Saint Janvier de Naples
Évêque et martyr à
Naples (+ 305)
Il vient en tête de la
cinquantaine de patrons que les habitants de Naples se sont donnés. Il leur a
tant de fois accordé sa protection en 1497 contre la peste, en 1631, 1698,
1767, 1779 contre les destructions qu'aurait pu causer l'éruption du Vésuve
...
Il est prouvé qu'en 432,
les Napolitains vénéraient les reliques de l'évêque de Bénévent, martyrisé
durant la persécution arienne de l'empereur Constance.
Nous connaissons le
'miracle' du sang de saint Janvier qui, de solide, devient liquide trois fois
par an dans la cathédrale de Naples. L'explication du phénomène n'a pas
encore été trouvée. Les journalistes en écrivent des explications plus ou
moins farfelues. Des fidèles appellent cela miracle. C'est vrai qu'un
miracle est un 'signe' donné par Dieu pour aider notre foi (chose
étonnante que rien n'explique scientifiquement). On est jamais obligé d'y
croire car la Foi reste un acte libre.
Saint Janvier est patron
de Rio de Janeiro.
Mémoire de saint Janvier,
évêque de Bénévent et martyr. Au IVe siècle, durant la persécution de
l’empereur Dioclétien, il subit le martyre à Pouzzoles près de Naples, qui se
glorifie de posséder son corps et son sang versé pour le Christ.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1881/Saint-Janvier-de-Naples.html
Saint Janvier
Évêque et Martyr
(† 305)
Saint Janvier vivait au
IIIè siècle. Sa piété et sa science l'avaient fait élever au siège épiscopal de
Bénévent, qu'il n'accepta que par ordre du Pape. Au temps de la persécution de
Dioclétien, saint Janvier se multipliait pour soutenir le courage des chrétiens
et les exhorter au martyre. Le préfet de la province l'apprit et le fit
comparaître à son tribunal: "Offrez de l'encens aux idoles ou renoncez à
la vie, lui dit-il. – Je ne puis immoler des victimes au démon, répond le
Saint, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai Dieu." Il
passa de l'interrogatoire à la fournaise; mais il en sortit saint et sauf,
comme autrefois les jeunes Hébreux; ses cheveux, ses habits même furent
respectés par le feu. Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en
lambeaux le corps du martyr. Jeté ensuite en prison: "Courage, dit-il à
ses compagnons; combattons généreusement contre le démon. Le Seigneur m'a réuni
à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son troupeau."
Le lendemain, Janvier et
les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Pouzzoles, en
présence d'une foule de peuple. Tous ces héros du Christ se munissent du signe
de la Croix; ils chantent des hymnes, en attendant que la dent des lions
permette à leur âme de s'envoler vers le Ciel. Les bêtes sont lâchées. O
prodige! Lions et tigres, vont se coucher comme des agneaux aux pieds de leurs
victimes et caressent ceux qu'ils devaient dévorer. Janvier et ses compagnons
sont alors condamnés à avoir la tête tranchée. Le supplice fut accompagné de
grands miracles. À un vieillard chrétien qui lui demandait un morceau de ses
vêtements comme relique, il promit le linge qui devait servir à lui bander les
yeux; et comme, après sa mort, le bourreau piétinait le bandeau sanglant en disant
au martyr décapité: "Porte donc ce bandeau à celui à qui tu l'as
promis," la victime obéit, et le bandeau, à l'étonnement de tous, se
trouva entre les mains du vieillard chrétien.
L'histoire des reliques
de saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie. Par saint
Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l'an 1497 et l'an 1529; un enfant fut
ressuscité par le contact de l'image du glorieux martyr; la cité napolitaine
fut plusieurs fois préservée de l'éruption du Vésuve. Mais un miracle qui se
renouvelle plusieurs fois chaque année à époques fixes, c'est le miracle
célèbre de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de saint Janvier. Ce
Saint est la grande célébrité de Naples, qui l'invoque comme son puissant
protecteur.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_janvier.html
Saint Janvier
Évêque et martyr à Naples
(† 305)
Saint Janvier vivait au
IIIème siècle. Sa piété et sa science l'avaient fait élever au siège épiscopal
de Bénévent, qu'il n'accepta que par ordre du Pape.
Au temps de la
persécution de Dioclétien, saint Janvier se multipliait pour soutenir le
courage des chrétiens et les exhorter au martyre.
Le préfet de la province
l'apprit et le fit comparaître à son tribunal : « Offrez de
l'encens aux idoles ou renoncez à la vie, lui dit-il.- Je ne puis immoler
des victimes au démon, répond le Saint, moi qui ai l'honneur de
Sacrifier tous les jours au vrai Dieu. »
Il passa de
l'interrogatoire à la fournaise ; mais il en sortit saint et sauf.
Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en lambeaux le corps du
martyr.
Jeté ensuite en
prison : « Courage, dit-il à ses
compagnons ; combattons généreusement contre le démon. Le Seigneur
m'a réuni à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son
troupeau. »
Le
lendemain, Janvier et les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans
l'amphithéâtre de Pouzzoles, en présence d'une foule de peuple.
Tous ces héros du Christ
se munissent du signe de La Croix ; ils chantent des hymnes, en
attendant que la dent des lions permette à leur âme de s'envoler vers le Ciel.
Les bêtes sont lâchées. Ô
prodige ! Lions et tigres, se couchent comme des agneaux aux pieds de
leurs victimes et caressent ceux qu'ils devaient dévorer.
Janvier et ses compagnons
sont alors condamnés à avoir la tête tranchée. Le supplice fut accompagné de
grands miracles.
À un vieillard Chrétien
qui lui demandait un morceau de ses vêtements comme relique, il promit le
linge qui devait servir à lui bander les yeux ; et comme, après sa
mort, le bourreau piétinait le bandeau sanglant en disant au martyr
décapité : « Porte donc ce bandeau à celui à qui tu l'as
promis, » la victime obéit, et le bandeau, à l'étonnement de
tous, se trouva entre les mains du vieillard Chrétien.
L'histoire des reliques
de Saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie.
Par Saint
Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l'an 1497 et l'an
1529 ; un enfant fut ressuscité par le contact de l'image du glorieux
martyr ; la cité napolitaine fut plusieurs fois préservée de l'éruption du
Vésuve.
Mais un miracle qui se
renouvelle plusieurs fois chaque année à époques fixes, c'est le miracle
célèbre de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de Saint Janvier. Ce
Saint est la grande célébrité de Naples, qui l'invoque comme son puissant
protecteur.
Le sang de saint Janvier pourrait encore vous
étonner
Anne Bernet - publié
le 18/09/24
Quand le sang de saint
Janvier ne se liquéfie pas, méfiance ! Qui était cet évêque martyr dont le sang
conservé à Naples protège la ville des pires fléaux puis le XVe siècle au moins
?
Plusieurs fois par
an, saint Janvier fait la une des journaux, et pas
seulement en Italie, en raison de l’étrange liquéfaction de son sang. Le
phénomène, objet des ricanements des incrédules, est resté à ce jour, quoiqu’on
en dise, sans explication scientifique plausible. Pourtant, ces ostensions ne
sont pas les vraies raisons de sa popularité ni de la puissante protection que
l’évêque martyr étend sur Naples.
D’un point de vue
historique, force est d’admettre que nous savons peu de choses au sujet de
Januarius. Les historiens le pensent né vers 270, sans doute dans la région de
Bénévent, d’une famille patricienne dont le patronyme renvoie au dieu Janus,
divinité des commencements et des passages, son nom ayant la même racine
que janua, "portail", représenté avec une double face, l’une
regardant l’avenir, l’autre le passé, qui inaugure ainsi l’année nouvelle.
Quoiqu’il en soit de ce lointain patronage, en cette fin du IIIe siècle, il
semble que les Januarii soient convertis depuis plusieurs génération
déjà.
Prêtre par humilité
Janvier est encore très
jeune quand il est ordonné prêtre, en un temps où, en principe, l’on ne postule
pas soi-même au sacerdoce, par humilité, mais où c’est la communauté qui
choisit dans ses rangs ses futurs prêtres, élisant les plus pieux et les plus
vertueux, leur imposant parfois le sacrement de l’Ordre à leur corps défendant.
Il faut croire que Janvier demeure exemplaire puisque, en 302, il est élu
évêque de Bénévent. Il a tout juste atteint la trentaine.
Le moment, hélas, est mal
choisi… Après une période de paix relative, l’Église est sur le point de vivre
sa pire persécution. Très vite, alors qu’il est absent de sa cité épiscopale,
Janvier apprend la publication, en février 303, de l’édit de persécution
générale signé par Dioclétien, et l’arrestation de ses diacres. Suivant les
conseils évangéliques, sachant que son incarcération effraierait son troupeau
et conduirait peut-être les faibles à l’abjuration, il se cache dans l’une des
propriétés familiales. Il en sort durant l’été 305, comptant sur une accalmie
des poursuites ; il se trompe. Il est arrêté à Pouzzoles, et, puisqu’il s’avoue
chrétien et refuse d’apostasier, aussitôt décapité. Nous sommes le 19
septembre.
Le sang du martyr
Conformément à l’usage,
le sang du martyr est recueilli dans des fioles, à l’origine du miracle
napolitain, puis sa dépouille est ramenée dans son diocèse et inhumée à
Capodimonte où elle demeurera, entourée d’hommages et de vénération, en dépit
des Lombards et autres envahisseurs, jusqu’en 1492. Le vice-roi espagnol de
Naples procède alors à la translation dans sa ville, histoire de distraire une
population fervente qui supporte mal le joug de l’Espagne. Les fioles de sang,
dont les premières liquéfactions sont rapportées à la fin du XIVe siècle — ce
qui ne signifie pas qu’elles ne soient pas plus anciennes — l’accompagnent et
le miracle se reproduit mais, dans un premier temps, les Napolitains ne s’y
intéressent guère.
En fait, l’une des
explications de l’attachement local aux intercesseurs célestes, c’est que
Naples, au sens propre du terme, danse sur un volcan, sous la perpétuelle
menace d’une éruption du Vésuve, et a l’habitude de réclamer l’aide des saints
afin de se préserver de la catastrophe. Une autre menace, pire encore car plus
fréquente, pèse sur Naples. Comme tous les ports de Méditerranée, la ville, du
fait de ses constants échanges avec l’Orient, est régulièrement victime
d’épidémies de peste devenue endémique contre lesquelles la médecine est
impuissante. Aussi va-t-on très vite mettre le crédit du nouveau venu à
l’épreuve : en 1497, d’abord, puis en 1527, lors de deux vagues violentes de la
maladie. Il faut supposer que le premier essai a été concluant puisque, en
1529, les Napolitains, reconnaissants d’avance, promettent à saint Janvier de
lui élever un sanctuaire pour lui tout seul s’il met fin au mal. Ce qui a
lieu.
Fidèle à sa promesse,
Naples passe alors contrat avec le saint en bonne et due forme devant notaire,
Maître de Bossis, s’engageant à lui bâtir une chapelle splendide pour l’énorme
somme de 11.000 ducats d’argent et mille d’or et à la faire orner par les
meilleurs artistes, pourvu qu’ils soient eux-mêmes napolitains car, pour être
valide, le vœu doit être accompli uniquement grâce à la peine et l’argent de la
cité. Il en ira ainsi et Naples s’y conformera au point de refuser les 50.000
ducats qu’offre l’épouse du vice-roi, et d’expulser sous menaces de mort de
très grands artistes, dont le seul tort est de n’être pas du pays…
Une coulée de lave
Remplissant sa part du
contrat, Janvier arrête encore la peste en 1631, 1698, 1767 et 1779. En
revanche, il n’intervient pas lors de l’épidémie de 1656, la pire de toutes,
qui emporte les deux tiers de la population. Certains prétendront qu’il a voulu
ainsi montrer aux Napolitains son mécontentement lors de leur récente révolte
contre les Espagnols. Il ne semble pas que Naples lui en ait voulu. Il est vrai
que, dans le même temps, Janvier intervient à plusieurs reprises pour éviter au
Vésuve de détruire la ville, comme dans la nuit du 15 au 16 décembre 1661 où
une coulée de lave qui vient de faire des ravages sur son passage et tuer
quatre mille personnes, s’arrête net à l’entrée de la cité, devant les reliques
de saint Janvier, sorties d’urgence.
Ces interventions
efficaces et rapides, en général, suffisent à lui assurer l’affection
napolitaine et les miracles du sang sont alors plus l’occasion d’attirer des
touristes ébahis et prévenir les maux à venir que de s’extasier. Il faudra
attendre l’éradication de la peste, et les progrès de la vulcanologie pour que
saint Janvier soit réduit à ce rôle. À prendre au sérieux d’ailleurs. Les
Napolitains vous rappelleront que le sang du saint ne s’était pas liquéfié en
septembre 1980, à quelques jours du terrible tremblement de terre dont les
plaies ne sont toujours pas refermées.
Lire aussi :Naples
: le miracle du sang de saint Janvier a bien eu lieu
Lire aussi :Ils
signent un contrat avec un saint devant notaire pour protéger leur ville
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2024/09/18/le-sang-de-saint-janvier-pourrait-encore-vous-etonner
Saint JANVIER
Fête à Naples depuis le
IVème siècle, fête supprimée par S. Pie V du calendrier universel en 1568 et
rétablie en 1586.
Leçons des Matines (avant
1960)
Quatrième leçon. Alors
que Dioclétien et Maximien sévissaient contre les Chrétiens, Janvier, Évêque de
Bénévent, conduit à Nole, comparut devant Timothée, préfet de la Campanie,
comme faisant profession de la foi chrétienne, Dans cette ville, on soumit sa constance
à diverses épreuves : jeté dans une fournaise ardente, il en sortit si bien
préservé que, ni ses vêtements ni même ses cheveux, ne ressentirent aucune
atteinte des flammes. A cette vue, le préfet, enflammé de colère, ordonna
d’écarteler le corps du Martyr, jusqu’à disjoindre les articulations des nerfs
et des membres. Pendant ce temps, son Diacre Festus et le Lecteur Didier furent
pris, enchaînés et traînés à Pouzzoles, devant le char du préfet, conjointement
avec leur Évêque. Tous les trois furent jetés dans une prison où l’on détenait
Sosie de Misène et le diacre Procule de Pouzzoles, Eutiche et Acute, laïques,
tous condamnés aux bêtes.
Cinquième leçon. Le
lendemain on les exposa tous aux bêtes dans l’amphithéâtre, mais celles-ci,
oubliant leur férocité naturelle, vinrent se prosterner aux pieds de Janvier.
Timothée, attribuant ce miracle à des enchantements, prononça la sentence
capitale contre les Martyrs du Christ. Au même instant il devint aveugle, mais
il recouvra bientôt la vue à la prière du bienheureux Janvier. A la suite de ce
miracle, cinq mille hommes environ crurent en Jésus-Christ. Quant au juge
ingrat, le bienfait ne l’adoucit point : furieux de voir une aussi grande
multitude se convertir, et fanatique observateur des décrets impériaux, il
ordonna que le saint Évêque et ses compagnons fussent frappés du glaive.
Sixième leçon. Les villes voisines, chacune suivant son désir d’adopter tel ou tel d’entre ces Martyrs pour protecteur auprès de Dieu, prirent soin d’ensevelir leurs corps. Sur l’avis du ciel, les Napolitains enlevèrent celui de Janvier. Ce corps fut transporté d’abord à Bénévent, puis au monastère de Monte-Vergine, et enfin à Naples, où, placé dans la plus vaste église, il y fut glorifié par de nombreux miracles, il faut citer celui-ci en premier lieu : il éteignit les tourbillons enflammés qui sortaient du mont Vésuve et répandaient la crainte et la dévastation, non seulement dans les régions voisines, mais même dans celles qui étaient plus éloignées. C’est aussi un fait bien connu que son sang desséché, conservé dans des fioles de verre, se liquéfie et bouillonne miraculeusement, comme s’il venait d’être récemment répandu, aussitôt qu’on le met en présence du chef de ce même Martyr. Ce miracle se voit encore de nos jours.
SOURCE : http://www.introibo.fr/19-09-St-Janvier-eveque-et-ses
Artemisia Gentileschi . Le Martyre
de Saint Janvier, 1636, 300 X 200,
Cathedral
de Pozzuoli, Naples, Italy
Saint Janvier
Évêque de Bénévent et ses
compagnons martyrs
Dans la liste épiscopale
de Bénévent, saint Janvier est mentionné comme martyr en 305 ; selon une lettre
d'Uranius, saint Janvier serait apparu avec saint Martin de Tours pour
réconforter saint Paulin de Nole agonisant (431) ; dans la catacombe de Naples,
une peinture du V° siècle représente saint Janvier nimbé, entre deux cierges ;
saint Janvier est inscrit au calendrier de Carthage, au V° siècle ; on trouve
une passion de saint Janvier dans les Acta Bononiensia qui ne sont pas
antérieurs au VI° siècle, et dans les Acta Vaticana qui sont probablement du
IX° siècle.
Encore que plusieurs
villes italiennes s'en disputent l'honneur, saint Janvier est sans doute né à
Naples vers 270. Son père, haut magistrat napolitain qui le destinait à sa
succession, cédant, dit-on, aux demandes instantes de l'évêque, lui permit
d'embrasser la cléricature. Le jeune homme aurait été ordonné prêtre en 302 et,
la même année, élu évêque de Bénévent. Au début de la persécution de
Dioclétien, le proconsul Draconce fit arrêter deux diacres, Sosius et Procule,
et deux gentilshommes, Eutyche et Acuce, mais il fut rappelé à Rome avant que
de les avoir livrés au bourreau ; Timothée, le nouveau proconsul, réussit à
faire arrêter saint Janvier et le fit comparaître devant son tribunal, à Nole :
Offre de l'encens aux idoles ou renonce à la vie. - Je ne puis immoler des
victimes au démon, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai
Dieu. Condamné à mort, saint Janvier sortit indemne de la fournaise où on
l'avait précipité ; sa chair fut labourée avec des ongles de fer et il fut jeté
en prison où le rejoignirent le diacre Festus et le lecteur Desiderus. Les sept
condamnés furent conduits à Pouzzoles pour être donnés aux bêtes. Courage, mes
frères, dit l'évêque à ses compagnons, combattons généreusement contre le démon
et contre son ministre Timothée. Notre Seigneur m'a envoyé ici afin que le
pasteur ne soit pas séparé de son troupeau, ni le troupeau de son pasteur. Que
les promesses et les menaces ne fassent aucune impression sur vos coeurs.
Gardons une fidélité inviolable à notre divin Maître. En plaçant toute notre
confiance en Dieu, nous triompherons de la malice de nos adversaires.
Finalement saint Janvier fut décapité (19 septembre 305).
Une pieuse femme
d'Antignano recueillit avec une éponge du sang de l'évêque martyr et le
conserva chez elle jusqu'à ce que le corps passât devant chez elle pour être
déposé à Naples ; lorsqu'elle mit l'ampoule près du corps, le sang desséché se
liquéfia et, depuis, le miracle se reproduit régulièrement.
Au commencement du IX° siècle, Sicon, prince de Bénévent, assiégea Naples et, victorieux, laissa la vie sauve aux habitants que parce qu'ils acceptèrent de lui donner le corps de saint Janvier. Sans quitter Bénévent, le corps de saint Janvier changea d'église en 1129 puis fut secrètement déposé sous le maître-autel de l'abbaye de Monte-Vergine où on ne le découvrit qu'en 1480. Le roi Ferdinand de Naples obtint du pape Alexandre VI la permission de ramener saint Janvier dans la cathédrale de Naples où il rentra solennellement le 13 janvier 1497.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/09/19.php
« À Pouzzoles, en Campanie, dit le Martyrologe
Romain, la fête des saints Martyrs Janvier, évêque de Bénévent, Festus son
diacre, Didier son lecteur, Socius diacre de l’église de Misène, Procule,
diacre de Pouzzoles, Eutychius et Acutius qui, après avoir été enchaînés et mis
en prison, furent décapités sous l’empereur Dioclétien (en l’an 305).
« Le corps de saint
Janvier fut porté à Naples et enseveli avec honneur dans l’église où l’on
conserve encore son sang dans une ampoule de verre.
« Lorsqu’on place
l’ampoule près du chef de ce saint Martyr, le sang se liquéfie et bouillonne
comme s’il venait d’être répandu ».
Ce miracle, connu sous le
nom de Miracle de saint Janvier, se renouvelle de nos jours encore.
Le sang contenu dans deux
ampoules de verre où il est coagulé sous la forme d’une masse d’un rouge
sombre, augmente de volume et de poids, se liquéfiant il devient d’un rouge
vif, tandis que sa surface se couvre de bulles, ce qui fait dire qu’il entre en
ébullition.
Ce prodige a lieu à trois
époques de l’année ; durant les fêtes de mai, qui durent neuf jours, à
partir du 1er dimanche du mois ; en septembre, durant huit jours, du
19 au 26, et en décembre, un jour, le 16.
La plupart des historiens
font naître saint Janvier à Naples, d’une famille noble et chrétienne. Son
berceau est entouré d’obscurité, mais il est certain qu’il vivait au IIIe siècle
et fut martyrisé l’an 305, saint Marcel Ier étant pape et Dioclétien
empereur.
Sa piété et sa science
l’avaient fait élever au siège épiscopal de Bénévent, qu’il n’accepta que par
ordre du Pape. Au temps de la persécution de Dioclétien,
saint Janvier se multipliait pour soutenir le courage des Chrétiens et les
exhorter au martyre.
Le préfet de la province
l’apprit et le fit comparaître à son tribunal :
« —Offrez de
l’encens aux idoles ou renoncez à la vie » lui dit-il.
« —Je ne puis
immoler des victimes au démon, répond le Saint, moi qui ai l’honneur de
sacrifier tous les jours au vrai Dieu. »
Il passa de
l’interrogatoire à la fournaise ; mais il en sortit sain et sauf, comme
autrefois les jeunes Hébreux ; ses cheveux, ses habits même furent
respectés par le feu. Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en
lambeaux le corps du martyr. Jeté ensuite en prison : « Courage,
dit-il à ses compagnons ; combattons généreusement contre le démon. Le Seigneur
m’a réuni à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son
troupeau. »
Le lendemain, saint
Janvier et les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans l’amphithéâtre de
Pouzzoles, en présence d’une foule de peuple. Tous ces héros du Christ se munissent
du signe de la croix ; ils chantent des hymnes, en attendant que la dent
des lions permette à leur âme de s’envoler vers le Ciel. Les bêtes sont
lâchées. Ô prodige ! lions et tigres, trompant l’attente d’un peuple avide
de sang, vont se coucher comme des agneaux aux pieds de leurs victimes et
caressent ceux qu’ils devaient dévorer.
Saint Janvier et ses
compagnons sont alors condamnés à avoir la tête tranchée. Le supplice fut
accompagné de grands miracles. L’évêque martyr, par sa prière, rendit aveugle
le cruel préfet et le guérit. À un vieillard chrétien qui lui demandait un
morceau de ses vêtements comme relique, il promit le linge qui devait
servir à lui bander les yeux ; et comme, après sa mort, le bourreau
piétinait le bandeau sanglant en disant au martyr décapité : « Porte
donc ce bandeau à celui à qui tu l’as promis », la victime obéit,
et le bandeau, à l’étonnement de tous, se trouva entre les mains du
vieillard chrétien.
L’histoire des reliques
de saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie. Par saint
Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l’an 1497 et l’an 1529 ; un
enfant fut ressuscité par le contact de l’image du glorieux martyr ; la
cité napolitaine fut plusieurs fois préservée de l’éruption du Vésuve.
Mais un miracle qui se
renouvelle plusieurs fois chaque année à époques fixes, c’est le miracle
célèbre de la liquéfaction et de l’ébullition du sang de saint Janvier. Saint
Janvier est la grande célébrité de Naples, qui l’invoque comme son puissant
protecteur.
Chapitre XIX
Saint Janvier, martyr de
l'église
Saint Janvier n'est pas
un saint de création moderne ; ce n'est pas un patron banal et vulgaire,
acceptant les offres de tous les clients, accordant sa protection au premier
venu, et se chargeant des intérêts de tout le monde ; son corps n'a pas été
recomposé dans les catacombes aux dépens d'autres martyrs plus ou moins
inconnus, comme celui de sainte Philomène ; son sang n'a pas jailli d'une image
de pierre, comme celui de la madone de l'Arc ; enfin les autres saints ont bien
fait quelques miracles pendant leur vie, miracles qui sont parvenus jusqu'à
nous par la tradition et par l'histoire ; tandis que le miracle de saint
Janvier s'est perpétué jusqu'à nos jours, et se renouvelle deux fois par an, à
la grande gloire de la ville de Naples et à la grande confusion des athées.
Saint Janvier remonte,
par son origine, aux premiers siècles de l'Eglise. Evêque, il a prêché la parole
du Christ et a converti au véritable culte des milliers de païens ; martyr, il
a enduré toutes les tortures inventées par la cruauté de ses bourreaux, et a
répandu son sang pour la foi ; élu du ciel, avant de quitter ce monde où il
avait tant souffert, il a adressé à Dieu une prière suprême pour faire cesser
la persécution des empereurs.
Mais là se bornent ses
devoirs de chrétiens et sa charité de cosmopolite.
Citoyen avant tout, saint
Janvier n'aime réellement que sa patrie ; il la protège contre tous les
dangers, il la venge de tous ses ennemis : Civi, patrono, vindici, comme
le dit une vieille tradition napolitaine. Le monde entier serait menacé d'un
second déluge, que saint Janvier ne lèverait pas le bout du petit doigt pour
l'empêcher ; mais que la moindre goutte d'eau puisse nuire aux récoltes de sa
bonne ville, saint Janvier remuera ciel et terre pour ramener le beau temps.
Saint Janvier n'aurait
pas existé sans Naples, et Naples ne pourrait plus exister sans saint Janvier.
Il est vrai qu'il n'y a pas de ville au monde qui ait été plus de fois conquise
et dominée par l'étranger ; mais, grâce à l'intervention active et vigilante de
son protecteur, les conquérants ont disparu, et Naples est restée.
Les Normands ont régné
sur Naples, mais saint Janvier les a chassés.
Les Souabes ont régné sur
Naples, mais saint Janvier les a chassés.
Les Angevins ont régné
sur Naples, mais saint Janvier les a chassés.
Les Aragonais ont usurpé
le trône à leur tour, mais saint Janvier les a punis.
Les Espagnols ont tyrannisé
Naples, mais saint Janvier les a battus.
Enfin, les Français ont
occupé Naples, mais saint Janvier les a éconduits.
Et qui sait ce que fera
saint Janvier pour sa patrie ?
Quelle que soit la
domination, indigène ou étrangère, légitime ou usurpatrice, équitable ou
despotique, qui pèse sur ce beau pays, il est une croyance au fond du coeur de
tous les Napolitains, croyance qui les rend patients jusqu'au stoïcisme : c'est
que tous les rois et tous les gouvernements passeront, et qu'il ne restera en
définitive que le peuple et saint Janvier.
L'histoire de saint
Janvier commence avec l'histoire de Naples, et ne finira, selon toute
probabilité, qu'avec elle : toutes deux se côtoient sans cesse, et, à chaque
grand événement heureux ou malheureux, elles se touchent et se confondent. Au
premier abord, on peut bien se tromper sur les causes et les effets de ces
événements, et les attribuer, sur la foi d'historiens ignorants ou prévenus, à
telle ou telle circonstance dont ils vont chercher bien loin la source ; mais,
en approfondissant le sujet, on verra que, depuis le commencement du quatrième
siècle jusqu'à nos jours, saint Janvier est le principe ou la fin de toutes
choses : si bien qu'aucun changement ne s'y est accompli que par la permission,
par l'ordre ou par l'intervention de son puissant protecteur.
Aussi cette histoire
présente-t-elle trois phases bien distinctes, et doit-elle être envisagée sous
trois aspects bien différents. Dans les premiers siècles, elle revêt l'allure
simple et naïve d'une légende de Grégoire de Tours ; au moyen âge, elle prend
la marche poétique et pittoresque d'une chronique de Froissard ; enfin, de nos
jours, elle offre l'aspect railleur et sceptique d'un conte de Voltaire.
Nous allons commencer par
la légende.
Comme de raison, la famille
de saint Janvier appartient à la plus haute noblesse de l'antiquité ; le peuple
qui, en 1647, donnait à sa république le titre de sérénissime royale
république napolitaine, et qui, en 1799, poursuivait les patriotes à coups de
pierre pour avoir osé abolir le titre d'Excellence, n'aurait jamais consenti à
se choisir un protecteur d'origine plébéienne : le lazzarone est
essentiellement aristocrate.
La famille de saint
Janvier descend en droite ligne des Januari de Rome, dont la
généalogie se perd dans la nuit des âges. Les premières années du saint sont
restées ensevelies dans l'obscurité la plus profonde : il ne parait en public
qu'à la dernière époque de sa vie, pour prêcher et souffrir, pour confesser sa
croyance et mourir pour elle. Il fut nommé à l'évêché de Bénévent vers l'an de
grâce 504, sous le pontificat de saint Marcelin. Etrange destinée de l'évêché
bénéventin, qui commence à saint Janvier et qui finit à M. de Talleyrand !
Une des plus terribles
persécutions que l'Eglise ait endurées, est, comme chacun sait, celle des
empereurs Dioclétien et Maximien ; les chrétiens furent poursuivis, en 502,
avec un tel acharnement, que, dans l'espace d'un seul mois, dix-sept mille
martyrs tombèrent sous le glaive de ces deux tyrans. Cependant, deux ans après
la promulgation de l'édit qui frappait de mort indistinctement tous les
fidèles, hommes et femmes, enfants et vieillards, l'Eglise naissante parut
respirer un instant. Aux empereurs Dioclétien et Maximien, qui venaient
d'abdiquer, avaient succédé Constance et Galère ; il était résulté de cette
substitution que, par ricochet, un changement pareil s'était opéré dans les
proconsuls de la Campanie, et qu'à Dragontius avait succédé Timothée.
Au nombre des chrétiens
entassés dans les prisons de Cumes par Dragontius se trouvaient Sosius, diacre
de Misène, et Proculus, diacre de Pouzzoles. Pendant tout le temps qu'avait
duré la persécution, saint Janvier n'avait jamais manqué, au risque de sa vie,
de leur apporter des consolations et des secours ; et, quittant son diocèse de
Bénévent pour accourir là où il croyait sa présence nécessaire, il avait bravé
mainte et mainte fois les fatigues d'un long voyage et la colère du proconsul.
A chaque nouveau soleil
politique qui se lève, un rayon d'espoir passa à travers les barreaux des
prisonniers de l'autre règne ; il en fut ainsi à l'avènement au trône de
Constance et de Galère, Sosius et Proculus se crurent sauvés. Saint Janvier,
qui avait partagé leur douleur, se hâta de venir partager leur joie. Après
avoir récité si longtemps avec ses chers fidèles les psaumes de la captivité,
il entonna le premier avec eux le cantique de la délivrance.
Les chrétiens, relâchés
provisoirement, rendaient grâces au Seigneur dans une petite église située aux
environs de Pouzzoles, et le saint évêque, assisté par les deux diacres Sosius
et Proculus, s'apprêtait à offrir à Dieu le sacrifice de la messe, lorsque tout
à coup il se fit au dehors un grand bruit, suivi d'un long silence. Les
prisonniers, rendus il y avait peu d'instants à la liberté, prêtèrent l'oreille
; les deux diacres se regardèrent l'un l'autre, et saint Janvier attendit ce
qui allait se passer, immobile et debout devant la première marche de l'autel
qu'il allait franchir, les mains jointes, le sourire aux lèvres, et le regard fixé
sur la croix avec une indicible expression de confiance.
Le silence fut interrompu
par une voix qui lisait lentement le décret de Dioclétien remis en vigueur par
le nouveau proconsul Timothée ; et ces terribles paroles, que nous traduisons
textuellement, retentirent à l'oreille des chrétiens prosternés dans l'église
:
« Dioclétien, trois fois
grand, toujours juste, empereur éternel, à tous les préfets et proconsuls du
romain empire, salut.
« Un bruit qui ne nous a
pas médiocrement déplu étant parvenu à nos oreilles divines, c'est-à-dire que
l'hérésie de ceux qui s'appellent chrétiens, hérésie de la plus grande
impiété valdè impiam, reprend de nouvelles forces ; que lesdits chrétiens
honorent comme dieu ce Jésus enfanté par je ne sais quelle femme juive,
insultant par des injures et des malédictions le grand Apollon et Mercure, et
Hercule et Jupiter lui-même, tandis qu'ils vénèrent ce même Christ, que les
Juifs ont cloué sur une croix comme un sorcier ; à cet effet nous ordonnons que
tous les chrétiens, hommes ou femmes, dans toutes les villes et contrées,
subissent les supplices les plus atroces s'ils refusent de sacrifier à nos
dieux et d'abjurer leur erreur. Si cependant quelques-uns parmi eux se montrent
obéissants, nous voulons bien leur accorder leur pardon ; au cas contraire,
nous exigeons qu'ils soient frappés par le glaive et punis par la mort la plus
cruelle morte pessimâ punire. Sachez enfin que, si vous négligez nos
divins décrets, nous vous punirons des mêmes peines dont nous menaçons les
coupables. »
Lorsque le dernier mot de
la loi terrible fut prononcé, saint Janvier adressa à Dieu une muette prière
pour le supplier de faire descendre sur tous les fidèles qui l'entouraient la
grâce nécessaire pour braver les tortures et la mort ; puis, sentant que
l'heure de son martyre venait de sonner, il sortit de l'église accompagné par
les deux diacres et suivi de la foule des chrétiens, qui bénissaient à haute
voix le nom du Seigneur. Il traversa une double haie de soldats et de bourreaux
étonnés de tant de courage, et, chantant toujours au milieu des populations
ameutées qui se pressaient pour voir le saint évêque, il arriva à Nola après
une marche qui parut un triomphe.
Timothée l'attendait du
haut de son tribunal, élevé, dit la chronique, comme de coutume, au milieu de
la place. Saint Janvier, sans éprouver le moindre trouble à la vue de son juge,
s'avança d'un pas ferme et sûr dans l'enceinte, ayant toujours à sa droite
Sosius, diacre de Misène, et à sa gauche Proculus, diacre de Pouzzoles. Les autres
chrétiens se rangèrent en cercle et attendirent en silence l'interrogatoire de
leur chef.
Timothée n'était pas sans
savoir la grande naissance de saint Janvier. Aussi, par égard pour le civis
romanus, poussa-t-il la complaisance jusqu'à l'interroger, tandis qu'il aurait
parfaitement pu, dit le père Antonio Carracciolo, le condamner sans l'entendre.
Quant à Timothée, tous
les écrivains s'accordent à le peindre comme un païen fort cruel, comme un
tyran exécrable, comme un préfet impie, comme un juge insensé. A ces traits,
déjà passablement caractéristiques, un chroniqueur ajoute qu'il était tellement
altéré de sang que Dieu, pour le punir, couvrait parfois ses yeux d'un voile
sanglant qui le privait momentanément de la vue, et qui, tout le temps que
durait sa cécité, lui causait les plus atroces douleurs.
Tels étaient les deux
hommes que la Providence amenait en face l'un de l'autre pour donner une
nouvelle preuve du triomphe de la foi.
- Quel est ton nom ?
demanda Timothée.
- Janvier, répondit le
saint.
- Ton âge ?
- Trente-trois ans.
- Ta patrie ?
- Naples.
- Ta religion ?
- Celle du Christ.
- Et tous ceux qui
t'accompagnent sont aussi chrétiens ?
- Lorsque tu les
interrogeras, j'espère en Dieu qu'ils répondront comme moi qu'ils sont tous
chrétiens.
- Connais-tu les ordres
de notre divin empereur ?
- Je ne connais que les
ordres de Dieu.
- Tu es noble ?
- Je suis le plus humble
des serviteurs du Christ.
- Et tu ne veux pas
renier ton Dieu ?
- Je renie et je maudis
vos idoles, qui ne sont que du bois fragile ou de la boue pétrie.
- Tu sais les supplices
qui te sont réservés ?
- Je les attends avec
calme.
- Et tu te crois assez
fort pour braver ma puissance ?
- Je ne suis qu'un faible
instrument que le moindre choc peut briser ; mais mon Dieu tout-puissant peut me
défendre de la fureur et te réduire en cendres au même instant où tu blasphèmes
son nom.
- Nous verrons, lorsque
tu seras jeté dans une fournaise ardente, si ton Dieu viendra t'en tirer.
- Dieu n'a-t-il pas sauvé
de la fournaise Ananias, Azarias et Miza l ?
- Je te jetterai aux
bêtes dans le cirque.
- Dieu n'a-t-il pas tiré
Daniel de la fosse aux lions ?
- Je te ferai trancher la
tête par l'épée du bourreau.
- Si Dieu veut que je
meure, que sa volonté soit faite.
- Soit. Je verrai jaillir
ton sang maudit, ce sang que tu déshonores en trahissant la religion de tes
ancêtres pour un culte d'esclaves.
- O malheureux insensé !
s'écria le saint avec un inexprimable accent de compassion et de douleur, avant
que tu jouisses du spectacle que tu te promets, Dieu te frappera de la cécité
la plus affreuse, et la vue ne te sera rendue qu'à ma prière, afin que tu
puisses être témoin du courage avec lequel savent mourir les martyrs du Christ
!
- Eh bien ! si c'est un
défi, je l'accepte, répondit le proconsul ; nous verrons si, comme tu le dis,
ta foi sera plus puissante que la douleur.
Puis, se tournant vers
ses licteurs, il ordonna que le saint fût lié et jeté dans une fournaise
ardente.
Les deux diacres pâlirent
à cet ordre, et tous les chrétiens qui l'entendirent poussèrent un long et
douloureux gémissement ; car quoique chacun d'eux fût personnellement prêt à
subir le martyre, cependant le coeur leur manquait à tous du moment qu'il
s'agissait d'assister au supplice de leur saint évêque.
A ce cri de pitié et de
douleur qui s'éleva tout à coup dans la foule, saint Janvier se tourna d'un air
grave et sévère, et étendant la main droite pour imposer silence :
- Eh bien ! mes frères,
dit-il, que faites-vous ? Voulez-vous par vos plaintes réjouir l'âme des impies
? En vérité, je vous le dis, rassurez-vous, car l'heure de ma mort n'est pas
venue, et le Seigneur ne me croit pas encore digne de recevoir la palme du
martyre. Prosternez-vous et priez cependant, non pas pour moi, que la flamme du
brasier ne saurait atteindre, mais pour mon persécuteur, qui est voué au feu
éternel de l'enfer.
Timothée écouta les
paroles du saint avec un sourire de mépris, et il fit signe aux bourreaux
d'exécuter son arrêt.
Saint Janvier fut jeté
dans la fournaise, et aussitôt l'ouverture par laquelle on l'avait poussé fut
murée au dehors aux yeux de la population entière qui assistait à ce spectacle.
Quelques minutes après,
des tourbillons de flammes et de fumée s'élevant vers le ciel avertirent le
proconsul que ses ordres étaient exécutés ; et se croyant vengé à tout jamais
de l'homme qui avait osé le braver, il rentra chez lui plein de l'orgueil du
triomphe.
Quant aux autres
chrétiens, ils furent ramenés dans leur prison pour y attendre le jour de leur
supplice, et la foule se dissipa sous l'impression d'une pitié profonde et
d'une sombre terreur.
Les soldats, occupés
jusque alors à écarter les curieux et à maintenir le bon ordre, n'ayant plus
rien à faire dès que le peuple se fut écoulé, se rapprochèrent lentement de la
fournaise et se mirent à causer entre eux des événements du jour et du calme
étrange qu'avait montré le patient au moment de subir une mort si terrible,
lorsque l'un d'eux, s'arrêtant tout à coup au milieu de sa phrase commencée,
fit signe à son interlocuteur de se taire et d'écouter. Celui-ci écouta en
effet et imposa silence à son tour à son voisin ; si bien que, le geste se
répétant de proche en proche, tout le monde demeura immobile et attentif. Alors
des chants célestes, partant de l'intérieur de la fournaise, frappèrent les
oreilles des soldats, et la chose leur parut si extraordinaire qu'ils se
crurent un instant le jouet d'un rêve.
Cependant les chants
devenaient plus distincts, et bientôt ils purent reconnaître la voix de saint
Janvier au milieu d'un choeur angélique.
Cette fois, ce ne fut
plus l'étonnement, mais bien la frayeur qui les saisit ; et voyant qu'il
devenait urgent de prévenir le préfet de l'événement inattendu, quoique prédit,
qui se passait sur la place, ils coururent chez lui, pâles et effarés, et lui
racontèrent avec l'éloquence de la peur l'incroyable miracle dont ils venaient
d'être témoins.
Timothée haussa les
épaules à cet étrange récit, et menaça ses soldats de les faire battre de
verges s'ils se laissaient dominer par de si puériles frayeurs. Mais alors ils
jurèrent par tous les dieux, non seulement d'avoir reconnu distinctement la
voix de saint Janvier et l'air qu'il chantait dans la fournaise, mais encore
d'avoir retenu les paroles du cantique et les actions de grâces qu'il rendait
au Seigneur.
Le proconsul, irrité,
mais non convaincu par une telle obstination, donna l'ordre immédiatement que
la fournaise fût ouverte en sa présence, se réservant de punir avec la dernière
rigueur, après leur avoir mis sous les yeux les restes carbonisés du martyr,
ces faux rapporteurs qui venaient le déranger pour lui faire de pareils récits.
Lorsque le préfet arriva
sur la place, il la trouva de nouveau tellement encombrée par le peuple qu'il
eut peine à se frayer un passage.
Le bruit du miracle ayant
rapidement circulé dans la ville, les habitants de Nola, se pressant en tumulte
sur le lieu du supplice, demandaient à grands cris la démolition de la
fournaise, et menaçaient le proconsul, non point encore par des paroles ou des
faits, mais par ces clameurs sourdes qui précèdent l'émeute comme le roulement
du tonnerre précède l'ouragan.
Timothée demanda la
parole, et lorsque le calme fut suffisamment rétabli pour qu'il pût se faire
entendre, il répondit que le désir du peuple allait être satisfait
sur-le-champ, et qu'il venait précisément donner l'ordre d'ouvrir la fournaise,
pour offrir un éclatant démenti aux bruits absurdes répandus parmi la foule.
A ces mots, les cris
cessent, la colère s'apaise et fait place à une curiosité haletante.
Toutes les respirations
sont suspendues, tous les yeux sont fixés sur un point.
A un signe de Timothée,
les soldats s'avancent vers la fournaise, armés de marteaux et de pioches ;
mais aux premières briques qui tombent sous leurs coups, un tourbillon de
flammes s'échappe subitement du foyer et les réduit en cendres.
A l'instant même les murs
tombent comme par enchantement, et au milieu d'une clarté éblouissante le saint
évêque apparaît dans toute sa gloire, Le feu n'avait pas touché un seul cheveu
de son front, la fumée n'avait pas terni la blancheur de ses vêtements. Un
essaim de petits chérubins soutenaient au- dessus de sa tête une auréole
éclatante, et une musique invisible, dont les accords célestes étaient réglés
par la harpe des séraphins, accompagnait son chant.
Alors saint Janvier se
mit à marcher de long en large sur les charbons ardents, afin de bien
convaincre les incrédules que le feu de la terre ne pouvait rien sur les élus
du Seigneur ; puis, comme on aurait pu douter encore de la réalité du miracle,
voulant prouver que c'était bien lui, et non pas un esprit, pas un fantôme, pas
une apparition surhumaine que l'on venait de voir, saint Janvier rentra
lui-même dans sa prison et se remit à la disposition du préfet.
A la vue de ce qui venait
de se passer, Timothée s'était senti pris d'une telle frayeur que, craignant
quelque révolte, il s'était réfugié dans le temple de Jupiter ; ce fut là qu'il
apprit que le saint, qui pouvait, au milieu de l'enthousiasme général dont ce
miracle l'avait fait l'objet, s'éloigner et se soustraire à son pouvoir, était
au contraire rentré dans sa prison, et y attendait le nouveau supplice qu'il
lui plairait de lui infliger.
Cette nouvelle lui rendit
toute son assurance, et avec son assurance toute sa colère.
Il descendit dans la
prison du martyr pour acquérir la certitude qu'il avait bien affaire à l'évêque
de Bénévent lui-même, et non point à quelque spectre que la magie eût fait
survivre à son corps.
En conséquence, et pour
qu'il ne lui restât aucun doute à ce sujet, après avoir tâté saint Janvier,
pour s'assurer qu'il était bien de chair et d'os, il le fit dépouiller de ses
vêtements sacerdotaux, le fit lier à une colonne que la vénération des fidèles
a conservée jusqu'à nos jours comme un nouveau témoin du martyre du saint, et
le fit fouetter par ses licteurs jusqu'à ce que le sang jaillit. Alors il
trempa dans ce sang le coin de sa toge, et s'assura que c'était bien du sang
humain, et non quelque liqueur rouge qui en avait l'apparence ; puis, satisfait
de ce premier essai, il ordonna que le patient fût appliqué à la torture.
La torture fut longue et
douloureuse ; saint Janvier en sortit les chairs meurtries et les os disloqués
; mais, pendant tout le temps qu'elle dura, les bourreaux ne purent lui
arracher une plainte. Lorsque les souffrances devenaient insupportables, saint
Janvier louait le Seigneur.
Timothée, voyant que la
question n'avait d'autre résultat pour lui que de le faire souffrir, décida que
saint Janvier serait jeté dans le cirque et exposé aux tigres et aux lions ;
seulement il hésita quelque temps pour savoir si l'exécution aurait lieu dans
le cirque de Pouzzoles ou de Nola ; enfin il se décida pour celui de Pouzzoles.
Un double calcul présida
à cette décision : d'abord le cirque de Pouzzoles était plus vaste que celui de
Nola, et par conséquent pouvait contenir un plus grand nombre de spectateurs ;
et puis, une telle fermentation s'était manifestée à la suite du premier
miracle, qu'il pensait que les bourreaux de saint Janvier auraient tout à
craindre si le martyr sortait triomphant d'une seconde épreuve.
Or, tandis que le
proconsul avisait au moyen le plus sûr et le plus cruel de transporter le saint
d'une ville à l'autre, on vint lui dire que saint Janvier, parfaitement guéri
de la torture de la veille, pouvait faire le voyage à pied.
A cette nouvelle, une
idée infernale traversa l'esprit de Timothée : il avisa que ce serait faire
merveille que d'ajouter la honte à la douleur, et imagina de faire traîner son
char, de Nola à Pouzzoles, par le saint évêque et par ses deux compagnons, les
diacres Sosius et Proculus.
Il espérait ainsi, ou que
les trois martyrs tomberaient d'épuisement ou de douleur au milieu de la route,
ou qu'ils arriveraient au lieu de leur supplice tellement humiliés et flétris
par les huées de la populace, que leur sort n'inspirerait plus pitié ni
regrets.
La chose fut donc
exécutée comme l'avait décidé le proconsul.
On attela saint Janvier
au char consulaire, entre Sosius et Proculus ; et Timothée, s'y étant assis,
intima à ses licteurs l'injonction de frapper de verges les trois patients
chaque fois qu'ils s'arrêteraient ou seulement ralentiraient le pas ; puis il
donna l'ordre du départ en levant sur eux le fouet dont lui-même était armé.
Mais Dieu ne permit même
pas que le fouet levé sur les martyrs retombât sur eux. Saint Janvier,
s'élançant d'un bond, entraîna avec lui ses deux compagnons, renversant sur son
passage soldats, licteurs et curieux.
Beaucoup dirent alors
avoir vu pousser sur les épaules des trois hommes du Seigneur de ces grandes
ailes archangéliques, à l'aide desquelles les messagers du ciel traversent
l'empyrée avec la rapidité de l'éclair ; mais la vérité est que le char
s'éloigna, emporté par une telle rapidité, qu'il laissa bientôt derrière lui
non seulement la foule des piétons, mais les cavaliers romains, qui lancèrent
inutilement leurs montures à sa poursuite, et le virent bientôt disparaître au
milieu d'un nuage de poussière.
Ce n'était pas à cela que
s'était attendu le proconsul ; il ne s'était occupé que des moyens de pousser
son saint attelage en avant et non de le retenir ; aussi se trouvant emporté
avec une rapidité dont les oiseaux de l'air pouvaient à peine donner une idée,
il ne songea qu'à se cramponner aux rebords du char pour ne point être renversé
; mais bientôt un vertige le prit ; il lui sembla que le char cessait de
toucher la terre, que tous les objets, emportés d'une course égale à la sienne,
fuyaient en arrière, tandis que lui s'élançait en avant. La lumière manqua à
ses yeux, le souffle à sa bouche, l'équilibre à son corps ; il se laissa tomber
à genoux au fond du char, pâle, haletant, les mains jointes.
Mais les trois saints ne
pouvaient le voir, emportés qu'ils semblaient être eux-mêmes par une puissance
surhumaine. Enfin, arrivé à la colline d'Antignano, à l'endroit même où l'on
trouve encore aujourd'hui une petite chapelle élevée en mémoire de ce
miraculeux événement, le proconsul, rassemblant toutes les forces de son
agonie, poussa un tel cri de détresse et de douleur, que saint Janvier
l'entendit, malgré le bruissement des roues, et que, s'arrêtant avec ses deux
compagnons et se retournant vers son juge, il lui demanda d'une voix fraîche et
reposée qui ne trahissait point la moindre lassitude.
- Qu'y a-t-il, maître ?
Mais Timothée resta
quelque temps sans pouvoir articuler une seule parole, tandis que les deux
diacres profitaient de cet instant de halte pour respirer à pleine
poitrine.
Saint Janvier, au bout de
quelques secondes, renouvela sa question.
- Il y a que je veux
relayer ici, dit le proconsul.
- Relayons, répondit
saint Janvier.
Timothée descendit de son
char ; mais les trois saints restèrent attachés à leur chaîne, et cependant, à
l'émotion du proconsul, à la sueur qui coulait de son front, au souffle
précipité qui sortait de sa poitrine, on eût pu croire que c'était lui qui avait
jusque alors été attelé à la place des chevaux, et que c'étaient les trois
saints qui avaient tenu la place du maître.
Mais, dès que le
proconsul sentit son pied sur la terre, et que, par conséquent, il se vit hors
de danger, sa haine et sa colère le reprirent, et s'avançant vers saint
Janvier, le fouet levé.
- Pourquoi, lui dit-il,
m'as-tu conduit de Nola ici avec une si grande rapidité ?
- Ne m'avais-tu pas
commandé d'aller le plus vite que je pourrais ?
- Oui, mais qui allait se
douter que tu irais plus vite que ceux de mes cavaliers qui étaient les mieux
montés et qui n'ont pu te suivre ?
- J'ignorais moi-même de
quel pas j'irais, quand les anges m'ont prêté leurs ailes.
- Ainsi, tu crois que
l'assistance que tu as reçue viens de ton Dieu ?
- Tout vient de lui.
- Et tu persistes dans
ton hérésie ?
- La religion du Christ
est la seule vraie, la seule pure, la seule digne du Seigneur.
- Tu sais quelle mort
t'attend à l'autre bout de la route ? reprit le proconsul.
- Ce n'est pas moi qui ai
demandé à m'arrêter, répondit saint Janvier.
- C'est juste, répondit
Timothée ; aussi allons-nous repartir.
- A tes ordres, maître.
- Ainsi, je vais remonter
dans mon char.
- Remonte.
- Mais écoute-moi bien.
- J'écoute.
- C'est à la condition
que tu n'iras plus du train que tu as été.
- J'irai du train que tu
voudras.
- Le promets-tu ?
- Je le promets.
- Sur ta parole de noble
?
- Sur ma foi de chrétien.
- C'est bien.
- Es-tu près, maître ?
- Allons, dit le
proconsul.
- Allons, mes frères, dit
saint Janvier à ses compagnons, faisons ce qui nous est ordonné.
Et le char repartit de
nouveau ; mais le saint, observant scrupuleusement la promesse qu'il avait
faite, ne marcha plus qu'au pas, ou tout au plus au petit trot ; encore se
tournait-il de temps en temps vers Timothée pour lui demander si c'était là
l'allure qui lui convenait.
Ce fut ainsi qu'ils
arrivèrent sur la place de Pouzzoles, où pas une âme n'attendait le proconsul ;
car ils avaient marché d'un tel train, que la nouvelle de leur arrivée n'avait
pu les précéder. Aucun ordre n'était donc donné pour le supplice : aussi force
fut à Timothée de le remettre à un autre moment. Il se fit donc purement et
simplement conduire à son palais, et appelant ses esclaves, il ordonna que les
trois saints fussent dételés et conduits dans les prisons de Pouzzoles, tandis
que lui se parfumait dans un bain. Après quoi, brisé de fatigue, il se reposa
trois jours et trois nuits.
Le matin du quatrième
jour, la foule se pressait sur les gradins de l'amphithéâtre : elle y était
accourue de tous les points de la campagne, car cet amphithéâtre était un des
plus beaux de la province, et c'était pour lui qu'on réservait les tigres et
les lions les plus féroces, qui, envoyés d'Afrique à Rome, abordaient et se
reposaient un instant à Naples.
C'était dans ce même
amphithéâtre, dont les ruines existent encore aujourd'hui, que Néron, deux cent
trente ans auparavant, avait donné une fête à Tiridate. Tout avait été préparé
pour frapper d'étonnement le roi d'Arménie : les animaux les plus puissants et
les gladiateurs les plus adroits s'étaient exercés devant lui ; mais lui était
resté impassible et froid à ce spectacle, et lorsque Néron lui demanda ce qu'il
pensait de ces hommes dont les effort surhumains avaient forcé le cirque
d'éclater en tonnerres d'applaudissements, Tiridate, sans rien répondre,
s'était levé en souriant, et, lançant son javelot dans le cirque, il avait
percé de part en part deux taureaux d'un seul coup.
A peine le proconsul y
eut-il pris place sur son trône, au milieu de ses licteurs, que les trois
saints, amenés par son ordre, furent placés en face de la porte par laquelle
les animaux devaient être introduits. A un signe du proconsul, la grille
s'ouvrit, et les animaux de carnage s'élancèrent dans l'arène. A leur vue,
trente mille spectateurs battirent des mains avec joie ; de leur côté, les
animaux étonnés répondirent par un rugissement de menace qui couvrit toutes les
voix et tous les applaudissements. Puis, excités par les cris de la multitude,
dévorés par la faim à laquelle, depuis trois jours, leurs gardiens les
condamnaient, alléchés par l'odeur de la chair humaine dont on les nourrissait
aux grands jours, les lions commencèrent à secouer leurs crinières, les tigres
à bondir et les hyènes à lécher leurs lèvres. Mais l'étonnement du proconsul
fut grand lorsqu'il vit les lions, les tigres et les hyènes se coucher aux
pieds des trois martyrs, pleins de respect et d'obéissance, tandis que saint
Janvier toujours calme, toujours souriant, levait la main droite et bénissait
les spectateurs.
Au même instant, le
proconsul sentit descendre sur ses yeux comme un nuage ; l'amphithéâtre se
déroba à sa vue, ses paupières se collèrent, et il fut plongé tout à coup dans
les ténèbres. Mais l'aveuglement n'était rien en comparaison de la souffrance,
car à chaque pulsation de l'artère il semblait au malheureux qu'un fer rouge
perçait ses prunelles. La prédiction de saint Janvier s'accomplissait.
Timothée essaya d'abord
de dompter sa douleur et d'étouffer ses plaintes devant la multitude ; mais,
oubliant bientôt sa fierté et sa haine, il tendit les mains vers le saint, et
le pria à haute voix de lui rendre la vue et de le délivrer de ses atroces
souffrances.
Saint Janvier s'avança
doucement vers lui au milieu de l'attention générale, et prononça cette courte
prière :
- Mon Seigneur
Jésus-Christ, pardonnez à cet homme tout le mal qu'il m'a fait, et rendez-lui
la lumière afin que ce dernier miracle que vous daignerez opérer en sa faveur
puisse dessiller les yeux de son esprit et le retenir encore sur le bord de
l'abîme où le malheureux va tomber sans retour. En même temps, je vous supplie,
ô mon Dieu ! de toucher le coeur de tous les hommes de bonne volonté qui se
trouvent dans cette enceinte ; que votre grâce descende sur eux et les arrache
aux ténèbres du paganisme.
Puis élevant la voix et
touchant de l'index les paupières du proconsul, il ajouta :
- Timothée, préfet de la
Campanie, ouvre les yeux et sois délivré de tes souffrances, au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit.
- Amen, répondirent
les deux diacres.
Et Timothée ouvrit les
yeux, et sa guérison s'opéra d'une manière si prompte et si complète qu'il ne
se souvenait même plus d'avoir éprouvé aucune douleur.
A la vue de ce miracle,
cinq mille spectateurs se levèrent, et d'une seule voix, d'un seul cri, d'un
seul élan, demandèrent à recevoir le baptême.
Quant à Timothée, il
rentra au palais, et, voyant que le feu était impuissant et les animaux
indociles, il ordonna que les trois saints fussent mis à mort par le glaive.
Ce fut par une belle
matinée d'automne, le 19 septembre de l'année 305, que saint Janvier,
accompagné des deux diacres Proculus et Sosius, fut conduit au forum de
Vulcano, près d'un cratère à moitié éteint, dans la plaine de la Solfatare,
pour y souffrir le dernier supplice. Près de lui marchait le bourreau, tenant
dans ses mains une large épée à deux tranchants, et deux légions romaines,
armées de fortes pièces, précédaient ou suivaient le cortège, pour ôter au
peuple de Pouzzoles toute velléité de résistance. Pas un cri, pas une plainte,
pas un murmure parmi cette foule avilie et tremblante ; un silence de mort
planait sur la ville entière, silence qui n'était interrompu que par le
piétinement des chevaux et par le bruit des armures.
Saint Janvier n'avait pas
fait une cinquantaine de pas dans la direction du forum, où son exécution
devait avoir lieu, lorsque, au tournant d'une rue, il fut abordé par un pauvre
mendiant qui avait eu toutes les peines du monde à se frayer un passage jusqu'à
lui, accablé qu'il était par le double malheur de la cécité et de la
vieillesse. Le vieillard s'avançait en levant le menton et en étendant les bras
devant lui, se dirigeant vers la personne qu'il cherchait avec cet instinct des
aveugles qui les guide quelquefois avec plus de sûreté que le regard le plus clairvoyant.
Dès qu'il se crut assez près de saint Janvier pour être entendu, le malheureux,
redoublant d'efforts et de zèle, s'écria d'une voix haute et perçante :
- Mon père ! mon père !
où êtes-vous, que je puisse me jeter à vos genoux ?
- Par ici, mon fils,
répondit saint Janvier en s'arrêtant pour écouter le vieillard.
- Mon père ! mon père !
pourrai-je être assez heureux pour baiser la poussière que vos pieds ont foulée
?
- Cet homme est fou, dit
le bourreau en haussant les épaules.
- Laissez approcher ce
vieillard, dit doucement saint Janvier, car la grâce de Dieu est avec
lui.
Le bourreau s'écarta, et
l'aveugle put enfin s'agenouiller devant le saint.
- Que me veux-tu, mon
fils ? demanda saint Janvier.
- Mon père, je vous prie
de me donner un souvenir de vous ; je le garderai jusqu'à la fin de mes jours,
et cela me portera bonheur dans cette vie et dans les autres.
- Cet homme est fou ! dit
le bourreau avec un sourire de mépris. Comment ! lui dit-il, ne sais-tu pas
qu'il n'a plus rien à lui ! Tu demandes l'aumône à un homme qui va mourir !
- Cela n'est pas bien
sûr, dit le vieillard en secouant la tête, ce n'est pas la première fois qu'il
vous échappe.
- Sois tranquille,
répondit le bourreau, cette fois il aura affaire à moi.
- Serait-il vrai, mon
père ? vous qui avez triomphé du feu, de la torture et des animaux féroces,
vous laisserez-vous tuer par cet homme ?
- Mon heure est venue,
répondit le martyr avec joie ; mon exil est fini, il est temps que je retourne
dans ma patrie. Ecoute, mon fils, interrompit saint Janvier, il ne me reste
plus que le linge avec lequel on doit me bander les yeux à mon dernier moment :
je te le laisserai après ma mort.
- Et comment irai-je le
chercher ? dit le vieillard, les soldats de me laisseront pas approcher de
vous.
- Eh bien ! répondit
saint Janvier, je te l'apporterai moi-même.
- Merci, mon père.
- Adieu, mon fils.
L'aveugle s'éloigna et le
cortège reprit sa marche. Arrivé au forum de Vulcano, les trois saints
s'agenouillèrent, et saint Janvier, d'une voix ferme et sonore, prononça ces
paroles :
- Dieu de miséricorde et
de justice, puisse enfin le sang que nous allons verser calmer votre colère et
faire cesser les persécutions des tyrans contre votre sainte Eglise !
Puis il se leva, et après
avoir embrassé tendrement ses deux compagnons de martyre, il fit signe au
bourreau de commencer son oeuvre de sang. Le bourreau trancha d'abord les têtes
de Proculus et de Sosius, qui moururent courageusement en chantant les louanges
du Seigneur. Mais comme il s'approchait de saint Janvier, un tremblement
convulsif le saisit tout à coup, et l'épée lui tomba des mains sans qu'il eût
la force de se courber pour la ramasser.
Alors saint Janvier se
banda lui-même les yeux ; puis portant la main à son cou :
- Eh bien ! dit-il au
bourreau, qu'attends-tu, mon frère ?
- Je ne pourrai jamais
relever cette épée, dit le bourreau, si tu ne m'en donnes pas la permission.
- Non seulement je te le
permets, frère, mais je t'en prie.
A ces mots, le bourreau
sentit que les forces lui revenaient, et levant l'épée à deux mains il en
frappa le saint avec tant de vigueur, que non seulement la tête, mais un doigt
aussi furent emportés du même coup.
Quant à la prière que
saint Janvier avait adressée à Dieu avant de mourir, elle fut sans doute agréée
par le Seigneur, car la même année, Constantin, s'échappant de Rome, alla
trouver son père et fut nommé par lui son héritier et son successeur dans
l'empire. Si donc tout effet doit se reporter à sa cause, c'est de la mort de
saint Janvier et de ses deux diacres Proculus et Sosius que date le triomphe de
l'Eglise.
Après l'exécution, comme
les soldats et le bourreau s'acheminaient vers la maison de Timothée pour lui
rendre compte de la mort de son ennemi et de ses deux compagnons, ils
rencontrèrent le mendiant à la même place où ils l'avaient laissé. Les soldats
s'arrêtèrent pour s'amuser un peu aux dépens du vieillard, et le bourreau lui
demanda en ricanant :
- Eh bien ! l'aveugle,
as-tu reçu le souvenir qu'on t'avait promis ?
- O impies qui vous êtes
! s'écria le vieillard en ouvrant les yeux brusquement et fixant sur tous ceux
qui l'entouraient un regard clair et limpide, non seulement j'ai reçu le
bandeau des mains du saint lui-même, qui vient de m'apparaître tout à l'heure,
mais en appliquant ce bandeau sur mes yeux j'ai recouvré la vue, moi qui était
aveugle de naissance. Et maintenant, malheur à toi qui as osé porter la main
sur le martyr du Christ ! malheur à celui qui a ordonné sa mort ! malheur à
tous ceux qui s'en sont rendus complices ! malheur à vous, malheur !
Les soldats se hâtèrent
de quitter le vieillard, et le bourreau les devançait pour avoir la gloire de
faire le premier son rapport au tyran. Mais la maison du proconsul était vide
et déserte, les esclaves l'avaient pillée, les femmes l'avaient abandonnée avec
horreur. Tout le monde s'éloignait de ce lieu de désolation, comme si la main
de Dieu l'eût marqué d'un signe maudit. Le bourreau et son escorte, ne
comprenant rien à ce qui se passait, résolurent d'avancer hardiment ; mais au
premier pas qu'ils firent dans l'intérieur de la maison, ils tombèrent raides
morts. Timothée n'était plus qu'un cadavre informe et pourri, et les émanations
pestilentielles qui s'exhalaient de son corps avaient suffi pour asphyxier d'un
seul coup les misérables complices de ses iniquités.
Cependant, dès que la
nuit fut venue, le mendiant s'en alla au forum de Vulcano pour recueillir les
restes sacrés du saint évêque. La lune, qui venait de se lever, répandit sa
lumière argentée sur la plaine jaunâtre de la Solfatare, de telle sorte qu'on
pouvait distinguer le moindre objet dans tous ses détails.
Comme le vieillard
marchait lentement et regardait autour de lui pour voir s'il n'était pas suivi
par quelque espion, il aperçut à l'autre bout du forum une vieille femme à peu
près de son âge qui s'avançait avec les mêmes précautions.
- Bonjour, mon frère, dit
la femme.
- Bonjour, ma soeur,
répondit le vieillard.
- Qui êtes-vous, mon
frère ?
- Je suis un ami de saint
Janvier. Et vous ma soeur ?
- Moi, je suis sa
parente.
- De quel pays êtes-vous
?
- De Naples. Et vous ?
- De Pouzzoles.
- Puis-je savoir quel
motif vous amène ici à cette heure ?
- Je vous le dirai quand
vous m'aurez expliqué le but de votre voyage nocturne.
- Je viens pour
recueillir le sang de saint Janvier.
- Et moi je viens pour
enterrer son corps.
- Et qui vous a chargé de
remplir ce devoir, qui n'appartient d'ordinaire qu'aux parents du défunt ?
- C'est saint Janvier
lui-même, qui m'est apparu peu d'instants après sa mort.
- Quelle heure pouvait-il
être lorsque le saint vous est apparu ?
- A peu près la troisième
heure du jour.
- Cela m'étonne, mon
frère, car à la même heure il est venu me voir, et m'a ordonné de me rendre ici
à la nuit tombante.
- Il y a miracle, ma
soeur, il y a miracle. Ecoutez-moi, et je vous raconterai ce que le saint a
fait en ma faveur.
- Je vous écoute, puis je
vous raconterai à mon tour ce qu'il a fait en la mienne ; car, ainsi que vous
le dites, il y a miracle, mon frère, il y a miracle.
- Sachez d'abord que
j'étais aveugle.
- Et moi percluse.
- Il a commencé par me
rendre la vue.
- Il m'a rendu l'usage
des jambes.
- J'étais mendiant.
- J'étais mendiante.
- Il m'a assuré que je ne
manquerai de rien jusqu'à la fin de mes jours.
- Il m'a promis que je ne
souffrirai plus ici bas.
- J'ai osé lui demander
un souvenir de son affection.
- Je l'ai prié de me
donner un gage de son amitié.
- Voici le même linge qui
a servi à bander ses yeux au moment de sa mort.
- Voici les deux fioles
qui ont servi à célébrer sa dernière messe.
- Soyez bénie, ma soeur,
car je vois bien maintenant que vous êtes sa parente.
- Soyez béni, mon frère,
car je ne doute plus que vous étiez son ami.
- A propos, j'oubliais
une chose.
- Laquelle, mon frère ?
- Il m'a recommandé de
chercher un doigt qui a dû lui être coupé en même temps que sa tête et de le
réunir à ses saintes reliques.
- Il m'a bien dit de même
que je trouverai dans son sang un petit fétu de paille, et m'a ordonné de le
garder avec soin dans la plus petite des deux fioles.
- Cherchons.
- Cela ne doit pas être
bien loin.
- Heureusement la lune
nous éclaire.
- C'est encore un
bienfait du saint, car depuis un mois le ciel était couvert de nuages.
- Voici le doigt que je
cherchais.
- Voici le fétu dont il
m'a parlé.
Et tandis que le
vieillard de Pouzzoles plaçait dans un coffre le corps et la tête du martyr, la
vieille femme napolitaine, agenouillée pieusement, recueillait avec une éponge
jusqu'à la dernière goutte de son sang précieux, et en remplissait les deux
fioles que le saint lui avaient données lui-même à cet effet.
C'est ce même sang qui,
depuis quinze siècles, se met en ébullition toutes les fois qu'on le rapproche
de la tête du saint, et c'est dans cette ébullition prodigieuse et inexplicable
que consiste le miracle de saint Janvier.
Voilà ce que Dieu fit de saint Janvier ; maintenant voyons ce qu'en firent les hommes.
Alexandre DUMAS. Le
Corricolo. Chapitre XIX : Saint Janvier, martyr de l'église
SOURCE : http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitre.php?lid=v4&cid=20
Nous ne suivrons pas les
reliques de saint Janvier dans les différentes pérégrinations qu'elles ont
accomplies, et qui les conduisirent de Pouzzoles à Naples, de Naples à
Bénévent, et les ramenèrent enfin de Bénévent à Naples : cette narration nous
entraînerait à l'histoire du moyen âge tout entière, et on a tant abusé de
cette intéressante époque qu'elle commence singulièrement à passer de mode.
C'est depuis le
commencement du seizième siècle seulement que saint Janvier a un domicile fixe
et inamovible, dont il ne sort que deux fois l'an pour aller faire son miracle
à la cathédrale de Sainte-Claire. Deux ou trois fois par hasard on dérange bien
encore le saint, mais il faut de ces grandes circonstances qui remuent un
empire pour le faire sortir de ses habitudes sédentaires ; et chacune de ces
sorties devient un événement dont le souvenir se perpétue et grandit, par
tradition orale, dans la mémoire du peuple napolitain.
C'est à l'archevêché et
dans la chapelle du Trésor que, tout le reste de l'année, demeure saint
Janvier. Cette chapelle fut bâtie par les nobles et les bourgeois napolitains :
c'est le résultat d'un voeu qu'ils firent simultanément en 1527, épouvantés
qu'ils étaient par la peste qui désola cette année la très fidèle ville de
Naples. La peste cessa, grâce à l'intercession du saint, et la chapelle fut
bâtie comme un signe de la reconnaissance publique.
A l'opposé des votants
ordinaires qui, lorsque le danger est passé, oublient le plus souvent le saint
auquel ils se sont voués, les Napolitains mirent une telle conscience à remplir
vis-à-vis de leur patron l'engagement pris, que dona Catherine de Sandoval,
femme du vieux comte de Lemos, vice-roi de Naples, leur ayant offert de
contribuer de son côté pour une somme de trente mille ducats à la confection de
la chapelle, ils refusèrent cette somme, déclarant qu'ils ne voulaient partager
avec aucun étranger, cet étranger fût-il leur vice-roi ou leur vice-reine,
l'honneur de loger dignement leur saint protecteur.
Or, comme ni l'argent ni
le zèle ne manqua, la chapelle fut bientôt bâtie ; il est vrai que, pour se
maintenir mutuellement en bonne volonté, nobles et bourgeois avaient passé une
obligation, laquelle existe encore, devant maître Vicenzio di Bossis, notaire
public ; cette obligation porte la date du 13 janvier 1527 : ceux qui y ont
signé s'engagent à fournir pour les frais du bâtiment la somme de 13 000 ducats
; mais il parait qu'à partir de cette époque il fallait déjà commencer à se défier
des devis des architectes : la porte seule coûta 135 000 francs, c'est-à-dire
une somme triple de celle qui était allouée pour les frais généraux de la
chapelle.
La chapelle terminée, on
décida qu'on appellerait, pour l'orner de fresques représentant les principales
actions de la vie du saint, les premiers peintres du monde. Malheureusement
cette décision ne fut pas approuvée par les peintres napolitains, qui
décidèrent à leur tour que la chapelle ne serait ornée que par des artistes
indigènes, et qui jurèrent que tout rival qui répondrait à l'appel fait à son
pinceau s'en repentirait cruellement.
Soit qu'ils ignorassent
ce serment, soit qu'ils ne crussent pas à son exécution, le Dominiquin, le
Guide et le chevalier d'Arpino accoururent ; mais le chevalier d'Arpino fut
obligé de fuir avant même d'avoir mis le pinceau à la main ; le Guide, après
deux tentatives d'assassinat, auxquelles il n'échappa que par miracle, quitta
Naples à son tour : le Dominiquin seul, fait aux persécutions par les
persécutions qu'il avait déjà éprouvées, las d'une vie que ses rivaux lui
avaient rendue si triste et si douloureuse, n'écouta ni insultes ni menaces, et
continua de peindre. Il fit successivement la Femme guérissant une foule
de malades avec l'huile de la lampe qui brûle devant saint Janvier, la
Résurrection d'un jeune homme, et la coupole, lorsqu'un jour il se trouva mal
sur son échafaud : on le rapporta chez lui, il était empoisonné.
Alors les peintres
napolitains se crurent délivrés de toute concurrence ; mais il n'en était point
ainsi : un matin, ils virent arriver Gessi, qui venait avec deux de ses élèves
pour remplacer le Guide son maître ; huit jours après, les deux élèves, attirés
sur une galère, avaient disparu, sans que jamais plus depuis on entendit
reparler d'eux ; alors Gessi abandonné perdit courage et se retira à son tour ;
et l'Espagnol et, Corenzio, Lanfranco et Stanzione se trouvèrent maîtres à eux
seuls de ce trésor de gloire et d'avenir, à la possession duquel ils étaient
arrivés par des crimes.
Ce fut alors que
l'Espagnolet peignit son Saint sortant de la fournaise, composition
titanesque ; Stauzione, la Possédée délivrée par le saint ; et enfin
Lanfranco, la coupole, à laquelle il refusa de mettre la main tant que les
fresques commencées par le Dominiquin aux angles des voûtes ne seraient pas
entièrement effacées.
Ce fut à cette chapelle,
où l'art avait eu ses martyrs, que les reliques du saint furent confiées.
Ces reliques se
conservent dans une niche placée derrière le maître-autel ; cette niche est séparée
par un compartiment de marbre, afin que la tête du saint ne puisse regarder son
sang, événement qui pourrait faire arriver le miracle avant l'époque fixée,
puisque c'est par le contact de la tête et des fioles que le sang figé se
liquéfie. Enfin elle est close par deux portes d'argent massif sculptées aux
armes du roi d'Espagne Charles II.
Ces portes sont fermées
elles-mêmes par deux clefs dont l'une est gardée par l'archevêque, et l'autre
par une compagnie tirée au sort parmi les nobles, et qu'on appelle les députés
du Trésor. On voit que saint Janvier jouit tout juste de la liberté accordée
aux doges, qui ne pouvaient jamais dépasser l'enceinte de la ville, et qui ne
sortaient de leur palais qu'avec la permission du sénat. Si cette réclusion a
ses inconvénients, elle a bien aussi ses avantages : saint Janvier y gagne à
n'être pas dérangé à toute heure du jour et de la nuit comme un médecin de
village : aussi ceux qui le gardent connaissent bien la supériorité de leur
position sur leurs confrères les gardiens des autres saints.
Un jour que le Vésuve
faisait des siennes, et que la lave, après avoir dévoré Torre del Greco,
s'acheminait tout doucement vers Naples, il y eut émeute : les lazzaroni, qui
cependant avaient le moins à perdre dans tout cela, se portèrent à
l'archevêché, et commencèrent à crier pour qu'on sortit le buste de saint
Janvier et qu'on le portât à l'encontre de l'inondation de flammes. Mais ce
n'était pas chose facile que de leur accorder ce qu'ils demandaient : saint
Janvier était sous double clef, et une de ces deux clés était entre les mains
de l'archevêque, pour le moment en course dans la Basilicate, tandis que
l'autre était entre les mains des députés, qui, occupés à déménager ce qu'ils
avaient de plus précieux, couraient l'un d'un côté, l'autre de l'autre.
Heureusement le chanoine
de garde était un gaillard qui avait le sentiment de la position aristocratique
que son saint Janvier occupait au ciel et sur la terre : il monta sur le balcon
de l'archevêché qui dominait toute la place encombrée de monde ; il fit signe
de la main qu'il voulait parler, et, balançant la tête de haut en bas, en homme
étonné de l'audace de ceux à qui il avait affaire :
- Vous me paraissez
encore de plaisants drôles, dit-il, de venir ici crier saint Janvier comme vous
viendriez crier saint Crépin ou saint Fiacre. Apprenez que saint Janvier est un
monsieur qui ne se dérange pas ainsi pour le premier venu.
- Tiens, dit une voix
dans la foule, Jésus-Christ se dérange bien pour le premier venu ; quand je
demande le bon Dieu, est-ce qu'on me le refuse ?
- Voilà justement où je
vous attendais, reprit le chanoine : de qui est fils Jésus-Christ, s'il vous
plaît ? D'un charpentier et d'une pauvre fille comme vous et moi pourrions être
: tandis que saint Janvier, c'est bien autre chose. Saint Janvier est fils d'un
sénateur et d'une patricienne ; c'est donc, vous le voyez, un bien autre
personnage que Jésus-Christ. Allez donc chercher le bon Dieu si vous voulez ;
mais quant à saint Janvier, c'est moi qui vous le dis, vous aurez beau vous
réunir dix fois plus nombreux que vous n'êtes, et crier quatre fois davantage,
il ne se dérangera pas, car il a le droit de ne pas se déranger.
- C'est juste, dit la
foule : allons chercher le bon Dieu. Et l'on alla chercher le bon Dieu, qui,
moins aristocrate que saint Janvier, sortit de l'église de Sainte-Claire, et
s'en vint suivi de son cortège populaire au lieu qui réclamait sa
miséricordieuse présence.
En effet, comme le disait
le bon chanoine, saint Janvier est un aristocrate : il a un cortège de saints
inférieurs qui reconnaissent sa suprématie, à peu près comme les clients
romains reconnaissaient celle de leurs maîtres : ces saints le suivent quand il
sort, le saluent quand il passe, l'attendent quand il rentre : ce sont les
patrons secondaires de la ville de Naples.
Voici comment se recrute
cette armée de saints courtisans.
Toute confrérie, tout
ordre religieux, toute paroisse, tout particulier même qui tient à faire
déclarer un saint de ses amis patron de Naples, sous la présidence de saint
Janvier bien entendu, n'a qu'à faire fondre une statue d'argent massif du prix
de 6 à 8 000 ducats, et l'offrir à la chapelle du Trésor. La statue, une fois
admise, est retenue à perpétuité dans la susdite chapelle : à partir de ce
moment, elle jouit de toutes les prérogatives de sa présentation en règle.
Comme les saints, qui au ciel glorifient éternellement Dieu autour duquel ils
forment un choeur, eux glorifient éternellement saint Janvier. En échange de
cette béatitude qui leur est accordée, ils sont condamnés à la même réclusion
que saint Janvier ; ceux même qui en ont fait don à la chapelle ne peuvent plus
les tirer de leur sainte prison qu'en déposant entre les mains d'un notaire du
saint le double de la valeur de la statue à laquelle, soit pour son plaisir
particulier, soit dans l'intérêt général, on désire faire voir le jour. La
somme déposée, le saint sort pour un temps plus ou moins long. Le saint rentré,
son identité constatée, le propriétaire muni de son reçu, va retirer la somme.
De cette façon on est sûr que les saints ne s'égareront pas, et que, s'ils
s'égarent, ils ne seront pas du moins perdus, puisque avec l'argent déposé on
en pourra faire fondre deux au lieu d'un.
Cette mesure, qui paraît
arbitraire au premier abord, n'a été prise, il faut le dire, qu'après que le
chapitre de saint Janvier eût été dupe de sa trop grande confiance : la statue
de san Ga tano, sortie sans dépôt, non seulement ne rentra pas au jour dit,
mais encore ne rentra jamais. On eut beau essayer de charger le saint lui-même,
et prétendre qu'ayant toujours été assez médiocrement affectionné à saint
Janvier, il avait profité de la première occasion qui s'était présentée pour
faire une fugue ; les témoignages les plus respectables vinrent en foule
contredire cette calomnieuse assertion, et, recherches faites, il fut reconnu
que c'était un cocher de fiacre qui avait détourné la précieuse statue. On se
mit à la poursuite du voleur ; mais comme il avait eu deux jours devant lui, il
avait, selon toute probabilité, passé la frontière ; et, si minutieuses que
fussent les recherches, elles n'amenèrent aucun résultat. Depuis ce malheureux
jour, une tache indélébile s'étendit sur la respectable corporation des cochers
de fiacre, qui jusque-là, à Naples, comme en France, avaient disputé aux
caniches la suprématie de la fidélité, et qui, à partir de ce moment, n'osèrent
plus se faire peindre revenant au domicile de la pratique une bourse à la main.
Il y a plus, si vous avez discussion avec le cocher de fiacre, et que vous
croyez que la discussion vaille la peine d'appliquer à votre adversaire une de
ces immortelles injures que le sang seul peut effacer, ne jurez ni par la
Pâque- Dieu, comme jurait Louis XI, ni par Ventre-saint-gris, comme jurait
Henri IV : jurez tout bonnement par san Gaetano, et vous verrez votre ennemi
atterré tomber à vos pieds pour vous demander excuse, s'il ne se relève pas, au
contraire, pour vous donner un coup de couteau.
Comme on le comprend
bien, les portes du Trésor sont toujours ouvertes pour recevoir les statues des
saints qui désirent faire partie de la cour de saint Janvier, et cela sans
aucune investigation de date, sans que le récipiendaire ait besoin de faire ses
preuves de 1399 ou de 1426 ; la seule règle exigée, la seule condition sine
qua non, c'est que la statue soit d'argent pur et qu'elle pèse le poids.
Cependant la statue
serait d'or et pèserait le double, qu'on ne la refuserait pas pour cela ; les
seuls jésuites, qui, comme on le sait, ne négligent aucun moyen de maintenir ou
d'augmenter leur popularité, ont déposé cinq statues au Trésor dans l'espace de
moins de trois ans.
Ces détails étaient
nécessaires pour nous amener au miracle de saint Janvier, qui depuis plus de
mille ans fait tous les six mois tant de bruit, non seulement dans la ville de
Naples, mais encore par tout le monde.
Alexandre DUMAS. Le
Corricolo. Chapitre XX : Saint Janvier et sa cour
SOURCE : http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitre.php?lid=v4&cid=21
Relics
of Saint Januarius, Cappella del Succorpo, Cathedral, Napoli
Nous nous trouvions
heureusement à Naples lors du retour de cette époque solennelle.
Huit jours auparavant on
commença à sentir la ville s'agiter, comme c'est l'habitude à l'approche de
quelque grand événement : les lazzaroni criaient plus haut et gesticulaient
plus fort ; les cochers devenaient insolents, et faisaient leurs conditions au
lieu de les recevoir ; enfin, les hôtels s'emplissaient d'étrangers,
qu'amenaient de Rome les diligences, ou qu'apportaient de Civita-Vecchia et de
Palerme les bateaux à vapeur.
Il y avait aussi
recrudescence de carillons ; tout à coup une cloche se mettait à sonner hors de
son heure : on courait à l'église d'où partait ce bruit pour s'informer des
motifs de ce concert inattendu ; le lazzarone, qui s'ébattait en pendillant au
bout de sa corde, vous répondait tout bonnement que la cloche sonnait parce
qu'elle était joyeuse.
Le Vésuve, de son côté,
lançait une fumée plus noire le jour et plus rouge la nuit ; le soir, à la base
de cette colonne de vapeur qui montait en tournoyant, et qui s'épanouissait
dans le ciel comme la cime d'un pin gigantesque, on voyait surgir des langues
de flamme pareilles aux dards d'un serpent. Tout le monde parlait d'une
éruption prochaine ; et, à force de l'entendre annoncer comme inévitable, nous
avions fini par compter dessus, et la classer à son endroit dans le programme
de la fête.
La surveille, toutes les
populations voisines commencèrent à déborder dans la ville : c'étaient les
pêcheurs de Sorrente, de Resina, de Castellamare et de Capri, dans leurs plus
beaux costumes ; c'étaient les femmes d'Ischia, de Nettuno, de Procida et
d'Averse, dans leurs plus riches atours. Au milieu de toute cette foule
diaprée, joyeuse, dorée, bruyante, passait de temps en temps une vieille femme,
aux cheveux gris épars comme ceux de la sibylle de Cumes, criant plus haut,
gesticulant plus fort que tout le monde, fendant la presse sans s'inquiéter des
coups qu'elle donnait ; entourée au reste par tout son chemin de respect et de
vénération : c'était une des nourrices ou des parentes de saint Janvier :
toutes les vieilles femmes, de Sainte-Lucie à Mergellina, sont parentes de
saint Janvier et descendent de celle que l'aveugle guéri rencontra dans le
cirque de Pouzzoles, recueillant dans une fiole le sang du saint.
Toute la nuit les cloches
sonnèrent à folles volées : on eût dit qu'un tremblement de terre les mettait
en branle, tant elles carillonnaient, isolées les unes des autres et dans une
indépendance toute individuelle.
La veille du miracle,
nous fumes réveillés à dix heures du matin par une rumeur effroyable. Nous
mîmes le nez à la fenêtre, les rues semblaient des canaux roulant à pleins
bords la population de Naples et des environs ; toute cette foule se rendait à
l'archevêché pour prendre sa place à la procession. Cette procession va de la
chapelle du Trésor, domicile habituel de saint Janvier, à la cathédrale
Sainte-Claire, métropole des rois de Naples, et dans laquelle le saint doit
accomplir son miracle.
Nous suivîmes la foule, et
nous allâmes gagner la maison de Duprez, qui demeurait justement sur le passage
de la procession, et qui nous avait offert place à ses fenêtres.
Nous mîmes plus d'une
heure à faire cinq cents pas.
Par bonheur, la
procession, qui part de l'archevêché avant le jour, n'arriva à la cathédrale
qu'à la nuit close : il lui faut d'ordinaire quatorze ou quinze heures pour
accomplir un trajet d'un kilomètre à peu près.
Elle se compose, comme
nous l'avons dit, non seulement de la ville toute entière, mais encore des
populations environnantes, divisées par castes et confréries. La noblesse doit
marcher la première, puis viennent les corporations. Malheureusement, grâce au
caractère parfaitement indépendant de la nation napolitaine, personne ne garde
ses rangs ; j'étais depuis une heure à la fenêtre, demandant quand viendrait la
procession à tous mes voisins, qui, étrangers comme moi, se faisaient les uns
aux autres la même question, lorsqu'un Napolitain survint et nous dit que cette
foule plus ou moins endimanchée, ces ouvriers poudrés à blanc, habillés de
noir, de vert, de rouge, de jaune et de gorge de pigeon, avec leurs culottes
courtes de mille couleurs, leurs bas chinés, escarpins à boucles, marchant par
groupes de quinze ou vingt, s'arrêtant pour causer avec leurs connaissances,
faisant halte pour boire à la porte des cabarets, criant pour qu'on leur
apportât des tranches de cocomero et des verres de sambuco, étaient la
procession elle-même.
Ce fut un trait de
lumière : je regardai plus attentivement, et je vis en effet une double ligne
de soldats placés sur toute la longueur de la rue, portant au bras le fusil
orné d'un bouquet, et destinée comme une digue à resserrer le torrent dans son
lit ; mission dont, malgré toute sa bonne volonté et la rigueur de la consigne,
elle ne pouvait parvenir à s'acquitter.
La procession, que je
reconnaissais maintenant pour telle, s'en allait vagabonde et indépendante,
comme la Durance, battant de ses flots les maisons, et de préférence la porte
des cabarets ; s'arrêtant tout à coup sans qu'il y eût une cause visible à
cette station ; se remettant en marche sans qu'on pût deviner le motif qui lui
rendait le mouvement ; pareille, enfin, à ces fleuves aux cours contraires,
dont il est, grâce à leur double remou, presque impossible de distinguer la
véritable direction.
Au milieu de tout cela,
on voyait de temps en temps briller le riche uniforme d'un officier napolitain,
marchant nonchalamment, un cierge renversé à la main, et escorté de quatre ou
cinq lazzaroni, se heurtant, se culbutant, se renversant, pour recueillir dans
un cornet de papier gris la cire tombant de son cierge ; tandis que l'officier,
la tête haute, sans s'occuper de ce qui se passait à ses pieds, faisait
largesse de sa cire, lorgnait les dames amassées aux fenêtres et sur les
balcons, lesquelles, tout en ayant l'air de jeter des fleurs sur le chemin de
la procession, lui envoyaient leurs bouquets en échange de ses clins d'oeil.
Puis venaient, précédés
de la croix et de la bannière, mêlés au peuple, dont le flot les enveloppait
sans cesse en les isolant les uns des autres, des moines de tous les ordres et
de toutes couleurs : capucins, chartreux, dominicains, camaldules, carmes
chaussés et déchaussés ; les uns au corps gras, gros, rond, court, avec une
tête enluminée posée carrément sur de larges épaules : ceux-là s'en allaient
causant, chantant, offrant du tabac aux maris, donnant des consultations aux
femmes enceintes, et regardant, peut-être un peu plus charnellement que ne le
permettait la règle de leur ordre, les jeunes filles groupées sur les bornes ou
appuyées sur l'épaule des soldats pour les voir passer ; les autres, maigris
par le jeûne, pâlis par l'abstinence, affaiblis par les austérités, levant au
ciel leur front jaune, leurs joues livides et leurs yeux caves ; marchant sans
voir où le flot humain les emportait ; fantômes vivants, qui s'étaient fait un
enfer de ce monde, dans l'espoir que cet enfer les conduirait droit au paradis,
et qui recueillaient en ce moment le fruit de leurs douleurs claustrales, par
le respect craintif et religieux dont ils étaient environnés.
C'était l'endroit et
l'envers de la vie monastique.
De temps en temps,
lorsque les stations étaient trop longues, ou lorsque le désordre était trop
grand, le ceremoniere lâchait sur les traînards ses estafiers armés
d'une longue baguette d'ébène, comme fait le berger en envoyant ses chiens
après les moutons récalcitrants ; alors, cédant à cette mesure de répression,
les buveurs, les causeurs et les priseurs finissaient par reprendre tant bien
que mal un rang quelconque, et la procession faisait quelques pas en avant.
Cependant, comme on le
comprend bien, cette procession qui n'avait pas encore de queue avait une tête
; vers les onze heures du matin cette tête arrivait à la cathédrale, entrait
par la porte du milieu, et commençait à déposer ses bouquets et ses cierges
devant l'autel où était exposé le buste de saint Janvier ; puis, ressortant par
les portes latérales, chacun s'en allait à sa besogne : les moines à leurs
dîners, les officiers à leurs amours, les corporations à leur sieste, les
lazzaroni à de nouveaux cierges.
Et ainsi de suite, au fur
et à mesure que les masses se succédaient.
Les masses se succédèrent
ainsi jusqu'à six heures du soir ; à six heures du soir, la procession commença
à prendre une forme un peu plus régulière.
D'abord nous vîmes
paraître, précédée par des bouffées d'harmonie qui, entre toutes les rumeurs
populaires, étaient déjà venues jusqu'à nous, la musique des gardes royales,
exécutant les airs les plus à la mode de Rossini, de Mercadante et de Donizetti
; ensuite les séminaristes en surplis, et marchant deux à deux dans le plus
grand ordre ; puis enfin les soixante- quinze statues d'argent des patrons
secondaires de la ville de Naples, lesquels, comme nous l'avons dit, forment la
cour de saint Janvier.
A l'approche de ces
statues, un autre spectacle nous attendait ; on nous l'avait réservé pour le
dernier, sans doute parce qu'il était le plus curieux.
Comme nous l'avons dit,
les saints qui composent le cortège de saint Janvier ne sont pas choisis dans
l'aristocratie du calendrier, mais, au contraire, parmi les parvenus de la
finance : il en résulte qu'il y a sur les élus de la Chaussée-d'Antin
napolitaine bien des choses à dire et même des cancans de faits ; et comme le
peuple, ainsi que nous l'avons dit, met saint Janvier au- dessus de toute
chose, et ne voit rien, ni avant, ni après lui, ces saints subordonnés à leur
bienheureux patron, sont, à mesure qu'ils paraissent, exposés aux quolibets les
plus piquants et les plus réitérés ; ce qui ne serait pas encore trop grand
chose pour les saints ; mais ce qui devient grave pour eux, c'est qu'il n'y a
pas une peccadille de la vie publique ou privée de ces malheureux élus qui
échappe à la censure des spectateurs. On reproche à saint Paul son idolâtrie, à
saint Pierre ses trahisons, à saint Augustin ses fredaines, à sainte Thérèse
son extase, à saint François Borgia ses principes, à saint Antoine son
usurpation, à saint Ga tan son insouciance ; et cela, en des termes, avec des
cris, avec des vociférations, avec des gestes qui font le plus grand honneur au
bon caractère des saints, et qui prouvent qu'à la tête des vertus qui leur ont
ouvert le paradis marchaient la patience et l'humilité.
Chacune de ces statues
s'avançait, portée sur les épaules de six fachini et précédée par six prêtres,
et chacune d'elles soulevait tout le long de sa route le hourra toujours
prolongé et toujours croissant que nous avons dit.
Puis, ainsi apostrophées,
les statues arrivent enfin à l'église Sainte-Claire, font humblement la
révérence à saint Janvier, qui est exposé sur le côté droit de l'autel, et se
retirent.
Après les saints vient
l'archevêque, porté dans une riche litière et tenant en main les fioles du sang
miraculeux.
L'archevêque dépose ses
fioles dans le tabernacle, puis tout est fini pour ce jour-là.
Chacun s'en retourne à
ses amours, à ses plaisirs ou à ses affaires ; les cloches seules n'ont point
de repos et continuent de sonner avec une allégresse qui ressemble au
désespoir.
Ce branle universel et
continuel dura toute la nuit.
A sept heures du matin
nous nous levâmes ; Naples se précipitait vers l'église Sainte-Claire : il ne
s'agissait cette fois, ni de demander les chevaux ni d'appeler sa voiture ; la
circulation de tout véhicule était interdite. Nous descendîmes nos deux étages,
nous nous arrêtâmes un instant sur la porte, puis nous nous abandonnâmes à la
foule et nous laissâmes emporter par le tourbillon.
Le torrent nous mena
droit à l'église de Sainte-Claire. Le vaste édifice était encombré ; mais,
grâce à l'ambassade française, nous avions eu des billets réservés. A la vue de
nos posti distinti, les sentinelles nous firent faire place et nous
gagnâmes nos tribunes.
Voici le spectacle que
présentait l'église :
Sur le maître-autel
étaient : d'un côté, le buste de saint Janvier ; de l'autre, la fiole contenant
le sang.
Un chanoine était de
garde devant l'autel.
A droite et à gauche de
l'autel, étaient deux tribunes ;
La tribune de gauche,
chargée de musiciens attendant, leurs instruments à la main, que le miracle se
fit pour le célébrer.
La tribune de droite,
encombrée de vieilles femmes s'intitulant parentes de saint Janvier, et se
chargeant d'activer le miracle si par hasard le miracle se faisait attendre.
Au bas des marches de
l'autel s'étendait une grande balustrade où venaient tour à tour s'agenouiller
les fidèles ; le chanoine alors prenait la fiole, la leur faisait baiser, leur
montrait le sang parfaitement coagulé ; puis les fidèles, satisfaits, se
retiraient pour faire place à d'autres, qui venaient baiser la fiole à leur
tour, constater de leur côté la coagulation du sang, puis se retiraient encore
cédant la place à leurs successeurs, et ainsi de suite.
Les mêmes peuvent revenir
trois, quatre, cinq et six fois, tant qu'ils veulent enfin ; seulement ils ne
peuvent pas rester deux fois de suite : une fois la fiole baisée, une fois la
coagulation du sang constatée, il faut qu'ils se retirent.
Le reste de l'église
forme une mer de têtes humaines, au-dessus de laquelle apparaissent comme des îles
chargées de femmes, d'hommes, de plumes, de crachats, de rubans, d'épaulettes
et d'écharpes ; la tribune des princes, la tribune des ambassadeurs et la
tribune dei posti distinti.
Princes,
ambassadeurs, posti distinti peuvent descendre de leur échafaudage,
aller baiser la fiole, constater la coagulation du sang et revenir à leur place
: seulement, pendant ce trajet, ils risquent d'être étouffés comme de simples
mortels.
La première chose que
nous fîmes fut de nous agenouiller à la balustrade ; le chanoine de garde nous
présenta la fiole, que nous baisâmes ; puis il nous fit voir le sang desséché,
qui se tenait collé aux parois.
Nous revînmes prendre
notre place : Jadin laissa dans le trajet un pan de son habit, moi un mouchoir
de poche.
Puis nous attendîmes.
Les foules se succédèrent
ainsi depuis le moment de notre entrée, c'est-à- dire depuis trois heures du
matin, jusqu'à huit heures de l'après-midi. A trois heures de l'après-midi, des
murmures commencèrent à se faire entendre, et quelques malintentionnés
répandaient le bruit que le miracle ne se ferait pas.
Vers trois heures et
demie, les murmures augmentèrent d'une façon effrayante : cela commençait par
une espèce de plainte, et cela montait jusqu'aux rugissements. Les parentes de
saint Janvier jetèrent quelques injures au saint qui se faisait ainsi prier.
A quatre heures, il y
avait presque émeute : on trépignait, on vociférait, on montrait des poings ;
le chanoine de garde on avait renouvelé les chanoines d'heure en heure
s'approcha de la balustrade et dit :
- Il y a sans doute des
hérétiques dans l'assemblée. Que les hérétiques sortent, ou le miracle ne se
fera pas.
A ces mots, une clameur
épouvantable s'éleva de toutes les parties de la cathédrale, hurlant :
- Dehors les hérétiques !
à bas les hérétiques ! à mort les hérétiques !
Une douzaine d'Anglais,
qui étaient aux tribunes, descendirent alors de leur échafaudage, au milieu des
cris, des huées et des vociférations de la foule ; une escouade de fantassins,
conduite par un officier, l'épée nue à la main, les enveloppa, afin qu'ils ne
fussent pas mis en pièces par le peuple, et les accompagna hors de l'église, où
je ne sais pas ce qu'ils devinrent.
Leur expulsion amena un
moment de silence, pendant lequel la foule, émue et soulagée, reprit le mouvement
qui la reportait vers l'autel pour baiser la fiole, et l'éloignait de l'autel
quand la fiole était baisée.
Une heure à peu près
s'écoula dans l'attente, et sans que le miracle se fit. Pendant cette heure, la
foule fut assez tranquille ; mais c'était le calme qui précède l'orage. Bientôt
les rumeurs recommencèrent, les grondements se firent entendre de nouveau,
quelques clameurs sauvages et isolées éclatèrent. Enfin, cris tumultueux,
vociférations, grondements, rumeurs, se fondirent dans un rugissement universel
dont rien ne peut donner une idée.
Le chanoine demanda une
seconde fois s'il y avait des hérétiques dans l'assemblée ; mais cette fois
personne ne répondit. Si quelque malheureux Anglais, Russe ou Grec, se fût
dénoncé en répondant, à cet appel, il eût été certainement mis en morceaux,
sans qu'aucune force militaire, sans qu'aucune protection humaine eût pu le
sauver.
Alors les parents de
saint Janvier se mêlèrent à la partie : c'était quelque chose de hideux que ces
vingt ou trente mégères arrachant leur bonnet de rage, menaçant saint Janvier
du poing, invectivant leur parent de toute la force de leurs poumons, hurlant
les injures les plus grossières, vociférant les menaces les plus terribles,
insultant le saint sur son autel, comme une populace ivre eût pu faire d'un
parricide sur un échafaud.
Au milieu de ce sabbat
infernal, tout à coup le prêtre éleva la fiole en l'air, criant :
- Gloire à saint Janvier,
le miracle est fait !
Aussitôt tout changea.
Chacun se jeta la face
contre terre. Aux injures, aux vociférations, aux cris, aux clameurs, aux
rugissements, succédèrent les gémissements, les plaintes, les pleurs, les
sanglots. Toute cette populace, folle de joie, se roulait, se relevait,
s'embrassait, criant : – Miracle ! miracle ; et demandait pardon à saint
Janvier, en agitant ses mouchoirs trempés de larmes, des excès auxquels elle
venait de se porter à son endroit.
Au même instant, les
musiciens commencèrent à jouer et les chantres à chanter le Te Deum,
tandis qu'un coup de canon tiré au fort Saint-Elme, et dont le bruit vint
retentir jusque dans l'église, annonçait à la ville et au monde, urbi et
orbi, que le miracle était fait.
En effet, la foule se
précipita vers l'autel, nous comme les autres. Ainsi que la première fois, on
nous donna la fiole à baiser ; mais, de parfaitement coagulé qu'il était
d'abord, le sang était devenu parfaitement liquide.
C'est, comme nous l'avons
dit, dans cette liquéfaction que consiste le miracle.
Et il y avait bien
véritablement miracle, car c'était toujours la même fiole ; le prêtre ne
l'avait touchée que pour la prendre sur l'autel et la faire baiser aux
assistants, et ceux qui venaient de la baiser ne l'avaient pas un instant
perdue de vue.
Le liquéfaction s'était
faite au moment où la fiole était posée sur l'autel, et où le prêtre, à dix pas
de la fiole à peu près, apostrophait les parentes de saint Janvier.
Maintenant, que le doute
dresse sa tête pour nier, que la science élève sa voix pour contredire ; voilà
ce qui est, voilà ce qui se fait, ce qui se fait sans mystère, sans
supercherie, sans substitution, ce qui se fait à la vue de tous. La philosophie
du dix huitième siècle et la chimie moderne y ont perdu leur latin : Voltaire
et Lavoisier ont voulu mordre à cette fiole, et, comme le serpent de la fable,
ils y ont usé leurs dents.
Maintenant, est-ce un
secret gardé par les chanoines du Trésor et conservé de génération en
génération depuis le quatrième siècle jusqu'à nous ?
Cela est possible ; mais
alors cette fidélité, on en conviendra, est plus miraculeuse encore que le
miracle.
J'aime donc mieux croire
tout bonnement au miracle ; et, pour ma part, je déclare que j'y crois.
Le soir, toute la ville
était illuminée et l'on dansait dans les rues.
Alexandre DUMAS. Le
Corricolo. Chapitre XXI : Le miracle
SOURCE : http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitre.php?lid=v4&cid=22
St. Januarius
Together with his deacons
Socius and Festus, and his lector Desiderius, Januarius, bishop of Beneventum,
was subjected to most atrocious torturing during the Diocletian persecution
(about 304). Nevertheless, with God’s aid they were preserved unmaimed. The
wild animals let loose upon them would not attack. Beheaded at Puteoli, their
bodies were reverently interred in the neighboring cities. Eventually the
remains of St. Januarius became the prized possession of the city of Naples, of
which he is the patron saint.
“Even to the present time
the blood of the saint that is preserved in a glass vial will become fluid
shortly after it is brought close to the head of the saint; then it bubbles up
in a remarkable manner, as if it had just been shed”. The “miracle of
Januarius” has world-wide fame. At least three times a year—on his feast day,
and the first Sunday of May—the sealed vial with congealed blood of the saint
liquifies, froths and bubbles up. This miraculous event has occurred every
year, with rare exceptions. Popular tradition holds that the liquefaction is a
sign that the year will be preserved from disasters. (In 1939, the beginning of
World War II, the blood did not bubble up.)
Cardinal Schuster makes
this statement in his Liber Sacramentorum (vol. 8, p. 233): “The author has
seen the marvel of the blood liquefaction at closest range and can give witness
to the fact. Taking into consideration all the scientific investigations that
have been made, he would say that a natural explanation of the phenomena does
not seem possible.”
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-januarius/
The Miracle of St.
Januarius
Yearly on the first
weekend of May (on Saturday) and on the 19th September amazement spreads
through Naples Cathedral. There one can marvel at how the blood of the beheaded
San Gennaro liquifies in its ampoule.
The day of the blood
miracle is an important feast for Naples and the people celebrate it
accordingly. The Cathedral is surrounded by stalls selling sweets, cobs and all
kinds of curiosities and kitsch.
In advance a procession
takes place, whereby holy figures are carried through Spaccanapoli. The silver
bust of San Gennaro leads the procession, followed by holy Teresa, Lucia,
Patricia and many more. The Neapolitans like to bet on the sequence of these
holy statues, while applauding their favourite saint in the hope that these
would get a place at front at the following procession.
At the subsequent service
a centuries-old ritual takes place: the Saint’s silver bust is positioned next
to the altar and the ampoule with blood is shown to the faithful by the „abate
del tesoro“ and then slowly turned. Shortly after this, traditional prayers of
the „parenti di San Gennaro“ (relatives of San Gennaro, a group of faithful
women, sitting in the front row) are said. These prayers heighten ecstatically
until the blood liquifies. The wild rejoicing of the faithful is crowned by the
sound of the cathedral’s bells ringing. The crowd starts pushing its way
through to kiss the ampoule of blood. This overcrowded service is attended by
spiritual authorities, political dignitaries and hundreds of anticipating
believers.
According to the people
this blood miracle takes place, when no disaster is expected in the near
future. For most of the natives of Naples the service has an oracle character.
The absence of the miracle augurs tragedy for Naples and its surroundings. For
instance in 1980 before the harsh earthquake took its toll on 2000 lives, the
blood didn’t liquify.
The people of Naples rather
have a personal than religious relationship with San Gennaro. They present him
their wishes with love and expect them to be fulfilled.
The story of the blood
miracle.
Saint Gennaro was the
bishop of Benevento and was beheaded during the persecution of Christians by
Diocletian in 305. According to the legend a woman collected and kept some of
the martyr’s blood in an ampoule, after he died. In 313 the miracle occurred
for the first time, after the Saint’s skeleton and the ampoule with blood were
brought to Naples. The skeleton was placed to rest in the catacomb together
with the ampoule. In the 9th century the remains and blood of S. Gennaro were
in a small chapel, next to the church, where in the 14th century the cathedral
was built.
There are numerous
records on the liquefaction of the blood, dating from times before 1649 when
they officially started recording this miracle. One of the descriptions of the
procession dates from the year 1389. According to writings in 1528 the blood
miracle didn’t take place. This was the year the pest broke out and Naples
didn’t receive its raise from France.
There are hundreds of
records of the liquefaction dating from the 16th Century.
This well-documented
phenomenon is still regarded as unexplained by believers and sceptics alike.
Noted parapsychologist Hans Bender defined it the paranormal phenomenon with
the best and historical documentation; physicist Enrico Fermi seems to have
expressed interest as well.
It is also one of the few recurrent non-medical, physical “miracles” that might be studied scientifically.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/studies/the-miracle-of-st-januarius/
St. Januarius
Martyr, Bishop of Beneventum.
St. Januarius is believed
to have suffered in the persecution of Diocletian,
c. 305. With regard to the history of his life and martyrdom,
we know next
to nothing. The various collections of "Acts",
though numerous (cf. Bibliotheca Hagiographica Latina, n. 4115-4140), are all
extremely late and untrustworthy. Bede (c.
733) in his "Martyrologium" has epitomized the so-called "Acta
Bononiensia" (see Quentin, Les Martyrologes historiques", 76). To
this source we may trace the following entry in the present Roman Martyrology,
though the reference to the miracle of
the liquefaction is an addition of much later date. "At Pozzuoli in
Campania [the memory] of the holy martyrs Januarius, Bishop of Beneventum,
Festus his deacon,
and Desiderius lector,
together with Socius deacon of
the church of Misenas, Proculus deacon of Pozzuoli,
Eutyches and Acutius, who after chains and imprisonment were
beheaded under the Emperor
Diocletian. The body of St. Januarius was brought to Naples,
and there honourably interred in
the church, where his holy blood is kept unto this day in a phial of glass,
which being set near his head becomes liquid and bubbles up as though it were
fresh."
In the Breviary a
longer account is given. There we are told that "Timotheus, President of
Campania," was the official who condemned the martyrs,
that Januarius was thrown into a fiery furnace, but that the flames would not
touch him, and that the saint and
his companions were afterwards exposed in the amphitheatre to wild beasts
without any effect. Timotheus declaring that this was due to magic, and
ordering the martyrs to
be beheaded, the persecutor was smitten with blindness, but Januarius cured him,
and five thousand persons were
converted to Christ before the martyrs were
decapitated. Then, as the Breviary lesson
continues, "the cities of these coasts strove to obtain their bodies for
honourable burial, so as to make sure of having them advocates with God.
By God's will,
the relics of
Januarius were taken to Naples at
last, after having been carried from Pozzuoli to Beneventum and
from Beneventum to Monte
Vergine. When they were brought thence to Naples they
were laid in the chief church there and have been there famous on account of
many miracles.
Among these is remarkable the stopping of eruptions of Mount Vesuvius, whereby
both that neighbourhood and places afar off have been like to be destroyed. It
is also well known and is the plain fact, seen even unto this day, that when
the blood of St. Januarius, kept dried up in a small glass phial, is put in
sight of the head of the same martyr,
it is wont to melt and bubble in a very strange way, as though it had but
freshly been shed."
It is especially
this miracle of
the liquefaction which has given celebrity to the name of Januarius, and to
this we turn our attention. Let it at once be said that the supposition of any
trick or deliberate imposture is out of the question, as candid opponents are
now willing to admit. For more than four hundred years this liquefaction has
taken place at frequent intervals. If it were a trick it would be necessary to
admit that all the archbishops of Naples,
and that countless ecclesiastics eminent
for their learning and often for their great sanctity,
were accomplices in the fraud,
as also a number of secular officials; for the relic is
so guarded that its exposition requires the concurrence of both civil and ecclesiastical authority.
Further, in all these four hundred years, no one of the many who, upon the
supposition of such a trick, must necessarily have been in the secret, has made
any revelation or disclosed how the apparent miracle is
worked. Strong indirect testimony to this truth is
borne by the fact that even at the present time the rationalistic opponents
of a supernatural explanation
are entirely disagreed as to how the phenomenon is to be accounted for.
What actually takes place
may be thus briefly described: in a silver reliquary,
which in form and size somewhat suggests a small carriage lamp, two phials are
enclosed. The lesser of these contains only traces of blood and need not
concern us here. The larger, which is a little flagon-shaped flask four inches
in height and about two and a quarter inches in diameter, is normally rather
more than half full of a dark and solid mass, absolutely opaque when held up to
the light, and showing no displacement when the reliquary is
turned upside down. Both flasks seem to be so fixed in the lantern cavity of
the reliquary by
means of some hard gummy substance that they are hermetically sealed. Moreover,
owing to the fact that the dark mass in the flask is protected by two
thicknesses of glass it is presumably but little affected by the temperature of
the surrounding air. Eighteen times in each year, i.e. (1) on the Saturday
before the first Sunday in
May and the eight following days, (2) on the feast of St. Januarius (19 Sept.)
and during the octave, and (3) on 16 December, a silver bust believed to
contain the head of St. Januarius is exposed upon the altar, and the reliquary just
described is brought out and held by the officiant in view of the
assembly. Prayers are
said by the people, begging that the miracle may
take place, while a group of poor women,
known as the "zie di San Gennaro" (aunts of St. Januarius), make
themselves specially conspicuous by the fervour, and sometimes, when the miracle is
delayed, by the extravagance, of their supplications.
The officiant usually
holds the reliquary by
its extremities, without touching the glass, and from time to time turns it
upside down to note whether any movement is perceptible in the dark mass
enclosed in the phial. After an interval of varying duration, usually not less
than two minutes or more than an hour, the mass is gradually seen to detach
itself from the sides of the phial, to become liquid and of a more or less ruby
tint, and in some instances to froth and bubble up, increasing in volume. The
officiant then announces, "Il miracolo é fatto", a Te
Deum is sung, and the reliquary containing
the liquefied blood is brought to the altar
rail that the faithful may venerate it by kissing the
containing vessel. Rarely has the liquefaction failed to take place in the
expositions of May or September, but in that of 16 December the mass remains solid
more frequently than not.
It is of course natural
that those who are reluctant to admit the supernatural character
of the phenomenon should regard the liquefaction as simply due to the effects
of heat. There are, they urge, certain substances (e.g. a mixture of spermaceti
and ether) which have a very low boiling point. The heat produced by the hands
of the officiant, the pressing throng of spectators, the lights on the altar,
and in particular the candle formerly held close to the reliquary to
enable the people to see that the mass is opaque, combine to raise the
temperature of the air sufficiently to melt the substance in the phial--a
substance which is assumed to be blood, but which no one has ever analysed.
Further, ever since the early years of the eighteenth century, sceptical
scientists, by using certain chemical preparations, have reconstructed
the miracle with
more or less of success; that is to say, they have been able to exhibit some
red substance which, though at first apparently solid, melted after an interval
without any direct application of heat. None the less, it may be said with
absolute confidence that the theory of heat affords no adequate explanation of
the phenomena observed.
For more than a century
careful observations of the temperature of the air in the neighbourhood of
the relic have
been made on these occasions and the records have been kept. It is certain from
the scientific memoirs of Professors Fergola, Punzo, and Sperindeo that there
is no direct relation between the temperature, and the time and manner of the
liquefaction. Often when the thermometer has stood at 77° Fahrenheit or even
higher, liquefaction has been delayed for as much as twenty or even forty
minutes, while on the other hand the contents of the phial have sometimes
liquefied in considerably less time than this when the thermometer remained as
low as 60 or 65 degrees. Moreover, the heat theory by no means accounts for
another more remarkable fact observed for quite two hundred years past. The
mass in melting commonly increased in volume, but when it solidifies again it
does not necessarily return to its original bulk. Sometimes the whole phial is
seen to be occupied, at other times hardly more than half. This has led a Neapolitan scientist
of modern times, Professor Albini, to suggest a new physical theory derived
from observing the behaviour of a viscous fluid such as partly congealed honey.
He conjectures that the unknown substance in the phial consists of some highly
divided solid matter which is partly held in suspension by a disproportionately
small quantity of liquid. When at rest, the liquid sinks to the bottom of the
phial, while the solid particles form a sort of crust not easily displaced when
the vessel is turned upside down. This cohesion is however overcome by repeated
movements, such as those that the reliquary experiences
when the moment of liquefaction is impatiently waited for. Further, such a
viscous fluid easily cakes upon the walls of the containing vessel, and admits
large air bubbles which cause the deceptive appearance of a change of volume.
Professor Albini claims
to have reproduced all the phenomena with a compound made of powdered chocolate
and the serum of milk. On the other hand, those who have studied closely the
process of liquefaction of the contents of the phial declare that such an
explanation is absolutely impossible. Moreover, there seem to be well-attested
instances of liquefaction taking place both in the case of this and other
similar relics of
blood, when the reliquary has
been standing by itself without any movement whatsoever.
Accordingly, the
suggestion has also been made (see Di Pace, "Ipotesi scientifica sulla
Liquefazione", etc., Naples, 1905) that the phenomenon is due to some form
of psychic force. The concentration of thought and will of the expectant crowd
and specially of the "aunts of St. Januarius" are held to be capable
of producing a physical effect. Against this, however, must be set the fact
that the liquefaction has sometimes taken place quite unexpectedly and in the presence
of very few spectators.
Probably the most serious
difficulty against the miraculous character
of the phenomenon is derived from the circumstance that the same liquefaction
takes place in the case of other relics,
nearly all preserved in the neighbourhood of Naples,
or of Neapolitan origin.
These include relics which
are affirmed to be the blood of St.
John the Baptist, of St. Stephen the first martyr,
of St. Pantaleone, of St. Patricia, of St.
Nicholas of Tolentino, of St.
Aloysius Gonzaga, and others. In the case of the alleged liquefaction of
the so-called "Milk of Our Lady" (see Putignani, S.J., "De
Redivivi Sanguine S. Januarii", Naples, 1723, I, 90) or of the fat
of St.
Thomas Aquinas (see Magnoni Valenti, "Discorso istorico"
1772, 47) we have probably a pure fiction, but the phials traditionally
associated with the names of St.
John the Baptist, St. Stephen, and St. Pantaleone undoubtedly still exhibit
on the respective feast days of these saints phenomena
exactly analogous to those shown in the case of the more famous relic of
St. Januarius. Further, it is asserted by eyewitnesses of scientific credit and
high respectability that a block of basalt at Pozzuoli,
reputed to bear traces of the blood of St. Januarius, grows vividly red for a
short time in May and September at the hour when the miracle of
the liquefaction takes place in Naples (se
Cavène, "Célèbre Miracle de S. Janvier", 1909, 277-300).
Three other points
attested by recent investigators seem worthy of special note.
It now appears that the
first certain record of the liquefaction of the blood of St. Januarius dates
from 1389 (see de Blasiis, "Chronicon Siculum incerti auctoris",
Naples, 1887, 85), and not from 1456, as formerly supposed.
In 1902 Professor
Sperindeo was allowed to pass a ray of light through the upper part of the
phial during liquefaction and examine this beam spectroscopically. The
experiment yielded the distinctive lines of the spectrum of blood. This,
however, only proves that there are at any rate traces of blood in the contents
of the phial (see Cavène, "Le Célèbre Miracle", 262-275).
Most remarkable of all,
the apparent variation in the volume of the relic led
in 1902 and 1904 to a series of experiments in the course of which the
whole reliquary was
weighed in a very accurate balance. It was found that the weight was not
constant any more than the volume, and that the weight of the reliquary when
the blood filled the whole cavity of the phial exceeded, by 26 grammes, the
weight when the phial seemed but half full. This very large difference renders
it impossible to believe that such a substantial variation in weight can be
merely due to an error of
observation.
We are forced to accept the fact that, contrary to all known laws a change goes on in the contents of this hermetically sealed vessel which makes them heavier and lighter in a ratio roughly, but not exactly, proportional to their apparent bulk (Cavène, 333-39). The reality of the miracle of St. Januarius has repeatedly been made the subject of controversy. It has had much to do with many conversions to Catholicism, notably with that of the elder Herder. Unfortunately, however, allegations have often been made as to the favourable verdict expressed by scientific men of note, which are not always verifiable. The supposed testimony of the great chemist, Sir Humphry Davy, who is declared to have expressed his belief in the genuineness of the miracle, seems to be a case in point.
Sources
Though in many respects
uncritical, the best account of the miracle of St. Januarius is that given by
CAVENE, Le Célèbre Miracle de S. Janvier (Paris, 1909). From the
historical side fuller details may be found in TAGLIALATELA, Memorie
Storicocritiche del Culto e del Sangue di S. Gennaro (Naples, 1896). Among
recent works may be mentioned: JANUARIO, Il Sangue di S. Gennaro (Naples,
1902); two articles by SILVA and SPERINDEO in the Ommagio della Rivista di
Scienze e Lettere, published for the centenary of 1905; also SPERINDEO, Il
Miracolo di S. Gennaro (3rd ed., Naples, 1908); THURSTON in the Tablet,
22 and 29 May, 1909, followed by a correspondence in the same journal.
Of earlier date are PUNZO, La Teca di S. Gennaro (Naples, 1880); IDEM, Indagini ed osservazioni sulla Teca (Naples, 1890); ALBINI in Rendiconti dell' Accademia delle Scienze fisiche e matematiche (Società Reale di Napoli), series II, vol. IV (1890), 24-27; Acta SS., 19 Sept. There is also an excellent article by LECANU in MIGNE, Dictionnaire des Prophéties et des Miracles (1852), 1010-1016. The older books, such as those of PUTIGNANI, TUTINI, FALCONE, etc., are too numerous to mention, and they are for the most part very uncritical. The various "Acts" of St. Januarius have been edited by SCHERILLO in Atti Accad. Archeol. Napoli, VIII (1876), pt. I, 147-330. For further bibliography, see CHEVALIER, Bio-Bibl.
Thurston, Herbert. "St. Januarius." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 19 Sept. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/08295a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Robert B. Olson. Offered to
Almighty God for Brian C. Olson.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08295a.htm
St. Januarius, Bishop of
Benevento, and His Companions, Martyrs
From Bede and other
Martyrologists. The modern acts of St. Januarius were compiled by John, a
deacon belonging to the church of Naples, about the year 920, who complains
that the memoirs he made use of had been adulterated by certain superfluous
circumstances foisted into them. See Tillemont, t. 5, and F. Putignano Soc. J.
Redivivo, Sanguine D. Januarii, Neapoli, 1723, in three volumes quarto,
Stilting, t. 6, Sept. p. 762, et seq
A.D. 305.
ST. JANUARIUS, a native
some say of Naples, others of Benevento, was bishop of this latter city, when
the persecution of Dioclesian broke out. Sosius, deacon of Miseno, 1 Proculus,
deacon of Puzzuoli, and Eutyches, or Eutychetes, and Acutius, eminent laymen,
were imprisoned at Puzzuoli for the faith, by an order of Dracontius, governor
of Campania, before whom they had confessed their faith. Sosius, by his
singular wisdom and sanctity, had been worthy of the intimate friendship of St.
Januarius, who reposed in him an entire confidence, and for many years had
found no more solid comfort among men than in his holy counsels and
conversation. Upon the news that this great servant of God and several others
were fallen into the hands of the persecutors, the good bishop determined to
make them a visit, in order to comfort and encourage them, and provide them
with every spiritual succour to arm them for their great conflict; in this act
of charity no fear of torments or danger of his life could terrify him; and
martyrdom was his recompence. He did not escape the notice of the inquisitive
keepers, who gave information that an eminent person from Benevento had visited
the Christian prisoners. Timothy, who had just succeeded Dracontius in the
government of that district of Italy, gave orders that Januarius, whom he found
to be the person, should be apprehended, and brought before him at Nola, the
usual place of his residence; which was done accordingly. Festus, the bishop’s
deacon, and Desiderius, a lector of his church, were taken up as they were
making him a visit. They had a share in the interrogatories and torments which
the good bishop underwent at Nola. Some time after the governor went to
Puzzuoli, and these three confessors, loaded with heavy irons, were made to
walk before his chariot to that town, where they were thrown into the same
prison where the four martyrs already mentioned were detained: they had been
condemned, by an order from the emperor, to be torn in pieces by wild beasts,
and were then lying in expectation of the execution of their sentence. 2 The
day after the arrival of St. Januarius and his two companions, all these
champions of Christ were exposed to be devoured by the beasts in the
amphitheatre; but none of the savage animals could be provoked to touch them.
The people were amazed, but imputed their preservation to art-magic, and the
martyrs were condemned to be beheaded. This sentence was executed near
Puzzuoli, as Bede testifies, and the martyrs were decently interred near that
town. Some time after the Christian faith had become triumphant, towards the
year 400, their precious relics were removed. The bodies of SS. Proculus,
Eutyches, and Acutius were placed in a more honourable manner at Puzzuoli:
those of SS. Festus and Desiderius were translated to Benevento: that of Sosius
to Miseno, where it was afterwards deposited in a stately church built in his
honour.
The city of Naples was so
happy as to get possession of the relics of St. Januarius. During the wars of
the Normans they were removed, first to Benevento, and some time after, to the
abbey of Monte-Vergine; but, in 1497, they were brought back to Naples, which
city has long honoured him as principal patron. Among many miraculous
deliverances which it ascribes to the intercession of this great saint, none is
looked upon as more remarkable than its preservation from the fiery eruptions
of Mount Vesuvius, now called La Somma, which is only eight miles distant, and
which has often threatened the entire destruction of this city, both by the
prodigious quantities of burning sand, ashes, and stones, which it throws up on
those occasions to a much greater distance than Naples; and, by a torrent of
burning sulpher, nitre, calcined stones, and other materials, which like a
liquid fire has sometimes gushed from that volcano, and, digging itself a
channel, (which has sometimes been two or three miles broad,) rolled its
flaming waves through the valley into the sea, destroying towns and villages in
its way, and often passing near Naples. 3 Some
of these eruptions, which in the fifth and seventh centuries threatened this
city with destruction, by the clouds of ashes which they raised, are said to
have darkened the sky as far as Constantinople, and struck terror into the
inhabitants of that capital. 4 The
intercession of St. Januarius was implored at Naples on those occasions, and
the divine mercy so wonderfully interposed in causing these dreadful evils
suddenly to cease thereupon, especially in 685, Bennet II. being pope, and
Justinian the Younger emperor, that the Greeks instituted a feast in honour of
St. Januarius, with two yearly solemn processions to return thanks to God. The
protection of the city of Naples from this dreadful volcano by the same means
was most remarkable in the years 1631 and 1707. In this last, whilst Cardinal
Francis Pignatelli, with the clergy and people, devoutly followed the shrine of
St. Januarius in procession to a chapel at the foot of Mount Vesuvius, the
fiery eruption ceased, the mist, which before was so thick that no one could
see another at the distance of three yards, was scattered, and at night the
stars appeared in the sky. 5The
standing miracle, as it is called by Baronius, of the blood of St. Januarius
liquefying and boiling up at the approach of the martyr’s head, is likewise
very famous. In a rich chapel, called the Treasury, in the great church at
Naples, are preserved the blood, in two very old glass vials, and the head of
St. Januarius. The blood is congealed, and of a dark colour; but, when brought
in sight of the head, though at a considerable distance, it melts, bubbles up,
and, upon the least motion, flows on any side. The fact is attested by Baronius,
Ribadeneira, and innumerable other eye-witnesses of all nations and religions,
many of whom most attentively examined all the circumstances. Certain Jesuits,
sent by F. Bollandus to Naples, were allowed by the archbishop, Cardinal
Philamurini, to see this prodigy; the minute description of the manner in which
it is performed is related by them in the life of F. Bollandus. 6 It
happens equally in all seasons of the year, and in variety of circumstances.
The usual times when it is performed are the feast of St. Januarius, the 19th
of September; that of the translation of his relics (when they were brought
from Puzzuoli to Naples) the Sunday which falls next to the calends of May; and
the 20th day of December, on which, in 1631, a terrible eruption of Mount
Vesuvius was extinguished, upon invoking the patronage of this martyr. The same
is done on extraordinary occasions at the discretion of the archbishop. 7 This
miraculous solution and ebullition of the blood of St. Januarius are mentioned
by Pope Pius II. when he speaks of the reign of Alphonsus I. of Arragon, king
of Naples, in 1450: Angelas Cato, an eminent physician of Salerno, and others
mention it in the same century. Almost two hundred years before that epoch,
historians take notice that King Charles I. of Anjou coming to Naples, the
archbishop brought out the head and blood of this martyr. The continuator of
the chronicle of Maraldus says the same was done upon the arrival of King
Roger, who venerated these relics, in 1140. Falco of Benevento relates the same
thing. From several circumstances this miracle is traced much higher, and it is
said to have regularly happened on the annual feast of St. Januarius, and on
that of the translation of his relics, from the time of that translation, about
the year 400. 8
Miracles recorded in holy
scripture are revealed facts, and an object of faith. Other miracles are not
considered in the same light; neither does our faith rest upon them as upon the
former, though they illustrate and confirm it; nor do they demand or admit any
higher assent than that which prudence requires, and that which is due to the
evidence or human authority upon which they depend. When such miracles are
propounded, they are not to be rashly admitted: the evidence of the fact and
circumstances ought to be examined to the bottom, and duly weighed: where that
fails it is the part of prudence to suspend or refuse our assent. Also if it
appears doubtful whether an effect be natural or proceed from a supernatural
interposition, our assent ought to lean according to the greater weight of
probability, and God, who is author of all events, natural and supernatural, is
always to be glorified. If human evidence set the certainty of a miracle above
the reach of any doubt, it must more powerfully excite us to raise our minds to
God in sentiments of humble adoration, love, and praise; and to honour him in
his saints, when by such wonderful means he gives us sensible proofs of the
glory and favour to which he exalts them, and of the tenderness with which he
watches over their mortal remains to raise them one day in a state of glorious
immortality.
Note 1. Formerly an
episcopal city on a promontory, two miles from Baiæ, three from Puzzuoli, now
in ruins. [back]
Note 2. The ruins of
the amphitheatre at Puzzuoli show how magnificent and famous a place this was
for such barbarous diversion. The situation of Puzzuoli was so delightful that
Cicero, Hortensius, Piso, Marius, Cæsar, Pompey, Nero, &c. had
country-houses there. St. Proculus’s church at Puzzuoli was originally a temple
built by Calphurnius in honour of Augustus. [back]
Note 3. See the
description of the eruption of Mount Vesuvius in the year 1707, in the
Philosophical Transactions, No. 354, that of Mount Ætna, in 1669, given by
Borelli in a particular history thereof, with a philosophical account of
volcanoes, &c. [back]
Note 4. See
Marcellin. in Chron. ad ann. 471. An ancient homily quoted by Baronius,
Baillet, and Putignano. [back]
Note 5. See F.
Putignano, t. 3, p. 153, and t. 2, p. 61. [back]
Note 6. Vita Patris
Bollandi, t. 1, Martii. [back]
Note 7. See this
miracle defended by Cardinal Lambertini, afterwards Pope Benedict XIV. De
Canoniz. l. 4, par. 1, c. 31, by Melchior Corneus, in Defens. Mir. adversus
Danhawerum, p. 37, and in the notes in Musantii Chron. p. 193. Mr. Addison, Dr.
Middleton, and several German Protestants have tried their skill in forming
objections to this miracle, which some of them would fain ascribe to the heat
of the priest’s hands, others to the steams of the church or lamps, others
think it may be some chymical composition of a soluble nature. See Danhawerus,
and Bibliothec. German. t. 29, ann. 1734. All these surmises suppose a fraud or
juggle in the priests; but how will these authors persuade us that so many most
holy, venerable, and learned persons have been and are hypocrites, impostors, and
jugglers? The chymical secret would be not only a notorious fraud but also a
wonderful discovery. The variation of the circumstances in which this miracle
happens, removes the suspicion of this or such causes as the heat of hands, and
the steams of the place. Nor can these be altered by the head being present,
&c. That the ancient Christians often respectfully preserved the blood of
martyrs in vials, is demonstrable from all authors who have written on the
ancient cemeteries. [back]
Note 8. See Julius
Cæsar Capacius, in his Neapolitan History, l. 2, Summontius, in his History of
Naples; Chisccarelli, l, De Neapolitanis Episcopis. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume IX: September. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/9/191.html
St. Januarius and his Companions;
St. Cyprian, Bishop and Martyr
by Fr. Francis Xavier Weninger, 1882
The holy bishop, St.
Januarius, was a native of Benevento, a city in the Neapolitan territory. His
parents, not less virtuous than of high lineage, gave him from his earliest
youth, a most pious education, and he was so earnest in his endeavors to lead a
blameless life, that the clergy and laity, after the death of their bishop,
desired no other successor than Januarius. He alone opposed the election and
could not be persuaded to consent, until obedience to the command of the Pope
forced him to yield. Great as had been the struggle it had cost the holy man to
accept the high dignity conferred upon him, he was equally zealous and untiring
in discharging his duties when installed into his see. At that period, the
tyrants Dioclesian and Maximian raged against the Faithful, endeavoring to
destroy all Christendom. The holy bishop, therefore, used all his powers to
strengthen his flock in the true faith and to encourage them to allow neither
torments nor death to make them forsake their God.
The teachings the holy bishop gave to others he exemplified in his own life,
thus showing to his flock how to endure martyrdom. Timotheus, the Governor of
Campania, received orders to force the Christians to worship the gods, or, not
succeeding in this, to execute them. He resolved to begin with St. Januarius,
whose zeal for the Christian faith was everywhere known. Hence the Saint was
taken prisoner and presented, at Nola, to the Governor, who, making him
acquainted with the imperial mandate, commanded him to obey it. Januarius,
however, assured him that he would much rather die than be faithless to the
true God, and by worshipping idols, become a servant of Satan. Hardly had he
made this declaration, when Timotheus ordered him to be cast into a burning
furnace. But it pleased the Almighty to renew the miracle which He had formerly
wrought on the three youths in the furnace of Babylon. Januarius remained
unharmed, and praised the only true God of heaven and earth. When the tyrant
saw that not even a hair on the head of the bishop was burned, he foamed with
rage, and had him stretched upon the rack, and his limbs so cruelly torn, that
afterwards the holy martyr could not move one of them. Dragging him to prison
they thought he would expire.
The Almighty, however, to spare him for still greater tortures, gave him, after
a short prayer, the full use of his limbs, to the great astonishment of the
tyrant. As the latter had to set out for Puteoli, the holy bishop had to run
like a horse before his chariot and was most shamefully treated by the
servants. To the same indignity two deacons were condemned who had visited him
in his prison. At Puteoli, all three were cast into a dungeon, where they found
two other deacons and two laymen, to whom it had already been announced that
they should be given to wild beasts. The same sentence was passed upon the holy
bishop and his two companions. Hence, they were all seven brought into the
amphitheatre, and the wild beasts let loose upon them. The omnipotence of God,
who had taken from the fire the power to burn, now also took from the wild
beasts the instinct to devour. They looked at the confessors of Christ, and
without in the least harming them, lay down at their feet.
Timotheus ascribed this, after the manner of the pagans, to witchcraft, and
unwilling to be conquered, he commanded them to be beheaded. No sooner had he
given the order, than God punished him with blindness. Januarius taking pity on
him, after a short prayer, restored his sight. Awed by this, as well as by the
foregoing miracles, a great many of the spectators were converted to Christ.
The godless Governor alone remained insensible, and fearing the displeasure of
the emperor, he dared not countermand his order but had the Saint and his
companions beheaded.
The body of the Saint was first brought to Benevento, but later to Naples,
where it is held in great veneration on account of the protection, which, by
the intercession of St. Januarius, the city enjoys from the eruptions of
Mount.Vesuvius. It has happened several times that when the relics of the Saint
were carried in solemn procession, towards the burning waves of lava which was
ejected by this mountain and came rolling onwards to destroy the city, the
eruption ceased and Naples was saved. To this day, the blood of the Saint is
preserved at Naples, in a glass vial. The blood is congealed; but when placed
near the head of the Saint, it melts and bubbles up. This miracle, which has
continued until the present time, has been witnessed by many, both Catholics
and non-Catholics, and although several of the latter have ascribed it to
deceit, it is impossible for them to prove their assertion.
To the life of St. Januarius, we will add that of St. Cyprian, who was also
bishop and martyr, and whose name is recorded, on the 16th of this month, in
the Roman Martyrology.
This man, whom St. Jerome describes as a model of eloquence and holiness, was
born at Carthage, in Africa, of noble but pagan parents. Growing up, he
excelled to such a degree in the art of eloquence, that he was chosen to teach
rhetoric. He became acquainted with Cascilius, a pious priest, who, convincing
him of his errors, brought him happily into the pale of the Catholic Church. At
holy baptism, he took the name Cascilius in grateful memory of him who had
instructed him in the doctrines of the true faith. The heathens could not
comprehend so unexpected a conversion of their excellent orator, and were
greatly provoked, while the Christians rejoiced and praised the Lord.
Cyprian led so pious and holy a life after he had been baptized, that the
bishop of Carthage ordained him priest. On the death of this bishop, Cyprian
was elected to succeed him, but deeming himself unworthy of so high a position,
he fled and endeavored to conceal himself; but being discovered and placed,
almost by force, on the episcopal chair, he submitted to the divine will, and
entered on his new functions. He was a most watchful shepherd to his flock, a
tender father to the poor and afflicted, an invincible protector of the true
faith and not only an incomparable teacher, but a perfect model of all virtues.
Some time later, in the reign of the emperor Decius, arose a terrible
persecution of the Christians, which the Almighty permitted in order to renew
their fervor. The Clergy of Carthage, who knew that the idolaters would first
seize their bishop, advised him to leave the city, and live for some time
concealed in a quiet place. The holy man at first refused to follow their
advice, lest he might have the appearance of not having sufficient courage to
make a public confession of his faith, or to suffer for the sake of Christ. But
when he had asked counsel of God in prayer, he acted in accordance with the
request of the clergy, and concealed himself outside of the city, but in a
place known to the Christians. During the persecution, which lasted forty-five
months, he encouraged the faithful, as well personally as also by the priests
whom he had with him and whom he frequently sent into the city. He strengthened
the weak and despairing, and endeavored to bring back into the pale of the
Church, those who for fear of torments had apostatized.
He returned to Carthage when the persecution ceased, and labored, with his
unwearied zeal, to repair the great damage his beloved flock had suffered. Not
long after, the barbarians invaded the land, and besides occasioning other
sufferings, they took a great many Christians away as prisoners. The holy
bishop gave all he possessed for their ransom, and gathered, for the same
purpose, a large sum of money in his diocese. Hardly had this storm passed
over, when a terrible pestilence commenced in Africa, making great havoc among
the inhabitants of Carthage. The Saint left nothing undone to assist those
stricken down with the dreadful disease. He visited them, administered the Holy
Sacraments to them, provided them with remedies and food, and animated those
who were well to follow his example, and be kind to the sick, although a great
portion of the sufferers were pagans, who had proved themselves always the most
bitter enemies of the Christians.
This scourge left, only to give place to another; for no sooner had God
restored health to the people of Carthage, than a fresh persecution of the
Christians broke out under the Emperor Valerian. Aspasius, the Roman Governor
at Carthage, knew that Cyprian was the principal support of Christianity at
that place, but fearing to cause a revolt, dared not seize and execute him. He
therefore commanded him to leave the city, and banished him to Curubis. The
holy man obeyed, but succeeded in making such arrangements, that several
priests remained to strengthen and encourage the Christians in their faith. He himself
wrote several letters to them from the place of his exile, in which he exhorted
them to remain true to their God. When, after the expiration of a year, a new
Governor came to Carthage, Cyprian left Curubis, and made his residence near
the city in a garden which he had bought for the poor. He remained there almost
a year, and as the crowd of Christians that visited him increased daily, one of
the enemies of the faithful informed the Governor of it. The holy bishop was
exhorted to avoid the approaching danger by flight; but he answered that his
martyrdom had been revealed to him by the Almighty. He desired nothing more of
this world but to end his life in the presence of his flock and to give them an
example how to remain constant in their faith.
The desire of the holy bishop was granted. He was taken prisoner and brought
before the Governor, whose first question was: "Are you Cyprian ?"
"Yes," answered the Saint; "I am Cyprian, Bishop of
Carthage!" Upon this, a written order of the Emperor was put into his
hands, either to sacrifice to the gods, or to give up his life. Cyprian having
read the order with unmoved heart, replied: "I will rather give my life a
thousand times than sacrifice to the gods;" on which the Governor
sentenced him to die by the sword, as a scorner of the imperial order. Having
listened calmly to his death-sentence, the holy bishop said cheerfully:
"Thanks be to God." He was followed to the place of execution by a
great crowd of people, to whom he gave the most fervent exhortations not to
forsake the Lord. Arrived at the place where he was to receive his death, he
divested himself of his episcopal robe and handed it to a deacon, and ordered
that the executioner should be paid twenty-five pieces of gold, to reward him
for the stroke which should promote him to the Kingdom of heaven. He then knelt
down, raised his eyes to heaven, and, with invincible fortitude, received the
fatal stroke, in the year of our Lord 260. Thus ended the glorious career of
this holy bishop, to whom St. Augustine, St. Jerome, St. Gregory Nazianzen, and
other fathers of the Church, give the highest praise on account of his great
virtues and heavenly wisdom.
PRACTICAL CONSIDERATIONS.
I. St. Januarius
preferred to be cast into a burning furnace rather than offend God by
worshipping an idol. St. Cyprian would rather give his life a thousand times
than draw upon himself the wrath of the Almighty by sacrificing to the false
gods. Both acted wisely; for if they had worshipped the idols they would have
committed great sin. If they had died in it, St. Cyprian would not only have
lost his temporal, but also his eternal life for evermore; while St. Januarius
would have been cast into a much more terrible furnace without any hope of ever
being released from its torments. You act in truth very foolishly by committing
a mortal sin, as you must be convinced that, if you die in it, nothing is more
certain than that the fire of hell, eternal death, awaits you. You flatter
yourself that you are not going to die in sin; but who can assure you of this?
They also, who are already in hell, flattered themselves as you do, and yet
they died in sin. May not the same happen to you? You must at least confess
that, by becoming guilty of a mortal sin, you put yourself in danger of dying
in it, and thus going to eternal destruction. Is not that folly enough?
Still more apparent will your folly become when you consider why you place
yourself in such terrible danger. Speak the truth: why do you do it? What
benefit, what advantage do those sins bring you, for the sake of which you
placed yourself in such imminent danger? Is it perhaps more than a momentary
sensuality, a contemptible gain, a short pleasure? And on account of a
momentary, contemptible, short sensuality, will you place yourself in danger of
being eternally condemned? Is not that of all follies the greatest? What I
request of you is that you would ponder well this point, and you will most
certainly avoid all sin. "Consider it well," says St. Chrysostom,
"quickly pass the pleasures; eternally remain the pains."
II. St. Cyprian acted most kindly to his bitterest enemies,the heathens,
at the time of the pestilence, and exhorted others to do the same. Before he
was executed he gave a considerable sum of money to the executioner, who was to
take his life. St. Januarius restored the sight of the tyrant who unjustly
condemned him to die. That was truly living up to the words of Christ:"
Love your enemies, do good to them that hate you." (Luke vi.) How do you
act towards those who have wronged you, or who hate and persecute you? Do you
not refuse to forgive them, wish them all possible misfortune, and harbor
ill-feelings against them in your heart? Do you not seek to revenge yourself,
and to repay evil with evil? Oh! if you do this, say not that you are a
disciple of Christ. Christ, your teacher, has instructed you to forgive wrongs,
to love your enemies, to pray for them, and to do good to them. If you do
exactly the contrary, how can you call yourself a disciple of Christ?
Begin today to be a true follower of the Redeemer, and declare before the
Almighty that you forgive, with your whole heart, every wrong done to you. Cast
all hatred out of your heart. Pray for those who have offended you, and if ever
an occasion offers itself to do good to those who have injured you, leave it
not undone. Take the crucifix into your hand and ask yourself whether your
Saviour does not deserve that you should do this out of love to Him? You have
often and bitterly offended Him, and He has pardoned you. He has not revenged
Himself. He has prayed for you. He has done so much good to you, and does it
daily, even after having been so often offended by you. Does He not deserve
that you, after His example, should do good to your enemy? Listen to the words
of St. Augustine: "Turn your eyes towards your Lord. Your enemy is wicked,
but your Lord is good. Your enemy does not deserve that you should forgive him,
but your Lord deserves it a thousand times. He deserves that you forgive for
love of Him. Look upon your Lord."
O God, of those that
fought Thy fight,
Portion, and prize, and
crown of light,
Break every bond of sin
and shame
As now we praise Thy Martyr's name.
He recked not of the
world's allure,
But sin and pomp of sin
forswore:
Knew all their gall, and
passed them by,
And reached the throne prepared on high.
Bravely the course of
pain he ran,
And bare his torments as
a man:
For love of Thee his
blood outpoured,
And thus obtained the great reward.
With humble voice and
suppliant word
We pray Thee therefore,
holy Lord,
While we thy Martyr's
feast-day keep,
Forgive Thy loved and erring sheep.
All honor, laud, and
glory be,
O Jesu, Virgin-born, to
Thee,
All glory, as is ever
meet,
To Father and to Paraclete. Amen
St. Januarius, Bishop of Benevento
by St. Alphonsus Liguori
Naples and Benevento both
claim the honor of having given birth to Januarius; he is said to have been
descended of the ancient family of the Sanniti, who had made war with the
Romans, and were masters and dukes of Benevento. There are no historical
records of the first years of St. Januarius, but it is certain that his parents
were Christians, and that he was esteemed the most learned and pious of the
clergy, for which reason he was unanimously chosen bishop of Benevento, upon a
vacancy having occurred in that see. The humility of the saint induced him most
resolutely to refuse that dignity, until he was obliged to accept it by a
command from the Pope, who was at that time St. Caius, or St. Marcellinus.
Our saint undertook the government of his church during the persecution of
Diocletian and Maximian, which circumstance gave him noble opportunities of
manifesting the extent of his zeal for the faith of Jesus Christ. Not content
with propagating and maintaining the faith in his own diocese, he ran through
the neighboring cities converting pagans, and assisting and encouraging the
faithful.
In the discharge of these duties he became acquainted with a holy deacon of the
city of Miseno, named Sosius, with whom he formed a most intimate friendship;
for as Sosius was one day reading the Gospel to the people, St. Januarius saw a
most resplendent flame upon his head, from which fact he predicted that the
pious deacon would be crowned with martyrdom. The prophecy was soon fulfilled;
for after a few days Sosius was arrested as a Christian, and brought before
Dracontius, governor of the district, who having in vain endeavored with
promises and threats to make him prevaricate, caused him to be cruelly
scourged, tortured, and sent to prison. He was here frequently visited by the
Christians, but the deacon Proculus, and his fellow-citizens Eutyches and
Acutius, were particularly attentive to him; and St. Januarius was no sooner
apprised of his arrest than he repaired to the prison to comfort and encourage
him.
Meanwhile Dracontius was removed to another place by the emperor, and succeeded
in the government by Timothy, who upon his arrival at Nola, having heard of the
preaching of St. Januarius, and the assistance which he afforded to the
faithful in the neighborhood, ordered him to be arrested and brought before
him, bound hand and foot. On being presented to the new governor, our saint was
commanded to sacrifice, but immediately rejected the iniquitous proposal with
horror and contempt; whereupon Timothy ordered him to be thrown into a furnace.
The order was instantly executed, but the saint received not the least hurt;
and although this miraculous preservation excited the wonder of all present, it
was so far from making any salutary impression on the tyrant, that it rendered
him more furious and cruel than before, and he accordingly ordered that the
saint's body should be stretched upon the rack until his every nerve should be
broken.
As soon as these proceedings were known at Benevento, Festus, the bishop's
deacon, and Desiderius, his lector, forthwith departed to visit their holy
prelate in the name of his entire flock; but Timothy being informed of their
arrival at Nola, caused them to be arrested, and their depositions to be taken regarding
the motives of their journey. They answered that, holding as they did
subordinate offices in the church of the good bishop, they thought it their
duty to visit their Superior in prison, and minister to him whatever assistance
it might be in their power to afford. Upon hearing this declaration the tyrant
commanded that they should be loaded with chains, and made to walk before his
chariot to Puzzuoli, to be there delivered to wild beasts together with their
pastor.
Immediately after their arrival they were exposed in the amphitheatre, when St.
Januarius said to the rest: "Be of good heart, brethren! Behold, the day
of our triumph has arrived. Let us confidently give our lives for Jesus Christ,
who vouchsafed to give his for us." The beasts were let loose upon them,
in the presence of a great multitude; but although they ran towards the martyrs
as it were to devour them, they cast themselves before them and licked their
feet. The miracle was evident to all, and a deep murmur was heard to run
through the amphitheatre: "The God of the Christians is the only true
God."
The effect produced by this miracle made Timothy fear a general sedition, and
he accordingly gave orders that the martyrs should be led to the public square
and beheaded; but St. Januarius, in passing the governor, prayed that the Lord
might strike him blind, for his own confusion and the conversion of the people.
This prayer having taken instant effect, the tyrant delayed the execution of
the sentence, and besought the holy bishop to forgive the maltreatment he had
received, and to pray for the restoration of his sight. St. Januarius did so,
and the miracle was followed by the conversion of five thousand pagans; but
Timothy, fearing lest he should lose the favor of the emperor, ordered his officers
to have the last sentence privately but instantly executed.
While our saint was being led to Vulcano, the place selected for his last
struggle, an aged Christian followed him, imploring with many tears that he
would give him something to keep for his sake; the good bishop, moved by the
devotion of the old man, told him that he had nothing to give, except his
handkerchief, which, as he needed it to bandage his eyes in receiving the
stroke of death, he could not let him have until after his martyrdom. On
arriving at Vulcano, St. Januarius tied the handkerchief over his eyes, and
repeating the words, "Into Thy hands, O Lord, I commend my spirit,"
he was decapitated on the 19th of September, towards the close of the third
century, together with his companions, Sosius, Festus, Proculus, Desiderius,
Eutyches, and Acutius.
The relics of these holy martyrs were afterwards translated to different
cities. Puzzuoli was favored with the bodies of SS. Proculus, Eutyches, and
Acutius; while Benevento was honored with those of SS. Festus and Desiderius;
that of St. Sosius was removed to Miseno. The body of St. Januarius was first
deposited at Benevento, and afterwards at the Monastery of MonteVirgine, until
during the pontificate of Alexander IV., St. Severus, bishop of Naples,
accompanied by the Neapolitan clergy and a great concourse of the laity,
translated it to Naples, and placed it in a church dedicated to God in his
honor. From this church, however, which was without the city, the relics of St.
Januarius were again translated to the cathedral, together with two vials of
his blood, and have been there objects of great religious veneration for
fourteen centuries. The Neapolitans honor this saint as the principal patron of
their city and nation, and the Lord himself has continued to honor him, by
allowing many miracles to be wrought through his intercession, particularly
when the frightful eruptions of Mount Vesuvius have threatened the city of
Naples with utter destruction. While the relics of St. Januarius were being
brought in procession towards this terrific volcano, the torrents of lava and
liquid fire which it emitted have ceased, or turned their course from the city.
But the most stupendous miracle, and that which is greatly celebrated in the
church, is the liquefying and boiling up of this blessed martyr's blood
whenever the vials are brought in sight of his head. This miracle is renewed
many times in the year, in presence of all who desire to witness it; yet some
heretics have endeavored to throw a doubt upon its genuineness, by frivolous
and incoherent explanations; but no one can deny the effect to be miraculous,
unless he be prepared to question the evidence of his senses.
All the facts related about St. Januarius are drawn from trustworthy sources,
such as the Acts possessed by Baronius, the Greek Acts of the Vatican, the
Greek Menology of Basil, the writing of John Diacono, an author of great
credit, who lived in the ninth century, and whom Muratori himself praises. To
this must be added the very ancient Offices of Naples, Salerno, Capua, and
Puzzuoli, and finally the tradition of Nola, where is yet shown at the present
day the prison in which the saint was shut up, the place where his bones were
dislocated, and the furnace from which he came forth unhurt. These records
contain nearly all that we have related: all, or nearly all, are written in the
Acts of Baronius, which, resting on other records, deserve our entire
confidence.
I repeat here what I have said at the beginning of this book, that it
seems to be a kind of temerity to wish to doubt positively about the truth of
the facts related by several ancient authors, though they may not be
contemporaneous--authors grave and careful to examine into things, especially
when these facts are supported by an uncontroverted and ancient tradition.
It is true that we should justly doubt ancient facts against the authenticity
of which we may allege some solid reason; but I ask here, which are the
arguments that Tillemont, Baillet, and some other modern authors oppose to the
facts of the martyrdom of St. Januarius? They say that this antiquity removes
them too far from our time; that the tortures related are too violent, and
therefore incredible; that these facts are too numerous. They also add other
similar objections which are groundless, and which I pass over in silence for
brevity's sake. To all these difficulties I reply, that by following this
method we should have to reject many Acts that are commonly regarded as
genuine, such as those of St. Felix of Nola, of St. Carpus, of St. Theodotus
and of St. Tarachus, and many others that we read of in the celebrated Ruinart,
and in a host of other good authors.
Some of our writers have approved of what is said by Tillemont and Baillet,
because of certain Acts of St. Januarius that were found at Bologna with the
Celestin Fathers in the monastery of St. Stephan. But I do not see why we
should put faith in these Acts, and not in those of Baronius and of other
authors mentioned above. They say with Tillemont that the Acts of Bologna are
more simple, because in them no mention is made of the miracles described in
the Acts of Baronius, and should therefore the former be preferred to the
latter?
Allow me to make here a painful reflection. The present age is called the age of
light, because it has a better taste and a more correct judgment of things. But
would to God that it had not degenerated in many things, and that it were not
growing worse by wishing to subject divine things to be estimated by our feeble
intelligence! Some of these who are learned in this fashion deny or call in
question most of the miracles related in the lives of the saints; they say that
the account of these miracles only makes heretics laugh at the too great
credulity of the Catholics, and for this reason refuse to be united to our
Church. I answer: Heretics do not wish to believe our miracles, not because
they esteem us too credulous, but because among them no miracles are ever seen;
this explains why they despise our miracles. And it is by no means true that
our too great facility in believing in miracles hinders them from being united
to our Church, for it is precisely because they do not wish to unite with our
Church, and to submit to her that they refuse to believe in miracles. These
unfortunate people do not see that in refusing to submit to the Church they
reduce themselves to a state of believing in nothing, as evidently appears from
the books that often reach us from the so-called reformed countries. Moreover,
they know that the Christian faith was propagated and maintained by means of
miracles--just as Jesus Christ and the Apostles propagated it; and the reason
of this is clear. For as the revealed truths which are the object of our faith
are not of themselves evident to the eyes of our mind, it was necessary to
induce us to believe them by means of miracles, which surpassing the forces of
nature aid us to know clearly that it is God who speaks to us in the midst of
these prodigies. Thus in proportion to the persecutions raised against the Church
has the Lord multiplied miracles. In short, the miracles wrought more or less
frequently by God through his servants have never been wanting in our Church.
Let us return to our subject. It is not therefore just to prefer the Acts of
the Monastery of Bologna to all those that we have quoted, because they are
more simple, and because they do not comprise all the miracles related by
Baronius, Diacono, and other authors. Besides, these Acts of Bologna, if
carefully examined, date only from the sixteenth century. Again, another
well-informed author, Xavier Rossi, in a learned dissertation, assures us that
these Acts should be regarded as less trustworthy than those that we have
followed, since they are encumbered with other narratives that are false, or at
least improbable, and since it has become known that they were written by an
ignorant person, who collected them without discretion, and in writing
committed many faults against the Latin grammar.
http://catholicharboroffaithandmorals.com/
SOURCE : http://catholicharboroffaithandmorals.com/St.%20Januarius%20and%20St.%20Cyprian.html
Antoine
Jean-Baptiste Thomas (1791-1833). Procession de saint Janvier à Naples pendant
une éruption du Vésuve, 1822. Dimensions : 98 x 130 ; Matière et
technique : huile sur toile. Collections
du château de Versailles
ST. JANUARIUS, MARTYR.
FEAST DAY:
SEPTEMBER 19TH
MANY centuries ago, St.
Januarius died for the faith in the persecution of Diocletian, and to this day
God confirms the faith of His Church, and works a continual miracle, through
the blood which Januarius shed for Him. The Saint was Bishop of Beneventum, and
on one occasion he travelled to Misenum in order to visit a deacon named
Sosius. During this visit Januarius saw the head of Sosius, who was singing the
Gospel in the church, girt with flames, and took this for a sign that ere long
Sosius would wear the crown of martyrdom. So it proved. Shortly after Sosius
was arrested, and thrown into prison. There St. Januarius visited and
encouraged him, till the bishop also was arrested in turn. Soon the number of
the confessors was swollen by some of the neighboring clergy. They were exposed
to the wild beasts in the amphitheatre. The beasts, however, did them no harm;
and at last the Governor of Campania ordered the Saints to be beheaded. Little
did the heathen governor think that he was the instrument in God's hand of
ushering in the long succession of miracles which attest the faith of
Januarius. The relics of St. Januarius rest in the cathedral of Naples, and it
is there that the liquefaction of his blood occurs. The blood is congealed in
two glass vials, but when it is brought near the martyr's head it melts and
flows like the blood of a living man.
REFLECTION.—Thank God who
has given you superabundant motives for your faith; and pray for the spirit of
the first Christians, the spirit which exults and rejoices in belief.
SOURCE : http://jesus-passion.com/saint_januarius.htm
Acts
of the Hieromartyr, Januarius, Bishop of Beneventom
In the time of
Diocletian, emperor, and in the fifth consulate of Constantine [Constantius],
and seventh [probably “fifth”] of Maximian, there was a great persecution of
the Christians. At that time Diocletian appointed Timothy, a pagan, governor in
the province of Campania and ordered him to offer sacrifices to idols and to
compel all who believed in Christ to do the same. It happened as he was making
the customary round of cities, he came to the city of Nola. There he ordered
the officials to present themselves before him and when they were present he
began to inquire from them concerning the judgments of his predecessors.
To him the officials
related their deeds and among them, when they reached the affairs of the
blessed martyrs Sosius, deacon of
the church at Miseno and Proculus, deacon of the church at Pozzuoli, and
Eutychetes and Acutius, and how they had been tormented by various tortures and
had been recast into prison by the order of the judge, he asked the officials
what had been done with them. They replied saying that they for a long time
were detained in chains and they uttered in addition evil remarks concerning
the Blessed Januarius, bishop of Benevento.
This most unjust Timothy
having heard these remarks regarding Januarius, ordered him to be brought
before him and when he was presented before his tribunal at Nola, Timothy the
judge said to him: “Januarius, having heard of the reputation of your family I
exhort you to sacrifice to the gods in obedience to the decrees of the
invincible rulers. But if you are unwilling I shall subject you to horrible
torments which the God whom you worship when he shall see them he himself shall
fear.”
Saint Januarius however
replied : “Be silent, O unhappy man, and do not insult in my hearing Him who
created heaven and earth, lest the Lord God may hear such a blasphemy as that
which proceeds from your mouth and he may destroy you and you shall be mute and
deaf, not hearing and like a blind man not seeing.”
Having heard these things
the tyrant Timothy says to the saint: “Is it in your power that by any
enchantments whatever you or your god can prevail against me?”
Saint Januarius replies:
“My power is nothing but there is a God in heaven who can resist you and all
who obey and abet you.” And when he had said this the tyrant ordered him back
to prison.
Being very angry he
ordered a furnace to be heated for three days and the saint to be cast into it.
The holy man made the sign of the cross on his forehead, looked up to heaven
sighing and extending his hands, and having entered the fiery furnace he was
praising God, saying: “O Lord Jesus Christ for the sake of thy holy name I
embrace willingly this suffering and I expect every promise which thou hast
promised to those who love Thee. Hear me praying to Thee and deliver me from
this flame, thou who wert present with the three children, Ananias, Azarias,
Misael in the fiery furnace, and be with me in this my trial to deliver me from
the hands of the enemy.” Saying these things, Blessed Januarius began to walk
with holy angels in the midst of the fire praising the Father and Son and Holy
Ghost.
When the soldiers who
were around the furnace heard Saint Januarius in its depth praising God they
feared with a great fear and ran in great haste and told the judge saying, “We
beseech thee, sir, not to be angry with us but we have heard the voice of
Januarius in the furnace invoking his Lord, and being greatly terrified we
fled.” Timothy hearing this ordered the furnace to be opened and when it was
opened the flames shot out and devoured some incredulous pagans who were around
about it. But Saint Januarius appeared in the midst glorifying the Lord Jesus
Christ so that the fire could not touch either his clothes or his hair.
Timothy however when he
had heard this ordered him before him and said to him: “Of what avail is it
that the magic you exercise is powerful? By various torments I will make you
perish.” Saint Januarius replied: “It will not be well for thee, thou cruel
tyrant, to alienate the servant of Christ from the truth of Christ or to cause
me to obey through fear. I will hope in the Lord. I will not fear no matter
what men may do to me,” and thus replying the judge ordered him led back to
prison.
On another day early in
the morning Timothy had Januarius before him: “How long, unhappy man, will you
refuse to sacrifice to the immortal gods? Approach now and offer incense. If
not I shall order you to be beheaded and if he can, let your God free you from
my hands.” The saint replied: “You do not know that the power of God is great.
Would that you would repent so that my God might pardon you whom you say to be
unable to free me from your hands! When you speak thus you are heaping up wrath
for yourself on the day of wrath.”
The judge not liking this
speech ordered his shackels [-nervi-] to be removed. Januarius prayed God
saying: “O Lord Jesus Christ who hast not abandoned me from my mother’s womb
now hear thy servant crying to thee and command me to depart this world and
obtain thy mercy.” The judge thinking how he would kill him sent him back to
prison.
While guarded by soldiers
in hard captivity, two of his clergy, the deacon Festus and the reader
Desiderius, learned of their bishop’s captivity and being moved by the Holy
Ghost they immediately set out from Beneventum and came to Nola, and there
weeping they cried: “Why is such a man in custody? What crimes did he commit?
When did he fail to aid those in trouble? What sick man was visted by him
without regaining health? Who approached him weeping and went away not
rejoicing?”
Their words were reported
to Timothy who ordered them at once to be detained and along with Januarius to
be brought before him, whereupon he asked Januarius who were these two and the
saint replied: “One is my deacon and the other is my reader.” “Do they proclaim
themselves Christians?” “Certainly, for if you ask them, I hope in my Lord
Jesus Christ that they will not deny themselves to be Christians,” and being
asked, they said: “We are Christians and we are prepared to die for the love of
God.”
Then Timothy filled with
anger ordered Januarius the bishop, along with Festus the deacon and Desiderius
the reader, to be bound in chains and to be dragged before his chariot to the
city of Pozzuoli, determining that there along with Sosius, Proculus, Eutyches
and Acutius, they should be delivered up to wild beasts. When they were come to
Pozzuoli, they were kept in prison until the arena was prepared. On the day
appointed they were led into the amphitheatre and Timothy coming ordered the
wild beasts to be let loose; and when this was done, Saint Januarius cried: “O
brethren, seize the shield of faith and let us pray to the Lord our Helper in
the name of the Lord who made heaven and earth.” And the mercy of God was so
present that to the feet of Januarius like sheep with heads down ran the wild
beasts.
The unbelieving judge had
the beasts removed and the saints of God taken from the arena and brought
before his tribunal, where sitting in state he dictated their sentence: “We order
to be beheaded, Januarius bishop, Sosius, Proculus and Festus deacons,
Desiderius reader, Eutyches and Acutius, citizens of Pozzuoli, who have
professed themselves Christians and have despised the sacrifices of the gods
and the commands of the emperor.” But Saint Januarius looking up to heaven
said: “Lord Jesus Christ who descended from on high for the redemption of the
human race, deliver me and free me from the hand of this enemy and I beg thee
my God that you punish Timothy for the things he did against me thy servant and
that thou blind his eyes so that he may not see the light of heaven.”
When he had finished his
prayer darkness fell on his [Timothy’s] eyes and suddenly he was made blind.
Then prayed Januarius to the Lord, and said: “I give thanks to thee, Father of
our Lord Jesus Christ, who hast heard thy servant and destroyed the eyes of the
impious Timothy because many souls on account of him have been perverted to the
evil spirits.”
Then Timothy was
suffering with his stricken eyes and the pain was increasing. Repentant he
began to cry out and say to the officials: “Go, bring Januarius to me.” And
they going found him lead along by the executioners on the incline that leads
to the Solfatara and bringing him back they set him before the judge and a
great multitude of people was attracted by the sight. But Timothy began to cry
out with a great cry and to say to Saint Januarius: “Januarius, servant of the
most high God, pray the Lord, thy God, for me blind that I may recover the
sight which I have lost.”
Then Januarius raising
his eyes to heaven prayed: “God of Abraham, God of Isaac, God of Jacob, hear my
prayer and restore to Timothy though unworthy his eyes that all the people
present may know that thou art God and there is no other but thee; for we may
not return evil for evil.” And when Saint Januarius had finished his prayer his
were opened.
The multitude seeing the
wonderful things which the Lord wrought by Januarius his martyr, many of the
bystanders believed in the Lord Jesus Christ, almost five thousand, and they
cried out raising their voices: “Will not the God of such and so great a man be
feared? Will he not perhaps take revenge for their sufferings and death and
will we not all likewise perish?” Januarius was very beautiful both in body and
disposition. Then the impious judge Timothy seeing such a crowd turned toward
the Lord was troubled and (lest the servant of the Lord Jesus Christ might be
deprived of his crown) fearing the commands of the emperor the judge ordered
the soldiers to take him away quickly and to behead him with the holy martyrs.
When they were on their
way to martyrdom a certain old and very poor man, hoping favor from Januarius
placed himself in his way and fell at his feet and besought him that he might
receive some of his clothes. But Januarius said to that old man: “When my body
has been buried thou wilt see that I myself will give thee my orarium with
which I will have bound my eyes.” The mother also of Saint Januarius residing
at Benevento, three days before her son suffered, saw in a dream that Januarius
was flying in the air to heaven and when she was puzzled by the dream and would
inquire what it meant, suddenly it was announced to her that her son was
imprisoned for the love of God. She however greatly terrified, prostrating
herself in prayer before the Lord, gave up her spirit.
In the meantime when the
saints had arrived at the place where they were to be beheaded, that is at the
Solfatara, Saint Januarius kneeling prayed: “O Lord, omnipotent God, into thy
hands I commend my spirit” and then rising he took his orarium and bound his
eyes and kneeling again he placed his hand on his neck and asked the
executioner to strike. The executioner struck with great force and cut off at
the same time a finger of the saint’s hand and his head. The other saints
received likewise their crown.
Saint Januarius after his
execution appeared to the old man and offered him as he had promised the
orarium which had bound his eyes and said: “Behold what I promised you, take it
as I promised it,” and he took it and hid it in his bosom with great reverence.
The executioners and two
other officials seeing the old man, laughingly asked him: “Have you got what he
who was beheaded promised?” But he said, “Yes,” and showed them the orarium which
they recognized and wondered greatly.
On the very same hour at
which Saint Januarius and the holy martyrs were beheaded the cruel Timothy
began to suffer very much and he was exclaiming aloud: “I suffer these pains
for having treated Januarius the servant of God so impiously. The angels of God
torment [me].” And when he had been long tormented he gave up the ghost.
The Christians of various
cities were guarding the bodies of the saints that they might carry them off at
night to their own cities and they kept a careful though secret watch; and when
night was come and all were sleeping, Saint Januarius in the silence of the
night appeared to one of those who were prepared to take away his body and said
to him: “Brother, when you take away my body know that the finger of my hand is
missing. Seek it and place it with my body.” And so it was done as the saint
himself had admonished. The bodies of the saints lay at the Solfatara where
later was founded a church worthy of Saint Januarius the martyr.
Here ends the passion of
Januarius Martyr.
APPENDIX ONE
Additional paragraph
found in some codices.
At night when each group
was seeking to carry away the bodies of their own as patrons, the Neapolitans
taking the Saint Januarius as their patron were favored by the Lord, whose body
at first indeed they hid at Marcian’s farm. Afterwards when peace was restored
venerable bishops, together with all the relatives of Saint Januarius, and with
the clergy taking his body brought it amidst hymns and canticles to Naples and
deposited it in the basilica where it now rests. Who through his merits with
Jesus Christ ceases not to confer memorable favors down to the present day: his
Natal day is celebrated September 19. His fellow-citizens of Miseno took the
deacon Saint Sosius and placed him in the basilica where he now rests,
September 23: and their fellow-citizens of Pozzuoli took the deacon Saint
Proculus, and Saint Eutychetes and Saint Acutius and deposited them in the
villa of Falcidius which is adjoining the basilica of Saint Stephen at the
junction of the three roads. In the same way their fellow-citizens brought
Saint Festus and Saint Desiderius to Beneventum.
APPENDIX TWO
from the martyrology of
Bede as given by the Bollandists.
“September 19, at Naples
in Campania the feast of Saints Januarius, bishop of Beneventum with Sosius of
Mesenum a deacon and Festus his deacon and Desiderius his lector; who after
chains and prison were beheaded at Pozzuoli under Diocletian, emperor and
Dracontius, judge. When they were being led to death they saw among others,
Proculus of Pozzuoli deacon, and two laymen, Eutychetes and Acutius, and these
asked why were the just sentenced to be killed, whom when the judge saw they
were Christians he ordered them to be beheaded with the others. So all seven
equally suffered death. And the Christians took their bodies by night; the
Neapolitans placed Saint Janaurius in a basilica near the city, and the
Misenese, Sosius also in a basilica, and the Puteolani, Proculus and Eutychetes
and Acutius in the basilica of Saint Stephen, and the Beneventians took Festus
and Desiderius.”
– translated by Edward P
Graham, 1909
SOURCE : http://catholicsaints.info/acts-of-the-hieromartyr-januarius-bishop-of-beneventom/
Other Miracles of St
Januarius
Sep 19, 2016 at 4:30 am
Today is the feast of St
Januarius, who is also widely known by the Italian form of his name “San
Gennaro”, as emigrants from Naples, of which he is the principle Patron, have
brought the devotion to him wherever they have settled; the feast held in his
honor in New York City is particularly famous. September 19th is the day of his
martyrdom, which took place at Pozzuoli during the persecution of Diocletian,
alongside several other Christians from various parts of Campania; he was in
point of fact bishop of Benevento, about 33 miles to the north-east of Naples.
In the Middle Ages, his relics were transferred to the important monastery of
Monte Vergine, and from there to the cathedral of Naples only in the beginning
of the 16th century.He is of course especially well-known for the famous
miracles which takes place on his feast days in most years, when the relic of
his blood is brought into the presence of the relic of his skull and liquifies.
Perhaps less well-known is the fact that the miracle normally happens three
times a year, since Naples celebrates two other feasts of him as well. On the
Saturday before the first Sunday of May, the translation of relics is
commemorated; on December 16th, a third feast commemorates a rather spectacular
miracle by which St Januarius demonstrated his care for and protection of the
city. In 1631, an unusually powerful lava flow from Mt Vesuvius, the central
crater of which is only 9 miles from the city center, had come down towards the
city and threatened to destroy the granaries which would provide bread for the
populace through the upcoming winter. The bishop therefore brought the Saint’s
relics to the lava flow, which turned aside at that point. I attended this
December feast one year, when the relics of the blood are brought from the
cathedral to the church of St Clare; I could see very clearly that the
liquified blood was moving around inside the crystal vial which contains it,
mounted in the reliquary, as it was carried back to the large chapel at the
cathedral where it is housed.Outside the church of Santa Caterina a Formiello
in Naples is a monument which commemorates another occasion on which St
Januarius saved Naples and the region around it from the eruptions of Vesuvius,
in 1727. “To Saint Januarius, chief patron of the city of Naples, because, when
(the relic of) his sacred head was shown on an altar set up in this place, he
put down and completely pacified the destructive assaults of Mt Vesuvius in the
year 1727, as, with a great eruption of fire, it raged with increasing force
for a great many days, and thus threatened most certainly to burn the city and
all of Campania; the Neapolitans, mindful of his divine favor, as also of the
countless others by which he has liberated the city and its region from war,
famine, plague and earthquake, set this monument.”Behind the cathedral, in the
Piazza Cardinal Sforza, stands a large baroque obelisk, also still called by
the medieval Italian term “guglia”, which was erected in the Saint’s honor
after the miracle of 1631. The inscription on the say that “the grateful city
of Naples raised (it) to Saint Januarius, most ready protector of the nation
and kingdom, and her most-well deserving citizen.” And here is really
magnificent reliquary formerly used for the processions, now kept in the museum
at the church of St Clare, where the December liquefaction happens.
Feed:
Link:
http://www.newliturgicalmovement.org/2016/09/other-miracles-of-st-januarius.html...
SOURCE : http://catholicnewslive.com/story/593532
San Gennaro Vescovo
e martire
- Memoria Facoltativa
Napoli? III sec. –
Pozzuoli, 19 settembre 305
Gennaro era nato a Napoli
(?), nella seconda metà del III secolo, e fu eletto vescovo di Benevento, dove
svolse il suo apostolato, amato dalla comunità cristiana e rispettato anche dai
pagani. Nel contesto delle persecuzioni di Diocleziano si inserisce la
storia del suo martirio. Egli conosceva il diacono Sosso (o Sossio) che guidava
la comunità cristiana di Miseno e che fu incarcerato dal giudice Dragonio,
proconsole della Campania. Gennaro saputo dell'arresto di Sosso, volle
recarsi insieme a due compagni, Festo e Desiderio a portargli il suo conforto
in carcere. Dragonio informato della sua presenza e intromissione, fece
arrestare anche loro tre, provocando le proteste di Procolo, diacono di
Pozzuoli e di due fedeli cristiani della stessa città, Eutiche ed Acuzio. Anche
questi tre furono arrestati e condannati insieme agli altri a morire
nell'anfiteatro, ancora oggi esistente, per essere sbranati dagli orsi. Ma
durante i preparativi il proconsole Dragonio, si accorse che il popolo
dimostrava simpatia verso i prigionieri e quindi prevedendo disordini durante i
cosiddetti giochi, cambiò decisione e il 19 settembre del 305 fece decapitare i
prigionieri. (Avvenire)
Patronato: Napoli
Etimologia: Gennaro =
nato nel mese di gennaio, dal latino
Emblema: Bastone
pastorale, Palma
Martirologio Romano: San
Gennaro, vescovo di Benevento e martire, che in tempo di persecuzione contro la
fede, a Pozzuoli vicino a Napoli subì il martirio per Cristo.
Fra i santi dell’antichità è certamente uno dei più venerati dai fedeli e se poi consideriamo che questi fedeli, sono primariamente napoletani, si può comprendere per la nota estemporaneità e focosa fede che li distingue, perché il suo culto, travalicando i secoli, sia giunto intatto fino a noi, accompagnato periodicamente dal misterioso prodigio della liquefazione del suo sangue, che tanto attira i napoletani.
Prima di tutto il suo nome diffuso in Campania e anche nel Sud Italia, risale al latino ‘Ianuarius’ derivato da ‘Ianus’ (Giano) il dio bifronte delle chiavi del cielo, dell’inizio dell’anno e del passaggio delle porte e delle case.
Il nome era in genere attribuito ai bambini nati nel mese di gennaio “Ianuarius”, undicesimo mese dell’anno secondo il calendario romano, ma il primo dopo la riforma del II secolo d.C.
Gennaro appartenne alla gens Ianuaria, perché Ianuarius che significa “consacrato al dio Ianus” non era il suo nome, che non ci è pervenuto, ma il gentilizio corrispondente al nostro cognome.
Vi sono ben sette antichi ‘Atti’, ‘Passio’, ‘Vitae’, che parlano di Gennaro, fra i più celebri gli “Atti Bolognesi” e gli “Atti Vaticani”. Da questi documenti si apprende che Gennaro nato a Napoli (?) nella seconda metà del III secolo, fu eletto vescovo di Benevento, dove svolse il suo apostolato, amato dalla comunità cristiana e rispettato anche dai pagani per la cura, che impiegava nelle opere di carità a tutti indistintamente; si era nel primo periodo dell’impero di Diocleziano (243-313), il quale permise ai cristiani di occupare anche posti di prestigio e una certa libertà di culto.
Nella sua vecchiaia però, sotto la pressione del suo cesare Galerio (293), firmò ben tre editti contro i cristiani, provocando una delle più feroci persecuzioni, colpendo la Chiesa nei suoi membri e nei suoi averi per impedirle di soccorrere i poveri e spezzare così il favore popolare.
E in questo contesto s’inserisce la storia del martirio di Gennaro; egli conosceva il diacono Sosso (o Sossio) che guidava la comunità cristiana di Miseno, importante porto romano sulla costa occidentale del litorale flegreo; Sosso fu incarcerato dal giudice Dragonio, proconsole della Campania, per le funzioni religiose che quotidianamente venivano celebrate nonostante i divieti.
In quel periodo il vescovo di Benevento Gennaro, accompagnato dal diacono Festo e dal lettore Desiderio, si trovavano a Pozzuoli in incognito, visto il gran numero di pagani che si recavano nella vicinissima Cuma ad ascoltare gli oracoli della Sibilla Cumana e aveva ricevuto di nascosto anche qualche visita del diacono di Miseno (località tutte vicinissime tra loro).
Gennaro saputo dell’arresto di Sosso, volle recarsi insieme ai suoi due compagni Festo e Desiderio a portargli il suo conforto in carcere e anche con alcuni scritti, per esortarlo insieme agli altri cristiani prigionieri a resistere nella fede.
Il giudice Dragonio informato della sua presenza e intromissione, fece arrestare anche loro tre, provocando le proteste di Procolo, diacono di Pozzuoli e di due fedeli cristiani della stessa città, Eutiche ed Acuzio.
Anche questi tre furono arrestati e condannati insieme agli altri a morire nell’anfiteatro, ancora oggi esistente, per essere sbranati dagli orsi, in un pubblico spettacolo. Ma durante i preparativi il proconsole Dragonio, si accorse che il popolo dimostrava simpatia verso i prigionieri e quindi prevedendo disordini durante i cosiddetti giochi, cambiò decisione e il 19 settembre del 305 fece decapitare i prigionieri cristiani nel Foro di Vulcano, presso la celebre Solfatara di Pozzuoli.
Si racconta che una donna di nome Eusebia riuscì a raccogliere in due ampolle (i cosiddetti lacrimatoi) parte del sangue del vescovo e conservarlo con molta venerazione; era usanza dei cristiani dell’epoca di cercare di raccogliere corpi o parte di corpi, abiti, ecc. per poter poi venerarli come reliquie dei loro martiri.
I cristiani di Pozzuoli, nottetempo seppellirono i corpi dei martiri nell’agro Marciano presso la Solfatara; si presume che s. Gennaro avesse sui 35 anni, come pure giovani, erano i suoi compagni di martirio. Oltre un secolo dopo, nel 431 (13 aprile) si trasportarono le reliquie del solo s. Gennaro da Pozzuoli nelle catacombe di Capodimonte a Napoli, dette poi “Catacombe di S. Gennaro”, per volontà dal vescovo di Napoli, s. Giovanni I e sistemate vicino a quelle di s. Agrippino vescovo.
Le reliquie degli altri sei martiri, hanno una storia a parte per le loro traslazioni, ma in maggioranza ebbero culto e spostamento nelle loro zone di origine.
Durante il trasporto delle reliquie di s. Gennaro a Napoli, la suddetta Eusebia o altra donna, alla quale le aveva affidate prima di morire, consegnò al vescovo le due ampolline contenenti il sangue del martire; a ricordo delle tappe della solenne traslazione vennero erette due cappelle: S. Gennariello al Vomero e San Gennaro ad Antignano.
Il culto per il santo vescovo si diffuse fortemente con il trascorrere del tempo, per cui fu necessario l’ampliamento della catacomba. Affreschi, iscrizioni, mosaici e dipinti, rinvenuti nel cimitero sotterraneo, dimostrano che il culto del martire era vivo sin dal V secolo, tanto è vero che molti cristiani volevano essere seppelliti accanto a lui e le loro tombe erano ornate di sue immagini.
Va notato che già nel V secolo il martire Gennaro era considerato ‘santo’ secondo l’antica usanza ecclesiastica, canonizzazione poi confermata da papa Sisto V nel 1586. La tomba divenne come già detto, meta di continui pellegrinaggi per i grandi prodigi che gli venivano attribuiti; nel 472 ad esempio, in occasione di una violenta eruzione del Vesuvio, i napoletani accorsero in massa nella catacomba per chiedere la sua intercessione, iniziando così l’abitudine ad invocarlo nei terremoti e nelle eruzioni, e mentre aumentava il culto per s. Gennaro, diminuiva man mano quello per s. Agrippino vescovo, fino allora patrono della città di Napoli; dal 472 s. Gennaro cominciò ad assumere il rango di patrono principale della città.
Durante un’altra eruzione nel 512, fu lo stesso vescovo di Napoli, s. Stefano I, ad iniziare le preghiere propiziatorie; dopo fece costruire in suo onore, accanto alla basilica costantiniana di S. Restituta (prima cattedrale di Napoli), una chiesa detta Stefania, sulla quale verso la fine del secolo XIII, venne eretto il Duomo; riponendo nella cripta il cranio e la teca con le ampolle del sangue.
Questa provvidenziale decisione, preservò le suddette reliquie, dal furto operato dal longobardo Sicone, che durante l’assedio di Napoli dell’831, penetrò nelle catacombe, allora fuori della cinta muraria della città, asportando le altre ossa del santo che furono portate a Benevento, sede del ducato longobardo.
Le ossa restarono in questa città fino al 1156, quando vennero traslate nel santuario di Montevergine (AV), dove rimasero per tre secoli, addirittura se ne perdettero le tracce, finché durante alcuni scavi effettuati nel 1480, casualmente furono ritrovate sotto l’altare maggiore, insieme a quelle di altri santi, ma ben individuate da una lamina di piombo con il nome.
Il 13 gennaio 1492, dopo interminabili discussioni e trattative con i monaci dell’abbazia verginiana, le ossa furono riportate a Napoli nel succorpo del Duomo ed unite al capo ed alle ampolle. Intanto le ossa del cranio erano state sistemate in un preziosissimo busto d’argento, opera di tre orafi provenzali, dono di Carlo II d’Angiò nel 1305, al Duomo di Napoli.
Successivamente nel 1646 il busto d’argento con il cranio e le ormai famose ampolline col sangue, furono poste nella nuova artistica Cappella del Tesoro, ricca di capolavori d’arte d’ogni genere. Le ampolle erano state incastonate in una teca preziosa fatta realizzare da Roberto d’Angiò, in un periodo imprecisato del suo lungo regno (1309-1343).
La teca assunse l’aspetto attuale nel XVII secolo, racchiuse fra due vetri circolari di circa dodici centimetri di diametro, vi sono le due ampolline, una più grande di forma ellittica schiacciata, ripiena per circa il 60% di sangue e quella più piccola cilindrica con solo alcune macchie rosso-brunastre sulle pareti; la liquefazione del sangue avviene solo in quella più grande.
Le altre reliquie poste in un’antica anfora, sono rimaste nella cripta del Duomo, su cui s’innalza l’abside e l’altare maggiore della grande Cattedrale. San Gennaro è conosciuto in tutto il mondo, grazie anche al culto esportato insieme ai tantissimi emigranti napoletani, suoi fedeli, non solo per i suoi prodigiosi interventi nel bloccare le calamità naturali, purtroppo ricorrenti che colpivano Napoli, come pestilenze, terremoti e le numerose eruzioni del vulcano Vesuvio, croce e vanto di tutto il Golfo di Napoli; ma anche per il famoso prodigio della liquefazione del sangue contenuto nelle antiche ampolle, completamente sigillate e custodite in una nicchia chiusa con porte d’argento, situata dietro l’altare principale, della già menzionata Cappella del Tesoro.
Il Tesoro è oggi custodito in un caveau di una banca, essendo ingente e preziosissimo, quale testimonianza dei doni fatti al santo patrono da sovrani, nobili e quanti altri abbiano ricevuto grazie per sua intercessione, o alla loro persona e famiglia o alla città stessa.
Le chiavi della nicchia, sono conservate dalla Deputazione del Tesoro di S. Gennaro, da secoli composta da nobili e illustri personaggi napoletani con a capo il sindaco della città. Il miracolo della liquefazione del sangue, che è opportuno dire non è un’esclusiva del santo vescovo, ma anche di altri santi e in altre città, ma che a Napoli ha assunto una valenza incredibile, secondo un antico documento, è avvenuto per la prima volta nel lontano 17 agosto 1389; non è escluso, perché non documentato, che sia avvenuto anche in precedenza.
Detto prodigio avviene da allora tre volte l’anno; nel primo sabato di maggio, in cui il busto ornato di preziosissimi paramenti vescovili e il reliquiario con la teca e le ampolle, vengono portati in processione, insieme ai busti d’argento dei numerosi santi compatroni di Napoli, anch’essi esposti nella suddetta Cappella del Tesoro, dal Duomo alla Basilica di S. Chiara, in ricordo della prima traslazione da Pozzuoli a Napoli, e qui dopo le rituali preghiere, avviene la liquefazione del sangue raggrumito; la seconda avviene il 19 settembre, ricorrenza della decapitazione, una volta avveniva nella Cappella del Tesoro, ma per il gran numero di fedeli, il busto e le reliquie sono oggi esposte sull’altare maggiore del Duomo, dove anche qui dopo ripetute preghiere, con la presenza del cardinale arcivescovo, autorità civili e fedeli, avviene il prodigio tra il tripudio generale.
Avvenuta la liquefazione la teca sorretta dall’arcivescovo, viene mostrata quasi capovolgendola ai fedeli e al bacio dei più vicini; il sangue rimane sciolto per tutta l’ottava successiva e i fedeli sono ammessi a vedere da vicini la teca e baciarla con un prelato che la muove per far constatare la liquidità, dopo gli otto giorni viene di nuovo riposta nella nicchia e chiusa a chiave.
Una terza liquefazione avviene il 16 dicembre “festa del patrocinio di s. Gennaro”, in memoria della disastrosa eruzione del Vesuvio nel 1631, bloccata dopo le invocazioni al santo. Il prodigio così puntuale, non è sempre avvenuto, esiste un diario dei Canonici del Duomo che riporta nei secoli, anche le volte che il sangue non si è sciolto, oppure con ore e giorni di ritardo, oppure a volte è stato trovato già liquefatto quando sono state aperte le porte argentee per prelevare le ampolle; il miracolo a volte è avvenuto al di fuori delle date solite, per eventi straordinari.
Il popolo napoletano nei secoli ha voluto vedere nella velocità del prodigio, un auspicio positivo per il futuro della città, mentre una sua assenza o un prolungato ritardo è visto come fatto negativo per possibili calamità da venire. La catechesi costante degli ultimi arcivescovi di Napoli, ha convinto la maggioranza dei fedeli, che anche la mancanza del prodigio o il ritardo vanno vissuti con serenità e intensificazione semmai di una vita più cristiana.
Del resto questo “miracolo ballerino”, imprevedibile, è stato oggetto di profondi studi scientifici, l’ultimo nel 1988, con i quali usando l’esame spettroscopico, non potendosi aprire le ampolline sigillate da tanti secoli, si è potuto stabilire la presenza nel liquido di emoglobina, dunque sangue.
La liquefazione del sangue è innegabile e spiegazioni scientifiche finora non se ne sono trovate, come tutte le ipotesi contrarie formulate nei secoli, non sono mai state provate. È singolare il fatto, che a Pozzuoli, contemporaneamente al miracolo che avviene a Napoli, la pietra conservata nella chiesa di S. Gennaro, vicino alla Solfatara e che si crede sia il ceppo su cui il martire poggiò la testa per essere decapitato, diventa più rossa.
Pur essendo venuti tanti papi a Napoli in devoto omaggio e personalmente baciarono la teca lasciando doni, la Chiesa è bene ricordarlo, non si è mai pronunciata ufficialmente sul miracolo di s. Gennaro.
Papa Paolo VI nel 1966, in un discorso ad un gruppo di pellegrini partenopei, richiamò chiaramente il prodigio: “…come questo sangue che ribolle ad ogni festa, così la fede del popolo di Napoli possa ribollire, rifiorire ed affermarsi”.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/29200
Voir aussi : The
Blood Miracle of St. Januarius - http://www.ucatholic.com/blog/the-miracle-of-st-januarius/
http://www.sgdl-auteurs.org/maria-franchini/index.php/post/Saint-Janvier