Saint Ephrem, diacre
et docteur de l'Église
Le diacre Ephrem était
chargé de l'école théologique de Nisibe lorsque surgirent les Perses (363) et
il dut se réfugier avec ses élèves à Edesse, où il mourut (373). il menait une
vie de contemplation, qu'il entretenait par une austérité extrême. C'est de sa
flamme intérieure que jaillissait ce lyrisme qui a fait de lui « la harpe
du Saint-Esprit ».
Ephrem
the Syrian, mosaic in Nea Moni
Saint Ephrem le Syrien
Diacre et Docteur de
l’Église (+373)
On appelait ce mystique:
"la harpe du Saint-Esprit."
Né à Nisibe (Nesaybin
actuellement en Turquie) dans la province romaine de Mésopotamie, il fut chassé
de la maison par son père, païen intolérant, pour ses "fréquentations
chrétiennes". Accueilli par l'évêque du lieu dont il devint le fils
spirituel selon l'historien saint Grégoire de Tours, il se convertit au
christianisme à l'âge de 18 ans.
Ordonné diacre, il voulut
le rester par humilité. Il fonda à Nisibe une école théologique de grand
rayonnement. Mais à cause de l'invasion perse qui a envahi cette région, il
préféra franchir la frontière et s'installer, avec son école, à Edesse dans
l'empire romain. Il fut un grand défenseur de la doctrine christologique et
trinitaire dans l'Eglise syrienne d'Antioche. Il composa de nombreux ouvrages,
commenta toute la Bible, écrit des poèmes qui remplacèrent les chants des fêtes
populaires et répondaient aux chansons des hérétiques qui répandaient ainsi
leurs thèses erronées.
"Dimanches et fêtes,
évoque un compatriote, il se tenait au milieu des vierges et les accompagnait
de sa harpe. Toute la ville alors se réunissait autour de lui."
Ses hymnes inaugurèrent
la pratique du chant liturgique. Il est d'ailleurs considéré comme l'un des
plus grands poètes de langue syriaque.
Le 28 novembre 2007, lors de sa catéchèse des audiences générales consacrée aux
Pères de l'Eglise, Benoît XVI a tracé un portrait d'Ephrem le Syrien, le plus
grand poète de l'époque patristique. Le Saint-Père a choisi de présenter saint
Ephrem comme exemple de cette diversité des expressions culturelles du
christianisme. Né en 306 à Nysibis et mort à Edesse en 373, il développa dans
la poésie sa vocation théologienne. "La poésie -a déclaré Benoît XVI- lui
permit d'approfondir sa réflexion théologique au travers des paradoxes et des
images". Il donna à ses poèmes et hymnes liturgiques "un caractère
didactique et catéchistique...destiné à mieux diffuser la doctrine de l'Eglise
lors des fêtes liturgiques".
Benoît XVI a ensuite
rappelé la réflexion d'Ephrem sur le Créateur: Dans la création rien n'est
isolé et avec l'Ecriture le monde est une Bible. En usant mal sa liberté,
l'homme perturbe l'ordre du cosmos". La présence de Jésus dans le sein de
Marie, a ajouté le Pape, "le porta à considérer la grande dignité de la
femme... dont il parlait avec sensibilité et respect. Pour Ephrem, il n'y a pas
de rédemption sans Jésus et pas d'incarnation sans Marie. La dimension humaine
et divine du mystère de la rédemption se trouve déjà dans l'Ecriture".
Honoré du titre de
Cithare de l'Esprit, saint Ephrem fut toute sa vie diacre, "un choix
emblématique car il voulut servir, dans les offices liturgiques comme dans
l'amour du Christ qu'il chantait... mais aussi dans la charité envers les
frères qu'il ouvrait avec grande maîtrise à la connaissance de la
Révélation".
(Source VIS 071128 - 400)
Le 9 juin, mémoire de saint Ephrem, diacre et docteur de l'Église. Il exerça d'abord à Nisibe, sa patrie, la charge de prédication et d'enseignement de la doctrine sacrée, puis, après l'invasion de Nisibe par les Perses, il se réfugia à Édesse en Syrie avec ses disciples, il y posa les fondations d'une école de théologie, accomplissant son ministère par sa parole et ses écrits, remarquable par sa vie austère et son érudition, à tel point qu'il mérita d'être appelé, pour les hymnes de toute beauté qu'il composa, la cithare du Saint Esprit. Il mourut en 373.
Martyrologe romain
Soutien aux étudiants en Irak
#EtudiantsEnIrak
Mgr Mirkis: "En soutenant les jeunes, nous les maintenons dans le pays. Il y aura ainsi des médecins, des pharmaciens et architectes, des ingénieurs"
Prière
de Saint Ephrem le Syrien
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1298/Saint-Ephrem-le-Syrien.html
Photo
d'une icône roumaine de St Ephrem le Syrien (diacre et docteur de l'Eglise dit
"La Harpe de l'Esprit" ou encore "La cithare de Marie"),
icône écrite par une sœur orthodoxe près d'Oradea en avril 2005.
Romanian
icon of St Ephrem the Syrian, painted by an unnamed Romanian nun "near
Oradea" in 2005.
SAINT EPHREM
Diacre et Docteur de
l'Église
(306-374)
Ce grand Docteur qui
illustra l'Église de Syrie, naquit à Nisibe, en Mésopotamie, vers l'an 306.
Ephrem fut consacré à Dieu dès son enfance. Quoique pauvre et vivant uniquement
des produits de la terre, sa famille possédait l'insigne privilège de compter
plusieurs martyrs dans ses rangs.
Bien qu'encore jeune,
Ephrem alla trouver saint Jacques de Nisibe qui l'éleva comme un fils. Prévenu
des lumières de l'Esprit-Saint, il s'ensevelit dans la solitude vers sa
dix-huitième année, et établit sa demeure dans une grotte au pied d'un rocher.
Ce précoce anachorète
passait ses jours et ses nuits à méditer les Saintes Écritures tout en se
livrant aux plus rudes exercices de la pénitence. Il couchait sur la dure et
passait des journées entières sans manger. En guise de travail, il tissait des
voiles de navire au profit des pauvres. Porté à la colère, par tempérament, il
dompta si bien les penchants viciés de sa nature, qu'on le surnomma: la douceur
de Dieu.
Ordonné diacre par
l'évêque de Nisibe, saint Ephrem fut chargé d'annoncer la parole de Dieu.
Prédicateur inspiré, il parlait avec une éloquence qui subjuguait ses
auditeurs. Ses discours portaient la lumière et la conviction dans les âmes des
fidèles qui accouraient l'entendre prêcher.
La pensée à laquelle
saint Ephrem revient sans cesse dans ses exhortations comme dans ses
conversations et ses prières publiques, est celle du jugement dernier. Dans
l'une de ses prédications, il engagea un dialogue avec son auditoire sur le
grand Jour du Jugement. Il en fit une représentation si terrifiante par l'inquiétude
des demandes et l'effrayante précision des réponses, que cette harangue est
demeurée célèbre dans toute la chrétienté d'Orient.
Apôtre de la pénitence,
saint Ephrem en représentait lui-même un parfait modèle pour tous. Par son
exemple et ses paroles, il convertit un grand nombre d'idolâtres et
d'hérétiques. Il combattit victorieusement ces derniers par des écrits d'une
science magistrale.
Obligé de quitter la
ville de Nisibe tombée aux mains des Perses, le saint diacre se retira à Edesse
où il passa les dix dernières années de sa vie. Il résolut de s'adonner plus
que jamais à la prière.
Comme son détachement du
monde le portait vers la solitude, il ne voulut quitter sa retraite que pour
prêcher la parole de Dieu et exercer la charité envers les pauvres et les
malades. Il rédigea de volumineux commentaires sur l'Écriture Sainte, des
homélies, des instructions pour les monastères, des hymnes et des poèmes. Ces
nombreuses compositions dans lesquelles il chante les mystères de la religion,
les gloires du Christ et de Sa Sainte Mère qu'il affectionnait
particulièrement, lui ont mérité le surnom de: harpe du Saint-Esprit.
Arrivé dans une extrême
vieillesse, il interrompit ses travaux pour visiter saint Basile, archevêque de
Césarée. Le grand évêque conçut une profonde vénération pour saint Ephrem et
voulut l'ordonner prêtre; mais le saint diacre avait le sacerdoce en une si
haute estime, qu'il ne voulut jamais consentir à être revêtu de cette dignité
suréminente.
De retour à Edesse, saint
Ephrem s'enferma dans une cellule afin de se préparer au passage du temps à
l'éternité. Sur ces entrefaites, la famine et la peste éclatèrent dans la
ville. Aussitôt, l'homme de Dieu accourut pour combattre le double fléau. Il
secourait nuit et jour les pauvres pestiférés et leur administrait les
sacrements. La peste fut finalement vaincue après trois mois d'héroïques
efforts.
En retournant dans sa
cellule, saint Ephrem y emportait le germe d'une maladie mortelle. La fièvre
l'accula bientôt à l'agonie et à une mort imminente. Toute la ville d'Edesse
accourut pour saluer une dernière fois cet inestimable bienfaiteur de leurs
âmes. Rendu au terme de son pèlerinage terrestre, saint Ephrem s'endormit du
sommeil des bienheureux, le 18 juin 374.
Interprète des Livres
Saints, théologien, orateur et poète sacré, saint Ephrem est assurément le plus
illustre écrivain de tout l'Orient chrétien. Le pape Benoît XV l'a proclamé
Docteur de l'Église universelle.
Tiré de l'Abbé Pradier,
édition 1889, p. 310-312 -- F.P.B., 9e édition, 1891, p. 198 -- F.E.C. Édition
1932, p. 212-213 -- Bollandistes, Paris, 1874, tome I A, p. 278
SOURCE : https://sanctoral.com/fr/saints/saint_ephrem.html
Преподобный
Ефрем Сирин.: [Афон. XIV.] Прп. Ефрем Сирин. .Фреска церкви Успения Богородицы
в Протате. Афон.
XIVth-century
fresco of Ephrem the Syrian (detail), Church of the Assumption in Protation
Monastery, Athos.
Saint
Éphrem le Syrien (détail), Fresqe, XIVe siècle, église de
l'Assomption, monastère de la protection, Athos
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 28 novembre 2007
Saint Ephrem le Syrien
Chers frères et sœurs,
Selon l'opinion commune
d'aujourd'hui, le christianisme serait une religion européenne, qui aurait
ensuite exporté la culture de ce continent dans d'autres pays. Mais la réalité
est beaucoup plus complexe, car la racine de la religion chrétienne se trouve dans
l'ancien Testament et donc à Jérusalem et dans le monde sémitique. Le
christianisme se nourrit toujours à cette racine de l'Ancien Testament. Son
expansion au cours des premiers siècles a eu lieu aussi bien vers l'Occident -
vers le monde gréco-latin, où il a ensuite inspiré la culture européenne - que
vers l'Orient, jusqu'à la Perse, à l'Inde, contribuant ainsi à susciter une
culture spécifique, en langues sémitiques, avec une identité propre. Pour
montrer cette multiplicité culturelle de l'unique foi chrétienne des débuts,
j'ai parlé dans la catéchèse de mercredi dernier d'un représentant de cet autre
christianisme, Aphraate le Sage persan, presque inconnu chez nous. Dans cette
même optique, je voudrais aujourd'hui parler de saint Ephrem le Syrien, né à
Nisibe vers 306 dans une famille chrétienne. Il fut le représentant le plus
important du christianisme de langue syriaque et réussit à concilier d'une
manière unique la vocation du théologien et celle du poète. Il se forma et
grandit à côté de Jacques, Evêque de Nisibe (303-338), et il fonda avec lui
l'école de théologie de sa ville. Ordonné diacre, il vécut intensément la vie
de la communauté chrétienne locale jusqu'en 363, année où la ville de Nisibe
tomba entre les mains des Persans. Ephrem immigra alors à Edesse, où il
poursuivit son activité de prédicateur. Il mourut dans cette ville en l'an 373,
victime de la contagion de la peste qu'il avait contractée en soignant les
malades. On ne sait pas avec certitude s'il était moine, mais il est cependant certain
qu'il est resté diacre pendant toute sa vie et qu'il a embrassé l'état de
virginité et de pauvreté. C'est ainsi qu'apparaît dans la spécificité de son
expression culturelle, l'identité chrétienne commune et fondamentale: la foi,
l'espérance - cette espérance qui permet de vivre pauvre et chaste dans ce
monde, en plaçant toutes ses attentes dans le Seigneur - et, enfin, la charité,
jusqu'au don de soi-même dans le soin des malades de la peste.
Saint Ephrem nous a
laissé un grand héritage théologique: sa production considérable peut se
regrouper en quatre catégories: les œuvres écrites en prose ordinaire (ses
œuvres polémiques, ou bien les commentaires bibliques); les œuvres en prose
poétique; les homélies en vers; et enfin les hymnes, qui sont certainement
l'œuvre la plus vaste d'Ephrem. Il s'agit d'un auteur riche et intéressant sous
de nombreux aspects, mais en particulier sous le profil théologique. Si nous
voulons aborder sa doctrine, nous devons insister dès le début sur ceci: le
fait qu'il fait de la théologie sous une forme poétique. La poésie lui permet
d'approfondir la réflexion théologique à travers des paradoxes et des images.
Dans le même temps sa théologie devient liturgie, devient musique: en effet,
c'était un grand compositeur, un musicien. Théologie, réflexion sur la foi,
poésie, chant, louange de Dieu vont de pair; et c'est précisément dans ce
caractère liturgique qu'apparaît avec limpidité la théologie d'Ephrem, la
vérité divine. Dans sa recherche de Dieu, dans sa façon de faire de la théologie,
il suit le chemin du paradoxe et du symbole. Il privilégie largement les images
contrastantes, car elles lui servent à souligner le mystère de Dieu.
Je ne peux pour le moment
présenter que peu de chose de lui, également parce que la poésie est difficilement
traduisible, mais pour donner au moins une idée de sa théologie poétique, je
voudrais citer en partie deux hymnes. Tout d'abord, également en vue du
prochain Avent, je vous propose plusieurs images splendides tirées des hymnes
Sur la nativité du Christ. Devant la Vierge, Ephrem manifeste son
émerveillement avec un ton inspiré:
"Le Seigneur vint en
elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle
pour se taire dans son
sein.
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun
bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l'Agneau né, qui
pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles:
Celui qui créa toutes
choses
est entré en possession
de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle
(Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en
elle,
mais revêtue de vêtements
humbles.
Celui qui dispense toutes
choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif
de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit
d'elle,
lui qui revêt (de beauté)
toutes choses"
(Hymne "De
Nativitate" 11, 6-8)
Pour exprimer le mystère
du Christ, Ephrem utilise une grande diversité de thèmes, d'expressions,
d'images. Dans l'une de ses hymnes, il relie de manière efficace Adam (au
paradis) au Christ (dans l'Eucharistie):
"Ce fut en fermant
avec l'épée du chérubin,
que fut fermé
le chemin de l'arbre de
la vie.
Mais pour les peuples,
le Seigneur de cet arbre
s'est donné comme
nourriture
lui-même dans l'oblation
(eucharistique).
Les arbres de l'Eden
furent donnés comme
nourriture
au premier Adam.
Pour nous, le jardinier
du Jardin en personne
s'est fait nourriture
pour nos âmes.
En effet, nous étions
tous sortis
du Paradis avec Adam,
qui le laissa derrière
lui.
A présent que l'épée a
été ôtée
là-bas (sur la croix) par
la lance
nous pouvons y
retourner"
(Hymne 49, 9-11).
Pour parler de
l'Eucharistie, Ephrem se sert de deux images: la braise ou le charbon ardent,
et la perle. Le thème de la braise est tiré du prophète Isaïe (cf. 6, 6). C'est
l'image du séraphin, qui prend la braise avec les pinces, et effleure
simplement les lèvres du prophète pour les purifier; le chrétien, en revanche,
touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même:
"Dans ton pain se
cache l'Esprit
qui ne peut être
consommé;
dans ton vin se trouve le
feu
qui ne peut être bu.
L'Esprit dans ton pain,
le feu dans ton vin:
voilà une merveille
accueillie par nos lèvres.
Le séraphin ne pouvait
pas approcher ses doigts de la braise,
qui ne fut approchée que
de la bouche d'Isaïe;
les doigts ne l'ont pas
prise, les lèvres ne l'ont pas avalée;
mais à nous, le Seigneur
a permis de faire les deux choses.
Le feu descendit avec
colère pour détruire les pécheurs,
mais le feu de la grâce
descend sur le pain et y reste.
Au lieu du feu qui
détruisit l'homme,
nous avons mangé le feu
dans le pain
et nous avons été
vivifiés"
(Hymne "De
Fide" 10, 8-10).
Voilà encore un dernier
exemple des hymnes de saint Ephrem, où il parle de la perle comme symbole de la
richesse et de la beauté de la foi:
"Je posai (la
perle), mes frères, sur la paume de ma main,
pour pouvoir l'examiner.
Je me mis à l'observer
d'un côté puis de l'autre:
elle n'avait qu'un seul
aspect de tous les côtés.
(Ainsi) est la recherche
du Fils, impénétrable, car elle n'est que lumière.
Dans sa clarté, je vis la
Limpidité,
qui ne devient pas
opaque;
et dans sa pureté,
le grand symbole du corps
de notre Seigneur,
qui est pur.
Dans son indivisibilité,
je vis la vérité,
qui est indivisible"
(Hymne "Sur la
Perle" 1, 2-3).
La figure d'Ephrem est
encore pleinement actuelle pour la vie des différentes Eglises chrétiennes.
Nous le découvrons tout d'abord comme théologien, qui, à partir de l'Ecriture
Sainte, réfléchit poétiquement sur le mystère de la rédemption de l'homme
opérée par le Christ, le Verbe de Dieu incarné. Sa réflexion est une réflexion
théologique exprimée par des images et des symboles tirés de la nature, de la
vie quotidienne et de la Bible. Ephrem confère un caractère didactique et
catéchistique à la poésie et aux hymnes pour la liturgie; il s'agit d'hymnes
théologiques et, dans le même temps, adaptées à la récitation ou au chant
liturgique. Ephrem se sert de ces hymnes pour diffuser, à l'occasion des fêtes
liturgiques, la doctrine de l'Eglise. Au fil du temps, elles se sont révélées
un moyen de catéchèse extrêmement efficace pour la communauté chrétienne.
La réflexion d'Ephrem sur
le thème de Dieu créateur est importante: rien n'est isolé dans la création, et
le monde est, à côté de l'Ecriture Sainte, une Bible de Dieu. En utilisant de
manière erronée sa liberté, l'homme renverse l'ordre de l'univers. Pour Ephrem,
le rôle de la femme est important. La façon dont il en parle est toujours inspirée
par la sensibilité et le respect: la demeure de Jésus dans le sein de Marie a
grandement élevé la dignité de la femme. Pour Ephrem, de même qu'il n'y a pas
de Rédemption sans Jésus, il n'y a pas d'incarnation sans Marie. Les dimensions
divines et humaines du mystère de notre rédemption se trouvent déjà dans les
textes d'Ephrem; de manière poétique et avec des images fondamentalement tirées
des Ecritures, il anticipe le cadre théologique et, d'une certaine manière, le
langage même des grandes définitions christologiques des Conciles du V siècle.
Ephrem, honoré par la
tradition chrétienne sous le titre de "lyre de l'Esprit Saint", resta
diacre de son Eglise pendant toute sa vie. Ce fut un choix décisif et
emblématique: il fut diacre, c'est-à-dire serviteur, que ce soit dans le
ministère liturgique, ou, plus radicalement, dans l'amour pour le Christ, qu'il
chanta de manière inégalable, ou encore, dans la charité envers ses frères,
qu'il introduisit avec une rare habileté dans la connaissance de la Révélation
divine.
* * *
Je salue les pèlerins
francophones, en particulier la délégation de l'Union mondiale des
Organisations féminines catholiques. À la suite de saint Éphrem, puissiez-vous
approfondir votre foi et toujours à rendre gloire à Dieu 'par des psaumes, des
hymnes et de libres louanges' (cf. Ep 5,19). Avec ma Bénédiction apostolique.
Je salue les responsables
de la diffusion dans le monde de L'Osservatore Romano, accompagnés du Directeur
responsable, M. Giovanni Maria Vian et du Directeur général, Don Elio Torrigiani.
Chers amis, je vous remercie de vos efforts pour promouvoir les enseignements
du Pape dans le monde entier et je vous accompagne par un souvenir particulier
dans la prière, afin que le Seigneur vous comble de dons spirituels abondants.
APPEL
Le 1 décembre prochain se
tiendra la Journée mondiale contre le SIDA. Je suis spirituellement proche de
ceux qui souffrent de cette terrible maladie, ainsi que de leurs familles, en
particulier celles qui sont frappées par la perte d'un de leurs membres. Je les
assure tous de ma prière.
En outre, je désire
exhorter toutes les personnes de bonne volonté à multiplier les efforts pour
arrêter la diffusion du virus VIH, à lutter contre le mépris qui frappe souvent
ceux qui en sont affectés, et à prendre soin des malades, en particulier
lorsqu'ils sont encore enfants.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Icon of Saint Ephrem the Syrian, Meryem Ana Kilesesi, Diyarbakır, Turkey
Quand saint Ephrem
raconte la dispute de Satan et de la mort
Sylvain
Dorient | 01 octobre 2017
Chrétiens romains et
chaldéens partagent la même théologie et les mêmes dogmes, mais ils n’ont pas
la même façon de l’exprimer. Quand, en Occident, un saint Thomas d’Aquin
développe des argumentations implacables, un saint Ephrem, en Orient, fait
ressentir la profondeur et la beauté d’un mystère théologique, au travers d’un
texte poétique.
Dans un des ses poèmes
intitulé « La querelle entre Satan et la mort » (1), saint Ephrem
imagine que les deux plus grandes terreurs des hommes se disputent, pour savoir
laquelle est la plus grande. Derrière l’aspect théâtral de cette mise en scène,
le poète théologien aborde des questions fondamentales, telles que :
« Doit-on craindre la mort et le péché ? ». De fait, les deux sont
redoutables, comme le prouvent leurs invectives dans le poème, dont voici un
extrait :
« La Mort :
Toi, Mauvais, tu rôdes comme un voyou
Alors que je suis un lion
Intrépide à mettre en pièces mes proies.
Satan :
Ô Mort, il n’est personne qui te serve
Ou qui t’aime, mais moi,
Des rois m’offrent, comme à un Dieu, un culte. »
Mais, en se déchirant
pour savoir lequel des deux est le plus grand, chacun démontre la faiblesse de
l’autre :
« Satan :
Je dois confesser, mais à contrecœur :
C’est toi qui ôte l’espoir
Du pécheur, lorsqu’il meurt dans son péché.
La Mort :
De longtemps, tu lui as ôté l’espoir ;
Si tu ne l’avais pas conduit
Au péché, il serait parti content. »
En fin de compte, le
lecteur découvre qu’ils ne sont pas aussi effrayants que leur aspect pourrait
le faire craindre, et qu’ils seront vaincus. La grandeur et la gloire
reviennent en vérité au « Fils du berger Universel qui a sauvé son
troupeau du Mauvais et de la Mort », comme le chante un chœur à la fin du
poème.
La crainte selon saint
Thomas d'Aquin
En Occident, saint Thomas
d’Aquin s’est lui aussi confronté à la question de la mort et du péché, mais
avec une méthode complètement différente. Dans sa Somme
théologique (XLIIIe question, des causes de la crainte ou de la
peur), il détaille les raisons de la crainte de la mort et du péché. Et il
répond que la crainte est certes fondée, mais qu’elle n’est pas un mal, car
elle peut être au contraire un moyen de réconcilier l’homme pécheur avec Dieu.
Les thèmes et les réponses sont similaires à près d’un millénaire, et à des
milliers de kilomètres de distance, entre Ephrem et Thomas. Pourtant leurs
formulations sont aussi éloignées que l’Orient et l’Occident !
La sauvegarde d'une
tradition théologique et poétique
Né en France et prêtre à
Sarcelles, le chaldéen Narsay Soleil connaît les deux cultures et résume leurs
différences : « La théologie occidentale s’appuie sur la philosophie, sur
des concepts abstraits qui permettent de qualifier les choses de Dieu. Tandis
que la théologie orientale s’appuie sur la Bible et ses réalités concrètes ».
Il assure que pour les
homélies, les poèmes de saint Ephrem sont précieux, et il utilise en
particulier « la querelle entre Satan et la mort », qu’il remet dans
les mémoires des fidèles de sa paroisse. « Même parmi les chaldéens, nos
traditions ne sont pas assez connues », regrette-t-il. Mais il ajoute que
« les choses changent », l’héritage chaldéen intéresse des
paroissiens, soucieux de conserver leur héritage, mais aussi des chercheurs
occidentaux. Et il pourrait intéresser les missionnaires, en particulier ceux
envoyés dans des pays qui méconnaissent la philosophie occidentale. Les deux
traditions sont complémentaires, conclut le père Narsay. Et il espère que
l’Église apprendra à employer son « deuxième poumon ». Puisque l’on
sait, depuis Jean Paul II, que les traditions des chrétiens d’Orient et
d’Occident sont « les deux poumons » de l’Église.
(1) Cité dans S. Brock, L’œil de lumière, la vision spirituelle de saint Ephrem (collection
Spiritualité orientale n°50, Abbaye de Bellefontaine) (p 311-315)
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2017/10/01/quand-saint-ephrem-raconte-la-dispute-de-satan-et-de-la-mort/
Saint Ephrem le Syrien,
« la harpe du Saint-Esprit »
Isabelle
Cousturié | 07 juin 2018
Surnommé « la harpe
du Saint-Esprit », le théologien-poète Saint Ephrem le Syrien reste une
figure emblématique pour l’Église latine comme pour les Églises orientales.
Saint Ephrem le Syrien
(306-373) de Nisibe, une ville du sud-est de la Turquie, est un des grands
théologiens des premiers siècles du christianisme. Il fut diacre et le resta
par amour du service et par humilité. Surnommé « la harpe du Saint-Esprit »,
en raison de la beauté de ses poèmes composés en syriaque, il composait des
hymnes pour instruire les chrétiens qui ne savaient pas lire et pour entretenir
leur foi. Il est à l’origine de la pratique du chant liturgique, expression de
la prière de l’assemblée pendant la messe. Et auteur d’un nombre considérable
d’ouvrages, rédigés en langue syriaque puis traduits en plusieurs langues, qui
lui ont valu le titre de docteur de l’Église, proclamé par le pape Benoît XVI,
en 1920.
De Nisibe à Edesse
Ephrem s’est converti au
christianisme à l’âge de 18 ans. Lancé dans la prédication et l’enseignement de
la doctrine sacrée par l’évêque local qui l’avait pris sous son aile, il mit
très vite à profit ses talents de poète et musicien en composant des hymnes et
commentaires bibliques qui gagnèrent les cœurs et les esprits du peuple. Puis
il y a eu l’invasion perse et, en 363, lui et son école théologique tout juste
fondée sont partis s’installer à Edesse dans l’Empire romain. Se heurtant à un
grand nombre de philosophies et de religions rivales qui se proclamaient
chacune comme la vraie Église. La confusion était grande, mais, Ephrem le
théologien poète a eu l’idée d’écrire d’autres hymnes qui séduisent les
chrétiens. Il les a adaptés aux mélodies populaires syriaques. Le succès fut
immédiat, de même que pour toutes les homélies et les commentaires bibliques
qu’il rédigeait en même temps.
L’art de Saint Ephrem est
d’avoir réussi à « concilier d’une manière unique la vocation du
théologien et celle du poète », explique Benoît XVI, dans une catéchèse qu’il
lui a consacrée tout spécialement en 2007. Entre ses œuvres polémiques, ses
commentaires bibliques, ses œuvres en prose poétique, ses homélies en vers, et
enfin ses hymnes — son œuvre probablement la plus vaste — ce docteur de
l’Église est aux yeux du Saint-Père « le plus grand poète de l’époque
patristique » qui a su approfondir la réflexion théologique, en se
servant de paradoxes et d’images. Et en grand compositeur et musicien qu’il
était, sa théologie est devenue liturgie et musique. Chez lui, théologie,
réflexion sur la foi, poésie, chant, louange de Dieu. « Tout cela va de
pair », relève Benoît XVI. Et si Ephrem suit « le chemin du paradoxe
et du symbole », c’est pour mieux « souligner le mystère de
Dieu ». Tout comme il se sert de ses hymnes pour diffuser la doctrine de
l’Église, à l’occasion des fêtes liturgiques. Et, au fil du temps, ceux-ci
deviennent un moyen de catéchèse extrêmement efficace pour la communauté
chrétienne.
Un serviteur toute sa vie
Quant au fait qu’Ephrem
n’ait jamais voulu aller jusqu’au sacerdoce, mais rester diacre toute sa vie,
Benoît XVI y voit « un choix emblématique », révélateur de son désir
de « servir, dans les offices liturgiques comme dans l’amour du Christ
qu’il chantait… mais aussi dans la charité envers les frères qu’il ouvrait avec
grande maîtrise à la connaissance de la Révélation ». Ephrem menait en
effet, au sein du monde, une vie marquée par l’ascétisme, la contemplation et
la charité. C’est d’ailleurs en se dévouant auprès de pestiférés, lors d’une
épidémie, qu’il contracta la maladie et en mourut en l’an 373.
Lire aussi :
La
dévotion sincère et visible des syriens à la Vierge Marie
Saint Ephrem est
également connu pour être le premier chantre de Marie, et pour être resté l’un
des plus grands. On lui reconnait un recours humble, douloureux, tendre et
confiant à Marie, que nul autre n’aura avant longtemps. Aujourd’hui encore
résonnent ses paroles : « Le jour où Marie accepta la volonté de Dieu,
elle est devenue le ciel qui porte Dieu. En elle, se sont établies toutes les
paroles des prophètes et des justes. Elle est le cep de vigne qui a porté la
grappe ».
Portrait
Ephräm der Syrer, Datenbank
Tripota in der Wissenschaftlichen Bibliothek der Stadt
Trier/Stadtarchiv
Pourquoi avoir desséché
le figuier ?
Pourquoi celui qui est
bon et suave, qui partout tire de grandes choses des petites, et la perfection
de ce qui est déficient, a-t-il ordonné au figuier de sécher ? Il a guéri les
souffrances de tous les hommes, changé l’eau en vin, multiplié un peu de pain,
ouvert les yeux des aveugles, guéri les lépreux, ressuscité les morts, et voilà
qu’il dessèche un figuier ? Parce que le temps de sa Passion était proche,
et pour qu’on ne pense pas qu’on l’avait pris sans qu’il pût se libérer, il maudit
le figuier : c’était un symbole pour ses amis, un miracle pour ses
ennemis ; ainsi les disciples seraient affermis par sa parole, et les
étrangers admireraient sa puissance.
Les disciples admirèrent
qu’il eût été aussi vite desséché. La nature du figuier est telle que,
lorsqu’on le coupe, il lui faut de nombreux mois pour se dessécher, tant est
grande sa vigueur. Notre Seigneur le choisit donc comme symbole, afin de faire
sentir sa puissance. Il n’a pas ouvert la bouche pour ceux qui l’arrêtaient,
comme il l’a ouverte pour le figuier. Il l’a desséché pour que les Israélites
portent du fruit, mais ils ne l’ont pas voulu. On l’a arrêté parce qu’il l’a
voulu, de même qu’il est venu du ciel parce que c’était son bon plaisir.
Et il dessécha le
figuier, afin de manifester qu’il n’était plus besoin de feuilles de figuier
pour le vêtement d’Adam, parce qu’Adam était revenu à cette gloire première, où
point n’était besoin de feuilles et de vêtements de peaux.
St Éphrem de Nisibe
Saint Éphrem († 378),
diacre et docteur de l’Église, fut surnommé la « Lyre du
Saint-Esprit » en raison de la beauté de ses écrits, composés en syriaque.
/ Commentaire sur l’Évangile concordant, 16, 8-10, trad. L. Leloir,
Paris, Cerf, 1966, Sources Chrétiennes 121, p. 285-287.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-2-juin-2/meditation-de-ce-jour-1/
Saint Éphrem, le poète
théologien
Marc-Antoine
Mouterde | 09 juin 2017
L’héritage théologique
légué par saint Éphrem est considérable : des œuvres écrites en prose ordinaire
mais surtout des œuvres en prose poétique, des homélies en vers et enfin des
hymnes, qui sont à l’époque un puissant outil d’évangélisation et de
transmission de la doctrine chrétienne.
C’est en Orient que nous
nous rendons, pendant l’expansion du christianisme des premiers siècles. Plus
précisément à Nisibe dans une ville de Mésopotamie, carrefour de la Rome
antique et de l’Empire perse. Ici naquit en 306 l’une des plus grandes figures
de la chrétienté orientale, saint Éphrem. La légende lui donne pour père un
grand prêtre des idoles qui est farouchement anti-chrétiens mais il semblerait
plutôt qu’Éphrem soit né au sein d’une famille chrétienne. Il se déclarait
lui-même « né dans la voie de la vérité ». Très jeune il se met au service de
l’Église et se forme au côtés de Jacques évêque de Nisibe (303-338). Baptisé à
l’âge de 18 ans, il est ordonné diacre le même jour. Souhaitant transmettre la
doctrine chrétienne au plus grand nombre, Éphrem use de son talent de poète et
compose de nombreuses hymnes. Il peut ainsi transmettre des fondements de
théologie (les grands moments de la vie de Jésus, les mystères de l’Église, …)
par l’intermédiaire de vers à la musicalité entraînante. Il crée une forme de
catéchisme accessible à tous et surtout transmissible par tous. Avec l’évêque
Jacques, il fonde également une école théologique. Suite à l’invasion des
Perses en 363, il traverse la frontière et se rend à Edesse dans l’actuelle
Syrie où il continue à prêcher. Il y meurt en 373 après avoir contracté la peste
au contact des malades qu’il soignait. Éphrem est resté diacre (c’est-à-dire
serviteur) toute sa vie, faisant vœux de célibat et de chasteté.
Saint Éphrem a écrit de
nombreux ouvrages et commentaires des saintes Écritures. Mais c’est par ses
poèmes qu’il marquera l’histoire. Les historiens et plus particulièrement
Sozomène lui attribuent plus de trois millions de vers (toujours la légende).
Initiateur du chant liturgique, ce grand mystique est appelé la harpe de
l’Esprit saint ou Cithare de l’Esprit. Dans sa catéchèse du 28 novembre 2007,
le très saint père Benoît XVI revient sur l’héritage immense que ce grand saint
syrien nous a légué et nous exhorte à ne jamais oublier que c’est en Orient que
se trouve le berceau de notre religion. Pour Benoît XVI, saint Éphrem pratique
la théologie sous une forme poétique qui lui permet d’approfondir la réflexion
théologique à travers des paradoxes et des images. Privilégiant les contrastes,
il peut ainsi mieux souligner le mystère de Dieu.
Voici quelques vers de
saint Éphrem au sujet du mystère de l’Incarnation.
(Hymne De Nativitate 11,
6-8)
Saint Éphrem est élevé au
rang de docteur de l’église par le pape Benoît XV le 5 octobre 1920.
Depuis 1925, Paris accueille au 17 rue des Carmes une communauté catholique
syriaque dans l’église Saint-Éphrem le Syriaque. La chapelle qui a été mise à
leur disposition fut construite par l’architecte Pierre Boscry qui s’est
grandement inspiré d’une œuvre du Bernin, la chiesa Sant’Andrea al Quirinale à
Rome. La messe y est célébrée en araméen chaque dimanche à 11 heures.
Cathédrale
Saint Ephrem le Syrien, Alep. Photographie : Preacher lad
Cathédrale Saint Ephrem le Syrien, Alep.
Cathédrale
Saint Ephrem le Syrien, Alep.
Cathédrale Saint Ephrem le Syrien, Alep.
L’hymne à Marie de
saint Ephrem : la théologie mise en vers
Sylvain
Dorient | 01 janvier 2018
L’un des plus grands
théologiens des chrétiens d’Orient a dressé le portrait d’une émouvante figure
de Marie dans son Hymne sur la Nativité : « Comment t’appeler Marie
? ».
Même traduits, les vers
de saint Ephrem, théologien assyrien du IVe siècle et docteur de l’Église,
frappent par leur beauté et leur concision : ils expriment, en peu de mots, la
profondeur d’un mystère théologique. C’est tout particulièrement saisissant,
dans l’hymne à Marie qu’il a composée, dont voici un extrait :
« Merveille que ta mère :
Le Seigneur vint en elle se faire serviteur ;
Le Verbe vint en elle, pour se taire en son sein » (verset 6)
Lire aussi :
Les
plus beaux chants d’Orient consacrés à Jésus
La théologie mise en vers
Mais l’aspect poétique de
ces textes ne doit pas masquer leur profondeur théologique, avertit le père
Narsay Soleil. Ce prêtre chaldéen, né en France, officie à Saint-Thomas de
Sarcelles et a un pied dans deux grandes traditions de l’Église catholique, la
romaine et la chaldéenne ; il nous initie à la théologie orientale de saint
Ephrem : « Cette théologie ne cherche pas à qualifier Dieu, mais elle
utilise la poésie pour dire Dieu à travers ses paradoxes ». Elle dira par
exemple que « Dieu est un et trine » pour dire la Trinité. Cette
façon de s’exprimer permet une expression dynamique des mystères.
Si saint Ephrem ne donne
pas de définition rigoureuse des concepts, ce n’est pas par faiblesse
intellectuelle, mais parce qu’en bon Oriental, il part du principe que Dieu est
insaisissable. Il se révèle à nous, mais il ne faut pas chercher à l’enfermer
dans un concept, sa nature est comparable au point central d’un cercle
géométrique. Il serait invisible, mais on peut en entrevoir la nature et les
caractéristiques en joignant entre eux les différents points opposés de la
circonférence. De cette conception naît la dynamique de la poésie de saint
Ephrem, qui donne à contempler les mystères théologiques, comme dans cet autre
exemple, tiré de l’hymne à Marie :
« Celui qui tous fait boire vint connaître la soif ;
Et c’est nu, dépouillé, qu’il vient en sortant d’elle, lui qui tous les
habille. » (verset 8)
Dialoguer avec Dieu
Sur le fond, il n’y a pas
de rupture entre cette théologie du IVe siècle, probablement rédigée dans
la région d’Édesse, à la frontière de la Syrie et de la Turquie, et les
monuments de la théologie occidentale comme la Somme théologique de
saint Thomas d’Aquin, du XIIIe siècle. Mais contrairement à tous les théologiens
occidentaux, saint Ephrem ne subit aucune influence de la philosophie grecque.
Il montrait même un certain dédain pour ses contemporains occidentaux, qui
appliquaient la rigueur de la logique aristotélicienne à la théologie :
« Ils cherchent à décortiquer le mystère », dénonçait-il… Et dans sa
bouche, ce n’était pas un compliment ! Pourtant, les deux démarches sont
légitimes. Pour parler selon les termes de la psychologie contemporaine, la
démarche occidentale parle plus spécifiquement au cerveau gauche, tandis que la
démarche d’un saint Ephrem parle au cerveau droit. Deux démarches
intellectuelles qui, loin d’être opposées, se révèlent complémentaires.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2018/01/01/lhymne-a-marie-de-saint-ephrem-perle-des-chretiens-dorient/
Bleiglasfenster
in der Kirche Saint-Louis in Fontainebleau im Département Seine-et-Marne (Île-de-France),
Ausschnitt mit: Basilius der Große und Ephräm der Syrer
St Ephrem le Syrien,
diacre, confesseur et docteur
Mort en 378. Docteur en 1920, Fête en même temps.
Leçons des Matines avant 1960
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. Éphrem de
nationalité syrienne naquit à Nisibi, ville de Mésopotamie. Son père, qui était
prêtre des idoles en même temps qu’il s’adonnait aux travaux des champs le
chassa de sa demeure. Il était alors jeune encore, et il se rendit chez
l’évêque saint Jacques de qui il reçut le baptême. Il fit en peu de temps de
tels progrès dans la sainteté et dans la science, qu’il ne tarda pas à être
chargé d’enseigner dans la florissante école de Nisibi. Après la mort de l’évêque
Jacques, les Perses s’étant emparés de Nisibi, Éphrem partit pour Édesse : il y
demeura quelque temps parmi les moines de la montagne, puis, pour se soustraire
à des visites trop nombreuses, embrassa la vie érémitique. Ordonné diacre de
l’Église d’Édesse et refusant par humilité le sacerdoce, il brilla de l’éclat
de toutes les vertus et s’appliqua à acquérir, par la vraie pratique de la
sagesse, la piété et la religion. Fixant en Dieu seul toute son espérance, il
dédaignait tout ce qui est humain et éphémère, et aspirait assidûment à ce qui
est divin et éternel.
Cinquième leçon. Une
inspiration divine le conduisit à Césarée, en Cappadoce. Là il rencontra Basile
le porte-parole de l’Église, et tous deux se lièrent d’une heureuse amitié. A
cette époque, d’innombrables erreurs assaillaient l’Église de Dieu. Pour les
réfuter et pour expliquer avec soin les mystères de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, Éphrem publia de nombreux travaux écrits en syrien et presque
tous traduits en grec ; saint Jérôme atteste qu’il s’acquit ainsi une telle
célébrité que, dans certaines églises, on faisait la lecture publique de ses
écrits après celle des Saintes Écritures.
Sixième leçon. Ces
publications, pleines d’une doctrine si lumineuse, méritèrent à ce grand Saint
que, de son vivant déjà, on l’honora comme un Docteur de l’Église. Il composa
aussi des hymnes poétiques en l’honneur de la Très Sainte Vierge Marie et des
Saints, ce qui lui valut d’être justement appelé par les Syriens, la cithare du
Saint-Esprit, et se fit surtout remarquer par son extraordinaire et tendre
dévotion à la Vierge immaculée. Il mourut plein de mérites à Édesse, en
Mésopotamie, le quatorze des calendes de juillet, sous le règne de Valens.
Cédant aux instances de nombreux Cardinaux, Patriarches, Archevêques, Évêques,
abbés et familles religieuses, le Pape Benoît XV, après avoir pris l’avis de la
Sacrée Congrégation des Rites, le déclara Docteur de l’Église universelle.
AU TROISIÈME NOCTURNE.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus
dit à ses disciples : Vous êtes le sel de la terre. Que si le sel perd sa
vertu, avec quoi le salera-t-on ? Et le reste.
Homélie de saint Éphrem
de Syrie, Diacre.
Septième leçon. C’est une
grande chose que d’entreprendre une bonne œuvre et de lui donner son
achèvement, d’être agréable à Dieu et utile au prochain, de plaire enfin à
notre souverain et très doux Maître le Christ Jésus qui a dit : Vous êtes le
sel de la terre et les colonnes des cieux. Le labeur que tu poursuis dans
l’affliction, très cher [frère, passe] comme un songe, mais le repos qui suivra
ton labeur est indescriptible et inestimable. Veille donc attentivement sur
toi-même, afin de ne point repousser l’un et perdre l’autre, en ne recherchant
ni l’un ni l’autre, à savoir le contentement présent et la joie éternelle.
Efforce-toi plutôt d’acquérir la vertu parfaite, ornée et caractérisée par
toutes les dispositions que Dieu aime. Si tu y parviens, jamais tu ne
provoqueras la colère de Dieu, ni ne feras tort à ton prochain. ’
Huitième leçon. Cette
vertu [de charité] est appelée la seule vertu ; elle est dite d’une beauté
unique car elle possède en soi la splendeur des diverses vertus. Le diadème des
rois ne peut être achevé sans que des pierres précieuses et des perles
brillantes y soient enchâssées et entrelacées, ainsi cette vertu unique ne
peut-elle subsister sans l’éclat de vertus variées. Elle est assurément
comparable à un diadème royal. Car de même que celui-ci ne peut scintiller
entièrement sur la tête royale si une pierre ou une perle y fait défaut, de
même cette unique vertu ne peut être appelée vertu parfaite, si elle n’a la
gloire de réunir les autres vertus. Et semblablement dans un somptueux festin
où les condiments les plus exquis ont été préparés mais où le sel fait défaut,
comme ces mets précieux ne sauraient être mangés sans sel, ainsi, une vertu qui
paraîtrait complète et posséder l’honneur et la gloire d’autres vertus variées,
resterait assurément vile et méprisable, si l’amour de Dieu et du prochain en
était absent.
Neuvième leçon.
Quelques-uns sont parvenus à cette vertu et cherchant à l’orner comme on orne
tout alentour un diadème royal, ils ont possédé en grande partie la parure qui
lui convient. Mais, dans la suite, à l’occasion d’un objet quelconque, sûrement
très méprisable, ils ont laissé décliner entièrement une vertu si précieuse.
Leur âme s’est trouvée attachée aux sollicitudes terrestres et leur vertu
arrêtée par des liens si vils, n’a pu entrer au ciel. Sois donc plein
d’attention et de vigilance, mon très cher [frère], de peur qu’en
t’embarrassant dans des entraves analogues, tu n’ouvres à l’ennemi en quête
d’une proie et-que tu ne perdes cette vertu admirable et illustre recherchée
par toi au prix de tant de labeurs ; de peur encore que tu ne la rendes
incapable, ta vertu, de pénétrer dans les parvis célestes et que tu ne la
places plutôt avec le rouge de la confusion devant le trône de l’époux divin,
ou enfin que tu la laisses fixée à la terre par un cheveu. Donne-lui au
contraire, l’essor d’une confiance, que rien n’empêche, ainsi qu’une voix
élevée, afin qu’elle parvienne avec exultation au lieu du repos et puisse
réclamer à haute voix sa récompense.
Bhx Cardinal Schuster, Liber
Sacramentorum
Cette fête a été
introduite dans le Missel par Benoît XV, après que, dans une touchante
encyclique, il eut orné saint Éphrem de l’auréole des docteurs. A la vérité,
cet illustre champion de l’orthodoxie en Syrie contre les trompeuses menées des
Ariens, avait obtenu dès l’antiquité, surtout en Orient, la renommée de Maître
de l’Église universelle ; et non seulement les Syriens, mais aussi les
Byzantins, les Slaves, les Arméniens et les Coptes avaient accueilli, dans
leurs livres liturgiques, les compositions mélodiques du célèbre diacre
d’Édesse, appelé pour cela la « cithare du Saint-Esprit ».
A la gloire de saint
Éphrem manquait pourtant le dernier sceau que seule la Rome papale peut donner
; il vint enfin et y mit le comble. Benoît XV, en proclamant à la face du monde
les mérites de saint Éphrem, en cette année 1920 où se célébraient les fêtes
centenaires de saint Jérôme, compara entre eux ces deux grands personnages et
fit remarquer que tous deux furent moines et vécurent en Syrie. — Jérôme est,
de peu, postérieur à Éphrem dont il célébra les mérites et la gloire. — L’un
comme l’autre firent des saintes Écritures l’objet de leurs études assidues,
ils s’en nourrirent, jusqu’à les transformer en leur propre substance. Le
prêtre de Bethléem et le diacre d’Édesse devinrent ainsi par leur science comme
deux magnifiques flambeaux, destinés à illuminer, l’un l’Occident, et l’autre
l’Orient.
Dès le XVIIe siècle, Rome
chrétienne avait dédié à saint Éphrem — et l’encyclique papale le rappelle — un
oratoire, maintenant détruit, sur l’Esquilin. L’extension de la fête du célèbre
diacre syrien à l’Église universelle a pour but de montrer aux Orientaux, et
surtout aux dissidents, la vénération dont le pontificat romain entoure les
gloires et les fastes catholiques de ces très anciennes Églises. D’autre part,
voici que l’on comptera désormais des docteurs de l’Église à tous les degrés de
la hiérarchie sacrée, puisque Benoît XV, en donnant à saint Éphrem le titre de
docteur, a résolu la controverse dont l’objet était de savoir si les diacres
peuvent ou non atteindre ce suprême degré d’autorité et de magistère dans
l’Église de Dieu. Jusqu’alors, seuls des évêques et des prêtres y avaient
accédé.
La messe est tout entière
du Commun des Docteurs ; seule la première collecte est propre. « O Dieu qui
avez daigné illuminer votre Église par la doctrine et les mérites du
bienheureux Éphrem ; nous vous demandons, par son intercession, que, par votre
puissance, vous défendiez cette Église contre tout assaut de malice et d’erreur
».
Vraiment, la « lyre de
l’Esprit Saint » comme les Orientaux appellent saint Éphrem, a de si grands et
si nombreux mérites dans le domaine de la sainte liturgie, qu’il aurait
peut-être été désirable que ceux-ci eussent été mis en relief dans la rédaction
de sa messe, par exemple par quelque composition liturgique conforme au génie
et au goût latin. Saint Ephrem a composé des poèmes admirables sur l’immaculée
conception et la pureté de Marie, sur la primauté pontificale, sur les martyrs,
sur l’efficacité du divin Sacrifice, sur les suffrages en faveur des défunts,
etc. ; ces vers, associés au chant des vierges sacrées et à la musique,
passionnèrent jadis les habitants d’Édesse, contemporains d’Éphrem, et les
remplirent d’ardeur pour la défense de la foi de Nicée contre les Perses
infidèles et contre les Ariens.
Dans le De viris
illustribus saint Jérôme témoigne qu’Éphrem, par ses œuvres, ad tantam
claritatem venisse, ut post lectionem Scriplurarum, publice in quibusdam
ecclesiis eius scripta recitarentur [1].
[1] Cap. 115. « Est
parvenu à une telle célébrité qu’après la lecture des Écritures, dans certaines
églises, on récite publiquement ses écrits. »
Church
Saint-Éphrem-le-Syriaque rue des Carmes, Paris 5th arr.
Église
Saint-Éphrem-le-Syriaque rue des Carmes, Paris 5e arr.
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
1. Saint Éphrem le
Syrien. — Jour de mort : 9 juin 373. Tombeau : à Édesse, en Syrie. Image : on
le représente en diacre, avec un livre ; au ciel brille une colonne de feu. Vie
: Ce diacre et docteur de l’Église occupe, parmi les docteurs de l’Église de
son pays, d’emblée la première place. Ce fut un champion infatigable de
l’Église catholique contre les nombreuses sectes hérétiques, particulièrement
les ariens. Il sut unir dans ce combat un zèle ardent contre les erreurs avec
une charité compatissante pour les égarés. Ce fut un écrivain d’une grande
fécondité, la « Bouche d’or » de l’Église syrienne, et un poète très apprécié.
Les Églises orientales ont admis ses poésies spirituelles dans leur liturgie.
Les Syriens l’appellent : « la harpe du Saint-Esprit ». — La messe est du
commun des docteurs de l’Église.
2. « Harpes du
Saint-Esprit ». — Un merveilleux nom ! Dans ses hymnes, Éphrem a quelques beaux
vers à ce sujet : « Le son de la trompette appelle les harpes muettes (les
âmes) : Éveillez-vous, faites entendre vos chants de louanges et de bénédiction
devant l’Époux ! Ce sera un bruit de voix quand les tombes s’ouvriront. L’un
après l’autre, ils saisiront leur harpe et entonneront des chants d’allégresse
: Gloire à celui qui abaisse, gloire à celui qui relève. Puisse aussi ma
cithare, au moment de sa résurrection, louer le Seigneur ! » Or chaque chrétien
est une harpe divine ; mais les saints le sont d’une manière toute particulière
; ils se font entendre dans l’Église par leur exemple et leurs leçons. Le jour
de leur fête, ces harpes redeviennent vivantes ; L’Esprit de Dieu les anime de
son souffle ; le doigt de Dieu les touche dans les textes et les mélodies de la
sainte liturgie. « Il est bon de célébrer le Seigneur, de chanter... sur la
harpe à dix cordes ». Le saint nous accompagne de sa harpe céleste, et les
cordes de cette harpe font écho à nos prières et à nos chants.
SOURCE : http://www.introibo.fr/18-06-St-Ephrem-le-Syrien-diacre
Marin,
Michel-Ange, 1697-1767 Veuillot,
Eugène, 1818-1905, Saint Ephrem, Les
Vies des Pères des déserts d'Orient : leur doctrine spirituelle et leur
discipline monastique
1886 (1880s).
Monachisme
et ordres religieux Ermites Saints
chrétiens Paris :
L. Vivès
Contributing Library: University
of Ottawa. Digitizing Sponsor: University
of Toronto
Discours sur l'enfantement
de la Vierge
Saint Ephrem le Syrien
Discours contre les
hérétiques ; par l'exemple de la perle et par d'autres preuves évidentes, il y
est démontré que nous devons croire que la sainte Enfantrice de Dieu, en dehors
de toute loi de la nature, a conçu Dieu notre Seigneur et l'a mis au monde pour
le salut du monde.
Seigneur, j'aime et je
couvre de mes baisers ton Evangile, parce qu'il nourrit ma faim. J'aspire après
ta parole, parce qu'elle étanche ma soif comme une source vive. Je convie à ta
table tous ceux qu'il me plaît d'y appeler, et son abondance reste toujours
inépuisable. Beaucoup d'autres prennent part avec moi à la nourriture céleste,
et pourtant je me trouve dans la solitude. Je bois avec une foule de convives,
et c'est à moi seul que Tu verses ta grâce. "Que Te donnerai-je donc en
retour" (Ps 115, 112), si ce n'est mon âme tout entière soumise à tes
saints Commandements ? Je le veux, Seigneur, mais je ne le puis. Adam est mon
père et il faut que je paie à la nature la dette qu'elle réclame. Je tends vers
Toi de toute ma force, et je me fais obstacle à moi-même ; car il y a en moi un
mystère que je ne puis expliquer. Mon regard ne laisse échapper chez les autres
aucune des faiblesses humaines, et je suis moi-même dans les liens du péché. Je
vois mes égarements, je les connais, et en accusant les autres, c'est moi-même
que j'accuse. Mais quoi! garderai-je donc le silence afin d'éviter ma
condamnation ? Et comment alors prouver mon zèle et mon amour pour Toi ? Je
parlerai donc et ne cesserai de parler. Que m'importe ma propre condamnation,
pourvu que j'accomplisse mon saint ministère ? Que m'importe la mort elle-même,
pourvu que ton Nom soit glorifié ? Je sais que je pourrais échapper à la
condamnation en faisant grâce aux vices des pécheurs ; mais je ne cesserai de
les poursuivre, afin de faire éclater ton innocence et l'inaltérable pureté de
ta Vie. Que les Grecs connaissent la force et la puissance de mon amour ; que
les Juifs comprennent toute l'ardeur de mon dévouement, puisque je me résigne
pour Toi à une mort obscure et privée de l'appareil des flammes, du glaive et
des autres tortures. Peut-être croiraient-ils à mon dévouement et à mon amour,
si, pour les convaincre, je souffrais à cause de Toi une mort réelle, éclatante
et environnée de témoins. Mais peut-être, dis-je, que je la souffrirais, et ne
le ferais-je pas ; je crains bien que, privé du secours de ta grâce, je ne
succombe à la faiblesse de ma nature.
Mais, Seigneur, donne-moi
l'assurance que Tu soutiendras mes efforts, et je forcerai les Grecs à croire
que je puis supporter le martyre. Faites-moi connaître que Tu prendras en pitié
mes souffrances, et je vais m'armer pour la lutte. Oui, je suis prêt à me
dépouiller de mes vêtements pour suivre les licteurs et les satellites des
Grecs. Déjà la trompette appelle aux combats les Grecs impatients ; elle leur
crie d'abandonner leurs foyers pour s'élancer contre les Perses ; déjà
l'appareil des supplices cesse de menacer l'Occident et se dresse désormais
contre nous. Je suis pénétré de crainte, parce que Tu hais les pécheurs ; mais
mon âme est inondée de joie, parce que Tu es mort aussi pour eux. Je suis
frappé de terreur parce que Tu détestes les hommes esclaves des sens et de la
chair ; mais je suis rassuré, parce que Tu connais la faiblesse de notre
nature, Créateur, Tu connais ta créature ; souverain juge, Tu sondes tous les
replis du cœur de celui que Tu vas condamner ; Dieu fait homme, Tu n'ignores
point ce que tu as Toi-même senti. Tu m'avais donné une nature sans tache ;
mais Adam, mon père, l'a corrompue et dégradée par mille souillures. A ces souillures
il a mêlé l'illusion de la vanité ; et maintenant je subis, sans y avoir
participé, la peine de sa faute. C'est lui qui a mis dans la nature humaine un
levain impur, et voici que je suis menacé de naufrage au sein d'une mer
orageuse. Aie donc pitié de ma faiblesse, ô Toi qui es mon Créateur, prends en
compassion mon infirmité, ô Dieu qui T'es revêtu de l'humanité pour moi. Ne me
repousse pas à cause de mes vices et de mes penchants dépravés ; mais plutôt
expulse-les de mon cœur, à cause de l'ardeur de ma volonté. Que mes souillures
ne T'inspirent point de haine contre moi ; mais considère le zèle de mes œuvres
; et bien que mes coupables pensées aient pu Te détourner de moi, daigne
accorder un regard bienveillant à mes larmes et à mon aversion pour la volupté.
Je connais le but ; mais aurai-je la force d'y atteindre ? Du moins je fais
tout ce qui est en mon pouvoir, et si Tu daignes m'accorder ce qui me manque,
Tu vois le fond de mon âme, Tu sais que je suis pauvre et dépouillé par le
démon. Mon cœur est faible et chargé des liens de la corruption. Mon esprit est
sans force et le péché l'a entraîné à l'erreur. J'ai laissé tes dons se perdre,
et voilà pourquoi je ne possède point la parfaite sagesse ; j'ai perdu tes
traces, et voilà pourquoi j'ignore où je vais. Je ne possède donc rien ; ou si
je possède quelque chose, c'est Toi qui me l'as donné en Te faisant homme. Je
suis dans le dénuement le plus complet ; si je deviens riche, c'est un bienfait
qui me viendra de Toi et maintenant et toujours. J'implore seulement l'appui de
ta grâce, confessant que mon salut sera ton ouvrage, si je suis sauvé.
Il est parlé d'un certain
riche dans l'écriture ; mais comme c'était un homme sage et plein de la
connaissance de Dieu, il se donnait à lui-même le nom de pauvre. Il reconnut
que sa richesse n'était que pauvreté en songeant à ta puissance. Et moi, que
dirai-je ou que penserai-je de moi-même ? Vous connaissez aussi cet homme,
chrétiens ; car l'Evangile vous a proposé une parabole à son sujet, parce que
tous les travaux des saints ont pour but le salut de l'homme. C'est ainsi qu'il
s'exprime : "Il y avait un homme riche, et cet homme, ayant connaissance
d'un trésor caché dans un champ, vendit tous ses biens et acheta ce champ"
(Mt 13,44). Un autre fit la même chose pour obtenir une perle d'un grand prix.
Il est bon d'apprécier l'apparente diversité de ses deux paraboles et
d'analyser la force cachée dans chacune d'elles ; car, au fond, le sens de
toutes les deux est le même ; et comme celui de la parabole de la perle ne
demande qu'une courte explication, c'est de la perle que nous parlerons en
premier lieu.
La perle, cet objet d'un
si grand prix, nous vient de la mer. Sa valeur est proportionnée à la
difficulté qu'on éprouve à se la procurer. Pourtant elle ne sert pas à notre
nourriture, mais à notre ornement ; elle ne donne pas non plus le plaisir d'un
breuvage agréable, mais un éclat dont on est fier. Une forte somme d'argent
pèse beaucoup ; la perle semble donner de la légèreté à la pesanteur même.
Toute petite qu'elle est, son pouvoir est grand. Elle est facile à porter,
facile à remettre en place. On la dérobe aisément aux regards ; mais c'est avec
peine qu'on la trouve. Il en est de même du royaume des cieux ; il en est de
même aussi du Verbe divin qui renferme, de la manière la plus manifeste et dans
les plus étroites limites, une foule de mystères. Il ne sert pas d'aliment ;
car sa durée n'est pas limitée au temps fini. Ce n'est pas non plus aux pauvres
qu'Il peut servir ; ceux-là seuls qui ont amassé des trésors de science et de
sagesse qui peuvent en tirer profit. Quiconque est pauvre de vertus ne peut Le
posséder ; Il est la propriété exclusive des saints. On ne peut arriver aux
sommités qu'en passant par les degrés intermédiaires ; de même dans l'Evangile,
divers intervalles séparent ceux qui marchent vers Dieu. Es-tu pauvre ? Le
Verbe sera pour toi le pain qui console l'indigence. Es-tu accablé sous le
poids des infirmités ? Il sera pour toi le baume qui rend la force. Pour ceux
qui souffrent d'une maladie de foie, Il est le sénevé et le vin réparateurs.
Pour les uns, Il est le poisson qui les nourrit ; pour les autres, le pur
froment. Pour ceux-ci, la faux tranchante ; pour ceux-là, la hache vengeresse.
Il est le pain d'orge pour les hommes grossiers, l'instrument de l'art dans les
mains du chirurgien ; pour quelques-uns Il est le fouet qui frappe ; pour
d'autres, la verge qui châtie, le fardeau qui les fatigue et qui les courbe.
Telles sont les espèces
de degrés que présente l'Evangile sous la forme de paraboles. Le Seigneur
connaît les riches qui ont acquis des trésors de vertu et les pauvres qui sont
en proie à l'indigence de cette même vertu ; Il connaît ceux qui sont faibles
et ceux qui marchent d'un pas ferme dans la foi. Il connaît ceux qui sont pleins
d'ardeur et ceux qui sont languissants dans la religion et la piété. Il en
frappe un grand nombre par le glaive, afin de les arracher aux idoles et
d'éloigner du peuple l'impiété. "Il voit dans les lieux les plus
secrets" (Mt 6,4). Le feu de ses Regards pénètre partout pour faire
éclater au grand jour ce qui se cachait dans l'ombre et pour consumer ce qui
s'élevait orgueilleusement contre la science de Dieu. Il cautérise les membres
que ronge un ulcère mortel et retranche de la communion de l'église les affections
contagieuses. Parmi les malades, Il est le médecin, parmi les athlètes, Il est
celui qui distribue les couronnes ; entre les rivaux, Il est l'arbitre ; au
milieu des méchants, Il est le vengeur. Les pauvres ont en Lui leur soutien et
les veuves leur défenseur. Pour les superbes, c'est un roi ; pour les humbles,
c'est un frère. Les étrangers Le voient venir au-devant d'eux comme un ami ;
les orphelins trouvent en Lui un père, et ceux qui Le blasphèment par
ignorance, un juge indulgent et facile. Il est tout cela, bien qu'Il soit
toujours un, toujours le même. Car Il peut tout ce qu'Il veut et Il se prête
aux besoins de chacun. Voilà pourquoi Il se révèle sous la forme de tant de
paraboles, voilà pourquoi ses vertus sont si variées ; et pourtant Il est
toujours Lui, Il n'a point changé. Semblable à une lyre munie de cordes
nombreuses, les modes divers de son action sont toujours d'accord avec
l'intérêt de tous. J'ai connu un homme qui était à la fois médecin et artisan,
forgeron et architecte, intendant et laboureur, inspecteur et savant, orfèvre
et potier, cuisinier et marchand. Il possédait encore une foule d'autres
talents ; mais bien qu'il se livrât à tant d'occupations diverses, il ne
cessait pas d'être lui-même dans chacune d'elles. Comment donc, à plus forte
raison, Dieu ne conserverait-Il pas son immuable nature, malgré la multiplicité
des modes de son action et la diversité des formes que revêt sa volonté ?
Et qu'on n'aille pas
conclure de mes paroles et de l'exemple qui précède que le Verbe aussi n'a
revêtu qu'une forme fantastique d'humanité. Autre chose est la nature, autre
chose est l'art ; autre chose est la figure ou la forme, et autre chose est la
substance. Celui qui est à la fois artisan et laboureur, potier et inspecteur,
intendant et fournisseur, celui-là est toujours un, toujours le même sous ses
formes diverses. Il ne vient pas au monde avec telle ou telle professions, il
naît ; puis, plus tard, l'étude le rend habile dans les différents arts. Mais
la puissance que possède l'homme de donner la vie à l'homme, ce n'est point par
l'étude qu'il l'obtient, c'est la nature elle-même qui l'en a doué. L'étude et
la méditation n'ont donc pas appris au Fils de Dieu l'art de se montrer aux
hommes avec les apparences de l'humanité ; mais Il a revêtu substantiellement
l'humanité, afin de constituer une réalité vivante, et Il fut véritablement
homme au milieu des hommes.
C'est Marcion que
j'attaque ici ; ce sont les frivolités mensongères qu'il débite à ses sectaires
que je veux détruire. C'est Manès surtout que je veux combattre, Manès dont la
doctrine sur le Dieu fait homme est encore plus erronée qu'impie. Je prendrai
la perle pour base de ma réfutation. Que les hérétiques nous disent quelle est
son origine et quelle est sa formation. Elle m'offre un trésor d'arguments, et
au lieu des saintes écritures, c'est elle que j'oppose à nos adversaires ;
qu'ils nous disent comment naît la perle ; qu'ils nous prouvent qu'elle n'est
qu'une forme sans substance. Je sais ce qu'ils vont dire ; mais je saurai les
confondre à mon tour. "Celui, disent-ils, qui est né substantiellement
sans le secours de l'union des sexes ne peut être un homme, et si le Christ
avait reçu une naissance semblable à celle d'Adam, il n'y aurait en Lui que la
nature humaine, et puisqu'Il est sorti du sein d'une vierge, sans rien devoir à
l'homme, Il n'a pu revêtir que les apparences de l'humanité." Je ne vous
répondrai point, ô hérétiques, car j'ai quelqu'un qui le fera pour moi. Je
garde le silence ; car voici la perle qui va parler à ma place. Perle
brillante, révèle donc le mystère de ta naissance, fais connaître ta nature et
confonds les hérétiques. Montre-leur ta substance, et détruis leurs vaines et
frivoles imaginations. Que les coquillages racontent comment la perle est née, qu'ils
disent comment elle a été conçue dans leur sein. Que les créatures qui habitent
au fond des eaux instruisent ces superbes, qui s'imaginent pouvoir pénétrer
dans les cieux. Que les êtres privés de raison, que les objets inanimés
redressent le jugement de ces ambitieux qui se vantent de pénétrer et de
connaître la nature des choses célestes, et que ce qui n'est soumis à aucune
loi en impose une à ceux qui prétendent imposer leur loi aux autres ; je ne
puis supporter l'audace et l'insolence des hérétiques, quand ils osent demander
compte de ses œuvres à la puissance divine et porter un regard curieux et
téméraire sur la manière dont s'accomplissent ses divins effets. Ils osent
demander compte à Dieu de ses œuvres, bien qu'ils soient eux-mêmes chargés d'une
dette d'iniquités, quand leur esprit s'efforce de pénétrer le mystère ineffable
de sa conception et de sa naissance. Les accusés prononcent la sentence du
juge, dans l'impuissance de répondre pour eux-mêmes. Si vous comprenez ce qui
est incompréhensible, vous lui ôtez sa qualité d'incompréhensible, et si votre
intelligence atteint une chose divine, ce ne sera plus une chose divine, mais
un fait ordinaire et commun. "Si, comme dit l'Apôtre, c'est la pénétration
de votre esprit qui va jusqu'à l'intuition de ce Dieu inconnu, cette intuition
de votre esprit aura détruit la puissance divine" (Ac 17,23).
Je reviens à la
comparaison de la formation de la perle et de la naissance du Christ. Je
comprends le mode de celle-ci par la similitude qu'elle offre avec celle-là, je
ne prétends pas cependant révéler la nature intime du mystère. La perle est une
pierre qui doit sa naissance à une substance charnelle, puisqu'elle sort du
sein d'un coquillage. Pourquoi donc se refuserait-on de croire que Dieu s'est
revêtu de l'humanité dans le sein d'une vierge ? Ce n'est point l'union de deux
coquillages qui produit la perle, mais le mélange de la lumière et de l'eau.
C'est ainsi que le Christ a été conçu dans les entrailles de Marie, sans le
secours d'une union charnelle, et c'est le saint Esprit qui, de la substance de
la Vierge, a formé le corps dont Dieu s'est revêtu. La perle ne naît point
coquillage et ne revêt pas seulement la forme d'un corps comme si sa substance
était spirituelle ; de même le Christ diffère de la divinité ; Il n'est pas
tout entier dans la nature humaine, ni confondu sans mélange dans la nature
divine, comme s'Il était né avec une forme spirituelle. La perle est engendrée
substantiellement, et n'engendre point d'autre pierre de son espèce. Le Christ
aussi n'est autre que le Fils engendré du Père et né de Marie. La perle n'a pas
seulement la forme, mais encore la substance ; le Fils de Dieu est né également
avec un corps réel, et non avec une forme fantastique. La pierre précieuse qui
nous occupe réunit en elle deux natures, et cette union est une preuve de celle
qui s'est opérée dans le Christ. Il est à la fois le Verbe-Dieu et l'homme né
de Marie, et chacune de ces deux natures n'a point été en Lui incomplète et
partielle ; car Il n'était point le fruit équivoque d'une union insolite ; mais
Il possédait entière et parfaite chacune de ces deux natures, bien loin de les
détruire toutes les deux en les partageant. Ce n'est pas revêtu de la seule
nature divine que Dieu s'est montré à la terre, et ce n'est pas non plus revêtu
de la seule nature humaine que l'homme est monté au ciel ; mais le Verbe
incarné état le résultat complet de deux natures complètes ; Dieu par sa nature
divine et homme par sa nature humaine : tel est le Christ, fils de Marie. La
divinité n'a rien fait perdre à l'humanité, et la nature humaine n'a point été
un fardeau pour la nature divine ; l'union de celle-ci avec le corps ne l'a
point dégradée, elle ne lui a point ôté ses attributs primitifs, pour lui en
donner d'autres qui lui étaient étrangers. Elle a gardé complets les attributs
qui étaient en elle, et en revêtant l'humanité, le Verbe en a également revêtu
tous les caractères. L'union des natures n'a point produit leur confusion ; car
ce n'était point l'union d'un corps avec un autre corps, mais de l'homme avec
Dieu. Le mélange de l'eau et du vin détruit la nature de ces deux liquides ;
mais le mélange de l'or et du vin produit une substance nouvelle. La divinité
renferme l'humanité comme une urne d'or renferme la manne ; le Verbe divin à
son tour est caché dans l'incarnation comme l'urne dans le coffre. Ce qui était
intérieur devient extérieur, et réciproquement. Ainsi se démontre l'unité et la
substance du Christ. Sans doute la manne n'est pas une substance née de l'urne,
elle lui est seulement unie, non comme l'humanité est contenue dans la
divinité, mais comme l'eau est renfermée dans la perle dont l'essence primitive
est la lumière.
Considérez avec attention
ce phénomène de la lumière et de l'eau et admirez les paraboles du Seigneur ;
remarquez le rôle que joue une matière imparfaite dans la formation de la
perle, et croyez que le Christ est né réellement d'une femme. Du sein d'un
coquillage pour lequel vous ne donneriez pas même une obole, sort une pierre
brillante dont mille talents d'or et plus ne sauraient payer la valeur. C'est
ainsi que du sein de Marie est sorti le Dieu tout-puissant. L'huître n'éprouve
point de douleur tandis que s'opère en elle la conception de la perle, elle ne
sent que son approche : le sein tranquille et résigné de Marie a conçu aussi le
Christ sans éprouver d'autre sentiment que celui de l'apparition d'un nouvel
être en elle ; la corruption n'atteint point le coquillage, ni pendant la
conception, ni pendant la naissance de la perle ; car il enfante sans douleur
une pierre brillante et d'une nature parfaite ; la Vierge aussi a conçu sans
péché et a enfanté sans douleur. Et non seulement la perle est conçue dans le
sein du coquillage, mais encore elle s'y accroît avec le temps et peut montrer
sa substance hors de l'enveloppe qui la contenait. Mais comme en sa qualité de
substance, elle a besoin du secours de la chair pour servir à son alimentation,
et d'employer une matière nourrissante pour atteindre le dernier terme de son
accroissement progressif, elle est caché dans le sein du coquillage comme dans
les entrailles d'une mère, et on dirait qu'on l'y a mise à dessein pour qu'elle
pût arriver à son entier développement. Elle s'y accroît donc grâce à la
matière vivifiante qui l'entoure, et elle s'assimile les sucs nourriciers qui
lui sont nécessaires. De même le Fils de Marie est né sans le secours d'un acte
charnel, et la substance vivifiante de la Vierge a développé celle du Christ,
sans que l'homme ait coopéré à son incarnation. Ô mystères sublimes! Ô dogmes divins!
La nature humaine a produit ce qui n'était point en elle ; un enfant est né,
qui n'a point été engendré par l'homme ; une vierge est devenue mère, son
chaste sein a été une source de vie ; ses entrailles innocentes ont nourri le
Fils de Dieu ; une jeune fille a été l'auxiliaire du Verbe divin dans l'œuvre
de son Incarnation. Sa substance féconde a formé le Corps du Sauveur, et c'est
après son accroissement complet que le fruit de ses entrailles est venu à la
lumière. C'est une femme seule et sans le secours de l'homme qui est devenue
mère ; car le fruit de ses entrailles était saint. C'est une vierge qui a
enfanté, parce que le Fils qu'elle a mis au monde était la source de toute
pureté et de toute chasteté. C'est exempte du trouble des sens que Marie a
coopéré à l'incarnation du Fils de Dieu ; car Celui à qui elle a donné le jour
était le vainqueur du péché.
Comment donc le Verbe
n'aurait-Il revêtu que la forme apparente de l'humanité, puisqu'Il en a revêtu
aussi la nature et l'essence, et qu'Il est né au temps marqué pour
l'enfantement ? Comment Celui qui présente tous les caractères de la créature
naissante a-t-Il pu sortir du sein de Marie, avec les apparences de l'humanité,
sans que Marie ait éprouvé le travail et la douleur de l'enfantement ? Elle n'a
point souffert, quoique femme ; elle n'a point éprouvé les douleurs de
l'enfantement, quoique vierge. Elle n'était pas non plus étrangère au fruit de
ses entrailles, car c'était sa substance virginale qui le nourrissait, et par
là, il y avait communication et parenté entre elle et Lui ; et elle est devenue
mère d'un Fils dont la nature était étrangère à la sienne, parce que c'est dans
son sein que le Verbe s'est fait chair. Le Christ a pris son accroissement dans
les entrailles de Marie, bien qu'en qualité de Dieu, Il n'eût besoin d'aucun
secours ; et Il eut une femme pour mère, bien qu'Il fût Fils de Dieu. Il a
reconnu Marie pour sa mère, car c'est par elle que la divinité a revêtu
l'humanité. Il était Fils de celle qui avait coopéré à son Incarnation, non
seulement parce qu'elle a prouvé son acquiescement et son désir par l'ardeur de
sa foi, mais encore parce que sa substance virginale avait servi à former le
corps du Sauveur.
Si le Verbe avait revêtu
seulement la forme apparente de l'humanité, qu'eût-Il eu besoin du secours de
la nature humaine ? S'Il était venu sous une forme mensongère, qu'eût-Il eu
besoin de la femme ? Et si le sein de Marie n'a été pour Lui que la voie
mystérieuse par laquelle Il est venu dans le monde, pourquoi Lui a-t-il fallu
attendre, pour faire son apparition, l'époque marquée pour l'enfantement ? Si
pour naître Il n'avait fait que descendre des cieux et venir habiter le sein
d'une vierge, pourquoi ne S'est-Il pas montré directement du ciel à la terre ?
Pourquoi est-Il resté dans le sein de Marie comme dans un lieu nécessaire, s'Il
pouvait se montrer aux hommes sans le secours de la nature humaine ? S'Il n'a
pas revêtu l'humanité, pourquoi du haut des cieux ne S'est-Il pas montré et
fait connaître aux hommes ? S'Il avait tout ce qui était nécessaire à sa Venue,
pourquoi empruntait-Il le secours d'une vierge ? Les actes de Dieu ne peuvent
être ni vains ni trompeurs ; la coopération de Marie serait donc vaine, si le
Christ n'était venu que sous les apparences de l'humanité, et Dieu aurait
trompé les hommes en leur montrant couché dans une crèche un enfant nouveau-né.
Ces propositions sont rigoureusement enchaînées, mes raisonnements sont donc
vrais. Je sais que le Christ est la vérité même ; et dans la formation de la
perle, je vois le Dieu qui S'est fait homme.
Mais voici une autre
preuve de la venue réelle et substantielle du Christ ; je veux parler de son
accroissement progressif depuis sa Naissance jusqu'à son âge mûr. Supposons un
moment que le Christ n'est venu que sous les apparences de l'humanité ; Il
portait des vêtements. Montrez-nous donc quel est l'accroissement d'un
vêtement. Et si le Christ n'avait qu'un corps chimérique, comme Il n'a cessé de
le développer depuis son enfance jusqu'à sa maturité, comment se fait-il que ce
développement prouve son Incarnation et que son Incarnation prouve à son tour
ce développement ? En effet, son Accroissement ne s'est pas fait tout d'un
coup, et sa Naissance n'a pas devancé non plus l'époque marquée pour
l'enfantement. La forme n'est pas la communication d'une nature substantielle,
mais, comme les vêtements, une oeuvre de l'art. A quoi donc aurait servi la
nature au Christ si l'art était à ses ordres ? Qu'était-il besoin qu'Il fût
conçu dans le sein d'une femme, puisque la matière ne procède pas de l'homme
vivant, mais a sa source dans le sein de la terre ? Une vierge a coopéré à
l'Incarnation de la divinité, et en retour la divinité a rendu sa nature
incorruptible. Si un acte quelconque eût pu accomplir le mystère, cet acte eût pu
appartenir aussi bien à l'homme. Et si la forme eût suffi à l'accomplissement
de ce mystère, l'art de l'homme aurait donc été l'auxiliaire de la divinité. Le
sein d'une femme s'est ouvert à la divinité, et sa prompte obéissance a mérité
d'enfanter sans douleur. Elle a prêté à l'accomplissement du mystère une nature
sujette à la douleur et à la souffrance, elle lui a été rendue exempte de
souffrance et de douleur. Elle a fait un présent plein d'imperfections et de
misère, et il lui a été remis plus parfait et plus riche. Les entrailles qui
reçurent Dieu étaient soumises au travail et à la douleur, et elles furent
délivrées de toute infirmité humaine. Celui qui Se servait d'elle pour
S'incarner était un grand médecin, et voilà pourquoi Il l'a rendue saine et incorruptible.
Ce n'était pas un home qui se servait du secours de la femme pour obtenir la
naissance d'un fils, c'était Dieu Lui-même, aussi Il a donné à la nature
mortelle de Marie des dons qu'elle ne possédait pas, afin de montrer qu'Il ne
venait pas pour corrompre la nature, mais pour la conserver pure et sans tache.
C'était une perle qui naissait, et voilà pourquoi Il est sorti doucement du
sein maternel ; voilà pourquoi Il a été enfanté sans travail et sans douleur.
Son Corps n'était point rude au toucher, comme s'il eût été d'une substance
terrestre ; il n'était point mou et sans consistance, comme si la substance eût
été liquide, ni composé d'éléments nombreux et divers, comme si la substance
eût été matérielle ; mais l'enfant renfermait un Dieu parfait caché sous une
nature simple et nue, et voilà pourquoi, grâce à la puissance de Celui qui
résidait en elle, la Vierge a enfanté doucement comme le coquillage qui laissa
tomber la perle. Elle n'a point souffert comme la femme, et ses chastes flancs,
comme les lèvres du coquillage qui se referment, sont revenus aussitôt à leur
état virginal. Elle n'a point perdu le signe de sa virginité tandis que
s'opérait en elle la Conception du Christ, et, une fois qu'Il a été engendré,
ses flancs n'ont pas eu besoin de s'ouvrir pour Le mettre au jour ; ils n'ont
point éprouvé de déchirement tandis qu'elle enfantait.
Je suis obligé de
m'attarder longtemps sur ce sujet afin que, rassemblant toutes les raisons qui
peuvent convaincre les hérétiques, je leur prouve que le Christ est né revêtu
de la nature humaine et non de la forme apparente de l'humanité. Nous naissons
comme nous sommes conçus ; notre mère est atteinte de corruption pendant
qu'elle conçoit ; elle souffre et gémit pendant qu'elle enfante. Elle perd le signe
de la virginité pour concevoir, et c'est pourquoi, au moment où elle enfante,
non seulement ses flancs sont ouverts, mais encore, par la suite de la perte
qu'ils éprouvent, ils se distendent, ils retombent, la douleur les déchire,
afin de rappeler à la femme sa corruption primitive. Car, une fois que le germe
déposé dans son sein s'est développé et parvient à sa maturité, les douleurs de
l'enfantement se font sentir. Il n'en est pas ainsi du Christ ; Il est né sans
douleur, parce qu'Il a été conçu sans corruption, recevant un corps dans le
sein d'une vierge, non par un acte charnel, mais par l'opération du saint
Esprit. C'est aussi le saint Esprit qui a ouvert doucement les flancs de Marie,
quand le Sauveur est sorti de son sein, pour que Celui qui était l'Auteur de la
nature parût au milieu des hommes revêtu de la nature humaine. Le Christ
donnait Lui-même à la Vierge la vertu nécessaire à son Accroissement. C'était
le saint Esprit qui aidait dans son enfantement cette jeune mère ignorante de
la couche conjugale. C'est pourquoi le fruit des entrailles de Marie ne lui a
point fait perdre le signe de sa virginité, et la Vierge n'a pas éprouvé les
douleurs de l'enfantement ; ses flancs se sont ouverts, il est vrai, pour
laisser un passage au Dieu qu'ils renfermaient, mais ils sont revenus aussitôt
à leur état virginal, de même que les lèvres du coquillage s'ouvrent pour
laisser tomber la perle et se réunissent de nouveau et se referment
étroitement.
Plus d'une personne a
reçu en meilleur état ce dont il avait abandonné l'usage à d'autres, parce que
ceux qui l'avaient accepté pour s'en servir, étant d'habiles ouvriers, avaient
fait disparaître les imperfections de l'objet donné, et l'avaient rendu sans
défaut. A bien plus forte raison, loin de gâter ce qu'Il avait emprunté, Dieu a
dû le rendre beaucoup plus parfait qu'Il ne l'avait reçu. Ainsi Il a emprunté
une nature corruptible, et Il l'a rendue sans tache par sa naissance. Les
techniciens savent contenir l'eau dans les vases, au moyen de courants
contraires ; ils laissent un passage à son écoulement d'un côté, et ils la font
rentrer à nouveau dans les vases par des mouvements spontanés. L'Art de Dieu ne
pouvait-il donc l'emporter sur celui des hommes au point d'ouvrir et de
refermer les flancs de Marie, sans qu'ils fussent en rien endommagés par la
masse des matières qui se livraient un passage ? Les rois accordent des
privilèges aux cités dans lesquelles ils ont reçu le jour ou la couronne.
Pourquoi donc le Fils de Dieu n'aurait-Il pas accordé la virginité à sa Mère,
puisque ce don était en son pouvoir ? Les propriétaires et les maîtres de
quelques cantons étudient la nature des lieux et des sources qui les entourent
; ils corrigent les eaux, et, à force d'adresse et de constance, parviennent à
améliorer la nature du climat. Le Christ ne pouvait-Il donc, à plus forte
raison, corriger les défauts qui auraient apporté le trouble dans le sein de
Marie ? Devait-Il, comme s'Il eût été l'un de nous, permettre que sa Mère fût
semblable au reste des femmes ? Le Christ est le seul qui soit né d'une vierge
; il était donc convenable que Marie restât vierge malgré l'enfantement et
devînt mère sans éprouver les douleurs de la maternité.
Ne vous laissez donc pas
aveugler par votre propre nature, au point de ne pas croire à la nature divine,
et que votre chair, qui est sujette au trouble des passions, ne corrompe pas
votre jugement au point de vous faire accuser la nature humaine. Le Christ
n'est pas venu pour servir les passions, mais pour exterminer le péché. Il n'a
pas revêtu les apparences de l'humanité pour se faire un jeu de la nature
humaine ; Il n'a pas rejeté la substance pour honorer la forme. Si la forme,
entre les mains de l'homme, peut arriver à des résultats dignes d'admiration,
la nature, certes, le pouvait bien davantage entre les mains de Dieu. S'Il a
voulu honorer la forme de la nature humaine, la nature humaine est donc quelque
chose de bien noble, puisque la divinité l'a jugée digne d'honneur. S'Il est
venu sous la forme de l'humanité pour corriger la nature humaine, la nature
humaine est donc bien supérieure à la forme, puisqu'elle comporte un
perfectionnement plus grand. Si la forme ne pouvait rien ajouter à
l'accomplissement de ses Desseins, Il a dû exécuter sans elle les décrets de sa
volonté. Et s'Il n'a rien fait qui soit purement formel, c'est bien inutilement
qu'Il eût revêtu la forme apparente de l'humanité.
Etudiez la perle et
abandonnez vos erreurs, car je ne cesserai de poursuivre mes adversaires
jusqu'à ce que je les aie confondus. Remarquez qu'elle n'est pas une forme
fantastique, mais une substance réelle. Cette pierre précieuse est indivisible
; la substance qu'a revêtue la divinité est également indécomposable. La perle
est formée de l'union de la lumière et de l'eau, deux éléments contraires qui
se sont unis intimement. Comment donc ignorez-vous ce qui est sous vos yeux, et
cherchez-vous avec tant de curiosité ce qui est loin de vos regards ? La
lumière procède du feu, voilà pourquoi elle enflamme en même temps qu'elle
illumine. Les coquillages viennent dans l'eau et croissent par l'eau. Comment
se fait-il donc que l'élément brûlant et lumineux ne consume pas la matière du
coquillage ? Comment se fait-il que l'eau et le feu s'unissent intimement et
substantiellement sans que l'un nuise à l'autre ? Vous ne pouvez le dire, mais
vous êtes obligés de croire ce que vous voyez et ce que vous touchez. Que ce phénomène
naturel, dont vous ne pouvez rendre compte soit pour vous une preuve que le
Fils de Dieu est né sans le secours d'un acte charnel. Il y a aussi en Lui deux
éléments contraires dont les substances s'unissent intimement.
Mais je veux détruire une
objection que vous pourriez me faire. Quelques-uns de vous disent : "Dieu
est incréé et la chair tombe sous les sens ; Dieu est exempt de toute
souffrance, la nature humaine est sujette à la douleur. Comment donc deux
natures si opposées ont-elles pu se réunir en un seul être ?" Consultez la
perle, elle vous expliquera ce mystère. La lumière est le symbole de la
divinité et l'eau le symbole de l'humanité. Ce n'est pas l'eau qui s'est
incorporé la lumière, car elle est pesante de sa nature et ne peut s'élever
dans les hautes régions de la lumière. C'est le rayon lumineux qui, dans son
mouvement léger, vient s'unir à la goutte d'eau, et le coquillage entrouvert
les reçoit unis dans son sein. La chaleur de la substance de l'huître fait
germer le nouvel être, et les lèvres du coquillage, en s'unissant étroitement,
empêchent, par leur solidité, l'humeur interne de s'écouler au dehors. La
substance nourricière développe le germe qu'elle contient, et le temps fait
éclore une perle brillante du mélange d'une goutte d'eau et d'un rayon de
lumière. L'Evangile dit de même : "L'Esprit du Seigneur viendra sur
toi" (Lc 1,35). Pourquoi cela ? Afin de lui donner la force de porter dans
ses flancs la divinité. Il ajoute encore : "Et la vertu du Très-Haut te
couvrira de son Aile" (Ibid.). La lumière viendra s'arrêter sur ta nature
mortelle, "car le fruit de tes entrailles est saint et portera le nom du
Fils de Dieu" (Ibid.). Il ne dit pas : "Celui qui est déjà né naîtra
de nouveau" ; il ne dit pas non plus : "Celui qui naîtra de la vertu
du Très-Haut ou de l'Esprit saint", mais "Celui qui naîtra de
toi", afin de montrer que la substance virginale de Marie était nécessaire
à l'Incarnation de la divinité, et que c'est en elle que le Verbe divin s'est
revêtu de l'humanité. Car si l'Evangile n'avait pas dit "Celui qui naîtra
de toi", on aurait pu croire que le Verbe n'a pris que la forme apparente
de l'humanité. Cependant, quelques exemplaires ne portent point ces mots :
"de toi", et semblent ainsi donner raison aux hérétiques. Mais bien
que ces exemplaires ne portent point cette addition, cependant les expressions
qui précèdent donnent à la phrase le même sens, car l'Evangile dit :
"Celui qui naîtra", et ces expressions renferment nécessairement
l'idée d'incarnation. D'ailleurs la conception a pour conséquence nécessaire
l'incarnation et elle est incompatible avec la forme ; l'expression de
l'archange montre que si la divinité a résidé dans le sein d'une vierge, cela a
été pour naître revêtu de la nature humaine. Car Il eût pu se montrer plus tôt
à toute la terre, s'Il n'avait pas voulu prendre véritablement le corps de
l'homme, pour vivre au milieu des hommes.
Contemplez la perle, et
vous verrez qu'elle renferme deux natures. Elle produit beaucoup d'effet à
cause de son essence éthérée ; elle est brillante à cause de son organisation
matérielle. Vous voyez sa pureté dans son éclat, et dans l'effet qu'elle
produit vous découvrez la puissance qui réside en elle. Elle est dure par sa
nature terrestre, elle est légère par sa nature céleste ; elle tient de l'eau
par son côté grossier, de la lumière par son côté divin. Tout le monde peut
observer que la perle, comme un miroir pur, reflète l'image de chacun. C'est
l'art qui façonne les miroirs ; aussi y a-t-il quelque chose de trompeur dans l'image
qu'ils donnent de l'objet qu'on leur présente ; mais la perle renferme
naturellement cette propriété ; c'est une faculté innée en elle. Il y a
beaucoup d'autres choses qui sont le résultat identique et nu du mélange de
deux éléments divers, mais ce n'est point comme la perle qu'elles naissent et
ce n'est pas de lumière et d'eau qu'elles sont formées.
N'allez cependant pas
prendre pour exemple toutes sortes de perles ; car toutes ne sont pas bonnes et
ne renferment pas les propriétés dont nous avons parlé : plusieurs, au
contraire, participent beaucoup à la nature terrestre. Parmi les huîtres, les
unes restent au fond des mers, les autres choisissent les lieux humides,
limoneux et pleins de vase, se nourrissent de matières infectes, et produisent
rarement des perles de bonne qualité. Une autre cause encore concourt à
l'existence de la perle ; car si elle ne reste pas dans la coquille le temps
voulu pour sa formation, on l'y trouve à l'état de pierre et comme non à terme.
Aussi plusieurs de celles qui sont au fond des eaux, ne valent rien et ne
doivent qu'à l'art le peu de valeur qu'elles obtiennent. Du reste, ces
qualités, on les trouve rarement hors des coquilles ; il faut aller les y
chercher, les en arracher ; celles-là sont appelées bonnes et parfaites, qui,
pendant leur espèce d'accroissement, pendant que leur substance s'identifie à
la nature, ne sont point ravies à leur enveloppe, mais en sortent d'elles-mêmes
; et voilà précisément ce qui leur donne un si grand prix. Que si vous voulez
savoir comment certains animaux viennent au milieu des eaux et de l'eau
elle-même, ouvrez le livre de la loi, et vous entendrez Dieu vous dire qu'Il a
ordonné aux ondes de produire entre autres choses les moules et les huîtres.
Car ce sont deux espèces qui se traînent aussi au fond de la mer, et comme la
perle est la dernière dans l'échelle des êtres, de même le Christ est né d'une
nature souillée et corrompue que seule la présence d'un Dieu pouvait purifier.
Comme la foudre sillonne
l'espace, Dieu le Père remplit l'infini ; comme l'éclair brille dans l'ombre,
le Christ vient épurer nos souillures. Voilà pourquoi Il purifia la sainte
Vierge et naquit de manière à prouver que partout sa présence engendre la
souveraine pureté. Il la purifia d'avance par l'Esprit saint, et les entrailles
purifiées de Marie conçurent le divin Jésus. Il la rendit chaste et pure ;
aussi resta-t-elle Vierge en Lui donnant le jour. Coquillages précieux de nos
mers, dites et prouvez à la terre que la Vierge n'a pas eu besoin du concours
de l'homme pour concevoir son Fils. Qu'on ouvre votre enveloppe d'écaille, et
l'on n'y verra point de chair ; mais l'éclat soudain de la lumière pénètre ce
corps qu'un tranchant vient de partager ; ainsi la Vierge reçut au milieu de
son être le Verbe Dieu, et sans secours étranger, sans désir, comme sans
passion de sa part, la divinité s'incorpora à sa nature, et elle comprit que le
mystère de l'Incarnation s'opérait dans son sein ; elle éprouvait la
conception, mais ignorait l'acte qui en est la source ; son corps recelait un
nouvel être ; et cependant nul désir charnel ne l'avait agitée ; car pour lui
conserver toute sa chasteté, ses sens semblaient avoir oublié les appétits
grossiers de leur nature. Lorsque le soleil paraît au firmament, les ténèbres
se dissipent, et l'univers entier brille de l'éclat de sa lumière : que sera-ce
s'il concentre ses rayons sur un seul point ? Si le Christ, éclairant Paul d'un
rayon de sa céleste flamme, l'a ramené à la piété, a fait du loup infidèle une
brebis soumise, du cruel persécuteur un apôtre miséricordieux, si, de
récalcitrant et endurci qu'il était, Il l'a rendu doux et fervent, le Verbe
saint, en venant habiter le corps de Marie, a dû bien autrement encore la
purifier de toute tache et de tout péché. Pour gage de dévouement, Il ne
demande à la jeune fille que sa foi : à ce prix Il lui donne sa grâce ; et si
dans sa Justice Il la fortifie contre la corruption, Marie, par sa foi, Lui
soumet sa nature, et la grâce l'inondant e ses flots, elle devient
incorruptible à tout jamais. Dieu se l'approprie, ainsi que ferait un roi d'un
vase précieux appartenant à un de ses sujets. Aussi, par la grâce, Marie
devint, non pas mère, mais vierge, comme la nourriture des troupeaux
deviendrait mets royal, si un roi la choisissait pour sa table. Non pas que je
dise que Marie fut immortelle ; mais n'ayant pas été séduite par les appétits
de la chair, elle fut sanctifiée par la grâce. La rouille imprimée à sa nature
périssable disparut, et son corps libre de passion se conserva toujours pur.
J'aime et je couvre de
mes baisers la pierre précieuse de l'Evangile, parce qu'elle est devenue la
substance de mon âme ; j'élève aux cieux et je glorifie la perle des mers parce
qu'elle me raconte les mystères du Christ ; si j'ai choisi de préférence cette
comparaison, c'est qu'elle confirme pour moi deux faits mystérieux. Elle me
montre, en effet, le mélange de deux natures, et la force virtuelle de la
divinité. Par elle je comprends la réunion de deux contraires, le changement
d'une nature déjà constituée ; j'y vois le ciel uni à la terre, deux anneaux ne
formant qu'une chaîne. La grâce a fondu les deux principes en un seul, et je ne
trouve point de moyens pour les séparer. Je sais bien en quoi ils diffèrent
l'un de l'autre ; mais la forme sphérique de la perle trompe ma sagacité et ne
me permet pas d'apercevoir le lien qui les rassemble et les unit. Tous les
points à sa surface se rassemblent et se confondent ; car le Christ a fait
disparaître tout point distinctif ; et, comme l'ouvrier qui réunit deux chaînons
égaux, Il en a fait un tout uniforme que nulle puissance ne saurait partager.
La coquille peut s'ouvrir à sa jointure, la perle, par sa forme, échappe à
toute division ; dans l'une, l'intersection est toujours possible ; dans
l'autre, jamais, afin de bien nous faire comprendre que les tables de la loi
sont doubles, mais que l'Evangile n'a que l'unité d'une sphère parfaite. La loi
d'ailleurs ne s'applique qu'au temporel, et l'Evangile au spirituel : c'est la
coquille et la perle réunies par le Christ. Voilà comment, aidé des lumières de
la grâce sur le mystère de l'Incarnation et recherchant la nature de la perle
intellectuelle, j'en ai trouvé la cause, j'en ai saisi les rapports, j'en ai
compris la nature. Qu'il me soit permis de revenir encore une fois sur l'œuvre
du sublime Ouvrier.
Le souverain Créateur de
toutes choses est à mes yeux un laboureur, non pas qu'Il cultive les terres de
ce monde, mais Il entretient l'harmonie des êtres ; non pas qu'Il sème et
moissonne, non pas qu'Il vendange et fasse gémir d'immenses pressoirs ; mais Il
se sert d'abord de la nature humaine pour nous donner son Fils, et de ce Fils
pour rendre à notre âme toute sa liberté. Voulant liquider la créance qu'Il
avait sur la nature entière, Il a revendiqué toutes les productions de la terre
; et par cette rapide transaction, Il est devenu Maître absolu de l'univers,
non seulement comme Créateur, mais encore comme Rédempteur ; non seulement
comme Dieu, mais comme celui qui vend la perle obtenue à la sueur de son front
et pour qui la moindre parcelle est précieuse. Afin de mieux obtenir l'esclave,
Il a donné son Fils. Ô ineffable bonté ! Ô sublime dévouement! Il dépose la
perle au sein de la coquille, et laisse ainsi vendre à vil prix la pierre
précieuse. Comprenez-vous quel est le marchand ? Distinguez-vous bien Celui qui
vend tout ce qu'Il possède pour acheter la perle ? Vous voyez alors comment le
riche se dépouille de toutes ses propriétés pour acquérir un petit coin de
terre, afin de posséder aussi le trésor qu'il renferme. Je dis que ce riche est
Dieu le Père, donnant son Fils en échange des besoins de l'humanité, se
dépouillant de ses riches possessions pour acquérir quelques arpents, objets de
toute sa sollicitude ; et ces quelques arpents, Il les avait donnés en partage
à Adam ; mais celui-ci, frivole dans ses désirs, ne sut point les conserver ;
et Dieu n'acheta pas le champ pour sa valeur absolue, mais bien à cause du
trésor qu'il recelait.
Et maintenant ce champ,
quel est-il ? Le corps de l'homme, et le trésor caché dedans, son âme. N'est-ce
pas en effet pour cette âme "faite à son Image et à sa Ressemblance"
(Gn 1,26) que Dieu vendit tout ce qu'Il avait ? N'est-ce pas pour en acquérir
la possession qu'Il envoya son Fils sur la terre ? Et certes, le démon ne s'en
fût pas départi au profit de la divinité, si elle n'avait pas été cachée sous
l'enveloppe humaine. Dieu savait sa valeur, et Il en craignait l'aliénation ;
mais Il la livrait à l'homme, parce qu'Il connaissait la faiblesse de ce
dernier, et qu'Il était persuadé de pouvoir reprendre l'enveloppe et le trésor
dès qu'Il le voudrait. Il envoya donc son Fils vers le démon, en Lui disant :
Livre-lui toutes les choses de la terre, car tout M'appartient ; l'homme seul,
à cause de son libre arbitre, échappe à mon empire ; la faculté qu'il a de se
prononcer pour ou contre Moi est un vrai trésor qu'il possède. Mais comme ma
gloire est intéressée à conserver ce que J'ai crû Moi-même pour mon usage et
mon service particulier, donne-lui tous les êtres sans raison, mais rends-Moi
l'homme qui est libre. Aussi lui livra-t-Il tous les bestiaux paissant dans les
plaines de Génésareth, se réservant le champ au trésor, et arrachant ainsi
l'homme à l'empire du démon. Les porcs, les ânes, les taureaux, les lions
eux-mêmes ne sont pas pour celui qui les possède un grand sujet de gloire ;
mais il n'en est pas de même de l'homme, car il ne fournit pas un mets
succulent et corruptible, mais bien un trésor digne du ciel. Et c'est le trésor
que nous avons représenté par un champ de terre ; l'Acquéreur de ce champ c'est
Dieu le Père ; le médiateur, c'est le Christ, son Fils. Il s'est présenté comme
simple étranger, Il a transigé comme acquéreur, Il a pris possession comme
maître, parce que le Père et le Fils ne font qu'un seul Dieu. Par la nature de
son Incarnation, Il a manifesté sa Volonté et son Pouvoir ; par le fait de son
acquisition, Il a fait acte de médiateur ; s'élevant ensuite au rôle de maître
absolu, Il a reculé champ de terre et le propriétaire, dans son ignorance, lui
a aussi livré le trésor enfoui.
L'homme est donc devenu
la propriété du Seigneur, et le vendeur ne savait pas lui avoir cédé en même
temps un immense bénéfice ; le Christ, une fois possesseur de l'homme, le
devenait aussi de tout ce qui était soumis à l'homme. Tous les êtres sans
raison étaient échus en partage à Adam, et cependant le démon semblait en
revendiquer la possession, puisqu'il donnait en échange le corps d'Adam
lui-même ; mais dès lors qu'il avait cédé l'homme, tout ce qui appartenait à ce
dernier devait être compris dans la cession et suivre son possesseur naturel.
Avec l'homme furent donc vendus tous les êtres animés ; car celui-ci avait le
pouvoir de les offrir à son Dieu, et voilà pourquoi l'empire du Seigneur
s'étendit et sur les Juifs et sur les nations les plus reculées. Le Christ
venait de faire une acquisition précieuse ; Il la paya de son sang sur la croix
; puis Il ressuscita, vint en prendre possession, en chassa les premiers
maîtres, et y plaça ceux de son choix. Le champ qu'Il avait acheté, c'était la
terre entière, et le trésor, les saints qu'elle renferme. Il S'attacha d'abord
à la surface, Se réservant de profiter quand Il le voudrait du trésor qui était
caché. Il vint au milieu des vivants ; mais les morts étant aussi de son
domaine, Il les tira de la poussière qui les couvrait, et laissa le trésor pour
le moment de sa résurrection. Ensuite, "Il s'en alla dans un pays
éloigné" (Mt 21,33), confiant ce précieux dépôt à des gardes, et son champ
à des régisseurs, afin qu'à sa Voix ils en fissent plus tard offrande au Roi
suprême. Or sa perle chérie reste enfermée dans la coquille comme dans un vase,
et le champ peut être comparé à l'atelier d'un potier ; c'est dans ce sens que
le prophète du Seigneur a dit : "Entre dans le champ du potier" (Je
18,2). Et de quel potier entendait-il parler, si ce n'est de Dieu, puisque
c'est Dieu qui nous a ressuscités dans ce champ ? Aussi jusqu'à la consommation
des temps le corps de l'homme n'est qu'un champ de limon infect ; mais au grand
jour qui sera le dernier, ce limon deviendra un vase purifié : pour les saints
par la grâce, pour les pécheurs, par le feu de la géhenne.
Telles sont les
vicissitudes de la perle, qui ne reste pas à tout jamais ensevelie dans la
terre, mais en est extraite par le Marchand : aussi devient-Il Lui-même les
prémices de sa Croix, et, s'Il ressuscite seul, c'est qu'Il a contracté seul.
Et ce n'est pas après sa mort qu'Il a acheté la perle, parce que c'est sur la
croix qu'Il a vaincu le démon, qu'Il l'a dépouillé et S'est emparé de son armure.
Voilà ce qui Lui fait dire : "Je puis déposer mon âme et Je puis la
reprendre" (Jn 10,18). N'avait-Il pas, en effet, un pouvoir absolu sur la
mort ? Et en mourant Lui-même, ne laissait-Il pas la perle précieuse aux mains
non pas du démon, mais de la nature ? Ainsi, pendant qu'elle était encore dans
les entrailles de la terre, le marché en fut conclu, l'échange se fit, et elle
devint le prix de sa médiation. Le vendeur insensé ne se doutait pas que Celui
qu'il regardait comme un simple étranger était un Maître absolu. Le Christ
reçut donc l'objet vendu ; Il reçut le champ ; Il reçut toute la valeur de ce
champ : car la nature, invariable dans sa marche, obéit aux lois éternelles qui
la régissaient. En acquérant le champ, Dieu acquérait tout pouvoir sur les
vivants, et pour le trésor qu'il renfermait, les morts Lui étaient aussi
acquis. Le type de son Incarnation reste constant dans la perle ; le bénéfice
Lui en est assuré par la grâce du saint Esprit, qui fortifie le corps contre le
démon ; car c'était ce Corps divin que Dieu le Père proposait pour objet et
pour prix du combat.
Revenons maintenant sur
notre sujet ; récapitulons ce que nous avons dit, et tâchons de saisir comme il
convient l'ensemble de ces importantes vérités. Nous avons comparé Dieu le Père
à un laboureur, à un ouvrier, à un marchand, à un potier, à un courtier, à un
prêteur, à un rémunérateur jaloux de sa gloire. Il est bien grand, le Nom du
Seigneur, puisque en deux mots il renferme de si nombreuses attributions ! La
perle a été pour nous tout l'Evangile, car en quelques lettres elle contient
l'explication de bien grands mystères ; et ces quelques misérables feuilles de
papier expliquent la doctrine céleste. Les hérétiques affirment que se revêtir
de la chair humaine est indigne du Fils de Dieu. Eh quoi! Dieu a permis qu'une
simple feuille de papier pût expliquer le ciel, et Il n'aurait pas pu permettre
que son Fils assumât la nature humaine ? Non que je veuille établir la parité
de ces deux faits ; mais j'y trouve la preuve de la Bonté de Dieu envers nous,
qui L'a fait Se dépouiller Lui-même et S'unir aux hommes. Mais, dit-on, Dieu
n'est pas venu en personne sur la terre. Non certes, car ce corps terrestre et
périssable ne pouvait convenir à la divinité pour vivre parmi nous. Le Maître
de la nature a pris la nature du maître de la terre pour rendre à Adam son
empire, que la séduction lui avait fait perdre. Et si le Christ a revêtu une
forme périssable pour descendre ici-bas sous cette forme, Il était encore le
Fils de Dieu.
Il est facile de voir
comment sont battus les hérétiques, lorsqu'ils essayent si imprudemment de nier
la substance du Christ. On peut bien les taxer de folie, car ils parlent et ne
savent ce qu'ils disent, ils profèrent des mots au hasard et ne comprennent
point la conséquence de leurs paroles. Malheureux incrédule! Je veux te montrer
Dieu comme un prêteur bienfaisant, qui a préparé une Perle sacrée dans le sein
de la Vierge, comme un cultivateur habile, qui a communiqué à la nature sa
divinité. Je veux te Le montrer comme marchand associant l'homme à ses
transactions, se croyant riche d'un simple denier, laissant de côté tout gain
personnel, pour ne songer qu'à l'homme, et Lui donner à tout jamais le royaume
céleste. La nature humaine, faible et débile, reçut en elle la divinité, et put
alors combattre son ennemi. Le Fils entra dans les vues du Père, et Il souffrit
pour purifier son acquisition, la réhabilitant par la grâce ; Il donnait au
péché l'auxiliaire des passions et des attraits puissants. Puis offrant cette nature
fragile au démon, Il l'excita à tenter l'humanité. D'un autre côté Il montra à
l'homme la grâce divine et la lui promit au Nom de son Père, sans lui cacher
les combats spirituels qu'il aurait à livrer pour la haine qu'il fallait vouer
à tout objet terrestre. Il l'exhorta au sacrifice de propitiation et s'offrit
comme médiateur dans la réconciliation divine ; Il S'engagea à obtenir le
pardon et indiqua la croix comme gage assuré de sa Promesse, disposant ainsi
l'homme à recourir à Dieu et le Fils à se rapprocher de son Père. Combattant
ensuite Lui-même le démon, Il assura la possession à son Père et délivra
l'esclave du joug affreux qui pesait sur lui.
Admire encore avec moi
son ouvrage comme laboureur, car dans l'une et l'autre fonction le Christ Se montre
toujours dispensateur de grâces envers l'homme et ennemi déclaré du péché. Et
n'est-Il pas, en effet la source d'une foule de chefs-d'œuvre ? L'infini de ses
attributions ne se prête-t-il pas à tout ce que l'esprit le plus vaste peut
concevoir ? Peut-on rien imaginer qu'Il ne puisse exécuter ? Il a déposé la
divinité dans le sein de la Vierge ; Il y a enfermé son Fils, afin que,
partageant sa nouvelle nature, Il lui communiquât la sienne par son
Incarnation. L'on peut donc dire avec vérité que pour Dieu le Père, Marie fut
un arbre ; pour le Fils une mère ; et pour les hommes une source incorruptible
et éternelle de l'Esprit saint. Les liens de cette greffe sacrée sont les
témoignages des prophètes ; et la division s'est opérée sur l'étendue de la nature.
Le jardinier a une faucille qui lui sert à élaguer et à redresser les branches,
c'est-à-dire à préparer et à conserver la vertu du saint Esprit ; et l'arbre
régénéré ainsi dans son espèce n'est autre que la sainte femme restée vierge.
Crois donc fermement à
nos paroles, ô homme, car tout s'explique par la foi. Et si tu crois pouvoir
nous taxer de mensonge, jette les yeux sur les mystères qui t'entourent, et
étudie leur existence et leurs conditions. Supposons en effet que tu n'aies pas
en toi ce principe que nous appelons âme, ton oeil pourra-t-il voir, ton
oreille entendre ? Ton palais distinguera-t-il les saveurs, tes mains
pourront-elles agir ? C'est donc l'âme qui fait tout ; le corps coopère
seulement à ses actes. Vois encore la puissance divine dans ses œuvres
admirables, où préside sans cesse je ne sais quelle sagesse secrète et
ineffable. Mais il y a plus, je puis te prouver l'Incarnation du Fils de Dieu
par des faits et des autorités purement terrestres ; et si j'emploie toutes ces
comparaisons, ne crois pas que ce soit pour appuyer ma conviction sur un ou
plusieurs points au hasard : c'est bien plutôt pour te faire comprendre, par
ces nombreux témoignages de sagesse, la variété infinie des œuvres de la
divinité et les moyens appropriés à chaque circonstance, dont Il S'est servi
pour combattre le péché. Agissant toujours d'une manière différente, dans sa
Nativité et après sa naissance, dans sa jeunesse et dans sa virilité, enfin
dans sa propre nature, Il nous fait connaître les motifs de sa conduite pour
chaque époque voulue. Et s'il te restait quelque doute sur nos paroles, écoute
le Sauveur Lui-même : "Je suis la vigne et vous les sarments, et le
vigneron, c'est mon Père" (Jn 15,1).
Je puis encore apporter à
l'appui de mes convictions les travaux des hommes. Nous les voyons tantôt
greffer les amandiers sur les germes des arbres les plus rares, tantôt enter
une feuille sur une branche, ce qu'ils pratiquent surtout à l'égard des vignes ;
pourquoi donc ne croirions-nous pas que Dieu a pu employer des moyens pareils
dans des faits qui échappent à nos sens ; pour le Verbe, en greffant sur Lui la
chair, pour la chair, en greffant sur elle la divinité ? Non, la Vierge sainte
n'a pas eu besoin d'un germe étranger à son corps pour enfanter : libre de
toute affection charnelle, Marie a donné sa propre substance, et la sagesse
S'est bâti une maison avec des pierres que la hache ni la scie n'avaient
entamées. Dans la construction, jamais le bruit du fer ne s'est fait entendre :
et aussi dans Marie l'homme n'a rien fait, la Vierge seule a opéré. Les pierres
du saint édifice étaient taillées et polies par leur nature, l'homme n'y avait
point touché ; pareillement l'Incarnation dans la Vierge s'est faite sans le
secours de l'homme ; mais elle a choisi notre nature dans ses entrailles
immaculées. Comme les pierres ont été tirées de la terre ; de même
l'Incarnation s'est opérée dans la nature, et la divinité est restée pure et
sans tache, parce que cette nature était exempte de péché. Sans rien devoir au
tranchant du fer, le temple de la sagesse s'est élevé ; sans causer ni douleur
ni souillure, le Christ a été mis au monde. D'un côté, la terre seule a tout
fourni ; de l'autre, la Vierge a conçu seule. La pierre n'a point été partagée,
la terre n'en a point senti l'extraction ; la Vierge non plus n'a subi aucune
altération, et la passion n'a été pour rien dans sa chaste conception ; la
terre n'a point fourni des pierres venues d'une autre source ; mais sans
travail et par instinct, elle a donné ce qu'elle avait.
Pas la moindre cause
externe n'a concouru à l'Incarnation dans la Vierge ; le principe existait en
elle, et sans cela ne serait-elle pas plutôt une simple nourrice qu'une mère,
la dépositaire d'un trésor et non la source d'un prodige de la création ?
L'Evangile lui donne le titre de mère, et non la simple appellation de nourrice
; il appelle aussi Joseph père, quoiqu'il n'ait eu aucune part à cette
conception ; aussi ce n'est pas à cause du Christ qu'il reçoit ce nom, mais
bien à cause de Marie, afin de mettre cet enfantement à l'abri de tout soupçon
injurieux, comme n'a pas craint d'en soulever l'impiété des Juifs. Le nom,
d'ailleurs, fit-il jamais la chose ; et n'appelons-nous pas bien souvent pères,
non pas ceux à qui nous devons le jour, mais de vénérables vieillards ? Aussi
bien, la position seule de Joseph lui donnait ce nom, et sur la terre il devait
l'avoir : le lien conjugal contracté par Joseph et Marie les rendait
véritablement époux, et donnait au mari le titre de père. Et les palmiers
mâles, n'est-il pas reconnu qu'étendant l'ombre de leurs rameaux sur les
femelles, ils font fructifier ces dernières sans les approcher nullement, sans
leur rien céder de leur substance ? Quelques figuiers aussi restent stériles,
s'ils ne croissent pas en vue du mâle de l'espèce. Ainsi, par la même raison
qu'on appelle ces arbres pères, quoiqu'ils ne contribuent en rien à la
génération, ce nom a été donné à Joseph, quoiqu'il n'ait été qu'un ami pour la
Vierge. C'est un grand mystère sans doute, et voilà pourquoi il faut appeler à
soi toute la création pour le sonder. Les secrets de la nature échappent aux
lumières les plus vives de l'esprit et de la pensée. Ce qui existe confond la
science et l'imagination la plus ardente. Comment se ferait-il alors que la
nature entière ne pût nous faire saisir ce raisonnement ? Dieu était ce qui
était, et tout devait obéir à sa Voix. Dieu S'était fait homme, et toute
créature doit venir admirer son Créateur et s'incliner devant cette Puissance
créatrice, et croire fermement que ce qui paraît impossible dans l'ordre
général de la nature Lui est possible à Lui. Sachons bien tous que rien ne se
fait que par sa Volonté, que la nature est son esclave. Répétons-le aux
incrédules : Dieu n'a pas eu besoin d'un principe matériel pour créer le monde
; il Lui a suffi de vouloir. Il faut qu'ils en conviennent : l'univers et tout
ce qu'il renferme n'est pas le produit de la matière. Et par la même raison,
c'est sans le concours des deux sexes qu'Il a crû l'homme, qui contient en lui
le siècle visible et invisible.
Mais je sens ma faiblesse
pour parler d'une chose si grande. Venez à mon secours et prêtez-moi vos voix
persuasives, lois de la nature, inventions des arts, conceptions de l'esprit!
Que le firmament m'explique d'où vient la clarté de l'étoile, elle qui n'a pas
reçu en partage la lumière, comme le soleil et la lune! Que l'air sillonné par
la foudre, dont l'éclair tombe au sein de la coquille, fournisse une preuve de
Celui qui devait naître au sein d'une Vierge. Que la terre nous dise le trésor
caché dans ses entrailles ; la mer sa perle précieuse et invisible. Venez à mon
aide, agriculture, maçonnerie, marchands avides et actifs, pêcheurs adroits,
sagesse des monarques, combats des puissants, contradictions des hommes,
découvertes des savants, science des astrologues, tyrans détrônés, folie des
prêtres sacrilèges, enfants confesseurs, pasteurs prophètes ; oh! venez tous
proclamer avec moi la Naissance de Dieu, et peut-être alors les hérétiques
avoueront-ils que ce n'est pas seulement en apparence que le Christ est venu
parmi nous ; mais qu'Il a réellement pris un corps et une âme et qu'Il est né
d'une Vierge.
Voici encore ce que
disent les Juifs : ils ne croient pas que Dieu ait vécu comme homme au milieu
des hommes. Cependant ils croient bien qu'Il a été enfermé dans l'Arche. Et, je
vous le demande, qu'est-ce qui est plus grand, l'arche ou l'homme ? Si tu crois
que Dieu été enfermé dans l'arche, pourquoi ne veux-tu pas admettre qu'Il a
vécu au milieu des hommes ? Nous ne pouvons pas croire, disent-ils, que s'Il
eût été Dieu, Il Se fût laisser crucifier. Mais pourquoi ne refuses-tu pas
aussi de croire que l'arche, qui renfermait Dieu, ait été prise par les ennemis
(1 R 4,11) ; car, de même que cette arche recevait en apparence une injure ; de
même le Verbe Dieu, impassible de sa nature, a été soumis par l'incarnation aux
souffrances et à l'ignominie, jusqu'à pouvoir être crucifié. Et de même que sur
la terre étrangère, l'arche renversa et détruisit Dragon (1 R 5,3-4), de même
sur la croix le Christ triompha du démon, réduisit au silence les
blasphémateurs, et fit connaître sa divine Puissance à tous les infidèles. Vous
ne voulez pas croire que le Fils de Dieu est ressuscité trois jours après sa
mort. Et pourquoi croyez-vous alors que Jonas, après avoir passé trois jours
dans le ventre de la baleine, en est sorti sain et sauf (Jn 2) ? Vous ne voulez
pas croire que la sainte Vierge a enfanté Dieu fait homme : comment se fait-il
donc que vous croyez à la construction d'un temple célèbre, pour lequel aucune
pierre n'a été taillée, et qui n'a nécessité l'emploi d'aucun instrument en fer
(3 R 6,7) ? Et certes de tous les édifices et de tous les temples, celui-là fut
sans contredit le plus beau.
La folie et la démence
des Juifs dépasse toute borne ; ils ont sous les yeux les preuves les plus
patentes, et ils refusent de croire. L'ineptie des hérétiques m'indigne, ils
ajoutent plutôt foi aux idolâtres et aux païens qu'aux divines Ecritures. S'il n'est
pas vrai qu'un édifice s'est élevé sans le secours du fer, édifice consacré au
culte du Seigneur, j'accorde que le Christ n'est pas venu en personne sur la
terre. Mais si les fondements de ce temple existent encore sous nos yeux, ne
disputez plus et croyez. Pour moi, je scellerai cette profession de mon sang.
Confondez-moi avec les infidèles, ce que je redoute le plus ici-bas, et comblez
mes vœux en me faisant mourir pour le Christ. Pour ce qui est de mon corps, je
tremble à l'idée de la mort ; mais mon espoir et ma confiance sont en Dieu. Par
ma nature, je chancelle ; par son secours, je m'affermis. Tout est confusion en
moi ; en Lui tout est espérance. Il est la perle, je suis la boue ; Il est le
trésor, je suis la poussière ; Il est la vie, je suis la mort ; Il est la
sagesse, je suis le péché ; Il est la vérité, je suis le mensonge ; car, pour
satisfaire ma vanité, j'ai repoussé de moi la vérité. Il m'a donné une nature
parfaite, et mes affections mauvaises l'ont corrompue ; Il m'a donné une volonté
libre et forte, et moi, je l'ai tuée en la souillant et en la ternissant par le
péché. C'est Lui qui est descendu au fond des mers pour y chercher, à travers
des périls sans nombre, la perle précieuse, et sa divinité L'accompagnait dans
toutes ses tribulations, et Il a emporté avec Lui dans le ciel la nature
humaine qu'Il avait prise sur la terre. C'est Lui qui, sans relâche et toujours
plus profondément, creusait le champ qu'Il avait acquis, et souffrait sur la
croix pour S'approprier le trésor des saints qu'Il faisait sortir du tombeau.
Travaillons donc, nous aussi, et de tous nos efforts, pour participer un jour à
la transaction et à la médiation de notre Sauveur Jésus Christ ; car c'est à
Lui que doit revenir toute gloire, tout honneur, toute adoration ; à Lui et à
son Père, qui ne S'est pas soumis au même sacrifice, aussi bien qu'à l'Esprit
souverainement saint, bon et vivifiant, maintenant et à tout jamais, jusqu'à la
consommation des siècles. Amen
SOURCE : http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/textespatristiques/ephrem1.htm
La Dormition
de Saint Éphrem le Syrien. Icône portable, milieu du xve siècle.
Artiste crétois. 51,5 X 69, http://www.ebyzantinemuseum.gr/?i=bxm.en.exhibit&id=56
The
Dormition of Saint Ephraim the Syrian that lived in the 4th c. Portable icon
painted by a mid-15th c. Cretan artist. An iconographical novelty is the large
icon of the Virgin Hodegetria that seems to serve the needs of the funeral
service, 51,5 x 69
Also
known as
Ephrem of Edessa
Ephrem the Syrian
Ephraem…
Ephraim…
Ephraem Syrus
Deacon of
Edessa
Harp of the Holy Spirit
Jefrem Sirin
Sun of the Syrians
28
January (Eastern Orthodox; Eastern Catholic)
8
June (Scottish Episcopal)
10
June (Wales; Episcopal Church in the USA)
18
June (Maronite Church)
formerly 1
February
7th Saturday before
Easter (Syriac Orthodox Church)
Profile
May have been the son of
a pagan priest. Brought to
the faith by Saint James
of Nisibis, and baptized at
age 18. Helped to evangelize Nisibis,
Mesopotamia. May have attended the Council of Nicaea in 325. Deacon. Preacher.
Had a great devotion to the Blessed
Virgin Mary. In 363 Nisibis
was ceded to Persia;
a great persecution of Christians began,
and Eprem led an exodus of the faithful to Edessa. Founded a theological school in
Edessa. Wrote homilies,
hymns and poetry.
Helped introduce the use of hymns in public worship. Fought Gnosticism and Arianism by
his writings,
including poems and
hymns. Proclaimed a Doctor
of the Church in 1920.
Born
c.306 at
Nisibis, Mesopotamia (in
modern Syria)
9
June 373 at
Edessa (in modern Iraq) of natural causes
tomb in Armenian monastery,
Der Serkis, west of Edessa
Name
Meaning
fruitful (hebrew)
deacon‘s
vestments and thurible
man composing hymns with
a lyre
man with a cross on
his brow, pointing upwards
man with Saint Basil
the Great
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia, by Jerome Labourt
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Pope
Benedict XVI, General Audience, 28
November 2007
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
The
Pearl: Seven Hymns on the Faith, by Saint Ephrem
of Syria
books
Our
Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Christian
Biographies, by James E Keifer
Catholic Book Blogger
Saint
Ephrem: Learn Persuasion from the Lord
Saint
Ephrem: Don’t Worship Idols in Your Heart
Saint
Ephrem: Don’t Rejoice When Your Enemies Fall
Saint
Ephrem: Christ Suffered to Keep You from Anger
Saint
Ephrem: Judge Yourself, Not Your Neighbors
Saint
Ephrem: Feed the Poor and You Feed Christ
Saint
Ephrem: Be Poor to Be Rich
Saint
Ephrem: Take Your Christian Life Seriously
Saint
Ephrem: Run from Mockery
Saint
Ephrem: To Deny Free Will Proves That There Is Free Will
Saint
Ephrem: Live a Godly Life
Saint
Ephrem: Imitate God, Not Animals
Saint
Ephrem: Let Creation Be Our Book
Saint
Ephrem: Make the Sign of the Cross Everywhere
Saint
Ephrem: Crossing the Bridge to Heaven
images
audio
Doctors
of the Church, by Dr Matthew Bunson
video
e-books
Library
of Fathers of the Holy Catholic Church, v41, by Saint Ephraem, Syrus
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Readings
Virtues are formed by
prayer. Prayer preserves temperance. Prayer suppresses anger. Prayer prevents
emotions of pride and envy. Prayer draws into the soul the Holy
Spirit, and raises man to Heaven. – Saint Ephraem
Remember me, you heirs of
God, you brethren of Christ; supplicate the Savior earnestly for me, that I may
be freed through Christ from him that fights against me day by day. –
Saint Ephrem, The Fear at the End of Life
You victorious martyrs who
endured torments gladly for the sake of the God and Savior, you who have
boldness of speech toward the Lord himself, you saints, intercede for us who
are timid and sinful men, full of sloth, that the grace of Christ may come upon
us, and enlighten the hearts of all of us that so we may love him. – Saint Ephrem,
from Commentary on Mark
Lord, shed upon our
darkened souls the brilliant light of your wisdom so that we may be enlightened
and serve you with renewed purity. Sunrise marks the hour for men to begin
their toil, but in our souls, Lord, prepare a dwelling for the day that will
never end. Through our unremitting zeal for you. Lord, set upon us the sign of
your day that is not measured by the sun. In your sacrament we daily embrace
you and receive you into our bodies; make us worthy to experience the
resurrection for which we hope. Teach us to find our joy in your favor! Savior,
your crucifixion marked
the end of your mortal life; teach us to crucify ourselves and make way for our
life in the Spirit. – from a sermon by Saint Ephrem
MLA
Citation
“Saint Ephrem of
Syria“. CatholicSaints.Info. 17 April 2021. Web. 9 June 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-ephrem-of-syria/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-ephrem-of-syria/
Sankt
Georg, Johannes von Damaskus und Ephräm der Syrer. Flügel eines Triptychons,
möglicherweise aus Konstantinopel. Frühes 14. Jahrhundert. 21,4 x 9,5
Three
saints: George, John of Damascus, Ephrem the Syrian. Part of a triptych,
possibly from Constantinople. Early 14th century. 21.4 x 9.5
Les
Troissaints Georges, Jean Damascène et Éphrem le Syrien. Part
d'un triptyque. Début du xive siècle. 21,4 X 9. Monastère Sainte-Catherine du Sinaï.
K. Weitzmann. Die Ikone
Saint Ephrem
Poet, teacher, orator and
defender of the faith, Ephrem is the only Syrian recognized as a
doctor of the Church. He took upon himself the special task of opposing the
many false doctrines rampant at his time, always remaining a true and forceful
defender of the Catholic Church.
Born in Nisibis,
Mesopotamia, he was baptized as a young man and became famous as a teacher in
his native city. When the Christian emperor had to cede Nisibis to the
Persians, Ephrem, along with many Christians, fled as a refugee to Edessa. He
is credited with attracting great glory to the biblical school there. He was
ordained a deacon but declined becoming a priest (and was said to have avoided
episcopal consecration by feigning madness!).
He had a prolific pen and
his writings best illumine his holiness. Although he was not a man of great
scholarship, his works reflect deep insight and knowledge of the Scriptures. In
writing about the mysteries of humanity’s redemption, Ephrem reveals a
realistic and humanly sympathetic spirit and a great devotion to the humanity
of Jesus. It is said that his poetic account of the Last Judgment inspired
Dante.
It is surprising to read
that he wrote hymns against the heretics of his day. He would take the popular
songs of the heretical groups and, using their melodies, compose beautiful
hymns embodying orthodox doctrine. Ephrem became one of the first to introduce
song into the Church’s public worship as a means of instruction for the
faithful. His many hymns have earned him the title “Harp of the Holy Spirit.”
He preferred a simple,
austere life, living in a small cave overlooking the city of Edessa. It was
here he died around 373.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-ephrem/
Emanuele
Zanfurnari, Death of Ephrem the Syrian, XVIIth century, Pinacoteca Vaticana, Vatican
Museums, inv. 40022
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 28 November
2007
Saint Ephrem
Dear Brothers and
Sisters,
Common opinion today
supposes Christianity to be a European religion which subsequently exported the
culture of this Continent to other countries. But the reality is far more
complex since the roots of the Christian religion are found in the Old Testament,
hence, in Jerusalem and the Semitic world. Christianity is still nourished by
these Old Testament roots. Furthermore, its expansion in the first centuries
was both towards the West - towards the Greco-Latin world, where it later
inspired European culture - and in the direction of the East, as far as Persia
and India. It thus contributed to creating a specific culture in Semitic
languages with an identity of its own. To demonstrate this cultural pluralism
of the one Christian faith in its origins, I spoke in my Catechesis last
Wednesday of a representative of this other Christianity who is almost unknown
to us: Aphraates, the Persian sage. Today, along the same lines, I would like
to talk about St Ephrem the Syrian, who was born into a Christian family in Nisibis
in about 306 A.D. He was Christianity's most important Syriac-speaking
representative and uniquely succeeded in reconciling the vocations of
theologian and poet. He was educated and grew up beside James, Bishop of
Nisibis (303-338), and with him founded the theological school in his city. He
was ordained a deacon and was intensely active in local Christian community
life until 363, the year when Nisibis fell into Persian hands. Ephrem then
emigrated to Edessa, where he continued his activity as a preacher. He died in
this city in 373, a victim of the disease he contracted while caring for those
infected with the plague. It is not known for certain whether he was a monk,
but we can be sure in any case that he remained a deacon throughout his life
and embraced virginity and poverty. Thus, the common and fundamental Christian
identity appears in the specificity of his own cultural expression: faith, hope
- the hope which makes it possible to live poor and chaste in this world,
placing every expectation in the Lord - and lastly, charity, to the point of
giving his life through nursing those sick with the plague.
St Ephrem has left us an
important theological inheritance. His substantial opus can be divided into
four categories: works written in ordinary prose (his polemic works or biblical
commentaries); works written in poetic prose; homilies in verse; and lastly,
hymns, undoubtedly Ephrem's most abundant production. He is a rich and
interesting author in many ways, but especially from the theological point of
view. It is the fact that theology and poetry converge in his work which makes
it so special. If we desire to approach his doctrine, we must insist on this
from the outset: namely, on the fact that he produces theology in poetical
form. Poetry enabled him to deepen his theological reflection through paradoxes
and images. At the same time, his theology became liturgy, became music;
indeed, he was a great composer, a musician. Theology, reflection on the faith,
poetry, song and praise of God go together; and it is precisely in this
liturgical character that the divine truth emerges clearly in Ephrem's
theology. In his search for God, in his theological activity, he employed the
way of paradoxes and symbols. He made ample use of contrasting images because they
served to emphasize the mystery of God.
I cannot present much of
his writing here, partly because his poetry is difficult to translate, but to
give at least some idea of his poetical theology I would like to cite a part of
two hymns. First of all, and also with a view to the approach of Advent, I
shall propose to you several splendid images taken from his hymns On the
Nativity of Christ. Ephrem expressed his wonder before the Virgin in inspired
tones:
"The Lord entered
her and became a servant; the Word entered her, and became silent within her;
thunder entered her and his voice was still; the Shepherd of all entered her;
he became a Lamb in her, and came forth bleating.
"The belly of your
Mother changed the order of things, O you who order all! Rich he went in, he
came out poor: the High One went into her [Mary], he came out lowly. Brightness
went into her and clothed himself, and came forth a despised form....
"He that gives food
to all went in, and knew hunger. He who gives drink to all went in, and knew
thirst. Naked and bare came forth from her the Clother of all things [in
beauty]"
(Hymn De Nativitate 11:
6-8).
To express the mystery of
Christ, Ephrem uses a broad range of topics, expressions and images. In one of
his hymns he effectively links Adam (in Paradise) to Christ (in the Eucharist):
"It was by closing
with the sword of the cherub that the path to the tree of life was closed. But
for the peoples, the Lord of this tree gave himself as food in his
(Eucharistic) oblation.
"The trees of the
Garden of Eden were given as food to the first Adam. For us, the gardener of
the Garden in person made himself food for our souls. Indeed, we had all left
Paradise together with Adam, who left it behind him.
"Now that the sword
has been removed here below (on the Cross), replaced by the spear, we can
return to it"
(Hymn 49: 9-11).
To speak of the
Eucharist, Ephrem used two images, embers or burning coal and the pearl. The
burning coal theme was taken from the Prophet Isaiah (cf. 6: 6). It is the
image of one of the seraphim who picks up a burning coal with tongs and simply
touches the lips of the Prophet with it in order to purify them; the Christian,
on the other hand, touches and consumes the Burning Coal which is Christ
himself:
"In your bread hides
the Spirit who cannot be consumed; in your wine is the fire that cannot be
swallowed. The Spirit in your bread, fire in your wine: behold a wonder heard
from our lips.
"The seraph could
not bring himself to touch the glowing coal with his fingers, it was Isaiah's
mouth alone that it touched; neither did the fingers grasp it nor the mouth
swallow it; but the Lord has granted us to do both these things.
"The fire came down
with anger to destroy sinners, but the fire of grace descends on the bread and
settles in it. Instead of the fire that destroyed man, we have consumed the
fire in the bread and have been invigorated"
(Hymn De Fide 10: 8-10).
Here again is a final
example of St Ephrem's hymns, where he speaks of the pearl as a symbol of the
riches and beauty of faith:
"I placed (the
pearl), my brothers, on the palm of my hand, to be able to examine it. I began
to look at it from one side and from the other: it looked the same from all
sides. (Thus) is the search for the Son inscrutable, because it is all light.
In its clarity I saw the Clear One who does not grow opaque; and in his purity,
the great symbol of the Body of Our Lord, which is pure. In his indivisibility
I saw the truth which is indivisible"
(Hymn On the Pearl 1:
2-3).
The figure of Ephrem is
still absolutely timely for the life of the various Christian Churches. We
discover him in the first place as a theologian who reflects poetically, on the
basis of Holy Scripture, on the mystery of man's redemption brought about by
Christ, the Word of God incarnate. His is a theological reflection expressed in
images and symbols taken from nature, daily life and the Bible. Ephrem gives
his poetry and liturgical hymns a didactic and catechetical character: they are
theological hymns yet at the same time suitable for recitation or liturgical
song. On the occasion of liturgical feasts, Ephrem made use of these hymns to
spread Church doctrine. Time has proven them to be an extremely effective
catechetical instrument for the Christian community.
Ephrem's reflection on
the theme of God the Creator is important: nothing in creation is isolated and
the world, next to Sacred Scripture, is a Bible of God. By using his freedom
wrongly, man upsets the cosmic order. The role of women was important to
Ephrem. The way he spoke of them was always inspired with sensitivity and
respect: the dwelling place of Jesus in Mary's womb greatly increased women's
dignity. Ephrem held that just as there is no Redemption without Jesus, there
is no Incarnation without Mary. The divine and human dimensions of the mystery
of our redemption can already be found in Ephrem's texts; poetically and with
fundamentally scriptural images, he anticipated the theological background and
in some way the very language of the great Christological definitions of the
fifth-century Councils.
Ephrem, honoured by
Christian tradition with the title "Harp of the Holy Spirit",
remained a deacon of the Church throughout his life. It was a crucial and
emblematic decision: he was a deacon, a servant, in his liturgical ministry,
and more radically, in his love for Christ, whose praises he sang in an
unparalleled way, and also in his love for his brethren, whom he introduced
with rare skill to the knowledge of divine Revelation.
* * *
To special groups:
I am pleased to greet the
English-speaking visitors present at today's Audience, especially those from
Australia, Canada and the United States. I offer a special welcome to the
students from the University of Sunbury, Melbourne; and to the students and staff
of the University of Dallas, Texas. I also greet the members of the pilgrimage
from the Archdiocese of Oklahoma City, led by their Archbishop. Upon all of you
I cordially invoke an abundance of joy and peace in our Lord Jesus Christ.
I greet those in charge
of distribution of L'Osservatore Romano across the world, accompanied by Prof.
Giovanni Maria Vian, Editor-in-Chief, and Fr Elio Torrigiani, the General
Director. Dear friends, I thank you for your commitment to promoting the Pope's
teachings throughout the world and I accompany you with a special remembrance
in prayer, so that the Lord may fill you with abundant spiritual gifts.
APPEAL
World AIDS Day will be
celebrated this coming 1 December. I am spiritually close to all who suffer
from this terrible disease as well as to their families, especially those
afflicted by the loss of a spouse. I assure all of them of my prayers.
I would also like to urge
all people of good will to multiply their efforts to prevent the spread of the
HIV virus, to oppose the contempt that often affects those who have the disease
and to care for the sick, especially when they are still children.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Ephrem of Edessa, Deacon,
Doctor (RM)
(also known as Ephraem, Ephraim)
Born c. 306 in Nisibis (Syria), Mesopotamia; died at Edessa (Iraq) on June 9,
373; declared Doctor of the Church in 1920 by Pope Benedict XV; feast day
formerly June 18 and February 1.
Ephrem passed his entire life in his native Mesopotamia (Syria). He was long
thought to be the son of a pagan priest, but it is now believed his parents
were Christians. He was baptized at eighteen, served under Saint James of
Nisibis, became head of his school, and probably accompanied him to the Council
of Nicaea in 325.
Syrian sources attribute the deliverance of Nisibis from the Persians in 350 to
his prayers, but when in 363 Nisibis was ceded to the Persians by Emperor
Jovian, he took residence in a cave near Edessa in Roman territory. Edessa
(Urfa in Iraq), the site of a famous theological school, was where he did most
of his writing.
Tradition says he visited Saint Basil at Caesarea in 370 and on his return
helped alleviate the rigors of the famine of winter 372-73 by distributing food
and money to the stricken and helping the poor (one of the jobs of deacons).
Ephraem's fame rests on his writings, above all on his metrical homilies, to be
read aloud, and his hymns. The latter in particular were designed for popular
use and were didactic in character, often directed against various current
heresies (Attwater). He is largely responsible for introducing hymns into
public worship. Particularly outstanding are his Nisibeian hymns and the
canticles for the seasons.
Compositions attributed to him are still much used in the Syrian churches, and
his reputation spread to the Greek-speaking world before his death. The English
hymns 'Receive, O Lord, in Heaven above/Our prayers' and 'Virgin, wholly
marvelous' are translated from Saint Ephraem's Syriac.
He wrote commentaries on a considerable number of books of the Bible, and a
personal 'Testament' which seems to have been added to by a later hand. He
countered the heretics--especially the Arians and the Gnostics--and wrote on
the Last Judgment.
All Saint Ephraem's work is elevated in style, flowery in expression, and full
of imagery: even as a theologian he wrote as a poet. He has always been
regarded as a great teacher in the Syrian churches and many of his works were
early translated into Greek, Armenian, and Latin.
Ephraem was devoted to the Blessed Virgin. He is often invoked as a witness to
the Immaculate Conception because of his absolute certainty about Mary's
sinlessness. He is quoted by other authors but we lack a critical edition,
which has prevented further examination.
He was called 'the Harp of the Holy Spirit,' and proclaimed a doctor of the
Church, the only Syrian so honored. He is especially venerated in the Eastern
Church (Attwater, Delaney).
In art, Saint Ephraem is a hermit sitting on a column. There may be fiery
pillars in heaven above him. He might also by shown (1) in a cave with a book,
(2) with a cross on his brow, pointing upwards, or (3) his eyes cast up, full
of tears (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0609.shtml#feli
Omutskoe
village Church of Ephrem Sirin
ST. EPHREM, DEACON AND
DOCTOR
Feast: June 9
St. Ephrem, called
"the Harp of the Holy Spirit," is the great classic Doctor of the
Syrian church. As deacon at Edessa, he vigorously combated the heresies of his
time, and to do so more effectively wrote poems and hymns about the mysteries
of Christ, the Blessed Virgin and the saints. He had a great devotion to Our
Lady. He was a commentator on Scripture and a preacher as well as a poet, and
has left a considerable number of works, which were translated into other
Eastern languages as well as into Greek and Latin.
Ephrem was of Syrian
descent and son of a citizen of Nisibis. While yet a young man be betook
himself to the holy bishop James, by whom he was baptized, and he soon made
such progress in holiness and learning as to be appointed master in the school
of Nisibis in Mesopotamia.
After the death of the
bishop James, Nisibis was captured by the Persians, and Ephrem went to Edessa,
where he settled first among the monks in the mountains. Later, to avoid the
company of those who flocked to him, he adopted the eremitical life. He was
made deacon of the church of Edessa, but refused the priesthood out of
humility.
He was rich in all
virtues and strove to acquire piety and religion by the following of true
wisdom. He placed all his hope in God, despised all human and transitory
things, and was ever filled with the earnest desire of those which are divine
and eternal. He was led by the Spirit of God to Caesarea in Cappadocia, where
he saw Basil, the mouthpiece of the Church, and they obtained benefit from
their mutual intercourse.
In order to refute the
many errors which troubled the Church at that time, and to expound the
mysteries of Jesus Christ, he wrote many books in the Syrian tongue, almost all
of which have been translated into Greek. St. Jerome bears witness that he
attained such fame that his writings were read publicly in the churches after
the reading from the Holy Scriptures.
On account of his works,
so full of the light of heavenly doctrine, he was greatly honored even during
his lifetime as a Doctor of the Church. He composed a poem in praise of the
Blessed Virgin Mary and the saints for which he was called by the Syrians
"the Harp of the Holy Ghost." He was noted for his great and tender
devotion towards the immaculate Virgin.
He died, rich in merits,
at Edessa in Mesopotamia, on the fourteenth of the Kalends of July, 373 in the
reign of Valens.
In 1920, Pope Benedict
XV, at the instance of many Cardinals of the holy Roman Church, patriarchs,
archbishops, bishops, abbots and religious communities, declared him by a
decree of the Sacred Congregation of Rites to be a Doctor of the Universal
Church.
Patron: Spiritual
directors; spiritual leaders.
Symbols: cowl with small
cross; pillar of light; scourge.
Often portrayed: In
monastic habit; lying on a funeral slab; with a scroll and vine, as a deacon
SOURCE : http://www.passionistnuns.org/Saints/StEphrem/index.htm
Orthodoxe
Ikone des Heiligen Efraim (Ausschnitt)
St. Ephraem
(EPHREM, EPHRAIM).
Born at Nisibis,
then under Roman rule, early in the fourth century; died June, 373.
The name of his father is
unknown, but he was a pagan and
a priest of
the goddess Abnil or Abizal. His mother was a native of Amid. Ephraem was
instructed in the Christian mysteries by St.
James, the famous Bishop of Nisibis,
and was baptized at
the age of eighteen (or twenty-eight). Thenceforth he became more intimate with
the holy bishop,
who availed himself of the services of Ephraem to renew
the moral life of the citizens of Nisibis,
especially during the sieges of 338, 346, and 350. One of his biographers relates
that on a certain occasion he cursed from the city walls
the Persian hosts, whereupon a cloud of flies and mosquitoes settled
on the army of Sapor II and compelled it to withdraw. The adventurous campaign
of Julian
the Apostate, which for a time menaced Persia,
ended, as is well known, in disaster, and his successor, Jovianus,
was only too happy to
rescue from annihilation some remnant of the great army which his predecessor
had led across the Euphrates. To accomplish even so much the emperor had to
sign a disadvantageous treaty, by the terms of which Rome lost
the Eastern provinces conquered at the end of the third century; among
the cities retroceded to Persia wasNisibis (363).
To escape the cruel persecution that
was then raging in Persia,
most of the Christian populationabandoned Nisibis en
masse. Ephraem went with his people, and settled first at Beit-Garbaya,
then at Amid, finally at Edessa,
the capital of Osrhoene, where he spent the remaining ten years of his life,
a hermit remarkable
for his severe asceticism. Nevertheless he took an interest in
all matters that closely concerned the population of Edessa.
Several ancient writers say that he was a deacon;
as such he could well have been authorized to preach in public. At this time
some ten heretical sects were
active in Edessa;
Ephraem contended vigorously with all of them, notably with the disciples of
the illustrious philosopher Bardesanes.
To this period belongs nearly all his literary work; apart from some
poems composed at Nisibis,
the rest of his writings-sermons, hymns, exegetical treatises-date
from his sojourn at Edessa.
It is not improbable that he is one of the chief founders of the theological "School
of the Persians", so called because its first students and original
masters were Persian Christian refugees
of 363. At his death St. Ephraem was borne without pomp to
the cemetery "of the foreigners". The Armenian monks of
the monastery of St. Sergius
at Edessa claim
to possess his body.
The aforesaid facts
represent all that is historically certain concerning the career of
Ephraem (see BOUVY, "Les sources historiques de la vie de S. Ephrem"
in "Revue Augustinienne", 1903, 155-61). All details added later by
Syrian biographers are at best of doubtful value.
To this class belong not only the legendary and occasionally puerile
traits so dear to Oriental writers, but also others seemingly
reliable, e.g. an alleged journey to Egypt with
a sojourn of eight years, during which he is said to have confuted
publicly certain spokesmen of the Arianheretics.
The relations of St. Ephraem and St.
Basil are narrated by very reliable authors, e.g. St.
Gregory of Nyssa (the Pseudo?) and Sozomen,
according to whom the hermit of Edessa,
attracted by the great reputationof St. Basil, resolved to visit him
at Caesarea. He was warmly received and was ordained deacon by St.
Basil; four years later he refused both the priesthood and
the episcopate that St. Basil offered him through
delegates sent for that purpose to Edessa.
Though Ephraem seems to have been quite ignorant of Greek,
this meeting with St. Basil is not improbable;
some good critics, however, hold the evidence insufficient, and
therefore reject it, or at least withhold their adhesion.
The life of St. Ephraem, therefore, offers not a few
obscure problems; only the general outline of his career is known to us. It
is certain,
however, that while he lived he was very influential among
the Syrian Christians of Edessa,
and that his memory was revered by all,Orthodox, Monophysites,
and Nestorians.
They call him the "sun of the Syrians," the "column of
the Church", the "harp of the Holy Spirit". More
extraordinary still is the homage paid by the Greeks who rarely
mention Syrian writers. Among the works of St.
Gregory of Nyssa (P.G., XLVI, 819) is a sermon (though not
acknowledged by some) which is a real panegyric of St. Ephraem. Twenty
years after the latter's death St.
Jerome mentions him as follows in his catalogue of illustrious Christians:
"Ephraem, deacon of
the Church
of Edessa, wrote many works [opuscula] in Syriac, and became so famous
that his writings are publicly read in some churches after the Sacred
Scriptures. I have read in Greek a volume of his on the Holy
Spirit; though it was only a translation, I recognized therein the sublime
genius of the man" (Illustrious
Men 115). Theodoret
of Cyrus also praised his poetic genius and theological knowledge (Hist.
Eccl., IV, xxvi). Sozomen pretends
that Ephraem wrote 3,000,000 verses, and gives the names of some of
his disciples, some of whom remainedorthodox,
while others fell into heresy (Church
History III.16). From
the Syrian and Byzantine Churches the fame of Ephraem
spread among all Christians.
The Roman Martyrology mentions him on 1 February. In theirmenologies and synaxaria Greeks and Russians, Jacobites, Chaldeans, Copts,
and Armenians honour the holydeacon of Edessa.
Works of St. Ephraem
The works of
this saint are so numerous and important that it is impossible to
treat them here in detail. Let it suffice to consider briefly: (1) the text and
the principal versions and editions of his writings; (2) hisexegetical writings;
(3) his poetical writings.
Texts and principal
versions and editions
The Syriac original
of Ephraem's writings is preserved in many manuscripts,
one of which dates from the fifth century. Through much transcription, however,
his writings, particularly those used in the various liturgies,
have suffered no little interpolation. Moreover, many of his exegetical works
have perished, or at least have not yet been found in the libraries of
the Orient. Numerous versions, however, console us for the loss of the
originals. He was still living, or at least not long dead, when the translation
of his writing into Greek was begun. Armenian writers
seem to have undertaken the translation of his Biblical commentaries.
The Mechitarists have
edited in part those commentaries and hold the Armenian versions
as very ancient (fifth century). The Monophysites,
it is well known, were wont from an early date to
translate or adapt many Syriacworks. The writings of Ephraem were
eventually translated into Arabic and Ethiopian (translations as yet
unedited). In medieval
times some of his minor works were translated from
the Greek into Slavonic and Latin. From these versions
were eventually made French, German, Italian, and English adaptations
of the ascetic writings of St. Ephraem. The first printed (Latin)
edition was based on a translation from the Greek done by Ambrogio
Traversari (St.
Ambrose of Camaldoli), and issued from the press of Bartholomew Guldenbeek
of Sultz, in 1475. A far better edition
was executed by Gerhard Vossius (1589-1619), the
learned provost of
Tongres, at the request of Gregory
XIII. In 1709 Edward Thwaites edited, from the manuscripts in
the Bodleian Library, the Greek text, hitherto known only in fragments.
The Syriac original was unknown in Europe until
the fruitful Oriental voyage (1706-07) of the Maronites Gabriel Eva, Elias,
and especially Joseph Simeon Assemani(1716-17), which resulted
in the discovery of a precious collection of manuscripts in
the Nitrian (Egypt )monastery of Our
Lady. These manuscripts found
their way at once to the Vatican Library. In the first half of the nineteenth
century the British Museum was notably enriched by similar fortunate
discoveries of Lord Prudhol (1828), Curzon (1832), and Tattam (1839,
1841). All recent editions of the Syriac original
of Ephraem'swritings are based on these manuscripts.
In the Bibliotheque Nationale (Paris) and the Bodleian (Oxford) are a
few Syriac fragments of minor importance. Joseph Simeon Assemani hastened
to make the best use of his newly found manuscripts and
proposed at once to Clement
XII a complete edition of the writings of Ephraem in
the Syriac original and the Greek versions, with a
new Latin version of the entire material. He took for his own share
the edition of the Greek text. The Syriac text was entrusted to
the Jesuit Peter Mobarak(Benedictus),
a native Maronite.
After the death of Mobarak, his labours were continued by Stephanus
Evodius Assemani. Finally this monumental edition of the works of Ephraem
appeared at Rome (1732-46)
in six folio volumes. It was completed by the labours
of Overbeck (Oxford, 1865) and Bickell (Carmina Nisibena,
1866), while other savants edited newly found fragments (Zingerle,
P. Martin, Rubens Duval).
A splendid edition (Mechlin, 1882-1902) of the hymns and sermons of St.
Ephraem is owing to the late Monsignor T. J. Lamy. However, a
complete edition of the vast works of the great Syriac doctor is
yet to be executed.
Exegetical writings
Ephraem
wrote commentaries on the entire Scriptures, both the Old and
the New
Testament, but much of his work has been lost. There is extant
in Syriac his commentary on Genesis and on a
large portion of Exodus; for the other books of the Old
Testament we have A Syriac abridgment, handed down in a
catena of the ninth century by the Syriac monk Severus (851-61).
The commentaries on Ruth, Esdras, Nehemias, Esther,
thePsalms, Proverbs, the Canticle of Canticles,
and Ecclesiasticus are lost. Of his commentaries on
the New
Testament there has survived only an Armenian version.
The Scriptural canon of Ephraem resembles our own very closely.
It seems doubtful that
he accepted the deuterocanonical writings; at least
no commentary of his on these books has reached us. On the other hand
he accepted as canonical the apocryphal Third Epistle to
the Corinthians, and wrote a commentary on it.
The Scriptural text used by Ephraem is the Syriac Peshito,
slightly differing, however, from the printed text of that very ancient
version. The New
Testament was known to him, as to all Syrians,
both Eastern and Western, before the time of Rabulas, in
the harmonized "Diatessaron" of Tatian;
it is also this text which serves as the basis of his commentary. His text
of the Acts
of the Apostles appears to have been one closely related to that call
the "Occidental". (J. R. Harris, "Fragments of
the Commentary of Ephrem Syrus upon
the Diatessaron", London, 1905; J. H. Hill, "A Dissertation on
the Gospel Commentary of St. Ephraem the Syrian", Edinburgh,
1896; F. C. Burkitt, "StEphraim's Quotations from the Gospel, Corrected and Arranged",
in "Texts and Studies", Cambridge, 1901, VII, 2.) The exegesis of
Ephraem is that of the Syriac writers generally, whether hellenized
or not, and is closely related to that of Aphraates,
being, like the latter, quite respectful
of Jewish traditions and often based on them. As an exegete,
Ephraem is sober, exhibits a preference for the literal sense, is discreet in
his use of allegory; in a word, he inclines strongly to the Antiochene School,
and reminds us in particular of Theodoret. He admits
in Scripture but few Messianic passages
in the literal sense, many more, however, prophetic ofChrist in
the typological sense, which here is to be carefully distinguished
from the allegorical sense. It is not improbable that most of
his commentaries were written for the Christian Persian school (Schola
Persarum) at Nisibis;
as seen above, he was one of its founders, also one of its most distinguished
teachers.
Poetical writings
Most
of Ephraem's sermons and exhortations are in verse, though a
few sermons in prose have been preserved. If we put aside his exegetical writings,
the rest of his works may be divided into homilies andhymns.
The homilies (Syriac memrê,
i.e. discourses) are written in seven-syllable verse, often divided
into two parts of three and four syllables respectively. He celebrates in them
the feast of Our
Lord and of the saints;
sometimes he expounds a Scriptural narrative or takes up
a spiritual or edifying theme. In
the East theLessons for the ecclesiastical services
(see DIVINE
OFFICE; BREVIARY)
were often taken from the homilies of
Ephraem. The hymns (Syriac madrashê,
i.e. instructions) offer a greater variety both of style and rhythm.
They were written for the choir service of nuns,
and were destined to be chanted by them; hence the division
into strophes, the last verses of each strophe being repeated in a kind of
refrain. This refrain is indicated at the beginning of each hymn,
after the manner of an antiphon; there is also an indication of the
musical key in which the hymn should
be sung. The following may serve as an illustration. It is taken from
an Epiphany hymn(ed. Lamy,
I, p. 4).
Air: Behold the
month.
Refrain: Glory to
Thee from Thy flock on the day of Thy manifestation.
Strophe: He has renewed
the heavens, because the foolish ones had adored all the stars / He
has renewed the earth which had lost its vigour through Adam / A
new creation was made by His spittle / And He Who is all-powerful made
straight both bodies and minds
Refrain: Glory to
Thee etc.
Mgr. Lamyu, the learned
editor of the hymns;
noted seventy-five different rhythms and airs. Some hymns areacrostic,
i.e., sometimes each strophe begins with a letter of the alphabet, as in
the case with several (Hebrew) metrical pieces in the Bible,
or again the fist letters of a number of verses or strophes form a given word.
In the latter way Ephraem signed several of his hymns.
In Syriac poetry St. Ephraem is a pioneer of genius, the master
often imitated but never equalled. He is not, however, the inventor
of Syriac poetry; thishonour seems
due to the aforesaid heretic Bardesanes
of Edessa. Ephraem himself tells us that in the neighbourhood of Nisibis and Edessa the
poems of this Gnostic and
his son Harmonius contributed efficaciously to the success of
their false teachings.
Indeed, if Ephraem entered the same field, it was with the hope of
vanquishing heresy with
its own weapons perfected by himself. The Western reader of
the hymnsof
Ephraem is inclined to wonder at the enthusiasm of his admirers in the ancient Syriac Church.
His "lyricism" is by no means what we understand by that term. His
poetry seems to us prolix, tiresome, colourless, lacking in the person note,
and in general devoid of charm. To be just, however, it must be remembered
that his poems are known to most readers only in versions, from which of course
the original rhythm has disappeared---precisely the charm and most striking
feature of this poetry. These hymns,
moreover, were not written for private reading, but were meant to be sung by
alternating choirs. We have only to compare the Latin psalmsas
sung in the choir of a Benedictine monastery with
the private reading of them by the priest in
the recitation of his Breviary.
Nor must we forget that literary taste is not everywhere and at all
times the same. We are influenced by Greek thought more deeply than
we are aware or like to admit: In literature we admire most
thequalities of lucidity, sobriety, and
varied action. Orientals, on the other hand, never weary of endless
repetition of the same thought in slightly altered form; they delight in
pretty verbal niceties, in the manifold play of rhythm and accent, rhyme and
assonance, and acrostic. In this respect it is scarcely necessary to
remind the reader of the well-known peculiarities and qualities of
Arabic poetry.
Sources
As stated above there is
no complete edition of the works of St. Ephraem; nor is there any satisfactory
life of the great doctor. Mention has been made of the Assemani edition of his
works: Opera omnia quae extant graece syriace latine in sex tomos distributa
(Rome, 1732-46). It is considered imperfect from the textual standpoint, while
the Latin translation is rather a paraphrase. OVERBECK, S. Ephraemi
Syri opera sclecta (Oxford, 1865); BICKELL, Carmina Nisibena (Leipzig,
1866); LAMY, Hymni et Sermones (Mechlin, 1882-86 and 1902). Among the
versions it may suffice to mention the Armenian version edited by the
MECHITARISTS (Venice, 1856, 1893). See also BICKELL, Conspectus rei
Syrorum literariae (Munster, 1871); WRIGHT, A Short History of Syriac
Literature (London, 1894); Zingerle in Kirchenlex., s.v.
Ephraem; especially BARDENHEWER, Patrology, tr. SHAHAN (Freiburg im
Br., 1908), 387-93, excellent appreciation and extensive bibliography;
RODIGER-NESTLE in Realencyk. F. prof. Theol. und Kirche, s.v. Ephram;
DUVAL, Hist. de la litt. Syriaque (3d. ed., Paris, 1906); IDEM, Histoire
d'Edesse, 150-61; LAMY, Prolegomena to Vols. I and II of the Hymni et
Sermones.
Labourt,
Jérôme. "St. Ephraem." The Catholic Encyclopedia. Vol.
5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 8 Jun.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/05498a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Thomas M. Barrett. St. Ephraem
pray for us.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/05498a.htm
Ansichten
der Stadt Wyschni Wolotschok (Oblast Twer, Russland). Kasaner Kloster.
Виды города Вышний Волочёк (Тверская область, Россия). Казанский монастырь.
Казанский монастырь (Вышний Волочёк). Колокольня монастыря и храм во имя св. Сирина и св. мц. Неонилы под колокольней.
ST. EPHREM, DEACON.
ST. EPHREM is the light
and glory of the Syriac Church. A mere youth, he entered on the religious life
at Nisibis, his native place. Long years of retirement taught him the science
of the Saints and then God called him to Edessa, there to teach what he had
learned so well. He defended the faith against heresies, in books which have
made him known as the Prophet of the Syrians. Crowds hung upon his words. Tears
used to stop his voice when he preached. He trembled and made his hearers
tremble at the thought of God's judgments; but he found in compunction and
humility the way to peace, and he rested with unshaken confidence in the mercy
of our Blessed Lord. "I am setting out," he says, speaking of his own
death, " I am setting out on a journey hard and dangerous. Thee, 0 Son of
God, I have taken for my Viaticum. When I am hungry, I will feed on Thee. The
infernal fire will not venture near me, for it cannot bear the fragrance of Thy
Body and Thy Blood." His hymns won the hearts of the people, drove out the
hymns of the Gnostic heretics, and gained for him the title which he bears in
the Syriac Liturgy to this day—"the Harp of the Holy Ghost."
Passionate as he was by nature, from the time he entered religion no one ever
saw him angry. He became a monk at Edessa and a deacon. Here he spent most of
his long life writing voluminous commentaries on the Bible and composing hymns.
He wrote numerous hymns and excelled in Mariological hymns. Abounding in labors
till the last, he toiled for the suffering poor at Edessa in the famine of 378,
and there lay down to die in extreme old age. What was the secret of success so
various and so complete? Humility, which made him distrust himself and trust
God. Till his death, he wept for the slight sins committed in the
thoughtlessness of boyhood. He refused the dignity of the priesthood.
"I," he told St. Basil, whom he went to see at the bidding of the
Holy Spirit, " I am that Ephrem who have wandered from the path of
heaven." Then bursting into tears, he cried out, " 0 my father, have
pity on a sinful wretch, and lead me on the narrow way." He died in his
monastic cell, revered both in the East and in the West. Benedict XV officially
declared him a Doctor of the Church in 1920.
REFLECTION.-Humility is
the path which leads to abiding peace and brings us near to the consolations of
God.
SOURCE : http://jesus-passion.com/saint_ephrem_deacon.htm
L’église Saint-Éphrem de Corpe depuis la rue de la Frise.
Le
portail de l’église Saint-Éphrem de Corpe depuis la rue de Mainclaye.
St. Ephrem of Edessa,
Doctor of the Church, Confessor
From his works in the
late Vatican edition; also from St. Gregory of Nyssa, in his panegyric of St.
Ephrem; and from Palladius, Theodoret, Sozomen, &c. See t. 1, Op. St.
Ephrem. Romæ, An. 1743, or St. Ephrem Syri Opera Omnia Latine. Venetiis, 1755,
2 tomis.
A.D. 378.
THIS humble deacon was
the most illustrious of all the doctors, who, by their doctrine and writings
have adorned the Syriac church. He was born in the territory of Nisibis, a
strong city on the banks of the Tigris, in Mesopotamia. His parents lived in the
country, and earned their bread with the sweat of their brows, but were
ennobled by the blood of martyrs in their family, and had themselves both
confessed Christ before the persecutors under Dioclesian, or his successors.
They consecrated Ephrem to God from his cradle, like another Samuel, but he was
eighteen years old when he was baptized. Before that time he had committed
certain faults which his enlightened conscience extremely exaggerated to him
after his perfect conversion to God, and he never ceased to bewail, with floods
of tears, his ingratitude towards God, in having ever offended him. Sozomen 1
says these sins were little sallies of anger, into which he had sometimes
fallen with his playfellows in his childhood. The saint himself mentions in his
confession 2 two crimes (as he styles them) of this age, which called for his
tears during his whole life. The first was, that in play he had driven a
neighbour’s cow among the mountains, where it happened to be killed by a wild
beast; the second was a doubt which once came into his mind in his childhood,
whether God’s particular providence reached to an immediate superintendency
over all our individual actions. This sin he exceedingly magnifies in his
contrition, though it happened before his baptism, and never proceeded further
than a fluctuating thought from ignorance in his childhood; and in his
Testament he thanks God for having been always preserved by his mercy since his
baptism from any error in faith. Himself assures us that the divine goodness
was pleased in a wonderful manner to discover to him, after this temptation,
the folly of his error, and the wretched blindness of his soul in having
pretended to fathom the secrets of providence. 1
Within a month after he
had been assaulted by the temptation of the aforesaid doubt, he happened in
travelling through the country to be benighted, and was forced to take up his
quarters with a shepherd who had lost in the wilderness the flock committed to
his charge. The master of the shepherd suspected him guilty of theft, and
pursuing him, found him and Ephrem together, and cast them both into prison,
upon suspicion that they had stolen his sheep. Ephrem was extremely afflicted
at his misfortune, and in the dungeon found seven other prisoners, who were all
falsely accused or suspected of different crimes, though really guilty of
others. When he had lain seven days in prison in great anguish of mind, an
angel appearing to him in his sleep told him he was sent to show him the
justice and wisdom of Divine Providence in governing and directing all human
events; and that this should be manifested to him in the case of those
prisoners who seemed to suffer in his company unjustly. The next day the judge
called the prisoners before him, and put two of them to the torture, in order
to compel them to confess their crimes. While others were tormented, Ephrem
stood by the rack trembling and weeping for himself, under the apprehension of
being every moment put to the question. The by-standers rallied him for his
fears, and said,—“Ay, it is thy turn next; it is to no purpose now to weep: why
didst thou not fear to commit the crime?” However, he was not put on the rack,
but sent back to prison. The other prisoners, though innocent of the crimes of
which they were first arraigned, were all convicted of other misdemeanors, and
each of them received the chastisement due to his offence. As to Ephrem, the
true thief having been discovered, he was honourably acquitted, after seventy
days’ confinement. This event the saint relates at length in his confessions. 3
God was pleased to give him this sensible proof of the sweetness, justice, and
tender goodness of his holy providence, which we are bound to adore in
resignation and silence; waiting till the curtain shall be drawn aside, and the
whole economy of his loving dispensations to his elect displayed in its true
amiable light, and placed in its full view before our eyes in the next life.
Though to take a view of the infinite wisdom, justice, and sanctity which God
displayeth in all the dispensations of his providence, we must take into the
prospect the rewards and punishments of the next world, and all the hidden
springs of this adorable mystery of faith; yet his divine goodness to excite
our confidence in him, was pleased, by this revelation to his servant, to
manifest in this instance his attributes justified in part, even in this life,
of which he hath given us a most illustrious example with regard to holy Job.
St. Ephrem, from the time
of his baptism, which he received soon after this accident, began to be more
deeply penetrated with the fear of the divine judgment, and he had always
present to his mind the rigorous account he was to give to God of all his
actions, the remembrance of which was to him a source of almost uninterrupted tears.
Hoping more easily to secure his salvation in a state in which his thoughts
would never be diverted from it, soon after he was baptized he took the
monastic habit, and put himself under the direction of a holy abbot, with whose
leave he chose for his abode a little hermitage in the neighbourhood of the
monastery. He seemed to set no bounds to his fervour. He lay on the bare
ground, often fasted whole days without eating, and watched a great part of the
night in prayer. It was a rule observed in all the monasteries of Mesopotamia
and Egypt, that every religious man should perform his task of manual labour,
of which he gave an account to his superior at the end of every week. The work
of these monks was always painful, that it might be a part of their penance;
and it was such as was compatible with private prayer, and a constant attention
of the mind to God; for they always prayed or meditated at their work; and for
this purpose, the first task which was enjoined a young monk was to get the
psalter by heart. The profits of their labour, above the little pittance which
was necessary for their mean subsistence in their penitential state, were
always given to the poor. St. Ephrem made sails for ships. Of his poverty he
writes thus in his Testament: “Ephrem hath never possessed purse, staff, or
scrip, or any other temporal estate; my heart hath known no affection for gold
or silver, or any earthly goods.” He was naturally choleric, but so perfectly
did he subdue this passion, that meekness was one of the most conspicuous
virtues in his character, and he was usually styled The meek, or the peaceable
man of God. He was never known to dispute or contend with any one; with the
most obstinate sinners he used only tears and entreaties. Once, when he had
fasted several days, the brother who was bringing him a mess of pottage made
with a few herbs for his meal, let fall the pot, and broke it. The saint seeing
him in confusion, said cheerfully, “As our supper will not come to us, let us
go to it.” And sitting down on the ground by the broken pot, he picked up his
meal as well as he could. Humility made the saint rejoice in the contempt of
himself, and sincerely desire that all men had such a knowledge and opinion of
his baseness and nothingness as to despise him from their hearts, and to look
upon him most unworthy to hold any rank among creatures. This sincere spirit of
profound humility all his words, actions, and writings breathed in a most
affecting manner. 3
Honours and commendations
served to increase the saint’s humility. Hearing himself one day praised, he
was not able to speak, and his whole body was covered with a violent sweat,
caused by the inward agony and confusion of his soul at the consideration of
the last day; for he was seized with extreme fear and dread, thinking that he
should then be overwhelmed with shame, when his baseness and hypocrisy should
be proclaimed, and made manifest before all creatures, especially those very
persons who here commended him, and whom he had deceived by his hypocrisy. We
may hence easily judge how much the thought of any elevation or honour
affrighted him. When a certain city sought to choose him bishop, he
counterfeited himself mad. 4
Compunction of heart is
the sister of sincere humility and penance, and nothing seemed more admirable
in our saint than this virtue. Tears seemed always ready to be called forth in
torrents as often as he raised his heart to God, or remembered the sweetness of
his divine love, the rigour of his judgments, or the spiritual miseries of our
souls. “We cannot call to mind his perpetual tears,” says St. Gregory of Nyssa,
“without melting into tears. To weep seemed almost as natural to him as it is
for other men to breathe. Night and day his eyes seemed always swimming in
tears. No one could meet him at any time, who did not see them trickling down
his cheeks.” He appeared always drowned in an abyss of compunction. This was
always painted in most striking features on his countenance, the sight of which
was, even in his silence, a moving instruction to all who beheld him. This
spirit of compunction gave a singular energy to all his words and writings; it
never forsakes him, even in panegyrics or in treating of subjects of spiritual
joy. Where he speaks of the felicity of paradise or the sweetness of divine
love in transports of overflowing hope and joy, he never loses sight of the
motives of compunction, and always returns to his tears. By the continual
remembrance of the last judgment he nourished in his soul this constant
profound spirit of compunction. 5
St. Gregory of Nyssa
writes, that no one can read his discourses on the last judgment without
dissolving into tears, so awful is the representation, and so strong and lively
the image which he paints of that dreadful day. Almost every object he saw called
it afresh to his mind. The spotless purity of our saint was the fruit of his
sincere humility, and constant watchfulness over himself. He says that the
great St. Antony, out of modesty, would never wash his feet, or suffer any part
of his body, except his face and hands, to be seen naked by any one. 6
St. Ephrem spent many
years in the desert, collected within himself, having his mind raised above all
earthly things, and living as it were out of the flesh, and out of the world,
to use the expression of St. Gregory Nazianzen. His zeal drew several severe
persecutions upon him from certain tepid monks; but he found a great support in
the example and advice of St. Julian, whose life he has written. He lost this
comfort by the death of that great servant of God; and about the same time
died, in 338 (not 350, as Tillemont mistakes), St. James, bishop of Nisibis,
his spiritual director and patron. Not long after this, God inspired St. Ephrem
to leave his own country, and go to Edessa, there to venerate the relics of the
saints, by which are probably meant chiefly those of the apostle St. Thomas. He
likewise desired to enjoy the conversation of certain holy anchorets who
inhabited the mountains near that city, which was sometimes reckoned in
Mesopotamia, and sometimes in Syria. Under the weak reigns of the last of the
Seleucidæ, kings of Asia, it was erected into a small kingdom by the princes
called Abgars. As the saint was going into Edessa, a certain courtezan fixed
her eyes upon him, which when he perceived he turned away his face, and said
with indignation: “Why dost thou gaze upon me?” To which she made this smart
reply; “Woman was formed from man; but you ought always to keep your eyes cast
down on the earth, out of which man was framed.” St. Ephrem, whose heart was
always filled with the most profound sentiments of humility, was much struck
and pleased with this reflection, and admired the providence of God which sends
us admonitions by all sorts of means. He wrote a book on those words of the
courtezan, which the Syrians anciently esteemed the most useful and the best of
all the writings of this incomparable doctor; but it is now lost. It seems to
have contained maxims of humility. 7
St. Ephrem lived at
Edessa, highly honoured by all ranks and orders of men. Being ordained deacon
of that church, he became an apostle of penance, which he preached with
incredible zeal and fruit. He from time to time returned into his desert, there
to renew in his heart the spirit of compunction and prayer; but always came out
of his wilderness, inflamed with the ardour of a Baptist, to announce the
divine truths to a world buried in spiritual darkness and insensibility. The
saint was endued with great natural talents, which he had improved by study and
contemplation. He was a poet, and had read something of logic; but had no
tincture of the rest of the Grecian philosophy. This want of the heathenish
learning and profane science was supplied by his good sense and uncommon
penetration, and the diligence with which he cultivated his faculties by more
sublime sacred studies. He learned very accurately the doctrine of the Catholic
faith, was well versed in the holy scriptures, and was a perfect master of the
Syriac tongue, in which he wrote with great elegance and propriety. He was possessed
of an extraordinary faculty of natural eloquence. Words flowed from him like a
torrent, which yet were too slow for the impetuosity and multitude of thoughts
with which he was overwhelmed in speaking on spiritual subjects. His
conceptions were always clear, his diction pure and agreeable. He spoke with
admirable perspicuity, copiousness, and sententiousness, in an easy, unaffected
style; and with so much sweetness, so pathetic a vehemence, so natural an
accent, and so strong emotions of his own heart, that his words seemed to carry
with them an irresistible power. His writings derive great strength from the
genius and natural bold tropes of the Oriental languages applied by so great a
master, and have a graceful beauty and force which no translation can attain;
though his works are only impetuous effusions of an overflowing heart, not
studied compositions. What recommends them beyond all other advantages of
eloquence, is, they are all the language of the heart, and a heart penetrated
with the most perfect sentiments of divine love, confidence, compunction,
humility, and all other virtues. They present his ardent, humble, and meek soul
such as it was, and show how ardently he was occupied only on the great truths
of salvation; how much he humbled himself without intermission, under the
almighty hand of God, infinite in sanctity and terrible in his justice; with
what profound awe he trembled in the constant attention to his adorable
presence, and at the remembrance of his dreadful judgment, and with what
fervour he both preached and practised the most austere penance, labouring
continually with all his strength “to prepare himself a treasure for the last
hour,” as he expresses himself. His words strongly imprint upon the souls of
others those sentiments with which he was penetrated: they carry light and
conviction; they never fail to strike, and pierce to the very bottom of the
soul. Nor is the fire which they kindle in the breast a passing warmth, but a
flame which devours and destroys all earthly affections, transforms the soul
into itself, and continues without abating, the lasting force of its activity.
4 “Who that is proud,” says St. Gregory of Nyssa, “would not become the
humblest of men by reading his discourse on humility? Who would not be inflamed
with a divine fire by reading his treatise on charity? Who would not wish to be
chaste in heart and spirit, by reading the praises he has given to virginity?”
8
The saint, though most
austere to himself, was discreet in the direction of others, and often repeated
this advice, that it is a dangerous stratagem of the enemy to induce fervent
converts to embrace in the beginning excessive mortifications. 5 Wherefore it
behoves them not to undertake without prudent counsel any extraordinary
practices of penance; but always such in which they will be able to persevere
with constancy and cheerfulness. Who ever laid on a child a burden of a hundred
pounds weight, under which he is sure to fall? 9
St. Ephrem brought many
idolaters to the faith, and converted great numbers of Arians, Sabellians, and
other heretics. Saint Jerom commends a book which he wrote against the
Macedonians, to prove the divinity of the Holy Ghost. He established the
perfect efficacy of penance against the Novations, who, though the boldest and
most insolent of men, seemed like children without strength before this
experienced champion, as St. Gregory of Nyssa assures us. Not less glorious
were his triumphs over the Millenarians, Marcionites, Manichees, and the
disciples of the impious Bardesanes, who denied the resurrection of the flesh,
and had in the foregoing century spread his errors at Edessa, by songs which
the people learned to sing. St. Ephrem, to minister a proper antidote against
this poison, composed elegant Catholic songs and poems which he taught the
inhabitants both of the city and country with great spiritual advantage.
Apollinaris began openly to broach his heresy a little before the year 376,
denying in Christ a human soul, which he pretended that the divine person
supplied in the humanity: whence it would have followed that he was not truly
man, but only assumed a human body, not the complete human nature. St. Ephrem
was then very old, but he opposed this new monster with great vigour. Several
heresies he crushed in their birth, and he suffered much from the fury of the
Arians under Constantius, and of the Heathens under Julian, but in both these
persecutions reaped glorious laurels and trophies. 10
It was by a divine
admonition, as himself assures us, 6 that about the year 372, he undertook a
long journey to pay a visit to Basil. Being arrived at Cæsarea, he went to the
great church, where he found the holy bishop preaching. After the sermon, St.
Basil sent for him, and asked him by an interpreter, if he was not Ephrem, the servant
of Christ. 7 “I am that Ephrem,” said he, “who have wandered astray from the
path of heaven.” Then melting into tears, and raising his voice, he cried out:
“O, my father, have pity on a sinful wretch, and lead me into the narrow path.”
St. Basil gave him many rules of holy life, and after long spiritual
conferences dismissed him with great esteem, having first ordained his
companion priest. St. Ephrem himself never would consent to be promoted to the
sacerdotal dignity, of which he expresses the greatest dread and apprehension,
in his sermon on the priesthood. 8 Being returned to Edessa, he retired to a
little solitary cell, where he prepared himself for his last passage, and
composed the latter part of his works. For, not content to labour for the advantage
of one age, or one people, he studied to promote that of all mankind, and all
times to come. The public distress under a great famine called him again out of
his retirement, in order to serve, and procure relief for the poor. He engaged
the rich freely to open their coffers, placed beds for the sick in all the
public porticos, visited them every day, and served them with his own hands.
The public calamity being over, he hastened back to his solitude, where he
shortly after took ill of a fever. He wrote about that time his seventy-six
Paræneses, or moving exhortations to penance, consisting in a great measure of
most affective prayers; several of which are used by the Syrians in their
church office. His confidence in the precious fruits of the holy sacrament of
the altar raised his hope, and inflamed his love, especially in his passage to
eternity. Thus he expresses himself: 9 “Entering upon so long and dangerous a
journey, I have my viaticum, even Thee, O Son of God. In my extreme spiritual
hunger, I will feed on thee, the repairer of mankind. So it shall be that no
fire will dare to approach me; for it will not be able to bear the sweet saving
odour of thy body and blood.” The circumstances of our saint’s death are
edifying, and deserve our notice; for nothing more strongly affects our heart,
or makes on it a more sensible impression than the behaviour and words of great
men in their last moments. 11
St. Ephrem was always
filled with grief, indignation, and confusion when he perceived others to treat
him as a saint, or to express any regard or esteem for him. In his last
sickness he laid this strict injunction on his disciples and friends: 10 “Sing
no funeral hymns at Ephrem’s burial; suffer no encomiastic oration. Wrap not my
carcase in any costly shroud: erect no monument to my memory. Allow me only the
portion and place of a pilgrim; for I am a pilgrim and a stranger as all my
fathers were on earth.” Seeing that several persons had prepared rich shrouds
for his interment, he was much afflicted, and he charged all those who had such
a design to drop it, and give the money to the poor, which he in particular
obliged a rich nobleman, who had bought a most sumptuous shroud for that
purpose, to do. St. Ephrem, as long as he was able to speak, continued to
exhort all men to the fervent pursuit of virtue, as his last words sufficiently
show, says St. Gregory of Nyssa, meaning the saint’s testament, which is still
extant genuine, and the same that was quoted by St. Gregory, Sozomen, &c.
In it he says: “I Ephrem die. Be it known to you all that I write this
testament to conjure you always to remember me in your prayers after my
decease.” 11 This he often repeats. He protests that he had always lived in the
true faith, to which he exhorts all most firmly to adhere. Deploring and
confessing aloud the vanity and sinfulness of his life, he adjures all present
that no one would suffer his sinful dust to be laid under the altar, and that
no one would take any of his rags for relics, nor show him any honour, for he was
a sinner, and the last of creatures. “But,” says he, “throw my body hastily on
your shoulders, and cast me into my grave, as the abomination of the universe.
Let no one praise me; for I am full of confusion, and the very abstract of
baseness. To show what I am, rather spit upon me, and cover my body with
phlegm. Did you smell the stench of my actions, you would fly from me, and
leave me unburied, not being able to bear the horrible corruption of my sins.”
He forbids any torches or perfumes, ordering his corpse to be thrown into the
common burying-place among poor strangers. He expresses most feeling sentiments
of compunction, and gives his blessing to his disciples, with a prediction of
divine mercy in their favour; but excepts two among them, Aruad and Paulonas,
both persons famed for eloquence; yet he foresaw that they would afterwards
apostatize from the Catholic faith. The whole city was assembled before the
saint’s door, every one being bathed in tears; and all strove to get as near to
him as possible, and to listen to his last instructions. A lady of great
quality, named Lamprotata, falling at his feet, begged his leave to buy a
coffin for his interment; to which he assented, on condition that it should be
a very mean one, and that the lady would promise to renounce all vanities in a
spirit of penance, and never again to be carried on the shoulders of men, or in
a chair; all which she cheerfully engaged herself to perform. The saint having
ceased to speak, continued in silent prayer till he calmly gave up his soul to
God. He died in a very advanced age about the year 378. His festival was kept
at Edessa immediately after his death. On it St. Gregory of Nyssa soon after
spoke his panegyric, at the request of one Ephrem, who having been taken
captive by the Ismaelites, had recommended himself to this saint his patron,
and had been wonderfully delivered from his chains and from many dangers. St.
Gregory closes his discourse with this address to the saint: “You are now
assisting at the divine altar, and before the Prince of life, with the angels,
praising the most holy Trinity; remember us all, and obtain for us the pardon
of our sins.” The true martyrology of Bede calls the 9th of July the day of his
deposition; which agrees with Palladius, who places his death in harvest-time,
though the Latins have long kept his festival on the 1st of February, and the
Greeks on the 28th of January. His perpetual tears, far from disfiguring his
face, made it appear more serene and beautiful, and his very aspect raised the veneration
of all who beheld him. The Greeks paint him very tall, bent with old age, of a
sweet and beautiful countenance, with his eyes swimming in tears, and the
venerable marks of sanctity in his looks and habit. 12
Saint Augustin says, that
Adam in paradise praised God, and did not sigh; but in our present state, a
principal function of our prayer consists in sighs and compunction. Divine
love, as St. Gregory observes, 12 our banishment from God, our dangers, our
past sins, our daily offences, and the weight of our own spiritual miseries,
and those of the whole world call upon us continually to weep, at least
spiritually, and in the desire of our heart, if we cannot always with our eyes.
Every object round about us suggests many motives to excite our tears. We ought
to mingle them even with our hymns of praise and love. Can we make an act of
divine love without being pierced with bitter grief and contrition, reflecting
that we have been so base and ungrateful as to have offended our infinitely
good God? Can we presume without trembling to sing his praises with our impure
affections, or to pronounce his adorable name with our defiled lips? And do we
not first endeavour, by tears of compunction, to wash away the stains of our
souls, begging to be sprinkled and cleansed by hyssop, dipped not in the blood
of sheep or goats, but in the blood of the spotless Lamb, who died to take away
the sins of the world? If the most innocent among the saints weep continually
from motives of holy love, how much more ought the sinner to mourn! “The voice
of the turtle hath been heard in our land.” 13 If the turtle, the emblem of
innocence and fidelity, make its delight to mourn solitary in this desert, what
ought not the unfaithful soul to do? The penitent sinner, instead of the sighs
of the turtle, ought to pour forth his grief in loud groans, imitating the
doleful cries of the ostrich, and in torrents of tears, by which the deepest
sorrow for having offended so good a God, forces his broken heart to give it
vent. 13
Note 1. Sozom. l. 3, c.
16.
Note 2. T. 3, p. 23.
Note 3. On this genuine
work see Assemani, Op. t. 1, p. 119; ib. Proleg. c. 1, et t. 2, p. 37. Item
Biblioth. Orient, t. 1, p. 141. The disciples of St. Ephrem committed to
writing this same history, as they had often heard it from his mouth. Hence we
have so many relations of it. One formerly published by Gerard Vossius, is
republished by Assemani, (t. 3, p. 23.) But the most complete account is that
given us in the saint’s confession, extant in the new Vatican edition.
Note 4. See Appendix on
St. Ephrem’s Works, at the end of the life.
Note 5. Serm. Ascetic. 1,
p. 4.
Note 6. In encomio
Basilij, t. 2.
Note 7. From his
conversing with St. Basil by an interpreter it is clear that St. Ephrem never
understood the Greek language. The old vicious translation of the life of St.
Basil, under the name of St. Amphilochius, pretends that St. Basil obtained for
him miraculously the knowledge of the Greek tongue, and ordained him priest.
But this is a double mistake, though the latter was admitted by Baillet. St.
Jerom, Palladius, and other ancients always style him deacon, never priest. Nor
does Pseudo Amphilochius say, that St. Basil raised St. Ephrem, but only his
disciple and companion to the priesthood, as the new translation of this piece,
and an attentive inspection of the original text demonstrate.
Note 8. T. 4, b. 1, ed.
Vaticanæ.
Note 9. Necrosima, can.
81, p. 355, t. 6.
Note 10. St. Ephrem in
Testam. pp. 286, 395, and St. Greg. Nyss. p. 12.
Note 11. Testam. t. 2, p.
230, &c.
Note 12. Greg. M. Moral.
l. 23, c. 21.
Note 13. Cant. ii. 12.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/7/091.html
This
hymnal was completed in Constantinople on August 15, 1678 [AE 1127], by the
priest Yakob Pēligratc‘i, having been commissioned by Člav, son of Nawasard, as
a dedication to his sons, Astuacatur and Sahak. The structure of the hymns
adheres approximately to the standard Armenian hymnal (Շաբակնոց), with minor
variations in order and a few substitutions (see Sanjian in the bibliography).
The book is illuminated extensively, with 38 full- and half-page polychrome
miniatures against gold backgrounds, 8 decorated head-pieces marking the
principal divisions of the hymnal, and numerous marginal miniatures marking
individual hymns, including biblical figures, saints, bishops, and vignettes.
The style of the miniatures is largely in imitation of western European models,
though more traditional Armenian and Byzantine influences stand out, such as
the vibrant color palette, an iconic frontality for depictions of saints and
bishops, and the highly abstracted floral motifs and zoomorphic incipits
marking hymn divisions.
Appendix on the Writings
of St. Ephrem
THE FIRST volume of the
Vatican edition of this father’s works begins with his sermon On Virtues and
Vices. He expresses in it a surprise to see the full seek food from him who was
empty, and says he is confounded to speak, seeing every word would accuse and
condemn himself. However, trembling, he recommends to his hearers the fear of
God; charity, by which we are meek, patient, tender to all, desirous to serve,
and give to all; hope, and longanimity, by which we bear all; patience,
meekness, sweetness to all; inviolable love of truth in the smallest things,
obedience, temperance, &c. and speaks against all the contrary vices, envy,
detraction, &c.
His two Confessions or
Reprehensions of himself are only effusions of his heart in these dispositions.
The first he begins as follows: “Have pity on me, all ye that have bowels of
compassion.” Then he earnestly begs their prayers that he may find mercy with
God, though he was from his infancy an useless abandoned vessel. He laments his
spiritual miseries in the most moving words, declaring that he trembles lest,
as flames from heaven devoured him who presumed to offer profane fire on the
altar, so he should meet with the same judgment for appearing before God in
prayer without having the fire of his divine love in his heart. He invites all
men to weep and pray for him, making a public confession of the failings which
his pure lights discovered in his affections; for in these, notwithstanding his
extraordinary progress in the contrary virtues, he seemed to himself to discern
covetousness, jealousy, and sloth, though he appeared of all men the most
remote from the very shadow of those vices; and by tears of compunction he
studied more and more to purify his heart, that God might vouchsafe perfectly
to reign in it. The second part of this work is a bitter accusation of his
pride; which sin, as he adds, destroys even the gifts of God in a soul, blasts
all her virtues, and renders them a most filthy abomination; for all our virtues
will be tried at the last day by a fire which only humility can stand. He
laments how pride infects the whole world; that some, by a strange phrenzy,
seek to gratify it in earthly fooleries, and the most silly vanities, on which
the opinion of madmen has stamped a pretended dignity and imaginary value. He
laments bitterly, that even spiritual men are in danger of sinning, by taking
pride in virtue itself, though this be the pure gift of God; and when by his
mercy we are enriched with it, we are, nevertheless, base and unprofitable
servants.
In his second
Reprehension of himself, after having elegantly demonstrated a particular
providence inspecting and governing the minutest affairs and circumstances, he
grievously accuses himself of having entertained a doubt of it in his youth,
before his conversion to God. He condemns himself as guilty of vain-glory,
sloth, lukewarmness, immortification, irreverence in the church, talkativeness,
contentiousness, and other sins. He fears lest his repentance should be like
that of Esau, and begs the pity and prayers of all men for an infamous blind
leper. He weeps to see that some men had conceived an esteem for him to whom
none was due; and he cries out to them—“Take off my false covering, and you
will see in me nothing but worms, stench, and filth: remove the cloak of
hypocrisy, and you will find me an hideous and nauseous sepulchre.” He compares
himself to the Pharisees, as wearing only the habit of the prophets and saints,
to his heavier condemnation; for vice, covered with a mask of virtue, is always
more odious and detestable. In another Confession, (t. 3, p. 439,) after
accusing himself of sloth, pride, uncharitableness, and other sins, he most
movingly entreats all men to weep for him; wishing they could see the extreme
miseries of his heart, which could not fail most powerfully to excite their
compassion, though they could not be able to bear the hideous sight of the load
of his monstrous iniquities.
His treatise On the
Passions is of the same nature, a lamentation that from his infancy he had been
a contemner of grace, and slothful to virtue, strengthened daily his passions,
and groaned in the midst of snares which made him fear to live lest he should
go on relapsing into sloth.
He has left us many
tracts on Compunction, which, indeed, all his writings breathe. In the first
which bears this title, he invites all, rich and poor, old and young, to join
him in weeping, to purchase eternal life, and to be delivered from everlasting
death: by weeping and crying to see with the blind man in the gospel, the soul
will be enlightened to see her miseries. God, the angels, all heaven expect and
invite us earnestly to these tears: God’s terrible judgment is at hand; which
he describes, and then adds, to prevent its justice we must weep not one day
only, but all the days of our life, as David did, in affliction, continual
prayer, austerities, and alms. The narrow gate does not admit others; the Judge
will exclude those who sought their joy on earth and pampered their flesh. Then
it will be too late to trim our lamps, or seek for the oil of good works; then
no more poor will stand at any door for us to redeem our sins by alms. He
laments our spiritual miseries, especially his sins and sloth continued all his
life now to the eleventh hour. He awakes his soul by the short time that
remains, and that uncertain too.
In his second he relates,
that going out of Edessa early one morning, accompanied with two brethren, and
beholding the heavens beautifully spangled with bright stars, he said to
himself—“If the lustre of these luminaries be so dazzling, how will the saints
shine when Christ shall come in glory! But suddenly the thought of that
terrible day struck my mind, and I trembled in all my joints, and was seized
with convulsions, and in an agony of fear, sighing and overwhelmed with a flood
of tears, I cried out in bitter anguish of mind: How shall I be then found! How
shall I stand before that tribunal! A monster infected with pride among the
humble and the perfect, a goat among the sheep, and a barren tree without
fruit. The martyrs will show their torments, and the monks their virtues; but
thou, alas! O sinful, vain, and arrogant soul, wilt only bear thy sloth and
negligence.” His two companions, moved by the excess of his tears, wept with
him.
In his Discourse, that we
ought never to laugh with a worldly joy, but to always weep, he enforces the
obligation of perpetual compunction and tears.
In his ascetic Sermon, he
says grief and zeal compel him to speak, but his unworthiness and his sins
persuade him to be silent, his eyes delight only in tears to bewail night and
day in floods the wounds of his soul, and above all that pride which conceals
them from him. He laments tepidity and love of earthly things should be found
among the monks, and that some interrupt their mortifications, weeping one day
and laughing the next, lying one night on the ground, the next on a soft bed,
whereas all our life ought to be a course of penance; he extols the humility
and constant mortification of the ancient and all true monks, like shining
diamonds in the world. The rest of this long discourse is a vehement
exhortation of the monks to fervour and zeal, this life being a time of
traffic, and very short, and a nothing; the recompense immense, and the rigour
of God’s justice terrible to all. He pronounces woes to himself in the
confusion he expected in the last day before all who esteemed him here. Begs
earnestly all to pray for him. One of the principal means to preserve this
fervour, is a strict examen every night and morning. A trader casts up every
day his losses and gains, and is solicitous to repair any losses; so do you,
says he, every morning and night make up your accounts carefully; examine
yourself: Have I to-day spoke any idle words, despised any, &c.? Have I
this night watched, prayed, &c.? He advises not to undertake too much in
austerities, but such as the soul will not relax in, than which nothing is more
pernicious.
His parænetic Sermon is
also addressed to young monks, whom he advises to the continual presence of God
in their minds most earnestly under temptations. Against sloth he observes,
this succeeding fervour by fits makes a life one chain of risings and falling
again; building by mortification, and destroying again by relaxing. He bids
them have this inscription in the beginning of their book: Sloth banished for
ever and ever from my soul.
His two sermons on the
Fathers deceased, are also to monks, showing and lamenting their tepidity by
the fervour of their fathers in the deserts. His Hypomnisticon is an
exhortatory epistle to the same.
His treatise on Virtue is
to a novice; he tells him obedience has no merit unless in hard and harsh
things, for even wild beasts grow tame by mild treatment.
Next follows his book in
Imitation of Proverbs, in definitions and strong sentences on all virtues, in
which he teaches tears in prayer are the beginning of a good life; vain-glory
is like a worm in a tree. He speaks much on humility, presumption, charity,
tears out of the desire of eternal happiness, and weeps to consider his own
wretchedness and poverty.
His treatise for the
Correction of those who lived wickedly, is full of zeal, humility, and an
extraordinary contempt of himself, and spirit of compunction.
That on Penance is a
pathetic exhortation to sinners to return by the mercy of God, who expects them
before the dawning of the day of life which is coming on; by the comfort which
the angels will receive, and from the frightful trial at the last day, against
which he prays for himself.
His discourse On the Fear
of Souls, is a lamentation and prayer for himself at the sight of the heavens,
still in stronger expressions and tears.
His sermon On the Second
Coming of Christ, shows the joy of the blessed, and exaggerates the severity of
that trial from the immensity of God’s benefits to us.
In his Tetrasyllabus he
explains how the devil vanquished by the fervent, always says, I will then go
to my friends, the slothful, where I shall have no labour, nor want stratagems.
I have but to fetter them in the chains with which they are pleased, and I
shall have them always willing subjects. He exhorts all therefore to constant
fervour. In another place he exhorts all continually to repeat to themselves
against sloth: “Yet a little of thy journey remains and thou wilt arrive at thy
place of rest. Then take thy rest not now on the road.”
In his book on those
works, Attende Tibi, to a monk, he presses the precept of being always fervent,
never relaxing, in every virtue, especially in purity; and adds the example of
St. Antony, who, as St. Athanasius relates, notwithstanding his great
mortifications, which he never relaxed from his youth to his old age, would
never bathe or so much as wash his feet, or even suffer any part of his body to
be seen, except his face and hands, till after his death.
He has left us an
excellent long prayer for a soul to say in time of any temptation; another for
grace and pardon of sins.
A novice among the monks
often begged of St. Ephrem some direction. The saint extols his zeal and
humility in desiring advice from a sinner, whose intolerable stench infects all
his works. His first lesson to him is that he always remember the presence of
God, and avoid all unnecessary words. He recommends then to him, in ninety-six
lessons, perfect obedience, abstinence, silence, solitude, which frees a man
from three dangers, viz. of the eyes, ears, and tongue; never to have so much
compassion for any novice as to offend God, and so perish with him; if he be
tepid, it is better he should perish alone than you also by condescension;
never to speak to a superior in favour of an expelled brother, without most
evident proofs of his perfect conversion; for a little spark falling into a
barn, easily destroys all the labours of the whole year: to avoid frequent long
conversations with any young man about piety or other things, for fear of fond
love; never to desire anything great or public, for God’s honour, but rather to
love to be hid and unknown; many in dens and deserts were the greatest saints,
but without humility the most glorious virtues and the greatest actions are
lost; never to seek the care of souls, but to employ in it the utmost
diligence, if it be laid upon him: always to walk in the narrow way of compunction
and mourning. His other lessons conduce to humility and other virtues.
His fifty-five Beatitudes
comprise the happiness of all virtues, as of ever glorifying God, which is to
be as the cherubim and seraphim. He closes them bursting into tears at the
reflection how far he is from any of them by his sloth under a holy garb, and
how distant from the holy servants of God, who persevered some in sackcloth and
chains, others on pillars, others in enclosure and fasting, others in
obedience, &c. He adds twenty other beatitudes.
His book of one hundred
chapters on humility, consists chiefly of short examples; as, a certain novice
always kept silence. Some said to him, He is silent because he knows not how to
speak. Others said, No, but it is because he has a devil. He, hearing all this,
gave no answer, but glorified God in his heart.
In the second volume we
have the life of St. Abraham; a long panegyric on the Patriarch Joseph; a
sermon on the Transfiguration; one on the Last Judgment, and on the necessity
and advantage of spending this life in tears; a treatise of ninety chapters on
the right way of living; fifty paræneses or exhortations to the monks, on
obedience, humility, &c.; a most pathetic sermon on the second coming of
Christ, in which he expresses himself as follows: “Beloved of Christ, lend a
favourable attention to what I am going to say on the dreadful coming of our
Lord.—Remembering that hour, I tremble with an excess of fear; for who can
relate those horrible things? what tongue can express them? When the King of
kings, arising from his throne of glory, shall descend, and sit the just judge,
calling to an account all the inhabitants of the earth.—At this thought I am
ready to swoon away: my limbs quake for fear, my eyes swim in tears, my voice
fails, my lips shrink, my tongue falters, and my thoughts are wrapt up in
silence. I am obliged to denounce these things to you; yet fear will not suffer
me to speak. A loud thunder now affrights us; how then shall we stand at the
sound of the last trumpet, louder than any thunder, summoning the dead to rise!
Then the bones of all men in the bowels of the earth, hearing this voice, shall
suddenly run, and seek out their joints; and, in the twinkling of an eye, we
shall see all men risen and assembled to judgment. The great King shall
command, and instantly the earth quaking, and the troubled sea shall give up
the dead which they possess, whether devoured by fish, beasts, or fowl. All in
a moment shall appear present, and not a hair will be wanting.” He goes on
describing the frightful fire consuming all things on the earth; the angels
separating the sheep and the goats; the standard of the great King, that cross
on which he was nailed, shining bright, and borne before him; men standing to
meet this tremendous majesty, revolving their own deeds; the just with joy, the
wicked worse than dead with fear; the angels and cherubim appearing, singing,
Holy, Holy, Holy; the heavens opened, and the King of kings revealed in such
incomparable glory, that the heavens and the earth will fly from before his
face. “Who then,” says he, “can stand? He places before our eyes the books
opened, and all our actions, thoughts, and words, called to an account.” He
then cries out: “What tears ought we not to shed night and day without
intermission, for that terrible appearance!” Here the venerable old man was no
longer able to break through his sighs and tears, and stood silent. The
auditory cried out—“Tell us what more terrible things will follow.” He
answered, “Then all mankind will stand with eyes cast down, between life and
death, heaven and damnation, before the tribunal; and all degrees of men shall
be called to a rigorous examination.—Woe to me! I desire to tell you what
things will follow, but my voice fails me through fear, and I am lost in
confusion and anxiety; the very rehearsal of these things is most dreadful.”
The audience repeated again: “Tell us the rest, for God’s sake, for our
advantage and salvation.” He therefore proceeded, “Then, beloved of Christ,
shall be required in all Christians the seal of baptism, entire faith, and that
beautiful renunciation which they made before witnesses, saying, I renounce
Satan, and all his works; not one, or two, or five, but all the works of the
devil. In that hour this renunciation will be demanded of us, and happy is he
who shall have kept it faithfully as he promised.” Here, he stopping in tears,
they cried again: “Tell us also what follows this.” He answered: “I will tell
you in my grief, I will speak through my sighs and tears; these things cannot
be related without tears, for they are extremely dreadful.” The people
entreated again: “O servant of God, we beseech you to instruct us fully.” The
holy man, again striking his breast, and weeping more bitterly, said: “O my
brethren, beloved of Christ, how sorrowful, and how frightful things do you
desire to hear! O terrible hour! Woe to me, woe to me! Who will dare to relate,
or who will bear to hear this last and horrible rehearsal; all you who have
tears, sigh with me! and you who have not, hear what will befal you; and let us
not neglect our salvation. Then shall they be separated, without hopes of ever
returning to each other again, bishops from fellow-bishops, priests from
fellow-priests, deacons from fellow-deacons, subdeacons and lectors from their
fellows; those who were kings as the basest slaves; children from parents;
friends from kindred and intimates. Then princes, philosophers, wise men of the
world, seeing themselves thus parted, shall cry out to the saints with bitter tears:
“Farewell eternally, saints and servants of God; farewell parents, children,
relations, and friends; farewell prophets, apostles, and martyrs; farewell Lady
Mother of God; you prayed much for us that we might be saved, but we would
not.—Farewell life-giving cross; farewell paradise of delights, kingdom without
end, the heavenly Jerusalem. Farewell ye all; we shall never more behold one of
you, hastening to our torment without end or rest,” &c.
A Sermon on fraternal
Charity, and on the Last Judgment, in which his tears again hindered him from
pursuing his subject. Nothing can be more terrifying or more moving than these
discourses, or than the next on Antichrist, or that after on the Cross, or that
of Interrogations.—There follow his Testament, his Sermon on the Cross and on
Charity, in which he salutes and honours that holy instrument of our redemption
in the strongest words and highest epithets, which, as he says, all nations
adore, and which saving sign we mark on our doors, foreheads, eyes, mouths, breast,
and our whole body. His Sermon against heretics on the precious margarite, to
prove the Virgin Mary mother of God; that on the vice of the tongue; his
Panegyric on St. Basil; his Sermon on the Sinful Woman in the gospel; on the
Forty Martyrs; on Abraham and Isaac; on Daniel and the three children. Sermons
on the eight capital bad thoughts; gluttony, fornication, avarice, anger,
sadness, sloth, vain-glory, and pride; on perfection, on patience and
suffering; and many small tracts to monks. One contains a relation of a holy
virgin in a monastery of three hundred, who was never seen eating, but worked
washing the dishes and cleaning the scullery, feigning herself a fool, and
bearing blows and all insults without murmuring or answering a word; called by
derision, Salla or Sallop. St. Pityrumus, an anchoret, was admonished by an
angel to go and see in her one who surpassed him and the others in virtue:
having seen all the nuns he found not her, she being left behind in the
kitchen. At his desire, which all laughed at, she was brought out. The anchoret
immediately fell at her feet, crying, “Bless me, Amma,” (i. e. spiritual
mother.) She also fell at his feet. The nuns said to him, “Don’t incur such a
disgrace; this is Salla.” “No, (said he,) you are all Salæ.” Upon this all
honoured her, and one confessed, that she had thrown on her washings of the
dishes; another had struck her; another had thrust mustard up her nostrils,
&c. She not bearing esteem, retired thence unknown, and was never more
heard of.
The third volume contains
many Sermons and Discourses, chiefly on the judgments of God and the last day;
on penance, compunction, prayer, charity, and other virtues; and on vices and
passions. Also the life of St. Julian the anchoret. Pious poems and several panegyrics
of, and prayers to the Blessed Virgin, whose virginity and dignity of mother of
God he clearly asserts.
The fourth volume
consists of his Commentaries on the five books of Moses, on Joshua, Judges, and
the four books of Kings. St. Gregory of Nyssa says, he studied and meditated
assiduously on the holy scriptures, and expounded them all from the first book
of Genesis to the last in the New Testament, with an extraordinary light, with
which the Holy Ghost filled him. Many other Oriental writers testify the same.
His exposition is very literal, full, and learned; nothing escapes him in them.
The fifth volume gives us
his Commentaries on Job and on all the prophets. Eleven sermons on several
passages of holy scripture, in which he exhorts principally to avoid all
occasions of sin, and to perpetual tears and penance. Thirteen sermons on the
birth of Christ; and fifty-six polemical sermons against heresies, viz. of the
Marcionites, Manicheans, especially their judiciary astrology; of the
Novatians, Messalians, &c. His zeal was moved seeing these errors spread in
his country. He employs the Church’s authority, scriptures, and reasons to
confute them.
The sixth volume gives us
ninety other polemical Discourses against the Arian and Eunomian heretics or Searchers,
as he calls them, because they attempted to penetrate the divine mysteries, and
the incomprehensible nature of God himself. They are equally solid and strong;
not dry, as most writings of controversy, but full of unction and of the
greatest sentiments of devotion, and an inexpressible ardour to ever love and
praise our great God and Redeemer. His sermon against the Jews is no less
remarkable.
His Necrosima or
eighty-five funeral canons, were wrote on Death and God’s judgments, which he
had always before his eyes. He teaches evidently in them the use of
ecclesiastical funeral rites and prayers at burials; that the souls of the
departed immediately are judged by a particular judgment; the good immediately
admitted to the enjoyment of God; those who die without having expiated venial
sin, suffer in the flames of purgatory till it be satisfied for, but are
relieved by the sacrifices, prayers, and other pious works of the faithful on
earth. Of these fifty-four are short funeral discourses on the death of
bishops, monks, and persons of all conditions. They are full of his extreme
fear of the divine judgment, and a great contempt of the vanity of the world.
He says in the eighty-first canon, “Entering on so long and dangerous a
journey, I have my viaticum, thee, O Son of God; when hungry, I will eat thee,
repairer of mankind; so it shall be, that no fire will dare approach my
members, for it will not be able to bear the sweet saving odour of thy body and
blood,” &c. He uses the same motive of confidence of immortality, from
being fed with the body and blood of Christ, and employs that endearing divine
grace to move God to have mercy on him. He repeats the same prayer in his
thirteenth Parænesis. Nothing can be clearer than the texts collected by
Ceillier (t. 8, p. 101,) from the writings of St. Ephrem, in favour of the real
presence of the sacred body of Christ in the holy eucharist. See on them the
judicious remarks of an able critic, Mém. de Trev. Jan. 1756, p. 55.
Here follow four sermons
on Freewill; also seventy-six moving Paræneses or exhortations to penance. In
the forty-second he tells us, that when he lay down to take a little repose in
the night, he reflected on the excessive and boundless love of God, and
instantly rose again to pay him the tribute of the most fervent praise and
thanks he was able. “But being deterred,” says he, “by the remembrance of my
sins, I began to melt into tears, and should have been disturbed beyond my
strength, had not the thief, the publican, the sinful woman, the Canaanean, the
Samaritan, and other examples of mercy, given me comfort and courage. He says
that at other times, when he was going to fall asleep, the remembrance of his
sins banished all thoughts of giving rest to his wearied body, and made sleep
yield to sighs, groans, and floods of tears, to which he invited himself by the
example of the penitent David, washing his bed with briny torrents; for the
silence of night is the most proper season for our tears. It appears he
composed this work, at least part, a little before his death; for in the
forty-third Parænesis he writes: “I Ephrem am now dying. I write my last will
and testament to all lovers of truth, who shall rise up after me. Persevere
night and day in prayer. The husbandman reapeth a great crop by assiduous
labour; so will you, if you never interrupt your devotion. Pray without
ceasing.”
His book in fifteen
elegant discourses on the Terrestrial Paradise, explaining its history in
Genesis, and comforting himself with the name and happiness of the good thief
on the cross, makes a transition to the heavenly Paradise, on the felicity of
which he speaks with incredible joy and pleasure. In his eighth discourse he
teaches that the soul cannot perfectly see God before the resurrection; but
means by the perfectly, complete enjoyment, for he is very express, (loc. cit.
supra,) that the blessed behold God immediately on their death; as Muratori
demonstrates against Burnet, in his dissertation on Paradise, c. 2.
Eighteen very devout
sermons on divers subjects close his works: on Christ’s Nativity and
Resurrection; on Prayer, on Humility, which he teaches is the weapon our
Redeemer conquered hell by, and has put into our hands as our principal and
only armour against our spiritual enemies. The works of this father demonstrate
the uniformity in faith of the Syriac Church in the fourth century, with that
of the universal church of all ages.
Several of St. Ephrem’s
works were translated into Latin, and published at Rome in 1589, by Gerard
Vossius or Volkens, provost of Tongres. A Greek edition of the same was printed
at Oxford in 1709, by the care of Mr. Edward Thwaites. A more complete edition
of this father’s works was given to the public at Rome in six volumes in folio,
in 1732 and 1743, under the direction of Cardinal Querini, librarian of the
Vatican, and Monsignor Joseph Assemani, first prefect of the same library. In
this we have the original Syriac text of a good part of these works, and the
ancient Greek version of the rest. The Latin translation is the work partly of
Gerard Vossius, partly of F. Peter Benedetti, a Maronite Jesuit who lived at
Rome; and in the last volumes of Stephen Assemani, archbishop of Apamea, who
also published the Chaldaic acts of the Martyrs, and is nephew of the aforesaid
Joseph Assemani. The Greek text in the last volumes, especially in the sixth,
is published very incorrect. See Mémoires de Trevoux for January, 1756, p. 146.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/7/092.html
Saint
Aphrem Syrian Orthodox Church, Victoria, Australia
St. Ephrem, Deacon and Doctor of the Church;
Doctrinal Commission;
Farewell to Pere Doris
(…)
In our own day, we are
striving to address matters of important to the Church in our country at this
juncture in history what the saint of the day did in his.
Saint Ephrem, "the
Lyre of the Holy Spirit"
The liturgy gives us a
model for addressing the concerns of our day as St. Ephrem did in his time
(306?-373). Poet, teacher, orator and defender of the faith, Ephrem is the only
Syrian recognized as a doctor of the Church. He took upon himself the special
task of opposing the many false doctrines rampant at his time, always remaining
a true and forceful defender of the Catholic Church.
On November 28, 2007,
Pope Benedict XVI spoke about Ephrem at a weekly Wednesday audience: “He was
the most important representative of Syriac Christianity, and succeeded in a
unique way to reconcile the vocation of the theologian with that of the poet.
He was brought up with James, bishop of Nisibis (303-338), and with him he
founded the theological school of his town. Once ordained a deacon, Ephrem
completely immersed himself in the life of the local Christian community until
363, the year in which Nisibis fell under Persian rule.
In speaking of Ephrem,
the Holy Father continued in the tradition of his namesake predecessor: In an
encyclical letter (Principi Apostolorum Petro), Pope Benedict XV on October 5,
1920 declared the holy deacon St. Ephrem, “the lyre of the Holy Spirit” a
Doctor of the Church.
“In his youth Ephrem, as
he bewails in his little book of confessions, was languid and remiss in
resisting the temptations by which that age is usually troubled. He was hot
tempered, easily angered, quarrelsome, and unrestrained in mind and language.
But while in prison on a false charge, he began to despise human things and the
empty joys of this world.
Therefore, as soon as he
was exonerated, Ephrem at once put on the habit of a monk and ever after
devoted himself completely to the exercises of piety and to the study of the
Sacred Scriptures. James, the bishop of Nisibis, one of the three hundred eighteen
Fathers of the Nicene Council, who had established a renowned school of
exegesis in the episcopal city, became his patron.
He not only fulfilled
James' expectations with his diligent and sharp-witted commentaries on the
Bible, but even surpassed them. As a result, he soon became the greatest of all
commentators of that school, earning the title Doctor of the Syrians.”
After his move to Edessa,
he established in his home a library and an academy. “Ephrem never left his
solitude in Edessa except on fixed days to preach. In his preaching, he
defended the dogmas of faith from swelling heresies. If, conscious of his
lowliness, he did not dare to rise to the priesthood, he nevertheless showed
himself a most perfect imitator of St. Stephen in the lower rank of the
diaconate.
"He devoted all of
his time to teaching Scripture, to preaching, and to instructing the nuns in
sacred psalmody. Daily he wrote commentaries on the Bible to illustrate the
orthodox faith; he came to the aid of his fellow citizens, especially the poor
and the stricken. What he sought to teach others, he first did absolutely and
perfectly. In this way, he could serve as the example which Ignatius Theophorus
proposes to the deacons when he calls them ‘charges of Christ’ and asserts that
they express ‘the mystery of faith in a pure conscience’”.
What was his method and
purpose? He was a Christian songster, apologist and melodist: “Ephrem lived
among people whose nature was attracted by the sweetness of poetry and music.
The heretics of the
second century after Christ used these same allurements to skillfully
disseminate their errors. Therefore Ephrem, like youthful David killing the
giant Goliath with his own sword, opposed art with art and clothed Catholic
doctrine in melody and rhythm. These he diligently taught to boys and girls, so
that eventually all the people learned them. In this fashion he not only
renewed the education of the faithful in Christian doctrine and supported their
piety with the spirit of the sacred liturgy, but also happily kept creeping
heresy at bay.”
As with all orthodox
Christians, he loved the Mother of God and sang particularly well of her: “The
lyre of the Holy Spirit" never sounded sweeter than when he was asked to
sing the praises of Mary or to celebrate her perfect virginity, her divine
maternity, or her full patronage of mercy toward man.”
"The Lord came to
her
to make himself a
servant.
The Word came to her
to keep silence in her
womb.
The lightning came to her
to not make any noise.
"The shepherd came
to her
and the Lamb is born, who
humbly cries.
Because Mary's womb
has reversed the roles:
The one who created all
things
wasn't born rich, but
poor.
"The Almighty came
to her (Mary),
but he came humbly.
Splendor came to her,
but dressed in humble
clothes.
The One who gives us all
things
met hunger.
"The One who gives
water to everyone
met thirst.
Naked and unclothed he
came from her,
he who dresses all things
(with beauty)."
(Hymn « De Nativitate »
11, 6-8).
Ephrem’s testament
recalls a childhood dream and its fulfillment in his life and work: "There
grew a vine-shoot on my tongue: and increased and reached unto heaven, And it
yielded fruit without measure: leaves likewise without number. It spread, it stretched
wide, it bore fruit: all creation drew near, and the more they were that
gathered: the more its clusters abounded. These clusters were the Homilies; and
these leaves the Hymns. God was the giver of them: glory to Him for His grace!
For He gave to me of His good pleasure: from the storehouse of His
treasures."
SOURCE : http://archbishopterry.blogspot.ca/2009/06/st-ephrem-deacon-and-doctor-of-church.html
Illustration
of Ephrem the Syrian, from a XVIth-century Russian ms. of the Slavonic
translation of John Climacus and Ephrem's Homilies (Лествицы и Паренесиса
Ефрема Сирина pravicon.com)
Sant' Efrem Diacono
e dottore della Chiesa
- Memoria Facoltativa
Nisibi, attuale Nizip in
Turchia, c. 306 - Edessa, Siria (attualmente Turchia), 9 giugno 373
Efrem nacque nel 306 a
Nisibi, città della Mesopotamia governata con la forza della armi da Roma. Dei
primi anni della sua vita si conoscono racconti molto diversi tra loro: certo,
invece, il sacramento del battesimo ricevuto verso i 18 anni. Strinse una profonda
e spirituale amicizia con il vescovo della città, Giacomo (santo, 15 luglio),
con il quale contribuì a costruire e a guidare una scuola di teologia. Ordinato
diacono prima del 338 dal vescovo Giacomo (303-338), visse e operò a Nisibi
fino alla conquista persiana: Efrem, alternando la vita ascetica
all’insegnamento, si ritirò gli ultimi anni presso Edessa dove morì il 9 giugno
dell’anno 373.
Etimologia: Efrem = che
porta frutto, fertile, dall'ebraico
Martirologio Romano:
Sant’Efrem, diacono e dottore della Chiesa, che dapprima in patria a Nisibi
esercitò il ministero della predicazione e dell’insegnamento della sacra
dottrina, poi, rifugiatosi a Edessa nell’Osroene con i suoi discepoli dopo
l’invasione di Nisibi da parte dei Persiani, pose le fondamenta di una scuola
teologica. Esercitò il suo ministero con la parola e con gli scritti e rifulse
a tal punto per austerità di vita e dottrina da meritare per l’eleganza degli
inni da lui composti l’appellativo di cetra dello Spirito Santo.
Efrem ci consegna un quadro molto importante della Chiesa orientale del IV secolo, una comunità cristiana costretta a vivere tra l’impero di Roma (prima accanito persecutore della fede cristiana, poi convertito superficialmente alla fede in Gesù Cristo) e il suo nemico di sempre: la Persia. La vita del Diacono Efrem testimonia una Chiesa viva e capace di produrre in lingua siriaca opere importanti caratterizzate da un’attenzione del tutto particolare per la liturgia e la figura di Maria che rendono le opere di Efrem ancora molto apprezzate.
Fu autore prolifico. Nei suoi testi emerge con evidenza la sua capacità di declinare il piano teologico e dottrinale con la poetica. In qualità di predicatore, capì l’importanza della musica e della poesia come strumenti per difendere l’ortodossia della fede cristiana.
Pur non coinvolto direttamente nelle dispute teologiche del IV secolo (per alcuni, tuttavia, appena battezzato seguì il vescovo Giacomo nel 325 al I Concilio Ecumenico celebrato a Nicea), fece sua e perfezionò la pedagogia chi, invece, fu protagonista di quella stagione così tormentata. Ario, i Padri Cappadoci, Ilario di Poitiers, Ambrogio di Milano e soprattutto Bardesane, gnostico che predicava ad Edessa, si servivano delle poesie e degli inni per diffondere il loro pensiero teologico.
Le opere di Efrem, in prosa come in poesia, siano esse le Omelie oppure gli Inni non rimasero confinate negli scaffali della biblioteca che arricchiva la scuola di teologia di Giacomo di Nisibi: divennero liturgia esse stesse. Lo attestarono Basilio di Cesarea, che incontrò verso il 370, e Girolamo di Stridone che riporta nel suo De viris illustribus “che in certe Chiese, dopo la lettura della Bibbia, si leggevano pubblicamente le sue opere” (CXV). Non meraviglia che tra i titoli a lui attribuiti si trovi “arpa [cetra] dello Spirito Santo” per i meriti acquisiti soprattutto nei Carmina nisibena.
Efrem si distinse sempre per il servizio che rese alla Chiesa non solo in campo
liturgico e teologico. Negli ultimi anni della sua vita organizzò gli aiuti
umanitari resi indispensabili dalla grave carestia che aveva colpito la zona di
Edessa: la sua autorevolezza fu garanzia di un’equa distribuzione dei viveri e
dei soccorsi alle popolazioni colpite.
Dichiarato Dottore della Chiesa da Benedetto XV nel 1920.
Autore: Massimo Salani
La
chiesa di San Giacobbe di Nisibi, primo vescovato dove Efrem svolse il suo
ministero
Cari fratelli e sorelle,
secondo l’opinione comune di oggi, il cristianesimo sarebbe una religione europea, che avrebbe poi esportato la cultura di questo Continente in altri Paesi. Ma la realtà è molto più complessa, poiché la radice della religione cristiana si trova nell’Antico Testamento e quindi a Gerusalemme e nel mondo semitico. Il cristianesimo si nutre sempre a questa radice dell’Antico Testamento. Anche la sua espansione nei primi secoli si è avuta sia verso occidente – verso il mondo greco-latino, dove ha poi ispirato la cultura europea – sia verso oriente, fino alla Persia, all’India, contribuendo così a suscitare una specifica cultura, in lingue semitiche, con una propria identità. Per mostrare questa pluriformità culturale dell’unica fede cristiana degli inizi, nella catechesi di mercoledì scorso ho parlato di un rappresentante di questo altro cristianesimo, Afraate il saggio persiano, da noi quasi sconosciuto. Nella stessa linea vorrei parlare oggi di sant’Efrem Siro, nato a Nisibi attorno al 306 in una famiglia cristiana. Egli fu il più insigne rappresentante del cristianesimo di lingua siriaca e riuscì a conciliare in modo unico la vocazione del teologo e quella del poeta. Si formò e crebbe accanto a Giacomo, Vescovo di Nisibi (303-338), e insieme a lui fondò la scuola teologica della sua città. Ordinato diacono, visse intensamente la vita della locale comunità cristiana fino al 363, anno in cui Nisibi cadde nelle mani dei Persiani. Efrem allora emigrò a Edessa, dove proseguì la sua attività di predicatore. Morì in questa città l’anno 373, vittima del contagio contratto nella cura degli ammalati di peste. Non si sa con certezza se era monaco, ma in ogni caso è sicuro che è rimasto diacono per tutta la sua vita e che ha abbracciato la verginità e la povertà. Così appare nella specificità della sua espressione culturale la comune e fondamentale identità cristiana: la fede, la speranza – questa speranza che permette di vivere povero e casto nel mondo, ponendo ogni aspettativa nel Signore – e infine la carità, fino al dono di se stesso nella cura degli ammalati di peste.
Sant’Efrem ci ha lasciato una grande eredità teologica. La sua considerevole produzione si può raggruppare in quattro categorie: opere scritte in prosa ordinaria (le sue opere polemiche, oppure i commenti biblici); opere in prosa poetica; omelie in versi; infine gli inni, sicuramente l’opera più ampia di Efrem. Egli è un autore ricco e interessante per molti aspetti, ma specialmente sotto il profilo teologico. La specificità del suo lavoro è che in esso si incontrano teologia e poesia. Volendoci accostare alla sua dottrina, dobbiamo insistere fin dall’inizio su questo: sul fatto cioè che egli fa teologia in forma poetica. La poesia gli permette di approfondire la riflessione teologica attraverso paradossi e immagini. Nello stesso tempo la sua teologia diventa liturgia, diventa musica: egli era infatti un grande compositore, un musicista. Teologia, riflessione sulla fede, poesia, canto, lode di Dio vanno insieme; ed è proprio in questo carattere liturgico che nella teologia di Efrem appare con limpidezza la verità divina. Nella sua ricerca di Dio, nel suo fare teologia, egli segue il cammino del paradosso e del simbolo. Le immagini contrapposte sono da lui largamente privilegiate, perché gli servono per sottolineare il mistero di Dio.
Non posso adesso presentare molto di lui, anche perché la poesia è
difficilmente traducibile, ma per dare almeno un’idea della sua teologia
poetica vorrei citare in parte due inni. Innanzitutto, anche in vista del
prossimo Avvento, vi propongo alcune splendide immagini tratte dagli Inni sulla
natività di Cristo. Davanti alla Vergine Efrem manifesta con tono ispirato la
sua meraviglia:
Per esprimere il mistero di Cristo, Efrem usa una grande diversità di temi, di espressioni, di immagini. In uno dei suoi inni, egli collega in modo efficace Adamo (nel paradiso) a Cristo (nell’Eucaristia):
Per parlare dell’Eucaristia, Efrem si serve di due immagini: la brace o il carbone ardente e la perla. Il tema della brace è preso dal profeta Isaia (cfr 6,6). E’ l’immagine del serafino, che prende la brace con le pinze, e semplicemente sfiora le labbra del profeta per purificarle; il cristiano, invece, tocca e consuma la Brace, che è Cristo stesso:
La figura di Efrem è ancora pienamente attuale per la vita delle varie Chiese cristiane. Lo scopriamo in primo luogo come teologo, che a partire dalla Sacra Scrittura riflette poeticamente sul mistero della redenzione dell’uomo operata da Cristo, Verbo di Dio incarnato. La sua è una riflessione teologica espressa con immagini e simboli presi dalla natura, dalla vita quotidiana e dalla Bibbia. Alla poesia e agli inni per la liturgia, Efrem conferisce un carattere didattico e catechetico; si tratta di inni teologici e insieme adatti per la recita o il canto liturgico. Efrem si serve di questi inni per diffondere, in occasione delle feste liturgiche, la dottrina della Chiesa. Nel tempo essi si sono rivelati un mezzo catechetico estremamente efficace per la comunità cristiana.
E’ importante la riflessione di Efrem sul tema di Dio creatore: niente nella creazione è isolato, e il mondo è, accanto alla Sacra Scrittura, una Bibbia di Dio. Usando in modo sbagliato la sua libertà, l’uomo capovolge l’ordine del cosmo. Per Efrem è rilevante il ruolo della donna. Il modo in cui egli ne parla è sempre ispirato a sensibilità e rispetto: la dimora di Gesù nel seno di Maria ha innalzato grandemente la dignità della donna. Per Efrem, come non c’è redenzione senza Gesù, così non c’è incarnazione senza Maria. Le dimensioni divine e umane del mistero della nostra redenzione si trovano già nei testi di Efrem; in modo poetico e con immagini fondamentalmente scritturistiche, egli anticipa lo sfondo teologico e in qualche modo lo stesso linguaggio delle grandi definizioni cristologiche dei Concili del V secolo.
Efrem, onorato dalla tradizione cristiana con il titolo di «cetra dello Spirito Santo», restò diacono della sua Chiesa per tutta la vita. Fu una scelta decisiva ed emblematica: egli fu diacono, cioè servitore, sia nel ministero liturgico, sia, più radicalmente, nell’amore a Cristo, da lui cantato in modo ineguagliabile, sia infine nella carità verso i fratelli, che introdusse con rara maestria nella conoscenza della divina Rivelazione.
Autore: Benedetto XVI
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/27700
St.
Ephrem Syrian Cathedral in Whippany, New Jersey
LE TESTAMENT DE SAINT EPHREM. Traduit du syriaque PAR M. RUBENS DUVAL. : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/ephrem/testament.htm
André de Halleux. « Saint Éphrem le Syrien », Revue Théologique de Louvain Année 1983 14-3 pp. 328-355 : https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1983_num_14_3_1988
Les pères chrétiens d'Orient : Ephrem le syrien (série de l'Avent 1/4) / La Foi prise au Mot
: http://www.ktotv.com/video/00239186/les-pres-chrtiens-d-orient-ephrem-le-syrien-srie-de-l-avent-1-4
Voir aussi : http://www.patristique.org/Autres-peres-de-l-Eglise-d-Orient-I-Ephrem-le-Syrien-vers.html
http://iseo0607.voila.net/StEphrem.pdf
http://assomption-orient.org/actualites/archivio/francia07/S_Efr07.htm