mardi 14 février 2012

Saint JEAN-BAPTISTE DE LA CONCEPTION (JUAN BAUTISTA GARCÍA RICO), prêtre de l'Ordre de la Sainte Trinité, réformateur et confesseur

San Giovanni Battista della Concezione

Follower of El Greco (1541–1614), Portrait présumé de saint Jean-Baptiste de la Conception, circa 1625, 35 x 26, Museo del Prado


Saint Jean-Baptiste de la Conception

Réformateur des Trinitaires (+ 1613)

Né à Almodovar, près de Tolède en Espagne, il entre chez les religieux trinitaires qu'il réforma. Il fut un grand dévot de l'Eucharistie, vivant, dans la plus stricte observance, la Règle primitive et pauvre de l'Ordre. Il endura l'hostilité de la part de nombreux trinitaires et ces épreuves le purifièrent, selon ses propres paroles. Le pape Clément VIII approuva cette réforme et les «trinitaires déchaux», comme on les appelle désormais, connurent une grande extension. Plus de trente-quatre maisons avaient adopté cette observance au moment de sa mort.

À Cordoue en Espagne, l’an 1613, saint Jean-Baptiste de la Conception (Jean Garcia), prêtre de l’Ordre de la Sainte Trinité, qui entreprit la restauration de l’Ordre et la soutint avec le plus grand empressement au milieu de graves difficultés et d’épreuves sévères causées par certains frères.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/5737/Saint-Jean-Baptiste-de-la-Conception.html

San Giovanni Battista della Concezione

Cordoba - Iglesia de Nuestra Señora de Gracia, Trinitariios

L'église des Trinitaires de Cordoue.


Saint JEAN-BAPTISTE DE LA CONCEPTION

Trinitaire, Réformateur,

1561-1613

Jean-Baptiste Garcias naît en 1561 à Almodovar del Campo (diocèse de Tolède) là où vit le jour également son oncle S. Jean d'Avila. Dans son foyer très chrétien, il bénéficie, encore enfant, d'une visite prophétique de sainte Thérèse d'Avila qui parcourait l'Espagne pour ses fondations.

A 19 ans, il devint trinitaire et fut ordonné en 1585. Il avait le charisme de la prédication.

En 1596 au monastère de Valdepenas, après dix années d'une vie religieuse à la fois studieuse et humble, il eut la révélation de rendre aux trinitaires l’esprit de leur règle primitive, dans la ligne du Concile de Trente. Il décide avec d'autres religieux de vivre le mouvement de réforme au sein de son ordre, ce qui le situe bien dans la ligne du Concile de Trente, mais cela lui crée aussi des difficultés.

Ayant donc rétabli la règle de stricte observance celle-ci rencontra l’hostilité des pères trinitaires, habitués à des compromis prétendument par souci d’efficacité.

Il se rendit à Rome et en 1599 Clément VIII (1592-1605) approuva la règle des Trinitaires déchaux.

Malgré cela, il fut mis au cachot par des frères récalcitrants, mais Jean-Baptiste de la Conception résista et une fois libéré instaura le retour à une vie plus contemplative, à la fidélité de la rédemption.

Élu supérieur d'un couvent il éprouve le besoin de se mettre sous la protection de la sainte Vierge, s'appelant désormais Jean-Baptiste de la Conception. Il part alors à Rome pour faire approuver les Trinitaires réformés. Après deux ans de séjour, il obtient l'approbation écrite de Clément VII. Néanmoins l'épreuve l'attend à son retour: ses religieux le mettent au cachot; mais ils finissent par s'enfuir après l'avoir libéré. Pendant une dizaine d'années, Jean-Baptiste fait de nouvelles fondations de "Trinitaires déchaussés". Épuisé par ses travaux, il tombe malade à Cordoue et meurt à 51 ans, le 14 février 1613.

Il fut béatifié en 1819 et canonisé en 1975 par Paul VI.

SOURCE : http://ut-pupillam-oculi.over-blog.com/article-5640672.html

San Giovanni Battista della Concezione

Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas

Couvent des Trinitaires à Valdepeñas, berceau de la réforme.

San Giovanni Battista della Concezione

Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas

Couvent des Trinitaires à Valdepeñas

San Giovanni Battista della Concezione

Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas

Couvent des Trinitaires à Valdepeñas.

San Giovanni Battista della Concezione

Convento de los Padres Trinitarios S. XVI. Valdepeñas - Convento de los Trinitarios, Valdepeñas

Couvent des Trinitaires à Valdepeñas.


Saint Jean-Baptiste de la Conception

La réforme de l'Ordre Trinitaire est l'oeuvre de Jean-Baptiste de la Conception (1561-1613). C'est à Valdepenas (Ciudad Real) que s'établit la première communauté de trinitaires déchaussés. Par le bref Ad militantes Ecclesiae (1599), le pape Clément VIII donnait son aval à la Congrégation des frères réformés et déchaussés de l'Ordre de la Très Sainte Trinité, instituée pour observer dans toute sa rigueur la Règle de saint Jean de Matha.

Jean-Baptiste de la Conception fonda 18 couvents de religieux et un couvent de moniales. Il vécut et transmit à ses fils un intense esprit de charité, de prière, de recueillement, d'humilité et de pénitence, en insistant tout particulièrement sur le maintien d'une réelle communion avec les captifs et les pauvres. La relation personnelle à la Trinité, comme centre vital et source de la charité, est un thème central dans ses expériences et ses enseignements.

SOURCE : http://www.trinitari.org/Francese/L'ordine/La%20Riforma%20Trinitaria.html

San Giovanni Battista della Concezione

Teatro-Auditorio Francisco Nieva y monumento a San Juan Bautista de la Concepción (Valdepeñas, Ciudad Real)

San Giovanni Battista della Concezione

Teatro-Auditorio Francisco Nieva y monumento a San Juan Bautista de la Concepción (Valdepeñas, Ciudad Real)


« Saint Jean Baptiste de la Conception »

par le père Thierry Cazes, curé de Sisteron (2 mai 2010)

Exposé du matin (10h30-11h00)

Introduction

Il n'est pas sûr que vous connaissiez saint Jean-Baptiste de la Conception né en 1561 et mort en 1613. Le contraire m'étonnerait pour une simple raison. Ses écrits n'ont pas bénéficié d'une large diffusion. Les œuvres complètes, regroupées en huit volumes, ne connurent qu'une édition en 1830. Il n'existait rien en langue française jusqu'à la publication, en 1992, d'un petit livre intitulé «Pensées mystiques», édité au Cerf. Cet ouvrage est une collection de 701 citations puisées dans le deuxième tome des œuvres complètes. Saint Jean-Baptiste de la Conception a été canonisé le 25 mai 1975. La question s'est posée de le faire connaître à un large public. Une religieuse trinitaire s'attela à la tâche. Plutôt que de publier des œuvres significatives elle préféra présenter un florilège autour d'un certain nombre de thèmes. Je regrette ce choix car la meilleure manière d'apprécier un auteur c'est encore de le lire sans coupures. Mais ne nous plaignons pas. Sans ce travail Jean-Baptiste de la Conception ne serait pas connu. On s'étonnera qu'il ait fallu si longtemps pour connaître quelques traits de sa spiritualité. Lui-même savait qu'il devait rester ignoré puisqu'il écrivait : « Il me faudra de longues années pour qu'on me connaisse ; ainsi on ne saura pas qui je fus ; car Dieu, connaissant mon orgueil, a voulu user avec moi d'une si grande miséricorde, que personne ne voyant nulle part mon nom écrit, ne risquera de m'attribuer, ce qui en fait est à Dieu seul. »

Le choix de cet auteur répond aussi à des raisons pastorales puisque le berceau de l'ordre des Trinitaires se trouve chez nous, à Faucon de Barcelonnette. Aujourd'hui quelques frères vivent au couvent et accueillent des retraitants.

Biographie

Je vais brosser à gros traits sa biographie afin que nous situions un peu mieux le personnage.

On a dit que le XVI° siècle était le siècle de la sainteté espagnole. Il suffit de citer des noms comme saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d'Avila pour s'en convaincre. Depuis déjà longtemps des voix s'élevaient dans l'Eglise pour demander une réforme mais les autorités ne bougeaient pas. Il fallut la protestation d'un Luther et le schisme qui s'ensuivit pour que l'Eglise catholique se dispose aux changements indispensables. Le concile de Trente impulsa un élan de renouveau qui atteignit les forces vives de l'Eglise et conduisit un grand nombre d'Ordres religieux à entamer une réforme en revenant au charisme de leur fondateur. L'Ordre des Trinitaires participa à ce vaste mouvement de retour aux sources. Un homme se leva et entreprit de réformer cet Ordre. Ce fut Jean-Baptiste de la Conception.

Jean Garcia, de son nom de naissance, est né en 1561 à Almodovar dans la Province de Tolède. On retiendra que ses parents accueillirent sous leur toit sainte Thérèse d'Avila au cours d'un de ses nombreux périples. En voyant l'adolescent, elle aurait dit : « Ce sera un grand saint, maître d'âmes, et réformateur d'un ordre dont on parlera. » Cette parole exerça-t-elle une influence sur le développement spirituel de Jean ? Nous l'ignorons.

Après des études universitaires il entre en 1580 dans l'ordre des Trinitaires, au couvent de la Sainte Trinité de Tolède. Pour quelle raison choisit-il cet ordre alors que son expérience de Dieu le poussait naturellement vers le Carmel ? Nous l'ignorons. Toujours est-il qu'il prend comme nom de religion celui de Frère Jean-Baptiste Rico, en mémoire de son grand-père. L'année suivante, il prononce ses vœux perpétuels. Ses supérieurs l'envoient à l'université d'Alcala, quatre années, suivre une formation théologique. Entre-temps, en 1581, Thérèse d'Avila meurt âgée de 67 ans. Très vite son charisme pour la prédication le distingue. En 1589, à 38 ans, il est nommé grand prédicateur de plusieurs couvents. Jean de la Croix meurt en 1591 à l'âge de 49 ans. Un événement décisif se produit en 1596. Un violent orage le surprend en chemin. Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé mais il ne fut plus le même. Il entre dans une période de très grande mortification. Il fait le vœu de revenir à la règle primitive et de la suivre de manière radicale. Il est toujours très estimé dans son Ordre puisqu'on le nomme supérieur d'un couvent. Il fonde un hôpital.

Tout semble aller pour le mieux. Du moins la première année. Car, dès la seconde année, la maison se vide. Sans doute l'austérité de Jean-Baptiste décourage-t-elle les candidats à la vie religieuse. C'est en 1597 que commencent les manifestations démoniaques. Rappelez-vous Jean-Marie Vianney, le saint curé d'Ars, empêché de se reposer à cause des bruits et de coups nocturnes de celui qu'il nommait le grappin. Avec Jean-Baptiste ce ne sont pas des bruits assourdissants mais la manifestation du démon sous l'aspect d'un gros chien qui terrorise les proches. Nous comprenons mieux la chute des vocations dans ce couvent. La même année, Jean-Baptiste se rend à Rome avec l'espoir d'obtenir l'autorisation de réformer son Ordre.

On s'attendrait à ce que ses frères se réjouissent de revenir à une vie plus radicale. C'est ignorer la force d'inertie qui s'empare des êtres humains une fois qu'ils s'éloignent des chemins de Dieu. Jean-Baptiste est en butte à l'hostilité affichée de ses frères qui entrent véritablement en guerre contre lui pour le réduire fusse physiquement. On peut parler de haine à son égard. Mais il tient bon, assuré d'œuvrer pour le Seigneur. En butte à la persécution, il se réfugie 16 mois chez les Carmes déchaussés qui reconnaissent sa valeur et voudraient l'accueillir. Mais, Jean-Baptiste garde l'habit trinitaire. Il est Trinitaire et le restera même si son être profond épouse la spiritualité du Carmel. Une crue du Tibre faillit le déloger. Les éléments semblent se déchaîner contre lui. Les Trinitaires voyant qu'il demeure au Carmel le considèrent comme un transfuge et nomment une autre personne aux responsabilités qu'il assumait. Jean-Baptiste est assailli par le doute. Dieu lui confie-t-il vraiment la réforme de l'Ordre ou s'est-il tout bonnement trompé de vocation ? D'autant qu'on fait courir sur sa personne des ragots d'une rare méchanceté. Durant cette période, sa vie mystique s'approfondit. Il est sujet à des visions dont toutes ne sont pas réconfortantes. Une vision le laissera une semaine entre la vie et la mort. Nous savons qu'il eut une vision mystique de l'enfer et qu'il en fut très éprouvé.

La situation se dénoue en 1599. Le pape Clément VIII lui accorde enfin le feu vert pour entreprendre un grand mouvement de réforme des Trinitaires à la condition de fonder au moins huit couvents abritant 12 frères. Un de ses frères pris par un excès de folie essaiera de le poignarder. Vous le voyez, entre religieux à cette époque les relations n'étaient pas toujours bien fraternelles. Jean-Baptiste doit encore se défendre des Trinitaires qui refuse d'entendre parler de réforme. On veut le saisir et le jeter au cachot. Il est sauvé en montrant le précieux document signé du pape.

Le 8 décembre 1599, il change de nom alors que la réforme s'engage et sera désormais connu sous le nom de Jean-Baptiste de la Conception. Pour distinguer les Trinitaires réformés de ceux qui ne le sont pas, une modification est apportée à l'habit religieux. Le premier couvent est fondé à Valdepanas. On parlera désormais de Trinitaires déchaussés et de Trinitaires chaussés.

Les difficultés ne sont pas terminées. Au cours d'une nuit, les Trinitaires chaussés investissent la petite communauté et mettent la main sur Jean-Baptiste qui est ligoté sans ménagement ainsi que des novices. Certains s'enfuient. Un, plus courageux, parvient à les libérer.

Dès l'année 1601, les fondations vont se multiplier. Une loi spirituelle semble se dessiner. Quand l'œuvre est de Dieu, les persécutions loin de l'empêcher lui donnent une rare fécondité.

Les manifestations démoniaques se répètent sans que la peur ne vide cette fois-ci le couvent. Aux trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, Jean-Baptiste en ajoute un quatrième : celui de ne prétendre à aucun titre et aucun honneur. Il est devenu un contemplatif de la Croix et son désir de dépouillement est à la hauteur de son amour du crucifié.

Désormais les Trinitaires déchaussés vont connaître un fort développement.

L'année 1608 doit être marquée de rouge. Le nonce apostolique se rend au couvent de Madrid pour faire la vérité sur toutes les calomnies dont on ne cesse d'accabler Jean-Baptiste et ses frères. Après six mois d'enquête serrée, la vérité triomphe définitivement. Le nonce déclare qu'il n'y a pas trace de « l'ombre d'un péché véniel dans le couvent », ce qui signifie que la communauté est exemplaire et que des germes de sainteté y sont perceptibles.

Jean-Baptiste donne sa pleine mesure de prédicateur dans l'église de son couvent. Et de tout Madrid on se déplace pour l'écouter. Sa santé chancelle. On l'opère de calculs rénaux. La chirurgie de l'époque n'est pas celle d'aujourd'hui. A l'issue de l'opération, le chirurgien n'en revient pas de l'énorme calcul qu'il vient d'extraire et laisse échapper ces paroles : « Quelle sauvagerie ! On ne ferait pas ça à une bête ! »

Le 14 février 1613, il s'éteint au couvent de Cordoue. Dix-huit couvents de religieux et un de religieuses auront été fondés en un peu plus de 10 ans.

Pour conclure, je vous donne quelques dates. Sa cause est introduite à Rome en 1677. En 1726, ses écrits sont reconnus fidèles à l'enseignement de l'Eglise. Le 26 septembre 1819, le pape Pie VII le déclare Bienheureux et Paul VI le canonise le 25 mai 1975.

Pour commencer

Cette après-midi, j'essaierai de vous présenter quelques points forts de sa spiritualité. Mais avant de célébrer l'Eucharistie, je vais commenter rapidement le premier chapitre intitulé « Les chemins de la perfection ». Les 35 pensées réunies sous ce titre développent la parole du Christ qui nous engage à « entrer par la porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent. » (Mt 7, 13-14). J'espère ne pas déformer ses propos en les commentant assez librement. Je ne retiens pas tous les aspects de sa pensée mais les points susceptibles de nous aider aujourd'hui sachant que nous ne sommes pas des religieux et que nous ne disposons pas de toutes les heures de la journée pour vaquer aux choses de Dieu.

La peur est une illusion

Jean-Baptiste a le souci de nous affranchir de la peur qui nous paralyse quand nous entendons évoquer les exigences de la vie spirituelle. Si nous n'avions vécu que dans la plaine avec pour unique horizon des lignes vallonnées, nous serions apeurés du récit de certains alpinistes qui racontent les difficultés de la haute montagne et les dangers à éviter. Notre imagination nous convaincrait vite que tout cela est réservé à une élite et que jamais nous n'aurons le pied montagnard. Alors qu'il est facile de marcher en montagne sans pour autant franchir des crevasses ou gravir des parois rocheuses. Ce n'est pas la réalité de la montagne qui nous effraie mais le récit de certains montagnards et les photos impressionnantes qu'ils en ramènent. Appréciez cette remarque de Jean-Baptiste qui ne manque pas de justesse : « Ce qui a rendu difficile le chemin de la perfection, c'est le fait qu'il est peu fréquenté et que ceux qui le suivent sont eux-mêmes bien singuliers. » (2). « Singuliers » dans leurs attitudes mais aussi dans leur manière de rendre compte du chemin parcouru. Aussi notre saint ajoute-t-il : « Si ce chemin passe pour difficile, c'est parce qu'il y en a trop peu qui, l'ayant emprunté, savent rendre compte de sa véritable suavité et de sa douceur. » (10). Nous pensons que la vie spirituelle se conjuguent en termes de pénitence, d'effort, de renoncement, d'austérité, de croix... mais il n'est pas sûr que nous l'aurions décrite avec les mots très engageants de « suavité » et de « douceur ». Il y a donc un problème de perception. Ceux qui s'engagent sur la voie de la perfection y trouvent une plénitude inouïe et pour ceux qui en entendent parler, sans la fréquenter, elle opère comme un repoussoir. Jean-Baptiste veut modifier notre regard pour nous donner le goût de nous avancer sans crainte : « Si, vue de loin, la voie paraît difficile, dès qu'on s'approche, c'est un arbre merveilleusement beau, chargé de fruits célestes. » (7). Il faut oser répondre à la parole du Christ et quitter le chemin large et spacieux pour franchir la porte étroite. Une condition préliminaire est la confiance en Dieu. S'il nous invite à nous aventurer sur les chemins de l'Evangile ce n'est pas pour nous abandonner dès les premiers pas. Jean-Baptiste écrit : « Une des difficultés rencontrées sur ce chemin pour ceux qui y sont engagés, est de conserver leur confiance en Dieu et de s'abandonner entre ses mains. Car le Seigneur étant celui qui triomphe des difficultés, il lui suffit que, de notre côté, nous mettions notre volonté à lui appartenir et à lui donner la main pour qu'il nous guide. » (12)

Pour terminer avec ce premier point, la peur de nous engager dans une voie mortifère, je cite une dernière réflexion du saint qui n'est pas une astuce pédagogique pour nous pousser aux premiers pas mais une vérité dûment vérifiée : « Ame dévote, toi qui veux progresser et devenir meilleure, l'unique difficulté qui te retient, c'est de penser qu'il y a une difficulté. Il n'en est point d'autre que celle que tu crées, car déjà Dieu t'aime et t'attend. Garde courage puisque ce qui t'arrête c'est seulement la grandeur des choses que tu vas recevoir. » (17).

Tout ce qui vient d'être dit se résume finalement en ces quelques mots : « Ayons confiance en Dieu, et que notre lâche nature ne s'angoisse plus de la nouvelle vie qui nous attend. » (13)

La séduction du chemin large

Le chemin large et spacieux est la vie où l'être humain se néglige en se laissant conduire par ses instincts et dominer par ses passions. Il se rend imperméable au mystère de la présence de Dieu et son existence est un long naufrage. Jean-Baptiste voudrait nous secouer en nous aidant à prendre conscience de la nécessité d'une authentique conversion. Il emploie des mots brutaux en espérant qu'ils nous arracheront à notre torpeur : « Il n'y a que les fous et les insensés pour suivre un tel chemin » (3) ; « Aveuglés par leurs passions, ils se perdent dans la vanité du monde » (5) ; « Le mal a ses charmes, ses attraits et ses agréments... : vus de l'extérieur, ils paraissent agréables, et ils entraînent derrière eux les imbéciles qui approchent ces plaisirs... » (6). L'accumulation de mots dépréciatifs : fous, insensés, aveugles, imbéciles... veut conduire à une réaction salutaire. Jean-Baptiste n'est pas un prédicateur qui promet le feu de l'enfer aux impénitents mais un être brûlé d'amour pour Dieu qui voudrait qu'un plus grand nombre connaisse cette brûlure.

Si les hommes et les femmes soupçonnaient les premières joies reçues quand on se détourne résolument du chemin large et spacieux pour s'avancer par le chemin resserré, ils s'y précipiteraient : « O Seigneur, qui pourra dire le plaisir qu'une âme reçoit lorsqu'elle se voit tirée des taudis, des bourbiers et des galetas du monde ! Elle en est confondue et étonnée, de ne pas avoir vu plus tôt la différence entre des obstacles vains et l'immense miséricorde de Dieu qui, par une victoire sur des choses si futiles, donne en récompense des choses si précieuses. » (30).

L'âme ne se dégage pas du bourbier par elle-même. Il faut une intervention décisive de Dieu sans laquelle nous ne pouvons « avoir des pieds pour sortir des ravins et des bourbiers où nous nous trouvons actuellement. » (29).

Jean-Baptiste a suffisamment épilogué sur les enjeux du choix de Dieu. Il s'adresse maintenant à ceux et celles qui veulent bien avancer : « Je ne parle pas ici des débutants, ni des gens qui restent sur le bord de la rivière, en regardant l'eau couler... Je ne parle que de celui qui s'est jeté à l'eau, et qui a bien voulu se laisser porter par les immenses miséricordes de Dieu. » (33).

Premières grâces

Il n'est pas rare que les premiers pas soient accompagnés de grandes grâces. C'est un peu comme si l'âme encore bébé avait besoin d'être portée. Mais si la maman ne lâche pas son petit il ne saura jamais marcher. Quand elle le lâche, il ne sent plus la douceur de ses bras mais il demeure sous son regard. De même, les grâces sensibles sont des aides mais elles ne doivent pas être recherchées pour elles-mêmes. Leur fonction est de nous affermir dans la foi et de nous apprendre la confiance en Dieu. Une fois engagé sur le chemin de la perfection, il ne faut pas s'arrêter aux premières joies mais les traverser en quelque sorte et tendre vers d'autres biens. Quitter les grâces qu'on connaît pour s'avancer vers l'inconnu suppose une capacité à se détacher des dons reçus pour aller à Dieu indépendamment de tout ressenti. Autrement dit, quitter ce que l'on connaît pour l'inconnu est pénible à moins de désirer Dieu pour lui-même et de ne pas être en quête exclusive des biens qui tombent de sa main. Il faut apprendre l'art de marcher vers ce qu'on ne connaît pas en sachant que pour accueillir la nouveauté il faut lâcher ce qu'on croit posséder : « Il arrive que ceux qui s'engagent dans le chemin de la perfection s'enivrent dès les premières gorgées de vin, et comme on dit, cela leur monte à la tête, et... ils ne vont pas au-delà, contrairement à un saint François ou un saint Dominique. » (26) ; « Ainsi opère la grâce : elle sert de réconfort pour le cœur, et le prépare à subir de nouvelles difficultés » (23). Jean-Baptiste dégage ce que je crois être une loi spirituelle. Les dons reçus disposent ordinairement à franchir les obstacles. Une grâce est en quelque sorte l'annonce d'un examen de fin d'année scolaire. Si nous sommes en Maternelle c'est la promesse d'entrer prochainement en Cours préparatoire. Et ainsi de suite...

Voilà donc un premier contact avec Jean-Baptiste de la Conception. Nous l'avons écouté. Il emploie un langage imagé, agréable et très évocateur. Nous poursuivrons notre lecture après le déjeuner.

Exposé de l'après-midi (14h00-15h00)

Je dois préciser à nouveau que l'enseignement de Jean-Baptiste de la Conception ne nous est connu que par un échantillonnage de citations dont nous ignorons le contexte précis. Sans doute la prédication pour le plus grand nombre. Vouloir présenter un auteur sans avoir entre les mains le texte intégral c'est risquer des erreurs d'interprétation, induire des significations que Jean-Baptiste de la Conception récuserait peut-être. Mais il n'y a pas moyen de faire autrement. Toute présentation est par conséquent sujette à caution. J'espère être respectueux de cette spiritualité tout en étant conscient de la faire passer à travers le prisme de ma personne. Si vous lisez le petit livre « Pensées mystiques » qui est la seule source dont je dispose, il est probable que vous proposerez une autre approche. J'ai sélectionné la matière en vous épargnant par exemple ce qu'il dit des tribulations et des croix inhérentes à tout parcours authentique car son discours s'adresse à des gens expérimentés et non à des commençants que nous ne cessons d'être. Ce choix est discutable mais il fallait bien opérer un tri. Nous n'avons qu'une petite heure. Si, au terme de cet exposé, l'envie vous prenait de lire l'auteur, j'aurais atteint mon objectif.

Trois états sur le chemin de la perfection

Jean-Baptiste distingue trois états sur le chemin de la perfection : ceux qui débutent, ceux qui s'approchent et ceux qui arrivent (241). La conduite à tenir n'est pas la même selon qu'on est un débutant, un progressant ou en passe d'aboutir. Prenons l'exemple de l'écriture. Le débutant apprend les lettres de l'alphabet, les calligraphie avec application, et bredouille les syllabes puis les mots avec peine. Le progressant lit sans difficulté et écrit en respectant la grammaire. Celui qui maîtrise l'écriture maîtrise la lecture et peut se risquer dans l'étude d'œuvres exigeantes. Si on demandait au commençant les compétences d'un progressant, il baisserait rapidement les bras considérant la tâche comme impossible. Ainsi, l'enseignement spirituel doit tenir compte de la situation des personnes et donner à chacun ce qui lui correspond sous peine de le décourager. Cela est évident, encore faut-il respecter cette règle et être à même d'évaluer l'état de la personne pour l'enseigner convenablement sur la conduite à tenir.

Les débutants

Je me borne cette après-midi à la situation des débutants. Jean-Baptiste est un maître qui a le souci de ne pas encombrer inutilement le chemin. Ainsi écrit-il : « Il ne faut pas surcharger ceux qui débutent, pas plus que ceux qui s'approchent, ou ceux qui ont déjà atteint un certain degré de perfection. Parce que cela arrive souvent : quand un homme est fragile dans la vertu, si on commence à lui découvrir la croix et les souffrances, il recule et retourne d'où il est venu. » (242). Comment inviter une personne à dépasser la peur pour avancer sur le chemin de la perfection ? C'est une vraie question qui demande une réponse claire. On voit bien comment faire avancer un âne qui refuse de se mouvoir. L'art de la carotte réussit parfois à le déplacer. Je dis 'parfois' car les sœurs de Saint Jean, qui vivent pas très loin d'ici, ont des ânes et la carotte, ou tout autre dérivé, n'assure pas toujours la réussite. L'âne est bourru. Quand il décide de prendre racine en un lieu il est bien difficile de le déménager. Dieu use d'une pédagogie appropriée qui vise à dénouer nos peurs en nous donnant le désir de nous engager. Jean-Baptiste n'hésite pas à recourir à l'image du galant qui séduit sa belle pour se faire aimer. «Il semble que dans les débuts, Dieu soit avec une âme comme un galant dans ses premières visites à celle qu'il souhaite pour femme : car, lui montrant ses trésors et ses richesses, il lui dit mille compliments, en l'appelant « ma reine », « ma dame et ma vie » et d'autres noms pour lesquels il lui découvre combien il désire sa compagnie ; jusqu'à ce qu'elle voie clair en elle-même, et qu'il ne soit plus nécessaire d'user de tant de paroles, ni de lui faire des guirlandes ou des couronnes de roses, de fleurs ou de pierres précieuses. C'est ainsi que Dieu procède, désireux de s'attacher le juste qui n'est pas encore parvenu à découvrir ses secrets, ses douceurs et ses bienfaits. Après comme cette personne grandit peu à peu dans l'amour, alors, d'une façon plus intime, il fait part de ses peines, de la croix et des tourments qu'il a eus dans ce monde et qu'il a soufferts pour les hommes » (244). Je pense que son auditoire devait sourire. C'est une bonne manière de retenir l'attention des personnes tout en disant des choses importantes.

Notre saint parle de l'agir de Dieu en faveur du juste. Dieu veut « s'attacher le juste ». Cette expression est importante. Le juste est celui qui essaie d'avoir une vie droite. Ce qui suppose une éthique et une éthique évangélique. Le préalable est donc de corriger notre vie le mieux possible pour la conformer aux exigences évangéliques. On relira par exemple le Discours sur la montagne en Mt 5-7. Le commençant n'est pas un commençant au sens d'une personne qui ne connaîtrait rien à l'Evangile et qui se mettrait en marche. Jean-Baptiste voudrait conduire les âmes à l'union à Dieu ou, du moins, en suggérer les conditions. Ceux qu'il nomme les commençants sont ceux qui mènent une vie chrétienne et que Dieu appelle sur le chemin de l'union. Ils ont une conscience droite et essaient, autant qu'ils le peuvent, de mener une vie irréprochable. C'est à ceux-là que s'adresse le saint Trinitaire. On considère parfois que la vie morale est le but de la vie chrétienne. Pas du tout. Le but de la vie chrétienne est d'être enflammé d'amour pour Dieu, d'un amour qui reflue sur toutes nos relations humaines. Un tel amour n'est pas un sentiment sympathique que nous éprouverions pour les êtres humains mais un embrasement de l'être. Le passage de la vie morale à la vie mystique ne relève pas de notre volonté. Il est un don de Dieu. Jean-Baptiste prenait l'exemple du galant qui s'approche de la femme, attire son attention, lui montre ses richesses et finit par l'attirer à lui. La femme n'imaginait même pas qu'un galant puisse s'intéresser à elle. Dieu est le galant de nos âmes. Il nous courtise pour nous faire entrer dans l'amour. Les premiers pas de la vie mystique sont ordinairement accompagnés de faveurs toutes particulières, qui poussent sans difficulté l'âme vers la porte étroite. Une fois que l'âme connaît les premiers assauts de l'amour et apprend à se donner en retour, le Christ l'éveille à l'intelligence de la Croix. Le meilleur résumé est encore celui que nous en donne l'apôtre Paul : « Le Fils de Dieu m'a aimé et s'est livré par moi. »

S'il est impossible de mettre le pied sur le chemin de la vie parfaite sans que Dieu nous y attire on comprend que Jean-Baptiste réagisse aux conseils de certains accompagnateurs qui contraignent les débutants à se plier à tout un arsenal ascétique qui n'est pas sans valeur mais inapproprié pour l'instant. « C'est une erreur pratiquée assez fréquemment avec ceux qui commencent à progresser dans la vertu : à peine se sont-ils décidés, qu'on les accable de mortifications » (246) alors qu' « il est nécessaire de les mener tous par des caresses et des faveurs, jusqu'en un lieu sûr, d'où ils ne pourront point s'échapper facilement. » (245). J'ignore comment les directeurs de conscience, comme on les appelait alors, dirigeaient les âmes mais les saints ont toujours pris en pitié ceux et celles qui auraient pu avancer plus vite et qui en ont été empêchés par de mauvais conseillers. « Il ne faut pas accabler les débutants par des mortifications, des cris ni des mots parce que ça suffit pour les faire revenir en arrière. » (254).

On l'aura compris. Le commencement de la voie qui conduit à l'union à Dieu suppose une juste appréciation de l'accompagnateur qui aura à cœur d'encourager l'âme à « désirer les parvis du Seigneur », selon la belle expression d'un Psaume, plutôt que de l'accabler de mortifications plus aptes à la détourner de la voie que de l'y inviter préssamment. Puisque je viens d'évoquer l'union à Dieu qui est tenue comme le but ultime de la vie chrétienne, voyons comment notre saint l'évoque.

Union à Dieu

Ce qu'on nomme l'union à Dieu est le fruit du « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force et de tout ton esprit.» Si l'amour de Dieu est vécu dans toute son intensité l'être se transforme. L'union à Dieu est l'état qui résulte d'un tel amour. En cela, l'union à Dieu n'est pas réservée à un petit nombre de personnes mais à tout disciple car le Christ nous en fait le commandement.

Afin d'éviter de la chosifier en la cloisonnant dans une définition rigide, Jean-Baptiste rappelle qu'il existe différentes formes d'union à Dieu. Certaines sont plus imparfaites que d'autres (166). Quoiqu'il en soit des degrés dans l'union divine ils ont en commun de détacher l'âme de manière radicale avec toute chose pour que Dieu occupe la première place. Quand rien de ce monde ne s'interpose entre l'âme et son désir de Dieu se réalise quelque chose qu'on peut nommer une certaine union à Dieu. Je ne vais pas trop insister sur l'union en soi car tout cela nous dépasse un peu. Cependant pour ne pas vous laisser dans l'ignorance de ce dont il s'agit, écoutons Jean-Baptiste nous en parler. Quelques citations suffiront pour nous déconcerter. « S'il s'agit d'une union et d'une transformation véritables, lorsque Dieu par sa miséricorde et par sa grâce particulière ne fait plus qu'un avec une âme, il ne doit rien rester d'elle-même, ni souvenir ni mémoire, ni connaissance, ni attachements.» (167). Ne croyez pas qu'il s'agisse des symptômes de la maladie d'Alzheimer. C'est la description d'un état très particulier où l'âme est totalement perdue en Dieu. « L'union, c'est l'unité et une transformation de Dieu dans l'âme et de l'âme en Dieu, d'une manière qui restera toujours indicible. » (169). C'est de l'ordre de l'indicible. On ne peut rien en dire non pas pour en cacher la réalité mais parce que les mots sont trop petits pour en parler. Vous avez remarqué que notre saint accole le terme de transformation à celui d'union. Si l'union est une transformation, une refonte de l'être, une saisie de tout ce que nous sommes par le Tout qu'est Dieu, une telle réalité ne peut être connue que par coïncidence. Il faut coïncider avec cette expérience pour la connaître et le langage est impuissant à la suggérer. C'est pourquoi Jean-Baptiste avoue que malgré tout ce qu'on a pu en dire nous n'en savons rien car cela ne s'apprend pas dans les livres. « Tout ce qui a été dit sur le sujet s'est attaché soit au chemin qui y conduit, soit aux effets constatés dans une âme, car sur l'union elle-même, quand une âme ne s'appartient plus mais qu'elle ne fait plus qu'un avec Dieu d'une façon admirable, divine, souveraine et sublime, alors personne ne peut plus en parler, ni savoir ce que c'est. » (168). Méfions nous des livres qui en parlent d'abondance comme si les auteurs en connaissaient les moindres recoins. « L'union parfaite avec Dieu ne peut pas se décrire : parce que si je dis ce que c'est en moi, je dis ce que moi je suis, et si je dis ce que moi je suis, je ne dis pas ce qu'est cette union, parce que l'union parfaite c'est être Dieu, et si je dis que je suis Dieu, alors j'ai tort, parce que le fait même que je le dise prouve que c'est moi qui parle. » (172). Vous voyez la difficulté du saint à en parler. Il lui faudrait construire un langage qui éradique toute altérité entre Dieu et l'âme tout en maintenant l'altérité car dans l'union Dieu reste Dieu et l'âme bien que transformée reste âme. Sainte Thérèse d'Avila use d'une image plus explicite. Si nous prenons deux cierges, l'union serait ce qui se passe quand les deux flammes se touchent. Elles n'en forment plus qu'une. Mais que les cierges s'écartent et les deux flammes réapparaissent. Je cite de mémoire. Je pense qu'elle est plus subtile que ce que j'en ai retenu. Pour en terminer avec l'union puisque nous ne pouvons rien en dire sans en déformer la réalité, je donne à nouveau la parole à Jean-Baptiste : « Dire qui est Dieu est impossible ; de même il est impossible de dire et de déclarer quel genre de chose est cette union parfaite entre Dieu et une âme ». (173).

Cependant, Jean-Baptiste éprouve le besoin de mettre en garde contre une méthode qui avait cours de son temps et qui s'arroge la prétention de conduire presque sans effort à l'union. « J'ai entendu dire à quelques-uns qu'on leur apprend à s'unir à Dieu, sans qu'ils pensent à rien, sans qu'ils s'élèvent ou s'éveillent par des discours ou des pensées saintes ; et je ne voudrais pas que ce fût un gaspillage de temps inutile, parce qu'il est illusoire de penser que celui qui n'est pas préparé par des exercices particuliers, rien qu'en se mettant à genoux et après quinze jours de pratique de l'oraison sans penser à rien, va pouvoir s'unir à Dieu ! Ce que je pense qui risque de lui arriver c'est plutôt de s'endormir ou de s'abêtir complètement, car sans la pensée, il ne parvient nulle part. » (185).

Je n'ai pas cherché à reconstituer le chemin vers l'union à Dieu en glanant des indices dans le tissu de citations qui composent l'ouvrage que j'utilise. Cependant, il faut dire un petit mot sur le détachement. Cela nous permettra de mieux comprendre les enjeux de la vie monastique mais aussi ce que vivent des laïcs dans le monde.

Détachement

Un des préalables à l'union est le détachement. « La difficulté du détachement des choses d'ici-bas naît de l'amour que nous leur portons, des rapports et des relations que nous avons avec elles.» (200). Le détachement se décline de multiples façons selon l'appel que le Seigneur nous adresse. Mais je crois qu'on ne peut pas envisager une authentique suite du Christ sans l'investir fusse à petite dose. Quand le Christ enseigne : « Où est ton trésor, là sera aussi ton cœur » (Mt 6, 21) il nous avertit que notre cœur est susceptible d'être encombré par des réalités qui empêchent la venue du Royaume. Par cœur il faut entendre nos désirs, nos pensées, ce qui nous motive vraiment. Par exemple, l'amour de l'argent et des biens qui en découlent occupe peut-être la première place dans notre vie au point d'éteindre en nous tout désir de Dieu. C'est pourquoi Jésus enseigne qu' « il est difficile à ceux qui ont des richesses de pénétrer dans le Royaume de Dieu. » (Lc18, 24). Ce n'est pas l'argent en soi qui est dénoncé mais un attachement démesuré à l'argent qui occulte toute possibilité de vie spirituelle. Ce qui est dit de l'amour de l'argent doit aussi s'entendre de cette soif que nous avons de paraître devant les hommes, de nous construire une image sociale valorisante, ou de désirs plus ou moins avouables auxquels nous aliénons notre volonté. C'est une question qu'on peut raisonnablement se poser. Quels sont les attachements qui m'éloignent de l'Evangile ? Le détachement exigé ne touche pas seulement les choses de ce monde mais aussi nos relations les plus intimes. Qui n'a jamais ressenti comme un mal être en écoutant cette parole de Jésus : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc 14, 26) ? Nous comprenons pourtant ce qu'enseigne le Christ. Il nous demande de ne rien lui préférer, de lui donner la première place. Ce qui n'implique pas de rejeter ceux qui nous sont chers mais de donner au Christ un amour de préférence. Cela n'est possible que si l'Esprit nous attache au Christ. On ne se détache pas pour le plaisir de se détacher mais l'attachement au Christ, qui est une œuvre de l'Esprit, nous détache peu à peu de tout pour que notre être en son entier puisse librement venir à Dieu. C'est cela que nous devons saisir pour ne pas interpréter faussement Jean-Baptiste de la Conception. Le détachement est requis pour nous attacher plus intensément au Christ. Cette courte introduction devrait nous permettre d'écouter le saint sans prendre peur.

Il se permet une lapalissade pour être bien compris. « Les choses qu'on aime le plus sont celles qui nous sont le plus intimement liées. » (201). Aimer une chose nous lie à elle, crée un lien dont nous ne mesurons par toujours la force. Je prends un exemple que chacun comprendra. Nous regardons en moyenne deux heures de télévision par jour. Quand on nous fait remarquer qu'il s'agit d'une dépendance nous nous défendons en disant que nous pourrions nous en passer si nécessaire. Pourtant ceux et celles qui s'y essaient éprouvent une très grande difficulté pour l'éradiquer. Il faut apprendre à jeûner de télévision pour comprendre combien nous y sommes attachés et parfois dans l'impossibilité de nous en passer. Quand le lien existe, quelqu'en soit la nature (la télévision, une mauvaise habitude, une personne, ou tout autre chose) nous ne pouvons vérifier notre dépendance qu'en oeuvrant pour nous en défaire. Nos attachements ne sont pas nécessairement ceux que nous imaginons. La seule manière de faire venir à la lumière nos véritables liens est de nous contraindre à nous tenir à l'écart de certaines choses pour constater si cet éloignement nous est pénible ou non. Je trouve regrettable que des vocations monastiques n'aient pas abouti parce que la personne n'est pas parvenue à se défaire de son envie de fumer, de son besoin d'écouter de la musique ou de regarder la télévision, de certaines affections humaines. Je n'invente rien. Je pourrais citer quelques exemples. Les attachements peuvent être puissants et s'opposer à une vie évangélique.

Le détachement dont il va être question est radical car il s'adresse à des personnes appelées à s'attacher radicalement au Christ. Il est bon pour nous d'entendre ce genre de choses, même si ce n'est pas notre chemin, pour ne pas ignorer jusqu'où la quête de Dieu conduit certains êtres. Jean-Baptiste commence par évoquer l'enjeu du détachement. Ce n'est pas un masochiste. Il nous presse de lâcher un moindre bien pour en acquérir de plus importants. « Pour s'écarter et se détacher de ces choses, il faut la connaissance claire de leur valeur, de l'importance qu'elles ont et, lorsque nous nous unissons à Dieu, elles sont changées contre des biens plus élevés. » (207). La première condition au détachement est une juste évaluation des choses. Pour y parvenir, la méditation sur la mort est une aide précieuse. Elle consiste à nous rappeler que nous sommes mortels et que nous n'emporterons rien avec nous. Cette réflexion, habituelle, relativise bien des attachements et dispose à des choix de vie plus exigeants. Nous nous détournons progressivement de l'éphémère, de ce qui est passager, pour rechercher ce qui est essentiel, ce qui vaut vraiment la peine d'être vécu. La promesse de la vie éternelle est un puissant moteur pour tourner notre désir des choses de ce monde vers les biens à venir. Il ne s'agit pas de se laisser envahir par des pensées pieuses. L'intelligence est alors éclairée et naît en nous le désir ardent d'entrer en possession de la promesse : la joie de l'Esprit, l'expérience de l'amour, la charité fraternelle, l'obtention de la douceur, la grâce d'une prière plus profonde, l'accès à la profondeur du cœur, etc. Plus on se détache du monde, selon l'expression consacrée, et plus se découvre à nous des biens dont nous ignorions jusqu'à l'existence. On lâche des choses futiles pour accueillir un autre bien. Ce lâcher-prise est une œuvre que nous sommes incapables d'accomplir si Dieu ne la rend possible. « Il est tellement difficile de se détacher complètement de ces choses, soit à cause de l'amour que nous leur portons, soit à cause de l'attachement qu'elles nous ont montré, que la présence de Dieu lui-même est nécessaire pour que notre âme s'en délivre vraiment et définitivement » (208).

Le détachement, vous l'avez compris, ne concerne pas simplement les choses extérieures mais aussi les liens qui retiennent le cœur loin de Dieu. « Ce détachement des choses de la terre touche l'intérieur et le détachement du cœur, que le Christ a appelé la pauvreté d'esprit. (209). Je ne pousserai pas davantage cet aspect. Mais nous entrevoyons que le détachement consiste aussi en une grande application pour détourner nos pensées des choses inutiles afin de les tourner vers le Christ. C'est cela le véritable détachement et la tâche la plus ardue. Mais Dieu est le maître de l'impossible. Ce ne sont pas de simples mots. Dieu accomplit ce qui à vue humaine est impossible. Celui qui le vit a tout à fait conscience d'être saisi par la force de Dieu et de ne pouvoir faire le moindre effort si Dieu ne suscitait en lui la volonté et l'agir.

Les mortifications, les épreuves

Les plus anciens parmi nous ont sans doute appris qu'il était nécessaire de se mortifier pour plaire à Dieu. Ce langage n'est plus vraiment usuel car certains mots font peur et nos contemporains ne perçoivent plus leur rapport avec la vie spirituelle. Récemment une personne me disait : « Je ne supporte plus tous ces discours qui nous invitent à nous faire du mal pour avancer prétendument vers Dieu. » Je comprends cette remarque et je la ratifie en partie. Mais quand les saints parlent de mortifications est-ce bien de cela qu'il s'agit ? Pour le vérifier nous allons écouter ce que nous en dit Jean-Baptiste et nous verrons s'il y a lieu ou non de nous en inquiéter.

Tout d'abord posons la question de savoir comment il parle du corps. Comme d'un ennemi à réduire où d'un compagnon qu'il faut ménager?

« Qu'est donc ce corps, sinon un vêtement pour l'âme ? » (240). Un vêtement habille et son utilité n'est pas à démontrer.

« Un âne, un animal de peu de prix et de peu de valeur, en comparaison de l'âme ! » (Id.). Evitons les contre-sens. François d'Assise appelait son corps frère âne avec un certain humour. Le corps est parfois rétif à fournir les efforts nécessaires et il s'entête comme un âne qui ne veut pas avancer. Si le corps est considéré comme un animal de peu de prix ce n'est pas qu'il est méprisé. La pointe de l'affirmation porte sur le primat de l'âme. Le corps est de vil prix comparé à l'âme qui nous distingue précisément des animaux sans raison. L'âme pour nos saints est cette instance en nous capable de se détourner du mal pour choisir le bien. L'âme participe donc à notre dignité de fils et de fille de Dieu.

« C'est une housse de vieux chiffon avec lequel je couvre le fin brocard de notre esprit, fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. » (Id.). Une housse de vieux chiffons est utilisée pour recouvrir une étoffe plus précieuse afin de la protéger. Les vieux chiffons ne sont pas inutiles et leur fonction est même indispensable car sans eux l'étoffe subirait des dommages. Ce type de langage qui ne nous est pas familier dit et redit que ce qui a du prix en nous c'est l'âme.

«C'est un bouclier avec lequel nous protégeons l'homme intérieur » (Id.). Admirable expression d'un homme qui poussa loin les mortifications. Le corps est le bouclier de l'âme. Il la protège. L'expression « homme intérieur » pour Jean-Baptiste est un équivalent de « âme ». Ainsi nous comprenons un binôme souvent utilisé : homme intérieur et homme extérieur. L'homme extérieur désigne la vie liée au corps tandis que l'homme intérieur réfère aux activités de l'âme. Le travail à faire sur l'homme extérieur n'est pas le même que pour l'homme intérieur. Le distinguo est important car le terme de mortification n'impliquera pas le même contenu selon qu'il s'adressera aux réalités du corps ou à celles de l'âme.

« C'est une image en détrempe très facile à effacer. »(Id.). Cela nous le comprenons. Le corps est fragile et mortel. C'est une donnée qu'il ne faut pas négliger dans l'ascèse car les dommages qu'un manque de discernement lui inflige peuvent être irrévocables.

Ce n'est pas une anthropologie très élaborée mais elle est suffisante pour permettre à Jean-Baptiste d'asseoir son propos. J'observe dans ce bref descriptif que le corps a une fonction bien déterminée qui est d'être au service de l'homme intérieur et non l'inverse.

Il est infiniment respectueux à l'égard du corps humain et met en garde contre toute tentative de lui faire du mal : « Nous sommes de chair, tant que nous vivons dans ce monde. Et il est nécessaire de lui imposer des tâches et des efforts à sa mesure et à sa taille. Mais ce n'est pas une raison pour l'accabler et pour l'abattre. Ce n'est pas une raison pour étouffer sa nature et la renverser par terre ; car d'elle-même, elle est si faible, et ses forces sont si limitées, que si elle tombe une fois, il se passera du temps avant qu'elle ne reprenne son envol. » (330). Celui qui écrit ainsi effrayait ses proches par les mortifications qu'il s'imposait. L'ascèse corporelle est en fait toute relative à la situation spirituelle de la personne. Les mortifications qui nous apeurent sont le fait des grandes pointures qui se les inffligèrent sans que cela leur en coûtât car ils étaient portés par la grâce de l'Esprit et les considéraient comme un moyen efficace pour obtenir un résultat. Mais il ne faut pas faire de l'exception la règle générale. Preuve en est l'extrême délicatesse du propos de Jean-Baptiste. En le lisant attentivement j'en suis arrivé à la conclusion que ce qu'il appelle mortification échappe à la classification commune : jeûnes, veilles, dormir sur une planche, simplicité dans le maintien et la parole, etc. Les mortifications les plus efficaces ne relèvent pas d'une libre décision mais de l'accueil des événements qu'on ne choisit pas et qui nous burinent. C'est donc une manière de vivre les imprévus du quotidien qui sont parfois d'une extrême violence. C'est ainsi que se comprennent nombre de réflexions de notre saint. Je vous en donne quelques miettes pour que vous saisissiez bien qu'il s'agit d'une attitude devant la vie plus que de pénitences imposées. Jean-Baptiste essaie en fait d'encourager ceux qui éprouvent de grandes détresses intérieures à ne pas désespérer. C'est pourquoi les mortifications et les remèdes à leur apporter touchent l'homme intérieur, les souffrances de l'âme.

Rappelons-nous qu'il fut en proie à de grandes souffrances en raison de l'opposition de ses frères à ses efforts de réforme de l'ordre des Trinitaires, qu'il se sentit trahi précisément là où il attendait compréhension et soutien. On n'imagine peut-être pas assez les dégâts occasionnés par les persécutions « de l'intérieur » mais elles conduisirent notre saint à douter de l'œuvre de Dieu sur sa vie et ce fut une tempête dévastatrice dont nous trouvons quelques échos dans ses écrits. Ces quelques réflexions nous aident à mieux saisir ce qu'il appelle « les tribulations » vécues comme de véritables mortifications. Il est nécessaire de le redire : il ne s'agit pas d'une pénitence qu'on s'impose pour se rendre disponible à une œuvre de l'Esprit mais de coups venant de l'extérieur, d'une rare brutalité, et capables d'ébranler l'édifice intérieur. Nous pouvons maintenant l'écouter « disserter » sur les mortifications identifiées aux épreuves.

Nous avons déjà vu un navire quitter le port, s'avancer en eaux profondes, et disparaître par-delà la ligne d'horizon pour une lointaine destination. « Considérons le juste comme un navire qui avance au milieu de ce monde vers le ciel. » (334). C'est une image classique en spiritualité chrétienne de considérer la vie en ce monde comme une migration vers le ciel. Appliquer cet exemple à la navigation permet de distinguer quatre éléments : le navire, la mer, la traversée et le terme du voyage. Le terme du voyage est d'atteindre un autre rivage et d'accoster au port définitif. C'est le ciel. La mer est une bonne représentation de la vie et des événements qui l'étoffent. Elle peut être calme, agitée ou déchaînée. Derrière ces qualifications nous rangeons la diversité des situations que nous vivons. Le navire est évidemment la barque de notre vie plus ou moins ballottée selon l'état de la mer. La traversée est un passage d'une rive à l'autre, de la terre au ciel. C'est l'enjeu de notre existence que de réaliser ce passage, de ce monde à Dieu.

Dans ce type de représentation nous identifierions spontanément les épreuves au déchaînement des éléments. Elles seraient comme de violents vents qui font vaciller l'embarcation ou de grandes vagues qui la mettent en danger. Les épreuves seraient des facteurs extérieurs qui joueraient en défaveur du navire. Jean-Baptiste casse l'image traditionnelle en identifiant les épreuves non à ce qui déstabilise le navire mais précisément à ce qui lui assure un bon équilibre, une bonne assiette. « Les épreuves sont le lest qui l'équilibre et lui donne du poids pour qu'il ne se retourne pas à l'improviste. » (Id.). Les épreuves ne sont pas une gêne pour la navigation mais un surplus de poids qui l'équilibre davantage. Nous sommes un peu désorientés qu'on puisse ainsi évoquer ce qui nous abîme. Le saint ajoute vite : « Mais ce lest et ces épreuves ne doivent pas non plus être excessifs au point d'entraîner le navire vers le fond, de le faire échouer, ou de l'abîmer au plus profond de l'eau, où il ne pourrait plus servir à son propriétaire, qui le perdrait ainsi totalement. » (Id.). Si la charge maximale autorisée pour le navire est dépassée le poids loin de le stabiliser le met en péril. Jean-Baptiste est un réaliste. Il sait par expérience que si les épreuves sont trop lourdes à porter elles deviennent un obstacle à la recherche de la vertu c'est-à-dire au désir d'une vie en conformité avec la volonté du Seigneur. « Si les épreuves sont lourdes, le navire sera saturé et arrivera tout juste à les porter et à les déplacer, sans pouvoir, en rien, s'occuper de vertu. » (Id.). Ainsi les épreuves aident à la navigation à la condition de n'être pas excessives. J'aime ce sens de la mesure. On ne fait pas l'apologie des épreuves parfois douloureuses mais on constate qu'elles n'ont pas que du mauvais, qu'elles permettent de saisir certaines choses qui nous resteraient autrement inconnues.

Il faut distinguer 'épreuves' et 'épreuves' selon qu'elles viennent de Dieu ou d'ailleurs, sachant qu'alors l'affirmation de saint Paul vaut pour règle : « Aucune tentation, nous dirons aucune épreuve, ne vous est survenue qui ne dépassât la mesure humaine. » Nous évoquons ces choses désagréables à vivre en lesquelles la main de Dieu se laisse reconnaître. Cela nous mortifie en redressant en nous ce qui est tordu, en assouplissant ce qui est rigide, en réduisant notre orgueil pour faire de notre vie un cri vers Dieu, en éclairant notre intelligence à la pédagogie divine qui use de tout pour nous dépouiller de notre superbe afin de nous revêtir de la belle humilité sans laquelle la traversée serait impossible.

Comment distinguer les épreuves qui viennent de Dieu des autres ? C'est un terrain sur lequel je ne m'aventurerai pas car à parler trop vite on dit bien des bêtises Les critères de discernement ne sont pas tous de la même valeur mais on appliquera de préférence celui que nous donne le Christ : « On reconnaît l'arbre à ses fruits ». C'est en regardant de près ce qu'a produit une épreuve qu'on se risque à la qualifier de « selon Dieu ». Un petit exemple. Je pense à une personne qui a très mal vécu un licenciement et qui était habitée par un grand désir de vie chrétienne. Elle a dû déménager dans des conditions difficiles avant de pouvoir retrouver un emploi. Or, le licenciement et le déménagement l'ont conduite à proximité d'une communauté religieuse et après quelques années de cheminement elle est devenue religieuse et témoigne aujourd'hui d'une paix profonde. Quand elle relit cette tranche de son histoire, elle y découvre la main du Seigneur qui l'a conduite jusqu'au lieu où l'appel à une vie religieuse s'est fait entendre. L'expérience du deuil peut aussi porter des grâces de conversion considérables Alors, ne sachant pas à l'instant précis de l'épreuve si elle est gracieuse ou une œuvre mortifère, Jean-Baptiste écrit : « Il est vrai que si ces épreuves viennent de Dieu, c'est une bonne prière que de les supporter et de les endurer avec patience. » (336). Il ajoute toutefois : « Les épreuves sont des ailes pour le juste, qui le font monter plus haut... de même que les ailes servent à l'oiseau pour voler, de la même façon, les épreuves servent au juste pour s'élever. » (340). Les épreuves sont un tremplin à la condition qu'elles ne soient pas trop lourdes pour nos épaules. Notre saint est toujours plein de bon sens quand il enseigne : « Mais si nous donnions à une colombe les ailes d'un épervier ou celles d'une autruche, il est clair qu'elle ne volerait pas, parce que ses ailes seraient démesurées et disproportionnées pour un si petit oiseau. Eh bien ! J'affirme que c'est la même chose pour une personne qui ne mesure pas ses épreuves : car, si elles sont au-dessus de ses forces, ces épreuves ne lui serviront pas pour ce que Dieu lui a préparé. » (Id.). On trouve ici l'écho d'un verset biblique où l'hagiographe demande à Dieu de le corriger mais avec mesure.

Jean-Baptiste prend des précautions oratoires pour que nous restions dans la confiance quand tout contribue à nous en écarter. Mais il prévient les confesseurs de l'inutilité de charger les personnes de pénitences et de mortifications en croyant ainsi leur ouvrir le chemin du ciel. Car une des grandes épreuves consiste à ne pas être compris par celui qui nous accompagne et de se voir imposer des pénitences qui ne correspondent pas à la charge que nous pouvons porter. « Les épreuves donnent de la saveur et du piquant à une âme pour Dieu. Et nous voyons que les bons cuisiniers, pour rôtir une volaille ou faire cuire un pot-au-feu, ne lui donnent pas plus de chaleur qu'il n'est nécessaire, parce que, avec un feu excessif, le rôti brûlerait; et le pot-au-feu déborderait... C'est de cette même façon que les confesseurs et les pères spirituels doivent essayer de ne pas écraser leurs élèves et leurs disciples par des souffrances et des mortifications car, au lieu de les préparer et de leur donner une saveur pour Dieu, ils risquent sans pondération de les faire trop cuire et de les brûler, sans qu'il en reste le moindre profit pour personne. » (342). Quand je lis certaines des remarques de Jean-Baptiste, je me dis que des pères spirituels étaient d'une exigence qui avoisinait l'inhumanité. Il essaie d'humaniser un peu toutes ces personnes qui ont charge d'accompagnement en leur demandant de lâcher un peu le rôle du père qui corrige pour celui de la mère compatissante : « Les mères aiment leurs enfants, surtout quand ils sont tout petits, goûtent tout ce qu'elles leur donnent à manger, et même, en le prenant dans la bouche, elles le mâchent et le ramollissent; ou encore si elles les allaitent, le lait qu'elle leur donne a d'abord été du sang dans le corps de la mère. Ah ! si les pères spirituels pouvaient être convaincus qu'avec leurs disciples ils doivent remplir le rôle d'une mère compatissante ! » (344). Nous pourrions consacrer toute une journée à ce sujet car il est récurrent sous sa plume. Je conclus cette partie en citant un très beau passage qui nous aide à ne pas désespérer quand nous avons l'impression d'être abandonné par Dieu. « Nous devons toujours rester patients au cas où, par les mains de Dieu ou celles des hommes, nous nous verrions plongés...dans l'obscurité, revêtus de désolation et nourris de larmes de douleur. Et comprenons que si nous sommes complètement abandonnés des hommes, jamais nous ne le sommes de Dieu, pour qui il n'y a ni prisons, ni chaînes, si fortes soient-elles, qui ne soient brins de fil que le Seigneur puisse briser par un souffle. » (347).

Pour conclure

J'ai esquissé cette après-midi une direction en évoquant la situation du débutant ; le terme de la route avec l'expression « union à Dieu » ; et deux éléments du chemin, le détachement et les mortifications ou les épreuves.

Vous me direz que dans tout cela il n'a guère été question de l'amour du prochain. Tout dépend de ce que nous mettons sous ces mots. Jean-Baptiste de la Conception a fondé un hôpital et de nombreux couvents. Sa vie témoigne d'une authentique charité fraternelle.

L'amour du prochain pour un saint ne se conjugue pas avec 'affectivité' mais avec 'vérité'. Le plus grand amour qu'on puisse manifester aux hommes et aux femmes est de les tourner vers Dieu en leur faisant percevoir l'appel à la sainteté. Chaque fois que Jean-Baptiste parle de Dieu avec cette flamme qui le caractérise, il manifeste sa charité à l'égard de tous en voulant pour eux non pas une vie médiocre mais la joie de l'Esprit et l'espérance de la vie éternelle.

Je n'ai fais qu'effleurer la spiritualité du saint réformateur de l'Ordre des Trinitaires. Si le sujet vous intéresse, il est possible de le poursuivre au cours de la prochaine journée ou de passer à tout autre chose.

Nous allons maintenant prendre un moment de solitude et de prière.

SOURCE : http://www.xn--maison-notre-dame-de-la-pne-6nc.fr/saint-jean-baptiste-de-la-conception/

San Giovanni Battista della Concezione


Saint Juan García López-Rico

Also known as

Giovanni Battista della Concezione

Giovanni Garcia Xixon

John Baptist de la Concepción Garcia

John Baptist of the Conception

Juan Bautista Rico

Juan Bautista de la Concepción

Juan García Gijón

Juan García Xixón

Juan Rico

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14 February

15 February (diocese of Ciudad RealSpain and diocese of CórdobaSpain)

Profile

Fifth of eight children born to Xixón and Isabel García Marcos López-Rico; three of his siblings entered religious orders. As a child he was so drawn to follow the example of the saints that he nearly starved himself and endangered his health trying to live an ascetic life. At the age of 15 he met Saint Teresa of Avila which left him with a fascination with the Carmelites. He studied with the Carmelites in Almodóvar, Spain, and then at seminaries in Baeza and Toledo. Juan joined he Trinitarians on 28 June 1580, and made his profession on 29 June 1581Ordained to the priesthood in 1585. On 20 August 1599 he received approval from Pope Clement VIII to begin a reformation of the Trinitarians; he based his efforts on the example of Saint Teresa of Avila and the original Rule of the Order which required six hours of prayer a day. In addition to reforming existing houses, he founded more monasteries that followed this new, invigorated form. Prolific writer on theology.

Born

10 July 1561 in Almodóvar del Campo, Ciudad Real, Spain

Died

14 February 1613 in Córdoba, Spain of nephritis

Venerated

10 August 1760 by Pope Clement XIII (decree of heroic virtues)

Beatified

21 September 1819 by Pope Pius VII

Canonized

25 May 1975 by Pope Paul VI

Additional Information

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

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“Saint Juan García López-Rico“. CatholicSaints.Info. 28 June 2023. Web. 22 August 2025. <https://catholicsaints.info/saint-juan-garcia-lopez-rico/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-juan-garcia-lopez-rico/

San Giovanni Battista della Concezione

São João Batista da Conceição, Reformador, Ministro, Escritos e Mistico da Ordem da Santíssima Trindade.


Saints of the Day – John Baptist of the Conception, Confessor, Trinitarian

Article

(also known as John Garcia) Born in Almodovar, Toledo, Spain, 1561; died 1613; beatified in 1819. John Garcia entered the Trinitarian Order at Toledo and 17 years later joined the party of reform in that order. As superior, he inaugurated such a revival at Valdepenas in 1597. The reform, called the Discalced Trinitarians, was approved by Rome and John had to endure on that account the bitter opposition of the ‘unreformed.’ At the time of his death, 34 houses had adopted the reform (Benedictines).

MLA Citation

Katherine I Rabenstein. Saints of the Day1998. CatholicSaints.Info. 4 May 2022. Web. 22 August 2025. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-john-baptist-of-the-conception-confessor-trinitarian/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-john-baptist-of-the-conception-confessor-trinitarian/

San Giovanni Battista della Concezione

Fachada del Colegio de los Trinitarios, Alcalá de Henares, Madrid.

Collège des Trinitaires à Alcala de Henares


John Baptist of the Conception

This Spanish reformer of the Trinitarian Order was born to Marcos García and Isabel López Rico on 10 July 1561 in Almadóvar del Campo (Ciudad Real).

He early evidenced remarkable spirituality and love for recollection. The story is told of the visit of St. Teresa of Avila to John’s boyhood home and of her greeting to him and her prophecy to his mother that he would be a reformer.

John studied philosophy with the Discalced Carmelites in his hometown and theology at the universities in Baeza and Toledo. It was in Toledo that John García entered the Trinitarian Order in 1580, making his lifetime religious profession the year following his novitiate.

He was a man admired for his outstanding virtue, mortification and prayerfulness. In time, after his ordination to the priesthood, John was made official preacher first at La Guardia and then at Seville.

The 1594 Interprovincial Chapter of the Order in Spain passed a series of Statutes, one of which provided for the establishment of houses for a renewed and stricter observance of the Trinitarian way of life. The Spanish Recollection was thus born.

John Baptist Rico, as he was then known, was made minister of the newly founded house in Valdepeñas. His love for God and self-effacement enabled him to overcome opposition, sometimes quite harsh, to the reform of the Trinitarian Order. He thought of his work as the restoration of the “primitive” observance more than a reform.

Travelling to Rome in the fall of 1597 and arriving there in mid-March of 1598, John Baptist was successful in his attempt to receive papal support for his reform efforts. On 20 August 1599, Clement VIII issued his letter of approbation for the Spanish Discalced Trinitarians. Returning to Spain and enjoying the support of King Philip III and others, John was likewise successful in spreading this Trinitarian reform, both among recruits from the professed membership of the Order in Spain and then among new candidates to this movement. He himself made many significant foundations and was elected the first Minister Provincial of the Spanish Discalced Trinitarians.

In the 1630s, this reform movement was granted independence from the ancient observance of the Order and the right to elect its own Minister General. Then, in the centuries which followed, the Spanish Discalced observance spread not only in Europe but into Africa and the Americas.

John Baptist of the Conception was a gifted mystic and spiritual writer. His work fills nine manuscript volumes which are conserved in the archives of the Trinitarian house of San Carlino in Rome. He died on 14 February 1613 in the Trinitarian house of Córdoba, which he founded. His relics continue to be venerated there today. Beatified by Pius VII in 1819, John Baptist of the Conception was canonized by Paul VI on 25 May 1975. His feast is celebrated on 14 February, the day of his death. Interestingly, St. John Baptist of the Conception’s death occurred during the year of the 400th anniversary of the death of St. John de Matha, founder of the Trinitarian Order.

SOURCE : http://religion4.tripod.com/john_baptist_of_the_concepti.htm

San Giovanni Battista della Concezione

Altar, retablo e imágenes de San Juan de Ávila y San Juan Bautista de la Concepción en la parroquia de Nuestra Señora de la Asunción en Almodóvar del Campo (Ciudad Ral)


Saint John Baptist of the Conception

The reform of the Trinitarian Order was the work of St. John Baptist of the Conception (1561-1613). In Valdepeñas (Ciudad Real - Spain) he established the first community of the discalced Trinitarians. With the Brief Ad Militantes Ecclesiae, Pope Clement VIII gave ecclesial validity to the Congregation of the reformed and discalced brothers of the Order of the Most Holy Trinity, instituted to observe with all its vigor the Rule of St. John of Matha.

John Baptist of the Conception founded 18 convents of religious and one of cloistered Sisters. He lived and transmitted to his sons an intense spirit of charity, prayer, recollection, humility and penance, placing special interest in keeping alive the solidarity delivery to the captives and to the poor. The relation of the Trinitarians with the Trinity, as a vital center and source of redemptive charity, is a central theme in his life and teachings.

SOURCE : http://www.trinitari.org/Inglese/L'ordine/La%20Riforma%20Trinitaria.html

San Giovanni Battista della Concezione

San Juan Bautista de la Concepción, escultura en terracota de Josep Gros, Museu Episcopal de Vic, final del s. XVIII


San Giovanni Battista della Concezione Sacerdote trinitario

14 febbraio

Ciuciad Real, Spagna, 10 luglio 1561 - Cordova, Spagna, 14 febbraio 1613

Nasce ad Almodovar nel 1561, Giovanni Battista della Concezione a Almodovar (Ciuda Real-Spagna). All'età di quindici anni ha la grande sorte di conoscere santa Teresa d'Avila. E qui, a 19 anni veste l'abito dell'Ordine dei trinitari, fondato nel 1198 da san Giovanni de Matha. Nel 1581 fa la professione religiosa. Viene ordinato sacerdote nel 1585. Nel febbraio del 1596 entra nei recolletti. Abbraccia così la regola primitiva dei trinitari, quella professata dai recolletti. Il 20 agosto 1599 ottiene l'approvazione canonica della Riforma dei trinitari, con il breve Ad Militantis Ecclesiae regimen di papa Clemente VIII (1592-1605). Muore a Cordova il 14 febbraio 1613. Il riformatore dell'ordine dei trinitari fu beatificato nel 1819. Fu un uomo del suo tempo, figlio della riforma cattolica tridentina (1545-1563).

Martirologio Romano: A Córdova in Spagna, san Giovanni Battista García della Concezione, sacerdote dell’Ordine della Santissima Trinità, che avviò il rinnovamento del suo Ordine, sostenendolo con grandissimo impegno tra gravi difficoltà e aspre tribolazioni. 

Ospitare un santo, a volte cambia la vita. E’ successo nella famiglia spagnola di Marco Garcia, che un giorno del 1576 ha la ventura di ospitare in casa sua Santa Teresa d’Avila, la grande riformatrice del Carmelo. In questa occasione la santa predice a che Giovanni, il figlio quindicenne, avrà un futuro di santità e di grande attivismo per la riforma di una famiglia religiosa. Sono parole che lasciano il segno, ma non sconvolgono due genitori profondamente cristiani, dalla devozione viva e dalla carità operosa, che saranno lieti di donare non uno solo ma ben tre dei loro otto figli al Signore. Giovanni è intelligente, studioso, portato per la vita religiosa e i genitori non sono per niente contrari che entri nei Carmelitani. Così studia dai Carmelitani, frequenta i Carmelitani, ma si sente come impedito dall’indossarne l’abito, come se una forza interiore lo trattenesse. Entra invece a 19 anni in un convento dei Trinitari, fondati da San Giovanni di Matha e la sua vasta cultura, le due doti oratorie e la sua coerenza di vita lo rendono da subito un predicatore ricercato, ascoltato, più che convincente, al punto che, dicono i testimoni, basta una delle sue prediche infuocate per creare davanti ai confessionali lunghe file di persone da lui invogliate alla conversione. E questo a Padre Giovanni piace, forse lo inorgoglisce anche un po’, e si convince di essere un predicatore nato e che proprio questo sia ciò che il Signore vuole da lui. La sua vita scorre tranquilla, tra consensi, applausi e successi e non sente il bisogno di guardare a quella frangia di “recolletti”, cioè a quello sparuto numero di confratelli che, almeno a parole, si richiamano e vogliono vivere secondo la più rigida Regola dettata dal fondatore, anche perché lui ha un alibi di ferro: è un po’ malaticcio, ed è convinto che questo lo dispensi dall’essere più esigente con se stesso. Il Signore, però, comincia a lavorare in lui, staccandolo un po’ per volta da quella vita troppo comoda. La sua “via di Damasco” diventa il tremendo temporale in cui si trova un giorno, mentre va a predicare. Che assume ben presto le proporzioni di un uragano e lui vede la morte in faccia, ed ha paura, e fa voto di adottare uno stile di vita più rigoroso e penitente se riuscirà a salvarsi. Passato il pericolo, cerca subito di sciogliere il voto, e il Superiore lo lascia andare, anche se a malincuore.. Nel 1596 entra nel convento dei recolletti di Valdepreñas e da quel preciso istante inizia una radicale inversione di marcia, un’autentica conversione che lo porta a staccarsi di colpo da amicizie influenti, onori e privilegi; rinuncia al “Dio molto zuccherato e molto sensibile” in cui aveva creduto fino ad allora, per abbracciare il Dio nudo nello strazio della croce. Si accorge subito che anche tra i “recolletti” non c’è autenticità: poveri e austeri di nome ma non di fatto, si limitano ad un’osservanza formale, senza arrivare alla radicalità che il vangelo e la Regola richiedono. Dopo neanche due mesi è nominato ministro del convento, segno che il suo nuovo stile di vita ha già contagiato qualcuno, e allora si accorge che il Signore non si accontenta della sua riforma personale, ma gli sta chiedendo molto di più. Inizia così a reintrodurre in convento la regola originaria, che non può limitarsi ad una stoffa un po’ più grossolana e rozza dell’abito, ma che prevede tra le altre cose, ad esempio, il non mangiare carne e pregare sei ore al giorno. Si assiste così ad un fuggi fuggi generale dei religiosi dal convento, spaventati dal suo rigorismo e dalla sua austerità, ma lui continua imperterrito, convinto che “questa religione non è mia, ma di Dio ed egli chiamerà e attirerà altri”. Le vocazioni infatti arrivano, raccolte soprattutto tra i giovani universitari, ma insieme arrivano anche incomprensioni, ostacoli e addirittura vere e proprie persecuzioni da parte dei confratelli e dei superiori, a dimostrazione che davvero “nemici dell’uomo sono quelli di casa sua”. A tutto ciò bisogna aggiungere le tentazioni, gli scrupoli, i dubbi e una lunghissima “notte dello spirito” che lo colpiscono in quel periodo e dai quali si salva unicamente aggrappandosi ad una fede salda, che gli fa credere che nonostante tutto Dio sta dalla sua parte. Ottiene dal Papa, nel 1599, l’approvazione del suo progetto di riforma e continua imperterrito a fondare conventi riformati, ma prosegue altrettanto imperterrita l’opera di emarginazione e di esclusione che l’Ordine attua nei suoi confronti. È ucciso dalla nefrite, dalle penitenze e dai dispiaceri il 14 febbraio 1613, ad appena 52 anni, ma non muore il suo progetto di riforma, che prosegue malgrado le opposizioni. Beatificato nel 1819 da Pio VII, Giovanni Battista della Concezione è stato canonizzato da Paolo VI nel 1975.

Autore: Gianpiero Pettiti

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90071

San Giovanni Battista della Concezione

Prospero Mallerini, San Carlo alle Quattro Fontane (Rome) - Interior, Juan Bautista de la Concepción. The left altar is dedicated to Saint Juan Bautista dela Concepción. The altarpiece by Prospero Mallerina shows the saint in ecstacy, while looking upon a crucifix


CANONIZZAZIONE DEI BEATI
GIOVANNI BATTISTA DELLA CONCEZIONE
E VINCENZA MARIA LÓPEZ Y VICUÑA

OMELIA DEL SANTO PADRE PAOLO VI

25 maggio 1975


Gode oggi la Chiesa, lieta di registrare nell'albo dei Santi due nuovi nomi, che ella è ormai sicura di dichiarare, secondo la espressione di Gesù, «scritti in cielo» (Luc. 10, 20): sono quelli ora «canonizzati» del Beato Giovanni Battista della Concezione, Riformatore dell'ordine della Santissima Trinità, vissuto dal 1561 al 1613, e della Beata Vincenza Maria Lopez y Vicuña, Fondatrice delle Figlie di Maria Immacolata, vissuta nel secolo scorso dal 1847 al 1890. Noi tutti abbiamo gioito ascoltando poco fa la lettura dei due rispettivi Decreti, che motivando con sommarie ma decisive notizie, le ragioni del giudizio della Chiesa circa le prove ed i meriti dell'a santità rispettiva della prima e dell'altra figura di queste persone, già onorate dalla beatificazione loro riconosciuta, hanno dato a noi la felicissima occasione di proclamare la loro canonizzazione.

La schiera dei Santi si accresce. Noi tutti dobbiamo goderne per la gloria di Dio, per l'onore del Signore nostro Gesù Cristo, per il gaudio che ne deriva alla Madre dei Santi, la Chiesa cattolica, ed in particolare alle rispettive Famiglie Religiose illustrate dall'opera e dalla virtù di questi loro Santi Patroni; e poi per l'edificazione di tutto il Popolo di Dio, che sa di poter venerare in questi suoi membri benedetti due fratelli esemplari, degni d'ammirazione e di devozione, e che confida inoltre di averli solidali ed efficaci intercessori presso l'unica fonte della nostra salvezza in virtù della comunione dei Santi, Cristo Signore.

La schiera dei Santi, tali ufficialmente dichiarati, si accresce; e, a Dio piacendo, ancora, durante quest'Anno Santo, e poi negli anni successivi, si accrescerà. Non sorga in alcuno il dubbio che questo progressivo aumento di figli eletti dell'a Chiesa sia frutto d'una facile inflazione devozionale. Chi conosce la complessità e il rigore dei processi, che precedono tanto le Beatificazioni quanto le Canonizzazioni sa bene quanto la Chiesa sia cauta ed esigente nell'esigere le prove delle virtù di grado «eroico», o possiamo dire superlativo, eminente, comprovato da inconfutabili testimonianze, analizzato con rigore critico e con metodo obiettivamente storico, anzi convalidato da due verifiche, una negativa, quella così detta del «non culto», la quale assicura i giudici del processo non esservi l'influsso di qualche eventuale mistificazione popolare; e quella positiva dei miracoli, quasi come attestato trascendente d'un divino beneplacito all'eccezionale riconoscimento della santità, che la Chiesa intende venerare nei singoli e singolari candidati agli onori degli altari. La legislazione canonica è molto grave e prudente in questa materia, e tale rimane, anche se alcune forme procedurali d'altri tempi, non poco ritualizzate e complicate, dei processi in questione, dovranno essere alquanto semplificate, pur conservando la dovuta, essenziale e inequivocabile verifica dei titoli eccezionali reclamati per l'esito positivo di ognuno di tali processi.

Ma che la schiera dei Santi si arricchisca di nuovi nomi col procedere del cammino della Chiesa nel tempo, e che noi ne siamo i fortunati testimoni deve essere motivo di gaudio e di speranza: la Chiesa vive; non invecchia, ma fiorisce; e mentre le vicende della storia spesso ne turbano il pacifico svolgimento, anzi talora ne sconvolgono e ne affliggono il suo normale cammino terreno, ella reagisce in santità, offrendo a se stessa e al mondo il conforto e l'esempio di alcuni imprevisti e tipici suoi figli, che con mirabili carismi di carità e d'altre virtù evangeliche, e doni e frutti propri del Paraclito, sostengono la fede minacciata dei popoli, e offrono al loro secolo e a quelli successivi l'inestinguibile presenza dello Spirito vivificante in seno alla santa Chiesa di Cristo. E questa semplice riflessione, che potrebbe svolgersi in filosofia della storia ed in teologia della Chiesa pellegrina e militante, deve aprire oggi all'esultanza per le due Canonizzazioni ora felicemente celebrate; e le dia alimento e conferma qualche breve accenno biografico, anzi agiografico dei nuovi due eletti al titolo ufficiale di santità.

La figura de San Juan Bautista de la Concepción, lejos de haberse desgastado con el paso de los siglos, sigue inalterable ofreciendo la entereza y frescura de su testimonio de hijo de la Iglesia. Nació Juan Bautista el año 1561, en un hogar profundamente cristiano de Almodóvar del Campo. Allí había nacido un insigne maestro del espíritu, también canonizado por Nos, San Juan de Avila. Parece como si estas dos existencias, plasmadas en el mismo ambiente, hubiesen sido, por designio divino, una prolongación ininterrumpida no tanto en el tiempo cuanto en un común empeño reformador: el Maestro Avila murió precisamente cuando Juan Bautista iba a cumplir ocho años. Hay otro dato significativo y curioso. Tiene Juan Bautista quince años cuando una gran Santa reformadora, Teresa de Jesús -a quien Nos hemos proclamado Doctora de la Iglesia-, va a Almodóvar y se hospeda en la casa del futuro Santo trinitario. Este florecimiento de Santos con temple renovador al comienzo de una etapa postconciliar, la de Trento, ¿no resulta aleccionadora para nuestros tiempos de resurgimiento y creciente desarrollo eclesial? Porque es claro que un determinado período de la Iglesia no puede caracterizarse como época de reforma auténtica y fructuosa si no produce una constelación de Santos.

Con ocasión de estas canonizaciones del Año Jubilar, ¿no es oportuno recordar el capítulo V de la Constitución dogmática Lumen Gentium, que nos habla de la vocación universal a la santidad en la Iglesia? Sí, nos parece un momento propicio para lanzar a todos nuestros colaboradores en la evangelización, obispos, sacerdotes, diáconos, religiosos y seglares el reto de la santidad, sabiendo bien que sin ella la renovación quedaría comprometida y se perdería el fruto primero y fundamental, tanto del Jubileo como del Concilio (Cfr. etiam Christus Dominus, 15). No es mera coincidencia, carente de sentido, el hecho de que Juan Bautista de la Concepción sea canonizado, casi cuatro siglos después de su muerte, en este Año Santo y en el X aniversario de la clausura del Concilio Vaticano II. Este Concilio ha puesto a la Iglesia al ritmo de la renovacion. Pero, ¿de qué renovación se trata? Evidentemente no puede ser una renovación sin discernimiento. Son los Pastores de la Iglesia los que, reunidos en Concilio, bajo la presidencia del sucesor de Pedro, han señalado el sentido de la renovación que necesita nuestro tiempo. Los actuales problemas eclesiales encontrarán solución, en la fidelidad a las enseñanzas del Concilio, siguiendo las sabias directrices de la jerarquía.

De una manera concreta, San Juan Bautista de la Concepción nos enseña con su vida cuáles han de ser las disposiciones y actitudes de los auténticos renovadores. Y particularmente en lo que se refiere a las familias religiosas, ya que él ha pasado a la historia como el reformador de la Orden de la Santísima Trinidad. Nuestro Santo, que viste el hábito de la Orden a los diecinueve años, se prepara a su misión, entregándose con generosidad al Señor, cultivando en su alma la piedad eucarística y mariana, con un deseo grande de imitar las austeridades de los Santos reseñadas en el Flos Sanctorum que .lee con fruición. Se afana en el estudio para obtener una sólida formación teológica, a base sobre todo de la Sagrada Escritura y de los Santos Padres, que le servirán en su ministerio de predicador incansable. Se propone ser un religioso observante que quiere abrazar la regla primitiva, austera y pobre de la Orden y, para ello, rompe decididamente con la «tiranía de los cumplimientos del mundo» (Obras, VIII, 29). ¿No es ése el camino de los Santos?

Para realizar la reforma de su Orden, peregrina a Roma; y su obra, tanto en España como fuera, se ve sometida a graves pruebas. Pero no le importa: «Claro está -dice- que si yo te amo, Señor, no tengo de querer en esta vida honra, ni gloria, sino padecer por tu amor» (Obras, VIII, 128). Cuando el Papa Clemente VIII aprueba la reforma de la Orden Trinitaria, nuestro Santo vuelve a España para aplicar con total fidelidad las normas que le ha dado la Santa Sede. Exige a los frailes que abrazan la vida reformada la exacta observancia de la regla, profunda vida de oración, de penitencia y de pobreza, siempre en un clima de alegría que no está reñida con la austeridad. El se muestra siempre humano y delicado en sus intervenciones; pero al mismo tiempo firme, recto y obediente a sus superiores. Y he aquí los frutos: su obra tiene éxito y las vocaciones se multiplican.

Cuando su vida declina, vuelven las pruebas y contradicciones; ¿cómo reaccionar? Como lo hacen los Santos. Sí, con la caridad; así, su alma se purifica en la renovación personal y asciende a mayor santidad. Cuando muere en Córdoba, a los cincuenta y un anos de edad, deja en su obra y en sus escritos una lección perenne: ¡No hay auténtica reforma eclesial sin la renovación interior, sin obediencia, sin cruz. Sólo la santidad produce frutos de renovación! Que el Señor siga bendiciendo a la Orden de San Juan de Mata y de San Juan Bautista de la Concepción que tiene precisamente como finalidad el culto a la Santísima Trinidad y el apostolado liberador entre los cristianos que por sus circunstancias sociales especiales se encuentran en mayor peligro de perder la fe. Este apostolado caracteriza también en cierto sentido la obra de la nueva Santa.

Vicenta María López y Vicuña está más cerca de nosotros en el tiempo. Nació en las nobles y cristianas tierras de Navarra, el día 24 de marzo de 1847, para morir en los umbrales de este siglo. Trascurrió una juventud serena, durante la cual fueron madurando en ella los frutos de una esmerada educación cristiana, en la que dejó huellas inconfundibles el ambiente familiar: la madre, un tío sacerdote, una tía religiosa. ¡Oh! Nunca ponderaremos bastante la importancia formativa del núcleo familiar; esa labor ejemplar, insustituible, de siembra y cultivo de conocimientos y virtudes. Y Dios bendice con predilección (a las familias auténticamente cristianas; son ellas, por su parte, la mejor cantera de vocaciones para el servicio de la Iglesia. En España tenéis, a este respecto, una tradición espléndida, gloriosa, fecunda. Os recordamos esto ahora, amadísimos hijos, porque abrigamos la esperanza de que el Año Santo se distinga también por un despertar de las vocaciones, por «un incremento numérico de aquellos que sirven a la Iglesia con particular dedicación de su vida, es decir, de los sacerdotes y religiosos» (Apostolorum Limina, IV).

Nuestra Santa es muy joven aún, cuando oye en sus adentros la llamada divina. No fue una decisión fácil de realizar. Con sencillez v dulzura, con sacrificio y caridad logra verse liberada de la perspectiva que le ofrece una vida en el mundo tranquila, acomodada, halagadora. En la fiesta de la Santísima Trinidad de 1876 recibe el hábito religioso junto con dos compañeras; nace así la congregación de las Religiosas de María Inmaculada; una familia que tiene por misión la santificación personal de sus miembros y la ayuda a las jóvenes que trabajan fuera de sus propios hogares. A esas jóvenes, rodeadas con frecuencia de no pequeñas dificultades y peligros, Vicenta María entrega su vida entera. Al poner en ia balanza el futuro de su vocación, podrá decir: «¡Las chicas han vencido!». Y a ellas se dará sin reservas, para hacerles encontrar un hogar acogedor, donde hallen una voz amiga, la palabra alentadora v desinteresada, el calor de un corazón, donde descubran la riqueza inmensa humano-divina de sus vidas, el secreto de los valores perennes, de la paz interior y donde, a la vez, aprendan a promoverse integralmente, para hacerse cada vez más dignas ante Dios y realizarse mejor como jóvenes.

¡De qué maravillosas intuiciones es capaz quien ama de veras! ¡Qué fina pedagogía sabe aplicar quien habla ese lenguaje sublime que se aprende en el corazón de Cristo! Nuestra Santa tenía ya una experiencia personal en este apostolado específico. Sus mismos familiares de Madrid la habían puesto en contacto con esa clase trabajadora, tan necesitada. El deseo de entregarse a Dios hace lo demás. Ella misma siente en su alma la exigencia insaciable de renuncia genuina, deliberada, amorosa, que se le pide al discípulo de Cristo «para gloria de Dios más palpable. Más pobreza. Más mortificación de mis naturales inclinaciones. Mucho peligro de sufrir desprecios. ¡ Cuántos la vituperarán! Continuo esfuerzo, continuo sacrificio. Necesidad de la época». Son éstos precisamente los motivos que la impulsan a hacer la fundación, según ella misma ha dejado escrito (Cfr. Escritos de la fundadora, Cuaderno t. f. 80 r. O. c. 124-130). A pesar de su muerte prematura, a los cuarenta y tres años, no sin sufrimientos físicos y sobre todo morales -¡la cruz es la compañera inseparable de los Santos!-, la madre Vicuña vio aprobada su Obra por la Santa Sede; tenía ya casas repartidas por España y estaba ilusionada con fundar en Buenos Aires. La congregación se abría así a todos los horizontes de la Iglesia, como lo está hoy con numerosas comunidades esparcidas por Europa, América, Africa y Asia.

Recordamos bien cuando fue beatificada por nuestro venerable predecesor Pío XII en el anterior Año Santo. Y en este Año Santo, que coincide además con el Año Internacional de la Mujer, podríamos preguntarnos: ¿qué mensaje trae Santa Vicenta María para la Iglesia y para el mundo de nuestro tiempo? Al iniciar el ciclo de beatificaciones de este Año Santo con María Eugenia Milleret decíamos que «la santidad, buscada en todos los estados de vida, es la promoción más origina1 y más llamativa a I'a que pueden aspirar y acceder las mujeres». Santa Vicenta María ha sentido, imperioso, el reclamo de la caridad hecha servicio, algo que le está invitando a prodigar su atención hacia la mujer, sobre todo la joven, necesitada de cuidadcs religiosos, de asistencia social, de la auténtica sublimación cristiana, en una palabra, de promoción en el sentido más completo y elevado del término. Una tarea que, con las diversas modalidades que van presentando los tiempos, constituye también una exigencia importante del mundo actual.

El carisma de la fundadora tiene así en nuestra época una vivencia singular. Esto mismo os exige a vosotras, religiosas de María Inmaculada, un empeño y un compromiso: un empeño de constante y auténtica renovación (Cfr. Perfectae Caritatis, 2), fijando la mirada en vuestra santa Madre, para imitar su ejemplo de perfección evangélica (Cfr. Matth. 5, 48), centrada en la caridad y alimentada con la adoración eucarística y la devecion a la Santísima Virgen, características sobresalientes de la espiritualidad de Vicenta María; así como su fidelidad y amor a la Iglesia; en una palabra, para seguir sus pasos en la vida espiritual y en la vida apostólica. Un compromiso también: el de la caridad social que constituye la herencia principal de vuestra Fundadora. En casi cien años de vida, ¡qué bien ha sabido emplear vuestra congregación esta herencia en favor de la promoción de las jóvenes, con residencias, escuelas profesionales, centros sociales y misionales! Os lo decimos con gozosa complacencia a vosotras, queridas religiosas de María Inmaculada aquí presentes y a todas las que, no habiendo podido venir, tienen en estos momentos su mirada puesta en esta asamblea eclesial. ¡ Animo! ¡Siempre adelante!

Amadísímos hijos: La Iglesia rebosa hoy de gozo. Su vítalidad perenne es fruto de la presencia divina. Se difunda el canto de acción de gracias que la Iglesia dedica al Padre y al Hijo y al Espíritu Santo que la guían y la embellecen constantemente, sembrando de Santos los senderos del mundo. Sí, alegrémonos porque Dios ha hecho maravillas en las almas de San Juan Bautista de la Concepción y de Santa Vicenta María, cuyo paso por esta tierra atraen nuestras miradas, nuestras aspiraciones de conquistas más sublimes, nuestros anhelos más apremiantes de transformación terrena y transcendente. Gracias sean dadas a la Trinidad Santa desde lo más hondo de nuestros corazones. Nos quisiéramos que este canto de alegría se tradujera ahora en un ferviente mensaje de felicitación a España entera. Lo merece, porque en su secular trayectoria eclesíal nos ofrece dos nuevos testimonios de su espiritual y religiosa fecundidad, que deben servir de constante estímulo, de compromiso perenne para las actuales y futuras generaciones.

A ejemplo de vuestros Santos, ¡manteneos siempre fieles a la Iglesia ! Todos unidos, sacerdotes, religiosos y fieles de España, continuad por el camino de la adhesión y fidelidad al mensaje de Cristo, promoviendo con vuestra conducta obras generosas que sirvan a la causa del bien espiritual y del progreso social de vuestra patria. Est'a es nuestra esperanza, éstos son nuestros deseos, que en este día luminoso encomendamos de manera particular a San Juan Bautista de la Concepción y a Santa Vicenta María López y Vicuña, para gloria de Dios, Padre, Hijo y Espíritu Santo.

Chers fils et chères Filles, réjouissex-vous avec Nous, en ce jour où 1'Eglise inscrit officiellement parmi les saints un prêtre de I'Ordre des Trinitaires, le Père Jean Baptiste de la Conception, et Sœur Vicenta María López y Vicuña, fondatrice des Religieuses de Marie Immaculée. C'est grâce à une telle sainteté que l'Eglise se réforme de l'intérieur et rayonne la charité. Et cette sainteté est elle-même le reflet de 1'Amour qui vient du Père, par le Fils, dans 1'Esprit. Oui, c'est à la très Sainte Trinité que va d'abord notre louange. Que ce Dieu trois fois saint soit béni!

Today is the Solemnity of the Most Blessed Trinity and we have two new Saints. Dear sons and daughters, this is a day of jubilation for the entire Church of God. And as we propose these Saints to the veneration of the faithful, we bless and glorify the merits of our Lord Jesus Christ. For it is by his grate-and by his grate alone-that they have attained sanctity. We adore and thank the Holy Trinity, whose life is reflected in the lives of these Saints. May our praise ring out today in the whole Church: Blessed be God: the Father and the Son and the Holy Spirit! Blessed be God in his Saints!

Wir feiern heute, liebe Söhne und Töchter, das Fest der allerheiligsten Dreifaltigkeit und begehen gleichzeitig die Heiligsprechung von zwei neuen Heiligen: des heiligen Johannes Baptista von der Unbefleckten Empfängnis, des Reformators des Ordens der Trinitarier, und der heiligen Ordensstifterin Vincenza Maria López y Vicuña. Wir loben und preisen am heutigen Festtag dankerfüllt den dreifaltigen Gott, dass sich seine Gnadenfülle im Leben dieser beiden Heiligen so wunderbar entfaltete zum Segen ihrer Mitmenschen und der ganzen Kirche. Möge auch unser Leben durch ihre mächtige Fürbitte und nach ihrem Vorbild eine Verherrlichung des Vaters und des Sohnes und des Heiligen Geistes sein!

Em Eucaristia, convidamos os presentes de língua portuguesa à alegria: porque Deus, Trindade Santíssima nos chamou a participar, pela santidade, à Sua vida divina; e, pelos Santos canonizados agora, nos apela ao renovamento em Cristo, esclarecido e fiel, mediante o amor generoso e abnegado, e fraternal. Ao saudar e abencoar, cordialmente, todos os sedentos de ideal, jovens, donzelas e adultos, famílias cristás, neste Ano Santo de reconciliação o, diremos : vivei a mensagem deste dia luminoso!

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La Santa Sede

SOURCE : https://www.vatican.va/content/paul-vi/it/homilies/1975/documents/hf_p-vi_hom_19750525.html


Giovanni Battista della Concezione

(1561-1613)

Beatificazione:

- 21 settembre 1819

- Papa  Pio VII

 Celebrazione

Canonizzazione:
- 25 maggio 1975

- Papa  Paolo VI

- Basilica Vaticana

 Celebrazione

Ricorrenza:
- 14 febbraio

Sacerdote dell’Ordine della Santissima Trinità, che avviò il rinnovamento del suo Ordine, sostenendolo con grandissimo impegno tra gravi difficoltà e aspre tribolazioni

"Certo, se ti amo, Signore, in questa vita non ho alcun desiderio di onorare o gloria, ma di soffrire per il tuo amore”

La figura di San Giovanni Battista della Concezione (Juan Bautista de la Concepción), lungi dall'essere consumata nel corso dei secoli, rimane invariata, offrendo l'integrità e la freschezza della sua testimonianza di figlio della Chiesa.

Juan García Xixón nacque ad Almodovar (Ciuda Real-Spagna) il 10 giugno 1561, da una famiglia profondamente cristiana.

All'età di quindici anni ha la grande sorte di conoscere santa Teresa d'Avila. E qui, a 19 anni veste l'abito dell'Ordine dei trinitari, fondato nel 1198 da san Giovanni de Matha. Nel 1581 fa la professione religiosa. Viene ordinato sacerdote nel 1585. 

Nel febbraio del 1596 entra nei recolletti. Abbraccia così la regola primitiva dei trinitari, quella professata dai recolletti. In modo concreto, San Juan Bautista de la Concepción ci insegna con la sua vita quali devono essere le disposizioni e gli atteggiamenti degli autentici restauratori. 

Quando papa Clemente VIII approva la riforma dell'Ordine trinitario, il nostro Santo ritorna in Spagna per applicare con assoluta fedeltà le norme che la Santa Sede gli ha dato. Richiede ai frati che abbracciano la vita riformata l'esatta osservanza della regola, profonda vita di preghiera, penitenza e povertà, sempre in un clima di gioia che non sia in contrasto con l'austerità. È sempre umano e delicato nei suoi interventi; ma allo stesso tempo fermo, diretto e obbediente ai suoi superiori. Ed ecco i frutti: il suo lavoro ha successo e le vocazioni si moltiplicano.

Quando muore a Cordova, a cinquantuno anni, lascia una lezione perenne nelle sue opere e nei suoi scritti: non esiste un'autentica riforma ecclesiale senza rinnovamento interiore, senza obbedienza, senza croce. Solo la santità produce frutti di rinnovamento!

SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/giovanni-battista-della-concezione.html

San Giovanni Battista della Concezione

Fachada principal de la iglesia del antiguo convento de Jesús de los Trinitarios Descalzos, en Baeza

L'église des Trinitaires à Baeza.

Church of the Trinitarios Descalzos, Baeza


14 de febrero

SAN JUAN BAUTISTA DE LA CONCEPCIÓN

(† 1618)

En Almodóvar del Campo, provincia de Ciudad Real, vio la luz Juan Bautista Rico. Esta noble villa del entonces Campo de Calatrava dio en el siglo XVI varios varones insignes, entre quienes destacan el Beato Juan de Ávila y el Beato Juan Bautista Rico, conocido con el nombre y apellido religioso de Juan Bautista de la Concepción. Nacido el jueves 10 de julio de 1561 y bautizado el 17 del mismo mes y año, viene a reanudar la serie de esforzados reformadores qué conoció España en aquel siglo. El ambiente religioso y severo de la familia a que pertenece, Marcos García e Isabel López Rico, distinguidos en el pueblo por su posición de acomodados labradores y por su acendrada piedad, le marca desde los primeros años y le orienta por los caminos de Dios. Los ejemplos de los santos que oyó leer y ponderar en la casa de sus padres, fueron objeto de su imitación desde los primeros años. Con ingenua sencillez y, sí queremos, con puerilidad comienza desde estos años a jugar al santo. Los relatos que su hermano mayor nos ha dejado de estos años nos parecerían exageraciones si no se viesen confirmados con las señales que dejaron en Juan para toda la vida. Cilicio, disciplinas, ayunos, lecho duro, fue probando a escondidas de sus padres y también a sabiendas, aunque procurando refrenarle. La salud se le estragó, viniéndosele a secar un lado y durándole este mal casi dos años. Más valiosas que las austeridades fueron las devociones fundamentales que de aquel hogar sacó, cuales son él espíritu de caridad con los pobres y la devoción a la Virgen María y el amor al sacramento de la Eucaristía. A imitación de una santa cuya vida leyó, hizo a los nueve años voto de virginidad.

Contaría Juan trece o quince años cuando pasó la Santa Madre Teresa por Almodóvar y se hospedó en la casa de Marcos García. Dice el hermano mayor de Juan que, al llegar éste del estudio, le dijo la Santa: "Juan, estudia, que me has de seguir". Y en la despedida, presente toda la familia, volvió sobre el mismo tema, diciendo a la madre: "Usted, patrona, tiene aquí un hijo que ha de ser un muy gran santo, patrón de muchas almas y reformador de una cosa grandísima que se verá". Esto acaeció en el 1574 o en el 1576.

Dotado el niño Juan de espíritu despejado, muy pronto fue iniciado en la gramática, que más tarde perfeccionó en dos cursos con los PP. Carmelitas Descalzos de Almodóvar. Después comenzó la teología en Baeza y la prosiguió en Toledo, donde conoció a los PP. Trinitarios Calzados. En 28 de junio de 1580 toma el hábito en el convento trinitario de Toledo y hace el noviciado bajo la dirección del padre Alonso de Rieros. Extraña mucho que, habiéndose amamantado en el austero espíritu carmelitano y profesando una entrañable devoción a la Santa Madre Teresa, cuyas obras vemos por sus escritos que conoce a perfección, fuera a parar a una Orden de regla mitigada y sin grandes austeridades. Aquí se abre un paréntesis a su espíritu penitente, que vivirá doce años con la vida más suave y llevadera de los PP. Calzados, enlazando al fin con la austeridad, al instaurar la reforma de la Orden Trinitaria y la vuelta a la regla primitiva. La pasión de Cristo fue el tema predilecto de oración durante el noviciado. Profesa el 29 de junio de 1581. El Beato Simón de Rojas, que entonces comenzaba a ser profesor de Artes y más tarde fue conocido en la corte de Felipe III, estaba probablemente en aquel año en Toledo y con él repasó la filosofía. Cursa cuatro cursos de teología en Alcalá de Henares. Acabados sus estudios, el espíritu de este hombre no es detenido por su maltrecho cuerpo. La predicación durante las Cuaresmas y por el año era su quehacer principal. Un compañero suyo decía al padre superior: "Mande al padre Juan que no predique de esa manera, que nos acaban y quitan la vida las confesiones generales que vienen". En efecto, por las pláticas que dejó escritas vemos una elocuencia abundante, llena de imaginación, conceptuosa y llena del amor a Cristo.

El espíritu de Juan Bautista no estaba sosegado en el marco de vida morigerada que en Sevilla llevaba. Ve con buenos ojos un conato de recolección de los PP. Calzados que con modos imprevistos comenzó a ejecutarse. El padre Dueñas, que lo iniciaba, quiso tener consigo al padre Juan, pero no estaba decidido. "Mi poca salud, dice él, que aún me tenía casi de ordinario con calentura continua". Luego la consideración de sus pecados. Y, por fin, le atizaba el respeto humano de qué dirían por sepultarse en una aldea.

Con estas luchas íntimas sale de Sevilla. Ya había pasado de Écija, cuando "viene una nube sobre mí que sin saber donde se juntó y formó, con tales truenos, relámpagos, piedras y aire, que cada relámpago que sobre mí caía era un rayo que me decía: enmiéndate, que si no acabarás. Pasó la tempestad y yo quedé Recoleto con voto y con obligación, con deseo y con voluntad".

Entonces se abrazó Juan Bautista a la voluntad de Dios de tal modo que ya jamás se desviará de ella. Consigue ir de ministro a Valdepeñas. Después decide ir a Roma para salvar la recolección. Superados muchos obstáculos, llega a la Ciudad Eterna el 21 de marzo de 1598.

Aquí fueron sus trabajos indecibles. Los PP. Calzados movilizan toda su influencia en la corte de España. El Procurador lleva la lucha contra el reformador sin escrúpulo en los medios. Éste se ve inmovilizado casi dos años en el convento de los PP. Carmelitas Descalzos. En esta época sufre unas purificaciones pasivas que le acercan a Dios. Se abraza denodadamente a la cruz de Cristo. "Me enamoré de la vida de trabajos, la que acepté, la quise, la abracé, la amé y la reverencié en nombre de Jesucristo".

Consiguió el breve de erección de la reforma el 20 de agosto de 1599.

Vuelve a España y toma posesión del convento de Valdepeñas en 1600. Entonces estuvo a punto de perecer en manos de sus contrarios. Pronto comenzó a recibir nuevos religiosos que llevaban una vida de mucho rigor en la comida y en el vestido, vacaban a la contemplación y a las obras de caridad propias de los trinitarios. Desde 1601 al 1605 se preocupa de consolidar la reforma, fundando ocho conventos, entre ellos Alcalá, Madrid y Salamanca. Las dificultades que hubo de vencer en algunos de ellos fueron muy serias, añadiéndose los impedimentos que le puso el visitador a fin de prolongar un mandato que cesaba con la fundación de la octava casa. Esta contradicción brotará otra vez y será causa de padecimiento al reformador hasta la hora de su muerte.

Elegido provincial, continúa fundando hasta siete casas, algunas importantes, cuales son Salamanca, Baeza, Córdoba, Sevilla y Pamplona. Visita los conventos, alienta a los religiosos, predica, escribe y no conoce descanso. Su actividad literaria, que llena ocho nutridos tomos y es un rico arsenal místico, ascético y autobiográfico, corre durante estos años colmados de preocupaciones por la Descalcez. Es un espíritu en carne flaca, pero lleno de amor a Cristo. Cesa de ser provincial en el 1609, no sin antes haber padecido la visita del padre Andrés de Velasco, que, sin embargo, declaró no haber hallado pecado venial en la religión.

Sin amargor, sin resentimiento por los padecimientos personales, sólo se queja del daño que padece la religión. Con muchos trabajos realiza la fundación de Toledo (1611). Generosamente se ofrece a llevar a cabo la de Sanlúcar de Barrameda, a pesar de la dolorosa operación de vejiga que acaba de sufrir. Desangrado y sin fuerzas llega Sanlúcar y comienza los trámites para fundar. Le ordena el padre provincial que suspenda sus gestiones. Obedece sin réplica y no para a considerar el modo violento con que se transmite esta orden. Se retira a Córdoba acabado de la infección que había minado su organismo, y, tendido en cama, recibe el anuncio de la muerte con las palabras del salmista: "Heme alegrado en lo que se me ha dicho, iremos a la casa del Señor". Exhaló su espíritu para entregarlo al Señor, mientras cantaban los religiosos a su alrededor el Símbolo de la Fe. Era el jueves 14 de febrero de 1618. La senda de rigor y entrega a Cristo por él iniciada fue seguida en la Descalcez trinitaria primitiva por figuras tan grandes como son el Venerable Tomás de la Virgen y San Miguel de los Santos. Él injertó nueva vida en el tronco multisecular des la Orden Trinitaria, rejuveneciéndola con una vuelta a la austeridad primitiva y al celo por la salvación de las almas que él mismo concretizó en la redención de los cautivos cristianos, en la misión entre infieles y en la predicación de la palabra de Dios entre los cristianos. Gracias a su iniciativa pudo superar la Orden los sucesivos vendavales que casi la extinguieron, teniendo su brote en la rama Descalza. 

JESUS DE LA VIRGEN DEL CARMEN, O. SS. T. 

SOURCE : https://www.mercaba.org/SANTORAL/Vida/02/02-14_JUAN-BTA_dela_CONCEPCION.htm

San Giovanni Battista della Concezione

Sepulcre de Sant Joan Baptista de la Concepció, a l'església de Nuestra Señora de Gracia (Còrdova, Andalusia)

Sepulcre del sant, a l'antic convent caputxí de Còrdova


San Juan Bautista de la Concepción

García Rico, Juan Bautista. Juan Bautista de la Concepción. Almodóvar del Campo (Ciudad Real), 10.VII.1561 – Córdoba, 14.II.1613. Trinitario (OSTD), reformador de su Orden, místico, escritor y santo.

Biografía

San Juan Bautista de la Concepción ha pasado a la historia como el reformador de la Orden de la Santísima Trinidad, pero su obra literaria lo coloca también en una posición destacada entre los grandes místicos del Siglo de Oro de España. Su trayectoria existencial se inscribe en el contexto de la Iglesia postridentina y de la España de Felipe II y Felipe III. Nació en el seno de una numerosa familia de Almodóvar del Campo (Ciudad Real), emparentada por parte de padre (Marcos García Gijón) con san Juan de Ávila (hijo único de Catalina Gijón). Ya en su adolescencia se relacionó con los carmelitas descalzos de Almodóvar, cuyo hábito deseó vestir. Allí conoció, en junio de 1576, a santa Teresa de Jesús, que visitaba a sus frailes y tuvo a bien hospedarse en el hogar de san Juan Bautista de la Concepción. La santa andariega pronunció en tal ocasión palabras proféticas sobre el futuro del joven, llamado entonces Juan García. Vistió el hábito trinitario en Toledo (28 de junio de 1580) con el nombre de Juan Bautista y allí mismo emitió la profesión religiosa un año después (29 de junio de 1581). Seguidamente, como ya había realizado los estudios filosóficos antes de entrar en el convento (en Baeza y Toledo), fue enviado al colegio universitario que la Orden tenía en Alcalá de Henares, donde cursó cuatro años de Teología. [...]

Continúa leyendo

Obras

La llaga de amor, Salamanca, Secretariado Trinitario, 1972

Un maestro de la liberación interior (trad. de J. L. Losada Rodríguez), Madrid, Trinitarios, Curia Provincial, 1977

Dios se da de balde. Pensamientos de san Juan Bautista de la Concepción, Salamanca, Secretariado Trinitario, 1980

El recogimiento interior, Madrid, Fundación Universitaria Española, 1981

Obras completas, Madrid, Crítica, 1995- 2002 (Biblioteca de Autores Cristianos maior, vols. 48, 55, 60 y 70).

Bibliografía

José de Jesús María, Vida del apostólico varón y venerable padre fray Juan Bautista de la Concepción, Madrid, Antonio de Zafra, 1676

B. Jiménez Duque, “En torno al beato Juan Bautista de la Concepción”, en Revista de Espiritualidad, 15 (1956), págs. 403-408

J. M.ª Martínez Val, El beato Juan Bautista de la Concepción y la Reforma trinitaria, Ciudad Real, Instituto de Estudios Manchegos, 1961

A. de San Juan Evangelista, “Las criaturas en la doctrina ascéticomística del B. Juan Bautista”, en Estudios Trinitarios, 1 (1963), págs. 9-48

B. Porres, “Trinitarios”, en Q. Aldea Vaquero, T. Marín Martínez y J. Vives Gatell (dirs.), Diccionario de Historia Eclesiástica de España, vol. IV, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto Enrique Flórez, 1972, pág. 2595

J. Borrego, San Juan Bautista de la Concepción, un santo de la renovación, Roma, Tipografía Editrice, 1975

P. Zabaleta, San Juan Bautista de la Concepción, Salamanca, Secretariado Trinitario, 1975

M. Fuentes, “Hacia la unión con Dios. El camino de la santidad vivido por Juan B. de la Concepción”, en Estudios Trinitarios (ET), 10 (1976), págs. 286-312

J. J. Sánchez, “S. Juan B. de la Concepción y la dialéctica del compromiso cristiano”, en Estudios Trinitarios (ET), 10 (1976), págs. 95-129

J. Pujana, “La unión mística en el primer escrito espiritual de S. Juan B. de la Concepción”, en Teología Espiritual (TE), 20 (1976), págs. 7-32

“La llaga de amor según S. Juan Bautista de la Concepción”, en Teología Espiritual (TE), 21 (1977), págs. 65-92

G. Antignani, “Giovanni Battista Rico, scrittore ascetico”, en Rivista di Ascetica e Mistica, 6 (1981), págs. 230- 245 [y 7 (1982), págs. 63-79]

J. Pujana,“Presencia de Santa Teresa en la obra de San Juan Bautista de la Concepción”, en El Monte Carmelo, 89 (1981), págs. 255-299

“Trinidad y experiencia mística en san Juan Bautista de la Concepción”, en Estudios Trinitarios (ET), 16 (1982), págs. 291-408 (Trinidad y vida mística, Salamanca, 1982, págs. 121-238)

“Identificación de un personaje retratado por El Greco en un cuadro del Museo del Prado”, en Boletín del Museo e Instituto Camón Aznar, 13 (1983), págs. 5-18

“Un gran místico en la penumbra. S. Juan Bautista de la Concepción”, en Homenaje a Pedro Sáinz Rodríguez, IV (1986), págs. 167-184

P. Medrano Herrero, “La inefabilidad mística en los escritos de san Juan B. de la Concepción”, en Encuentro, 9 (1989) [11 (1990), págs. 57-73]

“Cervantes y el Reformador trinitario: un estilo de época”, en Prisma, VI (1992), págs. 67-100

VV. AA., Jornadas de estudio sobre el Reformador san Juan Bautista de la Concepción, Córdoba, 1992

J. Pujana, “Juan Bautista de la Concepción, san”, en X. Pikaza y N. Silanes (dirs.), El Dios Cristiano: Diccionario teológico, Salamanca, Secretariado Trinitario, 1992, págs. 765-770

“San Juan Bautista de la Concepción. Retrato físico y humano”, en Trinitarium, 2 (1993), págs. 69-107

Valores literarios de san Juan B. de la Concepción, Ponce (Puerto Rico), Secretariado Trinitario de América, 1994

San Juan Bautista de la Concepción. Carisma y misión, Madrid, Biblioteca de Autores Cristianos, 1994

P. Medrano Herrero, Estudios sobre san Juan Bautista de la Concepción, Ponce (Puerto Rico), Secretariado Trinitario de América, 1996

J. Pujana, “La Regla Primitiva de la Orden Trinitaria según el Santo Reformador”, en Trinitarium, 6 (1997), págs. 59-125

“Bibliografía en torno a san Juan Bautista de la Concepción y su reforma”, en Trinitarium, 8 (1999), págs. 273-285

I. Hernández Delgado (coord.), Juan Bautista de la Concepción: su figura y su obra 1561-1613. Actas del 1.er congreso trinitario internacional (Córdoba, 8 al 11 de abril de 1999), Córdoba, Monte de Piedad y Caja de Ahorros, 2000

J. Pujana, “San Juan Bautista de la Concepción, presbítero. Reformador de la Orden Trinitaria”, en Nuevo Año Cristiano (Madrid) (febrero de 2001), págs. 219-222.

Autor/es

Juan Pujana Ascorbeitia, OSTD

SOURCE : https://historia-hispanica.rah.es/biografias/19603-san-juan-bautista-de-la-concepcion

San Giovanni Battista della Concezione

Muerte de San Juan Bautista de la Concepción. Córdoba. Lienzo de 3x2.20 situado en la iglesia de Ntra. Sra de Gracia de Córdoba. Trinitarios


BEATIFICACIÓN DE
JUAN BAUTISTA DE LA CONCEPCIÓN
Y VICENTA MARÍA LÓPEZ Y VICUÑA

HOMILÍA DEL SANTO PADRE PABLO VI

25 de mayo de 1975

 [*Texto en español más adelante]

Gode oggi la Chiesa, lieta di registrare nell'albo dei Santi due nuovi nomi, che ella è ormai sicura di dichiarare, secondo la espressione di Gesù, «scritti in cielo» (Luc. 10, 20): sono quelli ora «canonizzati» del Beato Giovanni Battista della Concezione, Riformatore dell'ordine della Santissima Trinità, vissuto dal 1561 al 1613, e della Beata Vincenza Maria Lopez y Vicuña, Fondatrice delle Figlie di Maria Immacolata, vissuta nel secolo scorso dal 1847 al 1890. Noi tutti abbiamo gioito ascoltando poco fa la lettura dei due rispettivi Decreti, che motivando con sommarie ma decisive notizie, le ragioni del giudizio della Chiesa circa le prove ed i meriti dell'a santità rispettiva della prima e dell'altra figura di queste persone, già onorate dalla beatificazione loro riconosciuta, hanno dato a noi la felicissima occasione di proclamare la loro canonizzazione.

La schiera dei Santi si accresce. Noi tutti dobbiamo goderne per la gloria di Dio, per l'onore del Signore nostro Gesù Cristo, per il gaudio che ne deriva alla Madre dei Santi, la Chiesa cattolica, ed in particolare alle rispettive Famiglie Religiose illustrate dall'opera e dalla virtù di questi loro Santi Patroni; e poi per l'edificazione di tutto il Popolo di Dio, che sa di poter venerare in questi suoi membri benedetti due fratelli esemplari, degni d'ammirazione e di devozione, e che confida inoltre di averli solidali ed efficaci intercessori presso l'unica fonte della nostra salvezza in virtù della comunione dei Santi, Cristo Signore.

La schiera dei Santi, tali ufficialmente dichiarati, si accresce; e, a Dio piacendo, ancora, durante quest'Anno Santo, e poi negli anni successivi, si accrescerà. Non sorga in alcuno il dubbio che questo progressivo aumento di figli eletti dell'a Chiesa sia frutto d'una facile inflazione devozionale. Chi conosce la complessità e il rigore dei processi, che precedono tanto le Beatificazioni quanto le Canonizzazioni sa bene quanto la Chiesa sia cauta ed esigente nell'esigere le prove delle virtù di grado «eroico», o possiamo dire superlativo, eminente, comprovato da inconfutabili testimonianze, analizzato con rigore critico e con metodo obiettivamente storico, anzi convalidato da due verifiche, una negativa, quella così detta del «non culto», la quale assicura i giudici del processo non esservi l'influsso di qualche eventuale mistificazione popolare; e quella positiva dei miracoli, quasi come attestato trascendente d'un divino beneplacito all'eccezionale riconoscimento della santità, che la Chiesa intende venerare nei singoli e singolari candidati agli onori degli altari. La legislazione canonica è molto grave e prudente in questa materia, e tale rimane, anche se alcune forme procedurali d'altri tempi, non poco ritualizzate e complicate, dei processi in questione, dovranno essere alquanto semplificate, pur conservando la dovuta, essenziale e inequivocabile verifica dei titoli eccezionali reclamati per l'esito positivo di ognuno di tali processi.

Ma che la schiera dei Santi si arricchisca di nuovi nomi col procedere del cammino della Chiesa nel tempo, e che noi ne siamo i fortunati testimoni deve essere motivo di gaudio e di speranza: la Chiesa vive; non invecchia, ma fiorisce; e mentre le vicende della storia spesso ne turbano il pacifico svolgimento, anzi talora ne sconvolgono e ne affliggono il suo normale cammino terreno, ella reagisce in santità, offrendo a se stessa e al mondo il conforto e l'esempio di alcuni imprevisti e tipici suoi figli, che con mirabili carismi di carità e d'altre virtù evangeliche, e doni e frutti propri del Paraclito, sostengono la fede minacciata dei popoli, e offrono al loro secolo e a quelli successivi l'inestinguibile presenza dello Spirito vivificante in seno alla santa Chiesa di Cristo. E questa semplice riflessione, che potrebbe svolgersi in filosofia della storia ed in teologia della Chiesa pellegrina e militante, deve aprire oggi all'esultanza per le due Canonizzazioni ora felicemente celebrate; e le dia alimento e conferma qualche breve accenno biografico, anzi agiografico dei nuovi due eletti al titolo ufficiale di santità.

La figura de San Juan Bautista de la Concepción, lejos de haberse desgastado con el paso de los siglos, sigue inalterable ofreciendo la entereza y frescura de su testimonio de hijo de la Iglesia.

Nació Juan Bautista el año 1561, en un hogar profundamente cristiano de Almodóvar del Campo.

Allí había nacido un insigne maestro del espíritu, también canonizado por Nos, San Juan de Ávila . Parece como si estas dos existencias, plasmadas en el mismo ambiente, hubiesen sido, por designio divino, una prolongación ininterrumpida no tanto en el tiempo cuanto en un común empeño reformador: el Maestro Ávila murió precisamente cuando Juan Bautista iba a cumplir ocho años. Hay otro dato significativo y curioso. Tiene Juan Bautista quince años cuando una gran Santa reformadora, Teresa de Jesús -a quien Nos hemos proclamado Doctora de la Iglesia-, va a Almodóvar y se hospeda en la casa del futuro Santo trinitario. Este florecimiento de Santos con temple renovador al comienzo de una etapa postconciliar, la de Trento, ¿no resulta aleccionadora para nuestros tiempos de resurgimiento y creciente desarrollo eclesial? Porque es claro que un determinado período de la Iglesia no puede caracterizarse como época de reforma auténtica y fructuosa si no produce una constelación de Santos.

Con ocasión de estas canonizaciones del Año Jubilar, ¿no es oportuno recordar el capítulo V de la Constitución dogmática Lumen Gentium, que nos habla de la vocación universal a la santidad en la Iglesia? Sí, nos parece un momento propicio para lanzar a todos nuestros colaboradores en la evangelización, obispos, sacerdotes, diáconos, religiosos y seglares el reto de la santidad, sabiendo bien que sin ella la renovación quedaría comprometida y se perdería el fruto primero y fundamental, tanto del Jubileo como del Concilio (Cfr. etiam Christus Dominus, 15). No es mera coincidencia, carente de sentido, el hecho de que Juan Bautista de la Concepción sea canonizado, casi cuatro siglos después de su muerte, en este Año Santo y en el X aniversario de la clausura del Concilio Vaticano II. Este Concilio ha puesto a la Iglesia al ritmo de la renovación. Pero, ¿de qué renovación se trata? Evidentemente no puede ser una renovación sin discernimiento. Son los Pastores de la Iglesia los que, reunidos en Concilio, bajo la presidencia del sucesor de Pedro, han señalado el sentido de la renovación que necesita nuestro tiempo. Los actuales problemas eclesiales encontrarán solución, en la fidelidad a las enseñanzas del Concilio, siguiendo las sabias directrices de la jerarquía.

De una manera concreta, San Juan Bautista de la Concepción nos enseña con su vida cuáles han de ser las disposiciones y actitudes de los auténticos renovadores. Y particularmente en lo que se refiere a las familias religiosas, ya que él ha pasado a la historia como el reformador de la Orden de la Santísima Trinidad. Nuestro Santo, que viste el hábito de la Orden a los diecinueve años, se prepara a su misión, entregándose con generosidad al Señor, cultivando en su alma la piedad eucarística y mariana, con un deseo grande de imitar las austeridades de los Santos reseñadas en el Flos Sanctorum que lee con fruición. Se afana en el estudio para obtener una sólida formación teológica, a base sobre todo de la Sagrada Escritura y de los Santos Padres, que le servirán en su ministerio de predicador incansable. Se propone ser un religioso observante que quiere abrazar la regla primitiva, austera y pobre de la Orden y, para ello, rompe decididamente con la «tiranía de los cumplimientos del mundo» (Obras, VIII, 29). ¿No es ése el camino de los Santos?

Para realizar la reforma de su Orden, peregrina a Roma; y su obra, tanto en España como fuera, se ve sometida a graves pruebas. Pero no le importa: «Claro está -dice- que si yo te amo, Señor, no tengo de querer en esta vida honra, ni gloria, sino padecer por tu amor» (Obras, VIII, 128). Cuando el Papa Clemente VIII aprueba la reforma de la Orden Trinitaria, nuestro Santo vuelve a España para aplicar con total fidelidad las normas que le ha dado la Santa Sede. Exige a los frailes que abrazan la vida reformada la exacta observancia de la regla, profunda vida de oración, de penitencia y de pobreza, siempre en un clima de alegría que no está reñida con la austeridad. El se muestra siempre humano y delicado en sus intervenciones; pero al mismo tiempo firme, recto y obediente a sus superiores. Y he aquí los frutos: su obra tiene éxito y las vocaciones se multiplican.

Cuando su vida declina, vuelven las pruebas y contradicciones; ¿cómo reaccionar? Como lo hacen los Santos. Sí, con la caridad; así, su alma se purifica en la renovación personal y asciende a mayor santidad. Cuando muere en Córdoba, a los cincuenta y un anos de edad, deja en su obra y en sus escritos una lección perenne: ¡No hay auténtica reforma eclesial sin la renovación interior, sin obediencia, sin cruz. Sólo la santidad produce frutos de renovación! Que el Señor siga bendiciendo a la Orden de San Juan de Mata y de San Juan Bautista de la Concepción que tiene precisamente como finalidad el culto a la Santísima Trinidad y el apostolado liberador entre los cristianos que por sus circunstancias sociales especiales se encuentran en mayor peligro de perder la fe. Este apostolado caracteriza también en cierto sentido la obra de la nueva Santa.

Vicenta María López y Vicuña está más cerca de nosotros en el tiempo. Nació en las nobles y cristianas tierras de Navarra, el día 24 de marzo de 1847, para morir en los umbrales de este siglo. Trascurrió una juventud serena, durante la cual fueron madurando en ella los frutos de una esmerada educación cristiana, en la que dejó huellas inconfundibles el ambiente familiar: la madre, un tío sacerdote, una tía religiosa. ¡Oh! Nunca ponderaremos bastante la importancia formativa del núcleo familiar; esa labor ejemplar, insustituible, de siembra y cultivo de conocimientos y virtudes. Y Dios bendice con predilección (a las familias auténticamente cristianas; son ellas, por su parte, la mejor cantera de vocaciones para el servicio de la Iglesia. En España tenéis, a este respecto, una tradición espléndida, gloriosa, fecunda. Os recordamos esto ahora, amadísimos hijos, porque abrigamos la esperanza de que el Año Santo se distinga también por un despertar de las vocaciones, por «un incremento numérico de aquellos que sirven a la Iglesia con particular dedicación de su vida, es decir, de los sacerdotes y religiosos» (Apostolorum Limina, IV).

Nuestra Santa es muy joven aún, cuando oye en sus adentros la llamada divina. No fue una decisión fácil de realizar. Con sencillez v dulzura, con sacrificio y caridad logra verse liberada de la perspectiva que le ofrece una vida en el mundo tranquila, acomodada, halagadora. En la fiesta de la Santísima Trinidad de 1876 recibe el hábito religioso junto con dos compañeras; nace así la congregación de las Religiosas de María Inmaculada; una familia que tiene por misión la santificación personal de sus miembros y la ayuda a las jóvenes que trabajan fuera de sus propios hogares. A esas jóvenes, rodeadas con frecuencia de no pequeñas dificultades y peligros, Vicenta María entrega su vida entera. Al poner en la balanza el futuro de su vocación, podrá decir: «¡Las chicas han vencido!». Y a ellas se dará sin reservas, para hacerles encontrar un hogar acogedor, donde hallen una voz amiga, la palabra alentadora v desinteresada, el calor de un corazón, donde descubran la riqueza inmensa humano-divina de sus vidas, el secreto de los valores perennes, de la paz interior y donde, a la vez, aprendan a promoverse integralmente, para hacerse cada vez más dignas ante Dios y realizarse mejor como jóvenes.

¡De qué maravillosas intuiciones es capaz quien ama de veras! ¡Qué fina pedagogía sabe aplicar quien habla ese lenguaje sublime que se aprende en el corazón de Cristo! Nuestra Santa tenía ya una experiencia personal en este apostolado específico. Sus mismos familiares de Madrid la habían puesto en contacto con esa clase trabajadora, tan necesitada. El deseo de entregarse a Dios hace lo demás. Ella misma siente en su alma la exigencia insaciable de renuncia genuina, deliberada, amorosa, que se le pide al discípulo de Cristo «para gloria de Dios más palpable. Más pobreza. Más mortificación de mis naturales inclinaciones. Mucho peligro de sufrir desprecios. ¡ Cuántos la vituperarán! Continuo esfuerzo, continuo sacrificio. Necesidad de la época». Son éstos precisamente los motivos que la impulsan a hacer la fundación, según ella misma ha dejado escrito (Cfr. Escritos de la fundadora, Cuaderno t. f. 80 r. O. c. 124-130). A pesar de su muerte prematura, a los cuarenta y tres años, no sin sufrimientos físicos y sobre todo morales -¡la cruz es la compañera inseparable de los Santos!-, la madre Vicuña vio aprobada su Obra por la Santa Sede; tenía ya casas repartidas por España y estaba ilusionada con fundar en Buenos Aires. La congregación se abría así a todos los horizontes de la Iglesia, como lo está hoy con numerosas comunidades esparcidas por Europa, América, Africa y Asia.

Recordamos bien cuando fue beatificada por nuestro venerable predecesor Pío XII en el anterior Año Santo. Y en este Año Santo, que coincide además con el Año Internacional de la Mujer, podríamos preguntarnos: ¿qué mensaje trae Santa Vicenta María para la Iglesia y para el mundo de nuestro tiempo? Al iniciar el ciclo de beatificaciones de este Año Santo con María Eugenia Milleret decíamos que «la santidad, buscada en todos los estados de vida, es la promoción más origina1 y más llamativa a I'a que pueden aspirar y acceder las mujeres». Santa Vicenta María ha sentido, imperioso, el reclamo de la caridad hecha servicio, algo que le está invitando a prodigar su atención hacia la mujer, sobre todo la joven, necesitada de cuidados religiosos, de asistencia social, de la auténtica sublimación cristiana, en una palabra, de promoción en el sentido más completo y elevado del término. Una tarea que, con las diversas modalidades que van presentando los tiempos, constituye también una exigencia importante del mundo actual.

El carisma de la fundadora tiene así en nuestra época una vivencia singular. Esto mismo os exige a vosotras, religiosas de María Inmaculada, un empeño y un compromiso: un empeño de constante y auténtica renovación (Cfr. Perfectae Caritatis, 2), fijando la mirada en vuestra santa Madre, para imitar su ejemplo de perfección evangélica (Cfr. Matth. 5, 48), centrada en la caridad y alimentada con la adoración eucarística y la devoción a la Santísima Virgen, características sobresalientes de la espiritualidad de Vicenta María; así como su fidelidad y amor a la Iglesia; en una palabra, para seguir sus pasos en la vida espiritual y en la vida apostólica. Un compromiso también: el de la caridad social que constituye la herencia principal de vuestra Fundadora. En casi cien años de vida, ¡qué bien ha sabido emplear vuestra congregación esta herencia en favor de la promoción de las jóvenes, con residencias, escuelas profesionales, centros sociales y misionales! Os lo decimos con gozosa complacencia a vosotras, queridas religiosas de María Inmaculada aquí presentes y a todas las que, no habiendo podido venir, tienen en estos momentos su mirada puesta en esta asamblea eclesial. ¡ Animo! ¡Siempre adelante!

Amadísimos hijos: La Iglesia rebosa hoy de gozo. Su vitalidad perenne es fruto de la presencia divina. Se difunda el canto de acción de gracias que la Iglesia dedica al Padre y al Hijo y al Espíritu Santo que la guían y la embellecen constantemente, sembrando de Santos los senderos del mundo. Sí, alegrémonos porque Dios ha hecho maravillas en las almas de San Juan Bautista de la Concepción y de Santa Vicenta María, cuyo paso por esta tierra atraen nuestras miradas, nuestras aspiraciones de conquistas más sublimes, nuestros anhelos más apremiantes de transformación terrena y transcendente. Gracias sean dadas a la Trinidad Santa desde lo más hondo de nuestros corazones. Nos quisiéramos que este canto de alegría se tradujera ahora en un ferviente mensaje de felicitación a España entera. Lo merece, porque en su secular trayectoria eclesial nos ofrece dos nuevos testimonios de su espiritual y religiosa fecundidad, que deben servir de constante estímulo, de compromiso perenne para las actuales y futuras generaciones.

A ejemplo de vuestros Santos, ¡manteneos siempre fieles a la Iglesia ! Todos unidos, sacerdotes, religiosos y fieles de España, continuad por el camino de la adhesión y fidelidad al mensaje de Cristo, promoviendo con vuestra conducta obras generosas que sirvan a la causa del bien espiritual y del progreso social de vuestra patria. Esta es nuestra esperanza, éstos son nuestros deseos, que en este día luminoso encomendamos de manera particular a San Juan Bautista de la Concepción y a Santa Vicenta María López y Vicuña, para gloria de Dios, Padre, Hijo y Espíritu Santo.

Chers fils et chères Filles, réjouissex-vous avec Nous, en ce jour où 1'Eglise inscrit officiellement parmi les saints un prêtre de I'Ordre des Trinitaires, le Père Jean Baptiste de la Co8nception, et Sœur Vicenta María López y Vicuña, fondatrice des Religieuses de Marie Immaculée. C'est grâce à une telle sainteté que l'Eglise se réforme de l'intérieur et rayonne la charité. Et cette sainteté est elle-même le reflet de 1'Amour qui vient du Père, par le Fils, dans 1'Esprit. Oui, c'est à la très Sainte Trinité que va d'abord notre louange. Que ce Dieu trois fois saint soit béni!

Today is the Solemnity of the Most Blessed Trinity and we have two new Saints. Dear sons and daughters, this is a day of jubilation for the entire Church of God. And as we propose these Saints to the veneration of the faithful, we bless and glorify the merits of our Lord Jesus Christ. For it is by his grate-and by his grate alone-that they have attained sanctity. We adore and thank the Holy Trinity, whose life is reflected in the lives of these Saints. May our praise ring out today in the whole Church: Blessed be God: the Father and the Son and the Holy Spirit! Blessed be God in his Saints!

Wir feiern heute, liebe Söhne und Töchter, das Fest der allerheiligsten Dreifaltigkeit und begehen gleichzeitig die Heiligsprechung von zwei neuen Heiligen: des heiligen Johannes Baptista von der Unbefleckten Empfängnis, des Reformators des Ordens der Trinitarier, und der heiligen Ordensstifterin Vincenza Maria López y Vicuña. Wir loben und preisen am heutigen Festtag dankerfüllt den dreifaltigen Gott, dass sich seine Gnadenfülle im Leben dieser beiden Heiligen so wunderbar entfaltete zum Segen ihrer Mitmenschen und der ganzen Kirche. Möge auch unser Leben durch ihre mächtige Fürbitte und nach ihrem Vorbild eine Verherrlichung des Vaters und des Sohnes und des Heiligen Geistes sein!

Em Eucaristia, convidamos os presentes de língua portuguesa à alegria: porque Deus, Trindade Santíssima nos chamou a participar, pela santidade, à Sua vida divina; e, pelos Santos canonizados agora, nos apela ao renovamento em Cristo, esclarecido e fiel, mediante o amor generoso e abnegado, e fraternal. Ao saudar e abencoar, cordialmente, todos os sedentos de ideal, jovens, donzelas e adultos, famílias cristás, neste Ano Santo de reconciliação o, diremos : vivei a mensagem deste dia luminoso!

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La Santa Sede

SOURCE : https://www.vatican.va/content/paul-vi/es/homilies/1975/documents/hf_p-vi_hom_19750525.html