Saints Jean de Brébeuf,
Isaac Jogues et leurs compagnons
Jésuites, martyrs au
Canada (17ème s.)
Voir aussi saint Noël Chabanel, diocèse du Puy en
Velay, fêté le 9 décembre
Fête en France le 19
octobre
Au Canada, solennité le
26 septembre. (4 février ailleurs)
Au 19 octobre au
martyrologe romain: Mémoire des saints martyrs Jean de Brébeuf, Isaac
Jogues, prêtres et leurs compagnons de la Compagnie de Jésus, au jour
où saint Jean de la Lande, religieux,
fut tué, en 1646, par des païens, à Ossernenon, alors en territoire canadien,
là où, quelques années auparavant, saint René Goupil avait
obtenu la palme du martyre. On célèbre en ce jour dans une seule et même
vénération, leurs autres confrères, les saints Gabriel Lalemant, Antoine
Daniel, Charles Garnier et Noël
Chabanel, qui, sur le territoire du Canada, après beaucoup de travaux
menés dans la mission après des Hurons pour annoncer aux peuples de cette
région l’Évangile du Christ, sont tombés, martyrs, à des jours divers entre
1642 et 1649.
Martyrologe romain
Saints Martyrs canadiens
Au XVIIe siècle, huit
missionnaires français ont subi le martyre au Canada, six Jésuites et deux
« donnes », des laïcs qui se mettaient gratuitement au service des
Jésuites lesquels, en retour, subvenaient à leurs besoins. Trois ont été tués à
Ossernon, aujourd’hui Auriesville, près d’Albany, N.Y. et cinq en Huronie, à
200 km au nord de Toronto.
Isaac Jogues, SJ (1608-1646)
Jean de la Lande, donné (160?-1646)
Antoine Daniel, SJ (1600-1648)
Jean de Brébeuf, SJ (1593-1649)
Gabriel Lalemant, SJ (1610-1649)
Charles Garnier, SJ (1606-1649)
Noël Chabanel, SJ (1613-1649)
René Goupil, donné (1608-1642)
Fête liturgique : 26
septembre
Leur vie
Le donné René Goupil (1608-1642),
venu en Nouvelle-France en 1640, accompagnait le Père Isaac Jogues (1608-1646)
et une quarantaine de Hurons, lorsque le groupe fut attaqué sur le lac
Saint-Pierre par les Iroquois. Amené captif en Iroquoisie, le Père Jogues fut
torturé et mutilé et René Goupil fut assommé à Ossernon le 29 septembre 1642.
Captif à Manhattan (New
York), le Père Jogues réussit à s’évader, rentre en France et regagne la
Nouvelle-France. Le 24 septembre 1646, il quitte Trois-Rivières avec le
donné Jean
de la Lande et quelques Indiens à destination de la Huronie. À
Ossernon, ils sont reçus avec méfiance par les Iroquois qui estiment la
religion des Robes noires responsable de la maladie qui avait décimé leur
village. Jogues est tué d’un coup sur la nuque le 18 octobre 1646 et Jean de la
Lande subit le même sort le lendemain.
Antoine Daniel,
originaire de Dieppe, en France, arrivé à Québec en 1633 ou il dirige pendant
sept ans une école pour les jeunes Hurons. II accompagne ensuite le Père Jean
de Brébeuf en Huronie. Le 4 juillet 1648, les Iroquois attaquent la résidence
Sainte-Marie, alors qu’il vient de célébrer la messe. Ils criblent de flèches
et de balles et projettent son corps dans la chapelle en flammes.
Jean de Brébeuf,
originaire de Normandie, débarque à Québec en 1625 et passe l’hiver dans Ia
forêt avec des chasseurs montagnais afin de se familiariser avec leur mode de
vie. II est missionnaire en Huronie de 1626 à 1629, puis de 1634 à sa mort.
Surpris par les ennemis qui attaquent le bourg Saint-Louis, il est pris avec le
Père Gabriel
Lalemant et amené à Saint-Ignace, où il est torturé pendant trois
heures et meurt le 16 mars 1649. Né à Paris, le Père Gabriel Lalemant arrive à
Québec en 1646. II est en Huronie depuis six mois quand il est torturé en même
temps que le Père Brébeuf. Son agonie dure quinze heures et il meurt le 17 mars
1649.
Le Père Charles Garnier est
né à Paris. Arrivé à Québec en 1636, il se rend immédiatement en Huronie et y
reste jusqu’à son martyre. En 1647, il est envoyé auprès de 500 familles du
bourg Saint-Jean, un poste frontière qui est attaqué par les Iroquois en mars
1649. Au cours d’une autre attaque, le 7 décembre 1649, alors qu’il se porte au
secours des agonisants, il est atteint de deux balles et achevé d’un coup de
hache. Son compagnon, le Père Noël Chabanel,
était arrivé à Québec en 1643. En route pour l’Ile aux chrétiens, après
l’attaque du 7 décembre 1649, il s’arrête épuisé et est assommé par un Huron
apostat qui jette son corps dans la rivière le 8 décembre 1649. Les Martyrs du
Canada ont été canonisés le 29 juin 1930 par le pape Pie XI. En 1940, le pape
Pie XII les a déclarés seconds patrons du Canada.
Leur spiritualité
Inspirés par les récits
des premiers missionnaires, certains de ces martyrs ont sollicité de leurs
supérieurs la faveur d’être envoyés en Nouvelle-France pour apporter Ia Bonne
Nouvelle de l’Évangile aux nations autochtones du Canada. Ils étaient conscients
des dangers qu’ils couraient en vivant au sein de nations souvent en butte aux
attaques de leurs ennemis, et plusieurs avaient lucidement entrevu et accepté
la perspective du martyre. Soucieux de proclamer l’évangile en respectant Ia
culture des Hurons, ils vivent avec eux, apprennent leur langue, et durant les
attaques, n’hésitent pas à exposer leur vie.
Jean de Brébeuf avait
fait le vœu de ne jamais se dérober au martyre. Au témoignage de ses
contemporains, « il semblait n’être né que pour ce pays, accommodant son
naturel et son humeur aux façons des indigènes, avec tant de maîtrise, se
faisant tout à tous pour les gagner à Jésus-Christ, qu’il leur avait ravi le
cœur. » Homme de prière, favorisé des dons de l’oraison, il aspirait à
être attaché à la croix avec le Christ et dans ses épreuves, il voulait, à
l’exemple de Notre-Dame au cœur transpercé, être parfaitement soumis « aux
volontés de Dieu, quoique souvent son cœur eut été bien avant dans
l’affliction. »
Pédagogue, Antoine Daniel
avait fait une adaptation musicale du Notre Père et fondé une école pour les
jeunes Hurons. Comme le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, il refuse
de quitter la mission pour porter secours aux agonisants.
Noël Chabanel avait
demandé à être envoyé auprès des Hurons. En dépit de sa répugnance à vivre
selon leur mode de vie et de son impuissance à maîtriser la langue huronne, il
avait promis de demeurer à perpétuité à Ia mission. II confie à un confrère:
« Je ne sais comment Dieu veut disposer de moi, mais je me sens tout
changé en un point : je suis naturellement fort appréhensif, mais maintenant
que je vais au plus grand danger et que la mort n’est peut-être pas éloignée,
je ne sens plus de crainte. Que ce soit tout de bon, cette fois, que je me
donne à Dieu et que je lui appartienne! »
Le zèle et la force d’âme
d’Isaac Jogues lui ont valu le surnom de « l’oiseau de proie ». Dans
sa prière, il supplie Dieu de lui accorder la faveur de souffrir pour sa
gloire. Pris, il refuse de s’échapper; torturé, il s’évade pour pouvoir revenir
à la mission, « son épouse de sang ». Jean de la Lande, son
compagnon, a protesté de son côté « que le désir de servir Dieu le portait
en un pays où il s’attendait bien de trouver la mort. »
Accusés d’avoir jeté des
sorts contre les Iroquois, jugés responsables de la maladie et des malheurs qui
les frappaient, les martyrs ont été torturés et tués en haine de la religion
chrétienne. Marie de l’Incarnation écrivait d’eux à son fils, à l’automne 1649:
« ils avaient l’esprit du Verbe incarné. C’est cet esprit qui fait courir
par terre et par mer les ouvriers de l’Évangile et qui les fait martyrs vivants
avant que le fer et le feu ne les consument. (…) II fait sentir et expérimenter
l’esprit des huit béatitudes et, nonobstant toutes les croix qui se
rencontrent, on pratique suavement la loi du parfait anéantissement, pour
n’être plus et afin que Dieu soit tout et l’unique glorifié. Ce don, le plus
précieux en tout, Dieu l’a donné à nos Saints Martyrs (…). Jamais, mon très
cher fils, vous ne connaîtrez cela par l’étude, ni par la force de la
spéculation, mais dans l’humble oraison et dans la soumission de l’âme au pied
du crucifix. Cet adorable verbe incarné et crucifié est à la source de cet
esprit; c’est lui qui le donne en partage aux âmes choisies et qui lui sont les
plus chères, afin qu’elles suivent et qu’elles enseignent ses divines maximes
et que, par cette pratique, elles se consomment jusqu’au bout dans son
imitation. »
SOURCE : https://www.cecc.ca/leglise-catholique-au-canada/saints-blesseds-canada/north-american-martyrs/
Les saints martyrs
canadiens
L’ALLIANCE DOIT ÊTRE
SCELLÉE
Àla suite de Jacques
Cartier et de Samuel de Champlain, les Français sont venus en terre canadienne
pour y planter la Croix afin que « soient illuminées les âmes qui gisent
dans les ténèbres ». En cela, ils correspondent à un dessein particulier
de Dieu, dessein manifesté à maintes reprises, nous l’avons vu, par des
vocations exceptionnelles. Ces interventions divines fondent une alliance qui
doit être encore scellée et doit engager Dieu et son peuple élu par un acte
solennel et sacré. Cet acte est l’immolation de victimes pures, aussi parfaites
que possible, offertes par le peuple à l’agrément de Dieu. Le mémorial ou
souvenir de cet événement rappelle à tout le peuple son élection et ses
devoirs.
C’est le sacrifice des
saints martyrs canadiens qui tient lieu, dans notre Histoire sainte du Canada,
de solennel sceau de l’alliance divine. On en trouve la confirmation sous la
plume du P. Le Jeune, supérieur des jésuites du Canada lorsqu’il écrit en 1637
: « Le grand prêtre n’entrait point jadis dans le Saint des saints
qu’après l’effusion du sang de quelque victime. J’ai bien de la peine à me
persuader que ces peuples entrent en l’Église sans sacrifice, je veux dire,
sans que quelqu’un de ceux qui les instruiront soit mis à mort ».
Le P. Le Jeune exprime
bien ainsi comment la mission canadienne s’intègre dans la grande mystique de
la Rédemption, celle de l’Alliance éternelle scellée dans le Précieux Sang de
Notre-Seigneur par le Sacrifice du Calvaire. Nous allons voir les saints
martyrs canadiens s’affirmer tout à fait conscients et enthousiastes d’avoir
reçu cette vocation.
LA COMPAGNIE DE JÉSUS
Dès sa fondation, la
chrétienté canadienne a des liens très étroits avec les Pères jésuites. À
l’époque précise où Champlain pose les bases de l’installation française au Canada,
la Compagnie de Jésus connaît un remarquable essor. Ses quinze mille membres se
montrent parmi les plus zélés propagateurs des réformes du Concile de Trente et
du renouveau mystique qui en est issu. En 1622, la double canonisation de saint
Ignace de Loyola, le fondateur, et de saint François Xavier, l’apôtre, a fait
resplendir tout l’ordre d’une gloire bien méritée. C’est le Très Révérend Père
Mutius Vitelleschi, général de la Compagnie de 1617 à 1647, qui anime la
ferveur de tous en accordant plus d’importance à l’oraison et aux progrès
spirituels des Pères qu’à leurs succès apostoliques.
La province de Paris est
illustrée par des Pères de grand renom. Citons le P. Coton, longtemps
provincial et qui manifeste un grand zèle pour le Canada. Il conserve
filialement la spiritualité des premiers jésuites, une spiritualité reçue au
noviciat de Rome où il fut condisciple de saint Louis de Gonzague et élève de
saint Robert Bellarmin. Un autre jésuite célèbre est le Père Louis Lalemant. Il
forme à sa haute spiritualité plusieurs missionnaires du Canada, entre autres
les PP. Ragueneau, Jogues, Daniel et Le Jeune. C’est donc la province de Paris
qui a pris en charge les missions de Nouvelle-France.
LES JÉSUITES AU CANADA
Au Canada, les bons Pères
travaillent beaucoup, d’abord en Acadie, puis, à partir de 1625, sur les rives
du Saint-Laurent. Non seulement ils construisent leurs habitations et
défrichent des terres, mais ils se sont aussi mis à l’étude des langues
indiennes. Ainsi ils peuvent commencer la prédication auprès des tribus nomades
et envoyer, dès 1626, saint Jean de Brébeuf en mission chez les Hurons.
Malheureusement, la prise
de Québec en 1629, les chasse du pays avant même d’avoir pu récolter les
premiers fruits de cet apostolat. Le Canada ne sort pourtant ni du cœur ni de
la pensée des premiers missionnaires. Saint Jean de Brébeuf, convaincu que ses
péchés sont la cause de la défaite, est poussé à faire en 1630 le vœu suivant :
« Seigneur Jésus-Christ, mon Rédempteur, je promets de te servir toute ma
vie dans la Compagnie de Jésus et de ne servir nul autre si ce n’est toi ou à
cause de toi ; je signe cela de mon sang et de ma main, prêt à répandre ma vie
aussi volontiers que cette goutte. » De son côté le Père Ennemond Massé se
mortifie pour mériter la grâce de retourner au Canada : « Une vocation si
sublime, en un mot le Canada et ses délices qui sont la Croix, dit-il, ne se
peut obtenir que par des dispositions conformes à la Croix. »
Après la signature du
traité de Saint-Germain et la restitution du Canada, les candidatures affluent
pour les missions de la Nouvelle-France. Parmi elles il faut citer celles du
bienheureux Julien Maunoir, le futur apôtre de la Bretagne, et de saint
François Régis qui écrit deux lettres au Père général pour demander le Canada.
La généreuse ardeur qui soulève ces candidats apparaît dans la lettre de l’un
d’eux à sa mère : « Nous sommes poussés, écrit saint Isaac Jogues, à
demander avec importunité d’être envoyés dans ces contrées où, comme il y a
plus à souffrir, on témoigne aussi à Dieu plus sincèrement l’amour qu’on a pour
lui. »
Mais, si beaucoup se
sentent appelés, peu sont élus. Ils commencent à revenir au Canada à partir de
1632, sous la direction du P. Le Jeune. En 1633, les Pères de Brébeuf et Massé
voient leurs vœux exaucés.
L’ŒUVRE MISSIONNAIRE SUR
LES BORDS DU SAINT-LAURENT
Le P. Paul Le Jeune doit
reprendre toute l’œuvre si difficilement commencée et si rapidement ruinée.
Mais ce protestant excellemment converti est un génie de l’organisation et un
apôtre au zèle débordant. Nous avons déjà dit comment il avait ouvert un
séminaire pour jeunes garçons et fondé la réduction de Sillery. Il en a conçu
l’idée après avoir suivi quelques familles indiennes tout un hiver dans les
bois et la neige sans autre résultat que de revenir très malade.
Cela lui a fait
comprendre qu’« on ne doit pas espérer grand-chose des sauvages tant
qu’ils seront errants ». Il veut donc organiser des villages indigènes sur
le modèle des réductions d’Amérique du Sud dont l’efficacité apostolique fait
alors merveille. Quand les Indiens seront fixés en un lieu bien choisi, on
pourra leur enseigner les vérités de la foi en même temps qu’on leur apprendra
à vivre de la culture de la terre ; sinon « vous les instruisez
aujourd’hui, demain la faim vous enlèvera vos auditeurs », et alors,
« ils sont tellement occupés à quêter leur vie parmi ces bois qu’ils n’ont
pas le loisir de se sauver, pour ainsi dire ».
Le projet du P. Le Jeune
vise donc à assurer aux Indiens la vie surnaturelle et la prospérité temporelle.
Ainsi naît le village de Sillery, aux portes de Québec. En 1637, deux familles
algonquines, soit vingt personnes, viennent s’y établir et en 1641 on y peut
compter trente familles. Sillery devient un important foyer de conversion : les
Indiens qui sont venus vendre des fourrures à Québec vont visiter les néophytes
avant de retourner dans leurs montagnes. En 1645, les registres comptent déjà
167 baptêmes.
Les Attikamègues, nomades
de la vallée du Saint-Maurice ont aussi réclamé des missionnaires. Dès 1634,
Champlain y a envoyé le sieur Laviolette édifier les fortifications d’une place
qu’on nomme Trois-Rivières. C’est là que le P. Buteux va se dévouer.
La nouvelle résidence est
placée sous le patronage de l’Immaculée Conception en exécution d’un vœu
solennel fait le 8 septembre 1635 par les jésuites : « Nous reconnaissons
évidemment qu’il faut que ce soit le Ciel qui convertisse la terre de
Nouvelle-France. C’est pourquoi nous avons tous été d’avis de recourir à la
Très Sainte Vierge, Mère de Dieu, par laquelle Dieu a coutume de faire ce qui
ne peut se faire et convertir les cœurs les plus abandonnés. Nous promettons et
faisons vœu de célébrer douze fois, dans les douze mois suivants, le sacrifice
de la sainte messe pour ceux qui sont prêtres et pour les autres de réciter
douze fois le chapelet de la Vierge en l’honneur et en action de grâces de son
Immaculée Conception, promettant en outre que si on érige quelque église ou
chapelle stable dans ces pays, dans le cours de ce temps limité, nous la ferons
dédier à Dieu sous le titre de l’Immaculée Conception. »
Le P. Buteux va passer
dans cette région plus de quinze années d’apostolat et remonter très loin le
long du Saint-Maurice afin d’évangéliser les tribus nomades. Plusieurs familles
indiennes se fixent autour de la résidence des Pères ; par la suite, cette
réduction sera transportée au cap de la Madeleine qui est concédé en fief aux
jésuites. Le Père Buteux sera tué par des Iroquois alors qu’il remontait encore
une fois la vallée du Saint-Maurice.
La veille de ce dernier
départ, cet intrépide Picard écrit : « Dieu veuille qu’enfin nous partions
une bonne fois et que le Ciel soit le terme de notre voyage. Je pars accompagné
de mes misères, j'ai grand besoin de prières. Le cœur me dit que le temps de
mon bonheur approche. »
Le Saint-Maurice est son
tombeau, son corps ayant été jeté dans la rivière, probablement à proximité de
l’actuelle Shawinigan.
Il y a également une
réduction à Tadoussac, mais les grands espoirs que le P. Le Jeune plaçait dans
ces établissements sont souvent déçus. Les Indiens les quittent, attirés par la
vie nomade moins monotone et astreignante que la culture. Puis la terreur des
Iroquois achève de vider ces réductions. Elles sont pourtant d’excellents
instruments de prédication et la piété qui y règne fait l’admiration de tous.
« Il semble que la ferveur de la primitive Église soit passée dans la
Nouvelle-France et qu’elle embrase les cœurs de nos bons néophytes »,
écrit Marie de l’Incarnation après avoir visité Sillery.
LA MISSION CHEZ LES
HURONS
Ces différents
établissements ne font pas oublier au P. Le Jeune l’apostolat auprès des
Hurons. Ainsi saint Jean de Brébeuf est envoyé, peu après son arrivée,
reprendre la mission entreprise, à plus de trois cents lieues de Québec, sur
les bords de la baie Georgienne, vaste prolongement oriental du lac Huron.
Bientôt d’autres Pères arrivent en renfort et sont répartis par le P. de
Brébeuf dans différentes bourgades.
Les Hurons, au total dix
mille âmes à cette époque, exercent une grande influence sur toutes les
autres nations indiennes de la région ; par un système d’alliances,
ils sont parvenus à monopoliser le commerce avec les Français. Leur vie à la
fois nomade, pour la chasse et la pêche, et sédentaire, pour la culture
du blé d’inde (ou maïs) et des citrouilles, leur confère une
stabilité propice à l’évangélisation. Ils habitent une vingtaine de bourgades
réparties entre la baie Georgienne, à l’ouest, et le lac Simcoe, à l’est. Plus
loin, au sud, le lac Ontario les sépare des cinq nations iroquoises,
leurs redoutables ennemis héréditaires.
Pour accéder au pays des
Hurons, le voyage est harassant et dure généralement un mois. Après avoir
remonté le Saint-Laurent jusqu’à l’île de Montréal, il faut emprunter la
rivière des Outaouais afin d’éviter le territoire des Iroquois. Chaque rapide,
et ils sont nombreux sur cette rivière, oblige à faire un portage.
« Vous êtes en danger cinquante fois le jour de verser ou de briser sur
les roches. Vous montez quelquefois cinq ou six sauts en un jour et n’avez le
soir pour tout réconfort qu’un peu de blé battu entre deux pierres et cuit avec
de la belle eau claire. Pour lit la terre et bien souvent des roches inégales
et raboteuses. »
Les Hurons acceptent les
Robes noires, plus pour bénéficier de la protection française que par désir de
conversion. Les débuts sont très difficiles et même décevants. En trois ans,
les Pères ne peuvent compter qu’un seul baptême d’adulte, mis à part ceux
donnés aux mourants. En 1637, le P. de Brébeuf prévient de ces difficultés les
jésuites qui, en France, demandent la mission canadienne : « Jésus-Christ
est notre vraie grandeur, c’est lui seul et sa croix qu’on doit chercher, courant
après ces peuples. Mais ayant trouvé Jésus-Christ en sa croix, vous avez trouvé
les roses dans les épines, et la douceur dans l’amertume, le tout dans le
néant. »
Cela incite le P. Le
Jeune à être exigeant : « Je demande les meilleurs ouvriers que je peux,
parce qu’il faut ici, en vérité, des esprits qui viennent à la croix et non aux
conversions et qui soient extrêmement souples et dociles, autrement il n’y a
plus de paix et par conséquent point de fruit. » Une profonde vie mystique
est donc nécessaire pour endurer des conditions de vie tout à fait héroïques :
« Les cinq ou six mois de l’hiver se passent dans ces incommodités presque
continuelles, les froidures excessives, la fumée et l’importunité des sauvages.
Nous avons bâti une cabane bâtie de simples écorces, mais si bien jointes que
nous n’avons que faire de sortir dehors pour savoir quel temps il fait. »
Comme toujours, les
sorciers sont les ennemis les plus acharnés des missionnaires qui dénoncent
leurs mascarades. Alors, utilisant l’immense crédulité superstitieuse des
Hurons, ils font croire que les Européens sont la cause des calamités. Il n’y a
donc nulle sécurité pour nos apôtres. « Il faut s’attendre journellement à
mourir de leur main, si la fantaisie leur en prend, si un songe les y porte, si
nous ne leur donnons la pluie et le beau temps à commandement. » Quelques
événements malheureux vont aider les sorciers à détourner des missionnaires
tous les Hurons, même les catéchumènes : ce sont les épidémies meurtrières.
Généralement, les auteurs
affirment que les Européens portent des maladies contre lesquelles les Indiens
ne disposent d’aucune immunité naturelle héréditaire. Cependant, dans son
savant ouvrage : “ La mission des jésuites chez les Hurons ”, le P. Lucien
Campeau prouve par une étude exhaustive qu’aucune des plus violentes épidémies
n’a eu comme foyer la petite colonie française. Néanmoins, lors de la grave
épidémie de 1637, la calomnie l’emporte et suffit à faire décréter par les
délégués de tous les villages, la mise à mort des missionnaires afin de
conjurer les mauvais sorts. Les jésuites l’apprennent et chargent le P. de
Brébeuf d’écrire à leurs supérieurs de Québec et de France qu’ils sont prêts à
verser leur sang :
« C’est une faveur
singulière que Notre-Seigneur nous fait de nous faire endurer quelque chose
pour son amour. C’est maintenant que nous estimons vraiment être de sa
Compagnie. Qu’il soit béni à jamais de nous avoir, entre plusieurs autres
meilleurs que nous, destinés en ce pays pour lui aider à porter sa Croix. S’il
veut que dès cette heure nous mourions, ô la bonne heure pour nous ! S’il veut
nous réserver à d’autres travaux, qu’il soit béni ! »
Dans un danger si
extrême, ils se recommandent à saint Joseph et lui promettent chacun une
neuvaine de messes en son honneur. La neuvaine n’est pas achevée qu’il se
produit parmi les Hurons un revirement inattendu. Non seulement on cesse de
parler de mise à mort, mais bien plus, des jeunes gens viennent demander aux
Pères de les instruire des mystères de la foi. Le changement, obtenu par saint
Joseph, dans l’attitude des anciens, fait « espérer qu’un jour, le grand
Patron de nos Infidèles fera paraître des effets encore plus admirables dans le
changement de leurs cœurs. »
La résidence de
Sainte-Marie (1639-1649) comprenait trois sections, séparées par des
palissades : celle des Français (Pères et Frères, “ donnés ”, employés
salariés, jeunes garçons, quelques soldats) ; celle des Hurons chrétiens, qui y
venaient prier, s'y faire catéchiser ou soigner ; celle des Hurons païens,
attirés là par les nécessités de la vie et la charité de l'accueil. À
Sainte-Marie se faisait la retraite annuelle des missionnaires, se discutait
l'orientation de la pastorale, se rédigeaient lettres et relations.
LA MISSION
SAINTE-MARIE-DES-HURONS
En 1638, le P. Jérôme
Lalemant est envoyé comme nouveau supérieur des missionnaires. Avec lui, la
mission huronne va prendre un autre visage. Le P. Lalemant est un homme de
grande envergure. Effrayé par la misère où vivent les Pères et par leur
dépendance constante des Indiens qui envahissent leur cabane, il décide de
créer une mission stable, Sainte-Marie-des-Hurons, d’où les jésuites pourront
rayonner. Établie en dehors des villages, elle comprendra une maison et une
chapelle assez vastes pour regrouper tous les Pères et leurs auxiliaires, un
hôpital et une hospitalité pour les catéchumènes et néophytes indiens. Puis
viendront s’y adjoindre une maison pour les catéchismes, une réserve de vivres
et un atelier de forgeron.
À l’écart, on trouvera
encore une maison d’hospitalité pour les païens qui ont besoin de quelque
secours, le tout entouré d’une palissade de pieux, flanquée de quatre bastions
surmontés d’une grande croix chacun. Cela constitue un bon refuge pour les
Pères et les Hurons en cas d’attaque iroquoise. Des fouilles récentes ont mis
au jour les fondations de cet établissement modèle, découvrant de belles voûtes
en maçonnerie ainsi qu’un canal à quatre écluses, d’une conception ingénieuse,
probablement due à saint Charles Garnier. Ces écluses permettent le
déchargement à l’intérieur des palissades et au niveau de la mission des canots
arrivant par la rivière proche. L’ensemble, entièrement reconstitué sur une
surface de 9000 m2, donne une idée de l’œuvre qu’ont pu accomplir les
missionnaires et leurs auxiliaires malgré l’éloignement.
LES DONNÉS
Pour assister les Pères
et s’occuper des tâches multiples, les frères jésuites ne suffisent pas. Aussi,
après de nombreuses démarches, le P. Lalemant obtient des supérieurs français
et romains l’autorisation de créer une nouvelle catégorie d’auxiliaires :
les donnés. Ces pieux laïcs désireux de servir l’œuvre des missions se
donnent à l’Ordre comme bénévoles et la Compagnie de Jésus s’engage à les
nourrir. Ils ne prononcent pas de vœux mais sont pour ainsi dire tenus au
célibat. Ils rendent possibles la vie et l’apostolat des missionnaires en les
aidant dans tous leurs travaux : culture du blé d’inde, soin du bétail, courses
à Québec, conduite des canots et pêche sur les lacs ; ils sont surtout précieux
pour la chasse, car les religieux ont l’interdiction de porter des armes.
Dans les lettres des
missionnaires on ne relève jamais de critiques contre les donnés, jamais
occasion de scandales. C’est qu’ils entrent parfaitement dans l’esprit des
missionnaires et partagent d’une manière cachée et périlleuse leurs ardeurs
apostoliques. Libérés de leurs engagements, certains fonderont des familles
exemplaires, tels Guillaume Couture et Eustache Lambert. Mais la plupart
entrent dans la vie religieuse ou restent donnés. Deux donnés ont reçu la palme
du martyre : saint René Goupil et saint Jean de la Lande.
Il y a enfin à la mission
quelques jeunes garçons confiés par leur famille aux jésuites afin d’apprendre
les langues indigènes et de devenir interprètes. Deux d’entre eux joueront un
grand rôle dans la vie canadienne : Pierre Boucher, futur gouverneur de Trois-Rivières
et fondateur de Boucherville, et Charles Le Moyne qui fondera Longueuil et dont
les fils s’illustreront dans la défense du pays.
LA VIE À LA MISSION
Sainte-Marie-des-Hurons
est avant tout une maison religieuse, un foyer pour les missionnaires. La
mission est placée sous le patronage de Notre-Dame de la Conception. L’église
des indigènes est consacrée à saint Joseph, patron du pays, « pour ne pas
séparer ceux que Dieu a unis si étroitement », explique la Relation de
1640. Malgré les rudes conditions de vie, la discipline religieuse est
grandement à l’honneur parmi les Pères. D'ailleurs, le Père Jérôme Lalemant y
veille.
Sa précision coutumière
se retrouve dans l’horaire : lever à 4 heures, messes et dévotions jusqu’à 8
heures, visite des cabanes jusqu’à midi. Leçon de catéchisme au son de la
cloche et, à 5 heures, conférence spirituelle pour y faire le point des travaux
et étudier les progrès à obtenir. Un tel cadre suppose une ardente vie de
communauté qui transparaît dans les lettres et les écrits laissés par les
missionnaires. Nous ne pourrons en citer que quelques extraits mais ils nous
feront déjà entrer un peu dans l’intimité de ces âmes d’élite marchant vers les
sommets de la sainteté.
LA VIE SPIRITUELLE DES
MISSIONNAIRES
C’est avant tout la
dévotion à la sainte Eucharistie qui fournit à ces jésuites la force nécessaire
dans toutes leurs difficultés. Le P. Buteux a écrit son édification d’avoir vu
saint Isaac Jogues faire son action de grâces « comme d’une âme collée,
s’il faut ainsi dire, au Saint-Sacrement ». « Il est la source de
toute douceur et tout le soutien de notre cœur », s’exclame saint Charles
Garnier. Dans la misère des cabanes, Jésus-Hostie est le réconfort de tous.
« N’est-ce pas être en Paradis jour et nuit, dit saint Jean de Brébeuf, de
n’être séparé de ce Bien-Aimé des nations que de quelque écorce ou branche
d’arbre ? »
C’est devant le
tabernacle que ce saint missionnaire reçoit le plus de grâces mystiques :
« Il semble que Dieu, suppléant à ce qui nous manque, comme en récompense
de lui avoir trouvé place dans ces pauvres cabanes, nous veuille combler de
bénédictions. » Et de fait, Notre-Seigneur lui apparaît souvent “ sans
forme ni beauté ”, ou crucifié. Mort à lui-même, saint Jean de Brébeuf est orné
de dons précieux : la douceur à l’égard de tous, l’indifférence à tous les
événements et la patience pour supporter l’adversité.
CONSOLATIONS ET COMBATS
SPIRITUELS
Tous les Pères reçoivent
la direction spirituelle du P. Chastelain. Certains jouissent de fortes
consolations spirituelles. Ainsi, le P. Chaumonot écrit à la fin de sa vie :
« Depuis cinquante-cinq ans au moins, je n’ai éprouvé ni sécheresse, ni
ennui, ni dégoût dans mes oraisons. La divine bonté montre plus de tendresse au
plus petit et au plus faible de ses enfants. Ce n’est pas qu’elle l’aime plus mais
elle connaît que, sans ce secours, il ne ferait que languir. » Tout autre
est la vie spirituelle d’un jeune missionnaire de la Province de Toulouse, le
P. Noël Chabanel.
Le P. Ragueneau écrit de
lui : « Son humeur était si éloignée des façons d’agir des sauvages qu’il
ne pouvait quasi rien agréer en eux ; leur vue lui était onéreuse, leur
entretien rebutant, et il ne pouvait se faire aux vivres du pays. » En
plus de ces épreuves matérielles, Dieu se cache, le laissant en proie au
dégoût. Tenté violemment par le désir de revoir la France, « jamais pour
tout cela il n’a voulu se détacher de la croix où Dieu l’avait mis ; au
contraire, il s’obligea par vœu d’y demeurer jusqu’à la mort afin de mourir en
la croix. » Il prononce son « vœu de perpétuelle stabilité en cette
mission des Hurons », le jour de la Fête-Dieu de l’an 1647, se disposant
au sacrifice suprême.
L’AMOUR DE LA CROIX
C’est par l’amour de
Jésus, et de Jésus crucifié, que tous les Pères se ressemblent. Sans cesse
revient dans leurs textes le désir d’être attachés avec Jésus à la croix pour
le salut des âmes. Dès son arrivée, saint Charles Garnier soupire : « Si
j’eusse eu assez de cœur et de courage, je ne doute point que Notre-Seigneur ne
m’eût donné un bout de sa croix à porter », « car c’est un témoignage
assuré que Dieu nous aime, que de nous faire porter la croix de son
Fils ». Il écrit encore à son frère : « Si le Canada est pour moi un
temple saint, le pays des Hurons en est le Saint des saints : on y doit jouir
des chastes embrassements de l’Époux sacré, et tout ensemble on y est attaché à
la croix car Jésus et la croix sont inséparablement unis. »
LE DÉSIR DU MARTYRE
Cette croix tant aimée
prend corps davantage chaque jour et se dresse sur l’horizon, du côté des
Iroquois, comme la voit apparaître dans le ciel saint Jean de Brébeuf.
« Cette croix était assez grande pour y attacher tous les Pères »,
elle signifie le martyre. Tous s’y préparent depuis le moment où ils ont
demandé d’être envoyés dans cette mission. Dès 1639, saint Jean de Brébeuf
prononce ce vœu sublime : « Oui, mon Seigneur Jésus, je fais vœu de ne
jamais manquer la grâce du martyre si, dans votre miséricorde, Vous l’offrez à
votre indigne serviteur (...). Je vous offre donc dès aujourd’hui et de grand
cœur, ô mon Seigneur Jésus, et mon sang et ma vie, afin que si vous m’en
accordez la grâce, je meure pour vous qui avez daigné mourir pour moi. Faites
que je vive de manière à accepter ce genre de mort. Ainsi, Seigneur Jésus, je
prendrai votre calice et j’invoquerai votre nom, Jésus, Jésus, Jésus. »
À cette vocation de
victime pour l’extension de la foi au Canada, chacun se livre de grand cœur.
« Ô mon cher frère, écrit saint Charles Garnier, bénissez Dieu de ce qu’il
m’a donné des frères martyrs et des saints qui aspirent tous les jours à cette
couronne. Je me regarde dorénavant comme une hostie qui est à immoler. »
Et saint Noël Chabanel, que nous avons vu si tourmenté par la nature, n’est pas
en reste : « Hélas, il faut une vertu d’une autre trempe que la mienne
pour mériter l’honneur du martyre. Ce sera quand il plaira à la divine bonté
pourvu que de mon côté je tâche de me faire martyr dans l’ombre, d’un martyre
sans effusion de sang. Souvenez-vous de moi au saint autel comme d’une victime
destinée peut-être au feu des Iroquois. » Il obtiendra, lui aussi, la
palme du martyre.
LA PRÉDICATION CHEZ LES
HURONS
Fortifiés spirituellement
par leur vie de communauté à Sainte-Marie, les missionnaires sont prêts à
affronter toutes les peines. Après le retour des hommes de la chasse, le P.
Lalemant envoie ses prédicateurs, le plus souvent deux par deux, dans les
différents villages hurons. On signale qu’à l’arrivée des PP. Garnier et Le
Moyne à Teanaustaie, la principale bourgade, se produisent plusieurs guérisons
extraordinaires, ce qui facilite les débuts.
Mais ce fait est
exceptionnel et le véritable miracle, selon le jugement de leur supérieur, est
la vie même des missionnaires. « Quand je les vois embrasser la croix avec
plaisir, les souffrances avec joie et les mépris avec amour, étant
continuellement exposés à mille dangers de la mort, il me vient en pensée que
Dieu voulait qu’une vertu si forte suppléât au défaut de miracles. »
Les différents villages
sont placés sous le patronage de grands saints chers à nos jésuites : outre
l’Immaculée Conception (Ossossané) et saint Joseph (Teanaustaïe), il y a saint
Ignace, saint Michel, saint Louis, saint Jean-Baptiste. Lorsqu’ils y arrivent,
les Pères doivent trouver l’hospitalité d’une cabane qui sera également le
cadre de la prédication.
La cabane huronne, comme
celle des Iroquois, se présente comme une voûte allongée que forment des
perches jointes au sommet. Les cabanes les plus importantes peuvent atteindre
60 mètres de longueur. Sur l’allée centrale, qui court d’un bout à l’autre,
s’alignent des feux, chacun servant pour deux ménages établis de part et
d’autre de l’allée. Des écorces recouvrent l’armature de perches, laissant le
sommet découvert pour qu’entrent l’air et la lumière et sorte la fumée quand le
vent ne la refoule pas.
À l’intérieur, ce que
découvrent les missionnaires est plutôt différent de l’imagerie romantique
maintenant popularisée : « Si vous les allez trouver dans leurs cabanes,
vous y trouverez une petite image de l’enfer, n’y voyant pour l’ordinaire que
feu et fumée et des corps nus de çà et de là, noirs et à demi rôtis, pêle-mêle
avec des chiens qui sont aussi chéris que les enfants de la maison, dans une
communauté de lit, de plat et de nourriture avec leurs maîtres. » Les
Hurons sont difficiles à convertir. Ils se vantent de leurs impudicités et
beaucoup s’éloignent quand on leur parle de “ crucifier leur chair ”, selon l’expression
du P. de Brébeuf.
Malgré les difficultés
rencontrées par les missionnaires jésuites dans leur prédication chez les
Hurons, plusieurs âmes droites se convertissent, même parmi les capitaines les
plus réputés. Leur exemple produit alors plus d’effet que beaucoup d’efforts
des prédicateurs.
Les Relations ont
conservé le portrait de plusieurs de ces convertis exemplaires. Il faut évoquer
d’abord ce Joseph Chiouatenhoua qui est le premier Huron à suivre les Exercices
de Saint-Ignace en huit jours. Son confesseur, le P. Lemercier, a
heureusement consigné une méditation du néophyte : « Seigneur Dieu, je me
réjouis de te connaître enfin. Tu as fait le ciel et la terre. Tu nous as
créés, les hommes. Tu es notre maître comme nous le sommes du canot et de la
cabane que nous avons faits (...). Oui, tu nous aimes. Je me consacre à toi. Tu
es mon seul maître. Fais de moi ce que tu voudras. C’est en ta parole que
j’espère. On ne doit plus craindre la souffrance dans la vie. Car nous en
retirerons un accroissement de joie dans le Ciel et plus de courage dans
l’affliction. Vraiment la mort n’est pas à craindre car c’est précisément ce
qui nous ouvre le bonheur du Ciel. »
Ce bon chrétien se porte
souvent au secours des Pères, et il décide un jour d’agrandir sa cabane afin
qu’une chapelle assez décente pour son Dieu puisse y trouver place. En ayant
reçu la garde, il s’écrie : « Hélas, mon Dieu, il faut un saint pour garder
les choses saintes. J’ai soin de votre temple, ayez soin de mon âme, mon Dieu
c’est à vous de me sanctifier. »
Joseph est le seul
baptisé qui reste ouvertement fidèle durant la tempête provoquée par l’épidémie
de 1639. Chose rare parmi les Hurons, il tient à s’instruire et passe même un
hiver entier à Sainte-Marie pour apprendre à lire et à écrire. Un jour de 1640,
il succombe dans son champ sous les coups de deux Iroquois embusqués, mais son
frère Teondechoren se fait alors baptiser et perpétue ses vertus et son
exemple.
Étienne Totihri, lui, est
un ancien. À la mission Saint-Joseph, il rassemble les chrétiens dans sa cabane
pour le catéchisme et pour la prière du matin et du soir. Il avoue recevoir des
grâces mystiques. « Ce n’est point un mensonge que Jésus-Christ soit en
l’Hostie : je l’y sentis le jour de Noël après avoir communié. » Il aime
passer plusieurs jours de suite à Sainte-Marie pour prier. Un jour, une grâce
intime le pousse à aller prêcher la nation des Neutres, tribus païennes qui ont
repoussé les missionnaires. Il y reste plus d’un mois, gardant toujours son
chapelet bien visible autour du cou, ce qui attire les questions des indigènes
et lui permet de prêcher la foi avec succès.
Dans les villages, les
convertis doivent souvent affronter les païens de leur entourage et certains
sont même obligés de partir, chassés par le parti des sorciers. Quelquefois les
missionnaires ont la douleur de voir des néophytes apostasier et devenir parmi
les plus acharnés persécuteurs. Mais dans l’ensemble, la persécution fortifie
plutôt la foi des chrétiens. La plupart ont pris l’habitude de se confesser une
fois par semaine et ceux qui sont admis à communier s’y préparent plusieurs
jours à l’avance. Vers midi, ils s’assemblent au son de la cloche pour le
sermon ou le catéchisme, et ensuite récitent le chapelet.
Les baptêmes ont
généralement lieu très solennellement à la mission Sainte-Marie ; c’est là
aussi que les chrétiens affluent un dimanche sur deux, lorsque les chemins sont
libres ; ils s’édifient alors mutuellement entre convertis des différents
villages et nourrissent leur piété et leur admiration de l’Église en de
grandioses cérémonies. À partir de 1646, grâce aux progrès du christianisme un
peu partout dans le pays, des missions stables sont créées dans chaque village.
Les baptêmes se multiplient : 164 en 1646, 525 en 1647.
La moisson commence à
lever. Mais, parallèlement, les Iroquois accroissent leur menace et resserrent
leur étreinte.
LES PRÉMICES DU SACRIFICE :
SAINT ISAAC JOGUES ET SES COMPAGNONS
LA GUERRE IROQUOISE
Les Iroquois, établis au
sud du lac Ontario et le long de la rivière Mohawk, pratiquent le commerce des
fourrures avec la colonie hollandaise qui s’étend le long de la rivière Hudson,
depuis Fort-Orange (maintenant Albany) jusqu’à la Nouvelle-Amsterdam
(aujourd’hui New York). Ce ne sont pas seulement des intérêts économiques qui
poussent les Iroquois à la guerre contre toutes les autres nations voisines,
mais aussi de vieilles revanches à prendre. Aussi, devenus maîtres de la voie
du Saint-Laurent, se soucient-ils moins d’exploiter cet important réseau de
traite à leur profit que d’exterminer les nations qu’ils n’ont pu encore
atteindre : Algonquins, Outaouais, Pétuns, Neutres, Ériés...
Jusqu’en 1639, il n’y a
pas de vrai vainqueur. La guerre, perpétuelle, consiste surtout à utiliser
contre les hommes les techniques de la chasse. Or à cette date, les états
généraux de Hollande décident d’établir dans leur colonie américaine la liberté
du commerce. Les trafiquants anglais et hollandais affluent alors, venant
s’installer près des Iroquois. Ils accumulent de gros profits en échangeant les
peaux de castor contre de l’eau-de-vie et des armes à feu, ce que les colons
français s’interdisaient de pratiquer.
Dès ce moment, dans les
guerres indiennes la lutte est déséquilibrée ; les Hurons, comme toutes les
nations avoisinantes, sont menacés. Ce n'est qu'à partir de 1641 que le
gouverneur français Montmagny va autoriser la vente des armes à feu aux Hurons
chrétiens uniquement. Il offre lui-même une arquebuse à son filleul Charles
Sondatsaa. Mais il est déjà trop tard : pour s'approvisionner, les Hurons
doivent franchir les lignes iroquoises, ce qui est bientôt une impossibilité.
Car en peu de temps, la
tribu des Agniers, la plus proche de la Nouvelle-Hollande, est équipée de
quatre cents arquebuses. Forts de cet armement, ses guerriers descendent la
rivière Richelieu, ou “ Rivière des Iroquois ”, pour barrer le passage du
Saint-Laurent. Cette voie de communication est vitale, non seulement pour les
Hurons et leurs missionnaires, mais aussi pour toute la colonie française. Il
faut se rappeler que les bénéfices tirés du commerce des fourrures constituent
l’unique contrepartie des immenses capitaux engagés par la compagnie des
Cent-Associés dans l’œuvre colonisatrice et que seuls ils justifient l’armement
chaque année des navires pour le Canada.
PRISONNIERS DES IROQUOIS
En 1642, une vingtaine de
Hurons parmi les meilleurs chrétiens décident de forcer le passage et de porter
les peaux à Québec. Ils y parviennent sans encombre, mais au retour, le 2 août,
près de Trois-Rivières, ils sont capturés par les Iroquois. Le P. Jogues qui
les accompagne réussit à se cacher au milieu des roseaux. Mais, pour ne pas
abandonner ses chrétiens ni le donné René Goupil, il se livre et baptise
aussitôt un vieillard qui sera tué quelques heures plus tard sur le lieu même
de son baptême. Le jeune et agile Guillaume Couture avait lui aussi réussi à
s’échapper en compagnie de quelques Hurons. Mais pour ne pas laisser « son
Père », il revient sur ses pas et se constitue prisonnier à son tour.
Comme tous les autres, il ne tarde pas à subir les supplices rituels que les
Iroquois réservent à leurs prisonniers : ongles arrachés, doigts broyés sous
les dents des vainqueurs et, lorsqu’on arrive en territoire iroquois,
bastonnade dans chaque village. Et ce n’est qu’un début d’horribles récits dont
la lecture remplit d’admiration pour ces Indiens chrétiens.
Voici Eustache
Ahatsistari, le plus vaillant chef de guerre huron, dont le baptême a été
déterminant pour le progrès de la foi en Huronie. Tandis qu’on le brûle avec
des raffinements de cruauté, il pardonne à ses bourreaux, attitude tout à fait
nouvelle dans ces contrées. Tous les Hurons prisonniers sont baptisés ou
confessés par le P. Jogues qui donne l’exemple de la sainteté. Quand on lui
coupe un pouce, le jésuite le ramasse de l’autre main et l’offre à Dieu en
sacrifice ; mais ce n'est pas son seul supplice comme le montre son récit :
« Ils me suspendirent au milieu de la cabane par le haut des bras avec des
écorces. Pour m’apprendre que, si jusqu’alors j’avais supporté quelque chose
avec courage ou avec patience, cela venait non de moi, mais de celui “ qui
donne la force à qui est fatigué ”, voici que dans ce supplice, comme si
j’étais rendu à moi-même, je gémis et, à cause de la violente douleur, je priai
mes bourreaux de relâcher un peu mes liens. Mais, avec raison, Dieu faisait
que, plus je les priais, plus ils les resserraient. Après un quart d’heure
environ passé en cette posture, j’aurais bientôt rendu l’âme s’ils n’eussent
défait mes liens. » Et le futur martyr tire de cette faiblesse une
admirable méditation : « Je vous rends grâce, Seigneur Jésus, de ce que
j’ai appris par cette légère épreuve combien vous avez daigné souffrir pour moi
sur la Croix, alors que le poids de tout votre corps très saint était suspendu
non par des cordes mais par vos mains et par vos pieds cruellement percés de
clous. » L’Indien qui a eu pitié de lui est un étranger de passage. Or, un
an plus tard, à plus de trois cents kilomètres, le P. Jogues, devenu esclave,
le retrouve moribond. Il peut le baptiser et assister à sa mort paisible.
Le missionnaire ainsi que
les deux donnés et quelques autres Hurons ont eu en effet la vie
sauve. Mais c’est pour connaître le long martyre de l’esclavage, « une vie
plus cruelle que toute mort », dit-il lui-même. Cinq mois après les
premiers supplices, leurs doigts ne sont pas encore cicatrisés et l’hiver est
terrible, « surtout la nuit lorsque j’étais contraint de coucher nu sur la
terre nue ou sur de dures écorces d’arbres ». Par haine, on veille à ce
qu’il n’ait pas à son usage de couverture en peau d’orignal. Ce qui ne
l’empêche pas de continuer à réconforter, dès qu’il le peut, ses pauvres
compagnons de captivité.
René Goupil, de son côté,
supporte avec grand amour tous les mauvais traitements. Il demande au
missionnaire de pouvoir prononcer les vœux de religion des frères jésuites. Le
P. Jogues le lui permet. Quelques jours plus tard, ils venaient de réciter
ensemble le chapelet, quand un Iroquois furieux le frappe mortellement pour le
châtier d’avoir tracé le signe de la Croix sur un enfant. L’humble Frère
devient ainsi le premier martyr de l’Église canadienne.
À partir de ce jour, le
P. Jogues n’a plus la possibilité d’exercer le moindre ministère. Après seize
mois de captivité, n’ayant plus d’utilité au milieu des Iroquois, il accepte de
s’échapper grâce aux Hollandais qui, sur les instances de la régente de France,
Anne d’Autriche, payent rançon pour sa libération. Il rentre en France pour
Noël 1643, portant les stigmates de sa captivité. Le pape Urbain VIII lui
octroie un indult particulier afin de pouvoir célébrer la messe malgré ses
mains mutilées : « Il serait indigne, affirme le Souverain Pontife, qu’un
martyr de Jésus-Christ ne pût pas boire le sang de Jésus-Christ. » Mais
Isaac Jogues n’aspire qu’à retrouver le champ d’apostolat canadien ; ses
confrères le voient « aussi gai comme s’il n’avait rien souffert et aussi
zélé pour retourner aux Hurons aller secourir ces pauvres peuples et achever le
sacrifice commencé ». Et il ne tarde pas à recevoir la permission de
regagner “ le pays des croix ”.
En 1645, il se trouve à
Ville-Marie où il fait l’édification de toute la colonie naissante : « Il
restait une grande partie de ses jours devant le Saint-Sacrement et assistait à
autant de messes qu’il pouvait et à son dire il n’avait aucune dévotion mais il
voulait compenser le temps qu’il n’avait pu offrir ce divin Sacrifice et
prévenir celui auquel il serait privé de ce bonheur. »
Au printemps 1646, on
apprend que les Iroquois veulent faire la paix. Le gouverneur Montmagny décide
alors l’envoi au pays iroquois d’une ambassade française composée de
l’ingénieur de la colonie, Jean Bourdon et du P. Jogues. Celui-ci écrit à
son supérieur : « Mon cœur au commencement a été comme saisi de crainte
que ce que souhaite et doit extrêmement priser mon esprit n’arrivât. La pauvre
nature qui se souvient du passé a tremblé. Oui, mon Père, je veux tout ce que
Notre-Seigneur veut, et je le veux au prix de mille vies ; car c’est beaucoup
d’être au milieu d’une nation pervertie, seul et sans messe. » L’ambassade
pacifique revient au bout de deux mois : le Père a baptisé des enfants mourants
et confessé des chrétiens hurons, jetant ainsi les bases d’une future
Chrétienté.
On note également que ce
grand mystique a collaboré à l’établissement d’une carte très précise de cette
contrée. Il envoie même au gouverneur une description historique, géographique
et militaire minutieuse de la colonie hollandaise. On y lit l’état des
fortifications, la navigabilité des rivières, le nombre des défenseurs et même
la marque des canons : « cinq pièces de canon de Breteuil et autant de
pierriers ». Ces renseignements pourraient être utiles le jour où l’on
déciderait de mater les Iroquois en empruntant le chemin le plus court, celui
de l’Océan, et d’empêcher les Hollandais de leur fournir des arquebuses. Dans
ce but, le P. Le Jeune a déjà présenté en France un plan audacieux d’attaque de
la colonie de l’Hudson pour couper le mal à sa racine. Il n’aura aucune suite ;
après les guerres espagnoles, la France connaît les ravages de la guerre
civile, c’est la Fronde.
Les supérieurs jésuites
décident pendant ce temps que, dès le mois de septembre 1646, le P. Jogues
retournera avec le donné Jean de la Lande consolider ce qu’on appelle
déjà la mission des martyrs. « J’irai et ne reviendrai pas,
écrit une dernière fois saint Isaac Jogues, mais je serais heureux si
Notre-Seigneur voulait achever le sacrifice là où il l’a commencé. Ce peuple-là
est pour moi “ un époux de sang ”, je l’ai épousé par mon sang. À Dieu mon cher
Père, priez-le qu’il m’unisse inséparablement à lui. » Le 18 octobre 1646,
trois semaines seulement après son retour en pays iroquois, le missionnaire
tombe, à Ossernenon, sous la hache d’un Indien de la tribu de l’Ours, la seule
de la nation des Agniers (ou Mohawks) qui voulait poursuivre la guerre. Jean de
la Lande, lui, est livré toute la nuit à la férocité de la jeunesse du village,
et un coup de hache scelle le lendemain son martyre.
L’effet immédiat de ces
trois premiers martyres est de multiplier les conversions chez les Hurons.
C’est au tour du P. Bressani de s’y montrer un ardent apôtre. Ancien prisonnier
des Iroquois, il conserve lui aussi la marque de leurs sévices. Le P. Lalemant
rapporte que « ses mains mutilées, ses doigts coupés l’ont rendu meilleur
prédicateur que nous ne sommes », car les Hurons disent : « Tes
doigts que je vois tronçonnés sont la réponse à tous mes doutes » ou
« Montre-nous seulement tes plaies, elles nous disent plus efficacement
que tu ne pourras faire quand tu sauras entièrement parler notre langue. »
C’est ainsi que lève la
moisson au pays huron : 732 baptêmes sont administrés en 1648 et 1700 dans les
premiers mois de 1649. Mais l’holocauste ne fait pourtant que commencer.
LA CONSOMMATION DE
L’HOLOCAUSTE
LE MARTYRE DU PÈRE DANIEL
Au cours de l’été 1648,
les Iroquois reprennent leurs attaques contre les Hurons en commençant par les
villages de la frontière. Le 4 Juillet, Saint-Joseph est investi. Le P. Daniel,
missionnaire en Huronie depuis quatorze ans, encourage tout le monde avec des
accents si touchants que des païens qui étaient demeurés jusque-là parmi les
plus rebelles viennent lui demander le baptême. Ils sont si nombreux qu’il doit
recourir au baptême par aspersion. Puis il donne une dernière absolution à ses
chrétiens en leur annonçant : « Mes frères, nous serons aujourd’hui dans
le Ciel. » Il sort alors du côté par où arrivent les ennemis qui
s’arrêtent d’étonnement et reculent même. Mais, s’étant ressaisis, ils le
transpercent de flèches. Le P. Daniel tombe en prononçant le nom de Jésus.
Comme le bon Pasteur, il donne ainsi sa vie pour ses brebis dont plusieurs
prennent la fuite tandis que les Iroquois s’acharnent sur le corps du
missionnaire avant de le jeter dans l’église en flamme où est consommé
l’holocauste.
Les escarmouches se
poursuivent jusqu’à l’hiver, et les Relations décrivent à l’envi la ferveur qui
règne parmi les Hurons. La grâce transforme ces natures autrefois si barbares.
Quelle joie de voir le zèle de tous les chrétiens à s’assembler pour les
prières communes, le matin avant le lever du soleil et le soir au retour des
travaux. Et les enfants ne sont pas les derniers pour prier : on voit des
fillettes aller couper du bois dans la forêt en récitant ensemble le chapelet.
À la Conception, tous les anciens se sont groupés pour demander au
missionnaire de réformer leurs coutumes selon la loi chrétienne, si bien que
les villages voisins en parlent maintenant comme le village des chrétiens.
LE MARTYRE DU PÈRE DE
BRÉBEUF
L’accalmie due à l’hiver
est de courte durée. Dès mars 1649, l’attaque générale est menée. Un millier
d’Iroquois armés d’arquebuses hollandaises montent au petit matin à l’assaut du
village de Saint-Ignace : ils y massacrent la plupart des habitants et se
dirigent vers Saint-Louis distant d’une heure de marche. Là se trouve le P.
Jean de Brébeuf assisté du P. Gabriel Lalemant.
Le frêle neveu du P.
Jérôme est arrivé à la mission huronne depuis six mois à peine. Sa faible
complexion est compensée par l’ardeur qui l’a poussé à demander ce poste
dangereux : « Sus donc mon âme, perdons-nous saintement pour donner ce
contentement au Cœur Sacré de Jésus-Christ ; il le mérite et tu ne peux t’en
dispenser si tu ne voulais vivre ingrate à son amour. » Le village de
Saint-Louis a été alerté par des rescapés de Saint-Ignace ; seuls y demeurent
les guerriers et les Pères pour assister ceux qui vont mourir : « Nos
armes sont les sacrements », disent-ils.
Sous les assauts répétés,
les quatre-vingts défenseurs sont irrésistiblement submergés et les survivants,
dont les Pères, sont emmenés captifs à Saint-Ignace. Là commencent, dès le
soir, les supplices, spécialement pour les missionnaires qui sont brûlés avec
des tisons et des haches rougies au feu ; scalpés, ils sont ensuite ondoyés
d’eau bouillante en dérision du saint baptême ; on leur coupe des morceaux de
chair qui sont grillés et mangés sous leurs yeux.
Au milieu des tourments,
saint Jean de Brébeuf exhorte ses chrétiens : « Mes enfants,
souvenons-nous que Dieu est le témoin de nos souffrances et en sera bientôt notre
trop grande récompense. Soutenez avec courage le peu qui reste de tourments :
ils finiront avec nos vies ; la gloire qui les suit n’aura jamais de
fin. » « Père, répondent les Hurons, notre esprit sera dans le Ciel
lorsque nos corps souffriront en terre. Prie Dieu pour nous qu’il nous fasse
miséricorde, nous l’invoquerons jusqu’à la mort. » Le P. de Brébeuf
souffre “ comme un rocher ” et son silence étonne ses bourreaux eux-mêmes. Au
bout de trois heures, ils lui arrachent le cœur tout vivant pour se nourrir à
la source même de ce courage inouï. De son côté saint Gabriel Lalemant endure
jusqu’au lendemain matin un martyre de quinze heures, levant les yeux au Ciel,
joignant les mains, jetant des soupirs à Dieu qu’il invoque à son secours.
L’ABANDON DE LA MISSION
SAINTE-MARIE
L’objectif suivant des
Iroquois est la mission Sainte-Marie, à une heure de marche de Saint-Louis.
Elle abrite beaucoup de réfugiés venus de tous les villages ; de plus, les
missionnaires sont responsables de toute une maisonnée de donnés et
de pensionnaires. Le Père Ragueneau, leur supérieur, raconte : « Nous
voyant à la veille de la fête du glorieux Saint Joseph, patron de ce pays, nous
nous sentîmes obligés d’avoir recours à un protecteur si puissant. » Tous
font un vœu à Saint Joseph et, le lendemain, jour de sa fête, les Iroquois,
pourtant vainqueurs, prennent la fuite, pris d’une panique subite dont on n’a
pas d’explication convaincante. Ce providentiel salut de la résidence
Sainte-Marie n’empêche pas cependant les Hurons affolés de fuir la région.
Puisque les missionnaires
ont été envoyés pour la conversion de ces Indiens, le P. Ragueneau choisit de
suivre son troupeau. La mort dans l’âme, il décide l’abandon de la mission
Sainte-Marie. On en retire donc tout ce qui peut être emporté, après quoi les
flammes auxquelles on la livre anéantissent en quelques instants le labeur de
dix rudes années.
Pour les Hurons, les
missionnaires sont devenus de vrais pères et doivent déterminer leur avenir.
Une assemblée représentant tous les Hurons a déclaré, en 1648, au P.
Ragueneau : « Mon frère, nous ne sommes plus qu’une poignée de gens ;
c’est toi seul qui soutiens ce pays et le portes entre tes mains. Si tu cessais
de le soutenir, nous tomberions dans l’abîme. » Le supérieur de l’ex-mission
Sainte-Marie décide donc de regrouper tous ceux qui n’ont pas fui et le fait
sur l’île Saint-Joseph (appelée depuis l’île des Chrétiens) située dans le lac
Huron.
Là, les jésuites et leurs
auxiliaires bâtissent un fort « qui ne craignait point ni le feu ni la sape,
ni l’escalade des Iroquois », et ils fortifient également le village huron
qui abrite maintenant six mille âmes. Cette île inculte connaît une famine
effroyable au cours d’un hiver terrible, sous trois ou quatre pieds de neige.
LE MARTYRE DE SAINT CHARLES
GARNIER
Les Iroquois continuent
de rôder et tuent tous ceux qui sortent de l’île. Ils se déterminent d’abord à
attaquer au sud de la baie Georgienne, du côté des montagnes Bleues, la nation
des Pétuns, ainsi que les Hurons qui s’y sont réfugiés. Les Pétuns, trop
confiants, étaient en embuscade alors que les rusés Iroquois arrivent par un
autre chemin et fondent sur le principal village, dégarni de guerriers. C’est
un vrai carnage. Saint Charles Garnier se précipite à la chapelle et encourage
les chrétiens en ces termes : « Nous sommes morts, mes frères ; priez,
prenez la fuite. Portez votre foi avec vous le reste de vos vies et que la mort
vous trouve songeant à Dieu. » Lui veut rester pour baptiser quelques
catéchumènes. Il est abattu et on le voit, avant de mourir, ramper encore vers
un agonisant pour l’assister. On est aux premières vêpres du 8 décembre, jour
où l’Église va fêter l’Immaculée Conception, pour laquelle tous les jésuites,
et particulièrement saint Charles Garnier, ont une grande dévotion. Ce même 8
décembre 1649 saint Noël Chabanel tombe à terre à son tour, d’un “ martyre dans
l’ombre ”, selon sa propre expression : un Pétun apostat le tue, alors que le
missionnaire se mettait en route pour rejoindre l’île Saint-Joseph.
LA FUITE À QUÉBEC
Les débris du peuple
huron rassemblé sur cette île ne pensent qu’à fuir au plus loin des Iroquois.
Le Père Ragueneau doit bientôt prendre la douloureuse décision de rapatrier la
mission jésuite à Québec. Trois cents Hurons chrétiens demandent à suivre. Le
long du chemin, ce ne sont plus que ruines et désolation : Outaouais et
Algonquins ont été, eux aussi, vaincus et dispersés. À Québec, toute la
population, notamment les communautés religieuses, se sacrifie pour héberger et
nourrir ces frères dans le besoin. Plus tard, les jésuites les installeront
dans un domaine loué sur l’île d’Orléans et trois cents autres Hurons viendront
rejoindre, les premiers réfugiés.
ÉCHEC HUMAIN, VICTOIRE
MYSTIQUE
À vues humaines, c’est
l’échec. Mais aux yeux de la foi, de cette foi ardente qui anime la jeune
colonie, les vœux les plus chers des saints missionnaires sont maintenant
réalisés : l’Alliance est scellée, l’Église au Canada peut vraiment naître et
se développer désormais.
Les prémices en sont les
Hurons. Par des calculs très précis, le Père Campeau a répertorié 9421 baptêmes
administrés par les missionnaires de Huronie. Ainsi cette nation, qui comptait
environ 10 000 âmes lors du recensement organisé en 1640 par le Père Jérôme
Lalemant a presque été totalement gagnée au Christ.
LE
CANADA FRANÇAIS, CRÉATION DIVINE
Marie
de l’Incarnation : Pour le Cœur de Jésus à Québec
Montréal :
Pour le Cœur Immaculé de Marie
Les saints martyrs
canadiens
Saint
François de Laval, père de la Nouvelle-France
Saint
René Goupil
Saint René Goupil
Martyr au Canada (+ 1642)
Médecin, frère lai (laïc)
jésuite et coopérateur de saint Isaac
Jogues, il était missionnaire chez les Indiens. Il fut tué par un païen
d’un coup de hache, à Ossernenon au Canada (*), le 29 septembre. Sa
mémoire est célébrée le 19 octobre.
Il fut canonisé par Pie
XI le 29 juin 1930 avec les sept autres martyrs canadiens:
René Goupil (né en
Anjou), Isaac Jogues (né à Orléans), Jean de Brébeuf (né
à Condé sur Vire) et cinq autres missionnaires jésuites: Antoine
Daniel (né à Dieppe), Gabriel
Lallement (né à Paris), Charles Garnier (né
à Paris), Noël
Chabanel (né à Saugues) et Jean de la Lande (né
à Dieppe). Tous furent cruellement mis à mort par les Iroquois et les
Hurons alors qu'ils leur apportaient la paix et la liberté de l'Évangile.
Ils ont été canonisés ensemble en 1930 et déclarés patrons secondaires du
Canada.
(*) un internaute nous signale:
le lieu d’Ossernenon est maintenant dans la vallée du fleuve Mohawk dans l’état
de New York. Le lieu dit aujourd’hui est Auriesville.
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean de La Lande, canonisés
en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus des
figures nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos
découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont
tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités
et donné leurs noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités,
collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des routes et des rues du
Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur
sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
La célébration liturgique
des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada et le 19 octobre
dans l'Église universelle.
À Ossernenon au Canada,
en 1642, la passion de saint René Goupil, martyr. Médecin et coopérateur de
saint Isaac Jogues, il fut tué par un païen d’un coup de hache. Sa mémoire est
célébrée le 19 octobre.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1937/Saint-Rene-Goupil.html
GOUPIL, RENÉ, chirurgien,
frère jésuite, missionnaire et martyr, baptisé le 15 mai 1608 à
Saint-Martin-du-Bois, France, fils d’Hypolite Goupil et de Luce Provost ;
décédé en Iroquoisie le 29 septembre 1642, canonisé par le pape Pie XI le 29
juin 1930.
Nous savons avec
certitude que René Goupil était déjà chirurgien, à son entrée au noviciat de
Paris le 16 mars 1639. Son nom n’apparaît pas dans les listes officielles pour
les années suivantes. Mais une note conservée aux archives des Jésuites de
Chantilly, près de Paris, nous apprend qu’il dut discontinuer son noviciat,
parce qu’il était affecté de surdité : « Renatus Goupil a tirocinio
Parisiensi exclusus erat, quia surdaster ».
Quand il arriva au Canada
en 1640, il voulait, semble-t-il, réaliser sa vocation missionnaire en qualité
de laïc. Et tout nous porte à croire qu’il était lié à la compagnie par la
promesse des donnés. On le trouve à la mission Saint-Joseph de Sillery, près de
Québec, de 1640 à 1642. Il est au service des missionnaires qui apprécient
surtout ses talents de chirurgien.
Le 1er août 1642, il
quitte Trois-Rivières en compagnie d’Isaac Jogues,
de Guillaume Couture*,
de plusieurs chefs hurons, parmi lesquels Eustache Ahatsistari,
Joseph Teondechoren, et la nièce de celui-ci, fille du célèbre Joseph Chihouatenha,
Thérèse Oionhaton,
qui s’était formée à la pratique des vertus chrétiennes chez les Ursulines.
Cette flotille qui comprenait 12 canots et qui comptait quelque 40 personnes se
dirigeait vers la Huronie, où Goupil allait exercer désormais son métier de
chirurgien. Quelques jours plus tard, tout le groupe tombait aux mains des
Iroquois qui emmenèrent Goupil dans leur pays. C’est là, à Ossernenon
(Auriesville, N.Y.) qu’il succombait sous la hache d’un Iroquois irrité parce
qu’il l’avait vu faire le signe de la croix sur un enfant. C’était le 29
septembre 1642. Quelques jours plus tôt, il avait prononcé ses vœux de religion
entre les mains de saint Isaac Jogues. On le vénère comme le premier jésuite
martyr du Canada.
Le récit de sa mort,
contenu dans la Relation de 1643, est à l’origine de la venue au
Canada d’un de ses camarades : « un autre jeune Chirurgien bien versé
dans son art, & bien cognu dans l’Hospital d’Orléans, où il a donné des
preuves de sa vertu, & de sa suffisance, a voulu prendre la place de son
camarade, il est passé en la Nouvelle France. » Ce texte, ajouté à celui
du catalogue de la compagnie, suffit à établir que Goupil avait étudié la
chirurgie et qu’il n’était pas tout simplement chirurgien-barbier.
ACSM, Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau), repr. RAPQ,
1924–25 : 1, 3, 30, 34, 38, 89–93.— ARSI, Codex Franc. 22, f.359v.— JR (Thwaites),
XXIII, XXIV, XXXI et surtout XXVIII : 116–134, notice biographique rédigée
par Isaac Jogues qui constitue le document le plus important sur Goupil et qui
est reproduite dans Jésuites de la N.-F. (Roustang), 254–261.— Positio
causae.
Bibliographie de la
version révisée :
Arch. départementales de Maine-et-Loire (Angers, France), « Reg. paroissiaux et d’état civil », Saint-Martin-du-Bois, 15 mai 1608 : www.archives49.fr/acces-directs/archives-en-ligne (consulté le 10 juill. 2012).
© 1966–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/goupil_rene_1F.html
Saint
Isaac Jogues
Saint Isaac Jogues
Missionnaire jésuite au
Canada (+ 1646)
Originaire d'Orléans, il
fut missionnaire jésuite et fut envoyé au Canada. En 1642, alors qu'il
évangélise les indiens Hurons, il est capturé par les Iroquois qui le mutilent
atrocement et en font leur esclave. Libéré par les Hollandais, il rentre en France.
Mais il veut revenir sur la terre indienne et c'est là qu'il sera massacré par
les indiens Mohawks en pays iroquois, à Ossernenon, actuellement dans l'État de
New York.
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac Jogues, René Goupil, Jean de La Lande, canonisés
en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus des figures
nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos découvreurs
et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont tracé nos routes
d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités et donné leurs
noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités, collèges, écoles), à
des villages, des paroisses, des routes et des rues du Québec. Davantage, c'est
jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
La célébration liturgique
des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada et le 19 octobre
dans l'Église universelle.
Saints Jean
de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons prêtres martyrs, site des
Jésuites de la Province de France.
À Ossernenon, alors en
territoire canadien, en 1646, la passion de saint Isaac Jogues, prêtre de la
Compagnie de Jésus et martyr. Réduit d’abord en esclavage par des païens, il
eut les doigts coupés, puis la tête fracassée d’un coup de hache.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/8609/Saint-Isaac-Jogues.html
JOGUES, ISAAC,
prêtre, jésuite, missionnaire chez les Hurons puis chez les Iroquois,
ambassadeur de la paix auprès des Iroquois, né le 10 janvier 1607 à
Orléans (France), assassiné par les Iroquois à Ossernenon (Auriesville, N.Y.)
le 18 octobre 1646, canonisé le 29 juin 1930 avec sept de
ses compagnons martyrs.
Cinquième de neuf enfants, il était né dans une famille à l’aise qui comptait des notaires, des avocats, des apothicaires et des marchands. Jogues commença ses études à la maison paternelle, sous la direction d’un maître privé, et les poursuivit au collège des Jésuites qui venait d’être fondé à Orléans en septembre 1617. Il termina ses cours à 17 ans. Il aurait pu prendre en main le commerce prospère laissé par son père où encore, comme ses oncles, opter pour le droit où le fonctionnarisme. Mais il préféra suivre ses maîtres, les Jésuites, et en octobre 1624, il fut le premier jésuite orléanais à entrer au noviciat de Rouen, où il se mit à l’école du père Louis Lallemant, auteur spirituel et maître de novices réputé. Il prononça ses premiers vœux deux ans plus tard et entreprit ses études philosophiques au collège de La Flèche, où survivait encore l’intense esprit missionnaire qu’y avait implanté en 1613 le père Énemond Massé.
En 1634, Jogues commença
d’étudier la théologie à Clermont (Paris), institution renommée qui comptait
alors 2 000 élèves. Il était en même temps préfet de discipline des
étudiants laïcs. Pour des raisons mystérieuses, il ne voulut point continuer les
études théologiques que ses aptitudes intellectuelles lui auraient aisément
permis de poursuivre. En effet, il avait toujours été studieux, avait une
connaissance approfondie du latin et du grec, s’exprimait dans un style coulant
et fleuri qui correspondait fort bien à ses manières courtoises et raffinées de
gentilhomme de la Renaissance. Pourtant, il demanda d’être dispensé du reste de
ses études. Peut-être était-il impatient de se rendre dans les missions
d’Amérique que la lecture des Relations des Jésuites lui avaient fait
connaître ?
L’ordination sacerdotale,
qui fut conférée à Jogues dès la fin de janvier 1636 dans la chapelle de
Clermont, avançait d’autant son départ pour les missions. Sa première messe,
dite dans l’église d’Orléans le Premier dimanche du carême, fut un mélange de
joie et de tristesse pour sa famille. Sa mère se consola en préparant des
vêtements sacerdotaux et quelques accessoires, les seuls cadeaux que le
missionnaire accepta pour sa traversée dans le Nouveau Monde. Le jeune
prêtre, qui achevait sa formation, se sentait de plus en plus engagé dans sa
vocation religieuse et missionnaire. Il se détachait de toute préoccupation
terrestre, même de sa famille, mais avec beaucoup de délicatesse et
d’affection. Les lettres qu’il écrivit à sa mère à cette époque et durant les
années suivantes nous le montrent sous son vrai jour.
Le départ, plusieurs
fois remis, eut lieu le 8 avril 1636. Dans le convoi des huit
navires, Jogues prit place avec le père Georges d’Endemare sur le vaisseau qui
devait faire escale à l’île de Miscou, près de la baie des Chaleurs. Après huit
semaines de navigation, le missionnaire arriva à ce poste de traite qui
comptait 25 Français et 2 jésuites. Une semaine plus tard, il reprit la route,
passa deux jours à Tadoussac où il prît contact avec les Indiens, puis continua
vers Québec, d’où il repartit immédiatement pour Trois-Rivières. La vue de
ses confrères Ambroise Davost et
Antoine Daniel,
amaigris et terriblement vieillis après quelques années de vie missionnaire,
l’impressionna fortement. Il assista au supplice d’un prisonnier iroquois aux
mains des guerriers hurons. Malgré le fameux « « avertissement
d’importance » du père de Brébeuf,
il ne put rester indifférent. Ses lettres ne portent pourtant aucun signe
d’effroi ; elles ne respirent que zèle et force d’âme. Il débarqua à
Ihonatiria (Saint-Joseph I) le 11 septembre après 16 jours de
voyage ; on lui donna le surnom d’Ondessonk (oiseau de proie).
Jogues, qui avait échappé
à toutes les indispositions durant la traversée, fut le premier atteint par la
fièvre en septembre. Les épidémies qui sévissaient à cette époque parmi les
Hurons mettaient la vie des missionnaires en danger, car les Indiens en
attribuaient la cause à la présence des religieux. En 1637, la situation devint
si critique que la mort des pères fut décidée par le grand conseil huron. C’est
cette année-là que les missionnaires se réunirent à Ossossané pour un festin
d’adieu à la mode huronne et que Brébeuf rédigea la célèbre lettre –
testament que tous les Jésuites présents signèrent. L’épidémie cessa sans que
l’arrêt de mort fût exécuté. Auparavant, le 16 août, avait été conféré le
premier baptême à un Huron, Joseph Chihouatenha, une âme d’élite dont l’esprit
profondément chrétien devait favoriser le travail apostolique. Toute sa famille
suivit son exemple le 19 mars 1638.
En août suivant, la
supériorité de la mission huronne passait du père de Brébeuf au père Jérôme Lalemant.
Le nouveau supérieur, procédant à une réorganisation de la mission
huronne, décida d’établir une résidence centrale pour les missionnaires.
La construction du fort Sainte-Marie fut confiée au père Jogues. Dans la
suite, celui-ci fut envoyé avec le père Garnier vers
la nation du Pétun. En septembre 1641, Jogues et Charles Raymbaut se
rendaient chez les Sauteux (Chippewas). Ils poussèrent assez loin vers l’Ouest
jusqu’au saut Sainte-Marie. L’accueil fut chaleureux, la rencontre profitable,
et les pères durent promettre de revenir prêcher l’Évangile.
En juin 1642, les Hurons
préparaient une expédition commerciale vers les établissements français, mais
le Saint-Laurent était continuellement surveillé par les Iroquois entre
Ville-Marie et Trois-Rivières. Il fallait d’autre part que les missionnaires se
réapprovisionnent et échangent des nouvelles avec l’Europe. De plus, le père
Raymbaut, gravement malade, devait être hospitalisé. Jogues fut désigné par
Lalemant pour accompagner le convoi, qui se rendit à Québec. Une fois leurs
affaires réglées, les voyageurs s’embarquèrent pour le retour. Ils parvinrent à
Trois-Rivières dans les derniers jours de juillet. En plus de Jogues, le groupe
comprenait Guillaume Couture*,
le donné René Goupil, un autre Français et des Hurons, dont Ahatsistari : en
tout une quarantaine de personnes réparties dans 12 canots. La troupe
s’ébranla définitivement le 1er août 1642. Le lendemain du départ,
les canots furent attaqués sournoisement par des Iroquois en embuscade. Les
historiens ne s’accordent pas tout à fait sur l’endroit où se fit l’assaut.
Quoi qu’il en soit, il à dû avoir lieu dans la région de Sorel, de Berthier ou,
plus vraisemblablement, de Lanoraie. Après une courte fusillade, Jogues,
Goupil, Couture et une partie des Hurons furent emmenés en captivité chez les
Agniers et soumis aux plus effroyables tortures : bastonnade, morsures,
mutilations, dénuement, marches forcées, injures.
Les souffrances morales,
pires encore que la torture physique, Jogues les supporta avec une
extraordinaire force d’âme. Il les endurait avec d’autant plus d’amour qu’il
les avait recherchées. Car, comme il nous le déclare lui-même, c’est
volontairement qu’il s’était jeté dans les mains des Iroquois : « Je
contemplois ce desastre [...] d’un lieu fort advantageux pour me desrober de la
veuë de l’ennemy, me pouvant cacher dans des haliers & dans des roseaux
fort grands & fort espais ; mais ceste pensée ne pût jamais entrer
dans mon esprit. Pourrois-je bien, disois-je à par moi, abandonner nos
François, & quitter ces bons Neophytes, & ces pauvres Catechumenes,
sans leur donner le secours que l’Eglise de mon Dieu m’a confié. La fuite
me sembloit horrible, il faut disois-je en mon cœur, que mon corps souffre le
feu de la terre, pour delivrer ces pauvres ames des flammes de l’Enfer, il faut
qu’il meure d’une mort passagere, pour leur procurer une vie eternelle, ma
conclusion prise sans grandes oppositions de mon esprit, j’appelle l’un des
Hiroquois qui estoient restez à la garde des prisonniers. »
René Goupil fut assassiné
(29 septembre 1642) par un Iroquois, à la vue de Jogues, qui fut
gardé captif jusqu’en novembre 1643 sous la menace constante de la mort. Une
vieille Iroquoise l’avait adopté et il servait de domestique. Il avait été
tellement affaibli par les coups et les privations que le seul travail qu’il
pouvait accomplir était une tâche réservée aux femmes : cueillir le bois
pour alimenter le feu dans la cabane, à la chasse.
Avec la complicité des
Hollandais, Jogues s’embarqua, au début de novembre 1643, sur un navire qui
toucha l’Angleterre à la fin de décembre. Il prit un autre bateau et, le
lendemain, jour de Noël, il descendit sur la côte de la Bretagne. Enfin, le 5 janvier 1644,
il arriva à la plus proche maison des Jésuites, le collège de Rennes. Ses
supérieurs ne purent le reconnaître, tellement les souffrances et les
mutilations l’avaient transformé. Il prit du repos pour se remettre de ses
fatigues et de ses souffrances, tâchant de se dissimuler à l’admiration dont on
voulait l’entourer. Il dut céder aux instances de la reine régente, Anne
d’Autriche, qui voulait absolument contempler ce martyr. Auprès d’elle, de
Mazarin et des directeurs de la Compagnie des Cent-Associés, il apporta le
témoignage de la misère et des besoins de la Nouvelle-France.
Pendant qu’il était en
France, des démarches furent entreprises pour solliciter du pape un indult qui
permettrait à Jogues de célébrer la messe malgré la mutilation de ses doigts.
Le souverain pontife lui accorda volontiers cette faveur, jugeant qu’il
n’était pas convenable qu’un martyr du Christ ne puisse offrir le sang du
Christ (« Indignum esset Christi martyrern Christi non bibere
sanguinem »).
Dans la colonie, on
ignorait encore tout sur Jogues et on n’apprit sa libération que lorsqu’il
descendit à Québec au début de juillet 1644. Malgré le supplice qu’il avait
subi, il demanda vivement à ses supérieurs la faveur de se consacrer à
l’évangélisation des Iroquois. Mais la paix n’était pas revenue chez les
Agniers et le père Vimont préféra
assigner le père Jogues au poste de Ville-Marie, fondé deux ans plus tôt. Cette
période allait être plus calme pour Jogues et lui permettre de rédiger divers
textes importants pour la postérité : le récit de sa captivité, de la mort
de son compagnon Goupil et ce qu’on peut considérer comme la plus ancienne
description de New York.
La paix, qui ne
s’annonçait toujours pas du côté iroquois, finit par poindre au lendemain de la
libération du père Bressani,
en août 1644. Des échanges de prisonniers, proposés par le gouverneur Huault de
Montmagny, favorisèrent les pourparlers. Jogues devint un personnage important
devant le conseil tenu par le gouverneur à Trois-Rivières, le
12 juillet 1645, et lors duquel l’orateur agnier Kiotseaeton joua
un rôle de premier plan. Du 15 au 25 septembre, un nouveau
conseil vint confirmer les intentions pacifiques des Iroquois, mais les
Français conservaient des doutes sérieux sur leur sincérité.
Dès que le père Jérôme
Lalemant fut nommé supérieur général des Jésuites de la Nouvelle-France, Jogues
exprima à nouveau son désir d’aller travailler à l’évangélisation des Iroquois.
Mais les garanties de paix n’étaient pas encore assez sûres et ne
s’accumulèrent que progressivement avec les conseils du 22 février et du
13 mai 1646. Jogues fut alors accepté par le père Lalemant et par le
gouverneur comme ambassadeur de paix auprès des Agniers. C’est avec une joie
mêlée d’une appréhension bien légitime que Jogues reçut la nouvelle de sa
nomination. Au père Jérôme Lalemant, il répondit : « croiriez-vous
bien qu’à l’ouverture des lettres de votre R[évérence] mon cœur à esté comme
saisi de crainte au commencement apprehendant que ce que je souhaite & que
mon esprit doit extremément priser n’arrivast. La pauvre nature qui s’est
souvenuë du Passé à tremblé, mais nostre Seigneur par sa bonté y à mis &
mettra le calme encore davantage. Ouy mon Pere, je veux tout ce que nostre
Seigneur veut au peril de mille vies, ô que j’aurois de regret de manquer à une
si belle occasion, pourrois-je, souffrir qu’il tint à moy que quelque ame ne
fut sauvée, j’espere que sa bonté qui ne m’a pas abandonné dans les rencontres
m’assistera encore, luy & moy sommes capables de passer sur le ventre de
toutes les difficultez qui se pourroient apposer. » Le missionnaire
songea à préparer immédiatement son futur apostolat en apportant une caisse de
vêtements chauds pour l’hiver, le nécessaire de la messe et des cadeaux pour
les Indiens.
Partie le
16 mai 1646 de Trois-Rivières, l’expédition remonta le Richelieu et
traversa le lac Champlain. Jogues fut le premier Blanc à voir le lac Georges,
qu’il nomma Saint-Sacrement, comme le nota son compagnon Jean Bourdon sur
sa carte. Les Agniers furent intrigués par la mystérieuse caisse que Jogues
voulait laisser chez eux. Une fois les pourparlers terminés, les diplomates
prirent le chemin du retour le 16 juin, passèrent au fort Richelieu le 27,
à Trois-Rivières le 29 et arrivèrent à Québec le 3 juillet. Jogues fit
part de sa mission aux autorités, qui refusèrent une autre fois de le laisser
partir pour hiverner chez les Iroquois. De retour à Montréal, Jogues fut, en
fin d’août, rappelé à Trois-Rivières où le conseil de paix l’autorisa à
participer à une nouvelle ambassade que les Hurons projetaient. Cette fois,
Jogues avait décidé d’hiverner. Il partit avec Jean de La Lande,
le 24 septembre, et avec les Hurons, qui les abandonnèrent au fort
Richelieu. Les deux Français continuèrent avec un seul Huron. L’accueil fut
hostile ; vers la mi-octobre, ils furent faits prisonniers. L’esprit des
Iroquois avait complètement tourné parce que, mystifiés par le coffret laissé
par Jogues au village agnier, ils voyaient une confirmation de leurs doutes sur
la cause de l’épidémie, de la sécheresse et de la disette qui avaient suivi son
ambassade d’été. Le 18 octobre, à Ossernenon, Jogues fut assassiné
d’un coup de hache à la tête. La Lande périt de la même façon,
probablement le lendemain.
Parkman à affirmé que
Jogues aurait pu véritablement aspirer à une renommée littéraire. On à même
ajouté que, chez lui, l’humaniste ne pouvait mourir qu’avec le saint, tellement
les qualités d’esprit complétaient celles de l’âme pour lui donner sa pleine
valeur d’écrivain. Comme plusieurs de ses confrères missionnaires de la
Nouvelle-France, il était mystique, mais, en un sens, il les surpassa tous
parce qu’il savait exprimer l’expérience qu’il avait comme eux d’abord vécue.
Ses écrits spirituels, tout aussi limpides que ceux du père de Brébeuf, les
déclassent par un lyrisme qui s’épanouit dans une grande perfection littéraire.
Il domine sa plume comme il maîtrise sa sensibilité, sa mémoire et toutes ses
facultés. Même dans la plus forte douleur, jamais il n’explose, mais on sent
qu’il est conscient de vivre une aventure qui le dépasse sans l’écraser. C’est
que, sous des dehors timides et frêles, il cachait une force d’âme et une
liberté spirituelle étonnantes. C’était un sensible, un passionné d’amour dont
la joie intérieure ne cédait jamais à la douleur. L’amour divin avait
définitivement envahi tout son être.
En
collaboration avec Georges-Émile Giguère
ACSM, Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau), repr. RAPQ,
1924–25 : 3–41 ; divers écrits autographes et apographes de Jogues
dont une notice sur René Goupil (mai 1646) et quelques lettres.— JR (Thwaites),
source imprimée importante ; information bibliographique.— Lettre du père
Jogues, captif chez les Iroquois, au gouverneur de Montmagny, BRH, XXXVI
(1930) : 48s.— Positio causae.— John Joseph Birch, The saint of
the wilderness : St Isaac Jogues (New York, 1936).— BRH,
V (1899) : 88–90 ; XVIII (1912) : 91.— Lucien Campeau, Un site
historique retrouvé, RHAF, VI (1952) : 31–41.— Charlevoix, Histoire
de la N.-F., I : 232–277.— Daniel-Rops, Les Aventuriers de Dieu (Paris,
1951) : 121–142.— N.-E. Dionne, Le Père Jogues et les
Hollandais, BRH, X (1904) : 60–64.— Jésuites de la N.-F.
(Roustang),.— Louis-Raoul de Lorimier, Jogues (en marge de l’histoire,
1607–1646), RC, XIX (1917) : 336–351.— Lucien Lusignan, Essai sur les
écrits de deux martyrs canadiens, BRH, L (1944) : 174–192.— Félix
Martin, Le R. P. Isaac Jogues de la Compagnie de Jésus,
premier apôtre des Iroquois (Paris, 1873).— Rochemonteix, Les
Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, I : 11, 429–443.—
Francis Talbot, Saint among savages (New York & London, 1935) ; Un
saint parmi les sauvages (Paris, 1937).— W. H. Withrow, The
Adventures of Isaac Jogues, S.J., MSRC, III (1885), sect. ii : 45–53.
© 1966–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/jogues_isaac_1F.html
Mutilé, décapité, scalpé : Isaac Jogues, missionnaire jésuite au Canada
Kévin
Boucaud-Victoire - publié le 23/07/17 - mis à jour le
18/10/22
Fêté le 19 octobre, saint
Isaac Jogues a participé à l'incroyable travail d’évangélisation mené par les
Jésuites au XVIIe siècle dans ce qui s’appelait la Nouvelle-France.
Le 24 juillet 1967,
Charles de Gaulle déclenchait une crise géopolitique entre le Canada et la
France. La faute à « Vive le Québec libre ! », prononcé lors
d’un discours mémorable dans la province nord-américaine en plein anniversaire
des 100 ans de la confédération canadienne. Un geste qui nous rappelle la
complexité de l’histoire canadienne, fédération politique qui naît le
1er juillet 1867. À l’époque l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et
la Nouvelle-Écosse, jusqu’ici colonies britanniques, décident de se dégager de
la tutelle du Royaume-Uni. Mais l’histoire canadienne commence avant cet acte
fondateur et les missionnaires jésuites français y ont joué un rôle
déterminant. Parmi eux, saint Isaac Jogues, canonisé par Pie IX en 1930, tient
une place particulière.
Oiseau de proie
Cinquième d’une famille
de neuf enfants, le futur prêtre naît 10 janvier 1607 à Orléans. Il y étudie au
collège des jésuites. Alors qu’à la fin de ses études il a l’occasion de
reprendre le commerce fleurissant de son père, ou de devenir fonctionnaire
comme ses oncles, il préfère suivre ses maîtres jésuites à Rouen, dans la
Compagnie de Jésus.
Il prononce ses vœux en 1626 et démarre des études de philosophe puis de
théologie à Clermont. Peu de temps après avoir été ordonné prêtre, sa vie
bascule. En 1636, il est envoyé comme missionnaire en Nouvelle-France, un
territoire qui s’étend alors de l’actuelle Louisiane au nord du Canada et dont
la capitale est Québec.
Lire aussi :Johnathan, le « gamer » qui évangélise sur Twitch
Il va rejoindre les
jésuites qui évangélisent, au départ avec relativement de succès, les peuples
amérindiens d’Amérique du nord. Celui que l’on surnomme, à son arrivée,
« Ondessonk » (oiseau de proie) s’installe alors dans l’actuel
Canada. Mais à cette époque, des épidémies frappent les Hurons. Elles mettent
en danger la vie des missionnaires car les Amérindiens leur attribuent la
cause. De nombreux prêtres sont mis à mort. Jogues n’est pas impressionné pour
autant et malgré cela sa mission de passe bien. La construction du fort
Sainte-Marie lui est même confiée. Les choses se gâtent néanmoins en 1642 quand
il est capturé par des Iroquois.
Un missionnaire
exemplaire, même sous la torture
Jogues
connaît alors la torture et l’esclavage. Le prêtre n’oublie pas pour autant sa
mission et tente d’apporter aux Amérindiens « le secours que l’Église
de mon Dieu [lui] a confié », selon ses propres mots. Il écarte
l’hypothèse de la fuite et accepte de souffrir « pour délivrer ces pauvres
âmes des flammes de l’Enfer ». Un de ses compagnons, René Goupil, est
exécuté le 29 septembre 1642, sous ses yeux.
Lire aussi :Ils ont planté la croix du Christ au Canada
La mort ne l’effraie pas
pour autant. « Je veux mourir comme j’ai vécu en fils de la très sainte
Église romaine et de la Compagnie », explique-t-il dans une lettre à cette
époque. Il finit quand même par prendre la fuite en novembre 1643. Grâce à des
calvinistes hollandais, il rejoint, dans un premier temps, l’Angleterre, puis
la France. Il est alors reçu par Anne d’Autriche, mère de Louis XIV. Ses mains
étant mutilées, il ne peut plus célébrer la messe. Il doit obtenir une
autorisation exceptionnelle du pape Urbain VIII. Le missionnaire n’a alors
qu’un objectif : retourner évangéliser en Nouvelle-France. Dans une lettre
il explique :
« Le cœur me dit
que, si j’ai le bien d’être employé en cette mission, j’irai et je ne
reviendrai pas, mais je serai heureux si Notre Seigneur voulait achever le
sacrifice où il l’a commencé, et que ce peu de sang que j’ai répandu en cette
terre fût comme les arrhes de celui que je lui donnerai de toutes les veines de
mon corps et de mon cœur. »
Il obtient gain de cause
et repart au printemps 1644, alors que la situation est encore tendue entre les
Français et les tribus iroquoises ou huronnes. En 1646, alors qu’il vit parmi
les Iroquois à Ossernenon dans l’État de New-York, où il a pour mission de
négocier la paix, lui et ses confrères sont accusés d’être responsables de la
très mauvaise récolte. Accusé de sorcellerie par les Iroquois, il est décapité.
Sa tête scalpée est exhibée par les Amérindiens sur une palissade et son corps
jeté dans la rivière Mohawk. Sa vie restera un modèle pour les missionnaires
canadiens. C’est pour cette raison que le 29 juin 1930, Pie IX choisit de le
canoniser avec sept autres martyrs du pays.
Saint
Jean de la Lande
Saint Jean de la Lande
Martyr au Canada (+ 1646)
"L'engagement des
'donnés' René Goupil et
Jean de la Lande aux côtés des Pères Jésuites aux origines de l'Église
canadienne annonce ces cohortes de missionnaires laïcs envoyés par nos
communautés chrétiennes aux quatre coins du monde. Les 'donnés', ces généreux
serviteurs, se consacraient pour la vie entière au service des missionnaires.
Si on en comptait six ou sept en 1639, ils étaient une trentaine dix ans plus
tard. Leur supérieur les voit ainsi: C'étaient des hommes choisis; la plupart
sont décidés à vivre et à mourir avec nous; ils nous assistent avec un courage,
une fidélité et une sainteté qui ne sont pas de cette terre. Ils n'attendent
que de Dieu leur récompense. Saint Charles Garnier ne
peut taire son admiration à leur égard: 'Séculiers d'habit, ils sont religieux
de cœur'."
Il a été canonisé en 1930
par Pie XI.
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean
de La Lande, canonisés en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils
sont devenus des figures nationales proposées en exemples à l'Église
universelle. Avec nos découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes:
leurs courses ont tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de
maintes de nos cités et donné leurs noms à d'innombrables institutions
(hôpitaux, universités, collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des
routes et des rues du Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils
ont pénétré par leur sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
La célébration liturgique
des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada et le 19 octobre
dans l'Église universelle.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/12396/Saint-Jean-de-la-Lande.html
LA LANDE, JEAN DE, donné
des Jésuites, originaire de Dieppe, tué par les Iroquois en octobre 1646,
canonisé par le pape Pie XI le 29 juin 1930.
La Lande était
donné, et nous entendons par là qu’il n’était pas lié à la Compagnie de Jésus
par les vœux de religion, mais par un contrat en vertu duquel il se mettait
tout entier au service des missionnaires, qui lui assuraient en retour le gîte,
le couvert et l’assistance en cas de maladie. Sa présence au pays est signalée
la première fois le 14 décembre 1642, quand, à l’encan des effets de
feu Jean Nicollet,
il se porte acquéreur de deux livres de piété ayant appartenu au célèbre
interprète des Algonquins. De 1642 à 1646, il semble qu’il ait été attaché de
façon habituelle à la résidence de Trois-Rivières. Le père Anne de Nouë
avait alors charge du personnel de la maison ; et la mort héroïque de ce missionnaire
qui fut enterré à Trois-Rivières stimula la générosité de Jean de
La Lande.
Le 21 août 1646,
le père Jérôme Lalemant,
supérieur des Jésuites de Québec, décide d’envoyer le père Jogues au
pays des Iroquois pour y, entretenir des sentiments de paix. On lui donne pour
compagnon Jean de La Lande, qui n’ignore pas la gravité du danger auquel
il s’expose. Le 24 septembre de la même année, Jogues, La Lande
et quelques Hurons quittent Québec. La petite troupe est à peine éloignée
de Trois-Rivières que les Hurons, moins un, rebroussent chemin, tant ce voyage
leur paraît dangereux. Chez Jean de La Lande, le sentiment du devoir
domine tous les autres ; il à promis de suivre Jogues, et il tiendra
parole. Arrivés à destination, les ambassadeurs de la paix sont traités en
ennemis. Ils sont tués en haine de la foi, Jogues le 18, La Lande le 18 ou
le 19 octobre de la même année.
La nouvelle ne fut
connue à Québec qu’au mois de juin 1647. La Relation raconte
longuement le martyre de Jogues. De son compagnon, elle dit : « Il ne
faut pas mettre en oubly le jeune François qui à esté massacré avec le Pere. Ce
bon garçon, appelé Jean de la Lande, natif de la ville de Dieppe, comme à esté
dit cy-dessus, voyant les dangers où il s’engageoit dans un si perilleux
voyage, protesta à son despart, que le desir de servir Dieu, le portoit en un
pays, où il s’attendoit bien d’y rencontrer la mort. Cette disposition l’a fait
passer dans une vie qui ne craint plus, ny la rage de ces Barbares, ny la
fureur des Demons, ny les affres de la mort ».
JR (Thwaites),
XXXI : 122 (seul passage des Relations concernant Jean de
La Lande).— Positio causae.— Archange Godbout, Les Pionniers de
la région trifluvienne, 67.
© 1966–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/la_lande_jean_de_1F.html
Saint Antoine Daniel
Saint Antoine Daniel
Jésuite martyr au
Canada (+ 1648)
- Antoine Daniel
1600-1648 prêtre jésuite (les saints de chez nous - diocèse
d'Edmundston)
- Le 4 juillet 1648,
alors que les guerriers hurons étaient partis pour échanger avec des voisins,
les Iroquois attaquèrent les missions de Saint-Joseph et Saint-Michel en
Huronie. Plusieurs habitants furent massacrés dont le père Antoine Daniel qui
fut criblé de flêches. (République
libre du Québec)
- Antoine Daniel canonisé
par Pie XI en 1930. (Jean
de Brébeuf et ses compagnons - site
des Jésuites)
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean de La Lande,
canonisés en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus des
figures nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos
découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont
tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités
et donné leurs noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités,
collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des routes et des rues du
Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur
sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
La célébration liturgique
des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada et le 19 octobre
dans l'Église universelle.
Chez les Hurons, au
Canada, en 1648, saint Antoine Daniel, prêtre de la Compagnie de Jésus et
martyr. Après avoir achevé la messe, il se tint à la porte de l’oratoire pour
protéger les néophytes des ennemis païens qui faisaient irruption. Transpercé
de flèches, il fut à la fin jeté dans le feu.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11894/Saint-Antoine-Daniel.html
DANIEL, ANTOINE,
prêtre, jésuite, missionnaire chez les Hurons, né à Dieppe le
27 mai 1601, tué en Huronie le 4 juillet 1648, canonisé par
le pape Pie XI, le 29 juin 1930.
Antoine Daniel avait déjà
commencé ses études de droit quand il entra au noviciat de la Compagnie de
Jésus, à Rouen, le 1er octobre 1621. Il fut professeur des classes de
grammaire au collège de Rouen (1623–1627), étudia la théologie au collège de
Clermont (1627–1630), enseigna les humanités (1630–1631) et fut ministre au
collège d’Eu (1631–1632). Le 1er août 1626, le père Charles
Lalemant écrivait de Québec à son frère Jérôme : « Voicy un
petit Huron qui s’en va vous voir, il est passionné de voir la France. Il nous
affectionne grandement & fait paroistre un grand desir d estre instruict.
[...] Il est fort important de le bien contenter ; car si une fois cet
enfant est bien instruit, voila une partie ouverte pour entrer en beaucoup de
nations où il servira grandement ». Amantacha,
dit Louis de Sainte-Foy, fut baptisé à Rouen pendant que le père Daniel était
professeur au collège. Certains historiens ont affirmé que le père Daniel avait
préparé Amantacha au baptême. La chose n’est pas prouvée avec certitude.
Mais la présence du jeune Huron à Rouen n’a pas échappé à la connaissance de
Daniel ; et il se peut qu’elle entre pour quelque chose dans sa vocation
missionnaire.
En 1632, le père Daniel
arrive au Cap-Breton, dont l’habitation est commandée par son frère, le
capitaine Charles.
L’année suivante, le 24 juin 1633, il est à Québec et il est destiné
avec Jean de Brébeuf à
la mission huronne, mais le départ n’a lieu qu’en 1634. Aucun missionnaire n’a
connu autant que le père Daniel les fatigues et les dangers que présentait
alors le voyage de la Huronie ; en 1634 comme en 1638, il est abandonné en
chemin par ses guides ; à l’isolement s’ajoute la maladie, et il attribue
à une protection spéciale du Ciel d’avoir pu se rendre à destination.
Le voyage de retour qu’il fit en 1636 fut également pénible, et quand il
arriva à Trois-Rivières, il était littéralement épuisé.
Ses progrès dans la
langue furent rapides, et il eut tôt fait d’apprendre aux enfants à chanter
le Pater et le Credo en huron. Sa bonté, sa douceur, ses
talents pédagogiques le firent désigner à un apostolat nouveau que les
missionnaires, dans leur inexpérience des circonstances concrètes, jugeaient
possible et riche de promesses pour l’avancement de la foi : la fondation
à Québec d’un séminaire où les jeunes Hurons viendraient se former à la science
et aux vertus chrétiennes. Si grands étaient les espoirs suscités par cette
fondation que la Huronie y sacrifiait un de ses meilleurs missionnaires et les
pères de Québec se privaient des services de cinq domestiques fort utiles. Une
expérience de deux ans allait révéler que les enfants de la Huron ie étaient inadaptés
et inadaptables à ce mode européen d’éducation. Ce fut l’écroulement d’un beau
rêve et le retour du père Daniel à la vie active du missionnaire.
Il se dévoua
inlassablement et avec succès pendant dix ans.
Le 4 juillet 1648, les Iroquois envahissent la mission
Saint-Joseph Il (Téanaostaiaé, près de Hillsdale, Simcoe Co., Ontario), au
moment où le père Daniel finissait sa messe. Il encourage les néophytes, il
parle avec un tel accent des vérités de la foi que les infidèles en grand
nombre demandent le baptême. Après avoir semé la désolation dans le village,
les Iroquois s’attaquent à la chapelle : « Fuyez, mes Freres, dit le
Pere à ses nouveaux chrestiens, & portez avec vous vostre foy jusqu’au
dernier soupir ». Quant à lui, il doit sa vie aux âmes. Il sort de la
chapelle, va droit à l’ennemi qu’un pareil courage étonne. Ce premier moment de
stupeur passé, le corps du missionnaire est criblé de flèches. Une balle le
frappe à la poitrine qu’elle traverse de part en part, et il tombe en
prononçant le nom de Jésus. Après avoir profané son corps, on le jette dans le
feu qui consume la chapelle. Premier martyr de la Huronie, le père Daniel
garde, même après sa mort, des trésors de tendresse et d’encouragement pour ses
frères d’apostolat. La Relation de 1649 nous en a conservé deux
exemples.
Les Hurons avaient
surnommé le père Daniel Anounnen.
ACSM, Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau), repr. RAPQ 1924–25 :
3, 51.— JR (Thwaites), XXXIV : 89–96 ; passim.— Positio
causœ.— Campbell, Pioneer priests, II : 197–244.— Lucien
Campeau, Lettres du Bas Canada, II (1948) : étude critique des trois
récits de la mort du père Daniel qui sont parvenus jusqu’à nous. – Fernand
Potvin, Saint Antoine Daniel, martyr canadien, RHAF, VIII (l
954–55) : 395–414, 556–564 ; IX (1955–56) : 74–92, 236–249,
392–409, 562–570 ; X (1956–57) : 77–92, 252–256. La meilleure
étude sur Daniel.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle,
II : 74.
© 1966–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/daniel_antoine_1E.html
Saint
Charles Garnier
Saint Charles Garnier
Martyr jésuite (+ 1649)
Né à Paris, le
missionnaire jésuite Charles Garnier (1606-1649) arrive au Canada à l'âge de 30
ans. De Québec, il gagne le pays des Hurons et fonde une mission sur les rives
de la baie Géorgienne. C'est là qu'il est massacré par les Iroquois le 7
décembre 1649, au cours d'un des nombreux assauts qui aboutissent à la
destruction de la Huronie.
Charles Garnier fait
partie des «saints martyrs canadiens» canonisés par le pape Pie XI le 29 juin
1930.
Voir aussi le site
Internet des jésuites.
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles
Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean de La Lande,
canonisés en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus
des figures nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos
découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont
tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités
et donné leurs noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités,
collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des routes et des rues du
Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur
sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
Dans la région de
l’Ontario au Canada, en 1649, la passion de saint Charles Garnier, prêtre de la
Compagnie de Jésus et martyr. Alors qu’il répandait l’eau du baptême sur des
catéchumènes, il fut grièvement blessé par des païens qui firent irruption, puis
mourut, frappé d’un coup de hache. (martyrologe romain - 7 décembre)
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9991/Saint-Charles-Garnier.html
GARNIER, CHARLES (surnommé Ouracha par
les Amérindiens), prêtre, jésuite, missionnaire, martyr, né en 1606 (al. 1605)
à Paris, décédé en Huronie en 1649.
Baptisé à la paroisse
Saint-Gervais le 25 mai (al. 26), il était le second fils de Jean Garnier,
sous-secrétaire du cabinet de Henri III puis maître des comptes en Normandie,
et d’Anne de Garault, issue d’une famille noble d’Orléans. Après avoir
fréquenté le collège de Clermont, à Paris, dirigé par les Jésuites, il entra au
noviciat de la Compagnie de Jésus en 1624. Ordonné prêtre en 1635, il fut
désigné pour les missions de la Nouvelle-France et débarqua à Québec en même
temps que le gouverneur Huault de
Montmagny, le 11 juin 1636. Dès le mois de juillet, accompagné du père
Pierre Chastellain,
il gagna le pays des Hurons. En 1639 et 1640, il passa l’hiver chez les Pétuns
qu’il tenta vainement de convertir. De 1641 à 1646, Garnier fut employé à la
mission de Saint-Joseph de Téanaostaiaé, auprès du clan de la Corde. Enfin, à
l’automne de 1646, il fut de nouveau envoyé auprès des Pétuns, sur les bords de
la baie Georgienne, et y fonda une mission florissante cette fois ; c’est
là qu’il trouva la mort, lors de la destruction de la Huronie, massacré par les
Iroquois dans l’assaut du village de Saint-Jean, le 7 décembre 1649. On
retrouva son corps meurtri de deux balles et de deux coups de hache, à quelques
pas des ruines de sa chapelle. Il a été canonisé par le pape Pie XI le 29 juin
1930.
ACSM, De la prise et
désolation de la mission de Saint-Jean, par les Iroquois, et de la mort du père
Charles Garnier, qui y était en mission, et Abrégé de la vie du père Charles
Garnier, dans Mémoires touchant la mort et les vertus des pères Isaac Jogues,
etc. (Ragueneau), repr. RAPQ, 1924–25 : 76–85.— JR (Thwaites),
XXXV : 118–144 ; et passim.— Lettres de saint Charles
Garnier, RAPQ, 1929–30 : 1–43.— Positio causae.— Florian Larivière, La
Vie ardente de saint Charles Garnier (Montréal, 1957).—
Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, I :
97–100, 409–418.
© 1966–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/garnier_charles_1F.html
Saint Gabriel Lalemant
Saint Gabriel Lalemant
Martyr au Canada (+ 1649)
Il était originaire de
Paris, mais il ne pouvait rester à enseigner la théologie ou la philosophie. Il
arrive à convaincre son provincial jésuite à devenir missionnaire au Canada. Il
y rejoint Jean de Brébeuf et évangélise avec lui les indiens Hurons. En 1649,
les tribus indiennes des Iroquois reprennent le sentier de la guerre contre les
Hurons et les deux religieux jésuites sont faits prisonniers, torturés, avec
d'autres prisonniers chrétiens. Les souffrances sont insoutenables à décrire.
Ils entrent dans la paix de Dieu en 1649.
Jean de Brébeuf, Gabriel
Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean de La Lande,
canonisés en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus
des figures nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos
découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont
tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités
et donné leurs noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités,
collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des routes et des rues du
Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur
sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
La célébration liturgique
des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada et le 19 octobre
dans l'Église universelle.
Chez les Hurons au
Canada, en 1649, la passion de saint Gabriel Lalemant, prêtre de la Compagnie
de Jésus. Avec toute la vigueur de son zèle, il répandit la connaissance de
Dieu dans ce peuple, et dans sa propre langue, jusqu’au jour où des ennemis,
adorateurs d’idoles, le traînèrent aux supplices les plus cruels.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/822/Saint-Gabriel-Lalemant.html
LALEMANT, GABRIEL,
prêtre, jésuite, missionnaire et martyr, né à Paris le
3 octobre 1610, tué par les Iroquois le 17 mars 1649,
canonisé par le pape Pie XI le 29 juin 1930.
Gabriel Lalemant était
fils d’un avocat au parlement de Paris. La Relation de 1649 insinue
qu’il appartenait à la noblesse : « Quoy que quittant le monde, il
eût quitté la part que sa naissance luy donnoit à des charges
honorables ». Il avait 20 ans quand, le 24 mars 1630, il entrait
au noviciat de Paris. Deux ans plus tard, il obtenait de ses supérieurs la
permission d’ajouter aux trois vœux ordinaires de religion celui de se
consacrer aux missions étrangères ; 14 ans s’écouleront entre l’émission
de ce vœu et l’arrivée de Gabriel au Canada. Dans l’intervalle, il est
professeur au collège de Moulins (1632–1635), étudie la théologie à Bourges
(1635–1639), il est ministre des pensionnaires au collège de La Flèche
(1639–1641), professeur de philosophie au collège de Moulins (1641–1644), préfet
du collège de Bourges (1644–1646). Le Journal des Jésuites note son
arrivée à la date du 20 septembre 1646. Sur son séjour à Québec
(1646–1648) nous savons peu de choses. Au début de septembre 1648, il arrivait
à Sainte-Marie-des-Hurons, et il était appliqué à l’étude de la langue. Les
succès furent si rapides qu’en février 1649 il remplaçait à la mission
Saint-Louis le père Chabanel,
appelé ailleurs.
Le 16 mars 1649,
une armée de 1000 Iroquois envahit le bourg Saint-Ignace et s’en empare presque
sans coup férir, avant le lever du soleil. De là, elle se rend à la mission
Saint-Louis, distante d’une lieue. Ici, les Hurons se défendent énergiquement,
repoussent un premier et un second assaut. Mais comme les Iroquois ont le
nombre, ils ont aussi la victoire.
Jean de Brébeuf et
Gabriel Lalemant étaient alors à la mission Saint-Louis. On leur conseille de
fuir ; ils refusent, « et pendant la chaleur du combat, leur cœur
n’estoit que feu pour le salut des ames ». Dès qu’ils sont fait captifs,
on les dépouille de leurs vêtements, on leur arrache les ongles et on les
conduit au bourg Saint-Ignace (à mi-chemin entre Coldwater et Vasey, dans le
comté de Simcoe, en Ontario).
Brébeuf mourut le
16 mars, à quatre heures de l’après-midi. Lalemant a-t-il eu connaissance
des souffrances de son confrère ? Nous ne le savons pas. Quant à lui, son
martyre commença le 16 mars, à six heures du soir, et dura jusqu’au lendemain
matin. Voici ce que la Relation en à retenu : « Dans le
plus fort de ces tourmens, le Pere Gabriel Lallement levoit les yeux au Ciel,
joignant les mains de fois à autres, et jettant des soûpirs à Dieu qu’il
invoquoit à son secours ». Il « avait receu un coup de hache sur
l’oreille gauche, qu’ils lui avoient enfoncé jusque dans la cervelle qui
paroissoit à découvert ; nous ne vismes aucune partie de son corps, depuis
les pieds jusqu’à la teste qui n’eut esté grillée, et dans laquelle il n’eut
esté bruslé tout vif ; mesme les yeux où ces impies avoient fourré des
charbons ardens ».
Son corps, enterré avec
celui de Brébeuf, sous la chapelle de la résidence Sainte-Marie, était levé et
transporté à Québec au printemps de 1650.
ACSM, Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau),
repr. RAPQ, 1924–25 : 3–93 passim.— JJ (Laverdière et
Casgrain).— JR (Thwaites), XXXIV : 24–36 (source principale sur
Gabriel Lalemant).— Positio causae.— Récit veritable du martyre et de la
bien heureuse mort, du Pere Jean de Brebœuf et du Pere Gabriel l’Alemant en la
Nouvelle france, dans le pays des hurons par les Iroquois, ennemis de la
Foy, RAC, 1884 : xivs., lx–lxii.— Léon Pouliot, Notice sur Gabriel
Lalemant, dans Les Saints Martyrs canadiens (Montréal, 1949), 25–28, 115–121.—
Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, II.
© 1966–2020 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/lalemant_gabriel_1F.html
Saint
Jean de Brébeuf
Saint Jean de Brébeuf
Martyr au Canada (+ 1649)
Fête en France le 19
octobre
Au Canada, solennité le
26 septembre. (4 février ailleurs)
Né en 1593 à
Condé-sur-Vire, Jean de Brébeuf désira très tôt devenir missionnaire, au
Canada. Il entra dans la Compagnie de Jésus et fut envoyé en pays Huron, où il
fonda une mission. Mais en 1649, les Iroquois, entrés en guerre contre les
Hurons, pillèrent et envahirent les villages de la mission. Jean de Brébeuf fut
torturé deux jours complets, sans cesser de soutenir les siens et de prier pour
ses bourreaux. Pleins d'admiration, ces derniers lui arrachèrent le cœur et le
dévorèrent pour hériter de son courage...
Source: Liturgie
des heures du diocèse de Coutances et Avranches 1993.
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël
Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean de La Lande, canonisés
en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus des
figures nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos
découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont
tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités
et donné leurs noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités,
collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des routes et des rues du
Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur
sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
Au 16 mars au martyrologe
romain: Chez les Hurons au Canada, en 1649, la passion de saint Jean de
Brébeuf, prêtre de la Compagnie de Jésus, qui fut envoyé de France dans la
mission chez les Hurons et, après bien des travaux apostoliques, fut massacré
par quelques païens du lieu et succomba pour le Christ, ayant fait le vœu de ne
jamais fuir l’occasion du martyre. Sa mémoire est célébrée avec ses compagnons
le 19 octobre.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/816/Saint-Jean-de-Brebeuf.html
BRÉBEUF, JEAN DE (surnommé Échon par
les Hurons), prêtre, jésuite, fondateur de la mission huronne, né à
Condé-sur-Vire, en Basse-Normandie, le 25 mars 1593, mort martyr le 16 mars
1649 au bourg Saint-Ignace, en Huronie (région de Midland, Ontario), canonisé
le 29 juin 1930 par Pie XI et proclamé, avec ses sept compagnons martyrs,
patron du Canada, le 16 octobre 1940, par Pie XII.
Il y aurait, parmi les
ancêtres de Jean de Brébeuf, des compagnons d’armes de Guillaume le Conquérant
et du roi saint Louis, et sa famille, dit-on, serait alliée aux comtes anglais
d’Arundel. De ses parents immédiats, nous ne savons rien. L’histoire a
cependant retenu le nom de deux de ses neveux : Georges de Brébeuf
(1617–1661), poète mineur du xviie siècle, et Nicolas de Brébeuf
(1631–1691), prieur de Saint-Gerbold, dans la banlieue de Caen.
À 24 ans, Brébeuf entra
au noviciat des Jésuites de Rouen. Après deux années (1617–1619) sous la
direction du père Lancelot Marin, il fut nommé professeur de sixième
(1619–1620) au collège de Rouen, puis de cinquième (1620–1621). Au cours de
cette seconde année d’enseignement, la maladie l’immobilisa, lui laissant
cependant assez de force pour se préparer au sacerdoce, qu’il reçut à Pontoise
en 1622. De 1622 à 1625, il demeura au collège de Rouen, où il remplit la
charge d’économe. Il fut ensuite désigné par le provincial de France, le père
Pierre Coton, pour les missions de la Nouvelle-France. Parti de Dieppe en avril
1625, il débarqua à Québec en juin, en compagnie des pères Charles
Lalemant, Énemond Massé et
de deux frères coadjuteurs, François Charton et Gilbert Burel.
Cinq mois de vie errante
(20 octobre 1625–27 mars 1626) avec un groupe de Montagnais, voisins de Québec,
dans le froid et la neige, constituèrent son apprentissage à la vie
missionnaire. Il était à peine initié à la langue et aux coutumes algonquines
que son supérieur, cette même année 1626, le désignait, avec le père Anne
de Nouë,
pour le pays des Hurons. En juillet, pour la première fois, Brébeuf franchit en
canot les 800 milles qui séparaient Québec de la Huronie. Les pages qu’il
écrivit plus tard sur les conditions de ce voyage font de lui, avec Champlain, Sagard, Chaumonot et Allouez,
l’un des principaux chroniqueurs de cette grande route de l’Ouest que suivirent
longtemps missionnaires, trafiquants et explorateurs. Cette route conduisait
les voyageurs, par le Saint-Laurent, l’Outaouais (Ottawa), la Mattawa, la
rivière à la Vase, le lac des Népissingues (Nipissing) et la rivière des
Français, jusqu’à la baie Georgienne et aux Grands Lacs. Voyage de 20 à 30 jours
que rendaient souvent épuisant les nombreux portages, la marche dans les
forêts, le fléau des moustiques, les difficultés du ravitaillement, l’absence
d’hygiène des Amérindiens, etc.
Des liens déjà anciens,
datant des premières explorations de Champlain, unissaient Hurons et Français.
Dans une colonie dont l’existence et le développement reposaient principalement
sur le commerce des fourrures, les Hurons constituaient de précieux alliés.
Champlain l’avait compris. Les Hurons, en effet, formaient un groupe compact,
sédentaire, agricole, doué d’un réel génie commercial. Leur économie,
relativement équilibrée, fondée sur la culture du sol, avec l’apport saisonnier
de la cueillette en été, de la pêche et de la chasse en automne, leur conférait
une incontestable supériorité sur les tribus avoisinantes. Dès leurs premiers
contacts avec les Français, les Hurons comprirent que ceux-ci cherchaient
d’abord des fourrures. Ils élargirent aussitôt leur commerce. Profitant de leur
situation, économiquement et géographiquement privilégiée, ils jouèrent un rôle
d’intermédiaires entre des populations au type d’économie différent. Ils
concentraient chez eux d’énormes quantités de fourrures qu’ils achetaient aux
nomades chasseurs de la Népissingue, du Témiscamingue, de l’Outaouais, du
Saint-Maurice et même des territoires de la baie d’Hudson ; en retour, ils
offraient à ces derniers maïs, farine, tabac, citrouilles, filets, qu’ils
trouvaient chez eux ou chez les tribus du Sud et de l’Ouest appelées Neutres,
Pétuns, Chats (Ériés), Puants (Népissingues), Cheveux-Relevés (Outaouais), etc.
Les Hurons devinrent ainsi les grands trafiquants de l’époque. Dès que les
semailles étaient achevées, ils chargeaient leurs canots et partaient pour la
traite avec les Français, dont ils obtenaient en retour des marchandises
européennes : fers de flèche, chaudières, haches, aiguilles, hameçons,
couteaux, couvertures et surtout porcelaine, matière plus précieuse que l’or
aux yeux des Amérindiens.
L’alliance avec les
Hurons offrait d’autres avantages : facilité d’exploration à l’intérieur
du pays, établissement de postes de colonisation dans le bassin du
Saint-Laurent et, avant tout, évangélisation des Amérindiens. Pour les
missionnaires, l’évangélisation de populations sédentaires et amies était
incontestablement plus prometteuse que celle des nomades Algonquins. Cette
alliance, toutefois, avait sa contrepartie qui, avec les années, apparaîtrait
redoutable : en s’unissant aux Hurons, les Français s’engageaient à les
soutenir militairement contre les Iroquois, leurs ennemis héréditaires. Pendant
des années, le commerce des fourrures, le développement de la colonie et
l’évangélisation dépendraient de l’assistance que la France donnerait à la
coalition laurentienne (Algonquins, Montagnais et Hurons) contre les Iroquois.
Pour le moment, cette alliance décuplait le commerce des fourrures et
facilitait l’entreprise missionnaire.
À son arrivée chez les
Hurons, Brébeuf s’établit à Toanché I, dans la tribu de l’Ours, la plus
importante des quatre grandes familles de la confédération huronne (tribus de
l’Ours, de la Corde, de la Pierre et du Cerf). De ce premier séjour en Huronie
(1626–1629), le plus grand profit, pour Brébeuf, fut sans doute, avec
l’apprentissage de la langue, une meilleure connaissance du milieu huron. Sur
le plan de l’évangélisation, aucun succès apparent. En 1629, Brébeuf était
rappelé d’urgence à Québec. Il assista à la prise du poste par les Kirke,
en juillet, et dut ensuite repasser en France avec les autres missionnaires du
pays. Nommé à Rouen, il fut affecté au service de l’église en qualité de
prédicateur et de confesseur. C’est à ce moment (janvier 1630) qu’il prononça
ses derniers vœux de jésuite. De 1631 à 1633, nous le trouvons, au collège
d’Eu, économe, ministre et confesseur à la fois. Brébeuf revint en
Nouvelle-France en 1633 et, dès l’année suivante, accompagné des pères Antoine
Daniel et Ambroise Davost,
il remontait en Huronie.
Cette fois, il était
chargé par le père Paul
Le Jeune, son supérieur, de fonder et d’organiser une véritable mission.
Dès le début, les Jésuites de la Nouvelle-France mirent dans cette mission le
plus vif de leurs espoirs. Aux yeux de Le Jeune, elle représentait un terrain
d’essai privilégié pour l’évangélisation des Amérindiens, et devait constituer
une sorte de prototype dont il entendait s’inspirer pour les autres missions.
Le premier acte de Brébeuf, comme supérieur, fut de choisir un centre de
rayonnement pour la mission. Après mûres réflexions, il se fixa, le 19
septembre 1634, à lhonatiria (Saint-Joseph I), bourg voisin de Toanché, où il
avait séjourné de 1626 à 1629. Jusqu’au 9 juin 1637, la mission huronne était
confinée dans cette seule résidence. Le travail d’évangélisation, après une
phase assez réconfortante, rencontra bientôt, chez les Hurons, une résistance
obstinée et croissante. Brébeuf attribue cette résistance à trois
facteurs : l’immoralité des Hurons, leur attachement à la coutume du pays,
c’est-à-dire à tout ce qui jusque-là constituait leur univers de croyances et
de plaisirs, et enfin les épidémies qui ravagèrent le pays.
Ce dernier facteur,
notamment, retarda beaucoup le mouvement des conversions. Les épidémies de 1634
(petite vérole accompagnée de dysenterie), de 1636 (grippe maligne) et de 1639
(petite vérole) firent tomber à 12 000 une population que Sagard, Brébeuf et
Champlain estimaient à 30 000 âmes. Le contact avec les Européens a été funeste
aux Amérindiens, pris au dépourvu par les virus apportés d’Europe. À cet égard,
les Iroquois ont été mieux protégés que les Hurons. Les colons hollandais et
anglais se mêlaient peu aux Iroquois et se contentaient de les attendre
derrière leurs comptoirs. En Huronie, ces fléaux répétés rendirent odieuse la
présence des missionnaires. L’épidémie de 1636–1637 souleva toute la nation
contre Brébeuf et ses compagnons. Ce fut, durant des mois, dirigé par les
sorciers, un jeu savant d’insinuations hypocrites, puis de menaces ouvertes et
brutales accompagnées de tentatives de meurtre. À l’automne de 1637, toute la
mission faillit sauter. Brébeuf, en cette circonstance, adressa au père Le
Jeune une sorte de lettre-testament dans laquelle il annonçait le massacre
possible de tous les missionnaires.
Après avoir fondé un
troisième poste, à Téanaostaiaé (Saint-Joseph II), Brébeuf remit, à la fin
d’août 1638, le gouvernement de la mission aux mains du père Jérôme
Lalemant, récemment débarqué de France. Lui-même devint supérieur de la
résidence qu’il venait de fonder. C’est dans ce ministère que Brébeuf eut à
subir les plus dures persécutions de sa carrière. À la suite d’une épidémie de
petite vérole, le drame de 1637 se renouvela, mais avec une mise en scène plus
tapageuse encore : croix abattues, jets de pierres sur la chapelle,
bastonnades, menaces de haches et de tisons enflammés. Brébeuf, au cours de cet
orage, vit même une partie de son troupeau déserter la foi qu’il venait
d’embrasser. En avril 1640, une sédition s’éleva au cours de laquelle
Pierre Boucher* fut
blessé au bras, tandis que Brébeuf et Chaumonot étaient battus de coups. Au
mois de mai, l’agitation des Amérindiens décida Lalemant à abandonner la
résidence.
À l’automne de 1640, les
missionnaires, après s’être concertés, jugèrent bon de commencer deux nouvelles
missions : l’une chez les Algonquins, l’autre chez les Neutres. Brébeuf et
Chaumonot furent désignés pour cette dernière. Précédés par des agents secrets
hurons qui représentaient les missionnaires comme les plus maléfiques des
sorciers, tous deux circulèrent à travers une région violemment hostile,
partout repoussés, outragés, injuriés. Ce furent cinq mois de travail stérile
(novembre 1640–mars 1641). Pour comble de malheur, au retour de cette mission,
Brébeuf, en traversant un lac gelé, tomba sur la glace et se brisa la clavicule
gauche. Le père Lalemant jugea qu’il était de son devoir de renvoyer Brébeuf à
Québec et de le confier aux soins d’un médecin ; il pourrait en même temps
y remplir la charge de procureur de la mission qu’occupait le père Ragueneau.
Au printemps de 1642, Brébeuf arrivait à Québec après sept années consécutives
chez les Hurons.
La fonction de procureur
de la mission huronne consistait à pourvoir les missionnaires de tout ce qui
pouvait leur manquer (livres, papier, objets de culte, etc.) et à organiser
pour eux des convois de marchandises. Pénible épreuve pour Brébeuf : à
deux reprises, en 1642 et en 1643, les convois préparés par lui furent saisis
par les Iroquois et complètement perdus. Outre cette fonction, Brébeuf, durant
son séjour à Québec, eut à s’occuper de l’instruction de six jeunes Hurons
confiés à ses soins (septembre 1642–juin 1643). Il remplit aussi, auprès des
Ursulines et des Hospitalières, les offices de confesseur, de directeur
spirituel et de conseiller. Enfin, les dimanches et jours de fête, il prêcha et
entendit les confessions des Français de Québec.
Le 7 septembre 1644,
Brébeuf est de retour en Huronie, définitivement cette fois. Il reprend son
poste au moment même où commence l’agonie de la Huronie. En effet, le conflit
depuis longtemps engagé entre Iroquois et Hurons est sur le point de se dénouer.
En 1628, la victoire des Agniers sur les Loups (Mohicans) a fait des Iroquois
les fournisseurs en pelleteries des Hollandais de Fort Orange. Désormais, les
Iroquois commencent à bénéficier des avantages de la traite avec les Européens.
Leur convoitise s’allume. Ils empêchent les autres tribus de traverser leur
pays pour échanger des fourrures avec Fort Orange. Ils ambitionnent de jouer
auprès des Hollandais le rôle des Hurons auprès des Français. Mais voici que
les fourrures, sur leur territoire, se font plus rares. Les Iroquois songent
alors à capturer les riches convois des Hurons. À partir de l’année 1637, les
Agniers deviennent les pirates de la pelleterie. Pour progresser dans leur
lutte, ils demandent aux traiteurs hollandais et réussissent à obtenir des
armes à feu. En 1641, ils disposent de 39 mousquets ; en 1643, de 300.
Naturellement agressifs, ils sont encore stimulés par la faiblesse de leurs
adversaires dont les effectifs, de 1634 à 1640, ont été réduits des deux tiers
par l’épidémie. Les Iroquois rêvent donc d’exterminer les Hurons. Cette
politique reçoit l’appui de la Nouvelle-Hollande, consciente que la ruine des
Hurons signifie celle du commerce français et, du même coup, de la
Nouvelle-France. « On nous a escrit de France, note le père Vimont,
que le dessein des Hollandois est de faire tellement harceler les François par
les Iroquois, qu’ils les contraignent de quitter & abandonner tout, &
mesme la conversion des Sauvages ».
En 1641, l’insécurité
devient telle en Nouvelle-France et sur la route de la Huronie que le père
Vimont, à la demande du gouverneur, M. Huault de
Montmagny, et des habitants, charge le père Le Jeune d’aller en France exposer
la situation au roi et à Richelieu. En 1642, commencent les désastres qui vont
aller se multipliant chaque année. Agniers et Tsonnontouans déclenchent une
vaste offensive qui s’étend de la Nouvelle-France à la Huronie. Divisés en
petites bandes, ils bloquent systématiquement les avenues du Richelieu, de
l’Outaouais et du Saint-Laurent. La colonie française est faible : elle
n’a que 400 habitants et ne dispose que de 100 soldats. Les Relations,
auparavant gonflées de faits relatifs aux conversions et aux épidémies, ne
parlent plus que de massacres et de pillages. L’année 1642, qui voit la
fondation de Ville-Marie, est marquée aussi par la prise d’Isaac Jogues,
de René Goupil et
de Guillaume Couture*.
En deux ans (1642–1643), les convois de la mission sont pris par trois fois, en
montant ou en descendant. En 1644, le père Bressani est
capturé et mis à la torture. Le traité de 1645 ne constitue, dans ce cauchemar,
qu’une trêve éphémère puisque, en octobre 1646, Jogues est assassiné. Durant
l’été de 1647, la crainte des Iroquois est si vive que les Hurons ne descendent
pas à Québec.
Les années 1647–1648
marquent le commencement de l’extermination de la Huronie. Jusque-là, les
Iroquois s’étaient contentés de surprendre les convois de traiteurs sur les
routes du Saint-Laurent et de l’Outaouais. Maintenant, ils sont au cœur de la
Huronie. En 1647, ils massacrent un village des Neutres. Le 4 juillet 1648,
profitant de ce que les Hurons sont partis pour la traite, une troupe
d’Iroquois se jette sur les villages de Saint-Joseph et de Saint-Michel et fait
700 prisonniers. Le père Antoine Daniel tombe le corps percé de flèches. Le
bourg de Saint-Joseph II (Téanaostaiaé) formait, avec Ossossané (La Conception)
et Sainte-Marie, le triangle de la résistance huronne. Le 16 mars de l’année
suivante (1649), plus de 1000 Iroquois attaquent Saint-Ignace (Taenhatentaron),
puis Saint-Louis, où travaillent Brébeuf et Gabriel
Lalemant. Ceux-ci, faits prisonniers et conduits à Saint-Ignace, y
subissent l’un des martyres les plus atroces des annales du christianisme. Ce
que fut le supplice de Brébeuf, le donné Christophe Regnault, spectateur de ses
restes, nous l’a dit avec une émouvante simplicité :
« Le Père de Brebœuf
avoit les jambes, les cuisses et les bras tous decharnez jusqu’aux os ;
Jay veu et touché quantité de grosses ampoules qu’il avoit en plusieurs
endroits de son corps ; de l’eau boüillante que ces barbares lui avoient versé
en dérision du St Baptesme. Jay veu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce
toute plaine de poix et de raisine qui grilla tout son corps. Jay veu et touché
les bruleures du Collier des haches quon luy mist sur les épaulles et sur
l’estomach ; Jay veu et touché ses deux levres quon luy avoit couppées à
cause qu’il parloit tousjours de Dieu pendant qu’on le faisoit souffrir.
« Jay veu et touché
tous les endroits de son corps, qui avoit receu plus de deux cents coups de
baston Jay veu et touché le dessus de sa teste ecorché Jay veu et touché
louverture que ces barbares luy firent pour luy arracher le cœur.
« Enfin, jay veu et
touché toutes les playes de son corps, comme les sauvages nous l’avoient dit et
assuré ».
Devant l’assaut iroquois,
les Hurons, au lieu de se ressaisir, furent pris de panique. La tribu de
l’Ours, presque au complet, s’enfuit chez les Pétuns. D’autres demandèrent
asile aux Neutres, aux Ériés, aux Algonquins, ou s’enfuirent dans les îles
voisines. La confédération huronne se disloqua toute. La résidence de
Sainte-Marie-des-Hurons ne disposant que de 8 soldats, 22 donnés et 7
domestiques, les Jésuites décidèrent de l’abandonner. Le 14 juin 1649, ils
livrèrent aux flammes la construction et se transportèrent, avec quelques
centaines de Hurons, à l’île Saint-Joseph (Christian Island), située à quelques
milles de là, dans le lac Huron. Le nouvel établissement était à peine terminé
qu’un nouveau malheur s’ajoutait aux précédents : en décembre, le village
de Saint-Jean, chez les Pétuns, était attaqué et saccagé. À l’île Saint-Joseph,
la situation devint bientôt désespérée. La famine, les maladies contagieuses,
de nouvelles attaques de la part des Iroquois contraignirent missionnaires et
Amérindiens au départ. Le 10 juin 1650, 300 Hurons, accompagnés des Jésuites et
de leurs domestiques, s’embarquèrent pour Québec. Au printemps de 1651, ces
débris de la nation huronne s’établirent dans l’île d’Orléans ; ils furent
bientôt 600, sous la direction du père Chaumonot.
L’apostolat de Brébeuf en
Huronie dura 15 ans. La mission huronne s’éteignit avec celui qui l’avait
commencée. Mais, par un contraste saisissant, en même temps que s’accomplissait
l’écrasement de la nation, s’opérait sa régénération spirituelle.
Les Relations qui, longtemps, ne purent compter les conversions que
par unités, parlent des centaines et même des milliers de baptêmes des
dernières années. Pour la seule année 1649–1650, le père Ragueneau donne le
chiffre de 3 000 baptêmes. La dispersion de la nation huronne a eu pour effet
de répandre la foi chrétienne parmi les nations du bassin des Grands Lacs et
sur les bords de la rivière des Hollandais (Mohawk). Ces convertis formeront
les éléments des chrétientés que les Jésuites iront fonder chez les Iroquois et
chez les nations de l’Ouest.
Ce que nous connaissons
de Brébeuf nous vient des Relations des Jésuites et surtout de ses
propres écrits. Ces écrits, de nature fort différente, couvrent une période de
18 ans, soit de 1630 à 1648. On y trouve deux Relations (celles de
1635 et 1636), un journal spirituel composé de 44 fragments, 15 lettres
adressées au supérieur majeur de la Compagnie de Jésus ou à des supérieurs
locaux, des instructions ou catéchismes, un dictionnaire, une grammaire, et
même deux textes hurons. Plusieurs de ces écrits sont perdus. Ce qui en reste,
une vingtaine, totalisant quelque 300 pages, nous permet de reconnaître en
Brébeuf le fondateur de mission, l’ethnographe, le mystique et l’écrivain.
La nécessité, pour
Brébeuf, de bien comprendre le milieu qu’il cherchait à évangéliser, a été
l’occasion d’une précieuse contribution à l’ethnographie amérindienne ; 15
ans de vie chez les Hurons lui ont permis de connaître, mieux que personne,
leurs mœurs et leurs coutumes. Avec Champlain et Sagard, Brébeuf reste le
témoin le plus important de la période de contact. Pour sa part, il insiste sur
la vie sociale, politique et religieuse des Hurons ; en cela il complète
Champlain et enrichit Sagard. Sur ces trois aspects, la Relation de
1636 demeure un document unique, cité en première place dans toutes les
monographies concernant les Hurons. Le témoignage de Brébeuf est d’autant plus
précieux, du point de vue de l’ethnologie, qu’il fixe le portrait des Hurons au
moment où ils sont encore eux-mêmes, avant que des épidémies successives, la
guerre et les massacres ne les aient réduits à l’état de débris humains ;
son témoignage a tout l’intérêt et l’intensité d’une sorte d’instantané.
Comme fondateur de la
mission huronne, Brébeuf se trouvait appelé à lui donner sa première
orientation. Son gouvernement fut consacré à diverses tâches. Premièrement, à
l’établissement des premières résidences. Durant sa supériorité, il fonda
Saint-Joseph I à Ihonatiria (19 ou 20 septembre 1634), puis la résidence de
l’Immaculée-Conception (9 juin 1637) à Ossossané et enfin celle de Saint-Joseph
II, à Téanaostaiaé (25 juin 1638). Ces postes, situés au cœur des deux
principales tribus (celles de l’Ours et de la Corde), lui permirent de
s’intégrer profondément au milieu huron. Deuxièmement, il s’appliqua à la
conquête de la langue. Une première fois, en 1626, Brébeuf avait été choisi
comme apôtre de la Huronie, par le père Charles Lalemant, à cause de son talent
pour les langues. Après un premier séjour de trois ans, Brébeuf savait assez de
huron pour traduire le catéchisme du jésuite Ledesma. Lorsqu’il revint en
Nouvelle-France, en 1633, Brébeuf se constitua professeur des pères Daniel et
Davost. Une fois en Huronie, en 1634, l’initiation se poursuivit, l’équipe se
complétant des pères François Le
Mercier, Pierre
Pijart, Pierre Chastellain,
Charles Garnier et
Isaac Jogues, tous travaillant sous la direction de Brébeuf à la compilation
d’un dictionnaire et à l’élaboration d’une grammaire. En 1639, la conquête de
la langue était chose accomplie. Cette étude, représentant huit ou neuf ans de
labeur austère et assidu, fut surtout l’œuvre de Brébeuf. Troisièmement, initié
au milieu huron et maître de la langue, Brébeuf entreprit l’œuvre capitale de
l’évangélisation. Après avoir d’abord travaillé auprès des enfants, il comprit
bientôt que la partie allait se jouer avec les adultes, notamment avec les
capitaines et les anciens, en qui résidait la vraie source d’influence. L’œuvre
des conversions progressa au début à un rythme très lent. La première
conversion d’un adulte en santé eut lieu en 1637. Quatre années plus tard, en
1641, il n’y avait encore que 60 chrétiens.
La correspondance de
Brébeuf et, plus encore, son journal spirituel, nous révèlent une âme
manifestement engagée dans les voies de l’oraison supérieure et depuis
longtemps familière des communications divines. Trois engagements importants
marquent l’ascension spirituelle de Brébeuf : en 1631, la promesse de
servir le Christ jusqu’au sacrifice de sa vie ; en 1637–1639, le vœu de ne
jamais refuser la grâce du martyre ; en 1645, le vœu du plus parfait.
Plusieurs textes du journal spirituel manifestent que Brébeuf, comme Jogues,
fut gratifié d’une vocation spéciale à la croix. De 1636 à 1641, insulté,
battu, lapidé, bafoué, meurtri dans sa chair, Brébeuf a été en Huronie, comme
saint Paul, la « balayure » du monde. Engagé dans l’action
apostolique, il a été purifié dans l’action et par l’action. Si, en 1645, quatre
ans avant son martyre, il a pu prononcer le vœu du plus parfait, c’est que
depuis longtemps déjà son âme était toute docilité à Dieu. Le couronnement de
cette sainteté vint à Brébeuf par le martyre. Parmi les influences qui ont
contribué à former l’âme de Brébeuf, il faut souligner en premier lieu
les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, le livre de
l’Imitation de Jésus-Christ, les lettres de saint Paul ; puis l’influence
probable du père Louis Lallemant, grand spirituel français
du xviie siècle.
Enfin, Brébeuf se révèle
un écrivain sans prétention, mais bien doué. Les deux Relations,
notamment, où Brébeuf a consigné ses observations de voyageur, d’ethnographe et
de missionnaire, sont écrites dans une langue très ferme, d’une étonnante vitalité,
riche de mots et d’images, que n’a pas encore touchée l’influence épuratrice,
mais appauvrissante, des salons français. Cette langue évoque la saveur et le
sourire de Montaigne. Rien de plus délicieusement observé, ni de plus coloré
que les chapitres où Brébeuf décrit les conditions de vie en Huronie, les mœurs
des Hurons, la grande fête des morts. Rien de plus hautement lyrique que
l’Avertissement d’importance adressé aux jeunes religieux de France. La
langue de Brébeuf n’a pas vieilli. Plus humbles, mais combien précieuses les
quelques notes qui nous restent de son journal intime : ces fragments
constituent les toutes premières pages de la littérature mystique du Canada.
Dans le groupe des
missionnaires de l’époque, la personnalité de Brébeuf se détache comme l’une
des plus hautes en couleur. Toutefois, si Brébeuf s’impose, ce n’est pas
d’abord par les dons de l’intelligence, bien qu’ils soient en lui remarquables.
Tous ceux qui l’ont approché reconnaissent en effet qu’il était d’un jugement
excellent. Sa correspondance en particulier et ses
deux Relations révèlent un observateur très fin, pratiquant
volontiers une certaine forme d’humour. Ses lettres aux supérieurs de la
Compagnie de Jésus restent des modèles de clarté, de composition et de sagesse
pratique. Mais on ne trouve pas chez lui de ces conceptions hardies à la
manière de Lalemant, ou de ces initiatives toujours rebondissantes à la manière
de Le Jeune. Brébeuf se distingue plutôt par un bons sens très robuste, par une
sorte d’empirisme surnaturel : il unit toujours en ses entreprises
prudence humaine et sagesse d’en haut. Ses dons magnifiques restent ceux du
cœur et de la volonté. Il n’y a point de petitesses en cet homme, point de
mesquinerie. On chercherait en vain dans ses écrits l’indice d’une rancœur,
d’un jugement amer, d’une jalousie secrète. Sa douceur résiste à tous les
mépris. L’audace, qui signe quelques-unes de ses démarches, est moins un trait
de son caractère qu’une forme de son zèle apostolique. Deux extrêmes
s’harmonisent en lui : d’une part, l’homme réaliste, ami de la tradition,
qui apparaît dans l’économe de collège, l’organisateur de mission, l’humble
religieux, et, d’autre part, l’apôtre ardent, énergique, s’offrant à tous les
martyres et à toutes les folies de la croix. Tel fut celui qu’on a surnommé
« le géant des missions huronnes », et, plus récemment,
« l’apôtre au cœur mangé ».
ACSM, Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau),
repr. RAPQ, 1924–25 : 3–70 passim.— JR (Thwaites),
VIII, X.— Positio causæ.— Desrosiers, Iroquoisie.— Jésuites de
la N.-F. (Roustang).— A. E. Jones, “ȣendake Ehen” or Old Huronia,
PAO Annual Report, V (1908).— R. Latourelle, Étude sur les écrits de
saint Jean de Brébeuf, (2 vol., Montréal, 1952, 1953).— Félix
Martin, Hurons et Iroquois. Le P. Jean de Brébeuf, sa vie, ses
travaux, son martyre (Paris, 1877).— Pouliot, Étude sur les Relations
des Jésuites.— J. Robinne, L’Apôtre au cœur mangé, Jean de
Brébeuf : étude sur l’époque et sur l’homme (Paris, 1949).—
Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle.— Francis
Xavier Talbot, Saint among the Hurons : the life of Jean de
Brébeuf (New York, 1949).— André Vachon, L’Eau-de-vie dans la société
indienne, CHA Report, 1960 : 22–32 ; Mgr de Laval et la Menace
iroquoise, BRH, LXVII (1961) :36–46.
© 1966–2020 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio.php?BioId=34214
Saint Noël Chabanel
Saint Noël Chabanel
Prêtre de la Compagnie de
Jésus et martyr (+ 1649)
"Né à Saugues, Noël
Chabanel entra à seize ans dans la Compagnie de Jésus. Après ses études à
Toulouse, il fut envoyé au Québec et s’obligea par un vœu à demeurer dans les
missions du Canada. Le 8 décembre 1649, un Huron, qu’il avait baptisé, le massacra
et jeta son corps dans un fleuve."
(source: diocèse
du Puy en Velay)
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine
Daniel, Noël Chabanel, Isaac
Jogues, René Goupil, Jean de La Lande, canonisés
en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, ils sont devenus des
figures nationales proposées en exemples à l'Église universelle. Avec nos
découvreurs et nos fondateurs, ils sont nos architectes: leurs courses ont
tracé nos routes d'eau et de fer; ils ont fixé le site de maintes de nos cités
et donné leurs noms à d'innombrables institutions (hôpitaux, universités,
collèges, écoles), à des villages, des paroisses, des routes et des rues du
Québec. Davantage, c'est jusqu'au cœur même du sol qu'ils ont pénétré par leur
sang répandu. (Les
saints martyrs canadiens - diocèse d'Edmundston)
La célébration liturgique
des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada et le 19 octobre
dans l'Église universelle.
Dans la région de
l’Ontario au Canada, en 1649, la passion de saint Noël Chabanel, prêtre de la
Compagnie de Jésus et martyr. Il avait fait à Dieu le vœu de demeurer jusqu’à
sa mort dans la mission qu’il chérissait, parmi les Hurons. Alors qu’il faisait
route en forêt avec un apostat, celui-ci le tua en haine de la foi.
Martyrologe romain
Seigneur, tu as donné à
ton prêtre saint Noël Chabanel le courage de supporter pour toi le martyre;
accorde-nous, à son exemple, la force de porter chaque jour notre croix en te
restant fidèles jusqu’à la mort.
(Propre des fêtes du
diocèse du Puy)
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10614/Saint-No%EBl-Chabanel.html
CHABANEL, NOËL, prêtre,
jésuite, missionnaire chez les Hurons, né à Saugues (Haute-Loire) le 2 février
1613, tué en haine de la foi par un Huron apostat le 8 décembre 1649, canonisé
par le pape Pie XI le 29 juin 1930.
Noël Chabanel entre au
noviciat de Toulouse le 9 février 1630. Il enseigne au collège de cette même
ville (1632–1639), y étudie la théologie (1639–1641), y fait sa troisième
probation (1641–1642). Après avoir été professeur de rhétorique au collège de
Rodez, il arrive à Québec le 15 août 1643, y reste un an, puis monte en
Huronie.
Des huit Martyrs
canadiens, il est le seul qui n’eut pas de facilité pour l’étude des langues.
Brillant professeur de rhétorique en France, il éprouvait une indicible
répugnance pour les us et coutumes des Amérindiens. « Jamais pour tout
cela, écrit le père Ragueneau,
il n’a voulu se détacher de la Croix où Dieu l’avoit mis ; jamais il n’a
demandé d’en sortir. Mais au contraire, pour s’y attacher plus inviolablement,
il s’obligea par vœu d’y demeurer jusques à la mort, afin de mourir en la
Croix ». La Relation de 1650 nous a conservé le texte
de ce vœu héroïque.
Au début de décembre
1649, il était à la mission Saint-Jean, chez les Pétuns, quand il reçut l’ordre
de se rendre à la résidence centrale Sainte-Marie II de l’île Saint-Joseph.
Parti le 7 décembre, il était le lendemain traîtreusement assassiné par un
Huron apostat. La Relation de 1650 raconte la mort de Chabanel, mais
elle ignore les motifs de l’assassinat. Dans le « Manuscrit de
1652 », le père Ragueneau est mieux renseigné. Il fait état de l’aveu du
meurtrier, Louis Honarreennha, qui a déclaré avoir tué Chabanel en haine de la
foi.
ACSM, Félix Martin,
Notice manuscrite sur le père Chabanel ; Mémoires touchant la mort et les
vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau), repr. RAPQ,
1924–25 : 3, 85–89.— JR (Thwaites).— Positio causae.— Jésuites
de la N.-F. (Roustang), 315–322.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au
XVIIe siècle, II.— Alfred Raymond, Saint Noël Chabanel, martyr du
Canada (1613–1649) (Montréal, 1946).— Frédéric Saintonge, Martyr dans
l’ombre : saint Noël Chabanel (Montréal, 1958).
© 1966–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/chabanel_noel_1F.html
Francesco Giuseppe Bressani (1612-1672). Novae Franciae accurata delineatio Bressani Francesco
Also known as
Canadian Martyrs
Isaac Jogues and Companions
Jesuit Martyrs of North America
John de Brebeuf and Companions
Martyrs of Canada
Martyrs of New France
North American Martyrs
Profile
Two priests and
six lay-brothers,
all Jesuits,
who were sent as missionaries to
the area of modern Canada and New
York, and who were murdered by
the locals for their work.
Churchill
– Baie d’Hudson, Manitoba, Canada, diocese of
Additional Information
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Saints
Westward, by Donald Attwater
The
Canadian Martyrs, by Father Edward
James Devine
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Saints of the American Wilderness: The Brave Lives and Holy
Deaths of the Eight North American Martyrs, by John A O’Brien
other sites in english
Christian Biographies, by James Kiefer
Domestic Church, by Catherine Fournier
National
Shrine of North American Martyrs
images
audio
video
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Readings
Holy Martyrs and
patrons, protect this land which you have blessed by the shedding of your
blood. Renew in these days our Catholic faith
which you helped to establish in this new land. Bring all our fellow citizens
to a knowledge and love of the truth. Make us zealous in the profession of our
faith so that we may continue and perfect the work which you have begun with so
much labour and suffering. Pray for
our homes, our schools,
our missions,
for vocations, for the conversion of
sinners, the return of those who have wandered from the fold, and the
perseverance of all the Faithful. And foster a deeper and increasing unity
among all Christians.
Amen. – Jesuit novena prayer to
the martyrs
MLA Citation
“Martyrs of North America“. CatholicSaints.Info.
24 October 2023. Web. 14 December 2023.
<https://catholicsaints.info/martyrs-of-north-america/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/martyrs-of-north-america/
The North American
Martyrs
St . Jean de Brébeuf was
a Jesuit missionary, born at Condé-sur-Vire in Normandy, 25 March, 1593; died
in Canada, near Georgian Bay, 16 March, 1649. His desire was to become a lay
brother, but he finally entered the Society of Jesus as a scholastic, 8
November, 1617. According to Ragueneau it was 5 October. Though of unusual
physical strength, his health gave way completely when he was twenty-eight,
which interfered with his studies and permitted only what was strictly
necessary, so that he never acquired any extensive theological knowledge.
On 19 June, 1625, he
arrived in Quebec, with the Recollect, Joseph de la Roche d’ Aillon, and in
spite of the threat which the Calvinist captain of the ship made to carry him
back to France, he remained in the colony. He overcame the dislike of the
colonists for Jesuits and secured a site for a residence on the St. Charles,
the exact location of a former landing of Jacques Cartier. He immediately took
up his abode in the Indian wigwams, and has left us an account of his five
months’ experience there in the dead of winter. In the spring he set out with
the Indians on a journey to Lake Huron in a canoe, during the course of which his
life was in constant danger. With him was Father de Noüe, and they established
their first mission near Georgian Bay, at Ihonatiria, but after a short time
his companion was recalled, and he was left alone.
Brébeuf met with no
success. He was summoned to Quebec because of the danger of extinction to which
the entire colony was then exposed, and arrived there after an absence of two
years, 17 July, 1628. On 19 July, 1629, Champlain surrendered to the English,
and the missionaries returned to France. Four years afterwards the colony was
restored to France, and on 23 March, 1633, Brébeuf again set out for Canada.
While in France he had pronounced his solemn vows as spiritual coadjutor. As
soon as he arrived, viz., May, 1633, he attempted to return to Lake Huron. The
Indians refused to take him, but during the following year he succeeded in
reaching his old mission along with Father Daniel. It meant a journey of thirty
days and constant danger of death. The next sixteen years of uninterrupted
labours among these natives were a continual series of privations and
sufferings which he used to say were only roses in comparison with what the end
was to be. The details may be found in the “Jesuit Relations”.
In 1640 he set out with
Father Chaumonot to evangelize the Neutres, a tribe that lived north of Lake
Erie, but after a winter of incredible hardship the missionaries returned
unsuccessful. In 1642 he was sent down to Quebec, where he was given the care of
the Indians in the Reservation at Sillery. About the time the war was at its
height between the Hurons and the Iroquois, Jogues and Bressani had been
captured in an effort to reach the Huron country, and Brébeuf was appointed to
make a third attempt. He succeeded. With him on this journey were Chabanel and
Garreau, both of whom were afterwards murdered. They reached St. Mary’s on the
Wye, which was the central station of the Huron Mission.
By 1647 the Iroquois had
made peace with the French, but kept up their war with the Hurons, and in 1648
fresh disasters befell the work of the missionaries — their establishments were
burned and the missionaries slaughtered. On 16 March, 1649, the enemy attacked
the city of St. Louis and seized Brébeuf and Lallemant, who could have escaped
but rejected the offer made to them and remained with their flock. The two
priests were dragged to the city of St. Ignace, which the Iroquois had already
captured.
On entering the village,
they were met with a shower of stones, cruelly beaten with clubs, and then tied
to posts to be burned to death. Brébeuf is said to have kissed the stake to
which he was bound. The fire was lighted under them, and their bodies slashed
with knives. Brébeuf had scalding water poured on his head in mockery of
baptism, a collar of red-hot tomahawk-heads placed around his neck, a red-hot
iron thrust down his throat, and when he expired his heart was cut out and
eaten. Through all the torture he never uttered a groan. The Iroquois withdrew
when they had finished their work. The remains of the victims were gathered up
subsequently, and the head of Brébeuf is still kept as a relic at the
Hôtel-Dieu, Quebec.
His memory is cherished
in Canada more than that of all the other early missionaries. Although their
names appear with his in letters of gold on the grand staircase of the public
buildings, there is a vacant niche on the façade, with his name under it,
awaiting his statue. His heroic virtues, manifested in such a remarkable degree
at every stage of his missionary career, his almost incomprehensible endurance
of privations and suffering, and the conviction that the reason of his death
was not his association with the Hurons, but hatred of Christianity, has set on
foot a movement for his canonization as a saint and martyr. An ecclesiastical
court sat in 1904 for an entire year to examine his life and virtues and the
cause of his death, and the result of the inquiry was forwarded to Rome.
St. Jean de Brébeuf
and the other North American Martyrs were canonized by Pope Pius XI in
1930. The Martyrs’ Shrine church in Midland, Ontario, the site of their
missionary work among the Huron, and the National Shrine of the North American
Martyrs in Auriesville, New York, along the Mohawk River, are dedicated to
them. They are collectively patron saints of Canada, and form part of the
dedication of the Canadian national church in Rome. Their feast day is
celebrated on September 26 in Canada and among Traditional Roman Catholics, and
on October 19 in the United States under the title of “The North American
Martyrs.”
Saint Antoine Daniel
Saint Charles Garnier
Saint Gabriel Lalemant
Saint Isaac Jogues
Saint Jean de Brebeuf
Saint Jean de la Lande
Saint Noel Chabanel
Saint Rene Goupil
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/the-north-american-martyrs/
North American Martyrs
(RM)
All born in France; died
1642-49; canonized in 1930. The main feast day on the Roman calendar is
September 26; however, the Jesuits commemorate six priests (Antony Daniel,
Charles Garnier, Gabriel Lalemant, Isaac Jogues, John de Brébeuf, and Noel
Chabanel) and two laybrothers (John Lalande and René Goupil) on
March 16. They were working among the Hurons when they met their deaths at the
hands of the Iroquois, the mortal enemies of the Hurons. The Iroquois were
animated by bitter hatred of the missionaries, whom they subjected to
indescribable tortures before putting them to death. Further information and
biographies of each are presented for their main feast (Attwater, Benedictines,
Parkman, Wynne).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0316.shtml
René Goupil
Jesuit missionary;
born 1607, in Anjou; martyred in
New York State, 23 September, 1642. Health preventing him from joining
the Society regularly,
he volunteered to serve it gratis in Canada,
as a donné. After working two years as a surgeon in the hospitals of
Quebec, he started (1642) for the Huron mission
with Father
Jogues, whose constant companion and disciple he remained until death.
Captured by the Iroquois near
Lake St. Peter, he resignedly accepted his fate.
Like the other captives, he was beaten, his nails torn out, and his
finger-joints cut off. On the thirteen days' journey to the Iroquois country,
he suffered from heat, hunger, and blows, his wounds festering and swarming
with worms. Meeting half way a band of two hundred warriors, he was forced to
march between their double ranks and almost beaten to death. Goupil might have
escaped, but he stayed with Jogues. At Ossernenon,
on the Mohawk, he was greeted with jeers, threats, and blows, and Goupil's face
was so scarred that Jogues applied to him the words of Isaias (53:2) prophesying the
disfigurement of Christ. He survived the fresh tortures inflicted on him at
Andagaron, a neighbouring village, and, unable to instruct his captors in
the faith,
he taught the children the sign
of the cross. This was the cause of
his death. Returning one evening to the village with Jogues, he was felled to
the ground by a hatchet-blow from an Indian, and he expired invoking the name
of Jesus. He was the first of the order in the Canadian missions
to suffer martyrdom.
He had previously bound himself to the Society by
the religious vows pronounced
in the presence of Father
Jogues, who calls him in his letters "an angel of
innocence and a martyr of Jesus
Christ."
Sources
Bressani, Les
Jésuites Martyrs du Canada (Montreal, 1877); Shea, The Catholic Church
in Colonial Days (New York, 1886); Rochemontiex, Les Jésuites et
la Nouvelle France (Paris, 1896); Martin, Le Pére Isaac Jogues (Paris,
1882).
Lindsay, Lionel.
"René Goupil." The Catholic Encyclopedia. Vol. 6. New York:
Robert Appleton Company, 1909. 26 Sept. 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/06684a.htm>.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. September 1, 1909. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/06684a.htm
Isaac Jogues and Companions MM (RM)
(also known as the North American Martyrs)
Born in France; died 1642-1649; canonized in 1930 by Pope Pius XI; feast day
formerly on March 16 and September 26; cultus extended universally in 1969 as
the protomartyrs of North America.
These martyrs probably
mean nothing to our European friends, but they were among the earliest saints
of North America. All were French born Jesuits: Jean de Brébeuf, Isaac Jogues,
Antony Daniel, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, and Noel Chabanel, priests;
and John Lalande and René Goupil, lay-brothers. They selflessly worked among
the native Hurons until they met their death at the hands of mortal enemies of
the Hurons: the Iroquois and the Mohawks. The Iroquois were animated by the
bitter hatred of the missionaries, whom they subjected to indescribable
tortures before putting them to death.
René (Renatus)
Goupil (1606 to September 29, 1642) was born at Anjou, France. Amazingly,
ill health forced him to leave the Jesuits, yet he was willing and able to
accompany the missionaries after he had become a successful surgeon. In 1638,
he went to Quebec to work among the Jesuit missions as an attaché to the
hospital in Quebec. He became a lay assistant for the mission to the Hurons in
1640. While on a journey with Isaac Jogues in 1642, he was captured by a group
of Iroquois and tomahawked to death on September 29 at Osserneon near Albany,
New York, for making the sign of the cross on the brow of some children. He was
the North American protomartyr.
Isaac Jogues (Born at
Orléans, France, on January 1, 1607; died October 18, 1646) was the son of
wealthy parents. He studied at the Jesuit school in his home town and entered
the Society of Jesus at Rouen in 1624. He continued his education at Le Flèche.
After his ordination in 1636, he requested and received permission to work as a
missionary in Quebec, Canada. He took the Gospel to the Mohawks and in the
course of his labors penetrated to the eastern entrance of Lake Superior, one
thousand miles inland--the first European to do so. Fr. Jogues' plan to preach
the Gospel to the Sioux Indians in the region of the Mississippi headwaters
came to an end when he was captured, together with René Goupil and other
Jesuits, by an Iroquois war party on October 3, 1642. They had just completed a
mission of mercy to the Hurons, who were suffering from famine and disease,
when they were ambushed by the enemies of the Hurons. Saint René was killed.
The rest were held for 13 months in slavery and so cruelly tortured that Father
Jogues lost the use of his hands. (Pope Urban VIII permitted him to say Mass
despite this deformity. This was a unique dispensation in the history of the
Church. The holy father observed, "It would be unfitting to refuse
permission to drink the blood of Jesus Christ to one who has testified to Christ
with his blood.")
The Dutch Calvinists from
Fort Orange (Albany, New York) negotiated continuously for his release. When he
was about to be slowly roasted to death they helped him to escape to New
York--thus, he became the first Catholic priest to come to that state. From New
Amsterdam (as New York was then called), he travelled by small ship to England,
arriving there on Christmas Day completely destitute. He finally reached
France, where the Queen Mother received him with extreme deference, but in 1644
he requested to be allowed to return to Quebec.
Less than three years
after his captivity, he set out with Jean de Lalande for his place of
imprisonment (Osserneon, now Auriesville, NY), this time as a missionary to the
Iroquis with whom a peace treaty had been signed. During this second visit,
Father Isaac left behind a box of religious objects. These were wrongly
believed to be the cause of an epidemic and a crop failure that occurred soon
after his departure.
On his third visit, a
member of the Mohawk Bear clan, believing him to be a sorcerer, blamed him for
the suffering of his people. One afternoon the Mohawk invited Jogues for a
meal. The priest was seized, together with the Jesuit lay-brother, Saint John
Lalande. The other missionaries with them had fled at that change of attitude
they sensed among the natives. Jogues and Lalande were beaten and slashed with
knives and that evening Isaac Jogues was tomahawked. The next day Lalande was
killed in the same way. Their heads were struck off and impaled on the
settlement palisade, and their trunks thrown into the Mohawk River about 40
miles west of Albany, NY, near Midland, Ontario.
There is a portrait of
Father Isaac that was painted in 1644 during his visit to France. In it you can
see that only the middle and ring fingers remain of his right hand. He is a
slender, white- haired man with a very long and flaring nose, deep-set eyes,
curly hair, beard, and mustache. After his death, the fatal tom ahawk wound was
added.
John de Lalande (Born
at Dieppe, France; died 1646) travelled to Quebec to become a donné (lay
assistant) to the Jesuit missionaries. In 1646, he accompanied Isaac Jogues on
a trip to the territory of the Iroquois after a peace treaty with them had just
been signed. They were captured by a war party of Mohawks. John was tomahawked
and beheaded at Osserneon near Albany, on October 19, the day after Fr. Jogues
had suffered a similar fate there.
Antony Daniel (Born
at Dieppe, France, on March 27, 1601; died July 4, 1648) studied law but
abandoned it to join the Jesuits at Rouen in 1621. He taught in Rouen for four
years, studied theology at Clermont, was ordained in 1630, and was then
assigned to the college at Eu. With three other priests he was sent as a
missionary to Cape Breton Island, Arcadia, New France (Canada), in 1632. A year
later Fr. Daniel went to Quebec. He was successful in his missionary work among
the Hurons, even founding a school for Native American boys at Quebec in 1636.
In 1648, Fr. Daniel was martyred by a party of Iroquois at the Indian village
of Teanaustaye near Hillsdale, Ontario.
Charles Garnier (Born
at Paris, France, c. 1605; died 1649), son of the treasurer of Normandy, was
educated at Louis-le-Grand College and joined the Jesuits in Paris in 1624. He
continued his studies at Clermont, taught at the Jesuit college at Eu for three
years, and was ordained in 1635. The following year he was sent to Quebec,
Canada, with Father Pierre Chastellain and two other priests as missionaries to
the Hurons. Charles was murdered by a war party of Iroquois on December 7,
1949, at the Indian village of Etarita, where he was stationed.
Noel Chabanel (Born
near Mende, France, on February 2, 1613; died December 8, 1649), after joining
the Jesuits in 1630, was sent to New France in 1643 to evangelize the Hurons.
He became assistant to Fr. Garnier at Etarita in 1649 and was murdered by an
apostate Indian while returning from a visit to neighboring Sainte Marie.
John de Brébeuf (Born
at Condé-sur-Vire, Normandy, France, on March 25, 1593; died March 16, 1649)
was the son of farmers. He attended the university at nearby Caen and worked on
his parent's farm before joining the Jesuits at Rouen in 1617. Although he was
almost forced to leave the society when he contracted tuberculosis and was so
affected that he could neither study or teach for the customary periods, he was
ordained in 1622. It is remarkable, therefore, that in 1625 he requested to be
sent to Canada as a missionary. There, despite opposition from the Protestant
Huguenots, trading company officials, and renegade Indians, Father de Brébeuf
labored among the Hurons for the next 24 years--but not without interruption.
In 1629, when the English
captured Quebec, he was ousted with other Jesuits and forced to return to
France. For a time Fr. Brébeuf was treasurer at the Jesuit college in Eu until
the English returned Canada to the French in 1633. At that time he went back into
the mission field. From this time until his death, his evangelizing efforts
were richly rewarded.
At the request of the
Hurons, Father de Brébeuf lived among them, sometimes with companions, and
sometimes alone. He preached and catechized in their own language. But his work
had to overcome superstition, violence, cannibalism, and the fact that he
belonged to an alien, conquering race. He founded schools and baptized over 200
neophytes in one year.
When smallpox killed
thousands of Indians in 1637, the missionaries were blamed by the tribal
medicine men for the disaster. Brébeuf was condemned to death, but spoke so
eloquently of the after-life that he was given a reprieve. He stayed with the
Indians until 1640, when he went to Quebec for four years. Then returned to the
Indians.
He was captured together
with Gabriel Lalemant by Iroquois, enemies of the Hurons, on March 16 at
Sainte-Marie, near Georgian Bay, and was cruelly tortured for hours, mutilated,
burned to death, and finally eaten. Known for his holiness and courage, he was
responsible for some 7,000 conversions among the Indians, and composed a
dictionary and catechism in Huron.
Gabriel Lalement (Born
at Paris, France, 1610; died 1649) joined the Jesuits in 1630. He taught at
Moulins for three years, and after further study at Bourges, was ordained in
1638. After teaching at La Flèche and Moulins, he was sent to Canada at his
request in 1646 as a missionary.
He, too, worked among the
Hurons, became assistant to Saint John de Brébeuf at Saint Ignace in 1649, and
was with him in the village when the Iroquois attacked and destroyed it on
March 16, killing all the inhabitants except the two priests. After torturing
them, the Iroquois tomahawked them to death the next day (Attwater, Benedictines,
Delaney, Farmer, Melady, Parkman, Schamoni, Wynne).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1019.shtml
GOUPIL, RENÉ, surgeon,
brother, Jesuit, missionary, and martyr; baptized 15 May 1608 at
Saint-Martin-du-Bois, France, son of Hypolite Goupil and of Luce Provost;
d. 29 Sept. 1642 in the Iroquois country; canonized by Pope
Pius XI on 29 June 1930.
We know for certain that
René Goupil was already a surgeon at the time he entered the noviciate at Paris
on 16 March 1639. His name does not appear in the official lists for
the ensuing years. But a note preserved in the archives of the Jesuits of
Chantilly, near Paris, informs us that he had to discontinue his noviciate
because he was afflicted with deafness: “Renatus Goupil a tirocinio Parisiensi
exclusus erat, quia surdaster.”
When he arrived in Canada
in 1640 he seems to have sought to carry out his missionary vocation as a
layman. And all the evidence inclines us to believe that he was bound to the
Society by the promise of the donnés (“given men”). We find him at
the Saint-Joseph de Sillery mission, near Quebec, from 1640 to 1642. He was in
the service of the missionaries, who valued above all his gifts as a surgeon.
On 1 Aug. 1642,
he left Trois-Rivières along with Isaac Jogues,
Guillaume Couture*,
several Huron chiefs, among them Eustache Ahatsistari and
Joseph Teondechoren, and the latter’s niece, daughter of the famous
Joseph Chihwatenha,
Thérèse Oionhaton,
who had been trained in the practice of the Christian virtues by the Ursulines.
This flotilla, which comprised 12 canoes and included about 40 persons, set out
for the Huron country where Goupil was henceforth to follow his surgeon’s
calling. A few days later the whole party fell into the hands of Iroquois who
carried Goupil off into their own territory. There, at Ossernenon (Auriesville,
N.Y.), he met his death by the hatchet of an Iroquois who had been provoked by
seeing him make the sign of the cross over a child. This was on
29 Sept. 1642. A few days earlier, he had taken his religious vows
before St. Isaac Jogues. He is venerated as the first Jesuit martyr in
Canada.
The account of his death,
contained in the Relation for 1643, prompted the coming to Canada of
one of his comrades: “. . . another young surgeon, well versed in his
art, and well known in the Hospital at Orléans, where he has given proofs of
his virtue and of his competence, has chosen to take the place of his comrade;
he has crossed into New France.” This text, in conjunction with that in the
Society’s list, is sufficient to establish that Goupil had studied surgery and
that he was not merely a barber-surgeon.
For the life, virtues,
and death of René Goupil one may profitably consult the Relations for
1643 and 1647 (JR (Thwaites), XXIII, XXIV, XXXI), and ACSM, “Mémoires
touchant la mort et les vertus des pères Isaac Jogues . . .”
(Ragueneau), repr. APQ Rapport, 1924–25, 1, 3, 30, 34, 38, 89–93. But the
most important document is undoubtedly the biographical note devoted to him by
St. Isaac Jogues (JR (Thwaites), XXVIII, 116–34), which is reprinted
in Jésuites de la N.-F. (Roustang), 254–61. Archivum Romanum
Societatis Iesu, codex Franc. 22, f.359v. Positio causæ.
Revisions based on:
Arch. Départementales de Maine-et-Loire (Angers, France), “Reg. paroissiaux et
d’état civil,” Saint-Martin-du-Bois, 15 mai 1608: www.archives49.fr/acces-directs/archives-en-ligne (consulted
10 July 2012).
© 1966–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/goupil_rene_1F.html
St. Isaac Jogues
French missionary,
born at Orléans,
France, 10 January, 1607; martyred at Ossernenon,
in the present State
of New York, 18 October, 1646. He was the first Catholic priest who
ever came to Manhattan Island (New
York). He entered the Society
of Jesus in 1624 and, after having been professor of literature
at Rouen,
was sent as a missionary to Canada in
1636. He came out with Montmagny,
the immediate successor of Champlain.
From Quebec he
went to the regions around the great lakes where the illustrious Father
de Brébeuf and others were labouring. There he spent six years in
constant danger. Though a daring missionary, his character was of the most
practical nature, his purpose always being to fix his people in permanent
habitations. He was with Garnier among
the Petuns,
and he and Raymbault penetrated
as far as Sault
Ste Marie, and "were the first missionaries", says Bancroft (VII,
790, London, 1853), "to preach the gospel a thousand miles in the
interior, five years before John Eliot addressed the Indians six
miles from Boston Harbour".
There is little doubt that
they were not only the first apostles but also the first white men to reach
this outlet of Lake Superior. No documentary proof is
adduced by the best-known historians that Nicholet, the discoverer of Lake
Michigan, ever visited the Sault. Jogues proposed not only to convert the Indians of
Lake Superior, but the Sioux who
lived at the head waters of the Mississippi.
His plan was thwarted by his capture near Three
Rivers returning from Quebec.
He was taken prisoner on
3 August, 1642, and after being cruelly tortured was carried to the Indian
village of Ossernenon,
now Auriesville,
on the Mohawk, about forty miles above the present city of Albany.
There he remained for thirteen months in slavery,
suffering apparently beyond the power of natural endurance. The Dutch Calvinists at
Fort Orange (Albany)
made constant efforts to free him, and at last, when he was about to be burnt
to death, induced him to take refuge in a sailing vessel which carried him
to New
Amsterdam (New
York). His description of the colony as it was at that time has since been
incorporated in the Documentary History of the State. From New
York he was sent; in mid-winter, across the ocean on a lugger of only
fifty tons burden and after a voyage of two months, landed Christmas morning,
1643, on the coast of Brittany, in a state of absolute destitution. Thence he
found his way to the nearest college of the Society.
He was received with great honour at
the court of the Queen Regent, the mother of Louis
XIV, and was allowed by Pope
Urban VII the very exceptional privilege of
celebrating Mass,
which the mutilated condition of his hands had made canonically impossible;
several of his fingers having been eaten or burned off. He was called a martyr of Christ by
the pontiff.
No similar concession, up to that, is known to have been granted.
In early spring of 1644 he returned to Canada,
and in 1646 was sent to negotiate peace with the Iroquois.
He followed the same route over which he had been carried as a captive. It was
on this occasion that he gave the name of Lake of the Blessed
Sacrament to the body of water called by the Indians Horicon,
now known as Lake George. He reached Ossernenon on
5 June, after a three weeks' journey from the St.
Lawrence. He was well received by his former captors and the treaty of
peace was made. He started for Quebec on
16 June and arrived there 3 July. He immediately asked to be sent back to
the Iroquois as
a missionary, but only after much hesitation his superiors acceded to his
request. On 27 September he began his third and last journey to the Mohawk. In
the interim sickness had broken out in the tribe and a blight had fallen on the
crops. This double calamity was ascribed to Jogues whom the Indians always
regarded as a sorcerer. They were determined to wreak vengence on him for the
spell he had cast on the place, and warriors were sent out to capture him. The
news of this change of sentiment spread rapidly, and though fully aware of the
danger Jogues continued on his way to Ossernenon,
though all the Hurons and
others who were with him fled except Lalande. The Iroquois met
him near Lake George, stripped him naked, slashed him with their knives, beat
him and then led him to the village. On 18 October, 1646, when entering a cabin
he was struck with a tomahawk and afterwards decapitated. The head was fixed on
the Palisades and the body thrown into the Mohawk.
In view of his possible canonization a
preliminary court was established in Quebec by
the ecclesiastical
authorities to receive testimony as to his sanctity and
the cause of his death.
[Note: Isaac Jogues was canonized by
Pope Pius XI on June 29, 1930, with seven other North American martyrs.
Their collective feast
day is October 19.]
Campbell, Thomas.
"St. Isaac Jogues." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York:
Robert Appleton Company, 1910. 26 Sept. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/08420b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Thomas J. Lynch. In memory of Jayne
E. Lynch.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08420b.htm
JOGUES, ISAAC,
Jesuit, missionary among the Hurons and later among the Iroquois, ambassador
for peace to the Iroquois; b. 10 Jan. 1607 at Orléans (France);
murdered by the Iroquois 18 Oct. 1646 at Ossernenon (Auriesville,
N.Y.); canonized 29 June 1930 with seven of his fellow martyrs.
The fifth of nine
children, Jogues was born in a prosperous family that included notaries,
lawyers, apothecaries, and merchants. He began his studies in the family home
under the direction of a private tutor and continued them at the Jesuit college
which had just been founded at Orléans in September 1617. He completed his
courses at the age of 17. He could have taken up the flourishing business left
by his father, or else he might, like his uncles, have chosen law or
officialdom. But he preferred to follow his teachers, the Jesuits, and in
October 1624 he was the first Jesuit from Orléans to enter the noviciate
at Rouen, where he became a disciple of Father Louis Lallemant, an author of
spiritual writings and a novice-master of repute. He made his first vows two
years later and entered upon his studies in philosophy at the Collège at
La Flèche, where the intense missionary spirit implanted there in 1613 by
Father Énemond Massé still
prevailed.
In 1634 Jogues began to
study theology at Clermont (Paris), a celebrated institution that then numbered
2,000 students. He was at the same time the prefect responsible for discipline
among the lay students. For reasons that are obscure, he was unwilling to
continue the theological studies which his intellectual gifts would easily have
allowed him to carry on. Indeed, he had always been studious; he had a thorough
knowledge of Latin and Greek, and he expressed himself in a smooth flowery
style that corresponded admirably to the courteous and refined manners of this
renaissance gentleman. And yet he asked to be released from the rest of his
studies. Was he perhaps impatient to set out for the American missions about
which his reading of the Jesuit Relations had informed him?
Jogues’s ordination to
the priesthood, which was conferred upon him at the end of January 1636 in
the chapel of Clermont, brought all the closer his departure for the missions.
His first mass, said in the church at Orléans on the first Sunday in Lent,
brought joy mingled with sadness to his family. His mother consoled herself by
preparing some priestly vestments and a few accessories, the only gifts that
the missionary accepted for his crossing to the New World. The young priest,
concluding his training, felt himself ever more deeply committed to his
religious and missionary vocation. He detached himself from every worldly
preoccupation, even those connected with his family, but did so with great
delicacy and affection. The letters he wrote to his mother at this period and
in subsequent years reveal him to us in his true light.
The departure, after
several postponements, took place 8 April 1636. In the convoy of
eight ships, Jogues took his place with Father Georges d’Endemare on the vessel
that was to call at the Île de Miscou near Baie des Chaleurs. After eight weeks
of sailing, the missionary arrived at this trading post which numbered 25
Frenchmen and 2 Jesuits. A week later he resumed his sea voyage, spending two
days at Tadoussac where he made contact with the Indians, and then continuing
towards Quebec, which he left immediately again to go on to Trois-Rivières. The
sight of his colleagues Ambroise Davost and
Antoine Daniel, emaciated
and terribly aged after a few years of life as missionaries, made, a deep
impression on him. He witnessed the torture of an Iroquois prisoner at the
hands of Huron warriors. Despite the famous “important admonition” of
Father Brébeuf,
he could not remain unmoved. Still, his letters do not contain any evidence of
fright; they exude only zeal and strength of character. He landed at Ihonatiria
(Saint-Joseph I) on 11 September after 16 days’ travelling; he was given
the name “Ondessonk” (bird of prey).
Jogues, who had been free
of any illness during the crossing, was the first to be overcome by fever in
September. The epidemics that raged among the Hurons at this period imperilled
the lives of the missionaries, for the Indians believed them to be caused by
the presence of the religious. In 1637 the situation became so acute that the
Huron grand council decided upon the death of the priests. It was in that year
that the missionaries met at Ossossanë for a farewell feast in Huron style, at
which Brébeuf drew up the celebrated testamentary letter that all the Jesuits
present signed. The epidemic ended without the execution of the death sentence.
Some time before, 16 Aug. 1637, the first baptism had been
administered to a Huron, Joseph Chihwatenha, a
sublime spirit whose profoundly Christian temperament was to lend support to
the missionary effort. His whole family followed his example on
19 March 1638.
The following August
Father Jérôme
Lalemant succeeded Father Brébeuf as superior of the Huron mission.
The new superior, proceeding to reorganize the mission, decided to set up a
central residence for the missionaries. The building of Fort Sainte-Marie was
entrusted to Father Jogues. Subsequently the latter was sent with Father Garnier to
the Tobacco nation. In September 1641, Jogues and Charles Raymbaut went
into the territory of the Sauteurs (Chippewas). They pushed on a considerable
distance to the west and came to the Sainte-Marie falls (Sault Ste. Marie).
They were warmly welcomed, the meeting was a productive one, and the priests
had to promise to come back to preach the gospel.
In June 1642 the
Hurons were preparing a trading expedition to the French settlements, but the
St. Lawrence River was under constant surveillance by the Iroquois between
Ville-Marie (Montreal) and Trois-Rivières. Moreover the missionaries needed to
replenish their supplies and to exchange news with Europe. Furthermore Father
Raymbaut, gravely ill, required hospitalisation. Jogues was designated by
Lalemant to accompany the convoy, which set off for Quebec. When their business
was done, the travellers embarked for the return trip. They reached Trois-Rivières
in the last few days of July. In addition to Jogues, the group included
Guillaume Couture*,
the donné René Goupil, another
Frenchman, and some Hurons, one of whom was Ahatsistari; in all there were
about 40 persons divided among 12 canoes. The party finally got under way
1 Aug. 1642. The day following their departure, the canoes were
craftily attacked by some Iroquois in ambush. Historians are not entirely
agreed on the location of the attack. Be that as it may, it must have occurred
around Sorel, around Berthier, or, more likely around Lanoraie. After a brief
exchange of gunfire, Jogues, Goupil, Couture, and a group of the Hurons were
carried off as prisoners into Mohawk territory and put to the most appalling
tortures: floggings, bites, mutilations, strippings, forced marches, and
insults.
The moral anguish, even
more acute than the physical torment, Jogues bore with extraordinary fortitude.
He endured it all the more fondly because he had sought it out. For, as he
himself assures us, he had cast himself into the hands of the Iroquois of his
own free will. “I was watching this disaster,” says the father, “from a place
very favorable for concealing me from the sight of the enemy, being able to
hide myself in thickets and among very tall and dense reeds; but this thought
could never enter my mind. ‘Could I, indeed,’ I said to myself, ‘abandon our
French and leave those good Neophytes and those poor Catechumens, without
giving them the help which the Church of my God has entrusted to me?’ Flight
seemed horrible to me; ‘It must be,’ I said in my heart, ‘that my body suffer
the fire of earth, in order to deliver those poor souls from the flames of
Hell; it must die a transient death, in order to procure for them an eternal
life.’ My conclusion being reached without great opposition from my feelings, I
called the one of the Hiroquois who had remained to guard the prisoners.”
René Goupil was killed
(29 Sept. 1642) by an Iroquois in front of Jogues, who was kept
captive under constant threat of death until November 1643. An old
Iroquois woman had adopted him and he acted as a servant. He had been so
weakened by blows and hardships that the only work he could do was a task
reserved for women: gathering wood to feed the fire in the lodge on the hunt.
With the complicity of
the Dutch, Jogues embarked at the beginning of November 1643 on a ship
that reached England at the end of December. He took another ship and the next
day, Christmas Day, he disembarked on the coast of Brittany. Finally,
5 Jan. 1644, he reached the nearest Jesuit house, the Collège at
Rennes. His superiors were unable to recognize him, so transformed was he by
his sufferings and mutilations. He took some rest in order to recover from his
fatigue and pain, attempting to hide from the admiration that people wanted to
lavish on him. He was obliged, however, to yield to the entreaties of the
queen regent, Anne of Austria, who insisted upon beholding this martyr. Before
her and before Mazarin and the directors of the Compagnie des Cent-Associés, he
bore witness to the wretchedness and the needs of New France.
While he was in France,
steps were taken to seek from the pope an indult that would permit Jogues to
celebrate mass despite his mutilated fingers. The sovereign pontiff readily
granted him this favour, believing that it was not proper that a martyr for
Christ should not be able to offer Christ’s blood (“Indignum esset Christi
martyrem Christi non bibere sanguinem”).
In the colony nothing was
yet known of Jogues’s fate, and his escape was learned of only when he landed
at Quebec early in July 1644. Despite the torment he had suffered, he
eagerly sought from his superiors the privilege of devoting himself to the
evangelizing of the Iroquois. But peace had not been restored among the
Mohawks, and Father Vimont preferred
to assign Father Jogues to the post at Ville-Marie, founded two years earlier.
This was to be a calmer period for Jogues, which would allow him to compose
various important texts for posterity: the account of his captivity and that of
the death of his companion Goupil, and what may be considered the earliest
description of New York.
Peace, of which there was
still no sign on the Iroquois side, finally came about following the freeing of
Father Bressani in
August 1644. Exchanges of prisoners, as proposed by Governor Huault de
Montmagny, encouraged negotiations. Jogues became an important personnage when
he appeared before the council meeting held by the governor at Trois-Rivières
12 July 1645, in the course of which the Mohawk orator Kiotseaeton played
a prominent part. From 15 to 25 September, a new council brought
confirmation of the peaceful intentions of the Mohawks, but the French
persisted in having serious doubts about their good faith.
As soon as Father Jérôme
Lalemant was appointed superior-general of the Jesuits in New France, Jogues
again expressed his desire to go and work for the evangelizing of the Iroquois.
But the guarantees of peace were not yet sufficiently firm, and were built up
only gradually during the councils held on 22 Feb. and
13 May 1646. Jogues was then accepted by Father Lalemant and by the
governor as an ambassador for peace to the Mohawks. The joy with which Jogues
received the news of his appointment was tinged with very justifiable
misgivings. To Father Jérôme Lalemant he made this reply: “Would you believe
that, on opening the letters from your Reverence, my heart was, as it were,
seized with dread at the beginning, apprehending lest what I desire, and what
my spirit should most prize, might happen. Poor nature, which remembered the
past, trembled; but our Lord, through his goodness, has calmed it and will calm
it still further. Yes, my Father, I desire all that our Lord desires, at the
peril of a thousand lives. Oh, what sorrow I would have, to fail at so
excellent an opportunity! Could I endure that it should depend on me that some
soul were not saved? I hope that his goodness, which has not forsaken me on
[past] occasions, will assist me still; he and I are able to trample down all
the difficulties which might oppose themselves.” The missionary took thought
for immediate preparations for his future apostolate by bringing together a box
of warm clothes for the winter, the sacred vessels for masses, and gifts for
the Indians.
After leaving
Trois-Rivières 16 May 1646, the expedition ascended the Richelieu and
crossed Lake Champlain. Jogues was the first white man to see Lake George,
which he named Saint-Sacrement, as his companion Jean
Bourdon noted on his map. The Mohawks were intrigued by the mysterious
box that Jogues wanted to leave with them. At the conclusion of the
parleys, the diplomats set out on the return trip on 16 June, called at
Fort Richelieu on 27 June, at Trois-Rivières on 29 June, and arrived
at Quebec on 3 July. Jogues gave an account of his mission to the
authorities, who once again refused to allow him to leave to spend the winter
among the Iroquois. Having returned to Montreal, Jogues was recalled at the end
of August to Trois-Rivières, where the peace council authorized him to take
part in a new embassy being planned by the Hurons. This time Jogues had decided
to stay the winter. He left on 24 September with Jean de La Lande and
with the Hurons, who abandoned them at Fort Richelieu. The two Frenchmen pushed
on with a single Huron. They met a hostile reception; towards the middle of
October, they were taken prisoner. The feeling of the Iroquois had completely
changed because, mystified by the small box left at the Mohawk village by
Jogues, they saw in it the confirmation of their suspicions about the cause of
the epidemic, the drought, and the famine that had followed his summer embassy.
On 18 October, at Ossernenon, Jogues was killed by a hatchet blow in the
head. La Lande perished in the same way, probably the next day.
Parkman has asserted that
Jogues might truthfully have aspired to literary fame. It has even been said
that in him the humanist could die only with the saint, so completely did his
intellectual qualities complement his spiritual ones and thus give him his
maximum value as a writer. Like several of his fellow missionaries in New
France, he was a mystic, but in one sense he surpassed them all because he knew
how to express the experience that he, like them, had previously undergone. His
spiritual writings, equally as limpid as those of Father Brébeuf, surpass the
latter’s by a lyricism which achieves great literary perfection. He controls his
pen as readily as he disciplines his sensibility, his memory, and all his
faculties. Even in the depths of grief, he never bursts out, but makes us feel
that he is aware of living through an adventure that overpowers him, but does
not crush him. The truth is that under a timid and frail exterior he
concealed an astonishing fortitude and spiritual independence. He was a
sensitive person, fired with love, whose interior joy never yielded to grief.
Divine love had once and for all enveloped his whole being.
In
collaboration with Georges-Émile Giguère
ACSM, “Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac
Jogues . . .” (Ragueneau), repr. APQ Rapport, 1924–25,
3–41, passing; various autographed writings and apographes by
Jogues, including a note on René Goupil (May 1646) and several
letters. JR (Thwaites); an important printed source, with
bibliographical information. Lettre du père Jogues, captif chez les Iroquois,
au gouverneur de Montmagny,” BRH, XXXVI (1930), 48–49. Positio causae.
John Joseph Birch, The saint of the wilderness: St. Isaac Jogues (New
York, 1936). BRH, V (1899), 88–90; XVIII (1912), 91. Lucien Campeau, “Un
site historique retrouvé,” RHAF, VI (1952), 31–41. Charlevoix,
Histoire, I, 232–77. N.-E. Dionne, “Le père Jogues et les
Hollandais,” BRH, X (1904), 60–4. Jésuites de la N.-F. (Roustang).
Louis-Raoul de Lorimier, “Jogues (en marge de l’histoire, 1607–1646),” RC,
XIX (1917), 336–51. Lucien Lusignan, “Essai sur les écrits de deux martyrs
canadiens,” BRH, L (1944), 174–92. Félix Martin, Le R.P. Isaac
Jogues de la Compagnie de Jésus, premier apôtre des Iroquois (Paris,
1873). Henri Petiot [Daniel-Rops], Les aventuriers de Dieu (Paris,
1951), 121–42. Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France
au XVIIe siècle, I, II, 429–43. Francis Talbot, Saint among
savages (New York and London, 1935); Un saint parmi les sauvages (Paris,
1937). W. H. Withrow, “The adventures of Isaac
Jogues, s.j.,” RSCT, 1st ser., III (1885), sect.ii, 45–53.
© 1966–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/jogues_isaac_1F.html
LA LANDE, JEAN DE,
a donné of the Society of Jesus, native of Dieppe, canonized by
Pope Pius XI, 29 June 1930; killed by the Iroquois in
October 1646.
La Lande was a donné,
and by that we mean that he was not bound to the Society of Jesus by religious
vows, but by a contract under the terms of which he placed himself completely
at the disposal of the missionaries, who in return guaranteed him lodging,
food, and help in case of illness, The first indication of his presence in the colony
was on 14 Dec, 1642, when the effects of the late Jean Nicollet were
up for auction and he came forward as purchaser of two books of piety which had
belonged to the famous intepreter of the Algonkins. From 1642 to 1646 he seems
to have been attached regularly to the Trois-Rivières residence. Father Anne de
Nouë was then in charge of the residents of the house; this missionary was
later buried at Trois-Rivères after an heroic death which was a noble inspiration
to Jean de La Lande.
On 21 Aug. 1646
Father Jérôme
Lalemant, the superior of the Jesuits of Quebec, decided to send
Father Ignace Jogues to the Iroquois country in order to maintain peaceful
relations with the Indians. For an associate he was given Jean de
La Lande, who was not unaware of the danger to which he was exposing
himself. Jogues, La Lande and a few Hurons left Quebec on 24 Sept. of
that year. The little band had scarcely got beyond Trois-Rivières when all the
Hurons save one turned back, so impressed were they with the dangers of such a
journey. With Jean de La Lande the sense of duty prevailed over everything
else; he had promised to follow Jogues, and he was going to keep his word. When
they reached their destination, the ambassadors of peace were treated as
enemies. Victims for their faith, they were both killed: Jogues on
18 October, La Lande on 18 or 19 Oct. 1646.
The news did not reach
Quebec until June 1647. The Relation gives a long account of
Jogues’s martyrdom. Of his associate it says: “One must not forget the
young Frenchmen who was slain with the Father. That good youth, called Jean de
la Lande, – a native of the City of Dieppe, as has been said, –
seeing the dangers in which he was involving himself in so perilous a journey,
protested at his departure that the desire of serving God was leading him into
a country where he surely expected to meet death. This frame of mind has
enabled him to pass into a life which no longer fears either the rage of those
Barbarians, or the fury of the Demons, or the pangs of death.”
JR (Thwaites), XXXI,
122 (the one passage in the Relations concerning Jean de
La Lande). Additional information may be found in Positio causae and
in Archange Godbout, Les pionniers de la région trifluvienne, 67.
© 1966–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/la_lande_jean_de_1F.html
DANIEL, ANTOINE,
priest, Jesuit, missionary to the Hurons; canonized by Pope Pius XI
on 29 June 1930; b. 27 May 1601 at Dieppe; killed
4 July 1648 in Huronia.
Antoine Daniel had
already begun his legal studies when he entered the noviciate of the Society of
Jesus at Rouen on 1 Oct. 1621. He was a teacher of junior classes at
the Collège in Rouen (1623–27), studied theology at the Collège in Clermont
(1627–30), taught humanities (1630–1631), and was minister at the Collège in Eu
(1631–32). On 1 Aug. 1626 Father Charles Lalemant
wrote from Quebec to his brother Jérôme:
“A little Huron is going to see you; he longs to see France. He is very fond of
us and manifests a strong desire to be instructed; nevertheless, his father and
the Captain of the nation wishes to see him next year, assuring us that, if he
is satisfied, he will give him to us for some years. It is of importance that
he should be thoroughly satis fied, for if this child is once instructed, it
will open the way to many tribes where he will be very useful.” Amantacha dit Louis
de Sainte-Foi, was baptized at Rouen during the time that Father Daniel was a
teacher at the college. Certain historians have asserted that Father Daniel had
prepared Amantacha for baptism; this affirmation has not been completely
proved. But the presence of the young Huron at Rouen did not escape Daniel’s
notice, and it may be that it played some part in his missionary vocation.
In 1632 Father Daniel
arrived at Cape Breton, where the habitation was under the command of his
brother, Capt. Charles Daniel.
The following year, on 24 June 1633, he was at Quebec and was
assigned, with Jean de Brébeuf,
to the Huron mission, but their departure did not take place until 1634. No
missionary experienced the hardships and perils offered at that period by the
trip into Huronia as much as Father Daniel did; in 1634, and again in 1638, he
was abandoned on the way by his guides; he soon found himself not only alone
but ill, and he attributed to special divine protection the fact that he was
able to reach his destination at all. The return trip he made in 1636 was
equally arduous, and when he arrived at Trois-Rivières he was literally
exhausted.
He made rapid progress in
learning the language, and he had soon taught the children to sing the Pater
and the Credo in Huron. His kindness, his gentleness, and his gifts as a
teacher caused him to be assigned to a new apostolate that the missionaries, in
their lack of experience of the actual circumstances, thought both feasible and
full of promise for the propagation of the faith: the founding at Quebec of a
seminary to which young Hurons would come to be trained in Christian knowledge
and virtues. So great were the hopes aroused by this foundation that Huronia
sacrificed for it one of its best missionaries, and the Jesuits at Quebec
deprived themselves of the services of five very useful servants. Two years’
experience was to show that the children of Huronia were not suited to, and not
suitable for, this European type of education. The splendid dream came to
naught, and brought about Father Daniel’s return to active missionary life. He
devoted himself to it indefatigably and effectively for ten years. On
4 July 1648 the Iroquois overran the Saint-Joseph II mission
(Teanaostaiaë, near Hillsdale, Simcoe County, Ontario) just as Father Daniel
was finishing his mass. He encouraged the neophytes and spoke so movingly of
the truths of the faith that the pagans in large numbers asked him to baptize
them. After wreaking havoc in the village, the Iroquois attacked the
chapel: “Flee,” said the missionary to his congregation, “and keep the faith to
your dying breath.” As for himself, his life belonged to the souls in his
charge. He left the chapel and strode towards the enemy, who were astonished by
such courage. When the first moment of stupefaction had passed, his body was
riddled with arrows. A bullet struck him in the chest, passing through his
body, and he fell uttering the name of Jesus. After desecrating his body, the
Iroquois threw it into the fire that was consuming the chapel. As the first
martyr of Huronia, Father Daniel, even after his death, inspired in his brother
missionaries a wealth of tenderness and encouragement. The Relation for 1649
has preserved two instances of this for us.
The Hurons had given
Father Daniel the name of Anȣennen.
ACSM, “Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues . . .” (Ragueneau),
repr. APQ Rapport, 1924–25, 3, 51. JR (Thwaites), in particular
the Relation of 1649 (XXXIV, 86–96) et passim. Positio causae.
Campbell, Pioneer priests, II, 197–244. Lucien Campeau, in Lettres
du Bas-Canada, II (1948), gives a critical study of the three accounts of the
death of Father Daniel that have come down to us. Much the best study is by
Fernand Potvin, “Saint Antoine Daniel, martyr canadien,” RHAF, VIII
(1954–55), 395–414, 556–64; IX (1955–56), 74–92, 236–49, 392–409 562–70; X
(1956–57), 77–92, 252–56. Rochemonteix, Les Jésuites et la
Nouvelle-France au XVIIe siècle, II, 74.
© 1966–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/daniel_antoine_1E.html
Charles Garnier
Jesuit Missionary,
born at Paris,
1606, of Jean G. and Anne de Garault; died 7 December, 1649. He studied
classics, philosophy,
and theology at
the Jesuit college of Clermont,
joining the order in 1624. He begged to be sent to the Canadian mission,
and sailed in 1636 on the same fleet as Governor
Montmagny. He was sent forthwith to the Huron country,
where he was to spend the fourteen years of his heroic apostolate without once
returning to Quebec. In six months he mastered the difficult language, and
began a career of unceasing charity which was to be crowned by martyrdom.
His zeal for
the conversion of infidels brooked no hindrance nor delay. Neither distance nor
weather, nor danger of death could prevent him from hastening to the stake
to baptize and
exhort captives of war.
Filth, vermin, fetid and loathsome disease could not deter him from tending and
redeeming dying sinners. His frail frame miraculously resisted
the intense strain. His angelic patience amidst endless trials won him the
title of "lamb" of the mission, whereof Brébeuf was styled the
"lion". Several times — first in 1637, then in 1639 with Jogues,
and later with Pijart — he strove to convert the Tobacco nation. His constancy
finally overcame their obstinacy. They asked for the black robes (1646), and
Garnier went to dwell with them until death. After the martyrdom of
Fathers Daniel (1648), Brébeuf, and Lalemant (March 1649), he calmly awaited
his turn. After decimating the Hurons,
the Iroquois attacked
the Tobacco nation. During the massacre of St. John's village, Garnier went
about exhorting his neophytes to
be faithful. Mortally wounded he dragged himself towards a dying Indian to
absolve him, and received the final blow in the very act of charity (1649) on
the eve of the Immaculate Conception, a dogma he
had vowed to defend. His letters to his brother, a carmelite, reveal his sanctity. Ragueneau testifies
to his heroic spirit of sacrifice. Parkman compares his life to that of St.
Peter Claver among the blacks and styles it a voluntary martyrdom.
Lindsay, Lionel.
"Charles Garnier." The Catholic Encyclopedia. Vol. 6. New York:
Robert Appleton Company, 1909. 26 Sept. 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/06388b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Joseph P.
Thomas. In memory of Laurence La Bombard.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. September 1, 1909. Remy
Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/06388b.htm
GARNIER, CHARLES (called Ouracha by
the Indians), priest, Jesuit, missionary, martyr; b. 1606 (or 1605) in
Paris; d. 1649 in the Huron country.
He was baptized on 25 (or
26) May in the parish of Saint-Gervais, and was the second son of Jean Garnier,
an under-secretary in Henri III’s private household and later maître
des comptes in Normandy, and of Anne de Garault, who came from a noble
family of Orléans. After attending the Collège de Clermont in Paris, which was
under the direction of the Jesuits, he entered the noviciate of the Society of
Jesus in 1624. He was ordained priest in 1635, was nominated for the missions
in New France, and landed at Quebec on 11 June 1636, at the same time
as Governor Huault de
Montmagny. In July, together with Father Pierre Chastellain,
he reached the territory of the Hurons. In 1639 and 1640 he wintered in the
land of the Tobacco nation, which he vainly tried to convert. From 1641 to 1646
Garnier was employed at the Saint-Joseph (Teanaostaiaë) mission, among the Cord
clan. Finally, in the autumn of 1646, he was again sent to the Tobacco nation,
on the shores of Georgian Bay, and there he established a mission that this
time flourished; he also met his death there, being slaughtered by the Iroquois
on 7 Dec. 1649 when they attacked the village of Saint-Jean, at the
time of the destruction of the Huron missions. His body, lacerated by two
bullet wounds and two blows from a hatchet, was found a few steps from the
ruins of his chapel. He was canonized by Pope Pius XI on
29 June 1930.
“De la prise et
désolation de la mission de Saint-Jean, par les Iroquois, et de la mort du
P. Charles Garnier, qui y était en mission” and “Abrégé de la vie du Père
Charles Garnier,” in ACSM, “Mémoires touchant la mort et les vertus des pères
Isaac Jogues . . .” (Ragueneau), repr. APQ Rapport, 1924–25,
76–85. APQ Rapport, 1929–30, 1–43, “Lettres de Saint Charles
Garnier.” JR (Thwaites), XXXV, 118–44; et passim. Positio
causae. Florian Larivière, La vie ardente de Saint Charles Garnier (Montréal,
1957). Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France au XVIIe siècle,
I, 97–100, 409–18.
© 1966–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/garnier_charles_1F.html
Gabriel Lalemant
Jesuit missionary,
b. at Paris,
10 October, 1610, d. in the Huron country,
17 March 1649. He was the nephew of Charles and Jerome
Lalemant, and became a Jesuit at Paris,
24 March 1630. He arrived in Canada,
20 September, 1646 and after remaining in Quebec for two years, was sent to
the Huron missions
as de Brébeuf's assistant. He was scarcely there a month when the Iroquois attacked
the settlement of St. Ignatius which they burned, and then descended on the
mission of St. Louis where they found de
Brébeuf and Lalemant. After setting fire to the village and killing
many of the inhabitants, they led the two priests back
to St. Ignatius where they were tied to stakes and after horrible torture put
to death. Lalemant stood by while his companion was being killed. De
Brébeuf expired at three in the afternoon. Lalemant's suffering began
at six that evening and lasted until nine o'clock next morning. When the Iroquois withdrew,
the bodies of the two priests were
carried over to St. Mary's where they were interred.
Some of the relics of
Lalemant were subsequently carried to Quebec.
Sources
Relations, passim;
ROCHEMONTEIX, Les Jésuites de la Nouvelle France; MARTIN, Hurons et
Iroquois; FERLAND, Histoire du Canada; Journal des Jésuites.
Campbell, Thomas.
"Gabriel Lalemant." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York:
Robert Appleton Company, 1910. 26 Sept. 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/08752b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph E. O'Connor.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08752b.htm
LALEMANT, GABRIEL,
priest, Jesuit, missionary and martyr; canonized by Pope Pius XI,
29 June 1930; b. 3 Oct. 1610 in Paris; killed by the
Iroquois 17 March 1649.
Gabriel Lalemant was the
son of a lawyer in the judicial court (Parlement) of Paris. The
1649 Relation implies that he belonged to the nobility: “Although, in
leaving the world, he had left the share which his birth gave him in honorable
offices. . . .” He was 20 when he entered the noviciate in Paris on
24 March 1630. Two years later he was granted permission by his
superiors to add to the three usual religious vows that of devoting himself to
foreign missions; 14 years were to elapse between the taking of this vow and
Gabriel’s arrival in Canada. In the interval he was a teacher at the Collège in
Moulins (1632-35), studied theology at Bourges (1635–39), was minister to the boarding-school
pupils at the Collège in La Flèche (1639–41), was philosophy teacher at
the Collège in Moulins (1641–44), and prefect of the Collège in Bourges
(1644–46). The Journal des Jésuites records his arrival under the
date 20 Sept. 1646. We know little about his stay in Quebec
(1646–48). Early in September 1648 he arrived at Sainte-Marie-des-Hurons
and he was diligent in the study of the language. His success was so prompt
that in February 1649 he replaced at the Saint-Louis mission Father Noël Chabanel,
who had been called away.
On
16 March 1649, a war-party of 1,000 Iroquois overran the little town
of Saint-Ignace and captured it before sunrise, almost without striking a blow.
From there they went on to the Saint-Louis mission, about a league away. Here
the Hurons defended themselves stoutly, and drove back two separate attacks.
But by weight of numbers the Iroquois were victorious here as well.
Jean de Brébeuf and
Gabriel Lalemant were at that time at the Saint-Louis mission. They were urged
to flee; they refused, “and, during the heat of the combat, their hearts were
only fire for the salvation of souls.” As soon as they were captured they were
stripped of their clothes, their nails were torn out, and they were taken to
the little town of Saint-Ignace (half-way between Coldwater and Vasey, in the
county of Simcoe, Ontario).
Brébeuf died
16 March, at four in the afternoon. Was Lalemant aware of his fellow
missionary’s suffering? We do not know. As for him, his martyrdom began
16 March at six in the evening and lasted until the following morning.
Here is the account of it given in the Relation: “At the height of these
torments, Father Gabriel Lallemant lifted his eyes to Heaven, clasping his
hands from time to time and uttering sighs to God, whom he invoked to his aid.”
He “had received a hatchet blow on the left ear, which they had driven into his
brain, which appeared exposed: we saw no part of his body, from the feet even
to the head, which had not been broiled, and in which he had not been burned
alive, – even the eyes, into which those impious ones had thrust burning
coals.”
His body, buried with
Brébeuf’s beneath the chapel of the Sainte-Marie residence, was taken up and
moved to Quebec in the spring of 1650.
Almost all that we know
about Gabriel Lalemant we owe to the Relation of 1649
(JR (Thwaites), XXXIV, 24–36). JJ (Laverdière et
Casgrain), passim. See also ACSM, “Mémoires touchant la mort et
les vertus des pères Isaac Jogues . . .” (Ragueneau), repr.
APQ Rapport, 1924–25, 3–93, passim. Positio causae. Christophe
Regnaut, “Récit veritable du martyre et de la bien heureuse mort, du Père Jean
de Breboeuf et du Père Gabriel l’Alemant en la Nouvelle France, dans le pays
des hurons par les Iroquois, ennemis de la foy,” 1678, in PAC Report,
1884, Note E. 1xiii. Léon Pouliot, “Notice sur Gabriel Lalemant,”
dans Les saints martyrs canadiens (Montréal, 1949), 25–28; 115–21.
Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France au XVIIe siècle,
II.
© 1966–2020 University
of Toronto/Université Lava
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/lalemant_gabriel_1F.html
Jean de Brébeuf
Jesuit missionary,
born at Condé-sur-Vire in Normandy,
25 March, 1593; died in Canada,
near Georgian Bay, 16 March, 1649. His desire was to become a lay
brother, but he finally entered the Society
of Jesus as a scholastic, 8 November, 1617. According to Ragueneau it
was 5 October. Though of unusual physical strength, his health gave way
completely when he was twenty-eight, which interfered with his studies and
permitted only what was strictly necessary,
so that he never acquired any extensive theological knowledge.
On 19 June, 1625, he arrived in Quebec, with the Recollect, Joseph de la Roche
d' Aillon, and in spite of the threat which the Calvinist captain
of the ship made to carry him back to France,
he remained in the colony. He overcame the dislike of the colonists for Jesuits and
secured a site for a residence on the St. Charles, the exact location of a
former landing of Jacques Cartier. He immediately took up his abode in the
Indian wigwams, and has left us an account of his five months' experience there
in the dead of winter. In the spring he set out with the Indians on a journey
to Lake Huron in a canoe, during the course of which his life was in constant
danger. With him was Father de Noüe, and they established their first mission
near Georgian Bay, at Ihonatiria, but after a short time his companion was recalled,
and he was left alone.
Brébeuf met with no
success. He was summoned to Quebec because of the danger of extinction to which
the entire colony was then exposed, and arrived there after an absence of two
years, 17 July, 1628. On 19 July, 1629, Champlain surrendered
to the English, and the missionaries returned to France.
Four years afterwards the colony was restored to France,
and on 23 March, 1633, Brébeuf again set out for Canada.
While in France he
had pronounced his solemn vows as
spiritual coadjutor. As soon as he arrived, viz., May, 1633, he attempted to
return to Lake Huron. The Indians refused to take him, but during the following
year he succeeded in reaching his old mission along with Father Daniel. It
meant a journey of thirty days and constant danger of death. The next sixteen
years of uninterrupted labours among these savages were a continual series of
privations and sufferings which he used to say were only roses in comparison
with what the end was to be. The details may be found in the "Jesuit
Relations".
In 1640 he set out with Father
Chaumonot to evangelize the Neutres, a tribe that lived north of Lake
Erie, but after a winter of incredible hardship the missionaries returned
unsuccessful. In 1642 he was sent down to Quebec, where he was given the care
of the Indians in the Reservation at Sillery. About the time the war was
at its height between the Hurons and
the Iroquois, Jogues and Bressani had
been captured in an effort to reach the Huron country,
and Brébeuf was appointed to make a third attempt. He succeeded. With him on
this journey were Chabanel and
Garreau, both of whom were afterwards murdered.
They reached St. Mary's on the Wye, which was the central station of the Huron Mission.
By 1647 the Iroquois had
made peace with the French, but kept up their war with
the Hurons,
and in 1648 fresh disasters befell the work of the missionaries — their
establishments were burned and the missionaries slaughtered. On 16 March, 1649,
the enemy attacked St. Louis and seized Brébeuf and Lallemant, who could have
escaped but rejected the offer made to them and remained with their flock. The
two priests were
dragged to St. Ignace, which the Iroquois had
already captured.
On entering the village, they were met with a shower of stones, cruelly beaten
with clubs, and then tied to posts to be burned to death. Brébeuf is said to
have kissed the
stake to which he was bound. The fire was lighted under them, and their bodies
slashed with knives. Brébeuf had scalding water poured on his head in mockery
of baptism,
a collar of red-hot tomahawk-heads placed around his neck, a red-hot iron
thrust down his throat, and when he expired his heart was cut out and eaten.
Through all the torture he never uttered a groan. The Iroquois withdrew
when they had finished their work. The remains of the victims were gathered up
subsequently, and the head of Brébeuf is still kept as a relic at
the Hôtel-Dieu, Quebec.
His memory is cherished in Canada more
than that of all the other early missionaries. Although their names appear with
his in letters of gold on the grand staircase of the public buildings, there is
a vacant niche on the façade,
with his name under it, awaiting his statue.
His heroic
virtues, manifested in such a remarkable degree at every stage of his
missionary career, his almost incomprehensible endurance of privations and
suffering, and the conviction that the reason of his death was not his
association with the Hurons,
but hatred of Christianity,
has set on foot a movement for his canonization as
a saint and martyr.
An ecclesiastical
court sat in 1904 for an entire year to examine his life and virtues
and the cause of his death, and the result of the inquiry was forwarded
to Rome.
[He was canonized in
1930. --Ed.]
Campbell, Thomas. "Jean de Brébeuf." The Catholic Encyclopedia. Vol.
2. New York: Robert Appleton Company, 1907. 26 Sept. 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/02751b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Joseph P.
Thomas.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/02751b.htm
BRÉBEUF, JEAN DE (called Échon by
the Hurons), priest, Jesuit, founder of the Huron mission;
b. 25 March 1593 at Condé-sur-Vire in Lower Normandy; martyred
16 March 1649 at the village of Saint-Ignace in the Huron country (in
the region of Midland, Ontario), canonized 29 June 1930 by
Pius XI and proclaimed by Pius XII on 16 Oct. 1940 patron
saint of Canada along with his seven martyred companions.
Among Jean de Brébeuf’s
ancestors are said to have been companions-in-arms of William the Conqueror and
of St. Louis, king of France, and his family, it is said, may be related
to the English earls of Arundel. We know nothing of his immediate family.
History has, however, preserved the names of two of his nephews: Georges de
Brébeuf (1617–61), a minor poet of the 17th century, and Nicolas de Brébeuf
(1631–91), prior of Saint-Gerbold, on the outskirts of Caen.
When he was 24 Brébeuf
entered the Jesuit noviciate in Rouen. After two years (1617–19) under Father
Lancelot Marin’s direction he was appointed teacher of the first form in the
secondary school (1619–20), then of the second form (1620–21) at the Collège in
Rouen. During his second year of teaching he was incapacitated by illness, but
he had enough strength left to prepare for the priesthood, which he received in
1622 at Pontoise. From 1622 to 1625 he stayed at the Collège of Rouen, where he
held the office of steward. Then he was chosen for the missions in New France
by the provincial of France, Father Pierre Coton. He sailed from Dieppe in
April 1625 and landed at Quebec in June, along with Fathers Charles
Lalemant and Énemond Massé and
two lay brothers, François Charton and Gilbert Burel.
Five months of a roving
existence in the cold and the snow
(20 Oct. 1625–27 March 1626) with a group of Montagnais
Indians who lived near Quebec constituted his apprenticeship for the missionary
life. Scarcely had he been initiated in the language and custom of the
Algonkins when in the same year, 1626, his superior designated him, with Father
Anne de Nouë,
for the Huron country. In July for the first time Brébeuf travelled by canoe
the 800 miles that separated Quebec from the Huron territory. The pages that he
wrote later about conditions on this trip make of him, along with Champlain, Sagard, Chaumonot,
and Allouez,
one of the principal chroniclers of this great route to the West which
missionaries, traders, and explorers long followed. This route led the
travellers via the St. Lawrence, the Ottawa, the Mattawa, the Rivière à la
Vase, Lake Nipissing, and the French River to Georgian Bay and the Great Lakes.
This was a 20- to 30-day trip which the numerous portages, the tramping through
the forests, the plague of mosquitoes, supply difficulties, lack of hygiene
among the Indians, etc., often made exhausting.
Ties which were already
very old, dating from Champlain’s first explorations, linked the Hurons and the
French. In a colony the existence and growth of which depended principally upon
the fur trade, the Hurons were precious allies. Champlain had realized this.
Indeed, the Hurons formed a compact, sedentary, agricultural group gifted with
a real genius for trade. Their economy, which was relatively balanced and which
was based upon the cultivation of the soil, supplemented in season by picking
of fruit in summer, by fishing and hunting in the autumn, conferred upon them
an undeniable superiority over the neighbouring tribes. From the time of their
earliest contacts with the French, the Hurons realized that they were primarily
interested in obtaining furs. Immediately they increased their trade. Taking
advantage of their situation, which was economically and geographically
privileged, they played the role of middlemen between populations with
different kinds of economies. They accumulated in their villages huge
quantities of furs that they bought from the nomadic hunters of the regions of
Lake Nipissing, Lake Timiskaming, the Ottawa and St. Maurice rivers, and
even the Hudson Bay territories. In return they offered these hunters corn,
flour, tobacco, pumpkins, nets, which they obtained from their own district or
from the tribes to the south and the west – the Neutrals, the Tobacco
nation, the Eries, the Nipissings and the Ottawas. The Hurons thus became the
great traders of the period. As soon as seeding was ended, they would load
their canoes and go off to trade with the French, from whom they received
European goods in exchange: metal arrow-heads, pots, hatchets, needles,
fish-hooks, knives, blankets, and above all porcelain, a material more precious
than gold in the Indians’ eyes.
The alliance with the
Hurons presented other advantages: it facilitated exploration of the interior
of the country and permitted the establishment of settlement outposts in the
St. Lawrence basin, and above all it furthered the evangelizing of the
Indians. For the missionaries, the evangelization of fixed and friendly
populations was incontestably more promising than that of the nomadic
Algonkins. There was, however, another side to this alliance, which with the
years was to prove to be formidable: in allying themselves with the Hurons the
French were committing themselves to lend them military support against the
Iroquois, their hereditary enemies. For years the fur trade, the development of
the colony, and the evangelizing of the Indians would be dependent upon the
assistance that France would give the Laurentian coalition (Algonkins,
Montagnais, and Hurons) against the Iroquois. Initially this alliance brought
about a great increase in the trade in furs and facilitated the missionary
enterprise.
Upon his arrival among
the Hurons, Brébeuf took up residence at Toanché I, among the Bear tribe, the
most important of the four great families in the Huron confederacy (the Bear,
the Cord, the Rock, and the Deer tribes). The greatest benefit that Brébeuf
derived from this first stay in the Huron country (1626–29) was no doubt, along
with his apprenticeship in the language, a better knowledge of the
Huron milieu. His efforts at evangelization met apparently with no
success. In 1629 Brébeuf was recalled in haste to Quebec. He was present when
the post was captured by the Kirkes in
July and subsequently had to return to France with the other missionaries in
the colony. He was appointed to Rouen and was assigned to serve the Church as a
preacher and confessor. It was at this time (January 1630) that he took
his final vows as a Jesuit. From 1631 to 1633 we find him at the Collège in Eu,
acting as steward, minister, and confessor all at the same time. Brébeuf
returned to New France in 1633, and the following year he went into the Huron
country again, accompanied by Fathers Antoine
Daniel and Ambroise Davost.
This time he was
entrusted by his superior, Father Paul
Le Jeune, with the task of founding and organizing a real mission. From the
outset the Jesuits of New France pinned their greatest hopes on this mission.
In Le Jeune’s eyes it represented a privileged testing-ground for the
evangelizing of the Indians and was to constitute a sort of prototype which he
intended to use as a model for the other missions. Brébeuf’s first act as
superior was to choose a centre from which the work of the mission would
radiate. After careful consideration, on 19 Sept. 1634 he settled at
Ihonatiria (Saint-Joseph I), a village near Toanché, where he had stayed from
1626 to 1629. Until 9 June 1637 the Huron mission was confined to
this one residence. After a relatively satisfying phase the work of
evangelization soon met obstinate and increasing resistance among the Hurons.
Brébeuf attributed this resistance to three factors: the immorality of the Hurons,
their attachment to the custom of the country, that is, to everything that
until then had made up their world of beliefs and pleasures, and finally the
epidemics that ravaged the country.
This last factor in
particular greatly delayed the flow of conversions. The epidemics of 1634
(smallpox combined with dysentery), 1636 (malignant influenza), and 1639
(smallpox) reduced to 12,000 a population that Sagard, Brébeuf, and Champlain
estimated at 30,000 souls. Contact with the Europeans was disastrous for the
American Indians, taken by surprise by the viruses that had been brought from
Europe. In this respect the Iroquois were better protected than the Hurons,
since the Dutch and English settlers mixed little with the Indians and were
content to wait for them in the shelter of their factories. In the Huron
country these repeated scourges made the missionaries’ presence odious. The
epidemic of 1636–37 roused the whole nation against Brébeuf and his companions.
For months on end, under the direction of the witch doctors, a clever campaign
was carried on, made up of hypocritical insinuations, then of open and violent
threats, which were accompanied by attempts at murder. In the autumn of 1637
the whole mission almost collapsed. In this emergency Brébeuf sent to Father
Le Jeune a sort of letter-testament in which he announced the possibility
that all the missionaries might be massacred.
At the end of
August 1638, after founding a third post at Teanaostaiaë
(Saint-Joseph II), Brébeuf handed direction of the mission over to
Father Jérôme
Lalemant, who had recently arrived from France. He himself became the
superior of the residence that he had just founded. It was in this ministry
that Brébeuf had to suffer the harshest persecution of his career. After a
smallpox epidemic the dramatic events of 1637 were repeated, but staged even
more riotously: crosses were torn down, stones were thrown at the chapel, there
were beatings and threats with hatchets and flaming embers. During this storm
Brébeuf even saw part of his flock desert the faith that they had just
embraced. In April 1640 an uprising broke out, in the course of which
Pierre Boucher* was
wounded in the arm, while Brébeuf and Chaumonot were beaten. In the month of
May the Indians’ tumult led Lalemant to give up the residence.
In the autumn of 1640,
after taking counsel together the missionaries decided to start two new
missions: one among the Algonkins, the other among the Neutrals. Brébeuf and
Chaumonot were appointed to the latter. Preceded by secret Huron agents who
depicted the missionaries as the most maleficent of witch doctors, the two of
them travelled throughout a violently hostile region, rejected, abused, reviled
everywhere. These were five months of fruitless labour
(November 1640–March 1641). As a crowning misfortune, on the way back
from this mission Brébeuf fell on the ice while crossing a frozen lake and
broke his left clavicle. Father Lalemant felt that it was his duty to send
Brébeuf back to Quebec and entrust him to a doctor’s care; at the same time he
could fill there the post of mission procurator which Father Ragueneau held.
In the spring of 1642 Brébeuf reached Quebec, after seven consecutive years
with the Hurons.
The task of procurator of
the Huron mission consisted of supplying the missionaries with everything that
they might need (books, paper, religious objects, etc.) and of organizing
supply convoys for them. This was a painful trial for Brébeuf; twice, in
1642 and 1643, the convoys he prepared were seized by the Iroquois and were a
complete loss. In addition to this function, during his stay at Quebec Brébeuf
had to attend to the teaching of six young Hurons who had been entrusted to his
care (September 1642–June 1643). He also served as confessor, spiritual
director, and adviser to the Ursulines and Religious Hospitallers. And finally,
on Sundays and feast days he preached and heard the confessions of the French
inhabitants of Quebec.
On 7 Sept. 1644
Brébeuf was back in the Huron country, this time for good. He took up his post
again at the very moment when the death-struggle of the Huron country was
beginning. In fact, the conflict that had been going on for a long time between
the Iroquois and the Hurons was on the point of coming to an end. In 1628 the
victory of the Mohawks over the Mahicans made the Iroquois the suppliers of
pelts to the Dutch at Fort Orange. From then on the Iroquois began to enjoy the
advantage of trading with the Europeans. Their cupidity was aroused. They
prevented the other tribes from crossing their territory to exchange their furs
with Fort Orange. They aspired to play vis-à-vis the Dutch the same role that
the Hurons did with the French. But then furs began to be scarce in their
territory. Consequently, the Iroquois thought of capturing the Hurons’ rich
convoys. From the year 1637 on, the Mohawks became the pirates of the fur
trade. To help them in their struggle they asked the Dutch traders for
fire-arms, and succeeded in obtaining them. In 1641 they had at their
disposal 39 muskets; in 1643, 300. Aggressive by nature, they were spurred on
further by the weakness of their adversaries, whose numbers had from 1634 to
1640 been reduced by two-thirds as a result of epidemics. The Iroquois dreamt
therefore of exterminating the Hurons. This policy was supported by New
Holland, aware that the ruin of the Huron meant that of the French trade and by
the same token of New France. “We have had letters from France,” wrote
Father Vimont,
“that the design of the Dutch is to have the French harassed by the Iroquois,
to such an extent that they may constrain them to give up and abandon
everything – even the conversion of the Savages.”
In 1641 the insecurity in
New France and on the route to the Huron country became so great that Father
Vimont, at the request of Governor Huault de
Montmagny and of the settlers, sent Father Le Jeune to France to set forth
the situation to the king and to Richelieu. In 1642 began the disasters which
were to go on increasing each year. The Mohawks and Senecas launched a vast
offensive which extended from New France to the Huron territory. Divided into
small bands, they systematically blockaded the routes along the Richelieu, the
Ottawa, and the St. Lawrence. The French colony was weak; it had only 400
inhabitants and had available only 100 soldiers. The Relations, which
previously had been crammed with details concerning conversions and epidemics,
no longer spoke of anything but massacres and pillage. The year 1642, which saw
the founding of Ville-Marie, was marked also by the capture of Isaac Jogues,
René Goupil,
and Guillaume Couture*.
In two years (1642–43) the mission convoys were captured three times, on the
way either up or down. In 1644 Father Bressani was
captured and tortured. The treaty of 1645 constituted only a short-lived truce
in this nightmare, since Jogues was murdered in October 1646. During the
summer of 1647 fear of the Iroquois was so great that the Hurons did not go
down to Quebec.
The years 1647–48 marked
the beginning of the annihilation of the Huron nation. Until then the Iroquois
had restricted themselves to surprising the traders’ convoys on the
St. Lawrence and Ottawa routes. Now they were in the heart of the Huron
country. In 1647 they massacred the population of a Neutral village. On
4 July 1648, taking advantage of the fact that the Hurons had gone
trading, a band of Indians threw themselves upon the villages of Saint-Joseph
and Saint-Michel and took 700 prisoners. Father Antoine Daniel fell, riddled
with arrows. The village of Saint-Joseph II (Teanaostaiaë) formed with
Ossossanë (La Conception) and Sainte-Marie the triangular base of Huron
resistance. On 16 March of the following year (1649) more than 1,000
Iroquois attacked Saint-Ignace (Taenhatentaron), then Saint-Louis, where
Brébeuf and Gabriel
Lalemant were carrying on their work. They were taken prisoner and
carried off to Saint-Ignace, where they suffered one of the most atrocious
martyrdoms in the annals of Christianity. Brébeuf’s torture has been told us
with moving simplicity by the donné Christophe Regnault, who saw his
remains: “Father de Brébeuf had his legs, thighs, and arms stripped of flesh to
the very bone; I saw and touched a large number of great blisters, which he had
on several places on his body, from the boiling water which these barbarians
had poured over him in mockery of Holy Baptism. I saw and touched the
wound from a belt of bark, full of pitch and resin, which roasted his whole
body. I saw and touched the marks of burns from the Collar of hatchets placed
on his shoulders and stomach. I saw and touched his two lips, which they had
cut off because he constantly spoke of God while they made him suffer.
“I saw and touched all
parts of his body, which had received more than two hundred blows from a stick.
I saw and touched the top of his scalped head; I saw and touched the opening
which these barbarians had made to tear out his heart.
“In fine, I saw and
touched all the wounds of his body, as the savages had told and declared to us.
. . .”
In the face of the
Iroquois attack, instead of recovering themselves the Hurons were seized with
panic. Almost the entire Bear tribe took refuge with the Tobacco nation. Others
sought asylum with the Neutrals, the Eries, the Algonkins, or fled to the
nearby islands. The Huron confederacy fell completely to pieces. As the
residence at Sainte-Marie-des-Hurons had at its disposal only 8 soldiers, 22 donnés and
7 servants, the Jesuits decided to abandon it. On 14 June 1649 they
set fire to the building and betook themselves with a few hundred Hurons to the
Île Saint-Joseph (Christian Island), located a few miles from there in Lake
Huron. The new establishment had scarcely been finished when a new misfortune
was added to the previous ones; in December the village of Saint-Jean, in the
territory of the Tobacco nation, was attacked and pillaged. On the Île
Saint-Joseph the situation soon became desperate. Famine, contagious maladies,
new attacks by the Iroquois, forced the missionaries and the Indians to leave.
On 10 June 1650, 300 Hurons, accompanied by the Jesuits and their
servants, set out in canoes for Quebec. In the spring of 1651 these fragments
of the Huron nation settled down on the Île d’Orléans; soon there were 600 of
them, under Father Chaumonot’s direction.
Brébeuf’s apostolate in
the Huron country lasted 15 years. The Huron mission died with him who had
begun it. But by a striking contrast, at the same time as the nation was being
crushed, its spiritual regeneration was taking place. The Relations, which
for a long time could count the conversions only one by one, speak of hundreds
and even of thousands of baptisms in the latter years. For the year 1649–50
alone, Father Ragueneau gave the figure of 3,000 baptisms. The consequence of
the dispersion of the Huron nation was to spread the Christian faith among the
nations of the Great Lakes basin and on the shores of the Rivière des
Hollandais (Mohawk River). These converts were to form the elements of the
Christian communities which the Jesuits were to go to found among the Iroquois
and the nations of the west.
What we know of Brébeuf
comes to us from the Relations des Jésuites and especially from his own
writings. These writings, very varied in nature, cover a period of 18 years,
that is from 1630 to 1648. Among them are two Relations (those for
1635 and 1636), a spiritual diary composed of 44 fragments, 15 letters
addressed to the superior general of the Society of Jesus or to local
superiors, instructions or catechisms, a dictionary, a grammar, and even two
Huron texts. Several of these writings have been lost. Those that remain, about
20, amounting to some 300 pages, enable us to recognize in Brébeuf the founder
of missions, the ethnographer, the mystic, and the writer.
The necessity for Brébeuf
to understand thoroughly the milieu in which he was trying to
evangelize resulted in a precious contribution to the ethnography of the
Amerinds; 15 years of living with the Hurons allowed him to become better
acquainted with their manners and customs than anyone else. Along with
Champlain and Sagard, Brébeuf remains the most important witness of this period
of first contacts. He lays stress for his part on the social, political, and
religious life of the Hurons; in this respect he completes Champlain and
enlarges upon Sagard. On these three points the 1636 Relation remains
a unique document that is mentioned in first place in all the monographs concerning
the Hurons. Brébeuf’s testimony is all the more valuable from the ethnological
point of view in that it establishes the picture of the Hurons at the time when
they were still themselves, before successive epidemics, war, and massacres had
reduced them to the state of human wrecks; his testimony has all the interest
and the intensity of a snapshot, so to speak.
As the founder of the
Huron mission Brébeuf was called upon to give it its earliest orientation. His
administration was devoted to different tasks. First of all, there was the
setting up of the first residences. During his superiorship he founded
Saint-Joseph I at Ihonatiria (19 or 20 Sept. 1634), then the
residence of L’Immaculée-Conception (9 June 1637) at Ossossanë, and
finally that of Saint-Joseph II at Teanaostaiaë (25 June 1638).
These posts, which were situated in the midst of the two main tribes (the Bear
and the Cord), enabled him to become deeply assimilated into the Huron
environment. Secondly, he applied himself to mastering the language. Brébeuf had
been chosen the first time, in 1626, by Father Charles Lalemant to be the
apostle to the Huron country because of his talent for languages. After his
first three-year stay Brébeuf knew enough Huron to be able to translate the
catechism of the Jesuit Ledesma. When he returned to New France in 1633,
Brébeuf became Father Daniel’s and Father Davost’s teacher. As soon as they had
arrived in the Huron country in 1634, their initiation continued, the team
being completed by Fathers François Le
Mercier, Pierre
Pijart, Pierre Chastellain,
Charles Garnier,
and Isaac Jogues, all of them working under Brébeuf’s direction on the
compilation of a dictionary and the preparation of a grammar. In 1639 mastery
of the language had been achieved. This study, representing eight or nine years
of austere and assiduous toil, was above all Brébeuf’s work. As a third task,
when he had been initiated into the Huron milieu and was master of
the language, Brébeuf undertook the major work of evangelization. After first
working with the children, he soon realized that all depended upon the adults,
in particular the chieftains and elders, who were the real sources of
influence. The work of conversion advanced very slowly at first. The first
conversion of an adult in good health took place in 1637. Four years later, in
1641, there were still only 60 Christians.
Brébeuf’s correspondence
and still more his spiritual diary reveal to us a soul that had manifestly
entered upon the paths of higher prayer and that had long been familiar with
divine communications. Three important commitments mark Brébeuf’s spiritual
ascension: in 1631, the promise to serve Christ even to the sacrifice of his
life; in 1637–39, the vow never to refuse the grace of martyrdom; in 1645, the
vow of perfection. Several passages from the spiritual diary reveal that
Brébeuf, like Jogues, had been favoured with a special vocation for the cross.
From 1636 to 1641 insulted, beaten, stoned, jeered at, subjected to physical
injury, Brébeuf was in the Huron country, like St. Paul, the “sweeping” of
the world. Engaged in apostolic action, he was purified in that action and by
that action. If in 1645, four years before his martyrdom, he was able to take
the vow of perfection, it was because his soul had by that time long been
completely submissive to God’s will. The consummation of this saintliness came
to Brébeuf through martyrdom. Among the influences which contributed to
the shaping of Brébeuf’s soul one must mention especially St. Ignatius
Loyola’s Spiritual Exercises, the Imitation of Jesus Christ,
St. Paul’s letters, and then the probable influence of Father Louis
Lallemant, a great 17th-century French master of the spiritual life.
Finally, Brébeuf shows
himself a writer without any pretentions, but a very gifted one. The
two Relations in particular, in which Brébeuf recorded his
observations as a traveller, ethnographer, and missionary, are written in very firm
language of astonishing vigour, with a wealth of words and images, which had
not yet been affected by the refining but impoverishing influence of the
French salons. This language recalls the zest and the smile of Montaigne.
Nowhere will one find more delightful observation or richer colour than in the
chapters in which Brébeuf describes the conditions of life in the Huron
country, the manners of the Hurons, the great Feast of the Dead. Nothing is
more nobly lyrical than the Avertissement d’importance addressed to
the young religious of France. Brébeuf’s language has not grown old. Humbler,
but how precious are the few notes that remain to us from his private diary;
these fragments represent the earliest pages of mystical literature in Canada.
Among the missionaries of
the period Brébeuf’s personality stands out as one of the most colourful.
However, if Brébeuf stood out, it was not primarily because of his qualities of
intelligence, although they were remarkable. All those who came into contact
with him recognized indeed that his judgement was excellent. His correspondence
in particular and his two Relations reveal a very discriminating
observer, who readily indulged in a certain type of humour. His letters to the
superiors of the Society of Jesus remain models of clarity, composition, and
practical good sense. One does not, however, find in him the bold conceptions
typical of Lalemant or the constantly renewed initiatives of Le Jeune.
Brébeuf is characterized rather by very robust good sense, by a kind of
supernatural empiricism; in his undertakings he always combined human prudence
and wisdom from above. His magnificent gifts always remained those of the heart
and the will. There was no pettiness in this man, no meanness. One would
look in vain in his writings for any sign of rancour, of bitterness in
judgement, of secret jealousy. His mildness was proof against all scorn. The
audacity which marked some of his actions was less a trait of his character
than a form of his apostolic zeal. Two extremes were blended in him: on one
hand, the realistic man, a friend of tradition, who appeared in the college
steward, the mission organizer, the humble religious, and on the other hand the
ardent, energetic apostle, courting all occasions for martyrdom and all the irrationality
of the cross. Such was he who has been called “the giant of the Huron
missions,” and more recently “the apostle whose heart was devoured.”
ACSM, “Mémoires touchant
la mort et les vertus des pères Isaac Jogues . . .” (Ragueneau),
repr. APQ Rapport, 1924–25, 3–70 passim. JR (Thwaites),
VIII, X. Positio causae. Desrosiers, Iroquoisie. Jésuites de la
N.-F. (Roustang). A. E. Jones, “‘ȣendake Ehen’ or Old Huronia,”
PAO Annual Report, V (1908). R. Latourelle, Étude sur les écrits
de saint Jean de Brébeuf (2v., Montréal, 1952, 1953). Félix
Martin, Hurons et Iroquois. Le P. Jean de Brébeuf, sa vie,
ses travaux, son martyre (Paris, 1877). Pouliot, Étude sur les
Relations des Jésuites. J. Robinne, L’Apôtre au cœur mangé, Jean de
Brébeuf: étude sur l’époque et sur l’homme (Paris, 1949).
Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France
au XVIIe siècle. F.-X. Talbot, Saint among the Hurons: the
life of Jean de Brébeuf (New York, 1949). André Vachon, “L’eau-de-vie dans
la société indienne,” CHA Report, 1960, 22–32; “Mgr de Laval et la menace
iroquoise,” BRH, LXVII (1961), 36–46.
© 1966–2020 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/brebeuf_jean_de_1E.html
Noel Chabanel
A Jesuit missionary
among the Huron
Indians, born in Southern France,
2 February, 1613; slain by a renegade Huron,
8 December, 1649. Chabanel entered the Jesuit novitiate at Toulouse at
the age of seventeen, and was professor of rhetoric in several colleges of
the society in
the province of Toulouse.
He was highly esteemed for virtue and
learning. In 1643, he was sent to Canada and,
after studying the Algonquin language
for a time, was appointed to the mission of the Hurons,
among whom he remained till his death. In these apostolic labours he was the companion
of the intrepid missionary, Father
Charles Garnier. As he felt a strong repugnance to the life and habits of
the Indians, and feared it
might result in his own withdrawal from the work, he nobly bound himself
by vow never
to leave mission, and he kept his vow to
the end. In the "Relation" of 1649-50, Father
Ragueneau describes the martyr deaths
of Chabanel and Garnier,
with biographical sketches of these two fathers.
Spillane, Edward.
"Noel Chabanel." The Catholic Encyclopedia. Vol. 3. New York: Robert
Appleton Company, 1908. 26 Sept. 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/03551a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Joseph P.
Thomas.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. November 1, 1908. Remy
Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop
of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/03551a.htm
CHABANEL, NOËL,
priest, Jesuit, missionary to the Hurons; canonized by Pope Pius XI
on 29 June 1930; b. 2 Feb. 1613 at Saugues (Haute-Loire); killed
out of hatred for the faith by a Huron apostate on 8 Dec. 1649.
Noël Chabanel entered the
noviciate at Toulouse on 9 Feb. 1630. He taught in the college of that
city (1632–39), studied theology there (1639–41), and did his third
probationary year there (1641–42). After teaching rhetoric at the college of
Rodez, he arrived at Quebec on 15 Aug. 1643, spent one year there, and
then went on to the Huron country.
Of the eight Canadian
martyrs, he is the only one who had no flair for the study of languages. A
brilliant teacher of rhetoric in France, he felt an inexpressible loathing for
the ways and customs of the Indians. “Never, for all that,” writes Father
Paul Ragueneau,
“would he break away from the Cross on which God had placed him; never did he
ask that he might come down from it. On the contrary, in order to bind himself
to it more inviolably, he obliged himself, by a vow, to remain there till
death, so that he might die upon the Cross.” The Relation for 1650
has preserved for us the wording of this heroic vow.
At the beginning of
December 1649, he was at the Saint-Jean mission among the Tobacco Indians,
when he received orders to go to the main residence, Sainte-Marie II, on
the Île Saint-Joseph. Having set out on 7 December, he was the next day
treacherously slain by a Huron apostate. The Relation for 1650
recounts Chabanel’s death, but reveals no knowledge of the motives for the
slaying. In the “Manuscrit de 1652,” Father Ragueneau is better informed. He
takes cognizance of the confession of the murderer, Louis Honarreennha, who
stated that he had killed Chabanel because of his hatred for the faith.
ACSM, Notice manuscrite
du P. Chabanel, rédigée par le père Félix Martin; “Mémoires touchant la
mort et les vertus des pères Isaac Jogues . . .” (Ragueneau),
repr. APQ Rapport, 1924–25, 3, 85–89. Jésuites de la N.-F.
(Roustang), 315–22. JR (Thwaites). Positio causae.
Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle France au XVIIe siècle,
II.
Father Chabanel, who
aspired to be a martyr in obscurity and without bloodshed, has had two
biographers in our own day: Alfred Raymond, Saint Noël Chabanel, martyr du
Canada (1613–1649) (Montréal, 1946); Frédéric Saintonge, Martyr dans
l’ombre: Saint Noël Chabanel (Montréal, 1958).
© 1966–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/chabanel_noel_1F.html
Santi Martiri Canadesi
(Giovanni de Brébeuf, Isacco Jogues e compagni) Martiri
- Memoria
Facoltativa
sec. XVII
I sacerdoti Antonio
Daniel, Giovanni De Brébeuf, Gabriele Lalement, Carlo Garnier, Natale Chabanel,
furono martirizzati il primo nel 1648 e gli altri nel 1649, nell'attuale
Canada, abitato dagli Uroni; il fratello coadiutore Renato Goupil nel 1642, il
sacerdote Isacco Jogues e l'altro fratello coadiutore Giovanni de LaLande il 18
ottobre del 1647 preso Auriesville, nell'attuale stato di New York, abitato
allora dagli Irochesi. Erano tutti della Compagnia di Gesù. (Mess. Rom.)
Emblema: Palma
Martirologio
Romano: Santi Giovanni de Brébeuf, Isacco Jogues, sacerdoti, e compagni,
martiri, della Compagnia di Gesù: in questo giorno san Giovanni de la Lande,
religioso, fu ucciso da alcuni pagani del luogo nel villaggio di Ossernenon,
oggi in Canada, dove, pochi anni prima, anche san Renato Goupil aveva
conseguito la palma del martirio. In un’unica commemorazione si celebrano in
questo giorno anche i loro confratelli, i santi Gabriele Lalemant, Antonio
Daniel, Carlo Garnier e Natale Chabanel, che in territorio canadese, in giorni
diversi morirono martiri, dopo molte fatiche compiute nella missione presso gli
Uroni per annunciare il Vangelo di Cristo alle popolazioni di questa regione.
Nel XVII secolo, tra il 1642 ed il 1649, otto missionari diorigine francese subirono il martirio nel Nord America: sei sacerdotiGesuiti e due coadiutori, laici che si mettevano gratuitamente alservizio dei Gesuiti in cambio del loro sostentamento. I primi trefurono uccisi dagli Irochesi ad Ossenon, odierna Auriesville, neipressi di Albany e New York, quindi oggi in territorio statunitense.Gli altri cinque invece, tutti sacerdoti, subirono il martirio inUronia, a 200 km a nord di Toronto, dunque in territorio oggicanadese.
Ispirati dai racconti dei primi missionari, questi religiosi chieseroai loro superiori di poter essere inviati nell’allora cosiddetta“Nuova Francia” per farsi portatori della Buona Notizia delVangelo ai popoli autoctoni del Canada. Coscienti dei pericoli a cuisi esponevano, vivendo in seno a nazioni spesso soggette agliattacchi nemici, parecchi di loro avevano infatti lucidamenteprevisto ed accettato la probabile prospettiva del martirio in odioalla fede. Si dimostrarono sempre attenti ad annunziare il Vangelonel pieno rispetto della cultura degli Uroni e degli Irochesi,vivendo con loro, imparando la loro lingua e, durante i repentiniattacchi, non esitando a mettere a rischio la loro stessa vita.
Fu in particolare a partire dal 1640 che gli Uroni presero ad esserefieramente attaccati dalla tribù degli Irochesi, decisamentepiù bellicosi e feroci, più mobili sui loro velocicavalli, ma anche spiccatamente più intelligenti, nel bene enel male. Tra le due popolazioni indigene scoppiò cosìuna vera e propria guerra di sterminio, che terminò conl’annientamento quasi totale degli Uroni e di conseguenza conl’apparente annullamento dell’opera missionariacristiana.
Fu nel contesto di questa sanguinosa guerra che si collocarono levicende del
martirio degli otto Gesuiti francesi, sottoposti adacutissime sofferenze, data
la raffinata crudeltà degliIrochesi nel torturare i loro nemici, seviziati per
ore e ore, avolte addirittura per giorni interi sino alla morte. Basti
ricordareche, ad alcune delle loro vittime, gli Irochesi divorarono il cuore,e
ciò non per ferocia, bensì per ammirazione.
L’eroismo dei missionari cristiani nel sopportare i tormenti ela morte colpì
tanto la loro semplice fantasia di guerrieri,che cercarono di acquistare
altrettanta forza di animo ingerendo ilcuore di quei forti, quale sede del loro
coraggio. Comunque unpò del cuore dei martiri restò davvero nell’animadegli
Irochesi, poiché l’insegnamento cristiano non siestinse completamente tra le
popolazioni canadesi e nei decennisuccessivi la colonia cattolica riprese
vigore e fiorì dinuove opere, che dal sangue dei Martiri traevano
insostituibilelinfa.
Questi otto intrepidi testimoni della fede cristiana divennerocelebri con l’appellativo di “Martiri Canadesi” esolamente nel XX secolo si intrapresero le pratiche per elevarli aglionori degli altari. Il Sommo Pontefice Pio XI li beatificò nel1925 ed infine li iscrisse nell’albo dei santi il 29 giugno1930. Dieci anni dopo Papa Pio XII li dichiarò patroni secondidel Canada. La riforma del calendario liturgico seguita al ConcilioVaticano II fissò in data dierna la loro memoria comune per laChiesa Universale, con il nome di “Santi Giovanni deBrébeuf, Isacco Jogues e compagni martiri”.
Erroneamente questi otto santi vengono talvolta considerati iprotomartiri
d’America, mentre furono invece i Beati Cristoforo,Antonio e Giovanni, giovani
ragazzi indigeni dell’odiernoMessico, i primi ad effondere il loro sangue per
Cristo nel nuovocontinente già nella prima metà del XVI secolo. Ilprimo santo
indigeno americano, basandosi sulla data di nascita, fuinvece il confessore San
Juan Diego, veggente di Guadalupe.
Si rimanda a singole schede per maggiori informazioni sui singolimartiri,
commemorati in date diverse dal Martyrologium Romanum neirispettivi anniversari
di martirio.
Ecco i loro nomi:
92964- René
Goupil, coadiutore, 29 settembre
92991- Isaac Jogues, sacerdote, 18 ottobre
92992- Jean de La Lande, coadiutore, 19 ottobre
92993- Antoine Daniel, sacerdote, 4 luglio
92013- Jean de Brébeuf, sacerdote, 16 marzo
92012- Gabriel Lallemant, sacerdote, 17 marzo
92011- Charles Garnier, sacerdote, 7 dicembre
92994- Noël Chabanel, sacerdote, 8 dicembre
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/29700
San Renato Goupil Martire
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Visualizza la Scheda del Gruppo cui appartiene
Saint-Martin-du-Bois,
Francia, 15 maggio 1608 - Ossenon, U.S.A., 29 settembre 1642
Martirologio
Romano: Nel villaggio di Ossernenon in territorio canadese, passione di
san Renato Goupil, martire, che, medico e collaboratore di sant’Isacco Jogues,
fu ucciso da un pagano con un colpo di scure.
René Goupil nacque il 15 maggio 1608 a Saint-Martin-du-Bois, nella diocesi francese di Angers. Studiò a Chantilly, nei pressi di Parigi, ma dovette interrompere il suo noviziato dai Gesuiti a causa della sua sordità. Entrò allora tra i coadiutori, laici che si ponevano gratuitamente al servizio dei Gesuiti in cambio del loro sostentamento, ed essendo medico chirurgo si offrì volontario per andare a lavorare negli ospedali che la congregazione tra le altre cose aveva fondato in Canada. Nel 1640 René Goupil giunse così alla missione di Saint-Joseph de Sillery.
Due anni dopo, intraprese un viaggio in canoa con Padre Isaac Jogues ed una quarantina di Uroni verso le missioni nelle terre di questo popolo, ma caddero in un imboscata tesa sul lago Saint-Pierre dagli Irochesi, acerrimi nemici degli Uroni. Furono torturati ferocemente e mutilati, vedendosi strappare prima le loro unghie e poi anche le dita. Nella notte li posero sdraiati a terra, nudi ed incatenati, e versarono loro addosso carboni ardenti e ceneri.
Durante la prigionia il Goupil fu visto insegnare il segno della croce ad alcuni bambini ed allora venne ucciso con il tomahawk presso Ossenon il 29 Settembre 1642. Spirò pronunciando il nome di Gesù. Si trovava nei pressi dell’odierna Auriesville, nello stato di New York. Il suo decesso fu registrato nelle Relations des Jésuites.
René Goupil non fu che il primo gesuita ad effondere con il suo sangue la terra del Nord America, seguito quattro anni dopo dal suddetto Isacco Jogues ed altri sei loro confratelli. Questi otto martiri furono beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI. Mentre la commemorazione del singolo San Renato Goupil ricorre nel Martyrologium Romanum in data odierna nell’anniversario del suo martirio, la festa collettiva di questo gruppo di martiri è fissata dal calendario liturgico al 19 ottobre.
San Renato Goupil è talvolta considerato quale celeste patrono degli anestesisti. Una parrocchia è a lui dedicata nel quartiere Saint-Michel a Montréal, nei cui pressi si trova anche un parco omonimo. Altre parrocchie di Saint René Goupil si trovano nella diocesi di Gatineau-Hull e nello stato di Minnesota.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92964
Sant' Isacco Jogues Sacerdote
e martire
>>>
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Orléans, Francia, 10
gennaio 1607 – Ossernenon, U.S.A., 18 octobre 1646
Nacque il 10 gennaio 1607
presso Orléans in Francia. Entrò nella Società di Gesù nel 1624 e nel 1636,
dopo aver ricevuto l'ordinazione presbiterale, fu inviato nel Nord America per
evangelizzare le popolazioni indigene. Si diresse verso i grandi laghi, dove
visse per sei anni sempre esposto a vari pericoli. Nel 1642, Isaac Jogues,
insieme al coadiutore Réne Goupil e una quarantina di Uroni, cadde in una
imboscata tesa dagli Irochesi. Furono tutti ferocemente torturati e mutilati.
Nella notte li misero a terra, nudi e incatenati, e versarono loro addosso
carboni ardenti e ceneri. Jogues fu trasferito ad Albany, dove dei
mercanti calvinisti olandesi lo aiutarono a fuggire. Rientrò in Francia. Ma nel
1644 ripartì missionario per il Canada. Due anni dopo venne ucciso con un colpo
alla nuca e decapitato. Furono otto i martiri gesuiti in Nord America; tutti
beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI. (Avvenire)
Martirologio
Romano: Nel villaggio di Ossernenon in territorio canadese, passione di
sant’Isacco Jogues, sacerdote della Compagnia di Gesù e martire, che, ridotto
in schiavitù da alcuni pagani e mutilato delle dita, morì poi con il capo
fracassato da un colpo di scure. La sua memoria si celebra domani insieme
a quella dei suoi compagni.
Isaac Jogues nacque il 10
gennaio 1607 presso Orléans in Francia. Entrò nella Società di Gesù nel 1624 e
nel 1636, dopo aver ricevuto l’ordinazione presbiterale, fu inviato nella
cosiddetta “Nouvelle-France”, nel Nord-America, per evangelizzare le
popolazioni indigene. Arrivò insieme con il governatore Montmagny. Con Padre
Jean de Brébeuf si diresse verso i grandi laghi, ove visse per sei anni
costantemente esposto a vari pericoli. Con i confratelli Garnier, Petuns et
Raymbault, si spinse in esplorazione sino a Sault Sainte-Marie.
Nel 1642, Padre Isaac Jogues
intraprese un viaggio in canoa con il coadiutore Réne Goupil ed una quarantina
di Uroni verso le missioni nelle terre di questo popolo, ma caddero in un
imboscata tesa sul lago Saint-Pierre dagli Irochesi, acerrimi nemici degli
Uroni. Furono torturati ferocemente e mutilati, vedendosi strappare prima le
loro unghie e poi anche le dita. Nella notte li posero sdraiati a terra, nudi
ed incatenati, e versarono loro addosso carboni ardenti e ceneri. Durante la
prigionia il Goupil fu visto insegnare il segno della croce ad alcuni bambini
ed allora venne ucciso con il tomahawk presso Ossenon il 29 Settembre 1642.
Padre Jogues fu invece
trasferito ad Albany, ove dei mercanti calvinisti olandesi lo aiutarono a
fuggire. Rientrato nel suo paese natale, fu accolto dalla madre del re Luigi
XIV ed il pontefice Urbano VIII lo autorizzo eccezionalmente a celebrare
l’Eucaristia, nonostante gli fossero state amputate tutte le dita. Richiese poi
ed ottenne di poter ripartire missionario per il Canada: così avvenne nel 1644.
Due anni dopo, il 24
Settembre 1646 lasciò Trois-Rivieres con il cooperatore Jean de la Lande ed
alcuni indiani diretti in Uronia in missione di pace. Ad Ossenon, odierna
Auriesville nello stato di New York,vennero però ricevuti con diffidenza dagli
Irochesi, che reputavano la religione dei “Manti Neri” quale responsabile delle
malattie che avevano decimato il loro villaggio. Padre Isaac Jogues venne
ucciso con un colpo alla nuca e decapitato il 18 Ottobre 1646 e Giovanni de la
Lande subì la stessa sorte il giorno seguente. La sua testa fu conficcata su
una palizzata ed il suo corpo gettato nel fiume Mohawk.
Lo zelo e la forza d’animo dimostrati valsero ad Isacco Jogues il soprannome di
“uccello da preda”. Nella sua preghiera egli era solito supplicare Dio di
accordargli il favore di soffrire per la sua gloria. Fatto prigioniero, rifiuta
di scappare: torturato, evade per poter tornare alla missione, “la sua sposa di
sangue”.
Furono in tutto otto i
martiri gesuiti che effusero con il loro sangue la terra nordamericana,
beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI. Mentre la
commemorazione del singolo Sant’Isacco Jogues ricorre in data odierna
nell’anniversario del suo martirio, la festa collettiva di questo gruppo di
martiri è fissata dal calendario liturgico al 19 ottobre. Numerose parrocchie
negli Stani Uniti ed in Canada sono intitolate a questo santo, nonché le
parrocchie di Asbestos e di Saint-Hubert in Québec.
Autore: Fabio
Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92991
San Giovanni de la Lande Martire
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† Ossenon, U.S.A., 19
ottobre 1646
Jean de la Lande nacque a
Dieppe nella regione della Normandia in Francia. Entrò tra i coadiutori della Società
di Gesù, laici che si ponevano gratuitamente al servizio dei Gesuiti in cambio
del loro sostentamento. Fu inviato missionario nella cosiddetta
“Nouvelle-France”, nel Nord-America, per evangelizzare le popolazioni indigene,
ben conscio che il desiderio di servire Dio lo portasse in un paese in cui era
ben sicuro di doversi aspettare la morte.
Il 24 Settembre 1646
lasciò Trois-Rivieres con il Padre Isaac Jogues ed alcuni indiani diretti in
Uronia in missione di pace. Ad Ossenon, odierna Auriesville nello stato di New
York,vennero però ricevuti con diffidenza dagli Irochesi, che reputavano la
religione dei “Manti Neri” quale responsabile delle malattie che avevano
decimato il loro villaggio. Padre Jogues venne ucciso con un colpo alla nuca e
decapitato il 18 Ottobre 1646 e Giovanni de la Lande subì la stessa sorte il
giorno seguente.
Furoni in tutto otto i
martiri gesuiti che effusero con il loro sangue la terra nordamericana,
beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI. Mentre la commemorazione
del singolo San Giovanni de la Lande ricorre in data odierna nell’anniversario
del suo martirio, la festa collettiva di questo gruppo di martiri è fissata dal
calendario liturgico al 19 ottobre.
Autore: Fabio
Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92992
Sant' Antonio Daniel Sacerdote
e martire
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Dieppe, Francia, 27
maggio 1601 – Teanaostaye, Canada, 4 luglio 1648
Martirologio
Romano: Presso gli Uroni in territorio canadese, sant’Antonio Daniel,
sacerdote della Compagnia di Gesù e martire, che, terminata la celebrazione
della Messa, fermo sulla porta della chiesa a tutela dei neofiti dall’assalto
di pagani ostili, fu trafitto dalle loro frecce e infine dato al rogo. La sua
memoria si celebra insieme a quella dei suoi compagni il 19 ottobre.
Antoine Daniel nacque a
Dieppe, nella regione della Normandia in Francia, il 27 maggio 1601. Studente
di diritto, entrò nella Società di Gesù il 1° ottobre 1621 e divenne sacerdote.
Insegnante a Rouen, ricevette in seguito la vocazione a farsi missionario.
Erano in quel tempo fiorenti le missioni dei Gesuiti in Canada e Padre Daniel
giunse dunque a Cap-Breton, in Quebec, nel 1632.
Viaggiò per un anno nella
Nouvelle-France e studiò la lingua degli uroni, la popolazione indigena. Nel
1634 si recò a Wendake con i padri Brébeuf e Daoust. Trascorse poi gran parte
del suo tempo nei villaggi di Teanaostaye e Cahiaguie sul lago Couchiching.
Diresse per sette anni una scuola per giovani Uroni, insegnando loro il Padre
Nostro, del quale aveva fatto un adattamento misucale, ed il Credo nella loro
lingua.
Al suo ritorno a
Teanaostaye ai primi di luglio del 1648, il villaggio fu attaccato dagli
Irochesi. Come il buon pastore che dà la sua vita per salvare le pecore, egli
rifiutò fermamente di lasciare la missione per poter portare soccorso ai
moribondi.Il 4 luglio assalirono la residenza di Santa Maria, quando Padre
Antoine aveva appena terminato la celebrazione eucaristica. Egli invitò
allora i fedeli, in particolare i neofiti ed i feriti, a mettersi in salvo e
marciò verso gli Irochesi con una croce in mano. Questi, stupefatti, lo
crivellarono con frecce e pallottole e buttarono il suo corpo nella cappella
ormai in fiamme. I testimoni dell’accaduto ne fecero relazione a Padre
Ragueneau.
Furoni in tutto otto i
martiri gesuiti che effusero con il loro sangue la terra nordamericana,
beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI. Mentre la
commemorazione del singolo Sant’Antonio Daniel ricorre in data odierna
nell’anniversario del suo martirio, la festa collettiva di questo gruppo di
martiri è fissata dal calendario liturgico al 19 ottobre. Una parrocchia
gli è dedicata presso Thetford-Mines.
Autore: Fabio
Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92993
San Carlo Garnier Gesuita,
martire in Canada
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Parigi, 25 maggio 1605 –
Etbarita (Canada), 7 dicembre 1649
viene ordinato sacerdote
nel 1635. L'anno seguente, l'8 aprile 1636, a 31 anni si imbarca per Quebec, in
Canada e da qui poi raggiunge, a bordo di una canoa, il territorio degli
indiani Uroni. Vince la loro diffidenza prodigandosi nel curare i malati di
peste. Viene poi mandato ad evangelizzare la regione a sud della baia Georgiana
e qui, nel 1646, fonda due missioni. Ma il 7 dicembre dello stesso anno la
missione di San Giovanni, dove padre Carlo si trova, viene attaccata dagli
indiani Irochesi e il missionario viene ucciso. (Avvenire)
Martirologio
Romano: Nello Stato dell’Ontario in Canada, passione di san Carlo Garnier,
sacerdote della Compagnia di Gesù e martire, che, gravemente ferito durante una
incursione da alcuni pagani mentre versava l’acqua del battesimo sui
catecumeni, morì con un colpo di scure. La sua memoria si celebra il 19 ottobre
insieme a quella dei suoi compagni.
Se nel colonizzare il
Nuovo Mondo, come veniva chiamato il Continente Americano, si attivarono più o
meno con interessi politici, economici e di sfruttamento coloniale, Inglesi,
Francesi, Spagnoli, cioè le grandi Potenze dell’epoca, vi furono di pari passo,
altri uomini appartenenti a Congregazioni religiose di antica fondazione,
oppure che si costituirono negli anni successivi, che portarono la luce del
Vangelo ed i principi cristiani, alle popolazioni locali.
Quindi essi costituirono
l’altra faccia della colonizzazione, non portarono guerra, violenza,
sfruttamento, ma solidarietà umana e spirituale, aiuti sanitari, istruzione,
accoglienza per i più disagiati e deboli, che non mancano mai in ogni angolo
della Terra.
E nell’America
Settentrionale e precisamente in Canada, al confine con gli Stati Uniti,
arrivarono come seconda generazione di Missionari, i padri Gesuiti ed i
Francescani. Fra i Gesuiti vi fu un gruppo di otto sacerdoti e fratelli
coadiutori, che a gruppetti o singolarmente, si spinsero nelle inesplorate e
vastissime terre americane, tra immense foreste e laghi grandi come mari.
Il loro apostolato si
svolse primariamente fra i “pellerossa” della zona; compito non facile, visto
il loro carattere sospettoso e mutevole; i primi successi relativi, si ebbero
con la tribù più vicina degli Uroni; i Gesuiti usarono il metodo di farsi
“selvaggi fra i selvaggi”, cioè adottare e adattarsi agli usi e costumi locali,
avvicinandosi alla mentalità degli Indiani, cercando di comprendere le loro debolezze,
riti, superstizioni.
Ma dopo il 1640, la tribù
degli Uroni fu attaccata ferocemente da quella degli Irochesi, per natura più
combattivi e crudeli, più intelligenti e perspicaci e dotati di veloci cavalli;
la guerra tribale fu violenta, portando allo sterminio quasi totale degli Uroni
e annullando così l’opera dei missionari.
E nel contesto di questa
guerra fra Uroni ed Irochesi, persero la vita gli otto martiri gesuiti, che in
varie date testimoniarono con il loro sangue la fede in Cristo, suscitando
negli stessi Irochesi, una tale ammirazione di fronte al loro coraggio,
nell’affrontare le crudeli e raffinate sevizie, che usavano per torturare i
loro nemici, da giungere a divorare il cuore di alcuni di loro, per poterne
secondo le loro credenze, assimilare la forza d’animo ed il coraggio.
E come si diceva degli
antichi martiri cristiani: “Il sangue dei martiri è seme di nuovi cristiani”,
così il loro sacrificio non fu inutile, perché nei decenni successivi, la
colonia cattolica riprese vigore e si affermò saldamente in quei vasti Paesi.
I martiri furono
beatificati il 21 giugno 1925, dal grande ‘Papa delle Missioni’ Pio XI e dallo
stesso pontefice canonizzati il 29 giugno 1930. Citiamo i loro nomi:
Sacerdoti Carlo Daniel (†
1648), Giovanni De Brébeuf, Gabriele Lalemant, Carlo Garnier, Natale Chabanel
(† tutti nel 1649); fratello coadiutore Renato Goupil († 1642), sacerdote
Isacco Jogues e il fratello coadiutore Giovanni de la Lande († 1647).
Ricorrenza liturgica per tutti al 19 ottobre.
Carlo Garnier nacque a
Parigi il 25 maggio 1605 e studiò nel Collegio dei Gesuiti di Clermont; a 19
anni entrò nella Compagnia di Gesù, fondata da s. Ignazio de Loyola e ordinato
sacerdote nel 1635.
Dopo appena un anno, l’8
aprile 1636 a 31 anni, si imbarcò per il Canada giungendo il 10 giugno a
Québec, allora colonia francese come tutto il vasto territorio, che sarà poi
motivo di contrasto e guerre con gli Inglesi, altri colonizzatori.
Il 13 agosto 1636,
raggiunse con una canoa di pellerossa, il territorio degli Indiani Uroni. Si
stabilì prima ad Ihonitiria e poi ad Ossossané apprendendo con rapidità la loro
lingua e usanze e impegnandosi alacremente alla loro evangelizzazione, pur se
contrastato dai locali stregoni, che attribuivano ai suoi malefici, lo scoppio
di una mortale pestilenza.
Ma padre Carlo Garnier,
proprio nell’occasione dell’epidemia, dimostrò tutto il suo coraggio e la sua
sollecitudine verso gli ammalati, che curò con passione, trasportandoli anche a
spalle per lunghe distanze; sopportando la sporcizia e il puzzo delle piaghe;
consolando i moribondi e quelli che avevano subito torture, nelle guerre tribali.
Si meritò il titolo di
‘Agnello’ e di ‘Angelo delle Missioni’. Nonostante ciò, nel 1637, gli stregoni
convinsero gli Uroni di quei villaggi di distruggere la Missione, al punto che
padre Carlo Garnier scrisse il 28 ottobre 1637, una lettera-testamento al
superiore di Québec.
Tranquillizzatosi
alquanto la pericolosa situazione, egli fu richiamato nella sede di S. Maria e
nel 1639 incaricato di evangelizzare la nazione del “Tabacco” posta a sud della
Baia Georgiana. Vari tentativi fatti dal 1640 al 1646 ebbero esiti negativi,
finché nel 1646 riuscì a fondare due Missioni ad Etbarita nel “clan del lupo” e
ad Ekarreniondi nel “clan del cervo”, che chiamò rispettivamente di S. Giovanni
e di S. Mattia.
Ma nel 1649 il 7
dicembre, la Missione di S. Giovanni a Etbarita, fu attaccata dai feroci
Irochesi che ne sterminarono gli abitanti; lo stesso padre Garnier fu colpito
da due colpi di moschetto al petto e alla coscia e finito con due colpi di
scure al capo; gli Irochesi alleati degli Inglesi, erano riforniti di armi da
fuoco da quest’ultimi.
Il suo corpo fu
recuperato da altri missionari due giorni dopo e seppellito in mezzo alle
rovine della cappella.
Singolarmente è ricordato
il 7 dicembre, giorno del martirio.
Autore: Antonio
Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92011
San Gabriele Lalemant Gesuita,
martire in Canada
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Parigi, 10 ottobre 1610 –
Canada, 17 marzo 1649
Martirologio
Romano: Nel territorio degli Uroni in Canada, passione di san Gabriele
Lalemant, sacerdote della Compagnia di Gesù, che con strenua dedizione diffuse
l’anuncio della gloria di Dio nella lingua delle popolazioni del luogo, prima
di essere tratto da alcuni ostili idolatri a crudelissimi supplizi. La sua
memoria si celebra unitamente a quella dei suoi compagni il 19 ottobre.
Se nel colonizzare il
Nuovo Mondo, come veniva chiamato il Continente Americano, si attivarono più o
meno con interessi politici, economici e di sfruttamento coloniale, Inglesi,
Francesi, Spagnoli, cioè le grandi Potenze dell’epoca, vi furono di pari passo,
altri uomini appartenenti a Congregazioni religiose di antica fondazione,
oppure che si costituirono negli anni successivi, che portarono la luce del
Vangelo ed i principi cristiani, alle popolazioni locali.
Quindi essi costituirono
l’altra faccia della colonizzazione, non portarono guerra, violenza,
sfruttamento, ma solidarietà umana e spirituale, aiuti sanitari, istruzione,
accoglienza per i più disagiati e deboli, che non mancano mai in ogni angolo
della Terra.
E nell’America
Settentrionale e precisamente in Canada, al confine con gli Stati Uniti,
arrivarono come seconda generazione di Missionari, i padri Gesuiti ed i
Francescani. Fra i Gesuiti vi fu un gruppo di otto sacerdoti e fratelli
coadiutori, che a gruppetti o singolarmente, si spinsero nelle inesplorate e
vastissime terre americane, tra immense foreste e laghi grandi come mari.
Il loro apostolato si
svolse primariamente fra i “pellerossa” della zona; compito non facile, visto
il loro carattere sospettoso e mutevole; i primi successi relativi, si ebbero
con la tribù più vicina degli Uroni; i Gesuiti usarono il metodo di farsi
“selvaggi fra i selvaggi”, cioè adottare e adattarsi agli usi e costumi locali,
avvicinandosi alla mentalità degli Indiani, cercando di comprendere le loro debolezze,
riti, superstizioni.
Ma dopo il 1640, la tribù
degli Uroni fu attaccata ferocemente da quella degli Irochesi, per natura più
combattivi e crudeli, più intelligenti e perspicaci e dotati di veloci cavalli;
la guerra tribale fu violenta, portando allo sterminio quasi totale degli Uroni
e annullando così l’opera dei missionari.
E nel contesto di questa
guerra fra Uroni ed Irochesi, persero la vita gli otto martiri gesuiti, che in
varie date testimoniarono con il loro sangue la fede in Cristo, suscitando
negli stessi Irochesi, una tale ammirazione di fronte al loro coraggio,
nell’affrontare le crudeli e raffinate sevizie, che usavano per torturare i
loro nemici, da giungere a divorare il cuore di alcuni di loro, per poterne
secondo le loro credenze, assimilare la forza d’animo ed il coraggio.
E come si diceva degli
antichi martiri cristiani: “Il sangue dei martiri è seme di nuovi cristiani”,
così il loro sacrificio non fu inutile, perché nei decenni successivi, la
colonia cattolica riprese vigore e si affermò saldamente in quei vasti Paesi.
I martiri furono
beatificati il 21 giugno 1925, dal grande ‘Papa delle Missioni’ Pio XI e dallo
stesso pontefice canonizzati il 29 giugno 1930. Citiamo i loro nomi:
Sacerdoti Antonio Daniel
(† 1648), Giovanni De Brébeuf, Gabriele Lalemant, Carlo Garnier, Natale
Chabanel († tutti nel 1649); fratello coadiutore Renato Goupil († 1642),
sacerdote Isacco Jogues e il fratello coadiutore Giovanni de la Lande († 1647).
Ricorrenza liturgica per tutti al 19 ottobre.
Gabriele Lalemant nacque
a Parigi il 10 ottobre 1610, da distinta famiglia; sotto l’aspetto debole e
quasi fragile, nascondeva un’anima ardente e generosa.
A 20 anni entrò nella
Compagnia di Gesù e mentre studiava per sacerdote, si preparava per diventare
missionario, chiedendo di essere inviato nella Nuova Francia, come allora si
chiamava il Canada; con il permesso dei Superiori, fece anche il voto di essere
sempre al servizio degli indigeni.
Dopo essere stato
ordinato sacerdote, fu incaricato dell’insegnamento nel Collegio di Moulins e
poi a Bourges; nel 1646 furono accettate le sue insistenti richieste e quindi
il 20 settembre 1646 giunse a Québec.
Il Superiore della
Comunità gesuitica di tutta la Missione, che era suo zio Girolamo Lalemant,
conoscendo la natura gracile ed impressionabile del nipote, lo trattenne con
compiti da svolgere in città.
Solo nel luglio 1648 lo
affiancò al padre Giovanni de Brébeuf, come missionario nel villaggio di
Sant’Ignazio, nel territorio degli Indiani Uroni.
Svolse con tenacia il suo
apostolato fra queste popolazioni, restie al cambiamento dei loro riti, per una
religione che non comprendevano; per poterli avvicinare imparò egregiamente la
loro ostica lingua.
Il 16 marzo 1649, gli
Uroni furono assaliti dai feroci Indiani Irochesi, i quali massacrarono quanti
potevano e catturando i missionari; padre Giovanni de Brébeuf fu torturato a
lungo e poi ammazzato (vedere scheda propria), padre Gabriele Lalemant, fu
torturato subito dopo, con ferocia ancora maggiore, prolungando i suoi tormenti
dalle diciotto fino alle nove del mattino successivo del 17 marzo; quando visto
che alzava gli occhi al cielo per chiedere conforto a Dio, i carnefici glieli
strapparono e nelle orbite vuote posero dei carboni ardenti.
Alla fine un selvaggio,
stanco di vederlo soffrire così a lungo, con la scure fracassò la testa
dell’intrepido martire. Poi apertogli il petto, ne strappò il cuore divorandolo
e sorbendone il sangue, perché secondo le loro credenze, avrebbe assimilato in
questo modo la forza e il coraggio dimostrati dal missionario.
La sua personale
‘passione’ è ricordata al 17 marzo.
Autore: Antonio
Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92012
San Giovanni de Brebeuf Gesuita,
martire in Canada
>>>
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Condé-sur-Vire (Bayeux),
Francia, 25 marzo 1593 – Canada, 16 marzo 1649
Nel Seicento i paesi
europei interessati al vastissimo territorio a nord degli attuali Stati Uniti
erano l’Inghilterra e la Francia. Fu un colono francese, Samuel de Champlain, a
fondare la città di Québec nel 1608 e a dominare per alcuni decenni la scena canadese.
Per il commercio delle pellicce, Chamblain aprì le ostilità contro gli indiani
irochesi, che divennero i principali nemici della Francia, mentre si alleò con
le tribù degli uroni, degli atapaskans e degli algonchini. A queste ultime
tribù si rivolsero i primi missionari francesi del Canada. Giovanni di Brébeuf
nacque nel 1593 nella diocesi di Bayeux in Francia. Fattosi gesuita, nel 1625
si imbarcò con un gruppetto di confratelli per il Canada.
Nell’immenso territorio
il padre si fece notare per dedizione e coraggio. In particolare visse tre anni
con gli uroni, studiandone usi e costumi e scrivendo nella loro lingua un
catechismo, importante anche come unica testimonianza di una lingua presto
scomparsa. Durante la guerra anglo-francese del 1627-29, padre Brébeuf fu
costretto a tornare in patria, ma non appena la colonia venne restituita con un
trattato di pace ai francesi ritornò tra i suoi uroni. A questo punto i suoi
tenaci tentativi cominciarono a dare dei frutti significativi. Gli irochesi,
tuttavia, armati dagli olandesi, ruppero il trattato di pace e diedero il via
ad una serie di attacchi. In una spedizione del 1649, dopo aver compiuto una
strage, presero un gran numero di prigionieri, tra i quali padre Brébeuf,
torturato e messo a morte in maniera particolarmente crudele. Egli fa parte del
gruppo di gesuiti conosciuti con il nome di martiri canadesi.
Martirologio
Romano: Nel territorio degli Uroni in Canada, passione di san Giovanni di
Brébeuf, sacerdote della Compagnia di Gesù, che, mandato dalla Francia in
missione presso gli Uroni, dopo aver compiuto molte fatiche, morì per Cristo
sotto le crudelissime torture di alcuni pagani del luogo. La sua memoria
insieme a quella dei suoi compagni si celebra il 19 ottobre.
Se nel colonizzare il
Nuovo Mondo, come veniva chiamato il Continente Americano, si attivarono più o
meno con interessi politici, economici e di sfruttamento coloniale, Inglesi,
Francesi, Spagnoli, cioè le grandi Potenze dell’epoca, vi furono di pari passo,
altri uomini appartenenti a Congregazioni religiose di antica fondazione,
oppure che si costituirono negli anni successivi, che portarono la luce del
Vangelo ed i principi cristiani, alle popolazioni locali.
Quindi essi costituirono
l’altra faccia della colonizzazione, non portarono guerra, violenza,
sfruttamento, ma solidarietà umana e spirituale, aiuti sanitari, istruzione,
accoglienza per i più disagiati e deboli, che non mancano mai in ogni angolo
della Terra.
E nell’America
Settentrionale e precisamente in Canada, al confine con gli Stati Uniti,
arrivarono come seconda generazione di Missionari, i padri Gesuiti ed i
Francescani. Fra i Gesuiti vi fu un gruppo di otto sacerdoti e fratelli
coadiutori, che a gruppetti o singolarmente, si spinsero nelle inesplorate e
vastissime terre americane, tra immense foreste e laghi grandi come mari.
Il loro apostolato si
svolse primariamente fra i “pellerossa” della zona; compito non facile, visto
il loro carattere sospettoso e mutevole; i primi successi relativi, si ebbero
con la tribù più vicina degli Uroni; i Gesuiti usarono il metodo di farsi
“selvaggi fra i selvaggi”, cioè adottare e adattarsi agli usi e costumi locali,
avvicinandosi alla mentalità degli Indiani, cercando di comprendere le loro
debolezze, riti, superstizioni.
Ma dopo il 1640, la tribù
degli Uroni fu attaccata ferocemente da quella degli Irochesi, per natura più
combattivi e crudeli, più intelligenti e perspicaci e dotati di veloci cavalli;
la guerra tribale fu violenta, portando allo sterminio quasi totale degli Uroni
e annullando così l’opera dei missionari.
E nel contesto di questa
guerra fra Uroni ed Irochesi, persero la vita gli otto martiri gesuiti, che in
varie date testimoniarono con il loro sangue la fede in Cristo, suscitando
negli stessi Irochesi, una tale ammirazione di fronte al loro coraggio,
nell’affrontare le crudeli e raffinate sevizie, che usavano per torturare i
loro nemici, da giungere a divorare il cuore di alcuni di loro, per poterne
secondo le loro credenze, assimilare la forza d’animo ed il coraggio.
E come si diceva degli
antichi martiri cristiani: “Il sangue dei martiri è seme di nuovi cristiani”,
così il loro sacrificio non fu inutile, perché nei decenni successivi, la
colonia cattolica riprese vigore e si affermò saldamente in quei vasti Paesi.
I martiri furono
beatificati il 21 giugno 1925, dal grande ‘Papa delle Missioni’ Pio XI e dallo
stesso pontefice canonizzati il 29 giugno 1930. Citiamo i loro nomi:
Sacerdoti Carlo Daniel (†
1648), Giovanni De Brébeuf, Gabriele Lalemant, Carlo Garnier, Natale Chabanel
(† tutti nel 1649); fratello coadiutore Renato Goupil († 1642), sacerdote
Isacco Jogues e il fratello coadiutore Giovanni de la Lande († 1647).
Ricorrenza liturgica per tutti al 19 ottobre.
Giovanni de Brébeuf
nacque il 25 marzo 1593 nel castello feudale di Condé-sur-Vire, nella diocesi
di Bayeux in Francia; discendente di una antica famiglia, nobile e
cavalleresca. Aveva 20 anni quando l’8 novembre 1617, entrò nel Noviziato dei
Gesuiti a Rouen e dove il 25 marzo 1622 a 29 anni esatti, fu ordinato
sacerdote.
Dopo tre anni,
nell’aprile 1625 s’imbarcò con altri missionari gesuiti a Duppe, per il Canada,
in quell’epoca colonia francese, raggiungendo Québec il 19 giugno.
In questa immensa terra
si fece notare per la sua anima eroica e generosa, tanto è vero che le Suore
Orsoline di Québec, lo chiamavano “personificazione della grandezza e del
coraggio”.
Per cinque mesi
accompagnò gli Indiani Algonchini, attraverso le foreste nevose di
quell’inverno e anche se non convertì nessun Indiano, poté apprendere la loro
lingua, componendo un dizionario e una grammatica e facendosi comunque amare ed
ammirare da loro.
Nel mese di marzo 1626,
Giovanni de Brébeuf riuscì ad imbarcarsi su una canoa degli Uroni e con la loro
flottiglia risalì il fiume San Lorenzo e da lì poi nel fiume Ottawa,
raggiungendo dopo trenta giorni il territorio degli Uroni, dove risedette per
tre anni in completa solitudine, sia di territorio, sia di approccio con questo
popolo, a cui a stento riuscì a battezzare qualche bimbo in fin di vita.
Riuscì comunque a
scrivere nella loro lingua un catechismo, che diventò un saggio raro di quel
linguaggio, scomparso con l’annientamento degli Uroni qualche decennio dopo.
Per i noti motivi
politici e coloniali, la città di Québec e la colonia francese, passarono agli
inglesi e i missionari cattolici, a malincuore dovettero lasciare il Canada e
ritornare in Francia.
Dopo il Trattato di San
Germano del 29 marzo 1632, con il quale la Francia riebbe il Canada, anche i
Gesuiti ripresero le loro missioni; padre Giovanni de Brébeuf ritornò fra gli
Uroni a condividere quella desolata esistenza.
Alla fine del 1636 una
malattia epidemica scoppiò nel villaggio, sembra proprio nella misera capanna
dei missionari (i meno immunizzati naturalmente a tanta sporcizia e mancanza
d’igiene), diffondendosi alle capanne vicine e poi all’intero villaggio e a
quelli dei dintorni; estendendosi a macchia d’olio, seminando morti in
quantità, specie bambini.
I padri Gesuiti, ancora
convalescenti, presero ad aiutare tutti, dando prova ed esempio di cristiana
carità; nonostante l’avversità degli stregoni, che li ritenevano responsabili
dell’epidemia.
In particolare padre
Giovanni de Brébeuf, anche quando rivestì la carica di Superiore della
Missione, sopportava con ammirevole pazienza e con il sorriso sulle labbra, gli
insulti, le offese, le lividure e le ferite, che gli Uroni gli infliggevano,
sempre aizzati dagli stregoni; sempre primo a svolgere i compiti più gravosi,
ad alzarsi la mattina e accendere il fuoco e l’ultimo a coricarsi.
Dal 1637 i suoi
coraggiosi e tenaci tentativi di evangelizzazione cominciarono a dare i primi
frutti, al punto che nel 1649, anno in cui morì, gli Uroni battezzati erano
settemila.
Il 16 marzo 1649 la
Missione fu invasa dalla tribù degli Irochesi, Indiani feroci armati dagli
Inglesi, che uccisero una gran quantità di Uroni e facendo altri prigionieri
per torturarli, compreso padre de Brébeuf, al quale strapparono le unghie, lo
legarono ad un palo, con delle scuri incandescenti legate al collo, che gli
bruciarono il dorso e il petto, mentre una cintura di corteccia con pece e
resina incendiata, gli cingeva i fianchi.
Era tale l’odio contro il
missionario, che gli Irochesi presero a trafiggerlo con aste arroventate,
strappandogli brandelli di carne bruciata e divorandola davanti ai suoi occhi.
Ancora più infuriati perché il martire invece di gridare dal dolore, continuava
a pregare lodando Dio, gli strapparono le labbra e la lingua, gli ruppero le
mascelle, ficcandogli in gola tizzoni ardenti; poi finalmente sazi di tanta
crudeltà, apersero il petto dell’agonizzante ed eroico martire, gli strapparono
il cuore e ne bevvero il sangue, convinti secondo le loro credenze, di
assimilare così il suo coraggio.
Autore: Antonio
Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92013
San Natale Chabanel Sacerdote
e martire
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Francia, 2 febbraio 1613
– Canada, 8 dicembre 1649
Noël (Natale) Chabanel
nacque in Francia il 2 febbraio 1613 ed entrò nel noviziato della Società di
Gesù presso Toulouse all'età di diciassette anni. Ordinato sacerdote, fu
professore di retorica. Nel 1643 fu inviato missionario in Canada dove fu
destinato a Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons. Padre Chabanel aveva chiesto
espressamente di essere inviato presso gli Uroni e, nonostante la sua
incapacità a riuscire a padroneggiare la loro lingua, si impegnò a rimanere per
sempre nella missione. Padre Carlo Garnier, suo compagno, rimase vittima di un
attacco degli Irochesi il 7 dicembre 1649. Mentre stava recandosi in soccorso
agli agonizzanti, venne raggiunto da due pallottole e finito con un colpo di
scure. Noël Chabanel, in viaggio verso l'Isola dei cristiani per sfuggire
all'attacco, si fermò infine sfinito e venne ucciso dall'urone apostata Louis
Honarreennha, che buttò il suo corpo nel fiume Mohawk dopo averlo massacrato.
Era l'8 dicembre 1649. Fu l'ultimo di otto martiri gesuiti morti in Nord
America, beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI. (Avvenire)
Martirologio
Romano: Nello Stato dell’Ontario in Canada, passione di san Natale Chabanel,
sacerdote della Compagnia di Gesù e martire, che aveva fatto voto a Dio di
rimanere nella sua diletta missione tra gli Uroni fino alla morte e, mentre
camminava nella foresta insieme ad un apostata, fu da questi ucciso in odio
alla fede. La sua memoria si celebra il 19 ottobre insieme a quella dei suoi
compagni.
Noël Chabanel nacque in
Francia il 2 febbraio 1613 ed entro nel noviziato della Società di Gesù presso
Toulouse all’età di diciassette anni. Ordinato sacerdote, fu poi professore di
retorica in vari collegi gesuiti. Fu assai stimato per le sue virtù e la sua
saggezza. Nel 1643 fu inviato missionario in Canada e, dopo aver studiato per
un certo periodo la lingua degli indigeni, fu destinato a
Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons ove rimase sino alla morte.
Padre Chabanel aveva
chiesto espressamente di essere inviato presso gli Uroni e, nonostante la sua
ripugnanza a vivere secondo il loro stile di vita e la sua incapacità a
riuscire a padroneggiare la loro lingua, si impegnò a rimanere per sempre nella
missione. Confidò infatti ad un suo confratello: “Non so come Dio voglia
disporre di me, ma mi sento tutto cambiato circa un punto: sono naturalmente
molto apprensivo, ma ora che sto avviandomi verso un grande pericolo e che la
morte non è forse molto lontana, non ho più paura. Che sia proprio la volta
buona, questa, in cui mi doni a Dio e che gli appartenga!”.
Padre Carlo Garnier, suo
compagno nell’apostolato, rimase vittima di un attacco degli Irochesi il 7
dicembre 1649. Mentre stava recandosi in soccorso agli agonizzanti, venne
raggiunto da due pallottole e finito con un colpo di scure. Noël Chabanel, in
viaggio verso l’Isola dei cristiani per scappare all’attacco, si fermò infine
sfinito e venne ucciso dall’urone apostata Louis Honarreennha, che buttò il suo
corpo nel fiume Mohawk dopo averlo massacrato. Era l’8 dicembre 1649.
Questi non fu che
l’ultimo di otto martiri gesuiti che effusero con il loro sangue la terra
nordamericana, beatificati nel 1925 e canonizzati nel 1930 da Papa Pio XI.
Mentre la commemorazione del singolo San Natale Chabanel ricorre in data
odierna nell’anniversario del suo martirio, la festa collettiva di questo
gruppo di martiri è fissata dal calendario liturgico al 19 ottobre. Una
parrocchia gli è dedicata presso Saint-François-de-Laval ed un’altra nella
diocesi Rimouski.
Autore: Fabio
Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92994
Voir aussi : http://www.republiquelibre.org/cousture/MARTYRS.HTM
http://echo.franco.ca/robesnoires/index.cfm?Id=32926&Sequence_No=&Repertoire_No=2137985654&Voir=journal
http://martyrs-shrine.com/spiritual-activities/nine-days-of-novena/