mardi 21 février 2012

Saint PIERRE DAMIEN, évêque, confesseur et Docteur de l'Église



Saint Pierre Damien, évêque et docteur de l'Eglise

Pierre Damien, né à Ravenne en 1007, mena la vie érémitique à Fonte-Avellana avant de devenir le collaborateur des papes pour la réforme de l'Eglise. Fait cardinal-évêque d'Ostie en 1057 et chargé de multiples légations en Italie, en France et en Allemagne, il mena une lutte énergique pour rendre au clergé sa dignité et à l'Eglise la liberté. Il mourut en 1072.

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/02/21/5405/-/saint-pierre-damien-eveque-et-docteur-de-l-eglise

Saint Pierre Damien

Évêque d'Ostie, docteur de l'Église (+ 1072)

Confesseur et Docteur de l'Église.

Il est originaire de Ravenne. Dernier enfant d'une famille pauvre, orphelin très jeune, souvent maltraité, il connut la faim dans son enfance. Tout en gardant les porcs, il étudie et cet écrivain-né est aidé par son frère Damien qui lui donne la possibilité de faire de brillantes études, ce pourquoi il prendra son nom. Très doué, il est d'abord enseignant, rhéteur riche et prestigieux. La rencontre de deux ermites l'amène dans un petit ermitage fondé selon l'idéal de saint Romuald. Il s'y voue à la prière, à l'ascèse, à l'étude des Saintes Écritures, à la contemplation, à la prédication aussi. Son monastère lui demande d'être un maître en exégèse en même temps qu'il est un maître de la vie spirituelle. Nommé prieur à Font-Avellane, il est en relation avec les grands monastères de son époque, comme Cluny ou le Mont-Cassin. L'Église connaît une période difficile où bon nombre de clercs, de prêtres et de moines, mènent une vie débauchée, en tout cas relâchée. En 1057, il est nommé cardinal-évêque d'Ostie et chargé de mission à Milan, Cluny, Francfort, etc ... Il soutient les papes dans leur action réformatrice, mais Léon IX est obligé de le tenir à l'écart à cause de plusieurs évêques. Plus tard, les papes suivants lui donneront d'importantes missions officielles de conciliation et de réforme. Ses écrits spirituels, ouvrages, lettres et sermons ont fait de lui un docteur de l'Église.

Héritiers de Pierre Damien
Le Saint-Père a reçu le 1 décembre 2008 le recteur, les professeurs, les étudiants et le personnel de l'Université de Parme (Italie). Dans son discours, il a parlé de la leçon que nous a laissée saint Pierre Damien (1007-1072) qui a fait une partie de ses études à Parme et qui fut un réformateur de son temps. Il a dit aussi que ceux qui font des études universitaires "doivent être sensibles au patrimoine spirituel de saint Pierre Damien..., de son heureuse synthèse entre la vie d'ermite et l'activité ecclésiale, du rapport harmonieux entre les deux aspects fondamentaux de l'existence humaine que sont la solitude et la communion... Les nouvelles générations -a-t-il ajouté- sont aujourd'hui fortement exposées à un double risque dû principalement à la diffusion des nouvelles technologies informatiques: d'une part, le danger de voir de plus en plus se réduire sa capacité de concentration et d'application mentale sur le plan personnel, d'autre part, celui de s'isoler individuellement dans une réalité toujours plus virtuelle. C'est ainsi que la dimension sociale éclate en mille morceaux, pendant que la dimension personnelle se replie sur elle-même et tend à se fermer à toute relation constructive avec les autres".

Après avoir rappelé que le Cardinal Pierre Damien "fut un des grands réformateurs de l'Église d'après l'an 1000", le Pape a souligné que "toute véritable réforme doit surtout être spirituelle et morale, et doit venir de notre conscience... Si nous voulons d'un meilleur environnement humain en qualité et efficacité, il faut, avant tout, que chacun commence par se réformer lui-même, en corrigeant ce qui peut nuire au bien commun ou, en quelque sorte, lui faire barrage... L'objectif de l’œuvre réformatrice de saint Pierre Damien et de ses contemporains était de faire en sorte que l'Église devienne plus libre, avant tout sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan historique. De la même façon, une réforme universitaire n'est valable que si elle se confronte à la liberté : la liberté d'enseignement, la liberté de recherche, la liberté de l'institution académique au regard des pouvoirs économiques et politiques. Cela ne signifie pas l'isolement de l'université par rapport à la société, ni qu'elle doive être sa propre référence, ni, non plus, la poursuite d'intérêts privés en profitant des ressources publiques... Selon l'Évangile et la tradition de l'Eglise, est vraiment libre toute personne, communauté ou institution qui répond pleinement à sa nature et à sa vocation". (source: VIS 081201)

- André Cantin, Saint Pierre Damien (1007-1072) Autrefois - aujourd'hui, Éditions du Cerf, 2006.

Benoît XVI a évoqué le 9 septembre 2009 saint Pierre Damien (Ravenne 1007- Faenza 1072), un moine qui soutint ardemment la réforme de l'Eglise engagée au XIe siècle par la papauté.

Saint Pierre Damien fut en tout un "moine", vivant selon des principes d'austérité que l'on pourrait considérer de nos jours comme excessifs. "Il œuvra afin que la vie religieuse propose une témoignage vivant du primat de Dieu et un appel à la sanctification de tous, loin de tout compromis mondain. Il s'investit totalement, avec grande cohérence et grande sévérité, dans la réforme grégorienne, plaçant toutes ses forces, physiques comme spirituelles, au service du Christ et de l'Eglise".

Mémoire de saint Pierre Damien, évêque d'Ostie et docteur de l'Église. Entré dans le 'désert' de Font-Avellane, il se fit le promoteur ardent de la vie religieuse et, à une époque difficile de réforme de l'Église, il rappela avec force les moines à la sainteté de la contemplation, les clercs à une vie sans reproche, le peuple à la communion avec le Siège apostolique. Il mourut à Faenza, en Romagne, le 22 février 1072.

Martyrologe romain

"L’éclat de la vie vaut plus pour l’exemple que l’éloquence et l’élégance des discours."

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/681/Saint-Pierre-Damien.html

Saint Pierre Damien

Pierre est le dernier-né (1007) d'une famille nombreuse Ravenne si pauvre qu’il est abandonné aux soins d’une servante pendant sa prime enfance. Repris par sa famille peu avant la mort de sa mère, il est employé par un ses frères à des travaux grossiers dont la garde des pourceaux jusqu'à ce qu'un autre de ses frères, Damien, pris de pitié, le prenne avec lui ; c’est par reconnaissance pour ce frère qu’il se fera nommer Pierre Damien. Damien fait étudier Pierre à Ravenne où il se montre si brillant qu’il lui fait poursuivre des études à Faenza, puis à Parme.

Prodigieusement intelligent, il gagne ses grades et devient un professeur très renommé. Cependant, Pierre Damien, assailli de violentes tentations d’orgueil et de sensualité, ne voit pas d’autres moyens d’échapper aux dangers du monde que d’entrer chez les moines camaldules de l’abbaye Sainte-Croix de Fonte Avellana, aux confins de la Marche et de l’Ombrie, où il s'adonne à une vie extrêment austère (1035). Appelé par ses supérieurs à restaurer et à renforcer la discipline, il prêche dans son couvent et dans d'autres. Il est élu prieur de Fonte Avellana (1043) d'où il fonde d'autres monastères. Le savant Pierre Damien ne manque pas d’avertir ses moines : « prenons garde à la science qui ne vire point en amour. Souvent, le désir de trop embrasser intellectuellement peut devenir dangereux pour la vie spirituelle. »

Soucieux des intérêts de l'Eglise, il dénonce à Grégoire VI (1045-1046) les clercs et les évêques incontinents et simoniaques dont la race avait augmenté démesurément sous le lamentable pontificat de Benoît IX (1032-1045). Conseiller de Clément II (1046-1047), il lui écrit : « Travaillez à relever la justice qu'on foule aux pieds avec mépris ; usez des rigueurs de la discipline ecclésiastiques pour que les méchants soient humiliés et que les humbles se reprennent à l'espérance. » Près d'être condamné par Léon IX (1048-1054) circonvenu par ses ennemis, Pierre Damien écrit au Pape : « Je ne cherche la faveur d'aucun mortel ; je ne crains la colère de personne ; je n'invoque que le témoignage de ma propre conscience. » Après avoir déserté la cour pontificale pendant la fin du pontificat de Léon IX et celui de Victor II (1055-1057), il est rappelé d'Ostie par Etienne IX (1057-1058) qui le fait cardinal-évêque ; il dénonce l'élection de Benoît X (1058-1059) entachée de simonie et, avec Hildebrand (futur saint Grégoire VII), après avoir contribué à l'élection de Nicolas II (1059-1061), il obtient le décret de 1059 qui réserve l'élection du pape aux seuls cardinaux. A peine a-t-il fait l'élection d'Alexandre II (1061-1073) qu'il se retire dans son monastère dont il doit bien vite partir pour veiller sur l'Eglise déchirée par le schisme de l'antipape Honorius II (condamné en 1062). « Nous n'en connaissons pas dont l'autorité soit plus grande, après la nôtre, dans l'Eglise romaine, dit Alexandre II , il est notre œil et le ferme appui du siège apostolique. » Il est envoyé comme légat à Milan (1059), en France (1063), à Florence (1063), puis en Germanie (1069). Après avoir remis de l’ordre dans le diocèse de Ravenne dont le défunt archevêque Henri a soutenu l’antipape, Pierre Damien, terrassé par la fièvre, au monastère Sainte-Marie-des-Anges, à Faenza, le 22 février 1072.

Le Seigneur est notre repos

Travaille donc à vaincre tes passions, afin que, admis dans la familiarité du roi, tu t’attaches à lui comme un ami intime et l’œil de ton esprit se fixera sur l’auteur de la lumière d’une façon d’autant plus pure que les ténèbres des images et des pensées vaines lui feront moins écran.

Souvent, alors que les tentations nous pressent de tous côtés, un trait soudain de la divine bonté nous ravit en contemplation et, comme si nous étions dans le vestibule du ciel, nous entrevoyons, comme à travers les fentes, la magnificence de la gloire du roi, alors que le corps est encore à l’extérieur, battu par les vents furieux et les tourbillons d’une pluie torrentielle. L’œil seul se repaît de la volupté des délices royales, alors que les autres membres sont exposés à l’ouragan et aux tempêtes.

Si donc nous voulons alléger la fatigue du voyage, tournons les yeux vers la maison de notre repos ; tout devient léger si nous avons devant les yeux le but vers lequel nous tendons.

St Pierre Damien

Saint Pierre Damien († 1072), ermite puis évêque d’Ostie et cardinal, est docteur de l’Église. / Opuscule XV, 25, trad. L.-A. Lassus, Du Désert à l’action, Les Pères dans la foi 48, Migne, Paris 1992, p. 96.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-18-juillet/meditation-de-ce-jour-1/


BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 9 septembre 2009

Saint Pierre Damien

 
Chers frères et sœurs,

Au cours des catéchèses de ces mercredis, je traite certaines grandes figures de la vie de l'Eglise depuis ses origines. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur l'une des personnalités les plus significatives du xi siècle, saint Pierre Damien, moine, amant de la solitude et dans le même temps, intrépide homme d'Eglise, engagé personnellement dans l'œuvre de réforme commencée par les Papes de l'époque. Il est né à Ravenne en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien. Il suivit une formation d'abord à Faenza, puis à Parme où, à l'âge de 25 ans déjà, nous le trouvons engagé dans l'enseignement. A côté d'une bonne compétence dans le domaine du droit, il acquit une grande habileté et un raffinement dans l'art de composer - l'ars scribendi - et, grâce à sa connaissance des grands classiques latins, il devint l'"un des meilleurs latinistes de son époque, l'un des plus grands écrivains du Moyen Age latin" (J. Leclercq, Pierre Damien, ermite et homme d'Eglise, Rome, 1960, p. 172).

Il se distingua dans les genres littéraires les plus divers: des lettres aux sermons, des hagiographies aux prières, des poèmes aux épigrammes. Sa sensibilité pour la beauté le conduisait à la contemplation poétique du monde. Pierre Damien concevait l'univers comme une "parabole" inépuisable et une étendue de symboles, à partir de laquelle il interprétait la vie intérieure et la réalité divine et surnaturelle. Dans cette perspective, aux alentours de l'an 1034, la contemplation de l'absolu de Dieu le poussa à se détacher progressivement du monde et de ses réalités éphémères, pour se retirer dans le monastère de Fonte Avellana, fondé quelques décennies plus tôt seulement, mais déjà célèbre en raison de son austérité. Pour édifier les moines, il écrivit la Vie du fondateur, saint Romuald de Ravenne, et s'engagea dans le même temps à en approfondir la spiritualité, en exposant son idéal de monachisme érémitique.

Il faut immédiatement souligner un détail: l'ermitage de Fonte Avellana était consacré à la Sainte Croix, et la Croix sera le mystère chrétien qui, plus que tout autre, fascinera Pierre Damien. "Celui qui n'aime pas la croix du Christ n'aime pas le Christ", affirme-t-il (Sermo, XVIII 11, p. 117) et il se qualifie comme: "Petrus crucis Christi servorum famulus - Pierre serviteur des serviteurs de la croix du Christ" (Ep 9, 1). Pierre Damien adresse à la croix de très belles prières, dans lesquelles il révèle une vision de ce mystère aux dimensions cosmiques, car il embrasse toute l'histoire du salut: "O bienheureuse Croix - s'exclame-t-il - la foi des patriarches, les prophéties des prophètes, le sénat des apôtres chargé de juger, l'armée victorieuse des martyrs et les foules de tous les saints te vénèrent, te prêchent et t'honorent" (Sermo, XVIII 14, p. 304). Chers frères et sœurs, que l'exemple de saint Pierre Damien nous pousse nous aussi à regarder toujours la Croix comme l'acte suprême d'amour de Dieu à l'égard de l'homme, qui nous a donné le salut.

Pour le déroulement de la vie érémitique, ce grand moine rédige une Règle, dans laquelle il souligne profondément la "rigueur de l'ermitage": dans le silence du cloître, le moine est appelé à passer une longue vie de prière, diurne et nocturne, avec des jeûnes prolongés et austères; il doit s'exercer à une généreuse charité fraternelle et à une obéissance au prieur toujours prête et disponible. Dans l'étude et la méditation quotidienne, Pierre Damien découvre les significations mystiques de la Parole de Dieu, trouvant dans celle-ci une nourriture pour sa vie spirituelle. C'est dans ce sens qu'il qualifie la cellule de l'ermitage de "parloir où Dieu converse avec les hommes". La vie érémitique est pour lui le sommet de la vie chrétienne, elle se trouve "au sommet des états de vie", car le moine, désormais libre des liens du monde et de son propre moi, reçoit "les arrhes de l'Esprit Saint et son âme s'unit heureuse à l'Epoux céleste" (Ep 18, 17; cf. Ep 28, 43sq). Cela apparaît important également pour nous aujourd'hui, même si nous ne sommes pas des moines: savoir faire le silence en nous pour écouter la voix de Dieu, chercher, pour ainsi dire un "parloir" où Dieu parle avec nous: apprendre la Parole de Dieu dans la prière et dans la méditation est le chemin de la vie.

Saint Pierre Damien, qui fut substantiellement un homme de prière, de méditation, de contemplation, fut également un fin théologien: sa réflexion sur différents thèmes doctrinaux le conduit à des conclusions importantes pour la vie. Ainsi, par exemple, il expose avec clarté et vivacité la doctrine trinitaire en utilisant déjà, dans le sillage des textes bibliques et patristiques, les trois termes fondamentaux, qui sont ensuite devenus déterminants également pour la philosophie de l'Occident, processio, relatio et persona (cf. Opusc. XXXVIII: PL CXLV, 633-642; et Opusc. II et III: ibid., 41sq et 58sq). Toutefois, étant donné que l'analyse théologique du mystère le conduit à contempler la vie intime de Dieu et le dialogue d'amour ineffable entre les trois Personnes divines, il en tire des conclusions ascétiques pour la vie en communauté et pour les relations entre chrétiens latins et grecs, divisés sur ce thème. La méditation sur la figure du Christ a elle aussi des conséquences pratiques significatives, toute l'Ecriture étant axée sur Lui. Le "peuple des juifs - note saint Pierre Damien -, à travers les pages de l'Ecriture Sainte, a comme porté le Christ sur ses épaules" (Sermo XLVI, 15). Le Christ, ajoute-t-il, doit donc se trouver au centre de la vie du moine: "Que le Christ soit entendu dans notre langue, que le Christ soit vu dans notre vie, qu'il soit perçu dans notre cœur" (Sermo VIII, 5). L'union intime avec le Christ engage non seulement les moines, mais tous les baptisés. Nous trouvons ici un rappel puissant, également pour nous, à ne pas nous laisser totalement prendre par les activités, par les problèmes et par les préoccupations de chaque jour, en oubliant que Jésus doit vraiment être au centre de notre vie.

La communion avec le Christ crée l'unité d'amour entre les chrétiens. Dans la lettre 28, qui est un traité d'ecclésiologie de génie, Pierre Damien développe une profonde théologie de l'Eglise comme communion. "L'Eglise du Christ - écrit-il - est unie dans le lien de la charité au point que, de même qu'elle est une en plusieurs membres, elle est tout entière mystiquement dans chacun des membres; si bien que toute l'Eglise universelle se dénomme à juste titre unique Epouse du Christ au singulier, et chaque âme élue, par le mystère sacramentel, est considérée comme pleinement Eglise". Cela est important: non seulement l'Eglise universelle tout entière est unie, mais en chacun de nous devrait être présente l'Eglise dans sa totalité. Ainsi le service de l'individu devient "expression de l'universalité" (Ep 28, 9-23). Toutefois, l'image idéale de la "sainte Eglise" illustrée par Pierre Damien ne correspond pas - il le savait bien - à la réalité de son temps. C'est pourquoi il ne craint pas de dénoncer l'état de corruption existant dans les monastères et parmi le clergé, en raison, avant tout, de la pratique de laisser les autorités laïques remettre l'investiture des charges ecclésiastiques: plusieurs évêques et abbés se comportaient en gouverneurs de leurs propres sujets plus qu'en pasteurs des âmes. Souvent, leur vie morale laissait beaucoup à désirer. C'est pourquoi, avec une grande douleur et tristesse, en 1057, Pierre Damien quitte le monastère et accepte, bien qu'avec difficulté, la nomination comme cardinal évêque d'Ostie, entrant ainsi pleinement en collaboration avec les Papes dans l'entreprise difficile de la réforme de l'Eglise. Il a vu que la contemplation n'était pas suffisante et il a dû renoncer à la beauté de la contemplation pour apporter son aide à l'œuvre de renouveau de l'Eglise. Il a ainsi renoncé à la beauté de l'ermitage et avec courage il a entrepris de nombreux voyages et missions.

Pour son amour de la vie monastique, dix ans plus tard, en 1067, il obtient la permission de retourner à Fonte Avellana, en renonçant au diocèse d'Ostie. Mais la tranquillité à laquelle il aspirait dure peu de temps: à peine deux ans plus tard, il est envoyé à Francfort dans le tentative d'empêcher le divorce d'Henri iv de sa femme Berthe; et de nouveau deux ans plus tard, en 1071, il se rend au Mont Cassin pour la consécration de l'église abbatiale et au début de 1072 il va à Ravenne pour rétablir la paix avec l'archevêque local, qui avait soutenu l'antipape en frappant la ville d'interdiction. Pendant le voyage de retour à son ermitage, une maladie subite le contraint à s'arrêter à Faenza dans le monastère bénédictin de "Santa Maria Vecchia fuori porta", et il y meurt dans la nuit du 22 au 23 février 1072.

Chers frères et sœurs, c'est une grande grâce que dans la vie de l'Eglise, le Seigneur ait suscité une personnalité aussi exubérante, riche et complexe que celle de saint Pierre Damien et il n'est pas commun de trouver des œuvres de théologie et de spiritualité aussi pointues et vives que celles de l'ermite de Fonte Avellana. Il fut moine jusqu'au bout, avec des formes d'austérité qui aujourd'hui, pourraient presque nous sembler excessives. Mais de cette manière, il a fait de la vie monastique un témoignage éloquent du primat de Dieu et un rappel pour tous à cheminer vers la sainteté, libres de tout compromis avec le mal. Il se consuma, avec une cohérence lucide et une grande sévérité, pour la réforme de l'Eglise de son temps. Il consacra toutes ses énergies spirituelles et physiques au Christ et à l'Eglise, en restant toujours, comme il aimait se définir, Petrus ultimus monachorum servus, Pierre, le dernier serviteur des moines.

* * *

Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement les Petites Sœurs de Jésus, ainsi que les pèlerins de Richmond, au Canada, et ceux provenant des Diocèses de Belley-Ars et de Dijon, en France. En cette année du sacerdoce, je vous invite à prier pour vos prêtres et à les soutenir dans leur ministère. Que Dieu vous bénisse !

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SOURCE :


Saint Pierre Damien

Pierre est le dernier-né (1007) d'une famille nombreuse Ravenne si pauvre qu’il est abandonné aux soins d’une servante pendant sa prime enfance. Repris par sa famille peu avant la mort de sa mère, il est employé par un ses frères à des travaux grossiers dont la garde des pourceaux jusqu'à ce qu'un autre de ses frères, Damien, pris de pitié, le prenne avec lui ; c’est par reconnaissance pour ce frère qu’il se fera nommer Pierre Damien. Damien fait étudier Pierre à Ravenne où il se montre si brillant qu’il lui fait poursuivre des études à Faenza, puis à Parme.

Prodigieusement intelligent, il gagne ses grades et devient un professeur très renommé. Cependant, Pierre Damien, assailli de violentes tentations d’orgueil et de sensualité, ne voit pas d’autres moyens d’échapper aux dangers du monde que d’entrer chez les moines camaldules de l’abbaye Sainte-Croix de Fonte Avellana, aux confins de la Marche et de l’Ombrie, où il s'adonne à une vie extrêment austère (1035). Appelé par ses supérieurs à restaurer et à renforcer la discipline, il prêche dans son couvent et dans d'autres. Il est élu prieur de Fonte Avellana (1043) d'où il fonde d'autres monastères. Le savant Pierre Damien ne manque pas d’avertir ses moines : « prenons garde à la science qui ne vire point en amour. Souvent, le désir de trop embrasser intellectuellement peut devenir dangereux pour la vie spirituelle. »

Soucieux des intérêts de l'Eglise, il dénonce à Grégoire VI (1045-1046) les clercs et les évêques incontinents et simoniaques dont la race avait augmenté démesurément sous le lamentable pontificat de Benoît IX (1032-1045). Conseiller de Clément II (1046-1047), il lui écrit : « Travaillez à relever la justice qu'on foule aux pieds avec mépris ; usez des rigueurs de la discipline ecclésiastiques pour que les méchants soient humiliés et que les humbles se reprennent à l'espérance. » Près d'être condamné par Léon IX (1048-1054) circonvenu par ses ennemis, Pierre Damien écrit au Pape : « Je ne cherche la faveur d'aucun mortel ; je ne crains la colère de personne ; je n'invoque que le témoignage de ma propre conscience. » Après avoir déserté la cour pontificale pendant la fin du pontificat de Léon IX et celui de Victor II (1055-1057), il est rappelé d'Ostie par Etienne IX (1057-1058) qui le fait cardinal-évêque ; il dénonce l'élection de Benoît X (1058-1059) entachée de simonie et, avec Hildebrand (futur saint Grégoire VII), après avoir contribué à l'élection de Nicolas II (1059-1061), il obtient le décret de 1059 qui réserve l'élection du pape aux seuls cardinaux. A peine a-t-il fait l'élection d'Alexandre II (1061-1073) qu'il se retire dans son monastère dont il doit bien vite partir pour veiller sur l'Eglise déchirée par le schisme de l'antipape Honorius II (condamné en 1062). « Nous n'en connaissons pas dont l'autorité soit plus grande, après la nôtre, dans l'Eglise romaine, dit Alexandre II , il est notre œil et le ferme appui du siège apostolique. » Il est envoyé comme légat à Milan (1059), en France (1063), à Florence (1063), puis en Germanie (1069). Après avoir remis de l’ordre dans le diocèse de Ravenne dont le défunt archevêque Henri a soutenu l’antipape, Pierre Damien, terrassé par la fièvre, au monastère Sainte-Marie-des-Anges, à Faenza, le 22 février 1072.



Saint Pierre Damien

Cardinal, Évêque d'Ostie

(988-1072)

Saint Pierre Damien, né à Ravenne, d'une famille honnête, mais pauvre et nombreuse, fut, étant encore à la mamelle, abandonné par sa mère découragée; mais une femme charitable le recueillit à demi mort de faim, et lui donna tous les soins d'une vraie mère. Rendu à ses parents devenus plus humains, il resta orphelin très jeune encore et fut le souffre-douleur d'un de ses frères, qui le traitait comme un esclave et l'envoyait garder les pourceaux. Dans ce misérable état, le pauvre enfant montrait des dispositions intellectuelles et morales vraiment remarquables.

Un jour il trouva par hasard une pièce d'argent; un enfant s'en serait servi pour satisfaire sa gourmandise, mais le jeune Pierre sut résister à cette tentation et eut l'attention délicate de porter cet argent à un prêtre, afin de faire dire des Messes pour son père défunt.

Un autre frère de l'enfant, archiprêtre de Ravenne, prit pitié de sa misère et s'occupa de son éducation; ce frère s'appelait Damien, et on croit que Pierre ajouta plus tard ce nom au sien par reconnaissance. Dès lors tout changea pour notre Saint; après avoir émerveillé ses maîtres et ses disciples par ses talents et ses vertus, il chercha dans le cloître un refuge contre les périls du monde.

Pendant le reste de sa longue vie de quatre-vingt-trois ans, il fut l'ami, le conseiller, la lumière de tous les Papes de son temps. Ses vertus dépassaient encore sa science profonde; il brilla surtout par la mortification et l'humilité.

Dans sa jeunesse, tourmenté de tentations impures, il se plongea, la nuit, dans un étang demi-glacé, jusqu'à ce qu'il eût éteint le feu de la concupiscence. Cilice, jeûnes effrayants, lit de planches nues, discipline, cercles de fer, aucune pénitence ne lui fut étrangère.

Étant moine, quand, au chapitre, il avait dû reprendre ses religieux de leurs fautes, il descendait de son siège, se prosternait à terre devant tous, s'accusait de toutes ses imperfections, se donnait la discipline publique, et, reprenant sa place, continuait ses avis.

On l'invoque contre les maux de tête, probablement en sa qualité d'homme d'étude.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

Pierre-Damien, jamais canonisé et pourtant docteur de l’Église

Anne Bernet - publié le 20/02/24

Ce saint du Xe siècle jamais canonisé mais à la sainteté incontestée, abandonné à la naissance, devint cardinal et docteur de l’Église. Hardi réformateur, Pierre Damien est à l’origine de la pratique du jeûne du vendredi ! Il est fêté le 21 février.

Le Xe siècle n’est pas une époque heureuse. L’écroulement de l’empire carolingien, les invasions vikings et hongroises ont affaibli l’Europe pour des lustres. Si le pouvoir civil est en déliquescence, l’état de l’Église est pis. À Rome, les factions rivales s’affrontent, les antipapes se multiplient, un clergé dépravé et prévaricateur abandonne le troupeau confié à ses soins, livré aux violences des puissants et crevant de misère. Dans ce contexte sinistre, mettre un enfant au monde ne va pas de soi, quand vous ne savez plus comment nourrir ceux que vous avez déjà… 

Traité en esclave

Voilà ce que des fils assènent à leur mère, un jour de 938 à Ravenne quand elle leur donne un cadet. L’héritage familial est si maigre, comment le partager avec ce frère supplémentaire qui vient de naître ? Désespérée, la pauvre femme prend une décision radicale : le baptême administré au petit Pierre, elle choisit de le laisser mourir en lui refusant le sein et cette décision prise, elle s’y tient. Mais le nouveau-né a la vie dure. Après dix jours sans nourriture, il vit encore et continue de hurler après le lait maternel. Une voisine, prise de pitié, l’arrache à la mère dénaturée, le sauve et l’élève. 

Pierre a neuf ou dix ans lorsque, ses parents naturels morts, ses frères s’avisent de son existence et du problème de succession qu’il représente. L’aîné le récupère, sous prétexte de le rétablir dans ses droits mais sa véritable ambition est de se débarrasser une fois pour toutes de ce benjamin encombrant. Pierre est traité en esclave, travaillant jour et nuit sans salaire ni nourriture, quasi nu par tous les temps, battu comme plâtre. Mais loin de se plaindre, l’enfant ne cesse de louer Dieu. Un jour, dans la rue, il trouve une pièce d’argent : dans sa misère, un trésor. Au lieu de la garder et s’acheter le nécessaire, Pierre va à l’église et la donne contre une messe pour le salut de l’âme de ses misérables parents… 

L’un des plus brillants intellectuels de son temps

Or, l’un de ses frères, Damien, appartient au clergé de Ravenne et, informé, se met en quête de ce cadet abandonné et martyrisé, le retrouve, le recueille, s’attache à lui et, découvrant ses dons intellectuels exceptionnels, le fait étudier puis l’envoie prendre ses grades universitaires à Faenza et Parme. En quelques années, Pierre qui, par reconnaissance envers son frère, a rajouté à son prénom celui de Damien, devient professeur et l’une des figures intellectuelles les plus brillantes de son temps. Jeune, beau, entouré de disciples en admiration devant lui, très bien payé, il s’offre une maison splendide, les plus belles femmes le courtisent. L’avenir lui sourit enfin, une vie dorée s’ouvre devant lui. Très vite, cela le gêne ; les biens temporels ne l’ont jamais attiré, il aspire aux félicités célestes que, désormais, il redoute de perdre. Pour se libérer de ces chaînes plaisantes, Pierre jeûne, se baigne dans l’eau glacée pour éteindre ses ardeurs intempestives, porte un cilice et prie le Ciel de lui indiquer la voie. 

Ses supérieurs l’ayant entendu prêcher lui imposent de devenir prédicateur et d’aller enseigner dans tous les couvents camaldules d’Italie où il fait merveille.

Bientôt, sa décision est prise : il entrera chez les Camaldules de Fonte Avellana, l’une des maisons les plus dures de l’Ordre. Il liquide ses biens, les distribue aux pauvres et se retire au monastère. Mais on n’allume pas les lampes pour les mettre sous le boisseau. Ses supérieurs l’ayant entendu prêcher lui imposent de devenir prédicateur et d’aller enseigner dans tous les couvents camaldules d’Italie où il fait merveille. On le nomme supérieur du monastère de Pomposa, on le charge de nouvelles fondations. Bientôt, malgré sa retraite, on le consulte de partout sur des questions délicates concernant la foi, les mœurs, le gouvernement de l’Église. 

« Fléau des hérétiques »

À partir de 1044, Pierre devient conseiller des papes successifs Grégoire VI, Léon IX, Victor II, Étienne IX. En 1057, sous la pression de Rome, il accepte l’évêché d’Ostie, assume toutes les obligations de sa charge, célébrant les messes pontificales chaque dimanche, prêchant, confessant. La solidité de sa doctrine, son ardeur à défendre la foi catholique le font surnommer « le fléau des hérétiques » et lui valent le chapeau cardinalice. Mais c’est en 1058, quand il apporte un soutien sans faille au pape Nicolas II contre l’antipape Benoît X que son rôle devient prépondérant. Il est envoyé à Milan ramener l’ordre dans une église qui, se targuant à tort de privilèges remontant à saint Ambroise, prétend se libérer des lois romaines, tolère la simonie, qu’il s’agisse de distribuer des bénéfices ecclésiastiques ou acheter les ordres sacrés. Le mariage des prêtres y est béni comme s’il était permis. Pierre ramène l’ordre dans l’archidiocèse, impose la séparation des couples interdits, la restitution des charges usurpées, une pénitence longue et sévère aux coupables, démet ceux qui refusent, programme de lutte efficace contre la simonie et le nicolaïsme qui sera repris lors du concile de Rome quelques années plus tard et étendu à toute la catholicité.

Âgé, Pierre demande au nouveau pape, Alexandre II, de le relever de ses fonctions et lui permettre de retrouver Fonte Avellana. À regret, le pontife consent mais lui garde titre cardinalice et évêché, même s’il le libère de la charge effective. Est-ce enfin une retraite méritée ? Non car les missions se succèdent. Pierre, légat apostolique, se rend en France y constater l’état de l’Église, en Allemagne empêcher l’empereur germanique Henri IV de répudier sa légitime épouse, l’impératrice Berthe de Turin. Entre deux voyages, le vieil homme se consume en pénitences que beaucoup jugent excessives. Ainsi s’astreint-il à faire maigre et jeûner chaque vendredi en l’honneur de la Passion du Christ, usage qui s’imposera ensuite à toute la catholicité.

Docteur de l’Église

Fin 1071, il est expédié comme légat à Ravenne, sa ville natale. Sa mission menée à bien, mi-février 1072, il reprend le chemin de son monastère qu’il n’atteindra jamais. Il tombe malade à Faenza et, après neuf jours de souffrance, rend l’âme le 23 février, fête de la chaire de saint Pierre, cette chaire du pontife romain qu’il a tant défendue et soutenue quand elle était attaquée de toutes parts.

Sa Correspondance, ses Traité de la foi catholique et De l’office divin, pour n’en citer que quelques-uns, amèneront le pape Léon XII à élever Pierre Damien au rang de docteur de l’Église. Détail piquant, les procédures de canonisation n’existant pas de son temps, seule sa réputation de sainteté et la vox populi lui ont valu son titre de saint mais ses vertus étant incontestables, nul n’a jamais jugé bon de régulariser sa situation. C’est d’ailleurs ordinaire pour ces époques lointaines !

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2024/02/20/pierre-damien-jamais-canonise-et-pourtant-docteur-de-leglise/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_medium=notifications&utm_source=onesignal


Giovanni di Paolo. Dante et Béatrice rencontrent saint Pierre Damien, 
qui leur raconte sa vie, et leur parle de la prédestination, La Divine Comédie, Canto 21.


St Pierre Damien, évêque, confesseur et docteur

Né en 1007, mort le 22 février 1072. Docteur de l’Église en 1823, fête la même année.

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Pierre, né à Ravenne, de parents considérés, était encore à la mamelle quand il fut rejeté par sa mère, mécontente d’avoir un grand nombre d’enfants. Mais une .domestique le recueillit demi-mort et le sauva par ses soins, puis le rendit à sa mère, après l’avoir rappelée à des sentiments plus humains. Privé des auteurs de ses jours, il fut réduit à une dure servitude sous la tutelle d’un de ses frères qui le traita comme un vil esclave. Il donna alors un exemple remarquable de religion envers Dieu et de piété filiale. Ayant trouvé par hasard une pièce de monnaie, il ne l’employa point à soulager sa propre indigence, mais la donna à un Prêtre, afin qu’il offrît le divin Sacrifice pour le repos de l’âme de son père. Un autre de ses frères, nommé Damien, l’accueillit avec bienveillance, et prit soin de le faire instruire. On rapporte que c’est à cause de ce frère que Pierre prit le surnom de Damien. Il fit de si rapides progrès dans les lettres qu’il devint un objet d’admiration pour ses maîtres. Il s’acquit une grande réputation par son talent et ses brillants succès dans les sciences libérales, et il les enseigna lui-même avec honneur. Pendant ce temps, afin de soumettre les sens à la raison, il portait un cilice sous des habits recherchés, persévérant avec soin dans le jeûne, les veilles et l’oraison. Comme dans l’ardeur de la jeunesse, il se sentait vivement pressé des aiguillons de la chair, il éteignait la nuit ces flammes rebelles dans les eaux glacées d’un fleuve. De plus, il avait coutume de visiter les sanctuaires en vénération et de réciter tout le Psautier. Il secourait assidûment les pauvres, les conviait souvent à sa table et les servait de ses propres mains.

Cinquième leçon. Désireux de mener une vie plus parfaite, il entra dans le monastère d’Alvellane, au diocèse de Gubbio, de l’Ordre des moines de Sainte-Croix Font-Avellane, fondé par le bienheureux Ludolphe, disciple de saint Romuald. L’Abbé l’envoya peu après au monastère de Pomposia, puis à celui de Saint-Vincent de Petra-Pertusa. H édifia ces deux abbayes par ses saintes prédications, ses enseignements remarquables et sa manière de vivre Étant revenu dans son monastère, il fut, après la mort de l’Abbé, mis à la tête dé la communauté d’Avellane, et la rendit si prospère par les saintes institutions qu’il lui donna, par les nouvelles maisons qu’il fonda en divers lieux, qu’on le regarde avec raison comme le second père de son Ordre et son principal ornement. D’autres monastères dé différents instituts, des chapitres de chanoines et des peuples mêmes, éprouvèrent les salutaires effets de la sollicitude du Saint, il fut, sous plus d’un rapport, utile au diocèse d’Urbin ; il secourut l’Évêque Theuzon dans une circonstance très grave, et l’aida par ses conseils et ses travaux, dans la bonne administration de son évêché. Il excella dans la contemplation des choses divines, pratiqua de grandes macérations corporelles et se fit remarquer par d’autres exemples d’une sainteté éprouvée. Le souverain Pontife Etienne IX, appréciant son mérite, le créa contre son gré et malgré sa résistance, Cardinal de la sainte Église romaine et Évêque d’Ostie. Il s’illustra dans ces dignités par les plus éclatantes vertus, et par des œuvres dignes du ministère épiscopal.

Sixième leçon. Dans des temps très difficiles, Pierre fut d’un grand secours à l’Église romaine et aux souverains Pontifes par sa science, ses légations, et les autres travaux qu’il entreprit. Il combattit vaillamment jusqu’à la mort l’hérésie simoniaque et celle des Nicolaïtes ; et après avoir remédiera ces maux, il réconcilia l’Église de Milan avec celle de Rome. Il s’opposa avec courage aux antipapes Benoît et Cadaloüs ; il détourna Henri IV, roi de Germanie, de son injuste projet de divorce ; il ramena les habitants de Ravenne à l’obéissance qu’ils devaient au Pontife romain, et donna aux chanoines de Velletri des lois qui les amenèrent à une vie plus sainte. A peine y avait-il dans la province d’Urbin une Église qui n’eût reçu de lui quelque service ; celle de Gubbio, qu’il administra pendant quelque temps, fut par lui soulagée d’un grand nombre de maux ; et on le vit ailleurs, quand cela était opportun, pourvoir au bien d’autres Églises, avec autant de soin que si elles eussent été confiées à sa garde. Ayant déposé les charges du cardinalat et de la dignité épiscopale, il ne relâcha rien de son assiduité à secourir le prochain. Il propagea le jeûne du vendredi en l’honneur de la sainte croix de Jésus-Christ, ainsi que le petit Office de la bienheureuse Mère de Dieu et le culte qu’on lui rend le samedi. 11 étendit l’usage de se donner la discipline pour l’expiation des péchés commis. Enfin, illustre par sa sainteté, sa doctrine, ses miracles et ses grandes actions, son âme s’envola vers le Christ, à Faënza. le huit des calendes de mars, tandis qu’il revenait d’une ambassade à Ravenne. Son corps, gardé en la même ville, chez les Cisterciens, devint célèbre par beaucoup de miracles, et il y est honoré par le concours et la vénération continuelle des peuples. Les habitants de Faënza ayant éprouvé plus d’une fois les effets de la protection de saint Pierre Damien dans des circonstances critiques, le choisirent pour leur patron auprès de Dieu. Le Pape Léon XIII a étendu à l’Église universelle, de l’avis de la Congrégation des Rites sacrés, l’Office et la Messe qui se célébraient déjà en son honneur dans quelques diocèses et dans l’Ordre des Camaldules, et au titre de Confesseur Pontife, il a ajouté la qualité de Docteur.


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’austère réformateur des mœurs chrétiennes au XIe siècle, le précurseur du saint pontife Grégoire VII, Pierre Damien en un mot, paraît aujourd’hui sur le Cycle. A lui revient une partie de la gloire de cette magnifique régénération qui s’accomplit en ces jours où le jugement dut commencer par la maison de Dieu [1]. Dressé à la lutte contre les vices sous une sévère institution monastique, Pierre s’opposa comme une digue au torrent des désordres de son temps, et contribua puissamment à préparer, par l’extirpation des abus, deux siècles de foi ardente qui rachetèrent les hontes du Xe siècle. L’Église a reconnu tant de science, de zèle et de noblesse, dans les écrits du saint Cardinal, que, par un jugement solennel, elle l’a placé au rang de ses Docteurs. Apôtre de la pénitence, Pierre Damien nous appelle à la conversion, dans les jours où nous sommes ; écoutons-le et montrons-nous dociles à sa voix.

Le zèle de la maison du Seigneur consumait .L votre âme, ô Pierre ! C’est pourquoi vous fûtes donné à l’Église dans un temps où la malice des hommes lui avait fait perdre une partie de sa beauté. Rempli de l’esprit d’Elie, vous osâtes entreprendre de réveiller les serviteurs du Père de famille qui, durant leur fatal sommeil, avaient laissé l’ivraie prévaloir dans le champ. Des jours meilleurs se levèrent pour l’Épouse du Christ ; la vertu des promesses divines qui sont en elle se manifesta ; mais vous, ami de l’Époux [2], vous avez la gloire d’avoir puissamment contribué à rendre à la maison de Dieu son antique éclat. Des influences séculières avaient asservi le Sanctuaire ; les princes de la terre s’étaient dit : Possédons-le comme notre héritage [3] ; et l’Église, qui surtout doit être libre, n’était plus qu’une vile servante aux ordres des maîtres du monde. Dans cette crise lamentable, les vices auxquels la faiblesse humaine est si facilement entraînée avaient souillé le temple : mais le Seigneur se souvint de celle à laquelle il s’est donné. Pour relever tant de ruines, il daigna employer des bras mortels ; et vous fûtes choisi des premiers, ô Pierre, pour aider le Christ dans l’extirpation de tant de maux. En attendant le jour où le sublime Grégoire devait prendre les Clefs dans ses mains fortes et fidèles, vos exemples et vos fatigues lui préparaient la voie. Maintenant que vous êtes arrivé au terme de vos travaux, veillez sur l’Église de Dieu avec ce zèle que le Seigneur a couronné en vous. Du haut du ciel, communiquez aux pasteurs cette vigueur apostolique sans laquelle le mal ne cède pas. Maintenez pures les mœurs sacerdotales qui sont le sel de la terre [4]. Fortifiez dans les brebis le respect, la fidélité et l’obéissance envers ceux qui les conduisent dans les pâturages du salut. Vous qui fûtes non seulement l’apôtre, mais l’exemple de la pénitence chrétienne, au milieu d’un siècle corrompu, obtenez que nous soyons empressés à racheter, par les œuvres satisfactoires, nos péchés et les peines qu’ils ont méritées. Ranimez dans nos âmes le souvenir des souffrances de notre Rédempteur, afin que nous trouvions dans sa douloureuse Passion une source continuelle de repentir et d’espérance. Accroissez encore notre confiance en Marie, refuge des pécheurs, et donnez-nous part à la tendresse filiale dont vous vous montrâtes animé pour elle, au zèle avec lequel vous avez publié ses grandeurs.

[1] I Petr. IV, 17.

[2] Iohan. III, 29.

[3] Psalm. LXXXII

[4] Matth. V, 13.

Urna con le ossa di San Pier Damiani, presso la cattedrale di Faenza

Le ossa del volto e delle mani sono ricoperte da ricostruzioni d'argento,

 il resto dello scheletro è ricoperto di paramenti sacri.



Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ce saint évêque d’Ostie, fils intrépide et gloire de l’Ordre de Saint-Benoît, qui, au XIe siècle, — période très agitée d’antipapes, d’hérésies et de douloureux affaiblissement de l’esprit ecclésiastique, — fut comme une colonne de feu indiquant aux fidèles la voie étroite de la Croix du Christ qui mène sûrement- au Ciel, passa au Seigneur le 22 février 1072. A cause de la fête de la Chaire de saint Pierre, c’est aujourd’hui seulement qu’on célèbre sa commémoration annuelle. Léon XII étendit son office — d’abord en usage seulement chez les moines Bénédictins — à l’Église universelle.

La messe est celle du Commun des docteurs In médio, mais la première collecte est propre et rappelle la renonciation de saint Pierre Damien aux insignes cardinalices et à l’évêché d’Ostie.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Principe du saint : La langue qui à l’honneur de se rougir du sang de l’Agneau immaculé, du Verbe suprême, devrait considérer comme indigne d’elle de se souiller dans la lie des vains propos. »

Saint Pierre Damien : Jour de mort : 22 février 1072. Tombeau : dans l’église des cisterciens de Faënza (Italie). Image : On le représente en ermite, le chapeau de cardinal à côté de lui, ou encore comme pénitent, avec une discipline. Vie : Saint Pierre Damien est du nombre des grands et véritables réformateurs de l’Église au Moyen Age ; c’est même un des hommes les plus extraordinaires de tous les temps. Dans le savant, on admire la profondeur et la variété des connaissances ; dans le prédicateur de la parole divine, la franchise apostolique ; dans le moine, l’austérité et la mortification ; dans le prêtre, la piété et le zèle des âmes ; dans le cardinal, la fidélité et l’attachement au Saint-Siège. On admire, en général, son dévouement sans réserve pour le bien de l’Église. Il mourut en 1072. La messe (In médio) est du commun des docteurs de l’Église.

Quelques traits de sa vie. Des saints comme Pierre Damien ont aussi des tentations à combattre et des faiblesses à surmonter. C’est ce que nous montrent les aveux suivants :

« Malheur à moi, misérable. Tout ce qui est mauvais, je l’ai fait. Dans une vie si longue, je n’ai, pour ainsi dire, accompli aucun commandement de Dieu... Il est surtout un défaut que je dois pleurer amèrement, c’est mon goût pour les propos bouffons. De tout temps, ce défaut m’a donné bien du tracas et, même après mon entrée au monastère, il ne m’a pas entièrement quitté. J’ai, certes, lutté contre ce monstre ; avec le marteau de l’austérité je lui ai brisé ses dents méchantes... J’ai réussi pour un temps à l’enchaîner, mais je n’ai jamais pu le vaincre complètement. Même sous le prétexte de joie spirituelle, quand je veux me montrer joyeux à mes frères, je tombe dans de vains propos. »

« Moi aussi, pauvre écrivain, je souffre de ma nature excitable. Souvent la plus petite injure m’enlève la paix de l’âme. Mais quelles que soient les exigences de la colère, qu’elle fasse rage, qu’elle écume, qu’elle grince des dents, je lui refuse mon secours extérieur autant que cela m’est possible. Je ne lui donne pas ma main pour frapper. Je ne remue ni ma langue ni mes lèvres pour qu’elle ne puisse pas exhaler sa bile amère. Qu’on me fasse ce qu’on voudra, je pense ainsi : Je dois conserver en moi la patience, et ce n’est pas de la vertu des autres que je puis attendre ma récompense. Là où aucune attaque n’oblige au combat, il n’y a pas non plus de couronne de victoire. »

« Parfois, s’enflamme en moi le feu de la sensualité qui excite mon cœur et mes membres. Quoi qu’elle fasse, elle non plus n’aura pas mon secours. Je puis bien contenir la nature par ma raison, mais il est impossible de l’anéantir. Je puis la réduire au silence, mais non l’étouffer. »

Il écrit une fois à son jeune neveu : « Pour chasser de ton champ la bête enragée — s’il est permis de s’exprimer en figure — ne néglige jamais de te soutenir chaque jour par la réception du corps et du sang du Seigneur. L’ennemi secret doit voir tes lèvres rougies du sang du Christ. Cette vue le fait frémir et reculer ; il s’enfuit immédiatement, plein d’effroi, dans sa sombre retraite. »

« Je connais un frère dans le Christ qui est, pour ainsi dire, toujours prêt à partir. S’il lui survient une tentation de sensualité, il dit à son âme : « Viens, nous allons faire une promenade. » Il parcourt alors en esprit tous les lieux de sépultures et tous les cimetières. Quand il songe que toute la chair, qui est, là, soumise à une telle calamité, fut autrefois fraîche et florissante, il ne doute pas que son corps aura bientôt le sort de ceux-là Il en a bientôt fini avec la volupté celui qui dirige son regard vers la pourriture. Là où se trouve un tombeau, la volupté ne s’élève pas. »


Svatý Kopeček: St. Mary's Minor Basilics - St. Peter Damian

Svatý Kopeček: Bazylika Mniejsza Najświętszej Maryi Panny - św. Piotr Damian


Saint Peter Damian

Also known as

Petrus Damiani

Memorial

21 February

formerly 23 February

Profile

Youngest child in a large but impoverished family of local nobility. Orphaned young, Peter was sent to live with a brother who mistreated him and forced him to work as a swine-herd. A pious boy, Peter was eventually sent to live with another brother, Damian, a priest in RavennaItaly; Peter was so grateful that he took the name Damian. Well educated in Ravenna, in Faenza and in Parma ItalyProfessor. He was known for his life of strict austerity.

Around 1035, Peter gave up teaching to retire from the world and become a Benedictine monk. His health suffered, especially when he tried to replace sleep with prayer. He was forced to spend time in recovery; he used it to study Scripture, and when he was healthy, he was assigned to teach his brother monks and then the public. Economus of Fonte-Avellana; prior of the house in 1043, a post in which he served for the rest of his life. He expanded the monastery, greatly improved its library, and founded sister hermitages in San Severino, Gamugno, Acerata, Murciana, San Salvatore, Sitria, and Ocri. Friend of the future Pope Saint Gregory VII.

Attended a synod in Rome in 1047, and encouraged Pope Gregory VI to support a revitalization of Church zeal and clerical discipline. Wrote Liber Gomorrhianus, which described the vices of priests, mainly in their concern with worldly matters, with money, and the evil of simony. Created cardinalbishop of Ostia on 30 November 1057. Fought simony. Tried to restore primitive discipline among priests and religious who were becoming more and more worldly. Strongly opposed anti-pope Benedict X. Legate to Milan for Pope Nicholas II in 1059; worked there with Saint Ariald the Deacon and Saint Anselm of Lucca. Supported Pope Alexander II.

A prolific correspondent, he also wrote dozens of sermons, seven biographies (including a one of Saint Romuald), and poetry, including some of the best Latin of the time. He tried to retire to live as a simple monk, but was routinely recalled as papal legate, called upon to make peace between arguing monastic houses, clergymen, and government officials, etc. Declared a Doctor of the Church in 1828.

Born

1007 at RavennaItaly

Died

22 February 1072 of fever at RavennaItaly while surrounded by brother monks reciting the Divine Office

immediately buried in the in the monastery church; there were concerns that others would try to obtain his relics

cultus developed almost immediately after his death

relics moved several times, and since 1898 has been in the Chapel of Saint Peter Damian in the catherdral of FaenzaItaly

Canonized

1823 by Pope Leo XII (cultus confirmation)

Patronage

FaenzaItaly

Representation

cardinal bearing a whip in his hand

pilgrim holding a papal bull, to signify his many legations

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

Humility and Patience, by Father Francis Xavier Lasance

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Pope Benedict XVI, General Audience, 9 September 2009

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

Saints of the Order of Saint Benedict, by Father Aegedius Ranbeck, O.S.B.

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Let us faithfully transmit to posterity the example of virtue which we have received from our forefathers. – Saint Peter Damian

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“Saint Peter Damian“. CatholicSaints.Info. 9 April 2021. Web. 20 July 2021. <https://catholicsaints.info/saint-peter-damian/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-peter-damian/


St. Peter Damian, born in 988, was the youngest of a large family; his parents were noble, but poor. At his birth an elder brother protested against this new charge on the resources of the family with such effect that his mother refused to suckle him and the babe nearly died. A family retainer, however, fed the starving child and by example and reproaches recalled his mother to her duty. Left an orphan in early years, he was at first adopted by an elder brother, who ill-treated and under-fed him while employing him as a swineherd. Finally, his other brother, who was archpriest of Ravenna, took him under his wing. His brother sent him to good schools and Peter became a professor.

Already in those days Peter was very strict with himself. He wore a hair shirt under his clothes, fasted rigorously and spent many hours in prayer. Soon, he decided to leave his teaching and give himself completely to prayer with the Benedictines of the reform of St. Romuald at Fonte Avellana. They lived two monks to a hermitage. Peter was so eager to pray and slept so little that he soon suffered from severe insomnia. He found he had to use some prudence in taking care of himself. When he was not praying, he studied the Bible.

The abbot commanded that when he died Peter should succeed him. Abbot Peter founded five other hermitages. He encouraged his brothers in a life of prayer and solitude and wanted nothing more for himself. The Holy See periodically called on him, however, to be a peacemaker or troubleshooter, between two abbeys in dispute or a cleric or government official in some disagreement with Rome.

Finally, Pope Stephen IX made Peter the cardinal-bishop of Ostia. He worked hard to wipe out simony (the buying of church offices), and encouraged his priests to observe celibacy and urged even the diocesan clergy to live together and maintain scheduled prayer and religious observance.

He wished to restore primitive discipline among religious and priests, warning against needless travel, violations of poverty and too comfortable living. He even wrote to the bishop of Besancon, complaining that the canons there sat down when they were singing the psalms in the Divine Office.

He wrote many letters. Some 170 are extant. We also have 53 of his sermons and seven lives, or biographies, that he wrote. He preferred examples and stories rather than theory in his writings. The liturgical offices he wrote are evidence of his talent as a stylist in Latin.

He asked often to be allowed to retire as cardinal-bishop of Ostia, and finally Alexander II consented. Peter was happy to become once again just a monk, but he was still called to serve as a papal legate. When returning from such an assignment in Ravenna, he was overcome by a fever. With the monks gathered around him saying the Divine Office, he died on February 22, 1072. In 1828 he was declared a Doctor of the Church.

St. Peter Damian

(Or Damiani).

Doctor of the ChurchCardinal-Bishop of Ostia, b. at Ravenna "five years after the death of the Emperor Otto III," 1007; d. at Faenza, 21 Feb., 1072.

He was the youngest of a large family; his parents were noble, but poor. At his birth an elder brother protested against this new charge on the resources of the family with such effect that his mother refused to suckle him and the babe nearly died. A family retainer, however, fed the starving child and by example and reproaches recalled his mother to her duty. Left an orphan in early years, he was at first adopted by an elder brother, who ill-treated and under-fed him while employing him as a swineherd. The child showed signs of great piety and of remarkableintellectual gifts, and after some years of this servitude another brother, who was archpriest at Ravenna, had pity on him and took him away to be educated. This brother was called Damian and it was generally accepted that St. Peter added this name to his own in grateful recognition of his brother's kindness. He made rapid progress in his studies, first at Ravenna, then at Faenza, finally at the University of Parma, and when about twenty-five years old was already a famous teacher at Parma and Ravenna. But, though even then much given to fasting and to other mortifications, he could not endure the scandals and distractions of university life and decided (about 1035) to retire from the world. While meditating on his resolution he encountered two hermits of Fonte-Avellana, was charmed with their spirituality and detachment, and desired to join them. Encouraged by them Peter, after a forty days' retreat in a small cell, left his friends secretly and made his way to the hermitage of Fonte-Avellana. Here he was received, and, to his surprise, clothed at once with the monastic habit.

Both as novice and as professed religious his fervour was remarkable and led him to such extremes of penancethat, for a time, his health was affected. He occupied his convalescence with a thorough study of Holy Scriptureand, on his recovery, was appointed to lecture to his fellow-monks. At the request of Guy of Pomposa and other heads of neighbouring monasteries, for two or three years he lectured to their subjects also, and (about 1042) wrote the life of St. Romuald for the monks of Pietrapertosa. Soon after his return to Fonte-Avellana he was appointed economus of the house by the prior, who also pointed him out as his successor. This, in fact, he became in 1043, and he remained prior of Fonte-Avellana till his death. His priorate was characterized by a wise moderation of the rule, as well as by the foundation of subject-hermitages at San Severino, Gamugno, Acerata, Murciana, San Salvatore, Sitria, and Ocri. It was remarkable, too, for the introduction of the regular use of thediscipline, a penitential exercise which he induced the great abbey of Monte Cassino to imitate. There was much opposition outside his own circle to this practice, but Peter's persistent advocacy ensured its acceptance to such an extent that he was obliged later to moderate the imprudent zeal of some of his own hermits. Another innovation was that of the daily siesta, to make up for the fatigue of the night office. during his tenure of the priorate a cloister was built, silver chalices and a silver processional cross were purchased, and many books added to the library. (See Fonte-Avellana.)

Although living in the seclusion of the cloister, Peter Damian watched closely the fortunes of the Church, and like his friend Hildebrand, the future Gregory VII, he strove for her purification in those deplorable times. In 1045 when Benedict IX resigned the supreme pontificate into the hands of the archpriest John Gratian (Gregory VI),Peter hailed the change with joy and wrote to the pope, urging him to deal with the scandals of the church inItaly, especially with the evil bishops of Pesaro, of Città di Castello, and of Fano (see BENEDICT IXGREGORY VI.) He was present in Rome when Clement II crowned Henry III and his wife Agnes, and he also attended asynod held at the Lateran in the first days of 1047, in which decrees were passed against simony. After this he returned to his hermitage (see CLEMENT II; DAMASUS II). Pope St. Leo IX was solemnly enthroned at Rome, 12 Feb., 1049, to succeed Damasus II, and about two years later Peter published his terrible treatise on the vices of the clergy, the "Liber Gomorrhianus", dedicating it to the pope. It caused a great stir and aroused not a little enmity against its author. Even the pope, who had at first praised the work, was persuaded that it was exaggerated and his coldness drew from Damian a vigorous letter of protest. Meanwhile the question arose as to the validity of the ordinations of simoniacal clerics. The prior of Fonte-Avellana was appealed to and wrote (about 1053) a treatise, the "Liber Gratissimus", in favour of their validity, a work which, though much combatted at the time, was potent in deciding the question in their favour before the end of the twelfth century. In June, 1055, during the pontificate of Victor II, Damian attended a synod held at Florence, where simony and clericalincontinence were once more condemned. About two years later he fell ill at Fonte-Avellana and nearly died, but suddenly, after seven weeks of pain, recovered, as he believed, through a miracle.

During his illness the pope died, and Frederic, abbot of Monte Cassino, was elected as Stephen X. In the autumn of 1057, Stephen X determined to create Damian a cardinal. For a long time he resisted the offer, but was finally forced, under threat of excommunication, to accept, and was consecrated Cardinal-Bishop of Ostia on 30 Nov., 1057. In addition he was appointed administrator of the Diocese of Gubbio. The new cardinal was impressed with the great responsibilities of his office and wrote a stirring letter to his brother-cardinals, exhorting them to shine by their example before all. Four months later Pope Stephen died at Florence and the Church was once moredistracted by schism. The Cardinal of Ostia was vigorous in his opposition to the antipope Benedict X, but force was on the side of the intruder and Damian retired to Fonte-Avallana. (See NICHOLAS IIGREGORY VII.)

About the end of the year 1059 Peter was sent as legate to Milan by Nicholas II. The Church at Milan had been, for some time, the prey of simony and incontinence. So bad was the state of things, that benefices were openly bought and sold and the clergy publicly "married" the women they lived with. But the faithful of Milan, led by St. Ariald the Deacon and St. AnselmBishop of Lucca, strove hard to remedy these evils. At length the contest between the two parties became so bitter that an appeal was made to the Holy See to decide the matter.Nicholas II sent Damian and the Bishop of Lucca as his legates. But now the party of the irregular clerics took alarm and raised the cry that Rome had no authority over Milan. At once Peter took action. Boldly confronting the rioters in the cathedral, he proved to them the authority of the Holy See with such effect that all parties submitted to his decision. He exacted first a solemn oath from the archbishop and all his clergy that for the future no preferment should be paid for; then, imposing a penance on all who had been guilty, he re-instated in their benefices all who under took to live continently. This prudent decision was attacked by some of therigourists at Rome, but was not reversed. Unfortunately, on the death of Nicholas II, the same disputes broke out; nor were they finally settled till after the martyrdom of St. Ariald in 1066. Meanwhile Peter was in vain pleading to be released from the cares of his office. Neither Nicholas II nor Hildebrand would consent to spare him.

In July, 1061, the pope died and once more a schism ensued. Damian used all his powers to persuade the antipope Cadalous to withdraw, but to no purpose. Finally Hanno, the Regent of Germany, summoned a councilat Augsburg at which a long argument by St. Peter Damian was read and greatly contributed to the decision in favour of Alexander II. In 1063 the pope held a synod at Rome, at which Damian was appointed legate to settle the dispute between the Abbey of Cluny and the Bishop of Mâcon. He proceeded to France, summoned a councilat Châlon-sur-Saône, proved the justice of the contentions of Cluny, settled other questions at issue in theChurch of France, and returned in the autumn to Fonte-Avellana. While he was in France the antipope Cadalous had again become active in his attempts to gain Rome, and Damian brought upon himself a sharp reproof fromAlexander and Hildebrand for twice imprudently appealing to the royal power to judge the case anew. In 1067 the cardinal was sent to Florence to settle the dispute between the bishop and the monks of Vallombrosa, who accused the former of simony. His efforts, however, were not successful, largely because he misjudged the case and threw the weight of his authority on the side of the bishop. The matter was not settled till the following year by the pope in person. In 1069 Damian went as the pope's legate to Germany to prevent King Henry from repudiating his wife Bertha. This task he accomplished at a council at Frankfort and returned to Fonte-Avellana, were he was left in peace for two years

Early in 1072 he was sent to Ravenna to reconcile its inhabitants to the Holy See, they having been excommunicated for supporting their archbishop in his adhesion to the schism of Cadalous. On his return thence he was seized with fever near Faenza. He lay ill for a week at the monastery of Santa Maria degl'Angeli, nowSanta Maria Vecchia. On the night preceding the feast of the Chair of St. Peter at Antioch, he ordered the office of the feast to be recited and at the end of the Lauds he died. He was at once buried in the monastery church, lest others should claim his relics. Six times has his body been translated, each time to a more splendid resting-place. It now lies in a chapel dedicated to the saint in the cathedral of Faenza in 1898. No formal canonizationever took place, but his cultas has existed since his death at Faenza, at Fonte-Avellana, at Monte Cassino, and atCluny. In 1823 Leo XII extended his feast (23 Feb.) to the whole Church and pronounced him a Doctor of the Church. The saint is represented in art as a cardinal bearing a discipline in his hand; also sometimes he is depicted as a pilgrim holding a papal Bull, to signify his many legations.

Sources

Acta SS. Boll., III, Feb. (Venice, 1736), 406-27; BIRON, St. Pierre Damien, 1007-72 (Paris, 1908); CAPECELATRO, Storia di San Pier Damiano (Rome, 1887); KLEINERMANNS, Der heilige Petrus Damiani (Steyl, 1882); LADERCHI, Vita S. Petri Damiani (3 vols., Rome, 1702); MABILLON, Acta SS. O.S.B., Sæc. VI, P. ii (Venice, 1733), 253-273; MARTIN, Saint Léon IX 1002-54 (Paris, 1904); MIGNE, Dictionnaire de Patrologie, V (Paris, 1864), 959-1000; P.L., CXLIV, CXLV (Paris, 1867); MITTAREELLI ET COSTADONI, Annales Camaldulenses, II (Venice, 1756), 40-359; NEUKIRCH, Das Leben des Petrus Damiani . . . bis zur . . . 1059 (Göttingen, 1875); PFÜLF, Damiani's Zwist mit Hildebrand in Stimmen aus Maria-Laach, XLI (1891), 281-307, 400-416, 508-525; ROTH, Der heilige Petrus Damiani, O.S.B., in Studien O.S.B., VII (1886), i, 110-134; ii, 357-374; iii, 43-66; iv, 321-336; VIII (1887), i, 56-64; ii, 210-216.

Toke, Leslie. "St. Peter Damian." The Catholic Encyclopedia. Vol. 11. New York: Robert Appleton Company, 1911. 21 Feb. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/11764a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Joseph C. Meyer.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/11764a.htm

ST. PETER DAMIAN.

SAINT PETER DAMIAN was born in 988, and lost both parents at an early age. His eldest brother, in whose hands he was left, treated him so cruelly that a younger brother, a priest, moved by his piteous state, sent him to the university of Parma, where he acquired great distinction. His studies were sanctified by vigils, fasts, and prayers, till at last, thinking that all this was only serving God by halves, he resolved to leave the world. He joined monks the of Font-Avellano, then in the greatest repute, and by his wisdom and sanctity rose to be Superior. He was employed on the most delicate and difficult missions, amongst others, the reform of ecclesiastical communities, which was effected by his zeal. Seven Popes in succession made him their constant adviser, and he was at last created Cardinal Bishop of Ostia. He withstood Henry IV. of Germany, and labored in defence of Alexander II. against the Antipope, whom he forced to yield and seek for pardon. He was charged, as Papal Legate, with the repression of simony; again was commissioned to settle discords amongst various bishops; and finally, in 1072, to adjust the affairs of the Church at Ravenna. He was laid low by a fever on his homeward journey, and died at Faenza, in a monastery of his order, on the eighth day of his sickness, whilst the monks chanted matins around him.

REFLECTION.—The Saints studied, not in order to be accounted learned, but to become perfect. This only is wisdom and true greatness, to account ourselves as ignorant, and to adhere in all things to the teachings and instincts of the Church.

SOURCE : http://jesus-passion.com/Saint_Peter_Damian_.htm

Peter Damian, B Doctor (RM)

Born in Ravenna, Italy, 1001; died at Faenza, Italy, February 22, 1072; declared Doctor of the Church in 1828.


"Here they live in endless being:

Passingness hath passed away:

Here they bloom, they thrive, they flourish,

For decayed is all decay."

--Saint Peter Damian from his Hymn on the Glory of Paradise.

The parents of this brilliant teacher and writer died shortly after his birth. Peter's elder brother used the young lad as an unpaid servant until another brother, Damian, found Peter tending pigs and rescued him, sending him to be educated at Faenza and Parma. This brother was a priest and Peter took his Christian name--Damian--as his own surname.

Peter Damian responded readily to his teachers and became proficient enough in grammar, rhetoric, and law that he later taught at Ravenna. He began to practice austerities by himself, gave liberal alms, seldom went without some poor persons at his table, and took pleasure in serving them with his own hands. But he longed to do more for his Lord. The Lord answered his prayer by sending two religious of Fonte Avellana to visit his home. They told him much about their way of life. So, at age 34 (1035) he became a Benedictine monk at Fonte Avellana, a monastery founded 20 years earlier by Blessed Rudolph.

The brothers of Fonte Avellana lived as hermits in bare cells, utterly disciplined and given to constant study of the Bible. Their regimen was so austere that, for a time, Peter's health broke down. Nevertheless, Peter became a model monk who occupied himself by studying Scripture and patristic theology, and transcribing manuscripts. He was elected prior of this small, poor community in 1043. Others were attracted to imitate his life, and Peter founded five more religious houses for them. He became famous for his uncompromising attitude toward worldliness and denunciations of simony and clerical marriage.

In 1057, Peter was named cardinal-bishop of Ostia by Pope Stephen IX. His fame spread as he took a leading role in the Gregorian Reform. In 1059, he participated in the Lateran synod that proclaimed the right of the cardinals alone to elect future bishops of Rome. After a brief time as bishop, with the permission of Pope Alexander II (which previously had been denied by Nicholas II) and under the condition that he continue to serve the Holy See as needed, Peter returned to his cell. There he wrote unceasingly, on purgatory, the Eucharist, and other theological and ascetical topics, but he also wrote poetry. While his Latin verse is among the very best of the Middle Ages, especially that in honor of Pope Saint Gregory, which begins "Anglorum iam Apostolus," Peter Damian never considered his learning something of which to boast. What counted, he said, was to worship God, not to write about Him. What use was it to construct a grammatically correct sentence containing the word 'God,' if you could not pray to him properly.

In his ideas about monasticism, the saint always looked back to the example of the early desert monks. Although he regarded the monastic life as inferior to eremitic life, he advocated regular canoical life for cathedral clergy, and was a precursor of the devotional development to the Passion of Christ. In some respects he was not unlike the highly-critical Saint Jerome in character, fervor, and impatience. Although he was kind to his monks and indulgent to penitents, his writings reveal his severity. It may seem odd to us that Peter Damian reproved the bishop of Florence for playing a single game of chess, or objected strenuously to monks seating themselves as they chanted the Divine Office. His onslaught on clerical misconduct is called The Gomorrah Book. But the austerities he prescribed for others, he practiced himself. When not employed in prayer or work, he made wooden spoons and other utensils to get his hands from idleness.

Peter also continued the work of ecclesiastical reform. He opposed the antipopes, especially Honorius II. And he went on missions for the pope--once even managing to persuade the king of Germany not to divorce his wife, Bertha. When Henry, archbishop of Ravenna, had been excommunicated for grievous enormities, Peter was sent by Alexander II as legate to settle the troubles. When he arrived at Ravenna, he found the bishop had died and brought his accomplices to repentance. Peter died at Faenza on route back to from Ravenna, which he had just reconciled with the Holy See. His vita was written by his disciple John of Lodi. Although he was never formally canonized, local cults arose at his death, and, in 1828, Pope Leo XII extended his feast to the Universal Church (Attwater, Benedictines, Bentley, Blum, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Gill, Walsh, White).

In art, Saint Peter is portrayed as a cardinal archbishop holding a birch and a book. Sometimes he may be shown (1) as a bishop with the cardinal's hat above his head or by his side, (2) as an old hermit, dead in a cave, lying on a stone slab with a crucifix on his breast; books, miter, cardinal's hat, and angels near him (Roeder), or (3) praying before a cross with a miter and cardinal's hat on the ground (White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0221.shtml


Ercole de' Roberti  (vers 1451–1496). Saint Pierre Damien (à droite) avec Sainte Anne et Sainte Elisabeth
1481, 323 X 240, Pinacoteca di Brera  


San Pier Damiani Vescovo e dottore della Chiesa


- Memoria Facoltativa

Ravenna, 1007 – Faenza, 22 febbraio 1072

Nacque a Ravenna nel 1007. Ultimo di una famiglia numerosa, orfano di padre, ebbe come riferimento educativo il fratello maggiore Damiano. Di qui, probabilmente l'appellativo «Damiani». Dopo aver studiato a Ravenna, Faenza, Padova e insegnato all'università di Parma, entrò nel monastero camaldolese di Fonte Avellana. Nel 1057 il Papa lo chiamò a Roma per averlo accanto in un momento di crisi della Chiesa, dilaniata da discordie e scismi e alle prese con la piaga della simonìa. Nominato vescovo di Ostia e poi creato cardinale, aiutò i sei Papi che si succedettero al Soglio pontificio, a svolgere un'opera moralizzatrice. In quest'azione si avvalse particolarmente dell'abate benedettino di San Paolo Fuori le Mura, Ildebrando che nel 1073 fu eletto Papa con il nome di Gregorio VII. Pier Damiani, fu delegato pontificio in Germania, Francia e nell'Italia settentrionale. Morì a Faenza nel 1072. Nel 1828 Leone XII lo proclamò dottore della Chiesa. (Avvenire)

Etimologia: Piero = accorciativo e dimin. di Pietro

Emblema: Bastone pastorale

Martirologio Romano: San Pier Damiani, cardinale vescovo di Ostia e dottore della Chiesa: entrato nell’eremo di Fonte Avellana, promosse con forza la disciplina regolare e, in tempi difficili per favorire la riforma della Chiesa, richiamò con fermezza i monaci alla santità della contemplazione, i chierici all’integrità di vita, il popolo alla comunione con la Sede Apostolica.

(22 febbraio: A Faenza in Romagna, anniversario della morte di san Pier Damiani, la cui memoria si celebra il giorno prima di questo).

Questo santo, tutto fuoco, nacque a Ravenna nel 1007 da poveri genitori carichi di figli. Sua madre lo abbandonò, per fortuna momentaneamente, ancora lattante. Quando mori, l'orfano fu educato con grande durezza dal fratello Rodelinda, che lo fece guardiano di porci. Possedeva però un'intelligenza talmente viva che il fratello maggiore, Damiano, più benevolo, pensò di avviarlo agli studi prima a Faenza, poi a Parma. In essi Pietro fece prodigiosi progressi. A venticinque anni si acquistò un nome nell'insegnamento.

Verso il 1035 cattivi esempi e violente tentazioni determinarono il santo a entrare segretamente nel monastero benedettino di Fonte Avellana, sul monte Catria (Pesaro), dove si abbandonò a così rigorose penitenze da contrarre violenti mal di testa e insonnia. Durante la convalescenza approfondì lo studio delle Scritture. La fama di esegeta che si acquistò tra i pochi confratelli lo fece richiedere come oratore dall'abbazia di Pomposa, dal monastero di S. Vincenzo di Petra Pertusa, e da altri centri in relazione con Fonte Avellana.

Quando ritornò nel suo eremo, il Damiani fu eletto priore. Il suo governo segnò per la comunità un'era di prosperità materiale e spirituale, tant'era innamorato dell'ideale della vita claustrale di cui divenne il teorico. I novizi accorsero numerosi alla sua scuola, motivo per cui gli fu possibile moltiplicare le case filiali nelle regioni limitrofe, e dare origine a una Congregazione eremitica d'ispirazione camaldolese, anche se in sé autonoma. Penetrato dello spirito di S. Agostino e di S. Benedetto, egli seguì le orme dei grandi monaci del suo secolo: S. Romualdo, fondatore dei Camaldolesi; S. Odilone e S. Ugo il Grande, abati di Cluny e Desiderio, abate di Montecassino. Nulla sfuggiva al suo vigile occhio. Egli esigeva l'assiduità alle ore canoniche diurne e notturne, voleva che i monaci praticassero la rigorosa povertà, non uscissero dall'eremo, e non si occupassero di negozi secolari. Alla preghiera i religiosi dovevano aggiungere il lavoro, la pratica di frequenti digiuni e mortificazioni in proporzione dei propri peccati. Il santo fu un grande sostenitore delle flagellazioni corporali supererogatorie. Ai più ferventi religiosi permise di flagellarsi ogni giorno durante la recita di una quarantina di salmi.

L'epoca in cui Pier Damiani visse fu triste per la Chiesa a causa della simonia e dell'immoralità del clero. Per oltre trent'anni i conti di Tuscolo avevano disposto della sede romana come di un bene di famiglia. Il primo papa che fece sperare una riforma fu Gregorio VI, il quale aveva persuaso il dodicenne Benedetto IX a rinunciare al papato, sborsandogli una somma dì denaro. I romani lo avevano eletto al posto di lui, ma nel concilio di Sutri del 1046, radunato da Enrico III, fu costretto a dimettersi perché sospettato di simonia. Al suo posto fu eletto Clemente II. L'imperatore invitò più volte Pier Damiani a stabilirsi a Roma in qualità di consigliere del papa, ma egli si limitò a scrivere all'eletto, per notificargli il disordine che regnava nelle chiese della sua provincia a causa del fasto dei vescovi, la maggior parte dei quali era carica di crimini.

La riforma della Chiesa fu iniziata con coraggio da S. Leone IX (10481054) coadiuvato da Ildebrando, monaco e cardinale. Sotto il suo pontificato prese forme concrete l'opera del Damiani a favore del risanamento della gerarchia, che nel suo zelo irruente, voleva casta e feconda di opere buone. Scrisse allora i suoi due più famosi trattati, il Liber Gratissimus riguardante gli ecclesiastici ordinati gratuitamente e, secondo lui, validamente da vescovi simoniaci, e il Liber Gomorrhianus, dedicato al papa stesso, nel quale flagella spietatamente i costumi del clero corrotto. Leone IX lodò l'autore per l'aiuto che gli prestava nella lotta contro i mali del tempo, ma furono tanto vive le rimostranze che sollevò con il suo scritto che lo ritenne un po' frutto della sua fantasia.

Fu Stefano IX, succeduto a Vittore II (+ 1057), che impose per ubbidienza al Damiani il titolo di cardinale vescovo di Ostia, ma morì troppo presto per compiere l'opera di riforma che l'irruente santo perseguiva. Nel 1058 i conti di Tuscolo fecero eleggere papa Giovanni, vescovo di Velletri, col nome di Benedetto X, ma il nuovo cardinale lo trattò come intruso e simoniaco. Raggiunse a Siena Ildebrando, di ritorno da una missione presso l'imperatrice Agnese, e con lui provvide all'elezione del vescovo di Firenze, Gerardo di Borgogna, che prese il nome di Niccolò II. Da questo momento il Damiani dichiarò guerra senza quartiere ai perturbatori della Chiesa e si adoperò con le sue lettere di fuoco e i suoi trattati perché fosse osservato il decreto di Leone IX contro i chierici simoniaci e incontinenti, che avvilivano il sacerdozio e scandalizzavano i fedeli. Sotto il pontificato di Niccolò II, nel 1059, svolse la sua prima missione a Milano per la riforma di quella chiesa, e di altre della Lombardia. Egli vi riportò la pace applicando la sua teoria della validità delle ordinanze simoniache, in contrasto con quella del cardinal Umberto di Selva Candida. Molto verosimilmente, fu dietro consiglio di Ildebrando e di Pier Damiani che Niccolò II emanò in quello stesso anno il celebre decreto per cui, onde assicurare in futuro l'indipendenza delle elezioni pontificie, la scelta del papa era esclusivamente affidata al collegio dei cardinali. L'ultima parola spettava ai cardinali-vescovi, mentre l'imperatore conservava soltanto il diritto di conferma e il popolo quello d'approvazione.

Pur amando svisceratamente la Chiesa, il Damiani non vedeva l'ora di deporre la carica che gli era stata affidata contro voglia, per ritirarsi nella solitudine del chiostro. Il papa non lo esaudì perché un uomo come lui era indispensabile al suo fianco. Inoltre i nuovi torbidi sorti alla morte di Niccolò II (+1061), rendevano molto utile la sua presenza a Roma. Elevato al pontificato per interessamento suo e di Ildebrando Anselmo da Baggio, vescovo di Lucca, col nome di Alessandro II (+ 1073), il Damiani ne sostenne caldamente le parti contro l'antipapa Càdalo, vescovo di Parma, abusivamente eletto a Basilea per interessamento dell'imperatrice Agnese, ingannata dal partito favorevole ai simoniaci. Non tutti i suoi passi furono approvati dai sostenitori della riforma. Egli difatti pensava che convenisse mantenere ad ogni costo l'armonia tra il papato e l'impero germanico, mentre era risaputo che le maggiori difficoltà per la desiderata e improrogabile riforma provenivano proprio dall'impero e dal laicato.

Il nuovo papa acconsenti che Pier Damiani si ritirasse nel chiostro. Il cardinale arcidiacono Ildebrando, invece, riteneva indispensabile la sua permanenza alla corte pontificia. Fosse dipeso da lui gli avrebbe imposto di restare in virtù di santa ubbidienza. Il Damiani trovò il suo intervento indiscreto e giunse a tacciarlo di "Verga di Assur", Dio supremo degli Assiri, e di"Santo Satana".

A Fonte Avellana il santo si rinchiuse in un'angusta cella per darsi al digiuno quotidiano, alle intense discipline, alla meditazione e al canto dei salmi. Per umiltà prendeva il suo pane nello stesso piatto che serviva a lavare i piedi ai poveri, e dormiva per terra sopra un graticcio di giunchi. Nel capitolo, dopo aver rivolto le sue esortazioni ai monaci, si accusava pubblicamente delle proprie colpe come un religioso qualunque, e si dava la disciplina a due mani. Da ogni parte giungevano all'eremo persone desiderose dei suoi consigli. Alessandro II lo pregò di scrivergli più sovente. Il santo ne approfittò per dirgli con franchezza quel che pensava riguardo a due abusi invalsi nella curia romana: quello di moltiplicare gli anatemi senza motivo, e di impedire ai chierici e ai laici di riprendere gli eccessi dei loro vescovi.

All'occorrenza seppe accettare e portare a termine con zelo le missioni che gli furono affidate dal sommo pontefice. Nel 1063 andò a Cluny per difendere, contro le pretese del vescovo di Mâcon, l'esenzione dell'abate S. Ugo, direttamente dipendente dal papa, e a Firenze per un'indagine sul vescovo Pietro, accusato dai monaci vallombrosani di simonia, e da lui assolto per mancanza di prove. Nel 1069 fu inviato a Magonza per distogliere Enrico IV dal divorzio con Berta di Torino, e nel 1071 a Montecassino per la consacrazione della chiesa. Alla scomparsa nel 1072 dell'antipapa Càdalo (Onorio II), già apostrofato dal Damiani "voragine di libidine, ignominia del sacerdozio, fetore del mondo", e del suo principale sostenitore, Enrico, arcivescovo di Ravenna, il santo fu inviato a riconciliare con il papa gl'interdetti ravennati. Mentre ritornava a Roma per dar conto della sua legislazione, a Faenza fu colto da febbre e morì il 22-2-1072 nel monastero di Santa Maria fuori Porta. Sul suo sepolcro fece porre questo epitaffio: “Io fui ciò che tu sei; tu sarai ciò che io sono. Di grazia, ricordati di me. Guarda con pietà le ceneri di Pietro. Prega, piangi e ripeti: "Signore, risparmialo!"”. Fu subito universalmente venerato come santo. Leone XII il 1-10-1828 gli decretò il titolo di dottore. Le sue ossa sono custodite nel duomo di Faenza.

Autore:
Guido Pettinati

PIER DAMIANI

di Umberto Longo - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 83 (2015)

PIER DAMIANI (Petrus Damiani, Petrus peccator), santo. – Nacque tra la fine del 1006 e gli inizi del 1007 a Ravenna. Non si conoscono i nomi dei genitori.

Monaco, cardinale vescovo, diplomatico, consigliere di pontefici e di re, nonché riformatore zelante e instancabile, scrittore colto e raffinato, ma insieme e in apparente contrapposizione a tutto ciò, convinto e intransigente propugnatore dell’eremo: la poliedrica personalità di Pier Damiani non è riconducibile a una singola attività o a un’unica qualifica. Allo stesso modo la sua opera è vasta e articolata in una miriade di scritti di vario genere, dalle epistole, cospicue, ai trattati teologici, ecclesiologici o normativi, dalle poesie ai sermoni e alle vite dei santi. Il suo percorso biografico è dunque ricostruibile anche grazie alle cospicue informazioni autobiografiche che costellano la sua ingente produzione, che l’imponente edizione a cura di K. Reindel per gli MGH (in quattro volumi tra il 1983 e il 1993) ha recentemente impostato – grazie al contributo offerto dagli studi di Giovanni Lucchesi – secondo un ordinamento cronologico che permette un’essenziale contestualizzazione dei testi. Prima fonte per conoscere la vicenda biografica di Pier Damiani è comunque, la Vita Petri Damiani del discepolo Giovanni da Lodi, scritta pochissimi anni dopo la morte (tra il 1076 e il 1082-84 secondo Freund, 1995, p. 182) e importante anche per la qualità delle informazioni che l’agiografo aveva potuto trarre dalla consuetudine diuturna con il suo maestro, pur se ovviamente condizionata dalla ricercata esemplarità agiografica.

Oltre che sulla data di nascita (nell’ep. 67 [Reindel, Die Briefe, p. 288] Pier Damiani afferma di essere nato circa [vix] un lustro dopo la morte dell’imperatore Ottone III, 24 gennaio 1002), l’epistolario informa sull’estrazione sociale aristocratica: in una lettera al nipote Marino, gli raccomanda di non vantarsi dei suoi natali illustri (ep. 132, p. 451), anche se le condizioni non erano agiate secondo Giovanni da Lodi. Sono noti due fratelli, il sacerdote (arciprete e poi monaco: ep. 106, p. 177) Damiano e il laico Marino, due sorelle, Rodelinda e Sufficia, e una terza sorella uterina come madre del nipote Damiano. Furono dapprima Rodelinda («vice matris»: ep. 149, p. 552) e poi Damiano, a educare Pier Damiani, ultimo per età, e a provvedere alla sua istruzione.

Forse per gratitudine verso di lui il giovane Pietro decise in seguito di prenderne il nome (A. Fortunio, Beati Petri Damiani vita alia, in PL 144, col. 158), non presente nelle attestazioni ravennati del periodo, ma presente nella famiglia di Pier Damiani (anche un nipote, si è visto, ebbe questo nome, cfr.: ep. 123, 125, 158). In un unico caso Pier Damiani usa nei suoi scritti il doppio nome (ep. 55, p. 151) con cui era chiamato dai suoi contemporanei, mentre di norma egli sottoscriveva utilizzando il solo nome Pietro accompagnato da apposizioni come peccator, o monachus.

Le ristrettezze e gli stenti economici e anche le vessazioni di un fratello malvagio resero comunque difficile, secondo l’agiografo, l’infanzia di Pier Damiani: non senza una certa ripercussione sulla sua personalità, secondo la lettura ‘psicologica’ di qualche studioso (Little).

Dopo aver cominciato nei primi anni Venti la sua formazione culturale a Faenza (ep. 44, p. 30; nella ep. 117, p. 321 descrive egli stesso l’iniziale cursus studiorum, enucleando i diversi gradi: da abecedarius a sillabarius e da nominarius a calculator), proseguì lo studio delle arti liberali a Parma dove attesta di essere stato studente intorno al 1030 (lo studio dei due curricula del trivium e del quadrivium dovette comportare una permanenza di circa sei anni tra 1026 e 1031-1032: Lucchesi 1972, I, pp. 19, 53-57; cfr: ep. 70, p. 320; ep. 119, p. 375). Pier Damiani menziona anche i nomi dei suoi maestri: Ivo e Gualtero (ep. 117, p. 322) e Mainfredo (ep. 8, p. 262).

Probabilmente in questo periodo e in questi contesti culturali urbani, Pier Damiani ebbe modo di affinare le sue competenze giuridiche, che emersero poi nel 1046 in occasione della disputa con i giuristi ravennati sui gradi di parentela tra gli sposi riportata dalla ep. 19 (D’Acunto, Introduzione a Opere di Pier Damiani. Lettere (1-21), 2000, pp. 115, nn. 215-216; 146-149). Le sue doti e capacità eccezionali gli valsero l’ammirazione dei suoi maestri, secondo l’agiografo, e tra il 1031-32 e il 1035 Pier Damiani insegnò a sua volta – non sappiamo se a Parma o a Ravenna – attirando folle di studenti e conseguendo una certa agiatezza oltre che una chiara fama (Vita Petri Damiani, p. 211).

Tra il 1034 e il 1035 (all’età di 28 anni circa) Pier Damiani scelse la via dell’eremo, recandosi a Fonte Avellana, nel desertum del monte Catria, nell’impervio Appennino al confine tra Marche e Umbria e tuttavia non troppo distante da Ravenna (ep. 149, p. 552). In una lettera all’imperatrice Agnese del 1066-67 egli scrive, infatti, di avere abbandonato la ciclade (tipico indumento clericale) per la cocolla (simbolo della vita monastico-eremitica) circa trentadue anni prima.

La fondazione dell’eremo di S. Croce di Fonte Avellana può essere stabilita tra la fine del X e gli inizi dell’XI secolo, con ogni probabilità sotto l’influsso dell’attività riformatrice di Romualdo di Ravenna, la cui presenza nei dintorni è attestata (Petri Damiani, Vita beati Romualdi, a cura di G. Tabacco, Roma 1957, p. 45).

Con ogni probabilità tra il 1037 e il 1040 (Lucchesi, 1972, I, pp. 27 s.), Pier Damiani ricevette l’ordinazione sacerdotale dall’arcivescovo Gebeardo di Ravenna, in seguito accusato di simonia (e forse anche per questo l’agiografo-biografo ne censura la notizia). Dopo alcune esperienze di vita cenobitica nei monasteri di Pomposa (1040-41; cfr. Lohmer, 1991, pp. 42-45) e di S. Vincenzo di Petra Pertusa presso il passo del Furlo nel territorio urbinate (1042), rientrò stabilmente a Fonte Avellana di cui divenne priore (1043). In questo periodo (1042-43) compose la Vita di Romualdo, uno tra i suoi primissimi scritti, dedicato a uno dei padri dell’eremitismo di riforma che egli stesso individuò come proprio maestro spirituale. Tracciando la biografia di Romualdo, l’autore proietta anche se stesso e il proprio programma. Il santo voleva «convertire tutto il mondo in un eremo», intento che lui stesso si propose e tentò di realizzare nel corso della sua vita. La spiritualità e l’idea religiosa di Romualdo (del quale non è rimasto alcuno scritto), emergono potenti dalle sue fondazioni e dai suoi discepoli.

La scelta eremitica e l’eremo di Fonte Avellana rimasero sempre il fulcro geografico e spirituale attorno al quale si svolse la vita di Pier Damiani, ma la sua predilezione per l’eremo non gli impedì una profonda consapevolezza della necessità di un impegno pastorale ed ecclesiale, dispiegato con grande energia in questi anni. La prospettiva, sino alla metà degli anni Quaranta all’incirca, restò esclusivamente locale. Nelle zone circostanti fondò o riformò numerosi eremi, quali San Barnaba di Gamugno e Suavicino, e monasteri, quali S. Bartolomeo di Camporeggiano, S. Giovanni di Valle Acereta, S. Gregorio in Conca per non citarne che alcuni; ovunque rifiorì la vita spirituale e materiale e questi centri si posero sotto la sua guida dando vita a una congregazione eremitica e monastica incentrata sulla sua autorità spirituale. L’impegno normativo di Pier Damiani è testimoniato da una sua lettera agli eremiti di Fonte Avellana (ep. 18), che può essere interpretata come una sorta di regola nella quale si riassume l’ordinamento della vita della congregazione in modo che possa essere tramandato alle generazioni future di eremiti. Ma l’azione di riforma di Pier Damiani si indirizzò anche ai vescovi e al clero secolare delle diocesi limitrofe, che egli definì sovente nei suoi scritti «in nostris partibus».

La sua azione riformatrice si traduceva concretamente in una fitta corrispondenza con i vescovi, nelle frequenti visite presso di loro o nell’invio dei suoi opuscoli, nella risposta ai loro quesiti, nell’adoperarsi per far rimuovere i chierici e prelati indegni o nel promuovere l’elezione di candidati meritevoli. Una delle preoccupazioni più pressanti di Pier Damiani era, infatti, la santificazione del clero e, di conseguenza, la riforma dei suoi costumi. La corruzione dei costumi del clero era uno dei problemi maggiori che affliggevano la Chiesa del tempo e qualsiasi istanza di riforma della vita ecclesiale doveva necessariamente affrontare e risolvere tale problema: i bersagli erano la simonia, il concubinato, ma anche in generale l’ignoranza, la condotta secolare e la cattiva amministrazione dei beni ecclesiastici. È fallace dunque lo stereotipo storiografico di un Pier Damiani dilaniato dal dilemma tra la perfezione individuale del convinto assertore del contemptus mundi, del valore della solitudine eremitica e dell’inutilità dell’impegno pastorale nel mondo per la salvezza delle anime – posizione che traspare soltanto dagli scritti della vecchiaia – da un lato, e l’impegno apostolico dall’altro: sulla scia del suo modello Romualdo, il giovane priore di Fonte Avellana propugna un monachesimo aperto al mondo. Una vivida testimonianza in tal senso è offerta dall’ep. 8 composta nel 1045 in cui Pier Damiani ricorda che, lasciato il suo eremo di Fonte Avellana, su richiesta dell’arcivescovo Gebeardo aveva esercitato efficacemente la sua azione di predicazione a Urbino e Ravenna, «spe lucrandi animas».

Pier Damiani dunque cominciò progressivamente a rappresentare per il Papato il referente per le Chiese marchigiane e romagnole, ma non esercitò in quegli anni un’influenza diretta sui pontefici per la riforma della Chiesa. Era invece allora preoccupato di fornire ai laici modelli di comportamento ispirati dagli ideali monastici (ep. 17, indirizzata a Tegrimo dei conti Guidi, ep. 21 e 23 indirizzate al giudice Bonomo; cfr. D’Acunto, 1999, passim). Dai suoi scritti emerge comunque un intenso impegno per la riforma ‘locale’: in particolare cercò di arginare l’intromissione delle famiglie aristocratiche nei monasteri (ep. 2 del 1042-1043 al marchese Bonifacio di Canossa; ep. 14), propose al clero romagnolo un modello di comportamento riformato scrivendo la vita del vescovo Mauro di Cesena (ep. 3 all’arcivescovo di Ravenna Gebeardo; ep. 7 all’arcivescovo Widgero di Ravenna; ep. 8 a G[iseberto] presbitero e tesoriere della Chiesa ravennate; ep. 12 e 19 al vescovo Giovanni di Cesena; ep. 13 e 16 al papa Gregorio VI; Vita Mauri; cfr. Laqua, 1976, passim; Longo, 2012, pp. 81-94).

La svolta, e l’ampliamento decisivo di orizzonti (alla sfera universale), arrivò con la discesa e l’incoronazione di Enrico III in Italia nel dicembre 1046, subito dopo il sinodo di Sutri col quale egli pose fine alle lotte tra le famiglie romane per il controllo del papato (D’Acunto, Introduzione, cit., pp. 150-158). Pier Damiani si trovava a Roma nel dicembre 1046 quando Enrico III fu incoronato e divenne sostenitore e referente della riforma ecclesiastica imperiale nei suoi vari aspetti, controllo dell’elezione papale incluso (cfr. ep. 20, 40, 43). Con l’imperatore ebbe ottimi rapporti, e anche grazie a essi nella seconda metà degli anni Quaranta strinse relazioni con gli ambienti riformatori romani: ciò si tradusse in una crescente consapevolezza da parte dell’avellanita della propria autorità morale e spirituale (cfr. scritti come il celebre Dominus vobiscum = ep. 28, composta tra il 1048 e il 1055, o l’ep. 26 del 1047 al papa ‘imperiale’ Clemente II). Di conseguenza, Pier Damiani divenne anche un punto di riferimento del movimento riformatore romano e un ascoltato consigliere dei pontefici e del loro entourage, e collaborò in successione con Gregorio VI, Leone IX (1049-1054), Ildebrando di Soana, futuro papa Gregorio VII (1073-1085), Anselmo da Baggio, divenuto papa nel 1061 con il nome di Alessandro II (1061-1073).

In questo periodo compose scritti dedicati a temi fondamentali di carattere teologico ed ecclesiologico, dalle evidentissime ricadute politico-diplomatiche. Nel 1052 (con una postilla del 1061) compose il celebre Liber Gratissimus (ep. 40), dedicato al delicato quanto penoso problema delle ordinazioni operate da parte dei prelati simoniaci che attanagliava e divideva la Chiesa e sul quale propose una soluzione di mediazione rispetto alle posizioni intransigenti di Umberto di Silva Candida; soluzione ispirata probabilmente anche dalla propria vicenda esistenziale – lo stesso Pier Damiani era stato, infatti, ordinato sacerdote dall’arcivescovo Gebeardo di Ravenna accusato in seguito di simonia. Si impegnò risolutamente anche contro il nicolaismo (il concubinato dei preti) e la corruzione dei costumi del clero; sul problema dell’omosessualità tra i chierici compose nel 1049 il Liber Gomorrhianus, ep. 31, dedicandolo al papa Leone IX; (cfr. Cantarella, 2003, pp. 117-125; D’Angelo, San Pier Damiani, Liber Gomorrhianus, passim).

Con la morte di Enrico III (5 ott. 1056) e, l’anno dopo, di Vittore II, (28 luglio 1057), nonché la prospettiva di una lunga minorità di Enrico IV, affidato inizialmente all’imperatrice Agnese e al papa, mutarono radicalmente il clima e il contesto politico dei rapporti tra Corte imperiale e gruppo riformatore della sede romana, portando alla rottura di un fragile equilibrio e a una progressiva divaricazione di metodi, obiettivi e strategie per l’affermazione della riforma ecclesiastica (cfr. C. Violante, L’età della riforma della Chiesa in Italia (1002-1122), in Storia d’Italia, I, Il Medioevo, Torino 1959, pp. 158-163; O. Capitani, Storia dell’Italia medievale, Roma-Bari 1986, pp. 278 s.) e a una sempre più radicale contrapposizione in merito a problemi politici (la situazione politica dell’Italia centro-meridionale; le turbolenze dell’aristocrazia romana sulle elezioni pontificie) ed ecclesiologici (la pataria milanese). Pier Damiani dovette rivedere le proprie posizioni di convinto assertore della convergenza di intenti tra regnum e sacerdotium, e nell’ep. 46 (del 1057) affermò con decisione il potere petrino rivendicano il ruolo del papa nella supplenza all’imperatore: posizione che è stata letta anche come un’anticipazione delle posizioni teocratiche di Gregorio VII (sul dibattito storiografico cfr. D’Acunto, 1999, pp. 256-258). Conseguenza di questo riposizionamento fu il cappello cardinalizio (agosto-novembre 1057) come vescovo di Ostia assegnatogli da Stefano IX, successore di Vittore II: accolto da Pier Damiani a suo dire con ritrosia («coactus sum», scrive nella ep. 48 ai suoi confratelli cardinali vescovi in cui espone un programma di intenti per la riforma della Chiesa di grande respiro spirituale).

Alla morte di Stefano IX (29 marzo 1058), decisivo fu l’operato di Pier Damiani nel conclave e nella successione. L’elezione di Benedetto X (Giovanni dei conti di Tuscolo, vescovo di Velletri) fu imposta dall’aristocrazia romana desiderosa di rivincita dopo una decina d’anni di tutela imperiale, ma Pier Damiani, che in quanto cardinale vescovo di Ostia doveva provvedere alla consacrazione, lasciò Roma insieme a un gruppo di cardinali esponenti del gruppo riformatore e riparò in Toscana presso il marchese di Tuscia Goffredo il Barbuto (cui dedicò vari scritti). Sotto la protezione di costui fu eletto a Firenze Niccolò II, poi consacrato a Roma il 24 gennaio 1059 con ogni probabilità dallo stesso Pier Damiani. Egli si impegnò a fondo per sostenere il nuovo papa tra i vescovi italiani (ep. 58), e per difendere la sua elezione; partecipò anche (nella seconda metà di aprile 1059) al celebre sinodo che assegnò ai soli cardinali vescovi l’elettorato attivo per il vescovo di Roma, e ispirò, se proprio non scrisse materialmente, il decreto (cfr. O. Capitani, Problematica della Disceptatio synodalis, in Id., Tradizione ed interpretazione, 1990, pp. 142-174).

Non stupisce dunque che Niccolò II abbia inviato, nell’inverno 1059, Pier Damiani e Anselmo da Baggio (vescovo di Lucca) a Milano, per dirimere l’annosa vertenza che opponeva all’arcivescovo milanese Guido da Velate i così detti patarini (che contestavano con veemenza il clero concubinario e la simonia). Pier Damiani convocò una grande assemblea del clero cittadino e risolse la questione con grande abilità diplomatica contenendo l’estremismo dei patarini e l’iniziativa dei fedeli laici e convincendo i milanesi grazie a una profonda conoscenza giuridica e scritturale.

Contemporaneamente, così come aveva fatto con i patarini, Pier Damiani si scontrò con riformatori radicali, come l’eremita cittadino (di Firenze) Teuzone e con l’ambiente vallombrosano più propenso alla partecipazione popolare alle iniziative antisimoniache.

Nella polemica infuocata con Teuzone, Pier Damiani rimproverò aspramente e sarcasticamente ai vallombrosani di essere degli «eremiti di città», di incarnare in questo modo un paradosso vivente della condizione eremitica che è assolutamente connotata da una radicale alterità fisica e spirituale rispetto al mondo urbano. «Se sei monaco», chiede Pier Damiani al suo interlocutore, «che hai a che fare con la città? Se sei eremita che hai a che fare con la folla dei cittadini?» (ep. 44, p. 13). La polemica con i vallombrosani diede modo a Pier Damiani di esprimere la propria concezione della perfezione cristiana e di definire l’esperienza spirituale fortemente connotata in senso ascetico e severamente penitenziale (compresa l’autoflagellazione) che si praticava negli eremi posti sotto la sua guida. In una serie di testi fortemente polemici (ep. 44-45, 56) – testi che nel loro insieme costituiscono una sorta di ‘autobiografia al plurale’ del suo gruppo e dei suoi seguaci – emerge in effetti l’identità dell’eremitismo damianeo come elemento cardine su cui impostare la riforma della Chiesa. Nelle citate lettere, ciò avvenne anche attraverso la rappresentazione di una galleria di medaglioni di ignoti ed eroici eremiti che mettevano in pratica quotidianamente quanto Pier Damiani teorizzava divenendo modelli di perfezione da offrire ai contemporanei, esemplificazioni viventi della perfezione ascetica (Longo, 2010, pp. 61-86). Anche in altre lettere (ep. 50 risalente per la maggior parte al 1057; ep. 54) Pier Damiani afferma le peculiarità della sua concezione eremitica e descrive le modalità dell’esperienza religiosa e spirituale avellanita, con attenzione alle consuetudini e ai metodi della conversatio eremitica (Longo, 2012, pp. 168-220).

La morte di Nicolò II e la conseguente grave crisi causata dalla duplice elezione pontificia – da una parte dell’arcivescovo di Milano Anselmo da Baggio scelto dai cardinali riformatori romani, Alessandro II, annunciata ai milanesi da Pier Damiani con l’ep. 84, e dall’altra del vescovo di Parma Cadalo (Onorio II), caldeggiato dall’aristocrazia romana ed eletto al concilio di Basilea del 1062 su iniziativa dell’imperatore Enrico IV – mise ancora alla prova la compattezza (e la crescente autocoscienza) del fronte cardinalizio filoriformatore di cui egli era uno dei leader. Al di là delle rituali e reiterate dichiarazioni di abbandono del cardinalato, Pier Damiani fu in prima linea con i suoi scritti e la sua azione in questo momento decisivo per l’affermazione del primato pontificio.

Si colloca qui (aprile 1062) la Disceptatio synodalis (ep. 89), indirizzata a Onorio II. In teoria si trattava di preparare con abilità mediatoria il sinodo di Augusta che doveva porre fine allo scisma e forse anche reintrodurre le sue non ancora del tutto sopite aspirazioni all’unità di intenti tra Impero e Papato; ma nel testo è esplicitata in maniera inequivocabile la dottrina del primato pontificio, e va ribadito che è stata opportunamente corretta sulla base della minuta ricostruzione biografica la tesi tradizionale nella storiografia sul suo immarcescibile e incondizionato sostegno all’ipotesi di concordia tra Papato e Impero (cfr. D’Acunto, 1999, pp. 241-290). Nei primi anni Sessanta, Pier Damiani si impegnò anche a scrivere sulla necessità di una riforma palingenetica del clero e specialmente degli attributi e degli obblighi connessi alla funzione episcopale (ep. 69, 73-74) con un’attenzione particolare al tema economico, e in particolare all’amministrazione dei beni ecclesiastici (cfr. L’etica economica medievale, a cura di O. Capitani, Bologna 1974; D’Acunto, 1999, pp. 181-234).

Lo scisma fu affrontato, da parte di Pier Damiani, restando a Fonte Avellana, ove fu presente dalla fine del 1061 agli inizi del 1063: oltre alle lettere al calor bianco in difesa di Alessandro II, si trovano tracce sicure del suo operato anche nella rete di alleanze e sostegni per la causa dei riformatori romani creata presso i maggiori ecclesiastici della Reichskirche, ma da una posizione, per così dire, autonoma (cfr. Longo, 2012, pp. 103-106, 125-134). In questo torno di tempo fu oggetto di attacchi personali e in pericolo di vita come testimonia l’Iter gallicum, resoconto della missione in Gallia dell’avellanita tra il 1063 e il 1064. Pier Damiani si recò oltralpe come legato pontificio per dirimere un’annosa disputa che vedeva coinvolto l’abbazia cluniacense, i cui privilegi ed esenzioni erano stati oggetto dell’attacco del vescovo Drogone di Mâcon (cfr. Iter Gallicum, in PL 145, Paris 1853, coll. 865-880). Con il biglietto da visita di un impegnativo elogio di Alessandro II (che lo descrisse ai vescovi francesi come «nimirum et noster est oculus et apostolicae sedis immobile firmamentum»: Alexandri II papae Epistolae et decreta, in PL 146, Paris 1853, col. 1295 D), risolse la disputa con rara perizia diplomatica e riuscì a salvaguardare gli interessi cluniacensi nel sinodo di Châlon che si svolse il 17 agosto 1063. Fu l’occasione per conoscere da vicino il monachesimo cluniacense, che Pier Damiani apprezzò moltissimo; le attenzioni furono ricambiate, perché in qualità di legato pontificio Pier Damiani procedette l’11 agosto del 1063 alla traslazione delle reliquie di Odilone a Souvigny e consacrò un altare dedicato al santo, e fu assai inusualmente incaricato dall’abate Ugo (che riteneva di poter così ottenere un potente mezzo di promozione della santità cluniacense) di redigere una nuova stesura della Vita di Odilone (composta tra il 1063 e il 1064 e terminata in Italia).

La missione gallica può essere presa come una sorta di spartiacque nelle posizioni politico-ecclesiastiche, negli ideali riformistici e nelle concezioni spirituali dell’avellanita, che d’ora in poi marcò un progressivo distacco ed estraniamento dalle linee della riforma guidata da Ildebrando di Soana e Alessandro II e un sempre più marcato estremismo ascetico e filomonastico. Si apre in sostanza una stagione in cui Pier Damiani si impegnò a fondo per cercare di perfezionare il monachesimo cenobitico, e soprattutto l’esperienza cassinese. Il contemptus mundi che assai spesso è stato considerato una cifra distintiva d’insieme del pensiero di Pier Damiani è riscontrabile alla fine della sua vita, ma non in periodi precedenti (cfr. Bultot, 1968).

All’infuocata veemenza nei confronti di Cadalo, cui dedica negli scritti del periodo una parte davvero cospicua della sua tutt’altro che benevola attenzione (cfr. Cantarella, 2009, p. 235) fa riscontro una progressiva freddezza nei confronti di Alessandro II e Ildebrando di Soana. Certamente Pier Damiani difese a spada tratta il ‘suo’ papa dagli attacchi dei sostenitori di Cadalo, ma il pontefice si lamentò con lui del suo prolungato silenzio (ep. 96, p. 47) e la progressiva e inesorabile presa di distanza da parte di Pier Damiani e la situazione di disarmonia con Ildebrando e il pontefice Alessandro II sono sancite dal tono sardonico ed esasperato della lettera 107, della quaresima del 1064. Ben più numerose e di tono diverso sono le lettere indirizzate agli abati e ai monaci di Cluny e soprattutto di Montecassino. Si tratta di quattro lettere ai cluniacensi e dodici ai cassinesi tra il 1063 e il 1065, rafforzate da forse tre visite di persona nel 1064, nel 1066 forse e poi nel 1069, dedicate in parte a temi teologici (De divina omnipotentia) e in parte a temi della perfezione monastica (la flagellazione volontaria, in generale la perfezione ascetica e la contemplazione (ep. 82, 90, 95, 106 a Desiderio). Probabilmente (D’Acunto, 1999, pp. 393-402), fu in questo periodo (1067) che Pier Damiani compose le due Vitae dei suoi discepoli più stretti, Rodolfo vescovo di Gubbio e Domenico Loricato, contenute nell’ep. 109 (e indirizzate al papa Alessandro II): due testi che esaltano al massimo grado un ascetismo eremitico proteso alla ricerca eroica di una perfezione angelica che si rivela un picco troppo elevato per i comuni mortali. Guardando all’intera produzione di Pier Damiani agiografo, la Vita Romualdi rappresentava lo slancio programmatico, la dichiarazione delle aspirazioni agli inizi della carriera di riformatore, e la Vita Mauri testimoniava una fase iniziale di impegno riformatore su scala regionale; la Vita Odilonis può essere letta come l’incontro da parte di Pier Damiani con un altro monachesimo di riforma e uno degli elementi di un tentativo di creare un’unione riformata delle migliori forze del monachesimo.

C’è un’evoluzione evidente, marcata, nell’atteggiamento di Pier Damiani dagli inizi della sua carriera alla fine. Dal voler convertire tutto il mondo in un eremo nel ritratto/confronto con Romualdo di Ravenna agli esordi di Pier Damiani sulla ribalta della riforma, ai testi degli anni Sessanta, incentrati sull’eroico estremismo ascetico di Domenico Loricato, sulla difesa del valore della flagellazione volontaria e sulle proposte ascetiche ed elitarie al fior fiore del mondo monastico c’è un lungo percorso. Il contemptus mundi che assai spesso è stato considerato una cifra distintiva del pensiero di Pier Damiani non è riscontrabile in periodi precedenti, ma alla fine della sua vita, con la constatazione dell’impossibilità di un coinvolgimento della corte imperiale in un progetto di riforma ecclesiastica, con la progressiva perdita di consonanza con il papa cui si aggiunge anche l’urgenza intima del proprio imminente compimento della vicenda terrena.

Disagio e presa di distanza dal Papato risultano anche a proposito dei rapporti con Costantinopoli: nell’introduzione al trattato sul Filioque che inviò direttamente al patriarca, Pier Damiani si lamenta di non esser stato considerato dalla Curia romana («nemo me dignatus est provocare»), dal papa e i suoi collaboratori.

Naturalmente, anche negli ultimi anni Pier Damiani non smise di occuparsi della riforma del saeculum. Nel 1067 si recò a Firenze dove il vescovo Pietro Mezzabarba era stato accusato di simonia. Ancora nel 1069, pur avendo ormai da tempo abbandonato il cardinalato per dedicarsi alla vita dell’eremo, per conto del pontefice fu inviato in Germania con il compito di distogliere Enrico IV dal proposito di divorziare dalla moglie Berta. Nel 1072 infine compì la sua ultima missione a favore della Chiesa recandosi a Ravenna, la sua città natale, per riconciliarla con la sede apostolica dopo che l’arcivescovo ravennate Enrico era stato colpito da interdetto per aver parteggiato per l’antipapa.

Compiuta con successo la sua missione, Pier Damiani sulla strada del ritorno – probabilmente si stava recando a passare la quaresima nell’eremo di Gamogna, come aveva fatto in altre occasioni (1060, 1063, 1067, cfr. Lucchesi 1972, II, p. 147) – morì a Faenza nel monastero di S. Maria foris Portam nella notte tra il 22 e il 23 febbraio 1072. Il suo corpo fu custodito presso la chiesa del monastero, e successivamente nella vicina S. Maria dell’Angelo, finché fu trasferito nel corso del XIX secolo presso la cattedrale di Faenza, dove è tutt’ora conservato.

Nella parabola dell’esperienza esistenziale di Pier Damiani si può sicuramente trovare una costante che rappresenta una chiave per decodificare il pensiero e l’operato di una figura che è stata descritta come contrassegnata dalla cifra di una «contraddittoria multilateralità» (G. Tabacco, Pier Damiani fra edonismo letterario e violenza ascetica, in Spiritualità e cultura nel medioevo. Dodici percorsi nei territori del potere e della fede, Napoli 1993, p. 252); il comune denominatore di questa poliedrica personalità è «la coerenza della tensione», atteggiamento che unifica e indirizza le scelte, i percorsi, le lotte di un riformatore che non è assolutamente rimasto inerte di fronte alle sollecitazioni di una realtà politica, ecclesiologica e spirituale quanto mai cangiante e che richiedeva un aggiornamento costante delle risposte, ma anche delle domande da porre.

Pier Damiani fu venerato sin dal momento della sua morte anche se il suo culto (circoscritto a Ravenna e a Faenza, di cui fu patrono dal 1512) fu formalizzato solo da un decreto di Urbano VIII del 1625. Nel 1828 fu poi proclamato da Leone XII dottore della Chiesa (per il decreto cfr.: Facchini 2011, pp. 163 s.). Paradossalmente il culto rimase vivo in queste città romagnole, ma non a Fonte Avellana, ove la liturgia locale non lo menziona (come non menziona i suoi allievi e successori), e non lo inserisce nella memoria collettiva dei secoli XII-XIII. Si percepiva evidentemente che un mantenimento della tensione ascetica a un livello troppo alto avrebbe potuto costituire un problema per molti monaci.

Il recupero della sua fama fu colto e tardo. Dante dedicò a Pier Damiani un celebre passo nel canto XXI della Commedia; altri, come Francesco Petrarca e Giovanni Boccaccio, si interessarono alla sua biografia e recuperarono codici della Vita. Nel Cinquecento (tra il 1526 e il 1534) l’umanista Giovanni Antonio Flaminio ne compose una biografia all’interno della sua opera sulle Vite dei quattro santi protettori di Faenza, e utilizzò con ogni probabilità il testo di Giovanni da Lodi tra i «libri admodum vetusti» che i suoi committenti, i canonici della cattedrale faentina, gli diedero.

Fonti e Bibl.: La bibliografia su Pier Damiani è vastissima. Nel 2007, in occasione del millenario della sua morte U. Facchini, Pier Damiani: un padre del secondo millennio, Roma 2007, ha pubblicato una poderosa e accurata bibliografia ragionata sull’avellanita che ci esime da ogni velleità di esaustività, del resto difficilmente attuabile visto che il volume di Facchini consta di ben 555 pagine di titoli organizzati tematicamente in due parti.

Prime edizioni e studi. La rilevanza non solo qualitativa, ma anche quantitativa degli scritti di Pier Damiani, ha comportato un grande numero di studi e di edizioni. La tradizione manoscritta delle opere di Pier Damiani è complessa e ramificata. Esistono oggi circa settecento codici contenenti opere dell’eremita di Fonte Avellana, fitta ragnatela che si estende in tutta l’Europa e che abbraccia nel tempo oltre mezzo millennio (K. Reindel, Studien zur Überlieferung der Werke des Petrus Damiani, in Deutsches Archiv, XV (1959), pp. 23-102, XVI (1960), pp. 73-154, XVIII (1962), pp. 317-417). Sbocco e al contempo filtro di tale lunga e imponente tradizione manoscritta sono state le edizioni moderne, che si sono succedute a partire dagli inizi del XVI secolo, quando ancora non si era esaurita la trasmissione manoscritta, della quale si hanno testimoni anche più tardi e con la quale dunque si sono incrociate.

La gran parte delle opere sicuramente di Pier Damiani o a lui attribuite è stata pubblicata alla metà del secolo scorso in due volumi della Patrologia latina. I due volumi presentano una divisione delle opere damianee sulla base di epistulae, sermoni e Vitae di santi, nel volume 144 e opuscoli, opere poetiche e Collectanea nel volume 145. I due volumi della Patrologia non sono il frutto di un’iniziativa editoriale originale, ma riproducono una delle numerose riedizioni della prima edizione dell’opera omnia di Pier Damiani curata da Costantino Gaetani agli inizi del XVII secolo, particolarmente notevole per l’epoca grazie ai criteri di raccolta del materiale. Nel corso del XIX secolo alcuni testi di Pier Damiani sono stati pubblicati nelle varie serie degli MGH (cfr. Longo, 2012, p. 270).

La grande fioritura di studi sulla figura e sull’opera dell’avellanita nel corso del XX secolo si è dovuta basare sullo stato dei testi e sulla base dei criteri presentati dall’edizione di Gaetani. Nella prima metà del XX secolo alcuni testi sono stati aggiunti al corpus damianeo inserito nella raccolta della Patrologia del Migne grazie alle scoperte di alcuni eminenti studiosi; è stata pubblicata, infatti, una serie di contributi editoriali a opera di D. de Bruyne nel 1914, di A. Wilmart nel 1932, di A. Campana nel 1947; di G. Tabacco nel 1957 e di J. Leclercq nel 1947 e nel 1957.

A partire dalla metà del secolo lo studio della figura e dell’opera di Pier Damiani si è sviluppato enormemente e gli è stato riconosciuto un ruolo centrale nella creazione dei presupposti teorici ed ecclesiologici della riforma della Chiesa della seconda metà dell’XI secolo e nella sua attuazione.

Nel quadro degli studi sulla riforma del secolo XI di O. Capitani, C. Violante, G. Miccoli e G. Tabacco è emerso il contributo nodale di Pier Damiani. Nello stesso torno di tempo alcuni convegni della Mendola sono stati dedicati alle grandi tematiche ecclesiologiche, politiche e teologiche relative alla riforma e una serie di contributi, tra i quali particolarmente gli studi di Capitani e Tabacco, hanno approfondito lo studio sul ruolo e il contributo di Pier Damiani nell’ambito del movimento riformatore.

Contemporaneamente alle revisioni e alle nuove interpretazioni della riforma ecclesiastica dell’XI secolo, la figura di Pier Damiani ha conosciuto una nuova stagione di studi alla luce anche della sempre maggiore attenzione dedicata alla tradizione manoscritta delle opere dell’avellanita. Tra gli studi specifici dedicati a Pier Damiani vanno ricordate, in particolare, le due monografie ad opera di Owen J. Blum nel 1947, contenente anche un prezioso elenco dei codici con opere di Pier Damiani, così come quella di F. Dressler nel 1954, alle quali si aggiunse nel 1960 la ricostruzione biografica dedicata all’avellanita da Leclercq.

Del 1956 è il fondamentale e innovativo studio di J. Ryan sulle fonti canonistiche di Pier Damiani. Tra il 1957 e il 1962 K. Reindel ha pubblicato a più riprese i suoi fondamentali studi sulla tradizione manoscritta delle opere. L’interesse crescente della storiografia ha condotto poi all’organizzazione di una serie di convegni in occasione del nono centenario della morte di Pier Damiani nel 1972, nei quali sono confluiti un gran numero di contributi anche se non sempre omogenei per il valore scientifico e gli approcci metodologici. Nel quadro della produzione storiografica di questo periodo si segnalano: H.P. Laqua, Traditionen und Leitbilder bei dem Ravennater Reformer Petrus Damiani (1042-1052), München 1976; L.K. Little, The personal development of Peter Damian, in Order and innovation in the Middle Ages. Essays in honor of Joseph R. Strayer, a cura di W.C. Jordan - B. Mc Nab - T.F. Ruiz, Princeton 1976, pp. 317-341, 523-552; e i contributi di innegabile valore di G. Lucchesi, con la sua abbondante produzione di studi sulla figura e l’opera di Pier Damiani. I risultati più duraturi degli studi di Lucchesi sono stati senza dubbio l’aver creato con la Clavis sancti Petri Damiani uno strumento fondamentale per lo studio critico delle opere di Pier Damiani e l’aver confezionato una ricostruzione della biografia del santo sulla base di una solida impostazione cronologica e topografica.

Uno dei frutti più preziosi della stagione di rinnovati studi sulla figura dell’avellanita è stata l’esigenza di disporre di edizioni che fornissero uno stato migliore dei testi damianei. Nel 1972 A. Cantin ha pubblicato l’edizione critica del De divina omnipotentia fornendo anche una traduzione in lingua francese del celebre opuscolo 36 (ep. 119 dell’edizione Reindel), forse il testo più filosoficamente e teologicamente denso di Pier Damiani. Anche Cantin si è basato sull’edizione di Migne, ma si è potuto avvalere anche di un’edizione con traduzione in italiano del 1943 di B. Nardi in collaborazione con P. Brezzi, che però non riguardava solo il De divina omnipotentia, ma anche gli opuscoli 45, 13 e 58 (= ep. 117, 153, 23 dell’edizione Reindel). Nel quadro delle edizioni critiche recenti, si devono ricordare anche le edizioni dei carmi, inni e ritmi di Pier Damiani a opera di A. Willmart (1929) e M. Lokrantz (1964) e l’edizione dei sermoni pubblicata da Lucchesi nel 1983.

Tra il 1983 e il 1993 K. Reindel, dopo un trentennio di ricerche, ha pubblicato per gli MGH la monumentale edizione critica in quattro tomi di una parte cospicua degli scritti damianei (Die Briefe des Petrus Damiani, hrsg. K. Reindel, I, nn. 1-40, München, 1983; II, nn. 41-90, München 1988; III, nn. 91-150, München 1989; IV, nn. 151-180 und Register, München 1993, (MGH, Epistolae, 2, Die Briefe der deutschen Kaiserzeit, 4). Lo studioso tedesco ha fornito un’edizione di grandissimo valore e rigore filologico basandosi su una minuziosa e approfondita ricostruzione della tradizione manoscritta. Reindel ha operato scelte e criteri di ordinamento differenti dall’edizione di Gaetani. Egli ha, infatti, abolito la tradizionale distinzione sulla base della lunghezza tra lettere e opuscoli, e ha considerato tutti i testi come epistolae ordinandoli secondo un ordine cronologico. Poiché la tradizione manoscritta delle opere damianee non presenta caratteristiche tali da imporre un criterio di ordinamento intrinseco ed evidente, la scelta adottata da Reindel risulta ineccepibile in quanto ha una valenza meramente strumentale. Il criterio dello studioso tedesco rischia però di fuorviare il lettore poiché considerando tutti i testi all’interno del macro genere epistolare, risultano di difficile individuazione le diverse tipologie testuali reali presenti all’interno della forma epistolare. Oltre che sui suoi studi preparatori Reindel si è basato sui lavori di Giovanni Lucchesi, in particolare proprio per le datazioni delle epistolae rispetto alle quali nessuna indicazione era presente nell’edizione di Gaetani e nella Patrologia latina. Se il fatto di presentare gli scritti di Pier Damiani secondo l’ordinamento cronologico in una prospettiva diacronica e storica è essenziale per la piena comprensione dei testi e la contestualizzazione del loro valore nel quadro dello sviluppo del pensiero e dell’attività dell’avellanita, si corre però il rischio di rendere canonica una cronologia degli scritti che non è assolutamente sicura e definita (Cfr. G. Lucchesi, Per una Vita di S. Pier Damiani. Componenti cronologiche e topografiche, in San Pier Damiano nel IX centenario della morte (1072-1972), Cesena 1972, I, pp. 13-179, II, pp. 13-160; Id., Clavis Sancti Petri Damiani, in Studi su s. Pier Damiani, in onore del Card. Amleto Giovanni Cicognani, due edizioni Faenza 1961-1970, pp. 1-215). Sebbene dunque la situazione sulla produzione scrittoria di Pier Damiani sia notevolmente migliorata, non tutti i problemi sono stati risolti e specialmente, fino a tempi recenti (Longo, 2012, con indicazione in bibliografia degli studi precedenti sulla produzione agiografica) a proposito della scrittura agiografica come ha osservato a più riprese G. Fornasari (Id., S. Pier Damiani e la storiografia contemporanea: osservazioni in margine a recenti studi damianei, in Bulletino dell’Istituto storico italiano per il medio evo e archivio muratoriano, LXXXVIII (1979), pp. 165-200, ora anche in Id., Medioevo riformato del secolo XI, Napoli 1996, pp. 97-126).

Dalla fine del XX secolo si è registrata una nuova stagione di studi dedicati all’opera e alla figura di Pier Damiani (Ch. Lohmer, Heremi conversatio. Studien zu den monastichen Vorschriften des Petrus Damiani, Münster 1991; S. Freund, Studien zur literarischen Wirksamkeit des Petrus Damiani. Anhang: Johannes von Lodi, Vita Petri Damiani, Hannover, 1995 in MGH, Studien und Texte, 13]. Del 1999 è l’importante N. D’Acunto, I laici nella Chiesa e nella società secondo Pier Damiani. Ceti dominanti e riforma ecclesiastica nel secolo XI, Roma 1999. Questa nuova fioritura di studi damianei, particolarmente significativa nei primi dieci anni del XXI secolo, anni che sono stati definiti «ad alta intensità e densità di ricerca […] collettiva e plurima (nelle diversità di metodo e di interpretazione, ovviamente)», ha comportato un profondo rinnovamento dell’interpretazione del ruolo e dell’azione di Pier Damiani nel quadro della riforma della Chiesa dell’XI secolo (citazione tratta da G.M. Cantarella, Per un nuovo questionario del secolo XI?, in Reti Medievali-Rivista, XI/1 (2010), http://www.retimedievali.it; introduzione del numero monografico: Civiltà monastica e riforme, Nuove ricerche e nuove prospettive all’alba del XXI secolo, a cura di G.M. Cantarella, in cui sono pubblicati gli atti dei convegni Amicitia e monachesimo: fonti, storia, problemi (Fonte Avellana... 2009) e Nuove ricerche su Pier Damiani e l’XI secolo: bilanci e prospettive (Bologna... 2010). Cfr. inoltre G. Fornasari, Pier Damiani tra passato e futuro: tentativo di un bilancio storiografico, in Pier Damiani L’eremita, il teologo, il riformatore, (1007-2007), Atti del XXIX Convegno del Centro studi e ricerche antica provincia ecclesiastica ravennate, Faenza-Ravenna... 2007, a cura di M. Tagliaferri, Bologna 2009, pp. 7-40; N. D’Acunto, Prospettive sulla figura e sull’opera di Pier Damiani, nelle pubblicazioni per il millenario della sua nascita, in Rivista di Storia della Chiesa in Italia, LXIV (2010), pp. 538-549; Id., I cambiamenti. Storia di una storia recente, in Reti Medievali-Rivista, XI,1 (2010), http://www.retimedievali.it. A questa nuova prospettiva storiografica sull’avellanita hanno contribuito un insieme di fattori. Innanzitutto l’edizione delle opere damianee di Kurt Reindel ha avuto ripercussioni salutari sullo studio e la contestualizzazione cronologica delle opere damianee, grazie anche all’apporto fornito dagli studi di Giovanni Lucchesi. La possibilità di considerare gli scritti di Pier Damiani in una prospettiva cronologica ha permesso di togliere staticità all’interpretazione delle opere damianee considerate spesso come monoliti a sé stanti in funzione dell’argomento che trattavano senza contestualizzarle in rapporto all’evoluzione diacronica dell’esperienza esistenziale dell’avellanita e all’inevitabile sviluppo delle sue idee, delle sue concezioni e della sua azione assai spesso condizionate dalle circostanze causate dagli eventi. Quest’impronta di dinamicità ha permesso un’interpretazione storiografica meno vincolata da impostazioni ideologiche più o meno tradizionali, maggiormente sensibile alla contestualizzazione della scrittura e dell’azione di Pier Damiani in rapporto con personaggi e occorrenze politiche, religiose, spirituali e ideologiche del suo tempo, conducendo a una proficua riconsiderazione del profilo dell’avellanita sotto la cifra della complessità. La ricorrenza del millenario della sua nascita ha rappresentato un’opportunità ulteriore cui si è unito l’impulso dato dalla decisione della Congregazione camaldolese di pubblicare la traduzione dell’opera omnia di Pier Damiani cui si è accompagnata la proficua occasione costituita da una serie di convegni promossi dal Centro studi avellaniti. Tali convegni hanno permesso uno scambio e un confronto serrato a scadenza regolare tra gli studiosi di ‘damianistica’ e più in generale dell’XI secolo (D’Acunto, 2010, pp. 545 s.; Longo, 2012, pp. 273-276).

Di seguito alcune fonti e studi che sono stati maggiormente utilizzati per la redazione della voce: Iter Gallicum, o De Gallica profectione domni Petri Damiani et eius ultramontano itinere, PL 145, Paris 1853, coll. 865-880; i Miracula s. Hugonis BHL 4013, publicati oltre che in Bibliotheca Cluniacensis anche in PL 159, Paris 1854, coll. 923-926; s. Pier Damiani, De divina omnipotentia e altri opuscoli, a cura di P. Brezzi, trad. di B. Nardi, Firenze 1943; Pierre Damien, Lettre sur la toute-puissance divine, introduction, texte critique, traduction et notes par A. Cantin, Paris 1972.

J. Leclercq, Saint Pierre Damien ermite et homme d’église, Roma 1960; G. Miccoli, Pietro Igneo. Studi sull’età gregoriana, Roma 1960; Id., Théologie de la vie monastique chez saint Pierre Damien (1007-1072), in Théologie de la vie monastique. Etudes sur la tradition patristique, Lyon-Fourvière 1961, pp. 459-483; S. Boesch Gajano, Storia e tradizioni vallombrosane, in Bullettino dell’Istituto storico italiano e archivio muratoriano, LXXVI (1964), pp. 99-215; O. Capitani, Esiste un’età gregoriana? Considerazioni sulle tendenze di una storiografia medievistica, in Rivista di storia e letteratura religiosa, I (1965), pp. 454-481; Id., San Pier Damiani e l’istituto eremitico, in L’eremitismo in occidente nei sec. XI e XII, Milano 1965, pp. 122-159; Id., Immunità vescovili ed ecclesiologia in età ‘pregregoriana’ e ‘gregoriana’. L’avvio della ‘restaurazione’, Spoleto 1966; G. Miccoli, Chiesa gregoriana. Ricerche sulla riforma del secolo XI, Firenze 1966 (nuova ed. a cura di A. Tilatti, Roma 1999); R. Bultot, La doctrine du mépris du monde, IV, Le XIe siècle, 1, Pierre Damien, Louvain-Paris 1968; M. Maccarone, La teologia del primato romano nel secolo XI, in Le istituzioni ecclesiastiche della Societas Christiana dei secoli XI-XII. Papato, Cardinalato ed Episcopato, Milano 1971, pp. 62-81; M. Fois, I compiti e le prerogative dei cardinali vescovi secondo Pier Damiani nel quadro della sua ecclesiologia primaziale, in Archivum Historiae Pontificiae, X (1972), pp. 35-48; R. Grégoire, San Pier Damiani e la teologia del suo tempo, in Studi gregoriani, X (1975), pp. 221-243; O. Capitani, Romualdo e Pier Damiani, in Storia illustrata di Ravenna, Milano 1989, fasc. XIX, pp. 289-304; C. Violante, La riforma ecclesiastica del secolo XI come progressiva sintesi di contrastanti idee e strutture, in Critica storica, XXVI (1989), pp. 156-166; O. Capitani, Tradizione ed interpretazione: dialettiche ecclesiologiche del secolo XI, Roma 1990; G. Ruggieri, Il ricorso alle tematiche escatologiche nell’epistolario di Pier Damiani, in La cattura della fine. Variazioni dell’escatologia in regime di cristianità, a cura di G. Ruggieri, Genova 1992, pp. 41-62; N. D’Acunto, Lotte religiose a Firenze nel secolo XI. Aspetti della rivolta contro il vescovo Pietro Mezzabarba, in Aevum, LXVI (1993), pp. 279-312; G. Tabacco, Spiritualità e cultura nel medioevo, Napoli 1993; U. Longo, San Pier Damiani e l’agiografia, in Scrivere di santi, a cura di G. Luongo, Napoli 1998, pp. 129-144; N. D’Acunto, I laici nella Chiesa e nella società secondo Pier Damiani. Ceti dominanti e riforma ecclesiastica nel secolo XI, Roma 1999; U. Facchini, San Pier Damiani: l’eucologia e le preghiere. Contributo alla storia dell’eucologia medievale, studio critico e liturgico-teologico, Padova 1999; E. Pasztor, San Pier Damiani, il cardinalato e la formazione della Curia romana, in Onus Apostolicae Sedis. Curia romana e cardinalato nei secoli XI-XV, Roma 1999, pp. 317-339; G.M. Cantarella, La Vita Beati Romualdi specchio del monachesimo nell’età di Guido d’Arezzo, in Guido d’Arezzo monaco pomposiano. Atti del Convegno di studi, Pomposa-Arezzo 1997-98, a cura di A. Rusconi, Firenze 2000, pp. 3-20; P. Henriet, La parole et la prière au Moyen Age. Le verbe efficace dans l’hagiographie monastique des XIe et XIIe siècles, Bruxelles 2000; E. D’Angelo, San Pier Damiani, Liber Gomorrhianus. Omosessualità ecclesiastica e riforma della Chiesa, Alessandria 2001; N. D’Acunto, Un eremita in movimento. Il Romualdo di Pier Damiani, in San Romualdo. Storia, agiografia e spiritualità, Atti del XXIII Convegno... Fonte Avellana... 2000, Negarine di San Pietro in Cariano 2002, pp. 97-129; Petrus Damiani, in Repertorium fontium historiae medii aevi, IX/ 1-2 Compendia. Fontes, Romae 2002, pp. 135-139; G.M. Cantarella, Pier Damiani, il Liber Gomorrhianus e Leone IX, in Ovidio Capitani: quaranta anni per la storia medievale, a cura di M.C. De Matteis, I, Bologna 2003, pp. 117-125; U. Longo, La conversione di Romualdo di Ravenna come manifesto programmatico della riforma eremitica, in Ottone III e Romualdo di Ravenna. Impero monasteri e santi asceti. Atti del XXIV Convegno del Centro di studi Avellaniti... Fonte Avellana 2002, Negarine di San Pietro in Cariano 2003, pp. 215-236; Id., «Inter scripturas mereretur autenticas reservari». Identità del testo e tradizione manoscritta delle opere di Pier Damiani, in Sanctorum, I (2004), pp. 97-112; J.M. Sansterre, Le passé et le présent dans l’argumentation d’un réformateur du XIe siècle: Pierre Damien, in Autorité du passé dans les sociétés médiévales, a cura di J. M. Sansterre, Rome-Bruxelles 2004, pp. 221-235; Riforma o restaurazione? La cristianità nel passaggio dal primo al secondo millennio: persistenze e novità, Negarine di S. Pietro in Cariano 2006; R. Benericetti, L’eremo e la cattedra. Vita di san Pier Damiani, Milano 2007; P. Licciardello, Il culto dei santi a Fonte Avellana nel medioevo, in Fonte Avellana nel secolo di Pier Damiani, Atti del XXIX Convegno del Centro di studi avellaniti, Negarine di S. Pietro in Cariano 2008, pp. 383-447; L. Saraceno, Una teologia e una spiritualità della croce di Pier Damiani per Fonte Avellana, ibid., pp. 213-234; U. Longo, Pier Damiani versus Teuzone: due concezioni sull’eremitismo a confronto, in Monaci, ebrei, santi. Studi per Sofia Boesch Gajano, Atti delle Giornate di studio «Sophia kai historia»... 2005, a cura di A. Volpato, Roma 2008, pp. 63-77; G.M. Cantarella, Pier Damiani e lo scisma di Cadalo, in Pier Damiani. L’eremita, il teologo, il riformatore, Bologna 2009, pp. 233-257; J. Howe, Did St. Peter Damian die in 1073? A new perspective on his final days, in Analecta Bollandiana, CXXVIII (2010), 1, pp. 67-86; U. Longo, “Qui corripi refugit, nobiscum habitare non possit”. Pier Damiani e l’esemplarità normativa in contesto di riforma, in Storia della direzione spirituale, II. Il Medioevo, a cura di G. Filoramo - S. Boesch Gajano, Brescia 2010, pp. 65-84; Id., Sancti novi e antichi modelli al tempo della riforma della Chiesa. Pier Damiani e l’inaudita novitas della flagellazione, in Il moderno nel medioevo, Atti del Seminario di studio dell’Istituto storico italiano per il medioevo, Roma 2010, pp. 61-86; U. Facchini, Pier Damiani: il culto. Traslazioni e ricognizioni delle ossa, Ravenna 2011; Kr. Skwierczynski, Mury Sodomy. Piotra Damianego «Księga Gomory»: walka zsodomią w śród kleru, Kraków 2011; U. Longo, Come angeli in terra. Pier Damiani, la santità e la riforma del secolo XI, Roma 2012; N. D’Acunto, Regnum e sacerdotium nella riflessione di Pier Damiani, in Religione e politica da Dante alle prospettive teoriche contemporanee, Roma 2013, pp. 13-26; Id., A proposito di un saggio di Matilde e Beatrice di Canossa e della data di morte di Pier Damiani, in Studi di storia e di archeologia in onore di Maria Luisa Ceccarelli Lemut, Pisa 2014, pp. 49-57; U. Longo, La tradizione manoscritta delle opere agiografiche di Pier Damiani, ibid., pp. 59-70; G.M. Cantarella, Manuale della fine del mondo. Il travaglio dell’Europa medievale, Torino 2015, pp. 76-95.

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/pier-damiani_(Dizionario-Biografico)

Den hellige Peter Damian (1007-1072)

Minnedag: 21. februar

Kirkelærer, skytshelgen for Faenza og Fonte Avellana; mot hodesmerter

Den hellige Peter Damian (lat: Petrus Damiani; it: Pier Damiani) ble født i 1007 i Ravenna i regionen Emilia-Romagna i Nord-Italia. Han var yngste sønn i en stor og relativt fattig adelsfamilie. Han mistet tidlig sine foreldre, og en usympatisk eldre gift bror tok ham først i sin varetekt, men han mishandlet gutten og brukte ham som en ubetalt tjener og grisepasser, og han fikk ikke tilstrekkelig med mat.

Peter ble reddet av en annen bror, erkeprest Damian i Ravenna, som adopterte ham. Han så guttens evner og sørget for han at fikk den beste utdannelse han kunne skaffe på skoler i Lombardia. I takknemlighet tok Peter brorens fornavn som sitt eget etternavn. Han studerte artes liberales og jus i Ravenna, Faenza og Parma, og deretter ble han selv professor i Parma i 1028, i en alder av 21 år. Han fikk sin egen skole, hvor studentene strømmet til, og han ble en velstående mann.

Men dette var ikke nok for den fromme unge mannen. Han begynte å praktisere legemlige botsøvelser og levde et strengt liv med faste, våkenetter og bønn, og han bar en hårskjorte under klærne. Han ga store almisser, og det gikk knapt en dag uten at noen fattige satt ved hans bord, og han fant glede i å servere dem med sine egne hender. Men han lengtet etter å gjøre mer for sin Herre.

Herren svarte på hans bønner ved å sende to munker fra Fonte Avellana ved Perugia for å besøke hans hjem. De fortalte ham mye om sin måte å leve på, og Peter bestemte seg for å bli munk. Etter en 40-dagers retrett i en liten celle sluttet han seg i 1035 til det reformerte benediktinerklosteret i Fonte Avellana i Appenninene ved Gubbio, som var grunnlagt i 979. Trolig hadde han da allerede mottatt prestevielsen. Til sin forbauselse ble han straks ikledd munkedrakten.

Munkene i Fonte Avellana kalte seg Avellanere, og kongregasjonen var dannet i 1012 av den hellige Romuald som en streng eremittorden på grunnlag av den hellige Benedikts regel. Romuald sto bak flere grunnleggelser i Sør-Frankrike og Nord-Italia, og den viktigste ved siden av eremitthyttene i Fonte Avellana var det halveremittiske klosteret i Camáldoli nær Arezzo, som den reformerte benediktinske Kamaldulenserordenen har fått navnet fra (Congregatio Monachorum Eremitarum Camaldulensium – OSBCam). I 1569 ble Avellanerne slått sammen med Kamaldulenserne. Romualds munker måtte bo hele livet to og to i sine eremitthytter eller klostre, fikk aldri gå ut og avla taushetsløfte for livet.

Brødrene levde som eremitter i nakne celler, hadde en svært streng disiplin og drev konstante studier av Bibelen. Peter ble en idealmunk, men det strenge livet med faste, abstinens og våkenetter førte til et midlertidig helsemessig sammenbrudd og kroniske søvnproblemer. Mens han kom til krefter igjen, studerte han Skriften og patrologisk teologi (kirkefedrenes lære), og han gikk løs med samme iver og grundighet som han tidligere hadde viet sine verdslige studier. Da han var blitt frisk igjen, ble han utpekt til å forelese for sine medbrødre. Etter anmodning fra den hellige Guido av Pomposa og andre ledere for klostre i nærheten foreleste han i 2-3 år for deres munker også. I 1042, femten år etter Romualds død, skrev Peter Damian en biografi om ham for munkene i Pietrapertosa.

Noen av tiden som var satt av til manuelt arbeid, brukte Peter til avskrift av manuskripter. Resten av tiden tilbrakte munkene med liturgisk og privat bønn og oppbyggelig lesning, noen av dem levde i total ensomhet. Kort etter Peters ankomst utnevnte abbeden ham til economus for den fattige og lille kommuniteten i Fonte Avellana. I 1040/41 og 1041/42 fikk han i oppdrag å reformere klostrene Santa Maria Pomposa og San Vincenzo. Han skrev en regel for eremittene, og han ble valgt til prior og pekt ut til abbedens fremtidige etterfølger. Han var imidlertid så motvillig at abbeden måtte insistere på at det var et spørsmål om lydighet.

I 1043 døde abbeden, og Peter overtok ledelsen av klosteret. Klostret opplevde sin blomstringstid under hans styre. Han insisterte på tilbaketrukkethet, nestekjærlighet og ydmykhet og styrte med stor klokskap og fromhet. Han kalte seg ikke abbed, men opptrådte mer som en ordensgeneral. For han ble stadig mer kjent og tiltrakk seg mange disipler, så med tiden kunne han derfor foreta nye klostergrunnleggelser i San Severino, Gamugno, Acerata, Murciana, San Salvatore, Sitria og Ocri, som han satte under ledelse av priorer under sitt eget overoppsyn. Han innførte en daglig siesta som kompensasjon for nattvigilien, og han fikk også kjøpt inn sølvkalker og et prosesjonskors i sølv.

I sitt syn på munkevesenet så Peter Damian alltid tilbake på de tidlige ørkenfedres eksempel, og i noen henseender var han ikke ulik den hellige Hieronymus i karakter: Lidenskapelig, energisk, uforsonlig, kritisk, utålmodig, meget frimodig, med profetens moralske glød. På den andre side kunne han være noe unyansert, for eksempel irettesatte han biskopen av Firenze bare fordi han spilte sjakk, like strengt som han irettesatte omvandrende velstående munker. Men hans uforsonlighet og strenghet er kanskje blitt overdrevet, for han kunne også være nestekjærlig og vennlig mot sine munker, og han var vennlig mot botferdige syndere. Men hans skrifter viser heller hans strenghet, og han var ubønnhørlig i sine angrep på slapphet og verdslighet i de monastiske ordenene. Han var for eksempel sterkt mot at munkene satt mens de sang tidebønnene.

Kirkens tilstand var så kritisk på den tiden at Peter Damian snart skjønte at han var kalt til å være en som roper i ørkenen. Snart ble han kalt ut i verden for å rette sin energi mot et bredere felt. Da pave Benedikt IX (1032-44; 1045; 1047-48) i 1045 gikk av som pave for andre gang (han skulle også komme tilbake en tredje gang) til fordel for erkepresten Johannes Gratian, som ble pave Gregor VI (1045-46), hilste Peter Damian dette med glede og skrev til den nye paven og oppfordret ham til å ta seg av skandalene i den italienske Kirken, spesielt med de onde biskopene i Pesaro, Citta de Castello og Fano. Men hans støtte snudde til fiendskap straks det ble kjent at Gregor sikret sitt valg ved hjelp av en betydelig sum penger.

Peter skrev til pave Klemens II (1046-47) og uttrykte skuffelse over det langsomme tempoet i hans reformpolitikk. I september 1047 besøkte Klemens Peter Damian i hans eneboercelle på vei til Tyskland, men døde på veien nordover. I 1048 døde pave Damasus II (juli-august 1048) etter bare 23 dager på Peters stol og den hellige pave Leo IX (1049-54) ble hans etterfølger. Han hadde nære forbindelser til lederne for den kirkelige reform, blant andre Peter Damian, og snart kunne den fromme eneboermunkens veltalende røst høres på reformpavenes synoder i Italia. Han prekte mot tidens to store onder, simoni (kjøp og salg av embeter) og klerikalt ekteskap, og til støtte for reformpavedømmet, som han så som nøkkelen til hele Kirkens fremtid. Men han var kritisk overfor noen av utviklingstendensene hos reformpavene i tiden, og sammen med andre kritiserte han sterkt pave Leo IXs militære engasjementet mot normannerne i 1053. Han mente at slag skulle utkjempes av keisere, ikke paver.

Rundt 1051 publiserte Peter sitt voldsomme angrep på klerikalt forfall, som med god grunn kalles Liber Gomorrhianus, «Gomorraboken». Han dediserte boken til paven. Den vakte stort oppstyr og forårsaket en god del fiendskap mot forfatteren. Selv pave Leo, som først hadde prist verket, ble overtalt til å mene at den var overdrevet, noe som førte til et kraftig protestbrev fra Peter. I mellomtiden reiste spørsmålet seg om simonistiske ordinasjoner var gyldige. Peter Damian skrev da rundt 1053 boken Liber Gratissimus mot simoni i Kirken, men han gikk ikke så langt som å erklære simonistiske ordinasjoner for ugyldige, noe mange av reformatorene på den tiden gjorde. Boken var omstridt i samtiden, men innen utgangen av 1100-tallet var det Peter Damians syn som hadde seiret.

I juni 1055, under pontifikatet til pave Viktor II (1055-57), deltok Peter på en synode som ble holdt i Firenze, og der ble simoni og presteekteskap igjen fordømt. Rundt to år senere ble Peter Damian syk i Fonte Avellana, og han døde nesten, men etter syv uker med ulidelige smerter kom han seg plutselig, noe han selv mente var et mirakel. Under hans sykdom døde pave Viktor II.

Abbed Fredrik av Montecassino ble valgt til ny pave under navnet Stefan IX (X) (1057-58). Han ga en mer omfattende rolle til reformforkjemperen Peter Damian ved å hente ham fra hans eneboertilværelse i Fonte Avellana og gjøre ham til biskop av Ostia og kardinal i 1057, til tross for hans protester. Til slutt ble han truet til å akseptere utnevnelsen under trussel om ekskommunikasjon. Den 30. november 1057 ble han konsekrert til kardinalbiskop av Ostia og ble samtidig utnevnt til administrator av bispedømmet Gubbio.

Den hellige Johannes av Lodi bodde noen år som eneboer i det berømte eremitt-klosteret og ble disippel av Peter Damian. Da Peter ble kardinalbiskop av Ostia, valgte eremittene Johannes som hans etterfølger som prior. Det er han verden kan takke for den store biografien om til Peter Damians liv og virke. Peter var i bunn og grunn en reformator i en reformtid, både som munk og i sitt videre virke som kardinalbiskop av Ostia, og han øvde en sterk innflytelse på overordnede kirkelige saker. Han gikk nå for eksempel sterkt imot leginvestituren.

I mange år spilte Peter en fremtredende del i den gregorianske reform og handlet energisk mot ulike motpaver. Han tjente pavene Stefan IX (X) (1057-58), Nikolas II (1058-61), Alexander II (1061-73), og ikke minst kardinal Hildebrand, som etter Peters død ble den hellige pave Gregor VII (1073-85). Fire måneder etter Peters bispevielse døde pave Stefan, og Kirken ble igjen truet av et skisma. Som kardinalbiskop av Ostia hadde Peter Damian rett til å konsekrere paver, men han nektet å vigsle motpave Benedikt X (Mincio) (1058-59). Konsekrasjonen ble i stedet utført av erkepresten av Ostia. Sammen med kardinal Hildebrand sørget Peter for valget av en rettmessig pave, Nikolas II (1058-61).

Nikolas var ikke noen uavhengig personlighet og var under avgjørende innflytelse av reformatorer som Peter Damian og Hildebrand. For å rettferdiggjøre at han ble valgt av kardinaler og dermed omgikk valgrettighetene til Romas folk og geistlighet, innkalte Nikolas den 13. april 1059 en påskesynode i Lateranet, hvor 113 biskoper deltok, inkludert Peter. Der ble det vedtatt en ny konstitusjon for pavevalg i samsvar med reformatorenes prinsipper, som også hadde som mål å stemple Benedikt Xs valg som ukanonisk og legitimere de irregulære trekk ved hans eget.

I Nord-Italia fremmet Nikolas II reformsaken og styrket Den hellige Stols stilling ved å sende Peter Damian og Anselm av Lucca, den senere pave Alexander II (1061-73), til Milano i 1059 for å ta kontakt med patariaen, den populistiske reformbevegelsen som under ledelse av den hellige diakonen Arialdus særlig bekjempet de kirkelige privilegiene til den tyske adelen i landet som et hinder for reformen. Da Peter Damian og Anselm ankom, hevdet noen at Roma ikke hadde noen jurisdiksjon over Milano.

Peter konfronterte da modig opprørerne i katedralen og beviste for dem Den hellige Stols autoritet på en slik måte at alle parter underkastet seg hans avgjørelse. Han oppnådde en høytidelig ed fra erkebiskopen og hele hans presteskap at for fremtiden skulle ingen forfremmelser betales for, og deretter påla han en bot på alle som var skyldige. Han gjeninnsatte deretter alle i sine beneficier som lovte å leve i avholdenhet. Denne kloke avgjørelsen ble angrepet av noen rigorister i Roma, men den ble ikke omgjort. Dessverre brøt de samme disputtene ut på nytt da Nikolas II døde, og de ble ikke endelig bilagt før Arialdus led martyrdøden i 1066. Men Peter hadde klart å hindre at patariaen utviklet seg til en skismatisk reformbevegelse.

Pave Nikolas II døde i juli 1061, og på nytt oppsto det et skisma. Anselm ble valgt som Alexander II (1061-73), og Peter brukte alle sine krefter til å prøve å overtale motpave Peter Cadalus, som kalte seg Honorius II (1061-72), til å trekke seg, men til ingen nytte. Til slutt innkalte den tyske regenten Hanno et konsil i Augsburg hvor det ble lest opp en lang argumentasjon fra Peter Damian, og den bidro vesentlig til avgjørelsen til fordel for Alexander II.

I 1063 holdt pave Alexander en synode i Roma, hvor Peter utnevnt til legat for å løse en disputt mellom klosteret Cluny og biskopen av Mâcon. Han dro til Frankrike, kalte sammen et konsil i Châlon-sur-Saône, viste at Clunys påstander var riktige, avgjorde andre stridsspørsmål i den franske Kirken og vendte om høsten tilbake til Fonte Avellana.

Mens han var i Frankrike, hadde motpave Honorius igjen blitt aktiv i dine forsøk på å ta Roma, og Peter Damian fikk to skarpe irettesettelser fra Alexander og Hildebrand fordi han ubetenksomt appellerte til kongemakten om å bedømme saken på nytt. I 1067 ble han sendt til Firenze for å bilegge en disputt mellom biskopen og munkene i Vallombrosa, som anklaget biskopen for simoni. Men Peter lyktes ikke, hovedsakelig fordi han feilbedømte saken og satte sin autoritet inn for biskopens sak. Saken ble ikke løst før året etter, og da av paven selv.

Peter Damian hadde hele tiden forblitt en munk i sitt hjerte, og gjentatte ganger ba han etterfølgende paver om å bli fritatt for sine biskoppelige plikter. Alle til og med Nikolas II nektet, men ønsket ble til slutt innvilget av pave Alexander II, riktignok på den betingelse at han kunne få gjøre bruk av den store reformatoren i viktige kirkepolitiske saker. I 1067 la Peter ned sitt bispeembete og vendte tilbake til klosteret i Fonte Avellana, og fra samme tidspunkt betraktet han seg også løst fra ansvaret med å styre sine klostre. Nå ble han igjen en vanlig munk og praktiserte den askese som han hadde anbefalt for andre. En interessant beskjeftigelse på hans eldre dager var å lage treskjeer og andre bruksgjenstander.

Peter Damian var viktig som kirkelig statsmann og reformator, men han kom også med viktige bidrag til monastisk tenkning, for så vidt som han betraktet det eremittiske liv som det beste for alle og kommunitetsliv som temmelig annenrangs i forhold. Men han var også talsmann for at geistligheten ved katedralene levde som regelbundne kanniker, og var en forløper for utviklingen av fromhetslivet knyttet til Kristi lidelse og Den salige Jomfru Maria. Han var også en betydelig poet, og en vakker side av ham kan ses i hans hymner, slik som den om Himmelen og kanskje hans best kjente hymne, for den hellige pave Gregor I den Store (590-604), som begynner Anglorum iam Apostolus: «Det engelske folks apostel».

Peter Damian skrev om en rekke teologiske og kanoniske temaer, om skjærsilden og eukaristien og andre teologiske og asketiske emner, men han betraktet aldri sin lærdom som noe å skryte av. Han sa at det som var viktig, var å tilbe Gud, ikke skrive om ham. Hvilken nytte var det i å konstruere en grammatikalsk korrekt setning som inneholdt ordet Gud, hvis man ikke kunne be til ham på passende vis?

Peter Damian fortsatte å tjene paven ved å dra på diplomatiske og kirkelige oppdrag til Milano, Tyskland og Frankrike, prekte og skrev for reformens sak. Selv om den tyske kong Henrik IV av flere tyske biskoper var oppmuntret til å skille seg fra sin hustru Bertha av Torino, overbrakte Peter Damian på riksdagen i Frankfurt i 1069 ham pavens innvendinger og trussel om ekskommunikasjon og eksklusjon fra keiserkronen, og da fant Henrik det tryggest å avstå fra sine planer.

Det siste oppdraget Peter utførte, var for sin hjemby Ravenna. Der var erkebiskop Henrik blitt ekskommunisert for alvorlige misforhold som støtte til motpaven, og som et resultat var byen delt i fraksjoner. Tidlig i 1072 sendte Alexander II Peter Damian for å løse problemene. Da han ankom, var erkebiskopen nettopp død, men Peter fikk hans medskyldige til å innse sin skyld og påla dem en passende bot. Dermed var ro og orden gjenskapt.

På sin vei tilbake til Roma ble han rammet av en akutt feber i klosteret Santa Maria degl'Angeli foris portam (utenfor porten), nå Santa Maria Vecchia, utenfor Faenza. På sykdommens åttende dag døde han den 22. februar 1072, mens munkene resiterte matutin rundt ham. Han ble straks gravlagt i klosterkirken i tilfelle andre ville gjøre krav på hans relikvier. Men hans legeme har blitt overflyttet seks ganger, og hver gang til et mer storslått hvilested. Hans grav befinner seg nå i domkirken Santa Maria i Faenza, som etter ham senere ble kalt San Pietro. Der ble et eget kapell til ham vigslet i 1898. Pave Gregor XIII (1572-85) overga i 1573 Fonte Avellana til Collegium Germanicum.

En kult oppsto rett etter hans død og var populær i området rundt Ravenna og blant kamaldulenserne, i Cluny og på Montecassino. Men hans kult ble offisiell først da han den 27. september 1828 ble innlemmet i rekken av kirkelærere av pave Leo XII (1823-29) uten forutgående formell helligkåring. Først da ble hans minnedag satt inn i kalenderen og utvidet til hele Universalkirken.

Hans minnedag er 21. februar, ettersom dødsdagen 22. februar er opptatt av festen for Apostelen Peters stol. Før kalenderrevisjonen i 1969 ble han feiret den 23. februar. Dante plasserer Peter Damian i den syvende himmel blant de kontemplative. Han blir i kunsten fremstilt som kardinalerkebiskop med bøker, pisk, krusifiks og hodeskalle. Han kan også fremstilles som munk i en celle med kardinalhatten ved siden av seg, eller som en pilegrim med en pavelig bulle for å minnes hans mange legasjoner.

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/pdamian


http://catholicismpure.wordpress.com/2012/02/21/st-peter-damian-camaldolese-order-and-dantes-divina-commedia/

http://plato.stanford.edu/entries/peter-damian/