lundi 3 septembre 2012

Saint PIE X, Pape



Saint Pie X

Pape

(1835-1914)

Le père de saint Pie X, Jean-Baptiste Sarto, exerçait le métier de facteur rural. Il avait épousé Margherita Sanson, un nom bien digne d'être honoré. L'aîné de ses dix enfants, Joseph, devenu saint Pie X, a proclamé bien haut tout ce qu'il devait à sa sainte mère. Cet enfant de prédilection grandit dans l'humble village de Riese. Le jour de sa première communion, il promit à Dieu de rester chaste et de se préparer à la prêtrise. Malgré l'obstacle de la pauvreté qui sévissait au foyer, l'enfant était prêt à tous les sacrifices pour réaliser cet idéal.

Ses études terminées au grand Séminaire de Padoue, la prêtrise lui fut conférée et il fut envoyé comme vicaire à Tombolo, puis curé à Salzano, en Vénétie. Là, le choléra ayant éclaté, l'abbé Sarto soigne ses paroissiens jour et nuit, les administre, les ensevelit.

Nommé évêque de Mantoue en 1884, il s'objecte d'abord à cette élévation à l'épiscopat, mais devant l'insistance des supérieurs, il se soumet à la décision des autorités ecclésiastiques. Mgr Sarto se propose d'être tout à tous: «Mon peuple me trouvera toujours ferme à mon poste, toujours doux et plein de charité.» Né pauvre, Mgr Sarto resta toujours pauvre et au service des pauvres. Vivant modèle du troupeau, il donne l'exemple d'une vie sainte et sacrifiée sans se démentir jamais.

Les degrés hiérarchiques qu'il ne cessa de gravir sont marqués par son entière soumission à la volonté de Dieu et une rare facilité d'adaptation. Il ne s'occupait pas du passé, de ses aspirations personnelles, de sa liberté, mais abandonnait tout à la divine Providence. En 1903, le souverain pontife Léon XIII expire et le cardinal Sarto est choisi pour le remplacer. Devant ce choix inattendu, celui qui avait toujours désiré demeurer simple curé de campagne, ne sut que balbutier la prière de l'agonie: «Que ce calice s'éloigne de moi... Que la volonté de Dieu soit faite...» Il dut prononcer à haute voix: «J'accepte.» Il termina plus bas: «In crucem,» c'est-à-dire: «jusqu'à la croix.»

La confusion régnait au sein de l'Eglise et de la société, la franc-maçonnerie lançait ses attaques sournoises et déguisées, les hérésies modernes élevaient prétentieusement la tête. On accusa saint Pie X d'opposer une barrière désuète au progrès. Mais rien n'ébranla le courage et les convictions du chef de la chrétienté qui condamna fermement toutes les erreurs qui tentaient de détruire subtilement la foi: «Nous réprouvons ces doctrines qui n'ont de la vraie philosophie que le nom et conduisent au scepticisme universel et à l'irréligion.» Possédant à un haut degré le don du discernement des esprits, saint Pie X s'est constamment signalé comme défenseur de l'intégrité de la foi en condamnant entre autres l'hérésie moderniste qu'il a qualifiée de «carrefour de toutes les hérésies.»

En 1914, ce saint pape écrivit à l'empereur d'Autriche pour le conjurer d'empêcher la déclaration de la guerre. Devant l'inutilité de ses efforts, il s'offre généreusement à Dieu en victime d'expiation pour le peuple chrétien et l'humanité toute entière. Le soir du 19 août 1914, le bourdon de St-Pierre sonnait le glas... «Un Saint est mort» proclamait le peuple. En 1954, Pie XII canonisait celui dont on avait dit: «L'histoire en fera un grand pape, l'Eglise en fera un grand Saint.» Saint Pie X a été surnommé le pape de l'Eucharistie, car c'est sous son heureux pontificat que les petits enfants furent appelés à communier dès l'âge de raison.

Résumé O.D.M.

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pie_x.html



Biagio Biagetti.Apothéose de Saint Pie X,

Saint Pie X, Pape

Le petit Giuseppe Sarto qui parcourait souvent pieds nus, la route qui séparait sa maison à Riese, en Vénétie, de l'école de Castelfranco n’aurait jamais imaginé qu'un jour il franchirait le seuil de Saint Pierre. Il fut le premier pape de l'histoire contemporaine à provenir du monde rural et sa formation fut exclusivement pastorale: il n'avait aucun engagement à la Curie ou dans l'activité diplomatique du Saint-Siège. Né en 1835, il était le second de 10 enfants. À la mort de son père, il aurait pu prendre sa succession à l'hôtel de ville - il avait 17 ans -mais sa mère l'aida à poursuivre sa vocation, travaillant elle, jour de nuit, pour joindre les deux bouts. Un amour et une force que Giuseppe Sarto n’a pas oubliés. Il aimait étudier, jouissait d'une très bonne santé, était débonnaire et en même temps tenace, et sa vie riche en œuvres de charité. Il fut aumônier, curé, directeur spirituel du séminaire, puis évêque de Mantova, patriarche de Venise et finalement élu pape. Son premier acte fut d'abolir le "veto laïc", une sorte de droit revendiqué par certaines monarchies européennes, avec la Constitution Commissum nobis.

"Restaurer" pour réformer


Le catéchisme qui porte son nom est très bien connu, avec la structure particulière des "questions et réponses". Il a été pensé pour les simples gens dans une société où la culture n'avait pas encore imprégné toutes les couches sociales. Le souci de Pie X était précisément de propager parmi les chrétiens, autant que possible, la catéchèse. Parmi les caractéristiques les plus notables de son pontificat, l'opposition au modernisme et aux lois antichrétiennes en France, le commencement de la réforme du droit canonique, la réforme de la Curie romaine, l'avancement de l'âge de la première communion autour de 7 ans. Et de nouveau en Italie, le ralentissement de la restriction Non expedit de Pie IX, c’est-à-dire, l'interdiction pour les catholiques italiens de participer à la vie politique. Il favorisa également le renouvellement de la liturgie, le mouvement biblique, et donna prééminence au chant grégorien. Au cœur, la participation à l'Eucharistie. Ceci pour seulement brosser quelques traits étant donné la richesse des interventions de son pontificat. Parmi les curiosités se trouve la révocation par Pie X des sanctions ecclésiastiques prévues pour qui aurait pratiqué la danse du Tango: après en avoir vu un spectacle, il affirma, en dialecte, qu'il préférait "la danse de la Furlana" mais qu’il ne voyait pas quels grands péchés il y aurait dans Cette nouvelle danse.

Au centre, la préoccupation pastorale


Une papauté, donc, certainement très «active», diversifiée, à tel point que son grand ami, et Secrétaire d'État durant son pontificat, le cardinal Rafael Merry del Val a souligné comment cet énorme travail était principalement dû à sa propre initiative soulignant également sa «bonté» que «personne ne saurait remettre en question.» Au cœur de sa vie et de son Magistère, la préoccupation pastorale dans une société où s’avérait, de plus en plus, la crise de la Foi. Une intention scellée dans la devise choisie pour son pontificat: Instaurare omnia in Christo, établir tout dans le Christ, tiré de la lettre aux Ephésiens. Il voulut vivre la pauvreté: «né pauvre, ayant vécu pauvre et sûr de mourir très pauvre», a-t-il laissé écrit dans son testament.




Né en 1835, prêtre en 1858, évêque en 1884, cardinal en 1893, pape en 1903, mort en 1914. Canonisé en 1954, fête la même année.

Les antiennes de cette messe composée après la canonisation offrent la particularité de ne suivre ni le texte le de la Vulgate, ni celui de la Vetus Italica, version latine plus ancienne que la Vulgate, mais l’affreuse version latine du cardinal Béa, qui fut en usage sous le pontificat de Pie XII.

(Leçon des Matines (bréviaire 1960) Le Pape Pie X, nommé auparavant Joseph Sarto, naquit dans un village de Vénétie, appelé Riese. Il fut admis comme élève au séminaire de Padoue et ordonné prêtre ; vicaire à Tombolo, puis curé de Salzano, ensuite chanoine à Trévise et chancelier de la Curie épis-copale, il se distingua par une telle sainteté que Léon XIII le mit à la tête de l’Église de Mantoue. Ne négligeant aucun des devoirs du bon pasteur, il se préoccupa vivement de la bonne formation de la jeunesse appelée à l’héritage du Seigneur ; il favorisa la splendeur du culte divin et le développement des associations pieuses ; il soulagea l’indigence des pauvres par une charité débordante. Recommandé par tant de mérites, il fut mis au nombre des cardinaux et créé patriarche de Venise. Après la mort de Léon XIII, malgré une vaine résistance, il dut accepter, comme une croix, le Souverain Pontificat. Placé sur la chaire de saint Pierre, il ne changea rien à son genre de vie antérieur. Il resplendit surtout par l’humilité, la simplicité et la pauvreté. Il gouverna l’Église avec fermeté et la fortifia par des initiatives remarquables. Gardien très vigilant de la foi, il condamna et détruisit le modernisme, rendez-vous de toutes les hérésies ; ardent défenseur de la liberté de l’Église, il résista courageusement à ceux qui voulaient y porter atteinte ; il veilla à une solide formation du clergé ; il rassembla les lois de l’Église en un seul corps ; il développa beaucoup le culte de l’Eucharistie et la communion fréquente. Épuisé par les travaux et accablé de douleur à cause de la guerre qui avait éclaté en Europe, il s’envola vers la patrie céleste, le 20 août 1914. Pie XII le mit au nombre des saints.




BENOÎT XVI



AUDIENCE GÉNÉRALE



Palais pontifical de Castel Gandolfo



Mercredi 18 août 2010



Saint Pie X

Chers frères et sœurs!

Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, saint Pie X, dont on célébrera samedi prochain la mémoire liturgique, en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.

Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.

Le pontificat de saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la devise Instaurare omnia in Christo, «Renouveler toute chose dans le Christ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’«iter» de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés. Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée «de Pie X» a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.

Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, «lorsque l’enfant commence à raisonner» (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulari: AAS 2 [1910], 582).

Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, ssaint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le «Modernisme», pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer «la douleur aiguë» de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser l’un contre l’autre. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.

Chers frères et sœurs, saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.

* * *

Chers pèlerins francophones, je suis heureux de vous accueillir ce matin, ici à Castel Gandolfo! Je salue particulièrement le groupe des Sri-Lankais de Paris et la jeunesse franciscaine de Bitche. Que saint Pie X, dont nous célébrerons la fête cette semaine, vous aide à laisser grandir en vous l’union personnelle avec le Christ pour devenir capables de témoigner parmi vos frères et vos sœurs de l’amour miséricordieux de Dieu. Bon pèlerinage à tous!

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APPEL

Ma pensée va en ce moment aux chères populations du Pakistan, récemment frappées par de graves inondations, qui ont provoqué de très nombreuses victimes et laissé beaucoup de familles sans logement. Alors que je confie à la bonté miséricordieuse de Dieu ceux qui ont tragiquement disparu, j’exprime ma proximité spirituelle à leurs familles et à tous ceux qui souffrent à cause de cette catastrophe. Que notre solidarité et le soutien concret de la Communauté internationale ne manquent pas à nos frères si durement éprouvés!

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana




Saint Pie X,
Pape




Joseph-Melchior Sarto, né à Riese (province de Trévise) le 2 juin 1835 et baptisé à la paroisse Saint-Matthieu le lendemain. Après deux ans dans la petite école de Riese, il poursuit ses études primaires à Castelfranco de Vénitie. Il reçoit sa première communion à Riese, aux Pâques 1847 (6 avril).

Il prend la soutane, le 19 septembre 1850, et entre au séminaire de Padoue, le 13 novembre 1850, où il reste neuf ans. Tonsuré à la cathédrale d'Asolo, le 20 septembre 1851, il reçoit les deux premiers ordres mineurs en novembre 1856 et les deux autres le 6 juin 1857 ; ordonné sous-diacre le 19 septembre 1857, diacre, le 27 février 1858, il reçoit l'ordination sacerdotale dans la cathédrale de Castelfranco le 18 septembre 1858, célèbre sa première messe, le lendemain, à Riese et, le 29 novembre 1858, prend son poste de vicaire à Tombolo. Nommé curé de Salzano le 21 mai 1867, il quitte sa paroisse le 16 septembre 1875 pour devenir chanoine de Trévise.

Directeur du séminaire et chancelier épiscopal (28 novembre 1875). Primicier de la cathédrale le 12 juin 1879, il est, à la mort de l'évêque, élu par le chapitre vicaire capitulaire (27 novembre 1879).

Nommé à l'évêché de Mantoue en septembre 1884, il est sacré à Rome, dans l'église Saint-Apollinaire, le 23 novembre 1884, et entre à Mantoue le 18 avril 1885. Créé cardinal du titre de Saint-Bernard des Thermes au Consistoire secret du 12 juin 1893, il est trois jours après promu patriarche de Venise où il ne peut entrer que le 24 novembre 1894 puisque le gouvernent italien n'a donné son exequatur que le 5 septembre 1894.

Elu pape le 4 août 1903, il prend le nom de Pie X, il est couronné le 9 août 1903 ; Pie X meurt au Vatican le 20 août 1914, sa dépouille est déposée dans les Grottes Vaticanes le 23 août 1914. L'héroïcité de ses vertus fut proclamée le 3 septembre 1950, Pie XII le béatifie le 3 juin 1951 et le canonise le 29 mai 1954.




Lettre encyclique Ad diem illum laetissimum
sur la dévotion à la Très Sainte Vierge
donnée par Pie X le 2 février 1904.

Certes, Nous traversons une époque funeste, et nous avons le droit de pousser cette plainte du Prophète : Il n'est plus de vérité, il n'est plus de miséricorde, il n'est plus de science sur la terre. La malédiction et le mensonge et l'homicide et le vol et l'adultère débordent de partout (Osée IV 1-2). Cependant, du milieu de ce qu'on peut appeler un déluge de maux, l'oeil contemple, semblable à un arc-en-ciel, la Vierge très clémente, arbitre de paix entre Dieu et les hommes. Je placerai un arc dans la nue et il sera un signe d'alliance entre moi et la terre (Genèse IX 13). Que la tempête se déchaîne donc, et qu'une nuit épaisse enveloppe le ciel : nul ne doit trembler, la vue de Marie apaisera Dieu et il pardonnera. L'arc-en-ciel sera dans la nue, et à le voir je me souviendrai du pacte éternel (Genèse IX 16). Et il n'y aura plus de déluge pour engloutir toute chair (Genèse IX 16). Nul doute que si Nous Nous confions, comme il convient, en Marie, surtout dans le temps que nous célébrons avec une plus ardente piété son Immaculée Conception, nul doute, disons-Nous, que Nous ne sentions qu'elle est toujours cette Vierge très puissante qui, de son pied virginal, a brisé la tête du serpent (Office de l'Immaculée Conception).


Vierge très-sainte,
qui avez plu au Seigneur et êtes devenue sa Mère,
Vierge immaculée dans votre corps, dans votre âme,
dans votre foi et dans votre amour,
de grâce, regardez avec bienveillance les malheureux
qui implorent votre puissante protection.
Le serpent infernal,
contre lequel fut jetée la première malédiction,
continue, hélas ! à combattre et à tenter les pauvres fils d'Eve.
Ah ! vous, ô notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate,
vous qui avez écrasé la tête de l'ennemi
dès le premier instant de votre Conception, accueillez nos prières,
et, - nous vous en conjurons unis à vous en un seul coeur -
présentez-les devant le trône de Dieu,
afin que nous ne nous laissions jamais prendre aux embûches
qui nous sont tendues,
mais que nous arrivions tous au port du salut,
et qu'au milieu de tant de périls,
l'Eglise et la société chrétienne chantent encore une fois
l'hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix.






Saint Pie X

Début de la première encyclique de Pie X
E Supremi Apostolatus - 4 octobre 1903

Aux patriarches, primats, archevêques, évêques et autres ordinaires en paix et en communion avec le siège apostolique

Au moment de vous adresser pour la première fois la parole du haut de cette chaire apostolique où Nous avons été élevé par un impénétrable conseil de Dieu, il est inutile de vous rappeler avec quelles larmes et quelles ardentes prières Nous Nous sommes efforcés de détourner de Nous la charge si lourde du Pontificat suprême. Il Nous semble pouvoir, malgré la disproportion des mérites, Nous approprier les plaintes de saint Anselme, quand en dépit de ses oppositions, et de ses répugnances, il se vit contraint d'accepter l'honneur de l'épiscopat. Les témoignages de tristesse qu'il donna alors, Nous pouvons les produire à Notre tour, pour montrer dans quelles dispositions d'âme et de volonté, Nous avons accepté la mission si redoutable de pasteur du troupeau de Jésus-Christ. « Les larmes de mes yeux m'en sont témoins, écrivait-il, ainsi que les cris, et pour ainsi dire que les rugissements que poussait mon cour dans son angoisse profonde. Ils furent tels que je ne me souviens pas d'en avoir laissé échapper de semblables en aucune douleur avant le jour où cette calamité de l'archevêché de Cantorbéry vint fondre sur moi. Il ne purent l'ignorer, ceux qui, ce jour-là, virent de près mon visage. Plus semblable à un mort qu'à un homme vivant, j'étais pâle de consternation et de douleur. A cette élection, ou plutôt à cette violence, j'ai résisté jusqu'ici, je le dois en vérité, autant qu'il m'a été possible. Mais maintenant, bon gré mal gré, me voici contraint de reconnaître que les desseins de Dieu sont contraires à mes efforts, de telle sorte que nul moyen ne me reste d'y échapper. Vaincu moins par la violence des hommes que par celle de Dieu, contre qui nulle prudence ne saurait prévaloir, après avoir fait tous les efforts en mon pouvoir pour que ce calice s'éloigne de moi sans que je le boive, je ne vois d'autre détermination à prendre que celle de renoncer à mon sens propre, à ma volonté, et de m'en remettre entièrement au jugement et à la volonté de Dieu. »

Certes, Nous non plus ne manquions pas de nombreux et sérieux motifs de Nous dérober au fardeau. Sans compter que, en raison de Notre  petitesse, Nous ne pouvions à aucun titre Nous estimer digne des honneurs du Pontificat, comment ne pas Nous sentir profondément ému en Nous voyant choisi pour succéder à celui qui, pendant les vingt-six ans, où peu s'en faut, qu'il gouverna l'Eglise avec une sagesse consommée, fit paraître une telle vigueur d'esprit et de si insignes vertus, qu'il s'imposa à l'admiration des adversaires eux-mêmes et, par l'éclat de ses ouvres immortalisa sa mémoire ?
En outre, et pour passer sous silence bien d'autres raisons, Nous éprouvons une sorte de terreur à considérer les conditions funestes de l'humanité à l'heure présente. Peut-on ignorer la maladie si profonde et si grave qui travaillle, en ce moment et bien plus que par le passé, la société humaine, et qui, s'aggravant de jour en jour et la rongeant jusqu'aux molles, l'entraîne à sa ruine ? Cette maladie, Vénérables Frères, vous la connaissez, c'est à l'égard de Dieu, l'abandon et l'apostasie ; et rien sans nul doute qui mène plus sûrement à la ruine, selon cette parole du prophète : « Voici que ceux qui s'éloignent de Vous périront. » A un si grand mal, Nous comprenions qu'il Nous appartenait, en vertu de la charge pontificale à Nous confiée, de porter remède.  Nous estimions qu'à Nous s'adressait cet ordre de Dieu : « Voici qu'aujourd'hui, je t'établis sur les  nations et les royaumes pour arracher et pour détruire, pour édifier et pour planter » ; mais pleinement conscient de Notre faiblesse, Nous redoutions d'assumer une ouvre hérissée de tant de difficultés, et qui pourtant n'admet pas de délais.

Cependant, puisqu'il a plu à Dieu d'élever Notre bassesse jusqu'à cette plénitude de puissance, Nous puisons courage en « Celui qui nous conforte » ; et mettant la main à l'ouvre, soutenu de la force divine, Nous déclarons que Notre but unique dans l'exercice de Notre pontificat est de « nous restaurer dans le Christ » afin que « le Christ soit tout et en tout. »

Il s'en trouvera sans doute qui, appliquant aux choses divines la courte mesure des choses humaines, chercheront à scruter Nos pensées intimes et à les tourner à leurs vues terrestres et à leurs intérêts de parti. Pour couper court à ces vaines tentatives, Nous affirmons en toute vérité que Nous ne voulons être et que, avec le secours divin, Nous ne serions rien d'autre, au milieu des sociétés humaines, que le ministre de Dieu qui Nous a revêtu de son autorité. Ses intérêts sont Nos intérêts ; leur consacrer Nos forces et Notre vie, telle est Notre résolution inébranlable. C'est pourquoi, si l'on nous demande une devise traduisant le fond même de notre âme,Nous ne donnerons jamais que celle-ci : « Restaurer toutes choses dans le Christ. »

Voulant donc entreprendre et poursuivre cette grande ouvre, Vénérables Frères, ce qui redouble Notre ardeur, c'est la certitude que vous Nous y serez de vaillants auxiliaires. Si Nous en doutions, Nous semblerions vous tenir, et bien à tort, pour mal informés ou indifférents, en face de la guerre impie qui a été soulevée et qui va se poursuivant presque partout contre Dieu. De nos jours, il n'est que trop vrai, « les nations ont frémi et les peuples ont médité des projets insensés » contre leur Créateur ; et presque commun est devenu le cri de ses ennemis : « Retirez-vous de nous. » De là, en la plupart, un rejet total de tout respect de Dieu. De là des habitudes de vie, tant privée que publique, où nul compte n'est tenu de sa souveraineté. Bien plus, il n'est effort ni artifice que l'on ne mette en ouvre pour abolir entièrement son souvenir et jusqu'à sa notion.

Qui pèse ces choses a droit de craindre qu'une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la fin des temps, et comme leur prise de contact avec la terre, et que véritablement le fils de perdition dont parle l'Apôtre n'ait déjà fait son avènement parmi nous. Si grande est l'audace et si grande la rage avec les quelles on se rue partout à l'attaque de la religion, on bat en brèche les dogmes de la foi, on tend d'un effort obstiné à anéantir tout rapport de l'homme avec la Divinité ! En revanche, et c'est là au dire du même apôtre, le caractère propre de l'Antéchrist, l'homme, avec une témérité sans nom, a usurpé la place du Créateur en s'élevant au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu. C'est à tel point que, impuissant à éteindre complètement en soi la notion de Dieu, il secoue cependant le joug de sa majesté, et se dédie à lui-même le monde visible en guise de temple, où il prétend de recevoir les adorations de ses semblables. « Il siège dans le temple de Dieu, où il se montre comme s'il était Dieu lui-même. » Quelle sera l'issue de ce combat livré à Dieu par de faibles mortels, nul esprit sensé ne le peut mettre en doute. Il est loisible assurément, à l'homme qui veut assurer sa liberté, de violer les droits et l'autorité suprême du Créateur ; mais au Créateur reste toujours la victoire. Et ce n'est pas encore assez dire : la ruine plane de plus près sur l'homme justement quand il se dresse plus audacieux dans l'espoir du triomphe. C'est de quoi Dieu lui-même nous avertit dans les Saintes Ecritures : « Il ferme les yeux, disent-elles, sur les péchés des hommes », comme oublieux de sa puissance et de sa majesté ; mais bientôt, après ce semblant de recul, « se réveillant ainsi qu'un homme dont l'ivresse a grandi la force, il brise la tête de ses ennemis, afin que tous sachent que le roi de toute la terre, c'est Dieu, et que les peuples comprennent qu'ils ne sont que des hommes. »

Tout cela, Vénérables frères, nous le tenons d'une foi certaine et nous l'attendons. Mais cette confiance ne nous dispense pas, pour ce qui dépend de nous, de hâter l'ouvre divine, non seulement par une prière persévérante : « Levez-vous, Seigneur, et ne permettez pas que l'homme se prévale de sa force », mais encore, et c'est ce qui importe le plus, par la parole et par les ouvres, au grand jour, en affirmant et en revendiquant pour Dieu la plénitude de son domaine sur les hommes et sur toute créature, de sorte que ses droits et son pouvoir de commander, soient reconnus par tous avec vénération et pratiquement respectés.

Accomplir ces devoirs, n'est pas seulement obéir aux lois de la nature, c'est travailler à l'avantage du genre humain. Qui pourrait, en effet, Vénérables Frères, ne pas sentir son âme saisie de crainte et de tristesse à voir la plupart des hommes, tandis qu'on exalte par ailleurs et à juste titre les progrès de la civilisation, se déchaîner avec un tel acharnement les uns contre les autres, qu'on dirait un combat de tous contre tous ? Sans doute, le désir de la paix est dans tous les cours, et il n'est personne qui ne l'appelle de tous ses voeux. Mais cette paix, insensé qui la cherche en dehors de Dieu ; car, chasser Dieu, c'est bannir la justice ; et, la justice écartée, toute espérance de paix devient une chimère. « La paix est l'ouvre de la justice. » Il en est, et en grand nombre, Nous ne l'ignorons pas, qui poussés par l'amour de la paix, c'est-à dire de la tranquillité de l'ordre, s'associent et se groupent pour former ce qu'ils appellent le parti de l'ordre. Hélas ! vaines espérances, peines perdues ! 

Saint Pie X

Pape (257 ème) de 1903 à 1914 ( 1914)

Giuseppe Merchiore Sarto

Enfant de la terre, né dans une humble famille de Vénétie, Joseph Sarto est le symbole de la simplicité et de la fermeté dogmatique suivant sa doctrine: "Tout rénover dans le Christ". Curé, puis évêque de Mantoue, patriarche de Venise, pape enfin en 1903. L'époque était difficile. Ce début du XXe siècle voit en France la séparation de l'Église et de l'État, la montée du modernisme, les rapports difficiles de la religion et du politique. Saint Pie X a la réputation d'avoir beaucoup condamné: les prêtres modernistes qui sapent les fondements de la foi au Christ, comme "Le Sillon" qui voulait assimiler le christianisme au système politique de la démocratie. Il veut garder le cap, sans déviance. On retiendra surtout de ce petit paysan devenu berger de l'Église, le renouvellement de la liturgie et de la catéchèse, la béatification du Curé d'Ars qui lui permet de rappeler le rôle pastoral du clergé, et surtout son appel à la communion fréquente à laquelle il appelle désormais les petits enfants, bouleversant ainsi plusieurs siècles marqués par le jansénisme et le rigorisme sacramentaire.

Canonisé par Pie XII en 1954.

- Redécouvrir la figure de Saint Pie X,
Radio Vatican, 20 août 2014.

- Pie X -
site du Vatican.

- Fondation Giuseppe Sarto -
musée et lieu de naissance de Saint Pie X.

En 2007, à l'occasion du 150ème anniversaire de la consécration sacerdotale de S. Pie X, la municipalité de Riese Pio X et la Fondazione Giuseppe Sarto ont édité le livre "Pie X, un pape de Venise" (en italien)

Mémoire de saint Pie X, pape. Successivement curé de paroisse, évêque de Mantoue, puis de Venise, enfin élu évêque de Rome, il se donna, comme règle de conduite et de gouvernement, de tout restaurer dans le Christ, ce qu’il accomplit avec simplicité d’âme, pauvreté et vigueur, en cherchant à développer parmi les fidèles la vie chrétienne au moyen de la participation à l’Eucharistie, de la dignité de la liturgie et de l’intégrité de la doctrine. Il mourut en 1914 et fut inhumé près de saint Pierre.

Martyrologe romain


SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/220/Saint-Pie-X.html


The painting of Pope Pius X in the Greek Catholic Cathedral of Hajdúdorog, Hungary. The pope founded the Diocese of Hajdúdorog in 1912. This painting used to be the major part of the altar of the Northern nave.

Saint Pie X (1835-1914)

Issu d'une famille modeste et nombreuse (dix enfants), Joseph-Melchior Sarto est né à Riese (province de Trévise) le 2 juin 1835 et baptisé à la paroisse Saint-Matthieu le lendemain.

Humble prêtre issu d'une famille modeste

Après deux ans dans la petite école de Riese, il poursuit ses études primaires à Castelfranco de Vénitie. Il reçoit sa première communion à Riese, aux Pâques 1847 (6 avril). Il prend la soutane, le 19 septembre 1850, et entre au séminaire de Padoue, le 13 novembre 1850, où il reste neuf ans. 

Tonsuré à la cathédrale d'Asolo, le 20 septembre 1851, il reçoit les deux premiers ordres mineurs en novembre 1856 et les deux autres le 6 juin 1857 ; ordonné sous-diacre le 19 septembre 1857, diacre, le 27 février 1858, il reçoit l'ordination sacerdotale dans la cathédrale de Castelfranco le 18 septembre 1858, célèbre sa première messe, le lendemain, à Riese et, le 29 novembre 1858, prend son poste de vicaire à Tombolo. Nommé curé de Salzano le 21 mai 1867, il quitte sa paroisse le 16 septembre 1875 pour devenir chanoine de Trévise. Directeur du séminaire et chancelier épiscopal (28 novembre 1875).

Il deviendra le grand pape Pie X, canonisé l'année du dogme de l'Assomption de Marie

Primicier de la cathédrale le 12 juin 1879, il est, à la mort de l'évêque, élu par le chapitre vicaire capitulaire (27 novembre 1879). Nommé à l'évêché de Mantoue en septembre 1884, il est sacré à Rome, dans l'église Saint-Apollinaire, le 23 novembre 1884, et entre à Mantoue le 18 avril 1885. Créé cardinal du titre de Saint-Bernard des Thermes au Consistoire secret du 12 juin 1893, il est trois jours après promu patriarche de Venise où il ne peut entrer que le 24 novembre 1894 puisque le gouvernent italien n'a donné son exequatur que le 5 septembre 1894. 

Elu pape le 4 août 1903, il prend le nom de Pie X, il est couronné le 9 août 1903 ; Pie X meurt au Vatican le 20 août 1914, sa dépouille est déposée dans les Grottes Vaticanes le 23 août 1914. L'héroïcité de ses vertus fut proclamée le 3 septembre 1950, Pie XII le béatifie le 3 juin 1951 et le canonise le 29 mai 1954.

(Sources : missel.free)


 Mosaïque représentant le pape Pie X à Lourdes (entrée de la crypte)


Grand promoteur de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge selon l'esprit de saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Pie X fut un grand pape réformateur et l'Eglise lui doit une oeuvre magistérielle considérable. Il fut tout d'abord le pape de la communion fréquente : constatant qu'un peu partout on retardait d'une façon abusive l'acte sacramentel de la première Communion, il décida que celle-ci se ferait désormais à l'âge de sept ans. 
Il écrivit aussi des Encycliques sur la Doctrine sociale de l'Eglise ; il fonda l'école d'Art Sacré par le motu proprio "Tra le solecitudini"...

Le cinquantième anniversaire de la proclamation du Dogme de l'Immaculée Conception fut pour lui un motif de plus de faire aimer la Vierge Marie. Avec l'Encyclique "Ad diem illum", du 2 février 1904 , il promut la vraie dévotion à Marie et exhorta tous les fidèles à implorer souvent sa protection, dans l'esprit de la spiritualité de saint Louis Marie Grignion de Montfort (1).
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(1) Lire : Encyclique "Tra le solecitudini", sur la dévotion à Marie

SOURCE : http://it.mariedenazareth.com/4461.0.html?&L=0



Biographie du Pape saint Pie X – 02/06/1835 – 20/08/1914


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Giuseppe Sarto né le 02 juin 1835


GIUSEPPE SARTO, plus connu sous le nom de Pape Pie X, naquit le 2 juin 1835 à Riese, une bourgade de 4 500 habitants, dont ses parents, JEAN BAPTISTE SARTO et MARGUERITE SANSON, contractèrent mariage le 13 février 1833 à l’église paroissiale Saint-Mathieu. C’est justement là que fut baptisé le petit Joseph, le lendemain de sa venue au monde.

Issu d’une famille modeste, Jean Baptiste exerçait l’emploi d’huissier municipal ; quant à Marguerite, elle était couturière de campagne. De leur union naquirent dix enfants : Joseph, Guiseppe (Joseph), Ange, Thérèse, Rose, Antonia, Marie, Lucie, Anne, et Pierre ; mais le premier et le dernier des garçons (Joseph et Pierre), à peine nés s’envolèrent au Paradis. Voilà pourquoi le second enfant fut baptisé Giuseppe (Joseph).
Comme dans toutes les modestes familles nombreuses, la famille Sarto devait faire attention, car les revenus étaient faibles, mais tous se résignaient à la volonté du Seigneur, contents de la table qu’il leur servait chaque jour. Epouse et mère exemplaire, Marguerite s’efforçait d’inculquer à ses enfants les vertus chrétiennes qu’elle avait elle même hérité de ses parents.
C’est dans cet esprit que le petit Joseph grandissait. Souvent, il allait prier au sanctuaire de Cendrole, à un kilomètre de Riese, car déjà très jeune il avait une dévotion toute spéciale pour la Sainte Vierge. Jamais il ne manquait le catéchisme ni manquait à la Messe. C’était pour lui une joie d’assister aux offices et servir à l’autel comme enfant de chœur. À la maison, il se plaisait à construire avec ses frères de petits autels, où, avec une simplicité enfantine, il s’exerçait aux cérémonies de l’église. Ces actes de piété naïve déposaient en son cœur les premiers germes de cette vocation qui un jour devait faire de lui le saint Pape que nous connaissons.
Ce goût prononcé pour le catéchisme et la Messe ne manqua pas d’attirer l’attention de Don Fusarini, le curé qui l’avait baptisé. Quand il eut terminé, avec succès, ses études élémentaires, il apprit le latin et fréquenta comme externe, de 1846 à 1850, le collège de Castelfranco (à 7 km de Riese) pour des études secondaires. Sur ces entrefaites, Joseph Sarto reçut la Confirmation le 1er décembre 1845 dans la cathédrale d’Asolo, et la première Communion le 6 avril 1847.
Été comme hiver, il parcourait à pied deux fois par jour la route qui le conduisait de chez lui au collège, avec un morceau de pain dans la poche pour son repas. Excellent élève, il était toujours le premier. Après un brillant succès aux examens, le jeune garçon voulait entrer au Séminaire car il se sentait appelé par le sacerdoce. Ses parents n’étaient pas en état de faire des frais pour payer les études de leur fils. Les maigres revenus de ses parents suffisaient à peine à faire vivre la nombreuse famille, et il était impossible de s’engager dans des frais supplémentaires.
Les prières et la confiance en la Divine providence apporta consolation à la famille : Le patriarche de Venise disposait de plusieurs bourses d’études pour le séminaire de Padoue, en faveur des jeunes gens qui souhaitaient aspirer au sacerdoce. Le cardinal Jacopo Monico, originaire de Riese, fut informé par un curé du cas difficile de la famille Sarto, et très volontiers on lui attribua l’une de ces bourses.

Du séminaire de Padoue à la cure de Salzano


Le jeune Joseph entra au séminaire à l’automne de 1850 où il y resta pendant huit ans. Ses supérieurs avaient gardé de lui un très bon souvenir. Il devint bien vite pour ses condisciples un modèle d’humilité et de simplicité ; vertus qu’il sut toujours allier à une grande fermeté de caractère. Maîtres et élèves appréciaient son intelligence, mais lui n’en tirait point vanité, ni ne cherchait point à paraître.
A Riese, tout le monde connaissait la situation très modeste de la famille Sarto. Bien que reçu gratuitement au Séminaire pour ce qui regarde la pension, les parents devaient faire face aux frais d’habillement, aux achats de livres et tout ce qu’il faut à un élève de Grand Séminaire. Quelques familles, qui estimaient et aimaient le jeune Sarto lui fournissaient un peu d’argent pour ces dépenses.
Le 4 mai 1852 un grand malheur vint troubler la joie de Joseph Sarto : la mort de son père, qui du coup plongea la famille dans une situation économique plus que dramatique. En cette douloureuse circonstance, Don Fusarini, archiprêtre, fut vraiment son ange consolateur : il assura à son père mourant qu’il continuerait à aider son fils Joseph dans ses études et ne cesserait de soulager les misères de la famille. Ainsi, le jeune séminariste se remit entre les mains de Dieu et se résigna à Sa volonté divine en esprit de sacrifice.
Son attention était aussi tourné à la musique et au chant d’église, si bien que ses supérieurs firent de lui le maître de chapelle du Séminaire. À la fin de l’année scolaire 1857-58, Joseph Sarto termina ses brillantes études.
Le 18 septembre 1858 il fut ordonné prêtre. L’ordination se fit à la cathédrale de Castelfranco, et le lendemain, assisté par le curé de Riese, il put chanter avec une grande dévotion se première Messe là même où il fut baptisé. Peu après il fut nommé vicaire à Tombolo.
Au mois de mai 1867, alors âgé de 32 ans, il fut nommé archiprêtre de Salzano où il restera pendant neuf ans. Ses revenus étaient un peu plus important ici, mais ils servaient aux pauvres et aux malades. Il pensait à tous, excepté à lui-même, heureux seulement quand il pouvait faire du bien au prochain.
En neuf ans, il avait gagné les cœurs des paroissiens par sa parole, par ses actes et l’exemple d’une vie sainte.

De chanoine et évêque de Trévise au cardinalat et au patriarchat de Venise


Trévise est situé à trente kilomètres de Venise. En 1875, trois stalles de chanoines se trouvèrent vacantes à la cathédrale de Trévise. L’Èvêque songea donc à l’archiprêtre Sarto, dont il appréciait les éminentes qualités d’esprit et de cœur. En apprenant que L’Èvêque voulait le nommer chanoine, il demanda à être ; dispensé de cette charge, mais en vain. C’est donc le 21 juillet 1875 qu’il se rendit à la cathédrale de Trévise pour prendre possession de son canonicat.
Quand il entra en fonction comme Directeur spirituel, le Séminaire comptait deux cent trente élèves, dont soixante-dix clercs.
A Trévise aussi Mgr. Sarto distribuait en aumônes une bonne partie des ses revenus. Il voulait que personne ne le sût, selon le mot de l’Èvangile : « Que votre main gauche ignore ce que fait votre main droite » (Matthieu 6 : 3) ; mais il avait beau agir dans le secret, on sut bientôt qu’il venait en aide aux séminaristes pauvres, qu’il payait aux uns la soutane, aux autres le chapeau, à beaucoup les livres…

Autant il était charitable pour les autres, autant par contre il était sévère pour lui-même : il se souciait peu de ses vêtements ou de ses chaussures. Quel bel exemple de charité pour son prochain… ! Après la mort de Mgr. Zinelli, survenu le 24 novembre 1879, IL EUT LA CHARGE DE GOUVERNER LE DIOCÈSE DE TRÉVISE DU 27 NOVEMBRE 1879 AU 23 JUIN 1880. Ce peu de temps lui suffit pour faire beaucoup : Il prêchait plus qu’à l’ordinaire, redressait les mauvaises habitudes, introduisait les réformes que les constitutions Apostoliques permettent aux vicaires capitulaires ; mais son plus grand souci était que le peuple fût instruit de la religion, les enfants catéchisés et préparés avec soin à la première Communion.

Les multiples mérites de cet homme de Dieu, ses vertus remarquables, sa sainteté de vie, son zèle pour le salut des âmes, sa compétence à gouverner le diocèse de Trévise étaient choses bien connues du PAPE LÉON XIII, qui, voulant lui témoigner sa confiance, le nomma dans le Consistoire du 10 novembre 1884, À L’ÉVÊCHÉ DE MANTOUE.

L’humble Joseph Sarto, loin de s’en réjouir, regarda cette nomination comme un malheur et écrivit même au Vatican pour la faire révoquer, se déclarant indigne d’un tel honneur et incapable de porter ce fardeau; mais sa demande fut rejetée. Il partit donc pour Rome, où, le dimanche 16 novembre 1884, jour dédié au patronage de Marie la Vierge Immaculée protectrice de Mantoue, il fut sacré évêque dans l’Eglise de St. Apollinaire.
Le 25 février 1885, Mgr Sarto obtint l’exequatur à la Bulle pontificale qui le nommait à l’évêché de Mantoue; et c’est le 18 avril 1885 qu’il fit son entrée solennelle dans cette ville sous les applaudissements de la foule joyeuse et au son des cloches de la citée.
Pour les hommes destiné à de grandes choses, les voies de la Providence sont souvent mystérieuses. Mgr Sarto dut faire face à beaucoup de difficultés ; sa nouvelle fonction se présentant toute hérissée d’épines: nombreuses étaient les réformes à faire ; mais avec une inaltérable confiance en Dieu, il se mit au travail.
Il s’occupa d’abord du clergé : afin de relancer les vocations, il demanda que chacun selon son pouvoir vînt en aide aux séminaristes, de qui dépendait tout espoir d’un avenir meilleur pour le diocèse. Le résultat fut positif car le nombre des clercs s’éleva à 147.
Mgr Sarto eut particulièrement à cœur de former les séminaristes à l’esprit sacerdotal, au zèle pour le salut des âmes jusqu’au sacrifice de soi-même. Pour chaque jeune homme qui souhaitait entrer au séminaire, il voulait savoir si celui-ci avait la vocation, s’il était pieux, s’il fréquentait les sacrements, s’il priait… Bref, il souhaitait de vrais futurs prêtres pour l’Eglise.
Face au laissé aller qu’il y avait déjà à cette époque là dans certaines paroisses, il décida la tenue d’un Synode diocésain au terme duquel on y édita certaines prescriptions relatives à l’instruction religieuse du peuple :
– Explication, chaque dimanche, de l’Evangile ;
– Mieux préparer les enfants à la première Communion ;
– Création de cercles et associations catholiques de jeunes gens, pour les tenir éloignés des dangers ;
– Réorganisation des confréries.
On peut considérer ce Synode comme le point de départ de la restauration morale et religieuse de tout le diocèse de Mantoue.
Suite au décès, à, du Cardinal Patriarche de Venise Dominique Agostini, le Pape Léon XIII nommait, le 12 juin 1892, Joseph Sarto pour lui succéder. Une fois de plus, il demanda à être dispensé de ces fonctions, mais en vain, et se soumit à la volonté de Dieu.
En octobre de cette année là, il alla revoir sa mère bien-aimée et sa ville natale et baptisa grand nombre d’enfants. Hélas, ce fut la dernière fois qu’il embrassa sa chère maman : celle-ci rendit sa belle âme à Dieu en février de l’année suivante. La perte de sa mère lui causa une grande douleur.
Le 25 novembre 1894, il officia pontificalement pour la première fois dans la Basilique Saint-Marc, à Venise. Le nouveau Patriarche recevait chaque jour quiconque avait besoin de lui et administrait le sacrement de Confirmation. Né pauvre lui-même, il vécut toujours pauvre d’esprit, plein de pitié pour les souffrances des malheureux; aussi était-il toujours prêt à secourir ceux d’entre eux qui s’adressaient à lui. On peut dire que personne ne frappa vainement à sa porte sans avoir été secouru.
Souvent, il visitait les hôpitaux, les hospices d’aliénés et les prisons. Le zèle et l’activité du Cardinal Sarto n’avaient pas de bornes quand il s’agissait de soulager les misères humaines de toutes sortes.
Les armoiries de Mgr. Sarto furent d’abord : « d’azur à l’ancre tridentée d’argent au naturel au dessus d’une mer agitée, illuminée d’une étoile d’or ».
Les trois branches de l’ancre symbolisaient la foi, la charité et l’espérance ; « que nous retenons pour notre âme comme une ancre sûre et ferme » (Hebr. VI-19) ; l’étoile rappelait Marie, Etoile de la mer ; Devenu patriarche de Venise, il ajouta à ses armoiries le lion ailé tenant l’Evangile, qui représente l’évangéliste saint Marc, patron principal de l’auguste cité, avec ces mots : « Pax tibi Marce evangelista meus ! » ; Devenu Pape, Sa Sainteté Pie X a conservé le lion dans ses armes, y ajoutant seulement les insignes du Souverain Pontificat.

Election au souverain pontificat


Le 20 juillet 1903, Léon XIII rendit son âme à Dieu. Quelques jours plus tard, le 26, le cardinal Sarto quittait Venise pour se rendre au Conclave. Les 64 cardinaux électeurs sont quasiment tous présents à Rome pour l’inhumation du pape Léon XIII , qui a lieu le samedi 25 juillet 1903 dans la basilique du Latran.
Ils se rassemblent chaque jour en congrégations, sous l’autorité du cardinal Louis Oreglia di San Stefano, évêque d’Ostrie et Velietri, doyen du Sacré Collège et Camerlingue. La date d’entrée en Conclave a été fixée au vendredi 31 juillet à 17h00.
Depuis la mort de Léon XIII, les pronostics vont bon train dans les milieux journalistiques, diplomatiques et ecclésiaux. Sur les 62 cardinaux finalement présents , 58 appartiennent aux grandes puissances européennes de l’époque (Italie, France, Autriche-Hongrie, Allemagne, Espagne). Les « papabile » les plus souvent cités sont :
– LE CARDINAL MARIANO RAMPOLLA, ex-Secrétaire d’Etat du feu pape, archi-favori, soutenu notamment par les « partis » français, espagnol, et russe ;

– 
LE CARDINAL GIROLAMO GOTTI, ex-préfet de la Congrégation de la Propagande (missions), carme, soutenu principalement par les partis allemand et autrichien ;

 LE CARDINAL SERAFINO VANUTELLI, ex-Grand Pénitencier, qui a également les faveurs des partis germaniques ; mais il a un frère également cardinal, Vincenzo, ce qui fait craindre un pontificat « népotique » ;

– LE CARDINAL GIUSEPPE SARTO, patriarche de Venise, qui n’est certes pas dans les grands favoris, mais qui est une personnalité très populaire en Italie et dans l’Eglise de la Péninsule.

Ce vendredi 31 juillet donc, à 17h00, la procession solennelle des cardinaux se forme pour entrer dans la chapelle Sixtine. Chaque cardinal n’a le droit qu’à deux accompagnateurs. Le cardinal Sarto a choisi son secrétaire, Monsignor Giovanni Bressan, comme « conclaviste »] , et le comte Stanislao Muccioli comme accompagnateur « garde noble ». Sur chaque côté de la chapelle ont été installées les stalles des cardinaux. Chaque siège est surmonté d’un baldaquin. Lorsque le nouveau Pape aura accepté le choix des urnes, tous les baldaquins seront abaissés sauf celui de l’élu.
Le conclave fonctionnera sous la maîtise d’oeuvre du cardinal Oreglia, Doyen, assisté d’un secrétaire du conclave, Monseigneur Rafaël Merry del Val, archevêque métropolitain in partibus de Nicée, président de l’Académie des Nobles Ecclésisatiques , d’un Gouverneur du Conclave, Monseigneur Cagiado de Azevedo, et d’un Maréchal du Conclave, le prince Mario Chigi.
Après la cérémonie de prestation individuelle du serment d’entrée en Conclave, les cardinaux gagnent leurs cellules, la chambre n° 57 au troisème étage du palais pour le cardinal Sarto, puis se retrouvent pour un temps de prières. Puis, il est 20 H 00, les cérémoniaires parcourent les couloirs pour crier le troisième extra omnes (Tous dehors) tandis que le cardinal Oriegla et ses assistants vérifientque toutes les portes sont fermées et que toutes les ouvertures sont murées.
Les cardinaux sont désormais seuls avec le Saint-Esprit pour élire le successeur de Pierre.
Depuis qu’il est prêtre, et peut-être même depuis le séminaire, le cardinal Giuseppe Sarto ne dort que 4 à 5 heures par nuit. Alors que veut-il dire lorsqu’au matin de ce samedi 1er août 1903, après sa première nuit dans sa cellule du Conclave, il confie à son secrétaire, Mgr Bressan, qu’il n’a pas pu trouver le sommeil et qu’il a passé une grande partie de la nuit en prières ?
Au matin, après avoir procédé à leur toilette et pris leur petit-déjeuner, éventuellement avec domestiques et barbier sous l’autorité de leur garde-noble , les cardinaux se retrouvent en la chapelle Sixtine pour assister « en communion » à une messe célébrée par le cardinal Doyen et communient de sa main.
Débutent ensuite les travaux du premier vote . Le cardinal Sarto est assis dans sa stalle ; à côté de lui, à gauche, selon l’ordre protocolaire, le cardinal Angelo di Pietro, ex-préfet de la Congrégation du Concile ; et à sa droite, le cardinal Domenico Stampa, archevêque de Bologne.
Il remplit soigneusement le bulletin de vote de 15 cm sur 12 cm sur lequel figure son chiffre et sa devise (Instaurare omnia in Christo). De sa belle écriture, il inscrit le nom de celui pour lequel il se prononce, puis il signe à l’emplacement indiqué, et rabat les volets de son identification, ne laissant apparaître que le nom choisi.
Son tour venu, le cardinal Sarto se lève et se dirige vers l’autel situé au fond de la chapelle Sixtine, sous la fresque monumentale du « Jugement dernier » de Michel-Ange. Devant l’autel, qui porte un crucifix, il prononce le serment préalable au vote, puis dépose son bulletin sur la patène d’un grand calice, le fait glisser dans le calice, repose la patène sur le vase sacré et regagne sa place dans les stalles.
Dehors, devant la basilique Saint-Pierre, la foule s’est massée qui scrute avec attention et impatience le maigre tuyau de la cheminée du poêle de la chapelle Sixtine. Mais on sait bien, en fait, qu’il est fort improbable que le Pape soit élu dès ce premier jour de scrutin. En fin de matinée, vers 11 H 30, quelques flocons de fumée apparaissent qui deviennent vite une épaisse fumée sombre. « Sfumata nera » : aucun des cardinaux n’a obtenu les deux tiers des voix nécessaires à son élection. En fin d’après-midi, c’est encore de la fumée sombre qui s’échappe de la cheminée.

Les scrutins de la journée sont conformes à la liste des « papabile », sauf en ce qui concerne le cardinal Serafino Vanutelli qui n’obtient pas un score significatif. Ces résultats font dire au cardinal Sarto, s’adressant en latin sous forme de boutade au cardinal Lecot, archevêque de Bordeaux, « Ils veulent s’amuser avec mon nom !« . Mais, à nouveau, le doigt de Dieu était pointé sur le fils de paysan de Riese, celui que beaucoup, à commencer par lui-même, désignaient comme un « simple curé de campagne ».

Ce dimanche 2 août 1903, la matinée s’est bien passée, mais le vote n’est toujours pas concluant. Le cardinal Rampolla fait le même score que la veille, 29 voix, mais le cardinal Gotti baisse fortement (9 voix) au profit du cardinal Sarto qui totalise désormais 21 voix. Dans l’après-midi, premier coup de tonnerre sur le Conclave : LE CARDINAL PUZYNA KNIAZ DE KOZIELSKO, prince-archevêque de Cracovie en Pologne, alors sous domination autrichienne, lut une déclaration de l’empereur d’Autriche et roi de Hongrie François-Joseph prononçant un « veto d’exclusion » contre le cardinal Rampolla. Le cardinal Rampolla s’était levé et avait calmement répliqué qu’au nom des principes il protestait « contre l’atteinte faite à la liberté et à la dignité du Sacré Collège » et maintenait donc sa candidature. Mais en ce qui le concernait personnellement « rien ne pouvait m’arriver de plus agréable et de plus honorable ».

Le cardinal Oreglia, Doyen, fit également une déclaration de protestation solennelle contre cette intervention politique et affirma que le Conclave entendait garder sa pleine liberté. Cela fut confirmé par le second vote du jour, auquel le cardinal Rampolla obtint 30 voix, soit une de plus que le matin. Le cardinal Gotti n’en avait plus que 3, et le cardinal Sarto 24 voix, progressant encore.
Mais ce sursaut du cardinal Rampolla n’était qu’un trompe-l’oeil, et tous le savaient. Il n’était malheureusement pas envisageable d’élire un pape qui ne serait pas reconnu par l’empire austro-hongrois, d’autant que le cardinal Rampolla ne progressait plus en voix et que ses « opposants » étaient somme toute nombreux et déterminés. La solution, évidente pour une grande partie des cardinaux, était donc de reporter les voix sur le cardinal Sarto ; il apparaissait aux uns et aux autres, pour des raisons souvent différentes, comme le plus adéquat ; il était déjà en deuxième position et son charisme et sa bonhomie en avaient séduits plus d’un depuis le début des congrégations .Mais l’intéressé n’était pas de cet avis. Au fur et à mesure des scrutins, son angoisse grandissait, et sa très grande émotivité craignait au plus haut point ce que sa brillante intelligence lui indiquait : ce serait lui. Ce même soir du dimanche 2 août, après le dépouillement du quatrième scrutin, un second coup de tonnerre s’abat sur la Sixtine. Le cardinal Sarto déclare « qu’il n’était pas fait pour la papauté, que l’on avait manifesté sur son nom sans le consulter » .

Ce soir là, lorsque les cardinaux regagnent leur cellule, le Conclave, que l’on prévoyait de courte durée, semble dans l’impasse ; et le cardinal Sarto est dans la détresse. La soirée et la nuit ne furent pas bonnes, probablement pour aucun des cardinaux électeurs, et certainement furent-elles exécrables pour le cardinal Sarto. Plusieurs cardinaux le rencontrèrent et s’entretinrent avec lui, qui dans les couloirs du palais, qui dans sa cellule du troisième étage. Tous le pressaient d’accepter la direction que la Providence divine donnait au Conclave : son élection. En italien, ou en latin avec ceux qui ne le parlaient pas, le cardinal Sarto écoutait les arguments et leur opposait toujours le même « Je n’en suis pas capable, je n’en suis pas digne ! ». La nuit se passa en prières, avec beaucoup de larmes pour le patriarche de Venise. Mais pas plus que les cardinaux, l’Esprit Saint ne réussit cette nuit à faire fléchir les terribles appréhensions du cardinal vénitien.
Au matin de ce lundi 3 août, le cinquième tour de scrutin ne laisse plus planer de doute : si le cardinal Rampolla obtient encore 24 voix, en baisse de 6 par rapport au scrutin précédent, le cardinal Sarto en totalise 27, et « passe en tête » ! A l’énoncé de ce scrutin, le cardinal Sarto se lève immédiatement ; tous les témoignages concordent : il est excessivement pâle, il tremble, et sa voix est mêlée de sanglots ; il déclare à ses pairs qu’il est « indigne du choix que plusieurs ont fait de sa personne » et supplie de façon pathétique « que l’on reporte sur d’autres les suffrages et la charge».

Pendant l’heure de midi, les cardinaux se dispersent. Le cardinal-doyen Oreglia, toujours préoccupé par l’impasse actuelle du Conclave, a l’intention de faire une déclaration rendant officiel le refus du cardinal Sarto d’accepter la charge s’il était élu. Il lui faut pour cela l’accord de ce dernier, et demande au secrétaire du Conclave, Monseigneur Merry del Val, d’aller en faire la proposition à l’intéressé.
Vers midi, Monseigneur Merry finit par trouver le cardinal Sarto dans la chapelle Pauline, absorbé dans une intense prière devant le tableau de la Vierge « Notre Dame du Bon Conseil » . Dans une scène presque surnaturelle, le cardinal confirme à MONSEIGNEUR MERRY qu’il souhaite bien que le Doyen fasse la déclaration officielle selon laquelle il refuserait la charge du ministère pétrinien s’il était élu. Puis Mgr Merry le quitte en lui disant « Eminence, soyez courageuse, le Seigneur vous aidera !« 

Quel a été le poids exact de cette entrevue entre deux hommes que la Providence ne séparera plus ? Lorsque reprend la séance du Conclave pour l’après-midi, et avant que le cardinal Oreglia ne fasse la déclaration prévue, le cardinal Sarto cédae aux dernières instances pressantes de ses collègues. Au scrutin du soir, le cardinal Rampolla n’obtient plus que 16 voix ; le cardinal Sarto, avec 35 voix, n’est plus qu’à 8 voix du pontificat suprême.
Dans son premier grand texte officiel, sa déclaration de programme pour le gouvernement de l’Eglise, le pape Pie X écrira dans les premières lignes : « … il est inutile de vous rappeler avec quelles larmes et quelles ardentes prières Nous Nous sommes efforcés de détourner de Nous la charge si lourde du Pontificat suprême … » !
Ce soir du lundi 3 août 1903, et cette nuit encore, larmes et prières ne viendront pas totalement à bout de l’angoisse et des appréhensions de celui qui est encore pour quelques heures Giuseppe cardinal Sarto, patriarche de Venise. Au premier scrutin de ce mardi 4 août au matin, le cardinal Sarto obtient 50 voix, soit beaucoup plus que la majorité des deux tiers requise. Sa réaction montre qu’il est encore partagé entre terreur et raison. Le cardinal Matthieu rapporte : « Le cardinal Sarto était accablé. Il avait les yeux pleins de larmes, des gouttes de sueur perlaient sur ses joues, et il parut prêt de s’évanouir. » On l’entendit dire à ses pairs « Quelle croix vous m’imposez ! » et, comme toujours, associer « Mamma Margherita » au choix de Dieu : « Oh ma chère mère, ma mère bien-aimée ! »
Selon le rituel canonique, le cardinal-doyen Oreglia s’approche alors de lui et lui demande s’il accepte l’élection qui le fait souverain pontife. La réponse n’est pas celle attendue : « Quoniam calix non potest transire, fiat voluntas Dei ! » Afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté, le cardinal Oriegla repose la question, avec, dit-on, une nuance d’impatience. Cette fois le cardinal Sarto répond canoniquement « J’accepte« , et ajoute « In crucem ! (comme une croix !) ».

Lorsque le Doyen lui demande quel nom il souhaite prendre, le cardinal Sarto hésite un instant. Il a pensé à Benoît, notamment en souvenir du pape Benoît XI (1303-1304) qui était, comme lui, originaire du diocèse de Trévise. Mais son choix se porte finalement sur le nom « Pie » et il répond « PIUS DECIMUS« .

Le Conclave de cette année 1903 est terminé. Dans la chapelle Sixtine, tous les baldaquins sont abaissés, sauf celui qui est au-dessus du siège du cardinal élu. Ce mardi 4 août le cardinal Giuseppe Melchiorre Sarto est devenu le 257ième pape de l’Eglise catholique sous le nom de Pie X. Il sera « couronné », selon l’expression en vigueur à l’époque, le dimanche suivant 9 août.
Très émouvante fut la cérémonie du couronnement, le 9 août 1903, dans la basilique saint Pierre où Pie X y célébra sa toute première Messe en tant que Souverain Pontife. La cérémonie dura cinq heures.
Durant les onze années de son pontificat, ce ne sont pas moins de 3 300 documents officiels qu’il rédigera pour restaurer tout dans le Christ : « Nous déclarons que notre but unique, dans l’exercice du suprême Pontificat, est de tout restaurer dans le Christ afin que le Christ soit tout et en tout », écrivait-il dans sa première Encyclique « E Supremi Apostolatus » du 4 octobre 1903.

Le défenseur de Jésus-Christ et de son Eglise


Quel est le rôle d’un Pape ?, demandais-je un jour au curé qui se chargeait de faire le catéchisme. Le Pape, me dit-il, en sa qualité de Vicaire de Jésus-Christ sur la terre et défenseur de l’Eglise, a pour rôle de maintenir intacte la foi et la doctrine catholique. Voilà une définition dont on devrait s’en inspirer aujourd’hui encore !… A peine monté sur le trône pontifical, Pie X se mit courageusement à l’œuvre et commença par revendiquer la pleine liberté du Sacré-Collège dans l’élection du Souverain Pontife.
Un peu plus d’un an après son élection, Pie X dut faire face à l’injuste loi française de séparation de l’Eglise et de l’état, votée par le parlement, le 9 décembre 1905. Les effets de cette loi se firent sentir aussitôt :
– Spoliation des biens du clergé 
– Persécution contre les institutions de bienfaisance ;
– Dissolution des congrégations religieuses ;
– Attaque sans merci contre les Sœurs des hôpitaux, des écoles ; des orphelinats et des asiles d’aliénés.
Pourtant, combien de services n’avaient-elles pas rendus à la France, ces Sœurs qui, pour s’occuper des handicapés, des orphelins, des enfants ou des malades, avaient quitté parents, amis, richesses, honneurs et tout ce que leur offrait le monde !
C’est dans ce contexte que Pie X protesta énergiquement : par l’Encyclique Vehementer du 11 février 1906 ; le Pape condamna solennellement la loi de séparation ; puis, près d’un an plus tard, il condamna dans son Encyclique « Une fois encore » la persécution contre l’Eglise, en France.

L’Eglise du Portugal fut elle aussi persécutée, d’une manière plus violente et plus barbare que l’avait été celle de France. Là encore, Pie X se conduisit comme il s’était conduit pour la France : L’Encyclique JAMDUDUM IN LUSITANIA du 24 mai 1911 condamna les lois de persécutions et renouvela l’appel à l’union et à la persévérance dans la foi catholique. Ainsi, une seconde fois, le Pape Pie X, avec une charité évangélique, vint au secours des victimes de la persécution, accueillant par la même occasion, au Vatican, les prêtres et évêques portugais.

Le 24 mai 1910, il publia l’Encyclique EDITAE SAEPE dans laquelle il mettait en relief sa force d’âme dans la lutte contre les erreurs du temps. Il indiquait les caractères qui distinguent la vraie réforme de la fausse, en démasquant les prétendus réformateurs dont le but inavoué était de détruire la foi. C’est pourquoi, Pie X exhortait tous les fidèles à vivre en bons chrétiens, à fréquenter les sacrements et à se dépenser pour le salut des âmes.

Il eut également à protester contre les vexations des indiens du Pérou et des autres pays voisins. Il le fit par la lettre Lamentabili, du 7 juin 1912, aux évêques de l’Amérique Latine.

Les incroyants eux-mêmes ne purent s’empêcher d’admirer l’œuvre de Pie X : c’est ainsi que, le 24 juin 1914, la Serbie conclut un Concordat aux termes duquel les catholiques de ce pays jouiraient désormais d’une pleine liberté dans l’exercice du culte, et un Séminaire ouvrit à Belgrade.

Le vengeur de la Foi


Déjà à l’époque, des théories nouvelles menaçaient l’Eglise. Certains éprouvaient la démangeaison de réformer les doctrines catholiques en les remplaçant par d’autres mieux adaptées aux conditions des temps modernes ; comme si les dogmes catholiques devaient changer avec les idées des hommes et comme si c’était à la religion à s’adapter aux hommes, et non le contraire. Dieu devrait-il être au service de l’homme ? Penser cela serait faire de l’homme un dieu dont Dieu serait son esclave ! Hérésie aujourd’hui largement répandue par la doctrine progressiste…
Les modernistes, donc, commençaient à s’infiltrer un peu de partout. Pie X s’en inquiéta pour le salut des âmes et pour la doctrine même de Eglise. Le 8 septembre 1907, il publia son admirable Encyclique Pascendi dominici gregis contre le modernisme, qui faisait suite au décret Lamentabili sane exitu paru un trimestre plus tôt, le 3 juillet 1907. C’est sensiblement à cette époque qu’il intervient dans la question du Sillon.

Le réformateur


Le Pape Pie X réglementa aussi la prédication et l’enseignement du catéchisme. Rappelant aux curés leur devoir d’instruire le peuple des vérités de la religion, il voulut que, chaque dimanche et à chaque fête de l’année, ils expliquent le texte du catéchisme du Concile de Trente.
Le 20 décembre 1905, il publia le décret SACRA TRIDENTINA SYNODUS où il exhortait à la Communion fréquente et quotidienne, tous les fidèles ayant atteint l’âge de raison.

Cette sollicitude du Saint-Père à rappeler tous les fidèles à la Communion fréquente et quotidienne produisit partout une bonne impression: les prêtres rivalisèrent de zèle pour répandre cette sainte pratique, et les fidèles répondirent avec empressement à l’appel du Souverain Pontife. Ce fut un véritable réveil universel de la dévotion à l’Eucharistie.
Constatant qu’un peu partout on retardait d’une façon abusive l’acte solennel de la première Communion, il décida que celle-ci se ferait désormais à l’âge de sept ans.

Le liturgiste


Le seul chant liturgique adopté par l’Eglise fut celui auquel St. Grégoire le Grand a donné son nom. A côté du chant grégorien l’Eglise admit aussi la musique polyphonique, que le génie classique de Palestrina et de quelques autres compositeurs porta à son apogée au XVIème siècle.
Toutefois, ça et là, les compositions profanes et théâtrales prenaient le pas sur le chant grégorien qui, par ailleurs commençait à être dénaturé par les liturgistes.
Dans son Encyclique MOTU PROPRIO du 22 novembre 1903, le Pape Pie X s’élevait avec force contre cette profanation. Il créa une commission spécialement chargée de rétablir dans sa beauté primitive le chant liturgique, et fonda l’école supérieure de musique sacrée.

A ses réformes nécessaires, il se devait d’y ajouter celle du Bréviaire et du Missel: par la Bulle DIVINO AFFLATU du 1er novembre 1911, il traça les grandes lignes de cette importante réforme, à l’issu de quoi le nouveau Bréviaire et le nouveau Missel furent publiés.

Comme chacun le sait, les Saints et les Bienheureux sont nos intercesseurs auprès de Dieu. Nous recourons à eux pour obtenir les grâces dont nous avons besoin. Pie X canonisa donc quatre Saints et béatifia soixante-treize Bienheureux :
Le cinquantième anniversaire de la proclamation du Dogme de l’Immaculée Conception fut pour Pie X un motif de plus de faire aimer la Vierge Marie. L’Encyclique Ad diem illum, du 2 février 1904 exhorte tous les fidèles à honorer cette bonne Mère du Ciel et à implorer souvent sa protection.

Quatre ans plus tard, on y célébra le cinquantenaire de l’Apparition de la Sainte Vierge à Lourdes.

Le législateur


Le 19 mars 1904, Pie X décida qu’il fallait codifier le Droit canonique. Dans ce but, il établit une commission de Cardinaux chargée d’établir des projets de lois. Le nouveau code fut publié sous Benoît XV, son successeur, mais cela n’enlève rien à la gloire de Pie X, qui vraiment mit toute son âme au service de son élaboration.

En France, la famille commençait à être attaquée par les idées franc-maçonnes. Aussi, pour protéger l’intégrité de la famille, Pie X modifia, par décret Ne temere, du 2 août 1907, les règles relatives aux fiançailles et à la célébration du mariage.

La mort du Pape


1914 : la première guerre mondiale éclate !. On ne saurait dire la souffrance de Pie X à la pensée de l’affreuse tuerie sur les champs de bataille. L’ardente prière pour la paix qu’il envoya à tous les catholiques du monde, le 2 août 1914, fut l’expression la plus émouvante de sa douleur.
Une bronchite avait affaibli sa robuste constitution, mais surtout la vision de cette horrible guerre, de jour en jour plus sanglante, l’avait abattu. L’auguste malade passait ses journées et ses nuits à prier, pour le retour de la paix. Cependant, son état de santé empirait de jour en jour.
Le 19 août 1914, le Prélat Sacriste lui administra les derniers sacrements, qu’il reçut avec beaucoup de piété. Il avait perdu déjà l’usage de la parole, mais il gardait sa lucidité et comprenait tout. A une heure et quart du matin (donc la nuit du 19 au 20), le saint Pape rendait son âme à Dieu.

Le testament de Pie X


Pie X débute son testament par une invocation à la Très Sainte Trinité, suivie d’un acte de confiance en la divine miséricorde, puis il ajoute :
« Je suis né pauvre, j’ai vécu pauvre et je veux mourir pauvre. Je prie le Saint-Siège d’accorder à mes sœurs Anne et Marie une pension qui ne dépasse pas 300 francs par mois, et à mon valet de chambre une pension de 60 francs ».

De plus, il lègue 10 000 francs à ses neveux, mais en soumettant ce don à l’approbation de son Successeur, qu’il prie également de considérer s’il est possible de délivrer à sa famille les 100 000 francs qu’un généreux donateur lui remit à cette intention. Il demande que ses funérailles soient aussi simple que les règles liturgiques le permettent. Il défend d’embaumer son corps, et veut qu’on l’ensevelisse dans les souterrains de la Basilique Vaticane.
Ce que Pie X lègue à ses sœurs suffit à peine à leur assurer le vivre et le couvert. Aussi, les parents du Serviteur de Dieu restèrent-ils, après sa mort, dans l’humble condition où ils se trouvaient lors de son élévation au Saint-Siège.
La dépouille mortelle de Pie X, revêtue des ornements pontificaux, fut exposée dans la Salle du Trône, puis on le transporta à la Basilique saint Pierre et exposée dans la chapelle du Très Saint Sacrement. La cérémonie religieuse eut lieu le 23 août 1914.

Pie X devient le premier pape canonisé depuis le XVI° siècle


Après sa mort, la dévotion envers Pie X ne cesse pas. Sa cause est ouverte le 24 février 1923 et on érige à Saint-Pierre de Rome un monument en sa mémoire pour le vingtième anniversaire de son accession au pontificat.
Devant l’afflux des pèlerins venus prier sur sa tombe dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, on fait sceller une croix de métal sur le sol de la basilique, afin que les pèlerins puissent s’agenouiller juste au-dessus de son tombeau. Des messes y sont dites jusqu’à l’avant-guerre.
Le 19 août 1939, Pie XII prononce un discours à sa mémoire et le 12 février 1943, en pleine guerre, « l’héroïcité de ses vertus » est proclamée. Peu après il est déclaré « serviteur de Dieu ». C’est alors que la Sacrée Congrégation des Rites ouvre le procès de béatification examinant en particulier deux miracles. En premier lieu, celui intervenu auprès de Marie-Françoise Deperras, religieuse qui était atteinte d’un cancer des os dont elle a été guérie en décembre 1928 et en second lieu celui de Sœur Benedetta de Maria, de Boves (Italie), qui a été guérie d’un cancer de l’abdomen en 1938.
Ces deux miracles sont officiellement approuvés par Pie XII, le 11 février 1951 et aboutissent à la lettre de béatification de Pie X le 4 mars suivant.
La cérémonie en elle-même a lieu le 3 juin 1951 en la basilique Saint-Pierre en présence de 23 cardinaux, de centaines d’archevêques et d’évêques et d’une foule de 100 000 pèlerins. Pie XII parle alors de Pie X comme du « pape de l’Eucharistie », en référence à l’accès de la communion aux jeunes enfants facilité par le nouveau bienheureux.
Le 17 février 1952 son corps est transféré de la crypte à son emplacement actuel sous l’autel de la chapelle de la Présentation, à l’intérieur de la basilique, dans un sarcophage de bronze ajouré par un vitrage.
Le 29 mai 1954, date de sa canonisation, deux miracles sont reconnus par l’Église catholique, en premier lieu celui qui a permis la guérison d’un avocat italien – Francesco Belsami – d’un abcès pulmonaire, et l’autre celui qui a permis la guérison d’une religieuse – Sœur Maria-Ludovica Scorcia – affectée d’un virus du système nerveux.
La messe de canonisation célébrée par Pie XII est suivie par une foule de 800 000 fidèles. Saint Pie X est le premier pape depuis le XVIe siècle à être canonisé, le dernier ayant été le saint pape Pie V.
Sa fête liturgique est fixée au 3 septembre.
SOURCES : Lepetitplacide / Notre-Dame de Fatima / Wikipedia / La Porte Latine du 4 août 2016



Pope Saint Pius X


Also known as
  • Giuseppe Melchior Sarto
  • Giuseppe Melchiorre Sarto
  • Giuseppe Sarto
  • Joseph Sarto
  • Pope of the Blessed Sacrament
Profile
Son of Giambattista Sarto, a village cobbler, and Margherita Sanson, living an impoverished childhood as one of eight childrenBaptized on 3 June 1835Confirmed on 1 September 1848. He early felt a calling to the priesthoodStudied at the seminary of PaduaItaly, and was known as an exceptional studentOrdained by Blessed Giovanni Antonio Farina on 18 September 1858. Chaplain at Tombolo from 1858 to 1867Archpriest of Salzano from 1867 to 1875Canon of the Treviso cathedral chapter in 1875Rector of the Treviso seminary and its spiritual director for nine years. Primicerius of the cathedral in 1879Chancellor of the diocese of Treviso. Vicar capitular from December 1879 to June 1880Bishop of MantuaItaly on 10 November 1884. Assistant at the Pontifical Throne on 19 June 1891. Created cardinalpriest of Saint Bernardo alle Terme on 12 June 1893. Patriarch of Venice on 15 June 1893. Chosen 257th pope in 1903, taking the name Pius X.

Issued decrees on early Communion (age 7 instead of 12 or 14 as previously). Destroyed the last vestiges of Jansenism by advocating frequent and even daily Communion. Reformed the liturgy, promoted clear and simple homilies, and brought Gregorian chant back to services. Revised the Breviary, and teaching of the Catechism. Fought Modernism, which he denounced as “the summation of all heresies“. Reorganized the Roman curia, and the other administrative elements of the Church. Worked against the modern antagonism of the state against the Church. Initiated the codification of canon law. Promoting Bible reading by all the faithful. Supported foreign missions. His will read: “I was born poor; I lived poor; I wish to die poor.”

Born
Papal Ascension
Readings
Truly we are passing through disastrous times, when we may well make our own the lamentation of the Prophet: “There is no truth, and there is no mercy, and there is no knowledge of God in the land” (Hosea 4:1). Yet in the midst of this tide of evil, the Virgin Most Merciful rises before our eyes like a rainbow, as the arbiter of peace between God and man. – Pope Saint Pius X

God could have given us the Redeemer of the human race, and the Founder of the Faiths in another way than through the Virgin, but since Divine Providence has been pleased that we should have the Man-God through Mary, who conceived Him by the Holy Spirit and bore Him in her womb, it only remains for us to receive Christ from the hands of Mary. – Pope Saint Pius X

My hope is in Christ, who strengthens the weakest by His Divine help. I can do all in Him who strengthens me. His Power is infinite, and if I lean on him, it will be mine. His Wisdom is infinite, and if I look to Him for counsel, I shall not be deceived. His Goodness is infinite, and if my trust is stayed in Him, I shall not be abandoned. – Pope Saint Pius X

Let the storm rage and the sky darken – not for that shall we be dismayed. If we trust as we should in Mary, we shall recognize in her, the Virgin Most Powerful “who with virginal foot did crush the head of the serpent.” – Pope Saint Pius X

Holy Communion is the shortest and safest way to Heaven. – Pope Saint Pius X

The collection of psalms found in Scripture, composed as it was under divine inspiration, has, from the very beginnings of the Church, shown a wonderful power of fostering devotion among Christians as they offer “to God a continuous sacrifice of praise, the harvest of lips blessing his name.” Following a custom already established in the Old Law, the psalms have played a conspicuous part in the sacred liturgy itself, and in the divine office. Augustine expresses this well when he says: “God praised himself so that man might give him fitting praise; because God chose to praise himself man found the way in which to bless God.” The psalms have also a wonderful power to awaken in our hearts the desire for every virtue. Athanasius says: “The psalms seem to me to be like a mirror, in which the person using them can see himself, and the stirrings of his own heart; he can recite them against the background of his own emotions.” Augustine says in his Confessions: “How I wept when I heard you hymns and canticles, being deeply moved by the sweet singing of your Church. Those voices flowed into my earts, truth filtered into my heart, and from my heart surged waves of devotion.” Indeed, who could fail to be moved by those many passages in the psalms which set forth so profoundly the infinite majesty of God, his omnipotence, his justice and goodness and clemency, too deep for words, and all the other infinite qualities of his that deserve our praise? Who could fail to be roused to the same emotions by the prayers of thanksgiving to God for blessings received by the petitions, so humble and confident, for blessings still awaited, by the cries of a soul in sorrow for sin committed? Who would not be fired wiht love as he looks on the likeness of Christ, the redeemer, here so lovingly foretold? His was “the voice” Augustine heard in every psalm, the voice of praise, of suffering, of joyful expectation, of present distress.” – from the apostolic consititution of Pope Saint Pius X on Sacred Scripture

MLA Citation
  • “Pope Saint Pius X“. CatholicSaints.Info. 16 May 2020. Web. 21 August 2020. <https://catholicsaints.info/pope-saint-pius-x/>


Written by Pope Pius X


MLA Citation
  • “Written by Pope Pius X“. CatholicSaints.Info. 2 August 2014. Web. 21 August 2020. <https://catholicsaints.info/written-by-pope-pius-x/>

Pope Saint Pius X


Perhaps nowhere in the history of the Church is there a better example of a man possessed of so many of the saintly virtues—piety, charity, deep humility, pastoral zeal, and simplicity—than in one of the newest of God’s elect, St. Pius X. Yet the parish priest of Tombolo, who remained a country priest at heart throughout his life, faced the problems and evils of a strife-torn world with the spiritual fervor of a crusader. The inscription on his tomb in the crypt of the basilica of St. Peter’s gives the most eloquent testimony to a life spent in the service of God:

“Born poor and humble of heart,

Undaunted champion of the Catholic faith,

Zealous to restore all things in Christ,

Crowned a holy life with a holy death.”



St. Pius X was born Giuseppe Melchiorre Sarto on June 2, 1835 in the little Italian town of Riese, in the province of Treviso near Venice. His father was Giovanni Sarto, a cobbler by trade, who was also caretaker of the city hall and the town’s postmaster; his mother was Margherita Sanson, a seamstress. The family had few worldly goods and the early life of young Giuseppe, eldest of eight surviving children, was a difficult one. He attended the parish school and while there, his intelligence and high moral character attracted the notice of the pastor, who arranged a scholarship for the lad at the high school in Castelfranco, a larger town two miles from Riese. After completing the course of instruction at Castelfranco, he made known that he had felt the call to the priesthood for some time, but had considered the means of attaining this end beyond his grasp. However, his parents saw that the will of God was in their son’s calling, and they did all in their power to encourage him, while the pastor again came to the rescue by arranging another scholarship to the seminary at Padua. In November of 1850, young Sarto arrived at Padua and was immediately taken up with the life and studies of the seminary. The same high qualifications of intellect and spirit, later to blossom forth in his work as bishop and Pope, were much in evidence as a seminarian. Giuseppe worked hard and finally on September 18, 1858, Father Sarto was ordained at the cathedral in Castelfranco.

The young priest’s first assignment was as curate at Tombolo, a parish of 1500 souls in the Trentino district of Italy. Here, for eight years, Father Sarto labored among his favorite parishioners, the poor. He also organized a night school for the general education of adults, and trained the parish choir to a high degree of skill in Gregorian Chant. His pastor at Tombolo, Father Constantini, recognizing the worth of the young priest, wrote a prophetic summary of his assistant. “They have sent me as curate a young priest, with orders to mould him to the duties of pastor; in fact, however, the contrary is true. He is so zealous, so full of good sense, and other precious gifts that it is I who can learn much from him. Some day or other he will wear the mitre, of that I am sure. After that—who knows?”

In July of 1867, Father Sarto, then 32 years of age, was appointed pastor of Salzano, one of the most favored parishes in the diocese of Treviso. Soon his concern and help toward the poor became well known throughout the parish, and his two sisters, who acted as his housekeepers, were often at wit’s end as their brother gave away much of his own clothing and food to the needy. The new pastor arranged for the instruction of young and old in the fundamentals of Christian Doctrine. The firm conviction that devotion meant little if its meaning was not understood was later to be embodied in the encyclical <Acerbo nimis>, “On the Teaching of Christian Doctrine.” After nine years at Salzano, Father Sarto was rewarded for his labors by the appointment as Canon of the Cathedral at Treviso and as Chancellor of that diocese. In addition, he became Spiritual Director of the seminary. Canon Sarto took a deep interest in this work of forming Christ in the hearts of young priests. However, in spite of these many duties, he remained ever the teacher; he often journeyed from the seminary into the city to teach catechism to the children, and he organized Sunday classes for those children who attended public schools, where religion was banned. When the diocese of Mantua fell vacant in 1884, Pope Leo XIII named Canon Sarto as bishop of that diocese.

Bishop Sarto found a troubled diocese in which to begin his labors. There was a general opposition of the government to religion manifested in many ways—monasteries had been suppressed, many religious institutions were government-managed, and Church property was heavily taxed. All these political disturbances had a far-reaching effect on both the clergy and the laiety. The seminaries of Mantua were depleted and a general laxity among the younger priests was evident; dangerous errors of thought had crept into the clergy, and the faults of the shepherds had spread to the flock. In general, a pall of religious indifference and secularism had spread over the diocese. With characteristic energy and spiritual strength, Bishop Sarto set to work to put his see in order. He gave first attention to the seminary, where by his own example of zeal and teaching, he won back the clergy to full and faithful service. The laxity of the people was attributed to neglect of parish priests in the instruction of the catechism; Bishop Sarto often taught such classes himself, and in his pastoral visits and letters, he urged the establishment of the Confraternity of Christian Doctrine in all parishes. God blessed this work on behalf of all classes of His flock, and in 1893, His Holiness, Leo XIII, elevated Bishop Sarto to Cardinal and appointed him Patriarch of Venice.

As Patriarch of Venice, it was Tombolo, Salzano, and Mantua all over again, but on a widening scale—the same care for his clergy and for the seminaries, the ever-willing hand and heart given to the poor, the long hours spent in teaching young and old—only the red of his new office had replaced the purple and black of former days. Social and economic problems were of prime concern to the new cardinal, and any worthy social action organization was assured of his help. When the Workingmen’s Society was founded in Venice, the name of Cardinal Sarto was at the top of the list and he paid regular dues as a member! Once it seemed that an important diocesan newspaper would go into bankruptcy, and the cardinal declared, “I would rather sell my crozier and my robes of office than let that paper go under.”

On July 20, 1903, the reign of Leo XIII came to a close, and the world mourned the death of a great Pontiff. Cardinals from all over the world came to Rome for the conclave which would elect the new Pope, and it is again typical of Cardinal Sarto that, due to his many charities, he was short of funds necessary to make the trip; so sure was he that he would never be elected that the problem was solved by the purchase of a return ticket to Venice! With the conclave in solemn session, the voting began, and with each successive ballot, Cardinal Sarto gained more votes. As his cause continued to gain strength, he all the more strongly pleaded that he was neither worthy nor capable enough for the office. When it was finally announced that he had gained sufficient votes to be elected, he bent his head, broke into tears, and whispered, “Fiat voluntas tua” (Thy will be done). He accepted, took the name of Pius X, and on August 9, 1903, was crowned as Vicar of Christ on earth.

The world was now the parish of the new Pontiff, and in his first encyclical he announced the aim of his reign. It was his desire, in the words of St. Paul, “to restore all things in Christ.” (Eph 1:10). The prime means of accomplishing this restoration was dearly seen by Pius to be through the clergy, and throughout his reign, the Pope exhorted bishops to reorganize the seminaries and to obtain the best possible training for these men who would instill in others the knowledge of God. The Pontiff published an encyclical, “Exhortation to the Catholic Clergy,” in which he pointed out that only through a trained and disciplined clergy could a program of return to Christ be realized.

The religious instruction of young and old became the second most important means toward the Christian restoration, and in his encyclical <Acerbo nimis>, “On the Teaching of Christian Doctrine,” Pius X firmly stated his position. The evils of the world were traceable to an ignorance of God, he said, and it was necessary for priests to make the eternal truths available to all and in a language that all could understand. Ever an example, he himself gave Sunday instruction to the people in one of the Vatican courtyards. However, no reform of Pius’ was more widely acclaimed than the Decrees on Holy Communion, and Pius X is often called “the Pope of the Eucharist.” These decrees, issued from 1905 through 1910, allowed the reception of first Holy Communion at an earlier age than had formerly been required, encouraged the frequent reception of the Holy Eucharist by all Catholics, and relaxed the fast for the sick.

In the field of Christian social action the Pope had always been an ardent champion, and in 1905, he published <Il fermo proposito>, “On Catholic Social Action.” In this work, the Pontiff listed practical recommendations for the solution of the social problem; he reaffirmed the need and power of prayer, but said that society would not be Christianized by prayer alone. Action is needed, he pointed out, as had been shown in the lives of the Apostles and of saints like Francis Xavier. The Pope likewise vigorously promoted reforms within the liturgy of the Church, since he felt that these were long overdue. In his <Motu proprio on the Restoration of Church Music>, he listed the aims of such music to be sanctity, beauty of form, and universality. Gregorian Chant, the Pope felt, was the music best suited to attain those aims. However, he felt that an attempt to make all Church music Gregorian was an exaggerated fad, and modern compositions were always welcomed by the Pontiff as long as they fulfilled the prescribed norms. Pius also reformed the Breviary, and was founder of the Biblical Institute for the advancement of scholarship in the study of the Scriptures. Even more important for the internal structure of the Church, he initiated and closely supervised the construction of the Code of Canon Law.

The familiar notion of Pius X as the Teacher of Christian Truth and the firm guide and staunch foe of error was forceably illustrated in 1907 when he issued more than fourteen pronouncements against the growth of Modernism. This subtle philosophy, in which Pius saw the poison of all heresies, pretended to “modernize” the Church and to make it keep pace with the changing times. In reality, its end would have been the destructions of the foundation of faith. The crowning achievement of the Pontiff’s writings and pronouncements against this philosophy came in the encyclical, <Pascendi dominici gregis>, “On the Doctrines of the Modernists.” In this work, which was a death blow to Modernism, he gave a systematic exposition of the errors involved, their causes, and provisions for combatting the errors by definite preventive measures.

Pius X labored for the Master until the very last days of his life. His 79 years had not set too heavily upon him, but overwork and anxiety over the impending doom of a World War began to take their toll. Pius saw clearly the horrors of the coming conflict and felt helpless that he could not prevent it. A little more than a month after the outbreak of the war, the Pope was seized with an attack of influenza, and his weakened constitution could not combat the illness. The end for the Christ-like Pius came peacefully on August 20, 1914, and the world, though in the throes of a death struggle, paused to mourn the gentle and humble man whose last will and testament gave such an insight into his character. It read, in part, “I was born poor, I lived poor, I die poor.” Shortly after his death, the faithful began to make pilgrimages to his tomb, bringing flowers, prayers, and petitions for favors. Accounts of miraculous favors and cures, some even accomplished during his lifetime and granted through his intercession, were announced and given widespread acclaim. In 1923, the Church, always cautious in such matters, began inquiry into the life and virtues of Pius X, and in February of 1943, the first official step in his Cause was taken when the necessary decree was signed by the present Pontiff, Pius XII. In honor of the work which Pius X had accomplished in its behalf, the Confraternity of Christian Doctrine actively contributed in promoting the Cause for his beatification and canonization. On June 3, 1951, Pius X was declared Blessed, and finally on May 29, 1954, amid the traditional pealing of the bells in the great churches of Rome, Giuseppe Sarto, the humble parish priest of the world, was canonized a saint of God.


Pope Pius X

(Giuseppe Melchiorre Sarto).

Born 2 June, 1835, at Riese, Province of Treviso, in Venice. His parents were Giovanni Battista Sarto and Margarita (née Sanson); the former, a postman, died in 1852, but Margarita lived to see her son a cardinal. After finishing his elements, Giuseppe at first received private lessons in Latin from the arch-priest of his town, Don Tito Fusaroni, after which he studied for four years at the gymnasium of Castelfranco Veneto, walking to and fro every day. In 1850 he received the tonsure from the Bishop of Treviso, and was given a scholarship of the Diocese of Treviso in the seminary of Padua, where he finished his classical, philosophical, and theological studies with distinction. He was ordained in 1858, and for nine years was chaplain at Tombolo, having to assume most of the functions of parish priest, as the pastor was old and an invalid. He sought to perfect his knowledge of theology by assiduously studying Saint Thomas and canon law; at the same time he established a night school for adult students, and devoted himself of the ministry of preaching in other towns to which he was called. In 1867 he was named arch-priest of Salzano, a large borough of the Diocese of Treviso, where he restored the church, and provided for the enlargement and maintenance of the hospital by his own means, consistently with his habitual generosity to the poor; he especially distinguished himself by his abnegation during the cholera. He showed great solicitude for the religious instruction of adults. In 1875 he was made a canon of the cathedral of Treviso, and filled several offices, among them those of spiritual director and rector of the seminary, examiner of the clergy, and vicar-general; moreover, he made it possible for the students of the public schools to receive religious instruction. In 1878, on the death of Bishop Zanelli, he was elected vicar-capitular. On 10 November, 1884, he was named Bishop of Mantua, then a very troublesome see, and consecrated on 20 November. His chief care in his new position was for the formation of the clergy at the seminary, where, for several years, he himself taught dogmatic theology, and for another year moral theology. He wished the doctrine and method of St. Thomas to be followed, and to many of the poorer students he gave copies of the "Summa theologica"; at the same time he cultivated the Gregorian Chant in company with the seminarians. The temporal administration of his see imposed great sacrifices upon him. In 1887 he held a diocesan synod. By his attendance at the confessional, he gave the example of pastoral zeal. The Catholic organization of Italy, then known as the "Opera dei Congressi", found in him a zealous propagandist from the time of his ministry at Salzano.

At the secret consistory of June, 1893, Leo XIII created him a cardinal under the title of San Bernardo alle Terme; and in the public consistory, three days later, he was preconized Patriarch of Venice, retaining meanwhile the title of Apostolic Administrator of Mantua. Cardinal Sarto was obliged to wait eighteen months before he was able to take possession of his new diocese, because the Italian government refused its exequatur, claiming the right of nomination as it had been exercised by the Emperor of Austria. This matter was discussed with bitterness in the newspapers and in pamphlets; the Government, by way of reprisal, refused its exequatur to the other bishops who were appointed in the meantime, so that the number of vacant sees grew to thirty. Finally, the minister Crispi having returned to power, and the Holy See having raised the mission of Eritrea to the rank of an Apostolic Prefecture in favour of the Italian Capuchins, the Government withdrew from its position. Its opposition had not been caused by any objection to Sarto personally. At Venice the cardinal found a much better condition of things than he had found at Mantua. There, also, he paid great attention to the seminary, where he obtained the establishment of the faculty of canon law. In 1898 he held the diocesan synod. He promoted the use of the Gregorian Chant, and was a great patron of Lorenzo Perosi; he favoured social works, especially the rural parochial banks; he discerned and energetically opposed the dangers of certain doctrines and the conduct of certain Christian-Democrats. The international Eucharistic Congress of 1897, the centenary of St. Gerard Sagredo (1900), and the blessing of the corner-stone of the new belfry of St. Mark's, also of the commemorative chapel of Mt. Grappa (1901), were events that left a deep impression on him and his people. Meanwhile, Leo XIII having died, the cardinals entered into conclave and after several ballots Giuseppe Sarto was elected on 4 August by a vote of 55 out of a possible 60 votes. His coronation took place on the following Sunday, 9 August, 1903.

In his first Encyclical, wishing to develop his programme to some extent, he said that the motto of his pontificate would be "instaurare omnia in Christo" (Ephesians 1:10). Accordingly, his greatest care always turned to the direct interests of the Church. Before all else his efforts were directed to the promotion of piety among the faithful, and he advised all (Decr. S. Congr. Concil., 20 Dec., 1905) to receive Holy Communion frequently and, if possible, daily, dispensing the sick from the obligation of fasting to the extent of enabling them to receive Holy Communion twice each month, and even oftener (Decr. S. Congr. Rit., 7 Dec., 1906). Finally, by the Decree "Quam Singulari" (15 Aug., 1910), he recommended that the first Communion of children should not be deferred too long after they had reached the age of discretion. It was by his desire that the Eucharistic Congress of 1905 was held at Rome, while he enhanced the solemnity of subsequent Eucharistic congresses by sending to them cardinal legates. The fiftieth anniversary of the proclamation of the dogma of the Immaculate Conception was an occasion of which he took advantage to enjoin devotion to Mary (Encyclical "Ad illum diem", 2 February, 1904); and the Marian Congress, together with the coronation of the image of the Immaculate Conception in the choir of St. Peter's, was a worthy culmination of the solemnity. As a simple chaplain, a bishop, and a patriarch, Giuseppe Sarto was a promoter of sacred music; as pope, he published, 22 November, 1903, a Motu Proprio on sacred music in churches, and at the same time ordered the authentic Gregorian Chant to be used everywhere, while he caused the choir books to be printed with the Vatican font of type under the supervision of a special commission. In the Encyclical "Acerbo nimis" (15 April, 1905) he treated of the necessity of catechismal instruction, not only for children, but also for adults, giving detailed rules, especially in relation to suitable schools for the religious instruction of students of the public schools, and even of the universities. He caused a new catechism to be published for the Diocese of Rome.

As bishop, his chief care had been for the formation of the clergy, and in harmony with this purpose, an Encyclical to the Italian episcopate (28 July, 1906) enjoined the greatest caution in the ordination of priests, calling the attention of the bishops to the fact that there was frequently manifested among the younger clergy a spirit of independence that was a menace to ecclesiastical discipline. In the interest of Italian seminaries, he order them to be visited by the bishops, and promulgated a new order of studies, which had been in use for several years at the Roman Seminary. On the other hand, as the dioceses of Central and of Southern Italy were so small that their respective seminaries could not prosper, Pius X established the regional seminary which is common to the sees of a given region; and, as a consequence, many small, deficient seminaries were closed. For the more efficient guidance of souls, by a Decree of the Sacred Congregation of the Consistory (20 August, 1910), instructions were given concerning the removal of parish priests, as administrative acts, when such procedure was required by grave circumstances that might not constitute a canonical cause for the removal. At the time of the jubilee in honour of his ordination as a priest, he addressed a letter full of affection and wise council to all the clergy. By a recent Decree (18 Nov., 1910), the clergy have been barred from the temporal administration of social organizations, which was often a cause of grave difficulties.

The pope has at heart above all things the purity of the faith. On various occasions, as in the Encyclical regarding the centenary of Saint Gregory the Great, Pius X had pointed out the dangers of certain new theological methods, which, based upon Agnosticism and upon Immanentism, necessarily divest the doctrine of the faith of its teachings of objective, absolute, and immutable truth, and all the more, when those methods are associated with subversive criticism of the Holy Scripture and of the origins of Christianity. Wherefore, in 1907, he caused the publication of the Decree "Lamentabili" (called also the Syllabus of Pius X), in which sixty-five propositions are condemned. The greater number of these propositions concern the Holy Scripture, their inspiration, and the doctrine of Jesus and of the Apostles, while others relate to dogma, the sacraments, and the primacy of the Bishop of Rome. Soon after that, on 8 Sept., 1907, there appeared the famous Encyclical "Pascendi", which expounds and condemns the system of Modernism. It points out the danger of Modernism in relation to philosophy, apologetics, exegesis, history, liturgy, and discipline, and shows the contradiction between that innovation and the ancient faith; and, finally, it establishes rules by which to combat efficiently the pernicious doctrines in question. Among the means suggested mention should be made of the establishment of an official body of "censors" of books and the creation of a "Committee of Vigilance".

Subsequently, by the Motu Proprio "Sacrorum Antistitum", Pius X called attention to the injunctions of the Encyclical and also to the provisions that had already been established under Leo XIII on preaching, and proscribed that all those who exercised the holy ministry or who taught in ecclesiastical institutions, as well as canons, the superiors of the regular clergy, and those serving in ecclesiastical bureaux should take an oath, binding themselves to reject the errors that are denounced in the Encyclical or in the Decree "Lamentabili". Pius X reverted to this vital subject on other occasions, especially in those Encyclicals that were written in commemoration of St. Anselm (21 April, 1909) and of St. Charles Borromeo (23 June, 1910), in the latter of which Reformist Modernism was especially condemned. As the study of the Bible is both the most important and the most dangerous study in theology, Pius X wished to found at Rome a centre for these studies, to give assurance at once of unquestioned orthodoxy and scientific worth; and so, with the assistance of the whole Catholic world, there was established at Rome the Biblical Institute, under the direction of the Jesuits.

A need that had been felt for a long time was that of the codification of the Canon Law, and with a view to effecting it, Pius X, on 19 March, 1904, created a special congregation of cardinals, of which Mgr Gasparri, now a cardinal, became the secretary. The most eminent authorities on canon law, throughout the world, are collaborating in the formation of the new code, some of the provisions of which have already been published, as, for example, that modifying the law of the Council of Trent on secret marriages, the new rules for diocesan relations and for episcopal visits ad limina, and the new organization of the Roman Curia (Constitution "Sapienti Consilio", 29 June, 1908). Prior to that time, the Congregations for Relics and Indulgences and of Discipline had been suppressed, while the Secretariate of Briefs had been united to the Secretariate of State. The characteristic of the new rule is the complete separation of the judicial from the administrative; while the functions of the various bureaux have been more precisely determined, and their work more equalized. The offices of the Curia are divided into Tribunals (3), Congregations (11), and Offices (5). With regard to the first, the Tribunal of the Signature (consisting of cardinals only) and that of the Rota were revived; to the Tribunal of the Penitentiary were left only the cases of the internal forum (conscience). The Congregations remained almost as they were at first, with the exceptions that a special section was added to that of the Holy Office of the Inquisition, for indulgences; the Congregation of Bishops and Regulars received the name of Congregation of the Religious, and has to deal only with the affairs of religious congregations, while the affairs of the secular clergy are to be referred to the Congregation of the Consistory or of that of the Council; from the latter were taken the matrimonial cases, which are now sent to the tribunals or to the newly-created Congregation of the Sacraments. The Congregation of the Consistory has increased greatly in importance, since it has to decide questions of competence between the various other Congregations. The Congregation of Propaganda lost much of its territory in Europe and in America, where religious conditions have become regular. At the same time were published the rules and regulations for employees and those for the various bureaux. Another recent Constitution relates to the suburbicarian sees.

The Catholic hierarchy has greatly increased in numbers during these first years of the pontificate of Pius X, in which twenty-eight new dioceses have been created, mostly in the United States Brazil, and the Philippine Islands; also one abbey nullius, 16 vicariates Apostolic, and 15 prefectures Apostolic.

Leo XIII brought the social question within the range of ecclesiastical activity, Pius X, also, wishes the Church to co-operate, or rather to play a leading part in the solution of the social question; his views on this subject were formulated in a syllabus of nineteen propositions, taken from different Encyclicals and other Acts of Leo XIII, and published in a Motu Proprio (18 Dec., 1903), especially for the guidance of Italy, where the social question was a thorny one at the beginning of his pontificate. He sought especially to repress certain tendencies leaning towards Socialism and promoting a spirit of insubordination to ecclesiastical authority. As a result of ever increasing divergences, the "Opera die Congressi", the great association of the Catholics of Italy, was dissolved. At once, however, the Encyclical "Il fermo proposito" (11 June, 1905) brought about the formation of a new organization consisting of three great unions, the Popolare, the Economica, and the Elettorale. The firmness of Pius X obtained the elimination of, at least, the most quarrelsome elements, making it possible now for Catholic social action to prosper, although some friction still remains. The desire of Pius X is for the economical work to be avowedly Catholic, as he expressed it in a memorable letter to Count Medolago-Albani. In France, also, the Sillon, after promising well, had taken a turn that was little reassuring to orthodoxy; and dangers in this connection were made manifest in the Encyclical "Notre charge apostolique" (15 Aug., 1910), in which the Sillonists were ordered to place their organizations under the authority of the bishops.

In its relations with Governments, the pontificate of Pius X has had to carry on painful struggles. In France the pope had inherited quarrels and menaces. The "Nobis nominavit" question was settled through the condescension of the pope; but the matter of the appointment of bishops proposed by the Government, the visit of the president to the King of Italy, with the subsequent note of protestation, and the resignation of two French bishops, which was desired by the Holy See, became pretexts for the Government at Paris to break off diplomatic relations with the Court of Rome. Meanwhile the law of Separation had been already prepared, despoiling the Church of France, and also prescribing for the Church a constitution which, if not openly contrary to her nature, was at least full of danger to her. Pius X, paying no attention to the counsels of short-sighted opportunism, firmly refused his consent to the formation of the associations cultuelles. The separation brought some freedom to the French Church, especially in the matter of the selection of its pastors. Pius X, not looking for reprisals, still recognizes the French right of protectorate over Catholics in the East. Some phrases of the Encyclical "Editæ Sæpe", written on the occasion of the centenary of St. Charles, were misinterpreted by Protestants, especially in Germany, and Pius X made a declaration in refutation of them, without belittling the authority of his high office. At present (Dec., 1910) complications are feared in Spain, as, also, separation and persecution in Portugal; Pius X has already taken opportune measures. The new Government of Turkey has sent an ambassador to the Pope. The relations of the Holy See with the republics of Latin America are good. The delegations to Chile and to the Argentine Republic were raised to the rank of internuntiatures, and an Apostolic Delegate was sent to Central America.

Naturally, the solicitude of Pius X extends to his own habitation, and he has done a great deal of work of restoration in the Vatican, for example, in the quarters of the cardinal-secretary of State, the new palace for employees, the new picture-gallery, the Specola, etc. Finally, we must not forget his generous charity in public misfortunes: during the great earthquakes of Calabria, he asked for the assistance of Catholics throughout the world, with the result that they contributed, at the time of the last earthquake, nearly 7,000,000 francs, which served to supply the wants of those in need, and to build churches, schools, etc. His charity was proportionately no less on the occasion of the eruption of Vesuvius, and of other disasters outside of Italy (Portugal and Ireland). In few years Pius X has secured great, practical, and lasting results in the interest of Catholic doctrine and discipline, and that in the face of great difficulties of all kinds. Even non-Catholics recognize his apostolic spirit, his strength of character, the precision of his decisions, and his pursuit of a clear and explicit programme.


Benigni, Umberto. "Pope Pius X." The Catholic Encyclopedia. Vol. 12. New York: Robert Appleton Company, 1911. 21 Aug. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/12137a.htm>.


Transcription. This article was transcribed for New Advent by David M. Cheney. Dedicated to Ceil Holman (1907-1996), my grandmother.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. June 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/12137a.htm



San Pio X (Giuseppe Sarto) Papa


Riese, Treviso, 2 giugno 1835 - Roma, 21 agosto 1914

(Papa dal 09/08/1903 al 20/08/1914)

Giuseppe Sarto nacque a Riese, nella diocesi di Treviso, il 2 giugno 1835. Dopo l’ordinazione sacerdotale fu inviato come cappellano nella parrocchia di Tombolo, dove rimase per nove anni; per altri otto svolse il ministero di parroco a Salzano, e successivamente fu nominato canonico e cancelliere della curia vescovile. Nel 1884 venne eletto vescovo della nostra diocesi. Con la sua intensa azione pastorale anticipò, a Mantova, alcune delle linee che avrebbe adottato in seguito come pastore della Chiesa universale: promosse la vita del seminario, la pratica dei sacramenti, il canto liturgico e l’insegnamento del catechismo. Nel 1888 convocò il Sinodo diocesano. Il 5 giugno 1892 fu chiamato alla sede patriarcale di Venezia e il 3 agosto 1903 fu eletto alla cattedra di Pietro, assumendo il nome di Pio X.

E’ il pontefice che nel Motu proprio “Tra le sollecitudini” (1903) affermò che la partecipazione ai santi misteri è la fonte prima e indispensabile della vita cristiana. Difese con forza l’integrità della fede cattolica, propose e incoraggiò la comunione eucaristica anche dei fanciulli, avviò la riforma della legislazione ecclesiastica, si occupò positivamente della questione romana e dell’Azione Cattolica, curò la formazione dei sacerdoti, fece elaborare un nuovo catechismo, favorì il movimento biblico, promosse la riforma liturgica e il canto sacro.
Morì il 21 agosto 1914. Pio XII lo beatificò nel 1951 e lo canonizzò nel 1954.

Il suo corpo è venerato nella basilica Vaticana.

Etimologia: Pio = devoto, religioso, pietoso (signif. Intuitivo)

Martirologio Romano: Memoria di san Pio X, papa, che fu dapprima sacerdote in parrocchia e poi vescovo di Mantova e patriarca di Venezia. Eletto, infine, Pontefice di Roma, si propose come programma di governo di ricapitolare tutto in Cristo e lo realizzò in semplicità di animo, povertà e fortezza, promuovendo tra i fedeli la vita cristiana con la partecipazione all’Eucaristia, la dignità della sacra liturgia e l’integrità della dottrina.

(20 agosto: A Roma, anniversario della morte di san Pio X, papa, la cui memoria si celebra domani).

Le ragioni della profonda crisi della Fede e della Chiesa, che con costernazione molti cattolici osservano e vivono oggi, sono quelle individuate con logica e realismo da san Pio X, il grande Pontefice riformatore e restauratore che guidò la Chiesa nel primo Novecento fino allo scoppio della prima Guerra mondiale. Il centenario del suo dies natalis, 20 agosto 1914 – 20 agosto 2014, viene così a cadere in un tempo in cui l’obiettivo del suo Magistero, Instaurare omnia in Christo, diventa di sorprendente attualità: come allora Papa Sarto, di fronte agli assalti secolarizzanti del liberalismo e del modernismo, vide come unico rimedio la necessità di ricapitolare ogni cosa in Cristo, così oggi le parole di San Paolo diventano insegnamento di urgente attuazione per difendere la Chiesa da quei mali fotografati, esaminati e analizzati nell’enciclica Pascendi Dominici Gregis che San Pio X scrisse nel 1907 e che resta, nel Magistero petrino, uno dei documenti più importanti e più celebri di tutti i tempi.

San Pio X avviò un piano santamente ambizioso e di riforma generale poiché non solo le forze nemiche, liberali e massoniche, minacciavano la Chiesa, e i semi avvelenati del liberalismo e del modernismo (termine presente per la prima volta nella Pascendi) avevano ormai attecchito con successo in alcuni ambienti “cattolici”, sia nel clero, sia fra i laici; ma si era andato formando, in particolare sotto il Pontificato di Leone XIII, un clima di stanchezza e di apatia nei Seminari, nelle parrocchie e persino nelle celebrazioni delle Santa Messe, dove erano entrati addirittura canti profani, bande musicali, arie di opere liriche… fra le azioni di Papa Sarto ci fu anche la Riforma della musica sacra: avvalendosi della consulenza di un eccellente esperto e compositore come Lorenzo Perosi (1872-1956), diede al canto gregoriano la preminenza assoluta nella Liturgia.

Il Modernismo, definito nella Pascendi, «sintesi di tutte le eresie», tentava di coniugare Vangelo e positivismo, Chiesa e mondo, filosofia moderna e teologia cattolica; esso aveva visto i suoi albori in Francia, dove si era consumata la Rivoluzione che aveva abolito il diritto divino, incoronando la «dea ragione». Il motto «liberté, egalité, fraternité», che aveva prodotto il testo giuridico della Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (26 agosto 1789), divenne, lungo i decenni, il lite motive di molti pensatori cristiani che decisero di inchinarsi al mondo, senza più condannare gli errori e senza più preservare l’integrità della dottrina della Fede. Fu proprio contro questa mentalità che San Pio X decise di combattere al fine di tutelare gli interessi di Dio e della Sposa di Cristo.

Profonda Fede, amore immenso per la Chiesa, grande umiltà e grande sensibilità. Uomo dalle poche parole e dai molti fatti, era sempre teso a compiere la volontà di Dio, anche quando, chiamato ad alte mansioni, sentiva tutto il peso gravoso delle responsabilità; ma una volta accolto l’impegno, la sua preoccupazione era quella di rispettare e far rispettare leggi e principi divini, senza distrazioni verso il rispetto umano e il consenso delle opinioni del mondo. Non cercò mai i riflettori, ma soltanto la difesa dei diritti del Creatore e la salvezza delle anime.

Dal campanile di Riese, dove nacque il 2 giugno 1935, passò a quelli di Salzano e di Treviso per poi arrivare a quello di San Marco a Venezia e approdare a quello di San Pietro a Roma, tuttavia rimase sempre identico a se stesso: libero da ogni passione terrena, continuò a voler vivere in povertà, come lasciò scritto nel suo Testamento: «Nato povero, vissuto povero e sicuro di morir poverissimo». Povertà per sé, ma non per Dio: non lesinava mai corredi e paramenti nella Sacra Liturgia.

San Pio X si caratterizza per la sua formazione tomista, per il suo sano e disincantato realismo, per la sua tangibile pastoralità (vicina ai reali e non demagogici problemi), per il suo attaccamento alla Fede e non all’ideologia, per il suo tenere le distanze dalla politica; ma proprio per questo suo atteggiamento di pastore-missionario fu sempre stimato e rispettato in vita. Questo Pontefice, seppure con discrezione ed umiltà, come era di sua natura, è diventato interprete determinato e determinate della Chiesa militante e continua, senza rumore, ma nel proficuo e fertile silenzio di Dio, a fare scuola.

Diede vita ad un’immensa opera di restaurazione con l’obiettivo di Instaurare omnia in Christo, come ebbe a scrivere nella sua enciclica programmatica E Supremi Apostolatus del 4 ottobre 1903:

«Le ragioni di Dio sono le ragioni Nostre; è stabilito che ad esse saranno votate tutte le Nostre forze e la vita stessa. Perciò se qualcuno chiederà quale motto sia l’espressione della Nostra volontà, risponderemo che esso sarà sempre uno solo: “Rinnovare tutte le cose in Cristo».

Agì su due fronti: da un lato riformò e dall’altro condannò.

Riformare per restaurare. Dirà lo spagnolo Cardinale Rafael Merry del Val, non solo Segretario di Stato di San Pio X, ma suo braccio destro, suo confidente, suo amico d’anima:

«La riforma della curia romana, la fondazione dell’istituto Biblico, l’erezione dei seminari centrali e la legislazione per una migliore formazione del clero, la nuova disciplina per la prima – per la frequente – comunione, la restaurazione della musica sacra, il suo poderoso atteggiamento contro i fatali errori del cosiddetto modernismo e la sua energica difesa della libertà della Chiesa in Francia, in Germania, in Portogallo, in Russia e altrove – per non parlare di molti atri atti di governo – basterebbero indubbiamente per additare Pio X come un grande pontefice e un eccezionale condottiero di uomini. Posso attestare che tutto questo enorme lavoro fu dovuto principalmente, e spesso elusivamente, al suo progetto e alla sua iniziativa personale. La storia non si limiterà a proclamarlo semplicemente un papa la cui “bontà” nessuno sarebbe capace di mettere in questione».
Quel suo passato da cappellano a Tombolo (1858-1867); da parroco a Salzano (1867-1875); da canonico, da Direttore di Seminario, da cancelliere, da Vicario capitolare a Treviso (1875-1884); da Vescovo di Mantova (1884-1893); da Cardinale e Patriarca di Venezia (1893-1903), fu basilare per il gigantesco piano riformatore che mise in moto durante il suo Pontificato, che durò 11 anni, dal 1903 al 1914.

Quando Giuseppe Sarto divenne sacerdote (18 settembre 1858), si dedicò subito e con particolare attenzione all’istruzione catechistica, considerando l’ignoranza religiosa il primo grave problema che un ministro di Dio deve affrontare. «Frequentare la Messa», diceva, «e ignorare le verità della fede sono cose che si elidono a vicenda, perché non è possibile accettare verità che non si conoscono». Diede così vita al Catechismo Maggiore (1905) e al Catechismo della dottrina cristiana (1912), maggiormente divulgato.

Diede anche avvio alla formulazione di un Codice di Diritto canonico, il Codex iuris canonici, mai esistito nella Chiesa. Era un’esigenza viva e sentita da Vescovi e canonisti. E finalmente volle dare rimedio al caos delle norme, alla poca chiarezza di molte di esse, alla contraddittorietà delle une e delle altre che andavano spesso a elidersi a vicenda e alla difficoltà del reperimento di fonti certe, tanto che molte erano persino sconosciute a chi avrebbe dovuto servirsene.

Il Codex, dove sono presenti spirito di Fede, intransigenza sui principi e profonda pietà, è risultato essere un grande strumento di utilità pastorale, sovvenendo così alle nuove ed inedite necessità organizzative e funzionali che si sono presentate alla Chiesa del XX secolo e, allo stesso tempo, si inserisce a pieno titolo nel programma di restaurazione cattolica che caratterizza il Pontificato di San Pio X.

L’Eucaristia fu un asse portante della dottrina pastorale di Giuseppe Sarto. Già Patriarca egli raccomandava vivamente la Santa Messa quotidiana. Il decreto Sacra Tridentina Synodus (1905) verte sulla comunione frequente, mentre il decreto Quam singulari (1910) sull’anticipazione «all’età dell’uso della ragione» (7 anni) della prima comunione. Atti molto innovativi, che mettevano al centro della vita di ogni fedele, come della stessa Chiesa, Gesù Eucaristico. La ragione per cui volle anticipare la prima comunione era per rispondere all’esigenza di preservare il più possibile l’innocenza nei bambini, quell’innocenza che oggi la civiltà laica e senza Cristo fa di tutto per violare ed infrangere.

Né si può tralasciare la sua ampia azione di denuncia contro le leggi anticristiane della Francia. Ricordiamo, in particolare, la Lettera all’episcopato francese Notre charge apostolique (1910), contro la concezione secolarizzata della democrazia.

Uomo di profonda e riflessiva intelligenza, non aveva difficoltà alcuna a parlare con tutti, ad ascoltare tutti, ad avere un atteggiamento di carità concreta (i suoi agiografi ne hanno registrato l’immensa portata, oltre che descrivere grazie e miracoli ottenuti per sua intercessione e ancora in vita) e intellettuale con ogni individuo: traboccante di umiltà, non fu mai né altero, né superbo, neppure quando venne avviato il piano repressivo nei confronti dei modernisti; il suo cuore rimase sempre generosamente evangelico, seppure fieramente dalla parte di Cristo. Spirito né settario, né fanatico, egli fu realmente cattolico e la sua intransigenza in materia di Fede non si trasformò mai in zelo amaro. Rimase sempre padre misericordioso e curato d’anime.

Sapienza e fecondità sono presenti nelle sue sedici encicliche, documenti sentiti, partecipati, vissuti e supportati da una Fede adamantina che esige di essere applicata. In esse si coglie la gioia della Buona Novella dell’uomo di Dio che dai tetti annuncia la rivelazione del Salvatore a tutte le genti e trasmette un unico insegnamento, quello di Gesù Cristo, a dispetto di chi vorrebbe silenziarlo, oppure profanarlo, oppure cambiarne il significato a proprio piacimento.

Autore: Cristina Siccardi


Tomba di San Pio X, nella basilica di San Pietro in Vaticano

Fu il primo papa dell’età contemporanea a provenire dal ceto contadino e popolare, seguito 65 anni dopo da papa Giovanni XXIII anch’egli di origini contadine, ma fu senz’altro uno dei primi pontefici ad aver percorso tutte le tappe del ministero pastorale, da cappellano a papa.

Giuseppe Melchiorre Sarto nacque a Riese (Treviso), oggi Riese Pio X, il 2 giugno 1835, secondo dei 10 figli di Giovanni Battista Sarto e Margherita Sanson; il padre era messo comunale e nel tempo libero coltivava un piccolo appezzamento di terreno.

Sin da ragazzo dimostrò forza di carattere e tenace volontà; serenamente sopportava i sacrifici imposti dalla condizione povera della famiglia, percorse per anni ogni giorno a piedi, spesso scalzo, la strada che conduce da Riese a Castelfranco per poter frequentare la scuola.

Dotato di predisposizione allo studio, fu aiutato da alcuni sacerdoti e poi dal patriarca di Venezia, anch’egli originario di Riese, che gli offrì un posto gratuito nel Seminario di Padova, a quell’epoca uno dei migliori d’Italia e anche qui ben presto si notò la ricchezza della sua indole, dotata di notevole equilibrio.

Quando aveva 17 anni, nel 1852, morì il padre e gli amministratori del piccolo Municipio di Riese, per aiutare la numerosa famiglia, offrirono al giovane Giuseppe l’impiego occupato dal padre.

Ma l’eroica madre Margherita, rifiutò l’offerta, perché il ‘Bepi’ doveva seguire la sua vocazione sacerdotale; avrebbe pensato lei con il suo lavoro di sarta, a portare avanti la famiglia, lavorando notte e giorno.

Fu ordinato sacerdote a 23 anni (settembre 1858) e subito nominato cappellano a Tombolo (Padova) piccola parrocchia di campagna, dove giunse il 29 novembre 1858, qui profuse le giovani forze nell’apostolato e nel ministero sacerdotale per ben nove anni.

Essendo risultato primo al concorso, fu nominato nel 1867 parroco a Salzano, grosso borgo della provincia veneziana, dove rimase per circa nove anni.

Dotato di una salute di ferro, di un’energia che non conosceva debolezza e di una sorprendente capacità di rapportarsi con gli altri, egli si diede anima e corpo all’attività parrocchiale, suscitando l’ammirazione dei parrocchiani e dei confratelli sacerdoti.

Nel novembre 1875 il vescovo di Treviso lo chiamò presso di sé nominandolo Canonico della Cattedrale, Cancelliere della Curia Vescovile, Direttore spirituale del Seminario; incarichi di prestigio per il giovane sacerdote Giuseppe Sarto (aveva 40 anni), il quale trascorreva la mattina al vescovado e il pomeriggio in Seminario.

Adempiva ai suoi compiti con dedizione e competenza, la sua sollecitudine gli faceva portare a casa le pratiche non ancora evase che sbrigava anche nelle ore notturne, la sua buona salute gli consentiva di recuperare le forze con appena 4-5 ore di sonno.

Il suo modo di agire, pieno di comprensione verso gli altri e il suo amore particolare per i poveri, gli guadagnarono l’affetto e la stima di tutti, cosicché nessuno si meravigliò quando nel settembre 1884, papa Leone XIII lo nominò vescovo di Mantova.

La diocesi mantovana attraversava un periodo particolarmente difficile, sia al suo interno, sia con il potere civile, ma il modesto prete Giuseppe Sarto, conosciuto per la fama di oratore brillante e per la sua grande carità, si rivelò un capo, con uno spirito realistico, pronto a cogliere il nodo dei problemi e a trovarne le soluzioni pratiche, con una bonarietà sorridente ma che all’occorrenza sapeva accompagnarla con una fermezza innata.

Seppe pacificare gli animi e avviò un profondo rinnovamento della vita cristiana in tutta la diocesi; incoraggiò l’affermarsi delle cooperative operaie; formatosi sotto papa Pio IX e nel clima reazionario della monarchia asburgica, alla quale il Veneto fino al 1866 era soggetto, mons. Sarto era considerato un “intransigente”, che condannava il liberalismo e lo spirito di apertura alla mentalità moderna.

Erano problemi che agitavano la Chiesa del post Stato Pontificio e la ventata di modernismo proveniente da tanti settori della società, vedeva nelle diocesi italiane il contrapporsi di ideologie, con vescovi permissivi e altri intransigenti alle aperture.

Papa Leone XIII apprezzando il suo operato, lo elevò alla dignità cardinalizia il 12 giugno 1893 con il titolo di San Bernardo alle Terme e il 15 giugno lo destinava alla sede patriarcale di Venezia, anch’essa in una situazione particolarmente difficile. 

Ma il suo ingresso poté avvenire solo il 24 novembre 1894, perché mancava il beneplacito del Governo Italiano; il re d’Italia Umberto I°, sosteneva di avere il diritto di scelta del patriarca per un antico privilegio della Repubblica Veneta, ma alla fine dopo 17 mesi si addivenne ad un compromesso.

Pur avendo conservato un certo attaccamento sentimentale per Francesco Giuseppe, il sovrano austriaco dei suoi primi trent’anni, al contrario dell’ambiente di curia, il patriarca Sarto manifestò verso la Casa Savoia e il giovane Regno d’Italia un atteggiamento più conciliante, ormai convinto che indietro non si sarebbe più ritornati.

Riteneva necessario preparare un progressivo riavvicinamento tra la nuova Italia e la Santa Sede, risolvendo la ‘Questione Romana’ e salvaguardando tutto ciò che vi era di essenziale sotto l’aspetto spirituale, ma abbandonando ciò che era transitorio nelle posizioni prese da papa Pio IX, dopo l’occupazione dello Stato Pontificio e perseguite anche da papa Leone XIII.

Incurante delle critiche e dello stupore di alcuni, non esitò ad indurre i cattolici veneziani ad allearsi con i liberali moderati, per far cadere l’amministrazione comunale massonica, che aveva soppresso il catechismo nelle scuole e fatto togliere il crocifisso negli ospedali.

Mobilitò i parroci e i gruppi di Azione Cattolica, moltiplicò le riunioni dei comitati, governò la stampa cattolica; il suo avvicinamento all’Italia ufficiale, era dettato da un realismo pastorale e non per simpatia all’ideologia liberale e modernista che personalmente rifiutò sempre.

A Venezia ci fu una fioritura della vita religiosa, gli adulti venivano istruiti nella fede e organizzati in Associazioni religiose; i bambini venivano preparati alla Prima Comunione e Cresima con particolare impegno, le celebrazioni liturgiche presero nuovo decoro con la solennità dei canti sacri.

In questo periodo conobbe il giovane Lorenzo Perosi, ne ammirò il talento musicale, lo aiutò e incoraggiò a diventare sacerdote, gli affidò la riforma del canto liturgico prima a Venezia e poi a Roma.

Amò i poveri, ai quali donava tutto quello che possedeva, giunto a Venezia non volle una porpora cardinalizia nuova, ma fece riadattare dalle sue sorelle che l’avevano seguito, quella vecchia del suo predecessore, donando ai poveri la somma equivalente per una nuova. 

Pur essendo ostile al socialismo e al liberalismo, non mancò, come a Mantova, di preoccuparsi di tutto quanto potesse migliorare le condizioni di vita degli operai, incoraggiò le Casse Operaie parrocchiali, le Società di Mutuo Soccorso, gli uffici di collocamento popolare e per indirizzare il clero in questa direzione, istituì nel 1895 una cattedra di scienze economiche e sociali nel Seminario.

A Venezia amò tutti ed era amato da tutti; il 15 ottobre 1893 il cardinale era al capezzale dell’anziana madre morente, la quale aveva espresso il desiderio prima di morire di vedere il figlio vestito dei suoi abiti cardinalizi e lui volle accontentarla, si presentò all’improvviso quel mattino e la madre vedendolo esclamò con stupore: “Ah Bepi, sè tutto rosso!…” e lui: “E vu mare, sè tutta bianca!”.

Il 20 luglio 1903 ad oltre 93 anni, morì papa Leone XIII, che aveva governato la Chiesa oltre 25 anni e il patriarca di Venezia card. Sarto partì alla volta di Roma, alla stazione ferroviaria una gran folla lo circondò per salutarlo ed egli commosso rassicurò loro “Vivo o morto ritornerò”, del resto il biglietto per il treno che gli era stato offerto, era di andata e ritorno.

Quelle parole furono profetiche, perché il patriarca Sarto non tornò più a Venezia perché eletto papa; ma un suo successore, papa Giovanni XXIII, anch’egli patriarca della città lagunare, autorizzò il ritorno dell’urna con il corpo dell’ormai santo Pio X, che avvenne trionfalmente il 12 aprile 1959; l’urna esposta nella Basilica di San Marco, rimase a Venezia per un mese fino al 10 maggio, a ricevere il saluto e la venerazione dei suoi veneziani.

Il Conclave che seguì fu uno dei più drammatici, perché fu l’ultimo in cui venne esercitata “l’esclusiva” di un governo cattolico nei confronti di un papabile sgradito.

Il candidato più autorevole a succedere a Leone XIII era il suo Segretario di Stato card. Mariano Rampolla del Tindaro, ritenuto dal governo asburgico un continuatore della politica di sostegno dei cristiano-sociali in Austria e Ungheria e favorevole alle aspirazioni indipendentiste degli Slavi nei Balcani; il cardinale di Cracovia si fece portatore del veto imperiale contro Rampolla, fra le proteste del Decano del Sacro Collegio Cardinalizio e di altri cardinali, per l’ingerenza del potere civile.

Ad ogni modo il conclave durato quattro giorni designò il 3 agosto 1903, il patriarca di Venezia nuovo pontefice, nonostante le sue implorazioni a non votarlo, il quale alla fine accettò prendendo il nome di Pio X.

Il suo pontificato durò 11 anni, rompendo la sua personale cadenza negli incarichi ricevuti che furono stranamente sempre di nove anni; 9 anni in Seminario, 9 come cappellano a Tombolo, 9 anni come parroco a Salzano, 9 come canonico e direttore del Seminario a Treviso, 9 come vescovo di Mantova e 9 come patriarca di Venezia.

Aveva 68 anni quando salì al Soglio Pontificio instaurando una linea di condotta per certi versi di continuità con i due lunghissimi pontificati di Pio IX e Leone XIII che l’avevano preceduto, specie in campo politico, ma anche di rottura con certi schemi ormai consolidati, ad esempio, sebbene di umili origini egli rifiutò sempre di elargire benefici alla famiglia, come critica verso certi nepotismi e favoritismi più o meno evidenti, fino allora praticati.

Suo Segretario di Stato fu il card. Merry del Val, con il quale si dedicò ad una riaffermazione ben chiara dei diritti della Chiesa e ad una strategia ad ampio raggio per ristabilire l’ordine sociale secondo il volere di Dio.

Davanti ai grandi progressi di un liberalismo prevalentemente antireligioso, di un socialismo prevalentemente materialista e di uno scientismo presuntuoso, Pio X avvertì la necessità di erigere il papato contro la modernità, spezzando ogni tentativo di avviare un compromesso efficace tra i cattolici e la nuova cultura.

Con l’enciclica “Pascendi” del 1907 condannò il ‘modernismo’; in campo politico riprese la linea intransigente di Pio IX, egli considerava la separazione della Chiesa dallo Stato come un sacrilegio, gravemente ingiuriosa nei confronti di Dio al quale bisogna rendere non solo un culto privato ma anche uno pubblico.

La riaffermazione del potere papale, dopo le vicissitudini della caduta dello Stato Pontificio, portarono con il pensiero di Pio X ad identificare l’istituzione papale con la Chiesa intera, la Santa Sede con il popolo di Dio.

Non si può qui fare una completa panoramica del suo pontificato, vissuto alla vigilia della Prima Guerra Mondiale e del sorgere della Rivoluzione Russa, e in pieno affermarsi dei nuovi movimenti di pensiero come il modernismo, il liberalismo, infiltrati di materialismo e spirito antireligioso, con una Massoneria dilagante.

Centinaia di libri sono stati scritti su quel vivace periodo, ne citiamo uno: “Crisi modernista e rinnovamento cattolico in Italia” di Pietro Scoppola, Bologna, 1961.

Il 20 gennaio 1904 papa Pio X reduce dal drammatico conclave che l’aveva eletto, stabilì che nessun potere laico esterno, potesse opporre un veto nell’elezione del pontefice e fulminò con scomunica quei cardinali che si prestassero a fare da portavoce, anche del semplice desiderio o indicazione di uno Stato.

Pio X che amava presentarsi come un “buon parroco di campagna” aveva in realtà notevoli doti e non era affatto sprovvisto di cultura, leggeva numerose opere, parlava e leggeva il francese, possedeva un gusto artistico e protesse i tesori d’arte della Chiesa; cultore della musica, amò il canto liturgico.

Uomo di grandezza morale, viveva in Dio e di Dio, esercitava le virtù cristiane fino all’eroismo, con una umiltà diventata la sua seconda natura senza la minima ostentazione; una effettiva povertà e un atteggiamento di distacco di fronte a se stesso che non abbandonava mai; una fede e una fiducia nella Provvidenza origine di quella serenità interiore che si poteva ammirare in lui; inoltre una carità che destava la meraviglia dei dignitari del Vaticano.

“Instaurare omnia in Christo” era il motto di papa Pio X e con la forza e la costanza che gli erano proprie, cercò di attuare in tutti campi questa restaurazione della società cristiana a partire dalla Chiesa; riformò profondamente la Curia Romana e le varie Congregazioni, fece redigere un nuovo Codice di Diritto Canonico; applicò le norme per la Comunione frequente e per i bambini; riformò la Liturgia togliendo dal Messale molte cose inutili, riportò al ciclo delle domeniche, il posto che era stato usurpato dal ciclo dei Santi; sollecitò il canto e la musica nelle funzioni sacre; istituì l’obbligo del catechismo a piccoli e grandi e che da lui si chiamò “Catechismo di Pio X”.

Verso la fine del suo pontificato, sull’Europa si addensavano nubi minacciose di guerra, che coinvolgevano molti Stati cattolici in contrasto fra loro.

Dopo l’attentato di Sarajevo all’arciduca ereditario Francesco Ferdinando, seguì il 28 luglio 1914 l’attacco dell’Austria alla Serbia e man mano il conflitto si estese a tutta l’Europa; per papa Pio X, già da tempo sofferente di gotta e quasi ottantenne, fu l’inizio della fine, il suo stato di salute e il deperimento fisico si accentuò e dopo una bronchite trasformatosi bruscamente in polmonite acuta, il pontefice morì nella notte tra il 20 e il 21 agosto 1914; fu sepolto nelle Grotte Vaticane.

In vita era indicato come un “Papa Santo”, perché correva voce di guarigioni avvenute toccando i suoi abiti, ma lui sorridendo correggeva: “Mi chiamo Sarto non Santo”. Fu beatificato il 3 giugno 1951 da papa Pio XII e proclamato santo dallo stesso pontefice il 29 maggio 1954; la sua urna si venera nella Basilica di S. Pietro.

Autore: Antonio Borrelli



Fu Papa dal 9 agosto 1903 al 20 agosto 1914: morì un mese dopo lo scoppio della prima guerra mondiale. Il suo nome è legato soprattutto al nuovo catechismo (gli stava molto a cuore la formazione di chi si professa cristiano). Lottò contro il modernismo, ma allentò il non expedit (che teneva lontani i cattolici dalla vita socio-politica del Paese). E sdoganò il tango (condannato dai vescovi francesi). La figura di  Giuseppe Melchiorre Sarto, diventato papa Pio X, è interessante e poliedrica. Controversa, anche. Ma appassionata e appassionante.

Giuseppe Melchiorre Sarto nacque a Riese, comune che dal 1952 ha assunto la denominazione di Riese Pio X, in provincia di Treviso, secondo di dieci figli in una famiglia modesta. Suo padre Giovanni Battista (1792-1852) era fattore e sua madre, Margherita Sanson (1813-1894), sarta. Egli si distinse da molti suoi predecessori e successori proprio per il fatto che il suo cursus honorum fu esclusivamente pastorale senza alcun impegno presso la curia o nell'attività diplomatica della Santa Sede. Fu ordinato prete nel 1858 dal vescovo di Treviso, Giovanni Antonio Farina, e divenne cappellano della parrocchia di Tombolo. Nel 1867 fu promosso arciprete di Salzano e poi, nel 1875, canonico della cattedrale di Treviso, cancelliere vescovile e fungendo nel contempo da direttore spirituale nel seminario diocesano, esperienza della quale serberà sempre un ottimo ricordo.

Il 10 novembre 1884 fu nominato vescovo di Mantova e in questa veste partecipò al primo Congresso catechistico nazionale tenutosi a Piacenza tra il 24 e il 26 settembre 1889 invocando «un catechismo popolare storico-dogmatico-morale redatto in domande brevi e risposte brevissime» comune per tutta Italia poiché riteneva che il catechismo del Bellarmino «tornasse molto difficile alle menti rozze non solo dei bambini, ma anche degli adulti che in questa parte sono quasi geniti infantes».

Successivamente ricoprì la carica di patriarca di Venezia. Il governo italiano rifiutò peraltro inizialmente il proprio avallo, detto exequatur, asserendo che la nomina del patriarca di Venezia spettava al Re e che, inoltre, Sarto era stato scelto su pressione del governo dell'Impero austro-ungarico. Giuseppe Sarto dovette quindi attendere ben 18 mesi prima di poter assumere la guida pastorale del patriarcato di Venezia. Con la nomina a patriarca egli ricevette pure la berretta cardinalizia nel concistoro del 12 giugno 1893. 

Tempo dieci anni e nel 1903, alla morte di Leone XIII, il cardinale Sarto fu eletto Papa.
Il candidato più probabile al soglio di Pietro, in realtà, era considerato il Segretario di Stato Rampolla. All'apertura del conclave il 1º agosto 1903, la sorpresa: il cardinale Puzyna, arcivescovo di Cracovia, disse che l'imperatore d'Austria-Ungheria Francesco Giuseppe, usando un suo antico privilegio quale sovrano di un impero cattolico, poneva il veto all'elezione del cardinale Rampolla. I motivi del veto sarebbero stati non soltanto politici, in particolare la vicinanza del Rampolla alla Francia e le sue idee più aperte, ma anche personali; il Rampolla quale Segretario di Stato avrebbe infatti cercato di influenzare Leone XIII a negare una sepoltura cristiana all'arciduca Rodolfo d'Asburgo-Lorena, suicidatosi durante i cosiddetti Fatti di Mayerling. Nonostante l'indignazione di molti cardinali il conclave decise comunque di obbedire alla volontà dell'imperatore, così la candidatura di Rampolla sfumò e i suffragi si orientarono sul patriarca di Venezia, che fu eletto il 4 agosto e incoronato il 9. Prese il nome di Pio X in onore dei suoi immediati predecessori Pio VI, Pio VII, Pio VIII e Pio IX. Scelse come motto del suo pontificato Instaurare omnia in Christo (Efesini 1,10) e lo attuò con coraggio e fermezza.

Una delle prime decisioni di Pio X fu proprio l'abolizione (con la costituzione apostolica Commissum nobis) del cosiddetto veto laicale, che spettava ad alcuni sovrani cattolici e a causa del quale egli era divenuto Pontefice. Il nuovo Papa, consapevole di non avere alcuna esperienza diplomatica né una vera e propria formazione universitaria, seppe scegliere dei collaboratori competenti come il giovane cardinale Rafael Merry del Val y Zulueta, di soli 38 anni, poliglotta e direttore della Pontificia accademia ecclesiastica, che fu nominato segretario di Stato. Stante la propria inesperienza, Pio X lasciò a Merry del Val sostanzialmente campo libero nella conduzione della diplomazia vaticana. Papa Pio X rimase sempre semplice e umile e in Vaticano visse parcamente, assistito dalle sorelle, in un appartamento fatto allestire appositamente.
Caratteristico e storicamente importante fu l'indirizzo teologico che diede alla Chiesa cattolica durante tutto il suo pontificato, la cui linea può essere definita sinteticamente come tradizionalista, in particolare per la lotta ingaggiata contro il modernismo attraverso l'enciclica Pascendi Dominici Gregis e il decreto Lamentabili Sane Exitu, a cui seguì l'approvazione personale del Sodalitium Pianum, una rete di informazione che indagava su teologi e docenti sospettati di modernismo. Si stava infatti diffondendo all'interno del mondo cattolico e in ampi settori della stessa gerarchia ecclesiale, una sorta di rivisitazione filosofica della teologia cattolica sotto l'effetto dello scientismo di fine Ottocento. In risposta al modernismo teologico, Pio X introdusse dal 1º settembre 1910 il giuramento della fede per tutti i membri del clero.

Pio X avviò anche la riforma del diritto canonico, che culminerà nel 1917 con la promulgazione del Codice di diritto canonico, e a redigere il Catechismo che porta il suo nome (Catechismo di Pio X, 1905). Anche sul piano della gestione patrimoniale fu lui a unificare i redditi dell'obolo di San Pietro e quelli del patrimonio del Vaticano. Ma, soprattutto, riformò la Curia romana con la costituzione Sapienti consilio del 29 giugno 1908, sopprimendo vari dicasteri divenuti inutili.  Il nome di Pio X è legato anche alla riforma del canto gregoriano. Con il Motu proprio Tra le sollecitudini (22 novembre 1903)[2], il pontefice impose il canto gregoriano nella liturgia e fornì precise istruzioni circa l'uso della musica nelle cerimonie religiose. Pio X creò il primo cardinale sudamericano della storia della Chiesa. L'11 dicembre 1905 elevò a questa dignità ecclesiastica il vescovo brasiliano Joaquim Arcoverde Cavalcanti.

L'8 agosto 1910 il Pontefice emanò il decreto Quam singulari Christus amore con il quale ripristinò l'età della Prima comunione e della Prima confessione dei bambini all'età dell'uso della ragione, cioè intorno ai sette anni. Tale età era stata fissata dai concili Lateranense IV (1215) e Tridentino (13a Sessione, 1551-1552); successivamente era stata modificata per influsso del giansenismo.

Si occupò anche di ballo.  Ai primi del Novecento il tango,  importato dall'Argentina, cominciava a sottrarre spazio in Europa al valzer e alla polka. Di fronte alle interdizioni richieste dalle autorità ecclesiastiche parigine, perché eccessivamente sensuale, si narra che Pio X desse disposizioni affinché una coppia di ballerini di tango gli fornisse un'idea precisa del nuovo ballo, per valutarne direttamente, di persona, gli aspetti scandalosi. Avvenuta l'esibizione riservata di danza, il sommo Pontefice avrebbe detto: « Mi me pàr che sia più bèo el bàeo a 'ea furlana; ma no vedo che gran pecài ghe sia in stò novo bàeo!» (A me sembra che sia più bello il ballo della furlana; ma non vedo che grandi peccati vi siano in questo nuovo ballo!). Dispose perciò la revoca della sanzione ecclesiastica prevista per chi lo avesse praticato. L'episodio ha ispirato anche una nota poesia (Tango e Furlana) di Trilussa.

Con l'enciclica Il Fermo Proposito dell'11 giugno 1905 Pio X allentò le restrizioni del Non expedit (ossia il fermo divieto per tutti i cattolici italiani di partecipare alla vita politica) di papa Pio IX. Gli storici sostengono che lo fece soprattutto per arginare i consensi verso le forze socialiste. Pio X, nel testo dell'enciclica, elargisce la "benigna concessione" di dispensarli da tale divieto, specialmente nei "casi particolari" in cui essi ne riconoscano "la stretta necessità pel bene delle anime e per la salvezza delle loro chiese"; e li invita anzi a perseguire la seria attività "già lodevolmente spiegata dai cattolici per prepararsi con una buona organizzazione elettorale alla vita amministrativa dei Comuni e dei Consigli provinciali", così da favorire e promuovere "quelle istituzioni che si propongono di ben disciplinare le moltitudini contro l'invadenza predominante del socialismo".

Proprio nei primi giorni della prima guerra mondiale, Pio X morì per una cardiopatia (probabilmente di pericardite) il 20 agosto 1914. Fu beatificato il 3 giugno 1951 e canonizzato il 29 maggio 1954 durante il pontificato di Pio XII. La festa fu originariamente fissata al 3 settembre. Il calendario del Novus Ordo Missae la prevede il 21 agosto.  La sua salma è tumulata all'interno della Basilica di San Pietro in Vaticano. È il patrono della Fraternità Sacerdotale San Pio X ed è anche compatrono secondario della città di Venezia in ricordo di quegli anni trascorsi come Patriarca.

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/24100



PIO X, papa, santo

di Maurilio Guasco - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 84 (2015)

PIO X, papa, santo. – Giuseppe Melchiorre Sarto nacque a Riese, diocesi di Treviso, il 2 giugno 1835, da Giovanni Battista e Margherita Sanson, secondogenito di dieci tra fratelli e sorelle. Dopo gli studi ginnasiali a Castelfranco Veneto, vinse una borsa di studio per un posto gratuito nel seminario di Padova, dove frequentò le scuole fino al sacerdozio, con ottimi risultati. Dedicò anche molto tempo alla musica sacra, attività che lo accompagnò tutta la vita. Fu ordinato prete il 18 settembre 1858 e fu impegnato in attività pastorale per diciassette anni, prima come vicario a Tombolo e poi come parroco a Salzano, un comune di circa tremila abitanti. Una delle sue maggiori preoccupazioni fu la liturgia, avviando anche una scuola di canto. L’altra sua preoccupazione fu la catechesi: preparò per i suoi parrocchiani un catechismo con moltissime domande e risposte, con immagini desunte dal mondo contadino e di facile comprensione, che poi continuò a migliorare.
Nel novembre 1875 fu nominato canonico e nello stesso tempo ricoprì i ruoli di cancelliere vescovile, direttore spirituale del seminario di Treviso e insegnante di religione nel liceo vescovile. Dimostrava inoltre una buona conoscenza del diritto canonico. Le sue doti di oratore lo resero noto in tutta la zona, dove veniva spesso invitato a predicare.
Nel settembre 1884 fu nominato vescovo di Mantova, una diocesi particolarmente difficile, data la presenza di movimenti di base ostili alla Chiesa e anche di preti poco favorevoli alla conservazione del potere temporale. Da Roma si era sperato di trovare rimedio a quella situazione con la nomina di alcuni vescovi che, con la loro intransigenza, avevano finito per complicare ulteriormente le cose. Giuseppe Sarto prese possesso della diocesi nell’aprile 1885. Qui dimostrò ulteriormente le sue doti di pastore, senza però trascurare il lavoro sociale. Nei confronti dello Stato italiano, seguì la linea intransigente espressa dall’Opera dei congressi, l’organizzazione cattolica nata nel 1874, e dal suo presidente, il conte Paganuzzi, di cui condivideva l’atteggiamento ostile verso lo Stato e il conseguente rifiuto dei cattolici liberali. Ma nello stesso tempo volle presentarsi come uomo di pace e di dialogo. Scrisse infatti al sindaco di Mantova, prima di farvi l’ingresso: «Assicuro la SV. Ill.ma che nel campo d’azione contribuirò in tutti i modi per mantenere il pacifico accordo, disposto, se pur fosse d’uopo, ad ogni onesto sacrificio per evitare il più piccolo dissapore […] non solo confido che non mi mancherà l’appoggio per l’esercizio delle prerogative di cittadino e di Vescovo, ma colla benevolenza e coll’opera di tutti vedrò prosperare la mia missione» (Romanato, 2014, p. 242). Nella sua azione non avrebbe rinunciato né alle sue idee intransigenti né al profondo senso della sua dignità e del suo ruolo di vescovo; ma nello stesso tempo avrebbe evitato di dare l’impressione di prestare eccessiva attenzione ai problemi politici, dedicandosi in primo luogo alla riorganizzazione dell’azione pastorale; con la costante preoccupazione per l’unità dei cattolici in tutti gli ambiti.
Nel giugno 1893 fu eletto cardinale e inviato come patriarca a Venezia, dove entrò nel novembre 1894. Le attese che intercorsero tra la nomina e l’ingresso in diocesi, sia a Mantova sia a Venezia, dipesero dalla difficoltà a ottenere l’«exequatur» (cioè l’autorizzazione a prendere possesso della diocesi) da parte del governo italiano, senza il quale era praticamente impossibile fare l’ingresso nella sede vescovile cui si era inviati. A Venezia continuò la sua attività prevalentemente pastorale, dedicando molta attenzione alla liturgia, al culto eucaristico, al canto e alla musica sacra, avendo in questo campo uno straordinario collaboratore, Lorenzo Perosi, futuro direttore della Cappella Sistina. Il che però non lo portò a trascurare l’attenzione alle vicende politiche e sociali. A più riprese avrebbe avuto occasione di pronunciarsi in favore di associazioni di carattere confessionale, il cui statuto avrebbe dovuto essere approvato dall’autorità ecclesiastica. Ma nonostante che nelle lettere pastorali e negli scritti continuasse la sua condanna verso il mondo liberale, in concreto assunse atteggiamenti in parte diversi, fino al punto da appoggiare alle elezioni amministrative del 1895 un’alleanza tra i cattolici e i liberali stessi: cosa d’altronde non rara in varie diocesi italiane, dal momento che tali alleanze in genere nascevano dalla volontà di opporsi all’eventuale vittoria delle sinistre, che proprio in quegli anni stavano affacciandosi alla ribalta politica in modo organizzato. Rimaneva però fermo nella sua adesione alle scelte pontificie, affermando in modo crescente, e sarebbe stata una caratteristica del suo pontificato, la necessità per i preti di obbedire sempre e comunque ai superiori. Un’ulteriore prova di tale atteggiamento si ebbe nel 1902, in occasione di un forte attacco portato da Romolo Murri al presidente dell’Opera dei congressi, il conte Paganuzzi: che venne difeso apertamente dal patriarca, e forse da allora rimase in lui un atteggiamento negativo nei confronti di uno dei massimi esponenti, nel mondo cattolico, della necessità di un rinnovamento e soprattutto della preparazione al ritorno dei cattolici alla partecipazione politica.
Il 4 agosto 1903 fu eletto papa, nel conclave reso famoso dal veto emesso dall’imperatore d’Austria nei confronti del cardinale Rampolla, trasmesso dal cardinale arcivescovo di Cracovia, Jan Puzyna. Evidentemente l’Austria non gradiva che il Vaticano proseguisse negli orientamenti politici che erano stati del defunto pontefice, Leone XIII, di cui Rampolla era stato segretario di Stato. È difficile dire se Rampolla sarebbe stato eletto papa dai sessantadue cardinali presenti in conclave se non ci fosse stato quel veto: in effetti, dopo l’annuncio del veto i voti a Rampolla crebbero ancora, senza però raggiungere il numero richiesto per l’elezione.
Possiamo dire che per il cardinale Sarto si trattò di una nomina inattesa: è molto probabile che non avesse mai pensato a un simile esito quando lasciò Venezia per recarsi al conclave. Ma, stando ad alcune testimonianze, gli elettori si orientarono su un personaggio che veniva dall’attività pastorale, e forse avrebbe retto la Chiesa trascurando in parte l’azione diplomatica e privilegiando quella pastorale.
Il nuovo papa portava dunque in Vaticano un’esperienza pastorale molto ricca e una formazione culturale non troppo ampia – anche se non così povera come talvolta è stato detto – basata più sui manuali che sulla ricerca personale. Questo potrebbe spiegare le diverse scelte del suo pontificato: una prevalente attenzione alle riforme in vista di un migliore annuncio del Vangelo, e una certa diffidenza verso la nuova scienza, i cui influssi stavano producendo modifiche anche nelle scienze teologiche e bibliche.
Non appena eletto papa, iniziò immediatamente la sua opera tesa a riformare molte delle strutture ecclesiastiche, coadiuvato dal suo giovane segretario di Stato, Rafael Merry del Val, che Pio X aveva scelto tra alcuni pretendenti a quel ruolo, in quanto, oltre ad avere una buona conoscenza del mondo diplomatico ed essere poliglotta, era anche considerato dal nuovo papa quasi un santo.
Il neoeletto Pio X si dimostrò fin dagli inizi – non per caso aveva scelto il motto «Instaurare omnia in Christo» – uno dei grandi papi riformatori del XX secolo. La sua biografia spiega in parte le sue scelte: papa Sarto aveva percorso tutte le tappe tipiche di un pastore, aveva conosciuto direttamente le varie situazioni grazie a questo suo curriculum, probabilmente aveva sentito la necessità di introdurre riforme in vari settori della vita della Chiesa, chiamata a una migliore attività pastorale. Proprio per questo uno studioso particolarmente credibile, e non certo accusabile di atteggiamenti apologetici, Roger Aubert, ha potuto definire Pio X «il più grande riformatore della vita interna della Chiesa dopo il Concilio di Trento» (Pio X tra restaurazione e riforma, in Il grande libro dei Papi, a cura di M. Greschat - E. Guerriero, Cinisello Balsamo 1994, p. 684). Un papa dunque attento soprattutto ai bisogni pastorali della Chiesa; anche se appare come una mitologia l’affermazione che viene fatta in genere di un papa impegnato nella pastorale e alquanto alieno dalle problematiche politiche: certi suoi atteggiamenti nei confronti, per esempio, della Francia e del Portogallo sembrano smentire una simile affermazione.
Per prima cosa, il nuovo pontefice ribadì alcune delle convinzioni che avevano orientato il suo impegno di vescovo, in particolare sul dovere dell’obbedienza. Ne parlò fin dai primi atti del suo pontificato: lo affermò il 24 settembre 1903, poche settimane dopo la sua elezione, in un discorso che rivolse agli allievi del seminario francese di Roma, e quindi lo ripeté nell’enciclica programmatica del 4 ottobre, E supremi apostolatus cathedra. Qualche tempo dopo denunciò in modo accorato, nell’enciclica Pieni l’animo rivolta ai vescovi italiani il 28 luglio 1906, «lo spirito di insubordinazione e d’indipendenza che si manifesta qua e là in mezzo al clero […] spargendosi in mezzo ad essi nuove e riprovevoli teorie intorno alla natura stessa dell’obbedienza».
Nello stesso tempo, ritenne fosse importante modificare i piani di studio dei seminari, offrendo ai futuri preti strumenti culturali più adatti ai tempi: evitando però, come appare dai vari interventi della commissione biblica, che era stata istituita da Leone XIII nel 1902, di accettare in modo acritico i nuovi orientamenti degli studi. In vista di tali modifiche, il papa nominò una commissione pontificia per il riordinamento dei seminari in Italia, che portò alla pubblicazione nel 1907 di un Programma generale degli studi risolvendo uno dei problemi fortemente discussi in quegli anni, l’introduzione o meno dei programmi governativi nei ginnasi e nei licei dei seminari. La commissione, con l’avallo del pontefice, optò per l’introduzione di tali programmi anche nei seminari. Avviò anche la fondazione di seminari interdiocesani o regionali, dove dovevano affluire alunni provenienti da diocesi che, data la loro dimensione molto ridotta, non erano in grado di garantire le strutture indispensabili e un insegnamento che potesse assicurare una buona formazione intellettuale dei futuri preti.
Le modifiche ai piani di studi dei seminari e una maggiore attenzione ai progressi delle scienze anche bibliche non portarono il pontefice ad accettare una qualsiasi deroga alla sua linea. Il papa non accettò che si mettesse in discussione la sua autorità anche in materie opinabili. Al papa si obbediva e basta. Di fronte a chi affermava che l’autorità ecclesiastica avesse diritto a intervenire in ambito dogmatico e morale, non in materie del tutto opinabili, il papa rispondeva che solo lui indicava i limiti dell’obbedienza, e che quando il papa interveniva in un certo ambito, stava affermando il suo diritto a intervenire.
Il suo lavoro di riforma proseguiva intanto nei confronti della Curia romana. Anche in questo caso, una commissione elaborò una serie di proposte per ridurre il numero delle congregazioni romane, fra le quali avrebbe avuto un ruolo più significativo la congregazione Concistoriale, incaricata delle nomine dei vescovi, e la congregazione del Concilio, custode della disciplina del clero e dei fedeli. La congregazione dell’Indice restava distinta dal S. Uffizio, nonostante avessero compiti analoghi. Tale distinzione avrebbe quasi subito rivelato la sua utilità: in effetti, i libri da leggere e spesso da condannare sarebbero diventati numerosi nel corso del pontificato di Pio X. I nuovi ordinamenti concernenti la Curia romana sarebbero entrati in vigore nel giugno 1908, con la costituzione Sapienti consilio.
Alla riforma della Curia romana fece seguito quella del Vicariato. Roma assumeva l’immagine di una diocesi, il papa provvide a riorganizzare le parrocchie e anche a istituirne di nuove nelle zone di periferia. Ma nello tempo furono dati maggiori poteri al cardinale vicario, che agiva in nome del pontefice, pur sempre titolare della diocesi: tuttavia il suo vicario avrebbe avuto una maggiore autonomia. Nel 1904 Pio X decise anche di sopprimere l’Opera dei congressi, che stava prendendo alcuni orientamenti che non gli erano graditi. Venne lasciata in vita solo la seconda sezione, quella che si occupava delle opere economiche e sociali, diretta da una personalità di fiducia del papa.
Ancora nella linea di un miglioramento dell’azione pastorale, nel 1905 fu preparato un progetto per la riduzione del numero delle diocesi in Italia, che avrebbe dovuto portare alla scomparsa di diocesi troppo piccole, e quindi impossibilitate a svolgere un lavoro dignitoso causa la mancanza di personale e di risorse economiche.
Fra le riforme, assumeva molta importanza quella con la quale, di fatto, si realizzò l’auspicio del Concilio di Trento, cioè che tutti i giovani destinati al sacerdozio fossero ospiti di un seminario o di un collegio. Le università ecclesiastiche romane non dovevano più accettare come alunni dei giovani che non fossero ospiti di un collegio ecclesiastico. La stessa norma valeva per quanti venivano a Roma per proseguire gli studi, essendo già ordinati preti: dovevano inoltre avere l’esplicita richiesta e autorizzazione del vescovo della propria diocesi, che si impegnava a riaccoglierli quando avessero terminato gli studi.
Nel 1904, con il documento Arduum sane munus, era iniziato il lavoro in vista della preparazione del codice di diritto canonico, destinato a mettere ordine tra le molte norme e leggi approvate in tempi diversi. Pio X non avrebbe assistito alla fine dei lavori, e il codice di diritto canonico sarebbe stato promulgato nel 1917 dal suo successore, Benedetto XV.
L’altro argomento che fu tra le maggiori preoccupazioni del pontefice era la catechesi, che fin dagli anni in cui era parroco lo aveva spinto a preparare diversi catechismi. Utilizzando e modificando alcuni catechismi diffusi in Italia, il papa poté varare nel 1912 un Catechismo della dottrina cristiana pubblicato per ordine di S.S. papa Pio X, che venne imposto a tutte le diocesi italiane.
Lo stesso si dica della sua attenzione al canto liturgico. La situazione che aveva trovato nelle diverse diocesi, ma soprattutto a Roma, era segnata da un forte disordine. Vi era ancora la prassi delle bande musicali che in chiesa eseguivano i più diversi tipi di musiche: e una delle prime cose che fece il nuovo papa, subito dopo l’elezione, fu quella di cercare di mettere ordine in quel campo, con un evidente ritorno alla sacralità dell’azione liturgica e con l’auspicio di una ripresa del canto gregoriano. Il maestro Perosi, da lui molto stimato, ne assecondò gli orientamenti, con la composizione di tanti brani molto più adatti allo svolgimento dei riti sacri.
A livello internazionale, uno dei problemi che dovette affrontare fu la difficile situazione francese, a causa dell’atteggiamento ostile di quel governo, mentre i rapporti con il Vaticano erano ulteriormente aggravati da alcuni errori commessi dal rappresentante del Vaticano presso la Francia.
Tramontata la politica del ralliement voluta da Leone XIII, nel 1905 il governo francese era arrivato alla rottura con il Vaticano, proclamando la separazione tra Chiesa e Stato e decidendo l’incameramento di tutti beni di proprietà ecclesiastica: una decisione che il papa avrebbe giudicato un’ingiuria a Dio e un’iniquità verso la Chiesa nell’enciclica Vehementer nos dell’11 febbraio 1906. Alcuni vescovi francesi avevano cercato di rendere meno gravosa quella rottura, indicando la possibilità di tentare qualche compromesso: ma il papa fu irremovibile e lo dichiarò esplicitamente con l’enciclica Gravissimo officii munere del 10 agosto 1906. Non accettò alcun compromesso. Pur consapevole delle difficoltà in cui si sarebbe trovata la Chiesa di Francia, Pio X affermava di preferire il rischio della povertà nella libertà, piuttosto che la conservazione di qualche privilegio a prezzo di compromessi non sempre chiari. Proprio la diversa opinione sulla situazione francese espressa in alcuni articoli da Romolo Murri fu una delle cause della sospensione a divinis (cioè la proibizione temporanea di amministrare i sacramenti) dello stesso Murri.
In una situazione diversa, ma con alcune affinità, si giunse alla rottura dei rapporti con il Portogallo, dopo che il Paese nel 1910 aveva fatto cadere la monarchia e proclamato la Repubblica. Il papa espresse la sua divergenza dalle scelte del governo con l’enciclica Iamdudum in Lusitania, del maggio 1911, senza evitare la separazione, dichiarata nel 1913. Anche in questo caso Pio X non accettò situazioni ambigue, preferendo invece posizioni nette. Così, i problemi vissuti con la Francia e il Portogallo si sarebbero ripetuti in alcuni Paesi dell’America Latina: in Messico per esempio, a partire dal 1911, si arrivò a una vera e propria persecuzione nei confronti della Chiesa.
Ben diversa sembrava la posizione nei confronti della politica italiana. Era ancora in vigore il «non expedit», cioè la proibizione ai cattolici di partecipare alle elezioni politiche. A partire dal 1904, Pio X suggerì in via ufficiosa ai vescovi che avrebbero potuto decidere caso per caso, arrivando anche a permettere ai cattolici di andare a votare, nel caso la loro astensione avesse favorito un candidato socialista nei confronti di un liberale. Tale indicazione, che veniva direttamente dal pontefice, avrebbe sollevato anche nel mondo cattolico qualche perplessità. Rimaneva comunque una scelta importante, quella cioè di privilegiare le alleanze con i liberali. La partecipazione ufficiosa dei cattolici alle elezioni politiche andò crescendo, fino al noto episodio del 1913, quando il conte Vincenzo Ottorino Gentiloni, direttore dell’Unione elettorale cattolica italiana, concluse una specie di patto con i candidati liberali, ai quali prometteva l’appoggio del voto cattolico se si fossero impegnati a non votare alcune leggi nel caso fossero state discusse in Parlamento.
Forse però il problema che maggiormente afflisse Pio X fu quello derivante dai diversi orientamenti, di carattere teologico, biblico, filosofico, storico e politico, che stavano diffondendosi tra il clero, soprattutto quello giovane, e che nel suo insieme sarebbero stati indicati con il termine ‘modernismo’. Da anni uno studioso francese, Alfred Loisy, che già era incorso in alcune censure da parte del cardinale arcivescovo di Parigi, stava cercando di applicare il metodo storico-critico alla lettura della Bibbia, elaborando dottrine che non erano per nulla gradite a Roma. Poco tempo dopo, dall’Inghilterra giunsero nuove correnti teologiche, grazie a un religioso gesuita, poi in rotta con il proprio ordine, George Tyrrell. In Italia il maggiore esponente di tale linea fu Ernesto Buonaiuti; ma in quegli anni il personaggio più noto era Romolo Murri, sia per le sue simpatie nei confronti di tali studiosi, sia soprattutto per i suoi scritti che affermavano la necessità per i cattolici di prepararsi al ritorno alla politica, con la costituzione di un vero e proprio partito. Già Leone XIII aveva fatto capire a Murri e ai suoi seguaci che solo la S. Sede avrebbe deciso quando e come si poteva pensare a un ritorno dei cattolici alla vita politica; ma il conflitto si estese e poco per volta divenne insanabile con l’avvento di papa Sarto. A Murri veniva rimproverato di essere il vero capo di quello che veniva indicato come il modernismo politico, la pretesa cioè di svincolarsi dalle direttive dell’autorità religiosa nell’ambito delle scelte sociopolitiche, quando si trattava per esempio di decidere come e in quale momento i cattolici italiani sarebbero potuti tornare all’attività politica diretta.
I provvedimenti non tardarono a essere decisi, con la condanna nei primi anni di pontificato di molte opere di quelli che si cominciò a definire modernisti. La condanna che sollevò forte scalpore non solo in Italia fu quella inflitta nel 1906 al romanzo di Antonio Fogazzaro, Il Santo.
Il papa aveva già avuto varie occasioni di intervenire, ma tra il 1905 e il 1907 prese delle decisioni che pensò avrebbero potuto sconfiggere definitivamente quelle correnti di pensiero. In un discorso rivolto ai cardinali il 17 aprile 1907, protestò contro i nuovi ribelli che si annidavano nel seno della Chiesa e che «professano e diffondono sotto forme subdole errori mostruosi sulla evoluzione del dogma, sul ritorno al puro Vangelo, vale a dire sfrondato, come essi dicono, dalle spiegazioni della teologia, dalle definizioni dei concili, dalle massime dell’ascetica», e quindi definiva quelle nuove dottrine non un’eresia, «ma il compendio, il veleno di tutte le eresie, che tende a scalzare i fondamenti della fede e annientare il cristianesimo» (Acta Sanctae Sedis, XL, 1907, pp. 266-269). Quelle parole furono la premessa dei due documenti che avrebbe pubblicato nello stesso 1907, a poca distanza tra loro, di particolare durezza: uno, il Lamentabili sane exitu, pubblicato nel luglio dalla Sacra romana e universale Inquisizione, era un elenco di sessantacinque proposizioni, desunte dalle opere dei modernisti, che si dovevano considerare «reprobatae et proscriptae», l’altro era un atto anche più significativo, un’enciclica nella quale il papa presentava il modernismo come una vera e propria dottrina.
Se il primo documento, al di là dell’unità della ispirazione, non conteneva l’esposizione di un sistema, questa sarebbe stata fatta due mesi dopo con l’enciclica intitolata Pascendi dominici gregis, datata 8 settembre 1907. L’enciclica era il primo tentativo di trasformare in un vero e proprio sistema di pensiero la parola, presentando una sintesi meticolosa di tutte le posizioni che si potevano trovare negli scritti di quelli che venivano considerati i veri e propri teologi ed esegeti del modernismo. Conteneva pure diverse pagine dedicate alla repressione della grave eresia, scritte con una durezza e uno stile che non potevano non stupire. Questo aspetto, e soprattutto il tentativo di elaborare un sistema che nessuno dei condannati aveva mai presentato come tale, spiegano lo stupore di molti studiosi del tempo, e anche il fatto che non pochi dissero di non riconoscersi nelle teorie presentate dall’enciclica; anche se, è bene ricordarlo, gli autori ai quali, pur senza nominarli, si faceva allusione, non ebbero difficoltà a riconoscersi nel testo pontificio. Il quale diede inizio a una vera e propria campagna di ricerca degli eretici, finendo per coinvolgere anche personaggi e studiosi che non avevano nulla a che fare con quella eresia. A coronamento dei provvedimenti enunciati nell’enciclica Pascendi, nel 1910 fu imposto a tutti i sacerdoti che dovevano assumere qualche responsabilità nella Chiesa (parroci, professori di seminario, superiori religiosi, ordinandi alla vigilia dell’ordinazione) uno speciale giuramento, detto appunto antimodernista, il quale vincolava chi lo pronunciava a non affermare e difendere dottrine considerate eterodosse. Un giuramento che sarebbe, di fatto, durato fino al Concilio ecumenico Vaticano II.
La stessa matrice, cioè un’organizzazione politica diretta da laici, era all’origine della condanna di un movimento che non aveva mai manifestato posizioni ereticali, il Sillon, sviluppatosi sull’onda di alcuni preti, definiti abbés démocrates, che avevano accettato i presupposti della modernità politica. Il fondatore, Marc Sangnier, aveva un largo seguito nei gruppi giovanili. Il suo successo era legato alla forza della sua utopia: i laici dovevano assumersi il compito di dare un’anima cristiana alla democrazia, riportando alla Chiesa le masse popolari e attuando la riconciliazione della stessa Chiesa con la Repubblica. Per aumentare il proprio influsso, il movimento aveva iniziato a estendersi anche al di fuori dei confini cattolici, cercando collaborazione negli ambienti laici. Quel solco (sillon) che i giovani volevano tracciare doveva diventare molto più grande.
Tale evoluzione portava il movimento a ripercorrere strade analoghe a quelle della Democrazia cristiana di Murri, con la progressiva affermazione dell’autonomia politica dalla gerarchia ecclesiastica e il coinvolgimento di non pochi chierici e preti.
Il timore del riemergere del modernismo politico e l’accusa di voler identificare il cattolicesimo con una forma di democrazia politica indussero il papa a condannare il movimento, che aveva già sollevato le preoccupazioni di non pochi vescovi. Nell’agosto del 1910 il papa inviò una lettera ai vescovi francesi con le accuse contro il Sillon: filomodernismo, emancipazione dall’autorità religiosa anche in questioni concernenti l’ambito morale, accettazione dei grandi principi delle libertà moderne contro la dottrina cattolica concernente la società civile. A differenza di Murri, che si ribellò apertamente contro la condanna, incorrendo nella scomunica maggiore il 22 aprile 1909, il fondatore del Sillon si sottomise immediatamente e non fece alcuna obiezione alla condanna.
Il papa però era anche consapevole della necessità di intervenire, come abbiamo ricordato, sulla formazione del clero e sulla sua preparazione culturale. Per esempio, l’attenzione al progresso degli studi biblici, anche se sotto la direzione dell’autorità ecclesiastica, si manifestò con l’imposizione a tutti i chierici di seguire un corso di Sacra Scrittura, decisa con un documento pubblicato nel marzo 1906, Quoniam in re biblica, mentre nel maggio 1909 venne fondato a Roma il Pontificio Istituto biblico.
Nel frattempo però iniziava l’attività una vera e propria centrale spionistica, diretta da un prelato che aveva incarichi di una certa importanza in Vaticano, Umberto Benigni, i cui membri si impegnavano a denunciare i presunti eretici. In omaggio al grande papa inquisitore, Pio V, tale organizzazione prese il nome di Sodalitium Pianum e nella caccia agli eretici usò metodi degni delle più ciniche organizzazioni spionistiche; e proprio perché certi metodi utilizzati per denunciare veri o presunti eretici si prestavano e si prestano a qualche critica, la storiografia più recente si è chiesta fino a che punto il papa fosse consapevole di quello che stava avvenendo. Certamente il suo assillo per la difesa della propria autorità e le vere o presunte ribellioni che si andavano verificando soprattutto tra il clero, possono in parte spiegare certi interventi del pontefice, ossessionato dal problema dell’obbedienza e non molto tenero verso i primi elementi di una dottrina sul ruolo del laicato nella Chiesa. Sarebbe però del tutto falso affermare che il papa ignorava certi interventi, spesso avallati solo dai suoi segretari. I vari documenti pubblicati in anni più recenti provano che il pontefice era del tutto al corrente di quanto si stava verificando. Ma il suo primo problema era la difesa delle prerogative della Chiesa, e ciò gli impedì di cogliere uno degli aspetti nuovi della vita politica e il radicale mutamento del concetto di potere e di legittimità democratica. Questo spiegherebbe anche la sua diffidenza verso i partiti di ispirazione cattolica: poteva accettarli dove erano già attivi, come in Germania, ma cercava di impedirne lo sviluppo dove ancora non esistevano, come in Italia. Ma non poteva ammettere che dei laici, emancipandosi in modo aperto o velato dalle indicazioni della gerarchia, preparassero programmi politici o attuassero alleanze desunte dallo studio delle diverse situazioni, più che dalle direttive ecclesiastiche. In parte, questo spiega anche la sua diffidenza verso un certo tipo di stampa e la sua tolleranza verso giornali di scarso livello, ma a lui fedeli, nonché i difficili rapporti con quella stampa cattolica che non gli dava garanzie di rigore dottrinale.
In qualche modo, infine, questo spiega pure la sua scarsa simpatia verso credenti che non appartenevano alla Chiesa cattolica, o verso gli ebrei. Con alcuni di questi intrattenne rapporti di amicizia, ma solo sul piano personale; sul piano istituzionale i suoi atteggiamenti furono sempre di severo distacco.
Durante il suo pontificato, ed esattamente nel 1910, ebbe inizio con il Congresso di Edimburgo il movimento ecumenico, l’incontro cioè tra varie Chiese cristiane in vista di un possibile dialogo. Ci sarebbero voluti anni prima che la Chiesa cattolica accettasse di presenziare a tali incontri. Anzi, certe decisioni di papa Sarto avrebbero scontentato le diverse Chiese ortodosse. La stessa diffidenza il papa manifestò nei confronti di quella parte dei sindacati tedeschi che preferì delle associazioni di carattere interconfessionale, mentre altre privilegiarono la confessionalità, che dava al papa una maggiore garanzia di dipendenza dall’autorità ecclesiastica. Dopo varie discussioni e l’intervento di diverse personalità, il papa evitò di condannare la tendenza interconfessionale, lasciando chiaramente intuire, con l’enciclica Singulari quadam del settembre 1912, la sua volontà di incrementare l’associazione confessionale, ma anche dichiarando che a certe condizioni si poteva anche tollerare la linea diversa. Quell’intervento non placò le polemiche e rimase forte il timore che in Vaticano si stesse preparando un altro documento molto più severo nei confronti dei sindacati tedeschi interconfessionali: un documento che comunque non vide la luce.
La condanna del Sillon aveva tra l’altro dato maggiore forza a un movimento che si andava diffondendo in Francia e che ben presto avrebbe visto la collaborazione di molti vescovi: il movimento di estrema destra fondato da Charles Maurras, che si dichiarava ateo, ma vedeva nella Chiesa uno dei grandi baluardi per la conservazione dell’ordine. Molte delle dottrine sostenute da quel movimento, denominato Action française, erano in netta antitesi con la dottrina cattolica. Per questo, una commissione nominata in vista dell’analisi delle opere del fondatore avrebbe concluso con una chiara condanna. Pio X si trovò quindi di fronte a un dilemma: condannare chi lo meritava, dando però l’ostracismo a chi difendeva la Chiesa cattolica, o non condannare, permettendo così la diffusione di un errore grave. Ne scaturì un compromesso: il papa approvò il documento che conteneva la condanna di Maurras, ma non rese pubblica tale condanna. Quel testo avrebbe atteso fino al 1926, quando venne pubblicato da Pio XI.
Sarebbe però un grave errore ridurre tutto il pontificato di Pio X alla lotta contro il modernismo e i suoi epigoni; esso si può certamente considerare, come abbiamo già ricordato, come uno dei pontificati che hanno prodotto il maggior numero di riforme nella vita della Chiesa.
Così come era intervenuto per migliorare la vita liturgica del popolo di Dio, Pio X diede anche nuove norme, nel 1911, per la riforma del Breviario, la raccolta di preghiere utilizzata quotidianamente dal clero, e nello stesso tempo preparò nuove norme per il sacramento dell’eucarestia. Due erano le novità in proposito: da un lato l’invito ai fedeli alla comunione anche quotidiana, superando gli ultimi residui del rigorismo giansenista, dall’altro l’abbassamento dell’età per accostarsi alla comunione. Nell’agosto del 1911, con il decreto Quam singulari, il papa fissava l’età della prima comunione al primo uso di ragione, e concretamente attorno ai sette anni.
Rimaneva però sempre forte la sua preoccupazione per la necessaria sottomissione ai propri superiori, tema che riprese in un discorso ai nuovi cardinali, il 27 maggio 1914. I nuovi porporati erano invitati a combattere contro ogni errore, a guardarsi dai falsi profeti, a mettere in guardia i preti contro ogni forma di autonomia intellettuale e da tutte quelle pubblicazioni che la sostenevano. Inoltre, nello stesso discorso Pio X ribadì le sue preferenze verso le associazioni di carattere confessionale.
Il papa visse i suoi ultimi anni con un bilancio fortemente attivo sul piano pastorale, meno su quello dei rapporti con i diversi Paesi. Ne ebbe la prova nell’imminenza dello scoppio della prima guerra mondiale, quando i suoi vari tentativi per evitarla non ottennero alcun successo, neppure con l’Austria, per il cui imperatore, Francesco Giuseppe, Pio X nutriva grande stima. Il suo appello rivolto il 2 agosto 1914 a tutto il mondo cattolico chiedendo preghiere per la conservazione della pace, in un’Europa che sembrava ormai trascinata nel vortice della guerra, rimase inascoltato. Gli ultimi giorni della sua vita furono segnati dalle notizie della guerra, che finirono per peggiorare il suo già precario stato di salute.
Morì il 20 agosto 1914. Fu beatificato il 3 giugno 1951 e canonizzato il 29 maggio 1954 da Pio XII.
Fonti e Bibl.: Gli scritti e gli atti compiuti da Pio X negli anni del pontificato si possono trovare nei volumi degli Acta Sanctae Sedis (1903-08) e negli Acta Apostolicae Sedis (1909-14). Buona parte di essi si trovano nell’Enchiridion delle encicliche, IV, P. X e Benedetto XV (1903-1922), Bologna 1998. I documenti concernenti gli anni del suo pontificato sono conservati e consultabili presso l’Archivio segreto Vaticano. Sono in parte pubblicati nel volume, curato da A.M. Dieguez - S. Pagano, Le carte del “sacro tavolo”. Aspetti del pontificato di P. X dai documenti del suo archivio privato, I-II, Città del Vaticano 2006. Si vedano anche i volumi contenenti: la Positio super introductione causae, Città del Vaticano 1942; Positio super virtutibus, Città del Vaticano 1949; Disquisitio circa quasdam obiectiones modum agendi servi Dei respicientes in modernismi debellatione, Città del Vaticano 1950; Positio super miraculis, Città del Vaticano 1951; San P. X. Lettere, a cura di N. Vian, Padova 1958Diverse altre indicazioni archivistiche si possono trovare in J. Metzler, Fonti dell’archivio vaticano per il pontificato di P. X, in P. X. Un papa e il suo tempo, a cura di G. Romanato, Cinisello Balsamo 1987, pp. 291-294; L. Pesce, Il fondo archivistico Giuseppe Sarto nel seminario vescovile di Treviso, in Le radici venete di San P. X, a cura di S. Tramontin, Brescia 1987, pp. 198-205; Venezia, Archivio della Curia patriarcale, Fondo moderno, Sezione Patriarchi, b, Patriarca Sarto. Si possono vedere anche Scritti inediti di San P. X, I-II, a cura di A. Sartoretto - F. da Riese, Padova 1971-74: vi si trovano gli scritti degli anni 1858-84. Inoltre: A.M. Dieguez, L’archivio particolare di P. X. Cenni storici e inventario, Città del Vaticano 2003; Id., Carte P. X. Scritti, omelie, conferenze e lettere di Giuseppe Sarto. Cenni storici, inventario e appendice documentaria, Città del Vaticano 2010.
La bibliografia su papa Sarto è molto ricca, e va dagli iniziali scritti agiografici alle opere criticamente più fondate. A. Marchesan, P. X nella sua vita, nella sua parola e nelle sue opere, Roma 1910; E. Bacchion, P. X. Giuseppe Sarto Arciprete di Salzano (1867-1875) nella tradizione e negli atti di archivio parrocchiale e comunale, Padova 1925; B. Pierami, Vita del servo di Dio P. X, Torino-Roma 1925; R. Bazin, P. X, Paris 1928; G. Semeria, I miei quattro papi, Milano 1930, pp. 173-238; F. Crispolti, Pio IX, Leone XIII, P. X, Benedetto XV. Ricordi personali, Roma 1932, pp. 85-139; N.J. Schmidlin, Papstgeschichte der neusten Zeit, III, Munich 1934, pp. 1-177; E. Vercesi, Il pontificato di P. X, Milano 1935; R. Merry del Val, P. X. Impressioni e ricordi, Padova 1949; P. Occelli, Il beato P. X papa, Roma 1951; C. Ledré, P. X, Paris 1952; P. Fernessole, P. X, essai historique, I-II, Paris 1952-53; G. Dal Gal, Il papa santo. P. X, Padova 1954; G. Astori, S. P. X e il vescovo Geremia Bonomelli (note storiche con documenti inediti), in Rivista di storia della Chiesa in Italia, X (1956), pp. 226-266; R. Aubert, Documents relatifs au mouvement catholique italien sous le pontificat de S. P. Xibid., XII (1958), pp. 202-243, 304-370; P. Scoppola, Crisi modernista e rinnovamento cattolico in Italia, Bologna 1961; M. Torresin, Il card. A. C. Ferrari, arcivescovo di Milano e San P. X. Contributo allo studio dei rapporti, in Memorie storiche della Diocesi di Milano, X, Milano 1963, pp. 37-297; S. Dalle Fratte, L’opera del canonico Giuseppe Sarto (futuro P. X) cancelliere della curia vescovile di Treviso dal 1875 al 1884, Treviso 1967; D. Secco Suardo, Da Leone XIII a Pio X, Roma 1967; P. Droulers, Politique sociale et christianisme. Le père Desbuquois et l’Action Populaire. Débuts. Syndicalisme et intégristes (1903-1918), Paris 1969; E. Poulat, Intégrisme et catholicisme intégral. Un réseau secret international antimoderniste: la “Sapinière” (1909-1921), Tournai 1969; Id., La dernière bataille du pontificat de P. X, in Rivista di storia della Chiesa in Italia, XXV (1971), pp. 83-107; M. Bartolucci, Il Ministero catechistico di San P. X dalla parrocchia di Tombolo al patriarcato di Venezia, Roma 1976; C. Snider, L’episcopato del cardinale Andrea C. Ferrari, II, I tempi di P. X, Vicenza 1982; D. Agasso, L’ultimo papa santo – P. X, Cinisello Balsamo 1985; R. Aubert, Profilo di P. X, in Il Veneto di Giuseppe Sarto (1835-1903), Treviso 1985, pp. 13-37; G. Campanini, P. X fra tradizione e rinnovamento, in Rassegna di teologia, XXVII (1986), pp. 153-173; Sulle orme di P. X. Giuseppe Sarto (1835-1914) dal microcosmo veneto alla dimensione universale, Salzano-Venezia 1986; A. Zambarbieri, Il patriarca Sarto, in La Chiesa veneziana dal 1849 alle soglie del ’900, Venezia 1987, pp. 129-164; P. X. Un papa e il suo tempo, a cura di G. Romanato, Cinisello Balsamo 1987; Le radici venete di San P. X, a cura di S. Tramontin, Brescia 1987; L. Nordera, Il catechismo di P. X. Per una storia della catechesi in Italia (1896-1916), Roma 1988; La diocesi del papa. Dieci anni di corrispondenza di P. X con il vescovo di Treviso A. G. Longhin, a cura di L. Urettini, Abano 1988Giuseppe card. Sarto (S. P. X). Le pastorali del periodo veneziano (1894-1903), I-II, a cura di A. Niero, Riese Pio X 1990-91; J.M. Mayeur, La séparation des Églises et de l’État, Paris 1991; G. Vian, La riforma della Chiesa per la restaurazione cristiana della società. Le visite apostoliche delle diocesi e dei seminari d’Italia promosse durante il pontificato di P. X, I-II, Roma 1998; Y. Chiron, Saint P. X. Réformateur de l’Église, Versailles 1999; C. Fantappié, La riforma dei seminari tra Stato e Chiesa (1859-1917), in Cattolici, educazione e trasformazioni socio-culturali in Italia tra Otto e Novecento, a cura di L. Pazzaglia, Brescia 1999; M. Guasco, P. X, santo, in Enciclopedia dei papi, III, Roma 2000, pp. 593-608; M Casella, P. X e la riforma dei seminari a Roma, Roma 2001; P. X e il suo tempo, a cura di G. La Bella, Bologna 2003; Giuseppe Sarto vescovo di Mantova 1884-1893. Lettere pastorali, a cura di S. Siliberti, Mantova 2006; G. Vian, P. X grande riformatore?, in Cristianesimo nella storia, XXX (2009), pp. 167-189; G. Vian, Il modernismo. La Chiesa cattolica in conflitto con la modernità, Roma 2012 (con bibliografia aggiornata sul modernismo); A. Stelitano - Q. Bortolato - A.M. Dieguez, Bicicletta, società e Chiesa ai tempi di P. X, Treviso 2013; G. Romanato, P. X. Alle origini del cattolicesimo contemporaneo, Torino 2014 (con ampia bibliografia su Pio X).