San Giovanni Battista della
Concezione
Follower of El Greco (1541–1614), Portrait présumé de saint Jean-Baptiste de la Conception, circa 1625, 35 x 26, Museo del Prado
Saint Jean-Baptiste de la
Conception
Réformateur des
Trinitaires (+ 1613)
Né à Almodovar, près de
Tolède en Espagne, il entre chez les religieux trinitaires qu'il réforma. Il
fut un grand dévot de l'Eucharistie, vivant, dans la plus stricte observance,
la Règle primitive et pauvre de l'Ordre. Il endura l'hostilité de la part de nombreux
trinitaires et ces épreuves le purifièrent, selon ses propres paroles. Le pape
Clément VIII approuva cette réforme et les «trinitaires déchaux», comme on les
appelle désormais, connurent une grande extension. Plus de trente-quatre
maisons avaient adopté cette observance au moment de sa mort.
À Cordoue en Espagne,
l’an 1613, saint Jean-Baptiste de la Conception (Jean Garcia), prêtre de
l’Ordre de la Sainte Trinité, qui entreprit la restauration de l’Ordre et la
soutint avec le plus grand empressement au milieu de graves difficultés et
d’épreuves sévères causées par certains frères.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/5737/Saint-Jean-Baptiste-de-la-Conception.html
San Giovanni Battista della
Concezione
Cordoba
- Iglesia de Nuestra Señora de Gracia, Trinitariios
L'église
des Trinitaires de Cordoue.
Saint JEAN-BAPTISTE DE LA
CONCEPTION
Trinitaire, Réformateur,
1561-1613
Jean-Baptiste Garcias
naît en 1561 à Almodovar del Campo (diocèse de Tolède) là où vit le jour
également son oncle S. Jean d'Avila. Dans son foyer très chrétien, il
bénéficie, encore enfant, d'une visite prophétique de sainte Thérèse d'Avila
qui parcourait l'Espagne pour ses fondations.
A 19 ans, il devint
trinitaire et fut ordonné en 1585. Il avait le charisme de la prédication.
En 1596 au monastère de
Valdepenas, après dix années d'une vie religieuse à la fois studieuse et
humble, il eut la révélation de rendre aux trinitaires l’esprit de leur règle
primitive, dans la ligne du Concile de Trente. Il décide avec d'autres
religieux de vivre le mouvement de réforme au sein de son ordre, ce qui le
situe bien dans la ligne du Concile de Trente, mais cela lui crée aussi des
difficultés.
Ayant donc rétabli la
règle de stricte observance celle-ci rencontra l’hostilité des pères
trinitaires, habitués à des compromis prétendument par souci d’efficacité.
Il se rendit à Rome et en
1599 Clément VIII (1592-1605) approuva la règle des Trinitaires déchaux.
Malgré cela, il fut mis
au cachot par des frères récalcitrants, mais Jean-Baptiste de la Conception
résista et une fois libéré instaura le retour à une vie plus contemplative, à
la fidélité de la rédemption.
Élu supérieur d'un
couvent il éprouve le besoin de se mettre sous la protection de la sainte
Vierge, s'appelant désormais Jean-Baptiste de la Conception. Il part alors à
Rome pour faire approuver les Trinitaires réformés. Après deux ans de séjour,
il obtient l'approbation écrite de Clément VII. Néanmoins l'épreuve l'attend à
son retour: ses religieux le mettent au cachot; mais ils finissent par s'enfuir
après l'avoir libéré. Pendant une dizaine d'années, Jean-Baptiste fait de
nouvelles fondations de "Trinitaires déchaussés". Épuisé par ses
travaux, il tombe malade à Cordoue et meurt à 51 ans, le 14 février 1613.
Il fut béatifié en 1819
et canonisé en 1975 par Paul VI.
SOURCE : http://ut-pupillam-oculi.over-blog.com/article-5640672.html
San Giovanni Battista della Concezione
Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas
Couvent des Trinitaires à Valdepeñas, berceau de la réforme.
San Giovanni Battista della
Concezione
Convento
de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los
Trinitarios, Valdepeñas
Couvent
des Trinitaires à Valdepeñas
San Giovanni Battista della Concezione
Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas
Couvent des Trinitaires à Valdepeñas.
San Giovanni Battista della Concezione
Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas
Couvent des Trinitaires à Valdepeñas.
Saint Jean-Baptiste de la
Conception
La réforme de l'Ordre
Trinitaire est l'oeuvre de Jean-Baptiste de la Conception (1561-1613). C'est à
Valdepenas (Ciudad Real) que s'établit la première communauté de trinitaires
déchaussés. Par le bref Ad militantes Ecclesiae (1599), le pape
Clément VIII donnait son aval à la Congrégation des frères réformés et
déchaussés de l'Ordre de la Très Sainte Trinité, instituée pour observer dans
toute sa rigueur la Règle de saint Jean de Matha.
Jean-Baptiste de la
Conception fonda 18 couvents de religieux et un couvent de moniales. Il vécut
et transmit à ses fils un intense esprit de charité, de prière, de
recueillement, d'humilité et de pénitence, en insistant tout particulièrement
sur le maintien d'une réelle communion avec les captifs et les pauvres. La
relation personnelle à la Trinité, comme centre vital et source de la charité,
est un thème central dans ses expériences et ses enseignements.
SOURCE : http://www.trinitari.org/Francese/L'ordine/La%20Riforma%20Trinitaria.html
San Giovanni Battista della
Concezione
Teatro-Auditorio Francisco Nieva y monumento a San Juan Bautista de la Concepción (Valdepeñas, Ciudad Real)
San Giovanni Battista della
Concezione
Teatro-Auditorio
Francisco Nieva y monumento a San Juan Bautista de la Concepción (Valdepeñas,
Ciudad Real)
« Saint Jean Baptiste de la Conception »
par le père Thierry Cazes, curé de Sisteron (2 mai 2010)
Exposé du matin
(10h30-11h00)
Introduction
Il n'est pas sûr que vous
connaissiez saint Jean-Baptiste de la Conception né en 1561 et mort en 1613. Le
contraire m'étonnerait pour une simple raison. Ses écrits n'ont pas bénéficié
d'une large diffusion. Les œuvres complètes, regroupées en huit volumes, ne
connurent qu'une édition en 1830. Il n'existait rien en langue française
jusqu'à la publication, en 1992, d'un petit livre intitulé «Pensées mystiques»,
édité au Cerf. Cet ouvrage est une collection de 701 citations puisées dans le
deuxième tome des œuvres complètes. Saint Jean-Baptiste de la Conception a été
canonisé le 25 mai 1975. La question s'est posée de le faire connaître à un
large public. Une religieuse trinitaire s'attela à la tâche. Plutôt que de
publier des œuvres significatives elle préféra présenter un florilège autour
d'un certain nombre de thèmes. Je regrette ce choix car la meilleure manière
d'apprécier un auteur c'est encore de le lire sans coupures. Mais ne nous
plaignons pas. Sans ce travail Jean-Baptiste de la Conception ne serait pas
connu. On s'étonnera qu'il ait fallu si longtemps pour connaître quelques
traits de sa spiritualité. Lui-même savait qu'il devait rester ignoré puisqu'il
écrivait : « Il me faudra de longues années pour qu'on me connaisse ; ainsi on
ne saura pas qui je fus ; car Dieu, connaissant mon orgueil, a voulu user avec
moi d'une si grande miséricorde, que personne ne voyant nulle part mon nom
écrit, ne risquera de m'attribuer, ce qui en fait est à Dieu seul. »
Le choix de cet auteur répond aussi à des raisons pastorales puisque le berceau de l'ordre des Trinitaires se trouve chez nous, à Faucon de Barcelonnette. Aujourd'hui quelques frères vivent au couvent et accueillent des retraitants.
Biographie
Je vais brosser à gros
traits sa biographie afin que nous situions un peu mieux le personnage.
On a dit que le XVI°
siècle était le siècle de la sainteté espagnole. Il suffit de citer des noms
comme saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d'Avila pour s'en convaincre.
Depuis déjà longtemps des voix s'élevaient dans l'Eglise pour demander une
réforme mais les autorités ne bougeaient pas. Il fallut la protestation d'un
Luther et le schisme qui s'ensuivit pour que l'Eglise catholique se dispose aux
changements indispensables. Le concile de Trente impulsa un élan de renouveau
qui atteignit les forces vives de l'Eglise et conduisit un grand nombre
d'Ordres religieux à entamer une réforme en revenant au charisme de leur
fondateur. L'Ordre des Trinitaires participa à ce vaste mouvement de retour aux
sources. Un homme se leva et entreprit de réformer cet Ordre. Ce fut
Jean-Baptiste de la Conception.
Jean Garcia, de son nom
de naissance, est né en 1561 à Almodovar dans la Province de Tolède. On
retiendra que ses parents accueillirent sous leur toit sainte Thérèse d'Avila
au cours d'un de ses nombreux périples. En voyant l'adolescent, elle aurait dit
: « Ce sera un grand saint, maître d'âmes, et réformateur d'un ordre dont on
parlera. » Cette parole exerça-t-elle une influence sur le développement
spirituel de Jean ? Nous l'ignorons.
Après des études
universitaires il entre en 1580 dans l'ordre des Trinitaires, au couvent de la
Sainte Trinité de Tolède. Pour quelle raison choisit-il cet ordre alors que son
expérience de Dieu le poussait naturellement vers le Carmel ? Nous l'ignorons.
Toujours est-il qu'il prend comme nom de religion celui de Frère Jean-Baptiste
Rico, en mémoire de son grand-père. L'année suivante, il prononce ses vœux
perpétuels. Ses supérieurs l'envoient à l'université d'Alcala, quatre années,
suivre une formation théologique. Entre-temps, en 1581, Thérèse d'Avila meurt
âgée de 67 ans. Très vite son charisme pour la prédication le distingue. En
1589, à 38 ans, il est nommé grand prédicateur de plusieurs couvents. Jean de
la Croix meurt en 1591 à l'âge de 49 ans. Un événement décisif se produit en
1596. Un violent orage le surprend en chemin. Nous ne savons pas exactement ce
qui s'est passé mais il ne fut plus le même. Il entre dans une période de très
grande mortification. Il fait le vœu de revenir à la règle primitive et de la
suivre de manière radicale. Il est toujours très estimé dans son Ordre
puisqu'on le nomme supérieur d'un couvent. Il fonde un hôpital.
Tout semble aller pour le
mieux. Du moins la première année. Car, dès la seconde année, la maison se
vide. Sans doute l'austérité de Jean-Baptiste décourage-t-elle les candidats à
la vie religieuse. C'est en 1597 que commencent les manifestations démoniaques.
Rappelez-vous Jean-Marie Vianney, le saint curé d'Ars, empêché de se reposer à
cause des bruits et de coups nocturnes de celui qu'il nommait le grappin. Avec
Jean-Baptiste ce ne sont pas des bruits assourdissants mais la manifestation du
démon sous l'aspect d'un gros chien qui terrorise les proches. Nous comprenons
mieux la chute des vocations dans ce couvent. La même année, Jean-Baptiste se
rend à Rome avec l'espoir d'obtenir l'autorisation de réformer son Ordre.
On s'attendrait à ce que
ses frères se réjouissent de revenir à une vie plus radicale. C'est ignorer la
force d'inertie qui s'empare des êtres humains une fois qu'ils s'éloignent des
chemins de Dieu. Jean-Baptiste est en butte à l'hostilité affichée de ses
frères qui entrent véritablement en guerre contre lui pour le réduire fusse
physiquement. On peut parler de haine à son égard. Mais il tient bon, assuré
d'œuvrer pour le Seigneur. En butte à la persécution, il se réfugie 16 mois
chez les Carmes déchaussés qui reconnaissent sa valeur et voudraient
l'accueillir. Mais, Jean-Baptiste garde l'habit trinitaire. Il est Trinitaire
et le restera même si son être profond épouse la spiritualité du Carmel. Une
crue du Tibre faillit le déloger. Les éléments semblent se déchaîner contre
lui. Les Trinitaires voyant qu'il demeure au Carmel le considèrent comme un
transfuge et nomment une autre personne aux responsabilités qu'il assumait.
Jean-Baptiste est assailli par le doute. Dieu lui confie-t-il vraiment la
réforme de l'Ordre ou s'est-il tout bonnement trompé de vocation ? D'autant
qu'on fait courir sur sa personne des ragots d'une rare méchanceté. Durant
cette période, sa vie mystique s'approfondit. Il est sujet à des visions dont
toutes ne sont pas réconfortantes. Une vision le laissera une semaine entre la
vie et la mort. Nous savons qu'il eut une vision mystique de l'enfer et qu'il
en fut très éprouvé.
La situation se dénoue en
1599. Le pape Clément VIII lui accorde enfin le feu vert pour entreprendre un
grand mouvement de réforme des Trinitaires à la condition de fonder au moins
huit couvents abritant 12 frères. Un de ses frères pris par un excès de folie
essaiera de le poignarder. Vous le voyez, entre religieux à cette époque les
relations n'étaient pas toujours bien fraternelles. Jean-Baptiste doit encore
se défendre des Trinitaires qui refuse d'entendre parler de réforme. On veut le
saisir et le jeter au cachot. Il est sauvé en montrant le précieux document
signé du pape.
Le 8 décembre 1599, il
change de nom alors que la réforme s'engage et sera désormais connu sous le nom
de Jean-Baptiste de la Conception. Pour distinguer les Trinitaires réformés de
ceux qui ne le sont pas, une modification est apportée à l'habit religieux. Le
premier couvent est fondé à Valdepanas. On parlera désormais de Trinitaires
déchaussés et de Trinitaires chaussés.
Les difficultés ne sont
pas terminées. Au cours d'une nuit, les Trinitaires chaussés investissent la
petite communauté et mettent la main sur Jean-Baptiste qui est ligoté sans ménagement
ainsi que des novices. Certains s'enfuient. Un, plus courageux, parvient à les
libérer.
Dès l'année 1601, les
fondations vont se multiplier. Une loi spirituelle semble se dessiner. Quand
l'œuvre est de Dieu, les persécutions loin de l'empêcher lui donnent une rare
fécondité.
Les manifestations
démoniaques se répètent sans que la peur ne vide cette fois-ci le couvent. Aux
trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, Jean-Baptiste en
ajoute un quatrième : celui de ne prétendre à aucun titre et aucun honneur. Il est
devenu un contemplatif de la Croix et son désir de dépouillement est à la
hauteur de son amour du crucifié.
Désormais les Trinitaires
déchaussés vont connaître un fort développement.
L'année 1608 doit être
marquée de rouge. Le nonce apostolique se rend au couvent de Madrid pour faire
la vérité sur toutes les calomnies dont on ne cesse d'accabler Jean-Baptiste et
ses frères. Après six mois d'enquête serrée, la vérité triomphe définitivement.
Le nonce déclare qu'il n'y a pas trace de « l'ombre d'un péché véniel dans le
couvent », ce qui signifie que la communauté est exemplaire et que des germes
de sainteté y sont perceptibles.
Jean-Baptiste donne sa
pleine mesure de prédicateur dans l'église de son couvent. Et de tout Madrid on
se déplace pour l'écouter. Sa santé chancelle. On l'opère de calculs rénaux. La
chirurgie de l'époque n'est pas celle d'aujourd'hui. A l'issue de l'opération,
le chirurgien n'en revient pas de l'énorme calcul qu'il vient d'extraire et
laisse échapper ces paroles : « Quelle sauvagerie ! On ne ferait pas ça à une
bête ! »
Le 14 février 1613, il
s'éteint au couvent de Cordoue. Dix-huit couvents de religieux et un de
religieuses auront été fondés en un peu plus de 10 ans.
Pour conclure, je vous
donne quelques dates. Sa cause est introduite à Rome en 1677. En 1726, ses
écrits sont reconnus fidèles à l'enseignement de l'Eglise. Le 26 septembre
1819, le pape Pie VII le déclare Bienheureux et Paul VI le canonise le 25 mai
1975.
Pour commencer
Cette après-midi,
j'essaierai de vous présenter quelques points forts de sa spiritualité. Mais
avant de célébrer l'Eucharistie, je vais commenter rapidement le premier
chapitre intitulé « Les chemins de la perfection ». Les 35 pensées réunies sous
ce titre développent la parole du Christ qui nous engage à « entrer par la
porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la
perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte
et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent. »
(Mt 7, 13-14). J'espère ne pas déformer ses propos en les commentant assez
librement. Je ne retiens pas tous les aspects de sa pensée mais les points
susceptibles de nous aider aujourd'hui sachant que nous ne sommes pas des
religieux et que nous ne disposons pas de toutes les heures de la journée pour
vaquer aux choses de Dieu.
La peur est une illusion
Jean-Baptiste a le souci
de nous affranchir de la peur qui nous paralyse quand nous entendons évoquer
les exigences de la vie spirituelle. Si nous n'avions vécu que dans la plaine
avec pour unique horizon des lignes vallonnées, nous serions apeurés du récit
de certains alpinistes qui racontent les difficultés de la haute montagne et
les dangers à éviter. Notre imagination nous convaincrait vite que tout cela
est réservé à une élite et que jamais nous n'aurons le pied montagnard. Alors
qu'il est facile de marcher en montagne sans pour autant franchir des crevasses
ou gravir des parois rocheuses. Ce n'est pas la réalité de la montagne qui nous
effraie mais le récit de certains montagnards et les photos impressionnantes
qu'ils en ramènent. Appréciez cette remarque de Jean-Baptiste qui ne manque pas
de justesse : « Ce qui a rendu difficile le chemin de la perfection, c'est le
fait qu'il est peu fréquenté et que ceux qui le suivent sont eux-mêmes bien
singuliers. » (2). « Singuliers » dans leurs attitudes mais aussi dans leur
manière de rendre compte du chemin parcouru. Aussi notre saint ajoute-t-il : «
Si ce chemin passe pour difficile, c'est parce qu'il y en a trop peu qui,
l'ayant emprunté, savent rendre compte de sa véritable suavité et de sa
douceur. » (10). Nous pensons que la vie spirituelle se conjuguent en termes de
pénitence, d'effort, de renoncement, d'austérité, de croix... mais il n'est pas
sûr que nous l'aurions décrite avec les mots très engageants de « suavité » et
de « douceur ». Il y a donc un problème de perception. Ceux qui s'engagent sur
la voie de la perfection y trouvent une plénitude inouïe et pour ceux qui en
entendent parler, sans la fréquenter, elle opère comme un repoussoir.
Jean-Baptiste veut modifier notre regard pour nous donner le goût de nous
avancer sans crainte : « Si, vue de loin, la voie paraît difficile, dès qu'on
s'approche, c'est un arbre merveilleusement beau, chargé de fruits célestes. »
(7). Il faut oser répondre à la parole du Christ et quitter le chemin large et
spacieux pour franchir la porte étroite. Une condition préliminaire est la
confiance en Dieu. S'il nous invite à nous aventurer sur les chemins de
l'Evangile ce n'est pas pour nous abandonner dès les premiers pas.
Jean-Baptiste écrit : « Une des difficultés rencontrées sur ce chemin pour ceux
qui y sont engagés, est de conserver leur confiance en Dieu et de s'abandonner
entre ses mains. Car le Seigneur étant celui qui triomphe des difficultés, il
lui suffit que, de notre côté, nous mettions notre volonté à lui appartenir et
à lui donner la main pour qu'il nous guide. » (12)
Pour terminer avec ce
premier point, la peur de nous engager dans une voie mortifère, je cite une
dernière réflexion du saint qui n'est pas une astuce pédagogique pour nous
pousser aux premiers pas mais une vérité dûment vérifiée : « Ame dévote, toi
qui veux progresser et devenir meilleure, l'unique difficulté qui te retient,
c'est de penser qu'il y a une difficulté. Il n'en est point d'autre que celle
que tu crées, car déjà Dieu t'aime et t'attend. Garde courage puisque ce qui
t'arrête c'est seulement la grandeur des choses que tu vas recevoir. » (17).
Tout ce qui vient d'être
dit se résume finalement en ces quelques mots : « Ayons confiance en Dieu, et
que notre lâche nature ne s'angoisse plus de la nouvelle vie qui nous attend. »
(13)
La séduction du chemin
large
Le chemin large et
spacieux est la vie où l'être humain se néglige en se laissant conduire par ses
instincts et dominer par ses passions. Il se rend imperméable au mystère de la
présence de Dieu et son existence est un long naufrage. Jean-Baptiste voudrait
nous secouer en nous aidant à prendre conscience de la nécessité d'une
authentique conversion. Il emploie des mots brutaux en espérant qu'ils nous
arracheront à notre torpeur : « Il n'y a que les fous et les insensés pour
suivre un tel chemin » (3) ; « Aveuglés par leurs passions, ils se perdent dans
la vanité du monde » (5) ; « Le mal a ses charmes, ses attraits et ses
agréments... : vus de l'extérieur, ils paraissent agréables, et ils entraînent
derrière eux les imbéciles qui approchent ces plaisirs... » (6). L'accumulation
de mots dépréciatifs : fous, insensés, aveugles, imbéciles... veut conduire à
une réaction salutaire. Jean-Baptiste n'est pas un prédicateur qui promet le
feu de l'enfer aux impénitents mais un être brûlé d'amour pour Dieu qui voudrait
qu'un plus grand nombre connaisse cette brûlure.
Si les hommes et les
femmes soupçonnaient les premières joies reçues quand on se détourne résolument
du chemin large et spacieux pour s'avancer par le chemin resserré, ils s'y
précipiteraient : « O Seigneur, qui pourra dire le plaisir qu'une âme reçoit
lorsqu'elle se voit tirée des taudis, des bourbiers et des galetas du monde !
Elle en est confondue et étonnée, de ne pas avoir vu plus tôt la différence
entre des obstacles vains et l'immense miséricorde de Dieu qui, par une
victoire sur des choses si futiles, donne en récompense des choses si
précieuses. » (30).
L'âme ne se dégage pas du
bourbier par elle-même. Il faut une intervention décisive de Dieu sans laquelle
nous ne pouvons « avoir des pieds pour sortir des ravins et des bourbiers où
nous nous trouvons actuellement. » (29).
Jean-Baptiste a
suffisamment épilogué sur les enjeux du choix de Dieu. Il s'adresse maintenant
à ceux et celles qui veulent bien avancer : « Je ne parle pas ici des
débutants, ni des gens qui restent sur le bord de la rivière, en regardant
l'eau couler... Je ne parle que de celui qui s'est jeté à l'eau, et qui a bien
voulu se laisser porter par les immenses miséricordes de Dieu. » (33).
Premières grâces
Il n'est pas rare que les
premiers pas soient accompagnés de grandes grâces. C'est un peu comme si l'âme
encore bébé avait besoin d'être portée. Mais si la maman ne lâche pas son petit
il ne saura jamais marcher. Quand elle le lâche, il ne sent plus la douceur de
ses bras mais il demeure sous son regard. De même, les grâces sensibles sont
des aides mais elles ne doivent pas être recherchées pour elles-mêmes. Leur
fonction est de nous affermir dans la foi et de nous apprendre la confiance en
Dieu. Une fois engagé sur le chemin de la perfection, il ne faut pas s'arrêter
aux premières joies mais les traverser en quelque sorte et tendre vers d'autres
biens. Quitter les grâces qu'on connaît pour s'avancer vers l'inconnu suppose
une capacité à se détacher des dons reçus pour aller à Dieu indépendamment de
tout ressenti. Autrement dit, quitter ce que l'on connaît pour l'inconnu est
pénible à moins de désirer Dieu pour lui-même et de ne pas être en quête
exclusive des biens qui tombent de sa main. Il faut apprendre l'art de marcher
vers ce qu'on ne connaît pas en sachant que pour accueillir la nouveauté il
faut lâcher ce qu'on croit posséder : « Il arrive que ceux qui s'engagent dans
le chemin de la perfection s'enivrent dès les premières gorgées de vin, et
comme on dit, cela leur monte à la tête, et... ils ne vont pas au-delà,
contrairement à un saint François ou un saint Dominique. » (26) ; « Ainsi opère
la grâce : elle sert de réconfort pour le cœur, et le prépare à subir de
nouvelles difficultés » (23). Jean-Baptiste dégage ce que je crois être une loi
spirituelle. Les dons reçus disposent ordinairement à franchir les obstacles.
Une grâce est en quelque sorte l'annonce d'un examen de fin d'année scolaire.
Si nous sommes en Maternelle c'est la promesse d'entrer prochainement en Cours
préparatoire. Et ainsi de suite...
Voilà donc un premier
contact avec Jean-Baptiste de la Conception. Nous l'avons écouté. Il emploie un
langage imagé, agréable et très évocateur. Nous poursuivrons notre lecture
après le déjeuner.
Exposé de l'après-midi
(14h00-15h00)
Je dois préciser à
nouveau que l'enseignement de Jean-Baptiste de la Conception ne nous est connu
que par un échantillonnage de citations dont nous ignorons le contexte précis.
Sans doute la prédication pour le plus grand nombre. Vouloir présenter un
auteur sans avoir entre les mains le texte intégral c'est risquer des erreurs
d'interprétation, induire des significations que Jean-Baptiste de la Conception
récuserait peut-être. Mais il n'y a pas moyen de faire autrement. Toute
présentation est par conséquent sujette à caution. J'espère être respectueux de
cette spiritualité tout en étant conscient de la faire passer à travers le
prisme de ma personne. Si vous lisez le petit livre « Pensées mystiques » qui
est la seule source dont je dispose, il est probable que vous proposerez une
autre approche. J'ai sélectionné la matière en vous épargnant par exemple ce
qu'il dit des tribulations et des croix inhérentes à tout parcours authentique
car son discours s'adresse à des gens expérimentés et non à des commençants que
nous ne cessons d'être. Ce choix est discutable mais il fallait bien opérer un
tri. Nous n'avons qu'une petite heure. Si, au terme de cet exposé, l'envie vous
prenait de lire l'auteur, j'aurais atteint mon objectif.
Trois états sur le chemin
de la perfection
Jean-Baptiste distingue
trois états sur le chemin de la perfection : ceux qui débutent, ceux qui
s'approchent et ceux qui arrivent (241). La conduite à tenir n'est pas la même
selon qu'on est un débutant, un progressant ou en passe d'aboutir. Prenons
l'exemple de l'écriture. Le débutant apprend les lettres de l'alphabet, les
calligraphie avec application, et bredouille les syllabes puis les mots avec
peine. Le progressant lit sans difficulté et écrit en respectant la grammaire.
Celui qui maîtrise l'écriture maîtrise la lecture et peut se risquer dans
l'étude d'œuvres exigeantes. Si on demandait au commençant les compétences d'un
progressant, il baisserait rapidement les bras considérant la tâche comme
impossible. Ainsi, l'enseignement spirituel doit tenir compte de la situation
des personnes et donner à chacun ce qui lui correspond sous peine de le
décourager. Cela est évident, encore faut-il respecter cette règle et être à
même d'évaluer l'état de la personne pour l'enseigner convenablement sur la
conduite à tenir.
Les débutants
Je me borne cette
après-midi à la situation des débutants. Jean-Baptiste est un maître qui a le
souci de ne pas encombrer inutilement le chemin. Ainsi écrit-il : « Il ne faut
pas surcharger ceux qui débutent, pas plus que ceux qui s'approchent, ou ceux qui
ont déjà atteint un certain degré de perfection. Parce que cela arrive souvent
: quand un homme est fragile dans la vertu, si on commence à lui découvrir la
croix et les souffrances, il recule et retourne d'où il est venu. » (242).
Comment inviter une personne à dépasser la peur pour avancer sur le chemin de
la perfection ? C'est une vraie question qui demande une réponse claire. On
voit bien comment faire avancer un âne qui refuse de se mouvoir. L'art de la
carotte réussit parfois à le déplacer. Je dis 'parfois' car les sœurs de Saint
Jean, qui vivent pas très loin d'ici, ont des ânes et la carotte, ou tout autre
dérivé, n'assure pas toujours la réussite. L'âne est bourru. Quand il décide de
prendre racine en un lieu il est bien difficile de le déménager. Dieu use d'une
pédagogie appropriée qui vise à dénouer nos peurs en nous donnant le désir de
nous engager. Jean-Baptiste n'hésite pas à recourir à l'image du galant qui
séduit sa belle pour se faire aimer. «Il semble que dans les débuts, Dieu soit
avec une âme comme un galant dans ses premières visites à celle qu'il souhaite
pour femme : car, lui montrant ses trésors et ses richesses, il lui dit mille
compliments, en l'appelant « ma reine », « ma dame et ma vie » et d'autres noms
pour lesquels il lui découvre combien il désire sa compagnie ; jusqu'à ce
qu'elle voie clair en elle-même, et qu'il ne soit plus nécessaire d'user de
tant de paroles, ni de lui faire des guirlandes ou des couronnes de roses, de
fleurs ou de pierres précieuses. C'est ainsi que Dieu procède, désireux de
s'attacher le juste qui n'est pas encore parvenu à découvrir ses secrets, ses
douceurs et ses bienfaits. Après comme cette personne grandit peu à peu dans
l'amour, alors, d'une façon plus intime, il fait part de ses peines, de la croix
et des tourments qu'il a eus dans ce monde et qu'il a soufferts pour les hommes
» (244). Je pense que son auditoire devait sourire. C'est une bonne manière de
retenir l'attention des personnes tout en disant des choses importantes.
Notre saint parle de l'agir
de Dieu en faveur du juste. Dieu veut « s'attacher le juste ». Cette expression
est importante. Le juste est celui qui essaie d'avoir une vie droite. Ce qui
suppose une éthique et une éthique évangélique. Le préalable est donc de
corriger notre vie le mieux possible pour la conformer aux exigences
évangéliques. On relira par exemple le Discours sur la montagne en Mt 5-7. Le
commençant n'est pas un commençant au sens d'une personne qui ne connaîtrait
rien à l'Evangile et qui se mettrait en marche. Jean-Baptiste voudrait conduire
les âmes à l'union à Dieu ou, du moins, en suggérer les conditions. Ceux qu'il
nomme les commençants sont ceux qui mènent une vie chrétienne et que Dieu
appelle sur le chemin de l'union. Ils ont une conscience droite et essaient, autant
qu'ils le peuvent, de mener une vie irréprochable. C'est à ceux-là que
s'adresse le saint Trinitaire. On considère parfois que la vie morale est le
but de la vie chrétienne. Pas du tout. Le but de la vie chrétienne est d'être
enflammé d'amour pour Dieu, d'un amour qui reflue sur toutes nos relations
humaines. Un tel amour n'est pas un sentiment sympathique que nous éprouverions
pour les êtres humains mais un embrasement de l'être. Le passage de la vie
morale à la vie mystique ne relève pas de notre volonté. Il est un don de Dieu.
Jean-Baptiste prenait l'exemple du galant qui s'approche de la femme, attire
son attention, lui montre ses richesses et finit par l'attirer à lui. La femme
n'imaginait même pas qu'un galant puisse s'intéresser à elle. Dieu est le
galant de nos âmes. Il nous courtise pour nous faire entrer dans l'amour. Les
premiers pas de la vie mystique sont ordinairement accompagnés de faveurs
toutes particulières, qui poussent sans difficulté l'âme vers la porte étroite.
Une fois que l'âme connaît les premiers assauts de l'amour et apprend à se
donner en retour, le Christ l'éveille à l'intelligence de la Croix. Le meilleur
résumé est encore celui que nous en donne l'apôtre Paul : « Le Fils de Dieu m'a
aimé et s'est livré par moi. »
S'il est impossible de
mettre le pied sur le chemin de la vie parfaite sans que Dieu nous y attire on
comprend que Jean-Baptiste réagisse aux conseils de certains accompagnateurs
qui contraignent les débutants à se plier à tout un arsenal ascétique qui n'est
pas sans valeur mais inapproprié pour l'instant. « C'est une erreur pratiquée
assez fréquemment avec ceux qui commencent à progresser dans la vertu : à peine
se sont-ils décidés, qu'on les accable de mortifications » (246) alors qu' « il
est nécessaire de les mener tous par des caresses et des faveurs, jusqu'en un
lieu sûr, d'où ils ne pourront point s'échapper facilement. » (245). J'ignore
comment les directeurs de conscience, comme on les appelait alors, dirigeaient
les âmes mais les saints ont toujours pris en pitié ceux et celles qui auraient
pu avancer plus vite et qui en ont été empêchés par de mauvais conseillers. «
Il ne faut pas accabler les débutants par des mortifications, des cris ni des
mots parce que ça suffit pour les faire revenir en arrière. » (254).
On l'aura compris. Le
commencement de la voie qui conduit à l'union à Dieu suppose une juste
appréciation de l'accompagnateur qui aura à cœur d'encourager l'âme à « désirer
les parvis du Seigneur », selon la belle expression d'un Psaume, plutôt que de l'accabler
de mortifications plus aptes à la détourner de la voie que de l'y inviter
préssamment. Puisque je viens d'évoquer l'union à Dieu qui est tenue comme le
but ultime de la vie chrétienne, voyons comment notre saint l'évoque.
Union à Dieu
Ce qu'on nomme l'union à
Dieu est le fruit du « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de
toute ta force et de tout ton esprit.» Si l'amour de Dieu est vécu dans toute
son intensité l'être se transforme. L'union à Dieu est l'état qui résulte d'un
tel amour. En cela, l'union à Dieu n'est pas réservée à un petit nombre de
personnes mais à tout disciple car le Christ nous en fait le commandement.
Afin d'éviter de la
chosifier en la cloisonnant dans une définition rigide, Jean-Baptiste rappelle
qu'il existe différentes formes d'union à Dieu. Certaines sont plus imparfaites
que d'autres (166). Quoiqu'il en soit des degrés dans l'union divine ils ont en
commun de détacher l'âme de manière radicale avec toute chose pour que Dieu
occupe la première place. Quand rien de ce monde ne s'interpose entre l'âme et
son désir de Dieu se réalise quelque chose qu'on peut nommer une certaine union
à Dieu. Je ne vais pas trop insister sur l'union en soi car tout cela nous
dépasse un peu. Cependant pour ne pas vous laisser dans l'ignorance de ce dont
il s'agit, écoutons Jean-Baptiste nous en parler. Quelques citations suffiront
pour nous déconcerter. « S'il s'agit d'une union et d'une transformation
véritables, lorsque Dieu par sa miséricorde et par sa grâce particulière ne fait
plus qu'un avec une âme, il ne doit rien rester d'elle-même, ni souvenir ni
mémoire, ni connaissance, ni attachements.» (167). Ne croyez pas qu'il s'agisse
des symptômes de la maladie d'Alzheimer. C'est la description d'un état très
particulier où l'âme est totalement perdue en Dieu. « L'union, c'est l'unité et
une transformation de Dieu dans l'âme et de l'âme en Dieu, d'une manière qui
restera toujours indicible. » (169). C'est de l'ordre de l'indicible. On ne
peut rien en dire non pas pour en cacher la réalité mais parce que les mots
sont trop petits pour en parler. Vous avez remarqué que notre saint accole le
terme de transformation à celui d'union. Si l'union est une transformation, une
refonte de l'être, une saisie de tout ce que nous sommes par le Tout qu'est
Dieu, une telle réalité ne peut être connue que par coïncidence. Il faut
coïncider avec cette expérience pour la connaître et le langage est impuissant
à la suggérer. C'est pourquoi Jean-Baptiste avoue que malgré tout ce qu'on a pu
en dire nous n'en savons rien car cela ne s'apprend pas dans les livres. « Tout
ce qui a été dit sur le sujet s'est attaché soit au chemin qui y conduit, soit
aux effets constatés dans une âme, car sur l'union elle-même, quand une âme ne
s'appartient plus mais qu'elle ne fait plus qu'un avec Dieu d'une façon
admirable, divine, souveraine et sublime, alors personne ne peut plus en
parler, ni savoir ce que c'est. » (168). Méfions nous des livres qui en parlent
d'abondance comme si les auteurs en connaissaient les moindres recoins. «
L'union parfaite avec Dieu ne peut pas se décrire : parce que si je dis ce que
c'est en moi, je dis ce que moi je suis, et si je dis ce que moi je suis, je ne
dis pas ce qu'est cette union, parce que l'union parfaite c'est être Dieu, et
si je dis que je suis Dieu, alors j'ai tort, parce que le fait même que je le
dise prouve que c'est moi qui parle. » (172). Vous voyez la difficulté du saint
à en parler. Il lui faudrait construire un langage qui éradique toute altérité
entre Dieu et l'âme tout en maintenant l'altérité car dans l'union Dieu reste
Dieu et l'âme bien que transformée reste âme. Sainte Thérèse d'Avila use d'une
image plus explicite. Si nous prenons deux cierges, l'union serait ce qui se
passe quand les deux flammes se touchent. Elles n'en forment plus qu'une. Mais
que les cierges s'écartent et les deux flammes réapparaissent. Je cite de
mémoire. Je pense qu'elle est plus subtile que ce que j'en ai retenu. Pour en
terminer avec l'union puisque nous ne pouvons rien en dire sans en déformer la
réalité, je donne à nouveau la parole à Jean-Baptiste : « Dire qui est Dieu est
impossible ; de même il est impossible de dire et de déclarer quel genre de
chose est cette union parfaite entre Dieu et une âme ». (173).
Cependant, Jean-Baptiste
éprouve le besoin de mettre en garde contre une méthode qui avait cours de son
temps et qui s'arroge la prétention de conduire presque sans effort à l'union.
« J'ai entendu dire à quelques-uns qu'on leur apprend à s'unir à Dieu, sans
qu'ils pensent à rien, sans qu'ils s'élèvent ou s'éveillent par des discours ou
des pensées saintes ; et je ne voudrais pas que ce fût un gaspillage de temps
inutile, parce qu'il est illusoire de penser que celui qui n'est pas préparé
par des exercices particuliers, rien qu'en se mettant à genoux et après quinze
jours de pratique de l'oraison sans penser à rien, va pouvoir s'unir à Dieu !
Ce que je pense qui risque de lui arriver c'est plutôt de s'endormir ou de
s'abêtir complètement, car sans la pensée, il ne parvient nulle part. » (185).
Je n'ai pas cherché à
reconstituer le chemin vers l'union à Dieu en glanant des indices dans le tissu
de citations qui composent l'ouvrage que j'utilise. Cependant, il faut dire un
petit mot sur le détachement. Cela nous permettra de mieux comprendre les
enjeux de la vie monastique mais aussi ce que vivent des laïcs dans le monde.
Détachement
Un des préalables à
l'union est le détachement. « La difficulté du détachement des choses d'ici-bas
naît de l'amour que nous leur portons, des rapports et des relations que nous
avons avec elles.» (200). Le détachement se décline de multiples façons selon
l'appel que le Seigneur nous adresse. Mais je crois qu'on ne peut pas envisager
une authentique suite du Christ sans l'investir fusse à petite dose. Quand le
Christ enseigne : « Où est ton trésor, là sera aussi ton cœur » (Mt 6, 21) il
nous avertit que notre cœur est susceptible d'être encombré par des réalités
qui empêchent la venue du Royaume. Par cœur il faut entendre nos désirs, nos
pensées, ce qui nous motive vraiment. Par exemple, l'amour de l'argent et des
biens qui en découlent occupe peut-être la première place dans notre vie au
point d'éteindre en nous tout désir de Dieu. C'est pourquoi Jésus enseigne qu'
« il est difficile à ceux qui ont des richesses de pénétrer dans le Royaume de
Dieu. » (Lc18, 24). Ce n'est pas l'argent en soi qui est dénoncé mais un
attachement démesuré à l'argent qui occulte toute possibilité de vie
spirituelle. Ce qui est dit de l'amour de l'argent doit aussi s'entendre de cette
soif que nous avons de paraître devant les hommes, de nous construire une image
sociale valorisante, ou de désirs plus ou moins avouables auxquels nous
aliénons notre volonté. C'est une question qu'on peut raisonnablement se poser.
Quels sont les attachements qui m'éloignent de l'Evangile ? Le détachement
exigé ne touche pas seulement les choses de ce monde mais aussi nos relations
les plus intimes. Qui n'a jamais ressenti comme un mal être en écoutant cette
parole de Jésus : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa
femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut
être mon disciple » (Lc 14, 26) ? Nous comprenons pourtant ce qu'enseigne le
Christ. Il nous demande de ne rien lui préférer, de lui donner la première
place. Ce qui n'implique pas de rejeter ceux qui nous sont chers mais de donner
au Christ un amour de préférence. Cela n'est possible que si l'Esprit nous
attache au Christ. On ne se détache pas pour le plaisir de se détacher mais
l'attachement au Christ, qui est une œuvre de l'Esprit, nous détache peu à peu
de tout pour que notre être en son entier puisse librement venir à Dieu. C'est
cela que nous devons saisir pour ne pas interpréter faussement Jean-Baptiste de
la Conception. Le détachement est requis pour nous attacher plus intensément au
Christ. Cette courte introduction devrait nous permettre d'écouter le saint
sans prendre peur.
Il se permet une
lapalissade pour être bien compris. « Les choses qu'on aime le plus sont celles
qui nous sont le plus intimement liées. » (201). Aimer une chose nous lie à
elle, crée un lien dont nous ne mesurons par toujours la force. Je prends un
exemple que chacun comprendra. Nous regardons en moyenne deux heures de
télévision par jour. Quand on nous fait remarquer qu'il s'agit d'une dépendance
nous nous défendons en disant que nous pourrions nous en passer si nécessaire.
Pourtant ceux et celles qui s'y essaient éprouvent une très grande difficulté
pour l'éradiquer. Il faut apprendre à jeûner de télévision pour comprendre
combien nous y sommes attachés et parfois dans l'impossibilité de nous en
passer. Quand le lien existe, quelqu'en soit la nature (la télévision, une
mauvaise habitude, une personne, ou tout autre chose) nous ne pouvons vérifier
notre dépendance qu'en oeuvrant pour nous en défaire. Nos attachements ne sont
pas nécessairement ceux que nous imaginons. La seule manière de faire venir à
la lumière nos véritables liens est de nous contraindre à nous tenir à l'écart
de certaines choses pour constater si cet éloignement nous est pénible ou non.
Je trouve regrettable que des vocations monastiques n'aient pas abouti parce
que la personne n'est pas parvenue à se défaire de son envie de fumer, de son
besoin d'écouter de la musique ou de regarder la télévision, de certaines
affections humaines. Je n'invente rien. Je pourrais citer quelques exemples.
Les attachements peuvent être puissants et s'opposer à une vie évangélique.
Le détachement dont il va
être question est radical car il s'adresse à des personnes appelées à s'attacher
radicalement au Christ. Il est bon pour nous d'entendre ce genre de choses,
même si ce n'est pas notre chemin, pour ne pas ignorer jusqu'où la quête de
Dieu conduit certains êtres. Jean-Baptiste commence par évoquer l'enjeu du
détachement. Ce n'est pas un masochiste. Il nous presse de lâcher un moindre
bien pour en acquérir de plus importants. « Pour s'écarter et se détacher de
ces choses, il faut la connaissance claire de leur valeur, de l'importance
qu'elles ont et, lorsque nous nous unissons à Dieu, elles sont changées contre
des biens plus élevés. » (207). La première condition au détachement est une
juste évaluation des choses. Pour y parvenir, la méditation sur la mort est une
aide précieuse. Elle consiste à nous rappeler que nous sommes mortels et que
nous n'emporterons rien avec nous. Cette réflexion, habituelle, relativise bien
des attachements et dispose à des choix de vie plus exigeants. Nous nous
détournons progressivement de l'éphémère, de ce qui est passager, pour
rechercher ce qui est essentiel, ce qui vaut vraiment la peine d'être vécu. La
promesse de la vie éternelle est un puissant moteur pour tourner notre désir
des choses de ce monde vers les biens à venir. Il ne s'agit pas de se laisser
envahir par des pensées pieuses. L'intelligence est alors éclairée et naît en
nous le désir ardent d'entrer en possession de la promesse : la joie de
l'Esprit, l'expérience de l'amour, la charité fraternelle, l'obtention de la
douceur, la grâce d'une prière plus profonde, l'accès à la profondeur du cœur,
etc. Plus on se détache du monde, selon l'expression consacrée, et plus se
découvre à nous des biens dont nous ignorions jusqu'à l'existence. On lâche des
choses futiles pour accueillir un autre bien. Ce lâcher-prise est une œuvre que
nous sommes incapables d'accomplir si Dieu ne la rend possible. « Il est
tellement difficile de se détacher complètement de ces choses, soit à cause de
l'amour que nous leur portons, soit à cause de l'attachement qu'elles nous ont
montré, que la présence de Dieu lui-même est nécessaire pour que notre âme s'en
délivre vraiment et définitivement » (208).
Le détachement, vous
l'avez compris, ne concerne pas simplement les choses extérieures mais aussi
les liens qui retiennent le cœur loin de Dieu. « Ce détachement des choses de
la terre touche l'intérieur et le détachement du cœur, que le Christ a appelé
la pauvreté d'esprit. (209). Je ne pousserai pas davantage cet aspect. Mais
nous entrevoyons que le détachement consiste aussi en une grande application
pour détourner nos pensées des choses inutiles afin de les tourner vers le
Christ. C'est cela le véritable détachement et la tâche la plus ardue. Mais
Dieu est le maître de l'impossible. Ce ne sont pas de simples mots. Dieu
accomplit ce qui à vue humaine est impossible. Celui qui le vit a tout à fait
conscience d'être saisi par la force de Dieu et de ne pouvoir faire le moindre
effort si Dieu ne suscitait en lui la volonté et l'agir.
Les mortifications, les
épreuves
Les plus anciens parmi
nous ont sans doute appris qu'il était nécessaire de se mortifier pour plaire à
Dieu. Ce langage n'est plus vraiment usuel car certains mots font peur et nos
contemporains ne perçoivent plus leur rapport avec la vie spirituelle.
Récemment une personne me disait : « Je ne supporte plus tous ces discours qui
nous invitent à nous faire du mal pour avancer prétendument vers Dieu. » Je
comprends cette remarque et je la ratifie en partie. Mais quand les saints
parlent de mortifications est-ce bien de cela qu'il s'agit ? Pour le vérifier
nous allons écouter ce que nous en dit Jean-Baptiste et nous verrons s'il y a
lieu ou non de nous en inquiéter.
Tout d'abord posons la
question de savoir comment il parle du corps. Comme d'un ennemi à réduire où
d'un compagnon qu'il faut ménager?
« Qu'est donc ce corps,
sinon un vêtement pour l'âme ? » (240). Un vêtement habille et son utilité
n'est pas à démontrer.
« Un âne, un animal de
peu de prix et de peu de valeur, en comparaison de l'âme ! » (Id.). Evitons les
contre-sens. François d'Assise appelait son corps frère âne avec un certain
humour. Le corps est parfois rétif à fournir les efforts nécessaires et il
s'entête comme un âne qui ne veut pas avancer. Si le corps est considéré comme
un animal de peu de prix ce n'est pas qu'il est méprisé. La pointe de
l'affirmation porte sur le primat de l'âme. Le corps est de vil prix comparé à
l'âme qui nous distingue précisément des animaux sans raison. L'âme pour nos
saints est cette instance en nous capable de se détourner du mal pour choisir
le bien. L'âme participe donc à notre dignité de fils et de fille de Dieu.
« C'est une housse de
vieux chiffon avec lequel je couvre le fin brocard de notre esprit, fait à
l'image et à la ressemblance de Dieu. » (Id.). Une housse de vieux chiffons est
utilisée pour recouvrir une étoffe plus précieuse afin de la protéger. Les
vieux chiffons ne sont pas inutiles et leur fonction est même indispensable car
sans eux l'étoffe subirait des dommages. Ce type de langage qui ne nous est pas
familier dit et redit que ce qui a du prix en nous c'est l'âme.
«C'est un bouclier avec
lequel nous protégeons l'homme intérieur » (Id.). Admirable expression d'un
homme qui poussa loin les mortifications. Le corps est le bouclier de l'âme. Il
la protège. L'expression « homme intérieur » pour Jean-Baptiste est un
équivalent de « âme ». Ainsi nous comprenons un binôme souvent utilisé : homme
intérieur et homme extérieur. L'homme extérieur désigne la vie liée au corps
tandis que l'homme intérieur réfère aux activités de l'âme. Le travail à faire
sur l'homme extérieur n'est pas le même que pour l'homme intérieur. Le
distinguo est important car le terme de mortification n'impliquera pas le même
contenu selon qu'il s'adressera aux réalités du corps ou à celles de l'âme.
« C'est une image en
détrempe très facile à effacer. »(Id.). Cela nous le comprenons. Le corps est
fragile et mortel. C'est une donnée qu'il ne faut pas négliger dans l'ascèse
car les dommages qu'un manque de discernement lui inflige peuvent être
irrévocables.
Ce n'est pas une anthropologie
très élaborée mais elle est suffisante pour permettre à Jean-Baptiste d'asseoir
son propos. J'observe dans ce bref descriptif que le corps a une fonction bien
déterminée qui est d'être au service de l'homme intérieur et non l'inverse.
Il est infiniment
respectueux à l'égard du corps humain et met en garde contre toute tentative de
lui faire du mal : « Nous sommes de chair, tant que nous vivons dans ce monde.
Et il est nécessaire de lui imposer des tâches et des efforts à sa mesure et à
sa taille. Mais ce n'est pas une raison pour l'accabler et pour l'abattre. Ce
n'est pas une raison pour étouffer sa nature et la renverser par terre ; car
d'elle-même, elle est si faible, et ses forces sont si limitées, que si elle
tombe une fois, il se passera du temps avant qu'elle ne reprenne son envol. »
(330). Celui qui écrit ainsi effrayait ses proches par les mortifications qu'il
s'imposait. L'ascèse corporelle est en fait toute relative à la situation
spirituelle de la personne. Les mortifications qui nous apeurent sont le fait
des grandes pointures qui se les inffligèrent sans que cela leur en coûtât car
ils étaient portés par la grâce de l'Esprit et les considéraient comme un moyen
efficace pour obtenir un résultat. Mais il ne faut pas faire de l'exception la
règle générale. Preuve en est l'extrême délicatesse du propos de Jean-Baptiste.
En le lisant attentivement j'en suis arrivé à la conclusion que ce qu'il
appelle mortification échappe à la classification commune : jeûnes, veilles,
dormir sur une planche, simplicité dans le maintien et la parole, etc. Les
mortifications les plus efficaces ne relèvent pas d'une libre décision mais de
l'accueil des événements qu'on ne choisit pas et qui nous burinent. C'est donc
une manière de vivre les imprévus du quotidien qui sont parfois d'une extrême
violence. C'est ainsi que se comprennent nombre de réflexions de notre saint.
Je vous en donne quelques miettes pour que vous saisissiez bien qu'il s'agit
d'une attitude devant la vie plus que de pénitences imposées. Jean-Baptiste
essaie en fait d'encourager ceux qui éprouvent de grandes détresses intérieures
à ne pas désespérer. C'est pourquoi les mortifications et les remèdes à leur
apporter touchent l'homme intérieur, les souffrances de l'âme.
Rappelons-nous qu'il fut
en proie à de grandes souffrances en raison de l'opposition de ses frères à ses
efforts de réforme de l'ordre des Trinitaires, qu'il se sentit trahi
précisément là où il attendait compréhension et soutien. On n'imagine peut-être
pas assez les dégâts occasionnés par les persécutions « de l'intérieur » mais
elles conduisirent notre saint à douter de l'œuvre de Dieu sur sa vie et ce fut
une tempête dévastatrice dont nous trouvons quelques échos dans ses écrits. Ces
quelques réflexions nous aident à mieux saisir ce qu'il appelle « les
tribulations » vécues comme de véritables mortifications. Il est nécessaire de
le redire : il ne s'agit pas d'une pénitence qu'on s'impose pour se rendre
disponible à une œuvre de l'Esprit mais de coups venant de l'extérieur, d'une
rare brutalité, et capables d'ébranler l'édifice intérieur. Nous pouvons
maintenant l'écouter « disserter » sur les mortifications identifiées aux
épreuves.
Nous avons déjà vu un
navire quitter le port, s'avancer en eaux profondes, et disparaître par-delà la
ligne d'horizon pour une lointaine destination. « Considérons le juste comme un
navire qui avance au milieu de ce monde vers le ciel. » (334). C'est une image
classique en spiritualité chrétienne de considérer la vie en ce monde comme une
migration vers le ciel. Appliquer cet exemple à la navigation permet de
distinguer quatre éléments : le navire, la mer, la traversée et le terme du
voyage. Le terme du voyage est d'atteindre un autre rivage et d'accoster au
port définitif. C'est le ciel. La mer est une bonne représentation de la vie et
des événements qui l'étoffent. Elle peut être calme, agitée ou déchaînée.
Derrière ces qualifications nous rangeons la diversité des situations que nous
vivons. Le navire est évidemment la barque de notre vie plus ou moins ballottée
selon l'état de la mer. La traversée est un passage d'une rive à l'autre, de la
terre au ciel. C'est l'enjeu de notre existence que de réaliser ce passage, de
ce monde à Dieu.
Dans ce type de
représentation nous identifierions spontanément les épreuves au déchaînement
des éléments. Elles seraient comme de violents vents qui font vaciller
l'embarcation ou de grandes vagues qui la mettent en danger. Les épreuves
seraient des facteurs extérieurs qui joueraient en défaveur du navire.
Jean-Baptiste casse l'image traditionnelle en identifiant les épreuves non à ce
qui déstabilise le navire mais précisément à ce qui lui assure un bon
équilibre, une bonne assiette. « Les épreuves sont le lest qui l'équilibre et
lui donne du poids pour qu'il ne se retourne pas à l'improviste. » (Id.). Les
épreuves ne sont pas une gêne pour la navigation mais un surplus de poids qui
l'équilibre davantage. Nous sommes un peu désorientés qu'on puisse ainsi
évoquer ce qui nous abîme. Le saint ajoute vite : « Mais ce lest et ces épreuves
ne doivent pas non plus être excessifs au point d'entraîner le navire vers le
fond, de le faire échouer, ou de l'abîmer au plus profond de l'eau, où il ne
pourrait plus servir à son propriétaire, qui le perdrait ainsi totalement. »
(Id.). Si la charge maximale autorisée pour le navire est dépassée le poids
loin de le stabiliser le met en péril. Jean-Baptiste est un réaliste. Il sait
par expérience que si les épreuves sont trop lourdes à porter elles deviennent
un obstacle à la recherche de la vertu c'est-à-dire au désir d'une vie en
conformité avec la volonté du Seigneur. « Si les épreuves sont lourdes, le
navire sera saturé et arrivera tout juste à les porter et à les déplacer, sans
pouvoir, en rien, s'occuper de vertu. » (Id.). Ainsi les épreuves aident à la
navigation à la condition de n'être pas excessives. J'aime ce sens de la
mesure. On ne fait pas l'apologie des épreuves parfois douloureuses mais on
constate qu'elles n'ont pas que du mauvais, qu'elles permettent de saisir
certaines choses qui nous resteraient autrement inconnues.
Il faut distinguer
'épreuves' et 'épreuves' selon qu'elles viennent de Dieu ou d'ailleurs, sachant
qu'alors l'affirmation de saint Paul vaut pour règle : « Aucune tentation, nous
dirons aucune épreuve, ne vous est survenue qui ne dépassât la mesure humaine.
» Nous évoquons ces choses désagréables à vivre en lesquelles la main de Dieu
se laisse reconnaître. Cela nous mortifie en redressant en nous ce qui est
tordu, en assouplissant ce qui est rigide, en réduisant notre orgueil pour
faire de notre vie un cri vers Dieu, en éclairant notre intelligence à la
pédagogie divine qui use de tout pour nous dépouiller de notre superbe afin de
nous revêtir de la belle humilité sans laquelle la traversée serait impossible.
Comment distinguer les
épreuves qui viennent de Dieu des autres ? C'est un terrain sur lequel je ne
m'aventurerai pas car à parler trop vite on dit bien des bêtises Les critères
de discernement ne sont pas tous de la même valeur mais on appliquera de
préférence celui que nous donne le Christ : « On reconnaît l'arbre à ses fruits
». C'est en regardant de près ce qu'a produit une épreuve qu'on se risque à la
qualifier de « selon Dieu ». Un petit exemple. Je pense à une personne qui a
très mal vécu un licenciement et qui était habitée par un grand désir de vie
chrétienne. Elle a dû déménager dans des conditions difficiles avant de pouvoir
retrouver un emploi. Or, le licenciement et le déménagement l'ont conduite à
proximité d'une communauté religieuse et après quelques années de cheminement
elle est devenue religieuse et témoigne aujourd'hui d'une paix profonde. Quand
elle relit cette tranche de son histoire, elle y découvre la main du Seigneur
qui l'a conduite jusqu'au lieu où l'appel à une vie religieuse s'est fait
entendre. L'expérience du deuil peut aussi porter des grâces de conversion
considérables Alors, ne sachant pas à l'instant précis de l'épreuve si elle est
gracieuse ou une œuvre mortifère, Jean-Baptiste écrit : « Il est vrai que si
ces épreuves viennent de Dieu, c'est une bonne prière que de les supporter et
de les endurer avec patience. » (336). Il ajoute toutefois : « Les épreuves
sont des ailes pour le juste, qui le font monter plus haut... de même que les
ailes servent à l'oiseau pour voler, de la même façon, les épreuves servent au
juste pour s'élever. » (340). Les épreuves sont un tremplin à la condition
qu'elles ne soient pas trop lourdes pour nos épaules. Notre saint est toujours
plein de bon sens quand il enseigne : « Mais si nous donnions à une colombe les
ailes d'un épervier ou celles d'une autruche, il est clair qu'elle ne volerait
pas, parce que ses ailes seraient démesurées et disproportionnées pour un si
petit oiseau. Eh bien ! J'affirme que c'est la même chose pour une personne qui
ne mesure pas ses épreuves : car, si elles sont au-dessus de ses forces, ces
épreuves ne lui serviront pas pour ce que Dieu lui a préparé. » (Id.). On
trouve ici l'écho d'un verset biblique où l'hagiographe demande à Dieu de le
corriger mais avec mesure.
Jean-Baptiste prend des
précautions oratoires pour que nous restions dans la confiance quand tout
contribue à nous en écarter. Mais il prévient les confesseurs de l'inutilité de
charger les personnes de pénitences et de mortifications en croyant ainsi leur
ouvrir le chemin du ciel. Car une des grandes épreuves consiste à ne pas être
compris par celui qui nous accompagne et de se voir imposer des pénitences qui
ne correspondent pas à la charge que nous pouvons porter. « Les épreuves
donnent de la saveur et du piquant à une âme pour Dieu. Et nous voyons que les
bons cuisiniers, pour rôtir une volaille ou faire cuire un pot-au-feu, ne lui
donnent pas plus de chaleur qu'il n'est nécessaire, parce que, avec un feu
excessif, le rôti brûlerait; et le pot-au-feu déborderait... C'est de cette
même façon que les confesseurs et les pères spirituels doivent essayer de ne
pas écraser leurs élèves et leurs disciples par des souffrances et des
mortifications car, au lieu de les préparer et de leur donner une saveur pour
Dieu, ils risquent sans pondération de les faire trop cuire et de les brûler,
sans qu'il en reste le moindre profit pour personne. » (342). Quand je lis
certaines des remarques de Jean-Baptiste, je me dis que des pères spirituels
étaient d'une exigence qui avoisinait l'inhumanité. Il essaie d'humaniser un
peu toutes ces personnes qui ont charge d'accompagnement en leur demandant de
lâcher un peu le rôle du père qui corrige pour celui de la mère compatissante :
« Les mères aiment leurs enfants, surtout quand ils sont tout petits, goûtent
tout ce qu'elles leur donnent à manger, et même, en le prenant dans la bouche,
elles le mâchent et le ramollissent; ou encore si elles les allaitent, le lait
qu'elle leur donne a d'abord été du sang dans le corps de la mère. Ah ! si les
pères spirituels pouvaient être convaincus qu'avec leurs disciples ils doivent
remplir le rôle d'une mère compatissante ! » (344). Nous pourrions consacrer
toute une journée à ce sujet car il est récurrent sous sa plume. Je conclus
cette partie en citant un très beau passage qui nous aide à ne pas désespérer
quand nous avons l'impression d'être abandonné par Dieu. « Nous devons toujours
rester patients au cas où, par les mains de Dieu ou celles des hommes, nous
nous verrions plongés...dans l'obscurité, revêtus de désolation et nourris de
larmes de douleur. Et comprenons que si nous sommes complètement abandonnés des
hommes, jamais nous ne le sommes de Dieu, pour qui il n'y a ni prisons, ni
chaînes, si fortes soient-elles, qui ne soient brins de fil que le Seigneur puisse
briser par un souffle. » (347).
Pour conclure
J'ai esquissé cette
après-midi une direction en évoquant la situation du débutant ; le terme de la
route avec l'expression « union à Dieu » ; et deux éléments du chemin, le
détachement et les mortifications ou les épreuves.
Vous me direz que dans
tout cela il n'a guère été question de l'amour du prochain. Tout dépend de ce
que nous mettons sous ces mots. Jean-Baptiste de la Conception a fondé un
hôpital et de nombreux couvents. Sa vie témoigne d'une authentique charité
fraternelle.
L'amour du prochain pour
un saint ne se conjugue pas avec 'affectivité' mais avec 'vérité'. Le plus
grand amour qu'on puisse manifester aux hommes et aux femmes est de les tourner
vers Dieu en leur faisant percevoir l'appel à la sainteté. Chaque fois que
Jean-Baptiste parle de Dieu avec cette flamme qui le caractérise, il manifeste
sa charité à l'égard de tous en voulant pour eux non pas une vie médiocre mais
la joie de l'Esprit et l'espérance de la vie éternelle.
Je n'ai fais qu'effleurer
la spiritualité du saint réformateur de l'Ordre des Trinitaires. Si le sujet
vous intéresse, il est possible de le poursuivre au cours de la prochaine
journée ou de passer à tout autre chose.
Nous allons maintenant
prendre un moment de solitude et de prière.
SOURCE : http://www.xn--maison-notre-dame-de-la-pne-6nc.fr/saint-jean-baptiste-de-la-conception/
San Giovanni Battista della
Concezione
Also
known as
Giovanni Battista della
Concezione
Giovanni Garcia Xixon
John Baptist de la
Concepción Garcia
John Baptist of the
Conception
Juan Bautista Rico
Juan Bautista de la
Concepción
Juan García Gijón
Juan García Xixón
Juan Rico
15
February (diocese of Ciudad
Real, Spain and diocese of Córdoba, Spain)
Profile
Fifth of eight children born
to Xixón and Isabel García Marcos López-Rico; three of his siblings
entered religious
orders. As a child he
was so drawn to follow the example of the saints that
he nearly starved himself and endangered his health trying to live an ascetic life.
At the age of 15 he met Saint Teresa
of Avila which left him with a fascination with the Carmelites.
He studied with
the Carmelites in
Almodóvar, Spain,
and then at seminaries in
Baeza and Toledo. Juan joined he Trinitarians on 28 June 1580,
and made his profession on 29 June 1581. Ordained to
the priesthood in 1585.
On 20
August 1599 he
received approval from Pope Clement
VIII to begin a reformation of the Trinitarians;
he based his efforts on the example of Saint Teresa
of Avila and the original Rule of the Order which
required six hours of prayer a
day. In addition to reforming existing houses, he founded more monasteries that
followed this new, invigorated form. Prolific writer on
theology.
Born
10 July 1561 in
Almodóvar del Campo, Ciudad Real, Spain
14
February 1613 in
Córdoba, Spain of nephritis
10
August 1760 by Pope Clement
XIII (decree of heroic
virtues)
21
September 1819 by Pope Pius
VII
Additional
Information
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
llocs
web en català
webseiten
auf deutsch
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Dicastero delle Cause dei Santi
spletne
strani v slovenšcini
MLA
Citation
“Saint Juan García
López-Rico“. CatholicSaints.Info. 28 June 2023. Web. 22 August 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-juan-garcia-lopez-rico/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-juan-garcia-lopez-rico/
San Giovanni Battista della
Concezione
São
João Batista da Conceição, Reformador, Ministro, Escritos e Mistico da Ordem da
Santíssima Trindade.
Saints
of the Day – John Baptist of the Conception, Confessor, Trinitarian
Article
(also known as John
Garcia) Born in Almodovar, Toledo, Spain, 1561; died 1613; beatified in 1819.
John Garcia entered the Trinitarian Order at Toledo and 17 years later joined
the party of reform in that order. As superior, he inaugurated such a revival at
Valdepenas in 1597. The reform, called the Discalced Trinitarians, was approved
by Rome and John had to endure on that account the bitter opposition of the
‘unreformed.’ At the time of his death, 34 houses had adopted the reform
(Benedictines).
MLA
Citation
Katherine I
Rabenstein. Saints of the Day, 1998. CatholicSaints.Info.
4 May 2022. Web. 22 August 2025. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-john-baptist-of-the-conception-confessor-trinitarian/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-john-baptist-of-the-conception-confessor-trinitarian/
San Giovanni Battista della
Concezione
Fachada
del Colegio de los Trinitarios, Alcalá de Henares, Madrid.
Collège
des Trinitaires à Alcala de Henares
John Baptist of the
Conception
This Spanish reformer of
the Trinitarian Order was born to Marcos García and Isabel López Rico on 10
July 1561 in Almadóvar del Campo (Ciudad Real).
He early evidenced
remarkable spirituality and love for recollection. The story is told of the
visit of St. Teresa of Avila to John’s boyhood home and of her greeting to him
and her prophecy to his mother that he would be a reformer.
John studied philosophy
with the Discalced Carmelites in his hometown and theology at the universities
in Baeza and Toledo. It was in Toledo that John García entered the Trinitarian
Order in 1580, making his lifetime religious profession the year following his
novitiate.
He was a man admired for
his outstanding virtue, mortification and prayerfulness. In time, after his
ordination to the priesthood, John was made official preacher first at La
Guardia and then at Seville.
The 1594 Interprovincial
Chapter of the Order in Spain passed a series of Statutes, one of which
provided for the establishment of houses for a renewed and stricter observance
of the Trinitarian way of life. The Spanish Recollection was thus born.
John Baptist Rico, as he
was then known, was made minister of the newly founded house in Valdepeñas. His
love for God and self-effacement enabled him to overcome opposition, sometimes
quite harsh, to the reform of the Trinitarian Order. He thought of his work as
the restoration of the “primitive” observance more than a reform.
Travelling to Rome in the
fall of 1597 and arriving there in mid-March of 1598, John Baptist was
successful in his attempt to receive papal support for his reform efforts. On
20 August 1599, Clement VIII issued his letter of approbation for the Spanish
Discalced Trinitarians. Returning to Spain and enjoying the support of King
Philip III and others, John was likewise successful in spreading this
Trinitarian reform, both among recruits from the professed membership of the
Order in Spain and then among new candidates to this movement. He himself made
many significant foundations and was elected the first Minister Provincial of
the Spanish Discalced Trinitarians.
In the 1630s, this reform
movement was granted independence from the ancient observance of the Order and
the right to elect its own Minister General. Then, in the centuries which
followed, the Spanish Discalced observance spread not only in Europe but into
Africa and the Americas.
John Baptist of the
Conception was a gifted mystic and spiritual writer. His work fills nine
manuscript volumes which are conserved in the archives of the Trinitarian house
of San Carlino in Rome. He died on 14 February 1613 in the Trinitarian house of
Córdoba, which he founded. His relics continue to be venerated there today.
Beatified by Pius VII in 1819, John Baptist of the Conception was canonized by
Paul VI on 25 May 1975. His feast is celebrated on 14 February, the day of his
death. Interestingly, St. John Baptist of the Conception’s death occurred
during the year of the 400th anniversary of the death of St. John de Matha,
founder of the Trinitarian Order.
SOURCE : http://religion4.tripod.com/john_baptist_of_the_concepti.htm
San Giovanni Battista della
Concezione
Altar,
retablo e imágenes de San Juan de Ávila y San Juan Bautista de la Concepción en
la parroquia de Nuestra Señora de la Asunción en Almodóvar del Campo (Ciudad
Ral)
Saint John Baptist of the
Conception
The reform of the
Trinitarian Order was the work of St. John Baptist of the Conception (1561-1613).
In Valdepeñas (Ciudad Real - Spain) he established the first community of the
discalced Trinitarians. With the Brief Ad Militantes Ecclesiae, Pope Clement
VIII gave ecclesial validity to the Congregation of the reformed and discalced
brothers of the Order of the Most Holy Trinity, instituted to observe with all
its vigor the Rule of St. John of Matha.
John Baptist of the
Conception founded 18 convents of religious and one of cloistered Sisters. He
lived and transmitted to his sons an intense spirit of charity, prayer,
recollection, humility and penance, placing special interest in keeping alive
the solidarity delivery to the captives and to the poor. The relation of the
Trinitarians with the Trinity, as a vital center and source of redemptive
charity, is a central theme in his life and teachings.
SOURCE : http://www.trinitari.org/Inglese/L'ordine/La%20Riforma%20Trinitaria.html
San Giovanni Battista della
Concezione
San
Juan Bautista de la Concepción, escultura en terracota de Josep Gros, Museu
Episcopal de Vic, final del s. XVIII
San Giovanni Battista
della Concezione Sacerdote trinitario
Ciuciad Real, Spagna, 10
luglio 1561 - Cordova, Spagna, 14 febbraio 1613
Nasce ad Almodovar nel
1561, Giovanni Battista della Concezione a Almodovar (Ciuda
Real-Spagna). All'età di quindici anni ha la grande sorte di conoscere
santa Teresa d'Avila. E qui, a 19 anni veste l'abito dell'Ordine dei trinitari,
fondato nel 1198 da san Giovanni de Matha. Nel 1581 fa la professione
religiosa. Viene ordinato sacerdote nel 1585. Nel febbraio del 1596 entra nei
recolletti. Abbraccia così la regola primitiva dei trinitari, quella professata
dai recolletti. Il 20 agosto 1599 ottiene l'approvazione canonica della Riforma
dei trinitari, con il breve Ad Militantis Ecclesiae regimen di papa Clemente
VIII (1592-1605). Muore a Cordova il 14 febbraio 1613. Il riformatore
dell'ordine dei trinitari fu beatificato nel 1819. Fu un uomo del suo tempo,
figlio della riforma cattolica tridentina (1545-1563).
Martirologio Romano: A
Córdova in Spagna, san Giovanni Battista García della Concezione, sacerdote
dell’Ordine della Santissima Trinità, che avviò il rinnovamento del suo Ordine,
sostenendolo con grandissimo impegno tra gravi difficoltà e aspre
tribolazioni.
Ospitare un santo, a volte cambia la vita. E’ successo nella famiglia spagnola di Marco Garcia, che un giorno del 1576 ha la ventura di ospitare in casa sua Santa Teresa d’Avila, la grande riformatrice del Carmelo. In questa occasione la santa predice a che Giovanni, il figlio quindicenne, avrà un futuro di santità e di grande attivismo per la riforma di una famiglia religiosa. Sono parole che lasciano il segno, ma non sconvolgono due genitori profondamente cristiani, dalla devozione viva e dalla carità operosa, che saranno lieti di donare non uno solo ma ben tre dei loro otto figli al Signore. Giovanni è intelligente, studioso, portato per la vita religiosa e i genitori non sono per niente contrari che entri nei Carmelitani. Così studia dai Carmelitani, frequenta i Carmelitani, ma si sente come impedito dall’indossarne l’abito, come se una forza interiore lo trattenesse. Entra invece a 19 anni in un convento dei Trinitari, fondati da San Giovanni di Matha e la sua vasta cultura, le due doti oratorie e la sua coerenza di vita lo rendono da subito un predicatore ricercato, ascoltato, più che convincente, al punto che, dicono i testimoni, basta una delle sue prediche infuocate per creare davanti ai confessionali lunghe file di persone da lui invogliate alla conversione. E questo a Padre Giovanni piace, forse lo inorgoglisce anche un po’, e si convince di essere un predicatore nato e che proprio questo sia ciò che il Signore vuole da lui. La sua vita scorre tranquilla, tra consensi, applausi e successi e non sente il bisogno di guardare a quella frangia di “recolletti”, cioè a quello sparuto numero di confratelli che, almeno a parole, si richiamano e vogliono vivere secondo la più rigida Regola dettata dal fondatore, anche perché lui ha un alibi di ferro: è un po’ malaticcio, ed è convinto che questo lo dispensi dall’essere più esigente con se stesso. Il Signore, però, comincia a lavorare in lui, staccandolo un po’ per volta da quella vita troppo comoda. La sua “via di Damasco” diventa il tremendo temporale in cui si trova un giorno, mentre va a predicare. Che assume ben presto le proporzioni di un uragano e lui vede la morte in faccia, ed ha paura, e fa voto di adottare uno stile di vita più rigoroso e penitente se riuscirà a salvarsi. Passato il pericolo, cerca subito di sciogliere il voto, e il Superiore lo lascia andare, anche se a malincuore.. Nel 1596 entra nel convento dei recolletti di Valdepreñas e da quel preciso istante inizia una radicale inversione di marcia, un’autentica conversione che lo porta a staccarsi di colpo da amicizie influenti, onori e privilegi; rinuncia al “Dio molto zuccherato e molto sensibile” in cui aveva creduto fino ad allora, per abbracciare il Dio nudo nello strazio della croce. Si accorge subito che anche tra i “recolletti” non c’è autenticità: poveri e austeri di nome ma non di fatto, si limitano ad un’osservanza formale, senza arrivare alla radicalità che il vangelo e la Regola richiedono. Dopo neanche due mesi è nominato ministro del convento, segno che il suo nuovo stile di vita ha già contagiato qualcuno, e allora si accorge che il Signore non si accontenta della sua riforma personale, ma gli sta chiedendo molto di più. Inizia così a reintrodurre in convento la regola originaria, che non può limitarsi ad una stoffa un po’ più grossolana e rozza dell’abito, ma che prevede tra le altre cose, ad esempio, il non mangiare carne e pregare sei ore al giorno. Si assiste così ad un fuggi fuggi generale dei religiosi dal convento, spaventati dal suo rigorismo e dalla sua austerità, ma lui continua imperterrito, convinto che “questa religione non è mia, ma di Dio ed egli chiamerà e attirerà altri”. Le vocazioni infatti arrivano, raccolte soprattutto tra i giovani universitari, ma insieme arrivano anche incomprensioni, ostacoli e addirittura vere e proprie persecuzioni da parte dei confratelli e dei superiori, a dimostrazione che davvero “nemici dell’uomo sono quelli di casa sua”. A tutto ciò bisogna aggiungere le tentazioni, gli scrupoli, i dubbi e una lunghissima “notte dello spirito” che lo colpiscono in quel periodo e dai quali si salva unicamente aggrappandosi ad una fede salda, che gli fa credere che nonostante tutto Dio sta dalla sua parte. Ottiene dal Papa, nel 1599, l’approvazione del suo progetto di riforma e continua imperterrito a fondare conventi riformati, ma prosegue altrettanto imperterrita l’opera di emarginazione e di esclusione che l’Ordine attua nei suoi confronti. È ucciso dalla nefrite, dalle penitenze e dai dispiaceri il 14 febbraio 1613, ad appena 52 anni, ma non muore il suo progetto di riforma, che prosegue malgrado le opposizioni. Beatificato nel 1819 da Pio VII, Giovanni Battista della Concezione è stato canonizzato da Paolo VI nel 1975.
Autore: Gianpiero Pettiti
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90071
San Giovanni Battista della
Concezione
Prospero Mallerini, San Carlo alle Quattro Fontane (Rome) - Interior, Juan Bautista de la Concepción. The left altar is dedicated to Saint Juan Bautista dela Concepción. The altarpiece by Prospero Mallerina shows the saint in ecstacy, while looking upon a crucifix
OMELIA DEL SANTO PADRE
PAOLO VI
25 maggio 1975
Gode oggi la Chiesa,
lieta di registrare nell'albo dei Santi due nuovi nomi, che ella è ormai sicura
di dichiarare, secondo la espressione di Gesù, «scritti in cielo» (Luc. 10,
20): sono quelli ora «canonizzati» del Beato Giovanni Battista della
Concezione, Riformatore dell'ordine della Santissima Trinità, vissuto dal 1561
al 1613, e della Beata Vincenza Maria Lopez y Vicuña, Fondatrice delle Figlie
di Maria Immacolata, vissuta nel secolo scorso dal 1847 al 1890. Noi tutti
abbiamo gioito ascoltando poco fa la lettura dei due rispettivi Decreti, che
motivando con sommarie ma decisive notizie, le ragioni del giudizio della
Chiesa circa le prove ed i meriti dell'a santità rispettiva della prima e
dell'altra figura di queste persone, già onorate dalla beatificazione loro
riconosciuta, hanno dato a noi la felicissima occasione di proclamare la loro
canonizzazione.
La schiera dei Santi si
accresce. Noi tutti dobbiamo goderne per la gloria di Dio, per l'onore del
Signore nostro Gesù Cristo, per il gaudio che ne deriva alla Madre dei Santi,
la Chiesa cattolica, ed in particolare alle rispettive Famiglie Religiose
illustrate dall'opera e dalla virtù di questi loro Santi Patroni; e poi per
l'edificazione di tutto il Popolo di Dio, che sa di poter venerare in questi
suoi membri benedetti due fratelli esemplari, degni d'ammirazione e di
devozione, e che confida inoltre di averli solidali ed efficaci intercessori
presso l'unica fonte della nostra salvezza in virtù della comunione dei Santi,
Cristo Signore.
La schiera dei Santi,
tali ufficialmente dichiarati, si accresce; e, a Dio piacendo, ancora, durante
quest'Anno Santo, e poi negli anni successivi, si accrescerà. Non sorga in
alcuno il dubbio che questo progressivo aumento di figli eletti dell'a Chiesa
sia frutto d'una facile inflazione devozionale. Chi conosce la complessità e il
rigore dei processi, che precedono tanto le Beatificazioni quanto le
Canonizzazioni sa bene quanto la Chiesa sia cauta ed esigente nell'esigere le
prove delle virtù di grado «eroico», o possiamo dire superlativo, eminente,
comprovato da inconfutabili testimonianze, analizzato con rigore critico e con
metodo obiettivamente storico, anzi convalidato da due verifiche, una negativa,
quella così detta del «non culto», la quale assicura i giudici del processo non
esservi l'influsso di qualche eventuale mistificazione popolare; e quella
positiva dei miracoli, quasi come attestato trascendente d'un divino
beneplacito all'eccezionale riconoscimento della santità, che la Chiesa intende
venerare nei singoli e singolari candidati agli onori degli altari. La
legislazione canonica è molto grave e prudente in questa materia, e tale
rimane, anche se alcune forme procedurali d'altri tempi, non poco ritualizzate
e complicate, dei processi in questione, dovranno essere alquanto semplificate,
pur conservando la dovuta, essenziale e inequivocabile verifica dei titoli
eccezionali reclamati per l'esito positivo di ognuno di tali processi.
Ma che la schiera dei
Santi si arricchisca di nuovi nomi col procedere del cammino della Chiesa nel
tempo, e che noi ne siamo i fortunati testimoni deve essere motivo di gaudio e
di speranza: la Chiesa vive; non invecchia, ma fiorisce; e mentre le vicende
della storia spesso ne turbano il pacifico svolgimento, anzi talora ne
sconvolgono e ne affliggono il suo normale cammino terreno, ella reagisce in
santità, offrendo a se stessa e al mondo il conforto e l'esempio di alcuni
imprevisti e tipici suoi figli, che con mirabili carismi di carità e d'altre
virtù evangeliche, e doni e frutti propri del Paraclito, sostengono la fede
minacciata dei popoli, e offrono al loro secolo e a quelli successivi
l'inestinguibile presenza dello Spirito vivificante in seno alla santa Chiesa
di Cristo. E questa semplice riflessione, che potrebbe svolgersi in filosofia
della storia ed in teologia della Chiesa pellegrina e militante, deve aprire
oggi all'esultanza per le due Canonizzazioni ora felicemente celebrate; e le
dia alimento e conferma qualche breve accenno biografico, anzi agiografico dei
nuovi due eletti al titolo ufficiale di santità.
La figura de San Juan
Bautista de la Concepción, lejos de haberse desgastado con el paso de los
siglos, sigue inalterable ofreciendo la entereza y frescura de su testimonio de
hijo de la Iglesia. Nació Juan Bautista el año 1561, en un hogar profundamente
cristiano de Almodóvar del Campo. Allí había nacido un insigne maestro del
espíritu, también canonizado por Nos, San Juan de Avila. Parece como si estas
dos existencias, plasmadas en el mismo ambiente, hubiesen sido, por designio
divino, una prolongación ininterrumpida no tanto en el tiempo cuanto en un
común empeño reformador: el Maestro Avila murió precisamente cuando Juan
Bautista iba a cumplir ocho años. Hay otro dato significativo y curioso. Tiene
Juan Bautista quince años cuando una gran Santa reformadora, Teresa de Jesús -a
quien Nos hemos proclamado Doctora de la Iglesia-, va a Almodóvar y se hospeda
en la casa del futuro Santo trinitario. Este florecimiento de Santos con temple
renovador al comienzo de una etapa postconciliar, la de Trento, ¿no resulta
aleccionadora para nuestros tiempos de resurgimiento y creciente desarrollo
eclesial? Porque es claro que un determinado período de la Iglesia no puede
caracterizarse como época de reforma auténtica y fructuosa si no produce una
constelación de Santos.
Con ocasión de estas
canonizaciones del Año Jubilar, ¿no es oportuno recordar el capítulo V de la
Constitución dogmática Lumen Gentium, que nos habla de la vocación universal a
la santidad en la Iglesia? Sí, nos parece un momento propicio para lanzar a
todos nuestros colaboradores en la evangelización, obispos, sacerdotes,
diáconos, religiosos y seglares el reto de la santidad, sabiendo bien que sin
ella la renovación quedaría comprometida y se perdería el fruto primero y
fundamental, tanto del Jubileo como del Concilio (Cfr. etiam Christus
Dominus, 15). No es mera coincidencia, carente de sentido, el hecho de que
Juan Bautista de la Concepción sea canonizado, casi cuatro siglos después de su
muerte, en este Año Santo y en el X aniversario de la clausura del Concilio
Vaticano II. Este Concilio ha puesto a la Iglesia al ritmo de la renovacion.
Pero, ¿de qué renovación se trata? Evidentemente no puede ser una renovación
sin discernimiento. Son los Pastores de la Iglesia los que, reunidos en
Concilio, bajo la presidencia del sucesor de Pedro, han señalado el sentido de
la renovación que necesita nuestro tiempo. Los actuales problemas eclesiales
encontrarán solución, en la fidelidad a las enseñanzas del Concilio, siguiendo
las sabias directrices de la jerarquía.
De una manera concreta,
San Juan Bautista de la Concepción nos enseña con su vida cuáles han de ser las
disposiciones y actitudes de los auténticos renovadores. Y particularmente en
lo que se refiere a las familias religiosas, ya que él ha pasado a la historia
como el reformador de la Orden de la Santísima Trinidad. Nuestro Santo, que
viste el hábito de la Orden a los diecinueve años, se prepara a su misión,
entregándose con generosidad al Señor, cultivando en su alma la piedad
eucarística y mariana, con un deseo grande de imitar las austeridades de los
Santos reseñadas en el Flos Sanctorum que .lee con fruición. Se afana en el
estudio para obtener una sólida formación teológica, a base sobre todo de la
Sagrada Escritura y de los Santos Padres, que le servirán en su ministerio de
predicador incansable. Se propone ser un religioso observante que quiere
abrazar la regla primitiva, austera y pobre de la Orden y, para ello, rompe
decididamente con la «tiranía de los cumplimientos del mundo» (Obras, VIII,
29). ¿No es ése el camino de los Santos?
Para realizar la reforma
de su Orden, peregrina a Roma; y su obra, tanto en España como fuera, se ve
sometida a graves pruebas. Pero no le importa: «Claro está -dice- que si yo te
amo, Señor, no tengo de querer en esta vida honra, ni gloria, sino padecer por
tu amor» (Obras, VIII, 128). Cuando el Papa Clemente VIII aprueba la reforma de
la Orden Trinitaria, nuestro Santo vuelve a España para aplicar con total
fidelidad las normas que le ha dado la Santa Sede. Exige a los frailes que
abrazan la vida reformada la exacta observancia de la regla, profunda vida de
oración, de penitencia y de pobreza, siempre en un clima de alegría que no está
reñida con la austeridad. El se muestra siempre humano y delicado en sus
intervenciones; pero al mismo tiempo firme, recto y obediente a sus superiores.
Y he aquí los frutos: su obra tiene éxito y las vocaciones se multiplican.
Cuando su vida declina,
vuelven las pruebas y contradicciones; ¿cómo reaccionar? Como lo hacen los
Santos. Sí, con la caridad; así, su alma se purifica en la renovación personal
y asciende a mayor santidad. Cuando muere en Córdoba, a los cincuenta y un anos
de edad, deja en su obra y en sus escritos una lección perenne: ¡No hay
auténtica reforma eclesial sin la renovación interior, sin obediencia, sin
cruz. Sólo la santidad produce frutos de renovación! Que el Señor siga
bendiciendo a la Orden de San Juan de Mata y de San Juan Bautista de la
Concepción que tiene precisamente como finalidad el culto a la Santísima
Trinidad y el apostolado liberador entre los cristianos que por sus
circunstancias sociales especiales se encuentran en mayor peligro de perder la
fe. Este apostolado caracteriza también en cierto sentido la obra de la nueva
Santa.
Vicenta María López y
Vicuña está más cerca de nosotros en el tiempo. Nació en las nobles y
cristianas tierras de Navarra, el día 24 de marzo de 1847, para morir en los
umbrales de este siglo. Trascurrió una juventud serena, durante la cual fueron
madurando en ella los frutos de una esmerada educación cristiana, en la que
dejó huellas inconfundibles el ambiente familiar: la madre, un tío sacerdote,
una tía religiosa. ¡Oh! Nunca ponderaremos bastante la importancia formativa
del núcleo familiar; esa labor ejemplar, insustituible, de siembra y cultivo de
conocimientos y virtudes. Y Dios bendice con predilección (a las familias
auténticamente cristianas; son ellas, por su parte, la mejor cantera de
vocaciones para el servicio de la Iglesia. En España tenéis, a este respecto,
una tradición espléndida, gloriosa, fecunda. Os recordamos esto ahora,
amadísimos hijos, porque abrigamos la esperanza de que el Año Santo se distinga
también por un despertar de las vocaciones, por «un incremento numérico de
aquellos que sirven a la Iglesia con particular dedicación de su vida, es
decir, de los sacerdotes y religiosos» (Apostolorum Limina, IV).
Nuestra Santa es muy
joven aún, cuando oye en sus adentros la llamada divina. No fue una decisión
fácil de realizar. Con sencillez v dulzura, con sacrificio y caridad logra
verse liberada de la perspectiva que le ofrece una vida en el mundo tranquila,
acomodada, halagadora. En la fiesta de la Santísima Trinidad de 1876 recibe el
hábito religioso junto con dos compañeras; nace así la congregación de las
Religiosas de María Inmaculada; una familia que tiene por misión la
santificación personal de sus miembros y la ayuda a las jóvenes que trabajan
fuera de sus propios hogares. A esas jóvenes, rodeadas con frecuencia de no
pequeñas dificultades y peligros, Vicenta María entrega su vida entera. Al
poner en ia balanza el futuro de su vocación, podrá decir: «¡Las chicas han
vencido!». Y a ellas se dará sin reservas, para hacerles encontrar un hogar
acogedor, donde hallen una voz amiga, la palabra alentadora v desinteresada, el
calor de un corazón, donde descubran la riqueza inmensa humano-divina de sus
vidas, el secreto de los valores perennes, de la paz interior y donde, a la
vez, aprendan a promoverse integralmente, para hacerse cada vez más dignas ante
Dios y realizarse mejor como jóvenes.
¡De qué maravillosas
intuiciones es capaz quien ama de veras! ¡Qué fina pedagogía sabe aplicar quien
habla ese lenguaje sublime que se aprende en el corazón de Cristo! Nuestra
Santa tenía ya una experiencia personal en este apostolado específico. Sus
mismos familiares de Madrid la habían puesto en contacto con esa clase
trabajadora, tan necesitada. El deseo de entregarse a Dios hace lo demás. Ella
misma siente en su alma la exigencia insaciable de renuncia genuina,
deliberada, amorosa, que se le pide al discípulo de Cristo «para gloria de Dios
más palpable. Más pobreza. Más mortificación de mis naturales inclinaciones.
Mucho peligro de sufrir desprecios. ¡ Cuántos la vituperarán! Continuo
esfuerzo, continuo sacrificio. Necesidad de la época». Son éstos precisamente
los motivos que la impulsan a hacer la fundación, según ella misma ha dejado
escrito (Cfr. Escritos de la fundadora, Cuaderno t. f. 80 r. O. c.
124-130). A pesar de su muerte prematura, a los cuarenta y tres años, no sin
sufrimientos físicos y sobre todo morales -¡la cruz es la compañera inseparable
de los Santos!-, la madre Vicuña vio aprobada su Obra por la Santa Sede; tenía
ya casas repartidas por España y estaba ilusionada con fundar en Buenos Aires.
La congregación se abría así a todos los horizontes de la Iglesia, como lo está
hoy con numerosas comunidades esparcidas por Europa, América, Africa y Asia.
Recordamos bien cuando
fue beatificada por nuestro venerable predecesor Pío XII en el anterior Año
Santo. Y en este Año Santo, que coincide además con el Año Internacional de la
Mujer, podríamos preguntarnos: ¿qué mensaje trae Santa Vicenta María para la
Iglesia y para el mundo de nuestro tiempo? Al iniciar el ciclo de
beatificaciones de este Año Santo con María Eugenia Milleret decíamos que «la
santidad, buscada en todos los estados de vida, es la promoción más origina1 y
más llamativa a I'a que pueden aspirar y acceder las mujeres». Santa Vicenta
María ha sentido, imperioso, el reclamo de la caridad hecha servicio, algo que
le está invitando a prodigar su atención hacia la mujer, sobre todo la joven,
necesitada de cuidadcs religiosos, de asistencia social, de la auténtica
sublimación cristiana, en una palabra, de promoción en el sentido más completo
y elevado del término. Una tarea que, con las diversas modalidades que van
presentando los tiempos, constituye también una exigencia importante del mundo
actual.
El carisma de la
fundadora tiene así en nuestra época una vivencia singular. Esto mismo os exige
a vosotras, religiosas de María Inmaculada, un empeño y un compromiso: un
empeño de constante y auténtica renovación (Cfr. Perfectae
Caritatis, 2), fijando la mirada en vuestra santa Madre, para imitar su
ejemplo de perfección evangélica (Cfr. Matth. 5, 48), centrada en la
caridad y alimentada con la adoración eucarística y la devecion a la Santísima
Virgen, características sobresalientes de la espiritualidad de Vicenta María;
así como su fidelidad y amor a la Iglesia; en una palabra, para seguir sus
pasos en la vida espiritual y en la vida apostólica. Un compromiso también: el
de la caridad social que constituye la herencia principal de vuestra Fundadora.
En casi cien años de vida, ¡qué bien ha sabido emplear vuestra congregación
esta herencia en favor de la promoción de las jóvenes, con residencias,
escuelas profesionales, centros sociales y misionales! Os lo decimos con gozosa
complacencia a vosotras, queridas religiosas de María Inmaculada aquí presentes
y a todas las que, no habiendo podido venir, tienen en estos momentos su mirada
puesta en esta asamblea eclesial. ¡ Animo! ¡Siempre adelante!
Amadísímos hijos: La
Iglesia rebosa hoy de gozo. Su vítalidad perenne es fruto de la presencia divina.
Se difunda el canto de acción de gracias que la Iglesia dedica al Padre y al
Hijo y al Espíritu Santo que la guían y la embellecen constantemente, sembrando
de Santos los senderos del mundo. Sí, alegrémonos porque Dios ha hecho
maravillas en las almas de San Juan Bautista de la Concepción y de Santa
Vicenta María, cuyo paso por esta tierra atraen nuestras miradas, nuestras
aspiraciones de conquistas más sublimes, nuestros anhelos más apremiantes de
transformación terrena y transcendente. Gracias sean dadas a la Trinidad Santa
desde lo más hondo de nuestros corazones. Nos quisiéramos que este canto de
alegría se tradujera ahora en un ferviente mensaje de felicitación a España
entera. Lo merece, porque en su secular trayectoria eclesíal nos ofrece dos nuevos
testimonios de su espiritual y religiosa fecundidad, que deben servir de
constante estímulo, de compromiso perenne para las actuales y futuras
generaciones.
A ejemplo de vuestros
Santos, ¡manteneos siempre fieles a la Iglesia ! Todos unidos, sacerdotes,
religiosos y fieles de España, continuad por el camino de la adhesión y
fidelidad al mensaje de Cristo, promoviendo con vuestra conducta obras
generosas que sirvan a la causa del bien espiritual y del progreso social de
vuestra patria. Est'a es nuestra esperanza, éstos son nuestros deseos, que en
este día luminoso encomendamos de manera particular a San Juan Bautista de la
Concepción y a Santa Vicenta María López y Vicuña, para gloria de Dios, Padre,
Hijo y Espíritu Santo.
Chers fils et chères
Filles, réjouissex-vous avec Nous, en ce jour où 1'Eglise inscrit
officiellement parmi les saints un prêtre de I'Ordre des Trinitaires, le Père
Jean Baptiste de la Conception, et Sœur Vicenta María López y Vicuña,
fondatrice des Religieuses de Marie Immaculée. C'est grâce à une telle sainteté
que l'Eglise se réforme de l'intérieur et rayonne la charité. Et cette sainteté
est elle-même le reflet de 1'Amour qui vient du Père, par le Fils, dans
1'Esprit. Oui, c'est à la très Sainte Trinité que va d'abord notre louange. Que
ce Dieu trois fois saint soit béni!
Today is the Solemnity of
the Most Blessed Trinity and we have two new Saints. Dear sons and daughters,
this is a day of jubilation for the entire Church of God. And as we propose
these Saints to the veneration of the faithful, we bless and glorify the merits
of our Lord Jesus Christ. For it is by his grate-and by his grate alone-that
they have attained sanctity. We adore and thank the Holy Trinity, whose life is
reflected in the lives of these Saints. May our praise ring out today in the
whole Church: Blessed be God: the Father and the Son and the Holy Spirit!
Blessed be God in his Saints!
Wir feiern heute, liebe
Söhne und Töchter, das Fest der allerheiligsten Dreifaltigkeit und begehen
gleichzeitig die Heiligsprechung von zwei neuen Heiligen: des heiligen Johannes
Baptista von der Unbefleckten Empfängnis, des Reformators des Ordens der
Trinitarier, und der heiligen Ordensstifterin Vincenza Maria López y Vicuña.
Wir loben und preisen am heutigen Festtag dankerfüllt den dreifaltigen Gott,
dass sich seine Gnadenfülle im Leben dieser beiden Heiligen so wunderbar
entfaltete zum Segen ihrer Mitmenschen und der ganzen Kirche. Möge auch unser
Leben durch ihre mächtige Fürbitte und nach ihrem Vorbild eine Verherrlichung
des Vaters und des Sohnes und des Heiligen Geistes sein!
Em Eucaristia, convidamos
os presentes de língua portuguesa à alegria: porque Deus, Trindade Santíssima
nos chamou a participar, pela santidade, à Sua vida divina; e, pelos Santos
canonizados agora, nos apela ao renovamento em Cristo, esclarecido e fiel,
mediante o amor generoso e abnegado, e fraternal. Ao saudar e abencoar,
cordialmente, todos os sedentos de ideal, jovens, donzelas e adultos, famílias
cristás, neste Ano Santo de reconciliação o, diremos : vivei a mensagem deste
dia luminoso!
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione
SOURCE : https://www.vatican.va/content/paul-vi/it/homilies/1975/documents/hf_p-vi_hom_19750525.html
San Giovanni Battista della
Concezione
Pedro Atanasio Bocanegra (1638–1689), Retrato del padre Juan Bautista de la Concepción, circa 1666, 63.5 x 135, Museo Provincial de Bellas Artes, Granada, Spain.
Giovanni Battista della
Concezione
(1561-1613)
Beatificazione:
- 21 settembre 1819
- Papa Pio VII
Canonizzazione:
- 25 maggio 1975
- Papa Paolo VI
- Basilica Vaticana
Ricorrenza:
- 14 febbraio
Sacerdote dell’Ordine della Santissima Trinità, che avviò il rinnovamento del suo Ordine, sostenendolo con grandissimo impegno tra gravi difficoltà e aspre tribolazioni
"Certo, se ti amo, Signore,
in questa vita non ho alcun desiderio di onorare o gloria, ma di soffrire per
il tuo amore”
La figura di San Giovanni
Battista della Concezione (Juan Bautista de la Concepción), lungi dall'essere
consumata nel corso dei secoli, rimane invariata, offrendo l'integrità e la
freschezza della sua testimonianza di figlio della Chiesa.
Juan García Xixón nacque
ad Almodovar (Ciuda Real-Spagna) il 10 giugno 1561, da una famiglia
profondamente cristiana.
All'età di quindici anni
ha la grande sorte di conoscere santa Teresa d'Avila. E qui, a 19 anni veste
l'abito dell'Ordine dei trinitari, fondato nel 1198 da san Giovanni de Matha.
Nel 1581 fa la professione religiosa. Viene ordinato sacerdote nel 1585.
Nel febbraio del 1596
entra nei recolletti. Abbraccia così la regola primitiva dei trinitari, quella
professata dai recolletti. In modo concreto, San Juan Bautista de la Concepción
ci insegna con la sua vita quali devono essere le disposizioni e gli atteggiamenti
degli autentici restauratori.
Quando papa Clemente VIII
approva la riforma dell'Ordine trinitario, il nostro Santo ritorna in Spagna
per applicare con assoluta fedeltà le norme che la Santa Sede gli ha dato.
Richiede ai frati che abbracciano la vita riformata l'esatta osservanza della
regola, profonda vita di preghiera, penitenza e povertà, sempre in un clima di
gioia che non sia in contrasto con l'austerità. È sempre umano e delicato nei
suoi interventi; ma allo stesso tempo fermo, diretto e obbediente ai suoi
superiori. Ed ecco i frutti: il suo lavoro ha successo e le vocazioni si
moltiplicano.
Quando muore a Cordova, a
cinquantuno anni, lascia una lezione perenne nelle sue opere e nei suoi
scritti: non esiste un'autentica riforma ecclesiale senza rinnovamento
interiore, senza obbedienza, senza croce. Solo la santità produce frutti di
rinnovamento!
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/giovanni-battista-della-concezione.html
San Giovanni Battista della
Concezione
Fachada
principal de la iglesia del antiguo convento de Jesús de los Trinitarios
Descalzos, en Baeza
L'église
des Trinitaires à Baeza.
14 de febrero
SAN JUAN BAUTISTA DE LA CONCEPCIÓN
(† 1618)
En Almodóvar del Campo,
provincia de Ciudad Real, vio la luz Juan Bautista Rico. Esta noble villa del
entonces Campo de Calatrava dio en el siglo XVI varios varones insignes, entre
quienes destacan el Beato Juan de Ávila y el Beato Juan Bautista Rico, conocido
con el nombre y apellido religioso de Juan Bautista de la Concepción. Nacido el
jueves 10 de julio de 1561 y bautizado el 17 del mismo mes y año, viene a
reanudar la serie de esforzados reformadores qué conoció España en aquel siglo.
El ambiente religioso y severo de la familia a que pertenece, Marcos García e
Isabel López Rico, distinguidos en el pueblo por su posición de acomodados
labradores y por su acendrada piedad, le marca desde los primeros años y le
orienta por los caminos de Dios. Los ejemplos de los santos que oyó leer y
ponderar en la casa de sus padres, fueron objeto de su imitación desde los
primeros años. Con ingenua sencillez y, sí queremos, con puerilidad comienza
desde estos años a jugar al santo. Los relatos que su hermano mayor nos ha
dejado de estos años nos parecerían exageraciones si no se viesen confirmados
con las señales que dejaron en Juan para toda la vida. Cilicio, disciplinas,
ayunos, lecho duro, fue probando a escondidas de sus padres y también a
sabiendas, aunque procurando refrenarle. La salud se le estragó, viniéndosele a
secar un lado y durándole este mal casi dos años. Más valiosas que las
austeridades fueron las devociones fundamentales que de aquel hogar sacó,
cuales son él espíritu de caridad con los pobres y la devoción a la Virgen
María y el amor al sacramento de la Eucaristía. A imitación de una santa cuya
vida leyó, hizo a los nueve años voto de virginidad.
Contaría Juan trece o
quince años cuando pasó la Santa Madre Teresa por Almodóvar y se hospedó en la
casa de Marcos García. Dice el hermano mayor de Juan que, al llegar éste del
estudio, le dijo la Santa: "Juan, estudia, que me has de seguir". Y
en la despedida, presente toda la familia, volvió sobre el mismo tema, diciendo
a la madre: "Usted, patrona, tiene aquí un hijo que ha de ser un muy gran
santo, patrón de muchas almas y reformador de una cosa grandísima que se
verá". Esto acaeció en el 1574 o en el 1576.
Dotado el niño Juan de
espíritu despejado, muy pronto fue iniciado en la gramática, que más tarde
perfeccionó en dos cursos con los PP. Carmelitas Descalzos de Almodóvar.
Después comenzó la teología en Baeza y la prosiguió en Toledo, donde conoció a
los PP. Trinitarios Calzados. En 28 de junio de 1580 toma el hábito en el
convento trinitario de Toledo y hace el noviciado bajo la dirección del padre
Alonso de Rieros. Extraña mucho que, habiéndose amamantado en el austero
espíritu carmelitano y profesando una entrañable devoción a la Santa Madre
Teresa, cuyas obras vemos por sus escritos que conoce a perfección, fuera a
parar a una Orden de regla mitigada y sin grandes austeridades. Aquí se abre un
paréntesis a su espíritu penitente, que vivirá doce años con la vida más suave
y llevadera de los PP. Calzados, enlazando al fin con la austeridad, al
instaurar la reforma de la Orden Trinitaria y la vuelta a la regla primitiva.
La pasión de Cristo fue el tema predilecto de oración durante el noviciado.
Profesa el 29 de junio de 1581. El Beato Simón de Rojas, que entonces comenzaba
a ser profesor de Artes y más tarde fue conocido en la corte de Felipe III,
estaba probablemente en aquel año en Toledo y con él repasó la filosofía. Cursa
cuatro cursos de teología en Alcalá de Henares. Acabados sus estudios, el
espíritu de este hombre no es detenido por su maltrecho cuerpo. La predicación
durante las Cuaresmas y por el año era su quehacer principal. Un compañero suyo
decía al padre superior: "Mande al padre Juan que no predique de esa
manera, que nos acaban y quitan la vida las confesiones generales que
vienen". En efecto, por las pláticas que dejó escritas vemos una
elocuencia abundante, llena de imaginación, conceptuosa y llena del amor a
Cristo.
El espíritu de Juan
Bautista no estaba sosegado en el marco de vida morigerada que en Sevilla
llevaba. Ve con buenos ojos un conato de recolección de los PP. Calzados que
con modos imprevistos comenzó a ejecutarse. El padre Dueñas, que lo iniciaba,
quiso tener consigo al padre Juan, pero no estaba decidido. "Mi poca
salud, dice él, que aún me tenía casi de ordinario con calentura
continua". Luego la consideración de sus pecados. Y, por fin, le atizaba
el respeto humano de qué dirían por sepultarse en una aldea.
Con estas luchas íntimas
sale de Sevilla. Ya había pasado de Écija, cuando "viene una nube sobre mí
que sin saber donde se juntó y formó, con tales truenos, relámpagos, piedras y
aire, que cada relámpago que sobre mí caía era un rayo que me decía:
enmiéndate, que si no acabarás. Pasó la tempestad y yo quedé Recoleto con voto
y con obligación, con deseo y con voluntad".
Entonces se abrazó Juan
Bautista a la voluntad de Dios de tal modo que ya jamás se desviará de ella.
Consigue ir de ministro a Valdepeñas. Después decide ir a Roma para salvar la
recolección. Superados muchos obstáculos, llega a la Ciudad Eterna el 21 de
marzo de 1598.
Aquí fueron sus trabajos
indecibles. Los PP. Calzados movilizan toda su influencia en la corte de
España. El Procurador lleva la lucha contra el reformador sin escrúpulo en los
medios. Éste se ve inmovilizado casi dos años en el convento de los PP.
Carmelitas Descalzos. En esta época sufre unas purificaciones pasivas que le
acercan a Dios. Se abraza denodadamente a la cruz de Cristo. "Me enamoré
de la vida de trabajos, la que acepté, la quise, la abracé, la amé y la
reverencié en nombre de Jesucristo".
Consiguió el breve de
erección de la reforma el 20 de agosto de 1599.
Vuelve a España y toma
posesión del convento de Valdepeñas en 1600. Entonces estuvo a punto de perecer
en manos de sus contrarios. Pronto comenzó a recibir nuevos religiosos que
llevaban una vida de mucho rigor en la comida y en el vestido, vacaban a la
contemplación y a las obras de caridad propias de los trinitarios. Desde 1601
al 1605 se preocupa de consolidar la reforma, fundando ocho conventos, entre
ellos Alcalá, Madrid y Salamanca. Las dificultades que hubo de vencer en
algunos de ellos fueron muy serias, añadiéndose los impedimentos que le puso el
visitador a fin de prolongar un mandato que cesaba con la fundación de la
octava casa. Esta contradicción brotará otra vez y será causa de padecimiento
al reformador hasta la hora de su muerte.
Elegido provincial,
continúa fundando hasta siete casas, algunas importantes, cuales son Salamanca,
Baeza, Córdoba, Sevilla y Pamplona. Visita los conventos, alienta a los
religiosos, predica, escribe y no conoce descanso. Su actividad literaria, que
llena ocho nutridos tomos y es un rico arsenal místico, ascético y
autobiográfico, corre durante estos años colmados de preocupaciones por la
Descalcez. Es un espíritu en carne flaca, pero lleno de amor a Cristo. Cesa de
ser provincial en el 1609, no sin antes haber padecido la visita del padre
Andrés de Velasco, que, sin embargo, declaró no haber hallado pecado venial en
la religión.
Sin amargor, sin resentimiento
por los padecimientos personales, sólo se queja del daño que padece la
religión. Con muchos trabajos realiza la fundación de Toledo (1611).
Generosamente se ofrece a llevar a cabo la de Sanlúcar de Barrameda, a pesar de
la dolorosa operación de vejiga que acaba de sufrir. Desangrado y sin fuerzas
llega Sanlúcar y comienza los trámites para fundar. Le ordena el padre
provincial que suspenda sus gestiones. Obedece sin réplica y no para a
considerar el modo violento con que se transmite esta orden. Se retira a
Córdoba acabado de la infección que había minado su organismo, y, tendido en
cama, recibe el anuncio de la muerte con las palabras del salmista: "Heme
alegrado en lo que se me ha dicho, iremos a la casa del Señor". Exhaló su
espíritu para entregarlo al Señor, mientras cantaban los religiosos a su
alrededor el Símbolo de la Fe. Era el jueves 14 de febrero de 1618. La senda de
rigor y entrega a Cristo por él iniciada fue seguida en la Descalcez trinitaria
primitiva por figuras tan grandes como son el Venerable Tomás de la Virgen y
San Miguel de los Santos. Él injertó nueva vida en el tronco multisecular des
la Orden Trinitaria, rejuveneciéndola con una vuelta a la austeridad primitiva
y al celo por la salvación de las almas que él mismo concretizó en la redención
de los cautivos cristianos, en la misión entre infieles y en la predicación de
la palabra de Dios entre los cristianos. Gracias a su iniciativa pudo superar
la Orden los sucesivos vendavales que casi la extinguieron, teniendo su brote
en la rama Descalza.
JESUS DE LA VIRGEN DEL
CARMEN, O. SS. T.
SOURCE : https://www.mercaba.org/SANTORAL/Vida/02/02-14_JUAN-BTA_dela_CONCEPCION.htm
San Giovanni Battista della
Concezione
Sepulcre
de Sant Joan Baptista de la Concepció, a l'església de Nuestra Señora de
Gracia (Còrdova, Andalusia)
Sepulcre
del sant, a l'antic convent caputxí de Còrdova
San Juan Bautista de la
Concepción
García Rico, Juan Bautista. Juan Bautista de la Concepción. Almodóvar del Campo (Ciudad Real), 10.VII.1561 – Córdoba, 14.II.1613. Trinitario (OSTD), reformador de su Orden, místico, escritor y santo.
Biografía
San Juan Bautista de la
Concepción ha pasado a la historia como el reformador de la Orden de la
Santísima Trinidad, pero su obra literaria lo coloca también en una posición
destacada entre los grandes místicos del Siglo de Oro de España. Su trayectoria
existencial se inscribe en el contexto de la Iglesia postridentina y de la
España de Felipe II y Felipe III. Nació en el seno de una numerosa familia de
Almodóvar del Campo (Ciudad Real), emparentada por parte de padre (Marcos
García Gijón) con san Juan de Ávila (hijo único de Catalina Gijón). Ya en su
adolescencia se relacionó con los carmelitas descalzos de Almodóvar, cuyo
hábito deseó vestir. Allí conoció, en junio de 1576, a santa Teresa de Jesús,
que visitaba a sus frailes y tuvo a bien hospedarse en el hogar de san Juan
Bautista de la Concepción. La santa andariega pronunció en tal ocasión palabras
proféticas sobre el futuro del joven, llamado entonces Juan García. Vistió el
hábito trinitario en Toledo (28 de junio de 1580) con el nombre de Juan Bautista
y allí mismo emitió la profesión religiosa un año después (29 de junio de
1581). Seguidamente, como ya había realizado los estudios filosóficos antes de
entrar en el convento (en Baeza y Toledo), fue enviado al colegio universitario
que la Orden tenía en Alcalá de Henares, donde cursó cuatro años de Teología. [...]
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Obras
La llaga de amor, Salamanca,
Secretariado Trinitario, 1972
Un maestro de la
liberación interior (trad. de J. L. Losada Rodríguez), Madrid,
Trinitarios, Curia Provincial, 1977
Dios se da de balde.
Pensamientos de san Juan Bautista de la Concepción, Salamanca,
Secretariado Trinitario, 1980
El recogimiento
interior, Madrid, Fundación Universitaria Española, 1981
Obras completas, Madrid,
Crítica, 1995- 2002 (Biblioteca de Autores Cristianos maior, vols. 48, 55, 60 y
70).
Bibliografía
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María, Vida del apostólico varón y venerable padre fray Juan Bautista de
la Concepción, Madrid, Antonio de Zafra, 1676
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torno al beato Juan Bautista de la Concepción”, en Revista de
Espiritualidad, 15 (1956), págs. 403-408
J. M.ª Martínez
Val, El beato Juan Bautista de la Concepción y la Reforma
trinitaria, Ciudad Real, Instituto de Estudios Manchegos, 1961
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Evangelista, “Las criaturas en la doctrina ascéticomística del B. Juan
Bautista”, en Estudios Trinitarios, 1 (1963), págs. 9-48
B. Porres, “Trinitarios”,
en Q. Aldea Vaquero, T. Marín Martínez y J. Vives Gatell (dirs.), Diccionario
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Investigaciones Científicas, Instituto Enrique Flórez, 1972, pág. 2595
J. Borrego, San Juan
Bautista de la Concepción, un santo de la renovación, Roma, Tipografía
Editrice, 1975
P. Zabaleta, San
Juan Bautista de la Concepción, Salamanca, Secretariado Trinitario, 1975
M. Fuentes, “Hacia la
unión con Dios. El camino de la santidad vivido por Juan B. de la Concepción”,
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J. J. Sánchez, “S. Juan B. de la Concepción y la dialéctica del compromiso cristiano”, en Estudios Trinitarios (ET), 10 (1976), págs. 95-129
J. Pujana, “La unión
mística en el primer escrito espiritual de S. Juan B. de la Concepción”,
en Teología Espiritual (TE), 20 (1976), págs. 7-32
“La llaga de amor según
S. Juan Bautista de la Concepción”, en Teología Espiritual (TE), 21 (1977), págs. 65-92
G. Antignani, “Giovanni
Battista Rico, scrittore ascetico”, en Rivista di Ascetica e
Mistica, 6 (1981), págs. 230- 245 [y 7 (1982), págs. 63-79]
J. Pujana,“Presencia de
Santa Teresa en la obra de San Juan Bautista de la Concepción”, en El
Monte Carmelo, 89 (1981), págs. 255-299
“Trinidad y experiencia
mística en san Juan Bautista de la Concepción”, en Estudios Trinitarios (ET), 16 (1982),
págs. 291-408 (Trinidad y vida mística, Salamanca, 1982, págs. 121-238)
“Identificación de un
personaje retratado por El Greco en un cuadro del Museo del Prado”, en Boletín
del Museo e Instituto Camón Aznar, 13 (1983), págs. 5-18
“Un gran místico en la
penumbra. S. Juan Bautista de la Concepción”, en Homenaje a Pedro Sáinz Rodríguez, IV
(1986), págs. 167-184
P. Medrano Herrero, “La
inefabilidad mística en los escritos de san Juan B. de la Concepción”, en Encuentro, 9
(1989) [11 (1990), págs. 57-73]
“Cervantes y el
Reformador trinitario: un estilo de época”, en Prisma, VI (1992),
págs. 67-100
VV. AA., Jornadas de
estudio sobre el Reformador san Juan Bautista de la Concepción, Córdoba,
1992
J. Pujana, “Juan Bautista
de la Concepción, san”, en X. Pikaza y N. Silanes (dirs.), El Dios
Cristiano: Diccionario teológico, Salamanca, Secretariado Trinitario,
1992, págs. 765-770
“San Juan Bautista de la
Concepción. Retrato físico y humano”, en Trinitarium, 2 (1993), págs.
69-107
Valores literarios de san
Juan B. de la Concepción, Ponce (Puerto Rico), Secretariado Trinitario de
América, 1994
San Juan Bautista de la
Concepción. Carisma y misión, Madrid, Biblioteca de Autores
Cristianos, 1994
P. Medrano Herrero, Estudios
sobre san Juan Bautista de la Concepción, Ponce (Puerto Rico),
Secretariado Trinitario de América, 1996
J. Pujana, “La Regla
Primitiva de la Orden Trinitaria según el Santo Reformador”, en Trinitarium, 6
(1997), págs. 59-125
“Bibliografía en torno a
san Juan Bautista de la Concepción y su reforma”, en Trinitarium, 8
(1999), págs. 273-285
I. Hernández Delgado
(coord.), Juan Bautista de la Concepción: su figura y su obra 1561-1613. Actas
del 1.er congreso trinitario internacional (Córdoba, 8 al 11 de abril de
1999), Córdoba, Monte de Piedad y Caja de Ahorros, 2000
J. Pujana, “San Juan
Bautista de la Concepción, presbítero. Reformador de la Orden Trinitaria”,
en Nuevo Año Cristiano (Madrid) (febrero de 2001), págs. 219-222.
Autor/es
Juan Pujana Ascorbeitia,
OSTD
SOURCE : https://historia-hispanica.rah.es/biografias/19603-san-juan-bautista-de-la-concepcion
San Giovanni Battista della
Concezione
Muerte
de San Juan Bautista de la Concepción. Córdoba. Lienzo de 3x2.20 situado en la
iglesia de Ntra. Sra de Gracia de Córdoba. Trinitarios
25 de mayo de 1975
[*Texto en español más adelante]
Gode oggi la Chiesa,
lieta di registrare nell'albo dei Santi due nuovi nomi, che ella è ormai sicura
di dichiarare, secondo la espressione di Gesù, «scritti in cielo» (Luc. 10,
20): sono quelli ora «canonizzati» del Beato Giovanni Battista della
Concezione, Riformatore dell'ordine della Santissima Trinità, vissuto dal 1561
al 1613, e della Beata Vincenza Maria Lopez y Vicuña, Fondatrice delle Figlie
di Maria Immacolata, vissuta nel secolo scorso dal 1847 al 1890. Noi tutti
abbiamo gioito ascoltando poco fa la lettura dei due rispettivi Decreti, che
motivando con sommarie ma decisive notizie, le ragioni del giudizio della
Chiesa circa le prove ed i meriti dell'a santità rispettiva della prima e
dell'altra figura di queste persone, già onorate dalla beatificazione loro
riconosciuta, hanno dato a noi la felicissima occasione di proclamare la loro
canonizzazione.
La schiera dei Santi si
accresce. Noi tutti dobbiamo goderne per la gloria di Dio, per l'onore del
Signore nostro Gesù Cristo, per il gaudio che ne deriva alla Madre dei Santi,
la Chiesa cattolica, ed in particolare alle rispettive Famiglie Religiose illustrate
dall'opera e dalla virtù di questi loro Santi Patroni; e poi per l'edificazione
di tutto il Popolo di Dio, che sa di poter venerare in questi suoi membri
benedetti due fratelli esemplari, degni d'ammirazione e di devozione, e che
confida inoltre di averli solidali ed efficaci intercessori presso l'unica
fonte della nostra salvezza in virtù della comunione dei Santi, Cristo Signore.
La schiera dei Santi,
tali ufficialmente dichiarati, si accresce; e, a Dio piacendo, ancora, durante
quest'Anno Santo, e poi negli anni successivi, si accrescerà. Non sorga in
alcuno il dubbio che questo progressivo aumento di figli eletti dell'a Chiesa
sia frutto d'una facile inflazione devozionale. Chi conosce la complessità e il
rigore dei processi, che precedono tanto le Beatificazioni quanto le
Canonizzazioni sa bene quanto la Chiesa sia cauta ed esigente nell'esigere le
prove delle virtù di grado «eroico», o possiamo dire superlativo, eminente,
comprovato da inconfutabili testimonianze, analizzato con rigore critico e con
metodo obiettivamente storico, anzi convalidato da due verifiche, una negativa,
quella così detta del «non culto», la quale assicura i giudici del processo non
esservi l'influsso di qualche eventuale mistificazione popolare; e quella
positiva dei miracoli, quasi come attestato trascendente d'un divino
beneplacito all'eccezionale riconoscimento della santità, che la Chiesa intende
venerare nei singoli e singolari candidati agli onori degli altari. La
legislazione canonica è molto grave e prudente in questa materia, e tale
rimane, anche se alcune forme procedurali d'altri tempi, non poco ritualizzate
e complicate, dei processi in questione, dovranno essere alquanto semplificate,
pur conservando la dovuta, essenziale e inequivocabile verifica dei titoli eccezionali
reclamati per l'esito positivo di ognuno di tali processi.
Ma che la schiera dei
Santi si arricchisca di nuovi nomi col procedere del cammino della Chiesa nel
tempo, e che noi ne siamo i fortunati testimoni deve essere motivo di gaudio e
di speranza: la Chiesa vive; non invecchia, ma fiorisce; e mentre le vicende
della storia spesso ne turbano il pacifico svolgimento, anzi talora ne
sconvolgono e ne affliggono il suo normale cammino terreno, ella reagisce in
santità, offrendo a se stessa e al mondo il conforto e l'esempio di alcuni
imprevisti e tipici suoi figli, che con mirabili carismi di carità e d'altre
virtù evangeliche, e doni e frutti propri del Paraclito, sostengono la fede
minacciata dei popoli, e offrono al loro secolo e a quelli successivi
l'inestinguibile presenza dello Spirito vivificante in seno alla santa Chiesa
di Cristo. E questa semplice riflessione, che potrebbe svolgersi in filosofia
della storia ed in teologia della Chiesa pellegrina e militante, deve aprire
oggi all'esultanza per le due Canonizzazioni ora felicemente celebrate; e le
dia alimento e conferma qualche breve accenno biografico, anzi agiografico dei
nuovi due eletti al titolo ufficiale di santità.
La figura de San Juan Bautista de la Concepción, lejos de haberse desgastado con el paso de los siglos, sigue inalterable ofreciendo la entereza y frescura de su testimonio de hijo de la Iglesia.
Nació Juan Bautista el año 1561, en un hogar profundamente cristiano de Almodóvar del Campo.
Allí había nacido un insigne maestro del espíritu, también canonizado por Nos,
San Juan de Ávila . Parece como si estas dos existencias, plasmadas en el mismo
ambiente, hubiesen sido, por designio divino, una prolongación ininterrumpida
no tanto en el tiempo cuanto en un común empeño reformador: el Maestro Ávila
murió precisamente cuando Juan Bautista iba a cumplir ocho años. Hay otro dato
significativo y curioso. Tiene Juan Bautista quince años cuando una gran Santa
reformadora, Teresa de Jesús -a quien Nos hemos proclamado Doctora de la
Iglesia-, va a Almodóvar y se hospeda en la casa del futuro Santo trinitario.
Este florecimiento de Santos con temple renovador al comienzo de una etapa
postconciliar, la de Trento, ¿no resulta aleccionadora para nuestros tiempos de
resurgimiento y creciente desarrollo eclesial? Porque es claro que un
determinado período de la Iglesia no puede caracterizarse como época de reforma
auténtica y fructuosa si no produce una constelación de Santos.
Con ocasión de estas
canonizaciones del Año Jubilar, ¿no es oportuno recordar el capítulo V de la
Constitución dogmática Lumen
Gentium, que nos habla de la vocación universal a la santidad en la
Iglesia? Sí, nos parece un momento propicio para lanzar a todos nuestros
colaboradores en la evangelización, obispos, sacerdotes, diáconos, religiosos y
seglares el reto de la santidad, sabiendo bien que sin ella la renovación
quedaría comprometida y se perdería el fruto primero y fundamental, tanto del
Jubileo como del Concilio (Cfr. etiam Christus
Dominus, 15). No es mera coincidencia, carente de sentido, el hecho de que
Juan Bautista de la Concepción sea canonizado, casi cuatro siglos después de su
muerte, en este Año Santo y en el X aniversario de la clausura del Concilio
Vaticano II. Este Concilio ha puesto a la Iglesia al ritmo de la renovación.
Pero, ¿de qué renovación se trata? Evidentemente no puede ser una renovación
sin discernimiento. Son los Pastores de la Iglesia los que, reunidos en
Concilio, bajo la presidencia del sucesor de Pedro, han señalado el sentido de
la renovación que necesita nuestro tiempo. Los actuales problemas eclesiales
encontrarán solución, en la fidelidad a las enseñanzas del Concilio, siguiendo
las sabias directrices de la jerarquía.
De una manera concreta,
San Juan Bautista de la Concepción nos enseña con su vida cuáles han de ser las
disposiciones y actitudes de los auténticos renovadores. Y particularmente en
lo que se refiere a las familias religiosas, ya que él ha pasado a la historia
como el reformador de la Orden de la Santísima Trinidad. Nuestro Santo, que
viste el hábito de la Orden a los diecinueve años, se prepara a su misión,
entregándose con generosidad al Señor, cultivando en su alma la piedad
eucarística y mariana, con un deseo grande de imitar las austeridades de los
Santos reseñadas en el Flos Sanctorum que lee con fruición. Se afana en el
estudio para obtener una sólida formación teológica, a base sobre todo de la
Sagrada Escritura y de los Santos Padres, que le servirán en su ministerio de
predicador incansable. Se propone ser un religioso observante que quiere
abrazar la regla primitiva, austera y pobre de la Orden y, para ello, rompe
decididamente con la «tiranía de los cumplimientos del mundo» (Obras, VIII,
29). ¿No es ése el camino de los Santos?
Para realizar la reforma
de su Orden, peregrina a Roma; y su obra, tanto en España como fuera, se ve
sometida a graves pruebas. Pero no le importa: «Claro está -dice- que si yo te
amo, Señor, no tengo de querer en esta vida honra, ni gloria, sino padecer por
tu amor» (Obras, VIII, 128). Cuando el Papa Clemente VIII aprueba la reforma de
la Orden Trinitaria, nuestro Santo vuelve a España para aplicar con total
fidelidad las normas que le ha dado la Santa Sede. Exige a los frailes que
abrazan la vida reformada la exacta observancia de la regla, profunda vida de
oración, de penitencia y de pobreza, siempre en un clima de alegría que no está
reñida con la austeridad. El se muestra siempre humano y delicado en sus
intervenciones; pero al mismo tiempo firme, recto y obediente a sus superiores.
Y he aquí los frutos: su obra tiene éxito y las vocaciones se multiplican.
Cuando su vida declina,
vuelven las pruebas y contradicciones; ¿cómo reaccionar? Como lo hacen los
Santos. Sí, con la caridad; así, su alma se purifica en la renovación personal
y asciende a mayor santidad. Cuando muere en Córdoba, a los cincuenta y un anos
de edad, deja en su obra y en sus escritos una lección perenne: ¡No hay
auténtica reforma eclesial sin la renovación interior, sin obediencia, sin
cruz. Sólo la santidad produce frutos de renovación! Que el Señor siga
bendiciendo a la Orden de San Juan de Mata y de San Juan Bautista de la
Concepción que tiene precisamente como finalidad el culto a la Santísima Trinidad
y el apostolado liberador entre los cristianos que por sus circunstancias
sociales especiales se encuentran en mayor peligro de perder la fe. Este
apostolado caracteriza también en cierto sentido la obra de la nueva Santa.
Vicenta María López y
Vicuña está más cerca de nosotros en el tiempo. Nació en las nobles y
cristianas tierras de Navarra, el día 24 de marzo de 1847, para morir en los
umbrales de este siglo. Trascurrió una juventud serena, durante la cual fueron
madurando en ella los frutos de una esmerada educación cristiana, en la que
dejó huellas inconfundibles el ambiente familiar: la madre, un tío sacerdote,
una tía religiosa. ¡Oh! Nunca ponderaremos bastante la importancia formativa
del núcleo familiar; esa labor ejemplar, insustituible, de siembra y cultivo de
conocimientos y virtudes. Y Dios bendice con predilección (a las familias
auténticamente cristianas; son ellas, por su parte, la mejor cantera de
vocaciones para el servicio de la Iglesia. En España tenéis, a este respecto,
una tradición espléndida, gloriosa, fecunda. Os recordamos esto ahora,
amadísimos hijos, porque abrigamos la esperanza de que el Año Santo se distinga
también por un despertar de las vocaciones, por «un incremento numérico de
aquellos que sirven a la Iglesia con particular dedicación de su vida, es
decir, de los sacerdotes y religiosos» (Apostolorum Limina, IV).
Nuestra Santa es muy
joven aún, cuando oye en sus adentros la llamada divina. No fue una decisión
fácil de realizar. Con sencillez v dulzura, con sacrificio y caridad logra
verse liberada de la perspectiva que le ofrece una vida en el mundo tranquila,
acomodada, halagadora. En la fiesta de la Santísima Trinidad de 1876 recibe el
hábito religioso junto con dos compañeras; nace así la congregación de las
Religiosas de María Inmaculada; una familia que tiene por misión la
santificación personal de sus miembros y la ayuda a las jóvenes que trabajan
fuera de sus propios hogares. A esas jóvenes, rodeadas con frecuencia de no
pequeñas dificultades y peligros, Vicenta María entrega su vida entera. Al
poner en la balanza el futuro de su vocación, podrá decir: «¡Las chicas han
vencido!». Y a ellas se dará sin reservas, para hacerles encontrar un hogar
acogedor, donde hallen una voz amiga, la palabra alentadora v desinteresada, el
calor de un corazón, donde descubran la riqueza inmensa humano-divina de sus
vidas, el secreto de los valores perennes, de la paz interior y donde, a la
vez, aprendan a promoverse integralmente, para hacerse cada vez más dignas ante
Dios y realizarse mejor como jóvenes.
¡De qué maravillosas
intuiciones es capaz quien ama de veras! ¡Qué fina pedagogía sabe aplicar quien
habla ese lenguaje sublime que se aprende en el corazón de Cristo! Nuestra
Santa tenía ya una experiencia personal en este apostolado específico. Sus
mismos familiares de Madrid la habían puesto en contacto con esa clase
trabajadora, tan necesitada. El deseo de entregarse a Dios hace lo demás. Ella
misma siente en su alma la exigencia insaciable de renuncia genuina,
deliberada, amorosa, que se le pide al discípulo de Cristo «para gloria de Dios
más palpable. Más pobreza. Más mortificación de mis naturales inclinaciones.
Mucho peligro de sufrir desprecios. ¡ Cuántos la vituperarán! Continuo
esfuerzo, continuo sacrificio. Necesidad de la época». Son éstos precisamente
los motivos que la impulsan a hacer la fundación, según ella misma ha dejado
escrito (Cfr. Escritos de la fundadora, Cuaderno t. f. 80 r. O. c.
124-130). A pesar de su muerte prematura, a los cuarenta y tres años, no sin
sufrimientos físicos y sobre todo morales -¡la cruz es la compañera inseparable
de los Santos!-, la madre Vicuña vio aprobada su Obra por la Santa Sede; tenía
ya casas repartidas por España y estaba ilusionada con fundar en Buenos Aires.
La congregación se abría así a todos los horizontes de la Iglesia, como lo está
hoy con numerosas comunidades esparcidas por Europa, América, Africa y Asia.
Recordamos bien cuando
fue beatificada por nuestro venerable predecesor Pío XII en el anterior Año
Santo. Y en este Año Santo, que coincide además con el Año Internacional de la
Mujer, podríamos preguntarnos: ¿qué mensaje trae Santa Vicenta María para la
Iglesia y para el mundo de nuestro tiempo? Al iniciar el ciclo de
beatificaciones de este Año Santo con María Eugenia Milleret decíamos que «la
santidad, buscada en todos los estados de vida, es la promoción más origina1 y
más llamativa a I'a que pueden aspirar y acceder las mujeres». Santa Vicenta
María ha sentido, imperioso, el reclamo de la caridad hecha servicio, algo que
le está invitando a prodigar su atención hacia la mujer, sobre todo la joven,
necesitada de cuidados religiosos, de asistencia social, de la auténtica
sublimación cristiana, en una palabra, de promoción en el sentido más completo
y elevado del término. Una tarea que, con las diversas modalidades que van
presentando los tiempos, constituye también una exigencia importante del mundo
actual.
El carisma de la
fundadora tiene así en nuestra época una vivencia singular. Esto mismo os exige
a vosotras, religiosas de María Inmaculada, un empeño y un compromiso: un
empeño de constante y auténtica renovación (Cfr. Perfectae
Caritatis, 2), fijando la mirada en vuestra santa Madre, para imitar su
ejemplo de perfección evangélica (Cfr. Matth. 5, 48), centrada en la
caridad y alimentada con la adoración eucarística y la devoción a la Santísima
Virgen, características sobresalientes de la espiritualidad de Vicenta María;
así como su fidelidad y amor a la Iglesia; en una palabra, para seguir sus
pasos en la vida espiritual y en la vida apostólica. Un compromiso también: el
de la caridad social que constituye la herencia principal de vuestra Fundadora.
En casi cien años de vida, ¡qué bien ha sabido emplear vuestra congregación
esta herencia en favor de la promoción de las jóvenes, con residencias,
escuelas profesionales, centros sociales y misionales! Os lo decimos con gozosa
complacencia a vosotras, queridas religiosas de María Inmaculada aquí presentes
y a todas las que, no habiendo podido venir, tienen en estos momentos su mirada
puesta en esta asamblea eclesial. ¡ Animo! ¡Siempre adelante!
Amadísimos hijos: La
Iglesia rebosa hoy de gozo. Su vitalidad perenne es fruto de la presencia
divina. Se difunda el canto de acción de gracias que la Iglesia dedica al Padre
y al Hijo y al Espíritu Santo que la guían y la embellecen constantemente,
sembrando de Santos los senderos del mundo. Sí, alegrémonos porque Dios ha
hecho maravillas en las almas de San Juan Bautista de la Concepción y de Santa
Vicenta María, cuyo paso por esta tierra atraen nuestras miradas, nuestras
aspiraciones de conquistas más sublimes, nuestros anhelos más apremiantes de
transformación terrena y transcendente. Gracias sean dadas a la Trinidad Santa
desde lo más hondo de nuestros corazones. Nos quisiéramos que este canto de
alegría se tradujera ahora en un ferviente mensaje de felicitación a España
entera. Lo merece, porque en su secular trayectoria eclesial nos ofrece dos
nuevos testimonios de su espiritual y religiosa fecundidad, que deben servir de
constante estímulo, de compromiso perenne para las actuales y futuras
generaciones.
A ejemplo de vuestros
Santos, ¡manteneos siempre fieles a la Iglesia ! Todos unidos, sacerdotes,
religiosos y fieles de España, continuad por el camino de la adhesión y
fidelidad al mensaje de Cristo, promoviendo con vuestra conducta obras
generosas que sirvan a la causa del bien espiritual y del progreso social de
vuestra patria. Esta es nuestra esperanza, éstos son nuestros deseos, que en
este día luminoso encomendamos de manera particular a San Juan Bautista de la
Concepción y a Santa Vicenta María López y Vicuña, para gloria de Dios, Padre,
Hijo y Espíritu Santo.
Chers fils et chères
Filles, réjouissex-vous avec Nous, en ce jour où 1'Eglise inscrit
officiellement parmi les saints un prêtre de I'Ordre des Trinitaires, le Père
Jean Baptiste de la Co8nception, et Sœur Vicenta María López y Vicuña,
fondatrice des Religieuses de Marie Immaculée. C'est grâce à une telle sainteté
que l'Eglise se réforme de l'intérieur et rayonne la charité. Et cette sainteté
est elle-même le reflet de 1'Amour qui vient du Père, par le Fils, dans
1'Esprit. Oui, c'est à la très Sainte Trinité que va d'abord notre louange. Que
ce Dieu trois fois saint soit béni!
Today is the Solemnity of
the Most Blessed Trinity and we have two new Saints. Dear sons and daughters,
this is a day of jubilation for the entire Church of God. And as we propose
these Saints to the veneration of the faithful, we bless and glorify the merits
of our Lord Jesus Christ. For it is by his grate-and by his grate alone-that
they have attained sanctity. We adore and thank the Holy Trinity, whose life is
reflected in the lives of these Saints. May our praise ring out today in the
whole Church: Blessed be God: the Father and the Son and the Holy Spirit!
Blessed be God in his Saints!
Wir feiern heute, liebe
Söhne und Töchter, das Fest der allerheiligsten Dreifaltigkeit und begehen
gleichzeitig die Heiligsprechung von zwei neuen Heiligen: des heiligen Johannes
Baptista von der Unbefleckten Empfängnis, des Reformators des Ordens der
Trinitarier, und der heiligen Ordensstifterin Vincenza Maria López y Vicuña.
Wir loben und preisen am heutigen Festtag dankerfüllt den dreifaltigen Gott,
dass sich seine Gnadenfülle im Leben dieser beiden Heiligen so wunderbar
entfaltete zum Segen ihrer Mitmenschen und der ganzen Kirche. Möge auch unser
Leben durch ihre mächtige Fürbitte und nach ihrem Vorbild eine Verherrlichung
des Vaters und des Sohnes und des Heiligen Geistes sein!
Em Eucaristia, convidamos
os presentes de língua portuguesa à alegria: porque Deus, Trindade Santíssima
nos chamou a participar, pela santidade, à Sua vida divina; e, pelos Santos
canonizados agora, nos apela ao renovamento em Cristo, esclarecido e fiel,
mediante o amor generoso e abnegado, e fraternal. Ao saudar e abencoar,
cordialmente, todos os sedentos de ideal, jovens, donzelas e adultos, famílias
cristás, neste Ano Santo de reconciliação o, diremos : vivei a mensagem deste
dia luminoso!
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