Saint Cloud
Prince, Moine et Prêtre
(515-560)
Clodoald, plus connu sous le nom de Cloud, était le fils du roi Clodomir et petit-fils de Clovis et de sainte Clotilde. Après la mort de son père, ses oncles, Childebert et Clotaire, firent demander à leur mère Clotilde, de leur envoyer les enfants de Clodomir pour les proclamer successeurs de leur père. La sainte veuve revêtit Cloud, qui n'avait que deux ans, et ses deux frères de leurs plus beaux habits et les envoya avec confiance, ne se doutant pas que ses petits-enfants allaient être égorgés sans pitié par ses propres fils. Cloud fut sauvé du massacre et put échapper à toutes les recherches de ses oncles.
Le jeune prince grandit en paix dans un monastère, et, trouvant toute sa joie au service de Dieu, il préféra la tonsure à la couronne. Il choisit plus tard, pour y finir ses jours, le monastère d'Agaune, dont les neufs cents religieux partagés en neuf choeurs, se succédaient tour à tour devant l'autel et chantaient l'office sans interruption, le jour et la nuit.
Dieu ne voulut pas laisser longtemps ce trésor enfoui, car il accompagna les vertus du prince du don des miracles. Un jour qu'il se promenait aux environs de sa cellule, un mendiant à moitié nu se présente à lui, implorant sa charité. Le prince, devenu moine, n'avait rien; les pauvres vêtements qu'il portait étaient les seuls objets qu'il eût à sa disposition; il ne voulut pas cependant rebuter un membre du Sauveur Jésus, et, se dépouillant de son manteau, il en revêtit le mendiant. Le soir, celui-ci reçut l'hospitalité dans une chaumière voisine, et, pendant qu'il dormait, ô prodige! Le vêtement qu'il avait reçu rayonnait d'un éclat plus merveilleux que les brillants habits des princes.
Cloud fut ordonné prêtre malgré les protestations de son humilité, et fut le premier des princes de France qui gravit les degrés de l'autel. C'est à Paris qu'avait eu lieu l'ordination; il obtint du roi Childebert, son oncle, une propriété voisine de la capitale pour y finir ses jours dans la solitude. Dès qu'on sut le lieu de la retraite du serviteur de Dieu, on y accourut de toutes parts pour se mettre sous sa direction; quelques cellules furent d'abord bâties, bientôt un monastère devint nécessaire; Cloud y vécut sept ans au milieu de ses frères, leur donnant l'exemple de toutes les vertus. Les vertus de saint Cloud avait attiré vers lui de nombreux disciples; ses miracles firent accourir des foules immenses à son tombeau, autour duquel se forma la ville de Saint-Cloud. La piété naïve de nos pères a porté les cloutiers à le choisir pour patron.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_cloud.html
Saint Cloud et le temps des fondations
On l’appelait Clodoald et dans la langue franque son nom signifiait "illustre et redoutable". Né en 522, il était le petit-fils du roi Clovis qui s’était fait baptiser par saint Rémi, à Reims, le 25 décembre 498, et de sainte Clotilde qui, de son côté, était issue d’une famille catholique. Clovis devint ainsi le premier roi barbare catholique et, par le fait, le défenseur de l’Église. Ainsi, des monastères seront établis afin de protéger les agglomérations par la prière : ce sera éminemment le cas à Saint-Cloud.
De la logique de la vengeance à celle du pardon
En dépit de cette conversion, les moeurs des Francs étaient demeurées rudes et cruelles : la vengeance était de mise et l’on n’hésitait pas à tuer ceux qui faisaient obstacle aux ambitions de pouvoir et de possession. Ainsi, à la mort de Clovis, ses quatre fils se partagèrent le royaume paternel : il s’agissait, pour chacun, de s’imposer par la force plutôt que par la qualité de l’administration… On cherchait à s’accaparer des territoires riches de chevaux et d’esclaves pour faire la guerre…
Ainsi, Clodomir, le second fils, était devenu roi d’Orléans ; il épousa Gondioque qui lui donna trois fils : Théodebald, Gunthar (Gonthier) et Clodoald. Il passa le plus clair de son règne à guerroyer. Il fut tué en 524, lors d’une bataille, après avoir été trompé par des adversaires qu’il poursuivait. Conformément à la loi salique, sa tête fut tranchée et plantée au bout d’une lance, en signe d’accomplissement d’une faide (vengeance d’honneur dans la tradition germanique).
Ses trois fils furent recueillis par sa mère, Clotilde, tandis que sa veuve épousa son beau-frère, Clotaire ; mais cela ne suffit pas pour que ce dernier obtienne le territoire de son défunt frère : la loi salique imposait le partage du royaume entre les fils de Clodomir.
Le troisième fils de Clovis, Childebert, craignant que la reine mère ne plaçât les enfants de Clodomir sur le trône, invita Clotaire à Paris pour élaborer un accord. Voulant récupérer le territoire de leur défunt frère, ils décidèrent de tondre ou tuer leurs neveux. S’étant emparés, par ruse des enfants, les oncles envoyèrent un émissaire à Clotilde ; il portait une paire de ciseaux et une épée : il demanda à la reine-mère ce que ses fils devaient faire de leurs neveux : les laisser vivre avec les cheveux coupés ou les égorger. La reine répondit : "S’ils ne sont pas élevés au trône de leur père, j’aime mieux les voir morts que tondus." Il semble qu’elle redoutât les guerres civiles qui pourraient être engendrées par la suite : les cheveux longs, symbole de royauté chez les Francs, finissant toujours par repousser, Théodebald, Gunthar et Clodoald auraient pu revendiquer le trône un jour ou l’autre…
Sans pitié, Théodebald et Gunthar furent sauvagement égorgés par leurs oncles, tandis que Clodoald, qui n’avait que quatre ans, parvint à échapper au massacre grâce à l’aide de serviteurs fidèles.
On le mit à l’abri des poursuites vengeresses en le cachant peut-être à Tours, près du tombeau de saint Martin. C’est là que le jeune homme aurait eu la révélation d’une vocation à la vie religieuse.
Il se coupa alors lui-même les cheveux au cours d’une cérémonie par laquelle il déclarait qu’il renonçait à la royauté. Et même s’il eut plusieurs occasions de recouvrer les États de son père, il ne voulut point en profiter. La grâce lui avait ouvert les yeux sur la vanité des grandeurs terrestres. Il choisit de s’engager sur la voie du pardon.
Une vocation sollicitée par le peuple
Il se consacra entièrement au service de Dieu : après avoir distribué aux églises et aux pauvres les biens que ses oncles n’avaient pu lui ravir, il se retira auprès d’un saint religieux, Séverin, qui menait une vie solitaire et contemplative dans un ermitage aux portes de Paris. Le jeune prince devint son disciple et reçut de ses mains l’habit religieux. Il demeura quelque temps en sa compagnie, pour s’y former à toutes les vertus monastiques.
Mais, très vite, la réputation de sa sainteté se répandit et celui qui voulait être ermite était trop sollicité. Il se retira donc une nouvelle fois en un lieu inconnu (peut-être en Provence ou peut-être encore près de Rocamadour, dans le Quercy ?) ; mais il fut retrouvé à cause des témoignages que l’on rapportait sur sa sagesse, sa charité et ses miracles. Ainsi : un pauvre vint demander l’aumône au saint. Le moine ne possédait rien, mais il ne voulut pas laisser le mendiant partir sans rien. Clodoald lui donna sa cuculle (son capuchon de moine). Le soir, ce miséreux trouva l’hospitalité d’une chaumière. La nuit, le vêtement rayonna d’une clarté surnaturelle qui illumina toute la maison ! Comment ne pas entendre un écho de l’Évangile : "Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." (Mt 25, 40) ?
Il se rendit finalement aux sollicitations de ses amis et rentra à Paris. Ses oncles, qui ne devaient plus avoir d’inquiétude quant à ses intentions, le rappelèrent eux aussi…
Entendant l’opinion du peuple, les notables se rassemblèrent et ils décidèrent de demander à l’évêque Eusèbe d’ordonner Clodoald prêtre : c’était en 551. La vocation sacerdotale peut s’exprimer de bien des manières et on aurait tort de la limiter à un appel privé et intime ; le Concile Vatican II l’exprime clairement : "Le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière" (Optatam totius n° 2).
Pour la première fois, un prince de sang royal recevait l’ordination sacerdotale dans notre pays.
Les oncles, décidément rassurés ou convertis (?) dotèrent leur neveu de quelques terres, dont celles de Nogent : il vint s’y installer avec quelques compagnons et il y fonda un moustier (monastère).
De fait, on observe qu’au cours des 6ème et 7ème siècles, la précarité de la vie et la brutalité des moeurs amenèrent de nombreux laïcs à quitter le monde. Si le monachisme avait connu un premier élan grâce au rayonnement de saint Martin de Tours, c’est à l’époque mérovingienne que les fondations se multiplièrent.
Nogent était alors peuplé de vétérans de l’armée romaine auxquels on avait donné ce territoire, de l’autre côté de la Seine, pour y survivre avec leurs familles. Il semble qu’existait déjà une église dédiée à saint Probas.
Dans son souci pastoral, le Saint travailla en même temps à édifier une Église de pierres vivantes en prenant soin des pauvres habitants de la localité quelque peu abandonnée et à élever un sanctuaire plus digne, qu’il dédiera à saint Martin pour rassembler ces chrétiens dans l’emprise du monastère. En témoignent bien les deux peintures symétriques du choeur de l’actuelle église Saint-Clodoald ; l’une représente l’abbé dirigeant les travaux de construction du lieu de culte, l’autre le montrant en train de faire l’aumône et de s’occuper de malades.
Ces hommes qui vivaient misérablement de chasse et de pêche apprirent des moines à défricher et à cultiver les terres ainsi mises en valeur. Sans doute l’implantation de la vigne sur les coteaux du fleuve date-t-elle de cette époque.
Une profonde empreinte
Clodoald vécut sept années à Nogent. Il marqua profondément et durablement l’endroit. C’est à ce titre que l’on peut évoquer la belle légende du "Pas de saint Cloud" : le moine se rendit sur le bateau qui transportait par la Seine les matériaux pour son église, se chargea d’une colonne, mais, épuisé par le fardeau, son pied glissa ; l’effort qu’il déploya pour retrouver son équilibre fut tel que le chemin garda l’empreinte de son pas ! Toujours est-il qu’à partir du 7ème siècle Nogent prit le nom de Saint-Cloud.
Pour éviter tout risque que ses propriétés ne deviennent à sa mort l’objet de convoitises, il les légua à l’évêque de Paris.
Il mourut le 7 septembre 560 et ses disciples l’inhumèrent dans la crypte de l’église qu’il avait bâtie : celui-ci devint tout de suite un lieu de pèlerinage très couru.
Prière à l’intercession de Saint Cloud
Grand saint Cloud, tes qualités évangéliques ont brillé d’un tel éclat,
Qu’elles ont conduit l’évêque de Paris à t’ordonner prêtre
À la joyeuse et unanime demande du peuple chrétien.
Nous te prions d’intercéder auprès du Père
Pour les hommes et les femmes de notre pays,
Et, en particulier, pour les habitants de cette ville
Qui a tellement été marquée par ta vie, par ta mort
Et par toutes les merveilles réalisées sous ton invocation.
Que Jésus Christ, unique bon Pasteur,
Suscite des prêtres humbles, vibrants de charité et donnés au ministère,
Soucieux d’édifier l’Église au coeur de la cité,
Proches des petits et des pauvres,
Comme tu le fus toi-même sur les rives de la Seine.
Que l’Esprit Saint fasse entendre son appel
À beaucoup d’enfants et de jeunes
Prêts à travailler pour que vienne le règne de Dieu,
Pour illuminer leurs frères des clartés de l’Évangile
Et pour les sanctifier dans la célébration des sacrements.
Ô grand saint Cloud, que tes prières soutiennent les nôtres
Afin que notre pays et notre diocèse aient la joie d’accueillir des prêtres nombreux,
Des prêtres saints qui aiment passionnément leur prochain,
Au point de se consacrer totalement pour son service et son bonheur.
Amen.
Inspirée d’une prière de la fin du 19ème siècle : l’une des intentions du pèlerinage restauré en 1863 était les vocations sacerdotales. Le chanoine Pierre Romand était alors curé et monseigneur Jean-Pierre Mabille évêque de Versailles (dont dépendait Saint-Cloud). La confirmation du pape Pie IX arriva en 1864.
Père Yvon Aybram
Extrait de la fiche n°3 "Quatre figures de prêtres" pour l'Année Sacerdotale du diocèse de Nanterre
Saint Cloud is the most illustrious Saint among the princes of the royal family of the first French dynasty, the Merovingians (499-752). Born in 522, he was the son of Chlodomir, King of Orleans and eldest son of Clovis and Saint Clotilda. He was not yet three years old when his father was killed during a war. His grandmother, Saint Clotilda, brought him and his two brothers to Paris to be educated, and loved them dearly.
Their ambitious uncles, however, desiring to divide the kingdom of Orleans between themselves, slew with their own hands the two young brothers of Cloud. He, by a special dispensation of Providence, was saved from the massacre. Later, renouncing the world, he privately consecrated himself to the service of God. After distributing to the poor what he could salvage of his heritage, he retired to a hermitage to be under the discipline of a holy recluse named Severinus, who dwelt near the gates of Paris and who clothed him with the monastic habit. His uncles left him alone, seeing his inalterable decision to live as a religious, and conceded certain heritages to him. When he became famous through an act of charity rewarded by a miracle, he withdrew secretly to Provence. There again, his hermitage was sought out by petitioners. He decided to return to Paris, where he was received with the greatest joy.
At the earnest request of the people, he was ordained a priest in 551 by Eusebius, Bishop of Paris, and served the Church of that city for some time in the functions of the sacred ministry. Again he found himself in great honor; he therefore retired to Nogent, a place now known as Saint Cloud, two leagues south of Paris, where he built a monastery. There he was joined by many pious men, who fled from the world for fear of losing their souls in its midst. Saint Cloud was chosen by them to be their Superior, and he animated them to virtue both by word and example. He was also indefatigable in instructing and exhorting the faithful of the neighboring regions. He died at Nogent in 560, and the major part of his relics remain still in the parochial church of the village.
Cloud (Clodoald,
Clodulphus) of Nogent, Abbot (RM)
Died c. 560. Saint Cloud was the grandson of King Clovis and Saint Clotilde.
Upon the king's death in 511, his realm was divided between his four sons. His
second son, Clodomir of Orléans, was killed 13 years later (524) in a battle
against his cousin, King Gondomar of Burgundy (who had already murdered Saint
Sigismund), leaving three sons to share his dominions, the youngest of which
was Clodoald or Cloud.
The fatherless boys
were thereafter raised in Paris by their grandmother, Saint Clotilde, who
lavished them with care and affection, while their kingdom was administered by
their uncle Childebert of Paris. When Cloud was eight, Childebert plotted with
his brother Clotaire of Soissons, to seize their land by eliminating the boys.
Through an agent they gave their mother, Clotilde, the choice of killing her
grandsons or forcibly closing them up in a monastery. Childebert's familiar so
twisted Clotilde's reply that it was made to appear that she had chosen death.
Clotaire seized and
stabbed the eldest, 10-year-old Theobald. In fear the second child, Gunthaire,
fled to his uncle Childebert, whose heart was so softened by fear and sickened
at the brutal murder of his nephew Theobald that he tried to protect him. But
Clotaire disapproved of such faintheartedness. He dragged Gunthaire from
Childebert's arms and killed him, too. With his two brothers were murdered,
Cloud escaped to safety and lived in hiding in Provence. The uncles suffered
the same fate that they imposed on their nephews. It is said that Cloud cut off
his hair with his own hands to indicate his renunciation of the world.
When Cloud came of
age, he decided that he already knew enough about the world of the court and
politics. Although he had opportunities to regain his kingdom, he resigned all
claim to the Frankish throne by voluntarily being tonsured as a monk. He then
hid himself in a hermit's cell, where he gained masterly over his passions
through austerity and prayer.
Later he placed
himself under the discipline of Saint Severinus, a hermit living near Paris.
With the guidance of this experienced master the fervent novice made great
progress in Christian perfection; but he was troubled at being so close to
Paris and the center of power, where he was known. So he withdrew to Provence,
where he passed several years, and wrought many miracles. Seeing he gained
nothing by the remoteness of his cell from Paris because so many came to him
for healing and counsel, he returned to Paris, where he was received with joy.
At the earnest request of the people he was ordained priest by Bishop Eusebius
of Paris, in 551, and served that church for some time.
Afterwards, he
became the abbot-founder of Nogent-sur-Seine near Versailles, which is now a
collegiate church of canons regular called Saint Cloud. Until his death at age
36, Saint Cloud was generous in distributing his wealth to churches and the
poor, and indefatigable in teaching the people in the area around Nogent. His
relics can still be found at Saint-Cloud's (Attwater, Benedictines,
Encyclopedia, Husenbeth, Walsh).
In art, Saint Cloud
is portrayed as a Benedictine abbot giving his hood to a poor man as a ray of
light emanates from his head. He may also be shown with royal insignia at his
feet or instructing the poor (Roeder). He is invoked against carbuncles
(Roeder).
September 7
St.
Cloud, Confessor
From St. Gregory of Tours, Hist. Fr. l. 3, c. 11 and
18; and from the Life of this saint, with the remarks of Mabillon, Sæc. Ben. 3,
p. 136. See Abbé Lebeuf, Hist. du Diocèse de Paris, t. 7, An. 1757; Stilting,
t. 3, Sept. p. 91.
A.D. 560.
ST. CLOUD, called in Latin
Chlodoardus, is the first and most illustrious saint among the princes of the
royal family of the first race in France. He was son of Chlodomir, king of
Orleans, the eldest son of St. Clotilda, and was born in 522. He was scarcely
three years old when his father was killed in Burgundy in 524; but his
grandmother, Clotilda, brought up him and his two brothers, Theobald and
Gunthaire, at Paris, and loved them extremely. Their ambitious uncles,
Childebert, king of Paris, and Clotaire, king of Soissons, divided the kingdom
of Orleans between them, and stabbed with their own hands the two eldest of
their nephews, Theobald and Gunthaire, the former being ten, the latter seven
years old. Cloud, by a special providence, was saved from the massacre, and cut
off his hair with his own hands, by that ceremony renouncing the world, and
devoting himself to the service of God in a monastic state. He had many fair
opportunities of recovering his father’s kingdom; but, young as he was, he saw
by the light of grace that all that appears most dazzling in worldly greatness
is no better than smoke, and that a Christian gains infinitely more by losing
than by possessing it. In the true estimation of things, he most emphatically
deserves to be styled a king who is master of himself, and has learned the art
of ruling those passions to which kings are often miserably enslaved. This
victory over himself the pious prince gained, and constantly maintained by
humility, meekness, and patience, by austerity of life, watchfulness, assiduous
prayer, and holy contemplation. By this means he enjoyed in a little cell a
peace which was never interrupted by scenes of ambition or vanity, and he
tasted in the service of God too solid a joy to think of exchanging it for the
racking honours or bitter pleasures of a false world, or of converting the
tranquillity and real delight which he possessed into the dangers, confusion,
and perplexity of a court. Coarse clothing gave him more satisfaction than the
richest purple could have done; he enjoyed in his own breast and in his cell
all he desired to possess in this world, and he daily thanked God who had drawn
him out of Babylon before he was infected with its corruption and intoxicating
Circean wine. His contempt of all earthly things increased in proportion as he
advanced in virtue and heavenly light.
After some time he removed from his
first abode to put himself under the discipline of St. Severinus, a holy
recluse who lived near Paris, from whose hands he received the monastic habit.
Under this experienced master the fervent novice made great progress in
Christian perfection; but the neighbourhood of Paris being a trouble to him who
desired nothing so much as to live unknown to the world, he withdrew secretly
into Provence, where he passed several years, and wrought many miracles. Seeing
he gained nothing by the remoteness of his solitude, after his hermitage was
once made public by many resorting to him, he at length returned to Paris, and
was received with the greatest joy imaginable. At the earnest request of the
people he was ordained priest by Eusebius, bishop of Paris, in 551, and served
that church some time in the functions of the sacred ministry. He afterwards
retired to Nogent, on the Seine, now called St. Cloud, two leagues below Paris,
where he built a monastery dependent on the church of Paris. In this monastery
he assembled many pious men, who fled out of the world for fear of losing their
souls in it. St. Cloud was regarded by them as their superior, and he animated
them to all virtue both by word and example. All his inheritance he bestowed on
churches, or distributed among the poor. The village of Nogent he settled on
the episcopal see of Paris, as is mentioned in the letters patent, by which
this place was erected into a duchy and peerage in favour of the archbishop. 1 St. Cloud was indefatigable in
instructing and exhorting the people of the neighbouring country, and piously
ended his days at Nogent about the year 560. He is commemorated in the Roman
Martyrology on the 7th of September, which seems to have been the day of his
death. The monastery has been since changed into a collegiate church of canons,
where the relics of the saint are still kept, and the place bears his name.
John Picus, prince of Mirandula, who
died in the year 1494, the thirty-second of his age, a prodigy of wit and
learning, and after his conversion from the love of applause and pleasure had
lived a truly Christian philosopher, expressed himself on the happiness of holy
retirement and contempt of the world as follows: 2 “Many think it a man’s greatest
happiness in this life to enjoy dignity and power, and to live in the plenty
and splendour of a court; but of these, you know, I have had a share; and I can
assure you I could never find in my soul true satisfaction in any thing but in
retreat and contemplation. I am persuaded the Cæsars, if they could speak from
their sepulchres, would declare Picus more happy in his solitude than they were
in the government of the world; and if the dead could return, they would have
chosen the pangs of a second death rather than risk their salvation a second
time in public stations.”
Note 1. See Abbé Lebeuf, Hist. du Diocése de Paris,
t. 7. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
IX: September. The Lives of the Saints. 1866.