Bienheureux Louis
Zéphyrin Moreau
Évêque au Canada (+ 1901)
Évêque de Saint Hyacinthe
au Québec, dont il fut l'un des pasteurs fidèles et dynamiques pour
l'approfondissement de la foi dans un peuple croyant dont il encouragea la vie
ecclésiale.
"Le quatrième évêque
de Saint-Hyacinthe (1875-1901) laissera pour ainsi dire une marque indélébile
de son passage à la tête de cette Église diocésaine. Il sera proche de ses
prêtres et dotera le diocèse du Chapitre-cathédrale qui existe encore. Il aura
à cœur de développer l'éducation en ayant recours à plusieurs communautés
religieuses, tant féminines que masculines. Il fondera lui-même deux
communautés religieuses : les Sœurs de Saint-Joseph à qui il confie l'éducation
de la foi des jeunes dans le monde rural et la communauté des Sœurs de Sainte-Marthe
pour répondre aux besoins du Séminaire de Saint-Hyacinthe et du clergé en
s'adonnant aux tâches ménagères.
Homme d'une grande piété
et grand ami des pauvres, il s'est déjà gagné une réputation de sainteté durant
son vivant. Les gens l'appellent le bon Mgr Moreau. Il s'endort définitivement
dans le Seigneur le 24 mai 1901. Le 10 mai 1973, l'Église, de façon officielle,
reconnaît l'héroïcité de ses vertus, et le 10 mai 1987, Mgr Louis-Zéphirin
Moreau est déclaré bienheureux par le Pape Jean Paul II, à Rome. Il est le
premier évêque d'origine canadienne à être déclaré bienheureux." (source:
diocèse de Saint Hyacinthe - Canada)
A lire aussi sa
biographie sur le site internet du diocèse d'Edmunston - Canada.
Dans la ville de
Saint-Hyacinthe au Canada, en 1901, le bienheureux Louis-Zéphyrin Moreau,
évêque, qui se donna toujours comme but, dans les divers travaux de son
activité pastorale, d’être en accord de sentiment avec l’Église.
Martyrologe romain
«Il faut veiller à ce que
notre zèle et notre désir du bien soient toujours accompagnés de la plus tendre
charité.»
(Louis-Zéphirin Moreau)
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/7070/Bienheureux-Louis-Zephyrin-Moreau.html
Bienheureux
Louis-Zéphirin Moreau
1er avril 1824 - 24 mai
1901
Commémoration : le 24 mai
Louis-Zéphirin Moreau est
né le le 1er avril 1824 à Bécancour, petit village situé dans le diocèse de
Nicolet, au Québec. Il était le 5e d'une famille de 13 enfants. Ses parents,
quoique de conditions modestes, lui permirent de poursuivre ses études au
séminaire de Nicolet.
Son entourage devina très
tôt qu'il avait les qualités requises pour devenir prêtre: piété solide,
caractère sociable et dévouement remarquable. De santé fragile, son parcours
scolaire fut ardu et sa vocation fut maintes fois mise à rude épreuve.
Le jeune homme
L'étape la plus cruciale
de son cheminement sacerdotal fut certainement celle où, épuisé par sa fonction
de professeur au petit séminaire de Nicolet et la poursuite de ses études
théologiques, il dut retourner dans sa famille pour refaire ses forces. À
l'automne de 1846, une autre épreuve l'attendait: l'archevêque de Québec, Mgr
Signay, refuse de l'intégrer parmi les jeunes hommes qui se préparent au
sacerdoce. Le prélat l'invite à voir dans cet événement un signe de Dieu et lui
conseille même de mettre en veilleuse son désir de devenir prêtre.
Mais le curé de Bécancour
et les professeurs du séminaire voient les choses tout autrement. Muni de
lettres de recommandations, le jeune Moreau se présente à l'évêque de Montréal,
Mgr Bourget, le priant de l'accepter comme aspirant au sacerdoce en dépit d'une
santé qui est loin d'être rétablie. Pour l'aider à rattraper son retard, on le
confie à Mgr Jean-Charles Prince, alors évêque coadjuteur à Montréal. Ce
dernier lui fait compléter ses études théologiques. C'est lui également qui lui
confère la prêtrise le 19 décembre 1846. Louis-Zéphirin a 22 ans.
Le prêtre
L'abbé Moreau séjourne à
Montréal durant six ans. Il est affecté aux bureaux de l'évêché. Mgr Bourget et
Mgr Prince sont à même d'apprécier les qualités humaines, la richesse de coeur
et la profondeur spirituelle de leur protégé devenu leur collaborateur. En
effet, la fonction de secrétaire lui demande un esprit d'obéissance et de
souplesse. Sa constance au travail et sa ponctualité le rendent efficace. Sa
prédilection pour les blessés de la vie est vite reconnue; aussi on lui confie
la fonction d'aumônier des pauvres du Convent de la Providence. Il gardera
jusqu'à sa mort cette affection privilégiée pour les démunis de la société. Les
gens qu'il côtoient commencent à l'appeler « le bon Monsieur Moreau. » Sa
charité et sa bienveillance ne peuvent passer inaperçues, surtout aux yeux de
tous ceux qui en sont les bénéficiaires.
Le 8 juin 1852, sous le
pontifical de Pie IX, le diocèse de Saint-Hyacinthe est érigé par la division
du diocèse de Montréal. Mgr Prince en devient le premier évêque. Celui-ci
demande à l'abbé Moreau s'il veut bien le suivre dans le nouveau diocèse pour y
devenir son secrétaire et y occuper, en plus, la fonction de chancelier. Par la
suite, d'autres charges lui seront confiées: chapelain de communautés
religieuses, procureur, curé de la Cathédrale, vicaire général. À plusieurs
reprises, il occupera le poste d'administrateur du diocèse.
À son arrivée à
Saint-Hyacinthe, l'abbé Moreau ne tarde pas, à son insu, à se faire une
renommée: on le disait homme de grande vertu et d'aucuns affirmaient qu'il
était un saint bien avant que l'Église le confirme. On aime ce pasteur attentif
aux plus petits, on apprécie ce collaborateur intègre. C'est donc sans surprise
que, à la Mort de Mgr Charles Larocque, troisième évêque de Saint-Hyacinthe, il
est pressenti pour le remplacer. De fait, le 19 novembre 1875, le Pape Pie IX
annonce sa nomination. Il avait 51 ans.
L'évêque
Monseigneur Moreau ne
changera pas grand-chose à sa manière de vivre. C'était toujours le même
personnage attachant: simple, humble, surnaturel et combien charitable. Au
quotidien « le bon Monsieur Moreau » devint le « le bon Monseigneur Moreau. »
Il choisit comme devise ce passage de la lettre de Paul aux Philippiens (4,
13): « Je puis tout en Celui qui me fortifie. » Nous pouvons y lire entre les
lignes l'histoire de sa vie et le reflet de sa personnalité profonde. En lui
s'harmonisent hardiesse et prudence, fermeté et douceur, grandeur d'âme et
simplicité, zèle et abandon à la Providence. Sa faiblesse de santé ne l'a pas
empêché d'accomplir une tâche immense qui étonne encore. Il entretenait une
volumineuse correspondance où il est facile de déceler une profonde compréhension
de l'être humain et une fine analyse des événements de l'Église et du monde.
Voulant assurer à son
diocèse les institutions nécessaires, il fonda, avec Élisabeth Bergeron, la
communauté des Soeurs de Saint-Joseph destinée, à l'origine, à l'enseignement
des garçons et des filles dans les écoles primaires. C'est également sous son
pontificat que fut fondée la communauté des Soeurs de Sainte-Marthe. Il fit
aussi venir de nombreuses communautés religieuses et favorisa la consolidation
de plusieurs autres.
Sur un tout autre plan,
il figure également comme précurseur en fondant l'Union Saint-Joseph alors
qu'il n'était pas encore nommé à l'épiscopat. Devenu évêque il suit de près
cette société de secours mutuel, ancêtre de l'assurance-emploi et même des caisses
Desjardins. Il enjoint aux curés à multiplier ces sociétés caritatives dans
toutes les paroisses. Rien de ce qui pouvait améliorer le sort de ses ouailles
ne lui était indifférent. La société d'alors était pauvre et des hommes de Dieu
de cette envergure lui était d'un précieux secours.
Mgr Moreau s'éteignit
paisiblement le 24 mai 1901. Le 30 mai, la population du diocèse lui fit des
funérailles à la hauteur de sa réputation et de sa fonction. Peu de temps après
sa mort « le bon Mgr Moreau » devint « le saint Mgr Moreau ». Le 10 mai 1987,
le Pape Jean-Paul II procéda à sa béatification. L'Église entière peut
maintenant dire avec fierté et prier « le bienheureux Mgr Moreau ».
Ghislaine Salvail,
s.j.s.h
MGR LOUIS-ZÉPHIRIN MOREAU
(1824-1901)
par M. L’Abbé Elie-J.
AUCLAIR
Mgr Louis Zéphirin
Moreau, le quatrième évêque de Saint Hyacinthe, est né à Bécancourt, d'une
modeste famille de cultivateurs, le ler avril 1824. Ses études faites à
Nicolet, il passa au diocèse de Montréal, où il fut ordonné prêtre le 19
décembre 1846. Il vécut ses premières années de sacerdoce auprès de Mgr
Bourget, à l'évêché de Montréal. En 1852, à la fondation du diocèse de Saint
Hyacinthe, il y suivit Mgr Prince, qui en devenait le premier évêque, de
coadjuteur de Montréal qu'il était depuis quelques années. Au nouvel évêché,
pendant vingt-quatre ans (1852 1876), l'abbé Moreau travailla à l'oeuvre du
bien auprès des trois premiers évêques, Mgr Jean Charles Prince (1852 1860),
Mgr Joseph LaRocque (18601866) et Mgr Charles LaRocque (18661875) , et il
devint successivement, ou en même temps, secrétaire, chancelier, curé de
cathédrale, chanoine et vicaire général. A plusieurs reprises, il fut
administrateur du diocèse. Le 19 novembre 1875, il était élu évêque de Saint
Hyacinthe, et, le 16 janvier 1876, il était sacré, dans sa cathédrale, par Mgr
Taschereau, le futur cardinal. Il gouverna son diocèse, pendant un quart de
siècle, jusqu'à sa mort, arrivée le 24 mai 1901. En 1893, Rome lui avait donné,
comme coadjuteur, Mgr Maxime Decelles, qui lui a succédé.
Les prédécesseurs de Mgr
Moreau sur le siège épiscopal de Saint Hyacinthe, Mgr Prince et les deux Mgr
LaRocque, avaient été, sans doute, de dignes, sages et pieux évêques. Mais,
dans l'histoire des premiers cinquante ans de ce diocèse, Mgr Moreau brille
d'un éclat de sainteté particulière. Un évêque nouvellement élu demandait un
jour, a t on raconté, à l'un des maîtres les plus vénérés de Saint Sulpice, M.
Rouxel, sur qui, au Canada, il pourrait avec plus d'avantage modeler sa vie et
son action ? Observez Mgr Moreau, lui fut il répondu, et inspirez vous de ses
mendements. [sic] A cette époque, Mgr Bourget venait de mourir et de grands
évêques comme Mgr Laflèche et Mgr Taché vivaient encore. La réponse de M.
Rouxel était donc bien significative. I1 y a maintenant quarante ans passés que
Mgr Moreau est parti de ce monde. Sa réputation de sainteté n'a pas cessé de
grandir. En ces dernières années, une commission d'enquête diocésaine a été
constituée à Saint Hyacinthe, avec l'autorisation de Rome, qui s'occupe de
préparer sa cause de béatification. L'avenir est à Dieu seul, je ne l'ignore
pas, et c'est à son Eglise qu'il appartient d'en juger. Qu'il me soit pourtant
permis de constater en toute simplicité que, depuis longtemps, le peuple de
Saint Hyacinthe a dénommé Mgr Moreau le saint évêque, tout comme celui de
Montréal dit de Mgr Bourget.
S':,.1 était doué des
plus solides qualités de l'esprit et du coeur et s'il fut un saint évêque, Mgr
Moreau, il faut en convenir, n'avait pas un physique bien attrayant. Il était
de stature moyenne et de mine peu avantageuse. Souvent malade, il fut toujours
maigre et d'apparence chétive, avec une figure aux traits saillants, plutôt
disproportionnés. Il se rendait compte lui même qu'il n'était pas précisément
beau, et il en souriait avec bonhomie.
Un mécontent il y en a
toujours osa lui écrire un jour avec impertinence "qu'il était trop laid
pour figurer avec honneur dans les cérémonies". Le bon évêque montra cette
lettre à ses familiers en disant joyeusement
"Le pauvre homme, il
perd son temps et son encre. Je le sais que je ne suis pas beau depuis plus
longtemps que lui."
Mais quelle belle âme il
avait, le saint prélat, faite d'humilité, de renoncement, de piété et de bonté
? Dans son palais épiscopal, il occupait la plus modeste pièce. L'on n'y voyait
qu'un simple bureau de travail, quelques chaises et des images de saints
appendues aux murs. Pour tapis, il se contentait de pauvres
"catalognes", et il n'avait pas même de prie Dieu où s'agenouiller.
Dieu sait pourtant s'il s'agenouillait souvent ?
Il priait sans cesse et
volontiers il eut donné aux pauvres tout ce qui était à son usage personnel.
Son procureur, a t on dit, était obligé d'intervenir parfois pour mettre un
frein à ses générosités. Monseigneur allait jusqu'à discuter doucement avec lui
pour se faire payer à l'avance ses modiques honoraires afin de faire la charité
plus vite ! Ses visites pastorales étaient pour tous des occasions de
bénédictions et de grâces. On répétait qu'il répandait sur son passage des
faveurs et des guérisons de toutes sortes, qu'il accomplissait des merveilles.
Il gouvernait, en tout cas, et il administrait, avec douceur et bonté autant
qu'avec sagesse et prudence: La série de ses mandements, pas moins de neuf
forts volumes, constitue tout un traité de haute doctrine et de solide
discipline. Parce qu'il s'oubliait lui même et qu'il était avant tout
surnaturel, il fut un chef d'Eglise ferme et pitoyable tout ensemble, et, par
suite, un évêque puissant en actes.
J'ai eu l'honneur et la
joie d'assister, en janvier 1901, à Saint Hyacinthe même, aux noces d'argent
épicopales du vénérable prélat. Ce fut une fête inoubliable. Mgr Moreau avait
alors 76 ans. Il était prêtre depuis plus de cinquante ans. Ses oeuvres étaient
nombreuses et connues de tous. Ses hautes vertus, sa piété et sa bonté en
particulier, l'étaient tout autant. On l'accabla naturellement d'éloges. Mgr
Bruchési, qui prêcha l'allocution de circonstance, et Mgr le coadjuteur
Decelles, qui avait vu à l'organisation des fêtes, entre autres, célébrèrent à
l'envi les rares mérites du jubilaire. Lui, le digne vieillard, il resta calme
et modeste. On aurait cru qu'il n'entendait pas tout le bien qu'on disait de
lui. Quand il prit la parole à son tour, ce fut pour rendre gloire à Dieu et
remercier ses prêtres et ses diocésains d'avoir tout fait. Aux mains de la
Providence, il l'affirmait avec une évidente sincérité, il n'avait été, disait-il,
qu'un pauvre et faible instrument. Rarement, je pense, pareille gloire
s'enveloppa de tant d'humilité vraie.
Quatre mois plus tard, en
mai 1901, ce fut, au lendemain de sa mort, l'apothéose de ses funérailles, dans
sa cathédrale en deuil, au milieu d'une affluence considérable du clergé et des
citoyens les plus marquants. Mgr Bruchési prononça l'éloge funèbre. Il loua
comme il convenait les qualités naturelles, le savoir et les talents
d'administrateur de l'évêque défunt. I1 insista sur sa piété et sa bonté.
"Pieux, disait-il,
Mgr Moreau l'a été dans toute la force et dans toute la beauté du terme. De son
berceau à sa tombe, la piété n'a fait que grandir en lui. Elle faisait le fond
de son âme, elle a imprimé son cachet sur chacun de ses actes. Tout était
surnaturel dans sa vie. Il s'est constamment oublié lui même. Il n'a recherché
que le bon plaisir de Dieu. Il n'a travaillé que pour sa gloire . . . Et puis,
il était bon . . . L'évêque doit avant tout être père, car c'est la bonté plus
que tout le reste qui domine les âmes. L'homme résiste à la science, à la
puissance, au génie. Il est désarmé par la bonté. Fénelon disait à ses prêtres
:
"Soyez pères, ce
n'est pas assez, soyez mères!"... Mgr Moreau a été un tendre père pour
chacun de ses prêtres et de ses diocésains. Dites moi, mes frères, j'en appelle
à vous tous, était il bon ? Etait il bon, parents chrétiens, quand vous lui
apportiez vos petits enfants pour qu'il les bénît ? Etait il bon, âmes
affligées et tourmentées, quand vous cherchiez auprès de lui des conseils et
des encouragements ? Etait il bon, pauvres malades, quand, vous veniez le
supplier de vous guérir au nom du Sauveur ? Etait il bon, religieux et vierges
du cloître, quand il allait vous visiter et vous laissait épancher vos coeurs
dans le sien ? Etait il bon, prêtres du Christ, vous surtout ses fils, quand
vous recouriez à son expérience dans vos anxiétés et à sa tendresse dans vos
douleurs ? De toute part, j'entends la même réponse . . . "Oui, il était
bon !" On disait de lui : "Le bon Mgr Moreau", comme on disait
jadis de Vincent de Paul : "Le bon Monsieur Vincent". En vérité, je
ne sache pas de titre plus touchant et plus glorieux que celui là . . ."
Source : Abbé Elie-J.
AUCLAIR, Figures canadiennes. Première série, Montréal, éditions Albert
Lévesque, 1933, 201p., pp. 76-82.
© 2003 Claude Bélanger,
Marianopolis College
SOURCE : http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/moreau.htm
MONSEIGNEUR LOUIS-ZÉPHIRIN
MOREAU
Quatrième évêque de
Saint-Hyacinthe (1875-1901)
À la suite du décès
du troisième évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, le 15 juillet 1875, M.
l'abbé Moreau écrit au cardinal préfet de la Propagande en ces termes: Par
ces lettres en date du 10 juillet courant, Charles LaRocque m'a nommé
Administrateur du diocèse avec tous les pouvoirs qu'il pouvait me communiquer
en vertu du 16e Décret du dernier concile Provincial de Québec approuvé par le
Saint-Père, le 1er septembre de l'année dernière. C'est en obéissance à ce
Décret que je me hâte d'annoncer à votre Éminence la triste nouvelle de la mort
du Vénérable Titulaire du diocèse de Saint-Hyacinthe et manomination à la
charge d'Administrateur du même diocèse, Sede Vacante.
Le 22 octobre suivant,
Mgr Agnozzi, pro-secrétaire de la Propagande écrivait à l'abbé Moreau pour lui
faire part de la décision du pape Pie IX qui venait de le désigner comme
successeur de Mgr Charles LaRocque en le nommant au siège épiscopal de
Saint-Hyacinthe. Mgr Louis-Zéphirin Moreau devenait ainsi le IVe évêque de
Saint-Hyacinthe.
Le nouvel évêque est
originaire de Bécancour dans le diocèse de Nicolet où il voit le jour le 1er
avril 1824. Sa mère, Marie-Marguerite Champoux et son père Louis Moreau
appartenaient à deux respectables familles de cultivateurs. Très tôt, il
manifeste des signes évidents d'une vocation sacerdotale. Il fait ses études au
Séminaire de Nicolet. A l'âge de vingt ans, il manifeste son désir de devenir
prêtre. Accepté tout d'abord par l'évêque de Québec, il doit interrompre ses
études théologiques en raison d'une santé fragile. Devant cette situation, Mgr
Signay croit plus prudent de demander à M. Moreau de se retirer définitivement
du Grand Séminaire. Après quelques mois de réflexion, il s'adresse donc aux autorités
du diocèse de Montréal afin d'y être admis au nombre des futurs prêtres. Mgr
Ignace Bourget qui est alors évêque du diocèse de Montréal est sur le point de
partir pour un voyage à Rome. Il accepte donc M. Moreau comme futur prêtre dans
son diocèse et le confie aux bons soins de son auxiliaire, Mgr Jean-Charles
Prince. Louis-Zéphirin Moreau reçoit l'ordination presbytérale le 19 décembre
1846.
Lorsque Mgr Jean-Charles
Prince devient le premier évêque de Saint-Hyacinthe, en 1852, le jeune abbé
Moreau l'accompagne à titre de secrétaire. Dans les diverses fonctions qu'il
exerce auprès des trois premiers évêques du diocèse, M. l'abbé Moreau s'est
mérité l'affection et l'admiration de tous par le rayonnement de ses vertus. Il
fut entre autres curé de la cathédrale à deux périodes différentes, de 1854 à
1860 et de 1869 à 1870. On le retrouve comme procureur de l'évêché de 1860 à
1866 et vicaire général du diocèse de 1869 à 1875. À quatre reprises, il fut
administrateur du diocèse en l'absence de l'évêque titulaire ou pendant la
vacance du siège épiscopal, à la mort de Mgr Prince et sous les deux évêques
Joseph et Charles LaRocque. Il est élu évêque de Saint-Hyacinthe par le pape
Pie IX en novembre 1875 et reçoit l'ordination épiscopale le 16 janvier 1876,
en la cathédrale de Saint-Hyacinthe.
Le IVe évêque de
Saint-Hyacinthe laissera pour ainsi dire une marque indélébile de son passage à
la tête de cette Église diocésaine. Il sera proche de ses prêtres et dotera le
diocèse du Chapitre-cathédrale qui existe encore. Il aura à coeur de développer
l'éducation en ayant recours à plusieurs communautés religieuses, tant féminine
que masculine. Il fondera lui-même deux communautés religieuses : les Soeurs de
Saint-Joseph à qui il confie l'éducation de la foi des jeunes dans le monde
rural et la communauté des Soeurs de Sainte-Marthe pour répondre aux besoins du
Séminaire de Saint-Hyacinthe et du clergé en s'adonnant aux tâches ménagères.
Homme d'une grande piété
et grand ami des pauvres, il s'est déjà gagné une réputation de sainteté durant
son vivant. Les gens l'appellent le bon Mgr Moreau. Il s'endort définitivement
dans le Seigneur le 24 mai 1901. Le 10 mai 1973, l'Église, de façon officielle,
reconnaît l'héroïcité de ses vertus, et le 10 mai 1987, Mgr Louis-Zéphirin Moreau
est déclaré bienheureux par le Pape Jean Paul II, à Rome. Il est le premier
évêque d'origine canadienne à être déclaré bienheureux.
Texte tiré du site du
diocèse de St-Hyacinthe.
SOURCE : http://www.paroissemgrmoreau.org/Biographie-du-bienheureux-Louis-Zepherin-Moreau
Il y a maintenant 110
ans, soit le vendredi 24 mai 1901, décédait à l’âge de 77 ans, Mgr
Louis-Zéphirin Moreau, 4e évêque du diocèse catholique de Saint-Hyacinthe,
de 1875 à 1901. Né à Bécancour, le 1er avril 1824, ordonné prêtre à Montréal le
19 décembre 1846, nommé évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe le 19 novembre
1875 par le pape Pie IX, il est sacré évêque à la cathédrale de Saint-Hyacinthe
par Mgr Elzéard-Alexandre Taschereau, archevêque de Québec, le 16 janvier 1876.
Il est béatifié à Rome par le pape Jean-Paul II, le 10 mai 1987.
Un communiqué provenant
de l’abbé Pierre-Zéphirin Decelles, secrétaire de l’évêché, fut envoyé
notamment aux journaux locaux : « Évêché de Saint-Hyacinthe, le 24 mai
1901. – L’illustrissime et révérendissime Seigneur Louis-Zéphirin Moreau,
évêque de Saint-Hyacinthe, décédé ce soir à 5 heures, était membre de la
Société d’une messe, et faisait partie de la Société Ecclésiastique du diocèse
de Saint-Hyacinthe (La Caisse). Ses funérailles seront célébrées jeudi
prochain, le 30 du courant. La translation de ses restes, de l’évêché à la
cathédrale, aura lieu la veille, à 4 heures du soir. » Journal La Tribune,
Saint-Hyacinthe, samedi 25 mai 1901 : « Feu Mgr L.-Z. Moreau. – Muni des
sacrements de l’Église, Mgr Louis-Zéphirin Moreau a rendu son âme à Dieu, hier
à 5 heures du soir.
Mgr Moreau est mort!
Telle est la lugubre parole que répètent en ce moment toutes les lèvres. La
cité pleure cet évêque dont la haute vertu et la surnaturelle sagesse
attiraient sur elle les regards sympathiques, l’admiration et presque l’envie
de toute l’Église du Canada. »
Journal Le Courrier de
Saint-Hyacinthe, mardi 28 mai 1901 : « La nouvelle du décès de notre
évêque fut bientôt répandue par toute la province. Dès le même jour, les
télégrammes arrivaient exprimant des regrets et des condoléances. […] Le deuil
est répandu partout à Saint-Hyacinthe. Les drapeaux flottent à mi-mats sur les
édifices publics. La foule se presse continuellement auprès des restes de notre
vénérable défunt; les malades, les infirmes se font conduire auprès de lui,
baisent dévotement son anneau pastoral, et lui demandent la santé et la force dans
leurs peines.
Le corps de Mgr est
exposé dans le salon de l’évêché qui sous ses ornements unis sévères, offre un
cachet spécial.
Jeudi après-midi, après
les funérailles, aura lieu la cérémonie d’intronisation de Mgr
Maxime Decelles nouvel évêque. Lors de la cérémonie de la translation
du corps de Mgr Moreau, de l’évêché à la cathédrale, une procession fut
organisée dans les rues de la ville. Le Courrier du 30 mai publie les grandes
lignes de l’événement : «Il était très consolant de voir l’empressement
général de toute la population à orner les résidences privées, les édifices
publics, les fabriques, les magasins sur le parcours que devait suivre le
cortège funèbre. Des banderoles noires s’enroulaient autour des arbres, autour
des colonnes, à travers les rues, sur les maisons. Le temps de le dire et les
rues sur le parcours avaient changé d’aspect et prenaient un caractère sombre.
Les bureaux du Conseil de Ville disparaissaient sous les tentures de deuil
courant de la toiture jusqu’en bas. Devant les bureaux du Courrier, on pouvait
lire l’inscription suivante : Riche il entre dans le Ciel. À plusieurs
endroits sur le parcours on pouvait voir le portrait de notre regretté défunt.
Dès avant 4 heures, la rue Girouard devant la cathédrale offrait un mouvement
que l’on ne rencontre que lors des grandes processions. Les élèves des
différentes communautés, les diverses sociétés de la ville, groupées à la suite
de leurs drapeaux attendaient l’heure du départ. À 4 heures, les cloches de la
cathédrale sonnèrent. Les élèves des soeurs de Saint-Joseph, suivis de la
communauté, ouvraient la marche avec leur bannière. Les élèves du Séminaire et
leurs professeurs récitaient le chapelet. Son Honneur le maire Richer, le
Conseil de Ville, les Juges et tous les principaux citoyens de la ville
suivaient le corbillard. Arrivé à la cathédrale, le corps fut déposé dans
le choeur. » Après ses funérailles célébrées le 30 mai, Mgr Moreau fut
transporté dans les caveaux de la cathédrale et inhumé sous l’autel
Sainte-Anne.
Texte tiré du Courrier
de St-Hyacinthe
2011-06-09
SOURCE : http://www.paroissemgrmoreau.org/show.php?id=13556/mort_mgr_moreau_-_1901-05-24
Bienheureux
Louis-Zéphirin Moreau
Un évêque fondateur et
ami des pauvres
«Je peux tout grâce à
celui qui me donne sa force.»
Le Puissant fit pour moi
des merveilles; Saint est son nom! Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles. Lc 1, 49.52
Fêté le 24 mai
Né à Bécancour le
1eravril 1824 – décédé à Saint-Hyacinthe le 24 mai 1901
Béatifié par Jean-Paul II
le 10 mai 1987
Vocation et mission
Né dans une famille de
cultivateurs, dû à une santé fragile, il s’intéresse aux études plus qu’aux
travaux manuels de la ferme.
Il étudie au séminaire de
Nicolet. Il est pieux, modeste et bon élève. Il désire alors devenir un prêtre.
On le refuse, d’abord à Québec, à cause de sa santé. Il se tourne donc vers le
diocèse de Montréal où Mgr Bourget l’accueille comme séminariste. Dans beaucoup
de vie de saints, la vocation commence par des épreuves de refus. Il n’y a pas
échappé!
Il travaille dans
l’administration à l’évêché de Montréal. À la fondation du diocèse de
Saint-Hyacinthe, en 1852, il est nommé secrétaire de l’Évêque. Il a 28 ans! Il
est curé de la cathédrale, procureur(les finances), aumônier des religieuses.
Bref, il apprend tout ce qui concerne la vie d’un pasteur de l’Église. En 1872,
le pape le nomme évêque de Saint-Hyacinthe.
Il est proche de ses
prêtres, des besoins éducatifs des enfants. Il fonde d’ailleurs une
congrégation de sœurs enseignantes : les Sœurs de Saint-Joseph, et une
congrégation pour s’occuper des besoins des prêtres : les Sœurs de
Sainte-Marthe.
Il est reconnu comme proche
des pauvres et de leur situation. Il donne même, à partir de son propre
salaire, des aumônes. Il vient ainsi en aide aux travailleurs frappés par des
accidents, des maladies ou par le chômage.
Il a aussi une dévotion à
l’Eucharistie, au Sacré-Cœur et vit d’un grand amour pour l’Église.
On l’appelle le Bon
monseigneur Moreau.
Pertinence pour
aujourd’hui
Cet homme mène une vie
simple et modeste. Si l’on se situe dans cette époque où un évêque est nommé «
votre grandeur » par les gens et son clergé, sa façon de vivre est déjà un
témoignage.
Son intérêt pour la
justice sociale et son implication dans les événements de son histoire
contemporaine en font un homme au cœur de son temps et très incarné.
Il se soucie de ses
prêtres, de leur formation spirituelle et intellectuelle. Il entretient avec
eux des relations franches et directes.
Cet évêque est au cœur de
la vie. Il tente de vivre et faire vivre la présence agissante de l’action de
Dieu.
Il se préoccupe également
de l’œcuménisme en étant ouvert à ses frères protestants. Pour cette époque,
c’est très avant-gardiste!
Un pasteur ouvert et
ancré dans la vie.
HOMÉLIE DE JEAN-PAUL II
Place Saint-Pierre
Dimanche, 10 mai 1987
1. “In verità, in verità
vi dico: io sono la porta delle pecore” (Gv 10, 7).
Così Cristo dice di se
stesso. Nell’odierna domenica, Giornata Mondiale di Preghiera per le Vocazioni,
leggiamo il testo del Vangelo di Giovanni in cui Gesù chiama se stesso “il buon
pastore”.
Il buon pastore è “la
porta delle pecore”.
Egli portò sul suo corpo
i nostri peccati sul legno della croce, perché, non vivendo più per il peccato,
vivessimo per la giustizia; dalle sue piaghe siamo stati guariti (cf. 1 Pt 2,
24-25).
Tale dottrina è
proclamata dall’apostolo Pietro con la sua viva voce di testimone, il giorno
della Pentecoste, ed è esposta nella sua prima Lettera.
Cristo è “la porta delle
pecore”, perché, mediante il sacrificio della croce, ci ha introdotti nella
vita nuova. E questa nuova vita in Dio è stata confermata dalla Risurrezione.
2. La Chiesa vive della
fede nel mistero pasquale di Cristo.
Da questa fede nasce la
coscienza della vita nuova, della vita divina, alla quale sono introdotti tutti
coloro che appartengono all’ovile del buon Pastore.
Tale coscienza si
manifesta in modo particolarmente solenne e gioioso, quando alla Chiesa è dato
di rendere testimonianza alla santità dei suoi figli e delle sue figlie. Così
avviene in questo giorno.
Ecco, Cristo crocifisso e
risorto è divenuto “la porta” della santità per questi servi di Dio, che oggi
sono elevati alla gloria degli altari come beati.
3. Cristo fu la “porta”
della santità per il Cardinale Andrea Carlo Ferrari, il quale, dopo essere
stato Vescovo di Guastalla e di Como, resse per ben ventisette anni
l’arcidiocesi di Milano, seguendo con appassionato fervore pastorale le orme
dei grandi predecessori Ambrogio e Carlo.
Sorretto da fede robusta
e zelo illuminato, egli seppe indicare con giudizio sicuro la via da percorrere
fra le nuove e difficili realtà emergenti nel contesto religioso e sociale del
suo tempo. Seppe vedere i problemi pastorali che le circostanze storiche
ponevano, con l’occhio del buon Pastore, indicando i modi per affrontarli e
risolverli. Egli è pertanto un esempio di grande attualità.
Consapevole che l’ignoranza
dei principi essenziali della fede e della vita morale esponeva i fedeli alla
propaganda atea e materialista, organizzò una forma di catechesi moderna ed
incisiva. Anche lo stile pastorale fu da lui rinnovato: ispirandosi al “buon
Pastore”, egli ripeteva con forza che non si doveva attendere passivamente che
i fedeli si avvicinassero alla Chiesa, ma che era indispensabile tornare a
percorrere, come Gesù, le vie e le piazze per andare loro incontro, parlando il
loro linguaggio. Egli visitò per quasi quattro volte la vasta arcidiocesi
ambrosiana, recandosi nelle località più lontane ed impervie, anche a dorso di
mulo ed a piedi, ove da tempo immemorabile non si era veduto un Vescovo. Per
questo, di fronte alla sua pastorale infaticabile, alcuni dicevano: “È tornato
san Carlo!” (Positio super virtutibus, 267).
La sollecitudine del
pastore ebbe espressione anche nella promozione di forme nuove di assistenza,
adeguate al mutare dei tempi. Primi destinatari dell’ammirevole fiorire di
iniziative sociali furono i fanciulli ed i giovani abbandonati, i lavoratori, i
poveri.
Maturò così nel cuore del
Cardinale Ferrari il progetto di una opera, che costituisce oggi una sua
eredità preziosa; la Compagnia di san Paolo, chiamata anche Opera Cardinal
Ferrari. Dall’idea originaria di una Casa del Popolo, che raccogliesse le
organizzazioni di apostolato dei laici e di assistenza dell’arcidiocesi, si
sviluppò una serie di attività ispirate al geniale e coraggioso dinamismo
pastorale dell’Arcivescovo: il “Segretariato del Popolo”, le mense aziendali,
le missioni agli operai, la Casa del Fanciullo e quella per la rieducazione
degli scarcerati, le grandi iniziative nell’editoria cattolica,
l’organizzazione dei pellegrinaggi di massa.
Merito insigne del
Cardinale Ferrari fu proprio quello di percepire con felice intuito l’urgenza
di coinvolgere i laici nella vita della comunità ecclesiale, organizzandone le
forze per una più incisiva presenza cristiana nella società. Fu solerte
promotore dell’Azione Cattolica maschile e femminile che, sotto il suo
determinante impulso, crebbe e da Milano ebbe un benefico influsso su tutta
l’Italia. Si prodigò anche per l’erigenda Università Cattolica ed ebbe la gioia
di vederne l’incipiente attuazione.
Ma il segreto
dell’instancabile azione apostolica del nuovo beato resta la sua vita
interiore, fondata su profonde convinzioni teologiche, soffusa di tenera e
filiale devozione alla Madonna, incentrata su Gesù eucaristico e sul
crocifisso, espressa in un atteggiamento costante di grande bontà verso tutti,
di commossa sollecitudine verso i poveri di eroica pazienza nel dolore. Il 29
settembre 1920, tra i lancinanti dolori del male che lo soffocava, scrisse nel
suo diario queste estreme parole: “Sia fatta la volontà di Dio sempre e in tutto!”.
Il Cardinale Andrea Carlo Ferrari, che ora invochiamo come “beato”, aiuti anche
noi a compiere sempre la volontà di Dio, in cui sta la nostra santificazione.
4. A la suite du Bon
Pasteur, Louis-Zéphirin Moreau consacra sa vie à conduire le troupeau
qui lui fut confié à Saint-Hyacinthe, au Canada. Prêtre, puis évêque de ce
jeune diocèse, il connaissait ses brebis. Il travaillait inlassablement à leur
donner la nourriture, “ pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient
en abondance ”. En lui, les fidèles ont trouvé un homme entièrement donné à
Dieu, puis un intercesseur véritable. Il est bon que l’Eglise l’honore
aujourd’hui et le présente comme un modèle pastoral.
Le bon Monseigneur
Moreau” savait quotidiennement accorder son attention à toute personne. Il
respectait chacun, pratiquait la charité la plus concrète pour les pauvres
accueillis chez lui. Il aimait visiter les paroisses et les écoles. Il était
proche des prêtres qu’il consultait, qu’il stimulait dans leur action, dans
leur vie spirituelle, dans l’approfondissement intellectuel, afin qu’ils
apportent aux chrétiens une catéchèse illuminée par une foi comprise et vécue.
L’évêque faisait preuve d’un discernement lucide et l’on pouvait s’appuyer sur
sa parole claire et courageuse, aussi bien dans l’enseignement adressé a tous
que dans les réponses données à chacun.
Conscient des besoins
d’un diocèse qui grandissait, Mgr Moreau a multiplié les initiatives pous
l’éducation religieuse et scolaire des jeunes, les soins des malades, l’organisation
de l’entraide mutuelle, et aussi la constitution de nouvelles paroisses, la
formation des candidats au sacerdoce. Dans tous ces domaines, il était
audacieux et surmontait avec patience les obstacles.
Il a cherché la
coopération des congrégations religieuses pour de nombreuses tâches. Comprenant
toute la valeur de la vie consacrée, il a su favoriser des fondations hardies
dans leur pauvreté. Il a personnellement contribué en profondeur à l’animation
spirituelle et à l’orientation des instituts religieux naissants ou
nouvellement établis dans son diocèse.
Au-delà de
Saint-Hyacinthe, Mgr Moreau était reconnu comme un homme d’Eglise exemplaire.
Il analysait avec lucidité les problèmes de son époque; ferme et modéré, il
défendait les principes et les valeurs essentiels, travaillait pour l’unité
entre chrétiens, assurait d’utiles médiations. Interlocuteur attentif du
Saint-Siège, il demeurait en pleine communion avec le successeur de Pierre dont
il présentait avec soin l’enseignement.
Malgré sa fragilité
physique, il vécut dans une austérité exigeante. Il n’a pu faire face à ses
énormes tâches que par la force qu’il puisait dans la prière. Il se dépeint
lui-même en écrivant: “ Nous ne ferons bien les grandes choses dont nous sommes
chargés que par une union intime avec Notre Seigneur ”. On a pu l’appeler
l’évêque du Sacré-Cœur: au jour le jour, le pasteur donnait sa vie pour ses
brebis, car il les aimait de l’amour brûlant du Christ.
5. Et maintenant, nous
regardons le prêtre français Pierre-François Jamet. Il a vécu la même
charité ardente dans les multiples formes de son activité sacerdotale. Il nous
impressionne par son courage, par son aptitude à poursuivre à la fois un
itinéraire d’homme de haute culture, de prêtre fidèle, de serviteur des
pauvres.
A peine ordonné prêtre,
il était déjà nommé confesseur et conseiller des Sœurs du Bon-Sauveur. Il
prendra tous les risques pour le demeurer pendant la Révolution française. Il
donne l’exemple d’un attachement ferme à l’Eglise et il n’abandonne pas les
chrétiens. Dans la clandestinité, il célèbre les sacrements avec joie. Il
discerne clairement les menaces qui pèsent sur la foi, mais il met toute sa confiance
dans les dons de Dieu.
Universitaire respecté,
l’abbé Jamet exerce un temps une lourde charge académique. Une éducation
équilibrée, une formation exigeante sur le plan intellectuel comme sur le plan
moral et spirituel, telles sont les préoccupations qui orientent simultanément
son action. Dans un milieu où s’opposent des convictions et des fidélités
antagonistes, le Recteur Jamet respecte les personnes, mais il assure avec
fermeté le développement des institutions dont il a la responsabilité. Disponible
et dévoué, il est un vrai serviteur de l’homme tant qu’il peut accomplir sa
tâche en conscience.
Pierre-François Jamet n’a
quitté le service des pauvres à aucun moment. Il stimule les Sœurs du
Bon-Sauveur et les encourage à développer leurs œuvres, devenant leur “ second
fondateur ”. Nous admirons sa générosité intrépide, son souci de ne pas laisser
sans soins les plus handicapés de ses frères. Il organisera toujours mieux
l’accueil des malades mentaux: il les aime au point d’apprendre à les guérir.
Précurseur dans l’aide aux sourds muets, il leur donne un moyen de s’exprimer,
il leur permet de retrouver un langage, il leur rend leur dignité. Nous saluons
en lui un inventeur et un bâtisseur de la charité.
Par l’ampleur de son
activité, Pierre-François Jamet témoigne, lui aussi, de ce qu’un homme peut
accomplir quand la présence de Dieu l’habite. Il a pu dire: “ Mon Dieu, je suis
à vous, comme vous êtes à moi ”. Pasteur, il conduit ses brebis sur les
sentiers de vie. Il entraîne particulièrement les Sœurs du Bon-Sauveur à la
suite du Rédempteur et dans l’intimité de la Sainte Trinité. Nous le
reconnaissons lorsqu’il reprend la prière de Jésus: “ Père Saint, conservez,
pour la gloire de votre nom, les enfants que vous m’avez donnés, et qu’ils
soient toujours unis ”.
6. “Porta” della santità,
infine, Gesù è stato per Benedetta Cambiagio, fondatrice dell’istituto
delle Suore Benedettine della Provvidenza. Donna forte e intraprendente, ella
seppe conquistare al suo ideale di donazione totale a Cristo anche lo sposo,
Giovanni Battista Frassinello, avviando con lui una famiglia aperta
all’accoglienza delle giovani bisognose di sostegno materiale e di guida
morale. Ebbe così inizio un’opera che tanto bene avrebbe fatto, soccorrendo
fanciulle prive di assistenza ed educandole ad essere buone cristiane e
generose madri di famiglia, capaci di onorare se stesse, la società e la
Chiesa.
Le fatiche che dovette
sostenere per tradurre in atto tale piano apostolico, furono sempre sorrette da
una fede intrepida, radicata in una profonda umiltà, che ella alimentava nella
quotidiana contemplazione del Crocifisso. Pur nella sua semplicità, ella
poggiava la sua azione su basi fortemente teologiche: l’Eucaristia, fonte di
coraggio, di luce e di costanza; il pieno abbandono alla “amorosa divina
Provvidenza”, il fare tutto e solo per amore di Dio e per piacere a lui. Sta
qui il segreto della forza interiore che la nuova beata seppe dimostrare in
mezzo alle più gravi difficoltà: ebbe ragione delle ostilità suscitate contro di
lei, perché s’abbandonò totalmente alla potenza di Dio, convinta che “quando
Dio vuole una cosa non manca di accordare gli opportuni mezzi”.
La beata Benedetta
Cambiagio Frassinello si pone quindi a tutti noi come esempio di fede viva e di
speranza coraggiosa, tradotte in un infaticabile impegno di carità, che
mediante i mezzi più semplici e più umili sa arrivare al cuore e suscitarvi il
proposito di una vita autenticamente cristiana.
7. Cari nostri fratelli e
sorelle! Andrea! Luigi–Zefirino! Pietro–Francesco! Benedetta!
Ecco “Cristo patì per
voi, lasciandovi un esempio, perché ne seguiate le orme” (1 Pt 2, 21).
Il buon Pastore conosce
le sue pecore ed esse conoscono lui.
Ecco, oggi, lo stesso
Cristo crocifisso e risorto. Cristo nostra Pasqua, chiama ciascuno di voi per
nome:
Andrea!
Louis–Zéphirin!
Pierre–François!
Benedetta!
Su di voi si è compiuta
la chiamata del buon Pastore perché abbiate la vita e l’abbiate in abbondanza
(cf. Gv 10, 10).
La Chiesa ascoltando la
testimonianza della vostra vita gioisce con una vera gioia pasquale.
“Agnus redemit oves”.
La Chiesa adora il suo
Redentore e Sposo. E rallegrandosi della vostra elevazione alla gloria dei
beati, proclama la potenza dell’amore di colui che di generazione in
generazione, di età in età non cessa di essere “porta”.
La porta della santità,
la porta della vita eterna, “la porta delle pecore”!
© Copyright 1987 -
Libreria Editrice Vaticana
Bienheureux
LOUIS-ZÉPHIRIN MOREAU, évêque
Louis-Zéphirin naquit en
1824, à Bécancour (Québec), d’une famille de cultivateurs. Il fit ses études au
séminaire de Nicolet et, se préparant au sacerdoce, accepta d’enseigner la
versification, pendant qu’il poursuivait ses études théologiques. De faible
santé et refusé par l’évêque de Québec, il dut se présenter à Mgr Bourget, qui
l’accepta pour le diocèse de Montréal (1846) et le chargea, entre autres, de
s’occuper des pauvres du couvent de La Providence, qui seront les premiers à
l’appeler «le bon Mgr Moreau».
Passé au diocèse
nouvellement fondé de Saint-Hyacinthe, il assista les trois premiers évêques
qui s’y succédèrent, toujours disponible et agréé de chacun dans la difficulté
et diversité de ses tâches. Après la mort de son troisième évêque, Mgr Charles
Larocque, remarquable orateur sacré, il est appelé à lui succéder en dépit de
ses protestations – le Pape lui ayant commandé «d’accepter généreusement le
joug du Seigneur». Deux incendies ayant ravagé sa ville épiscopale, lui, qui
avait aidé à payer la dette du diocèse, reprend la besace du mendiant et
recommence à solliciter des dons de partout. Finalement sa ville est relevée de
ses ruines et lui se révèle alors homme d’initiative et penseur d’avant-garde.
Les industries se
multiplient dans son diocèse, mais la condition des ouvriers est précaire. Il
n’y a encore ni assurance-chômage ni bien-être social: il fonde alors la
première caisse d’épargnes et favorise l’entraide ouvrière. Dans les campagnes,
il fonde des cercles agricoles, et fait venir des communautés enseignantes.
Modèle de pionnier et d’organisateur, il est béatifié le 10 mai 1987.
SOURCE : http://www.spiritualite2000.com/2008/10/bienheureux-louis-zephirin-moreau-eveque/
Né le 1er avril 1824 à
Bécancour, Louis-Zéphirin Moreau est le fils de Louis-Zéphirin
Moreau, cultivateur, et de Marie-Marguerite Champoux.
Moreau suit une formation
classique auprès de l'instituteur Jean Lacourse à Bécancour, puis au séminaire
de Nicolet, de 1839 à 1844. Il commence ses études théologiques en 1844 au
séminaire de Nicolet, études qu'il poursuit au presbytère de Bécancour l'année
suivante et qu'il termine à Montréal.
Ordonné prêtre en 1846,
Moreau oeuvre à l'évêché de Montréal jusqu'en 1852. Il est alors imprégné de la
spiritualité de Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, qui est au coeur du
renouveau religieux de l'époque. Secrétaire à la cathédrale Saint-Jacques de
Montréal et aumônier des pauvres au couvent de la communauté des Soeurs de la
Providence, le prêtre devient chapelain de la cathédrale en 1847.
En 1852, Moreau est le
principal collaborateur du premier évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Jean-Charles
Prince, et occupe les postes de procureur de la corporation épiscopale de 1858
à 1875 et de secrétaire du conseil diocésain de 1869 à 1875. Il est également
actif auprès des communautés religieuses à titre de chapelain du pensionnat des
Soeurs de la congrégation de Notre-Dame de 1853 à 1858, des Filles de la
Charité de l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe (Soeurs de la Charité de
Saint-Hyacinthe) de 1859 à 1866, puis des Soeurs de la Présentation de Marie de
1867 à 1869.
En 1876, Moreau est sacré
quatrième évêque de Saint-Hyacinthe. Il entreprend de lutter contre
l'immigration aux États-Unis et les mauvaises conditions de vie des ouvriers.
Pour ce faire, il lance une série d'initiatives, notamment la fondation
d'écoles et de plusieurs paroisses. Il favorise également le développement de
l'Union Saint-Joseph, une société catholique de secours mutuels qu'il a créée
en 1874. Ultramontain, il prend le parti des suffragants en 1876 et dénonce
plus tard le traitement réservé aux catholiques du Manitoba.
Il est décédé à
Saint-Hyacinthe le 24 mai 1901. Il est béatifié par le pape Jean-Paul II en
1987.
SOURCE : http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=8390&type=pge
Bienheureux
Louis-Zéphyrin MOREAU
Évêque
(1824-1901)
Zéphyrin Moreau naît en
1824 à Bécancour dans la province du Québec au Canada, cinquième d'une famille
de treize enfants. Après sa scolarité au petit séminaire de Nicolet, il est
refusé au séminaire de Québec à cause de sa mauvaise santé, mais il est accepté
à celui de Montréal par le célèbre et dynamique évêque Mgr Bourget. Il est
ordonné prêtre en 1846.
Le diocèse de Montréal
ayant été scindé en deux donnant naissance au nouvel évêché de Saint Hyacinthe,
l'abbé Moreau en est le chancelier, puis il en devient évêque en 1876. En ce
dix-neuvième siècle, le Canada, spécialement dans sa partie francophone,
connait une croissance rapide et une remarquable vitalité. Mgr Moreau, malgré
sa faible santé, mène une vie austère et déploie une impressionnante activité.
À son propos, Jean-Paul II donne cette définition : « Le ministère épiscopal
n'a pas d'autre raison d'être que de rassembler et de stimuler les membres de
l'Église dans leur complémentarité. »
Bravant la pauvreté,
l'évêque fonde deux congrégations religieuses. Homme prudent et réfléchi, il a
pourtant des initiatives hardies pour répondre aux besoins des temps nouveaux,
si bien que son action s'étend au-delà de son diocèse, notamment pour les
rapports œcuméniques. Il encourage les écoles, veille à la formation des
séminaristes, se dévoue pour les pauvres. Sa devise épiscopale est : « Je peux
tout en celui qui me fortifie ». Il s'agit donc d'appuyer sa faiblesse sur la
force de Dieu ; c'est pourquoi il écrit : « Nous ne ferons bien les grandes
choses dont nous sommes chargés que par une union intime avec Notre-Seigneur ».
Après avoir aimé son
troupeau de l'amour brûlant du Christ, Mgr Moreau, qu'on a pu appeler l'évêque
du Sacré-Cœur, meurt en 1901. C'est le premier évêque canadien béatifié natif
du Canada.
SOURCE : http://catholiquepratiquant.forumactif.com/t4663-bienheureux-louis-zephyrin-moreau
Prière au Bienheureux
Louis Zéphirin Moreau
Nous Te bénissons, Père
très Saint, d’avoir donné à l’Église locale de Saint-Hyacinthe le Bienheureux
Louis Zéphirin Moreau, pasteur attentif aux besoins de ses ouailles et
initiateur de nombreuses associations de charité.
Sa devise : « Je puis
tout en Celui qui me fortifie »* invite à renouveler notre Foi en Toi.
Accorde-nous, par son intercession,
la Grâce de savoir annoncer aujourd’hui la Bonne Nouvelle avec la même ferveur
qui fut la sienne. Par Jésus, notre modèle. Amen.
* Philippiens 4:13
" Je puis tout par
celui qui me fortifie."
(Louis Segond)
" Je peux tout,
grâce à celui qui me fortifie."
(La Bible du Semeur)
" Je peux faire face
à toutes les difficultés
grâce au Christ qui m'en
donne la force."
(La Bible en français
courant)
" Je suis capable de
tout cela
grâce au Christ qui me
rend fort."
(La Bible Parole de Vie)
" Je puis tout par
celui qui me fortifie."
(La Colombe)
" Je peux tout en
celui qui me rend puissant."
(La Nouvelle Bible
Segond)
" Je peux tout en
celui qui me rend fort."
(Traduction Œcuménique de
la Bible)
" I can do all
things through Christ
which strengtheneth
me."
(King James Version:
Philippians Chapter 4)
" πάντα ἰσχύω ἐν τῶ ἐνδυναμοῦντί
με."
(Greek NT: Philippians
Chapter 4)
" Omnia possum in eo
qui me confortat."
(Vulgate)
SOURCE : http://parousie.over-blog.fr/article-priere-au-bienheureux-louis-zephirin-moreau-69581165.html
MOREAU, LOUIS-ZÉPHIRIN, prêtre
catholique et évêque, né le 1er avril 1824 à Bécancour, Bas-Canada, fils
de Louis-Zéphirin Moreau, cultivateur, et de Marie-Marguerite Champoux ;
décédé le 24 mai 1901 à Saint-Hyacinthe, Québec.
Louis-Zéphirin Moreau est
le cinquième enfant d’une famille de 13, dont 11 atteindront l’âge adulte.
Enfant prématuré, il est peu choyé par la nature : constitution délicate,
santé précaire, laideur..., que compensent certains dons d’intelligence. Ses
parents le trouvent peu fait pour les travaux des champs et, sur les conseils
du curé Charles Dion, le poussent aux études, d’abord à Bécancour, où il
apprend le latin sous la direction de l’instituteur Jean Lacourse, puis, de
1839 à 1844, au séminaire de Nicolet. En mai 1844, tout à la fin de ses études
classiques, les autorités de l’établissement lui demandent de remplacer, au
pied levé, le professeur de versification tombé malade. Présenté à l’archevêque
de Québec, Mgr Joseph Signay*, en
visite pastorale à Nicolet, le jeune Moreau est agréé par l’évêque, qui lui
permet de revêtir la soutane et lui confère la tonsure. À l’automne de la même
année, il suit ses élèves en belles-lettres, tout en entreprenant ses études
théologiques.
En novembre 1845, la
fatigue l’oblige à quitter le séminaire et à se réfugier au presbytère de
Bécancour pour y poursuivre ses études au ralenti. Sa santé ne s’est guère
améliorée quand, en septembre 1846, il rencontre Mgr Signay, qui lui conseille
de retourner dans sa famille et de déposer l’habit ecclésiastique. Guidé par le
curé Dion et ses professeurs de Nicolet, et muni de leurs recommandations,
Louis-Zéphirin va offrir ses services à Montréal. Il rencontre Mgr Ignace Bourget* qui,
sur son départ pour l’Europe, le confie à son coadjuteur, Mgr
Jean-Charles Prince*.
Celui-ci l’accepte immédiatement à l’évêché pour lui faire terminer ses études
théologiques qu’il surveille de loin. Il lui fait brûler les étapes :
ordres mineurs en octobre 1846, sous-diaconat le 6 décembre, diaconat le 13 et
prêtrise le 19. Un examen, jugé satisfaisant, prouve que l’ordinand a les
connaissances théologiques requises et permet de conclure plus tard qu’il a
reçu « la formation normale d’un prêtre de son temps au Canada ».
Même si le nouvel ordonné continue à étudier à plein temps pendant cinq mois et
révise les principaux traités de théologie à l’occasion des examens des jeunes
prêtres, il souffrira toute sa vie d’un manque de connaissances approfondies en
théologie.
Dès le retour de Mgr
Bourget en 1847, Moreau devient maître des cérémonies à la cathédrale et
apporte son aide au secrétariat (chancellerie). Très tôt, de sous-secrétaire,
il devient assistant-secrétaire, puis secrétaire en titre. Il est en même temps
aumônier des pauvres au couvent des Sœurs de la charité de la Providence. Le 19
décembre 1847, le chapitre le nomme chapelain de la cathédrale ; sa tâche
consiste à y assurer la messe quotidienne, la prédication du dimanche et les
confessions. Elle s’avère, cependant, trop lourde pour sa jeune expérience et
il l’abandonne bientôt pour devenir directeur de la communauté du Bon-Pasteur
et reprendre son travail au secrétariat. Ces années d’initiation à la pastorale
et à l’administration diocésaine sont cruciales pour le futur évêque : il
aime particulièrement la vie de communauté de l’évêché de Montréal et il est
très marqué par la spiritualité de Mgr Bourget – vie d’oraison et de prière,
dévotion à l’Eucharistie, au Sacré-Cœur et à Marie, lecture de la Bible – et la
forte personnalité de celui qui est au cœur du renouveau religieux des années
1840–1850. Son travail d’aumônier vaut déjà au jeune prêtre d’être appelé
« le bon Monsieur Moreau ».
En 1852, âgé de 28 ans,
l’abbé Moreau accepte de devenir le principal collaborateur et le plus proche
conseiller du premier évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Prince. Fort de
l’expérience acquise à Montréal, il devient le secrétaire-chancelier de ce
dernier, mais aussi de ses successeurs, Mgr Joseph La Rocque* (1860–1865)
et Mgr Charles La Rocque* (1866–1875).
À cette charge déjà importante, il ajoute celles de procureur de la corporation
épiscopale (1858–1875) et de secrétaire du conseil diocésain (1869–1875). C’est
également lui qui administre le diocèse pendant les vacances du siège en 1860,
1865–1866 et 1875, et durant les absences de l’évêque en 1862 et 1870. Bien
plus, quand, pour soulager les finances diocésaines laissées en mauvais état
par Mgr Joseph La Rocque, « peu soucieux des chiffres et des
affaires », Mgr Charles La Rocque quitte sa ville épiscopale pour aller
vivre au presbytère de Belœil, il confie l’administration courante du diocèse à
l’abbé Moreau.
Malgré ses tâches
administratives absorbantes, le secrétaire accepte diverses activités
pastorales : il est chapelain du pensionnat des Dames de la Congrégation
de Notre-Dame (1853–1858), des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe
(1859–1866), puis des Sœurs de la Présentation de Marie (1867–1869). Il est,
par deux fois, curé de la cathédrale, de 1854 à 1860 – son départ est considéré
par certains comme une disgrâce – et de 1869 à 1875. C’est aussi en 1869 qu’il
devient grand vicaire.
Comme bras droit des
évêques, Moreau révèle de grandes capacités de travail, d’ordre et
d’efficacité. En tant que procureur, « il eut d’abord, selon son
contemporain Alexis-Xiste Bernard, à supporter le souci des embarras
financiers, et ensuite le travail des affaires considérables qui furent
transigées pour le paiement de la dette de l’évêché ». Ce sont ces
embarras qui l’amènent à Paris et à Rome en 1866, avec un succès plutôt mitigé.
Comme pasteur de la paroisse Saint-Hyacinthe-le-Confesseur, Moreau se préoccupe
tout particulièrement du sort des ouvriers et il fonde pour eux, en 1874,
l’Union Saint-Joseph, société catholique de secours mutuels chargée de protéger
ses membres et leur famille contre les coups durs (chômage, accidents, mort
précoce) et de renforcer leur vie spirituelle. Après des débuts lents avec 75 membres
fondateurs, l’association prend une ampleur qui lui permet de publier en 1891
un hebdomadaire, l’Écho, de posséder, à la fin du siècle, « un bel
édifice en pierre » et de fusionner, en 1937, avec La Survivance,
compagnie mutuelle d’assurance-vie.
Quand Mgr Charles La
Rocque meurt le 15 juillet 1875, le clergé et la population désignent
spontanément le grand vicaire Moreau comme son successeur. Mais l’évêque défunt
avait déjà prévenu Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau*,
archevêque de Québec, que son vicaire général avait trop de faiblesses en
administration temporelle et qu’il ne voyait aucun prêtre de son diocèse à
recommander ; il suggérait de transférer Mgr Antoine Racine* de
Sherbrooke à Saint-Hyacinthe. À leur réunion du 21 juillet 1875, les évêques de
la province ecclésiastique de Québec rejettent à l’unanimité la proposition de
Mgr La Rocque. Ils envoient plutôt une terna (recommandation) qui
place loin devant les deux autres (Joseph-Alphonse Gravel et Jean-Remi
Ouellette) le nom de Moreau, candidat dignissimus à tous points de
vue. La Propagande entérine ce choix à sa séance du 21 septembre 1875 et
Léon XIII signe les bulles de nomination le 19 novembre. Louis-Zéphirin
Moreau est sacré quatrième évêque de Saint-Hyacinthe le 16 janvier 1876.
Mgr Moreau dirige le
diocèse pendant 25 ans, même si, à partir de 1893, il abandonne à son
coadjuteur Mgr Maxime Decelles l’administration extérieure et tout ce qui exige
des déplacements fatigants. Dès le départ, il confirme qu’il connaît bien les
dossiers diocésains et il lance une série d’initiatives parfois
audacieuses : réouverture de l’évêché à Saint-Hyacinthe, construction
d’une cathédrale, érection d’un chapitre, création d’une officialité et d’un
tribunal pour les causes matrimoniales, fondation des Sœurs de Saint-Joseph en
1877 et des Sœurs de Sainte-Marthe en 1883. Il prend aussi plusieurs mesures (synodes,
conférences ecclésiastiques, retraites pastorales annuelles) qui lui permettent
d’avoir des collaborateurs mieux formés intellectuellement et spirituellement.
Selon l’historien Rolland Litalien, c’est, pendant tout son règne, la première
de ses préoccupations que traduisent un souci constant « pour la sainteté
et le bonheur de ses prêtres, les relations étroites et fraternelles qu’il
entretenait avec eux, son sens de la collégialité, la vie communautaire qu’il a
su développer dans son diocèse entre évêque, prêtres, religieux et laïcs, [...]
l’impulsion extraordinaire qu’il a donnée aux études ecclésiastiques tant chez
ses séminaristes que chez ses prêtres ».
Mgr Moreau poursuit
l’œuvre sociale déjà commencée. Il suit de près le développement de l’Union
Saint-Joseph, qui s’étend désormais à l’ensemble du diocèse. Dans les paroisses
agricoles, il stimule les cercles agricoles et, pour lutter contre l’émigration
vers les États-Unis – l’une des causes qui font passer son diocèse de
120 000 fidèles en 1886 à 115 000 en 1901 –, il appuie fortement
l’établissement des missionnaires agricoles ; il s’intéresse aussi de très
près au sort des catholiques de langue française, dont son propre frère, en
Nouvelle-Angleterre. Dans la même veine, il multiplie les démarches et les
appels pour venir en aide aux catholiques démunis des cantons de son diocèse
« où tout est à créer : Églises, presbytères, écoles, soutien des
prêtres ». Il manifeste la même sollicitude pour les pauvres, qu’il reçoit
chaque lundi à l’évêché, et pour ses diocésains éprouvés par les
incendies : le feu détruit les deux tiers de la ville de Saint-Hyacinthe
en 1876, cinq paroisses en 1880 et la Métairie Saint-Joseph, refuge pour les
malades et les prêtres âgés ou infirmes, en 1898. Enfin, convaincu des effets
néfastes de l’ivrognerie, au point de vue religieux et économique, il appuie de
tout son prestige deux campagnes de tempérance dans son diocèse, en 1880 et en
1885–1889.
Pendant les 25 ans de son
administration, Mgr Moreau fonde 13 paroisses et 22 établissements, surtout
d’enseignement (collèges commerciaux ou académies). Ce développement est
possible grâce, d’abord, à son clergé, qui passe de 154 prêtres en 1876 à 203 en
1901, mais surtout aux nombreuses communautés religieuses déjà implantées ou
qu’il fait venir : huit communautés de frères enseignants, sept
communautés féminines vouées à l’éducation ou au bien-être social, sans compter
les dominicains et les Sœurs adoratrices du Précieux-Sang, qui s’adonnent
respectivement à la prédication et à la vie contemplative. L’évêque laisse au
clergé séculier la direction des deux collèges classiques de Saint-Hyacinthe et
Marieville, malgré les difficultés que rencontre ce dernier.
En 1876, Mgr Moreau avait
joint un épiscopat divisé par les questions politiques, telle que l’ingérence
cléricale dans les élections, et par le problème universitaire (attitude de
l’université Laval et création d’une université à Montréal). De convictions
ultramontaines profondes, même s’il vit dans une ville qui a la réputation
d’être un foyer libéral, le nouvel évêque prend volontiers le parti des
suffragants, menés par Mgrs Bourget et Louis-François Laflèche*,
en lutte contre l’archevêque Taschereau ; de même, il appuie son maître et
ami Laflèche contre le projet de division du diocèse de Trois-Rivières.
Cependant, il prend prétexte de son jeune âge et de la grande célébrité des
aînés pour demeurer au second plan des controverses.
La mission du délégué
apostolique George Conroy*, qui
vient, d’ordre du pape, mettre fin à la division des évêques et à l’ingérence
du clergé dans les élections, et la série de décisions de Rome, qui favorisent
unilatéralement les opinions de Mgr Taschereau contre les ultramontains
intransigeants, amènent l’évêque de Saint-Hyacinthe à s’éloigner du clan
Laflèche, et à appuyer l’archevêque et l’université Laval. Il place au-dessus
de ses idées et de ses amitiés l’obéissance au pape ; c’est ainsi qu’au
début des années 1880 il prend une part active – notamment par de nombreuses
lettres au pape et à la Propagande – à la nouvelle campagne pour la division du
diocèse de Trois-Rivières et la création de celui de Nicolet. Malgré des
jugements parfois très durs pour ceux qui n’obéissent pas à Rome, il cherche constamment
à rapprocher les vues opposées et à réconcilier les adversaires. En 1885, par
exemple, il accompagne le premier évêque de Nicolet, Mgr Elphège Gravel, chez
Mgr Laflèche, « pour apaiser les choses et lui montrer qu’il n’y [a] pas
d’antipathie contre lui ».
Les malheurs qui
s’abattent sur l’évêque de Trois-Rivières, Mgr Laflèche, qui n’est pas persona
grata à Rome, et la maladie du cardinal Taschereau, qui doit céder les rênes du
pouvoir à un coadjuteur, font de Mgr Moreau, avec Mgr Louis-Nazaire Bégin*,
un des principaux porte-parole de l’épiscopat canadien. Il retrouve toute sa
ferveur ultramontaine et étale ses convictions nationalistes lors du long débat
à propos des écoles du Manitoba [V. Thomas Greenway].
Il appuie sans réserve la position de Mgr Adélard Langevin*,
archevêque de Saint-Boniface, et il multiplie les lettres aux hommes politiques
et à Rome (une trentaine) pour dénoncer l’injustice dont sont victimes les
catholiques manitobains. Il juge sévèrement le délégué apostolique Rafael Merry
del Val, qui lui paraît « donner son oreille et son attention aux prêtres
libéraux et aux hommes de la politique du Premier ministre fédéral,
M. Laurier [Wilfrid Laurier*],
qui ont eu soin de le circonvenir ». Il n’en accueille pas moins avec
obéissance l’encyclique Affari vos de Léon XIII, du 8 décembre 1897,
et il exhorte ses diocésains « à recevoir la parole du Vicaire de
Jésus-Christ avec un profond esprit de foi et dans les sentiments d’une vive
reconnaissance ». Dès le 8 janvier 1898, il écrit à Rome qu’il obéira et,
le 26 janvier, il exprime au pape sa « filiale gratitude » et
l’espoir d’une « heureuse solution de la grave question des écoles du
Manitoba ».
À ce moment, les facultés
physiques de Mgr Moreau sont gravement amoindries, même si ses facultés
intellectuelles demeurent intactes. Ses diocésains ne le voient qu’en des
circonstances exceptionnelles le cinquantième anniversaire de son ordination
sacerdotale en 1896, le jubilé d’argent de sa consécration épiscopale en 1901.
Sa réputation de bonté et de sainteté ne fait que croître, et on lui demande ou
on lui attribue des miracles. Cette vénération populaire éclate au grand jour à
l’occasion des ses obsèques en mai 1901 et ne diminue pas avec les ans. Elle
pousse les autorités diocésaines à commencer, en 1925, les longues procédures
qui révèlent sans équivoque les vertus exceptionnelles de ce grand
pasteur : foi, charité, bonté, piété, fermeté, détachement... et qui
aboutissent à sa béatification par le pape Jean-Paul II, le 10 mai 1987.
Les écrits de L.-Z.
Moreau ont été colligés à l’occasion du processus de béatification et sont
conservés aux Arch. de la chancellerie de l’évêché de Saint-Hyacinthe,
Québec ; ces textes sont les suivants : Copies des lettres du serviteur
de Dieu d’après les « Reg. des lettres concernant l’administration
diocésaine », expédiées de l’évêché de Saint-Hyacinthe à la sacrée
congrégation des rites le 2 oct. 1933 ; Autres copies des lettres du
serviteur de Dieu, expédiées de l’évêché de Saint-Hyacinthe à la sacrée
congrégation des rites le 2 oct. 1933 ; Statuts du chapitre de la
cathédrale de Saint-Hyacinthe, 1878 ; et, sous forme d’imprimés, Mandements, lettres
pastorales et circulaires des évêques de Saint-Hyacinthe, A.-X. Bernard et
al., édit. (27 vol. et 370 feuillets parus, Montréal et Saint-Hyacinthe,
1893– ), volumes 5 à 12, et Constitutiones synodales Sancti
Hyacinthi [...] (Saint-Hyacinthe, 1880).
Ces documents et
plusieurs autres qui concernent Mgr Moreau sont reproduits ou cités dans :
Congregatio Pro Causis Sanctorum, Beatificationis et canonizationis servi
Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi ; peculiaris
congressus super virtutibus die 6 octobris 1970 ; relatio et vota,
A. M. Larraone, relateur (Rome, 1970) ; Canonizationis ven.
servi Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi (1824–1901) ;
positio super miraculo (Rome, 1986) ; Canonizationis ven. servi Dei
Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi (1824–1901) ;
relatio et vota congressus peculiaris super miras die 13 junii an. 1986 habiti (Rome,
1986) ; Officium Historicum, Beatifrcationis et canonizationis servi
Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi (†1901) ;
peculiaris dilucidationes exfficio concinnatae (Rome, 1972) ; Sacra
Rituum Congregatione, Beatificationis et canonizationis servi Dei Ludovici
Zephyrini Moreau, episcopi S. Hyacinthi ; positio super
introduction causae, Adeodato Piazza, relateur (Rome, 1952) ;
Beatificationis et canonizationis servi Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi
S. Hyacinthi ; positio super virtutibus, A. M. Larraone,
relateur (Rome, 1967).
Presque tous les
archevêchés et les évêchés du Canada ont des dossiers qui peuvent éclairer l’un
ou l’autre aspect de la vie de Mgr Moreau, mais plus riche encore est
l’Archivio della Propaganda Fide (Rome), et plus particulièrement les
séries : Acta, vol. 243 ; Nuova série, vol. 240–242 ;
Scritture originali riferite nelle Congregazioni generali, vol. 1004,
1044.
Les actes de naissance et
de sépulture de Mgr Moreau se trouvent respectivement aux ANQ-MBF, CE1-4, 1er avril
1824, et aux ANQ-M, CE2-1, 30 mai 1901.
Parmi les biographies à
consulter, retenons : A.-X. Bernard, « Monseigneur L.-Z. Moreau »,
dans les Mandements, lettres pastorales et circulaires des évêques de
Saint-Hyacinthe, 5 : 5–25 ; Jean Houpert, Monseigneur Moreau, quatrième
évêque de Saint-Hyacinthe (Montréal et Paris, 1986) ; Frédéric
Langevin, Monseigneur Louis-Zéphyrin Moreau, quatrième évêque de
Saint-Hyacinthe, 1824–1901 (Québec, 1937) ; et Rolland
Litalien, le Prêtre québécois à la fin du xixe siècle ;
style de vie et spiritualité d’après Mgr L.-Z. Moreau (Montréal, 1970).
Enfin, on consultera les
études suivantes : J.-P. Bernard, « les Fonctions intellectuelles de
Saint-Hyacinthe à la veille de la Confédération », SCHEC Sessions
d’études, 47 (1980) : 5–17 ; J.-A.-I. Douville, Histoire du
collège-séminaire de Nicolet, 1803–1903 [...] (2 vol., Montréal,
1903) ; A[ugustin] Leduc, « Notes historiques
(1854–1913) », Saint-Hyacinthe et la tempérance (1854–1913)
(Saint-Hyacinthe, 1914), 22–24 ; Rolland Litalien, « Se mettre à
l’écoute du bienheureux Mgr Moreau », l’Église canadienne (Montréal),
20 (1986–1987) : 525–528 ; Roberto Perin, « la Raison du plus
fort est toujours la meilleure : la représentation du Saint-Siège au
Canada, 1877–1917 », SCHEC Sessions d’études, 50 (1983) :
99–117 ; J.-J. Robillard, « Histoire du collège
Sainte-Marie-de-Monnoir (1853–1912) », SCHEC Sessions d’études,
47 : 35–53 ; et Nive Voisine, « la Création du diocèse de
Nicolet (1885) », les Cahiers nicolétains (Nicolet, Québec), 5
(1983) : 3–41 ; 6 (1984) : 147–214 ; Louis-François
Laflèche, deuxième évêque de Trois-Rivières (I vol. paru,
Saint-Hyacinthe, 1980– ) ; « Rome et le Canada : la
mission de Mgr Conroy », RHAF, 33 (1979–1980) : 499–519. [n. v.]
© 1994–2023 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio/moreau_louis_zephirin_13F.html
Profile
Born to a farm family,
he was a sickly youth. Taught philosophy at
the seminary at
Nicolet, Quebec, Canada. Ordained on 19
December 1846. Secretary to
a series of bishops of Saint-Hyacinthe,
Quebec. Founded the Union of Saint Joseph in 1874. Bishop of Saint-Hyacinthe on 19 November 1875.
Founder of the Sisters of Saint-Joseph of Saint-Hyacinthe in 1877,
and the Sisters of Sainte-Martha.
Born
1 April 1824 in
Bécancour, Quebec, Canada
24 May 1901 in
Saint-Hyacinthe, Quebec, Canada
10 May 1973 by Pope Paul
VI (decree of heroic
virtues)
10 May 1987 by Pope John
Paul II
Saint-Hyacinthe, Québec, diocese of
Additional
Information
other
sites in english
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en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Blessed Louis-Zéphirin
Moreau“. CatholicSaints.Info. 25 January 2019. Web. 23 May 2023.
<http://catholicsaints.info/blessed-louis-zephirin-moreau/>
SOURCE : http://catholicsaints.info/blessed-louis-zephirin-moreau/
24 MAY
Blessed Louis-Zéphirin
Moreau
I can do all things
through Him who strengthens me
Louis-Zéphirin Moreau was
born premature on April 1, 1824, in Bécancour (Lower Canada). Because of his
poor health, his parents felt he was unsuited for farm work and, on the advice
of their parish priest, push him to study, first in Bécancour and then at the
Séminaire of Nicolet. Though, in November 1845 he is forced to interrupt
because of his ill health. At the suggestion of his pastor and teachers,
Louis-Zéphirin turns to Montreal where Bishop Ignace Bourget accepts him
immediately in his diocese to complete his studies in Theology and to be
ordained priest. He soon becomes the assistant-secretary and then titular
secretary (chancellery). He is profoundly marked by Bourget’s spirituality – a
life of prayer, devotion to the Eucharist, to the Blessed Heart and to Mary,
the reading of the Bible – and by the strong personality of this bishop who is
at the heart of the religious revival of the 1840s.
In 1852 Moreau accepts to
become the assistant and closest advisor of the first bishop of
Saint-Hyacinthe, Most Rev. Prince. He becomes secretary and chancellor of Most
Rev. Prince and of his successors. In this role he displays a great capacity
for work, order and efficiency. When Most Rev. La Rocque dies on July 15, 1875,
Moreau is appointed as his successor and is consecrated fourth bishop of
Saint-Hyacinthe on January 16, 1876. He administers the diocese for 25 years.
During his term he takes important initiatives such as reopening the episcopal
palace in Saint-Hyacinthe, building a cathedral, establishing a chapter,
creating a court for matrimonial cases and founding the Sœurs de Saint-Joseph
de Saint-Hyacinthe in 1877 and the Sœurs de Sainte-Marthe in 1883. He gives a
new impetus to the seminary and improves the intellectual and spiritual
training of his priests. Bishop Moreau continues the social work already in
progress, in particular keeping a close eye on the development of the Union
Saint-Joseph that he had founded. During the 25 years of his administration
Moreau founded 13 parishes and 22 institutions, most of which were educational
(academies or commercial colleges). He takes part in the debates concerning the
universities and Manitoba schools. He dies on May 24, 1901, and is beatified by
John-Paul II on May 10, 1987.
SOURCE : https://crc-canada.org/en/biographies/blessed-louis-zephirin-moreau/
Blessed Louis-Zepherin, a
Model Bishop for Canada
By
May 24, 2022
Today in Canada we
celebrate Blessed Louis-Zepherin Moreau, (1824 – 1901) an exemplary bishop of
Saint-Hyacinthe in Quebec. Born rather sickly and undersized to a large
Quebecois farming family, he dedicated himself to studies and eventually to the
priesthood, enduring many vicissitudes. Due to his continuing ill-health, it
was recommended to Louis that he was just not cut out for the priesthood, but
he persevered. Bishop Ignace Bourget of Montreal took him into private studies,
with his coadjutor, Bishop Jean-Charles Prince, and Louis-Zepherin was
eventually ordained a priest on December 19th, 1846. He proved himself
faithful, steadfast and solicitous in his ministry, dedicated to his flock,
unsparing of himself, and was chosen bishop by Pius IX in 1875, consecrated
January 16, 1876.
For the next quarter
century he was the mainstay in the formation and guidance of his flock: as one
historian put it, Bishop Moreau’s diocese was renowned for “the saintliness and
happiness of his priests, the close and fraternal relations he maintained with
them, his sense of collegiality, the community life that he was able to foster
in his diocese between bishop, priests, religious, and laity, . . .
the extraordinary impetus he gave to ecclesiastical studies among both his
seminarists and his priests.”
Bishop Moreau also
founded two religious orders to further the spiritual work of the diocese, the
Sisters of Saint Joseph and the Sisters of Saint Martha. After 25 years of
episcopal ministry, he went to his eternal reward on this day, May 24th, 1901
and beatified by Pope Saint John Paul II on May 10th, 1987.
Quebec is no longer what
it once was, but Bishop Moreau is a beacon of hope, that what once was may one
day, in some way, be again. At the least, he provides an example and
intercessor for the current members of our Canadian episcopacy, and all of us
would do well to follow his lead.
As an aside, someone
pointed out to me that the parish just outside of Quebec City given to the
Fraternity of Saint Peter, dedicated to the usus antiquior and
the Church’s traditional liturgy, is under his patronage. Hmm. A pilgrimage may
soon be in the offing.
Blessed Louis
Moreau, ora pro nobis!
SOURCE : https://catholicinsight.com/blessed-louis-zepherin-a-model-bishop-for-canada-2/
MOREAU, LOUIS-ZÉPHIRIN, Roman Catholic
priest and bishop; b. 1 April 1824 in Bécancour, Lower Canada, son of
Louis-Zéphirin Moreau, a farmer, and Marie-Marguerite Champoux;
d. 24 May 1901 in Saint-Hyacinthe, Que.
Louis-Zéphirin was the
fifth in a family of 13 children, 11 of whom reached adulthood. Not
favoured by nature, he was born premature, delicate, sickly, and homely, but he
did have certain gifts of intelligence. His parents felt he was unsuited for
farm work, and on the advice of parish priest Charles Dion they pushed him to
study, first in Bécancour, where he learned Latin under the schoolteacher Jean
Lacourse, and then from 1839 to 1844 at the Séminaire de Nicolet. In
May 1844, on the completion of his classical studies, the authorities in the
seminary immediately asked him to replace the teacher of the fourth form
(Poetry), who had fallen ill. Upon being introduced to Archbishop Joseph Signay* of
Quebec, who was making a pastoral visit to Nicolet, young Moreau was accepted
as a candidate for the priesthood by Signay, who let him enter holy orders and
tonsured him. That autumn Moreau accompanied his pupils into the fifth form
(Belles-Lettres), and also began his theological studies.
In November 1845 fatigue
forced him to leave the seminary and seek refuge in the presbytery at
Bécancour, where he went on studying at a slower pace. His health had not
improved much by September 1846 when he met Signay. The archbishop advised him
to return home and give up the religious life. At the suggestion of Dion and
his teachers at Nicolet, Louis-Zéphirin went to Montreal to offer his services,
armed with their letters of recommendation. He had a meeting in secret with
Bishop Ignace Bourget*, who
was leaving for Europe and put him in the hands of his coadjutor, Bishop
Jean-Charles Prince*.
Prince immediately accepted him into the episcopal palace to have him finish
his theological studies, which he kept an eye on from a distance. He moved
Moreau swiftly through the various stages to ordination, conferring minor
orders in October 1846, the subdiaconate on 6 December, diaconate on the
13th, and priesthood on the 19th. An examination that was judged satisfactory
proved he had the requisite theological knowledge and later was the basis for
the conclusion that he had received “the normal training for a priest at the
time in Canada.” Although Moreau devoted himself to studying for five more
months and reviewed the principal theological treatises for the examinations
given young priests, he would suffer all his life from a lack of depth in
theological matters.
When Bishop Bourget
returned in 1847, Moreau became master of ceremonies at the cathedral and gave
assistance in the secretariat (chancellery). He soon advanced from
under-secretary to assistant and then titular secretary. At the same time he
served as chaplain to the poor at the convent of the Sisters of Charity of
Providence. On 19 Dec. 1847 the chapter appointed him chaplain of the
cathedral; his duties there included looking after daily mass, preaching on
Sunday, and hearing confessions. They proved too onerous, however, for an
inexperienced priest, and he soon left to become the director for the community
of the Good Shepherd and to resume his work at the secretariat. These years of
initiation into pastoral activity and diocesan administration were crucial for
the future bishop: he particularly liked communal life in the Montreal
episcopal palace, and he was profoundly marked by Bourget’s spirituality –
a life of meditation and prayer, devotion to the Eucharist, the Blessed Heart,
and Mary, and reading the Bible – and by the strong personality of this
bishop who was at the heart of the religious revival of the 1840s. As a result
of his work as chaplain, the young priest was already being called “good
Monsieur Moreau.”
In 1852, at the age
of 28, Abbé Moreau agreed to become the principal colleague and closest
adviser to the first bishop of Saint-Hyacinthe, Mgr Prince. Armed with the
experience acquired in Montreal, he became secretary and chancellor to Prince,
and then to his episcopal successors, Joseph La Rocque* (1860–65)
and Charles La Rocque* (1866–75).
In addition to this heavy load he assumed the offices of procurator for the
episcopal corporation (1858–75) and secretary of the diocesan council
(1869–75). He also administered the diocese during periods when the see was
vacant, in 1860, 1865–66, and 1875, and during the bishop’s absence in 1862 and
1870. Furthermore, Charles La Rocque entrusted the routine administration
of the diocese to Moreau when, because diocesan finances had been left in poor
shape by Joseph La Rocque, “who had little concern for figures and business,”
the bishop moved from his cathedral city to the presbytery in Belœil.
Despite his absorbing
administrative tasks the secretary took on various pastoral roles. He was
chaplain to the boarding-school run by the Congregation of Notre-Dame
(1853–58), to the nuns at the Hôtel-Dieu of Saint-Hyacinthe (1859–66), and then
to the Soeurs de la Présentation de Marie (1867–69). He was curé of the
cathedral twice, from 1854 to 1860, when some thought his departure a sign of
disgrace, and from 1869 to 1875. In 1869 he also became vicar general.
As the bishops’
right-hand man Moreau displayed a great capacity for work, order, and
efficiency. According to his contemporary Alexis-Xiste Bernard, as procurator
“he first had to endure the worry about the financial difficulties, and then
the labour entailed by the extensive deals that were finally worked out for
paying off the bishopric’s debt.” It was these financial difficulties that sent
him to Paris and Rome in 1866, with somewhat limited success. As parish priest
of Saint-Hyacinthe-le-Confesseur, Moreau concerned himself particularly with
the workers’ lot, and in 1874 he founded the Union Saint-Joseph, a Roman
Catholic mutual aid society to provide protection for members and their
families from severe blows (unemployment, accidents, early death) and to
strengthen their spiritual life. After a slow beginning with 75
charter-members, the association reached a size enabling it to publish a weekly
paper, L’Écho, in 1891, to become the owner at the end of the century of
“a handsome stone building,” and to amalgamate in 1937 with La Survivance,
a mutual life insurance company.
When Charles
La Rocque died on 15 July 1875, the clergy and the people
spontaneously proposed vicar general Moreau as his successor. But the late
bishop had warned Archbishop Elzéar-Alexandre Taschereau* of
Quebec that his vicar general had displayed too many weaknesses in
administering temporal affairs and that he did not see any priest in his
diocese whom he could recommend; he suggested moving Bishop Antoine Racine* from
Sherbrooke to Saint-Hyacinthe. At their meeting on 21 July 1875 the
bishops of the ecclesiastical province of Quebec unanimously rejected
La Rocque’s proposal. Instead, they sent a terna (a
recommendation) that listed Moreau, the candidate dignissimus from
all points of view, far ahead of the other two candidates (Joseph-Alphonse
Gravel and Jean-Remi Ouellette). This choice was ratified by the Sacred
Congregation of Propaganda on 21 Sept. 1875 and Pope Leo XIII signed
the appointment bulls on 19 November. Louis-Zéphirin Moreau was
consecrated fourth bishop of Saint-Hyacinthe on 16 Jan. 1876.
Moreau administered the
diocese for 25 years, although from 1893 he left the external
administration and anything that required tiring voyages to his coadjutor,
Bishop Maxime Decelles. From the outset he proved well acquainted with diocesan
matters, and he set in motion a series of initiatives that were sometimes bold:
reopening the episcopal palace in Saint-Hyacinthe, building a cathedral,
establishing a chapter, creating an officiality and a court for matrimonial
cases, and founding the Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe in 1877 and
the Sœurs de Sainte-Marthe in 1883. He also took several measures (holding
synods, ecclesiastical conferences, and annual pastoral retreats) that enabled
him to have colleagues who were better trained intellectually and spiritually.
According to historian Rolland Litalien, throughout his rule this goal was his
foremost concern, as he showed by his constant care for “the saintliness and
happiness of his priests, the close and fraternal relations he maintained with
them, his sense of collegiality, the community life that he was able to foster
in his diocese between bishop, priests, religious, and laity, . . .
the extraordinary impetus he gave to ecclesiastical studies among both his
seminarists and his priests.”
Bishop Moreau continued
the social work already in progress. He kept a close eye on the development of
the Union Saint-Joseph, which from then on was extended to the whole diocese.
In the farming parishes he encouraged agricultural clubs, and to combat emigration
to the United States – one of the reasons his diocese declined from
120,000 faithful in 1886 to 115,000 in 1901 – he strongly supported the
establishment of agricultural missionaries; he also took a keen interest in the
lot of the French-speaking Catholics in New England, of whom his own brother
was one. Likewise he multiplied his efforts and appeals to help Catholics in
the townships of his diocese “where everything has to be created: churches,
presbyteries, schools, support for the priests.” The same solicitude was shown
for the poor, whom he received every Monday at the episcopal palace, and for
members of his flock who had been sorely tried by fires. (Two-thirds of the
town of Saint-Hyacinthe was destroyed in 1876, five parishes suffered from fires
in 1880, and the Métairie Saint-Joseph, a shelter for the sick and for elderly
or infirm priests, burned in 1898.) And finally, convinced of the baneful
effects of drunkenness, from both religious and economic points of view, he
threw the full weight of his prestige behind two temperance campaigns in his
diocese, in 1880 and 1885–89.
During his 25 years
of episcopal administration Moreau founded 13 parishes and
22 institutions, most of which were educational (académies, or commercial
colleges). This development depended first upon his clergy, which grew from
154 priests in 1876 to 203 in 1901, but above all upon the many
religious communities already established or introduced by him: eight
communities of teaching brothers, seven women’s communities devoted to
education or social welfare, not to mention the Dominicans and the Sisters
Adorers of the Precious Blood, the former dedicated to preaching and the latter
to the contemplative life. The bishop let the secular clergy run the two
classical colleges, at Saint-Hyacinthe and Marieville, despite the difficulties
the latter one was encountering.
In 1876 Moreau had joined
an episcopacy divided by political issues such as the intervention of the
clergy in elections, and by the university problem (the attitude of the
Université Laval and the founding of a university in Montreal). Holding
profound ultramontane convictions, even though he lived in a city reputed to be
a centre of liberalism, Moreau readily sided with the suffragans, led by
Bourget and Louis-François Laflèche*,
in a struggle against Archbishop Taschereau; he also supported his teacher and
friend Laflèche in opposing a plan to divide the diocese of Trois-Rivières.
However, he used the renown of his elders and the fact that he was much younger
as pretexts to remain in the background during the controversies.
Partly because of the
mission of Bishop George Conroy*, the
apostolic delegate sent to end the division among the episcopate and halt the
intervention of the clergy in elections, and partly because of a series of
decisions from Rome that were one-sidedly favourable to Taschereau’s opinions
in his battle with the intransigent ultramontanes, the bishop of
Saint-Hyacinthe distanced himself from the Laflèche clan and backed the
archbishop and the Université Laval. He placed obedience to the pope ahead of
his ideas and friendships. In the early 1880s, for example, he played an active
role, particularly through numerous letters to the pope and to Propaganda, in a
new campaign to divide Trois-Rivières and create the diocese of Nicolet.
Despite some harsh judgements on those who did not obey Rome, he constantly sought
to bring people who held opposing views together and reconcile the adversaries.
In 1885, for instance, he accompanied Elphège Gravel, the
first bishop of Nicolet, on a visit to Bishop Laflèche, “to calm things down
and show him that there is no antipathy to him.”
The misfortunes besetting
Laflèche, who was persona non grata in Rome, and the illness of
Cardinal Taschereau, who had to hand over the reins of power to a coadjutor,
made Moreau one of the principal spokesmen, along with Louis-Nazaire Bégin*,
for the Canadian bishops. At the time of the lengthy debate on the Manitoba
school question [see Thomas Greenway],
he rediscovered all his ultramontane fervour and made plain his nationalist
convictions. He supported unreservedly the position taken by Archbishop
Adélard Langevin* of
Saint-Boniface, and he multiplied his letters to politicians and to Rome (some
30 of them) to denounce the injustice being done the Roman Catholics in
Manitoba. The apostolic delegate Monsignor Rafael Merry del Val drew his severe
criticism for seeming “to lend his ear and his attention to the liberal priests
and men of the political persuasion of the federal prime minister, Monsieur
Laurier [Wilfrid Laurier*],
who have taken care to circumvent him.” Moreau none the less accepted
obediently the encyclical Affari vos, issued by Leo XIII on
8 Dec. 1897, and he exhorted the people of his diocese “to receive the
word of the Vicar of Christ in a profound spirit of faith and feelings of
intense gratitude.” On 8 Jan. 1898 he wrote to Rome that he would obey,
and on 26 January he expressed his “filial gratitude” to the pope and the
hope for a “happy solution to the serious question of the schools in Manitoba.”
At that time Bishop
Moreau was infirm physically, even though his intellectual faculties remained
unimpaired. His people saw him only in exceptional circumstances: the 50th
anniversary of his ordination as a priest in 1896, and the silver jubilee of
his consecration as bishop in 1901. His reputation for kindness and saintliness
grew steadily, and miracles were asked of him or attributed to him. Popular
veneration was manifest at his funeral in May 1901 and did not diminish
with the passage of time. Thus the diocesan authorities were impelled to begin
in 1925 the lengthy procedure that revealed unequivocally the exceptional
virtues of this great priest: faith, charity, kindness, piety, firmness, and
unworldliness. His beatification was proclaimed by Pope John Paul II on
10 May 1987.
[L.-Z. Moreau’s
writings were brought together during the procedure for his beatification and
are held at the Arch. de la Chancellerie de l’Évêché de Saint-Hyacinthe, Qué.
The following are in manuscript: Copies des lettres du serviteur de Dieu
d’après les “Reg. des lettres concernant l’administration diocésaine,”
expédiées de l’évêché de Saint-Hyacinthe à la Sacrée Congrégation des Rites le
2 oct. 1933; Autres copies des lettres du serviteur de Dieu, expédiées de
l’évêché de Saint-Hyacinthe à la Sacrée Congrégation des Rites le 2 oct.
1933; and Statuts du chapitre de la cathédrale de Saint-Hyacinthe, 1878. The
remainder are in published form: Mandements, lettres pastorales et
circulaires des évêques de Saint-Hyacinthe, A.-X. Bernard et al.,
édit. (27v. et 370 feuillets parus, Montréal et Saint-Hyacinthe,
1893– ), vols.5 to 12, and Constitutiones synodales Sancti
Hyacinths . . . (Saint-Hyacinthe, 1880).
These documents and
others relating to Moreau are either reproduced or cited in: Congregatio pro
Causis Sanctorum, Beatificationis et canonizationis servi Dei Ludovici
Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi; peculiaris congressus
super virtutibus die 6 octobris 1970; relatio et vota, A. M.
Larraone, reporter (Rome, 1970); Canonizationis ven. servi Dei
Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi (1824–1901); positio
super miraculo (Rome, 1986); Canonizationis ven. servi Dei
Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti Hyacinthi (1824–1901); relatio
et vota congressus peculiaris super mir die 13 junii an. 1986
habiti (Rome, 1986); Officium Historicum, Beatificationis et
canonizationis servi Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi Sancti
Hyacinthi (†1901); peculiaris dilucidationes ex officio concinnatae (Rome,
1972); Sacra Rituum Congregatione, Beatificationis et canonizationis servi
Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi S. Hyacinthi; positio
super introduction causae, Adeodato Piazza, reporter (Rome, 1952); and Beatificationis
et canonizationis servi Dei Ludovici Zephyrini Moreau, episcopi S. Hyacinthi; positio
super virtutibus, A. M. Larraone, reporter (Rome, 1967).
The archives of almost
all the archdioceses and dioceses in Canada possess files which can illustrate
some aspect or other of Bishop Moreau’s life but the richest source of information
is the Archivio della Propaganda Fide (Rome), especially the following series:
Acta, vol.243; Nuova serie, vols.240–42; and Scritture originali riferite nelle
Congregazioni generali, vols.1004, 1044. Moreau’s birth and burial records are
in ANQ-MBF, CE1-4, 1er avril 1824, and ANQ-M, CE2-1,
30 mai 1901.
Biographies of Moreau
include A.-X. Bernard, “Monseigneur L.-Z. Moreau,” in Mandements, lettres
pastorales et circulaires des évêques de Saint-Hyacinthe, 5: 5–25; Jean
Houpert, Monseigneur Moreau, quatrième évêque de Saint-Hyacinthe (Montréal
et Paris, 1986); Frédéric Langevin, Monseigneur Louis-Zéphyrin Moreau, quatrième
évêque de Saint-Hyacinthe, 1824–1901 (Québec, 1937); and Rolland
Litalien, Le prêtre québécois à la fin du XIXe siècle; style
de vie et spiritualité d’après Mgr L.-Z. Moreau (Montréal, 1970).
Useful secondary works
include the following: J.-P. Bernard, “Les fonctions intellectuelles de
Saint-Hyacinthe à la veille de la Confédération,” CCHA Sessions d’études,
47 (1980): 5–17; J.-A.-I. Douville, Histoire du collège-séminaire de
Nicolet, 1803–1903 . . . (2v., Montréal, 1903); A[ugustin]
Leduc, “Notes historiques (1854–1913),” Saint-Hyacinthe et la tempérance
(1854–1913) (Saint-Hyacinthe, 1914), 22–24; Rolland Litalien, “Se mettre à
l’écoute du bienheureux Mgr Moreau,” L’Église canadienne (Montréal),
20 (1986–87): 525–28; Roberto Perin, “La raison du plus fort est toujours
la meilleure: la représentation du Saint-Siège au Canada, 1877–1917,”
CCHA Sessions d’études, 50 (1983): 99–117; J.-J. Robillard, “Histoire
du collège Sainte-Marie-de-Monnoir (1853–1912),” CCHA Sessions d’études,
47: 35–53; and Nive Voisine, “La création du diocèse de Nicolet
(1885),” Les Cahiers nicolétains (Nicolet, Qué.), 5 (1983): 3–41; 6
(1984): 147–214; Louis-François Laflèche, deuxième évêque de
Trois-Rivières (1 vol. paru, Saint-Hyacinthe, 1980– ); and
“Rome et le Canada: la mission de Mgr Conroy,” RHAF, 33 (1979–80):
499–519. n.v.]
© 1994–2023 University
of Toronto/Université Lava
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio/moreau_louis_zephirin_13F.html
Beato Luigi Zeffirino
Moreau Vescovo
Becancour (Québec), 1
aprile 1824 – Saint-Hyacinthe (Canada), 24 maggio 1901
Nato il 1° aprile 1824 a
Bécancour, in Canada, da una famiglia di contadini, Luigi Zeffirino Moreau non
godeva di buona salute. Nel 1839 entrò in Seminario a Nicolet, quindi in
quello di Québec. Incominciò ad insegnare filosofia ma fu poi mandato nel
Seminario di Montréal. Venne ordinato sacerdote 19 novembre 1846 e prestò
servizio in vescovado. Fu poi trasferito nella nuova diocesi di Saint-Hyacinthe
dove ricoprì l'incarico di segretario di vari vescovi e di parroco della
Cattedrale. Nel 1874 fondò l'Unione di san Giuseppe, la prima assistenza laica
di assistenza nel Paese. Il 19 dicembre 1875 fu nominato vescovo della diocesi.
Riunì vari sinodi diocesani e nel 1877 fondò la Suore di san Giuseppe. Morì il
24 maggio 1901 e fu beatificato da Giovanni Paolo II il 10 maggio 1987. (Avv.)
Martirologio
Romano: Nella città di Saint-Hyacinthe in Canada, beato Ludovico Zefirino
Moreau, vescovo, che nelle sue molteplici iniziative pastorali, esortava sempre
se stesso ad essere in piena sintonia con la Chiesa.
Quinto dei tredici figli
di Luigi Moreau e Margarita Champoux, nacque il 1° aprile 1824 a Bécancour
(Québec) in Canada; i suoi genitori erano poveri agricoltori ma dotati di una
fede molto salda, dei suoi fratelli due divennero sacerdoti e due suore.
Era un bambino gracile,
ma dotato di una viva intelligenza, superiore alla media, ma la sua povertà
gl’impediva di intraprendere degli studi. Il suo parroco l’abate Dion, vide in
lui i segni della vocazione religiosa e con l’aiuto del maestro di scuola,
prese ad aiutarlo su questa strada.
Gli fecero iniziare lo
studio del latino nella scuola del villaggio, che il giovane Luigi Zeffirino
Moreau frequentò per tre anni, incoraggiato dai genitori analfabeti, ma
ferventi cristiani. E nel 1839 poté entrare nel Seminario di Nicolet per
proseguire gli studi; il suo profitto da studente fu tale, che nel 1844
ammalatosi un professore titolare di filosofia, i suoi superiori gli chiesero
di sostituirlo.
Nello stesso anno,
completati gli studi in filosofia, passò al Seminario di Québec dove ricevette
la tonsura e l’abito talare; nell’autunno del 1844 incominciò l’insegnamento e
allo stesso tempo lo studio della teologia.
Lo stress derivategli dal
doppio lavoro, gli procurò un esaurimento di energie, non era mai stato un
campione di salute, per cui nel novembre 1845 fu costretto ad un assoluto
riposo; si ritirò presso il suo parroco di Bécancour, il quale continuò ad
insegnargli la teologia con un ritmo meno intenso.
Ma quasi un anno dopo,
nel settembre 1846, il vescovo di Québec mons. Signay, espresse i suoi dubbi
sul suo futuro sacerdotale, compromesso dalla cagionevole salute e gli chiese
di deporre l’abito.
Il suo parroco e i
maestri di Nicolet, non condividendo ciò, lo mandarono a Montréal, dove il
vescovo Ignace Bourget e il suo coadiutore, mons. Jean-Charles Prince lo
accolsero favorevolmente nel loro Seminario.
Dopo aver ricevuto gli
Ordini Minori, il 19 dicembre 1846 venne ordinato sacerdote; per le sue
precarie condizioni di salute, il vescovo preferì tenerlo impegnato nell’ambito
del Vescovado, con vari incarichi e anche come cappellano della cattedrale.
Nel 1852 la diocesi di
Montréal venne divisa e l’8 dicembre nacque la nuova diocesi di Saint-Hyacinthe
e il vescovo ausiliare di Montréal mons. Prince, ne divenne il primo vescovo;
il quale portò con sé padre Luigi Zeffirino Moreau, che dopo averlo guidato negli
ultimi periodi di formazione e ordinato sacerdote, era divenuto in sei anni il
suo collaboratore stimato; e come Cancelliere (segretario) lo volle anche a
Saint-Hyacinthe.
Lavorò con sollecitudine
senza prendere mai vacanze, sia con mons. Prince (1852-1860), sia con gli altri
vescovi successivi, che lo vollero sempre come segretario, mons. Giuseppe La
Rocque (1860-1865) e Carlo La Rocque (1865-1875), fu anche Vicario Generale.
Collaborò con umiltà con
questi tre vescovi, tanto diversi per carattere e metodi, questa virtù
caratterizzò tutta la sua vita. Come parroco della Cattedrale, si occupò oltre
che dei bisogni spirituali, anche di quelli materiali e sociali dei suoi
fedeli; nel 1874 fondò l’”Unione di San Giuseppe”, che fu la prima Associazione
laica di mutua assistenza in Canada per aiutare i lavoratori; che seguirà poi
in tutto il suo episcopato.
Alla morte del vescovo
Carlo La Rocque, fu naturale e nessuno si stupì, che il Vicario Luigi Zeffirino
Moreau, venisse nominato suo successore il 19 novembre 1875. La consacrazione
episcopale avvenne il 16 gennaio 1876 e il nuovo vescovo non deluse le speranze
e le aspettative della diocesi; sempre docile ed umile veniva chiamato dalla
gente “il buon mons. Moreau”; le cure maggiori furono per il suo clero, che
desiderava fosse santo, operò regolari visite pastorali, fece costruire la
cattedrale, formò il Capitolo Metropolitano.
Riunì vari sinodi
diocesani, amava circondarsi di consiglieri saggi ed esperti, dialogava con i
sacerdoti, consolidò e sviluppò nella diocesi le comunità religiose,
specialmente le “Adoratrici del Preziosissimo Sangue”.
Fondò nel 1877 con
Elisabetta Bergeron le “Suore di S. Giuseppe” come Istituto contemplativo,
dedito nello stesso tempo all’istruzione dei poveri nelle campagne.
Due anni dopo, madre
Elisabetta Bergeron, gli fece presente che non sapendo scrivere, non era adatta
alla carica di Superiora e il vescovo Moreau accettò di sostituirla,
lasciandola però come Vicaria. Favorì l’insediamento nella diocesi dei Fratelli
Maristi e i Padri Domenicani; autorizzò la fondazione delle “Suore di Santa
Marta” ad opera del sacerdote diocesano Remi Omelette.
Instaurò in tutte le
parrocchie, le attività dell’Unione di San Giuseppe e delle Associazioni
agricole. L’attenzione che dimostrò verso i singoli individui è comprovato
dalla voluminosa corrispondenza che comprende più di diciottomila lettere.
Anche la cultura fu al
centro della sua opera, combatté ostinatamente per la fondazione di una
succursale dell’Università Laval di Québec a Montréal, e inviando molti
sacerdoti della diocesi a specializzarsi a Roma.
I suoi ultimi anni, degli
oltre 25 di episcopato, si caratterizzarono per la tristezza delle infermità
fisiche, che si aggravarono sempre più, anche se il suo senso di responsabilità
non venne mai meno.
Il 24 maggio 1901, mons.
Moreau ricevette l’unzione degli infermi e il Viatico e verso le 17 si spense
santamente; nonostante la cagionevole salute sin dall’infanzia, era vissuto 77
anni.
Fu tumulato nella
cattedrale di Saint-Hyacinthe e il 21 giugno 1952 fu emesso il decreto per
l’inizio della Causa per la beatificazione.
Il 10 maggio 1987, il
vescovo Luigi Zeffirino Moreau è stato beatificato da papa Giovanni Paolo II.
Autore: Antonio
Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/91980
BEATIFICAZIONE DI
ANDREA CARLO
FERRARI,
LOUIS ZÉPHIRIN
MOREAU,
PIERRE-FRANÇOIS JAMET
E BENEDETTA
CAMBIAGIO FRASSINELLO
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO
II
Piazza San Pietro -
Domenica, 10 maggio 1987
1. “In verità, in verità
vi dico: io sono la porta delle pecore” (Gv 10, 7).
Così Cristo dice di se
stesso. Nell’odierna domenica, Giornata Mondiale di Preghiera per le Vocazioni,
leggiamo il testo del Vangelo di Giovanni in cui Gesù chiama se stesso “il buon
pastore”.
Il buon pastore è “la
porta delle pecore”.
Egli portò sul suo corpo
i nostri peccati sul legno della croce, perché, non vivendo più per il peccato,
vivessimo per la giustizia; dalle sue piaghe siamo stati guariti (cf. 1
Pt 2, 24-25).
Tale dottrina è
proclamata dall’apostolo Pietro con la sua viva voce di testimone, il
giorno della Pentecoste, ed è esposta nella sua prima Lettera.
Cristo è “la porta delle
pecore”, perché, mediante il sacrificio della croce, ci ha introdotti
nella vita nuova. E questa nuova vita in Dio è stata confermata dalla
Risurrezione.
2. La Chiesa vive della
fede nel mistero pasquale di Cristo.
Da questa fede nasce la
coscienza della vita nuova, della vita divina, alla quale sono introdotti
tutti coloro che appartengono all’ovile del buon Pastore.
Tale coscienza si
manifesta in modo particolarmente solenne e gioioso, quando alla Chiesa è dato
di rendere testimonianza alla santità dei suoi figli e delle sue figlie. Così
avviene in questo giorno.
Ecco, Cristo crocifisso e
risorto è divenuto “la porta” della santità per questi servi di Dio, che oggi
sono elevati alla gloria degli altari come beati.
3. Cristo fu la “porta”
della santità per il Cardinale Andrea Carlo Ferrari, il quale, dopo
essere stato Vescovo di Guastalla e di Como, resse per ben ventisette anni
l’arcidiocesi di Milano, seguendo con appassionato fervore pastorale le orme
dei grandi predecessori Ambrogio e Carlo.
Sorretto da fede robusta
e zelo illuminato, egli seppe indicare con giudizio sicuro la via da percorrere
fra le nuove e difficili realtà emergenti nel contesto religioso e sociale del
suo tempo. Seppe vedere i problemi pastorali che le circostanze storiche
ponevano, con l’occhio del buon Pastore, indicando i modi per affrontarli e
risolverli. Egli è pertanto un esempio di grande attualità.
Consapevole che
l’ignoranza dei principi essenziali della fede e della vita morale esponeva i
fedeli alla propaganda atea e materialista, organizzò una forma di catechesi
moderna ed incisiva. Anche lo stile pastorale fu da lui rinnovato: ispirandosi
al “buon Pastore”, egli ripeteva con forza che non si doveva attendere
passivamente che i fedeli si avvicinassero alla Chiesa, ma che era
indispensabile tornare a percorrere, come Gesù, le vie e le piazze per andare
loro incontro, parlando il loro linguaggio. Egli visitò per quasi quattro volte
la vasta arcidiocesi ambrosiana, recandosi nelle località più lontane ed
impervie, anche a dorso di mulo ed a piedi, ove da tempo immemorabile non si
era veduto un Vescovo. Per questo, di fronte alla sua pastorale infaticabile,
alcuni dicevano: “È tornato san Carlo!” (Positio super virtutibus, 267).
La sollecitudine del
pastore ebbe espressione anche nella promozione di forme nuove di assistenza,
adeguate al mutare dei tempi. Primi destinatari dell’ammirevole fiorire di
iniziative sociali furono i fanciulli ed i giovani abbandonati, i lavoratori, i
poveri.
Maturò così nel cuore del
Cardinale Ferrari il progetto di una opera, che costituisce oggi una sua
eredità preziosa; la Compagnia di san Paolo, chiamata anche Opera Cardinal
Ferrari. Dall’idea originaria di una Casa del Popolo, che raccogliesse le
organizzazioni di apostolato dei laici e di assistenza dell’arcidiocesi, si
sviluppò una serie di attività ispirate al geniale e coraggioso dinamismo
pastorale dell’Arcivescovo: il “Segretariato del Popolo”, le mense aziendali,
le missioni agli operai, la Casa del Fanciullo e quella per la rieducazione
degli scarcerati, le grandi iniziative nell’editoria cattolica,
l’organizzazione dei pellegrinaggi di massa.
Merito insigne del
Cardinale Ferrari fu proprio quello di percepire con felice intuito l’urgenza
di coinvolgere i laici nella vita della comunità ecclesiale, organizzandone le
forze per una più incisiva presenza cristiana nella società. Fu solerte
promotore dell’Azione Cattolica maschile e femminile che, sotto il suo determinante
impulso, crebbe e da Milano ebbe un benefico influsso su tutta l’Italia. Si
prodigò anche per l’erigenda Università Cattolica ed ebbe la gioia di vederne
l’incipiente attuazione.
Ma il segreto
dell’instancabile azione apostolica del nuovo beato resta la sua vita
interiore, fondata su profonde convinzioni teologiche, soffusa di tenera e
filiale devozione alla Madonna, incentrata su Gesù eucaristico e sul
crocifisso, espressa in un atteggiamento costante di grande bontà verso tutti,
di commossa sollecitudine verso i poveri di eroica pazienza nel dolore. Il 29
settembre 1920, tra i lancinanti dolori del male che lo soffocava, scrisse nel
suo diario queste estreme parole: “Sia fatta la volontà di Dio sempre e in
tutto!”. Il Cardinale Andrea Carlo Ferrari, che ora invochiamo come “beato”,
aiuti anche noi a compiere sempre la volontà di Dio, in cui sta la nostra
santificazione.
4. Al seguito del buon
Pastore, Louis–Zèphirin Moreau consacra la sua vita a condurre il
gregge che gli è stato affidato a Saint–Hyacinthe, nel Canada. Prete, poi
Vescovo di questa giovane diocesi, egli conosceva le sue pecorelle. Egli
lavorava instancabilmente per dar loro il nutrimento, “perché gli uomini
abbiano la vita, perché l’abbiano in abbondanza” (Gv 10, 10). In lui, i fedeli
hanno trovato un uomo interamente donato a Dio e inoltre un autentico
intercessore. È bene che la Chiesa lo onori sempre e lo presenti come un
modello pastorale.
Il buon Monsignor Moreau,
sapeva quotidianamente accordare la sua attenzione a ogni persona. Egli
rispettava ciascuno, praticava la carità più completa per i poveri accolti
presso di lui. Amava visitare le parrocchie e le scuole. Egli era vicino ai
preti che consultava, che stimolava. nelle loro azioni, nella loro vita
spirituale, nell’approfondimento intellettuale, affinché essi apportassero ai
cristiani una catechesi illuminata da una fede compresa e vissuta. Il Vescovo
dava prova di un discernimento lucido e ci si poteva affidare alla sua parola
chiara e coraggiosa, sia nell’insegnamento indirizzato a tutti come pure nelle
risposte date a ciascuno.
Cosciente dei bisogni di
una diocesi che si ingrandiva, Monsignor Moreau ha moltiplicato le iniziative
per l’educazione religiosa e scolare dei giovani, le cure dei malati,
l’organizzazione dell’aiuto reciproco e anche la costituzione di nuove
parrocchie, la formazione dei candidati al sacerdozio. In tutti questi campi
egli era audace e superava con pazienza gli ostacoli.
Egli ha cercato la
cooperazione delle congregazioni religiose per numerosi compiti. Comprendendo
tutto il valore della vita consacrata, ha saputo favorire delle fondazioni
audaci nella loro povertà. Ha personalmente contribuito in profondità
all’animazione spirituale e all’orientamento degli istituti religiosi nascenti
o nuovamente stabiliti nella sua diocesi.
Al di là di
Saint–Hyacinthe, Monsignor Moreau era conosciuto come un esemplare uomo di
Chiesa. Egli analizzava con lucidità i problemi della sua epoca; sicuro e
moderato, difendeva i principi e i valori essenziali, lavorava per l’unità fra
i cristiani, assicurava utili mediazioni. Interlocutore attento della Santa
Sede, egli stava in piena comunione con il successore di Pietro del quale
presentava con cura l’insegnamento.
Malgrado la sua fragilità
fisica, egli visse in un’austerità esigente. Non ha potuto far fronte ai suoi
enormi impegni se non con la sua forza che poneva nella preghiera. Si descrive
egli stesso scrivendo: “Noi non faremo bene le grandi cose di cui siamo carichi
se non con un’unione intima con nostro Signore”. Si è potuto chiamarlo il
Vescovo del Sacro Cuore: di giorno in giorno il pastore dava la sua vita per le
sue pecorelle, perché egli le amava dell’amore ardente del Cristo.
5. Ed ora, guardiamo il
prete francese Pierre-François Jamet. Egli ha vissuto la stessa carità
ardente nelle molteplici forme della sua attività sacerdotale. Ci impressiona
per il suo coraggio, per la sua attitudine nell’imprimere alla fede un
itinerario di uomo di alta cultura, di prete fedele, di servitore dei poveri.
Appena ordinato prete, è
subito nominato confessore e consigliere delle Suore del Buon Salvatore. Egli
ne avrà tutti i rischi per esercitare queste cariche durante la Rivoluzione
francese. Dà un esempio di attaccamento fermo alla Chiesa e non abbandona i
suoi cristiani. Nella clandestinità celebra i sacramenti con gioia. Egli vede
chiaramente le minacce che pesano sulla fede, ma pone tutta la sua fiducia nei
doni di Dio.
Universitario rispettato,
l’abate Jamet esercita una pesante carica accademica. Un’educazione
equilibrata, una formazione esigente sul piano intellettuale come sul piano
morale e spirituale, tali sono le preoccupazioni che orientano simultaneamente
la sua azione. In un ambiente dove si oppongono delle convinzioni e delle
fedeltà antagoniste, il Rettore Jamet rispetta le persone, ma assicura con
fermezza lo sviluppo delle istituzioni delle quali ha la responsabilità.
Disponibile e devoto è un vero servitore dell’uomo tanto che egli può compiere
il suo dovere in coscienza.
Pierre-François Jamet non
ha trascurato il servizio dei poveri in nessun momento. Stimola le suore del
Buon Salvatore e le incoraggia a sviluppare le loro opere, diventando il loro
“secondo fondatore”. Noi ammiriamo la sua generosità intrepida, la sua
attenzione nel non lasciare senza cure i più handicappati dei suoi fratelli.
Organizzerà sempre meglio l’accoglienza dei malati mentali: egli li ama al
punto di imparare a curarli, spesso a guarirli. Precursore dell’aiuto ai
sordomuti, dà loro un mezzo per esprimersi, permette loro di ritrovare un
linguaggio, rende loro una dignità. Noi salutiamo in lui un inventore e un
creatore della carità.
Per l’ampiezza della sua
attività Pierre-François Jamet, testimonia anche lui quello che un uomo può
compiere quando la presenza di Dio è in lui. Ho potuto dire: “Mio Dio io sono a
voi, come voi siete a me”. Pastore, conduce le sue pecore sui sentieri della
vita. Trascina particolarmente le suore del Buon Salvatore al seguito del
Redentore e nell’intimità della Santa Trinità. Noi lo riconosciamo quando
riprende la preghiera di Gesù: “Padre Santo, conservate per la gloria del
vostro nome, i fanciulli che mi avete dato, che essi siano sempre uniti”.
6. “Porta” della santità,
infine, Gesù è stato per Benedetta Cambiagio, fondatrice dell’istituto
delle Suore Benedettine della Provvidenza. Donna forte e intraprendente, ella
seppe conquistare al suo ideale di donazione totale a Cristo anche lo sposo,
Giovanni Battista Frassinello, avviando con lui una famiglia aperta
all’accoglienza delle giovani bisognose di sostegno materiale e di guida
morale. Ebbe così inizio un’opera che tanto bene avrebbe fatto, soccorrendo
fanciulle prive di assistenza ed educandole ad essere buone cristiane e
generose madri di famiglia, capaci di onorare se stesse, la società e la
Chiesa.
Le fatiche che dovette
sostenere per tradurre in atto tale piano apostolico, furono sempre sorrette da
una fede intrepida, radicata in una profonda umiltà, che ella alimentava nella
quotidiana contemplazione del Crocifisso. Pur nella sua semplicità, ella
poggiava la sua azione su basi fortemente teologiche: l’Eucaristia, fonte di
coraggio, di luce e di costanza; il pieno abbandono alla “amorosa divina Provvidenza”,
il fare tutto e solo per amore di Dio e per piacere a lui. Sta qui il segreto
della forza interiore che la nuova beata seppe dimostrare in mezzo alle più
gravi difficoltà: ebbe ragione delle ostilità suscitate contro di lei, perché
s’abbandonò totalmente alla potenza di Dio, convinta che “quando Dio vuole una
cosa non manca di accordare gli opportuni mezzi”.
La beata Benedetta
Cambiagio Frassinello si pone quindi a tutti noi come esempio di fede viva e di
speranza coraggiosa, tradotte in un infaticabile impegno di carità, che
mediante i mezzi più semplici e più umili sa arrivare al cuore e suscitarvi il
proposito di una vita autenticamente cristiana.
7. Cari nostri fratelli e
sorelle! Andrea! Luigi–Zefirino! Pietro–Francesco! Benedetta!
Ecco “Cristo patì per
voi, lasciandovi un esempio, perché ne seguiate le orme” (1 Pt 2, 21).
Il buon Pastore conosce
le sue pecore ed esse conoscono lui.
Ecco, oggi, lo stesso
Cristo crocifisso e risorto. Cristo nostra Pasqua, chiama ciascuno di voi
per nome:
Andrea!
Louis–Zéphirin!
Pierre–François!
Benedetta!
Su di voi si è compiuta
la chiamata del buon Pastore perché abbiate la vita e
l’abbiate in abbondanza (cf. Gv 10, 10).
La Chiesa ascoltando la
testimonianza della vostra vita gioisce con una vera gioia pasquale.
“Agnus redemit oves”.
La Chiesa adora il suo
Redentore e Sposo. E rallegrandosi della vostra elevazione alla gloria dei
beati, proclama la potenza dell’amore di colui che di generazione in
generazione, di età in età non cessa di essere “porta”.
La porta della santità,
la porta della vita eterna, “la porta delle pecore”!
© Copyright 1987 -
Libreria Editrice Vaticana
Voir aussi : http://www.diocese-edmundston.ca/fr/docs/saint_le_bienheureux_louis-zephirin_moreau.pdf