Sainte Véronique Giuliani
Clarisse italienne
(+1727)
Originaire des Marches en
Italie, elle jouit de la familiarité de Notre-Seigneur dès l'âge de cinq ans.
Apprenant qu'un potier de son voisinage avait une mauvaise conduite, elle alla
casser les pots de sa boutique avec un bâton. Réaction d'une enfant qui aimait
tant Dieu qu'elle voulait que tous lui donnent un même amour. A dix-sept ans,
elle entre chez les religieuses clarisses où elle fut patiente et
miséricordieuse comme abbesse, autant elle avait été intransigeante et violente
dans son jeune âge. Durant les trente dernières années de sa vie, à partir du
Vendredi-Saint 1697, elle porta sur elle les stigmates de la passion du Christ,
ce qui lui valut de multiples visites des enquêteurs méfiants du Saint Office
du Siège Apostolique.
Le
15 décembre 2010, le Pape a évoqué sainte Veronica Giuliani, une
clarisse italienne dont on fête le 27 le 350 anniversaire de la naissance.
Dernière de sept sœurs, Ursule naquit à Mercatello et choisit la vie monastique
avec deux d'entre elles. En 1677 elle entra à dix sept ans au couvent de Città
di Castello, recevant le nom de Véronique. Avec sa profession solennelle,
débuta l'année suivante son cheminement "pour se configurer au Christ,
parsemé de grandes souffrances et d'expériences mystiques liées à la
Passion". En 1716, a poursuivi Benoît XVI, elle devint abbesse et mourut
en 1727 après 33 jours de douloureuse agonie. Grégoire XVI la canonisa le 26
mai 1839. Les 22.000 pages de son journal permettent de comprendre sa pensée.
"La spiritualité de sainte Veronica Giuliani était christologico-sponsale,
c'est à dire de se sentir aimée du Christ, époux spirituel, et de répondre de
mieux en mieux à cet amour... Elle offrait ses prières et ses sacrifices pour
le Pape, son évêque et les prêtres, les pauvres et les âmes du
purgatoire...vivant en profonde participation l'amour souffrant de Jésus...
Elle en arriva à supplier le Christ d'être crucifiée avec lui".
Puis le Saint-Père a
rappelé que cette mystique, "convaincue de participer au Règne, invoquait
tous les saints du paradis pour qu'ils viennent à l'aide de son cheminement
spirituel dans l'attente de la béatitude éternelle, aspiration de toute sa vie
terrestre... Les moments forts de l'expérience mystique de Veronica allaient de
pair avec les évènements salvifiques célébrés par la liturgie, en accord avec
la proclamation et l'écoute de la Parole. L'Écriture illuminait, purifiait et
confirmait son expérience, la rendant ainsi ecclésiale... Non seulement elle
s'exprimait avec les mots de l'Écriture, mais elle en vivait". Veronica
Giuliani, qui "se révéla aussi un témoin de la puissance et de la beauté
de l'amour divin...eut de même une grande intimité avec la Vierge Marie".
Elle nous invite, a conclu Benoît XVI, "à faire mûrir dans notre vie
chrétienne l'union avec le Seigneur, en nous abandonnant avec une totale
confiance à sa volonté. Elle nous invite à faire grandir notre union avec
l'Église, épouse du Christ, et à participer à l'amour souffrant du Crucifié
pour le salut des pécheurs. Elle nous invite à tendre vers le paradis, but de
notre pèlerinage terrestre, où nous vivrons tous ensemble dans la joie de la
pleine communion avec Dieu, à nous nourrir chaque jour de la Parole qui
réchauffe chaque coeur et oriente l'existence. Les dernières paroles de la
sainte sont la synthèse de son expérience mystique: J'ai trouvé l'amour,
l'Amour qui s'est laissé voir!". (source:VIS 20101215 450)
À Tiferno en Ombrie, l'an
1727, sainte Véronique Giuliani, abbesse du monastère de clarisses capucines.
Célèbre par les faveurs spirituelles qu'elle reçut, elle communia, de corps et
d'âme, à la passion du Christ, au point d'être tenue enfermée pendant cinquante
jours, offrant un exemple admirable de patience et d'obéissance.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1475/Sainte-Veronique-Giuliani.htm
SAINTE VÉRONIQUE GIULIANI
Vierge, Clarisse
(1660-1727)
Sainte Véronique Giuliani
eut une enfance tout extraordinaire: le mercredi, le vendredi et le samedi,
jours consacrés à honorer la Passion de Jésus-Christ et la Sainte Vierge, elle
n'acceptait le lait de sa mère ou toute autre nourriture que deux fois et en
petite quantité, prélude des grands jeûnes de sa vie. Six mois après sa
naissance, elle s'échappa des bras de sa mère et alla d'un pas ferme, toute
seule, vénérer un tableau attaché à la muraille et représentant le mystère du
jour. À partir de ce moment, elle marcha sans le secours de personne. Un an
après, accompagnant sa mère dans un magasin, elle dit d'une voix claire au
marchand, qui trompait sur le poids: "Soyez juste, car Dieu vous
voit."
À trois ans, elle avait
des communications familières avec Jésus et Marie. Quelques fois l'image de
Marie portant Jésus devenait vivante, et, se détachant du cadre, descendait
dans ses bras. Un matin qu'elle cueillait des fleurs pour orner l'image de Jésus
et de Marie, Jésus lui dit: "Je suis la Fleur des champs." Charitable
pour les indigents dès son bas âge, un jour elle donna une paire de souliers à
un pauvre, et, quelques temps après, elle les vit aux pieds de la Sainte
Vierge, tout éclatants de pierreries.
Elle fit, à douze ans,
voeu de se consacrer à Dieu. Bientôt, recherchée par de brillants partis, elle
répondit simplement: "C'est inutile, je serai religieuse." Elle entra
à dix-sept ans chez les Clarisses. Elle ne connut point les essais de cette nouvelle
vie, et se trouva dès le premier jour religieuse parfaite.
Sa grâce spéciale fut de
porter en elle la ressemblance de Jésus crucifié, dont elle méditait sans cesse
la Passion. Elle eut son couronnement d'épines, qui laissa des traces
douloureuses et inguérissables sur sa tête; elle sentit, un jour de Vendredi
saint, la douleur du crucifiement, et le Sauveur, lui apparaissant, laissa sur
ses pieds, ses mains et sa poitrine, des stigmates tout saignants. Les grâces
extraordinaires que reçut Véronique furent achetées au prix de grandes
épreuves.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_veronique_giuliani.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 15 décembre 2010
Sainte Véronique Giuliani
Chers frères et sœurs,
Je voudrais présenter aujourd'hui une mystique qui n'est pas de l'époque
médiévale; il s'agit de sainte Véronique Giuliani, une moniale clarisse
capucine. La raison en est que le 27 décembre prochain nous fêterons le 350ème
anniversaire de sa naissance. Città di Castello (Italie), le lieu où elle vécut
la majeure partie de sa vie et où elle mourut, tout comme Mercatello — son
village natal — et le diocèse d'Urbin, vivent avec joie cet événement.
Véronique naît donc le 27 décembre 1660 à Mercatello, dans la vallée du
Metauro, de Francesco Giuliani et Benedetta Mancini; elle est la dernière de
sept sœurs, dont trois autres embrasseront la vie monastique; elle reçoit le
nom d'Ursule. A l'âge de sept ans, elle perd sa mère, et son père part
s'installer à Piacenza comme surintendant des douanes du duché de Parme. Dans
cette ville, Ursule sent grandir en elle le désir de consacrer sa vie au
Christ. L'appel se fait de plus en plus pressant, si bien qu'à 17 ans, elle
entre dans la stricte clôture du monastère des clarisses capucines de Città di
Castello, où elle demeurera toute sa vie. Elle y reçoit le nom de Véronique,
qui signifie «image véritable » et, en effet, elle devient l'image véritable du
Christ crucifié. Un an plus tard elle prononce sa profession religieuse
solennelle: pour elle commence le chemin de configuration au Christ à travers
beaucoup de pénitences, de grandes souffrances et plusieurs expériences
mystiques liées à la Passion de Jésus: le couronnement d'épines, le mariage
mystique, la blessure au cœur et les stigmates. En 1716, à 56 ans, elle devient
abbesse du monastère et sera reconfirmée dans ce rôle jusqu'à sa mort, en 1727,
après une terrible agonie de 33 jours, qui culmine dans une joie profonde, si
bien que ses dernières paroles furent: «J'ai trouvé l'Amour, l'Amour s'est
laissé voir! C'est la cause de ma souffrance. Dites-le à toutes, dites-le à
toutes!» (Summarium Beatificationis, 115-120). Le 9 juillet, elle quitte sa
demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu. Elle a 67 ans, cinquante desquels
passés dans le monastère de Città di Castello. Elle est proclamée sainte le 26
mai 1839 par le Pape Grégoire XVI.
Véronique Giuliani a beaucoup écrit: des lettres, des textes autobiographiques,
des poésies. La source principale pour reconstruire sa pensée est toutefois son
Journal, commencé en 1693: vingt-deux mille pages manuscrites, qui couvrent une
période de trente-quatre ans de vie de clôture. L'écriture coule avec
spontanéité et régularité, on n'y trouve pas de ratures ou de corrections, ni de
signes de ponctuation ou de division en chapitres ou parties selon un dessein
préalable. Véronique ne voulait pas composer une oeuvre littéraire: elle fut
obligée par le Père Girolamo Bastianelli, religieux de Saint-Philippe, en
accord avec l'évêque diocésain Antonio Eustachi, de mettre ses expériences par
écrit.
Sainte Véronique a une spiritualité fortement christologique et sponsale: c'est
l'expérience d'être aimée par le Christ, Epoux fidèle et sincère, et de vouloir
y répondre avec un amour toujours plus intense et passionné. En elle, tout est
interprété dans une perspective d'amour, et cela lui donne une profonde
sérénité. Toute chose est vécue en union avec le Christ, par amour pour lui et
avec la joie de pouvoir Lui démontrer tout l'amour dont est capable une
créature.
Le Christ auquel Véronique est profondément uni est le Christ souffrant de la
passion, la mort et la résurrection; c'est Jésus dans l'acte de s'offrir au
Père pour nous sauver. De cette expérience dérive aussi l'amour intense et
souffrant pour l'Eglise, sous la double forme de la prière et de l'offrande. La
sainte vit dans cette optique: elle prie, elle souffre, elle cherche la
«pauvreté sainte», comme une «expropriation», une perte de soi (cf. ibid., III,
523), pour être précisément comme le Christ qui a tout donné de lui-même.
A chaque page de ses écrits, Véronique recommande quelqu'un au Seigneur, dans
des prières d'intercession et par l'offrande d'elle-même dans toute souffrance.
Son cœur s'ouvre à tous «les besoins de la Sainte Eglise», en vivant avec
anxiété le désir de salut de «tout l'univers et du monde» (ibid., III-IV,
passim). Véronique s’écrie: «O hommes et femmes pécheurs... tous et toutes
venez au cœur de Jésus; venez au bain de son précieux sang... Il vous attend
les bras ouverts pour vous embrasser » (ibid., II, 16-17). Animée d'une ardente
charité, elle apporte à ses sœurs du monastère attention, compréhension,
pardon; elle offre ses prières et ses sacrifices pour le Pape, son évêque, les
prêtres, et pour toutes les personnes dans le besoin, y compris les âmes du
purgatoire. Elle résume sa mission contemplative par ces mots: «Nous ne pouvons
pas aller prêcher par le monde et convertir les âmes, mais nous sommes obligées
de prier sans cesse pour toutes les âmes qui offensent Dieu... en particulier
par nos souffrances, c'est-à-dire par un principe de vie crucifiée» (ibid., IV,
877). Notre sainte conçoit cette mission comme «être au milieu» entre les
hommes et Dieu, entre les pécheurs et le Christ crucifié.
Véronique vit en profondeur la participation à l'amour souffrant de Jésus,
certaine que «souffrir avec joie» est la «clé de l'amour» (cf. ibid., I,
299.417; III, 330.303.871; IV, 192). Elle souligne que Jésus souffre pour les
péchés des hommes, mais aussi pour les souffrances que ses fidèles serviteurs
allaient devoir supporter au cours des siècles, au temps de l'Église,
précisément pour leur foi solide et cohérente. Elle écrit: «Son Père éternel
lui fit voir et entendre à ce moment-là toutes les souffrances que devaient endurer
ses élus, les âmes qui lui étaient le plus chères, celles qui profiteraient de
Son Sang et de toutes ses souffrances» (ibid., II, 170). Comme le dit de
lui-même l'apôtre Paul: «Je trouve la joie dans les souffrances que je supporte
pour vous, car ce qu'il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l'accomplis
dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église» (Col 1, 24). Véronique
en arrive à demander à Jésus d'être crucifié avec Lui: «En un instant —
écrit-elle —, je vis sortir de ses très saintes plaies cinq rayons
resplendissants; et tous vinrent vers moi. Et je voyais ces rayons devenir
comme de petites flammes. Dans quatre d'entre elles, il y avait les clous; et
dans l'une il y avait la lance, comme d'or, toute enflammée: et elle me transperça
le cœur, de part en part... et les clous traversèrent mes mains et mes pieds.
Je ressentis une grande douleur; mais, dans la douleur elle-même, je me voyais,
je me sentais toute transformée en Dieu» (Journal, I, 897).
La sainte est convaincue qu'elle participe déjà au Royaume de Dieu, mais dans
le même temps elle invoque tous les saints de la patrie bienheureuse pour
qu'ils viennent à son aide sur le chemin terrestre de sa donation, dans
l'attente de la béatitude éternelle; telle est l'aspiration constante de sa vie
(cf. ibid. II, 909; v. 246). Par rapport à la prédication de l'époque, souvent
axée sur le «salut de l'âme» en termes individuels, Véronique fait preuve d'un
profond sens de «solidarité», de communion avec tous ses frères et sœurs en
marche vers le Ciel, et elle vit, elle prie et elle souffre pour tous. En
revanche, les choses qui ne sont pas ultimes, terrestres, bien qu'appréciées au
sens franciscain comme un don du Créateur, apparaissent toujours relatives,
entièrement subordonnées au «goût» de Dieu et sous le signe d'une pauvreté
radicale. Dans la communio sanctorum, elle éclaircit son don ecclésial, ainsi
que la relation entre l'Eglise en pèlerinage et l'Eglise céleste. «Tous les
saints — écrit-elle — sont là-haut grâce aux mérites et à la passion de Jésus;
mais ils ont coopéré à tout ce qu'a fait notre Seigneur, si bien que leur vie a
été entièrement ordonnée, réglée par ses œuvres elles-mêmes» (ibid., III, 203).
Dans les écrits de Véronique, nous trouvons de nombreuses citations bibliques,
parfois de manière indirecte, mais toujours ponctuelle: elle fait preuve d'une
familiarité avec le Texte sacré, dont se nourrit son expérience spirituelle. Il
faut en outre noter que les moments forts de l'expérience mystique de Véronique
ne sont jamais séparés des événements salvifiques célébrés dans la liturgie, où
trouvent une place particulière la proclamation et l'écoute de la Parole de
Dieu. Les Saintes Écritures illuminent, purifient, confirment donc l'expérience
de Véronique, la rendant ecclésiale. D'autre part, cependant, c'est précisément
son expérience, ancrée dans les Saintes Écritures avec une intensité sans
égale, qui conduit à une lecture plus approfondie et «spirituelle» du Texte
sacré lui-même, entre dans la profondeur cachée du texte. Non seulement elle
s'exprime avec les paroles des Saintes Écritures, mais réellement, elle vit
aussi de ces paroles, elles se font vie en elle.
Par exemple, notre sainte cite souvent l'expression de l'apôtre Paul: «Si Dieu
est pour nous, qui sera contre nous?» (Rm 8, 31, cf. Journal, 1, 714 ; II,
116.1021; III, 48). En elle, l'assimilation de ce texte paulinien, cette grande
confiance et cette joie profonde, devient un fait accompli dans sa personne
elle-même: «Mon âme — écrit-elle — a été liée par la volonté divine et je me
suis vraiment établie et arrêtée pour toujours dans la volonté de Dieu. Il me
semblait que je n'aurais plus jamais à me séparer de cette volonté de Dieu et
je revins en moi avec ces paroles précises: rien ne pourra me séparer de la
volonté de Dieu, ni les angoisses, ni les peines, ni les tourments, ni le
mépris, ni les tentations, ni les créatures, ni les démons, ni l'obscurité, et
pas même la mort, car, dans la vie et dans la mort, je veux entièrement, et en
tout, la volonté de Dieu» (Journal, IV, 272). Ainsi avons-nous, nous aussi, la
certitude que la mort n'a pas le dernier mot, nous sommes enracinés dans la
volonté de Dieu et ainsi réellement dans la vie, à jamais.
Véronique se révèle, en particulier, un témoin courageux de la beauté et de la
puissance de l'Amour divin, qui l'attire, l'envahit, l'embrase. C'est l'amour
crucifié qui s'est imprimé dans sa chair, comme dans celle de saint François
d'Assise, avec les stigmates de Jésus. «Mon épouse — me murmure le Christ
crucifié — les pénitences que tu accomplis pour ceux que j'ai en disgrâce me
sont chères... Ensuite, détachant un bras de la croix, il me fit signe de
m'approcher de son côté... Et je me retrouvais entre les bras du Crucifié. Je
ne peux pas raconter ce que j'éprouvais à ce moment: j'aurais voulu être
toujours dans son très saint côté» (ibid., I, 37). Il s'agit également de son
chemin spirituel, de sa vie intérieure: être dans les bras du crucifié et être
aimé dans l'amour du Christ pour les autres. Avec la Vierge Marie également,
Véronique vit une relation de profonde intimité, témoignée par les paroles
qu'elle entend un jour la Vierge lui adresser et qu'elle rapporte dans son
Journal: «Je te fis reposer en mon sein, tu connus l'union avec mon âme, et par
celle-ci tu fus, comme en vol, conduite devant Dieu» (IV, 901).
Sainte Véronique Giuliani nous invite à faire croître, dans notre vie
chrétienne, l'union avec le Seigneur dans notre proximité avec les autres, en
nous abandonnant à sa volonté avec une confiance complète et totale, et l'union
avec l'Eglise, Epouse du Christ; elle nous invite à participer à l'amour
souffrant de Jésus Crucifié pour le salut de tous les pécheurs; elle nous
invite à garder le regard fixé vers le Paradis, but de notre chemin terrestre
où nous vivrons avec un grand nombre de nos frères et sœurs la joie de la
pleine communion avec Dieu; elle nous invite à nous nourrir quotidiennement de
la Parole de Dieu pour réchauffer notre cœur et orienter notre vie. Les
dernières paroles de la sainte peuvent être considérées comme la synthèse de
son expérience mystique passionnée: «J'ai trouvé l'Amour, l'Amour s'est laissé
voir!». Merci.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les
lycéens de Toulon. Avec sainte Véronique, puissiez-vous dire de votre rencontre
avec le Christ: «J'ai trouvé l'Amour, l'Amour s'est laissé voir»! A tous je
souhaite une bonne préparation aux fêtes de Noël.
Sainte Véronique Giuliani
Véronique Giuliani, née le 27 décembre 1660 à Mercatello, dans les Marches en
Italie, jouit dès son enfance d'une familiarité inouïe avec le Christ ; elle
est saisie très jeune par le désir de Dieu et elle supporte mal l'indifférence
des gens envers son Seigneur. A dix-sept ans elle entre au monastère des
Clarisses Capucines de Citta di Castello (près de Pérouse), où elle reçoit le
nom de Véronique et, à l'école de Claire, est fascinée par le Christ crucifié.
Elle devient bientôt abbesse et perd son intransigeance, se montre patiente et
miséricordieuse, proportionnant les exigences aux conditions personnelles des
Sœurs. Sa vie d'union au Christ est si intense qu'elle est favorisée des
stigmates (marques dans sa chair de la Passion du Christ) et des empreintes de
la Couronne d'épines, ce qui provoque la méfiance et plusieurs enquêtes du
Saint-Office de l'époque. Dans son Diario (journal), écrit par ordre de son
confesseur, elle rapporte en une langue limpide et fort belle, ses multiples et
singulières expériences mystiques. Elle meurt le 9 juillet 1727 et est
canonisée en 1839 par le Pape Grégoire XVI.
L'Amour s'est laissé rencontrer
Parmi les illustres sœurs de sainte Claire, sainte Véronique Giuliani est sans
doute l'une des plus remarquables. Elle est aussi particulièrement
représentative de la réforme capucine.
Après la fondation par Maria Lorenza Longo, les monastères de Clarisses
capucines se multiplièrent rapidement en Italie et c'est dans l'un d'eux, à
Citta di Castello, en Ombrie, que sainte Véronique entra, en plein âge d'or de
la vie capucine. Elle est considérée comme l'une des plus sublimes figures de
la mystique baroque.
« Tous m'appelaient feu »
Ursule voit le jour à Mercatello d'Urbino en 1660 ; elle est la dernière d'un
foyer aisé et très pieux où vécurent cinq filles dont quatre devinrent
clarisses ! Dans ses écrits, elle nous a laissé mille épisodes de son enfance
choyée de petite fille affectueuse et turbulente. Sa mère meurt alors qu'elle
n'a que 7 ans. Adolescente adulée par son père, elle aime les divertissements
mais depuis sa tendre enfance, Dieu la fascine. Très tôt, elle vit dans une
étonnante familiarité avec l'Enfant Jésus et sa Mère, elle se sait aimée d'un
amour de prédilection ; elle découvre l'insondable mystère d'amour et de
souffrance du Christ Jésus et se sent poussée à lui rendre « sang pour sang »,
dans l'imitation, la compassion, l'expiation.
À 17 ans, elle entre chez les capucines de Citta di Castello et se plonge avec
fougue dans sa nouvelle vie. Elle fait profession le 1er novembre 1678 sous le
nom de Véronique. En 1688, elle est nommée maîtresse des novices. Mais lorsque
(après bien d'autres manifestations qui nous déroutent aujourd'hui) elle reçoit
le 5 avril 1697 l'impression des stigmates de la Passion, l'abbesse avertit le
Saint Office.
Cela valut à sainte Véronique de multiples épreuves, des examens humiliants
qu'elle supporta avec patience et douceur : elle est privée de voix active et
passive au Chapitre du monastère, isolée du monde extérieur. En 1716 enfin, le
Saint Office lève les interdictions : sainte Véronique est alors élue abbesse
et se révèle une supérieure remarquable tant pour l'animation spirituelle de la
communauté que pour son étonnant sens pratique. Elle restera à la tête du
monastère jusqu'à sa mort, survenue le 9 juillet 1727 à la suite d'une attaque
d'hémiplégie. Béatifiée en 1804, elle fut canonisée en 1839.
" J'écris pour obéir "
Sur l'ordre de ses confesseurs, sainte Véronique écrivit son « Diario » son
journal (22 000 pages manuscrites, écrites au jour le jour et qui couvrent 37
années de sa vie) ainsi que diverses relations autobiographiques. Nous sont
parvenues également quelques 500 lettres d'elle. Cet ensemble est d'une grande
richesse : dans une langue sobre et belle, Véronique dépeint sur le vif, avec
précision et simplicité, ses expériences spirituelles. Aux dires des
spécialistes, « il n'est pas de phénomènes de l'âme et du corps, de tous ceux
que dénombre l'hagiographie, qu'elle n'ait éprouvés et décrits, et elle en a
expérimenté d'autres absolument inédits » (P. Lazare Iriarte).
Elle étonne les théologiens par ses intuitions doctrinales, n'hésitant pas à
forger des termes nouveaux (« intrinsection ») lorsqu'elle n'a pas de mot
adéquat à sa disposition. Pourtant, à certaines pages, ses propos délirants
d'amour, la relation de ses pénitences cruelles, l'extravagance de son
comportement, découragent facilement les lecteurs modernes.
" L'amour en est la cause"
Certains auteurs contemporains qui se penchent sur elle, mettent en lumière les
étapes de son évolution spirituelle : l’amour inconditionnel de Dieu et des
hommes en est la ligne de fond ; quant aux phénomènes spectaculaires à remettre
dans le contexte d'une époque et d'un tempérament , ils se situent dans les
jeunes années de Véronique. Ils culminent avec l'impression des stigmates ; à
partir de cette date, la configuration au Christ crucifié ira s'intériorisant.
Sa soif de pénitences sanglantes disparaîtra et se transformera en un
renoncement vigilant à toute volonté propre et en don de soi joyeux à ses
sœurs. Les épreuves qu'elle s'était imposées, celles qui sont venues de
l'extérieur, sa docilité ardente à la volonté de Dieu, sa familiarité avec la
Vierge Marie la conduisirent peu à peu à cette transformation déifiante qu'elle
a décrite comme un « être avec Dieu », un « nager en Dieu ».
Actualité de Véronique
Si les grâces mystiques de sainte Véronique nous déroutent un peu, il faut
souligner aussi combien elle est attachante, proche de nous. De tempérament
enjoué, elle aimait rire et faire rire. Elle avait de l'imagination à revendre
; sa générosité envers les pauvres confinait à la prodigalité. Affectueuse et
sensible, elle était une compagne agréable.
La vie religieuse développa et affina ces qualités. Dans les emplois qui lui
furent confiés (cuisine, infirmerie), elle se montre dévouée et discrète.
Responsable du noviciat puis de la communauté, elle entraîne sur les chemins de
la prière et de la sainteté. Son amour des pauvres s'élargit en amour du Pauvre
par excellence, le Christ Jésus, et en amour des pauvres pécheurs. Femme au
coeur tendre, elle tremble devant les pénitences qu'elle est inspirée de
s'infliger, mais courageuse et cocasse, elle se moque de sa pauvre nature
affolée, son « humanité », comme elle la nomme : « Mon humanité regimbait sous
l'aiguillon, mais je fermais l'oreille à ses lamentations et je la faisais
taire à coups de pénitences. »
Avec l'évêque, les confesseurs, elle fait preuve d'une sincérité, d'une
humilité et d'une obéissance bouleversantes. Perplexe sur son propre cas, elle
écrit même: « Je me défie toujours de moi, d'autant que nous, femmes, sommes
expertes en tromperie. Aussi laissai je tout cela comme c'est sous le regard de
Dieu. »
À la fin de sa vie, parvenue au sommet de son expérience mystique, elle garde
étonnamment les pieds sur terre : abbesse, elle fait construire une nouvelle
aile au monastère et installer l'eau courante dans les dépendances avec un
système d'avant-garde... qui fonctionnait encore en 1990 !
Fidèle disciple de François et de Claire, ses dernières paroles sont un cri
d'amour triomphant, une vibrante action de grâce qu'elle veut partager avec ses
sœurs :
« L'Amour s'est laissé rencontrer ! C'est la cause de ma langueur. Dites le à
toutes : j'ai trouvé l'Amour ! »
SOURCE : http://monasteresigolsheim.free.fr/suite.php?newsid=52
Sainte Véronique Giuliani,
vierge
Sainte Véronique est la gloire féminine de l’Ordre des Capucins, comme son pendant,
St Laurent de Brindes, Docteur de l’Église.
Sainte Véronique Giuliani (en italien Veronica Giuliani ou Veronica de Julianis
ou Orsola Giuliani) est née le 27 décembre 1660 à Mercatello sul Metauro, dans
la province de Pesaro et Urbino, dans les Marches, rentre chez les Capucines à
17 ans. Stigmatisée, elle meurt le 9 juillet 1727 à Città di Castello, dans la
province de Pérouse, en Ombrie). Béatifiée le 17 juin 1804, et canonisée le 26
mars 1839.
L’exemple que nous a donné sainte Véronique Giuliani nous pousse à réfléchir
sur la façon dont le bon Dieu se manifeste dans toute son omnipotence aux
humbles, aux simples….
Que de saints même les plus proches de nous, en sont le témoignage… La question
qui se pose est la suivante : comment peut-on nommer « Docteur de l’Église »
quelqu’un qui ne sait rien de théologie ? C’est le cas de Véronique. La réponse
est simple : Elle a eu le meilleur maître que l’on puisse désirer : Jésus. Il
lui a fait vivre Sa Passion, a été son époux et, après la vie terrestre si
difficile, l’a amenée avec Lui, au ciel. Pour Sainte Thérèse de Lisieux il
s’est passé la même chose, en 1997 elle a été proclamée Docteur de l’Église,
par Jean Paul II.
Véronique Giuliani montre l’importance de la souffrance si on l’offre à Dieu…
si on la « joint » aux souffrances du Christ…. Cette souffrance, que nous
fuyons toujours, a été le cœur de la vie de cette âme mystique qui a choisi de
s’immoler comme victime pour le salut des âmes. Et nous, comment pourrions-nous
nous comparer à ce personnage qui nous bouleverse et épouvante en même temps….
? Nous devrions, peut-être, remettre en cause notre façon de penser, trop liée
aux biens de ce monde, et, surtout, notre façon d’agir qui ne suit pas toujours
la volonté divine….
Qui était Véronique… ?
Dans un paysage si ample de personnages extraordinaires, de saints doués de
qualités exceptionnelles, non seulement à cause de leurs miracles (et qu’on
vénère pour obtenir des grâces…), mais surtout à cause de leur grand amour pour
Dieu qui les pousse à l’anéantissement total d’eux-mêmes Orsola Giuliani,
appelée après avoir prononcé ses vœux, Véronique, , représente l’un des
exemples les plus éclatants d’élévation spirituelle mais surtout de lutte
épuisante contre sa corporéité, « la partie humaine » comme elle l’appelle, en
vertu des visions et des inspirations que Jésus lui envoie pour qu’elle
comprenne quels sont Ses desseins.
Elle n’a reculé devant aucun obstacle : même devant les peines corporelles les
plus atroces que ses confesseurs, la croyant une créature du démon, lui
infligeaient. Mais outre à désirer de souffrir toujours davantage, pour vivre
dans son corps la passion envers son céleste époux et pour sauver les âmes du
purgatoire, elle eut toujours une attitude de totale humilité et, surtout,
d’obéissance envers ses pères spirituelles. C’est à cette obéissance qu’on doit
la rédaction de son journal, que l’on peut trouver à la bibliothèque de Città
di Castello où elle passa la plus grande partie de sa vie de religieuse au
couvent des capucines ; il s’agit de 22.000 pages recueillies en dix tomes
Son confesseur, père Ubaldo Cappelletti, un oratorien, lui imposa, le premier,
d’écrire son autobiographie, sans relire ni méditer sur ce qu’elle écrivait.
Les confesseurs qui remplacèrent père Cappelletti ne cessèrent jamais de lui
imposer de continuer à écrire. Elle ne leur désobéit jamais, malgré les
nombreuses difficultés qu’elle rencontra au cours de la rédaction. Comme elle
travaillait sans arrêt pendant toute la journée il lui arrivait souvent, en
pleine nuit, de devoir écrire à nouveau des chapitres entiers.
Le journal fut publié dans les années 1895-1905, et monseigneur Annibale Maria
di Francia (1851-1927) choisit le titre : Trésor caché. Pour les huit premiers
tomes collabora un jésuite, père Pietro Pizzicarla (1895-1905) pour les deux
derniers le Prof. Umberto Bucchioni ( 1881-1946 ).
Le titre de cet ouvrage a une signification cachée : oui, un trésor caché,
parce que c’est dans les endroits les plus cachés que se réfugient les huîtres
qui contiennent les perles les plus rares … trésor caché, comme la vie de
Véronique… renfermée dans un couvent, mais non pour cela détachée de la vie
extérieure ; elle a fait siennes les fautes du monde entier et s’est soumise
aux peines les plus rudes pour la conversion des pécheurs… et pourtant elle voulait
être à l’écart, cachée…
Quant à ses stigmates qui déchiraient son corps et la faisaient souffrir
énormément elle n’avait qu’une seule pensée dictée par sa grande humilité : pas
de marques visibles sur son corps puisqu’elle jugeait être indigne de les avoir
reçues. Tout à fait différents étaient les projets de Dieu à son égard : elle
devait être l’image vivante de la passion du Christ, de la vraie âme qui brûle
d’amour pour Lui…
Véronique a toujours « brûlé » d’amour pour son Époux. A sa Première Communion,
le 2 février 1670, à l’âge de dix ans, un feu intense s’empara d’elle, et la
sensation fut si belle et douce qu’en rentrant à la maison elle demanda à sa
mère et à ses sœurs, combien de temps durerait cet « état ». C’est qu’elle ne
se rendait pas compte, étant donné son jeune âge et sa simplicité innée, que le
don qu’elle avait reçu n’était pas pour tous… c’était Jésus qui voulait qu’elle
mène une vie hors du commun, à côté de Lui. Il l’avait déjà décidé quand elle
était dans ses langes. Mais pour répondre à cet appel elle aurait dû être prête
à souffrir énormément pendant toute sa vie.
On se demande l’influence que peut avoir sur nous Véronique, une Sainte douée
d’une spiritualité immense. Comme il est dans nos habitudes de nous plaindre à
tout moment pour n’importe quoi, nous oublions qu’il faut toujours remercier
notre Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné. Nous L’implorons pour obtenir
ce qui nous plaît, sans songer que le but principal de notre existence c’est
d’obéir à sa volonté et non pas d’exiger qu’Il se conforme à la nôtre…
Pour les croyants Véronique devrait représenter un exemple à émuler pour les
nombreuses mortifications corporelles qu’elle s’est infligées et pour la grande
valeur qu’elle donnait à la souffrance ; n’oublions pas que les savants du
siècle passé la classèrent comme une folle et que son procès de canonisation
fut très compliqué : comment aborderions-nous les épreuves douloureuses de
notre vie si nous pensions non seulement de les offrir à Dieu, mais de
participer par notre souffrance à la passion du Christ… ? Peut-être
affronterions-nous plus paisiblement les adversités de la vie en nous unissant
spirituellement à Jésus qui dans l’Évangile nous invite à porter le joug avec
Lui…
Cette argumentation peut-être acceptée par ceux qui croient en Dieu, mais, il
faut se rappeler que, outre à notre volonté , la véritable foi, pour exister, a
besoin de la grâce divine qui n’est pas donnée à tous… quel message peut donner
la vie de Sainte Véronique aux gens qui ne croient même pas dans une force
surnaturelle… ?
Peut- être nous mènera-t-il vers une plus grande conscience de nous-mêmes, nous
fera-t-il comprendre que nous ne sommes que de simples créatures douées d’une
intelligence limitée, nous poussera-t-il vers une meilleure capacité
d’introspection, en ne rien tenant pour acquis, en désignant, comme on l’a
absurdement fait, Véronique comme un excellent sujet à étudier en psychiatrie.
On l’a jugée une femme atteinte par des troubles du comportement, peut-être
même par des psychoses réactives, et non comme un exemple d’altruisme et de
vertu, exemple essentiel pour ceux qui sont convaincus que la vie ne se base
pas sur la nourriture, sur l’achat de biens matériels et, surtout qu’elle ne
cesse pas avec la mort.
Quelques aperçus sur sa biographie et sur sa spiritualité
Toute la vie de Sainte Véronique, depuis le giron maternel, est pleine de
prodiges : pendant la grossesse sa mère Thérèse Mancini, femme très pieuse qui
avait enfanté sept filles (deux mortes à la naissance), éprouvait une sensation
inexplicable de « feu » dans son ventre. C’était comme si elle pressentait que
l’enfant qui allait naître serait un être spécial… jamais un pareil instinct
maternel n’a été plus digne de foi…
Orsola naquit le 27 décembre 1660 à Mercatello. Âgée de moins d’un an elle fut
tellement frappée par une image de la Sainte Trinité qu’elle commença à marcher
pour s’approcher d’elle et là elle demeura en sa contemplation pendant des
heures, en pleine extase mystique. Sa mère et ses sœurs en furent témoins.
Si on voulait décrire tous les dons extraordinaires de cet enfant « prodige »
il faudrait plusieurs tomes… C’est pourquoi on se bornera à indiquer les
événements les plus éclatants qui nous aideront à comprendre la nature de notre
sainte et sa capacité de cardioknosie, un don qu’elle avait eu du bon Dieu à sa
naissance. En effet, un jour, âgée de moins d’un an, sa nourrice la tenait
entre ses bras lorsqu’elle comprit qu’un vendeur allait les arnaquer en leur
vendant de l’huile à un faux poids ; Véronique lui ordonna de peser juste et de
faire bien attention parce que Dieu le regardait… Vous imaginez la tête du
commerçant et des gens qui étaient là… ? À cet âge là… à cette époque là, (mais
de nos jours aussi on serait fortement étonnés), les gens songèrent à un
phénomène inexplicable, mais cela servit à faire réveiller la conscience
endormie du vendeur malhonnête. D’ailleurs, n’oublions pas ce que nous disait
Sainte Catherine de Syène, notre conscience est comparable à un chien qui ne
cesse jamais d’aboyer : c’est la voix du bon Dieu, et tôt ou tard on va
forcément l’écouter.
La petite grandissait à l’écoute des biographies des saints lues par sa mère.
Elle fut particulièrement frappée par la vie de Sainte Rose de Lima, par son
désir de s’immoler pour expier les péchés du monde ; par « sa folie d’amour »
pour Jésus dont Orsola avait déjà vu l’image dans l’Hostie Consacrée… et ce
n’est pas tout : son lien avec le Christ et l’Eucharistie était si singulier
que, avant sa Première Communion, la petite comprenait à l’odeur qu’émanaient
sa mère et ses sœurs, qu’elles venaient d’avoir reçu la Communion… et une folie
s’emparait d’elle, elle courait dans l’appartement toute joyeuse poussée par
l’espoir que bientôt elle aussi elle recevrait Jésus.
Âgée de moins de quatre ans un jour où le prêtre vint apporter l’Eucharistie à
sa mère malade, elle exprima son désir de recevoir la Communion. Quand le
prêtre lui répondit que c’était impossible car il n’avait qu’une seule hostie
la petite riposta, en éblouissant tout le monde, que dans un « petit morceau »,
dans une moindre particule Jésus était toujours présent…
Qui pouvait lui avoir fait comprendre cette grande vérité sinon le Saint
Esprit… ?!
Même si les enseignements de sa mère ont contribué à coup sûr à son éducation dans
l’amour de Dieu et de son prochain (d’ailleurs deux de ses sœurs aussi se
firent religieuses), sa façon d’aimer le Seigneur était fort étrange : elle
désirait toujours davantage d’anéantir son ego, choisissait le chemin de la
souffrance, surtout parce qu’elle était poussée par une grande envie de prendre
sur elle les souffrances du Christ, jusqu’au point d’enlever, d’une manière
fort naïve, étant donné son jeune âge, les clous des mains d’un grand Crucifix
placé très haut, au risque de se faire vraiment mal… C’est qu’elle voulait
s’habituer à la souffrance physique : un jour où une de ses sœurs coinça, sans
le vouloir, ses doigts dans une porte, elle en fut heureuse, ne pleura pas, ne
se désespéra pas puisque son seul but était d’offrir cette souffrance au bon
Dieu.
Pendant son enfance elle aimait à construire de petits autels pour Jésus et la
Sainte Trinité qu’elle vénérait et poussait tous ceux qui étaient autour
d’elle, y compris les pauvres gens à qui elle donnait toujours de l’aumône, à
en faire autant. Fort beau : elle aimait beaucoup les souliers que sa maman lui
avait achetés mais un jour à la vue d’un pauvre et n’ayant rien à lui donner,
voilà qu’elle enlève un de ses souliers et le lui donne. L’homme se plaint et
lui dit qu’il ne sait que l’esprit de charité était si ardent chez elle qu’elle
était capable d’en assujettir la partie « humaine » d’enfant attirée par les
biens matériels aussi. Un témoignage nous est donné par un épisode fort beau :
elle aimait beaucoup les souliers que sa maman lui avait achetés, un jour à la
vue d’un pauvre et n’ayant rien à lui donner, voilà qu’elle enlève un de ses
souliers et le lui donne. L’homme se plaint et lui dit qu’il ne sait que faire
d’un seul soulier, sans trop y penser, elle resta nu-pieds…
Quelques années plus tard elle prit l’habitude de se confesser publiquement
devant ses consœurs puisque, selon elle, ses défauts étaient nombreux et
qu’elle se sentait coupable à cause de ses péchés. Mais un jour la Vierge Marie
lui apparut pour lui dire de ne pas se sentir coupable puisque, depuis son
enfance, elle avait été une fillette généreuse. Elle lui rappela l’affaire des
souliers et lui avoua que c’était à son Fils qu’elle les avait donnés…
Malgré cela le chemin que la Vierge et Jésus lui avaient frayé était plein de
douleurs et de souffrances, elle aurait dû les accepter avec patience, toujours
dans le but d’être plus près de Celui qui, depuis son enfance, avait désiré
être son Époux.
Les difficultés et les obstacles qu’elle eut à surmonter furent innombrables,
soit à cause de sa nature humaine source de doutes qui lui faisaient apprécier
les biens matériels, soit à cause de la forte opposition de la part de son
père, Francesco, qui ne voulait pas qu’elle entre au couvent.
Sa mère mourut quand elle avait quatre ans et avant d’exhaler son dernier
souffle, elle confia spirituellement ses cinq petites filles aux cinq plaies de
Jésus, plaies que la petite Orsola « sentait » plus que tout autre puisqu’elle
avait déjà eu une apparition de Jésus souffrant.
Resté veuf, son père s’établit à Plaisance où Orsola reçut sa Première
Communion et commença à s’adonner toujours davantage à la prière, même si les
gens qui l’entouraient la poussaient à mener une existence plus mondaine. Vers
ses treize ans elle revint à Mercatello et là aussi elle ne cessa jamais de
dire qu’elle voulait servir Dieu ; en tout cela elle était soutenue par les
apparitions de Jésus qui lui imposait de rester « tranquille » parce qu’elle
deviendrait son épouse.
Deux de ses sœurs étaient religieuses et l’une d’entre elles chercha à lui
faire changer d’avis, en lui conseillant de s’ouvrir une famille, elle lui
répondit promptement en disant que Sainte Chiara, ne fit pas d’obstacle, mais
aida de toutes ses forces sa sœur Sant’Agnese qui voulait se dédier totalement
à Dieu…
A 17 ans grâce à une lettre chargée de tristesse et de supplications, elle
réussit à convaincre son père : le 17 juillet 1677, elle franchit le seuil du
couvent des Capucines de Città del Castello, le 28 octobre endossa l’habit de
l’ordre et le Ier novembre elle fit sa profession de foi.
A la cérémonie participèrent, dans l’espoir de la voir changer d’avis, beaucoup
de jeunes hommes qui avaient demandé sa main et avaient reçu un ferme refus ;
quelquefois elle avait même rendu de façon assez brusque les cadeaux qu’on lui
avait apportés...
Elle ne fut pas capable de décrire même pas par de simples mots la joie qu’elle
éprouva au moment de prononcer ses vœux : son rêve se réalisait : elle devenait
enfin l’épouse du Christ. Dans cette occasion aussi une de ses consœurs la vit
tomber en extase au moment de l’oraison.
Nous avons déjà dit que son prénom, Orsola, fut changé en celui de Véronique
non seulement en l’honneur de la Véronique qui essuya le visage du Christ, mais
aussi pour l’étymologie du mot qui signifie : « Vraie image » (dans son cas, «
porteuse de vérité »…) et qui pouvait choisir le bon Dieu pour accomplir une
pareille mission ?... mais Orsola naturellement … ?
Véronique a été une sainte extraordinaire : elle ne reculait devant aucune
difficulté au nom de la vérité, même quand il était question de réalités
qu’elle jugeait « brûlantes », comme, par exemple, les marques de la passion de
Jésus sur son corps. Non seulement elle pensait être indigne de les avoir
reçues, mais ce qu’elle craignait c’était que le démon pouvait en être la
cause. Il est sous entendu que le fait d’en parler avec ses confesseurs lui
créait beaucoup de soucis ;…
L’obéissance, la soumission la guidèrent pendant toute sa vie l’emportant sur
tous les soucis de nature humaine ; elle eut à surmonter un grand obstacle : sa
pudeur quand elle dut montrer sa blessure au flanc aux prêtres qui comprirent
enfin que ces phénomènes n’étaient pas de nature diabolique mais divine. Tout
au début, croyant à l’intervention du démon, on la renferma dans sa cellule
sans lui donner l’Eucharistie.
C’était sa façon d’agir qui aurait dû faire comprendre qu’elle n’était pas
possédée par des esprits malins : elle était toujours humble, toujours prête à
accomplir sans hésitation les services les plus humbles et les plus épuisants ;
elle ne sentait pas la fatigue tout en étant assez maladive. Quand elle fut
élue maîtresse des novices en 1694, et plus tard abbesse, elle pensait être
indigne de recevoir une charge pareille (d’ailleurs elle-même se définissait
une âme « ingrate » à qui le bon Dieu avait élargi tant de grâces…). Elle passa
trente-trois ans avec les novices ; en 1716 on la nomma abbesse et cela dura
onze ans, jusqu’au 7 juin 1727 où elle fut atteinte par un coup d’apoplexie.
Elle revint à la vie simple de religieuse mais son boulot fut toujours des plus
fatigants…
Pendant la période où elle fut abbesse au couvent, Véronique ne fit rien
manquer à ses consœurs, ni du point de vue matériel, ni du point de vue
spirituel. Les gens qui travaillaient au couvent étaient payés au juste. Elle
voulait suivre l’exemple de celui qu’elle appelait le « père » Saint François,
et dans ce but elle demanda à son Évêque d’administrer lui même l’argent du
couvent pour lui permettre de vivre en toute pauvreté. Au nom de la pauvreté
elle endossait des vêtements très usés et se servait de couvertures encore plus
abîmées. Naturellement elle n’imposait pas à ses consœurs son style de vie.
Véronique renonçait très souvent à se nourrir pour expier les péchés du monde
entier et pour le salut des âmes du purgatoire, c’était Dieu qui le voulait et
quand ses confesseurs le comprirent, ils la laissèrent enfin libre de jeûner
tant qu’elle le voulait.
Ses confesseurs eurent encore une autre preuve qu’elle ne faisait que ce que
notre Seigneur lui demandait quand ils se rendirent compte de l’effet bénéfique
d’une liqueur miraculeuse que Jésus lui avait donnée pour qu’elle s’alimente,
sans parler de sa mine qui masquait fort bien ses souffrances corporelles…
Quand ses confesseurs s’étaient enfin convaincus que le bon Dieu lui avait
envoyé les stigmates, voilà qu’après sa mort ils découvrent des marques sur son
corps, et c’est à ce moment-là qu’ils comprennent qu’elle s’infligeait des
peines corporelles très douloureuses. Elle souffrait, oui, et même énormément,
mais son visage exprimait toujours une grande sérénité et sa façon de parler
aux autres était toujours joviale. Une lumière particulière enveloppait sa
personne comme sa « sainte mère » Claire dont le visage s’illuminait, très
souvent, quand elle priait. Et que dire alors de l’exemple qu’elle donnait à
ses consœurs ? : grâce à son caractère très doux elles l’admiraient de plus en
plus, , sans parler de son humilité et de sa façon de supporter les souffrances
: tout était dicté par son grand amour envers Dieu.
Qu’on se souvienne du morceau de l’Évangile où Jésus dit : « Et quand vous
jeûnez ne prenez pas un air mélancolique comme le font les hypocrites qui
changent de mine pour que les autres remarquent qu’ils jeûnent. En vérité je
vous dis : ils ont déjà reçu leur récompense. Toi, par contre, quand tu jeûnes,
parfume ta tête et lave ton visage afin que les gens ne se rendent pas compte
que tu jeûnes, ton père seulement connaît ton secret ; et ton Père qui voit
dans ton secret va te récompenser » [1].
Au cours de sa vie Véronique nous a donné un témoignage extraordinaire de
l’acceptation de la souffrance : elle souffrait énormément, mais les autres ne
devaient voir aucune marque de cette souffrance sur son visage, ni ne devaient
la féliciter s’ils s’en apercevaient. Malgré son état de santé des plus
maladifs, elle soignait constamment ses consœurs infirmes et supportait, non
seulement, les malaises causés par leur état de santé, mais leur mauvaise
humeur aussi… Il y en avait une, en particulier, qui, toutes les fois où
Véronique allait la voir et donc la soigner, ne faisait que l’insulter, mais
l’attitude de la sainte, toujours calme et tendre, lui fit comprendre
l’absurdité de son comportement. En effet, avant de mourir elle la pria de la
pardonner. Mais que pouvaient représenter des phrases méchantes, des plaies à
l’odeur nauséabonde et le travail incessant si l’on songeait au sacrifice sur
la croix du Christ… ?!
Voilà la pensée qui l’a accompagnée pendant toute sa vie : le désir de se
conformer en tout au Christ, sachant être une créature humaine et donc finie
face à l’Être infini. Son journal, qui est un testament spirituel
extraordinaire, montre sa recherche non de la souffrance en elle-même, mais
d’une souffrance qui doit compléter la passion du Christ. En outre elle était
bien convaincue d’être une « pécheresse » tandis que, d’après ce que disaient
ses pères spirituels, elle n’avait que de tous petits défauts... Un autre
exemple de simplicité et d’humilité est représenté par les nombreuses
confessions publiques où elle demandait pardon à ses consœurs d’avoir été un
mauvais exemple pour elles et se définissait la plus « misérable » d’entre
elles…
Les miracles qu’elle fit de son vivant ne servirent pas à lui faire comprendre
qu’elle n’était pas si « misérable » que ça. Quand elle fut abbesse elle fit
d’autres miracles : la multiplication des fruits, des œufs et du fromage.
Nombreuses furent les preuves que ses confesseurs et ses consœurs eurent de sa
façon de lire dans leurs cœurs, en effet il lui arrivait de devancer leurs
pensées et de leur parler d’évènements qui concernaient leur avenir. Tous ces
dons, y compris celui de la prophétie ne faisaient que lui faire louer le bon
Dieu, puisqu’elle comprenait que c’était Lui l’auteur de tant de prodiges et
qu’elle n’avait qu’à faire Ses volontés.
Que de choses nous pourrions apprendre de son attitude si humble… Il est dans
notre naturel de vouloir toujours être au premier rang, mais quelquefois nous
oublions que c’est au bon Dieu que nous devons tous nos dons et que s’Il ne
l’avait pas voulu nous ne serions même pas sur cette terre… Nous savons fort
bien que le mal est contagieux mais, heureusement il en est de même pour le
bien. En effet dans le monastère où vécut Véronique beaucoup de ses disciples,
parmi lesquelles Maria Maddalena Boscaini (1704-1765) et Florida Cevoli
(1685-1767) sont mortes en odeur de sainteté.
Véronique avait un don inné pour préparer ses filles spirituelles à leur
rencontre avec le bon Dieu : sévérité et austérité dominaient chez elle mais
quand il était question des autres elle était d’une tendresse extrême, et avec
la même tendresse elle soignait leur âme et leur corps. C’est pourquoi ses
filles spirituelles avaient une confiance extrême en Véronique et lui
confiaient leurs pensées les plus secrètes, ce qui lui permettait de leur
donner de bons conseils.
Véronique aimait ceux qui étaient à côté d’elle, son prochain et même les «
infidèles » et au nom de cet amour elle priait notre Seigneur de lui permettre
de prendre sur soi tous les maux de ce monde dans le but de voir guérir les
malades, de sauver les âmes du purgatoire et pour la conversion du monde
entier.
Comme elle avait eu la vision de l’enfer et du purgatoire et en avait été
bouleversée, elle demanda au bon Dieu d’être placée juste « au seuil de l’enfer
» prête à supporter n’importe quel supplice dans le but de sauver les âmes. Il
ne faut pourtant pas croire, et l’on se tromperait fortement, que pour songer à
la spiritualité, elle délaissait les aspects matériels : elle guida fort bien
le monastère, en agrandit le dortoir, fit passer l’eau par la cuisine,
l’infirmerie et songea à l’irrigation du verger ; en outre elle fit ériger une
chapelle dédiée à la Vierge du Rosaire.
Ses écrits et les « attaques » du démon
Le démon ne pouvait pas rester indifférent à tout ce qu’elle faisait contre lui
et la persécutait de mille manières dans l’espoir de lui faire abandonner ses
saintes intentions. Puisque les épreuves qu’elle avait à affronter tous les
jours étaient bien pénibles il espérait toujours dans une défaillance de sa
part. Comme il avait fait avec tant d’autres saints, qui avaient laissé bien
des témoignages, il lui rendait la vie impossible et souvent prenait l’aspect
de son ange gardien ou du Christ.
Mais il suffisait d’un seul mot à Véronique pour comprendre que c’était lui.
Elle en parlait toujours à ses confesseurs dans la crainte de confondre les
apparitions divines avec des signes diaboliques. Dans toutes ses vicissitudes
elle fut aidée par ses pères spirituels et par la Sainte Vierge qui ne cessa
jamais, pendant toute sa vie, de lui faire ressentir son amour maternel. Elle
l’a même aidée contre les attaques du démon qui avait l’habitude de détruire
ses écrits, mais elle était toujours prête à le combattre et, pendant la nuit,
elle recommençait à écrire ce qu’il lui avait détruit.
La Vierge ne l’abandonna jamais, dans une vision Elle lui promit de l’aider à
rédiger son journal et à diriger le couvent. En 1700 et en 1714, le Saint-Office
la sépara de la communauté, mais la ségrégation n’était rien en comparaison du
fait qu’on lui interdit de recevoir la Communion : mais… Miracle… La Sainte
Eucharistie lui fut apportée par les Anges et par le Christ lui-même.
On l’avait condamnée parce que même si on savait que chez elle il se passait
quelque chose de prodigieux on était poussé à croire qu’elle simulait ou,
encore pire, qu’elle était possédée par le démon. Mais cela ne dura pas pour
longtemps. Ceux qui lui avaient infligé les supplices les plus atroces
comprirent enfin que devant eux il n’y avait pas une créature possédée par le
démon mais une sainte.
A la lecture des poésies de Sainte Véronique ce n’est sûrement pas l’ars
poetandi, qui frappe le lecteur mais une grande simplicité, on se rend vite
compte qu’on a à faire à une créature extraordinaire et l’on songe très vite à
ce que disait Jésus : « En vérité je vous dis : si vous ne vous convertissez
pas et ne redevenez pas des enfants, vous n’entrerez pas au royaume des cieux :
Donc quiconque se fera petit comme cet enfant, sera le plus grand au royaume
des cieux » [2].
Sainte Véronique est un exemple éclatant de l’action du Saint Esprit : quand
elle supplia le prélat de lui permettre de faire partie de l’ordre des
capucines, celui-ci lui demanda de lire un morceau de l’Écriture Sainte en
latin, langue que Véronique ne connaissait pas. L’étonnement des gens qui
étaient là, y compris son oncle, fut immense : c’était comme si elle avait,
depuis toujours, connu le latin, sa prononciation fut parfaite … C’est que
Jésus, dans une apparition, lui avait ordonné de ne lire qu’en lui-même…
C’est ce qu’on remarque à la lecture de ses écrits chargés de spiritualité et
caractérisés par son grand amour pour le Christ qui est décrit avec une tendresse
extrême. En lisant ces poésies on a l’impression d’assister à l’épanouissement
du premier amour d’un adolescent qui, pourtant, n’a rien à voir avec ce
qu’éprouvait Véronique : c’est tout autre chose, c’est un sentiment qui a la
profondeur du véritable « feu » de l’amour immortel. Au couvent les religieuses
prirent la belle habitude de chanter ou de réciter ses écrits avant le carême
ou pendant les périodes de pénitence ; il y en a qui sont sous forme de
dialogue entre plusieurs personnages, cela pour permettre à beaucoup de
religieuses de prendre partie aux représentations.
Pendant toute la période de sa vie de religieuse Sainte Véronique suivit avec
tendresse et amour la croissance spirituelle de ses consœurs. Elle ne les
obligea pas à subir ses mêmes épreuves, mais cherchait, par sa parole, et
surtout sa conduite, à les inciter à aimer Dieu par-dessus tout. Elle était
très jeune quand elle entra au couvent et confia à la mère abbesse que, pendant
la nuit, elle ne pouvait s’empêcher de pleurer à la pensée qu’il pouvait y
avoir quelqu’un qui la dépassait dans son amour pour le Seigneur…
Et sur cela il faudrait s’arrêter un instant pour essayer de comprendre ce
contresens : étant donné son grand amour pour notre Seigneur pourquoi
souffrait-elle à la pensée qu’on pouvait L’aimer plus qu’elle ?! La réponse
nous est fournie par la lecture de son journal où elle souhaite que tout le
monde aime Dieu ; sa souffrance venait du fait qu’elle se sentait toujours «
coupable » d’être loin de Lui à cause de ses péchés.…
Sainte Véronique a écrit beaucoup de poésies dont le sujet est représenté par
le conflit éternel entre la « chair » et l’esprit,, ce qui a été amplement
traité par Saint Paul : « La chair a des envies contraires à l’Esprit, et
L’Esprit a des envies contraires a la chair. Ces deux choses s’opposent
réciproquement, de sorte que vous ne faites pas ce que vous auriez envie de
faire » [3] et encore : « Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire
du bien, le mal est à côté de moi… » [4].
Le journal de Sainte Véronique est plein d’écrits qui concernent ce thème et
surtout ces combats intimes qui aboutissent à la victoire de sa sainteté, fruit
de l’action du Saint Esprit. Elle a écrit le poème qui suit toute jeune,
pendant qu’elle s’occupait du ménage et l’a déclamé, pendant la période qui
précède le carême, en compagnie de sa consœur mère Chiara Felice.
Pendant le procès de canonisation ses confesseurs qui lui avaient infligé tant
de tourments furent les défenseurs les plus acharnés de ses vertus. Ils témoignèrent
de la véridicité des marques miraculeuses que Véronique avait sur son corps :
la blessure au flanc, la couronne d’épines, les Stigmates ; il est à remarquer
que les marques de la Passion étaient imprimées dans son cœur (elle avait
demandé à une de ses consœurs de les dessiner) et qu’au moment de l’autopsie on
les découvrit.
Malgré les marques « extérieures » qui contribuaient à faire d’elle un être
spécial, ce qui a influé sur sa figure de médiatrice et, surtout, de victime
immolée pour le salut des autres, c’était son désir de faire éprouver à toutes
les âmes un amour envers Dieu si fort au point de les pousser à Le servir et à
s’éloigner du péché.
Tout ce qu’elle faisait était au nom de « la gloire de Dieu ». Quant à ses
fautes, même les plus petites, elle cherchait toujours, tout en les
reconnaissant, à les corriger ; ainsi faisant elle poussait ses consœurs à
suivre son exemple, jamais elle ne les reprochait ni ne les vexait mais
tendrement et humblement elle veillait à ce que leur esprit s’élève.
On pourrait parler longtemps de cette Sainte qui, pendant 57 ans a donné
l’exemple de comment il faut aimer Dieu et notre prochain jusqu’au point de
s’anéantir totalement. Mais il y a plein de livres sur elle, on se bornera donc
à étudier quelques-uns de ses écrits et le jour de sa mort où elle s’est enfin
réunie à son Divin Époux.
Comme on l’a déjà dit son journal est le témoignage le plus important de toute
son existence. Il comprend des lettres (dont quelques-unes ne sont pas
repérables puisqu’on en a fait des reliques) et plusieurs poésies religieuses
où il est toujours question de « son amour pour Dieu, fou, brûlant et ardent ».
A la lecture de ses poésies on reste charmé, fasciné : tout est écrit de
manière simple, loin d’elle le désir d’écrire un traité philosophique. Quant à
sa valeur spirituelle elle mériterait d’être élue Docteur de l’Église, tout
comme Sainte Catherine de Syène
Véronique mourut le 9 juillet 1727, son agonie fut terrible et dura 33 jours :
c’était ce que Jésus lui avait prophétisé. Même avant de mourir son
comportement fut des meilleurs : elle demanda même la permission de mourir à
son confesseur et ainsi faisant elle se montra obéissante jusqu’au dernier
moment de sa vie.…
Le Pape Pie VII la béatifia le 8 juin 1804, Grégoire XVI la canonisa le 26 mai
1839 au bout d’un long procès où l’on examina minutieusement tous les
innombrables phénomènes mystiques qui la concernaient ; tout cela pour que les
illuministes du siècle n’accusent pas l’église d’une excessive crédulité.
A la lecture de ses écrits il résulte toujours son immense amour pour Jésus
joint à l’acceptation des souffrances qui l’unissaient à Lui ; on remarque
encore le lien indissoluble qui l’avait liée à son Époux tant aimé depuis son
enfance. Dans son journal il y a beaucoup de témoignages de ses visions où
Jésus lui parle pendant qu’elle Le contemple extasiée et étonnée en même temps.
Pour pouvoir en comprendre sa véritable signification il faut la rattacher à
son journal tout entier, à toute sa vie de mystique qui s’offrit comme victime
pour l’expiation des péchés de l’humanité tout entière.
Ce sentiment d’altruisme n’a rien à voir avec le pur masochisme ou avec le fait
d’être des malades mentaux. Ici, il n’est pas question d’un cas de psychiatrie
comme l’ont cru ceux qui, d’après leurs convictions ne croient pas aux
phénomènes surnaturels. Il s’agit de la réalité d’une créature humaine qui
s’est élevée en dessus des autres et a choisi de vivre dans l’amour de Dieu et
de son prochain. Et dans le but de servir le Seigneur et d’obtenir tant de
bienfaits pour les autres, elle a accepté toutes les souffrances le sourire aux
lèvres.
La vie acquiert sa vraie signification si l’on comprend qu’il faut servir
Dieu…c’est ce que nous tous, nous devrions comprendre…
C’est ce que font les membres de l’Apostolat de la Prière, ils offrent tous les
jours leurs actions, leurs souffrances et leurs joies au Seigneur et, sans
jamais oublier la présence du Saint Esprit, ils font en sorte que leur
existence acquière une valeur divine. C’est ce que prêchait le Pape Paul VI, il
disait qu’on ne peut rien faire sans la grâce divine : c’est elle qui engendre
de véritables transformations.
On ne peut pas se passer, après avoir parlé un peu de l’« univers spirituel »
de Sainte Véronique, d’examiner le mot : « Per crucem ad lucem », où l’accent
n’est pas seulement posé sur les « croix » qu’il faut porter pour atteindre à
la lumière éternelle, mais sur la grandeur du bien où l’on aboutit au bout de
ce parcours.
Comme exemple il suffit de rappeler que lorsque Véronique reçut les Stigmates,
le 5 avril 1697, le Seigneur lui apparut dans toute Sa gloire : de Ses plaies
sortirent des rayons lumineux qui frappèrent son corps, d’où les saintes
blessures. C’était comme si le bon Dieu avait voulu graver à son âme la
certitude qu’après tant de souffrances il y aurait eu une une grande
récompense.
D’ailleurs il est à remarquer qu’à plusieurs reprises quand Jésus lui demandait
quel était son plus grand désir, Sainte Véronique Lui répondait toujours : « Je
ne voudrais jamais me séparer de Vous » ; Nous pouvons être sûrs que son « rêve
» s’est réalisé le 9 juillet 1727 quand son âme a quitté la terre.
Pour conclure…
De nos jours, où l’on se plaint d’avoir égaré « les vraies valeurs » pour
poursuivre de faux dieux, Sainte Véronique en offrant ses énormes souffrances à
Dieu nous fait comprendre l’importance de la vie si nous sommes capables
d’offrir chagrins et joies à Notre Seigneur.
Mais ce qu’il ne faut absolument pas faire c’est d’accuser « l’époque contemporaine
» de nos insatisfactions : de tout temps il y a toujours eu des ennuis, des
souffrances et de tout ce qui, de nos jours aussi, nous chagrine…mais, malgré
cela, il y a toujours eu des personnages extraordinaires comme Sainte
Véronique. Des murs de son couvent elle a contribué a diffuser un grand message
de salut : l’importance de la souffrance et du véritable amour pour notre
Seigneur.
Les derniers mots qu’elle prononça, à la pointe du jour du 9 juillet 1727, en
s’adressant à un groupe de religieuses, furent les suivants : « L’amour s’est
fait retrouver ! Voilà la cause de ma souffrance : dites-le à toutes vos
consœurs ! » [5]
On oublie souvent, étant donné notre vie frénétique, ce que Dieu doit être pour
nous : Dieu est amour, un amour immense… il ne s’agit pas d’un Dieu juge et
punisseur, comme on le remarque à la lecture de l’Ancien testament, et encore
moins d’un Dieu instigateur ou provocateur de guerres, comme le pensent encore
certains fanatiques…
Dans l’Encyclique : « Deus caritas est », notre Pape Benoît XVI a justement
voulu réaffirmer le concept que Dieu est amour et que dans son immense amour il
nous laisse libres d’accepter ou de refuser le grand don qu’Il nous fait. Il ne
nous oblige pas à L’aimer, c’est à nous de choisir ! …mais qui pourrait refuser
d’être dans les bras d’un Père si tendre… ?!
Peut-être ceux qui Le croient responsable de tous leurs malheurs ? Mais voilà
l’importance qu’il faut donner à l’étude de personnages tels que celui de
Sainte Véronique Giuliani : ne pas songer à la souffrance en elle-même, mais
pour ce qu’elle est, c’est-à-dire projetée vers un autre univers spirituel qui
est, en définitive, réel. Nous aimons à penser qu’aujourd’hui aussi, peut-être
dans les lieux les plus impensables, tant d’autres personnes, en vivant avec
grande humilité, contribuent au dessin de Dieu, et s’efforcent d’entreprendre
un véritable chemin vers la sainteté dont Sainte Véronique, comme tant d’autres
saints, a été un véritable témoin.
[1] Matth. 6, 16, 18.
[2] Matth. 18, 3-5.
[3] Gal. 5, 17-18.
[4] Rom. 7, 21-22
[5] Summarium p.114.
SOURCE : http://www.introibo.fr/09-07-Ste-Veronique-Giuliani#nh6

Also
known as
Ursula Giuliani
Veronica de Julianis
Weronika Giuliani
Profile
Born wealthy, the
daughter of Francesco Giuliana and Benedetta Mancini. In her youth,
Ursula developed a deep spirituality and desired nothing more than to dedicate
her life to God. She
received visions as a child,
and her first words were reported to be “Do justice, God sees you,” said to a
crooked merchant.
Ursula’s father presented
suitors in hopes that she would marry her;
the girl became ill at
the idea of not devoting her life to God, and she
finally received her father‘s blessing on
her call to religious
life.
She joined the Poor
Clares in Città di Castello, Umbria, Italy,
on 17
July 1677 at
age 17, receiving the veil on 28
October and taking the name Veronica. In 1693 she
received visions that indicated that the Passion would be re-enacted in her own
soul; in 1694 she
received the first sign of the stigmata,
in her case the visible wounds of
the crown
of thorns; on Good
Friday in 1697 she
received the wounds on
her hands, feet and side. She submitted to medical treatment and many
examinations, never trying to prove the stigmata was
real, just suffering through the wounds, the exams and the scorn of her peers.
Veronica served as novice
mistress for over thirty years; she refused to let them read any
related to visions or mysticism, insisting that they become practical brides
of Christ. Chosen abbess of
her house in 1716,
and served for more than a decade. Her 10-volume Diary
of the Passion catalogues her religious experiences.
Born
1660 at
Mercatello, Duchy of Urbino (part
of modern Italy)
as Ursula Giuliani
9 July 1727 at Città
di Castello, Italy of
natural causes
the figure of the cross
was found impressed upon her heart
body incorrupt
26 May 1839 by Pope Gregory
XVI
Città
di Castello, Italy, diocese of
crowned
with thorns and embracing the Cross
holding a heart marked
with a cross
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Pope
Benedict XVI, General Audience, 15
December 2010
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
Dicastero delle Cause dei Santi
strony
w jezyku polskim
MLA
Citation
“Saint Veronica
Giuliani“. CatholicSaints.Info. 23 December 2023. Web. 22 April 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-veronica-giuliani/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-veronica-giuliani/
St.
Anton (München): Altarbild des (ca.) 1895 errichteten und 1966 zerstörten
Altars der Hl. Veronica Giuliani, gemalt von Josef Zenker
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Hall
Wednesday, 15 December
2010
Saint Veronica Giuliani
Dear Brothers and
Sisters,
Today I would like to
present a mystic who did not live in the Middle Ages. She is St Veronica
Giuliani, a Poor Clare Capuchin nun. The reason is that 27 December will be the
350th anniversary of her birth. Città di Castello, the place where she lived
the longest and where she died, as well as Mercatello — her birthplace — and
the Diocese of Urbino are celebrating this event with joy.
Indeed, Veronica was born
on 27 December 1660 in Mercatello, in the Metauro Valley to Francesco Giuliani
and Benedetta Mancini. She was the last of seven sisters, three of whom were to
embrace the monastic life.
She was given the name
“Orsola” [Ursula]. She was seven years old when her mother died and her father
moved to Piacenza as customs superintendent of the Duchy of Parma. It was in
this city that Ursula felt a growing desire to dedicate her life to Christ. The
call to her became ever more pressing so that, when she was 17, she entered the
strict cloister of the monastery of Capuchin Poor Clares in Città di Castello.
She was to remain here for the rest of her life. Here she received the name of
“Veronica”, which means “true image” and she was in fact to become a true image
of the Crucified Christ.
A year later she made her
solemn religious profession and the process of configuration to Christ began
for her, through much penance, great suffering, and several mystic experiences
linked to the Passion of Jesus: being crowned with thorns, the mystical
espousal, the wound in her heart and the stigmata.
In 1716, when she was 56,
she became Abbess of the monastery. She was reconfirmed in this office until
her death in 1727, after a very painful prolonged agony that lasted 33 days and
culminated in a joy so profound that her last words were: “I have found Love,
Love has let himself be seen! This is the cause of my suffering. Tell everyone
about it, tell everyone!” (Summarium Beatificationis, 115-120).
On 9 July she left her
earthly dwelling place for the encounter with God. She was 67 years old; 50 of
those years she spent in the monastery of Città di Castello. She was canonized
on May 26, 1893, by Pope Gregory XVI.
Veronica Giuliani wrote
prolifically: letters, autobiographical reports, poems. However, the main
source for reconstructing her thought is her Diary, which she began in 1693:
about 22,000 handwritten pages that cover a span of 34 years of cloistered
life.
Her writing flows
spontaneously and continuously. There are no crossings-out, corrections or
punctuation marks in it, nor was the material divided into chapters or parts
according to a plan.
Veronica did not intend
to compose a literary work; on the contrary, Fr Girolamo Bastianelli, a
Filippini religious, in agreement with the diocesan Bishop Antonio Eustachi,
obliged her to set down her experiences in writing.
St Veronica has a
markedly Christological and spousal spirituality: She experienced being loved
by Christ, her faithful and sincere Bridegroom, to whom she wished to respond
with an ever more involved and passionate love. She interpreted everything in
the key of love and this imbued her with deep serenity. She lived everything in
union with Christ, for love of him, and with the joy of being able to
demonstrate to him all the love of which a creature is capable.
The Christ to whom
Veronica was profoundly united was the suffering Christ of the Passion, death
and Resurrection; it was Jesus in the act of offering himself to the Father in
order to save us.
Her intense and suffering
love for the Church likewise stemmed from this experience, in its dual form of
prayer and offering. The Saint lived in this perspective: she prayed, suffered
and sought “holy poverty”, as one “dispossessed” and the loss of self (cf.
ibid., III, 523), precisely in order to be like Christ who gave the whole of
himself.
In every page of her
writings Veronica commends someone to the Lord, reinforcing her prayers of
intercession with the offering of herself in every form of suffering. Her heart
dilated to embrace all “the needs of the Holy Church”, living anxiously the
desire for the salvation of “the whole world” (ibid., III-IV, passim).
Veronica cried: “O
sinners... all men and all women, come to Jesus’ heart; come to be cleansed by
his most precious blood.... He awaits you with open arms to embrace you”
(ibid., II, 16-17).
Motivated by ardent love,
she gave her sisters in the monastery attention, understanding and forgiveness.
She offered her prayers and sacrifices for the Pope, for her Bishop, for
priests and for all those in need, including the souls in Purgatory.
She summed up her
contemplative mission in these words: “We cannot go about the world preaching
to convert souls but are bound to pray ceaselessly for all those souls who are
offending God... particularly with our sufferings, that is, with a principle of
crucified life” (ibid., IV, 877). Our Saint conceived this mission as “being in
the midst” of men and God, of sinners and the Crucified Christ.
Veronica lived profound
participation in the suffering love of Jesus, certain that “to suffer with joy”
is the “key to love” (cf. ibid., I, 299.417; III, 330.303.871; IV, 192). She
emphasizes that Jesus suffers for humanity’s sins, but also for the suffering
that his faithful servants would have to endure down the centuries, in the time
of the Church, precisely because of their solid and consistent faith.
She wrote: “His Eternal
Father made them see and feel the extent of all the suffering that his chosen
ones would have to endure, the souls dearest to him, that is, those who would
benefit from his Blood and from all his sufferings" (ibid., II, 170).
As the Apostle Paul says
of himself: “Now I rejoice in my sufferings for your sake, and in my flesh I
complete what is lacking in Christ's afflictions for the sake of his Body, that
is, the Church” (Col 1:24).
Veronica reached the
point of asking Jesus to be crucified with him. “In an instant”, she wrote, “I
saw five radiant rays issue from his most holy wounds; and they all shone on my
face. And I saw these rays become, as it were, little tongues of fire. In four
of them were the nails; and in one was the spear, as of gold, red hot and white
hot: and it went straight through my heart, from one side to the other ... and
the nails pierced my hands and feet. I felt great pain but in this same pain I
saw myself, I felt myself totally transformed into God” (Diary, I, 897).
The Saint was convinced
that she was already participating in the Kingdom of God, but at the same time
she invoked all the Saints of the Blessed Homeland to come to her aid on the
earthly journey of her self-giving while she waited for eternal beatitude; this
was her undying aspiration throughout her life (cf. ibid., II, 909; V, 246).
With regard to the
preaching of that time which often focused on “saving one’s soul” in individual
terms, Veronica shows a strong “sense of solidarity”, a sense of communion with
all her brothers and sisters on their way towards Heaven and she lives, prays
and suffers for all. The penultimate, earthly things, although appreciated in
the Franciscan sense as gifts of the Creator, were always relative, altogether
subordinate to “God’s taste” and under the sign of radical poverty.
In the communio
sanctorum, she explains the gift of herself to the Church, as the relationship
between the pilgrim Church and the heavenly Church. “All the Saints”, she
wrote, “are up there thanks to the merit and the Passion of Jesus; but they
cooperated with all that the Lord did, so that their life was totally ordered
... regulated by these same works (his)” (ibid., III, 203).
We find many biblical
citations in Veronica's writings, at times indirectly, but always precise. She
shows familiarity with the Sacred Text, by which her spiritual experience was
nourished. Furthermore, it should be pointed out that the intense moments of
Veronica's mystical experience are never separate from the salvific events
celebrated in the Liturgy, where the proclamation of the Word of God and
listening to it has a special place. Hence Sacred Scripture illumines, purifies
and confirms Veronica’s experience, rendering it ecclesial. On the other hand,
however, her experience itself, anchored in Sacred Scripture with uncommon intensity,
guides one to a more profound and “spiritual” reading of the text itself, to
enter into its hidden depths. Not only does she express herself with the words
of Sacred Scripture but she also really lives by them, they take on life in
her.
For example, our Saint
often quotes the words of the Apostle Paul: “If God is for us, who is against
us?” (Rom 8:31; cf. Diary, I, 714; II 116.1021; III, 48).
The assimilation of this
Pauline text, her great trust and profound joy, becomes a fait accompli within
her. “My soul”, she wrote, “was bound to the divine will and I was truly
established and fixed for ever in the will of God. It seemed to me that I
should never again have to be separated from this will of God and I came to
myself with these precise words: nothing will be able to separate me from the
will of God, neither anxieties, nor sorrows nor toil nor contempt nor
temptation nor creatures nor demons nor darkness, not even death itself,
because, in life and in death, I want all, and in all things, the will of God”
(Diary, IV, 272). Thus we have the certainty that death is not the last word,
we are fixed in God’s will, hence, truly, in eternal life.
In particular, Veronica
proved a courageous witness of the beauty and power of Divine Love which
attracted her, pervaded her and inflamed her. Crucified Love was impressed
within her flesh as it was in that of St Francis of Assisi, with Jesus’
stigmata. “‘My Bride’, the Crucified Christ whispers to me, ‘the penance you do
for those who suffer my disgrace is dear to me’.... Then detaching one of his
arms from the Cross he made a sign to me to draw near to his side... and I
found myself in the arms of the Crucified One. What I felt at that point I
cannot describe: I should have liked to remain for ever in his most holy side”
(ibid., I, 37). This is also an image of her spiritual journey, of her interior
life: to be in the embrace of the Crucified One and thus to remain in Christ's
love for others.
Veronica also experienced
a relationship of profound intimacy with the Virgin Mary, attested by the words
she heard Our Lady say one day, which she reports in her Diary: “I made you
rest on my breast, you were united with my soul, and from it you were taken as
in flight to God” (IV, 901).
St Veronica Giuliani
invites us to develop, in our Christian life, our union with the Lord in living
for others, abandoning ourselves to his will with complete and total trust, and
the union with the Church, the Bride of Christ.
She invites us to
participate in the suffering love of Jesus Crucified for the salvation of all
sinners; she invites us to fix our gaze on Heaven, the destination of our
earthly journey, where we shall live together with so many brothers and sisters
the joy of full communion with God; she invites us to nourish ourselves daily
with the Word of God, to warm our hearts and give our life direction. The
Saint’s last words can be considered the synthesis of her passionate mystical
experience: “I have found Love, Love has let himself be seen!”. Thank you.
To Special Groups
Dear Brothers and
Sisters,
I extend a warm welcome
and prayerful good wishes to the priest alumni of the Pontifical North American
College celebrating their fortieth anniversary of priestly ordination. Upon all
the English-speaking visitors present at today's Audience, especially those
from Ireland and the United States of America, I cordially invoke God's
abundant blessings.
Lastly, I address a
special greeting to the young people, the sick and the newlyweds. I hope that
you, dear young people, especially you, the young members of Catholic Action,
will prepare your hearts to welcome Jesus who comes to save us with the force
of his love. May the forthcoming Christmas festivities bring you, dear sick
people, who in your experience of illness share the weight of the Cross with
Christ, serenity and comfort. I invite you, dear newlyweds, who have recently
founded your family, to grow increasingly in that love which Jesus has given us
by his Nativity.
© Copyright 2010 -
Libreria Editrice Vaticana
Book of Saints
– Veronica de Julianis
Article
(Saint) Virgin (July
9) (18th
century) Veronica Giuliani, a Franciscan nun in Italy of
the Capuchin
Order, was born near Urbino (A.D. 1677).
She was remarkably favoured by Almighty God during her Religious life with
heavenly visions and
other supernatural gifts. She passed away A.D. 1727,
and was canonised by Pope Gregory
XVI (A.D. 1839).
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Veronica de Julianis”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
9 July 2016. Web. 22 April 2025.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-veronica-de-julianis/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-veronica-de-julianis/
Saints
of the Day – Veronica Giuliani, Abbess
Article
Born in Mercatello, Urbino,
Italy, 1660; died at Città di Castello, Umbria, July 9, 1727; beatified in
1804; canonized in 1839.
Saint Veronica Giuliani
was canonized for her piety but she is more often remembered for the marvels
surrounding her life. She was born Ursula Giuliana, the daughter of a family of
wealth and breeding.
Ursula was devout from a
very early age. By the time she was six, she was giving her food and clothing
to the poor. By age 11, she was pursuing a devotion to the Lord’s Passion. Also
early in life she was intolerant of those who were not as devoted as she, but
this tendency was tempered by a vision.
She took great enjoyment
in the increased station her father’s promotion to public office at Piacenza
brought, and she reproached herself for it in later years. She decided to
become a nun after experiencing a vision of the Virgin Mary, but her father
opposed her plan. He insisted on introducing her to eligible suitors, which
caused her to become ill from anxiety. In 1677, her father finally gave in and
allowed her to become a nun at the Capuchin convent of Città di Castello in
Umbria, where she took the name Veronica.
Her novitiate was
difficult. She became more intense in her devotion to the Passion of Christ and
experienced a vision of Him bearing the cross. At this time, she began to
experience a feeling of pain over her heart. In 1693, she had another vision in
which the chalice of Christ’s sufferings was offered to her. On Easter 1694 she
was espoused to Jesus in a vision and the imprint of the Crown of Thorns
appeared on her head.
Three years later she saw
Blessed Virgin Mary say to Jesus, ‘let thy bride be crucified with thee.’ Then
at age 37, she received the stigmata in hands, feet, and side during a long
period of ecstasy on April 5, 1697. Medical treatment was given, but the wounds
did not heal. Her journal records experience.
In her journal she tells
of the rays of light that came from Jesus’ wounds and became small flames of
fire, four in the form of great pointed nails, the fifth a spear-head of
gleaming gold. She writes, “I felt a fearful agony of pain, but with the pain I
clearly saw and was conscious that I was wholly transformed into God. When I
had been thus wounded, in my heart, in my hands and feet, the rays of light
gleaming with a new radiance shot back to the Crucifix, and illuminated the
gashed side, the hands and feet of Him who was hanging there. Thus My Lord and
My God espoused me, and gave me in charge to His Most Holy Mother for ever and
ever, and bade my Guardian Angel watch over me, for He was jealous of His
honor, and then thus He spoke to me: ‘I am Thine, I give Myself wholly unto
thee. Ask whatsoever thou wilt, it shall be granted thee.’ I made reply:
‘Beloved, only one thing I ask, never to be separated from Thee.’ And then in a
twinkling all vanished away.”
Roused, she found the
wounds aching and blood and water pouring from her side. She did not want the
wounds to be seen, but they were visible until 1700, because Jesus promised her
that the marks would only last three years. Thereafter, only her side bled.
Shortly after they first
appeared, her wounds were examined by the bishop of Città di Castello, who
devised a special, fraud excluding regimen for her. The wounds were bandaged,
and the dressings fastened shut with the bishop’s seal; she was separated from
the other sisters and watched carefully. The wounds remained. During her
ecstasies she emitted a sweet odor of sanctity and she levitated. The local
bishop was impressed by her obedience and humility throughout and was convinced
that the phenomenon was genuine. A favorable report was given to the Holy
Office and Veronica was permitted to resume normal community life.
Veronica was the novice
mistress for 34 years, forbidding the novices to read books of advanced
mysticism. Instead, she insisted on the fundamental virtues fostered by reading
Rodriguez’s Christian and religious perfection. She was elected abbess in 1716
and served in that capacity for the last 11 years of her life. Not only did the
spiritual life of the community improve during her abbacy, but also their
physical comfort for Veronica was a practical woman. She installed piped water
into the convent and expanded and enlarged its buildings.
She died of apoplexy. She
had told her confessor that the instruments of the Lord’s Passion were
imprinted on her heart, and she drew their positioning for him more than once
as she said they changed location over the years. Her heart was examined after
death and “miraculously” showed images of a cross, crown of thorns, and
chalice, as she had said it would. Examination also revealed a curvature of the
right shoulder as if she had carried a heavy cross. (Imagination of the
doctors?)
An autobiographical
account (10 volumes) she had written at the command of her confessor was used
in the process of her beatification and has been published since her
canonization. Her mystical experiences were accurately authenticated by
eyewitnesses. Through she was in a state of almost continuous ecstacy, she was
in no way visionary, but a most practical and level-headed religious.
Levitations and stigmata, which ceased bleeding at a word of command, reveal
Veronica as one of the best documented examples of how prolonged and intense
consideration of Christ’s Passion can have an extraordinary effect in the faithful.
She is portrayed in art
holding a heart marked with a cross (Attwater, Benedictines, Delaney,
Encyclopedia, Farmer, Harrison, White).
MLA
Citation
Katherine I
Rabenstein. Saints of the Day, 1998. CatholicSaints.Info.
4 July 2020. Web. 22 April 2025.
<https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-veronica-giuliani-abbess/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-veronica-giuliani-abbess/
St. Veronica Giuliani
Veronica’s desire to be
like Christ crucified was answered with the stigmata. Veronica was born in
Mercatelli. It is said that when her mother Benedetta was dying she called her
five daughters to her bedside and entrusted each of them to one of the five
wounds of Jesus. Veronica was entrusted to the wound below Christ’s heart.
At the age of 17,
Veronica joined the Poor Clares directed by the Capuchins. Her father had
wanted her to marry, but she convinced him to allow her to become a nun. In her
first years in the monastery, she worked in the kitchen, infirmary, sacristy
and served as portress. At the age of 34, she was made novice mistress, a position
she held for 22 years. When she was 37, Veronica received the stigmata. Life
was not the same after that.
Church authorities in
Rome wanted to test Veronica’s authenticity and so conducted an investigation.
She lost the office of novice mistress temporarily and was not allowed to
attend Mass except on Sundays or holy days. Through all of this Veronica did not
become bitter, and the investigation eventually restored her as novice
mistress.
Though she protested
against it, at the age of 56 she was elected abbess, an office she held for 11
years until her death. Veronica was very devoted to the Eucharist and to the
Sacred Heart. She offered her sufferings for the missions. Veronica was
canonized in 1839.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-veronica-giuliani/
ST. VERONICA GIULIANI
Born at Mercatello in the Duchy of Urbino, Italy, 1660; died at Citt' di
Castello, 9 July, 1727. Her parents, Francesco Giuliana and Benedetta Mancini,
were both of gentle birth. In baptism she was named Ursula, and showed
marvelous signs of sanctity. When but eighteen months old she uttered her first
words to upbraid a shopman who was serving a false measure of oil, saying
distinctly: "Do justice, God sees you." At the age of three years she
began to be favoured with Divine communications, and to show great compassion
for the poor. She would set apart a portion of her food for them, and even part
with her clothes when she met a poor child scantily clad. These traits and a
great love for the Cross developed as she grew older. When others did not
readily join in her religious practices she was inclined to be dictatorial. In
her sixteenth year this imperfection of character was brought home to her in a
vision in which she saw her own heart as a heart of steel. In her writings she
confesses that she took a certain pleasure in the more stately circumstances
which her family adopted when her father was appointed superintendent of
finance at Piacenza. But this did not in any way affect her early-formed
resolution to dedicate herself to religion, although her father urged her to
marry and procured for her several suitors as soon as she became of
marriageable age. Owing to her father's opposition to her desire to enter a
convent, Veronica fell ill and only recovered when he gave his consent.
In 1677 she was received into the convent of the Capuchin Poor Clares in Citt'
di Castello, taking the name of Veronica in memory of the Passion. At the
conclusion of the ceremony of her reception the bishop said to the abbess:
"I commend this new daughter to your special care, for she will one day be
a great saint." She became absolutely submissive to the will of her
directors, though her novitiate was marked by extraordinary interior trials and
temptations to return to the world. At her profession in 1678 she conceived a
great desire to suffer in union with our Saviour crucified for the conversion
of sinners. About this time she had a vision of Christ bearing His cross and
henceforth suffered an acute physical pain in her heart. After her death the
figure of the cross was found impressed upon her heart. In 1693 she entered
upon a new phase in her spiritual life, when she had a vision of the chalice
symbolizing the Divine Passion which was to be re-enacted in her own soul. At
first she shrank from accepting it and only be great effort eventually
submitted. She then began to endure intense spiritual suffering. In 1694 she
received the impression of the Crown of Thorns, the wounds being visible and
the pain permanent. By order of the bishop she submitted to medical treatment,
but obtained no relief. Yet, although she lived in this supernaturally mystical
life, she was a practical woman of affairs. For thirty-four years she was
novice-mistress, and guided the novices with great prudence. It is noticeable
that she would not allow them to read mystical books. In 1716 she was elected
abbess and whilst holding that office enlarged the convent and had a good
system of water-pipes laid down, the convent hitherto having been without a
proper water supply. She was canonized by Gregory XVI in 1839. She is usually
represented crowned with thorns and embracing the Cross.
Father Cuthbert
Transcribed by Paul T. Crowley
Dedicated to Mother Veronica of the Holy Face, PCC, Vicaress, Poor Clare
Monastery of Our Lady of Guadalupe, Roswell, NM
From the Catholic Encyclopedia, copyright © 1913 by the Encyclopedia Press,
Inc. Electronic version copyright © 1996 by New Advent, Inc.
Taken from the New Advent Web Page (www.knight.org/advent).
Provided Courtesy of:
Eternal Word Television Network. 5817 Old Leeds Road. Irondale, AL 35210
SOURCE : http://www.ewtn.com/library/MARY/15363A.HTM
Неизвестный
автор. Святая Клара из Монтефалько (XVII век). Холст, масло.
St. Veronica
Giuliani (1660-1727)
Veronica was born of devout parents at Mercatello in Italy. As a child she,
too, was of a devout disposition, but inclined to be quite irritable, and, as
she herself admits, would stamp her feet at the least provocation.
Her mother died when Veronica was only four years old. In her last moments she
assigned each of her five children to one of the five wounds of Christ and bade
them take their refuge there whenever they were troubled. Veronica was the
youngest. She was assigned to the wound in the side of our Lord, and from that
time on her heart became more tempered. Co-operating with the grace of God, her
soul gradually went through a refining process by which she became an object of
admiration in later years.
When Veronica came of age, her father believed she should marry, and so he
desired her to take part in the social activities of the young people. But she
had been made aware of another call, and she pleaded so earnestly with her
father that, after much resistance, he finally permitted her to choose her own
state in life.
At the age of 17, then, the young woman entered the convent of the Capuchin
nuns at Citta di Castello in Umbria, where the primitive rule of St. Clare was
observed. Imbued with sincere humility she considered herself the lowliest
member of the community. At the same time she greatly edified all by her
obedience and love of poverty and mortification. Sometimes she was favored with
interior conversations and revelations. She resolved that she would reveal all
such matters to her superiors and her confessor; she had neglected to do that
when she was still in the world, and as a result she had often been misled by
the father of lies.
When Veronica had spent 17 years in various offices in her community, she was
entrusted with the guidance of the novices. She endeavored to imbue them with
the spirit of simplicity and to lay a firm foundation for humility. She
directed them to the truths of the Faith and the rules of the order as their
safest guides on the way of perfection, and warned them against reading idly
speculative books as well as against everything unusual.
Meanwhile, extraordinary things were beginning to happen to her. On Good Friday
she received the stigmata, and later the Crown of Thorns was impressed on her
head amid untold sufferings. After careful examination of the matters, the bishop
sent a report to Rome. Then Rome appointed a commission, which was to put her
humility to the severest test, in order to determine whether she was an
imposter, a person deluded by the devil, or a person favored by God. She was
deposed from her office as novice mistress, and deprived of every suffrage in
the community. She was even imprisoned in a remote cell, no sisters were
permitted to talk to her, and a lay sister who was made her warden was ordered
to treat her like a deceiver. Finally, she was even deprived of holy Communion
and was permitted to attend holy Mass only on Sundays and holy days near the
door of the church.
At the conclusion of these trials, the bishop reported to Rome that she
scrupulously obeyed every one of his ordinances, and showed not the least sign
of sadness amid all his harsh treatment, but rather an inexpressible peace and
joy of spirit.
The test had proved the admirable manifestations to be the work of God. But
Veronica did not on that account deem herself a saint, but rather a great
sinner, whom God was leading on the way to conversion by means of His holy
wounds.
Having filled the office of novice mistress during a space of 22 years,
Veronica was unanimously elected abbess. Only in obedience could she be
prevailed upon to accept the responsibility.
Purified more and more by many sufferings, to which she added many austere
mortifications, she went to her eternal reward on July 9, 1727, after spending
50 years in the convent. Because of her heroic virtues and the many miracles
that were continually being worked at her tomb, she was canonized by Pope
Gregory XVI in 1839.
ON THE MARKS OF HUMILITY
1. Consider the marks of humility as evident in the life of St. Veronica. She
considered herself the lowliest of her sisters. He who is truly humble reflects
upon his misery and weakness. He acknowledges that whatever good there is in
him has been given to him by God, and that according to the measure of His
gifts to him he ought to have achieved much greater perfection. Veronica, therefore,
was sincere in believing that she was the least among her fellow sisters, just
as St. Francis sis, and before his day St. Paul, who said: "Christ Jesus
came into this world so save sinners, of whom I and the chief" (1 Tim
1:15). For the same reason, the humble man never rates his opinion over that of
others, his merits above those of others, nor his abilities above other
people's abilities. In his humility he considers others as being above him, and
cheerfully takes the lowest place. -- Are these traits evident in you?
2. Consider how the humility of Veronica was tested by extraordinary
humiliations. The evil spirit as well as our evil self-love can conjure up
great things before a person, but neither of them can stand the test of
humility. To endure humiliations is the way to humility and also an evidence of
how much of it we possess. No matter how much they hurt human nature, the soul
that wishes to become humble will say with the prophet: "It is good for me
that thou hast humbled me" (Psalm 118:71). The more calmly and joyfully a
person accepts humiliation, the greater progress has he made in humility. -- At
what degree of humility have you arrived? Do you at least earnestly desire to
acquire this virtue?
3. Consider that humility, which is the root of all other virtues, will also be
evident in these virtues. If these virtues flourish and produce good fruit, it
is a sure sign that humility is deeply rooted in the soul. There are especially
three virtues that manifest the measure of our humility; they are patience,
obedience, and mortification. The truly humble person calmly accepts
adversities as his due; moreover, he is patient with himself and is not
disturbed over his weakness and misery, which he has long since recognized. He
takes pleasure in being guided by obedience and protected against his own
frailty. And because he recognizes that he has been guilty in more points than
one, he seeks to make satisfaction by penance and mortification. St. Veronica
regarded the stigmata as a penance for her sins. We who are sinners can hope to
participate in her glory only through the performance of works of penance.
PRAYER OF THE CHURCH
O Lord Jesus Christ, who did glorify St. Veronica by the marks of Thy
suffering, grant us the grace to crucify our flesh and thus become worthy of
attaining to the joys of eternity. Who lives and reigns forever and ever. Amen.
from: The Franciscan Book of Saints, ed. by Marion Habig, ofm., © 1959
Franciscan Herald Press
SOURCE : http://franciscan-sfo.org/sts/S0710vero.htm
Saint Veronica Giuliani
Also known as
• Ursula Giuliani
• Veronica de Julianis
Memorial
• 9 July
Profile
Born wealthy, the daughter of Francesco Giuliana and Benedetta Mancini. In her
youth, Ursula developed a deep spirituality and desired nothing more than to
dedicate her life to God. She received visions as a child, and her first words
were reported to be “Do justice, God sees you,” said to a crooked merchant.
Ursula’s father presented suitors in hopes that she would marry her; the girl
became ill at the idea of not devoting her life to God, and she finally
received her father‘s blessing on her call to religious life.
She joined the Poor Clares in Città di Castello, Umbria, Italy, on 17 July 1677
at age 17, receiving the veil on 28 October and taking the name Veronica. In
1693 she received visions that indicated that the Passion would be re-enacted
in her own soul; in 1694 she received the first sign of the stigmata, in her
case the visible wounds of the crown of thorns; on Good Friday in 1697 she
received the wounds on her hands, feet and side. She submitted to medical
treatment and many examinations, never trying to prove the stigmata was real,
just suffering through the wounds, the exams and the scorn of her peers.
Veronica served as novice mistress for over thirty years; she refused to let
them read any related to visions or mysticism, insisting that they become
practical brides of Christ. Chosen abbess of her house in 1716, and served for
more than a decade. Her 10-volume Diary of the Passion catalogues her religious
experiences.
Born
• 1660 at Mercatello, Duchy of Urbino (part of modern Italy) as Ursula Giuliani
Died
• 9 July 1727 at Città di Castello, Italy of natural causes
• the figure of the cross was found impressed upon her heart
• body incorrupt
Beatified
• 17 June 1804 by Pope Pius VII
Canonized
• 26 May 1839 by Pope Gregory XVI
Representation
• crowned with thorns and embracing the Cross
• holding a heart marked with a cross
SOURCE : http://saints.sqpn.com/saint-veronica-giuliani/
St. Veronica Giuliani
Born at Mercatello in
the Duchy of Urbino, Italy,
1660; died at Citt'
di Castello, 9 July, 1727. Her parents,
Francesco Giuliana and Benedetta Mancini, were both of gentle birth.
In baptism she
was named Ursula, and showed marvelous signs of sanctity.
When but eighteen months old she uttered her first words to upbraid a shopman
who was serving a false measure
of oil, saying distinctly: "Do justice, God sees
you." At the age of three years she began to be favoured with Divine
communications, and to show great compassion for the poor. She would set
apart a portion of her food for them, and even part with her clothes when she
met a poor child scantily clad. These traits and a great love for
the Cross developed as she grew older. When others did not readily
join in her religious practices she was inclined to be dictatorial.
In her sixteenth year this imperfection of character was brought home
to her in a vision in which she saw her own heart as a heart of
steel. In her writings she confesses that she took a certain pleasure
in the more stately circumstances which her family adopted when
her father was appointed superintendent of finance at Piacenza.
But this did not in any way affect her early-formed resolution
to dedicate herself to religion, although her father urged her
to marry and procured for her several suitors as soon as she became
of marriageable age. Owing to her father's opposition to her desire to enter
a convent, Veronica fell
ill and only recovered when he gave his consent.
In 1677 she was received into the convent of
the Capuchin Poor
Clares in Citt'
di Castello, taking the name of Veronica in memory of
the Passion. At the conclusion of the ceremony of
her reception the bishop said
to the abbess:
"I commend this new daughter to your special care, for she will one
day be a great saint." She became absolutely submissive to
the will of her directors, though her novitiate was
marked by extraordinary interior trials and temptations to
return to the world. At her profession in 1678 she conceived a great desire to
suffer in union with our Saviour crucified for
the conversion of sinners. About this time she had
a vision of Christ bearing
His cross and henceforth suffered an acute physical pain in her
heart. After her death the figure of the cross was found impressed
upon her heart. In 1693 she entered upon a new phase in her spiritual life,
when she had a vision of the chalice symbolizing the
Divine Passion which was to be re-enacted in her own soul.
At first she shrank from accepting it and only by great effort eventually
submitted. She then began to endure intense spiritual suffering. In
1694 she received the impression of the Crown of Thorns, the wounds being
visible and the pain permanent. By order of the bishop she
submitted to medical treatment, but obtained no relief. Yet, although
she lived in this supernaturally mystical life, she was a
practical woman of
affairs. For thirty-four years she was novice-mistress, and guided the novices with
great prudence.
It is noticeable that she would not allow them to
read mystical books. In 1716 she was elected abbess and
whilst holding that office enlarged the convent and
had a good system of water-pipes laid down, the convent hitherto
having been without a proper water supply. She was canonized by Gregory
XVI in 1839. She is usually represented crowned with
thorns and embracing the Cross.
Hess, Lawrence. "St. Veronica Giuliani." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 15. New York: Robert Appleton
Company, 1912. 19 Mar. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/15363a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. Dedicated to
Mother Veronica of the Holy Face, PCC, Vicaress, Poor Clare Monastery of Our
Lady of Guadalupe, Roswell, NM.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1912. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/15363a.htm
Miniature
Lives of the Saints – Saint Veronica Giuliani
Article
From her birth in 1660,
Veronica was wonderfully devout to the Passion of our Lord. In the cradle she
refused food thrice a week, on Wednesday, Friday, and Saturday; and when only
three years old, in imitation of the martyrs, she thrust her hands into the
fire, and kept them there till the smell of the burning flesh brought the
inmates of the house to her side. After she had taken the habit of Saint Clare,
she underwent a mysterious ceremony of espousals with our Lord, and ever
afterwards there floated continually before her a mystical, overflowing
chalice, of which she had to drink, and which filled her with anguish as she
drank it. Our Lord crowned her with a crown of thorns, which seemed to pierce
into her brain, but of which nought was visible but the scars. Lastly, in His
love He stamped her with the marks of His five blessed wounds. Often in an
ecstasy she went through and suffered the Agony of the Cross, her body writhing
and her bones cracking with the fearful torments. Through all the pain her only
love was the Cross. “Satiate me with the Cross,” was her cry; and she embraced
the very trees in the garden because they reminded her of it. An agony of three
hours closed her long but beloved martyrdom, her very death being, like her
Lord’s, an act of obedience, for she could not die until her superiors had
given her leave.
Let us ask Saint Veronica
to help us to honour our crucified Redeemer, by denying our natural
inclinations and by embracing all that is opposed to them, by flying from the
praise of man, by cherishing contempt and mortification, by being lovers of the
Cross, and crucified in all things.
Blessed be God!
Everything seems little that is suffered for His love. Blessed be the simple
Cross! Blessed be pure suffering! — Saint Veronica Giuliani
Once, after the Saint had
carried more than thirty pitchers full of water up two flights of steep stairs,
her feet were dreadfully galled, and she was quite exhausted and ready to
faint. Whilst she was in this state our Lord appeared to her, bearing His
Cross, and said, ‘Look at the Cross which I am bearing, see how heavy it is.’
At this sight she felt her strength restored, and her heart burned with
eagerness to suffer yet more for the love of Jesus.
Christ therefore having
suffered in the flesh, be you also armed with the same thought; for he that
hath suffered in the flesh hath ceased from sins. – 1st Peter 4:1
MLA
Citation
Henry Sebastian Bowden.
“Saint Veronica Giuliani”. Miniature Lives of the
Saints for Every Day of the Year, 1877. CatholicSaints.Info.
28 February 2015. Web. 9 July 2020. <https://catholicsaints.info/miniature-lives-of-the-saints-saint-veronica-giuliani/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/miniature-lives-of-the-saints-saint-veronica-giuliani/
Catholic
Heroes… St. Veronica Giuliani
July 12, 2018
By CAROLE BRESLIN
In July, the month of the Precious Blood, the Catholic Church remembers saints by the name of Veronica. On July 12, the memorial of Veronica (meaning “true image”), the saint from the first century who presented her veil to wipe the face of Jesus, is celebrated. Three days before that, on July 9, St. Veronica Giuliani is remembered.
Some saints become widely known because of their active lives founding religious orders, helping the poor, or traveling to foreign lands to evangelize, leaving behind a great deal of information. Others are mystics and have led lives of seclusion and the only way we know much about them is by the journals they wrote in obedience to their superiors, such as St. Therese of Lisieux and St. Veronica Giuliani. Fr. Gerolama Bastiarelli, St. Veronica’s spiritual director, had told the young nun to record her life and keep a journal.
This mystic, who received the stigmata, was born to Francesco and Benedetta Mancini on December 27, 1660 as the youngest of seven girls. She was born in Mercatello, which is about 50 miles east of Florence, and when baptized was given the name Ursula. Her mother, a devout woman, spent much time reading the lives of the saints and martyrs to her five daughters — two had died at a young age. This practice instilled in Ursula and her sisters a love of God and desire to serve Him faithfully — three of her sisters also became nuns.
Ursula showed signs of her heavenly gifts at a very young age. At the tender age of three she would carefully set aside part of her meal for the poor. As commonly done by other extraordinarily holy children, she would take off her own cloak to give it to some other child without proper clothing.
This heroic charity may have been motivated by a vision she had around this time. She wrote that when she was picking flowers in the garden, the Child Jesus appeared to her. “I am the true flower,” He said to her just before He disappeared. From that point onward, she sought heavenly things.
Then she lost a dear loved one when her mother died in 1667 — Veronica was only seven years old. Just before her mother died, she received the Viaticum and consecrated her five remaining daughters to the five wounds of Christ. Each one was consecrated to a special wound, with Ursula being consecrated to the wound in the side of Jesus. For the rest of her life, Ursula had a special devotion to the Sacred Wounds.
When Ursula received her First Holy Communion on February 2, 1670, she received another vision. In her own words, “going for the first time to Communion, it seemed to me at that act I felt outside myself…my heart was burning….I told [God], it is now time to take complete possession of me. I give myself only to You and it is only You I want.”
She said He seemed to reply, “You are Mine, and I am all yours.” This further strengthened her resolve to never marry and give herself totally to Christ. After this event she concluded that she had a vocation to the religious life — “I could not wait for the moment to marry God.”
After this she urged her acquaintances to join her in her sacrifices and charity, becoming assertive and controlling when they were reluctant to do so. Then when she was 16 years old she received a vision revealing to her what a cold heart she had. Her “acts of charity” lacked a “heart of charity,” since she gave as if she were helping inferior beings.
She later wrote of her prideful attitude when her father was promoted to be superintendent of finance for Piacenza. She was quite pleased with this improvement in their social status.
Soon her father told Ursula that she was of age for marriage, and he began to make plans for her to participate in Catholic youth activities. Knowing what he wanted, she begged her father to let her choose her own state in life. Thus in 1677 when she was 17 years old, Ursula entered the Capuchin Poor Clares Monastery in Città di Castello, Umbria, about 27 miles south of Mercatello.
In memory of our Lord’s Passion, she took the name Veronica. When the bishop had completed the ceremony of reception, he told the abbess, “I commend this new daughter to your special care, for she will one day be a great saint.”
On the day of her consecration she received more mystical experiences although she did not understand what type they were. She saw angels and saints before the Lord, who led her to what seemed like Paradise. She thought she also saw the Blessed Virgin Mary. When standing before the Lord, He said to Veronica, “Tell me what you want.”
For such a young woman, a newly consecrated virgin, she answered with great holiness and love that she wanted three things: “One, that I should live up to the state of life I had undertaken; the second, that I should never depart from His holy will,” and the third was that “He would always keep me on the Cross with Him.”
He replied to her and promised to grant them all, “I have chosen you for great things, but you will have to suffer much.” Soon the Blessed Virgin gave Veronica the name Veronica of Jesus and Mary on December 24, 1702 and then Virgin of the Divine Will, daughter and devotee of Mary, Most Holy.
She also received the stigmata and was removed from the monastery until the bishop determined it was real. She returned to the convent where she served as novice mistress for 34 years. When the Vatican lifted the ban on her holding office, she was elected mother abbess of the monastery in April 1716.
Sr. Veronica also had an intimate relationship with the Blessed Virgin Mary. When she became abbess, Veronica gave the keys to Mary as the real abbess, to which Mary answered, “I am the superior; you must accept my guidance in everything.” Mary also put out a fire destined to destroy the convent because of Veronica’s intercession.
From 1720 onward, Abbess Veronica began writing her diary in the second person, using the pronoun “you” when referring to herself. This indicated that the Blessed Virgin Mary was dictating the entries. Then on March 25, 1727, Mary instructed her to write “Fa Punto.” This meant “period” and thus put an end to the holy dictation.
For the last years of her life, the abbess enjoyed constant union with Christ, as she related: “When God gives His graces of union and transformation, these are the same as those enjoyed by the blessed souls in Heaven. They enjoy God in God: It is a continuous banquet of love.”
Abbess Veronica went to Holy Communion on June 6, 1727 and suffered a stroke, leading to her death 33 days later. She even asked permission from her confessor if she could die and giving her last sigh she said, “Love had let Himself be found.” She died on July 9, 1727. Her feast day is July 9.
(Carole Breslin
home-schooled her four daughters and served as treasurer of the Michigan
Catholic Home Educators for eight years. For over ten years, she was national
coordinator for the Marian Catechists, founded by Fr. John A. Hardon, SJ.)
SOURCE : https://thewandererpress.com/saints/catholic-heroes-st-veronica-giuliani/
Ambito
italiano, Santa Veronica Giuliani riceve le stimmate (XVIII
secolo), olio su tela
Santa Veronica Giuliani Vergine
Mercatello, Urbino, 27 dicembre 1660 - Città di Castello, 9 luglio 1727
Veronica Giuliani, al
secolo Orsola, è una delle più grandi mistiche della storia. Ebbe numerose
rivelazioni e ricevette le Stimmate. Nata a Mercatello sul Metauro, presso
Urbino, nel 1660, visse cinquant'anni nel monastero delle Clarisse di Città di
Castello. Entratavi 17enne, vi morì nel 1727, dopo essere stata cuoca,
infermiera, maestra delle novizie e badessa. All'autopsia risultò che il cuore
era trafitto da parte a parte. Dopo aver ricevuto le piaghe della Passione di
Cristo, infatti - rivela nel diario spirituale - «piansi molto e con tutto il
mio cuore pregai il Signore di volerle nascondere agli occhi di tutti». Nulla
sapremmo delle esperienze di Veronica, se il direttore spirituale non le avesse
ordinato di trascriverle. Lo fece per 30 anni e il risultato è il «Tesoro
nascosto», pubblicato in 10 volumi dal 1825 al 1928. Morì nel 1727, dopo 33
giorni di malattia. È santa dal 1839.
Patronato: Sportivi della scherma
Etimologia: Veronica = portatrice di vittoria, dal greco
Emblema: Giglio
Martirologio Romano: A Città di Castello in Umbria, santa Veronica Giuliani, badessa dell’Ordine delle Clarisse Cappuccine, che, ricca di carismi spirituali, corrispose nel corpo e nell’anima alla passione di Cristo e fu per questo posta sotto custodia per cinquanta giorni, offrendo un mirabile modello di pazienza e di obbedienza.
Questa straordinaria mistica è nata il 27-12-1660 a Mercatello sul Metauro, nella diocesi di Urbania (Pesaro), dal capitano Francesco e da Benedetta Mancini. La sua vita fu un susseguirsi di meraviglie. Battezzata con il nome di Orsola, a soli cinque mesi prese a camminare da sola per recarsi a venerare un quadro raffigurante la SS. Trinità. Non aveva ancora sette mesi quando ammonì un negoziante poco onesto: "Fate la giustizia, che Dio vi vede". A due o tre anni cominciò a godere delle frequenti visioni di Gesù e Maria, che le sorridevano e rispondevano dalle immagini appese alle pareti di casa mentre ella esclamava: "Gesù bello! Gesù caro! Io ti voglio tanto bene". Durante la Messa, al momento dell'elevazione, nell'ostia vedeva quasi sempre Gesù che l'invitava a sé. "Oh, bello!... Oh, bello!..." gridava la piccina, e si slanciava verso l'altare. Quando il sacerdote portò il viatico a sua madre, Orsola vide l'ostia sfolgorante di luce. A mani giunte supplicò: "Date anche a me Gesù".
Appena la morente si comunicò, le si pose accanto, sul letto, esclamando:
"Oh, che cosa bella avete voi avuto, mamma! Oh, che odore di Gesù!". Prima di morire la pia genitrice chiamò le sue cinque figlie attorno a sé e a ciascuna assegnò una piaga del crocifisso come rifugio e oggetto particolare di devozione. Ad Orsola, di sei anni, toccò quella del S. Cuore.
Nella fanciullezza, sentendo leggere la vita dei martiri, la santa concepì grande desiderio di patire per amore di Gesù. Una volta mise di proposito una manina nel fuoco di uno scaldino e se la scottò tutta senza versare lacrime. Si disciplinava con una grossa corda; camminava sulle ginocchia; disegnava croci in terra con la lingua; stava lungamente a braccia aperte in forma di croce; si pungeva con gli spini; si costruiva croci sproporzionate alle sue spalle, bramosa di fare tutto quello che aveva fatto il Signore il quale, nella settimana santa, le si faceva vedere coperto di piaghe.
Per amor di Dio, Orsola aveva compassione dei poverelli ai quali donava generosamente quello di cui disponeva. Scriverà più tardi: "Mi pareva di vedere nostro Signore, quando vedevo essi". Col passare degli anni crebbe in lei sempre più la brama di fare la prima Comunione. Supplicava Maria SS.: "Datemi cotesto vostro Figlio nel cuore!... io sento che non posso stare senza di Lui!" Fu soddisfatta il 2-2-1670 a Piacenza, dove suo padre si era trasferito in qualità di Sopraintendente alle Finanze presso la corte del Duca Ranunzio II. Gesù allora le disse: "Pensa a me solo! Tu sarai la mia sposa diletta!". Ma come lasciare il mondo se la sua bellezza le attirava le più vive simpatie di giovani distinti? Al babbo che l'adorava un giorno disse: "Come posso ubbidirvi, se il Signore mi vuole sua sposa?... Anch'Egli è mio padre, e Padre supremo. Non solo gli debbo ubbidire io, ma ancor voi".
Dopo aver mutato il nome di Orsola in Veronica, il 17-7-1677 riuscì a entrare, diciassettenne, nel monastero delle Cappuccine di Città di Castello (Perugia). E impossibile descrivere il cumulo di grazie, doni, privilegi, visioni, estasi, carismi singolari che Dio elargì incessantemente alla sua "diletta". I fenomeni mistici che in lei si verificarono furono controllati a lungo e severamente dalle autorità competenti. Dal 1695 al 27-2-1727, nonostante la grandissima ripugnanza che provava, la santa scrisse, senza rileggerle, in un Diario le fasi e le esperienze della sua vita interiore per obbedienza al vescovo, Mons. Eustachi, e al confessore del monastero, il P. Ubaldo Antonio Cappelletti, filippino. Riempì 21.000 pagine raccolte in 44 volumi, pubblicati dal 1895 al 1928 dal P. Luigi Pizzicarla SJ., con versioni in francese e spagnolo.
Dopo che Gesù elevò Suor Veronica al suo mistico sposalizio, fu soddisfatta nella sua ardente brama di patire per Lui. In modo misterioso, ma reale e visibile, sperimentò a uno a uno tutti i martiri e gli oltraggi della sua Passione. Di continuo esclamava: "Le croci e i patimenti son gioie e son contenti". Giunse a dire: "Né patire, né morire, per più patire". Accoratamente diceva a Gesù: "Sitio! Sitio! Ho sete non di consolazioni, ma di amaritudine e di patimenti". Si può dire che fin dall'infanzia pregasse: "Sposo mio, mio caro bene, crocifiggetemi con Voi! Fatemi sentire le pene e i dolori dei vostri santi piedi e delle vostre sante mani... Più non tardate! Passate da parte a parte questo mio cuore".
Nel 1694 divenne maestra delle novizie e ricevette nel capo l'impressione delle spine. Dopo tre anni di digiuno a pane e acqua, il venerdì santo del 1697 le apparvero le stimmate e nel cuore ebbe impressi gli strumenti della Passione. "In un istante, scrisse la santa, vidi uscire dalle sue santissime piaghe cinque raggi splendenti; tutti vennero alla mia volta; e io vedevo i detti raggi divenire come piccole fiamme. In quattro vi erano i chiodi e in uno la lancia d'oro, ma tutta infuocata, e mi passò il cuore da banda a banda, e i chiodi passarono le mani e i piedi". Per questo soffriva talmente, anche in modo visibile agli altri, che veniva chiamata la "sposa del crocifisso".
Il vescovo di Città di Castello, al corrente dei fenomeni soprannaturali che avvenivano in Suor Veronica, dopo un rapporto al S. Ufficio, ricevette istruzioni che applicò con la più grande severità. Accompagnato da sacerdoti sperimentati, si recò nel monastero e si convinse della realtà delle stimmate. Alcuni medici ne curarono le ferite per sei mesi. Dopo ogni medicazione le mettevano guanti alle mani muniti di sigilli. Ma le ferite, invece di guarire, s'ingrandivano di più. La badessa ricevette dal vescovo ordini destinati a provare la pazienza, l'umiltà e l'obbedienza della santa nella maniera più sensibile. Le fu tolto l'ufficio di maestra delle novizie; fu dichiarata scaduta dal diritto di voto attivo e passivo; le fu proibita ogni relazione con le altre suore; colpita da interdetto non fu più ammessa all'ufficio in coro né alla santa Messa; fu privata persino della Comunione e per cinquanta giorni fu chiusa in una cella simile ad una prigione. Insomma, di proposito, fu trattata come una folle, una simulatrice e una bugiarda. Il Vescovo al S. Ufficio non poté fare altro che scrivere: "Veronica obbedisce ai miei ordini nella maniera più esatta e non mostra, riguardo a questi duri trattamenti, il più leggero segno di tristezza, ma al contrario, una tranquillità indescrivibile e un umore gioioso".
A queste sofferenze univa di continuo indicibili penitenze, accesissime preghiere per la conversione dei peccatori. "M'ha costituita mediatrice fra Lui e i peccatori. Questo è il primo offizio che Iddio mi ha dato" scriveva. Continui suffragi offriva alle anime dei defunti. Confidò nel Diario: "Mi ha promesso Iddio la grazia di liberare quante anime voglio dal Purgatorio". Aveva continuamente presenti al suo spirito pure i bisogni di tutta la Chiesa e specialmente dei sacerdoti.
Sottomessa sempre in vita ai superiori, la santa volle morire il 9-7-1727, dopo 33 giorni di malattia, appena il confessore, il P. Guelfi, le disse: "Suor Veronica, se è volontà di Dio che l'ordine del suo ministro intervenga in quest'ora suprema, vi comando di rendere lo spirito". Quando morì era badessa da undici anni. Nel suo cuore verginale furono trovati scolpiti gli emblemi della passione così come li aveva descritti e persino disegnati per ordine del confessore. Il suo corpo è venerato sotto l'altare maggiore della chiesa delle Cappuccine in Città di Castello. Pio VII la beatificò il 18-6-1804 e Gregorio XVI la canonizzò il 26-5-1839.
Autore: Guido Pettinati
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/33500
Statue de Véronique Giuliani à Mercatello sul Metauro, Marches
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Santa Veronica Giuliani
Cari fratelli e sorelle,
Oggi vorrei presentare
una mistica che non è dell’epoca medievale; si tratta di santa Veronica
Giuliani, monaca clarissa cappuccina. Il motivo è che il 27 dicembre prossimo
ricorre il 350° anniversario della Sua nascita. Città di Castello, luogo dove
visse più a lungo e morì, come pure Mercatello - suo paese natale - e la
diocesi di Urbino, vivono con gioia questo evento.
Veronica nasce appunto il
27 dicembre 1660 a Mercatello, nella valle del Metauro, da Francesco Giuliani e
Benedetta Mancini; è l’ultima di sette sorelle, delle quali altre tre
abbracceranno la vita monastica; le viene dato il nome di Orsola. All’età di
sette anni, perde la madre, e il padre si trasferisce a Piacenza come
soprintendente alle dogane del ducato di Parma. In questa città, Orsola sente
crescere in sé il desiderio di dedicare la vita a Cristo. Il richiamo si fa
sempre più pressante, tanto che, a 17 anni, entra nella stretta clausura del
monastero delle Clarisse Cappuccine di Città di Castello, dove rimarrà per
tutta la vita. Là riceve il nome di Veronica, che significa “vera immagine”, e,
in effetti, ella diventerà una vera immagine di Cristo Crocifisso. Un anno dopo
emette la solenne professione religiosa: inizia per lei il cammino di
configurazione a Cristo attraverso molte penitenze, grandi sofferenze e alcune
esperienze mistiche legate alla Passione di Gesù: la coronazione di spine, lo
sposalizio mistico, la ferita nel cuore e le stimmate. Nel 1716, a 56 anni,
diventa badessa del monastero e verrà riconfermata in tale ruolo fino alla
morte, avvenuta nel 1727, dopo una dolorosissima agonia di 33 giorni che
culmina in una gioia profonda, tanto che le sue ultime parole furono: “Ho
trovato l’Amore, l’Amore si è lasciato vedere! Questa è la causa del mio patire.
Ditelo a tutte, ditelo a tutte!” (Summarium Beatificationis, 115-120). Il 9
luglio lascia la dimora terrena per l’incontro con Dio. Ha 67 anni, cinquanta
dei quali trascorsi nel monastero di Città di Castello. Viene proclamata Santa
il 26 maggio 1839 dal Papa Gregorio XVI.
Veronica Giuliani ha
scritto molto: lettere, relazioni autobiografiche, poesie. La fonte principale
per ricostruirne il pensiero è, tuttavia, il suo Diario, iniziato nel
1693: ben ventiduemila pagine manoscritte, che coprono un arco di trentaquattro
anni di vita claustrale. La scrittura fluisce spontanea e continua, non vi sono
cancellature o correzioni, né segni d’interpunzione o distribuzione della
materia in capitoli o parti secondo un disegno prestabilito. Veronica non
voleva comporre un’opera letteraria; anzi, fu obbligata a mettere per iscritto
le sue esperienze dal Padre Girolamo Bastianelli, religioso dei Filippini, in
accordo con il Vescovo diocesano Antonio Eustachi.
Santa Veronica ha una
spiritualità marcatamente cristologico-sponsale: è l’esperienza di essere amata
da Cristo, Sposo fedele e sincero, e di voler corrispondere con un amore sempre
più coinvolto e appassionato. In lei tutto è interpretato in chiave d’amore, e
questo le infonde una profonda serenità. Ogni cosa è vissuta in unione con
Cristo, per amore suo, e con la gioia di poter dimostrare a Lui tutto l’amore
di cui è capace una creatura.
Il Cristo a cui Veronica
è profondamente unita è quello sofferente della passione, morte e risurrezione;
è Gesù nell’atto di offrirsi al Padre per salvarci. Da questa esperienza deriva
anche l’amore intenso e sofferente per la Chiesa, nella duplice forma della
preghiera e dell’offerta. La Santa vive in quest’ottica: prega, soffre,
cerca la “povertà santa”, come “esproprio”, perdita di sé (cfr ibid., III,
523), proprio per essere come Cristo, che ha donato tutto se stesso.
In ogni pagina dei suoi
scritti Veronica raccomanda qualcuno al Signore, avvalorando le sue preghiere
d’intercessione con l’offerta di se stessa in ogni sofferenza. Il suo cuore si
dilata a tutti “i bisogni di Santa Chiesa”, vivendo con ansia il desiderio
della salvezza di “tutto l’universo mondo” (ibid., III-IV, passim).
Veronica grida: “O peccatori, o peccatrici… tutti e tutte venite al cuore di
Gesù; venite alla lavanda del suo preziosissimo sangue… Egli vi aspetta con le
braccia aperte per abbracciarvi” (ibid., II, 16-17). Animata da un’ardente
carità, dona alle sorelle del monastero attenzione, comprensione, perdono;
offre le sue preghiere e i suoi sacrifici per il Papa, il suo vescovo, i
sacerdoti e per tutte le persone bisognose, comprese le anime del purgatorio.
Riassume la sua missione contemplativa in queste parole: “Noi non possiamo
andare predicando per il mondo a convertire anime, ma siamo obbligate a pregare
di continuo per tutte quelle anime che stanno in offesa di Dio… particolarmente
con le nostre sofferenze, cioè con un principio di vita crocifissa” (ibid., IV,
877). La nostra Santa concepisce questa missione come uno “stare in mezzo” tra
gli uomini e Dio, tra i peccatori e Cristo Crocifisso.
Veronica vive in modo
profondo la partecipazione all’amore sofferente di Gesù, certa che il “soffrire
con gioia” sia la “chiave dell’amore” (cfr ibid., I, 299.417; III,
330.303.871; IV, 192). Ella evidenzia che Gesù patisce per i peccati degli
uomini, ma anche per le sofferenze che i suoi servi fedeli avrebbero dovuto
sopportare lungo i secoli, nel tempo della Chiesa, proprio per la loro fede
solida e coerente. Scrive: “L’eterno Suo Padre Gli fece vedere e sentire in
quel punto tutti i patimenti che avevano da patire i suoi eletti, le anime Sue
più care, cioè quelle che si sarebbero approfittate del Suo Sangue e di tutti i
Suoi patimenti” (ibid., II, 170). Come dice di sé l’apostolo Paolo: “Ora io
sono lieto nelle sofferenze che sopporto per voi e do compimento a ciò che, dei
patimenti di Cristo, manca nella mia carne, a favore del suo corpo che è la
Chiesa” (Col 1,24). Veronica arriva a chiedere a Gesù di essere crocifissa
con Lui: “In un istante – scrive -, io vidi uscire dalle Sue santissime piaghe
cinque raggi risplendenti; e tutti vennero alla volta mia. Ed io vedevo questi
raggi divenire come piccole fiamme. In quattro vi erano i chiodi; ed in una vi
era la lancia, come d’oro, tutta infuocata: e mi passò il cuore, da banda a
banda… e i chiodi passarono le mani e i piedi. Io sentii gran dolore; ma, nello
stesso dolore, mi vedevo, mi sentivo tutta trasformata in Dio” (Diario, I,
897).
La Santa è convinta di
partecipare già al Regno di Dio, ma contemporaneamente invoca tutti i Santi
della Patria beata perché le vengano in aiuto nel cammino terreno della sua
donazione, in attesa della beatitudine eterna; è questa la costante aspirazione
della sua vita (cfr ibid., II, 909; V, 246). Rispetto alla predicazione
dell’epoca, incentrata non raramente sul “salvarsi l’anima” in termini
individuali, Veronica mostra un forte senso “solidale”, di comunione con tutti
i fratelli e le sorelle in cammino verso il Cielo, e vive, prega, soffre per
tutti. Le cose penultime, terrene, invece, pur apprezzate in senso
francescano come dono del Creatore, risultano sempre relative, del tutto
subordinate al “gusto” di Dio e sotto il segno d’una povertà
radicale. Nella communio sanctorum, ella chiarisce la sua donazione
ecclesiale, nonché il rapporto tra la Chiesa peregrinante e la Chiesa
celeste. “I Santi tutti - scrive - sono colassù mediante i meriti e la
passione di Gesù; ma a tutto quello che ha fatto Nostro Signore, essi hanno
cooperato, in modo che la loro vita è stata tutta ordinata, regolata dalle
medesime opere (sue)” (ibid., III, 203).
Negli scritti di Veronica
troviamo molte citazioni bibliche, a volte in modo indiretto, ma sempre
puntuale: ella rivela familiarità col Testo sacro, del quale si nutre la sua
esperienza spirituale. Va rilevato, inoltre, che i momenti forti
dell’esperienza mistica di Veronica non sono mai separati dagli eventi
salvifici celebrati nella liturgia, dove ha un posto particolare la
proclamazione e l’ascolto della Parola di Dio. La Sacra Scrittura, dunque, illumina,
purifica, conferma l’esperienza di Veronica, rendendola ecclesiale. D’altra
parte, però, proprio la sua esperienza, ancorata alla Sacra Scrittura con una
intensità non comune, guida ad una lettura più profonda e “spirituale” dello
stesso Testo, entra nella profondità nascosta del testo. Ella non solo si
esprime con le parole della Sacra Scrittura, ma realmente anche vive di queste
parole, diventano vita in lei.
Ad esempio, la nostra
Santa cita spesso l’espressione dell’apostolo Paolo: “Se Dio è per noi, chi
sarà contro di noi?” (Rm 8,31; cfr Diario, I, 714; II, 116.1021; III,
48). In lei, l’assimilazione di questo testo paolino, questa sua fiducia grande
e gioia profonda, diventa un fatto compiuto nella sua stessa persona: “L’anima
mia – scrive - è stata legata colla divina volontà ed io mi sono stabilita
davvero e fermata per sempre nella volontà di Dio. Parevami che mai più avessi
da scostarmi da questo volere di Dio e tornai in me con queste precise parole:
niente mi potrà separare dalla volontà di Dio, né angustie, né pene, né
travagli, né disprezzi, né tentazioni, né creature, né demoni, né oscurità, e
nemmeno la medesima morte, perché, in vita e in morte, voglio tutto, e in
tutto, il volere di Dio” (Diario, IV, 272). Così siamo anche nella certezza che
la morte non è l’ultima parola, siamo fissati nella volontà di Dio e
così, realmente, nella vita per sempre.
Veronica si rivela, in
particolare, una testimone coraggiosa della bellezza e della potenza dell’Amore
divino, che la attira, la pervade, la infuoca. È l’Amore crocifisso che si è
impresso nella sua carne, come in quella di san Francesco d’Assisi, con le
stimmate di Gesù. “Mia sposa - mi sussurra il Cristo crocifisso - mi sono care
le penitenze che fai per coloro che sono in mia disgrazia … Poi, staccando un
braccio dalla croce, mi fece cenno che mi accostassi al Suo costato ... E mi
trovai tra le braccia del Crocifisso. Quello che provai in quel punto non posso
raccontarlo: avrei voluto star sempre nel Suo santissimo costato” (ibid., I, 37).
E’ anche un’immagine del suo cammino spirituale, della sua vita interiore:
stare nell’abbraccio del Crocifisso e così stare nell’amore di Cristo per gli
altri. Anche con la Vergine Maria Veronica vive una relazione di profonda
intimità, testimoniata dalle parole che si sente dire un giorno dalla Madonna e
che riporta nel suo Diario: “Io ti feci riposare nel mio seno, avesti
l’unione con l’anima mia, e da essa fosti come in volo portata davanti a Dio”
(IV, 901).
Santa Veronica Giuliani
ci invita a far crescere, nella nostra vita cristiana, l’unione con il Signore
nell’essere per gli altri, abbandonandoci alla sua volontà con fiducia completa
e totale, e l’unione con la Chiesa, Sposa di Cristo; ci invita a partecipare
all’amore sofferente di Gesù Crocifisso per la salvezza di tutti i peccatori;
ci invita a tenere lo sguardo fisso al Paradiso, meta del nostro cammino
terreno, dove vivremo assieme a tanti fratelli e sorelle la gioia della
comunione piena con Dio; ci invita a nutrirci quotidianamente della Parola di
Dio per riscaldare il nostro cuore e orientare la nostra vita. Le ultime parole
della Santa possono considerarsi la sintesi della sua appassionata esperienza
mistica: “Ho trovato l’Amore, l’Amore si è lasciato vedere!”. Grazie.
Saluti:
Je salue cordialement les
pèlerins de langue française, particulièrement les lycéens de Toulon. Avec
sainte Véronique, puissiez-vous dire de votre rencontre avec le Christ : « J’ai
trouvé l’Amour, l’Amour s’est laissé voir » ! A tous je souhaite une bonne
préparation aux fêtes de Noël.
I extend a warm welcome
and prayerful good wishes to the priest alumni of the Pontifical North American
College celebrating their fortieth anniversary of priestly ordination. Upon all
the English-speaking visitors present at today’s Audience, especially those
from Ireland and the United States of America, I cordially invoke God’s
abundant blessings.
Gerne heiße ich die
Pilger und Besucher deutscher Sprache willkommen. Wie die heilige Veronica
Giuliani wollen wir danach streben, in der Verbundenheit mit Christus zu
wachsen, uns voll Vertrauen seinem Willen zu überlassen, füreinander zu beten
und in der Gemeinschaft der Kirche auf unserem Weg zu Gott
voranzuschreiten. Gerade die heilige Zeit des Advents helfe uns dabei.
Saludo con afecto a los
peregrinos de lengua española, en particular a los procedentes de España, Chile
y otros países latinoamericanos. Y, de modo particular, a los miembros de la
comunidad católica mejicana de Roma, así como a los artesanos venidos de
Guanajuato, acompañados por el Gobernador de dicho Estado y el Señor Arzobispo
de León, a quienes agradezco el obsequio de un artístico nacimiento. Que el
ejemplo de Verónica Giuliani incremente nuestro amor a Cristo. Muchas gracias.
Amados peregrinos de
língua portuguesa, a minha cordial saudação de boas-vindas para todos vós.
Fortes na fé, possam os vossos corações estar sempre ao serviço dos irmãos por
amor de Deus. Sobre vós e vossas famílias, invoco abundantes bênçãos do Céu,
sendo a maior e o resumo de todas elas Jesus Cristo, Deus feito homem. A sua
presença alegre a vossa vida, como sucedeu com a Virgem Mãe, que O concebeu por
obra do Espírito Santo! Feliz Natal!
Saluto in lingua ceca:
Srdečně vítám poutníky z České republiky v doprovodu plzeňského biskupa, delegaci Plzeňského kraje, města Plzně a města Domažlic. Milý pozdrav členům orchestru plzeňské konzervatoře a pěveckého sboru Čerchovan z Domažlic.
Přeji vám, abyste se v tomto Adventu připravili na příchod Páně se srdcem podobným srdci Mariinu, aby Kristus skrze vás mohl přicházet i do dnešní společnosti.
Rád vám všem žehnám! Chvála Kristu!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini provenienti dalla Repubblica Ceca, accompagnati dal Vescovo di Plzeň, e la Delegazione della Regione di Plzeň e dei Comuni di Plzeň e Domažlice. Un benvenuto ai componenti dell´Orchestra del Conservatorio di Plzeň e del Coro Čerchovan di Domažlice!
Vi auguro che in questo Avvento vi prepariate alla venuta del Signore con cuore simile a quello di Maria, così che Cristo possa venire anche oggi nella società, tramite voi.
Volentieri vi benedico tutti. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam
pielgrzymów polskich. Prorok Adwentu, Izajasz, wzywa nas w liturgii tego okresu
do ufności, męstwa, nadziei: „Odwagi! Nie bójcie się! Oto wasz Bóg. On sam
przychodzi, aby was zbawić” (por. Iz 35, 4). Niech to orędzie obudzi
w nas pragnienie odnowy ducha i trwania w bliskości z Chrystusem. „Radujcie
się. ... Bo Pan jest blisko” (por. Flp 4, 4.5). Z serca wam wszystkim
błogosławię.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini polacchi. Isaia, il profeta dell’Avvento, attraverso la liturgia di
questo periodo ci esorta alla fiducia, alla fortezza e alla speranza:
“Coraggio! Non temete, ecco il vostro Dio! Egli viene a salvarvi”
(cfr. Is 35, 4). Questo messaggio desti in noi il desiderio di
rinnovamento dello spirito e perseverare nella vicinanza con Cristo. “Siate
lieti. Il Signore è vicino” (cfr. Fil 4, 4.5). Voi tutti benedico di
cuore.
Saluto in lingua
slovacca:
S láskou pozdravujem skupinu diakonov a kňazov zo Spišskej Kapituly.
Bratia, prajem vám, aby ste prežívali vo vašich farnostiach toto Adventné obdobie podľa vzoru Panny Márie v intenzívnej modlitbe a v radostnom očakávaní Spasiteľa. Zo srdca žehnám vás i vašich drahých.
Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Saluto con affetto il gruppo di diaconi e sacerdoti provenienti da Spišská Kapitula.
Fratelli, vi auguro di vivere nelle vostre parrocchie questo tempo di Avvento
come la Vergine Maria nella intensa preghiera a nella gioiosa attesa del
Salvatore. Di cuore benedico voi ed i vostri cari.
Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo ora un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto i fedeli
della diocesi di Città di Castello, accompagnati dal loro Pastore Mons.
Domenico Cancian, che si apprestano a dare inizio alle celebrazioni
commemorative del 350° anniversario della nascita di Santa Veronica Giuliani,
loro concittadina. Saluto la delegazione della città di Mileto, qui convenuta
con il Vescovo Mons. Luigi Renzo. Saluto i partecipanti al Congresso
internazionale della Pastorale per i circensi e i fieranti, come pure le Suore
Missionarie del Sacro Costato e di Maria Santissima Addolorata, che stanno
celebrando il loro Capitolo Generale. Vi ringrazio tutti di cuore per la vostra
partecipazione, invocando su ciascuno la continua protezione di Dio e della
Vergine Santissima.
Un particolare saluto
rivolgo infine ai giovani, malati e sposi novelli. A voi, cari giovani, specialmente
a voi ragazzi dell’Azione Cattolica, auguro di disporre i vostri cuori ad
accogliere Gesù, che viene a salvarci con la potenza del suo amore. A voi, cari
malati, che nella vostra esperienza di malattia condividete con Cristo il peso
della Croce, le prossime feste natalizie apportino serenità e conforto. Invito
voi, cari sposi novelli, che da poco tempo avete fondato la vostra famiglia, a
crescere sempre più in quell'amore che Gesù nel suo Natale ci ha donato.
© Copyright 2010 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101215.html
Veronica Giuliani
(1660-1727)
Beatificazione:
- 18 giugno 1804
- Papa Pio VII
Canonizzazione:
- 26 maggio 1839
- Papa Gregorio XVI
- Basilica Vaticana
Ricorrenza:
- 9 luglio
Religiosa, Badessa
dell’Ordine delle Clarisse Cappuccine, che, ricca di carismi spirituali,
corrispose nel corpo e nell’anima alla passione di Cristo e fu per questo
posta sotto custodia per cinquanta giorni, offrendo un mirabile modello di
pazienza e di obbedienza. Per 50 anni visse nel monastero delle Clarisse
di Città di Castello. La grazia di Dio le concede le stimmate, visioni, estasi
e carismi, tanto da essere chiamata “la sposa del crocifisso”.
“Ho trovato l’Amore,
l’Amore si è lasciato vedere!”
Orsola Giuliani nacque
a Mercatello sul Metauro (Urbino) il 27 dicembre 1660 da Francesco Giuliani e
Benedetta Mancini; è l’ultima di sette sorelle, delle quali altre tre
abbracceranno la vita monastica.
All’età di sette anni,
perde la madre, e il padre si trasferisce a Piacenza come soprintendente alle
dogane del ducato di Parma. In questa città, Orsola sente crescere in sé il
desiderio di dedicare la vita a Cristo.
Il richiamo si fa sempre
più pressante, tanto che, a 17 anni, entra nella stretta clausura del monastero
delle Clarisse Cappuccine di Città di Castello, dove rimarrà per tutta la vita.
Là riceve il nome di Veronica, che significa “vera immagine”, e, in effetti,
ella diventerà una vera immagine di Cristo Crocifisso.
Un anno dopo emette la
solenne professione religiosa: inizia per lei il cammino di configurazione a
Cristo attraverso molte penitenze, grandi sofferenze e alcune esperienze
mistiche legate alla Passione di Gesù: la coronazione di spine, lo sposalizio
mistico, la ferita nel cuore e le stimmate.
Nel 1716, a 56 anni,
diventa badessa del monastero e verrà riconfermata in tale ruolo fino alla
morte, avvenuta nel 1727, dopo una dolorosissima agonia di 33 giorni che
culmina in una gioia profonda, tanto che le sue ultime parole furono: “Ho
trovato l’Amore, l’Amore si è lasciato vedere! Questa è la causa del mio
patire. Ditelo a tutte, ditelo a tutte!” (Summarium Beatificationis, 115-120).
Il 9 luglio lascia la dimora terrena per l’incontro con Dio. Ha 67 anni,
cinquanta dei quali trascorsi nel monastero di Città di Castello.
Viene proclamata Santa il
26 maggio 1839 dal Papa Gregorio XVI.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/veronica-giuliani.html
Scritti dei Santi
sull'adorazione
Santa Veronica Giuliani
Dal Diario
…O Dio mio, se io fossi
qualche cosa, o potessi essere qualche cosa, non godrei nè parteciperei di Te;
ma, perché sono nulla, ho questo tesoro, in me, cioè Te stesso. Tu sei ogni mio
bene, Tu la mia speranza, Tu la mia fortezza, il Dio del mio cuore, il Dio
dell’anima mia. Sì sì, mio Sommo Bene; ti ringrazio che mi hai tolto dal
nulla.
Questo nulla è restato in
me; non ho altro che il niente. Ho caro che Tu solo sei il sommo bene infinito,
incomprensibile ed immenso. Di questo godo, di questo mi compiaccio ed altro
non voglio, che Te, mio Dio; e, per possedere Te, rinunzio a tutto ciò che mai
potesse essermi di soddisfazione. Non dico di queste cose terrene
delle quali non voglio sapere più niente; ma mi sproprio di qualsisia gusto
spirituale. Tutti li rimetto in Te; non voglio altro gusto, che il tuo; altro
volere, che il tuo; in Te mi fermo. Laus Deo.
…Per noi è venuto, con
noi vuole stare e restare sino alla fine del mondo. Sapete che stravaganza
d’amore ha trovato? É impazzito per noi e noi dobbiamo impazzire per lui;
siccome ha trovato il modo per restare con noi, che è il divinissimo
Sacramento, così troviamo anche noi un modo di non allontanarci mai da
lui.
…Ogni qualvolta lo
riceviamo nel Santissimo Sacramento, di nuovo, Dio rinasce nelle anime giuste
che di cuore lo servono e lo ricevono con purezza. Tutto questo mi apportò
ansia maggiore di ricevere spesso un tanto bene, se non posso sacramentalmente,
almeno spiritualmente.
…Questa gioia è il
Divinissimo Sacramento, in esso si scorge, come in un trono, Dio Trino ed Uno:
il Padre con la sua onnipotenza, il Figlio con la sua sapienza, lo Spirito
Santo con il suo amore. Ogni volta che noi ci comunichiamo, l’anima nostra ed
il nostro cuore divengono tempio della SS.ma Trinità; e, venendo Iddio in noi,
viene tutto il Paradiso. Io vedevo in questa gioia come sta Dio racchiuso
nell’Ostia Sacrosanta, e questa fu, per me, una grazia superiore a tutte le
grazie che ho avuto nel tempo della mia vita.
…Dio, essendo amore
infinito, si comunica alle anime sue care; ma in modo che non v’è modo di
poterlo raccontare. Questo si può ammirare in me, che sono una creatura così
ingrata e infedele. Qui sì che vi sono le pazzie d’amore; l’amore stesso va
cercando dappertutto chi lo vuole amare, si dà a tutti in tutto, a chiunque lo
voglia. Io gli dico: Dio mio sei impazzito? Sai chi sono? Non porre in me
tante grazie, che sono una miserabile creatura, piena di colpe e di difetti: tu
lo sai, Tu mi vedi. Dicendo così ho una tale consapevolezza di me stessa
che mi sento annientare, umiliare in un modo che non so che cosa sia.
Quando Dio mi dà queste
luci, mi sembra che in un tratto Egli piova sopra di me con diluvi di grazie e
nell’intimo del mio cuore mi dice:
Vedi mia diletta? Io sono
lo stesso Amore; benefico anche gli ingrati, come sei tu, e questo lo faccio
per far vedere le mie magnificenze, le opere della mia infinita bontà, immensa
carità, infinita misericordia. Tutto quello che opero in te, per me, è
tutto effetto del mio infinito amore.
Chiunque vuole amore,
venga a me; ma amandomi torna tutto in me. L’amore opera in noi e lo stesso
amore riporta tutto in sé; do a tutti in tutto, secondo la disposizione che
trovo; e chi non l’ha, non vuole e non viene a me. Io quello che faccio,
lo faccio, lo farei a tutti e a tutte le creature e, facendolo a te, chiunque
saprà chi sei tu, ingrata, infedele, tutti ammireranno l’infinito mio amore,
tutti s’animeranno ad amarmi.
…Dio fa con l’anima
nostra come fanno tra loro le tre divine Persone: esse si comunicano l’una con
l’altra il loro amore, ma è un unico amore; sono, anche per la loro unione
amorosa, in tre persone ma una sola natura; e, quantunque siano distinte l’una
dall’altra, pure sono una cosa sola.
…Consideravo con quanta
umiltà e sottomissione dovrebbero stare le anime spose di Gesù. Lui è tanto
innamorato di noi e fa in noi il suo trono dove viene a riposare e si può dire
di un’anima amante: Ave templum totius Trinitatis! Questa è tempio
della SS. Trinità. Qui sì che il Signore mi diede un intimo sentimento e mi
fece conoscere al vivo la mia impotenza e la sua onnipotenza, la mia bassezza e
la sua grandezza, il mio niente ed Esso tutto infinito, onnipotente,
incomprensibile e tutto.
… O Dio! Si andrebbe per
tutto il mondo, chiamando gente e cercando anime, perché tutti e tutte amassero
il Sommo Bene, e perché tutti godessero e partecipassero di questo Dio, Trino
ed Uno, tutto amore, infinito, immenso, incomprensibile, nascosto a tutti e che
nessuno ama come si deve. Un poco di amore, quanto gran bene va scoprendo alle
anime! Questo Bene Infinito che è Dio sta per noi ed è in noi; ma noi viviamo
ciechi. Apriamo un poco gli occhi, diamo un’occhiata a Dio e poi vedremo chi
Egli è. Fa impazzire. Io lo sento, lo provo ma non ho modo di dichiararmi, per
manifestare le sue opere. Se fa tanto con me che sono così ingrata, che farà
con le anime sue care, con le anime pure che piacciono tanto agli occhi suoi? O
Dio! mi perdo in Te, e nel volere parlare di Te, fai impazzire.
…Trovandomi in questo
mare d’infinito amore, capisco molte cose che con le sole parole non posso dir
niente. Dio ama per me ed io in Lui, compio l’ufficio di amare, di lodare, di
magnificare, di glorificare ed amplificare le grandezze e le dignità di tutti i
suoi divini attributi; perché Dio stesso compie per me, tutte queste opere.
Io poi capisco che quello
che fa Dio, è per tutti coloro che vogliono parteciparne; conosco l’amore che
Dio mi porta; e, mentre conosco ciò, il Divino Amore, mi nasconde in Sè, e mi
tiene tutta più nascosta in Sè.
… Aveva ragione S. Pietro
di dire, sul monte Tabor: Facciamo qui tre tabernacoli; perché, come
l’anima è assorbita dal Divino Amore, e sente in sè l’amore divino, questo la
unisce talmente con Dio, che fa con Lui una sola cosa.
Così, ella non si avvede
di essere quaggiù in terra, ma gli pare di godere lo stesso Paradiso e tutto
ciò che godono i Beati. Ella non desidera nient’altro; ma tornata, in un
subito, ai propri sentimenti, e vedendosi in questa valle di lacrime, le pare
nuova ogni cosa, ma niente “gustevole”, e si sente così sazia di tutto, che
tutto le dà nausea.
…Il Signore mi ha fatto
conoscere e provare gli effetti sviscerati del suo amore ardente. Egli è tanto
innamorato di me che mi sento abbracciare dal braccio della misericordia di
Dio. Qui ho fortezza e fermezza e mi stabilisco, sempre e per sempre, legata,
regolata, uniforme al volere di Dio. Tutto ciò che capisco e di cui non posso
parlare, mi stringe qui, mi ferma qui, cioè, sempre e per sempre, nel volere
divino.
…Io, come io, non posso
niente. Una formica mi getterebbe a terra; ma, stando ferma in Dio, con fede e
speranza in Lui, Lui sarà il vincitore per me. Così ho compreso che devo sempre
esercitare ogni sorta di virtù; perché queste sono le armi per combattere
contro tutto l’inferno; e con fede viva replicare, più volte: Se Dio è per
noi, chi sarà contro di noi?
…Gesù mi ha fatto
comprendere che sarà la presente vita come un paradiso anticipato in terra;
perché io devo vivere in Lui e per Lui e, tutta unita a Lui, d’altro non
godrei, altro non possederei che Dio solo.
… Mi è restato un
distacco da tutte le cose terrene e un certo lume intimo intorno a che cosa
sono tutte le cose di questa vita. Tutto passa; non è permanente cosa alcuna.
Pare che sia impressa nella mia mente la vita eterna.
S.
Rondini, Vittima d'amore, Vita di S. Veronica Giuliani, La Tifernate, Città di
Castello, Scuola tipografica Orf. Sacro Cuore, 1927
Św. Weronika Giuliani
Opublikowano: 10 lipca
2021
Dusze, uciekajcie się do
najświętszej Krwi waszego Stworzyciela, który was odkupił i zbawił. Mój Boże,
nie proszę Cię o nic, jedynie o zbawienie biednych grzeszników. Nawróć ich
wszystkich do siebie, wszystkich do siebie. O miłości, o miłości! Ześlij mi
więcej cierpień, męki, krzyży, a będę szczęśliwa, gdy wszystkie stworzenia
wrócą do Ciebie i nigdy, przenigdy więcej Cię nie obrażą. Ofiaruję się jako
pośredniczka pomiędzy Tobą a grzesznikami. Niech przyjdą udręki, miłość zniesie
wszystko. Miłość zwyciężyła i ta sama Miłość została zwyciężona, ponieważ dusza
czuje ją w sobie i to w sposób, jakiego nie jest w stanie wyrazić.
św. Weronika Giuliani
Mistycy zazwyczaj piszą
wiele. Weronika Giuliani, z 22 000 stron Dziennika, w którym opowiada o swej
dramatycznej, a zarazem pełnej uniesień drodze do Boga, nie stanowi wyjątku.
Święta pisała go „upokorzona i zawstydzona… z czystego posłuszeństwa”, a
jednocześnie – gwoli prawdy – z wielkim trudem i poświęceniem, często
rezygnując ze snu, gdyż wspomnienia notuje głównie w nocy, kosztem należytego
odpoczynku.
Dziennik obejmuje
praktycznie całe 67 lat życia świętej – od pierwszych wspomnień z dzieciństwa,
którym poświęca pięć relacji, po 25 marca 1727 roku, kiedy to Maryja
podpowiedziała jej: „Postaw kropkę”, a jej zmęczona dłoń odłożyła pióro już na
zawsze.
Weronika urodziła się 27
grudnia 1660 roku w Mercatello sul Metauro. Następnego dnia została ochrzczona.
Dano jej imię Urszula. Jej ojciec, Franciszek, w miejscowym garnizonie pełnił
funkcję komendanta w stopniu chorążego. Z małżeństwa z Benedyktą Mancini
urodziło się mu siedem córek, z których dwie zmarły wkrótce po urodzeniu.
Urszula była najmłodszym dzieckiem i tak jak siostry dorastała w środowisku
pełnym miłości, na które wpływ miała przede wszystkim jej matka – kobieta
głęboko religijna i uczuciowa. Osierociła swoje dziewczynki, mając zaledwie
czterdzieści lat, 28 kwietnia 1667 roku.
Przed śmiercią przywołała
do siebie córki, wskazała na krzyż i każdej z nich przeznaczyła jedną ranę.
Urszula, najmłodsza, otrzymała ranę boku Chrystusa. Ten fakt mówi wiele o
religijności rodziny Giuliani, gdzie wspólna modlitwa, harmonia i czyny
miłosierdzia przenikały życie i podtrzymywały ją każdego dnia. Podczas procesu
kanonizacyjnego Weroniki ktoś stwierdził: „W domu Giulianich każdego wieczoru
czytało się żywot jakiegoś świętego”.
Tak było w Mercatello,
tak w Piacenzy (1669–1672), gdzie dziewczynki udały się wraz z ojcem, który
otrzymał funkcję głównego administratora podatkowego księcia Parmy, i tak
pozostało po powrocie rodziny do Mercatello. Z tego szczęśliwego okresu
Weronika wspomina psoty, dobroć otaczających ją osób, dziecięcą pobożność i
modlitwy do Matki Bożej oraz do Dzieciątka Jezus, pierwsze myśli o życiu
zakonnym, a także długotrwały i przykry sprzeciw ojca wobec tego gorącego
pragnienia.
Franciszek Giuliani
zgodził się, by cztery córki wstąpiły do zakonu, ale wobec prośby Urszuli –
najdroższej, najinteligentniejszej i – jak sama twierdziła – najbardziej
rozpieszczonej ze wszystkich, pozostawał nieugięty. Pragnął, aby została z nim
i założyła rodzinę. Ale Urszula dokonała wyboru już w wieku dziewięciu lat i
stary chorąży musiał ustąpić wobec jej niezłomnej postawy. 28 października 1677
roku, niespełna szesnastoletnia Urszula włożyła zakonny habit kapucynek z Citta
di Castello i przyjęła imię Weronika.
Czyim „prawdziwym
obrazem”, czyją wierną kopią będzie? Entuzjazm Weroniki płynący z jej młodego
wieku (w klasztorze jeszcze długo nazywano ją „dziewczynką”) nie pozostawiał
najmniejszych wątpliwości: całym swoim jestestwem pragnęła stać się prawdziwym
obrazem Chrystusa ukrzyżowanego.
Wstępując do kapucynek,
wniosła ze sobą nieocenione duchowe bogactwa: niewinność, przyzwyczajenie do
modlitwy, bezgraniczny entuzjazm, silną wolę, by wszystko traktować serio, a
także sporą dozę prostoty, która nie pozwalała wyobrażać sobie przeszkód,
mogących jej utrudnić realizację gorącego pragnienia by osiągnąć zakonną
doskonałość. Weronika była gotowa wspinać się po stopniach świętości w sposób
wręcz heroiczny, tak jak czynili to święci będący jej ideałem, których nauczyła
się rozumieć już od najwcześniejszego dzieciństwa. Klasztor był stadionem,
gdzie mogła współzawodniczyć z nimi w hojności, natomiast torem, na którym
miała ich wyprzedzić, była modlitwa, pokuta, kontemplacja i cierpienie.
Napotykając po drodze
trudności i niezrozumienie, Weronika biegła tym torem przez dwadzieścia lat,
zdecydowana osiągnąć metę za wszelką cenę. W klasztorze pozornie otaczała ją
szara codzienność, ale w jej wnętrzu wyryło się wiele ważnych dat: 1
października 1678 roku złożyła śluby zakonne, 4 kwietnia 1681 roku Jezus włożył
jej na głowę cierniową koronę, 17 września 1688 roku została wybrana mistrzynią
nowicjatu i wypełniała ten obowiązek aż do 18 września 1691 roku, 12 grudnia
1693 roku zaczęła pisać Dziennik, od 3 października 1694 roku do 21 marca 1698
roku ponownie pełniła funkcję mistrzyni nowicjatu, 5 kwietnia 1697 roku, w
Wielki Piątek, otrzymała stygmaty. W tym też roku ktoś złożył na nią donos do
Świętego Oficjum, czego konsekwencją było pozbawienie jej w 1699 roku zarówno
czynnego jak i biernego głosu w klasztorze.
Wszystkie te daty i fakty
pozwalają dostrzec, że w Weronice działo się coś tajemniczego, na co klasztorny
świat zareagował z jednej strony zaufaniem i podziwem, a z drugiej – otwartą
wojną. Konsekwencje miały dotknąć przede wszystkim samą Weronikę. Została
poddana zakazom, karom i wszelkiego rodzaju upokorzeniom. Opis cierpień, jakich
szukała i jakie jej sprawiano, budzi grozę i ani hagiograf, ani współczesny
czytelnik nie są w stanie usprawiedliwić czy choćby zrozumieć podobnych
zachowań. W pewnym sensie odrzucała je także sama Weronika, bowiem gdy w końcu
przeszła etap straszliwej ascezy, mówiła o „szaleństwach, do jakich zmuszała ją
miłość”.
Od momentu otrzymania
stygmatów (1697 r. „szaleństwa” pojawiały się rzadziej, aby całkowicie zniknąć
w 1699 roku. Odtąd Weronika znosiła „cierpienia i męki, o których wiedziano, że
pochodziły bezpośrednio z ręki Boga i miały ją nieustannie oczyszczać”.
Natomiast młodym siostrom starała się wpoić złotą regułę, „aby łagodziły swoje
pragnienie umartwień”.
Z natury Weronika była
bardziej zdatna do wykonywania funkcji Marii niż Marty. Już w pierwszych latach
pobytu w klasztorze była przekonana, że swe pragnienie dążenia do doskonałości
winna zaspokoić, zanurzając się w kontemplacji. Popychała ją ku temu również
awersja do pokornych, domowych prac czy do rozmaitych posług. Później, gdy
pojawiło się w niej poczucie pustki i niezadowolenia, lekarstwem okazało się
służenie innym. Prace domowe stały się dla niej rodzajem ascezy, pokuty.
Łączyło się to z trudnymi do pokonania wyrzutami sumienia, bowiem nigdy
wcześniej nie przyszło jej do głowy, że wykonując te posługi może być bardziej
pożyteczna i wykazywać się większym altruizmem, niż spędzając czas w celi na
kontemplacji i umartwieniu. Zaczęła stawiać sobie pytanie, czy czysta kontemplacja
jest w stanie rozwiązać moralne problemy życia. To z kolei doprowadziło ją do
dylematu, które życie – aktywne czy kontemplacyjne – ma większą wartość
duchową. Pisze: „mogłam pozostać w świecie i czynić dobro, tam też byłabym
pomocna ludziom”. Na szczęście rychło doszła do wniosku, że pożyteczna dla
ludzi może być również w klasztorze. Pisała o życiu ukrytym w Bogu: „mogę to
robić w modlitwie, w różnych czynnościach, wszędzie. Nie ukryta w celi, ale
pośród całej wspólnoty winnam praktykować samotność z Jezusem… Wydaje mi się,
że właśnie przez różne działania przekonam się, ile Bóg ode mnie żąda”.
Weronika zdobyła
praktyczną pewność, że najskuteczniejszym sposobem odnalezienia i adorowania
Boga jest szukanie Go w prostocie, pośród wielu różnych prac. Tą praktyczną
regułą kierowała się do końca życia i starała się ją wpoić swoim współsiostrom.
7 marca 1716 roku Święte
Oficjum odwołało dyscyplinarne zarządzenia i przywróciło Weronice prawo
pełnienia ważnych funkcji w klasztorze. Już po miesiącu, 5 kwietnia, została
wybrana opatką. Funkcję tę pełniła aż do śmierci. Było to 12 lat wypełnionych
Bożym błogosławieństwem i oświetlanych światłem cudu. Męczeństwo z miłości
podtrzymywało ją przy życiu, by mogła cierpieć. Miłość utrzymywała jej ludzką
naturę w czystym cierpieniu. 6 czerwca 1727 roku jej dolegliwości się wzmogły i
przez 33 dni przechodziła potrójny czyściec: w ciele, w duszy i duchu. W aktach
procesowych czytamy, że święta przywołała do siebie nowicjuszki oraz inne młode
siostry i powiedziała: „Chodźcie tutaj. Miłość pozwoliła się odnaleźć. To Ona
jest przyczyną mojego cierpienia. Powiedzcie to wszystkim siostrom. Powiedzcie
to wszystkim!”. Potem poprosiła, aby zaśpiewać pieśń o Wcieleniu Słowa, a
śpiewając ją, zaczęła bardzo płakać: „Nie chcecie, bym płakała wobec tak
wielkiej Miłości?”. Za pozwoleniem spowiednika, który jej towarzyszył,
rozpogodziła się i oddała ostatnie tchnienie. Było to o świcie 9 lipca 1727
roku.
Wieść o jej świętości
szybko się rozniosła. Biskup diecezji, Aleksander Franciszek Codebo, otworzył
jej proces już 6 grudnia tego samego roku. Weronikę ogłoszono błogosławioną 17
czerwca 1804 roku, a 26 maja 1839 roku została kanonizowana.
To fragment książki
„Śladami Świętych” całość możesz znaleźć klikając TUTAJ.
SOURCE : https://kapucyni.pl/sw-weronika-giuliani/
Filippo Maria Salvatori, The Lives of S. Veronica Giuliani, Capuchin Nun : http://www.veronicagiuliani.com/
Gruppo di preghiera sui passi di Santa Veronica Giuliani (Napoli) : https://www.gruppodipreghierasuipassidiveronicagiuliani.it/