Saintes Perpétue et Félicités, martyres
Perpétue est une jeune patricienne, Félicité une jeune esclave. Elles avaient toutes deux demandé le baptême à l'évêque de Carthage. L'empereur Septime Sévère ayant interdit le christianisme, le groupe des catéchumènes, dont elles faisaient partie, est arrêté, en 203, avec Sature, Saturnin, Révocat et Secondule. Pendant plusieurs mois, ils connurent la prison dans des conditions très dures. Perpétue, jeune mariée, allaitait son enfant, son père tenta en vain de la faire sacrifier aux dieux au nom de l'amour maternel. Félicité qui était enceinte lors de son arrestation, mit au monde une petite fille dans sa prison, qui sera adoptée par une chrétienne de la ville après la mort de sa mère. Comme leurs compagnons, Perpétue et Félicité furent livrées aux bêtes du cirque, enveloppées dans un filet, et livrées à une vache furieuse. Elles attirèrent la pitié des spectateurs. On les acheva en les égorgeant. Selon les "acta" de leur martyre, des témoins disaient :"Leur visage était rayonnant et d'une grande beauté. Il était marqué non de peur mais de joie." Le culte des deux jeunes femmes connut très vite une grande popularité : leur jeunesse, leur situation de mère de famille, leur courage, le fait qu'elles soient des catéchumènes les font figurer en tête des martyres mentionnées dans la première prière eucharistique de la liturgie romaine.
Saintes Perpétue et Félicité
Martyres à Carthage (+ 203)
Perpétue est une jeune patricienne, Félicité une jeune esclave. Elles avaient toutes deux demandé le baptême à l'évêque de Carthage. L'empereur Septime Sévère ayant interdit le christianisme, le groupe des catéchumènes, dont elles faisaient partie, est arrêté, avec Sature, Saturnin, Révocat et Secondule. Pendant plusieurs mois, ils connurent la prison dans des conditions très dures, d'autant qu'ils étaient dans l'incertitude du sort exact qui les attendait. Félicité était enceinte et Perpétue, jeune mariée, allaitait son enfant. Le père de la jeune femme tenta en vain de la faire sacrifier aux dieux au nom de l'amour maternel. Quant à Félicité, elle mit au monde une petite fille dans sa prison. Trois jours après la naissance, elle était martyrisée et l'enfant fut adoptée par une chrétienne de la ville. Comme leurs compagnons, Perpétue et Félicité furent livrées aux bêtes du cirque, enveloppées dans un filet, et livrées à une vache furieuse. Elles attirèrent la pitié des spectateurs devant ces jeunes mères torturées. On les acheva en les égorgeant. Selon les "acta" de leur martyre, des témoins disaient :"Leur visage était rayonnant et d'une grande beauté. Il était marqué non de peur mais de joie." Le culte des deux jeunes femmes connut très vite une grande popularité : leur jeunesse, leur situation de mère de famille, leur courage, le fait qu'elles soient des catéchumènes les font figurer en tête des martyres mentionnées dans la première prière eucharistique de la liturgie latine.
Un internaute nous signale: "Sainte Perpétue est la patronne de la ville de Vierzon dans le Cher."
Sainte Perpétue de Carthage à Vierzon...
Elles sont fêtées le 1er février pour les Eglises d'Orient.
Chaque année le dimanche le plus proche du 7 mars, un pèlerinage est organisé à Vierzon par la Fraternité Sainte Perpétue. Voir aussi Sainte Perpétue de Carthage à Vierzon...
Le 7 mars, au martyrologe romain, mémoire des saintes martyres Perpétue et
Félicité. En 203, sous l'empereur Septime Sévère, elles furent arrêtées à
Carthage avec de jeunes catéchumènes. Perpétue était l'une d'elles, patricienne
d'environ vingt-deux ans, mère d'un enfant à la mamelle; Félicité était une
esclave; comme elle était enceinte, elle devait, d'après les lois, attendre
d'avoir enfanté; elle gémissait dans les douleurs à l'heure de l'enfantement,
mais se réjouissait d'être exposée aux bêtes. Elles s'avancèrent de la prison à
l'amphithéâtre, le visage radieux, comme pour le ciel.
Martyrologe romain
Anonymous (Greater Poland). Sacra Conversazione Mary with
the Child, St Felicity of Carthage and St Perpetua, circa 1520, 163 X 132, tempera on wood, National Museum in Warsaw
Saintes Perpétue et Félicité, martyres
Martirio di santa Perpetua e dei suoi compagni
nell'anfiteatro, vetrata della chiesa di Notre-Dame di Vierzon, XIX secolo
Leçons des Matines avant 1960
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Souvent la Croix nous effraie, parce que nous ne considérons que son amertume, sans tenir compte de cette vérité, que quand nous souffrons pour Jésus-Christ, ce n’est pas tant nous qui-souffrons alors, que Jésus qui souffre en nous. C’est ainsi que Félicité, gémissant dans sa prison à cause des douleurs de l’enfantement, répondit avec dignité aux païens qui lui demandaient, en la raillant, comment elle ferait pour subir les peines du martyre, puisqu’elle se plaignait : « Maintenant c’est moi qui souffre ; mais alors un autre souffrira en moi, parce qu’alors je souffrirai pour Lui. »
Maestranze ravennati, Santa Perpetua e santa
Felicita (fine V - inizio VI secolo),
mosaico; Ravenna, Basilica Sant'Apollinare
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
SOURCE : http://www.introibo.fr/06-03-Stes-Perpetue-et-Felicite#nh5
Silius, simulacro delle Sante Martiri Perpetua (sx) e
Felicita (dx) duranti i festeggiamenti di giugno.
et leurs Compagnons
Martyrs
(† 203)
Sous la persécution de Septime-Sévère, au début de l'an 203, on arrêta à Carthage quelques jeunes catéchumènes. Parmi eux se trouvaient Félicité, jeune esclave, récemment mariée, qui était enceinte, et une jeune femme de bonne famille, nommée Perpétue. Le récit de la passion de ces martyrs, a été écrit par elle-même. C'est une des plus belles pages des Actes des Martyrs de la Primitive Eglise.
Dès la mise en accusation de ces confesseurs, Perpétue subit les assauts répétés de son vieux père, demeuré païen. «Nous étions encore avec nos persécuteurs, raconte Perpétue, lorsque mon père vint faire de nouveaux efforts pour m'ébranler et me faire changer de résolution.
– Mon père, lui dis-je, vous voyez ce vaisseau de terre que voici. Peut-on lui donner un autre nom que celui qu'il a?
– Non.
– De même, je ne puis être autre que ce que je suis: je suis chrétienne.
À ces mots, mon père se jeta sur moi, furieux et confus de n'avoir pu vaincre ma résolution. Après cette scène, je fus quelques jours sans le revoir. Ce fut pendant ce petit intervalle que nous fûmes baptisés.»
Peu de temps après, les confesseurs furent jetés dans une prison ténébreuse et infecte, où néanmoins ils pouvaient recevoir des visites. La mère et le frère de Perpétue lui apportaient même son enfant, et jusqu'à la fin, elle put l'allaiter et l'embrasser. Quand on apprit qu'ils allaient passer en jugement, le père de Perpétue redoubla ses instance pour amener sa fille à renoncer à sa foi, allant jusqu'à se jeter à ses pieds. Ce qui affligeait le plus la jeune femme, c'était la pensée que seul de sa famille, son père ne se réjouirait pas de son supplice, mais demeurerait obstinément rivé à la terre. Tous furent alors condamnés à être livrés aux bêtes.
Dans l'enthousiasme, la foi de Perpétue était plus forte que les larmes de son père et les cris enfantins de son fils: Elle ne se possédait pas de joie. «Vivante, j'ai toujours été gaie; je le serai plus encore au ciel.»
Félicité, au contraire s'affligeait: la loi défendait de mettre à mort les femmes enceintes. Elle attendait sa délivrance et appréhendait de ne pas l'être avant les fêtes de l'amphithéâtre, quand, par la miséricorde divine, l'enfant vint au monde. Au milieu des douleurs de l'enfantement, il lui échappait quelques gémissements. Un geôlier la raillait en disant: «Que diras-tu en face des bêtes?» Félicité lui fit cette belle réponse: «Aujourd'hui, c'est moi qui souffre; alors il y en aura un autre qui souffrira pour moi, parce que je souffrirai pour lui.» Elle mit au monde une fille qu'une chrétienne adopta.
Lorsque les martyrs furent appelés à l'amphithéâtre, ils dirent au procurateur: «Tu nous juges maintenant; Dieu te jugera un jour.» On lâcha les bêtes; elles déchirèrent Saturnin et l'avocat Révocat liés ensemble sur une estrade, mais épargnèrent Saturus. On lâcha alors un léopard qui le mordit. Leur compagnon, Secondule, était mort dans la prison.
Quand à Perpétue et Félicité, enfermées dans un filet, elles furent exposées à la fureur d'une vache qui souleva Perpétue et la lança en l'air. La pudique chrétienne retomba sur les reins et eut pour premier souci de ramener les plis de son vêtement qui s'était déchiré. Se relevant, elle alla vers Félicité rompue par la violence de sa chute, la prit par la main et la remit sur ses pieds.
À un court instant de sympathie de la part des assistants succéda bientôt un violent accès de férocité et de soif du sang: la populace demanda que les trois survivants fussent achevés de la main du bourreau, non dans le spoliarium, mais au milieu de l'amphithéâtre. Dès que ceux-ci en furent informés, ils se levèrent malgré leurs blessures et se rendirent eux-mêmes au milieu de l'arène. On les vit se donner le baiser de paix et recevoir le coup de la mort sans faire le moindre mouvement et dans un solennel silence.
Ainsi tombèrent ces glorieux héros de l'Afrique chrétienne, le 7 mars de l'année 203.
J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, 2e éd. Paris, 1946
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saintes_perpetue_et_felicite_et_leurs_compagnons.html
SAINT SATURNIN, SAINTES PERPÉTUE, FÉLICITÉ ET LEURS AUTRES COMPAGNONS
Saturnin, ordonné évêque par les disciples des Apôtres, fut envoyé dans la ville de Toulouse. Or, comme, à son entrée, les démons cessèrent de rendre des réponses, un des gentils déclara que si on ne tuait Saturnin; on n'obtiendrait certainement rien de leurs dieux. On se saisit donc du saint qui ne voulait pas sacrifier, on le lia aux pieds d'un taureau qu'on pressa à coups d'aiguillons et on, le précipita du haut de l’escalier du capitole; le saint eut la tète brisée, la cervelle écrasée et consomma ainsi heureusement son martyre. Deux femmes prirent son corps à la dérobée, et l’enterrèrent dans un endroit profond par crainte des gentils ; ses successeurs en firent dans la suite une translation dans un lieu plus convenable. — Il y eut un autre Saturnin que le préfet de Rome retint longtemps en prison et qu'il fit mettre sur le chevalet où il fut déchiré à coups de nerfs, de cordes, et de fouets 'garnis de fer ; ensuite ou lui brûla les côtes, on le détacha du chevalet et il fut décapité. vers l’an du Seigneur 286, sous Maximien. — Il y eut un troisième Saturnin en Afrique. Il était frère de saint Satyre et souffrit le martyre avec lui, Révocat et Félicité, sa soeur, nommée Révocate et avec Perpétue d'une race noble. On fait la mémoire de leur martyre dans un autre temps. Le proconsul leur ayant dit de sacrifier aux idoles, ils s'y refusèrent obstinément, ils furent alors mis en prison. Le père de Perpétue, voyant cela, accourut à la prison et dit : « Ma fille, qu'as-tu fait? tu as déshonoré ta famille; Jamais aucun de tes ancêtres n'a été incarcéré. » Mais ayant appris que sa fille était chrétienne, il se jeta sur elle, et il voulut lui arracher les,yeux avec les doigts ; puis il sortit en poussant des exclamations. Or, la bienheureuse Perpétue eut une vision qu'elle raconta ainsi le lendemain à ses compagnons : « J'ai vu une échelle d'or d'une grandeur admirable; elle allait jusqu'au ciel, et était si étroite qu'une personne seule et petite pouvait la monter. A droite et à gauche étaient fixées des lames et des épées de fer aiguës et luisantes, de sorte que celui qui montait ne pouvait regarder ni autour, ni au-dessous de lui; mais il était forcé de se tenir toujours droit vers le ciel. Sous l’échelle, se tenait un dragon hideux et énorme faisant peur à celui qui voulait monter. J'ai vu aussi Satyre sur les degrés d'en haut qui regardait vers nous en disant : « Ne craignez point ce dragon, mais montez avec confiance afin de pouvoir être avec moi. » En entendant ces choses, tous rendirent grâces, parce qu'ils connurent qu'ils étaient appelés au martyre *.
Ils furent amenés devant le juge, et comme ils ne voulaient pas sacrifier, il fit séparer Saturnin et les autres hommes des femmes, et dit à Félicité : « As-tu un mari? » Elle répondit : « J'en ai un, mais je n'en ai souci. » Il lui dit : « Aie pitié de toi, jeune femme, afin de vivre, surtout puisque tu portes un enfant dans ton sein. » Elle lui répondit : « Fais de moi tout ce que tu veux, car tu ne sauras jamais m’entraîner à céder à ta volonté. » Alors les parents de Perpétue accoururent avec son mari et lui amenèrent son petit enfant encore à la mamelle : en la voyant débout devant le préfet, son père tomba la face contre terre et dit : «Ma très chère fille, aie pitié de moi, de ta malheureuse mère que voici et de ce mari infortuné qui ne pourra pas te survivrez » Mais Perpétue restait immobile. Alors le père jeta son enfant à son cou et lui-même sa mère et son mari, lui tenant les mains et pleurant, l’embrassaient en disant : « Aie pitié de nous, ma fille, et vis avec nous. » Mais Perpétue rejetant son fils et les repoussant : « Éloignez-vous de moi, dit-elle, ennemis de Dieu, car je ne vous connais pas. » Le préfet, voyant la constance des martyrs, les fit fouetter très durement, puis mettre en prison. Les saints très affligés par rapport à Félicité qui était dans le huitième mois de sa grossesse, prièrent pour elle; alors l’es douleurs de l’enfantement la saisirent tout à coup et elle accoucha d'un fils vivant. Or, un des gardes lui dit: « Que feras-tu, quand tu seras en présence du préfet, si maintenant tu souffres si, cruellement ? » Félicité répondit : « Maintenant c'est moi qui souffre, mais là, ce sera Dieu qui souffrira à ma place. » On les tira de la. prison,. les mains liées derrière le dos, et on les dépouilla de leurs habits pour les conduire à travers les rues. Les bêtes furent lâchées. Satyre et Perpétue furent dévorés par les lions, Révocat et Félicité mangés par les léopards. Quant à saint Saturnin il eut la tête, tranchée vers l’an du Seigneur 256, sous les empereurs Valérien et Galien.
* Dodwel, dans sa Dissertation sur la huitième épître de saint Cyprien, où il est question des visions prophétiques, parle de celle de sainte Perpétue et reconnaît que les actes de ces saints martyrs ont été écrits par un contemporain. Ces actes ont été ici compilés par le Bienheureux Jacques de Voragine.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/175.htm
Actes des martyres de Perpétue et Félicité
Septime-Sévère, successeur de Commode, interdit les conversions au christianisme par un édit en 202. Cependant le martyre de Perpétue et Félicité semble dépendre plutôt de la cruauté du proconsul Scapula, en exercie à Carthage.
Une partie de ce document est écrite de la main de Perpétue, ce qui lui confère une valeur éminente, tant sont rares les témoignages rédigés par les martyrs eux-mêmes, et plus encore des martyrs femmes !
La passion est vécue comme une lutte contre Satan, et elle s’accompagne de visions et de phénomènes mystiques. Elle ne donne pas seulement la mesure d’un courage humain, mais montre combien ces chrétiens ressentaient au plus intime d’eux-mêmes la présence de l’Esprit et cherchaient à s’incorporer au Christ en partageant ses souffrances.
• Préface
LES EXEMPLES DE FOI de nos pères, qui attestent la grâce de Dieu et édifient les hommes, ont soigneusement été consignés par écrit. Leur lecture, qui évoque ces hauts faits, rend gloire à Dieu et réconforte l’homme. Pourquoi ne pas noter également les exemples nouveaux qui présentent les mêmes avantages ? À leur tour ces faits nouveaux deviendront anciens ; ils seront nécessaires à la postérité, même si aujourd’hui on leur attribue une moindre autorité, à cause de l’engouement pour l’antiquité.
Qu’ils ouvrent donc les yeux, ceux qui apprécient d’après le nombre des générations la puissance toujours identique d’un même Esprit Saint ! Bien mieux, il faudrait faire plus grand cas des prodiges récents, puisqu’ils sont les derniers en date et que la grâce doit s’épancher toujours de plus en plus dans les derniers temps du monde. « Dans les derniers jours, dit le Seigneur, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et filles prophétiseront. Oui, je répandrai mon Esprit sur mes serviteurs et mes servantes ; les jeunes gens auront des visions et les vieillards des songes » (Jl 2, 28-29).
Voilà pourquoi nous acceptons les prophéties et les visions nouvelles que Dieu nous a promises. Nous les honorons comme les autres manifestations de l’Esprit, qui servent l’Église. Ce même Esprit a été envoyé à l’Église pour dispenser tous les dons, dans la mesure où le Seigneur les distribue à chacun de nous.
Il est donc nécessaire de mettre par écrit toutes ces merveilles et de les faire lire pour la gloire de Dieu. De la sorte nous ne serons ni pusillanimes ni méfiants à l’égard de la grâce ; nous n’irons pas nous imaginer que seuls les anciens avaient reçu la grâce divine, soit dans les martyres soit dans les révélations. Dieu accomplit toujours ses promesses, pour servir de témoignage aux incroyants, de soutien aux fidèles.
C’est pourquoi, chers frères et fils, nous vous annonçons ce que nous avons entendu, ce que nous avons touché. Ainsi, vous qui avez assisté à ces événements, vous vous souviendrez de la gloire du Seigneur. Et vous qui les apprenez en lisant cet écrit, vous entrerez en communion avec les saints martyrs, et par eux avec le Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l’honneur dans les siècles des siècles. Amen.
• Arrestation à Thuburbo
On arrêta des jeunes gens, des catéchumènes : Revocatus et Félicité, sa compagne d’esclavage, Saturninus et Secundulus. Avec eux se trouvait Vibia Perpétue. Elle était de noble naissance, elle avait reçu une éducation brillante et avait fait un beau mariage. Perpétue avait encore son père et sa mère, deux frères - dont l’un était également catéchumène -, et un enfant encore à la mamelle, un garçon. Elle avait environ vingt-deux ans. Elle a raconté elle-même toute l’histoire de son martyre. La voici, écrite de sa main et d’après ses impressions.
Perpétue et Félicité
© : DR
• Récit de Perpétue
Nous étions encore avec nos gardes (à Thuburbo), raconte-t-elle, que déjà mon père m’entreprenait. Dans sa tendresse, il s’évertuait à ébranler ma foi.
• Père, lui dis-je, vois-tu le vase qui traîne par terre, cette cruche ou bien cette autre chose ?
• Je le vois, dit mon père.
• Peux-tu lui donner un autre nom que celui qu’il porte ? lui dis-je.
• Non, répondit-il.
• Et bien, moi de même, je ne puis me donner un autre nom que mon vrai nom : je suis chrétienne.
Mon père fut exaspéré par cette parole, il se jeta sur moi, pour m’arracher les yeux. Il se contenta de me maltraiter et s’en alla, vaincu, avec les arguments du démon.
Pendant plusieurs jours, je ne revis plus mon père ; j’en remerciai Dieu ; cette absence me fut un soulagement. C’est précisément pendant ce court laps de temps que nous fûmes baptisés. L’Esprit Saint m’inspira de ne rien demander à l’eau sainte, sinon la force de résister dans ma chair.
Quelques jours plus tard, nous fûmes transférés dans la prison (de Carthage). J’en fus épouvantée : jamais je ne m’étais trouvée dans de pareilles ténèbres. Jour douloureux ! La chaleur qui se dégageait de la foule des détenus était suffocante ; les soldats cherchaient à nous extorquer de l’argent. Enfin, j’étais dévorée d’inquiétude à cause de mon enfant. Alors Tertius et Pomponius, les diacres dévoués qui prenaient soin de nous, obtinrent à prix d’argent qu’on nous autorisât à nous reposer, pendant quelques heures, dans un endroit plus agréable de la prison. À ce moment-là, tous les détenus quittaient le cachot et faisaient ce qu’ils voulaient. Moi j’allaitais mon enfant, qui mourait de faim. Comme j’étais inquiète de son sort, j’en parlais à ma mère. Puis je réconfortais mon frère, en lui recommandant mon fils. Je souffrais beaucoup de voir les miens souffrir à cause de moi. Durant de longs jours, ces inquiétudes me torturèrent. Je finis par obtenir que mon enfant demeurât avec moi en prison. Aussitôt il reprit des forces, et je fus délivrée de la peine et des soucis qu’il m’avait causés. D’un coup, la prison se changea pour moi en palais, et je m’y trouvai mieux que partout ailleurs.
Un jour mon frère me dit : « Madame ma soeur, te voilà maintenant en crédit auprès de Dieu. Tu es en mesure de lui demander de te manifester par une vision ce qui nous attend : le martyre ou la mise en liberté. » Moi, je savais bien que j’avais des entretiens avec le Seigneur dont j’avais reçu tant de bienfaits. Pleine de confiance, je le promis à mon frère, en ajoutant : « Demain, je te donnerai la réponse. » Je me suis mise en prière et voici ma vision.
Je vis une échelle d’airain d’une hauteur si étonnante qu’elle s’élevait jusqu’au ciel. Elle était si étroite que l’on pouvait y monter seulement un à un. Aux montants de l’échelle étaient fixés toutes sortes d’instruments de fer : des glaives, des lances, des crocs, des coutelas. Celui qui serait monté sans précaution, sans regarder en haut, en aurait été déchiqueté, laissant des lambeaux de sa chair accrochés à ces pointes. Au pied de l’échelle était couché un dragon d’une taille énorme ; il tendait des pièges à ceux qui voulaient monter et leur faisait peur pour les en empêcher.
Saturus monta le premier. Il s’était livré lui-même, après notre arrestation, à cause de nous. C’est lui qui nous avait convertis. Il était absent quand nous avions été arrêtés.
Parvenu au sommet de l’échelle, il se retourna et me dit : « Perpétue, je t’attends, mais prends garde que le dragon ne te morde. »
Je répondis : « Par le nom de Jésus-Christ, il ne me fera aucun mal. »
De dessous l’échelle, le dragon dressa lentement la tête, comme s’il avait peur de moi. En prenant mon élan, comme pour gravir le premier échelon, je lui écrasai la tête, d’un coup de talon.
Puis je montai. Je vis alors un immense jardin. Au milieu se tenait un homme chenu, de haute taille, habillé comme un berger. Il était occupé à traire des brebis. Autour de lui se tenaient des gens vêtus de blanc ; il y en avait des milliers. Il leva la tête, m’aperçut et me dit : « Tu es la bienvenue, mon enfant. » Il m’appela et me donna comme une bouchée du fromage qu’il préparait. Je la reçus, les mains jointes, je la mangeai, et tous les assistants disaient : Amen. Au bruit des voix, je me suis réveillée, savourant je ne sais quelle douceur.
Je rapportai aussitôt cette vision à mon frère ; et nous comprîmes que c’était le martyre qui nous attendait. Dès lors, nous n’eûmes plus aucun espoir dans les choses d’ici-bas.
Quelques jours plus tard, le bruit couru que nous allions être interrogés. Mon père arriva en hâte de Thuburbo, brisé de douleur. Il monta près de moi pour m’ébranler.
« Aie pitié, ma fille, de mes cheveux blancs, me dit-il. Aie pitié de ton père, si je suis encore digne que tu m’appelles ton père. Je t’ai élevée de mes mains jusqu’à la fleur de l’âge ; je t’ai préférée à tous tes frères ; ne me livre pas à la risée des hommes. Songe à tes frères, songe à ta mère et à ta tante ; songe à ton enfant, qui ne pourra pas vivre sans toi. Reviens sur ta décision, ne ruine pas ta famille tout entière. Personne parmi nous ne pourra plus parler en homme libre, si tu es condamnée. »
Voilà ce que disait mon père par affection. Ce faisant, il me couvrait les mains de baisers, il se jetait à mes pieds ; dans ses larmes, il ne me disait plus « ma fille » mais « Madame ». Je souffrais de voir mon père en cet état : seul de toute ma famille, il ne se réjouirait pas de ma passion. Je le réconfortais en lui disant : « Il n’arrivera sur cette estrade du tribunal que ce que Dieu voudra. Sache bien que notre sort ne dépend pas de nous, mais de Dieu. » Alors il se retira, désolé.
Un autre jour, en plein repas, on nous entraîne soudain au tribunal. Nous arrivons au forum. La nouvelle se répand rapidement dans les quartiers voisins ; il y eut bientôt foule. Nous montons sur l’estrade. On interroge les autres, qui confessent leur foi. Mon tour arrive, quand brusquement apparaît mon père, portant mon fils dans les bras. Il me tire de ma place et me dit : « Aie donc pitié de l’enfant. » Le procurateur Hilarianus, qui remplaçait Minutius Timinianus, le proconsul défunt, et avait le droit de glaive, à son tour insista : « Prends en pitié les cheveux blancs de ton père, le tendre âge de ton enfant. Sacrifie pour le salut des empereurs. »
• Moi je réponds : « Je ne sacrifierai pas. »
• Hilarianus : « Es-tu chrétienne ? »
• Je lui réponds : « Je suis chrétienne. »
Mon père restait à mess côtés pour me fléchir. Hilarianus donna un ordre : on chassa mon père et on le frappa d’un coup de verge. Ce coup m’atteignit, comme si c’était moi qu’on eût frappée. Je souffrais de sa vieillesse et de sa souffrance.
Alors le juge prononça la sentence : nous étions tous condamnés aux bêtes. Et nous partîmes tout heureux vers la prison.
Comme mon enfant prenait encore le sein et restait habituellement avec moi en prison, j’envoyai sur-le-champ le diacre Pomponius à mon père pour réclamer l’enfant. Mais mon père refusa de le donner. Depuis ce jour mon fils ne demanda plus le sein et je ne fus plus incommodée par le lait. Ainsi cessèrent les inquiétudes au sujet de mon enfant et les douleurs de mes seins.
Peu de jours après nous étions tous en prière, quand soudain un nom m’échappa, celui de Dinocrate. Je fus stupéfaite de n’avoir jamais pensé à lui jusqu’alors et je fus toute triste en songeant à ses malheurs. Je compris que je pouvais maintenant prier pour lui et que c’était mon devoir. Et je me suis mise en oraison, adressant au Seigneur, pour lui, en gémissant, d’instantes prières.
La nuit suivante j’eus une vision. Je vis Dinocrate sortant d’un lieu ténébreux, où il y avait beaucoup de monde. Il avait très chaud et mourait de soif. Sa tenue était négligée, son teint pâle. Il portait sur son visage la plaie qu’il avait en mourant. Ce Dinocrate était mon frère selon la chair. Il avait sept ans quand il mourut misérablement d’un cancer au visage. Sa mort avait fait horreur à tous. C’était pour lui que j’avais prié. De lui à moi, maintenant qu’il était là, il y avait une grande distance : nous n’aurions pas pu nous rejoindre. À l’endroit où se tenait Dinocrate, il y avait une piscine pleine d’eau, avec une margelle plus haute que la taille de l’enfant. Dinocrate se haussait en vain pour boire ; je m’affligeais en voyant cette piscine pleine d’eau, dont la margelle était trop haute pour que l’enfant puisse boire.
Là-dessus, je me réveillai. Je comprenais que mon frère souffrait, mais j’étais convaincue que je pouvais le soulager dans ses souffrances. Je priai donc pour lui tous les jours, jusqu’au moment où nous fûmes transférés dans la prison militaire. Nous devions, en effet, combattre dans les jeux militaires, donnés pour l’anniversaire du César Géta. Je continuai à prier pour mon frère, jour et nuit, en demandant sa grâce dans les gémissements et les larmes.
Un jour que nous étions dans les fers, j’eus une nouvelle vision. Je revis l’endroit que j’avais vu la première fois. Dinocrate, cette fois, était guéri, bien habillé et joyeux. Au lieu de la plaie, une cicatrice. La margelle de la piscine était plus basse, elle arrivait à la ceinture de l’enfant et celui-ci puisait l’eau sans effort. Sur la margelle, il y avait une coupe d’or, pleine d’eau. Dinocrate s’en approcha et se mit à boire. Mais la coupe restait toujours pleine. Quand il fut désaltéré, il s’approcha de la piscine pour jouer avec l’eau, comme le font les enfants. Il s’amusait beaucoup. Là-dessus, je me réveillai ; je compris qu’on lui avait remis sa peine.
Peu de jours après, Pudens, un adjudant préposé à la garde de la prison, devint fort bienveillant à notre égard. Il comprenait que la force de Dieu était avec nous. Il laissait entrer beaucoup de visiteurs, ce qui nous permit de nous encourager mutuellement.
Cependant le jour des jeux approchait. Alors mon père vint me voir. Le chagrin le minait, il se mit à s’arracher la barbe, à se rouler par terre, à se prosterner sur la face. Il maudissait ses années, et trouvait des mots qui eussent ébranlé n’importe qui. Moi, je pleurais sur les infortunes de la vieillesse.
Aujourd’hui, veille de la date fixée pour notre combat, je viens d’avoir la vision suivante. Le diacre Pomponius était venu à la porte de la prison et frappait avec violence. Je sortis pour lui ouvrir. Il portait une tunique blanche, sans ceinture, ainsi que des chaussures gauloises à multiples cordons. Il me dit : « Perpétue, nous t’attendons, viens. » Il me prit la main et nous voilà engagés dans un sentier escarpé et sinueux. Nous arrivâmes, non sans peine, à l’amphithéâtre ; nous étions tout essoufflés. Il me conduisit au milieu de l’arène et me dit : « N’aie pas peur, je suis avec toi, je t’aiderai. » Et il s’en alla.
Je vis alors une grande foule, qui semblait frappée de stupeur. Je savais que j’étais condamnée aux fauves, aussi étais-je fort surprise qu’on n’en lançât pas contre moi. Alors s’avança contre moi un Égyptien repoussant. Avec ses suppôts, il s’apprêtait à me combattre. Au même moment de beaux jeunes gens se rangèrent à mes côtés. C’étaient mes aides et mes partisans. On me déshabilla et je devins un homme. Mes partisans se mirent à me frictionner avec de l’huile, comme cela se fait pour la lutte. Je voyais, en face, l’Égyptien se rouler dans le sable.
Alors s’avança un homme d’une taille extraordinaire ; il était si grand qu’il dépassait le faîte de l’amphithéâtre. Il portait une tunique flottante, couleur de pourpre sur la poitrine, entre deux bandes ; ses chaussures gauloises étaient ornées d’or et d’argent. Il tenait dans sa main une verge comme un chef de gladiateurs, et un rameau vert avec des pommes d’or. Il demanda le silence et dit : « Si l’Égyptien est vainqueur de cette femme, il la frappera du glaive ; si elle est victorieuse, elle recevra ce rameau. » Et il se retira.
Nous nous affrontons, nous échangeons des coups de poing. L’Égyptien essaie de me saisir les pieds, je lui martèle le visage à coups de talon. Soudain je suis soulevée en l’air, et je peux le frapper sans fouler le sol. Mais comme le résultat final se fait attendre, je joins les mains en entrelaçant les doigts, et je saisis la tête de l’Égyptien, il tombe par terre et, d’un coup de talon, je lui écrase la tête.
La foule m’acclame, mes partisans chantent victoire. Je m’approche du chef des combats et reçois le rameau. Il m’embrasse et me dit : « Ma fille, la paix soit avec toi. » Fière de mon triomphe, je me dirige vers la Porte des Vivants [1].
À ce moment, je me réveillai. Je compris que je combattrais, non pas contre les fauves, mais contre le Diable. Et j’étais sûre de la victoire. Voilà ce que j’ai relaté jusqu’à la veille des jeux. Si quelqu’un veut raconter le combat lui-même, qu’il le fasse !
• Récit de Saturus
Le bienheureux Saturus eut, lui aussi, une vision. La voici telle qu’il l’a racontée lui-même par écrit.
Notre martyre était accompli et nous avions quitté notre corps. Quatre anges nous emportèrent vers l’Orient, mais leurs mains ne nous touchaient pas. Nous montions, non pas couchés sur le dos et la face tournée vers le ciel, mais comme des voyageurs qui gravissent une pente douce. Quand nous eûmes passé les premières sphères du monde, nous vîmes une lumière éclatante. Je dis alors à Perpétue qui se tenait à mes côtés : « Voici ce que nous a promis le Seigneur ; nous y sommes parvenus. »
Toujours portés par les quatre anges, nous avons atteint une immense esplanade, qui ressemblait à un jardin, avec des lauriers-roses et toutes sortes de fleurs. Les arbres avaient la taille des cyprès et leurs feuilles chantaient sans cesse. Dans ce jardin se trouvaient quatre anges plus éblouissants que tous les autres. Quand ils nous aperçurent, ils nous accueillirent avec de grandes marques de déférence et dirent aux autres anges, avec admiration : « Les voici, les voici ! » Intimidés, les autres anges qui nous portaient nous déposèrent sur le sol.
Nous cheminons alors à travers un stade, par une large avenue, et nous rencontrons Jocundus, Saturninus et Artaxius qui avaient été brûlés vifs dans la même persécution. Quintus qui mourut dans la prison était également présent. Quand nous demandons des nouvelles des autres, les anges nous disent : « Venez d’abord, entrez, et allez saluer le Seigneur. »
Nous arrivons près d’un palais dont les murs semblent construits de lumière. Sur le seuil se tiennent quatre anges ; à notre entrée ils nous revêtent de robes blanches. Nous pénétrons et nous entendons un chœur qui redit sans cesse : « Saint, Saint, Saint ! » Dans la salle est assis un homme vêtu de blanc. Son visage est jeune et ses cheveux éclatants comme neige. On ne voit pas ses pieds. À ses côtés se tiennent quatre vieillards. Derrière eux, beaucoup d’autres vieillards, debout. Nous avançons émerveillés, et nous nous arrêtons devant le trône. Quatre anges nous soulèvent, et nous embrassons le Seigneur, qui nous caresse de la main. Puis les autres vieillards nous disent : « Debout ! » Nous obéissons et nous échangeons le baiser de paix. Enfin les vieillards nous disent : « Allez vous distraire ! »
Et je dis à Perpétue : « Tu possèdes ce que tu désires ! »
Elle me répond : « Oui, Dieu merci. J’étais gaie de mon vivant, je le serai davantage ici. »
En sortant du palais, nous trouvons devant la porte, à droite, l’évêque Optat, à gauche, le prêtre et docteur Aspasius. Ils semblent en désaccord et tristes. Ils se jettent à nos pieds, en disant : « Rétablissez la paix entre nous, vous êtes partis sur notre brouille. » Nous leur répondons : « N’es-tu pas notre père, et toi, un prêtre ? » Comment pouvez-vous vous jeter ainsi à nos pieds ?
Et tout émus, nous les embrassons. Perpétue se met à parler avec eux en grec, et nous les emmenons dans le jardin, sous un laurier-rose. Nous parlions avec eux, quand survinrent les anges : « Laissez les martyrs se reposer, dirent-ils. Si vous avez des difficultés entre vous, pardonnez-vous mutuellement. » Ce qui ne laissa pas de les troubler. Et s’adressant à Optat, ils ajoutèrent : « Corrige tes fidèles. Quand ils se réunissent autour de toi, on dirait qu’ils reviennent du cirque ; ils se disputent comme des factieux ! »
Et il nous sembla que les anges voulaient leur fermer la porte au nez. Nous reconnûmes beaucoup de frères, des martyrs comme nous. Tous, nous avions pour nourriture un parfum ineffable, qui nous rassasiait.
Alors, tout joyeux, je me réveillai.
Voilà les visions les plus remarquables des bienheureux martyrs Saturus et Perpétue, telles qu’ils les ont rédigées eux-mêmes.
Quant à Secundus, Dieu, par une mort prématurée, l’avait rappelé à lui pendant qu’il était en prison. La grâce divine l’avait soustrait à la dent des fauves. Mais si son âme n’a pas connu le glaive, son corps du moins en avait senti la menace.
Félicité, elle aussi, obtint du Seigneur une grande grâce. Elle était enceinte de huit mois, au moment de son arrestation. À l’approche du jour des jeux, elle se désolait, à la pensée qu’on ajournerait son martyre, à cause de son état : la loi interdisant d’exécuter des femmes enceintes. Elle craignait aussi qu’elle n’eût à verser plus tard son sang pur et sans tache dans une fournée de criminels. Ses compagnons de martyre étaient profondément tristes à la pensée de laisser seule une si bonne compagne, une amie qui avec eux marchait vers une même espérance.
Aussi, trois jours avant les jeux, tous ensemble, dans une supplication commune, adressèrent au Seigneur leur prière. À peine avaient-ils terminé leur demande, que les douleurs saisirent Félicité. En raison des difficultés inhérentes à un accouchement au huitième mois, elle souffrait beaucoup et gémissait. Alors, un des geôliers lui dit : « Si déjà tu gémis ainsi maintenant, que feras-tu une fois livrée aux fauves, que tu as bravés en refusant de sacrifier ? » Félicité lui répondit : « Maintenant c’est moi qui souffre ce que je souffre. Mais, là-bas, un autre sera en moi qui souffrira en moi, parce que c’est pour lui que je souffrirai. » Félicité mit au monde une fille, qu’une chrétienne adopta comme son enfant.
L’Esprit Saint nous a permis - et sa permission fut un ordre - de consigner par écrit le récit du combat dans les jeux. Malgré notre indignité, nous complétons l’histoire d’un martyre si glorieux. Nous pensons ainsi exécuter le désir et même la mission que la très sainte Perpétue a daigné nous confier.
Rapportons d’abord un trait de sa fermeté et de sa grandeur d’âme. Le tribun traitait assez durement les détenus. Abusé par les avertissements de personnes sans cervelle, il redoutait que les prisonniers ne pussent s’échapper par des incantations magiques. Perpétue lui lança en pleine figure : « Pourquoi refuses-tu des adoucissements à de si nobles condamnés, qui doivent combattre pour l’anniversaire de César ? N’y va-t-il pas de ta réputation d’exhiber dans l’arène des prisonniers bien gras ? »
Le tribun, décontenancé, rougit. Il donna ordre de traiter les prisonniers plus humainement. Si bien que les frères de Perpétue et tous les autres visiteurs eurent la faculté d’entrer dans la prison et d’apporter leur réconfort. D’autant que le chef de la prison venait de se convertir.
La veille des jeux, eut lieu le dernier repas des condamnés, qu’on appelle « le repas libre ». Les martyrs, autant qu’ils le pouvaient, changèrent ce repas d’orgie en agapes. Ils parlaient à la foule, avec leur courage habituel, en les mettant en garde contre le jugement de Dieu. Ils proclamaient leur bonheur de donner leur vie et raillaient la curiosité des badauds. « La journée de demain ne vous suffit-elle pas, leur disait Saturus, pour contempler à votre aise ceux que vous détestez ? Aujourd’hui amis, demain ennemis ? Fixez bien nos traits, afin de nous reconnaître, au jour du jugement. » Tous les païens se retirèrent, confus ; beaucoup parmi eux se convertirent.
Le jour de la victoire se leva enfin. Les martyrs quittèrent la prison et s’acheminèrent vers l’amphithéâtre ; on eût dit qu’ils montaient au ciel. Leurs visages étaient radieux, ils étaient beaux. Ils étaient émus non de peur, mais de joie. Perpétue marchait derrière, d’un pas tranquille, comme une grande dame du Christ, comme la petite bien-aimée de Dieu. L’éclat de son regard forçait tous les spectateurs à baisser les yeux. Félicité la suivait ; elle était toute joyeuse de son heureuse délivrance qui lui permettait d’affronter les fauves ; elle était ravie d’aller du sang au sang, de l’accoucheuse au rétiaire, pour se purifier par un second baptême.
Quand ils furent arrivés à la porte de l’arène, on voulut les forcer à revêtir des costumes sacrilèges : pour les hommes celui des prêtres de Saturne, pour les femmes celui des prêtresses de Cérès. Mais Perpétue résista fermement jusqu’au bout ; elle refusa avec une invincible ténacité. « Si nous sommes venus ici volontairement, disait-elle, c’est pour défendre notre liberté. Si nous sacrifions notre vie, c’est pour n’avoir pas à faire pareille chose. Sur ce point nous avons passé un contrat avec vous. » L’injustice dut céder devant la justice. Le tribun consentit à les faire entrer avec leurs vêtements ordinaires.
Perpétue chantait ; déjà elle broyait la tête de l’Égyptien. Révocatus, Saturninus et Saturus menaçaient le peuple de la colère divine. Quand ils passèrent devant la loge d’Hilarianus, ils lui dirent par gestes et par signes : « Tu nous juges, mais Dieu te jugera ! » Le peuple, exaspéré, demanda qu’on les fît fouetter par les chasseurs rangés en file. Les martyrs s’en réjouirent ; ils pouvaient ainsi partager les souffrances du Seigneur.
Celui qui a dit : Demandez et vous recevrez accorda à chacun le genre de mort qu’il avait souhaité. Les jours précédents, quand ils en parlaient entre eux, Saturinus avait déclaré qu’il voulait être exposé à toutes les bêtes, pour remporter une couronne plus glorieuse. Or, dès l’ouverture du spectacle, Révocatus et lui furent attaqués par un léopard, puis, sur l’estrade, ils furent déchirés par un ours.
Saturus, lui, avait la plus grande horreur des ours. Il comptait bien être tué, d’un coup de crocs, par un léopard. Or, on lança d’abord sur lui un sanglier, mais le chasseur qui avait déchaîné la bête sur le martyr fut éventré par la bête et mourut peu de jours après les jeux. Saturus fut seulement traîné sur le sable. On l’attacha ensuite sur le pont de l’estrade pour être livré à un ours, mais l’ours refusa de quitter sa cage. Une seconde fois, Saturus fut ramené sans blessure.
Pour les jeunes femmes on avait réservé une vache furieuse. Le Diable avait inspiré aux bourreaux de se procurer cet animal inaccoutumé dans les jeux, comme pour mieux insulter leur sexe. On les enferma toutes nues dans des filets et on les produisit ainsi dans l’arène. Le public en frémit de honte, en voyant que l’une d’elles était toute frêle, et que l’autre relevait à peine de couches, et perdait le lait de ses seins. Les ayant fait revenir, on les revêtit de tuniques sans ceinture.
Perpétue, la première, fut lancée en l’air. Elle retomba sur les reins. Dès qu’elle put s’asseoir, elle s’aperçut que sa robe s’était déchirée sur le côté ; aussitôt elle la tira pour cacher ses jambes, plus attentive à la pudeur qu’à la douleur. Ensuite, elle chercha une épingle et rattacha ses cheveux, qui s’étaient dénoués ; car une martyre ne peut pas mourir les cheveux épars, pour ne pas avoir l’air d’être en deuil, le jour de sa gloire. Puis elle se releva et aperçut Félicité qui semblait brisée ; elle s’approcha d’elle, lui tendit la main et l’aida à se relever. En les voyant toutes deux debout, la cruauté inhumaine de la foule fut vaincue : on les fit sortir par la porte des Vivants.
Là, Perpétue fut accueillie par un catéchumène, appelé Rusticus, qui lui était fort attaché. Elle sembla se réveiller d’un profond sommeil, tant avait duré l’extase de l’Esprit. Elle regarda autour d’elle et tous les assistants furent stupéfaits, quand elle demanda : « Quand serons-nous donc exposées à cette vache ? » Comme on lui disait que la chose avait déjà eu lieu, elle ne voulut pas le croire et ne se rendit à l’évidence qu’en voyant sur sa robe et son corps les traces du supplice. Ensuite, elle appela son frère et le catéchumène. Elle leur dit : « Demeurez fermes dans la foi. Aimez-vous les uns les autres. Que nos souffrances ne soient pas pour vous un sujet de scandale. »
Pendant ce temps, Saturus encourageait le soldat Pudens à une autre porte : « En fin de compte, lui disait-il, comme je l’espérais et le prédisais, je n’ai été touché jusqu’ici par aucune bête. Crois maintenant de toute ton âme. Le moment est venu où je vais m’avancer dans l’arène ; d’un seul coup de dent, un léopard va me blesser à mort. » C’était presque la fin du spectacle ; on lâcha contre Saturus un léopard, qui, d’un seul coup de crocs, le baigna dans son sang. La foule lui cria, comme pour témoigner d’un second baptême : « Le voilà bien lavé, le voilà sauvé ! » Assurément, il était bien sauvé, celui qui était ainsi lavé dans son sang.
Saturus dit alors au soldat Pudens : « Adieu. Souviens-toi de ma foi. Que ceci ne t’ébranle pas, mais te fortifie ! » En même temps, il lui demanda l’anneau qu’il portait au doigt, il le trempa dans le sang de sa blessure et le lui rendit comme pour lui laisser en héritage un souvenir et un gage de son martyre. Puis il s’évanouit.
On l’étendit à terre pour l’égorger avec les autres dans la salle du spoliaire. Mais le peuple demanda qu’on ramenât les blessés au milieu de l’arène, pour savourer des yeux le spectacle du glaive pénétrant dans les corps vivants et rendre ainsi les regards complices de l’homicide. Les martyrs se levèrent d’eux-mêmes et se portèrent où le désirait la foule. Ils se donnèrent d’abord le baiser de paix, pour consommer le martyre selon le rite de la foi. Tous demeurèrent immobiles et reçurent en silence le coup mortel.
Saturus, qui dans la vision montait le premier, fut le premier à rendre l’âme, car il devait attendre Perpétue. Perpétue eut le temps de savourer la douleur : frappée entre les côtes, elle poussa un grand cri ; puis elle saisit elle-même la main tremblante du gladiateur novice et rédigea le glaive sur sa gorge. Sans doute une telle femme ne pouvait mourir autrement que par son propre gré, tant le démon la redoutait.
Ô très vaillants et bienheureux martyrs ! Vous avez été choisis et élus pour la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. Celui qui le magnifie, l’honore et l’adore, doit lire ces nouveaux exemples pour l’édification de l’Église, parce qu’ils ne sont pas moins beaux que ceux d’autrefois. Ils rendent témoignage que l’unique et même Esprit agit toujours, ainsi que le Dieu tout-puissant et son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance souveraine dans les siècles des siècles. Amen.
Sources :
BRUNO CHENU ET ALII, Le livre des martyrs chrétiens, Centurion, Paris 1988, p. 68-81.
[1] Une porte de la ville de Carthage.
SOURCE : http://www.patristique.org/Actes-des-martyres-de-Perpetue-et-Felicite.html
Sts. Felicitas and Perpetua
Martyrs, suffered at Carthage, 7 March 203, together with three companions, Revocatus, Saturus, andSaturninus. The details of the martyrdom of these five confessors in the North African Church have reached us through a genuine, contemporary description, one of the most affecting accounts of the glorious warfare ofChristian martyrdom in ancient times. By a rescript of Septimus Severus (193-211) all imperial subjects were forbidden under severe penalties to become Christians. In consequence of this decree, five catechumens atCarthage were seized and cast into prison, viz. Vibia Perpetua, a young married lady of noble birth; the slaveFelicitas, and her fellow-slave Revocatus, also Saturninus and Secundulus. Soon one Saturus, who deliberately declared himself a Christian before the judge, was also incarcerated. Perpetua's father was a pagan; her mother, however, and two brothers were Christians, one being still a catechumen; a third brother, the childDinocrates, had died a pagan.
Sources
HOLSTENIUS, Passio SS. MM. Perpetuae et Felicitatis, ed. POSSINUS (Rome, 1663); RUINART, Acta sincera martyrum (Ratisbon, 1859), 137 sqq.; Acta SS., March, I, 633-38; HARRIS and GIFFORD, The Acts of Martyrdom of Perpetua and Felicitas (London, 1890); ROBINSON, The Passion of S. Perpetua in Texts and Studies, I (Cambridge, 1891),2; FRANCHI DE'CAVALIERI, La Passio SS. Perpetuæ et Felicitatis in Röm. Quartalschr., supplement V (Rome, 1896); Bibliotheca Hagiographica Latina, ed. BOLLANDISTS, II, 964; Analecta Bollandiana (1892), 100-02; 369-72; ORSI, Dissertatio apologetica pro SS. Perpetuae, Felicitatis et sociorum martyrum orthodoxiâ (Florence, 1728); PILLET, Les martyrs d'Afrique, Histoire de Ste Perpetua et de ses compagnons (Paris, 1885); AUBÉ, Les actes des SS. Felicite, Perpétue et de luers compagnons in Les chretiens dans l'Empire Romain (Paris, 1881), 509-25; NEUMANN, Der ramische Staat und die allgemeine Kirche, I (Leipzig, 1890), 170-76, 299-300; ALLARD, Histoire des persecutions, II (Paris, 1886), 96 sqq.; MONCEAUX, Histoire litteraire de l'Afrique chrétienne, I (Paris, 1901), 7 0-96; DELATTRE, La Basilica Maiorum, tombeau des SS. Perpetue et Félicité in Comples-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1907), 516-31.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
Perpetua and Felicity MM (RM)
Died in Carthage, Tunisia, 203.
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0307.shtml
Saints Perpetua and Felicitas, Martyrs
from the Liturgical Year, 1870
The real Feast of these two illustrious heroines of the Faith is to-morrow, which is the anniversary of their martyrdom and triumph; but the memory of the Angel of the Schools, St. Thomas of Aquin, shines so brightly on the seventh of March, that it almost eclipses the two glorious stars of Africa. In consequence of this, the Holy See allows certain Churches to anticipate their Feast, and keep it today. We take advantage of this permission, and at once offer to the Christian reader the glorious spectacle, of which Carthage was the scene, in the year 203. Nothing could give us a clearer idea of that spirit of the Gospel, according to which we are now studying to conform our whole life. Here are two women, two mothers; God asks great sacrifices from them; he asks them to give him their lives, nay, more than their lives; and they obey with that simplicity and devotedness which made Abraham merit to be the Father of Believers.
Their two names, as St. Augustine observes, are a presage of what awaits them in heaven: a perpetual felicity. The example they set of Christian fortitude, is, of itself, a victory, which secures to the true Faith, a triumph in the land of Africa. St. Cyprian will soon follow them, with his bold and eloquent appeal to the African Christians, inspiring them to die for their Faith: but his words, grand as they are, are less touching than the few pages written by the hand of the brave Perpetua, who, though only twenty-two years of age, relates, with all the self-possession of an angel, the trials she had to go through for God; and when she had to hurry off, to the amphitheatre, she puts her pen into another's hand, bidding him go on where she leaves off, and write the rest of the battle. As we read these charming pages, we seem to be in the company of the Martyrs; the power of divine grace, which could produce such heroism amidst a people demoralised by paganism, appears so great that even we grow courageous; and the very fact that the instruments employed by God for the destruction of the pagan world, were frequently women, we cannot help saying with St. John Chrysostom: "I feel an indescribable pleasure in reading the Acts of the Martyrs; but when the Martyr is a woman, my enthusiasm is doubled. For the frailer the instrument, the greater is the grace, the brighter the trophy, the grander the victory; and this, not because of her weakness, but because the devil is conquered by her, by whom he once couquered us. He conquered by a woman, and now a woman conquers him. She that was once his weapon, is now his destroyer, brave and invincible. That first one sinned, and died; this one died that she might not sin. Eve was flushed by a lying promise, and broke the law of God; our heroine disdained to live, when her living was to depend on her breaking her faith to Him who was her dearest Lord. What excuse, after this, for men, if they be soft and cowards? Can they hope for pardon, when women fought the holy battle with such brave, and manly, and generous hearts?"
The Lessons appointed to be read on the Feast of our two Saints, give us the principal incidents of their Martyrdom. The passage from the account written by Perpetua herself, which is quoted in these Lessons, will make some of our readers long to read the whole of what she has left us. They will find it in our first volume of the Acts of the Martyrs.
During the reign of the Emperor Severus, several Catechumens were apprehended at Carthage, in Africa. Among these were Revocatus and his fellow servant Felicitas, Saturninus and Secundulus, and Vivia Perpetua, a lady by birth and education, who was married to a man of wealth. Perpetua was about twenty-two years of age, and was suckling an infant. She has left us the following particulars of her martyrdom. "As soon as our persecutors had apprehended us, my father came to me, and, out of his great love for me, he tried to make me change my resolution. I said to him: 'Father, I cannot consent to call myself other than what I am,--a Christian. At these words he rushed at me, threatening to tear out my eyes. But he only struck me, and then he left me, when he found that the arguments suggested to him by the devil, were of no avail. A few days after this, we were baptised; and the Holy Ghost inspired me to look on this baptism as a preparation for bodily suffering. A few more days elapsed, and we were sent to prison. I was terrified, for I was not accustomed to such darkness. The report soon spread that we were to be brought to trial. My father left the city, for he was heartbroken, and he came to me, hoping to shake my purpose. These were his words to me: 'My child, have pity on my old age. Have pity on thy father, if I deserve to be called Father. Think of thy brothers, think of thy mother, think of thy son, who cannot live when thou art gone. Give up this mad purpose, or thou wilt bring misery upon thy family.' Whilst saying this, which he did out of love for me, he threw himself at my feet, and wept bitterly, and said he besought this of me, not as his child, but as his lady. I was moved to tears to see my aged parent in this grief, for I knew that he was the only one of my family that would not rejoice at my being a martyr. I tried to console him, and said: 'I will do whatsoever God shall ordain. Thou knowest that we belong to God, and not to ourselves.' He then left me, and was very sad.
"On the following day, as we were taking our repast, they came upon us suddenly, and summoned us to trial. We reached the forum. We were made to mount a platform. My companions were questioned, and they confessed the faith. My turn came next, and I immediately saw my father approaching towards me, holding my infant son. He drew me from the platform, and besought me, saying: 'Have pity on thy babe!' Hilarian, too, the governor, said to me: 'Have pity on thy aged father, have pity on thy babe! Offer up sacrifice for the Emperors.' I answered him: 'I cannot; I am a Christian.' Whereupon, he sentences all of us to be devoured by the wild beasts; and we, full of joy, return to our prison. But as I had hitherto always had my child with me in prison, and fed him at my breast, I immediately send word to my father, beseeching him to let him come to me. He refused; and from that moment, neither the babe asked for the breast, nor did I suffer inconvenience; for God thus willed it."
All this is taken from the written account left by the blessed Perpetua, and it brings us to the day before she was put to death. As regards Felicitas, she was in the eighth month of her pregnancy, when she was apprehended. The day of the public shows was near at hand, and the fear that her martyrdom would be deferred on account of her being with child, made her very sad. Her fellow-martyrs, too, felt much for her, for they could not bear the thought of seeing so worthy a companion disappointed in the hope, she had in common with themselves, of so soon reaching heaven.
Uniting, therefore, in prayer, they with tears besought God in her behalf. It was the last day but two before the public shows. No sooner was their prayer ended, than Felicitas was seized with pain. One of the gaolers, who overheard her moaning, cried out: 'If this pain seem to thee so great, what wilt thou dowhen thou art being devoured by the wild beasts, which thou pretendedst to heed not when thou wast told to offer sacrifice.' She answered: 'What I am suffering now, it is indeed I that suffer; but there, there will be another in me, who will suffer for me, because I shall be suffering for Him.' She was delivered of a daughter, and one of our sisters adopted the infant as her own.
The day of their victory dawned. They left their prison for the amphitheatre, cheerful, and with faces beaming with joy, as though they were going to heaven. They were excited, but it was from delight, not from fear. The last in the group was Perpetua. Her placid look, her noble gait, betrayed the Christian matron. She passed through the crowd and saw no one, for her beautiful eyes were fixed upon the ground. By her side was Felicitas, rejoicing that her safe delivery enabled her to encounter the wild beasts. The devil had prepared a savage cow for them. They were put into a net. Felicitas was brought forward the first. She was tossed into the air, and fell upon her back. Observing that one side of her dress was torn, she adjusted it, heedless of her pain, because thoughtful for modesty. Having recovered from the fall, she put up her hair which was disheveled by the shock, for it was not seemly that a martyr should win her palm and have the appearance of one distracted by grief. This done, she stood up. Seeing Felicitas much bruised by her fall, she went to her, and giving her her hand, she raised her from the ground. Both were now ready for a fresh attack; but the people were moved to pity, and the martyrs were led to the gate called Sana-Vivaria. There Perpetua, like one that is roused from sleep, awoke from the deep ecstacy of her spirit. She looked around her, and said to the astonished multitude: 'When will the cow attack us? They told her that it had already attacked them. She could not believe it, until her wounds and torn dress reminded her of what had happened. Then beckoning to her brother, and to a catechumen named Kusticus, she thus spoke to them. 'Be staunch in the faith, and love one another, and be not shocked at our sufferings.'
God soon took Secundulus from this world, for he died whilst he was in the prison. Saturninus and Revocatus were exposed first to a leopard, and then to a bear. Saturus was exposed to a boar, and then to a bear, which would not come out of its den; thus was he twice left uninjured : but at the close of the games, he was thrown to a leopard, which bit him so severely, that he was all covered with blood, and as he was taken from the amphitheatre, the people jeered at him for this second baptism, and said: 'Saved, washed! Saved, washed!' He was then carried off, dying as he was, to the appointed place, there to be despatched by the sword, with the rest. But the people demanded that they should be led back to the middle of the amphitheatre, that their eyes might feast on the sight, and watch the sword as it pierced them.
The Martyrs hearing their request, cheerfully stood up, and marched to the place where the people would have them go; but first they embraced one another, that the sacrifice of their martyrdom might be consummated with the solemn kiss of peace. All of them, without so much as a movement or a moan, received the swordman's blow, save only Saturus, who died from his previous wounds, and Perpetua, who was permitted to feel more than the rest. Her executioner was a novice in his work, and could not thrust his sword through her ribs: she slightly moaned, then took his right hand, and pointing his sword towards her throat, told him that that was the place to strike. Perhaps it was that such a woman could not be otherwise slain than by her own consent, for the unclean spirit feared her.
Prayer :
Perpetua! Felicitas! Oh! glorious and prophetic names, which come like two bright stars of March, pouring out upon us your rays of light and life! You are heard in the songs of the Angels; and we poor sinners, as we echo them on earth, are told to love and hope. You remind us of that brave woman, who, as the Scripture says, kept up the battle begun by men: The valiant men ceased: who will follow them? A Mother in Israel (Judges, v. 7). Glory be to that Almighty power, which loves to choose the weak things of the world that it may confound the strong (I. Cor. i. 27)! Glory to the Church of Africa, the daughter of the Church of Rome; and glory to the Church of Carthage, which had not then heard the preachings of her Cyprian, and yet could produce two such noble hearts!
As to thee, Perpetua, thou art held in veneration by the whole Christian world. Thy name is mentioned by God's Priests in the Holy Mass, and thus thy memory is associated with the Sacrifice of the Man God, for love of whom thou didst lay down thy life. And those pages written by thine own hand, how they reveal to us the generous character of thy soul! how they comment those words of the Canticle: Love is strong as death (Cant. viii. 6)! When the hard trial came of resisting a father, who wished thee to lay down the palm of martyrdom,--how bravely didst thou not triumph over thy filial affection, in order to save that which is due to our Father who is in heaven! Nay, when the hardest test came,--when the babe that fed at thy breast was taken from thee in thy prison,--even then thy love was strong enough for the sacrifice, as was Abraham's, when he had to immolate his Isaac.
Thy fellow-martyrs deserve our admiration; they are so grand in their courage; but thou, dear Saint, surpassest them all. Thy love makes thee more than brave in thy sufferings, it makes thee forget them. "Where wast thou," we would ask thee in the words of St. Augustine, "where wast thou, that thou didst not feel the goading of that furious beast, asking when it was to be, as though it had not been? Where wast thou? What didst thou see, that made thee see not this? On what wast thou feasting, that made thee dead to sense? What was the love that absorbed, what was the sight that distracted, what was the chalice that inebriated thee? And yet the ties of flesh were still holding thee,the claims of death were still upon thee, the corruptible body was still weighing thee down (Sermon for the Feast of SS. Perpetua and Felicitas)!" But our Lord had prepared thee for the final struggle, by asking sacrifice at thy hands. This made thy life wholly spiritual, and gave thy soul to dwell, by love, with Him, who had asked thee for all and received it; and thus living in union with Jesus, thy spirit was all but a stranger to the body it animated.
It was impatient to be wholly with its Sovereign Good. Thy eager hand directs the sword that is to set thee free; and as the executioner severs the last tie that holds thee, how voluntary was thy sacrifice, how hearty thy welcome of death! Truly, thou wast the Valiant, the Strong Woman (Prov. xxxi. 10), that conqueredst the wicked serpent! Thy greatness of soul has merited for thee a high place among the heroines of our holy Faith, and for sixteen hundred years thou hast been honoured by the enthusiastic devotion and love of the servants of God.
And thou, too, Felicitas! receive the homage of our veneration, for thou wast found worthy to be a fellow-martyr with Perpetua. Though she was a rich matron of Carthage, and thou a servant, yet Baptism and Martyrdom made you companions and sisters. The Lady and the Slave embraced, for Martyrdom made you equal; and as the spectators saw you hand in hand together, they must have felt, that there was a power in the Religion they persecuted, which would put an end to Slavery. The power and grace of Jesus triumphed in thee, as it did in Perpetua; and thus was fulfilled thy sublime answer to the pagan, who dared to jeer thee,--that when the hour of trial came, it would not be thou that wouldst suffer, but Christ, who would suffer in thee. Heaven is now the reward of thy sacrifice; well didst thou merit it. And that babe, that was born in thy prison, what a happy child to have for its mother a Martyr in heaven! How wouldst thou not bless both it and the mother who adopted it! Oh! what fitness, in such a soul as thine, for the Kingdom of God (St. Luke, ix. 62)! Not once looking back, but ever bravely speeding onwards to him that called thee. Thy felicity is perpetual in heaven; thy glory on earth shall never cease.
And now, dear Saints, Perpetua and Felicitas, intercede for us during this season of grace. Go, with your palms in your hands, to the throne of God, and beseech Him to pour down His mercy upon us. It is true, the days of paganism are gone by; and there are no persecutors clamouring for our blood. You, and countless other Martyrs, have won victory for Faith; and that Faith is now ours; we are Christians. But there is a second paganism, which has taken deep root among us. It is the source of that corruption which now pervades every rank of society, and its own two sources are indifference, which chills the heart, and sensuality, which induces cowardice. Holy Martyrs! pray for us that we may profit by the example of your virtues, and that the thought of your heroic devotedness may urge us to be courageous in the sacrifices which God claims at our hands. Pray, too, for the Churches which are now being established on that very spot of Africa, which was the scene of your glorious martyrdom: bless them, and obtain for them, by your powerful intercession, firmness of faith and purity of morals. Amen
St. Gerasimus, Abbot and Sts. Felicitas and Perpetua, Martyrs
by Fr. Francis Xavier Weninger, 1877
On March 5th, in the year 475, the celebrated Abbot and hermit Gerasimus closed his earthly career. He was a native of Syria. His early years were devoted to the Divine service, for as a child he entered a monastery and passed many years in it, with the reputation of a Saint. Later, he repaired to a monastery on the banks of the Jordan, in the Holy Land. His virtue and sanctity induced the monks to choose him for their Abbot. Reluctantly he accepted the office, and discharged its duties to the spiritual benefit and satisfaction of his inferiors. He was a model of all virtues, and led the monks to perfection by example rather than by exhortation. In some respects he was admirable rather than imitable; for instance, during Lent he did not taste a morsel of food, his whole nourishment being the Blessed Eucharist. This was wonderful indeed.
He merited many special graces and favors by his holy life; and yet God, in His hidden designs, allowed Gerasimus to be led-astray by an Eutychian heretic, named Theodosius; for he embraced and tenaciously held a great error against the Faith. However, this was the result only of simplicity and inexperience. As soon as the holy Abbot Euthymius represented his error to him, he instantly submitted his judgment. He bewailed his sin long and bitterly, and humbly thanked Euthymius for bringing him back to the path of truth. From this moment the penitent Gerasimus redoubled his fervor in the service of God, striving to retrieve what he had neglected during his erroneous course. He continued this zealous mode of life until death transferred him to a better life.
The history of his life contains, as an undoubted fact, the following wonderful event: One day as, the Saint was walking along the banks of the Jordan, meditating on the Divine Mysteries, he was met by a lion, howling fearfully. The beast held up one of his paws, in which there was a long thorn, which caused the foot to swell and fester, and occasioned intense pain. When quite near the Abbot, the lion lifted his foot as if to show it to the holy man and to ask for relief. Gerasimus sat down, and tenderly taking hold of the injured limb, he extracted the thorn, cleansed the wound and bound a cloth around it, and bade the lion to depart in the name of God. The lion, however, would not leave his benefactor, but followed him like a dog. The Abbot considered this a proof of Divine Providence, in order to teach us gratitude to the Lord, our greatest benefactor. He therefore brought him to the monastery and supplied him daily with food. Later, a still more strange occurrence happened with regard to this same lion. The monastery possessed a beast of burden, which was accustomed to carry the water from the river to the monastery. Gerasimus had trained the lion to guard this animal while pasturing. One day a driver of camels was passing along, and noticing the ass, at a distance from the lion, secretly carried him away. When the Abbot saw the lion returning home alone, he thought the poor ass had been devoured by the lion. He therefore imposed upon him the task formerly performed by that animal, to which he patiently submitted. One day, when the thievish driver was leading some camels and other beasts of burden, laden with provisions, to Jerusalem, the lion espied his old companion, who had been stolen. He ran forward, and, seizing the bridle, led back the ass to the Abbot. His innocence being proved, he was released from the labor imposed on him. The lion was absent when St. Gerasimus died, and on his return sought his benefactor everywhere, but not finding him he howled piteously. The monks offered him his ordinary food, but he would not touch it, but continued searching and howling. At last one of the monks said to him: "Come, I will show you where our dear father lies buried." The lion followed, and on reaching the spot, the monk knelt down to pray for the dead. He said to the animal: "Look, here lies our holy Abbot, who fed you until now." The lion, as if he understood every word, sank down on the grave, and, howling, lowered his head to the ground and died.
The writer who related these occurrences heard them from the monks, and adds that God ordained these events to glorify his Saint and to instruct us. The lessons contained in them are obedience and gratitude to God for the many favors received from His bountiful hand; for if a brute showed such obedience and thankfulness for one favor received from a human being, what should not our conduct be? An irrational animal obeys man and is faithful to him; why should not man, endowed with reason, be faithful and obedient to an all-merciful God? A wild beast shows its gratitude for one small service. What is the reason that man does not return thanks for the numberless and immense benefits received from God? Is it not a shame that man should act more unreasonably than a brute?
I will now subjoin a short account of the holy martyrs Perpetua and Felicitas. They lived, during the reign of Septimus Severus and Antoninus, in Mauritania, a country of Africa. Both were married and remarkable for their holy lives. They were unexpectedly arrested and thrown into prison with four other Christians--Satirus, Saturninus, Revocatus, and Secundulus. St. Felicitas was soon to be a mother, whilst Perpetua was nursing an infant. They all prepared themselves by prayer for their approaching martyrdom, and besought the Lord for His powerful assistance. During the night, St. Perpetua beheld a golden ladder extending from the earth to the sky, but bristling with sharp knives and swords, so that it was almost impossible to mount it without injury. At the foot lay an enormous dragon, breathing fire, who obstructed the approach to the ladder. She also noticed that Satirus, her fellow-martyr, was safely mounting, though not without receiving some wounds, and when he had reached the summit was crying out, not to fear the dragon, but to advance boldly. She related her dream the next day, and all concluded that they would conquer heaven by martyrdom. This caused them great joy, and whilst thanking God, they incessantly begged of Him to assist them in their trials.
They were shortly afterwards brought before the judge, who commanded them to worship the idols or suffer the most cruel torments. They were not frightened, but showed themselves ready to undergo all for the love of Christ. As St. Felicitas was near her time, she was led back to prison, and her sentence was postponed until after her confinement. The judge employed promises and caresses, and even sent her grey-Headed father to St. Perpetua, in order to weaken her resolution, and bring her over to the service of the gods. The father did his utmost: falling at her feet, he conjured her to pity his grey hairs by obeying the imperial mandate. He took her babe, and holding it up before her, besought her to have mercy on this innocent being. She remained unshaken, and replied: "Dearest father, in everything else I owe you obedience, but in the present affair, I must obey God rather than you." When the judge saw that every effort was vain, he ordered Perpetua to be stripped and most cruelly scourged, and then to be cast again into a dungeon. The holy matron returned thanks to God for his support in this first trial, and begged for renewed constancy for the future tortures. The others also were arming, by prayer, for the storm, and asked the favor of not being separated from one another in their martyrdom. They petitioned the Lord to hasten the confinement of St. Felicitas, that she might belong to their band. Their prayers ,were heard, and St. Felicitas was safely delivered. During the throes of childbirth, the sufferings drew forth groans from her. On hearing them, the prison-keeper said: "If you cannot bear this pain, how will you be able to undergo the tortures of tomorrow?" She replied: "Today I am suffering, but tomorrow Christ will surfer in me and with me. Today nature struggles with natural pains, but tomorrow the grace of God will overcome all suffering and torments." The sequel proved the truth of her words.
The six martyrs were again brought before the judge, and as they steadfastly refused to deny Christ, he ordered them to be led naked through the streets, and then to be given a prey to the wild beasts. This order was fulfilled. The Saints, gladdened by the approach of their execution, sang, in a clear voice, the verses of the Psalmist: "The idols of the Gentiles are silver and gold, the work of the hands of men; the gods of the Gentiles are devils, but the Lord made the heavens. They have mouths and speak not, they have ears and hear not, etc., etc." The judge, enraged at their singing, commanded it to be stopped by blows and cuffs. But it was in vain, for they continued praising God until they reached the place of their martyrdom. The wild beasts were let loose, and the two holy matrons, with St. Satirus, were torn to pieces; St. Saturninus and Revocatus perished by the sword; whilst Secundulus died in prison. The holy martyrs Felicitas and Perpetua are frequently mentioned in terms of praise by the Fathers of the Church.
Practical Consideration
I. St. Gerasimus takes no nourishment during the fast of Lent. The Lord does not exact the same of you. He only expects of you the faithful observance of the fast of Lent and the other prescribed days, according to the commands of his holy Church. This obligation binds you under the penalty of eternal damnation. Do not fancy yourself unable to comply with the fast; for what thousands before you have done you also will have the strength to perform. Do not believe heretics, when they assert that the Church has no authority to impose fasting. The Church is your mother and lawful spiritual superior, and therefore can enjoin what is necessary or advantageous for your salvation. Do not give ear to those who would persuade you that the violation of the fast is only a venial offence : because the precepts of the Church, say they, are only the laws of man. You commit grievous sins by breaking the laws made by man, as St. Paul teaches in his Epistle to the Romans. Besides, Christ Himself has commanded us to hear and obey the Church. Hence, when you transgress one of the precepts of the Church, you also offend against the Divine commands, which certainly is sinful. Obedience to the Church is obedience to God. "You know," says St. Paul, "what precepts I have given you . . . for he that despiseth these things, despiseth not man, but God, who also hath given His Holy Spirit in us" (Thess., chap, iv.). But what does such contempt of God deserve? Of what is it the sure mark? St. John gives the answer: "He that knoweth God, heareth us. He that is not of God, heareth us not. By this we know the spirit of truth and the spirit of error" (I. John, iv.). The spirit of error, that is Satan, teaches us to disobey the Church, and reject her precepts, because they are the laws of man. Now, whoever is swayed by this spirit does not acknowledge God for his master--he is not of God: he belongs not to God, but to the devil, the spirit of error. Moreover, it is a sure mark of eternal damnation to disobey the precepts of the Church: "He that is not of God heareth us not."
II. The holy Perpetua and Felicitas led a most exemplary life, even in their childhood. St. Gerasimus dedicated his early years to the Almighty in a monastery, in the practice of the fear of the Lord, and of all virtues. How did you spend the years of youth? What was your I course of life? Reflect on the past. Have you not reason to cry out, with David: "The sins of my youth and I my ignorance do not remember" (Ps. xxiv.). Awaken in your heart, today and for the future, sincere contrition for the sins of your youth. Be sorry for your sloth in the Divine service, and ask pardon. Still this is not sufficient, but, like St. Gerasimus, who endeavored to satisfy for what he had neglected while in his heretical errors, do you strive to make amends for your negligence in the things of God. Serve the Lord more faithfully, be zealous in the performance of good works, and neglect nothing that may be conducive to your eternal welfare. Perhaps the end of your days is nigh, and then comes the night in which you are unable to work for salvation. A traveller who has tarried too long at some spot, when he perceives the approach of night, quickens his step to make up for the time lost and reach his destination. Imitate his example. Make haste on your road to heaven. Gain what you have lost. For a long time you have overlooked your sloth, or perhaps imagined that you might secure heaven, even in your negligence. But you will be terribly deceived. Remember the dream of St. Perpetua. The ladder reaching up to heaven is not covered with roses, but with knives and swords. Blood is the price of its ascent, that is to say, we must exert ourselves, and suffer, if we desire to be saved. Salvation is not obtained by quietly reposing and doing nothing. St. Perpetua and St. Felicitas mounted the ladder without being frightened at the dragon of hell, and the threats of cruel tortures. This was their way to heaven. If you wish to enter there, renew your fervor in the service of Jesus Christ, bear patiently the trials sent from above, and let there be no delay. Let us hasten, therefore, as St. Paul says, to enter into that rest.
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SOURCE : http://catholicharboroffaithandmorals.com/Sts.%20Perpetua%20and%20Felicitas.html
In the year 203, St. Perpetua made the decision to become a Christian, although she knew it could mean her death during Septimus’ persecution. Her brother followed her leadership and became a catechumen as well.
Her father was frantic with worry and tried to talk her out of her decision. We can easily understand his concern. At 22 years old, this well-educated, high-spirited woman had every reason to want to live — including a baby son who was still nursing. We know she was married, but since her husband is never mentioned, many historians assume she was a widow. Perpetua’s answer was simple and clear. Pointing to a water jug, she asked her father, “See that pot lying there? Can you call it by any other name than what it is?” Her father answered, “Of course not.” Perpetua responded, “Neither can I call myself by any other name than what I am — a Christian.”
This answer so upset her father that he attacked her. Perpetua reports that after that incident she was glad to be separated from him for a few days — even though that separation was the result of her arrest and imprisonment. Perpetua was arrested with four other catechumens including two slaves Felicity and Revocatus, and Saturninus and Secundulus. Their catechist, Saturus, had already been imprisoned before them.
She was baptized before taken to prison. Perpetua was known for her gift of “the Lord’s speech” and receiving messages from God. She tells us that at the time of her baptism she was told to pray for nothing but endurance in the face of her trials. The prison was so crowded with people that the heat was suffocating. There was no light anywhere and Perpetua “had never known such darkness.” The soldiers who arrested and guarded them pushed and shoved them without any concern. Perpetua had no trouble admitting she was very afraid, but in the midst of all this horror her most excruciating pain came from being separated from her baby.
The young slave, Felicity was even worse off for Felicity suffered the stifling heat, overcrowding, and rough handling while being eight months pregnant.
Two deacons who ministered to the prisoners paid the guards so that the martyrs would be put in a better part of the prison. There her mother and brother were able to visit Perpetua and bring her baby to her. When she received permission for her baby to stay with her “my prison suddenly became a palace for me.” Once more her father came to her, begging her to give in, kissing her hands, and throwing himself at her feet. She told him, “We lie not in our own power but in the power of God.”
When she and the others were taken to be examined and sentenced, her father followed, pleading with her and the judge. The judge, out of pity, also tried to get Perpetua to change her mind, but when she stood fast, she was sentenced with the others to be thrown to the wild beasts in the arena. Her father was so furious that he refused to send her baby back to Perpetua. Perpetua considered it a miracle that her breasts did not become inflamed from lack of nursing.
While praying in prison, she suddenly felt “gifted with the Lord’s speech” and called out the name of her brother Dinocrates who had died at seven of gangrene of the face, a disease so disfiguring that those who should have comforted him left him alone. Now she saw a vision that he was even more alone, in a dark place, hot and thirsty — not in the eternal joy she hoped for him. She began to pray for Dinocrates and though she was put in stocks every day, her thoughts were not on her own suffering but on her prayers to help her brother. Finally she had another vision in which she saw Dinocrates healed and clean, drinking from a golden bowl that never emptied.
Meanwhile Felicity was also in torment. It was against the law for pregnant women to be executed. To kill a child in the womb was shedding innocent and sacred blood. Felicity was afraid that she would not give birth before the day set for their martyrdom and her companions would go on their journey without her. Her friends also didn’t want to leave so “good a comrade” behind.
Two days before the execution, Felicity went into a painful labor. The guards made fun of her, insulting her by saying, “If you think you suffer now, how will stand it when you face the wild beasts?” Felicity answered them calmly, “Now I’m the one who is suffering, but in the arena Another will be in me suffering for me because I will be suffering for him.” She gave birth to a healthy girl who was adopted and raised by one of the Christian women of Carthage.
The officers of the prison began to recognize the power of the Christians and the strength and leadership of Perpetua. In some cases this helped the Christians: the warden let them have visitors — and later became a believer. But in other cases it caused superstitious terror, as when one officer refused to let them get cleaned up on the day they were going to die for fear they’d try some sort of spell. Perpetua immediately spoke up, “We’re supposed to die in honor of Ceasar’s birthday. Wouldn’t it look better for you if we looked better?” The officer blushed with shame at her reproach and started to treat them better.
There was a feast the day before the games so that the crowd could see the martyrs and make fun of them. But the martyrs turned this all around by laughing at the crowd for not being Christians and exhorting them to follow their example.
The four new Christians and their teacher went to the arena (the fifth, Secundulus, had died in prison) with joy and calm. Perpetua in usual high spirits met the eyes of everyone along the way. We are told she walked with “shining steps as the true wife of Christ, the darling of God.”
When those at the arena tried to force Perpetua and the rest to dress in robes dedicated to their gods, Perpetua challenged her executioners. “We came to die out of our own free will so we wouldn’t lose our freedom to worship our God. We gave you our lives so that we wouldn’t have to worship your gods.” She and the others were allowed to keep their clothes.
The men were attacked by bears, leopards, and wild boars. The women were stripped to face a rabid heifer. When the crowd, however, saw the two young women, one of whom had obviously just given birth, they were horrified and the women were removed and clothed again. Perpetua and Felicity were thrown back into the arena so roughly that they were bruised and hurt. Perpetua, though confused and distracted, still was thinking of others and went to help Felicity up. The two of them stood side by side as all five martyrs had their throats cut.
Perpetua’s last words were to her brother: “Stand fast in the faith and love one another.”
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saints-perpetua-and-felicity/
Questo accade regnando l’imperatore Settimio Severo (193-211), anche lui di origine africana, che è in guerra continua contro i molti nemici di Roma, e perciò vede ogni cosa in funzione dell’Impero da difendere; e tutto vorrebbe obbediente e inquadrato come l’esercito. Con i cristiani si è mostrato tollerante nei primi anni. Ma ora, in questa visione globale della disciplina, che include pure la fede religiosa, scatena una dura lotta contro il proselitismo cristiano e anche ebraico. Cioè contro chi ora vuole abbandonare i culti tradizionali. Per questo c’è la pena di morte: e morte-spettacolo, spesso, come appunto a Cartagine. Perpetua, Felicita e tutti gli altri entrano nella Chiesa col martirio che incomincia nell’arena, dove le belve attaccano e straziano i morituri. E poi c’è la decapitazione.
Autore: Domenico Agasso
Voir aussi : http://www.fraternite-sainte-perpetue.com/docs/passion.pdf
http://stmaterne.blogspot.ca/2008/03/martyre-des-saintes-flicit-et-perptue.html
http://assum.over-blog.org/article-sainte-perpetue-et-sainte-felicite-martyres-68433987.html
http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/03/05/6-mars-sainte-perpetue-sainte-felicite-et-leurs-saints-compa.html