samedi 4 mai 2013

Sainte MONIQUE, mère de Saint Augustin, veuve et mère



Sainte Monique

Mère de saint Augustin

(332-388)

A l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère chrétiennes, il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.

Monique naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante.

Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son coeur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix. A toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.

Dieu, qui a Ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère.

Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est par ces beaux exemples qu'elle conquit le coeur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère du grand saint Augustin.

Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit: "Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse!" Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.

Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tomba malade à Ostie, au moment de s'embarquer pour l'Afrique, et mourut à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps cette mère de son corps et de son âme. Le corps de sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des Mères chrétiennes.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950


Ary Scheffer  (1795–1858), Saint Augustin et sainte Monique, 1846, 135.2 x 104.8, National Gallery  



Sainte Monique,

Mère de saint Augustin d'Hippone (✝ 387)

Née en Afrique du Nord dans une famille chrétienne, Monique est mariée très jeune à un notable païen de Thagaste, Patricius. Elle sera une épouse modèle pour ce mari infidèle et violent que sa douceur et son silence sous les reproches finiront par convertir. Elle a de lui trois enfants, dont le futur saint Augustin. Veuve en 371, elle se dévoue à ce fils qui semble "mal tourner". Tout d'abord, il vit maritalement avec une femme dont il a un fils. Mais le plus douloureux reste l'adhésion à la secte manichéenne, si opposée à la foi chrétienne. Que de larmes cet enfant coûte-t-il à sa mère. Des larmes importunes pour cet esprit libre. Pour y échapper, Augustin s'enfuit en Italie et Monique le rejoint à Milan où elle se met à l'école de l'évêque saint Ambroise. C'est alors qu'elle a la joie immense d'assister à la conversion et au baptême du fils chéri. Désormais elle ne sera plus un reproche vivant, mais une aide et même une disciple quand s'affirmera l'ampleur intellectuelle et spirituelle du futur Père de l'Église. Un soir, à Ostie, ils ont le bonheur de partager une expérience spirituelle intense qu'Augustin n'évoquera qu'à demi-mots dans ses "Confessions". Elle mourra quelques jours plus tard, mère comblée de ce fils qui l'avait tant fait pleurer.

Mémoire (En Afrique du Nord: Fête) de sainte Monique. Au sortir de l’adolescence, ses parents la marièrent à un païen du nom de Patrice à qui elle donna quatre enfants. Quand son fils Augustin se détourna de la foi de son enfance, ses larmes montèrent vers Dieu comme une prière silencieuse et la conversion d’Augustin à Milan l’emplit de joie. Au moment de retourner en Afrique, en 387, elle quitta cette terre, au port d’Ostie, dans un grand désir du ciel.

Martyrologe romain



Santa Monica, Chiesa San Michele all'Adige, Trentino

Sainte Monique, les larmes d’une mère pour son enfant perdu

Aliénor Goudet | 26 août 2020

Beaucoup connaissent le nom et l’histoire de saint Augustin, le libertin devenu docteur de l’Église au IVe siècle. Mais ils oublient souvent son pilier de conversion : sa mère Monique qui a tant prié et pleuré pour lui durant ses années d’errance. Voici l’histoire de quelques unes de ces nombreuses larmes versées pour son fils.

Thagaste, 373. La nuit est tombée il y a bien longtemps sur la ville et la plupart des habitants dorment paisiblement. Pourtant, une lueur persiste dans la maison du fonctionnaire Patricius. Seule dans sa chambre, à la faible lumière d’une lampe à l’huile, Monique est recroquevillé et sanglote dans les draps de son lit.

La colère virulente avec laquelle elle a jeté Augustin, sa concubine et leur fils hors de chez elle il y a quelques jours est retombée, laissant place à un gouffre de tristesse dans sa poitrine. Son cœur est déchiré entre le regret d’avoir ainsi cruellement chassé son fils de chez elle, et le désespoir de le savoir prêchant les préceptes creux et blasphématoires de la secte manichéenne.

Depuis longtemps, elle sent l’écart grandissant entre son fils et l’enseignement de la foi chrétienne qu’elle lui a donné. Son libertinage et son goût pour le jeu en sont des preuves irréfutables. Mais jamais elle ne s’était imaginée qu’il tomberait si bas, si loin de Dieu et du Christ.

La peur que l’âme de son Augustin soit perdue à jamais lui tord le ventre. Elle tente de prier mais ses mots se transforment vite en appel désespéré.

– Seigneur, que dois-je faire pour sauver mon fils de lui-même ? répète-t-elle, incapable de formuler quoi que ce soit d’autre.

Épuisée par l’émotion et le chagrin, Monique finit par s’endormir en répétant sa demande. Mais en rouvrant les yeux, elle se voit debout sur une règle de bois. Même dans son rêve, les larmes coulent toujours. Une voix l’interpelle alors.

– Monique, dit-elle, pourquoi pleures-tu ?

Elle aperçoit en levant les yeux un être de lumière d’une beauté époustouflante qui lui sourit avec douceur.

– Mon fils s’éloigne de plus en plus de Dieu, répond-t-elle. Je ne sais plus quoi faire.

– Ne sois pas inquiète, lui dit l’être en pointant à côté d’elle. Vois ton enfant. Il est là où tu te trouves.

Monique se retourne. En effet, Augustin se tient quelques pas derrière elle sur la même règle. Puis elle se réveille en sursaut dans son lit, au moment même où une servante pénètre dans sa chambre, lui demandant si tout va bien.

– Oui, je vais bien mieux, dit-elle. Envoie quelqu’un trouver mon fils, et lui faire savoir qu’il peut reprendre sa place ici.

Quelques jours plus tard, de nouvelles larmes piquent les yeux de Monique. Augustin ne veut rien entendre de sa vision et tente même de tourner les mots de l’être de lumière à son avantage et celui des manichéens. Quelle tête de mule ! Et face à son esprit si vif, le débat n’a pas duré. Comment peut-on être à la fois si brillant et si dérouté ? 

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C’est donc pour cela que Monique se trouve à l’église pour de nouveau prier et demander le salut pour son fils. Le souvenir de son songe l’empêche de désespérer mais elle n’en reste pas moins démunie. Une main chaleureuse se pose alors sur son épaule et Monique sursaute.

– Pourquoi pleurez-vous ainsi ?

Durant un instant elle espère qu’il s’agisse de l’être de lumière, mais c’est l’évêque de Thagaste qui se tient là. Elle lui raconte ses tourments, alors que les larmes coulent toujours. Mais comme l’être de lumière, l’homme lui répond simplement.

– Ne craignez rien. Il est impossible que périsse ce fils de tant de larmes.

Sur le chemin du retour, Monique s’interroge sur les mots de l’évêque si semblable à ceux de son rêve. « Ne crains pas », lui a-t-on dit. Par deux fois, Dieu lui a fait parvenir ce message. Elle sait une chose au moins : le Seigneur n’a pas l’intention d’abandonner son fils.

Mais alors qu’elle entre chez elle, les serviteurs lui annonce qu’Augustin a pris un vaisseau pour Rome, sans prévenir. De nouveau, Monique pleure. Mais si la colère et la tristesse lui brûlent le cœur, une lueur scintille au fond d’elle alors qu’une nouvelle conviction prend racine : peu importe la durée de son errance, peu importe le nombre de larmes qu’il lui fera verser. Augustin reviendra à Dieu. 

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À travers ses larmes, elle ordonne au serviteur de préparer ses bagages.

Il faut à Monique plus de 15 ans de larmes et de prière avant la conversion totale de son fils en 387, l’année même de sa mort. Le pape Pie V l’inscrit au calendrier liturgique au XVIe siècle. Elle est la sainte patronne des mères chrétiennes. On dit que par deux fois elle fut mère de saint Augustin, une fois pour le monde terrestre et une fois pour le ciel.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2020/08/26/sainte-monique-les-larmes-dune-mere-pour-son-enfant-perdu/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_source=onesignal&utm_medium=notifications

Comment sainte Monique se libéra de son addiction à l’alcool

Anne Bernet - Publié le 12/09/21

Monique, la mère de saint Augustin, connut elle aussi, comme son fils, de fâcheuses habitudes. Elle avait par exemple développé une certaine addiction à l'alcool. La Providence aidant, sa conscience et sa force d’âme l’en délivrèrent.

Fille aînée d’un couple de la classe moyenne de Thagaste, Monique, née en 331, a été élevée à la dure par une vieille servante chrétienne qui jugeait utile de mortifier les sens des enfants. Par exemple en leur interdisant de boire un verre d’eau en dehors des heures de repas. Il fait chaud, l’été en Numidie, l’Algérie actuelle, et cette privation coûtait à la petite et à ses sœurs. Pour la justifier, la rude éducatrice disait : « Aujourd’hui, vous buvez de l’eau, faute de vin, mais une fois mariées, maîtresses de la dépense et de la cave, l’eau vous semblera fade quand l’habitude de boire se sera installée… » Autrement dit, elle pensait les prémunir contre l’alcoolisme mondain et solitaire de femmes mal mariées qui s’ennuieraient chez elles.

La clef de la cave

Ce fut le contraire qui arriva. L’épisode nous est rapporté par son fils Augustin, dans les Confessions (IX, 8). Monique avait quinze ans environ, le temps vînt où la vieille servante mourut et fut remplacée par une domestique du même âge que sa jeune maîtresse, avec laquelle, jalouse, elle s’entendit aussitôt fort mal. De disputes en disputes, dans lesquelles, l’une étant fille libre et l’autre de condition servile, Monique a toujours le dernier mot, la haine de la servante envers elle ne cesse de croître. Elle s’en rendait compte et se méfiait d’elle.

Vers cette époque, marque de confiance, ses parents confièrent à Monique la clef de la cave et la chargèrent d’aller, chaque jour, y prendre le vin pour les repas familiaux. Au bout de quelques jours, curieuse, Monique ne put s’empêcher de tremper les lèvres dans la boisson contre laquelle elle avait été tant mise en garde. L’irrésistible attrait du fruit défendu… 

Le vin romain est beaucoup plus lourd, plus épais que les nôtres, beaucoup plus alcoolisé aussi, au point qu’il faut le couper, pour le boire, de deux fois sa mesure d’eau, ce dont les vrais buveurs se gardent bien. Il n’en faut pas de grosses quantités pour s’enivrer vite et fort.

Rouge de confusion

Les premières fois, Monique trouve les quelques gouttes absorbées détestables ; elles lui donnent la nausée et lui font tourner la tête. Pourtant, jour après jour, elle y trempe les lèvres et, l’habitude venant, les quelques gouttes deviennent petites gorgées, puis les petites gorgées grandes lampées et, bientôt, des coupes entières, qu’elle siffle gaillardement et qui la mettent dans un état d’ébriété manifeste, ce dont ses parents, parfaitement indifférents, ne se rendent pas compte. Seule la servante, qui l’accompagne à la cave pour lui tenir la lampe, est au courant de ce honteux penchant. Elle n’en informe pas ses maîtres, sans doute dans l’intention de nuire plus gravement à Monique, le moment venu. Or, un midi, comme elles sont seules toutes deux à la cave, et Monique déjà un peu grise, elles se prennent de querelle et l’esclave, s’emportant mais sûre de son impunité, la traite de « sale petite biberonne de vin pur », autrement dit de poivrote. 

Sa honte fut telle qu’elle trouve la force, et il en fallait, de ne plus boire une goutte de vin.

L’injure la dessoule d’un coup. Il est invraisemblable qu’une esclave se permette de parler sur ce ton à sa maîtresse mais, rouge de confusion, Monique se rend compte qu’elle l’a mérité. Elle est en effet une petite ivrognesse qui s’arsouille en cachette, s’exposant à juste titre au mépris d’une servante insolente. Sa honte fut telle qu’elle trouve la force, et il en fallait, de ne plus boire une goutte de vin. Ainsi, avec la grâce de Dieu, se corrigea-t-elle définitivement de son vice.

Monique : mère de saint Augustin, par Anne Bernet, Artège, avril 2019, 14 euros.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2021/09/12/comment-sainte-monique-se-libera-de-son-addiction-a-lalcool/?_se=bG91aXMubGVmcmFuY29pc0Boc3QudWxhdmFsLmNh&utm_campaign=NL_fr&utm_content=NL_fr&utm_medium=mail&utm_source=daily_newsletter



Monique ou le don des larmes

Sainte Monique

Voici un petit résumé de la vie de Sainte Monique, mère de Saint Augustin, que l’on fête le 4 mai. Je crois qu’elle fait partie de la charrette des Saints déplacés par le tremblement de ciel de 1969 au Vatican. On a dû la mettre avec son fils au 28 août. Il faut dire qu’il l’aimait beaucoup malgré qu’elle fut picoleuse.

Inutile de vous dire que Monique signifie “unique” “seule”. Elle préfigure les “monos”.

Elle est née en 332 à Tagaste que l’on nomme aujourd’hui Souk-Arras à Hippone. Son éducation fut confiée à une vieille servante un peu grognarde mais vigilante.

Comme beaucoup de futures saintes, elle priait tout le temps, même la nuit et elle portait du pain aux pauvres. Elle le cachait dans son sein et, à la fin du repas, elle courait chercher un pauvre pour lui donner.

Mais il lui apparut un défaut. Comme elle était chargée d’aller chaque jour au cellier pour y chercher le vin, elle se laissait souvent aller, en reprenant la cruche, à se baisser un peu plus afin d’y coller ses lèvres. Puis elle en buvait je ne sais combien de gorgées. Les petits Bollandistes disent que ce n’était pas par amour du vin mais par “cette espièglerie et cette gaieté de la jeunesse qui se plaît aux choses défendues.”

Moi, je veux bien, mais comme c’était assez répétitif, elle en buvait de plus en plus. Elle y descendait toujours avec une servante qui était témoin de ses penchants. Un jour qu’elles se disputaient, la servante lui lança “espèce de buveuse de vin pur !” Monique rougit et reconnaissant la laideur de son péché, elle ne fit pas que mettre de l’eau dans son vin, elle s’en corrigea pour toujours.

Il paraît qu’elle était intelligente et qu’elle avait toujours soif d’apprendre. De plus, elle refusait toujours de se vêtir avec des robes de luxe.

A la sortie de l’adolescence, elle fut demandée en mariage par un païen : Patrice. Il était violent, coléreux et de moeurs légères. Mais, il paraît qu’il avait le coeur plus grand que la fortune. On la maria quand même. Sa belle-mère était impérieuse et acariâtre et les servantes se livraient à la calomnie contre Monique.

Monique mesurait quotidiennement ce qui la séparait de Patrice et lui ne comprenait rien à Monique.

Mais Monique ne lui reprocha jamais rien. Elle pleurait quand il n’était pas là. Elle utilisa la douceur et la discrétion. Même quand ses amies venaient la trouver avec des ecchymoses plein le visage, qu’elles avaient reçues de leur maris, elle leur disait “prenez-vous en à votre langue !”

Mais Patrice ne la frappa jamais. Quelquefois il bondissait et menaçait mais sans aller plus loin. “de son doux regard, elle le contint toujours”.

Grâce à cette patience, Patrice se transforma peu à peu, puis changea tout à fait. Il abandonna ses infidélités, se donna entièrement à Monique et lui fit un enfant : Augustin.

Puis, il lui fit encore un garçon : Navigius, et enfin une fille : Perpétue.

Ils avaient tout pour être heureux. Mais Patrice retomba dans ses tristes frasques et ne s’intéressa plus à sa famille.

Sans se décourager, Monique s’occupa particulièrement d’Augustin à qui elle inculqua une conscience dont il bénéficia toute sa vie.

Un jour, Augustin tomba gravement malade. Monique, désespérée à l’idée de perdre son Augustin, courut partout pour le faire baptiser. Ce serait toujours ça de gagné. Patrice légèrement re-intéressé par ce qui se passait, laissa faire Monique et ne la gêna pas, mais une fois le danger passé, Patrice refusa le baptême à Augustin.

Monique s’y résigna et reprit son attitude patiente vis-à-vis de son mari, sa belle-mère et les servantes. Elle y gagna la paix.

Quand Augustin fut en âge de faire des études, elle le confia à des maîtres de Tagaste. Mais Augustin se révéla infiniment paresseux. De plus, il avait un dégoût pour l’étude. Avec ça, il était devenu prétentieux, cherchant toujours à se faire valoir et montrant un amour immodéré pour les jeux et les plaisirs. Comme la ville de Tagaste n’offrait pas assez de garanties pour son éducation, Monique conduisit son fils à Madaure, la patrie d’Apulée. Elle y laissa son fils et revint près de son mari qui commençait de nouveau à changer dans le bon sens : il avait fait un premier pas vers la religion. Puis, il se convertit.

Mais Augustin échappait de plus en plus à Monique et ne comprenait plus le langage de sa mère.

Elle le conduisit alors à Carthage. Mais dans une ville aussi corrompue, Augustin ne tarda pas à tomber dans les excès.

Monique, affligée, pleurait tellement que, quelquefois, quand elle quittait l’église, sa place était toute baignée de ses larmes.

L’Église a d’ailleurs institué au 4 mai, en l’honneur de Sainte Monique, une fête des larmes des mères chrétiennes. Tout l’office est sur le ton des larmes de Sainte Monique. Enfin, elle pleurait pire que la Madeleine.

Mais, elle ne pleurait pas seule, figurez-vous que Patrice, lui aussi, s’était mis à pleurer, à la fois sur ses péchés et sur ceux de son fils. Ca le rendit malade, tellement malade qu’il en mourut, assisté par Monique.

Patrice mort, plus aucun obstacle ne gêna Monique pour arriver à un degré de haute vertu.

Elle jura de porter toute sa vie le deuil de son mari. Elle s’enferma dans la solitude et se voua au silence. Elle jeûna plus fréquemment, secourut les pauvres et les soignait.

Elle visitait les hôpitaux, passait de longues heures au chevet des malades et ensevelissait les morts. Elle éleva plusieurs orphelins. Mais surtout elle consolait les veuves et les femmes mariées.

Comble de l’horreur, Augustin était devenu Manichéen !

Au début des vacances, elle résolut d’attendre son retour à Tagaste. Quand il arriva, il commença à prêcher les doctrines manichéennes. Monique s’indigna et après lui avoir fait un long sermon, elle le chassa de la maison avec ordre de ne plus y rentrer.

Mais dès qu’Augustin fut parti, Monique s’écroula et se mit à pleurer en appelant Dieu à son aide.

Elle eut alors un songe. “Il lui semblait (dit Saint Augustin) être debout sur une règle de bois, triste et accablée, lorsqu’elle vit venir à elle un jeune homme rayonnant de lumière, gai de visage et qui souriait à sa douleur. En l’abordant il l’interrogea sur la cause de ses larmes. Monique répondit qu’elle pleurait la perte de son fils. Oh, reprit le jeune homme, ne vous inquiétez pas ainsi. Et, montrant du doigt la règle de bois sur laquelle elle était, il ajouta : Voyez votre enfant. Il est là où vous êtes. - Elle regarda alors plus attentivement, et m’aperçut, en effet, auprès d’elle, debout sur la même règle.”

Émue, Monique courut trouver son fils et lui raconta le songe. Augustin essaya de l’interpréter à son avantage mais Monique lui dit : “non, non, il n’a pas dit : où il est tu seras, mais, Il sera où tu es”.

Remplie d’espoir, Monique permit à son fils de reprendre place à la table familiale.

Peu après, elle rencontra un évêque à qui elle raconta ses malheurs.

Il lui dit “Il est impossible que le fils de tant de larmes périsse.”

Elle reçu alors une lettre d’Augustin. Il lui disait son intention de quitter Carthage pour aller s’établir à Rome. Monique décida qu’Augustin ne quitterait pas Carthage où alors qu’elle l’accompagnerait à Rome.

Elle se rendit à Carthage et supplia son fils de l’emmener avec lui. Mais pendant qu’elle pleurait dans une petite chapelle dédiée à Saint Cyprien, Augustin avait prit un vaisseau en partance pour Rome.

Folle de douleur, elle passa un long temps à crier et à pleurer au bord de la mer.

N’y tenant plus, elle décida de partir pour Rome. Mais arrivée à Rome, Augustin était parti pour Milan. Elle se dirigea donc vers Milan où elle alla trouver Saint Ambroise qui la calma et lui conseilla de ne pas entrer en discussion avec son fils. Monique continua à se taire, à prier et à pleurer de ses larmes toutes-puissantes aux pieds des autels.

Après 17 ans, Augustin revint bien changé, ayant retrouvé la foi chrétienne. Monique le couvrit de tendres regards et l’arrosa de ses larmes. Elle le fit alors baptiser à Milan.

Il retournèrent en Afrique. Mais arrivé à Ostie, ils durent attendre quelques jours avant de trouver un navire. Monique fut prise d’un accès de fièvre et dut se mettre au lit. Elle eut une forte extase. En se réveillant, elle dit :“vous enterrerez ici votre mère”.

Augustin se mit alors à pleurer. Au bout de neuf jours, Monique s’envola vers les cieux.

Au dernier moment, alors qu’elle demandait à communier, - ce qu’on lui refusait toujours à cause de ses douleurs d’estomac - on vit entrer dans sa chambre un petit enfant qui s’approcha de son lit et la baisa sur la poitrine. Aussitôt, elle mourut. C’était en 387

On la représente quelquefois avec à la main une ceinture. Les ermites de Saint Augustin distribuent des ceintures bénites sous l’invocation de Sainte Monique. (Cf. Les ceintures de Sainte Marguerite et celle de Saint Thomas et plus couramment, celle de la Vierge.)

Le culte de Sainte Monique n’est sorti de l’ombre qu’à partir du 7ème siècle. Le pape Martin V fit chercher les reliques d’Ostie pour les amener à Rome.

En 1850, à Paris, fut créée l’association des mères chrétiennes qui unissaient leurs prières pour la conversion de leurs fils ou leurs maris égarés. Cette association se multiplia dans toute la France.

Sainte Monique

Fête saint : 04 Mai

Présentation

Titre : Mère de saint Augustin

Date : 387

Pape : Saint Sylvestre ; saint Sirice

Empereur : Constantin II ; Théodose le Grand

ais la plus belle de toutes ses œuvres, celle à laquelle elle donnait tout son cœur, c’était de consoler les veuves et les femmes mariées. Aussi, elle employait à ces œuvres difficiles toute sa douceur, sa délicatesse exquise, son profond et lumineux esprit. C’est à la source toujours vive et intaris­sable de l’amour et du sacrifice, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent au saint autel, qu’elle venait sans cesse se rafraîchir et se retremper. Chaque matin, elle assistait à la sainte messe, et, soit à la sainte table, soit dans ses oraisons, Dieu la comblait des grâces les plus privilégiées. Elle avait le don des larmes.

La Vie des Saints : Sainte Monique

Auteur

Mgr Paul Guérin

Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -


Sainte Monique

À Ostie, le bienheureux décès de sainte Monique, mère de saint Augustin, qui a laissé, dans le neuvième livre des Confessions, le témoignage irrécusable de la sainteté de sa vie. + 387.

Hagiographie

Il y avait dix-huit ans que le pape saint Sylvestre tenait le gouvernail de la barque de saint Pierre, et vingt ans que l’empereur Constantin avait fait asseoir sur le trône la religion chrétienne, lorsque, en 332, à Tagaste, sim­ple village que les Arabes nomment aujourd’hui Souk-Ahras, apparut au sein d’une famille chrétienne, dans un foyer de paix, d’honneur et d’anti­ques vertus, une enfant qui reçut en naissant le nom de Monique, nom dont elle allait faire un symbole si touchant de consolation et d’espérance.

Son père et sa mère, qui étaient chrétiens et même très-pieux, s’effor­cèrent de tremper vigoureusement l’âme de leur enfant. Son enfance fut confiée à une vieille servante. Zélée, prudente, austère, un peu dure et gron­deuse, mais dévouée à sa jeune maîtresse, elle environnait de sa vigilance la plus active ce berceau qui contenait de si saintes et si glorieuses des­tinées.

Préservée ainsi de tout péril, cultivée avec tant de soin, jamais plante ne se vit plus tôt couronnée de fleurs et de fruits que notre sainte enfant. Elle était encore toute petite que déjà, guettant le moment où on ne la voyait pas, elle s’en allait seule à l’église, et là, debout, les mains jointes, lés yeux modestement baissés, elle trouvait tant de charme à s’entretenir avec Dieu, qu’elle oubliait le moment de rentrer à la maison. Quelquefois aussi, en jouant avec ses compagnes, elle disparaissait tout à coup, et on la retrou­vait immobile, recueillie, au pied d’un arbre, ayant oublié le jeu dans la prière. Souvent même elle se levait la nuit en secret, s’agenouillait par terre, et récitait avec un recueillement et une ferveur précoces les prières que lui avait apprises sa bonne mère. Elle se familiarisait ainsi, dès son enfance, avec cet art divin de la prière dont elle devait faire plus tard un si merveilleux usage ; elle s’exerçait de bonne heure à manier cette arme puissante avec laquelle elle devait frapper de si grands coups.

Un autre attrait s’éveillait en même temps dans le cœur de sainte Monique : l’amour des pauvres. Souvent, quand elle était à table, elle cachait dans son sein une partie du pain qu’on lui servait, et quand on ne la voyait pas, elle se tenait sur le seuil de la porte, cherchant un pauvre à qui elle le pût donner. À ces dons qui venaient d’en haut se joignaient d’autres vertus que lui faisait acquérir l’active et austère surveillance de sa nourrice, qui, pour la préserver de tout péril dans l’avenir, l’habituait à la sobriété, à la pénitence, à la force d’âme et à l’esprit de sacrifice, sans les­quels il n’y a ni chrétienne, ni épouse, ni mère, ni sainte.

Au milieu de ce doux éclat de vertu naissante, on vit cependant appa­raître en sainte Monique une de ces ombres légères que Dieu permet quelquefois pour rendre ses Saints plus vigilants et plus humbles. On l’avait chargée d’aller chaque jour au cellier faire la provision de vin. Or, il arri­vait quelquefois qu’après avoir baissé le vase pour le remplir, elle l’appro­chait de ses lèvres, non par amour du vin, car il lui inspirait même une certaine répugnance, mais par cette espièglerie et cette gaîté de la jeunesse qui se plaît aux choses défendues. Mais, comme en méprisant les petites choses on tombe peu à peu dans de plus grandes, il advint que la quantité de vin qu’elle prenait augmentait tous les jours, et que son aversion pour cette liqueur diminuait à proportion. Dieu cependant veillait sur Monique, et se servit, pour la corriger, d’une servante qui était le témoin journalier et complaisant de sa faute. Un jour qu’elle se disputait avec sa jeune mai­tresse, elle lui reprocha ce défaut et l’appela :

« Buveuse de vin pur ».

Percée de ce trait, Monique rougit, et reconnaissant la laideur de son péché, elle se condamna sévèrement et s’en corrigea pour toujours. Cette faute eut pour la pieuse jeune fille les plus heureux résultats : elle mit une pre­mière larme de repentir dans ses yeux, lui inspira le goût de la mortifica­tion, la rendit humble et défiante d’elle-même.

Avec les dons surnaturels se développaient en sainte Monique les dons naturels. Son esprit était juste, élevé, pénétrant ; eue avait une soif insa­tiable d’apprendre. À ces dons de l’intelligence s’en joignaient de meilleurs encore : une douceur inépuisable avec une rare fermeté ; une paix que rien n’altérait jamais, avec infiniment de feu dans l’âme et de décision dans la volonté. Son caractère était à la fois constant et hardi ; son cœur, d’une sen­sibilité extrême, était porté à la tendresse, et cependant plein d’énergie dans l’amour et dans l’action.

Quant aux dons extérieurs, Monique en augmentait encore le charme par la plus aimable modestie. Comme elle connaissait déjà le prix de la simpli­cité, et la difficulté de conserver sous des vêtements de luxe un cœur mor­tifié et prêt au sacrifice, elle refusait avec une douce fermeté les tissus précieux et parfumés dont on aurait voulu la voir revêtue.

Ainsi se passa la première enfance de sainte Monique, comme une belle aube qui annonce un plus beau jour. Déjà elle sortait de l’adolescence, et elle entrait dans la jeunesse, lorsqu’elle fut demandée en mariage. Ses pa­rents l’accordèrent, et, par un incompréhensible dessein de Dieu, cette jeune vierge, cette sainte et aimable enfant qui, du moins, semblait prédestinée à des noces heureuses, fut donnée à un homme qui paraissait bien peu digne d’aspirer à l’honneur d’une telle alliance. Patrice était de Tagaste où il exerçait la charge de curiale. Il était païen de religion, indifférent, sans principes ; il était violent, colère et de mœurs légères. Patrice cependant avait le cœur plus grand que la fortune, et nous verrons peu à peu ces qua­lités se développer sous la main délicate de l’ange que Dieu lui donnait pour compagne. 

La foi et l’amour de Dieu soutenaient sainte Monique. Jusqu’ici elle n’avait habité que la paix d’un foyer chrétien. Elle ne soupçonnait pas ce que sont ces intérieurs de famille où Dieu ne préside pas et où les passions, non enchaînées, font de la vie un orage. Sa belle-mère vivait encore ; païenne comme Patrice, elle lui ressemblait aussi pour l’humeur et le caractère : c’était une femme impérieuse, violente, acariâtre et jalouse. Les servantes étaient dignes de l’un et de l’autre : elles se livraient à la calom­nie envers leur jeune maîtresse.

Chaque jour révélait à Monique les abîmes qui la séparaient de Patrice. Celui-ci ne comprenait rien à la vie de sa sainte compagne. Ses prières le fatiguaient ; ses aumônes lui paraissaient excessives. Il trouvait bizarre qu’elle voulût visiter les pauvres, les malades, qu’elle aimât les esclaves. C’était là pour sainte Monique sa vie ou plutôt sa souffrance de chaque jour. Elle s’y serait résignée, si du moins la pureté de son cœur n’eût rencontré aucun péril. Dès les premiers jours, si jeune encore, si innocente surtout, elle entrevit avec étonnement tout ce qu’il y a de faiblesses dans un cœur d’homme que la grâce de Jésus-Christ n’a pas touché. Mais cette vue ne fit pas défaillir son courage. Au lieu de s’abattre comme font tant de chré­tiennes, et surtout au lieu de s’éloigner du toit conjugal, élevant son cœur plus haut, Monique comprit que Dieu ne lui avait pas envoyé cette pauvre âme pour qu’elle l’abandonnât ; mais qu’au contraire, il la lui avait confiée pour qu’elle essayât de la guérir, de la convertir et de l’illuminer.

Pour gagner son mari à Dieu, elle n’employa ni la parole, ni la discus­sion, ni les reproches. Au lieu de prêcher la vertu, elle la pratiqua. Elle s’efforça d’être douce, humble, patiente, modeste, dévouée ; sûre que si, au lieu de mettre la vérité sur ses lèvres, elle parvenait à la mettre dans sa vie, il viendrait un jour où Patrice n’y résisterait pas et se rendrait à une lumière si douce, si discrète et si vraie. Elle voyait bien les faiblesses et les infidélités de son mari ; mais jamais elle ne lui en dit un seul mot. Elle souffrait en silence. Elle pleurait quand il était absent ; elle sollicitait ar­demment pour lui la foi et l’amour divin, seuls capables de rendre les hommes chastes.

Elle observait le même silence de douceur, d’humilité, de discrétion, de vrai amour quand il entrait dans ses emportements. Elle attendait que cette fureur fût passée ; et alors, profitant du retour de la raison, et de ces mo­ments de tendresse où les hommes, violents, mais affectueux comme l’était Patrice, cherchent à faire oublier leurs emportements à ceux qui en ont souffert ; elle lui disait confidemment, avec une grande délicatesse, et quand elle était seule avec lui, quelques mots d’explication et même de tendre reproche, qui presque toujours étaient bien reçus.

Cette méthode de douceur, ce secret de silence et d’abnégation, elle le conseillait à toutes ses amies ; et quand celles-ci, meurtries au visage et déshonorées par la violence de leurs jeunes maris, venaient se plaindre à elle : « Prenez-vous-en à votre langue », leur disait-elle agréablement. Et l’on sentait bien qu’elle avait raison ; car bien que son mari fût plus violent que personne, jamais il ne la frappa. Elle put le voir quelquefois bondir de colère et menacer ; il n’alla jamais plus loin ; de son doux regard elle le contint toujours. Cette douceur, cette délicatesse, ce dévouement creusèrent dans l’âme de Patrice, à son insu, un sillon dont il ne sut que plus tard la profondeur. Son amour, car même au milieu de ses emportements et de ses faiblesses, il aimait Monique, se transformait insensiblement. Il acqué­rait de l’élévation et de la noblesse, et un sentiment de respect dont il n’avait jamais eu l’idée.

Sans doute il y avait loin de là à un changement de mœurs, à une con­version complète. Mais Monique apprenait tous les jours, dans la prière, comment se rachètent les âmes ; elle avait une confiance absolue en Dieu, une espérance indomptable en son secours, avec une telle certitude de l’obtenir, que rien n’était capable de la décourager jamais.

C’est au milieu de ces tristes, de ces premières et encore bien vagues et bien lointaines espérances, que, pour consoler Monique, pour l’attacher à Patrice malgré ses infidélités, et lui rendre supportable et même cher ce foyer où elle avait tant à souffrir, Dieu lui fit goûter pour la première fois le plus grand bonheur qui soit peut-être ici-bas, après celui de se consacrer entièrement à lui : elle fut mère, et, encore à la fleur de son âge, elle vit successivement trois petits enfants se suspendre à son cou et commencer à sourire à ses larmes.

Le premier qu’elle reçut des mains de Dieu fut ce fils à jamais célèbre sous le nom de saint Augustin. On dit que, pendant qu’elle le portait, elle eut la révélation des merveilles dont il serait un jour l’instrument, si elle savait le rendre fidèle à Dieu. 

Le second se nommait Navigius. Doux et pieux enfant, il fut jusqu’à la fin, et surtout pendant les tristes écarts d’Augustin, le tendre consolateur et le gardien fidèle de sa mère. Elle eut aussi une fille, à laquelle on croit qu’elle donna le nom d’une des Saintes les plus populaires de l’Afrique, sainte Perpétue, la célèbre martyre de Carthage.

Monique eût été, sinon heureuse, du moins consolée en recevant de Dieu cette petite famille, si une douleur, plus amère que tout ce qu’elle connaissait encore, ne fût venue se mêler à ses joies· et n’eût achevé d’em­poisonner sa vie. Patrice était de plus en plus dominé par ses tristes faiblesses. Ni la beauté de l’esprit et du cœur de sa sainte épouse, ni la ten­dresse et la force de l’affection qu’elle lui avait vouées, ni la naissance suc­cessive de trois petits enfants, n’avaient pu enchainer cette âme légère, et, malgré les supplications et les larmes de Monique, il commençait à afficher ses désordres. Comment peindre ce que souffre alors une femme chrétienne, une épouse, une mère ? C’est là ce martyre de l’âme dont a parlé saint Am­broise, qui, pour s’accomplir dans le secret du foyer domestique, n’est ni moins affreux ni moins déchirant que le martyre du corps.

Abandonnée à la fleur de l’âge, trahie par le père de ses enfants, Moni­que, qui voyait, après quatre à cinq ans de mariage, s’évanouir les espé­rances dont elle s’était bercée dès les premiers jours, redoubla de ferveur et de confiance en Dieu, et, sans rien changer à ses habitudes de silence, de discrétion, de douce et patiente attente. Vis-à-vis de son mari, les perfection­nant même, elle se tourna tout entière du côté de ses enfants.

Mais, si tendres que fussent les soins donnés par sainte Monique à ses enfants, ce n’était là que le prélude de la grande œuvre dont elle se sentait chargée par Dieu. Ce qu’il fallait avant tout et au plus vite, c’était de former la conscience d’Augustin. L’heure allait bientôt venir où, des leçons de sa mère, il passerait aux exemples de son père ; où, du cœur et du sein de Mo­nique, il allait tomber dans une société profondément corrompue et habilement corruptrice. Aussi, pour former cette conscience, Monique mettait sans cesse devant les yeux de son enfant les grands principes de la foi, les vives et pures lumières de l’Évangile. Et dans ces vives et pures lumières, il y en a une qu’elle aimait à lui transmettre comme un trésor qu’elle avait reçu de ses ancêtres : c’était le mépris de la terre, le dégoût pour ce qui est fini, limité, périssable. Elle lui parlait sans cesse de l’amour de Dieu, de la crèche où il était descendu, et où il s’était fait pauvre et esclave pour nous ; de la croix où il était monté tout sanglant, afin de nous donner la mesure de son amour. Pour mettre le dernier trait à la conscience de son fils, Mo­nique s’efforçait de lui inspirer l’horreur du mal, la haine de tout ce qui souille le cœur et le dégrade. Et, avec cette abnégation des mères qui ne craignent pas de s’humilier pour préserver leurs enfants, elle lui avouait jusqu’à ses propres fautes.

C‘est ainsi qu’elle forma peu à peu l’âme d’Augustin, qu’elle y mit la profondeur, hi tendresse, la délicatesse, la droiture ; qu’elle lui fit enfin cette conscience dont il ne put jamais se débarrasser.

Augustin n’était encore que catéchumène quand une maladie vint tout à coup le mener jusqu’au bord de la tombe. Sa mère courait inquiète, se précipitait, demandant à grands cris le baptême pour son enfant qui, pressé d’horribles souffrances, ne pensait cependant qu’à Dieu, à son âme, à son éternité. Patrice laissait faire sainte Monique, parce qu’il était trop homme d’honneur et en même temps trop généreux, pour gêner, sur le bord de la tombe, la liberté de conscience de son enfant, et pour ajouter dans le cœur de Monique, à l’amère douleur de perdre son Augustin, la douleur, plus amère mille fois, de voir son éternité exposée et son salut compromis. Mais aussitôt que le danger eut cessé, l’indifférent et le païen repa­rurent en Patrice, et il signifia sa volonté que le baptême fût renvoyé à plus tard.

Monique n’insista pas ; car, avec Patrice, elle ne le savait que trop, il n’y avait pas à insister. Seulement elle sentit qu’elle contractait une obliga­tion encore plus stricte que par le passé, de veiller sur l’âme de son fils. Avertie par le danger qu’il venait de courir, elle résolut de ne pas le perdre un instant de vue, et, sacrifiant de plus en plus les tristes plaisirs du monde, elle se constitua son ange gardien et sa providence visible. Afin que rien ne vînt la contrarier dans ce travail important, elle s’appliqua avec plus de zèle que jamais à employer vis-à-vis de son mari, de sa belle-mère, de ses parents, de ses domestiques même, cette méthode de douceur et de patience dont nous avons déjà parlé, avec laquelle elle espérait bien les désarmer tous. En effet, la paix rayonna bientôt autour d’elle, et sa maison ressembla à ces sanctuaires dont le silence garde les entrées, et qui remplissent de leur calme tous ceux qui y apportent leurs agitations et leurs douleurs. Mais c’est surtout vis-à-vis de son mari qu’elle déploya les industries de sa belle âme et les richesses de son admirable méthode. Il était païen, elle voulut le ramener à Dieu ; il était père, elle voulut, à son insu, l’associer à son œuvre ; elle voulut au moins obtenir qu’il ne la contrariât pas.

Monique, qui savait que plus tard peut-être les passions viendraient et emporteraient d’autant plus rapidement le jeune homme qu’il aurait pour excuse l’exemple de son père ; Monique, disons-nous, qui savait combien ces premiers temps sont propices pour former le cœur d’un enfant, ne per­dait pas un seul jour. Comme on jette au printemps de belles semences dans un jardin, elle jetait chaque matin quelque vérité dans l’âme de son fils. Elle réussissait si bien que toutes les objections et toutes les résistances de Patrice tombaient impuissantes devant ce doux empire qu’elle avait pris sur son fils et qui croissait chaque jour.

Libre ainsi, ne trouvant plus d’obstacles, ou en trouvant chaque jour de moins grands, elle se hâtait d’achever la conscience d’Augustin. Sa vie se résumait de plus en plus en deux mots : Dieu et son enfant. 

L’inquiétude allait bientôt se mêler à ces premières joies d’une mère. Augustin sortait à peine de l’enfance, et déjà il fallait songer à lui faire on esprit on ne déformât sa conscience ou son cœur, ne se hâta pas de l’éloigner. Elle le confia à des maîtres qui habitaient Tagaste. Mais Augus­tin montra une paresse insurmontable, un dégoût pour l’étude que rien ne pouvait vaincre.

Alarmée de cette première apparition du mal dans l’âme de son enfant, et sentant qu’à cette noble nature il fallait un autre aiguillon que la crainte, Monique conduisit son fils à « des serviteurs de Dieu », à « des hommes de prière », afin qu’ils l’aidassent à surmonter son aversion pour l’étude par des motifs plus élevés. À ce défaut, Augustin joignait un orgueil, une pas­sion désordonnée pour le succès et les louanges, et un amour singulier pour le jeu et le plaisir.

C’est au milieu de ces inquiétudes que notre Sainte se vit obligée de se séparer de son fils. Augustin commençait à grandir, et Tagaste n’offrait pas assez de ressources pour l’éducation d’un jeune homme. On résolut de l’en­voyer à Madaure, la patrie d’Apulée. Monique y conduisit et y laissa son fils, après avoir versé dans son cœur tous les conseils avec toutes les larmes · que verse une mère en pareille circonstance.

Sur ces entrefaites, Dieu réservait à Monique une consolation : Patrice fit vers la religion et l’Église un premier pas. La vérité l’avait emporté, et Patrice venait de déclarer à sa pieuse épouse qu’il était résolu à abjurer le paganisme. Avec quelle joie Monique avait accueilli cette nouvelle ! Tres­saillant de bonheur, elle l’accompagna à l’église pour y abjurer publique­ment le paganisme et y, faire profession de la foi chrétienne. Augustin, de retour à Tagaste, les suivit.

Mais au moment où sainte Monique commençait à gagner son mari, son fils achevait de lui échapper. Elle vint donc trouver Augustin, et com­mença à lui montrer, par son émotion et par ses larmes, ce qu’elle pensait du triste état de son âme. Souvent, elle le prenait à part, et, en se prome­nant avec lui, elle lui disait quelque chose de Dieu, de la foi de son enfance, de la paix et de l’honneur des cœurs purs, de la laideur du mal, et de l’horreur qu’il doit nous inspirer. Mais Augustin ne comprenait déjà plus ce langage.

Monique, remplie d’inquiétude, allait de nouveau être obligée de se sépa­rer de son fils. Les vacances étant terminées, elle le conduisit à Carthage pour y continuer ses études. Dans une ville aussi profondément corrompue, Augustin ne devait pas tarder à tomber dans les plus grands excès. Quand Monique apprit les désordres de son fils, sa douleur fut si profonde, qu’on put craindre qu’elle n’y succombât. Ses larmes coulaient jour et nuit. Elle ne savait même plus les contenir en public. Il y avait des jours où, quand elle revenait du saint sacrifice, la place qu’elle avait occupée en était toute baignée.

L’Église a institué, le 4 mai, en l’honneur de sainte Monique, une fête qu’on pourrait appeler la fête des larmes d’une mère chrétienne. Voici sur quel ton et de quelle manière : 

Ant. 1ère – Elle pleurait et elle priait assidûment, cette mère, afin d’ob­tenir la conversion de son Augustin.

Ant. 2. – O bienheureuse mère, qui deviez un jour être exaucée selon l’immensité de vos désirs ! En attendant, elle pleurait jour et nuit, cette mère affligée, et elle priait ardemment pour son fils.

Ant. 3. – La voilà, cette veuve qui sait pleurer ; elle qui versa de si constantes et de si amères larmes pour son fils.

Ant. 4. – Ils ont élevé leurs voix, Seigneur ; ils ont élevé leurs voix, ces fleuves de larmes qui tombaient des yeux de cette sainte mère.

Ant. 5. – Elle pleurait sans mesure, cette mère inconsolable… 

Tout l’office continue sur ce ton, et nous révèle dans cette mère admi­rable une douleur comme il n’y en a pas un second exemple dans l’histoire de l’Église.

Une chose cependant soutenait ici notre Sainte ; c’est qu’elle ne pleurait plus seule. Patrice, en s’associant à sa foi, commençait à s’associer à ses larmes. Bientôt, il tomba malade, demanda et reçut le baptême avec une grande ferveur. Après quoi il s’endormit chrétiennement et en paix, assisté par l’ange que Dieu lui avait donné pour épouse, et qui, à force de dou­ceur, de patience, de tendre dévouement, de courageux sacrifices, l’avait ramené de si loin et rendu à Dieu.

Après la mort de Patrice, les belles aspirations de l’âme de sainte Moni­que, gênées et comprimées pendant son mariage, ne trouvant plus d’obsta­cles, on la vit rapidement s’élever à ce que la vertu à de plus héroïque. Par un sentiment de touchante fidélité à la mémoire de son mari, elle jura dans son cœur qu’elle n’aurait pas d’autre époux mortel. Au deuil de Patrice qu’elle porta toute sa vie, se joignait le deuil de la mère qui voit périr l’âme de son fils et qui, pour la sauver, ne peut que prier et s’immoler pour lui. Pour que ses larmes devinssent plus puissantes et ses prières égales au besoin qu’Augustin en avait, elle s’enferma dans la solitude et se voua plus entièrement que jamais au silence, à la vie cachée, au dévouement, à toutes les misères, et avant tout au pur et généreux amour de Dieu. Dès lors ses jeûnes furent fréquents et rigoureux. Son temps était consacré au service des pauvres qu’elle nourrissait et pansait de ses mains. Elle visitait les hôpi­taux, passait de longues heures au chevet du lit des infirmes et ensevelissait les morts. Elle tenait lieu de mère aux petits orphelins, les élevait comme ses propres enfants, les recueillait quelquefois dans sa propre maison et les nourrissait à sa table.

Mais la plus belle de toutes ses œuvres, celle à laquelle elle donnait tout son cœur, c’était de consoler les veuves et les femmes mariées. Aussi, elle employait à ces œuvres difficiles toute sa douceur, sa délicatesse exquise, son profond et lumineux esprit. C’est à la source toujours vive et intaris­sable de l’amour et du sacrifice, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent au saint autel, qu’elle venait sans cesse se rafraîchir et se retremper. Chaque matin, elle assistait à la sainte messe, et, soit à la sainte table, soit dans ses oraisons, Dieu la comblait des grâces les plus privilégiées. Elle avait le don des larmes. Pendant ce temps, avec la vertu, la foi elle-même avait baissé dans l’âme d’Augustin. Monique suivait avec épouvante tous les progrès du mal, mais sans se décourager. Elle avait foi en Dieu. Cependant, Augustin, séduit par les Manichéens, venait de se faire l’apôtre de leurs erreurs. Qui pourrait peindre l’étonnement et la douleur de sainte Monique à celte nouvelle im­prévue ? Les vacances approchaient et Augustin allait revenir à Tagaste. Sainte Monique résolut de l’attendre.

Quand Augustin rentra à la maison paternelle, au premier mot qu’il laissa échapper de son hérésie, sainte Monique se redressa, indignée. Elle se sentait atteinte dans ce qu’il y avait en elle de plus délicat et de plus pro­fond. L’amour qu’elle avait pour Dieu, l’attachement à la sainte Église, sa tendresse pour un fils égaré, la crainte de le voir perdu à jamais, l’horreur du mal, s’unissant à la fois dans son âme, lui inspirèrent un des plus beaux actes d’énergie chrétienne dont l’histoire des Saints ait gardé le souvenir, Elle chassa Augustin de chez elle, lui déclara qu’elle ne le souffrirait plus ni à sa table ni à son toit ; et, détestant les blasphèmes dont il faisait pro­fession, pleine de cette colère auguste qui investit une mère d’une si irré­sistible autorité, elle lui ordonna de sortir de sa maison et de n’y plus ren­trer. Augustin baissa la tête et sortit. Après son départ, Monique, se retrouvant mère, tomba à genoux, laissa couler ses larmes, et appela Dieu à son aide.

Dieu l’écouta, car elle eut un songe qui lui rendit un peu de calme en lui rendant l’espérance.

« Il lui semblait », dit saint Augustin, « être debout sur une règle de bois, triste et accablée, lorsqu’elle vit venir à elle un jeune homme rayonnant de lumière, gai de visage et qui souriait à sa douleur. En l’abordant, il l’interrogea sur la cause de ses larmes ; mais on voyait à son air qu’il la savait, et qu’il ne l’interrogeait que pour la consoler. Monique avait répondu qu’elle pleurait la perte de son fils : – Oh ! Reprit le jeune homme ne vous inquiétez pas ainsi. Et, montrant du doigt la règle de bois sur laquelle elle était, il ajouta : Voyez votre enfant. Il est là où vous êtes. – Elle regarda alors plus attentivement, et elle m’aperçut en effet, auprès d’elle, debout sur la même règle ».

Tout émue, Monique courut trouver son fils, et lui raconta le songe qu’elle venait d’avoir. Augustin essaya de l’interpréter à son avantage.

« Non, non », reprit la Sainte, « il n’a pas dit : Où il est, tu seras ; mais : « Il sera où tu es ».

Pleine d’espérance, Monique permit à son fils de reprendre sa place à la maison et à la table paternelle.

Sainte Monique évitait avec son fils toute discussion, mais cherchait partout des hommes qui eussent assez d’autorité et de talent pour se faire écouter par lui. Un jour, elle apprit l’arrivée à Tagaste d’un vénérable et savant évêque. Monique y court, tressaillant d’espérance, fermement per­suadée que sa vision allait se réaliser. Mais le saint évêque lui dit en secouant la tête que le moment n’était pas encore venu.

« Laissez-le », ajout a-t-il ; « seulement priez beaucoup ».

Comme sainte Monique, fondant en larmes, le pressait de voir son fils :

« Allez, allez », lui dit l’évêque atten­dri, « il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ».

Ce moi perça au vif le cœur de sainte Monique. Il lui sembla qu’il des­cendait du ciel Monique rentra chez elle en le méditant ; car ce simple mot d’un vieillard, joint à la vision qu’elle avait eue, commença à l’apaiser un peu, en lui rendant l’espérance.

Ce calme ne fut pas de longue durée : sur ces entrefaites, elle reçut une lettre d’Augustin qui lui annonçait qu’il venait de se décider à quitter Carthage pour aller s’établir à Rome. À cette nouvelle, sainte Monique éprouva un affreux serrement de cœur ; car le voir partir pour Rome avec une foi éteinte, un esprit flottant à tout vent de doctrine, une âme consumée par les passions, c’était comme si elle l’eût vu se jeter dans les abîmes. Prenant aussitôt son parti, elle décida qu’Augustin ne partirait pas pour Rome, ou qu’elle parti­rait avec lui, et que, dans le péril où était son âme, elle ne l’abandonnerait pas. Elle se rendit aussitôt à Carthage, se jeta au cou de son fils, le serra violemment dans ses bras, et le conjura avec des flots de larmes de ne pas partir, ou du moins de l’emmener avec lui. Dès lors elle ne voulut pas le quitter ; mais pendant que, accablée de fatigue et d’émotion, elle passait la nuit dans les larmes, retirée dans une petite chapelle dédiée à saint Cyprien, l’illustre évêque de Carthage, Augustin montait sur un vaisseau et s’éloi­gnait du rivage, malgré la promesse faite à sa mère. Quand, le matin venu, sortant de la chapelle, elle trouva la rive déserte et le vaisseau disparu, elle devint et folle de douleur ». Elle errait sur le bord de la mer, et le remplis­sait de ses cris. Elle accusait son fils. Elle se plaignait à Dieu. Enfin, épuisée de larmes, abattue, à bout de forces, après avoir mille fois accusé son fils de cruauté et de mensonge, n’ayant aucun moyen de le suivre sur les flots, elle revint à Tagaste.

Sainte Monique, n’y tenant plus, résolut d’aller rejoindre son fils. Elle arrive à Rome ; mais elle ne l’y trouve plus. Il était déjà parti pour Milan. Elle repartit donc aussitôt, pleine de la même ardeur, et soutenue, à travers les fatigues de ce second voyage, par cette même foi indomptable qu’elle reverrait son fils et qu’elle le convertirait.

A peine arrivée à Milan, elle alla trouver saint Ambroise qui la reçut avec une joie attendrie. Il ne pouvait se lasser de contempler cette mère, sur le visage de laquelle l’amour de Dieu et la tendresse pour un fils égaré avaient creusé de si vénérables sillons. Leurs rapports furent fréquents et intimes. Monique, qui avait appris de saint Ambroise à ne pas entrer en discussion avec son fils, et qui était décidée à abandonner à un homme si sage le soin de le sauver, continuait à prier, à se taire, et à verser au pied des saints autels ses larmes toutes-puissantes.

Enfin Monique vit arriver le moment après lequel elle soupirait depuis si longtemps. Augustin, après dix-sept ans de résistance, se rendit. Sainte Monique ne contenait plus sa joie ; elle couvrait son fils de son regard heureux ; elle l’arrosait de ses larmes. O moment heureux, où une mère retrouve son enfant qu’elle croyait mort, ou qu’elle voyait mourir ! Mais, ô moment plus heureux encore, où une mère chrétienne voit renaître dans l’âme de son fils la foi, la pureté, le courage, la vertu ; et où, chré­tienne affligée des douleurs de l’Église, elle prévoit que ce fils dégénéré en va devenir la lumière, la gloire et le vengeur !

Dès que les vacances furent ouvertes, sainte Monique amena Augustin à la campagne. C’est là que l’un et l’autre vinrent cacher leur joie et prépa­rer leurs âmes au grand jour du saint baptême. Quelques amis s’étaient joints à eux. Sainte Monique était l’apôtre de ce petit cénacle. Tout son es­prit, tout son génie, tout son cœur, toute sa foi, toutes les ardeurs de son zèle, toutes les industries de sa charité, elle les employait à seconder en eux l’action de Dieu. Sainte Monique assistait à toutes les conférences de son fils avec ses jeunes amis ; elle y prenait quelquefois la parole, et comme Dieu donne à la pureté et à l’amour un singulier don de lumière, elle lais­sait tomber, au milieu des entretiens, des mots qu’Augustin faisait transcrire aussitôt sur ses tablettes, et que nous allons recueillir à notre tour pour achever de connaître par eux la mère du Platon chrétien. 

« L’âme n’a qu’un seul aliment, c’est de connaître et d’aimer la vérité ».

« Celui qui désire le bien et le possède, est heureux. Mais s’il veut le mal, quand même il l’obtiendrait, combien il est malheureux ! »

« Celui qui aime et possède des choses périssables ne peut jamais être heureux : fût-il même sûr de ne jamais les perdre, je l’estimerais encore malheureux, parce que tout ce qui est passager, est sans rapport avec l’âme de l’homme.

Et plus il le recherchera, plus il sera misérable et indigent ; car toutes les choses de la terre ne rendraient jamais une âme heureuse ».

Après six mois passés dans cette intime et délicieuse vie de Cassiacum, sainte Monique et son fils retournèrent à Milan. Le moment du baptême étant arrivé, Augustin se rendit à l’église de Saint-Jean-Baptiste, accompa­gné de sa mère et de ses amis. Monique, vêtue de la robe blanche bordée de pourpre des veuves, enveloppée de longs voiles, s’efforçait en vain de cacher à tous les regards la joie qui inondait son âme. Un rayon de paix, de sécurité toute divine, apparaissait sur son front et achevait de donner à sa physionomie quelque chose de céleste.

Ce qui avait grandi le plus en sainte Monique, c’était l’amour, car son amour pour Jésus-Christ et son amour pour Augustin ne faisaient qu’un. Ils avaient crû ensemble. Elle avait déjà eu quelques extases dans la prière ; mais depuis le baptême, elles devinrent plus fréquentes. Quelquefois, elle était si enivrée de son bonheur qu’elle demeurait un jour entier, absorbé, sans parole, sans préoccupation de ce qui l’entourait, jouissant intérieurement et seule avec Dieu. D’autres fois, elle perdait jusqu’à l’usage de ses sens. Depuis la conversion de son fils, elle ne pensait plus qu’au ciel, et il était facile d’entrevoir qu’on ne la retiendrait pas longtemps ici-bas. Un jour, elle parut comme s’élever de terre, et, ravie hors d’elle-même, elle se mit à crier :

« Volons au ciel, volons au ciel ».

Son visage resplendissait d’une joie toute divine. Depuis lors, cette idée du ciel ne la quitta plus. Maintenant qu’elle voyait son fils converti, pieux, n’ayant plus besoin d’être couvert de la protection de sa mère, l’idée du ciel reprenait sans cesse le dessus.

Comme Augustin et ses amis ne songeaient plus qu’à retourner en Afrique, sainte Monique partit avec eux. On arriva à Civita-Vecchia, puis à Rome et enfin à Ostie où on espérait rencontrer un navire qui les transpor­terait tous en Afrique ; mais il fallut attendre quelques jours. Sur ces entre­faites, elle dit à son fils :

« Plus rien maintenant ne me retient sur la terre. Je ne sais plus ce que j’ai à y faire, ni pourquoi j’y suis encore, puisque réalisé toutes mes espérances ».

Cinq jours après cet entretien, elle fut prise d’un accès de fièvre qui l’obligea à se mettre au lit. Elle comprit que l’Époux l’appelait, et elle ne pensa plus qu’à se préparer à sa venue. Étant au lit, recueillie et priant, elle eut un ravissement, une de ces douces et fortes extases qui enlèvent l’âme à elle-même, en laissant le corps immobile et évanoui. On la crut morte. On s’empressa autour d’elle. On s’agitait et on cherchait des remèdes pour la rappeler à la vie, lorsqu’elle ouvrit douce­ment les yeux.

« Où étais-je ? » Dit-elle étonnée.

Et pour révéler en un mot de quelles hautes régions elle descendait, et ce qu’elle y avait appris :

« Vous enterrerez ici votre mère ! » Dit-elle.

À ce mot, Augustin sentit les larmes monter à flots de son cœur ; mais il eut la force de les retenir.

« Vous enterrerez mon corps où vous voudrez, reprit-elle. Ne vous en mettez pas en peine. Peu m’importe. Ce que je vous demande seulement, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, et en quelque lieu que vous soyez».

À partir de ce moment, Monique se tut, uniquement occupée de recueillir son âme pour la préparer à la venue de l’Époux. Elle souffrait de cruelles douleurs ; mais la douleur n’est pas un obstacle à la transfiguration des âmes. Augustin assistait silencieux à cette transfiguration de sa mère. Il ne la quittait pas un instant ; tour à tour ravi et brisé, il suivait des yeux, il aidait même de sa prière, du vif élan de son cœur, ce merveilleux et dur travail qui allait dégager sainte Monique de son enveloppe terrestre.

Celle-ci l’encourageait du regard : souffrant beaucoup, mais sentant qu’elle arrivait enfin, qu’il ne fallait plus qu’un effort, elle le remerciait de l’appui qu’il lui prêtait. Neuf jours s’écoulèrent ainsi, au bout desquels sonna enfin l’heure de la délivrance. Elle priait en silence, pleine de foi, détachée de tout, heureuse, sentant qu’elle allait la première en un lieu où Augustin viendrait la rejoindre, et laissant sur son visage un reflet de lu­mière, de joie et de paix.

On dit qu’au dernier moment, comme elle demandait avec de plus vives instances la sainte Eucharistie qu’on croyait toujours devoir lui refuser à cause de ses cruelles souffrances de l’estomac, on vit entrer dans sa cham­bre un petit enfant qui s’approcha de son lit, la baisa sur la poitrine, et aussitôt, comme s’il l’eût appelée, elle inclina la tête et rendit le dernier soupir, C’était en l’année 387, le neuvième jour de sa maladie, la cinquante-sixième année de son âge.

Aussitôt que Monique eut expiré, Augustin n’y put tenir. Sentant s’amonceler dans son âme les flots d’une douleur immense, arrêtant à force d’énergie des ruisseaux de larmes prêts à déborder, il se lève, s’approche du lit, regarde longuement une dernière fois le visage de sa mère, et après avoir fermé, d’un doigt reconnaissant, ces yeux qui avaient tant pleuré sur lui, il s’enfuit à la hâte ; car il ne voulait pas attrister par ses gémissements une scène où son cœur de chrétien lui disait que tout devait respirer l’allé­gresse.

« Je sentais », dit-il, « affluer dans mon cœur une douleur immense, prête à déborder en torrents de pleurs ; mais mes yeux, sur l’impérieux commandement de mon âme, ravalaient leur courant jusqu’à demeurer secs, et cette lutte me déchirait ».

Le corps de sainte Monique fut porté à l’église, où l’on offrit pour elle le sacrifice avant de la descendre au tom­beau, comme cela se pratiquait parmi les fidèles.

Dans l’église de Saint-Augustin, à Rome, la chapelle dédiée à sainte Mo­nique est ornée de peintures à fresque qui représentent sa vie, ou plutôt toutes ses espérances et toutes ses joies. On la voit d’abord les yeux mouillés de pleurs, avec un rayon de bonheur sur le front, écoutant un vieil évêque qui lui annonce la conversion future du fils de tant de larmes. Plus loin, on revoit la même figure, noyée dans la même douleur ; mais le rayon de joie est plus vif : elle écoute un ange qui lui dit :

Ubi tu et ille, « où tu es il viendra ».

Et qui lui montre dans le lointain les deux ombres unies et heu­reuses de la mère et du fils. Plus loin encore, on voit les larmes s’arrêter tout à fait sur la figure de la Sainte, et une douce et pure joie briller dans ses yeux : c’est le moment où saint Augustin lui annonce sa conversion. Puis sainte Monique apparaît sur son lit de mort, radieuse, entourée de ses enfants, serrant la main d’Augustin converti, et expirant les yeux au ciel, le sourire sur les lèvres. – On la représente quelquefois : 1°) portant une tablette marquée du nom de Jésus, pour exprimer que c’était elle qui avait inspiré ou mérité à son fils l’amour de Notre-Seigneur ; – 2°) ayant près d’elle ou dans sa main une écharpe ou ceinture ; allusion à une coutume des Ermites de Saint-Augustin qui distribuent des ceintures bénites sous l’invocation de sainte Monique. 

SOURCE : https://www.laviedessaints.com/sainte-monique/


Antonio Vivarini  (1415–1480), Le mariage de sainte Monique, 1441, 46 x 31, Gallerie dell'Accademia



Ste Monique, veuve

Morte à Ostie en 387.

Les Ermites de St Augustin fêtaient la Conversion de leur fondateur le 5 mai, d’où le choix de ce jour pour en fêter l’instrument.

La fête se développa au XVe siècle. C’est St Pie V qui l’inscrivit au calendrier romain en 1568 comme fête simple. Clément IX en fit un semi-double en 1669 et Clément XII un double en 1730.



Leçons des Matines avant 1960

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Monique, deux fois mère de saint Augustin, puisqu’elle l’enfanta pour le monde et pour le ciel, ayant perdu son mari, qu’elle avait gagné à Jésus-Christ dans sa vieillesse, sanctifia son veuvage par la continence et la pratique des œuvres de miséricorde. Dans les prières assidues qu’elle adressait à Dieu pour son fils, tombé dans la secte des Manichéens, Monique répandait des larmes abondantes. Elle le suivit même à Milan, et là elle l’exhortait fréquemment à aller voir l’Évêque Ambroise. Il le fit, et, instruit de ta vérité de la foi catholique, tant par les discours publics du saint Prélat que par des entretiens particuliers, il reçut de lui le baptême.

Cinquième leçon. Monique et Augustin partirent peu après pour retourner en Afrique ; mais quand ils s’arrêtèrent à Ostie, la Sainte fut prise de la fièvre. Durant sa maladie, il lui arriva un jour de tomber en défaillance. « Où étais-je ? » dit-elle, dès qu’elle reprit ses sens. Puis, regardant ceux qui l’assistaient : « Ensevelissez ici votre mère ; je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur ». Le neuvième jour, cette bienheureuse femme rendit son âme à Dieu. Son corps fut inhumé en l’église de Sainte-Aure, à Ostie ; dans la suite, on le transféra à Rome, sous le pontificat de Martin V ; il a été placé avec honneur dans l’église de Saint-Augustin.

Sixième leçon. Du IXe Livre des Confessions, c. 12.

Augustin, après avoir parlé de la mort de sa mère, ajoute : « Nous ne pensions pas qu’il fût juste de mener le deuil avec des sanglots et des gémissements, car sa mort n’était ni malheureuse ni entière : nous en avions pour garants sa vertu, sa foi sincère et les raisons les plus certaines. Peu à peu, ô Dieu, je rentrai dans mes premières pensées sur votre servante, et me rappelant sa sainte vie, son pieux amour pour vous, et cette tendresse prévenante qui tout à coup me manquait, je goûtai la douceur de pleurer en votre présence sur elle et pour elle. Et si quelqu’un m’accuse comme d’un péché d’avoir donné à peine une heure de larmes à ma mère, morte pour un peu de temps à mes yeux, ma mère qui m’avait pleuré tant d’années pour me faire vivre devant vous, qu’il se garde de rire, mais que plutôt, s’il est de grande charité, lui-même vous offre ses pleurs pour mes péchés, à vous, Père de tous les frères de votre Christ ».

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 7, 11-16.

En ce temps-là : Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec lui, ainsi qu’une foule nombreuse. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Septième leçon. Si la résurrection de ce jeune homme, comble de joie la veuve, sa mère, notre mère la sainte Église se réjouit aussi en voyant chaque jour des hommes ressusciter spirituellement. Le fils de la veuve était mort de la mort du corps, ceux-ci sont morts de la mort de l’âme. On pleurait visiblement la mort visible du premier, mais on ne s’occupait, on ne s’apercevait même pas de la mort invisible de ces derniers. Celui qui connaissait ces morts s’occupa d’eux, et celui-là seul les connaissait qui pouvait leur rendre la vie. En effet, si le Seigneur n’était pas venu pour ressusciter ces morts, l’Apôtre ne dirait pas : « Lève-toi, toi qui dors ; lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera ».

Huitième leçon. Nous trouvons dans l’Évangile trois morts ressuscites visiblement par le Seigneur, mais il a ressuscité par milliers, des hommes frappés d’une mort invisible. Qui peut savoir combien de morts il a rendus visiblement à la vie ? Car tout ce qu’il a fait n’est pas écrit. « Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites, dit saint Jean ; si elles étaient écrites en détail, je ne pense pas que le monde lui-même pût contenir les livres qu’il faudrait écrire ». Beaucoup d’autres, sans doute, ont donc été ressuscites, mais ce n’est pas sans raison qu’il n’est fait mention que de trois. Notre Seigneur Jésus-Christ voulait qu’on entendît dans un sens spirituel, les miracles qu’il opérait sur les corps. Il ne faisait pas des miracles pour les miracles seulement, mais il voulait qu’en excitant l’admiration de ceux oui les voyaient, ils fussent encore pleins de vérité pour ceux qui en comprenaient le sens.

Neuvième leçon. Celui qui il voit des caractères dans un livre parfaitement écrit, et qui ne sait point lire, loue, il est vrai, l’habileté du copiste, en admirant la beauté des caractères, mais il en ignore la destination et le sens ; il loue ce qui frappe ses yeux, mais son esprit ne le pénètre pas. Un autre, au contraire, non content de louer l’adresse de l’écrivain, comprend le sens des caractères : non seulement il voit ce que tout le monde peut voir, mais il sait lire ces caractères ; ce que ne peut le premier qui n’a point appris à le faire. De même, ceux qui ont été les témoins oculaires des miracles de Jésus-Christ, sans saisir la signification de ces miracles et ce qu’ils font, d’une certaine manière, entendre à ceux qui comprennent, ceux-là n’ont admiré que le fait matériel du miracle ; mais d’autres, non contents d’admirer les faits extérieurs, ont compris ce qu’ils signifiaient. Nous devons être comme ceux-ci à l’école du Christ.


Study for St. Monica by John Nava

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Dans la compagnie de Jésus ressuscité, deux femmes, deux mères, attireront aujourd’hui notre attention : Marie, mère de Jacques le Mineur et de Thaddée, et Salomé, mère de Jacques le Majeur et de Jean le Bien-Aimé. Elles sont allées au tombeau avec Madeleine, au matin de la résurrection, portant des parfums ; elles ont entendu les Anges, et comme elles s’en retournaient, Jésus s’est tout à coup présenté à elles, il les a saluées, et il a daigné leur donner à baiser ses pieds sacrés. Maintenant il récompense leur amour en se manifestant fréquemment à elles, jusqu’à ce que le jour soit venu où bientôt il leur fera les adieux sur le mont des Oliviers, où elles se trouveront avec Marie et les Apôtres. Honorons ces deux fidèles compagnes de Madeleine, nos modèles dans l’amour envers le divin Ressuscité, et glorifions en elles deux mères fécondes pour la sainte Église, à qui elles ont donné quatre de ses Apôtres.

Or voici qu’aujourd’hui, aux côtés de Marie et de Salomé, se présente une autre femme, une autre mère, éprise aussi de l’amour de Jésus, et offrant à la sainte Église le fruit de ses entrailles, le fils de ses larmes, un Docteur, un Pontife, un des plus illustres saints que la loi nouvelle ait produits. Cette femme, cette mère, c’est Monique, deux fois mère d’Augustin. La grâce a produit ce chef-d’œuvre sur la terre d’Afrique ; et les hommes l’eussent ignoré jusqu’au dernier jour, si la plume du grand évoque d’Hippone, conduite par son cœur saintement filial, n’eût révélé à tous les siècles cette femme dont la vie ne fut qu’humilité et amour, et qui désormais, immortelle même ici-bas, est proclamée comme le modèle et la protectrice des mères chrétiennes.

L’un des principaux attraits du livre des Confessions est dans les épanchements d’Augustin sur les vertus et le dévouement de Monique. Avec quelle tendre reconnaissance il célèbre, dans tout le cours de son récit, la constance de cette mère qui, témoin des égarements de son fils, « le pleurait avec plus de larmes que d’autres mères n’en répandent sur un cercueil [1] » ! Le Seigneur, qui laisse de temps en temps luire un rayon d’espérance aux âmes qu’il éprouve, avait dans une vision montré à Monique la réunion future du fils et de la mère ; elle-même avait entendu un saint évêque lui déclarer avec autorité que le fils de tant de larmes ne pouvait périr ; mais les tristes réalités du présent oppressaient son cœur, et l’amour maternel s’unissait à sa foi pour la troubler au sujet de ce fils qui la fuyait, et qu’elle voyait s’éloigner infidèle à Dieu autant qu’à sa tendresse. Toutefois les amertumes de Ce cœur si dévoué formaient un fonds d’expiation qui devait plus tard être appliqué au coupable ; une prière ardente et continue, jointe à la souffrance, préparait le second enfantement d’Augustin. Mais « combien plus de souffrances, nous dit-il lui-même, coûtait à Monique le fils de son esprit que l’enfant de sa chair [2] ! »

Après de longues années d’angoisses, la mère a enfin pu retrouver à Milan ce fils qui l’avait si durement trompée, le jour où il fuyait loin d’elle pour s’en aller courir les hasards de Rome. Elle le trouve incertain encore sur la foi chrétienne, mais déjà dégoûté des erreurs qui l’avaient séduit. Augustin avait fait un pas vers la vérité, bien qu’il ne la reconnût pas encore. « Dès lors, nous a dit-il, l’âme de ma mère ne portait plus le deuil d’un fils perdu sans espoir ; mais ses pleurs coulaient toujours pour obtenir de Dieu sa résurrection. Sans être encore acquis à la vérité, j’étais du moins soustrait à l’erreur. Certaine que vous n’en resteriez pas à la moitié du don que vous aviez promis tout entier, ô mon Dieu ! elle me dit, d’un grand calme et d’un cœur plein de confiance, qu’elle était persuadée dans le Christ, qu’avant de sortir de cette vie, elle me verrait catholique fidèle [3]. »

Monique avait rencontré à Milan le grand Ambroise, dont Dieu voulait se servir pour achever le retour de son fils. « Elle chérissait le saint évoque, nous dit encore Augustin , comme l’instrument de mon salut ; et lui, l’aimait pour sa vie si pieuse, son assiduité à l’église, sa ferveur dans les bonnes œuvres ; il ne pouvait se taire de ses louanges lorsqu’il me voyait, et il me félicitait d’avoir une telle mère [4]. » Enfin le moment de la grâce arriva. Augustin, éclairé de la lumière de la foi, songea à s’enrôler dans l’Église chrétienne ; mais l’attrait des sens auquel il avait cédé si longtemps le retenait encore sur le bord de la fontaine baptismale. Les prières et les larmes de Monique obtinrent de la divine miséricorde ce dernier coup qui abattit les dernières résistances de son fils.

Mais Dieu n’avait pas voulu laisser son ouvrage imparfait. Transpercé par le trait vainqueur, Augustin se relevait, aspirant non plus seulement à la profession de la foi chrétienne, mais à la noble vertu de continence. Le monde avec ses attraits n’était plus rien pour cette âme, objet d’une intervention si puissante. Dans les jours qui avaient précédé, Monique s’occupait encore avec sollicitude à préparer une épouse pour son fils, dont elle espérait fixer ainsi les inconstances ; et tout à coup ce fils se présentait à elle, accompagné de son ami Alypius, et venait lui déclarer que, dans son essor vers le souverain bien, il se vouait désormais à la recherche de ce qui est le plus parfait. Mais écoutons encore Augustin lui-même. « A l’instant nous allons trouver ma mère, nous lui disons ce qui se passe en nous ; elle est dans la joie ; nous lui racontons en quelle manière tout s’est passé ; elle tressaille de bonheur, elle triomphe. Et elle vous bénissait, ô vous qui êtes puissant à exaucer au delà de nos demandes, au delà de nos pensées ! car vous lui aviez bien plus accordé en moi que ne vous avaient demandé ses gémissements et ses larmes. Son deuil était changé par vous en une allégresse qui dépassait de beaucoup son espérance, en une joie plus chère à son cœur et plus pure que celle qu’elle eût goûtée à voir naître de moi des enfants selon la chair [5]. » Peu de jours s’écoulèrent, et bientôt un spectacle sublime s’offrit à l’admiration des Anges et des hommes dans l’Église de Milan : Ambroise baptisant Augustin sous les yeux de Monique.

La pieuse femme avait accompli sa mission ; son fils était né à la vérité et à la sainteté, et elle avait doté l’Église du plus grand de ses docteurs. Le moment approchait où, après le labeur d’une longue journée, elle allait être appelée à goûter le repos éternel en celui pour l’amour duquel elle avait tant travaillé et tant souffert. Le fils et la mère, prêts à s’embarquer pour l’Afrique, se trouvaient à Ostie, attendant le navire qui devait les emporter l’un et l’autre. « Nous étions seuls, elle et moi, dit Augustin, appuyés contre une fenêtre d’où la vue s’étendait sur le jardin de la maison. Nous conversions avec une ineffable douceur et dans l’oubli du passé, plongeant dans les horizons de l’avenir, et nous cherchions entre nous deux quelle sera pour les saints cette vie éternelle que l’œil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, et où n’atteint pas le cœur de l’homme. Et en parlant ainsi, dans nos élans vers cette vie, nous y touchâmes un instant d’un bond de notre cœur ; mais bientôt nous soupirâmes en y laissant enchaînées les prémices de l’esprit, et nous redescendîmes dans le bruit de la voix, dans la parole qui commence et finit. Alors elle me dit : « Mon fils, pour ce qui est de moi, rien ne m’attache plus à cette vie. Qu’y ferais-je ? Pourquoi y suis-je encore ? Mon espérance est désormais sans objet en ce monde. Une seule chose me faisait désirer de séjourner quelque peu dans cette vie : c’était de te voir chrétien catholique avant de mourir. Cette faveur, mon Dieu me l’a accordée avec surabondance, à cette heure où je te vois dédaigner toute félicité terrestre pour le servir. Que fais-je encore ici [6] ? »

L’appel d’une âme si sainte ne devait pas tarder ; elle s’exhala comme un parfum céleste, peu de jours après ce sublime épanchement, laissant un souvenir ineffaçable au cœur de son fils, dans l’Église une mémoire toujours plus aimée, aux mères chrétiennes un modèle achevé de l’amour maternel dans ce qu’il a de plus pur.

Le moyen âge a consacré à sainte Monique plusieurs compositions liturgiques ; mais la plupart sont assez faibles. La Séquence que nous donnons ici est meilleure : on l’a même attribuée à Adam de Saint-Victor.

SÉQUENCE.

Célébrons les louanges, redisons les mérites d’Augustin le grand docteur et de Monique sa pieuse mère ; fêtons en ce jour une solennité qui nous est chère.

Mère chaste, pleine de foi, comblée de mérites, aimée du Christ, l’heureuse Monique, dont le fils était sorti d’une source païenne, l’a enfanté à la foi catholique.

Heureuses larmes qui, dans leur abondance, ont été cause qu’une si éclatante lumière a brillé dans l’Église ! Elle a semé longtemps dans les pleurs, celle qui aujourd’hui moissonne avec tant d’allégresse.

Elle a reçu au delà de ce qu’elle avait demandé ; mais quel bonheur inonda son âme, lorsqu’elle vit son fils établi dans la foi, voué au Christ de toute l’ardeur de son cœur !

Elle fut la servante des indigents, et nourrit en eux le Christ, ayant mérité le nom de Mère des pauvres ; elle se livra au soin des malades, lavant et nettoyant leurs plaies, préparant leurs lits.

O matrone pleine de grâce, dont les blessures du Christ excitèrent l’amour ; en les méditant, elle versa tant de larmes que le pavé en fut arrosé.

Nourrie du pain céleste, ses pieds ne touchent déjà plus la terre ; son âme ravie tressaille et s’écrie : « Prenons notre vol pour les hauteurs du ciel. »

O mère, ô matrone, sois l’avocate et la protectrice de tes enfants à d’adoption ; et lorsque notre âme se dégagera des liens de la chair, réunis-nous à ton fils dans les joies du paradis. Amen.

O mère, illustre entre toutes les mères, la chrétienté honore en vous l’un des types les plus parfaits de l’humanité régénérée par le Christ. Avant l’Évangile, durant ces longs siècles où la femme fut tenue dans l’abaissement, la maternité ne put avoir qu’une action timide et le plus souvent vulgaire sur l’homme ; son rôle se borna pour l’ordinaire aux soins physiques ; et si le nom de quelques mères a triomphé de l’oubli, c’est uniquement parce qu’elles avaient su préparer leurs fils pour la gloire passagère de ce monde. On n’en rencontre pas dans l’antiquité profane qui se soient donné la tâche de les enfanter au bien, de s’attacher à leurs pas pour les soutenir dans la lutte contre l’erreur et les passions, pour les relever dans leurs chutes ; on n’en trouve pas qui se soient vouées à la prière et aux larmes continuelles pour obtenir leur retour à la vérité et à la vertu. Le christianisme seul a révélé à la mère et sa mission et sa puissance.

Quel oubli de vous-même, ô Monique, dans cette poursuite incessante du salut d’un fils ! Après Dieu, c’est pour lui que vous vivez ; et vivre de cette manière pour votre fils, n’est-ce pas vivre encore pour Dieu qui daigne s’aider de vous pour le sauver ? Que vous importent la gloire et les succès d’Augustin dans le monde, lorsque vous songez aux périls éternels qu’il encourt, lorsque vous tremblez de le voir éternellement séparé de Dieu et de vous ? Alors il n’est pas de sacrifice, il n’est pas de dévouement dont votre cœur de mère ne soit capable envers cette rigoureuse justice dont votre générosité n’entend pas frustrer les droits. Durant de longs jours, durant de longues nuits, vous attendez avec patience les moments du Seigneur ; votre prière redouble d’ardeur ; et espérant contre toute espérance, vous arrivez à ressentir, au fond de votre cœur, l’humble et solide confiance que le fils de tant de larmes ne périra pas. C’est alors que le Seigneur, « touché de compassion » pour vous, comme il le fut pour la mère éplorée de Naïm, fait entendre sa voix à laquelle rien ne résiste. « Jeune homme, s’écrie-t-il, je te le dis, lève-toi [7] » ; et il rend plein de vie à sa mère celui dont elle pleurait le trépas, mais dont elle n’avait pas voulu se séparer.

Mais quelle récompense pour votre cœur maternel, ô Monique ! Le Seigneur ne s’est pas contenté de vous rendre Augustin plein de vie ; du fond des abîmes de l’erreur et des passions, voici qu’il l’élève sans intermédiaire jusqu’au bien le plus parfait. Vos instances demandaient qu’il fût chrétien catholique, qu’il rompît enfin des liens humiliants et funestes ; et voici que d’un seul bond la grâce l’a porté jusque dans la région sereine des conseils évangéliques. Votre tâche est plus que remplie, heureuse Mère ! Montez au ciel : c’est de là qu’en attendant l’éternelle réunion, vous contemplerez désormais la sainteté et les œuvres de ce fils dont le salut est votre ouvrage, et dont la gloire si éclatante et si pure entoure dès ici-bas votre nom d’une douce et touchante auréole.

Du sain de la félicité que vous goûtez avec ce fils qui vous doit la vie du temps et celle de l’éternité, jetez un regard, ô Monique, sur tant de mères chrétiennes qui accomplissent en ce moment sur la terre la dure et noble mission que vous avez remplie vous-même. Leurs fils aussi sont morts de la mort du péché, et elles voudraient à force d’amour leur rendre la seule vie véritable. Après la Mère de miséricorde, c’est à vous qu’elles s’adressent, ô Monique, à vous dont les prières et les larmes furent si puissantes et si fécondes. Prenez en main leur cause ; votre cœur si tendre et si dévoué ne peut manquer de compatir à des angoisses dont il éprouva si longtemps lui-même toute la rigueur. Daignez joindre votre intercession à leurs vœux ; adoptez ces nouveaux fils qu’elles vous présentent, et elles seront rassurées. Soutenez leur courage, apprenez-leur à espérer, fortifiez-les dans les sacrifices au prix desquels Dieu a mis le retour de ces âmes si chères. Elles comprendront alors que la conversion d’une âme est un miracle d’un ordre plus élevé que la résurrection d’un mort ; elles sentiront que la divine justice, pour relâcher ses droits, exige une compensation, et que cette compensation, c’est à elles de la fournir. Leur cœur se dépouillera de l’égoïsme secret qui se mêle si souvent dans les sentiments en apparence les plus purs. Qu’elles se demandent à elles-mêmes si elles se réjouiraient comme vous, ô Monique, en voyant leur fils revenu au bien leur échapper pour se donner au Seigneur. S’il en est ainsi, qu’elles soient sans crainte ; elles sont puissantes sur le cœur de Dieu ; tôt ou tard la grâce tant désirée descendra du ciel sur le prodigue, et il revient à Dieu et à sa mère.

[1] Confessionum Lib. III, cap. XI.

[2] Confessionum Lib. V, cap. IX.

[3] Ibid. Lib. VI, cap. 1.

[4] Ibid., cap. II.

[5] Confessionum Lib. VIII, cap. XII.

[6] Confessionum Lib. IX, cap. X.

[7] Luc, VII, 13.


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

La belle figure de la mère d’Augustin, telle qu’elle nous est décrite au IXe livre des Confessions, demeurera toujours vivante dans l’Église comme l’un des plus splendides modèles de mère chrétienne. Il ne faut donc pas s’étonner si l’un des amis d’Augustin, le consul Anicius Bassus l’ancien, plaça sur la tombe de la Sainte à Ostie une plaque de marbre dont l’inscription fut copiée dans les anciens recueils et qui rappelait ses mérites à la postérité. En voici le texte :

« Versus illustrissimae memoriae Bassi exconsule, scripti in tumulo sanctae memoriae Municae matris Sancti Augustini. »

HIC • POSVIT • CINERES • GENETRIX • CASTISSIMA • PROLIS

AVGVSTINE • TVIS • ALTERA • LVX • MERITIS

QVI • SERVANS • PACIS • CAELESTIA • IVRA • SACERDOS

COMMISSOS • POPVLOS • MORIBVS • INSTITVIS

GLORIA • VOS • MAIOR • GESTORVM • LAVDE • CORONAT

VIRTVTVM • MATER • FELICIOR • SVBOLIS.

Ici déposa sa dépouille ta très chaste mère, ô Augustin, elle qui reflète comme une nouvelle splendeur sur tes mérites eux-mêmes. Toi, en bon évêque, tu assures entre les peuples les droits sacrés de la concorde et, par ton exemple, tu enseignes les sujets qui te sont confiés. Une gloire bien plus grande est celle qui vous couronne l’un et l’autre : celle de vos œuvres. Mère vraiment heureuse, et qui le deviens plus encore par la vertu d’un tel fils !

Monique mourut à Ostie en 387, et l’ex-consul Bassus composa cette épitaphe quand Augustin gouvernait encore l’Église d’Hippone en Afrique, c’est-à-dure après 395. Le troisième vers se rapporte probablement à la célèbre conférence avec les Donatistes tenue en 411.

Le corps de sainte Monique demeura à Ostie jusqu’à 1162 ; c’est alors qu’un certain Walter, prieur des chanoines réguliers d’Aroasia en Belgique, le déroba furtivement et le transporta dans son monastère. Les actes de cette translation, rapportés par les Bollandistes, ne semblent autoriser aucun doute, d’autant plus que la présence en Belgique des reliques de sainte Monique depuis plus de sept siècles est assurée par les documents.

Comme on ignorait le jour du trépas de sainte Monique, les chanoines d’Aroasia, qui célébraient déjà le 5 mai la conversion de saint Augustin, attribuèrent à la solennité de sa mère le jour précédent. Du monastère de Walter le culte de sainte Monique se répandit en Belgique, en Allemagne et en France, si bien que la fête du 4 mai entra peu à peu dans l’usage liturgique général.

A l’époque où la reconnaissance du culte liturgique à rendre aux saints appartenait encore aux évêques, le IXe livre des Confessions de saint Augustin avait la valeur d’une bulle de canonisation.

La messe est celle du Commun des saintes Femmes. La première collecte est propre.

L’épître du Commun (II Tim., V, 3-10) est réservée aux fêtes des saintes veuves, parce qu’on y décrit leurs devoirs envers Dieu, envers leur famille et envers la communauté chrétienne. Saint Paul ne parle pas ici toutefois des veuves en général, mais des diaconesses qui précisément par leur état de viduité, leur âge avancé et leur expérience de la vie, étaient d’un grand secours pour le clergé dans la distribution des aumônes, dans l’assistance des malades, des pauvres et des jeunes filles. En un mot, elles faisaient ce que font maintenant un si grand nombre de congrégations de religieuses, mais elles ne vivaient pas en commun, et devaient être âgées d’au moins soixante ans. Cette dernière exigence, comme aussi celle de la viduité, étaient imposées par les conditions morales particulières de la société à l’âge apostolique.

Par la suite, quand naquirent les premières compagnies de Vierges, sans que celles-ci constituassent d’ailleurs de véritables communautés religieuses, l’Église adapta pour elles en partie les prescriptions de l’Apôtre relatives aux diaconesses, et saint Léon Ier prescrivit qu’aucune ne fût admise à consacrer solennellement à Dieu sa virginité avant d’avoir atteint soixante ans.

Le verset alléluiatique est tiré du psaume 44, que nous avons vu déjà plusieurs fois : « Alléluia. Avancez-vous dans la splendeur et la gloire et commandez. Alléluia. Chevauchez pour la vérité et la justice, et votre droite vous fera voir des choses merveilleuses. Alléluia. ». La vie chrétienne est un combat ; la foi est notre bouclier, nos armes sont les vertus, Dieu est la couronne et la récompense.

L’Évangile (Luc., VII, 11-16), dont le sujet est la résurrection du fils de la veuve de Naïm, fait allusion à la conversion d’Augustin, obtenue par les larmes de Monique. Le retour d’une âme à Dieu est l’effet de la grâce seule ; les raisonnements humains n’y font guère. Il faut rencontrer Jésus, qui ordonne aux passions nous entraînant à la tombe éternelle de s’arrêter. Au moyen du calme, l’âme se met dans les conditions voulues pour écouter la parole de Dieu : Adolescens, tibi dico, surge. A cette parole toute-puissante qui opère ce qu’elle exprime, l’âme se sent éveillée de sa léthargie mortelle et revient à la vie.



Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

La gloire des vertus, plus grande que la louange des actes, Vous orne, heureuse mère d’un tel fils. (Épitaphe de la sainte par le consul Bassus).

Sainte Monique. — Jour de mort : En novembre 387. Tombeau : D’abord dans l’église de Sainte-Auréa à Ostie ; depuis 1430, dans l’église de Saint-Augustin, à Rome. D’après d’autres, le corps de sainte Monique repose à Arvasia, en Belgique. Vie : En sainte Monique se manifeste à nous la vie d’une sainte matrone, comme il y en avait tant dans l’Église ancienne, une de ces matrones dont l’action silencieuse exerçait une influence considérable. Monique a donné à l’Église de Dieu, par ses prières et ses larmes, le grand saint Augustin. C’est ce qui lui a conquis une place importante dans l’histoire du royaume de Dieu sur la terre. Nous sommes renseignés sur sa vie par les Confessions de saint Augustin. Elle naquit vers 331, à Tagaste, de parents chrétiens (IX, .8). Elle fut élevée. sévèrement par une servante chrétienne qui avait déjà porté son père dans ses bras. Plus tard, elle fut donnée en mariage à un païen nommé Patricius. Cet homme avait, entre autres défauts, un caractère coléreux. Monique, à cette pénible école, pratiqua la vertu de patience (la vertu à pratiquer cette semaine). Elle attendait toujours que la crise de colère fût passée, elle faisait alors des observations bienveillantes. Sa belle-mère elle-même, que des servantes méchantes avaient indisposée contre elle, fut gagnée par son amabilité. Elle eut trois enfants : Augustin, Navigius et Perpétue. Cette dernière devint religieuse. D’après l’usage du temps, les enfants ne furent pas baptisés aussitôt après leur naissance. Cependant, Monique fit inscrire de bonne heure son fils Augustin au nombre des catéchumènes. Elle retarda pourtant son baptême, même quand il le demanda dans une grave maladie. Elle prévoyait sans doute sa conduite pécheresse (1, II). Quand Augustin était dans sa dix-neuvième année, Patricius mourut. Par sa patience et ses prières, Monique l’avait converti (IX, 9). Mais le jeune Augustin se livra à tous les débordements, ce qui causa à sa mère un indicible chagrin. Comme les prières et les larmes restaient inutiles, elle recourut à un moyen extrême, elle lui interdit sa maison. Avertie par une apparition, elle le reprit chez elle. Dans son chagrin, un évêque la consola : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr » (III, 12). Quand Augustin se rendit à Rome, elle voulut l’y suivre, mais celui-ci trompa sa mère. Le vaisseau était déjà parti quand elle arriva sur le rivage. Elle rejoignit plus tard son fils à Milan où elle fut un modèle de piété. Saint Ambroise l’estimait beaucoup et félicitait Augustin d’avoir une telle mère. C’est là qu’elle prépara les voies à la conversion de son fils. . Enfin, arriva le temps où Dieu changea ses larmes en joie. Augustin devint chrétien. La tâche de Monique était accomplie. Comme elle se préparait à rentrer en Afrique avec son fils, elle mourut sur le chemin du retour, à l’âge de 56 ans. Le récit de sa mort est des plus beaux passages des Confessions.

La messe (Cognovi). — La messe reflète la de cette noble femme. Elle avait servi Dieu dans la sainte crainte et dans une conduite sans tache (Intr.). L’oraison rappelle les larmes de cette pieuse mère, larmes qui opérèrent la conversion de son fils. C’est pourquoi aussi l’Évangile raconte la résurrection du fils de la veuve de Naïm. C’est l’image de la conversion de saint Augustin par les larmes de sa mère ; c’est aussi l’image de la conversion des pécheurs de tous les temps par les larmes de leur mère l’Église. L’Épître parle des fonctions des veuves dans la primitive Église ; elle veut caractériser par là la sainte veuve Monique. Les chants entonnent le cantique nuptial de l’Église (ps. 44) ; ils expriment l’amour de cette sainte femme.

SOURCE : http://www.introibo.fr/04-05-Ste-Monique-veuve#nh7


Antonio Vivarini. Le mariage de Monique et Patricius, 1441


Monique vient du grec monos, qui signifie seul.

Monique est née à Thagaste, aujourd'hui Souk-Ahras en Algérie, de famille berbère, en l'année 332. Elle dut épouser un homme violent et débauché ; par sa foi chrétienne et sa patience, elle parvint à le convertir au Christ. Ils eurent trois enfants. L'aîné Augustin était un surdoué mais il sera surtout l'enfant des larmes de sa mère. Elle fut désolée, pendant de longues années, par son inconduite et son instabilité. Il avait pris une concubine et était fasciné par les modes et les sectes de son époque, oubliant les supplications de sa mère. À force de prière et de persévérance, Monique aura l'immense joie de participer enfin au retour et au baptême de son fils prodigue.

À travers les écarts de sa vie et de sa pensée, le futur saint Augustin d'Hippone était un passionné de la recherche de la vérité. Le problème du mal le hantait, sans que la Bible lui apporte encore la lumière. Brillant rhéteur, séduit par la doctrine du Manichéisme, il enseignait depuis neuf ans à Carthage. Il quitta l'Afrique du nord pour s'établir à Milan. Sa mère Monique le rejoignit. Là vivait et témoignait un grand évêque, Ambroise ; il va retourner complètement l'expérience d'Augustin.

Le jour de Pâques 387, Augustin, au terme d'un long cheminement de plus de douze ans, est baptisé dans le Christ par Ambroise. Sa mère Monique l'accompagne ensuite dans son retour en Afrique. C'est au port d'Ostie, près de Rome, qu'elle achève son itinéraire terrestre. Dans l'échange des coeurs, rapporté par les "Confessions", la mère et le fils sont parvenus à une telle union d'amour en Dieu "où la vie se confond avec la Sagesse incréée", que la mort ne pourra jamais les séparer. Monique sera inhumée à Ostie. Au XVe siècle ses restes seront transférés en l'église Saint-Augustin à Rome.

Rédacteur : Frère Bernard Pineau, OP

SOURCE : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Monique

 

Ancient tomb of Saint Monica, San Agostino al Campo Marzio, Roma


27 août

Sainte Monique

O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.

Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.

N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen.

Saint Augustin
prière pour le repos de l'âme de sa mère, sainte Monique.

SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/27.php


le Maestro dell'Osservanza. Mort de Monique à Ostie et retour d'Augustin en Afrique, vers 1430

Saint Monica

Also known as

Monnica

Memorial

27 August

formerly 4 May

Profile

Raised in a Christian family, she was given in marriage to a bad-tempered, adulterous pagan named Patricius. Mother of two, one of whom is Saint Augustine of Hippo whose writings about her are the primary source of our information about Monica. She prayed constantly for the conversion of her husband (who converted on his death bed), and of her son (who converted after a wild life). Spiritual student of Saint Ambrose of Milan. Reformed alcoholic.

Born

322 at Tagaste (Souk Ahrus), Roman North Africa (modern Algeria)

Died

387 at Ostia, Italy

Canonized

Pre-Congregation

Patronage

abuse victims

alcoholics

alcoholism

Archconfraternity of Christian Mothers

BevilacquaItaly

difficult marriages

disappointing children

homemakers

housewives

Mabini, Bohol, Philippines

married women

mothers

victims of adultery

victims of unfaithfulness

victims of verbal abuse

widows

wives

Representation

cincture

girdle

tears

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

Great Wives and Mothers, by Father Hugh Francis Blunt

Little Lives of the Great Saints

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Mothers of History, by J T Moran, C.SS.R.

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Roman Martyrology1914 edition

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly

Life of Saint Monica, by Mother Frances Alice Monica Forbes

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Readings

Nothing is far from God. – Saint Monica

Son, nothing in this world now affords me delight. I do not know what there is now for me to do or why I am still here, all my hopes in this world being now fulfilled. – Saint Monica, about the conversion of Augustine of Hippo

The day was now approaching when my mother Monica would depart from this life; you know that day, Lord, though we did not. She and I happened to be standing by ourselves at a window that overlooked the garden in the courtyard of the house. At the time we were in Ostia on the Tiber. And so the two of us, all alone, were enjoying a very pleasant conversation, “forgetting the past and pushing on to what is ahead..” We were asking one another in the presence of the Truth – for you are the Truth – what it would be like to share the eternal life enjoyed by the saints, which “eye has not seen, nor ear heard, which has not even entered into the heart of man.” We desired with all our hearts to drink from the streams of your heavenly fountain, the fountain of life. That was the substance of our talk, though not the exact words. But you know, O Lord, that in the course of our conversation that day, the world and its pleasures lost all their attraction for us. My mother said, “Son, as far as I am concerned, nothing in this life now gives me any pleasure. I do not know why I am still here, since I have no further hopes in this world. I did have one reason for wanting to live a little longer: to see you become a Catholic Christian before I died. God has lavished his gifts on me in that respect, for I know that you have even renounced earthly happiness to be his servant. So what am I doing here?” I do not really remember how I answered her. Shortly, within five days or thereabouts, she fell sick with a fever. Then one day during the course of her illness she became unconscious and for a while she was unaware of her surroundings. My brother and I rushed to her side, but she regained consciousness quickly. She looked at us as we stood there and asked in a puzzled voice: “Where was I?” We were overwhelmed with grief, but she held her gave steadily upon us, and spoke further: “Here you shall bury your mother.” I remained silent as I held back my tears. However, my brother haltingly expressed his hope that she might not die in a strange country but in her own land, since her end would be happier there. When she heard this, her face was filled with anxiety, and she reproached him with a glance because he had entertained such earthly thoughts. Then she looked at me and spoke: “Look what he is saying.” Thereupon she said to both of us, “Bury my body wherever you will; let not care of it cause you any concern. One thing only I ask you, that you remember me at the altar of the Lord wherever you may be.” Once our mother had expressed this desire as best she could, she fell silent as the pain of her illness increased. – from the Confessions of Saint Augustine

MLA Citation

“Saint Monica“. CatholicSaints.Info. 16 April 2021. Web. 27 August 2021. <https://catholicsaints.info/saint-monica/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-monica/


St. Monica

Widow; born of Christian parents at Tagaste, North Africa, in 333; died at Ostia, nearRome, in 387.

We are told but little of her childhood. She was married early in life to Patritius who held an official position in Tagaste. He was a pagan, though like so many at that period, hisreligion was no more than a name; his temper was violent and he appears to have been of dissolute habits. Consequently Monica's married life was far from being a happy one, more especially as Patritius's mother seems to have been of a like disposition with himself. There was of course a gulf between husband and wife; her almsdeeds and herhabits of prayer annoyed him, but it is said that he always held her in a sort of reverence. Monica was not the only matron of Tagaste whose married life was unhappy, but, by her sweetness and patience, she was able to exercise a veritable apostolate amongst the wives and mothers of her native town; they knew that she suffered as they did, and her words and example had a proportionate effect.

Three children were born of this marriage, Augustine the eldest, Navigius the second, and a daughter, Perpetua. Monica had been unable to secure baptism for her children, and her grief was great when Augustine fell ill; in her distress she besought Patritius to allow him to be baptized; he agreed, but on the boy's recovery withdrew his consent. All Monica'sanxiety now centred in Augustine; he was wayward and, as he himself tells us, lazy. He was sent to Madaura to school and Monica seems to have literally wrestled with God for the soul of her son. A great consolation was vouchsafed her — in compensation perhaps for all that she was to experience through Augustine — Patritius became a Christian. Meanwhile, Augustine had been sent to Carthage, to prosecute his studies, and here he fell into grievous sin. Patritius died very shortly after his reception into the Church and Monica resolved not to marry again. At Carthage Augustine had become a Manichean and when on his return home he ventilated certain heretical propositions she drove him away from her table, but a strange vision which she had urged her to recall him. It was at this time that she went to see a certain holy bishop, whose name is not given, but who consoled her with the now famous words, "the child of those tears shall never perish." There is no more pathetic story in the annals of the Saints than that of Monica pursuing her wayward son to Rome, wither he had gone by stealth; when she arrived he had already gone to Milan, but she followed him. Here she found St. Ambrose and through him she ultimately had the joy of seeing Augustine yield, after seventeen years of resistance. Mother and son spent six months of true peace at Cassiacum, after which timeAugustine was baptized in the church of St. John the Baptist at Milan. Africa claimed them however, and they set out on their journey, stopping at Cività Vecchia and at Ostia. Here death overtook Monica and the finest pages of his "Confessions" were penned as the result of the emotion Augustine then experienced.

St. Monica was buried at Ostia, and at first seems to have been almost forgotten, though her body was removed during the sixth century to a hidden crypt in the church of St. Aureus. About the thirteenth century, however, the cult of St. Monica began to spread and a feast in her honour was kept on 4 May. In 1430 Martin V ordered the relics to be brought to Rome. Many miracles occurred on the way, and the cultus of St. Monica was definitely established. Later the Archbishop of Rouen, Cardinal d'Estouteville, built achurch at Rome in honour of St. Augustine and deposited the relics of St. Monica in achapel to the left of the high altar. The Office of St. Monica however does not seem to have found a place in the Roman Breviary before the sixteenth century.

In 1850 there was established at Notre Dame de Sion at Paris an Association of Christianmothers under the patronage of St. Monica; its object was mutual prayer for sons and husbands who had gone astray. This Association was in 1856 raised to the rank of anarchconfraternity and spread rapidly over all the Catholic world, branches being established in Dublin, London, LiverpoolSydney, and Buenos AiresEugenius IV had established a similar Confraternity long before.

Sources

ST. AUGUSTINE, Confession, IX, reprinted in SURIUS. GUALTERUS, Canon Regular of Ostia, who was especially charged with the work of removing the relics from Ostia by Martin V, wrote a life of the saint with an account of the translation. He appended to the life a letter which used to be attributed to St. Augustine but which is undoubtedly spurious; it purports to be written to his sister Perpetua and describes their mother's death. The BOLLANDISTS decide for the contemporary character of the letter whilst denying it to St. Augustine. BARONIUS, Ann. Eccl., ad an. 389; BOUGAUD, Histoire de S. Monique.

Pope, Hugh. "St. Monica." The Catholic Encyclopedia. Vol. 10. New York: Robert Appleton Company, 1911. 3 May 2015<http://www.newadvent.org/cathen/10482a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. In Memoriam, Mrs. Margaret Crowley & Mrs. Margaret Kenworthy.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/10482a.htm


SAINT MONICA, WIDOW—332-387

Feast: May 4

Our knowledge of Monica comes almost entirely from the writings of her much-loved son, the great Doctor of the Church, St. Augustine of Hippo. His relationship with his mother was a close one, especially during Monica's last years. In Book IX of St. Augustine's he gives us many details of her life, and expresses his gratitude for her devotion in moving terms. Monica was born about the year 332 in Tagaste, North Africa, of a Christian family of some substance. We are given one episode of her childhood which suggests a possible origin for her firmness of will. She was sometimes sent down to the cellar to draw wine for the family, and fell into the habit of taking secret sips. She developed such a passion for wine that before long she was drinking great draughts of it whenever opportunity offered. One day a family slave who had been spying on the little girl denounced her as a wine-bibber, and Monica, covered with shame, gave up the habit. Soon afterwards she was baptized, and thenceforth seems to have led a life of irreproachable virtue.

As soon as Monica had reached marriageable age, her parents found a husband for her, the pagan Patricius. He was a man of violent temper and their home could scarcely have been a happy one. Monica endured his outbursts with the utmost patience, although he was critical of Christians and their practices. The daily example of her gentleness and kindness finally had its rewards, and a year before his death, which occurred when Augustine was seventeen, Patricius accepted his wife's faith. Monica and Patricius had three children, Navigius, who seems to have been an exemplary son, Augustine, and Perpetua, a daughter, who became a religious. Augustine, the more brilliant of the sons, was sent to Carthage, so that he might develop his talents and become a man of culture. He took to learning naturally but he also spent time in youthful carousing. This caused his mother great anguish, and when he returned to Tagaste, she disapproved so strongly both of his loose living and of his espousal of the popular heresy of Manichaeism that she refused at first to allow him to live at home. She relented only after having seen a vision. One day as she was weeping over his behavior, a figure appeared and asked her the cause of her grief. She answered, and a voice issued from the mysterious figure, telling her to dry her tears; then she heard the words, "Your son is with you." Monica related this story to Augustine, and he replied that they might easily be together if she gave up her faith, for that was the main obstacle keeping them apart. Quickly she retorted, "He did not say I was with you: he said that you were with me." Augustine was impressed by the quick answer and never forgot it. Although his conversion was not to take place for nine long years, Monica did not lose faith. She continually fasted, prayed, and wept on his behalf. She implored the local bishop for help in winning him over, and he counseled her to be patient, saying, "God's time will come." Monica persisted in importuning him, and the bishop uttered the words which have often been quoted: "Go now, I beg you; it is not possible that the son of so many tears should perish."

Augustine was twenty-nine and a successful teacher when he decided to go to Rome. Monica opposed the move, fearing that his conversion would be indefinitely postponed. Her son went on with his plan, and set off with his young mistress and little son Adeodatus for the seaport. His mother followed him there, and when he saw that she intended to accompany him, he outwitted her by a deception as to the time of sailing. He embarked while she was spending the night praying in a church. Although this grieved her deeply, Monica was still not discouraged about her wayward son, for she continued on to Rome. The ship on which she took passage was tossed about by a storm, and she cheered those on board by her serene confidence in God's mercy. On reaching Rome, Monica learned that her son had gone to Milan. There he had come under the influence of the great Bishop Ambrose. When his mother finally found him in the northern city, he had given up Manichaeism, although he was not yet a Christian. Monica's friendship with Ambrose is worth touching upon. She apparently made a friend of this eminent churchman and he entertained the highest opinion of her. Here in Milan, as at home in North Africa, Monica was foremost among the women in all charitable works, and also in her devotions. The bishop, however, persuaded her to give up some of the customs practiced by the Christians of her homeland, for they were derived from ancient pagan rites; carrying food and wine to the tombs of the martyrs was one of the customs which Monica now relinquished.

The joyous day of Augustine's conversion, which will be fully described in the life of that saint, came at last. For some time his mother had been trying to end her son's illicit relationship of so many years' standing. She hoped to find a suitable bride for him, but after his mistress went back to Africa Augustine informed her that he would now adopt a celibate life and devote himself to God's service. The give us glimpses of the period of preparation preceding his baptism. The time was passed in the house of a friend, where a close-knit group, consisting of his mother, brother, Adeodatus, and a few companions occupied themselves with discussions of religion and philosophy. At Easter, when Bishop Ambrose baptized Augustine, his mother's cup was full to overflowing.

Augustine and the members of his family now set out for their return to Tagaste. At the port of Ostia, Monica fell ill. She knew that her work had been accomplished and that life would soon be over. Her exaltation of spirit was such that her sons were unaware of the approach of death. As Monica's strength failed, she said to Augustine: "I do not know what there is left for me to do or why I am still here, all my hopes in this world being now fulfilled. All I wished for was that I might see you a Catholic and a child of Heaven. God granted me even more than this in making you despise earthly felicity and consecrate yourself to His service." Shortly afterwards they asked her if she did not fear to die so far from home, for she had earlier expressed a desire to be buried beside her husband in Tagaste. Now, with beautiful simplicity, she replied, "Nothing is far from God," and indicated that she was content to be buried where she died. Monica's death plunged her children into the deepest grief, and Augustine, "the son of so many tears," in the implores his readers' prayers for his parents. It is the prayers of Monica herself that have been invoked by generations of the faithful who honor her as a special patroness of married women and as an example for Christian motherhood. Her relics are alleged to have been transferred from Ostia to Rome, to rest in the church of San Agostino. Her emblems are a girdle and tears.

Saint Monica, Widow. Celebration of Feast Day is May 4.

Taken from "Lives of Saints", Published by John J. Crawley & Co., Inc.

Provided Courtesy of: Eternal Word Television Network, 5817 Old Leeds Road, Irondale, AL 35210



Saint Monica

St. Monica was born in 332 to Christian parents in present day Algeria to Christian parents and married at the age 13 or 14 to an older man named Patricius, who was neither wealthy nor Christian. He has also been described as an ill tempered man who was unfaithful to her. In addition, she had to deal with a live-in mother-in-law who was constantly criticizing her. She sought refuge in God through an intimate prayer life and in her three children: Augustine, Navigius, and Perpetua. (It is believed that two other children died in infancy.) In answer to her constant prayers, both her mother-in-law and her husband Patricius converted to Christianity. Monica had been praying for the two of them for 20 years. Patricius died the following year.

At the time of his father’s death, Augustine was 17 and a student in Carthage. Augustine kept bad company and was immersed in “a cauldron of illicit loves.” He took a Carthaginian woman as his mistress and lived with her for fifteen years. Monica prayed constantly for his faith, but the faith he adopted was as a Manichean. For a while, Monica banned him from her house. In her sorrow a certain bishop consoled her: “Don’t worry, it is impossible that a son of so many tears should be lost.” Then one night she had a vision that assured her Augustine would return to the faith. From that time on she stayed close to her son, praying and fasting for him.

When he was 29, Augustine left North Africa for a teaching position in Italy and Monica tried to follow him, but he was determined to go alone, so he tricked her into believing that he was only visiting the port to say goodbye to a friend, when he was actually leaving. Monica followed him anyway and found him seriously depressed and tried to arrange a wealthy marriage for him. The faithful mistress had left their son with him and had returned to Carthage. Augustine took another mistress and then became engaged to wealthy young woman, whom he later abandoned when he decided to take a vow of celibacy. Augustine had met Ambrose, the archbishop of Milan, and was influenced greatly by him.

For a while, Monica lived with Augustine and her grandson in a country cottage in Milan, where where they lived in community with friends and his brother, Navigus and she served as the housekeeper. Here she found St. Ambrose, who became her spiritual director, and through him, she ultimately had the joy of seeing Augustine convert to Christianity, after seventeen years of resistance. Augustine was baptized by Ambrose in 387 in the church of St. John the Baptist at Milan.

Augustine tired of teaching and resolved to return to North Africa. The family set out on their journey, stopping at Cività Vecchia and then at Ostia. Here Monica died in peace and the finest pages of Augustine’s “Confessions” were penned as the result of the emotion he then experienced.

St. Monica is the patron of abuse victims, alcoholics, alcoholism, Bevilacqua, Italy, difficult marriages, disappointing children, homemakers, housewives, Mabini, Bohol, Philippines, married women, mothers, victims of adultery, victims of unfaithfulness, victims of verbal abuse, widows, wives.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/monica/


Olle Hjortzberg. Monique et Augustin : une histoire de départs et de retrouvailles



MAY 4TH.—ST. MONICA

MONICA, the mother of St. Augustine, was born in 332. After a girlhood of singular innocence and piety, she was given in marriage to Patritius, a pagan. She at once devoted herself to his conversion, praying for him always, and winning his reverence and love by the holiness of her life and her affectionate forbearance. She was rewarded by seeing him baptized a year before his death. When her son Augustine went astray in faith and manners, her prayers and tears were incessant. She was once very urgent with a learned bishop that he would talk to her son in order to bring him to a better mind, but he declined, despairing of success with one at once so able and so headstrong. However, on witnessing her prayers and tears, he bade her be of good courage; for it might not be that the child of those tears should perish. By going to Italy, Augustine could for a time free himself from his mother’s importunities; but he could not escape from her prayers, which encompassed him like the providence of God. She followed him to Italy, and there by his marvellous conversion her sorrow was turned into joy. At Ostia, on their homeward journey, as Augustine and his mother sat at a window conversing of the life of the blessed, she turned to him and said, "Son, there is nothing now I care for in this life. What I shall now do or why I am here, I know not. The one reason I had for wishing to linger in this life a little longer was that I might see you a Catholic Christian before I died. This has God granted me superabundantly in seeing you reject earthly happiness to become His servant. What do I here?" A few days afterwards, she had an attack of fever, and died in the year 387.

REFLECTION.—It is impossible to set any bounds to what persevering prayer may do. It gives man a share in the Divine Omnipotence. St. Augustine’s soul lay bound in the chains of heresy and impurity, both of which had by long habit grown inveterate. They were broken by his mother’s prayers.

SAINT MONICA, PRAY FOR US!



Autel et tombeau de sainte Monique, église Saint Augustin du Campo Marzio, Rome.

Saint Monica

Monica was born in Tagaste, present day Algeria, in 331, to a deeply Christian family of some means. She was given in marriage to Patricius, a pagan, who was a small land-owner. Together they had three children, Augustine, Navigius, and a daughter whose name is not known to us. Strong of character as well as of faith, she sought to guide her family in their human and Christian development most of all by her own example and prayer but, when necessary, also by her persuasive words and diligent actions. Thus she brought her husband to discover the beauty of the Catholic faith, as well as the son of her many tears, Augustine. Monica figures significantly in Augustine's journey all the way through to his eventual conversion, and is remembered in history - according to his own words - as the mother "who brought me to birth, both in her flesh, so that I was born into this temporal light, and in her heart, that I might be born into eternal light" (Conf. 8, 17). Her great joy was to witness the baptism of Augustine, after his long and restless journey to the faith of the Church, by Bishop Ambrose in Milan in 387. Some months later, as mother and son, together with Augustine's own son and a small group of friends were making their way back to North Africa to begin living a monastic life, Monica died at Ostia while awaiting the ship. There she was buried and in time the site of her burial was lost. Later, however, it was rediscovered and her remains were transferred to the Basilica of Saint Augustine in Rome where they are now venerated.

Monica is that wise and prudent woman about whom Scripture speaks, not afraid to live her faith openly nor to share it with others. It would not be fair to characterize her, however, as an over-bearing and meddling woman. Just as she knew how to win the heart of her husband through silence and patience, she learned how to touch that of her son through her words and persistent attention.



Janet McKenzie. Santa. Monica


St. Monica: Patron of Troubled Families

Today we are celebrating the feast day of one of the great women saints, St. Monica, who is also the mother of St. Augustine. I've had occasion to think about St. Monica a lot over the last year, largely because in the Renovacion, we get a lot of requests for prayers from parents with children who are rebellious and difficult. It has occured to me that St. Monica is the perfect saint to intercede for these troubled families.

Artist Janet McKenzie painted St. Monica as a strong African mother and Dr. Katie Geneva Cannon, the first African-American woman to be ordained in the United Presbyterian Church and professor of Christian Ethics at Union Presbyterian Seminary in Richmond, Virginia, in reflecting on this painting, talks about how much St. Monica reminds her of all the strong African American women who have prayed and worked tirelessly to save the bodies and souls of their children and their race ("The Inspiration of St. Monica" in Holiness and the Feminine Spirit: the Art of Janet McKenzie, Orbis, 2009). But one could equally think of the strong Latina mothers who have tried to keep their children in school, in church, and out of the pandillas.

St. Monica was born in 333 in Tagaste in North Africa. She married Patricius, who was not Christian and was frequently unfaithful and abusive towards her but later converted to Christianity under her influence and was baptized. The couple had three children: Augustine, Navigius and Perpetua.

From St. Augustine’s writings, we learn that, though he eventually became one of the great saints and doctors of the Catholic Church, he led a dissolute life as a young man, which greatly troubled St. Monica. She prayed for her son’s conversion but his behavior worsened steadily. He joined the Manicheans, a heretical sect, and remained with them for nine years, during which St. Monica refused to have anything to do with him. Her prayers for him, however, did not cease and she was comforted by a dream which reassured her that her son would return to the faith. "Your son is with you," she heard. She told St. Augustine about this dream. He responded that they could easily be together if she gave up her faith. St. Monica retorted, "He didn’t say that I was with you. He said that you were with me!"

In 383, St. Augustine went to Italy with his female companion of many years and their son. St. Monica tried to accompany them but St. Augustine eluded her at Carthage. When she eventually arrived in Rome, he had already left for Milan where she followed him and was befriended by the bishop of the city, St. Ambrose. There, under the bishop’s guidance, St. Monica’s spiritual life and her charitable acts grew. St. Ambrose also influenced St. Augustine. Inspired by the bishop and increasingly impressed by his mother, St. Augustine gave up Manicheism and separated from his partner. He retired to a county house with his mother, his son and several friends. There he converted to Christianity and, on Easter Eve in 387, St. Augustine was baptized in Milan by St. Ambrose. St. Augustine later said to God about St. Monica, his mother: "She saw that You had granted her much more than she had asked for in her tears, prayers, plaints and lamenting." That same year, St. Augustine decided to return to Africa and St. Monica left with him, but she passed away during the journey, dying at Ostia in Italy.

Today, the Association of Christian Mothers “Saint Monica”, founded in Spain in 1987 but active in around 10 countries with over 12,000 mothers, continues St. Monica's work of interceding for wayward children. The mothers pray for both their own children and those of other mothers who have abandoned the faith. Like St. Monica and all of our valiant mothers, they will never give up on our young people.



St. Ulrich am Pillersee parish church - Baroque fresco ( 1749 ) by Simon Benedikt Faistenberger: Virgin Mary gives a black penitence belt to Saint Augustine and his mother Saint Monica. At the bottom, with this belt Saint Nicholas of Tolentino is freeing poor souls from the purgatory.


Prayer to St. Monica

Dear St. Monica,

troubled wife and mother,

many sorrows pierced your heart during your lifetime.

Yet, you never despaired or lost faith.

With confidence, persistence, and profound faith,

you prayed daily for the conversion

of your beloved husband, Patricius,

and your beloved son, Augustine;

your prayers were answered.

Grant me that same fortitude, patience,

and trust in the Lord.

Intercede for me, dear St. Monica,

that God may favorably hear my plea for

[Mention name(s) here]

and grant me the grace to accept His Will in all things,

through Jesus Christ, our Lord,

in the unity of the Holy Spirit,

one God, forever and ever.

Amen.


Francesco Botticini (1446–1498). Saint Monica, vers 1450, Basilica of the Holy Spirit 


Oración a Santa Mónica

A ti recurro por ayuda e instrucciones, Santa Mónica, maravillosa ejemplo de firme oración por los niños. En tus amorosos brazos yo deposito mi hijo(a) [mencionar aquí los nombres], para que por medio de tu poderosa intercesión puedan alcanzar una genuina conversión a Cristo Nuestro Señor. A ti también apelo, madre de las madres, para que pidas a nuestro Señor me conceda el mismo espíritu de oración incesante que a ti te concedió. Todo esto te lo pido por medio del mismo Cristo Nuestro Señor. Amén.

SOURCE : http://iglesiadescalza.blogspot.ca/2010/08/st-monica-patron-of-troubled-families.html


Pietro Maggi, Apparizione dell'angelo a Santa Monica (madre di Sant'Agostino) [1714]. 
Dipinto nella "Cappella di sant'Agostino" nel transetto destro della chiesa di san Marco a Milano
Foto di Giovanni Dall'Orto, 14-4-2007.


May 4

St. Monica, Widow

From St. Augustin’s works, collected by Tillemont, t. 8, p. 455, and Berti, l. de Rebus Gestis S. Aug. Venetiis. an. 1756, in App. de S. Monica.

A.D. 387.

THE CHURCH is doubly indebted, under God, to the saint of this day, namely, for the birth, and still more so for the conversion of the great St. Austin; who was more beholden to St. Monica for his spiritual life by grace, than for his corporal life by his birth and education. She was born in 332, in a pious family, and early instructed in the fear of God. She often professed her singular obligations to a virtuous, discreet, maid servant, whom her parents intrusted with the education of their children, and who instilled into them maxims of piety, restrained the least sallies of their passions, and by her prudence, words, and example, inspired them with an early sense and love of every duty. She was so strict in regard to her charge, that, besides making them observe great temperance in their meals, she would not allow them to drink even water at any other times, how great thirst soever they might pretend. She used to say: “You are now for drinking water, but when you come to be mistresses of the cellar, water will be despised, but the habit of drinking will stick by you.” Notwithstanding the prudent care of this tutoress, the young Monica contracted insensibly an inclination to wine: and when she was sent by her parents, who were strangers to it, to draw wine for the use of the family, in taking the liquor out with a cup, she would put her lips to it and sip a little. This she did at first, not out of any intemperate desire of liquor, but from mere youth and levity. However, by adding to this little every day a little more, she overcame the original reluctance she had to wine, and drank whole cups of it with pleasure, as it came in her way. This was a most dangerous intemperance, though it never proceeded to any considerable excess. 1 God watched over his servant to correct her of it, and made use of a servant maid as his instrument; who, having observed it in her young mistress by following her into the cellar, words arising one day between them, she reproached her with it, calling her a wine-bibber. This affected Monica in such a manner, that, entering seriously into herself, she acknowledged, condemned, and from that moment entirely corrected her fault. She after this received baptism, from which time she lived always in such a manner, that she was an odour of edification to all who knew her
As soon as marriageable, she was disposed of to one Patricius, a citizen of Tagaste, a man of honour and probity, but an idolater. She obeyed and served him as her master, and laboured to gain him to God; though the chief argument she used, whereby to reclaim him from his vices, was the sanctity of her conduct, enforced by an obliging affectionate behaviour, by which she commanded his love, respect, and esteem. She had by him two sons, Austin and Navigius, and one daughter. She tolerated the injuries done by him to her marriage-bed in such manner, as never to make him the least bitter reproach on that subject. As on the one side he was very good-natured and loving, so on the other, he was hasty and choleric. Monica never thwarted him by the least action or word whilst she saw him in anger; but when the fit was over and he was calm, she mildly gave him her reasons, and an account of her actions.—When she saw other wives bearing the marks of their husband’s anger on their disfigured faces, and heard them blaming their roughness of temper or debaucheries, she would answer them: “Lay the blame rather on yourselves and your tongues.” Her example alone was a sufficient proof; for, notwithstanding the passionate temper of her husband, it was never known that he, ever struck her, or that they had ever, for so much as one day, entertained any domestic dissension; because she bore all his sallies with patience, and in silence, made no other return but that of a greater obsequiousness, and waited an opportunity to make him sensible of his mistake when that was necessary.—And as many as followed her advice in this respect towards their husbands, rejoiced in the experience of the comfort and advantages which accrued to them from their patience and complaisance; while those who did not follow it, continued still in their vexations and sufferings. One of the happy fruits Monica reaped from her patience, was her husband’s conversion to Christ; who, thereupon, became chaste, and faithful in all the duties of a good Christian; he died the year after he had been baptized. By mildness she also gained, both to her own interest and to Christ, her froward mother-in-law. Our saint had an excellent talent at making peace among neighbours, when any falling out had happened among them: on which occasion, such was the energy and the spirit of tender charity with which she delivered herself, that she seemed instructed by her interior Master in what she said. It was her great delight to serve the poor, supplying their wants with cheerfulness and liberality.—She assisted daily at the holy oblation of the altar, and never failed to go to church twice a day, morning and night, to assist at public prayer, and the dispensation of the divine word, having eternity always in her thought. She studied to imitate the actions of the saints, who were in possession of immortal bliss: and, full of confidence in their intercession, she often visited the tombs of the martyrs. 2 She well knew that, in matters relating to religion and a Christian life, nothing should be looked upon as trifling and insignificant; and that the least actions become great when done for God, and with great fervour. Her exercises of piety did not hinder her attention in watching over the education of her children, in which God Almighty gave her great occasion of merit and suffering, particularly in Austin, that he might more amply crown her care in the end. He was born in November, 354. As he grew up, she endeavoured continually to instil into him sentiments of piety: but fell into an unperceived passion and immoderate desire that he should excel in learning; though she flattered herself that she regarded this only as a means whereof he might one day make a good use to the honour of God. Her husband earnestly desired the same thing, because he looked upon it as the greatest step whereby his son could raise himself in the world. In his infancy she had ranked him among the catechumens; and once in an illness, all things were prepared for his baptism, but it was deferred.
Patricius died about the year 371. Austin, who was then seventeen years of age, still continued his studies at Carthage, where, in 373, he was seduced by the Manichees, and drawn into that heresy. 3 Monica, being informed of his misfortune, grieved more bitterly for his spiritual death than worldly mothers do, when they see their children carried to their graves; nor would she suffer him to live under the same roof with her, or to eat at the same table. “You have heard her vows,” says St. Austin, addressing himself to God, “and you have not despised her tears; for she shed torrents in your presence, in all places, where she offered to you her prayer.” His divine Majesty was pleased to give her an assurance that she was heard, by a dream, in which she seemed to herself standing on a rule of wood, very sorrowful; and that a young man, shining with light, asked her the cause of her grief, and bade her dry up her tears, saying: “Your son is with you.” Then casting her eyes towards the place he pointed at, she saw Austin standing on the rule with her. She told her son this dream, and upon his inferring from it that she should come over to his sentiments in matters of religion: “No,” said she, “it was not told me that I was with you, but that you were with me.” This her quick answer made a great impression on her son, who after his conversion considered it as a divine admonition. She was so much comforted by it, that she again permitted him to eat and live with her. This happened about the end of the year 377; almost nine years before his conversion, in August 386. During all this time the holy widow continued her prayers for his conversion, and her sighs and tears, which nothing but his baptism at Milan could dry up. She engaged virtuous and learned prelates to speak to him. One who had himself been brought up a Manichee, and had been converted by reading their own books, excused himself, saying: “The heart of the youth was yet too indocile, but that God’s time would come.” She urged him with the greater importunity: at last the good old bishop answered her—“Go: continue to do as you do; it is impossible that a child of such tears should perish:” which words she received as an oracle from heaven. Austin was twenty-nine years old when he determined to go to Rome, with a view to teach rhetoric. She endeavoured to divert him from such a design, fearing it might delay his conversion, and followed him to the sea-side, resolving either to bring him back, or to bear him company into Italy. He feigned he had no intention to go, that he might rid himself of her importunity.—But while she passed the night in a chapel of St. Cyprian, in the neighbourhood, he secretly set out. “I deceived her with a lie,” says St. Austin, “while she was weeping and praying for me: and what did she ask of you, my God, but that you would not suffer me to sail away? But you graciously heard her main desire, namely, that I might be engaged in your service, and refused to grant what she asked then, in order to give what she always asked.” Next morning, coming to the sea-side and finding him gone, she was seized with a grief not to be expressed. God, by this extreme affliction would punish her too human tenderness; and his wisdom suffered her son to be carried by his passions to the place where he had decreed to heal them.

Upon his arrival at Rome, he fell dangerously sick; and he attributes his recovery to the prayers of his mother, though she did not then know his situation: out of a favourable regard to whose petitions God would not cut him off in his impenitence. From Rome he went to teach rhetoric at Milan, in 384, and being convinced by St. Ambrose of the errors of his sect, renounced that heresy, yet without being fixed in the truth; continuing his search after it in a fluctuating state of mind. Monica followed him, and in a great storm at sea comforted the sailors, assuring them, from a vision, that they would certainly reach the port. Finding him at Milan, she learned from his own mouth that he was no longer a Manichee: but she redoubled her tears and prayers to God to obtain his thorough conversion. She respected St. Ambrose as the spiritual physician of his soul; and was herself wonderfully delighted with hearing his solid and beautiful discourses. St. Ambrose forbid at Milan the custom of carrying bread and wine to the tombs of the martyrs; and Monica going thither with her offerings, was stopped by the porter: and being informed that the custom had been forbidden, she was more ready to condemn the practice in the simplicity of obedience, than to inquire into the reasons of the prohibition. She therefore was content to carry to those holy places a heart full of pure and religious dispositions, reserving her alms for other occasions. To satisfy her scruple, St. Austin consulted St. Ambrose on the fast of the Saturday. She had been used to keep fast on that day, according to the custom of the church of Tagaste, which was also that of Rome, but at Milan this fast was not observed. She was therefore in doubt what she ought to do. The answer of St. Ambrose, taken into the canon law, was: “When I am here, I do not fast on the Saturday; but I fast when I am in Rome; do you the same, and follow always the custom and discipline of the churches where you are:” which precept she obeyed. She had the joy to see St. Austin perfectly converted in August, 386. She had contrived a good match for him which might be a bar against any relapse into his former disorders, but understood from him, with great satisfaction, that he was resolved to embrace a state of perpetual continency. When the vacation of the schools, during the vintage, came on, St. Austin retired with his friends to a country house. His mother accompanied them, and had a great share in their learned entertainments; in which she, by her natural genius and constant conversation with God, showed an extraordinary penetration and judgment. St. Austin has preserved many of her ingenious and pious reflections; the first he sometimes compares with the finest strokes of Tully and Hortensius, in his books, On Order, and in that, On a Happy Life.

St. Austin was baptized at Easter, in 387, with some of his friends, with whom he continued to live some time. St. Monica took as much care of them all as if they had been her children, and paid them all a deference as if each of them had been her father. They all set out together for Africa; but lost St. Monica on the road, who fell sick and died at Ostia, where they were to embark. Before her illness, conversing there with her son Austin concerning eternal happiness, and the contempt of this world, she said to him: “Son, there is nothing now in this life that affords me any delight. What have I to do here any longer, or why I am here, I know not: all my hopes in this world being now at an end. The only thing for which I desired to live was that I might see you a Catholic and child of heaven. God has done much more, in that I see you now despising all earthly felicity, and entirely devoted to his service. What further business then have I here?” Another day, entertaining herself with her friends in the same place, she spoke so well on the happiness of death, as much surprised them: and being asked if she was not afraid to be buried in a place so far from her own country, she answered: “Nothing is far off from God. Neither do I need to fear that God will not find my body to raise it with the rest.” Five days after this she was seized with a fever; and one day, being worse than ordinary, she swooned away, and was for a little while insensible. 4 Her two sons ran to her. When she came to herself, awaking as it were out of a profound sleep, she said to them: “Here you shall bury your mother.” Austin stood silent, Navigius wished that she might not die abroad, but in her own country: but she checking him with her eyes, said to them: “Lay this body any where; be not concerned about that. The only thing I ask of you both is, that you make remembrance of me at the altar of the Lord wheresoever you are.” 5 Her distemper growing stronger upon her, she suffered much; and on the ninth day of her illness, in the fifty-sixth year of her age, and of our Lord 387, that religious and pious soul was loosed from the body. St. Austin, who was then thirty-three years of age, closed her eyes; and though his grief was extreme, restrained his tears and those of his son Adeodatus, thinking that weeping did not become the funeral of her, who neither died miserably, nor at all as to her principal and better part. The corpse was carried to the church, and when it was set down by the grave, according to the custom of the place, the sacrifice of our ransom was offered for her. St. Austin had hitherto held in his tears; but calling to mind, when alone, her holy and pious conversation towards God, and her tender and affectionate love and care of her children, of which she was so suddenly deprived, he gave free scope to his tears. He adds: “If any one think it a sin that I thus wept for my mother some small part of an hour; and a mother who many years had wept for me that I might live to thy eyes, O Lord: let him not deride me for it; but rather, if his charity be great, let him weep also for my sins before thee.” He prays for her in his confessions, and beseeches God to inspire all who shall read his book, to remember at the altar Monica and Patricius. He says: “I pray for the sins of my mother: hear me by the remedy of your wounds, who hung on the cross, and sitting on the right-hand, intercedes for us, I know she showed mercy, and forgave from her heart all debtors: forgive her also her debts.” 6 Her body was translated from Ostia to Rome, in 1430, under Pope Martin V., and remains there in the church of St. Austin. The history of this translation of the relics of St. Monica to Rome, with an account of several miraculous cures with which it was honoured, is given by Pope Martin V. himself. 7 Some pretend this to be the body of St. Prima; and that the remains of St. Monica are kept at Arouaise, a convent of regular canons near Bapaume, in Hainault, whence the head was translated to the church of St. Amatus in Douay. 8 But the latter seems to be the body of St. Prima, whom Walter, who conveyed this treasure from Ostia into the Low Countries, in 1162, imagined to be the same person with St. Monica; though her body remained long after at Ostia.

St. Monica, by her earnestness to gain her son to God, is the model of good mothers. She was persuaded that he did not live; nay, that his state was infinitely more miserable than if he had had no existence, so long as he lived not to Him who made him, and who was his only happiness, and his last end, as she proved to him with admirable penetration, from the principles of sound philosophy, in a conference with him and his friends soon after his conversion; of which, to the honour of her memory, he has preserved us a part in one of his works. Her perseverance in tears and prayers for his conversion could not fail of success, being supported by fervour, perfect purity of intention, and sanctity of life, and accompanied with all prudent measures which it was in her power to take for bringing him to his duty. In vain some mothers flatter themselves that by their long devotions they satisfy this difficult obligation: they are bound also to watch continually over their children, to give and procure them constant instructions, set before them good example, and to use, when necessary, reprimands and correction, which must be tempered with mildness and affection, be seasonably employed at the times when likely to take best effect, and must always be free from the least motion or appearance of passion. This condition can only be observed by those who have obtained an entire mastery over themselves. Pride and self-love are always impatient, and sure to show themselves on such occasions: and wherever they appear, instead of healing a heart already disordered, they usually inflame and increase the evil. Monica converted Patricius, and made a deep impression upon the heart of Austin in the midst of his disorders, because her remonstrances were free from this fault. If the instructions and watchfulness of a St. Monica could not preserve Austin from the snares of bad company, what precautions are not parents bound to take to keep unexperienced youth from the possibility of falling upon this most fatal rock!

Note 1. It is a notorious mistake and misrepresentation, to call this fault the crime of drunkenness, though such a habit insensibly paves the way to the utmost excesses; and this danger of a saint ought to be a powerful warning to deter all persons, especially servants and young people, from a like custom of sipping, how insignificant and trifling soever the first steps towards it may appear. If Monica was awakened before she was brought to the brink of the precipice, this was the effect of a singular grace; and, where she repented, thousands perish, and regardless of every evil, present and future, become the murderers of their bodies, their reason, the fortunes of their family, and their immortal souls. This destroying evil arises from small beginnings neglected. See Dom. Martenne, in his learned and judicious note on this passage, in the late French translation of the Confessions of St. Austin. [back]
Note 2. S. Aug. Conf. l. 6, c. 2. [back]
Note 3. Conf. l. 3, c. 4. [back]
Note 4. St. Aug. Conf. l. 9, c. 11, 12, 13. [back]
Note 5. Tantum illud vos rogo, ut ad Domini altare memineritis mei ubi fueritis. Conf. l. 9, c. 11. [back]
Note 6. Nunc pro peccatis matris meæ deprecor te: exaudi me per medicinam vulnerum nostrorum quæ pependit in ligno, et sedens ad dexteram tuam te interpellat pro nobis. Scio misericorditer operatam, et ex corde dimisisse debita debitoribus suis; demitte illi debita sua, si qua contraxit per tot annos post aquam salutis. Dimitte, Domine, dimitte obsecro: ne intres cum eâ in judicium; promisisti misericordibus misericordiam, &c. Non ista mandavit nobis, sed tantummodo memoriam sui ad altare tuum fieri desideravit, cui nullius diei prætermissione servivit, unde sciret dispensari victimam sanctam qua deletum est chirographum quoderat contrarium nobis. Conf. l. 9, c. 13. [back]
Note 7. Martin V. Sermo ad Fratres Augustinienses de Translatione corporis S. Monicæ Ostiâ Romam. printed at Rome in 1586; also in an express bull, published with the usual solemnities, in 1430, &c. See Berti de S. Monica, c. 7, 8, 9, 10. [back]
Note 8. Walter, a canon regular of Arouaise, relates, that in 1162, he brought thither the relics of St. Monica, called by the Latins Prima, found in a brick sepulchre at old Ostia, nearer the sea than the present ruins of Ostia. Henschenius and Papebroke maintain this relation true and genuine. But it depends on the single testimony of an unknown person: and the narrative betrays itself. Ostia was built by Ancus Martius, thirteen miles from Rome, where the Tiber divides itself into two channels, where it has always stood, though now its ruins only remain. Monica in Greek does not signify Prima, but Unica or Solitaria. Walter tells us that Pope Adrian died in 1161, whereas his death happened in 1159, when Alexander III. succeeded him. Walter probably mistook the sepulchre of St. Prima for that of St. Monica. See Berti de Rebus Gestis S. Aug. Comm. de S. Monicâ, c. 11, 12, p. 254. If those who, upon the credit of Walter, take the relics of St. Prima for those of St. Monica, are mistaken, they cannot be charged with superstition, God in his servant Monica being the object of their devotion: nor are they conscious of any forgery in the relic or symbol. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume V: May. The Lives of the Saints.  1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/5/041.html



Monica, Matron (RM) 

Born at Tagaste or Carthage, North Africa, in 331-2; died at Ostia, Italy, in 387. Monica, the eldest of three children of Christian parents, was reared by a family retained, who led her charges in a strict life. According to one story, the servant never allowed them to drink between meals because, "It is water you want now, but when you become mistresses of your own cellar, you will want wine--not water--and the habit will remain with you. Nevertheless, when as a young girl she was given the duty of drawing wine for the family, she ignored the maxim and indulged in wine until the day an angry servant caught her drunk and called her a "winebibber." From that day she made a vow (that she kept) that she would never drink anything but water.


She married the pagan Patricius who had an uncontrollable temper. Her mother-in-law, also a pagan, usually sided with Patricius and told false tells to the servants about Monica, who met all their insults with silence. Although he felt some contempt for her devoutness and generosity to the poor, he respected her. Her silence would overcome her husband's wrath. He never physically abused her, despite his explosive temper, and when other women showed her bruises received at the hands of their husbands, Monica told them that their tongues brought the treatment upon them.

Over time her meekness, humility and prayers transformed Patricius, who became a catechumen, and her mother-in-law. The formerly formal relationship of the couple developed into a warm, spiritual devotion. He died a happy death soon after his baptism in 370.

The marriage produced three children that lived: Augustine, Navigius, and Perpetua. Her eldest, Saint Augustine, was born in 354. He was inscribed as a catechumen in infancy, but was not baptized. He was gifted with a mother who spoke often of God's love and her faith.

When widowed about 371, at the age of 40, Monica vowed to belong wholly to God, renounced all worldly pleasures, and ministered to the poor and orphaned while still fulfilling her maternal duties, especially the conversion of her wayward son.

The family was relatively poor, but a rich citizen of Tagaste met Augustine's educational expenses at the university in Carthage. Monica hoped studying philosophy and science would bring back her wayward son to God, but she did not realize Carthage was a seething mass of iniquity.

Augustine had a 15-year, faithful common-law marriage and a son named Adeodatus or "given by God." In Carthage, he joined the heretical Manichees and persuaded others to follow suit. The Manichean doctrine that bodily actions had no moral significance brought relief to Augustine's troubled soul. He returned to Tagaste for his vacation and Monica threw him out. When Monica heard that Augustine had become a Manichean and was living a dissolute life, she refused to allow him to live in her home. He was not to return until he had renounced his errors and submitted to the truth. Unlike many modern minds, Monica refused to allow her son's life to be devastated by a vain deceit.

Then she had a vision in which she seemed to be standing on a wooden beam, despairing of his fall, when a shining being asked her the reason for her lamentation. She answered and he told her to stop crying. Looking toward the spot he indicated, she saw Augustine standing of the beam next to her. She repeated the vision to her son, and he replied playfully that they might easily be together if Monica renounced her faith.

After completing his studies, Augustine opened a school of oratory in Carthage and instructed his disciples in the principles of Manicheism. In doing so, he discovered that the Manicheans were more adept in attacking Catholicism than in establishing the truth of their own theories. And his new religion was incapable of relieving his grief at the death of a close friend.

Augustine tells us that Monica shed "more tears for my spiritual death than other mothers shed for the bodily death of a son." Monica kept praying for her son's conversion for 17 years. To add power to her prayers, she fasted, making Holy Communion her daily food and she was often favored with the grace of ecstasy. An unnamed bishop comforted her that her son was young and stubborn, but that God's time would come because "The son of so many tears cannot possibly be lost."

At the age of 29, Augustine finally tired of the frivolity of Carthage, moved to Rome to teach rhetoric. Monica was determined to accompany him, but he tricked her and sailed alone. Soon after his arrival he became deathly ill. He recovered and opened his school. Monica fretted because of the tone of his letters and the reputed vice of Rome, so she followed him after selling her few remaining possessions. In the meantime, Saint Symmachus offered Augustine a chair in rhetoric in Milan, after he won a competition. When she arrived in Rome, he had already left, but she hurried on to Milan.

Upon arrival in Milan, Augustine had paid a courtesy visit to Bishop Saint Ambrose, to whom he felt attraction of a kindred spirit. Augustine came to love the bishop as a father and went every Sunday to hear Ambrose as an orator as he preached. At the age of 30, Augustine began to see the folly of Manicheism and its gross misrepresentation of the Church, but he still did not believe. When Monica arrived in Milan, her first visit was also to Ambrose and they understood one another at once. She became his faithful disciple and Ambrose's "heart warmed to Monica because of her truly pious way of life, her zeal in good works, and her faithfulness in worship. Often when he saw [Augustine] he would break out in praise of her, congratulating [the son] on having such a mother." And Augustine wryly notes: "He little knew what sort of a son she had."

Monica turned to Ambrose for spiritual direction, especially in regards to practice. In response to one of her questions on fasting, he gave the famous response: "When I am here, I do not fast on Saturday, but I fast when I am in Rome; do the same, and always follow the custom and discipline of the Church as it is observed in the particular locality in which you find yourself."

Monica and Augustine began to attend Mass together and to discuss the bishop's sermons afterwards. Monica had deeply studied philosophy and theology so that she might be able to deal intelligently with Augustine's difficulties. He began to realize how many things he believed that he could not prove, but accepted on the testimony of others. And so Augustine fulfilled the maxim that "conversions are rarely brought about though an immediate influx of divine grace, but through the agency of events and persons." Saint Monica used every possible wile to bring her son into contact with the bishop.

Augustine had reached a critical point, he must choose God or his mistress. Ever the meddlesome mother, Monica arranged a marriage for him but had to leave him to his decision. She began her penitential discipline in a convent.

Meanwhile Augustine attracted a group of friends in Milan with whom he daily read and discussed the Scriptures. An old priest, Saint Simplicianus, told him of the courageous conversion of old Victorinus, whose translation of Plato he had been reading and convicted Augustine of his cowardice. Pontitianus told him of the life of Saint Antony the Hermit and of how two courtiers had been converted by reading his story.

Immediately after Augustine finally recognized the darkness of his soul, his eyes fell upon Paul's epistle, "Put ye on the Lord Jesus Christ, and make not provision for the flesh and the concupiscence thereof." Saint Alypius, his friend, too opened the book and read, "He that is weak in faith take unto you."

Augustine went at once to Monica and told her what had happened. Her agony was ended! He attributed his conversion primarily to her. When his instruction was over, he was baptized by Ambrose on Holy Saturday, 387.

Monica's faith purchased for the Catholic Church its keenest philosopher, most comprehensive theologian, most persuasive apologist, and most far-seeing moralist, a wise administrator, a powerful preacher, and a penetrating mystic. Countless now live under the Augustinian rule.

Four years after their arrival in Milan, during a stop at Ostia en route back to Tagaste, Monica told her son: "What I am still to do, or why I still linger in this world, I do not know. There was one reason, one alone, for which I wish to tarry a little longer: that I might see you a Catholic Christian before I die. God has granted me this boon, and more, for I see you his servant, spurning all earthly happiness. What is left for me to do in this life?" Saint Monica died about two weeks later at the age of 56, Augustine was then 33.

Saint Monica's relics are enshrined at Saint Augustine's Church in Rome near the Piazza Navona; other relics are at Arrouaise (Benedictines, Bentley, Delaney, S. Delany, White).

In art, Saint Monica is portrayed in widow's reeds or a nun's habit in scenes with her son Augustine. She might also be shown: (1) enthroned with a book among Augustinian nuns; (2) kneeling with Augustine with an angel over them as she holds a scarf, handkerchief, or book in her hand; (3) praying before an altar with Augustine; (4) saying farewell to him as he departs by ship; (5) holding a tablet engraved with IHS (Roeder); or (6) receiving a monstrance from an angel (White). In this 15th-century Flemish painting, Saint Monica is shown with the Madonna and Child, and Saints Augustine, John the Baptist, and Nicholas of Tolentino.

She is venerated at Ostia (near Rome), Italy, and in all Augustinian houses (Roeder). She is the patron saint of married women and mothers (White).



Pietro MaggiThe angel appears to Saint Monica [1714]. 
Painting in Saint Augustine chapel, in the right hand transept of san Marco church in Milan (Italy). 
Picture by Giovanni Dall'Orto, April 14 2007

Little Lives of the Great Saints – Saint Monica, Mother of the Great Saint Augustine

Article

Died A.D. 387.

Monica, whose name is one of the glories of the Church in the fourth century was born in Numidia, in the year 332.

A She belonged to a good Catholic family. From her early life we may learn the power of habit, and the golden value of prudence and temperance. The promising girl by degrees contracted a liking for wine, as she took a sip now and then when sent to the cellar by her mother to draw some for the use of the family.

Though this sipping became habitual, it never grew excessive. It is not hard to see, however, where it might have terminated had not God mercifully checked Monica. A servant-maid was His instrument. One day a curious glance into the cellar revealed her young mistress in the act of drinking. It was not forgotten; and some time after, on words arising between them, the servant taunted Monica by calling her a “wine-bibber.” This pointed rebuke acted like the lancet in a happy surgical operation. The future Saint reflected, prayed, and was cured for ever.

Not long after this moral change Monica received baptism, and henceforth her life was that of a true Christian. On reaching the age of womanhood her parents gave her in marriage to a citizen of Tagaste named Patricius, a man of honor, but, unhappily, a heathen. Here was a new field of labor. Monica served her husband with matchless amiability, and toiled to gain him to God. But it was, in truth, a tedious and most difficult undertaking.

As a pagan, Patricius was the slave of vices both nameless and countless. Monica’s chief argument to reclaim him was the sanctity of her own conduct, backed by those kind, affectionate manners which could not fail to inspire his love, respect, and esteem She bore all his sallies of passion with angelic patience. He was a man of hasty and violent temper, but his prudent wife never annoyed him by the least word or action while she saw him in anger. When, however, the fit was over and Patricius was calm and sensible, she gave him her reasons in a way that was both gentle and impressive.

When Monica saw other women bearing only too visible marks of the anger of their husbands, and heard them bitterly blaming their rough tempers and vicious lives, she would simply reply: “Rather lay the blame on yourselves and your tongues.” It was a truth well said, and her own example was a convincing proof. In spite of the unhappy fact that Patricius was a man who often foolishly flew into a towering passion, yet he never forgot the sacred respect due to his wife’s person. The storm lasted but a moment And thus Monica, by silence and kindly tact, always had her home lighted up with the blessed sunshine of peace.

This illustrious lady had also the happy gift of making peace among quarrelling neighbors – often a very thankless task. On such occasions she spoke with a force, prudence, and tender charity that was truly wonderful.

It was her great delight to serve the poor. She assisted daily at Mass, and studied to imitate the actions of the Saints. But she never allowed any exercise of piety to stand in the way of the most careful attention in watching over the education of her children, in which, however, Almighty God gave her numberless occasions of merit and suffering – particularly in Augustine – that He might in the end more amply crown her holy toil.

Augustine was born in 354. As he grew up Monica was unceasing in her cares to plant the seed of virtue in his young soul. Still, she was, perhaps, immoderately fond to see him excel in learning, but she flattered herself that he might one day make a good use of it in promoting the honor and glory of God. Her husband desired the same thing, but merely that his son might one day raise himself in the world.

One of the happy fruits of Monica’s patience and prayers was the conversion of Patricius. Henceforth he became pure in his life and faithful to the duties of a good Christian. He died in 371 – a year after his baptism

Augustine, who was then seventeen years of age, was pursuing his studies at Carthage, where, unhappily, he was led astray by the Manichees and joined those vain heretics. His mother was informed of the misfortune, and her grief was inexpressible. Augustine had lost the precious treasure of faith, and to Monica the news was more heartrending than if he were laid in the silent tomb. So deep was her indignation that she would neither suffer him to eat at her table, nor even to live under the same roof with her.

“Thou hast heard her vows,” exclaims Saint Augustine in after-years, addressing himself to God, “and Thou hast not despised her tears; for she shed torrents in Thy presence – in all places where she offered her prayers to Thee.”

Nor were the prayers of the saintly woman unheard. An angel appeared to her in a dream and told her to wipe away her tears, adding: “Your son is with you.” She was comforted. She told this dream to Augustine, but he ventured to infer that she would come over to his sentiments in matters of religion. “No,” she said with energy, “it was not told me that I was with you, but that vow were with me.” Such a pointed answer made a great impression on Augustine, as he afterwards acknowledged. This happened in the year 377, and Monica again permitted her son to eat and live in her own dwelling.

Almost nine years, however, passed away before Augustine’s conversion; and during all this time Monica appealed to Heaven with sighs and tears and prayers. Once she engaged a learned prelate to speak to him. “The heart of the youth,” said he, “is yet too indocile; but God’s time will come.” On another occasion she urged him with renewed earnestness. “Go,” answered the good old bishop, “continue to do as you do. It is impossible that a child of such tears should perish.” Monica went home, bearing these words in her mind as a message from heaven.

When Augustine was twenty-nine years of age, he resolved on going to Rome to teach rhetoric. His mother opposed such a design, fearing it might delay his conversion. She even followed him to the sea-side, determined either to bring him back or to accompany him to Italy. He pretended, however, that he had no intention of going; but one night, while his mother was praying in a chapel, he secretly boarded a vessel bound for Europe.

“I deceived her with a lie,” writes Saint Augustine, “while she was weeping and praying for me; and what did she ask of Thee, my God, but that Thou wouldst not suffer me to sail away! But Thou graciously heard her main desire – that I might be engaged in Thy service – and refused to grant what she asked then, in order to give what she always asked!”

Next morning, on finding that her son had sailed, Monica’s grief was boundless. “God,” says Butler, “by this extreme affliction would punish her too human tenderness; and His wisdom suffered her son to be carried by his passions to a place where He had decreed to heal them.

This devoted mother followed her gifted but erring son, and found him at Milan, the city of the great Saint Ambrose, where she learned from his own lips that he was no longer a heretic. She now redoubled her tears and prayers for Augustine’s thorough conversion, which she had the joy to witness in the summer of 386. He was baptized at the following Easter, with several of his friends.

“My son,” said the illustrious Monica, “there is now nothing in this life that affords me any delight. What have I to do here any longer, or why I am here, I know not. All my hopes in this world are at an end. The only thing for which I desired to live was that I might see you a Catholic and a child of Heaven. God has done much more. I see you now despising; all earthly felicity and entirely devoting yourself to His service. Then what further business have I here?”

Soon after the Saint and her converted son set out for Africa; but on the road the great woman was seized with a fever. A friend asked her if she was not afraid of being buried so far away from her own country. “Nothing is far from God,” she replied. “Nor need I fear that he will not find my body to raise it with the rest.”

On reaching the port of Ostia, where they were to embark, she said to her two sons: “You will bury your mother here.” Augustine was silent; but Navigus expressed a wish that she might not die in a foreign land.

“Lay this body anywhere,” she said. “Be not concerned about that. The only thing I ask of you both is – remember me at the altar of God wheresoever you are.”

She grew weaker, and soon the beautiful spirit winged its flight to that happy abode where tears and sorrow and suffering are unknown. Saint Augustine, who was then thirty-three years of age, closed her eyes – those loving eyes which were so often raised to heaven, so often drowned in the floods of bitter tears that gushed forth for his conversion. And thus died the dear Saint Monica, model of all good mothers, at the age of fifty-six, in the year 387.

MLA Citation

John O’Kane Murray, M.A., M.D. “Saint Monica, Mother of the Great Saint Augustine”. Little Lives of the Great Saints1879. CatholicSaints.Info. 24 September 2018. Web. 27 August 2020. <https://catholicsaints.info/little-lives-of-the-great-saints-saint-monica-mother-of-the-great-saint-augustine/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/little-lives-of-the-great-saints-saint-monica-mother-of-the-great-saint-augustine/

Mothers of History – Saint Monica

Most of us think of Saint Monica in association with her son, the great Saint Augustine.

This is understandable for two reasons. We are familiar with the famous painting of the parting of Monica and Augustine at Ostia. Familiar, too, are the now famous words of an unknown bishop to Saint Monica: ‘The child of such tears will never perish.’ We are introduced, as it were, to Saint Monica sorrowing.

Sorrow played a big part in the life of Saint Monica; the sorrow of a loving wife for a harsh spouse and a devoted mother to a wayward son. Life was not kind to Saint Monica. Her husband, Patritius, was a pagan. Though naturally generous and kind hearted, Patritius was a harsh and unfaithful husband. His mother and servants took their cue from him in their treatment of his young wife. Monica bore her difficulties with patient cheerfulness and. her conduct profoundly influenced Patritius, finally bringing him to the gift of faith after twenty years of married life.

Wife beating was common among the pagans and Monica’s neighbours marvelled that not once did Patritius strike his wife.

Saint Augustine himself tells us of his mother in his writings: ‘She served her husband as her Lord and strove to gain him to You, O God, by speaking of You to him by her virtues, by which You did render her beautiful and reverently lovely and admirable to her husband. . . . She never resisted him by word or deed in his fits of anger, waiting till the storm was over for a proper occasion. And when many wives came to her all disfigured to complain of their husbands’ conduct, she jocosely told them to blame their own tongues.’

Saint Monica had three children, two boys and a girl – Augustine, Navigius and Perpetua. Augustine, the eldest, was born at Tagaste on November 13th, 354.

In spite of every difficulty, Monica brought up her children in faith and piety. We are indebted to Saint Augustine’s own writings for the information: ‘While yet a child I had heard from her of the eternal life promised to us through the humiliations of the Lord, our God, Who came down to cure our pride. My father could never so far overcome in me the influence of my mother as to prevent me from believing in Christ for she laboured that You, my God, should be my Father rather than he, and in this You did assist her.’

In another place Saint Augustine tells us: ‘By Your great mercy, O Lord, my tender heart imbibed with my mother’s milk, the sweet name of Christ, Your Son, my Saviour; and ever after nothing, be it ever so learned, ever so polished, ever so true, could, if devoid of this name entirely carry me away.’ ENTIRELY carry me away! But partly, almost completely, carried away Augustine was. The explanation lies in Monica’s one fault – she deferred her child’s baptism and paid the price of thirty-three years’ anguish.

Brilliant, proud, high-spirited, Augustine passed from hero to zero. Influenced by bad company he became ashamed to be less wicked than others. ‘I became ashamed of not having done shameful things.’ Monica’s cup of bitterness seemed to be overflowing. Her brilliant son grown to man’s estate, seemed to have carefully rejected all her early teaching. In the midst of it all, came a ray of hope, the famous assurance: ‘The child of such tears will never perish.’

Alone with her grief, but incessant in prayer, Monica witnessed, through many years, the acute mental and moral struggles of Augustine. His great intellect had to be convinced of the truth of the Catholic Church. He was left to struggle alone.

Saint Ambrose, Bishop of Milan, the only man who could have assisted him left him entirely to himself in this matter, relying on the prayers of Saint Monica. ‘Often when we met,’ writes Saint Augustine, ‘he used to break forth in praise of my holy mother, congratulating me on having such a mother, not knowing what a son she had in me who doubted all things.’ Saint Ambrose knew, in spite of Augustine’s conviction to the contrary. But Ambrose was wise in the way of souls and his wisdom counselled silence.

Step by step, Augustine fought his way to the final conclusion that the Holy Scriptures and the Catholic Church had an undoubted claim on his assent and obedience.

Came the famous ‘take up and read’ incident and the conversion of Augustine was complete. Having sought the well of happiness and found only the puddle holes of sinful pleasure, Augustine finally succumbed to the influence of his holy mother and turned to God. ‘Our hearts were made for You, O Lord, and cannot rest until they rest in You.’

The loving son of thirty-three brings the good news to the prematurely aged mother. He desires Baptism. With his scholarly friend, Alipius, he goes to Monica. In his own words: ‘Thence we go in to my mother; we tell her all. She leaps for joy and blesses You who are able to grant more than we can ask or imagine. For we saw that You had granted her for me, far more than she had ever dared to ask for in all her prayers and tears. You had turned her mourning into joy much more perfectly than she had ever hoped.’

– text taken from Mothers of History, by J T Moran, C.SS.R., Australian Catholic Truth Society, 1954>

SOURCE : https://catholicsaints.info/mothers-of-history-saint-monica/


Pictorial Lives of the Saints – Saint Monica

Article

Monica, the mother of Saint Augustine, was born in 332. After a girlhood of singular innocence and piety, she was given in marriage to Patritius, a pagan. She at once devoted herself to his conversion, praying for him always, and winning his reverence and love by the holiness of her life and her affectionate forbearance. She was rewarded by seeing him baptized a year before his death. When her son Augustine went astray in faith and manners, her prayers and tears were incessant. She was once very urgent with a learned bishop that he would talk to her son in order to bring him to a better mind, but he declined, despairing of success with one at once so able and so headstrong. However, on witnessing her prayers and tears, he bade her be of good courage; for it might not be that the child of those tears should perish. By going to Italy, Augustine could for a time free himself from his mother’s importunities; but he could not escape from her prayers, which encompassed him like the providence of God. She followed him to Italy, and there by his marvellous conversion her sorrow was turned into joy. At Ostia, on their homeward journey, as Augustine and his mother sat at a window conversing of the life of the blessed, she turned to him and said, “Son, there is nothing now I care for in this life. What I shall now do or why I am here, I know not. The one reason I had for wishing to linger in this life a little longer was that I might see you a Catholic Christian before I died. This has God granted me super-abundantly in seeing you reject earthly happiness to become His servant. What do I here? “A few days afterwards, she had an attack of fever, and died in the year 387.

Reflection – It is impossible to set any bounds to what persevering prayer may do. It gives man a share in the Divine Omnipotence. Saint Augustine’s soul lay bound in the chains of heresy and impurity, both of which had by long habit grown inveterate. They were broken by his mother’s prayers.

MLA Citation

John Dawson Gilmary Shea. “Saint Monica”. Pictorial Lives of the Saints1889. CatholicSaints.Info. 29 March 2014. Web. 27 August 2020. <https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-monica/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-monica/


Sainte Monique, église Saint Augustin de Paris


Santa Monica Madre di Sant'Agostino


Tagaste, attuale Song-Ahras, Algeria, 331 - Ostia, Roma, 27 agosto 387

Nacque a Tagaste, antica città della Numidia, nel 331. Da giovane studiò e meditò la Sacra Scrittura. Madre di Agostino d'Ippona, fu determinante nei confronti del figlio per la sua conversione al cristianesimo. A 39 anni rimase vedova e si dovette occupare di tutta la famiglia. Nella notte di Pasqua del 387 poté vedere Agostino, nel frattempo trasferitosi a Milano, battezzato insieme a tutti i familiari, ormai cristiano convinto profondamente. Poi Agostino decise di trasferirsi in Africa e dedicarsi alla vita monastica. Nelle «Confessioni» Agostino narra dei colloqui spirituali con sua madre, che si svolgevano nella quiete della casa di Ostia, tappa intermedia verso la destinazione africana, ricevendone conforto ed edificazione; ormai più che madre ella era la sorgente del suo cristianesimo. Monica morì, a seguito di febbri molto alte (forse per malaria), a 56 anni, il 27 agosto del 387. Ai figli disse di seppellire il suo corpo dove volevano, senza darsi pena, ma di ricordarsi di lei, dovunque si trovassero, all'altare del Signore.

Patronato: Donne sposate, Madri, Vedove

Etimologia: Monica = la solitaria, dal greco

Martirologio Romano: Memoria di santa Monica, che, data ancora giovinetta in matrimonio a Patrizio, generò dei figli, tra i quali Agostino, per la cui conversione molte lacrime versò e molte preghiere rivolse a Dio, e, anelando profondamente al cielo, lasciò questa vita a Ostia nel Lazio, mentre era sulla via del ritorno in Africa. 

A Monica si adatta alla perfezione, la definizione che Chiara Lubich fa di Maria nei “Scritti spirituali” (Città Nuova ed.) chiamandola ‘sede della sapienza, madre di casa’; perché Monica fu il tipo di donna che seppe appunto imitare Maria in queste virtù, riuscendo ad instillare la sapienza nel cuore dei figli, donando al mondo quel genio che fu Aurelio Agostino, vescovo e Dottore della Chiesa. 

Nacque a Tagaste, antica città della Numidia, nel 331 in una famiglia di buone condizioni economiche e profondamente cristiana; contrariamente al costume del tempo, le fu permesso di studiare e lei ne approfittò per leggere la Sacra Scrittura e meditarla. 

Nel pieno della giovinezza fu data in sposa a Patrizio, un modesto proprietario di Tagaste, membro del Consiglio Municipale, non ancora cristiano, buono ed affettuoso ma facile all’ira ed autoritario. 

Per il suo carattere, pur amando intensamente Monica, non le risparmiò asprezze e infedeltà; tuttavia Monica riuscì a vincere, con la bontà e la mansuetudine, sia il caratteraccio del marito, sia i pettegolezzi delle ancelle, sia la suscettibilità della suocera. 

A 22 anni le nacque il primogenito Agostino, in seguito nascerà un secondo figlio, Navigio ed una figlia di cui s’ignora il nome, ma si sa che si sposò, poi rimasta vedova divenne la badessa del monastero femminile di Ippona. 

Le notizie che riportiamo sono tratte dal grande libro, sempre attuale e ricercato anche nei nostri tempi, le “Confessioni”, scritto dal figlio Agostino, che divenne così anche il suo autorevole biografo. Da buona madre diede a tutti con efficacia, una profonda educazione cristiana; dice s. Agostino che egli bevve il nome di Gesù con il latte materno; il bambino appena nato fu iscritto fra i catecumeni, anche se secondo l’usanza del tempo non fu battezzato, in attesa di un’età più adulta; crebbe con l’insegnamento materno della religione cristiana, i cui principi saranno impressi nel suo animo, anche quando era in preda all’errore. 

Monica aveva tanto pregato per il marito affinché si ammansisse ed ebbe la consolazione, un anno prima che morisse, di vederlo diventare catecumeno e poi battezzato sul letto di morte nel 369. 

Monica aveva 39 anni e dové prendere in mano la direzione della casa e l’amministrazione dei beni, ma la sua preoccupazione maggiore era il figlio Agostino, che se da piccolo era stato un bravo ragazzo, da giovane correva in modo sfrenato dietro i piaceri del mondo, mettendo in dubbio persino la fede cristiana, così radicata in lui dall’infanzia; anzi egli aveva tentato, ma senza successo, di convincere la madre ad abbandonare il cristianesimo per il manicheismo, riuscendoci poi con il fratello Navigio. 

Il Manicheismo era una religione orientale fondata nel III secolo d.C. da Mani, che fondeva elementi del cristianesimo e della religione di Zoroastro, suo principio fondamentale era il dualismo, cioè l’opposizione continua di due principi egualmente divini, uno buono e uno cattivo, che dominano il mondo e anche l’animo dell’uomo. 

Le vicende della vita di Monica sono strettamente legate a quelle di Agostino, così come le racconta lui stesso; lei rimasta a Tagaste continuò a seguire con trepidazione e con le preghiere il figlio, trasferitosi a Cartagine per gli studi, e che contemporaneamente si dava alla bella vita, convivendo poi con un’ancella cartaginese, dalla quale nel 372, ebbe anche un figlio, Adeodato. 

Dopo aver tentato tutti i mezzi per riportarlo sulla buona strada, Monica per ultimo gli proibì di ritornare nella sua casa. Pur amando profondamente sua madre, Agostino non si sentì di cambiare vita, ed essendo terminati con successo gli studi a Cartagine, decise di spostarsi con tutta la famiglia a Roma, capitale dell’impero, di cui la Numidia era una provincia; anche Monica decise di seguirlo, ma lui con uno stratagemma la lasciò a terra a Cartagine, mentre s’imbarcavano per Roma. 

Quella notte Monica la passò in lagrime sulla tomba di s. Cipriano; pur essendo stata ingannata, ella non si arrese ed eroicamente continuò la sua opera per la conversione del figlio; nel 385 s’imbarcò anche lei e lo raggiunse a Milano, dove nel frattempo Agostino, disgustato dall’agire contraddittorio dei manichei di Roma, si era trasferito per ricoprire la cattedra di retorica. 

Qui Monica ebbe la consolazione di vederlo frequentare la scuola di s. Ambrogio, vescovo di Milano e poi il prepararsi al battesimo con tutta la famiglia, compreso il fratello Navigio e l’amico Alipio; dunque le sue preghiere erano state esaudite; il vescovo di Tagaste le aveva detto: “È impossibile che un figlio di tante lagrime vada perduto”. 

Restò al fianco del figlio consigliandolo nei suoi dubbi e infine, nella notte di Pasqua del 387, poté vederlo battezzato insieme a tutti i familiari; ormai cristiano convinto profondamente, Agostino non poteva rimanere nella situazione coniugale esistente; secondo la legge romana, egli non poteva sposare la sua ancella convivente, perché di ceto inferiore e alla fine con il consiglio di Monica, ormai anziana e desiderosa di una sistemazione del figlio, si decise di rimandare, con il suo consenso, l’ancella in Africa, mentre Agostino avrebbe provveduto per lei e per il figlio Adeodato, rimasto con lui a Milano. 

A questo punto Monica pensava di poter trovare una sposa cristiana adatta al ruolo, ma Agostino, con sua grande e gradita sorpresa, decise di non sposarsi più, ma di ritornare anche lui in Africa per vivere una vita monastica, anzi fondando un monastero. 

Ci fu un periodo di riflessione, fatto in un ritiro a Cassiciaco presso Milano, con i suoi familiari ed amici, discutendo di filosofia e cose spirituali, sempre presente Monica, la quale partecipava con sapienza ai discorsi, al punto che il figlio volle trascrivere nei suoi scritti le parole sapienti della madre, con gran meraviglia di tutti, perché alle donne non era permesso interloquire. 

Presa la decisione, partirono insieme con il resto della famiglia, lasciando Milano e diretti a Roma, poi ad Ostia Tiberina, dove affittarono un alloggio, in attesa di una nave in partenza per l’Africa. 

Nelle sue ‘Confessioni,’ Agostino narra dei colloqui spirituali con sua madre, che si svolgevano nella quiete della casa di Ostia, ricevendone conforto ed edificazione; ormai più che madre ella era la sorgente del suo cristianesimo; Monica però gli disse anche che non provava più attrattiva per questo mondo, l’unica cosa che desiderava era che il figlio divenisse cristiano, ciò era avvenuto, ma non solo, lo vedeva impegnato verso una vita addirittura di consacrato al servizio di Dio, quindi poteva morire contenta. 

Nel giro di cinque-sei giorni, si mise a letto con la febbre, perdendo a volte anche la conoscenza; ai figli costernati, disse di seppellire quel suo corpo dove volevano, senza darsi pena, ma di ricordarsi di lei, dovunque si trovassero, all’altare del Signore. Agostino con le lagrime agli occhi le dava il suo affetto, ripetendo “Tu mi hai generato due volte”. 

La malattia (forse malaria) durò nove giorni e il 27 agosto del 387, Monica morì a 56 anni. Donna di grande intuizione e di straordinarie virtù naturali e soprannaturali, si ammirano in lei una particolare forza d’animo, un’acuta intelligenza, una grande sensibilità, raggiungendo nelle riunioni di Cassiciaco l’apice della filosofia. 

Rispettosa e paziente con tutti, resisté solo al figlio tanto amato, che voleva condurla al manicheismo; era spesso sostenuta da visioni, che con sicuro istinto, sapeva distinguere quelle celesti da quelle di pura fantasia. 

Il suo corpo rimase per secoli, venerato nella chiesa di S. Aurea di Ostia, fino al 9 aprile del 1430, quando le sue reliquie furono traslate a Roma nella chiesa di S. Trifone, oggi di S. Agostino, poste in un artistico sarcofago, scolpito da Isaia da Pisa, sempre nel sec. XV. 

Santa Monica, considerata modello e patrona delle madri cristiane, è molto venerata; il suo nome è fra i più diffusi fra le donne. La sua festa si celebra il 27 agosto, il giorno prima di quella del suo grande figlio il vescovo di Ippona s. Agostino, che per una singolare coincidenza, morì il 28 agosto 430.

Autore: Antonio Borrelli


Piero della Francesca  (–1492). Santa Monica, 39 X 28 cm. Washington, Frick Collection

Poche altre figure nella storia del cristianesimo riescono a impersonare il carisma femminile come santa Monica, la madre amorosa e tenace che diede alla luce sant'Agostino, vescovo e dottore della Chiesa, e che ebbe un ruolo determinante nella conversione di lui. La liturgia fa memoria di lei il 27 agosto e la sua festività anticipa di un giorno quella dell'illustre figlio. In questa donna vissuta in gran parte nell'ombra troviamo la mitezza e la dolcezza, ma anche una straordinaria forza d'animo. E' una fede che non s'arrende, la sua, cresciuta, viene da pensare, sull'esempio di Maria.

Figlia di famiglia agiata, Monica nacque nel 331 a Tagaste, nell'attuale Algeria, in quel mondo "globalizzato" che era il tardo impero romano. Diversamente dall'usanza comune, che non permetteva alle donne di studiare, ricevette una buona educazione e fin da giovane lesse e meditò la Bibbia. Una donna cristiana, colta e libera, dunque, col cuore orientato ai tesori spirituali. Ciò che sappiamo della sua biografia si ricava dagli scritti di Agostino: in particolare nelle Confessioni il grande vescovo ripercorre la sua tortuosa, travagliata storia personale e spesso ci parla della madre. Sappiamo dunque che Monica sposò Patrizio, uomo di carattere aspro e difficile, che tuttavia lei seppe accogliere con dolcezza e avvicinare anche alla fede: venne infatti battezzato nel 371, poco prima di morire. Così Monica, a 39 anni, si trovò sola alla guida della casa dovendo anche prendere in mano l'amministrazione dei beni. Sappiamo che ai suoi tre figli la donna trasmise l'educazione cristiana fin dalla più tenera età: lo stesso Agostino dice di aver bevuto il nome di Gesù insieme al latte materno e di essere stato iscritto, appena nato, tra i catecumeni.

Crescendo però, arrivò, com'è noto, l'allontanamento: il giovane prese altre strade, sedotto dalle retorica e delle correnti filosofico-religiose più in voga in quegli anni, come il manicheismo, ma soprattutto iniziò una vita spregiudicata e sregolata, tra Cartagine e Roma. Non per questo Monica si arrese, ma continuò ad accompagnare il figlio con l'amore e la preghiera: nel 385 la troviamo a Milano, dove Agostino insegnava retorica. E fu proprio lì che avvenne il grande cambiamento: grazie alla predicazione di sant'Ambrogio, dopo tante traversie, Agostino abbracciò la fede cristiana, avviandosi su quella strada di santità che oggi ben conosciamo e che ha lasciato un segno indelebile nei secoli. Monica era presente al suo battesimo, nel 387.

Da allora i due non si separarono più. Deciso a intraprendere una vita monastica, Agostino decise di ritornare in Africa, fermandosi, come tappa intermedia, ad Ostia. E' in questo luogo, nella quiete serena di una casa, che tra madre e figlio si svolsero colloqui spirituali di straordinaria intensità, che Agostino scelse di trascrivere e che tutt'oggi rappresentano una guida per tanti cercatori di Dio. Monica si spense il 27 agosto del 387: Il suo corpo rimase per secoli nella chiesa di Sant'Aurea di Ostia, poi traslato a Roma nella chiesa di San Trifone, oggi di Sant'Agostino. «Mi hai generato due volte» le disse un giorno il figlio: alla vita e alla fede. La tenacia, la dolcezza e la sensibilità di Monica fanno di lei la patrona delle donne sposate e delle madri.

Autore: Lorenzo Montanaro