Chers frères et sœurs,
Je voudrais entamer aujourd'hui un nouveau cycle de catéchèses, dédié au grand Apôtre saint Paul. C'est à lui, comme vous le savez, qu'est consacrée cette année qui s'étend de la fête liturgique des saints Pierre et Paul du 29 juin 2008 jusqu'à la même fête de 2009. L'apôtre Paul, figure extraordinaire et presque inimitable, mais pourtant stimulante, se présente à nous comme un exemple de dévouement total au Seigneur et à son Eglise, ainsi que de grande ouverture à l'humanité et à ses cultures. Il est donc juste que nous lui réservions une place particulière, non seulement dans notre vénération, mais également dans l'effort de comprendre ce qu'il a à nous dire à nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui. Au cours de cette première rencontre, nous voulons nous arrêter pour prendre en considération le milieu dans lequel il vécut et œuvra. Un thème de ce genre semblerait nous conduire loin de notre époque, vu que nous devons nous replacer dans le monde d'il y a deux mille ans. Mais toutefois cela n'est vrai qu'en apparence et seulement en partie, car nous pourrons constater que, sous divers aspects, le contexte socio-culturel d'aujourd'hui ne diffère pas beaucoup de celui de l'époque.
Un facteur primordial et fondamental qu'il faut garder à l'esprit est le rapport entre le milieu dans lequel Paul naît et se développe et le contexte global dans lequel il s'inscrit par la suite. Il provient d'une culture bien précise et circonscrite, certainement minoritaire, qui est celle du peuple d'Israël et de sa tradition. Dans le monde antique et particulièrement au sein de l'empire romain, comme nous l'enseignent les spécialistes en la matière, les juifs devaient correspondre à environ 10% de la population totale; mais ici à Rome, vers la moitié du I siècle, leur nombre était encore plus faible, atteignant au maximum 3% des habitants de la ville. Leurs croyances et leur style de vie, comme cela arrive encore aujourd'hui, les différenciaient nettement du milieu environnant; et cela pouvait avoir deux résultats: ou la dérision, qui pouvait conduire à l'intolérance, ou bien l'admiration, qui s'exprimait sous diverses formes de sympathie comme dans le cas des "craignants Dieu" ou des "prosélytes", païens qui s'associaient à la Synanogue et partageaient la foi dans le Dieu d'Israël. Comme exemples concrets de cette double attitude nous pouvons citer, d'une part, le jugement lapidaire d'un orateur tel que Cicéron, qui méprisait leur religion et même la ville de Jérusalem (cf. Pro Flacco, 66-69) et, de l'autre, l'attitude de la femme de Néron, Popée, qui est rappelée par Flavius Josèphe comme "sympathisante" des Juifs (cf. Antiquités juives 20, 195.252; Vie 16), sans oublier que Jules César leur avait déjà officiellement reconnu des droits particuliers qui nous ont été transmis par l'historien juif Flavius Josèphe (cf. ibid. 4, 200-216). Il est certain que le nombre de juifs, comme du reste c'est le cas aujourd'hui, était beaucoup plus important en dehors de la terre d'Israël, c'est-à-dire dans la diaspora, que sur le territoire que les autres appelaient Palestine.
Il n'est donc pas étonnant que Paul lui-même ait été l'objet de la double évaluation, opposée, que nous avons évoquée. Une chose est certaine: le particularisme de la culture et de la religion juive trouvait sans difficulté place au sein d'une institution aussi omniprésente que l'était l'empire romain. Plus difficile et plus compliquée sera la position du groupe de ceux, juifs ou païens, qui adhéreront avec foi à la personne de Jésus de Nazareth, dans la mesure où ceux-ci se distingueront aussi bien du judaïsme que du paganisme régnant. Quoi qu'il en soit, deux facteurs favorisèrent l'engagement de Paul. Le premier fut la culture grecque ou plutôt hellénistique, qui après Alexandre le Grand était devenue le patrimoine commun de l'ouest méditerranéen et du Moyen-Orient, tout en intégrant en elle de nombreux éléments des cultures de peuples traditionnellement jugés barbares. A cet égard, l'un des écrivains de l'époque affirme qu'Alexandre "ordonna que tous considèrent comme patrie l'œkoumène tout entier... et que le Grec et le Barbare ne se différencient plus" (Plutarque De Alexandri Magni fortuna aut virtute, 6.8). Le deuxième facteur fut la structure politique et administrative de l'empire romain, qui garantissait la paix et la stabilité de la Britannia jusqu'à l'Egypte du sud, unifiant un territoire aux dimensions jamais vues auparavant. Dans cet espace, il était possible de se déplacer avec une liberté et une sécurité suffisantes, en profitant, entre autres, d'un système routier extraordinaire, et en trouvant en chaque lieu d'arrivée des caractéristiques culturelles de base qui, sans aller au détriment des valeurs locales, représentaient cependant un tissu commun d'unification vraiment super partes, si bien que le philosophe juif Philon d'Alexandrie, contemporain de Paul, loue l'empereur Auguste car "il a composé en harmonie tous les peuples sauvages... en se faisant le gardien de la paix" (Legatio ad Caium, 146-147).
La vision universaliste typique de la personnalité de saint Paul, tout au moins du Paul chrétien après l'événement du chemin de Damas, doit certainement son impulsion de base à la foi en Jésus Christ, dans la mesure où la figure du Ressuscité se place désormais au-delà de toute limitation particulariste; en effet, pour l'apôtre "il n'y a plus ni juif ni païen, il n'y a plus esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus" (Ga 3, 28). Toutefois, la situation historique et culturelle de son époque et de son milieu ne peut elle aussi qu'avoir influencé ses choix et son engagement. Certains ont défini Paul comme l'"homme des trois cultures", en tenant compte de son origine juive, de sa langue grecque, et de sa prérogative de "civis romanus", comme l'atteste également le nom d'origine latine. Il faut en particulier rappeler la philosophie stoïcienne, qui dominait à l'époque de Paul et qui influença, même si c'est de manière marginale, également le christianisme. A ce propos, nous ne pouvons manquer de citer plusieurs noms de philosophes stoïciens comme Zénon et Cléanthe, et ensuite ceux chronologiquement plus proches de Paul comme Sénèque, Musonius et Epictète: on trouve chez eux des valeurs très élevées d'humanité et de sagesse, qui seront naturellement accueillies par le christianisme. Comme l'écrit très justement un chercheur dans ce domaine, "la Stoa... annonça un nouvel idéal, qui imposait en effet des devoirs à l'homme envers ses semblables, mais qui dans le même temps le libérait de tous les liens physiques et nationaux et en faisait un être purement spirituel" (M. Pohlenz, La Stoa, I, Florence 1978, pp. 565sq). Que l'on pense, par exemple, à la doctrine de l'univers entendu comme un unique grand corps harmonieux, et en conséquence à la doctrine de l'égalité entre tous les hommes sans distinctions sociales, à l'équivalence tout au moins de principe entre l'homme et la femme, et ensuite à l'idéal de la frugalité, de la juste mesure et de la maîtrise de soi pour éviter tout excès. Lorsque Paul écrit aux Philippiens: "Tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré, tout ce qui s'appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte" (Ph 4, 8), il ne fait que reprendre une conception typiquement humaniste propre à cette sagesse philosophique.
A l'époque de saint Paul, était également en cours une crise de la religion traditionnelle, tout au moins dans ses aspects mythologiques et également civiques. Après que Lucrèce, déjà un siècle auparavant, avait de manière polémique affirmé que "la religion a conduit à tant de méfaits" (De rerum natura, 1, 101), un philosophe comme Sénèque, en allant bien au-delà de tout ritualisme extérieur, enseignait que "Dieu est proche de toi, il est avec toi, il est en toi" (Lettres à Lucilius, 41, 1). De même, quand Paul s'adresse à un auditoire de philosophes épicuriens et stoïciens dans l'Aréopage d'Athènes, il dit textuellement que "Dieu... n'habite pas les temples construits par l'homme... En effet, c'est en lui qu'il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d'exister" (Ac 17, 24.28). Avec ces termes, il fait certainement écho à la foi juive dans un Dieu qui n'est pas représentable en termes anthropomorphiques, mais il se place également sur une longueur d'onde religieuse que ses auditeurs connaissaient bien. Nous devons, en outre, tenir compte du fait que de nombreux cultes païens n'utilisaient pas les temples officiels de la ville, et se déroulaient dans des lieux privés qui favorisaient l'initiation des adeptes. Cela ne constituait donc pas un motif d'étonnement si les réunions chrétiennes (les ekklesíai), comme nous l'attestent en particulier les lettres pauliniennes, avaient lieu dans des maisons privées. A cette époque, du reste, il n'existait encore aucun édifice public. Les réunions des chrétiens devaient donc apparaître aux contemporains comme une simple variante de leur pratique religieuse plus intime. Les différences entre les cultes païens et le culte chrétien ne sont pourtant pas de moindre importance et concernent aussi bien la conscience de l'identité des participants que la participation en commun d'hommes et de femmes, la célébration de la "cène du Seigneur" et la lecture des Ecritures.
En conclusion, de cette rapide vue d'ensemble du milieu culturel du premier siècle de l'ère chrétienne il ressort qu'il n'est pas possible de comprendre comme il se doit saint Paul sans le placer sur la toile de fond, aussi bien juive que païenne, de son temps. De cette manière, sa figure acquiert une force historique et idéale, en révélant à la fois les points communs et l'originalité par rapport au milieu. Mais cela vaut également pour la christianisme en général, dont l'apôtre Paul est un paradigme de premier ordre, dont nous avons encore tous beaucoup à apprendre. Tel est l'objectif de l'Année paulinienne : apprendre de saint Paul, apprendre la foi, apprendre le Christ, apprendre enfin la route d'une vie juste.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier ceux de l’École Notre Dame de Lourdes de Paris et du Collège Saint François de Sales de Dijon, et les membres de l’Association Charles de Foucauld de la Principauté de Monaco. Avec ma Bénédiction apostolique.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080702_fr.html
Chers frères et sœurs,
Dans la dernière catéchèse avant les vacances - il y a deux mois, au début de juillet - j'avais commencé une nouvelle série de thématiques à l'occasion de l'année paulinienne, en considérant le monde dans lequel vécut saint Paul. Je voudrais aujourd'hui reprendre et continuer la réflexion sur l'apôtre des nations, en proposant une brève biographie. Etant donné que nous consacrerons mercredi prochain à l'événement extraordinaire qui eut lieu sur la route de Damas, la conversion de Paul, tournant fondamental de son existence à la suite de sa rencontre avec le Christ, nous nous arrêtons aujourd'hui brièvement sur l'ensemble de sa vie. Les informations sur la vie de Paul se trouvent respectivement dans la Lettre à Philémon, dans laquelle il se déclare "vieux" (Fm 9: Presbytes) et dans les Actes des Apôtres, qui au moment de la lapidation d'Etienne le qualifient de "jeune" (7, 58: neanías). Les deux désignations sont évidemment génériques, mais, selon la manière antique de calculer l'âge d'un homme, l'homme autour de trente ans était qualifié de "jeune", alors que celui qui arrivait à soixante ans était appelé "vieux". En termes absolus la date de la naissance de Paul dépend en grande partie de la datation de la Lettre à Philémon. Traditionnellement sa rédaction est datée de son emprisonnement à Rome, au milieu des années soixante. Paul serait né en l'an 8, donc il aurait eu plus ou moins soixante ans, alors qu'au moment de la lapidation d'Etienne il en avait trente. Telle devrait être la chronologie exacte. Et la célébration de l'année paulinienne en cours suit cette chronologie. L'année 2008 a été choisie en pensant à la naissance autour de l'an 8.
Il naquit en tous les cas à Tarse, en Cilicie (cf. Ac 22, 3). La ville était le chef-lieu administratif de la région et, en 51 av. J.C., son proconsul n'avait été autre que Marc Tullius Cicéron, alors que dix ans plus tard, en 41, Tarse avait été le lieu de la première rencontre entre Marc Antoine et Cléopâtre. Juif de la diaspora, il parlait grec tout en ayant un nom d'origine latine, qui dérive par ailleurs par assonance du nom originel hébreu Saul/Saulos, et il avait reçu la citoyenneté romaine (cf. Ac 22, 25-28). Paul apparaît donc se situer à la frontière de trois cultures différentes - romaine, grecque et juive - et peut-être est-ce aussi pour cela qu'il était disponible à des ouvertures universelles fécondes, à une médiation entre les cultures, à une véritable universalité. Il apprit également un travail manuel, peut-être transmis par son père, qui consistait dans le métier de "fabricant de tentes" (cf. Ac 18, 3: skenopoiòs), qu'il faut comprendre probablement comme tisseur de laine brute de chèvre ou de fibres de lin pour en faire des nattes ou des tentes (cf. Ac 20, 33-35). Vers 12 ou 13 ans, l'âge auquel un jeune garçon juif devient bar mitzvà ("fils du précepte"), Paul quitta Tarse et s'installa à Jérusalem pour recevoir l'enseignement du rabbin Gamaliel l'Ancien, neveu du grand rabbin Hillèl, selon les règles les plus rigides du pharisianisme et acquérant une grand dévotion pour la Toràh mosaïque (cf. Ga 1, 14; Ph 3, 5-6; Ac 22, 3; 23, 6; 26, 5).
Sur la base de cette profonde orthodoxie, qu'il avait apprise à l'école de Hillèl à Jérusalem, il entrevit dans le nouveau mouvement qui se réclamait de Jésus de Nazareth un risque, une menace pour l'identité juive, pour la vraie orthodoxie des pères. Cela explique le fait qu'il ait "fièrement persécuté l'Eglise de Dieu", comme il l'admet à trois reprises dans ses lettres ( 1 Co 15, 9; Ga 1, 13; Ph 3, 6). Même s'il n'est pas facile de s'imaginer concrètement en quoi consista cette persécution, son attitude fut cependant d'intolérance. C'est ici que se situe l'événement de Damas, sur lequel nous reviendrons dans la prochaine catéchèse. Il est certain qu'à partir de ce moment sa vie changea et qu'il devint un apôtre inlassable de l'Evangile. De fait, Paul passa à l'histoire davantage pour ce qu'il fit en tant que chrétien, ou mieux en tant qu'apôtre, qu'en tant que pharisien. On divise traditionnellement son activité apostolique sur la base de ses trois voyages missionnaires, auxquels s'ajoute le quatrième lorsqu'il se rendit à Rome en tant que prisonnier. Ils sont tous racontés par Luc dans les Actes. A propos des trois voyages missionnaires, il faut cependant distinguer le premier des deux autres.
En effet, Paul n'eut pas la responsabilité directe du premier (cf. Ac 13, 14), qui fut en revanche confié au chypriote Barnabé. Ils partirent ensemble d'Antioche sur l'Oronte, envoyés par cette Eglise (cf. Ac 13, 1-3), et, après avoir pris la mer du port de Séleucie sur la côte syrienne, ils traversèrent l'île de Chypre de Salamine à Paphos; de là ils parvinrent sur les côtes méridionales de l'Anatolie, l'actuelle Turquie, et arrivèrent dans les villes d'Attalìa, de Pergè en Pamphylie, d'Antioche de Pisidie, d'Iconium, de Lystres et Derbé, d'où ils revinrent à leur point de départ. C'est ainsi que naquit l'Eglise des peuples, l'Eglise des païens. Et entre temps, en particulier à Jérusalem, une âpre discussion était née pour savoir jusqu'à quel point ces chrétiens provenant du paganisme étaient obligés d'entrer également dans la vie et dans la loi d'Israël (diverses observances et prescriptions qui séparaient Israël du reste du monde) pour faire réellement partie des promesses des prophètes et pour entrer effectivement dans l'héritage d'Israël. Pour résoudre ce problème fondamental pour la naissance de l'Eglise future, ce que l'on appelle le Concile des apôtres se réunit à Jérusalem pour trancher sur ce problème dont dépendait la naissance effective d'une Eglise universelle. Et il fut décidé de ne pas imposer aux païens convertis l'observance de la loi mosaïque (cf. Ac 15, 6, 30): c'est-à-dire qu'ils n'étaient pas obligés de se conformer aux prescriptions du judaïsme; la seule nécessité était d'appartenir au Christ, de vivre avec le Christ et selon ses paroles. Ainsi, appartenant au Christ, ils appartenaient aussi à Abraham, à Dieu et faisaient partie de toutes les promesses. Après cet événement décisif Paul se sépara de Barnabé; il choisit Silas et commença son deuxième voyage missionnaire (cf. Ac 15, 36-18, 22). Ayant dépassé la Syrie et la Cilicie, il revit la ville de Lystres, où il accueillit Timothée (figure très importante de l'Eglise naissante, fils d'une juive et d'un païen), et il le fit circoncire; il traversa l'Anatolie centrale et rejoint la ville de Troas sur la côte nord de la mer Egée. C'est là qu'eut à nouveau lieu un événement important: il vit en rêve un macédonien de l'autre côté de la mer, c'est-à-dire en Europe, qui disait "Viens et aide-nous!". C'était la future Europe qui demandait l'aide et la lumière de l'Evangile. De là il prit la mer pour la Macédoine, entrant ainsi en Europe. Ayant débarqué à Neapoli, il arriva à Philippes, où il fonda une belle communauté, puis il passa ensuite à Thessalonique, et, ayant quitté ce lieu à la suite de difficultés créés par les juifs, il passa par Bérée, parvint à Athènes.
Dans cette capitale de l'antique culture grecque il prêcha d'abord dans l'Agorà, puis dans l'Aréopage aux païens et aux grecs. Et le discours de l'aréopage rapporté dans les Actes des apôtres est le modèle de la manière de traduire l'Evangile dans la culture grecque, de la manière de faire comprendre aux grecs que ce Dieu des chrétiens, des juifs, n'était pas un Dieu étranger à leur culture mais le Dieu inconnu qu'ils attendaient, la vraie réponse aux questions les plus profondes de leur culture. Puis d'Athènes il arriva à Corinthe, où il s'arrêta une année et demi. Et nous avons ici un événement chronologiquement très sûr, le plus sûr de toute sa biographie, parce que durant ce premier séjour à Corinthe il dut se présenter devant le gouverneur de la province sénatoriale d'Achaïe, le proconsul Gallion, accusé de culte illégitime. A propos de Gallion et de son époque à Corinthe il existe une inscription antique retrouvée à Delphes, où il est dit qu'il était proconsul à Corinthe de l'an 51 à l'an 53. Nous avons donc une date absolument certaine. Le séjour de Paul à Corinthe se déroula dans ces années-là. Par conséquent nous pouvons supposer qu'il est arrivé plus ou moins en 50 et qu'il est resté jusqu'en 52. Puis de Corinthe en passant par Cencrées, port oriental de la ville, il se dirigea vers la Palestine rejoignant Césarée maritime, de là il remonta à Jérusalem pour revenir ensuite à Antioche sur l'Oronte.
Le troisième voyage missionnaire (cf. Ac 18, 23-21, 16) commença comme toujours par Antioche, qui était devenue le point de départ de l'Eglise des païens, de la mission aux païens, et c'était aussi le lieu où naquit le terme "chrétiens". Là pour la première fois, nous dit saint Luc, les disciples de Jésus furent appelés "chrétiens". De là Paul alla directement à Ephèse, capitale de la province d'Asie, où il séjourna pendant deux ans, exerçant un ministère qui eut de fécondes répercussions sur la région. D'Ephèse Paul écrivit les lettres aux Thessaloniciens et aux Corinthiens. La population de la ville fut cependant soulevée contre lui par les orfèvres locaux, qui voyaient diminuer leurs entrées en raison de l'affaiblissement du culte d'Artémis (le temple qui lui était dédié à Ephèse, l'Artemysion, était l'une des sept merveilles du monde antique); il dut donc fuir vers le nord. Ayant retraversé la Macédoine, il descendit de nouveau en Grèce, probablement à Corinthe, où il resta trois mois et écrivit la célèbre Lettre aux Romains.
De là il revint sur ses pas: il repassa par la Macédoine, rejoignit Troas en bateau et, ensuite, touchant à peine les îles de Mytilène, Chios, et Samos, il parvint à Milet où il tint un discours important aux Anciens de l'Eglise d'Ephèse, traçant un portrait du vrai pasteur de l'Eglise: cf. Ac 20. Il repartit de là en voguant vers Tyr, d'où il rejoint Césarée Maritime pour remonter encore une fois vers Jérusalem. Il y fut arrêté à cause d'un malentendu: plusieurs juifs avaient pris pour des païens d'autres juifs d'origine grecque, introduits par Paul dans l'aire du temple réservée uniquement aux Israélites. La condamnation à mort prévue lui fut épargnée grâce à l'intervention du tribun romain de garde dans l'aire du temple (cf. Ac 21, 27-36); cet événement eut lieu alors qu'Antoine Félix était gouverneur impérial en Judée. Après une période d'emprisonnement (dont la durée est discutée), et Paul ayant fait appel à César (qui était alors Néron) en tant que citoyen romain, le gouverneur suivant Porcius Festus l'envoya à Rome sous surveillance militaire.
Le voyage vers Rome aborda les îles méditerranéennes de Crète et Malte, et ensuite les villes de Syracuse, Reggio Calabria et Pozzuoli. Les chrétiens de Rome allèrent à sa rencontre sur la via Appia jusqu'au forum d'Appius (environ à 70km au sud de la capitale) et d'autres jusqu'aux Tre Taverne (environ 40km). A Rome, il rencontra les délégués de la communauté juive, à qui il confia que c'était à cause de "l'espérance d'Israël" qu'il portait ces chaînes (cf. Ac 28, 20). Mais le récit de Luc se termine sur la mention de deux années passées à Rome sous une légère surveillance militaire, sans mentionner aucune sentence de César (Néron) pas plus que la mort de l'accusé. Des traditions successives parlent de sa libération, qui aurait permis un voyage missionnaire en Espagne, ainsi qu'un passage en Orient et spécifiquement à Crète, à Ephèse et à Nicopolis en Epire. Toujours sur une base hypothétique, on parle d'une nouvelle arrestation et d'un deuxième emprisonnement à Rome (d'où il aurait écrit les trois Lettres appelés pastorales, c'est-à-dire les deux Lettres à Timothée et celle à Tite) avec un deuxième procès, qui lui aurait été défavorable. Toutefois, une série de motifs pousse de nombreux spécialistes de saint Paul à terminer la biographie de l'apôtre par le récit des Actes de Luc.
Nous reviendrons plus avant sur son martyre dans le cycle de nos catéchèses. Il est pour le moment suffisant dans cette brève revue des voyages de Paul de prendre acte de la façon dont il s'est consacré à l'annonce de l'Evangile sans épargner ses énergies, en affrontant une série d'épreuves difficiles, dont il nous a laissé la liste dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (cf. 11, 21-28). Du reste, c'est lui qui écrit: "Je le fais à cause de l'Evangile" (1 Co 9, 23), exerçant avec une générosité absolue ce qu'il appelle le "souci de toutes les Eglises" (2 Co 11, 28). Nous voyons un engagement qui ne s'explique que par une âme réellement fascinée par la lumière de l'Evangile, amoureuse du Christ, une âme soutenue par une conviction profonde: il est nécessaire d'apporter au monde la lumière du Christ, d'annoncer l'Evangile à tous. Tel est, me semble-t-il, ce qui reste de cette brève revue des voyages de saint Paul: sa passion pour l'Evangile, avoir ainsi l'intuition de la grandeur, de la beauté et même de la nécessité profonde de l'Evangile pour nous tous. Prions afin que le Seigneur qui a fait voir à Paul sa lumière, lui a fait entendre sa Parole, a touché intimement son cœur, nous fasse également voir sa lumière, pour que notre cœur aussi soit touché par sa Parole et que nous puissions ainsi donner nous aussi au monde d'aujourd'hui, qui en a soif, la lumière de l'Evangile et la vérité du Christ.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents, en particulier les pèlerins venus d’Égypte, les pèlerins belges de Louvain et de Lavaux-Sainte-Anne ainsi que le groupe du sanctuaire « Notre-Dame des Anges » de Pignans en France. Avec ma Bénédiction apostolique.
Appel face à la grave situation en Inde
J'ai appris avec une profonde tristesse les nouvelles concernant les violences contre les communautés chrétiennes dans l'Etat indien de l'Orissa, qui ont explosé suite au déplorable assassinat du leader hindou Swami Lakshmananda Saraswati. Jusqu'à présent plusieurs personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. On a assisté en outre à la destruction de centres de culte, propriété de l'Eglise, et d'habitations privées.
Tandis que je condamne avec fermeté toute attaque contre la vie humaine, dont le caractère sacré exige le respect de tous, j'exprime ma proximité spirituelle et ma solidarité aux frères et sœurs dans la foi si durement mis à l'épreuve. J'implore le Seigneur de les accompagner et de les soutenir en cette période de souffrance et de leur donner la force de continuer dans le service d'amour en faveur de tous.
J'invite les responsables religieux et les autorités civiles à travailler ensemble pour rétablir parmi les membres des diverses communautés la coexistence pacifique et l'harmonie qui ont toujours été la marque distinctive de la société indienne.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080827_fr.html
Chers frères et sœurs,
La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion. C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du i siècle, et après une période où il avait persécuté l'Eglise, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul. On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue. Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf. Ph 3, 7-8). Que s'était-il passé?
Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23). Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne. Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement: le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie elle-même. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle: il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ. Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.
Dans l'Eglise antique le baptême était également appelé "illumination", car ce sacrement donne la lumière, fait voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul: guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte. Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion. Cette rencontre est le centre du récit de saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas. La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.
Le deuxième type de sources sur la conversion est constitué par les Lettres de saint Paul lui-même. Il n'a jamais parlé en détail de cet événement, je pense que c'est parce qu'il pouvait supposer que tous connaissaient l'essentiel de cette histoire, que tous savaient que de persécuteur il avait été transformé en apôtre fervent du Christ. Et cela avait eu lieu non à la suite d'une réflexion personnelle, mais d'un événement fort, d'une rencontre avec le Ressuscité. Bien que ne mentionnant pas de détails, il mentionne plusieurs fois ce fait très important, c'est-à-dire que lui aussi est témoin de la résurrection de Jésus, de laquelle il a reçu directement de Jésus lui-même la révélation, avec la mission d'apôtre. Le texte le plus clair sur ce point se trouve dans son récit sur ce qui constitue le centre de l'histoire du salut: la mort et la résurrection de Jésus et les apparitions aux témoins (cf. 1 Co 15). Avec les paroles de la très ancienne tradition, que lui aussi a reçues de l'Eglise de Jérusalem, il dit que Jésus mort crucifié, enseveli, ressuscité, apparut, après la résurrection, tous d'abord à Céphas, c'est-à-dire à Pierre, puis aux Douze, puis à cinq cents frères qui vivaient encore en grande partie à cette époque, puis à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et à ce récit reçu de la tradition, il ajoute: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8). Il fait ainsi comprendre que cela est le fondement de son apostolat et de sa nouvelle vie. Il existe également d'autres textes dans lesquels la même chose apparaît: "Nous avons reçu par lui [Jésus] grâce et mission d'Apôtre" (cf. Rm 1, 5); et encore: "N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur?" (1 Co 9, 1), des paroles avec lesquelles il fait allusion à une chose que tous savent. Et finalement le texte le plus diffusé peut être trouvé dans Ga 1, 15-17: "Mais Dieu m'avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m'avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils, pour que moi, je l'annonce parmi les nations païennes. Aussitôt, sans prendre l'avis de personne, sans même monter à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient les Apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie; de là, je suis revenu à Damas". Dans cette "auto-apologie" il souligne de manière décidée qu'il est lui aussi un véritable témoin du Ressuscité, qu'il a une mission reçue directement du Ressuscité.
Nous pouvons ainsi voir que les deux sources, les Actes des Apôtres et les Lettres de saint Paul, convergent et s'accordent sur un point fondamental: le Ressuscité a parlé à Paul, il l'a appelé à l'apostolat, il a fait de lui un véritable apôtre, témoin de la résurrection, avec la charge spécifique d'annoncer l'Evangile aux païens, au monde gréco-romain. Et dans le même temps, Paul a appris que, malgré le caractère direct de sa relation avec le Ressuscité, il doit entrer dans la communion de l'Eglise, il doit se faire baptiser, il doit vivre en harmonie avec les autres apôtres. Ce n'est que dans cette communion avec tous qu'il pourra être un véritable apôtre, ainsi qu'il l'écrit explicitement dans la première Epître aux Corinthiens: "Eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru" (15, 11). Il n'y a qu'une seule annonce du Ressuscité car le Christ est un.
Comme on peut le voir, dans tous ces passages Paul n'interprète jamais ce moment comme un fait de conversion. Pourquoi? Il y a beaucoup d'hypothèses, mais selon moi le motif était tout à fait évident. Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur: ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ. En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son "moi", mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même: il mourut à sa vie et naquit à une autre vie nouvelle avec le Christ ressuscité. D'aucune autre manière on ne peut expliquer ce renouveau de Paul. Toutes les analyses psychologiques ne peuvent pas éclairer et résoudre le problème. Seul l'événement, la rencontre forte avec le Christ, est la clé pour comprendre ce qui était arrivé; mort et résurrection, renouveau de la part de Celui qui s'était montré et avait parlé avec lui. En ce sens plus profond, nous pouvons et nous devons parler de conversion. Cette rencontre est un réel renouveau qui a changé tous ses paramètres. Maintenant il peut dire que ce qui auparavant était pour lui essentiel et fondamental, est devenu pour lui "balayures"; ce n'est plus un "gain", mais une perte, parce que désormais seul compte la vie dans le Christ.
Nous ne devons toutefois pas penser que Paul ait été ainsi enfermé dans un événement aveugle. Le contraire est vrai, parce que le Christ ressuscité est la lumière de la vérité, la lumière de Dieu lui-même. Cela a élargi son cœur, l'a ouvert à tous. En cet instant il n'a pas perdu ce qu'il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage, mais il a compris de manière nouvelle la sagesse, la vérité, la profondeur de la loi et des prophètes, il se l'est réapproprié de manière nouvelle. Dans le même temps, sa raison s'est ouverte à la sagesse des païens; s'étant ouvert au Christ de tout son cœur, il est devenu capable d'un large dialogue avec tous, il est devenu capable de se faire tout pour tous. C'est ainsi qu'il pouvait réellement devenir l'apôtre des païens.
Si l'on en revient à présent à nous-mêmes, nous nous demandons: qu'est-ce que tout cela veut dire pour nous? Cela veut dire que pour nous aussi le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale. Nous ne sommes chrétiens que si nous rencontrons le Christ. Assurément, il ne se montre pas à nous de manière irrésistible, lumineuse, comme il l'a fait avec Paul pour en faire l'apôtre de toutes les nations. Mais nous aussi nous pouvons rencontrer le Christ, dans la lecture de l'Ecriture Sainte, dans la prière, dans la vie liturgique de l'Eglise. Nous pouvons toucher le cœur du Christ et sentir qu'il touche le nôtre. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Christ, seulement dans cette rencontre avec le Ressuscité que nous devenons réellement chrétiens. Et ainsi s'ouvre notre raison, s'ouvre toute la sagesse du Christ et toute la richesse de la vérité. Prions donc le Seigneur de nous éclairer, de nous offrir dans notre monde de rencontrer sa présence: et qu'ainsi il nous donne une foi vivace, un cœur ouvert, une grande charité pour tous, capable de renouveler le monde.
Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones. A l’exemple de saint Paul laissez-vous saisir par le Christ. C’est en lui que se trouve le sens ultime de votre vie. Vous aussi, soyez des témoins ardents du Sauveur des hommes, parmi vos frères et vos sœurs. Que Dieu vous bénisse !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080903_fr.html
Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier, j'ai parlé du grand tournant qui eut lieu dans la vie de saint Paul à la suite de sa rencontre avec le Christ ressuscité. Jésus entra dans sa vie et le transforma de persécuteur en apôtre. Cette rencontre marqua le début de sa mission: Paul ne pouvait pas continuer à vivre comme avant, à présent il se sentait investi par le Seigneur de la mission d'annoncer son Evangile en qualité d'apôtre. Et c'est précisément de cette nouvelle condition de vie, c'est-à-dire d'être apôtre du Christ, que je voudrais vous parler aujourd'hui. Normalement, en suivant les Evangiles, nous identifions les Douze avec le titre d'apôtres, entendant ainsi indiquer ceux qui étaient les compagnons de vie et les auditeurs de l'enseignement de Jésus. Mais Paul aussi se sent un véritable apôtre et il apparaît donc clair que le concept paulinien d'apostolat ne se limite pas au groupe des Douze. Naturellement Paul sait bien distinguer son propre cas de celui de ceux "qui étaient Apôtres avant" lui (Ga 1, 17): il leur reconnaît une place toute particulière dans la vie de l'Eglise. Et pourtant, comme chacun le sait, saint Paul s'interprète lui aussi comme Apôtre au sens strict. Il est certain que, à l'époque des origines chrétiennes, personne ne parcourut autant de kilomètres que lui, sur la terre et sur la mer, dans le seul but d'annoncer l'Evangile.
Il possédait donc un concept d'apostolat qui allait au-delà de celui lié uniquement au groupe des Douze et transmis en particulier par saint Luc dans les Actes (cf. Ac 1,2.26; 6, 2). En effet, dans la première Lettre aux Corinthiens Paul effectue une claire distinction entre "les Douze" et "tous les apôtres", mentionnés comme deux groupes différents de bénéficiaires des apparitions du Ressuscité (cf. 15, 5.7). Dans ce même texte, il se nomme ensuite humblement lui-même comme "le plus petit des Apôtres", se comparant même à un avorton et affirmant textuellement: "Je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, puisque j'ai persécuté l'Eglise de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres; à vrai dire ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi" (1 Co 15, 9-10). La métaphore de l'avorton exprime une extrême modestie; on la trouvera également dans la Lettre aux Romains de saint Ignace d'Antioche: "Je suis le dernier de tous, je suis un avorton; mais il me sera accordé d'être quelque chose, si je rejoins Dieu" (9, 2). Ce que l'évêque d'Antioche dira à propos de son martyre imminent, prévoyant que celui-ci transformerait sa condition d'indignité, saint Paul le dit lui-même en relation avec son propre engagement apostolique: c'est dans celui-ci que se manifeste la fécondité de la grâce de Dieu, qui sait précisément transformer un homme mal réussi en un apôtre splendide. De persécuteur à fondateur d'Eglises: c'est ce qu'a fait Dieu chez une personne qui, du point de vue évangélique, aurait pu être considérée comme un rebut!
Qu'est-ce donc, selon la conception de Paul, qui fait de lui et d'autres personnes des apôtres? Dans ses Lettres apparaissent trois caractéristiques principales, qui constituent l'apostolat. La première est d'avoir "vu le Seigneur" (cf. 1 Co 9, 1), c'est-à-dire d'avoir eu avec lui une rencontre déterminante pour sa propre vie. De même, dans la Lettre aux Galates (cf. 1, 15-16) il dira qu'il a été appelé, presque sélectionné par la grâce de Dieu avec la révélation de son Fils en vue de l'heureuse annonce aux païens. En définitive, c'est le Seigneur qui appelle à l'apostolat, et non la propre présomption. L'apôtre ne se fait pas tout seul, mais il est fait tel par le Seigneur; l'apôtre a donc besoin de se référer constamment au Seigneur. Ce n'est pas pour rien que Paul dit qu'il est "apôtre par vocation" (Rm 1, 1), c'est-à-dire "envoyé non par les hommes, ni par un intermédiaire humain, mais par Jésus Christ et par Dieu le Père" (Ga 1, 1). Telle est la première caractéristique: avoir vu le Seigneur, avoir été appelé par Lui
La deuxième caractéristique est d'"avoir été envoyés". Le terme grec apóstolos signifie précisément "envoyé, mandaté", c'est-à-dire ambassadeur et porteur d'un message; il doit donc agir comme responsable et représentant d'un mandant. Et c'est pour cela que Paul se définit "apôtre du Christ Jésus" (1 Co 1, 1; 2 Co 1, 1), c'est-à-dire son délégué, entièrement placé à son service, au point de s'appeler également "serviteur de Jésus Christ" (Rm 1, 1). Encore une fois apparaît au premier plan l'idée de l'initiative d'une autre personne, celle de Dieu dans le Christ Jésus, à laquelle on doit une pleine obéissance; mais il est en particulier souligné que l'on a reçu de lui une mission à accomplir en son nom, en mettant absolument au deuxième plan tout intérêt personnel.
La troisième condition est l'exercice de l'"annonce de l'Evangile", avec la fondation conséquente d'Eglises. En effet, le titre d'"apôtre" n'est pas et ne peut pas être un titre honorifique. Il engage concrètement et même dramatiquement toute l'existence du sujet concerné. Dans la première Lettre aux Corinthiens Paul s'exclame: "Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? Et vous, n'êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur?" (9, 1). De même, dans la deuxième Lettre aux Corinthiens il affirme: "C'est vous-mêmes qui êtes ce document..., vous êtes ce document venant du Christ, confié à notre ministère, écrit non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant" (3, 2-3).
Il ne faut donc pas s'étonner si saint Jean Chrysostome parle de Paul comme d'"une âme de diamant" (Panégyriques, 1, 8), et poursuit en disant: "De la même manière que le feu se renforce encore davantage en prenant sur des matériaux différents..., la parole de Paul gagnait à sa propre cause tous ceux avec qui il entrait en relation, et ceux qui lui faisaient la guerre, capturés par ses discours, devenaient une nourriture pour ce feu spirituel" (ibid. 7, 11). Cela explique pourquoi Paul définit les apôtres comme des "collaborateurs de Dieu" (1 Co 3, 9; 2 Co 6, 1), dont la grâce agit avec eux. Un élément typique du véritable apôtre, bien mis en lumière par saint Paul, est une sorte d'identification entre Evangile et évangélisateur, tous deux destinés au même sort. En effet, personne autant que Paul n'a souligné que l'annonce de la croix du Christ apparaît comme "scandale et folie" (1 Co 1, 23), à laquelle nombreux sont ceux qui réagissent par l'incompréhension et le refus. L'apôtre Paul participe donc à ce sort d'apparaître "scandale et folie" et il le sait: telle est l'expérience de sa vie. Il écrit aux Corinthiens, non sans une nuance d'ironie: "Mais nous les Apôtres, il me semble que Dieu a fait de nous les derniers de tous, comme on expose des condamnés à mort, livrés en spectacle au monde entier, aux anges et aux hommes. Nous passons pour des fous à cause du Christ, et vous, pour des gens sensés dans le Christ; nous sommes faibles, et vous êtes forts; vous êtes à l'honneur, et nous, dans le mépris. Maintenant encore, nous avons faim, nous avons soif, nous n'avons pas de vêtements, nous sommes maltraités, nous n'avons pas de domicile, nous peinons dur à travailler de nos mains. Les gens nous insultent, nous les bénissons. Ils nous persécutent, nous supportons. Ils nous calomnient, nous avons des paroles d'apaisement. Jusqu'à maintenant, nous sommes pour ainsi dire les balayures du monde, le rebut de l'humanité" (1 Co 4, 9-13). C'est un autoportrait de la vie apostolique de saint Paul: dans toutes ces souffrances prévaut la joie d'être le porteur de la bénédiction de Dieu et de la grâce de l'Evangile
Paul partage par ailleurs avec la philosophie stoïcienne de son temps l'idée d'une constance tenace face à toutes les difficultés qui se présentent à lui; mais il dépasse la perspective purement humaniste, rappelant la composante de l'amour de Dieu et du Christ: "Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ? la détresse? l'angoisse? la persécution? la faim? le dénuement? le danger? le supplice? L'Ecriture dit en effet: C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt, on nous prend pour des moutons d'abattoir. Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J'en ai la certitude: ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur" (Rm 8, 35-39). Telle est la certitude, la joie profonde qui guide l'apôtre Paul dans tous ces événements: rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu. Et cet amour est la véritable richesse de la vie humaine.
Comme on le voit, saint Paul s'était donné à l'Evangile avec toute son existence; nous pourrions dire vingt-quatre heures sur vingt-quatre! Et il accomplissait son ministère avec fidélité et avec joie, "pour en sauver à tout prix quelques-uns" (1 Co 9, 22). Et il se situait à l'égard des Eglises, tout en sachant qu'il avait avec elles une relation de paternité (cf. 1 Co 4, 15), voire de maternité (cf. Ga 4, 19), dans une attitude de service complet, déclarant admirablement: "Il ne s'agit pas d'exercer un pouvoir sur votre foi, mais de collaborer à votre joie" (2 Co 1, 24). Telle demeure la mission de tous les apôtres du Christ à toutes les époques: être les collaborateurs de la joie véritable.
Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française présents ce matin. Que l’exemple de saint Paul vous aide à vous laisser transformer par la grâce de Dieu afin de devenir d’authentiques disciples du Christ, ardents à annoncer son Évangile. Avec ma Bénédiction apostolique.
Message à la France en vue de la Visite Apostolique
Chers Frères et Sœurs,
Vendredi prochain j’entreprendrai mon premier voyage pastoral en France en tant que Successeur de Pierre. A la veille de mon arrivée, je tiens à adresser mon cordial salut au peuple français et à tous les habitants de cette Nation bien-aimée. Je viens chez vous en messager de paix et de fraternité. Votre pays ne m’est pas inconnu. A plusieurs reprises j’ai eu la joie de m’y rendre et d’apprécier sa généreuse tradition d’accueil et de tolérance, ainsi que la solidité de sa foi chrétienne comme sa haute culture humaine et spirituelle. Cette fois, l’occasion de ma venue est la célébration du cent cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes. Après avoir visité Paris, la capitale de votre pays, ce sera une grande joie pour moi de m’unir à la foule des pèlerins qui viennent suivre les étapes du chemin du Jubilé, à la suite de sainte Bernadette, jusqu’à la grotte de Massabielle. Ma prière se fera intense aux pieds de Notre Dame aux intentions de toute l’Église, particulièrement pour les malades, les personnes les plus délaissées, mais aussi pour la paix dans le monde. Que Marie soit pour vous tous, et particulièrement pour les jeunes, la Mère toujours disponible aux besoins de ses enfants, une lumière d’espérance qui éclaire et guide vos chemins ! Chers amis de France, je vous invite à vous unir à ma prière pour que ce voyage porte des fruits abondants. Dans l’heureuse attente d’être prochainement parmi vous, j’invoque sur chacun, sur vos familles et sur vos communautés, la protection maternelle de la Vierge Marie, Notre Dame de Lourdes. Que Dieu vous bénisse !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080910_fr.html
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui des relations entre saint Paul et les Apôtres qui l'avaient précédé à la suite de Jésus. Ces relations furent toujours marquées par un profond respect et par une franchise qui, chez saint Paul, dérive de la défense de la vérité de l'Evangile. Même s'il était, dans les faits, contemporain de Jésus de Nazareth, il n'eut jamais l'occasion de le rencontrer, au cours de sa vie publique. C'est pourquoi, après avoir été foudroyé sur le chemin de Damas, il ressentit le besoin de consulter les premiers disciples du Maître, qui avaient été choisis par Lui pour en porter l'Evangile jusqu'aux extrémités de la terre.
Dans la Lettre aux Galates, Paul rédige un compte-rendu important sur les contacts entretenus avec plusieurs des Douze: avant tout avec Pierre qui avait été choisi comme Kephas, le terme araméen qui signifie le roc sur lequel l'on édifiait l'Eglise (cf. Ga 1, 18), avec Jacques, "le frère du Seigneur" (cf. Ga 1, 19), et avec Jean (cf. Ga 2, 9): Paul n'hésite pas à les reconnaître comme "les colonnes" de l'Eglise. La rencontre avec Céphas (Pierre), qui eut lieu à Jérusalem, est particulièrement significative: Paul resta chez lui pendant 15 jours pour "le consulter" (cf. Ga 1, 19), c'est-à-dire pour être informé sur la vie terrestre du Ressuscité, qui l'avait "saisi" sur la route de Damas et qui était en train de lui changer, de manière radicale, l'existence: de persécuteur à l'égard de l'Eglise de Dieu, il était devenu évangélisateur de cette foi dans le Messie crucifié et Fils de Dieu, que par le passé il avait cherché à détruire (cf. Ga 1, 23).
Quel genre d'informations Paul obtint-il sur Jésus Christ pendant les trois années qui suivirent la rencontre de Damas? Dans la première Lettre aux Corinthiens nous pouvons noter deux passages, que Paul a connus à Jérusalem, et qui avaient déjà été formulés comme éléments centraux de la tradition chrétienne, tradition constitutive. Il les transmet verbalement, tels qu'il les a reçus, avec une formule très solennelle: "Je vous ai transmis ceci, que j'ai moi-même reçu". C'est-à-dire qu'il insiste sur la fidélité à ce qu'il a lui-même reçu et qu'il transmet fidèlement aux nouveaux chrétiens. Ce sont des éléments constitutifs et ils concernent l'Eucharistie et la Résurrection; il s'agit de passages déjà formulés dans les années trente. Nous arrivons ainsi à la mort, la sépulture au cœur de la terre et à la résurrection de Jésus (cf. 1 Co 15, 3-4). Prenons l'un et l'autre: les paroles de Jésus au cours de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 23-25) sont réellement pour Paul le centre de la vie de l'Eglise: l'Eglise s'édifie à partir de ce centre, en devenant ainsi elle-même. Outre ce centre eucharistique, dans lequel naît toujours à nouveau l'Eglise - également pour toute la théologie de saint Paul, pour toute sa pensée - ces paroles ont eu une profonde répercussion sur la relation personnelle de Paul avec Jésus. D'une part, elles attestent que l'Eucharistie illumine la malédiction de la croix, la transformant en bénédiction (Ga 3, 13-14) et, de l'autre, elles expliquent la portée de la mort et de la résurrection de Jésus. Dans ses Lettres le "pour vous" de l'institution eucharistique devient le "pour moi" (Ga 2, 20), personnalisant, sachant qu'en ce "vous" il était lui-même connu et aimé de Jésus et d'autre part "pour tous" (2 Co 5, 14): ce "pour vous" devient "pour moi" et "pour l'Eglise (Ep 5, 25)", c'est-à-dire également "pour tous" du sacrifice expiatoire de la croix (cf. Rm 3, 25). A partir de l'Eucharistie et dans celle-ci, l'Eglise s'édifie et se reconnaît comme "Corps du Christ" (1 Co 12, 27), nourrie chaque jour par la puissance de l'Esprit du Ressuscité.
L'autre texte sur la Résurrection nous transmet à nouveau la même formule de fidélité. Saint Paul écrit: "Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j'ai moi-même reçu: le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Ecritures, et il a été mis au tombeau; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze" (1 Co 15, 3-5). Dans cette tradition transmise à Paul revient également ce "pour nos péchés", qui met l'accent sur le don que Jésus a fait de lui-même au Père, pour nous libérer des péchés et de la mort. De ce don de soi, Paul tirera les expressions les plus captivantes et fascinantes de notre relation avec le Christ: "Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu" (2 Co 5, 21); "Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ: lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté" (2 Co 8, 9). Il vaut la peine de rappeler le commentaire par lequel celui qui était alors un moine augustin, Martin Luther, accompagnait ces expressions paradoxales de Paul: "Tel est le mystère grandiose de la grâce divine envers les pécheurs: que par un admirable échange nos péchés ne sont plus les nôtres, mais du Christ, et la justice du Christ n'est plus du Christ, mais la nôtre" (Commentaire sur les Psaumes de 1513-1515). Et ainsi nous sommes sauvés.
Dans le kerygma original, transmis de bouche à oreille, il faut souligner l'usage du verbe "il est ressuscité", au lieu de "il fut ressuscité" qu'il aurait été plus logique d'utiliser, en continuité avec "il mourut... et fut enseveli". La forme verbale est choisie pour souligner que la résurrection du Christ influence jusqu'à l'heure actuelle l'existence des croyants: nous pouvons le traduire par "il est ressuscité et continue à vivre" dans l'Eucharistie et dans l'Eglise. Ainsi toutes les Ecritures rendent témoignage de la mort et de la résurrection du Christ car - comme l'écrira Ugo di San Vittore - "toute la divine Ecriture constitue un unique livre et cet unique livre est le Christ, car toute l'Ecriture parle du Christ et trouve dans le Christ son accomplissement" (De arca Noe, 2, 8). Si saint Ambroise de Milan peut dire que "dans l'Ecriture nous lisons le Christ", c'est parce que l'Eglise des origines a relu toutes les Ecritures d'Israël en partant du Christ et en revenant à Lui.
L'énumération des apparitions du Ressuscité à Céphas, aux Douze, à plus de cinq cent frères et à Jacques se termine par la mention de l'apparition personnelle, reçue par Paul sur le chemin de Damas: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8). Ayant persécuté l'Eglise de Dieu, il exprime dans cette confession son indignité à être considéré apôtre, au même niveau que ceux qui l'ont précédé: mais la grâce de Dieu en lui n'a pas été vaine (1 Co 15, 10). C'est pourquoi l'affirmation puissante de la grâce divine unit Paul aux premiers témoins de la résurrection du Christ: "Bref, qu'il s'agisse de moi ou des autres, voilà notre message, et voilà notre foi" (1 Co 15, 11). L'identité et le caractère unique de l'Evangile sont importants: aussi bien eux que moi prêchons la même foi, le même Evangile de Jésus Christ mort et ressuscité qui se donne dans la Très Sainte Eucharistie.
L'importance qu'il confère à cette Tradition vivante de l'Eglise, qu'il transmet à ses communautés, démontre à quel point est erronée la vision de ceux qui attribuent à Paul l'invention du christianisme: avant de porter l'évangile de Jésus Christ, son Seigneur, il l'a rencontré sur le chemin de Damas et il l'a fréquenté dans l'Eglise, en observant sa vie chez les Douze et chez ceux qui l'ont suivi sur les routes de la Galilée. Dans les prochaines catéchèses, nous aurons l'opportunité d'approfondir les contributions que Paul a apportées à l'Eglise des origines; mais la mission reçue par le Ressuscité en vue d'évangéliser les païens a besoin d'être confirmée et garantie par ceux qui lui donnèrent leur main droite, ainsi qu'à Barnabé, en signe d'approbation de leur apostolat et de leur évangélisation et d'accueil dans l'unique communion de l'Eglise du Christ (cf. Ga 2, 9). On comprend alors que l'expression "nous avons compris le Christ à la manière humaine" ( 2 Co 5, 16) ne signifie pas que son existence terrestre ait eu une faible importance pour notre maturation dans la foi, mais qu'à partir du moment de sa Résurrection, notre façon de nous rapporter à Lui se transforme. Il est, dans le même temps, le Fils de Dieu, "né de la race de David; selon l'Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur", comme le rappellera Paul au début de la Lettres aux Romains (1, 3-4).
Plus nous cherchons à nous mettre sur les traces de Jésus de Nazareth sur les routes de la Galilée, plus nous pouvons comprendre qu'il a pris en charge notre humanité, la partageant en tout, hormis le péché. Notre foi ne naît pas d'un mythe, ni d'une idée, mais bien de la rencontre avec le Ressuscité, dans la vie de l'Eglise.
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones, en particulier les pèlerins du Diocèse de Chartres avec leur Évêque Monseigneur Michel Pansard, ainsi que les pèlerins du Diocèse de Tournai, avec leur Évêque Monseigneur Guy Harpigny. A la suite de saint Paul, prions afin que le Seigneur envoie beaucoup d’ouvriers apostoliques dans sa vigne. Avec ma Bénédiction Apostolique.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080924_fr.html
Chers frères et sœurs,
Le respect et la vénération que Paul a toujours cultivés à l'égard des Douze ne font pas défaut lorsqu'il défend avec franchise la vérité de l'Evangile, qui n'est autre que Jésus Christ, le Seigneur. Nous voulons aujourd'hui nous arrêter sur deux épisodes qui démontrent la vénération et, dans le même temps, la liberté avec laquelle l'Apôtre s'adresse à Céphas et aux autres Apôtres: ce qu'on appelle le "Concile" de Jérusalem et l'incident d'Antioche de Syrie, rapportés dans la Lettre aux Galates (cf. 2, 1-10; 2, 11-14).
Chaque Concile et Synode de l'Eglise est "un événement de l'Esprit" et contient dans son accomplissement les instances de tout le peuple de Dieu: ceux qui ont reçu le don de participer au Concile Vatican II en ont fait personnellement l'expérience. C'est pourquoi saint Luc, en nous informant sur le premier Concile de l'Eglise, qui s'est déroulé à Jérusalem, commence ainsi la lettre que les Apôtres envoyèrent en cette circonstance aux communautés chrétiennes de la diaspora: "L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé..." (Ac 15, 28). L'Esprit, qui agit dans toute l'Eglise, conduit les Apôtres par la main pour entreprendre de nouvelles routes en vue de réaliser ses projets: c'est Lui l'artisan principal de l'édification de l'Eglise.
L'assemblée de Jérusalem se déroula pourtant à un moment de tension importante au sein de la Communauté des origines. Il s'agissait de répondre à la question de savoir s'il fallait demander aux païens qui adhéraient à Jésus Christ, le Seigneur, la circoncision ou s'il était licite de les laisser libres de la Loi mosaïque, c'est-à-dire de l'observance des normes nécessaires pour être des hommes justes, qui obtempèrent à la Loi, et surtout libres des normes concernant les purifications cultuelles, les aliments purs et impurs et le Sabbat. Saint Paul parle également de l'assemblée de Jérusalem dans Ga 2, 1-10: quatorze ans après la rencontre avec le Ressuscité à Damas - nous sommes dans la deuxième moitié des années 40 ap. J.C. - Paul part avec Barnabé d'Antioche de Syrie et se fait accompagner par Tite, son fidèle collaborateur qui, bien qu'étant d'origine grecque, n'avait pas été obligé de se faire circoncire pour entrer dans l'Eglise. A cette occasion, Paul expose aux Douze, définis comme les personnes les plus remarquables, son évangile de la liberté de la Loi (cf. Ga 2, 6). A la lumière de la rencontre avec le Christ ressuscité, il avait compris qu'au moment du passage à l'Evangile de Jésus Christ, pour les païens n'étaient plus nécessaire la circoncision, les règles sur la nourriture, sur le sabbat comme signes de la justice: le Christ est notre justice et "juste" est tout ce qui lui est conforme. Il n'y pas besoin d'autres signes pour être des justes. Dans la Lettre aux Galates, en quelques lignes, il rapporte le déroulement de l'assemblée: il rappelle avec enthousiasme que l'évangile de la liberté à l'égard de la Loi fut approuvé par Jacques, Céphas et Jean, "les colonnes", qui lui offrirent ainsi qu'à Barnabé la main droite de la communion ecclésiale dans le Christ (cf. Ga 2, 9). Si, comme nous l'avons remarqué, pour Luc le Concile de Jérusalem exprime l'action de l'Esprit Saint, pour Paul il représente la reconnaissance décisive de la liberté partagée entre tous ceux qui y participèrent: une liberté des obligations provenant de la circoncision et de la Loi; cette liberté pour laquelle "le Christ nous a libérés, pour que nous restions libres" et pour que nous ne nous laissions plus imposer le joug de l'esclavage (cf. Ga 5, 1). Les deux modalités avec lesquelles Paul et Luc décrivent l'assemblée de Jérusalem ont en commun l'action libératrice de l'Esprit, car "là où l'Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté", dira-t-il dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (cf. 3, 17).
Toutefois, comme il apparaît avec une grande clarté dans les Lettres de saint Paul, la liberté chrétienne ne s'identifie jamais avec le libertinage ou avec le libre arbitre de faire ce que l'on veut; elle se réalise dans la conformité au Christ et donc dans le service authentique pour les frères, en particulier pour les plus indigents. C'est pourquoi, le compte-rendu de Paul sur l'assemblée se termine par le souvenir de la recommandation que les Apôtres lui adressèrent: "Ils nous demandèrent seulement de penser aux pauvres de leur communauté, ce que j'ai toujours fait de mon mieux" (Ga 2, 10). Chaque Concile naît de l'Eglise et retourne à l'Eglise: en cette occasion, il y retourne avec une attention pour les pauvres qui, selon les diverses annotations de Paul dans ses Lettres, sont tout d'abord ceux de l'Eglise de Jérusalem. Dans sa préoccupation pour les pauvres, attestée en particulier dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (cf. 8-9) et dans la partie finale de la Lettre aux Romains (cf. Rm 15), Paul démontre sa fidélité aux décisions qui ont mûri pendant l'assemblée.
Peut-être ne sommes-nous plus en mesure de comprendre pleinement la signification que Paul et ses communautés attribuèrent à la collecte pour les pauvres de Jérusalem. Ce fut une initiative entièrement nouvelle dans le cadre des activités religieuses: elle ne fut pas obligatoire, mais libre et spontanée; toute les Eglises fondées par Paul vers l'Occident y prirent part. La collecte exprimait la dette de ses communautés à l'égard de l'Eglise mère de la Palestine, dont elles avaient reçu le don extraordinaire de l'Evangile. La valeur que Paul attribue à ce geste de partage est tellement grande que rarement il l'appelle simplement "collecte": pour lui celle-ci est plutôt "service", "bénédiction", "amour", grâce", et même "liturgie" (2 Co 9). On est en particulier surpris par ce dernier terme, qui confère à la collecte d'argent une valeur également cultuelle: d'une part, celle-ci est un geste liturgique ou "service", offert par chaque communauté à Dieu, de l'autre, elle est une action d'amour accomplie en faveur du peuple. Amour pour les pauvres et liturgie divine vont ensemble, l'amour pour les pauvres est liturgie. Les deux horizons sont présents dans chaque liturgie célébrée et vécue dans l'Eglise, qui par sa nature s'oppose à la séparation entre le culte et la vie, entre la foi et les oeuvres, entre la prière et la charité pour les frères. Le Concile de Jérusalem naît ainsi pour résoudre la question sur la façon de se comporter avec les païens qui adhéraient à la foi, en optant pour la liberté à l'égard de la circoncision et des observances imposées par la Loi, et elle se résout dans l'instance ecclésiale et pastorale, qui place en son centre la foi dans le Christ et l'amour pour les pauvres de Jérusalem et de toute l'Eglise.
Le deuxième épisode est le célèbre incident d'Antioche, en Syrie, qui atteste la liberté intérieure dont Paul jouissait: comment se comporter à l'occasion de la communion à la table entre les croyants d'origine juive et ceux d'origine païenne? Ici se fait jour l'autre épicentre de l'observance mosaïque: la distinction entre les aliments purs et impurs, qui divisaient profondément les juifs observants des païens. Au début, Céphas, Pierre partageait sa table avec les uns et les autres; mais avec l'arrivée de plusieurs chrétiens liés à Jacques, "le frère du Seigneur" (Ga 1, 19), Pierre avait commencé à éviter les contacts à table avec les païens, pour ne pas scandaliser ceux qui continuaient à observer les lois sur les aliments purs; et le choix avait été partagé par Barnabé. Ce choix divisait profondément les chrétiens venus de la circoncision et les chrétiens venus du paganisme. Ce comportement, qui menaçait réellement l'unité et la liberté de l'Eglise, suscita les réactions enflammées de Paul, qui parvint à accuser Pierre et les autres d'hypocrisie; "Toi, tout juif que tu es, il t'arrive de suivre les coutumes des païens et non celles des juifs; alors, pourquoi forces-tu les païens à faire comme les juifs?" (Ga 2, 14). En réalité, les préoccupations de Paul, d'une part, et celles de Pierre et Barnabé, de l'autre, étaient différentes: pour ces derniers la séparation des païens représentait une manière de protéger et de ne pas scandaliser les croyants provenant du judaïsme; pour Paul, elle constituait en revanche un danger de mauvaise compréhension du salut universel en Christ, offert aussi bien aux païens qu'aux juifs. Si la justification ne se réalise qu'en vertu de la foi dans le Christ, de la conformité avec lui, sans aucune œuvre de la Loi, quel sens cela a-t-il d'observer la pureté des aliments à l'occasion du partage de la table? Les perspectives de Pierre et de Paul étaient probablement différentes: pour le premier ne pas perdre les juifs qui avaient adhéré à l'Evangile, pour le deuxième ne pas réduire la valeur salvifique de la mort du Christ pour tous les croyants.
Cela paraît étrange, mais en écrivant aux chrétiens de Rome, quelques années après (vers le milieu des années 50 ap. J.C.), Paul lui-même se trouvera face à une situation analogue et demandera aux forts de ne pas manger de nourriture impure pour ne pas perdre ou pour ne pas scandaliser les faibles: "C'est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, bref de ne rien faire qui fasse tomber ton frère" (Rm 14, 21). L'incident d'Antioche se révéla donc une leçon aussi bien pour Pierre que pour Paul. Ce n'est que le dialogue sincère, ouvert à la vérité de l'Evangile, qui put orienter le chemin de l'Eglise: "En effet, le Royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson; il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint" (Rm 14, 17). C'est une leçon que nous devons apprendre nous aussi: avec les différents charismes confiés à Pierre et à Paul, laissons-nous guider par l'Esprit, en cherchant à vivre dans la liberté qui trouve son orientation dans la foi en Christ et se concrétise dans le service à nos frères. Ce qui est essentiel c'est d'être toujours plus conforme au Christ. C'est ainsi qu'on devient réellement libre, c'est ainsi que s'exprime en nous le noyau le plus profond de la Loi: l'amour pour Dieu et pour notre prochain. Prions le Seigneur pour qu'il nous enseigne à partager ses sentiments, pour apprendre de Lui la vraie liberté et l'amour évangélique qui embrasse tout être humain.
Je salue tous les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier les participants au pèlerinage œcuménique Saint-Paul présidé par Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, ainsi que les pèlerins venus du Canada et de la Guadeloupe. Puisse la méditation des lettres de Paul faire aimer toujours davantage l’Église en son mystère. Bon pèlerinage à tous !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081001_fr.html
Chers frères et sœurs!
Dans les dernières catéchèses sur saint Paul, j'ai parlé de sa rencontre avec le Christ ressuscité, qui a changé profondément sa vie, puis de sa relation avec les douze Apôtres, appelés par Jésus - en particulier avec Jacques, Céphas et Jean - et de sa relation avec l'Eglise de Jérusalem. Il reste à présent la question de ce que saint Paul a su du Jésus terrestre, de sa vie, de ses enseignements, de sa passion. Avant d'aborder cette question, il peut être utile d'avoir à l'esprit que saint Paul lui-même distingue deux façons de connaître Jésus et plus généralement deux façons de connaître une personne. Il écrit dans la Deuxième Lettre aux Corinthiens: "Ainsi donc, désormais nous ne connaissons personne selon la chair. Même si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant ce n'est plus ainsi que nous le connaissons" (5, 16). Connaître "selon la chair", de manière charnelle, cela veut dire connaître de manière seulement extérieure, avec des critères extérieurs: on peut avoir vu une personne plusieurs fois, connaître ainsi son aspect et les divers détails de son comportement: la manière dont il parle, la manière dont il bouge, etc. Toutefois, même en connaissant quelqu'un de cette manière on ne le connaît pas réellement, on ne connaît pas le noyau de la personne. C'est seulement avec le cœur que l'on connaît vraiment une personne. De fait, les pharisiens et les saducéens ont connu Jésus de manière extérieure, ils ont appris son enseignement, beaucoup de détails sur lui, mais ils ne l'ont pas connu dans sa vérité. Il y a une distinction analogue dans une parole de Jésus. Après la Transfiguration, il demande aux apôtres: "Le Fils de l'homme qui est-il, d'après ce que disent les gens?" (Mt 16, 13) "Et vous que dites-vous? Pour vous qui suis-je?" (Mt 16, 15). Les gens le connaissent, mais de manière superficielle; ils savent plusieurs choses de lui, mais ils ne l'ont pas réellement connu. En revanche, les Douze, grâce à l'amitié qui fait participer le cœur, ont au moins compris dans la substance et ont commencé à connaître qui est Jésus. Aujourd'hui aussi existe cette manière différente de connaître: il y a des personnes savantes qui connaissent Jésus dans ses nombreux détails et des personnes simples qui n'ont pas connaissance de ces détails, mais qui l'ont connu dans sa vérité: "le cœur parle au cœur". Et Paul veut dire essentiellement qu'il faut connaître Jésus ainsi, avec le cœur et connaître essentiellement de cette manière la personne dans sa vérité; puis, dans un deuxième temps, en connaître les détails.
Cela dit, demeure toutefois la question: qu'a connu saint Paul de la vie concrète, des paroles, de la passion, des miracles de Jésus? Il semble confirmé qu'il ne l'a pas rencontré pendant sa vie terrestre. A travers les apôtres et l'Eglise naissante il a assurément connu aussi les détails sur la vie terrestre de Jésus. Dans ses Lettres, nous pouvons trouver trois formes de référence au Jésus pré-pascal.
En premier lieu, on trouve des références explicites et directes. Paul parle de l'ascendance davidique de Jésus (cf. Rm 1, 3), il connaît l'existence de ses "frères" ou consanguins (1 Co 9, 5; Ga 1, 19), il connaît le déroulement de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 23), il connaît d'autres paroles de Jésus, par exemple, sur l'indissolubilité du mariage (cf. 1 Co 7, 10 avec Mc 10, 11-12), sur la nécessité que celui qui annonce l'Evangile soit nourri par la communauté dans la mesure où l'ouvrier est digne de son salaire (cf. 1 Co 9, 14 et Lc 10, 7); Paul connaît les paroles prononcées par Jésus lors de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 24-25 et Lc 22, 19-20) et il connaît aussi la croix de Jésus. Telles sont les références directes à des paroles et des faits de la vie de Jésus.
En deuxième lieu, nous pouvons entrevoir dans certaines phrases des Lettres pauliniennes plusieurs allusions à la tradition attestée dans les Evangiles synoptiques. Par exemple, les paroles que nous lisons dans la première Lettre aux Thessaloniciens, selon lesquelles "le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit" (5, 2), ne s'expliqueraient pas comme un renvoi aux prophéties vétéro-testamentaires, car la comparaison avec le voleur nocturne ne se trouve que dans l'Evangile de Matthieu et de Luc, donc elle est tirée précisément de la tradition synoptique. Ainsi, quand nous lisons que: "ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Jésus a choisi..." (1 Co 1, 27-28), on entend l'écho fidèle de l'enseignement de Jésus sur les simples et sur les pauvres (cf. Mt 5, 3; 11, 25; 19, 30). Il y a ensuite les paroles prononcée par Jésus dans la joie messianique: "Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits" (Mt 11, 25). Paul sait - c'est son expérience missionnaire - combien ces paroles sont vraies, c'est-à-dire que ce sont précisément les simples qui ont le coeur ouvert à la connaissance de Jésus. La mention de l'obéissance de Jésus "jusqu'à la mort", que l'on trouve dans Ph 2, 8, ne peut également que rappeler la totale disponibilité du Jésus terrestre à l'accomplissement de la volonté de son Père (cf. Mc 3, 35; Jn 4, 34). Paul connaît donc la passion de Jésus, sa croix, la manière dont il a vécu les derniers moments de sa vie. La croix de Jésus et la tradition sur cet événement de la croix sont au centre du Kérygme paulinien. Un autre pilier de la vie de Jésus connu par saint Paul est le Discours de la Montagne, dont il cite certains éléments presque à la lettre, quand il écrit aux Romains: "Aimez-vous les uns les autres... Bénissez ceux qui vous persécutent... Vivez en paix avec tous... Vainc le mal par le bien...". Donc, dans ses lettres, on trouve un reflet fidèle du Discours de la Montagne (cf. Mt 5-7).
Enfin, il est possible de trouver une troisième manière dont sont présentes les paroles de Jésus dans les Lettres de Paul: c'est lorsqu'il opère une forme de transposition de la tradition pré-pascale à la situation d'après la Pâque. Un cas typique est le thème du Royaume de Dieu. Il se trouve assurément au centre de la prédication du Jésus historique (cf. Mt 3, 2; Mc 1, 15; Lc 4, 43). Chez Paul on peut trouver une transposition de cette thématique, parce qu'après la résurrection il est évident que Jésus en personne, le ressuscité, est le Royaume de Dieu. Le Royaume arrive donc là où Jésus arrive. Et ainsi, nécessairement, le thème du Royaume de Dieu, où était anticipé le mystère de Jésus, se transforme en christologie. Toutefois, les mêmes dispositions demandées par Jésus pour entrer dans le Royaume de Dieu sont tout à fait valables pour Paul en ce qui concerne la justification au moyen de la foi: autant l'entrée dans le Royaume que la justification exigent une attitude de grande humilité et disponibilité, libre de présomptions, pour accueillir la grâce de Dieu. Par exemple, la parabole du pharisien et du publicain (cf. Lc 18, 9-14) donne un enseignement que l'on retrouve tel quel chez Paul, lorsqu'il insiste sur le fait de devoir exclure toute vanterie à l'égard de Dieu. Les phrases de Jésus sur les publicains et les prostituées, plus disponibles que les pharisiens à accueillir l'Evangile (cf. Mt 21, 31; Lc 7, 36-50), et son choix de partager la table avec eux (cf. Mt 9, 10-13; Lc 15, 1-2) se retrouvent elles aussi entièrement dans la doctrine de Paul sur l'amour miséricordieux de Dieu envers les pécheurs (cf. Rm 5, 8-10; et aussi Ep 2, 3-5). Ainsi le thème du Royaume de Dieu est reproposé sous une forme nouvelle, mais toujours dans une pleine fidélité à la tradition du Jésus historique.
Un autre exemple de transformation fidèle du noyau doctrinal tel que l'entendait Jésus se trouve dans les "titres" qui lui sont attribués. Avant Pâques, il se qualifie lui-même de Fils de l'homme; après la Pâque, il devient évident que le Fils de l'homme est aussi le Fils de Dieu. Par conséquent, le titre préféré par Paul pour qualifier Jésus est Kyrios, "Seigneur" (cf. Ph 2, 9-11), qui indique la divinité de Jésus. Avec ce titre, le Seigneur Jésus apparaît dans toute la lumière de la résurrection. Sur le Mont des Oliviers, au moment de l'extrême angoisse de Jésus (cf. Mc 14, 36), les disciples avant de s'endormir avaient entendu comment il parlait avec le Père et l'appelait "Abbà-Père". C'est un terme très familier, équivalent à notre "papa", utilisé uniquement par les enfants en communion avec leur père. Jusqu'à ce moment-là il était impensable qu'un juif utilise une parole semblable pour s'adresser à Dieu; mais Jésus, étant vrai Fils, en ce moment d'intimité, parle ainsi et dit: "Abbà, Père". Dans les Lettres de saint Paul aux Romains et aux Galates, de manière surprenante ce terme "Abbà", qui exprime le caractère exclusif de la filiation de Jésus, apparaît dans la bouche des baptisés (cf. Rm 8, 15; Ga 4, 6), parce qu'ils ont reçu l'"esprit du Fils" et à présent ils portent en eux-mêmes cet Esprit et ils peuvent parler comme Jésus et avec Jésus en vrais fils de leur Père, ils peuvent dire "Abbà" parce qu'ils sont devenus fils dans le Fils.
Et enfin, je voudrais évoquer la dimension salvifique de la mort de Jésus, que nous trouvons dans la phrase évangélique selon laquelle "le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mc 10, 45; Mt 20, 28). Le reflet fidèle de cette parole de Jésus apparaît dans la doctrine paulinienne sur la mort de Jésus comme rachat (cf. 1 Co 6, 20), comme rédemption (cf. Rm 3, 24), comme libération (cf. Ga 5, 1) et comme réconciliation (cf. Rm 5, 10; 2 Co 5, 18-20). C'est là le centre de la théologie paulinienne, qui se fonde sur cette parole de Jésus.
En conclusion, saint Paul ne pense pas à Jésus en tant qu'historien, comme à une personne du passé. Il connaît assurément la grande tradition sur la vie, les paroles, la mort et la résurrection de Jésus, mais il ne traite pas de tout cela comme d'une chose du passé; il le propose comme réalité du Jésus vivant. Pour Paul, les paroles et les actions de Jésus n'appartiennent pas au temps historique, au passé. Jésus vit maintenant et parle maintenant avec nous et vit pour nous. Telle est la vraie manière de connaître Jésus et d'accueillir la tradition le concernant. Nous devons nous aussi apprendre à connaître Jésus non selon la chair, comme une personne du passé, mais comme notre Seigneur et Frère, qui est aujourd'hui avec nous et nous montre comment vivre et comment mourir.
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française, particulièrement les servants de messe du Jura pastoral, dans le diocèse de Bâle. Que par son enseignement saint Paul vous aide à mettre la personne du Christ au cœur de votre vie et à reconnaître en elle le salut de Dieu offert à tous ! Avec ma bénédiction apostolique !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081008_fr.html
Chers frères et sœurs,
Dans la catéchèse de mercredi dernier j'ai parlé de la relation de Paul avec le Jésus pré-pascal dans sa vie terrestre. La question était: "Qu'a su Paul de la vie de Jésus, de ses paroles, de sa passion"? Aujourd'hui je voudrais parler de l'enseignement de saint Paul sur l'Eglise. Nous devons commencer par la constatation que ce mot "Eglise" en français - comme en italien "Chiesa" et en espagnol "Iglesia" - est tiré du grec "ekklesia"! Il vient de l'Ancien Testament et signifie l'assemblée du peuple d'Israël, convoquée par Dieu, en particulier l'assemblée exemplaire au pied du Sinaï. Avec ce mot est à présent signifiée la nouvelle communauté des croyants dans le Christ qui se sentent assemblée de Dieu, la nouvelle convocation de tous les peuples par Dieu et devant Lui. Le terme ekklesia fait son apparition pour la première fois sous la plume de Paul, qui est le premier auteur d'un écrit chrétien. Cela a lieu dans l'incipit de la première Lettre aux Thessaloniciens, où Paul s'adresse textuellement "à l'Eglise des thessaloniciens" (cf. ensuite également à "l'Eglise de Laodicée" dans Col 4, 16). Dans d'autres Lettres il parle de l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe (1 Co 1, 2; 2 Co 1, 1), qui est en Galatie (Ga 1, 2 etc.) - des Eglises particulières donc - mais il dit aussi avoir persécuté "l'Eglise de Dieu": non pas une communauté locale déterminée, mais "l'Eglise de Dieu". Ainsi, nous voyons que ce mot "Eglise" a une signification pluridimensionnelle: il indique, d'une part, les assemblées de Dieu dans des lieux déterminés (une ville, un pays, une maison), mais il signifie aussi toute l'Eglise dans son ensemble. Et ainsi nous voyons que "l'Eglise de Dieu" n'est pas seulement une somme de différentes Eglises locales, mais que les différentes Eglises locales sont à leur tour une réalisation de l'unique Eglise de Dieu. Toutes ensemble elles sont "l'Eglise de Dieu", qui précède les Eglises locales singulières et s'exprime, se réalise dans celles-ci.
Il est important d'observer que presque toujours le mot "Eglise" apparaît avec l'adjonction de la qualification "de Dieu": ce n'est pas une association humaine, née d'idées ou d'intérêts communs, mais d'une convocation de Dieu. Il l'a convoquée et c'est pourquoi elle est une dans toutes ses réalisations. L'unité de Dieu crée l'unité de l'Eglise dans tous les lieux où elle se trouve. Plus tard, dans la Lettre aux Ephésiens, Paul élaborera longuement le concept d'unité de l'Eglise, en continuité avec le concept de Peuple de Dieu, Israël, considéré par les prophètes comme "épouse de Dieu", appelée à vivre une relation sponsale avec Lui. Paul présente l'unique Eglise de Dieu comme "épouse du Christ" dans l'amour, un seul corps et un seul esprit avec le Christ lui-même. Il est bien connu que le jeune Paul avait été un adversaire acharné du nouveau mouvement constitué par l'Eglise du Christ. Il en avait été un adversaire, parce qu'il avait vu menacée, dans ce nouveau mouvement, la fidélité à la tradition du peuple de Dieu, animé par la foi dans le Dieu unique. Cette fidélité s'exprimait surtout dans la circoncision, dans l'observance des règles de la pureté cultuelle, dans l'abstention de certains aliments, dans le respect du Sabbat. Cette fidélité, les juifs l'avaient payée avec le sang des martyrs, pendant la période des Maccabées, quand le régime hellénistique voulait obliger tous les peuples à se conformer à l'unique culture hellénistique. Beaucoup de juifs avaient défendu avec leur sang la vocation propre d'Israël. Les martyrs avaient payé par leur vie l'identité de leur peuple, qui s'exprimait à travers ces éléments. Après la rencontre avec le Christ ressuscité, Paul comprit que les chrétiens n'étaient pas des traîtres; au contraire, dans la nouvelle situation le Dieu d'Israël à travers le Christ, avait élargi son appel à toutes les nations, en devenant le Dieu de tous les peuples. De cette manière, se réalisait la fidélité au Dieu unique; les signes distinctifs constitués par les règles et les observances particulières n'étaient plus nécessaires, par ce que tous étaient appelés, dans leur variété, à faire partie de l'unique peuple de Dieu de "l'Eglise de Dieu" dans le Christ.
Une chose fut pour Paul immédiatement claire dans la nouvelle situation: la valeur fondamentale et fondatrice du Christ et de la "parole" qui l'annonçait. Paul savait que non seulement on ne devient pas chrétien par la force, mais également que dans la configuration interne de la nouvelle communauté la composante institutionnelle était inévitablement liée à la "parole" vivante, à l'annonce du Christ vivant dans lequel Dieu s'ouvre à tous les peuples et les unit en un unique peuple de Dieu. Il est symptomatique que dans les Actes des Apôtres, Luc emploie plusieurs fois, également à propos de Paul, le syntagme "annoncer la parole" (Ac 4, 29.31; 8, 25; 11, 19; 13, 46; 14, 25; 16, 6.32), avec l'intention évidente de souligner au maximum la portée décisive de la "parole" de l'annonce. Concrètement cette parole est constitué par la croix et la résurrection du Christ, dans lesquelles les Ecritures se sont réalisées. Le mystère pascal, qui a provoqué le tournant de sa vie sur le chemin de Damas, se trouve bien sûr au centre de la prédication de l'apôtre (cf. 1 Co 2, 2; 15, 14). Ce Mystère annoncé dans la parole se réalise dans les sacrements du baptême et de l'Eucharistie et devient ensuite réalité dans la charité chrétienne. L'œuvre évangélisatrice de Paul n'a pas d'autre finalité que celle d'implanter la communauté des croyants dans le Christ. Cette idée est comprise dans l'étymologie même du terme ekklesia, que Paul, et avec lui tout le christianisme, a préféré à l'autre terme de "synagogue": non seulement parce qu'à l'origine le premier est plus "laïc" (dérivant de la pratique grecque de l'assemblée politique et pas précisément religieuse), mais également parce qu'il implique directement l'idée plus théologique d'un appel ab extra, et donc pas seulement l'idée d'une simple réunion ensemble; les croyants sont appelés par Dieu, qui les réunit en une communauté, son Eglise.
Dans cette optique, nous pouvons également comprendre le concept original, exclusivement paulinien, de l'Eglise comme "Corps du Christ". A cet égard, il faut avoir à l'esprit les deux dimensions de ce concept. L'une est à caractère sociologique, selon laquelle le corps est constitué par ses composantes et n'existerait pas sans elles. Cette interprétation apparaît dans la Lettre aux Romains et dans la première Lettre aux Corinthiens, où Paul reprend une image qui existait déjà dans la sociologie romaine: il dit qu'un peuple est comme un corps avec divers membres, dont chacun à sa fonction, même les plus petits et apparemment le plus insignifiants, sont nécessaires pour que le corps puisse vivre et réaliser ses fonctions. De manière opportune, l'apôtre observe que dans l'Eglise il y a beaucoup de vocations: prophètes, apôtres, maîtres, personnes simples, tous appelés à vivre chaque jour la charité, tous nécessaires pour construire l'unité vivante de cet organisme spirituel. L'autre interprétation fait référence au Corps même du Christ. Paul soutient que l'Eglise n'est pas seulement un organisme, mais devient réellement corps du Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, où tous nous recevons son Corps et nous devenons réellement son Corps. Ainsi se réalise le mystère sponsal que tous deviennent un seul corps et un seul esprit dans le Christ. Ainsi la réalité va bien au-delà de l'image sociologique, en exprimant sa véritable essence profonde, à savoir l'unité de tous les baptisés dans le Christ, considérés par l'Apôtre "un" dans le Christ, conformés au sacrement de son Corps.
En disant cela Paul montre qu'il sait bien et il nous fait comprendre à tous que l'Eglise n'est pas sienne et n'est pas nôtre: l'Eglise est corps du Christ, elle est "Eglise de Dieu", "champ de Dieu, édification de Dieu, (...) temple de Dieu" (1 Co 3, 9.16). Cette dernière qualification est particulièrement intéressante, car elle attribue à un tissu de relations interpersonnelles, un terme qui communément servait pour indiquer un lieu physique, considéré comme sacré. Le rapport entre Eglise et temple finit donc par assumer deux dimensions complémentaires: d'une part, est appliqué à la communauté ecclésiale la caractéristique de dimension séparée et de pureté qui revenait à l'édifice sacré, mais, de l'autre, est également dépassé le concept d'un espace matériel, pour transférer cette valeur à la réalité d'une communauté de foi vivante. Si auparavant les temples étaient considérés comme des lieux de la présence de Dieu, à présent l'on sait et l'on voit que Dieu n'habite pas dans des édifices faits en pierres, mais le lieu de la présence de Dieu dans le monde est la communauté vivante des croyants.
La qualification de "peuple de Dieu", qui chez Paul est appliquée substantiellement au peuple de l'Ancien Testament, puis aux païens qui étaient "le non-peuple" et sont devenus eux aussi le peuple de Dieu grâce à leur insertion dans le Christ à travers la Parole et le sacrement, mériterait un discours à part. Et enfin, une dernière nuance. Dans la Lettre à Timothée, Paul qualifie l'Eglise de "maison de Dieu" (1 Tm 3, 15); et il s'agit d'une définition vraiment originale, car elle se réfère à l'Eglise comme structure communautaire où sont vécues de chaleureuses relations interpersonnelles à caractère familial. L'apôtre nous aide donc a comprendre toujours plus profondément le mystère de l'Eglise dans ses différentes dimensions d'assemblée de Dieu dans le monde. Telle est la grandeur de l'Eglise et la grandeur de notre appel: nous sommes temple de Dieu dans le monde, lieu où Dieu habite réellement, et nous sommes, dans le même temps, communauté, famille de Dieu dont Il est charité. Comme famille et maison de Dieu, nous devons réaliser dans le monde la charité de Dieu et être ainsi avec la force qui vient de la foi, le lieu et le signe de sa présence. Prions le Seigneur afin qu'il nous concède d'être toujours davantage son Eglise, son Corps, le lieu de la présence de sa charité dans notre monde et dans notre histoire.
Je salue tous les pèlerins francophones présents aujourd’hui, en particulier ceux venus de France métropolitaine, de l’Île de la Réunion et du Canada. Que votre prière auprès de la tombe des apôtres Pierre et Paul affermisse votre amour de l’Église, Corps du Christ. Bon pèlerinage à tous !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081015_fr.html
Chers frères et sœurs,
Dans les catéchèses des semaines dernières nous avons médité sur la "conversion" de saint Paul, fruit de sa rencontre personnelle avec Jésus crucifié et ressuscité, et nous nous sommes interrogés sur ce qu'a été la relation de l'apôtre des nations avec Jésus terrestre. Aujourd'hui je voudrais parler de l'enseignement que saint Paul nous a laissé sur le caractère central du Christ ressuscité dans le mystère du salut, sur sa christologie. En vérité, Jésus Christ ressuscité, "exalté au dessus de tous les noms", est au centre de toutes ses réflexions. Le Christ est pour l'apôtre le critère d'évaluation des événements et des choses, l'objectif de chaque effort qu'il accomplit pour annoncer l'Evangile, la grande passion qui soutient ses pas sur les routes du monde. Et il s'agit d'un Christ vivant, concret: le Christ - dit Paul - "qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi" (Ga 2, 20). Cette personne qui m'aime, avec laquelle je peux parler, qui m'écoute et me répond, telle est réellement le principe pour comprendre le monde et pour trouver le chemin dans l'histoire.
Celui qui a lu les écrits de saint Paul sait bien qu'il ne s'est pas soucié de rapporter chacun des faits qui composent la vie de Jésus, même si nous pouvons penser que dans ses catéchèses il a raconté bien davantage sur Jésus pré-pascal que ce qu'il écrit dans les Lettres, qui sont des avertissements dans des situations précises. Son intention pastorale et théologique visait à un tel point à l'édification des communautés naissantes, qu'il concentrait spontanément tout dans l'annonce de Jésus Christ comme "Seigneur" vivant aujourd'hui et présent aujourd'hui parmi les siens. D'où le caractère essentiel de la christologie paulinienne, qui développe les profondeurs du mystère avec un souci constant et précis: annoncer, bien sûr, Jésus vivant, son enseignement, mais annoncer surtout la réalité centrale de sa mort et de sa résurrection, comme sommet de son existence terrestre et racine du développement successif de toute la foi chrétienne, de toute la réalité de l'Eglise. Pour l'apôtre, la résurrection n'est pas un événement isolé, séparé de la mort: le Ressuscité est toujours celui qui, auparavant, a été crucifié. Même ressuscité il porte ses blessures: la passion est présente en Lui et l'on peut dire avec Pascal qu'il est souffrant jusqu'à la fin du monde, tout en étant ressuscité et en vivant avec nous et pour nous. Cette identité du Ressuscité avec le Christ crucifié, Paul l'avait compris lors de la rencontre sur le chemin de Damas: à cet instant-là, lui avait été clairement révélé que le Crucifié est le Ressuscité et que le Ressuscité est le Crucifié, qui dit à Paul: "Pourquoi me persécutes-tu?" (Ac 9, 4). Paul persécute le Christ dans l'Eglise et comprend alors que la croix est une "une malédiction de Dieu" (Dt 21, 23), mais un sacrifice pour notre rédemption.
L'apôtre contemple avec fascination le secret caché du Crucifié-ressuscité et, à travers les souffrances vécues par le Christ dans son humanité (dimension terrestre), il remonte à cette existence éternelle dans laquelle Il ne fait qu'un avec le Père (dimension pré-temporelle): "Mais lorsque les temps furent accomplis - écrit-il -, Dieu a envoyé son Fils; il est né d'une femme, il a été sous la domination de la loi de Moïse pour racheter ceux qui étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous des fils" (Ga 4, 4-5). Ces deux dimensions, la préexistence éternelle auprès du Père et la descente du Seigneur dans l'incarnation, s'annoncent déjà dans l'Ancien Testament, dans la figure de la Sagesse. Nous trouvons dans les Livres sapientiaux de l'Ancien Testament certains textes qui exaltent le rôle de la Sagesse préexistante à la création du monde. C'est dans ce sens que doivent être lus des passages comme celui du Psaume 90: "Avant que naissent les montagnes, que tu enfantes la terre et le monde, de toujours à toujours, toi, tu es Dieu" (v. 2); ou des passages comme celui qui parle de la Sagesse créatrice: "Yahvé m'a créée, prémices de son œuvre, avant ses œuvres les plus anciennes. Dès l'éternité je fus établie, dès le principe, avant l'origine de la terre" (Pr 8, 22-23). L'éloge de la Sagesse, contenu dans le livre homonyme, est également suggestif: "Elle s'étend avec force d'un bout du monde à l'autre et elle gouverne l'univers pour son bien" (Sg 8, 1).
Ces mêmes textes sapientiaux qui parlent de la préexistence éternelle de la Sagesse, parlent également de la descente, de l'abaissement de cette Sagesse, qui s'est créée une tente parmi les hommes. Nous entendons ainsi déjà résonner les paroles de l'évangile de Jean qui parle de la tente de la chair du Seigneur. Elle s'est créé une tente dans l'Ancien Testament: là est indiqué le temple, le culte selon la "Torah"; mais du point de vue du Nouveau Testament nous pouvons dire que celle-ci n'était qu'une préfiguration de la tente bien plus réelle et significative: la tente de la chair du Christ. Et nous voyons déjà dans les Livres de l'Ancien Testament que cet abaissement de la Sagesse, sa descente dans la chair, implique également la possibilité qu'elle soit refusée. Saint Paul, en développant sa christologie, fait précisément référence à cette perspective sapientielle: il reconnaît en Jésus la sagesse éternelle existant depuis toujours, la sagesse qui descend et se crée une tente parmi nous et ainsi il peut décrire le Christ, comme "puissance et sagesse de Dieu", il peut dire que le Christ est devenu pour nous "par lui [Dieu] notre sagesse, pour être notre justice, notre sanctification, notre rédemption" (1 Co 1, 24.30). De même, Paul explique que le Christ, de même que la Sagesse, peut être refusé en particulier par les dominateurs de ce monde (cf. 1 Co 2, 6-9), si bien que dans les desseins de Dieu peut se créer une situation paradoxale, la croix, qui se retournera en chemin de salut pour tout le genre humain.
Un développement ultérieur de ce cycle sapientiel, qui voit la Sagesse s'abaisser pour ensuite être exaltée malgré le refus qu'on peut lui opposer, se trouve dans le célèbre hymne contenu dans la Lettre aux Philippiens (cf. 2, 6-11). Il s'agit de l'un des textes les plus élevés de tout le Nouveau Testament. La plus grande majorité des exégètes s'accordent désormais à considérer que ce passage reproduit une composition antérieure au texte de la Lettre aux Philippiens. Il s'agit d'une donnée très importante, car cela signifie que le judéo-christianisme, avant saint Paul, croyait dans la divinité de Jésus. En d'autres termes, la foi dans la divinité de Jésus n'est pas une invention hellénistique, apparue bien après la vie terrestre de Jésus, une invention qui, oubliant son humanité, l'aurait divinisé; nous voyons en réalité que le premier judéo-christianisme croyait en la divinité de Jésus, et nous pouvons même dire que les Apôtres eux-mêmes, dans les grands moments de la vie de leur Maître, ont compris qu'Il était le Fils de Dieu, comme le dit saint Pierre à Césarée de Philippes: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" (Mt 16, 16). Mais revenons à l'hymne de la Lettre aux Philippiens. La structure de ce texte peut être articulée en trois strophes, qui illustrent les moments principaux du parcours accompli par le Christ. Sa préexistence est exprimée par les paroles: "lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu" (v. 6); suit alors l'abaissement volontaire du Fils dans la deuxième strophe: "mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur" (v. 7), jusqu'à s'humilier lui-même "en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix" (v. 8). La troisième strophe de l'hymne annonce la réponse du Père à l'humiliation du Fils: "C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout; il lui a conféré le nom qui surpasse tous les noms" (v. 9). Ce qui frappe est le contraste entre l'abaissement radical et la glorification successive dans la gloire de Dieu. Il est évident que cette seconde strophe est en opposition avec la prétention d'Adam qui voulait lui-même se faire Dieu, est en opposition également avec le geste des bâtisseurs de la tour de Babel qui voulaient édifier seuls le pont vers le ciel et devenir eux-mêmes des divinités. Mais cette initiative de l'orgueil s'acheva dans l'autodestruction: ce n'est pas ainsi que l'on arrive au ciel, au bonheur véritable, à Dieu. Le geste du Fils de Dieu est exactement le contraire: non l'orgueil, mais l'humilité, qui est la réalisation de l'amour et l'amour est divin. L'initiative d'abaissement, d'humilité radicale du Christ, à laquelle s'oppose l'orgueil humain, est réellement l'expression de l'amour divin; celle-ci est suivie par cette élévation au ciel vers laquelle Dieu nous attire avec son amour.
Outre la Lettre aux Philippiens, il y a d'autres passages de la littérature paulinienne où les thèmes de la préexistence et de la descente du Fils de Dieu sur la terre sont reliés entre eux. Une réaffirmation de l'assimilation entre Sagesse et Christ, avec toutes les conséquences cosmiques et anthropologiques qui en découlent, se retrouve dans la première Lettre à Timothée: "C'est le Christ manifesté dans la chair, justifié par l'Esprit, apparu aux anges, proclamé chez les païens, accueilli dans le monde par la foi, enlevé au ciel dans la gloire" (3, 16). C'est surtout sur ces prémisses que l'on peut mieux définir la fonction du Christ comme Médiateur unique, avec en toile de fond l'unique Dieu de l'Ancien Testament (cf. 1 Tm 2, 5 en relation avec Is 43, 10-11; 44, 6). C'est le Christ le vrai pont qui nous conduit au ciel, à la communion avec Dieu.
Et enfin quelques mots sur les derniers développements de la christologie de saint Paul dans les Lettres aux Colossiens et aux Ephésiens. Dans la première, le Christ est qualifié de: "Premier né par rapport à toutes les créatures" (1, 15-20). Ce terme de "Premier né" implique que le premier parmi tant de fils, le premier parmi tant de frères et de sœurs est descendu pour nous attirer à lui et faire de nous ses frères et sœurs. Dans la Lettre aux Ephésiens nous trouvons une belle présentation du plan divin du salut, lorsque Paul dit que dans le Christ Dieu voulait récapituler toute chose (cf. Ep 1, 23). Le Christ est la récapitulation de toutes les choses, il résume toutes choses et nous guide vers Dieu. Et ainsi il nous implique dans un mouvement de descente et de montée, en nous invitant à participer à son humilité, c'est-à-dire à son amour envers le prochain, pour participer ainsi également de sa glorification en devenant comme lui fils dans le Fils. Prions le Seigneur afin qu'il nous aide à nous conformer à son humilité, à son amour, pour qu'il nous soit ainsi permis de participer de sa divinisation.
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue particulièrement le groupe du diocèse d’Aire et Dax, ainsi que tous les pèlerins des paroisses et collèges de Suisse et de France. En cette année paulinienne, que votre pèlerinage à Rome soit pour vous l’occasion de redécouvrir l’enseignement de l’Apôtre des Nations qui nous invite à approfondir toujours plus notre connaissance et notre amour du Christ. Que Dieu vous bénisse !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081022_fr.html
Chers frères et sœurs,
Dans l'expérience personnelle de saint Paul se trouve un fait incontestable: alors qu'au début il avait été un persécuteur et avait utilisé la violence contre les chrétiens, à partir du moment de sa conversion sur le chemin de Damas, il passa du côté du Christ crucifié, en faisant de celui-ci la raison de sa vie et le motif de sa prédication. Son existence fut entièrement dépensée pour les âmes (cf. 2 Co 12, 15), et ne fut pas du tout calme ni à l'abri des embûches et des difficultés. Lors de sa rencontre avec Jésus lui était clairement apparue la signification centrale de la Croix: il avait compris que Jésus était mort et était ressuscité pour tous et pour lui-même. Les deux choses étaient importantes; l'universalité: Jésus est mort réellement pour tous, et la subjectivité: Il est mort également pour moi. Dans la Croix s'était donc manifesté l'amour gratuit et miséricordieux de Dieu. C'est tout d'abord en lui-même que Paul fit l'expérience de cet amour (cf. Ga 2, 20), et de pécheur il devint croyant, de persécuteur apôtre. Jour après jour, dans sa nouvelle vie, il se rendait compte que le salut est "grâce", que tout provient de la mort du Christ et non de ses mérites, qui du reste n'existaient pas. L'"évangile de la grâce" devint ainsi pour lui l'unique façon de comprendre la Croix, non seulement le critère de sa nouvelle existence, mais aussi la réponse à ses interlocuteurs. Parmi ceux-ci se trouvaient tout d'abord les juifs, qui plaçaient leur espérance dans les œuvres et en espéraient le salut; il y avait ensuite les grecs, qui opposaient leur sagesse humaine à la Croix; et enfin il y avait des groupes d'hérétiques qui s'étaient formé leur propre idée du christianisme selon leur modèle de vie.
Pour saint Paul, la Croix a un primat fondamental dans l'histoire de l'humanité; elle représente le point central de sa théologie, car dire Croix signifie dire salut comme grâce donnée à chaque créature. Le thème de la Croix du Christ devient un élément essentiel et primordial de la prédication de l'Apôtre: l'exemple le plus clair concerne la communauté de Corinthe. Face à une Eglise où étaient présents de manière préoccupante des désordres et des scandales, où la communion était menacée par des partis et des divisions internes qui fissuraient l'unité du Corps du Christ, Paul se présente non pas avec une sublimité de parole ou de sagesse, mais avec l'annonce du Christ, du Christ crucifié. Sa force n'est pas le langage persuasif mais, paradoxalement, la faiblesse et l'impatience de celui qui ne se remet qu'à la "puissance de Dieu" (cf. 1 Co 2, 1-4). La Croix, en raison de tout ce qu'elle représente, et donc également en raison du message théologique qu'elle contient, est scandale et folie. L'apôtre l'affirme avec une force impressionnante, qu'il est bon d'écouter avec ses propres paroles: "Car le langage de la Croix est folie pour ceux qui vont vers leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance de Dieu (...) il a plu a Dieu de sauver les croyants par cette folie qu'est la proclamation de l'Evangile. Alors que les Juifs réclament les signes du Messie, et que le monde grec recherche une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens" (1 Co 1, 18-23).
Les premières communautés chrétiennes auxquelles Paul s'adresse, savent très bien que Jésus est désormais ressuscité et vivant; l'apôtre veut rappeler non seulement aux Corinthiens et aux Galates, mais à nous tous que le Ressuscité est toujours Celui qui a été crucifié. Le "scandale" et la "folie" de la Croix se trouvent précisément dans le fait que, là où il semble n'y avoir qu'échec, douleur, défaite, précisément là se trouve toute la puissance de l'Amour infini de Dieu, car la Croix est expression d'amour et l'amour est la vraie puissance qui se révèle justement dans cette faiblesse apparente. Pour les juifs, la Croix est skandalon, c'est-à-dire piège ou pierre d'achoppement: elle semble faire obstacle à la foi du juif religieux qui ne trouve rien de semblable dans les Saintes Ecritures. Paul, avec beaucoup de courage, semble dire ici que l'enjeu est très élevé: pour les juifs, la Croix contredit l'essence même de Dieu, qui s'est toujours manifesté à travers des signes prodigieux. Accepter la Croix du Christ signifie donc accomplir une profonde conversion dans la manière de se rapporter à Dieu. Si pour les juifs, le motif du refus de la Croix se trouve dans la Révélation, c'est-à-dire la fidélité au Dieu des Pères, pour les Grecs, c'est-à-dire les païens, le critère de jugement pour s'opposer à la Croix est la raison. Pour ce dernier, en effet, la Croix est moría, folie, littéralement insipidité, c'est-à-dire une nourriture sans sel; non pas une erreur, donc, mais une insulte au bon sens.
A plus d'une occasion, Paul lui-même fit l'amère expérience du refus de l'annonce chrétienne jugée "insipide", sans importance, pas même digne d'être prise en considération sur le plan de la logique rationnelle. Pour ceux qui, comme les grecs, voyaient la perfection dans l'esprit, dans la pensée pure, il était déjà inacceptable que Dieu puisse devenir un homme, en acceptant toutes les limites de l'espace et du temps. Ensuite, croire qu'un Dieu puisse finir sur une Croix était décidément inconcevable! Et nous voyons que cette logique grecque est également la logique commune de notre temps. Le concept d'apátheia, indifférence, comme absence de passions en Dieu, aurait-il pu comprendre un Dieu devenu homme et vaincu, qui aurait ensuite repris son corps pour vivre comme ressuscité? "Sur cette question nous t'écouterons une autre fois" (Ac 17, 32) dirent de manière méprisante les Athéniens à Paul, lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts. Ils considéraient comme perfection de se libérer du corps, conçu comme une prison; comment ne pas considérer une aberration de reprendre son corps? Dans la culture antique il ne semblait pas y avoir de place pour le message du Dieu incarné; tout l'événement "Jésus de Nazareth" semblait être caractérisé par la plus totale insipidité et la Croix en était certainement le point le plus emblématique.
Mais pourquoi saint Paul a-t-il fait précisément de la parole de la Croix le point fondamental de sa prédication? La réponse n'est pas difficile: la Croix révèle "la puissance de Dieu" (cf. 1 Co 1, 24) qui est différente du pouvoir humain; elle révèle en effet son amour: "La folie de Dieu est plus sage que l'homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme" (ibid., v. 25). A des siècles de distance de Paul, nous voyons que c'est la Croix, et non la sagesse qui s'oppose à la Croix, qui a gagné dans l'histoire. Le Crucifié est sagesse, car il manifeste vraiment qui est Dieu, c'est-à-dire la puissance d'amour qui arrive jusqu'à la Croix pour sauver l'homme. Dieu utilise des méthodes et des instruments qui, à première vue, ne nous semblent que faiblesse. Le Crucifié révèle, d'une part, la faiblesse de l'homme et, de l'autre, la véritable puissance de Dieu, c'est-à-dire la gratuité de l'amour: c'est précisément cette gratuité totale de l'amour qui est la véritable sagesse. Une fois encore saint Paul en a fait l'expérience jusque dans sa chair et il en témoigne dans différents passages de son parcours spirituel, devenus des points de référence précis pour chaque disciple de Jésus: "Ma grâce te suffit: ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse" (2 Co 12, 9); et aussi: "Ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort" (1 Co 1, 28). L'apôtre s'identifie à tel point avec le Christ que lui aussi, malgré les nombreuses épreuves, vit dans la foi du Fils de Dieu qui l'a aimé et s'est donné lui-même pour ses péchés et pour ceux de tous (cf. Ga 1, 4; 2, 20). Ce fait autobiographique de l'Apôtre devient un paradigme pour nous tous.
Saint Paul a offert une admirable synthèse de la théologie de la Croix dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (5, 14-21), où tout est contenu dans deux affirmations fondamentales: d'une part le Christ, que Dieu a identifié pour nous au péché (v. 21), est mort pour tous (v. 14); de l'autre, Dieu nous a réconciliés avec lui en ne nous comptant pas nos péchés (vv. 18-20). C'est par ce "ministère de la réconciliation" que chaque esclavage est désormais racheté (cf. 1 Co 6, 20; 7, 23). Il apparaît ici comme tout cela est important pour notre vie. Nous aussi nous devons entrer dans ce "ministère de la réconciliation" qui implique toujours le renoncement à sa propre supériorité et le choix de la folie de l'amour. Saint Paul a renoncé à sa vie en se donnant totalement pour le ministère de la réconciliation, de la Croix qui est salut pour nous tous. Et nous aussi devons savoir le faire: nous pouvons justement trouver notre force dans l'humilité de l'amour et notre sagesse dans la faiblesse de renoncer pour entrer ainsi dans la force de Dieu. Nous devons tous former notre vie sur cette véritable sagesse: ne pas vivre pour nous-mêmes, mais vivre dans la foi en ce Dieu dont nous pouvons tous dire: "Il m'a aimé et s'est donné pour moi".
Je suis heureux de saluer les évêques et les séminaristes de Basse-Normandie, les évêques et prêtres qui guident différents pèlerinages diocésains et paroissiaux français et suisse. Je salue plus particulièrement le pèlerinage diocésain de l'enseignement catholique de Soisson, les différents groupes présents, les confirmés adultes, et surtout les jeunes et collégiens, ainsi que les servants de Messe des diocèses du Mans et de Metz, et de la paroisse de Dompierre en Suisse.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081029_fr.html
Chers frères et sœurs,
"Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre message est sans objet, et votre foi est sans objet (...) vous n'êtes pas libérés de vos péchés" (1 Co 15, 14.17). Avec ces puissantes paroles de la première Lettre aux Corinthiens, saint Paul fait comprendre quelle importance décisive il attribue à la résurrection de Jésus. Dans cet événement, en effet, se trouve la solution du problème posé par le drame de la Croix. A elle seule, la Croix ne pourrait pas expliquer la foi chrétienne, elle resterait même une tragédie, l'indication de l'absurdité de l'être. Le mystère pascal consiste dans le fait que ce Crucifié "est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures" (1 Co 15, 4)- c'est ce qu'atteste la tradition proto-chrétienne. C'est là que se trouve la clef de voûte de la christologie paulinienne: tout tourne autour de ce centre de gravité. Tout l'enseignement de l'apôtre Paul part de et arrive toujours au mystère de Celui que le Père a ressuscité de la mort. La résurrection est une donnée fondamentale, une sorte d'axiome préalable (cf. 1 Co 15, 12), à partir duquel Paul peut formuler son annonce (kerygma) synthétique: Celui qui a été crucifié, et qui a ainsi manifesté l'immense amour de Dieu pour l'homme, est ressuscité et il est vivant parmi nous.
Il est important de saisir le lien entre l'annonce de la résurrection, telle que Paul la formule, et celle en usage dans les premières communautés chrétiennes pré-pauliniennes. On peut véritablement voir ici l'importance de la tradition qui précède l'Apôtre et qu'avec un grand respect et attention il veut à son tour transmettre. Le texte sur la résurrection, contenu dans le chapitre 15, 1-11 de la première Lettre aux Corinthiens, met bien en évidence le lien entre "recevoir" et "transmettre". Saint Paul attribue une grande importance à la formulation littérale de la tradition; au terme du passage examiné, il souligne: "Bref, qu'il s'agisse de moi ou des autres, voilà notre message" (1 Co 15, 11), mettant ainsi en lumière l'unité du kerygma, de l'annonce pour tous les croyants et pour tous ceux qui annonceront la résurrection du Christ. La tradition à laquelle il se rattache est la source à laquelle il puise. L'originalité de sa christologie ne se fait jamais au détriment de la fidélité à la tradition. Le kerygma des Apôtres préside toujours à la réélaboration personnelle de Paul; chacun de ses arguments part de la tradition commune, dans laquelle s'exprime la foi partagée par toutes les Eglises qui sont une seule Eglise. Et ainsi saint Paul offre un modèle pour tous les temps sur la manière de faire de la théologie et de prêcher. Le théologien, le prédicateur, ne crée pas de nouvelles visions du monde et de la vie, mais il est au service de la vérité transmise, au service du fait réel du Christ, de la Croix, de la résurrection. Sa tâche est de nous aider à comprendre aujourd'hui, derrière les paroles anciennes, la réalité du "Dieu avec nous", et donc la réalité de la vraie vie.
Il est ici opportun de préciser: saint Paul, en annonçant la résurrection, ne se soucie pas d'en présenter une exposition doctrinale organique - il ne veut pas écrire une sorte de manuel de théologie -, mais il affronte le thème en répondant à des doutes et à des questions concrètes qui lui étaient présentés par les fidèles; un discours d'occasion donc, mais rempli de foi et de théologie vécue. On y trouve une concentration sur l'essentiel: nous avons été "justifiés", c'est-à-dire rendus justes, sauvés, par le Christ mort et ressuscité pour nous. Le fait de la résurrection apparaît tout d'abord, sans lequel la vie chrétienne serait tout simplement absurde. En ce matin de Pâques, eut lieu quelque chose d'extraordinaire, de nouveau et, dans le même temps, de très concret, caractérisé par des signes bien précis, enregistrés par de nombreux témoins. Pour Paul aussi, comme pour les autres auteurs du Nouveau Testament, la résurrection est liée au témoignage de celui qui a fait une expérience directe du Ressuscité. Il s'agit de voir et de sentir non seulement avec les yeux ou avec les sens, mais également avec une lumière intérieure qui pousse à reconnaître ce que les sens extérieurs attestent comme un fait objectif. Paul accorde donc - comme les quatre Evangiles - une importance fondamentale au thème des apparitions, qui sont la condition fondamentale pour la foi dans le Ressuscité qui a laissé la tombe vide. Ces deux faits sont importants: la tombe est vide et Jésus est apparu réellement. Ainsi se constitue cette chaîne de la tradition qui, à travers le témoignage des Apôtres et des premiers disciples, parviendra aux générations successives, jusqu'à nous. La première conséquence, ou la première manière d'exprimer ce témoignage, est de prêcher la résurrection du Christ comme synthèse de l'annonce évangélique et comme point culminant d'un itinéraire salvifique.
Paul effectue tout cela en plusieurs occasions: on peut consulter les Lettres et les Actes des apôtres, où l'on voit toujours que le point essentiel pour lui est d'être témoin de la résurrection. Je ne voudrais citer qu'un seul texte: Paul, arrêté à Jérusalem, se trouve devant le sanhédrin en tant qu'accusé. En cette circonstance, dans laquelle est en jeu pour lui la mort ou la vie, il indique quel est le sens et le contenu de toute sa prédication: "C'est à cause de notre espérance en la résurrection des morts que je passe en jugement" (Ac 23, 6). Paul répète sans cesse ce même refrain dans ses Lettres (cf. 1 Th 1, 9sq; 4, 13-18; 5, 10), dans lesquelles il fait aussi appel à son expérience personnelle, à sa rencontre personnelle avec le Christ ressuscité (cf. Ga 1, 15-16; 1 Co 9, 1).
Mais nous pouvons nous demander: quel est pour saint Paul le sens profond de l'événement de la résurrection de Jésus? Que nous dit-il à nous, deux mille ans plus tard? L'affirmation "le Christ est ressuscité", est-elle actuelle pour nous également? Pourquoi la résurrection est-elle pour lui et pour nous aujourd'hui un thème aussi déterminant? Paul donne solennellement une réponse à cette question au début de la Lettre aux Romains, où il commence en disant: "Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils: selon la chair, il est né de la race de David, selon l'Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts" (Rm 1, 3-4). Paul sait bien, et il le dit de nombreuses fois, que Jésus a toujours été le Fils de Dieu, dès le moment de son incarnation. La nouveauté de la résurrection consiste dans le fait que Jésus, élevé de l'humilité de son existence terrestre, est constitué Fils de Dieu "dans sa puissance". Jésus, humilié jusqu'à la mort sur la croix, peut à présent dire aux Onze: "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre" (Mt 28, 18). Ce que dit le Psaume 2, 8 s'est réalisé: "Demande, et je te donne en héritage les nations, pour domaine la terre tout entière". C'est pourquoi avec la résurrection commence l'annonce de l'Evangile du Christ à tous les peuples - commence le Royaume du Christ, ce nouveau Royaume qui ne connaît d'autre pouvoir que celui de la vérité et de l'amour. La résurrection révèle donc définitivement quelle est l'identité authentique et la stature extraordinaire du Crucifié. Une dignité incomparable et très élevée: Jésus est Dieu! Pour saint Paul, l'identité secrète de Jésus se révèle dans le mystère de la résurrection plus encore que dans l'incarnation. Alors que le titre de Christ, c'est-à-dire de "Messie", "Oint", tend chez saint Paul à devenir le nom propre de Jésus et celui de Seigneur spécifie son rapport personnel avec les croyants, à présent le titre de Fils de Dieu vient illustrer la relation intime de Jésus avec Dieu, une relation qui se révèle pleinement dans l'événement pascal. On peut donc dire que Jésus est ressuscité pour être le Seigneur des morts et des vivants (cf. Rm 14, 9; et 2 Co 5, 15) ou, en d'autres termes, notre Sauveur (cf. Rm 4, 25).
Tout cela comporte d'importantes conséquences pour notre vie de foi: nous sommes appelés à participer jusqu'au plus profond de notre être à tout l'événement de la mort et de la résurrection du Christ. L'Apôtre dit: nous sommes "passés par la mort avec le Christ" et nous croyons que "nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet: ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus; sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir" (Rm 6, 8-9). Cela se traduit par un partage des souffrances du Christ, qui prélude à cette pleine configuration avec Lui à travers la résurrection, à laquelle nous aspirons dans l'espérance. C'est ce qui est arrivé également à saint Paul, dont l'expérience personnelle est décrite dans les Lettres avec des accents à la fois poignants et réalistes: "Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts" (Ph 3, 10-11; cf. 2 Tm 2, 8-12). La théologie de la Croix n'est pas une théorie - elle est la réalité de la vie chrétienne. Vivre dans la foi en Jésus Christ, vivre la vérité et l'amour implique des renoncements quotidiens, implique des souffrances. Le christianisme n'est pas la voie de la facilité; il est plutôt une ascension exigeante, cependant éclairée par la lumière du Christ et par la grande espérance qui naît de Lui. Saint Augustin dit: aux chrétiens n'est pas épargnée la souffrance, au contraire ils leur en revient en peu plus en partage, parce que vivre la foi exprime le courage d'affronter la vie et l'histoire plus en profondeur. Toutefois, ce n'est qu'ainsi, en faisant l'expérience de la souffrance, que nous connaissons la vie dans sa profondeur, dans sa beauté, dans la grande espérance suscitée par le Christ crucifié et ressuscité. Le croyant se trouve donc placé entre deux pôles: d'un côté, la résurrection qui d'une certaine manière est déjà présente et à l'oeuvre en nous (cf. Col 3, 1-4; Ep 2, 6); de l'autre, l'urgence de s'insérer dans ce processus qui conduit tout et tous vers la plénitude, décrite dans la Lettre aux Romains avec une image hardie: de même que toute la création gémit et souffre des douleurs de l'enfantement, nous aussi nous gémissons dans l'attente de la rédemption de notre corps, de notre rédemption et résurrection (cf. Rm 8, 18-23).
En résumé, nous pouvons dire avec Paul que le véritable croyant obtient le salut en professant par sa bouche que Jésus est le Seigneur et en croyant avec son coeur que Dieu l'a ressuscité des morts (cf. Rm 10, 9). Avant tout, ce qui est important, c'est le coeur qui croit dans le Christ et qui dans la foi "touche" le Ressuscité; mais il ne suffit pas de porter la foi dans son coeur, nous devons la confesser, en témoigner par notre bouche, par notre vie, en rendant ainsi présente la vérité de la croix et de la résurrection dans notre histoire. En effet, de cette manière le chrétien s'insère dans le processus grâce auquel le premier Adam, terrestre et sujet à la corruption et à la mort, se transforme progressivement en dernier Adam, céleste et incorruptible (cf. 1 Co 15, 20-22.42-49). Ce processus a commencé avec la résurrection du Christ, dans laquelle se fonde donc l'espérance de pouvoir un jour entrer nous aussi avec le Christ dans notre véritable patrie qui est aux Cieux. Soutenus par cette espérance, nous poursuivons avec courage et avec joie.
Je salue tous les pèlerins francophones présents aujourd’hui, en particulier les jeunes du collège Notre-Dame de Bourbourg ainsi que les pèlerins du diocèse de Montpellier. Puisse la résurrection du Christ être votre espérance et orienter tous vos choix et votre vie vers les biens que Dieu promet. Bon pèlerinage à tous !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081105_fr.html
Chers frères et sœurs,
Le thème de la résurrection, sur lequel nous nous sommes arrêtés la semaine dernière, ouvre une nouvelle perspective, celle de l'attente du retour du Seigneur, et nous conduit donc à réfléchir sur le rapport entre le temps présent, temps de l'Eglise et du Royaume du Christ, et l'avenir (éschaton) qui nous attend, lorsque le Christ remettra le Royaume au Père (cf. 1 Co 15, 24). Chaque discours chrétien sur les choses ultimes, appelé eschatologie, part toujours de l'événement de la résurrection: dans cet événement les choses ultimes sont déjà commencées et, dans un certain sens, déjà présentes.
C'est probablement en l'an 52 que Paul a écrit la première de ses lettres, la première Lettre aux Thessaloniciens, où il parle de ce retour de Jésus, appelé parousie, avent, présence nouvelle, définitive et manifeste (cf. 4, 13-18). Aux Thessaloniciens, qui ont leurs doutes et leurs problèmes, l'Apôtre écrit ainsi: "Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité; de même, nous le croyons, ceux qui se sont endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils" (4, 14). Et il poursuit: "Les morts unis au Christ ressusciteront d'abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu'eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur" (4, 16-17). Paul décrit la parousie du Christ avec un ton très vif et avec des images symboliques qui transmettent cependant un message simple et profond: à la fin nous serons toujours avec le Seigneur. Tel est, au-delà des images, le message essentiel: notre avenir est "être avec le Seigneur"; en tant que croyants dans notre vie nous sommes déjà avec le Seigneur; notre avenir, la vie éternelle, est déjà commencé.
Dans la deuxième Lettre aux Thessaloniciens Paul change la perspective; il parle des événements négatifs qui devront précéder l'événement final et conclusif. Il ne faut pas se laisser tromper - dit-il - comme si le jour du Seigneur était vraiment imminent, selon un calcul chronologique: "Frères, nous voulons vous demander une chose, au sujet de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui: si on nous attribue une révélation, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer. Ne laissez personne vous égarer d'aucune manière" (2, 1-3). La suite de ce texte annonce qu'avant l'arrivée du Seigneur il y aura l'apostasie et que devra se révéler "l'homme de l'impiété", le "fils de perdition" (2, 3), qui n'est pas mieux défini et que la tradition appellera par la suite l'antéchrist. Mais l'intention de cette lettre de saint Paul est avant tout pratique; il écrit: "Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cette consigne: si quelqu'un ne veut pas travailler qu'il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l'oisiveté, affairés sans rien faire. A ceux-la nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel: qu'ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu'ils auront gagné" (3, 10-12). En d'autres termes, l'attente de la parousie de Jésus ne dispense pas de l'engagement dans ce monde, mais au contraire crée une responsabilité devant le Juge divin à propos de nos actions dans ce monde. C'est justement ainsi que grandit notre responsabilité de travailler dans et pour ce monde. Nous verrons la même chose dimanche prochain dans l'évangile des talents, où le Seigneur nous dit qu'il nous a confié des talents à tous et que le Juge en demandera des comptes en disant: Avez-vous porté du fruit? L'attente du retour implique donc une responsabilité pour ce monde.
La même chose et le même lien entre parousie - retour du Juge/Sauveur - et notre engagement dans notre vie apparaît dans un autre contexte et sous de nouveaux aspects dans la Lettre aux Philippiens. Paul est en prison et attend la sentence qui peut le condamner à mort. Dans cette situation il pense à sa future présence auprès du Seigneur, mais il pense aussi à la communauté de Philippes qui a besoin de son père, de Paul, et écrit: "En effet, pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j'arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux: je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c'est bien cela le meilleur; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. J'en suis fermement convaincu; je sais donc que je resterai, et que je continuerai à être avec vous tous pour votre progrès et votre joie dans la foi. Ainsi, quand je serai de retour parmi vous, vous aurez en moi un nouveau motif d'orgueil dans le Christ Jésus" (1, 21-26). Paul n'a pas peur de la mort, au contraire: elle implique en effet d'être complètement avec le Christ. Mais Paul participe également des sentiments du Christ, qui n'a pas vécu pour lui-même, mais pour nous. Vivre pour les autres devient le programme de sa vie et démontre ainsi sa disponibilité parfaite à la volonté de Dieu, à ce que Dieu décidera. Il est surtout disponible, même à l'avenir, à vivre sur cette terre pour les autres, à vivre pour le Christ, à vivre pour sa présence vivante et ainsi pour le renouveau du monde. Nous voyons que cette présence auprès du Christ crée une grande liberté intérieure: liberté devant la menace de la mort, mais liberté aussi face à tous les engagements et toutes les souffrances de la vie. Il est simplement disponible pour Dieu et réellement libre.
Et interrogeons nous à présent, après avoir examiné les différents aspects de l'attente de la parousie du Christ: quelles sont les attitudes fondamentales du chrétien face aux choses ultimes: la mort, la fin du monde? La première attitude est la certitude que Jésus est ressuscité, est avec le Père et est ainsi justement avec nous, pour toujours. Et personne n'est plus fort que le Christ, parce qu'il est avec le Père, parce qu'il est avec nous. Nous nous sentons ainsi plus sûrs, libérés de la peur. Cela était un effet essentiel de la prédication chrétienne. La peur des esprits, des divinités était répandue dans tout le monde antique. Et aujourd'hui également les missionnaires trouvent la peur des esprits, des puissance négatives qui nous menacent, mêlés à de nombreux éléments positifs des religions naturelles. Le Christ vit, a vaincu la mort et a vaincu tous ces pouvoirs. Nous vivons dans cette certitude, dans cette liberté, dans cette joie. C'est le premier aspect de notre vie concernant l'avenir.
En deuxième lieu la certitude que le Christ est avec moi. Et comme dans le Christ le monde à venir est déjà commencé, cela nous donne aussi la certitude de l'espérance. L'avenir n'est pas un trou noir dans lequel personne ne s'oriente. Il n'en est pas ainsi. Sans le Christ, l'avenir est sombre même pour le monde d'aujourd'hui, il y a une grande crainte de l'avenir. Le chrétien sait que la lumière du Christ est plus forte, aussi vit-il dans une espérance qui n'est pas vague, dans une espérance qui donne de l'assurance et du courage pour affronter l'avenir.
Enfin, la troisième attitude. Le Juge qui revient - il est juge et sauveur en même temps - nous a laissé l'engagement de vivre dans ce monde selon son mode de vie. Il nous a remis ses talents. Aussi notre troisième attitude est-elle: une responsabilité pour le monde, pour nos frères face au Christ, et en même temps également une certitude de sa miséricorde. Les deux choses sont importantes. Nous ne vivons pas comme si le bien et le mal étaient égaux, parce que Dieu seul peut être miséricordieux. Il serait trompeur de dire cela. En réalité, nous vivons dans une grande responsabilité. Nous avons nos talents, nous sommes chargés de travailler pour que ce monde s'ouvre au Christ, soit renouvelé. Mais même en travaillant et en sachant dans notre responsabilité que Dieu est un vrai juge, nous sommes également certains que ce juge est bon, nous connaissons son visage, le visage du Christ ressuscité, du Christ crucifié pour nous. Aussi pouvons-nous être sûrs de sa bonté et aller de l'avant avec un grand courage.
Un autre élément de l'enseignement paulinien concernant l'eschatologie est celui de l'universalité de l'appel à la foi, qui réunit les Juifs et les Gentils, c'est-à-dire les païens, comme signe et anticipation de la réalité future, ce qui nous permet de dire que nous siégeons déjà dans les cieux avec Jésus Christ, mais pour montrer dans les siècles futurs la richesse de la grâce (cf. Ep 2, 6sq): l'après devient un avant pour mettre en évidence l'état de début de réalisation dans lequel nous vivons. Cela rend tolérables les souffrances du moment présent, qui ne sont cependant pas comparables à la gloire future (cf. Rm 8, 18). Nous marchons dans la foi et non dans une vision, et même s'il était préférable de partir en exil du corps et d'habiter auprès du Seigneur, ce qui compte en définitive, que l'on demeure dans le corps ou que l'on en sorte, est qu'on Lui soit agréables (cf. 2 Co 5, 7-9).
Enfin, un dernier point qui peut nous paraître un peu difficile. Saint Paul en conclusion de sa première Lettre aux Corinthiens, répète et fait dire aux Corinthiens une prière née dans les premières communautés chrétiennes de la région palestinienne: Maranà, thà! qui signifie littéralement "Notre Seigneur, viens!" (16, 22). C'était la prière de la première chrétienté et le dernier livre du Nouveau Testament, l'Apocalypse, se termine lui aussi par cette prière: "Seigneur, viens!". Pouvons-nous nous aussi prier ainsi? Il me semble que pour nous aujourd'hui, dans notre vie, dans notre monde, il est difficile de prier sincèrement pour que périsse ce monde, pour que vienne la nouvelle Jérusalem, pour que vienne le jugement dernier et le juge, le Christ. Je pense que si sincèrement nous n'osons pas prier ainsi pour de nombreux motifs, nous pouvons cependant également dire d'une manière juste et correcte, avec la première chrétienté: "Viens, Seigneur Jésus!". Bien sûr nous ne voulons pas qu'arrive la fin du monde. Mais d'autre part, nous voulons également que se termine ce monde injuste. Nous voulons également que le monde soit fondamentalement changé, que commence la civilisation de l'amour, qu'arrive un monde de justice, de paix, sans violence, sans faim. Nous voulons tout cela: et comment cela pourrait-il arriver sans la présence du Christ? Sans la présence du Christ, un monde réellement juste et renouvelé n'arrivera jamais. Et même si d'une autre manière, totalement et en profondeur, nous pouvons et nous devons dire nous aussi, avec une grande urgence dans les circonstances de notre époque: Viens, Seigneur! Viens à ta manière, selon les manières que tu connais. Viens où règnent l'injustice et la violence. Viens dans les camps de réfugiés, au Darfour, au Nord-Kivu, dans de nombreuses parties du monde. Viens où règne la drogue. Viens également parmi ces riches qui t'ont oublié, qui vivent seulement pour eux-mêmes. Viens là où tu n'es pas connu. Viens à ta manière et renouvelle le monde d'aujourd'hui. Viens également dans nos cœurs, viens et renouvelle notre vie, viens dans notre cœur pour que nous-mêmes puissions devenir lumière de Dieu, ta présence. Prions en ce sens avec saint Paul: Maranà, thà! "Viens, Seigneur Jésus!". Et prions pour que le Christ soit réellement présent aujourd'hui dans notre monde et le renouvelle.
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française. À tous je souhaite de prendre une conscience renouvelée que la foi chrétienne est aussi pour nous aujourd’hui une espérance qui transforme et soutient notre vie. Avec ma Bénédiction apostolique.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081112_fr.html
Chers frères et sœurs,
Sur le chemin que nous accomplissons sous la direction de saint Paul, nous voulons à présent nous arrêter sur un thème qui se trouve au centre des controverses du siècle de la Réforme: la question de la justification. Comment l'homme devient-il juste aux yeux de Dieu? Lorsque Paul rencontra le Ressuscité sur le chemin de Damas, il était un homme réalisé: irrépréhensible quant à la justice dérivant de la Loi (cf. Ph 3, 6), il observait les prescriptions mosaïques mieux que beaucoup de personnes de son âge et soutenait avec zèle les traditions des pères (cf. Ga 1, 14). L'illumination de Damas changea radicalement son existence: il commença à considérer tous les mérites, acquis dans une carrière religieuse intègre, comme "balayures" face au caractère sublime de la connaissance de Jésus Christ (cf. Ph 3, 8). La Lettre aux Philippiens nous offre un témoignage touchant du passage de Paul d'une justice fondée sur la Loi et acquise avec l'observance des œuvres prescrites, à une justice fondée sur la foi dans le Christ: il avait compris que ce qui lui avait paru jusqu'alors comme un avantage était en réalité une perte face à Dieu, et il avait donc décidé de miser toute son existence sur Jésus Christ (cf. Ph 3, 7). Le trésor caché dans le champ et la perle précieuse dans l'achat de laquelle il faut investir tout le reste n'étaient plus les œuvres de la Loi, mais Jésus Christ, son Seigneur.
La relation entre Paul et le Ressuscité devint tellement profonde qu'elle le poussa à soutenir que le Christ n'était plus seulement sa vie mais sa façon de vivre, au point que pour pouvoir le rejoindre même mourir devenait un avantage (cf. Ph 1, 21). Non pas qu'il méprisât la vie, mais il avait compris que pour lui vivre n'avait désormais plus d'autre but et il ne nourrissait donc pas d'autre désir que de rejoindre le Christ, comme dans une compétition d'athlétisme, pour rester toujours avec Lui: le Ressuscité était devenu le principe et la finalité de son existence, la raison et le but de sa course. Seules la préoccupation pour la maturation de la foi de ceux qu'il avait évangélisés et la sollicitude pour toutes les Eglises qu'il avait fondées (cf. 2 Co 11, 28) le poussaient à ralentir sa course vers son unique Seigneur, pour attendre les disciples afin qu'ils puissent courir avec lui vers le but. Si dans l'observance précédente de la Loi il n'avait rien à se reprocher du point de vue de l'intégrité morale, une fois le Christ rejoint il préférait ne pas prononcer de jugement sur lui-même (cf. 1 Co 4, 3-4), mais il se limitait à se proposer de courir pour conquérir Celui par lequel il avait été conquis (cf. Ph 3, 12).
C'est précisément en raison de cette expérience personnelle de la relation avec Jésus Christ que Paul place désormais au centre de son Evangile une opposition irréductible entre deux parcours alternatifs vers la justice: l'un construit sur les œuvres de la Loi, l'autre fondé sur la grâce de la foi dans le Christ. L'alternative entre la justice par les œuvres de la Loi et celle par la foi dans le Christ devient ainsi l'un des motifs dominants qui parcourt ses Lettres: "Nous, nous sommes Juifs de naissance, nous ne sommes pas de ces pécheurs que sont les païens; cependant nous le savons bien, ce n'est pas en observant la Loi que l'homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ; c'est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse, car personne ne devient juste en pratiquant la Loi" (Ga 2, 15-16). Et il répète aux chrétiens de Rome: "Tous les hommes sont pécheurs, ils sont tous privés de la gloire de Dieu, lui qui leur donne d'être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus" (Rm 3, 23-24). Et il ajoute: "En effet, nous estimons que l'homme devient juste par la foi, indépendamment des actes prescrits par la loi de Moïse" (ibid. 28). A ce point, Luther traduisit: "justifié par la seule foi". Je reviendrai sur ce point à la fin de la catéchèse. Nous devons tout d'abord éclaircir ce qu'est cette "Loi" de laquelle nous sommes libérés et ce que sont ces "œuvres de la Loi" qui ne justifient pas. L'opinion - qui allait ensuite systématiquement revenir dans l'histoire - selon laquelle il s'agissait de la loi morale et que la liberté chrétienne consistait donc dans la libération par rapport à l'éthique, existait déjà dans la communauté de Corinthe. Ainsi, à Corinthe, circulait la parole "πάντα μοι έξεστιν" (tout est licite pour moi). Il est évident que cette interprétation est erronée: la liberté chrétienne n'est pas libertinisme, la libération dont parle saint Paul ne libère pas de devoir accomplir le bien.
Mais que signifie par conséquent la Loi dont nous sommes libérés et qui ne sauve pas? Pour saint Paul comme pour tous ses contemporains, le mot Loi signifiait la Torah dans sa totalité, c'est-à-dire les cinq livres de Moïse. La Torah impliquait, dans l'interprétation pharisienne, celle étudiée et reprise par saint Paul, un ensemble de comportements qui allaient du noyau éthique jusqu'aux observances rituelles et cultuelles qui déterminaient substantiellement l'identité de l'homme juste. En particulier la circoncision, les observances concernant les aliments purs et plus généralement la pureté rituelle, les règles sur l'observance du sabbat, etc. Des comportements qui apparaissent souvent également dans les débats entre Jésus et ses contemporains. Toutes ces observances qui expriment une identité sociale, culturelle et religieuse étaient devenues tout particulièrement importantes à l'époque de la culture hellénistique qui commence au iii siècle avant Jésus Christ. Cette culture, qui était devenue la culture universelle de l'époque et qui était une culture apparemment rationnelle, une culture polythéiste, apparemment tolérante, constituait une forte pression vers l'uniformité culturelle et menaçait ainsi l'identité d'Israël qui était politiquement obligée d'entrer dans cette identité commune de la culture hellénistique, perdant de ce fait sa propre identité; et perdant également, par conséquent, le précieux héritage de la foi des Pères, de la foi en l'unique Dieu et dans les promesses de Dieu.
Contre cette pression culturelle qui menaçait non seulement l'identité israélite mais aussi la foi dans l'unique Dieu et dans ses promesses, il était nécessaire de créer un mur de distinction, un bouclier de défense pour protéger le précieux héritage de la foi; un tel mur consistait précisément dans les observances et les prescriptions judaïques. Paul, qui avait appris ces observances précisément dans leur fonction de défense du don de Dieu, de l'héritage de la foi en un unique Dieu, a vu cette identité menacée par la liberté des chrétiens: c'est pour cette raison qu'il les persécutait. Au moment de sa rencontre avec le Ressuscité, il comprit qu'avec la résurrection du Christ la situation avait radicalement changée. Avec le Christ, le Dieu d'Israël, l'unique vrai Dieu, devenait le Dieu de tous les peuples. Le mur - ainsi dit-il dans la Lettre aux Ephésiens - entre Israël et les païens n'était plus nécessaire: c'est le Christ qui nous protège contre le polythéisme et toutes ses déviances; c'est le Christ qui nous unit avec et dans l'unique Dieu; c'est le Christ qui garantit notre identité véritable dans la diversité des cultures. Le mur n'est plus nécessaire, notre identité commune dans la diversité des cultures est le Christ, et c'est lui qui nous rend juste. Etre juste veut simplement dire être avec le Christ et en Christ. Et cela suffit. Les autres observances ne sont plus nécessaires. C'est pourquoi l'expression "sola fide" de Luther est vraie, si l'on n'oppose pas la foi à la charité, à l'amour. La foi c'est regarder le Christ, s'en remettre au Christ, s'attacher au Christ, se conformer au Christ, à sa vie. Et la forme, la vie du Christ c'est l'amour; donc croire c'est se conformer au Christ et entrer dans son amour. C'est pourquoi saint Paul dans la Lettre aux Galates, dans laquelle il a notamment développé sa doctrine sur la justification, parle de la foi qui œuvre au moyen de la charité (cf. Ga 5, 14).
Paul sait que dans le double amour de Dieu et du prochain est présente et s'accomplit toute la Loi. Ainsi dans la communion avec le Christ, dans la foi qui crée la charité, toute la Loi est réalisée. Nous devenons justes en entrant en communion avec le Christ qui est l'amour. Nous verrons la même chose dans l'Evangile de dimanche prochain, solennité du Christ Roi. C'est l'Evangile du juge dont l'unique critère est l'amour. Ce qu'il demande c'est seulement cela: m'as-tu visité quand j'étais malade? Quand j'étais en prison? M'as-tu donné à manger quand j'ai eu faim, m'as-tu vêtu quand j'étais nu? Et ainsi la justice se décide dans la charité. Ainsi, au terme de cet Evangile, nous pouvons presque dire: juste l'amour, juste la charité. Mais il n'y a pas de contradiction entre cet Evangile et saint Paul. C'est la même vision, selon laquelle la communion avec le Christ, la foi dans le Christ crée la charité. Et la charité est la réalisation de la communion avec le Christ. Ainsi, en étant unis à lui, nous sommes justes, et d'aucune autre manière.
A la fin, nous ne pouvons que prier le Seigneur qu'il nous aide à croire. Croire réellement; croire devient ainsi vie, unité avec le Christ, transformation de notre vie. Et ainsi, transformés par son amour, par l'amour de Dieu et du prochain, nous pouvons être réellement justes aux yeux de Dieu.
Je suis heureux de saluer les pèlerins de Montréal avec Son Éminence le Cardinal Jean-Claude Turcotte, les membres de la Conférence Internationale Catholique du Scoutisme, et la paroisse de Béziers. Avec saint Paul, vivons du Christ qui est le centre de notre foi et de notre vie ! Avec ma Bénédiction Apostolique.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081119_fr.html
Chers frères et sœurs,
Dans la catéchèse de mercredi dernier, j'ai parlé de la question de la façon dont l'homme devient juste devant Dieu. En suivant Paul, nous avons vu que l'homme n'est pas en mesure de devenir "juste" par ses propres actions, mais qu'il peut réellement devenir "juste" devant Dieu uniquement parce que Dieu lui confère sa "justice" en l'unissant au Christ son Fils. Et cette union au Christ, l'homme l'obtient au moyen de la foi. C'est en ce sens que saint Paul nous dit que ce ne sont pas nos œuvres, mais la foi qui nous rend "justes". Toutefois, cette foi n'est pas une pensée, une opinion, une idée. Cette foi est communion avec le Christ, que le Seigneur nous donne et elle devient donc vie, elle se conforme à Lui. Ou, en d'autres termes, si la foi est vraie, si elle est réelle, elle devient amour, elle devient charité, elle s'exprime dans la charité. Une foi sans charité, sans ce fruit, ne serait pas une vraie foi. Ce serait une foi morte.
Nous avons donc trouvé deux niveaux dans la dernière catéchèse: celui du peu d'importance de nos actions, de nos œuvres pour obtenir le salut et celui de la "justification" à travers la foi que produit le fruit de l'Esprit. La confusion entre ces deux niveaux a causé, au cours des siècles, de nombreux malentendus dans la chrétienté. Dans ce contexte, il est important que saint Paul, dans la Lettre aux Galates, d'une part, place l'accent de manière radicale sur la gratuité de la justification qui n'est pas due à nos œuvres, mais que, dans le même temps, il souligne également la relation entre la foi et la charité, entre la foi et les œuvres: "En effet, dans le Christ Jésus, peu importe qu'on ait reçu ou non la circoncision: ce qui importe, c'est la foi agissant par la charité" (Ga 5, 6). En conséquence, il y a, d'une part, les "œuvres de la chair" qui sont "débauche, impureté, obscénité, idolâtrie..." (Ga 5, 19-21): des œuvres qui sont toutes contraires à la foi; de l'autre, il y a l'action de l'Esprit Saint, qui alimente la vie chrétienne en suscitant "amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi" (Ga 5, 22): tels sont les fruits de l'Esprit qui naissent de la foi.
Au début de cette liste des vertus est cité l'agapè, l'amour, et dans la conclusion la maîtrise de soi. En réalité, l'Esprit, qui est l'Amour du Père et du Fils, répand son premier don, l'agapè, dans nos cœurs (cf. Rm 5, 5); et, l'agapè, l'amour, pour s'exprimer en plénitude, exige la maîtrise de soi. Dans ma première encyclique, Deus caritas est, j'ai traité de l'amour du Père et du Fils, qui nous rejoint et transforme notre existence en profondeur. Les croyants savent que dans l'amour réciproque s'incarne l'amour de Dieu et du Christ, au moyen de l'Esprit. Revenons à la Lettre aux Galates. Ici, saint Paul dit que, en portant les poids les uns des autres, les croyants accomplissent le commandement de l'amour (cf. Ga 6, 2). Justifiés par le don de la foi dans le Christ, nous sommes appelés à vivre dans l'amour du Christ pour le prochain, car c'est sur ce critère que nous seront jugés à la fin de notre existence. En réalité, Paul ne fait que répéter ce qu'avait dit Jésus lui-même et qui nous a été reproposé par l'Evangile de dimanche dernier, dans la parabole du Jugement dernier. Dans la Première Lettre aux Corinthiens, saint Paul offre un célèbre éloge de l'amour. C'est ce qu'on appelle l'hymne à la charité: "J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante [...] L'amour prend patience; l'amour rend service; l'amour ne jalouse pas; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil; il ne fait rien de malhonnête; il ne cherche pas son intérêt..." (1 Co 13, 1.4-5). L'amour chrétien est plus exigeant que tout car il naît de l'amour total du Christ pour nous: cet amour qui nous réclame, nous accueille, nous embrasse, nous soutient, jusqu'à nous tourmenter, car il oblige chacun à ne plus vivre pour lui-même, enfermé dans son propre égoïsme, mais pour "Celui qui est mort et ressuscité pour nous" (cf. 2 Co 5, 15). L'amour du Christ nous fait être en Lui cette créature nouvelle (cf. 2 Co 5, 17) qui commence à devenir une partie de son Corps mystique qui est l'Eglise.
Envisagée dans cette perspective, la place centrale de la justification sans les œuvres, objet primordial de la prédication de Paul, n'entre pas du tout en contradiction avec la foi agissant dans l'amour; au contraire, elle exige que notre foi elle-même s'exprime dans une vie selon l'Esprit. On a souvent vu une opposition sans fondement entre la théologie de saint Paul et celle de saint Jacques, qui dans sa Lettre écrit: "En effet, comme le corps qui ne respire plus est mort, la foi qui n'agit pas est morte" (2, 26). En réalité, alors que Paul est avant tout préoccupé de démontrer que la foi dans le Christ est nécessaire et suffisante, Jacques place l'accent sur les relations de conséquence entre la foi et les œuvres (cf. Jc 2, 2-4). C'est pourquoi, tant pour Paul que pour Jacques, la foi qui œuvre dans l'amour témoigne donc du don gratuit de la justification dans le Christ. Le salut, reçu dans le Christ, a besoin d'être conservé et témoigné "dans la crainte de Dieu et en tremblant. [...] Car c'est l'action de Dieu qui produit en vous la volonté et l'action, parce qu'il veut votre bien. Faites tout sans récriminer et sans discuter [...] en tenant fermement la parole de vie", dira encore saint Paul aux chrétiens de Philippes (cf. Ph 2, 12-14.16).
Nous sommes souvent entraînés dans les mêmes incompréhensions qui ont caractérisé la communauté de Corinthe: ces chrétiens pensaient que ayant été justifiés gratuitement dans le Christ par la foi, "tout leur était licite". Et ils pensaient, et souvent il semble que le pensent également certains chrétiens d'aujourd'hui, qu'il est licite de créer des divisions au sein de l'Eglise, Corps du Christ, de célébrer l'Eucharistie sans prendre en charge nos frères les plus démunis, d'aspirer aux meilleurs charismes sans nous rendre compte que nous sommes membres les uns des autres, et ainsi de suite. Les conséquences d'une foi qui ne s'incarne pas dans l'amour sont désastreuses, car elle se réduit à l'arbitraire et au subjectivisme le plus nuisible pour nous et pour nos frères. Au contraire, en suivant saint Paul, nous devons prendre une conscience renouvelée du fait que, précisément parce que nous sommes justifiés dans le Christ, nous ne nous appartenons plus, mais nous sommes devenus le temple de l'Esprit et nous sommes donc appelés à glorifier Dieu dans notre corps avec toute notre existence (cf. 1 Co 6, 19). Ce serait solder la valeur inestimable de la justification si, achetés au prix fort par le sang du Christ, nous ne le glorifions pas avec notre corps. En réalité, tel est précisément notre culte "raisonnable" et en même temps "spirituel", pour lequel nous sommes exhortés par Paul à "lui offrir notre personne et notre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu" (cf. Rm 12, 1). A quoi se réduirait une liturgie adressée uniquement au Seigneur, sans devenir, dans le même temps, un service pour nos frères, une foi qui ne s'exprimerait pas dans la charité? Et l'apôtre place souvent ses communautés face au jugement dernier, à l'occasion duquel tous "il nous faudra apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun reçoive ce qu'il a mérité, soit en bien soit en mal, pendant qu'il était dans son corps" (2 Co 5, 10; cf. également Rm 2, 16). Et cette pensée du Jugement doit nous éclairer dans notre vie de chaque jour.
Si l'éthique que Paul propose aux croyants ne dégénère pas dans des formes de moralisme et se révèle actuelle pour nous, c'est parce qu'à chaque fois, elle repart toujours de la relation personnelle et communautaire avec le Christ, pour devenir véritable dans la vie selon l'Esprit. Cela est essentiel: l'éthique chrétienne ne naît pas d'un système de commandements, mais elle est la conséquence de notre amitié avec le Christ. Cette amitié influence la vie: si elle est véritable elle s'incarne et elle se réalise dans l'amour pour le prochain. C'est pourquoi toute décadence éthique ne se limite pas à la sphère individuelle, mais elle est dans le même temps une dévaluation de la foi personnelle et communautaire: elle dérive de celle-ci et influe sur elle de manière déterminante. Laissons-nous toucher par la réconciliation, que Dieu nous a donnée dans le Christ, par l'amour "fou" de Dieu pour nous: rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de son amour (cf. Rm 8, 39). C'est dans cette certitude que nous vivons. C'est cette certitude qui nous donne la force de vivre concrètement la foi qui œuvre dans l'amour.
Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier le groupe d’Aix-en-Provence. À la suite de l’enseignement de saint Paul, que le culte que vous rendez à Dieu devienne en même temps service de vos frères et que votre foi s’exprime vraiment dans la charité ! Que Dieu vous bénisse !
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081126_fr.html
Chers frères et sœurs,
Dans la catéchèse d'aujourd'hui, nous nous arrêterons sur les relations entre Adam et le Christ, dont parle saint Paul dans la célèbre page de la Lettre aux Romains (5, 12-21), dans laquelle il remet à l'Eglise les lignes essentielles de la doctrine sur le péché originel. En vérité, dans la première Lettre aux Corinthiens, en traitant de la foi dans la résurrection, Paul avait déjà présenté la confrontation entre notre ancêtre et le Christ: "En effet, c'est en Adam que meurent tous les hommes; c'est dans le Christ que tous revivront... Le premier Adam était un être humain qui avait reçu la vie; le dernier Adam - le Christ - est devenu l'être spirituel qui donne la vie" (1 Co 15, 22.45). Avec Rm 5, 12-21 la confrontation entre le Christ et Adam devient plus articulée et éclairante: Paul reparcourt l'histoire du salut, d'Adam à la Loi et de celle-ci au Christ. Ce n'est pas tellement Adam, avec les conséquences du péché sur l'humanité, qui se trouve au centre de la scène, mais Jésus Christ et la grâce qui, à travers Lui, a été déversée en abondance sur l'humanité. La répétition du "beaucoup plus" concernant le Christ souligne que le don reçu en Lui dépasse, de beaucoup, le péché d'Adam et les conséquences qu'il produit sur l'humanité, de sorte que Paul peut parvenir à la conclusion: "Mais là où le péché s'était multiplié, la grâce a surabondé" (Rm 5, 20). La comparaison que Paul effectue entre Adam et le Christ met donc en lumière l'infériorité du premier homme par rapport à la prééminence du deuxième.
D'autre part, c'est précisément pour mettre en évidence l'incommensurable don de la grâce, dans le Christ, que Paul mentionne le péché d'Adam: on dirait que si cela n'avait pas été pour démontrer l'aspect central de la grâce, il ne se serait pas attardé à traiter du péché qui "par un seul homme... est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort" (Rm 5, 12). C'est pour cette raison que si dans la foi de l'Eglise a mûri la conscience du dogme du péché originel, c'est parce qu'il est lié de manière indissoluble avec l'autre dogme, celui du salut et de la liberté dans le Christ. Nous ne devrions donc jamais traiter du péché d'Adam et de l'humanité en le détachant du contexte du salut, c'est-à-dire sans les placer dans le contexte de la justification dans le Christ.
Mais en tant qu'hommes d'aujourd'hui, nous devons nous demander: quel est ce péché originel? Qu'est-ce que Paul enseigne, qu'est-ce que l'Eglise enseigne? Est-il possible de soutenir cette doctrine aujourd'hui encore? Un grand nombre de personnes pense que, à la lumière de l'histoire de l'évolution, il n'y a plus de place pour la doctrine d'un premier péché, qui ensuite se diffuserait dans toute l'histoire de l'humanité. Et, en conséquence, la question de la Rédemption et du Rédempteur perdrait également son fondement. Le péché originel existe-il donc ou non? Pour pouvoir répondre, nous devons distinguer deux aspects de la doctrine sur le péché originel. Il existe un aspect empirique, c'est-à-dire une réalité concrète, visible, je dirais tangible pour tous. Et un aspect mystérique, concernant le fondement ontologique de ce fait. La donnée empirique est qu'il existe une contradiction dans notre être. D'une part, chaque homme sait qu'il doit faire le bien et intérieurement il veut aussi le faire. Mais, dans le même temps, il ressent également l'autre impulsion à faire le contraire, à suivre la voie de l'égoïsme, de la violence, de ne faire que ce qui lui plaît tout en sachant qu'il agit ainsi contre le bien, contre Dieu et contre son prochain. Saint Paul, dans sa Lettre aux Romains, a ainsi exprimé cette contradiction dans notre être: "En effet, ce qui est à ma portée, c'est d'avoir envie de faire le bien, mais non pas de l'accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas" (7, 18-19). Cette contradiction intérieure de notre être n'est pas une théorie. Chacun de nous l'éprouve chaque jour. Et nous voyons surtout autour de nous la prédominance de cette deuxième volonté. Il suffit de penser aux nouvelles quotidiennes sur les injustices, la violence, le mensonge, la luxure. Nous le voyons chaque jour: c'est un fait.
En conséquence de ce pouvoir du mal dans nos âmes s'est développé dans l'histoire un fleuve de boue, qui empoisonne la géographie de l'histoire humaine. Le grand penseur français Blaise Pascal a parlé d'une "seconde nature", qui se superpose à notre nature originelle, bonne. Cette "seconde nature" fait apparaître le mal comme normal pour l'homme. Ainsi, l'expression habituelle: "cela est humain" possède aussi une double signification. "Cela est humain" peut vouloir signifier: cet homme est bon, il agit réellement comme devrait agir un homme. Mais "cela est humain" peut également signifier la fausseté: le mal est normal, est humain. Le mal semble être devenu une seconde nature. Cette contradiction de l'être humain, de notre histoire doit susciter, et suscite aujourd'hui aussi, le désir de rédemption. Et, en réalité, le désir que le monde soit changé et la promesse que sera créé un monde de justice, de paix et de bien est présent partout: dans la politique, par exemple, tous parlent de cette nécessité de changer le monde, de créer un monde plus juste. Et cela exprime précisément le désir qu'il y ait une libération de la contradiction dont nous faisons l'expérience en nous-mêmes.
Le fait du pouvoir du mal dans le cœur humain et dans l'histoire humaine est donc indéniable. La question est: comment ce mal s'explique-t-il? Dans l'histoire de la pensée, en faisant abstraction de la foi chrétienne, il existe un modèle principal d'explication, avec différentes variations. Ce modèle dit: l'être lui-même est contradictoire, il porte en lui aussi bien le bien que le mal. Dans l'antiquité, cette idée impliquait l'opinion qu'il existe deux principes également originels: un principe bon et un principe mauvais. Ce dualisme serait infranchissable; les deux principes se trouvent au même niveau, il y aura donc toujours, dès l'origine de l'être, cette contradiction. La contradiction de notre être refléterait donc uniquement la position contraire des deux principes divins, pour ainsi dire. Dans la version évolutionniste, athée, du monde, la même vision revient. Même si, dans cette conception, la vision de l'être est moniste, on suppose que l'être comme tel porte dès le début en lui le mal et le bien. L'être lui-même n'est pas simplement bon, mais ouvert au bien et au mal. Le mal est aussi originel, comme le bien. Et l'histoire humaine ne développerait que le modèle déjà présent dans toute l'évolution précédente. Ce que les chrétiens appellent le péché originel ne serait en réalité que le caractère mixte de l'être, un mélange de bien et de mal qui, selon cette théorie, appartiendrait à l'étoffe même de l'être. C'est une vision qui au fond est désespérée: s'il en est ainsi, le mal est invincible. A la fin seul le propre intérêt compte. Et chaque progrès serait nécessairement à payer par un fleuve de mal et celui qui voudrait servir le progrès devrait accepter de payer ce prix. Au fond, la politique est précisément fondée sur ces prémisses: et nous en voyons les effets. Cette pensée moderne peut, à la fin, ne créer que la tristesse et le cynisme.
Et ainsi, nous nous demandons à nouveau: que dit la foi, témoignée par saint Paul? Comme premier point, elle confirme le fait de la compétition entre les deux natures, le fait de ce mal dont l'ombre pèse sur toute la création. Nous avons entendu le chapitre 7 de la Lettre aux Romains, nous pourrions ajouter le chapitre 8. Le mal existe, simplement. Comme explication, en opposition avec les dualismes et les monismes que nous avons brièvement considérés et trouvés désolants, la foi nous dit: il existe deux mystères de lumière et un mystère de nuit, qui est toutefois enveloppé par les mystères de lumière. Le premier mystère de lumière est celui-ci: la foi nous dit qu'il n'y a pas deux principes, un bon et un mauvais, mais il y a un seul principe, le Dieu créateur, et ce principe est bon, seulement bon, sans ombre de mal. Et ainsi, l'être également n'est pas un mélange de bien et de mal; l'être comme tel est bon et c'est pourquoi il est bon d'être, il est bon de vivre. Telle est la joyeuse annonce de la foi: il n'y a qu'une source bonne, le Créateur. Et par conséquent, vivre est un bien, c'est une bonne chose d'être un homme, une femme, la vie est bonne. S'ensuit un mystère d'obscurité, de nuit. Le mal ne vient pas de la source de l'être lui-même, il n'est pas également originel. Le mal vient d'une liberté créée, d'une liberté dont on a abusé.
Comment cela a-t-il été possible, comment est-ce arrivé? Cela demeure obscur. Le mal n'est pas logique. Seul Dieu et le bien sont logiques, sont lumière. Le mal demeure mystérieux. On l'a représenté dans de grandes images, comme le fait le chapitre 3 de la Genèse, avec cette vision des deux arbres, du serpent, de l'homme pécheur. Une grande image qui nous fait deviner, mais ne peut pas expliquer ce qui est en soi illogique. Nous pouvons deviner, pas expliquer; nous ne pouvons pas même le raconter comme un fait détaché d'un autre, parce que c'est une réalité plus profonde. Cela demeure un mystère d'obscurité, de nuit. Mais un mystère de lumière vient immédiatement s'y ajouter. Le mal vient d'une source subordonnée. Dieu avec sa lumière est plus fort. Et c'est pourquoi le mal peut être surmonté. C'est pourquoi la créature, l'homme peut être guéri. Les visions dualistes, même le monisme de l'évolutionnisme, ne peuvent pas dire que l'homme peut être guéri; mais si le mal ne vient que d'une source subordonnée, il reste vrai que l'homme peut être guéri. Et le Livre de la Sagesse dit: "Les créatures du monde sont salutaires" (1, 14 volg). Et enfin, dernier point, l'homme non seulement peut être guéri, mais il est guéri de fait. Dieu a introduit la guérison. Il est entré en personne dans l'histoire. A la source constante du mal, il a opposé une source de bien pur. Le Christ crucifié et ressuscité, nouvel Adam, oppose au fleuve sale du mal un fleuve de lumière. Et ce fleuve est présent dans l'histoire: nous voyons les saints, les grands saints, mais aussi les saints humbles, les simples fidèles. Nous voyons que le fleuve de lumière qui vient du Christ est présent, il est fort.
Frères et sœurs, c'est le temps de l'Avent. Dans le langage de l'Eglise, le mot Avent a deux significations: présence et attente. Présence: la lumière est présente, le Christ est le nouvel Adam, il est avec nous et au milieu de nous. La lumière resplendit déjà et nous devons ouvrir les yeux du cœur pour voir la lumière et pour nous introduire dans le fleuve de la lumière. Et surtout être reconnaissants du fait que Dieu lui-même est entré dans l'histoire comme nouvelle source de bien. Mais Avent veut aussi dire attente. La nuit obscure du mal est encore forte. C'est pourquoi nous prions dans l'Avent avec l'antique peuple de Dieu: "Rorate caeli desuper". Et nous prions avec insistance: viens Jésus; viens, donne force à la lumière et au bien; viens là où dominent le mensonge, l'ignorance de Dieu, la violence, l'injustice; viens, Seigneur Jésus, donne force au bien dans le monde et aide-nous à être porteurs de ta lumière, artisans de paix, témoins de la vérité. Viens Seigneur Jésus!
Je salue tous les pèlerins francophones présents aujourd’hui. Puisse ce temps de l’Avent faire grandir en chacun le désir de voir le visage du Christ, unique Sauveur du monde, afin d’être prêt lorsque viendra son Jour. Bon et saint temps de l’Avent à tous!
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081203_fr.html
Chers frères et soeurs,
Dans la catéchèse de mercredi dernier, en suivant saint Paul, nous avons vu deux choses. La première est que notre histoire humaine, depuis le début, est contaminée par l'abus de la liberté créée, qui veut s'émanciper de la Volonté divine. Et ainsi, elle ne trouve pas la véritable liberté, mais s'oppose à la vérité et falsifie, par conséquent, nos réalités humaines. Elle falsifie surtout les relations fondamentales: avec Dieu, entre l'homme et la femme, entre l'homme et la terre. Nous avons dit que cette contamination de notre histoire se diffuse dans tout son tissu et que ce défaut hérité s'est étendu et qu'il est maintenant visible partout. Cela est le premier point. Le deuxième point est celui-ci: nous avons appris de saint Paul qu'il existe un nouveau début dans l'histoire et de l'histoire en Jésus Christ, Celui qui est homme et Dieu. Avec Jésus, qui vient de Dieu, commence une nouvelle histoire formée par son oui au Père, et donc fondée non pas sur l'orgueil d'une fausse émancipation, mais sur l'amour et sur la vérité.
Mais à présent se pose la question: comment pouvons-nous entrer dans ce nouveau début, dans cette nouvelle histoire? Comment cette nouvelle histoire arrive-t-elle à moi? A la première histoire contaminée, nous sommes inévitablement liés en vertu de notre descendance biologique, étant donné que nous appartenons tous à l'unique corps de l'humanité. Mais la communion avec Jésus, la nouvelle naissance pour faire partie de la nouvelle humanité, comment se réalise-t-elle? Comment Jésus arrive-t-il dans ma vie, dans mon être? La réponse fondamentale de saint Paul, de tout le nouveau Testament, est: il arrive au moyen de l'Esprit Saint. Si la première histoire commence, pour ainsi dire, avec la biologie, la seconde commence dans l'Esprit Saint, l'Esprit du Corps ressuscité. Cet Esprit a créé à la Pentecôte le début de la nouvelle humanité, de la nouvelle communauté, l'Eglise, le Corps du Christ.
Mais nous devons toutefois être encore plus concrets: cet Esprit du Christ, l'Esprit Saint, comment peut-il devenir mon Esprit? La réponse est que cela se produit de trois façons, intimement liées l'une à l'autre. La première est la suivante: l'Esprit du Christ frappe à la porte de mon coeur, me touche intérieurement. Mais étant donné que la nouvelle humanité doit être un véritable corps, étant donné que l'Esprit doit nous réunir et créer réellement une communauté, étant donné que surmonter les divisions et rassembler les personnes dispersées est caractéristique du nouveau commencemnet, cet Esprit du Christ se sert de deux éléments de rassemblement visible: la Parole de l'annonce et les Sacrements, en particulier le Baptême et l'Eucharistie. Dans la Lettre aux Romains, saint Paul dit: "Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton coeur croit que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé" (10, 9), c'est-à-dire que tu entreras dans la nouvelle histoire, une histoire de vie et non de mort. Puis, saint Paul poursuit: "Mais comment l'invoquer sans d'abord croire en lui? Et comment croire sans d'abord l'entendre? Et comment entendre sans prédicateur? Et comment prêcher sans être d'abord envoyés?" (Rm 10, 14-15). Dans un passage successif, il dit encore: "La foi naît de la prédication" (Rm 10, 17). La foi n'est pas le produit de notre pensée, de notre réflexion, c'est quelque chose de nouveau que nous ne pouvons pas inventer, mais uniquement recevoir comme don, comme une nouveauté produite par Dieu. Et la foi ne vient pas de la lecture, mais de l'écoute. Il ne s'agit pas uniquement de quelque chose d'intérieur, mais d'une relation avec Quelqu'un. Elle suppose une rencontre avec l'annonce, elle suppose l'existence de l'autre qui annonce et crée la communion.
Et enfin l'annonce: celui qui annonce ne parle pas de lui, mais est envoyé. Il s'inscrit dans une structure de mission qui commence avec Jésus envoyé par le Père, passe aux apôtres - le terme apôtres signifie "envoyés" - et continue dans le ministère, dans les missions transmises par les apôtres. Le nouveau tissu de l'histoire apparaît dans cette structure des missions, dans laquelle nous entendons parler en ultime analyse Dieu lui-même, sa Parole personnelle, le Fils parle avec nous, arrive jusqu'à nous. La Parole s'est faite chair, en Jésus, pour créer réellement une nouvelle humanité. C'est pourquoi, la parole de l'annonce devient Sacrement dans le baptême, qui est renaissance de l'eau et de l'Esprit, comme le dira saint Jean. Dans le sixième chapitre de la Lettre aux Romains, saint Paul parle de façon très profonde du Baptême. Nous avons entendu le texte. Mais sans doute est-il utile de le répéter: "Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que tous nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle" (Rm 6, 3-4).
Evidemment, dans cette catéchèse, je ne peux pas entrer dans une interprétation détaillée de ce texte qui n'est pas facile. Je voudrais brièvement souligner trois points. Le premier: "nous avons été baptisés" est une action passive. Personne ne peut se baptiser lui-même, il a besoin de l'autre. Personne ne peut devenir chrétien de lui-même. Devenir chrétiens est un processus passif. Nous ne pouvons être faits chrétiens que par quelqu'un d'autre. Et cet "auctre qui fait de nous des chrétiens, qui nous donne le don de la foi, est avant tout la communauté des croyants, l'Eglise. Nous recevons de l'Eglise la foi, le baptême. Sans nous laisser former par cette communauté, nous ne devenons pas chrétiens. Un christianisme autonome, auto-produit, est une contradiction en soi. En premier lieu, cette autre personne est la communauté des croyants, l'Eglise, mais en second lieu, cette communauté n'agit pas non plus d'elle-même, selon ses propres idées et désirs. La communauté vit elle aussi dans ce même processus passif: seul le Christ peut constituer l'Eglise. Le Christ est le véritable dispensateur des Sacrements. Tel est le premier point: personne ne se baptise tout seul, personne ne se fait chrétien. Nous devenons chrétiens.
Le second point est celui-ci: le Baptême est plus qu'un lavement. Il est mort et résurrection. Paul lui-même, en parlant dans la Lettre aux Galates, du tournant de sa vie qui s'est réalisé avec la rencontre avec le Christ ressuscité, la décrit en ces termes: je suis mort. A ce moment-là, commence réellement une nouvelle vie. Devenir chrétiens est plus qu'une opération cosmétique, qui ajouterait quelque chose de beau à une existence déjà plus ou moins complète. Il s'agit d'un nouveau début, d'une nouvelle naissance: mort et résurrection. Bien sûr, dans la résurrection ressort ce qu'il y avait de bon dans l'existence précédente.
Le troisième point est: la matière fait partie du Sacrement. Le christianisme n'est pas une réalité purement spirituelle. Il implique le corps. Il implique l'univers. Il s'étend vers la nouvelle terre et les nouveaux cieux. Revenons au dernier mot du texte de saint Paul: ainsi - dit-il - nous pouvons "marcher dans une vie nouvelle". Voici un élément pour un examen de conscience pour nous tous: marcher dans une vie nouvelle. Voilà pour le Baptême.
Venons-en à présent au Sacrement de l'Eucharistie. J'ai déjà montré dans d'autres catéchèses le profond respect avec lequel saint Paul transmet verbalement la tradition sur l'Eucharistie qu'il a reçue des témoins mêmes de la dernière nuit. Il transmet ces paroles comme un trésor précieux confié à sa fidélité. Et ainsi, dans ces paroles, nous entendons réellement les témoins de la dernière nuit. Nous entendons les paroles de l'Apôtre: "Pour moi, en effet, j'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis: le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit: "Ceci est mon corps, livré pour vous; faites ceci en mémoire de moi". De même, après le repas, il prit la coupe en disant: "Cette Coupe est la nouvelle alliance dans mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi"" (1 Co 11, 23-25). Il s'agit d'un texte inépuisable. Ici aussi, dans cette catéchèse, je ne ferai que deux brèves observations. Paul transmet les paroles du Seigneur sur la coupe de cette façon: cette coupe est "la nouvelle alliance dans mon sang". Ces paroles recèlent une allusion à deux textes fondamentaux de l'Ancien Testament. La première allusion concerne la promesse d'une nouvelle alliance dans le Livre du prophète Jérémie. Jésus dit aux disciples et nous dit: maintenant, en cette heure, avec moi et par ma mort se réalise la nouvelle alliance; à partir de mon sang commence dans le monde cette nouvelle histoire de l'humanité. Mais dans ces paroles est également présente une allusion au moment de l'alliance du Sinaï, lorsque Moïse avait dit: "Ceci est le sang de l'Alliance que le Seigneur a conclue avec vous moyennant toutes ces clauses" (Ex 24, 8). Il s'agissait là du sang d'animaux. Le sang des animaux ne pouvait être que l'expression d'un désir, l'attente d'un véritable sacrifice, du véritable culte. Avec le don de la coupe, le Seigneur nous donne le véritable sacrifice. L'unique véritable sacrifice est l'amour du Fils. Avec le don de cet amour, amour éternel, le monde entre dans la nouvelle alliance. Célébrer l'Eucharistie signifie que le Christ se donne lui-même, donne son amour, pour nous conformer à lui et pour créer ainsi le monde nouveau.
Le deuxième aspect important de la doctrine sur l'Eucharistie apparaît dans la même première Lettre aux Corinthiens, où saint Paul dit: "La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique" (10, 16-17). Dans ces paroles apparaît également le caractère personnel et le caractère social du Sacrement de l'Eucharistie. Le Christ s'unit personnellement à chacun de nous, mais le même Christ s'unit également avec l'homme et la femme à mes côtés. Et le pain est pour moi, mais également pour l'autre. Ainsi, le Christ nous unit tous à lui et nous unit tous, l'un avec l'autre. Nous recevons le Christ dans la communion. Mais le Christ s'unit également avec mon prochain: le Christ et le prochain sont inséparables dans l'Eucharistie. Et ainsi, nous ne formons tous qu'un seul pain, un seul corps. Une Eucharistie sans solidarité avec les autres est une Eucharistie dont on abuse. Et ici, nous sommes aussi à la racine et dans le même temps au centre de la doctrine sur l'Eglise comme Corps du Christ, du Christ ressuscité.
Nous voyons également tout le réalisme de cette doctrine. Le Christ nous donne son corps dans l'Eucharistie, il se donne lui-même dans son corps et il fait de nous son corps, il nous unit à son corps ressuscité. Si l'homme mange le pain normal, ce pain, dans le processus de la digestion, devient partie de son corps, transformé en substance de vie humaine. Mais dans la sainte Communion, se réalise le processus inverse. Le Christ, le Seigneur, nous assimile à lui, nous introduit dans son Corps glorieux et ainsi, tous ensemble, nous devenons son Corps. Celui qui ne lit que le chapitre 12 de la première Lettre aux Corinthiens et le chapitre 12 de la Lettre aux Romains, pourrait penser que la parole sur le Corps du Christ comme organisme des charismes n'est qu'une sorte de parabole sociologique-théologique. En réalité, dans la politologie romaine, cette parabole du corps avec plusieurs membres qui forment une unité, était utilisée par l'Etat lui-même, pour dire que l'Etat est un organisme dans lequel chacun a sa fonction, la multiplicité et la diversité des fonctions forment un corps et chacun a sa place. En ne lisant que le chapitre 12 de la première Lettre aux Corinthiens, on pourrait penser que Paul se limite à transférer uniquement cela à l'Eglise, qu'ici aussi, il ne s'agit que d'une sociologie de l'Eglise. Mais en tenant compte de ce dixième chapitre, nous voyons que le réalisme de l'Eglise se situe bien ailleurs, il est beaucoup plus profond et vrai que celui d'un Etat-organisme. Parce que le Christ nous donne réellement son corps et fait de nous son corps. Nous devenons réellement unis au corps ressuscité du Christ, et ainsi, unis l'un à l'autre. L'Eglise n'est pas seulement une corporation comme l'Etat, c'est un corps. Ce n'est pas simplement une organisation, mais un véritable organisme.
Enfin, quelques très brèves réflexions sur le Sacrement du mariage. Dans la Lettre aux Corinthiens ne se trouvent que quelques allusions, tandis que la Lettre aux Ephésiens a véritablement développé une profonde théologie du Mariage. Paul définit ici le Mariage comme "mystère de grande portée". Il dit qu'"il s'applique au Christ et à l'Eglise" (5, 32). Il faut souligner dans ce passage une réciprocité qui se configure dans une dimension verticale. La soumission respective doit adopter le langage de l'amour, qui trouve son modèle dans l'amour du Christ envers l'Eglise. Ce rapport entre le Christ et l'Eglise, rend premier l'aspect théologal de l'amour matrimonial, il exalte la relation affective entre les époux. Un authentique mariage sera bien vécu si, dans la constante croissance humaine et affective, il s'efforcera de rester toujours lié à l'efficacité de la parole et au sens du baptême: le Christ a sanctifié l'Eglise, en la purifiant à travers le lavement de l'eau, accompagné par la Parole. La participation au corps et au sang du Seigneur ne fait que cimenter, et rendre visible, une union rendue indissoluble par la grâce.
Ecoutons enfin les paroles de saint Paul aux Philippiens: "Le Seigneur est proche" (Ph 4, 5). Il me semble que nous avons compris que, au moyen de la Parole et à travers les Sacrements, dans toute notre vie le Seigneur est proche. Prions-le afin que nous puissions toujours être touchés au plus profond de notre être par sa proximité, afin que naisse la joie - cette joie qui naît lorsque Jésus est réellement proche.
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, en particulier les religieuses du cours de formation de formatrices à la vie consacrée et le groupe de la République du Congo. Que l’enseignement de saint Paul vous aide à approfondir votre communion au Christ et à l’Église, notamment par la vie sacramentelle. Avec ma Bénédiction apostolique!
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081210_fr.html
Chers frères et sœurs,
En cette première audience générale de 2009, je désire adresser à tous mes vœux fervents pour la nouvelle année qui vient de commencer. Ravivons en nous l'engagement à ouvrir au Christ notre esprit et notre cœur, pour être et vivre comme ses véritables amis. Sa compagnie aura pour effet que cette année, malgré ses inévitables difficultés, soit un chemin plein de joie et de paix. En effet, ce n'est que si nous restons unis à Jésus, que l'année nouvelle sera bonne et heureuse.
L'engagement d'union avec le Christ est l'exemple que nous offre également saint Paul. En poursuivant les catéchèses qui lui sont consacrées, nous nous arrêtons aujourd'hui pour réfléchir sur l'un des aspects importants de sa pensée, celui qui concerne le culte que les chrétiens sont appelés à exercer. Par le passé, on aimait parler d'une tendance plutôt anti-cultuelle de l'apôtre, d'une "spiritualisation" de l'idée du culte. Aujourd'hui, on comprend mieux que Paul voit dans la Croix du Christ un tournant historique, qui transforme et renouvelle radicalement la réalité du culte. C'est en particulier dans trois textes de la Lettre aux Romains qu'apparaît cette nouvelle vision du culte.
1. Dans Rm 3, 25, après avoir parlé de la "rédemption accomplie dans le Christ Jésus", Paul continue par une formule mystérieuse pour nous et dit ceci: Dieu "l'a exposé, instrument de propitiation par son propre sang moyennant la foi". Avec cette expression pour nous plutôt étrange - "instrument de propitiation" - saint Paul fait allusion à ce qu'on appelle la "propitiation" du temple antique, c'est-à-dire le couvercle de l'arche de l'alliance, que l'on pensait être un point de contact entre Dieu et l'homme, un point de sa présence mystérieuse dans le monde des hommes. Le grand jour de la réconciliation - "yom kippur" -, cette "propitiation" était aspergée avec le sang d'animaux sacrifiés - un sang qui portait symboliquement les péchés de l'année écoulée au contact de Dieu, et ainsi les péchés jetés dans l'abîme de la bonté divine étaient presque absorbés par la force de Dieu, dépassés, pardonnés. La vie commençait à nouveau.
Saint Paul évoque ce rite et dit: ce rite était l'expression du désir que l'on puisse réellement mettre toutes nos fautes dans l'abîme de la miséricorde divine et les faire ainsi disparaître. Mais avec le sang des animaux, ce processus ne se réalise pas. Un contact plus réel entre faute humaine et amour divin était nécessaire. Ce contact a eu lieu dans la croix du Christ. Le Christ, vrai Fils de Dieu, qui s'est fait vrai homme, a assumé en lui toute notre faute. Il est lui-même le lieu de contact entre la misère humaine et la miséricorde divine; dans son cœur se dilue la masse triste du mal accompli par l'humanité et la vie se renouvelle.
En révélant ce changement, saint Paul nous dit: Avec la croix du Christ - l'acte suprême de l'amour divin devenu amour humain - le vieux culte comprenant des sacrifices d'animaux dans le temple de Jérusalem est terminé. Ce culte symbolique, culte de désir, est à présent remplacé par le culte réel: l'amour de Dieu incarné en Christ et porté à sa plénitude dans la mort sur la croix. Ce n'est donc pas la spiritualisation d'un culte réel, mais au contraire le culte réel, le vrai amour divin-humain remplace le culte symbolique et provisoire. La croix du Christ, son amour à travers la chair et le sang est le culte réel, qui correspond à la réalité de Dieu et de l'homme. Déjà avant la destruction extérieure du temple, selon Paul, l'ère du temple et de son culte est terminée: Paul se trouve ici en parfaite harmonie avec les paroles de Jésus, qui avait annoncé la fin du temple et annoncé un autre temple "pas fait de mains d'homme" - le temple de son corps ressuscité (cf. Mc 14, 58; Jn 2, 19sq). Cela est le premier texte.
2. Le deuxième texte dont je voudrais aujourd'hui parler se trouve dans le premier verset du chapitre 12 de la Lettre aux Romains. Nous l'avons écouté et je le répète encore: "Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu: c'est là le culte spirituel que vous avez à rendre". Dans ces paroles a lieu un paradoxe apparent: alors que le sacrifice exige généralement la mort de la victime, Paul en parle en revanche en relation avec la vie du chrétien. L'expression "offrir vos personnes", étant donné le concept qui suit de sacrifice, prend la nuance cultuelle de "donner en oblation, offrir". L'exhortation à "offrir les corps" se réfère alors à la personne tout entière; en effet, dans Rm 6, 13, il invite à "s'offrir soi-même". Du reste, la référence explicite à la dimension physique du chrétien coïncide avec l'invitation à "glorifier Dieu dans votre corps" (cf. 1 Co 6, 20): il s'agit d'honorer Dieu dans l'existence quotidienne la plus concrète, faite de visibilité relationnelle et perceptible.
Un comportement de ce genre est qualifié par Paul de "sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu". C'est précisément ici que nous rencontrons le terme "sacrifice". Dans l'usage courant, ce terme fait partie d'un contexte sacré et sert à désigner l'égorgement d'un animal, dont une partie peut être brûlée en l'honneur des dieux et une autre partie peut être consommée par ceux qui font l'offrande au cours d'un banquet. Paul l'applique en revanche à la vie du chrétien. En effet, il qualifie un tel sacrifice en se servant de trois adjectifs. Le premier - "vivant" - exprime la vitalité. Le deuxième - "saint" - rappelle l'idée paulinienne d'une sainteté liée non pas à des lieux ou à des objets, mais à la personne même des chrétiens. Le troisième - "agréable à Dieu" - rappelle peut-être la fréquente expression biblique du sacrifice "en parfum d'apaisement" (cf. Lv 1, 13.17; 23, 18; 26, 31; etc.).
Immédiatement après, Paul définit ainsi cette nouvelle façon de vivre: tel est "votre culte spirituel". Les commentateurs du texte savent bien que l'expression grecque (ten logiken latreían) n'est pas facile à traduire. La Bible latine traduit: "rationabile obsequium". Le même mot "rationabile" apparaît dans la première prière eucharistique, le Canon romain: dans celui-ci, on prie pour que Dieu accepte cette offrande comme "rationabile". La traduction française habituelle "culte spirituel" ne reflète pas toutes les nuances du texte grec (ni du texte latin). Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas d'un culte moins réel, ou même uniquement métaphorique, mais d'un culte plus concret et réaliste - un culte dans lequel l'homme lui-même, dans sa totalité d'être doté de raison, devient adoration, glorification du Dieu vivant.
Cette formule paulinienne, qui revient ensuite dans la Prière eucharistique romaine, est le fruit d'un long développement de l'expérience religieuse au cours des siècles précédant le Christ. Dans cette expérience, on rencontre des développements théologiques de l'Ancien Testament et des courants de la pensée grecque. Je voudrais au moins montrer quelques éléments de ce développement. Les Prophètes et de nombreux Psaumes critiquent avec force les sacrifices sanglants du temple. Le Psaume 50 (49), dans lequel c'est Dieu qui parle, dit par exemple: "Si j'ai faim, je n'irai pas te le dire, car le monde est à moi et son contenu. Vais-je manger la chair des taureaux, le sang des boucs, vais-je le boire? Offre à Dieu un sacrifice d'action de grâces..." (vv. 12-14). Dans le même sens, le Psaume suivant, 51 (50) dit: "... Car tu ne prends aucun plaisir au sacrifice: un holocauste tu n'en veux pas. Le sacrifice à Dieu c'est un esprit brisé; d'un cœur brisé, broyé, Dieu n'a point de mépris" (vv. 18sq). Dans le Livre de Daniel, à l'époque de la nouvelle destruction du temple par le régime hellénistique (ii siècle av. j.c.), nous trouvons un nouveau pas dans la même direction. Au milieu du feu, - c'est-à-dire de la persécution, de la souffrance - Azarias prie ainsi: "Il n'est plus, en ce temps, chef, prophète ni prince, holocauste, sacrifice, oblation ni encens, lieu où te faire des offrandes et trouver grâce auprès de toi. Mais qu'une âme brisée et un esprit humilié soient agréés de toi, comme des holocaustes de béliers et de taureaux... que tel soit notre sacrifice aujourd'hui devant toi et qu'il te plaise" (Dn 3, 38sq). Dans la destruction du sanctuaire et du culte, dans cette situation de manque de tout signe de la présence de Dieu, le croyant offre comme véritable holocauste, le cœur plein de contrition - son désir de Dieu.
Nous voyons un développement important, beau, mais avec un danger. Il y a une spiritualisation, une moralisation du culte: le culte devient uniquement une chose du cœur, de l'esprit. Mais il manque le corps, il manque la communauté. On comprend par exemple que le Psaume 51 et également le Livre de Daniel, malgré la critique du culte, souhaitent le retour au temps des sacrifices. Mais il s'agit d'un temps renouvelé, d'un sacrifice renouvelé, dans une synthèse qui n'était pas encore prévisible, ou ne pouvait pas encore être pensée.
Revenons à saint Paul. Il est l'héritier de ces développements, du désir du vrai culte, dans lequel l'homme lui-même devient gloire de Dieu, adoration vivante avec tout son être. Dans ce sens, il dit aux Romains: "Offrez vos personnes en hosties vivantes... c'est là le culte spirituel" (Rm 12, 1). Paul répète ainsi ce qu'il avait déjà indiqué dans le chapitre 3: le temps des sacrifices d'animaux, des sacrifices de remplacement, est terminé. Le temps est venu du culte véritable. Mais il y a là aussi le risque d'un malentendu: on peut facilement interpréter ce nouveau culte dans un sens moralisant: en offrant notre vie, c'est nous qui faisons le vrai culte. De cette manière, le culte avec les animaux serait remplacé par le moralisme: l'homme lui-même accomplirait tout à lui seul, avec son effort moral. Et cela n'était certainement pas l'intention de saint Paul. Mais la question demeure: Comment devons-nous donc interpréter ce "culte spirituel, raisonnable"? Paul suppose toujours que nous sommes devenus "un dans le Christ Jésus" (Ga 3, 28), que nous sommes morts dans le baptême (cf. Rm 1) et que nous vivons à présent avec le Christ, pour le Christ, en Christ. Dans cette union - et seulement ainsi - nous pouvons devenir en Lui et avec Lui "hostie vivante", offrir le "culte vrai". Les animaux sacrifiés auraient dû remplacer l'homme, le don de soi de l'homme, et ils ne pouvaient pas le faire. Jésus Christ, dans son don au Père et à nous, n'est pas un remplacement, mais il porte réellement en lui l'être humain, nos fautes et notre désir; il nous représente réellement, il nous assume en lui. Dans la communion avec le Christ, réalisée dans la foi et dans les sacrements, nous devenons, malgré tous nos manquements, un sacrifice vivant: le "culte vrai" s'accomplit.
Cette synthèse se trouve à la fin du Canon romain, dans lequel on prie afin que cette offrande devienne "rationabile" - que se réalise le culte spirituel. L'Eglise sait que, dans la Très Sainte Eucharistie, le don de soi du Christ, son sacrifice véritable devient présent. Mais l'Eglise prie pour que la communauté célébrante soit vraiment unie au Christ, soit transformée; elle prie, afin que nous-mêmes devenions ce que nous ne pouvons pas être avec nos forces: une offrande "rationabile" qui plaît à Dieu. Ainsi, la prière eucharistique interprète les paroles de saint Paul de manière juste. Saint Augustin a éclairci tout cela de façon merveilleuse dans le 10 livre de sa Cité de Dieu. Je ne cite que deux phrases: "Tel est le sacrifice des chrétiens: Bien qu'étant nombreux, nous ne sommes qu'un seul corps dans le Christ"... "Toute la communauté (civitas) rachetée, c'est-à-dire la congrégation et la société des saints, est offerte à Dieu à travers le Prêtre suprême qui s'est donné lui-même" (10, 6: ccl 47, 27sq).
3. Pour finir, encore une très brève parole sur le troisième texte de la Lettre aux Romains concernant le nouveau culte. Saint Paul s'exprime ainsi dans le chapitre 15: "En vertu de la grâce que Dieu m'a faite d'être un officiant (hierourgein) du Christ Jésus auprès des païens, ministre de l'Evangile de Dieu, afin que les païens deviennent une offrande agréable, sanctifiée dans l'Esprit Saint" (15, 15sq). Je ne voudrais souligner que deux aspects de ce texte merveilleux à propos de la terminologie unique dans les lettres pauliniennes. Tout d'abord, saint Paul interprète son action missionnaire parmi les peuples du monde pour construire l'Eglise universelle comme action sacerdotale. Annoncer l'Evangile pour unir les peuples dans la communion du Christ ressuscité est une action "sacerdotale". L'apôtre de l'Evangile est un véritable prêtre, il accomplit ce qui est le centre du sacerdoce: il prépare le vrai sacrifice. Et le deuxième aspect: l'objectif de l'action missionnaire est - ainsi pouvons-nous dire - la liturgie cosmique: que les peuples unis dans le Christ, le monde, devienne comme tel gloire de Dieu, "offrande agréable, sanctifiée dans l'Esprit Saint". Ici apparaît l'aspect dynamique, l'aspect de l'espérance dans le concept paulinien du culte: le don de soi du Christ implique la tendance à attirer chacun à la communion de son corps, d'unir le monde. Ce n'est qu'en communion avec le Christ, l'Homme-modèle, un avec Dieu, que le monde devient tel que nous le désirons tous: miroir de l'amour divin. Ce dynamisme est toujours présent dans l'Eucharistie - ce dynamisme doit inspirer et former notre vie. Et avec ce dynamisme, nous commençons la nouvelle année. Merci de votre patience.
Je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins de langue française, et particulièrement vous tous qui venez du diocèse de Bordeaux avec votre Archevêque, le Cardinal Jean-Pierre Ricard, et son Auxiliaire, Monseigneur Jacques Blaquart. Que votre pèlerinage vous confirme dans votre engagement à servir Dieu par toute votre vie!
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090107_fr.html
Chers frères et sœurs,
Parmi les lettres de Paul, il y en a deux, la Lettre aux Colossiens et la Lettre aux Ephésiens, qui, dans une certaine mesure, peuvent être considérées comme jumelles. En effet, l'une et l'autre présentent des expressions que l'on ne trouve que dans celles-ci, et il a été calculé que plus d'un tiers des mots de la Lettre aux Colossiens se trouve également dans celle aux Ephésiens. Par exemple, alors que dans la Lettre aux Colossiens on lit littéralement l'invitation, "par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, de chanter à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance" (cf. Col 3, 16), dans la Lettre aux Ephésiens, on recommande également de "dire entre vous des psaumes, des hymnes et de libres louanges, de chanter le Seigneur et le célébrer de tout votre cœur" (cf. Ep 5, 19). Nous pourrions méditer sur ces mots: le cœur doit chanter, ainsi que la voix aussi, avec des psaumes et des hymnes pour entrer dans la tradition de la prière de toute l'Eglise de l'Ancien et du Nouveau Testament; nous apprenons ainsi à être ensemble avec nous et entre nous, et avec Dieu. En outre, dans les deux Lettres, on trouve ce qu'on appelle un "code domestique", absent dans les autres Lettres pauliniennes, c'est-à-dire une série de recommandations adressées aux maris et aux femmes, aux parents et aux enfants, aux maîtres et aux esclaves (cf. respectivement Col 3, 18-4, 1 et Ep 5, 22-6, 9).
Il est plus important encore de constater que ce n'est que dans ces deux Lettres qu'est attesté le titre de "chef", kefalé, attribué à Jésus Christ. Et ce titre est employé à un double niveau. Dans un premier sens, le Christ est entendu comme le chef de l'Eglise (cf. Col 2, 18-19 et Ep 4, 15-16). Cela signifie deux choses: tout d'abord, qu'il est le gouvernant, le dirigeant, le responsable qui guide la communauté chrétienne comme son chef et son Seigneur (cf. Col 1, 18: "Il est aussi la tête du corps, c'est-à-dire l'Eglise"); et ensuite, l'autre signification est qu'il est comme la tête qui innerve et vivifie tous les membres du corps auquel elle est préposée (en effet, selon Col 2, 19, il faut "être en union avec la tête, par laquelle tout le corps poursuit sa croissance grâce aux connexions internes"): il n'est donc pas seulement quelqu'un qui commande, mais quelqu'un qui est organiquement uni à nous, dont provient également la force d'agir d'une juste manière.
Dans les deux cas, l'Eglise est considérée comme soumise au Christ, que ce soit pour suivre sa direction supérieure - les commandements -, ou pour accueillir également toutes les influences vitales qui émanent de Lui. Ses commandements ne sont pas seulement des paroles, des ordres, mais sont les forces vitales qui viennent de Lui et nous aident.
Cette idée est particulièrement développée dans la Lettre aux Ephésiens, où même les ministères de l'Eglise, au lieu d'être reconduits à l'Esprit Saint (comme dans 1 Co 12) sont conférés par le Christ ressuscité: "les dons qu'il a faits aux hommes, ce sont d'abord les Apôtres, puis les prophètes et les missionnaires de l'Evangile, et aussi les pasteurs et ceux qui enseignent" (4, 11). Et c'est de Lui que "dans l'harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux connexions internes... Ainsi le corps se construit dans l'amour" (4, 16). En effet, le Christ est entièrement tendu à "présenter cette Eglise, resplendissante, sans tache ni ride, ni aucun défaut,... sainte et irréprochable" (cf. Ep 5, 27). Avec cela, il nous dit que la force avec laquelle il construit l'Eglise, avec laquelle il guide l'Eglise, avec laquelle il donne aussi la juste direction à l'Eglise, est précisément son amour.
La première signification est donc le Christ Chef de l'Eglise: que ce soit par rapport à la direction ou, surtout, par rapport à l'inspiration, à la vitalisation organique en vertu de son amour. Ensuite, dans un deuxième sens, le Christ est considéré non seulement comme chef de l'Eglise, mais comme chef des puissances célestes et de tout l'univers. Ainsi, dans la Lettre aux Colossiens, nous lisons que le Christ "a dépouillé les puissances de l'univers; il les a publiquement données en spectacle et les a traînées dans le cortège triomphal de la croix" (2, 15). De même, dans la Lettre aux Ephésiens, nous trouvons écrit que, avec sa résurrection, Dieu plaça le Christ "au dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom, aussi bien dans le monde présent que dans le monde à venir" (1, 21). Avec ces mots, les deux Lettres nous remettent un message hautement positif et fécond. Celui-ci: le Christ n'a pas à craindre un concurrent éventuel, car il est supérieur à toute forme de pouvoir qui penserait humilier l'homme. Lui seul "nous a aimés et s'est livré pour nous" (Ep 5, 2). C'est pourquoi, si nous sommes unis au Christ, nous ne devons craindre aucun ennemi et aucune adversité; mais cela signifie donc que nous devons nous tenir bien solidement à Lui, sans lâcher prise!
Pour le monde païen, qui croyait en un monde rempli d'esprits, en grande partie dangereux et contre lesquels il fallait se défendre, l'annonce que le Christ était le seul vainqueur et que celui qui était avec le Christ n'avait rien à craindre de personne, apparaissait comme une véritable libération. Il en va de même pour le paganisme d'aujourd'hui, car les disciples actuels de telles idéologies voient aussi le monde rempli de pouvoirs dangereux. Il faut leur annoncer que le Christ est le vainqueur, si bien que celui qui est avec le Christ, qui reste uni à Lui, n'a rien ni personne à craindre. Il me semble que cela est important également pour nous, qui devons apprendre à faire face à toutes les peurs, car Il est au-dessus de tout pouvoir, il est le véritable Seigneur du monde.
L'univers entier Lui est même soumis et va vers Lui comme vers le véritable chef. Les paroles de la Lettre aux Ephésiens, qui parle du projet de Dieu de "saisir l'univers entier, en réunissant tout sous un seul chef, le Christ" (1, 10) sont célèbres. De même, dans la Lettre aux Colossiens, on lit que "c'est en lui que tout a été créé, dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles" (1, 16) et qu'"il a voulu tout réconcilier par lui et en lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix" (1, 20). Il n'y a donc pas, d'un côté, le grand monde matériel et, de l'autre, cette petite réalité de l'histoire de notre terre, le monde des personnes: tout est un dans le Christ. Il est le chef de l'univers; l'univers est lui aussi créé par Lui, il est créé pour nous dans la mesure où nous sommes unis à Lui. C'est une vision rationnelle et personnaliste de l'univers. Et je dirais qu'il n'était pas possible de concevoir une vision plus universaliste que celle-ci, et celle-ci ne convient qu'au Christ ressuscité. Le Christ est le Pantokrator, à qui toutes les choses sont soumises: la pensée va justement vers le Christ Pantocrator, qui domine la voûte de l'abside des églises byzantines, parfois représenté assis au-dessus du monde entier, ou même sur un arc-en-ciel pour indiquer son assimilation à Dieu lui-même, à la droite duquel il est assis (cf. Ep 1, 20; Col 3, 1), et donc également son inégalable fonction de conducteur des destins humains.
Une vision de ce genre n'est concevable que de la part de l'Eglise, non pas dans le sens qu'elle désire indûment s'approprier ce qui ne lui revient pas, mais dans un autre double sens: aussi bien dans la mesure où l'Eglise reconnaît que, d'une certaine façon, le Christ est plus grand qu'elle, étant donné que sa puissance s'étend également au-delà de ses frontières, que dans la mesure où l'Eglise seule est qualifiée comme Corps du Christ, et non l'univers. Tout cela signifie que nous devons considérer de façon positive les réalités terrestres car le Christ les récapitule en lui, et dans le même temps, nous devons vivre en plénitude notre identité ecclésiale spécifique, qui est la plus semblable à l'identité du Christ lui-même.
Il existe ensuite un concept particulier qui est propre à ces deux Lettres, et qui est le concept de "mystère". Parfois, on parle du "mystère de la volonté" de Dieu (Ep 1, 9), et d'autres fois, du "mystère du Christ" (Ep 3, 4; Col 4, 3) ou encore du "mystère de Dieu, qui est le Christ, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance" (Col 3, 2-3). Celui-ci signifie le dessein insondable de Dieu sur le destin de l'humanité, des peuples et du monde. A travers ce langage, les deux Epîtres nous disent que c'est dans le Christ que se trouve l'accomplissement de ce mystère. Si nous sommes avec le Christ, même si nous ne pouvons pas intellectuellement tout comprendre, nous savons que nous sommes dans le noyau du "mystère" et sur le chemin de la vérité. C'est Lui, dans sa totalité, et non pas dans un aspect de sa personne ou à un moment de son existence, qui porte en lui la plénitude du dessein divin insondable de salut. En lui prend forme ce qui est appelée "la sagesse infinie en ressources déployées par Dieu" (Ep 3, 10), car en Lui "habite corporellement toute la plénitude de la Divinité" (Col 2, 9). C'est pourquoi, désormais, il n'est pas possible de penser et d'adorer la volonté de Dieu, sa disposition souveraine, sans nous confronter personnellement avec le Christ en personne, dans lequel ce "mystère" s'incarne et peut être perçu de façon tangible. On parvient ainsi à contempler l'"insondable richesse du Christ" (Ep 3, 8) qui va au-delà de toute compréhension humaine. Ce n'est pas que Dieu a laissé des traces de son passage, car le Christ lui-même est la trace de Dieu, son empreinte suprême; mais on se rend compte de ce qu'est "la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur" de ce "mystère" qui "surpasse toute connaissance" (Ep 3, 18-19). Les simples catégories intellectuelles apparaissent ici insuffisantes, et, en reconnaissant que de nombreuses choses vont au-delà de nos capacités rationnelles, il faut s'en remettre à la contemplation humble et joyeuse non seulement de l'esprit, mais également du cœur. Les Pères de l'Eglise, d'ailleurs, nous disent que l'amour comprend plus que la seule raison.
Il faut dire un dernier mot sur le concept, déjà évoqué plus haut, relatif à l'Eglise comme épouse du Christ. Dans la deuxième Lettre aux Corinthiens, l'apôtre Paul avait comparé la communauté chrétienne à une fiancée, écrivant ceci: "J'éprouve à votre égard en effet une jalousie divine; car je vous ai fiancés à un Epoux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ" (2 Co 11, 2). La Lettre aux Ephésiens développe cette image, en précisant que l'Eglise n'est pas seulement une épouse promise, mais la réelle épouse du Christ. Celui-ci l'a, pour ainsi dire, conquise, et il l'a fait au prix de sa vie: comme le dit le texte, "il s'est livré pour elle" (Ep 5, 25). Quelle preuve d'amour peut être plus grande que celle-ci? Mais, en plus, il se préoccupe de sa beauté: non seulement de celle déjà acquise par le baptême, mais également de celle qui doit grandir chaque jour grâce à une vie irréprochable, "sans tache ni ride" dans son comportement moral (Ep 5, 26-27). De là à l'expérience commune du mariage chrétien il n'y a qu'un pas; et d'ailleurs, le point de référence initial pour l'auteur de la Lettre n'apparaît pas très clairement: s'il s'agit du rapport Christ-Eglise, à la lumière duquel penser l'union de l'homme et de la femme, ou encore s'il s'agit de l'expérience de l'union conjugale, à la lumière de laquelle penser le rapport entre le Christ et l'Eglise. Mais les deux aspects s'illuminent réciproquement: nous apprenons ce qu'est le mariage à la lumière de la communion du Christ et de l'Eglise, nous apprenons que le Christ s'unit à nous en pensant au mystère du mariage. Dans tous les cas, notre Lettre se situe presque à mi-chemin entre le prophète Osée, qui indiquait le rapport entre Dieu et son peuple en termes de noces ayant déjà eu lieu (cf Os 2,4.16.21) et le Voyant de l'Apocalypse, qui prédira la rencontre eschatologique entre l'Eglise et l'Agneau comme des épousailles joyeuses et indéfectibles (cf. Ap 19,7-9; 21,9).
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais il me semble que, d'après ce qui a été exposé, il est déjà possible de comprendre que ces deux Lettres forment une grande catéchèse, qui peut nous apprendre non seulement comment être de bons chrétiens, mais également comment devenir réellement des hommes. Si nous commençons à comprendre que l'univers est l'empreinte du Christ, nous apprenons à connaître notre rapport étroit avec l'univers, avec tous les problèmes de la sauvegarde de l'univers. Nous apprenons à le voir avec la raison, mais avec une raison animée par l'amour, et avec l'humilité et le respect qui permettent d'agir de façon juste. Et si nous pensons que l'Eglise est le Corps du Christ, que le Christ s'est livré pour elle, nous apprenons la façon de vivre avec le Christ l'amour réciproque, l'amour qui nous unit à Dieu et qui nous fait voir dans l'autre l'image du Christ, le Christ lui-même. Prions le Seigneur pour qu'il nous aide à bien méditer l'Ecriture Sainte, sa Parole, et à apprendre ainsi réellement à bien vivre.
Je suis heureux de saluer le pèlerinage Sainte-Thérèse de Lisieux, qui, avec les Évêques de Bayeux-Lisieux et de Séez, accompagne le reliquaire des Bienheureux Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui ont si profondément vécu ce mystère d’amour du Christ. J’offre également mes vœux aux Religieuses contemplatives de la Sainte-Famille de Bordeaux ainsi qu’aux jeunes de l’Institution Jeanne d’Arc de Colombes.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090114_fr.html
Chers Frères et Sœurs,
Considérons aujourd’hui les Lettres Pastorales de saint Paul. Elles étaient adressées à des Pasteurs de l'Église: deux à Timothée et une à Tite, ses proches collaborateurs qu’il a aimés comme des fils très chers et à qui il a confié des missions importantes et délicates. Ces lettres évoquent une situation ecclésiale différente de celle qu’a connue directement Paul: de nouveaux contextes culturels et des doctrines erronées surgissent. L’auteur des Lettres les affronte en rappelant qu’il faut faire une lecture intelligente des Écritures et se référer sans cesse au «dépôt» transmis par les générations précédentes. Écriture et Tradition sont le «fondement solide posé par Dieu» (2 Tm 2,19). Il faut donc être «attaché à la parole sûre et conforme à la doctrine» (Tt 1,9). À la base de tout il y a la foi dans la révélation historique de la bonté de Dieu.
La communauté chrétienne se présente comme enracinée sur les points essentiels de la foi qui ici est synonyme de «vérité». Elle est ouverte à l’universel et elle prie pour tous les hommes afin qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité. Dans ces Lettres apparaît pour la première fois le triple ministère d’évêque, de prêtre et de diacre. L'Église est comme une maison familiale, la «maison de Dieu», dont l’épiscope est le père. Prions saint Paul pour que nous puissions toujours plus être perçus comme membres de la «famille de Dieu».
Je salue avec affection les pèlerins de la paroisse Sainte-Croix et les jeunes de l’externat «Saint-Joseph» d’Ollioules. Je vous souhaite d’être pleinement concitoyens des saints et familiers de Dieu. Avec ma Bénédiction apostolique!
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090128_fr.html
Chers frères et sœurs,
La série de nos catéchèses sur la figure de saint Paul est arrivée à sa conclusion: nous souhaitons parler aujourd'hui de la fin de sa vie terrestre. L'antique tradition chrétienne témoigne de manière unanime que la mort de Paul eut lieu suite au martyre subi ici à Rome. Les écrits du nouveau Testament ne nous racontent pas cet épisode. Les Actes des Apôtres achèvent leur récit en évoquant l'emprisonnement de l'Apôtre, qui pouvait toutefois recevoir tous ceux qui venaient le voir (cf. Ac 28, 30-31). C'est uniquement dans la deuxième Lettre à Timothée que nous trouvons ces paroles prémonitoires: "Quant à moi je suis déjà répandu en libation et le moment de mon départ est venu" (2 Tm 4, 6; cf. Ph 2, 17). On a ici recours à deux images, l'image cultuelle du sacrifice, qu'il avait déjà utilisée dans la première Lettre aux Philippiens en interprétant le martyre comme une partie du sacrifice du Christ, et l'image marine de jeter les amarres: deux images qui ensemble, font discrètement allusion à l'événement de la mort, et d'une mort dans le sang.
Le premier témoignage explicite sur la fin de saint Paul nous vient du milieu des années 90 du Ier siècle, c'est-à-dire un peu plus de trois décennies après sa mort effective. Il s'agit précisément de la Lettre que l'Eglise de Rome, avec son évêque Clément I, écrivit à l'Eglise de Corinthe. Dans ce texte épistolaire, l'on est invité à garder devant les yeux l'exemple des apôtres, et, immédiatement après avoir mentionné le martyre de Pierre, on lit ceci: "A cause de la jalousie et de la discorde, Paul fut obligé de nous montrer comment l'on obtient le prix de la patience. Arrêté sept fois, exilé, lapidé, il fut le héraut du Christ en Orient et en Occident, et en raison de sa foi, il s'acquit une gloire pure. Après avoir prêché la justice au monde entier, et après être parvenu à l'extrémité de l'Occident, il subit le martyre devant les gouvernants; c'est ainsi qu'il quitta ce monde et qu'il parvint au lieu saint, devenu ainsi le plus grand modèle de patience" (1 Clem 5, 2). La patience dont il parle est l'expression de sa communion à la passion du Christ, de la générosité et de la constance avec laquelle il a accepté le long chemin de souffrance, afin de pouvoir dire: "Je porte dans mon corps les marques de Jésus" (Ga 6, 17). Nous avons entendu dans le texte de saint Clément que Paul serait arrivé jusqu'à "l'extrémité de l'occident". L'on se demande s'il s'agit d'une allusion à un voyage en Espagne, que saint Paul aurait fait. Il n'existe pas de certitudes sur ce point, mais il est vrai que saint Paul dans sa Lettre aux Romains exprime son intention d'aller en Espagne (cf. Rm 15, 24).
Ce qui est en revanche très intéressant dans la lettre de Clément, c'est la succession des deux noms de Pierre et de Paul, même s'ils seront intervertis dans le témoignage d'Eusèbe de Césarée du iv siècle, qui en parlant de l'Empereur Néron écrivait: "Pendant son règne, Paul fut décapité précisément à Rome et Pierre y fut crucifié. Le récit est confirmé par le nom de Pierre et de Paul, qui est encore aujourd'hui conservé sur leurs sépulcres dans cette ville" (Hist. eccl. 2, 25, 5). Eusèbe poursuit ensuite en rapportant la déclaration précédente d'un prêtre romain du nom de Gaius, remontant aux débuts du ii siècle: "Je peux te montrer les trophées des apôtres: si tu vas au Vatican ou sur la Via Ostiense, tu y trouveras les trophées des fondateurs de l'Eglise" (ibid., 2, 25, 6-7). Les "trophées" sont les monuments sépulcraux, et il s'agit des sépultures elles-mêmes de Pierre et de Paul qu'aujourd'hui encore, deux mille ans après, nous vénérons nous aussi dans les mêmes lieux: que ce soit ici au Vatican en ce qui concerne Pierre, ou dans la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs sur la Via Ostiense en ce qui concerne l'Apôtre des nations.
Il est intéressant de noter que les deux grands apôtres sont mentionnés ensemble. Même si aucune source antique ne parle d'un éventuel ministère commun à Rome, la conscience chrétienne qui suivra sur la base de leur sépulture à tous deux dans la capitale de l'empire, les associera également comme fondateurs de l'Eglise de Rome. C'est en effet ce que l'on lit chez Irénée de Lyon, vers la fin du ii siècle, à propos de la succession apostolique dans les diverses Eglises: "Comme il serait trop long d'énumérer les successions de toutes les Eglises, nous prendrons la très grande et très antique Eglise connue de tous, l'Eglise fondée et établie à Rome par les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul" (Adv. haer. 3, 3, 2).
Laissons cependant à présent de côté la figure de Pierre et concentrons-nous sur celle de Paul. Son martyre est raconté pour la première fois par les Actes de Paul, écrits vers la fin du II siècle. Ceux-ci rapportent que Néron le condamna à mort par décollation, et que celle-ci fut exécutée immédiatement après (cf. 9, 5). La date de la mort varie déjà dans les sources antiques, qui la situent entre la persécution lancée par Néron lui-même après l'incendie de Rome, qui eut lieu en juillet de l'an 64, et la dernière année de son règne, c'est-à-dire 68 (cf. Jérôme, De viris ill., 5, 8). Le calcul dépend beaucoup de la chronologie de l'arrivée de Paul à Rome, un débat dans lequel nous ne pouvons pas entrer ici. Des traditions successives précisèrent deux autres éléments. L'un, le plus légendaire, est que le martyre eut lieu aux Acquae Salviae, sur la via Laurentina, et que sa tête rebondit trois fois, ce qui à chaque fois suscita l'écoulement d'un flot d'eau, c'est la raison pour laquelle le lieu porte le nom, aujourd'hui encore, de "Tre fontane", Trois fontaines (Actes de Pierre et Paul du Pseudo Marcel, du v siècle). L'autre, en harmonie avec l'antique témoignage, déjà mentionné, du prêtre Gaius, est que sa sépulture eut lieu non seulement "en dehors de la ville... au deuxième mille sur la via Ostiense", mais plus précisément "dans le domaine de Lucina", qui était une femme chrétienne (Passion de Paul du Pseudo Abdia, du vi siècle). C'est là que, au IV siècle, l'empereur Constantin érigea une première église, ensuite largement agrandie entre le IV et le V siècle par les empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius. Après l'incendie de 1800, fut ici érigée l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.
Quoi qu'il en soit, la figure de saint Paul a un rayonnement qui va bien au-delà de sa vie terrestre et de sa mort; en effet, il a laissé un extraordinaire héritage spirituel. Lui aussi, comme un véritable disciple de Jésus, devint un signe de contradiction. Alors que parmi ceux qu'on appelait les "ébionites" - un courant judéo-chrétien - il était considéré comme apostat par la loi mosaïque, dans le livre des Actes des Apôtres apparaît une grande vénération envers l'apôtre Paul. Je voudrais à présent faire abstraction de la littérature apocryphe, comme les Actes de Paul et Tecla et un recueil de lettres apocryphes entre l'Apôtre Paul et le philosophe Sénèque. Il est surtout important de constater que, très vite, les Lettres de saint Paul entrent dans la liturgie, où la structure prophète-apôtre-Evangile est déterminante pour la forme de la liturgie de la Parole. Ainsi, grâce à cette "présence" dans la liturgie de l'Eglise, la pensée de l'Apôtre devient dès le début une nourriture spirituelle pour les fidèles de tous les temps.
Il est évident que les Pères de l'Eglise et ensuite tous les théologiens se sont nourris des Lettres de saint Paul et de sa spiritualité. Il est ainsi resté au cours des siècles, jusqu'à aujourd'hui, le véritable maître et apôtre des nations. Le premier commentaire patristique qui nous soit parvenu sur un écrit du Nouveau Testament est celui du grand théologien d'Alexandrie, Origène, qui commente la Lettre de Paul aux Romains. Ce commentaire n'est malheureusement conservé qu'en partie. Saint Jean Chrysostome, en plus des commentaires de ses Lettres, a écrit sur lui sept Panégyriques mémorables. Saint Augustin lui devra le pas décisif de sa propre conversion, et il fera référence à Paul tout au long de sa vie. De ce dialogue permanent avec l'Apôtre dérive sa grande théologie catholique et également la théologie protestante de tous les temps. Saint Thomas d'Aquin nous a laissé un beau commentaire aux Lettres pauliniennes, qui représente le fruit le plus mûr de l'exégèse médiévale. Un véritable tournant eut lieu au xvi siècle avec la Réforme protestante. Le moment décisif de la vie de Luther fut ce que l'on appelle "Turmerlebnis", (1517) au cours duquel il trouva en un instant une nouvelle interprétation de la doctrine paulinienne de la justification. Une interprétation qui le libéra des scrupules et des angoisses de sa vie précédente et lui donna une nouvelle confiance radicale dans la bonté de Dieu qui pardonne tout sans condition. A partir de ce moment, Luther identifia le droit judéo-chrétien, condamné par l'Apôtre, avec l'ordre de la vie de l'Eglise catholique. Et l'Eglise lui apparut donc comme l'expression de l'esclavage de la loi, à laquelle il opposa la liberté de l'Evangile. Le Concile de Trente, de 1545 à 1563, interpréta de manière profonde la question de la justification et trouva en continuité avec toute la tradition catholique la synthèse entre la loi et l'Evangile, conformément au message de l'Ecriture Sainte lue dans sa totalité et son unité.
Le XIX siècle, recueillant le meilleur héritage du siècle des Lumières, connut un renouveau du paulinisme, en particulier sur le plan du travail scientifique développé par l'interprétation historique et critique de l'Ecriture Sainte. Nous laisserons de côté le fait qu'à ce siècle-là également, comme ensuite au xx siècle, apparut un véritable dénigrement de saint Paul. Je pense en particulier à Nietzsche, qui dénigrait la théologie de l'humilité de saint Paul, en opposant à celle-ci sa théologie de l'homme fort et puissant. Mais laissons tout cela de côté, et examinons le courant essentiel de la nouvelle interprétation scientifique de l'Ecriture Sainte et du nouveau paulinisme de ce siècle. On a souligné ici en particulier comme central dans la pensée paulinienne le concept de liberté: dans celui-ci a été identifié le cœur de la pensée paulinienne, comme par ailleurs l'avait déjà pressenti Luther. Or le concept de liberté était toutefois réinterprété dans le contexte du libéralisme moderne. De plus, on souligne fortement la différence entre l'annonce de saint Paul et l'annonce de Jésus. Et saint Paul apparaît presque comme un nouveau fondateur du christianisme. Il est vrai que chez saint Paul, le caractère central du Royaume de Dieu, déterminant pour l'annonce de Jésus, est transformé dans le caractère central de la christologie, dont le point déterminant est le mystère pascal. Et du mystère pascal découlent les Sacrements du Baptême et de l'Eucharistie, comme présence permanente de ce mystère, à partir duquel croît le Corps du Christ et se construit l'Eglise. Mais, je dirais, sans entrer à présent dans les détails, que c'est précisément dans le nouveau caractère central de la christologie et du mystère pascal que se réalise le Royaume de Dieu, l'annonce authentique de Jésus devenant concrète, présente et active. Nous avons vu dans les catéchèses précédentes que cette nouveauté paulinienne est précisément la fidélité la plus profonde à l'annonce de Jésus. Dans le progrès de l'exégèse, en particulier au cours des deux cents dernières années, croissent également les convergences entre exégèse catholique et exégèse protestante, réalisant ainsi un consensus remarquable précisément sur le point qui fut à l'origine du plus grand désaccord historique. Il s'agit donc d'une grande espérance pour la cause de l'œcuménisme, si centrale pour le Concile Vatican ii.
Enfin, je voudrais brièvement évoquer une fois de plus les divers mouvements religieux, apparus à l'époque moderne au sein de l'Eglise catholique, et qui se réfèrent au nom de saint Paul. C'est ce qui a eu lieu au xvi siècle avec la "Congrégation de saint Paul", dite des barnabites, au xix siècle avec les missionnaires de saint Paul, ou Paulistes, et au XX siècle avec la "Famille paulinienne" sous de multiples formes, fondée par le bienheureux Giacomo Alberione, pour ne pas parler de l'Institut séculier de la "Compagnie de saint Paul". En résumé, demeure lumineuse devant nous la figure d'un apôtre et d'un penseur chrétien extrêmement fécond et profond, dont chacun peut tirer profit de l'étude. Dans l'un de ses panégyriques, saint Jean Chrysostome fit une comparaison originale entre Paul et Noé, en s'exprimant ainsi: Paul "n'assembla pas des planches pour fabriquer une arche; au contraire, au lieu d'unir des planches de bois, il composa des lettres et ainsi arracha aux flots non pas deux, trois ou cinq membres de sa famille, mais tout l'œkoumène qui était sur le point de périr" (Paneg. 1, 5). C'est précisément cela que peut encore et toujours faire l'apôtre Paul. Puiser chez lui, tant dans son exemple apostolique que dans sa doctrine, sera donc un encouragement, sinon une garantie, pour la consolidation de l'identité chrétienne de chacun de nous et le rajeunissement de l'Eglise tout entière.
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue particulièrement le groupe des Ukrainiens de Belgique, les séminaristes de Liège, Tournai et Malines-Bruxelles, ainsi que les responsables et les lecteurs de la Documentation catholique venus à Rome célébrer le quatre-vingt dixième anniversaire de la revue. Que l’exemple de saint Paul soit pour vous tous un stimulant pour votre amour de l’Église et pour votre fidélité envers son enseignement. Que Dieu vous bénisse!
Appel à la paix au Sri Lanka
La situation au Sri Lanka continue à être une source de préoccupation. Les nouvelles de la cruauté du conflit et du nombre croissant des victimes innocentes, me poussent à lancer un appel fervent aux combattants afin qu'ils respectent le droit humanitaire et la liberté de mouvement de la population. Qu'ils fassent le possible pour garantir l'assistance aux blessés et la sécurité des civils et qu'ils leur permettent de répondre à leurs nécessités alimentaires et médicales urgentes.
Que la Sainte Vierge de Madhu, très vénérée par les catholiques mais aussi par les fidèles d'autres religions, fasse que soit proche le jour de la paix et de la réconciliation dans ce pays bien-aimé.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090204_fr.html
Dear Brothers and Sisters,
Today I would like to begin a new cycle of Catecheses focusing on the great Apostle St Paul. As you know, this year is dedicated to him, from the liturgical Feast of Sts Peter and Paul on 29 June 2008 to the same Feast day in 2009. The Apostle Paul, an outstanding and almost inimitable yet stimulating figure, stands before us as an example of total dedication to the Lord and to his Church, as well as of great openness to humanity and its cultures. It is right, therefore, that we reserve a special place for him in not only our veneration but also in our effort to understand what he has to say to us as well, Christians of today. In this first meeting let us pause to consider the environment in which St Paul lived and worked. A theme such as this would seem to bring us far from our time, given that we must identify with the world of 2,000 years ago. Yet this is only apparently and, in any case, only partly true for we can see that various aspects of today's social and cultural context are not very different from what they were then.
A primary and fundamental fact to bear in mind is the relationship between the milieu in which Paul was born and raised and the global context to which he later belonged. He came from a very precise and circumscribed culture, indisputably a minority, which is that of the People of Israel and its tradition. In the ancient world and especially in the Roman Empire, as scholars in the subject teach us, Jews must have accounted for about 10 percent of the total population; later, here in Rome, towards the middle of the first century, this percentage was even lower, amounting to three percent of the city's inhabitants at most. Their beliefs and way of life, is still the case today, distinguished them clearly from the surrounding environment; and this could have two results: either derision, that could lead to intolerance, or admiration which was expressed in various forms of sympathy, as in the case of the "God-fearing" or "proselytes", pagans who became members of the Synagogue and who shared the faith in the God of Israel. As concrete examples of this dual attitude we can mention on the one hand the cutting opinion of an orator such as Cicero who despised their religion and even the city of Jerusalem (cf. Pro Flacco, 66-69) and, on the other, the attitude of Nero's wife, Poppea, who is remembered by Flavius Josephus as a "sympathizer" of the Jews (cf. Antichità giudaiche 20, 195, 252); Vita 16), not to mention that Julius Caesar had already officially recognized specific rights of the Jews which have been recorded by the above-mentioned Jewish historian Flavius Josephus (cf. ibid., 14,200-216). It is certain that the number of Jews, as, moreover, is still the case today, was far greater outside the land of Israel, that is, in the Diaspora, than in the territory that others called Palestine.
It is not surprising, therefore, that Paul himself was the object of the dual contradictory assessment that I mentioned. One thing is certain: the particularism of the Judaic culture and religion easily found room in an institution as far-reaching as the Roman Empire. Those who would adhere with faith to the Person of Jesus of Nazareth, Jew or Gentile, were in the more difficult and troubled position, to the extent to which they were to distinguish themselves from both Judaism and the prevalent paganism. In any case, two factors were in Paul's favour. The first was the Greek, or rather Hellenistic, culture which after Alexander the Great had become a common heritage, at least of the Eastern Mediterranean and of the Middle East, and had even absorbed many elements of peoples traditionally considered barbarian. One writer of the time says in this regard that Alexander "ordered that all should consider the entire oecumene as their homeland... and that a distinction should no longer be made between Greek and barbarian" (Plutarch, De Alexandri Magni fortuna aut virtute, 6, 8). The second factor was the political and administrative structure of the Roman Empire which guaranteed peace and stability from Britain as far as southern Egypt, unifying a territory of previously unheard of dimensions. It was possible to move with sufficient freedom and safety in this space, making use, among other things, of an extraordinary network of roads and finding at every point of arrival basic cultural characteristics which, without affecting local values, nonetheless represented a common fabric of unification super partes, so that the Jewish philosopher, Philo of Alexandria, a contemporary of Paul himself, praised the Emperor Augustus for "composing in harmony all the savage peoples, making himself the guardian of peace" (Legatio ad Caium, 146-147).
There is no doubt that the universalist vision characteristic of St Paul's personality, at least of the Christian Paul after the event on the road to Damascus, owes its basic impact to faith in Jesus Christ, since the figure of the Risen One was by this time situated beyond any particularistic narrowness. Indeed, for the Apostle "there is neither Jew nor Greek, there is neither slave nor free, there is neither male nor female; for you are all one in Christ Jesus" (Gal 3: 28). Yet, even the historical and cultural situation of his time and milieu could not but have had an influence on his decisions and his work. Some have defined Paul as "a man of three cultures", taking into account his Jewish background, his Greek tongue and his prerogative as a "civis romanus [Roman citizen], as the name of Latin origin suggests. Particularly the Stoic philosophy dominant in Paul's time which influenced Christianity, even if only marginally, should be recalled. Concerning this, we cannot gloss over certain names of Stoic philosophers such as those of its founders, Zeno and Cleanthes, and then those closer to Paul in time such as Seneca, Musonius and Epictetus: in them the loftiest values of humanity and wisdom are found which were naturally to be absorbed by Christianity. As one student of the subject splendidly wrote, "Stoicism... announced a new ideal, which imposed upon man obligations to his peers, but at the same time set him free from all physical and national ties, and made of him a purely spiritual being" (M. Pohlenz, La Stoa, I, Florence, 2, 1978, pp. 565 f.). One thinks, for example, of the doctrine of the universe understood as a single great harmonious body and consequently of the doctrine of equality among all people without social distinctions, of the equivalence, at least in principle, of men and women, and then of the ideal of frugality, of the just measure and self-control to avoid all excesses. When Paul wrote to the Philippians, "Whatever is true, whatever is honourable, whatever is just, whatever is pure, whatever is lovely, whatever is gracious, if there is any excellence, if there is anything worthy of praise, think about these things" (Phil 4: 8), he was only taking up a purely humanistic concept proper to that philosophical wisdom.
In St Paul's time a crisis of traditional religion was taking place, at least in its mythological and even civil aspects. After Lucretius had already ruled polemically a century earlier that "religion has led to many misdeeds" (De rerum natura, 1, 101, On the Nature of Things), a philosopher such as Seneca, going far beyond any external ritualism, taught that "God is close to you, he is with you, he is within you" (Epistulae morales to Lucilius, 41, 1). Similarly, when Paul addresses an audience of Epicurean philosophers and Stoics in the Areopagus of Athens, he literally says: "God does not live in shrines made by man,... for in him we live and move and have our being" (Acts 17: 24, 28). In saying this he certainly re-echoes the Judaic faith in a God who cannot be represented in anthropomorphic terms and even places himself on a religious wavelength that his listeners knew well. We must also take into account the fact that many pagan cults dispensed with the official temples of the town and made use of private places that favoured the initiation of their followers. It is therefore not surprising that Christian gatherings (ekklesiai) as Paul's Letters attest, also took place in private homes. At that time, moreover, there were not yet any public buildings. Therefore Christian assemblies must have appeared to Paul's contemporaries as a simple variation of their most intimate religious practice. Yet the differences between pagan cults and Christian worship are not negligible and regard the participants' awareness of their identity as well as the participation in common of men and women, the celebration of the "Lord's Supper", and the reading of the Scriptures.
In conclusion, from this brief over-view of the cultural context of the first century of the Christian era, it is clear that it is impossible to understand St Paul properly without placing him against both the Judaic and pagan background of his time. Thus he grows in historical and spiritual stature, revealing both sharing and originality in comparison with the surrounding environment. However, this applies likewise to Christianity in general, of which the Apostle Paul, precisely, is a paradigm of the highest order from whom we all, always, still have much to learn. And this is the goal of the Pauline Year: to learn from St Paul, to learn faith, to learn Christ, and finally to learn the way of upright living.
To special groups
Dear Brothers and Sisters,
I offer a warm welcome to all the English-speaking visitors present today, including the Pallottine Missionary Sisters, the Columban Missionaries and the Soweto Catholic Church Choir. I also greet the various groups coming from England, Ireland, Norway, The Bahamas, Canada and the United States. May your visit to Rome be a time of deep spiritual renewal. Upon all of you I invoke God's blessings of joy and peace.
Lastly, I address a greeting to the young people, the sick and the newly weds. Dear young people, Jesus calls you to be "living-stones" of the Church. Respond generously to his invitation, each according to his own gift and responsibility. Dear sick people, offer your suffering to the Crucified Christ to cooperate in the world's redemption. And you, dear newly-weds, may you be aware of the irreplaceable mission to which the sacrament of Marriage binds you.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080702_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In the last Catechesis before the holidays - two months ago, at the beginning of July - I began a new series of topics on the occasion of the Pauline Year, examining the world in which St Paul lived. Today I would like to resume and continue the reflection on the Apostle to the Gentiles, presenting a brief biography of him. Since we shall be dedicating next Wednesday to the extraordinary event that occurred on the road to Damascus, Paul's conversion, a fundamental turning point in his life subsequent to his encounter with Christ, let us briefly pause today on his life as a whole. We find Paul's biographical details respectively in the Letter to Philemon, in which he says he is "an old man" (Phlm 9: presbytes) and in the Acts of the Apostles in which, at the time of the stoning of Stephen, he is described as "a young man" (7: 58: neanías). Both these expressions are obviously generic but, according to ancient calculations, a man of about 30 was described as "young" whereas he would be called "old" by the time he had reached the age of about 60. The date of Paul's birth depends largely on the dating of the Letter to Philemon. He is traditionally supposed to have written it during his imprisonment in Rome in the mid-60s. Paul would have been born in approximately the year 8. He would therefore have been about 30 at the time of the stoning of Stephen. This ought to be the correct chronology and we are celebrating the Pauline Year in accordance with precisely this chronology. The year 2008 was chosen with a date of birth of about the year 8 in mind. In any case, Paul was born in Tarsus, Cilicia (cf. Acts 22: 3). The town was the administrative capital of the region and in 51 B.C. had had as Proconsul no less than Marcus Tullius Cicero himself, while 10 years later, in 41, Tarsus was the place where Mark Anthony and Cleopatra met for the first time. A Jew from the Diaspora, he spoke Greek although his name was of Latin origin. Moreover, it derived by assonance from the original Jewish Saul/Saulos, and he was a Roman citizen (cf. Acts 22: 25-28). Paul thus appears to be at the intersection between three different cultures - Roman, Greek and Jewish - and perhaps partly because of this was disposed for fruitful universalistic openness, for a mediation between cultures, for true universality. He also learned a manual trade, perhaps from his father, that of "tentmaker" (Acts 18: 3: skenopoios). This should probably be understood as a worker of uncarded goat wool or linen fibres who made them into mats or tents (cf. Acts 20: 33-35). At about the age of 12 to 13, the age in which a Jewish boy becomes a bar mitzvah ("son of the commandment"), Paul left Tarsus and moved to Jerusalem to be educated at the feet of Rabbi Gamaliel the Elder, a nephew of the great Rabbi Hillel, in accordance with the strictest Pharisaic norms and acquiring great zeal for the Mosaic Torah (cf. Gal 1: 14; Phil 3: 5-6; Acts 22: 3; 23: 6; 26: 5).
On the basis of this profound Orthodoxy that he learned at the school of Hillel in Jerusalem, he saw the new movement that referred to Jesus of Nazareth as a risk, a threat to the Jewish identity, to the true Orthodoxy of the fathers. This explains the fact that he proudly "persecuted the Church of God" as he was to admit three times in his Letters (1 Cor 15: 9; Gal 1: 13; Phil 3: 6). Although it is not easy to imagine in what this persecution actually consisted, his attitude was intolerant. It is here that the event of Damascus fits in; we shall return to it at our next Catechesis. It is certain that from this time Paul's life changed and he became a tireless apostle of the Gospel. Indeed, Paul passed into history for what he did as a Christian, indeed as an Apostle, rather than as a Pharisee. Traditionally his apostolic activity is divided on the basis of his three missionary journeys, to which can be added a fourth, his voyage to Rome as a prisoner. They are all recounted by Luke in the Acts. With regard to the three missionary journeys, however, the first must be distinguished from the other two.
In fact, Paul was not directly responsible for the first (cf. Acts 13-14), which was instead entrusted to the Cypriot, Barnabas. They sailed together from Antioch on the Orontes River, sent out by that Church (cf. Acts 13: 1-3) and having sailed from the port of Seleucia on the Syrian coast, crossed the island of Cyprus from Salamis to Paphos; from here they reached the southern coasts of Anatolia, today Turkey, and passed through the cities of Attalia, Perga in Pamphylia, Antioch in Pisidia, Iconium, Lystra and Derbe, from which they returned to their starting point. Thus was born the Church of the people, the Church of the Gentiles. And in the meantime, especially in Jerusalem, a discussion had been sparked, lasting until, in order to participate truly in the promises of the prophets and enter effectively into the heritage of Israel, these Christians who came from paganism were obliged to adhere to the life and laws of Israel (various observances and prescriptions that separated Israel from the rest of the world). To resolve this fundamental problem for the birth of the future Church the so-called Council of the Apostles met in Jerusalem to settle on a solution, on which the effective birth of a universal Church depended. And it was decided that the observance of Mosaic Law should not be imposed upon converted pagans (cf. Acts 15: 6-30): that is, they were not to be bound by the rules of Judaism; the only thing necessary was to belong to Christ, to live with Christ and to abide by his words. Thus, in belonging to Christ, they also belonged to Abraham and to God, and were sharers in all the promises. After this decisive event Paul separated from Barnabas, chose Silas and set out on his second missionary journey (Acts 15: 36-18: 22). Having gone beyond Syria and Cilicia, he saw once again the city of Lystra where he was joined by Timothy (a very important figure in the nascent Church, the son of a Jewish woman and a pagan), whom he had circumcised; he crossed Central Anatolia and reached the city of Troas on the northern coast of the Aegean Sea. And here another important event happened: in a dream he saw a Macedonian from the other side of the sea, that is, in Europe, who was saying: "Come and help us!". It was the Europe of the future that was asking for the light and help of the Gospel. On the impetus of this vision he set sail for Macedonia and thus entered Europe. Having disembarked at Neapolis, he arrived at Philippi, where he founded a beautiful community. He then travelled to Thessalonica. Having left this place because of the problems the Jews created for him, he passed through Beroea to Athens. In this capital of ancient Greek culture, he preached to pagans and Greeks, first in the Agora and then on the Areopagus. And the discourse of the Areopagus, mentioned in the Acts of the Apostles, is the model of how to translate the Gospel into Greek culture, of how to make Greeks understand that this God of the Christians and Jews was not a God foreign to their culture but the unknown God they were awaiting, the true answer to the deepest questions of their culture. Then from Athens he arrived in Corinth, where he stayed for a year and a half. And here we have an event that is chronologically very reliable. It is the most reliable date in the whole of his biography because, during this first stay in Corinth he was obliged to appear before the Governor of the Senatorial Province of Achaia, the Proconsul Gallio, who accused him of illegitimate worship. In Corinth there is an ancient inscription, found in Delphi, which mentions this Gallio and that epoch. It says that Gallio was Proconsul in Corinth between the years 51 and 53. Thus we have one absolutely certain date. Paul stayed in Corinth in those years. We may therefore suppose that he arrived there in about the year 50 and stayed until 52. Then from Corinth, passing through Cenchreae, the port on the eastern side of the city, he set sail for Palestine and arrived in Caesarea Marittima. From here he sailed for Jerusalem, before returning to Antioch on the Orontes.
The third missionary journey (cf. Acts 18: 23-21: 16), began, like all his journeys, in Antioch, which had become the original core of the Church of the Gentiles, of the mission to the Gentiles, and was also the place where the term "Christian" was coined. It was here, St Luke tells us, that Jesus' followers were called "Christians" for the first time. From Antioch Paul started out for Ephesus, the capital of the Province of Asia where he stayed two years, carrying out a ministry whose fruitful effects were felt throughout the region. It was from Ephesus that Paul wrote the Letters to the Thessalonians and the Corinthians. The population of the town, however, was set against him by the local silversmiths, who saw their income diminishing with the reduction in the number of those who worshipped Artemis (the temple dedicated to her in Ephesus, the Artemysion, was one of the seven wonders of the ancient world); Paul was thus forced to flee north. He crossed Macedonia once again and went back to Greece, probably to Corinth, where he remained for three months and wrote his famous Letter to the Romans.
From here he retraced his steps: he went back through Macedonia, reaching Troas by boat, and then, staying very briefly on the islands of Mitylene, Chios and Samos, arrived at Miletus where he delivered an important discourse to the elders of the Church of Ephesus, outlining a portrait of a true Pastor of the Church (cf. Acts 20). From here he set sail for Tyre from whence he came to Caesarea Marittima, on his return journey to Jerusalem. Here he was arrested on the basis of a misunderstanding. Certain Jews had mistaken other Jews of Greek origin for Gentiles, whom Paul had taken into the temple precinct reserved for Israelites. He was spared the inevitable death sentence by the intervention of the Roman tribune on guard in the Temple area (cf. Acts 21: 27-36); this happened while the imperial Procurator in Judea was Antonius Felix. After a spell in prison (the duration of which is debated), and since Paul as a Roman citizen was an appellee of Caesar (at that time Nero), the subsequent Procurator, Porcius Festus, sent him to Rome under military escort.
The voyage to Rome involved putting in at the Mediterranean islands of Crete and Malta, and then the cities of Syracuse, Rhegium Calabria and Puteoli. The Roman Christians went down the Appian Way to meet him at the Appii Forum (about 70 km from the capital), and others went as far as Three Taverns (c. 40 km). In Rome he met the delegates of the Jewish community, whom he told that it was for "the hope of Israel" that he was in chains (Acts 28: 20). However, Luke's account ends with the mention of two years spent in Rome under mild military surveillance. Luke mentions neither a sentence of Caesar (Nero) nor, even less, the death of the accused. Later traditions speak of his liberation which would have been propitious for either a missionary journey to Spain or a subsequent episode in the East, and specifically in Crete, Ephesus and Nicopolis in Epirus. Still on a hypothetical basis, another arrest is conjectured and a second imprisonment in Rome (where he is supposed to have written the three so-called Pastoral Letters, that is, the two to Timothy and the Letter to Titus), with a second trial that would have proven unfavourable to him. Yet a series of reasons induce many scholars of St Paul to end his biography with Luke's narrative in the Acts.
We shall return to his martyrdom later in the cycle of our Catecheses. For the time being, in this brief list of Paul's journeys it suffices to note how dedicated he was to proclaiming the Gospel, sparing no energy, confronting a series of grave trials, of which he left us a list in the Second Letter to the Corinthians (cf. 11: 21-28). Moreover, it is he who writes: "I do it all for the sake of the Gospel" (1 Cor 9: 23), exercising with unreserved generosity what he called "anxiety for the Churches" (2 Cor 11: 28). We see a commitment that can only be explained by a soul truly fascinated by the light of the Gospel, in love with Christ, a soul sustained by profound conviction; it is necessary to bring Christ's light to the world, to proclaim the Gospel to all of us. This seems to me to be what remains for us from this brief review of St Paul's journeys: to see his passion for the Gospel and thereby grasp the greatness, the beauty, indeed the deep need of the Gospel for all of us. Let us pray the Lord who caused St Paul to see his light, who made him hear his word and profoundly moved his heart, that we may also see his light, so that our hearts too may be moved by his Word and thus that we too may give the light of the Gospel and the truth of Christ to today's world which thirsts for it.
Greetings:
Dear Brothers and Sisters,
I offer a warm welcome to all the English-speaking pilgrims and visitors present at today's Audience, including the Augustinian Spinellian Lay Associates from Malta, and also the groups from Scotland, Ireland, Denmark, Dominica and the United States of America. May your pilgrimage renew your love for the Lord and his Church, after the example of the Apostle St Paul. May God bless you all!
To youth, sick, newlyweds
Lastly, as usual, I address my thoughts to you, dear young people, sick people and newlyweds. May the example of St Monica, whom we are commemorating today, and of her son St Augustine whom we shall be celebrating tomorrow, help you to look with indomitable trust to Christ, our light in difficulties, support in trials and guide at every moment of human life.
APPEAL AFTER THE ANTI-CHRISTIAN ACTS OF VIOLENCE IN INDIA
I learned with deep sorrow of the acts of violence perpetrated against the Christian communities in the Indian State of Orissa, subsequent to the deplorable assassination of Swami Lakshmananda Saraswati, a Hindu leader. So far several people have been killed and various others have been injured. Centres of worship that belong to the Church have also been destroyed, as well as private homes. While I firmly condemn every attack against human life, whose sacredness demands the respect of all, I express my spiritual closeness and solidarity to the brothers and sisters in the faith who have been so harshly tried. I implore the Lord to accompany and sustain them at this time of suffering and to give them the strength to continue in the service of love on behalf of all. I ask religious leaders and civil authorities to work together to re-establish among the members of the various communities the peaceful coexistence and harmony that have always been a hallmark of Indian society.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080827_en.html
Dear Brothers and Sisters,
Today's Catechesis is dedicated to the experience that Paul had on his way to Damascus, and therefore on what is commonly known as his conversion. It was precisely on the road to Damascus, at the beginning of the 30s in the first century and after a period in which he had persecuted the Church that the decisive moment in Paul's life occurred. Much has been written about it and naturally from different points of view. It is certain that he reached a turning point there, indeed a reversal of perspective. And so he began, unexpectedly, to consider as "loss" and "refuse" all that had earlier constituted his greatest ideal, as it were the raison d'être of his life (cf. Phil 3: 7-8). What had happened?
In this regard we have two types of source. The first kind, the best known, consists of the accounts we owe to the pen of Luke, who tells of the event at least three times in the Acts of the Apostles (cf. 9: 1-19; 22: 3-21; 26: 4-23). The average reader may be tempted to linger too long on certain details, such as the light in the sky, falling to the ground, the voice that called him, his new condition of blindness, his healing like scales falling from his eyes and the fast that he made. But all these details refer to the heart of the event: the Risen Christ appears as a brilliant light and speaks to Saul, transforms his thinking and his entire life. The dazzling radiance of the Risen Christ blinds him; thus what was his inner reality is also outwardly apparent, his blindness to the truth, to the light that is Christ. And then his definitive "yes" to Christ in Baptism restores his sight and makes him really see.
In the ancient Church Baptism was also called "illumination", because this Sacrament gives light; it truly makes one see. In Paul what is pointed out theologically was also brought about physically: healed of his inner blindness, he sees clearly. Thus St Paul was not transformed by a thought but by an event, by the irresistible presence of the Risen One whom subsequently he would never be able to doubt, so powerful had been the evidence of the event, of this encounter. It radically changed Paul's life in a fundamental way; in this sense one can and must speak of a conversion. This encounter is the centre St Luke's account for which it is very probable that he used an account that may well have originated in the community of Damascus. This is suggested by the local colour, provided by Ananias' presence and by the names, of both the street and the owner of the house in which Paul stayed (Acts 9: 11).
The second type of source concerning the conversion consists in St Paul's actual Letters. He never spoke of this event in detail, I think because he presumed that everyone knew the essentials of his story: everyone knew that from being a persecutor he had been transformed into a fervent apostle of Christ. And this had not happened after his own reflection, but after a powerful event, an encounter with the Risen One. Even without speaking in detail, he speaks on various occasions of this most important event, that, in other words he too is a witness of the Resurrection of Jesus, the revelation of which he received directly from Jesus, together with his apostolic mission. The clearest text found is in his narrative of what constitutes the centre of salvation history: the death and Resurrection of Jesus and his appearances to witnesses (cf. 1 Cor 15). In the words of the ancient tradition, which he too received from the Church of Jerusalem, he says that Jesus died on the Cross, was buried and after the Resurrection appeared risen first to Cephas, that is Peter, then to the Twelve, then to 500 brethren, most of whom were still alive at Paul's time, then to James and then to all the Apostles. And to this account handed down by tradition he adds, "Last of all... he appeared also to me" (1 Cor 15: 8). Thus he makes it clear that this is the foundation of his apostolate and of his new life. There are also other texts in which the same thing appears: "Jesus Christ our Lord, through whom we have received grace and apostleship" (cf. Rm 1: 4-5); and further: "Have I not seen Jesus Our Lord?" (1 Cor 9: 1), words with which he alludes to something that everyone knows. And lastly, the most widely known text is read in Galatians: "But when he who had set me apart before I was born, and had called me through his grace, was pleased to reveal his Son to me, in order that I might preach him among the Gentiles, I did not confer with flesh and blood, nor did I go up to Jerusalem to those who were Apostles before me, but I went away into Arabia; and again I returned to Damascus" (1: 15-17). In this "self-apology" he definitely stresses that he is a true witness of the Risen One, that he has received his own mission directly from the Risen One.
Thus we can see that the two sources, the Acts of the Apostles and the Letters of St Paul, converge and agree on the fundamental point: the Risen One spoke to Paul, called him to the apostolate and made him a true Apostle, a witness of the Resurrection, with the specific task of proclaiming the Gospel to the Gentiles, to the Greco-Roman world. And at the same time, Paul learned that despite the immediacy of his relationship with the Risen One, he had to enter into communion with the Church, he himself had to be baptized, he had to live in harmony with the other Apostles. Only in such communion with everyone could he have been a true apostle, as he wrote explicitly in the First Letter to the Corinthians: "Whether then it was I or they, so we preach and so you believed" (15: 11). There is only one proclamation of the Risen One, because Christ is only one.
As can be seen, in all these passages Paul never once interprets this moment as an event of conversion. Why? There are many hypotheses, but for me the reason is very clear. This turning point in his life, this transformation of his whole being was not the fruit of a psychological process, of a maturation or intellectual and moral development. Rather it came from the outside: it was not the fruit of his thought but of his encounter with Jesus Christ. In this sense it was not simply a conversion, a development of his "ego", but rather a death and a resurrection for Paul himself. One existence died and another, new one was born with the Risen Christ. There is no other way in which to explain this renewal of Paul. None of the psychological analyses can clarify or solve the problem. This event alone, this powerful encounter with Christ, is the key to understanding what had happened: death and resurrection, renewal on the part of the One who had shown himself and had spoken to him. In this deeper sense we can and we must speak of conversion. This encounter is a real renewal that changed all his parameters. Now he could say that what had been essential and fundamental for him earlier had become "refuse" for him; it was no longer "gain" but loss, because henceforth the only thing that counted for him was life in Christ.
Nevertheless we must not think that Paul was thus closed in a blind event. The contrary is true because the Risen Christ is the light of truth, the light of God himself. This expanded his heart and made it open to all. At this moment he did not lose all that was good and true in his life, in his heritage, but he understood wisdom, truth, the depth of the law and of the prophets in a new way and in a new way made them his own. At the same time, his reasoning was open to pagan wisdom. Being open to Christ with all his heart, he had become capable of an ample dialogue with everyone, he had become capable of making himself everything to everyone. Thus he could truly be the Apostle to the Gentiles.
Turning now to ourselves, let us ask what this means for us. It means that for us too Christianity is not a new philosophy or a new morality. We are only Christians if we encounter Christ. Of course, he does not show himself to us in this overwhelming, luminous way, as he did to Paul to make him the Apostle to all peoples. But we too can encounter Christ in reading Sacred Scripture, in prayer, in the liturgical life of the Church. We can touch Christ's Heart and feel him touching ours. Only in this personal relationship with Christ, only in this encounter with the Risen One do we truly become Christians. And in this way our reason opens, all Christ's wisdom opens as do all the riches of truth.
Therefore let us pray the Lord to illumine us, to grant us an encounter with his presence in our world, and thus to grant us a lively faith, an open heart and great love for all, which is capable of renewing the world.
To special groups
Dear Brothers and Sisters,
I welcome all the English-speaking visitors present at today's Audience including the Missionary Sisters Servants of the Holy Spirit and a group of Maltese altar boys currently serving in Saint Peter's Basilica. May your visit to Rome strengthen your commitment to share the Good News of Jesus Christ. Upon all of you, I invoke God's abundant blessings of joy and peace.
Lastly I greet the young people, the sick and the newlyweds. Dear young people, in resuming your usual daily activities after the holidays, may you return to the regular pace of your intimate dialogue with God, diffusing his light around you. You, dear sick people, may you find support and comfort in Jesus, who continues his work of redemption in every person's life. And you, dear newlyweds, may you strive to keep constantly in touch with the Lord who gives salvation to all and to draw on his love so that your own may be ever more sound and lasting.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080903_en.html
Dear Brothers and Sisters,
Last Wednesday I spoke of the great turning point in St Paul's life after his encounter with the Risen Christ. Jesus entered his life and transformed him from persecutor to Apostle. That meeting marked the start of his mission; Paul could not continue to live as he did before, he now felt that the Lord had invested him with the task of proclaiming his Gospel as an Apostle. It is precisely this new condition of life, that is, his being an apostle of Christ, that I would like to talk about today. Usually, in accordance with the Gospels, it is the Twelve that we identify with the title "Apostles", thereby desiring to point out those who were Jesus' companions in life and who listened to his teaching. Yet Paul too felt that he was a true Apostle and it clearly appears, therefore, that the Pauline concept of "apostolate" was not limited to the group of the Twelve. Obviously, Paul is able to markedly distinguish between his own case and that of those "who were Apostles before" him (Gal 1: 17); he recognizes that they have a very special place in the life of the Church. Yet, as everyone knows, St Paul understood himself as an Apostle in the strict sense. It is certain that at the time of the early Christians, no one covered as many kilometres as he did over land and across the seas, with the sole aim of proclaiming the Gospel.
Therefore he had a concept of apostolate that went beyond the exclusive association of the term with the group of the Twelve that was passed down primarily by St Luke in the Acts (cf. Acts 1: 2, 26; 6: 2). Indeed, in the First Letter to the Corinthians Paul makes a clear distinction between "the Twelve" and "all the apostles" mentioned as two different groups of beneficiaries of the Risen One's apparitions" (cf. 15: 5, 7). In that same passage he then goes on to mention himself humbly as the "the least of the apostles", even comparing himself to "one untimely born", and declaring himself "unfit to be called an apostle, because I persecuted the Church of God. But by the grace of God I am what I am, and his grace toward me was not in vain. On the contrary, I worked harder than any of them, though it was not I, but the grace of God which is with me" (1 Cor 15: 9-10). The metaphor of the miscarriage expresses extreme humility; this will also be found in St Ignatius of Antioch's Epistle to the Romans: "I am not worthy, as being the very last of them, and one born out of due time. But I have obtained mercy to be somebody, if I shall attain to God" (9, 2). What the Bishop of Antioch was to say in relation to his imminent martyrdom, foreseeing that it would reverse his condition of unworthiness, St Paul says in relation to his own apostolic commitment: it is in this that is manifest the fruitfulness of the grace of God who knows precisely how to transform an unsuccessful man into a splendid apostle. From a persecutor to a founder of Churches: God brought this about in one who, from the evangelical point of view, might have been considered a reject!
Therefore, according to St Paul's conception, what is it that makes him and others apostles? In his Letters three principal characteristics of the true apostle appear. The first is to have "seen Jesus our Lord" (cf. 1 Cor 9: 1), that is, to have had a life-changing encounter with him. Similarly, in his Letter to the Galatians (cf. 1: 15-16) Paul was to say that he had been called or chosen, almost, through God's grace with the revelation of his Son, in view of proclaiming the Good News to the Gentiles. In short, it is the Lord who appoints to the apostolate and not one's own presumption. The apostle is not made by himself but is made such by the Lord; consequently the apostle needs to relate constantly to the Lord. Not without reason does Paul say that he is "called to be an apostle" (Rm 1: 1), in other words, "an apostle - not from men nor through human means, but "through Jesus Christ and God the Father" (Gal 1: 1). This is the first characteristic: to have seen the Lord, to have been called by him.
The second characteristic is "to have been sent". The same Greek term apostolos means, precisely, "sent, dispatched", that is as ambassador and bearer of a message; he must therefore act as having been charged and as representing a sender. It is for this reason that Paul describes himself as an "apostle of Christ Jesus" (1 Cor 1: 1; 2 Cor 1: 1), that is, his delegate, placed totally at his service, even to the point that he also calls himself "a servant of Christ Jesus" (Rm 1: 1). Once again the idea of someone else's initiative comes to the fore, the initiative of God in Jesus Christ, to whom Paul is fully indebted; but special emphasis is placed on the fact that Paul has received from him a mission to carry out in his name, making every personal interest absolutely secondary.
The third requisite is the task of "proclaiming the Gospel", with the consequent foundation of Churches. Indeed, the title of "apostle" is not and cannot be honorary. It involves concretely and even dramatically the entire life of the person concerned. In his First Letter to the Corinthians Paul exclaims: "Am I not an apostle? Have I not seen Jesus our Lord? Are not you my workmanship in the Lord?" (9: 1). Similarly in the Second Letter to the Corinthians he says: "You yourselves are our letters of recommendation... a letter from Christ delivered by us, written not with ink but with the Spirit of the living God" (3: 2-3).
Thus it should not come as a surprise that Chrysostom speaks of "a soul of diamond" (Panegyrics, 1, 8), and continues saying: "in the same way that fire, in setting light to different materials burns ever stronger.... So Paul's words won over to his cause all those with whom he came into contact, and those who were hostile to him, captivated by his discourses, became the fuel of this spiritual fire" (ibid., 7,11). This explains why Paul defines the apostles as "fellow workers" of God (1 Cor 3: 9; 2 Cor 6: 1), whose grace acts within them. A typical element of a true apostle, which St Paul highlights effectively, is a sort of identification between Gospel and evangelizer, both destined to the same fate. In fact no one emphasized as well as Paul that the proclamation of the Cross of Christ appears "a stumbling block... and folly" (1 Cor 1: 23), to which many react with incomprehension and rejection. This happened then and it should not come as a surprise that it also happens today. Consequently, the apostle shares in this destiny, in appearing as "a stumbling block... and folly", and Paul is aware of it; this is the experience of his life. He writes to the Corinthians, not without a vein of irony: "For I think that God has exhibited us apostles as last of all, like men sentenced to death; because we have become a spectacle to the world, to angels and to men. We are fools for Christ's sake, but you are wise in Christ. We are weak, but you are strong. You are held in honour, but we in disrepute. "To the present hour we hunger and thirst, we are ill-clad and buffeted and homeless, and we labour, working with our own hands. When reviled, we bless; when persecuted, we endure; when slandered, we try to conciliate; we have become, and are now, as the refuse of the world, the scum of all" (1 Cor 4: 9-13). This is a self-portrait of St Paul's apostolic life: in all this suffering the joy of being a herald of God's blessing and of the grace of the Gospel prevails.
Paul, moreover, shares with the Stoic philosophy of his time the idea of a tenacious constancy in all the difficulties that arise; but he overcomes the merely humanistic perspective by recalling the element of the love of God and of Christ: "Who shall separate us from the love of Christ? Shall tribulation, or distress, or persecution, or famine, or nakedness, or peril, or sword? As it is written, "For your sake we are being killed all the day long; we are regarded as sheep to be slaughtered'. No, in all these things we are more than conquerors through him who loved us. "For I am sure that neither death, nor life, nor angels, nor principalities, nor things present, nor things to come, nor powers, nor height, nor depth, nor anything else in all creation, will be able to separate us from the love of God in Christ Jesus our Lord" (Rm 8: 35-39). This is the certainty, the profound joy that guides the Apostle Paul through all these vicissitudes: nothing can separate us from the love of God and this love is the true treasure of human life.
As can be seen, St Paul gave himself to the Gospel with his entire existence; we could say 24 hours a day! And he exercised his ministry with faithfulness and joy, "that I might by all means save some" (1 Cor 9: 22). And with regard to the Church, even knowing that he had a relationship of fatherhood with her (cf. 1 Cor 4: 15), if not actually of motherhood (cf. Gal 4: 19), he adopted an attitude of complete service, declaring admirably: "Not that we lord it over your faith; we work with you for your joy" (2 Cor 1: 24). This remains the mission of all Christ's apostles in all times: to be his fellow workers in true joy.
To special groups
I am happy to greet all the English-speaking visitors and pilgrims present at today’s audience, including the All Party Parliamentary Group from the United Kingdom, and the participants in the seminar on Social Communications at the Santa Croce Pontifical University. I also greet the groups from England, Ireland, Denmark, Sweden, South Africa, Zambia, India and the United States of America. May your pilgrimage renew your love for the Lord and his Church, and may God bless you all!
Lastly I greet the young people, the sick and the newlyweds. The day before yesterday we celebrated the liturgical feast of the Birth of the Blessed Virgin Mary and in a few days we shall be celebrating the Memorial of the Name of Mary. The Second Vatican Council says that Our Lady goes before us on the path of faith because "she believed that there would be a fulfilment of what was spoken to her from the Lord" (Lk 1: 45).
I ask the Blessed Virgin for you young people for the gift of an ever more mature faith; for you sick people, for a faith that is ever stronger and, for you newly-weds, for a faith that is ever deeper.
Message to France with a view to the upcoming Apostolic Visit
Dear Brothers and Sisters,
Next Friday I shall be setting out on my first Pastoral Visit to France as Successor of Peter. On the eve of my arrival there, I would like to address my cordial greeting to the French people and to all the inhabitants of this beloved nation. I am coming to you as a messenger of peace and brotherhood. Your country is not unknown to me. On several occasions I have had the joy to visit your country and appreciate its generous tradition of hospitality and tolerance, as well as the soundness of its Christian faith and its sophisticated human and spiritual culture. This time, the occasion for which I am coming is the celebration of the 150th anniversary of the apparitions of the Virgin Mary in Lourdes. After visiting Paris, your country's capital, it will give me great joy to join the throng of pilgrims who come to follow the stages of the Jubilee itinerary, treading in St Bernadette's footsteps to the Grotto of Massabielle. At the feet of Our Lady, my prayers for the intentions of the whole Church will be intense, especially for the sick and the people most neglected, but also for peace in the world. For all of you, and particularly for the young people, may Mary be the Mother who is ever open to the needs of her children, a light of hope that illumines and guides you on your way! Dear French friends, I invite you to join in my prayers that this journey will bear abundant fruits. In the happy expectation of being among you soon, I invoke upon each one of you, upon your families and upon your communities, the maternal protection of the Virgin Mary, Our Lady of Lourdes. God bless you!
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080910_en.html
Dear Brothers and Sisters,
Today I would like to speak about the relationship between St Paul and the Apostles who had preceded him in following Jesus. These relations were always marked by profound respect and that frankness in Paul that stemmed from defending the truth of the Gospel. Although he was virtually a contemporary of Jesus of Nazareth, he never had the opportunity to meet him during his public life. For this reason, after being blinded on the road to Damascus, he felt the need to consult the Teacher's first Disciples, those whom he had chosen to take the Gospel to the ends of the earth.
In his Letter to the Galatians, Paul wrote an important account of the contacts he had had with some of the Twelve: first of all with Peter who had been chosen as Kephas, the Aramaic term which means rock, on whom the Church was being built (cf. Gal 1: 18), with James, "the Lord's brother" (cf. Gal 1: 19), and with John (cf. Gal 2: 9). Paul does not hesitate to recognize them as "pillars" of the Church. Particularly important is his meeting with Cephas (Peter), in Jerusalem: Paul stayed with him for 15 days in order to "consult him" (cf. Gal 1: 19), that is, to learn about the earthly life of the Risen One who had "taken hold" of him on the road to Damascus and was radically transforming his life; from a persecutor of God's Church he had become an evangelizer of that faith in the crucified Messiah and Son of God which in the past he had sought to destroy (cf. Gal 1: 23).
What sort of information did Paul gather about Jesus Christ during the three years that succeeded the Damascus encounter? In the First Letter to the Corinthians, we may note two passages that Paul learned in Jerusalem and that were already formulated as central elements of the Christian tradition, a constitutive tradition. Paul passed them on verbally, as he had received them, with a very solemn formula: "For I delivered to you as of first importance what I also received". He insists, therefore, on the fidelity to what he himself has received and faithfully transmits to new Christians. These are constitutive elements and concern the Eucharist and the Resurrection; they are passages that were already formulated in the 30s. Thus we come to Jesus' death, his burial in the heart of the earth and his Resurrection (cf. 1 Cor 15: 3-4). Let us take both passages: for Paul, Jesus' words at the Last Supper (cf. 1 Cor 11: 23-25) are truly the centre of the Church's life: the Church is built on this centre, thus becoming herself. In addition to this Eucharistic centre, in which the Church is constantly reborn - also in all of St Paul's theology, in all of his thought - these words have a considerable impact on Paul's personal relationship with Jesus. On the one hand they testify that the Eucharist illumines the curse of the Cross, making it a blessing (Gal 3: 13-14), and on the other, they explain the importance of Jesus' death and Resurrection. In St Paul's Letters, the "for you" of the Institution of the Eucharist is personalized, becoming "for me" (Gal 2: 20) - since Paul realized that in that "you" he himself was known and loved by Jesus - as well as being "for all" (2 Cor 5: 14). This "for you" becomes "for me" and "for her [the Church]" (Eph 5: 25), that is, "for all", in the expiatory sacrifice of the Cross (cf. Rm 3: 25). The Church is built from and in the Eucharist and recognizes that she is the "Body of Christ" (1 Cor 12: 27), nourished every day by the power of the Spirit of the Risen One.
The other text, on the Resurrection, once again passes on to us the same formula of fidelity. St Paul writes: "For I delivered to you as of first importance what I also received, that Christ died for our sins in accordance with the Scriptures, that he was buried, that he was raised on the third day in accordance with the Scriptures, and that he appeared to Cephas, then to the Twelve" (1 Cor 15: 3-5). This "for our sins" also recurs in this tradition passed on to Paul, which places the emphasis on the gift that Jesus made of himself to the Father in order to set us free from sin and death. From this gift of Jesus himself, Paul draws the most engaging and fascinating expressions of our relationship with Christ: "For our sake he made him to be sin who knew no sin, so that in him we might become the righteousness of God" (2 Cor 5: 21); "You know the grace of our Lord Jesus Christ, that though he was rich, yet for your sake he became poor, so that by his poverty you might become rich" (2 Cor 8: 9). Worth remembering is the comment Martin Luther made, then an Augustinian monk, on these paradoxical words of Paul: "This is that mystery which is rich in divine grace to sinners, wherein by a wonderful exchange our sins are no longer ours but Christ's, and the righteousness of Christ is not Christ's but ours" (Comments on the Psalms of 1513-1515). And thus we are saved.
In the original kerygma (announcement), passed on by word of mouth, the use of the verb "is risen" rather than "was risen" - which would have been more logical to use, in continuity with "died... and was buried" - deserves mention. The verb form "is risen" has been chosen to stress that Christ's Resurrection has an effect on the existence of believers even today; we might translate it as: "is risen and continues to live" in the Eucharist and in the Church. Thus all the Scriptures bear witness to the death and Resurrection of Christ because, as Ugo di San Vittore was to write, "the whole of divine Scripture constitutes one book and this one book is Christ, for the whole of Scripture speaks of Christ and is fulfilled in Christ" (De arca Noe, 2,8). If St Ambrose of Milan could say that "in Scripture we read Christ", it is because the early Church reinterpreted all the Scriptures of Israel, starting from and returning to Christ.
The enumeration of the apparitions of the Risen One to Cephas, to the Twelve, to more than 500 brethren and to James, culminates with the mention of the apparition to Paul himself on the road to Damascus: "Last of all, as to one untimely born" (1 Cor 15: 8). Since he had persecuted God's Church, in this confession he expresses his unworthiness to be considered an Apostle on a par with those who had preceded him: but God's grace within him was not in vain (1 Cor 15: 10). Thus, the overwhelming affirmation of divine grace unites Paul with the first witnesses of Christ's Resurrection: "Whether then it was I or they, so we preach and so you believed" (1 Cor 15: 11). The identity and unity of the Gospel proclamation is important; both they and I preach the same faith, the same Gospel of Jesus Christ who died and is risen and who gives himself in the Most Holy Eucharist.
The importance that he confers on the living Tradition of the Church, which she passes on to her communities, shows how mistaken is the view that attributes the invention of Christianity to Paul; before evangelizing Jesus Christ, his Lord, Paul has met him on the road to Damascus and visited him in the Church, observing his life in the Twelve and in those who followed him on the roads of Galilee. In the next Catecheses we will have the opportunity to examine the contributions that Paul made to the Church of the origins. However, the mission he received from the Risen One to evangelize the Gentiles needed to be confirmed and guaranteed by those who offered him and Barnabas their right hand in fellowship, as a sign of approval of their apostolate and their evangelization and of their acceptance into the one communion of Christ's Church (cf. Gal 2: 9). One then understands that the expression "even though we once regarded Christ from a human point of view" (2 Cor 5: 16) does not mean that his earthly life has little importance for our development in the faith, but that since his Resurrection our way of relating to him has changed. He is at the same time the Son of God "who was descended from David according to the flesh and designated Son of God in power according to the Spirit of holiness by his Resurrection from the dead", as Paul was to recall at the beginning of his Letter to the Romans (1: 3-4).
The more we try to trace the footsteps of Jesus of Nazareth on the roads of Galilee, the better we shall be able to understand that he took on our humanity, sharing it in all things except sin. Our faith is not born from a myth or from an idea, but from the encounter with the Risen One in the life of the Church.
To special groups
I offer a warm welcome to all the English-speaking pilgrims and visitors here today, including the choir from New Zealand and the groups from Britain and Ireland, Scandinavia, Africa, Australia and the Far East. I greet in particular the new students from the Venerable English College and the priests from Ireland who are taking part in a renewal course. May your pilgrimage renew your faith in Christ present in his Church, after the example of the Apostle St Paul. May God bless you all!
My thoughts go lastly to the young people, the sick and the newlyweds. Dear young people, always be faithful to the Gospel ideal and put it into practice in your daily activities. Dear sick people, may the Lord's grace be a support to you in your suffering every day. And to you, dear newlyweds, I address a fatherly welcome, inviting you to open your souls to divine love so that it may enliven your family existence.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080924_en.html
Dear Brothers and Sisters,
Paul's relationship with the Twelve was always one of respect and veneration that did not fail when he defended the truth of the Gospel, which is nothing if not Jesus Christ, the Lord. Let us reflect today on two episodes that show the veneration and at the same time the freedom with which the Apostle addresses Cephas and the other Apostles: the so-called "Council" of Jerusalem and the incident in Antioch, Syria, mentioned in the Letter to the Galatians (cf. 2: 1-10; 2: 11-14).
In the Church, every Council and Synod is an "event of the Spirit" which considers the petitions of all the People of God as it takes place. This was experienced first-hand by all those who received the gift of participating in the Second Vatican Council. For this reason, St Luke, in telling us about the Church's First Council, held in Jerusalem, introduces the Letter which the Apostles sent on that occasion to the Christian communities in the diaspora: "It has seemed good to the Holy Spirit and to us..." (Acts 15: 28). The Spirit, who works in the whole Church, takes the Apostles by the hand, leading them on new roads to implement his plans; he is the principal artisan who builds the Church.
And the Assembly of Jerusalem also took place at a time of no small tension in the primitive community. It was a matter of settling the question of whether or not circumcision was compulsory for the Gentiles who were adhering to Jesus Christ, the Lord, or whether it was lawful for them not to be bound by the Mosaic law, that is, the observance of the norms required in order to be upright, law-abiding people, and especially, not to be bound by those norms that concerned religious purification, clean and unclean foods and the Sabbath. Paul also refers to the Assembly of Jerusalem in Gal 2: 1-10, 14 years after his encounter with the Risen One at Damascus - we are in the second half of the 40s A.D. - Paul set out with Barnabas from Antioch in Syria, taking with him Titus, his faithful collaborator who, although he was a Greek, had not been obliged to be circumcised in order to join the Church. On that occasion Paul explained to the Twelve, whom he describes as those who were "of repute", his Gospel of freedom from the Law (cf. Gal 2: 6). In the light of the encounter with the Risen Christ, Paul realized that as soon as they adhered to the Gospel of Jesus Christ, the Gentiles no longer needed as a hallmark of justice either circumcision or the rules that governed food and the Sabbath: Christ is our justice and all things that conform to him are "just". No other signs are necessary in order to be just. In the Letter to the Galatians, St Paul tells in a few lines how the assembly went. He says enthusiastically that the Gospel of freedom from the Law was approved by James, Cephas and John, "the pillars", who offered him and Barnabas the right hand of ecclesial communion in Christ (cf. Gal 2: 9). Since, as we have noted, for Luke the Council of Jerusalem expresses the action of the Holy Spirit, for Paul it represents the crucial recognition of freedom shared among all who participate in it: a freedom from the obligations that derive from circumcision and from the Law; that freedom for which "Christ has set us free" so that we might stand fast and not submit again to a yoke of slavery (cf. Gal 5: 1). The two accounts of Paul and Luke of the Assembly of Jerusalem have in common the liberating action of the Spirit, for "where the Spirit of the Lord is, there is freedom", Paul was to say in his Second Letter to the Corinthians (cf. 3: 17).
However, as very clearly appears in St Paul's Letters, Christian freedom is never identified with libertinage or with the will to do as one pleases; it is actuated in conformity to Christ and hence in authentic service to the brethren and above all to the neediest. For this reason Paul's account of the Assembly ends by recalling the Apostles' recommendation to him: "only they would have us remember the poor, which very thing I was eager to do" (Gal 2: 10). Every Council is born from the Church and returns to the Church: in this case it returns with an attention for the poor who are primarily of the Church of Jerusalem, as seen in various annotations in Paul's Letters. In his concern for the poor, to which he testifies in particular in his Second Letter to the Corinthians (cf. 8-9), and in the final part of his Letter to the Romans (cf. Rm 15), Paul demonstrates his fidelity to the decisions made at the Assembly.
Perhaps we are no longer able to understand fully the meaning that Paul and his communities attributed to the collection for the poor of Jerusalem. It was a completely new initiative in the area of religious activities: it was not obligatory, but free and spontaneous; all the Churches that were founded by Paul in the West took part. The collection expressed the community's debt to the Mother Church of Palestine, from which they had received the ineffable gift of the Gospel. The value that Paul attributes to this gesture of sharing is so great that he seldom calls it merely a "collection". Rather, for him it is "service", "blessing", "gift", "grace", even "liturgy" (cf. 2 Cor 9).
Particularly surprising is the latter term which gives a value that is even religious to a collection of money: on the one hand it is a liturgical act or "service" offered by every community to God and on the other, it is a loving action made for people. Love for the poor and the divine liturgy go hand in hand, love for the poor is liturgy. The two horizons are present in every liturgy that is celebrated and experienced in the Church which, by her nature, is opposed to any separation between worship and life, between faith and works, between prayer and charity for the brethren. Thus, the Council of Jerusalem came into being to settle the question of how to treat Gentiles who came to the faith, opting for freedom from circumcision and from the observances imposed by the Law, and it was settled by the ecclesial and pastoral need that is centred on faith in Jesus Christ and love for the poor of Jerusalem and the whole Church.
The second episode is the well known incident in Antioch, Syria, that attests to the inner freedom Paul enjoyed: how should one behave when eating with believers of both Jewish and Gentile origin?
Here the other epicentre of Mosaic observance emerges: the distinction between clean and unclean foods which deeply separated practising Jews from Gentiles. At the outset Cephas, Peter, shared meals with both; but with the arrival of certain Christians associated with James, "the Lord's brother" (Gal 1: 19), Peter began to avoid contact with Gentiles at table in order not to shock those who were continuing to observe the laws governing the cleanliness of food and his decision was shared by Barnabas. This decision profoundly divided the Christians who had come from circumcision and the Christians who came from paganism. This behaviour, that was a real threat to the unity and freedom of the Church, provoked a passionate reaction in Paul who even accused Peter and the others of hypocrisy: "If you, though a Jew, live like a Gentile and not like a Jew, how can you compel the Gentiles to live like Jews?" (Gal 2: 14). In fact, the thought of Paul on the one hand, and of Peter and Barnabas on the other, were different: for the latter the separation from the Gentiles was a way to safeguard and not to shock believers who came from Judaism; on the contrary, for Paul it constituted the danger of a misunderstanding of the universal salvation in Christ, offered both to Gentiles and Jews. If justification is only achieved by virtue of faith in Christ, of conformity with him, regardless of any effect of the Law, what is the point of continuing to observe the cleanliness of foods at shared meals? In all likelihood the approaches of Peter and Paul were different: the former did not want to lose the Jews who had adhered to the Gospel, and the latter did not want to diminish the saving value of Christ's death for all believers.
It is strange to say but in writing to the Christians of Rome a few years later (in about the middle of the 50s a.D.), Paul was to find himself facing a similar situation and asked the strong not to eat unclean foods in order not to lose or scandalize the weak: "it is right not to eat meat or drink wine or do anything that makes your brother stumble" (Rm 14: 21). The incident at Antioch thus proved to be as much of a lesson for Peter as it was for Paul. Only sincere dialogue, open to the truth of the Gospel, could guide the Church on her journey: "For the kingdom of God does not mean food and drink but righteousness and peace and joy in the Holy Spirit" (Rm 14: 17). It is a lesson that we too must learn: with the different charisms entrusted to Peter and to Paul, let us all allow ourselves to be guided by the Spirit, seeking to live in the freedom that is guided by faith in Christ and expressed in service to the brethren. It is essential to be conformed ever more closely to Christ. In this way one becomes really free, in this way the Law's deepest core is expressed within us: love for God and neighbour. Let us pray the Lord that he will teach us to share his sentiments, to learn from him true freedom and the evangelical love that embraces every human being.
To special groups
I offer a warm welcome to the new students of the Pontifical Irish College. May your priestly formation in the Eternal City prepare you to be generous and faithful servants of God's People in your native land. I also greet the Missionary Sisters of the Society of Mary on the occasion of their General Chapter. Upon all the English-speaking pilgrims, especially those from Ireland, Australia, Japan, Hong Kong, South Korea, Trinidad and Tobago, Canada and the United States, I invoke God's abundant Blessings.
My thoughts go lastly to the young people, the sick and the newlyweds. Today we are commemorating St Thérèse of the Child Jesus, a young cloistered nun of Lisieux, a Doctor of the Church and Patroness of missions. May her evangelical witness sustain you, dear young people, in your commitment of daily faithfulness to Christ; may it encourage you, dear sick people, to follow Jesus on the path of trial and suffering; may it help you, dear newlyweds, to make your family the place of growth in love for God and for your brothers and sisters.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081001_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In the last Catecheses on St Paul, I spoke of his encounter with the Risen Christ that profoundly changed his life and then of his relationship with the Twelve Apostles called by Jesus - especially his relationship with James, Cephas and John - and of his relationship with the Church in Jerusalem.
The question remains as to what St Paul knew about the earthly Jesus, about his life, his teachings, his Passion. Before entering into this topic, it might be useful to bear in mind that St Paul himself distinguishes between two ways of knowing Jesus, and more generally, two ways of knowing a person. He writes in his Second Letter to the Corinthians: "from now on, therefore, we regard no one from a human point of view; even though we once regarded Christ from a human point of view, we regard him thus no longer" (5: 16). Knowing "from a human point of view", in the manner of the flesh, means knowing solely in an external way, by means of external criteria: one may have seen a person various times and hence be familiar with his features and various characteristics of his behaviour: how he speaks, how he moves, etc. Although one may know someone in this way, nevertheless one does not really know him, one does not know the essence of the person. Only with the heart does one truly know a person. Indeed, the Pharisees and the Sadducees were externally acquainted with Jesus, they learned his teaching and knew many details about him but they did not know him in his truth. There is a similar distinction in one of Jesus' sayings. After the Transfiguration he asked the Apostles: "who do men say that the Son of man is?", and: "who do you say that I am?". The people know him, but superficially; they know various things about him, but they do not really know him. On the other hand, the Twelve, thanks to the friendship that calls the heart into question, have at least understood in substance and begun to discover who Jesus is. This different manner of knowing still exists today: there are learned people who know many details about Jesus and simple people who have no knowledge of these details but have known him in his truth: "Heart speaks to heart". And Paul wants to say that to know Jesus essentially in this way, with the heart, is to know the person essentially in his truth; and then, a little later, to get to know him better.
Having said this the question still remains: what did St Paul know about Jesus' practical life, his words, his Passion and his miracles? It seems certain that he did not meet him during his earthly life.
Through the Apostles and the nascent Church Paul certainly must have come to know the details of Jesus' earthly life. In his Letters, we may find three forms of reference to the pre-Paschal Jesus. In the first place, there are explicit and direct references. Paul speaks of the Jesus' Davidic genealogy (cf. Rm 1: 3), he knows of the existence of his "brethren" or kin (1 Cor 9: 5; Gal 1: 19), he knows the sequence of events of the Last Supper (cf. 1 Cor 11: 23) and he knows other things that Jesus said, for example on the indissolubility of marriage (cf. 1 Cor 7: 10 with Mk 10: 11-12), on the need for those who proclaim the Gospel to be supported by the community since the labourer deserves his wages (cf. 1 Cor 9: 14, with Lk 10: 7). Paul knows the words that Jesus spoke at the Last Supper (cf. 1 Cor 11: 24-25, with Lk 22: 19-20), and also knows Jesus' Cross. These are direct references to words and events of Jesus' life.
In the second place, we can glimpse in a few sentences of the Pauline Letters various allusions to the tradition attested to in the Synoptic Gospels. For example, the words we read in the First Letter to the Thessalonians which say that "the day of the Lord will come like a thief in the night" (5: 2), could not be explained with a reference to the Old Testament prophesies, since the comparison with the nocturnal thief is only found in the Gospels of Matthew and of Luke, hence it is indeed taken from the Synoptic tradition. Thus, when we read: "God chose what is foolish in the world..." (1 Cor 1: 27-28), one hears the faithful echo of Jesus' teaching on the simple and the poor (cf. Mt 5: 3; 11: 25; 19: 30). Then there are the words that Jesus spoke at the messianic jubilee: "I thank you, Father, Lord of Heaven and earth, that you have hidden these things from the wise and learned and revealed them to babes". Paul knows - from his missionary experience - how true these words are, that is, that the hearts of the simple are open to knowledge of Jesus. Even the reference to Jesus' obedience "unto death", which we read in Philippians 2: 8, can only recall the earthly Jesus' unreserved readiness to do his Father's will (cf. Mk 3: 35; Jn 4: 34). Paul is thus acquainted with Jesus' Passion, his Cross, the way in which he lived the last moments of his life. The Cross of Jesus and the tradition concerning this event of the Cross lies at the heart of the Pauline kerygma. Another pillar of Jesus' life known to St Paul is the "Sermon on the Mount", from which he cited certain elements almost literally when writing to the Romans: "love one another.... Bless those who persecute you.... Live in harmony with one another... overcome evil with good...". Therefore in his Letters the Sermon on the Mount is faithfully reflected (cf. Mt 5-7).
Lastly, it is possible to individuate a third manner in which Jesus' words are present in St Paul's Letters: it is when he brings about a form of transposition of the pre-Paschal tradition to the situation after Easter. A typical case is the theme of the Kingdom of God. It was certainly at the heart of the historical Jesus' preaching (cf. Mt 3: 2; Mk 1: 15; Lk 4: 43). It is possible to note in Paul a transposition of this subject because, after the Resurrection, it is obvious that Jesus in person, the Risen One, is the Kingdom of God. The Kingdom therefore arrives where Jesus is arriving. Thus the theme of the Kingdom of God, in which Jesus' mystery was anticipated, is transformed into Christology. Yet, the same attitudes that Jesus requested for entering the Kingdom of God apply precisely to Paul with regard to justification through faith: both entry into the Kingdom and justification demand an approach of deep humility and openness, free from presumptions, in order to accept God's grace. For example, the parable of the Pharisee and the publican (cf. Lk 18: 9-14), imparts a teaching that is found exactly as it is in Paul, when he insists on the proper exclusion of any boasting to God. Even Jesus' sentences on publicans and prostitutes, who were more willing to accept the Gospel than the Pharisees (cf. Mt 21: 31; Lk 7: 36-50,) and his decision to share meals with them (cf. Mt 9: 10-13; Lk 15: 1-2) are fully confirmed in Paul's teaching on God's merciful love for sinners (cf. Rm 5: 8-10; and also Eph 2: 3-5). Thus the theme of the Kingdom of God is reproposed in a new form, but always in full fidelity to the tradition of the historical Jesus.
Another example of the faithful transformation of the doctrinal nucleus imparted by Jesus is found in the "titles" he uses. Before Easter he described himself as the Son of man; after Easter it becomes obvious that the Son of man is also the Son of God. Therefore Paul's favourite title to describe Jesus is Kýrios, "Lord" (cf. Phil 2: 9-11), which suggests Jesus' divinity. The Lord Jesus, with this title, appears in the full light of the Resurrection. On the Mount of Olives, at the moment of Jesus' extreme anguish, (cf. Mk 14: 36), the disciples, before falling asleep, had heard him talking to the Father and calling him "Abbà Father". This is a very familiar word equivalent to our "daddy", used only by children in talking to their father. Until that time it had been unthinkable for a Jew to use such a word in order to address God; but Jesus, being a true Son, at that moment of intimacy used this form and said: "Abba, Father". Surprisingly, in St Paul's Letters to the Romans and to the Galatians, this word "Abba", that expresses the exclusivity of Jesus' sonship, appears on the lips of the baptized (cf. Rm 8: 15; Gal 4: 6) because they have received the "Spirit of the Son". They now carry this Spirit within them and can speak like Jesus and with Jesus as true children to their Father; they can say "Abba" because they have become sons in the Son.
And finally, I would like to mention the saving dimension of Jesus' death that we find in the Gospel saying, according to which: "the Son of Man came not to be served but to serve, and to give his life as a ransom for many" (Mk 10: 45; Mt 20: 28). A faithful reflection of these words of Jesus appears in the Pauline teaching on the death of Jesus as having been bought at a price (cf. 1 Cor 6: 20), as redemption (cf. Rm 3: 24), as liberation (cf. Gal 5: 1), and as reconciliation (cf. Rm 5: 10; 2 Cor 5: 18-20). This is the centre of Pauline theology that is founded on these words of Jesus.
To conclude, St Paul did not think of Jesus in historical terms, as a person of the past. He certainly knew the great tradition of the life, words, death and Resurrection of Jesus, but does not treat all this as something from the past; he presents it as the reality of the living Jesus. For Paul, Jesus' words and actions do not belong to the historical period, to the past. Jesus is alive now, he speaks to us now and lives for us. This is the true way to know Jesus and to understand the tradition about him. We must also learn to know Jesus not from the human point of view, as a person of the past, but as our Lord and Brother, who is with us today and shows us how to live and how to die.
To special groups
I warmly greet all the English-speaking pilgrims, and in a special way, diaconal candidates from the Pontifical North American College with their families: may the grace of Holy Orders enliven you to preach the Gospel of Christ with conviction and love! I also welcome pilgrims from the Diocese of Hamilton, members of Christ Teens Malaysia, ecumenical pilgrims from Norway, as well as visitors from Indonesia, China, Japan, Australia, Sweden, England, Scotland, Ireland, and The Netherlands. God bless you all!
I greet lastly the young people, the sick and the newlyweds. Dear brothers and sisters, may the month of October, dedicated to the Holy Rosary, be a precious opportunity to appreciate this traditional Marian prayer. I urge you all to recite the Rosary every day, abandoning yourselves with trust in Mary's hands.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081008_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In last Wednesday's Catechesis I spoke of Paul's relationship with the pre-Paschal Jesus in his earthly life. The question was: "What did Paul know about Jesus' life, his words, his Passion?". Today I would like to speak about St Paul's teaching on the Church. We must start by noting that this word "Chiesa" in Italian as in French "Église" and in Spanish "Iglesia" comes from the Greek "ekklesia". It comes from the Old Testament and means the assembly of the People of Israel, convoked by God. It particularly means the exemplary assembly at the foot of Mount Sinai. This word now means the new community of believers in Christ who feel that they are God's assembly, the new convocation of all the peoples by God and before him. The term ekklesia comes for the first time from the pen of Paul, the first author of a Christian text. It makes its first appearance in the incipit of his First Letter to the Thessalonians, where Paul textually addresses "the Church of the Thessalonians" (cf. also "the Church of the Laodiceans" in Col 4: 16). In other Letters he speaks of the Church of God which is at Corinth (1 Cor 1: 2; 2 Cor 1: 1) and of the Churches of Galatia (Gal 1: 2, etc.) particular Churches therefore but he also says he persecuted "the Church of God": not a specific local community, but "the Church of God". Thus we see that this word, "Church", has a multi-dimensional meaning: it indicates a part of God's assembly in a specific place (a city, a country, a house) but it also means the Church as a whole. And thus we see that "the Church of God" is not only a collection of various local Churches but that these various local Churches in turn make up one Church of God. All together they are "the Church of God" which precedes the individual local Churches and is expressed or brought into being in them.
It is important to observe that the word "Church" almost always appears with the additional qualification "of God": she is not a human association, born from ideas or common interests, but a convocation of God. He has convoked her, thus, in all her manifestations she is one. The oneness of God creates the oneness of the Church in all the places in which she is found. Later, in the Letter to the Ephesians, Paul richly elaborated the concept of the Church's oneness, in continuity with the concept of the People of God, Israel, considered by the prophets as "God's bride" called to live in a spousal relationship with him. Paul presents the one Church of God as "Christ's bride" in love, one body and one spirit with Christ himself. It is well known that as a young man Paul was a fierce adversary of the new movement constituted by the Church of Christ. He was opposed to this new movement because he saw it as a threat to fidelity to the tradition of the People of God, inspired by faith in the one God. This fidelity was expressed above all in circumcision, in the observance of the rules of religious purity, abstention from certain foods and respect for the Sabbath. The Israelites had paid for this fidelity with the blood of martyrs in the period of the Maccabees, when the Hellenistic regime wanted to force all peoples to conform to the one Hellenistic culture. Many Israelites spilled their blood to defend the proper vocation of Israel. The martyrs paid with their lives for the identity of their people who expressed themselves through these elements. After his encounter with the Risen Christ, Paul understood that Christians were not traitors; on the contrary, in the new situation the God of Israel, through Christ, had extended his call to all the peoples, becoming the God of all peoples. In this way fidelity to the one God was achieved. Distinctive signs constituted by special rules and observances were no longer necessary since all were called, in their variety, to belong to the one People of God in the "Church of God" in Christ.
One thing was immediately clear to Paul in his new situation: the fundamental, foundational value of Christ and of the "word" that he was proclaiming. Paul knew not only that one does not become Christian by coercion but also that in the internal configuration of the new community the institutional element was inevitably linked to the living "word", to the proclamation of the living Christ through whom God opens himself to all peoples and unites them in one People of God. It is symptomatic that in the Acts of the Apostles Luke twice uses, also with regard to Paul, the phrase "to speak the word" (cf. Acts 4: 29, 31; 8: 25; 11: 19; 13: 46; 14: 25; 16: 6, 32) evidently with the intention of giving the maximum emphasis to the crucial importance of the "word" of proclamation. In practice this word is constituted by the Cross and the Resurrection of Christ in which the Scriptures found fulfilment. The Paschal Mystery, which brought the Apostle to the turning point in his life on the road to Damascus, obviously lies at the heart of his preaching (1 Cor 2: 2; 15: 14). This Mystery, proclaimed in the Word, is brought about in the Sacraments of Baptism and of the Eucharist and then becomes reality in Christian love. Paul's only goal in his work of evangelization is to establish the community of believers in Christ. This idea is inherent in the actual etymology of the term ekklesia, which Paul, and with him all Christendom, preferred to the term "synagogue": not only because the former is originally more "secular" (deriving from the Greek practice of the political assembly which was not exactly religious), but also because it directly involves the more theological idea of a call ab extra, and is not, therefore, a mere gathering; believers are called by God, who gathers them in a community, his Church.
Along these lines we can also understand the original concept of the Church exclusively Pauline as the "Body of Christ". In this regard it is necessary to bear in mind the two dimensions of this concept. One is sociological in character, according to which the body is made up of its elements and would not exist without them. This interpretation appears in the Letter to the Romans and in the First Letter to the Corinthians, in which Paul uses an image that already existed in Roman sociology: he says that a people is like a body with its different parts, each of which has its own function but all together, even its smallest and seemingly most insignificant parts are necessary if this body is to be able to live and carry out its functions. The Apostle appropriately observes that in the Church there are many vocations: prophets, apostles, teachers, simple people, all are called to practise charity every day, all are necessary in order to build the living unity of this spiritual organism. The other interpretation refers to the actual Body of Christ. Paul holds that the Church is not only an organism but really becomes the Body of Christ in the Sacrament of the Eucharist, where we all receive his Body and really become his Body. Thus is brought about the spousal mystery that all become one body and one spirit in Christ. So it is that the reality goes far beyond any sociological image, expressing its real, profound essence, that is, the oneness of all the baptized in Christ, considered by the Apostle "one" in Christ, conformed to the Sacrament of his Body.
In saying this, Paul shows that he knows well and makes us all understand that the Church is not his and is not ours: the Church is the Body of Christ, it is a "Church of God", "God's field, God's building... God's temple" (1 Cor 3: 9, 16). This latter designation is particularly interesting because it attributes to a fabric of interpersonal relations a term that commonly served to mean a physical place, considered sacred. The relationship between church and temple therefore comes to assume two complementary dimensions: on the one hand the characteristic of separateness and purity that the sacred building deserved is applied to the ecclesial community, but on the other, the concept of a material space is also overcome, to transfer this quality to the reality of a living community of faith. If previously temples had been considered places of God's presence, it was now known and seen that God does not dwell in buildings made of stone but that the place of God's presence in the world is the living community of believers.
The description "People of God" would deserve a separate commentary. In Paul it is applied mainly to the People of the Old Testament and then to the Gentiles who were "the non-people" but also became People of God thanks to their insertion in Christ through the word and sacrament.
And finally, one last nuance. In his Letter to Timothy Paul describes the Church as the "household of God" (1 Tm 3: 15); and this is a truly original definition because it refers to the Church as a community structure in which warm, family-type interpersonal relations are lived. The Apostle helps us to understand ever more deeply the mystery of the Church in her different dimensions as an assembly of God in the world. This is the greatness of the Church and the greatness of our call; we are a temple of God in the world, a place in which God truly dwells, and at the same time we are a community, a family of God who is love. As a family and home of God, we must practise God's love in the world and thus, with the power that comes from faith, be a place and a sign of his presence. Let us pray the Lord to grant us to be increasingly his Church, his Body, the place where his love is present in this world of ours and in our history.
To special groups
I offer a warm welcome to all the English-speaking visitors present at today's Audience including the members of the English and Welsh Bishops' Committee for Christian Unity and the representation of Government Officials from the Philippines. I also greet the Mill Hill Missionaries and school groups present from England and Scotland. May your visit to Rome strengthen your commitment to share God's word with others. Upon all of you, I invoke the Lord's Blessings of peace and joy.
Lastly, my thoughts go to the young people, the sick and the newlyweds. Dear friends, today we are celebrating the Feast of St Teresa of Avila. To you, dear young people, this great Saint witnesses that true love cannot be separated from the truth; she shows you, dear sick people, that the Cross of Christ is a mystery of redeeming love; for you, dear newlyweds, she is a model of faithfulness to God, who entrusts a special mission to each one.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081015_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In the Catecheses of these past weeks we have meditated on St Paul's "conversion", the result of his personal encounter with the crucified and Risen Jesus, and we asked ourselves what relationship the Apostle to the Gentiles had with the earthly Jesus. Today I would like to speak of the teaching that St Paul bequeathed to us on the centrality of the Risen Christ in the mystery of salvation, on his Christology. In truth, the Risen Jesus Christ, "exalted above every other name", is at the centre of every reflection Paul makes. Christ, for the Apostle, is the criterion for evaluating events and things, the goal of every effort that he makes to proclaim the Gospel, the great passion that sustains his footsteps on the roads of the world. And this is a real and living Christ: "Christ", Paul says, "who loved me and gave himself for me" (Gal 2: 20). This person who loves me, with whom I can speak, who listens to me and answers me, this is truly the starting point for understanding the world and finding the way through history.
Those who have read St Paul's writings know well that he was not concerned to recount the sequence of individual events in Jesus' life. Nevertheless we may think that in his catechesis he told far more about the pre-Paschal Jesus than he writes in his Letters which are admonitions in precise situations. His pastoral and theological intention was so focused on fostering the nascent communities that it came naturally to him to concentrate completely on the proclamation of Jesus Christ as "Lord", alive now and present now among his followers. Hence the characteristic essentiality of Pauline Christology, which develops the depths of the mystery with a constant and precise concern: to proclaim the living Jesus, of course, but above all to proclaim the central reality of his death and Resurrection as the culmination of his earthly existence and the root of the successive development of the whole Christian faith, the whole reality of the Church. For the Apostle the Resurrection is not an event in itself, separate from death: the Risen One is always the One who has first been crucified. Even as the Risen One he bears his wounds: the Passion is present in him and we can say, together with Pascal, that he is the Suffering One until the end of the world, while at the same time being the Risen One and living with us and for us. Paul had understood this identification of the Risen One with the Crucified Christ at the encounter on the road to Damascus: at that moment it was clearly revealed to him that the Crucified One is the Risen One and the Risen One is the Crucified One, who asks Paul: "Why do you persecute me?" (Acts 9: 4). Paul is persecuting Christ in the Church and then realizes that the Cross is not "accursed by God" (Dt 21: 23), but is also the sacrifice for our redemption.
Fascinated, the Apostle contemplates the hidden secret of the Crucified and Risen One and, through the suffering experienced by Christ in his humanity (earthly dimension), goes back to that eternal existence in which he is wholly one with the Father (dimension before time): "When the time had fully come", he wrote, "God sent forth his son, born of woman, born under the law, to redeem those who were under the law, so that we might receive adoption as sons" (Gal 4: 4-5). These two dimensions, his eternal pre-existence with the Father and the Lord's descent in his Incarnation are already announced in the Old Testament, in the figure of Wisdom. We find in the sapiential Books of the Old Testament certain texts which exalt the role of Wisdom that existed prior to the world's creation. Passages such as the one from Psalm 90[89] should be interpreted in this sense: "Before the mountains were brought forth, or ever you had formed the earth and the world, from everlasting to everlasting you are God" (v. 2); or passages like this one that speaks of the creator Wisdom: "The Lord created me at the beginning of his work, the first of his acts of old. Ages ago I was set up, at the first, before the beginning of the earth" (Prv 8: 22-23). The praise of Wisdom, contained in the Book of the same name, is also evocative: "She reaches mightily from one end of the earth to the other, and she orders all things well" (Wis 8: 1).
The sapiential texts themselves which speak of the eternal pre-existence of Wisdom, also speak of the descent, the abasement of this Wisdom, who pitched a tent for herself among men. Thus we already hear echoing the words of the Gospel of John, who speaks of the tent of the Lord's flesh. He created a tent for himself in the Old Testament: here the temple is shown, and worship in accordance with the Torah; but the New Testament perspective enables us to realize that this was only a prefiguration of the tent that was far more real and meaningful: the tent of Christ's flesh. And we already see in the Books of the Old Testament that this lowering of Wisdom, her descent in the flesh, also suggests the possibility that she was rejected. St Paul, in developing his Christology, refers precisely to this sapiential perspective: in Jesus he recognizes the eternal wisdom that has always existed, the wisdom that descends and pitches a tent for herself among us and thus he can describe Christ as "the power of God and the wisdom of God" (1 Cor 1: 24), he can say that Christ has become, through God's work, "our wisdom, our righteousness and sanctification and redemption" (ibid., v. 30). Similarly, Paul explains that Christ, like Wisdom, can be rejected above all by the rulers of this world (cf. 1 Cor 2: 6-9), so that within God's plans a paradoxical situation is created, the Cross, which was to transform itself into the means of salvation for the whole human race.
In the famous hymn contained in the Letter to the Philippians (cf. 2: 6-11) a further development of this sapiential cycle sees Wisdom abase herself to then be exalted despite rejection. This is one of the most elevated texts in the whole of the New Testament. The vast majority of exegetes today agree that this passage reproduces an earlier composition than the text of the Letter to the Philippians. This is a very important fact because it means that Judaeo-Christianity, prior to St Paul, believed in Jesus' divinity. In other words, faith in the divinity of Jesus was not a Hellenistic invention that emerged much later than Jesus' earthly life, an invention which, forgetful of his humanity, would have divinized him; we see in reality that early Judaeo-Christianity believed in the divinity of Jesus. Indeed, we can say that the Apostles themselves, at the important moments in the life of their Teacher, understood that he was the Son of God, as St Peter said in Caesarea Philippi: "You are the Christ, the Son of the living God" (Mt 16: 16). However, let us return to the hymn in the Letter to the Philippians. This text's structure is in three strophes, which illustrate the high points on the journey undertaken by Christ. His pre-existence is expressed by the words: "though he was in the form of God, he did not count equality with God a thing to be grasped" (Phil 2: 6). Then comes the Son's voluntary self- abasement in the second strophe: "emptied himself, taking the form of a servant" (v. 7), to the point of humbling himself and "[becoming] obedient unto death, even death on a cross" (v. 8). The third strophe of the hymn proclaims the Father's response to the Son's humbling of himself: "Therefore God has highly exalted him and bestowed on him the name which is above every name" (v. 9). What is striking is the contrast between the radical humbling of himself and his subsequent glorification in the glory of God. It is obvious that this second strophe is in contrast with the claim of Adam, who wanted to make a God of himself, and in contrast with the act of the builders of the tower of Babel, who wanted to construct a bridge to Heaven and make themselves divinities. However, this initiative of pride ended in self-destruction: this is not the way to Heaven, to true happiness, to God. The gesture of the Son of God is exactly the opposite: not pride but humility, which is the fulfilment of love and love is divine. The initiative of Christ's abasement, of his radical humility, in stark contrast with human pride, is truly an expression of divine love; it is followed by that elevation into Heaven to which God attracts us with his love.
In addition to the Letter to the Philippians, there are other places in Pauline literature where the themes of the pre-existence and descent to the earth of the Son of God are connected to each other. A reaffirmation of the assimilation of Wisdom and Christ, with all the connected cosmic and anthropological implications, is found in the First Letter to Timothy: "He was manifested in the flesh, vindicated in the Spirit, seen by angels, preached among the nations, believed in throughout the world, taken up in glory" (3: 16). It is above all on these premises that a better definition of Christ as the sole Mediator is possible, against the background of the One God of the Old Testament (cf. 1 Tm 2: 5 in relation to Is 43: 10-11; 44: 6). Christ is the true bridge that leads us to Heaven, to communion with God.
And lastly, just a brief reference to the last developments of St Paul's Christology in his Letters to the Colossians and to the Ephesians. In the former, Christ is described as the "first-born of all creation" (1: 15-20). This word "first-born" suggests that the first of numerous children, the first of a great many brothers and sisters, came down to draw us and make us his brothers and sisters. In the Letter to the Ephesians we find a beautiful exposition of the divine plan of salvation, when Paul says that in Christ God desired to recapitulate everything (cf. Eph 1: 23). Christ is the epitome of all things, he takes everything upon himself and guides us to God. And thus he involves us in a movement of descent and ascent, inviting us to share in his humility, that is, in his love for neighbour, in order also to share in his glorification, becoming with him sons in the Son. Let us pray the Lord to help us conform to his humility, to his love, in order to be rendered participants in his divinization.
I offer a warm welcome to all the English-speaking pilgrims and visitors present at today’s Audience, especially those from England, Scotland, Ireland, Denmark, Norway, Sweden, Ghana, Guam, Japan, South Korea, Australia, Canada and the United States. Upon you and your families I cordially invoke God’s blessings of joy and peace.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081022_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In the personal experience of St Paul there is an incontrovertible factor: while he was at first a persecutor and perpetrated violence against Christians, from the moment of his conversion on the road to Damascus he switched to the side of the Crucified Christ, making Christ his raison d'être and the reason for his preaching. His was a life neither quiet nor free from dangers and difficulties, but spent entirely for souls (cf. 2 Cor 12: 15). In his encounter with Jesus the central significance of the Cross had been made clear to him: he understood that Jesus had died and rose for all and for himself. Both these things were important; universality: Jesus really died for all, and subjectivity: he also died for me. Thus God's freely given and merciful love had been made manifest in the Cross. Paul experienced this love in himself first of all (cf. Gal 2: 20) and from being a sinner he became a believer, from a persecutor an apostle. Day after day, in his new life, he experienced that salvation was "grace", that everything derived from the death of Christ and not from his own merit, which moreover did not exist. The "Gospel of grace" thus became for him the only way of understanding the Cross, not only the criterion of his new existence but also his response to those who questioned him. First and foremost among these were the Jews who put their hope in deeds and from these hoped for salvation; then there were the Greeks who challenged the Cross with their human knowledge; lastly, there were those groups of heretics who had forged their own idea of Christianity to suit their own model of life.
For St Paul the Cross has a fundamental primacy in the history of humanity; it represents the focal point of his theology because to say "Cross" is to say salvation as grace given to every creature. The topic of the Cross of Christ becomes an essential and primary element of the Apostle's preaching: the clearest example concerns the community of Corinth. Facing a Church in which disorder and scandal were disturbingly present, where communion was threatened by internal factions and ruptures which damaged the unity of the Body of Christ, Paul did not present himself with sublime words or wisdom but with the proclamation of Christ, of Christ crucified. His strength is not in the use of persuasive language but, paradoxically, in the weakness and trepidation of those who entrust themselves solely to the "power of God" (cf. 1 Cor 2: 1-5). The Cross, for all it represents, hence also for the theological message it contains, is scandal and folly. The Apostle says so with an impressive force that it is good to hear directly from his words: "for the word of the Cross is folly to those who are perishing, but to us who are being saved it is the power of God... it pleased God through the folly of what we preach to save those who believe. For Jews demand signs and Greeks seek wisdom, but we preach Christ crucified, a stumbling block to Jews and folly to Gentiles" (1 Cor 1: 18-23).
The first Christian communities that Paul addressed knew well that Jesus was henceforth alive and risen; the Apostle does not only want to remind the Corinthians or the Galatians but also all of us that the Risen One is always the One who has been crucified. The "stumbling block" and "folly" of the Cross lie in the very fact that where there seems to be nothing but failure, sorrow and defeat, there is the full power of God's boundless love, for the Cross is an expression of love and love is the true power that is revealed precisely in this seeming weakness. For the Jews, the Cross is skandalon, that is, a snare or a stumbling block. It seems to hinder the faith of the devout Israelite who finds it difficult to discover anything like it in the Sacred Scriptures. With some courage, Paul seems to be saying that here the stakes at play are high: in the opinion of the Jews the Cross contradicts the very essence of God who manifested himself in wonderful signs. To accept the Cross of Christ therefore means bringing about a profound conversion in the way of relating to God. If, for the Jews, the reason for rejecting the Cross is found in Revelation, that is, the faithfulness to the God of the Fathers, for the Greeks, that is, the Gentiles, the criterion of judgement for opposing the Cross is reason. Indeed, the Cross for the latter is moría, folly, literally ignorance, that is, saltless food; thus, rather than an error, it is an insult to common sense.
Paul himself, on more than one occasion had the bitter experience of the rejection of the Christian proclamation, considered "insipid", devoid of importance, not even worthy of being taken into consideration at the level of rational logic. For those who, like the Greeks, see perfection in the spirit, in pure thought, it was already unacceptable that God should become man, immersing himself in all the limitations of space and time. Then for them it was definitely inconceivable to believe that a God could end on a Cross! And we see that this Greek logic is also the common logic of our time. How could the concept of apátheia, indifference, as an absence of passions in God, have understood a God who became man and was defeated, and was even to reassume his body subsequently to live as the Risen One? "We will hear you again about this" (Acts 17: 32) the Athenians said scornfully to Paul when they heard him talking about the resurrection of the dead. They considered liberation from the body conceived as a prison as perfection. How could they not see the resumption of the body as an aberration? In ancient culture there did not seem to be room for the message of the Incarnate God. The entire "Jesus of Nazareth" event seemed to be marked by foolishness through and through and the Cross was certainly its most emblematic point.
But why did St Paul make precisely this, the word of the Cross, the fundamental core of his teaching? The answer is not difficult: the Cross reveals "the power of God" (cf. 1 Cor 1: 24), which is different from human power; indeed, it reveals his love: "For the foolishness of God is wiser than men, and the weakness of God is stronger than men" (ibid., v. 25). Centuries after Paul we see that in history it was the Cross that triumphed and not the wisdom that opposed it. The Crucified One is wisdom, for he truly shows who God is, that is, a force of love which went even as far as the Cross to save men and women. God uses ways and means that seem to us at first sight to be merely weakness. The Crucified One reveals on the one hand man's frailty and on the other, the true power of God, that is the free gift of love: this totally gratuitous love is true wisdom. St Paul experienced this even in his flesh and tells us about it in various passages of his spiritual journey which have become precise reference points for every disciple of Jesus: "He said to me, "My grace is sufficient for you, for my power is made perfect in weakness'" (2 Cor 12: 9); and again "God chose what is weak in the world to shame the strong" (1 Cor 1: 27). The Apostle identified so closely with Christ that in spite of being in the midst of so many trials, he too lived in the faith of the Son of God who loved him and gave himself for his sins and for the sins of all (cf. Gal 1: 4; 2: 20). This autobiographical fact concerning the Apostle becomes paradigmatic for all of us.
St Paul gave a wonderful synthesis of the theology of the Cross in the Second Letter to the Corinthians (5: 14-21) where everything is enclosed between two fundamental affirmations: on the one hand Christ, whom God made to be sin for our sake (v. 21), he died for all (v. 14); and on the other, God reconciled us to himself without imputing our sins to us (vv. 18-20). It is from this "ministry of reconciliation" that every form of slavery is already redeemed (cf. 1 Cor 6: 20; 7: 23). Here it appears how important this is for our lives. We too must enter into this "ministry of reconciliation" that always implies relinquishing one's superiority and opting for the folly of love.
St Paul sacrificed his own life, devoting himself without reserve to the ministry of reconciliation, of the Cross, which is salvation for us all. And we too must be able to do this: may we be able to find our strength precisely in the humility of love and our wisdom in the weakness of renunciation, entering thereby into God's power. We must all model our lives on this true wisdom: we must not live for ourselves but must live in faith in that God of whom we can all say: "he loved me and gave himself for me".
To special groups
I offer a warm welcome to all the English-speaking pilgrims and visitors present, especially those from Britain and Ireland, Norway, Australia, Korea, Vietnam and the United States of America. I greet especially the Delegation of Papal Knights from Great Britain, and the members and benefactors of the Gregorian University Foundation of New York. Upon you and your families, I cordially invoke God's Blessings of peace and joy.
Lastly, I greet the young people, the sick and the newlyweds. Yesterday the Liturgy commemorated the Holy Apostles Simon and Jude Thaddeus. May their example sustain you, dear young people, in your commitment of daily fidelity to Christ; may it encourage you, dear sick people, always to follow Jesus in the process of trial and suffering; may it help you, dear newlyweds, to make your family a place of constant encounter with the love of God and of the brethren.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081029_en.html
Dear Brothers and Sisters,
"If Christ has not been raised, then our preaching is in vain and your faith is in vain... and you are still in your sins" (1 Cor 15: 14-17). With these strong words from the First Letter to the Corinthians, St Paul makes clear the decisive importance he attributes to the Resurrection of Jesus. In this event, in fact, lies the solution to the problem posed by the drama of the Cross. The Cross alone could not explain the Christian faith, indeed it would remain a tragedy, an indication of the absurdity of being. The Paschal Mystery consists in the fact that the Crucified man "was raised on the third day, in accordance with the Scriptures" (1 Cor 15: 4), as proto-Christian tradition attests. This is the keystone of Pauline Christology: everything rotates around this gravitational centre. The whole teaching of Paul the Apostle starts from, and arrives at, the mystery of him whom the Father raised from the dead. The Resurrection is a fundamental fact, almost a prior axiom (cf. 1 Cor 15: 12), on the basis of which Paul can formulate his synthetic proclamation (kerygma). He who was crucified and who thus manifested God's immense love for man, is risen again, and is alive among us.
It is important to understand the relationship between the proclamation of the Resurrection, as Paul formulates it, and that was in use since the first pre-Pauline Christian communities. Here indeed we can see the importance of the tradition that preceded the Apostle and that he, with great respect and care, desires to pass on in his turn. The text on the Resurrection, contained in chapter 15: 1-11 of the First Letter to the Corinthians, emphasizes the connection between "receiving" and "transmitting". St Paul attributes great importance to the literal formulation of the tradition, and at the end of the passage under consideration underlines, "What matters is that I preach what they preach" (1 Cor 15: 11 ), so drawing attention to the oneness of the kerygma, of the proclamation for all believers and for those who will proclaim the Resurrection of Christ. The tradition to which he refers is the fount from which to draw. His Christology is never original at the expense of faithfulness to tradition. The kerygma of the Apostles always presides over the personal re-elaboration of Paul; each of his arguments moves from common tradition, and in them he expresses the faith shared by all the Churches, which are one single Church. In this way St Paul offers a model for all time of how to approach theology and how to preach. The theologian, the preacher, does not create new visions of the world and of life, but he is at the service of truth handed down, at the service of the real fact of Christ, of the Cross, and of the Resurrection. His task is to help us understand today the reality of "God with us" that lies behind the ancient words, and thus the reality of true life.
We should here be explicit: St Paul, in proclaiming the Resurrection, does not worry about presenting an organic doctrinal exposition he does not wish to write what would effectively be a theological handbook but he approaches the theme by replying to doubts and concrete questions asked of him by the faithful; an unprepared discourse, then, but one full of faith and theological experience. We find here a concentration of the essential: we have been "justified", that is made just, saved, by Christ who died and rose again for us. Above all else the fact of the Resurrection emerges, without which Christian life would be simply in vain. On that Easter morning something extraordinary happened, something new, and at the same time very concrete, distinguished by very precise signs and recorded by numerous witnesses. For Paul, as for the other authors of the New Testament, the Resurrection is closely bound to the testimony of those who had direct experience of the Risen One. This means seeing and hearing, not only with the eyes or with the senses, but also with an interior light that assists the recognition of what the external senses attest as objective fact.
Paul gives, therefore, as do the four Gospels, primary importance to the theme of the appearances, which constitute a fundamental condition for belief in the Risen One who left the tomb empty. These two facts are important: the tomb is empty and Jesus has in fact appeared. In this way the links of that tradition were forged, which, through the testimony of the Apostles and the first disciples, was to reach successive generations until it came down to our own. The first consequence, or the first way of expressing this testimony, is to preach the Resurrection of Christ as a synthesis of the Gospel proclamation and as the culminating point in the salvific itinerary. Paul does all this on many occasions: looking at the Letters and the Acts of the Apostles, we can see that for him the essential point is to bear witness to the Resurrection. I should like to cite just one text: Paul, arrested in Jerusalem, stands accused before the Sanhedrin. In this situation, where his life is at stake, he indicates what is the sense and content of all his preaching: "with respect to the hope and the resurrection of the dead I am on trial" (Acts 23: 6). This same phrase Paul continually repeats in his Letters (cf. 1 Thes 1: 9ff; 4: 13-18; 5: 10), in which he refers to his own personal experience, to his own meeting with the Risen Christ (cf. Gal 1: 15-16, 1 Cor 9: 1).
But we may wonder, what, for St Paul, is the deep meaning of the Resurrection of Jesus? What has he to say to us across these 2,000 years? Is the affirmation "Christ is risen" relevant to us today? Why is the Resurrection so important, both for him and for us? Paul gives a solemn answer to this question at the beginning of his Letter to the Romans, where he begins by referring to "the Gospel of God... concerning his Son, who was descended from David according to the flesh, and designated Son of God in power according to the spirit of holiness by his resurrection from the dead" (Rm 1: 3-4). Paul knows well, and often says, that Jesus was always the Son of God, from the moment of his Incarnation. The novelty of the Resurrection, consists in the fact that Jesus, raised from the lowliness of his earthly existence, is constituted Son of God "in power". Jesus, humiliated up to the moment of his death on the Cross, can now say to the Eleven, "All authority in heaven and on earth has been given to me" (Mt 28: 18). The affirmation of Psalm 2: 8 has come to pass. "Ask of me, and I will make the nations your heritage, and the ends of the earth your possession". So, with the Resurrection begins the proclamation of the Gospel of Christ to all peoples the Kingdom of Christ begins, this new Kingdom that knows no power other than that of truth and love. The Resurrection thus reveals definitively the real identity and the extraordinary stature of the Crucified One. An incomparable and towering dignity: Jesus is God! For St Paul, the secret identity of Jesus is revealed even more in the mystery of the Resurrection than in the Incarnation. While the title of Christ, that is "Messiah"; "the Anointed", in St Paul tends to become the proper name of Jesus, and that of "the Lord" indicates his personal relationship with believers, now the title "Son of God" comes to illustrate the intimate relationship of Jesus with God, a relationship which is fully revealed in the Paschal event. We can say, therefore, that Jesus rose again to be the Lord of the living and the dead, (cf. Rm 14: 9; and 2 Cor 5: 15) or in other words, our Saviour (cf. Rm 4: 25).
All this bears important consequences for our lives as believers: we are called upon to take part, in our inmost selves, in the whole story of the death and Resurrection of Christ. The Apostle says: we "have died with Christ" and we believe we shall "live with him. For we know that Christ being raised from the dead, will never die again; death no longer has dominion over him" (Rm 6: 8-9). This means sharing in the suffering of Christ, which is a prelude to that full unity with him through the resurrection that we hope for. This is also what happened to St Paul, whose personal experience is described in the Letters in tones as sorrowful as they are realistic: "that I may know him and the power of his Resurrection, and may share his sufferings becoming like him in his death, that if possible I may attain the resurrection from the dead" (Phil 3: 10-11; cf. 2 Tm 2: 8-12). The theology of the Cross is not a theory it is the reality of Christian life. To live in the belief in Jesus Christ, to live in truth and love implies daily sacrifice, implies suffering. Christianity is not the easy road, it is, rather, a difficult climb, but one illuminated by the light of Christ and by the great hope that is born of him. St Augustine says: Christians are not spared suffering, indeed they must suffer a little more, because to live the faith expresses the courage to face in greater depth the problems that life and history present. But only in this way, through the experience of suffering, can we know life in its profundity, in its beauty, in the great hope born from Christ crucified and risen again. The believer, however, finds himself between two poles: on the one hand, the Resurrection, which in a certain sense is already present and operating within us (cf. Col 3: 1-4; Eph 2: 6); on the other, the urgency to enter into the process which leads everyone and everything towards that fullness described in the Letter to the Romans with a bold image: as the whole of Creation groans and suffers almost as with the pangs of childbirth, so we groan in the expectation of the redemption of our bodies, of our redemption and resurrection (cf. Rm 8: 18-23).
In synthesis, we can say with Paul that the true believer obtains salvation by professing with his mouth that Jesus is the Lord and believing in his heart that God has raised Him from the dead (cf. Rm 10: 9). Important above all else is the heart that believes in Christ, and which in its faith "touches" the Risen One; but it is not enough to carry our faith in our heart, we must confess it and bear witness to it with our mouths, with our lives, thus making the truth of the Cross and the Resurrection present in our history. In this way the Christian becomes part of that process by which the first Adam, a creature of the earth, and subject to corruption and death, is transformed into the last Adam, heavenly and incorruptible (cf. 1 Cor 15: 20-22 and 42-49). This process was set in motion by the Resurrection of Christ, and it is, therefore, on this that we found our hope that we too may one day enter with Christ into our true homeland, which is in Heaven. Borne up by this hope, let us continue with courage and with joy.
Dear Brothers and Sisters,
I am pleased to welcome all the English-speaking pilgrims and visitors present at today’s Audience. In a particular way I greet the Patrons of the Arts in the Vatican Museums from Florida. I also extend a warm welcome to the group from the Bunri Sato Educational Institute in Saitama, Japan. I greet especially the groups from England, Denmark, Finland, Sweden, Cyprus, the Philippines and the United States. Upon all of you and your families I cordially invoke God’s abundant blessings of joy and peace.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081105_en.html
Dear Brothers and Sisters,
The subject of the Resurrection on which we reflected last week unfolds a new perspective, that of the expectation of the Lord's return. It thus brings us to ponder on the relationship among the present time, the time of the Church and of the Kingdom of Christ, and the future (éschaton) that lies in store for us, when Christ will consign the Kingdom to his Father (cf. 1 Cor 15: 24). Every Christian discussion of the last things, called eschatology, always starts with the event of the Resurrection; in this event the last things have already begun and, in a certain sense, are already present.
Very likely it was in the year 52 that St Paul wrote the first of his Letters, the First Letter to the Thessalonians, in which he speaks of this return of Jesus, called parusia or advent, his new, definitive and manifest presence (cf. 4: 13-18). The Apostle wrote these words to the Thessalonians who were beset by doubts and problems: "For if we believe that Jesus died and rose, God will bring forth with him from the dead those who have fallen asleep" (4: 14). And Paul continues: "those who have died in Christ will rise first. Then we, the living, the survivors, will be caught up with them in the clouds to meet the Lord in the air. Thenceforth we shall be with the Lord unceasingly" (4: 16-17). Paul describes Christ's parusia in especially vivid tones and with symbolic imagery which, however, conveys a simple and profound message: we shall ultimately be with the Lord for ever. Over and above the images, this is the essential message: our future is "to be with the Lord". As believers, we are already with the Lord in our lifetime; our future, eternal life, has already begun.
In his Second Letter to the Thessalonians, Paul changes his perspective. He speaks of the negative incidents that must precede the final and conclusive event. We must not let ourselves be deceived, he says, to think that, according to chronological calculations, the day of the Lord is truly imminent: "On the question of the coming of our Lord Jesus Christ and our being gathered to him, we beg you, brothers, not to be so easily agitated or terrified, whether by an oracular utterance, or rumor, or a letter alleged to be ours, into believing that the day of the Lord is here. Let no one seduce you, no matter how" (2: 1-3). The continuation of this text announces that before the Lord's arrival there will be apostasy, and one well described as the "man of lawlessness", "the son of perdition" (2: 3) must be revealed, who tradition would come to call the Antichrist. However the intention of St Paul's Letter is primarily practical. He writes: "Indeed, when we were with you, we used to lay down the rule that who would not work, should not eat. We hear that some of you are unruly, not keeping busy but acting like busybodies. We enjoin all such and we urge them strongly in the Lord Jesus Christ, to earn the food they eat by working quietly" (3: 10-12). In other words, the expectation of Jesus' parusia does not dispense us from working in this world but, on the contrary, creates responsibility to the divine Judge for our actions in this world. For this very reason our responsibility for working in and for this world increases. We shall see the same thing next Sunday in the Gospel of the Talents, in which the Lord tells us that he has entrusted talents to everyone and that the Judge will ask for an account of them saying: have they been put to good use? Hence the expectation of his return implies responsibility for this world.
The same thing and the same connection between parusia the return of the Judge/Saviour and our commitment in our lives appears in another context and with new aspects in the Letter to the Philippians. Paul is in prison, awaiting a sentence that might be condemnation to death. In this situation he is reflecting on his future existence with the Lord, but he is also thinking of the community of the Philippians who need their father, Paul, and he writes: "For me to live is Christ, and to die is gain. If I am to go on living in the flesh, that means productive toil for me and I do not know which to prefer. I am strongly attracted by both: I long to depart and be with Christ, for that is far better; yet it is more urgent that I remain alive for your sakes. This fills me with confidence that I will stay with you, and persevere with you all, for your joy and progress in the faith. My being with you once again should give you ample cause to glory in Christ" (1: 21-26). Paul has no fear of death; indeed, on the contrary, death indicates being totally with Christ. Yet Paul also shares in the sentiments of Christ who did not live for himself but for us. Living for others becomes his life and plan thus demonstrates his perfect readiness to do God's will, to do whatever God decides. Above all he is prepared, in the future as well, to live on this earth for others, to live for Christ, to live for his living presence and thus for the renewal of the world. We see that his being with Christ creates an broad inner freedom: freedom in the face of the threat of death but also freedom in the face of all life's commitments and sufferings. He is simply at God's disposal and truly free.
And now, after examining the various aspects of the expectation of Christ's parusia, let us ask ourselves: what are the basic convictions of Christians as regards the last things: death, the end of the world? Their first conviction is the certainty that Jesus is Risen and is with the Father and thus is with us forever. And no one is stronger than Christ, for he is with the Father, he is with us. We are consequently safe, free of fear. This was an essential effect of Christian preaching. Fear of spirits and divinities was widespread in the ancient world. Today too, missionaries alongside many good elements in natural religions encounter fear of the spirits, of evil powers that threaten us. Christ lives, he has overcome death, he has overcome all these powers. We live in this certainty, in this freedom, and in this joy. This is the first aspect of our living with regard to the future.
The second is the certainty that Christ is with me. And just as the future world in Christ has already begun, this also provides the certainty of hope. The future is not darkness in which no one can find his way. It is not like this. Without Christ, even today the world's future is dark, and fear of the future is so common. Christians know that Christ's light is stronger and therefore they live with a hope that is not vague, with a hope that gives them certainty and courage to face the future.
Lastly, their third conviction is that the Judge who returns at the same time as Judge and Saviour has left us the duty to live in this world in accordance with his way of living. He has entrusted his talents to us. Our third conviction, therefore, is responsibility before Christ for the world, for our brethren and at the same time also for the certainty of his mercy. Both these things are important. Since God can only be merciful we do not live as if good and evil were the same thing. This would be a deception. In reality, we live with a great responsibility. We have talents, and our responsibility is to work so that this world may be open to Christ, that it be renewed. Yet even as we work responsibly, we realize that God is the true Judge. We are also certain that this Judge is good; we know his Face, the Face of the Risen Christ, of Christ crucified for us. Therefore we can be certain of his goodness and advance with great courage.
Another element in the Pauline teaching on eschatology is the universality of the call to faith which unites Jews and Gentiles that is, non-Christians as a sign and an anticipation of the future reality. For this reason we can say that we are already seated in Heaven with Jesus Christ, but to reveal the riches of grace in the centuries to come (Eph 2: 6f.), the after becomes a before, in order to show the state of incipient fulfilment in which we live. This makes bearable the sufferings of the present time which, in any case, cannot be compared to the future glory (cf. Rm 8: 18). We walk by faith, not by sight, and even if we might rather leave the body to live with the Lord, what definitively matters, whether we are dwelling in the body or are far from it, is that we be pleasing to him (cf. 2 Cor 5: 7-9).
Finally, a last point that might seem to us somewhat difficult. At the end of his First Letter to the Corinthians, St Paul reiterates and also puts on the lips of the Corinthians a prayer that originated in the first Christian communities in the Palestinian area: Maranà, thà! which means literally, "Our Lord, come!" (16: 22). It was the prayer of early Christianity and also of the last book of the New Testament, Revelation, which ends with it: "Come, Lord Jesus!". Can we pray like this too? It seems to me that for us today, in our lives, in our world, it is difficult to pray sincerely for the world to perish so that the new Jerusalem, the Last Judgment and the Judge, Christ, may come. I think that even if, sincerely, we do not dare to pray like this for a number of reasons yet, in a correct and proper way, we too can say, together with the early Christians: "Come, Lord Jesus!". We do not of course desire the end of the world. Nevertheless, we do want this unjust world to end. We also want the world to be fundamentally changed, we want the beginning of the civilization of love, the arrival of a world of justice and peace, without violence, without hunger. We want all this, yet how can it happen without Christ's presence? Without Christ's presence there will never be a truly just and renewed world. And even if we do so in a different way, we too can and must also say, completely and profoundly, with great urgency and amid the circumstances of our time: "Come, Lord Jesus! Come in your way, in the ways that you know. Come wherever there is injustice and violence. Come to the refugee camps, in Darfur, in North Kivu, in so many parts of the world. Come wherever drugs prevail. Come among those wealthy people who have forgotten you, who live for themselves alone. Come wherever you are unknown. Come in your way and renew today's world. And come into our hearts, come and renew our lives, come into our hearts so that we ourselves may become the light of God, your presence. In this way let us pray with St Paul: Maranà, thà! "Come, Lord Jesus!" and let us pray that Christ may truly be present in our world today and renew it.
Dear Brothers and Sisters,
I offer a warm welcome to all the English-speaking visitors present at today’s Audience, particularly priests from the Missionary Society of Saint Paul the Apostle, members of the Corpus Christi Movement for Priests, participants in the International Catholic Conference of Scouting, and pilgrims from the Philippines, England, Nigeria, and the United States of America. Upon you and your families I cordially invoke God’s blessings of joy and peace.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081112_en.html
Dear Brothers and Sisters,
On the journey we are making under St Paul's guidance, let us now reflect on a topic at the centre of the controversies of the century of the Reformation: the question of justification. How does man become just in God's eyes? When Paul met the Risen One on the road to Damascus he was an accomplished man; irreproachable according to the justice deriving from the Law (cf. Phil 3: 6), Paul surpassed many of his contemporaries in the observance of the Mosaic Law and zealously upheld the traditions of his fathers (cf. Gal 1: 14). The illumination of Damascus radically changed his life; he began to consider all merits acquired in an impeccable religious career as "refuse", in comparison with the sublimity of knowing Jesus Christ (cf. Phil 3: 8). The Letter to the Philippians offers us a moving testimony of Paul's transition from a justice founded on the Law and acquired by his observance of the required actions, to a justice based on faith in Christ. He had understood that what until then had seemed to him to be a gain, before God was, in fact, a loss; and thus he had decided to stake his whole existence on Jesus Christ (cf. Phil 3: 7). The treasure hidden in the field and the precious pearl for whose purchase all was to be invested were no longer in function of the Law, but Jesus Christ, his Lord.
The relationship between Paul and the Risen One became so deep as to induce him to maintain that Christ was no longer solely his life but also his very living, to the point that to be able to reach him death became a gain (cf. Phil 1: 21). This is not to say he despised life, but that he realized that for him at this point there was no other purpose in life and thus he had no other desire than to reach Christ as in an athletics competition to remain with him for ever. The Risen Christ had become the beginning and the end of his existence, the cause and the goal of his race. It was only his concern for the development in faith of those he had evangelized and his anxiety for all of the Churches he founded (cf. 2 Cor 11: 28) that induced him to slow down in his race towards his one Lord, to wait for his disciples so they might run with him towards the goal. Although from a perspective of moral integrity he had nothing to reproach himself in his former observance of the Law, once Christ had reached him he preferred not to make judgments on himself (cf. 1 Cor 4: 3-4). Instead he limited himself to resolving to press on, to make his own the One who had made him his own (cf. Phil 3: 12).
It is precisely because of this personal experience of relationship with Jesus Christ that Paul henceforth places at the centre of his Gospel an irreducible opposition between the two alternative paths to justice: one built on the works of the Law, the other founded on the grace of faith in Christ. The alternative between justice by means of works of the Law and that by faith in Christ thus became one of the dominant themes that run through his Letters: "We ourselves, who are Jews by birth and not Gentile sinners, yet who know that a man is not justified by works of the law but through faith in Jesus Christ, even we have believed in Christ Jesus in order to be justified by faith in Christ, and not by works of the law; because by works of the law no one will be justified" (Gal 2: 15-16). And to the Christians of Rome he reasserts that "all have sinned and fall short of the glory of God, they are now justified by his grace as a gift, through the redemption which is in Christ Jesus" (Rm 3: 23-24). And he adds "we hold that a man is justified by faith apart from works of the law" (ibid., v. 28). At this point Luther translated: "justified by faith alone". I shall return to this point at the end of the Catechesis. First, we must explain what is this "Law" from which we are freed and what are those "works of the Law" that do not justify. The opinion that was to recur systematically in history already existed in the community at Corinth. This opinion consisted in thinking that it was a question of moral law and that the Christian freedom thus consisted in the liberation from ethics. Thus in Corinth the term "πάντα μοι έξεστιν" (I can do what I like) was widespread. It is obvious that this interpretation is wrong: Christian freedom is not libertinism; the liberation of which St Paul spoke is not liberation from good works.
So what does the Law from which we are liberated and which does not save mean? For St Paul, as for all his contemporaries, the word "Law" meant the Torah in its totality, that is, the five books of Moses. The Torah, in the Pharisaic interpretation, that which Paul had studied and made his own, was a complex set of conduct codes that ranged from the ethical nucleus to observances of rites and worship and that essentially determined the identity of the just person. In particular, these included circumcision, observances concerning pure food and ritual purity in general, the rules regarding the observance of the Sabbath, etc. codes of conduct that also appear frequently in the debates between Jesus and his contemporaries. All of these observances that express a social, cultural and religious identity had become uniquely important in the time of Hellenistic culture, starting from the third century B.C. This culture which had become the universal culture of that time and was a seemingly rational culture; a polytheistic culture, seemingly tolerant constituted a strong pressure for cultural uniformity and thus threatened the identity of Israel, which was politically constrained to enter into this common identity of the Hellenistic culture. This resulted in the loss of its own identity, hence also the loss of the precious heritage of the faith of the Fathers, of the faith in the one God and in the promises of God.
Against this cultural pressure, which not only threatened the Israelite identity but also the faith in the one God and in his promises, it was necessary to create a wall of distinction, a shield of defence to protect the precious heritage of the faith; this wall consisted precisely in the Judaic observances and prescriptions. Paul, who had learned these observances in their role of defending God's gift, of the inheritance of faith in one God alone, saw this identity threatened by the freedom of the Christians this is why he persecuted them. At the moment of his encounter with the Risen One he understood that with Christ's Resurrection the situation had changed radically. With Christ, the God of Israel, the one true God, became the God of all peoples. The wall as he says in his Letter to the Ephesians between Israel and the Gentiles, was no longer necessary: it is Christ who protects us from polytheism and all of its deviations; it is Christ who unites us with and in the one God; it is Christ who guarantees our true identity within the diversity of cultures. The wall is no longer necessary; our common identity within the diversity of cultures is Christ, and it is he who makes us just. Being just simply means being with Christ and in Christ. And this suffices. Further observances are no longer necessary. For this reason Luther's phrase: "faith alone" is true, if it is not opposed to faith in charity, in love. Faith is looking at Christ, entrusting oneself to Christ, being united to Christ, conformed to Christ, to his life. And the form, the life of Christ, is love; hence to believe is to conform to Christ and to enter into his love. So it is that in the Letter to the Galatians in which he primarily developed his teaching on justification St Paul speaks of faith that works through love (cf. Gal 5: 14).
Paul knows that in the twofold love of God and neighbour the whole of the Law is present and carried out. Thus in communion with Christ, in a faith that creates charity, the entire Law is fulfilled. We become just by entering into communion with Christ who is Love. We shall see the same thing in the Gospel next Sunday, the Solemnity of Christ the King. It is the Gospel of the judge whose sole criterion is love. What he asks is only this: Did you visit me when I was sick? When I was in prison? Did you give me food to eat when I was hungry, did you clothe me when I was naked? And thus justice is decided in charity. Thus, at the end of this Gospel we can almost say: love alone, charity alone. But there is no contradiction between this Gospel and St Paul. It is the same vision, according to which communion with Christ, faith in Christ, creates charity. And charity is the fulfilment of communion with Christ. Thus, we are just by being united with him and in no other way.
At the end, we can only pray the Lord that he help us to believe; really believe. Believing thus becomes life, unity with Christ, the transformation of our life. And thus, transformed by his love, by the love of God and neighbour, we can truly be just in God's eyes.
I am pleased to greet the participants in the international Catholic Scouting Conference meeting in Rome. Upon all the English-speaking pilgrims and visitors present at today's Audience, especially those from England, Ireland, Denmark, Norway, Finland, South Africa and the United States, I cordially invoke God's blessings of joy and peace.
Lastly, I greet the young people, the sick and the newlyweds. Next Sunday, the last of Ordinary Time, we shall be celebrating the Solemnity of Christ, King of the Universe. Dear young people, place Jesus at the centre of your life and you will receive light and courage from him. May Christ, who made of the Cross a royal throne, teach you, dear sick people, to understand the redemptive value of suffering lived in union with him. I wish that you, dear newlyweds, may recognize the Lord's presence in your family journey.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081119_en.html
This morning I greet with great joy His Holiness Aram I, Catholicos of Cilicia of the Armenians, together with the distinguished delegation accompanying him, and the Armenian pilgrims from various countries. This fraternal visit is a significant occasion for strengthening the bonds of unity already existing between us, as we journey towards that full communion which is both the goal set before all Christ’s followers and a gift to be implored daily from the Lord.
For this reason, Your Holiness, I invoke the grace of the Holy Spirit on your pilgrimage to the tombs of the Apostles Peter and Paul, and I invite all present to pray fervently to the Lord that your visit, and our meetings, will mark a further step along the path towards full unity.
Your Holiness, I wish to express my particular gratitude for your constant personal involvement in the field of ecumenism, especially in the International Joint Commission for Theological Dialogue between the Catholic Church and the Oriental Orthodox Churches, and in the World Council of Churches.
On the exterior façade of the Vatican Basilica is a statue of Saint Gregory the Illuminator, founder of the Armenian Church, whom one of your historians has called “our progenitor and father in the Gospel”. The presence of this statue evokes the sufferings he endured in bringing the Armenian people to Christianity, but it also recalls the many martyrs and confessors of the faith whose witness bore rich fruit in the history of your people. Armenian culture and spirituality are pervaded by pride in this witness of their forefathers, who suffered with fidelity and courage in communion with the Lamb slain for the salvation of the world.
Welcome, Your Holiness, dear Bishops and dear friends! Together let us invoke the intercession of Saint Gregory the Illuminator and above all the Virgin Mother of God, so that they will enlighten our way and guide it towards the fullness of that unity which we all desire.
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Saint Paul (14):
The Doctrine of Justification: The Apostle's Teaching on Faith and Works
Dear Brothers and Sisters,
In the Catechesis last Wednesday I spoke of how man is justified before God. Following St Paul, we have seen that man is unable to "justify" himself with his own actions, but can only truly become "just" before God because God confers his "justice" upon him, uniting him to Christ his Son. And man obtains this union through faith. In this sense, St Paul tells us: not our deeds, but rather faith renders us "just". This faith, however, is not a thought, an opinion, an idea. This faith is communion with Christ, which the Lord gives to us, and thus becomes life, becomes conformity with him. Or to use different words faith, if it is true, if it is real, becomes love, becomes charity, is expressed in charity. A faith without charity, without this fruit, would not be true faith. It would be a dead faith.
Thus, in our last Catechesis, we discovered two levels: that of the insignificance of our actions and of our deeds to achieve salvation, and that of "justification" through faith which produces the fruit of the Spirit. The confusion of these two levels has caused more than a few misunderstandings in Christianity over the course of centuries. In this context it is important that St Paul, in the same Letter to the Galatians radically accentuates, on the one hand, the freely given nature of justification that is not dependent on our works, but which at the same time also emphasizes the relationship between faith and charity, between faith and works: "In Christ Jesus neither circumcision nor uncircumcision counts for anything, but only faith working through love" (Gal 5: 6). Consequently, there are on the one hand "works of the flesh", which are "immorality, impurity, licentiousness, idolatry..." (Gal 5: 19-20): all works that are contrary to the faith; on the other, there is the action of the Holy Spirit who nourishes Christian life, inspiring "love, joy, peace, patience, kindness, goodness, faithfulness, gentleness, self-control" (Gal 5: 22-23). These are the fruits of the Spirit that blossom from faith.
Agape, love, is cited at the beginning of this list of virtues and self-control at the conclusion. In fact, the Spirit who is the Love of the Father and the Son pours out his first gift, agape, into our hearts (cf. Rm 5: 5); and to be fully expressed, agape, love, requires self-control. In my first Encyclical, Deus Caritas Est, I also treated of the love of the Father and the Son which reaches us and profoundly transforms our existence. Believers know that reciprocal love is embodied in the love of God and of Christ, through the Spirit. Let us return to the Letter to the Galatians. Here St Paul says that by bearing one another's burdens believers are fulfilling the commandment of love (cf. Gal 6: 2).
Justified through the gift of faith in Christ, we are called to live in the love of Christ for neighbour, because it is on this criterion that we shall be judged at the end of our lives. In reality Paul only repeats what Jesus himself said and which is proposed to us anew by last Sunday's Gospel, in the parable of the Last Judgment. In the First Letter to the Corinthians St Paul pours himself out in a famous eulogy of love. It is called the "hymn to love": "If I speak in the tongues of men and of angels, but have not love, I am a noisy gong or a clanging cymbal.... Love is patient and kind; love is not jealous or boastful; it is not arrogant or rude. Love does not insist on its own way" (1 Cor 13: 1, 4-5). Christian love is particularly demanding because it springs from Christ's total love for us: that love that claims us, welcomes us, embraces us, sustains us, to the point of tormenting us since it forces each one to no longer live for himself, closed into his own selfishness, but for him "who for their sake died and was raised" (2 Cor 5: 15). The love of Christ makes us, in him, that new creation (cf. 2 Cor 5: 17), which comes to belong to his Mystical Body that is the Church.
Seen in this perspective, the centrality of justification without works, the primary object of Paul's preaching, does not clash with faith that works through love; indeed, it demands that our faith itself be expressed in a life in accordance with the Spirit. Often there is seen an unfounded opposition between St Paul's theology and that of St James, who writes in his Letter: "as the body apart from the spirit is dead, so faith apart from works is dead"(2: 26). In reality, while Paul is primarily concerned to show that faith in Christ is necessary and sufficient, James accentuates the consequential relations between faith and works (cf. Jas 2: 24). Therefore, for both Paul and James, faith that is active in love testifies to the freely given gift of justification in Christ. Salvation received in Christ needs to be preserved and witnessed to "with fear and trembling. For God is at work in you, both to will and to work for his good pleasure.... Do all things without grumbling or questioning... holding fast the word of life", St Paul was to say further, to the Christians of Philippi (cf. Phil 2: 12-14, 16).
We are often induced to fall into the same misunderstandings that characterized the community of Corinth; those Christians thought that since they had been freely justified in Christ through faith, "they could do as they pleased". And they believed and it often seems that today's Christians also think this that it is permissible to create divisions in the Church, the Body of Christ, to celebrate the Eucharist without looking after the neediest of our brothers, to aspire to better charisms without being aware that each is a member of the other, and so forth. The consequences of a faith that is not manifested in love are disastrous, because it reduces itself to the arbitrariness and subjectivism that is most harmful to us and to our brothers. On the contrary, in following St Paul, we should gain a new awareness of the fact that precisely because we are justified in Christ, we no longer belong to ourselves but have become a temple of the Spirit and hence are called to glorify God in our body with the whole of our existence (cf. 1 Cor 6: 19). We would be underselling the inestimable value of justification, purchased at the high price of Christ's Blood, if we were not to glorify him with our body. In fact, our worship at the same time reasonable and spiritual is exactly this, which is why St Paul exhorts us "to present [our] bodies as a living sacrifice, holy and acceptable to God" (Rm 12: 1). To what would a liturgy be reduced if addressed solely to the Lord without simultaneously becoming service to one's brothers, a faith that would not express itself in charity? And the Apostle often places his communities in confrontation with the Last Judgment, on the occasion of which: "we must all appear before the judgment seat of Christ, so that each one may receive good or evil, according to what he has done in the body" (2 Cor 5: 10; cf. also Rm 2: 16). And this idea of the Last Judgment must illumine us in our daily lives.
If the ethics that Paul proposes to believers do not deteriorate into forms of moralism and prove themselves timely for us, it is because, each time, they start from the personal and communal relationship with Christ, to be realized concretely in a life according to the Spirit. This is essential: the Christian ethic is not born from a system of commandments but is a consequence of our friendship with Christ. This friendship influences life; if it is true it incarnates and fulfils itself in love for neighbour. For this reason, any ethical decay is not limited to the individual sphere but it also weakens personal and communal faith from which it derives and on which it has a crucial effect. Therefore let us allow ourselves to be touched by reconciliation, which God has given us in Christ, by God's "foolish" love for us; nothing and no one can ever separate us from his love (cf. Rm 8: 39). We live in this certainty. It is this certainty that gives us the strength to live concretely the faith that works in love.
To special groups
I am pleased to greet all the English-speaking pilgrims and visitors present at today's Audience, especially those from England and the United States of America. I pray that your stay in Rome will renew your love for the Lord Jesus Christ and strengthen you in his service. Upon all of you I cordially invoke God's blessings of joy and peace.
Lastly, I greet the young people, the sick and the newlyweds. Next Sunday, Advent begins, in preparation for the Birth of Christ. I urge you, dear young people, to live this "powerful time" with vigilant prayer and ardent apostolic action. I encourage you, dear sick people, to sustain with the offering of your sufferings the process of the whole Church's preparation for Christmas. I hope that you, newlyweds, may be witnesses of the Spirit of love that animates and sustains the whole family of God.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081126_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In today's Catechesis we shall reflect on the relations between Adam and Christ, defined by St Paul in the well-known passage of the Letter to the Romans (5: 12-21) in which he gives the Church the essential outline of the doctrine on original sin. Indeed, Paul had already introduced the comparison between our first progenitor and Christ while addressing faith in the Resurrection in the First Letter to the Corinthians: "For as in Adam all die, so also in Christ shall all be made alive.... "The first man Adam became a living being'; the last Adam became a life-giving spirit" (1 Cor 15: 22, 45). With Romans 5: 12-21, the comparison between Christ and Adam becomes more articulate and illuminating: Paul traces the history of salvation from Adam to the Law and from the latter to Christ. At the centre of the scene it is not so much Adam, with the consequences of his sin for humanity, who is found as much as it is Jesus Christ and the grace which was poured out on humanity in abundance through him. The repetition of the "all the more" with regard to Christ stresses that the gift received in him far surpasses Adam's sin and its consequent effects on humanity, so that Paul could reach his conclusion: "but where sin increased, grace abounded all the more" (Rm 5: 20). The comparison that Paul draws between Adam and Christ therefore sheds light on the inferiority of the first man compared to the prevalence of the second.
On the other hand, it is precisely in order to highlight the immeasurable gift of grace in Christ that Paul mentions Adam's sin. One could say that if it were not to demonstrate the centrality of grace, he would not have dwelt on the treatment of sin which "came into the world through one man and death through sin" (Rm 5: 12). For this reason, if, in the faith of the Church, an awareness of the dogma of original sin developed, it is because it is inseparably linked to another dogma, that of salvation and freedom in Christ. The consequence of this is that we must never treat the sin of Adam and of humanity separately from the salvific context, in other words, without understanding them within the horizon of justification in Christ.
However, as people of today we must ask ourselves: what is this original sin? What does St Paul teach, what does the Church teach? Is this doctrine still sustainable today? Many think that in light of the history of evolution, there is no longer room for the doctrine of a first sin that then would have permeated the whole of human history. And, as a result, the matter of Redemption and of the Redeemer would also lose its foundation. Therefore, does original sin exist or not? In order to respond, we must distinguish between two aspects of the doctrine on original sin. There exists an empirical aspect, that is, a reality that is concrete, visible, I would say tangible to all. And an aspect of mystery concerning the ontological foundation of this event. The empirical fact is that a contradiction exists in our being. On the one hand every person knows that he must do good and intimately wants to do it. Yet at the same time he also feels the other impulse to do the contrary, to follow the path of selfishness and violence, to do only what pleases him, while also knowing that in this way he is acting against the good, against God and against his neighbour. In his Letter to the Romans St Paul expressed this contradiction in our being in this way: "I can will what is right, but I cannot do it. For I do not do the good I want, but I do the evil I do not want" (7: 18-19). This inner contradiction of our being is not a theory. Each one of us experiences it every day. And above all we always see around us the prevalence of this second will. It is enough to think of the daily news of injustice, violence, falsehood and lust. We see it every day. It is a fact.
As a consequence of this evil power in our souls, a murky river developed in history which poisons the geography of human history. Blaise Pascal, the great French thinker, spoke of a "second nature", which superimposes our original, good nature. This "second nature" makes evil appear normal to man. Hence even the common expression "he's human" has a double meaning. "He's human", can mean: this man is good, he really acts as one should act. But "he's human", can also imply falsity: evil is normal, it is human. Evil seems to have become our second nature. This contradiction of the human being, of our history, must evoke, and still evokes today, the desire for redemption. And, in reality, the desire for the world to be changed and the promise that a world of justice, peace and good will be created exists everywhere. In politics, for example, everyone speaks of this need to change the world, to create a more just world. And this is precisely an expression of the longing for liberation from the contradiction we experience within us.
Thus, the existence of the power of evil in the human heart and in human history is an undeniable fact. The question is: how can this evil be explained? In the history of thought, Christian faith aside, there exists a key explanation of this duality, with different variations. This model says: being in itself is contradictory, it bears within it both good and evil. In antiquity, this idea implied the opinion that two equally primal principles existed: a good principle and a bad principle. This duality would be insuperable; the two principles are at the same level, so this contradiction from the being's origin would always exist. The contradiction of our being would therefore only reflect the contrary nature of the two divine principles, so to speak. In the evolutionist, atheist version of the world the same vision returns in a new form. Although in this conception the vision of being is monist, it supposes that being as such bears within itself both evil and good from the outset. Being itself is not simply good, but open to good and to evil. Evil is equally primal with the good. And human history would develop only the model already present in all of the previous evolution. What Christians call original sin would in reality be merely the mixed nature of being, a mixture of good and evil which, according to atheist thought, belong to the same fabric of being. This is a fundamentally desperate view: if this is the case, evil is invincible. In the end all that counts is one's own interest. All progress would necessarily be paid for with a torrent of evil and those who wanted to serve progress would have to agree to pay this price. Politics is fundamentally structured on these premises and we see the effects of this. In the end, this modern way of thinking can create only sadness and cynicism.
And let us therefore ask again: what does faith witnessed to by St Paul tell us? As the first point, it confirms the reality of the competition between the two natures, the reality of this evil whose shadow weighs on the whole of Creation. We heard chapter seven of the Letter to the Romans, we shall add chapter eight. Quite simply, evil exists. As an explanation, in contrast with the dualism and monism that we have briefly considered and found distressing, faith tells us: there exist two mysteries, one of light and one of night, that is, however, enveloped by the mysteries of light. The first mystery of light is this: faith tells us that there are not two principles, one good and one evil, but there is only one single principle, God the Creator, and this principle is good, only good, without a shadow of evil. And therefore, being too is not a mixture of good and evil; being as such is good and therefore it is good to be, it is good to live. This is the good news of the faith: only one good source exists, the Creator. Therefore living is a good, it is a good thing to be a man or a woman life is good. Then follows a mystery of darkness, or night. Evil does not come from the source of being itself, it is not equally primal. Evil comes from a freedom created, from a freedom abused.
How was it possible, how did it happen? This remains obscure. Evil is not logical. Only God and good are logical, are light. Evil remains mysterious. It is presented as such in great images, as it is in chapter 3 of Genesis, with that scene of the two trees, of the serpent, of sinful man: a great image that makes us guess but cannot explain what is itself illogical. We may guess, not explain; nor may we recount it as one fact beside another, because it is a deeper reality. It remains a mystery of darkness, of night. But a mystery of light is immediately added. Evil comes from a subordinate source. God with his light is stronger. And therefore evil can be overcome. Thus the creature, man, can be healed. The dualist visions, including the monism of evolutionism, cannot say that man is curable; but if evil comes only from a subordinate source, it remains true that man is healable. And the Book of Wisdom says: "he made the nations of the world curable" (1: 14 Vulgate). And finally, the last point: man is not only healable, but is healed de facto. God introduced healing. He entered into history in person. He set a source of pure good against the permanent source of evil. The Crucified and Risen Christ, the new Adam, counters the murky river of evil with a river of light. And this river is present in history: we see the Saints, the great Saints but also the humble saints, the simple faithful. We see that the stream of light which flows from Christ is present, is strong.
Brothers and sisters, it is the season of Advent. In the language of the Church the word Advent has two meanings: presence and anticipation. Presence: the light is present, Christ is the new Adam, he is with us and among us. His light is already shining and we must open the eyes of our hearts to see the light and to enter into the river of light. Above all we must be grateful for the fact that God himself entered history as a new source of good. But Advent also means anticipation. The dark night of evil is still strong. And therefore in Advent we pray with the ancient People of God: "Rorate caeli desuper". And we pray insistently: come Jesus; come, give power to light and to good; come where falsehood, ignorance of God, violence and injustice predominate. Come Lord Jesus, give power to the good in the world and help us to be bearers of your light, peacemakers, witnesses of the truth. Come, Lord Jesus!
To special groups
I am pleased to greet all the English-speaking pilgrims and visitors present at today’s Audience, especially those from Malta, Australia, South Korea and the United States of America. Upon you and your families I cordially invoke an abundance of joy and peace in our Lord Jesus Christ.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081203_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In following St Paul, we saw two things in the Catechesis last Wednesday. The first is that our human history has been polluted from the outset by the misuse of created freedom which seeks emancipation from the divine Will. Thus, it does not find true freedom but instead opposes truth and consequently falsifies our human realities. It falsifies above all the fundamental relationships: with God, between a man and a woman, between humankind and the earth. We said that this contamination permeates the whole fabric of our history and that this hereditary defect has continued to spread within it and can now be seen everywhere. This was the first thing. The second is this: we have learned from St Paul that a new beginning exists in history and of history in Jesus Christ, the One who is man and God. With Jesus, who comes from God, a new history begins that is shaped by his "yes" to the Father and is therefore not founded on the pride of a false emancipation but on love and truth.
However, the question now arises: how can we enter this new beginning, this new history? How does this new history reach me? We are inevitably linked to the first, contaminated history through our biological descendance, since we all belong to the one body of humanity; but how is communion with Jesus, how is new birth achieved in order to enter into the new humanity? How does Jesus come into my life, into my being? The fundamental response of St Paul and of the whole of the New Testament is that he comes through the action of the Holy Spirit. If the first history starts, so to speak, with biology, the second starts with the Holy Spirit, the Spirit of the Risen Christ. At Pentecost this Spirit created the beginning of the new humanity, the new community, the Church, the Body of Christ.
However we must be even more concrete: how can this Spirit of Christ, the Holy Spirit, become my Spirit? The answer is that this happens in three ways that are closely interconnected. This is the first: the Spirit of Christ knocks at the door of my heart, moves me from within. However since the new humanity must be a true body, since the Spirit must gather us together and really create a community, since overcoming divisions and creating a gathering of the dispersed is characteristic of the new beginning, this Spirit of Christ uses two elements visibly aggregated: the Word of the proclamation and the sacraments, Baptism and the Eucharist in particular. In his Letter to the Romans, St Paul says: "If you confess with your lips that Jesus is Lord and believe in your heart that God raised him from the dead, you will be saved" (10: 9), in other words, you will enter the new history, a history of life and not of death. St Paul then continues: "But how are men to call upon him in whom they have not believed? And how are they to believe in him of whom they have never heard? And how are they to hear without a preacher? And how can men preach unless they are sent?" (Rm 10: 14-15). In an ensuing passage he says further: "faith comes from what is heard" (Rm 10: 17). Faith is not a product of our thought or our reflection; it is something new that we cannot invent but only receive as a gift, as a new thing produced by God. Moreover, faith does not come from reading but from listening. It is not only something interior but also a relationship with Someone. It implies an encounter with the proclamation; it implies the existence of the Other, who it proclaims, and creates communion.
And lastly, proclamation: the one who proclaims does not speak on his own behalf but is sent. He fits into a structure of mission that begins with Jesus, sent by the Father, passes through the Apostles the term "apostles" means "those who are sent" and continues in the ministry, in the missions passed down by the Apostles. The new fabric of history takes shape in this structure of missions in which we ultimately hear God himself speaking, his personal Word, the Son speaks with us, reaches us. The Word was made flesh, Jesus, in order really to create a new humanity. The word of proclamation thus becomes a sacrament in Baptism, which is rebirth from water and the Spirit, as St John was to say. In the sixth chapter of the Letter to the Romans, St Paul speaks of Baptism in a very profound way. We have heard the text but it might be useful to repeat it: "Do you not know that all of us who have been baptized into Christ Jesus were baptized into his death? We were buried therefore with him by Baptism into death, so that as Christ was raised from the dead by the glory of the Father, we too might walk in newness of life" (6: 3-4).
In this Catechesis I cannot of course enter into a detailed interpretation of this far from easy text. I would like to note briefly just three points. The first: "we have been baptized" is a passive. No one can baptize himself, he needs the other. No one can become Christian on his own. Becoming Christian is a passive process. Only by another can we be made Christians and this "other" who makes us Christians, who gives us the gift of faith, is in the first instance the community of believers, the Church. From the Church we receive faith, Baptism. Unless we let ourselves be formed by this community we do not become Christians. An autonomous, self-produced Christianity is a contradiction in itself. In the first instance, this "other" is the community of believers, the Church, yet in the second instance this community does not act on its own either, according to its own ideas and desires. The community also lives in the same passive process: Christ alone can constitute the Church. Christ is the true giver of the sacraments. This is the first point: no one baptizes himself, no one makes himself a Christian. We become Christians.
This is the second point: Baptism is more than a cleansing. It is death and resurrection. Paul himself, speaking in the Letter to the Galatians of the turning point in his life brought about by his encounter with the Risen Christ, describes it with the words: I am dead. At that moment a new life truly begins. Becoming Christian is more than a cosmetic operation that would add something beautiful to a more or less complete existence. It is a new beginning, it is rebirth: death and resurrection. Obviously in the resurrection what was good in the previous existence reemerges.
The third point is: matter is part of the sacrament. Christianity is not a purely spiritual reality. It implies the body. It implies the cosmos. It is extended toward the new earth and the new heavens. Let us return to the last words of St Paul's text. In this way he said, "we too might walk in newness of life". It constitutes an examination of conscience for all of us: to walk in newness of life. This applies to Baptism.
We now come to the Sacrament of the Eucharist. I have already shown in other Catecheses the profound respect with which St Paul transmits verbally the tradition of the Eucharist which he received from the witnesses of the last night themselves. He passes on these words as a precious treasure entrusted to his fidelity. Thus we really hear in these words the witnesses of the last night. We heard the words of the Apostle: "For I received from the Lord what I also delivered to you, that the Lord Jesus on the night when he was betrayed took bread, and when he had given thanks, he broke it, and said, "This is my Body which is for you. Do this in remembrance of me'. In the same way also the cup, after supper, saying, "This cup is the new covenant in my Blood. Do this, as often as you drink it, in remembrance of me'" (1 Cor 11: 23-35). It is an inexhaustible text. Here too, in this Catechesis, I have only two brief remarks to make. Paul transmits the Lord's words on the cup like this: this cup is "the new covenant in my Blood". These words conceal an allusion to two fundamental texts of the Old Testament. The first refers to the promise of a new covenant in the Book of the Prophet Jeremiah. Jesus tells the disciples and tells us: now, at this moment, with me and with my death the new covenant is fulfilled; by my Blood this new history of humanity begins in the world. However, also present in these words is a reference to the moment of the covenant on Sinai, when Moses said: "Behold the blood of the covenant which the Lord has made with you in accordance with all these words" (Ex 24: 8). Then it was the blood of animals. The blood of animals could only be the expression of a desire, an expectation of the true sacrifice, the true worship. With the gift of the cup, the Lord gives us the true sacrifice. The one true sacrifice is the love of the Son. With the gift of this love, eternal love, the world enters into the new covenant. Celebrating the Eucharist means that Christ gives us himself, his love, to configure us to himself and thereby to create the new world.
The second important aspect of the teaching on the Eucharist appears in the same First Letter to the Corinthians where St Paul says: "the cup of blessing which we bless, is it not a participation in the Blood of Christ? The bread which we break, is it not a participation in the Body of Christ? Because there is one bread, we who are many are one body, for we all partake of the one bread" (10: 16-17). In these words the personal and social character of the Sacrament of the Eucharist likewise appears. Christ personally unites himself with each one of us, but Christ himself is also united with the man and the woman who are next to me. And the bread is for me but it is also for the other. Thus Christ unites all of us with himself and all of us with one another. In communion we receive Christ. But Christ is likewise united with my neighbour: Christ and my neighbour are inseparable in the Eucharist. And thus we are all one bread and one body. A Eucharist without solidarity with others is a Eucharist abused. And here we come to the root and, at the same time, the kernel of the doctrine on the Church as the Body of Christ, of the Risen Christ.
We also perceive the full realism of this doctrine. Christ gives us his Body in the Eucharist, he gives himself in his Body and thus makes us his Body, he unites us with his Risen Body. If man eats ordinary bread, in the digestive process this bread becomes part of his body, transformed into a substance of human life. But in holy Communion the inverse process is brought about. Christ, the Lord, assimilates us into himself, introducing us into his glorious Body, and thus we all become his Body. Whoever reads only chapter 12 of the First Letter to the Corinthians and chapter 12 of the Letter to the Romans might think that the words about the Body of Christ as an organism of charisms is only a sort of sociological and theological parable. Actually in Roman political science this parable of the body with various members that form a single unit was used referring to the State itself, to say that the State is an organism in which each one has his role, that the multiplicity and diversity of functions form one body and each one has his place. If one reads only chapter 12 of the First Letter to the Corinthians one might think that Paul limited himself to transferring this alone to the Church, that here too it was solely a question of a sociology of the Church. Yet, bearing in mind this chapter 10, we see that the realism of the Church is something quite different, far deeper and truer than that of a State organism. Because Christ really gives his Body and makes us his Body. We really become united with the Risen Body of Christ and thereby are united with one another. The Church is not only a corporation like the State is, she is a body. She is not merely an organization but a real organism.
Lastly, just a very brief word on the Sacrament of Matrimony. In the Letter to the Corinthians there are only a few references whereas in the Letter to the Ephesians he has truly developed a profound theology of Matrimony. Here Paul defines Matrimony as a "great mystery". He says so "in reference to Christ and the Church" (5: 32) A reciprocity in a vertical dimension should be pointed out in this passage. Mutual submission must use the language of love whose model is Christ's love for the Church. This Christ-Church relationship makes the theological aspect of matrimonial love fundamental, exalting the affective relationship between the spouses. A genuine marriage will be well lived if in the constant human and emotional growth an effort is made to remain continually bound to the efficacy of the Word and to the meaning of Baptism. Christ sanctified the Church, purifying her through the washing with water, accompanied by the Word. Apart from making it visible, a participation in the Body and Blood of the Lord does no more than seal a union rendered indissoluble by grace.
And lastly let us listen to St Paul's words to the Philippians: "the Lord is at hand" (Phil 4: 5). It seems to me that we have understood that the Lord is close to us throughout our life through the Word and through the sacraments. Let us pray that by his closeness we may always be moved in the depths of our being so that joy may be born that joy which is born when Jesus really is at hand.
To special groups
Dear Brothers and Sisters,
I am pleased to welcome the English-speaking pilgrims and visitors here today, including groups from Australia and the United States. I greet especially the newly professed Missionaries of Charity from various countries. Upon all of you, and upon your families and loved ones, I invoke God's blessings of joy and peace.
Lastly, my thoughts go to the young people, the sick and the newlyweds. May Our Lady of Loreto whose Memorial we are celebrating today help you, dear young people, to prepare your hearts to welcome Jesus who saves us with the power of his love; may she comfort you, dear sick people, who in your experience of illness share with Christ the burden of the Cross, and may she encourage you, dear newlyweds, who have recently founded your family, to grow increasingly in that love which Jesus gave to us in his Nativity.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081210_en.html
Maître du Cardinal de Bourbon. Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas -
Rencontre à Damas de saint Paul et Ananias - Baptême de saint Paul.
Miniature extraite d'un manuscrit des Epîtres de saint Paul, 1470-1500, Biblioteca Medicea Laurenziana
Dear Brothers and Sisters,
At this first General Audience in 2009, I would like to express to all of you my fervent good wishes for the new year that has just begun. Let us revive within us the commitment to open our minds and hearts to Christ, to be and to live as his true friends. His company will ensure that this year, even with its inevitable difficulties, will be a journey full of joy and peace. In fact, only if we remain united to Jesus will the new year be a good and happy one.
The commitment of union with Christ is the example that St Paul also offers us. Continuing the Catecheses dedicated to him, let us pause to reflect today on one of the important aspects of his thought which concerns the worship that Christians are called to exercise. In the past, it was fashionable to speak of a rather anti-religious tendency in the Apostle, of a "spiritualization" of the idea of worship. Today we understand better that Paul sees in the Cross of Christ a historic turning point that radically transforms and renews the reality of worship. In particular, there are three texts in the Letter to the Romans in which this new vision of worship appears.
1. In Romans 3: 25, after speaking of the "redemption which is in Christ Jesus", Paul continues with what to us is a mysterious formula, saying: "through his Blood, God made him the means of expiation for all who believe". With these words that we find somewhat strange: "means of expiation", St Paul mentions the so-called "propitiatory" of the ancient temple, that is, the lid covering the Ark of the Covenant that was considered the point of contact between God and man, the point of his mysterious presence in the human world. On the great Day of Atonement "Yom Kippur" this "proprietary" was sprinkled with the blood of sacrificed animals blood that symbolically brought the sins of the past year into contact with God and thus sins cast into the abyss of divine goodness were, so to speak, absorbed by the power of God, overcome and forgiven. Life began anew.
St Paul mentions this rite and says: This rite was an expression of the desire truly to be able to cast all our sins into the abyss of divine mercy and thus make them disappear. With the blood of animals, however, this expiation was not achieved; a more real contact between human sin and divine love was required. This contact took place on the Cross of Christ. Christ, the true Son of God, who became a true man, took all our sins upon himself. He himself is the point of contact between human wretchedness and divine mercy. In his heart the grievous mass of the evil perpetrated by humanity is dissolved and life is renewed.
In revealing this change, St Paul tells us: the old form of worship with animal sacrifices in the Temple of Jerusalem ended with the Cross of Christ the supreme act of divine love become human love. This symbolic worship, the cult of desire, is now replaced by true worship: the love of God incarnate in Christ and brought to its fulfilment in his death on the Cross. This is not, therefore, a spiritualization of true worship; on the contrary it is true worship: real divine-human love replaces the symbolic and temporary form of worship. The Cross of Christ, his love with Flesh and Blood, is the true worship that corresponds with the reality of God and of man. In Paul's opinion, the epoch of the temple and its worship had already ended prior to the external destruction of the temple. Here Paul finds himself in perfect harmony with the words of Jesus who had predicted the destruction of the temple and had also announced another temple, "not made with human hands" the temple of his Risen Body (cf. Mk 14: 58; Jn 2: 19ff.). This is the first text.
2. The second text I would like to speak of today is found in the first verse of chapter 12 of the Letter to the Romans. We have heard it and I shall repeat it: "I appeal to you therefore, brethren, by the mercies of God, to present your bodies as a living sacrifice, holy and acceptable to God, which is your spiritual worship". There is an apparent paradox in these words: while the sacrifice normally requires the death of the victim, Paul speaks on the contrary of the life of the Christian. The expression "present your bodies", independently of the successive concept of sacrifice, acquires the religious nuance of "giving as an oblation, an offering". The exhortation "present your bodies" refers to the person in his entirety; in fact, in Romans 6: 13, he invites them to: "yield yourselves". Moreover the explicit reference to the physical dimension of the Christian coincides with the invitation to: "glorify God in your body" (1 Cor 6: 20). In other words, it is a question of honouring God in the most practical form of daily life that consists of relational and perceptible visibility.
Conduct of this kind is described by Paul as "a living sacrifice, holy and acceptable to God". It is here that we actually find the word "sacrifice". In this usage the term belongs to a sacred context and serves to designate the slaughtering of an animal, part of which can be burned in honour of the gods and another part eaten at a banquet by those who are offering the sacrifice. Paul applies it instead to the Christian's life. In fact, he describes this sacrifice using three adjectives. The first "living" expresses vitality. The second "holy" recalls the Pauline idea of holiness not linked to places or objects but to Christians themselves. The third "acceptable to God" recalls perhaps the recurrent biblical expression of sacrifice "a pleasing odour" (cf. Lv 1: 13, 17; 23: 18; 26: 31, etc.).
Immediately afterwards, Paul thus defines this new way of living: "which is your spiritual worship". Commentators on this text well know that the Greek expression (ten logiken latreían) is not easy to translate. The Latin Bible translates it as: "rationabile obsequium". The actual word "rationabile" appears in the First Eucharistic Prayer of the Roman Canon: in it the faithful pray that God will accept this offering as "rationabile". The usual Italian translation "culto spirituale" [spiritual worship] does not reflect all the nuances of the Greek text (or of the Latin). In any case it is not a matter of less real worship or even worship that is only metaphorical but rather of a more concrete and realistic worship a worship in which the human being himself, in his totality as a being endowed with reason, becomes adoration, glorification of the living God.
This Pauline formula, which returns later in the Roman Eucharistic Prayer, is the fruit of a long development of the religious experience in the centuries before Christ. In this experience theological developments of the Old Testament and trends of Greek thought are encountered. I would like at least to show some elements of this development. The Prophets and many Psalms strongly criticize the bloody sacrifices of the temple. Psalm 50[49], in which God speaks: "if I were hungry, I would not tell you; for the world and all that is in it is mine. Do I eat the flesh of bulls, or drink the blood of goats? Offer to God a sacrifice of thanksgiving..." (vv. 12-14). The following Psalm says something similar: "You have no delight in sacrifice; were I to give a burned offering, you would not be pleased. The sacrifice acceptable to God is a broken spirit; a broken and contrite heart, O God, you will not despise" (Ps 50[51]: vv. 18ff). In the Book of Daniel, at the time of the new destruction of the temple by the Hellenistic regime (second century b.c.), we find a new step in the same direction. In the heart of the furnace that is, of persecution, suffering Azariah prays in these words: "And at this time there is no prince, or prophet, or leader, no burned offering, or sacrifice, or oblation, or incense, no place to make an offering before you or to find mercy. Yet with a contrite heart and a humble spirit may we be accepted, as though it were with burned offerings of rams and bulls... such may be our sacrifice be in your sight this day, and may we wholly follow you" (Dan 3: 15-17). In the destruction of the shrine and of worship, in this situation of the privation of any sign of God's presence, the believer offers as a true holocaust his contrite heart his desire for God.
We see an important and beautiful development but with a danger. There is a spiritualization, a moralization of worship: worship becomes only something of the heart, of the mind. But it lacks the body, it lacks the community. Thus we understand, for example, that Psalm 51 and also the Book of Daniel, despite the criticism of worship, desire a return to the time of sacrifices. Yet this is a renewed time, a renewed sacrifice, in a synthesis that was not yet foreseeable, that could not yet be conceived of.
Let us return to St Paul. He is heir to these developments, of the desire for true worship, in which man himself becomes the glory of God, living adoration with his whole being. In this sense he says to the Romans: "present your bodies as a living sacrifice... which is your spiritual worship" (Rm 12: 1). Paul thus repeats what he pointed out in chapter 3: the time of animal sacrifices, substitute sacrifices, is over. The time has come for true worship. However, here there is also the danger of a misunderstanding. One might easily interpret this new worship in a moralistic sense: in offering our life we ourselves become true worship. In this way, worship with animals would be replaced by moralism: man himself would do everything on his own with his moral strength. And this was certainly not St Paul's intention. However the question remains: how therefore, can we interpret this "[reasonable] spiritual worship"? Paul always presumes that we are all "one in Christ Jesus" (Gal 3: 28), that we died in Baptism (cf. Rm 1) and that we now live with Christ, for Christ, in Christ.
In this union and only in this way we are able to become in him and with him "a living sacrifice", to offer "true worship". The sacrificed animals were meant to replace the human being, the gift of self, but they could not. In his gift of himself to the Father and to us, Jesus Christ is not a substitute but truly bears within him the human being, our sins and our desire; he really represents us, he takes us upon himself. In communion with Christ, realized in faith and in the sacraments, despite all our inadequacies we truly become a living sacrifice: "true worship" is achieved.
This synthesis forms the background of the Roman Canon in which we pray for this offering to become "rationabile" for spiritual worship to be made. The Church knows that in the Holy Eucharist Christ's gift of himself, his true sacrifice, becomes present. However, the Church prays that the community celebrating may truly be united with Christ and transformed; she prays that we may become what we cannot be with our own efforts: a "rational" offering that is acceptable to God. Thus the Eucharistic Prayer interprets St Paul's words correctly. St Augustine explained all this marvellously in the 10th chapter of his "City of God". I cite only two sentences from it.
"This is the sacrifice of Christians: we, being many, are one body in Christ...". "The whole redeemed city, that is to say, the congregation or community of the saints, is offered to God as our sacrifice through the great High Priest, who offered Himself..." (10, 6: CCL 47, 27 ff.).
3. Further, at the end, I add just a few words on the third text of the Letter to the Romans on the new worship. St Paul thus said in chapter 15: "The grace given me by God to be "a minister' of Christ Jesus to the Gentiles in the priestly service (hierourgein) of the Gospel of God, so that the offering of the Gentiles may be acceptable, sanctified by the Holy Spirit" (15: 15ff.). I would like to emphasize only two aspects of this marvellous text, with regard to the unique terminology in the Pauline Letters. First of all, St Paul interprets his missionary activity among the world's peoples to build the universal Church as priestly service. To proclaim the Gospel in order to unite the peoples in the communion of the Risen Christ is a "priestly" action. The apostle of the Gospel is a true priest, he does what is central to the priesthood: prepares the true sacrifice. And then the second aspect: the goal of missionary action is we can say the cosmic liturgy: that the peoples united in Christ, the world, may as such become the glory of God, an "acceptable [offering], sanctified by the Holy Spirit". Here the dynamic aspect appears, the aspect of hope in the Pauline conception of worship: Christ's gift of himself implies the aspiration to attract all to communion in his body, to unite the world. Only in communion with Christ, the exemplary man, one with God, does the world thus become as we all wish it to be: a mirror of divine love. This dynamism is ever present in the Eucharist this dynamism must inspire and form our life. And let us begin the new year with this dynamism. Thank you for your patience.
To special groups
I am pleased to greet all the English-speaking pilgrims and visitors present at today's Audience, including the groups from Finland and the United States of America. Upon you and your families I willingly invoke God's Blessings of joy and peace throughout the year!
Lastly, I address my thoughts to the young people, the sick and the newly weds. Yesterday, on the Solemnity of the Epiphany, we recalled the journey to Christ of the Magi who were guided by the light of the star. May their example foster in you, dear young people, the desire to encounter Jesus and to transmit to all the joy that flows from acceptance of the Gospel; may it lead you, dear sick people, to offer to the Child of Bethlehem your pain and suffering; may it be for you, dear newly weds, a constant encouragement to make your families a welcoming "place" for the mysterious signs of God and for the gift of life.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090107_en.html
Dear Brothers and Sisters,
In St Paul's correspondence there are two Letters to the Colossians and to the Ephesians that to a certain extent can be considered twins. In fact, they both contain expressions that are found in them alone, and it has been calculated that more than a third of the words in the Letter to the Colossians are also found in the Letter to the Ephesians. For example, while in Colossians we read literally the invitation: "admonish one another. Sing gratefully to God from your hearts in psalms, hymns and spiritual songs" (Col 3: 16), in his Letter to the Ephesians St Paul likewise recommends "addressing one another in psalms and hymns and spiritual songs, sing praise to the Lord with all your heart" (Eph 5: 19). We could meditate upon these words: the heart must sing with psalms and hymns, and the voice in the same way, in order to enter the tradition of prayer of the whole of the Church of the Old and New Testaments. Thus we learn to be with ourselves and one another and with God. In addition, the "domestic code" that is absent in the other Pauline Letters is found in these two in other words, a series of recommendations addressed to husbands and wives, to parents and children, to masters and slaves (cf. Col 3: 18-4: 1 and Eph 5: 22-6: 9 respectively).
It is even more important to notice that only in these two Letters is the title "head" kefalé given to Jesus Christ. And this title is used on two levels. In the first sense, Christ is understood as head of the Church (cf. Col 2: 18-19 and Eph 4: 15-16). This means two things: first of all that he is the governor, the leader, the person in charge who guides the Christian community as its leader and Lord (cf. Col 1: 18: "He is the head of the body, the Church"). The other meaning is then that, as head, he innervates and vivifies all the members of the body that he controls. (In fact, according to Colossians 2: 19, it is necessary "[to hold] fast to the Head, from whom the whole body, [is] nourished and knit together"). That is, he is not only one who commands but also one who is organically connected with us, from whom comes the power to act in an upright way.
In both cases, the Church is considered subject to Christ, both in order to follow his supervision the commandments and to accept all of the vital influences that emanate from him. His commandments are not only words or orders but a vital energy that comes from him and helps us.
This idea is developed particularly in Ephesians where, instead of being traced back to the Spirit (as in 1 Corinthians 12), even the ministries of the Church are conferred by the Risen Christ. It is he who established "that some should be apostles, some prophets, some evangelists, some pastors and teachers" (4: 11). And it is from him that "the whole body grows, and... joined firmly together by each supporting ligament, builds itself up in love" (4: 16). Christ, in fact, fully strives to "present to himself a glorious Church, holy and immaculate, without stain or wrinkle or anything of that sort" (Eph 5: 27). In saying this he tells us that the power with which he builds the Church with which he guides the Church, with which he also gives the Church the right direction is precisely his love.
The first meaning is therefore Christ, Head of the Church; both with regard to her direction and, above all, with regard to her inspiration and organic revitalization by virtue of his love. Then, in a second sense, Christ is not only considered as head of the Church but also as head of the heavenly powers and of the entire cosmos. Thus, in Colossians, we read that Christ has "disarmed the principalities and powers and made a public example of them, triumphing over them in him" (2: 15). Similarly, in Ephesians we find it written that with his Resurrection God placed Christ "far above all rule and authority and power and dominion, and above every name that is named, not only in this age but also in that which is to come" (1: 21). With these words the two Letters bring us a highly positive and fruitful message. It is this: Christ has no possible rival to fear since he is superior to every form of power that might presume to humble man. He alone "loved us and gave himself up for us" (Eph 5: 2). Thus, if we are united with Christ, we have no enemy or adversity to fear; but this therefore means that we must continue to cling firmly to him, without loosening our grip!
For the pagan world that believed in a world filled with spirits for the most part dangerous and from which it was essential to protect oneself the proclamation that Christ was the only conqueror and that those with Christ need fear no one seemed a true liberation. The same is also true for the paganism of today, since current followers of similar ideologies see the world as full of dangerous powers. It is necessary to proclaim to them that Christ is triumphant, so that those who are with Christ, who stay united to him, have nothing and no one to fear. I think that this is also important for us, that we must learn to face all fears because he is above all forms of domination, he is the true Lord of the world.
Even the entire cosmos is subject to him and converges in him as its own head. The words in the Letter to the Ephesians that speak of God's plan "to unite all things in him, things in Heaven and things on earth" (1: 10) are famous. Likewise, we read in the Letter to the Colossians that "in him all things were created, in Heaven and on earth, visible and invisible" (1: 16), and that "making peace by the Blood of his Cross.... reconcile[d] to himself all things, whether on earth or in heaven" (1: 20). Therefore there is not, on the one hand, the great material world and, on the other, this small reality of the history of our earth, of the world of people: it is all one in Christ. He is the head of the cosmos; the cosmos too was created by him, it was created for us to the extent that we are united with him. It is a rational and personalistic vision of the universe. I would say that it would have been impossible to conceive of a vision more universalistic than this, and that it befits the Risen Christ alone. Christ is the Pantokrator to which all things are subordinate. Our thoughts turn precisely to Christ the Pantocrator, who fills the vault of the apse in Byzantine churches, sometimes depicted seated on high, above the whole world, or even on a rainbow, to show his equality with God himself at whose right hand he is seated (cf. Eph 1: 20; Col 3: 1) and thus also his incomparable role as the guide of human destiny.
A vision of this kind can only be conceived by the Church, not in the sense that she wishes to misappropriate that to which she is not entitled, but in another double sense: both to the extent that the Church recognizes that Christ is greater than she is, given that his lordship extends beyond her confines, and to the extent that the Church alone not the cosmos is described as the Body of Christ. All of this means that we must consider earthly realities positively, since Christ sums them up in himself, and at the same time we must live to the full our specific ecclesial identity, which is the one most homogeneous to Christ's own identity.
Then there is also a special concept which is typical of these two Letters, and it is the concept of "mystery". The "mystery of [God's] will" is mentioned once (Eph 1: 9) and, other times, as the "mystery of Christ" (Eph 3: 4; Col 4: 3) or even as "God's mystery, of Christ, in whom are hid all the treasures of wisdom and knowledge" (Col 2: 2-3). This refers to God's inscrutable plan for the destiny of mankind, of peoples and of the world. With this language the two Epistles tell us that the fulfilment of this mystery is found in Christ. If we are with Christ, even if our minds are incapable of grasping everything, we know that we have penetrated the nucleus of this "mystery" and are on the way to the truth. It is he in his totality and not only in one aspect of his Person or at one moment of his existence who bears within him the fullness of the unfathomable divine plan of salvation. In him what is called "the manifold wisdom of God" (Eph 3: 10) takes shape, for in him "the whole fullness of deity dwells bodily" (Col 2: 9). From this point on, therefore, it is not possible to reflect on and worship God's will, his sovereign instruction, without comparing ourselves personally with Christ in Person, in whom that "mystery" is incarnate and may be tangibly perceived. Thus one arrives at contemplation of the "unsearchable riches of Christ" (Eph 3: 8) which are beyond any human understanding. It is not that God did not leave footprints on his journey, for Christ himself is God's impression, his greatest footprint; but we realize "what is the breadth and length and height and depth" of this mystery "which surpasses knowledge" (Eph 3: 18-19). Mere intellectual categories prove inadequate here, and, recognizing that many things are beyond our rational capacities, we must entrust them to the humble and joyful contemplation not only of the mind but also of the heart. The Fathers of the Church, moreover, tell us that love understands better than reason alone.
A last word must be said on the concept, already mentioned above, of the Church as the spousal partner of Christ. In the Second Letter to the Corinthians, the Apostle Paul had compared the Christian community to a bride, writing thus: "I feel a divine jealousy for you", for I betrothed you to Christ to present you as a pure bride to her one husband" (11: 2). The Letter to the Ephesians develops this image, explaining that the Church is not only a betrothed bride, but the real bride of Christ. He has won her, so to speak, and has done so at the cost of his life: as the text says, he "gave himself up for her" (Eph 5: 25). What demonstration of love could be greater than this? But in addition, he was concerned about her beauty: not only the beauty already acquired through Baptism, but also that beauty "without stain or wrinkle" that is due to an irreproachable life which must grow in her moral conduct every day (cf. Eph 5: 26-27). It is a short step from here to the common experience of Christian marriage; indeed, it is not even very clear what the initial reference point of the Letter was for its author: whether it was the Christ-Church relationship, in whose light the union of the man and woman should be seen, or whether it was the experiential event of conjugal union, in whose light should be seen the relationship between Christ and the Church. But both aspects illuminate each other reciprocally: we learn what marriage is in the light of the communion of Christ and the Church, we learn how Christ is united to us in thinking of the mystery of matrimony. In any case, our Letter presents itself as nearly a middle road between the Prophet Hosea, who expressed the relationship between God and his people in terms of the wedding that had already taken place (cf. Hos 2: 4, 16, 20), and the Seer of the Apocalypse, who was to propose the eschatological encounter between the Church and the Lamb as a joyful and indefectible wedding (cf. Rv 19: 7-9; 21: 9).
There would be much more to say, but it seems to me that from what has been expounded it is already possible to realize that these two Letters form a great catechesis, from which we can learn not only how to be good Christians but also how to become truly human. If we begin by understanding that the cosmos is the impression of Christ, we learn our correct relationship with the cosmos, along with all of the problems of the preservation of the cosmos. Let us learn to see it with reason, but with a reason motivated by love, and with the humility and respect that make it possible to act in the right way. And if we believe that the Church is the Body of Christ, that Christ gave himself for her, we learn how to live reciprocal love with Christ, the love that unites us to God and makes us see in the other the image of Christ, Christ himself. Let us pray the Lord to help us to meditate well upon Sacred Scripture, his word, and thus truly learn how to live well.
To special groups
I am glad to greet the St Thérèse of Lisieux pilgrimage which, together with the Bishops of Bayeux-Lisieux and of Sées, has accompanied the reliquary of Bl. Louis and Zelie Martin, the parents of St Thérèse of the Child Jesus who so profoundly shared in this mystery of Christ's love. I also offer my best wishes to the contemplative Women Religious of the Holy Family from Bordeaux, as well as to the young members of the Institution Jeanne d'Arc from Colombes.
I extend a warm welcome to all the English-speaking pilgrims present at today's Audience. May your time in Rome strengthen you to imitate St Paul in "giving thanks always and for everything in the name of our Lord Jesus Christ to God the Father" (Eph 5: 20)!
Lastly, I address as usual the young people, the sick and the newlyweds. Yesterday the liturgy recalled St Hilary, Bishop of Poitiers who "defended the divinity of Christ your Son" (cf. Liturgy), an ardent champion of the faith and teacher of truth. May his example sustain you, dear young people, in the constant and courageous search for Christ; may it encourage you, dear sick people, to offer up your sufferings so that the Kingdom of God may spread throughout the world; and may it help you, dear newlyweds, to be witnesses of Christ's love in family life. I ask you to join in my prayer to implore an abundance of divine graces on the Sixth World Meeting of Families that is taking place in these days in Mexico City. May this important ecclesial event express once again the beauty and value of the family, inspiring in it new energy for this irreplaceable fundamental cell of society and of the Church.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090114_en.html
Dear Brothers and Sisters,
The last of the Pauline Letters, which I would like to talk about today, are known as "Pastoral Letters", because they were sent to individual Pastors of the Church: two to Timothy and one to Titus, both close collaborators of St Paul. In Timothy, the Apostle saw almost an "alter ego"; in fact he entrusted him with important missions (to Macedonia: cf. Acts 19: 22; to Thessalonica: cf. 1 Thes 3: 6-7; to Corinth: cf. 1 Cor 4: 17; 16: 10-11), and then wrote a flattering eulogy on him: "I have no one like him, who will be genuinely anxious for your welfare" (Phil 2: 20). According to the Ecclesiastical History of Eusebius of Caesarea, a fourth century historian, Timothy was the first Bishop of Ephesus (cf. 3: 4). Titus, too, must have been very dear to the Apostle, who explicitly describes him as "full of zeal... my partner and fellow worker" (2 Cor 8: 17-23), and further "my true son in the common faith" (Ti 1: 4). He had been assigned a few very delicate missions in the Church of Corinth, whose results heartened Paul (cf. 2 Cor 7: 6-7, 13; 8: 6). After this, according to the tradition handed down to us, Titus joined Paul in Nicopolis in Epirus, in Greece (cf. Ti 3: 12), and was then sent by him to Dalmatia (cf. 2 Tm 4: 10). The Letter sent to him suggests that he was later made Bishop of Crete (cf. Ti 1: 5).
The Letters addressed to these two Pastors occupy a very particular place within the New Testament. Most exegetes today are of the opinion that these Letters would not have been written by Paul himself, but would have come from the "Pauline School", and that they reflect his legacy for a new generation, perhaps including some words or brief passages written by the Apostle himself. Some parts of the Second Letter to Timothy, for example, appear so authentic that they could have come only from the heart and mouth of the Apostle.
Without a doubt, the situation of the Church as it emerges from these Letters is very different from that of Paul's middle years. He now, in retrospect, defines himself as the "herald, apostle, and teacher" of faith and truth to the Gentiles (cf. 1 Tm 2: 7; 2 Tm 1: 11); he presents himself as one who has received mercy he writes "so that in me, as an extreme case, Jesus Christ might display all his patience, and that I might become an example to those who would later have faith in him and gain everlasting life" (1 Tm 1: 16). So it is of essential importance that in Paul, a persecutor converted by the presence of the Risen One, the Lord's magnanimity is really shown to encourage us, and lead us to hope and to have faith in the Lord's mercy who, notwithstanding our littleness, can do great things. The new cultural contexts that are assumed here go beyond the middle years of Paul's life. In fact reference is made to the appearance of teachings that must be considered quite erroneous and false (cf. 1 Tm 4: 1-2; 2 Tm 3: 1-5), such as those [teachings] which held that marriage was not a good thing (cf. 1 Tm 4: 3a). We can see a modern equivalent of this worry, because today, too, the Scriptures are sometimes read as an object of historical curiosity and not as the word of the Holy Spirit, in which we can hear the voice of the Lord himself and recognize his presence in history. We could say that, with this brief list of errors presented in the three Letters, there are some precocious early traces of that later erroneous movement which goes by the name of Gnosticism (cf. 1 Tm 2: 5-6; 2 Tm 3: 6-8 ).
The writer faces these doctrines with two basic reminders. The first consists in an exhortation to a spiritual reading of Sacred Scripture (cf. 2 Tm 3: 14-17), that is to a reading which considers them truly "inspired" and coming from the Holy Spirit, so that one can be "instructed for salvation" by them. The correct way to read the Scriptures is to enter into dialogue with the Holy Spirit, in order to derive a light "for teaching for reproof, correction, and for training in righteousness" (2 Tm 3: 16). This, the Letter adds: is "so that the man of God may be fully complete and equipped for every good work" (2 Tm 3: 17). The other reminder is a reference to the good "deposit" (parathéke): a special word found in the Pastoral Letters and used to indicate the tradition of the apostolic faith which must be safeguarded with the help of the Holy Spirit who dwells in us. This "deposit" is therefore to be considered as the sum of the apostolic Tradition, and as a criterion of faithfulness to the Gospel message. And here we must bear in mind that the term "Scriptures", when used in the Pastoral Letters, as in all the rest of the New Testament, means explicitly the Old Testament, since the writings of the New Testament either had not yet been written or did not yet constitute part of the Scriptural canon. Therefore the Tradition of the apostolic proclamation, this "deposit", is the key to the reading of the Scriptures, the New Testament. In this sense, Scripture and Tradition, Scripture and the apostolic proclamation as a key, are set side by side, and almost merge to form together the "firm foundation laid by God" (cf. 2 Tm 2: 19 ). The apostolic proclamation that is, Tradition is necessary in order to enter into an understanding of the Scriptures, and to hear the voice of Christ in them. We must, in fact, "hold firm to the sure word as taught" by the teaching received (Ti 1: 9). Indeed, at the basis of everything is faith in the historical revelation of the goodness of God, who in Jesus Christ materially manifested his "love for men", a love which in the original Greek text is significantly expressed as filanthropìa (Ti 3: 4; cf. 2 Tm 1: 9-10); God loves humanity.
Altogether, it is clear that the Christian community is beginning to define itself in strict terms, according to an identity which not only stands aloof from incongruous interpretations, but above all affirms its ties to the essential points of faith, which here is synonymous with "truth" (1 Tm 2: 4, 7; 4: 3; 6: 5; 2 Tm 2: 15, 18, 25; 3: 7-8; 4: 4; Ti 1: 1, 14). In faith the essential truth of who we are, who God is, and how we must live is made clear. And of this truth (the truth of faith), the Church is described as the "pillar and bulwark" (1 Tm 3: 15). In any case, she remains an open community of universal breadth who prays for everyone of every rank and order, so that all may know the truth: God "wants all men to be saved, and to come to the knowledge of the truth", because Christ Jesus "gave himself as a ransom for all" (1 Tm 2: 4-5). Therefore the sense of universality, even if the communities are still small, is strong and conclusive in these Letters. Furthermore, those in the Christian community "speak evil of no one", and "show perfect courtesy toward all men" (Ti 3: 2). This is the first important component of these Letters: universality and faith as truth, as a key to the reading of Sacred Scripture, of the Old Testament, thereby defining a unified proclamation of Scripture, a living faith open to all and a witness to God's love for everyone.
Another component typical of these Letters is their reflection on the ministerial structure of the Church. They are the first to present the triple subdivision into Bishops, priests and deacons (cf. 1 Tm 3: 1-13; 4: 13; 2 Tm 1: 6; Ti 1: 5-9). We can observe in the Pastoral Letters the merging of two different ministerial structures, and thus the constitution of the definitive form of the ministry in the Church. In Paul's Letters from the middle period of his life, he speaks of "bishops" (Phil 1: 1), and of "deacons": this is the typical structure of the Church formed during the time of the Gentile world.
However, as the figure of the Apostle himself remains dominant, the other ministries only slowly develop. If, as we have said, in the Churches formed in the ancient world we have Bishops and deacons, and not priests, in the Churches formed in the Judeo-Christian world, priests are the dominant structure. At the end of the Pastoral Letters, the two structures unite: now "the bishop" appears (cf. 1 Tm 3: 2; Ti 1: 7), used always in the singular with the definite article "the bishop". And beside "the bishop" we find priests and deacons. The figure of the Apostle is still prominent, but the three Letters, as I have said, are no longer addressed to communities but rather to individuals, to Timothy and Titus, who on the one hand appear as Bishops, and on the other begin to take the place of the Apostle.
This is the first indication of the reality that later would be known as "apostolic succession". Paul says to Timothy in the most solemn tones: "Do not neglect the gift you received when, as a result of prophesy, the presbyters laid their hands on you (1 Tm 4: 14). We can say that in these words the sacramental character of the ministry is first made apparent. And so we have the essential Catholic structure: Scripture and Tradition, Scripture and proclamation, form a whole, but to this structure a doctrinal structure, so to speak must be added the personal structure, the successors of the Apostles as witnesses to the apostolic proclamation.
Lastly, it is important to note that in these Letters, the Church sees herself in very human terms, analogous to the home and the family. Particularly in 1 Tm 3: 2-7 we read highly detailed instructions concerning the Bishop, like these: he must be "irreprehensible, the husband of one wife, temperate, sensible, dignified, hospitable, an apt teacher, no drunkard, not violent but gentle, not quarrelsome, and no lover of money. He must manage his own household well, keeping his children under control and respectful in every way, for if a man does not know how to manage his own household, how can he care for God's Church?.... Moreover he must be well thought of by outsiders". A special note should be made here of the importance of an aptitude for teaching (cf. also 1 Tm 5: 17), which is echoed in other passages (cf. 1 Tm 6: 2c; 2 Tm 3: 10; Ti 2: 1), and also of a special personal characteristic, that of "paternity". In fact the Bishop is considered the father of the Christian community (cf. also 1 Tm 3: 15). For that matter, the idea of the Church as "the Household of God" is rooted in the Old Testament (cf. Nm 12: 7) and is repeated in Heb 3: 2, 6, while elsewhere we read that all Christians are no longer strangers or guests, but fellow citizens of the saints and members of the household of God (cf. Eph 2: 19).
Let us ask the Lord and St Paul that we too, as Christians, may be ever more characterized, in relation to the society in which we live, as members of the "family of God". And we pray that the Pastors of the Church may increasingly acquire paternal sentiments tender and at the same time strong in the formation of the House of God, of the community, and of the Church.
To special groups
I am pleased to greet all the English-speaking pilgrims and visitors present at today’s Audience, including the groups from England and the United States of America. Upon you and your families I willingly invoke God’s blessings of peace and joy!
Before greeting the Italian pilgrims, I have three more announcements to make.
The first: I have received with joy the news of the election of Metropolitan Kirill as the new Patriarch of Moscow and All Russia. I invoke the light of the Holy Spirit upon him for a generous service to the Russian Orthodox Church, entrusting him to the special protection of the Mother of God.
The second: in the Homily pronounced on the occasion of the solemn inauguration of my Pontificate, I said that an "explicit" duty of the Pastor is the "call to unity", and commenting on the Gospel passage about the miraculous catch, I said: "although the fish were so many, the net was not torn". I then followed with these Gospel words: "Alas, beloved Lord, with sorrow we must now acknowledge that it has been torn!". I continued, "But no we must not be sad! Let us rejoice because of your promise, which does not disappoint, and let us do all we can to pursue the path towards the unity you have promised.... Do not allow your net to be torn, and help us to be servants of unity!" (Installation Mass, 24 April 2005).
Precisely in fulfillment of this service to unity, which qualifies my ministry as Successor to Peter in a specific way, I decided several days ago to grant the remission of the excommunication to which the four Bishops, ordained in 1988 by Archbishop Lefebvre without a Papal mandate, were subject. I fulfilled this act of paternal compassion because these Bishops repeatedly manifested their active suffering for the situation in which they had found themselves. I hope that this gesture of mine will be followed by an earnest commitment on their behalf to complete the necessary further steps to achieve full communion with the Church, thus witnessing true fidelity to, and true recognition of, the Magisterium and the authority of the Pope and the Second Vatican Council.
The third statement: in these days when we remember the Shoah, images come to mind from my repeated visits to Auschwitz, one of the concentration camps in which the heinous slaughter of millions of Jews occurred, innocent victims of a blind racial and religious hatred. As I affectionately renew the expression of my full and unquestionable solidarity with our fellow receivers of the First Covenant, I hope that the memory of the Shoah will lead humanity to reflect upon the unfathomable power of evil when it conquers the heart of man.
May the Shoah be a warning for all against forgetfulness, denial or reductionism, because violence committed against one single human being is violence against all. No man is an island, as a famous poet wrote. May the Shoah teach both old and new generations that only the arduous path of listening and dialogue, of love and forgiveness leads peoples, cultures and religions of the world to the desired goal of fraternity and peace in truth. May violence no longer degrade the dignity of man!
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090128_en.html
Dear Brothers and Sisters,
The series of our Catecheses on St Paul has come to its conclusion; today we shall speak of the end of his earthly life. The ancient Christian tradition witnesses unanimously that Paul died as a consequence of his martyrdom here in Rome. The New Testament writings tell us nothing of the event. The Acts of the Apostles end their account by mentioning the imprisonment of the Apostle, who was nevertheless able to welcome all who went to him (cf. Acts 28: 30-31). Only in the Second Letter to Timothy do we find these premonitory words: "For I am already on the point of being sacrificed"; the time to set sail has come (2 Tm 4: 6; cf. Phil 2: 17). Two images are used here, the religious image of sacrifice that he had used previously in the Letter to the Philippians, interpreting martyrdom as a part of Christ's sacrifice, and the nautical image of casting off: two images which together discreetly allude to the event of death and of a brutal death.
The first explicit testimony of St Paul's death comes to us from the middle of the 90s in the first century, thus more than three decades after his actual death. It consists precisely in the Epistle that the Church of Rome, with its Bishop Clement I, wrote to the Church of Corinth. In that epistolary text is an invitation to keep her eyes fixed on the example of the Apostles and, immediately after the mention of Peter's martyrdom, one reads: "Owing to envy, Paul also obtained the reward of patient endurance, after being seven times thrown into captivity, compelled to flee, and stoned. After preaching both in the east and the west, he gained the illustrious reputation due to his faith, having taught righteousness to the whole world, and come to the extreme limit of the west, and suffered martyrdom under the prefects. Thus was he removed from the world, and went into a holy place, having proved himself a striking example of patience" (1 Clem 5: 2). The patience of which Clement speaks is an expression of Paul's communion with the Passion of Christ, of the generosity and constancy with which he accepted a long journey of suffering so as to be able to say "I bear on my body the marks of Jesus" (Gal 6: 17). In St Clement's text we heard that Paul had arrived at the "extreme limit of the west". Whether this is a reference to a voyage in Spain undertaken by Paul is open to discussion. There is no certainty on it, but it is true that in his Letter to the Romans St Paul expresses his intention to go to Spain (cf. Rm 15: 24).
The sequence in Clement's letter of the two names of Peter and Paul is, however, very interesting, even if they were to be inverted in the testimony of Eusebius of Caesarea in the fourth century. Referring to the Emperor Nero, Eusebius was to write: "It is, therefore, recorded that Paul was beheaded in Rome itself, and that Peter likewise was crucified during Nero's reign. This account is substantiated by the fact that their names are preserved in the cemetery of that place even to the present day" (Ecclesiastical History, 2, 25, 5). Eusebius then goes on to reference the earlier declaration of a Roman priest named Gaius that dates back to the early second century: "I can show the trophies of the Apostles. For if you go to the Vatican or on the Ostian Way, you will find the trophies of those who laid the foundations of this Church" (ibid., 2, 25, 6-7). "Trophies" are sepulchral monuments; these were the actual tombs of Peter and Paul which we still venerate today, after 2,000 years, in those same places: that of St Peter here in the Vatican and that of the Apostle to the Gentiles in the Basilica of Saint Paul Outside the Walls on the Ostian Way.
It is interesting to note that the two great Apostles are mentioned together. Although no ancient source speaks of a contemporary ministry of both in Rome, subsequent Christian knowledge, on the basis of their common burial in the capital of the Empire, was also to associate them as founders of the Church of Rome. In fact this can be read in Irenaeus of Lyons, toward the end of the second century, concerning apostolic succession in the various Churches: "Since, however, it would be very tedious, in such a volume as this, to reckon up the successions of all the Churches... [we do this] by indicating that tradition derived from the apostles, of the very great, the very ancient, and universally known Church founded and organized at Rome by the two most glorious Apostles, Peter and Paul" (Adversus Haereses, 3, 3, 2).
However let us now set Peter aside and concentrate on Paul. His martyrdom is recounted for the first time in the Acts of Paul, written towards the end of the second century. They say that Nero condemned him to death by beheading, an order which was carried out immediately (cf. 9: 5). The date of his death already varies in the ancient sources which set it between the persecution unleashed by Nero himself after the burning of Rome in July 64 and the last year of his reign, that is, the year 68 (cf. Jerome, De viris ill. 5, 8). The calculation heavily depends on the chronology of Paul's arrival in Rome, a discussion into which we cannot enter here. Later traditions specify two other elements. One, the most legendary, is that his martyrdom occurred at the Acquae Salviae, on the Via Laurentina, and that his head rebounded three times, giving rise to a source of water each time that it touched the ground, which is why, to this day, the place is called the "Tre Fontane" [three fountains] (Acts of Peter and Paul by the Pseudo-Marcellus, fifth century). The second version, in harmony with the ancient account of the priest Gaius mentioned above, is that his burial not only took place "outside the city... at the second mile on the Ostian Way", but more precisely "on the estate of Lucina", who was a Christian matron (Passion of Paul by the Pseudo-Abdias, fourth century). It was here, in the fourth century, that the Emperor Constantine built a first church. Then, between the fourth and fifth centuries it was considerably enlarged by the Emperors Valentinian II, Theodosius and Arcadius. The present-day Basilica of Saint Paul Outside the Walls was built here after the fire in 1800.
In any case, the figure of St Paul towers far above his earthly life and his death; in fact, he left us an extraordinary spiritual heritage. He too, as a true disciple of Christ, became a sign of contradiction.
While he was considered apostate by Mosaic law among the "Ebionites", a Judaeo-Christian group, great veneration for St Paul already appears in the Acts of the Apostles. I would now like to prescind from the apocryphal literature, such as the Acts of Paul and Thekla and an apocryphal collection of Letters between the Apostle Paul and the philosopher Seneca. It is above all important to note that St Paul's Letters very soon entered the liturgy, where the structure prophet-apostle-Gospel is crucial for the form of the Liturgy of the Word. Thus, thanks to this "presence" in the Church's liturgy, the Apostle's thought immediately gave spiritual nourishment to the faithful of every epoch.
It is obvious that the Fathers of the Church, and subsequently all theologians, were nourished by the Letters of St Paul and by his spirituality. Thus he has remained throughout the centuries and up to this day the true teacher and Apostle to the Gentiles. The first patristic comment on a New Testament text that has come down to us is that of the great Alexandrian theologian, Origen, who comments on Paul's Letter to the Romans. Unfortunately, only part of this comment is extant. St John Chrysostom, in addition to commenting on Paul's Letters, wrote seven memorable Panegyrics on him. It was to Paul that St Augustine owed the crucial step of his own conversion, and to Paul that he returned throughout his life. His great catholic theology derives from this ongoing dialogue with the Apostle, as does the Protestant theology in every age. St Thomas Aquinas has left us a beautiful comment on the Pauline Letters, which represents the ripest fruit of medieval exegesis.
A true turning point was reached in the 16th century with the Protestant Reformation. The decisive moment in Luther's life was the "Turmerlebnis" (1517), the moment in which he discovered a new interpretation of the Pauline doctrine of justification. It was an interpretation that freed him from the scruples and anxieties of his previous life and gave him a new radical trust in the goodness of God who forgives all, unconditionally. From that time Luther identified Judaeo-Christian legalism, condemned by the Apostle, with the order of life of the Catholic Church. And the Church therefore appeared to him as an expression of the slavery of the law which he countered with the freedom of the Gospel. The Council of Trent, from 1545 to 1563, profoundly interpreted the question of justification and found the synthesis between law and Gospel to be in line with the entire Catholic tradition, in conformity with the message of Sacred Scripture read in its totality and unity.
The 19th century, gathering the best heritage of the Enlightenment, underwent a new revival of Paulinism, now developed by the historical-critical interpretation of Sacred Scripture, above all at the level of scientific work. Here we shall prescind from the fact that even in that century, as later in the 20th century, a true and proper denigration of St Paul emerged. I am thinking primarily of Nietzsche, who derided the theology of St Paul's humility, opposing it with his theology of the strong and powerful man. However, let us set this aside and examine the essential current of the new scientific interpretation of Sacred Scripture and of the new Paulinism of that century. Here, the concept of freedom has been emphasized as central to Pauline thought; in it was found the heart of Pauline thought, as Luther, moreover, had already intuited. Yet the concept of freedom was then reinterpreted in the context of modern liberalism. The differentiation between the proclamation of St Paul and the proclamation of Jesus was thus heavily emphasized. And St Paul appears almost as a new founder of Christianity. It is true that in St Paul the centrality of the Kingdom of God, crucial for the proclamation of Jesus, was transformed into the centrality of Christology, whose crucial point is the Paschal Mystery. And it is from the Paschal Mystery that the Sacraments of Baptism and of the Eucharist derive, as a permanent presence of this mystery from which the Body of Christ grows and the Church is built. However, I would say, without going into detail here, that precisely in the new centrality of Christology and of the Paschal Mystery the Kingdom of God is realized and the authentic proclamation of Jesus becomes concrete, present and active. We have seen in our previous Catecheses that this Pauline innovation is truly the deepest fidelity to the proclamation of Jesus. In the progress of exegesis, especially in the past 200 years, the points of convergence between Catholic exegesis and Protestant exegesis have increased, thereby achieving a notable consensus precisely on the point that was the origin of the greatest historical dissent. There is thus great hope for the cause of ecumenism, so central to the Second Vatican Council.
Finally, I would like to mention briefly the various religious movements named after St Paul that have come into being in the Catholic Church in modern times. This happened in the 16th century with the "Congregation of St Paul", known as the Barnabites; in the 19th century with the "Missionaries of St Paul", or Paulist Fathers; in the 20th century with the polyform "Pauline Family" founded by Bl. Giacomo Alberione, not to mention of the secular institute of the "Company of St Paul". Essentially, we still have before us the luminous figure of an Apostle and of an extremely fruitful and profound Christian thinker, from whose approach everyone can benefit. In one of his panegyrics St John Chrysostom established an original comparison between Paul and Noah. He says: Paul "did not put beams together to build an ark; rather, instead of joining planks of wood he wrote Letters and thus rescues from the billows not two, three or five members of his own family but the entire ecumene that was on the point of perishing" (Paneg. 1, 5). The Apostle Paul can still and will always be able to do exactly that. Drawing from him as much from his example as from his doctrine will therefore be an incentive, if not a guarantee, for the reinforcement of the Christian identity of each one of us and for the rejuvenation of the entire Church.
To special groups
I am pleased to greet the English-speaking visitors present at today's audience. I particularly welcome students from the Bossey Graduate School of Ecumenical Studies in Geneva, as well as pilgrims from Hong Kong and the United States of America. God bless you all!
Lastly I greet the young people, the sick and the newlyweds. The liturgical Memorials of several martyrs St Blaise, St Agatha and the St Paul Miki and his Japanese companions are being celebrated in these days. May the courage of these intrepid witnesses of Christ help you, dear young people, to open your hearts to the heroism of holiness; may it sustain you, dear sick people, in offering up the precious gift of prayer and of suffering for the Church; and may it give to you, dear newlyweds, the strength to impress upon your families the perennial Christian values.
Appeal for an end to violence and terrorism in Sri Lanka:
The situation in Sri Lanka is continuing to give rise to concern. The news that the conflict is escalating and of the number of innocent victims prompts me to address a pressing appeal to those who are fighting to respect humanitarian law and the freedom of movement of the population. May they do their utmost to guarantee assistance to the injured, security to the civilians and permit their urgent need for food and medical treatment to be satisfied.
May the Blessed Virgin of Madhu, widely venerated by Catholics and also by members of other religions, hasten the day of peace and reconciliation in this beloved country.
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090204_en.html
Johann Carl Loth (1632–1698), Saint Paul, second half of 17th century, 116 x 95.5, National Museum in Warsaw
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (1)
L'ambiente religioso-culturale
Cari fratelli e sorelle,
vorrei oggi iniziare un nuovo ciclo di Catechesi,
dedicato al grande apostolo san Paolo. A lui, come sapete, è consacrato questo
anno che va dalla festa liturgica dei Santi Pietro e Paolo del 29 giugno 2008
fino alla stessa festa del 2009. L'apostolo Paolo, figura eccelsa e pressoché
inimitabile, ma comunque stimolante, sta davanti a noi come esempio di totale
dedizione al Signore e alla sua Chiesa, oltre che di grande apertura
all'umanità e alle sue culture. È giusto dunque che gli riserviamo un posto
particolare, non solo nella nostra venerazione, ma anche nello sforzo di
comprendere ciò che egli ha da dire anche a noi, cristiani di oggi. In questo
nostro primo incontro vogliamo soffermarci a considerare l'ambiente nel quale
egli si trovò a vivere e a operare. Un tema del genere sembrerebbe portarci
lontano dal nostro tempo, visto che dobbiamo inserirci nel mondo di duemila
anni fa. E tuttavia ciò è vero solo apparentemente e comunque solo in parte,
poiché potremo constatare che, sotto vari aspetti, il contesto socio-culturale
di oggi non differisce poi molto da quello di allora.
Un fattore primario e fondamentale da tenere presente
è costituito dal rapporto tra l’ambiente in cui Paolo nasce e si sviluppa e il
contesto globale in cui successivamente si inserisce. Egli viene da una cultura
ben precisa e circoscritta, certamente minoritaria, che è quella del popolo di
Israele e della sua tradizione. Nel mondo antico e segnatamente all'interno
dell'impero romano, come ci insegnano gli studiosi della materia, gli ebrei
dovevano aggirarsi attorno al 10% della popolazione totale; qui a Roma, poi, il
loro numero verso la metà del I° secolo era in un rapporto ancora minore,
raggiungendo al massimo il 3% degli abitanti della città. Le loro credenze e il
loro stile di vita, come succede ancora oggi, li distinguevano nettamente
dall'ambiente circostante; e questo poteva avere due risultati: o la derisione,
che poteva portare all'intolleranza, oppure l'ammirazione, che si esprimeva in
forme varie di simpatia come nel caso dei “timorati di Dio” o dei “proseliti”,
pagani che si associavano alla Sinagoga e condividevano la fede nel Dio di
Israele. Come esempi concreti di questo doppio atteggiamento possiamo citare,
da una parte, il giudizio tagliente di un oratore quale fu Cicerone, che
disprezzava la loro religione e persino la città di Gerusalemme (cfr Pro
Flacco, 66-69), e, dall’altra, l’atteggiamento della moglie di Nerone, Poppea,
che viene ricordata da Flavio Giuseppe come “simpatizzante” dei Giudei
(cfr Antichità giudaiche 20,195.252; Vita 16), per non
dire che già Giulio Cesare aveva ufficialmente riconosciuto loro dei diritti
particolari che ci sono tramandati dal menzionato storico ebreo Flavio Giuseppe
(cfr ibid. 14,200-216). Certo è che il numero degli ebrei, come del
resto avviene ancora oggi, era molto maggiore fuori della terra d'Israele, cioè
nella diaspora, che non nel territorio che gli altri chiamavano Palestina.
Non meraviglia, quindi, che Paolo stesso sia stato
oggetto della doppia, contrastante valutazione, di cui ho parlato. Una cosa è
sicura: il particolarismo della cultura e della religione giudaica trovava
tranquillamente posto all'interno di un’istituzione così onnipervadente quale
era l'impero romano. Più difficile e sofferta sarà la posizione del gruppo di
coloro, ebrei o gentili, che aderiranno con fede alla persona di Gesù di
Nazaret, nella misura in cui essi si distingueranno sia dal giudaismo sia dal
paganesimo imperante. In ogni caso, due fattori favorirono l'impegno di Paolo.
Il primo fu la cultura greca o meglio ellenistica, che dopo Alessandro Magno
era diventata patrimonio comune almeno del Mediterraneo orientale e del Medio
Oriente, sia pure integrando in sé molti elementi delle culture di popoli
tradizionalmente giudicati barbari. Uno scrittore del tempo afferma, al
riguardo, che Alessandro “ordinò che tutti ritenessero come patria l'intera
ecumene ... e che il Greco e il Barbaro non si distinguessero più”
(Plutarco, De Alexandri Magni fortuna aut virtute, §§ 6.8). Il
secondo fattore fu la struttura politico-amministrativa dell'impero romano, che
garantiva pace e stabilità dalla Britannia fino all'Egitto meridionale,
unificando un territorio dalle dimensioni mai viste prima. In questo spazio ci
si poteva muovere con sufficiente libertà e sicurezza, usufruendo tra l'altro
di un sistema stradale straordinario, e trovando in ogni punto di arrivo
caratteristiche culturali di base che, senza andare a scapito dei valori
locali, rappresentavano comunque un tessuto comune di unificazione super
partes, tanto che il filosofo ebreo Filone Alessandrino, contemporaneo
dello stesso Paolo, loda l’imperatore Augusto perché “ha composto in armonia
tutti i popoli selvaggi ... facendosi guardiano della pace" (Legatio ad
Caium, §§ 146-147).
La visione universalistica tipica della personalità di
san Paolo, almeno del Paolo cristiano successivo all'evento della strada di
Damasco, deve certamente il suo impulso di base alla fede in Gesù Cristo, in
quanto la figura del Risorto si pone ormai al di là di ogni ristrettezza
particolaristica; infatti, per l'Apostolo “non c'è più Giudeo né Greco, non c'è
più schiavo né libero, non c'è più maschio né femmina, ma tutti siete uno solo
in Cristo Gesù” (Gal 3,28). Tuttavia, anche la situazione
storico-culturale del suo tempo e del suo ambiente non può non aver avuto un
influsso sulle sue scelte e sul suo impegno. Qualcuno ha definito Paolo “uomo
di tre culture”, tenendo conto della sua matrice giudaica, della sua lingua
greca, e della sua prerogativa di “civis romanus”, come attesta anche il nome
di origine latina. Va ricordata in specie la filosofia stoica, che era
dominante al tempo di Paolo e che influì, se pur in misura marginale, anche sul
cristianesimo. A questo proposito, non possiamo tacere alcuni nomi di filosofi
stoici come gli iniziatori Zenone e Cleante, e poi quelli cronologicamente più
vicini a Paolo come Seneca, Musonio ed Epitteto: in essi si trovano valori
altissimi di umanità e di sapienza, che saranno naturalmente recepiti nel
cristianesimo. Come scrive ottimamente uno studioso della materia, “la Stoa...
annunciò un nuovo ideale, che imponeva sì all’uomo dei doveri verso i suoi
simili, ma nello stesso tempo lo liberava da tutti i legami fisici e nazionali
e ne faceva un essere puramente spirituale” (M. Pohlenz, La Stoa, I,
Firenze 2 1978, pagg. 565s). Si pensi, per esempio, alla dottrina
dell'universo inteso come un unico grande corpo armonioso, e conseguentemente
alla dottrina dell'uguaglianza tra tutti gli uomini senza distinzioni sociali,
all'equiparazione almeno di principio tra l'uomo e la donna, e poi all'ideale
della frugalità, della giusta misura e del dominio di sé per evitare ogni
eccesso. Quando Paolo scrive ai Filippesi: “Tutto quello che è vero, nobile, giusto,
puro, amabile, onorato, quello che è virtù e merita lode, tutto questo sia
oggetto dei vostri pensieri” (Fil 4,8), non fa che riprendere una
concezione prettamente umanistica propria di quella sapienza filosofica.
Al tempo di san Paolo era in atto anche una crisi
della religione tradizionale, almeno nei suoi aspetti mitologici e anche
civici. Dopo che Lucrezio, già un secolo prima, aveva polemicamente sentenziato
che “la religione ha condotto a tanti misfatti” (De rerum natura, 1,101), un
filosofo come Seneca, andando bel al di là di ogni ritualismo esterioristico,
insegnava che “Dio è vicino a te, è con te, è dentro di te” (Lettere a Lucilio, 41,1).
Analogamente, quando Paolo si rivolge a un uditorio di filosofi epicurei e
stoici nell'Areopago di Atene, dice testualmente che “Dio non dimora in templi
costruiti da mani d'uomo ... ma in lui viviamo, ci muoviamo ed esistiamo” (At 17,24.28).
Con ciò egli riecheggia certamente la fede giudaica in un Dio non
rappresentabile in termini antropomorfici, ma si pone anche su di una lunghezza
d'onda religiosa che i suoi uditori conoscevano bene. Dobbiamo inoltre tenere
conto del fatto che molti culti pagani prescindevano dai templi ufficiali della
città, e si svolgevano in luoghi privati che favorivano l'iniziazione degli
adepti. Non costituiva perciò motivo di meraviglia che anche le riunioni
cristiane (le ekklesíai), come ci attestano soprattutto le Lettere
paoline, avvenissero in case private. Al momento, del resto, non esisteva
ancora alcun edificio pubblico. Pertanto i raduni dei cristiani dovevano
apparire ai contemporanei come una semplice variante di questa loro prassi
religiosa più intima. Comunque, le differenze tra i culti pagani e il culto
cristiano non sono di poco conto e riguardano tanto la coscienza identitaria
dei partecipanti quanto la partecipazione in comune di uomini e donne, la
celebrazione della “cena del Signore” e la lettura delle Scritture.
In conclusione, da questa rapida carrellata
sull’ambiente culturale del primo secolo dell’era cristiana appare chiaro che
non è possibile comprendere adeguatamente san Paolo senza collocarlo sullo
sfondo, tanto giudaico quanto pagano, del suo tempo. In questo modo la sua
figura acquista in spessore storico e ideale, rivelando insieme condivisione e
originalità nei confronti dell’ambiente. Ma ciò vale analogamente anche per il
cristianesimo in generale, di cui appunto l’apostolo Paolo è un paradigma di
prim’ordine, dal quale tutti noi abbiamo ancora sempre molto da imparare. E’
questo lo scopo dell’Anno Paolino: imparare da san Paolo, imparare la fede,
imparare il Cristo, imparare infine la strada della retta vita.
Saluti:
Je salue cordialement les pèlerins francophones
présents à cette audience, en particulier ceux de l’École Notre Dame de Lourdes
de Paris et du Collège Saint François de Sales de Dijon, et les membres de
l’Association Charles de Foucauld de la Principauté de Monaco. Avec ma
Bénédiction apostolique.
I offer a warm welcome to all the English-speaking
visitors present today, including the Pallottine Missionary Sisters, the
Columban Missionaries and the Soweto Catholic Church Choir. I also
greet the various groups coming from England, Ireland, Norway, The Bahamas,
Canada and the United States. May your visit to Rome be a time of deep
spiritual renewal. Upon all of you I invoke God’s blessings of joy and
peace.
Liebe Brüder und Schwestern!
Einen frohen Gruß richte ich an alle Pilger und Besucher aus dem deutschen
Sprachraum. Besonders grüße ich den Dresdner Kapellknabenchor und danke für den
Gesang, den sie uns geshenkt haben, ich grüße die Studentenverbindungen aus
Wien und so viele Jugendliche, die heute unter uns sind. Der Apostel Paulus ist
ein großes Beispiel der Liebe zu Christus und zu seiner Kirche. Das Paulusjahr
soll uns dazu anspornen, ihn nachzuahmen und unseren Mitmenschen das Evangelium
zu verkünden. Dabei begleite euch der Segen des Allmächtigen Gottes!
Queridos hermanos y hermanas:
Saludo cordialmente a los visitantes de lengua española. En particular, al
grupo de sacerdotes de la Diócesis de Tarazona, con su Obispo, Monseñor
Demetrio Fernández, y a los Seminaristas de Toledo y de Terrassa. Saludo
también a los peregrinos y grupos parroquiales venidos de Costa Rica, El
Salvador, España, México, Uruguay, Venezuela y de otros países latinoamericanos.
Que el ejemplo y la enseñanza de San Pablo os ayude a amar más a Cristo y a
anunciarlo a los demás con vuestra vida y vuestra palabra. Que Dios os bendiga.
Amados peregrinos vindos do Brasil e todos os
presentes de língua portuguesa, de coração vos saúdo com votos de que esta
vossa paragem junto do túmulo dos Príncipes dos Apóstolos, Pedro e Paulo,
revigore os laços cristãos que fazem de todos nós a mesma e única Igreja
espalhada até aos confins do mundo. Que o amor de Deus reine nos vossos corações…
e a terra será nova. As maiores felicidades para cada um de vós e vossos
queridos, com a Bênção que vos dou em nome do Senhor.
Saluto in lingua polacca:
Witam serdecznie pielgrzymów polskich. Życzę, by wasz
pobyt w Rzymie na początku obchodów Roku św. Pawła był dla was zachętą do
poznania sylwetki Apostoła Narodów i jego dzieła. Niech jego zapał ewangeliczny
przeniknie wasze serca i waszych bliskich. Niech będzie pochwalony Jezus
Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini polacchi. Vi auguro
che il vostro soggiorno a Roma all’inizio dell’Anno paolino sia per voi un
incentivo per conoscere meglio la figura dell’Apostolo delle Genti e il suo
insegnamento. Che il suo ardore evangelico infiammi i vostri cuori e i cuori
dei vostri cari. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua ungherese:
Isten hozta a magyar zarándokokat, különösen is a
Soproni Szent Orsolya Katolikus Gimnázium diákjait. Kívánom nektek és
szeretteiteknek, hogy a Szentírás napi olvasása által felismerjétek Isten
akaratát és kövessétek Krisztust. Apostoli áldásommal. Dicsértessék a Jézus
Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini ungheresi,
particolarmente gli studenti della Scuola Cattolica di Santa Ursula di Sopron.
A voi e ai vostri cari auguro che la lettura quotidiana della Bibbia vi aiuta a
conoscere sempre meglio la volontà di Dio e a seguire il Cristo. Con la mia
benedizione. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovacca:
S láskou vítam pútnikov z Nitry.
Bratia a sestry, v sobotu Slovensko bude sláviť sviatok svojich patrónov – svätých bratov Cyrila a Metoda. Oni sú pre nás príkladom jednoty vo viere. Zostaňte verní tomuto ich odkazu. Zo srdca žehnám vás i vašich drahých.
Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Con affetto do un benvenuto ai pellegrini provenienti da Nitra.
Fratelli e sorelle, sabato la Slovacchia celebrerà la festa dei suoi patroni –
i Santi fratelli Cirillo e Metodio. Essi sono per noi ľesempio dell’unità
nella fede. Rimanete fedeli a questo sublime esempio. Di cuore benedico voi ed
i vostri cari.
Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
S velikom radošću pozdravljam hrvatske hodočasnike, a
posebno krizmanike iz konkatedralne župe Svetoga Petra apostola iz Splita.
Dragi mladi, sjetite se i vi poput vašega zaštitnika u svom srcu često
odgovoriti Isusu riječima „Gospodine, ti znaš da te ljubim“. Hvaljen Isus i
Marija!
Traduzione italiana:
Con grande gioia saluto i pellegrini croati,
specialmente i cresimandi della parrocchia concattedrale di San Pietro apostolo
di Split. Cari giovani, ricordate anche voi, come il vostro protettore,
rispondere spesso nel vostro cuore al Gesù con le parole “Signore, tu sai che
ti amo”. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Saluto i pellegrini di lingua italiana. In particolare,
saluto le religiose appartenenti a vari Istituti qui presenti, e specialmente
le partecipanti al Capitolo Generale delle Suore Missionarie di Gesù
Eterno Sacerdote. Care Sorelle, grazie per la vostra visita. Possa questo
incontro col Successore di Pietro esservi di stimolo a continuare con fervore
nel vostro cammino di fede, così da realizzare, fedeli al carisma originario,
comunità capaci di esprimere una incisiva testimonianza evangelica nel mondo di
oggi. Saluto la Comunità Cenacolo, che celebra il 25° anniversario di
fondazione, e auguro che continui ad essere per tanti giovani una famiglia
dove, incontrando Cristo, possano rinascere alla speranza e all’amore. Saluto i
rappresentanti dell’Associazione culturale cristiana Italo-Ucraina e li
incoraggio a perseverare nel loro impegno di diffondere la cultura della
solidarietà,
Rivolgo, infine, un saluto ai giovani, ai malati e
agli sposi novelli. Cari giovani, Gesù vi chiama ad essere
"pietre vive" della Chiesa. Corrispondete con generosità al suo
invito, ciascuno secondo il proprio dono e la propria responsabilità.
Cari malati, offrite la vostra sofferenza a Cristo crocifisso per
cooperare alla redenzione del mondo. E voi, cari sposi novelli, siate
consapevoli dell'insostituibile missione a cui vi impegna il Sacramento del
matrimonio.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080702.html
Attributed to Alessandro Salucci (1590–1655), Saint
Paul and Saint Barnabas at Lystra, circa 1650, 73.6 x 99.1, Kingston
Lacy
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (2)
La vita di San Paolo prima e dopo Damasco
Cari fratelli e sorelle,
nell’ultima catechesi prima delle vacanze – due mesi
fa, ai primi di luglio – avevo iniziato una nuova serie di tematiche in
occasione dell’anno paolino, considerando il mondo in cui visse san Paolo.
Vorrei oggi riprendere e continuare la riflessione sull’Apostolo delle genti,
proponendo una sua breve biografia. Poiché dedicheremo il prossimo mercoledì
all'evento straordinario che si verificò sulla strada di Damasco, la
conversione di Paolo, svolta fondamentale della sua esistenza a seguito
dell’incontro con Cristo, oggi ci soffermiamo brevemente sull’insieme della sua
vita. Gli estremi biografici di Paolo li abbiamo rispettivamente
nella Lettera a Filemone, nella quale egli si dichiara “vecchio”
(Fm 9: presbýtes) e negli Atti degli Apostoli, che al momento
della lapidazione di Stefano lo qualificano “giovane” (7,58: neanías). Le
due designazioni sono evidentemente generiche, ma, secondo i computi antichi,
“giovane” era qualificato l’uomo sui trent’anni, mentre “vecchio” era detto
quando giungeva sulla sessantina. In termini assoluti, la data della nascita di
Paolo dipende in gran parte dalla datazione della Lettera a Filemone.
Tradizionalmente la sua redazione è posta durante la prigionia romana, a metà
degli anni 60. Paolo sarebbe nato l'anno 8, quindi avrebbe avuto più o meno
sessant'anni, mentre al momento della lapidazione di Stefano ne aveva 30.
Dovrebbe essere questa la cronologia giusta. E la celebrazione dell'anno
paolino che facciamo segue proprio questa cronologia. È stato scelto il 2008
pensando a una nascita più o meno nell'anno 8. In ogni caso, egli nacque a
Tarso in Cilicia (cfr At 22,3). La città era capoluogo amministrativo
della regione e nel 51 a.C. aveva avuto come Proconsole nientemeno che Marco
Tullio Cicerone, mentre dieci anni dopo, nel 41, Tarso era stato il luogo del primo
incontro tra Marco Antonio e Cleopatra. Ebreo della diaspora, egli parlava
greco pur avendo un nome di origine latina, peraltro derivato per assonanza
dall'originario ebraico Saul/Saulos, ed era insignito della cittadinanza romana
(cfr At 22,25-28). Paolo appare quindi collocato sulla frontiera di
tre culture diverse — romana, greca, ebraica — e forse anche per questo era
disponibile a feconde aperture universalistiche, a una mediazione tra le
culture, a una vera universalità. Egli apprese anche un lavoro manuale, forse
derivato dal padre, consistente nel mestiere di “fabbricatore di tende”
(cfr At 18,3: skenopoiòs), da intendersi probabilmente come
lavoratore della lana ruvida di capra o delle fibre di lino per farne stuoie o
tende (cfr At 20,33-35). Verso i 12-13 anni, l'età in cui il ragazzo
ebreo diventa bar mitzvà (“figlio del precetto”), Paolo lasciò Tarso
e si trasferì a Gerusalemme per essere educato ai piedi di Rabbì Gamaliele il
Vecchio, nipote del grande Rabbì Hillèl, secondo le più rigide norme del fariseismo
e acquisendo un grande zelo per la Toràh mosaica (cfr Gal 1,14; Fil
3,5-6; At 22,3; 23,6; 26,5).
Sulla base di questa ortodossia profonda che aveva
imparato alla scuola di Hillèl, in Gerusalemme, intravide nel nuovo movimento
che si richiamava a Gesù di Nazaret un rischio, una minaccia per l'identità
giudaica, per la vera ortodossia dei padri. Ciò spiega il fatto che egli abbia
fieramente “perseguitato la Chiesa di Dio”, come per tre volte ammetterà nelle
sue Lettere (1 Cor 15,9; Gal 1,13; Fil 3,6). Anche se
non è facile immaginarsi concretamente in che cosa consistesse questa
persecuzione, il suo fu comunque un atteggiamento di intolleranza. È qui che si
colloca l'evento di Damasco, su cui torneremo nella prossima catechesi. Certo è
che, da quel momento in poi, la sua vita cambiò ed egli diventò un apostolo
instancabile del Vangelo. Di fatto, Paolo passò alla storia più per quanto fece
da cristiano, anzi da apostolo, che non da fariseo. Tradizionalmente si
suddivide la sua attività apostolica sulla base dei tre viaggi missionari, a
cui si aggiunse il quarto dell'andata a Roma come prigioniero. Tutti sono
raccontati da Luca negli Atti. A proposito dei tre viaggi missionari, però,
bisogna distinguere il primo dagli altri due.
Del primo, infatti (cfr At 13-14), Paolo non
ebbe la diretta responsabilità, che fu affidata invece al cipriota Barnaba.
Insieme essi partirono da Antiochia sull'Oronte, inviati da quella Chiesa
(cfr At 13,1-3), e, dopo essere salpati dal porto di Seleucia sulla
costa siriana, attraversarono l'isola di Cipro da Salamina a Pafo; di qui
giunsero alle coste meridionali dell'Anatolia, oggi Turchia, e toccarono le
città di Attalìa, Perge di Panfilia, Antiochia di Pisidia, Iconio, Listra e
Derbe, da cui ritornarono al punto di partenza. Era così nata la Chiesa dei
popoli, la Chiesa dei pagani. E nel frattempo, soprattutto a Gerusalemme, era
nata una discussione dura fino a quale punto questi cristiani provenienti dal
paganesimo fossero obbligati ad entrare anche nella vita e nella legge di Israele
(varie osservanze e prescrizioni che separano Israele dal resto del mondo) per
essere partecipi realmente delle promesse dei profeti e per entrare
effettivamente nell’eredità di Israele. Per risolvere questo problema
fondamentale per la nascita della Chiesa futura si riunì a Gerusalemme il
cosiddetto Concilio degli Apostoli, per decidere su questo problema dal quale
dipendeva la effettiva nascita di una Chiesa universale. E fu deciso di non
imporre ai pagani convertiti l'osservanza della legge mosaica
(cfr At 15,6-30): non erano cioè obbligati alle norme del giudaismo;
l’unica necessità era essere di Cristo, di vivere con Cristo e secondo le sue
parole. Così, essendo di Cristo, erano anche di Abramo, di Dio e partecipi di
tutte le promesse. Dopo questo avvenimento decisivo, Paolo si separò da
Barnaba, scelse Sila e iniziò il secondo viaggio missionario
(cfr At 15,36-18,22). Oltrepassata la Siria e la Cilicia, rivide la
città di Listra, dove accolse con sé Timoteo (figura molto importante della
Chiesa nascente, figlio di un’ebrea e di un pagano), e lo fece circoncidere,
attraversò l'Anatolia centrale e raggiunse la città di Troade sulla costa
settentrionale del Mar Egeo. E qui si ebbe di nuovo un avvenimento importante:
in sogno vide un macedone dall'altra parte del mare, cioè in Europa, che
diceva, “Vieni e aiutaci!”. Era l'Europa futura che chiedeva l'aiuto e la luce
del Vangelo. Sulla spinta di questa visione entrò in Europa. Di qui salpò per
la Macedonia entrando così in Europa. Sbarcato a Neapoli, arrivò a Filippi, ove
fondò una bella comunità, poi passò a Tessalonica, e, partito di qui per
difficoltà procurategli dai Giudei, passò per Berea, giunse ad Atene. In questa
capitale dell'antica cultura greca predicò, prima nell'Agorà e poi
nell'Areòpago, ai pagani e ai greci. E il discorso dell'Areòpago, riferito
negli Atti degli Apostoli, è modello di come tradurre il Vangelo in cultura
greca, di come far capire ai greci che questo Dio dei cristiani, degli ebrei,
non era un Dio straniero alla loro cultura ma il Dio sconosciuto aspettato da
loro, la vera risposta alle più profonde domande della loro cultura. Poi da
Atene arrivò a Corinto, dove si fermò un anno e mezzo. E qui abbiamo un evento
cronologicamente molto sicuro, il più sicuro di tutta la sua biografia, perché
durante questo primo soggiorno a Corinto egli dovette comparire davanti al
Governatore della provincia senatoriale di Acaia, il Proconsole Gallione,
accusato di un culto illegittimo. Su questo Gallione e sul suo tempo a Corinto
esiste un'antica iscrizione trovata a Delfi, dove è detto che era Proconsole a
Corinto tra gli anni 51 e 53. Quindi qui abbiamo una data assolutamente sicura.
Il soggiorno di Paolo a Corinto si svolse in quegli anni. Pertanto possiamo
supporre che sia arrivato più o meno nel 50 e sia rimasto fino al 52. Da
Corinto, poi, passando per Cencre, porto orientale della città, si diresse
verso la Palestina raggiungendo Cesarea Marittima, di dove salì a Gerusalemme
per tornare poi ad Antiochia sull’Oronte.
Il terzo viaggio missionario
(cfr At 18,23-21,16) ebbe inizio come sempre ad Antiochia, che era
divenuta il punto di origine della Chiesa dei pagani, della missione ai pagani,
ed era anche il luogo dove nacque il termine «cristiani». Qui per la prima
volta, ci dice San Luca, i seguaci di Gesù furono chiamati «cristiani». Da lì
Paolo puntò dritto su Efeso, capitale della provincia d'Asia, dove soggiornò
per due anni, svolgendo un ministero che ebbe delle feconde ricadute sulla
regione. Da Efeso Paolo scrisse le lettere ai Tessalonicesi e ai Corinzi. La
popolazione della città però fu sobillata contro di lui dagli argentieri
locali, che vedevano diminuire le loro entrate per la riduzione del culto di
Artemide (il tempio a lei dedicato a Efeso, l'Artemysion, era una delle sette
meraviglie del mondo antico); perciò egli dovette fuggire verso il nord.
Riattraversata la Macedonia, scese di nuovo in Grecia, probabilmente a Corinto,
rimanendovi tre mesi e scrivendo la celebre Lettera ai Romani.
Di qui tornò sui suoi passi: ripassò per la Macedonia,
per nave raggiunse Troade e poi, toccando appena le isole di Mitilene, Chio,
Samo, giunse a Mileto dove tenne un importante discorso agli Anziani della
Chiesa di Efeso, dando un ritratto del pastore vero della Chiesa,
cfr At 20. Di qui ripartì facendo vela verso Tiro, di dove raggiunse
Cesarea Marittima per salire ancora una volta a Gerusalemme. Qui fu arrestato
in base a un malinteso: alcuni Giudei avevano scambiato per pagani altri Giudei
di origine greca, introdotti da Paolo nell’area templare riservata soltanto
agli Israeliti. La prevista condanna a morte gli fu risparmiata per
l’intervento del tribuno romano di guardia all’area del Tempio
(cfr At 21,27-36); ciò si verificò mentre in Giudea era Procuratore
imperiale Antonio Felice. Passato un periodo di carcerazione (la cui durata è
discussa), ed essendosi Paolo, come cittadino romano, appellato a Cesare (che
allora era Nerone), il successivo Procuratore Porcio Festo lo inviò a Roma
sotto custodia militare.
Il viaggio verso Roma toccò le isole mediterranee di
Creta e Malta, e poi le città di Siracusa, Reggio Calabria e Pozzuoli. I
cristiani di Roma gli andarono incontro sulla Via Appia fino al Foro di Appio
(ca. 70 km a sud della capitale ) e altri fino alle Tre Taverne (ca. 40 km). A
Roma incontrò i delegati della comunità ebraica, a cui confidò che era per “la
speranza d'Israele” che portava le sue catene (cfr At 28,20). Ma il
racconto di Luca termina sulla menzione di due anni passati a Roma sotto una
blanda custodia militare, senza accennare né a una sentenza di Cesare (Nerone)
né tanto meno alla morte dell'accusato. Tradizioni successive parlano di una
sua liberazione, che avrebbe favorito sia un viaggio missionario in Spagna, sia
una successiva puntata in Oriente e specificamente a Creta, a Efeso e a
Nicopoli in Epiro. Sempre su base ipotetica, si congettura di un nuovo arresto
e una seconda prigionia a Roma (da cui avrebbe scritto le tre Lettere
cosiddette Pastorali, cioè le due a Timoteo e quella a Tito) con un secondo
processo, che gli sarebbe risultato sfavorevole. Tuttavia, una serie di motivi
induce molti studiosi di san Paolo a terminare la biografia dell'Apostolo con
il racconto lucano degli Atti.
Sul suo martirio torneremo più avanti nel ciclo di queste nostre catechesi. Per ora, in questo breve elenco dei viaggi di Paolo, è sufficiente prendere atto di come egli si sia dedicato all’annuncio del Vangelo senza risparmio di energie, affrontando una serie di prove gravose, di cui ci ha lasciato l’elenco nella seconda Lettera ai Corinzi (cfr 11,21-28). Del resto, è lui che scrive: “Tutto faccio per il Vangelo” (1 Cor 9,23), esercitando con assoluta generosità quella che egli chiama “preoccupazione per tutte le Chiese” (2 Cor 11,28). Vediamo un impegno che si spiega soltanto con un'anima realmente affascinata dalla luce del Vangelo, innamorata di Cristo, un’anima sostenuta da una convinzione profonda: è necessario portare al mondo la luce di Cristo, annunciare il Vangelo a tutti. Questo mi sembra sia quanto rimane da questa breve rassegna dei viaggi di san Paolo: vedere la sua passione per il Vangelo, intuire così la grandezza, la bellezza, anzi la necessità profonda del Vangelo per noi tutti. Preghiamo affinché il Signore, che ha fatto vedere la sua luce a Paolo, gli ha fatto sentire la sua Parola, ha toccato il suo cuore intimamente, faccia vedere anche a noi la sua luce, perché anche il nostro cuore sia toccato dalla sua Parola e possiamo così anche noi dare al mondo di oggi, che ne ha sete, la luce del Vangelo e la verità di Cristo.
Saluti:
Je salue cordialement les pèlerins francophones
présents, en particulier les pèlerins venus d’Égypte, les pèlerins belges de
Louvain et de Lavaux-Sainte-Anne ainsi que le groupe du sanctuaire « Notre-Dame
des Anges » de Pignans en France. Avec ma Bénédiction apostolique.
I offer a warm welcome to all the English-speaking
pilgrims and visitors present at today’s Audience, including the Augustinian
Spinellian Lay Associates from Malta, and also the groups from Scotland,
Ireland, Denmark, Dominica and the United States of America. May your
pilgrimage renew your love for the Lord and his Church, after the example of
the Apostle Saint Paul. May God bless you all!
Sehr herzlich grüße ich die Pilger und Besucher aus
den Ländern deutscher Sprache, die vielen jungen Menschen und besonders die
Ministranten aus der Steiermark. Der heilige Paulus sei uns allen ein Vorbild,
mutige Zeugen des Evangeliums in Wort und Tat zu sein. Ich wünsche euch von
Herzen eine gute Zeit in Rom.
Saludo a los peregrinos de lengua española, en
particular, al grupo de sacerdotes y seminaristas de la Diócesis de Plasencia,
acompañados por el Señor Obispo, Monseñor Amadeo Rodríguez Magro. A imitación
de San Pablo, anunciad el Evangelio con generosidad y convicción, sin dejaros
amedrentar por las dificultades. Que Dios os bendiga.
Amados Irmãos e Irmãs de língua portuguesa, Saúdo a
todos, desejando muitas felicidades, paz e graça no Senhor! Saúdo em particular
o grupo de brasileiros de vários Estados do Brasil, tendo à frente o Senhor
Arcebispo de Aracajú, D. José Palmeira Lessa. Sede bem-vindos! Que a luz de
Cristo anime sempre a vossa fé, esperança e caridade, numa vida digna, cristã e
repleta de alegrias. E dou-vos de coração, extensiva aos vossos familiares e
pessoas amigas, a minha Bênção.
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam pielgrzymów z Polski. W roku św. Pawła
Apostoła polecam jego wstawiennictwu wasze wspólnoty kościelne, wasze rodziny i
was samych. Jego oddanie sprawie Chrystusa niech będzie dla nas wszystkich
przykładem i umocnieniem. Serdecznie wam błogosławię. Niech będzie pochwalony
Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto i pellegrini provenienti dalla Polonia.
Nell’anno di San Paolo Apostolo affido alla sua intercessione le vostre
comunità ecclesiali, le vostre famiglie e voi stessi. La sua dedizione alla
causa di Cristo sia per tutti noi di esempio e di sostegno. Vi benedico
cordialmente. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua ungherese:
Szeretettel köszöntöm a magyar híveket, különösen is a
galántai zarándokokat. Kívánom nektek, hogy a most kezdődő iskolaévben és a
társadalom különböző pontjain tanúságot tudjatok tenni hitetekről. Apostoli
áldásommal. Dicsértessék a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i fedeli ungheresi,
particolarmente i pellegrini che provengono di Galanta. Vi incoraggio a
proseguire con generosità nel vostro impegno di testimonianza cristiana nella
scuola e nella società. Con la mia benedizione. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovacca:
Srdečne pozdravujem pútnikov zo Slovenska: spevokol z
Vysokej pri Morave, cyklo-púť Slovenského Orla z Bratislavy ako aj farnosti
Prievidza-Zapotôčky a Sklené Teplice. Bratia a sestry, prajem vám, aby ste boli
odvážnymi svedkami Krista v prostredí, v ktorom žijete a pracujete. Ochotne
žehnám vás i vašich drahých. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini provenienti dalla
Slovacchia: il coro da Vysoká pri Morave, il ciclo-pellegrinaggio di Slovenský
Orol da Bratislava come pure le parrocchie di Prievidza-Zapotôčky e Sklené
Teplice. Fratelli e sorelle, vi auguro di essere coraggiosi testimoni di Cristo
nell’ambiente in cui vivete e operate. Volentieri benedico voi ed i vostri
cari. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
Srdačnu dobrodošlicu upućujem hrvatskim hodočasnicima,
osobito vjernicima iz Sinja i Zagreba te učenicima i nastavnicima
Nadbiskupijske Klasične Gimnazije iz Splita. Pohodeći grob apostola Petra,
nasljedujte njegovo svjedočanstvo vjere prepoznavajući u Isusu iz Nazareta Sina
Božjega i svoga Spasitelja. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini croati,
particolarmente ai fedeli di Sinj e Zagabria, agli allievi ed agli insegnanti
del Liceo Classico Arcidiocesano di Spalato. Visitando la tomba dell’apostolo
Pietro, seguite la sua testimonianza di fede, riconoscendo in Gesù di Nazaret
il Figlio del Dio e il vostro Salvatore. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Mi rivolgo ora con affetto ai pellegrini di lingua
italiana. Saluto specialmente voi, Delegate al Capitolo Generale
delle Suore Scolastiche Francescane di Cristo Re, ed auspico che i lavori
capitolari siano per il vostro Istituto un’occasione di rinnovamento spirituale
e missionario. Saluto voi, cari Seminaristi partecipanti all’incontro estivo degli
alunni dei Seminari Maggiori e vi auguro di prepararvi spiritualmente,
teologicamente e pastoralmente ad esercitare con solidità il vostro futuro
ministero nel contesto dell’odierna società in gran parte secolarizzata.
Ed infine, come di consueto, è a voi, cari giovani, malati e sposi novelli, che indirizzo il mio pensiero. L’esempio di Santa Monica, che ricordiamo oggi, e di suo figlio Agostino, che celebreremo domani, vi aiutino a guardare con fiducia indomita a Cristo, luce nelle difficoltà, sostegno nelle prove e guida in ogni momento dell’umana esistenza.
APPELLO PER LA
SITUAZIONE IN INDIA
Ho appreso con profonda tristezza le notizie circa le violenze contro le comunità cristiane nello Stato indiano dell’Orissa, scoppiate in seguito al deplorevole assassinio del leader indù Swami Lakshmananda Saraswati. Sono state finora uccise alcune persone e ne sono state ferite diverse altre. Si è avuta inoltre la distruzione di centri di culto, proprietà della Chiesa, e di abitazioni private. Mentre condanno con fermezza ogni attacco alla vita umana, la cui sacralità esige il rispetto di tutti, esprimo spirituale vicinanza e solidarietà ai fratelli e alle sorelle nella fede così duramente provati. Imploro il Signore che li accompagni e sostenga in questo tempo di sofferenza e dia loro la forza di continuare nel servizio d’amore in favore di tutti. Invito i leaders religiosi e le autorità civili a lavorare insieme per ristabilire tra i membri delle varie comunità la convivenza pacifica e l’armonia che sono sempre state segno distintivo della società indiana.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080827.html
Scarsellino (1550–1620). La Conversion
de Saint Paul, 1590-1595, 390 x 550, Capitoline Museums
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (3)
La "conversione" di San Paolo
Cari fratelli e sorelle,
la catechesi di oggi sarà dedicata all’esperienza che
san Paolo ebbe sulla via di Damasco e quindi a quella che comunemente si chiama
la sua conversione. Proprio sulla strada di Damasco, nei primi anni 30 del
secolo I°, e dopo un periodo in cui aveva perseguitato la Chiesa, si verificò
il momento decisivo della vita di Paolo. Su di esso molto è stato scritto e
naturalmente da diversi punti di vista. Certo è che là avvenne una svolta, anzi
un capovolgimento di prospettiva. Allora egli, inaspettatamente, cominciò a
considerare “perdita” e “spazzatura” tutto ciò che prima costituiva per lui il
massimo ideale, quasi la ragion d'essere della sua esistenza (cfr Fil 3,7-8). Che
cos’era successo?
Abbiamo a questo proposito due tipi di fonti. Il primo
tipo, il più conosciuto, sono i racconti dovuti alla penna di Luca, che per ben
tre volte narra l’evento negli Atti degli Apostoli (cfr 9,1-19; 22,3-21; 26,4-23). Il lettore
medio è forse tentato di fermarsi troppo su alcuni dettagli, come la luce dal
cielo, la caduta a terra, la voce che chiama, la nuova condizione di cecità, la
guarigione come per la caduta di squame dagli occhi e il digiuno. Ma tutti
questi dettagli si riferiscono al centro dell’avvenimento: il Cristo risorto
appare come una luce splendida e parla a Saulo, trasforma il suo pensiero e la
sua stessa vita. Lo splendore del Risorto lo rende cieco: appare così anche
esteriormente ciò che era la sua realtà interiore, la sua cecità nei confronti
della verità, della luce che è Cristo. E poi il suo definitivo “sì” a Cristo
nel battesimo riapre di nuovo i suoi occhi, lo fa realmente vedere.
Nella Chiesa antica il battesimo era chiamato anche
“illuminazione”, perché tale sacramento dà la luce, fa vedere realmente. Quanto
così si indica teologicamente, in Paolo si realizza anche fisicamente: guarito
dalla sua cecità interiore, vede bene. San Paolo, quindi, è stato trasformato
non da un pensiero ma da un evento, dalla presenza irresistibile del Risorto,
della quale mai potrà in seguito dubitare tanto era stata forte l’evidenza
dell’evento, di questo incontro. Esso cambiò fondamentalmente la vita di Paolo;
in questo senso si può e si deve parlare di una conversione. Questo incontro è
il centro del racconto di san Luca, il quale è ben possibile che abbia
utilizzato un racconto nato probabilmente nella comunità di Damasco. Lo fa
pensare il colorito locale dato dalla presenza di Ananìa e dai nomi sia della
via che del proprietario della casa in cui Paolo soggiornò (cfr At 9,11).
Il secondo tipo di fonti sulla conversione è
costituito dalle stesse Lettere di san Paolo. Egli non ha mai parlato
in dettaglio di questo avvenimento, penso perché poteva supporre che tutti
conoscessero l’essenziale di questa sua storia, tutti sapevano che da persecutore
era stato trasformato in apostolo fervente di Cristo. E ciò era avvenuto non in
seguito ad una propria riflessione, ma ad un evento forte, ad un incontro con
il Risorto. Pur non parlando dei dettagli, egli accenna diverse volte a questo
fatto importantissimo, che cioè anche lui è testimone della risurrezione di
Gesù, della quale ha ricevuto immediatamente da Gesù stesso la rivelazione,
insieme con la missione di apostolo. Il testo più chiaro su questo punto si
trova nel suo racconto su ciò che costituisce il centro della storia della
salvezza: la morte e la risurrezione di Gesù e le apparizioni ai testimoni
(cfr. 1
Cor 15). Con parole della tradizione antichissima, che anch’egli ha
ricevuto dalla Chiesa di Gerusalemme, dice che Gesù morto crocifisso, sepolto,
risorto apparve, dopo la risurrezione, prima a Cefa, cioè a Pietro, poi ai
Dodici, poi a cinquecento fratelli che in gran parte in quel tempo vivevano
ancora, poi a Giacomo, poi a tutti gli Apostoli. E a questo racconto ricevuto
dalla tradizione aggiunge: “Ultimo fra tutti apparve anche a me” (1 Cor 15,8).
Così fa capire che questo è il fondamento del suo apostolato e della sua nuova
vita. Vi sono pure altri testi nei quali appare la stessa cosa: “Per mezzo di
Gesù Cristo abbiamo ricevuto la grazia dell'apostolato” (cfr Rm 1,5); e
ancora: “Non ho forse veduto Gesù, Signore nostro?” (1 Cor 9,1),
parole con le quali egli allude ad una cosa che tutti sanno. E finalmente il
testo più diffuso si legge in Gal 1,15-17:
“Ma quando colui che mi scelse fin dal seno di mia madre e mi chiamò con la sua
grazia si compiacque di rivelare a me suo Figlio perché lo annunziassi in mezzo
ai pagani, subito, senza consultare nessun uomo, senza andare a Gerusalemme da
coloro che erano apostoli prima di me, mi recai in Arabia e poi ritornai a
Damasco”. In questa “autoapologia” sottolinea decisamente che anche lui è vero
testimone del Risorto, ha una propria missione ricevuta immediatamente dal
Risorto.
Possiamo così vedere che le due fonti, gli Atti degli
Apostoli e le Lettere di san Paolo, convergono e convengono sul punto
fondamentale: il Risorto ha parlato a Paolo, lo ha chiamato all’apostolato, ha
fatto di lui un vero apostolo, testimone della risurrezione, con l’incarico
specifico di annunciare il Vangelo ai pagani, al mondo greco-romano. E nello
stesso tempo Paolo ha imparato che, nonostante l’immediatezza del suo rapporto
con il Risorto, egli deve entrare nella comunione della Chiesa, deve farsi
battezzare, deve vivere in sintonia con gli altri apostoli. Solo in questa
comunione con tutti egli potrà essere un vero apostolo, come scrive
esplicitamente nella prima Lettera ai Corinti: “Sia io che loro così
predichiamo e così avete creduto” (15, 11). C’è solo un
annuncio del Risorto, perché Cristo è uno solo.
Come si vede, in tutti questi passi Paolo non
interpreta mai questo momento come un fatto di conversione. Perché? Ci sono
tante ipotesi, ma per me il motivo è molto evidente. Questa svolta della sua
vita, questa trasformazione di tutto il suo essere non fu frutto di un processo
psicologico, di una maturazione o evoluzione intellettuale e morale, ma venne
dall’esterno: non fu il frutto del suo pensiero, ma dell’incontro con Cristo
Gesù. In questo senso non fu semplicemente una conversione, una maturazione del
suo “io”, ma fu morte e risurrezione per lui stesso: morì una sua esistenza e
un’altra nuova ne nacque con il Cristo Risorto. In nessun altro modo si può
spiegare questo rinnovamento di Paolo. Tutte le analisi psicologiche non
possono chiarire e risolvere il problema. Solo l'avvenimento, l'incontro forte
con Cristo, è la chiave per capire che cosa era successo: morte e risurrezione,
rinnovamento da parte di Colui che si era mostrato e aveva parlato con lui. In
questo senso più profondo possiamo e dobbiamo parlare di conversione. Questo
incontro è un reale rinnovamento che ha cambiato tutti i suoi parametri. Adesso
può dire che ciò che prima era per lui essenziale e fondamentale, è diventato
per lui “spazzatura”; non è più “guadagno”, ma perdita, perché ormai conta solo
la vita in Cristo.
Non dobbiamo tuttavia pensare che Paolo sia stato così
chiuso in un avvenimento cieco. È vero il contrario, perché il Cristo Risorto è
la luce della verità, la luce di Dio stesso. Questo ha allargato il suo cuore,
lo ha reso aperto a tutti. In questo momento non ha perso quanto c'era di bene
e di vero nella sua vita, nella sua eredità, ma ha capito in modo nuovo la
saggezza, la verità, la profondità della legge e dei profeti, se n'è
riappropriato in modo nuovo. Nello stesso tempo, la sua ragione si è aperta
alla saggezza dei pagani; essendosi aperto a Cristo con tutto il cuore, è
divenuto capace di un dialogo ampio con tutti, è divenuto capace di farsi tutto
a tutti. Così realmente poteva essere l'apostolo dei pagani.
Venendo ora a noi stessi, ci chiediamo che cosa vuol dire questo per noi? Vuol dire che anche per noi il cristianesimo non è una nuova filosofia o una nuova morale. Cristiani siamo soltanto se incontriamo Cristo. Certamente Egli non si mostra a noi in questo modo irresistibile, luminoso, come ha fatto con Paolo per farne l'apostolo di tutte le genti. Ma anche noi possiamo incontrare Cristo, nella lettura della Sacra Scrittura, nella preghiera, nella vita liturgica della Chiesa. Possiamo toccare il cuore di Cristo e sentire che Egli tocca il nostro. Solo in questa relazione personale con Cristo, solo in questo incontro con il Risorto diventiamo realmente cristiani. E così si apre la nostra ragione, si apre tutta la saggezza di Cristo e tutta la ricchezza della verità. Quindi preghiamo il Signore perché ci illumini, perché ci doni nel nostro mondo l'incontro con la sua presenza: e così ci dia una fede vivace, un cuore aperto, una grande carità per tutti, capace di rinnovare il mondo.
Saluti:
Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins
francophones. A l’exemple de saint Paul laissez-vous saisir par le Christ.
C’est en lui que se trouve le sens ultime de votre vie. Vous aussi, soyez des
témoins ardents du Sauveur des hommes, parmi vos frères et vos sœurs. Que Dieu
vous bénisse !
I welcome all the English-speaking visitors present at
today’s Audience including the Missionary Sisters Servants of the Holy Spirit
and a group of Maltese altar boys currently serving in Saint Peter’s Basilica.
May your visit to Rome strengthen your commitment to share the Good News of
Jesus Christ. Upon all of you, I invoke God’s abundant blessings of joy and
peace.
Ein frohes „Grüß Gott“ sage ich allen
deutschsprachigen Pilgern und Besuchern, besonders den Kirchenchören aus der
Diözese Eichstätt mit ihrem Bischof. In diesem Paulusjahr lade ich euch alle
ein, den Spuren des großen Apostels nachzugehen, seine Briefe zu lesen und zu
meditieren und auch die an ihn erinnernden Orte, von denen einige sich in Rom
befinden, zu besuchen. Der Herr geleite euch auf euren Wegen!
Saludo a los peregrinos de lengua española, en
particular, a los fieles de la Parroquia de la Resurrección del Señor, de
Madrid, y de San Pablo Apóstol, de Managua, así como a los profesores y alumnos
del Colegio “The Mackay School”, de Viña del Mar. Que Dios os bendiga.
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam obecnych tu Polaków. Św. Paweł u bram
Damaszku przeżył spotkanie z Chrystusem. To doświadczenie dało początek jego
apostolskiej misji. Za jego wstawiennictwem proszę Boga, abyśmy wszyscy umieli
dostrzegać Chrystusa obecnego w naszym życiu i byśmy byli Jego świadkami. Niech
Bóg wam błogosławi.
Traduzione italiana:
Saluto i polacchi qui presenti. San Paolo incontrò
Cristo alle porte di Damasco. Quest’esperienza ha dato l’inizio alla sua
missione apostolica. Per la sua intercessione chiedo a Dio che noi tutti
sappiamo riconoscere il Cristo presente nella nostra vita, diventandone suoi
testimoni. Dio vi benedica.
Saluto in lingua ceca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua ungherese:
Traduzione italiana:
* * *
Rivolgo un cordiale saluto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, ai religiosi e alle religiose, figli spirituali di
don Orione, che ricordano quest’anno significative ricorrenze giubilari, come
pure ai Missionari del Pontificio Istituto Missioni estere. Cari fratelli e
sorelle, vi accolgo volentieri ed auspico di cuore che il vostro pellegrinaggio
apporti frutti di bene a voi ed alle vostre comunità. Saluto inoltre i fedeli
del Duomo di Oderzo e quelli del Santuario Santi Cosma e Damiano, in Eboli.
Cari amici, la sosta presso la tomba di Pietro vi rafforzi nella fede cosicché,
di ritorno alle vostre case, possiate rendere testimonianza dell’esperienza
spirituale vissuta in questi giorni.
Saluto infine i giovani, i malati e
gli sposi novelli. Cari giovani, riprendendo dopo le vacanze le
consuete attività quotidiane, tornate al ritmo regolare del vostro intimo
dialogo con Dio, diffondendo con la vostra testimonianza la sua luce attorno a
voi. Voi, cari malati, trovate sostegno e conforto in Gesù, che continua
la sua opera di redenzione nella vita di ogni uomo. E voi, cari sposi
novelli, sforzatevi di mantenere un contatto costante con il Signore che dona
la salvezza a tutti e attingete al suo amore perché anche il vostro sia sempre
più saldo e duraturo.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080903.html
Vittore Carpaccio.
San Paolo stigmatizzato, 1520,
Santuario di San Domenico, Chioggia
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (4)
La concezione paolina dell'apostolato
Cari fratelli e sorelle,
mercoledì scorso ho parlato della grande svolta che si
ebbe nella vita di san Paolo a seguito dell’incontro con il Cristo risorto.
Gesù entrò nella sua vita e lo trasformò da persecutore in apostolo.
Quell’incontro segnò l’inizio della sua missione: Paolo non poteva continuare a
vivere come prima, adesso si sentiva investito dal Signore dell’incarico di
annunciare il suo Vangelo in qualità di apostolo. E’ proprio di questa sua
nuova condizione di vita, cioè dell’essere egli apostolo di Cristo, che vorrei
parlare oggi. Noi normalmente, seguendo i Vangeli, identifichiamo i Dodici col
titolo di apostoli, intendendo così indicare coloro che erano compagni di vita
e ascoltatori dell’insegnamento di Gesù. Ma anche Paolo si sente vero apostolo
e appare chiaro, pertanto, che il concetto paolino di apostolato non si
restringe al gruppo dei Dodici. Ovviamente, Paolo sa distinguere bene il
proprio caso da quello di coloro “che erano stati apostoli prima” di lui
(Gal 1,17): ad essi riconosce un posto del tutto speciale nella vita della
Chiesa. Eppure, come tutti sanno, anche san Paolo interpreta se stesso
come Apostolo in senso stretto. Certo è che, al tempo delle origini
cristiane, nessuno percorse tanti chilometri quanti lui, per terra e per mare,
con il solo scopo di annunciare il Vangelo.
Quindi, egli aveva un concetto di apostolato che
andava oltre quello legato soltanto al gruppo dei Dodici e tramandato soprattutto
da san Luca negli Atti (cfr At 1,2.26; 6,2). Infatti, nella
prima Lettera ai Corinzi Paolo opera una chiara distinzione tra “i
Dodici” e “tutti gli apostoli”, menzionati come due diversi gruppi di
beneficiari delle apparizioni del Risorto (cfr 14,5.7). In quello stesso testo
egli passa poi a nominare umilmente se stesso come “l'infimo degli apostoli”,
paragonandosi persino a un aborto e affermando testualmente: “Io non sono degno
neppure di essere chiamato apostolo, perché ho perseguitato la Chiesa di Dio.
Per grazia di Dio però sono quello che sono, e la sua grazia in me non è stata
vana; anzi ho faticato più di tutti loro, non io però ma la grazia di Dio che è
con me” (1 Cor 15,9-10). La metafora dell'aborto esprime un'estrema
umiltà; la si troverà anche nella Lettera ai Romani di sant’Ignazio
di Antiochia: “Sono l'ultimo di tutti, sono un aborto; ma mi sarà concesso di
essere qualcosa, se raggiungerò Dio” (9,2). Ciò che il Vescovo di Antiochia
dirà in rapporto al suo imminente martirio, prevedendo che esso capovolgerà la
sua condizione di indegnità, san Paolo lo dice in relazione al proprio impegno
apostolico: è in esso che si manifesta la fecondità della grazia di Dio, che sa
appunto trasformare un uomo mal riuscito in uno splendido apostolo. Da
persecutore a fondatore di Chiese: questo ha fatto Dio in uno che, dal punto di
vista evangelico, avrebbe potuto essere considerato uno scarto!
Cos'è, dunque, secondo la concezione di san Paolo, ciò
che fa di lui e di altri degli apostoli? Nelle sue Lettere appaiono
tre caratteristiche principali, che costituiscono l’apostolo. La prima è di
avere “visto il Signore” (cfr 1 Cor 9,1), cioè di avere avuto con lui
un incontro determinante per la propria vita. Analogamente nella Lettera
ai Galati (cfr 1,15-16) dirà di essere stato chiamato, quasi selezionato,
per grazia di Dio con la rivelazione del Figlio suo in vista del lieto annuncio
ai pagani. In definitiva, è il Signore che costituisce nell'apostolato, non la
propria presunzione. L’apostolo non si fa da sé, ma tale è fatto dal Signore;
quindi l’apostolo ha bisogno di rapportarsi costantemente al Signore. Non per
nulla Paolo dice di essere “apostolo per vocazione” (Rm 1,1), cioè “non da
parte di uomini né per mezzo di uomo, ma per mezzo di Gesù Cristo e di Dio
Padre” (Gal 1,1). Questa è la prima caratteristica: aver visto il Signore,
essere stato chiamato da Lui.
La seconda caratteristica è di “essere stati inviati”.
Lo stesso termine greco apóstolos significa appunto “inviato,
mandato”, cioè ambasciatore e portatore di un messaggio; egli deve quindi agire
come incaricato e rappresentante di un mandante. È per questo che Paolo si
definisce “apostolo di Gesù Cristo” (1 Cor 1,1; 2
Cor 1,1), cioè suo delegato, posto totalmente al suo servizio, tanto da
chiamarsi anche “servo di Gesù Cristo” (Rm 1,1). Ancora una volta emerge
in primo piano l'idea di una iniziativa altrui, quella di Dio in Cristo Gesù, a
cui si è pienamente obbligati; ma soprattutto si sottolinea il fatto che da Lui
si è ricevuta una missione da compiere in suo nome, mettendo assolutamente in
secondo piano ogni interesse personale.
Il terzo requisito è l’esercizio dell’“annuncio del
Vangelo”, con la conseguente fondazione di Chiese. Quello di “apostolo”,
infatti, non è e non può essere un titolo onorifico. Esso impegna concretamente
e anche drammaticamente tutta l'esistenza del soggetto interessato. Nella
prima Lettera ai Corinzi Paolo esclama: “Non sono forse un apostolo?
Non ho veduto Gesù, Signore nostro? E non siete voi la mia opera nel Signore?” (9,1).
Analogamente nella seconda Lettera ai Corinzi afferma: “La nostra
lettera siete voi..., una lettera di Cristo composta da noi, scritta non con
inchiostro, ma con lo Spirito del Dio vivente” (3,2-3).
Non ci si stupisce, dunque, se il Crisostomo parla di
Paolo come di “un’anima di diamante” (Panegirici, 1,8), e continua
dicendo: “Allo stesso modo che il fuoco appiccandosi a materiali diversi si
rafforza ancor di più..., così la parola di Paolo guadagnava alla propria causa
tutti coloro con cui entrava in relazione, e coloro che gli facevano guerra,
catturati dai suoi discorsi, diventavano un alimento per questo fuoco
spirituale” (ibid., 7,11). Questo spiega perché Paolo definisca gli apostoli
come “collaboratori di Dio” (1 Cor 3,9; 2 Cor 6,1), la cui grazia
agisce con loro. Un elemento tipico del vero apostolo, messo bene in luce da
san Paolo, è una sorta di identificazione tra Vangelo ed evangelizzatore,
entrambi destinati alla medesima sorte. Nessuno come Paolo, infatti, ha
evidenziato come l'annuncio della croce di Cristo appaia “scandalo e stoltezza”
(1 Cor 1,23), a cui molti reagiscono con l'incomprensione ed il rifiuto.
Ciò avveniva a quel tempo, e non deve stupire che altrettanto avvenga anche
oggi. A questa sorte, di apparire “scandalo e stoltezza”, partecipa quindi
l’apostolo e Paolo lo sa: è questa l’esperienza della sua vita. Ai Corinzi
scrive, non senza una venatura di ironia: “Ritengo infatti che Dio abbia messo
noi, gli apostoli, all'ultimo posto, come condannati a morte, poiché siamo
diventati spettacolo al mondo, agli angeli e agli uomini. Noi stolti a causa di
Cristo, voi sapienti in Cristo; noi deboli, voi forti; voi onorati, noi
disprezzati. Fino a questo momento soffriamo la fame, la sete, la nudità,
veniamo schiaffeggiati, andiamo vagando di luogo in luogo, ci affatichiamo
lavorando con le nostre mani. Insultati, benediciamo; perseguitati,
sopportiamo; calunniati, confortiamo; siamo diventati come la spazzatura del
mondo, il rifiuto di tutti fino a oggi” (1 Cor 4,9-13). E’ un autoritratto
della vita apostolica di san Paolo: in tutte queste sofferenze prevale la gioia
di essere portatore della benedizione di Dio e della grazia del Vangelo.
Paolo, peraltro, condivide con la filosofia stoica del
suo tempo l'idea di una tenace costanza in tutte le difficoltà che gli si
presentano; ma egli supera la prospettiva meramente umanistica, richiamando la
componente dell'amore di Dio e di Cristo: “Chi ci separerà dunque dall’amore di
Cristo? Forse la tribolazione, l’angoscia, la persecuzione, la fame, la nudità,
il pericolo, la spada? Proprio come sta scritto: Per causa tua siamo messi
a morte tutto il giorno, siamo trattati come pecore da macello. Ma in tutte
queste cose noi siamo più che vincitori per virtù di colui che ci ha amati. Io
sono infatti persuaso che né morte né vita, né angeli né principati, né
presente né avvenire, né potenze, né altezza né profondità, né alcun'altra
creatura potrà mai separarci dall'amore di Dio, in Cristo Gesù nostro Signore”
(Rm 8,35-39). Questa è la certezza, la gioia profonda che guida l’apostolo
Paolo in tutte queste vicende: niente può separarci dall’amore di Dio. E questo
amore è la vera ricchezza della vita umana.
Come si vede, san Paolo si era donato al Vangelo con tutta la sua esistenza; potremmo dire ventiquattr’ore su ventiquattro! E compiva il suo ministero con fedeltà e con gioia, “per salvare ad ogni costo qualcuno” (1 Cor 9,22). E nei confronti delle Chiese, pur sapendo di avere con esse un rapporto di paternità (cfr 1 Cor 4,15), se non addirittura di maternità (cfr Gal 4,19), si poneva in atteggiamento di completo servizio, dichiarando ammirevolmente: “Noi non intendiamo far da padroni sulla vostra fede; siamo invece i collaboratori della vostra gioia” (2 Cor 1,24). Questa rimane la missione di tutti gli apostoli di Cristo in tutti i tempi: essere collaboratori della vera gioia.
Saluti:
Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue
française présents ce matin. Que l’exemple de saint Paul vous aide à vous
laisser transformer par la grâce de Dieu afin de devenir d’authentiques
disciples du Christ, ardents à annoncer son Évangile. Avec ma Bénédiction
apostolique.
I am happy to greet all the English-speaking visitors
and pilgrims present at today’s audience, including the All Party Parliamentary
Group from the United Kingdom, and the participants in the seminar on Social
Communications at the Santa Croce Pontifical University. I also greet the
groups from England, Ireland, Denmark, Sweden, South Africa, Zambia, India and
the United States of America. May your pilgrimage renew your love for the Lord
and his Church, and may God bless you all!
Saludo a los peregrinos de lengua española, en
particular, a los “Pueri cantores” de la Escolanía de la Catedral de Burgos, a
los Amigos del Hogar de Minusválidos, de La Guardia, a los fieles de la
Parroquia de Santa María de Mataró y a los miembros del Colegio San Francisco
de Asís, de Santiago de Chile. Que Dios os bendiga.
Saluto in lingua polacca:
Witam serdecznie obecnych tu Polaków. Bracia i
Siostry! Waszej modlitwie polecam, bliską już, moją pielgrzymkę do Francji.
Niech świętowanie rocznicy objawień Matki Bożej w Lourdes przypomni raz jeszcze
Europie i światu Jej wezwanie do modlitwy, pokuty i nawrócenia. Niech to będzie
przedmiotem także waszej refleksji. Z serca błogosławię wam i waszym bliskim.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente tutti i Polacchi qui presenti.
Fratelli e Sorelle! Affido alle vostre preghiere il mio ormai vicino pellegrinaggio
in Francia. Che la celebrazione dell’anniversario delle apparizioni della
Madonna di Lourdes ricordi una volta ancora all’Europa e al mondo intero il Suo
appello alla preghiera, alla penitenza e alla conversione. Sia questo, anche
per voi, oggetto di meditazione. Di cuore, benedico tutti voi e i vostri cari.
Saluto in lingua ceca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam vernike iz Slovenije, še posebej
profesorje in dijake Škofijske gimnazije “Anton Martin Slomšek” iz Maribora. To
romanje v Večno mesto, u katerem sta sveta Peter in Pavel za Kristusa darovala
življenje, naj okrepi vašo vero ter vašo apostolsko gorečnost. Naj bo
z vami moj blagoslov!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i fedeli dalla Slovenia, in
particolare i professori ed gli alunni del Liceo diocesano »Anton Martin
Slomšek« di Maribor. Il vostro pellegrinaggio nella Città Eterna, dove i SS.
Pietro e Paolo offrirono per il Signore la loro vita, consolidi la vostra fede
ed il vostro zelo apostolico. Vi accompagni la mia Benedizione!
Saluto in lingua croata:
S radošću pozdravljam hrvatske hodočasnike, a osobito
skupinu vjernika iz Splita. Poput Svetoga Pavla, neumornog navjestitelja
evanđelja koji nije dopustio da ga išta udalji od Gospodina, budimo i mi vjerni
apostoli Kristovi i suradnici Božji. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Saluto con gioia i pellegrini croati, specialmente il
gruppo dei fedeli di Spalato. Come San Paolo, l’instancabile annunciatore del
Vangelo che a niente ha permesso di allontanarlo dal Signore, siamo anche noi
fedeli apostoli di Cristo e collaboratori di Dio. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i partecipanti al Seminario sulle
comunicazioni sociali, promosso dalla Pontificia Università della Santa Croce,
i fedeli della parrocchia San Giovanni Bosco, in Marconia e i sacerdoti
provenienti dalla Puglia, che ricordano il 45° anniversario di Ordinazione
presbiterale. A tutti auguro di cuore che quest'incontro e la visita alle tombe
degli Apostoli suscitino una sempre più generosa testimonianza evangelica
nell'odierna società.
Mi rivolgo infine ai giovani, ai malati e agli sposi
novelli. L’altro ieri abbiamo celebrato la festa liturgica della Natività della
Beata Vergine Maria e tra qualche giorno celebreremo la memoria del Nome di
Maria. Il Concilio Vaticano II dice che la Madonna ci precede nel cammino della
fede perché "ha creduto nell'adempimento delle parole del Signore"
(Lc 1,45).
Per voi giovani chiedo alla Vergine Santa il dono di una fede sempre più matura; per voi malati, una fede sempre più forte e per voi sposi novelli una fede sempre più profonda.
Chers Frères et Sœurs,
Vendredi prochain j’entreprendrai mon premier voyage
pastoral en France en tant que Successeur de Pierre. A la veille de mon
arrivée, je tiens à adresser mon cordial salut au peuple français et à tous les
habitants de cette Nation bien-aimée. Je viens chez vous en messager de paix et
de fraternité. Votre pays ne m’est pas inconnu. A plusieurs reprises j’ai eu la
joie de m’y rendre et d’apprécier sa généreuse tradition d’accueil et de
tolérance, ainsi que la solidité de sa foi chrétienne comme sa haute culture
humaine et spirituelle. Cette fois, l’occasion de ma venue est la célébration
du cent cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes.
Après avoir visité Paris, la capitale de votre pays, ce sera une grande joie
pour moi de m’unir à la foule des pèlerins qui viennent suivre les étapes du
chemin du Jubilé, à la suite de sainte Bernadette, jusqu’à la grotte de
Massabielle. Ma prière se fera intense aux pieds de Notre Dame aux intentions
de toute l’Église, particulièrement pour les malades, les personnes les plus
délaissées, mais aussi pour la paix dans le monde. Que Marie soit pour vous
tous, et particulièrement pour les jeunes, la Mère toujours disponible aux
besoins de ses enfants, une lumière d’espérance qui éclaire et guide vos
chemins ! Chers amis de France, je vous invite à vous unir à ma prière
pour que ce voyage porte des fruits abondants. Dans l’heureuse attente d’être
prochainement parmi vous, j’invoque sur chacun, sur vos familles et sur vos
communautés, la protection maternelle de la Vierge Marie, Notre Dame de
Lourdes. Que Dieu vous bénisse !
[Cari fratelli e care sorelle,
Venerdì prossimo intraprenderò il mio primo viaggio
pastorale in Francia come Successore di Pietro. Alla vigilia del mio arrivo,
desidero rivolgere il mio cordiale saluto al popolo francese e a tutti gli
abitanti di questa amata nazione. Vengo fra voi come messaggero di pace e di
fraternità. In diverse occasioni ho avuto la gioia di recarmi nel vostro paese
e di apprezzare la sua generosa tradizione di accoglienza e di tolleranza, e
anche la solidità della sua fede cristiana e la sua elevata cultura umana e
spirituale. Questa volta il motivo della mia venuta è la celebrazione del
centocinquantesimo anniversario delle apparizioni della Vergine Maria a
Lourdes. Dopo aver visitato Parigi, la capitale del vostro paese, sarà per me
una grande gioia unirmi alla folla dei pellegrini che seguono le tappe del
cammino del Giubileo, sull'esempio di santa Bernadette, fino alla grotta di
Massabielle. La mia preghiera diverrà intensa ai piedi di Nostra Signora per le
intenzioni di tutta la Chiesa, in particolare per i malati, le persone più
emarginate, ma anche per la pace nel mondo. Che Maria sia per tutti voi,
soprattutto per i giovani, la Madre sempre disponibile verso i bisogni dei suoi
figli, una luce di speranza che illumini e guidi i vostri cammini! Cari amici
di Francia, vi invito a unirvi alla mia preghiera affinché questo viaggio rechi
frutti abbondanti. Nella felice attesa di trovarmi prossimamente fra voi,
invoco su ognuno di voi, sulle vostre famiglie e sulle vostre comunità, la
protezione materna della Vergine Maria, Nostra Signora di Lourdes. Che Dio vi
benedica!]
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080910.html
Bernardo Strozzi (1581–1644). Saint
Paul, circa 1625, 69 x 55, Galerie Canesso Paris
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (5)
Paolo, i Dodici e la Chiesa pre-paolina
Cari fratelli e sorelle,
vorrei oggi parlare sulla relazione tra san Paolo e
gli Apostoli che lo avevano preceduto nella sequela di Gesù. Questi rapporti
furono sempre segnati da profondo rispetto e da quella franchezza che a Paolo
derivava dalla difesa della verità del Vangelo. Anche se egli era, in pratica,
contemporaneo di Gesù di Nazareth, non ebbe mai l’opportunità d'incontrarlo,
durante la sua vita pubblica. Per questo, dopo la folgorazione sulla strada di
Damasco, avvertì il bisogno di consultare i primi discepoli del Maestro, che
erano stati scelti da Lui perché ne portassero il Vangelo sino ai confini del
mondo.
Nella Lettera ai Galati Paolo stila un
importante resoconto sui contatti intrattenuti con alcuni dei Dodici: anzitutto
con Pietro che era stato scelto come Kephas, la parola aramaica che
significa roccia, su cui si stava edificando la Chiesa
(cfr Gal 1,18), con Giacomo, “il fratello del Signore”
(cfr Gal 1,19), e con Giovanni (cfr Gal 2,9): Paolo
non esita a riconoscerli come “le colonne” della Chiesa. Particolarmente
significativo è l'incontro con Cefa (Pietro), verificatosi a Gerusalemme: Paolo
rimase presso di lui 15 giorni per “consultarlo” (cfr Gal 1,19),
ossia per essere informato sulla vita terrena del Risorto, che lo aveva
“ghermito” sulla strada di Damasco e gli stava cambiando, in modo radicale,
l'esistenza: da persecutore nei confronti della Chiesa di Dio era diventato
evangelizzatore di quella fede nel Messia crocifisso e Figlio di Dio, che in
passato aveva cercato di distruggere (cfr Gal 1,23).
Quale genere di informazioni Paolo ebbe su Gesù Cristo
nei tre anni che succedettero all’incontro di Damasco? Nella prima Lettera ai
Corinzi possiamo notare due brani, che Paolo ha conosciuto a Gerusalemme, e che
erano stati già formulati come elementi centrali della tradizione cristiana,
tradizione costitutiva. Egli li trasmette verbalmente, così come li ha
ricevuti, con una formula molto solenne: “Vi trasmetto quanto anch’io ho
ricevuto”. Insiste cioè sulla fedeltà a quanto egli stesso ha ricevuto e che
fedelmente trasmette ai nuovi cristiani. Sono elementi costitutivi e concernono
l’Eucaristia e la Risurrezione; si tratta di brani già formulati negli anni
trenta. Arriviamo così alla morte, sepoltura nel cuore della terra e alla
risurrezione di Gesù. (cfr 1 Cor 15,3-4). Prendiamo l’uno e l’altro:
le parole di Gesù nell’Ultima Cena (cfr 1 Cor 11,23-25) sono
realmente per Paolo centro della vita della Chiesa: la Chiesa si edifica a
partire da questo centro, diventando così se stessa. Oltre questo centro
eucaristico, nel quale nasce sempre di nuovo la Chiesa - anche per tutta la
teologia di San Paolo, per tutto il suo pensiero - queste parole hanno avuto un
notevole impatto sulla relazione personale di Paolo con Gesù. Da una parte
attestano che l'Eucaristia illumina la maledizione della croce, rendendola
benedizione (Gal 3,13-14), e dall'altra spiegano la portata della stessa
morte e risurrezione di Gesù. Nelle sue Lettere il “per voi” dell’istituzione
eucaristica diventa il “per me” (Gal 2,20), personalizzando, sapendo che
in quel «voi» lui stesso era conosciuto e amato da Gesù e dell'altra parte “per
tutti” (2 Cor 5,14): questo «per voi» diventa «per me» e «per la Chiesa
(Ef 5, 25)», ossia anche «per tutti» del sacrificio espiatorio della croce
(cfr Rm 3,25). Dalla e nell'Eucaristia la Chiesa si edifica e si
riconosce quale “Corpo di Cristo” (1 Cor 12,27), alimentato ogni giorno
dalla potenza dello Spirito del Risorto.
L'altro testo, sulla Risurrezione, ci trasmette di
nuovo la stessa formula di fedeltà. Scrive San Paolo: “Vi ho trasmesso dunque,
anzitutto quello che anch'io ho ricevuto: che cioè Cristo morì per i nostri
peccati secondo le Scritture, fu sepolto ed è risuscitato il terzo giorno
secondo le Scritture, e che apparve a Cefa e quindi ai Dodici” (1
Cor 15,3-5). Anche in questa tradizione trasmessa a Paolo torna quel “per
i nostri peccati”, che pone l'accento sul dono che Gesù ha fatto di sé al
Padre, per liberarci dai peccati e dalla morte. Da questo dono di sé, Paolo
trarrà le espressioni più coinvolgenti e affascinanti del nostro rapporto con Cristo:
“Colui che non aveva conosciuto peccato, Dio lo trattò da peccato in nostro
favore, perché noi potessimo diventare per mezzo di lui giustizia di Dio” (2
Cor 5,21); “Conoscete infatti la grazia del Signore nostro Gesù Cristo: da
ricco che era, si è fatto povero per voi, perché voi diventaste ricchi per
mezzo della sua povertà” (2 Cor 8,9). Vale la pena ricordare il
commento col quale l’allora monaco agostiniano, Martin Lutero, accompagnava
queste espressioni paradossali di Paolo: “Questo è il grandioso mistero della
grazia divina verso i peccatori: che con un mirabile scambio i nostri peccati
non sono più nostri, ma di Cristo, e la giustizia di Cristo non è più di
Cristo, ma nostra” (Commento ai Salmi del 1513-1515). E così siamo
salvati.
Nell’originale kerygma (annuncio), trasmesso
di bocca in bocca, merita di essere segnalato l'uso del verbo “è risuscitato”,
invece del “fu risuscitato” che sarebbe stato più logico utilizzare, in
continuità con “morì... e fu sepolto”. La forma verbale «è risuscitato» è scelta
per sottolineare che la risurrezione di Cristo incide sino al presente
dell'esistenza dei credenti: possiamo tradurlo con “è risuscitato e continua a
vivere” nell’Eucaristia e nella Chiesa. Così tutte le Scritture rendono
testimonianza della morte e risurrezione di Cristo, perché - come scriverà Ugo
di San Vittore - “tutta la divina Scrittura costituisce un unico libro e
quest'unico libro è Cristo, perché tutta la Scrittura parla di Cristo e trova
in Cristo il suo compimento" (De arca Noe, 2,8). Se sant'Ambrogio di
Milano potrà dire che “nella Scrittura noi leggiamo Cristo”, è perché la Chiesa
delle origini ha riletto tutte le Scritture d'Israele partendo da e tornando a
Cristo.
La scansione delle apparizioni del Risorto a Cefa, ai
Dodici, a più di cinquecento fratelli, e a Giacomo si chiude con l’accenno alla
personale apparizione, ricevuta da Paolo sulla strada di Damasco: “Ultimo fra
tutti apparve anche a me come a un aborto” (1 Cor 15,8). Poiché egli ha
perseguitato la Chiesa di Dio, in questa confessione esprime la sua indegnità
nell’essere considerato apostolo, sullo stesso livello di quelli che l’hanno
preceduto: ma la grazia di Dio in lui non è stata vana (1 Cor 15,10).
Pertanto l’affermarsi prepotente della grazia divina accomuna Paolo ai primi
testimoni della risurrezione di Cristo: “Sia io che loro, così predichiamo e
così avete creduto” (1 Cor 15,11). È importante l'identità e l'unicità
dell'annuncio del Vangelo: sia loro sia io predichiamo la stessa fede, lo
stesso Vangelo di Gesù Cristo morto e risorto che si dona nella Santissima
Eucaristia.
L'importanza che egli conferisce alla Tradizione viva
della Chiesa, che trasmette alle sue comunità, dimostra quanto sia errata la
visione di chi attribuisce a Paolo l’invenzione del cristianesimo: prima di
evangelizzare Gesù Cristo, il suo Signore, egli l’ha incontrato sulla strada di
Damasco e lo ha frequentato nella Chiesa, osservandone la vita nei Dodici e in
coloro che lo hanno seguito per le strade della Galilea. Nelle prossime
Catechesi avremo l’opportunità di approfondire i contributi che Paolo ha donato
alla Chiesa delle origini; ma la missione ricevuta dal Risorto in ordine
all’evangelizzazione dei gentili ha bisogno di essere confermata e garantita da
coloro che diedero a lui e a Barnaba la mano destra, in segno di approvazione
del loro apostolato e della loro evangelizzazione e di accoglienza nella unica
comunione della Chiesa di Cristo (cfr Gal 2,9). Si comprende allora
che l'espressione “anche se abbiamo conosciuto Cristo secondo la carne” (2
Cor 5,16) non significa che la sua esistenza terrena abbia uno scarso
rilievo per la nostra maturazione nella fede, bensì che dal momento della sua
Risurrezione, cambia il nostro modo di rapportarci con Lui. Egli è, nello
stesso tempo, il Figlio di Dio, “nato dalla stirpe di Davide secondo la carne,
costituito Figlio di Dio con potenza secondo lo Spirito di santificazione
mediante la risurrezione dai morti”, come ricorderà Paolo all'inizio
della Lettera ai Romani (1, 3-4).
Quanto più cerchiamo di rintracciare le orme di Gesù
di Nazaret per le strade della Galilea, tanto più possiamo comprendere che Egli
si è fatto carico della nostra umanità, condividendola in tutto, tranne che nel
peccato. La nostra fede non nasce da un mito, né da un’idea, bensì dall’incontro
con il Risorto, nella vita della Chiesa.
Saluti:
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins
francophones, en particulier les pèlerins du Diocèse de Chartres avec leur
Évêque Monseigneur Michel Pansard, ainsi que les pèlerins du Diocèse de Tournai,
avec leur Évêque Monseigneur Guy Harpigny. A la suite de saint Paul, prions
afin que le Seigneur envoie beaucoup d’ouvriers apostoliques dans sa vigne.
Avec ma Bénédiction Apostolique.
I offer a warm welcome to all the English-speaking
pilgrims and visitors here today, including the choir from New Zealand and the
groups from Britain and Ireland, Scandinavia, Africa, Australia and the Far
East. I greet in particular the new students from the Venerable English College
and the priests from Ireland who are taking part in a renewal course. May your
pilgrimage renew your faith in Christ present in his Church, after the example
of the Apostle Saint Paul. May God bless you all!
Ganz herzlich grüße ich alle Pilger und Besucher
deutscher Zunge, besonders die Pfarrhaushälterinnen wie auch die Wallfahrer
von Pro Retina und die vielen jungen Menschen. Von Paulus lernen wir,
daß der Glaube nur in der Begegnung mit dem Auferstandenen und im Leben der
Kirche wachsen kann. Laßt euch vom Geist des Völkerapostels inspirieren und
macht Christus allen Menschen bekannt. Der Herr geleite euch auf euren Wegen!
Amados peregrinos de língua portuguesa, uma cordial
saudação para todos, nomeadamente para os fiéis brasileiros da paróquia Nossa
Senhora de Fátima em Campinas: Aqui, em Roma, os santos apóstolos Pedro e Paulo
derramaram o seu sangue, confessando a sua fé no Senhor Jesus. As gerações
recolheram e transmitiram esse testemunho: hoje é a nossa hora! Mostrai a todos
a felicidade que é amar Jesus Cristo. Aprendei a segui-Lo e a imitá-Lo, como
fez a Virgem Maria. Sobre todos os presentes e respectivas famílias, de bom
grado estendo a Bênção Apostólica.
Saludo a los peregrinos y visitantes de España
y Latinoamérica, en particular a los sacerdotes de San Juan de Puerto
Rico, con el Cardenal Luis Aponte y el Arzobispo Metropolitano Roberto
González, así como a los alumnos del Colegio Sacerdotal Argentino, en Roma, a
los venidos de Paraná, con su Arzobispo, Mons. Mario Mauleón y a los demás
grupos de Puerto Rico, México, Panamá, El Salvador, Venezuela, Argentina y
otros Países latinoamericanos. Muchas gracias por vuestra visita.
Saluto in lingua polacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua ungherese:
Isten hozta a magyar híveket, különösen is a
szentegyházasfalui csoport tagjait. Vigyétek el köszöntésemet
családjaitoknak és szeretteiteknek. Apostoli áldásommal. Dicsértessék a Jézus
Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua ceca:
Srdečně zdravím poutníky z diecéze České Budějovice. V
neděli bude církev v České republice slavit slavnost svatého Václava, hlavního
patrona českého národa. Byl milostí Boží dokonalý ve víře. Opatrujte své
duchovní dědictví a předávejte je neporušené svým dětem. Žehnám vám i vašim
rodinám. Chvála Kristu!
Traduzione italiana:
Un cordiale saluto ai pellegrini della Diocesi di
České Budějovice. Domenica la Chiesa nella Repubblica Ceca festeggerà la
solennità di San Venceslao, Patrono principale della Nazione ceca. Per grazia
di Dio egli era esemplare nella pratica della fede. Custodite la vostra eredità
spirituale, tramandatela intatta ai vostri figli! Benedico voi e le vostre
famiglie. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
Pozdravljam drage hodočasnike iz Hrvatske, posebno
članice Udruge udovica hrvatskih branitelja iz Zagreba. Neka vaša snaga i
utjeha bude vjera koja se rađa u susretu s Gospodinom koji je nadvladao smrt te
zauvijek živi, suosjećajući i pomažući nam u našim potrebama. Hvaljen Isus i
Marija!
Traduzione italiana:
Saluto i cari pellegrini croati, particolarmente i
membri dell’Associazione delle vedove dei difensori croati provenienti da
Zagabria. La vostra forza e conforto sia la fede che nasce nell’incontro con il
Signore che ha vinto la morte e vive per sempre, avendo compassione e aiuto per
i nostri bisogni. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare saluto i giovani
dell’Associazione Rondine-Cittadella della Pace, di Arezzo, tra i quali vi
sono alcuni provenienti dal Caucaso. Cari amici, auspico che questo vostro
incontro contribuisca ad affermare una giusta cultura della convivenza pacifica
tra i popoli e a promuovere l’intesa e la riconciliazione. Saluto poi i membri
del Consiglio Nazionale dell’Ordine dei Consulenti del Lavoro, qui convenuti
numerosi, come pure gli esponenti dell’Associazione culturale cristiana
italo-ucraina. Saluto, inoltre, con affetto i fedeli di Grignasco, accompagnati
dal Cardinale Giovanni Lajolo.
Il mio pensiero va infine ai giovani,
agli ammalati e agli sposi novelli. Cari giovani, siate
sempre fedeli all’ideale evangelico, e realizzatelo nelle vostre quotidiane
attività. Cari ammalati, vi sia ogni giorno di sostegno nelle vostre pene
la grazia del Signore. Ed a voi, cari sposi novelli, rivolgo un paterno
benvenuto invitandovi ad aprire l’animo all’amore divino perché vivifichi la
vostra esistenza familiare.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080924.html
Sant Pau, retaule major del monestir de sant Jeroni de
Cotalba, museu de Belles Arts de València.
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (6)
Il "Concilio" di Gerusalemme e l'incidente
di Antiochia
Cari fratelli e sorelle,
il rispetto e la venerazione che Paolo ha sempre
coltivato nei confronti dei Dodici non vengono meno quando egli con franchezza
difende la verità del Vangelo, che non è altro se non Gesù Cristo, il Signore.
Vogliamo oggi soffermarci su due episodi che dimostrano la venerazione e, nello
stesso tempo, la libertà con cui l’Apostolo si rivolge a Cefa e agli altri
Apostoli: il cosiddetto “Concilio” di Gerusalemme e l'incidente di Antiochia di
Siria, riportati nella Lettera ai Galati (cfr 2,1-10; 2,11-14).
Ogni Concilio e Sinodo della Chiesa è “evento dello
Spirito” e reca nel suo compiersi le istanze di tutto il popolo di Dio: lo
hanno sperimentato in prima persona quanti hanno avuto il dono di partecipare
al Concilio Vaticano II. Per questo san Luca, informandoci sul primo Concilio
della Chiesa, svoltosi a Gerusalemme, così introduce la lettera che gli
Apostoli inviarono in quella circostanza alle comunità cristiane della
diaspora: “Abbiamo deciso lo Spirito Santo e noi...” (At 15,28). Lo Spirito,
che opera in tutta la Chiesa, conduce per mano gli Apostoli nell’intraprendere
strade nuove per realizzare i suoi progetti: è Lui l’artefice principale
dell’edificazione della Chiesa.
Eppure l’assemblea di Gerusalemme si svolse in un
momento di non piccola tensione all’interno della Comunità delle origini. Si
trattava di rispondere al quesito se occorresse richiedere ai pagani che
stavano aderendo a Gesù Cristo, il Signore, la circoncisione o se fosse lecito
lasciarli liberi dalla Legge mosaica, cioè dall’osservanza delle norme
necessarie per essere uomini giusti, ottemperanti alla Legge, e soprattutto
liberi dalle norme riguardanti le purificazioni cultuali, i cibi puri e impuri
e il sabato. Dell’assemblea di Gerusalemme riferisce anche san Paolo in Gal 2,1-10:
dopo quattordici anni dall'incontro con il Risorto a Damasco – siamo nella
seconda metà degli anni 40 d.C. – Paolo parte con Barnaba da Antiochia di Siria
e si fa accompagnare da Tito, il suo fedele collaboratore che, pur essendo di
origine greca, non era stato costretto a farsi circoncidere per entrare nella
Chiesa. In questa occasione Paolo espone ai Dodici, definiti come le persone
più ragguardevoli, il suo vangelo della libertà dalla Legge
(cfr Gal 2,6). Alla luce dell’incontro con Cristo risorto, egli aveva
capito che nel momento del passaggio al Vangelo di Gesù Cristo, ai pagani non
erano più necessarie la circoncisione, le regole sul cibo, sul sabato come
contrassegni della giustizia: Cristo è la nostra giustizia e “giusto” è tutto
ciò che è a Lui conforme. Non sono necessari altri contrassegni per essere
giusti. Nella Lettera ai Galati riferisce, con poche battute, lo
svolgimento dell'assemblea: con entusiasmo ricorda che il vangelo della libertà
dalla Legge fu approvato da Giacomo, Cefa e Giovanni, “le colonne”, che
offrirono a lui e a Barnaba la destra della comunione ecclesiale in Cristo
(cfr Gal 2,9). Se, come abbiamo notato, per Luca il Concilio di
Gerusalemme esprime l'azione dello Spirito Santo, per Paolo rappresenta il decisivo
riconoscimento della libertà condivisa fra tutti coloro che vi parteciparono:
una libertà dalle obbligazioni provenienti dalla circoncisione e dalla Legge;
quella libertà per la quale “Cristo ci ha liberati, perché restassimo liberi” e
non ci lasciassimo più imporre il giogo della schiavitù (cfr Gal
5,1). Le due modalità con cui Paolo e Luca descrivono l'assemblea di
Gerusalemme sono accomunate dall’azione liberante dello Spirito, poiché “dove
c’è lo Spirito del Signore c'è libertà”, dirà nella seconda Lettera ai Corinzi (cfr
3,17).
Tuttavia, come appare con grande chiarezza
nelle Lettere di san Paolo, la libertà cristiana non s'identifica mai
con il libertinaggio o con l'arbitrio di fare ciò che si vuole; essa si attua
nella conformità a Cristo e perciò nell’autentico servizio per i fratelli,
soprattutto, per i più bisognosi. Per questo, il resoconto di Paolo
sull'assemblea si chiude con il ricordo della raccomandazione che gli rivolsero
gli Apostoli: “Soltanto ci pregarono di ricordarci dei poveri: ciò che mi sono proprio
preoccupato di fare” (Gal 2,10). Ogni Concilio nasce dalla Chiesa e alla
Chiesa torna: in quell'occasione vi ritorna con l'attenzione per i poveri che,
dalle diverse annotazioni di Paolo nelle sue Lettere, sono anzitutto
quelli della Chiesa di Gerusalemme. Nella preoccupazione per i poveri,
attestata, in particolare, nella seconda Lettera ai Corinzi (cfr 8-9)
e nella parte conclusiva della Lettera ai
Romani (cfr Rm 15), Paolo dimostra la sua fedeltà alle decisioni
maturate durante l'assemblea.
Forse non siamo più in grado di comprendere appieno il
significato che Paolo e le sue comunità attribuirono alla colletta per i poveri
di Gerusalemme. Si trattò di un’iniziativa del tutto nuova nel panorama delle
attività religiose: non fu obbligatoria, ma libera e spontanea; vi presero
parte tutte le Chiese fondate da Paolo verso l'Occidente. La colletta esprimeva
il debito delle sue comunità per la Chiesa madre della Palestina, da cui
avevano ricevuto il dono inenarrabile del Vangelo. Tanto grande è il valore che
Paolo attribuisce a questo gesto di condivisione che raramente egli la chiama
semplicemente “colletta”: per lui essa è piuttosto “servizio”, “benedizione”,
“amore”, “grazia”, anzi “liturgia” (2 Cor 9). Sorprende, in modo
particolare, quest’ultimo termine, che conferisce alla raccolta in denaro un
valore anche cultuale: da una parte essa è gesto liturgico o “servizio”,
offerto da ogni comunità a Dio, dall'altra è azione di amore compiuta a favore
del popolo. Amore per i poveri e liturgia divina vanno insieme, l’amore per i
poveri è liturgia. I due orizzonti sono presenti in ogni liturgia celebrata e
vissuta nella Chiesa, che per sua natura si oppone alla separazione tra il
culto e la vita, tra la fede e le opere, tra la preghiera e la carità per i
fratelli. Così il Concilio di Gerusalemme nasce per dirimere la questione sul
come comportarsi con i pagani che giungevano alla fede, scegliendo per la
libertà dalla circoncisione e dalle osservanze imposte dalla Legge, e si
risolve nell’istanza ecclesiale e pastorale che pone al centro la fede in
Cristo Gesù e l’amore per i poveri di Gerusalemme e di tutta la Chiesa.
Il secondo episodio è il noto incidente di Antiochia,
in Siria, che attesta la libertà interiore di cui Paolo godeva: come
comportarsi in occasione della comunione di mensa tra credenti di origine
giudaica e quelli di matrice gentile? Emerge qui l’altro epicentro
dell’osservanza mosaica: la distinzione tra cibi puri e impuri, che divideva
profondamente gli ebrei osservanti dai pagani. Inizialmente Cefa, Pietro
condivideva la mensa con gli uni e con gli altri; ma con l'arrivo di alcuni
cristiani legati a Giacomo, “il fratello del Signore” (Gal 1,19), Pietro
aveva cominciato a evitare i contatti a tavola con i pagani, per non
scandalizzare coloro che continuavano ad osservare le leggi di purità
alimentare; e la scelta era stata condivisa da Barnaba. Tale scelta divideva
profondamente i cristiani venuti dalla circoncisione e i cristiani venuti dal
paganesimo. Questo comportamento, che minacciava realmente l’unità e la libertà
della Chiesa, suscitò le accese reazioni di Paolo, che giunse ad accusare
Pietro e gli altri d’ipocrisia: “Se tu che sei giudeo, vivi come i pagani e non
alla maniera dei giudei, come puoi costringere i pagani a vivere alla maniera dei
giudei?” (Gal 2,14). In realtà, erano diverse le preoccupazioni di Paolo,
da una parte, e di Pietro e Barnaba, dall’altra: per questi ultimi la
separazione dai pagani rappresentava una modalità per tutelare e per non
scandalizzare i credenti provenienti dal giudaismo; per Paolo costituiva,
invece, un pericolo di fraintendimento dell’universale salvezza in Cristo
offerta sia ai pagani che ai giudei. Se la giustificazione si realizza soltanto
in virtù della fede in Cristo, della conformità con Lui, senza alcuna opera
della Legge, che senso ha osservare ancora le purità alimentari in occasione
della condivisione della mensa? Molto probabilmente erano diverse le
prospettive di Pietro e di Paolo: per il primo non perdere i giudei che avevano
aderito al Vangelo, per il secondo non sminuire il valore salvifico della morte
di Cristo per tutti i credenti.
Strano a dirsi, ma scrivendo ai cristiani di Roma,
alcuni anni dopo (intorno alla metà degli anni 50 d.C.), Paolo stesso si
troverà di fronte ad una situazione analoga e chiederà ai forti di non mangiare
cibo impuro per non perdere o per non scandalizzare i deboli: “Perciò è bene
non mangiare carne, né bere vino, né altra cosa per la quale il tuo fratello
possa scandalizzarsi” (Rm 14,21). L’incidente di Antiochia si rivelò così
una lezione tanto per Pietro quanto per Paolo. Solo il dialogo sincero, aperto
alla verità del Vangelo, poté orientare il cammino della Chiesa: “Il regno di
Dio, infatti, non è questione di cibo o di bevanda, ma è giustizia, pace e
gioia nello Spirito Santo” (Rm 14,17). E’ una lezione che dobbiamo
imparare anche noi: con i carismi diversi affidati a Pietro e a Paolo,
lasciamoci tutti guidare dallo Spirito, cercando di vivere nella libertà che
trova il suo orientamento nella fede in Cristo e si concretizza nel servizio ai
fratelli. Essenziale è essere sempre più conformi a Cristo. E’ così che si
diventa realmente liberi, così si esprime in noi il nucleo più profondo della
Legge: l’amore per Dio e per il prossimo. Preghiamo il Signore che ci insegni a
condividere i suoi sentimenti, per imparare da Lui la vera libertà e l’amore
evangelico che abbraccia ogni essere umano.
Saluti:
Je salue tous les pèlerins francophones présents à
cette audience, en particulier les participants au pèlerinage œcuménique
Saint-Paul présidé par Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse,
ainsi que les pèlerins venus du Canada et de la Guadeloupe. Puisse la
méditation des lettres de Paul faire aimer toujours davantage l’Église en son
mystère. Bon pèlerinage à tous !
I offer a warm welcome to the new students of the
Pontifical Irish College. May your priestly formation in the Eternal City
prepare you to be generous and faithful servants of God’s People in your native
land. I also greet the Missionary Sisters of the Society of Mary on the
occasion of their General Chapter. Upon all the English-speaking pilgrims,
especially those from Ireland, Australia, Japan, Hong Kong, South Korea,
Trinidad and Tobago, Canada and the United States, I invoke God’s abundant blessings.
Herzlich grüße ich die Gläubigen aus dem deutschen
Sprachraum. Einen besonderen Gruß richte ich an die Pilger aus dem Bistum Essen
in Begleitung von Bischof Dr. Felix Genn und den Weihbischöfen. Die Wallfahrt
zum 50jährigen Jubiläum eures Bistums sei für euch ein Aufbruch zu einem
erneuerten Leben aus dem Glauben. Ebenso begrüße ich den Chor der Deutschen
Schule der Borromäerinnen aus Alexandria in Ägypten. – Euch alle bitte ich um
euer Gebet für die Weltbischofssynode, die in wenigen Tagen hier in Rom beginnt,
damit der Heilige Geist unsere Beratungen leite und das Wort Gottes die Kirche
belebe. Der Herr segne euch und eure Familien.
Aos peregrinos de língua portuguesa que vieram
de Portugal e do Brasil, saúdo cordialmente com
estima e sincero afeto. Seguindo os passos da Catequese de hoje, faço votos por
que possais acompanhar, unidos às intenções do Papa, as celebrações e o
desenrolar da décima segunda Assembleia Geral Ordinária do Sínodo dos Bispos,
subordinada ao tema: “A Palavra de Deus na vida e na missão da Igreja”. ‘Todo
Concílio e Sínodo é, com efeito, um evento do Espírito’. Por isso, ajudados
pelos dons do Altíssimo, confiamos no sucesso deste significativo acontecimento
eclesial. Que Deus vos abençoe!
Saludo cordialmente a los visitantes de lengua
española. En particular, a los peregrinos y grupos parroquiales venidos de
Alemania, Chile, Colombia, España, México y de otros países latinoamericanos.
Os invito a que, siguiendo el ejemplo de San Pablo, os dejéis guiar por el
Espíritu Santo para comportaros siempre en vuestra vida según la verdad del
Evangelio. Que Dios os bendiga.
Saluto in lingua polacca:
Serdeczne pozdrowienie kieruję do obecnych tu Polaków.
Bracia i Siostry, pamiętając o słowach świętego Pawła Apostoła, że „królestwo
Boże, ... to sprawiedliwość, pokój i radość w Duchu Świętym”
(por. Rz 14, 17), otwórzmy serca na działanie Bożego Ducha. Pełniąc
czyny miłości bliźniego, wzorem Apostołów służmy ewangelicznej prawdzie. Z
serca błogosławię wam i waszym bliskim.
Traduzione italiana:
Rivolgo il mio cordiale saluto ai pellegrini polacchi
qui presenti. Fratelli e sorelle, ricordando le parole di San Paolo Apostolo
che “Il regno di Dio, … è giustificazione e pace e gioia nello Spirito Santo”
(cfr. Rm 14, 17), apriamo i nostri cuori all’azione dello Spirito del
Signore. Compiendo le opere dell’amore del prossimo, sull’esempio degli
Apostoli, serviamo la verità evangelica. Benedico di cuore voi tutti e i vostri
cari.
Saluto in lingua slovena:
Dobrodošli člani Frančiškovega svetnega reda, ki ste
prišli z Brezij v Sloveniji. Naj vam bosta to vaše romanje in bližnji praznik
vašega zavetnika v pomoč, da boste v preprostosti in veseli zvestobi živeli
evangelij. Naj bo z vami moj blagoslov!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale benvenuto a voi, membri
dell’Ordine Francescano Secolare, che siete venuti da Brezje in Slovenia!
Questo vostro pellegrinaggio e la prossima festa del vostro Santo Patrono vi
siano d’aiuto affinché possiate vivere il Vangelo nella semplicità e nella
gioiosa fedeltà. Vi accompagni la mia Benedizione!
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua croata:
S radošću pozdravljam hrvatske hodočasnike, osobito
članove Udruge hrvatskih branitelja iz Splita te skupine vjernika iz
Barilovičkog Cerovca i Duge Rese. Srdačnu dobrodošlicu upućujem i cijenjenom
izaslanstvu Federacije Bosne i Hercegovine. Neka vas sve uvijek vodi briga za
mir i pravdu te prati i čuva Božji blagoslov. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Saluto con gioia i pellegrini croati, particolarmente
i membri dell’Associazione dei difensori croati provenienti da Spalato e i
gruppi di fedeli di Barilovički Cerovac e Duga Resa. Un cordiale benvenuto
rivolgo anche alla distinta delegazione della Federazione della Bosnia ed
Erzegovina. Sia per voi tutti sempre da guida la cura per la pace e per la
giustizia e vi accompagni e protegga la benedizione di Dio. Siano lodati Gesù e
Maria!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i Missionari della Fede, che celebrano in
questi giorni il loro Capitolo Generale e li esorto all’ascolto docile della
voce dello Spirito, sorgente della vera comunione. Saluto i Seminaristi
del Collegio Mater Ecclesiae, assicurando un ricordo nella preghiera
perché possano rispondere con generosità e fedeltà alla chiamata del Signore.
Saluto poi la delegazione dei fedeli della diocesi di
Velletri-Segni, guidati dal loro pastore Mons. Vincenzo Apicella, qui
convenuti per ricambiare la visita, che ho avuto la gioia di compiere un anno
fa in quella che fu la mia Diocesi titolare. Cari amici, grazie per l’affetto
con cui allora mi avete accolto. Continuiamo a restare uniti spiritualmente
nella preghiera e nell’impegno della testimonianza cristiana.
Indirizzo, infine, il mio saluto ai giovani,
ai malati e agli sposi novelli. Ricordiamo oggi santa Teresa di
Gesù Bambino, giovane claustrale di Lisieux, dottore della Chiesa e patrona
delle missioni. La sua testimonianza evangelica sostenga voi,
cari giovani, nell’impegno di quotidiana fedeltà a Cristo; incoraggi voi,
cari malati, a seguire Gesù nel cammino della prova e della sofferenza;
aiuti voi, cari sposi novelli, a fare della vostra famiglia il luogo di
crescita all’amore verso Dio e i fratelli.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081001.html
José Ferraz de Almeida Júnior (1850–1899).
Apóstolo São Paulo, 1869, 97 x 77, Acervo da Igreja Matriz de Nossa Senhora da
Candelária (Itu, São Paulo, Brasil) - Enciclopédia Itaú Cultural de Artes
Visuais
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (7)
La relazione con il Gesù storico
Cari fratelli e sorelle,
nelle ultime catechesi su san Paolo ho parlato del suo
incontro con il Cristo risorto, che ha cambiato profondamente la sua vita, e
poi della sua relazione con i dodici Apostoli chiamati da Gesù –
particolarmente con Giacomo, Cefa e Giovanni – e della sua relazione con la
Chiesa di Gerusalemme. Rimane adesso la questione su che cosa san Paolo ha
saputo del Gesù terreno, della sua vita, dei suoi insegnamenti, della sua
passione. Prima di entrare in questa questione, può essere utile tener presente
che san Paolo stesso distingue due modi di conoscere Gesù e più in generale due
modi di conoscere una persona. Scrive nella Seconda Lettera ai Corinzi:
“Cosicché ormai noi non conosciamo più nessuno secondo la carne; e anche se
abbiamo conosciuto Cristo secondo la carne, ora non lo conosciamo più così”
(5,16). Conoscere “secondo la carne”, in modo carnale, vuol dire conoscere in
modo solo esteriore, con criteri esteriori: si può aver visto una persona
diverse volte, conoscerne quindi le fattezze ed i diversi dettagli del
comportamento: come parla, come si muove, ecc. Tuttavia, pur conoscendo uno in
questo modo, non lo si conosce realmente, non si conosce il nucleo della
persona. Solo col cuore si conosce veramente una persona. Di fatto, i farisei e
i sadducei hanno conosciuto Gesù in modo esteriore, hanno appreso il suo
insegnamento, tanti dettagli su di lui, ma non lo hanno conosciuto nella sua
verità. C’è una distinzione analoga in una parola di Gesù. Dopo la
Trasfigurazione, egli chiede agli apostoli: “Che cosa dice la gente che io
sia?” e “Chi dite voi che io sia?”. La gente lo conosce, ma superficialmente;
sa diverse cose di lui, ma non lo ha realmente conosciuto. Invece i Dodici,
grazie all’amicizia che chiama in causa il cuore, hanno almeno capito nella
sostanza e cominciato a conoscere chi è Gesù. Anche oggi esiste questo diverso
modo di conoscenza: ci sono persone dotte che conoscono Gesù nei suoi molti
dettagli e persone semplici che non hanno conoscenza di questi dettagli, ma lo
hanno conosciuto nella sua verità: “il cuore parla al cuore”. E Paolo vuol dire
essenzialmente di conoscere Gesù così, col cuore, e di conoscere in questo modo
essenzialmente la persona nella sua verità; e poi, in un secondo momento, di
conoscerne i dettagli.
Detto questo rimane tuttavia la questione: che cosa ha
saputo san Paolo della vita concreta, delle parole, della passione, dei
miracoli di Gesù? Sembra accertato che non lo abbia incontrato durante la sua
vita terrena. Tramite gli Apostoli e la Chiesa nascente ha sicuramente
conosciuto anche dettagli sulla vita terrena di Gesù. Nelle sue Lettere
possiamo trovare tre forme di riferimento al Gesù pre-pasquale. In primo luogo,
ci sono riferimenti espliciti e diretti. Paolo parla della ascendenza davidica
di Gesù (cfr Rm 1,3), conosce l'esistenza di suoi “fratelli” o
consanguinei (1 Cor 9,5; Gal 1,19), conosce lo svolgimento
dell'Ultima Cena (cfr 1 Cor 11,23), conosce altre parole di Gesù, per
esempio circa l'indissolubilità del matrimonio (cfr 1 Cor 7,10
con Mc 10,11-12), circa la necessità che chi annuncia il Vangelo sia
mantenuto dalla comunità in quanto l'operaio è degno della sua mercede
(cfr 1 Cor 9,14 con Lc 10,7); Paolo conosce le parole
pronunciate da Gesù nell’Ultima Cena (cfr 1 Cor 11,24-25
con Lc 22,19-20) e conosce anche la croce di Gesù. Questi sono
riferimenti diretti a parole e fatti della vita di Gesù.
In secondo luogo, possiamo intravedere in alcune frasi
delle Lettere paoline varie allusioni alla tradizione attestata nei
Vangeli sinottici. Per esempio, le parole che leggiamo nella prima Lettera
ai Tessalonicesi, secondo cui “come un ladro di notte così verrà il giorno del
Signore” (5,2), non si spiegherebbero con un rimando alle profezie
veterotestamentarie, poiché il paragone del ladro notturno si trova solo nel
Vangelo di Matteo e di Luca, quindi è preso proprio dalla tradizione sinottica.
Così, quando leggiamo che “Dio ha scelto ciò che nel mondo è stolto...” (1
Cor 1,27-28), si sente l'eco fedele dell'insegnamento di Gesù sui semplici
e sui poveri (cfr Mt 5,3; 11,25; 19,30). Vi sono poi le parole
pronunciate da Gesù nel giubilo messianico: “Ti benedico, o Padre, Signore del
cielo e della terra, perché hai tenuto nascoste queste cose ai sapienti e agli
intelligenti e le hai rivelate ai piccoli”. Paolo sa - è la sua esperienza
missionaria – come siano vere queste parole, che cioè proprio i semplici hanno
il cuore aperto alla conoscenza di Gesù. Anche l'accenno all'obbedienza di Gesù
“fino alla morte”, che si legge in Fil 2,8 non può non richiamare la totale
disponibilità del Gesù terreno a compiere la volontà del Padre suo
(cfr Mc 3,35; Gv 4,34) Paolo dunque conosce la passione di
Gesù, la sua croce, il modo in cui egli ha vissuto i momenti ultimi della sua
vita. La croce di Gesù e la tradizione su questo evento della croce sta al
centro del Kerygma paolino. Un altro pilastro della vita di Gesù conosciuto da
san Paolo è il Discorso della Montagna, del quale cita alcuni elementi
quasi alla lettera, quando scrive ai Romani: “Amatevi gli uni gli altri... Benedite
coloro che vi perseguitano... Vivete in pace con tutti... Vinci il male con il
bene...”. Quindi nelle sue Lettere c’è un riflesso fedele del Discorso della
Montagna (cfr Mt 5-7).
Infine, è possibile riscontrare un terzo modo di
presenza delle parole di Gesù nelle Lettere di Paolo: è quando egli opera una
forma di trasposizione della tradizione pre-pasquale alla situazione dopo la
Pasqua. Un caso tipico è il tema del Regno di Dio. Esso sta sicuramente al
centro della predicazione del Gesù storico (cfr Mt 3,2; Mc 1,15; Lc 4,43).
In Paolo si può rilevare una trasposizione di questa tematica, perché dopo la
risurrezione è evidente che Gesù in persona, il Risorto, è il Regno di Dio. Il
Regno pertanto arriva laddove sta arrivando Gesù. E così necessariamente il
tema del Regno di Dio, in cui era anticipato il mistero di Gesù, si trasforma
in cristologia. Tuttavia, le stesse disposizioni richieste da Gesù per entrare
nel Regno di Dio valgono esattamene per Paolo a proposito della giustificazione
mediante la fede: tanto l’ingresso nel Regno quanto la giustificazione
richiedono un atteggiamento di grande umiltà e disponibilità, libera da
presunzioni, per accogliere la grazia di Dio. Per esempio, la parabola del
fariseo e del pubblicano (cfr Lc 18,9-14) impartisce un insegnamento
che si trova tale e quale in Paolo, quando insiste sulla doverosa esclusione di
ogni vanto nei confronti di Dio. Anche le frasi di Gesù sui pubblicani e le
prostitute, più disponibili dei farisei ad accogliere il Vangelo (cfr Mt 21,31; Lc 7,36-50),
e le sue scelte di condivisione della mensa con loro
(cfr Mt 9,10-13; Lc 15,1-2) trovano pieno riscontro nella
dottrina di Paolo sull’amore misericordioso di Dio verso i peccatori
(cfr Rm 5,8-10; e anche Ef 2,3-5). Così il tema del Regno
di Dio viene riproposto in forma nuova, ma sempre in piena fedeltà alla
tradizione del Gesù storico.
Un altro esempio di trasformazione fedele del nucleo
dottrinale inteso da Gesù si trova nei “titoli” a lui riferiti. Prima di Pasqua
egli stesso si qualifica come Figlio dell'uomo; dopo la Pasqua diventa evidente
che il Figlio dell’uomo è anche il Figlio di Dio. Pertanto il titolo preferito
da Paolo per qualificare Gesù è Kýrios, “Signore”
(cfr Fil 2,9-11), che indica la divinità di Gesù. Il Signore Gesù,
con questo titolo, appare nella piena luce della risurrezione. Sul Monte degli
Ulivi, nel momento dell’estrema angoscia di Gesù (cfr Mc 14,36), i
discepoli prima di addormentarsi avevano udito come egli parlava col Padre e lo
chiamava “Abbà – Padre”. E’ una parola molto familiare equivalente al
nostro “papà”, usata solo da bambini in comunione col loro padre. Fino a quel
momento era impensabile che un ebreo usasse una simile parola per rivolgersi a
Dio; ma Gesù, essendo vero figlio, in questa ora di intimità parla così e dice:
“Abbà, Padre”. Nelle Lettere di san Paolo ai Romani e ai Galati
sorprendentemente questa parola “Abbà”, che esprime l’esclusività della
figliolanza di Gesù, appare sulla bocca dei battezzati
(cfr Rm 8,15; Gal 4,6), perché hanno ricevuto lo “Spirito
del Figlio” e adesso portano in sé tale Spirito e possono parlare come Gesù e
con Gesù da veri figli al loro Padre, possono dire “Abbà” perché sono divenuti
figli nel Figlio.
E finalmente vorrei accennare alla dimensione
salvifica della morte di Gesù, quale noi troviamo nel detto evangelico secondo
cui “il Figlio dell'uomo infatti non è venuto per essere servito, ma per
servire e dare la propria vita in riscatto per molti”
(Mc 10,45; Mt 20,28). Il riflesso fedele di questa parola di Gesù
appare nella dottrina paolina sulla morte di Gesù come riscatto (cfr 1
Cor 6,20), come redenzione (cfr Rm 3,24), come liberazione
(cfr Gal 5,1) e come riconciliazione (cfr Rm 5,10; 2
Cor 5,18-20). Qui sta il centro della teologia paolina, che si basa su
questa parola di Gesù.
In conclusione, san Paolo non pensa a Gesù in veste di
storico, come a una persona del passato. Conosce certamente la grande
tradizione sulla vita, le parole, la morte e la risurrezione di Gesù, ma non
tratta tutto ciò come cosa del passato; lo propone come realtà del Gesù vivo.
Le parole e le azioni di Gesù per Paolo non appartengono al tempo storico, al
passato. Gesù vive adesso e parla adesso con noi e vive per noi. Questo è il
modo vero di conoscere Gesù e di accogliere la tradizione su di lui. Dobbiamo
anche noi imparare a conoscere Gesù non secondo la carne, come una persona del
passato, ma come il nostro Signore e Fratello, che è oggi con noi e ci mostra
come vivere e come morire.
Saluti:
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française,
particulièrement les servants de messe du Jura pastoral, dans le diocèse de
Bâle. Que par son enseignement saint Paul vous aide à mettre la personne du
Christ au cœur de votre vie et à reconnaître en elle le salut de
Dieu offert à tous ! Avec ma bénédiction apostolique !
I warmly greet all the English-speaking pilgrims, and
in a special way, diaconal candidates from the Pontifical North American
College with their families: may the grace of Holy Orders enliven you to preach
the Gospel of Christ with conviction and love! I also welcome pilgrims
from the Diocese of Hamilton, members of Christ Teens Malaysia,
ecumenical pilgrims from Norway, as well as visitors from Indonesia, China,
Japan, Australia, Sweden, England, Scotland, Ireland, and the Netherlands.
God bless you all!
Mit Freude heiße ich alle deutschsprachigen Pilger und
Besucher willkommen. Gerne grüße ich die vielen jungen Menschen, besonders die
Schüler aus Lippstadt und die Ministranten aus dem Bistum Aachen. Christus ist
für uns, die wir durch die Taufe dem Herrn und seiner Kirche angehören, unser
Leben. Werden wir nicht müde, unsere Beziehung zu ihm im Gebet, in der Feier
der Sakramente und in Werken der Liebe zu vertiefen. Der Herr stärke euch mit
seiner Gnade.
Amados peregrinos de língua portuguesa, a minha
cordial saudação para todos os presentes, mormente os grupos paroquiais
referidos de Itapecerica da Serra, Monte Sião e São Paulo, no Brasil.
Bem-vindos a Roma! Pisais terra santa, banhada pelo sangue dos mártires.
Quiseram obrigá-los a deixar Cristo para salvarem a vida, mas eles responderam
que a sua vida era Cristo; e, certos disso, preferiram Cristo à própria vida.
Possa a mesma certeza iluminar a vida de cada um de vós e dos vossos
familiares, que de coração abençoo.
Saludo a los peregrinos de lengua española, en
particular a las Hermanas Hospitalarias del Sagrado Corazón de Jesús, y a los
grupos de Argentina, Ecuador, España, México y otros Países latinoamericanos.
Os invito, con san Pablo, a tener los sentimientos de una vida en Cristo.
Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam Polaków. Witam pielgrzymów ze Szczecina,
którzy przygotowują się do koronacji figury Matki Bożej Fatimskiej. Jej opiece
zawierzam was tu obecnych, wasze rodziny i cały Kościół w Polsce. Ponawiam
prośbę o modlitwę za biskupów zebranych na Synodzie. Pod przewodnictwem Pawła
Apostoła, patrona tego roku, niech odkrywają jak cenny jest dla nas skarb Pisma
św. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus!
Traduzione italiana:
Saluto i polacchi. Do il benvenuto ai pellegrini
provenienti da Szczecin, che si preparano all’incoronamento della statua della
Madonna di Fatima. Alla Sua protezione affido voi qui presenti, le vostre
famiglie e tutta la Chiesa in Polonia. Rinnovo la mia domanda di pregare per i
Vescovi radunati per il Sinodo. Sotto la guida di Paolo Apostolo, patrono di
quest’anno, continuino a scoprire com’è prezioso per noi il tesoro della Sacra
Scrittura. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua ungherese:
Isten hozta a magyar zarándokokat, különösképpen a
székesfehérvári csoportot, a Terézvárosi templom kórusát és a csíkszentgyörgyi
híveket. Ma van Magyarok Nagyasszonya ünnepe. Az Ő közbenjárását kérve, szívből
adom nektek és családjaitoknak apostoli áldásomat. Dicsértessék a Jézus
Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua croata:
Pozdravljam sve hrvatske hodočasnike, a posebno
vjernike iz Subotičke biskupije. Poput Svetoga Pavla koji je po osobnom susretu
i posredovanju Crkve upoznao Gospodina, posvetivši mu potpuno svoj život, i vi
živite intimno zajedništvo s Kristom i njegovom Crkvom. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Saluto i pellegrini croati, particolarmente i fedeli
della Diocesi di Subotica. Come San Paolo che ha conosciuto il Signore
attraverso l’incontro personale e la mediazione della Chiesa, dedicandogli
totalmente la propria vita, anche voi vivete una comunione intima con Cristo e
con la sua Chiesa. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Saluto i pellegrini di lingua italiana, in particolare
i fedeli della diocesi di Savona-Noli, venuti insieme con il loro Pastore,
Mons. Vittorio Lupi, e con sacerdoti ed Autorità civili, per ricambiare la
visita che ho avuto la gioia di compiere nel maggio scorso, nel ricordo sempre
vivo della presenza dell’illustre mio Predecessore Pio VII, a cui la
popolazione savonese tributò ripetute testimonianze di affetto. Cari amici,
grazie ancora per l’accoglienza che mi avete riservato: vi esorto a proseguire
nell’essere generosi testimoni di Cristo.
Rivolgo ora un cordiale pensiero ai partecipanti al
pellegrinaggio promosso dalla diocesi di Vigevano e dalle Suore
Missionarie dell’Immacolata Regina Pacis, in occasione della beatificazione
del sacerdote Francesco Pianzola. Sapiente predicatore, egli seppe rinnovare i
cuori con la luce del Vangelo e la forza dell’Eucaristia, dalla quale attinse
quell’ardore di carità che lo fece attento specialmente alle necessità dei
giovani, divenendo per loro amico, fratello e padre. Cari amici, imitate
l’esempio del nuovo Beato e siate anche voi, come lui, segni luminosi della
presenza di Cristo, mediante una convinta fedeltà alla Chiesa. Saluto altresì
gli alunni delle Scuole materne della Provincia dell’Aquila e li
ringrazio per la loro gioiosa e nutrita presenza.
Saluto, infine, i giovani, i malati e
gli sposi novelli. Cari fratelli e sorelle, il mese di ottobre, dedicato
al Santo Rosario, costituisca un’occasione preziosa per valorizzare questa tradizionale
preghiera mariana. Vi esorto tutti a recitare il Rosario ogni giorno,
abbandonandovi fiduciosi nelle mani di Maria.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081008.html
Prédication de Saint Paul.Église Saints-Pierre-et-Paul (IA00124540). Maître-autel (Klem 1899): Scherwiller, Alsace, Bas-Rhin
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (8)
La dimensione ecclesiologica del pensiero di Paolo
Cari fratelli e sorelle,
nella catechesi
di mercoledì scorso ho parlato della relazione di Paolo con il Gesù
pre-pasquale nella sua vita terrena. La questione era: “Che cosa ha saputo
Paolo della vita di Gesù, delle sue parole, della sua passione?”. Oggi vorrei
parlare dell’insegnamento di san Paolo sulla Chiesa. Dobbiamo cominciare dalla
costatazione che questa parola “Chiesa” nell’italiano - come nel francese
“Église” e nello spagnolo “Iglesia” - essa è presa dal greco “ekklēsía”! Essa
viene dall’Antico Testamento e significa l’assemblea del popolo di Israele,
convocata da Dio, particolarmente l’assemblea esemplare ai piedi del Sinai. Con
questa parola è ora significata la nuova comunità dei credenti in Cristo che si
sentono assemblea di Dio, la nuova convocazione di tutti i popoli da parte di
Dio e davanti a Lui. Il vocabolo ekklēsía fa la sua apparizione per
la prima volta sotto la penna di Paolo, che è il primo autore di uno scritto
cristiano. Ciò avviene nell’incipit della
prima Lettera ai Tessalonicesi, dove Paolo si rivolge testualmente
“alla Chiesa dei Tessalonicesi” (cfr poi anche “la Chiesa dei Laodicesi”
in Col 4,16).
In altre Lettere egli parla della Chiesa di Dio che è in Corinto (1 Cor 1,2; 2 Cor 1,1), che
è in Galazia (Gal 1,2 ecc.)
– Chiese particolari, dunque – ma dice anche di avere perseguitato
“la Chiesa di Dio”: non una determinata comunità locale, ma “la Chiesa di
Dio”. Così vediamo che questa parola “Chiesa” ha un significato
pluridimensionale: indica da una parte le assemblee di Dio in determinati
luoghi (una città, un paese, una casa), ma significa anche tutta la Chiesa nel
suo insieme. E così vediamo che “la Chiesa di Dio” non è solo una somma di
diverse Chiese locali, ma che le diverse Chiese locali sono a loro volta
realizzazione dell’unica Chiesa di Dio. Tutte insieme sono “la Chiesa di Dio”,
che precede le singole Chiese locali e si esprime, si realizza in esse.
È importante osservare che quasi sempre la parola
“Chiesa” appare con l’aggiunta della qualificazione “di Dio”: non è una
associazione umana, nata da idee o interessi comuni, ma da una convocazione di
Dio. Egli l’ha convocata e perciò è una in tutte le sue realizzazioni. L’unità
di Dio crea l’unità della Chiesa in tutti i luoghi dove essa si trova. Più
tardi, nella Lettera
agli Efesini, Paolo elaborerà abbondantemente il concetto di unità della
Chiesa, in continuità col concetto di Popolo di Dio, Israele, considerato dai
profeti come “sposa di Dio”, chiamata a vivere una relazione sponsale con Lui.
Paolo presenta l’unica Chiesa di Dio come “sposa di Cristo” nell’amore, un solo
corpo e un solo spirito con Cristo stesso. È noto che il giovane Paolo era
stato accanito avversario del nuovo movimento costituito dalla Chiesa di
Cristo. Ne era stato avversario, perché aveva visto minacciata in questo nuovo
movimento la fedeltà alla tradizione del popolo di Dio, animato dalla fede nel
Dio unico. Tale fedeltà si esprimeva soprattutto nella circoncisione,
nell’osservanza delle regole della purezza cultuale, dell’astensione da certi
cibi, del rispetto del sabato. Questa fedeltà gli Israeliti avevano pagato col
sangue dei martiri, nel periodo dei Maccabei, quando il regime ellenista voleva
obbligare tutti i popoli a conformarsi all’unica cultura ellenistica. Molti
israeliti avevano difeso col sangue la vocazione propria di Israele. I martiri
avevano pagato con la vita l’identità del loro popolo, che si esprimeva
mediante questi elementi. Dopo l’incontro con il Cristo risorto, Paolo capì che
i cristiani non erano traditori; al contrario, nella nuova situazione, il Dio
di Israele, mediante Cristo, aveva allargato la sua chiamata a tutte le genti,
divenendo il Dio di tutti i popoli. In questo modo si realizzava la fedeltà
all’unico Dio; non erano più necessari segni distintivi costituiti da norme e
osservanze particolari, perché tutti erano chiamati, nella loro varietà, a far
parte dell’unico popolo di Dio della “Chiesa di Dio” in Cristo.
Una cosa fu per Paolo subito chiara nella nuova
situazione: il valore fondamentale e fondante di Cristo e della “parola” che Lo
annunciava. Paolo sapeva che non solo non si diventa cristiani per coercizione,
ma che nella configurazione interna della nuova comunità la componente
istituzionale era inevitabilmente legata alla “parola” viva, all’annuncio del
Cristo vivo nel quale Dio si apre a tutti i popoli e li unisce in un unico
popolo di Dio. È sintomatico che Luca negli Atti degli
Apostoli impieghi più volte, anche a proposito di Paolo, il sintagma
“annunciare la parola” (At 4,29.31; 8,25; 11,19; 13,46; 14,25; 16,6.32), con
l’evidente intenzione di evidenziare al massimo la portata decisiva della
“parola” dell’annuncio. In concreto, tale parola è costituita dalla croce e
dalla risurrezione di Cristo, in cui hanno trovato realizzazione le Scritture.
Il Mistero pasquale, che ha provocato la svolta della sua vita sulla strada di
Damasco, sta ovviamente al centro della predicazione dell’Apostolo (cfr 1
Cor 2,2;15,14). Questo
Mistero, annunciato nella parola, si realizza nei sacramenti del Battesimo e
dell’Eucaristia e diventa poi realtà nella carità cristiana. L’opera
evangelizzatrice di Paolo non è finalizzata ad altro che ad impiantare la
comunità dei credenti in Cristo. Questa idea è insita nella etimologia stessa
del vocabolo ekklēsía, che Paolo, e con lui l'intero cristianesimo,
ha preferito all’altro termine di “sinagoga”: non solo perché originariamente il
primo è più ‘laico’ (derivando dalla prassi greca dell'assemblea politica e non
propriamente religiosa), ma anche perché esso implica direttamente l'idea più
teologica di una chiamata ab extra, non quindi di un semplice
riunirsi insieme; i credenti sono chiamati da Dio, il quale li raccoglie in una
comunità, la sua Chiesa.
In questa linea possiamo intendere anche l'originale
concetto, esclusivamente paolino, della Chiesa come “Corpo di Cristo”. Al
riguardo, occorre avere presente le due dimensioni di questo concetto. Una è di
carattere sociologico, secondo cui il corpo è costituito dai suoi componenti e
non esisterebbe senza di essi. Questa interpretazione appare nella Lettera ai Romani e
nella Prima
Lettera ai Corinti, dove Paolo assume un’immagine che esisteva già nella
sociologia romana: egli dice che un popolo è come un corpo con diverse membra,
ognuna delle quali ha la sua funzione, ma tutte, anche le più piccole e
apparentemente insignificanti, sono necessarie perché il corpo possa vivere e
realizzare le proprie funzioni. Opportunamente l’Apostolo osserva che nella
Chiesa ci sono tante vocazioni: profeti, apostoli, maestri, persone semplici,
tutti chiamati a vivere ogni giorno la carità, tutti necessari per costruire
l’unità vivente di questo organismo spirituale. L’altra interpretazione fa
riferimento al Corpo stesso di Cristo. Paolo sostiene che la Chiesa non è solo
un organismo, ma diventa realmente corpo di Cristo nel sacramento
dell’Eucaristia, dove tutti riceviamo il suo Corpo e diventiamo realmente suo
Corpo. Si realizza così il mistero sponsale che tutti diventano un solo corpo e
un solo spirito in Cristo. Così la realtà va molto oltre l’immagine
sociologica, esprimendo la sua vera essenza profonda, cioè l’unità di tutti i
battezzati in Cristo, considerati dall’Apostolo “uno” in Cristo, conformati al
sacramento del suo Corpo.
Dicendo questo, Paolo mostra di saper bene e fa capire
a noi tutti che la Chiesa non è sua e non è nostra: la Chiesa è corpo di
Cristo, è “Chiesa di Dio”, “campo di
Dio, edificazione di Dio, ... tempio di
Dio” (1Cor 3,9.16).
Quest'ultima designazione è particolarmente interessante, perché attribuisce a
un tessuto di relazioni interpersonali un termine che comunemente serviva per
indicare un luogo fisico, considerato sacro. Il rapporto tra Chiesa e tempio
viene perciò ad assumere due dimensioni complementari: da una parte, viene
applicata alla comunità ecclesiale la caratteristica di separatezza e purità
che spettava all’edificio sacro, ma, dall'altra, viene pure superato il
concetto di uno spazio materiale, per trasferire tale valenza alla realtà di
una viva comunità di fede. Se prima i templi erano considerati luoghi della
presenza di Dio, adesso si sa e si vede che Dio non abita in edifici fatti di
pietre, ma il luogo della presenza di Dio nel mondo è la comunità viva dei
credenti.
Un discorso a parte meriterebbe la qualifica di
“popolo di Dio”, che in Paolo è applicata sostanzialmente al popolo dell’Antico
Testamento e poi ai pagani che erano “il non popolo” e sono diventati anch’essi
popolo di Dio grazie al loro inserimento in Cristo mediante la parola e il
sacramento. E finalmente un’ultima sfumatura. Nella Lettera a Timoteo Paolo
qualifica la Chiesa come «casa di Dio» (1 Tm 3,15); e questa è
una definizione davvero originale, poiché si riferisce alla Chiesa come
struttura comunitaria in cui si vivono calde relazioni interpersonali di
carattere familiare. L’Apostolo ci aiuta a comprendere sempre più a fondo il
mistero della Chiesa nelle sue diverse dimensioni di assemblea di Dio nel
mondo. Questa è la grandezza della Chiesa e la grandezza della nostra chiamata:
siamo tempio di Dio nel mondo, luogo dove Dio abita realmente, e siamo, al
tempo stesso, comunità, famiglia di Dio, il Quale è carità. Come famiglia e
casa di Dio dobbiamo realizzare nel mondo la carità di Dio e così essere, con
la forza che viene dalla fede, luogo e segno della sua presenza. Preghiamo il
Signore affinché ci conceda di essere sempre più la sua Chiesa, il suo Corpo,
il luogo della presenza della sua carità in questo nostro mondo e nella nostra
storia.
Saluti:
Je salue tous les pèlerins francophones présents
aujourd’hui, en particulier ceux venus de France métropolitaine, de l’Île de la
Réunion et du Canada. Que votre prière auprès de la tombe des apôtres Pierre et
Paul affermisse votre amour de l’Église, Corps du Christ. Bon pèlerinage à tous
!
I offer a warm welcome to all the English-speaking
visitors present at today’s Audience including the members of the English and
Welsh Bishops’ Committee for Christian Unity and the representation of
government officials from the Philippines. I also greet the Mill Hill
missionaries, and school groups present from England and Scotland. May your
visit to Rome strengthen your commitment to share God’s word with others. Upon
all of you, I invoke the Lord’s blessings of peace and joy.
Herzlich grüße ich alle deutschsprachigen Pilger und
Besucher, besonders die Gemeinschaft der Marienschule aus Xanten. Der Apostel
Paulus hilft uns, das Geheimnis der Kirche besser zu verstehen, die Kirche zu
lieben und an ihrem Aufbau verantwortlich mitzuwirken. Er stellt uns die Kirche
als Familie vor. Stehen wir den Menschen als Brüder und Schwestern Christi zur
Seite. Gott segne euch alle!
Estimados peregrinos e visitantes de língua
portuguesa, a minha mais cordial saudação em Cristo Jesus. Convido a todos, na
linha da catequese de hoje, a invocar ao Apóstolo Paulo, para que nos ajude a
compreender com maior profundidade o mistério da Igreja, sobretudo para amá-la
e cooperar responsavelmente na sua edificação. Com estes votos saúdo os grupos
de portugueses que vieram da Arquidiocese de Braga, e os brasileiros de Foz do
Iguaçu e de São João da Boa Vista. A todos vós e às vossas famílias dou de
coração a minha Bênção Apostólica.
Saludo cordialmente a los visitantes de lengua
española. En particular, a los peregrinos y grupos parroquiales venidos de
Argentina, Costa Rica, Ecuador, España, México y de otros países
latinoamericanos. Que la enseñanza del Apóstol san Pablo nos ayude a comprender
mejor el misterio de la Iglesia, así como a amarla y cooperar responsablemente
en su edificación. Que Dios os bendiga.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam Polaków przybyłych do grobu
Sługi Bożego Jana Pawła II z okazji rocznicy Jego wyboru na Stolicę świętego
Piotra. Dziękując za waszą obecność, łączę się z wami w modlitwie przy tym
grobie. Pozdrawiam również pielgrzymów z Białegostoku, którzy dziękują za
beatyfikację księdza Michała Sopoćki. Z serca wam wszystkim błogosławię. Niech
będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i Polacchi venuti al sepolcro
del Servo di
Dio Giovanni Paolo II, in occasione della Sua elezione alla Sede di Pietro.
Ringraziando per la vostra presenza mi unisco spiritualmente a tutti voi nella
preghiera presso questo sepolcro. Saluto anche i pellegrini di Białystok i
quali sono qui convenuti in ringraziamento per la beatificazione di Don
Michał Sopoćko. Vi benedico tutti di cuore. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua ungherese:
Nagy szeretettel köszöntöm a magyar zarándokokat,
különösképpen a tarjáni plébánia híveit. Október hónapját a szent rózsafüzér
jegyében töltjük. Fedezzétek föl újra a Szűzanyával való közösséget ezen ősi
imádság erejével. Apostoli áldásommal. Dicsértessék a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua croata:
Srdačnu dobrodošlicu upućujem hrvatskim hodočasnicima,
a na poseban način župljanima župe Gospe od Anđela iz Trogira te skupini
vjernika iz Hrvatske katoličke misije u Nizozemskoj. Neka vam vjera u Krista
Gospodina bude čvrst oslonac i sigurnost kao što to bijaše Svetome Pavlu.
Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini croati, in
modo particolare ai fedeli della parrocchia della Madonna degli Angeli di
Trogir e al gruppo di fedeli della Missione Cattolica Croata in Paesi Bassi. La
fede in Cristo Signore sia per voi incrollabile appoggio e certezza come lo era
per San Paolo. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Rivolgo un cordiale saluto ai pellegrini di lingua
italiana, in particolare ai fedeli della diocesi di Ischia, venuti con il
loro Pastore Mons. Filippo Strofaldi, in occasione della conclusione del sinodo
diocesano, evento prezioso di rilancio dell’attività pastorale. Saluto le
partecipanti ai Capitoli Generali delle Francescane Missionarie di
Maria e delle Serve di Maria Ministre degli Infermi. Care Sorelle,
mantenete vivi i vostri rispettivi carismi e continuate con rinnovato slancio
di carità sulla via tracciata dai vostri Fondatori. Saluto le Infermiere
volontarie della Croce Rossa Italiana, che ricordano il primo centenario di
fondazione della loro Associazione e le incoraggio a proseguire nell’impegno di
cristiana solidarietà verso il prossimo. Saluto l’Associazione regionale dei
Cori pugliesi ed esorto ciascuno a fare del canto uno strumento di lode a
Dio e un dono di gioia ai fratelli.
Il mio pensiero va infine ai giovani,
ai malati ed agli sposi novelli. Cari amici, celebriamo oggi la
festa di santa Teresa d’Avila. Questa grande Santa testimonia a voi
cari giovani che l’amore autentico non può essere scisso dalla
verità; mostra a voi, cari malati, che la croce di Cristo è mistero di
amore redentore; per voi, cari sposi novelli, è modello di fedeltà a Dio,
il quale affida ad ognuno una speciale missione.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081015.html
Friedrich von Amerling (1803–1887), Apostel Paulus, 1833, 163 x 100, Österreichische Galerie Belvedere, Vienna
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (9).
L'importanza della cristologia: preesistenza e
incarnazione
Cari fratelli e sorelle,
nelle catechesi delle scorse settimane abbiamo
meditato sulla ‘conversione’ di san Paolo, frutto dell’incontro personale con
Gesù crocifisso e risorto, e ci siamo interrogati su quale sia stata la
relazione dell’Apostolo delle genti con il Gesù terreno. Oggi vorrei parlare
dell’insegnamento che san Paolo ci ha lasciato sulla centralità del Cristo
risorto nel mistero della salvezza, sulla sua cristologia. In verità, Gesù
Cristo risorto, “esaltato sopra ogni nome”, sta al centro di ogni sua
riflessione. Cristo è per l’Apostolo il criterio di valutazione degli eventi e
delle cose, il fine di ogni sforzo che egli compie per annunciare il Vangelo,
la grande passione che sostiene i suoi passi sulle strade del mondo. E si
tratta di un Cristo vivo, concreto: il Cristo – dice Paolo – “che mi ha amato e
ha consegnato se stesso per me” (Gal 2, 20).
Questa persona che mi ama, con la quale posso parlare, che mi ascolta e mi
risponde, questo è realmente il principio per capire il mondo e per trovare la
strada nella storia.
Chi ha letto gli scritti di san Paolo sa bene che egli
non si è preoccupato di narrare i singoli fatti in cui si articola la vita di
Gesù, anche se possiamo pensare che nelle sue catechesi abbia raccontato molto
di più sul Gesù prepasquale di quanto egli scrive nelle Lettere, che sono
ammonimenti in situazioni precise. Il suo intento pastorale e teologico era
talmente teso all'edificazione delle nascenti comunità, che gli era spontaneo
concentrare tutto nell’annuncio di Gesù Cristo quale “Signore”, vivo adesso e
presente adesso in mezzo ai suoi. Di qui la caratteristica essenzialità della
cristologia paolina, che sviluppa le profondità del mistero con una costante e
precisa preoccupazione: annunciare, certo, il Gesù vivo, il suo insegnamento,
ma annunciare soprattutto la realtà centrale della sua morte e risurrezione,
come culmine della sua esistenza terrena e radice del successivo sviluppo di
tutta la fede cristiana, di tutta la realtà della Chiesa. Per l’Apostolo la
risurrezione non è un avvenimento a sé stante, disgiunto dalla morte: il
Risorto è sempre colui che, prima, è stato crocifisso. Anche da Risorto porta
le sue ferite: la passione è presente in Lui e si può dire con Pascal che Egli
è sofferente fino alla fine del mondo, pur essendo il Risorto e vivendo con noi
e per noi. Questa identità del Risorto col Cristo crocifisso Paolo l’aveva
capita nell’incontro sulla via di Damasco: in quel momento gli si rivelò con
chiarezza che il Crocifisso è il Risorto e il Risorto è il Crocifisso, che dice
a Paolo: “Perché mi perseguiti?” (At 9,4). Paolo
sta perseguitando Cristo nella Chiesa e allora capisce che la croce è “una
maledizione di Dio” (Dt 21,23),
ma sacrificio per la nostra redenzione.
L’Apostolo contempla affascinato il segreto nascosto
del Crocifisso-risorto e attraverso le sofferenze sperimentate da Cristo nella
sua umanità (dimensione terrena) risale a quell’esistenza eterna in cui Egli è
tutt’uno col Padre (dimensione pre-temporale): “Quando venne la pienezza
del tempo – egli scrive -, Dio mandò il suo Figlio, nato da donna, nato sotto
la Legge, per riscattare quelli che erano sotto la Legge, perché ricevessimo
l'adozione a figli” (Gal 4,4-5).
Queste due dimensioni, la preesistenza eterna presso il Padre e la
discesa del Signore nella incarnazione, si annunciano già nell’Antico
Testamento, nella figura della Sapienza. Troviamo nei Libri sapienziali
dell’Antico Testamento alcuni testi che esaltano il ruolo della Sapienza
preesistente alla creazione del mondo. In questo senso vanno letti passi come
questo del Salmo
90: “Prima che nascessero i monti e la terra e il mondo fossero generati,
da sempre e per sempre tu sei, Dio” (v. 2); o passi come
quello che parla della Sapienza creatrice: “Il Signore mi ha creato come inizio
della sua attività, prima di ogni sua opera, all’origine. Dall’eternità sono
stata formata, fin dal principio, dagli inizi della terra” (Prv 8, 22-23).
Suggestivo è anche l’elogio della Sapienza, contenuto nell’omonimo libro: “La
Sapienza si estende vigorosa da un’estremità all’altra e governa a meraviglia
l’universo” (Sap 8,1).
Gli stessi testi sapienziali che parlano della
preesistenza eterna della Sapienza, parlano anche della discesa,
dell’abbassamento di questa Sapienza, che si è creata una tenda tra gli uomini.
Così sentiamo echeggiare già le parole del Vangelo di Giovanni che parla della
tenda della carne del Signore. Si è creata una tenda nell’Antico Testamento:
qui è indicato il tempio, il culto secondo la “Thorà”; ma dal punto di vista
del Nuovo Testamento possiamo capire che questa era solo una prefigurazione
della tenda molto più reale e significativa: la tenda della carne di Cristo. E
vediamo già nei Libri dell’Antico Testamento che questo abbassamento della
Sapienza, la sua discesa nella carne, implica anche la possibilità che essa sia
rifiutata. San Paolo, sviluppando la sua cristologia, si richiama proprio a
questa prospettiva sapienziale: riconosce in Gesù la sapienza eterna esistente
da sempre, la sapienza che discende e si crea una tenda tra di noi e così egli
può descrivere Cristo, come “potenza e sapienza di Dio”, può dire che Cristo è
diventato per noi “sapienza per opera di Dio, giustizia, santificazione e
redenzione” (1
Cor 1,24.30). Similmente Paolo chiarisce che Cristo, al pari della
Sapienza, può essere rifiutato soprattutto dai dominatori di questo mondo
(cfr 1
Cor 2,6-9), cosicché può crearsi nei piani di Dio una situazione
paradossale, la croce, che si capovolgerà in via di salvezza per tutto il
genere umano.
Uno sviluppo ulteriore di questo ciclo sapienziale,
che vede la Sapienza abbassarsi per poi essere esaltata nonostante il rifiuto,
si ha nel famoso inno contenuto nella Lettera ai Filippesi (cfr 2,6-11). Si tratta
di uno dei testi più alti di tutto il Nuovo Testamento. Gli esegeti in
stragrande maggioranza concordano ormai nel ritenere che questa pericope
riporti una composizione precedente al testo della Lettera ai Filippesi.
Questo è un dato di grande importanza, perché significa che il
giudeo-cristianesimo, prima di san Paolo, credeva nella divinità di Gesù. In
altre parole, la fede nella divinità di Gesù non è una invenzione ellenistica,
sorta molto dopo la vita terrena di Gesù, un’invenzione che, dimenticando la
sua umanità, lo avrebbe divinizzato; vediamo in realtà che il primo
giudeo-cristianesimo credeva nella divinità di Gesù, anzi possiamo dire che gli
Apostoli stessi, nei grandi momenti della vita del loro Maestro, hanno capito
che Egli era il Figlio di Dio, come disse san Pietro a Cesarea di Filippi: “Tu
sei il Cristo, il Figlio del Dio vivente” (Mt 16,16). Ma
ritorniamo all’inno della Lettera ai Filippesi. La struttura di questo
testo può essere articolata in tre strofe, che illustrano i momenti principali
del percorso compiuto dal Cristo. La sua preesistenza è espressa dalle parole:
“pur essendo nella condizione di Dio, non ritenne un privilegio l’essere come
Dio” (v. 6);
segue poi l’abbassamento volontario del Figlio nella seconda strofa: “svuotò se
stesso, assumendo una condizione di servo” (v. 7), fino a
umiliare se stesso “facendosi obbediente fino alla morte e a una morte di
croce” (v. 8). La
terza strofa dell’inno annuncia la risposta del Padre all’umiliazione del
Figlio: “Per questo Dio lo esaltò e gli donò il nome che è al di sopra di ogni
nome” (v. 9). Ciò
che colpisce è il contrasto tra l’abbassamento radicale e la seguente
glorificazione nella gloria di Dio. E’ evidente che questa seconda strofa è in
contrasto con la pretesa di Adamo che da sé voleva farsi Dio, è in contrasto
anche col gesto dei costruttori della torre di Babele che volevano da soli
edificare il ponte verso il cielo e farsi loro stessi divinità. Ma questa
iniziativa della superbia finì nella autodistruzione: non si arriva così al
cielo, alla vera felicità, a Dio. Il gesto del Figlio di Dio è esattamente il
contrario: non la superbia, ma l’umiltà, che è realizzazione dell’amore e
l’amore è divino. L’iniziativa di abbassamento, di umiltà radicale di Cristo,
con la quale contrasta la superbia umana, è realmente espressione dell’amore
divino; ad essa segue quell’elevazione al cielo alla quale Dio ci attira con il
suo amore.
Oltre alla Lettera ai Filippesi, vi sono altri
luoghi della letteratura paolina dove i temi della preesistenza e della discesa
del Figlio di Dio sulla terra sono tra loro collegati. Una riaffermazione
dell'assimilazione tra Sapienza e Cristo, con tutti i connessi risvolti cosmici
e antropologici, si ritrova nella prima Lettera a Timoteo: “Egli si
manifestò nella carne, fu giustificato nello Spirito, apparve agli angeli, fu
annunziato ai pagani, fu creduto nel mondo, fu assunto nella gloria” (3,16). E'
soprattutto su queste premesse che si può meglio definire la funzione di Cristo
come Mediatore unico, sullo sfondo dell'unico Dio dell’Antico Testamento
(cfr 1
Tm 2,5 in relazione a Is 43,10-11; 44,6). E’ Cristo il
vero ponte che ci guida al cielo, alla comunione con Dio.
E, finalmente, solo un accenno agli ultimi sviluppi
della cristologia di san Paolo nelle Lettere ai Colossesi e agli Efesini.
Nella prima, Cristo viene qualificato come “primogenito di tutte le creature” (1,15-20). Questa
parola “primogenito” implica che il primo tra tanti figli, il primo tra tanti
fratelli e sorelle, è disceso per attirarci e farci suoi fratelli e sorelle.
Nella Lettera agli Efesini troviamo una bella esposizione
del piano divino della salvezza, quando Paolo dice che in Cristo Dio
voleva ricapitolare tutto (cfr. Ef 1,23).
Cristo è la ricapitolazione di tutto, riassume tutto e ci guida a Dio. E così
ci implica in un movimento di discesa e di ascesa, invitandoci a partecipare
alla sua umiltà, cioè al suo amore verso il prossimo, per essere così partecipi
anche della sua glorificazione, divenendo con lui figli nel Figlio. Preghiamo
che il Signore ci aiuti a conformarci alla sua umiltà, al suo amore, per essere
così resi partecipi della sua divinizzazione.
Saluti:
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins
francophones. Je salue particulièrement le groupe du diocèse d’Aire et Dax,
ainsi que tous les pèlerins des paroisses et collèges de Suisse et de France.
En cette année paulinienne, que votre pèlerinage à Rome soit pour vous
l’occasion de redécouvrir l’enseignement de l’Apôtre des Nations qui nous
invite à approfondir toujours plus notre connaissance et notre amour du Christ.
Que Dieu vous bénisse !
I offer a warm welcome to all the English-speaking
pilgrims and visitors present at today’s Audience, especially those from
England, Scotland, Ireland, Denmark, Norway, Sweden, Ghana, Guam, Japan, South
Korea, Australia, Canada and the United States. Upon you and your families I
cordially invoke God’s blessings of joy and peace.
Einen frohen Gruß richte ich an die Gläubigen aus dem
deutschen Sprachraum. Besonders begrüße ich die Wallfahrer aus dem Bistum
Erfurt und die Pilgergruppe aus dem Bistum Osnabrück, in Begleitung von Bischof
Dr. Franz-Josef Bode, sowie die Teilnehmer des Internationalen
Lehrer-Kongresses der Maria-Ward-Schulen und die Delegation aus Traunstein vom
Kaufhaus Unterforsthuber mit Prälat Waxenberger. Der Herr schenke euch allen
die Gnade, das Geheimnis Christi immer tiefer zu erkennen und immer mehr wie er
zu empfinden und zu leben. Allen wünsche ich einen gesegneten Aufenthalt in
Rom!
Amados peregrinos de língua portuguesa, uma saudação
afectuosa para todos, especialmente para os grupos do Brasil e de Portugal:
esta peregrinação a Roma encha de luz e fortaleza o vosso testemunho cristão,
para confessardes Jesus Cristo como único Salvador e Senhor da vida: fora
d'Ele, não há vida, nem esperança de a ter. Com Cristo, sucesso eterno à vida
que Deus vos confiou. Para cada um de vós e família, a minha Bênção!
Saludo cordialmente a los peregrinos de lengua
española, en particular a los venidos de Argentina, España, México, Panamá,
Perú y otros Países latinoamericanos. Invito a todos a contemplar el plan de
salvación que San Pablo nos muestra con hondura, y al que nos exhorta a
participar uniéndonos íntimamente a Cristo. Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie witam polskich pielgrzymów. Pozdrawiam
szczególnie niewidome dzieci z Lasek i ich opiekunów. Dziś odczytujemy myśl św.
Pawła o dziele Chrystusa. Śmierć i zmartwychwstanie Bożego Syna są wypełnieniem
odwiecznego planu zbawienia, w którym mamy udział, jeśli współpracujemy z łaską
i staramy się żyć w zjednoczeniu z Chrystusem. Niech Wam Bóg błogosławi!
Traduzione italiana:
Do un cordiale benvenuto ai pellegrini polacchi.
Saluto in particolare i bambini ciechi di Laski e i loro assistenti. Oggi
rileggiamo il pensiero di San Paolo sull’opera di Cristo. La morte e la
risurrezione del Figlio di Dio sono il compimento del piano della salvezza, al
quale partecipiamo se collaboriamo con la grazia e cerchiamo di vivere in
unione con Cristo. Dio vi benedica!
Saluto in lingua ungherese:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua croata:
S radošću pozdravljam drage Hrvate, a na poseban način
hodočasnike krčke biskupije s njihovim pastirom Mons. Valterom Županom,
pristigle prigodom obilježavanja 1700. obljetnice mučeništva svoga suzaštitnika
Svetoga Kvirina, te skupinu vjernika iz Smokvice. Krist Gospodin, koji je
središnji i najvažniji lik povijesti svijeta, neka to bude i u životu svakoga
od vas. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Saluto con gioia i cari Croati, in modo speciale i
pellegrini della Diocesi di Krk con il loro Pastore Mons. Valter Župan,
pervenuti in occasione della celebrazione dei 1700 anni dal martirio del loro
compatrono San Quirino, e il gruppo di fedeli di Smokvica. Il Cristo Signore,
che è la figura centrale e più importante della storia del mondo, lo sia anche
nella vita di ciascuno di voi. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare saluto gli Incaricati diocesani per la promozione
del sostegno economico alla Chiesa e li incoraggio a proseguire
nell’impegno di suscitare nei fedeli una operosa e solidale corresponsabilità
alla vita e alle necessità della Chiesa. Saluto i cresimati della diocesi
di Faenza-Modigliana, qui convenuti con il loro Pastore Mons. Claudio Stagni.
Cari amici, con la forza dello Spirito Santo, siate coraggiosi testimoni di
Gesù e del suo Vangelo in famiglia, nella scuola, in parrocchia e con i vostri
coetanei. Saluto i fedeli di Campocavallo di Osimo qui giunti con una singolare
riproduzione del Santuario di Altötting. Saluto gli alunni della scuola
“Alfonso Maria Fusco”, di Angri.
Rivolgo, infine, il mio pensiero ai giovani,
ai malati ed agli sposi novelli. Il mese di ottobre ci invita a
rinnovare la nostra attiva cooperazione alla missione della Chiesa. Con le
fresche energie della giovinezza, con il sostegno spirituale della preghiera e
del sacrificio e con le potenzialità della vita coniugale, sappiate essere
missionari del Vangelo dappertutto, offrendo il vostro concreto aiuto a quanti
faticano per portarlo a chi ancora non lo conosce.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081022.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (10).
L’importanza della cristologia: la teologia della
Croce
Cari fratelli e sorelle,
nella personale esperienza di san Paolo c'è un dato
incontrovertibile: mentre all'inizio era stato un persecutore ed aveva usato
violenza contro i cristiani, dal momento della sua conversione sulla via di
Damasco, era passato dalla parte del Cristo crocifisso, facendo di Lui la sua
ragione di vita e il motivo della sua predicazione. La sua fu un’esistenza
interamente consumata per le anime (cfr 2 Cor 12,15),
per niente tranquilla e al riparo da insidie e difficoltà. Nell’incontro con
Gesù gli si era reso chiaro il significato centrale della Croce: aveva capito
che Gesù era morto ed era risorto per tutti e per lui stesso. Ambedue
le cose erano importanti; l’universalità: Gesù è morto realmente per tutti, e
la soggettività: Egli è morto anche per me. Nella Croce, quindi, si era
manifestato l'amore gratuito e misericordioso di Dio. Questo amore Paolo
sperimentò anzitutto in se stesso (cfr Gal 2,20) e da
peccatore diventò credente, da persecutore apostolo. Giorno dopo giorno, nella
sua nuova vita, sperimentava che la salvezza era ‘grazia’, che tutto discendeva
dalla morte di Cristo e non dai suoi meriti, che del resto non c’erano. Il
“vangelo della grazia” diventò così per lui l'unico modo di intendere la Croce,
il criterio non solo della sua nuova esistenza, ma anche la risposta ai suoi
interlocutori. Tra questi vi erano, innanzitutto, i giudei che riponevano la
loro speranza nelle opere e speravano da queste la salvezza; vi erano poi i
greci che opponevano la loro sapienza umana alla croce; infine, vi erano quei
gruppi di eretici, che si erano formati una propria idea del cristianesimo
secondo il proprio modello di vita.
Per san Paolo la Croce ha un primato fondamentale
nella storia dell’umanità; essa rappresenta il punto focale della sua teologia,
perché dire Croce vuol dire salvezza come grazia donata ad ogni
creatura. Il tema della croce di Cristo diventa un elemento essenziale e
primario della predicazione dell’Apostolo: l'esempio più chiaro riguarda la
comunità di Corinto. Di fronte ad una Chiesa dove erano presenti in modo
preoccupante disordini e scandali, dove la comunione era minacciata da partiti
e divisioni interne che incrinavano l'unità del Corpo di Cristo, Paolo si presenta
non con sublimità di parola o di sapienza, ma con l'annuncio di Cristo, di
Cristo crocifisso. La sua forza non è il linguaggio persuasivo ma,
paradossalmente, la debolezza e la trepidazione di chi si affida soltanto alla
“potenza di Dio” (cfr 1 Cor 2,1-4). La
Croce, per tutto quello che rappresenta e quindi anche per il messaggio
teologico che contiene, è scandalo e stoltezza. L'Apostolo lo afferma con una
forza impressionante, che è bene ascoltare dalle sue stesse parole: “La parola
della Croce infatti è stoltezza per quelli che si perdono, ma per quelli che si
salvano, ossia per noi, è potenza di Dio... è piaciuto a Dio salvare i credenti
con la stoltezza della predicazione. Mentre i Giudei chiedono segni e i Greci
cercano sapienza, noi invece annunciamo Cristo crocifisso, scandalo per i
Giudei e stoltezza per i pagani” (1 Cor 1,18-23).
Le prime comunità cristiane, alle quali Paolo si
rivolge, sanno benissimo che Gesù ormai è risorto e vivo; l'Apostolo vuole
ricordare non solo ai Corinzi o ai Galati, ma a tutti noi, che il Risorto è
sempre Colui che è stato crocifisso. Lo ‘scandalo’ e la ‘stoltezza’ della Croce
stanno proprio nel fatto che laddove sembra esserci solo fallimento, dolore,
sconfitta, proprio lì c'è tutta la potenza dell'Amore sconfinato di Dio, perché
la Croce è espressione di amore e l’amore è la vera potenza che si rivela
proprio in questa apparente debolezza. Per i Giudei la Croce
è skandalon, cioè trappola o pietra di inciampo: essa sembra
ostacolare la fede del pio israelita, che stenta a trovare qualcosa di simile
nelle Sacre Scritture. Paolo, con non poco coraggio, sembra qui dire che la
posta in gioco è altissima: per i Giudei la Croce contraddice l'essenza stessa
di Dio, il quale si è manifestato con segni prodigiosi. Dunque accettare la
croce di Cristo significa operare una profonda conversione nel modo di
rapportarsi a Dio. Se per i Giudei il motivo del rifiuto della Croce si trova
nella Rivelazione, cioè la fedeltà al Dio dei Padri, per i Greci, cioè i
pagani, il criterio di giudizio per opporsi alla Croce è la ragione. Per questi
ultimi, infatti, la Croce è moría, stoltezza,
letteralmente insipienza, cioè un cibo senza sale; quindi più che un
errore, è un insulto al buon senso.
Paolo stesso in più di un'occasione fece l'amara
esperienza del rifiuto dell'annuncio cristiano giudicato ‘insipiente’, privo di
rilevanza, neppure degno di essere preso in considerazione sul piano della
logica razionale. Per chi, come i greci, vedeva la perfezione nello spirito,
nel pensiero puro, già era inaccettabile che Dio potesse divenire uomo,
immergendosi in tutti i limiti dello spazio e del tempo. Decisamente
inconcepibile era poi credere che un Dio potesse finire su una Croce! E vediamo
come questa logica greca è anche la logica comune del nostro tempo. Il concetto
di apátheia, indifferenza, quale assenza di passioni in Dio, come
avrebbe potuto comprendere un Dio diventato uomo e sconfitto, che addirittura
si sarebbe poi ripreso il corpo per vivere come risorto? “Ti sentiremo su
questo un’altra volta” (At 17,32)
dissero sprezzantemente gli Ateniesi a Paolo, quando sentirono parlare di
risurrezione dei morti. Ritenevano perfezione il liberarsi del corpo concepito
come prigione; come non considerare un’aberrazione il riprendersi il corpo?
Nella cultura antica non sembrava esservi spazio per il messaggio del Dio
incarnato. Tutto l’evento “Gesù di Nazaret” sembrava essere contrassegnato
dalla più totale insipienza e certamente la Croce ne era il punto più
emblematico.
Ma perché san Paolo proprio di questo, della parola
della Croce, ha fatto il punto fondamentale della sua predicazione? La risposta
non è difficile: la Croce rivela “la potenza di Dio” (cfr 1 Cor 1,24), che è
diversa dal potere umano; rivela infatti il suo amore: “Ciò che è stoltezza di
Dio è più sapiente degli uomini, e ciò che è debolezza di Dio, è più forte
degli uomini” (ivi v.
25). Distanti secoli da Paolo, noi vediamo che nella storia ha vinto la
Croce e non la saggezza che si oppone alla Croce. Il Crocifisso è sapienza,
perché manifesta davvero chi è Dio, cioè potenza di amore che arriva fino alla
Croce per salvare l'uomo. Dio si serve di modi e strumenti che a noi sembrano a
prima vista solo debolezza. Il Crocifisso svela, da una parte, la debolezza
dell'uomo e, dall'altra, la vera potenza di Dio, cioè la gratuità dell'amore:
proprio questa totale gratuità dell'amore è la vera sapienza. Di ciò san Paolo
ha fatto esperienza fin nella sua carne e ce lo testimonia in svariati passaggi
del suo percorso spirituale, divenuti precisi punti di riferimento per ogni
discepolo di Gesù: “Egli mi ha detto: ti basta la mia grazia: la mia potenza,
infatti si manifesta pienamente nella debolezza” (2 Cor 12,9); e
ancora: “Dio ha scelto ciò che nel mondo è debole per confondere i forti” (1 Cor 1,28).
L’Apostolo si identifica a tal punto con Cristo che anch'egli, benché in mezzo
a tante prove, vive nella fede del Figlio di Dio che lo ha amato e ha dato se
stesso per i peccati di lui e per quelli di tutti (cfr Gal 1,4; 2,20). Questo dato
autobiografico dell'Apostolo diventa paradigmatico per tutti noi.
San Paolo ha offerto una mirabile sintesi della
teologia della Croce nella seconda Lettera ai Corinzi (5,14-21), dove tutto
è racchiuso tra due affermazioni fondamentali: da una parte Cristo, che Dio ha
trattato da peccato in nostro favore (v. 21), è morto
per tutti (v. 14);
dall'altra, Dio ci ha riconciliati con sé, non imputando a noi le
nostre colpe (vv.
18-20). E’ da questo “ministero della riconciliazione” che ogni schiavitù è
ormai riscattata (cfr 1 Cor 6,20; 7,23). Qui appare
come tutto questo sia rilevante per la nostra vita. Anche noi dobbiamo entrare
in questo “ministero della riconciliazione”, che suppone sempre la rinuncia
alla propria superiorità e la scelta della stoltezza dell’amore. San Paolo ha
rinunciato alla propria vita donando totalmente se stesso per il ministero
della riconciliazione, della Croce che è salvezza per tutti noi. E questo
dobbiamo saper fare anche noi: possiamo trovare la nostra forza proprio
nell’umiltà dell’amore e la nostra saggezza nella debolezza di rinunciare per
entrare così nella forza di Dio. Noi tutti dobbiamo formare la nostra vita su
questa vera saggezza: non vivere per noi stessi, ma vivere nella fede in quel
Dio del quale tutti possiamo dire: “Mi ha amato e ha dato se stesso per me”.
Saluti:
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie obecnych tu pielgrzymów
polskich. Zakończony w niedzielę XII Synod Biskupów obradujący na temat: „Słowo
Boże w życiu i misji Kościoła” przypomniał nam o potrzebie ustawicznego
karmienia się natchnionym słowem. Niech codzienna lektura Pisma Świętego będzie
dla was okazją do spotkania z Bogiem i zachętą do przemiany życia. Niech będzie
pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini polacchi qui
presenti. Il XII Sinodo dei Vescovi, che si è concluso domenica scorsa e ha
avuto come tema: “La Parola di Dio nella vita e nella missione della Chiesa”,
ci ha ricordato la necessità di nutrirci costantemente della parola ispirata di
Dio. La lettura quotidiana della Bibbia sia per voi l’occasione per incontrare
Dio e l’incoraggiamento a rinnovare la vita. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam romarje iz Zagorja ob Savi v Sloveniji!
Naj obisk Večnega mesta poživi vašo vero in zvestobo evangeliju. Vam in vsem
vašim domačim podeljujem apostolski blagoslov!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale saluto a voi, pellegrini da
Zagorje ob Savi in Slovenia! La visita alla Città eterna ravvivi la vostra fede
e la fedeltà al Vangelo. A voi e ai vostri familiari imparto l’Apostolica
Benedizione!
Saluto in lingua slovacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua ceca:
Traduzione italiana:
* * *
Rivolgo ora un cordiale saluto a tutti i pellegrini di
lingua italiana. In particolare, ai fedeli della diocesi di Bergamo,
venuti con il loro Pastore, Mons. Roberto Amadei, per ricordare il
cinquantesimo anniversario dell'elezione del mio venerato predecessore, il
beato Giovanni XXIII. Auguro che la memoria di Papa Roncalli, ancora viva nel
popolo cristiano, sproni tutti, e specialmente i suoi conterranei, a seguire
con entusiasmo il Vangelo.
Saluto, poi, i dirigenti e i soci della Banca
Valdichiana-Credito Cooperativo Tosco Umbro, accompagnati dal Vescovo Mons.
Rodolfo Cetoloni. Saluto gli Ispettori Allievi Ufficiali della Guardia di
Finanza. Su tutti invoco dalla Vergine ogni desiderato bene e formulo
fervidi voti che ciascuno possa rendere ovunque una generosa testimonianza
cristiana.
Saluto, infine, i giovani, i malati, e
gli sposi novelli. Ieri la Liturgia ha fatto memoria dei Santi Apostoli
Simone e Giuda Taddeo. Il loro esempio sostenga voi, cari giovani,
nell'impegno di quotidiana fedeltà a Cristo; incoraggi voi, cari ammalati,
a seguire sempre Gesù nel cammino della prova e della sofferenza; aiuti voi,
cari sposi novelli, a fare della vostra famiglia il luogo del costante
incontro con l'amore di Dio e dei fratelli.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081029.html
Апостол Павел и Архангел Гавриил. Из деисусного чина.
Школа или худ. центр: Великий Устюг. XVI в. 120 × 90 см. Государственный музей
палехского искусства, Палех, Россия. Инв. 128 (http://www.icon-art.info/masterpiece.php?lng=ru&mst_id=2786)
Apostol Pavel and Arhangel Gavriil. From the Deesis
Range. 16th century. 120 × 90 cm. State Museum of Palekh Art, Palekh, Russia.
Cat No. 128
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (11).
L'importanza della cristologia: la decisività della
risurrezione
Cari fratelli e sorelle,
“Se Cristo non è risorto, vuota allora è la nostra
predicazione, vuota anche la vostra fede... e voi siete ancora nei vostri
peccati” (1
Cor 15,14.17). Con queste forti parole della prima Lettera ai
Corinzi, san Paolo fa capire quale decisiva importanza egli attribuisse alla
risurrezione di Gesù. In tale evento infatti sta la soluzione del problema
posto dal dramma della Croce. Da sola la Croce non potrebbe spiegare la fede
cristiana, anzi rimarrebbe una tragedia, indicazione dell’assurdità
dell’essere. Il mistero pasquale consiste nel fatto che quel Crocifisso “è
risorto il terzo giorno secondo le Scritture” (1 Cor 15,4) -
così attesta la tradizione protocristiana. Sta qui la chiave di volta della
cristologia paolina: tutto ruota attorno a questo centro gravitazionale.
L'intero insegnamento dell’apostolo Paolo parte dal e arriva
sempre al mistero di Colui che il Padre ha risuscitato da morte. La
risurrezione è un dato fondamentale, quasi un assioma previo (cfr 1 Cor 15,12),
in base al quale Paolo può formulare il suo annuncio (kerygma) sintetico:
Colui che è stato crocifisso, e che ha così manifestato l’immenso amore di Dio
per l’uomo, è risorto ed è vivo in mezzo a noi.
E’ importante cogliere il legame tra l’annuncio della
risurrezione, così come Paolo lo formula, e quello in uso nelle prime comunità
cristiane prepaoline. Qui davvero si può vedere l'importanza della tradizione
che precede l’Apostolo e che egli, con grande rispetto e attenzione, vuole a
sua volta consegnare. Il testo sulla risurrezione, contenuto nel cap. 15,1-11
della prima Lettera ai Corinzi, pone bene in risalto il nesso tra
“ricevere” e “trasmettere”. San Paolo attribuisce molta importanza alla
formulazione letterale della tradizione; al termine del passo in esame
sottolinea: “Sia io che loro così predichiamo” (1 Cor 15,11),
mettendo con ciò in luce l'unità del kerigma, dell’annuncio per tutti
i credenti e per tutti coloro che annunceranno la risurrezione di Cristo.
La tradizione a cui si ricollega è la fonte alla quale attingere.
L’originalità della sua cristologia non va mai a discapito della fedeltà alla
tradizione. Il kerigma degli Apostoli presiede sempre alla personale
rielaborazione di Paolo; ogni sua argomentazione muove dalla tradizione comune,
in cui s’esprime la fede condivisa da tutte le Chiese, che sono una sola
Chiesa. E così san Paolo offre un modello per tutti i tempi sul come fare
teologia e come predicare. Il teologo, il predicatore non crea nuove visioni
del mondo e della vita, ma è al servizio della verità trasmessa, al servizio
del fatto reale di Cristo, della Croce, della risurrezione. Il suo compito è
aiutarci a comprendere oggi, dietro le antiche parole, la realtà del “Dio con
noi”, quindi la realtà della vera vita.
E’ qui opportuno precisare: san Paolo, nell’annunciare
la risurrezione, non si preoccupa di presentarne un’esposizione dottrinale
organica - non vuol scrivere quasi un manuale di teologia - ma affronta il tema
rispondendo a dubbi e domande concrete che gli venivano proposte dai fedeli; un
discorso occasionale dunque, ma pieno di fede e di teologia vissuta. Vi si
riscontra una concentrazione sull’essenziale: noi siamo stati “giustificati”,
cioè resi giusti, salvati, dal Cristo morto e risorto per
noi. Emerge innanzitutto il fatto della risurrezione, senza il quale
la vita cristiana sarebbe semplicemente assurda. In quel mattino di Pasqua
avvenne qualcosa di straordinario, di nuovo e, al tempo stesso, di molto
concreto, contrassegnato da segni ben precisi, registrati da numerosi
testimoni. Anche per Paolo, come per gli altri autori del Nuovo Testamento, la
risurrezione è legata alla testimonianza di chi ha fatto
un’esperienza diretta del Risorto. Si tratta di vedere e di sentire non solo
con gli occhi o con i sensi, ma anche con una luce interiore che spinge a
riconoscere ciò che i sensi esterni attestano come dato oggettivo. Paolo dà
perciò - come i quattro Vangeli – fondamentale rilevanza al tema
delle apparizioni, le quali sono condizione fondamentale per la fede nel
Risorto che ha lasciato la tomba vuota. Questi due fatti sono
importanti: la tomba è vuota e Gesù è apparso realmente. Si
costituisce così quella catena della tradizione che, attraverso la
testimonianza degli Apostoli e dei primi discepoli, giungerà alle generazioni
successive, fino a noi. La prima conseguenza, o il primo modo di esprimere
questa testimonianza, è di predicare la risurrezione di Cristo come sintesi
dell'annuncio evangelico e come punto culminante di un itinerario salvifico.
Tutto questo Paolo lo fa in diverse occasioni: si possono consultare le Lettere
e gli Atti degli Apostoli dove si vede sempre che il punto essenziale per lui è
essere testimone della risurrezione. Vorrei citare solo un testo: Paolo,
arrestato a Gerusalemme, sta davanti al Sinedrio come accusato. In questa
circostanza nella quale è in gioco per lui la morte o la vita, egli indica
quale è il senso e il contenuto di tutta la sua predicazione: “Io sono chiamato
in giudizio a motivo della speranza nella risurrezione dei morti” (At 23,6).
Questo stesso ritornello Paolo ripete continuamente nelle sue Lettere
(cfr 1 Ts 1,9s; 4,13-18; 5,10), nelle quali
fa appello anche alla sua personale esperienza, al suo personale incontro con
Cristo risorto (cfr Gal 1,15-16; 1 Cor 9,1).
Ma possiamo domandarci: qual è, per san Paolo, il
senso profondo dell'evento della risurrezione di Gesù? Che cosa dice a noi a
distanza di duemila anni? L’affermazione “Cristo è risorto” è attuale anche per
noi? Perché la risurrezione è per lui e per noi oggi un tema così determinante?
Paolo dà solennemente risposta a questa domanda all'inizio della Lettera
ai Romani, ove esordisce riferendosi al “Vangelo di Dio … che riguarda il
Figlio suo, nato dal seme di Davide secondo la carne, costituito Figlio di Dio
con potenza secondo lo Spirito di santità in virtù della risurrezione dei
morti” (Rm 1,3-4).
Paolo sa bene e lo dice molte volte che Gesù era Figlio di Dio sempre, dal
momento della sua incarnazione. La novità della risurrezione consiste nel fatto
che Gesù, elevato dall’umiltà della sua esistenza terrena, viene costituito
Figlio di Dio “con potenza”. Il Gesù umiliato fino alla morte di croce può dire
adesso agli Undici: “Mi è stato dato ogni potere in cielo e in terra” (Mt 28, 18). E’
realizzato quanto dice il Salmo 2, 8: “Chiedi
a me, ti darò in possesso le genti e in dominio i confini della terra”. Perciò
con la risurrezione comincia l’annuncio del Vangelo di Cristo a tutti i popoli
– comincia il Regno di Cristo, questo nuovo Regno che non conosce altro potere
che quello della verità e dell’amore. La risurrezione svela quindi definitivamente
qual è l’autentica identità e la straordinaria statura del Crocifisso. Una
dignità incomparabile e altissima: Gesù è Dio! Per san Paolo la segreta
identità di Gesù, più ancora che nell'incarnazione, si rivela nel mistero della
risurrezione. Mentre il titolo di Cristo, cioè di ‘Messia’, ‘Unto’,
in san Paolo tende a diventare il nome proprio di Gesù e quello
di Signore specifica il suo rapporto personale con i credenti, ora il
titolo di Figlio di Dio viene ad illustrare l'intimo rapporto di Gesù
con Dio, un rapporto che si rivela pienamente nell’evento pasquale. Si può
dire, pertanto, che Gesù è risuscitato per essere il Signore dei morti e dei
vivi (cfr Rm 14,9;
e 2
Cor 5,15) o, in altri termini, il nostro Salvatore (cfr Rm 4,25).
Tutto questo è gravido di importanti conseguenze per
la nostra vita di fede: noi siamo chiamati a partecipare fin nell'intimo del
nostro essere a tutta la vicenda della morte e della risurrezione di Cristo.
Dice l’Apostolo: siamo “morti con Cristo” e crediamo che “vivremo con lui,
sapendo che Cristo risorto dai morti non muore più; la morte non ha più potere
su di lui” (Rm 6,8-9).
Ciò si traduce in una condivisione delle sofferenze di Cristo, che prelude a
quella piena configurazione con Lui mediante la risurrezione a cui miriamo
nella speranza. E’ ciò che è avvenuto anche a san Paolo, la cui personale
esperienza è descritta nelle Lettere con toni tanto accorati quanto
realistici: “Perché io possa conoscere Lui, la potenza della sua risurrezione,
la comunione alle sue sofferenze, facendomi conforme alla sua morte, nella
speranza di giungere alla risurrezione dai morti” (Fil 3,10-11;
cfr 2
Tm 2,8-12). La teologia della Croce non è una teoria – è la realtà
della vita cristiana. Vivere nella fede in Gesù Cristo, vivere la verità e
l’amore implica rinunce ogni giorno, implica sofferenze. Il cristianesimo non è
la via della comodità, è piuttosto una scalata esigente, illuminata però dalla
luce di Cristo e dalla grande speranza che nasce da Lui. Sant’Agostino dice: Ai
cristiani non è risparmiata la sofferenza, anzi a loro ne tocca un po’ di più,
perché vivere la fede esprime il coraggio di affrontare la vita e la storia più
in profondità. Tuttavia solo così, sperimentando la sofferenza, conosciamo la
vita nella sua profondità, nella sua bellezza, nella grande speranza suscitata
da Cristo crocifisso e risorto. Il credente si trova perciò collocato tra due
poli: da un lato, la risurrezione che in qualche modo è già presente e operante
in noi (cfr Col 3,1-4; Ef 2,6);
dall'altro, l’urgenza di inserirsi in quel processo che conduce tutti e tutto
verso la pienezza, descritta nella Lettera ai Romani con un’ardita
immagine: come tutta la creazione geme e soffre quasi le doglie del parto, così
anche noi gemiamo nell'attesa della redenzione del nostro corpo, della nostra
redenzione e risurrezione (cfr Rm 8,18-23).
In sintesi, possiamo dire con Paolo che il vero
credente ottiene la salvezza professando con la sua bocca che Gesù è
il Signore e credendo con il suo cuore che Dio lo ha
risuscitato dai morti (cfr Rm 10,9).
Importante è innanzitutto il cuore che crede in Cristo e nella fede “tocca” il
Risorto; ma non basta portare nel cuore la fede, dobbiamo confessarla e
testimoniarla con la bocca, con la nostra vita, rendendo così presente la
verità della croce e della risurrezione nella nostra storia In questo modo
infatti il cristiano si inserisce in quel processo grazie al quale il primo
Adamo, terrestre e soggetto alla corruzione e alla morte, va trasformandosi
nell'ultimo Adamo, quello celeste e incorruttibile (cfr 1
Cor 15,20-22.42-49). Tale processo è stato avviato con la risurrezione
di Cristo, nella quale pertanto si fonda la speranza di potere un giorno
entrare anche noi con Cristo nella vera nostra patria che sta nei Cieli. Sorretti da questa speranza proseguiamo con coraggio e
con gioia.
Saluti:
Saúdo também os peregrinos de língua portuguesa,
nomeadamente o grupo do Renovamento Carismático de Setúbal e a Comunidade
«Canção Nova», em festa pelo reconhecimento como associação internacional de
fiéis junto do Conselho Pontifício para os Leigos. Exprimo o apreço da Igreja
pelo ideal e empenho que os anima de dar inspiração cristã às linguagens do
nosso mundo e à leitura dos acontecimentos da história. Sobre todos invoco os
dons do Espírito Santo para serem verdadeiros discípulos e missionários de
Cristo Ressuscitado, fazendo jorrar a sua Vida no meio de suas famílias e
comunidades, que de coração abençoo.
Saluto in lingua polacca:
Traduzione italiana:
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam vernike iz dekanije Velika Nedelja v
Sloveniji! To vaše romanje v mesto, ki sta ga s svojim mučeništvom posvetila
apostola Peter in Pavel, naj poživi vašo vero, upanje in krščansko ljubezen.
Rad vam podelim apostolski blagoslov!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale saluto ai fedeli provenienti dal Vicariato
Foraneo di Velika Nedelja in Slovenia! Questo vostro pellegrinaggio nella Città
consacrata con il martirio dei Santi Apostoli Pietro e Paolo, ravvivi la vostra
fede, la speranza e la carità cristiana. Volentieri vi imparto l’Apostolica
Benedizione!
* * *
Saluto ora i pellegrini di lingua italiana e porgo a
ciascuno un cordiale benvenuto. Con particolare affetto mi rivolgo
ai giovani, agli ammalati e agli sposi novelli. La Chiesa
ci invita in questi giorni a pregare per i nostri cari defunti e il loro
ricordo ci invita a meditare sul mistero della morte e della vita eterna. Il
pensiero della morte non sia per voi, cari giovani, motivo di tristezza,
ma stimolo ad apprezzare e valorizzare appieno la vostra giovinezza, orientando
sempre il vostro spirito ai valori spirituali che non periscono. Voi,
cari ammalati, rinnovate costantemente la vostra fiducia nel Signore,
sapendo che in ogni situazione siamo sempre nelle sue mani: Egli è per noi
Padre buono e misericordioso. E voi, cari sposi novelli, traete dalla
prospettiva della vita eterna un incoraggiamento a progettare la vostra
famiglia lasciandovi guidare da Cristo e dal suo Vangelo.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081105.html
Pietro Perugino (1448–1523). Vierge à l’Enfant avec Saint Pierre, Saint Jean, Saint Jean Baptiste et Saint Paul, 1493, 186 x 172, Kunsthistorisches Museum
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (12)
Escatologia: l'attesa della parusia.
Cari fratelli e sorelle,
il tema della risurrezione, sul quale ci siamo
soffermati la scorsa settimana, apre una nuova prospettiva, quella dell'attesa
del ritorno del Signore, e perciò ci porta a riflettere sul rapporto tra il
tempo presente, tempo della Chiesa e del Regno di Cristo, e il futuro
(éschaton) che ci attende, quando Cristo consegnerà il Regno al Padre
(cfr 1
Cor 15,24). Ogni discorso cristiano sulle cose ultime,
chiamato escatologia, parte sempre dall’evento della risurrezione: in
questo avvenimento le cose ultime sono già incominciate e, in un certo senso,
già presenti.
Probabilmente nell’anno 52 san Paolo ha scritto la
prima delle sue lettere, la prima Lettera ai Tessalonicesi, dove
parla di questo ritorno di Gesù, chiamato parusia, avvento, nuova e
definitiva e manifesta presenza (cfr 4,13-18). Ai
Tessalonicesi, che hanno i loro dubbi e i loro problemi, l'Apostolo scrive
così: “Se infatti crediamo che Gesù è morto ed è risorto, così anche Dio, per
mezzo di Gesù, radunerà con lui coloro che sono morti” (4,14). E continua: “Prima
risorgeranno i morti in Cristo, quindi noi, che viviamo e che saremo ancora in
vita, verremo rapiti insieme con loro nelle nubi, per andare incontro al
Signore in alto, e così saremo sempre con il Signore” (4,16-17). Paolo
descrive la parusia di Cristo con accenti quanto mai vivi e con
immagini simboliche, che trasmettono però un messaggio semplice e profondo:
alla fine saremo sempre con il Signore. E’ questo, al di là delle immagini, il messaggio
essenziale: il nostro futuro è “essere con il Signore”; in quanto credenti,
nella nostra vita noi siamo già con il Signore; il nostro futuro, la vità
eterna, è già cominciata.
Nella seconda Lettera ai Tessalonicesi Paolo
cambia la prospettiva; parla di eventi negativi, che dovranno precedere quello
finale e conclusivo. Non bisogna lasciarsi ingannare – dice – come se il giorno
del Signore fosse davvero imminente, secondo un calcolo cronologico: “Riguardo
alla venuta del Signore nostro Gesù Cristo e al nostro radunarci con lui, vi
preghiamo, fratelli, di non lasciarvi troppo presto confondere la mente e
allarmare né da ispirazioni né da discorsi, né da qualche lettera fatta passare
come nostra, quasi che il giorno del Signore sia già presente. Nessuno vi
inganni in alcun modo!” (2,1-3). Il prosieguo
di questo testo annuncia che prima dell’arrivo del Signore vi sarà l'apostasia
e dovrà essere rivelato un non meglio identificato ‘uomo iniquo’, il ‘figlio
della perdizione’ (2,3),
che la tradizione chiamerà poi l’Anticristo. Ma l’intenzione di questa Lettera
di san Paolo è innanzitutto pratica; egli scrive: “Quando eravamo presso di
voi, vi abbiamo sempre dato questa regola: chi non vuol lavorare, neppure
mangi. Sentiamo infatti che alcuni tra di voi vivono una vita disordina, senza
fare nulla e sempre in agitazione. A questi tali, esortandoli nel Signore Gesù
Cristo, ordiniamo di guadagnarsi il pane lavorando con tranquillità” (3, 10-12). In altre
parole, l’attesa della parusia di Gesù non dispensa dall’impegno in
questo mondo, ma al contrario crea responsabilità davanti al Giudice divino
circa il nostro agire in questo mondo. Proprio così cresce la nostra
responsabilità di lavorare in e per questo mondo. Vedremo
la stessa cosa domenica prossima nel Vangelo dei talenti, dove il Signore ci
dice che ha affidato talenti a tutti e il Giudice chiederà conto di essi
dicendo: Avete portato frutto? Quindi l’attesa del ritorno implica
responsabilità per questo mondo.
La stessa cosa e lo stesso nesso
tra parusia – ritorno del Giudice/Salvatore – e impegno nostro nella
nostra vita appare in un altro contesto e con nuovi aspetti nella Lettera
ai Filippesi. Paolo è in carcere e aspetta la sentenza che può essere di
condanna a morte. In questa situazione pensa al suo futuro essere con il
Signore, ma pensa anche alla comunità di Filippi che ha bisogno del proprio
padre, di Paolo, e scrive: “Per me infatti il vivere è Cristo e il morire un
guadagno. Ma se il vivere nel corpo significa lavorare con frutto, non so
davvero che cosa scegliere. Sono stretto infatti tra queste due cose: ho il desiderio
di lasciare questa vita per essere con Cristo, il che sarebbe assai meglio; ma
per voi è più necessario che io rimanga nel corpo. Persuaso di questo, so che
rimarrò e continuerò a rimanere in mezzo a voi tutti, per il progresso e la
gioia della vostra fede, affinchè il vostro vanto nei miei riguardi cresca
sempre più in Cristo Gesù, con il mio ritorno tra voi” (1, 21-26). Paolo non
ha paura della morte, al contrario: essa indica infatti il completo essere con
Cristo. Ma Paolo partecipa anche dei sentimenti di Cristo, il quale non ha
vissuto per se, ma per noi. Vivere per gli altri diventa il programma della sua
vita e perciò dimostra la sua perfetta disponibilità alla volontà di Dio, a
quel che Dio deciderà. È disponibile soprattutto, anche in futuro, a vivere su
questa terra per gli altri, a vivere per Cristo, a vivere per la sua viva
presenza e così per il rinnovamento del mondo. Vediamo che questo suo essere
con Cristo crea una grande libertà interiore: libertà davanti alla minaccia
della morte, ma libertà anche davanti a tutti gli impegni e le sofferenze della
vita. È semplicemente disponibile per Dio e realmente
libero.
E passiamo adesso, dopo avere esaminato i diversi aspetti
dell'attesa della parusia del Cristo, a domandarci: quali sono gli
atteggiamenti fondamentali del cristiano riguardo alla cose ultime: la morte,
la fine del mondo? Il primo atteggiamento è la certezza che Gesù è risorto, è
col Padre, e proprio così è con noi, per sempre. E nessuno è più forte di
Cristo, perché Egli è col Padre, è con noi. Siamo perciò sicuri, liberati dalla
paura. Questo era un effetto essenziale della predicazione cristiana. La paura
degli spiriti, delle divinità era diffusa in tutto il mondo antico. E anche
oggi i missionari, insieme con tanti elementi buoni delle religioni naturali,
trovano la paura degli spiriti, dei poteri nefasti che ci minacciano. Cristo
vive, ha vinto la morte e ha vinto tutti questi poteri. In questa certezza, in
questa libertà, in questa gioia viviamo. Questo è il primo aspetto del nostro
vivere riguardo al futuro.
In secondo luogo, la certezza che Cristo è con me. E
come in Cristo il mondo futuro è già cominciato, questo dà anche certezza della
speranza. Il futuro non è un buio nel quale nessuno si orienta. Non è così.
Senza Cristo, anche oggi per il mondo il futuro è buio, c'è tanta paura del
futuro. Il cristiano sa che la luce di Cristo è più forte e perciò vive
in una speranza non vaga, in una speranza che dà certezza e dà coraggio per
affrontare il
futuro.
Infine, il terzo atteggiamento. Il Giudice che ritorna
— è giudice e salvatore insieme — ci ha lasciato l’impegno di
vivere in questo mondo secondo il suo modo di vivere. Ci ha consegnato i suoi
talenti. Perciò il nostro terzo atteggiamento è: responsabilità per il mondo,
per i fratelli davanti a Cristo, e nello stesso tempo anche certezza della sua
misericordia. Ambedue le cose sono importanti. Non viviamo come se il bene e il
male fossero uguali, perché Dio può essere solo misericordioso. Questo sarebbe
un inganno. In realtà, viviamo in una grande responsabilità. Abbiamo i talenti,
siamo incaricati di lavorare perché questo mondo si apra a Cristo, sia
rinnovato. Ma pur lavorando e sapendo nella nostra responsabilità che Dio è
giudice vero, siamo anche sicuri che questo giudice è buono, conosciamo il suo
volto, il volto del Cristo risorto, del Cristo crocifisso per noi. Perciò
possiamo essere sicuri della sua bontà e andare avanti con grande coraggio.
Un ulteriore dato dell’insegnamento paolino riguardo
all'escatologia è quello dell’universalità della chiamata alla
fede, che riunisce Giudei e Gentili, cioè i pagani, come segno e
anticipazione della realtà futura, per cui possiamo dire che noi sediamo
già nei cieli con Gesù Cristo, ma per mostrare nei secoli futuri la ricchezza
della grazia (cfr Ef 2,6s):
il dopo diventa un prima per rendere evidente lo stato di
incipiente realizzazione in cui viviamo. Ciò rende tollerabili le sofferenze
del momento presente, che non sono comunque paragonabili alla gloria futura
(cfr Rm 8,18).
Si cammina nella fede e non in visione, e se anche sarebbe preferibile andare
in esilio dal corpo ed abitare presso il Signore, quel che conta in definitiva,
dimorando nel corpo o esulando da esso, è che si sia graditi a Lui (cfr 2 Cor 5,7-9).
Infine, un ultimo punto che forse appare un po'
difficile per noi. San Paolo alla conclusione della sua prima Lettera ai
Corinzi ripete e mette in bocca anche ai Corinzi una preghiera nata nelle
prime comunità cristiane dell'area palestinese: Maranà, thà! che
letteralmente significa “Signore nostro, vieni!” (16,22). Era la
preghiera della prima cristianità, e anche l'ultimo libro del Nuovo Testamento,
l'Apocalisse, si chiude con questa preghiera: “Signore, vieni!”. Possiamo
pregare anche noi così? Mi sembra che per noi oggi, nella nostra vita, nel
nostro mondo, sia difficile pregare sinceramente perché perisca questo mondo,
perché venga la nuova Gerusalemme, perchè venga il giudizio ultimo e il
giudice, Cristo. Penso che se sinceramente non osiamo pregare così per molti
motivi, tuttavia in un modo giusto e corretto anche noi possiamo dire, con la
prima cristianità: “Vieni, Signore Gesù!”. Certo, non vogliamo che adesso venga
la fine del mondo. Ma, d'altra parte, vogliamo anche che finisca questo mondo
ingiusto. Vogliamo anche noi che il mondo sia fondamentalmente cambiato, che
incominci la civiltà dell'amore, che arrivi un mondo di giustizia, di pace,
senza violenza, senza fame. Tutto questo vogliamo: e come potrebbe succedere
senza la presenza di Cristo? Senza la presenza di Cristo non arriverà mai un
mondo realmente giusto e rinnovato. E anche se in un altro modo, totalmente e
in profondità, possiamo e dobbiamo dire anche noi, con grande urgenza e nelle
circostanze del nostro tempo: Vieni, Signore! Vieni nel tuo modo, nei modi che
tu conosci. Vieni dove c'è ingiustizia e violenza. Vieni nei campi di profughi,
nel Darfur, nel Nord Kivu, in tanti parti del mondo. Vieni dove domina la
droga. Vieni anche tra quei ricchi che ti hanno dimenticato, che vivono solo
per se stessi. Vieni dove tu sei sconosciuto. Vieni nel modo tuo e
rinnova il mondo di oggi. Vieni anche nei nostri cuori, vieni e rinnova il
nostro vivere, vieni nel nostro cuore perché noi stessi possiamo divenire luce
di Dio, presenza tua. In questo senso preghiamo con san Paolo: Maranà,
thà! “Vieni, Signore Gesù!”, e preghiamo perché Cristo sia realmente presente
oggi nel nostro mondo e lo rinnovi.
Saluti:
Saúdo cordialmente os peregrinos de língua portuguesa,
a todos desejando felicidades, em Jesus Cristo: em particular, desejo saudar
muito cordialmente aos grupos vindos de Portugal e
do Brasil. Que a vinda a Roma vos fortaleça na fé e avive no vosso ânimo a
coragem para testemunhar a grandeza do Redentor dos homens, vencedor do mal e
ressuscitado para ser a nossa esperança e a nossa paz. Que o Senhor vos
abençoe!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie uczestniczących w audiencji
Polaków. Święty Paweł mówiąc o dniu paruzji zachęca nas do wytrwania
w wierze i troski o życie duchowe. Wiara budzi nadzieję, przemienia i
podtrzymuje życie wierzących. Niech całe nasze życie – w duchu tej nadziei –
będzie drogą na radosne spotkanie z Bogiem. Niech będzie pochwalony Jezus
Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente tutti i Polacchi che partecipano a
quest’Udienza. San Paolo, parlando della parusia, ci incoraggia a
perseverare nella fede e ad irrobustire la nostra vita spirituale. La fede
risveglia la speranza, trasforma e infonde la vita dei credenti. Che tutta la
nostra vita – nello spirito di questa speranza – sia la via al festoso incontro
con Dio. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua ungherese:
Nagy szeretettel köszöntöm a magyar híveket! Isten
hozott Benneteket, különösképpen az illésházi csoport tagjait. Életetek
építsétek Krisztus sziklájára és így bátran hirdessétek az ő Igéjét korunk
embereinek. Apostoli áldásomat adom Rátok és családjaitokra. Dicsértessék a
Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto con affetto i pellegrini di lingua ungherese,
specialmente i fedeli della Parrocchia di Illésháza. Vi incoraggio a fondare la
vostra vita sulla salda roccia di Cristo, per essere coraggiosi annunciatori
della sua Parola agli uomini del nostro tempo. Con la particolare Benedizione
Apostolica a voi e alle vostre famiglie! Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovacca:
Zo srdca vítam slovenských pútnikov, osobitne
študentov Gymnázia svätého Michala Archanjela z Piešťan. Milí mladí, minulú
nedeľu sme slávili Výročie posviacky rímskej Lateránskej baziliky. Nech
návšteva tejto katedrály biskupa Ríma posilní vašu lásku k nástupcovi
svätého Petra. Ochotne žehnám vás i vašich drahých. Pochválený buď Ježiš
Kristus!
Traduzione italiana:
Do un cordiale benvenuto ai pellegrini slovacchi,
particolarmente agli studenti del Ginnasio San Michele Arcangelo di
Piešťany. Cari giovani, domenica scorsa abbiamo celebrato la Dedicazione della
Basilica romana Lateranense. La visita a questa Cattedrale del Vescovo di Roma
rafforzi il vostro amore per il successore di San Pietro. Volentieri benedico
voi ed i vostri cari. Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale saluto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto il Capitolo Generale delle Suore Figlie
di Maria Ausliatrice. Care sorelle mi unisco con gioia alla vostra gratitudine
a Dio per i doni ricevuti in questi mesi, durante i quali avete riflettuto
insieme sul presente e il futuro del vostro Istituto. Invoco una rinnovata
effusione di grazia divina sulla nuova Superiora Generale e il suo Consiglio,
come pure sull’intera Congregazione perché possiate proseguire con entusiasmo
la vostra missione apostolica. San Giovanni Bosco, Santa Maria Mazzarello e
tutti i Santi e Beati della grande Famiglia salesiana vi ottengano il dono di
una sempre più feconda e lieta adesione ai consigli evangelici. Saluto i
partecipanti al raduno dei Maestri del Commercio e li ringrazio per
la loro gradita visita. Saluto i fedeli di Carpineto Romano, qui convenuti
con il loro Vescovo Mons. Lorenzo Loppa, e li affido alla materna intercessione
della Vergine Immacolata, loro celeste patrona. Saluto con affetto il
pellegrinaggio dell’Arcidiocesi di Milano, guidato dal loro Pastore, il
Cardinale Dionigi Tettamanzi. Cari amici, siete venuti a Roma per consegnarmi i
primi due esemplari del nuovo Lezionario Ambrosiano: è questo un modo concreto
per esprimere i profondi vincoli di comunione che legano la vostra Arcidiocesi
al Successore di Pietro. Vi ringrazio per questo gesto così carico di
significato ecclesiale e vi esorto ad accogliere il nuovo Lezionario come un
grande dono per l’intera Comunità ambrosiana. Sia per voi strumento prezioso
per un rinnovato impegno missionario nell’annunciare il Vangelo in ogni ambito
della società.
Saluto, infine, i giovani, i malati e
gli sposi novelli. L'esempio di san Martino, di cui ieri abbiamo celebrato la
festa, sia per voi, cari giovani, spinta ad una sempre generosa fedeltà
evangelica; sia per voi, cari malati, incoraggiamento a confidare nel
Signore che mai abbandona i suoi figli nel momento della prova; sia per voi,
cari sposi novelli, stimolo a rispettare e servire con coraggio la vita
umana, che è dono di Dio.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081112.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (13)
La dottrina della giustificazione: dalle opere alla
fede.
Cari fratelli e sorelle,
nel cammino che stiamo compiendo sotto la guida di san
Paolo, vogliamo ora soffermarci su un tema che sta al centro delle controversie
del secolo della Riforma: la questione della giustificazione. Come diventa
giusto l’uomo agli occhi di Dio? Quando Paolo incontrò il Risorto sulla strada
di Damasco era un uomo realizzato: irreprensibile quanto alla giustizia
derivante dalla Legge (cfr Fil 3,6),
superava molti suoi coetanei nell’osservanza delle prescrizioni mosaiche ed era
zelante nel sostenere le tradizioni dei padri (cfr Gal 1,14).
L’illuminazione di Damasco gli cambiò radicalmente l'esistenza: cominciò a
considerare tutti i meriti, acquisiti in una carriera religiosa integerrima,
come “spazzatura” di fronte alla sublimità della conoscenza di Gesù Cristo
(cfr Fil 3,8).
La Lettera ai Filippesi ci offre una toccante testimonianza del
passaggio di Paolo da una giustizia fondata sulla Legge e acquisita con l'osservanza
delle opere prescritte, ad una giustizia basata sulla fede in Cristo: egli
aveva compreso che quanto fino ad allora gli era parso un guadagno in realtà di
fronte a Dio era una perdita e aveva deciso perciò di scommettere tutta la sua
esistenza su Gesù Cristo (cfr Fil 3,7). Il
tesoro nascosto nel campo e la perla preziosa nel cui acquisto investire tutto
il resto non erano più le opere della Legge, ma Gesù Cristo, il suo Signore.
Il rapporto tra Paolo e il Risorto diventò talmente
profondo da indurlo a sostenere che Cristo non era più soltanto la sua vita ma
il suo vivere, al punto che per poterlo raggiungere persino il morire diventava
un guadagno (cfr Fil 1,21).
Non che disprezzasse la vita, ma aveva compreso che per lui il vivere non aveva
ormai altro scopo e non nutriva perciò altro desiderio che di raggiungere
Cristo, come in una gara di atletica, per restare sempre con Lui: il Risorto
era diventato l’inizio e il fine della sua esistenza, il motivo e la mèta della
sua corsa. Soltanto la preoccupazione per la maturazione nella fede di coloro
che aveva evangelizzato e la sollecitudine per tutte le Chiese da lui fondate (cfr 2 Cor 11,28) lo
inducevano a rallentare la corsa verso il suo unico Signore, per attendere i
discepoli affinché con lui potessero correre verso la mèta. Se nella precedente
osservanza della Legge non aveva nulla da rimproverarsi dal punto di vista
dell’integrità morale, una volta raggiunto da Cristo preferiva non pronunciare
giudizi su se stesso (cfr 1 Cor 4,3-4),
ma si limitava a proporsi di correre per conquistare Colui dal quale era stato
conquistato (cfr Fil 3,12).
È proprio per questa personale esperienza del rapporto
con Gesù Cristo che Paolo colloca ormai al centro del suo Vangelo
un’irriducibile opposizione tra due percorsi alternativi verso la giustizia:
uno costruito sulle opere della Legge, l’altro fondato sulla grazia della fede
in Cristo. L’alternativa fra la giustizia per le opere della Legge e quella per
la fede in Cristo diventa così uno dei motivi dominanti che attraversano le sue
Lettere: “Noi, che per nascita siamo Giudei e non pagani peccatori, sapendo
tuttavia che l'uomo non è giustificato per le opere della Legge, ma soltanto
per mezzo della fede in Gesù Cristo, abbiamo creduto anche noi in Cristo Gesù,
per essere giustificati per la fede in Cristo e non per le opere della Legge;
poiché per le opere della Legge non verrà mai giustificato nessuno” (Gal 2,15-16). E
ai cristiani di Roma ribadisce che “tutti hanno peccato e sono privi della
gloria di Dio, ma sono giustificati gratuitamente per la sua grazia, per mezzo
della redenzione che è in Cristo Gesù (Rm 3,23-24). E
aggiunge “Noi riteniamo, infatti che l’uomo è giustificato per la fede,
indipendentemente dalle opere della Legge” (Ibid 28). Lutero a
questo punto tradusse: “giustificato per la sola fede”. Ritornerò su questo
punto alla fine della catechesi. Prima dobbiamo chiarire che cosa è questa
“Legge” dalla quale siamo liberati e che cosa sono quelle “opere della Legge”
che non giustificano. Già nella comunità di Corinto esisteva l’opinione che
sarebbe poi ritornata sistematicamente nella storia; l’opinione consisteva nel
ritenere che si trattasse della legge morale e che la libertà cristiana
consistesse quindi nella liberazione dall’etica. Così a Corinto circolava la
parola “πάντα μοι έξεστιν” (tutto mi è lecito). E’ ovvio che questa
interpretazione è sbagliata: la libertà cristiana non è libertinismo, la
liberazione della quale parla san Paolo non è liberazione dal fare il bene.
Ma che cosa significa dunque la Legge dalla quale
siamo liberati e che non salva? Per san Paolo, come per tutti i suoi
contemporanei, la parola Legge significava la Torah nella sua totalità, cioè i
cinque libri di Mosè. La Torah implicava, nell’interpretazione farisaica,
quella studiata e fatta propria da Paolo, un complesso di comportamenti che
andava dal nucleo etico fino alle osservanze rituali e cultuali che
determinavano sostanzialmente l’identità dell’uomo giusto. Particolarmente la
circoncisione, le osservanze circa il cibo puro e generalmente la purezza
rituale, le regole circa l’osservanza del sabato, ecc. Comportamenti che
appaiono spesso anche nei dibattiti tra Gesù e i suoi contemporanei. Tutte
queste osservanze che esprimono una identità sociale, culturale e religiosa
erano divenute singolarmente importanti al tempo della cultura ellenistica,
cominciando dal III secolo a.C. Questa cultura, che era diventata la cultura
universale di allora, ed era una cultura apparentemente razionale, una cultura
politeista, apparentemente tollerante, costituiva una pressione forte verso
l’uniformità culturale e minacciava così l’identità di Israele, che era
politicamente costretto ad entrare in questa identità comune della cultura
ellenistica con conseguente perdita della propria identità, perdita quindi
anche della preziosa eredità della fede dei Padri, della fede nell’unico Dio e
nelle promesse di Dio.
Contro questa pressione culturale, che minacciava non
solo l’identità israelitica, ma anche la fede nell’unico Dio e nelle sue
promesse, era necessario creare un muro di distinzione, uno scudo di difesa a
protezione della preziosa eredità della fede; tale muro consisteva proprio
nelle osservanze e prescrizioni giudaiche. Paolo, che aveva appreso tali
osservanze proprio nella loro funzione difensiva del dono di Dio, dell’eredità
della fede in un unico Dio, ha visto minacciata questa identità dalla libertà
dei cristiani: per questo li perseguitava. Al momento del suo incontro con il
Risorto capì che con la risurrezione di Cristo la situazione era cambiata
radicalmente. Con Cristo, il Dio di Israele, l’unico vero Dio, diventava il Dio
di tutti i popoli. Il muro – così dice nella Lettera agli Efesini –
tra Israele e i pagani non era più necessario: è Cristo che ci protegge contro
il politesimo e tutte le sue deviazioni; è Cristo che ci unisce con e
nell’unico Dio; è Cristo che garantisce la nostra vera identità nella diversità
delle culture. Il muro non è più necessario, la nostra identità comune nella
diversità delle culture è Cristo, ed è lui che ci fa giusti. Essere giusto vuol
semplicemente dire essere con Cristo e in Cristo. E questo basta. Non sono più
necessarie altre osservanze. Perciò l’espressione “sola fide” di Lutero è vera,
se non si oppone la fede alla carità, all’amore. La fede è guardare Cristo,
affidarsi a Cristo, attaccarsi a Cristo, conformarsi a Cristo, alla sua vita. E
la forma, la vita di Cristo è l’amore; quindi credere è conformarsi a Cristo ed
entrare nel suo amore. Perciò san Paolo nella Lettera ai Galati, nella quale
soprattutto ha sviluppato la sua dottrina sulla giustificazione, parla della
fede che opera per mezzo della carità (cfr Gal 5,14).
Paolo sa che nel duplice amore di Dio e del prossimo è
presente e adempiuta tutta la Legge. Così nella comunione con Cristo, nella
fede che crea la carità, tutta la Legge è realizzata. Diventiamo giusti
entrando in comunione con Cristo che è l'amore. Vedremo la stessa cosa nel
Vangelo della prossima domenica, solennità di Cristo Re. È il Vangelo del
giudice il cui unico criterio è l'amore. Ciò che domanda è solo questo: Tu mi
hai visitato quando ero ammalato? Quando ero in carcere? Tu mi hai dato da
mangiare quando ho avuto fame, tu mi hai vestito quando ero nudo? E così la giustizia
si decide nella carità. Così, al termine di questo Vangelo, possiamo quasi
dire: solo amore, sola carità. Ma non c'è contraddizione tra questo Vangelo e
San Paolo. È la medesima visione, quella secondo cui la comunione con Cristo,
la fede in Cristo crea la carità. E la carità è realizzazione della comunione
con Cristo. Così, essendo uniti a Lui siamo giusti e in nessun altro modo.
Alla fine, possiamo solo pregare il Signore che ci
aiuti a credere. Credere realmente; credere diventa così vita, unità con
Cristo, trasformazione della nostra vita. E così, trasformati dal suo amore,
dall’amore di Dio e del prossimo, possiamo essere realmente giusti agli occhi
di Dio.
Saluti:
Je suis heureux de saluer les pèlerins de Montréal
avec Son Éminence le Cardinal Jean-Claude Turcotte, les membres de la
Conférence Internationale Catholique du Scoutisme, et la paroisse de Béziers.
Avec saint Paul, vivons du Christ qui est le centre de notre foi et de notre
vie ! Avec ma Bénédiction Apostolique.
Amados peregrinos de língua portuguesa, uma fraterna
saudação de boas-vindas a todos. Antes de vós, muitas gerações de romeiros
vieram ajoelhar-se junto dos túmulos de São Pedro e São Paulo, à procura
daquela razão de viver tão forte e segura que levou os Apóstolos a darem a sua
vida por Cristo. Espero que a encontreis... Sobre vós e vossos entes queridos,
desça a minha Bênção.
Saluto in lingua polacca:
Witam pielgrzymów z Polski. Pozdrawiam szczególnie
Stowarzyszenie „Rodzina Rodła”, spadkobiercę Związku Polaków w Niemczech z
okresu międzywojennego. Życzę, aby wasza działalność służyła budowaniu jedności
i umacnianiu braterskich więzi między narodami. Wszystkim tu obecnym serdecznie
błogosławię.
Traduzione italiana:
Do il benvenuto ai pellegrini provenienti dalla
Polonia. In modo particolare saluto l’Associazione “Rodzina Rodła” (Famiglia di
Rodło), erede dell’Unione dei Polacchi nella Germania, nel periodo fra le due
guerre. Auguro che la vostra attività serva all’edificazione dell’unità e al
consolidamento dei legami fraterni tra le nazioni. A tutti voi qui presenti
imparto di cuore la mia benedizione.
Saluto in lingua slovacca:
Zo srdca vítam pútnikov zo Slovenska. Bratia a sestry,
včera sa v rímskych bazilikách svätých apoštolov Petra a Pavla slávilo Výročie
ich posviacky. Nech návšteva týchto bazilík zveľadí vašu lásku k Cirkvi, ktorá
je postavená na apoštoloch. S láskou vás žehnám. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Do un cordiale benvenuto ai pellegrini provenienti
dalla Slovacchia. Fratelli e sorelle, ieri nelle basiliche romane dei santi
Apostoli Pietro e Paolo si celebrava la festa della Dedicazione. La visita di
queste basiliche approfondisca il vostro amore per la Chiesa, fondata sugli
apostoli. Con affetto vi benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i fedeli della Diocesi di Ugento-Santa
Maria di Leuca, con il loro Pastore Mons. Vito De Grisantis, qui convenuti per
ricambiare la visita, che ho avuto la gioia di compiere nella loro terra nello
scorso mese di giugno. Cari amici, ancora una volta vi ringrazio per l’affetto
con cui mi avete accolto, ed auspico che da quel nostro incontro scaturisca per
la vostra Comunità diocesana una rinnovata, fedele e generosa adesione a Cristo
e alla sua Chiesa. Saluto i rappresentanti della Federazione italiana
cuochi e i Carabinieri della Regione Umbria. Tutti ringrazio per la
presenza, ed auguro a ciascuno di essere messaggeri di gioia e di condivisione
fraterna.
Saluto infine i giovani, i malati e
gli sposi novelli. Domenica prossima, ultima del tempo ordinario,
celebreremo la solennità di Cristo, re dell’Universo. Cari giovani, ponete
Gesù al centro della vostra vita, e da Lui riceverete luce e coraggio. Cristo,
che ha fatto della Croce un trono regale, insegni a voi, cari malati, a
comprendere il valore redentivo della sofferenza vissuta in unione a Lui. A
voi, cari sposi novelli, auguro di riconoscere la presenza del Signore nel
vostro cammino familiare.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081119.html
Isidoro Lozano (1826–1895), San Pablo, sorprendido por Nerón en el momento de
convertir a Sabina Popea, 1858, 178 x 301, Museo del Prado, Depositado en la Universidad Central de Barcelona
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Questa mattina saluto con grande gioia Sua Santità
Aram I, Catholicos di Cilicia degli Armeni, insieme alla distinta delegazione
che lo accompagna e ai pellegrini armeni dei vari Paesi. Questa visita fraterna
è un'occasione significativa per rafforzare i vincoli di unità già esistenti
fra noi, mentre procediamo verso la piena comunione che è sia un obiettivo di tutti
i seguaci di Cristo sia un dono da implorare ogni giorno dal Signore.
Per questo motivo, Santità, invoco la grazia dello
Spirito Santo sul suo pellegrinaggio presso le tombe degli Apostoli Pietro e
Paolo e invito tutti i presenti a pregare con fervore il Signore affinché la
sua visita e i nostri incontri siano un ulteriore passo avanti lungo il cammino
verso la piena unità.
Santità, desidero esprimere particolare gratitudine
per il suo costante impegno personale nel campo dell'ecumenismo, in particolare
nella Commissione congiunta Internazionale per il Dialogo Teologico fra la
Chiesa cattolica e le Chiese ortodosse orientali e nel Consiglio Mondiale delle
Chiese.
Sulla facciata esterna della basilica di San Pietro
c'è una statua di San Gregorio l'Illuminatore, fondatore della Chiesa armena,
che uno dei vostri storici ha definito "nostro progenitore e padre del
Vangelo". La presenza di questa statua evoca le sofferenze che ha
sopportato nel condurre il popolo armeno al cristianesimo, ma ricorda anche i numerosi
martiri e confessori della fede la cui testimonianza ha recato frutti
abbondanti nella storia del vostro popolo. La cultura e la spiritualità armene
sono pervase dall'orgoglio di questa testimonianza dei loro antenati, che hanno
sofferto con fedeltà e coraggio in comunione con l'Agnello ucciso per la
salvezza del mondo.
Benvenuti, Santità, cari Vescovi e cari amici! Insieme
invochiamo l'intercessione di San Gregorio l'Illuminatore e soprattutto la
Vergine Madre di Dio cosicché illuminino il nostro cammino verso la pienezza di
quell'unità che noi tutti desideriamo.
San Paolo (14)
La dottrina della giustificazione: dalla fede alle
opere.
Cari fratelli e sorelle,
nella catechesi
di mercoledì scorso ho parlato della questione di come l'uomo diventi
giusto davanti a Dio. Seguendo san Paolo, abbiamo visto che l'uomo non è in
grado di farsi “giusto” con le sue proprie azioni, ma può realmente divenire
“giusto” davanti a Dio solo perché Dio gli conferisce la sua “giustizia”
unendolo a Cristo suo Figlio. E questa unione con Cristo l’uomo l’ottiene
mediante la fede. In questo senso san Paolo ci dice: non le nostre opere, ma la
fede ci rende “giusti”. Questa fede, tuttavia, non è un pensiero, un'opinione,
un'idea. Questa fede è comunione con Cristo, che il Signore ci dona e perciò
diventa vita, diventa conformità con Lui. O, con altre parole, la fede, se è
vera, se è reale, diventa amore, diventa carità, si esprime nella carità. Una
fede senza carità, senza questo frutto non sarebbe vera fede. Sarebbe fede
morta.
Abbiamo quindi trovato nell'ultima catechesi due
livelli: quello della non rilevanza delle nostre azioni, delle nostre opere per
il raggiungimento della salvezza e quello della “giustificazione” mediante la
fede che produce il frutto dello Spirito. La confusione di questi due livelli
ha causato, nel corso dei secoli, non pochi fraintendimenti nella cristianità.
In questo contesto è importante che san Paolo nella stessa Lettera ai
Galati ponga, da una parte, l’accento, in modo radicale, sulla gratuità
della giustificazione non per le nostre opere, ma che, al tempo stesso,
sottolinei pure la relazione tra la fede e la carità, tra la fede e le opere:
“In Cristo Gesù non è la circoncisione che vale o la non circoncisione, ma la
fede che si rende operosa per mezzo della carità” (Gal 5,6). Di
conseguenza, vi sono, da una parte, le “opere della carne” che sono
“fornicazione, impurità, dissolutezza, idolatria...” (Gal 5,19-21):
tutte opere contrarie alla fede; dall’altra, vi è l’azione dello Spirito Santo,
che alimenta la vita cristiana suscitando “amore, gioia, pace, magnanimità,
benevolenza, bontà, fedeltà, mitezza, dominio di sé” (Gal 5,22): sono
questi i frutti dello Spirito che sbocciano dalla fede.
All’inizio di quest’elenco di virtù è citata l’agape,
l'amore, e nella conclusione il dominio di sé. In realtà, lo Spirito, che è
l’Amore del Padre e del Figlio, effonde il suo primo dono, l’agape, nei nostri
cuori (cfr Rm 5,5);
e l’agape, l'amore, per esprimersi in pienezza esige il dominio di sé.
Dell’amore del Padre e del Figlio, che ci raggiunge e trasforma la nostra
esistenza in profondità, ho anche trattato nella mia prima Enciclica: Deus
caritas est. I credenti sanno che nell'amore vicendevole s'incarna l'amore
di Dio e di Cristo, per mezzo dello Spirito. Ritorniamo alla Lettera ai
Galati. Qui san Paolo dice che, portando i pesi gli uni degli altri, i credenti
adempiono il comandamento dell’amore (cfr Gal 6,2).
Giustificati per il dono della fede in Cristo, siamo chiamati a vivere
nell’amore di Cristo per il prossimo, perché è su questo criterio che saremo,
alla fine della nostra esistenza, giudicati. In realtà, Paolo non fa che
ripetere ciò che aveva detto Gesù stesso e che ci è stato riproposto dal Vangelo
di domenica scorsa, nella parabola dell'ultimo Giudizio. Nella Prima Lettera ai
Corinzi, san Paolo si diffonde in un famoso elogio dell’amore. E’ il cosiddetto
inno alla carità: “Se parlassi le lingue degli uomini e degli angeli, ma non
avessi l'amore, sarei come bronzo che rimbomba o come cimbalo che strepita...
La carità è magnanima, benevola è la carità, non è invidiosa, non si vanta, non
si gonfia d’orgoglio, non manca di rispetto, non cerca il proprio interesse...”
(1 Cor 13,1.4-5).
L’amore cristiano è quanto mai esigente poiché sgorga dall’amore totale di
Cristo per noi: quell’amore che ci reclama, ci accoglie, ci abbraccia, ci
sostiene, sino a tormentarci, poiché costringe ciascuno a non vivere più per se
stesso, chiuso nel proprio egoismo, ma per “Colui che è morto e risorto per
noi” (cfr 2
Cor 5,15). L’amore di Cristo ci fa essere in Lui quella creatura nuova
(cfr 2
Cor 5,17) che entra a far parte del suo Corpo mistico che è la Chiesa.
Vista in questa prospettiva, la centralità della
giustificazione senza le opere, oggetto primario della predicazione di Paolo, non
entra in contraddizione con la fede operante nell’amore; anzi esige che la
nostra stessa fede si esprima in una vita secondo lo Spirito. Spesso si è vista
un’infondata contrapposizione tra la teologia di san Paolo e quella di san
Giacomo, che nella sua Lettera scrive: “Come il corpo senza lo spirito è morto,
così anche la fede senza le opere è morta” (2,26). In realtà,
mentre Paolo è preoccupato anzitutto di dimostrare che la fede in Cristo è
necessaria e sufficiente, Giacomo pone l’accento sulle relazioni consequenziali
tra la fede e le opere (cfr Gc 2,2-4).
Pertanto sia per Paolo sia per Giacomo la fede operante nell’amore attesta il
dono gratuito della giustificazione in Cristo. La salvezza, ricevuta in Cristo,
ha bisogno di essere custodita e testimoniata “con rispetto e timore. E’ Dio
infatti che suscita in voi il volere e l’operare secondo il suo disegno
d’amore. Fate tutto senza mormorare e senza esitare... tenendo salda la parola
di vita”, dirà ancora san Paolo ai cristiani di Filippi (cfr Fil 2,12-14.16).
Spesso siamo portati a cadere negli stessi
fraintendimenti che hanno caratterizzato la comunità di Corinto: quei cristiani
pensavano che, essendo stati giustificati gratuitamente in Cristo per la fede,
“tutto fosse loro lecito”. E pensavano, e spesso sembra che lo pensino anche
cristiani di oggi, che sia lecito creare divisioni nella Chiesa, Corpo di
Cristo, celebrare l’Eucaristia senza farsi carico dei fratelli più bisognosi,
aspirare ai carismi migliori senza rendersi conto di essere membra gli uni
degli altri, e così via. Disastrose sono le conseguenze di una fede che non
s’incarna nell’amore, perché si riduce all’arbitrio e al soggettivismo più
nocivo per noi e per i fratelli. Al contrario, seguendo san Paolo, dobbiamo
prendere rinnovata coscienza del fatto che, proprio perché giustificati in
Cristo, non apparteniamo più a noi stessi, ma siamo diventati tempio dello
Spirito e siamo perciò chiamati a glorificare Dio nel nostro corpo con tutta la
nostra esistenza (cfr 1 Cor 6,19).
Sarebbe uno svendere il valore inestimabile della giustificazione se, comprati
a caro prezzo dal sangue di Cristo, non lo glorificassimo con il nostro corpo.
In realtà, è proprio questo il nostro culto “ragionevole” e insieme
“spirituale”, per cui siamo esortati da Paolo a “offrire il nostro corpo come
sacrificio vivente, santo e gradito a Dio” (Rm 12,1). A che
cosa si ridurrebbe una liturgia rivolta soltanto al Signore, senza diventare,
nello stesso tempo, servizio per i fratelli, una fede che non si esprimesse
nella carità? E l’Apostolo pone spesso le sue comunità di fronte al giudizio
finale, in occasione del quale tutti “dobbiamo comparire davanti al tribunale
di Cristo, per ricevere ciascuno la ricompensa delle opere compiute quando era
nel corpo, sia in bene che in male” (2 Cor 5,10; cfr
anche Rm 2,16).
E questo pensiero del Giudizio deve illuminarci nella nostra vita di ogni
giorno.
Se l’etica che Paolo propone ai credenti non scade in
forme di moralismo e si dimostra attuale per noi, è perché, ogni volta, riparte
sempre dalla relazione personale e comunitaria con Cristo, per inverarsi nella
vita secondo lo Spirito. Questo è essenziale: l'etica cristiana non nasce da un
sistema di comandamenti, ma è conseguenza della nostra amicizia con Cristo.
Questa amicizia influenza la vita: se è vera si incarna e si realizza
nell'amore per il prossimo. Per questo, qualsiasi decadimento etico non si
limita alla sfera individuale, ma è nello stesso tempo svalutazione della fede
personale e comunitaria: da questa deriva e su essa incide in modo
determinante. Lasciamoci quindi raggiungere dalla riconciliazione, che Dio ci
ha donato in Cristo, dall'amore “folle” di Dio per noi: nulla e nessuno
potranno mai separarci dal suo amore (cfr Rm 8,39). In
questa certezza viviamo. E’ questa certezza a donarci la forza di vivere
concretamente la fede che opera nell'amore.
Saluti:
Saluto in lingua croata:
Srdačnu dobrodošlicu upućujem dragim hrvatskim
hodočasnicima, a posebno vjernicima iz župe Svetoga Mateja iz Mostara. Krist
Kralj, čiji dolazak u vjeri i nadi s radošću iščekujemo, neka čuva i blagoslovi
vas i vaše obitelji. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini croati,
particolarmente ai fedeli della parrocchia di San Matteo di Mostar. Il Cristo
Re, la cui venuta nella fede e nella speranza con gioia aspettiamo, benedica e
protegga voi e le vostre famiglie. Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua lituana:
Nuoširdžiai sveikinu lietuviškai kalbančius
piligrimus. Brangieji, dėkoju už Jūsų dalyvavimą ir, pavesdamas Jus ir Jūsų
šeimas motiniškai Mergelės Marijos globai, visiems suteikiu savo palaiminimą.
Garbė Jėzui Kristui ir Marijai!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale saluto ai pellegrini di lingua
lituana. Carissimi, vi ringrazio per la vostra presenza e, mentre invoco su di
voi e sulle vostre famiglie la materna protezione della vergine Maria,
volentieri imparto a tutti la mia Benedizione. Siano lodati Gesù Cristo e
Maria!.
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie obecnych tu również pielgrzymów
polskich. Wędrując po Rzymie śladami świętego Pawła miejcie w pamięci jego
zachętę: „Nie bierzcie wzoru z tego świata, lecz przemieniajcie się przez
odnawianie umysłu, abyście umieli rozpoznać jaka jest wola Boża: co jest dobre,
co Bogu miłe i co doskonałe” (Rz 12, 2). Niech będzie pochwalony Jezus
Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini polacchi qui
presenti. Camminando per le strade di Roma sulle tracce di San Paolo,
conservate in memoria il suo incoraggiamento: “Non uniformatevi al mondo
presente, ma trasformatevi continuamente nel rinnovamento della vostra
coscienza, in modo che possiate discernere che cosa Dio vuole da voi, cos’è
buono, a Lui gradito e perfetto” (Rm 12, 2). Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua ungherese:
Isten hozta a magyar híveket Budapestről! Római
látogatástok erősítsen meg hitetekben és legyen lelki gyarapodástok forrása.
Erre kérem a jó Isten áldását Rátok és családjaitokra. Dicsértessék a Jézus
Krisztus!
Traduzione italiana
Un saluto cordiale ai fedeli di lingua ungherese,
specialmente a quelli di Budapest! Il vostro pellegrinaggio romano rafforza la
vostra fede e diventa fonte della crescita spirituale. Con la particolare
Benedizione Apostolica a voi e alle vostre famiglie! Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i sacerdoti dell’Arcidiocesi di Catania,
accompagnati dal loro Pastore Mons. Salvatore Gristina. Cari amici, curate
sempre di più il vostro incontro personale con Gesù e perseverate
nell’adempimento generoso del vostro ministero a servizio del popolo cristiano.
Saluto il pellegrinaggio della Diocesi di Chiavari, guidato dal
Vescovo Mons. Alberto Tanasini, invitando l’intera Comunità diocesana a
coltivare verso tutti quell’amore divino capace di rinnovare il mondo.
Saluto, infine, i giovani, i malati e
gli sposi novelli. Domenica prossima, inizia il tempo di Avvento, in
preparazione al Natale di Cristo. Esorto voi, cari giovani, a vivere
questo "tempo forte" con vigile preghiera e ardente azione
apostolica. Incoraggio voi, cari malati, a sostenere con l'offerta delle vostre
sofferenze il cammino di preparazione al Natale di tutta la Chiesa. Auguro a
voi, sposi novelli, di essere testimoni dello Spirito d’amore che anima e
sostiene l’intera famiglia di Dio.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081126.html
Ikone des Heiligen Scha'ul Paulus von Tarsos, Franziskanerkirche
St. Johannis Baptistae in Akko, Israel,
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (15)
Adamo e Cristo: dal peccato (originale) alla libertà.
Cari fratelli e sorelle,
nell'odierna catechesi ci soffermeremo sulle relazioni
tra Adamo e Cristo, delineate da san Paolo nella nota pagina della Lettera
ai Romani (5,12-21),
nella quale egli consegna alla Chiesa le linee essenziali della dottrina sul
peccato originale. In verità, già nella prima Lettera ai
Corinzi, trattando della fede nella risurrezione, Paolo aveva introdotto
il confronto tra il progenitore e Cristo: “Come infatti in Adamo tutti muoiono,
così in Cristo tutti riceveranno la vita... Il primo uomo, Adamo, divenne un
essere vivente, ma l'ultimo Adamo divenne spirito datore di vita” (1 Cor 15,22-45).
Con Rm 5,12-21 il
confronto tra Cristo e Adamo si fa più articolato e illuminante: Paolo
ripercorre la storia della salvezza da Adamo alla Legge e da questa a Cristo.
Al centro della scena non si trova tanto Adamo con le conseguenze del peccato
sull'umanità, quanto Gesù Cristo e la grazia che, mediante Lui, è stata
riversata in abbondanza sull'umanità. La ripetizione del “molto più”
riguardante Cristo sottolinea come il dono ricevuto in Lui sorpassi, di gran
lunga, il peccato di Adamo e le conseguenze prodotte sull'umanità, così che
Paolo può giungere alla conclusione: “Ma dove abbondò il peccato, sovrabbondò
la grazia” (Rm 5,20).
Pertanto, il confronto che Paolo traccia tra Adamo e Cristo mette in luce
l’inferiorità del primo uomo rispetto alla prevalenza del secondo.
D’altro canto, è proprio per mettere in evidenza
l'incommensurabile dono della grazia, in Cristo, che Paolo accenna al peccato
di Adamo: si direbbe che se non fosse stato per dimostrare la centralità della
grazia, egli non si sarebbe attardato a trattare del peccato che “a causa di un
solo uomo è entrato nel mondo e, con il peccato, la morte” (Rm 5,12). Per
questo se, nella fede della Chiesa, è maturata la consapevolezza del dogma del
peccato originale è perché esso è connesso inscindibilmente con l’altro dogma,
quello della salvezza e della libertà in Cristo. La conseguenza di ciò è che
non dovremmo mai trattare del peccato di Adamo e dell’umanità in modo
distaccato dal contesto salvifico, senza comprenderli cioè nell’orizzonte della
giustificazione in Cristo.
Ma come uomini di oggi dobbiamo domandarci: che cosa è
questo peccato originale? Che cosa insegna san Paolo, che cosa insegna la
Chiesa? È ancora oggi sostenibile questa dottrina? Molti pensano che, alla luce
della storia dell'evoluzione, non ci sarebbe più posto per la dottrina di un
primo peccato, che poi si diffonderebbe in tutta la storia dell'umanità. E, di
conseguenza, anche la questione della Redenzione e del Redentore perderebbe il
suo fondamento. Dunque, esiste il peccato originale o no? Per poter rispondere
dobbiamo distinguere due aspetti della dottrina sul peccato originale. Esiste
un aspetto empirico, cioè una realtà concreta, visibile, direi tangibile per
tutti. E un aspetto misterico, riguardante il fondamento ontologico di questo
fatto. Il dato empirico è che esiste una contraddizione nel nostro essere. Da
una parte ogni uomo sa che deve fare il bene e intimamente lo vuole anche fare.
Ma, nello stesso tempo, sente anche l'altro impulso di fare il contrario, di
seguire la strada dell'egoismo, della violenza, di fare solo quanto gli piace
anche sapendo di agire così contro il bene, contro Dio e contro il prossimo.
San Paolo nella sua Lettera ai Romani ha espresso questa
contraddizione nel nostro essere così: «C'è in me il desiderio del bene, ma non
la capacità di attuarlo; infatti io non compio il bene che voglio, ma il male
che non voglio» (7,
18-19). Questa contraddizione interiore del nostro essere non è una teoria.
Ognuno di noi la prova ogni giorno. E soprattutto vediamo sempre intorno a noi
la prevalenza di questa seconda volontà. Basta pensare alle notizie quotidiane
su ingiustizie, violenza, menzogna, lussuria. Ogni giorno lo vediamo: è un
fatto.
Come conseguenza di questo potere del male nelle
nostre anime, si è sviluppato nella storia un fiume sporco, che avvelena la
geografia della storia umana. Il grande pensatore francese Blaise Pascal ha
parlato di una «seconda natura», che si sovrappone alla nostra natura
originaria, buona. Questa “seconda natura” fa apparire il male come normale per
l'uomo. Così anche l'espressione solita: «questo è umano» ha un duplice
significato. «Questo è umano» può voler dire: quest'uomo è buono, realmente
agisce come dovrebbe agire un uomo. Ma «questo è umano» può anche voler dire la
falsità: il male è normale, è umano. Il male sembra essere divenuto una seconda
natura. Questa contraddizione dell'essere umano, della nostra storia deve
provocare, e provoca anche oggi, il desiderio di redenzione. E, in realtà, il
desiderio che il mondo sia cambiato e la promessa che sarà creato un mondo di
giustizia, di pace, di bene, è presente dappertutto: in politica, ad esempio,
tutti parlano di questa necessità di cambiare il mondo, di creare un mondo più
giusto. E proprio questo è espressione del desiderio che ci sia una liberazione
dalla contraddizione che sperimentiamo in noi stessi.
Quindi il fatto del potere del male nel cuore umano e
nella storia umana è innegabile. La questione è: come si spiega questo male?
Nella storia del pensiero, prescindendo dalla fede cristiana, esiste un modello
principale di spiegazione, con diverse variazioni. Questo modello dice:
l'essere stesso è contraddittorio, porta in sé sia il bene sia il male.
Nell'antichità questa idea implicava l'opinione che esistessero due principi
ugualmente originari: un principio buono e un principio cattivo. Tale dualismo
sarebbe insuperabile; i due principi stanno sullo stesso livello, perciò ci
sarà sempre, fin dall'origine dell'essere, questa contraddizione. La
contraddizione del nostro essere, quindi, rifletterebbe solo la contrarietà dei
due principi divini, per così dire. Nella versione evoluzionistica, atea, del
mondo ritorna in modo nuovo la stessa visione. Anche se, in tale concezione, la
visione dell'essere è monistica, si suppone che l'essere come tale dall'inizio
porti in se il male e il bene. L'essere stesso non è semplicemente buono, ma
aperto al bene e al male. Il male è ugualmente originario come il bene. E la
storia umana svilupperebbe soltanto il modello già presente in tutta
l'evoluzione precedente. Ciò che i cristiani chiamano peccato originale sarebbe
in realtà solo il carattere misto dell'essere, una mescolanza di bene e di male
che, secondo questa teoria, apparterrebbe alla stessa stoffa dell'essere. È una
visione in fondo disperata: se è così, il male è invincibile. Alla fine conta
solo il proprio interesse. E ogni progresso sarebbe necessariamente da pagare
con un fiume di male e chi volesse servire al progresso dovrebbe accettare di
pagare questo prezzo. La politica, in fondo, è impostata proprio su queste
premesse: e ne vediamo gli effetti. Questo pensiero moderno può, alla fine,
solo creare tristezza e cinismo.
E così domandiamo di nuovo: che cosa dice la fede,
testimoniata da san Paolo? Come primo punto, essa conferma il fatto della
competizione tra le due nature, il fatto di questo male la cui ombra pesa su
tutta la creazione. Abbiamo sentito il capitolo 7
della Lettera ai Romani, potremmo aggiungere il capitolo 8. Il male
esiste, semplicemente. Come spiegazione, in contrasto con i dualismi e i
monismi che abbiamo brevemente considerato e trovato desolanti, la fede ci
dice: esistono due misteri di luce e un mistero di notte, che è però avvolto
dai misteri di luce. Il primo mistero di luce è questo: la fede ci dice che non
ci sono due principi, uno buono e uno cattivo, ma c'è un solo principio, il Dio
creatore, e questo principio è buono, solo buono, senza ombra di male. E perciò
anche l'essere non è un misto di bene e male; l'essere come tale è buono e
perciò è bene essere, è bene vivere. Questo è il lieto annuncio della fede: c'è
solo una fonte buona, il Creatore. E perciò vivere è un bene, è buona cosa
essere un uomo, una donna, è buona la vita. Poi segue un mistero di buio, di
notte. Il male non viene dalla fonte dell'essere stesso, non è ugualmente
originario. Il male viene da una libertà creata, da una libertà abusata.
Come è stato possibile, come è successo? Questo rimane
oscuro. Il male non è logico. Solo Dio e il bene sono logici, sono luce. Il
male rimane misterioso. Lo si è presentato in grandi immagini, come fa il capitolo 3 della Genesi,
con quella visione dei due alberi, del serpente, dell'uomo peccatore. Una
grande immagine che ci fa indovinare, ma non può spiegare quanto è in se stesso
illogico. Possiamo indovinare, non spiegare; neppure possiamo raccontarlo come
un fatto accanto all'altro, perché è una realtà più profonda. Rimane un mistero
di buio, di notte. Ma si aggiunge subito un mistero di luce. Il male viene da
una fonte subordinata. Dio con la sua luce è più forte. E perciò il male può
essere superato. Perciò la creatura, l'uomo, è sanabile. Le visioni dualiste,
anche il monismo dell'evoluzionismo, non possono dire che l'uomo sia sanabile;
ma se il male viene solo da una fonte subordinata, rimane vero che l'uomo è
sanabile. E il Libro della Sapienza dice: “Hai creato sanabili le nazioni” (1, 14 volg). E
finalmente, ultimo punto, l’uomo non è solo sanabile, è sanato di fatto. Dio ha
introdotto la guarigione. È entrato in persona nella storia. Alla permanente
fonte del male ha opposto una fonte di puro bene. Cristo crocifisso e risorto,
nuovo Adamo, oppone al fiume sporco del male un fiume di luce. E questo fiume è
presente nelle storia: vediamo i santi, i grandi santi ma anche gli umili
santi, i semplici fedeli. Vediamo che il fiume di luce che viene da Cristo è
presente, è forte.
Fratelli e sorelle, è tempo di Avvento.
Nel linguaggio della Chiesa la parola Avvento ha due significati: presenza e
attesa. Presenza: la luce è presente, Cristo è il nuovo Adamo, è con noi e in
mezzo a noi. Già splende la luce e dobbiamo aprire gli occhi del cuore per
vedere la luce e per introdurci nel fiume della luce. Soprattutto essere grati
del fatto che Dio stesso è entrato nella storia come nuova fonte di bene. Ma Avvento
dice anche attesa. La notte oscura del male è ancora forte. E perciò preghiamo
nell'Avvento con l'antico popolo di Dio: «Rorate caeli desuper». E
preghiamo con insistenza: vieni Gesù; vieni, dà forza alla luce e al bene;
vieni dove domina la menzogna, l'ignoranza di Dio, la violenza, l'ingiustizia;
vieni, Signore Gesù, dà forza al bene nel mondo e aiutaci a essere portatori
della tua luce, operatori della pace, testimoni della verità. Vieni Signore
Gesù!
Saluti:
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam polskich pielgrzymów. W
liturgicznym czasie radosnego oczekiwania na przyjście Pana nasze myśli
wybiegają ku przyszłości. Za świętym Pawłem wyznajemy wiarę, że „jak w Adamie
wszyscy umierają, tak też w Chrystusie wszyscy będą ożywieni” (1 Kor 15, 22).
Niech ten adwent obudzi w nas pragnienie nowego życia z Chrystusem. Niech Bóg
wam błogosławi!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini polacchi. Nel tempo
liturgico della gioiosa attesa della venuta del Signore il nostro pensiero si
volge verso il futuro. Con San Paolo confessiamo la fede che “come in Adamo
tutti muoiono, così in Cristo tutti riceveranno la vita” (1 Cor 15, 22).
Questo periodo di avvento susciti in noi il desiderio di una vita nuova in
Cristo. Dio vi benedica.
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam člane pevskega zbora in vse romarje
iz župnije Litija v Sloveniji! Pojte Gospodu, ki prihaja, in mu v tem času
adventa pripravite prostor v svojih srcih. Naj bo z vami moj blagoslov!
Traduzione italiana
Rivolgo un cordiale saluto ai membri del Coro ed a
tutti i pellegrini della Parrocchia di Litija in Slovenia! Cantate al Signore
che viene, e preparate Gli in questo tempo di avvento una degna dimora nei
vostri cuori. Vi accompagni la mia Benedizione!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i rappresentanti della Federazione
Italiana Panificatori e Pasticceri ed esprimo loro viva riconoscenza per
il gradito dono dei panettoni destinati alle opere di carità del Papa. Saluto i
rappresentanti della Banca di Credito Cooperativo del Lamentino. La vostra
presenza, cari amici, mi offre l’opportunità per porre in luce, specialmente in
questo tempo di difficoltà per tante famiglie, uno degli obiettivi primari
degli Istituti bancari e di credito, e cioè la solidarietà nei confronti delle
fasce più deboli e il sostegno all’attività produttiva. Saluto poi la
Compagnia Fiori nel deserto, di Vibo Valenzia e formulo voti perché il
Signore vivifichi con la sua grazia le aspirazioni e i propositi di ciascuno.
Saluto altresì i confratelli della “Misericordia” di Viareggio, qui convenuti
con l’artistico crocifisso ligneo, in occasione del 150° anniversario della sua
realizzazione, e li esorto a proseguire nella loro attività in favore dei
fratelli più bisognosi.
Rivolgo infine un pensiero affettuoso ai giovani,
ai malati e agli sposi novelli. Cari giovani, vi invito a
riscoprire, nel clima spirituale dell'Avvento,
l'intimità con Cristo, ponendovi alla scuola della Vergine Maria. Raccomando a
voi, cari ammalati, di trascorrere questo periodo di attesa e di preghiera
incessante, offrendo al Signore che viene le vostre sofferenze per la salvezza
del mondo. Esorto, infine, voi, cari sposi novelli, ad essere costruttori
di famiglie cristiane autentiche, ispirandovi al modello della Santa Famiglia
di Nazaret, a cui guardano particolarmente in questo tempo di preparazione al
Natale.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081203.html
Reliquienbüste des Hl. Paulus, between circa 1220 and
circa 1250, 42 × 30.5 × 15.5, Westphalian
State Museum of Art and Cultural History, Münster.
Leihgabe des Bistums Münster
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (16)
Il ruolo dei Sacramenti
Cari fratelli e sorelle,
seguendo san Paolo abbiamo visto nella catechesi
di mercoledì scorso due cose. La prima è che la nostra storia umana
dagli inizi è inquinata dall'abuso della libertà creata, che intende
emanciparsi dalla Volontà divina. E così non trova la vera libertà, ma si
oppone alla verità e falsifica, di conseguenza, le nostre realtà umane.
Falsifica soprattutto le relazioni fondamentali: quella con Dio, quella tra
uomo e donna, quella tra l'uomo e la terra. Abbiamo detto che questo
inquinamento della nostra storia si diffonde sull’intero suo tessuto e che
questo difetto ereditato è andato aumentando ed è ora visibile dappertutto.
Questa era la prima cosa. La seconda è questa: da san Paolo abbiamo imparato
che esiste un nuovo inizio nella storia e della storia in
Gesù Cristo, Colui che è uomo e Dio. Con Gesù, che viene da Dio, comincia una
nuova storia formata dal suo sì al Padre, fondata perciò non sulla superbia di
una falsa emancipazione, ma sull'amore e sulla verità.
Ma adesso si pone la questione: come possiamo entrare
noi in questo nuovo inizio, in questa nuova storia? Come questa nuova storia
arriva a me? Con la prima storia inquinata siamo inevitabilmente collegati per
la nostra discendenza biologica, appartenendo noi tutti all'unico corpo
dell'umanità. Ma la comunione con Gesù, la nuova nascita per entrare a far
parte della nuova umanità, come si realizza? Come arriva Gesù nella mia vita,
nel mio essere? La risposta fondamentale di san Paolo, di tutto il Nuovo
Testamento è: arriva per opera dello Spirito Santo. Se la prima storia si
avvia, per così dire, con la biologia, la seconda si avvia nello Spirito Santo,
lo Spirito del Cristo risorto. Questo Spirito ha creato a Pentecoste l'inizio
della nuova umanità, della nuova comunità, la Chiesa, il Corpo di Cristo.
Però dobbiamo essere ancora più concreti: questo
Spirito di Cristo, lo Spirito Santo, come può diventare Spirito mio? La
risposta è che ciò avviene in tre modi, intimamente connessi l'uno con l'altro.
Il primo è questo: lo Spirito di Cristo bussa alle porte del mio cuore, mi
tocca interiormente. Ma poiché la nuova umanità deve essere un vero corpo,
poiché lo Spirito deve riunirci e realmente creare una comunità, poiché è
caratteristico del nuovo inizio il superare le divisioni e creare
l’aggregazione dei dispersi, questo Spirito di Cristo si serve di due elementi
di aggregazione visibile: della Parola dell'annuncio e dei Sacramenti,
particolarmente del Battesimo e dell'Eucaristia. Nella Lettera ai Romani,
dice san Paolo: «Se con la tua bocca proclamerai: ‘Gesù è il Signore’, e con il
tuo cuore crederai che Dio lo ha risuscitato dai morti, sarai salvo» (10, 9), entrerai
cioè nella nuova storia, storia di vita e non di morte. Poi san Paolo continua:
«Ora, come invocheranno colui nel quale non hanno creduto? Come crederanno in
colui del quale non hanno sentito parlare? Come ne sentiranno parlare senza
qualcuno che lo annunci? E come lo annunceranno, se non sono stati inviati?» (Rm 10, 14-15).
In un successivo passo dice ancora: «La fede viene dall'ascolto» (Rm 10,17). La
fede non è prodotto del nostro pensiero, della nostra riflessione, è qualcosa
di nuovo che non possiamo inventare, ma solo ricevere come dono, come una
novità prodotta da Dio. E la fede non viene dalla lettura, ma dall'ascolto. Non
è una cosa soltanto interiore, ma una relazione con Qualcuno. Suppone un
incontro con l'annuncio, suppone l'esistenza dell'altro che annuncia e crea
comunione.
E finalmente l'annuncio: colui che annuncia non parla
da sé, ma è inviato. Sta entro una struttura di missione che comincia con Gesù
inviato dal Padre, passa agli apostoli - la parola apostoli significa «inviati»
- e continua nel ministero, nelle missioni trasmesse dagli apostoli. Il nuovo
tessuto della storia appare in questa struttura delle missioni, nella quale
sentiamo ultimamente parlare Dio stesso, la sua Parola personale, il
Figlio parla con noi, arriva fino a noi. La Parola si è fatta carne,
Gesù, per creare realmente una nuova umanità. Perciò la parola dell'annuncio
diventa Sacramento nel Battesimo, che è rinascita dall'acqua e dallo Spirito,
come dirà san Giovanni. Nel sesto capitolo
della Lettera ai Romani san Paolo parla in modo molto profondo
del Battesimo. Abbiamo sentito il testo. Ma forse è utile ripeterlo: «Non
sapete che quanti siamo stati battezzati in Cristo Gesù, siamo battezzati nella
sua morte? Per mezzo del Battesimo siamo dunque stati sepolti insieme a Lui
nella morte, perché come Cristo fu risuscitato dai morti per mezzo della gloria
del Padre, così anche noi possiamo camminare in una vita nuova» (6,3-4).
In questa catechesi, naturalmente, non posso entrare
in una interpretazione dettagliata di questo testo non facile. Vorrei
brevemente notare solo tre cose. La prima: «siamo stati battezzati» è un
passivo. Nessun può battezzare se stesso, ha bisogno dell'altro. Nessuno può
farsi cristiano da se stesso. Divenire cristiani è un processo passivo. Solo da
un altro possiamo essere fatti cristiani. E questo “altro” che ci fa cristiani,
ci dà il dono della fede, è in prima istanza la comunità dei credenti, la
Chiesa. Dalla Chiesa riceviamo la fede, il Battesimo. Senza lasciarci formare
da questa comunità non diventiamo cristiani. Un cristianesimo autonomo,
autoprodotto, è una contraddizione in sé. In prima istanza, questo altro è la
comunità dei credenti, la Chiesa, ma in seconda istanza anche questa comunità
non agisce da sé, secondo le proprie idee e desideri. Anche la comunità vive
nello stesso processo passivo: solo Cristo può costituire la Chiesa. Cristo è
il vero donatore dei Sacramenti. Questo è il primo punto: nessuno battezza se
stesso, nessuno fa se stesso cristiano. Cristiani lo diventiamo.
La seconda cosa è questa: il Battesimo è più che un
lavaggio. È morte e risurrezione. Paolo stesso parlando nella Lettera ai
Galati della svolta della sua vita realizzatasi nell'incontro con Cristo
risorto, la descrive con la parola: sono morto. Comincia in quel momento
realmente una nuova vita. Divenire cristiani è più che un’operazione cosmetica,
che aggiungerebbe qualche cosa di bello a un’esistenza già più o meno completa.
È un nuovo inizio, è rinascita: morte e risurrezione. Ovviamente nella
risurrezione riemerge quanto era buono nell'esistenza precedente.
La terza cosa è: la materia fa parte del Sacramento.
Il cristianesimo non è una realtà puramente spirituale. Implica il corpo.
Implica il cosmo. Si estende verso la nuova terra e i nuovi cieli. Ritorniamo
all'ultima parola del testo di san Paolo: così - dice - possiamo “camminare in
una nuova vita”. Elemento di un esame di coscienza per noi tutti: camminare in
una nuova vita. Questo per il Battesimo.
Veniamo adesso al Sacramento dell'Eucaristia. Ho già
mostrato in altre catechesi con quale profondo rispetto san Paolo trasmetta
verbalmente la tradizione sull'Eucaristia che ha ricevuto dagli stessi
testimoni dell'ultima notte. Trasmette queste parole come un prezioso tesoro
affidato alla sua fedeltà. E così sentiamo in queste parole realmente i
testimoni dell'ultima notte. Sentiamo le parole dell'Apostolo: «Io infatti ho
ricevuto dal Signore quello che a mia volta vi ho trasmesso. Il Signore Gesù
nella notte in cui veniva tradito prese del pane e dopo aver reso grazie lo
spezzò e disse: questo è il mio Corpo che è per voi, fate questo in memoria di
me. Allo stesso modo dopo aver cenato prese anche il calice dicendo: questo
calice è la nuova alleanza nel mio sangue, fate questo ogni volta che ne bevete
in memoria di me» (1
Cor 11,23-25). È un testo inesauribile. Anche qui, in questa
catechesi, solo due brevi osservazioni. Paolo trasmette le parole del Signore
sul calice così: questo calice è «la nuova alleanza nel mio sangue». In queste
parole si nasconde un accenno a due testi fondamentali dell'Antico Testamento.
Il primo accenno è alla promessa di una nuova alleanza nel Libro del
profeta Geremia. Gesù dice ai discepoli e dice a noi: adesso, in questa ora,
con me e con la mia morte si realizza la nuova alleanza; dal mio sangue
comincia nel mondo questa nuova storia dell'umanità. Ma è presente, in queste
parole, anche un accenno al momento dell'alleanza del Sinai, dove Mosè aveva
detto: “Ecco il sangue dell'alleanza che il Signore ha concluso con voi sulla
base di queste parole” (Es 24,8). Là si
trattava di sangue di animali. Il sangue degli animali poteva essere solo
espressione di un desiderio, attesa del vero sacrificio, del vero culto. Col
dono del calice il Signore ci dona il vero sacrificio. L'unico vero sacrificio
è l'amore del Figlio. Col dono di questo amore, amore eterno, il mondo entra
nella nuova alleanza. Celebrare l'Eucaristia significa che Cristo ci dà se
stesso, il suo amore, per conformarci a se stesso e per creare così il mondo
nuovo.
Il secondo importante aspetto della dottrina
sull'Eucaristia appare nella stessa prima Lettera ai Corinzi dove san
Paolo dice: «Il calice della benedizione che noi benediciamo, non è forse
comunione con il sangue di Cristo? Il pane che noi spezziamo, non è forse comunione
con il Corpo di Cristo? Poiché vi è un solo pane, noi siamo, benché molti, un
corpo solo: tutti infatti partecipiamo all'unico pane» (10, 16-17). In
queste parole appare ugualmente il carattere personale e il carattere sociale
del Sacramento dell'Eucaristia. Cristo si unisce personalmente ad ognuno di
noi, ma lo stesso Cristo si unisce anche con l'uomo e con la donna accanto a
me. E il pane è per me e anche per l'altro. Così Cristo ci unisce tutti a sé e
unisce tutti noi, l’uno con l'altro. Riceviamo nella comunione Cristo. Ma
Cristo si unisce ugualmente con il mio prossimo: Cristo e il prossimo sono
inseparabili nell'Eucaristia. E così noi tutti siamo un solo pane, un solo
corpo. Un’Eucaristia senza solidarietà con gli altri è un’Eucaristia abusata. E
qui siamo anche alla radice e nello stesso tempo al centro della dottrina sulla
Chiesa come Corpo di Cristo, del Cristo risorto.
Vediamo anche tutto il realismo di questa dottrina.
Cristo ci dà nell'Eucaristia il suo corpo, dà se stesso nel suo corpo e così ci
fa suo corpo, ci unisce al suo corpo risorto. Se l'uomo mangia pane normale,
questo pane nel processo della digestione diventa parte del suo corpo,
trasformato in sostanza di vita umana. Ma nella santa Comunione si realizza il
processo inverso. Cristo, il Signore, ci assimila a sé, ci introduce nel suo
Corpo glorioso e così noi tutti insieme diventiamo Corpo suo. Chi legge solo
il cap. 12 della
prima Lettera ai Corinzi e il cap. 12
della Lettera ai Romani potrebbe pensare che la parola sul Corpo
di Cristo come organismo dei carismi sia solo una specie di parabola
sociologico-teologica. Realmente nella politologia romana questa parabola del
corpo con diverse membra che formano una unità era usata per lo Stato stesso,
per dire che lo Stato è un organismo nel quale ognuno ha la sua funzione, la
molteplicità e diversità delle funzioni formano un corpo e ognuno ha il suo
posto. Leggendo solo il cap. 12 della
prima Lettera ai Corinzi si potrebbe pensare che Paolo si limiti
a trasferire soltanto questo alla Chiesa, che anche qui si tratti solo di una
sociologia della Chiesa. Ma tenendo presente questo capitolo decimo vediamo che
il realismo della Chiesa è ben altro, molto più profondo e vero di quello di
uno Stato-organismo. Perché realmente Cristo dà il suo corpo e ci fa suo corpo.
Diventiamo realmente uniti col corpo risorto di Cristo, e così uniti l'uno con
l'altro. La Chiesa non è solo una corporazione come lo Stato, è un corpo. Non è
semplicemente un’organizzazione, ma un vero organismo.
Alla fine, solo una brevissima parola sul Sacramento
del matrimonio. Nella Lettera ai Corinzi si trovano solo alcuni
accenni, mentre la Lettera agli Efesini ha realmente sviluppato una
profonda teologia del Matrimonio. Paolo definisce qui il Matrimonio
«mistero grande». Lo dice «in riferimento a Cristo e alla sua Chiesa» (5, 32). Va rilevata
in questo passo una reciprocità che si configura in una dimensione verticale.
La sottomissione vicendevole deve adottare il linguaggio dell'amore, che ha il
suo modello nell'amore di Cristo verso la Chiesa. Questo rapporto Cristo-Chiesa
rende primario l'aspetto teologale dell'amore matrimoniale, esalta la relazione
affettiva tra gli sposi. Un autentico matrimonio sarà ben vissuto se nella
costante crescita umana e affettiva si sforzerà di restare sempre legato
all'efficacia della Parola e al significato del Battesimo. Cristo ha
santificato la Chiesa, purificandola per mezzo del lavacro dell'acqua,
accompagnato dalla Parola. La partecipazione al corpo e sangue del Signore non
fa altro che cementare, oltre che visibilizzare, una unione resa per grazia
indissolubile.
E alla fine sentiamo la parola di san Paolo ai
Filippesi: “Il Signore è vicino” (Fil 4,5). Mi
sembra che abbiamo capito che, mediante la Parola e mediante i Sacramenti, in
tutta la nostra vita il Signore è vicino. Preghiamolo affinché possiamo sempre
più essere toccati nell'intimo del nostro essere da questa sua vicinanza,
affinché nasca la gioia – quella gioia che nasce quando Gesù è realmente
vicino.
Saluti:
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins
francophones, en particulier les religieuses du cours de formation de
formatrices à la vie consacrée et le groupe de la République du Congo. Que
l’enseignement de saint Paul vous aide à approfondir votre communion au Christ
et à l’Église, notamment par la vie sacramentelle. Avec ma Bénédiction
apostolique!
I am pleased to welcome the English-speaking pilgrims
and visitors here today, including groups from Australia and the United States.
I greet especially the newly professed Missionaries of Charity from various
countries. Upon all of you, and upon your families and loved ones, I invoke
God’s blessings of joy and peace.
Gerne grüße ich alle deutschsprachigen Pilger und
Besucher. Gottes Wort ist wirkmächtig. Wir wollen seine Botschaft in unsere
Herzen aufnehmen und als Kinder Gottes mitwirken, daß sein Heil zu den Menschen
gelangt. Gottes Segen begleite euch durch diese Zeit des Advents.
Saludo con afecto a los peregrinos de lengua española,
en particular a los fieles de la Parroquia de San Benito, de Gondomar,
Pontevedra, y a los demás grupos venidos de España, México y otros países
latinoamericanos. Que la doctrina del Apóstol Pablo renueve en vosotros la
gracia recibida en los sacramentos y os ayude a tomar conciencia de vuestra
condición de discípulos de Cristo y miembros vivos de la Iglesia. Muchas
gracias.
Amados peregrinos de língua portuguesa, as minhas boas-vindas
a todos, com uma saudação deferente e amiga aos Presidentes das Câmaras e
respectivos munícipes do Alto Tâmega. Imploro as bênçãos de Deus sobre os
respectivos compromissos institucionais para que, inspirados pela solidariedade
cristã, possam servir e promover o bem comum da sociedade. Com estes votos e a
certeza da minha oração pelas intenções que vos trouxeram a Roma, vos abençoo a
vós, aos vossos familiares e comunidades cristãs.
Saluto in lingua croata:
Srdačno pozdravljam hrvatske hodočasnike, a osobito
djelatnike Ministarstva prosvjete, znanosti, kulture i športa
Zapadnohercegovačke županije iz Bosne i Hercegovine. Iščekujući u nadi slavni
Kristov dolazak, živimo dostojno sakramenta krštenja po kojem smo postali
njegovi učenici. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Saluto di cuore i pellegrini croati, particolarmente
gli impiegati del Ministero dell’educazione, scienza, cultura e sport della
Contea di Nord-Erzegovina della Bosnia ed Erzegovina. Aspettando nella speranza
la gloriosa venuta di Cristo, viviamo in conformità al Sacramento del Battesimo
per mezzo del quale siamo divenuti i suoi discepoli. Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie obecnych tu Polaków. Zachęceni
nauczaniem świętego Pawła korzystajmy często z sakramentów świętych. Ich owocem
jest nasza szczególna więź z Chrystusem, duch wzajemnej miłości i odwaga w
dawaniu świadectwa. Czas Adwentu niech będzie dla nas okazją do pogłębienia
życia sakramentalnego. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente tutti i Polacchi qui presenti.
Incoraggiati dell’insegnamento di San Paolo, accostiamoci spesso ai Sacramenti
della Chiesa. I loro frutti sono il nostro particolare legame con Cristo, lo
spirito d’amore vicendevole e il coraggio nel rendere testimonianza. Il tempo
d’Avvento sia un’occasione concreta per l’approfondimento della nostra vita
sacramentale. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua slovacca:
S láskou pozdravujem slovenských pútnikov z Bratislavy
ako aj študentov Grécko-katolíckeho gymnázia svätého Jána Krstiteľa z
Trebišova. Bratia a sestry, milí mladí, prajem vám, aby ste prežívali tento
Advent podľa vzoru Panny Márie v radostnom očakávaní Spasiteľa. Zo srdca vás
žehnám. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Saluto con affetto i pellegrini slovacchi provenienti
da Bratislava come pure gli studenti del Ginnasio greco-cattolico San Giovanni
Battista di Trebišov. Fratelli e sorelle, cari giovani, vi auguro di vivere
questo tempo di Avvento come la Vergine Maria nella gioiosa attesa del
Salvatore. Di cuore vi benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam člane skupnosti Barka iz Slovenije!
Naj vam to romanje ob deseti obletnici vašega druženja pomaga, da boste imeli
vedno bolj radi drug drugega pa tudi Jezusa, našega Brata in Gospoda. Naj bo z
vami moj blagoslov!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale saluto ai membri della Comunità
dell’Arca provenienti dalla Slovenia! Questo pellegrinaggio in occasione del
10° Anniversario del vostro stare insieme vi sia d’aiuto affinché possiate
sempre di più volervi bene gli uni gli altri, ed amare anche Gesù, nostro
Fratello e Signore. Vi accompagni la mia Benedizione!
* * *
Rivolgo ora un cordiale benvenuto ai pellegrini di
lingua italiana. In particolare, saluto i rappresentanti della Federazione
Italiana Gioco Calcio dell’Umbria e i fedeli della Cappellania Beato
Giovanni XXIII e Beato Andrea Ferrari di Milano. Saluto inoltre
la Delegazione del Comune di Mazzarrone, che ringrazio per il generoso
dono dell’uva destinata ai poveri di Roma.
Il mio pensiero va, infine, ai giovani,
ai malati e agli sposi novelli. La Beata Vergine di Loreto, di
cui oggi facciamo memoria, aiuti voi, cari giovani, a disporre i vostri
cuori ad accogliere Gesù, che ci salva con la potenza del suo amore; conforti
voi, cari malati, che nella vostra esperienza di malattia condividete con
Cristo il peso della Croce, e incoraggi voi, cari sposi novelli che
da poco tempo avete fondato la vostra famiglia, a crescere sempre più in
quell'amore che Gesù ci ha donato nel suo Natale.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081210.html
Guido Reni (1575–1642). Saint Pierre et
Saint Paul, 197 x 140, Pinacoteca di Brera
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (17)
Il culto spirituale
Cari fratelli e sorelle,
in questa prima Udienza generale del 2009, desidero
formulare a tutti voi fervidi auguri per il nuovo anno appena iniziato.
Ravviviamo in noi l’impegno di aprire a Cristo la mente ed il cuore, per essere
e vivere da veri amici suoi. La sua compagnia farà sì che quest’anno, pur con
le sue inevitabili difficoltà, sia un cammino pieno di gioia e di pace. Solo,
infatti, se resteremo uniti a Gesù, l’anno nuovo sarà buono e felice.
L’impegno di unione con Cristo è l’esempio che ci
offre anche san Paolo. Proseguendo le catechesi a lui dedicate, ci soffermiamo
oggi a riflettere su uno degli aspetti importanti del suo pensiero, quello
riguardante il culto che i cristiani sono chiamati a esercitare. In passato, si
amava parlare di una tendenza piuttosto anti-cultuale dell’Apostolo, di una
“spiritualizzazione” dell’idea del culto. Oggi comprendiamo meglio che Paolo
vede nella croce di Cristo una svolta storica, che trasforma e rinnova
radicalmente la realtà del culto. Ci sono soprattutto tre testi della Lettera
ai Romani nei quali appare questa nuova visione del culto.
1. In Rm 3,25, dopo
aver parlato della “redenzione realizzata da Cristo Gesù”, Paolo continua con
una formula per noi misteriosa e dice così: Dio lo “ha prestabilito a
servire come strumento di espiazione per mezzo della fede, nel suo sangue”. Con
questa espressione per noi piuttosto strana – “strumento di espiazione” – san
Paolo accenna al cosiddetto “propiziatorio” dell’antico tempio, cioè il
coperchio dell’arca dell’alleanza, che era pensato come punto di contatto tra
Dio e l’uomo, punto della misteriosa presenza di Lui nel mondo degli uomini.
Questo “propiziatorio”, nel grande giorno della riconciliazione – “yom
kippur” – veniva asperso col sangue di animali sacrificati – sangue che
simbolicamente portava i peccati dell’anno trascorso in contatto con Dio e così
i peccati gettati nell’abisso della bontà divina erano quasi assorbiti dalla
forza di Dio, superati, perdonati. La vita cominciava di nuovo.
San Paolo, accenna a questo rito e dice: Questo rito
era espressione del desiderio che si potessero realmente mettere tutte le
nostre colpe nell’abisso della misericordia divina e così farle scomparire. Ma
col sangue di animali non si realizza questo processo. Era necessario un
contatto più reale tra colpa umana ed amore divino. Questo contatto ha avuto
luogo nella croce di Cristo. Cristo, Figlio vero di Dio, fattosi uomo vero, ha
assunto in se tutta la nostra colpa. Egli stesso è il luogo di contatto tra
miseria umana e misericordia divina; nel suo cuore si scioglie la massa triste
del male compiuto dall’umanità, e si rinnova la vita.
Rivelando questo cambiamento, san Paolo ci dice: Con
la croce di Cristo – l’atto supremo dell’amore divino divenuto amore umano – il
vecchio culto con i sacrifici degli animali nel tempio di Gerusalemme è finito.
Questo culto simbolico, culto di desiderio, è adesso sostituito dal culto
reale: l’amore di Dio incarnato in Cristo e portato alla sua completezza nella
morte sulla croce. Quindi non è questa una spiritualizzazione di un
culto reale, ma al contrario il culto reale, il vero amore divino-umano,
sostituisce il culto simbolico e provvisorio. La croce di Cristo, il suo amore
con carne e sangue è il culto reale, corrispondendo alla realtà di Dio e
dell’uomo. Già prima della distruzione esterna del tempio per Paolo l’era del
tempio e del suo culto è finita: Paolo si trova qui in perfetta consonanza con
le parole di Gesù, che aveva annunciato la fine del tempio ed annunciato un
altro tempio “non fatto da mani d’uomo” – il tempio del suo corpo resuscitato
(cfr Mc 14,58; Gv 2,19ss).
Questo è il primo testo.
2. Il secondo testo del quale vorrei oggi parlare si
trova nel primo versetto del capitolo 12
della Lettera ai Romani. Lo abbiamo ascoltato e lo ripeto ancora: “Vi
esorto dunque, fratelli, per la misericordia di Dio, ad offrire i vostri corpi
come sacrificio vivente, santo e gradito a Dio; è questo il vostro culto
spirituale”. In queste parole si verifica un apparente paradosso: mentre il
sacrificio esige di norma la morte della vittima, Paolo ne parla
invece in rapporto alla vita del cristiano. L'espressione “presentare
i vostri corpi”, stante il successivo concetto di sacrificio, assume la
sfumatura cultuale di “dare in oblazione, offrire”. L’esortazione a “offrire i
corpi” si riferisce all’intera persona; infatti, in Rm 6, 13 egli
invita a “presentare voi stessi”. Del resto, l’esplicito riferimento alla
dimensione fisica del cristiano coincide con l’invito a “glorificare Dio nel
vostro corpo” (1
Cor 6,20): si tratta cioè di onorare Dio nella più concreta esistenza
quotidiana, fatta di visibilità relazionale e percepibile.
Un comportamento del genere viene da
Paolo qualificato come “sacrificio vivente, santo, gradito a Dio”. È qui
che incontriamo appunto il vocabolo “sacrificio”. Nell'uso corrente questo
termine fa parte di un contesto sacrale e serve a designare lo sgozzamento di
un animale, di cui una parte può essere bruciata in onore degli dèi e un'altra
parte essere consumata dagli offerenti in un banchetto. Paolo lo applica invece
alla vita del cristiano. Infatti egli qualifica un tale sacrificio servendosi
di tre aggettivi. Il primo – “vivente” – esprime una vitalità. Il secondo –
“santo” – ricorda l'idea paolina di una santità legata non a luoghi o ad
oggetti, ma alla persona stessa dei cristiani. Il terzo – “gradito a Dio” –
richiama forse la frequente espressione biblica del sacrificio “in odore di
soavità” (cfr Lev 1,13.17; 23,18; 26,31; ecc.).
Subito dopo, Paolo definisce così questo nuovo modo di
vivere: questo è “il vostro culto spirituale”. I commentatori del testo sanno
bene che l'espressione greca (tēn logikēn latreían) non è di facile
traduzione. La Bibbia latina traduce: “rationabile obsequium”. La stessa
parola “rationabile” appare nella prima Preghiera eucaristica, il Canone
Romano: in esso si prega che Dio accetti questa offerta come
“rationabile”. La consueta traduzione italiana “culto spirituale” non
riflette tutte le sfumature del testo greco (e neppure di quello latino).
In ogni caso non si tratta di un culto meno reale, o addirittura solo
metaforico, ma di un culto più concreto e realistico – un culto nel quale
l’uomo stesso nella sua totalità di un essere dotato di ragione, diventa adorazione,
glorificazione del Dio vivente.
Questa formula paolina, che ritorna poi nella
Preghiera eucaristica romana, è frutto di un lungo sviluppo dell’esperienza
religiosa nei secoli antecedenti a Cristo. In tale esperienza si incontrano
sviluppi teologici dell’Antico Testamento e correnti del pensiero greco. Vorrei
mostrare almeno qualche elemento di questo sviluppo. I Profeti e molti Salmi
criticano fortemente i sacrifici cruenti del tempio. Dice per esempio
il Salmo 50 (49), in cui è Dio che parla: “Se avessi fame a te non lo
direi, mio è il mondo e quanto contiene. Mangerò forse la carne dei tori, berrò
forse il sangue dei capri? Offri a Dio un sacrificio di lode…” (vv 12–14). Nello
stesso senso dice il Salmo seguente, 51 (50): “..non gradisci il
sacrificio e, se offro olocausti, non li accetti. Uno spirito contrito è
sacrificio a Dio, un cuore affranto e umiliato, Dio, tu non disprezzi” (vv 18s).
Nel Libro di Daniele, al tempo della nuova distruzione del tempio da parte
del regime ellenistico (II secolo a. C.) troviamo un nuovo passo nella stessa
direzione. In mezzo al fuoco – cioè alla persecuzione, alla sofferenza –
Azaria prega così: “Ora non abbiamo più né principe, né capo, né profeta, né
olocausto, né sacrificio, né oblazione, né incenso, né luogo per presentarti le
primizie e trovar misericordia. Potessimo essere accolti con cuore contrito e
con lo spirito umiliato, come olocausti di montoni e di tori… Tale sia oggi il
nostro sacrificio davanti a te e ti sia gradito …” (Dan 3,38ss).
Nella distruzione del santuario e del culto, in questa situazione di privazione
di ogni segno della presenza di Dio, il credente offre come vero olocausto il
cuore contrito – il suo desiderio di Dio.
Vediamo uno sviluppo importante, bello, ma con un
pericolo. C’è una spiritualizzazione, una moralizzazione del culto: il culto
diventa solo cosa del cuore, dello spirito. Ma manca il corpo, manca la
comunità. Così si capisce per esempio che il Salmo 51 e anche
il Libro di Daniele, nonostante la critica del culto, desiderano il
ritorno al tempo dei sacrifici. Ma si tratta di un tempo rinnovato, un
sacrificio rinnovato, in una sintesi che ancora non era prevedibile, che ancora
non si poteva pensare.
Ritorniamo a san Paolo. Egli è erede di questi
sviluppi, del desiderio del vero culto, nel quale l’uomo stesso diventi gloria
di Dio, adorazione vivente con tutto il suo essere. In questo senso egli dice
ai Romani: “Offrite i vostri corpi come sacrificio vivente…: è questo il vostro
culto spirituale” (Rm 12,1).
Paolo ripete così quanto aveva già indicato nel capitolo 3: Il tempo dei
sacrifici di animali, sacrifici di sostituzione, è finito. È venuto il tempo
del vero culto. Ma qui c’è anche il pericolo di un malinteso: si potrebbe
facilmente interpretare questo nuovo culto in un senso moralistico: offrendo la
nostra vita facciamo noi il vero culto. In questo modo il culto con gli animali
sarebbe sostituito dal moralismo: l’uomo stesso farebbe tutto da sé con il suo
sforzo morale. E questo certamente non era l’intenzione di san Paolo. Ma rimane
la questione: Come dobbiamo dunque interpretare questo “culto
spirituale, ragionevole”? Paolo suppone sempre che noi siamo divenuti “uno
in Cristo Gesù” (Gal 3,28),
che siamo morti nel battesimo (cfr Rm 1) e viviamo
adesso con Cristo, per Cristo, in Cristo. In questa unione – e solo così –
possiamo divenire in Lui e con Lui “sacrificio vivente”, offrire il “culto
vero”. Gli animali sacrificati avrebbero dovuto sostituire l’uomo, il dono di
sé dell’uomo, e non potevano. Gesù Cristo, nella sua donazione al Padre e a
noi, non è una sostituzione, ma porta realmente in sé l’essere umano, le
nostre colpe ed il nostro desiderio; ci rappresenta realmente, ci assume in sé.
Nella comunione con Cristo, realizzata nella fede e nei sacramenti, diventiamo,
nonostante tutte le nostre insufficienze, sacrificio vivente: si realizza il
“culto vero”.
Questa sintesi sta al fondo del Canone romano in cui
si prega affinché questa offerta diventi “rationabile” – che si realizzi il
culto spirituale. La Chiesa sa che nella Santissima Eucaristia l’autodonazione
di Cristo, il suo sacrificio vero diventa presente. Ma la Chiesa prega che la
comunità celebrante sia realmente unita con Cristo, sia trasformata; prega
perché noi stessi diventiamo quanto non possiamo essere con le nostre forze:
offerta “rationabile” che piace a Dio. Così la Preghiera eucaristica interpreta
in modo giusto le parole di san Paolo. Sant’Agostino ha chiarito tutto questo
in modo meraviglioso nel 10° libro della sua Città di Dio. Cito solo due
frasi. “Questo è il sacrificio dei cristiani: pur essendo molti siamo un solo
corpo in Cristo”… “Tutta la comunità (civitas) redenta, cioè la congregazione e
la società dei santi, è offerta a Dio mediante il Sommo Sacerdote che ha donato
se stesso” (10,6: CCL 47, 27 ss).
3. Alla fine ancora una brevissima parola sul terzo
testo della Lettera ai Romani concernente il nuovo culto. San Paolo
dice così nel cap. 15: “La grazia che mi è stata concessa da parte di Dio di
essere “liturgo” di Cristo Gesù per i pagani, di essere sacerdote (hierourgein)
del vangelo di Dio perché i pagani divengano una oblazione gradita, santificata
nello Spirito Santo” (15,
15s). Vorrei sottolineare solo due aspetti di questo testo meraviglioso e
quanto alla terminologia unica nelle lettere paoline. Innanzitutto, san Paolo
interpreta la sua azione missionaria tra i popoli del mondo per costruire la
Chiesa universale come azione sacerdotale. Annunciare il Vangelo per unire i
popoli nella comunione del Cristo risorto è una azione “sacerdotale”.
L’apostolo del Vangelo è un vero sacerdote, fa ciò che è il centro del sacerdozio:
prepara il vero sacrificio. E poi il secondo aspetto: la meta dell’azione
missionaria è – così possiamo dire – la liturgia cosmica: che i popoli uniti in
Cristo, il mondo, diventi come tale gloria di Dio, “oblazione gradita,
santificata nello Spirito Santo”. Qui appare l’aspetto dinamico, l’aspetto
della speranza nel concetto paolino del culto: l’autodonazione di Cristo
implica la tendenza di attirare tutti alla comunione del suo Corpo, di unire il
mondo. Solo in comunione con Cristo, l’Uomo esemplare, uno con Dio, il mondo
diventa così come tutti noi lo desideriamo: specchio dell’amore divino. Questo
dinamismo è presente sempre nell’Eucaristia – questo dinamismo deve ispirare e
formare la nostra vita. E con questo dinamismo cominciamo il nuovo anno. Grazie
per la vostra pazienza.
Saluti:
Je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins de
langue française, et particulièrement vous tous qui venez du diocèse de
Bordeaux avec votre Archevêque, le Cardinal Jean-Pierre Ricard, et son
Auxiliaire, Monseigneur Jacques Blaquart. Que votre pèlerinage vous confirme
dans votre engagement à servir Dieu par toute votre vie!
I am pleased to greet all the English-speaking
pilgrims and visitors present at today’s Audience, including the groups from
Finland and the United States of America. Upon you and your families I
willingly invoke God’s blessings of joy and peace throughout the new year!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie Polaków uczestniczących w tej
pierwszej w nowym roku audiencji. Zgłębiając nauczanie świętego Pawła uczmy się
patrzenia na sprawy tego świata poprzez pryzmat wiary i trwanie w jedności z
Chrystusem. Niech błogosławieństwo Bożego Syna narodzonego w Betlejem
towarzyszy wam w nowym roku!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i Polacchi partecipanti a questa
prima udienza del nuovo anno. Approfondendo l’insegnamento di San Paolo
impariamo a vedere le cose di questo mondo attraverso la luce della fede e la
nostra unione con Cristo. La benedizione del Figlio di Dio nato a Betlemme vi
accompagni durante quest’anno!
* * *
Nel clima ancora del Natale, mi è gradito rivolgere un
cordiale saluto ai pellegrini di lingua italiana. Saluto, in particolare, i
sacerdoti novelli dei Legionari di Cristo con i loro familiari;
le Suore Domenicane Ancelle del Signore e le Suore Minime di
Nostra Signora del Suffragio, partecipanti ai rispettivi Capitoli Generali.
Cari fratelli e sorelle, vi esorto tutti a crescere con sempre maggiore
entusiasmo nel vostro generoso impegno di testimonianza evangelica.
Rivolgo, infine, il mio pensiero ai giovani,
ai malati ed agli sposi novelli. Ieri, solennità dell'Epifania
del Signore, abbiamo ricordato il cammino dei Magi verso Cristo, guidati dalla
luce della stella. Il loro esempio alimenti in voi, cari giovani, il
desiderio di incontrare Gesù e di trasmettere a tutti la gioia che scaturisce
dall’accoglienza del Vangelo; conduca voi, cari ammalati, ad offrire al
Bambino di Betlemme, i vostri dolori e le sofferenze; costituisca per voi,
cari sposi novelli, un costante stimolo a rendere le vostre famiglie
"luogo" accogliente dei segni misteriosi di Dio e del dono della
vita.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090107.html
Valentin de Boulogne o Nicolas
Tournier, San Paolo che scrive le sue lettere, circa 1620, 99.3
x 133, Museum of Fine Arts, Houston, Blaffer
Foundation Collection, Houston.
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (18)
La visione teologica delle Lettere ai Colossesi e agli
Efesini
Cari fratelli e sorelle,
tra le Lettere dell'epistolario paolino, ce ne sono
due, quelle ai Colossesi e agli Efesini, che in una certa misura si possono
considerare gemelle. Infatti, l'una e l'altra hanno dei modi di dire che si
trovano solo in esse, ed è stato calcolato che più di un terzo delle parole
della Lettera ai Colossesi si trova anche in quella agli
Efesini. Per esempio, mentre in Colossesi si legge letteralmente
l'invito a “esortarvi con salmi, inni, canti spirituali, con gratitudine
cantando a Dio con i vostri cuori” (Col 3,16),
in Efesini si raccomanda ugualmente di “parlare tra di voi con salmi
e inni e canti spirituali, cantando e lodando il Signore con il vostro cuore” (Ef 5,19).
Potremmo meditare su queste parole: il cuore deve cantare, e così anche la
voce, con salmi e inni per entrare nella tradizione della preghiera di tutta la
Chiesa dell'Antico e del Nuovo Testamento; impariamo così ad essere insieme con
noi e tra noi, e con Dio. Inoltre, in entrambe le Lettere si trova un
cosiddetto “codice domestico”, assente nelle altre Lettere paoline, cioè una
serie di raccomandazioni rivolte a mariti e mogli, a genitori e figli, a
padroni e schiavi (cfr rispettivamente Col 3,18-4,1 e Ef 5,22-6,9).
Più importante ancora è constatare che solo in queste
due Lettere è attestato il titolo di “capo”, kefalé, dato a
Gesù Cristo. E questo titolo viene impiegato a un doppio livello. In un primo
senso, Cristo è inteso come capo della Chiesa (cfr Col 2,18-19 e Ef 4,15-16).
Ciò significa due cose: innanzitutto, che egli è il governante, il dirigente,
il responsabile che guida la comunità cristiana come suo leader e suo Signore
(cfr Col 1,18:
“Egli è il capo del corpo, cioè della Chiesa”; e poi l’altro significato è che
lui è come la testa che innerva e vivifica tutte le membra del corpo a cui è
preposta (infatti, secondo Col 2,19 bisogna
“tenersi fermi al capo, dal quale tutto il corpo riceve sostentamento e
coesione”): cioè non è solo uno che comanda, ma uno che organicamente è
connesso con noi, dal quale viene anche la forza di agire in modo retto.
In entrambi i casi, la Chiesa è considerata sottoposta
a Cristo, sia per seguire la sua superiore conduzione - i comandamenti -, sia
anche per accogliere tutti gli influssi vitali che da Lui promanano. I suoi
comandamenti non sono solo parole, comandi, ma sono forze vitali che vengono da
Lui e ci aiutano.
Questa idea è particolarmente sviluppata in Efesini,
dove persino i ministeri della Chiesa, invece di essere ricondotti allo Spirito
Santo (come 1
Cor 12) sono conferiti dal Cristo risorto: è Lui che “ha stabilito
alcuni come apostoli, altri come profeti, altri come evangelisti, altri come
pastori e maestri” (4,11).
Ed è da Lui che “tutto il corpo, ben compaginato e connesso, mediante la
collaborazione di ogni giuntura, ... riceve forza per crescere in modo da
edificare se stesso nella carità” (4,16). Cristo
infatti è tutto teso a “farsi comparire davanti la sua Chiesa tutta gloriosa,
senza macchia né ruga o alcunché di simile, ma santa e immacolata” (Ef 5,27). Con
questo ci dice che la forza con la quale costruisce la Chiesa, con la quale
guida la Chiesa, con la quale dà anche la giusta direzione alla Chiesa, è
proprio il suo amore.
Quindi il primo significato è Cristo Capo della
Chiesa: sia quanto alla conduzione, sia, soprattutto, quanto alla ispirazione e
vitalizzazione organica in virtù del suo amore. Poi, in un secondo senso,
Cristo è considerato non solo come capo della Chiesa, ma come capo delle
potenze celesti e del cosmo intero. Così in Colossesi leggiamo che
Cristo “ha privato della loro forza i principati e le potestà e ne ha fatto
pubblico spettacolo dietro al corteo trionfale” di Lui (2,15). Analogamente
in Efesini troviamo scritto che, con la sua risurrezione, Dio pose
Cristo “al di sopra di ogni principato e autorità, di ogni potenza e
dominazione e di ogni altro nome che si possa nominare non solo nel secolo
presente ma anche in quello futuro” (1,21). Con queste
parole le due Lettere ci consegnano un messaggio altamente positivo e
fecondo. Questo: Cristo non ha da temere nessun eventuale concorrente, perché è
superiore a ogni qualsivoglia forma di potere che presumesse di umiliare
l'uomo. Solo Lui “ci ha amati e ha dato se stesso per noi” (Ef 5,2).
Perciò, se siamo uniti a Cristo, non dobbiamo temere nessun nemico e nessuna
avversità; ma ciò significa dunque che dobbiamo tenerci ben saldi a Lui, senza
allentare la presa!
Per il mondo pagano, che credeva in un mondo pieno di
spiriti, in gran parte pericolosi e contro i quali bisognava difendersi,
appariva come una vera liberazione l'annuncio che Cristo era il solo vincitore
e che chi era con Cristo non aveva da temere nessuno. Lo stesso vale anche per
il paganesimo di oggi, poiché anche gli attuali seguaci di simili ideologie
vedono il mondo pieno di poteri pericolosi. A costoro occorre annunciare che
Cristo è il vincitore, così che chi è con Cristo, chi resta unito a Lui, non
deve temere niente e nessuno. Mi sembra che questo sia importante anche per
noi, che dobbiamo imparare a far fronte a tutte le paure, perchè Lui è sopra
ogni dominazione, è il vero Signore del mondo.
Addirittura il cosmo intero è sottoposto a Lui, e a
Lui converge come al proprio capo. Sono celebri le parole della Lettera
agli Efesini, che parla del progetto di Dio di “ricapitolare in Cristo tutte le
cose, quelle del cielo e quelle della terra” (1,10). Analogamente
nella Lettera ai Colossesi si legge che “per mezzo di Lui sono state
create tutte le cose, quelle nei cieli e quelle sulla terra, quelle visibili e
quelle invisibili” (1,16)
e che “con il sangue della sua croce ... ha rappacificato le cose che stanno
sulla terra e quelle nei cieli” (1,20). Quindi non
c’è, da una parte, il grande mondo materiale e dall'altra questa piccola realtà
della storia della nostra terra, il mondo delle persone: tutto è uno in Cristo.
Egli è il capo del cosmo; anche il cosmo è creato da Lui, è creato per noi in
quanto siamo uniti a Lui. È una visione razionale e personalistica
dell'universo. E direi una visione più universalistica di questa non era
possibile concepire, ed essa conviene soltanto al Cristo risorto. Cristo è
il Pantokrátor, a cui sono sottoposte tutte le cose: il pensiero va
appunto al Cristo Pantocratòre, che riempie il catino absidale delle chiese
bizantine, a volte raffigurato seduto in alto sul mondo intero o addirittura su
di un arcobaleno per indicare la sua equiparazione a Dio stesso, alla cui
destra è assiso (cfr Ef 1,20; Col 3,1), e
quindi anche la sua ineguagliabile funzione di conduttore dei destini umani.
Una visione del genere è concepibile solo da parte
della Chiesa, non nel senso che essa voglia indebitamente appropriarsi di ciò
che non le spetta, ma in un altro duplice senso: sia in quanto la Chiesa
riconosce che in qualche modo Cristo è più grande di lei, dato che la sua
signoria si estende anche al di là dei suoi confini, e sia in quanto solo la
Chiesa è qualificata come Corpo di Cristo, non il cosmo. Tutto questo significa
che noi dobbiamo considerare positivamente le realtà terrene, poiché Cristo le
ricapitola in sé, e in pari tempo dobbiamo vivere in pienezza la nostra
specifica identità ecclesiale, che è la più omogenea all'identità di Cristo
stesso.
C'è poi anche un concetto speciale, che è tipico di
queste due Lettere, ed è il concetto di “mistero”. Una volta si parla del
“mistero della volontà” di Dio (Ef 1,9) e altre
volte del “mistero di Cristo” (Ef 3,4; Col 4,3) o
addirittura del “mistero di Dio, che è Cristo, nel quale sono nascosti tutti i
tesori della sapienza e della conoscenza” (Col 3,2-3).
Esso sta a significare l'imperscrutabile disegno divino sulle sorti dell'uomo,
dei popoli e del mondo. Con questo linguaggio le due Epistole ci dicono che è
in Cristo che si trova il compimento di questo mistero. Se siamo con Cristo,
anche se non possiamo intellettualmente capire tutto, sappiamo di essere nel
nucleo del “mistero” e sulla strada della verità. È Lui nella sua totalità, e
non solo in un aspetto della sua persona o in un momento della sua esistenza,
che reca in sé la pienezza dell'insondabile piano divino di salvezza. In Lui
prende forma quella che viene chiamata “la multiforme sapienza di Dio” (Ef 3,10),
poiché in Lui “abita corporalmente tutta la pienezza della divinità” (Col 2,9). D'ora
in poi, quindi, non è possibile pensare e adorare il beneplacito di Dio, la sua
sovrana disposizione, senza confrontarci personalmente con Cristo in
persona, in cui quel “mistero” si incarna e può essere tangibilmente percepito.
Si perviene così a contemplare la “ininvestigabile ricchezza di Cristo” (Ef 3,8), che
sta oltre ogni umana comprensione. Non che Dio non abbia lasciato delle
impronte del suo passaggio, poiché è Cristo stesso l'orma di Dio, la sua
impronta massima; ma ci si rende conto di “quale sia l'ampiezza, la lunghezza,
l'altezza e la profondità” di questo mistero “che sorpassa ogni conoscenza” (Ef 3,18-19). Le
mere categorie intellettuali qui risultano insufficienti, e, riconoscendo che
molte cose stanno al di là delle nostre capacità razionali, ci si deve affidare
alla contemplazione umile e gioiosa non solo della mente ma anche del cuore. I
Padri della Chiesa, del resto, ci dicono che l’amore comprende di più che la
sola ragione.
Un'ultima parola va detta sul concetto, già accennato
sopra, concernente la Chiesa come partner sponsale di Cristo. Nella
seconda Lettera ai Corinzi l’apostolo Paolo aveva paragonato la
comunità cristiana a una fidanzata, scrivendo così: “Io provo per voi una
specie di gelosia divina, avendovi promessi a un unico sposo, per presentarvi
quale vergine casta a Cristo” (2 Cor 11,2).
La Lettera agli Efesini sviluppa quest’immagine, precisando che la
Chiesa non è solo una promessa sposa, ma è la reale sposa di Cristo. Egli, per
così dire, se l’è conquistata, e lo ha fatto a prezzo della sua vita: come dice
il testo, “ha dato se stesso per lei” (Ef 5,25). Quale
dimostrazione d'amore può essere più grande di questa? Ma, in più, egli è
preoccupato per la sua bellezza: non solo di quella già acquisita con il
battesimo, ma anche di quella che deve crescere ogni giorno grazie ad una vita
ineccepibile, “senza ruga né macchia”, nel suo comportamento morale (cfr Ef 5,26-27). Da
qui alla comune esperienza del matrimonio cristiano il passo è breve; anzi, non
è neppure ben chiaro quale sia per l'autore della Lettera il punto di
riferimento iniziale: se sia il rapporto Cristo-Chiesa, alla cui luce pensare
l'unione dell'uomo e della donna, oppure se sia il dato esperienziale
dell'unione coniugale, alla cui luce pensare il rapporto tra Cristo e la
Chiesa. Ma ambedue gli aspetti si illuminano reciprocamente: impariamo che cosa
è il matrimonio nella luce della comunione di Cristo e della Chiesa, impariamo
come Cristo si unisce a noi pensando al mistero del matrimonio. In ogni caso,
la nostra Lettera si pone quasi a metà strada tra il profeta Osea,
che indicava il rapporto tra Dio e il suo popolo nei termini di nozze già
avvenute (cfr Os 2,4.16.21),
e il Veggente dell’Apocalisse, che prospetterà l'incontro escatologico tra la
Chiesa e l’Agnello come uno sposalizio gioioso e indefettibile (cfr Ap 19,7-9; 21,9).
Ci sarebbe ancora molto da dire, ma mi sembra che, da
quanto esposto, già si possa capire che queste due Lettere sono una grande
catechesi, dalla quale possiamo imparare non solo come essere buoni cristiani,
ma anche come divenire realmente uomini. Se cominciamo a capire che il cosmo è
l'impronta di Cristo, impariamo il nostro retto rapporto con il cosmo, con
tutti i problemi della conservazione del cosmo. Impariamo a vederlo con la
ragione, ma con una ragione mossa dall’amore, e con l’umiltà e il rispetto che
consentono di agire in modo retto. E se pensiamo che la Chiesa è il Corpo di
Cristo, che Cristo ha dato se stesso per essa, impariamo come vivere con Cristo
l'amore reciproco, l'amore che ci unisce a Dio e che ci fa vedere nell'altro
l'immagine di Cristo, Cristo stesso. Preghiamo il Signore che ci aiuti a
meditare bene la Sacra Scrittura, la sua Parola, e imparare così realmente a
vivere bene.
Saluti:
Aos peregrinos portugueses vindos de Lisboa
e aos brasileiros, professores, alunos e familiares do Colégio de São
Bento do Rio de Janeiro, por ocasião das festas jubilares deste estabelecimento
de ensino, como penhor de abundantes dons divinos que sirvam de estímulo para a
sua vida cristã, concedo benevolamente minha Bênção Apostólica.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie witam Polaków. Święty Paweł porównuje miłość
małżeńską do tej, która łączy Chrystusa i Kościół, Jego oblubienicę. Jednocząc
się z rodzinami zgromadzonymi w tych dniach w Meksyku, modlę się, aby wszystkie
rodziny w Polsce i na świecie jednoczyła i uświęcała miłość Chrystusa. Niech
Bóg Wam błogosławi!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i polacchi. San Paolo paragona
l’amore coniugale con quello che unisce Cristo e la Chiesa, sua Sposa. Unendomi
con le famiglie radunate in questi giorni a Messico, prego, perché tutte le
famiglie in Polonia e nel mondo consolidi e santifichi l’amore di Cristo. Dio
vi benedica.
Saluto in lingua slovacca:
Zo srdca pozdravujem slovenských pútnikov, osobitne z
farnosti svätého Demetra z Ražňan. Bratia a sestry, počas Týždňa modlitieb za
jednotu kresťanov, ktorý začne budúcu nedeľu, vás pozývam k intenzívnym
modlitbám k Pánovi, aby sa naplnili Kristove slová „Aby všetci boli jedno“. S
láskou vás žehnám. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Saluto di cuore i pellegrini slovacchi,
particolarmente quelli dalla parrocchia di San Demetrio da Ražňany. Fratelli e
sorelle, nel corso della Settimana di preghiera per l’unità dei cristiani, che
inizia domenica prossima, vi invito ad elevare intense preghiere al Signore
affinché si realizzi la parola di Cristo “Perché siano una cosa sola”. Con
affetto vi benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Mi rivolgo ora con affetto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i membri della Postulazione dei
Carmelitani Scalzi e le Apostole del Sacro Cuore di Gesù. Cari amici,
possa il fervore apostolico e la fedeltà al Vangelo animare ogni vostra
attività al servizio della Chiesa. Il mio saluto va pure ai rappresentanti
della Guardia di Finanza di Roma e al Nono Reggimento di
Fanteria “Bari”, proveniente da Trani. Tutti ringrazio per la gradita
visita ed invoco su ciascuno la continua assistenza divina.
Infine, come di consueto, mi rivolgo ai giovani,
ai malati ed agli sposi novelli. Ieri la liturgia ricordava
Sant'Ilario, Vescovo di Poitiers, che "fu tenace assertore della divinità
di Cristo" (cfr. Liturgia), difensore ardente della fede e maestro di
verità. Il suo esempio sostenga voi, cari giovani, nella costante e
coraggiosa ricerca di Cristo; incoraggi voi, cari malati, ad offrire le
vostre sofferenze affinché il Regno di Dio si diffonda in tutto il mondo; ed
aiuti voi, cari sposi novelli, ad essere testimoni dell'amore di Cristo
nella vita familiare. Vi invito ad unirvi alla mia preghiera per implorare
l’abbondanza delle grazie divine sul VI Incontro Mondiale delle Famiglie che
si sta svolgendo in questi giorni a Città del Messico. Possa questo importante
evento ecclesiale manifestare ancora una volta la bellezza e il valore della
famiglia, suscitando in tutti nuove energie in favore di questa insostituibile
cellula fondamentale della società e della Chiesa.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090114.html
Jan Lievens (1607–1674), L’Apôtre Saint Paul, circa 1627-1629, 119 x 108, Nationalmuseum , Stockholm.
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (19)
La visione teologica delle Lettere pastorali
Cari fratelli e sorelle,
le ultime Lettere dell'epistolario paolino,
delle quali vorrei parlare oggi, vengono chiamate Lettere Pastorali,
perché sono state inviate a singole figure di Pastori della Chiesa: due a
Timoteo e una a Tito, collaboratori stretti di san Paolo. In Timoteo l’Apostolo
vedeva quasi un alter ego; infatti gli affidò delle missioni
importanti (in Macedonia: cfr At 19,22; a
Tessalonica: cfr 1
Ts 3,6-7; a Corinto: cfr 1 Cor 4,17; 16,10-11), e poi
scrisse di lui un elogio lusinghiero: “Io non ho nessuno di animo uguale come
lui, che sappia occuparsi così di cuore delle cose che vi riguardano” (Fil 2,20).
Secondo la Storia ecclesiastica di Eusebio di Cesarea, del IV
secolo, Timoteo fu poi il primo Vescovo di Efeso (cfr 3,4). Quanto a Tito, anch'egli
doveva essere stato molto caro all'Apostolo, che lo definisce esplicitamente
“pieno di zelo... mio compagno e collaboratore” (2 Cor 8,17.23),
anzi “mio vero figlio nella fede comune” (Tt 1,4). Egli
era stato incaricato di un paio di missioni molto delicate nella Chiesa di
Corinto, il cui risultato rincuorò Paolo (cfr 2 Cor 7,6-7.13; 8,6). In seguito,
per quanto ci è tramandato, Tito raggiunse Paolo a Nicopoli nell’Epiro, in
Grecia (cfr Tt 3,12),
e fu poi da lui inviato in Dalmazia (cfr 2 Tm 4,10).
Secondo la Lettera a lui indirizzata, egli risulta poi essere stato Vescovo di
Creta (cfr Tt 1,5).
Le Lettere indirizzate a questi due Pastori occupano
un posto tutto particolare all'interno del Nuovo Testamento. La maggioranza
degli esegeti è oggi del parere che queste Lettere non sarebbero state scritte
da Paolo stesso, ma la loro origine sarebbe nella “scuola di Paolo”, e
rifletterebbe la sua eredità per una nuova generazione, forse integrando
qualche breve scritto o parola dell’Apostolo stesso. Ad esempio, alcune parole
della Seconda Lettera a Timoteo appaiono talmente autentiche da poter venire
solo dal cuore e dalla bocca dell’Apostolo.
Senza dubbio la situazione ecclesiale che emerge da
queste Lettere è diversa da quella degli anni centrali della vita di Paolo.
Egli, adesso, in retrospettiva si autodefinisce “araldo, apostolo, e maestro”
dei pagani nella fede e nella verità, (cfr 1 Tm 2,7; 2 Tm 1,11); si
presenta come uno che ha ottenuto misericordia, perché Gesù Cristo – così
scrive – “ha voluto in me, per primo, dimostrare tutta la sua magnanimità,
perché io fossi di esempio a quelli che avrebbero creduto in lui per avere la
vita eterna”. (1 Tm 1,16).
Quindi essenziale è che realmente in Paolo, persecutore convertito dalla
presenza del Risorto, appare la magnanimità del Signore a incoraggiamento per
noi, per indurci a sperare e ad avere fiducia nella misericordia del Signore che,
nonostante la nostra piccolezza, può fare cose grandi. Oltre gli anni centrali
della vita di Paolo vanno anche i nuovi contesti culturali qui presupposti.
Infatti si fa allusione all'insorgenza di insegnamenti da considerare del tutto
errati e falsi (cfr 1 Tm 4,1-2; 2 Tm 3,1-5),
come quelli di chi pretendeva che il matrimonio non fosse buono (cfr 1 Tm 4,3a).
Vediamo come sia moderna questa preoccupazione, perché anche oggi si legge a
volte la Scrittura come oggetto di curiosità storica e non come parola dello
Spirito Santo, nella quale possiamo sentire la stessa voce del Signore e
conoscere la sua presenza nella storia. Potremmo dire che, con questo breve
elenco di errori presenti nelle tre Lettere, appaiono anticipati alcuni tratti
di quel successivo orientamento erroneo che va sotto il nome di Gnosticismo
(cfr 1
Tm 2,5-6; 2 Tm 3,6-8).
A queste dottrine l'autore fa fronte con due richiami
di fondo. L'uno consiste nel rimando a una lettura spirituale della Sacra
Scrittura (cfr 2
Tm 3,14-17), cioè a una lettura che la considera realmente come
“ispirata” e proveniente dallo Spirito Santo, così che da essa si può essere
“istruiti per la salvezza”. Si legge la Scrittura giustamente ponendosi in
colloquio con lo Spirito Santo, così da trarne luce “per insegnare, convincere,
correggere ed educare nella giustizia” (2 Tm 3,16). In
questo senso aggiunge la Lettera: “perché l’uomo di Dio sia completo e ben
preparato per ogni opera buona” (2 Tm 3,17).
L’altro richiamo consiste nell’accenno al buon “deposito” (parathéke): è
una parola speciale delle Lettere pastorali con cui si indica la tradizione
della fede apostolica da custodire con l’aiuto dello Spirito Santo che abita in
noi. Questo cosiddetto “deposito” è quindi da considerare come la somma della
Tradizione apostolica e come criterio di fedeltà all’annuncio del Vangelo. E
qui dobbiamo tenere presente che nelle Lettere pastorali come in tutto il Nuovo
Testamento, il termine “Scritture” significa esplicitamente l’Antico
Testamento, perché gli scritti del Nuovo Testamento o non c’erano ancora o non
facevano ancora parte di un canone delle Scritture. Quindi la Tradizione
dell’annuncio apostolico, questo “deposito”, è la chiave di lettura per capire
la Scrittura, il Nuovo Testamento. In questo senso, Scrittura e Tradizione,
Scrittura e annuncio apostolico come chiave di lettura, vengono accostate e
quasi si fondono, per formare insieme il “fondamento saldo gettato da Dio” (2 Tm 2,19).
L’annuncio apostolico, cioè la Tradizione, è necessario per introdursi nella
comprensione della Scrittura e cogliervi la voce di Cristo. Occorre infatti
essere “tenacemente ancorati alla parola degna di fede, quella conforme agli
insegnamenti ricevuti” (Tt 1,9). Alla
base di tutto c'è appunto la fede nella rivelazione storica della bontà di Dio,
il quale in Gesù Cristo ha manifestato concretamente il suo “amore per gli
uomini”, un amore che nel testo originale greco è significativamente
qualificato come filanthropía (Tt 3,4;
cfr 2
Tm 1,9-10); Dio ama l’umanità.
Nell’insieme, si vede bene che la comunità cristiana
va configurandosi in termini molto netti, secondo una identità che non solo
prende le distanze da interpretazioni incongrue, ma soprattutto afferma il
proprio ancoraggio ai punti essenziali della fede, che qui è sinonimo di
“verità” (1
Tm 2,4.7; 4,3; 6,5; 2 Tm 2,15.18.25; 3,7.8; 4,4; Tt 1,1.14). Nella
fede appare la verità essenziale di chi siamo noi, chi è Dio, come dobbiamo
vivere. E di questa verità (la verità della fede) la Chiesa è definita “colonna
e sostegno” (1
Tm 3,15). In ogni caso, essa resta una comunità aperta, dal respiro
universale, la quale prega per tutti gli uomini di ogni ordine e grado, perché
giungano alla conoscenza della verità: “Dio vuole che tutti gli uomini siano
salvati e giungano alla conoscenza della verità”, perche “Gesù Cristo ha dato
se stesso in riscatto per tutti” (1 Tm 2,4-5).
Quindi il senso dell’universalità, anche se le comunità sono ancora piccole, è
forte e determinante per queste Lettere. Inoltre tale comunità cristiana “non
parla male di nessuno” e “mostra ogni dolcezza verso tutti gli uomini” (Tt 3,2). Questa
è una prima componente importante di queste Lettere: l’universalità e la fede
come verità, come chiave di lettura della Sacra Scrittura, dell’Antico
Testamento e così si delinea una unità di annuncio e di Scrittura e una fede
viva aperta a tutti e testimone dell’amore di Dio per tutti.
Un’altra componente tipica di queste Lettere è
la loro riflessione sulla struttura ministeriale della Chiesa. Sono esse che
per la prima volta presentano la triplice suddivisione di episcopi, presbiteri
e diaconi (cfr 1
Tm 3,1-13; 4,13; 2 Tm 1,6; Tt 1,5-9).
Possiamo osservare nelle Lettere pastorali il confluire di due diverse
strutture ministeriali e così la costituzione della forma definitiva del
ministero nella Chiesa. Nelle Lettere paoline degli anni centrali della sua
vita, Paolo parla di “episcopi” (Fil 1,1), e di
“diaconi”: questa è la struttura tipica della Chiesa formatasi all’epoca nel
mondo pagano. Rimane pertanto dominante la figura dell’apostolo stesso e perciò
solo man mano si sviluppano gli altri ministeri.
Se, come detto, nelle Chiese formate nel mondo pagano
abbiamo episcopi e diaconi, e non presbiteri, nelle Chiese formate nel mondo
giudeo-cristiano i presbiteri sono la struttura dominante. Alla fine nelle
Lettere pastorali, le due strutture si uniscono: appare adesso “l’episcopo”,
(il vescovo) (cfr 1
Tm 3,2; Tt 1,7),
sempre al singolare, accompagnato dall’articolo determinativo “l’episcopo”. E
accanto a “l’episcopo” troviamo i presbiteri e i diaconi. Sempre ancora è
determinante la figura dell’Apostolo, ma le tre Lettere, come ho già detto,
sono indirizzate non più a comunità, ma a persone: Timoteo e Tito, i quali da
una parte appaiono come Vescovi, dall’altra cominciano a stare al posto dell’Apostolo.
Si nota così inizialmente la realtà che più tardi si
chiamerà “successione apostolica”. Paolo dice con tono di grande solennità a
Timoteo: “Non trascurare il dono che è in te e che ti è stato conferito,
mediante una parola profetica, con l’imposizione delle mani da parte dei
presbiteri” (1
Tim 4, 14). Possiamo dire che in queste parole appare inizialmente
anche il carattere sacramentale del ministero. E così abbiamo l’essenziale
della struttura cattolica: Scrittura e Tradizione, Scrittura e annuncio,
formano un insieme, ma a questa struttura, per così dire dottrinale, deve
aggiungersi la struttura personale, i successori degli Apostoli, come testimoni
dell’annuncio apostolico.
Importante infine notare che in
queste Lettere la Chiesa comprende se stessa in termini molto umani,
in analogia con la casa e la famiglia. Particolarmente in 1 Tm 3,2-7 si
leggono istruzioni molto dettagliate sull'episcopo, come queste: egli
dev'essere “irreprensibile, non sposato che una sola volta, sobrio, prudente,
dignitoso, ospitale, capace di insegnare, non dedito al vino, non violento ma
benevolo, non litigioso, non attaccato al denaro. Sappia dirigere bene la
propria famiglia e abbia figli sottomessi con ogni dignità, perché se uno non
sa dirigere la propria casa, come potrà aver cura della Chiesa di Dio?
Inoltre... è necessario che egli goda buona testimonianza presso quelli di
fuori”. Si devono notare qui soprattutto l'importante attitudine
all'insegnamento (cfr anche 1 Tm 5,17), di
cui si trovano echi anche in altri passi (cfr 1 Tm 6,2c; 2 Tm 3,10; Tt 2,1), e poi
una speciale caratteristica personale, quella della
“paternità”. L’episcopo infatti è considerato padre della comunità
cristiana (cfr anche 1 Tm 3,15). Del
resto l'idea di Chiesa come “casa di Dio” affonda le sue radici nell'Antico
Testamento (cfr Nm 12,7)
e si trova riformulata in Eb 3,2.6,
mentre altrove si legge che tutti i cristiani non sono più stranieri né ospiti,
ma concittadini dei santi e familiari della casa di Dio (cfr Ef 2,19).
Preghiamo il Signore e san Paolo perché anche noi,
come cristiani, possiamo sempre più caratterizzarci, in rapporto alla società
in cui viviamo, come membri della “famiglia di Dio”. E preghiamo anche perché i
pastori della Chiesa acquisiscano sempre più sentimenti paterni, insieme teneri
e forti, nella formazione della Casa di Dio, della comunità, della Chiesa.
Saluti:
A todos os peregrinos de língua portuguesa,
especialmente aos brasileiros provindos de diversas partes do País,
envio uma afetuosa saudação, rogando a Deus que este encontro com o Sucessor de
Pedro vos leve a um sempre maior compromisso com a Igreja reunida na caridade
e, como “membros da família de Deus”, saibam servi-la com generosidade para a
edificação do Reino de Deus neste mundo. Com a minha Bênção Apostólica.
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam pielgrzymów z Polski. Witam szczególnie
przedstawicieli Stowarzyszenia Comunità Regina della Pace, które
ofiarowało piękny tryptyk eucharystyczny przeznaczony do kościoła czwartej
stacji Drogi Krzyżowej w Jerozolimie. Będzie to miejsce nieustannej modlitwy o
pokój w Ziemi Świętej i na całym świecie. Proszę Boga, aby wysłuchał tej
modlitwy i napełnił serca ludzi swoim pokojem. Niech Bóg wam błogosławi.
Traduzione italiana:
Saluto i pellegrini provenienti dalla Polonia. Do un
particolare benvenuto ai rappresentanti della Società Comunità della Pace,
che ha offerto il bellissimo trittico eucaristico destinato alla chiesa della
quarta stazione della Via Crucis a Gerusalemme. Questo sarà un posto della
continua preghiera per la pace in Terra Santa e in tutto il mondo. Chiedo a Dio
che ascolti questa preghiera e colmi i cuori degli uomini della sua pace. Dio vi
benedica.
Prima dei saluti ai pellegrini italiani ho ancora tre
comunicazioni da fare.
La prima:
Ho appreso con gioia la notizia dell’elezione del
metropolita Kirill a nuovo Patriarca di Mosca e di tutte le Russie. Invoco su
di lui la luce dello Spirito Santo per un generoso servizio alla Chiesa
ortodossa russa, affidandolo alla speciale protezione della Madre di Dio.
La seconda:
Nell’omelia
pronunciata in occasione della solenne inaugurazione del mio Pontificato dicevo
che è "esplicito" compito del Pastore "la chiamata
all’unità", e commentando le parole evangeliche relative alla pesca
miracolosa ho detto: "sebbene fossero così tanti i pesci, la rete non si
strappò", proseguivo dopo queste parole evangeliche: "Ahimè, amato
Signore, essa – la rete - ora si è strappata, vorremmo dire addolorati". E
continuavo: "Ma no – non dobbiamo essere tristi! Rallegriamoci per la tua
promessa che non delude e facciamo tutto il possibile per percorrere la via
verso l’unità che tu hai promesso…. Non permettere, Signore, che la tua rete si
strappi e aiutaci ad essere servitori dell’unità".
Proprio in adempimento di questo servizio all’unità,
che qualifica in modo specifico il mio ministero di Successore di Pietro, ho
deciso giorni fa di concedere la remissione
della scomunica in cui erano incorsi i quattro Vescovi ordinati nel 1988 da
Mons. Lefebvre senza mandato pontificio. Ho compiuto questo atto di paterna
misericordia, perché ripetutamente questi Presuli mi hanno manifestato la loro
viva sofferenza per la situazione in cui si erano venuti a trovare. Auspico che
a questo mio gesto faccia seguito il sollecito impegno da parte loro di
compiere gli ulteriori passi necessari per realizzare la piena comunione con la
Chiesa, testimoniando così vera fedeltà e vero riconoscimento del magistero e
dell’autorità del Papa e del Concilio Vaticano II.
La terza comunicazione:
In questi giorni nei quali ricordiamo la Shoah, mi
ritornano alla memoria le immagini raccolte nelle mie ripetute visite ad
Auschwitz, uno dei lager nei quali si è consumato l’eccidio efferato di milioni
di ebrei, vittime innocenti di un cieco odio razziale e religioso. Mentre
rinnovo con affetto l’espressione della mia piena e indiscutibile solidarietà
con i nostri Fratelli destinatari della Prima Alleanza, auspico che la memoria
della Shoah induca l’umanità a riflettere sulla imprevedibile potenza
del male quando conquista il cuore dell’uomo. La Shoah sia per tutti
monito contro l’oblio, contro la negazione o il riduzionismo, perché la
violenza fatta contro un solo essere umano è violenza contro tutti. Nessun uomo
è un’isola, ha scritto un noto poeta. La Shoah insegni sia alle
vecchie sia alle nuove generazioni che solo il faticoso cammino dell’ascolto e
del dialogo, dell’amore e del perdono conduce i popoli, le culture e le
religioni del mondo all’auspicato traguardo della fraternità e della pace nella
verità. Mai più la violenza umili la dignità dell’uomo!
* * *
Rivolgo un saluto cordiale ai pellegrini di lingua
italiana, in particolare ai rappresentanti delle Equipes Notre-Dame e
agli esponenti del Segretariato Pellegrinaggi Italiani. Cari amici,
auspico che questo incontro accresca il vostro impegno di testimonianza
evangelica nella società.
Saluto poi i giovani, i malati e
gli sposi novelli. Celebriamo quest’oggi la memoria liturgica di San
Tommaso d’Aquino, patrono delle Scuole cattoliche. Il suo esempio spinga voi,
cari giovani, specialmente voi studenti dell’Associazione Erasmus, a
seguire Gesù come autentico maestro di vita e santità. L’intercessione di
questo Santo Dottore della Chiesa ottenga per voi, cari malati, la
serenità e la pace che si attingono al mistero della croce, e per voi,
cari sposi novelli, la sapienza del cuore perchè compiate generosamente la
vostra missione.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090128.html
Enrique Simonet (1866-1927), La decapitación de San
Pablo, 1887, 400 x 700, Iglesia Catedral de la Encarnación / Cattedrale di Malaga
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (20)
Il martirio e l'eredità di San Paolo
Cari fratelli e sorelle,
la serie delle nostre catechesi sulla figura di san
Paolo è arrivata alla sua conclusione: vogliamo parlare oggi del termine della
sua vita terrena. L'antica tradizione cristiana testimonia unanimemente che la
morte di Paolo avvenne in conseguenza del martirio subito qui a Roma. Gli
scritti del Nuovo Testamento non ci riportano il fatto. Gli Atti degli Apostoli terminano
il loro racconto accennando alla condizione di prigionia dell'Apostolo, che
poteva tuttavia accogliere tutti quelli che andavano da lui (cfr At 28,30-31).
Solo nella seconda Lettera a Timoteo troviamo queste sue parole
premonitrici: “Quanto a me, il mio sangue sta per essere sparso in libagione ed
è giunto il momento di sciogliere le vele” (2 Tm 4,6;
cfr Fil 2,17).
Si usano qui due immagini, quella cultuale del sacrificio, che Paolo aveva
usato già nella Lettera ai Filippesi interpretando il martirio come parte del
sacrificio di Cristo, e quella marinaresca del mollare gli ormeggi: due
immagini che insieme alludono discretamente all'evento della morte e di una
morte cruenta.
La prima testimonianza esplicita sulla fine di san
Paolo ci viene dalla metà degli anni 90 del secolo I, quindi poco più di tre decenni
dopo la sua morte effettiva. Si tratta precisamente della Lettera che
la Chiesa di Roma, con il suo Vescovo Clemente I, scrisse alla Chiesa di
Corinto. In quel testo epistolare si invita a tenere davanti agli occhi
l'esempio degli Apostoli, e, subito dopo aver menzionato il martirio di Pietro,
si legge così: “Per la gelosia e la discordia Paolo fu obbligato a mostrarci
come si consegue il premio della pazienza. Arrestato sette volte, esiliato,
lapidato, fu l'araldo di Cristo nell'Oriente e nell'Occidente, e per la sua
fede si acquistò una gloria pura. Dopo aver predicato la giustizia a tutto il
mondo, e dopo essere giunto fino all'estremità dell'occidente, sostenne il
martirio davanti ai governanti; così partì da questo mondo e raggiunse il luogo
santo, divenuto con ciò il più grande modello di pazienza” (1 Clem 5,2).
La pazienza di cui il testo parla è espressione della comunione di Paolo alla
passione di Cristo, della generosità e costanza con la quale ha accettato un
lungo cammino di sofferenza, così da poter dire: «Io porto le stigmate di Gesù
sul mio corpo» (Gal 6,17).
Abbiamo sentito nel testo di san Clemente che Paolo sarebbe arrivato fino
all'«estremità dell'occidente». Si discute se questo sia un accenno a un
viaggio in Spagna che san Paolo avrebbe fatto. Non esiste certezza su questo,
ma è vero che san Paolo nella sua Lettera ai Romani esprime la sua intenzione
di andare in Spagna (cfr Rm 15,24).
Molto interessante invece è nella lettera di Clemente
il succedersi dei due nomi di Pietro e di Paolo, anche se essi verranno
invertiti nella testimonianza di Eusebio di Cesarea del secolo IV, che parlando
dell'imperatore Nerone scriverà: “Durante il suo regno Paolo fu decapitato
proprio a Roma e Pietro vi fu crocifisso. Il racconto è confermato dal nome di
Pietro e di Paolo, che è ancor oggi conservato sui loro sepolcri in quella
città” (Hist. eccl. 2,25,5). Eusebio poi continua riportando l’antecedente
dichiarazione di un presbitero romano di nome Gaio, risalente agli inizi del
secolo II: “Io ti posso mostrare i trofei degli apostoli: se andrai al Vaticano
o sulla Via Ostiense, vi troverai i trofei dei fondatori della Chiesa” (ibid. 2,25,6-7).
I “trofei” sono i monumenti sepolcrali, e si tratta delle stesse sepolture di
Pietro e di Paolo, che ancora oggi noi veneriamo dopo due millenni negli stessi
luoghi: sia qui in Vaticano per quanto riguarda san Pietro, sia nella Basilica
di San Paolo fuori le Mura sulla Via Ostiense per quanto riguarda l'Apostolo
delle genti.
È interessante rilevare che i due grandi Apostoli sono
menzionati insieme. Anche se nessuna fonte antica parla di un loro
contemporaneo ministero a Roma, la successiva coscienza cristiana, sulla base
del loro comune seppellimento nella capitale dell'impero, li assocerà anche
come fondatori della Chiesa di Roma. Così infatti si legge in Ireneo di Lione,
verso la fine del II secolo, a proposito della successione apostolica nelle
varie Chiese: “Poiché sarebbe troppo lungo enumerare le successioni di tutte le
Chiese, prenderemo la Chiesa grandissima e antichissima e a tutti nota, la
Chiesa fondata e stabilita a Roma dai due gloriosissimi apostoli Pietro e
Paolo” (Adv. haer. 3,3,2).
Lasciamo però da parte adesso la figura di Pietro e
concentriamoci su quella di Paolo. Il suo martirio viene raccontato per la
prima volta dagli Atti di Paolo, scritti verso la fine del II secolo. Essi
riferiscono che Nerone lo condannò a morte per decapitazione, eseguita subito
dopo (cfr 9,5). La data della morte varia già nelle fonti antiche, che la
pongono tra la persecuzione scatenata da Nerone stesso dopo l’incendio di Roma
nel luglio del 64 e l’ultimo anno del suo regno, cioè il 68 (cfr Gerolamo, De
viris ill. 5,8). Il calcolo dipende molto dalla cronologia dell’arrivo di
Paolo a Roma, una discussione nella quale non possiamo qui entrare. Tradizioni
successive preciseranno due altri elementi. L’uno, il più leggendario, è che il
martirio avvenne alle Aquae Salviae, sulla Via Laurentina, con un
triplice rimbalzo della testa, ognuno dei quali causò l'uscita di un fiotto
d'acqua, per cui il luogo fu detto fino ad oggi “Tre Fontane” (Atti di Pietro e
Paolo dello Pseudo Marcello, del secolo V). L’altro, in consonanza con l'antica
testimonianza, già menzionata, del presbitero Gaio, è che la sua sepoltura
avvenne non solo “fuori della città... al secondo miglio sulla Via Ostiense”,
ma più precisamente “nel podere di Lucina”, che era una matrona cristiana (Passione
di Paolo dello Pseudo Abdia, del secolo VI). Qui, nel secolo IV, l’imperatore
Costantino eresse una prima chiesa, poi grandemente ampliata tra il secolo IV e
V dagli imperatori Valentiniano II, Teodosio e Arcadio. Dopo l’incendio del
luglio 1823, fu qui eretta l’attuale basilica
di San Paolo fuori le Mura.
In ogni caso, la figura di san Paolo grandeggia ben al
di là della sua vita terrena e della sua morte; egli infatti ha lasciato una
straordinaria eredità spirituale. Anch’egli, come vero discepolo di Gesù,
divenne segno di contraddizione. Mentre tra i cosiddetti “ebioniti” – una
corrente giudeo-cristiana – era considerato come apostata dalla legge mosaica,
già nel libro degli Atti degli Apostoli appare una grande venerazione
verso l’Apostolo Paolo. Vorrei prescindere ora dalla letteratura apocrifa, come
gli Atti di Paolo e Tecla e un epistolario apocrifo tra l’Apostolo
Paolo e il filosofo Seneca. Importante è constatare soprattutto che ben presto
le Lettere di san Paolo entrano nella liturgia, dove la struttura
profeta-apostolo-Vangelo è determinante per la forma della liturgia della
Parola. Così, grazie a questa “presenza” nelle celebrazioni liturgiche della
Chiesa, il pensiero dell’Apostolo diventa da subito nutrimento spirituale dei
fedeli di tutti i tempi.
E’ ovvio che i Padri della Chiesa e poi tutti i
teologi si siano nutriti delle Lettere di san Paolo e della sua spiritualità.
Egli è così rimasto nei secoli, fino ad oggi, il vero maestro e apostolo delle
genti. Il primo commento patristico, a noi pervenuto, su uno scritto del Nuovo
Testamento è quello del grande teologo alessandrino Origene, che commenta
la Lettera di Paolo ai Romani. Tale commento purtroppo è conservato solo
in parte. San Giovanni Crisostomo, oltre a commentare le sue Lettere, ha
scritto di lui sette Panegirici memorabili. Sant'Agostino dovrà a lui
il passo decisivo della propria conversione, e a Paolo egli ritornerà durante
tutta la sua vita. Da questo dialogo permanente con l’Apostolo deriva la sua
grande teologia della grazia, che è rimasta fondamentale per la teologia
cattolica e anche per quella protestante di tutti i tempi. San Tommaso d’Aquino
ci ha lasciato un bel commento alle Lettere paoline, che rappresenta il
frutto più maturo dell'esegesi medioevale. Una vera svolta si verificò nel
secolo XVI con la Riforma protestante. Il momento decisivo nella vita di
Lutero, fu il cosiddetto «Turmerlebnis» (forse 1517), nel quale in un attimo
egli trovò una nuova interpretazione della dottrina paolina della
giustificazione. Una interpretazione che lo liberò dagli scrupoli e dalle ansie
della sua vita precedente e gli diede una nuova, radicale fiducia nella bontà
di Dio che perdona tutto senza condizione. Da quel momento Lutero identificò il
legalismo giudeo-cristiano, condannato dall'Apostolo, con l'ordine di vita
della Chiesa cattolica. E la Chiesa gli apparve quindi come espressione della
schiavitù della legge alla quale oppose la libertà del Vangelo. Il Concilio di
Trento (1545 - 1563) interpretò in modo profondo la questione della
giustificazione e trovò nella linea di tutta la tradizione cattolica la vera
sintesi tra Legge e Vangelo, in conformità col messaggio della Sacra Scrittura
letta nella sua totalità e unità.
Il secolo XIX, raccogliendo l’eredità migliore
dell'Illuminismo, conobbe una nuova reviviscenza del paolinismo soprattutto sul
piano del lavoro scientifico sviluppato dall'interpretazione storico-critica
della Sacra Scrittura. Prescindiamo qui dal fatto che anche in quel secolo,
come poi nel secolo ventesimo, emerse una vera e propria denigrazione di san
Paolo. Penso soprattutto a Nietzsche che derideva la teologia dell'umiltà di
san Paolo, opponendo ad essa la sua filosofia dell'uomo forte e potente: il
superuomo. Prescindiamo da questo e vediamo la corrente essenziale della nuova
interpretazione scientifica della Sacra Scrittura e del nuovo paolinismo del
secolo XX. Qui è stato sottolineato soprattutto come centrale nel pensiero
paolino il concetto di libertà: in esso è stato visto il cuore del pensiero
paolino, come del resto aveva già intuito Lutero. Ora però il concetto di
libertà veniva reinterpretato nel contesto del liberalismo moderno. E poi è
sottolineata fortemente la differenziazione tra l'annuncio di san Paolo e
l'annuncio di Gesù. E san Paolo appare quasi come un nuovo fondatore del
cristianesimo. Vero è che in san Paolo la centralità del Regno di Dio,
determinante per l'annuncio di Gesù, viene trasformata nella centralità della cristologia,
il cui punto determinante è il mistero pasquale. E dal mistero pasquale
risultano i Sacramenti del Battesimo e dell'Eucaristia, come presenza
permanente di questo mistero, dal quale cresce il Corpo di Cristo, si
costruisce la Chiesa. Ma direi, senza entrare adesso in dettagli, che proprio
nella nuova centralità della cristologia e del mistero pasquale si realizza il
Regno di Dio, diventa concreto, presente, operante l'annuncio autentico di
Gesù. Abbiamo visto nelle catechesi precedenti che proprio questa novità
paolina è la fedeltà più profonda all'annuncio di Gesù. Nel progresso
dell'esegesi, soprattutto negli ultimi duecento anni, crescono anche le
convergenze tra esegesi cattolica ed esegesi protestante realizzando così un
notevole consenso proprio nel punto che fu all’origine del massimo dissenso
storico: la giustificazione. Emerge così una grande speranza per la causa
dell'ecumenismo, così centrale per il Concilio Vaticano II.
Brevemente vorrei alla fine ancora accennare ai vari
movimenti religiosi, sorti in età moderna all’interno della Chiesa cattolica,
che si rifanno al nome di san Paolo. Così è avvenuto nel secolo XVI con la
“Congregazione di san Paolo” detta dei Barnabiti, nel secolo XIX con i
“Missionari di san Paolo” o Paulisti, e nel secolo XX con la poliedrica
“Famiglia Paolina” fondata dal Beato Giacomo Alberione, per non dire
dell'Istituto Secolare della “Compagnia di san Paolo”. In buona sostanza, resta
luminosa davanti a noi la figura di un apostolo e di un pensatore cristiano estremamente
fecondo e profondo, dal cui accostamento ciascuno può trarre giovamento. In uno
dei suoi panegirici, San Giovanni Crisostomo instaura un originale paragone tra
Paolo e Noè, esprimendosi così: Paolo “non mise insieme delle assi per
fabbricare un'arca; piuttosto, invece di unire delle tavole di legno, compose
delle lettere e così strappò di mezzo ai flutti, non due, tre o cinque membri
della propria famiglia, ma l'intera ecumene che era sul punto di perire”
(Paneg. 1,5). Proprio questo può ancora e sempre fare l’apostolo Paolo.
Attingere a lui, tanto al suo esempio apostolico quanto alla sua dottrina, sarà
quindi uno stimolo, se non una garanzia, per il consolidamento dell’identità
cristiana di ciascuno di noi e per il ringiovanimento dell’intera Chiesa.
Saluti:
Saluto in lingua croata:
Srdačnu dobrodošlicu upućujem dragim hrvatskim
hodočasnicima, a posebno vjernicima iz župe Svetoga Ilije iz Kiseljaka. Baština
i apostolski primjer svetoga Pavla neka budu temelj i poticaj vašega kršćanskog
svjedočenja i življenja. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini croati,
particolarmente ai fedeli della parrocchia di San Elia di Kiseljak. L’eredità e
l’esempio apostolico di San Paolo siano il fondamento e lo stimolo della vostra
vita e testimonianza cristiana. Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua polacca:
Witam serdecznie pielgrzymów polskich. Wyrażam radość,
że w Roku Świętego Pawła tak chętnie przybywacie do Rzymu, by poznać miejsca
uświęcone jego obecnością, nauczaniem i męczeńską śmiercią. Niech to
pielgrzymowanie pogłębi waszą wiarę i sprawi, by tak, jak dla świętego Pawła,
tak i dla was, Chrystus stał się wszystkim w życiu. Niech będzie pochwalony
Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini Polacchi. Mi rallegra
il fatto che nell’Anno dedicato a San Paolo giungiate così volentieri a Roma
per conoscere i luoghi santificati dalla sua presenza, dalla sua predicazione e
dal suo martirio. Che questo pellegrinaggio approfondisca la vostra fede e
faccia sì che come per San Paolo, così anche per voi, Cristo diventi la
totalità della vostra vita. Sia lodato Gesù Cristo.
* * *
Rivolgo un cordiale pensiero ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare, saluto i Seminaristi della diocesi di La
Spezia-Sarzana-Brugnato, accompagnati dal loro Vescovo Mons. Francesco
Moraglia, e quelli del Seminario Interdiocesano della Basilicata. Cari amici,
vi esorto a fondare la vostra vita sulla salda roccia della Parola di Dio, per
esserne coraggiosi annunciatori agli uomini del nostro tempo. Saluto le
Missionarie Catechiste del Sacro Cuore, che celebrano il centenario di
fondazione del loro Istituto, ed assicuro un ricordo speciale nella preghiera
perché possano rispondere con generosità alla chiamata del Signore.
Saluto infine i giovani, i malati e gli sposi novelli. Ricorre in questi giorni la memoria liturgica di alcuni martiri, san Biagio, sant’Agata e san Paolo Miki e compagni giapponesi. Il coraggio di questi intrepidi testimoni di Cristo aiuti voi, cari giovani, ad aprire il cuore all’eroismo della santità; sostenga voi, cari malati, ad offrire il dono prezioso della preghiera e della sofferenza per la Chiesa; e dia a voi, cari sposi novelli, la forza di improntare le vostre famiglie ai perenni valori cristiani.
APPELLO PER LO SRI LANKA
Continua a destare preoccupazione la situazione nello
Sri Lanka.
Le notizie dell'incrudelirsi del conflitto e del
crescente numero di vittime innocenti mi inducono a rivolgere un pressante
appello ai combattenti affinché rispettino il diritto umanitario e la libertà
di movimento della popolazione, facciano il possibile per garantire
l'assistenza ai feriti e la sicurezza dei civili e consentano il
soddisfacimento delle loro urgenti necessità alimentari e mediche.
La Vergine Santa di Madhu, molto venerata dai
cattolici e anche dagli appartenenti ad altre religioni, affretti il giorno
della pace e della riconciliazione in quel caro Paese
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090204.html