Ary Scheffer (1795–1858), Saint
Augustin et sainte Monique, 1846, 135.2 x 104.8, National Gallery
Sainte Monique,
Mère de saint Augustin d'Hippone (+ 387)
Née en Afrique du Nord dans une famille chrétienne, Monique est mariée très jeune à un notable païen de Thagaste, Patricius. Elle sera une épouse modèle pour ce mari infidèle et violent que sa douceur et son silence sous les reproches finiront par convertir. Elle a de lui trois enfants, dont le futur saint Augustin. Veuve en 371, elle se dévoue à ce fils qui semble "mal tourner". Tout d'abord, il vit maritalement avec une femme dont il a un fils. Mais le plus douloureux reste l'adhésion à la secte manichéenne, si opposée à la foi chrétienne. Que de larmes cet enfant coûte-t-il à sa mère. Des larmes importunes pour cet esprit libre. Pour y échapper, Augustin s'enfuit en Italie et Monique le rejoint à Milan où elle se met à l'école de l'évêque saint Ambroise. C'est alors qu'elle a la joie immense d'assister à la conversion et au baptême du fils chéri. Désormais elle ne sera plus un reproche vivant, mais une aide et même une disciple quand s'affirmera l'ampleur intellectuelle et spirituelle du futur Père de l'Église. Un soir, à Ostie, ils ont le bonheur de partager une expérience spirituelle intense qu'Augustin n'évoquera qu'à demi-mots dans ses "Confessions". Elle mourra quelques jours plus tard, mère comblée de ce fils qui l'avait tant fait pleurer.
Mémoire (En Afrique du
Nord: Fête) de sainte Monique. Au sortir de l’adolescence, ses parents la
marièrent à un païen du nom de Patrice à qui elle donna quatre enfants. Quand
son fils Augustin se détourna de la foi de son enfance, ses larmes montèrent vers
Dieu comme une prière silencieuse et la conversion d’Augustin à Milan l’emplit
de joie. Au moment de retourner en Afrique, en 387, elle quitta cette terre, au
port d’Ostie, dans un grand désir du ciel.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1095/Sainte-Monique.html
Sainte Monique
Mère de saint Augustin
(332-388)
A l'heure où sont trop
oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère chrétiennes,
il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en
savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.
Monique naquit à Tagaste,
en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une
enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée
servante.
Encore toute petite, elle
aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le
recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son
coeur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les
soignait et leur portait les restes de la table de famille; elle lavait les
pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la
douceur et la paix. A toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu
prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.
Dieu, qui a Ses vues
mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de
vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal
et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à
souffrir, ainsi que de sa belle-mère.
Dans cette situation
difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre
jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est
par ces beaux exemples qu'elle conquit le coeur de Patrice, son époux, et lui
obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère
du grand saint Augustin.
Monique, restée veuve,
prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements
d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa
douleur, lui avait dit: "Courage, il est impossible que le fils de tant de
larmes périsse!" Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs,
en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières
de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Monique, après avoir
suivi Augustin en Italie, tomba malade à Ostie, au moment de s'embarquer pour
l'Afrique, et mourut à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps
cette mère de son corps et de son âme. Le corps de sainte Monique a été
transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme
illustre a été choisie comme patronne des Mères chrétiennes.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_monique.html
Sainte Monique, les larmes d’une mère pour son enfant
perdu
Aliénor
Goudet | 26 août 2020
Beaucoup connaissent le nom et l’histoire de saint
Augustin, le libertin devenu docteur de l’Église au IVe siècle. Mais ils
oublient souvent son pilier de conversion : sa mère Monique qui a tant prié et
pleuré pour lui durant ses années d’errance. Voici l’histoire de quelques unes
de ces nombreuses larmes versées pour son fils.
Thagaste, 373. La nuit est tombée il y a bien
longtemps sur la ville et la plupart des habitants dorment paisiblement.
Pourtant, une lueur persiste dans la maison du fonctionnaire Patricius. Seule
dans sa chambre, à la faible lumière d’une lampe à l’huile, Monique est
recroquevillé et sanglote dans les draps de son lit.
La colère virulente avec laquelle elle a jeté Augustin,
sa concubine et leur fils hors de chez elle il y a quelques jours est retombée,
laissant place à un gouffre de tristesse dans sa poitrine. Son cœur est déchiré
entre le regret d’avoir ainsi cruellement chassé son fils de chez elle, et le
désespoir de le savoir prêchant les préceptes creux et blasphématoires de la
secte manichéenne.
Depuis longtemps, elle sent l’écart grandissant entre
son fils et l’enseignement de la foi chrétienne qu’elle lui a donné. Son
libertinage et son goût pour le jeu en sont des preuves irréfutables. Mais
jamais elle ne s’était imaginée qu’il tomberait si bas, si loin de Dieu et du
Christ.
La peur que l’âme de son Augustin soit perdue à jamais
lui tord le ventre. Elle tente de prier mais ses mots se transforment vite en
appel désespéré.
– Seigneur, que dois-je faire pour sauver mon fils de
lui-même ? répète-t-elle, incapable de formuler quoi que ce soit d’autre.
Épuisée par l’émotion et le chagrin, Monique finit par
s’endormir en répétant sa demande. Mais en rouvrant les yeux, elle se voit
debout sur une règle de bois. Même dans son rêve, les larmes coulent toujours.
Une voix l’interpelle alors.
– Monique, dit-elle, pourquoi pleures-tu ?
Elle aperçoit en levant les yeux un être de lumière
d’une beauté époustouflante qui lui sourit avec douceur.
– Mon fils s’éloigne de plus en plus de Dieu,
répond-t-elle. Je ne sais plus quoi faire.
– Ne sois pas inquiète, lui dit l’être en pointant à
côté d’elle. Vois ton enfant. Il est là où tu te trouves.
Monique se retourne. En effet, Augustin se
tient quelques pas derrière elle sur la même règle. Puis elle se réveille en
sursaut dans son lit, au moment même où une servante pénètre dans sa chambre,
lui demandant si tout va bien.
– Oui, je vais bien mieux, dit-elle. Envoie quelqu’un
trouver mon fils, et lui faire savoir qu’il peut reprendre sa place ici.
Quelques jours plus tard, de nouvelles larmes piquent les yeux de Monique. Augustin ne veut rien entendre de sa vision et tente même de tourner les mots de l’être de lumière à son avantage et celui des manichéens. Quelle tête de mule ! Et face à son esprit si vif, le débat n’a pas duré. Comment peut-on être à la fois si brillant et si dérouté ?
Lire aussi :
Vos enfants rejettent la foi ? Songez à sainte Monique
C’est donc pour cela que Monique se trouve à l’église
pour de nouveau prier et demander le salut pour son fils. Le souvenir de son
songe l’empêche de désespérer mais elle n’en reste pas moins démunie. Une main
chaleureuse se pose alors sur son épaule et Monique sursaute.
– Pourquoi pleurez-vous ainsi ?
Durant un instant elle espère qu’il s’agisse de l’être
de lumière, mais c’est l’évêque de Thagaste qui se tient là. Elle lui raconte
ses tourments, alors que les larmes coulent toujours. Mais comme l’être de
lumière, l’homme lui répond simplement.
– Ne craignez rien. Il est impossible que périsse ce
fils de tant de larmes.
Sur le chemin du retour, Monique s’interroge sur les
mots de l’évêque si semblable à ceux de son rêve. « Ne crains pas »,
lui a-t-on dit. Par deux fois, Dieu lui a fait parvenir ce message. Elle sait
une chose au moins : le Seigneur n’a pas l’intention d’abandonner son fils.
Mais alors qu’elle entre chez elle, les serviteurs lui annonce qu’Augustin a pris un vaisseau pour Rome, sans prévenir. De nouveau, Monique pleure. Mais si la colère et la tristesse lui brûlent le cœur, une lueur scintille au fond d’elle alors qu’une nouvelle conviction prend racine : peu importe la durée de son errance, peu importe le nombre de larmes qu’il lui fera verser. Augustin reviendra à Dieu.
Lire aussi :
Les larmes, baromètre de la vie spirituelle ?
À travers ses larmes, elle ordonne au serviteur de
préparer ses bagages.
Il faut à Monique plus de 15 ans de larmes et de prière avant la conversion totale de son fils en 387, l’année même de sa mort. Le pape Pie V l’inscrit au calendrier liturgique au XVIe siècle. Elle est la sainte patronne des mères chrétiennes. On dit que par deux fois elle fut mère de saint Augustin, une fois pour le monde terrestre et une fois pour le ciel.
Agustín Navarro (1754–1787), Santa Mónica recibiendo el cíngulo, XVIIIe
siècle, 63 x 49, Real Academia de
Bellas Artes de San Fernando
Comment sainte Monique se libéra de son addiction à
l’alcool
Anne Bernet - Publié le 12/09/21
Monique, la mère de saint Augustin, connut elle aussi,
comme son fils, de fâcheuses habitudes. Elle avait par exemple développé une
certaine addiction à l'alcool. La Providence aidant, sa conscience et sa force
d’âme l’en délivrèrent.
Fille aînée d’un couple de la classe moyenne de
Thagaste, Monique, née en 331, a été élevée à la dure par une vieille servante
chrétienne qui jugeait utile de mortifier les sens des enfants. Par exemple en
leur interdisant de boire un verre d’eau en dehors des heures de repas. Il fait
chaud, l’été en Numidie, l’Algérie actuelle, et cette privation coûtait à la
petite et à ses sœurs. Pour la justifier, la rude éducatrice disait :
« Aujourd’hui, vous buvez de l’eau, faute de vin, mais une fois mariées,
maîtresses de la dépense et de la cave, l’eau vous semblera fade quand
l’habitude de boire se sera installée… » Autrement dit, elle pensait les
prémunir contre l’alcoolisme mondain et solitaire de femmes mal mariées qui
s’ennuieraient chez elles.
La clef de la cave
Ce fut le contraire qui arriva. L’épisode nous est rapporté par son fils Augustin, dans les Confessions (IX, 8). Monique avait quinze ans environ, le temps vînt où la vieille servante mourut et fut remplacée par une domestique du même âge que sa jeune maîtresse, avec laquelle, jalouse, elle s’entendit aussitôt fort mal. De disputes en disputes, dans lesquelles, l’une étant fille libre et l’autre de condition servile, Monique a toujours le dernier mot, la haine de la servante envers elle ne cesse de croître. Elle s’en rendait compte et se méfiait d’elle.
Vers cette époque, marque de confiance, ses parents
confièrent à Monique la clef de la cave et la chargèrent d’aller, chaque jour,
y prendre le vin pour les repas familiaux. Au bout de quelques jours, curieuse,
Monique ne put s’empêcher de tremper les lèvres dans la boisson contre laquelle
elle avait été tant mise en garde. L’irrésistible attrait du fruit
défendu…
Le vin romain est beaucoup plus lourd, plus épais que
les nôtres, beaucoup plus alcoolisé aussi, au point qu’il faut le couper, pour
le boire, de deux fois sa mesure d’eau, ce dont les vrais buveurs se gardent
bien. Il n’en faut pas de grosses quantités pour s’enivrer vite et fort.
Rouge de confusion
Les premières fois, Monique trouve les quelques
gouttes absorbées détestables ; elles lui donnent la nausée et lui font tourner
la tête. Pourtant, jour après jour, elle y trempe les lèvres et, l’habitude
venant, les quelques gouttes deviennent petites gorgées, puis les petites
gorgées grandes lampées et, bientôt, des coupes entières, qu’elle siffle gaillardement
et qui la mettent dans un état d’ébriété manifeste, ce dont ses parents,
parfaitement indifférents, ne se rendent pas compte. Seule la servante, qui
l’accompagne à la cave pour lui tenir la lampe, est au courant de ce honteux
penchant. Elle n’en informe pas ses maîtres, sans doute dans l’intention de
nuire plus gravement à Monique, le moment venu. Or, un midi, comme elles sont
seules toutes deux à la cave, et Monique déjà un peu grise, elles se prennent
de querelle et l’esclave, s’emportant mais sûre de son impunité, la traite de
« sale petite biberonne de vin pur », autrement dit de
poivrote.
Sa honte fut telle qu’elle trouve la force, et il en
fallait, de ne plus boire une goutte de vin.
L’injure la dessoule d’un coup. Il est invraisemblable
qu’une esclave se permette de parler sur ce ton à sa maîtresse mais, rouge de
confusion, Monique se rend compte qu’elle l’a mérité. Elle est en effet une
petite ivrognesse qui s’arsouille en cachette, s’exposant à juste titre au
mépris d’une servante insolente. Sa honte fut telle qu’elle trouve la force, et
il en fallait, de ne plus boire une goutte de vin. Ainsi, avec la grâce de
Dieu, se corrigea-t-elle définitivement de son vice.
Monique : mère de saint Augustin, par Anne Bernet, Artège,
avril 2019, 14 euros.
Monique ou le don des
larmes
Sainte Monique
Voici un petit résumé de
la vie de Sainte Monique, mère de Saint Augustin, que l’on fête le 4 mai. Je
crois qu’elle fait partie de la charrette des Saints déplacés par le
tremblement de ciel de 1969 au Vatican. On a dû la mettre avec son fils au 28
août. Il faut dire qu’il l’aimait beaucoup malgré qu’elle fut picoleuse.
Inutile de vous dire que
Monique signifie “unique” “seule”. Elle préfigure les “monos”.
Elle est née en 332 à
Tagaste que l’on nomme aujourd’hui Souk-Arras à Hippone. Son éducation fut
confiée à une vieille servante un peu grognarde mais vigilante.
Comme beaucoup de futures
saintes, elle priait tout le temps, même la nuit et elle portait du pain aux
pauvres. Elle le cachait dans son sein et, à la fin du repas, elle courait
chercher un pauvre pour lui donner.
Mais il lui apparut un
défaut. Comme elle était chargée d’aller chaque jour au cellier pour y chercher
le vin, elle se laissait souvent aller, en reprenant la cruche, à se baisser un
peu plus afin d’y coller ses lèvres. Puis elle en buvait je ne sais combien de
gorgées. Les petits Bollandistes disent que ce n’était pas par amour du vin
mais par “cette espièglerie et cette gaieté de la jeunesse qui se plaît aux
choses défendues.”
Moi, je veux bien, mais
comme c’était assez répétitif, elle en buvait de plus en plus. Elle y
descendait toujours avec une servante qui était témoin de ses penchants. Un jour
qu’elles se disputaient, la servante lui lança “espèce de buveuse de vin pur !”
Monique rougit et reconnaissant la laideur de son péché, elle ne fit pas que
mettre de l’eau dans son vin, elle s’en corrigea pour toujours.
Il paraît qu’elle était
intelligente et qu’elle avait toujours soif d’apprendre. De plus, elle refusait
toujours de se vêtir avec des robes de luxe.
A la sortie de
l’adolescence, elle fut demandée en mariage par un païen : Patrice. Il était
violent, coléreux et de moeurs légères. Mais, il paraît qu’il avait le coeur
plus grand que la fortune. On la maria quand même. Sa belle-mère était
impérieuse et acariâtre et les servantes se livraient à la calomnie contre
Monique.
Monique mesurait
quotidiennement ce qui la séparait de Patrice et lui ne comprenait rien à
Monique.
Mais Monique ne lui
reprocha jamais rien. Elle pleurait quand il n’était pas là. Elle utilisa la
douceur et la discrétion. Même quand ses amies venaient la trouver avec des
ecchymoses plein le visage, qu’elles avaient reçues de leur maris, elle leur
disait “prenez-vous en à votre langue !”
Mais Patrice ne la frappa
jamais. Quelquefois il bondissait et menaçait mais sans aller plus loin. “de
son doux regard, elle le contint toujours”.
Grâce à cette patience,
Patrice se transforma peu à peu, puis changea tout à fait. Il abandonna ses
infidélités, se donna entièrement à Monique et lui fit un enfant : Augustin.
Puis, il lui fit encore
un garçon : Navigius, et enfin une fille : Perpétue.
Ils avaient tout pour
être heureux. Mais Patrice retomba dans ses tristes frasques et ne s’intéressa
plus à sa famille.
Sans se décourager,
Monique s’occupa particulièrement d’Augustin à qui elle inculqua une conscience
dont il bénéficia toute sa vie.
Un jour, Augustin tomba
gravement malade. Monique, désespérée à l’idée de perdre son Augustin, courut
partout pour le faire baptiser. Ce serait toujours ça de gagné. Patrice
légèrement re-intéressé par ce qui se passait, laissa faire Monique et ne la
gêna pas, mais une fois le danger passé, Patrice refusa le baptême à Augustin.
Monique s’y résigna et
reprit son attitude patiente vis-à-vis de son mari, sa belle-mère et les
servantes. Elle y gagna la paix.
Quand Augustin fut en âge
de faire des études, elle le confia à des maîtres de Tagaste. Mais Augustin se
révéla infiniment paresseux. De plus, il avait un dégoût pour l’étude. Avec ça,
il était devenu prétentieux, cherchant toujours à se faire valoir et montrant
un amour immodéré pour les jeux et les plaisirs. Comme la ville de Tagaste
n’offrait pas assez de garanties pour son éducation, Monique conduisit son fils
à Madaure, la patrie d’Apulée. Elle y laissa son fils et revint près de son
mari qui commençait de nouveau à changer dans le bon sens : il avait fait un
premier pas vers la religion. Puis, il se convertit.
Mais Augustin échappait
de plus en plus à Monique et ne comprenait plus le langage de sa mère.
Elle le conduisit alors à
Carthage. Mais dans une ville aussi corrompue, Augustin ne tarda pas à tomber
dans les excès.
Monique, affligée,
pleurait tellement que, quelquefois, quand elle quittait l’église, sa place
était toute baignée de ses larmes.
L’Église a d’ailleurs
institué au 4 mai, en l’honneur de Sainte Monique, une fête des larmes des
mères chrétiennes. Tout l’office est sur le ton des larmes de Sainte Monique.
Enfin, elle pleurait pire que la Madeleine.
Mais, elle ne pleurait
pas seule, figurez-vous que Patrice, lui aussi, s’était mis à pleurer, à la
fois sur ses péchés et sur ceux de son fils. Cela le rendit malade, tellement
malade qu’il en mourut, assisté par Monique.
Patrice mort, plus aucun
obstacle ne gêna Monique pour arriver à un degré de haute vertu.
Elle jura de porter toute
sa vie le deuil de son mari. Elle s’enferma dans la solitude et se voua au
silence. Elle jeûna plus fréquemment, secourut les pauvres et les soignait.
Elle visitait les
hôpitaux, passait de longues heures au chevet des malades et ensevelissait les
morts. Elle éleva plusieurs orphelins. Mais surtout elle consolait les veuves
et les femmes mariées.
Comble de l’horreur,
Augustin était devenu Manichéen !
Au début des vacances,
elle résolut d’attendre son retour à Tagaste. Quand il arriva, il commença à
prêcher les doctrines manichéennes. Monique s’indigna et après lui avoir fait
un long sermon, elle le chassa de la maison avec ordre de ne plus y rentrer.
Mais dès qu’Augustin fut
parti, Monique s’écroula et se mit à pleurer en appelant Dieu à son aide.
Elle eut alors un songe.
“Il lui semblait (dit Saint Augustin) être debout sur une règle de bois, triste
et accablée, lorsqu’elle vit venir à elle un jeune homme rayonnant de lumière,
gai de visage et qui souriait à sa douleur. En l’abordant il l’interrogea sur
la cause de ses larmes. Monique répondit qu’elle pleurait la perte de son fils.
Oh, reprit le jeune homme, ne vous inquiétez pas ainsi. Et, montrant du doigt
la règle de bois sur laquelle elle était, il ajouta : Voyez votre enfant. Il
est là où vous êtes. - Elle regarda alors plus attentivement, et m’aperçut, en
effet, auprès d’elle, debout sur la même règle.”
Émue, Monique courut
trouver son fils et lui raconta le songe. Augustin essaya de l’interpréter à
son avantage mais Monique lui dit : “non, non, il n’a pas dit : où il est tu
seras, mais, Il sera où tu es”.
Remplie d’espoir, Monique
permit à son fils de reprendre place à la table familiale.
Peu après, elle rencontra
un évêque à qui elle raconta ses malheurs.
Il lui dit “Il est
impossible que le fils de tant de larmes périsse.”
Elle reçu alors une
lettre d’Augustin. Il lui disait son intention de quitter Carthage pour aller
s’établir à Rome. Monique décida qu’Augustin ne quitterait pas Carthage où
alors qu’elle l’accompagnerait à Rome.
Elle se rendit à Carthage
et supplia son fils de l’emmener avec lui. Mais pendant qu’elle pleurait dans
une petite chapelle dédiée à Saint Cyprien, Augustin avait prit un vaisseau en
partance pour Rome.
Folle de douleur, elle
passa un long temps à crier et à pleurer au bord de la mer.
N’y tenant plus, elle
décida de partir pour Rome. Mais arrivée à Rome, Augustin était parti pour
Milan. Elle se dirigea donc vers Milan où elle alla trouver Saint Ambroise qui
la calma et lui conseilla de ne pas entrer en discussion avec son fils. Monique
continua à se taire, à prier et à pleurer de ses larmes toutes-puissantes aux
pieds des autels.
Après 17 ans, Augustin
revint bien changé, ayant retrouvé la foi chrétienne. Monique le couvrit de
tendres regards et l’arrosa de ses larmes. Elle le fit alors baptiser à Milan.
Ils retournèrent en
Afrique. Mais arrivé à Ostie, ils durent attendre quelques jours avant de trouver
un navire. Monique fut prise d’un accès de fièvre et dut se mettre au lit. Elle
eut une forte extase. En se réveillant, elle dit :“vous enterrerez ici votre
mère”.
Augustin se mit alors à
pleurer. Au bout de neuf jours, Monique s’envola vers les cieux.
Au dernier moment, alors
qu’elle demandait à communier, - ce qu’on lui refusait toujours à cause de ses
douleurs d’estomac - on vit entrer dans sa chambre un petit enfant qui
s’approcha de son lit et la baisa sur la poitrine. Aussitôt, elle mourut.
C’était en 387
On la représente
quelquefois avec à la main une ceinture. Les ermites de Saint Augustin
distribuent des ceintures bénites sous l’invocation de Sainte Monique. (Cf. Les
ceintures de Sainte Marguerite et celle de Saint Thomas et plus couramment,
celle de la Vierge.)
Le culte de Sainte
Monique n’est sorti de l’ombre qu’à partir du 7ème siècle. Le pape Martin V fit
chercher les reliques d’Ostie pour les amener à Rome.
En 1850, à Paris, fut
créée l’association des mères chrétiennes qui unissaient leurs prières pour la
conversion de leurs fils ou leurs maris égarés. Cette association se multiplia
dans toute la France.
SOURCE : http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaintes/monique.htm
Sainte Monique
Fête saint : 04 Mai
Présentation
Titre : Mère de saint
Augustin
Date : 387
Pape : Saint Sylvestre ;
saint Sirice
Empereur : Constantin II
; Théodose le Grand
ais la plus belle de
toutes ses œuvres, celle à laquelle elle donnait tout son cœur, c’était de
consoler les veuves et les femmes mariées. Aussi, elle employait à ces œuvres
difficiles toute sa douceur, sa délicatesse exquise, son profond et lumineux
esprit. C’est à la source toujours vive et intarissable de l’amour et du
sacrifice, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent au saint autel, qu’elle
venait sans cesse se rafraîchir et se retremper. Chaque matin, elle assistait à
la sainte messe, et, soit à la sainte table, soit dans ses oraisons, Dieu la
comblait des grâces les plus privilégiées. Elle avait le don des larmes.
La Vie des Saints :
Sainte Monique
Auteur
Mgr Paul Guérin
Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
Sainte Monique
À Ostie, le bienheureux
décès de sainte Monique, mère de saint Augustin, qui a laissé, dans le neuvième
livre des Confessions, le témoignage irrécusable de la sainteté de sa vie. +
387.
Hagiographie
Il y avait dix-huit ans
que le pape saint Sylvestre tenait le gouvernail de la barque de saint
Pierre, et vingt ans que l’empereur Constantin avait fait asseoir sur le trône la religion
chrétienne, lorsque, en 332, à Tagaste, simple
village que les Arabes nomment aujourd’hui Souk-Ahras, apparut au sein d’une
famille chrétienne, dans un foyer de paix, d’honneur et d’antiques vertus, une
enfant qui reçut en naissant le nom de Monique, nom dont elle allait faire un
symbole si touchant de consolation et d’espérance.
Son père et sa mère, qui
étaient chrétiens et même très-pieux, s’efforcèrent de tremper vigoureusement
l’âme de leur enfant. Son enfance fut confiée à une vieille servante. Zélée,
prudente, austère, un peu dure et grondeuse, mais dévouée à sa jeune
maîtresse, elle environnait de sa vigilance la plus active ce berceau qui
contenait de si saintes et si glorieuses destinées.
Préservée ainsi de tout
péril, cultivée avec tant de soin, jamais plante ne se vit plus tôt couronnée
de fleurs et de fruits que notre sainte enfant. Elle était encore toute petite
que déjà, guettant le moment où on ne la voyait pas, elle s’en allait seule à
l’église, et là, debout, les mains jointes, lés yeux modestement baissés, elle
trouvait tant de charme à s’entretenir avec Dieu, qu’elle oubliait le moment de
rentrer à la maison. Quelquefois aussi, en jouant avec ses compagnes, elle
disparaissait tout à coup, et on la retrouvait immobile, recueillie, au pied
d’un arbre, ayant oublié le jeu dans la prière. Souvent même elle se levait la
nuit en secret, s’agenouillait par terre, et récitait avec un recueillement et
une ferveur précoces les prières que lui avait apprises sa bonne mère. Elle se
familiarisait ainsi, dès son enfance, avec cet art divin de la prière dont elle
devait faire plus tard un si merveilleux usage ; elle s’exerçait de bonne heure
à manier cette arme puissante avec laquelle elle devait frapper de si grands
coups.
Un autre attrait
s’éveillait en même temps dans le cœur de sainte Monique : l’amour des pauvres.
Souvent, quand elle était à table, elle cachait dans son sein une partie du
pain qu’on lui servait, et quand on ne la voyait pas, elle se tenait sur le
seuil de la porte, cherchant un pauvre à qui elle le pût donner. À ces dons qui
venaient d’en haut se joignaient d’autres vertus que lui faisait acquérir
l’active et austère surveillance de sa nourrice, qui, pour la préserver de tout
péril dans l’avenir, l’habituait à la sobriété, à la pénitence, à la force
d’âme et à l’esprit de sacrifice, sans lesquels il n’y a ni chrétienne, ni
épouse, ni mère, ni sainte.
Au milieu de ce doux
éclat de vertu naissante, on vit cependant apparaître en sainte Monique une de
ces ombres légères que Dieu permet quelquefois pour rendre ses Saints plus vigilants
et plus humbles. On l’avait chargée d’aller chaque jour au cellier faire la
provision de vin. Or, il arrivait quelquefois qu’après avoir baissé le vase
pour le remplir, elle l’approchait de ses lèvres, non par amour du vin, car il
lui inspirait même une certaine répugnance, mais par cette espièglerie et cette
gaîté de la jeunesse qui se plaît aux choses défendues. Mais, comme en
méprisant les petites choses on tombe peu à peu dans de plus grandes, il advint
que la quantité de vin qu’elle prenait augmentait tous les jours, et que son
aversion pour cette liqueur diminuait à proportion. Dieu cependant veillait sur
Monique, et se servit, pour la corriger, d’une servante qui était le témoin
journalier et complaisant de sa faute. Un jour qu’elle se disputait avec sa
jeune maitresse, elle lui reprocha ce défaut et l’appela :
« Buveuse de vin pur ».
Percée de ce trait,
Monique rougit, et reconnaissant la laideur de son péché, elle se condamna
sévèrement et s’en corrigea pour toujours. Cette faute eut pour la pieuse jeune
fille les plus heureux résultats : elle mit une première larme de repentir
dans ses yeux, lui inspira le goût de la mortification, la rendit humble et
défiante d’elle-même.
Avec les dons surnaturels
se développaient en sainte Monique les dons naturels. Son esprit était juste,
élevé, pénétrant ; eue avait une soif insatiable d’apprendre. À ces dons de
l’intelligence s’en joignaient de meilleurs encore : une douceur inépuisable
avec une rare fermeté ; une paix que rien n’altérait jamais, avec infiniment de
feu dans l’âme et de décision dans la volonté. Son caractère était à la fois
constant et hardi ; son cœur, d’une sensibilité extrême, était porté à la
tendresse, et cependant plein d’énergie dans l’amour et dans l’action.
Quant aux dons
extérieurs, Monique en augmentait encore le charme par la plus aimable
modestie. Comme elle connaissait déjà le prix de la simplicité, et la
difficulté de conserver sous des vêtements de luxe un cœur mortifié et prêt au
sacrifice, elle refusait avec une douce fermeté les tissus précieux et parfumés
dont on aurait voulu la voir revêtue.
Ainsi se passa la
première enfance de sainte Monique, comme une belle aube qui annonce un plus
beau jour. Déjà elle sortait de l’adolescence, et elle entrait dans la
jeunesse, lorsqu’elle fut demandée en mariage. Ses parents l’accordèrent, et,
par un incompréhensible dessein de Dieu, cette jeune vierge, cette sainte et
aimable enfant qui, du moins, semblait prédestinée à des noces heureuses, fut
donnée à un homme qui paraissait bien peu digne d’aspirer à l’honneur d’une
telle alliance. Patrice était de Tagaste où il exerçait la charge de curiale.
Il était païen de religion, indifférent, sans principes ; il était violent,
colère et de mœurs légères. Patrice cependant avait le cœur plus grand que la
fortune, et nous verrons peu à peu ces qualités se développer sous la main
délicate de l’ange que Dieu lui donnait pour compagne.
La foi et l’amour de Dieu
soutenaient sainte Monique. Jusqu’ici elle n’avait habité que la paix d’un
foyer chrétien. Elle ne soupçonnait pas ce que sont ces intérieurs de famille
où Dieu ne préside pas et où les passions, non enchaînées, font de la vie un
orage. Sa belle-mère vivait encore ; païenne comme Patrice, elle lui
ressemblait aussi pour l’humeur et le caractère : c’était une femme impérieuse,
violente, acariâtre et jalouse. Les servantes étaient dignes de l’un et de
l’autre : elles se livraient à la calomnie envers leur jeune maîtresse.
Chaque jour révélait à
Monique les abîmes qui la séparaient de Patrice. Celui-ci ne comprenait rien à
la vie de sa sainte compagne. Ses prières le fatiguaient ; ses aumônes lui
paraissaient excessives. Il trouvait bizarre qu’elle voulût visiter les
pauvres, les malades, qu’elle aimât les esclaves. C’était là pour sainte
Monique sa vie ou plutôt sa souffrance de chaque jour. Elle s’y serait
résignée, si du moins la pureté de son cœur n’eût rencontré aucun péril. Dès
les premiers jours, si jeune encore, si innocente surtout, elle entrevit avec
étonnement tout ce qu’il y a de faiblesses dans un cœur d’homme que la grâce de
Jésus-Christ n’a pas touché. Mais cette vue ne fit pas défaillir son courage.
Au lieu de s’abattre comme font tant de chrétiennes, et surtout au lieu de
s’éloigner du toit conjugal, élevant son cœur plus haut, Monique comprit que
Dieu ne lui avait pas envoyé cette pauvre âme pour qu’elle l’abandonnât ; mais
qu’au contraire, il la lui avait confiée pour qu’elle essayât de la guérir, de
la convertir et de l’illuminer.
Pour gagner son mari à
Dieu, elle n’employa ni la parole, ni la discussion, ni les reproches. Au lieu
de prêcher la vertu, elle la pratiqua. Elle s’efforça d’être douce, humble,
patiente, modeste, dévouée ; sûre que si, au lieu de mettre la vérité sur ses
lèvres, elle parvenait à la mettre dans sa vie, il viendrait un jour où Patrice
n’y résisterait pas et se rendrait à une lumière si douce, si discrète et si
vraie. Elle voyait bien les faiblesses et les infidélités de son mari ; mais
jamais elle ne lui en dit un seul mot. Elle souffrait en silence. Elle pleurait
quand il était absent ; elle sollicitait ardemment pour lui la foi et l’amour
divin, seuls capables de rendre les hommes chastes.
Elle observait le même
silence de douceur, d’humilité, de discrétion, de vrai amour quand il entrait
dans ses emportements. Elle attendait que cette fureur fût passée ; et alors,
profitant du retour de la raison, et de ces moments de tendresse où les
hommes, violents, mais affectueux comme l’était Patrice, cherchent à faire
oublier leurs emportements à ceux qui en ont souffert ; elle lui disait
confidemment, avec une grande délicatesse, et quand elle était seule avec lui,
quelques mots d’explication et même de tendre reproche, qui presque toujours
étaient bien reçus.
Cette méthode de douceur,
ce secret de silence et d’abnégation, elle le conseillait à toutes ses amies ;
et quand celles-ci, meurtries au visage et déshonorées par la violence de leurs
jeunes maris, venaient se plaindre à elle : « Prenez-vous-en à votre
langue », leur disait-elle agréablement. Et l’on sentait bien qu’elle
avait raison ; car bien que son mari fût plus violent que personne, jamais il
ne la frappa. Elle put le voir quelquefois bondir de colère et menacer ; il
n’alla jamais plus loin ; de son doux regard elle le contint toujours. Cette
douceur, cette délicatesse, ce dévouement creusèrent dans l’âme de Patrice, à
son insu, un sillon dont il ne sut que plus tard la profondeur. Son amour, car
même au milieu de ses emportements et de ses faiblesses, il aimait Monique, se
transformait insensiblement. Il acquérait de l’élévation et de la noblesse, et
un sentiment de respect dont il n’avait jamais eu l’idée.
Sans doute il y avait
loin de là à un changement de mœurs, à une conversion complète. Mais Monique
apprenait tous les jours, dans la prière, comment se rachètent les âmes ; elle
avait une confiance absolue en Dieu, une espérance indomptable en son secours,
avec une telle certitude de l’obtenir, que rien n’était capable de la
décourager jamais.
C’est au milieu de ces
tristes, de ces premières et encore bien vagues et bien lointaines espérances,
que, pour consoler Monique, pour l’attacher à Patrice malgré ses infidélités,
et lui rendre supportable et même cher ce foyer où elle avait tant à souffrir,
Dieu lui fit goûter pour la première fois le plus grand bonheur qui soit
peut-être ici-bas, après celui de se consacrer entièrement à lui : elle fut
mère, et, encore à la fleur de son âge, elle vit successivement trois petits
enfants se suspendre à son cou et commencer à sourire à ses larmes.
Le premier qu’elle reçut
des mains de Dieu fut ce fils à jamais célèbre sous le nom de saint Augustin.
On dit que, pendant qu’elle le portait, elle eut la révélation des merveilles
dont il serait un jour l’instrument, si elle savait le rendre fidèle à
Dieu.
Le second se nommait
Navigius. Doux et pieux enfant, il fut jusqu’à la fin, et surtout pendant les
tristes écarts d’Augustin, le tendre consolateur et le gardien fidèle de sa
mère. Elle eut aussi une fille, à laquelle on croit qu’elle donna le nom d’une
des Saintes les plus populaires de l’Afrique, sainte Perpétue, la célèbre
martyre de Carthage.
Monique eût été, sinon
heureuse, du moins consolée en recevant de Dieu cette petite famille, si une
douleur, plus amère que tout ce qu’elle connaissait encore, ne fût venue se
mêler à ses joies· et n’eût achevé d’empoisonner sa vie. Patrice était de plus
en plus dominé par ses tristes faiblesses. Ni la beauté de l’esprit et du cœur
de sa sainte épouse, ni la tendresse et la force de l’affection qu’elle lui
avait vouées, ni la naissance successive de trois petits enfants, n’avaient pu
enchainer cette âme légère, et, malgré les supplications et les larmes de
Monique, il commençait à afficher ses désordres. Comment peindre ce que souffre
alors une femme chrétienne, une épouse, une mère ? C’est là ce martyre de l’âme
dont a parlé saint Ambroise, qui, pour s’accomplir dans le secret du foyer
domestique, n’est ni moins affreux ni moins déchirant que le martyre du corps.
Abandonnée à la fleur de
l’âge, trahie par le père de ses enfants, Monique, qui voyait, après quatre à
cinq ans de mariage, s’évanouir les espérances dont elle s’était bercée dès
les premiers jours, redoubla de ferveur et de confiance en Dieu, et, sans rien
changer à ses habitudes de silence, de discrétion, de douce et patiente
attente. Vis-à-vis de son mari, les perfectionnant même, elle se tourna tout
entière du côté de ses enfants.
Mais, si tendres que fussent les soins donnés par sainte Monique à ses enfants, ce n’était là que le prélude de la grande œuvre dont elle se sentait chargée par Dieu. Ce qu’il fallait avant tout et au plus vite, c’était de former la conscience d’Augustin. L’heure allait bientôt venir où, des leçons de sa mère, il passerait aux exemples de son père ; où, du cœur et du sein de Monique, il allait tomber dans une société profondément corrompue et habilement corruptrice. Aussi, pour former cette conscience, Monique mettait sans cesse devant les yeux de son enfant les grands principes de la foi, les vives et pures lumières de l’Évangile. Et dans ces vives et pures lumières, il y en a une qu’elle aimait à lui transmettre comme un trésor qu’elle avait reçu de ses ancêtres : c’était le mépris de la terre, le dégoût pour ce qui est fini, limité, périssable. Elle lui parlait sans cesse de l’amour de Dieu, de la crèche où il était descendu, et où il s’était fait pauvre et esclave pour nous ; de la croix où il était monté tout sanglant, afin de nous donner la mesure de son amour. Pour mettre le dernier trait à la conscience de son fils, Monique s’efforçait de lui inspirer l’horreur du mal, la haine de tout ce qui souille le cœur et le dégrade. Et, avec cette abnégation des mères qui ne craignent pas de s’humilier pour préserver leurs enfants, elle lui avouait jusqu’à ses propres fautes.
C‘est ainsi qu’elle forma
peu à peu l’âme d’Augustin, qu’elle y mit la profondeur, hi tendresse, la
délicatesse, la droiture ; qu’elle lui fit enfin cette conscience dont il ne
put jamais se débarrasser.
Augustin n’était encore
que catéchumène quand une maladie vint tout à coup le mener jusqu’au bord de la
tombe. Sa mère courait inquiète, se précipitait, demandant à grands cris le
baptême pour son enfant qui, pressé d’horribles souffrances, ne pensait
cependant qu’à Dieu, à son âme, à son éternité. Patrice laissait faire sainte
Monique, parce qu’il était trop homme d’honneur et en même temps trop généreux,
pour gêner, sur le bord de la tombe, la liberté de conscience de son enfant, et
pour ajouter dans le cœur de Monique, à l’amère douleur de perdre son Augustin,
la douleur, plus amère mille fois, de voir son éternité exposée et son salut
compromis. Mais aussitôt que le danger eut cessé, l’indifférent et le païen
reparurent en Patrice, et il signifia sa volonté que le baptême fût renvoyé à
plus tard.
Monique n’insista pas ;
car, avec Patrice, elle ne le savait que trop, il n’y avait pas à insister.
Seulement elle sentit qu’elle contractait une obligation encore plus stricte
que par le passé, de veiller sur l’âme de son fils. Avertie par le danger qu’il
venait de courir, elle résolut de ne pas le perdre un instant de vue, et,
sacrifiant de plus en plus les tristes plaisirs du monde, elle se constitua son
ange gardien et sa providence visible. Afin que rien ne vînt la contrarier dans
ce travail important, elle s’appliqua avec plus de zèle que jamais à employer
vis-à-vis de son mari, de sa belle-mère, de ses parents, de ses domestiques
même, cette méthode de douceur et de patience dont nous avons déjà parlé, avec
laquelle elle espérait bien les désarmer tous. En effet, la paix rayonna
bientôt autour d’elle, et sa maison ressembla à ces sanctuaires dont le silence
garde les entrées, et qui remplissent de leur calme tous ceux qui y apportent
leurs agitations et leurs douleurs. Mais c’est surtout vis-à-vis de son mari
qu’elle déploya les industries de sa belle âme et les richesses de son
admirable méthode. Il était païen, elle voulut le ramener à Dieu ; il était
père, elle voulut, à son insu, l’associer à son œuvre ; elle voulut au moins
obtenir qu’il ne la contrariât pas.
Monique, qui savait que
plus tard peut-être les passions viendraient et emporteraient d’autant plus
rapidement le jeune homme qu’il aurait pour excuse l’exemple de son père ;
Monique, disons-nous, qui savait combien ces premiers temps sont propices pour
former le cœur d’un enfant, ne perdait pas un seul jour. Comme on jette au
printemps de belles semences dans un jardin, elle jetait chaque matin quelque
vérité dans l’âme de son fils. Elle réussissait si bien que toutes les
objections et toutes les résistances de Patrice tombaient impuissantes devant
ce doux empire qu’elle avait pris sur son fils et qui croissait chaque jour.
Libre ainsi, ne trouvant
plus d’obstacles, ou en trouvant chaque jour de moins grands, elle se hâtait
d’achever la conscience d’Augustin. Sa vie se résumait de plus en plus en deux
mots : Dieu et son enfant.
L’inquiétude allait
bientôt se mêler à ces premières joies d’une mère. Augustin sortait à peine de
l’enfance, et déjà il fallait songer à lui faire on esprit on ne déformât sa
conscience ou son cœur, ne se hâta pas de l’éloigner. Elle le confia à des
maîtres qui habitaient Tagaste. Mais Augustin montra une paresse
insurmontable, un dégoût pour l’étude que rien ne pouvait vaincre.
Alarmée de cette première
apparition du mal dans l’âme de son enfant, et sentant qu’à cette noble nature
il fallait un autre aiguillon que la crainte, Monique conduisit son fils à
« des serviteurs de Dieu », à « des hommes de prière »,
afin qu’ils l’aidassent à surmonter son aversion pour l’étude par des motifs
plus élevés. À ce défaut, Augustin joignait un orgueil, une passion
désordonnée pour le succès et les louanges, et un amour singulier pour le jeu
et le plaisir.
C’est au milieu de ces
inquiétudes que notre Sainte se vit obligée de se séparer de son fils. Augustin
commençait à grandir, et Tagaste n’offrait pas assez de ressources pour l’éducation
d’un jeune homme. On résolut de l’envoyer à Madaure,
la patrie d’Apulée. Monique y conduisit et y laissa son fils, après avoir versé
dans son cœur tous les conseils avec toutes les larmes · que verse une mère en
pareille circonstance.
Sur ces entrefaites, Dieu
réservait à Monique une consolation : Patrice fit vers la religion et l’Église
un premier pas. La vérité l’avait emporté, et Patrice venait de déclarer à sa
pieuse épouse qu’il était résolu à abjurer le paganisme. Avec quelle joie
Monique avait accueilli cette nouvelle ! Tressaillant de bonheur, elle
l’accompagna à l’église pour y abjurer publiquement le paganisme et y, faire
profession de la foi chrétienne. Augustin, de retour à Tagaste, les suivit.
Mais au moment où sainte
Monique commençait à gagner son mari, son fils achevait de lui échapper. Elle
vint donc trouver Augustin, et commença à lui montrer, par son émotion et par
ses larmes, ce qu’elle pensait du triste état de son âme. Souvent, elle le
prenait à part, et, en se promenant avec lui, elle lui disait quelque chose de
Dieu, de la foi de son enfance, de la paix et de l’honneur des cœurs purs, de
la laideur du mal, et de l’horreur qu’il doit nous inspirer. Mais Augustin ne
comprenait déjà plus ce langage.
Monique, remplie
d’inquiétude, allait de nouveau être obligée de se séparer de son fils. Les
vacances étant terminées, elle le conduisit à Carthage pour y continuer ses
études. Dans une ville aussi profondément corrompue, Augustin ne devait pas
tarder à tomber dans les plus grands excès. Quand Monique apprit les désordres
de son fils, sa douleur fut si profonde, qu’on put craindre qu’elle n’y
succombât. Ses larmes coulaient jour et nuit. Elle ne savait même plus les
contenir en public. Il y avait des jours où, quand elle revenait du saint
sacrifice, la place qu’elle avait occupée en était toute baignée.
L’Église a institué, le 4
mai, en l’honneur de sainte Monique, une fête qu’on pourrait appeler la fête
des larmes d’une mère chrétienne. Voici sur quel ton et de quelle manière
:
Ant. 1ère – Elle pleurait
et elle priait assidûment, cette mère, afin d’obtenir la conversion de son
Augustin.
Ant. 2. – O bienheureuse
mère, qui deviez un jour être exaucée selon l’immensité de vos désirs ! En
attendant, elle pleurait jour et nuit, cette mère affligée, et elle priait
ardemment pour son fils.
Ant. 3. – La voilà, cette
veuve qui sait pleurer ; elle qui versa de si constantes et de si amères larmes
pour son fils.
Ant. 4. – Ils ont élevé
leurs voix, Seigneur ; ils ont élevé leurs voix, ces fleuves de larmes qui
tombaient des yeux de cette sainte mère.
Ant. 5. – Elle pleurait
sans mesure, cette mère inconsolable…
Tout l’office continue
sur ce ton, et nous révèle dans cette mère admirable une douleur comme il n’y
en a pas un second exemple dans l’histoire de l’Église.
Une chose cependant
soutenait ici notre Sainte ; c’est qu’elle ne pleurait plus seule. Patrice, en
s’associant à sa foi, commençait à s’associer à ses larmes. Bientôt, il tomba
malade, demanda et reçut le baptême avec une grande ferveur. Après quoi il
s’endormit chrétiennement et en paix, assisté par l’ange que Dieu lui avait
donné pour épouse, et qui, à force de douceur, de patience, de tendre
dévouement, de courageux sacrifices, l’avait ramené de si loin et rendu à Dieu.
Après la mort de Patrice,
les belles aspirations de l’âme de sainte Monique, gênées et comprimées
pendant son mariage, ne trouvant plus d’obstacles, on la vit rapidement
s’élever à ce que la vertu à de plus héroïque. Par un sentiment de touchante
fidélité à la mémoire de son mari, elle jura dans son cœur qu’elle n’aurait pas
d’autre époux mortel. Au deuil de Patrice qu’elle porta toute sa vie, se
joignait le deuil de la mère qui voit périr l’âme de son fils et qui, pour la
sauver, ne peut que prier et s’immoler pour lui. Pour que ses larmes devinssent
plus puissantes et ses prières égales au besoin qu’Augustin en avait, elle
s’enferma dans la solitude et se voua plus entièrement que jamais au silence, à
la vie cachée, au dévouement, à toutes les misères, et avant tout au pur et
généreux amour de Dieu. Dès lors ses jeûnes furent fréquents et rigoureux. Son
temps était consacré au service des pauvres qu’elle nourrissait et pansait de
ses mains. Elle visitait les hôpitaux, passait de longues heures au chevet du
lit des infirmes et ensevelissait les morts. Elle tenait lieu de mère aux
petits orphelins, les élevait comme ses propres enfants, les recueillait
quelquefois dans sa propre maison et les nourrissait à sa table.
Mais la plus belle de
toutes ses œuvres, celle à laquelle elle donnait tout son cœur, c’était de
consoler les veuves et les femmes mariées. Aussi, elle employait à ces œuvres
difficiles toute sa douceur, sa délicatesse exquise, son profond et lumineux
esprit. C’est à la source toujours vive et intarissable de l’amour et du
sacrifice, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent au saint autel, qu’elle
venait sans cesse se rafraîchir et se retremper. Chaque matin, elle assistait à
la sainte messe, et, soit à la sainte table, soit dans ses oraisons, Dieu la
comblait des grâces les plus privilégiées. Elle avait le don des larmes.
Pendant ce temps, avec la vertu, la foi elle-même avait baissé dans l’âme
d’Augustin. Monique suivait avec épouvante tous les progrès du mal, mais sans
se décourager. Elle avait foi en Dieu. Cependant, Augustin, séduit par les
Manichéens, venait de se faire l’apôtre de leurs erreurs. Qui pourrait peindre
l’étonnement et la douleur de sainte Monique à celte nouvelle imprévue ? Les
vacances approchaient et Augustin allait revenir à Tagaste. Sainte Monique
résolut de l’attendre.
Quand Augustin rentra à
la maison paternelle, au premier mot qu’il laissa échapper de son hérésie,
sainte Monique se redressa, indignée. Elle se sentait atteinte dans ce qu’il y
avait en elle de plus délicat et de plus profond. L’amour qu’elle avait pour
Dieu, l’attachement à la sainte Église, sa tendresse pour un fils égaré, la
crainte de le voir perdu à jamais, l’horreur du mal, s’unissant à la fois dans
son âme, lui inspirèrent un des plus beaux actes d’énergie chrétienne dont
l’histoire des Saints ait gardé le souvenir, Elle chassa Augustin de chez elle,
lui déclara qu’elle ne le souffrirait plus ni à sa table ni à son toit ; et,
détestant les blasphèmes dont il faisait profession, pleine de cette colère
auguste qui investit une mère d’une si irrésistible autorité, elle lui ordonna
de sortir de sa maison et de n’y plus rentrer. Augustin baissa la tête et
sortit. Après son départ, Monique, se retrouvant mère, tomba à genoux, laissa
couler ses larmes, et appela Dieu à son aide.
Dieu l’écouta, car elle
eut un songe qui lui rendit un peu de calme en lui rendant l’espérance.
« Il lui semblait
», dit saint Augustin, « être debout sur une règle de bois, triste et
accablée, lorsqu’elle vit venir à elle un jeune homme rayonnant de lumière, gai
de visage et qui souriait à sa douleur. En l’abordant, il l’interrogea sur la
cause de ses larmes ; mais on voyait à son air qu’il la savait, et qu’il ne
l’interrogeait que pour la consoler. Monique avait répondu qu’elle pleurait la
perte de son fils : – Oh ! Reprit le jeune homme ne vous inquiétez pas ainsi.
Et, montrant du doigt la règle de bois sur laquelle elle était, il ajouta :
Voyez votre enfant. Il est là où vous êtes. – Elle regarda alors plus
attentivement, et elle m’aperçut en effet, auprès d’elle, debout sur la même
règle ».
Tout émue, Monique courut
trouver son fils, et lui raconta le songe qu’elle venait d’avoir. Augustin
essaya de l’interpréter à son avantage.
« Non, non », reprit
la Sainte, « il n’a pas dit : Où il est, tu seras ; mais : « Il sera où tu es
».
Pleine d’espérance,
Monique permit à son fils de reprendre sa place à la maison et à la table
paternelle.
Sainte Monique évitait
avec son fils toute discussion, mais cherchait partout des hommes qui eussent
assez d’autorité et de talent pour se faire écouter par lui. Un jour, elle
apprit l’arrivée à Tagaste d’un vénérable et savant évêque. Monique y court,
tressaillant d’espérance, fermement persuadée que sa vision allait se
réaliser. Mais le saint évêque lui dit en secouant la tête que le moment
n’était pas encore venu.
« Laissez-le », ajout
a-t-il ; « seulement priez beaucoup ».
Comme sainte Monique,
fondant en larmes, le pressait de voir son fils :
« Allez, allez », lui
dit l’évêque attendri, « il est impossible que le fils de tant de larmes
périsse ».
Ce moi perça au vif le
cœur de sainte Monique. Il lui sembla qu’il descendait du ciel Monique rentra
chez elle en le méditant ; car ce simple mot d’un vieillard, joint à la vision
qu’elle avait eue, commença à l’apaiser un peu, en lui rendant l’espérance.
Ce calme ne fut pas de
longue durée : sur ces entrefaites, elle reçut une lettre d’Augustin qui lui
annonçait qu’il venait de se décider à quitter Carthage pour
aller s’établir à Rome. À cette nouvelle, sainte Monique éprouva un affreux
serrement de cœur ; car le voir partir pour Rome avec une foi éteinte, un
esprit flottant à tout vent de doctrine, une âme consumée par les passions,
c’était comme si elle l’eût vu se jeter dans les abîmes. Prenant aussitôt son
parti, elle décida qu’Augustin ne partirait pas pour Rome, ou qu’elle partirait
avec lui, et que, dans le péril où était son âme, elle ne l’abandonnerait pas.
Elle se rendit aussitôt à Carthage, se jeta au cou de son fils, le serra
violemment dans ses bras, et le conjura avec des flots de larmes de ne pas
partir, ou du moins de l’emmener avec lui. Dès lors elle ne voulut pas le
quitter ; mais pendant que, accablée de fatigue et d’émotion, elle passait la
nuit dans les larmes, retirée dans une petite chapelle dédiée à saint Cyprien,
l’illustre évêque de Carthage, Augustin montait sur un vaisseau et s’éloignait
du rivage, malgré la promesse faite à sa mère. Quand, le matin venu, sortant de
la chapelle, elle trouva la rive déserte et le vaisseau disparu, elle devint et
folle de douleur ». Elle errait sur le bord de la mer, et le remplissait de
ses cris. Elle accusait son fils. Elle se plaignait à Dieu. Enfin, épuisée de
larmes, abattue, à bout de forces, après avoir mille fois accusé son fils de
cruauté et de mensonge, n’ayant aucun moyen de le suivre sur les flots, elle
revint à Tagaste.
Sainte Monique, n’y
tenant plus, résolut d’aller rejoindre son fils. Elle arrive à Rome ; mais elle
ne l’y trouve plus. Il était déjà parti pour Milan. Elle repartit donc
aussitôt, pleine de la même ardeur, et soutenue, à travers les fatigues de ce
second voyage, par cette même foi indomptable qu’elle reverrait son fils et
qu’elle le convertirait.
A peine arrivée à Milan,
elle alla trouver saint Ambroise qui la reçut avec une joie attendrie. Il ne
pouvait se lasser de contempler cette mère, sur le visage de laquelle l’amour
de Dieu et la tendresse pour un fils égaré avaient creusé de si vénérables
sillons. Leurs rapports furent fréquents et intimes. Monique, qui avait appris
de saint Ambroise à ne pas entrer en discussion avec son fils, et qui était
décidée à abandonner à un homme si sage le soin de le sauver, continuait à
prier, à se taire, et à verser au pied des saints autels ses larmes
toutes-puissantes.
Enfin Monique vit arriver
le moment après lequel elle soupirait depuis si longtemps. Augustin, après
dix-sept ans de résistance, se rendit. Sainte Monique ne contenait plus sa joie
; elle couvrait son fils de son regard heureux ; elle l’arrosait de ses larmes.
O moment heureux, où une mère retrouve son enfant qu’elle croyait mort, ou
qu’elle voyait mourir ! Mais, ô moment plus heureux encore, où une mère
chrétienne voit renaître dans l’âme de son fils la foi, la pureté, le courage,
la vertu ; et où, chrétienne affligée des douleurs de l’Église, elle prévoit
que ce fils dégénéré en va devenir la lumière, la gloire et le vengeur !
Dès que les vacances
furent ouvertes, sainte Monique amena Augustin à la campagne. C’est là que l’un
et l’autre vinrent cacher leur joie et préparer leurs âmes au grand jour du
saint baptême. Quelques amis s’étaient joints à eux. Sainte Monique était
l’apôtre de ce petit cénacle. Tout son esprit, tout son génie, tout son cœur,
toute sa foi, toutes les ardeurs de son zèle, toutes les industries de sa
charité, elle les employait à seconder en eux l’action de Dieu. Sainte Monique
assistait à toutes les conférences de son fils avec ses jeunes amis ; elle y
prenait quelquefois la parole, et comme Dieu donne à la pureté et à l’amour un singulier
don de lumière, elle laissait tomber, au milieu des entretiens, des mots
qu’Augustin faisait transcrire aussitôt sur ses tablettes, et que nous allons
recueillir à notre tour pour achever de connaître par eux la mère du Platon
chrétien.
« L’âme n’a qu’un seul
aliment, c’est de connaître et d’aimer la vérité ».
« Celui qui désire le
bien et le possède, est heureux. Mais s’il veut le mal, quand même il
l’obtiendrait, combien il est malheureux ! »
« Celui qui aime et
possède des choses périssables ne peut jamais être heureux : fût-il même sûr de
ne jamais les perdre, je l’estimerais encore malheureux, parce que tout ce qui
est passager, est sans rapport avec l’âme de l’homme.
Et plus il le
recherchera, plus il sera misérable et indigent ; car toutes les choses de la
terre ne rendraient jamais une âme heureuse ».
Après six mois passés
dans cette intime et délicieuse vie de Cassiacum, sainte Monique et son fils
retournèrent à Milan. Le moment du baptême étant arrivé, Augustin se rendit à
l’église de Saint-Jean-Baptiste, accompagné de sa mère et de ses amis.
Monique, vêtue de la robe blanche bordée de pourpre des veuves, enveloppée de
longs voiles, s’efforçait en vain de cacher à tous les regards la joie qui
inondait son âme. Un rayon de paix, de sécurité toute divine, apparaissait sur
son front et achevait de donner à sa physionomie quelque chose de céleste.
Ce qui avait grandi le
plus en sainte Monique, c’était l’amour, car son amour pour Jésus-Christ et son
amour pour Augustin ne faisaient qu’un. Ils avaient crû ensemble. Elle avait
déjà eu quelques extases dans la prière ; mais depuis le baptême, elles
devinrent plus fréquentes. Quelquefois, elle était si enivrée de son bonheur
qu’elle demeurait un jour entier, absorbé, sans parole, sans préoccupation de
ce qui l’entourait, jouissant intérieurement et seule avec Dieu. D’autres fois,
elle perdait jusqu’à l’usage de ses sens. Depuis la conversion de son fils,
elle ne pensait plus qu’au ciel, et il était facile d’entrevoir qu’on ne la
retiendrait pas longtemps ici-bas. Un jour, elle parut comme s’élever de terre,
et, ravie hors d’elle-même, elle se mit à crier :
« Volons au ciel, volons
au ciel ».
Son visage resplendissait
d’une joie toute divine. Depuis lors, cette idée du ciel ne la quitta plus.
Maintenant qu’elle voyait son fils converti, pieux, n’ayant plus besoin d’être
couvert de la protection de sa mère, l’idée du ciel reprenait sans cesse le
dessus.
Comme Augustin et ses
amis ne songeaient plus qu’à retourner en Afrique, sainte Monique partit avec
eux. On arriva à Civita-Vecchia, puis à Rome et enfin à Ostie où on espérait
rencontrer un navire qui les transporterait tous en Afrique ; mais il fallut
attendre quelques jours. Sur ces entrefaites, elle dit à son fils :
« Plus rien maintenant ne
me retient sur la terre. Je ne sais plus ce que j’ai à y faire, ni pourquoi j’y
suis encore, puisque réalisé toutes mes espérances ».
Cinq jours après cet
entretien, elle fut prise d’un accès de fièvre qui l’obligea à se mettre au
lit. Elle comprit que l’Époux l’appelait, et elle ne pensa plus qu’à se
préparer à sa venue. Étant au lit, recueillie et priant, elle eut un
ravissement, une de ces douces et fortes extases qui enlèvent l’âme à
elle-même, en laissant le corps immobile et évanoui. On la crut morte. On s’empressa
autour d’elle. On s’agitait et on cherchait des remèdes pour la rappeler à la
vie, lorsqu’elle ouvrit doucement les yeux.
« Où étais-je ? »
Dit-elle étonnée.
Et pour révéler en un mot
de quelles hautes régions elle descendait, et ce qu’elle y avait appris :
« Vous enterrerez ici
votre mère ! » Dit-elle.
À ce mot, Augustin sentit
les larmes monter à flots de son cœur ; mais il eut la force de les retenir.
« Vous enterrerez mon
corps où vous voudrez, reprit-elle. Ne vous en mettez pas en peine. Peu
m’importe. Ce que je vous demande seulement, c’est de vous souvenir de moi à
l’autel du Seigneur, et en quelque lieu que vous soyez».
À partir de ce moment,
Monique se tut, uniquement occupée de recueillir son âme pour la préparer à la
venue de l’Époux. Elle souffrait de cruelles douleurs ; mais la douleur n’est
pas un obstacle à la transfiguration des âmes. Augustin assistait silencieux à
cette transfiguration de sa mère. Il ne la quittait pas un instant ; tour à
tour ravi et brisé, il suivait des yeux, il aidait même de sa prière, du vif
élan de son cœur, ce merveilleux et dur travail qui allait dégager sainte
Monique de son enveloppe terrestre.
Celle-ci l’encourageait
du regard : souffrant beaucoup, mais sentant qu’elle arrivait enfin, qu’il ne
fallait plus qu’un effort, elle le remerciait de l’appui qu’il lui prêtait.
Neuf jours s’écoulèrent ainsi, au bout desquels sonna enfin l’heure de la
délivrance. Elle priait en silence, pleine de foi, détachée de tout, heureuse,
sentant qu’elle allait la première en un lieu où Augustin viendrait la
rejoindre, et laissant sur son visage un reflet de lumière, de joie et de
paix.
On dit qu’au dernier
moment, comme elle demandait avec de plus vives instances la sainte Eucharistie
qu’on croyait toujours devoir lui refuser à cause de ses cruelles souffrances
de l’estomac, on vit entrer dans sa chambre un petit enfant qui s’approcha de
son lit, la baisa sur la poitrine, et aussitôt, comme s’il l’eût appelée, elle
inclina la tête et rendit le dernier soupir, C’était en l’année 387, le
neuvième jour de sa maladie, la cinquante-sixième année de son âge.
Aussitôt que Monique eut
expiré, Augustin n’y put tenir. Sentant s’amonceler dans son âme les flots
d’une douleur immense, arrêtant à force d’énergie des ruisseaux de larmes prêts
à déborder, il se lève, s’approche du lit, regarde longuement une dernière fois
le visage de sa mère, et après avoir fermé, d’un doigt reconnaissant, ces yeux
qui avaient tant pleuré sur lui, il s’enfuit à la hâte ; car il ne voulait pas
attrister par ses gémissements une scène où son cœur de chrétien lui disait que
tout devait respirer l’allégresse.
« Je sentais », dit-il, «
affluer dans mon cœur une douleur immense, prête à déborder en torrents de
pleurs ; mais mes yeux, sur l’impérieux commandement de mon âme, ravalaient
leur courant jusqu’à demeurer secs, et cette lutte me déchirait ».
Le corps de sainte
Monique fut porté à l’église, où l’on offrit pour elle le sacrifice avant de la
descendre au tombeau, comme cela se pratiquait parmi les fidèles.
Dans l’église de
Saint-Augustin, à Rome, la chapelle dédiée à sainte Monique est ornée de
peintures à fresque qui représentent sa vie, ou plutôt toutes ses espérances et
toutes ses joies. On la voit d’abord les yeux mouillés de pleurs, avec un rayon
de bonheur sur le front, écoutant un vieil évêque qui lui annonce la conversion
future du fils de tant de larmes. Plus loin, on revoit la même figure, noyée
dans la même douleur ; mais le rayon de joie est plus vif : elle écoute un ange
qui lui dit :
Ubi tu et ille, « où
tu es il viendra ».
Et qui lui montre dans le
lointain les deux ombres unies et heureuses de la mère et du fils. Plus loin
encore, on voit les larmes s’arrêter tout à fait sur la figure de la Sainte, et
une douce et pure joie briller dans ses yeux : c’est le moment où saint
Augustin lui annonce sa conversion. Puis sainte Monique apparaît sur son lit de
mort, radieuse, entourée de ses enfants, serrant la main d’Augustin converti,
et expirant les yeux au ciel, le sourire sur les lèvres. – On la représente
quelquefois : 1°) portant une tablette marquée du nom de Jésus, pour exprimer
que c’était elle qui avait inspiré ou mérité à son fils l’amour de Notre-Seigneur
; – 2°) ayant près d’elle ou dans sa main une écharpe ou ceinture ; allusion à
une coutume des Ermites de Saint-Augustin qui distribuent des ceintures bénites
sous l’invocation de sainte Monique.
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/sainte-monique/
Antonio Vivarini (1415–1480), Le
mariage de sainte Monique, 1441, 46 x 31, Gallerie dell'Accademia
Sainte Monique, veuve
Morte à Ostie en 387.
Les Ermites de St
Augustin fêtaient la Conversion de leur fondateur le 5 mai, d’où le choix de ce
jour pour en fêter l’instrument.
La fête se développa au
XVe siècle. C’est St Pie V qui l’inscrivit au calendrier romain en 1568 comme
fête simple. Clément IX en fit un semi-double en 1669 et Clément XII un double
en 1730.
Leçons des Matines avant
1960
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Monique,
deux fois mère de saint Augustin, puisqu’elle l’enfanta pour le monde et pour
le ciel, ayant perdu son mari, qu’elle avait gagné à Jésus-Christ dans sa
vieillesse, sanctifia son veuvage par la continence et la pratique des œuvres
de miséricorde. Dans les prières assidues qu’elle adressait à Dieu pour son
fils, tombé dans la secte des Manichéens, Monique répandait des larmes
abondantes. Elle le suivit même à Milan, et là elle l’exhortait fréquemment à
aller voir l’Évêque Ambroise. Il le fit, et, instruit de ta vérité de la foi
catholique, tant par les discours publics du saint Prélat que par des
entretiens particuliers, il reçut de lui le baptême.
Cinquième leçon. Monique
et Augustin partirent peu après pour retourner en Afrique ; mais quand ils
s’arrêtèrent à Ostie, la Sainte fut prise de la fièvre. Durant sa maladie, il
lui arriva un jour de tomber en défaillance. « Où étais-je ? » dit-elle, dès
qu’elle reprit ses sens. Puis, regardant ceux qui l’assistaient : «
Ensevelissez ici votre mère ; je vous demande seulement de vous souvenir de moi
à l’autel du Seigneur ». Le neuvième jour, cette bienheureuse femme rendit son
âme à Dieu. Son corps fut inhumé en l’église de Sainte-Aure, à Ostie ; dans la
suite, on le transféra à Rome, sous le pontificat de Martin V ; il a été placé
avec honneur dans l’église de Saint-Augustin.
Sixième leçon. Du IXe
Livre des Confessions, c. 12.
Augustin, après avoir
parlé de la mort de sa mère, ajoute : « Nous ne pensions pas qu’il fût juste de
mener le deuil avec des sanglots et des gémissements, car sa mort n’était ni
malheureuse ni entière : nous en avions pour garants sa vertu, sa foi sincère
et les raisons les plus certaines. Peu à peu, ô Dieu, je rentrai dans mes
premières pensées sur votre servante, et me rappelant sa sainte vie, son pieux
amour pour vous, et cette tendresse prévenante qui tout à coup me manquait, je
goûtai la douceur de pleurer en votre présence sur elle et pour elle. Et si
quelqu’un m’accuse comme d’un péché d’avoir donné à peine une heure de larmes à
ma mère, morte pour un peu de temps à mes yeux, ma mère qui m’avait pleuré tant
d’années pour me faire vivre devant vous, qu’il se garde de rire, mais que
plutôt, s’il est de grande charité, lui-même vous offre ses pleurs pour mes
péchés, à vous, Père de tous les frères de votre Christ ».
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile
selon saint Luc. Cap. 7, 11-16.
En ce temps-là : Jésus se
rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec lui, ainsi
qu’une foule nombreuse. Et le reste.
Homélie de saint
Augustin, Évêque.
Septième leçon. Si la
résurrection de ce jeune homme, comble de joie la veuve, sa mère, notre mère la
sainte Église se réjouit aussi en voyant chaque jour des hommes ressusciter
spirituellement. Le fils de la veuve était mort de la mort du corps, ceux-ci
sont morts de la mort de l’âme. On pleurait visiblement la mort visible du premier,
mais on ne s’occupait, on ne s’apercevait même pas de la mort invisible de ces
derniers. Celui qui connaissait ces morts s’occupa d’eux, et celui-là seul les
connaissait qui pouvait leur rendre la vie. En effet, si le Seigneur n’était
pas venu pour ressusciter ces morts, l’Apôtre ne dirait pas : « Lève-toi, toi
qui dors ; lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera ».
Huitième leçon. Nous
trouvons dans l’Évangile trois morts ressuscites visiblement par le Seigneur,
mais il a ressuscité par milliers, des hommes frappés d’une mort invisible. Qui
peut savoir combien de morts il a rendus visiblement à la vie ? Car tout ce
qu’il a fait n’est pas écrit. « Il y a encore beaucoup d’autres choses que
Jésus a faites, dit saint Jean ; si elles étaient écrites en détail, je ne
pense pas que le monde lui-même pût contenir les livres qu’il faudrait écrire
». Beaucoup d’autres, sans doute, ont donc été ressuscites, mais ce n’est pas
sans raison qu’il n’est fait mention que de trois. Notre Seigneur Jésus-Christ
voulait qu’on entendît dans un sens spirituel, les miracles qu’il opérait sur
les corps. Il ne faisait pas des miracles pour les miracles seulement, mais il
voulait qu’en excitant l’admiration de ceux oui les voyaient, ils fussent
encore pleins de vérité pour ceux qui en comprenaient le sens.
Neuvième leçon. Celui qui
il voit des caractères dans un livre parfaitement écrit, et qui ne sait point
lire, loue, il est vrai, l’habileté du copiste, en admirant la beauté des
caractères, mais il en ignore la destination et le sens ; il loue ce qui frappe
ses yeux, mais son esprit ne le pénètre pas. Un autre, au contraire, non
content de louer l’adresse de l’écrivain, comprend le sens des caractères : non
seulement il voit ce que tout le monde peut voir, mais il sait lire ces
caractères ; ce que ne peut le premier qui n’a point appris à le faire. De
même, ceux qui ont été les témoins oculaires des miracles de Jésus-Christ, sans
saisir la signification de ces miracles et ce qu’ils font, d’une certaine
manière, entendre à ceux qui comprennent, ceux-là n’ont admiré que le fait
matériel du miracle ; mais d’autres, non contents d’admirer les faits
extérieurs, ont compris ce qu’ils signifiaient. Nous devons être comme ceux-ci
à l’école du Christ.
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Dans la compagnie de
Jésus ressuscité, deux femmes, deux mères, attireront aujourd’hui notre
attention : Marie, mère de Jacques le Mineur et de Thaddée, et Salomé, mère de
Jacques le Majeur et de Jean le Bien-Aimé. Elles sont allées au tombeau avec
Madeleine, au matin de la résurrection, portant des parfums ; elles ont entendu
les Anges, et comme elles s’en retournaient, Jésus s’est tout à coup présenté à
elles, il les a saluées, et il a daigné leur donner à baiser ses pieds sacrés.
Maintenant il récompense leur amour en se manifestant fréquemment à elles,
jusqu’à ce que le jour soit venu où bientôt il leur fera les adieux sur le mont
des Oliviers, où elles se trouveront avec Marie et les Apôtres. Honorons ces
deux fidèles compagnes de Madeleine, nos modèles dans l’amour envers le divin
Ressuscité, et glorifions en elles deux mères fécondes pour la sainte Église, à
qui elles ont donné quatre de ses Apôtres.
Or voici qu’aujourd’hui,
aux côtés de Marie et de Salomé, se présente une autre femme, une autre mère,
éprise aussi de l’amour de Jésus, et offrant à la sainte Église le fruit de ses
entrailles, le fils de ses larmes, un Docteur, un Pontife, un des plus
illustres saints que la loi nouvelle ait produits. Cette femme, cette mère,
c’est Monique, deux fois mère d’Augustin. La grâce a produit ce chef-d’œuvre
sur la terre d’Afrique ; et les hommes l’eussent ignoré jusqu’au dernier jour,
si la plume du grand évoque d’Hippone, conduite par son cœur saintement filial,
n’eût révélé à tous les siècles cette femme dont la vie ne fut qu’humilité et
amour, et qui désormais, immortelle même ici-bas, est proclamée comme le modèle
et la protectrice des mères chrétiennes.
L’un des principaux
attraits du livre des Confessions est dans les épanchements d’Augustin sur les
vertus et le dévouement de Monique. Avec quelle tendre reconnaissance il
célèbre, dans tout le cours de son récit, la constance de cette mère qui,
témoin des égarements de son fils, « le pleurait avec plus de larmes que
d’autres mères n’en répandent sur un cercueil [1] » ! Le Seigneur, qui laisse
de temps en temps luire un rayon d’espérance aux âmes qu’il éprouve, avait dans
une vision montré à Monique la réunion future du fils et de la mère ; elle-même
avait entendu un saint évêque lui déclarer avec autorité que le fils de tant de
larmes ne pouvait périr ; mais les tristes réalités du présent oppressaient son
cœur, et l’amour maternel s’unissait à sa foi pour la troubler au sujet de ce
fils qui la fuyait, et qu’elle voyait s’éloigner infidèle à Dieu autant qu’à sa
tendresse. Toutefois les amertumes de Ce cœur si dévoué formaient un fonds
d’expiation qui devait plus tard être appliqué au coupable ; une prière ardente
et continue, jointe à la souffrance, préparait le second enfantement d’Augustin.
Mais « combien plus de souffrances, nous dit-il lui-même, coûtait à Monique le
fils de son esprit que l’enfant de sa chair [2] ! »
Après de longues années
d’angoisses, la mère a enfin pu retrouver à Milan ce fils qui l’avait si
durement trompée, le jour où il fuyait loin d’elle pour s’en aller courir les
hasards de Rome. Elle le trouve incertain encore sur la foi chrétienne, mais
déjà dégoûté des erreurs qui l’avaient séduit. Augustin avait fait un pas vers
la vérité, bien qu’il ne la reconnût pas encore. « Dès lors, nous a dit-il,
l’âme de ma mère ne portait plus le deuil d’un fils perdu sans espoir ; mais
ses pleurs coulaient toujours pour obtenir de Dieu sa résurrection. Sans être
encore acquis à la vérité, j’étais du moins soustrait à l’erreur. Certaine que
vous n’en resteriez pas à la moitié du don que vous aviez promis tout entier, ô
mon Dieu ! elle me dit, d’un grand calme et d’un cœur plein de confiance,
qu’elle était persuadée dans le Christ, qu’avant de sortir de cette vie, elle
me verrait catholique fidèle [3]. »
Monique avait rencontré à
Milan le grand Ambroise, dont Dieu voulait se servir pour achever le retour de
son fils. « Elle chérissait le saint évoque, nous dit encore Augustin , comme
l’instrument de mon salut ; et lui, l’aimait pour sa vie si pieuse, son
assiduité à l’église, sa ferveur dans les bonnes œuvres ; il ne pouvait se
taire de ses louanges lorsqu’il me voyait, et il me félicitait d’avoir une
telle mère [4]. » Enfin le moment de la grâce arriva. Augustin, éclairé de la
lumière de la foi, songea à s’enrôler dans l’Église chrétienne ; mais l’attrait
des sens auquel il avait cédé si longtemps le retenait encore sur le bord de la
fontaine baptismale. Les prières et les larmes de Monique obtinrent de la
divine miséricorde ce dernier coup qui abattit les dernières résistances de son
fils.
Mais Dieu n’avait pas
voulu laisser son ouvrage imparfait. Transpercé par le trait vainqueur,
Augustin se relevait, aspirant non plus seulement à la profession de la foi
chrétienne, mais à la noble vertu de continence. Le monde avec ses attraits
n’était plus rien pour cette âme, objet d’une intervention si puissante. Dans
les jours qui avaient précédé, Monique s’occupait encore avec sollicitude à
préparer une épouse pour son fils, dont elle espérait fixer ainsi les
inconstances ; et tout à coup ce fils se présentait à elle, accompagné de son
ami Alypius, et venait lui déclarer que, dans son essor vers le souverain bien,
il se vouait désormais à la recherche de ce qui est le plus parfait. Mais
écoutons encore Augustin lui-même. « A l’instant nous allons trouver ma mère,
nous lui disons ce qui se passe en nous ; elle est dans la joie ; nous lui
racontons en quelle manière tout s’est passé ; elle tressaille de bonheur, elle
triomphe. Et elle vous bénissait, ô vous qui êtes puissant à exaucer au delà de
nos demandes, au delà de nos pensées ! car vous lui aviez bien plus accordé en
moi que ne vous avaient demandé ses gémissements et ses larmes. Son deuil était
changé par vous en une allégresse qui dépassait de beaucoup son espérance, en
une joie plus chère à son cœur et plus pure que celle qu’elle eût goûtée à voir
naître de moi des enfants selon la chair [5]. » Peu de jours s’écoulèrent, et
bientôt un spectacle sublime s’offrit à l’admiration des Anges et des hommes
dans l’Église de Milan : Ambroise baptisant Augustin sous les yeux de Monique.
La pieuse femme avait
accompli sa mission ; son fils était né à la vérité et à la sainteté, et elle
avait doté l’Église du plus grand de ses docteurs. Le moment approchait où,
après le labeur d’une longue journée, elle allait être appelée à goûter le
repos éternel en celui pour l’amour duquel elle avait tant travaillé et tant
souffert. Le fils et la mère, prêts à s’embarquer pour l’Afrique, se trouvaient
à Ostie, attendant le navire qui devait les emporter l’un et l’autre. « Nous
étions seuls, elle et moi, dit Augustin, appuyés contre une fenêtre d’où la vue
s’étendait sur le jardin de la maison. Nous conversions avec une ineffable
douceur et dans l’oubli du passé, plongeant dans les horizons de l’avenir, et
nous cherchions entre nous deux quelle sera pour les saints cette vie éternelle
que l’œil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, et où n’atteint pas le
cœur de l’homme. Et en parlant ainsi, dans nos élans vers cette vie, nous y
touchâmes un instant d’un bond de notre cœur ; mais bientôt nous soupirâmes en
y laissant enchaînées les prémices de l’esprit, et nous redescendîmes dans le
bruit de la voix, dans la parole qui commence et finit. Alors elle me dit : «
Mon fils, pour ce qui est de moi, rien ne m’attache plus à cette vie. Qu’y
ferais-je ? Pourquoi y suis-je encore ? Mon espérance est désormais sans objet
en ce monde. Une seule chose me faisait désirer de séjourner quelque peu dans
cette vie : c’était de te voir chrétien catholique avant de mourir. Cette
faveur, mon Dieu me l’a accordée avec surabondance, à cette heure où je te vois
dédaigner toute félicité terrestre pour le servir. Que fais-je encore ici [6] ?
»
L’appel d’une âme si
sainte ne devait pas tarder ; elle s’exhala comme un parfum céleste, peu de
jours après ce sublime épanchement, laissant un souvenir ineffaçable au cœur de
son fils, dans l’Église une mémoire toujours plus aimée, aux mères chrétiennes
un modèle achevé de l’amour maternel dans ce qu’il a de plus pur.
Le moyen âge a consacré à
sainte Monique plusieurs compositions liturgiques ; mais la plupart sont assez
faibles. La Séquence que nous donnons ici est meilleure : on l’a même attribuée
à Adam de Saint-Victor.
SÉQUENCE.
Célébrons les louanges,
redisons les mérites d’Augustin le grand docteur et de Monique sa pieuse mère ;
fêtons en ce jour une solennité qui nous est chère.
Mère chaste, pleine de
foi, comblée de mérites, aimée du Christ, l’heureuse Monique, dont le fils
était sorti d’une source païenne, l’a enfanté à la foi catholique.
Heureuses larmes qui,
dans leur abondance, ont été cause qu’une si éclatante lumière a brillé dans
l’Église ! Elle a semé longtemps dans les pleurs, celle qui aujourd’hui
moissonne avec tant d’allégresse.
Elle a reçu au delà de ce
qu’elle avait demandé ; mais quel bonheur inonda son âme, lorsqu’elle vit son
fils établi dans la foi, voué au Christ de toute l’ardeur de son cœur !
Elle fut la servante des
indigents, et nourrit en eux le Christ, ayant mérité le nom de Mère des pauvres
; elle se livra au soin des malades, lavant et nettoyant leurs plaies,
préparant leurs lits.
O matrone pleine de
grâce, dont les blessures du Christ excitèrent l’amour ; en les méditant, elle
versa tant de larmes que le pavé en fut arrosé.
Nourrie du pain céleste,
ses pieds ne touchent déjà plus la terre ; son âme ravie tressaille et s’écrie
: « Prenons notre vol pour les hauteurs du ciel. »
O mère, ô matrone, sois
l’avocate et la protectrice de tes enfants à d’adoption ; et lorsque notre âme
se dégagera des liens de la chair, réunis-nous à ton fils dans les joies du
paradis. Amen.
O mère, illustre entre
toutes les mères, la chrétienté honore en vous l’un des types les plus parfaits
de l’humanité régénérée par le Christ. Avant l’Évangile, durant ces longs
siècles où la femme fut tenue dans l’abaissement, la maternité ne put avoir
qu’une action timide et le plus souvent vulgaire sur l’homme ; son rôle se
borna pour l’ordinaire aux soins physiques ; et si le nom de quelques mères a
triomphé de l’oubli, c’est uniquement parce qu’elles avaient su préparer leurs
fils pour la gloire passagère de ce monde. On n’en rencontre pas dans
l’antiquité profane qui se soient donné la tâche de les enfanter au bien, de
s’attacher à leurs pas pour les soutenir dans la lutte contre l’erreur et les
passions, pour les relever dans leurs chutes ; on n’en trouve pas qui se soient
vouées à la prière et aux larmes continuelles pour obtenir leur retour à la
vérité et à la vertu. Le christianisme seul a révélé à la mère et sa mission et
sa puissance.
Quel oubli de vous-même,
ô Monique, dans cette poursuite incessante du salut d’un fils ! Après Dieu,
c’est pour lui que vous vivez ; et vivre de cette manière pour votre fils,
n’est-ce pas vivre encore pour Dieu qui daigne s’aider de vous pour le sauver ?
Que vous importent la gloire et les succès d’Augustin dans le monde, lorsque
vous songez aux périls éternels qu’il encourt, lorsque vous tremblez de le voir
éternellement séparé de Dieu et de vous ? Alors il n’est pas de sacrifice, il
n’est pas de dévouement dont votre cœur de mère ne soit capable envers cette
rigoureuse justice dont votre générosité n’entend pas frustrer les droits.
Durant de longs jours, durant de longues nuits, vous attendez avec patience les
moments du Seigneur ; votre prière redouble d’ardeur ; et espérant contre toute
espérance, vous arrivez à ressentir, au fond de votre cœur, l’humble et solide
confiance que le fils de tant de larmes ne périra pas. C’est alors que le
Seigneur, « touché de compassion » pour vous, comme il le fut pour la mère
éplorée de Naïm, fait entendre sa voix à laquelle rien ne résiste. « Jeune
homme, s’écrie-t-il, je te le dis, lève-toi [7] » ; et il rend plein de vie à
sa mère celui dont elle pleurait le trépas, mais dont elle n’avait pas voulu se
séparer.
Mais quelle récompense
pour votre cœur maternel, ô Monique ! Le Seigneur ne s’est pas contenté de vous
rendre Augustin plein de vie ; du fond des abîmes de l’erreur et des passions,
voici qu’il l’élève sans intermédiaire jusqu’au bien le plus parfait. Vos instances
demandaient qu’il fût chrétien catholique, qu’il rompît enfin des liens
humiliants et funestes ; et voici que d’un seul bond la grâce l’a porté jusque
dans la région sereine des conseils évangéliques. Votre tâche est plus que
remplie, heureuse Mère ! Montez au ciel : c’est de là qu’en attendant
l’éternelle réunion, vous contemplerez désormais la sainteté et les œuvres de
ce fils dont le salut est votre ouvrage, et dont la gloire si éclatante et si
pure entoure dès ici-bas votre nom d’une douce et touchante auréole.
Du sain de la félicité
que vous goûtez avec ce fils qui vous doit la vie du temps et celle de
l’éternité, jetez un regard, ô Monique, sur tant de mères chrétiennes qui
accomplissent en ce moment sur la terre la dure et noble mission que vous avez
remplie vous-même. Leurs fils aussi sont morts de la mort du péché, et elles
voudraient à force d’amour leur rendre la seule vie véritable. Après la Mère de
miséricorde, c’est à vous qu’elles s’adressent, ô Monique, à vous dont les
prières et les larmes furent si puissantes et si fécondes. Prenez en main leur
cause ; votre cœur si tendre et si dévoué ne peut manquer de compatir à des
angoisses dont il éprouva si longtemps lui-même toute la rigueur. Daignez
joindre votre intercession à leurs vœux ; adoptez ces nouveaux fils qu’elles
vous présentent, et elles seront rassurées. Soutenez leur courage,
apprenez-leur à espérer, fortifiez-les dans les sacrifices au prix desquels
Dieu a mis le retour de ces âmes si chères. Elles comprendront alors que la conversion
d’une âme est un miracle d’un ordre plus élevé que la résurrection d’un mort ;
elles sentiront que la divine justice, pour relâcher ses droits, exige une
compensation, et que cette compensation, c’est à elles de la fournir. Leur cœur
se dépouillera de l’égoïsme secret qui se mêle si souvent dans les sentiments
en apparence les plus purs. Qu’elles se demandent à elles-mêmes si elles se
réjouiraient comme vous, ô Monique, en voyant leur fils revenu au bien leur
échapper pour se donner au Seigneur. S’il en est ainsi, qu’elles soient sans
crainte ; elles sont puissantes sur le cœur de Dieu ; tôt ou tard la grâce tant
désirée descendra du ciel sur le prodigue, et il revient à Dieu et à sa mère.
[1] Confessionum Lib.
III, cap. XI.
[2] Confessionum Lib. V,
cap. IX.
[3] Ibid. Lib. VI, cap.
1.
[4] Ibid., cap. II.
[5] Confessionum Lib.
VIII, cap. XII.
[6] Confessionum Lib. IX,
cap. X.
[7] Luc, VII, 13.
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
La belle figure de la
mère d’Augustin, telle qu’elle nous est décrite au IXe livre des Confessions,
demeurera toujours vivante dans l’Église comme l’un des plus splendides modèles
de mère chrétienne. Il ne faut donc pas s’étonner si l’un des amis d’Augustin,
le consul Anicius Bassus l’ancien, plaça sur la tombe de la Sainte à Ostie une
plaque de marbre dont l’inscription fut copiée dans les anciens recueils et qui
rappelait ses mérites à la postérité. En voici le texte :
« Versus illustrissimae
memoriae Bassi exconsule, scripti in tumulo sanctae memoriae Municae matris
Sancti Augustini. »
HIC • POSVIT • CINERES •
GENETRIX • CASTISSIMA • PROLIS
AVGVSTINE • TVIS • ALTERA
• LVX • MERITIS
QVI • SERVANS • PACIS •
CAELESTIA • IVRA • SACERDOS
COMMISSOS • POPVLOS •
MORIBVS • INSTITVIS
GLORIA • VOS • MAIOR •
GESTORVM • LAVDE • CORONAT
VIRTVTVM • MATER •
FELICIOR • SVBOLIS.
Ici déposa sa dépouille
ta très chaste mère, ô Augustin, elle qui reflète comme une nouvelle splendeur
sur tes mérites eux-mêmes. Toi, en bon évêque, tu assures entre les peuples les
droits sacrés de la concorde et, par ton exemple, tu enseignes les sujets qui
te sont confiés. Une gloire bien plus grande est celle qui vous couronne l’un
et l’autre : celle de vos œuvres. Mère vraiment heureuse, et qui le deviens plus
encore par la vertu d’un tel fils !
Monique mourut à Ostie en
387, et l’ex-consul Bassus composa cette épitaphe quand Augustin gouvernait
encore l’Église d’Hippone en Afrique, c’est-à-dure après 395. Le troisième vers
se rapporte probablement à la célèbre conférence avec les Donatistes tenue en
411.
Le corps de sainte
Monique demeura à Ostie jusqu’à 1162 ; c’est alors qu’un certain Walter, prieur
des chanoines réguliers d’Aroasia en Belgique, le déroba furtivement et le
transporta dans son monastère. Les actes de cette translation, rapportés par
les Bollandistes, ne semblent autoriser aucun doute, d’autant plus que la
présence en Belgique des reliques de sainte Monique depuis plus de sept siècles
est assurée par les documents.
Comme on ignorait le jour
du trépas de sainte Monique, les chanoines d’Aroasia, qui célébraient déjà le 5
mai la conversion de saint Augustin, attribuèrent à la solennité de sa mère le
jour précédent. Du monastère de Walter le culte de sainte Monique se répandit
en Belgique, en Allemagne et en France, si bien que la fête du 4 mai entra peu
à peu dans l’usage liturgique général.
A l’époque où la
reconnaissance du culte liturgique à rendre aux saints appartenait encore aux
évêques, le IXe livre des Confessions de saint Augustin avait la valeur d’une
bulle de canonisation.
La messe est celle du
Commun des saintes Femmes. La première collecte est propre.
L’épître du Commun (II
Tim., V, 3-10) est réservée aux fêtes des saintes veuves, parce qu’on y décrit
leurs devoirs envers Dieu, envers leur famille et envers la communauté
chrétienne. Saint Paul ne parle pas ici toutefois des veuves en général, mais
des diaconesses qui précisément par leur état de viduité, leur âge avancé et
leur expérience de la vie, étaient d’un grand secours pour le clergé dans la
distribution des aumônes, dans l’assistance des malades, des pauvres et des
jeunes filles. En un mot, elles faisaient ce que font maintenant un si grand
nombre de congrégations de religieuses, mais elles ne vivaient pas en commun, et
devaient être âgées d’au moins soixante ans. Cette dernière exigence, comme
aussi celle de la viduité, étaient imposées par les conditions morales
particulières de la société à l’âge apostolique.
Par la suite, quand
naquirent les premières compagnies de Vierges, sans que celles-ci
constituassent d’ailleurs de véritables communautés religieuses, l’Église
adapta pour elles en partie les prescriptions de l’Apôtre relatives aux
diaconesses, et saint Léon Ier prescrivit qu’aucune ne fût admise à consacrer
solennellement à Dieu sa virginité avant d’avoir atteint soixante ans.
Le verset alléluiatique
est tiré du psaume 44, que nous avons vu déjà plusieurs fois : « Alléluia.
Avancez-vous dans la splendeur et la gloire et commandez. Alléluia. Chevauchez
pour la vérité et la justice, et votre droite vous fera voir des choses
merveilleuses. Alléluia. ». La vie chrétienne est un combat ; la foi est notre
bouclier, nos armes sont les vertus, Dieu est la couronne et la récompense.
L’Évangile (Luc., VII,
11-16), dont le sujet est la résurrection du fils de la veuve de Naïm, fait
allusion à la conversion d’Augustin, obtenue par les larmes de Monique. Le
retour d’une âme à Dieu est l’effet de la grâce seule ; les raisonnements
humains n’y font guère. Il faut rencontrer Jésus, qui ordonne aux passions nous
entraînant à la tombe éternelle de s’arrêter. Au moyen du calme, l’âme se met
dans les conditions voulues pour écouter la parole de Dieu : Adolescens, tibi
dico, surge. A cette parole toute-puissante qui opère ce qu’elle exprime, l’âme
se sent éveillée de sa léthargie mortelle et revient à la vie.
Study
for St. Monica by John Nava (source:John
Nava Studio)
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
La gloire des vertus,
plus grande que la louange des actes, Vous orne, heureuse mère d’un tel fils.
(Épitaphe de la sainte par le consul Bassus).
Sainte Monique. — Jour de
mort : En novembre 387. Tombeau : D’abord dans l’église de Sainte-Auréa à Ostie
; depuis 1430, dans l’église de Saint-Augustin, à Rome. D’après d’autres, le
corps de sainte Monique repose à Arvasia, en Belgique. Vie : En sainte Monique
se manifeste à nous la vie d’une sainte matrone, comme il y en avait tant dans
l’Église ancienne, une de ces matrones dont l’action silencieuse exerçait une
influence considérable. Monique a donné à l’Église de Dieu, par ses prières et
ses larmes, le grand saint Augustin. C’est ce qui lui a conquis une place
importante dans l’histoire du royaume de Dieu sur la terre. Nous sommes
renseignés sur sa vie par les Confessions de saint Augustin. Elle naquit vers
331, à Tagaste, de parents chrétiens (IX, .8). Elle fut élevée. sévèrement par
une servante chrétienne qui avait déjà porté son père dans ses bras. Plus tard,
elle fut donnée en mariage à un païen nommé Patricius. Cet homme avait, entre
autres défauts, un caractère coléreux. Monique, à cette pénible école, pratiqua
la vertu de patience (la vertu à pratiquer cette semaine). Elle attendait
toujours que la crise de colère fût passée, elle faisait alors des observations
bienveillantes. Sa belle-mère elle-même, que des servantes méchantes avaient
indisposée contre elle, fut gagnée par son amabilité. Elle eut trois enfants :
Augustin, Navigius et Perpétue. Cette dernière devint religieuse. D’après
l’usage du temps, les enfants ne furent pas baptisés aussitôt après leur
naissance. Cependant, Monique fit inscrire de bonne heure son fils Augustin au
nombre des catéchumènes. Elle retarda pourtant son baptême, même quand il le
demanda dans une grave maladie. Elle prévoyait sans doute sa conduite
pécheresse (1, II). Quand Augustin était dans sa dix-neuvième année, Patricius
mourut. Par sa patience et ses prières, Monique l’avait converti (IX, 9). Mais
le jeune Augustin se livra à tous les débordements, ce qui causa à sa mère un
indicible chagrin. Comme les prières et les larmes restaient inutiles, elle
recourut à un moyen extrême, elle lui interdit sa maison. Avertie par une
apparition, elle le reprit chez elle. Dans son chagrin, un évêque la consola :
« Le fils de tant de larmes ne saurait périr » (III, 12). Quand Augustin se
rendit à Rome, elle voulut l’y suivre, mais celui-ci trompa sa mère. Le
vaisseau était déjà parti quand elle arriva sur le rivage. Elle rejoignit plus
tard son fils à Milan où elle fut un modèle de piété. Saint Ambroise l’estimait
beaucoup et félicitait Augustin d’avoir une telle mère. C’est là qu’elle
prépara les voies à la conversion de son fils. . Enfin, arriva le temps où Dieu
changea ses larmes en joie. Augustin devint chrétien. La tâche de Monique était
accomplie. Comme elle se préparait à rentrer en Afrique avec son fils, elle
mourut sur le chemin du retour, à l’âge de 56 ans. Le récit de sa mort est des
plus beaux passages des Confessions.
La messe (Cognovi). — La
messe reflète la de cette noble femme. Elle avait servi Dieu dans la sainte
crainte et dans une conduite sans tache (Intr.). L’oraison rappelle les larmes
de cette pieuse mère, larmes qui opérèrent la conversion de son fils. C’est pourquoi
aussi l’Évangile raconte la résurrection du fils de la veuve de Naïm. C’est
l’image de la conversion de saint Augustin par les larmes de sa mère ; c’est
aussi l’image de la conversion des pécheurs de tous les temps par les larmes de
leur mère l’Église. L’Épître parle des fonctions des veuves dans la primitive
Église ; elle veut caractériser par là la sainte veuve Monique. Les chants
entonnent le cantique nuptial de l’Église (ps. 44) ; ils expriment l’amour de
cette sainte femme.
SOURCE : http://www.introibo.fr/04-05-Ste-Monique-veuve#nh7
Olle
Hjortzberg. Monique et Augustin : une histoire de départs et de
retrouvailles
SOURCE : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Monique
Ancient tomb of Saint Monica, San Agostino al Campo Marzio, Roma
27 août
Sainte Monique
O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.
O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.
Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.
Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.
Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.
N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen.
Saint Augustin
prière pour le repos de l'âme de sa mère, sainte Monique.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/27.php
Also known as
Monnica
formerly 4 May
Profile
Raised in a Christian family,
she was given in marriage to
a bad-tempered, adulterous pagan named
Patricius. Mother of
two, one of whom is Saint Augustine
of Hippo whose writings about
her are the primary source of our information about Monica. She prayed constantly
for the conversion of
her husband (who converted on
his death bed),
and of her son (who converted after
a wild life). Spiritual student of Saint Ambrose
of Milan. Reformed alcoholic.
Born
322 at
Tagaste (Souk Ahrus), Roman North Africa (modern Algeria)
Archconfraternity
of Christian Mothers
Mabini,
Bohol, Philippines
Additional Information
Book of
Saints, by the Monks of
Ramsgate
Great
Wives and Mothers, by Father Hugh
Francis Blunt
Little
Lives of the Great Saints
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Mothers
of History, by J T Moran, C.SS.R.
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
–
Life of Saint Monica, by Mother Frances Alice Monica
Forbes
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Catholic Herald: The Saint Who Prayed for Saint Augustine
Catholic Herald: What the Alcoholic Saint Monica Teaches Us
About Redemption
audio
Life of Saint Monica, by Mother Frances Alice Monica Forbes
video
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Associazione Storico-Culturale S. Agostino
Readings
Nothing is far from God. – Saint Monica
Son, nothing in this world now affords me delight. I
do not know what there is now for me to do or why I am still here, all my hopes
in this world being now fulfilled. – Saint Monica,
about the conversion of Augustine
of Hippo
The day was now approaching when my mother Monica
would depart from this life; you know that day, Lord, though we did not. She
and I happened to be standing by ourselves at a window that overlooked the
garden in the courtyard of the house. At the time we were in Ostia on the
Tiber. And so the two of us, all alone, were enjoying a very pleasant
conversation, “forgetting the past and pushing on to what is ahead..” We were
asking one another in the presence of the Truth – for you are the Truth – what
it would be like to share the eternal life enjoyed by the saints, which “eye
has not seen, nor ear heard, which has not even entered into the heart of man.”
We desired with all our hearts to drink from the streams of your heavenly
fountain, the fountain of life. That was the substance of our talk, though not
the exact words. But you know, O Lord, that in the course of our conversation
that day, the world and its pleasures lost all their attraction for us. My
mother said, “Son, as far as I am concerned, nothing in this life now gives me
any pleasure. I do not know why I am still here, since I have no further hopes
in this world. I did have one reason for wanting to live a little longer: to
see you become a Catholic Christian before I died. God has lavished his gifts
on me in that respect, for I know that you have even renounced earthly
happiness to be his servant. So what am I doing here?” I do not really remember
how I answered her. Shortly, within five days or thereabouts, she fell sick
with a fever. Then one day during the course of her illness she became
unconscious and for a while she was unaware of her surroundings. My brother and
I rushed to her side, but she regained consciousness quickly. She looked at us
as we stood there and asked in a puzzled voice: “Where was I?” We were
overwhelmed with grief, but she held her gave steadily upon us, and spoke
further: “Here you shall bury your mother.” I remained silent as I held back my
tears. However, my brother haltingly expressed his hope that she might not die
in a strange country but in her own land, since her end would be happier there.
When she heard this, her face was filled with anxiety, and she reproached him
with a glance because he had entertained such earthly thoughts. Then she looked
at me and spoke: “Look what he is saying.” Thereupon she said to both of us,
“Bury my body wherever you will; let not care of it cause you any concern. One
thing only I ask you, that you remember me at the altar of the Lord wherever
you may be.” Once our mother had expressed this desire as best she could, she
fell silent as the pain of her illness increased. – from the Confessions of Saint Augustine
MLA Citation
“Saint Monica“. CatholicSaints.Info. 16 April
2021. Web. 27 August 2021. <https://catholicsaints.info/saint-monica/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-monica/
St. Monica
Widow;
born of Christian parents at
Tagaste, North Africa, in 333; died at Ostia,
nearRome,
in 387.
We are told but little of her childhood. She
was married early in life to Patritius who held
an official position in Tagaste.
He was a pagan,
though like so many at that period, hisreligion was no more than a name;
his temper was violent and he appears to have been of
dissolute habits.
Consequently Monica's married life was far from being
a happy one,
more especially as Patritius's mother seems to have been of a like disposition
with himself. There was of course a gulf between husband and wife; her almsdeeds and
herhabits of prayer annoyed
him, but it is said that he always held her in a sort of reverence. Monica was
not the only matron of Tagaste whose married life was
unhappy, but, by her sweetness and patience, she was able to exercise a
veritable apostolate amongst the wives and mothers of her native town;
they knew that
she suffered as they did, and her words and example had a proportionate effect.
Three children were born of this marriage, Augustine the
eldest, Navigius the second, and a daughter, Perpetua. Monica
had been unable to secure baptism for
her children, and her grief was great when Augustine fell
ill; in her distress she besought Patritius to allow him to be baptized;
he agreed, but on the boy's recovery withdrew his consent.
All Monica'sanxiety now centred in Augustine;
he was wayward and, as he himself tells us, lazy. He was sent to Madaura to school and
Monica seems to have literally wrestled with God for
the soul of
her son. A great consolation was vouchsafed her —
in compensation perhaps for all that she was to experience
through Augustine — Patritius became
a Christian.
Meanwhile, Augustine had
been sent to Carthage,
to prosecute his studies, and here he fell into grievous sin. Patritius died
very shortly after his reception into the Church and
Monica resolved not to marry again. At Carthage Augustine had
become a Manichean and
when on his return home he ventilated certain heretical propositions
she drove him away from her table, but a strange vision which
she had urged her to recall him. It was at this time that she went to see a
certain holy bishop,
whose name is not given, but who consoled her with the now famous words,
"the child of those tears shall never perish." There is no more
pathetic story in the annals of the Saints than that of Monica
pursuing her wayward son to Rome,
wither he had gone by stealth; when she arrived he had already gone to Milan,
but she followed him. Here she found St.
Ambrose and through him she ultimately had the joy of
seeing Augustine yield,
after seventeen years of resistance. Mother and son spent six months
of true peace
at Cassiacum, after which timeAugustine was baptized in
the church of St. John the Baptist at Milan. Africa claimed
them however, and they set out on their journey, stopping
at Cività Vecchia and at Ostia.
Here death overtook Monica and the finest pages of his "Confessions"
were penned as the result of the emotion Augustine then
experienced.
St. Monica was buried at Ostia,
and at first seems to have been almost forgotten, though her body was removed
during the sixth century to a hidden crypt in
the church of St. Aureus. About the thirteenth century, however, the
cult of St. Monica began to spread and a feast in
her honour was
kept on 4 May. In 1430 Martin
V ordered the relics to
be brought to Rome.
Many miracles occurred
on the way, and the cultus of St. Monica was definitely established. Later
the Archbishop of Rouen, Cardinal d'Estouteville,
built achurch at Rome in honour of St.
Augustine and deposited the relics of St.
Monica in achapel to
the left of the high
altar. The Office of St.
Monica however does not seem to have found a place in the Roman
Breviary before the sixteenth century.
In 1850 there was established at Notre
Dame de Sion at Paris an Association of Christianmothers
under the patronage of St. Monica; its object was mutual prayer for
sons and husbands who had gone astray. This Association was in 1856
raised to the rank of anarchconfraternity and
spread rapidly over all the Catholic world,
branches being established in Dublin, London, Liverpool, Sydney,
and Buenos
Aires. Eugenius
IV had established a similar Confraternity long before.
Sources
ST. AUGUSTINE, Confession, IX, reprinted in
SURIUS. GUALTERUS, Canon Regular of Ostia, who was especially charged with
the work of removing the relics from Ostia by Martin V, wrote a life of the
saint with an account of the translation. He appended to the life a letter which
used to be attributed to St. Augustine but which is undoubtedly spurious; it
purports to be written to his sister Perpetua and describes their mother's
death. The BOLLANDISTS decide for the contemporary character of the letter
whilst denying it to St. Augustine. BARONIUS, Ann. Eccl., ad an. 389;
BOUGAUD, Histoire de S. Monique.
Pope, Hugh. "St. Monica." The
Catholic Encyclopedia. Vol. 10. New York: Robert Appleton
Company, 1911. 3 May
2015<http://www.newadvent.org/cathen/10482a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Paul T. Crowley. In Memoriam, Mrs. Margaret Crowley &
Mrs. Margaret Kenworthy.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October
1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/10482a.htm
Francesco Botticini (1446–1498). Saint
Monica, vers 1450, Basilica of the Holy Spirit
SAINT MONICA,
WIDOW—332-387
Feast: May 4
Our knowledge of Monica
comes almost entirely from the writings of her much-loved son, the great Doctor
of the Church, St. Augustine of Hippo. His relationship with his mother was a
close one, especially during Monica's last years. In Book IX of St.
Augustine's he gives us many details of her life, and expresses his gratitude
for her devotion in moving terms. Monica was born about the year 332 in
Tagaste, North Africa, of a Christian family of some substance. We are given
one episode of her childhood which suggests a possible origin for her firmness
of will. She was sometimes sent down to the cellar to draw wine for the family,
and fell into the habit of taking secret sips. She developed such a passion for
wine that before long she was drinking great draughts of it whenever
opportunity offered. One day a family slave who had been spying on the little
girl denounced her as a wine-bibber, and Monica, covered with shame, gave up
the habit. Soon afterwards she was baptized, and thenceforth seems to have led
a life of irreproachable virtue.
As soon as Monica had
reached marriageable age, her parents found a husband for her, the pagan
Patricius. He was a man of violent temper and their home could scarcely have
been a happy one. Monica endured his outbursts with the utmost patience,
although he was critical of Christians and their practices. The daily example
of her gentleness and kindness finally had its rewards, and a year before his
death, which occurred when Augustine was seventeen, Patricius accepted his
wife's faith. Monica and Patricius had three children, Navigius, who seems to
have been an exemplary son, Augustine, and Perpetua, a daughter, who became a
religious. Augustine, the more brilliant of the sons, was sent to Carthage, so
that he might develop his talents and become a man of culture. He took to
learning naturally but he also spent time in youthful carousing. This caused
his mother great anguish, and when he returned to Tagaste, she disapproved so
strongly both of his loose living and of his espousal of the popular heresy of
Manichaeism that she refused at first to allow him to live at home. She
relented only after having seen a vision. One day as she was weeping over his
behavior, a figure appeared and asked her the cause of her grief. She answered,
and a voice issued from the mysterious figure, telling her to dry her tears;
then she heard the words, "Your son is with you." Monica related this
story to Augustine, and he replied that they might easily be together if she
gave up her faith, for that was the main obstacle keeping them apart. Quickly
she retorted, "He did not say I was with you: he said that you were with
me." Augustine was impressed by the quick answer and never forgot it.
Although his conversion was not to take place for nine long years, Monica did
not lose faith. She continually fasted, prayed, and wept on his behalf. She
implored the local bishop for help in winning him over, and he counseled her to
be patient, saying, "God's time will come." Monica persisted in
importuning him, and the bishop uttered the words which have often been quoted:
"Go now, I beg you; it is not possible that the son of so many tears
should perish."
Augustine was twenty-nine
and a successful teacher when he decided to go to Rome. Monica opposed the
move, fearing that his conversion would be indefinitely postponed. Her son went
on with his plan, and set off with his young mistress and little son Adeodatus
for the seaport. His mother followed him there, and when he saw that she
intended to accompany him, he outwitted her by a deception as to the time of
sailing. He embarked while she was spending the night praying in a church.
Although this grieved her deeply, Monica was still not discouraged about her
wayward son, for she continued on to Rome. The ship on which she took passage
was tossed about by a storm, and she cheered those on board by her serene
confidence in God's mercy. On reaching Rome, Monica learned that her son had
gone to Milan. There he had come under the influence of the great Bishop
Ambrose. When his mother finally found him in the northern city, he had given
up Manichaeism, although he was not yet a Christian. Monica's friendship with
Ambrose is worth touching upon. She apparently made a friend of this eminent
churchman and he entertained the highest opinion of her. Here in Milan, as at
home in North Africa, Monica was foremost among the women in all charitable
works, and also in her devotions. The bishop, however, persuaded her to give up
some of the customs practiced by the Christians of her homeland, for they were
derived from ancient pagan rites; carrying food and wine to the tombs of the
martyrs was one of the customs which Monica now relinquished.
The joyous day of
Augustine's conversion, which will be fully described in the life of that
saint, came at last. For some time his mother had been trying to end her son's
illicit relationship of so many years' standing. She hoped to find a suitable
bride for him, but after his mistress went back to Africa Augustine informed
her that he would now adopt a celibate life and devote himself to God's
service. The give us glimpses of the period of preparation preceding his
baptism. The time was passed in the house of a friend, where a close-knit
group, consisting of his mother, brother, Adeodatus, and a few companions
occupied themselves with discussions of religion and philosophy. At Easter,
when Bishop Ambrose baptized Augustine, his mother's cup was full to overflowing.
Augustine and the members
of his family now set out for their return to Tagaste. At the port of Ostia,
Monica fell ill. She knew that her work had been accomplished and that life
would soon be over. Her exaltation of spirit was such that her sons were
unaware of the approach of death. As Monica's strength failed, she said to
Augustine: "I do not know what there is left for me to do or why I am
still here, all my hopes in this world being now fulfilled. All I wished for
was that I might see you a Catholic and a child of Heaven. God granted me even
more than this in making you despise earthly felicity and consecrate yourself
to His service." Shortly afterwards they asked her if she did not fear to
die so far from home, for she had earlier expressed a desire to be buried
beside her husband in Tagaste. Now, with beautiful simplicity, she replied,
"Nothing is far from God," and indicated that she was content to be
buried where she died. Monica's death plunged her children into the deepest grief,
and Augustine, "the son of so many tears," in the implores his
readers' prayers for his parents. It is the prayers of Monica herself that have
been invoked by generations of the faithful who honor her as a special
patroness of married women and as an example for Christian motherhood. Her
relics are alleged to have been transferred from Ostia to Rome, to rest in the
church of San Agostino. Her emblems are a girdle and tears.
Saint Monica, Widow.
Celebration of Feast Day is May 4.
Taken from "Lives of
Saints", Published by John J. Crawley & Co., Inc.
Provided Courtesy of: Eternal Word Television Network, 5817 Old Leeds Road,
Irondale, AL 35210
SOURCE : http://www.ewtn.com/library/MARY/MONICA.htm
Autel et tombeau de sainte Monique, église Saint Augustin du Campo Marzio, Rome
Saint Monica
St. Monica was born in
332 to Christian parents in present day Algeria to Christian parents and
married at the age 13 or 14 to an older man named Patricius, who was neither
wealthy nor Christian. He has also been described as an ill tempered man who
was unfaithful to her. In addition, she had to deal with a live-in
mother-in-law who was constantly criticizing her. She sought refuge in God
through an intimate prayer life and in her three children: Augustine, Navigius,
and Perpetua. (It is believed that two other children died in infancy.) In
answer to her constant prayers, both her mother-in-law and her husband
Patricius converted to Christianity. Monica had been praying for the two of
them for 20 years. Patricius died the following year.
At the time of his father’s
death, Augustine was 17 and a student in Carthage. Augustine kept bad company
and was immersed in “a cauldron of illicit loves.” He took a Carthaginian woman
as his mistress and lived with her for fifteen years. Monica prayed constantly
for his faith, but the faith he adopted was as a Manichean. For a while, Monica
banned him from her house. In her sorrow a certain bishop consoled her: “Don’t
worry, it is impossible that a son of so many tears should be lost.” Then one
night she had a vision that assured her Augustine would return to the faith.
From that time on she stayed close to her son, praying and fasting for him.
When he was 29, Augustine
left North Africa for a teaching position in Italy and Monica tried to follow
him, but he was determined to go alone, so he tricked her into believing that
he was only visiting the port to say goodbye to a friend, when he was actually
leaving. Monica followed him anyway and found him seriously depressed and tried
to arrange a wealthy marriage for him. The faithful mistress had left their son
with him and had returned to Carthage. Augustine took another mistress and then
became engaged to wealthy young woman, whom he later abandoned when he decided
to take a vow of celibacy. Augustine had met Ambrose, the archbishop of Milan,
and was influenced greatly by him.
For a while, Monica lived
with Augustine and her grandson in a country cottage in Milan, where where they
lived in community with friends and his brother, Navigus and she served as the
housekeeper. Here she found St. Ambrose, who became her spiritual director, and
through him, she ultimately had the joy of seeing Augustine convert to
Christianity, after seventeen years of resistance. Augustine was baptized by
Ambrose in 387 in the church of St. John the Baptist at Milan.
Augustine tired of
teaching and resolved to return to North Africa. The family set out on their
journey, stopping at Cività Vecchia and then at Ostia. Here Monica died in
peace and the finest pages of Augustine’s “Confessions” were penned as the
result of the emotion he then experienced.
St. Monica is the patron
of abuse victims, alcoholics, alcoholism, Bevilacqua, Italy, difficult
marriages, disappointing children, homemakers, housewives, Mabini, Bohol,
Philippines, married women, mothers, victims of adultery, victims of
unfaithfulness, victims of verbal abuse, widows, wives.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/monica/
St. Ulrich am Pillersee parish church - Baroque fresco ( 1749 ) by Simon Benedikt Faistenberger: Virgin Mary gives a black penitence belt to Saint Augustine and his mother Saint Monica. At the bottom, with this belt Saint Nicholas of Tolentino is freeing poor souls from the purgatory
MAY 4TH.—ST. MONICA
MONICA, the mother of St.
Augustine, was born in 332. After a girlhood of singular innocence and piety,
she was given in marriage to Patritius, a pagan. She at once devoted herself to
his conversion, praying for him always, and winning his reverence and love by
the holiness of her life and her affectionate forbearance. She was rewarded by
seeing him baptized a year before his death. When her son Augustine went astray
in faith and manners, her prayers and tears were incessant. She was once very
urgent with a learned bishop that he would talk to her son in order to bring
him to a better mind, but he declined, despairing of success with one at once
so able and so headstrong. However, on witnessing her prayers and tears, he
bade her be of good courage; for it might not be that the child of those tears
should perish. By going to Italy, Augustine could for a time free himself from
his mother’s importunities; but he could not escape from her prayers, which
encompassed him like the providence of God. She followed him to Italy, and
there by his marvellous conversion her sorrow was turned into joy. At Ostia, on
their homeward journey, as Augustine and his mother sat at a window conversing
of the life of the blessed, she turned to him and said, "Son, there is nothing
now I care for in this life. What I shall now do or why I am here, I know not.
The one reason I had for wishing to linger in this life a little longer was
that I might see you a Catholic Christian before I died. This has God granted
me superabundantly in seeing you reject earthly happiness to become His
servant. What do I here?" A few days afterwards, she had an attack of
fever, and died in the year 387.
REFLECTION.—It is
impossible to set any bounds to what persevering prayer may do. It gives man a
share in the Divine Omnipotence. St. Augustine’s soul lay bound in the chains
of heresy and impurity, both of which had by long habit grown inveterate. They
were broken by his mother’s prayers.
SAINT MONICA, PRAY FOR
US!
SOURCE : http://jesus-passion.com/Saint_Monica.htm
Pietro Maggi, Apparizione dell'angelo a Santa Monica (madre di Sant'Agostino) [1714].
Dipinto
nella "Cappella di sant'Agostino" nel transetto destro della chiesa
di san Marco a Milano.
Foto di Giovanni Dall'Orto, 14-4-2007
Saint Monica
Monica was born in
Tagaste, present day Algeria, in 331, to a deeply Christian family of some
means. She was given in marriage to Patricius, a pagan, who was a small
land-owner. Together they had three children, Augustine, Navigius, and a
daughter whose name is not known to us. Strong of character as well as of
faith, she sought to guide her family in their human and Christian development
most of all by her own example and prayer but, when necessary, also by her
persuasive words and diligent actions. Thus she brought her husband to discover
the beauty of the Catholic faith, as well as the son of her many tears,
Augustine. Monica figures significantly in Augustine's journey all the way
through to his eventual conversion, and is remembered in history - according to
his own words - as the mother "who brought me to birth, both in her flesh,
so that I was born into this temporal light, and in her heart, that I might be
born into eternal light" (Conf. 8, 17). Her great joy was to witness the
baptism of Augustine, after his long and restless journey to the faith of the
Church, by Bishop Ambrose in Milan in 387. Some months later, as mother and
son, together with Augustine's own son and a small group of friends were making
their way back to North Africa to begin living a monastic life, Monica died at
Ostia while awaiting the ship. There she was buried and in time the site of her
burial was lost. Later, however, it was rediscovered and her remains were
transferred to the Basilica of Saint Augustine in Rome where they are now
venerated.
Monica is that wise and
prudent woman about whom Scripture speaks, not afraid to live her faith openly
nor to share it with others. It would not be fair to characterize her, however,
as an over-bearing and meddling woman. Just as she knew how to win the heart of
her husband through silence and patience, she learned how to touch that of her
son through her words and persistent attention.
SOURCE : http://augustinians.net/index.php?page=monica_en
Janet McKenzie. Santa. Monica
St. Monica: Patron of
Troubled Families
Today we are celebrating
the feast day of one of the great women saints, St. Monica, who is also the
mother of St. Augustine. I've had occasion to think about St. Monica a lot over
the last year, largely because in the Renovacion, we get a lot of requests for
prayers from parents with children who are rebellious and difficult. It has
occured to me that St. Monica is the perfect saint to intercede for these
troubled families.
Artist Janet McKenzie
painted St. Monica as a strong African mother and Dr. Katie Geneva Cannon, the
first African-American woman to be ordained in the United Presbyterian Church
and professor of Christian Ethics at Union Presbyterian Seminary in Richmond,
Virginia, in reflecting on this painting, talks about how much St. Monica
reminds her of all the strong African American women who have prayed and worked
tirelessly to save the bodies and souls of their children and their race
("The Inspiration of St. Monica" in Holiness and the Feminine
Spirit: the Art of Janet McKenzie, Orbis, 2009). But one could equally think of
the strong Latina mothers who have tried to keep their children in school, in
church, and out of the pandillas.
St. Monica was born in
333 in Tagaste in North Africa. She married Patricius, who was not Christian
and was frequently unfaithful and abusive towards her but later converted to
Christianity under her influence and was baptized. The couple had three
children: Augustine, Navigius and Perpetua.
From St. Augustine’s
writings, we learn that, though he eventually became one of the great saints
and doctors of the Catholic Church, he led a dissolute life as a young man,
which greatly troubled St. Monica. She prayed for her son’s conversion but his
behavior worsened steadily. He joined the Manicheans, a heretical sect, and remained
with them for nine years, during which St. Monica refused to have anything to
do with him. Her prayers for him, however, did not cease and she was comforted
by a dream which reassured her that her son would return to the faith.
"Your son is with you," she heard. She told St. Augustine about this
dream. He responded that they could easily be together if she gave up her
faith. St. Monica retorted, "He didn’t say that I was with you. He said
that you were with me!"
In 383, St. Augustine
went to Italy with his female companion of many years and their son. St. Monica
tried to accompany them but St. Augustine eluded her at Carthage. When she
eventually arrived in Rome, he had already left for Milan where she followed
him and was befriended by the bishop of the city, St. Ambrose. There, under the
bishop’s guidance, St. Monica’s spiritual life and her charitable acts grew.
St. Ambrose also influenced St. Augustine. Inspired by the bishop and
increasingly impressed by his mother, St. Augustine gave up Manicheism and
separated from his partner. He retired to a county house with his mother, his
son and several friends. There he converted to Christianity and, on Easter Eve
in 387, St. Augustine was baptized in Milan by St. Ambrose. St. Augustine later
said to God about St. Monica, his mother: "She saw that You had granted
her much more than she had asked for in her tears, prayers, plaints and
lamenting." That same year, St. Augustine decided to return to Africa and
St. Monica left with him, but she passed away during the journey, dying at
Ostia in Italy.
Today, the Association of
Christian Mothers “Saint Monica”, founded in Spain in 1987 but active in around
10 countries with over 12,000 mothers, continues St. Monica's work of
interceding for wayward children. The mothers pray for both their own children
and those of other mothers who have abandoned the faith. Like St. Monica and
all of our valiant mothers, they will never give up on our young people.
Prayer to St. Monica
Dear St. Monica,
troubled wife and mother,
many sorrows pierced your
heart during your lifetime.
Yet, you never despaired
or lost faith.
With confidence,
persistence, and profound faith,
you prayed daily for the
conversion
of your beloved husband,
Patricius,
and your beloved son,
Augustine;
your prayers were
answered.
Grant me that same
fortitude, patience,
and trust in the Lord.
Intercede for me, dear
St. Monica,
that God may favorably
hear my plea for
[Mention name(s) here]
and grant me the grace to
accept His Will in all things,
through Jesus Christ, our
Lord,
in the unity of the Holy
Spirit,
one God, forever and
ever.
Amen.
Oración a Santa Mónica
A ti recurro por ayuda e
instrucciones, Santa Mónica, maravillosa ejemplo de firme oración por los
niños. En tus amorosos brazos yo deposito mi hijo(a) [mencionar aquí los
nombres], para que por medio de tu poderosa intercesión puedan alcanzar una
genuina conversión a Cristo Nuestro Señor. A ti también apelo, madre de las
madres, para que pidas a nuestro Señor me conceda el mismo espíritu de oración
incesante que a ti te concedió. Todo esto te lo pido por medio del mismo Cristo
Nuestro Señor. Amén.
SOURCE : http://iglesiadescalza.blogspot.ca/2010/08/st-monica-patron-of-troubled-families.html
Monica, Matron (RM)
Born at Tagaste or Carthage, North Africa, in 331-2; died at Ostia, Italy, in
387. Monica, the eldest of three children of Christian parents, was reared by a
family retained, who led her charges in a strict life. According to one story,
the servant never allowed them to drink between meals because, "It is water
you want now, but when you become mistresses of your own cellar, you will want
wine--not water--and the habit will remain with you. Nevertheless, when as a
young girl she was given the duty of drawing wine for the family, she ignored
the maxim and indulged in wine until the day an angry servant caught her drunk
and called her a "winebibber." From that day she made a vow (that she
kept) that she would never drink anything but water.
She married the pagan
Patricius who had an uncontrollable temper. Her mother-in-law, also a pagan,
usually sided with Patricius and told false tells to the servants about Monica,
who met all their insults with silence. Although he felt some contempt for her
devoutness and generosity to the poor, he respected her. Her silence would
overcome her husband's wrath. He never physically abused her, despite his
explosive temper, and when other women showed her bruises received at the hands
of their husbands, Monica told them that their tongues brought the treatment
upon them.
Over time her meekness,
humility and prayers transformed Patricius, who became a catechumen, and her
mother-in-law. The formerly formal relationship of the couple developed into a
warm, spiritual devotion. He died a happy death soon after his baptism in 370.
The marriage produced
three children that lived: Augustine, Navigius, and Perpetua. Her eldest, Saint
Augustine, was born in 354. He was inscribed as a catechumen in infancy, but
was not baptized. He was gifted with a mother who spoke often of God's love and
her faith.
When widowed about 371,
at the age of 40, Monica vowed to belong wholly to God, renounced all worldly
pleasures, and ministered to the poor and orphaned while still fulfilling her
maternal duties, especially the conversion of her wayward son.
The family was relatively
poor, but a rich citizen of Tagaste met Augustine's educational expenses at the
university in Carthage. Monica hoped studying philosophy and science would bring
back her wayward son to God, but she did not realize Carthage was a seething
mass of iniquity.
Augustine had a 15-year,
faithful common-law marriage and a son named Adeodatus or "given by
God." In Carthage, he joined the heretical Manichees and persuaded others
to follow suit. The Manichean doctrine that bodily actions had no moral
significance brought relief to Augustine's troubled soul. He returned to
Tagaste for his vacation and Monica threw him out. When Monica heard that
Augustine had become a Manichean and was living a dissolute life, she refused
to allow him to live in her home. He was not to return until he had renounced
his errors and submitted to the truth. Unlike many modern minds, Monica refused
to allow her son's life to be devastated by a vain deceit.
Then she had a vision in
which she seemed to be standing on a wooden beam, despairing of his fall, when
a shining being asked her the reason for her lamentation. She answered and he
told her to stop crying. Looking toward the spot he indicated, she saw
Augustine standing of the beam next to her. She repeated the vision to her son,
and he replied playfully that they might easily be together if Monica renounced
her faith.
After completing his
studies, Augustine opened a school of oratory in Carthage and instructed his
disciples in the principles of Manicheism. In doing so, he discovered that the
Manicheans were more adept in attacking Catholicism than in establishing the
truth of their own theories. And his new religion was incapable of relieving
his grief at the death of a close friend.
Augustine tells us that
Monica shed "more tears for my spiritual death than other mothers shed for
the bodily death of a son." Monica kept praying for her son's conversion
for 17 years. To add power to her prayers, she fasted, making Holy Communion
her daily food and she was often favored with the grace of ecstasy. An unnamed
bishop comforted her that her son was young and stubborn, but that God's time
would come because "The son of so many tears cannot possibly be
lost."
At the age of 29,
Augustine finally tired of the frivolity of Carthage, moved to Rome to teach
rhetoric. Monica was determined to accompany him, but he tricked her and sailed
alone. Soon after his arrival he became deathly ill. He recovered and opened
his school. Monica fretted because of the tone of his letters and the reputed
vice of Rome, so she followed him after selling her few remaining possessions.
In the meantime, Saint Symmachus offered Augustine a chair in rhetoric in
Milan, after he won a competition. When she arrived in Rome, he had already
left, but she hurried on to Milan.
Upon arrival in Milan,
Augustine had paid a courtesy visit to Bishop Saint Ambrose, to whom he felt
attraction of a kindred spirit. Augustine came to love the bishop as a father
and went every Sunday to hear Ambrose as an orator as he preached. At the age
of 30, Augustine began to see the folly of Manicheism and its gross
misrepresentation of the Church, but he still did not believe. When Monica
arrived in Milan, her first visit was also to Ambrose and they understood one
another at once. She became his faithful disciple and Ambrose's "heart
warmed to Monica because of her truly pious way of life, her zeal in good
works, and her faithfulness in worship. Often when he saw [Augustine] he would
break out in praise of her, congratulating [the son] on having such a
mother." And Augustine wryly notes: "He little knew what sort of a
son she had."
Monica turned to Ambrose
for spiritual direction, especially in regards to practice. In response to one
of her questions on fasting, he gave the famous response: "When I am here,
I do not fast on Saturday, but I fast when I am in Rome; do the same, and
always follow the custom and discipline of the Church as it is observed in the
particular locality in which you find yourself."
Monica and Augustine
began to attend Mass together and to discuss the bishop's sermons afterwards.
Monica had deeply studied philosophy and theology so that she might be able to
deal intelligently with Augustine's difficulties. He began to realize how many
things he believed that he could not prove, but accepted on the testimony of
others. And so Augustine fulfilled the maxim that "conversions are rarely
brought about though an immediate influx of divine grace, but through the
agency of events and persons." Saint Monica used every possible wile to
bring her son into contact with the bishop.
Augustine had reached a
critical point, he must choose God or his mistress. Ever the meddlesome mother,
Monica arranged a marriage for him but had to leave him to his decision. She
began her penitential discipline in a convent.
Meanwhile Augustine
attracted a group of friends in Milan with whom he daily read and discussed the
Scriptures. An old priest, Saint Simplicianus, told him of the courageous
conversion of old Victorinus, whose translation of Plato he had been reading
and convicted Augustine of his cowardice. Pontitianus told him of the life of
Saint Antony the Hermit and of how two courtiers had been converted by reading
his story.
Immediately after
Augustine finally recognized the darkness of his soul, his eyes fell upon
Paul's epistle, "Put ye on the Lord Jesus Christ, and make not provision
for the flesh and the concupiscence thereof." Saint Alypius, his friend,
too opened the book and read, "He that is weak in faith take unto
you."
Augustine went at once to
Monica and told her what had happened. Her agony was ended! He attributed his
conversion primarily to her. When his instruction was over, he was baptized by
Ambrose on Holy Saturday, 387.
Monica's faith purchased
for the Catholic Church its keenest philosopher, most comprehensive theologian,
most persuasive apologist, and most far-seeing moralist, a wise administrator,
a powerful preacher, and a penetrating mystic. Countless now live under the
Augustinian rule.
Four years after their
arrival in Milan, during a stop at Ostia en route back to Tagaste, Monica told
her son: "What I am still to do, or why I still linger in this world, I do
not know. There was one reason, one alone, for which I wish to tarry a little
longer: that I might see you a Catholic Christian before I die. God has granted
me this boon, and more, for I see you his servant, spurning all earthly
happiness. What is left for me to do in this life?" Saint Monica died
about two weeks later at the age of 56, Augustine was then 33.
Saint Monica's relics are
enshrined at Saint Augustine's Church in Rome near the Piazza Navona; other
relics are at Arrouaise (Benedictines, Bentley, Delaney, S. Delany, White).
In art, Saint Monica is
portrayed in widow's reeds or a nun's habit in scenes with her son Augustine.
She might also be shown: (1) enthroned with a book among Augustinian nuns; (2)
kneeling with Augustine with an angel over them as she holds a scarf,
handkerchief, or book in her hand; (3) praying before an altar with Augustine;
(4) saying farewell to him as he departs by ship; (5) holding a tablet engraved
with IHS (Roeder); or (6) receiving a monstrance from an angel (White). In this
15th-century Flemish painting, Saint Monica is shown with the Madonna and
Child, and Saints Augustine, John the Baptist, and Nicholas of Tolentino.
She is venerated at Ostia
(near Rome), Italy, and in all Augustinian houses (Roeder). She is the patron
saint of married women and mothers (White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0827.shtml
Pietro Maggi, The Angel appears to Saint Monica [1714].
Painting
in Saint Augustine chapel, in the right hand transept of san Marco church in Milan (Italy).
Picture
by Giovanni Dall'Orto, April 14 2007
Little Lives of the Great Saints –
Saint Monica, Mother of the Great Saint Augustine
Article
Died A.D. 387.
Monica, whose name
is one of the glories of the Church in the fourth century was born in Numidia,
in the year 332.
A She belonged to a good Catholic family. From her
early life we may learn the power of habit, and the golden value of prudence
and temperance. The promising
girl by degrees contracted a liking for wine, as she took a sip now and then
when sent to the cellar by her mother to draw some for the use of the family.
Though this sipping became habitual, it never grew
excessive. It is not hard to see, however, where it might have terminated had
not God mercifully checked Monica. A servant-maid was His instrument. One day a
curious glance into the cellar revealed her young mistress in the act of
drinking. It was not forgotten; and some time after, on words arising between
them, the servant taunted Monica by calling her a “wine-bibber.” This pointed
rebuke acted like the lancet in a happy surgical operation. The future Saint reflected, prayed, and was cured for
ever.
Not long after this moral change Monica received
baptism, and henceforth her life was that of a true Christian. On reaching the
age of womanhood her parents gave her in marriage to a citizen of Tagaste named
Patricius, a man of honor, but, unhappily, a heathen. Here was a new field of labor.
Monica served her husband with matchless amiability, and toiled to gain him to
God. But it was, in
truth, a tedious and most difficult undertaking.
As a pagan, Patricius was the slave of vices both
nameless and countless. Monica’s chief argument to reclaim him was the sanctity
of her own conduct, backed by those kind, affectionate manners which could not
fail to inspire his love, respect, and esteem She bore all his sallies of
passion with angelic patience. He was a man of hasty and violent temper, but
his prudent wife never annoyed him by the least word or action while she saw
him in anger. When, however, the
fit was over and Patricius was calm and sensible, she gave him her reasons in a
way that was both gentle and impressive.
When Monica saw other women bearing only too visible
marks of the anger of their husbands, and heard them bitterly blaming their
rough tempers and vicious lives, she would simply reply: “Rather lay the blame
on yourselves and your tongues.” It was a truth well said, and her own example
was a convincing proof. In spite of the unhappy fact that Patricius was a man
who often foolishly flew into a towering passion, yet he never forgot the
sacred respect due to his wife’s person. The storm lasted but a moment And thus Monica, by silence
and kindly tact, always had her home lighted up with the blessed sunshine of
peace.
This illustrious lady had also the happy gift of
making peace among quarrelling neighbors – often a very thankless task. On such occasions she spoke with a force, prudence,
and tender charity that was truly wonderful.
It was her great delight to serve the poor. She
assisted daily at Mass, and studied to imitate the actions of the Saints. But she never allowed any exercise of piety to stand
in the way of the most careful attention in watching over the education of her
children, in which, however, Almighty God gave her numberless occasions of
merit and suffering – particularly in Augustine – that He might in the end more
amply crown her holy toil.
Augustine was born in 354. As he grew up Monica was
unceasing in her cares to plant the seed of virtue in his young soul. Still,
she was, perhaps, immoderately fond to see him excel in learning, but she
flattered herself that he might one day make a good use of it in promoting the
honor and glory of God. Her
husband desired the same thing, but merely that his son might one day raise
himself in the world.
One of the happy fruits of Monica’s patience and
prayers was the conversion of Patricius. Henceforth he became pure in his life
and faithful to the duties of a good Christian. He died in 371 – a year after
his baptism
Augustine, who was then seventeen years of age, was
pursuing his studies at Carthage, where, unhappily, he was led astray by the
Manichees and joined those vain heretics. His mother was informed of the
misfortune, and her grief was inexpressible. Augustine had lost the precious
treasure of faith, and to Monica the news was more heartrending than if he were
laid in the silent tomb. So
deep was her indignation that she would neither suffer him to eat at her table,
nor even to live under the same roof with her.
“Thou hast heard
her vows,” exclaims Saint Augustine in after-years, addressing himself to God,
“and Thou hast not despised her tears; for she shed torrents in Thy presence –
in all places where she offered her prayers to Thee.”
Nor were the prayers of the saintly woman unheard. An
angel appeared to her in a dream and told her to wipe away her tears, adding:
“Your son is with you.” She was comforted. She told this dream to Augustine,
but he ventured to infer that she would come over to his sentiments in matters
of religion. “No,” she said with energy, “it was not told me that I was with
you, but that vow were with me.” Such a pointed answer made a great impression
on Augustine, as he afterwards acknowledged. This happened in the year 377, and Monica again
permitted her son to eat and live in her own dwelling.
Almost nine years, however, passed away before
Augustine’s conversion; and during all this time Monica appealed to Heaven with
sighs and tears and prayers. Once she engaged a learned prelate to speak to
him. “The heart of the youth,” said he, “is yet too indocile; but God’s time
will come.” On another occasion she urged him with renewed earnestness. “Go,”
answered the good old bishop, “continue to do as you do. It is impossible that
a child of such tears should perish.” Monica went home, bearing these words in her mind as a message from
heaven.
When Augustine was twenty-nine years of age, he
resolved on going to Rome to teach rhetoric. His mother opposed such a design,
fearing it might delay his conversion. She even followed him to the sea-side,
determined either to bring him back or to accompany him to Italy. He pretended, however, that he had no intention of
going; but one night, while his mother was praying in a chapel, he secretly
boarded a vessel bound for Europe.
“I deceived her with a lie,” writes Saint Augustine,
“while she was weeping and praying for me; and what did she ask of Thee, my
God, but that Thou wouldst not suffer me to sail away! But Thou graciously heard her main desire – that I
might be engaged in Thy service – and refused to grant what she asked then, in
order to give what she always asked!”
Next morning, on finding that her son had sailed,
Monica’s grief was boundless. “God,”
says Butler, “by this extreme affliction would punish her too human tenderness;
and His wisdom suffered her son to be carried by his passions to a place where
He had decreed to heal them.
This devoted mother followed her gifted but erring
son, and found him at Milan, the city of the great Saint Ambrose, where she
learned from his own lips that he was no longer a heretic. She now redoubled
her tears and prayers for Augustine’s thorough conversion, which she had the
joy to witness in the summer of 386. He was baptized at the following Easter, with several of his friends.
“My son,” said the illustrious Monica, “there is now
nothing in this life that affords me any delight. What have I to do here any
longer, or why I am here, I know not. All my hopes in this world are at an end.
The only thing for which I desired to live was that I might see you a Catholic
and a child of Heaven. God has done much more. I see you now despising; all
earthly felicity and entirely devoting yourself to His service. Then what
further business have I here?”
Soon after the Saint and her converted son set out for
Africa; but on the road the great woman was seized with a fever. A friend asked
her if she was not afraid of being buried so far away from her own country.
“Nothing is far from God,” she replied. “Nor need I fear that he will not find my body to
raise it with the rest.”
On reaching the port of Ostia, where they were to
embark, she said to her two sons: “You will bury your mother here.” Augustine was silent; but Navigus expressed a wish
that she might not die in a foreign land.
“Lay this body anywhere,” she said. “Be not concerned
about that. The only thing I
ask of you both is – remember me at the altar of God wheresoever you are.”
She grew weaker, and soon the beautiful spirit winged
its flight to that happy abode where tears and sorrow and suffering are
unknown. Saint Augustine, who was then thirty-three years of age, closed her
eyes – those loving eyes which were so often raised to heaven, so often drowned
in the floods of bitter tears that gushed forth for his conversion. And thus died the dear Saint Monica, model of all good
mothers, at the age of fifty-six, in the year 387.
MLA Citation
John O’Kane Murray, M.A., M.D. “Saint Monica, Mother
of the Great Saint Augustine”. Little Lives of the
Great Saints, 1879. CatholicSaints.Info.
24 September 2018. Web. 27 August 2020.
<https://catholicsaints.info/little-lives-of-the-great-saints-saint-monica-mother-of-the-great-saint-augustine/>
Mothers of History – Saint Monica
Most of us think of Saint Monica in association with her son, the great Saint Augustine.
This is understandable for two reasons. We are familiar with the famous painting of the parting of Monica and Augustine at Ostia. Familiar, too, are the now famous words of an unknown bishop to Saint Monica: ‘The child of such tears will never perish.’ We are introduced, as it were, to Saint Monica sorrowing.
Sorrow played a big part in the life of Saint Monica; the sorrow of a loving wife for a harsh spouse and a devoted mother to a wayward son. Life was not kind to Saint Monica. Her husband, Patritius, was a pagan. Though naturally generous and kind hearted, Patritius was a harsh and unfaithful husband. His mother and servants took their cue from him in their treatment of his young wife. Monica bore her difficulties with patient cheerfulness and. her conduct profoundly influenced Patritius, finally bringing him to the gift of faith after twenty years of married life.
Wife beating was common among the pagans and Monica’s neighbours marvelled that not once did Patritius strike his wife.
Saint Augustine himself tells us of his mother in his writings: ‘She served her husband as her Lord and strove to gain him to You, O God, by speaking of You to him by her virtues, by which You did render her beautiful and reverently lovely and admirable to her husband. . . . She never resisted him by word or deed in his fits of anger, waiting till the storm was over for a proper occasion. And when many wives came to her all disfigured to complain of their husbands’ conduct, she jocosely told them to blame their own tongues.’
Saint Monica had three children, two boys and a girl – Augustine, Navigius and Perpetua. Augustine, the eldest, was born at Tagaste on November 13th, 354.
In spite of every difficulty, Monica brought up her children in faith and piety. We are indebted to Saint Augustine’s own writings for the information: ‘While yet a child I had heard from her of the eternal life promised to us through the humiliations of the Lord, our God, Who came down to cure our pride. My father could never so far overcome in me the influence of my mother as to prevent me from believing in Christ for she laboured that You, my God, should be my Father rather than he, and in this You did assist her.’
In another place Saint Augustine tells us: ‘By Your great mercy, O Lord, my tender heart imbibed with my mother’s milk, the sweet name of Christ, Your Son, my Saviour; and ever after nothing, be it ever so learned, ever so polished, ever so true, could, if devoid of this name entirely carry me away.’ ENTIRELY carry me away! But partly, almost completely, carried away Augustine was. The explanation lies in Monica’s one fault – she deferred her child’s baptism and paid the price of thirty-three years’ anguish.
Brilliant, proud, high-spirited, Augustine passed from hero to zero. Influenced by bad company he became ashamed to be less wicked than others. ‘I became ashamed of not having done shameful things.’ Monica’s cup of bitterness seemed to be overflowing. Her brilliant son grown to man’s estate, seemed to have carefully rejected all her early teaching. In the midst of it all, came a ray of hope, the famous assurance: ‘The child of such tears will never perish.’
Alone with her grief, but incessant in prayer, Monica witnessed, through many years, the acute mental and moral struggles of Augustine. His great intellect had to be convinced of the truth of the Catholic Church. He was left to struggle alone.
Saint Ambrose, Bishop of Milan, the only man who could have assisted him left him entirely to himself in this matter, relying on the prayers of Saint Monica. ‘Often when we met,’ writes Saint Augustine, ‘he used to break forth in praise of my holy mother, congratulating me on having such a mother, not knowing what a son she had in me who doubted all things.’ Saint Ambrose knew, in spite of Augustine’s conviction to the contrary. But Ambrose was wise in the way of souls and his wisdom counselled silence.
Step by step, Augustine fought his way to the final conclusion that the Holy Scriptures and the Catholic Church had an undoubted claim on his assent and obedience.
Came the famous ‘take up and read’ incident and the
conversion of Augustine was complete. Having sought the well of happiness and
found only the puddle holes of sinful pleasure, Augustine finally succumbed to
the influence of his holy mother and turned to God. ‘Our hearts were made for
You, O Lord, and cannot rest until they rest in You.’
The loving son of thirty-three brings the good news to
the prematurely aged mother. He desires Baptism. With his scholarly friend,
Alipius, he goes to Monica. In his own words: ‘Thence we go in to my mother; we
tell her all. She leaps for joy and blesses You who are able to grant more than
we can ask or imagine. For we saw that You had granted her for me, far more
than she had ever dared to ask for in all her prayers and tears. You had turned
her mourning into joy much more perfectly than she had ever hoped.’
– text taken from Mothers
of History, by J T Moran, C.SS.R., Australian Catholic Truth Society, 1954>
SOURCE : https://catholicsaints.info/mothers-of-history-saint-monica/
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Monica
Article
Monica, the mother of Saint Augustine, was born in
332. After a girlhood of singular innocence and piety, she was given in
marriage to Patritius, a pagan. She at once devoted herself to his conversion,
praying for him always, and winning his reverence and love by the holiness of
her life and her affectionate forbearance. She was rewarded by seeing him
baptized a year before his death. When her son Augustine went astray in faith
and manners, her prayers and tears were incessant. She was once very urgent with
a learned bishop that he would talk to her son in order to bring him to a
better mind, but he declined, despairing of success with one at once so able
and so headstrong. However, on witnessing her prayers and tears, he bade her be
of good courage; for it might not be that the child of those tears should
perish. By going to Italy, Augustine could for a time free himself from his
mother’s importunities; but he could not escape from her prayers, which
encompassed him like the providence of God. She followed him to Italy, and
there by his marvellous conversion her sorrow was turned into joy. At Ostia, on
their homeward journey, as Augustine and his mother sat at a window conversing
of the life of the blessed, she turned to him and said, “Son, there is nothing
now I care for in this life. What I shall now do or why I am here, I know not.
The one reason I had for wishing to linger in this life a little longer was
that I might see you a Catholic Christian before I died. This has God granted
me super-abundantly in seeing you reject earthly happiness to become His
servant. What do I here? “A few days afterwards, she had an attack of fever,
and died in the year 387.
Reflection – It is impossible to set any bounds to
what persevering prayer may do. It gives man a share in the Divine Omnipotence.
Saint Augustine’s soul lay bound in the chains of heresy and impurity, both of
which had by long habit grown inveterate. They were broken by his mother’s
prayers.
MLA Citation
John Dawson Gilmary Shea. “Saint Monica”. Pictorial Lives of the Saints, 1889. CatholicSaints.Info.
29 March 2014. Web. 27 August 2020.
<https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-monica/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-monica/
Piero della Francesca (–1492).
Santa Monica, 39 x 28 cm. Washington, Frick Collection
Santa Monica Madre
di Sant'Agostino
Tagaste, attuale
Song-Ahras, Algeria, 331 - Ostia, Roma, 27 agosto 387
Nacque a Tagaste, antica
città della Numidia, nel 331. Da giovane studiò e meditò la Sacra Scrittura.
Madre di Agostino d'Ippona, fu determinante nei confronti del figlio per la sua
conversione al cristianesimo. A 39 anni rimase vedova e si dovette
occupare di tutta la famiglia. Nella notte di Pasqua del 387 poté vedere
Agostino, nel frattempo trasferitosi a Milano, battezzato insieme a tutti i
familiari, ormai cristiano convinto profondamente. Poi Agostino decise di
trasferirsi in Africa e dedicarsi alla vita monastica. Nelle «Confessioni»
Agostino narra dei colloqui spirituali con sua madre, che si svolgevano nella
quiete della casa di Ostia, tappa intermedia verso la destinazione africana,
ricevendone conforto ed edificazione; ormai più che madre ella era la sorgente
del suo cristianesimo. Monica morì, a seguito di febbri molto alte (forse
per malaria), a 56 anni, il 27 agosto del 387. Ai figli disse di
seppellire il suo corpo dove volevano, senza darsi pena, ma di ricordarsi di
lei, dovunque si trovassero, all'altare del Signore.
Patronato: Donne
sposate, Madri, Vedove
Etimologia: Monica =
la solitaria, dal greco
Martirologio
Romano: Memoria di santa Monica, che, data ancora giovinetta in matrimonio
a Patrizio, generò dei figli, tra i quali Agostino, per la cui conversione
molte lacrime versò e molte preghiere rivolse a Dio, e, anelando profondamente
al cielo, lasciò questa vita a Ostia nel Lazio, mentre era sulla via del
ritorno in Africa.
Si dice spesso che accanto ad ogni grande uomo, c’è una grande donna. Questa affermazione viene ampiamente confermata dal legame che vi è stato tra Santa Monica e il figlio Sant’Agostino.
Nata nel 331 a Tagaste nella Numidia romana, lascia un’impronta fondamentale nella storia del cristianesimo, non solo perché madre del grande Agostino d’Ippona, ma anche per la sua personalità, la sua vivacità ed esuberanza, la sua intelligenza, la sua forza, la sua determinazione, la sua sensibilità, la sua tenacia, la sua mitezza, la sua fede incrollabile …
Monica seppe piegare la sua indole e accogliere con mansuetudine la volontà di Dio.
Nata in una famiglia benestante, le fu permesso di studiare e si dedicò con grande passione alla lettura delle Sacre Scritture. Fu data in sposa ancora adolescente a Patrizio, funzionario dell’amministrazione imperiale, uomo dal carattere irascibile, ma Monica riuscì a domarne il carattere con la tenerezza e la bontà. Patrizio ricevette il Battesimo in punto di morte. Rimasta presto vedova, allevò da sola i suoi tre figli. Per Agostino sognava un futuro brillante, ma il giovane la deluse con le sue scelte. A diciotto anni si trovò padre di Adeodato, figlio che amò profondamente, nato da una sua relazione con una giovane di rango inferiore al suo. Per la mentalità del tempo fu impossibilitato a regolarizzare la situazione. Non rese mai pubblico il nome della ragazza, indicandola sempre come “Illa”, con lei visse per circa quindici anni. Monica era grandemente addolorata della condotta di lui. Terminati gli studi a Cartagine, Agostino scelse di recarsi con la famiglia a Roma. La madre aveva deciso di seguirlo, ma egli la lasciò a Cartagine. Monica, per il dispiacere, passò la notte a piangere sulla tomba di san Cipriano.
All’inizio fu forse troppo insistente ed invadente nei confronti del figlio, tuttavia a poco a poco comprese che doveva stargli accanto con rispetto e discrezione. Suor Elisabetta Turchi dice: Agostino fiorisce quando lei smette di stare accanto a lui come una presenza “eccessiva”.
Ella soffrì moltissimo per l’adesione del figlio all’eresia manichea. Ciò che di lei sappiamo, di certi aspetti del carattere, delle sue debolezze, di qualche disobbedienza nell’adolescenza, del suo rapporto col figlio, ci è raccontato dal grande santo nelle sue “Confessioni”. Agostino ci riferisce anche di aver tentato, ma senza alcun successo, di attirarla nella filosofia manichea della quale era convinto seguace.
Agostino, d’accordo con quanto sosteneva Cicerone, affermava che la vera felicità sta nella Sapienza, nella Verità, nella Virtù. Egli era rimasto deluso dalla lettura della Bibbia e la religione di sua madre gli era apparsa come una “superstizione puerile”. Ma in seguito comprenderà che per avvicinarsi al Mistero, occorre farsi umili e piccoli come bambini. L’eresia manichea che negava la libertà dell’uomo, lo aveva molto affascinato: secondo questa corrente filosofica bene e male, cioè luce e tenebra, si contrappongono, dominando l’animo umano, quindi ogni azione dipende dalla predominanza ora dell’una, ora dell’altra forza. Tale concezione liberava Agostino da ogni complesso di colpa, non c’era responsabilità per gli errori da lui commessi, perché tutto dipendeva dal principio del male che lo dominava. Per ben sette anni aderì a questa eresia, ma a poco a poco Agostino si avvicinò al Cristianesimo e diede inizio ad una polemica serrata con i Manichei.
Con l’appoggio di Aurelio Simmaco ottenne una cattedra di retorica a Milano. L’influenza, l’umiltà, la sapienza biblica del Vescovo Ambrogio, aiutarono Agostino ad allontanarsi dall’eresia. La madre Monica, la quale aveva riposto nel santo Vescovo la speranza e la fiducia che potesse cambiare il figlio, lo raggiunse a Milano. Nelle “Confessioni” Agostino scriverà:” Il mio sdegno verso i Manichei si mutava in pietà per la loro ignoranza dei nostri misteri”.
Nell’Aprile del 387, durante la veglia pasquale, Agostino ricevette il Battesimo da Ambrogio (insieme col figlio Adeodato, col fratello Navigio e con l’amico Alipio). Monica, raggiante, era presente alla cerimonia. Aveva versato fiumi di lacrime per la conversione del figlio. Vedendola così afflitta, il vescovo di Milano un giorno le disse:”Non è possibile che il figlio di tante lacrime perisca!”
Agostino osserva:” Mia madre mi ha generato due volte, la prima nella carne a questa vita temporale, la seconda mi ha generato col cuore alla vita eterna.”
Nel trattato su “la felicità” , nel paragrafo “L'universale desiderio di felicità”.
Agostino riporta quanto segue:
… riprendendo il discorso, affermai: “Noi desideriamo esser felici”. Avevo appena espresso tale principio che l'accettarono all'unanimità. (Erano presenti alla discussione i familiari di Agostino) "Ritenete, soggiunsi, che sia felice chi non ha l'oggetto del suo desiderio?". Dissero di no. "Allora chiunque consegua l'oggetto del suo desiderio è felice?". Mia madre intervenne: "Se desidera e consegue il bene è felice; se poi desidera il male, ancorché lo raggiunga, è infelice". Ed io, sorridendole con espressione di gioia, le dissi: "Madre mia, decisamente hai raggiunto la vetta del filosofare.
E ancora il figlio espresse tutta la sua ammirazione verso sua madre osservando:” è una donna di fede virile, di assennata gravità, di cristiana pietà e materna carità… Si è presa cura non solo dei figli carnali, ma come se di tutti fosse la madre!”
Dopo che Agostino ebbe ricevuto il Battesimo, si ritirò ad Ostia con Monica e i due divennero inseparabili, scambiando colloqui di grande intensità spirituale che Agostino trascrive e che rappresentano una insostituibile guida per chi è alla ricerca di Dio.
I due, in continua preghiera, vissero una singolare esperienza mistica, ”un’estasi platonica”. Mancavano pochi giorni alla morte di lei e mentre parlavano tra loro, facevano progetti per l’avvenire spirituale, si chiedevano quale sarebbe stata la vita eterna dei beati e “aprivano il cuore alla Fonte della Vita”.
Si rivolsero all’”Ente in sé” salendo sempre più in alto nell’ammirazione delle opere divine, fino alla loro contemplazione, comprendendo che l’Ente in sé “E’ l’Eterno”, non c’è passato o futuro, c’è l’eterno presente. Così, parlando e contemplando, poterono cogliere “un po’ di eternità”.
Monica morirà dopo nove giorni, forse di febbri malariche, il 27 Agosto 387.
Agostino, dopo la morte della madre, tornò in Africa, fu ordinato sacerdote, fondò un Monastero, divenne Vescovo di Ippona, e si scagliò contro le eresie del tempo (Pelagianesimo, Donatismo, Manicheismo).
L’impronta della madre Monica, fu indelebile nella vita del grande Santo, ella seppe accogliere con mansuetudine la volontà di Dio. Il suo comportamento insegna alle madri di oggi la pazienza, la necessità di attendere che un figlio maturi liberamente la propria personalità e la propria vocazione. Fu capace di “dare vita” non solo materiale, ma anche spirituale. Un’altra sua caratteristica fu la preghiera insistente, fiduciosa, costante, tenace: non si stancherà mai di chiedere e sperare!
Papa Francesco ne ha esaltato le virtù affermando che può essere un esempio grande anche per le donne del nostro tempo: rappresenta con forza il “carisma femminile”, è un modello di “donna riuscita”.
Santa Monica è la patrona delle donne sposate e delle madri cristiane. Chiara
Lubich la definisce “sede della sapienza e insieme madre di casa”.
Autore: Maria
Adelaide Petrillo
A Monica si adatta alla
perfezione, la definizione che Chiara Lubich fa di Maria nei “Scritti
spirituali” (Città Nuova ed.) chiamandola ‘sede della sapienza, madre di casa’;
perché Monica fu il tipo di donna che seppe appunto imitare Maria in queste
virtù, riuscendo ad instillare la sapienza nel cuore dei figli, donando al
mondo quel genio che fu Aurelio Agostino, vescovo e Dottore della Chiesa.
Nacque a Tagaste, antica
città della Numidia, nel 331 in una famiglia di buone condizioni economiche e
profondamente cristiana; contrariamente al costume del tempo, le fu permesso di
studiare e lei ne approfittò per leggere la Sacra Scrittura e meditarla.
Nel pieno della
giovinezza fu data in sposa a Patrizio, un modesto proprietario di Tagaste,
membro del Consiglio Municipale, non ancora cristiano, buono ed affettuoso ma
facile all’ira ed autoritario.
Per il suo carattere, pur
amando intensamente Monica, non le risparmiò asprezze e infedeltà; tuttavia
Monica riuscì a vincere, con la bontà e la mansuetudine, sia il caratteraccio
del marito, sia i pettegolezzi delle ancelle, sia la suscettibilità della
suocera.
A 22 anni le nacque il
primogenito Agostino, in seguito nascerà un secondo figlio, Navigio ed una
figlia di cui s’ignora il nome, ma si sa che si sposò, poi rimasta vedova
divenne la badessa del monastero femminile di Ippona.
Le notizie che riportiamo
sono tratte dal grande libro, sempre attuale e ricercato anche nei nostri
tempi, le “Confessioni”, scritto dal figlio Agostino, che divenne così anche il
suo autorevole biografo. Da buona madre diede a tutti con efficacia, una
profonda educazione cristiana; dice s. Agostino che egli bevve il nome di Gesù
con il latte materno; il bambino appena nato fu iscritto fra i catecumeni,
anche se secondo l’usanza del tempo non fu battezzato, in attesa di un’età più
adulta; crebbe con l’insegnamento materno della religione cristiana, i cui
principi saranno impressi nel suo animo, anche quando era in preda
all’errore.
Monica aveva tanto
pregato per il marito affinché si ammansisse ed ebbe la consolazione, un anno
prima che morisse, di vederlo diventare catecumeno e poi battezzato sul letto
di morte nel 369.
Monica aveva 39 anni e
dové prendere in mano la direzione della casa e l’amministrazione dei beni, ma
la sua preoccupazione maggiore era il figlio Agostino, che se da piccolo era
stato un bravo ragazzo, da giovane correva in modo sfrenato dietro i piaceri
del mondo, mettendo in dubbio persino la fede cristiana, così radicata in lui
dall’infanzia; anzi egli aveva tentato, ma senza successo, di convincere la
madre ad abbandonare il cristianesimo per il manicheismo, riuscendoci poi con
il fratello Navigio.
Il Manicheismo era una
religione orientale fondata nel III secolo d.C. da Mani, che fondeva elementi
del cristianesimo e della religione di Zoroastro, suo principio fondamentale
era il dualismo, cioè l’opposizione continua di due principi egualmente divini,
uno buono e uno cattivo, che dominano il mondo e anche l’animo dell’uomo.
Le vicende della vita di
Monica sono strettamente legate a quelle di Agostino, così come le racconta lui
stesso; lei rimasta a Tagaste continuò a seguire con trepidazione e con le
preghiere il figlio, trasferitosi a Cartagine per gli studi, e che
contemporaneamente si dava alla bella vita, convivendo poi con un’ancella
cartaginese, dalla quale nel 372, ebbe anche un figlio, Adeodato.
Dopo aver tentato tutti i
mezzi per riportarlo sulla buona strada, Monica per ultimo gli proibì di
ritornare nella sua casa. Pur amando profondamente sua madre, Agostino non si
sentì di cambiare vita, ed essendo terminati con successo gli studi a
Cartagine, decise di spostarsi con tutta la famiglia a Roma, capitale
dell’impero, di cui la Numidia era una provincia; anche Monica decise di
seguirlo, ma lui con uno stratagemma la lasciò a terra a Cartagine, mentre
s’imbarcavano per Roma.
Quella notte Monica la
passò in lagrime sulla tomba di s. Cipriano; pur essendo stata ingannata, ella
non si arrese ed eroicamente continuò la sua opera per la conversione del
figlio; nel 385 s’imbarcò anche lei e lo raggiunse a Milano, dove nel frattempo
Agostino, disgustato dall’agire contraddittorio dei manichei di Roma, si era
trasferito per ricoprire la cattedra di retorica.
Qui Monica ebbe la
consolazione di vederlo frequentare la scuola di s. Ambrogio, vescovo di Milano
e poi il prepararsi al battesimo con tutta la famiglia, compreso il fratello
Navigio e l’amico Alipio; dunque le sue preghiere erano state esaudite; il
vescovo di Tagaste le aveva detto: “È impossibile che un figlio di tante
lagrime vada perduto”.
Restò al fianco del
figlio consigliandolo nei suoi dubbi e infine, nella notte di Pasqua del 387,
poté vederlo battezzato insieme a tutti i familiari; ormai cristiano convinto
profondamente, Agostino non poteva rimanere nella situazione coniugale
esistente; secondo la legge romana, egli non poteva sposare la sua ancella
convivente, perché di ceto inferiore e alla fine con il consiglio di Monica,
ormai anziana e desiderosa di una sistemazione del figlio, si decise di
rimandare, con il suo consenso, l’ancella in Africa, mentre Agostino avrebbe
provveduto per lei e per il figlio Adeodato, rimasto con lui a Milano.
A questo punto Monica
pensava di poter trovare una sposa cristiana adatta al ruolo, ma Agostino, con
sua grande e gradita sorpresa, decise di non sposarsi più, ma di ritornare
anche lui in Africa per vivere una vita monastica, anzi fondando un
monastero.
Ci fu un periodo di
riflessione, fatto in un ritiro a Cassiciaco presso Milano, con i suoi
familiari ed amici, discutendo di filosofia e cose spirituali, sempre presente
Monica, la quale partecipava con sapienza ai discorsi, al punto che il figlio
volle trascrivere nei suoi scritti le parole sapienti della madre, con gran
meraviglia di tutti, perché alle donne non era permesso interloquire.
Presa la decisione,
partirono insieme con il resto della famiglia, lasciando Milano e diretti a
Roma, poi ad Ostia Tiberina, dove affittarono un alloggio, in attesa di una
nave in partenza per l’Africa.
Nelle sue ‘Confessioni,’
Agostino narra dei colloqui spirituali con sua madre, che si svolgevano nella
quiete della casa di Ostia, ricevendone conforto ed edificazione; ormai più che
madre ella era la sorgente del suo cristianesimo; Monica però gli disse anche
che non provava più attrattiva per questo mondo, l’unica cosa che desiderava
era che il figlio divenisse cristiano, ciò era avvenuto, ma non solo, lo vedeva
impegnato verso una vita addirittura di consacrato al servizio di Dio, quindi
poteva morire contenta.
Nel giro di cinque-sei
giorni, si mise a letto con la febbre, perdendo a volte anche la conoscenza; ai
figli costernati, disse di seppellire quel suo corpo dove volevano, senza darsi
pena, ma di ricordarsi di lei, dovunque si trovassero, all’altare del Signore.
Agostino con le lagrime agli occhi le dava il suo affetto, ripetendo “Tu mi hai
generato due volte”.
La malattia (forse
malaria) durò nove giorni e il 27 agosto del 387, Monica morì a 56 anni. Donna
di grande intuizione e di straordinarie virtù naturali e soprannaturali, si
ammirano in lei una particolare forza d’animo, un’acuta intelligenza, una
grande sensibilità, raggiungendo nelle riunioni di Cassiciaco l’apice della
filosofia.
Rispettosa e paziente con
tutti, resisté solo al figlio tanto amato, che voleva condurla al manicheismo;
era spesso sostenuta da visioni, che con sicuro istinto, sapeva distinguere
quelle celesti da quelle di pura fantasia.
Il suo corpo rimase per
secoli, venerato nella chiesa di S. Aurea di Ostia, fino al 9 aprile del 1430,
quando le sue reliquie furono traslate a Roma nella chiesa di S. Trifone, oggi
di S. Agostino, poste in un artistico sarcofago, scolpito da Isaia da Pisa,
sempre nel sec. XV.
Santa Monica, considerata
modello e patrona delle madri cristiane, è molto venerata; il suo nome è fra i
più diffusi fra le donne. La sua festa si celebra il 27 agosto, il giorno prima
di quella del suo grande figlio il vescovo di Ippona s. Agostino, che per una
singolare coincidenza, morì il 28 agosto 430.
Autore: Antonio Borrelli
Sainte
Monique, église Saint Augustin de Paris
Poche altre figure nella
storia del cristianesimo riescono a impersonare il carisma femminile come santa
Monica, la madre amorosa e tenace che diede alla luce sant'Agostino, vescovo e
dottore della Chiesa, e che ebbe un ruolo determinante nella conversione di
lui. La liturgia fa memoria di lei il 27 agosto e la sua festività anticipa di
un giorno quella dell'illustre figlio. In questa donna vissuta in gran parte
nell'ombra troviamo la mitezza e la dolcezza, ma anche una straordinaria forza
d'animo. E' una fede che non s'arrende, la sua, cresciuta, viene da pensare,
sull'esempio di Maria.
Figlia di famiglia
agiata, Monica nacque nel 331 a Tagaste, nell'attuale Algeria, in quel mondo
"globalizzato" che era il tardo impero romano. Diversamente
dall'usanza comune, che non permetteva alle donne di studiare, ricevette una
buona educazione e fin da giovane lesse e meditò la Bibbia. Una donna
cristiana, colta e libera, dunque, col cuore orientato ai tesori spirituali.
Ciò che sappiamo della sua biografia si ricava dagli scritti di Agostino: in
particolare nelle Confessioni il grande vescovo ripercorre la sua tortuosa,
travagliata storia personale e spesso ci parla della madre. Sappiamo dunque che
Monica sposò Patrizio, uomo di carattere aspro e difficile, che tuttavia lei
seppe accogliere con dolcezza e avvicinare anche alla fede: venne infatti battezzato
nel 371, poco prima di morire. Così Monica, a 39 anni, si trovò sola alla guida
della casa dovendo anche prendere in mano l'amministrazione dei beni. Sappiamo
che ai suoi tre figli la donna trasmise l'educazione cristiana fin dalla più
tenera età: lo stesso Agostino dice di aver bevuto il nome di Gesù insieme al
latte materno e di essere stato iscritto, appena nato, tra i catecumeni.
Crescendo però, arrivò,
com'è noto, l'allontanamento: il giovane prese altre strade, sedotto dalle
retorica e delle correnti filosofico-religiose più in voga in quegli anni, come
il manicheismo, ma soprattutto iniziò una vita spregiudicata e sregolata, tra
Cartagine e Roma. Non per questo Monica si arrese, ma continuò ad accompagnare
il figlio con l'amore e la preghiera: nel 385 la troviamo a Milano, dove
Agostino insegnava retorica. E fu proprio lì che avvenne il grande cambiamento:
grazie alla predicazione di sant'Ambrogio, dopo tante traversie, Agostino
abbracciò la fede cristiana, avviandosi su quella strada di santità che oggi
ben conosciamo e che ha lasciato un segno indelebile nei secoli. Monica
era presente al suo battesimo, nel 387.
Da allora i due non si
separarono più. Deciso a intraprendere una vita monastica, Agostino decise di
ritornare in Africa, fermandosi, come tappa intermedia, ad Ostia. E' in questo
luogo, nella quiete serena di una casa, che tra madre e figlio si svolsero
colloqui spirituali di straordinaria intensità, che Agostino scelse di
trascrivere e che tutt'oggi rappresentano una guida per tanti cercatori di
Dio. Monica si spense il 27 agosto del 387: Il suo corpo rimase per secoli
nella chiesa di Sant'Aurea di Ostia, poi traslato a Roma nella chiesa di San
Trifone, oggi di Sant'Agostino. «Mi hai generato due volte» le disse un giorno
il figlio: alla vita e alla fede. La tenacia, la dolcezza e la sensibilità di
Monica fanno di lei la patrona delle donne sposate e delle madri.
Autore: Lorenzo
Montanaro
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/24200
Voir aussi : http://www.stmonicasodality.org/