Saint Eustache et ses Compagnons
Martyrs
(† 120)
Eustache était un général
très distingué des troupes romaines, sous le règne de l'empereur Trajan. Il
s'était rendu célèbre par ses exploits; mais, quoique païen, il avait surtout
le mérite d'une grande générosité pour les pauvres. Cette qualité lui valut sa
conversion. Un jour qu'il poursuivait un cerf à la chasse, il aperçut au milieu
de ses cornes une éclatante image de la Croix, et entendit une voix qui lui
dit: "Je suis Celui que tu honores, sans le savoir, par ta charité; les
aumônes que tu fais aux pauvres sont montées jusqu'à Moi." Terrassé par
cette apparition extraordinaire, il adressa des questions à la voix qui lui
parlait; il comprit que c'était la voix du Dieu des chrétiens, et résolut de renoncer
au paganisme. A son retour, il fit part de ce prodige à son épouse, qui lui
raconta elle-même une vision qu'elle avait eue. Bientôt toute la maison
recevait le baptême.
Peu après le Seigneur fit
connaître à Eustache, dans une vision nouvelle, tout ce qu'il aurait à
souffrir. En effet, il perdit ses biens, son emploi; sa femme et ses enfants
lui furent enlevés. Réduit à la mendicité, il se fit le serviteur d'un riche
laboureur. C'est à la charrue que des envoyés de l'empereur Trajan, envoyés à
sa recherche, le rencontrèrent et le reconnurent; ils le prièrent de les
suivre, en lui disant que l'empereur voulait lui donner le commandement de ses
troupes contre les barbares. Pendant cette expédition, Eustache retrouva tout
providentiellement sa femme et ses deux fils. Après sa victoire, il reçut,
selon l'usage, les honneurs du triomphe. Mais ayant refusé de suivre au temple
d'Apollon l'empereur Adrien, qui avait succédé à Trajan, il fut questionné,
reconnu chrétien et livré aux lions avec sa femme et ses enfants.
Ce n'est pas sans stupeur
que le tyran vit ces bêtes affamées caresser leurs victimes; toutefois sa rage
ne fut point désarmée; il ordonna de faire rougir au feu un énorme taureau de
bronze, pour y jeter les quatre martyrs. Ceux-ci prièrent Dieu de les soutenir
dans le combat. Jetés dans l'horrible instrument, ils y rendirent bientôt le
dernier soupir. Quand l'empereur, trois jours après, alla voir ce qui restait
des martyrs, il fut stupéfait de voir les corps intacts et leur chevelure
conservée; "Qu'Il est grand, dit-il, le Dieu des chrétiens! Jésus-Christ
est le seul vrai Dieu!" Aveu inefficace d'un cruel et ingrat persécuteur!
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_eustache_et_ses_compagnons.html
San Eustathios, Icono griego, XVIII/XIX, 18x16, colección Miguel Gallés
Saint Eustache
Martyr (+ 118)
ou Eusthate, et sa femme sainte Théopista ainsi que leurs deux enfants Agapet et Théopiste.
Il était général dans l'armée impériale quand il se convertit, lui et sa famille. Capturés par des pirates alors qu'ils s'embarquaient pour l'Égypte, ils furent vendus comme esclaves. Eustache fut garçon de ferme, Théopista servante d'auberge et les deux enfants garçons dans une boutique. La famille se retrouva réunie quelques années plus tard, mais, reconnus comme chrétiens, ils furent condamnés à périr enfermés dans un taureau d'airain chauffé à blanc.
Eustache aurait été converti par la vision d'un cerf portant une croix dans ses bois lors d'une chasse.
Au martyrologe romain, à la date du 20 septembre, à Rome, commémoraison de
saint Eustache, martyr, dont le nom est vénéré dans une antique diaconie de la
ville.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1885/Saint-Eustache.html
Eustache ou Eustase :
une église est attestée sous ce titre dès le pontificat de Léon III (+805).
Mais la confusion règne et soit on fête Eustase, évêque et martyr d’Antioche,
soit Eustase capitaine de l’armée romaine au Iième siècle, soit un des martyrs
de Sébaste.
La fête est présente dans
divers calendriers locaux de la ville de Rome au VIIIème siècle.
Leçons des Matines (avant
1960)
Quatrième leçon.
Eustache, qui portait aussi le nom de Placide, et que sa naissance, ses
richesses et sa gloire militaire distinguaient parmi les Romains, mérita, sous
l’empereur Trajan, le titre de maître de la milice. Un jour que, se livrant à
l’exercice de la chasse, il poursuivait un cerf d’une taille prodigieuse qui
fuyait devant lui, cet animal s’arrêta tout à coup et Eustache put voir, entre
ses bois, une image grandiose et resplendissante de notre Seigneur Jésus-Christ
attaché en croix. Sur l’invitation que le Sauveur lui fit entendre de prendre
pour but de ses poursuites la vie immortelle, il s’enrôla dans la milice
chrétienne avec son épouse Théopista, et leurs deux enfants en bas âge, Agapit
et Théopiste.
Cinquième leçon. Étant
retourné bientôt, comme le Seigneur le lui avait ordonné, au lieu même où la
vision s’était produite, il l’entendit lui prédire tout ce qu’il aurait à
supporter dans la suite pour sa gloire. Peu après il souffrit avec une patience
admirable d’incroyables calamités, et se vit bientôt réduit à la plus profonde
misère. Obligé de fuir en secret, il se vit enlever dans la suite, son épouse
d’abord, puis ses enfants, malheureusement arrachés à son affection. Le cœur
déchiré par tant d’épreuves.il demeura longtemps caché dans une région
lointaine, cultivant la terre, jusqu’à ce que, réconforté par une voix céleste
et repris par Trajan pour une nouvelle guerre, il fût de nouveau placé à la
tête des troupes.
Sixième leçon. Durant l’expédition qu’il dirigea, il eut la joie inespérée de recouvrer ses enfants et son épouse. Vainqueur, il entra dans Rome au milieu des acclamations de tous. Mais peu après, ayant reçu l’ordre de sacrifier aux faux dieux pour les remercier de sa victoire, il s’y refusa énergiquement. En vain essaya-t-on par divers moyens de lui faire renier la foi du Christ. On l’exposa aux lions avec sa femme et ses enfants ; la douceur que ces animaux montrèrent à leur égard ayant irrité l’Empereur, celui-ci ordonna d’enfermer les saints Confesseurs dans un taureau d’airain, rougi par le feu qui brûlait au-dessous. Consommant ainsi leur martyre et chantant les louanges divines, ils s’envolèrent vers la félicité éternelle, le douze des calendes d’octobre. Leurs corps, retrouvés intacts, furent religieusement ensevelis par les fidèles, puis transférés avec honneur dans l’église édifiée sous leur vocable.
SOURCE : http://www.introibo.fr/20-09-St-Eustache-et-ses
Видение
вмч. Евстафия Плакиды. Первая половина — середина XVII в. Крит
SAINT EUSTACHE *
Eustache s'appelait
d'abord Placide. C'était le commandant des soldats de l’empereur Trajan. Bien
que adonné au culte des idoles, il pratiquait avec grande assiduité les oeuvres
de miséricorde. Il avait une épouse idolâtre et miséricordieuse comme lui; il
en eut deux fils qu'il éleva selon son rang, avec une magnificence
extraordinaire; comme il se faisait un devoir de s'adonner aux oeuvres de
miséricorde, il mérita d'être dirigé dans la voie de la vérité. Un jour en effet
qu'il se livrait à la chasse, il rencontra un troupeau de cerfs, au milieu
desquels il en remarqua un plus beau et plus grand que lés autres, qui se
détacha pour gagner une forêt plus vaste. Tandis que les autres militaires
courent après les cerfs, Placide poursuit celui-ci de tous ses efforts et
s'attache à le prendre. Comme il le suivait avec acharnement, le cerf parvient
enfin à gravir la cime d'un rocher; Placide s'approche et songe aux moyens de
ne pas le manquer; or, pendant qu'il considère, le cerf avec attention, il voit
au milieu de ses bois la figure de la Sainte Croix plus resplendissante que les
rayons du soleil, et l’image de J.-C., qui lui adresse ces paroles parla bouche
du cerf, comme autrefois parla l’ânesse de Balaam : « Placide, pourquoi me
persécutes-tu? C'est par bonté pour toi que je t'apparais sur cet animal. Je
suis le Christ que tu honores sans le savoir : tes aumônes ont monté devant
moi, et voilà pourquoi je suis venu; c'est pour te chasser moi-même par le
moyen de ce cerf que tu courais. » D'autres auteurs disent pourtant que ce fut
l’image qui lui apparut entre les bois dit cerf qui proféra ces paroles. En
entendant cela, Placide, grandement saisi, tomba de son cheval; revenu à lui
après une heure, il se releva et dit : « Faites-moi comprendre ce que vous me
dites et alors je croirai en vous. » J.-C. lui dit : « Placide, je suis le
Christ qui ai créé le ciel et la terre, qui ai fait jaillir, la lumière et l’ai
séparée des ténèbres; j'ai réglé le temps, les jours et les années; j'ai formé
l’homme du limon de la terre; pour sauver le genre humain, je suis apparu
ici-bas avec un corps, et après avoir été crucifié et enseveli, je suis
ressuscité le troisième jour. » A ces mots, Placide tomba de nouveau sur terre
et dit : « Je crois, Seigneur, que c'est vous qui avez tout fait, et que vous
ramenez ceux qui s'égarent. » Alors le Seigneur lui dit : « Si tu crois, va,
trouver l’évêque de la ville, et fais-toi baptiser. » « Voulez-vous, répondit
Placide, que j'annonce ces vérités à ma femme et à mes fils, afin qu'eux aussi
croient en vous? » Le Seigneur lui dit : « Informe-les, afin qu'ils soient
purifiés comme toi : mais reviens ici demain, je t'apparaîtrai de nouveau pour
te dévoiler plus amplement l’avenir. » Quand il fut rentré à sa maison et qu'il
eut rapporté ces merveilles à son épouse, au lit, celle-ci s'écria en disant :
« Mon Seigneur, et moi aussi, la nuit passée, je l’ai vu et il m’a
dit : « Demain ton mari, tes fils et toi, vous viendrez à moi : Je reconnais
maintenant que c'est J.-C. » Ils allèrent donc, an milieu de la nuit,
trouver l’évêque de Rome qui les baptisa en grande joie, et qui donna à Placide
le nom d'Eustache, à sa femme celui de Théospita et à ses fils ceux d'Agapet et
de Théospite. Le matin arrivé; Eustache se rendit à la chasse, comme la veille,
et parvenu au même endroit, il fit aller de divers côtés ses soldats, sous
prétexte de dépister le gibier, et restant à la place où il avait eu la
première vision, il eu eut une seconde : alors tombant le visage contre terre,
il dit : « Je vous supplie, Seigneur, de manifester à votre serviteur ce que
vous lui avez promis. » Tu es bienheureux, lui répondit le Seigneur, d'avoir
reçu le bain de ma grâce, parce que tu as alors vaincu le diable. Tu viens de
fouler aux pieds celui qui t'avait déçu. Tu vas montrer maintenant ta foi : car
pour l’avoir abandonné, le diable va te livrer de grands combats : il faut donc
que tu supportes de rudes épreuves afin de recevoir la couronne de la victoire.
Il faut que tu souffres beaucoup afin que déchu de vaines grandeurs du monde,
tu sois humilié, pour, être élevé plus tard aux honneurs spirituels. Ne faiblis
donc pas : ne reporte pas la vue sur ta gloire passée, car il faut que, par la
voie des tentations, tu te montres un autre Job. Cependant quand tu auras été
humilié, je viendrai à toi, et; te rendrai ta gloire première. Dis-moi donc, si
tu veux accepter les tentations à présent ou à la fin de ta vie? » Eustache
répondit: « Seigneur, s'il faut qu'il en soit ainsi, à l’instant commandez que
les tentations nous éprouvent, mais donnez-nous la vertu de patience. » Ne
perds pas courage, reprit le Seigneur ; ma grâce en effet gardera vos âmes. »
Alors le Seigneur monta an ciel, et Eustache revint chez lui donner ces
nouvelles à sa femme.
Quelques jours s'étant
écoulés, la mort, sous la forme d'une peste, se déchaînant sur tous ses
serviteurs et ses servantes, les moissonna tous : peu de temps après, tous ses
chevaux et tous ses troupeaux moururent subitement. Alors des scélérats, voyant
ces ravages, se ruèrent pendant la nuit sur sa maison, emportèrent tout ce
qu'ils trouvèrent, et pillèrent l’or, l’argent et tous ses autres biens :
lui-même, avec sa femme et ses fils, rendit grâces à Dieu et s'enfuit tout nu.:
pour échapper à la honte, ils allèrent en Egypte. Tout ce qu'il possédait fut
anéanti par la rapine des méchants. L'empereur et le sénat entier regrettaient
beaucoup la perte d'un général aussi distingué, sur lequel on ne pouvait
obtenir aucun renseignement. Après avoir fait quelque chemin, les fugitifs
arrivèrent à la mer Où ayant trouvé un vaisseau, ils s'embarquèrent. Alors le
maître du navire, voyant que la femme d'Eustache était fort belle, conçut un
grand désir de la posséder. Après la traversée, il exigea d'Eustache le prix du
passage, et comme ils n'avaient pas d'argent, il ordonna que cette femme fût
retenue pour payement, dans la conviction de l’avoir à soi. Eustache, informé
de cela, refusa absolument d'y consentir, et comme il persistait, le maître fit
signe à Ses matelots de le précipiter dans la mer; afin de pouvoir ainsi
posséder sa femme. Eustache, qui s'aperçut de cela, leur abandonna sa femme
tout désolé, et prenant ses deux enfants, il s'eri alla en versant des larmes :
« Malheur à moi et à vous, dit-il, car votre mère est livrée à un mari
étranger! » Parvenu sur les bords d'un fleuve, il n'osa le passer avec ses deux
fils à la fois, parce qu'il y avait beaucoup d'eau; mais en en laissant un sur
la rive, il se mit en devoir de transporter l’autre; quand il eut passé le fleuve
à gué, il posa par terre l’enfant qu'il avait porté, et se hâta de venir
prendre l’autre. Il était au milieu du fleuve, lorsqu'un loup accourut tout à
coup, saisit l’enfant qu'il venait de mettre sur la rive, et s'enfuit dans la
forêt. Eustache, qui n'espérait pas le sauver, courut à l’autre : mais en y
allant survint un lion qui s'empara du petit enfant et s'en alla. Or, comme il
ne pouvait l’atteindre, puisqu'il n'était encore qu'au milieu du fleuve, il se
mit à gémir et à s'arracher les cheveux. Il se serait laissé noyer, si la
divine providence ne l’eut retenu. Des bergers, qui virent le lion emporter un
enfant vivant, le poursuivirent avec leurs chiens, et Dieu permit que l’animal
lâchât sa proie sans lui avoir fait aucun mal. D'un autre côté, des laboureurs
se mirent à crier après le loup et délivrèrent de sa gueule l’autre enfant
aussi sain et sauf. Or, bergers et laboureurs, tous étaient du même village et
ils nourrirent les enfants chez eux. Eustache de son côté ignorait cela ; alors
il s'en alla bien triste. « Quel malheur pour moi ! disait-il en pleurant; il y
a peu de temps, j'étais beau comme un arbre, couvert de fruits et de feuilles;
aujourd'hui je suis tout dépouillé! Que je suis malheureux! j'étais entouré de
soldats, et aujourd'hui je suis réduit à rester seul, n'ayant pas même la
consolation de posséder mes enfants auprès de moi ! Je me souviens, Seigneur,
que vous m’avez dit que je serais tenté comme Job, mais je vois que je
suis traité plus durement encore. Dépouillé de tous ses biens, il avait au
moins un fumier sur lequel il pût s'asseoir ; mais moi, il ne me reste pas même
rien qui ressemble à cela. Il eut des amis qui compatissaient à sa position,
pour moi, je n'ai eu que des bêtes féroces, qui m’ont enlevé mes enfants
: sa femme lui fut laissée, la mienne m’a été ravie. Mettez fin,
Seigneur, à mes tribulations; et placez une garde à ma bouche dans la crainte
que mon coeur se laisse aller à des paroles de malice, et que je mérite d'être
rejeté de devant votre face. » Etouffé par ses sanglots, il alla dans un hameau
où s'étant mis à gage, il garda les champs des habitants, l’espace de quinze
ans ; quant à ses fils, ils furent élevés dans un autre village, sans savoir
qu'ils fussent frères. Le Seigneur conserva aussi la femme d'Eustache, et
l’étranger ne la connut pas; au contraire il la renvoya intacte, après quoi il
mourut.
Or, l’empereur et le
peuple romain étaient fort inquiétés par les ennemis. L'empereur, qui se
rappela Placide et les victoires que souvent il avait remportées par lui sur
les ennemis, s'attristait singulièrement du changement survenu à la suite de sa
disparition inattendue; il envoya donc des soldats dans les différentes parties
du monde, en promettant de grandes richesses et des honneurs à ceux qui
l’auraient trouvé. Or, deux soldats, qui avaient servi sous Placide, arrivèrent
au village où il demeurait. Placide qui, du champ où il se trouvait, les
aperçut venir, les reconnut aussitôt à leur démarche, et le souvenir de sa
dignité lui revenant à la mémoire, il en fut troublé : « Seigneur, dit-il,
de même que, contre tout espoir, je viens de voir ceux qui ont vécu autrefois
avec moi, faites aussi qu'un jour je puisse voir ainsi ma femme ; car, pour mes
enfants, je sais qu'ils ont été dévorés par les bêtes féroces. » Alors il
entendit une voix lui dire : « Confiance, Eustache, dans peu tu seras rétabli
dans tes honneurs, et tu retrouveras ta femme. » Il s'avança vers les
soldats qui ne le reconnurent point; mais après l’avoir salué, ils lui
demandèrent s'il connaissait un étranger nommé Placide, qui avait une femme et
deux enfants. Il avoua n'en rien savoir ; cependant sur la prière qu'il leur en
fit, ils vinrent au logis et Eustache les servit. En se rappelant son ancienne
position, il ne pouvait contenir ses larmes : Il fut forcé de sortir pour se
laver le visage et revint les servir. Mais les soldats, qui le considéraient,
se disaient l’un à l’autre: « Quelle ressemblance frappante entre cet homme et
celui que nous cherchons! » L'un d'eux dit : « Oui, il lui ressemble beaucoup;
examinons donc; s'il porte à la tète la cicatrice dune blessure qu'il a
reçue à la guerre, c'est lui. » Ils examinèrent et ayant distingué cette
marque, ils furent convaincus dès l’instant que c'était celui-là même qu'ils
cherchaient. Ils se jetèrent à son cou pour l’embrasser, et s'informèrent de sa
femme et de ses fils. Eustache leur dit que ses fils étaient morts et sa femme
captive. Or, les voisins vinrent tous voir ce qui se passait, les soldats ne
manquèrent pas de vanter son courage et de publier la gloire qu'il s'était
acquise : alors ils lui mettent sous les jeux l’ordre de l’empereur, et le
revêtent d'habits précieux. Après quinze jours de marche, ils arrivèrent auprès
de l’empereur qui, à cette nouvelle, vint au-devant d'Eustache. Il ne l’eut pas
plus tôt vu qu'il se jeta à son cou pour l’embrasser. Eustache raconta alors
tout ce qui lui était arrivé aussitôt après, ou l’entraîna au ministère de la
guerre et on le contraignit à reprendre ses anciennes fonctions. Quand il eut
compté ses soldats, et qu'il eut vu qu'ils étaient en trop petit nombre
relativement à la multitude des ennemis, il fit lever des recrues dans les
jeunes gens de toutes les villes et des bourgades. Or, le pays oit avaient été
élevés ses enfants eut à fournir deux jeunes soldats. Tous les habitants de
l’endroit désignèrent au commandant militaire les deux fils d'Eustache comme
les plus aptes au service. Eustache, qui vit deux jeunes gens de bonne mine et
d'un extérieur distingué, conçut pour eux une, singulière affection, et leur
donna les premières places à sa table. Il partit donc pour la guerre, enfonça
les bataillons ennemis, et fit reposer son armée durant trois. jours, dans
l’endroit où sa femme était une pauvre hôtelière. Or, par une permission de
Dieu, les deux jeunes gens furent logés dans la maison de leur mère, sans
qu'ils sussent qui elle était. Comme, ils se reposaient sur le midi, et qu'ils
s'entretenaient ensemble, ils vinrent à parler de leur enfance, de leur mère
assise près de là, elle écoutait avec attention ce qu'ils se racontaient l’un à
l’autre. L'aîné disait au plus jeune « Moi, de ma jeunesse, je ne. me rappelle
rien autre chose, sinon que mon père était général d'armée, et que ma mère
avait une rare, beauté : ils eurent deux fils, moi et un plus jeune encore, qui
lui aussi était remarquablement beau. Ils nous prirent et partirent une nuit de
notre maison, puis ils s'embarquèrent, mais, j'ignore où ils allaient. Comme
nous débarquions, je ne sais comme il se fit que notre mère resta sur le
navire, et notre père s'en alla, nous portant tous les deux et pleurant. Arrivé
sur le bord d'un fleuve, il le passa avec mon jeune frère et me laissa sur la
rive : mais comme il revenait pour me prendre, un loup survint et enleva mon
frère; mon père était encore loin de moi, quand un lion sorti de la forêt me
saisit et m'emporte dans le bois, mais des bergers m’arrachèrent de la
gueule du lion, et je fus élevé dans la maison que tu connais; je n'ai pu
savoir depuis ce qu'était devenu mon père ainsi que le petit enfant. » A ce
récit, le cadet se prit à pleurer et à dire : « Par Dieu ! d'après ce que
j'entends, je suis ton frère, puisque ceux qui m’ont élevé me disaient
aussi : « Tous t'avons arraché à un loup. » Ils se jetèrent dans les bras l’un
de l’autre, et s'embrassèrent en pleurant.
La mère qui entendait
cela et qui reconnaissait dans ce récit toutes les circonstances de ce qui lui
était arrivé, pensa longtemps à part soi que ce pourrait bien être ses enfants.
Le lendemain donc, elle alla trouver le général d'armée et lui adressa la
parole en ces termes . « Je vous prie, seigneur, de me faire reconduire dans ma
patrie; carie suis du pays des Romains et étrangère ici. » En parlant, elle vit
sur lui les cicatrices que portait son mari; alors elle le reconnut et sans
pouvoir se contenir, elle se jeta à ses pieds en' disant : « Je vous- en prie,
seigneur, racontez-moi ce que vous faisiez autrefois ; car je pense que vous
êtes Placide, général d'armée ; vous avez aussi un autre nom qui est Eustache ;
ce Placide, le Sauveur l’a converti; il a subi telle et telle épreuve; c'est
moi qui suis sa femme, j'ai été enlevée sur mer; j'ai été préservée de toute
souillure ; c'est moi qui ai eu deux fils, Agapet et Théopiste. » En entendant
ce récit, Eustache la considère attentivement et reconnaît en elle son épouse :
alors versant des larmes de joie, il l’embrassa en glorifiant Dieu le
consolateur des affligés. Son épouse lui dit alors : « Seigneur, où sont nos
enfants ? » « Ils ont été pris par des bêtes farouches, répondit-il. » Il lui
raconta donc comment il les avait perdus. Sa femme lui dit : « Rendons grâces à
Dieu, car je pense que comme il nous a donné, le bonheur de nous retrouver, il
nous accordera encore celui de reconnaître nos enfants. » « Je vous ai dit,
reprit Eustache, qu'ils ont été pris par des bêtes farouches. » Elle répondit :
« Hier, comme j'étais assise dans le jardin, j'ai entendu deux jeunes gens
raconter l’histoire de leur enfance de telle et telle façon, et je crois que ce
sont nos enfants ; interrogez-les donc, et ils vous la diront eux-mêmes. »
Alors Eustache les manda et après avoir appris ce qui se rapportait à leur
enfance, il reconnut que c'étaient ses fils. Lui et sa femme les embrassent en
versant un torrent de larmes et les tinrent longtemps sur leur coeur. L'armée
entière était au comble de la joie de ce que ces enfants étaient retrouvés et
de ce que les barbares avaient été vaincus. A son retour, Eustache trouva
Trajan mort, et ayant pour successeur Adrien, homme plus scélérat encore. En
raison de la victoire qu'Eustache avait remportée, comme aussi à l’occasion de
la rencontre que ce général avait faite de sa femme et de ses fils, l’empereur
les reçut avec magnificence et fit préparer un grand festin. Le lendemain, il
alla au temple des idoles afin d'offrir un sacrifice pour la victoire remportée
sur les barbares. Or, l’empereur voyant qu'Eustache ne voulait pas sacrifier ni
pour la victoire qu'il avait remportée, ni à l’occasion de la découverte de sa
famille, l’exhortait cependant à le faire. Mais Eustache lui dit: « Le Dieu que
j'adore, c'est J.-C., et je n'offre de sacrifices qu'à lui seul. » Alors
l’empereur, en colère, ordonna de les exposer dans le cirque avec sa femme et
ses enfants, et fit lâcher contre eux un lion féroce. Le lion accourut, et
baissant la tête comme s'il eût. adoré ces saints personnages il s'éloigna
d'eux humblement. L'empereur ordonna aussitôt de faire rougir au feu un taureau
d'airain, et commanda de les y jeter tout vifs. Les saints se mirent donc en
prières et se recommandant à Dieu, ils entrèrent dans le taureau où ils
rendirent leur âme au Seigneur. Trois jours après, on les en tira en présence
de l’empereur; et on les retrouva intacts au point que pas même leurs cheveux,
ni aucune partie de leurs membres n'avait été atteinte par l’action du feu. Les
chrétiens prirent leurs corps et les ensevelirent en un endroit fort célèbre où
ils construisirent un oratoire. Ils pâtirent sous Adrien qui commença à régner
vers l’an du Seigneur 120, aux calendes de, novembre, ou, d'après quelques
auteurs, le douze des calendes d'octobre (20 septembre).
* Tiré des actes anciens
dans lesquels le Bréviaire romain a pris la légende de l’office du saint.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en
français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par
l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard
Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/162.htm
Eustache, l’autre patron
des chasseurs
Anne Bernet - publié
le 19/09/23
Le roman de sa vie est
sans doute une légende, mais sa popularité au Moyen Âge est telle qu’elle
mérite attention. Avant son martyre et bien avant Hubert, un cerf
"crucifère" lui serait apparu. Il est fêté le 20 septembre.
À la question, « qui
est le saint patron des chasseurs ? », les gens répondront : « Saint
Hubert ! » et ils auront raison. Ce que l’on sait moins, c’est qu’avant
lui, qui vécut au VIIIe siècle et dont le culte mit un certain temps à
s’imposer, les amateurs de courre et de vénerie invoquaient un autre patron,
l’un des saints les plus populaires du Moyen Âge et dont le culte n’a décliné
qu’au XVIe siècle : Eustache.
Un cerf magnifique
Disons-le tout de suite,
si populaire qu’il ait été, nous ne savons quasiment rien de lui et sa légende
est un époustouflant roman d’aventure où tout ou presque relève de
l’imagination des auteurs, non de l’histoire. Au point, d’ailleurs, qu’Eustache
et sa famille, considérés comme des figures apocryphes par la plupart des
hagiographes, ont été bannis du calendrier lors de sa réforme de 1969-70. À bon
escient, probablement. Pourquoi en parler ? À cause de la place qu’il a tenu
dans l’art médiéval et la ferveur de nos aïeux.
Eustache, ou plutôt Eusthatios,
ce qui signifie Constant en grec, serait un officier romain de très haut rang
proche de l’empereur Trajan. Il aurait donc vécu au début du IIe siècle.
Païen, il se nomme en réalité Placidus et changera de nom à son baptême, comme
son épouse et leurs deux fils. Un jour qu’il chasse dans les forêts des
Apennins, Placidus voit surgir un cerf magnifique, dix-cors d’une taille
exceptionnelle qui porte entre ses bois la croix du Christ. L’animal lui
révèle, car il parle évidemment, que sa bonté et sa charité ont touché la
miséricorde divine : afin qu’il puisse faire son salut, ce signe lui a été
donné.
Le lien entre notre monde
et l’autre
Vous reconnaissez-là le
début de l’histoire de la conversion d’Hubert, et le même cervidé crucifère
venu lui demander de se tourner vers Dieu. Les spécialistes sourient car ils
savent que, avant le christianisme, et même avant l’arrivée des Celtes en
Europe de l’Ouest, le cerf est un animal sacré, voué au dieu Cernunos.
Celui-ci, justement, est représenté pourvu d’une haute ramure, le père des
dieux qui règne, avec son épouse, Dana ou Anna, sur le monde souterrain des
défunts. Le cerf est donc un lien entre notre monde et l’autre. C’est un cerf
blanc et crucifère que certains saints bretons ou gallois vont chevaucher une
nuit entière afin de délimiter le terrain qu’un seigneur leur octroie pour
bâtir un monastère. On retrouve l’histoire du cerf miraculeux dans de nombreux
récits sacrés celtiques. L’on en conclura donc que l’épisode récupère une
croyance païenne christianisée…
Quoiqu’il en soit, cerf
ou pas, Placidus se convertit au Christ et il entraîne dans sa nouvelle foi son
épouse Tatiana, qui devient au baptême Théopista, « celle qui a foi en
Dieu » et leurs deux fils adolescents, baptisés Théopistos et Agapios.
Après tout, pourquoi pas ; ces choses-là arrivent. C’est ensuite que l’affaire
devient difficile à croire et, au demeurant, il en existe plusieurs versions.
Une attaque de pirates
Selon la première, la
plus vraisemblable, la cour impériale partant pour une tournée d’inspection des
provinces orientales, Eustache et sa famille suivent le mouvement et embarquent
pour l’Égypte. Selon la seconde, s’ils embarquent, c’est poussés par la
nécessité car peu après leur conversion, toute la fortune familiale a été
perdue et c’est afin de cacher leur honte, ou récupérer quelques biens en
Orient qu’ils font ce voyage. Quoiqu’il en soit, et c’est il est vrai très
fréquent à l’époque, le déplacement tourne mal… L’un des hagiographes parle
d’une attaque de pirates mais, à l’époque, la Méditerranée, sous contrôle
romain, n’en compte guère et, s’il en reste, ils seraient bien téméraires de
s’en prendre à un navire de la flotte impériale.
Lire aussi :Pourquoi saint Hubert et saint Eustache sont-ils les patrons des
chasseurs ?
Un autre auteur affirme
que la très grande beauté de Théopista pousse le capitaine à vouloir s’emparer
d’elle et qu’il fait en pleine nuit jeter son mari et ses fils à la mer. Là
encore, si la famille est sous la protection de la flotte impériale, c’est
difficile à croire. Troisième variante : Eustache n’ayant pas de quoi
régler le montant des quatre passages, le capitaine vend comme esclaves ses
passagers insolvables dès qu’il touche la côte égyptienne. Une dernière version
parle d’un naufrage. Eustache et ses fils sont sauvés et croient, désolés,
Théopista noyée… L’infortune ne les abandonnant pas, Eustache perd ses fils
l’un après l’autre dans des circonstances invraisemblables. C’est donc un père
et un époux éploré qui rejoint l’empereur et tente d’oublier dans l’exercice de
ses devoirs militaires son deuil épouvantable.
Leur compte est bon
Les années passent. Lors
d’une campagne contre les « Barbares », Eustache remarquent deux très
jeunes officiers qu’il fait entrer à son état-major et qui vont se révéler être
les fils qu’ils croyaient morts. Peu après, lors d’une halte dans une auberge,
ils reconnaissent en la servante Théopista, échappée à la noyade mais réduite
en esclavage et qu’ils libèrent. Toute la famille est ainsi miraculeusement
réunie et rentre en Italie.
Vont-ils couler des jours
heureux ? Non… Hadrien, qui a succédé à Trajan, est rongé par un cancer qui lui
inflige des souffrances atroces. Des devins lui ont affirmé qu’il doit ce mal
aux chrétiens qui lui ont jeté un sort pour le punir d’avoir profané leurs
lieux saints de Jérusalem et Bethléem. Seul le supplice de ces impies peut le
sauver et Hadrien, agonisant, fait en effet exécuter bon nombre de malheureux
dont le seul crime est d’être chrétiens. On lui dénonce Eustache et les siens.
Leur compte est bon. Eustache, sa femme et ses fils sont condamnés à l’une des
pires morts d’un arsenal juridique romain pourtant, en la matière, imaginatif.
On les enferme dans la statue d’un taureau d’airain qui est lentement portée à
incandescence, les laissant cuire lentement à l’étouffée… Ainsi cueillent-ils
ensemble la palme du martyre.
Un sanctuaire portant son
nom
Que faut-il retenir de ce
feuilleton dont les épisodes et les tragédies à rebondissements ont tenu des
générations de fidèles en haleine ? Pas grand-chose. Mélanges de récits païens
récupérés et d’emprunts bibliques entre autres au Livre de Job, la légende de
saint Eustache n’a aucun fondement historique. On ne trouve aucune trace de lui
au martyrologe romain, alors qu’il est supposé mort aux alentours de Rome.
Seule certitude, on y a bâti un sanctuaire portant son nom, ce qui pourrait
laisser supposer qu’à une date tardive, vers le VIIe siècle, l’on a
peut-être rapporté d’Orient des reliques d’un martyr nommé Eusthatos autour
duquel la piété populaire a brodé et enjolivé. Et voilà tout ! Mais qu’il soit
mort pour le Christ devrait suffire à lui valoir notre respect.
Lire aussi :Un
jour sans chasse
Reliquia
di Sant'Eustachio conservata nel reliquiario della Chiesa della Madonna della
Valle a Scanno
LE CULTE DE SAINT
EUSTACHE
La légende de
Placide-Eustache (martyr ( décès en 118) ) :
parmi de nombreux récits,
vous trouverez ci-joint un extrait de la revue d’études hispaniques médiévales
et modernes: Hagiographie cléricale de Saint-Eustache ou récit populaire en
Castille(13ème et 14ème siècle) de Madame Catherine Talbotier. La légende de
Placide-Eustache est un des romans hagiographiqiues les plus célèbres de
l’Occident médiéval. Il est possible de retrouver des sources en Inde, au Moyen-orient et au Maghreb. La légende d’Eustache survit aujourd’hui au Canada.
« Placide, général et chef de guerre hors
pair vivait à Rome sous le règne de l’empereur Trajan (1er et début 2ème siècle
de l’ère chrétienne). Lors d’une chasse, il rencontra une harde de cerfs. Le
plus grand des cerfs portait dans sa ramure un crucifié sur une croix lumineuse
qui lui révéla être le Christ et lui ordonna de se faire baptiser, lui et les
siens. Placide ayant reçu à son baptême le nom d’Eustache, retourna le
lendemain à la chasse où il eut une deuxième vision qui lui annonça qu’il
perdrait tout et retrouverait par la suite son état initial.
De fait, il perdit tous
ses biens, ses amis, sa femme Théopista, lui fut ravie par un commandant
de navire, et ses deux enfants, Agapet et Théopiste, enlevés par des
bêtes sauvages. Seul, et ignoré de tous, Eustache s’installa comme simple
paysan pendant quinze ans. L’empereur ayant besoin de ses talents militaires le
fit rechercher: reconnu grâce à ses cicatrices, il repartit sur les champs de
bataille avec une nouvelle armée et remporte victoires et lauriers. Sa femme,
sauvée du déshonneur par la mort inopinée du capitaine du navire, a survécu et
s’est faite hôtelière. Dans son auberge, elle a écouté deux jeunes gens engagés
dans la nouvelle armée qui se reconnaissent comme frères arrachés aux bêtes
féroces par des paysans. Elle va faire part de sa découverte au général
qui les commande: mari et femme se reconnaissent, la famille est réunie.
La victoire militaire est
accompagnée de la mort de l’empereur et, à Trajan succède Hadrien. Devant le
refus d’Eustache de sacrifier aux dieux païens, le nouvel empereur décide de
faire dévorer cette famille de chrétiens par les lions. Mais les lions
refusent, il décide donc de les faire brûler dans un taureau d’airain rougi au
feu. Quand on les retira trois jours plus tard, leurs corps étaient intacts. Le
récit s’achève sur le rappel des souffrances des martyrs chrétiens qui caractériseront
le règne d’Hadrien et la date du début de son règne.
lien à l’étude fort
complète, mais spécifique de Catherine TALBOTIER :http://e-spania.revues.org/18413 (en
Français).
Etymologie du nom
Eustache:
« eu »: bien et
« stachus »: épi de blé donne un nom propre: homme aux beaux épis.
Au Moyen Age, saint
Eustache est un des quatorze saints les plus populaires, que l’on invoque dans
toutes les circonstances de la vie quotidienne.
Son culte est surtout
répandu en France du Nord, dans les régions rhénanes, en Angleterre, en Saxe,
en Autriche et en Espagne. On en trouve des traces en Russie et au Canada.
On ne sait pourquoi, ni
comment, le culte de saint Eustache décline à la fin du Moyen Age, époque où il
est remplacé par celui de saint Hubert.
Le culte de saint
Eustache est toutefois demeuré vivace en Allemagne et en Lituanie.
SOURCE : https://saint-eustache-viroflay.org/sample-page/le-culte-de-saint-eustache
Pieter Pourbus (circa
1523/1524–1584). Saint Eustace is baptized, 1581-1584, 130 x 131
St. Eustace
The story of Saint
Eustace tells how a Roman general named Placidus was once out hunting. He
pursued a noble stag, which suddenly turned and approached him. Between the
stag’s antlers Placidus saw a crucifix. A voice was calling him by name. During
the vision he received a prophecy: “I am Jesus who you honor without knowing
it…” and that he would suffer for Christ. He was baptized with his wife and two
sons, and given the name Eustachius (or Eustace).
Denounced as a Christian,
he lost his property, was reduced to abject poverty, and Roman authorities took
his wife and children. However, being a capable general, he was recalled to
duty by Trajan to help repel barbarians from Rome, which he did.
By this time his family
had become Christian too, and all four of them — Eustace, his wife Theopista,
and his sons Agapetus and Theopestus — refused to make sacrifices to pagan gods
in the celebrations following his own victories.
When they refused, an
enraged Trajan ordered them thrown to the lions. The big cats played like
kittens around them, so they were taken to the colosseum in Rome, encased in a
bronze bull, and roasted to death.
Eustace is one of the
Fourteen Holy Helpers, and he is venerated as the patron of hunters. He is
depicted in the dress of a nobleman together with the stag with a crucifix
between its horns.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-eustace/
Athanasius
Kircher. The conversion of St Eustace, illustration from Historia Eustachio
Mariana, 1 January 1665 (https://archive.org/details/bub_gb_t_W90yMzYekC/page/n8/mode/2up)
St. Eustachius and Companions, Martyrs
See the Bollandists, t. 6, Sept. p. 107
ST. EUSTACHIUS, called by the Greeks Eustathius, and before his conversion
named Placidus, was a nobleman who suffered martyrdom at Rome, about the reign
of Adrian, together with his wife Theopista, called before her baptism Tatiana,
and two sons, Agapius and Theopistus. These Greek names they must have taken
after their conversion to the faith. The ancient sacramentaries mention in the
prayer for the festival of St. Eustachius, his profuse charities to the poor,
on whom he bestowed all his large possessions, some time before he laid down
his life for his faith. An ancient church in Rome was built in his honour, with
the title of a Diacony; the same now gives title to a cardinal. His body lay
deposited in this church till, in the twelfth age, it was translated to that of
St. Denis, near Paris. His shrine was pillaged in this place, and part of his
bones burnt by the Huguenots in 1567; 1 but
a portion of them still remains in the parish church which bears the name of
St. Eustachius in Paris. 2
How noble is it to see integrity and virtue triumphing over interest, passion,
racks, and death, and setting the whole world at defiance! To see a great man
preferring the least duty of justice, truth, or religion to the favour or
menace of princes; readily quitting estate, friends, country, and life, rather
than consent to anything against his conscience; and at the same time, meek,
humble, and modest in his sufferings; forgiving from his heart and tenderly loving
his most unjust and treacherous enemies and persecutors! Passion and revenge
often make men furious; and the lust of power, worldly honour, applause, or
wealth may prompt them to brave dangers; but these passions leave them weak and
dastardly in other cases, and are themselves the basest slavery, and most
grievous crimes and misery. Religion is the only basis on which true
magnanimity and courage can stand. It so enlightens the mind as to set a man
above all human events, and to preserve him in all changes and trials steady
and calm in himself; it secures him against the errors, the injustices, and
frowns of the world, it is by its powerful motives the strongest spur to all
generous actions, and under afflictions and sufferings a source of unalterable peace,
and overflowing joy which spring from an assured confidence that God’s will is
always most just and holy, and that he will be its protector and rewarder. Does
religion exert this powerful influence in us? Does it appear in our hearts, in
our actions and conduct? It is not enough to encounter dangers with resolution;
we must with equal courage and constancy vanquish pleasure and the softer
passions, or we possess not the virtue of true fortitude.
Note 1. See Baillet. [back]
Note 2. See the new Paris Breviary on the 3rd of November. Also Falconius,
in ephem. Græco-Moschas, &c. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume IX: September. The
Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/9/201.html
Also
known as
Eustace
Placidus
Profile
Pagan Roman general in
the army of
the emperor Trajan. Converted to Christianity following
a hunting trip
during which he saw a glowing cross between the antlers of a stag, after which
he received a prophecy that
he would suffer for Christ. He was baptized with
his wife, Saint Theopistes
of Rome and two sons, Saint Agapitus
of Rome and Saint Theopistus
of Rome, and given the name Eustachius.
Denounced as a Christian,
he lost his property, was reduced to abject poverty,
and Roman authorities took his wife and children.
However, being a capable general,
he was recalled to duty by Trajan to
help repel barbarians from Rome,
which he did. He and his family were reunited with the expectation they would
sacrifice to idols in
thanks for a military victory. When they refused, an enraged Hadrian ordered
them thrown to the lions;
the big cats played like kittens around them, so they were martyred together
by being burned in a bronze bull. Eustachius is
one of the Fourteen
Holy Helpers.
Born
as Placidas
cooked to
death in a bronze bull in 188 in Rome, Italy
in Italy
Altamura–Gravina–Acquaviva
delle Fonti, diocese of
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia, by Francis Merschman
Legends
of the Fourteen Holy Helpers, by Father Bonaventure
Hammer
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
MLA
Citation
“Saint
Eustachius“. CatholicSaints.Info. 30 April 2022. Web. 20 September 2022.
<http://catholicsaints.info/saint-eustachius/>
SOURCE : http://catholicsaints.info/saint-eustachius/
Joseph Binder (–1863). Die Bekehrung des heiligen Eustachius , 1849, 78 x 86, Kunsthistorisches Museum, Belvedere
Sts. Eustachius and Companions
Martyrs under
the Emperor
Hadrian, in the year 118. Feast in the West,
20 September; in the East, 2 November. Emblems: a crucifix, a
stag, an oven.
The legend relates
that Eustachius (before baptism,
Placidus), a Roman general under Trajan,
while still a heathen,
saw a stag coming towards him, with a crucifix between its horns; he
heard a voice telling him that he was to suffer much for Christ's sake.
He received baptism,
together with his wife Tatiana (or Trajana, after baptism Theopista)
and his sons, Agapius and Theopistus. The place of the vision is
said to have been Guadagnolo, between Tibur and Praeneste (Tivoli and Palestrina),
in the vicinity of Rome.
Through adverse fortune the family was
scattered, but later reunited. For refusing to sacrifice to the idols after
a victory, they suffered death in a heated brazen bull. Baronius (Ann.
Eccl., ad an. 103, 4) would identify him with Placidus mentioned
by Josephus
Flavius as a general under Titus.
The Acts are certainly fabulous,
and recall the similar story in the Clementine Recognitions. They are
a production of the seventh century, and were used by St.
John Damascene, but the veneration of
the saint is
very old in both the Greek and Latin Churches. He is honoured as
one of the Holy Helpers, is invoked in difficult situations, and
is patron of
the city of Madrid and
of hunters. The church of Sant' Eustachio in Rome,
title of a cardinal-deacon, existed in
827, according to the Liber Pontificalis, but perhaps as early as the time
of Gregory
the Great (d. 604). It claims to possess the relics of
the saint,
some of which are said to be at St-Denis and
at St-Eustache in Paris.
An island in the Lesser Canilles and a city in Canada bear
his name.
Mershman,
Francis. "Sts. Eustachius and Companions." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 20
Sept. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/05627a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Marcia L. Bellafiore.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/05627a.htm
Sant' Eustachio
Placido Martire
Etimologia: Eustachio
= ricco di spighe, dal greco
Emblema: Palma
Martirologio
Romano: A Roma, commemorazione di sant’Eustachio martire, il cui nome è
venerato in un’antica diaconia dell’Urbe.
Il ricco, vittorioso generale Placido, benché pagano, era per sua natura una persona spinta a fare grandi beneficenze, come il centurione Cornelio. La leggenda racconta che un giorno (100-101) andando a caccia, inseguì un cervo di rara bellezza e grandezza e quando questi si fermò sopra una rupe e volgendosi all’inseguitore, aveva tra le corna una croce luminosa e sopra la figura di Cristo che gli dice: “Placido perché mi perseguiti? Io sono Gesù che tu onori senza sapere”.
Riavutosi dallo spavento, il generale di Traiano decise di farsi battezzare prendendo il nome di Eustachio o Eustazio e con lui anche la moglie e i due figli con i nomi di Teopista, Teopisto e Agapio.
Ritornato sul monte, riascoltò la misteriosa voce che gli preannunciava che avrebbe dovuto dar prova della sua pazienza. E qui iniziano i guai, la peste gli uccide i servi e le serve e poi i cavalli e il bestiame; i ladri gli rubano tutto.
Decide di emigrare in Egitto, durante il viaggio non potendo pagare il nolo, si vede togliere la moglie dal capitano della nave che se n’era invaghito. Ridisceso a terra prosegue il viaggio a piedi con i figli, che gli vengono rapiti uno da un leone e l’altro da un lupo, ma poi salvati dagli abitanti del luogo; i due ragazzi crescono nello stesso villaggio senza conoscersi.
Rimasto solo, Eustachio si stabilisce in un villaggio vicino chiamato Badisso, guadagnandosi il pane come guardiano, sta lì per 15 anni, finché avendo i barbari violati i confini dell’Impero, Traiano lo manda a cercare per riportarlo a Roma.
Di nuovo comandante delle truppe, arruola soldati da ogni luogo; così fra le reclute finiscono anche i suoi due figli, robusti e ben educati, al punto che Eustachio sempre non riconoscendoli, li nomina sottufficiali, tenendoli presso di sé.
Vinta la guerra, le truppe sostano per un breve riposo in un piccolo villaggio, proprio quello in cui vive coltivando un orto, Teopista, che era rimasta sola dopo la morte del capitano della nave e abitando in una povera casupola; i due sottufficiali le chiedono ospitalità, e nel raccontarsi le loro vicissitudini, finiscono per riconoscersi come fratelli, anche Teopista li riconosce ma non lo dice, finché il giorno dopo presentatasi al generale, per essere aiutata a rientrare in patria, riconosce il marito, segue un riconoscimento fra tutti loro e così la famiglia si ricompone.
Intanto morto Traiano, gli era succeduto Adriano (117), il quale accoglie il vincitore dei barbari con feste e trionfi. Però il giorno dopo si doveva partecipare al rito di ringraziamento nel tempio di Apollo ed Eustachio si rifiuta essendo cristiano; l’imperatore per questo lo condanna al circo insieme ai suoi familiari (140); ma il leone per quanto aizzato non li tocca nemmeno e allora vengono introdotti vivi in un bue di bronzo arroventato, morendo subito, ma il calore non brucia loro nemmeno un capello.
I cristiani recuperano i corpi e gli danno sepoltura, in questo luogo dopo la pace di Costantino (325) fu eretto un oratorio, dove venivano celebrati il 1° novembre.
Questa leggenda ebbe una diffusione straordinaria nel Medioevo e ci è pervenuta in molte redazioni e versioni greche, latine, orientali e lingue volgari, quasi tutte le europee, diverse nei particolari ma concordanti nella sostanza.
La leggenda presenta assonanze ricorrenti nell’agiografia cristiana e nella novellistica popolare; il racconto del cervo compare anche nelle ‘Vite’ di molti santi cristiani e ha radici nella letteratura indiana; le avventure familiari di Eustachio sono un motivo ricorrente in India passato poi nell’antica letteratura greca, araba, giudaica e altre leggende cristiane.
Il culto per il martire Eustachio e familiari è antichissimo e innumerevoli sono le chiese, citazioni, racconti, documenti, ecc. in cui compare il suo nome, già agli inizi del secolo VIII. La sua festa inizialmente al 1° novembre fu spostata al 2 novembre, quando fu istituita la festa di Tutti i Santi e poi dopo l’inserimento della Commemorazione dei Defunti, fu spostata al 20 settembre, data che compare già negli evangeliari dalla metà del sec. VIII.
È protettore dei cacciatori e guardiacaccia e della città di Matera. Il nome deriva dal greco ‘Eystachios’ e significa “producente molte e buone spighe”.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE http://www.santiebeati.it/dettaglio/71000
Voir aussi : http://eglisesduconfluent.fr/Pages/Pe-Eustache.php