
He came to Rome soon after his conversion, probably from Egypt. Tillemont and
Dom. Marand think that he was a priest, from his description of baptism, and
the account he gave at his trial of people resorting to his house for
instruction. This however is uncertain; and Ceillier concludes, from the
silence of the ancients on this head, that he was always a layman; but he seems
to have preached, and therefore to have been at least deacon. His discourse, or
Oration to the Greeks, 7 he wrote soon after his
conversion, in order to convince the heathens of the reasonableness of his
having deserted paganism. He urges the absurdity of idolatry, and the
inconsistency of ascribing lewdness and other crimes to their deities: on the
other hand, he declares his admiration of, and reverence for, the purity and
sanctity of the Christian doctrine, and the awful majesty of the divine
writings, which still the passions, and fix in a happy tranquillity the mind of
man, which finds itself everywhere else restless. His second work is called his
Parænesis or Exhortation to the Greeks, which he drew up at Rome: in this he
employs the flowers of eloquence, which even in his apologies he despises. In
it he shows the errors of idolatry, and the vanity of the heathen philosophers:
reproaches Plato with making an harangue to the Athenians, in which he
pretended to establish a multitude of gods, only to escape the fate of
Socrates; whilst it is clear from his writings that he believed one only God.
He transcribes the words of Orpheus the Sibyl, Homer, Sophocles, Pythagoras,
Plato, Mercury, and Acmon, or rather Ammon, in which they profess the unity of
the Deity. He wrote his book on Monarchy, 8 expressly to prove the unity of
God, from the testimonies and reasons of the heathen philosophers themselves.
The epistle to Diognetus is an incomparable work of primitive antiquity,
attributed to St. Justin by all the ancient copies, and doubtless genuine, as
Dr. Cave, Ceillier, Marand, &c. show; though the style is more elegant and
florid than the other works of this father. Indeed it is not mentioned by
Eusebius and St. Jerom; but neither do they mention the works of Athenagoras.
And what wonder that, the art of printing not being as yet discovered, some
writings should have escaped their notice? Tillemont fancies the author of this
piece to be more ancient, because he calls himself a disciple of the apostles:
but St. Justin might assume that title, who lived contemporary with St.
Polycarp and others, who had seen some of them. This Diognetus was a learned
philosopher, a person of great rank, and preceptor to the Emperor Marcus
Aurelius, who always consulted and exceedingly honoured him. Dom. Nourry 9 mistakes grossly, when he calls
him a Jew: for in this very epistle is he styled an adorer of gods. This great
man was desirous to know upon what assurances the Christians despised the
world, and even torments and death, and showed to one another a mutual love,
which appeared wonderful to the rest of mankind, for it rendered them seemingly
insensible to the greatest injuries. St. Justin, to satisfy him, demonstrates
the folly of idolatry, and the imperfection of the Jewish worship: and sets
forth the sanctity practised by the Christians, especially their humility,
meekness, love of those who hate them without so much as knowing any reason of
their hatred, &c. He adds, that their numbers and virtue are increased by
tortures and massacres, and explains clearly the divinity of Christ, 10 the maker of all things, and
Son of God. He shows that by reason alone we could never attain to the true
knowledge of God, who sent his Son to teach us his holy mysteries: and, when we
deserved only chastisement, to pay the full price of our redemption—the Holy
One to suffer for sinners—the person offended for the offenders: and when no
other means could satisfy for our crimes, we were covered under the wings of
justice itself, and rescued from slavery. He extols exceedingly the immense
goodness and love of God for man, in creating him, and the world for his use;
in subjecting to him other things, and in sending his only begotten Son with
the promise of his kingdom, to those who shall have loved him. “But after you
shall have known him,” says he, “with what inexpressible joy do you think you
will be filled! How ardently will you love him who first loved you! And when
you shall love him, you will be an imitator of his goodness. He who bears the
burdens of others, assists all, humbles himself to all, even to his inferiors,
and supplies the wants of the poor with what he has received from God, is truly
the imitator of God. Then will you see on earth that God governs the world; you
will know his mysteries, and will love and admire those who suffer for him: you
will condemn the imposture of the world, and despise death, only fearing
eternal death, in never-ending fire. When you know that fire, you will call
those blessed who here suffer flames for justice. I speak not of things to
which I am a stranger, but having been a disciple of the apostles, I am a
teacher of nations,” &c.
St.
Justin made a long stay in Rome, dwelling near the Timothin baths, on the
Viminal hill. The Christians met in his house to perform their devotions, and
he applied himself with great zeal to the instruction of all those who resorted
to him. Evelpistus, who suffered with him, owned at his examination that he had
heard with pleasure Justin’s discourses. The judge was acquainted with his
zeal, when he asked him, in what place he assembled his disciples? Not content
with labouring in the conversion of Jews and Gentiles, he exerted his
endeavours in defending the Catholic faith against all the heresies of that
age. His excellent volumes against Marcion, as they are styled by St. Jerom,
are now lost, with several other works commended by the ancients. The martyr,
after his first apology, left Rome, and probably performed the functions of an
evangelist in many countries for several years. In the reign of Antoninus Pius,
being at Ephesus, and casually meeting in the walks of Xistus Tryphon, whom
Eusebius calls the most celebrated Jew of that age, and who was a famous
philosopher, he fell into discourse with him, which brought on a disputation,
which was held in the presence of several witnesses during two entire days. St.
Justin afterwards committed to writing this dialogue with Tryphon, which work
is a simple narrative of a familiar unstudied conversation. Tryphon seeing
Justin in the philosopher’s cloak, addressed him on the excellency of
philosophy. The saint answered, that he admired he should not rather study
Moses and the prophets, in comparison of whom all the writings of the
philosophers are empty jargon and foolish dreams. Then, in the first part of
his dialogue, he showed that, according to the prophets, the old law was
temporary, and to be abolished by the new: and in the second, that Christ was
God before all ages, distinct from the Father—the same that appeared to
Abraham, Moses, &c. the same that created man, and was himself made man,
and crucified. He insists much on that passage, Behold a virgin shall
conceive. 11 From the beginning of the
conversation, Tryphon had allowed that from the prophets it was clear that
Christ must be then come; but he said, that he had not yet manifested himself
to the world. So evident was it that the time of his coming must be then
elapsed, that no Jew durst deny it, as Fleury observes. 12 From the Apocalypse and Isaiah,
by a mistaken interpretation, Justin inferred the futurity of the Millennium,
or of Christ’s reign upon earth for a thousand years, before the day of
judgment, with his elect, in spiritual, chaste delights: but adds, that this
was not admitted by many true orthodox believers. 13 This point was afterwards
cleared up, and that mistake of some few corrected and exploded by consulting
the tradition of the whole church. In the third part, St. Justin proves the
vocation of the Gentiles, and the establishment of the church. Night putting an
end to the conversation, Tryphon thanked Justin, and prayed for his happy
voyage: for he was going to sea. By some mistakes made by St. Justin in the
etymologies or derivation of certain Hebrew names, it appears that he was a
stranger to that language. The Socinians dread the authority of this work, on
account of the clear proofs which it furnishes of the divinity of Christ. St.
Justin testifies 14 that the miraculous gifts of
the Holy Ghost, of curing the sick, and casting out devils in the name of
Christ, were then frequent in the church. He excludes from salvation wilful
heretics no less than infidels.
But
the Apologies of this martyr have chiefly rendered his name illustrious. The
first or greater (which by the first editors was, through mistake, placed and
called the second) he addressed to the Emperor Antoninus Pius, his two adopted
sons, Marcus Aurelius and Lucius Commodus, and the senate, about the year 150.
That mild emperor had published no edicts against the Christians: but, by
virtue of former edicts, they were often persecuted by the governors, and were
everywhere traduced as a wicked and barbarous set of people, enemies to their
very species. They were deemed atheists; they were accused of practising secret
lewdness, which slander seems to have been founded on the secrecy of their
mysteries, and partly on the filthy abominations of the Gnostic and
Carpocratian heretics: they were said in their sacred assemblies to feed on the
flesh of a murdered child; to which calumny a false notion of the blessed
eucharist might give birth. Celsus and other heathens add, 15 that they adored the cross, and
the head of an ass. The story of the ass’s head was a groundless calumny,
forged by a Jew, who pretended to have seen their mysteries, which was readily
believed and propagated by those whose interest it was to decry the Christian
religion, as Eusebius, 16 St. Justin, Origen, and
Tertullian relate. The respect shown to the sign of the cross, mentioned by
Tertullian and all the ancient fathers, seem grounds enough for the other
slander. These calumnies were advanced with such confidence, and, through
passion and prejudice, received so eagerly, that they served for a pretence to
justify the cruelty of the persecutors, and to render the very name of a
Christian odious. These circumstances stirred up the zeal of St. Justin to
present his Apology for the Faith in writing, begging that the same might be
made public. In it he boldly declares himself a Christian, and an advocate for
his religion: he shows that Christians ought not to be condemned barely for the
name of Christian, unless convicted of some crime; that they are not atheists,
though they adore not idols: for they adore God the Father, his Son, and the
Holy Ghost, 17 and the host of good angels. 18 He exhorts the emperor to hold
the balance even in the execution of justice; and sets forth the sanctity of
the doctrine and manners of Christians, who fly all oaths, abhor the least
impurity, despise riches, are patient and meek, love even enemies, readily pay
all taxes, and scrupulously and respectfully obey and honour princes, &c.
Far from eating children, they even condemned those who exposed them. 19 He proves their regard for
purity from the numbers among them of both sexes who had observed strict
chastity to an advanced age. He explains the immortality of the soul, and the
resurrection of the flesh, and shows from the ancient prophets that God was to
become man, and that they had foretold the destruction of Jerusalem, the
vocation of the Gentiles, &c. He mentions a statue erected in Rome to Simon
Magus, which is also testified by Tertullian, St. Austin, Theodoret, &c. 20 The necessity of vindicating
our faith from slanders, obliged him, contrary to the custom of the primitive
church, to describe the sacraments of baptism and the blessed eucharist,
mentioning the latter also as a sacrifice. “No one,” says he, 21 “is allowed to partake of this
food but he that believes our doctrines to be true, and who has been baptized
in the laver of regeneration for remission of sins, and lives up to what Christ
has taught. For we take not these as common bread and common drink; but like as
Jesus Christ our Saviour, being incarnate by the word of God, had both flesh
and blood for our salvation; so are we taught that this food, by which our
flesh and blood are nourished, over which thanks have been given by the prayers
in his own words, is the flesh and blood of the incarnate Jesus.” He describes
the manner of sanctifying the Sunday, by meeting to celebrate the divine
mysteries, read the prophets, hear the exhortation of him that presides, and
make a collection of alms to be distributed among the orphans, widows, sick,
prisoners, and strangers. He adds the obscure edict of the Emperor Adrian in
favour of the Christians. It appears that this Apology had its desired
effect—the quiet of the church. Eusebius informs us, 22 that the same emperor sent into
Asia a rescript to the following purport: “When many governors of provinces had
wrote to my father, he forbade them (the Christians) to be molested, unless
they had offended against the state. The same answer I gave when consulted
before on the same subject. If any one accuse a person of being a Christian, it
is my pleasure that he be acquitted, and the accuser chastised according to the
rigour of the law.” Orosius and Zonaras tell us, that Antoninus was prevailed
upon by the Apology of Justin to send this order.
He
composed his second Apology near twenty years after, in 167, on account of the
martyrdom of one Ptolemy, and two other Christians, whom Urbicus, the governor
of Rome, had put to death. The saint offered it to the Emperor Marcus Aurelius
(his colleague Lucius Verus being absent in the East) and to the senate. He
undertakes in it to prove that the Christians were unjustly punished with
death, and shows how much their lives and doctrines surpassed the philosophers,
and that they could never embrace death with so much cheerfulness and joy, had
they been guilty of the crimes laid to their charge. Even Socrates,
notwithstanding the multitude of disciples that followed him, never found one
that died in defence of his doctrine. The apologist added boldly, that he
expected death would be the recompense of his Apology, and that he should fall
a victim to the snares and rage of some or other of the implacable enemies of
the religion for which he pleaded; among whom he named Crescens, a philosopher
in name, but an ignorant man, and a slave to pride and ostentation. His
martyrdom as he had conjectured, was the recompense of this Apology: it
happened soon after he presented this discourse, and probably was procured by
the malice of those of whom he spoke. The genuine acts seem to have been taken
from the prætor’s public register. The relation is as follows:
Justin
and others that were with him were apprehended, and brought before Rusticus,
prefect of Rome, who said to Justin, “Obey the gods, and comply with the edicts
of the emperors.” Justin answered, “No one can be justly blamed or condemned
for obeying the commands of our Saviour Jesus Christ.” Rusticus.—“What kind of
literature and discipline do you profess?” Justin.—“I have tried every kind of
discipline and learning; but I have finally embraced the Christian discipline,
how little soever esteemed by those who were led away by error and false
opinions.” Rusticus.—“Wretch, art thou then taken with that discipline?”
Justin.—“Doubtless I am, because it affords me the comfort of being in the
right path.” Rusticus.—“What are the tenets of the Christian religion?”
Justin.—“We Christians believe one God, Creator of all things visible and
invisible; and we confess our Lord Jesus Christ, the Son of God, foretold by
the prophets, the Author and Preacher of salvation, and the Judge of mankind.”
The prefect inquired in what place the Christians assembled. Justin replied,
“Where they please, and where they can: God is not confined to a place: as he
is invisible, and fills both heaven and earth, he is everywhere adored and
glorified by the faithful.” Rusticus.—“Tell me where you assemble your
disciples?” Justin.—“I have lived till this time near the house of one called
Martin, at the Timothin baths. I am come a second time to Rome, and am acquainted
with no other place in the city. If any one came to me, I communicated to him
the doctrine of truth.” Rusticus.—“You are then a Christian.” Justin.—“Yes, I
am.” The judge then put the same question to each of the rest, viz. Chariton, a
man; Charitana, a woman; Evelpistus, a servant of Cæsar, by birth a
Cappadocian; Hierax, a Phrygian; Peon, and Liberianus, who all answered, “that,
by the divine mercy, they were Christians.” Evelpistus said, he had learned the
faith from his parents, but had with great pleasure heard Justin’s discourses.
Then the prefect addressed himself again to Justin in this manner: “Hear you,
who are noted for your eloquence, and think you make profession of the right
philosophy, if I cause you to be scourged from head to foot, do you think you
shall go to heaven?” Justin replied, “If I suffer what you mention, I hope to
receive the reward which those have already received, who have observed the
precepts of Jesus Christ.” Rusticus said, “You imagine then that you shall go
to heaven, and be there rewarded.” The martyr answered, “I do not only imagine
it, but I know it; and am so well assured of it, that I have no reason to make
the least doubt of it.” The prefect seeing it was to no purpose to argue, bade
them go together and unanimously sacrifice to the gods, and told them that in
case of refusal they should be tormented without mercy. Justin replied, “There
is nothing which we more earnestly desire than to endure torments for the sake
of our Lord Jesus Christ; for this is what will promote our happiness, and give
us confidence at his bar, where all men must appear and be judged.” To this the
rest assented, adding, “Do quickly what you are about. We are Christians, and
will never sacrifice to idols.” The prefect thereupon ordered them to be
scourged and then beheaded, as the laws directed. The martyrs were forthwith
led to the place where criminals were executed, and there, amidst the praises
and thanksgivings which they did not cease to pour forth to God, were first
scourged, and afterwards beheaded. After their martyrdom, certain Christians
carried off their bodies privately, and gave them an honourable burial. St.
Justin is one of the most ancient fathers of the church who has left us works
of any considerable note. 23 Tatian, his disciple, writes,
that, of all men, he was the most worthy of admiration. 24 Eusebius, St. Jerom, St.
Epiphanius, Theodoret, &c. bestow on him the highest praises. He suffered
about the year 167, in the reign of Marcus Aurelius and Lucius Verus. The
Greeks honour him on the 1st of June; in Usuard and in the Roman Martyrology
his name occurs on the 13th of April.
St.
Justin extols the power of divine grace in the virtue of Christians, among whom
many who were then sixty years old, had served God from their infancy in a
state of spotless virginity, having never offended against that virtue, not
only in action, but not even in thought: for our very thoughts are known to
God. 25 They could not be defiled with
any inordinate love of riches, who threw their own private revenues into the
common stock, sharing it with the poor. 26 So great was their abhorrence
of the least wilful untruth, that they were always ready rather to die than to
save their lives by a lie. 27 Their fidelity to God was
inviolable, and their constancy in confessing his holy name, and in observing
his law invincible. “No one,” says the saint, 28 “can affright from their duty
those who believe in Jesus. In all parts of the earth we cease not to confess
him, though we lose our heads, be crucified, or exposed to wild beasts. We
suffer dungeons, fire, and all manner of torments: the more we are persecuted,
the more faithful and the more pious we become, through the name of Jesus. Some
adore the sun: but no one yet saw any one lay down his life for that worship;
whereas we see men of all nations suffer all things for Jesus Christ.” He often
mentions the devotion and fervour of Christians in glorifying God by their
continual homages, and says, that the light of the gospel being then spread
every where, there was no nation, either of Greeks or barbarians, in which
prayers and thanksgivings were not offered to the Creator in the name of the
crucified Jesus. 29
Note
1. St.
Epiphanius (Hær. 46,) calls St. Justin a Samaritan; but means such a one by
birth, not by principle; our saint declaring himself a Gentile, and
uncircumcised. (Dial. n. 28, Apol. 1. n. 53.) [back]
Note 2. Dial. in initio. [back]
Note
3. Some
take this old man to have been a zealous holy Christian. Halloix thinks it was
an angel; for the blessed spirits are concerned for men’s salvation: and
Tillemont and Dom. Murand look on this conjecture as probable on several
accounts. [back]
Note 4. Apol. 2, ol. 1, n. 12, p. 96. [back]
Note
5. Hær.
46. [back]
Note 6. Eusebius (b. 4, c. 8,) says, his
conversion happened after Adrian had celebrated the Apotheosis of his minion
Antinous, whom death surprised in Egypt, to whose honour that emperor built a
city called Antinoe, where he died, erected a temple, appointed priests and
established games; all which was done in 132, and St. Justin died in the vigour
of his age. Hence Dom Marand places his conversion about the year 137. Dr. Cave
thinks it happened at Naplosa: Marand at Alexandria, because he was near the
sea, and Justin himself mentions that he had been at Alexandria, (Parænef. ad
Græc.) for he had travelled for his improvement in the sciences, and
particularly into Egypt, famous for teaching the mysteries of secret
learning. [back]
Note
7. Op.
p. 1. [back]
Note 8. Ed. Ben. p. 36. [back]
Note
9. Appar.
in Bibl. Patr. t. 1, p. 445. [back]
Note 10. N. 7. p. 237. [back]
Note
11. Isaiah
viii. [back]
Note 12. Hist. t. 1, p. 463. [back]
Note
13. N.
80, p. 177. [back]
Note 14. N. 85, p. 182, n. 35, p. 133. [back]
Note
15. Apud
Origen, l. 6, c. 133. [back]
Note 16. Hist. l. 4, c. 16, and in Isa. [back]
Note
17. Apol.
1. ol. 2, n. 6, p. 47. [back]
Note 18. Dom Marand demonstrates against Dr.
Bull, that these words of good angels, &c., cannot be placed
within a parenthesis, and that they mean an inferior veneration of angels,
entirely of a different order from the supreme worship of God, though named
with it in the same period, as we read, (Apoc. i. 4, 5,) Grace and peace
from him that is ……… and from the seven spirits which are before his throne,
and from Jesus Christ. [back]
Note
19. As
the heathens practised when poor; and the Chinese, &c., do at this
day. [back]
Note 20. See Tillemont, t. 2, p. 521, and
Marand, Not. hic. [back]
Note
21. N.
66, p. 88. See the notes of the Ben. Ed. [back]
Note 22. Hist. b. 4, c. 13. [back]
Note
23. Photius
informs us (Cod. 125,) that St. Justin composed a book against Aristotle, in
which, with close reasoning and solid arguments, he examined the two first
books of his Physics, or his principles of form, matter, &c. It is evident
that the Treatise against the Doctrine of Aristotle, in which also the fourth,
fifth, and eighth books of his Physics, and several other parts of that
philosopher’s writings are censured, is the work of some other; and has only
been ascribed to St. Justin in lieu of the former, which is lost. The answer to
the Orthodox upon one hundred and forty-six questions, is a work of the fourth
or fifth age, which does honour to its author, whom some take to have been
Theodoret, before the rise of the Nestorian heresy. The Sabellians and Arians
are closely confuted in it. The Exposition of the true Faith is an excellent
confutation of the Arians, Nestorians, and Eutychians; perhaps the work of
Justin, a bishop in Sicily, whose letter to Peter the Dyer is extant, (t. 4,
Conc. p. 1103.) The letter to Zenas and Serenus is of small importance,
contains some moral, ascetic instructions, and seems to have been written by
some abbot; some think by Justin, abbot of the monastery of St. Anastasius, the
Persian and martyr, near Jerusalem, in the reign of Heraclius. See D. Marand,
Ceillier, &c. The best edition of St. Justin’s works is that of D. Marand,
of the congregation of St. Maur, printed in folio at Paris, 1742, and at
Venice, 1747. [back]
Note 24. Apud Eus. l. 4, c. 16. [back]
Note
25. Apol. 1. ol. 2, p.
62. [back]
Note 26. Ib. p. 61. [back]
Note
27. Ib. p. 57, and Dial. cum
Tryph. [back]
Note 28. Ib. [back]
Note
29. Dial. p. 345. [back]
Rev. Alban Butler
(1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : https://www.bartleby.com/lit-hub/lives-of-the-saints/volume-vi-june/st-justin-the-philosopher-martyr
Les
reliques de Saint Justin et d'autres saints martyrs de l'Église
primitive, autel latéral dédié à Sainte Anne et Saint Joachim, église
des Jésuites à La Valette, Malte
Saints
of the Day – Justin (Justin the Philosopher)
Article
Born in Flavia Neapolis, Samaria, c.100; died 165;
feast day formerly on April 13 or 14.
“Is this not the task of philosophy to enquire about
the divine?” – Saint Justin Martyr
The blood of the martyrs flourished in its
hundred-fold increase, as Saint Justin has well observed: “We are slain with
the sword, but we increase and multiply; the more we are persecuted and
destroyed, the more are deaf to our numbers. As a vine, by being pruned and cut
close, shoots forth new suckers, and bears a greater abundance of fruit; so is
it with us.”
Saint Justin was a layman and the first great
Christian philosopher who wrote books of sizable length. His own writing gives
details of his life. According to his account his pagan parents were of Greek
origin. He was given a liberal education and devoted himself particularly to
rhetoric, poetry, and history. He then moved on to the study of philosophy, and
he studied the system of the Stoics, then gave it up because it taught him
nothing of God.
He applied to the school of Pythagoras but was told
that a preliminary knowledge of music, geometry, and astronomy would be
required. He came into contact with a respected Platonist, however, who led him
to the science of God.
One day, while wandering near the seashore, reflecting
upon one of Plato’s maxims, he saw an impressive-looking old man, whom he
engaged in a discussion about the maxim. The man told him of a philosophy
nobler and more fulfilling than any he had yet studied – one that had been
revealed by God to the Hebrew prophets and culminated in Jesus Christ.
Justin was inspired to study the Scriptures and to
learn about Christianity. He found that while the teachings of Plato are not
identical to Christianity, they led him to embrace the teachings of Jesus. He
is said to have become converted by his reading and by observing the heroism of
martyrs. He became a Christian at the age of 30 and was baptized at Ephesus or
Alexandria, both cities that he visited.
In his teaching as well as his writing, he described
the faith of the Christians and what took place at their meetings, an approach
that most early Christians avoided in order to protect their rites from
profanation. He tried to show that faith was compatible with rational thought.
He travelled much and held disputations with pagans,
heretics, and Jews. At a time when Christians were continually subjected to
persecution by the civil authorities, his first open defense of Christianity
was addressed to the Emperor Antonius Pius, along with the emperor’s three
adopted sons. His second great public defense, written about the year 161 was
addressed to the Roman Senate itself.
Justin did not believe that everything he learned
before becoming a Christian must necessarily be untrue. “Those who have been
inspired by the creative word of God, see through this a measure of the truth,”
he wrote. “We are taught that Christ, the first-born of God, is the word of
which the whole human race partakes, so that those who before him lived
according to reason may be called Christian, even though accounted atheists.”
Justin wanted to embrace people like the Greek Socrates and the Jewish father
Abraham into the fold of Christianity.
At last he came to Rome, where he opened a Christian
school, with Tatian as one of his students. At some point he presented his
Apology to the emperor Marcus Aurelius. He argued in public with a Cynic named
Crescens, whom he accused of ignorance and misrepresentation. It is believed
that it was through the machinations of Crescens’ followers that Justin was
arrested.
He was brought before Rusticus, the prefect of Rome,
and records of his trial still exist. He stated his beliefs openly. When asked
to sacrifice to idols, Justin replied, “No right-minded man forsakes truth for
falsehood.” He was sentenced to be scourged and beheaded. Six other Christians,
including a woman, died with him (Bentley, White).
Saint Justin is depicted in art with an ax or a sword
– the instrument of his martyrdom (White). Justin is the patron of philosophers
and philosophy, and apologists (White).
MLA Citation
Katherine I Rabenstein. Saints
of the Day, 1998. CatholicSaints.Info.
19 June 2020. Web. 1 June 2024.
<https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-justin-justin-the-philosopher/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-justin-justin-the-philosopher/
St. Justin Martyr
Feast
day: Jun 01
"We are slain with
the sword, but we increase and multiply; the more we are persecuted and
destroyed, the more are deaf to our numbers. As a vine, by being pruned and cut
close, shoots forth new suckers, and bears a greater abundance of fruit; so is
it with us." – St. Justin Martyr
Justin was born around
the year 100 in the Palestinian province of Samaria, the son of Greek-speaking
parents whose ancestors were sent as colonists to that area of the Roman
Empire. Justin's father followed the Greek pagan religion and raised his son to
do the same, but he also provided Justin with an excellent education in
literature and history.
Justin was an avid lover
of truth, and as a young man, became interested in philosophy
and searched for truth in the various schools of thought that had spread
throughout the empire. But he became frustrated with the professional
philosophers' intellectual conceits and limitations, as well as their apparent
indifference to God.
After several years of
study, Justin had a life-changing encounter with an old man who questioned him
about his beliefs and especially about the sufficiency of philosophy as a
means of attaining truth. He urged him to study the Jewish prophets
and told Justin that these authors had not only spoken by God's
inspiration, but also predicted the coming of Christ and the foundation of his
Church.
“Above all things, pray
that the gates of life may be opened to you,” the old man told Justin, “for
these are not things to be discerned, unless God and Christ grant to a man the
knowledge of them.” Justin had always admired Christians from a distance
because of the beauty of their moral lives. As he writes in his Apologies:
"When I was a disciple of Plato, hearing the accusations made against the
Christians and seeing them intrepid in the face of death and of all that men
fear, I said to myself that it was impossible that they should be living in
evil and in the love of pleasure.” The aspiring philosopher eventually decided
to be baptized around the age of 30.
After his conversion, Justin
continued to wear the type of cloak that Greek culture associated with the
philosophers. Inspired by the dedicated example of other Catholics whom he had
seen put to death for their faith, he embraced a simple and austere lifestyle
even after moving to Rome.
Justin was most likely
ordained a deacon, since he preached, did not marry, and gave religious
instruction in his home. He is best known as the author of early apologetic
works which argued for the Catholic faith against the claims of Jews, pagans,
and non-Christian philosophers.
Several of these works
were written to Roman officials, for the purpose of refuting lies that had been
told about the Church. Justin sought to convince the rulers of the Roman Empire
that they had nothing to gain, and much to lose, by persecuting the Christians.
His two most famous apologetical treatises were "Apologies" and
"Dialogue with Tryphon."
In order to fulfill this
task, Justin gave explicit written descriptions of the early Church's beliefs
and its mode of worship. In modern times, scholars have noted that Justin's
descriptions correspond to the traditions of the Catholic Church on every
essential point.
Justin describes the
weekly Sunday liturgy as a sacrifice, and speaks of the Eucharist as the true
body and blood of Christ. He further states that only baptized persons who
believe the Church's teachings, and are free of serious sin, may receive it.
Justin also explains in
his writings that the Church regards celibacy as a sacred calling, condemns the
common practice of killing infants, and looks down on the accumulation of
excessive wealth and property.
His first defense of the
faith, written to Emperor Antonius Pius around 150, convinced the emperor to
regard the Church with tolerance. In 167, however, persecution began again
under Emperor Marcus Aurelius.
During that year Justin
wrote to the emperor, who was himself a philosopher and the author of the
well-known “Meditations.” He tried to demonstrate the injustice of the
persecutions, and the superiority of the Catholic faith over Greek philosophy.
Justin emphasized the strength of his convictions by stating that he expected
to be put to death for expressing them
He was, indeed, seized
along with a group of other believers, and brought before Rusticus, prefect of
Rome. A surviving eyewitness account shows how Justin the philosopher became
known as “St. Justin Martyr.”
The prefect made it clear
how Justin might save his life: “Obey the gods, and comply with the edicts of
the emperors.” Justin responded that “no one can be justly blamed or condemned
for obeying the commands of our Savior Jesus Christ.”
Rusticus briefly
questioned Justin and his companions regarding their beliefs about Christ and
their manner of worshiping God. Then he laid down the law.
“Hear me,” he said, “you
who are noted for your eloquence, who think that you make a profession of the
right philosophy. If I cause you to be scourged from head to foot, do you think
you shall go to heaven?”
“If I suffer what you
mention,” Justin replied, “I hope to receive the reward which those have
already received, who have obeyed the precepts of Jesus Christ.”
“There is nothing which
we more earnestly desire, than to endure torments for the sake of our Lord
Jesus Christ,” he explained. “We are Christians, and will never sacrifice to
idols.” Justin was scourged and beheaded along with six companions who joined
him in his confession of faith.
St. Justin Martyr has
been regarded as a saint since the earliest centuries of the Church. Eastern
Catholics and Eastern Orthodox Christians also celebrate his feast day on June
1.
SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/saint/st-justin-martyr-486
Church
(Pieve) San Giustino, in San Giustino Valdarno, hamlet of Loro Ciuffenna,
Province of Arezzo, Tuscany, Italy
Saint Justin, martyr
Among the many saints
honored today, Justin the martyr is one that needs to be invoked due to his
reasonableness in the approach he took regarding the faith on all levels. He
met his destiny in being beheaded in AD 165 at Rome. This second century saint
and philosopher is know for his defense of the faith by using the gift of
reason. Today we could use a good dose of Justin in making the reasons for being
Christian known and understandable. One of the famous interchanges he had went
like this: “Rusticus said: ‘What system of teaching do you profess?’ Justin
said: ‘I have tried to learn about every system, but I have accepted the true
doctrines of the Christians, though these are not approved by those who are
held fast by error.'”
In Justin’s First
Apology sacramental and liturgical theologians look to Justin because of
the rigor he had for being consistent with divine revelation; in the work just
named Justin takes on the followers of Mithras for the mimicking of the
Eucharist and confusing the faithful and distracting the proper defense of the
faith. Justin’s eucharistic faith is something for us today to understand.
Justin’s use of language is stunning:
But we, after we have
thus washed him who has been convinced and has assented to our teaching, bring
him to the place where those who are called brethren are assembled, in order
that we may offer hearty prayers in common for ourselves and for the baptized
[illuminated] person, and for all others in every place, that we may be counted
worthy, now that we have learned the truth, by our works also to be found good
citizens and keepers of the commandments, so that we may be saved with an
everlasting salvation.
Having ended the prayers,
we salute one another with a kiss. There is then brought to the president of
the brethren bread and a cup of wine mixed with water; and he taking them,
gives praise and glory to the Father of the universe, through the name of the
Son and of the Holy Ghost, and offers thanks at considerable length for our
being counted worthy to receive these things at His hands.
And when he has concluded
the prayers and thanksgivings, all the people present express their assent by
saying Amen. This word Amen answers in the Hebrew language
to ge’noito [so be it].
And when the president
has given thanks, and all the people have expressed their assent, those who are
called by us deacons give to each of those present to partake of the bread and
wine mixed with water over which the thanksgiving was pronounced, and to those
who are absent they carry away a portion (ch. 65).
and
“And this food is called
among us Eucharistia [the Eucharist], of which no one is allowed to
partake but the man who believes that the things which we teach are true, and
who has been washed with the washing that is for the remission of sins, and
unto regeneration, and who is so living as Christ has enjoined.
For not as common bread
and common drink do we receive these; but in like manner as Jesus Christ our
Saviour, having been made flesh by the Word of God, had both flesh and blood
for our salvation, so likewise have we been taught that the food which is
blessed by the prayer of His word, and from which our blood and flesh by transmutation
are nourished, is the flesh and blood of that Jesus who was made
flesh.” – (First Apology, 66)
SOURCE : https://communio.stblogs.org/index.php/2015/06/saint-justin-martyr-2/
JUNE 1, 2015
St. Justin Martyr: A
Saint for Our Times
I was introduced to St.
Justin Martyr in my first semester of graduate school. I was taking a
Church History class in which we read the book, The Spirit of Early Christian Thought, by
Robert Louis Wilken. I really enjoyed the book because it focused on the
philosophical and theological writings of the first few centuries of the
Church. The author devotes quite a few pages to the writings of St. Justin
Martyr.
St. Justin lived 100-165
A.D. He was born in Palestine, but referred to himself as a Samaritan. This was
probably due to his birth in Neapolis which was in then Roman Palestine. His
family was actually Greek, which would be of great influence throughout his
life. He was not exposed to the Jewish or Christian teachings of his day until
he was an adult. St. Justin began as a philosopher and donned the philosopher’s
garb, which was a sign to the world of his dedication to the philosopher’s way
of life. Upon his conversion, he continued to wear the garb and to debate
with the philosophers of his day. He was one of the early Christian
apologists
He went in search of
truth early on. He wandered from philosopher to philosopher in order to dig
deep into the questions of life. He would leave each different philosopher with
a sense of longing that had not been filled. He finally met a Platonist who did
not keep to the typical Platonic belief that the soul was immortal and had life
within itself. Instead, this sage spoke of the soul as a gift from God. From
this teacher, Justin discovered the prophets of old who shared the Word of God.
The conversation left him forever changed and he said: “A flame was kindled in
my soul and I was seized by love of the prophets and of the friends of Christ.
While I was pondering his words in my mind, I came to see that this way of life
alone is sure and fulfilling.”
St. Justin settled in
Rome among a thriving Christian community and he began to teach. Much of his
teaching and writing was in defense of Christianity against the Romans who were
largely influenced by Hellenistic culture. His life as a philosopher made him
uniquely suited to respond to Roman culture. He also devoted some work to the
Christian response to Judaism. His most famous work in that regard
is Dialogue with Trypho, which offered an explanation of how the
Septuagint (the Greek translation of the Old Testament) must be interpreted in
light of Christian revelation.
Upon studying the life of
St. Justin Martyr and his writings, I was immediately taken in. He wrote with a
philosophical and theological understanding that speaks to the student
theologian in me. Part of his mission as an apologist was to let his readers
and listeners know that the life of Christ is not to abandon reason and
intellectual pursuits. The Christian life is the unification of the whole human
person and most realized in how we answer Christ’s call in our actions. Robert
Louis Wilken writes:
Justin let his readers
know that the truth of Christ penetrates the soul by means of our moral as well
as our intellectual being. The knowledge of God has to do with how one lives,
with acting on convictions that are not mere premises but realities learned
from other persons and tested by experience.
St. Justin was also one
of the very early writers who gave detailed descriptions of how the early
Church worshipped. In his first Apology, St Justin writes:
On the day called Sunday
all who live in the cities or in the country gather at one place and the
memoirs of the apostles or the writings of the prophets are read as long as
time permits. When the reader has finished, the one who is presiding instructs
us in a brief discourse and exhorts us to imitate these noble things. Then we
all stand up together and offer prayers…When we have finished the prayer, bread
is brought forth, and wine and water, and the presiding minister offers up
prayers and thanksgiving to the best of his ability, and the people assent,
saying the Amen; after this the consecrated elements are distributed and
received by each one. Then a deacon brings a portion to those who are absent.
Those who prosper, and who so wish, contribute what each thinks fit. What is
collected is deposited with the presiding minister who takes care of the
orphans and widows, and those who are in need because of sickness or some other
reason, and those who are imprisoned, and the strangers and sojourners among
us.
Does this sound familiar?
It should. It is the Eucharistic celebration as it was offered in the 2nd Century.
It is the model for the Mass we celebrate today. In fact, St. Justin is one of
the earliest non-Scriptural references, remember we are talking within about
120 years after Christ’s death and resurrection, to the Holy Eucharist as
the Catholic Church celebrates it daily. Here are some of his words on the Real
Presence of Christ in the Holy Eucharist:
This food we call
Eucharist, of which no one is allowed to partake except one who believes that
the things we teach are true, and has received the washing for forgiveness of
sins for rebirth, and who lives as Christ taught us. For we do not receive
these things as common bread or common drink, but as Jesus Christ our Savior
who became incarnate by God’s word and took flesh and blood for our salvation.
So also we have been taught that the food consecrated by the word of prayer
which comes from him, from which our flesh and blood are nourished by being
renewed, is the flesh and blood of the incarnate Jesus.
St. Justin is telling us
that John 6 is in fact the literal Presence of Christ. We take Christ at His
word. When we receive the Holy Eucharist, we are receiving the body, blood,
soul, and divinity of Our Lord. This was not a new teaching the Catholic Church
came up with recently. The early Church did not view the Liturgy as symbolic.
It was to enter into Christ and eat of His Body, just like it is today.
What are some things that
we can learn from St. Justin Martyr that apply to our lives today?
Reason and Faith
There is a definite
battle going on in our culture about the nature of faith and reason. The New
Atheism is trying to convince the world that religion is superstitious and that
it is the abandonment of reason. The Catholic Church has a long intellectual tradition
and teaches that the fullness of faith and reason are realized in Christ and
the Church. In fact, St. John Paul II wrote a beautiful encyclical, Fides
et Ratio, that addresses the attacks against faith in light of reason. Pope
Francis, along with Pope Emeritus Benedict XVI, penned the encyclical Lumen
Fidei, as well. St. Justin Martyr is a member of a very long tradition in the
Church to invite people into an intellectual fullness that resides in following
Christ. Faith and reason are not in opposition to one another. Reason is taken
to new heights through the virtue of faith. The writings of St. Justin Martyr
marry philosophical thought with theology.
Real Presence
Disturbing statistics
have come out saying that the majority, yes majority, of Catholics deny the
Real Presence of Christ in the Eucharist. Many have adopted similar beliefs to
our Protestant brothers and sisters. This is distressing, precisely because
Christ left the Church His body as the true sacrifice offered to the
Father and as food for us. Jesus told us in John 6:53-58 that we must
take and eat his flesh and blood as real food. This was solidified and
instituted at The Last Supper.
Jesus said to them,
“Amen, amen, I say to you, unless you eat the flesh of the Son of Man and drink
his blood, you do not have life within you. Whoever eats my flesh and drinks my
blood has eternal life, and I will raise him on the last day. For my flesh is
true food, and my blood is true drink. Whoever eats my flesh and drinks my
blood remains in me and I in him. Just as the living Father sent me and I have
life because of the Father, so also the one who feeds on me will have life because
of me. This is the bread that came down from heaven. Unlike your ancestors who
ate and still died, whoever eats this bread will live forever.”
Perserverance
In A.D. 165, St. Justin
Martyr was beheaded along with his companions for refusing to offer sacrifice
to the Roman gods. St. Justin gave his life over for Christ and died a death
life the Savior whom he loved above all else. It is here that we can be
reminded of perseverance in following Christ. All of the saints by virtue of
the fact that they are saints show us how to live lives devoted entirely to
Christ. St. Justin reminds us never to sacrifice to the false gods of our age.
That includes the materialism, hedonism, and nihilism that are ever present. We
must keep our eyes fixed on Heaven that we may at our own end hear: “Well done
thy good and faithful servant”. St. Justin Martyr, ora pro nobis.
Tagged as: Eucharist, Real Presence, saints, St. Justin Martyr
Constance T. Hull is a
wife, mother, homeschooler, and a graduate with an M.A. in Theology with an
emphasis in philosophy. Her desire is to live the wonder so passionately
preached in the works of G.K. Chesterton and to share that with her daughter
and others. While you can frequently find her head inside of a great work of
theology or philosophy, she considers her husband and daughter to be her
greatest teachers. She is passionate about beauty, working towards holiness,
the Sacraments, and all things Catholic. She is also published at The
Federalist, Public Discourse, and blogs frequently at Swimming the Depths.
SOURCE : https://catholicexchange.com/st-justin-martyr-a-saint-for-our-times/
St. Justin Martyr: A Sign
of Contradiction to His World & Ours
Reading the signs of the
times in our present historical age probably causes us to conclude that we are
in a period of cultural decadence. In response to this disheartening trend,
many of us hope to find great witnesses who help us find courage to overcome
this cultural malaise. We find just such a witness in the history of the Roman
empire, nineteen centuries ago. St. Justin Martyr stood as a sign of
contradiction against the decadent culture of his era, and he can help us stand
as signs of contradiction in our own age. We will do well to listen to his
words and follow his example.
In reading about St.
Justin’s life, we immediately learn that he was a seeker. By constantly
searching for deeper knowledge and asking questions, he found his way to
Christianity through Stoicism, Peripatetism, Pythagoreanism, and Platonism.
An encounter with an old
Christian man along the seashore was Justin’s final step into this new
religion. In Christianity, he said he found the philosophy that satisfied his
soul. In his Dialogue
with Trypho, Justin wrote: “straightway a flame was kindled in
my soul; and a love of the prophets, and of those men who
are friends of Christ, possessed me; and … I found
this philosophy alone to be safe and profitable” (chapter 8). He
would spend the rest of his life searching for truth, goodness, and beauty, and
working to share it with others.
Justin’s love for
philosophy turned him into an itinerant teacher, and he found his way to Rome.
When he arrived there, Justin’s passion for philosophy and reason led him to
call for a reasoned hearing for Christianity within the culture of pagan Rome.
To the emperor, Antoninus Pius, he made a serious charge: “you do not examine
the charges made against us; but, yielding to unreasoning passion, and to the
instigation of evil demons, you punish us without consideration or judgment.”
Rather, he proclaimed, “Justice requires that you inquire into the life both of
him who confesses and of him who denies, that by his deeds it may be
apparent what kind of man each is” (First Apology, §4-5). Justin’s claim was
that a man should be respected for the value he brings to the society around
him, whether he be pagan or Christian.
With this in mind, Justin
argued for the social value of Christians and Christianity. He made the point
that Christian morality stood as a sign of contradiction against the broader
Roman culture of selfishness and disdain. Justin taught rather forcefully on a
number of moral topics, which certainly made him an enemy to some. His staunch
defense of the truth and value of Christian morality is ultimately what earned
him the title “Martyr,” as he was scourged and beheaded for refusing to worship
the Roman pantheon.
One of Justin’s primary
points about the social value of Christianity was that followers of Jesus
eschewed the accumulation of wealth. Instead of living from the vice of greed,
they “directed all excess wealth to the common good” (First Apology, §14). That
is, they spent any money they did not need for life’s necessities in caring for
the poor. This was certainly contrary to the accepted cultural norm, where the
poor were often left for dead.
On top of caring for the
poor, Christians also chose to live together with people of other ethnicities.
Thus, they created a social melting pot and showed that the truth of the Gospel
was truly for anyone and everyone who would receive it. Beyond that, Christians
made a practice of “praying for their enemies,” those who would persecute them
for their beliefs (First Apology, §14). Justin was making the bold point that
Christians’ profound desire was to live in harmony with everyone, building the
New Jerusalem in their historical era.
Perhaps the most
countercultural virtue championed by St. Justin was chastity. “We who formerly
delighted in fornication,” he wrote, “now cleave only to chastity” (First
Apology, §14). Rampant sexual license, of course, was an ingrained part of
Roman society and culture. It was radical for Justin and Christians to suggest
any alternative way of life. Yet, he was trying to show that the way of
Christian virtue was, in fact, better for Roman society because chastity would
prevent the use, abuse, and exploitation of all persons.
Finally, Justin exhorted
all, Christians and unbelievers alike, to a deeper knowledge and love of God
the Father and His Incarnate Son. He called his listeners and readers to
“consecrate themselves to God alone”; and to grow in relationship with Jesus,
the Incarnate Word of God, “since also He became man for our sakes, that,
becoming a partaker of our sufferings, He might also bring us healing” (Second
Apology). This was to be the Christian response to the “magic arts” that were
so popular in ancient Rome.
We see the same trends in
our modern world that prevailed in Justin’s age. In our current culture,
Christians are looked upon with skepticism, and even blamed for cultural ills,
just because we are people of faith. Christians must try to defend the social,
economic, and cultural value of our lifestyle to a world of unbelievers who
might mock us for prudery and superstition. Many of us attempt, with much
difficulty, to live chastely within a hedonistic, pornographic culture.
Although he lived nineteen
centuries ago, we can rely on Justin’s heroic example as a sign of
contradiction for modern times. We can look to him for inspiration in our
philosophical search for truth, goodness, and beauty. We can find motivation in
his words about caring for the poor and living in social harmony with many
races and ethnicities. We can follow his example of chastity. Any and all of
these trends will provide more satisfaction and social benefits than anything
that the world offers as glamorous. Our modern world needs to know just that,
and St. Justin can help us share that message.
By Derek Rotty
Derek Rotty is a husband,
father, teacher, & free-lance writer who lives in Jackson, Tennessee. He
has written extensively on Catholic history, culture, faith formation, &
family. Find out more about him & his work at www.derekrotty.com.
SOURCE : https://catholicexchange.com/st-justin-martyr-a-sign-of-contradiction-to-his-world-ours/
Kaple
svatého Justina u Stvolínek
Introductory Note to the
Writings of Justin Martyr
[a.d. 110–165.] Justin was
a Gentile, but born in Samaria, near Jacob’s well. He must have been well
educated: he had travelled extensively, and he seems to have been a person
enjoying at least a competence. After trying all other systems, his elevated
tastes and refined perceptions made him a disciple of Socrates and Plato. So he
climbed towards Christ. As he himself narrates the story of his conversion, it
need not be anticipated here. What Plato was feeling after, he found in Jesus
of Nazareth. The conversion of such a man marks a new era in the gospel
history. The sub-apostolic age begins with the first Christian author,—the
founder of theological literature. It introduced to mankind, as the mother of
true philosophy, the despised teaching of those Galileans to whom their Master
had said, “Ye are the light of the world.”
And this is the epoch
which forced this great truth upon the attention of contemplative minds. It was
more than a hundred years since the angels had sung “Good-will to men;” and
that song had now been heard for successive generations, breaking forth from the
lips of sufferers on the cross, among lions, and amid blazing faggots. Here was
a nobler Stoicism that needed interpretation. Not only choice spirits,
despising the herd and boasting of a loftier intellectual sphere, were its
professors; but thousands of men, women, and children, withdrawing themselves
not at all from the ordinary and humble lot of the people, were inspired by it
to live and die heroically and sublimely, —exhibiting a superiority to revenge
and hate entirely unaccountable, praying for their enemies, and seeking to
glorify their God by love to their fellow-men.
And in spite of Gallios
and Neros alike, the gospel was dispelling the gross darkness. Of this, Pliny’s
letter to Trajan is decisive evidence. Even in Seneca we detect reflections of
the daybreak. Plutarch writes as never a Gentile could have written until now.
Plato is practically surpassed by him in his thoughts upon the “delays1765 of
the Divine Justice.” Hadrian’s address to his soul, in his dying moments, is a
tribute to the new ideas which had been sown in the popular mind. And now the
Antonines, impelled by something in the age, came forward to reign as
“philosophers.” At this moment, Justin Martyr confronts them like a Daniel. The
“little stone” smites the imperial image in the face, not yet “in the toes.” He
tells the professional philosophers on a throne how false and hollow is all
wisdom that is not meant for all humanity, and that is not capable of leavening
the masses. He exposes the impotency of even Socratic philosophy: he shows, in
contrast, the force that works in the words of Jesus; he points out their
regenerating power. It is the mission of Justin to be a star in the West,
leading its Wise Men to the cradle of Bethlehem.
160The
writings of Justin are deficient in charms of style; and, for us, there is
something the reverse of attractive in the forms of thought which he had
learned from the philosophers.1766 If
Plato had left us nothing but the Timæus, a Renan would doubtless have
reproached him as of feeble intellectual power. So a dancing-master might
criticise the movements of an athlete, or the writhings of St. Sebastian shot
with arrows. The practical wisdom of Justin using the rhetoric of his times,
and discomfiting false philosophy with its own weapons, is not appreciated by
the fastidious Parisian. But the manly and heroic pleadings of the man, for a
despised people with whom he had boldly identified himself; the intrepidity
with which he defends them before despots, whose mere caprice might punish him
with death; above all, the undaunted spirit with which he exposes the shame and
absurdity of their inveterate superstition and reproaches the memory of Hadrian
whom Antoninus had deified, as he had deified Antinous of loathsome
history,—these are characteristics which every instinct of the unvitiated soul
delights to honour. Justin cannot be refuted by a sneer.
He wore his philosopher’s
gown after his conversion, as a token that he had attained the only true
philosophy. And seeing, that, after the conflicts and tests of ages, it is the
only philosophy that lasts and lives and triumphs, its discoverer deserves the
homage of mankind. Of the philosophic gown we shall hear again when we come to
Tertullian.1767
The residue of Justin’s
history may be found in The Martyrdom and other pages soon to follow, as well
as in the following Introductory Note of the able translators,
Messrs. Dods and Reith:—
Justin Martyr was
born in Flavia Neapolis, a city of Samaria, the modern Nablous. The date of his
birth is uncertain, but may be fixed about a.d. 114. His father and
grandfather were probably of Roman origin. Before his conversion to
Christianity he studied in the schools of the philosophers, searching after
some knowledge which should satisfy the cravings of his soul. At last he became
acquainted with Christianity, being at once impressed with the extraordinary
fearlessness which the Christians displayed in the presence of death, and with
the grandeur, stability, and truth of the teachings of the Old Testament. From
this time he acted as an evangelist, taking every opportunity to proclaim the
gospel as the only safe and certain philosophy, the only way to salvation. It
is probable that he travelled much. We know that he was some time in Ephesus,
and he must have lived for a considerable period in Rome. Probably he settled
in Rome as a Christian teacher. While he was there, the philosophers,
especially the Cynics, plotted against him, and he sealed his testimony to the
truth by martyrdom.
The principal facts of
Justin’s life are gathered from his own writings. There is little clue to
dates. It is agreed on all hands that he lived in the reign of Antoninus Pius,
and the testimony of Eusebius and most credible historians renders it nearly
certain that he suffered martyrdom in the reign of Marcus Aurelius. The Chronicon
Paschale gives as the date 165 a.d.
The writings of Justin
Martyr are among the most important that have come down to us from the second
century. He was not the first that wrote an Apology in behalf of the
Christians, but his Apologies are the earliest extant. They are characterized
by intense Christian fervour, and they give us an insight into the relations
existing between heathens and Christians in those days. His other principal
writing, the Dialogue with Trypho, is the first elaborate exposition of the
reasons for regarding Christ as the Messiah of the Old Testament, and the first
systematic attempt to exhibit the false position of the Jews in regard to
Christianity.
Many of Justin’s writings
have perished. Those works which have come to us bearing his name have been
divided into three classes.
161The
first class embraces those which are unquestionably genuine, viz. the two
Apologies, and the Dialogue with Trypho. Some critics have urged objections
against Justin’s authorship of the Dialogue; but the objections are regarded
now as possessing no weight.
The second class consists
of those works which are regarded by some critics as Justin’s, and by others as
not his. They are: 1. An Address to the Greeks; 2. A Hortatory Address to the
Greeks; 3. On the Sole Government of God; 4. An Epistle to Diognetus; 5.
Fragments from a work on the Resurrection; 6. And other Fragments. Whatever
difficulty there may be in settling the authorship of these treatises, there is
but one opinion as to their earliness. The latest of them, in all probability,
was not written later than the third century.
The third class consists
of those that are unquestionably not the works of Justin. These are: 1. An
Exposition of the True Faith; 2. Replies to the Orthodox; 3. Christian
Questions to Gentiles; 4. Gentile Questions to Christians; 5. Epistle to Zenas
and Serenus; and 6. A Refutation of certain Doctrines of Aristotle. There is no
clue to the date of the two last. There can be no doubt that the others were
written after the Council of Nicæa, though, immediately after the Reformation,
Calvin and others appealed to the first as a genuine writing of Justin’s.
There is a curious question connected with the Apologies of Justin which have come down to us. Eusebius mentions two Apologies,—one written in the reign of Antoninus Pius, the other in the reign of Marcus Aurelius. Critics have disputed much whether we have these two Apologies in those now extant. Some have maintained, that what is now called the Second Apology was the preface of the first, and that the second is lost. Others have tried to show, that the so-called Second Apology is the continuation of the first, and that the second is lost. Others have supposed that the two Apologies which we have are Justin’s two Apologies, but that Eusebius was wrong in affirming that the second was addressed to Marcus Aurelius; and others maintain, that we have in our two Apologies the two Apologies mentioned by Eusebius, and that our first is his first, and our second his second.
1765
See Amyot’s translation, and a more modern one by De Maistre (Œuvres, vol. ii.
Paris, 1833). An edition of The Delays (the original, with notes by
Professor Hackett) has appeared in America (Andover, circ., 1842), and is
praised by Tayler Lewis.
1766
He quotes Plato’s reference, e.g., to the X.; but the Orientals delighted in
such conceits. Compare the Hebrew critics on the ה (in Gen. i. 4), on
which see Nordheimer, Gram., vol. i. p. 7, New York, 1838.
1767
It survives in the pulpits of Christendom—Greek, Latin, Anglican, Lutheran,
etc.—to this day, in slightly different forms.
SOURCE : https://www.ccel.org/ccel/schaff/anf01.viii.i.html
Icon
of Justin Martyr. Russia, XIX century. Church of the Resurrection Slovusheye by
Uspensky Vrazhek (Moscow, Russia).
Св.
Иустин Философ. Икона. Россия. XIX в. Храм Воскресения словущего на Успенском
вражке (Москва).
St. Justin: Philosopher,
Apologist, and Martyr
By Margaret Nornberg
The following essay was
selected as the third-place winner of the U.S. Conference of Catholic
Bishops’ religious liberty essay contest on the theme
“Witnesses to Freedom.” The essay contest was co-sponsored by the OSV Institute for Catholic
Innovation. For her essay, Margaret Nornberg was awarded a $500 scholarship.
Religious freedom is a
human right, originating in mankind’s God-given free will. Although all have a
moral obligation to the virtue of faith, this area of human life is beyond the
scope of civil law. It is impossible to force anyone into belief, for one
cannot believe what one does not freely accept. Coercing conversion is
therefore inherently unjust, even should the religion be true—and still more so
should it be false. Ultimately, religious freedom means that each human person
has both the right and the duty to seek the truth, a right upheld and a duty
fulfilled by the early Roman martyrs who gave their lives for the Church.
The late Roman Empire
stood in opposition to religious freedom—not only in its anti-Christian laws,
but also in its culture. By the second century, the old pagan religion had
degenerated into two extremes: on the one hand, a cynical despair of finding
truth anywhere; on the other, a religion synthesized of the beliefs of the
countless cultures the empire had conquered.[1] These dual nightmares of
subjectivism, the idea that no religions are true and the idea that all are,
strike at the heart of religious freedom by denying the very existence of
objective truth.
In those times arose the
martyrs to testify to the source of truth: Christ and the Church He founded.
Among the greatest of these was Saint Justin Martyr, an Ante-Nicene Father
whose whole life challenged both the letter and the spirit of the Roman
persecutions. Not only did he call for an end to the laws prohibiting his
religion, but his lifelong love of truth and reason shone in stark contrast to
the subjectivism of those times. As a philosopher who sought the truth, as an
apologist who defended it, and as a martyr who gave his life for it, Saint
Justin Martyr lived and died a witness to true religious freedom.
Even before his
conversion, Justin’s fervent desire for truth was already apparent. Born near Shechem,
Samaria around the year 100, he was raised a pagan and received a good
education in history, poetry, rhetoric, and philosophy.[2] This study of philosophy led the
young Justin to a hunger for truth and knowledge of God, and he passed through
several schools of Greek thought before settling on Platonism.[3] But even in the philosophy of Plato
and Socrates, he did not find the answers to his questions. These he ultimately
discovered in Christianity, of which he learned in conversation with an old man
who approached him as he walked alone on the shore.[4] Moved to a love of Scripture and
Christian doctrine by the man’s advice, Justin was soon baptized, likely in
Ephesus.[5]
By the time Justin
embraced Christianity as the only "safe and profitable" philosophy,[6] hostility toward that religion had
spread throughout the empire. To the Romans (polytheistic ad absurdum),
Christian monotheism seemed practically atheism, while Christians’ refusal to
worship the emperor seemed an act of rebellion.[7] Sinister rumors about secret
Christian rites abounded. Misunderstandings of the doctrine of the Real
Presence, for example, led to bloody tales of cannibalistic rituals: "An
infant covered over with meal, that it might deceive the unwary, is placed
before him who is to be stained with their rites: this infant is slain….
Thirstily—O horror!—they lick up its blood; eagerly they divide its
limbs."[8]
Disturbed by these
charges of atheism, sedition, and darker horrors—charges Pliny the Younger
called "crimes themselves inherent in [Christianity]"—the Roman
authorities began brutal persecutions to exterminate "this contagious
superstition."[9]
As a former pagan, Justin
knew of these rumors; as a Christian apologist, he strove to correct them. In
his Apologies, he entreated the emperor and the Roman people to judge
Christians on the basis of their deeds alone, and not to condemn them merely
for their religion.[10] "[I]f no one can convict us of
anything," he argued, "true reason forbids you, for the sake of a
wicked rumour, to wrong blameless men, and indeed rather yourselves, who think
fit to direct affairs, not by judgment, but by passion."[11]
Countering the charges
brought against the Christian faith, Justin explained the truth of the Church’s
doctrines. Against the charge of atheism, he professed belief in the one true
God. "We confess that we are atheists, so far as gods of this sort [the
demonic pagan gods] are concerned," he said, “but not with respect to the
most true God, the Father of righteousness."[12] In response to the charge of
sedition, he explained that Christians had no desire either to supplant any
authority nor to commit any crime: "[W]hen you hear that we look for a
kingdom, you suppose… that we speak of a human kingdom; whereas we speak of
that which is with God… And more than all other men are we your helpers and
allies in promoting peace, seeing that we hold this view, that it is alike
impossible for the wicked, the covetous, the conspirator, and for the virtuous,
to escape the notice of God."[13]
Finally, to dispel the
rumors of horrible and obscure rituals, Justin elucidated the rites of
Christian worship, including the sacraments of Baptism and the Eucharist.[14] "And if these things seem to
you to be reasonable and true, honour them," he concluded; "but if
they seem nonsensical, despise them as nonsense, and do not decree death
against those who have done no wrong, as you would against enemies."[15] Thus the greatest of the first
apologists defended the truth of the Christian faith and the right of
Christians to practice it.
But Justin testified to
truth and freedom in more than his writings. In the year 165, during the reign
of Marcus Aurelius, he was arrested in Rome along with six companions.[16] When ordered to make sacrifice to
the emperor, Justin refused with a profession of faith, and, strengthened by
his courage, his companions likewise declared themselves Christians, upon which
they were beheaded.[17] Justin provided in his martyrdom a
greater witness to the truth than he could have hoped to give in any apology.
True religious freedom,
the right and duty to seek the truth, has had few greater witnesses than this
philosopher, apologist, and martyr. Saint Justin loved truth at a time when the
world doubted its existence, and he defended his right to believe in it with
his pen and with his life. His steadfast faith is a model for the Church in all
ages—and in this age. As the same subjectivism he faced rears its head again in
modern culture, Catholics need more than ever his example and intercession.
Saint Justin Martyr, pray for us!
[1] Rod
Bennett, Four Witnesses: The Early Church in Her Own Words (San
Francisco: Ignatius Press, 2002), 273, Kindle.
[2] Mike
Aquilina, The Fathers of the Church: An Introduction to the First
Christian Teachers (Huntington, Indiana: Our Sunday Visitor Publishing
Division, 2013), 86; Benedict XII, Church Fathers: From Clement of Rome to
Augustine, trans. L’Osservatore Romano (San Francisco: Ignatius
Press, 2008), 17.
[3] Justin
Martyr, Dialogue of Justin, Philosopher and Martyr, with Trypho, a Jew,
in The Ante-Nicene Fathers Volume One: Apostolic Fathers with Justin
Martyr and Irenaeus, ed. Philip Schaff (Grand Rapids, Michigan: Christian
Classics Ethereal Library, 2010), 305-311. www.holybooks.com/wp-content/uploads/Ante-Nicene-Fathers-Vol-1.pdf.
[4] Justin
Martyr, Dialogue, 307-312.
[5] Aquilina, Fathers,
87; Justin Martyr, Dialogue, 312.
[6] Justin
Martyr, Dialogue, 312.
[7] Bennet, Four
Witnesses, 1709.
[8] Minucius
Felix, The Octavius of Minucius Felix, in The Ante-Nicene Fathers
Volume Four: Fathers of the Third Century, ed. Philip Schaff (Grand Rapids,
Michigan: Christian Classics Ethereal Library, 2006), 332. www.holybooks.com/wp-content/uploads/Ante-Nicene-Fathers-VOL-4.pdf
[9] Pliny
the Younger, "To the Emperor Trajan," in "Letters of Gaius
Plinius Caecilius Secundus," trans. William Melmoth, in Letters of
Marcus Tullius Cicero and Gaius Plinius Caecilius Secundus, volume 9 of The
Harvard Classics (New York: P. F. Collier and Son, 1909), ed. C.W. Eliot,
404-407. media.bloomsbury.com/rep/files/primary-source-31-letters-by-pliny-the-youner-and-emperor-trajan.pdf
[10] Justin
Martyr, The First Apology, in The Ante-Nicene Fathers Volume One,
247-249; Second Apology, 304.
[11] Justin
Martyr, First Apology, 247-248.
[12] Justin
Martyr, First Apology, 250.
[13] Justin
Martyr, First Apology, 252-253.
[14] Justin
Martyr, First Apology, 289-291.
[15] Justin
Martyr, First Apology, 291
[16] Aquilina, Fathers,
87; Benedict, Church Fathers, 18.
[17] Martyrdom,
504-507.
Margaret Nornberg writes
from Waunakee, Wisconsin.
SOURCE : https://www.usccb.org/committees/religious-liberty/st-justin-philosopher-apologist-and-martyr
Justin
Martir. Source: Iconic Stroganoff face of the original (fragment). Tsardom of
Russia, end of XVI century. Published in 1868.
Иустин
Философ. Строгановский иконописный лицевой подлинник. 1 июнь (фрагмент). Русь.
Конец XVI - начало XVII в. Издан в Москве в 1869 году.
San Giustino Martire
Festa: 1 giugno - Memoria
Flavia Neapolis (attuale
Nablus, Palestina), inizio II secolo - Roma, ca. 164
La sua famiglia è di
probabile origine latina e vive a Flavia Neapolis, in Samaria. Nato nel
paganesimo, Giustino studia a fondo i filosofi greci, e soprattutto Platone.
Poi viene attratto dai Profeti di Israele, e per questa via arriva a farsi
cristiano, ricevendo il battesimo verso l'anno 130, a Efeso. Ma questo non
significa una rottura con il suo passato di studioso dell'ellenismo. Negli anni
131-132 lo troviamo a Roma, annunciatore del Vangelo agli studiosi pagani. Al
tempo stesso, Giustino si batte contro i pregiudizi che l'ignoranza alimenta
contro i cristiani. Famoso il suo «Dialogo con Trifone». Predicatore e studioso
itinerante, Giustino soggiorna in varie città dell'Impero; ma è ancora a Roma
che si conclude la sua vita. Qui alcuni cristiani sono stati messi a morte come
"atei" (cioè nemici dello Stato e dei suoi culti). Scrive una seconda
Apologia, indirizzata al Senato romano, e si scaglia contro il filosofo
Crescente. Ma questo sta con il potere, e Giustino finisce in carcere, anche
lui come "ateo", per essere decapitato con altri sei compagni di
fede, al tempo dell'imperatore Marco Aurelio.
Patronato: Filosofi
Etimologia: Giustino
= onesto, probo (sign. Intuitivo)
Emblema: Palma
Martirologio
Romano: Memoria di san Giustino, martire, che, filosofo, seguì rettamente
la vera Sapienza conosciuta nella verità di Cristo: la professò con la sua
condotta di vita e quanto professato fece oggetto di insegnamento, lo difese
nei suoi scritti e testimoniò con la morte avvenuta a Roma sotto l’imperatore
Marco Aurelio Antonino. Infatti, dopo aver presentato all’imperatore la sua
Apologia in difesa della religione cristiana, fu consegnato al prefetto Rustico
e, dichiaratosi cristiano, fu condannato a morte.
Arrivare a conoscere Dio
a tu per tu. Ci arriverà ma partendo da lontano, da pagano, questo uomo dalla
mente acuta e dall’anima ancora più affilata. Nella Samaria del primo secolo
dopo Cristo, Giustino cresce nutrendosi di filosofia. I maestri del pensiero
greco sono la luce che indirizza la sua ricerca verso quell’Essere infinito la
cui conoscenza lo seduce e che, se potesse, vorrebbe afferrare e spiegare con
la forza della razionalità.
Deluso dalle filosofie
Perché la “visione di Dio” è, per Giustino, il fine della filosofia. Ma quale
corrente più delle altre è in grado almeno di avvicinarla? Il samaritano di
Flavia Neapolis, sua città natale, bussa alla porta di stoici, peripatetici,
pitagorici. Nessuno sa offrirgli quello zenit così ambito. Il cuore di Giustino
si riscalda un po’ quando conosce un pensatore platonico. “Le conoscenze delle
realtà incorporee e la contemplazione delle Idee eccitava la mia mente...”,
scriverà, decidendo di proseguire questa ricerca via dalla folla delle città.
Puoi parlare di Dio se Lo conosci
Nel luogo appartato che si è scelto – descritto nel suo “Dialogo con Trifone” –
incontra un anziano, col quale discute sull’idea di Dio. Lo sforzo di approdare
alla definizione perfetta si infrange però sullo scoglio di una considerazione:
se un filosofo, osserva l’anziano, non ha mai visto né udito Dio, come può
elaborare da solo un pensiero su di Lui? Il dialogo si sposta allora sui
Profeti: loro nei secoli avevano parlato di Dio e profetizzato in suo nome
sulla venuta del Figlio nel mondo. È la svolta. Giustino si converte al
cristianesimo e verso il 130, a Efeso, riceve il Battesimo.
Il genio a servizio del Vangelo
Qualche tempo dopo Giustino è a Roma dove apre una scuola filosofica e diventa
un instancabile annunciatore di Cristo agli studiosi pagani. Scrive e parla del
Dio che ha finalmente conosciuto utilizzando le categorie e il linguaggio dei
filosofi. Soprattutto usa l’ingegno e la destrezza dialettica in difesa dei
cristiani perseguitati, come dimostrano le sue due Apologie. Giustino attacca
soprattutto i calunniatori di mestiere, ma l’urto in pubblico col filosofo
Crescente – rabbioso anticristiano appoggiato dal potere – gli è fatale.
Giustino viene incarcerato, ironia della sorte, come “ateo”, cioè un
sovversivo, un nemico dello Stato. Viene decapitato con altri sei compagni
intorno al 165, sotto Marco Aurelio.
Indimenticato da duemila anni
La fama del missionario-filosofo – cui si deve la più antica descrizione della
liturgia eucaristica – si fissa per sempre. Perfino il Vaticano II richiama il
suo insegnamento in due pilastri conciliari: la “Lumen gentium” e la “Gaudium
et spes”. Per Giustino, il cristianesimo è la manifestazione storica e
personale del Logos nella sua totalità. Per questo dirà: “Tutto ciò che di
bello è stato espresso da chiunque, appartiene a noi cristiani”.
(Vatican News)
Roma, viale Alessandrino, San Giustino
Roma, viale Alessandrino, San Giustino - interno
La sua famiglia è di probabile origine latina (il padre si chiama Prisco) e vive a Flavia Neapolis, città fondata in Samaria dai Romani dopo avere schiacciato l’insurrezione nazionale ebraica e aver distrutto il Tempio di Gerusalemme. Nato nel paganesimo, Giustino studia a fondo i filosofi greci, e soprattutto Platone. Poi viene attratto dai Profeti di Israele, e per questa via arriva a farsi cristiano, ricevendo il battesimo verso l’anno 130, a Efeso.
Ma questo non significa una rottura con il suo passato di studioso dell’ellenismo. Anzi: egli sente di avere raggiunto un traguardo, trovando in Cristo la verità che i pensatori greci gli hanno insegnato a ricercare.
Negli anni 131-132 lo troviamo a Roma, annunciatore del Vangelo agli studiosi pagani; un missionario-filosofo, che parla e scrive. Nella prima delle sue due Apologie, egli onora la sapienza antica, collocandola nel piano divino di salvezza che si realizza in Cristo. È l’uomo, insomma, dei primi passi nel dialogo con la cultura greco-romana.
Al tempo stesso, Giustino si batte contro i pregiudizi che l’ignoranza alimenta contro i cristiani, esalta il vigore della loro fede anche nella persecuzione, la loro mitezza e l’amore per il prossimo. Vuole sradicare quella taccia di “nemici dello Stato”, che giustifica avversioni e paure. Il successivo Dialogo con Trifone ha invece la forma letteraria di una sua disputa a Efeso con un rabbino, nel quale Giustino illustra come Gesù ha dato adempimento in vita e in morte alla Legge e agli annunci dei Profeti.
Predicatore e studioso itinerante, Giustino soggiorna in varie città dell’Impero; ma è ancora a Roma che si conclude la sua vita. Qui alcuni cristiani sono stati messi a morte come “atei” (cioè sovversivi, nemici dello Stato e dei suoi culti). Allora lui scrive una seconda Apologia, indirizzata al Senato romano, e si scaglia contro un accanito denunciatore, il filosofo Crescente: sappiano i senatori che costui è un calunniatore, già ampiamente svergognato come tale da lui, Giustino, in pubblici contraddittori. Ma Crescente sta con il potere, e Giustino finisce in carcere, anche lui come “ateo”, per essere decapitato con altri sei compagni di fede, al tempo dell’imperatore Marco Aurelio. Lo attestano gli "Acta Sancti Iustini et sociorum", il cui valore storico è riconosciuto unanimemente. Non ci è noto il luogo della sua sepoltura.
Anche la maggior parte dei suoi scritti è andata perduta. Eppure la sua voce ha continuato a parlare. Nel Concilio Vaticano I i vescovi vollero che egli fosse ricordato ogni anno dalla Chiesa universale. E il Concilio Vaticano II ha richiamato il suo insegnamento in due dei suoi testi fondamentali: la costituzione dogmatica sulla Chiesa, Lumen gentium, e la costituzione pastorale sulla Chiesa nel mondo contemporaneo, Gaudium et spes.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/23200
Гравюра
Св. Иустина Философа в книге André Thévet, Les Vrais Pourtraits et Vies Hommes
Illustres, 1584.
Engraving
of Justin Martyr in André Thévet, Les Vrais Pourtraits et Vies
Hommes Illustres, 1584.
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Piazza San Pietro
Mercoledì, 21 marzo 2007
San Giustino, filosofo e
martire
Cari fratelli e sorelle,
stiamo in queste
catechesi riflettendo sulle grandi figure della Chiesa nascente. Oggi parliamo
di san Giustino, filosofo e martire, il più importante tra i Padri apologisti
del secondo secolo. La parola «apologisti» designa quegli antichi scrittori
cristiani che si proponevano di difendere la nuova religione dalle pesanti
accuse dei pagani e degli Ebrei, e di diffondere la dottrina cristiana in
termini adatti alla cultura del proprio tempo. Così negli apologisti è presente
una duplice sollecitudine: quella, più propriamente apologetica, di difendere
il cristianesimo nascente (apologhía in greco significa appunto «difesa»)
e quella propositiva, «missionaria», di esporre i contenuti della fede in un
linguaggio e con categorie di pensiero comprensibili ai contemporanei.
Giustino era nato intorno
all’anno 100 presso l’antica Sichem, in Samaria, in Terra Santa; egli cercò a
lungo la verità, pellegrinando nelle varie scuole della tradizione filosofica
greca. Finalmente – come egli stesso racconta nei primi capitoli del suo Dialogo
con Trifone – un misterioso personaggio, un vegliardo incontrato lungo la
spiaggia del mare, lo mise dapprima in crisi, dimostrandogli l’incapacità
dell’uomo a soddisfare con le sole sue forze l’aspirazione al divino. Poi gli
indicò negli antichi profeti le persone a cui rivolgersi per trovare la strada
di Dio e la «vera filosofia». Nel congedarlo, l’anziano lo esortò alla
preghiera, perché gli venissero aperte le porte della luce. Il racconto adombra
l’episodio cruciale della vita di Giustino: al termine di un lungo itinerario
filosofico di ricerca della verità, egli approdò alla fede cristiana. Fondò una
scuola a Roma, dove gratuitamente iniziava gli allievi alla nuova religione,
considerata come la vera filosofia. In essa, infatti, aveva trovato la verità e
quindi l’arte di vivere in modo retto. Fu denunciato per questo motivo e venne
decapitato intorno al 165, sotto il regno di Marco Aurelio, l’imperatore
filosofo a cui Giustino stesso aveva indirizzato una sua Apologia.
Sono queste – le
due Apologie e il Dialogo con Trifone – le sole
opere che di lui ci rimangono. In esse Giustino intende illustrare anzitutto il
progetto divino della creazione e della salvezza che si compie in Gesù Cristo,
il Logos, cioè il Verbo eterno, la Ragione eterna, la Ragione creatrice.
Ogni uomo, in quanto creatura razionale, è partecipe del Logos, ne porta
in sé un «seme», e può cogliere i barlumi della verità. Così lo stesso Logos,
che si è rivelato come in figura profetica agli Ebrei nella Legge antica, si è
manifestato parzialmente, come in «semi di verità», anche nella filosofia
greca. Ora, conclude Giustino, poiché il cristianesimo è la manifestazione
storica e personale del Logos nella sua totalità, ne consegue che
«tutto ciò che di bello è stato espresso da chiunque, appartiene a noi
cristiani» (2 Apol. 13,4). In questo modo Giustino, pur contestando
alla filosofia greca le sue contraddizioni, orienta decisamente al Logos qualunque
verità filosofica, motivando dal punto di vista razionale la singolare «pretesa»
di verità e di universalità della religione cristiana. Se l’Antico Testamento
tende a Cristo come la figura orienta verso la realtà significata, la filosofia
greca mira anch’essa a Cristo e al Vangelo, come la parte tende a unirsi al
tutto. E dice che queste due realtà, l’Antico Testamento e la filosofia greca,
sono come le due strade che guidano a Cristo, al Logos. Ecco perché la
filosofia greca non può opporsi alla verità evangelica, e i cristiani possono
attingervi con fiducia, come a un bene proprio. Perciò il mio venerato
Predecessore, Papa Giovanni Paolo II, definì Giustino «pioniere di un incontro
positivo col pensiero filosofico, anche se nel segno di un cauto
discernimento»: perché Giustino, «pur conservando anche dopo la conversione
grande stima per la filosofia greca, asseriva con forza e chiarezza di aver
trovato nel cristianesimo “l’unica sicura e proficua filosofia” (Dial. 8,1)»
(Fides et ratio, 38).
Nel complesso la figura e
l’opera di Giustino segnano la decisa opzione della Chiesa antica per la
filosofia, per la ragione, piuttosto che per la religione dei pagani. Con la
religione pagana, infatti, i primi cristiani rifiutarono strenuamente ogni
compromesso. La ritenevano idolatria, a costo di essere tacciati per questo di
«empietà» e di «ateismo». In particolare Giustino, specialmente nella sua
prima Apologia, condusse una critica implacabile nei confronti della
religione pagana e dei suoi miti, considerati da lui come diabolici
«depistaggi» nel cammino della verità. La filosofia rappresentò invece l’area
privilegiata dell’incontro tra paganesimo, giudaismo e cristianesimo proprio
sul piano della critica alla religione pagana e ai suoi falsi miti. «La nostra
filosofia...»: così, nel modo più esplicito, giunse a definire la nuova
religione un altro apologista contemporaneo di Giustino, il Vescovo Melitone di
Sardi (citato in Eusebio, Storia Eccl. 4,26,7).
Di fatto la religione
pagana non batteva le vie del Logos, ma si ostinava su quelle del mito,
anche se questo era riconosciuto dalla filosofia greca come privo di
consistenza nella verità. Perciò il tramonto della religione pagana era
inevitabile: esso fluiva come logica conseguenza del distacco della religione –
ridotta a un artificioso insieme di cerimonie, convenzioni e consuetudini –
dalla verità dell’essere. Giustino, e con lui gli altri apologisti, siglarono
la presa di posizione netta della fede cristiana per il Dio dei filosofi contro
i falsi dèi della religione pagana. Era la scelta per la verità dell’essere
contro il mito della consuetudine. Qualche decennio dopo Giustino,
Tertulliano definì la medesima opzione dei cristiani con una sentenza lapidaria
e sempre valida: «Dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem,
cognominavit – Cristo ha affermato di essere la verità, non la
consuetudine» (La velazione delle vergini 1,1). Si noti in proposito che
il termine consuetudo, qui impiegato da Tertulliano in riferimento
alla religione pagana, può essere tradotto nelle lingue moderne con le
espressioni «moda culturale», «moda del tempo».
In un’età come la nostra,
segnata dal relativismo nel dibattito sui valori e sulla religione – come pure
nel dialogo interreligioso –, è questa una lezione da non dimenticare. A tale
scopo vi ripropongo – e così concludo – le ultime parole del misterioso
vegliardo, incontrato dal filosofo Giustino sulla riva del mare: «Tu prega
anzitutto che le porte della luce ti siano aperte, perché nessuno può vedere e
comprendere, se Dio e il suo Cristo non gli concedono di capire» (Dial. 7,3).
Saluti:
Je salue avec joie les
pèlerins francophones, en particulier les séminaristes d’Ars, accompagnés par
leur Évêque, Mgr Guy Bagnard, et tous les jeunes présents. À l’exemple de saint
Justin, soyez passionnés par la quête de la vérité et devenez des témoins
audacieux du Christ pour notre temps.
I offer a warm welcome to
all the English-speaking visitors present at today’s audience. I extend
particular greetings to the students from the American Taipei School, to the
members of the Shinto religious delegation from Japan and to the pilgrims from
Saint Vincent Archabbey in Latrobe. May this Lenten season purify your
hearts and fill you with joy, and may God bless you all!
Von Herzen möchte ich
alle deutschsprachigen Pilger und Besucher begrüßen insbesondere natürlich das
Professorenkollegium der Katholisch-Theologischen Fakultät der Universität
Tübingen, dem ich ja auch drei Jahre angehören durfte. Der heilige Justinus hat
mit seiner ganzen Existenz leidenschaftlich nach der Wahrheit gesucht und sie
im christlichen Glauben gefunden. Wie er bitten wir darum, daß Gott uns
schenke, ihn immer tiefer zu erkennen und so im Glauben und in der Liebe zu
wachsen. Dabei stärke und geleite uns alle der Heilige Geist. In diesem Sinn,
gesegnete Tage in Rom.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de venidos de España y de América Latina, especialmente a las
Religiosas del Sagrado Corazón, a los miembros del Colegio de Titulados
Mercantiles de Madrid, a los de la Consejería de Educación de la Junta de
Galicia, así como a los fieles de Cádiz, Melilla, Alcoy, Sabadell y Getafe. En
nuestra época, marcada por el relativismo en el debate sobre los valores, la
religión y también en el diálogo interreligioso, recordemos esta enseñanza de san
Justino. Pidamos, pues, a Dios que ilumine nuestra mente para que comprendamos
el gran don de la salvación recibida por Cristo.
Queridos peregrinos
vindos do Brasil e demais países de língua portuguesa, a minha saudação amiga
para todos vós, com votos dum frutuoso empenho na caminhada quaresmal que vos
transforme na luz radiosa da Páscoa. Rezai, para que a todos sejam abertas as
portas da luz! Sobre vós e vossas famílias, desça a minha Bênção Apostólica.
Saluto in lingua ceca:
Srdečně vítám poutníky z
České Republiky, krajany z Associazione Praga a studenty Papežské koleje
Nepomucenum! Drazí přátelé, postní doba je časem duchovní obnovy. Prosme Pána o
pravé obrácení a hlubokou lásku ke Kristu. K tomu ze srdce žehnám vám i vašim drahým!
Chvála Kristu!
Traduzione italiana del
saluto in lingua ceca:
Un cordiale benvenuto ai
pellegrini di Repubblica Ceca, ai connazionali dall´Associazione Praga ed agli
studenti del Pontificio Collegio Nepomuceno a Roma! Cari amici, il tempo di
Quaresima è un´occasione del rinovamento spirituale. Chiediamo al Signore una
vera conversione e l´amore profondo a Cristo! Con questi voti benedico di cuore
voi e i vostri cari! Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
Od srca pozdravljam i
blagoslivljam hodočasnike iz Hrvatske i Bosne i Hercegovine! Korizmeno vrijeme
neka vas potiče na osobno obraćenje i duhovnu obnovu kako biste radosno
nasljedovali Krista riječju i djelima ljubavi. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana del
saluto in lingua croata:
Di cuore saluto e
benedico i pellegrini dalla Croazia e dalla Bosnia ed Erzegovina! Il tempo
quaresimale vi conduca alla conversione personale e al rinnovo spirituale
affinché possiate seguire con gioia Cristo con le parole e le opere di carità.
Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam obecnych tu
pielgrzymów polskich. Przedwczoraj obchodziliśmy uroczystość świętego Józefa.
Jest On także moim patronem. Serdecznie dziękuję wam za modlitwy w mojej
intencji. Proszę, by święty Józef wspierał was swoją opieką, a szczególnie, by
pomagał wypełnić trudne zadania ojcom rodzin. Uczmy się od niego wiernej
miłości Boga i drugiego człowieka. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana del
saluto in lingua polacca:
Saluto tutti i pellegrini
polacchi qui presenti. L’altro ieri abbiamo festeggiato solennità di San
Giuseppe. Come sapete Lui è anche il mio patrono, per questo Vi ringrazio
cordialmente per le preghiere che avete fatto per me. Prego che San Giuseppe vi
sostenga e vi protegga e, in modo particolare, aiuti i padri di famiglia a
nella loro impegnativa missione. Impariamo da Lui ad essere fedeli nell’amore
di Dio e del prossimo. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua
slovacca:
Zo srdca pozdravujem
slovenských pútnikov: osobitne Slovenskú katolícku misiu v Ríme a Asociáciu
Slov-Ital Forum, ako aj seminaristov Grécko-katolíckeho kňazského seminára
blaženého Pavla Gojdiča v Prešove. Bratia a sestry, vaša púť ku hrobom svätých
apoštolov nech vás naplní novým zápalom na ceste evanjeliového svedectva. Rád
žehnám vás a vaše rodiny. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana del
saluto in lingua slovacca:
Saluto di cuore i
pellegrini slovacchi: in particolare la Missione Cattolica Slovacca in Roma e
l’Associazione Slov-Ital Forum, come pure i seminaristi dal Seminario
greco-cattolico di beato Pavol Gojdič a Prešov. Fratelli e sorelle, il vostro
pellegrinaggio alle tombe dei santi apostoli vi riempia di un nuovo zelo sulla
via della testimonianza evangelica. Volentieri benedico voi e le vostre
famiglie. Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare saluto i fedeli
delle Diocesi della Sardegna, convenuti con i loro Vescovi, che in questi
giorni compiono la Visita “ad Limina Apostolorum”. Cari amici, nella
recente Esortazione
Apostolica ho richiamato il valore dell’Eucaristia per la vita della
Chiesa e di ogni cristiano. Incoraggio anche voi ad attingere da questa
mirabile fonte la forza spirituale necessaria per mantenervi fedeli al Vangelo
e testimoniare sempre e dappertutto l'amore di Dio. E voi, cari Fratelli
nell'Episcopato, "facendovi modelli del Gregge" (1 Pt 5, 3)
non stancatevi di condurre i fedeli affidati alle vostre cure pastorali ad una
adesione personale e comunitaria sempre più generosa a Cristo.
Saluto poi i fedeli
della diocesi di Parma, presenti con il loro Pastore Mons. Cesare Bonicelli, ed
auguro che questo pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli sia per ciascuno
ricco di frutti spirituali e pastorali a beneficio dell’intera Comunità
diocesana. Saluto inoltre i militari del 31° Reggimento Carri, di Altamura
e gli alunni della Scuola “Madre Bucchi”, di Milano.
Infine, il mio saluto va
ai giovani ai malati e agli sposi novelli. Nel clima
spirituale della Quaresima, tempo di conversione e di riconciliazione, invito
voi, cari giovani, a seguire l'esempio di Gesù, per essere fedeli
annunciatori del suo messaggio salvifico. Incoraggio voi, cari malati, a
portare la vostra croce quotidiana, in stretta unione con Cristo Signore.
Esorto, infine, voi, cari sposi novelli, a fare delle vostre famiglie
delle comunità di ardente testimonianza cristiana.
Appello
Il 24 marzo prossimo si
terrà la Giornata Mondiale per la lotta contro la Tubercolosi. Possa tale
ricorrenza favorire un’accresciuta responsabilità nella cura di tale malattia
ed una sempre più intensa solidarietà nei confronti di quanti ne soffrono. Su
di loro e sulle loro famiglie invoco il conforto del Signore, mentre incoraggio
le molteplici iniziative di assistenza che la Chiesa promuove in questo ambito.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070321.html
Giustino (santo)
santo (Flavia Neapolis
?-Roma ca. 165). Nato da famiglia pagana, divenne il maggiore tra gli
apologisti cristiani e morì martire durante l'impero di Marco Aurelio.
Delle sue opere sono pervenute a noi il Dialogo con il giudeo Trifone (ca.
150), storia della propria conversione e difesa dei cristiani dalle calunnie
mosse dagli Ebrei, e due Apologie, indirizzate agli imperatori Antonino, Marco
Aurelio e Lucio Vero per
difendere i cristiani accusati di essere atei e ostili allo Stato. Conoscitore
di Platone,
dello stoicismo,
del pitagorismo e
della filosofia
ellenistico-giudaica, Giustino tentò una mediazione (carica di conseguenze
per la storia successiva del pensiero cristiano) tra cultura greca e
cristianesimo: secondo la sua teologia, il Logosdivino,
giunto alla piena automanifestazione in Gesù Cristo, si sarebbe già
parzialmente rivelato nella ragione filosofica dei Greci, dando luogo a una
continuità della rivelazione di Dio, il cui strumento sarebbe appunto la
ragione, e la verità da essa investigata. Festa il 14 aprile.
SOURCE : https://www.sapere.it/enciclopedia/Giustino+(santo).html
Saint Justin philosophe et martyr. Apologie pour les chrétiens au Sénat Romain : https://www.patristique.org/sites/patristique.org/IMG/pdf/Justin-2.pdf
Saint Justin, The First
Apology : https://www.newadvent.org/fathers/0126.htm
La vie de saint Justin,
martyr et premier défenseur (apologète) de la foi (100-165) :
https://www.youtube.com/watch?v=Yk79b-KaO_I&ab_channel=Cha%C3%AEneCatholiqued%27ArnaudDumouch
Luc Fritz, « Les
apologistes grecs et le Logos, cours de théologie patristique [archive] »,
sur patristique.org, 2006 : https://www.patristique.org/sites/patristique.org/IMG/pdf/Cours_III_-_2006.pdf
André Wartelle, « Saint Justin philosophe et martyr : De la Résurrection. Introduction et traduction », Bulletin de l'Association Guillaume Budé Année 1993 1 pp. 66-82 : https://www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_1993_num_1_1_1535
« Une bibliographie de saint Justin, Philosophe et Martyr : Adelbert Davids, Justinus Philosophus et Martyr. Bibliographie 1923-1973 », Revue des Études Augustiniennes 32 (1986) 138-141 : https://www.brepolsonline.net/doi/pdf/10.1484/J.REA.5.104534