Sainte Marie-Madeleine
Pénitente, disciple du
Christ (1er s.)
Outre Marie, mère de
Jésus, les évangiles nous parlent de plusieurs Marie. Nous fêtons aujourd’hui
Marie de Magdala, Madeleine dont Jésus avait chassé sept démons. Depuis, elle
le suivait partout où il allait, faisant partie de ce groupe de femmes qui servaient
le Maître et les apôtres. Lors du crucifiement, elle se tient à distance, mais,
après la descente de croix, elle suit Joseph d’Arimathie, remarque ce qui se
passe et reviendra, avec une autre Marie, au matin de Pâques pour les rites de
sépulture. C’est elle qui, la première, recevra la révélation du Christ
ressuscité quand le jardinier se fait reconnaître. "Rabbouni, Maître"
c’est son acte de foi. Le culte de Marie Madeleine connut un grand
développement en France à la Sainte Baume, dans le sud de la France, et surtout
à Vézelay.
Découvrez aussi la
grotte où selon la tradition de Provence sainte Marie-Madeleine aurait vécu les
trente dernières années de sa vie.
Elle est la patronne du
diocèse du Var - Dès les premiers siècles chrétiens, pénitents, saints, rois,
papes viennent accomplir leur pèlerinage à la grotte de la Sainte-Baume auprès
de sainte Marie-Madeleine. (Histoire
des saints de Provence - diocèse de Fréjus-Toulon)
Marie Madeleine dans la
Bible (source AELF) :
- Cependant
Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau. [Mt
- 27 : 61]
- Après
le sabbat, à l'heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie
Madeleine et l'autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. [Mt
- 28 : 01]
- Il
y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie
Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, [Mc
- 15 : 40]
- Or,
Marie Madeleine et Marie, mère de José, regardaient l'endroit où on l'avait
mis. [Mc - 15 : 47]
- Le
sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent
des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. [Mc - 16 : 01]
- Ressuscité
de grand matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d'abord à Marie
Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons. [Mc - 16 : 09]
- C'étaient
Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les
accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. [Lc - 24 : 10]
- Or,
près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie
femme de Cléophas, et Marie Madeleine. [Jn - 19 : 25]
Délivrée de sept démons
par le Seigneur Jésus, elle s’attacha avec amour à ses pas, le suivit jusqu’au
Calvaire et mérita, au matin de Pâques, de voir le Sauveur ressuscité d’entre
les morts et de porter aux autres disciples l’annonce de la Résurrection.
Martyrologe romain
"Femme, pourquoi
pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Celui que tu cherches, tu le possèdes et tu ne
le sais pas ? Tu as la vraie et l’éternelle joie, et tu pleures ? Elle est au
plus intime de ton être et tu cherches au dehors. Ton cœur est mon tombeau. Je
n’y suis pas mort, mais j’y repose vivant pour toujours. "
(Prière d’un moine
inconnu du 13ème s.)
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1549/Sainte+Marie-Madeleine.html
Medieval wall painting on the north wall of St Peter's Church, Farnborough, Hampshire. Early 13th century. Saint Maria (Mary Magdalene).
Medieval wall painting on the north wall of St Peter's Church, Farnborough, Hampshire. Early 13th century. Saint Maria (Mary Magdalene).
Medieval
wall painting on the north wall of St Peter's Church, Farnborough, Hampshire.
Early 13th century. Saint Maria (Mary Magdalene).
(Radio-Vatican) La
mémoire liturgique de sainte Marie Madeleine sera élevée au rang de fête dans
le calendrier romain.
La décision, voulue par
le pape François, est annoncée dans un décret de la Congrégation pour le Culte
divin et la discipline des sacrements. Cette décision se situe dans le contexte
ecclésial actuel qui impose une réflexion plus approfondie sur la dignité de la
femme, la nouvelle évangélisation et la grandeur du mystère de la miséricorde
divine.
Dans un commentaire
publié par L'Osservatore Romano, le secrétaire de la Congrégation, Mgr
Arthur Roche, rappelle que dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem,
saint Jean-Paul II met en relief le rôle particulier de Marie de
Magdala. Elle est la première à rencontrer le Christ ressuscité, elle est
la première à lui rendre témoignage devant les Apôtres. C'est pour cela qu'on
l'a même appelée «l'apôtre des Apôtres».
Pour Jean-Paul II, cet
événement est révélateur de la volonté du Christ de transmettre la vérité
divine aux femmes, sur un pied d'égalité avec les hommes. Le décret publié ce
vendredi met donc en valeur l'importance des femmes dans la mission du Christ
et de l'Église. Le pape François, explique-t-on, a pris cette décision dans le
contexte du Jubilé de la Miséricorde pour souligner l'importance de cette
femme, modèle authentique d'évangélisation, qui a tant aimé le Christ et que le
Christ a tant aimée.
Lorsque Jésus lui
dit : «Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le
Père», c'est à toute l'Église que cette invitation s'adresse, pour qu'elle
entre dans une expérience de foi capable de dépasser toute appropriation
matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin. Ces mots ont une
portée ecclésiale et constituent une leçon pour les disciples de Jésus afin
qu'ils ne cherchent pas les certitudes humaines ou les titres mondains, mais la
foi dans le Christ vivant et ressuscité. Voilà pourquoi la célébration
liturgique de cette femme aura désormais le même caractère festif réservé à la
célébration des apôtres dans le calendrier romain afin qu'elle soit un modèle
pour toute femme dans l'Église.
Seguace
di Altichiero, Maria Maddalena, circa 1350, dal Palazzo del Capitano a Verona
Museo
degli affreschi Giovanni Battista Cavalcaselle
Marie-Madeleine
La fête liturgique de
Marie-Madeleine a été instaurée le 3 juin 2016 par le pape François, à
l'occasion du Jubilé de la Miséricorde. Nous reproduisons une partie du décret : "La
décision s’inscrit dans le contexte ecclésial actuel, qui demande de réfléchir
plus profondément sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et
sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine."
Le premier jour de la
semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était
encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus
aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Marie Madeleine se tenait
près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers
le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et
l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui
demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur
répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a
déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui
se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le
prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as
emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui
dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en
hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus
reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers
le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et
votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc
annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle
raconta ce qu’il lui avait dit. (Jn 20,1.11-18)
Marie-Madeleine chez St
Jean Paul II
C’est saint Jean Paul II
qui a porté une grande attention non seulement à l’importance des femmes dans
la mission même du Christ et de l’Eglise, mais aussi, et avec un accent
spécial, à la fonction particulière de Marie de Magdala comme premier témoin
qui a vu le Ressuscité, et première messagère qui a annoncé aux apôtres la
résurrection du Seigneur (cf. Mulieris dignitatem, n. 16). Cette importance
continue aujourd’hui dans l’Eglise –comme le manifeste l’engagement actuel pour
une nouvelle évangélisation –qui veut accueillir, sans aucune distinction,
hommes et femmes de toute race, peuple, langue et nation (cf. Ap 5,9), pour
leur annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile de Jésus-Christ, pour les
accompagner dans leur pèlerinage terrestre et leur offrir les merveilles du
salut de Dieu. Sainte Marie Madeleine est un exemple d’évangélisatrice vraie et
authentique, c’est-à-dire, une évangéliste qui annonce le joyeux message
central de Pâques (cf. Collecte du 22 juillet et nouvelle préface).
Marie-Madeleine chez pape
François
Le Saint Père François a
pris cette décision précisément dans le contexte du Jubilé de la Miséricorde
pour signifier l'actualité de cette femme qui a montré un grand amour au Christ
et qui a été tellement aimée par le Christ... Il est certain que la tradition
ecclésiale en Occident, surtout après saint Grégoire le Grand, identifie dans
la même personne : Marie de Magdala, ainsi que la femme qui a versé le parfum
dans la maison de Simon le pharisien, et la sœur de Lazare et de Marthe. Cette
interprétation s’est maintenue et a eu une influence chez les auteurs
ecclésiastiques occidentaux, dans l’art chrétien et dans les textes liturgiques
relatifs à la Sainte....
Marie-Madeleine, première
témoin de la Résurrection
Il est certain que Marie
Madeleine a fait partie du groupe des disciples de Jésus, elle l’a suivi
jusqu’au pied de la croix et, dans le jardin où se trouvait le sépulcre, elle
fut la première, rappelle saint Grégoire, “témoin de la miséricorde divine”.
L'Évangile de Jean raconte que Marie-Madeleine a pleuré parce qu'elle n'avait
pas trouvé le corps du Seigneur (cf. Jn 20, 11) ; et Jésus a eu pitié d'elle en
la faisant reconnaître comme Maître et en transformant ses larmes en joie
pascale.
D’un côté, elle a
l’honneur d’être la «prima testis» de la résurrection du Seigneur (Hymnus, Ad
Laudes matutinas),la première à voir le sépulcre vide et la première à écouter
la vérité de sa résurrection. Le Christ a une spéciale considération et
miséricorde pour cette femme, qui manifeste son amour envers Lui, en le
cherchant dans le jardin avec angoisse et souffrance, avec des «lacrimas
humilitatis», comme dit Saint Anselme dans la prière que nous avons citée...
De plus, c’est justement
dans le jardin de la résurrection où le Seigneur dit à Marie Madeleine : « Noli
me tangere ». C’est une invitation adressée non seulement à Marie, mais aussi à
toute l’Église, pour entrer dans une expérience de foi qui surpasse toute
appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin.
Elle a une portée ecclésiale. C’est une bonne leçon pour chaque disciple de
Jésus : ne pas rechercher des sécurités humaines et des titres mondains, mais
la foi au Christ Vivant et Ressuscité.
Marie-Madeleine, la
première Apôtre
Justement parce qu’elle a
été témoin oculaire du Christ Ressuscité, elle a été aussi, d’un autre côté, la
première à en donner le témoignage devant les apôtres. Elle accompli la mission
que lui a donné le Ressuscité : « Va trouver mes frères pour leur dire ...Marie
Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur !», et
elle raconta ce qu’il lui avait dit (Jn 20,17-18). De cette manière
elle devient, comme on a déjà noté, évangéliste, c’est-à-dire messagère qui
annonce la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur ; ou comme disaient
Raban Maur et saint Thomas d’Aquin, « apostolorum apostola », puisqu’elle
annonce aux apôtres ce que, à leur tour, ils annonceront au monde entier. C’est
avec raison que le Docteur Angélique utilise cette parole en l’appliquant à
Marie Madeleine : elle est le témoin du Christ Ressuscité et elle annonce le
message de la résurrection du Seigneur, comme les autres Apôtres.
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/vacances-liturgiques/marie-madeleine.html
Agnolo
Gaddi (1350–1396), St. Mary Magdalene, St. Benedict, St. Bernard of
Clairveaux and St. Catherine of Alexandria - detail: Mary
Magdalene (Q63070), circa 1380, Indianapolis Museum of Art
Agnolo
Gaddi (1350–1396), St. Mary Magdalene, St. Benedict, St. Bernard of
Clairveaux and St. Catherine of Alexandria, circa 1380, Indianapolis Museum of Art
Sainte Marie-Madeleine
Originaire de Magdala,
bourgade du bord du lac de Tibériade, Marie-Madeleine fut délivrée,
par la parole de Jésus, des sept démons qui la possédaient ; elle suivit dès
lors le Seigneur partout, le servant fidèlement, jusqu’à sa passion.
Pour cette raison, elle
fut témoin de sa mort et de sa sépulture.
Après le sabbat, Marie se
rendit avec les autres femmes au sépulcre, portant les aromates, d’où le nom de
« myrrhophore » qu’on lui attribue. C’est à elle, la première, que le Seigneur
ressuscité apparut, l’appelant par son nom tandis qu’elle pleurait dans le
jardin. Alors Marie de Magdala courut porter la nouvelle aux disciples, «
apôtre des apôtres » comme le dit la tradition.
En Occident, à partir de
Grégoire le Grand, Marie-Madeleine est identifiée à la pécheresse pardonnée de
l’Évangile de Luc, pardonnée parce qu’elle avait beaucoup aimé. Aussi est-elle
devenue celle qui sait ce que veut dire beaucoup pécher et beaucoup aimer,
celle qui pleure sur ses péchés et pleure la mort du Maître, en demeurant dans
l’attente.
Exemple pour ceux qui se
repentent et pour ceux qui, enflammés par l’amour divin, veillent dans
l’attente, Marie Madeleine est une figure qui a servi de référence dans tous
les mouvements de réforme de l’Église, en particulier pour les mouvements de
réforme monastique en Occident, qui se sont multipliés au XI ème siècle.
Lecture
Seigneur, tu as allumé
dans le cœur de Marie-Madeleine le feu d’un immense Amour pour Le Christ, qui
lui avait rendu la liberté de l’esprit, et tu lui as inspiré le courage de le
suivre fidèlement jusqu’au Calvaire. Et même après la mort sur la Croix, elle a
cherché son Maître avec une telle passion qu’elle est arrivée à rencontrer Le
Seigneur ressuscité et à annoncer la première aux apôtres la joie
pascale.
(Liturgie romaine)
Prière
Seigneur Notre Dieu,
c’est à Marie Madeleine que Ton Fils Bien-Aimé a confié la première annonce de
la Joie Pascale ; accorde-nous, à sa Prière et à son exemple, la grâce
d’annoncer Le Christ Ressuscité et de la contempler un jour dans la Gloire. Lui
qui vit et règne dans les siècles des siècles.
Jacopo di Cione (1325–1399), Formerly attributed to Niccolò di Pietro Gerini (1368–1415), Mary Magdalene in the desert with two donors, circa 1365, tempera on panel, 206 x 88.8
Pénitente
(Ier siècle)
Marie Madeleine, soeur de
Marthe et de Lazare, était d'une famille distinguée de Béthanie. Après la mort
de ses parents, Marie avait reçu en héritage le château de Magdala, en Galilée,
d'où lui vint le surnom de Madeleine, et elle y vivait dans le luxe et les
plaisirs au point qu'elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu'on ne
la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses
débordements, elle fut possédée du démon jusqu'au jour où le Sauveur, lui
remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan.
Dieu avait fait naître en
ce coeur coupable le désir de voir Jésus; ce désir devait être son salut, car
le Sauveur voulait donner en Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde
infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence. C'est elle qui, ayant
un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus
un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses
cheveux, et qui entendit ensuite cette parole :
"Beaucoup de péchés
lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé."
Nous la rencontrons,
depuis lors, très souvent dans l'Évangile; elle contemple Jésus et L'écoute,
dans la maison de Béthanie, pendant que sa soeur Marthe s'occupe seule du
service de la maison: "Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure
part." Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Madeleine
répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée
d'épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort
et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l'une des premières visites du Christ
ressuscité: "Marie!" S'écrie le Sauveur. Et Marie,
reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d'amour: "O mon
Maître!"
Peu après, les Juifs
endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les
exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni
voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques
jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de
nombreuses conquêtes.
Quant à Madeleine, elle
s'enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les
anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus
angélique qu'humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant
que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et
d'amour.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Jaud_Saints/calendrier/Vies_des_Saints/07-22.htm
Lippo
Memmi (1291–1356), St Mary Magdalen, circa 1325, tempera on wood, Musée du Petit Palais
Sainte Marie-Madeleine
Marie-Madeleine, ainsi
nommée en l'évangile selon saint Luc[1] parmi
les femmes qui suivent Jésus depuis la Galilée, se retrouve dans les récits de
la Passion et de la Résurrection. Son identité avec Marie de Béthanie et la
pécheresse[2] est
depuis toujours discutée. Si la chose était de nature à pouvoir être
parfaitement éclaircie, elle devrait l'être à présent, puisque tant d'habiles
personnages l'ont traitée.
1° La pécheresse
Invité chez un pharisien,
Jésus, la Sagesse de Dieu[3],
accueille les pécheurs. Sa parole révèle la puissance de l'amour et la grâce du
pardon à l'homme trop préoccupé de soi et peu conscient de son médiocre amour.
L'attitude de Simon se caractérise par une triple inaction, alors que la
pécheresse multiplie les gestes de repentir et d'amour qui, loin d'être pour
Jésus une cause de scandale, manifestent une profonde contrition ;
d'elle-même elle dénoue sa chevelure[4] et
vénère les pieds du Maître avec une intense émotion. L'onction des pieds
est un geste extraordinaire, signe d'un amour d'une intensité
exceptionnelle. Le pharisien doute du caractère prophétique de Jésus qui
se laisse toucher par une pécheresse au détriment de sa propre pureté, mais
Jésus connaît le cœur de cette pénitente et, délicatesse suprême, il ne lui
révèle la connaissance de ses péchés qu'au moment de les lui pardonner.
Ce texte fonde la
nécessité de la contrition parfaite pour la rémission des péchés et son
antériorité par rapport à elle, bien que cette contrition est elle-même le
fruit de la grâce prévenante du Dieu de pardon. Il souligne l'importance de la
foi dans le salut du pécheur, message si utile dans la maison du
pharisien. Tandis qu'elle s'en va en paix, elle porte en elle le royaume de
Dieu.
2° Disciple de Jésus.
En l'évangile selon saint
Luc[5],
Marie, appelée la Magdaléenne, est la première nommée des femmes qui
assurent la subsistance de Jésus et des Douze. Ces femmes, étroitement
associées à la vie du Maître, sont avec lui, ce qui est le propre de
la vocation apostolique[6],
mais leur présence est un acte permanent de reconnaissance envers celui qui les
a guéries d'esprits mauvais et de maladies. Marie-Madeleine est
privilégiée, puisqu'elle a été libérée de sept démons[7]. Le
passé n'est mentionné que dans la mesure où il est vaincu par Jésus, et où
l'être racheté se trouve désormais intimement lié à lui. Peut-on
l’assimiler à la pécheresse ? La possession démoniaque n'est pas, de soi,
synonyme de péché, mais en l'évangile selon saint Jean[8],
l'équivalence est établie entre être pécheur et avoir un démon.
On la retrouve dans les
récits de la Passion et peut-être avant, si on l’identifie à Marie de Béthanie.
On remarque que Marie de Béthanie, comme la pécheresse et Marie de Magdala, se
complait aux pieds de Jésus et connaît en même temps de grands élans d'amour ;
on ne peut interpréter le deuxième verset du onzième chapitre de l'évangile
selon saint Jean comme une allusion à la seule onction de Béthanie.
L'unification des trois donne une cohérence certaine aux récits de la Passion.
La relation entre l'onction et la mort apparaît plus étroite, si la femme qui
pose un geste prophétique de grande portée, souligné par Jésus, est assimilée à
celle qui est présente au pied de la croix et au tombeau.
Saint Marc[9] et
saint Matthieu[10] signalent
sa présence à quelque distance de la Croix, en tête des femmes qui ont suivi et
servi Jésus depuis la Galilée ; l'évangile selon saint Jean[11] la
place au pied de la croix près de Marie et de la femme de Cléophas. Les
synoptiques la montrent au sépulcre regardant où l'on dépose le corps[12]. Elles
furent, pour l'Église primitive, les témoins de la réalité de cet
ensevelissement et les garantes d'une connaissance exacte de l'emplacement du
tombeau de Jésus. Comparée à l'attitude des apôtres au cours de la Passion[13],
la présence des femmes au Calvaire témoigne d'une fidélité sans faille et d'une
communion persévérante aux épreuves du Christ. Ce sont elles qui accomplissent
la parole de Jésus aux disciples : Vous êtes, vous, ceux qui sont
demeurés constamment avec moi dans mes épreuves[14].
3° Apôtre des
apôtres [15]
Les évangiles de Pâques
notent la présence de Marie-Madeleine au tombeau. Marc et Luc soulignent le
côté négatif de son attitude : perplexité, crainte devant le vide du
tombeau. Marc achève par leur étonnant silence, tandis que Matthieu montre leur
grande joie, leur hâte à remplir leur mission, et décrit une rapide apparition
de Jésus : et elles de s'approcher et d'étreindre ses pieds en se
prosternant devant lui[16],
détail qui permet de rendre compte de la réaction de Jésus en l'évangile selon
saint Jean (XX 17). Saint Marc dit qu’il est d'abord apparu à Marie de Magdala
dont il avait chassé sept démons.
Ici, En l’évangile selon
saint Jean, Marie quitte deux fois le tombeau pour aller vers les disciples :
la première fois, d'elle-même, pour annoncer la disparition du Seigneur ; la
seconde fois, envoyée en mission pour révéler la présence du Ressuscité auprès
du Père et de ses frères. Son amour pour le Christ apparaît dans toute son
intensité : ses pleurs, mentionnés quatre fois, révèlent la profondeur du vide
qu'elle ressent et l'épaisseur de son ignorance du mystère. Elle est si
préoccupée de retrouver le corps qu'elle est incapable de reconnaître le
Vivant. Sa foi ne s'éveille qu'à l'écoute de son nom : Marie. Un
retournement total s'opère, elle retrouve son Maître avec le désir de ne plus
le quitter. Mais Jésus l'invite à dépasser l'ordre du sensible pour devenir
l'annonciatrice du mystère pascal. La relation de Marie-Madeleine à son
Seigneur subit ici une véritable mutation, une transfiguration dans le feu de
l'Esprit : Marie est appelée à le rejoindre là où il va, auprès du Père et dans
l'Eglise, avec les frères.
[1] Evangile
selon saint Luc, VIII 2.
[2] Evangile
selon saint Luc, VII, 36-50.
[3] Evangile
selon saint Luc, VII, 34-35.
[4] Livre
des Nombres, V 11-31.
[5] Evangile
selon saint Luc, VIII 1-3.
[6] Evangile
selon saint Marc, III 14.
[7] Evangile
selon saint Luc, XI 24-26.
[8] Evangile
selon saint Jean, VIII 46-49.
[9] Evangile
selon saint Marc, XV 40-41.
[10] Evangile
selon saint Matthieu, XXVII 55-56.
[11] Evangile
selon saint Jean, XIX 25.
[12] Evangile
selon saint Marc, XV 47 ; évangile selon saint Matthieu, XXVII 61 ;
évangile selon saint Luc, XXIII 55 et XXIV 10.
[13] Evangile
selon saint Matthieu, XXVI, 56.
[14] Evangile
selon saint Luc, XXII, 28.
[15] Evangile
selon saint Matthieu, XXVIII 1-10 ; évangile selon saint Marc, XVI
1-11 ; évangile selon saint Luc, XXIV 1-11 ; évangile selon
saint Jean, XX 1-18.
[16] Evangile
selon saint Matthieu, XXVIII, 9.
Angelo Puccinelli. Saint Jean-Baptiste et
sainte Madeleine, vers 1370, 80 x 52, Musée du Petit Palais, Salle 4
Ne me touchez pas, parce
que je ne suis pas encore remonté vers mon Père. O Sainte femme qui avez saisi
les pieds du Seigneur pour qu'il vous emporte vers le Père ! C'est une race
nouvelle qu'il emportera : Eve qui désormais ne s'égare plus, mais saisit
de toutes ses forces l'arbre de vie. Après cela le Christ l'envoie comme apôtre
aux apôtres. O merveilleux renversement : Eve devient apôtre.
Saint Hippolyte de Rome.
Puisque c'est par une
femme que fut inaugurée la séparation d'avec Dieu par la désobéissance, il
convenait qu'une femme fût aussi le premier témoin de la Résurrection, afin que
la catastrophe qui avait résulté de la désobéissance fût redressée par la foi
dans la Résurrection.
Saint Grégoire de Nysse.
De même qu'au début la
femme fut l'instigatrice du péché pour l'homme, l'homme consommant l'erreur ;
de même à présent celle qui avait goûté la première à la mort a vu la première
la Résurrection. Selon l'ordre de la faute, elle fut la première au remède ; elle
compense le désastre de l'antique déchéance par l'annonce de la Résurrection.
Les lèvres de la femme avaient autrefois donné passage à la mort, les lèvres de
cette femme rendent la vie.
Saint Ambroise de Milan.
Il y a trois saints qui
m'ont agréé par-dessus tous les autres : sainte Marie, ma mère, saint
Jean-Baptiste et sainte Marie-Madeleine.
Notre-Seigneur à Sainte
Brigitte de Suède.
Sa pénitence est amour,
son désert est amour, sa vie est amour, sa solitude est amour, sa croix est
amour, sa langueur est amour et sa mort est amour. Je ne vois qu'amour en
Madeleine. Je ne vois que Jésus en son amour, je ne vois que Jésus et amour
dans son désert.
Le cardinal de Bérulle.
Marie Madeleine, après
être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu'on l'avait
enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci
constatèrent et ils crurent qu'il en était comme elle l'avait dit. L'Évangile
note aussitôt : « Après cela, les disciples rentrèrent chez
eux. » Puis il ajoute : « Mais Marie restait là dehors, à
pleurer. »
A ce sujet, il faut
mesurer avec quelle force l'amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne
s'éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient
quitté. Elle recherchait celui qu'elle ne trouvait pas, elle pleurait en le
cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui
qu'elle croyait enlevé. C'est pour cela qu'elle a été la seule à le voir, elle
qui était restée pour le chercher, car l'efficacité d'une œuvre bonne tient à
la persévérance, et la Vérité dit cette parole : « Celui qui aura
persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. »
Elle a donc commencé par
chercher, et elle n'a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et
c'est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s'est produit, c'est que ses
désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir
ce qu'ils avaient trouvé. Car l'attente fait grandir les saints désirs. Si
l'attente les fait tomber, ce n'étaient pas de vrais désirs. C'est d'un tel
amour qu'ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. Aussi David
dit-il : « Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je
parvenir devant la face de Dieu ? » Aussi l'Église dit-elle
encore dans le Cantique des cantiques : « Je suis blessée
d'amour. » Et plus loin : « Mon âme a défailli. »
« Femme, pourquoi
pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » On lui demande le motif de
sa douleur, afin que son désir s'accroisse, et qu'en nommant celui qu'elle
cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui. Jésus lui dit :
« Marie. » Après qu'il l'eut appelée par le mot banal de «
femme », sans être reconnu, il l'appelle par son nom. C'est comme
s'il lui disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je
ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d'une façon
particulière. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle
l'appelle aussitôt « Rabboni, c'est-à-dire maître », parce
que celui qu'elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait
intérieurement à le chercher.
Saint Grégoire le Grand
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/07/22.php
Segna di Bonaventura (1280–1331), St Mary Magdalene, circa 1350, color on wood, 44.2 x 29.1, Alte Pinakothek, Munich
Saint François de Sales
médite sur Marie-Madeleine
François de Sales disait
de Marie-Madeleine : " Cette Sainte fut admirable en ceci, parce que dès
l’instant de sa conversion jusqu’à la mort elle ne quitta point les pieds de
son bon Maître."
"Dites-moi donc,
oui, dites-moi, je vous en conjure, avez-vous point vu Celui qui est l'Ami de
mon âme ?" François de Sales voyait en Marie-Madeleine "la glorieuse
amante" du Christ, au sens noble du terme.
"La glorieuse amante
Madeleine rencontra les Anges au sépulcre : ils lui parlèrent sans doute
angéliquement, c'est-à-dire suavement, voulant apaiser l'ennui dans lequel elle
était ; mais elle, tout éplorée, ne sut prendre aucun plaisir ni dans leur
douce parole, ni dans la splendeur de leur habit, ni dans la grâce toute
céleste de leur maintien, ni dans la beauté tout aimable de leurs visages ;
Madeleine, toute couverte de larmes, s'écrie : "Ils m'ont enlevé mon
Seigneur, et je ne sais où ils me l'ont mis !".
Alors, se retournant,
elle voit son doux Sauveur, mais en forme de jardinier, dont son cœur ne peut
se contenter ; car, toute pleine de l'amour de la Mort de son Maître, Madeleine
ne veut pas de fleurs, ni par conséquent de jardinier ; elle a dans son cœur la
Croix, les clous, les épines ; elle cherche le Crucifié : "Hé, mon cher
maître jardinier, dit-elle, si vous aviez peut-être point planté mon Bien-Aimé
et Seigneur trépassé, comme un lis froissé et fané, entre vos fleurs !
Dites-moi vite(ment) et moi, je l'emporterai". Mais ils ne l'appelle pas
plus tôt par son nom que toute fondue en plaisir, "Hé Dieu ! dit-elle, Mon
Maître !".
Rien certes ne peut
l'assouvir ; elle ne saurait pas même se plaire avec son Sauveur s'il ne paraît
en la forme dans laquelle il lui avait ravi son cœur.
Les Rois n'ont pu se
complaire ni dans la beauté de Jérusalem, ni même dans la clarté de l'étoile ;
leur cœur cherche la petite grotte et le petit Enfant de Bethléem
.
Pour mieux voir et
magnifier le souverain Bien Aimé, l'âme va toujours "cherchant sa
face".
Faisant un progrès
perpétuel dans cette douce recherche de motifs qui la puissent perpétuellement
presser de se plaire de plus en plus en Celui qu'elle aime."
Extraits de "Amour
de Dieu" in St François de Sales, Œuvres (Gallimard) -
Chapitre VIII pp. 586-587 : paru sur Croire.com en juillet 2007
Simone Martini (1284–1344), Orvieto
Polyptych (detail), circa 1321, tempera on wood, 94 x 48.5, Museo
dell'Opera del Duomo
Simone Martini (1284–1344), Orvieto
Polyptych, circa 1321, tempera on wood, 94 x 48.5, Museo
dell'Opera del Duomo
Ste Marie-Madeleine, pénitente
Le culte de Ste
Marie-Madeleine apparaît à Rome au XIe siècle. La messe est attestée au siècle
suivant. Mais les formulaires différeront selon le portrait que l’on veut
dresser de la sainte : præco Resurrectionis, l’annonciatrice de la
Résurrection ; la sœur de Lazare (collecte de la messe actuelle), la
pécheresse de l’Évangile, etc…
Certains penseurs
modernes et rationalistes continuent de séparer les ‘trois’ Madeleines :
la tradition de l’Église à ce sujet est ferme depuis St Grégoire le Grand, et
il n’y a aucune raison, même exégétique ou historico-critique de la remettre en
doute, même si les traditions orientales le font. La pécheresse de l’Évangile,
sœur de Lazare, devenue avec sa fratrie des familiers de Notre-Seigneur est
bien la femme qui sera honorée de l’apparition de Notre-Seigneur et de la
mission d’annoncer la Résurrection aux Apôtres eux-mêmes. L’Office liturgique
en est une preuve à lui seul.
Orcagna (1308–1368), Madonna and Child with Mary Magdalene and St Ansanus, circa 1350, tempera on panel, 135 x 115, Rijksmuseum
Dom
Guéranger, l’Année Liturgique
« Trois Saints, dit
à Brigitte de Suède le Fils de Dieu, m’ont agréé pardessus tous les
autres : Marie ma mère, Jean-Baptiste, et Marie Madeleine » [23]. Figure,
nous disent les Pères [24],
de l’Église des Gentils appelée des abîmes du péché à la justice parfaite,
Marie Madeleine plus qu’aucune autre, en effet, personnifia les égarements et
l’amour de cette humanité que le Verbe avait épousée. Comme les plus illustres
personnages de la loi de grâce, elle se préexista dans les siècles. Suivons
dans l’histoire de la grande pénitente la marche tracée par la voix unanimement
concordante de la tradition : Madeleine, on le verra, n’en sera point
diminuée.
Lorsqu’avant tous les
temps Dieu décréta de manifester sa gloire, il voulut régner sur un monde tiré
du néant ; et la bonté en lui égalant la puissance, il fit du triomphe de
l’amour souverain la loi de ce royaume que l’Évangile nous montre semblable à
un roi qui fait les noces de son fils [25].
C’était jusqu’aux limites
extrêmes de la création, que l’immortel Fils du Roi des siècles arrêta de venir
contracter l’alliance résolue au sommet des collines éternelles. Bien
au-dessous de l’ineffable simplicité du premier Être, plus loin que les pures intelligences
dont la divine lumière parcourt en se jouant les neuf chœurs, l’humaine nature
apparaissait, esprit et corps, faite elle aussi pour connaître Dieu, mais le
cherchant avec labeur, nourrissant d’incomplets échos sa soif d’harmonies,
glanant les derniers reflets de l’infinie beauté sur l’inerte matière. Elle
pouvait mieux, dans son infirmité, manifester la condescendance suprême ;
elle fixa le choix de Celui qui s’annonçait comme l’Époux.
Parce que l’homme est
chair et sang, lui donc aussi se ferait chair [26] ; il n’aurait point les Anges pour
frères [27], et serait fils d’Adam. Splendeur du Père dans
les deux [28], le plus beau de sa race ici-bas [29], il captiverait l’humanité dans les liens
qui l’attirent [30]. Au premier jour du monde, en élevant par la
grâce l’être humain jusqu’à Dieu, en le plaçant au paradis de l’attente, l’acte
même de création scella les fiançailles.
Hélas ! Sous les
ombrages de l’Éden, l’humanité ne sut attendre l’Époux. Chassée du jardin de
délices, elle se jeta dans tous les bois sacrés des nations et prostitua aux
idoles vaines ce qui lui restait de sa gloire [31]. Car grands encore étaient ses
attraits ; mais ces dons de nature, quoiqu’elle l’eût oublié [32], restaient les présents profanés de
l’Époux : « Cette beauté qui te rendait parfaite aux yeux, c’était la
mienne que j’avais mise en toi, dit le Seigneur Dieu » [33].
L’amour n’avouait pas sa
défaite [34] ; la Sagesse, suave et forte [35], entreprenait de redresser les sentiers des
humains [36]. Dans l’universelle conspiration [37], laissant les nations mener jusqu’au bout leur
folle expérience [38], elle se choisit un peuple issu de souche
sainte, en qui la promesse faite à tous serait gardée [39]. Quand Israël sortit d’Égypte, et la maison
de Jacob du milieu d’un peuple barbare, la nation juive fut consacrée à Dieu,
Israël devint son domaine [40]. En la personne du fils de Béor, la
gentilité vit passer au désert ce peuple nouveau, et elle le bénit dans
l’admiration des magnificences du Seigneur habitant avec lui sous la tente, et
cette vue fit battre en elle un instant le cœur de l’Épouse. « Je le
verrai, s’écria-t-elle en son transport, mais non maintenant ; je le
contemplerai, mais plus tard [41] ! » Du sommet des collines
sauvages [42] d’où l’Époux l’appellera un jour [43], elle salua l’étoile qui devait se lever de
Jacob, et redescendit prédisant la ruine à ces Hébreux qui l’avaient pour un
temps supplantée [44].
Extase sublime, suivie
bientôt de plus coupables égarements ! Jusques à quand, fille vagabonde,
t’épuiseras-tu dans ces délices fausses [45] ? Comprends qu’il t’a été mauvais
d’abandonner ton Dieu [46]. Les siècles ont passé ; la nuit
tombe [47] ; l’étoile a paru, signe de l’Époux
conviant les nations [48]. Laisse-toi ramener au
désert ; écoute Celui qui parle à ton cœur [49]. Ta rivale d’autrefois n’a point su rester
reine ; l’alliance du Sinaï n’a produit qu’une esclave [50]. L’Époux attend toujours l’Épouse.
Quelle attente, ô Dieu,
que celle qui vous fait franchir au-devant de l’infidèle humanité les collines
et les monts [51] ! A quel point donc peuvent s’abaisser
les cieux [52], que devenu péché pour l’homme
pécheur [53], vous portiez vos conquêtes au delà du
néant [54], et triomphiez de préférence au fond des
abîmes [55] ? Quelle est cette table où votre
Évangéliste nous montre le Fils de l’Eternel, inconnu sous la servile livrée
des hommes mortels, assis sans gloire dans la maison du pharisien
superbe [56] ? L’heure a sonné où l’altière
synagogue qui n’a su ni jeûner avec Jean, ni se réjouir avec Celui dont il
préparait les sentiers, va voir enfin Dieu justifier les délais de son
miséricordieux amour [57]. « Ne méprisons pas comme des pharisiens
les conseils de Dieu, s’écrie saint Ambroise à cet endroit du livre
sacré [58]. Voici que chantent les fils de la
Sagesse ; écoute leurs voix, entends leurs danses : c’est l’heure des
noces. Ainsi chantait le Prophète, quand il disait : Viens ici du Liban,
mon Épouse, viens ici du Liban [59] ».
Et voici qu’une femme,
qui était pécheresse dans la ville, quand elle apprit qu’il était assis à table
dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre plein de parfum ;
et se tenant derrière lui à ses pieds, elle commença à les arroser de ses
larmes, et les essuyant avec ses cheveux, elle les baisait, et y répandait le
parfum [60]. « Quelle est cette femme ?
L’Église sans nul doute, répond saint Pierre Chrysologue : l’Église sous
le poids des souillures de ses péchés passés dans la cité de ce monde. A la
nouvelle que le Christ a paru dans la Judée, qu’il s’est montré au banquet de
la Pâque, où il livre ses mystères, où il révèle le Sacrement divin, où il
manifeste le secret du salut : soudain, se précipitant, elle dédaigne les
contradictions des scribes qui lui ferment l’entrée, elle brave les princes de
la synagogue ; et ardente, toute de désirs, elle pénètre au sanctuaire, où
elle trouve Celui qu’elle cherche trahi par la fourberie judaïque au banquet de
l’amour, sans que la passion, la croix, le sépulcre, arrêtent sa foi et
l’empêchent de porter au Christ ses parfums » [61].
Et quelle autre que
l’Église, disent à leur tour ensemble Paulin de Noie et Ambroise de Milan, a le
secret de ce parfum ? Elle dont les fleurs sans nombre ont tous les
arômes [62], qui, odorante des sucs variés de la
céleste grâce, exhale suavement à Dieu les multiples senteurs des vertus
provenant de nations diverses et les prières des saints, comme autant
d’essences s’élevant sous l’action de l’Esprit de coupes embrasées [63]. De ce parfum de sa conversion,
qu’elle mêle aux pleurs de son repentir, elle arrose les pieds du Seigneur,
honorant en eux son humanité [64]. Sa foi qui l’a justifiée [65] croit de pair avec son amour ;
bientôt [66] la tête même de l’Époux, sa divinité [67], reçoit d’elle l’hommage de la pleine mesure
de nard précieux et sans mélange signifiant la justice consommée [68], dont l’héroïsme va
jusqu’à briser le vase de la chair mortelle qui le contenait dans le martyre de
l’amour ou des tourments [69].
Mais alors même qu’elle
est parvenue au sommet du mystère, elle n’oublie pas les pieds sacrés dont le
contact l’a délivrée des sept démons [70] représentant tous les vices [71] ; car à
jamais pour le cœur de l’Épouse, comme désormais au sein du Père, l’Homme-Dieu
reste inséparable en sa double nature. A la différence donc du Juif qui, ne
voulant du Christ ni pour fondement ni pour chef [72], n’a trouvé, comme Jésus
l’observe [73] ni pour sa tête l’huile odorante, ni
l’eau même pour ses pieds, elle verse sur les deux son parfum de grand
prix [74] ; et tandis que
l’odeur suave de sa foi si complète remplit la terre [75] devenue par la victoire de cette
foi [76] la maison du Seigneur [77], elle continue, comme au temps où elle y
répandait ses larmes, d’essuyer de ses longs cheveux les pieds du Maître.
Mystique chevelure, gloire de l’Épouse [78] : où les saints voient ses œuvres
innombrables et ses prières sans fin [79] ; dont la
croissance réclame tous ses soins d’ici-bas [80] ; dont l’abondance et la beauté seront
divinement exaltées dans les cieux [81] par Celui qui comptera jalousement [82], sans négliger aucune [83], sans laisser perdre une seule [84], toutes les œuvres de l’Église. C’est alors
que de sa tête, comme de celle de l’Époux, le divin parfum qui est
l’Esprit-Saint se répandra éternellement, comme une huile d’allégresse [85], jusqu’aux extrémités de la cité
sainte [86].
En attendant, ô pharisien
qui méprises la pauvresse dont l’amour pleure aux pieds de ton hôte divin
méconnu, j’aime mieux, s’écrie le solitaire de Nole, me trouver lié dans ses
cheveux aux pieds du Christ, que d’être assis près du Christ avec toi sans le
Christ [87]. Heureuse pécheresse que celle qui
mérita de figurer l’Église [88], au point d’avoir été directement prévue et
annoncée par les Prophètes, comme le fut l’Église même ! C’est ce
qu’enseignent saint Jérôme [89] et saint Cyrille
d’Alexandrie [90], pour sa vie de grâce comme pour
son existence de péché. Et résumant à son ordinaire la tradition qui l’a
précédé, Bède le Vénérable ne craint pas d’affirmer qu’en effet « ce que
Madeleine a fait une fois, reste le type de ce que fait toute l’Église, de ce
que chaque âme parfaite doit toujours faire » [91].
Qui ne comprendrait la
prédilection de l’Homme-Dieu pour cette âme dont le retour, en raison même de
la misère plus profonde où elle était tombée, manifesta dès l’abord et si
pleinement le succès de sa venue, la défaite de Satan, le triomphe de cet amour
souverain posé à l’origine comme l’unique loi de ce monde ! Lorsque Israël
n’attendait du Messie que des biens périssables [92], quand les Apôtres eux-mêmes [93] et jusqu’à Jean le bien-aimé [94] ne rêvaient près de lui que préséances
et honneurs, la première elle vient à Jésus pour lui seul et non pour ses dons.
Avide uniquement de purification et d’amour, elle ne veut pour partage que les
pieds augustes fatigués à la recherche de la brebis égarée : autel
béni [95], où elle trouve le moyen d’offrir à
son libérateur autant d’holocaustes d’elle-même, dit saint Grégoire, qu’elle
avait eu de vains objets de complaisance [96]. Désormais ses biens comme sa
personne sont à Jésus, dont elle n’aura plus d’occupation que de contempler les
mystères et la vie, dont elle recueillera chaque parole, dont elle suivra tous
les pas dans la prédication du royaume de Dieu [97]. S’asseoir à ses pieds est pour elle
l’unique bien, le voir l’unique joie, l’entendre le seul intérêt de ce
monde [98]. Combien vite, dans la lumière de son humble
confiance, elle a dépassé la synagogue et les justes eux-mêmes ! Le
pharisien s’indigne, sa sœur se plaint, les disciples murmurent [99] : partout Marie se tait,
mais Jésus parle pour elle [100] ; on sent que
son Cœur sacré est atteint de la moindre appréciation défavorable à rencontre.
A la mort de Lazare, le Maître doit l’appeler du repos mystérieux où même
alors, remarque saint Jean, elle restait assise [101] ; sa présence au tombeau fait
plus que celle du collège entier des Apôtres et de la tourbe des Juifs ;
un seul mot d’elle, déjà dit par Marthe accourue la première [102], est plus puissant que tous les discours
de celle-ci ; ses pleurs enfin font pleurer l’Homme-Dieu [103], et suscitent en lui le frémissement sacré,
précurseur du rappel à la vie de ce mort de quatre jours, le trouble divin qui montre
Dieu conquis à sa créature. Bien véritablement donc, pour les siens comme pour
elle-même, pour le monde comme pour Dieu, Marie a choisi la meilleure part, qui
ne lui sera point enlevée [104].
En ce qui précède, nous
n’avons fait, pour ainsi dire, que coudre l’un à l’autre les témoignages bien
incomplets d’une vénération qui se retrouve la même, toujours et partout, chez
les dépositaires de la doctrine et les maîtres de la science. Cependant les
hommages réunis des Docteurs n’équivalent point, pour l’humble Madeleine, à
celui que lui rend l’Église même, lorsqu’au jour de la glorieuse Assomption de
Notre-Dame, elle n’hésite pas à rapprocher l’incomparable souveraine du monde
et la pécheresse justifiée, au point d’appliquer à la première en son triomphe
l’éloge évangélique qui regarde celle-ci [105].
Ne devançons point les lumières que le Cycle nous réserve en ses
développements ; mais entendons Albert le Grand [106] nous attester pour sûr que,
dans le monde de la grâce aussi bien que dans celui de la création
matérielle [107], Dieu a fait deux grands astres, à savoir
deux Maries, la Mère du Seigneur et la sœur de Lazare : le plus grand, qui
est la Vierge bienheureuse, pour présider au jour de l’innocence ; le plus
petit, qui est Marie la pénitente sous les pieds de cette bienheureuse
Vierge [108], pour présider à la nuit en éclairant les
pécheurs qui viennent comme elle à repentir. Comme la lune par ses phases
marque les jours de fête à la terre [109], ainsi sans doute Madeleine, au ciel, donne
le signal de la joie qui éclate parmi les Anges de Dieu sur tout pécheur
faisant pénitence [110]. N’est-elle donc pas également, par son
nom de Marie et en participation de l’Immaculée, l’Etoile de la mer, ainsi que
le chantaient autrefois nos Églises des Gaules, lorsqu’elles rappelaient qu’en
pleine subordination servante et reine avaient été toutes deux principe
d’allégresse en l’Église : l’une engendrant le salut, l’autre annonçant la
Pâque [111] !
Nous ne reviendrons point
sur les inoubliables récits de ce
jour, le plus grand des jours, où Madeleine, comme l’étoile du matin, marcha
en avant de l’astre vainqueur inaugurant l’éternité sans couchant. Glorieuse
aurore, où la divine rosée, s’élevant de la terre, effaça du fatal
décret [112] la déchéance prononcée contre Ève !
Femme, pourquoi pleures-tu [113] ? Tu ne te trompes pas : c’est
bien le divin jardinier qui te parle [114], celui qui, hélas ! au commencement avait
planté le paradis [115]. Mais trêve aux pleurs ; dans cet autre
jardin, dont le centre est un tombeau vide [116], le paradis t’est rendu : vois les
Anges, qui n’en ferment plus l’entrée [117] ; vois l’arbre de vie qui, depuis
trois jours, a donné son fruit. Ce fruit que tu réclames pour t’en saisir
encore et l’emporter [118] comme aux premiers jours [119], il t’appartient en effet pour
jamais ; car ton nom maintenant n’est plus Ève, mais Marie [120]. S’il se refuse à tes empressements, situ
ne peux le toucher encore [121], c’est que de même qu’autrefois tu ne voulus
point goûter seule le fruit de la mort, tu ne dois pas non plus jouir de
l’autre aujourd’hui, sans ramener préalablement l’homme qui par toi fut perdu.
O profondeurs en notre
Dieu de la sagesse et de la miséricorde [122] ! voici donc que, réhabilitée, la
femme retrouve des honneurs plus grands qu’avant la chute même, n’étant plus
seulement la compagne de l’homme, mais son guide à la lumière. Madeleine, à qui
toute femme doit cette revanche glorieuse, conquiert en ce moment la place à
part que lui assigne l’Église dans ses Litanies en tête des vierges
elles-mêmes, comme Jean-Baptiste précède l’armée entière des Saints par le
privilège qui fit de lui le premier témoin du salut [123]. Le témoignage de la pécheresse complète
celui du Précurseur : sur la foi de Jean, l’Église a reconnu l’Agneau qui
efface les péchés du monde [124] ; sur la foi de Madeleine, elle acclame
l’Époux triomphateur de la mort [125] : et constatant que, par ce
dernier témoignage, le cycle entier des mystères est désormais pleinement
acquis à la croyance catholique, elle entonne aujourd’hui l’immortel Symbole
dont les accents lui paraissaient prématurés encore en la solennité du fils de
Zacharie.
O Marie, combien grande
vous apparûtes aux regards des cieux dans l’instant solennel où, la terre
ignorant encore le triomphe de la vie, il vous fut dit par l’Emmanuel
vainqueur : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers
mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu [126] ! » Vous étiez bien toujours
alors notre représentante, à nous Gentils, qui ne devions entrer en possession
du Seigneur par la foi qu’après son Ascension par delà les nues [127].
Ces frères vers qui vous envoyait l’Homme-Dieu, c’étaient sans doute les
privilégiés que lui-même durant sa vie mortelle avait appelés à le connaître,
et auxquels vous deviez, ô Apôtre des Apôtres, manifester ainsi le mystère
complet de la Pâque ; toutefois déjà la miséricordieuse bonté du Maître
projetait de se montrer le jour même à plusieurs, et tous devaient être comme
vous bientôt les témoins de son Ascension triomphante. Qu’est-ce à dire, sinon
que, tout en s’adressant aux disciples immédiats du Sauveur, votre mission, ô
Madeleine, s’étendait bien plus dans l’espace et les temps ?
Pour l’œil du vainqueur
de la mort à cette heure de son entrée dans la vie sans fin, ils remplissaient
en effet la terre et les siècles ces frères en Adam comme en Dieu qu’il amenait
à la gloire, selon l’expression du Docteur futur de la gentilité [128]. C’est d’eux qu’il avait dit dans le
Psaume : « J’annoncerai votre Nom à mes frères ; je vous louerai
dans la grande assemblée des nations, au sein du peuple encore à naître qui
doit appartenir au Seigneur » [129]. C’est d’eux, c’est de nous tous
composant cette génération à venir à laquelle le Seigneur devait être
annoncé [130], qu’il vous disait alors : « Va vers mes
frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu
et votre Dieu ». Et au loin comme auprès vous êtes venue, vous venez sans
cesse, remplir votre mission près des disciples et leur dire : « J’ai
vu le Seigneur, et il m’a dit ces choses » [131].
Vous êtes venue, ô Marie,
lorsque notre Occident vous vit sur ses montagnes [132] foulant de vos pieds apostoliques, dont
Cyrille d’Alexandrie salue la beauté [133], les rochers de Provence. Sept
fois le jour, enlevée vers l’Époux sur l’aile des Anges, vous montriez à
l’Église, plus éloquemment que n’eût fait tout discours, la voie qu’il avait
suivie, qu’elle devait suivre elle-même par ses aspirations, en attendant de le
rejoindre enfin pour jamais.
Ineffable démonstration
que l’apostolat lui-même, en son mérite le plus élevé, n’est point dépendant de
la parole effective ! Au ciel, les Séraphins, les Chérubins, les Trônes
fixent sans cesse l’éternelle Trinité, sans jamais abaisser leurs yeux vers ce
monde de néant ; et cependant par eux passent la force, la lumière et
l’amour dont les augustes messagers des hiérarchies subordonnées sont les
distributeurs à la terre. Ainsi, ô Madeleine, vous ne quittez plus les pieds
sacrés rendus maintenant à votre amour ; et pourtant, de ce sanctuaire où
votre vie reste absorbée sans nulle réserve avec le Christ en Dieu [134] qui mieux que vous nous redit à toute
heure : « Si vous êtes ressuscites avec le Christ, cherchez ce qui
est en haut, là où le Christ est assis à la droite de Dieu ; goûtez ce qui
est en haut, non ce qui est sur la terre [135] ! »
O vous, dont le choix si
hautement approuvé du Seigneur a révélé au monde la meilleure part, faites
qu’elle demeure toujours appréciée comme telle en l’Église, cette part de la
divine contemplation qui prélude ici-bas à la vie du ciel, et reste en son
repos fécond la source des grâces que le ministère actif répand par le monde.
La mort même, qui la fait s’épanouir en la pleine et directe vision, ne
l’enlève pas, mais la confirme à qui la possède. Puisse nul de ceux qui l’ont
reçue de la gratuite et souveraine bonté, ne travailler à s’en déposséder
lui-même ! Fortunée maison, bienheureuse assemblée, dit le dévot saint
Bernard, où Marthe se plaint de Marie ! Mais l’indignité serait grande de
voir Marie jalouser Marthe [136]. Saint Jude nous
l’apprend : malheur aux anges qui ne gardent point leur principauté [137], qui, familiers du Très-Haut, veulent abandonner
sa cour ! Maintenez au cœur des familles religieuses établies par leurs
pères sur les sommets avoisinant les cieux, le sentiment de leur noblesse
native : elles ne sont point faites pour la poussière et le bruit de la
plaine ; elles ne sauraient s’en rapprocher qu’au grand détriment de
l’Église et d’elles-mêmes. Pas plus que vous, ô Madeleine, elles ne se
désintéressent pour cela des brebis perdues, mais prennent en restant ce
qu’elles sont le plus sûr moyen d’assainir la terre et d’élever les âmes.
Ainsi même vous fut-il
donné un jour, à Vézelay, de soulever l’Occident dans ce grand mouvement des
croisades dont le moindre mérite ne fut pas de surnaturaliser en l’âme des
chevaliers chrétiens, armés pour la défense du saint tombeau qui avait vu vos pleurs
et votre ravissement, les sentiments qui sont l’honneur de l’humanité.
Et n’était-ce pas encore
une leçon de ce genre que le Dieu par qui seul règnent les rois [138], et qui se rit des projets de leur
vanité [139], voulut donner dans les premières années
de ce siècle au guerrier fameux dont l’orgueil dictait ses lois aux
empires ? Dans l’ivresse de sa puissance, on le vit prétendre élever à
lui-même et à son armée ce qu’il appelait le Temple de la gloire. Mais bientôt,
emportant le guerrier, passait la tempête ; et continué par d’autres
constructeurs, le noble édifice s’achevait, portant comme dédicace à son
fronton le nom de Madeleine.
O Marie, bénissez ce
dernier hommage de notre France que vous avez tant aimée, et dont le peuple et
les princes entourèrent toujours d’une vénération si profonde votre retraite
bénie de la Sainte-Baume et votre église de Saint-Maximin, où reposent les
restes mille fois précieux de celle qui sut rendre amour pour amour. En retour,
apprenez-nous que la seule vraie et durable gloire est de suivre comme vous,
dans ses ascensions, Celui qui vous envoya vers nous autrefois, disant :
« Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre
Père, vers mon Dieu et votre Dieu ! »
La sainte Église qui,
dans les diverses saisons liturgiques, insère en leur lieu comme autant de
perles de grand prix les divers passages de l’Évangile ayant rapport à sainte
Marie Madeleine, renvoie également à la fête de sainte Marthe, que nous
célébrerons dans huit jours, les particularités concernant la vie de son
illustre sœur après l’Ascension. (…)
[23] Revelationes S. Birgittae, Lib. IV, cap. 108.
[24] Hilar. in Matth. XXIX ; Paulin. Nol. Ep. XXIII,
al. III et IV, 32 ; Cyrill. Al. in cap. XII Johannis ; Gregor. in Ev.
nom. XXXIII, 5-7 ; Beda in Luc. III ; Rupert. in Johan. XIV ;
etc.
[25] Matth. XXII, 2.
[26] Heb. II, 14.
[27] Ibid. 16.
[28] Ibid. 13.
[29] Psalm. XLIV, 3.
[30] Ose. XI, 4.
[31] Jerem. II, 20.
[32] Ose. II, 8.
[33] Ezech. XVI, 14.
[34] Sap. VII, 10.
[35] Ibid. VIII, 1.
[36] Ibid. IX, 18.
[37] Ibid. X, 5.
[38] Ose. II, 5-7.
[39] Gen. XXII, 18.
[40] Psalm. CXIII, 1-2.
[41] Num. XXIII-XXIV.
[42] Ibid. XXIII, 9.
[43] Cant. IV, 8.
[44] Num. XXIV, 24.
[45] Jerem. XXXI, 22.
[46] Ibid. II, 19.
[47] Rom. XIII, 12.
[48] Epiphan. Ant. ad Benedictus.
[49] Ose. II, 14.
[50] Gal. IV, 24.
[51] Cant. II, 8.
[52] Psalm. XVII, 10.
[53] II Cor. V, 21.
[54] Philip. II, 7-8.
[55] Eccli. XXIV, 8.
[56] Luc. VII, 36-50.
[57] Ibid. 27-35.
[58] AMBR. in Luc. VI, 1-11.
[59] Cant. IV, 8.
[60] Luc. VII, 37, 38.
[61] PETR. Chrysol. Sermo XCV.
[62] AMBR. In Luc. VI, 21.
[63] Paulin. Ep. XXIII, 33.
[64] Greg. in Ev. hom. XXXIII.
[65] Luc. VII, 30.
[66] Marc, XIV, 3.
[67] I Cor. XI, 3.
[68] Cyr. Al. et Beda in XII Johannis.
[69] Paschas. Radd. in Matth. XII.
[70] Luc. VIII, 2.
[71] Beda in VIII Luc ; RUPERT. in XX Johannis.
[72] Paulin. Ep. XXXIII, 33.
[73] Luc. VII, 44-46.
[74] Matth. XXVI, 7 ; Johan. XII, 3.
[75] Cyrill. Al. in XII Joh.
[76] I Johan. V, 4.
[77] Psalm. XXIII, 1.
[78] I Cor. XI, 15.
[79] Paulin. Ep. XXIII, 19, 20, 24-20.
[80] Ibid. 36.
[81] Ibid. 31.
[82] Matth. X, 30.
[83] Cant. IV, 9.
[84] Luc. XXI, 18.
[85] Psalm. XLIV, 8.
[86] Psalm. CXXXII.
[87] Paulin. Ep. XXIII, 42.
[88] Ibid. 32.
[89] Hieron. in Osee proœmium.
[90] Cyrill. Al. in XX Joh.
[91] Beda in XII Joh.
[92] Act. I, 9.
[93] Luc. XXII, 24.
[94] Matth. XX, 20-24.
[95] Paulin. Ep. XXIII, 31.
[96] Greg. in Ev. hom. XXXIII, 2.
[97] Luc. VIII, 1-3.
[98] Ibid. X, 39.
[99] Ibid. VII, X ; Matth. XXVI.
[100] Bernard, in Assumpt. B. M. sermo III.
[101] Johan. XI, 20, 28.
[102] Ibid. 21, 32.
[103] Ibid. 33.
[104] Luc. X, 42.
[105] Evangelium Assumpt. NB : avant la nouvelle
Messe de l’Assomption en 1950.
[106] Albert. Magn. in VII Luc.
[107] Gen. I, 16.
[108] Apoc. XII, 1.
[109] Eccli. XLIII, 7.
[110] Luc. XV, III.
[111] Sequentia Mane
prima sabbati, extrait :
O Maria, mater pia,
Stella Maris appellaris,
Operum per menta.
Matri Christi coæquata,
Dum fuisti sic vocata,
Sed honore subdita.
Illa mundi imperatrix,
Ista beata
peccatrix :
Lætitiæ primordia
Fuderunt in Ecclesia.
O Marie, douce mère,
ton nom veut dire Etoile
de la mer ;
tes œuvres ont mérité un
tel nom.
Tu partages l’honneur de
ce nom
avec la Mère du
Christ ;
mais tes honneurs
s’effacent devant les siens.
L’une est l’impératrice
du monde ;
l’autre, l’heureuse
pécheresse :
toutes deux furent le
principe
de la joie dans l’Église.
La première est la Porte
par laquelle le salut est
venu ;
la seconde a rempli le
monde d’allégresse
en proclamant la
Résurrection.
[112] Col. II, 14.
[113] Johan. XX, 15.
[114] Ibid.
[115] Gen. II, 8.
[116] Johan. XIX, 41.
[117] Gen. III, 24.
[118] Johan. XX, 15.
[119] Gen. III, 6.
[120] Johan. XX, 16.
[121] Ibid. 17.
[122] Rom. XI, 32, 33.
[123] Johan. I, 7.
[124] Ibid. 29.
[125] Sequentia paschalis.
[126] Johan. XX, 17.
[127] Aug. Sermo CCXLIII, 2 ; Beda in XX Joh. ;
Rupert. XIV in Joh. : etc.
[128] Heb. II, 10.
[129] Psalm. XXI, 23-32.
[130] Ibid.
[131] Johan. XX, 18.
[132] Isai. LII, 7.
[133] Cyr. Al. in XX, 17, Joh.
[134] Col. III, 3.
[135] Ibid. 1-2.
[136] Bern. Sermo. III in Ass. B. M. V.
[137] Jud. 6.
[138] Prov. VIII, 15.
[139] Psalm. II, 4.
Paolo Veneziano (1300–1365), Saints Mary Magdalene and John the Baptist, circa 1350, Yale University Art Gallery
Bhx
cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Les Latins, à commencer par Tertullien, ont généralement identifié, selon les plus grandes probabilités, Marie de Magdala avec la sœur de Lazare et avec la pécheresse qui oignit les pieds de Jésus (Luc., VII, 37) ; les Grecs au contraire distinguent trois Marie.
Dans les calendriers
coptes, syriens et grecs, la fête de Marie de Magdala : τῆς ἁγίας μυροφόρου
καὶ ἰσαποστόλου Μαρίας τῆς Μαγδαληνῆς [140]
est le 22 juillet, date qui lui a été assignée beaucoup plus tard dans les
livres liturgiques latins.
Selon les traditions
orientales, Lazare serait mort dans l’île de Chypre d’où l’empereur Léon VI, en
899, fit transporter ses reliques dans le Lazarion de Constantinople. Marie, sa
sœur, qui, dès le VIe siècle, passait pour être enterrée à Éphèse, alla vite le
rejoindre dans la paix de la nouvelle basilique sépulcrale de Byzance. Il est
probable qu’au IXe siècle quelques reliques des deux saints passèrent en
Alsace, dans le monastère d’Andlau, d’où, peu à peu, le culte de sainte
Madeleine et de Lazare se répandit dans toute la France.
L’introït est tiré du
psaume 118. Les pécheurs attendirent pour me perdre ; d’abord ils
voulurent perdre mon âme, et ensuite mon corps. Moi cependant je me souvins de
vos préceptes et ne cédai pas. La voie par laquelle ils me conduisirent peut
sembler étroite. Pourtant elle est bordée par vos commandements, et pour moi
elle est devenue une région spacieuse, celle de la glorieuse éternité.
La première lecture est
tirée du Cantique (III, 2-5 ; VIII, 6-7). L’élue du chaste hymen cherche
anxieusement l’Époux, qui, à cause de son retard à lui ouvrir, est passé outre.
Finalement, à grand-peine, elle le trouve et l’introduit dans sa demeure. — C’est
aujourd’hui la fête de l’hôtesse de Jésus-Christ. — Après une journée de si
grand labeur, l’Épouse est prise enfin du sommeil mystique du parfait abandon
de l’âme en Dieu. Elle dort donc, mais son cœur veille, car l’amour ne laisse
pas dormir et il brûle comme l’enfer. Et pourtant, malgré que cette flamme
détruise et purifie, l’âme sent que l’amour est une grâce si grande que, même à
la vouloir acquérir au prix du total sacrifice de soi et de tout ce qu’on a,
l’amour dépasse toutes ces choses.
Voici la première
collecte : « Que nous assistent, Seigneur, les prières de Marie de
Magdala, à la demande de qui, jadis, vous avez ressuscité son frère Lazare,
déjà mort depuis quatre jours ». L’intercession de Marie, la myrrhophore
et l’égale des Apôtres, comme l’appellent les Grecs, est très puissante sur le
Cœur de Jésus, parce que, après l’intimité de sa tranquille maison de Nazareth,
le Sauveur ne se sentit aussi bien en nulle autre qu’en celle de Béthanie. Bien
plus, saint Jean atteste : Diligebat autem Iesus Martham et sororem eius
Mariam et Lazarum [141].
C’est là, sous ce toit ami, que Jésus, durant sa dernière semaine ici-bas, déjà
banni d’Israël pour la vie et pour la mort, se retirait pour passer la nuit. Il
y dormit même le mercredi 12 Nisan, — ou plutôt 13, puisque chez les Hébreux le
jour commençait au coucher du soleil — et ce fut le dernier repos qu’il
s’accorda sur la terre avant sa Passion.
Le répons et le verset
sont tirés du psaume 44. On y décrit les mérites et la beauté de la mystique
épouse de l’Agneau.
La lecture évangélique de
ce jour (Luc., VII, 36-50) apparaît dans le Missel deux autres fois : le
jeudi de la semaine de la Passion, et le vendredi des Quatre-Temps de
septembre. En cette dernière circonstance, saint Grégoire la commenta avec une
onction spéciale au peuple réuni dans la basilique de Saint-Clément. Comme l’observe
le saint Pontife, quand on considère la tendresse de Jésus pour cette pauvre
pécheresse, on a plutôt envie de pleurer que de discourir. La scène de la
conversion de la pécheresse de Magdala est peut-être un des traits évangéliques
qui révèlent le mieux la suavité du Cœur du Rédempteur. A Marie on pardonne
beaucoup parce qu’elle aima beaucoup ! Voilà le remède pour les pécheurs,
voilà l’esprit qui vivifie l’Église militante, car si la fragilité humaine y
fait commettre de nombreux péchés, on y trouve aussi beaucoup d’amour, qui les
fait pardonner.
Œuvre sublime de la
divine puissance ! Le Saint-Esprit, au dire de saint Jean Chrysostome,
prend les pécheresses, les purifie, les enflamme, et les élève à ce point qu’il
les égale aux chastes vierges elles-mêmes. Vides hanc mulierem ! Le
Seigneur la propose à tous les fidèles comme un modèle à contempler, pour
ensuite l’imiter. Il a même voulu que la conversion de Madeleine et l’amour
que, par la suite, elle porta à Jésus, fissent en quelque sorte partie du saint
Évangile, afin que le souvenir en survive à travers toutes les
générations : Ubicumque predicatum fuerit hoc Evangelium in toto mundo,
dicetur et quod hæc fecit, IN MEMORIAM EIUS [142].
L’antienne pour
l’offertoire est commune à la fête de sainte Scholastique, le 10 février. Voici
la collecte sur les oblations : « Que les glorieux mérites de la
bienheureuse Marie de Magdala vous fassent agréer nos offrandes, Seigneur, elle
dont l’humble service fut autrefois accepté par votre Fils unique ».
L’oblation de nard
précieux que Marie répandit sur la tête et sur les pieds du Sauveur, symbolise
notre dévotion envers la divine Eucharistie, où, à travers les voiles lumineux
du mystère de foi, il nous est donné à nous aussi d’approcher et de baiser
cette humanité sainte que le Verbe prit pour notre salut.
L’antienne pour la
Communion des fidèles est la même que pour sainte Bibiane le 2 décembre.
Suit la prière
eucharistique d’action de grâces : « Ayant reçu l’unique et efficace
remède qui nous garantit l’éternel salut, votre Corps et votre Sang précieux,
faites que l’intercession de sainte Marie de Magdala éloigne de nous tout
mal ».
Les Grecs donnent à Marie
de Magdala le titre glorieux de ἰσαπόστολος [143] parce qu’elle fut la première à
annoncer au monde, et aux Apôtres eux-mêmes, la résurrection du Sauveur. C’est
pourquoi, à la messe de ce jour, on récite le Credo [144].
Sublime récompense
accordée à la pénitence chrétienne et à l’amour !
[140] Fête de la sainte myrrhophore et égale aux apôtres
Marie de Magdala.
[141] Jn. XI, 5 : Or Jésus aimait Marthe, et Marie sa
soeur, et Lazare.
[142] Matth., XXVI, 13 : Partout où sera prêché cet
Evangile, dans le monde entier, on racontera aussi, EN SOUVENIR D’ELLE, ce
qu’elle vient de faire.
[143] Égale aux apôtres.
[144] Jusqu’à la suppression de ce Credo en 1960.
Reliques de Marie de Magdala conservées dans la Basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume,Var, France
Dom
Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique
Parce qu’elle a beaucoup
aimé...
1. Sainte
Marie-Madeleine. — L’Église honore d’un culte particulier les personnes
qui vécurent dans l’entourage de Jésus. Le missel et le bréviaire appellent
Marie-Madeleine « pénitente », cas unique dans les livres
liturgiques. — Qui était-elle ? Les Évangiles mentionnent trois femmes qui
retiennent ici notre attention. 1° La « pécheresse » qui,
chez Simon le Pharisien, arrosa de ses larmes les pieds du Sauveur (Luc, VII,
36 et suiv. Évangile de ce jour). 2° Marie de Béthanie, sœur de
Lazare et de Marthe, dont parlent saint Luc (X, 38) et saint Jean (XI, 2 et
XII, 3). (La fête de sainte Marthe arrivera dans huit jours). 3°
Marie-Madeleine, une des pieuses femmes qui accompagnaient le Sauveur, et qui
fut délivrée par lui de sept démons (Marc, XVI, 9 ; Luc, VIII, 2). On remarque
surtout sa présence au moment de la mort et de la résurrection du Seigneur.
S’agit-il de trois
personnes différentes ? Est-ce la même au contraire ? Depuis les
premiers siècles les avis sont partagés. Saint Augustin et saint Grégoire le
Grand sont pour la seconde opinion, admise aussi par la liturgie romaine et
appuyée incontestablement sur d’excellentes raisons tirées de la sainte
Écriture.
Voici, puisés dans les
évangiles, les traits principaux de la vie de sainte Marie-Madeleine. Bien
qu’elle apparût à une pieuse famille, elle s’était égarée dans les sentiers du
mal. Convertie par la prédication et la personnalité du Sauveur, elle répare le
scandale qu’elle a causé, en inondant publiquement de ses larmes les pieds du
Maître. Elle fait dès lors partie du groupe des saintes femmes qui
l’accompagnent et le servent dans ses pérégrinations. Nous la voyons, avec son
frère Lazare et Marthe sa sœur, dans la demeure hospitalière de Béthanie où
elle reçoit le Sauveur et écoute avidement sa parole ; nous la voyons présente
à la résurrection de Lazare. Au dernier repas, elle répand un vase de parfum
sur la tête de Jésus « pour sa sépulture », et c’est alors que le
Sauveur lui-même prédit comment on en honorera le souvenir : « En
vérité, je vous le dis, partout où sera prêché cet évangile, dans le monde
entier, ce qu’elle a fait sera raconté en mémoire d’elle ». Pendant la
Passion, elle se tient avec Marie et Jean au pied de la Croix ; elle aide
à ensevelir le Christ. La première, elle le voit ressuscité et, la première,
elle accourt en porter la nouvelle aux Apôtres (Jean XX, 18). C’est pour cela
qu’on l’a surnommée « Apostola apostolorum » et qu’on récite le Credo
à la messe le jour de sa fête, privilège qui lui est réservé à elle
seule [145], avec Marie,
parmi les saintes femmes.
A partir de là on ne sait
rien de certain sur son existence. — Il est intéressant de remarquer que l’Église
grecque célèbre sa fête le même jour que l’Église latine, sans mentionner
toutefois la Pécheresse et la Pénitente. D’après une tradition orientale,
Lazare serait mort dans l’île de Chypre, d’où ses restes auraient été
transportés à Constantinople, en 899. Le corps de sa sœur Marie, que l’on
croyait, au VIe siècle, ensevelie à Éphèse, y aurait été de même transféré. Au
IXe siècle, on amena quelques-unes de leurs reliques à l’abbaye d’Andlau, en
Alsace. Plusieurs traditions occidentales parlent de la venue de sainte
Marie-Madeleine en Gaule, notamment de son séjour en Provence, en compagnie de
saint Lazare et de sainte Marthe, et de sa mort à la Sainte-Baume (la grotte
sainte), au diocèse d’Aix, où se trouverait son tombeau. Vézelay (diocèse de
Sens) revendique de son côté l’honneur de posséder son corps dans la magnifique
basilique qui lui a été élevée.
2. La messe (Me
expectaverunt). — Il nous est facile de nous appliquer les allusions
mystiques qu’elle contient.
A l’Introït, nous nous
libérons avec Marie-Madeleine des entraves du monde pour nous engager sur la
voie d’innocence du Christ. (Heureux les hommes irréprochables dans leur
voie...).
La leçon, extraite du
Cantique des Cantiques, nous fait partager l’ardent amour de la
Pénitente : « J’ai trouvé celui que mon cœur aime ; je l’ai
saisi et ne le laisserai pas aller... Mets-moi comme un sceau sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort... »
L’Évangile raconte
l’admirable et inoubliable scène où la Pécheresse couvre de ses pleurs les
pieds de Jésus, les essuie de ses cheveux, et entend le mot du pardon :
« Ses nombreux péchés lui sont pardonnés parce qu’elle a beaucoup
aimé ». — Que le Saint-Sacrifice soit pour nous la réalisation mystique de
cette même scène.
A l’Offertoire :
nous nous rendons au repas du Seigneur, nous baignons ses pieds de nos larmes,
nous y répandons le baume (le Seigneur agrée ce service charitable dans la
personne des pauvres). A la Communion, nous recevons la parole du pardon :
l’Eucharistie en est le signe visible.
3. La prière des
Heures. — Le bréviaire renferme aujourd’hui quelques beaux passages. Nous
y trouvons de précieuses réflexions sur la Pénitente, dues à saint Grégoire et
saint Augustin. « Marie-Madeleine, connue dans la ville comme pécheresse,
en aimant celui qui est la Vérité, a lavé de ses larmes les taches de ses
fautes. Et la parole de celui qui est la Vérité s’est accomplie : Beaucoup
de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé. Plus de froideur,
comme au temps de la vie pécheresse ; mais, dans le cœur de Madeleine,
l’amour le plus ardent. Toujours près du sépulcre alors que les disciples s’en
éloignaient, elle continuait de chercher celui qu’elle ne trouvait pas... Aussi
arriva-t-il que seule elle le trouva, parce que seule elle était restée à sa
recherche ; c’est, en effet, la persévérance qui donne à une bonne œuvre
son mérite ». La fête de ce jour possède plusieurs hymnes propres.
[145] Jusqu’à la suppression de ce Credo en 1960.
SOURCE : http://www.introibo.fr/22-07-Ste-Marie-Madeleine
Diözesanmuseum
Freising Hl Maria Magdalena
15th-century
paintings in Diözesanmuseum Freising - 15th-century
paintings of Mary Magdalene
Marie Madeleine se
retourne
Seul l’homme nouveau a
une capacité de compréhension assez vaste pour saisir la parole sur la
résurrection. Il doit être capable de la recevoir dans toute sa dimension
concrète et sensible, sans la spiritualiser et sans la « retenir »,
en lui permettant toute forme d’ascension et d’existence spirituelle. Dans ce
processus, il doit se laisser renouveler dans ses dimensions à la fois
charnelles et spirituelles.
Parce qu’il n’est pas
encore ressuscité corporellement, il participe à la résurrection uniquement par
le fait que quotidiennement, en lui, l’homme extérieur tombe en
ruines (2 Co 4, 16) ; et il n’atteint les dimensions exigées qu’en
étant jour après jour réajusté par la grâce. Le plus souvent, les hommes
terrestres ne reconnaissent pas le Seigneur ressuscité, ils marchent à ses
côtés en conversant avec lui, sans même savoir quelle est la personne qui leur
parle. Les yeux de ressuscités ne fonctionnent pas comme des organes naturels,
mais ne sont que prêtés au coup par coup, dans l’événement de l’effraction de
l’ancienne tombe et du rayonnement de la nouvelle vérité. Madeleine ne parle
aux anges pas seulement à travers un rideau de larmes, mais elle se retourne
une première fois sans reconnaître Jésus, ni sa voix ni sa silhouette, le
prenant pour le jardinier ; ce n’est qu’en se retournant une deuxième
fois, lorsque la parole du Ressuscité s’adresse directement à elle, que le
voile du Samedi saint tombe.
Card. Hans Urs von
Balthasar
Hans Urs von Balthasar (†
1988), jésuite et fondateur d’un institut séculier, a laissé une œuvre
théologique monumentale. Il est l’un des plus importants écrivains et
théologiens catholiques du xxe siècle. / Tu couronnes l’année de tes
bontés, Paris, Salvator, 2003, p. 97.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/jeudi-22-juillet/meditation-de-ce-jour-1/
Giotto, Marie
Madeleine et le Cardinal Pontano, 1320, basilique Saint-François d'Assise.
Giotto (1266–1337),
Scenes from the Life of Mary Magdalene: Mary Magdalene and Cardinal Pontano, Lower Basilica
of San Francesco
Marie-Madeleine, disciple
du Seigneur
Sainte Marie-Madeleine a
toujours eu une place particulière dans la Tradition chrétienne. Sans doute
parce que dans son cheminement personnel, elle récapitule l’itinéraire
spirituel de tout disciple. Essayons d’abord de préciser l’identité de ce
personnage, pour lequel le Da Vinci code a suscité un regain d’intérêt plus
qu’ambiguë.
A vrai dire, le problème
est particulièrement complexe. La dévotion populaire a identifié
Marie-Madeleine à « Marie appelée Magdaléenne » (Lc
8,2), la femme pécheresse dont Jésus avait expulsé sept démons (Mc
16,9) et qui s’était mise à la suite du Seigneur (Lc
8,2). Le quatrième évangile pour sa part, ne fait aucune allusion à ce
passé tumultueux. La première à bénéficier d’une rencontre avec le Ressuscité
est nommée « Marie de Magdala » (Jn
20,1) sans autre explication. Spontanément le lecteur l’identifie à Marie,
sœur de Lazare, qui est intervenue plusieurs fois dans les chapitres
précédents. Mais pourquoi l’évangéliste la désignerait-il comme provenant de
Magdala, alors que Lazare habitait Béthanie, « le village de Marie et de
sa sœur Marthe » (Jn
11,1) ? Au verset suivant de l’introduction au récit de la
résurrection de Lazare, saint Jean précise : « il s’agit de cette
même Marie qui avait oint le Seigneur d’une huile parfumée et lui avait essuyé
les pieds avec ses cheveux » (Jn
11,2). Immédiatement nous faisons le lien avec l’épisode de l’onction de
Béthanie, qui relate comment Marie, sœur de Lazare, « oignit les pieds de
Jésus » avec « une livre d’un parfum de nard pur de grand
prix », et les « essuya avec ses cheveux » (Jn
12,3). Mais cette interprétation ne tient pas, car l’onction de Béthanie
fait suite la résurrection de Lazare, alors que l’onction annoncée par Saint
Jean lui est antérieure, et parle d’un événement passé. L’évangéliste fait-il
allusion à un autre épisode ? On se souvient qu’une femme pécheresse
« arrose les pieds du Seigneur de ses larmes, les essuie avec ses cheveux,
les couvre de baisers et les oint de parfum » (Lc
7,38) alors que Jésus est attablé chez Simon le pharisien :
s’agissait-il de Marie, sœur de Lazare, appelée pour l’une ou l’autre raison
« Marie de Magdala » ? La question reste ouverte.
Laissons-là ces
considérations qui nous ont permis d’entrevoir non seulement la complexité du
problème, mais aussi comment la Tradition a concentré sur Marie-Madeleine, les
traits de la « casta meritrix » (« chaste prostituée »),
préfigurant l’Eglise.
Par deux fois Jésus
ressuscité interpelle sa fidèle disciple du nom de « femme », terme
qui possède une connotation toute particulière dans le quatrième évangile. A Cana,
la Vierge Mère est interpellée sous ce vocable (Jn
2,4), par lequel Notre Seigneur s’adressera encore à elle du haut de la
croix (Jn
19,26). Le terme est digne, respectueux, majestueux. Les deux autres
emplois sont d’autant plus surprenants : la femme adultère se voit
gratifiée du même titre (Jn
8,10) ainsi que Marie de Magdala, la pécheresse pardonnée.
En fait, un fil rouge,
qui traverse l’ensemble de l’Evangile de Jean, relie ces diverses occurrences,
leur donnant une signification spirituelle profonde : le terme
« femme » désigne l’humanité épouse (femme adultère) qui a trahi son
Epoux divin, mais que celui-ci vient libérer de son péché à travers le
sacrifice de la Croix (la Vierge Marie au Golgotha), afin qu’elle puisse à
nouveau le reconnaître comme son Seigneur (Marie-Madeleine au tombeau) et
entrer dans les noces eschatologiques (noces de Cana).
On comprend dès lors que
chacun de nous se trouve effectivement concerné par ce parcours. A chacun de
nous le Seigneur demande. « Qui cherches-tu ? »
Au-delà de la dispersion,
de nos multiples désirs, Jésus tente par cette question, de nous ramener à
l’unique nécessaire, à notre quête profonde, la seule qui puisse donner sens à
nos vies.
Mais comme Marie, il nous
faut d’abord purifier notre cœur, le laver des larmes de notre repentir,
prendre douloureusement conscience de la vanité des désirs qui ne procèdent pas
de Dieu et ne nous orientent pas vers lui, avant d’entendre sa voix
compatissante : « Pourquoi pleures-tu ? Qui
cherches-tu ? »
C’est ainsi que le
Seigneur nous conduit par une patiente pédagogie, jusqu’à la pleine
reconnaissance, dans un face à face intime : « Marie ! » -
« Rabbouni ». Comme l’Epouse du Cantique - qu’incarne parfaitement
Marie-Madeleine - nous aimerions dire « J’ai trouvé celui que mon cœur
aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas » (1ère lect.).
Mais à nous aussi Jésus
nous répond : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers
le Père ». Les noces ne se célèbrent pas ici-bas : il nous faut
continuer notre route à la suite du Christ, si nous voulons demeurer un jour
avec lui dans le sein du Père, où il nous précède pour nous y préparer une
place.
« “Dieu tu es mon
Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi
languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau” (Ps 62 [63]). Nous t’en
prions Esprit Saint : viens purifier et vivifier notre désir, afin que
nous puissions accélérer le pas sur le chemin de la vie, en quête de celui qui
a brûlé nos cœurs au feu de son amour. »
Père Joseph-Marie, fsj
SOURCE : http://qe.catholique.org/homa-c-lie/25878-sainte-marie-madeleine-disciple-du-seigneur
Giotto, Le Voyage
de Marie Madeleine à Marseille, 1320, basilique Saint-François d'Assise.
Giotto (1266–1337), Scenes
from the Life of Mary Magdalene: Mary Magdalene's Voyage to Marseilles, Lower Basilica
of San Francesco
SAINTE
MARIE-MAGDELEINE *
Marie signifie mer amère,
ou illuminatrice, ou illuminée. Ces trois significations font comprendre les
trois excellentes parts qu'elle a choisies, savoir : la part de la pénitence,
de la contemplation intérieure et de la gloire céleste. C'est de ces trois
parts que le Seigneur a dit : « Marie a choisi une excellente part qui ne lui
sera pas enlevée. » La première part ne lui sera pas enlevée à cause de la fin
qu'elle se proposait d'acquérir, la béatitude; ni la seconde à cause de la
continuité, parce que la contemplation de la vie est continuée par la
contemplation de la patrie : ni la troisième en raison de son éternité. En tant
donc qu'elle a choisi l’excellente part de pénitence, elle est appelée mer
amère, parce qu'elle y eut beaucoup d'amertumes : ce qui est clair par
l’abondance des larmes qu'elle répandit et avec lesquelles elle lava les pieds
du Seigneur. En tant qu'elle a choisi l’excellente part de la gloire céleste,
elle reçoit le nom d'illuminatrice, parce qu'elle y a reçu avec avidité ce
qu'elle a dans la suite rendu avec abondance : elle y a reçu la lumière avec
laquelle elle a plus tard éclairé les autres. En tant qu'elle a choisi
l’excellente part de la gloire céleste, elle est nommée illuminée, parce
qu'elle est maintenant illuminée dans son esprit par la lumière de la parfaite
connaissance, et que, dans son corps, elle sera illuminée de clarté. Madeleine
veut dire restant coupable (manens rea) ou bien encore munie, invaincue,
magnifique, qualités qui indiquent ce qu'elle fut avant, pendant, et après sa
conversion.
Avant sa conversion en.
effet, elle restait coupable et engagée a la damnation éternelle; pendant sa
conversion, elle était munie et invaincue, parce qu'elle était armée de
pénitence; elle se munit donc excellemment de toutes les armes de la pénitence
; car autant elle a eu de délectation, autant elle en a fait l’objet de ses
holocaustes. Après sa conversion elle fut magnifique par la surabondance de
grâces, car où avait abondé le péché, là a surabondé la grâce *.
Marie, surnommée
Magdeleine, du château de Magdalon, naquit des parents les plus illustres,
puisqu'ils descendaient de la race royale. Son père se nommait Syrus et sa mère
Eucharie. Marie possédait en commun avec Lazare, son frère et Marthe, sa sueur,
le château de Magdalon, situé à deux milles de Génézareth, Béthanie qui est
proche de Jérusalem, et une grande partie de Jérusalem. Ils se partagèrent
cependant leurs biens de cette manière : Marie eut Magdalon d'où elle fut
appelée Magdeleine, Lazare retint ce qui se trouvait à Jérusalem, et Marie
posséda Béthanie. Mais comme Magdeleine recherchait out ce qui peut flatter les
sens, et que Lazare avait son temps employé au service militaire, Marthe, qui
était pleine de prudence, gouvernait avec soin les intérêts de sa sueur et ceux
de son frère; en outre elle fournissait le nécessaire
Pour la vie de sainte
Marie-Magdeleine, consulter les Monuments de l’apostolat, par M. Faillon, prêtre
de Saint-Sulpice. Celte publication extraordinaire confirme les faits de la
légende, à l’exception du pèlerinage du prince à Rome et à Jérusalem avec saint
Pierre. Toutefois, M. Faillon ne parait rejeter ce fait qu'en s'appuyant sur
l’impossibilité où le prince aurait pu d'être reconnu par saint Pierre à la
croix qu'il portait sur l’épaule. Ce qui ne paraît pas rigoureux aux soldats, à
ses serviteurs, et aux pauvres. Toutefois ils vendirent tous leurs biens après
l'ascension de J.-C. et en apportent le prix aux apôtres. Comme donc Magdeleine
regorgeait de richesses et que la volupté est la compagne accoutumée de
nombreuses possessions, plus elle brillait par ses richesses et sa beauté, plus
elle salissait son corps par la volupté; aussi perdit-elle son nom propre pour
ne plus porter que celui de pécheresse. Comme J.-C. prêchait çà et là, inspirée
par la volonté divine, et ayant entendu ire que J.-C. dînait chez Simon le
lépreux, Magdeleine y alla avec empressement, et n'osant pas, en sa qualité de
pécheresse, se mêler avec les justes, elle resta aux pieds du Seigneur, qu'elle
lava de ses larmes, essuya avec ses cheveux et parfuma d'une essence précieuse
: car les habitants du pays, en raison de l'extrême chaleur du soleil, usaient
de parfums et de bains. Comme Simon le pharisien pensait à part soi que si
J.-C. était un prophète, il ne se laisserait pas toucher par une pécheresse, le
Seigneur le reprit de son orgueilleuse justice et remit à cette femme tous ses
péchés. C'est à cette Marie-Magdeleine que le Seigneur accorda tant de
bienfaits et donna de si grandes marques d'affection. Il chassa d'elle sept
démons, il l'embrasa entièrement d'amour pour lui; il en fit son amie de
préférence; il était son hôte; c'était elle qui; dans ses courses, pourvoyait à
ses besoins, et en toute occasion il prenait sa défense. Il la disculpa auprès
dit pharisien qui la disait immonde, auprès de sa soeur qui la traitait de
paresseuse, auprès de Judits qui l'appelait prodigue. En voyant ses larmes, il
ne put retenir les siennes. Par son amour, elle obtint que son frère, mort
depuis trois jours, fût ressuscité ; ce fut à son amitié que Marthe, sa soeur,
dut d'être délivrée d'un flux de sang, dont elle était affligée depuis sept
ans; à ses mérites Martille, servante, de sa soeur, dut d'avoir l'honneur de
proférer ce mot si doux qu'elle dit en s'écriant : « Bienheureux le sein qui
vous a porté. » D'après saint Ambroise, en effet, c'est de Marthe et de sa
servante qu'il est question en cet endroit. C'est elle, dis-je, qui lava les pieds
du Seigneur de ses larmes, qui les essuya avec ses cheveux, qui les parfuma
d'essence, qui, le temps de la grâce arrivé, fit tout d'abord une pénitence
exemplaire, qui choisit la meilleure part, qui se tenant assise aux, pieds du
Seigneur écouta sa parole, et lui parfuma la tête, qui était auprès de la croix
lors de la passion, qui prépara des aromates dans l'intention d'embaumer son
corps, qui ne quitta pas le sépulcre quand les disciples se retirèrent ; ce fut
à elle la première que J.-C. apparut lors de sa résurrection, et if la fit
l'apôtre des apôtres.
Après l'ascension du
Seigneur, c'est-à-dire quatorze ans après la passion, les Juifs ayant massacré
depuis longtemps déjà saint Étienne et ayant chassé les autres disciples de
leur pays, ces derniers se retirèrent dans les régions habitées par les
gentils, pour y semer la parole de Dieu. Il y avait pour lors avec les apôtres
saint Maximin, l'un des 72 disciples, auquel Marie-Magdeleine avait été
spécialement recommandée par saint Pierre. Au moment de cette dispersion, saint
Maximin, Marie-Magdeleine, Lazare, son frère, Marthe, sa soeur, et Manille,
suivante de Marthe, et enfin le bienheureux Cédonius, l’aveugle-né guéri
par le Seigneur, furent mis par les infidèles sur un vaisseau tous ensemble avec
plusieurs autres chrétiens encore; et abandonnés sur la mer sans aucun pilote
afin qu'ils fussent engloutis en même temps. Dieu permit qu'ils abordassent à
Marseille. N'ayant trouvé la personne qui voulût les recevoir, ils restaient
sous le portique d'un temple élevé à la divinité du pays. Or, comme sainte
Marie-Magdeleine voyait le peuple accourir pour sacrifier aux dieux, elle se
leva avec un visage tranquille, le regard serein, et par des discours fort
adroits, elle le détournait du culte des idoles et lui prêchait sans cesse
J.-C. Tous étaient dans l’admiration pour ses manières fort distinguées, pour
sa facilité à parler, et pour le charme de son éloquence. Ce n'était pas
merveille si une bouche qui avait embrassé avec autant de piété et de tendresse
les pieds du Sauveur, eût conservé mieux que les autres le parfum de la parole
de Dieu.
Alors arriva un prince du
pays avec son épouse qui venait sacrifier aux idoles pour obtenir un enfant.
Magdeleine, en leur annonçant J.-C., les dissuada d'offrir des sacrifices.
Quelques jours s'étant écoulés, Magdeleine, se montra dans une vision à cette
dame et lui dit: « Pourquoi, vous qui vivez dans l’abondance, laissez-vous les
saints. de Dieu mourir de faim et de froid? » Elle finit par la menacer que si
elle ne persuadait pas à son mari de venir au secours de la misère des saints,
elle encourrait la colère du Dieu tout puissant. Toutefois la princesse n'eut
pas la force de découvrir sa vision à son mari. La nuit suivante Magdeleine lui
apparut et lui dit la même chose; mais cette femme négligea encore d'en faire
part à son. époux. Une troisième fois, au milieu du silence de la nuit, Marie
apparut à l’un et à l’autre ; elle frémissait et le feu de sa colère jetait une
lumière qui aurait fait croire que toute la maison était eu flammes. « Dors-tu,
tyran, dit-elle ? membre de Satan qui est ton père, tu reposes avec cette
vipère, ta femme, qui n'a pas voulu te faire connaître ce que je lui ai
dit Te reposes-tu, ennemi de la croix de J.-C. ? Quand ton estomac est
rempli d'aliments de toutes sortes, tu laisses périr de faim et de soif les
saints de Dieu. Tu es couché dans un palais; autour de toi ce ne sont que
tentures de soie, et tu les vois désolés et sans asile, et tu passes outre.
Non, cela ne finira pas de cette sorte : et ce ne sera pas impunément que tu
auras différé de leur faire du bien. » Elle dit et se retira. — A son réveil la
femme, haletante et effrayée, dit à son mari troublé comme elle :
«Mon seigneur, avez-vous eu le même songe que moi? » « Oui, répondit-il, et je
ne puis m’empêcher d'admirer et de craindre. Qu'avons-nous donc à
faire? » « Il vaut mieux pour nous, reprit la femme, nous conformer à ce
qu'elle dit, plutôt que d'encourir la colère de son Dieu dont elle nous menace.
» Ils reçurent donc les saints chez eux, et leur fournirent le nécessaire.
Or, un jour que
Marie-Magdeleine prêchait, le prince dont on vient de parler lui dit: «
Penses-tu pouvoir justifier la foi que tu prêches ? » « Oui, reprit-elle,
je suis prête à la défendre; elle est confirmée par les miracles quotidiens et
la prédication de mon maître saint Pierre, qui préside à Rome. Le prince
et son épouse lui dirent : « Nous voilà disposés à obtempérer à tous tes dires,
si tu nous obtiens un fils du Dieu que tu prêches. » « Alors, dit Magdeleine,
ce ne sera pas moi qui serai un obstacles. » Et la bienheureuse pria pour eux
le Seigneur qu'il leur daignât accorder un fils. Le Seigneur exauça ses prières
et la dame conçut.. Alors son mari voulut partir pour aller trouver saint
Pierre, afin de s'assurer si ce qu'avait annoncé Magdeleine touchant J.-C.
était réellement la vérité. Sa femme lui dit: « Quoi ! mon seigneur,
pensez-vous partir sans moi ? Point du tout ; si vous partez, je partirai, si
vous venez, je viendrai, si vous restez, je resterai. » Son mari lui dit: « Il
n'en sera pas ainsi, ma dame ; car vous êtes enceinte et sur la mer on court
des dangers sans nombre ; vous pourriez donc, facilement être exposée; vous
resterez en repos à la maison et vous veillerez sur nos possessions. » Elle n'en
persista pas moins, et obstinée comme l’est une personne de son sexe, elle se
jeta avec larmes aux pieds de son mari qui obtempéra enfin à sa demande. Alors
Marie mit le signe de la croix sur leurs épaules de crainte: que l’antique
ennemi ne leur nuisit en route. Ils chargèrent un vaisseau de tout ce qui leur
était nécessaire, et après avoir laissé le reste à la garde de
Marie-Madgdeleine, ils partirent. Ils n'avaient voyagé qu'un jour et une nuit
quand la mer commença à s'enfler, le vent à gronder, de sorte que tous les
passagers et principalement la dame enceinte et débile, ballottés ainsi par les
vagues, furent en proie aux plus graves inquiétudes; les douleurs de
l’enfantement saisirent la femme tout à coup, et au milieu de ses souffrances
et de la violence de la tempête, elle mit un enfant au monde et expira. Or, le
petit nouveau-né palpitait éprouvant. le besoin de se nourrir du lait de sa
mère qu'il semblait chercher en poussant des vagissements pitoyables. Hélas!
quelle douleur! En recevant la vie, cet enfant avait donné la mort à sa mère,
il ne lui restait plus qu'à mourir lui-même puisqu'il n'y avait personne pour
lui administrer la nourriture nécessaire à sa conservation. Que fera le pèlerin
envoyant sa femme morte, et son, fils qui, par ses cris plaintifs, exprimait le
désir de prendre le sein? Il se lamentait beaucoup en disant: « Hélas !
malheureux! que feras-tu ? Tu as souhaité un fils et tu as perdu la mère qui
lui donnait la vie. » Les matelots criaient : « Qu'on jette ce corps à la mer,
avant que nous ne soyons engloutis en même temps que lui, car tant qu'il sera
avec nous, cette tempête ne cessera pas.» Et comme ils avaient pris le cadavre
pour le jeter à la mer: « Un instant, dit le pèlerin, un instant: si vous ne
voulez pas attendre ni pour la mère ni pour moi, ayez pitié au moins de ce
petit enfant qui crie; attendez un instant, peut-être que la mère a seulement
perdu connaissance dans sa douleur et qu'elle vit encore.» Et voici que non
loin,du vaisseau apparut une colline ; à cette vue, il pensa qu'il n'y avait
rien de mieux à faire que d'y transporter le corps de la mère et l’enfant
plutôt que de les jeter en pâture, aux bêtes marines. Ce fut par prières et par
argent qu'il parvint à obtenir des matelots d'aborder. Et comme le rocher était
si dur qu'il ne- put creuser une fosse, il plaça le corps enveloppé d'un
manteau dans un endroit des plus écartés de la montagne et déposant son fils
contre son sein, il dit : « O Marie-Magdeleine ; c'est pour mon plus grand
malheur que tu as abordé à Marseille! Pourquoi, faut-il que j'aie eu le malheur
d'entreprendre ce voyage d'après tes avis? As-tu demandé à Dieu que ma femme
conçût afin qu'elle pérît ? Car voici qu'elle a conçu et, en devenant mère,
elle subit la mort; son fruit est né et il faut qu'il meure, puisqu'il n'y a
personne pour le nourrir. Voici ce que j'ai obtenu par ta prière, je t'ai
confié tous mes biens, je les confie à ton Dieu. Si tu as quelque pouvoir,
souviens-toi de l’âme de la mère et à ta prière que ton Dieu ait pitié de
l’enfant et ne le laisse pas périr. » Il enveloppa alors dans son manteau le
corps de sa femme et de son fils et remonta sur le vaisseau.
Quand il fut arrivé chez
saint Pierre, celui-ci vint à sa rencontre, et en voyant le signe de la croix
attaché sur ses épaules il lui demanda qui il était et doit il venait. Le
pèlerin lui raconta tout ce qui s'était passé. — Pierre lui dit: « La paix soit
avec vous,. vous avez bien fait de venir et vous avez été bien inspiré de
croire. Ne vous tourmentez pas si votre femme dort, et si son enfant repose
avec elle ; car le Seigneur a le pouvoir de donner à qui il veut, de reprendre
ce qu'il a donné, de rendre ce qui a été enlevé, et de changer votre douleur en
joie. » Or, saint Pierre le conduisit lui-même à Jérusalem et lui
montra chacun des endroits où J.-C. avait prêché, et avait fait des miracles,
comme aussi le lieu où il avait souffert, et celui d'où il était monté aux
cieux. Après avoir été instruit avec soin dans la foi par saint Pierre, il
remonta sur un vaisseau après deux ans révolus, dans l’intention. de regagner
sa patrie. Dieu permet que„ dans le trajet, ils passassent auprès de la colline
où avait été déposé le corps de sa femme avec le nouveau-né, et par prière et
par argent il obtint d'y débarquer. Or, le petit enfant, qui avait été gardé
sain et sauf par sainte Marie-Magdeleine, venait souvent sur le rivage, et
comme tous les enfants, il avait coutume de se jouer avec des coquillages et
dès cailloux. En abordant, le pèlerin vit donc un petit enfant qui s'amusait, comme
on le fait à son âge, avec des pierres; il ne se lassait pas, d'admirer jusqu'à
ce qu'il descendît de la nacelle. En l’apercevant, l’enfant, qui n'avait jamais
vu de semblable chose, eut peur, courut comme il avait coutume de le faire au
sein de sa mère sous le manteau de laquelle il se cacha. Or, le pèlerin; pour
mieux s'assurer de ce qui se passait, s'approcha de cet endroit et y trouva un
très bel enfant qui prenait le sein de sa mère. Il l’accueillit dans ses bras.
« O bienheureuse Marie-Magdeleine, dit-il, quel bonheur pour moi ! comme
tout me réussirait, si ma femme vivait et pouvait retourner avec moi dans notre
patrie! Je sais, oui, je sais, et je crois sans aucun doute que vous qui
m’avez donné un enfant et qui l’avez nourri sur rocher pendant deux ans, vous
pourriez, par vos prières, rendre à sa mère la santé dont elle a joui
auparavant. » A ces mots, la femme respira et dit comme si elle se réveillait:
« Votre mérite est grand, bienheureuse Marie-Magdeleine, vous êtes glorieuse,
vous qui, dans les douleurs de l’enfantement, avez rempli pour moi l’office de
sage-femme, et qui en toute circonstance m’avez rendu les bons soins
d'une servante. » En entendant ces paroles, le pèlerin fut plein d'admiration.
« Vivez-vous, dit-il, ma chère épouse? » « Oui, répondit-elle, je vis ; je
viens d'accomplir le pèlerinage que vous avez fait vous-même. C'est: saint
Pierre qui vous a conduit à Jérusalem et qui vous a montré tous les lieux où
J.-C. a souffert, est mort et a été enseveli, et beaucoup d'autres encore; moi,
c'est avec sainte Marie-Magdeleine pour compagne et pour guide que j'ai vu
chacun de ces lieux avec vous; j'en ai confié le souvenir à ma mémoire. » Alors
elle énuméra tous les endroits où J.-C. a souffert, raconta les miracles qui
avaient eu son mari pour témoin, sans la moindre hésitation. Le pèlerin joyeux
prit la mère et l’enfant, s'embarqua et peu après ils abordèrent à Marseille,
où, étant entrés, ils trouvèrent sainte Marie-Magdeleine annonçant la parole de
Dieu avec ses disciples. Ils se jetèrent à ses pieds en pleurant, lui
racontèrent tout ce qui leur était arrivé, et reçurent le saint baptême des
mains du bienheureux Maximin. Alors ils détruisirent dans Marseille tous les
temples des idoles, et élevèrent des églises en l’honneur de J.-C., ensuite ils
choisirent à l’unanimité le bienheureux Lazare pour évêque de la cité. Enfin
conduits par l’inspiration de Dieu, ils vinrent à Aix dont ils convertirent la
population à la foi de J.-C. en faisant beaucoup de miracles et où le
bienheureux Maximin fut de son côté, ordonné évêque.
Cependant la bienheureuse
Marie-Magdeleine, qui aspirait ardemment se livrer à la contemplation dés
choses supérieures, se retira dans un désert affreux où elle resta inconnue
l’espace de trente ans, dans un endroit préparé par les mains des anges. Or,
dans ce lieu, il n'y avait aucune ressource, ni cours d'eau, ni arbres, ni
herbe, afin qu'il restât évident que notre Rédempteur avait disposé de la
rassasier; non pas de nourritures terrestres, mais seulement des mets du ciel.
Or, chaque jour, à l’instant des sept heures canoniales; elle était enlevée par
les anges au ciel et elle y entendait, même des oreilles du corps, les concerts
charmants des chœurs célestes. Il en résultait que, rassasiée chaque jour à
cette table succulente, et ramenée par les mêmes anges aux lieux qu'elle
habitait, elle n'éprouvait pas le moindre besoin d'user d'aliments corporels.
Un prêtre, qui désirait mener une vie solitaire, plaça sa cellule dans un
endroit voisin de douze stades de celle de Marie-Magdeleine. Un jour donc, le
Seigneur ouvrit les yeux de ce prêtre qui put voir clairement comment les anges
descendaient dans le lieu où demeurait la bienheureuse Marie, la soulevaient
dans les airs et la rapportaient une heure après dans le même lieu, en chantant
les louanges du Seigneur. Alors le prêtre, voulant s'assurer de la réalité de
cette vision; après s'être recommandé parla prière à son créateur, se dirigea
avec dévotion et courage vers cet endroit . il n'en était éloigné que d'un jet
e pierre, quand, ses jambes commencèrent à fléchir, une crainte violente le
saisit et lui ôta la respiration : s'il revenait en. arrière, ses jambes et ses
pieds reprenaient des forces pour marcher, mais s'il rebroussait chemin pour
tenter de s'approcher du lieu en question, autant de fois la lassitude
s'emparait de son corps, et son esprit s'engourdissait. L'homme de Dieu comprit
donc qu'il y avait là un secret du ciel auquel l’esprit humain ne pouvait
atteindre. Après avoir invoqué le nom du Sauveur il s'écria : « Je t'adjure par
le Seigneur, que si tu es . un homme ou. bien une créature raisonnable habitant
cette, caverne, tu me répondes et tu me dises la vérité. « Et quand il eut
répété, ces mots par trois fois, la bienheureuse Marie-Magdeleine lui
répondit : «Approchez plus près, et vous pourrez connaître la vérité de tout ce
que votre âme désire. » Quand il se fut approché tout tremblant jusqu'au milieu
de la voie à parcourir, elle lui dit : « Vous souvenez-vous qu'il est question,
dans l’Évangile, de Marie, cette fameuse pécheresse, qui lava de ses larmes les
pieds du Sauveur, et les essuya de ses cheveux, ensuite mérita le pardon de ses
fautes? » Le prêtre lui répondit : « Je m’en. souviens; et depuis plus de
trente ans la sainte église croit et confesse ce fait.» — « C'est moi,
dit-elle, qui suis cette femme. J'ai demeuré inconnue aux hommes l’espace de
trente ans, et comme il vous a été accordé de le voir hier, chaque jour, je
suis enlevée au ciel par les mains des anges, et j'ai eu le bonheur d'entendre des
oreilles du corps les admirables concerts des choeurs célestes, sept fois par
chaque jour. Or, puisqu'il m’a été révélé par le Seigneur que je dois
sortir de ce monde, allez trouver le bienheureux Maximin, et dites-lui que, le
jour de Pâques prochain, à l’heure qu'il a coutume de se lever pour aller à
matines, il entre seul dans son oratoire et qu'il m’y trouvera
transportée par le ministère des anges. » Le prêtre entendait sa voix, comme on
aurait dit de celle d'un ange, mais il ne voyait personne. Il se hâta donc
d'aller trouver saint Maximin, et lui raconta tous ces détails. Saint Maximin,
rempli d'une grande: joie, rendit alors au Sauveur d'immenses actions de grâce,
et au jour et à l’heure qu'il lui avait été dit, en entrant dans son oratoire,
il voit la bienheureuse Marie-Magdeleine debout dans le choeur, au milieu des
anges qui l’avaient amenée. Elle était de deux coudées au-dessus de terre,
debout au milieu des anges et priant Dieu, les mains étendues. Or, comme le
bienheureux Maximin tremblait d'approcher auprès d'elle, Marie dit en se
tournant vers lui : « Approchez plus près ; ne fuyez pas votre fille, mon
père. » En s'approchant, selon qu'on le lit dans les livres de saint Maximin
lui-même, il vit que le visage de la sainte rayonnait de telle sorte par les
continuelles et longues communications avec les anges, que les rayons du soleil
étaient moins éblouissants que sa face. Maximin convoqua tout le clergé et le
prêtre dont il vient d'être parlé. Marie-Magdeleine reçut le corps et le sang
du Seigneur des mains de l’évêque, avec une grande abondance de larmes. S'étant
ensuite prosternée devant la base de l’autel, sa très sainte âme passa au
Seigneur après qu'elle fut sortie de son corps, une odeur si suave se répandit
dans le lieu même, que pendant près de sept jours, ceux qui entraient dans
l’oratoire la ressentaient. Le bienheureux Maximin embauma le très saint corps
avec différents aromates, l’ensevelit, et ordonna qu'on l’ensevelit lui-même
auprès d'elle après sa mort.
Hégésippe, ou bien
Joseph, selon d'autres, est assez d'accord avec cette histoire. Il dit, en
effet, dans son traité, que Marie-Magdeleine, après l’ascension du Seigneur,
poussée par son amour envers J.-C. et par l’ennui qu'elle en avait, ne voulait
plus jamais voir face d'homme; mais que dans la suite elle vint au
territoire d'Aix, s'en alla dans un désert où elle resta: inconnue l’espace de
trente ans, et, d'après son récit chaque jour, elle était transportée dans le
ciel pour les sept heures canoniales. Il ajoute cependant qu'un prêtre, étant
venu chez elle, la trouva enfermée dans sa cellule. Il lui donna un vêtement
sur la demande qu'elle lui en fit. Elle s'en revêtit, alla avec le prêtre à
l’église où après avoir reçu la communion, elle éleva, les mains pour prier et
mourut en paix vis-à-vis l’autel. — Du temps de Charlemagne, c'est-à-dire, l’an
du Seigneur 769, Gyrard, duc de Bourgogne, ne pouvant avoir de fils de son
épouse, faisait de grandes largesses aux pauvres, et construisait beaucoup
d'églises et de monastères. Ayant donc fait bâtir l’abbaye de Vézelay, il
envoya, de concert avec l’abbé de ce monastère, un moine avec une suite
convenable, à la ville d'Aix, pour en rapporter, s'il était possible, les
reliques de sainte Marie-Madeleine. Ce moine arrivé à Aix trouva la ville
ruinée de fond en comble par les païens; le hasard, lui fit découvrir un
sépulcre dont les sculptures en marbre lui prouvèrent que le corps de sainte
Marie-Magdeleine était renfermé dans l’intérieur; en effet l’histoire de la
sainte était sculptée avec un art merveilleux sur le tombeau. Une nuit donc le
moine le brisa, prit les reliques et les emporta à son hôtel. Or, cette nuit-là
même, la bienheureuse Marie-Magdeleine apparut à ce moine et lui dit de n'avoir
aucune crainte mais d'achever l’oeuvre qu'il avait entreprise.
A son retour, il était
éloigné d'une demi-lieue de son monastère, quand il devint absolument
impossible de remuer les reliques, jusqu'à l’arrivée de l’abbé avec les moines
qui les reçurent en procession avec grand honneur. Un soldat qui avait
l’habitude de venir chaque année en pèlerinage au corps de la bienheureuse
Marie-Magdeleine, fut tué dans aine bataille. On l’avait mis dans le cercueil
et ses parents en pleurs se plaignaient avec confiance à sainte Magdeleine de
ce qu'elle avait laissé mourir, sans qu'il eût eu le temps de se confesser et
de faire pénitence, un homme qui lui avait été si dévot. Tout à coup, à la
stupéfaction générale, celui qui était mort ressuscita, demanda un
prêtre, et après s'être dévotement confessé et avoir reçu le viatique, il
mourut en paix aussitôt. — Un navire sur lequel se trouvaient beaucoup d'hommes
et de femmes fit naufrage. Mais une femme enceinte, se voyant en danger de
périr dans la mer, invoquait, autant qu'il était en son pouvoir, sainte
Magdeleine, et faisait vœu que si, grâce à ses mérites elle échappait au
naufrage et mettait un fils au monde, elle le dédierait à son monastère. A
l’instant, une femme d'un aspect et d'un port vénérable lui apparut, la
prit par le menton, et la conduisit saine et sauveur le rivage; quand tous les
autres périssaient (Vincent de B., Hist., l. XXIV, c. XXXV). Peu de temps
après, elle mit au monde un fils, et accomplit fidèlement son voeu. — Il y en a
qui disent que Marie-Magdeleine était fiancée à saint Jean l’évangéliste, et
qu'il allait l’épouser quand J.-C. l’appela au moment de ses noces. Indignée de
ce que le Seigneur lui avait enlevé son fiancé, Magdeleine s'en alla et se
livra tout à fait à la volupté. Mais parce qu'il n'était pas convenable que la
vocation de Jean fût pour Magdeleine une occasion de se damner, le Seigneur,
dans sa miséricorde, la. convertit à la pénitence; et en l’arrachant aux
plaisirs des sens, il la combla des joies spirituelles qui se trouvent dans
l’amour de Dieu. Quelques-uns prétendent que si N.-S. admit saint Jean dans une
intimité plus grande que les autres, ce fut parce qu'il l’arracha à l’amour de
Magdeleine. Mais ce sont choses fausses et frivoles; car frère Albert, dans le
prologue sur l’Evangile de saint Jean, pose en fait que cette fiancée dont saint
Jean fut séparé au moment de ses noces par la vocation de J.-C., resta vierge,
et s'attacha parla suite à la sainte Vierge Marie, mère de J.-C. et qu'enfin
elle mourut saintement. — Un homme privé de la vue venait au monastère de
Vézelay visiter le corps de sainte, Marie-Magdeleine, quand son conducteur lui
dit qu'il commençait à apercevoir l’église. Alors l’aveugle s'écria à haute
voix: « O sainte Marie-Magdeleine ! que ne puis-je avoir le bonheur, de voir
une fois votre église ! » et à l’instant ses yeux furent ouverts. — Un homme
avait écrit ses péchés sur: une feuille qu'il posa sous la nappe de l’autel de
sainte Marie-Magdeleine, en la priant de lui en obtenir la rémission. Peu de
temps après il reprit sa feuille et tous les péchés en avaient été effacés. —
Un homme détenu en, prison pour de l’argent qu'on exigeait de lui invoquait à
son secours sainte Marie-Magdeleine; et voici qu'une nuit lui apparut une femme
d'une beauté remarquable qui, brisant ses chaînes et lui ouvrant la porte, lui
commanda de fuir. Ce prisonnier se voyant délivré s'enfuit aussitôt (Vincent de
B., Hist., 1. XXIV, c. XXXV, ms. de la Bible, Bibliothèque nationale, n°
5296). — Un clerc de Flandre, nommé Etienne, était tombé dans de si grands
crimes, en s'adonnant à toutes les scélératesses, qu'il ne voulait pas plus
entendre parler des choses qui regardent le salut. qu'il ne les pratiquait.
Cependant il avait une grande dévotion en sainte Marie-Magdeleine ; il jeûnait
ses vigiles et honorait le jour de, sa fête. Une fois qu'il visitait soit
tombeau; sainte Marie-Magdeleine lui apparut; alors qu'il n'était ni tout à
fait endormi, ni tout à fait éveillé; elle avait la figure d'une belle femme;
ses veux étaient tristes, et elle était soutenue a droite et, à gauche par deux
anges : alors elle lui dit: « Je t'en prie, Etienne, pourquoi te livres-tu à
des actions indignes de moi ? Pourquoi n'es-tu pas touché des paroles
pressantes que je t'adresse, de ma propre bouche? dès l’instant que tu as eu de
la dévotion pour moi, j'ai toujours prié d'une manière pressante le Seigneur
pour toi. Allons, courage, repens-toi, car je ne t'abandonnerai pas que tu ne
sois réconcilié avec Dieu. » Et il se sentit inondé de tant de grâces que,
renonçant au inonde, il entra en religion et mena une vie très parfaite. A sa
mort, on vit sainte Marie-Magdeleine apparaître avec des anges auprès de son
cercueil, et porter au ciel, avec des cantiques, son âme sous la forme d'une
colombe (Denys le Chartr., Sermon IV, de sainte Marie-Magdeleine).
* Raban,
Maur, Bréviaires de Provence.
LA LÉGENDE DORÉE de
JACQUES DE VORAGINE nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par L'Abbé J.-B. M. Roze, Chanoine
Honoraire de la cathédrale d'Amiens. Édouard Rouveyre, Éditeur, 76, Rue
de Seine, 76. Paris MDCCCCII © Numérisation Abbaye Saint Benoît de Port-Valais
en la fête de la chaire de Saint Pierre, 22 février 2004
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/097.htm
Giotto,
Marie Madeleine avec des anges du Seigneur, 1320, basilique Saint-François d'Assise.
Giotto (1266–1337), Scenes
from the Life of Mary Magdalene: Mary Magdalene Speaking to the Angels, Lower Basilica
of San Francesco
Sainte Marie-Madeleine :
vie, histoire, prières
La fidèle disciple du
Christ
Pas de demi-mesures pour
Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare de Béthanie. Son goût du luxe et
du monde, son libertinage débridé, sa fronde envers les conventions la
faisaient mépriser des gens biens. Retournée radicalement par le Christ, sa
reconnaissance est intarissable : elle a trouvé Celui que son cœur aime, elle
le suivra où qu’il aille. C’est elle qui se jette aux pieds de son Seigneur et
les embaume de parfum devant les pharisiens médusés. Première à pressentir
ainsi la Passion et la mort de Jésus, elle sera la première à annoncer sa
Résurrection aux apôtres dubitatifs. Tempérament de feu, elle vécut ses trente
dernières années seule dans une grotte, recluse en contemplation d’Amour.
Biographie de sainte
Marie-Madeleine
Sainte Marie-Madeleine ou
Marie de Magdala, est un personnage important du Nouveau
Testament dans la Bible. Ce sont les quatre évangiles qui nous
rapportent l’histoire de sainte Marie-Madeleine. Elle y est présente
à plusieurs reprises, nommément ou pas, et depuis saint Grégoire le Grand,
l’Eglise a reconnu les passages ou il est question d’elle. Marie-Madeleine
est la pécheresse repentie devenue entièrement dévouée à Jésus. C’est elle qui,
par deux fois, verse un parfum précieux sur les pieds du Christ et les lui
essuie de ses cheveux (Lc 7, 36-50 ; Jn 12, 1-11 ; Mc 14, 3-9 ; Mt 26, 6-13).
Il est dit d’elle, qu’elle avait sept démons dont Jésus la délivre, suite à
cela elle devient, avec d’autres femmes, sa disciple (Lc 8, 1-3).
Marie-Madeleine a grandi à Béthanie, elle est la sœur de Marthe (Lc 10, 38-42)
et de Lazare, celui-là même qui sera ressuscité par le Seigneur quatre jours
après sa mort (Jn 11, 1-44). Marie-Madeleine est, avec la Vierge Marie, saint
Jean et sainte Véronique parmi les personnes accompagnant Jésus
sur le chemin de Croix et se tenant au pied de la croix (Jn 19, 25 ; Lc 23,
55-56 ; Mt 27, 55-56 ; Mc 15, 40-41). Après avoir participé à l’ensevelissement
du Seigneur (Mt 27, 57-61 ; Mc 15, 42-47), elle est l’une des premières à
assister à la Résurrection de Jésus au matin de Pâques (Jn 20, 1-17 ; Mt 28,
1-8 ; Mc 16, 1-8 ; Lc 24, 1-8). Jésus lui demande alors d’aller annoncer sa
résurrection aux apôtres, pour cela on la nomme apôtre des apôtres.
Lors de la dispersion des
apôtres, Marie-Madeleine, sa sœur Marthe et son frère Lazare s’embarquent pour
la Gaule, ils arrivent au lieu appelé désormais les
Saintes-Maries-de-la-Mer et deviennent les premiers évangélisateurs de la
Provence. Marie-Madeleine poursuit sa route et parvient à la grotte de la
sainte-Baume, elle choisit ce lieu splendide pour y passer tout le reste
de sa vie, dans la prière et la pénitence. Elle ne quittera sa grotte que dans
les derniers jours de sa vie pour descendre dans la plaine afin d’y recevoir la
sainte communion des mains de Maximin, lui-aussi disciple du Christ, et mourir
peu après.
Plusieurs mystiques ont
reçu, à diverses époques, des révélations du Seigneur apportant des précisions
concernant la vie de Jésus, de la Sainte Vierge et de leurs proches. Pour en
savoir plus sur la vie de sainte Marie Madeleine, l’œuvre de Maria
Valtorta est particulièrement lumineuse.
Sainte Marie-Madeleine
est fêtée le 22 juillet, elle est la patronne du diocèse de Fréjus-Toulon, des
filles repenties, des gantiers et des parfumeurs. Le tombeau de
Marie-Madeleine se trouve dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine, à
Saint-Maximin, dans le Var.
(Retrouvez d’autres
saintes et saints dans le guide des saints sur Hozana)
Histoire de la
Sainte-Baume
La grotte de la
Sainte-Baume est le lieu ou sainte Marie-Madeleine passe les trente dernières
années de sa vie en ermite, priant et faisant pénitence. Dès les débuts du
christianisme, cette grotte et ses environs sont un lieu de recueillement où
viennent prier des moines ermites. En 1254, saint Louis y fait un
pèlerinage retentissant et peu après, Charles II retrouve les reliques de
la sainte dans la crypte de Saint-Maximin. En 1295,
les Dominicains s’installent à la Sainte-Baume. La basilique
Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume est achevée en 1532. En
1793, un incendie et les pillages et profanations des révolutionnaires
anéantissent tout à fait la Sainte-Baume. Ce n’est qu’en 1851 que les
Dominicains reprennent la garde du sanctuaire grâce au Père Lacordaire.
Aujourd’hui la grotte est
un lieu de pèlerinage, on y trouve les reliques de sainte Marie Madeleine. Du
haut du Ciel, la fidèle amie du Seigneur demeure active dans sa prière
d’intercession pour mener à Jésus tous les pèlerins qui le lui demandent.
Invocations à sainte
Marie Madeleine
Intercédez et suppliez
sans cesse pour nous Jésus, ô Bienheureuse Marie-Madeleine.
Ô lumière du monde ! Ô
perle resplendissante ! Vous qui en annonçant la résurrection de Jésus-Christ,
êtes devenue, l’apôtre des apôtres, tenez-vous constamment en notre faveur
auprès du trône de Dieu, dont vous êtes l’amie préférée; soyez notre refuge et
notre avocate.
Prière à sainte
Marie-Madeleine
Sainte Marie-Madeleine,
toi qui as été pardonnée par Jésus, toi qui as beaucoup aimé ;
Montre-nous le chemin de
la conversion véritable et de la pureté du cœur.
Par amour, tu as suivi
Jésus pour le servir ;
Apprends-nous à livrer
gratuitement notre vie pour nos frères.
Tu te trouvais près de la
croix de Jésus auprès de Marie et Jean ;
Obtiens la grâce de la
foi et de l’espérance dans nos épreuves.
Au matin de Pâques, tu as
reçu de Jésus la mission d’annoncer la résurrection à ses disciples ;
Aide-nous à croire que la
vie est plus forte que la mort, que l’amour triomphe de tout.
Par ton intercession, nous confions au Seigneur (…)
Prières et neuvaines à
sainte Marie Madeleine
Neuvaines à sainte
Marie-Madeleine sur Hozana
Découvrez, sur Hozana, trois belles neuvaines à Marie-Madeleine :
- Une méditation par jour pendant neuf jours, proposée par La Sainte Baume pour découvrir Marie-Madeleine, sa vie, sa conversion et son histoire d'Amour avec Jésus.
- Une neuvaine pour devenir missionnaire à l'école de Marie-Madeleine.
- Une neuvaine pour se laisser toucher par la miséricorde divine, comme le
fût Marie Madeleine.
Marie-Madeleine à Vézelay
: histoire de la basilique et miracles
L’abbaye de Vézelay est
fondée au IXe siècle par Gérard de Roussillon. Il y réunit des reliques de
nombreux saints, dont celles de saint Pierre, saint Paul et celles
de sainte Marie-Madeleine qu’il est allé chercher à Saint-Maximin. Des
miracles ont lieu par l’intermédiaire de ces reliques et les pèlerinages à
Vézelay commencent. Cependant, un doute persiste quant à l’origine des
reliques, en 1265, on décide d’en vérifier l’authenticité. De grands signes
entourent l’ouverture du coffre : un parfum merveilleux se répand : « Lorsqu’on
ouvrit le tombeau, il se répandit une grande odeur de parfums, comme si on eût
ouvert un magasin rempli d’essences aromatiques les plus suaves. ». On
découvre alors le corps de Marie-Madeleine, offrant ses miracles à la vue
de tous : de la langue sortait une pousse de fenouil bien vert et, encore
plus incroyable, un morceau de chair vivante adhérait encore à l’os la
tempe. On lui donna le nom de « Noli me tangere » (Ne me touche
pas ou ne me retiens pas). On y voit la trace des doigts du Christ qui repoussa
Marie-Madeleine, lorsqu’elle le reconnut après la résurrection et qu’elle se
précipita vers lui. Le Pape Boniface VIII reconnaît définitivement
l’authenticité des reliques.
Sainte Marie-Madeleine
dans les arts
De nombreux peintres ont
représenté Marie-Madeleine avec son principal attribut : le flacon de
nard précieux. Parmi les œuvres les plus célèbres, on trouve la peinture
d’El Greco : Marie-Madeleine pénitente et la sculpture de
Donatello : Madeleine pénitente.
Neuvaine à Marie-Madeleine pour aimer Jésus !
13229 membres
SOURCE : https://hozana.org/saints/sainte-marie-madeleine
Dessin
de Renato Ammannito d'après les descriptif de Maria Valtorta.
Dans l'oeuvre de Maria
VALTORTA
Myriam, surnommée
familièrement "Miri" par sa sœur Marthe, naît à Antioche de Syrie vers
l'an 4, d'un père syrien, Théophile, gouverneur
local de la province, et d'Euchérie, une judéenne de la lignée royale de
David.
À Jérusalem, où ses
parents s'installent, elle ne tarde pas à créer le scandale : "À peine
pubère elle s'est montrée légère. Mais, depuis quatre ans !!!"
rapporte Judas (Tome 2, chapitre 63). Après son
divorce, elle mène une vie dissolue à Magdala, dans la propriété qu'elle a héritée de
ses parents, morts de chagrin. Elle y brûle sa vie en compagnie d'amants
successifs et pousse l'un d'eux au meurtre par jalousie (Tome 3, chapitre 43). Ce scandale
permanent rejailli aussi sur Lazare, son frère aîné, qui déserte son
palais de Sion, à Jérusalem pour se réfugier dans la propriété de leur sœur Marthe,
à Béthanie.
Mais les rencontres avec
Jésus – dont celle, provocatrice, du Sermon sur la Montagne (Tome 3, chapitre 34) - et certains
évènements dramatiques, dont le meurtre qu'elle occasionne, l'amènent à
évoluer. C'est pour elle, qui écoute cachée derrière un muret, que Jésus dit la
parabole de la brebis perdue[1] (Tome 4, Chapitre 94).
Sa conversion intervient
au terme de combats internes violents, tout à son image (Tome 5, chapitre 67) : elle se
précipite chez Simon, le pharisien où
Jésus dîne[2]. Elle
essuie de ses cheveux les pleurs qu'elle verse sur ses pieds (Tome 4, chapitre 97). Bouleversée,
elle se réfugie à Nazareth auprès de la Vierge Marie (Tome 4, Chapitre 100).
À partir de ce moment,
elle rejoint le groupe des femmes-disciples qui
suivent épisodiquement la troupe apostolique et l'aide de leurs biens[3].
Son caractère fougueux, mis jusqu'ici au service de la vie dissolue, se
retourne au service de Jésus avec la même intensité : elle affronte le mépris
de ses anciens amants, l'hostilité grandissante du Sanhédrin, revit dans le délire de son frère Lazare
mourant tout le mal qu'elle a fait. Elle connaît le dépouillement après la
richesse : "Moi, je vous dis ce que vous ne savez pas : que tous les biens
personnels de Marie (sœur) de Lazare sont pour les serviteurs de Dieu et pour
les pauvres du Christ" (Tome 4, Chapitre 140).
Jésus confie à Lazare :
"Sais-tu qui, parmi mes plus intimes, a su changer sa nature pour devenir
du Christ, comme le Christ le veut ? Une seule : ta sœur Marie. Elle est partie
d'une animalité complète et pervertie pour atteindre une spiritualité
angélique. Et cela par l'unique force de l'amour" (Tome 9, Chapitre 6). Son impétuosité,
la force de son amour, la position sociale qu'elle occupe comme protégée de
l'administration romaine dont son père était issu, en font un personnage de
premier plan dans l'Évangile comme dans l'œuvre de Maria Valtorta.
Elle choisit "la
meilleure part" aux pieds de Jésus quand sa sœur Marthe s'active aux
devoirs de l'hôtesse[4] (Tome 5, chapitre 67). Elle prophétise la
Passion par l'onction de Béthanie[5].
(Tome 8, chapitre 47).
Les soins qu'elle procure
à son frère mourant, sont l'occasion d'une dernière purification : dans son
délire, Lazare lui fait revivre toutes les étapes douloureuses de son passé
honteux (Tome 8, chapitre 4). Jésus lui avait
confié : "Tu es une des âmes que Satan hait le plus, mais tu es aussi une
des plus aimées de Dieu" (Tome 7, chapitre 180).
Impétueuse, elle tient
tête au Sanhédrin, sur le Golgotha (Tome 9, chapitre 29), par sa seule
autorité. La même qui maintient le courage des femmes disciples dans les heures
troubles qui suivent la mort de Jésus (du Tome 9, chapitre 30, jusqu'au chapitre 35).
Elle est la première à
voir le tombeau vide, Tout son amour éclate enfin dans son cri affectueux qui
salue Jésus ressuscité : "Rabbouni ![6]"
(Tome 10, chapitre 5).
Elle est aussi une des
premières personnes à aller vénérer le Golgotha après la Passion de Jésus :
"Il y a déjà quelqu’un qui vous y a précédés, dit Jésus ressuscité à ses
apôtres craintifs. sans craindre les moqueries et les vengeances, sans
craindre de se contaminer. Et pourtant qui vous a précédés avait une double
raison de craindre cela" (Tome 10, chapitre 16).
Jésus avait prophétisé la
fin de vie érémitique de Marie de Magdala : "Il n'y a pas d'autre voie
pour toi, Marie, que l'amour. En effet quelle que soit la voie que tu prendras,
elle sera toujours amour. Amour si tu rends service en mon nom. Amour si tu
évangélises. Amour si tu t'isoles. Amour si tu te martyrises. Amour si tu te
fais martyriser. Tu ne sais qu'aimer, Marie. C'est ta nature" (Tome 8, chapitre 11). Dans ce même
dialogue, Marie de Magdala souhaite le martyre par l'amour. Il lui est accordé
: "Quelle grâce de mourir d'amour pour Toi !".
Caractère et aspect
Les persécutions contre
les chrétiens s'accentuent avec l'avènement d'Hérode-Agrippa 1er et la famille
de Béthanie s'expatrie : "… avec une extrême douleur, ils se sont éloignés
d’ici pour porter ailleurs la Parole divine qui ici aurait été étouffée par les
juifs" (Tome 10, chapitre 34). Ceci corrobore la
tradition bien établie sur leur exil en Gaule : Lazare à Marseille, Marthe à
Tarascon, Marie à la Sainte-Baume et leur intendant Maximin* dans la ville qui
porte son nom.
D'ailleurs, dans une
vision rapportée dans les Cahiers de 1944, Maria
Valtorta voit la mort de Marie Madeleine dans une grotte qui semble être celle
de la Sainte Baume (Provence). Elle meurt aux alentours de l'an 80 de notre
ère, probablement à l'âge de 75 ans environ[7].
On suppose que la fin de
sa vie se passe dans la douleur si l’on en croit cette phrase de Jésus à Maria
Valtorta : "Puis viendra le jour où je dirai comme à Marie de Magdala
mourante : Repose-toi. Il est temps pour toi de reposer. Donne-moi tes épines.
Il est temps de roses. Repose-toi et attends" (Tome 1, chapitre 22).
Ce chemin aboutit à la
félicité finale : "Marie, une bonne servante pour Moi. Aujourd'hui plus
qu'hier. Demain plus qu'aujourd'hui. Jusqu'à ce que je te dise : Cela suffit,
Marie. C'est l'heure de ton repos.
" - C'est dit,
Seigneur, lui répond Marie Madeleine. Je voudrais que tu m'appelles, alors.
Comme tu as appelé mon frère hors du tombeau. Oh ! appelle-moi, Toi, hors de la
vie !
"- Non, pas hors de
la vie, dit Jésus. Je t'appellerai à la Vie, à la vraie Vie. Je
t'appellerai hors du tombeau qu'est la chair et la Terre. Je t'appellerai aux
noces de ton âme avec ton Seigneur" (Tome 8, chapitre 11).
Son nom
En hébreu Miriâm מרים.
Ce nom répandu peut désigner l'amertume ou "celle qui est élevée",
"Prophétesse" ou le féminin de "Seigneur". La
tradition chrétienne joue, notamment pour la Vierge Marie, du rapprochement
avec "mar yam", goutte d'au de mer, ce qui est traduit en latin par
le vocable Stella Maris, l'étoile de la
mer.
Tome 1 : 1.22.
Tome 2 : 2.63 - 2.79 - 2.83 - 2.84 - 2.102 - 2.103.
Tome 3 : 3.18 - 3.34 - 3.43 - 3.44.
Tome 4 : 4.88 - 4.90 - 4.92 - 4.94 - 4.95 - 4.96 - 4.97 - 4.98 - 4.99 - 4.100 - 4.101 - 4.102 - 4.103 - 4.104 - 4.105 - 4.106 - 4.107 - 4.108 - 4.109 - 4.110 - 4.111 - 4.112 - 4.113 - 4.115 - 4.116 - 4.117 - 4.118 - 4.123 - 4.124 - 4.140 - 4.143 - 4.145 - 4.146 - 4.149 - 4.150 - 4.151 - 4.154 - 4.157 - 4.158 - 4.168 - 4.177.
Tome 5 : 5.1 - 5.26 - 5.36 - 5.38 - 5.51 - 5.52 - 5.55 - 5.57 - 5.60 - 5.61 - 5.62 - 5.65 - 5.66 - 5.67 - 5.68.
Tome 6 : 6.98 - 6.104 - 6.111 - 6.132 - 6.140.
Tome 7 : 7.161 - 7.180 - 7.199 - 7.216 - 7.233.
Tome 8 : 8.1 - 8.2 - 8.3 - 8.4 - 8.5 - 8.6 - 8.8 - 8.11 - 8.12 - 8.20 - 8.21 - 8.27 - 8.29 - 8.34 - 8.35 - 8.36 - 8.37 - 8.39 - 8.40 - 8.42 - 8.44 - 8.45 - 8.47.
Tome 9 : 9.6 - 9.8 - 9.9 - 9.15 - 9.17 - 9.18 - 9.29 - 9.30 - 9.31 - 9.32 - 9.33 - 9.34 - 9.35.
Tome 10 : 10.1 - 10.2 - 10.5 -10.6 - 10.12 - 10.14 - 10.16 - 10.21 - 10.22 - 10.23 - 10.26 - 10.28 - 10.29 - 10.33 - 10.34.
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Personnages/MarieMagdala.htm
Il
Sodoma (1477–1549), La Maddalena, 54 x 35, Courtesy of Antichità
Alberto Di Castro, Rome
Une femme aux sept démons
à l’égal des apôtres
Isabelle
Cousturié - Publié le 14/06/16
La mémoire de sainte
Marie-Madeleine sera élevée au rang de fête liturgique, pour honorer le rôle de
la femme dans l’évangélisation.
Le pape François en a
voulu ainsi : la « mémoire dite obligatoire » de sainte
Marie-Madeleine devient une « fête » liturgique, au même titre que
celles des douze apôtres. Et elle sera célébrée le 22 juillet, qui était déjà
le jour fixé pour honorer sa mémoire en tant que « disciple du
Seigneur ». Un décret en ce sens a été publié le 10 juin dernier par la
Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
On appelle
« Mémoire » – obligatoire ou facultative – le premier degré (moins
élevé) de la célébration liturgique, avant la fête et la solennité. Cela veut
dire que Marie-Madeleine, que l’on ne faisait que « rappeler » pendant
l’office aura sa fête « liturgique » qui, comme pour les apôtres,
reconnait ses liens avec « un événement essentiel » vécu par
Jésus.
Le Pape François a pris
cette décision dans le contexte du jubilé de la Miséricorde pour signifier
l’importance de cette femme qui « manifesta un grand amour envers le
Christ et qui fut tant aimée par Lui », souligne Mgr
Arthur Roche, secrétaire du dicastère, dans L’Osservatore Romano, le
quotidien du Saint-Siège. Mais elle a été prise également dans le contexte
ecclésial actuel, « plus large », qui demande de « réfléchir
plus en profondeur à la dignité de la femme, à la nouvelle évangélisation et à
la grandeur du mystère de la Miséricorde divine ».
Première apôtre de la
Miséricorde
Vingt-huit ans après
la lettre apostolique de Jean Paul II sur la dignité de la femme, Mulieris
dignitatem, où est réaffirmé l’importance de son titre d’
« apôtre des apôtres » que lui donnait saint Augustin – pour avoir
été la première à rendre témoignage de la résurrection devant eux –, Marie
Madeleine est souvent citée par le pape François qui ne cesse de réaffirmer la
nécessité de renforcer le rôle de la femme dans l’Église. Il voit en elle
« le premier apôtre de la Miséricorde » et « un modèle
authentique d’évangélisation ».
Pour le Saint-Père, il
manque encore « une
théologie profonde de la femme » qui ne soit pas une
instrumentalisation de la femme.
Une Église avec les
femmes
« Une Église sans
les femmes est comme le collège apostolique sans Marie… L’Église est féminine
parce qu’elle est épouse et mère. On doit avancer, on ne peut entendre une
Église sans des femmes actives en son sein », avait-il
déclaré sur le vol de Rio à Rome, en juillet 2013, lors de sa
traditionnelle conversation avec la presse. À
la veille de Pâques, en 2015, il invita l’assemblée à prendre exemple sur
« les femmes disciples de Jésus », rappelant qu’elles avaient été les
premières à se rendre au tombeau de Jésus et à le trouver vide, alors que les
hommes étaient restés dans le Cénacle. Il avait conclu : « Ces femmes
nous enseignent tout… Elles ne sont pas restées prisonnières de la peur et de
la douleur. Elles ont veillé et sont sorties… Elles sont entrées dans le
Mystère. Apprenons d’elles à veiller avec Dieu et avec Marie, notre Mère, pour
entrer dans le Mystère qui nous fait passer de la mort à la vie ».
Parmi ces femmes, Marie
Madeleine, la grande repentie, contemplative et apôtre qui, dès cette
année, le 22 juillet, sera donc célébrée dans la pure tradition festive
« réservée aux apôtres dans le calendrier romain » afin qu’elle soit
regardée comme « un modèle pour toute femme dans l’Église ».
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2016/06/14/une-femme-aux-sept-demons-a-legal-des-apotres/
Giampietrino (fl. 1495–1549)
Santa Maria Maddalena, circa 1520, Pinacoteca del Castello
Sforzesco, Sforza Castle, Milan
Pécheresse, pénitente,
apôtre… Marie-Madeleine sublimée par les artistes
Caroline
Becker - Publié le 21/07/21
Première témoin de la
Résurrection du Christ, Marie-Madeleine n'a cessé de fasciner en raison de son
caractère énigmatique. Considérée à la fois comme pécheresse, repentie,
apôtre... sa figure se mêle à plusieurs personnages féminins citées dans la
Bible ce qui en fait un personnage extrêmement complexe. Tout au long des
siècles, sa figure n'a cessé d'inspirer les artistes qui ont vu en elle la
diversité de notre humanité.
Évoquer Marie-Madeleine
c’est se perdre parmi trois « Marie » citées dans les Évangiles. La
tradition occidentale a longtemps associé Marie-Madeleine à Marie la
pécheresse versant du parfum sur les pieds de Jésus (Lc
7, 37-50), à Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare (Jn
11, 1-2 ; 12, 3) et enfin Marie de Magdala, habitante du village
bordant le lac de Tibériade. Marie-Madeleine est également évoquée (Lc
8, 1-2) sous le nom de Madeleine : « Les Douze l’accompagnaient, ainsi
que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais :
Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons… ». En
réalité, la vraie Marie-Madeleine est bien celle qui a rejoint le groupe des
disciples après que Jésus l’ai libérée des
sept démons. La même qui a rencontré le Christ le jour de la Résurrection.
Le 2 février dernier, par décret de la Congrégation du culte divin, le
pape François a cependant mis fin à un débat parmi les exégètes en
déclarant que « Marie de Béthanie », sœur de Marthe et de Lazare,
était bien aussi Marie-Madeleine.
Lire aussi :Avec
Marie Madeleine, laisser l’amour de Dieu transformer nos vies
Toutes ces confusions ont
évidemment fait de Marie-Madeleine un personnage composite tout au long de
l’histoire du christianisme. En témoignent la diversité des représentations de
la sainte dans l’art qui l’a font passer de femme pécheresse, à repentie en
passant par l’apôtre fidèle du Christ. Une pluralité qui fait de
Marie-Madeleine une femme proche de nous et à laquelle il est plus facile de
s’identifier. En 2016, le Pape avait d’ailleurs instauré la
fête officielle de Marie-Madeleine le 22 juillet. Mgr Arthur Roche,
secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des
sacrements expliquait alors cette décision : « Marie-Madeleine est un
exemple d’évangélisatrice vraie et authentique, c’est-à-dire une évangéliste
qui annonce le joyeux message central de Pâques. »
Lors d’une audience
générale, en 2017, le pape François invitait à nouveau à prendre exemple sur
Marie-Madeleine : « Cette femme qui, avant de rencontrer Jésus, était en
proie au malin, est à présent devenue apôtre de la nouvelle et plus grande
Espérance. Que son intercession nous aide à vivre nous aussi cette expérience :
à l’heure des pleurs, et à l’heure de l’abandon, entendre Jésus Ressuscité qui
nous appelle par notre nom et, avec le cœur plein de joie, aller annoncer :
« J’ai vu le Seigneur ! »
Avec Marie Madeleine,
laisser l’amour de Dieu transformer nos vies
Vincent
Olivier - Hozana - Publié
le 10/07/19
Marie Madeleine, pécheresse
méprisée de tous, s’est d’abord et avant tout laissée aimer par le Christ.
C’est en enracinant sa volonté dans celle de Dieu qu’elle a pu devenir l’«
apôtre des apôtres ». Une figure à suivre pour le monde d’aujourd’hui.
Laetitia Morlat est une «
allumée de Dieu ». Un incendie qui couvait, mais qui s’est déclaré relativement
tard, d’après cette mère de famille sincère et directe : « Il y a 12 ans que
nous avons récupéré notre foi avec mon mari, à Cacouna, un centre
d’“agapethérapie” — de guérison intérieure — au Canada. On était d’un milieu
catholique de bon aloi, où on sort de la messe, où rien ne change dans notre
organisation ou dans notre regard sur les autres — je pouvais dire du mal des
autres, sans prêter attention au signe de paix échangé ».
Lire aussi :
Sainte
Marie Madeleine, « l’apôtre des apôtres »
C’est donc une véritable
conversion qu’a connue la cinquantenaire, fortement marquée par la personne de
Marie Madeleine, qu’elle propose
de redécouvrir à travers une communauté de prière sur Hozana. En effet : «
Marie Madeleine aime profondément le Christ. Le Christ l’a appelé comme elle
était à ce moment de sa vie. Je ne connais pas une figure plus contemporaine
qu’elle. En particulier dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, elle
est un exemple de confiance totale, d’abandon total, d’amour total dans le
Christ. » Depuis, Laetitia Morlat a fondé «
Cœur Envie », une association permettant d’aider des personnes en
difficulté financière à mener leurs « chemins de foi ». Les fonds sont récoltés
en fabriquant et vendant des bijoux — à commencer par des « tout petits
corcovado ».
Lire aussi :
Marie-Madeleine,
la sainte au cœur pur
Pour Laetitia,
« chaque bijou est une prière ». Pour la gestion, elle s’en remet
exclusivement à la Providence : « le prix de chaque bijou reste accessible
pour toutes les bourses » précise-t-elle. Il y a certes des pics de
commandes lors des périodes de communion
ou de profession de foi, mais en réalité l’activité est fonction des
besoins du Seigneur. » Heureuse d’être « l’instrument du
Seigneur », la mère de famille assure ne pas se rémunérer avec « Cœur
Envie » : « mon mari et moi fournissons les matières premières et le
produit des ventes va intégralement au financement de pèlerinages, de JMJ ou
autre » assure-t-elle. L’objectif de « Cœur Envie » n’est donc pas
commercial mais bien d’aider concrètement des jeunes à vivre un chemin de foi.
Une mission qui lui a permis de faire de multiples rencontres dont elle
s’émerveille encore : « les jeunes que je vois, n’ont peur de rien, ce
sont des pépites de l’Église. Ils viennent de leur banlieue éloignée jusqu’à
Garches, est-ce que moi je serais allée à Sarcelles ou à Pontoise ? Ce n’est
pas sûr. En outre je vois quantité de bonnes volontés pour se mettre
bénévolement au service de « Cœur Envie ».
Lire aussi :
Banlieues
: ces initiatives qui sont de vraies sources d’espérance
La foi ne la quitte pas.
Une foi mise d’ailleurs mise à l’épreuve : « Une nuit, des cambrioleurs sont
entrés chez nous, raconte-t-elle. Ma famille s’est retrouvée sous la menace
d’individus armés, mes enfants ligotés, mon mari frappé. Après plus d’une heure
de tension insoutenable, je leur ai dit : “Vous pouvez tout nous prendre mais
pas notre foi. Ils m’ont demandé : mais alors tu nous pardonnes ? J’ai dit oui,
j’avais le couteau sous la carotide. Il y a comme un dialogue de paix qui s’est
instauré, ils ont alors rendu à mon mari la croix et la médaille de son
baptême. À travers cette expérience, le Seigneur nous a montré à quel point il
est bon d’être aimé par Lui. J’étais terrassée par la peur et il s’est servi de
moi. Voilà pourquoi je n’ai plus peur de rien, voilà pourquoi j’aime Marie
Madeleine, voilà pourquoi j’aime tous ces jeunes. » La figure de Marie
Madeleine, que Laetitia Morlat nous propose de redécouvrir sur Hozana et qui
l’a si fortement marquée, nous montre à quel point le Christ nous accueille et
se sert de tous ceux qui accueillent son amour et sa miséricorde.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2019/07/10/avec-marie-madeleine-laisser-lamour-de-dieu-transformer-nos-vies/
Guercino (1591–1666). Maria Maddalena
e due angeli, 1622, 222 x 200, Pinacoteca Vaticana, Rome, 1622, church of Santa Maria
Maddalena dell Convertite al Corso, high altar; 1798, Rome, Palazzo del
Quirinale; 1817, current location
La Madeleine du Guerchin,
représentation de la miséricorde infinie de Dieu
Amaury
Chabert | 02 avril 2020
A l’heure du confinement,
les musées du Vatican viennent jusqu’à vous en décidant d’ouvrir les
collections de leurs douze institutions, riches de plus de 70.000 œuvres.
Chaque jour, une œuvre sera mise en lumière, et éclairée d’un commentaire d’un
pape avec l’espoir d’apporter en cette sombre période une parcelle de beauté et
un peu de baume au cœur. Aujourd’hui La Madeleine du Guerchin,, excellent
symbole de la miséricorde infinie de Dieu.
Figure de dévotion par
excellence, l’image de la Madeleine pénitente envahit au 17e siècle, non
seulement les églises et les palais des cardinaux, mais également les demeures
des simples particuliers. Car pour le chrétien, elle constitue un perpétuel
sujet de méditation en exaltant la grandeur de l’expiation. Pour l’artiste,
comme pour le commanditaire, elle séduit par sa radieuse beauté, sa nudité et
parfois sa sensualité lorsque le peintre choisit de la représenter en extase.
La Contre-Réforme est
passée par là, avec la volonté de rendre communicable le message chrétien grâce
à une peinture marquée de théâtralité. Car le contexte est alors celui de
l’iconoclasme réformé qu’il importe de combattre en mettant en scène des images
de dévotion emplies d’un sentiment d’abnégation, tel que le prônait le Concile
de Trente.
Un tableau « plein
d'amour », « rempli d'âme »
La Madeleine du Guerchin
ne déroge pas à ces règles. Elle est représentée agenouillée, à demi-nue,
priant avec ferveur pour le pardon de ses péchés, dans toute sa solitude et
toute sa beauté. L’atmosphère est sombre, dramatique, intensément expressive.
Stendhal en fut saisi d’admiration, qualifiant la Madeleine du Vatican de
tableau « plein d’amour », « rempli d’âme ». C’est tout le talent du
Guerchin d’avoir su restituer cette intériorité passionnée par le choix de tons
soutenus, l’emploi d’un clair-obscur maîtrisé.
Pourtant, rappelons-nous
que Le Guerchin est d’abord un autodidacte. Formé par l’étude des tableaux des
Carrache et du Caravage et par son séjour à Venise, il est appelé à Rome en
1621 par le pape Grégoire XV, dont il fera le portrait. Ces années constituent
un tournant dans son art. Influencé par Le Dominiquin, il évoluera bientôt vers
un certain classicisme, adoptant une composition, une facture et des coloris
plus adoucis.
Le Guerchin réalisera par
la suite différentes versions du thème de la Madeleine Pénitente. Le tableau du
Vatican reste remarquable par la présence aux côtés de Madeleine de deux anges,
qui, pour la consoler dans son extrême affliction, offrent à son regard les
instruments de la Passion : les clous de la croix, la couronne d’épines,
témoignages des souffrances endurées par le Fils de Dieu pour la rédemption du
genre humain. L’un des anges pointe la main vers le ciel, indiquant par là
l’espoir certain pour Madeleine, incarnation du péché et du repentir,
d’atteindre le salut éternel.
Lire aussi :
Avec
Marie Madeleine, laisser l’amour de Dieu transformer nos vies
Car la bonté de Dieu est
infinie. Sa miséricorde est accordée à chacun, quels que soient ses péchés.
C’est le sens du message porté par Paul VI dans son homélie de 1964. Un autre
pape, Saint Jean-Paul II en mesurait bien la portée. En 2001, il institua le
Dimanche de la Divine Miséricorde, dont la célébration s’annonce bientôt, ce
prochain deuxième dimanche de Pâques.
La miséricorde de
Dieu est une source inépuisable que le Christ a apportée au monde
précisément avec le désir, l’anxiété de nous chercher, de nous suivre et de
nous répéter : Je t’ai aimé; Je suis venu pour toi, pour que tu comprennes qui
tu es et à quel point tu es paralysé et misérable. Mais aie confiance ô fils,
tes misères sont effacées. C’est pourquoi aujourd’hui nous irons à Jésus,
offrant le Divin Sacrifice: nous présentant nous aussi devant lui comme le
paralytique. En toute humilité, nous lui demanderons que la confiance en sa
toute-puissance et bonté se renouvelle dans notre âme. Chacun suppliera:
Seigneur, sauvez-moi: Toi seul as les paroles de vie éternelle.
Paul VI – Homélie 20
septembre 1964
Tilman Riemenschneider (1460–1531), Entrückung der Hl. Maria Magdaleni / Münnerstädter altar: Assumption of Saint Mary Magdalene. Heilige Magdalena von Engeln erhoben, aus dem Hochaltar von Münnerstadt, 1490/1492, Einzelteile aus dem Ensemble, 1756 von Münnerstadt entfernt. Bayerisches Nationalmuseum, München / Bavarian National Museum, Munich
Also
known as
Maria Maddalena
Maria Magdalena
Mary Magdalene
the Sinner
1 March (Basel, Switzerland)
19 March (translation
of relics)
Profile
We have very little solid
information about Saint Mary,
and both scholars and traditions differ on the interpretation of what we do
know.
She was a friend and
follower of Jesus. Filled with sorrow over her sin, she anointed Christ,
washed his feet with her hair. He exorcised seven demons from her. She was
visited by the Risen Christ.
There are also arguments
about her life after the Crucifixion.
The Greek Church
maintains that she retired to Ephesus with the Blessed Virgin Mary and
lived there the rest of her life.
A French tradition
says that Mary, Lazarus, and some companions came to Marseilles, France, evangelized and converted the
whole Provence region, and then retired to live 30 years as a penitent
hermitess at La Sainte-Baume.
Oh, some things we do know
for certain – Mary wasn’t Jesus’ wife or mistress, she wasn’t the
mother of His child, she didn’t found a royal dynasty or separate
branch of Christianity, et cetera, et cetera, ad nauseam.
the Greek Church says
she died in
Ephesus of natural causes
her relics were transferred to Constantinople in 886 where they remain today
a French tradition
says
as she lay on her death bed,
nine angels carried
Mary to the oratory of Saint Maximinus in Aix where she received Communion and
then died of
natural causes
she was interred in
an oratory constructed by Saint Maximinus at Villa Lata (Saint Maximin)
in 745 her relics were
moved to Vézelay to save them from Saracen invaders
at some point they were
moved to a shrine at
her hermitage on
La Sainte-Baume; they were there in 1279 when King Charles
II of Naples funded
a Dominican convent
on the hill
in 1600 the relics were
placed in a sarcophagus sent by Pope Clement
VIII
in 1814 the church on
La Sainte-Baume, wrecked during the anti-Christian excesses
of the French
Revolution, was restored
in 1822 the
grotto was re-consecrated, still has the head of the saint, and is
a pilgrimage centre
people
ridiculed for their piety
—
Afogados
da Ingazeira, Brazil, diocese of
Fréjus-Toulon, France, diocese of
Salt
Lake City, Utah, diocese of
–
in France
in Italy
in Spain
long hair (refers
the wiping of Jesus’ feet)
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Light
From the Altar, edited by Father James
J McGovern
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Saint
Mary Magdalen, by Monsignor John T. McMahon, M.A., Ph.D.
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Favourite Patron Saints, by Paul Burns
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
other
sites in english
Catholic Exchange: Mary Magdalene’s Example of the Role of
Spiritual Mothers
Catholic Ireland: 1st Century Disciple
Catholic Ireland: The First Evangelist
Charlie McKinney: A Model of Self-Denial
Parish of Oystermouth, Swansea, Wales
audio
images
video
e-books
webseiten
auf deutsch
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
Wikipedia: Santi patroni della città di Venezia
Readings
When Mary Magdalen came
to the tomb and did not find the Lord’s body, she thought it had been taken
away and so informed the disciples. After they came and saw the tomb, they too
believed what Mary had told them. The text then says: “The disciples went back
home,” and it adds: “but Mary wept and remained standing outside the tomb.” We
should reflect on Mary’s attitude and the great love she felt for Christ; for
though the disciples had left the tomb, she remained. She was still seeking the
one she had not found, and while she sought she wept; burning with the fire of
love, she longed for him who she thought had been taken away. And so it
happened that the woman who stayed behind to seek Christ was the only one to
see him. For perseverance is essential to any good deed, as the voice of truth
tell us: “Whoever perseveres to the end will be saved.” – from a homily
by Pope Saint Gregory
the Great
MLA
Citation
“Saint Mary
Magdalen“. CatholicSaints.Info. 6 April 2024. Web. 10 May 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-mary-magdalen/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-mary-magdalen/
Jan
Provoost (1462–1525/1529), Triptych with Virgin Mary and Christ
Child, Saint John the Evangelist (left wing) and Saint Mary Magdalene (right wing), circa 1520, Mauritshuis ,
Rijksmuseum
Jan
Provoost (1462–1525/1529), Triptych with Virgin Mary and Christ
Child, Saint John the Evangelist (left wing) and Saint Mary Magdalene (right wing), circa 1520, Mauritshuis ,
Rijksmuseum
Book of Saints – Mary
Magdalen
Article
(Saint)
Penitent (July 22)
(1st
century) Several passages in the Gospels tell us all that we know for
certain of this wonderful Saint, at one time a sinner “possessed by seven
devils.” According to the Catholic view expressed by the Church in her Liturgy,
Saint Mary Magdalen is one and the same with Mary the Sinner, Mary of Bethany,
the sister of Lazarus and Martha, the Magdalen at the Foot of the Cross and at
the Tomb, and the first witness to the Resurrection. The Greek tradition is
that Saint Magdalen afterwards retired to Ephesus with the Blessed Virgin and
Saint John. But Western belief is to the effect that, in company with Martha
and Lazarus, she crossed the Sea to Marseilles and aided them in the work of
announcing Christ to the people of Provence. The gloomy cavern known as the
Sainte-Baume, a great resort of pilgrims, is held to have been inhabited by her
during the closing years of her life, and to have been the scene of her death.
It is situated on a hill near the little town of Saint Maxime, and is now of
comparatively easy access.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate. “Mary
Magdalen”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
4 December 2014. Web. 15 May 2025.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-mary-magdalen/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-mary-magdalen/
Gregor
Erhart (–1540), Mary Magdalene. Lime tree wood and polychromy, 16th
century. Part of the feet were restored in the 19th century. / Marie-Madeleine.
Tilleul et polychromie, XVIe siècle. Une partie des pieds a été restaurée au
XIXe siècle. 3.25 m. Room C, Louvre Museum, Paris
Gregor
Erhart (–1540), Mary Magdalene. Lime tree wood and polychromy, 16th
century. Part of the feet were restored in the 19th century. / Marie-Madeleine.
Tilleul et polychromie, XVIe siècle. Une partie des pieds a été restaurée au
XIXe siècle. 3.25 m. Room C, Louvre Museum, Paris
Gregor
Erhart (–1540), Mary Magdalene. Lime tree wood and polychromy, 16th
century. Part of the feet were restored in the 19th century. / Marie-Madeleine.
Tilleul et polychromie, XVIe siècle. Une partie des pieds a été restaurée au
XIXe siècle. 3.25 m. Louvre Museum, Paris
Saints of the Day
– Mary Magdalene
Article
1st century; feast of her
translation, especially in the Eastern Church, is May 4. Saint Mary Magdalene,
the “Apostle to the Apostles,” was the first to encounter the Risen Jesus. Just
when it seems the real Mary Magdalene is revealed in Scripture, there are
questions. She is further obscured by the legends that surround her following
the Resurrection. There is a considerable difference of opinion, particularly
between the exegetes of the East and the West as to the identity of Mary
Magdalene.
Largely due to the
influence of Saint Gregory the Great’s writings, the Western liturgies have
identified her with the unnamed sinner (Luke 7:36ff; cf. Luke 8:2) and Mary of
Bethany, the sister of Saints Lazarus and Martha (see John 11). There is also a
third Mary, who came from Magdala on the western shore of the Sea of Galilee
near Tiberias in Judea. This is the woman from whom Jesus “had cast out seven
devils” (Mark 16:9; Luke 8:2). She was one of the women present at Calvary and
was the first to witness the Resurrection, which Jesus told her to announce to
the disciples.
In the opinion of the
Eastern liturgists (and the venerable opinion of Saint Ambrose), there are
three different people, and it certainly seems doubtful that Mary of Bethany
and Mary the Sinner were the same person. Or does it?
Modern scholars do not
believe they are the same woman because there is the question of the two
different origins (Bethany and Magdala). But it has been suggested that if they
are identical, it would be easier to explain why three adults siblings were
living together without their spouses. If Mary of Bethany is the sinful woman
(assumed to be a prostitute or whore) and her brother and sister took her in
after she repented, they would be considered tainted.
Nevertheless, the Eastern
tradition of the repentant woman, Mary of Bethany, and Mary Magdalene being
three different women has been adopted in the revised Roman calendar of 1969.
However, it is very
probable that after the repentance of Mary the Sinner, she should have followed
Jesus to the last and have been present at the Crucifixion. Such, at any rate,
is the belief of the many faithful who have venerated her as the classic
example of the repentant woman who was forgiven by Jesus and who thereafter
followed and served him.
Mary Magdalene, the woman
exorcised of seven devils, ministered to the Lord in Galilee (Luke 8:2) and was
among the women at the Crucifixion (Matt. 27:56; Mark 15:40; John 19:25). With
Joanna and Mary, the mother of James, and Salome, she discovered the empty tomb
and heard the angelic announcement of the resurrection of Christ (Matt. 28:1ff;
Mark 16:1-8; Luke 24:1-10). She was the first person to see Christ later that
same day (Matt. 28:9; Mark 16:9), to which Saint John (20:1-18) adds the moving
account that the Master gave her a message to deliver to the brethren.
According to an ancient
Eastern tradition, Mary Magdalene accompanied John and the Blessed Virgin to
Ephesus, where she died and was buried. One of the tales of the Middle Ages was
that she was betrothed to Saint John the Evangelist when Jesus called him, and
that in anger “gave herself to all delight.” Jesus, not wishing to damn her
when the cause of her behavior was his calling of Saint John, converted her to
penance.
A later pious legend in
the West tells of her travelling to Provence, France, with Martha, Lazarus, and
others to evangelize Gaul. These sources hold that she spent the last 30 years
of her life in a cavern of La Sainte-Baume in the Maritime Alps, and was
miraculously transported just before her death to the Chapel of Saint-Maximin,
from whom she received the last sacraments and by whom she was buried at Aix.
Her relics have been
claimed by various places at various times, but none of the stories can be
authenticated. Saint Willibald is said to have seen her tomb in Ephesus in the
8th century. Vézelay (France) has claimed her relics since the 11th century
(Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Farmer, White).
In art, Mary Magdalene’s
emblem is a jar of ointment and she always has long hair. Among the scenes that
may be portrayed, she is shown (1) wiping Christ’s feet at the house of Simon;
(2) anointing Him at Bethany; (3) with Martha [Caravaggio’s painting]; (4) with
Martha at the raising of Lazarus from the dead; (5) clinging to the foot of the
Cross; (6) kissing or anointing Christ’s feet at the Lamentation; (7) with the
other two Marys at the tomb; (8) at His feet at Noli me Tangere (do not touch
me) [view Fra Angelico’s, Correggio’s or Alonso Cani’s versions]; (9) casting
aside her jewels in the presence of Christ; (10) wringing her hands and
spurning jewels; (11) weeping; (12) penitent in the desert with long hair and
an ointment jar; (13) with Saint Mary of Egypt; (14) old and haggard, clad only
in her long hair; (15) uplifted by angels at the canonical hours; or (16) in
various scenes of shipwreck with Martha and Lazarus on their way to Marseilles
(Roeder).
Because Mary Magdalene is
described as weeping at Jesus’ tomb on Easter Sunday, she is often portrayed in
art as weeping, or with eyes red from having wept. This is the source of the
English word “maudlin,” meaning “effusively or tearfully sentimental.” There is
a Magdalene College at Oxford and a Magdalene College at Cambridge (different
spelling), both pronounced “Maudlin.”
Saint Mary Magdalene is
especially venerated in Marseilles, Saint Maximin le Sainte-Baume, and Vézelay,
France (Roeder). She is the patron of repentant sinners and of the
contemplative life (Farmer).
MLA
Citation
Katherine I
Rabenstein. Saints of the Day, 1998. CatholicSaints.Info.
20 July 2020. Web. 15 May 2025.
<https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-mary-magdalene/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-mary-magdalene/
Giovanni Girolamo Savoldo (1480–1548),
Saint Mary Magdalene at the Sepulchre, circa
1530, 92.7 x 79.4, Getty Center, Los
Angeles
St. Mary Magdalene: "Apostle to the Apostles"
On July 22, the Church celebrates the feast of St. Mary Magdalene, the patron
of penitent sinners and contemplatives. Her name is derived from her
native town of Magdala in Galilee. She plays a vital role in the New Testament,
as she was the first to announce Christ's resurrection from the dead.
Scriptures tell us that she was a follower of Christ, who was exorcised of
seven demons, ministered to Christ and His disciples, stood at the foot of the
Cross during Jesus’ Crucifixion, went to anoint the body of Jesus before
daybreak on Easter morning, and witnessed the Risen Lord.
The Gospels all describe Mary Magdalene going to the tomb on Easter morning.
When she saw that the tomb was empty, she stood outside, weeping. Jesus
appeared to her and asked her, “Woman, why are you weeping? Who are you looking
for?” (Jn. 20:15)
She did not recognize him, however, and thought he was the gardener, until he
said her name, “Mary!” (Jn. 20:16) Upon hearing this, Mary recognized him. She
returned to the grieving disciples to announce to them the message of the
Resurrection.
The Greek tradition holds that Mary Magdalen retired to Ephesus with the
Blessed Virgin, and died there, her relics being transferred to Constantinople.
The French tradition holds that she migrated to Marseilles with Lazarus and
Martha, and retired to a hill, La Sainte-Baume, near the city, where she lived
in seclusion for 30 years.
St. Mary Magdalene is called the "Apostle to the Apostles".
"Just as a woman had announced the words of death to the first man, so
also a woman was the first to announce to the Apostles the words of life (St.
Thomas Aquinas).
On June 10, 2016, the liturgical celebration honoring St. Mary Magdalene was
elevated from a memorial to a feast, putting her on par with the apostles.
Quotes
“Saint Mary Magdalene is an example of true and authentic evangelization; she
is an evangelist who announces the joyful central message of Easter.”
-- Archbishop Arthur Roche, Secretary of the Congregation for
Divine Worship and the Discipline of the Sacraments, on June 10, 2016
"The story of Mary of Magdala reminds us all of a fundamental truth. A
disciple of Christ is one who, in the experience of human weakness, has had the
humility to ask for his help, has been healed by him and has set out following
closely after him, becoming a witness of the power of his merciful love that is
stronger than sin and death.”
- Pope Benedict XVI, in his address before the Angelus on
July 23, 2006.
Prayer to St. Mary Magdalene
Saint Mary Magdalene,
woman of many sins, who by conversion
became the beloved of Jesus,
thank you for your witness
that Jesus forgives
through the miracle of love
You, who already possess eternal happiness
in His glorious presence,
please intercede for me, so that someday
I may share in the same everlasting joy.
Traditional Recipe
Magdalenas for the Feast of St. Mary Magdalene
SOURCE : https://catholicfire.blogspot.com/2016/07/st-mary-magdalene-apostle-to-apostles.html
El Greco, Marie Madeleine pénitente, circa 1577, 157
x 121, Musée des beaux-arts de Budapest
El Greco (1541–1614) Mary Magdalene in Penitence / La obra
representa a Santa María Magdalena haciendo
penitencia por sus pecados, circa 1585, 109 x 96, Cau Ferrat Museum , Sitges, Catalonia.
St. Mary Magdalen
Mary Magdalen was so called
either from Magdala near Tiberias,
on the west shore of Galilee,
or possibly from a Talmudic expression
meaning "curling women's hair,"
which the Talmud explains
as of an adulteress.
In the New
Testament she is mentioned among the women who
accompanied Christ and
ministered to Him (Luke
8:2-3), where it is also said that seven devils had
been cast
out of her (Mark
16:9). She is next named as standing at the foot of the cross (Mark
15:40; Matthew
27:56; John
19:25; Luke
23:49). She saw Christ laid
in the tomb,
and she was the first recorded witness of the Resurrection.
The Greek Fathers,
as a whole, distinguish the three persons:
the "sinner"
of Luke
7:36-50;
the sister of Martha and Lazarus, Luke
10:38-42 and John
11; and
Mary Magdalen.
On the other hand most of
the Latins hold
that these three were one and the same. Protestant critics,
however, believe there
were two, if not three, distinct persons.
It is impossible to demonstrate the identity of the three; but those
commentators undoubtedly go too far who assert, as does Westcott (on John
11:1), "that the identity of Mary with Mary Magdalene is a mere
conjecture supported by no direct evidence, and opposed to the general tenour
of the gospels."
It is the identification of Mary of Bethany with the "sinner"
of Luke
7:37, which is most combatted by Protestants.
It almost seems as if this reluctance to identify the "sinner" with
the sister of Martha were
due to a failure to grasp the full significance of the forgiveness of sin.
The harmonizing tendencies of so many modern critics,
too, are responsible for much of the existing confusion.
The first fact, mentioned
in the Gospel relating
to the question under discussion is the anointing of Christ's feet
by a woman,
a "sinner" in the city (Luke
7:37-50). This belongs to the Galilean ministry,
it precedes the miracle of
the feeding of the five thousand and the third Passover.
Immediately afterwards St.
Luke describes a missionary circuit in Galilee and
tells us of the women who
ministered to Christ,
among them being "Mary who is called Magdalen, out of whom seven devils were gone
forth" (Luke
8:2); but he does not tell us that she is to be identified with the
"sinner" of the previous chapter. In 10:38-42,
he tells us of Christ's visit
to Martha and
Mary "in a certain town"; it is impossible to identify this town, but
it is clear from 9:53,
that Christ had
definitively left Galilee,
and it is quite possible that this "town" was Bethany.
This seems confirmed by the preceding parable of
the good Samaritan,
which must almost certainly have been spoken on the road between Jericho and Jerusalem.
But here again we note that there is no suggestion of an identification of the
three persons (the
"sinner", Mary Magdalen, and Mary of Bethany), and if we had
only St.
Luke to guide us we should certainly have no grounds for so
identifying them. St.
John, however, clearly identifies Mary of Bethany with the woman who
anointed Christ's feet
(12;
cf. Matthew
26 and Mark
14). It is remarkable that already in 11:2, St.
John has spoken of Mary as "she that anointed the Lord's feet", he
aleipsasa; It is commonly said that he refers to the subsequent anointing which
he himself describes in 12:3-8;
but it may be questioned whether he would have used he aleipsasa if
another woman,
and she a "sinner" in the city, had done the same. It is conceivable
that St.
John, just because he is writing so long after the event and at a time when
Mary was dead, wishes to point out to us that she was really the same as the
"sinner." In the same way St.
Luke may have veiled her identity precisely because he did not wish to
defame one who was yet living; he certainly does something similar in the case
of St.
Matthew whose identity with Levi the publican (5:7)
he conceals.
If the foregoing argument
holds good, Mary of Bethany and the "sinner" are one and the same.
But an examination of St.
John's Gospel makes it almost impossible to deny the identity of Mary
of Bethany with Mary Magdalen. From St.
John we learn the name of the "woman" who
anointed Christ's feet
previous to the last
supper. We may remark here that it seems unnecessary to hold that
because St.
Matthew and St.
Mark say "two days before the Passover",
while St.
John says "six days" there were, therefore, two distinct
anointings following one another. St.
John does not necessarily mean that the supper and
the anointing took place six days before, but only that Christ came
to Bethany six
days before the Passover.
At that supper,
then, Mary received the glorious encomium, "she hath wrought a good work upon
Me . . . in pouring this ointment upon My body she hath done it for My burial .
. . wheresoever this Gospel shall
be preached . . . that also which she hath done shall be told for a memory of
her." Is it credible, in view of all this, that this Mary should have no
place at the foot of the cross,
nor at the tomb
of Christ? Yet it is Mary Magdalen who, according to all the Evangelists,
stood at the foot of the cross and
assisted at the entombment and was the first recorded witness of the Resurrection.
And while St.
John calls her "Mary Magdalen" in 19:25, 20:1,
and 20:18,
he calls her simply "Mary" in 20:11 and 20:16.
In the view we have
advocated the series of events forms a consistent whole; the "sinner"
comes early in the ministry to seek for pardon; she is described immediately
afterwards as Mary Magdalen "out of whom seven devils were
gone forth"; shortly after, we find her "sitting at the Lord's feet
and hearing His words." To the Catholic mind
it all seems fitting and natural. At a later period Mary and Martha turn
to "the Christ,
the Son
of the Living God", and He restores to them their brother Lazarus;
a short time afterwards they make Him a supper and Mary once more repeats
the act she
had performed when a penitent. At the Passion she
stands near by; she sees Him laid in the tomb;
and she is the first witness of His Resurrection--excepting
always His Mother,
to whom He must needs have appeared first, though the New
Testament is silent on this point. In our view, then, there were two
anointings of Christ's feet--it
should surely be no difficulty that St.
Matthew and St.
Mark speak of His head--the first (Luke
7) took place at a comparatively early date; the second, two days before
the last Passover.
But it was one and the same woman who
performed this pious act on
each occasion.
Subsequent history of St.
Mary Magdalen
The Greek
Church maintains that the saint retired to Ephesus with the Blessed
Virgin and there died, that her relics were
transferred to Constantinople in 886 and are there preserved. Gregory
of Tours (De miraculis, I, xxx) supports the statement that she went
to Ephesus. However, according to a French tradition
(see SAINT
LAZARUS OF BETHANY), Mary, Lazarus,
and some companions came to Marseilles and converted the
whole of Provence. Magdalen is said to have retired to a hill, La Sainte-Baume,
near by, where she gave herself up to a life of penance for
thirty years. When the time of her death arrived she was carried by angels to Aix and
into the oratory of
St. Maximinus, where she received the viaticum;
her body was then laid in
an oratory constructed
by St. Maximinus at Villa Lata, afterwards called St. Maximin. History is
silent about these relics till
745, when according to the chronicler Sigebert,
they were removed to Vézelay through fear of the Saracens.
No record is preserved of their return, but in 1279, when Charles II, King
of Naples,
erected a convent at
La Sainte-Baume for the Dominicans,
the shrine was found intact, with an inscription stating why they were hidden.
In 1600 the relics were
placed in a sarcophagus sent by Clement
VIII, the head being placed in a separate vessel. In 1814 the church of La
Sainte-Baume, wrecked during the Revolution,
was restored, and in 1822 the grotto was consecrated afresh.
The head of the saint now
lies there, where it has lain so long, and where it has been the centre of so
many pilgrimages.
Pope, Hugh. "St.
Mary Magdalen." The Catholic Encyclopedia. Vol. 9. New York: Robert
Appleton Company, 1910. 26 Mar. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/09761a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. In Memoriam,
Sr. Mary Leah, O.P. and Sr. Mary Lilly, O.P.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09761a.htm
Georges de La Tour (1593–1652), La
Madeleine au miroir, circa 1635, 113 x 92.7, National Gallery of Art, Washington,
D.C.
Georges de La Tour, La Madeleine aux deux
flammes (Madeleine pénitente), ou Madeleine
Wrightsman, circa 1640, 133,4 x 102,2 Metropolitan Museum of Art, New York (don
de M et Mme Charles Wrightsman, 1978).
Georges de La Tour, La Madeleine à la veilleuse, circa 1642, 128 x 94, musée du Louvre / Department of Paintings of the Louvre / Wallraf–Richartz Museum
July 22
St. Mary Magdalen
THE ILLUSTRIOUS penitent
woman mentioned by St. Luke, 1 was,
by her perfect conversion, an encouraging model of penitence to all succeeding
ages. She is called the Sinner, 2 to
express her pre-eminence in guilt. This epithet seems to imply that she led a
lewd and disorderly life. The scandal of her debaucheries had rendered her name
infamous throughout the whole city. Naim, Tiberias, or some neighbouring place
in Galilee, seems to have been the chief theatre of her disorders, at least at
the time of her conversion. They took their rise from small beginnings; for no
one becomes a great proficient in vice all at once. The fences of virtue
are weakened by degrees before they are entirely broken down.
The steps by
which young persons, like this sinner, are led into evil courses, are pointed
out to us by our Divine Redeemer in the parable of the prodigal son. The source
of all his misfortunes is a love of independence and of his own will. He is
full of his own wisdom, and of a certain self-sufficiency; is an enemy to
advice, the means to find out truth and to discover dangers. All who contradict
his passions, or tell him the truth, are odious to him: the counsels of tender parents
he calls interested; those of God’s anointed too severe and scrupulous: those
of the old and experienced, cowardly and mean spirited. Young persons, above
all others, are in an age in which the devil prepares innumerable snares, the
world lays many stratagems, and passions easily eclipse reason; and it behoves
them infinitely to be strongly persuaded that their safety consists altogether
in most sincere dispositions of humility, obedience, and docility.
Tractableness and dutifulness towards superiors is the most essential virtue of
that age, next to the obligation of religion, which we owe to God. Those
companions, whose discourse and behaviour tend to inspire a contempt of parents
and other superiors, are of all pests the most dangerous to youth.
The prodigal son, blinded
by his passions, thought himself prudent and strong enough to be his own
governor and master, and flattered himself that his love of liberty and
pleasure was not very criminal or unjust; but from this root all vices have
sprouted up, and are not to be restrained by him who opens to them such a door
by shaking off the happy yoke of subjection, which is the divine ordinance.
Such is the strange disorder of that mischievous passion, that though the
prodigal son lived in dignity and plenty, and enjoyed all temporal blessings
and all the comforts of life without feeling its troubles or knowing its
miseries, yet he was not content. His subjection to a good father was true
freedom; he was the object of all his parent’s cares, and he reaped the fruit
of all his labours. But so distempered was his soul, that the constraint of
this tender guardian’s watchful eye seemed to embitter all his pleasures, and
such an obedience appeared to him an insupportable burden and slavery, which
therefore he would shake off to have no other law but his own will. This was
his capital enemy, though he would not be so persuaded; and by indulging it he
fostered a young tiger in his own bosom, which soon grew too strong for him and
tore him to pieces. We are astonished at the quick progress which the passions
make when once the bridle is let loose. The prodigal youth, seeing himself
possessed of that dangerous liberty which he had so passionately desired, full
of false joy at the prospect of imaginary happiness, went into a foreign
country, to be at a greater distance from all troublesome advisers. His
passions being so far yielded to, had no longer any bounds, and he denied his
heart nothing of its irregular desires, being no longer master of himself.
Unthinking and blinded he soon squandered away his fortune, without keeping any
accounts, or knowing how it was spent; he was surprised to find his hands
empty, and himself starving, and that he had not yet found those enjoyments
which he had promised himself; instead of which he had met with nothing but
shadows and miseries. Nevertheless, cleaving still to so treacherous a
world, and yet entertaining desperate foolish hopes of finding happiness in it,
he went on in the pursuit of his passions; and losing himself daily more and
more in the mazes of sin, he was at length reduced to have no other company but
that of the most filthy of beasts, and almost to perish with hunger at the
heels of the hogs which he was condemned to serve and fatten.
This is a
true picture of the sinner who has thrown off the holy yoke of God, and has
enslaved himself to his passions. How earnestly ought every Christian to pray
that God may always so strengthen his resolution with his grace, that he may
never receive any other than his sweet and holy law? What completes the
misfortune of the habitual sinner is, that few who have fallen into that gulf
ever sincerely rise again. The very afflictions which converted the prodigal
son throw thousands into despair. God’s powerful graces are weakened after having
been long contemned; and habits grow stronger than reason. When the poison of
sin has sunk deep into the heart, it is not expelled by an ordinary grace. Of
such a sinner that curse is pronounced, that even in his old age, if he ever
arrive at it, his bones shall be filled with the vices of his youth, and they
shall descend with him into the grave, and shall sleep with him in the dust, 3 Christ
indeed came from heaven to save all such; in his tender compassion for their
miseries he invites them to return to him, and for their encouragement has
shown a remarkable example of his mercy in our saint. Having considered in
the image of the prodigal son, the unhappy steps by which she fell, we shall,
with greater edification, take a view of the circumstances which have given so
great a lustre to her repentance.
Jesus, not long
after he had raised to life the son of a widow at Naim, a town in Galilee, was
invited to dinner by a certain Pharisee called Simon, who seems to have lived
in the same town, or some neighbouring city, as Calmet shows. Our Lord was
pleased to accept his invitation, chiefly that he might confound the pride of
the Pharisees by manifesting the power of his grace in the wonderful conversion
of this abandoned sinner. His bowels had yearned over her spiritual miseries,
and he spread upon her soul a beam of his divine light which penetrated her
understanding and her heart so effectually, that, listening to the interior
voice of his grace, she saw the abominable filth and miseries in which she was
plunged, was filled with confusion and horror, and conceived the most sincere
detestation of her ingratitude and baseness. Our Lord went to the banquet in
great joy to wait for this soul, which he himself had secretly wounded with his
holy love, and which he was pleased to draw to him in the midst of a great
assembly, that by her public repentance she might repair the scandal she had
given, and he might give to all succeeding ages an illustrious instance of his
mercy towards all repenting sinners. She began her conversion by entering into
herself. As her fall was owing to inconsideration, so doubtless her first step
towards repentance was serious reflection on the misery of her present
condition, the happiness she had forfeited, and the punishment she was to
expect. From these considerations she raised her thoughts to others higher and
more noble, those of divine love, reflecting who He is whom she had so
grievously offended, and how excessive and incomprehensible his goodness is,
which she had so long and so basely slighted. This motive of love, to which
Christ ascribed her conversion, drew from her eyes a torrent of tears, and made
her cry out with the prodigal son, that she had sinned against heaven. That
model of true penitents forgot his corporal miseries and all other
circumstances of his fall, being full of this reflection alone, how he could be
capable of offending so good a parent. He acknowledged himself unworthy to
be again called a child; yet deferred not a moment to restore his heart to him
to whom he owed it, and, confiding in his indulgence, threw himself upon his
mercy, hoping by his goodness to be admitted among his hired servants.
In the like
dispositions does our penitent raise her heart to God. She hearkens not to the
suggestions of worldly prudence which might seem to require some time for
deliberation, for settling her concerns, or for taking proper measures about
her conversion itself; the least delay appears to her a new crime, a fresh
aggravation of her misfortune. She was informed that our Divine Redeemer was at
table in the house of the Pharisee. She did not so much as think of the
disgrace to which she exposed herself by appearing before a numerous and
honourable assembly, of the reproaches and disdain she was to expect from the
Pharisee, or the fear of moving Christ himself to indignation by an unseasonable
importunate address. One moment’s delay in seeking her physician seemed too
much, because her heart was now wounded with divine love. Sinners who, in
returning to God, think too nicely that they have temporal interests to provide
for, friends to please, and opportunities to wait for, are far from the
dispositions of this happy penitent. She found mercy because she sought it
before all things. Had she dallied with grace, it would have been justly
withdrawn; had she been for compounding with her passions, they would have
again enslaved her more strongly than ever. She found all difficulties vanish
in a moment, because her conversion was sincere and perfect; by one steady
resolution the work is done. What further deliberation can one that has sinned
require, than that the gate of mercy is yet open to him? Let him at all rates
make haste to find it, though for this he should sacrifice every thing
else. So insupportable to this holy penitent was the stench of her own
filth, and the load of her guilt, that she could not defer the remedy an hour
longer to wait for a better opportunity, or to inquire if our Lord was at
leisure to hear her; and a firm confidence in his boundless mercy was her
encouragement, and her strong assurance that he would not reject her tears.
When the
prodigal son said to himself, I will arise, and will go to my
Father, we might have asked him, says St. Peter Chrysologus, what he
trusted to for his pardon? upon what he grounded his confidence? upon what hope
or assurance he presumed to appear in the presence of him whom he had so
heinously offended? His answer would have been: “This is the assured grounds of
my confidence, that he is my Father. I have forfeited all title to the name or
rank of his son; but he hath not lost the quality or affection of a parent. I
want no stranger to intercede with a father. The tender affection of his own
breast pleads powerfully within him, and is sure to incline him in my favour.
His paternal bowels are moved, and yearn to restore to a son by pardon that
life which he formerly gave him by birth.” 4 In
like sentiments this penitent woman seeks her Almighty Physician, professing
herself altogether undeserving and unworthy of mercy, and therefore alleges
nothing on her side to recommend her to his compassion, except only that she
was the work of his hands, though an unnatural and rebellious child, in whom
that title was only a grievous exaggeration of her guilt; but she confidently
appeals to his infinite goodness and mercy, and begs that for his own sake he
will save her, in whom he still discovers, though frightfully disfigured, the
traces of his divine image which his own omnipotent hand had formed, and which
it is in his power easily to repair and perfect.
In these
dispositions she bolted into the chamber where Jesus was at dinner with the
Pharisee, and, regardless of what others thought or said of her past life or of
her present boldness, 5 she
made up to her Redeemer and Physician. She durst not appear before his face,
and therefore went behind him; and the nearer she approached his sacred person
streams gushed more abundantly from her eyes. She reflected how basely she had
defiled and sought to destroy her own soul, and how impiously she had robbed
Christ of many other souls whilst he was come from heaven, and was ready to
sacrifice himself on the cross for her and them; and at this and other like
considerations she was not able to moderate her grief. The inward confusion she
felt at the sight of her sins and baseness made her despise all the confusion
which she could receive before men, or rather rejoice in it to meet that
contempt which she acknowledged herself most justly to deserve from all
creatures. Attentive only on Christ, from whom she sought her health and
salvation, standing at his feet, she watered them with her tears, wiped them
with her hair, most respectfully kissed them, and anointed them with rich
perfumes and sweet-scented essences which she had brought in an alabaster box.
She now defaces or consecrates to penance whatever had formerly been an
instrument of sin; her eyes, which had been full of dangerous charms, are now
converted into fountains of tears to cleanse the stains of her soul; and her
hair, once dressed in tresses and curls to ensnare souls, now hangs loose and
dishevelled, and serves for a towel to wipe our Lord’s feet, which she kisses
with her lips, and scents with her perfumes, formerly the incentives of vice. The
penitent must consecrate his riches to Christ in the poor which are his feet;
must employ his eyes in tears, and his lips in supplications for mercy, and
must make all that serve to charity and mortification which before served
self-love. These exterior offerings must be accompanied with the interior
sacrifice of the heart, by humble confidence in the divine mercy, by lively
faith and ardent love, with which the soul of a sinner approaches to Jesus, and
is reconciled to him. Our holy penitent prepared as it were an altar at the
feet of our Lord, on which she offered to him the true sacrifice of a contrite
and humble heart. There losing the use of her speech whilst grief intercepted
her words, she spoke only by her tears; but before Him to whom the secrets of
her heart were open, these sighs, and this silence itself, was a louder cry
than that of any words could have been. Thus she earnestly begged of God’s
pure mercy, that pardon which she confessed herself most unworthy to obtain.
Jesus, who
had himself inspired her with these dispositions, cast on her a favourable eye
of mercy. He was come to the Pharisee’s banquet exulting with holy joy, which
sprung from his foreknowledge of the conversion of this soul; the mainspring of
all he did and suffered on earth being that insatiable thirst for the salvation
of sinners which brought him from heaven, and which was not to be satisfied but
by his sufferings on the cross, and by the last drop of his blood poured out
for them upon it. In these sentiments he had testified that it was his delight
to converse with sinners, out of compassion for their miseries, being desirous
to draw them out of that gulf into which they had blindly plunged themselves.
This he expressed by many moving parables, especially that of the prodigal son,
where he paints his mercy in the strongest colouring by the manner in which he
represents the good old father receiving him upon his return. From the time of
his going astray the tender parent never allowed himself any respite in his
tears, inquiries, and search: at length, from an eminence on which he looked
about on every side, still hoping he should one day see him return, he descried
him at a distance. He saw only a disfigured, languishing, and frightful
spectre; the wretched remains of a debauchee and rake worn out by riots and
revellings; his features horrid and defaced, his body resembling a walking
skeleton, but half covered with a few filthy rags. Yet, under this disguise,
his eye, directed by love, discovered him at a great distance, and before any
other could see him, knew that it was his son. Far from being disgusted at such
a spectacle, he ran to meet him, affection giving vigour to his enfeebled age.
He remembered no longer his past behaviour, but rushing to his embraces, kissed
him, and bathed his head and face with floods of tears which joy drew from his
eyes, and which he mingled with the tears of sincere grief and affection which
the penitent son abundantly poured forth. The good father wiped them off his
face, prevented his confusion, restored him to his former rank, called for, and
gave him the best robe, a ring upon his finger, (a symbol of dignity,) and
shoes on his feet. He, moreover, ordered a fatted calf to be forthwith killed,
and gave a splendid entertainment with music, inviting all to rejoice with him
and make merry, because his son whom he lamented as dead was come to life
again, and he that had been lost was found. If the birth of this son, when he
was first brought into life, had been to him a subject of great joy, how much
more reason had he to rejoice seeing him now restored by a second birth, so
much the more joyful, as it wiped away his tears, and changed his grievous
sorrow into comfort? Thus doth our loving God and Redeemer receive the penitent
sinner; thus is there joy in heaven upon one sinner that doth penance. The
Holy Ghost clothes him with the robe of sanctifying grace, puts a ring on his
hand, the emblem of his divine gifts, and gives shoes to his feet, that is,
fortifies him with strength to tread on the venomous aspick and basilisk, and
to trample upon the raging lion and dragon.
The Pharisee
who had invited Jesus to his table, was shocked to see an infamous sinner well
known in that city, admitted by our Lord to stand at his feet, and secretly
said within himself that He could not be a prophet, or know that she was a
scandalous person. To inculcate our strict obligation of shunning bad company,
God commanded all intimacy with public sinners to be avoided, lest the sound
should be infected by the contagion of their vices. The haughty Pharisees
construed this law according to the false maxims of their pride, as if it were
a part of virtue to despise sinners, and as if that respect and charity which
we owe to all men, were not due to such; but the humble man, whilst he shuns
the snare of wicked company, places himself below the worst of sinners, as the
most ungrateful of all creatures; discharges all offices of charity, and spares
neither tears nor pains to reclaim those who are gone astray. The contempt of any
one is always the height of pride, which degrades a man in the sight of God
beneath that sinner whom he undervalues. This was the case of the Pharisee; and
such was the disorder of his pride that it betrayed him into a rash judgment by
which he condemned a penitent who was then a saint; and, arraigning the
goodness and mercy of God, blasphemously censured the sanctity of our Redeemer.
Nothing is more wonderful in the conduct of the Son of God on earth, than the
patience and meekness with which he bore the contradictions, murmurings, and
blasphemies of men in most unjustly condemning his charity itself. We cannot
form any idea, unless we have experienced it, what force such injurious
treatment has to make men abandon the good which they have begun, and cease
bestowing favours on those who murmur against them. Christ has encouraged
us by his example to this heroic practice of virtue, teaching us that the most
effectual means of confounding slanderers is to instruct them by silence,
meekness, perseverance in good works, and a constant return of sincere kind
offices; he shows how we must still persevere steadfastly to regulate our
intentions and actions according to the maxims of piety, and give ourselves no
trouble about what men will say of us.
Christ sought
indirectly by a parable, to cure the pride and rash judgment of this Pharisee,
and convince him that she to whom much had been forgiven, then loved God the
more; consequently was more acceptable to him. Some interpreters understand his
words, that much was forgiven this penitent, because her love and sorrow were
great and sincere; others take the meaning to be, that gratitude would make her
after this mercy more fervent in love. Each interpretation is undoubtedly true;
but, as A. Lapide shows, the first seems most agreeable to the context. The
conversion of sinners is usually begun by motives of fear, but is always
perfected by those of love; and the fervour of their love will be the measure
of the grace which they will receive. By the love of vanity the soul falls from
Christ; and by his divine love she returns to him. How fervent was this love in
our devout penitent! By it she is become at once insensible of the reproaches
and judgment of men; she defers not her sacrifice a single moment, and allows
not herself the least mitigation in it; she cuts off all her engagements,
extirpating them to the very root both in her heart and actions; she renounces
for ever all dangerous occasions of her disorders. With what courage and
resolution does she embrace all the most heroic practices of penance?
confessing publicly her crimes: looking upon the utmost humiliation as her due
and her gain, and as falling far short of what she deserves; chastising sin in
herself without mercy, in order to excite the divine compassion; making the
number and enormity of her sins the measure of her penance, or rather desiring
to set no bounds to it, as the malice of her offences went beyond all bounds;
and devoting the remainder of her life to tears, prayer, and every exercise of
virtue and divine love. She is the first to confess Jesus Christ publicly
before men, and in the presence of his enemies. By these dispositions she
deserved that her Lord should take upon him her defence, and declare himself
her protector. Happy are those sinners who by the sincerity and fervour of
their repentance will have at the last day their Judge, Redeemer, and God for
their advocate and patron! The first and most important grace which the
church teaches us in her litany most earnestly to ask of God is, that He
vouchsafe, in his mercy, to bring us to this true penance.
Mercy is the
property and the favourite attribute of our divine Redeemer; and tinder is not
so soon kindled by fire when applied to it, as the divine mercy blots out all
sin when it is implored with a heart full of confusion and truly penitent.
Hence, Christ assured this humble sinner that her offences were cancelled, and
that her lively faith, animated by ardent charity, which drew from her eyes
tears of repentance, had saved her; and he insured to her that solid and happy
peace which is the fruit of such a repentance. The pious Cardinal Berulle
admires the happy intercourse between the heart of this holy penitent and that
of Jesus; the first employed in the most perfect sentiments of compunction,
love, and entire sacrifice; the second, in the tender motions of mercy, love,
and goodness; the penitent offers floods of tears; these Jesus repays with
treasures of graces and mercy, by which he makes her soul a heaven on earth, as
bright and pure as the angels, and the throne of the whole blessed Trinity. The
hearts of the penitent and of Jesus are two sources which perpetually answer
each other; the more the penitent pours forth her heart in contrition, the more
abundantly does Jesus in return bestow on her his infinite graces. It is at the
feet of Jesus that these wonders are wrought; witness this example, and that of
the sister of Lazarus, in the house of Simon the Leper in Bethania. It is good
for us to make this our dwelling in spirit. The adorable feet of Jesus so often
wearied in seeking sinners, and at last bored on the cross for their salvation,
are the source of all blessings. Here this true penitent consecrates to him her
heart, her mind, her actions, her perfumes, all she is or has; and here he
cleanses her soul, and kindles in her his love, which the rebel angel lost in
heaven. All his attention is taken up on her, he entertains her alone,
forgetting the master of the feast, and others that were seated with him
at table. He even gave the Pharisee sensible proofs how much her fervour and
penance surpassed in the sight of God his pretended justice and charity, though
it were presumed real. Perseverance in this fervour completed her happiness.
Gratitude to God for so great a mercy, and so distinguishing a grace was to her
a fresh spur to advance every day in this love with greater ardour and
fidelity. Thus the greater the debts were which had been forgiven her, the more
earnestly she strove with all her powers to love him who vouchsafed to accept
her humble sacrifice. This same motive of gratitude ought to have no less
weight with those who, by God’s singular grace, have always preserved their
innocence; for, whether God shows mercy by pardoning sins or by preventing them
in us, we are totally indebted to Him for the grace which we receive. Upon this
great principle, St. Austin addresses the Pharisee who despised our holy
penitent, in the following words: 6 “O
Pharisee! to say you are less indebted to the divine mercy, because less was
forgiven you, is a capital ingratitude and pride. For, by whom were you preserved
from those crimes which you did not commit? One who hath sinned much
stands indebted for the gracious pardon of exceeding great debts.
Another who hath sinned
less, owes to God the benefit, that he hath not defiled himself with grievous
sins. You have not fallen into adultery; but God saith to you, it is owing to
me who governed and protected you. If no tempter ever enticed you, this was the
effect of my special care and providence in your favour. If you escaped the
occasions of dangers from time and place, this likewise was ordained by me.
Perhaps, a temptation and an opportunity of sinning occurred; yet I withheld
you by wholesome fear, that you did not consent to the evil. You are indebted
to me for your preservation from all the crimes which you did not commit; for
there is no sin that one committeth, which another person might not commit if
he were not preserved by him who made man.” We cannot sufficiently admire and
praise the excess of the divine goodness towards men who were born children of
wrath, and vessels of weakness and corruption. Wonderful is his mercy in those
whom he preserves from the contagion of vice and mortal sin; but its influence
appears with the greatest lustre in sinners whom by repentance it not only
cleanses from their guilt, but exalts to the highest places in his
favour. Of this our fervent penitent is an instance, who, after her
conversion, surpassed others in the ardour of her charity, with which she gave
herself up entirely to the service of her Redeemer.
St. Clement
of Alexandria, St. Gregory the Great, and many other writers both ancient and
modern, doubt not but this penitent was Mary Magdalen, of whom St. Luke makes
first mention in the following chapter. This surname seems to have been given
her from Magdala, a town mentioned by Josephus, or rather from Magdalum, both
situated in Galilee. 7 She
was by extraction a Galilæan, and is reckoned among the devout women who
followed Christ from Galilee. St. Luke, after speaking of the conversion of her
who had been a sinner, says 8 that
certain women who had been cured of wicked spirits and infirmities followed
Christ in his travels through Galilee, and up to Jerusalem, and assisted him
with their substance; and our Lord received such good offices from them, to
give them an occasion of exercising a gratitude and charity with which he was
well pleased. Among these, the evangelist names Mary Magdalen, out of whom our
Lord had cast seven devils, Joanna the wife of Chusa, Herod’s steward, and one
Susanna. St. Gregory the Great, Lightfoot, and some others, by these seven
devils understand seven capital vices of which Magdalen was cured by her
conversion: but Maldonet, Grotius, and others doubt not but she had been
literally possessed by seven evil spirits, by whom she might be agitated at
intervals, and which were cast forth at her conversion. Gratitude and devotion
having attached her to our Divine Redeemer after so great a benefit, she
followed him almost wherever he went, that she might have an opportunity of
listening to all his sacred instructions, and of exercising her charity in
ministering to him of her substance. 9 She
attended him in his sacred passion, and stood under the cross on Mount
Calvary. For her to arrive at the summit of divine love, it was necessary
she should pass through the sharpest trials. “No one,” says Thomas à Kempis,
“was highly rapt whose fidelity was not sooner or later put to the test; for he
is not worthy of the high contemplation of God who hath not, for God’s sake,
been exercised with some tribulation; and the trial going before is usually a
sign of ensuring consolation.” A great mystery is contained in those words of
the evangelist:—There stood near the cross of Jesus, Mary his mother, and his mother’s
sister Mary of Cleophas, and Mary Magdalen. Happy association! happy state
and situation near Jesus on his cross! cries out the devout Cardinal Berulle.
This is a new order of souls which consists in the spirit, in the interior, and
is invisible to men, but visible and glorious to the eyes of God and the
angels. An order of souls crucified with Jesus, and through Jesus, which takes
its birth from his cross. The order, at the same time, both of the cross and of
heaven; the order and school of love by the martyrdom of the heart; which by
learning to die to the world and inordinate self-love, lives to God and his
pure love. This happiness we attain to, by being united in spirit to Jesus
crucified, as Magdalen was at the foot of his cross. She suffered by love what
he suffered in his body by the hands of the Jews. The same cross crucified
Jesus and Magdalen in him and with him. The thorns pierced her heart with his
head; and her soul was bathed in all his sorrows; but the crucifixion was in
both a martyrdom of love; and that love which triumphed over Jesus by making
him die on the cross, crucified her heart to all inordinate love of creatures,
thenceforward to reign and triumph alone in all her affections, so that she
could say in a twofold sense: “My love is crucified.” Mary Magdalen forsook not
her Redeemer after his death; but remained by his sacred body, was present at
its interment, left it only to obey the law of observing the
festival, and having rested on the Sabbath from sunset on Friday to
sunset on Saturday, as soon as the festival was over went to buy spices in
order to embalm our Lord’s body. Having made all things ready, in company with
other devout women, she set out very early the next morning with the spices,
before it was light, and arrived at the sepulchre just when the sun was risen. 10 As
they went they were anxious how they should get the heavy stone which shut up
the door of the monument, taken away; but upon their arrival found it removed
to their hands. God never fails to be with his servants in what they undertake
for his honour; and the difficulties, whether real or imaginary, with the
apprehension of which the devil attempts to discourage them, are banished by
confidence and resolution, and vanish as shadows in the execution. The pious
women looked into the supulchre, and finding the body not there, Mary Magdalen
ran to inform Peter and the other disciple whom Jesus loved, and said to them:
“They have taken away the Lord out of the sepulchre, and I know not where they
have laid him.” SS. Peter and John, the two most fervent in love among the apostles,
ran immediately to the sepulchre, and were there assured by the holy women who
were at the door of the monument, that going in they had seen two angels clad
in white shining apparel, and that one of them who sat at the right hand of the
place where the body had lain, bid them not to fear, but to acquaint the
apostles that Jesus was risen, showing them at the same time the place where
his body had been laid. Peter and John having narrowly viewed the sepulchre,
doubted no longer of what was told them, and in great astonishment returned to
Jerusalem to the other disciples. Mary Magdalen, who had brought them to the
sepulchre of her Lord, made the throne of divine love, would not
return with them, or be drawn from the sacred place where the true ark of the
testament, the body of her Redeemer, had rested three days, and continued at
the monument bemoaning herself for not being able to see her Redeemer, either
dead or alive. Not being able to assuage the violence of her grief and of her
desire to see her Lord, she stood weeping without the door of the sepulchre.
The entrance being low and narrow she stooped down to look into it again and
again, and beheld the two angels in white, one of them sitting at the place
where Jesus’s head lay, and the other at the feet, who thus accosted her:
“Woman, why weepest thou?” She replied: “Because they have taken away my Lord,
and I know not where they have laid him.” Neither the surprise of this
apparition nor the brightness and glory of these heavenly messengers could touch
her heart, or divert her thoughts from him whom she loved, and whom alone she
sought, and we suffer so many foolish objects to distract us, and carry away
our affections. In her answer to the angels she called him My
Lord, to express the share which by love she had in him, and her title to
him as her God, Lord, and Redeemer. Afterwards to the apostles she calls
him The Lord, to excite their duty and love to the common Lord of all
creatures. But why did not these angels inform her that he whom she so earnestly
sought was risen in glory? Doubtless, because the Lord of angels would reserve
it to himself to give her that comfort. Blessed be thy name for ever, O
adorable Jesus! who so tenderly wipest away the tears of thy servants with thy
own hand, and sweet voice, and convertest their sorrow into transports of
inexpressible joy. Jesus first manifested himself to Magdalen in disguise to
make a trial himself of her love; but his tenderness could not suffer a delay,
and he soon discovered himself openly to her; for, as soon as she had returned
the answer above mentioned to the angels, she turned about and saw Jesus
himself standing by her, but took him for the gardener. He asked her why she
wept, and whom she sought? She said to him: “Sir, if thou hast taken him hence
tell me where thou hast laid him, and I will take him away.” According to the
remark of St. Bernard and of St. Thomas of Villa Nova, love made her not to
name him, because being full of him alone, she imagined every body else must be
so too, and that this stranger must understand of whom she spoke. Love also
made her forget her own weakness, and think herself able to carry a heavy
corpse, provided she could be so happy any way as to serve her beloved; for to
ardent love nothing seems impossible or difficult. Jesus, infinitely pleased
with her earnestness and love, manifested himself to her, saying with his sweet
and amiable voice: Mary! He at first mentions her tears, and the
object which she so earnestly sought, to excite her love. All this while she knew
him not, though he was present and conversing with her, because these words
carried not with them the ray of light to discover him; but her name was no
sooner pronounced by him, but his voice excited in her a rapture of light and
love, and gave her the most sublime and full knowledge, and the sweetest
enjoyment of the most desirable of objects, of him risen in glory who was the
life of the world, and her life. Hearing him sweetly call her by her name, and
thus knowing him, she, turning, said, Rabboni, that is, Master. And
casting herself at his feet in transports of devotion, she would have embraced
them. But Jesus said to her: “Do not touch me; for I have not yet ascended to
my Father; but go to my brethren, and tell them that I ascend to my Father and your
Father, to my God and your God.” That is, my Father by nature, yours by grace,
says St. Austin. He bade her make haste to carry his message to his beloved
disciples for their speedy comfort, and not lose time in giving demonstrations
of her reverence and love. St. Leo explains these words of our Lord as follows: 11 “It
is not a time to demonstrate your affection for me in such a manner as if I
were in a mortal state; I am with you but for a short time, to strengthen your
faith. When I shall have ascended to my Father, then you shall again possess me
for eternity.” Thus Mary Magdalen, out of whom Jesus had cast seven evil
spirits, was the first who saw Him after his rising from the dead. This
pre-eminence of grace, this distinguishing favour and love of Jesus, was the
recompense of her ardent love, by which she attended last his body in the
sepulchre, from which she was only drawn by the duty of the Sabbath; and she
was the first who returned thither: she sought him dead, and found him living.
In obedience to his commands, she immediately departed to acquaint the apostles
with the joyful message. 12 Jesus,
who suffered her so long at his feet to satisfy her ardent love and
compunction, when he received her to mercy, here allows her after her long
search, scarcely to remain a few moments in the state of enjoyment; but he
separates himself from her to return into the secret of inaccessible light,
invisible to mortal eye. Why does not he who is Life itself allow her to live
in his happy presence? Why does not he allow her at least as many hours of
enjoyment as she had spent in her search of him? But this separation itself is
an effect of his greatest love, this life being a state of action, of conflict,
and of trials for the exercise of virtue; and Magdalen in this separation
itself, which was from him, by his appointment, and for her greater advancement
in his love, found by obedience, zeal, and resignation to his will, her
comfort, life, and great increase of his love and all graces. The other devout
women who had seen the angels at the sepulchre, in their return to Jerusalem,
were also favoured with an apparition of our Lord. He having met and saluted
them, they prostrated themselves at his feet, and embraced them, worshipping
him, though they were greatly afraid. 13 Jesus
bid them not fear, but go and tell his brethren that he would go before them
into Galilee, where they should see him. 14
It is an
ancient popular tradition of the inhabitants of Provence, in France, that St.
Mary Magdalen, or perhaps Mary, the sister of Lazarus, St. Martha, and St.
Lazarus, with some other disciples of our Lord, after his ascension, being
expelled by the Jews, put to sea, and landed safe at Marseilles, of which church
they were the founders, St. Lazarus being made the first bishop of that city. 15 The
relics of these saints were discovered in Provence in the thirteenth century,
those of St. Mary Magdalen at a place now called St. Maximin’s, those of St.
Martha at Tarascon, upon the Rhone, and others in St. Victor’s, at Marseilles.
They were authentically proved genuine by many monuments found with them in
these several places. Charles I., King of Naples, and brother of St. Lewis, was
at that time sovereign count of Provence; but he being then in Naples, engaged
in war with the house of Arragon, his son, Charles of Anjou, prince of Salerno,
governed Provence. This prince was beaten at sea by the fleet of the King of
Arragon in 1284, and taken prisoner; and though his father died the year
following, he could not recover his liberty before the year 1288. He ascribed
his deliverance to the intercession of our saint, the discovery of whose relics
had excited his devotion to her: he had already founded the church of St.
Maximin’s upon the spot where they were discovered, and assisted at the solemn
translation of them in 1279. He committed this royal foundation to the
Dominican friars, and the prior, who is nominated by the king, is exempt from
the ordinary jurisdiction both of the archbishop of Aix, and of the immediate
superiors of his order. The chief part of the relics of this saint was
translated from the subterraneous chapel in the middle of this church, and
being put in a porphyry urn, the present of Pope Urban VIII., was placed over
the high altar. King Lewis XIV. and the principal noblemen of his court were
present at this translation, which was performed with great pomp in 1660. The
saint’s head, with many other relics, remains in the subterraneous chapel; it
is set in a gold case, enchased with large diamonds, and surmounted with the royal
crown of Charles II., styled King of Sicily or Naples. Before it is a curious
statue of Queen Anne of Brittany, on her knees, made of enamelled gold. Three
leagues from St. Maximin’s, towards Marseilles, is a famous solitary convent of
Dominicans, situated on a very high rock, encompassed on every side with wild
deserts and mountains. It is called La Ste. Baume; which in the Provençal
language signifies Holy Cave. It was anciently a celebrated hermitage, and is a
place now resorted to by pilgrims, out of devotion to this glorious saint. Both
Latins and Greeks keep the festival of St. Mary Magdalen on the 22d of July; it
is in some places a holiday of precept, and was such formerly in England, as
appears from the council of Oxford in 1222.
The pious Cardinal
Berulle was most tenderly devoted to this great saint, whom he called his
principal patroness; and nothing can be more affecting in sentiments of
compunction and divine love than the discourses which he has left us in her
honour. 16 She
is the excellent model of penitents. If we have sinned, why do not we by her example
speedily lay hold of the sovereign remedy of penance? If violent temptations,
and terrible enemies seem to stand in our way, if the world allure us, if the
devil fight fiercely against us, and unbridled passions are rebellious and
clamorous, other penitents have courageously surmounted greater obstacles than
we can meet with. God incites us no less than he did them, and he is no less
ready to fight in us, and for us. Jesus holds out the crown to encourage us,
and has already prepared the banquet of spiritual joy and sweetness for us at
our return. If we arise in earnest he will come, and will make his solemn
supper in our soul; and there will be exultation and a voice resounding praise
through the whole heavenly court; but we must never think our penance
accomplished, must never put a stop to our tears so long as we remember that we
have sinned: God prolongs our life that we may continue to weep for our
ingratitude in having offended him. If our conversion be sincere, to make
amends for past losses and offences, we must consecrate to the divine service
with the utmost fervour all our time, and all that we are to do. The Magdalen,
after Jesus Christ had rendered himself master of her soul, had neither heart
nor liberty but to give herself entirely to her deliverer.
Note
2. Mention is made in the gospels of a woman who was a sinner,
(Luke vii.)
of Mary of Bethania, the sister of Lazarus, (John xi.
2. xii.
1. Mark xiv.
3. Matt. xxvi.
6.) and of Mary Magdalen, who followed Jesus from Galilee, and ministered
to him. Many grave authors think all this to belong to one and the same person;
that she fell into certain disorders in her youth, and in chastisement was
delivered over to be possessed by seven devils; that she addressed herself to
Jesus in the house of Simon the pharisee, and by her compunction deserved to
hear from him that her sins were forgiven her; and in consequence was delivered
from the seven devils; that with her brother Lazarus, and her sister Martha,
she left Galilee and settled at Bethania, where Jesus frequently honoured their
house with his presence. (See Pezron, Hist. Evang. t. 2, p. 350.) St. Clement
of Alexandria, (l. 2, Pædag. c. 8,) Ammonius, (Harmon. 4, Evange.) St. Gregory
the Great, (hom. 25 and 33, in Evang.) and from his time the greater part of
the Latins down to the sixteenth century adopt this opinion; though St.
Ambrose, (lib. de Virgin. et l. 6, in Luc.) St. Jerom, (in Matt. xxvi. 1, 2,
contr. Jovin. c. 16, Præf. in Osee et ep. 150,) St. Austin, (tr. 49, in Joan.
n. 3,) Albertus Magnus, and St. Thomas Aquinas leave the question undetermined.
The two last say the Latins in their time generally presumed that they were the
same person, but that the Greeks distinguished them. Baronius, Jansenius of
Ghent, Maldonat, Natalis Alexander, (in Hist. Eccl. Sæc. 1, Diss. 17,) Lami,
(Harmon. Evang. et epist. Gallicâ,) Mauduit, (Analyse des Evang. t. 2,) Pezron,
Trevet, and strenuously Solier the Bollandist, t. 5, Julij. p. 187, and others
have wrote in defence of the opinion of St. Gregory the Great.
Others think these
were distinct persons. This sentiment is adopted by the Apostolic
Constitutions, (l. 3, c. 6,) St. Theophilus of Antioch, (in 4 Evang.) St.
Irenæus, (l. 3, c. 4,) Origen, (hom. 35, in Matt, et hom. 1, or 2, Cant.) St.
Chrysostom, (hom. 81, in Matt. 26, et hom. 61, in Joan.) St. Macarius, (hom.
12,) and by almost all the Greeks. Among the modern critics Casaubon, (Exercit.
14, in Baron.) Estius, (Or. 14,) three Jesuits, viz. Bulanger, (Diatrib. 3, p.
15,) Turrian, (in Consens. l. 3, c. 6,) and Salmeron, (t. 9, tr. 49,) also
Zagers, a learned Franciscan, (in Joan. 11,) Mauconduit, Anquetin, Tillemont,
(t. 2, p. 30, et 512,) Hammond, and many others, strenuously assert these to
have been three distinct women.
Some, whose
sentiment appears most plausible to Toinard and Calmet, distinguish the sister
of Lazarus and Magdalen; for this latter attended Christ the last year of his
life, and seems to have followed him from Galilee to Jerusalem, when he came up
to the Passover, (see Matt. xxvii.
56, 57. Mark xv.
40, 41. Luke xxiii.
49.) at which time the sister of Lazarus was with her brother and Martha at
Bethania. (John xi.
1.) Moreover, these two women seem distinctly characterized, the one being
called Magdalen, and being ranked among the women that followed Jesus from
Galilee, the other being everywhere called the sister of Lazarus; and though
she might have possessed an estate at Magdalum in Galilee, and have come
originally from that country, this constant distinction of epithets naturally
leads us to imagine them different persons; but St. Irenæus, Origen, St.
Chrysostom, &c. no where distinguish the penitent and Magdalen: and St.
Luke having mentioned the conversion of the sinful woman (at Naim) in the next
chapter, subjoins that certain women who had been delivered by him from evil
spirits and infirmities, followed him; and among these he names Mary Magdalen,
out of whom he had cast seven devils; whence it may seem reasonable to conclude
that the penitent and Magdalen are the same person.
This
disputation, however, seems one of those debatable questions which are without
end, nothing appearing demonstrative from the sacred text, or from the
authority of the ancients. In the Roman Breviary the Penitent is honoured on
this day under the name of Mary Magdalen, and for our edification the history
of all these examples of virtue is placed in one point of view, as if they
belonged to one person, conformably to the sentiment of St. Gregory and others;
but the offices are distinct in the Breviaries of Paris, Orleans, Vienne,
Cluni, and some others.
Note
4. “Quâ spe? quâ fiduciâ? quâ confidentiâ? Quâ spe? illâ quâ Pater
est. Ego perdidi quod erat filii: ille quod Patris est non amisit. Apud
patrem non intercedit extraneus: intus est in Patris pectore qui intervenit et
exorat, affectus. Urgentur Patris viscera iterum genitura per veniam,”
&c. St. Peter Chrysolog. Serm. 2.
Note
5. The ancient Jews did not sit down on carpets spread on the floor to
eat, as the Arabs, Turks, and other inhabitants of the countries about
Palestine do at this day. Their tables were raised above the ground.
(Exod. xxv.
24; Jud. 1. 7; Matt. xv.
27; Luke xvi.
21.) Neither Hebrews, Greeks, nor Romans used napkins or table-cloths.
Their ancient custom was to sit at table, as we do now. (Prov. xxiii.
1.) But after Solomon’s time the Jews leaned or lay down on couches round
the table. Amos, (iv.
7,) Toby, (xi. 3,) and Ezekiel (xxiii.
41,) speak of eating on beds or couches; but this custom was not general.
It was become very frequent in our Saviour’s time, who ate in this manner not
only on the present occasion, but also when Magdalen anointed his feet,
(Matt. xxvi.
7,) and at his last supper, (John xiii.
23;) so that it seems to have then been the ordinary custom of that
country. The Jews seem to have learned it from the Persians, (Esth. i.
6; vii.
8.) They took two meals a day from the times of the primitive patriarchs;
but never ate before noon, (Eccles. x.
16; Isa. v.
11; Acts ii.
15.) And their dinner was usually rather a small refreshment than a meal;
on fast-days the Jews never ate or drank till evening. See Calmet,
Dissert. sur le Manger des Hebreux. Fleury, Mœurs des Israelites, et Mœurs des
Chrétiens. Also Alnay, sur la Vie Privée des Romains.
Note
6. St. Aug. Serm. 99, c. 6, ed. Ben. olim 23, ex. 50.
Note
7. Ferrarius, Daniel, Sanson, Calmet, and Monsieur Robert agree in
placing the castle of Magdalum near the Lake of Genesareth, called the sea of
Galilee.
Note
9. Some take Mary Magdalen to be the sister of Martha and Lazarus, of
whom mention is made in the life of St. Martha. When Jesus, six days before his
passion, supped in the house of Simon surnamed the Leper, whilst Martha waited
on him, and Lazarus sat at table, Mary anointed his feet and head with precious
ointment which she had brought in an alabaster box. The Greeks and Romans
practised the same custom of using sweet scented ointments at banquets. Judas
Iscariot murmured at this action out of covetousness, pretending the price of
the ointment had better been given to the poor; but Jesus commended Mary’s
devotion, said that her action would be a subject of admiration and edification
wherever his gospel should be preached, and declared that she had by it
advanced the ceremony of embalming his body for his burial. Though Christ has
substituted the poor in his stead, to be succoured by us in them; yet he is
well pleased when charity consecrates some part of our riches to his external
worship, to whom we owe all that we possess. But nothing can be more odious
than for ministers of the altar, with Judas, to cover avarice under a cloak of
zeal. See John xii.
1, 2, 3; Matt. xxvi.
6; Mark xiv.
3.
Note
10. Mark xvi.
2; Luke xxiv.
1; John xx.
1.
Note
11. St. Leo, Serm. 2, de Ascens.
Note
12. John xx;
Calmet’s Vie de J. C. ch. 57.
Note
13. Matt. xxviii. 9;
Luke xxiv.
10.
Note
14. Certain Greeks, writers who lived in the seventh or later ages,
tell us, that after the ascension of our Lord, St. Mary Magdalen accompanied
the Blessed Virgin and St. John to Ephesus, and died and was buried in that
city. This is affirmed by Modestus, patriarch of Jerusalem in 920 (Hom. in
Marias Unguenta ferentes), and by St. Gregory of Tours. St. Willibald, in the
account of his pilgrimage to Jerusalem, says, that her tomb was shown him at
Ephesus. Simeon Logotheta mentions that the Emperor Leo the Wise caused her
relics to be translated from Ephesus to Constantinople, and laid in the church
of St. Lazarus, about the year 890. But these modern Greeks might perhaps
confound Mary the sister of the Blessed Virgin, or the sister of Lazarus, or
some other Mary among those who are mentioned in the gospel with Mary Magdalen.
The relics shown in the monastery at Vezelay in Burgundy, ten leagues from
Auxerre, in the diocess of Autun, may be a portion of the body of St. Mary
Magdalen, or of some other Mary mentioned in the gospel. This famous
ancient monastery of Vezelay was secularized in 1537; and the church, which is
longer than that of our Lady at Paris, is now served only by ten canons.
Note
15. See Nat. Alex. sæc. 1; and Solier the Bollandist, Julij, t. 5, who
confirms the tradition of the inhabitants of Provence, (p. 213, § 14,) and
rejects that of Vezelay in Burgundy, whither some pretend that her body was
translated out of Provence. Ib. § 11, 12, 13, p. 207.
Note
16. These are the fruit of his pious meditations in the chapel of the
Magdalen, the favourite retired place of his devotions, in which an excellent
marble statue of this great man on his knees, is erected in the church of his
Carmelite nuns at Paris. See his Works, pp. 369 to 405.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume VII: July. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/7/221.html
Pedro de Mena, Magdalena penitente (Marie
Madeleine pénitente), 1664,
Se
conserva en el Museo de Escultura de Valladolid, en depósito del Museo del
Prado de Madrid.
Weninger’s
Lives of the Saints – Saint Mary Magdalen
Article
Mary Magdalen, so highly
praised in the Gospel on account of her heroic conversion and fervent love of
our Saviour, was born at Bethany, not far from Jerusalem. Her parents, as many
authors say, were nobles. She had one brother named Lazarus, and a sister
called Martha. When the fortune which her parents had left was divided, the
Castle, or as others say, the borough of Magdalum, came into her possession
from which she also derived her name. Saint Luke writes that before her
conversion, she had been a sinner in the city, by which some authors understand
that she had been addicted to the horrible vice of impurity; while others say
that she had given scandal to the whole city by her splendid garments,
frivolous manners, and her unrestrained associations with those of the opposite
sex. The same evangelist also says that our Lord Jesus Christ delivered her
from seven devils, which words many understand literally, believing that on
account of her iniquities, she was possessed by several evil spirits, and like
many others, was delivered from them by our Saviour.
The generality of the
holy Fathers, however, believe that Martha had persuaded her sister to be
present at the instructions of Christ, and although Magdalen at first followed
this advice, only out of curiosity or to please her sister, it nevertheless
proved to be the first step to her conversion. It is beyond all doubt that,
moved by divine grace, she saw her guilt and resolved to do penance without
delay; for, on hearing that Christ was eating with Simon, a Pharisee, she
immediately repaired thither. She was unwilling to wait for an opportunity to
speak with the Saviour alone, and to ask pardon for her sins without others
being near. She could not wait so long. The unhappy state into which her soul
was plunged, since she had come to the knowledge of her sin, made her
impatient. Although foreseeing that her public confession would draw upon her
the derision of the Pharisees and others, she heeded not; publicly she had sinned
and publicly she would do penance. Hence, regardless of all human opinion, she
hastened into the room where Christ was at table, and bitterly weeping, she
cast herself at His feet, bathing them with a flood of repentant tears. Having
wiped them with her hair, she kissed them reverentially and then opening a vase
of alabaster, which she had brought, she anointed them with perfumes. It is not
recorded whether, during or before the anointment, she spoke a single word, but
her penitent heart was seen in her humble attitude at the Saviour’s feet, and
the abundance of her tears spoke more eloquently than words could have done. It
spoke of her repentance, it humbly asked pardon for her sins. Christ well
comprehended this language; for, turning His eyes upon her, He said these
comforting words: “Thy sins are forgiven thee;” and afterwards: “Thy faith has
made thee safe; go in peace!” Before saying this, He reproved Simon, the
Pharisee, and praised Magdalen, because when Simon saw that Christ allowed
Magdalen to bathe His feet with her tears and to kiss them, he said to himself:
“This man, if He were a prophet, would surely know who and what manner of woman
it is that touches Him; for she is a sinner.” Christ knowing the Pharisee’s
thoughts, said to him: “Simon, I have something to say to thee. A certain
creditor had two debtors. One of them owed him five hundred pence, the other
fifty. As they, however, could not pay him, he forgave them both; which,
therefore, of the two, loves he most?” “I suppose,” replied Simon, “he to whom
he forgave most.” “Thou has judged rightly,” said Christ; and turning to the
woman, He said to Simon: “Dost you see this woman? I entered into thy house;
you gavest me no water for my feet; but she bathed my feet with tears and wiped
them with her hair. Thou gavest me no kiss; but she has not ceased to kiss my
feet. Therefore I say to thee: Many sins are forgiven her, because she has
loved much.” Oh! what great consolation must have filled Magdalen’s heart, when
Christ’s own words assured her that her sins were forgiven! She certainly went
immediately to announce to her brother and sister the inexpressibly-great mercy
which the Saviour had bestowed upon her.
From this moment her
heart was wholly changed, and entirely consecrated to Christ. She followed Him
everywhere and listened with undivided attention to His instructions. One day
Christ lodged at the house of her sister Martha, who was greatly concerned to
serve Him well, while Magdalen, sitting at the Lord’s feet, listened eagerly to
His words. Her sister complaining of her, said to our Saviour: “Lord, dost Thou
not care that my sister has left me alone to serve? Speak to her that she help
me.” The Lord, however, praised Magdalen’s zeal, saying: “Martha, Martha, you
art careful, and art troubled about many things. But one thing is necessary.
Mary has chosen the best part, which shall not be taken away from her.” These
words of the Saviour proved how much pleased He was with Magdalen’s eagerness
to listen to His holy teaching. He also showed how great His love was to her,
when, yielding to her prayers and to Martha’s, He raised Lazarus to life. This
wonderful event is to be found in the holy Gospel of Saint John, Chapter 11,
and will be more circumstantially described in the life of Saint Lazarus. Here
I will relate only the event which occurred six days before the last Easter
which our Lord celebrated on earth. Christ came to Bethany, to the house of
Simon, the leper, where they had prepared supper for Him. Lazarus, who had
shortly before been raised to life, was, with others, sitting at the table.
Martha served, and Magdalen brought a costly sweet-scented ointment, and
anointed first the head and then the feet of Christ. When judas murmured
against it, saying that they could have sold so costly an ointment and given
the money to the poor, Christ again defended Magdalen against the deceitful
murmurs of the traitor and of some others, and said: “Why do you trouble this
woman? for she has wrought a good work upon me. The poor you have always with
you, but me you have not always. Amen I say to you, wheresoever this Gospel
shall be preached in the whole world, that also which she has done, shall be
told for a memory of her.” Soon after this, when the passion and death of our
dear Lord took place, the Gospel tells us that Magdalen, with the divine Mother
and other pious women, was present upon Calvary at the Crucifixion of the
Saviour. Words are too poor to describe the feelings of grief and tenderness
with which she kissed and worshipped the holy body when it was taken from the
Cross. Although after the burial, she went to Jerusalem with the other women,
she returned to the sepulchre of Christ, with some other women, on the day
after the Sabbath. It was their intention again to anoint the holy body of the Saviour
with fragrant essences. On the way, they thought of the impediment which the
great stone would be which closed the Sepulchre of the Redeemer. They most
probably knew nothing of the guard which Pilate had set thereat the request of
the High-Priest. “Who will remove the stone from the entrance of the
Sepulchre?” said they to each other on the way. God had removed this
obstruction; for, when they arrived at the Sepulchre, they saw that the stone
was rolled away and the Sepulchre was open. They went together into it, but
found that the body had disappeared. An angel informed them that He, whom they
looked for, had risen, and commanded them to announce it to His disciples. Soon
after, Magdalen was blessed with the appearance of the Lord in the form of a gardener,
which is more circumstantially related in the Gospel. There is no doubt that
she several times had the grace to see her Divine Master during the forty days
He was upon earth. She was also present when He gloriously ascended to’ heaven;
after which He, on Pentecost day, sent the Holy Ghost to His disciples,
apostles, and other faithful followers. As long as Magdalen remained at
Jerusalem, she was with the Divine Mother and other pious women.
A considerable time after
these events, the Christians were cruelly persecuted, and the Jews were
determined to suffer Lazarus, the brother of Saint Magdalen, no longer in
Jerusalem, as he was a living testimony to the divinity of Christ. Hence they
placed him, his two sisters, Magdalen and Martha, a servant of theirs, named
Marcella, and Maximin, one of the 72 disciples of Christ, in a boat, without
rudder, sail, or boatman, took them far from the land into the high sea, and
left them, being quite certain that the waves would soon swallow the boat and
all its occupants. But God led them safely to France, and they landed at
Marseilles amid a crowd of heathens who had come to the shore. This miraculous
voyage prepared the hearts of the heathen inhabitants to receive the true
Faith. Lazarus, who had been consecrated bishop by the apostles, made his
episcopal See in the same city where they had landed. Maximin, as priest, chose
the city of Aix as his residence. Martha slowly gathered a great many women
around her, and having instructed them in the Christian faith, led a retired,
pious, almost a religious life with them, while Magdalen converted a great many
by her teachings and her holy life. In the course of time, however, she retired
into a desert, far from any habitations of men, and made her abode in the dark
cavern of a mountain. There she dwelt during 30 years, leading a most severe
life, occupied in praying, contemplating the divine mysteries, and the bitter
Passion and death of our Saviour. She repented daily, with floods of tears, of
the iniquities of her former days, although she had heard from the lips of
Christ that they were forgiven. In one word, her life was much more that of an
angel than that of a human being. Hence we may well believe, what many relate
of her, that she was frequently visited by angels, who provided her with food
and even raised her into heaven to hear the seraphic choir sing the praises of
the Most High. Before her death, she was carried by two spirits of light into a
little church two miles from her dwelling, where, having received from the
hands of Saint Maximin the food of the angels, she soon after gave her soul
into the keeping of Him whom she had so fervently loved while upon earth.
The cavern in the
mountain where the great penitent so long dwelt, as well as the little church
which contains her relics, arc renowned for the many miracles wrought there.
The most illustrious, however, was the Saint herself, who from so great a
sinner became so great a penitent and so fervent a lover of Christ. The ‘ holy
fathers can hardly find words of praise enough, not only for her heroic
conversion, but also for her generous, faithful, and fervent love towards her
Saviour. And who can sufficiently admire the austere penance, lasting for 30
years, which she underwent in the cavern, although she knew that her sins were
entirely forgiven?
Practical Considerations
1. Saint Magdalen is an
example of a great sinner, a great and true penitent, and at the same time a
great Saint. Consider her life well. She was a great sinner; hence the holy
Evangelist calls her “a sinner of the city;” but she nevertheless obtained
pardon for her sins and gained salvation. Learn from this that you need not
despair, although your iniquities may be great and manifold. You can obtain
pardon and gain salvation just as well as Magdalen, if you do true penance as
she did. The beginning and the road that led Magdalen to repentance was
listening to the word of God. Had she neglected this, who can tell if ever she
would have come to the knowledge of her sin, and to repentance? May this teach
you how necessary sermons are for sinners. Many remain and die in their
iniquities because they neglect attending them. Magdalen displayed unusual
greatness of heart, when, conquering herself, she entered the house of a
stranger, and in the presence of all those at table with Christ, Cast herself
at His feet and repentantly acknowledged herself a sinner. Let it be a lesson
to you that a sinner must conquer himself, if he will do true penance and
obtain pardon for his evil doings. It needs only one firm resolution to
overcome himself, should it be a hard task to confess his iniquities. If he was
not ashamed to do evil, why should he be ashamed to confess it? It is not
required of him to confess his sins publicly before all men, but only to the
priest, who, he knows, l dares never reveal a word of what is told to him. If
he still thinks it impossible to confess his sins, let him remember that it is
incomparably easier than to bear the sufferings of hell. Magdalen begged of
Christ nothing but the forgiveness of her sins, while others going to Him asked
of Him health for themselves or others. “She alone,” says Saint Chrysostom,
“begged for the health of her soul, for deliverance from sin, and was
immediately heard.” This should be an example to you, that. you should ask
nothing of God more frequently, than to for- give your sins, and lead you to
everlasting life. This prayer will reach the throne of God much sooner, and be
answered by Him much more certainly, than if you request of Him temporal goods,
which are often more injurious than wholesome.
2. As soon as Magdalen
recognized the gulf into which her sins were precipitating her, she did
penance, which she continued until the end of her life, although she was
certain that she had obtained pardon. She endeavored to atone for her past
offences by following Christ even to His cross, by nourishing a fervent love
for Him, by faithfully attending His instructions, by displaying unwearied zeal
in converting others. God enlightens you in regard to the misfortune and danger
in which you are. You also recognize the necessity to do penance. Oh! do not
neglect to tear yourself away from all evil, and do not put off your penance
from day to day until death overtakes you. Neither be content with only
confessing your sins, but repent of them daily, and practice works of penance
as long as your life lasts. Try to expiate, in a measure, the evil deeds of
your past life, by great fervor in the service of the Almighty, and by other
works of love and charity. Endeavor also to lead others to the feet of your
Lord. By following the penitential life of Saint Magdalen you may rest assured
that you will follow her into eternal bliss. Further, do you not think that
Magdalen has oftentimes given humble thanks to God for not having let her die
in her sin, but having given her time to do penance? I believe this most
certainly; and you have every reason to do the same, since, how long would you
be in hell, if you had died in your sin? To whom do you owe thanks for not
having died? Oh! to no one else than the infinitely merciful God, to the same
God whom you have so often offended! How do you thank your Saviour for so
priceless a grace? “Whom have I to thank,” asks Saint Augustine, “that the
earth has not engulfed me? that heaven has not annihilated me with a
thunderbolt? that fire has not burned me to ashes? or that water has not
drowned me? Whom have I to thank for it but Thee alone, O Lover of my soul!
whose mercy is above all His works.” But let me ask you, does God, so
inexpressibly kind to you, deserve that you should renew your offences? Oh!
what a question! Truly you must be the most ungrateful of all human beings, if
you again offend the Almighty, after He has shown such mercy to you. Magdalen
acted not thus: but, on the contrary, loved her Saviour with a constant
affection; as otherwise, her penance would not have been true. And thus will
your penance not be true, not sufficient to save your soul, if you again offend
God. “It is a useless penance,” says Saint Augustine, “if we again tarnish it
with new sin. Repentance is idle, if we commit the sin again. To ask pardon for
sin committed, and then to sin again, is folly.”
MLA
Citation
Father Francis Xavier
Weninger, DD, SJ. “Saint Mary Magdalen”. Lives of
the Saints, 1876. CatholicSaints.Info.
21 March 2018. Web. 15 May 2025.
<https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-mary-magdalen/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-mary-magdalen/
Paolo Veronese. Marie de Magdala, la femme que
Jésus a délivrée de sept démons, vers 1548, 117,5 X 163,5, Londres, National Gallery Doria Pamphilj Gallery
Santa Maria Maddalena (di
Magdala) Apostola degli Apostoli
Magdala, sec. I
La Chiesa latina era
solita accomunare nella liturgia le tre distinte donne di cui parla il Vangelo
e che la liturgia greca commemora separatamente: Maria di Betania, sorella di
Lazzaro e di Marta, la peccatrice «cui molto è stato perdonato perché molto ha
amato», e Maria Maddalena o di Magdala, l'ossessa miracolata da Gesù, che ella
seguì e assistette con le altre donne fino alla crocifissione ed ebbe il
privilegio di vedere risorto. L'identificazione delle tre donne è stata
facilitata dal nome Maria comune almeno a due e dalla sentenza di San Gregorio
Magno che vide indicata in tutti i passi evangelici una sola e medesima donna.
I redattori del nuovo calendario, riconfermando la memoria di una sola Maria
Maddalena senz'altra indicazione, come l'aggettivo "penitente", hanno
inteso celebrare la santa donna cui Gesù apparve dopo la Risurrezione. È questa
la Maddalena che la Chiesa oggi commemora e che, secondo un'antica tradizione
greca, sarebbe andata a vivere a Efeso, dove sarebbe morta. In questa città
avevano preso dimora anche Giovanni, l'apostolo prediletto, e Maria, Madre di
Gesù. Papa Francesco ha elevato al grado di Festa la sua memoria.
Patronato: Prostitute
pentite, Penitenti, Parrucchieri
Etimologia: Maria =
amata da Dio, dall'egiziano; signora, dall'ebraico
Emblema: Ampolla
d'unguento
Martirologio
Romano: Memoria di santa Maria Maddalena, che, liberata dal Signore da
sette demòni, divenne sua discepola, seguendolo fino al monte Calvario, e la
mattina di Pasqua meritò di vedere per prima il Salvatore risorto dai morti e
portare agli altri discepoli l’annuncio della risurrezione.
“Apostola degli apostoli”,
si deve a Tommaso d’Aquino il titolo riconosciuto a Maria Maddalena, il cui
nome deriva da Magdala, il villaggio di pescatori, di cui era originaria, sulla
sponda occidentale del lago Tiberiade. Di lei racconta l’evangelista Luca, nel
capitolo 8: Gesù andava per città e villaggi annunciando la buona notizia del
regno di Dio e c’erano con lui i Dodici e alcune donne che erano state guarite
da spiriti cattivi e da infermità e li servivano con i loro beni. Fra loro vi
era “Maria, chiamata Maddalena, dalla quale erano usciti sette demoni”.
Gli equivoci sulla sua identità: non era una prostituta
Come insegna l’esegesi
biblica, l’espressione ‘sette demoni’ poteva indicare un gravissimo male fisico
o morale, che aveva colpito la donna e da cui Gesù l’aveva liberata. Ma la
tradizione, perdurante sino a oggi, ha fatto di Maria Maddalena una prostituta
e questo solo perché nel precedente capitolo 7 del Vangelo di Luca, si narra la
storia della conversione di un’anonima “peccatrice nota in quella città”, che
aveva cosparso di olio profumato i piedi di Gesù, ospite in casa di un notabile
fariseo, li aveva bagnati con le sue lacrime e li aveva asciugati coi suoi
capelli”. Così, senza nessun reale collegamento testuale, Maria di Magdala è
stata identificata con quella prostituta senza nome. Ma c’è un ulteriore
equivoco, spiega il cardinale Ravasi, l’unzione con l’olio profumato è un gesto
che è stato compiuto anche da Maria, la sorella di Marta e Lazzaro, in una
diversa occasione, di cui riferisce l’evangelista Giovanni. E così, Maria di
Magdala da alcune tradizioni popolari verrà identificata proprio con questa
Maria di Betania, dopo essere stata confusa con la prostituta di Galilea.
Sotto la croce
Maria Maddalena compare
ancora nei Vangeli nel momento più terribile e drammatico della vita di Gesù,
quando lo accompagna al Calvario e insieme ad altre donne rimane ad osservarlo
da lontano. Ed è presente ancora quando Giuseppe d’Arimatea depone il corpo di
Gesù nel sepolcro, che viene chiuso con una pietra. Ed è lei che dopo il
sabato, al mattino del primo giorno della settimana torna al sepolcro e scopre
che la pietra è stata tolta e corre ad avvisare Pietro e Giovanni, i quali, a
loro volta, correranno al sepolcro scoprendo l’assenza del corpo del Signore.
L’incontro con il Risorto
Mentre i due discepoli
fanno ritorno a casa, Maria Maddalena rimane, in lacrime. Qui ha inizio un
percorso che dall’incredulità si apre progressivamente alla fede. Chinandosi
verso il sepolcro scorge due angeli e dice loro di non sapere dove sia stato
posto il corpo del Signore. Poi, volgendosi indietro, vede Gesù ma non lo
riconosce, pensa sia il custode del giardino e quando Lui le chiede il motivo
di quelle lacrime e chi stia cercando, lei risponde: “Signore, se l’hai portato
via tu, dimmi dove lo hai posto e io andrò a prenderlo”. Gesù allora la chiama
per nome: “Maria!” E lei voltandosi risponde: “Rabbunì!”, che in ebraico
significa: “Maestro!”. Gesù le consegna quindi una missione: “Non mi trattenere,
perché non sono ancora salito al Padre; ma va’ dai miei fratelli e di loro: Io
salgo al Padre mio e Padre vostro, Dio mio e Dio vostro”. Maria di Magdala andò
quindi ad annunziare ai discepoli: “Ho visto il Signore! e anche ciò che le
aveva detto” (cf. Gv 20).
E’ lei che proclama Gesù come Colui che ha vinto la morte
Maria Maddalena è la
prima fra le donne al seguito di Gesù a proclamarlo come Colui che ha vinto la
morte, la prima apostola ad annunciare il gioioso messaggio centrale della
Pasqua. Quando il Figlio di Dio entra nella storia, questa donna è fra coloro
che maggiormente lo amarono, dimostrandolo. Quando giunse il tempo del
Calvario, Maria Maddalena era insieme a Maria Santissima e a San Giovanni,
sotto la Croce. Non fuggì per paura come fecero i discepoli, non lo rinnegò per
paura come fece il primo Papa, ma rimase presente ogni ora, dal momento della
sua conversione, fino al Santo Sepolcro.
La Festa di Maria Maddalena
Per volontà di Papa
Francesco, la memoria obbligatoria di Maria Maddalena, è stata elevata al grado
di Festa, il 22 luglio 2016, per significare la rilevanza di questa fedele
discepola di Cristo.
Fonte: Vatican News
Il 3 giugno 2016 la
Congregazione per il Culto Divino ha pubblicato un decreto con il quale, «per
espresso desiderio di papa Francesco», la celebrazione di santa Maria
Maddalena, che era memoria obbligatoria, viene elevata al grado di festa. Il
Papa ha preso questa decisione «per significare la rilevanza di questa donna
che mostrò un grande amore a Cristo e fu da Cristo tanto amata», ha spiegato il
segretario del Dicastero, l’arcivescovo Arthur Roche. Ma chi era Maria
Maddalena, che Tommaso d’Aquino definì «apostola degli apostoli»?
Magdala
Nei Vangeli si legge che
era originaria di Magdala, villaggio di pescatori sulla sponda occidentale del
lago di Tiberiade, centro commerciale ittico denominato in greco Tarichea
(Pesce salato). Qui, negli anni Settanta del Novecento è stata condotta
un’estesa campagna di scavi dai francescani dello Studium Biblicum Franciscanum
di Gerusalemme: è venuta alla luce una vasta porzione del tessuto urbano
comprendente, fra gli altri, una grande piazza a quadriportico, una villa
mosaicata e un completo complesso termale. Con successivi scavi i francescani
hanno riportato alla luce anche importanti resti di strutture portuali. In
un’area adiacente, di proprietà dei Legionari di Cristo, una campagna di scavi
avviata nel 2009 ha invece permesso di rinvenire la sinagoga cittadina, una
delle più antiche scoperte in Israele: per la sua posizione, sulla strada che
collega Nazaret e Cafarnao, si ritiene che probabilmente sia stata frequentata
da Gesù.
Gli equivoci sull’identità
Maria Maddalena fa la sua
comparsa nel capitolo 8 del Vangelo di Luca: Gesù andava per città e villaggi
annunciando la buona notizia del regno di Dio e c’erano con lui i Dodici e
alcune donne che erano state guarite da spiriti cattivi e da infermità e li
servivano con i loro beni. Fra loro vi era «Maria, chiamata Maddalena, dalla
quale erano usciti sette demoni». Come ha scritto il cardinale Gianfranco
Ravasi, «di per sé, l’espressione [sette demoni] poteva indicare un gravissimo
(sette è il numero della pienezza) male fisico o morale che aveva colpito la
donna e da cui Gesù l’aveva liberata. Ma la tradizione, perdurante sino a oggi,
ha fatto di Maria una prostituta e questo solo perché nella pagina evangelica
precedente – il capitolo 7 di Luca – si narra la storia della conversione di
un’anonima “peccatrice nota in quella città”, che aveva cosparso di olio
profumato i piedi di Gesù, ospite in casa di un notabile fariseo, li aveva
bagnati con le sue lacrime e li aveva asciugati coi suoi capelli». Così, senza
nessun reale collegamento testuale, Maria di Magdala è stata identificata con
quella prostituta senza nome.
Ma c’è un ulteriore equivoco: infatti, prosegue Ravasi, l’unzione con l’olio
profumato è un gesto che è stato compiuto anche da Maria, la sorella di Marta e
Lazzaro, in una diversa occasione (Gv 12,1-8). E così, Maria di Magdala «da
alcune tradizioni popolari verrà identificata proprio con questa Maria di
Betania, dopo essere stata confusa con la prostituta di Galilea».
La liberazione dal male
Afflitta da un gravissimo
male, di cui si ignora la natura, Maria Maddalena appartiene dunque a quel
popolo di uomini, donne e bambini in molti modi feriti che Gesù sottrae alla
disperazione restituendoli alla vita e ai loro affetti più cari. Gesù, nel nome
di Dio, compie solo gesti di liberazione dal male e di riscatto della speranza
perduta. Il desiderio umano di una vita buona e felice è giusto e appartiene
all’intenzione di Dio, che è Dio della cura, mai complice del male, anche se
l’uomo (fuori e dentro la religione) ha sempre la tentazione di immaginarlo
come un prevaricatore dalle intenzioni indecifrabili.
Sotto la croce
Maria Maddalena compare ancora nei Vangeli nel momento più terribile e drammatico della vita di Gesù. Nel suo attaccamento fedele e tenace al Maestro Lo accompagna sino al Calvario e rimane, insieme ad altre donne, ad osservarlo da lontano. È poi presente quando Giuseppe d’Arimatea depone il corpo di Gesù nel sepolcro, che viene chiuso con una pietra. Dopo il sabato, al mattino del primo giorno della settimana – si legge al capitolo 20 del Vangelo di Giovanni – torna al sepolcro: scopre che la pietra è stata tolta e corre ad avvisare Pietro e Giovanni, i quali, a loro volta, correranno al sepolcro scoprendo l’assenza del corpo del Signore.
L’incontro con il Risorto
Mentre i due discepoli
fanno ritorno a casa, lei rimane, in lacrime. E ha inizio un percorso che
dall’incredulità si apre progressivamente alla fede. Chinandosi verso il
sepolcro scorge due angeli e dice loro di non sapere dove sia stato posto il
corpo del Signore. Poi, volgendosi indietro, vede Gesù ma non lo riconosce,
pensa sia il custode del giardino e quando Lui le chiede il motivo di quelle
lacrime e chi stia cercando, lei risponde: «“Signore, se l’hai portato via tu,
dimmi dove lo hai posto e io andrò a prenderlo”. Gesù le disse: “Maria!”» (Gv
20,15-16).
Il cardinale Carlo Maria
Martini al riguardo commentava: «Avremmo potuto immaginare altri modi di
presentarsi. Gesù sceglie il modo più personale e il più immediato:
l’appellazione per nome. Di per sé non dice niente perché “Maria” può
pronunciarlo chiunque e non spiega la risurrezione e nemmeno il fatto che è il
Signore a chiamarla. Tutti però comprendiamo che quell’appellazione, in quel
momento, in quella situazione, con quella voce, con quel tono, è il modo più
personale di rivelazione e che non riguarda solo Gesù, ma Gesù nel suo rapporto
con lei. Egli si rivela come il suo Signore, colui che lei cerca».
Il dialogo al sepolcro
prosegue: Maria Maddalena, «si voltò e gli disse in ebraico: “Rabbunì!”, che
significa: “Maestro!”. Gesù le disse: “Non mi trattenere, perché non sono
ancora salito al Padre; ma va’ dai miei fratelli e di’ loro: Io salgo al Padre
mio e Padre vostro, Dio mio e Dio vostro”. Maria di Magdala andò ad annunziare
ai discepoli: “Ho visto il Signore!” e anche ciò che le aveva detto» (Gv 20,
16-18).
La maternità della Maddalena
«La Maddalena è la prima
fra le donne al seguito di Gesù a proclamarlo come Colui che ha vinto la morte,
la prima apostola ad annunciare il gioioso messaggio centrale della Pasqua»,
osserva la teologa Cristiana Dobner, carmelitana scalza. «Ella esprime la maternità
nella fede e della fede ossia quella attitudine a generare vita vera, una vita
da figli di Dio, nella quale il travaglio esistenziale comune ad ogni uomo
trova il suo destino nella risurrezione e nell’eternità promesse e inaugurate
dal Figlio, «primogenito» di molti fratelli (Rom 8,29). Con Maria Maddalena si
apre quella lunga schiera, ancor oggi poco conosciuta, di madri che, lungo i
secoli, si sono consegnate alla generazione di figli di Dio e si possono
affiancare ai padri della Chiesa: insieme alla Patristica esiste anche,
nascosta ma presente, una Matristica.
La decisione di Francesco
è un dono bello, espressione di una rivoluzione antropologica che tocca la
donna e investe l’intera realtà ecclesiale. L’istituzione di questa festa,
infatti, non va letta come una rivincita muliebre: si cadrebbe stolidamente
nella mentalità delle quote rosa. Il significato è ben altro: comprendere che
uomo e donna insieme e solo insieme, in una dualità incarnata, possono
diventare annunciatori luminosi del Risorto».
Nella storia dell’arte: la mirofora
Maria Maddalena, nel
corso dei secoli, è stata raffigurata principalmente in quattro modi:
«Anzitutto – afferma monsignor Timothy Verdon, docente di storia dell’arte alla
Stanford University e direttore del Museo dell’Opera del Duomo di Firenze – è
spesso ritratta come una delle mirofore, le pie donne che la mattina di Pasqua
si recarono al sepolcro portando gli unguenti per il corpo del Signore. Fra
loro la Maddalena è riconoscibile per il fatto che, a partire dalla fine del
Medioevo, viene raffigurata con lunghi capelli sciolti, spesso biondi: questo
fa capire che gli artisti, secondo una tradizione affermatasi in Occidente (e
non condivisa nell’Oriente cristiano), la identificavano con la donna
peccatrice che aveva asciugato i piedi di Gesù con i propri capelli. I capelli
lunghi sono quindi un’allusione a questo intimo contatto e alla condizione di
prostituta: le donne per bene non andavano in giro con i capelli
sciolti».
La penitente
Nell’arte del tardo
Medioevo Maria Maddalena compare anche come penitente perché – spiega Verdon –
secondo una leggenda ella era una grande peccatrice che, dopo la conversione e
l’incontro con il Risorto, era andata a vivere come romitessa nel sud della
Francia, vicino a Marsiglia, dove annunciava il vangelo: «Il culto della
Maddalena penitente ha affascinato molti artisti, che l’hanno considerata il
corrispettivo femminile di Giovanni Battista. In genere viene raffigurata con
abiti simili a quelli del Battista oppure è coperta solo dai capelli. La
bellezza esteriore l’ha abbandonata, il volto è segnato dai digiuni e dalle
veglie notturne in preghiera, ma è illuminata dalla bellezza interiore perché
ha trovato pace e gioia nel Signore. La statua della Maddalena penitente di
Donatello, scolpita per il Battistero di Firenze, è un autentico
capolavoro».
L’addolorata
Sovente la Maddalena è
ritratta anche ai piedi della croce: una delle opere più significative, a
giudizio di Verdon, è un piccolo pannello di Masaccio (esposto a Napoli) nel
quale la Maddalena è ritratta di spalle, sotto la croce, le braccia protese a
Cristo, i lunghi capelli biondi che cadono quasi a ventaglio su un enorme
mantello rosso: «Un’immagine di forte drammaticità. Non di rado il dolore
composto della Vergine è stato contrapposto a quello della Maddalena, quasi
senza controllo. Si pensi ad esempio, alla Pietà di Tiziano, nella quale la
donna avanza come volesse chiamare il mondo intero a riconoscere l’ingiustizia
della morte di Gesù, che giace fra le braccia di Maria; oppure si pensi al
celebre gruppo scultoreo di Niccolò dell’Arca, nel quale fra le molte figure la
più teatrale è proprio quella della Maddalena che si precipita con la forza di
un uragano verso il Cristo morto».
Chiamata per nome
Vi sono inoltre molte
raffigurazioni dell’incontro con il Risorto: «Esemplari e magnifiche sono
quelle di Giotto, nella Cappella degli Scrovegni, e del Beato Angelico nel
convento di san Marco», conclude Verdon. «Maria Maddalena ha vissuto
un’esperienza di salvezza profonda per opera di Gesù: quando si sente chiamata
per nome in lei si accende il ricordo dell’intera storia vissuta con Lui: c’è
tutto questo nell’iconografia della scena che chiamiamo “Noli me tangere”».
Autore: Cristina
Uguccioni
Fonte: Vatican Insider
Le Caravage. Madeleine repentante, circa 1594, 106 x 97, Rome, Doria Pamphilj Gallery
“Noli me tangere”…
Maddalena (Gv 20,11-18)
La chiave di lettura di
questa pericope è l’amore.
Maddalena è tra coloro
che amano di più il Maestro: è presente al Calvario, perché non fugge per la
paura come fanno gli altri apostoli; è la prima a recarsi al sepolcro all’alba,
quando intorno ci sono ancora le tenebre, corre in fretta ad annunciare che il
sepolcro è vuoto…
Tutto è avvolto nel
dubbio, nella paura, nell’incertezza, nell’incapacità di comprendere … E’
sempre la donna ad esserci quando c’è il dolore, è così per sua
costituzione fisica, mentale, spirituale… è capace di affrontare e sopportare
il dolore, di guardarlo in viso.
La fede di
Maddalena è ancora agli albori, procede a tentoni.
E’ “il primo giorno”
della settimana, quello nel quale la Chiesa si riunirà per spezzare il pane e
fare memoria. La Bibbia parla di “primo giorno” nella creazione, quando Dio
crea la luce.
Maddalena sta cercando il
suo Signore, va (perché per trovare il Signore occorre cercarlo) ma non lo
trova nel sepolcro (che indica la fine di tutto!). Trova che il masso è stato
tolto, il corpo non è più al suo posto, vede la pietra ribaltata, è uno sguardo
con gli occhi del corpo, vede ma non comprende. Quel masso rappresenta il peso
del nostro peccato, la pietra tombale significa fine, morte definitiva.
Ma la pietra è stata
rimossa, qualcosa è cambiato, dov’è Lui?
La liturgia, in
riferimento a lei, richiama le parole del Cantico dei Cantici:” Cercherò colui
che amo con tutta l’anima… L’ho cercato, ma non l’ho trovato”…
Il sole sta nascendo, i
suoi occhi sono pieni di pianto, appannati dalle lacrime e da quella luce che
la acceca.
Maddalena cerca con
ostinazione, è ansiosa, inquieta, si accontenterebbe di sapere dove lo hanno
portato. Guarda verso il sepolcro ormai vuoto, che ora rappresenta il passato:”
Rivive nel passato la sua vita, la rilegge, fa un’anamnesi”…
Scorge qualcuno, forse il
custode del giardino…
Quando il Signore la
chiama per nome, si volge verso di Lui e tutto cambia. Lo riconosce e si
sente a sua volta riconosciuta nella pienezza.
“Conoscere” nella Bibbia
ha un significato di conoscenza piena, totale, anche fisica. Maddalena vorrebbe
toccarlo, ascoltarlo, adorarlo, restare con Lui… Ma il maestro le dice:” Non mi
trattenere”, c’è ancora qualcosa di molto importante da compiere: deve salire
al Padre!
Intanto però, Gesù le
dimostra la sua predilezione, la premia per il suo amore ostinato, la ama così
tanto da renderla apostola degli apostoli. La invia a portare l’annuncio:
proprio lei, una donna! E Maddalena corre ad aprire sentieri di speranza.
Ella rappresenta
l’Umanità intera alla ricerca del Salvatore, c’è in lei tutta la ricerca umana
di una società afflitta e smarrita. Lo vede, non lo riconosce, ma tutto cambia
quando la chiama per nome. L’incontro col Signore è assolutamente intimo e
personale. E’ così per ciascuno di noi, ma occorre cercarlo con ostinazione e
Lui si farà trovare e conoscere. In lei tutti noi siamo rappresentati.
Maddalena porterà
l’annuncio.
Pietro e Giovanni
correranno insieme al sepolcro. Giovanni ( il più giovane, il prediletto, che
vede con gli occhi del cuore) arriverà per primo, ma si fermerà alla soglia del
Mistero, lascerà che entri Pietro (l’istituzione) a constatare con più
prudenza, attenzione, riflessione. Poi entrerà Giovanni. Ora entrambi
vedono con gli occhi della fede, entrambi, insieme, cercano di capire.
La Chiesa è ai primi
albori, la fede non è un fatto privato (di Maddalena, di Pietro, di Giovanni…)
c’è un cammino comune da condividere.
Maddalena è detta nel
culto orientale “la mirofora” cioè colei che portò al sepolcro la mirra per
l’unzione. Umberto de Romans afferma:” Dopo la Vergine Maria, non si trova
donna alla quale sia data maggior gloria”.
San Gregorio Magno la
definisce :”Testis divinae Misericordiae”.
Maddalena è esempio e
modello di ogni donna nella Chiesa.
Chi è Maddalena
Sarebbe bello poter
chiedere a Maddalena:” Come cercavi tu il Signore?” “Come lo hai conosciuto?”
“Come lo hai proclamato?”
Per secoli si è fatta una
gran confusione tra Maria Maddalena, Maria di Betania, la prostituta…
identificando queste ultime col personaggio di Maddalena. In realtà sono
“diverse Marie”.
Maddalena è stata guarita
da sette demoni, non sappiamo quali fossero; forse nel numero sette si vuole
indicare tutta una serie di situazioni pericolose, gravi… quello che conta è
ciò che segue nella vita e nel cuore di questa donna. C’è una liberazione che
innesca una serie di sentimenti: amore, affetto, riconoscenza, tenerezza,
desiderio di seguire il maestro, di servirlo, di ascoltarlo, di stargli
vicino. Non dobbiamo però fraintendere queste affermazioni. Maddalena non vuole
legarlo a sé in modo possessivo e morboso, ella Lo ama con viscere
materne, come un figlio prediletto, un maestro, un Messia da annunciare. Del
resto nessuna donna dei Vangeli che incontra Gesù, è spinta da impulsi possessivi
e morbosi, perché tutte lo amano con un tratto tipicamente femminile. La donna
è per sua stessa natura fatta per il dono della vita, non può ripiegarsi su sé
stessa.
Nel Vangelo si dice che
la predicazione di Gesù attrae donne facoltose che lo seguono con i loro beni;
tra queste c’è Maddalena che è stata liberata da sette demoni.
Il card. Martini afferma
che il gruppo delle donne che seguiva Gesù (Lc. 8) si rivelava come depositario
della parte di Dio che è “traboccante” “esagerata” “capace di uscire da sé” perché
proprio così è l’amore femminile: è straripante, ti inonda, ti sommerge…
Il cardinale ci invita a
ripercorrere i Vangeli con Maddalena, per imparare da lei la dedizione, la
capacità di promuovere l’altro.
Maddalena negli apocrifi
In certi trattati gnostici
è Maddalena a guidare il dialogo e a porre domande a Gesù. Sarà da Lui lodata
come “Tu, beata pienezza!” Questa ammirazione del Maestro susciterà il biasimo
e la gelosia di Pietro per questa donna. Col tempo la misoginia prese sempre
più il sopravvento.
Nel Vangelo apocrifo di
Tommaso troviamo Pietro che attacca Maddalena. Gesù osserva:”La guiderò fino a
farne un maschio!” Affermazione che richiede una riflessione sulle convinzioni
del tempo: allora, infatti, si pensava che le donne fossero “uomini
imperfetti”, un gradino al di sotto degli uomini, occorreva dunque promuoverle
al grado superiore di maschi! Gesù afferma che, tramite il Suo insegnamento, la
renderà identica all’uomo.
Nel Vangelo apocrifo di
Filippo, scritto in lingua copta, tre persone camminavano sempre con Gesù:
Maria sua madre, la sorella di sua madre e Maddalena e annota: Maria si
chiamavano tanto sua madre, che la sorella di sua madre, che la compagna di
Lui. Gesù amava Maddalena e la baciava spesso! Ella aveva col Signore un rapporto
di intimità. Di bacio santo nelle assemblee parla anche san Paolo; il bacio è
dunque un simbolo del fatto che a Maddalena è stata rivelata la Verità. Pietro
la ritiene prediletta da Gesù non certo sul piano sessuale, ma su quello
spirituale (e ne è geloso!).
Possiamo chiederci con
Marinella Perroni:”A cosa si deve l’amnesia che ha portato al susseguirsi di
infinite leggende che, pur conservando il ricordo di Maria di Magdala lo hanno
alterato e reso insignificante?”
Qualche studioso afferma
che fu lei e non Pietro a fondare il Cristianesimo.
Il ruolo di Maddalena fu
sminuito dagli uomini del tempo che avevano posizioni autorevoli; Pietro e
Paolo prevalsero!
La fama di Maddalena
perdurò intatta nell’ambiente gnostico.
La figura di questa donna
del Vangelo è tra le figure più controverse ed enigmatiche, è portatrice delle
prime scintille di emancipazione ed eguaglianza tra i sessi.
Possiamo dire che
Maria di Magdala “racchiude in sé la sintesi della cristologia giovannea”.
Papa Giovanni Paolo II e
Papa Francesco hanno riproposto nella Chiesa cattolica la figura della
Maddalena che il Vangelo ci offre: discepola, testimone, partecipe e
collaboratrice nell’evangelizzazione con i 12, “apostola della nuova e più
grande speranza”.
Autore: Maria
Adelaide Petrillo
Domenico Tintoretto (1560–1635), Magdalena
penitente, circa 1598, Capitoline Museums, Piazza del Campidoglio, Capitoline Hill, Rome
Oggi, 22 luglio, è la
Festa liturgica di santa Maria Maddalena, la prima in assoluto. Nel Calendario
Romano generale era memoria obbligatoria, e per espressa e tenace volontà di
Papa Francesco è stata elevata appunto al rango di Festa con decreto della Congregazione
per il Culto Divino e la Disciplina dei Sacramenti in data 3 giugno.
È una festa
importantissima e la stragrande maggioranza delle persone non ricorda nemmeno
che Maria di Magdala (questo il significato dell’aggettivo-soprannome
“Maddalena”), che Gesù liberò dai demoni, sia santa, santa prima di molti altri
santi importantissimi, persino degli Apostoli, di cui ? come brillantemente
dice il teologo Ippolito Romano (170 ca.-235) ? fu l’apostola. Per di più viene
erroneamente identificata con l’adultera che, convertita, segue Gesù nel
Vangelo, anzi le due adultere di cui parla il testo sacro: la donna che nella
casa Simone il Fariseo lava i piedi del Signore con le lacrime asciugandoli poi
con i capelli (Vangelo di Luca) e la donna salvata dalla lapidazione (Vangelo
di Giovanni). In nessun passo evangelico una di queste donne è identificata con
la Maddalena e l’equivoco nasce dal fatto che della santa seguace del Maestro
assieme agli Apostoli si parla nel capito subito successivo all’episodio accaduto
nella casa di Simone.
Un qui pro quo pio,
questo, diffuso nella storia della Chiesa da santi, papi e dottori, ma nel
nostro mondo disposto a credere in qualsiasi cosa pur di non credere al Vangelo
anche l’«apostola degli apostoli» (questo, espressamente, è il titolo di maggior
merito riconosciutole) è una contraffazione.
Mille caricature
traboccanti di eresie e di scempiaggini ne hanno fatto la “moglie” di Gesù e il
vero Santo Graal (il “sang real”, la discendenza del Nazareno), la rivincita
clandestina dell’eterno femminino conculcato dalla Chiesa costantiniana
“maschilista” e “imperialista”, la sacerdotessa della “dea madre”, l’archetipo
della strega odiata dagl’Inquisitori, il sigillo del matriarcato primigenio tra
sesso e potere. Mario Arturo Iannaccone illustra e analizza questa vera e
propria devianza lungo gl’itinerari letterari e psicologici della modernità con
il denso Maria Maddalena e la dea dell’ombra. Il sacro femminile, la
spiritualità della dea e l’immaginario contemporaneo (Sugarco, Milano 2006), ma
l’antidoto immediato ed efficace per i credenti, e per tutte le persone di
buona volontà, lo fornisce il padre domenicano Giorgio Carbone con Maria
Maddalena. Il Codice da Vinci o i Vangeli? (Edizioni Studio Domenicano,
Bologna, 2005). Un testimonial eccezionale, visto che in Occidente il culto di
santa Maddalena è stato diffuso soprattutto dai dominicani.
Alla base di tutto sta la
manipolazione che della santa operano i “vangeli” apocrifi rigettati dalla
Chiesa e i testi gnostici incompatibili con il cristianesimo. Nel sovrastimato
Il Codice da Vinci, la fantasia di Dan Brown predilige il Vangelo di Filippo
(la Maddalena spuria compare anche in altri apocrifi), ovvero uno scritto
gnostico in lingua copta composto probabilmente all’inizio del secolo III che
s’incentra sul «mistero della camera nuziale» consumato mediante il «rito del
bacio» con cui l’anima prigioniera del corpo può finalmente ricongiungersi al
principio divino e la Maddalena farsi così «compagna» o persino «coniuge» di
Gesù, il quale addirittura la bacerebbe. Ma si tratta appunto di dottrine
eterodosse che la Chiesa Cattolica ? in ciò seguita perfettamente anche da
tutto il protestantesimo ? ha da sempre ricusato proprio perché completamente
infondate sul piano storico. Del resto, questo tipo di letteratura gnostica ha
più il passo del fervorino spirituale (eretico) ? carico di valenze simboliche
e non fattuali ? che il piglio del testo mirante a presentarsi come storico.
Né è vero, come molti
ripetono (riecheggiando consciamente o meno Dan Brown), il “complotto” con cui
la Chiesa Cattolica avrebbe cercato di nascondere il ritrovamento di questi
testi ritrovati nel 1945 a Nag Hammâdi in Egitto: sono comunemente pubblicati
anche da case editrici cattoliche, il loro contenuto è noto sin dai primi
secoli attraverso autori cattolici (che pure ne conoscevano versioni parziali)
e il messaggio autentico del Vangelo è stato trasmesso inalterato dall’inizio a
oggi senza né bisogno né influsso delle versioni eretiche.
Il cattolicesimo,
insomma, non ha bisogno di correzioni gnostiche o pop per mostrare al mondo il
mistero della sua sublime bellezza, e c’è da scommetterci che anche questo il
Pontefice ha avuto in mente nel richiedere con forza l’istituzione della festa
di santa Maria Maddalena in un tempo come il nostro devastato dalla confusione,
plagiato dal relativismo, incapace di distinguere un maschio da una femmina
(gender, LGBT) ma solo di manipolare una volta in più la figura femminile
snaturata della sua preziosità (femminismo).
Se vuole, infatti, il
cattolicesimo sa essere più meraviglioso di chiunque altro. Nella Legenda aurea
si racconta per esempio che per sfuggire alle persecuzioni in Palestina la
Maddalena sia approdata fortunosamente (si dice nel 48) con i fratelli e altri
discepoli (tra cui santa Marta e persino san Lazzaro) sulla costa della
selvaggia Camargue, precisamente a Saintes-Maries-de-la-Mer (Giotto, nella
Basilica inferiore di Assisi, dice poco distante, a Marsiglia). Quella che oggi
è una ridente località turistica deve cioè il nome proprio alla santa di
Magdala, le cui reliquie sono poi state venerate a
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, in Provenza, finché la Rivoluzione Francese non
le ha profanate e disperse (ma non la testa, custodita nella caverna-santuario
di La Sainte-Baume dove la santa avrebbe vissuto i suoi ultimi giorni, e un suo
piede, venerato per secoli a Roma).
E ancora ci sono le uova
colorate come simbolo della Pasqua di Cristo: sono rosse nel cristianesimo
orientale dove una pia leggenda racconta che a un banchetto dell’imperatore romano
Tiberio la Maddalena si presentasse con un uovo, simbolo di nascita e dunque
risurrezione, esclamando: «Cristo è risorto!». L’imperatore beffardo rispose
che era tanto probabile quanto che quell’uovo divenisse rosso, cosa che
puntualmente accadde. È infatti la Maddalena la testimone del Risorto, la
prima, colei che dal sepolcro vuoto trasmette la Buona Novella a Maria di
Nazareth e agli Apostoli: cioè alla Chiesa. Oggi è la Festa rotonda di santa
madre Chiesa.
Autore: Marco Respinti
Fonte: La nuova Bussola
Quotidiana
Attributed
to Carlo Sellitto (1581–1614), Magdalena
penitente, circa 1610, Museo di Capodimonte, Palace of Capodimonte, Naples,
Quando il Figlio di Dio
entrò nella storia, Maria Maddalena fu fra coloro che maggiormente lo amarono,
dimostrandolo. Quando giunse il tempo del Calvario, Maria Maddalena era insieme
a Maria Santissima e a san Giovanni, sotto la Croce (Gv. 19,25). Non fuggì per
paura come fecero i discepoli, non lo rinnegò per paura come fece il primo
Papa, ma rimase presente ogni ora, dal momento della sua conversione, fino al
Santo Sepolcro. La Chiesa celebra la sua festa il 22 luglio.
Non parole d’amore, ma
atti d’amore ci consegnano i Vangeli sulla figura della Maddalena, colei che
aveva lavato (con le lacrime del pentimento), asciugato, baciato i piedi di
Cristo. A quella vista il fariseo, scandalizzato, che aveva invitato Gesù a
casa sua, pensò fra sé: «Se costui fosse un profeta, saprebbe chi e che specie
di donna è colei che lo tocca: è una peccatrice». Gesù lesse quell’indebito
giudizio e gli disse: «Vedi questa donna? Sono entrato nella tua casa e tu non
m’hai dato l’acqua per i piedi; lei invece mi ha bagnato i piedi con le lacrime
e li ha asciugati con i suoi capelli. Tu non mi hai dato un bacio, lei invece
da quando sono entrato non ha cessato di baciarmi i piedi. Tu non mi hai
cosparso il capo di olio profumato, ma lei mi ha cosparso di profumo i piedi.
Per questo ti dico: le sono perdonati i suoi molti peccati, poiché ha molto
amato. Invece quello a cui si perdona poco, ama poco» (Lc. 7, 39-47).
Non a caso per il Messale
romano, nel giorno dedicato a Maria Maddalena, è stata scelta una lettura del
Cantico dei Cantici: «Mi alzerò e perlustrerò la città, i vicoli, le piazze,
ricercherò colui che amo con tutta l’anima. L’ho cercato, ma non l’ho trovato.
Mi incontrarono i vigili di ronda in città: “Avete visto colui che amo con
tutta l’anima?”» (Ct. 3,2), un amore perseverante che il Signore premiò,
rendendola degna di essere «apostola degli apostoli»: fu la prima ad annunciare
la sua resurrezione.
San Gregorio Magno ha
parole straordinarie (Om. 25,1-2. 4-5; PL 76,1189-1193) per colei che fece di
Cristo l’unica ragione di vita. «Ella si recò la Domenica di Pasqua al
Sepolcro, con gli unguenti, per onorare il Signore. Ma non lo trovò: “Maria
invece stava all’esterno, vicino al sepolcro, e piangeva” (Gv. 20,10-11). In
questo fatto dobbiamo considerare quanta forza d’amore aveva invaso l’anima di
questa donna, che non si staccava dal sepolcro del Signore, anche dopo che i
discepoli se ne erano allontanati. (…) Accadde perciò che poté vederlo essa
sola che era rimasta per cercarlo; perché la forza dell’opera buona sta nella
perseveranza, come afferma la voce stessa della Verità: “Chi persevererà sino
alla fine, sarà salvato” (Mt. 10, 22). Cercò dunque una prima volta, ma non
trovò, perseverò nel cercare, e le fu dato di trovare. (…) I santi desideri
crescono col protrarsi. Se invece nell’attesa si affievoliscono, è segno che
non erano veri desideri. (…) “Donna perché piangi? Chi cerchi?” (Gv. 20,15). Le
viene chiesta la causa del dolore, perché il desiderio cresca, e chiamando per
nome colui che cerca, s’infiammi di più nell’amore di lui. “Gesù le disse:
Maria!” (Gv. 20,16). Dopo che l`ha chiamata con l’appellativo generico (…)
senza essere riconosciuto, la chiama per nome come se volesse dire: Riconosci
colui dal quale sei riconosciuta. Io ti conosco non come si conosce una persona
qualunque, ma in modo del tutto speciale».
Maria si risveglia
dall’incubo: «Rabbunì!» («Maestro!»). L’umile penitente Maddalena, diventa
testimone del trionfo del Crocifisso. Ora vorrebbe stare lì, in adorazione, e
invece no: «Non mi trattenere, perché non sono ancora salito al Padre; ma va’
dai miei fratelli e di’ loro: Io salgo al Padre mio e Padre vostro, Dio mio e
Dio vostro» (Gv. 20, 17). Porterà Lei l’annuncio agli Apostoli.
Autore: Cristina
Siccardi
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/23600
Statua di Santa Maria Maddalena Penitente (Basilica Pontificia S.M.Maddalena Pen.te in Casamicciola Terme)
Decreto della
Congregazione per il Culto Divino e la Disciplina dei Sacramenti: la
celebrazione di Santa Maria Maddalena elevata al grado di festa nel Calendario
Romano Generale, 10.06.2016
Congregatio
de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum - Decretum
Allegato
- Præfatio: de apostolorum apostola
Apostolorum
apostola -
Articolo di S.E. Mons. Arthur Roche, Segretario del Dicastero
Congregatio de Cultu
Divino et Disciplina Sacramentorum - Decretum
Resurrectionis dominicae
primam testem et evangelistam, Sanctam Mariam Magdalenam, semper Ecclesia sive
Occidentalis sive Orientalis, summa cum reverentia consideravit, etsi
diversimode coluit.
Nostris vero temporibus
cum Ecclesia vocata sit ad impensius consulendum de mulieris dignitate, de nova
Evangelizatione ac de amplitudine mysterii divinae misericordiae bonum visum
est ut etiam exemplum Sanctae Mariae Magdalenae aptius fidelibus proponatur.
Haec enim mulier agnita ut dilectrix Christi et a Christo plurimum dilecta,
“testis divinae misericordiae” a Sancto Gregorio Magno, et “apostolorum
apostola” a Sancto Thoma de Aquino appellata, a christifidelibus huius temporis
deprehendi potest ut paradigma ministerii mulierum in Ecclesia.
Ideo Summus Pontifex
Franciscus statuit celebrationem Sanctae Mariae Magdalenae Calendario Romano
generali posthac inscribendam esse gradu festi loco memoriae, sicut
nunc habetur.
Novus celebrationis
gradus nullam secumfert variationem circa diem, quo ipsa celebratio peragenda
est, quoad textus sive Missalis sive Liturgiae Horarum adhibendos, videlicet:
a) dies celebrationis
Sanctae Mariae Magdalenae dicatus idem manet, prout in Calendario Romano
invenitur, nempe 22 Iulii;
b) textus in Missa et
Officio Divino adhibendi, iidem manent, qui in Missali et in Liturgia Horarum
statuto die inveniuntur, addita tamen in Missali Praefatione propria, huic
decreto adnexa. Curae autem erit Coetuum Episcoporum textum Praefationis
vertere in linguam vernaculam, ita ut, praevia Apostolicae Sedis recognitione
adhiberi valeat, quae tempore dato in proximam reimpressionem proprii Missalis
Romani inseretur.
Ubi Sancta Maria
Magdalena, ad normam iuris particularis, die vel gradu diverso rite celebratur,
et in posterum eodem die ac gradu quo antea celebrabitur.
Contrariis quibuslibet
minime obstantibus.
Ex aedibus Congregationis
de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, die 3 mensis Iunii, in
sollemnitate Sacratissimi Cordis Iesu.
Robert Card. Sarah
Praefectus
+ Arturus Roche
Archiepiscopus a Secretis
[00974-LA.01] [Testo
originale: Latino]
Allegato - Præfatio:
de apostolorum apostola
Vere dignum et iustum
est,
æquum et salutáre,
nos te, Pater omnípotens,
cuius non minor est misericórdia quam potéstas,
in ómnibus prædicáre per Christum Dóminum nostrum.
Qui in hortu maniféstus
appáruit Maríæ Magdalénæ,
quippe quae eum diléxerat vivéntem,
in cruce víderat moriéntem,
quæsíerat in sepúlcro iacéntem,
ac prima adoráverat a mórtuis resurgéntem,
et eam apostolátus offício coram apóstolis honorávit
ut bonum novæ vitæ núntium
ad mundi fines perveníret.
Unde et nos, Dómine, cum
Angelis et Sanctis univérsis
tibi confitémur, in exsultatióne dicéntes:
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dóminus Deus Sábaoth…
[00975-LA.01] [Testo
originale: Latino]
Apostolorum
apostola - Articolo di S.E. Mons. Arthur Roche, Segretario del Dicastero
Per espresso desiderio
del Santo Padre Francesco, la Congregazione per il Culto Divino e la Disciplina
dei Sacramenti ha pubblicato un nuovo decreto, datato 3 giugno 2016, solennità
del Sacratissimo Cuore di Gesù, con il quale la celebrazione di Santa Maria
Maddalena, oggi memoria obbligatoria, sarà elevata nel Calendario Romano
Generale al grado di festa.
La decisione si iscrive
nell’attuale contesto ecclesiale, che domanda di riflettere più profondamente
sulla dignità della donna, la nuova evangelizzazione e la grandezza del mistero
della misericordia divina. Fu San Giovanni Paolo II a dedicare una grande attenzione
non solo all’importanza delle donne nella missione stessa di Cristo e della
Chiesa, ma anche, e con speciale risalto, alla peculiare funzione di Maria di
Magdala quale prima testimone che vide il Risorto e prima messaggera che
annunciò agli apostoli la risurrezione del Signore (cf. Mulieris
dignitatem, n. 16). Questa importanza prosegue oggi nella Chiesa - lo manifesta
l’attuale impegno di una nuova evangelizzazione - che vuole accogliere, senza
alcuna distinzione, uomini e donne di qualsiasi razza, popolo, lingua e nazione
(cf. Ap 5,9), per annunciare loro la buona notizia del Vangelo di
Gesù Cristo, accompagnarli nel loro pellegrinaggio terreno ed offrir loro le
meraviglie della salvezza di Dio. Santa Maria Maddalena è un esempio di vera e
autentica evangelizzatrice, ossia, di una evangelista che annuncia il gioioso
messaggio centrale della Pasqua (cf. colletta del 22 luglio e nuovo prefazio).
Il Santo Padre Francesco
ha preso questa decisione proprio nel contesto del Giubileo della Misericordia
per significare la rilevanza di questa donna che mostrò un grande amore a
Cristo e fu da Cristo tanto amata, come affermano Rabano Mauro parlando di lei («dilectrix
Christi et a Christo plurimum dilecta»: De vita beatae Mariae Magdalenae,
Prologus) e Sant’Anselmo di Canterbury («electa dilectrix et dilecta electrix
Dei»: Oratio LXXIII ad sanctam Mariam Magdalenam). E’ certo che la
tradizione ecclesiale in Occidente, soprattutto dopo San Gregorio Magno,
identifica nella stessa persona Maria di Magdala, la donna che versò profumo
nella casa di Simone, il fariseo, e la sorella di Lazzaro e Marta. Questa
interpretazione continuò ed ebbe influsso negli autori ecclesiastici
occidentali, nell’arte cristiana e nei testi liturgici relativi alla Santa. I
Bollandisti hanno ampiamente esposto il problema della identificazione delle
tre donne e prepararono la strada per la riforma liturgica del Calendario
Romano. Con l’attuazione della riforma, i testi del Missale Romanum,
della Liturgia Horarum e del Martyrologium Romanum si
riferiscono a Maria di Magdala. E’ certo che Maria Maddalena formò parte del
gruppo dei discepoli di Gesù, lo seguì fino ai piedi della croce e, nel
giardino in cui si trovava il sepolcro, fu la prima “testis divinae
misericordiae” (Gregorio Magno, XL Hom. In Evangelia, lib.
II, Hom. 25,10). Il Vangelo di Giovanni racconta che Maria Maddalena
piangeva, poiché non aveva trovato il corpo del Signore (cf. Gv 20,
11); e Gesù ebbe misericordia di lei facendosi riconoscere come Maestro e
trasformando le sue lacrime in gioia pasquale.
Approfittando di questa
opportuna circostanza, desidero evidenziare due idee inerenti ai testi biblici
e liturgici della nuova festa, che possono aiutarci a cogliere meglio
l’importanza odierna di simile Santa donna.
Per un lato, ha l’onore
di essere la «prima testis» della risurrezione del Signore (Hymnus, Ad
Laudes matutinas), la prima a vedere il sepolcro vuoto e la prima ad ascoltare
la verità della sua risurrezione. Cristo ha una speciale considerazione e
misericordia per questa donna, che manifesta il suo amore verso di Lui,
cercandolo nel giardino con angoscia e sofferenza, con «lacrimas humilitatis»,
come dice Sant’Anselmo nella citata preghiera. A tal proposito, desidero
segnalare il contrasto tra le due donne presenti nel giardino del paradiso e
nel giardino della risurrezione. La prima diffuse la morte dove c’era la vita;
la seconda annunciò la Vita da un sepolcro, luogo di morte. Lo fa osservare lo
stesso Gregorio Magno: «Quia in paradiso mulier viro propinavit mortem, a
sepulcro mulier viris annuntiat vitam» (XL Hom. In Evangelia, lib. II,
Hom. 25). Inoltre, è proprio nel giardino della risurrezione che il
Signore dice a Maria Maddalena: «Noli me tangere». E’ un invito rivolto non
solo a Maria, ma anche a tutta la Chiesa, per entrare in una esperienza di fede
che supera ogni appropriazione materialista e comprensione umana del mistero
divino. Ha una portata ecclesiale! E’ una buona lezione per ogni discepolo di
Gesù: non cercare sicurezze umane e titoli mondani, ma la fede in Cristo Vivo e
Risorto!
Proprio perché fu
testimone oculare del Cristo Risorto, fu anche, per altro lato, la prima a
darne testimonianza davanti agli apostoli. Adempie al mandato del Risorto: «Va’
dai miei fratelli e di’ loro… Maria di Màgdala andò ad annunciare ai discepoli:
“Ho visto il Signore!” e ciò che le aveva detto» (Gv 20,17-18). In tal modo
ella diventa, come già notato, evangelista, ossia messaggera che annuncia la
buona notizia della risurrezione del Signore; o come dicevano Rabano Mauro e
San Tommaso d’Aquino, «apostolorum apostola», poiché annuncia agli apostoli
quello che, a loro volta, essi annunceranno a tutto il mondo (cf. Rabano Mauro, De
vita beatae Mariae Magdalenae, c. XXVII; S. Tommaso d’Aquino, In
Ioannem Evangelistam Expositio, c. XX, L. III, 6). A ragione il Dottore
Angelico usa questo termine applicandolo a Maria Maddalena: ella è testimone
del Cristo Risorto e annuncia il messaggio della risurrezione del Signore, come
gli altri Apostoli. Perciò è giusto che la celebrazione liturgica di questa
donna abbia il medesimo grado di festa dato alla celebrazione degli apostoli
nel Calendario Romano Generale e che risalti la speciale missione di questa
donna, che è esempio e modello per ogni donna nella Chiesa.
[L’articolo
dell’Arcivescovo Arthur Roche, Segretario della Congregazione per il Culto
Divino e la Disciplina dei Sacramenti, sarà pubblicato sull’edizione
pomeridiana de L’Osservatore Romano.]
[00973-IT.01] [Testo
originale: Italiano]
[B0422-XX.01]
SOURCE : https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2016/06/10/0422/00974.html
Johannes Moreelse (after 1602–1634), Penitent
Magdalene, Musée des Beaux-Arts de Caen
Marie Madeleine, une
passion révélée à Douai. Publié le : 16 Juin 2017 : http://www.narthex.fr/news/marie-madeleine-une-passion-revelee-a-douai
Qui est Sainte
Marie-Madeleine ?Femme pécheresse convertie par le Christ. Élevée par la
grâce du Christ ressuscité, devenue l’apôtre des apôtres. - https://www.saintebaume.org/sainte-marie-madeleine/
Par Alain
Houziaux, « Marie-Madeleine était-elle la compagne de Jésus-Christ ?
», Études
théologiques et religieuses 2006/2 Tome 81, pages 167 à 182 : https://shs.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2006-2-page-167?lang=fr
Voir aussi : https://fr.aleteia.org/tag/marie-madeleine/