AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 6 mai 2009
Saint Jean Damascène
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui de Jean Damascène, un personnage de premier plan dans l'histoire de la théologie byzantine, un grand docteur dans l'histoire de l'Église universelle. Il représente surtout un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne grecque et syriaque, commune à la partie orientale de l'Empire byzantin, à la culture de l'islam, qui s'est imposée grâce à ses conquêtes militaires sur le territoire reconnu habituellement comme le Moyen ou le Proche Orient. Jean, né dans une riche famille chrétienne, assuma encore jeune la charge - remplie déjà sans doute par son père - de responsable économique du califat. Mais très vite, insatisfait de la vie de la cour, il choisit la vie monastique, en entrant dans le monastère de Saint-Saba, près de Jérusalem. C'était aux environs de l'an 700. Ne s'éloignant jamais du monastère, il consacra toutes ses forces à l'ascèse et à l'activité littéraire, ne dédaignant pas une certaine activité pastorale, dont témoignent avant tout ses nombreuses Homélies. Sa mémoire liturgique est célébrée le 4 décembre. Le Pape Léon XIII le proclama docteur de l'Eglise universelle en 1890.
En Orient, on se souvient surtout de ses trois Discours pour légitimer la vénération des images sacrées, qui furent condamnés, après sa mort, par le Concile iconoclaste de Hiéria (754). Mais ces discours furent également le motif fondamental de sa réhabilitation et de sa canonisation de la part des Pères orthodoxes convoqués par le second Concile de Nicée (787), septième Concile œcuménique. Dans ces textes, il est possible de retrouver les premières tentatives théologiques importantes de légitimer la vénération des images sacrées, en les reliant au mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie.
Jean Damascène fut, en outre, parmi les premiers à distinguer, dans le culte public et privé des chrétiens, l'adoration (latreia) de la vénération (proskynesis): la première ne peut être adressée qu'à Dieu, suprêmement spirituel, la deuxième au contraire peut utiliser une image pour s'adresser à celui qui est représenté dans l'image même. Bien sûr, le saint ne peut en aucun cas être identifié avec la matière qui compose l'icône. Cette distinction se révéla immédiatement très importante pour répondre de façon chrétienne à ceux qui prétendaient universel et éternel l'observance de l'interdit sévère de l'Ancien Testament d'utiliser des images dans le culte. Tel était le grand débat également dans le monde islamique, qui accepte cette tradition juive de l'exclusion totale d'images dans le culte. Les chrétiens, en revanche, dans ce contexte, ont débattu du problème et trouvé la justification pour la vénération des images. Damascène écrit: "En d'autres temps, Dieu n'avait jamais été représenté en image, étant sans corps et sans visage. Mais à présent que Dieu a été vu dans sa chair et a vécu parmi les hommes, je représente ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière, mais le créateur de la matière, qui s'est fait matière pour moi et a daigné habiter dans la matière et opérer mon salut à travers la matière. Je ne cesserai donc pas de vénérer la matière à travers laquelle m'a été assuré le salut. Mais je ne la vénère absolument pas comme Dieu! Comment pourrait être Dieu ce qui a reçu l'existence à partir du non-être?... Mais je vénère et respecte également tout le reste de la matière qui m'a procuré le salut, car pleine d'énergie et de grâces saintes. Le bois de la croix trois fois bénie n'est-il pas matière? L'encre et le très saint livre des Evangiles ne sont-ils pas matière? L'autel salvifique qui nous donne le pain de vie n'est-il pas matière?.... Et, avant tout autre chose, la chair et le sang de mon Seigneur ne sont-ils pas matière? Ou bien tu dois supprimer le caractère sacré de toutes ces choses, ou bien tu dois accorder à la tradition de l'Eglise la vénération des images de Dieu et celle des amis de Dieu qui sont sanctifiés par le nom qu'ils portent, et qui, pour cette raison, sont habités par la grâce de l'Esprit Saint. N'offense donc pas la matière: celle-ci n'est pas méprisable; car rien de ce que Dieu a fait n'est méprisable" (Contra imaginum calumniatores, I, 16, ed; Kotter, pp. 89-90). Nous voyons que, à cause de l'incarnation, la matière apparaît comme divinisée, elle est vue comme la demeure de Dieu. Il s'agit d'une nouvelle vision du monde et des réalités matérielles. Dieu s'est fait chair et la chair est devenue réellement demeure de Dieu, dont la gloire resplendit sur le visage humain du Christ. C'est pourquoi, les sollicitations du Docteur oriental sont aujourd'hui encore d'une très grande actualité, étant donnée la très grande dignité que la matière a reçue dans l'Incarnation, pouvant devenir, dans la foi, le signe et le sacrement efficace de la rencontre de l'homme avec Dieu. Jean Damascène reste donc un témoin privilégié du culte des icônes, qui deviendra l'un des aspects les plus caractéristiques de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit toutefois d'une forme de culte qui appartient simplement à la foi chrétienne, à la foi dans ce Dieu qui s'est fait chair et s'est rendu visible. L'enseignement de saint Jean Damascène s'inscrit ainsi dans la tradition de l'Eglise universelle, dont la doctrine sacramentelle prévoit que les éléments matériels issus de la nature peuvent devenir un instrument de grâce en vertu de l'invocation (epiclesis) de l'Esprit Saint, accompagnée par la confession de la foi véritable.
Jean Damascène met également en relation avec ces idées de fond la vénération des reliques des saints, sur la base de la conviction que les saints chrétiens, ayant participé de la résurrection du Christ, ne peuvent pas être considérés simplement comme des "morts". En énumérant, par exemple, ceux dont les reliques ou les images sont dignes de vénération, Jean précise dans son troisième discours en défense des images: "Tout d'abord (nous vénérons) ceux parmi lesquels Dieu s'est reposé, lui le seul saint qui se repose parmi les saints (cf. Is 57, 15), comme la sainte Mère de Dieu et tous les saints. Ce sont eux qui, autant que cela est possible, se sont rendus semblables à Dieu par leur volonté et, par l'inhabitation et l'aide de Dieu, sont dits réellement dieux (cf. Ps 82, 6), non par nature, mais par contingence, de même que le fer incandescent est appelé feu, non par nature mais par contingence et par participation du feu. Il dit en effet: Vous serez saint parce que je suis saint (Lv 19, 2)" (III, 33, col. 1352 A). Après une série de références de ce type, Jean Damascène pouvait donc déduire avec sérénité: "Dieu, qui est bon et supérieur à toute bonté, ne se contenta pas de la contemplation de lui-même, mais il voulut qu'il y ait des êtres destinataires de ses bienfaits, qui puissent participer de sa bonté: c'est pourquoi il créa du néant toutes les choses, visibles et invisibles, y compris l'homme, réalité visible et invisible. Et il le créa en pensant et en le réalisant comme un être capable de pensée (ennoema ergon) enrichi par la parole (logo[i] sympleroumenon) et orienté vers l'esprit (pneumati teleioumenon)" (II, 2, PG, col. 865A). Et pour éclaircir ultérieurement sa pensée, il ajoute: "Il faut se laisser remplir d'étonnement (thaumazein) par toutes les œuvres de la providence (tes pronoias erga), les louer toutes et les accepter toutes, en surmontant la tentation de trouver en celles-ci des aspects qui, a beaucoup de personnes, semblent injustes ou iniques (adika), et en admettant en revanche que le projet de Dieu (pronoia) va au-delà des capacités cognitives et de compréhension (agnoston kai akatalepton) de l'homme, alors qu'au contraire lui seul connaît nos pensées, nos actions et même notre avenir" (II, 29, PG, col. 964C). Du reste, Platon disait déjà que toute la philosophie commence avec l'émerveillement: notre foi aussi commence avec l'émerveillement de la création, de la beauté de Dieu qui se fait visible.
L'optimisme de la contemplation naturelle (physikè theoria), de cette manière de voir dans la création visible ce qui est bon, beau et vrai, cet optimisme chrétien n'est pas un optimisme naïf: il tient compte de la blessure infligée à la nature humaine par une liberté de choix voulue par Dieu et utilisée de manière impropre par l'homme, avec toutes les conséquences d'un manque d'harmonie diffus qui en ont dérivées. D'où l'exigence, clairement perçue par le théologien de Damas, que la nature dans laquelle se reflète la bonté et la beauté de Dieu, blessées par notre faute, "soit renforcée et renouvelée" par la descente du Fils de Dieu dans la chair, après que de nombreuses manières et en diverses occasions Dieu lui-même ait cherché à démontrer qu'il avait créé l'homme pour qu'il soit non seulement dans l'"être", mais dans le "bien-être" (cf. La foi orthodoxe, II, 1, PG 94, col. 981°). Avec un enthousiasme passionné, Jean explique: "Il était nécessaire que la nature soit renforcée et renouvelée et que soit indiquée et enseignée concrètement la voie de la vertu (didachthenai aretes hodòn), qui éloigne de la corruption et conduit à la vie éternelle... C'est ainsi qu'apparut à l'horizon de l'histoire la grande mer de l'amour de Dieu pour l'homme (philanthropias pelagos)...". C'est une belle expression. Nous voyons, d'une part, la beauté de la création et, de l'autre, la destruction accomplie par la faute humaine. Mais nous voyons dans le Fils de Dieu, qui descend pour renouveler la nature, la mer de l'amour de Dieu pour l'homme. Jean Damascène poursuit: " Lui-même, le Créateur et le Seigneur, lutta pour sa créature en lui transmettant à travers l'exemple son enseignement... Et ainsi, le Fils de Dieu, bien que subsistant dans la forme de Dieu, abaissa les cieux et descendit... auprès de ses serviteurs... en accomplissant la chose la plus nouvelle de toutes, l'unique chose vraiment nouvelle sous le soleil, à travers laquelle se manifesta de fait la puissance infinie de Dieu" (III, 1. PG 94, coll. 981C-984B).
Nous pouvons imaginer le réconfort et la joie que diffusaient dans le cœur des fidèles ces paroles riches d'images si fascinantes. Nous les écoutons nous aussi, aujourd'hui, en partageant les mêmes sentiments que les chrétiens de l'époque: Dieu veut reposer en nous, il veut renouveler la nature également par l'intermédiaire de notre conversion, il veut nous faire participer de sa divinité. Que le Seigneur nous aide à faire de ces mots la substance de notre vie.
J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française. Je salue en particulier les pèlerins du diocèse de Bâle ainsi que les jeunes de Malines et de Buzançais ainsi que ceux de l’École internationale de formation et d’évangélisation de Paray-le-Monial. En ce temps pascal, je vous invite à entrer dans une relation toujours plus intime avec le Christ qui est vivant dans notre monde. Que Dieu vous bénisse!
Mes chers amis, vendredi je quitterai Rome pour une visite apostolique en Jordanie, Israël et dans les Territoires palestiniens. Je profite de l'occasion qui m'est donnée ce matin, à travers la radio et la télévision, pour saluer toutes les populations de ces pays. J'attends avec impatience de pouvoir être avec vous pour partager vos aspirations et vos espérances, tout comme vos souffrances et vos combats. Je viendrai parmi vous en pèlerin de paix. Mon intention principale est de visiter les lieux devenus saints par la vie de Jésus et de prier dans ces lieux pour le don de la paix et de l'unité pour vos familles et pour tous ceux dont la Terre Sainte et le Moyen Orient sont le foyer. Parmi les nombreux rassemblements religieux et civils qui se dérouleront au cours de la semaine, il y aura des rencontres avec les représentants des communautés musulmanes et juives avec qui ont été accomplis de grands progrès dans le dialogue et dans les échanges culturels. Je salue avec une affection particulière les catholiques de la région et je vous demande de vous unir à moi dans la prière afin que cette visite porte beaucoup de fruits pour la vie spirituelle et civile de ceux qui vivent en Terre Sainte. Prions tous Dieu pour sa bonté! Que nous puissions tous devenir un peuple d'espérance! Que nous puissions être tous fermes dans notre désir et nos efforts de paix!
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090506_fr.html
Saint Jean Damascène, ainsi nommé parce qu'il naquit à Damas, en Syrie, est le dernier des Pères grecs et le plus remarquable écrivain du huitième siècle.
Son père, quoique zélé chrétien, fut choisi comme ministre du calife des Sarrasins, et employa sa haute situation à protéger la religion de Jésus-Christ. Il donna comme précepteur à son fils un moine italien devenu captif, et auquel il rendit la liberté. Ce moine se trouvait être un saint et un savant religieux; à son école, Jean développa d'une manière merveilleuse son génie et sa vertu.
A la mort de son père, il fut choisi par le calife comme ministre et comme gouverneur de Damas. Dans ces hautes fonctions, il fut, par la suite d'une vile imposture et d'une basse jalousie, accusé de trahison. Le calife, trop promptement crédule, lui fit couper la main droite. Jean, ayant obtenu que cette main lui fût remise, se retira dans son oratoire, et là il demanda à la Sainte Vierge de rétablir le membre coupé, promettant d'employer toute sa vie à glorifier Jésus et Sa Mère par ses écrits. Pendant son sommeil, la Sainte Vierge lui apparut et lui dit qu'il était exaucé; il s'éveilla, vit sa main droite jointe miraculeusement au bras presque sans trace de séparation. Le calife, reconnaissant, à ce miracle, l'innocence de son ministre, lui rendit sa place; mais bientôt Jean, après avoir distribué ses biens aux pauvres, se retira au monastère de Saint-Sabas, où il brilla par son héroïque obéissance.
Ordonné prêtre, il accomplit sa promesse à la Sainte Vierge en consacrant désormais le reste de ses jours à la défense de sa religion et à la glorification de Marie. Il fut, en particulier, un vigoureux apologiste du culte des saintes Images, si violemment attaqué, de son temps, par les Iconoclastes.
Ses savants ouvrages, spécialement ses écrits dogmatiques, lui ont mérité le titre de docteur de l'Église. Il a été, par sa méthode, le précurseur de la méthode théologique qu'on a appelée Scholastique. Ses nombreux et savants ouvrages lui laissaient encore du temps pour de pieux écrits.
Sa dévotion envers la Très Sainte Vierge était remarquable; il L'appelait des noms les plus doux. A Damas, Son image avait occupé une place d'honneur dans le palais du grand vizir, et nous avons vu par quel miracle il en fut récompensé. Les discours qu'il a composés sur les mystères de Sa vie, et en particulier sur Sa glorieuse Assomption, font assez voir comment il était inspiré par Sa divine Mère. Ses immenses travaux ne diminuèrent point sa vie, car il mourut à l'âge de cent quatre ans.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_jean_damascene.html
Docteur de l'Eglise.
Jean naquit à Damas d'une famille chrétienne noble d'origine arabe, vers 650. La ville est alors soumise aux musulmans. Il reçut une éducation et une bonne connaissance de la culture grecque et arabe. Comme son père, il fut au service des califes Omeyyades, pendant quelques années.
Par fidélité à la foi chrétienne, il laissa tout, donna ses biens aux pauvres, et entra comme moine dans le monastère de Saint Saba, près de Jérusalem. il est ordonné prêtre par Jean IV, patriarche de Jérusalem (706 - 736), et il continua sa mission de professeur, prédicateur et écrivain, développant la théologie de l'incarnation surtout et de la transfiguration. Il mourut vers 750, à un âge très avancé.
Enseignements :
Damas était déjà une cité musulmane. Jean Damascène analysa le coran, le compara à la Bible, et en déduisit que l'islam était une hérésie.
Jean Damascène souligne le fait que, en prenant la condition humaine, le Christ lui apporte le salut et appelle l'être humain à partager la vie divine, à connaître la déification.
C'est ce qu'il met en évidence dans sa réflexion sur les icônes qui représentent l'humanité transfigurée ou dans sa célèbre Homélie sur la Transfiguration.
Le concile de Nicée II a reconnu et a repris sa pensée pour la défense du culte des icônes sacrées parce qu'il a su allier la théologie de l'incarnation et la théologie de la beauté, en créant un espace liturgique où "le ciel est descendu sur la terre."
La doctrine mariale de Jean Damascène peut être considérée comme une synthèse exhaustive et puissante de tout l'enseignement des auteurs chrétiens qui l'ont précédé.
Sont particulièrement importantes quatre homélies mariales : une sur la Nativité de la Vierge, trois sur la Dormition.
Avec Germain de Constantinople et André de Crète, Jean Damascène est cité dans le Munificentissimus Deus de Pie XII; et son nom apparaît aussi dans le chapitre VIII de la Lumen Gentium du concile Vatican II, et dans la lettre encyclique Redemptoris Mater de Jean Paul II.
Jean Damascène fut aussi un grand hymnographe qui a célébré la Vierge Marie par ses hymnes dont beaucoup sont entrés dans la liturgie byzantine.
Bibliografia
- M. SCHUMPP, Zur Mariologie des hl. Johannes Damascenus, in Divus Thomas 2 (1924), 222-234.
- A. MITCHEL, The Mariology of St John Damascene, Kirkwood, Missouri 1930.
- C. CHEVALIER, La Mariologie de Saint Jean Damascène, Orientalia Christiana Analecta 109, Roma 1936.
- V. GRUMEL, « La Mariologie de Saint Jean Damascène », in Echos d'Orient 40 (1937),318-346.
- J. M. CANAL, « San Juan Damasceno, doctor de la muerte y de la asuncion de Maria », in Estudios Marianos 12 (1952),270-330.
- L. FERRONI, « La Vergine, nuova Eva, cooperatrice della divina economia e mediatrice, secondo il Damasceno », in Marianum 17 (1955),1-36.
- B. M. GARRIDO, « Lugar de la Virgen en la Iglesia, segun san Juan Damasceno », in Estudios Marianos 28 (1966),333-353.
- D. DIMITRIJEVIC, « Die Entwicklung der liturgischen Verehrung der Mutter Gottes nach dem Ephesinum bis rum 12. Jahrhundert », in De cultu mariano saeculis VI-XI, vol. IV, Roma 1972,101-1 lO.
- F. M. JELLY , « Mary's Mediation in the Distribution of Grace according to Sto Jobn Damascene's Homilies in her Dormition », Ibid., 301-312.
Françoise Breynaert
Saint Jean Damascène :
Marie et le Sinaï (St Jean Damascène)
Marie immaculée dans sa conception (St Jean Damascène)
Beauté de Marie, arbre de vie (St Jean Damascène)
Les vertus attirent Marie et Jésus en nous
Marie mère de Dieu (St Jean Damascène)
Elie et l’Assomption de Marie
L’arche d’Alliance et l’Assomption de Marie
Assomption et royauté de Marie (St Jean Damascène)
L'Assomption : du sanctuaire de Gethsémani à celui de Blacherne
Marie échelle de Jacob et médiatrice (St Jean Damascène)
Culte et consécration marials (St Jean Damascène)
Saint Jean Damascène et les icônes
SOURCE : http://www.mariedenazareth.com/2212.0.html?&L=0
Saint Jean Damascène
Jean de Damas, Docteur de l'Église (✝ 749)
Jean Mansour est né à Damas en Syrie, dans une famille de fonctionnaires des impôts, arabe et chrétienne. Son grand-père et son père ont servi successivement sous les Perses, les Byzantins et les Arabes. Mansour, à son tour, supervise durant des années la perception des impôts que les chrétiens doivent à l'émir de Damas. Vers 720, le nouveau calife décide d'islamiser son administration et en chasse les chrétiens. Mansour a 45 ans et il est désormais sans travail. Cette liberté lui permet de se rendre en Palestine où il entre au monastère de Mar Saba (saint Sabas) entre Jérusalem et Bethléem. Devenu prêtre, il prend le nom de Jean et partage désormais sa vie entre la prédication à Jérusalem où le patriarche l'a choisi comme conseiller théologique et l'étude dans son monastère. Son principal écrit "La source de la connaissance" résume toute la théologie byzantine. Il est aussi un grand défenseur des Saintes Images lors de la première crise iconoclaste. On lui doit de nombreux tropaires, des hymnes et des poèmes. C'est lui composa le canon que la liturgie chante à Pâques et il rédigea la plupart des hymnes de l'Octoèque (hymnes pour les dimanches selon les huit tons musicaux) en l'honneur de la résurrection du Seigneur. Le Pape Léon XIII l'a proclamé docteur de l'Église en 1890.
A l'audience générale du 6 mai 2009, Benoît XVI a tracé le portrait de saint Jean Damascène (675 - 749), qui occupe une place importante dans la théologie byzantine: "Il fut avant tout témoin de l'effondrement de la culture chrétienne gréco-syrienne, qui dominait la partie orientale de l'empire, devant la nouveauté musulmane qui se répandait avec les conquêtes militaires de l'actuel proche et moyen orient. Né dans une riche famille chrétienne, il devint jeune responsable des finances du califat. Vite insatisfait de la vie de cour, il choisit la voie du monachisme et entra vers 700 au couvent de St. Saba proche de Jérusalem, sans jamais plus s'en éloigner. Il se consacra alors totalement à l'ascèse et à l'étude, sans dédaigner l'activité pastorale dont témoignent ses nombreuses homélies... Léon XIII le proclama Docteur de l'Église en 1890".
Puis le Pape a rappelé que Jean Damascène est surtout resté fameux pour ses trois discours contre les iconoclastes, condamnés après sa mort au concile de Hieria (754). Il y développe les premiers arguments en défense de la vénération des icônes exprimant de mystère de l'Incarnation. "Ainsi fut-il l'un des premiers à distinguer entre cultes public et privé, entre adoration et vénération, la première étant réservée à Dieu seul. La seconde forme peut servir à s'adresser au saint représenté. "Cette distinction fut très importante pour répondre chrétiennement à qui prétendait universelle et définitive l'interdiction mosaïque des images dans le culte. Ayant débattu de la question, les chrétiens de l'époque ont alors trouvé une justification de la vénération des images... Mais le débat était de grande actualité dans le monde musulman, qui fit sienne l'interdiction hébraïque des images". Témoin du culte des icônes, Jean Damascène en fit une caractéristique de la théologie et de la spiritualité orientale. Jusqu'à nos jours, son enseignement porte la tradition de l'Église universelle, dont la doctrine sacramentale prévoit que des éléments matériels, repris de la nature, peuvent être source de grâces par le biais de l'invocation de l'Esprit, doublée de la confession de la vraie foi". Il admit aussi la vénération des reliques des saints car, participant à la Résurrection, on ne peut les considérer comme de simples morts. "L'optimisme chrétien de saint Jean Damascène -a conclu le Saint-Père- dans la contemplation de la nature, dans la capacité à voir le bon, le beau et le véritable dans la création, n'a rien d'ingénu. Il tient compte de la blessure infligée à la nature humaine par la liberté voulue de Dieu et souvent mal utilisée par l'homme, ce qui entraîne une disharmonie diffuse du monde et tout ce qui en découle. D'où l'exigence du théologien de Damas de clairement percevoir la nature, en tant que reflet de la bonté et de la beauté de Dieu, blessées par la faute de l'homme, mais renforcées et renouvelées par l'incarnation du Fils". (source: VIS 090506)
Mémoire de saint Jean Damascène, prêtre et docteur de l’Église, célèbre par sa sainteté et sa doctrine. Pour le culte des saintes images, il combattit avec vigueur par sa parole et ses écrits contre l’empereur Léon l’Isaurien et, devenu moine et prêtre dans la laure de Saint-Sabas près de Jérusalem, il composa des hymnes sacrées et y mourut, vers 749.
Martyrologe romain
A propos des icônes: Ce n’est pas la matière que j’adore mais le créateur de la matière qui, à cause de moi, s’est fait matière, a choisi sa demeure dans la matière. Par la matière, il a établi mon salut. En effet, le Verbe s’est fait chair et il a dressé sa tente parmi nous… Cette matière, je l’honore comme prégnante de l’énergie et de la grâce de Dieu.
Saint Jean Damascène-Discours sur les images
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saints_215.html
Le signe du Christ
La croix est un symbole
du Christ. Il a dit en effet à ses disciples en guise de testament : « Alors
paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme » (Mt 24, 30), en
parlant de la croix. Il faut donc se prosterner devant le signe du Christ, car
là où est son signe, lui aussi sera.
Cette croix précieuse,
l’arbre de la vie que Dieu planta dans le paradis (cf. Gn 2, 9) l’a
préfigurée (car, puisque la mort fut donnée par le bois, il fallait que par le
bois fussent données la vie et la résurrection [cf. préface du 14 septembre]).
Jacob, après s’être prosterné devant le sommet de son bâton (cf. Gn 47,
31 ; He 11, 21), a croisé les mains pour bénir les fils de Joseph (cf.
Gn 48, 14), traçant distinctement le signe de la croix. Le bâton de Moïse, en
signe de la croix, frappa la mer, sauva Israël et engloutit Pharaon ; ses
mains étendues, signe de la croix, mirent aussi en fuite Amalec ; une
baguette adoucit l’eau amère, brisa le rocher, fit jaillir des flots
d’eau (cf. Ex 14, 16-17 ; 17, 11 ; 15, 25 ; 17, 6) ;
une verge concrétisa pour Aaron la dignité sacerdotale (cf. Nb 17, 23) ;
un serpent est exposé en trophée sur le bois (cf. Nb 21, 9 ; Jn 3,
14) : de même que ce serpent a été mis à mort quand le bois a sauvé les
croyants parmi ceux qui voyaient l’ennemi mort, de même le Christ a été
crucifié en une chair de péché (cf. Rm 8, 3) qui ne savait rien
du péché (cf. He 4, 15). Nous qui nous prosternons devant la croix,
puissions-nous avoir part au Christ crucifié !
St Jean Damascène
Saint Jean († 750), haut
fonctionnaire du calife à Damas avant de devenir moine à Saint-Sabas près de
Jérusalem, est parfois tenu pour le dernier des Pères de l’Église, dont il
récapitule toute la théologie. / La Foi orthodoxe 84 (IV, 11), trad. P. Ledrux,
Paris, Cerf, 2011, Sources Chrétiennes 540, p. 197-199.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-26-avril/meditation-de-ce-jour-1/
Voir l’image de Dieu
Saint Jean de Damas, que nous fêtons en ce jour, fut l’un des plus grands défenseurs de la vénération des icônes.
Puisque certains nous font reproche de nous prosterner devant l’image de notre Sauveur et celle de notre souveraine, Marie, et de les vénérer ainsi que celles des autres saints et serviteurs du Christ, qu’ils apprennent qu’au commencement Dieu créa l’homme à sa propre image (Gn 1, 27). Pourquoi donc nous prosternons-nous les uns devant les autres, si ce n’est parce que nous avons été créés à l’image de Dieu ? Or, comme le dit Basile, le porte-Dieu et savant ès choses divines, « l’honneur rendu à l’image passe à l’original ».
Qui peut faire une imitation du Dieu invisible, incorporel, sans contours et sans figure ? Donner une figure à la divinité relève effectivement de l’extrême démence et de l’impiété. De là vient que dans l’ancienne Alliance l’usage des images n’avait pas cours. Mais quand Dieu, de par les entrailles de sa miséricorde (Lc 1, 78), se fit véritablement homme pour notre salut, il ne se fit pas voir comme à Abraham (cf. Gn 18, 2) ou comme aux prophètes sous une apparence humaine ; il se fit vraiment homme.
Voir l’image du Christ crucifié nous remet en mémoire la Passion qui nous sauve et, tombant à genoux, nous nous prosternons non devant la matière, mais devant ce qui est représenté, de même que notre prosternation ne s’adresse pas à la matière de l’Évangile, non plus qu’à la matière de la croix, mais à la reproduction figurative. En quoi diffèrent, en effet, la croix qui ne porte pas la reproduction de l’image du Seigneur et celle qui la porte ?
St Jean de Damas
Saint Jean († 750), haut fonctionnaire du calife à Damas avant de devenir moine à Saint-Sabas près de Jérusalem, est parfois tenu pour le dernier des Pères de l’Église, dont il récapitule toute la théologie. / La Foi orthodoxe 89 (IV, 16), trad. P. Ledrux, Paris, Cerf, Sources chrétiennes 540, 2011, p. 237-241.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-4-decembre/meditation-de-ce-jour-1/
Prêtre et docteur de l'Eglise
Annunciation Cathedral of the Melkite Patriarch of Jerusalem
St Jean Damascène, confesseur et docteur
Mort probablement le 4 décembre vers 749. Inscrit par Baronius dans le martyrologe romain au 6mai. Déclaré Docteur de l’Église par Léon XIII en 1890, fête inscrite alors au calendrier sous le rite double à la date du 27 mars.
Leçons des Matines avant 1960
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Jean, surnommé Damascène du nom de sa patrie, était de naissance illustre, et fut instruit dans les lettres divines et humaines par te moine Cosme de Constantinople. Comme en ce temps, l’empereur Léon l’Isaurien avait déclaré une guerre impie au culte des saintes images, Jean, sur l’invitation du Pontife romain Grégoire III, défendit avec ardeur par sa parole et ses écrits la sainteté de ce culte. Ce zèle suscita contre lui les haines de l’empereur à ce point que celui-ci, par l’artifice de fausses lettres, le fit accuser de trahison auprès du calife de Damas dont Jean était le conseiller et le ministre. Le prince, trompé par cette fourberie, ordonna de couper la main droite de Jean, qui protestait avec serment contre cette infâme calomnie. Mais la Vierge bénie vint au secours de son fidèle serviteur, qui lui avait adressé de ferventes prières, et vengea son innocence. Par un insigne bienfait de sa part, la main qui avait été coupée lui fut rendue et si bien unie au bras qu’il ne restait aucune trace de la séparation. Profondément touché de ce miracle, Jean résolut d’accomplir le dessein qu’il avait conçu depuis longtemps. Ayant obtenu, quoiqu’avec peine, son congé du calife, il distribua tous ses biens aux pauvres et donna la liberté à ses esclaves. Il parcourut en pèlerin les lieux saints de la Palestine et se retira enfin avec Cosme, son ancien maître, près de Jérusalem, dans la laure de saint Sabbas, où il fut ordonné Prêtre.
Cinquième leçon. Dans la carrière de la vie religieuse, il donna aux autres moines d’illustres exemples de toutes les vertus, particulièrement de l’humilité et de l’obéissance. Il revendiquait comme son droit les emplois les plus vils du monastère, et s’y appliquait avec ardeur. Ayant eu l’ordre d’aller vendre de petites corbeilles à Damas, la ville où naguère il avait reçu les plus grands honneurs, il y recueillait avec une- sainte avidité les dérisions et les moqueries de la multitude. Il pratiquait si bien l’obéissance que, non seulement il se rendait au moindre signe des supérieurs mais encore qu’il ne se crut jamais permis de rechercher les motifs des ordres qu’il recevait, quelque difficiles et insolites qu’ils parussent être. Au milieu des exercices de ces vertus, il ne cessa jamais de défendre avec zèle le dogme catholique du culte des saintes images. Aussi fut-il en butte à la haine et aux vexations de Constantin Copronyme, comme il l’avait été auparavant à celles de l’empereur Léon ; d’autant plus qu’il reprenait avec liberté l’arrogance de ces empereurs, assez hardis pour traiter des choses de la foi et prononcer à leur gré sur ces matières.
Sixième leçon. On ne peut voir sans étonnement le grand nombre des écrits en prose et en vers que Jean Damascène a composés pour la défense de la foi et l’augmentation de la piété, digne assurément des éloges que le deuxième concile de Nicée lui a décernés et du surnom de Chrysorrhoas, c’est-à-dire de fleuve d’or, qui lui fut donné à cause de son éloquence. Non seulement il défendit la foi orthodoxe contre les Iconoclastes, mais il combattit avec zèle presque tous les hérétiques, principalement les Acéphales, les Monothélites, les Patripassiens. Il revendiqua les droits et la puissance de l’Église ; il affirma hautement la primauté du prince des Apôtres ; il le nomma le soutien des Églises, la pierre qui ne peut être brisée, le docteur et l’arbitre de l’univers. Tous ses écrits se distinguent non seulement par la science et la doctrine, mais encore respirent un profond sentiment de piété, surtout lorsqu’il adresse ses louanges à la Mère de Dieu, à laquelle il rendait un culte et un amour singuliers. Mais ce qui fait son plus grand mérite, c’est qu’il fut le premier à embrasser dans un ordre suivi toute la théologie, et qu’il ouvrit la voie à saint Thomas pour exposer ainsi méthodiquement la doctrine sacrée. Enfin cet homme très saint, rempli de mérites, et dans un âge avancé, s’endormit dans la paix du Christ vers l’an sept cent cinquante-quatre. Le souverain Pontife Léon XIII a concédé à l’Église universelle l’Office et la Messe de saint Jean Damascène avec l’addition du titre de Docteur.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 6, 6-11.
En ce temps-là : Il arriva un autre jour de Sabbat, que Jésus entra dans la synagogue et qu’il y enseignait ; or, il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. Et le reste.
Homélie de S. Pierre Chrysologue.
Septième leçon. Cet homme est l’image de tous les hommes, sa guérison est celle de tous.- En lui la santé si longtemps attendue est rendue au genre humain. Cette main desséchée l’était plus par la paralysie de la foi, que par l’atrophie des nerfs, par le péché de l’âme plus que par l’affaiblissement de la chair. Cette maladie était très ancienne et remontait aux premiers jours du monde. Contractée par un châtiment divin, elle ne pouvait être guérie par l’art ou les soins de l’homme. L’homme avait touché à ce qui lui était interdit, il avait franchi les bornes posées à sa liberté, en portant la main sur l’arbre de la science du bien et du mal. Il avait besoin, non d’une main qui lui appliquât un remède corporel, mais d’un Maître qui pût révoquer la sentence portée contre lui et délier par son pardon ce qu’il avait lié par sa juste colère.
Huitième leçon. En cet homme était seulement la - figure de notre guérison, mais c’est dans le Christ que la santé parfaite nous est réservée ; notre main déplorablement desséchée reprend sa force, quand elle est arrosée du sang du Seigneur dans sa passion, quand elle est étendue sur le bois vivifiant de la Croix, quand elle recueille dans la douleur la vertu fructifiant en bonnes œuvres, quand elle embrasse tout l’arbre du salut, quand, attaché à ce bois par les clous du Seigneur, le corps ne peut plus revenir à l’arbre de la concupiscence et des voluptés qui l’ont desséché. « Et Jésus dit à l’homme qui avait la main desséchée : Lève-toi au milieu de l’assemblée », protestant de ta propre faiblesse, tirant ton salut de la pitié de Dieu, attestant sa puissance, rendant manifeste l’incrédulité des Juifs ; lève-toi dans l’assemblée, et qu’insensibles à de si grands miracles, endurcis devant une guérison si merveilleuse, ils se laissent du moins saisir et fléchir au sentiment de pitié qu’inspiré une faiblesse si déplorable.
Neuvième leçon. Il dit à l’homme : « Étends ta main, et il retendit, et sa main redevint saine ». Étends ta main : l’ordre divin la délie, comme l’ordre divin l’avait liée. Étends ta main : le châtiment cède à la voix du Juste ; la créature entend la voix de Dieu, et le Créateur se trahit à son pardon. Priez, mes frères, que le mal d’une telle faiblesse n’atteigne que la synagogue ; qu’il n’y ait point dans l’Église d’homme dont la main soit desséchée par la cupidité, contractée par l’avarice, affaiblie par la rapine, malade et resserrée par l’attachement aux richesses ; mais s’il est quelqu’un que ce malheur atteigne, qu’il entende la voix du Seigneur, et qu’aussitôt il étende la main dans les œuvres de la piété, qu’il en détende les nerfs endurcis dans la douceur de la miséricorde, qu’il l’ouvre pour répandre l’aumône. Il ne sait trouver le remède, celui qui ne sait donner aux pauvres pour le profit de son âme.
On n’a point oublié que les Grecs célèbrent au premier dimanche de Carême une de leurs plus grandes solennités : la fête de l’Orthodoxie. La nouvelle Rome, montrant bien qu’elle ne partageait aucunement l’indéfectibilité de l’ancienne, avait parcouru tout le cycle des hérésies concernant le dogme du Dieu fait chair. Après avoir rejeté successivement la consubstantialité du Verbe, l’unité de personne en l’Homme-Dieu, l’intégrité de sa double nature, il semblait qu’aucune négation n’eût échappé à la sagacité de ses empereurs et de ses patriarches. Un complément pourtant des erreurs passées manquait encore au trésor doctrinal de Byzance.
Il restait à proscrire ici-bas les images de ce Christ qu’on ne parvenait pas à diminuer sur son trône du ciel ; en attendant qu’impuissante à l’atteindre même dans ces représentations figurées, l’hérésie laissât la place au schisme pour arriver à secouer du moins le joug de son Vicaire en terre : dernier reniement, qui achèvera de creuser pour Constantinople la tombe que le Croissant doit sceller un jour.
L’hérésie des Iconoclastes ou briseurs d’images marquant donc, sur le terrain de la foi au Fils de Dieu, la dernière évolution des erreurs orientales, il était juste que la fête destinée à rappeler le rétablissement de ces images saintes s’honorât, en effet, du glorieux nom de fête de l’Orthodoxie ; car en célébrant le dernier des coups portés au dogmatisme byzantin, elle rappelle tous ceux qu’il reçut dans les Conciles, depuis le premier de Nicée jusqu’au deuxième du même nom, septième œcuménique. Aussi était-ce une particularité de ladite solennité, qu’en présence de la croix et des images exaltées dans une pompe triomphale, l’empereur lui-même se tenant debout à son trône, on renouvelât à Sainte-Sophie tous les anathèmes formulés en divers temps contre les adversaires de la vérité révélée.
Satan, du reste, l’ennemi du Verbe, avait bien montré qu’après toutes ses défaites antérieures, il voyait dans la doctrine iconoclaste son dernier rempart. Il n’est pas d’hérésie qui ait multiplié à ce point en Orient les martyrs et les ruines. Pour la défendre, Néron et Dioclétien semblèrent revivre dans les césars baptisés Léon l’Isaurien, Constantin Copronyme, Léon l’Arménien, Michel le Bègue et son fils Théophile. Les édits de persécution, publiés pour protéger les idoles autrefois, reparurent pour en finir avec l’idolâtrie dont l’Église, disait-on, restait souillée.
Vainement, dès l’abord, saint Germain de Constantinople rappela-t-il au théologien couronné sorti des pâturages de l’Isaurie, que les chrétiens n’adorent pas les images, mais les honorent d’un culte relatif se rapportant à la personne des Saints qu’elles représentent. L’exil du patriarche fut la réponse du césar pontife. La soldatesque, chargée d’exécuter les volontés du prince, se rua au pillage des églises et des maisons des particuliers. De toutes parts, les statues vénérées tombèrent sous le marteau des démolisseurs. On recouvrit de chaux les fresques murales ; on lacéra, on mit en pièces les vêtements sacrés, les vases de l’autel, pour en faire disparaître les émaux historiés, les broderies imagées. Tandis que le bûcher des places publiques consumait les chefs-d’œuvre dans la contemplation desquels la piété des peuples s’était nourrie, l’artiste assez osé pour continuer de reproduire les traits du Seigneur, de Marie ou des Saints, passait lui-même par le feu et toutes les tortures, en compagnie des fidèles dont le crime était de ne pas retenir l’expression de leurs sentiments à la vue de telles destructions. Bientôt, hélas ! dans le bercail désolé, la terreur régna en maîtresse ; courbant la tête sous l’ouragan, les chefs du troupeau se prêtèrent à de lamentables compromissions.
C’est alors qu’on vit la noble lignée de saint Basile, moines et vierges consacrées, se levant tout entière, tenir tête aux tyrans. Au prix de l’exil, de l’horreur des cachots, de la mort par la faim, sous le fouet, dans les flots, de l’extermination par le glaive, ce fut elle qui sauva les traditions de l’art antique et la foi des aïeux. Vraiment apparut-elle, à cette heure de l’histoire, personnifiée dans ce saint moine et peintre du nom de Lazare qui, tenté par flatterie et menaces, puis torturé, mis aux fers, et enfin, récidiviste sublime, les mains brûlées par des lames ardentes, n’en continua pas moins, pour l’amour des Saints, pour ses frères et pour Dieu, d’exercer son art, et survécut aux persécuteurs.
Alors aussi s’affirma définitivement l’indépendance temporelle des Pontifes romains, lorsque l’Isaurien menaçant de venir jusque dans Rome briser la statue de saint Pierre, l’Italie s’arma pour interdire ses rivages aux barbares nouveaux, défendre les trésors de ses basiliques, et soustraire le Vicaire de l’Homme-Dieu au reste de suzeraineté que Byzance s’attribuait encore.
Glorieuse période de cent vingt années, comprenant la suite des grands Papes qui s’étend de saint Grégoire II à saint Paschal Ier, et dont les deux points extrêmes sont illustrés en Orient par les noms de Théodore Studite, préparant dans son indomptable fermeté le triomphe final, de Jean Damascène qui, au début, signifia l’orage. Jusqu’à nos temps, il était à regretter qu’une époque dont les souvenirs saints remplissent les fastes liturgiques des Grecs, ne fût représentée par aucune fête au calendrier des Églises latines. Sous le règne du Souverain Pontife Léon XIII, cette lacune a été comblée ; depuis l’année 1892, Jean Damascène, l’ancien visir, le protégé de Marie, le moine à qui sa doctrine éminente valut le nom de fleuve d’or, rappelle au cycle de l’Occident l’héroïque lutte où l’Orient mérita magnifiquement de l’Église et du monde.
La notice liturgique consacrée à l’illustre Docteur est assez complète pour nous dispenser d’y rien ajouter. Mais il convient de conclure en donnant ici les traits principaux des définitions parles quelles, au VIIIe siècle et plus tard au XVIe, l’Église vengea les saintes Images de la proscription à laquelle les avait condamnées l’enfer. « C’est légitimement, déclare le deuxième concile de Nicée, qu’on place dans les églises, en fresques, en tableaux, sur les vêtements, les vases sacrés, comme dans les maisons ou dans les rues, les images soit de couleur, soit de mosaïque ou d’autre matière convenable, représentant notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, notre très pure Dame la sainte Mère de Dieu, les Anges et tous les Saints ; de telle sorte qu’il soit permis de faire fumer l’encens devant elles et de les entourer de lumières [1]. — Non, sans doute, reprennent contre les Protestants les Pères de Trente, qu’on doive croire qu’elles renferment une divinité ou une vertu propre, ou que l’on doive pincer sa confiance dans l’image même comme autrefois les païens dans leurs idoles ; mais, l’honneur qui leur est rendu se référant au prototype [2], c’est le Christ à qui vont par elles nos adorations, ce sont les Saints que nous vénérons dans les traits qu’elles nous retracent d’eux [3]. »
Vengeur des saintes Images, obtenez-nous, comme le demande l’Église [4], d’imiter les vertus, d’éprouver l’appui de ceux qu’elles représentent. L’image attire notre vénération et notre prière à qui en mérite l’hommage : au Christ roi, aux princes de sa milice, aux plus vaillants de ses soldats, qui sont les Saints ; car c’est justice qu’en tout triomphe, le roi partage avec son armée ses honneurs [5]. L’image est le livre de ceux qui ne savent pas lire ; souvent les lettrés mêmes profitent plus dans la vue rapide d’un tableau éloquent, qu’ils ne feraient dans la lecture prolongée de nombreux volumes [6]. L’artiste chrétien, dans ses travaux, fait acte en même temps de religion et d’apostolat ; aussi ne doit-on pas s’étonner des soulèvements qu’à toutes les époques troublées la haine de l’enfer suscite pour détruire ses œuvres. Avec vous, qui compreniez si bien le motif de cette haine, nous dirons donc :
« Arrière, Satan et ton envie, qui ne peut souffrir de nous laisser voir l’image de notre Seigneur et nous sanctifier dans cette vue ; tu ne veux pas que nous contemplions ses souffrances salutaires, que nous admirions sa condescendance, que nous ayons le spectacle de ses miracles pour en prendre occasion de connaître et de louer la puissance de sa divinité. Envieux des Saints et des honneurs qu’ils tiennent de Dieu, tu ne veux pas que nous ayons sous les yeux leur gloire, de crainte que cette vue ne nous excite à imiter leur courage et leur foi ; tu ne supportes pas le secours qui provient à nos corps et à nos âmes de la confiance que nous mettons en eux. Nous ne te suivrons point, démon jaloux, ennemi des hommes [7]. »
Soyez bien plutôt notre guide, ô vous que la science sacrée salue comme un de ses premiers ordonnateurs. Connaître, disiez-vous, est de tous les biens le plus précieux [8]. Et vous ambitionnez toujours d’amener les intelligences au seul maître exempt de mensonge, au Christ, force et sagesse de Dieu : pour qu’écoutant sa voix dans l’Écriture, elles aient la vraie science de toutes choses ; pour qu’excluant toutes ténèbres du cœur comme de l’esprit, elles ne s’arrêtent point à la porte extérieure de la vérité, mais parviennent à l’intérieur de la chambre nuptiale [9].
Un jour, ô Jean, Marie elle-même prédit ce que seraient votre doctrine et vos œuvres ; apparaissant à ce guide de vos premiers pas monastiques auquel vous obéissiez comme à Dieu, elle lui dit : « Permets que la source coule, la source aux eaux limpides et suaves, dont l’abondance parcourra l’univers, dont l’excellence désaltérera les âmes avides de science et de pureté, dont la puissance refoulera les flots de l’hérésie et les changera en merveilleuse douceur. » Et la souveraine des célestes harmonies ajoutait que vous aviez aussi reçu la cithare prophétique et le psaltérion, pour chanter des cantiques nouveaux au Seigneur notre Dieu, des hymnes émules de ceux des Chérubins [10]. Car les filles de Jérusalem, qui sont les Églises chantant la mort du Christ et sa résurrection [11], devaient avoir en vous l’un de leurs chefs de chœurs. Des fêtes de l’exil, de la Pâque du temps, conduisez-nous par la mer Rouge et le désert à la fête éternelle, où toute image d’ici-bas s’efface devant les réalités des cieux, où toute science s’évanouit dans la claire vision, où préside Marie, votre inspiratrice aimée, votre reine et la nôtre.
[1] Concil. Nic. Il, sess. VII.
[2] Cette formule, où se trouve exprimée la vraie base théologique du culte des images, est empruntée par le concile de Trente au second de Nicée, qui lui-même l’a tirée textuellement de saint Jean Damascène : De fide orthodoxa, IV, XVI.
[3] Concil. Trident., sess. XXV.
[4] Collecte de la Messe.
[5] Damasc. De Imaginibus, I, 19-21.
[6] Ibid. Comment, in Basil.
[7] De Imaginibus, III, 3.
[8] Dialectica, I.
[9] Ibid.
[10] Joan. Hierosolymit. Vita J. Damasceni, XXXI.
[11] Ibid.
Cette fête fut introduite dans la liturgie romaine en 1890 et coïncide avec cette première période du pontificat de Léon XIII où la question d’Orient lui fut si chère. Si les efforts du Pape n’eurent pas tout le succès qu’on pouvait espérer, ce ne fut certes pas faute de zèle de la part de l’Église catholique qui alors, comme toujours d’ailleurs, ouvrit ses bras maternels pour accueillir ses filles déshéritées d’Orient, affaiblies par un schisme déjà presque millénaire, et avilies en outre par leur servitude sous le Croissant.
Quoique la messe ait été composée avec beaucoup de soin, elle révèle cependant son caractère moderne par les réminiscences historiques accentuées dont elle fait montre. Ce qui doit avoir frappé davantage le rédacteur, c’est l’épisode, très incertain, du bras coupé au Saint et la part prise par celui-ci en laveur des saintes images. La place éminente qui revient à Jean Damascène dans l’histoire de la théologie catholique, son influence sur la formation du système scolastique lui-même, et surtout le fait qu’il clôt chez les Grecs l’âge patristique, à ce point que toutes les générations byzantines venant après lui ne sont plus capables d’apporter aucune contribution à l’édifice théologique — d’ailleurs si admirable — élevé par lui, tout cela ne semble guère avoir influé sur l’esprit du rédacteur de la messe de ce jour.
Le deuxième Concile de Nicée, en 787, décerna les plus grands éloges à ce saint moine hiérosolymitain de la laure de Mar Sabbas, et l’exalta comme le plus valeureux champion de l’orthodoxie contre les erreurs des Iconoclastes. On l’appelait communément Chrysorrhoas, et déjà en 813 Théophane atteste que Jean portait ce titre honorifique pour sa grâce spirituelle, resplendissante comme l’or, s’épanouissant dans sa doctrine et dans sa vie.
Les Grecs célèbrent sa fête le 4 décembre ; mais le nom du Chrysorrhoas de Saint-Sabbas revient très souvent en tête de leurs hymnes liturgiques car les splendides compositions de saint Jean Damascène allèrent jusqu’à faire oublier celles de Romanos le Mélode, magnifiques pourtant elles aussi.
La lecture de la Sagesse (X, 10-17) révèle un choix très heureux. Ce qui est écrit de Joseph et de Moïse, à savoir que Dieu ne les abandonna pas dans la prison et dans l’exil, et les remplit d’une si grande sagesse qu’il les rendit terribles même aux rois, s’applique maintenant à Jean Damascène, qui eut fort à souffrir des calomnies des hérétiques au temps de Constantin Copronyme. Ce dernier changea par dérision le nom arabe de Jean, Mansour, en celui de Mánzêros, qui signifie bâtard. Le conciliabule iconoclaste réuni à Constantinople en 754 déversa sa fureur contre le Saint en le maudissant d’une quadruple malédiction, et en l’anathématisant, ainsi que le patriarche Germain de Constantinople et un certain Georges de Chypre : La Trinité a exterminé cette triade.
Dans le graduel, on revient avec insistance sur le souvenir du bras coupé auquel l’introït faisait déjà allusion.
Le souvenir du bras coupé à saint Jean Damascène a également inspiré le choix de la lecture évangélique (Luc., VI, 6-n11) où est racontée la guérison d’un homme qui avait la main paralysée. Symboliquement, ce miracle signifie l’impuissance des seules forces naturelles pour faire le bien, et la nécessité de la grâce divine. Ainsi est condamnée l’hérésie pélagienne qui prétendait que la nature humaine déchue peut arriver d’elle-même à la vie surnaturelle de la grâce et, dans l’autre monde, de la gloire. — Non pas moi, déclarait l’Apôtre, mais la grâce divine avec moi.
Dans l’antienne pour l’offrande des oblations par le peuple fidèle, revient la pensée du bras amputé et miraculeusement restitué à Jean Damascène. C’est une image très gracieuse que celle de l’arbre taillé qui acquiert un surcroît de vigueur pour bourgeonner plus abondamment.
La secrète veut introduire d’une manière un peu forcée le souvenir de l’œuvre de Jean Damascène dans la controverse sur les images sacrées ; il en résulte une composition quelque peu guindée bien que le style ne soit pas dépourvu d’élégance.
Voici de nouveau le souvenir du bras coupé, dans l’antienne pour la Communion.
Nous aimons à mentionner ici une belle pensée de saint Jean Chrysorrhoas sur l’indépendance de l’Église vis-à-vis du pouvoir civil qui alors, comme aujourd’hui en Orient, exerçait tant d’autorité sur les églises dites autocéphales : Ad imperatores spectat recta reipublicae administratio ; ecclesiae regimen, ad pastores et doctores. Eiusmodi invasio latrocinium est, fratres. Quum Samuelis pallium scidisset Saul, quid ei contigit ? Regnum ipsius abscidit Deus. [12]
Le christianisme ne condamne pas la science mais l’orgueil, parce que celui-ci empêche l’accès à la vérité. Les savants sont donc très utiles à l’Église, surtout quand ils unissent à la doctrine une éminente sainteté de vie, car non seulement ils marchent dans le sentier du salut en édifiant les fidèles par leur exemple, mais d’ordinaire ils y ramènent un très grand nombre d’âmes. Ainsi fit ce saint Moine de la laure de Saint-Sabbas à Jérusalem ; sur la terre, il n’occupa point une place sublime, il ne fut ni évêque ni chef. Et pourtant, parce qu’il aima la vérité et la prêcha d’une âme invincible, il mérita l’honneur d’être le vrai Chrysorrhoas, le dernier docteur de l’Église d’Orient, le flambeau qui devait seul resplendir dans la triste nuit du schisme qui dès lors se préparait.
[12] P. G.. XCIV, col. 1295.
Le culte liturgique des images.
Saint Jean : Jour de mort : 6 mai 754. — Tombeau : au monastère de Saint-Sabbas, près de Jérusalem. Image : On le représente comme docteur de l’Église, avec un livre, et tenant sa main coupée. Vie : Saint Jean Damascène (de Damas) est le dernier des docteurs de l’Église orientale. C’est encore un porte-parole puissant de l’Église antique au moment où, dans l’empire grec, la décadence se faisait de plus en plus profonde. Peu de temps après sa mort, commença le schisme qui détacha l’Église grecque du rocher de Pierre. Son principal mérite est d’avoir réuni la doctrine de l’Église dans un système organique. C’est par là qu’il fut un précurseur et une des sources les plus importantes des grands scolastiques. Dans sa lutte contre les iconoclastes, il écrivit ces ardentes apologies qu’on ne cesse d’admirer. La défense du culte des images fit de lui un martyr. L’empereur Léon l’ !saurien l’accusa faussement de trahison auprès de son maître, le calife de Bagdad. Jean eut beau affirmer par serment son innocence, le calife prêta l’oreille à la calomnie et lui fit couper la main droite. Mais un miracle lui rendit sa main. Aussitôt, il distribua ses biens aux pauvres et entra comme moine à la laura (monastère) de Saint-Sabbas, près de Jérusalem. Il s’y adonna aux services les plus humbles, comme de tresser des paniers.
Pratique : L’oraison du jour dirige nos pensées vers le culte liturgique des images. — Nous prenons la messe du Carême avec mémoire du saint.
SOURCE : http://www.introibo.fr/27-03-St-Jean-Damascene-confesseur#nh12
St. John Damascene
This Doctor of the Church was born in Damascus, Syria,
and his father was a government official under both the Byzantine emperor and
the Muslim rulers of Damascus. Receiving an excellent classical education, and
fluent in Arabic as well as Greek, St. John Damascene worked in the Muslim
court until the hostility of the caliph toward Christianity caused him to
resign his position, about the year 700.
He migrated to Jerusalem and became a monk at Mar
Sabas monastery near Jerusalem. He taught in the monastery, preached many of
his luminous sermons in Jerusalem, and began to compose his theological
treatises.
It was about this time that the iconoclast controversy
shook the Churches of the East, when the Byzantine emperor ordered the
destruction of images in Christian churches. John fought the heresy, bringing
down upon himself the wrath of the emperor and the hatred of the iconoclast
party.
He has left a rich legacy of writings, including his
principal dogmatic work, <The Source of Knowledge>, which was a <summa
theologica>, a refutation of heresy, an exposition of the Orthodox faith,
and a study of contemporary religious issues. His writings on Mary constitute a
true theology of the Mother of God, and his sermons of the saints, the
liturgical feasts, and the Gospels show not only vast learning but also give us
information about local customs and contemporary happenings.
Since he lived in the midst of political and
theological turmoil, John wrote much to clarify true doctrine and to do his
part in spreading the Gospel. The fact that he lived and worked in Jerusalem
itself gives his sermons, delivered at many of the holy places, a special
appeal.
He died at a very old age, some say one hundred four,
in the midst of his labors, beloved by his fellow monks and revered by the
people. He was buried at the monastery of Mar Sabas and was declared a Doctor
of the Church in 1890.
SOURCE : https://www.ewtn.com/catholicism/saints/john-damascene-635
Francesco Bartolozzi (1728–1815). Saint Jean de Damas, d’après Domenichino, 1762
Saint John Damascene
Also
known as
- Doctor
of Christian Art
- Jean
Damascene
- Johannes
Damascenus
- John
Chrysorrhoas (“golden-stream”)
- John
of Damascus
- 4 December
- 27 March (prior
to 1969)
- 6 May on
some calendars
Profile
Son of Mansur,
representative of the Christians to the court of the Muslim caliph. Apparently thrived as
a Christian in a Saracen land, becoming
the chief financial officer for caliph Abdul Malek. Tutored in his youth by a
captured Italian monk named Cosmas. Between the Christian teaching from the monk, and that of the Muslim schools, John became highly
educated in the classical fields (geometry, literature, logic, rhetoric, etc.).
He defended the use
of icons and images in churches through a series of letters opposing
the anti-icon decrees of Germanus,
Patriarch of Constantinople. Legend says that Germanus plotted
against him, and forged a letter in which John betrayed the caliph; the caliph
ordered John’s writing hand chopped off, but
the Virgin Mary appeared and re-attached the hand, a miracle which restored the caliph’s
faith in him.
After this incident,
John became a monk near Jerusalem. Priest. Anathematized by name by the 754 Council of Constantinople over his defense of the use
of icons, but was defended by the 787 Seventh Council of Nicea.
Wrote The Fountain of Wisdom,
the first real compendium of Christian theology, along with other works defending
the orthodox faith, commentaries on Saint Paul the Apostle, poetry, and hymns. Philospher. Orator; such an excellent speaker he was known as Chrysorrhoas (“golden-stream”).
Last of the Greek Fathers of the Church, and the first of the Christian Aristotleans. Adapted choral music for use in the liturgy. Proclaimed a Doctor of the Church in 1890 by Pope Leo XIII.
Born
- 749 of
natural causes
Additional Information
- Book of Saints, by the Monks of Ramsgate
- Catholic
Encyclopedia
- Lives of the Saints, by Father Alban Butler
- New
Catholic Dictionary
- Pope Benedict XVI: General Audience, 6 May 2009
- Roman
Martyrology, 1914 edition
- books
- other
sites in english
- Catholic Exchange
- Catholic Heroes
- Catholic Ireland
- Catholic Online, by Terry Matz
- Christian
Biographies, by James Keifer
- Christianity Today
- Franciscan Media
- Independent
Catholic News
- Saints Stories for All Ages
- uCatholic
- Wikipedia
- Catholic
Book Blogger
- Saint John: Beware of Depression
- Saint John: Suit Your Practice to Your Nature
- Saint John: Be Like Steel, Not Wax
- Saint John: Love Virtue for Its Own Sake
- Saint John: Cultivate Patience and Be at Peace
- Saint John: Be Kind to People Who Don’t Deserve It
- Saint John: The Right Hand of the Father
- images
- audio
- Alleluia Audio Books: Homilies on the Assumption by Saint John Damascene
- The Orthodox Faith, by Saint John
- The Day of Resurrection, by Saint John
- Ninth Ode of the Paschal
Canon, by Saint
John
- Doctors of the Church #18
- Doctors of the Church #19
- ebooks
- video
- YouTube PlayList: Saint John Damascene
- YouTube PLaylist: Documents and Sermons
- webseiten
auf deutsch
- sitios
en español
- Martirologio Romano, 2001 edición
- sites
en français
- fonti
in italiano
- websites
in nederlandse
- nettsteder
i norsk
Works
- Barlaam and Ioasaph (also available in EPub format)
- Exact Exposition Of The
Orthodox Faith
- Exposition
of the Orthodox Faith
- Sermon 1 on
the Assumption
Readings
Show me the icons that you venerate, that I may be able to understand your
faith. – Saint John of Damascus
The saints must be
honored as friends of Christ and children and heirs of God, as John
the theologian and evangelist says: “But as many as
received him, he gave them the power to be made the sons of God….” Let us
carefully observe the manner of life of all the apostles, martyrs, ascetics and just men who announced
the coming of the Lord. And let us emulate their faith, charity, hope, zeal, life, patience under
suffering, and perseverance unto death, so that we may also share their crowns
of glory. – Saint John of Damascus, Exposition
of the Orthodox Faith
Even though your most
holy and blessed soul was separated from your most happy and immaculate body,
according to the usual course of nature, and even though it was carried to a
proper burial place, nevertheless it did not remain under the dominion of
death, nor was it destroyed by corruption. Indeed, just as her virginity
remained intact when she gave birth, so her body, even after death, was
preserved from decay and transferred to a better and more divine dwelling
place. There it is no longer subject to death but abides for all ages. – Saint John Damascene
Grant, we pray, O Lord,
that we may be helped by the prayers of the Priest Saint John Damascene, so
that the true faith, which he excelled in teaching, may always be our light and
our strength. Through our Lord Jesus Christ, your Son, who lives and reigns
with you in the unity of the Holy Spirit, one God, for ever and ever. –
collect prayer for the memorial of Saint John
MLA Citation
- “Saint John
Damascene“. CatholicSaints.Info. 11 May 2020. Web. 4
December 2020. <https://catholicsaints.info/saint-john-damascene/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-john-damascene/
Johannes von Damaskus. Chorgestühl (1635) der ehem. Klosterkirche Weißenau, Ravensburg; links (Nord), Dorsalfel
Born at Damascus, about 676; died some time between 754 and 787. The only extant life of the saint is that byJohn, Patriarch of Jerusalem, which dates from the tenth century (P.G. XCIV, 429-90). This life is the single source from which have been drawn the materials of all his biographical notices. It is extremely unsatisfactory from the standpoint of historical criticism. An exasperating lack of detail, a pronounced legendary tendency, and a turgid style are its chief characteristics. Mansur was probably the name of John's father. What little is known of him indicates that he was a sterling Christian whose infidel environment made no impression on his religious fervour. Apparently his adhesion to Christian truth constituted no offence in the eyes of his Saracen countrymen, for he seems to have enjoyed their esteem in an eminent degree, and discharged the duties of chief financial officer for the caliph, Abdul Malek. The author of the life records the names of but two of his children, John and his half-brother Cosmas. When the future apologist had reached the age of twenty-three his father cast about for a Christian tutor capable of giving his sons the best education the age afforded. In this he was singularly fortunate. Standing one day in the market-place he discovered among the captives taken in a recent raid on the shores of Italy a Sicilian monk named Cosmas. Investigation proved him to be a man of deep and broad erudition. Through the influence of the caliph, Mansur secured the captive's liberty and appointed him tutor to his sons. Under the tutelage of Cosmas, John made such rapid progress that, in the enthusiastic language of his biographer, he soon equalled Diophantus in algebra and Euclid in geometry. Equal progress was made in music,astronomy, and theology.
St. John Damascene, Doctor of the Church
Icon of St. John Damascene at Dormition Church (Mary's
Tomb), Jerusalem
St. John of Damascus’s Critique of Islam
Webmaster note: The following passage is from Saint
John’s monumental work, the Fount of Knowledge, part two entitled Heresies
in Epitome: How They Began and Whence They Drew Their Origin. It is usually
just cited as Heresies. The translator’s introduction points out
that Fount of Knowledge is one of the most “important single works
produced in the Greek patristic period,…offering as it does an extensive and
lucid synthesis of the Greek theological science of the whole period. It is the
first great Summa of theology to appear in either the East or the West.” Saint
John (+ 749) is considered one of the great Fathers of the Church, and his
writings hold a place of high honor in the Church. His critique of Islam, or
“the heresy of the Ishmaelites,” is especially relevant for our times.
There is also the superstition of the Ishmaelites
which to this day prevails and keeps people in error, being a forerunner of the
Antichrist. They are descended from Ishmael, [who] was born to Abraham of Agar,
and for this reason they are called both Agarenes and Ishmaelites. They are
also called Saracens, which is derived from Sarras kenoi, or destitute of Sara,
because of what Agar said to the angel: ‘Sara hath sent me away destitute.’
[99] These used to be idolaters and worshiped the morning star and Aphrodite,
whom in their own language they called Khabár, which means great. [100] And so
down to the time of Heraclius they were very great idolaters. From that time to
the present a false prophet named Mohammed has appeared in their midst. This
man, after having chanced upon the Old and New Testaments and likewise, it
seems, having conversed with an Arian monk, [101] devised his own heresy. Then,
having insinuated himself into the good graces of the people by a show of
seeming piety, he gave out that a certain book had been sent down to him from
heaven. He had set down some ridiculous compositions in this book of his and he
gave it to them as an object of veneration.
He says that there is one God, creator of all things,
who has neither been begotten nor has begotten. [102] He says that the Christ
is the Word of God and His Spirit, but a creature and a servant, and that He
was begotten, without seed, of Mary the sister of Moses and Aaron. [103] For,
he says, the Word and God and the Spirit entered into Mary and she brought
forth Jesus, who was a prophet and servant of God. And he says that the Jews
wanted to crucify Him in violation of the law, and that they seized His shadow
and crucified this. But the Christ Himself was not crucified, he says, nor did
He die, for God out of His love for Him took Him to Himself into heaven. [104]
And he says this, that when the Christ had ascended into heaven God asked Him:
‘O Jesus, didst thou say: “I am the Son of God and God”?’ And Jesus, he says,
answered: ‘Be merciful to me, Lord. Thou knowest that I did not say this and
that I did not scorn to be thy servant. But sinful men have written that I made
this statement, and they have lied about me and have fallen into error.’ And
God answered and said to Him: ‘I know that thou didst not say this word.” [105]
There are many other extraordinary and quite ridiculous things in this book
which he boasts was sent down to him from God. But when we ask: ‘And who is
there to testify that God gave him the book? And which of the prophets foretold
that such a prophet would rise up?’—they are at a loss. And we remark that
Moses received the Law on Mount Sinai, with God appearing in the sight of all
the people in cloud, and fire, and darkness, and storm. And we say that all the
Prophets from Moses on down foretold the coming of Christ and how Christ God
(and incarnate Son of God) was to come and to be crucified and die and rise
again, and how He was to be the judge of the living and dead. Then, when we
say: ‘How is it that this prophet of yours did not come in the same way, with
others bearing witness to him? And how is it that God did not in your presence
present this man with the book to which you refer, even as He gave the Law to
Moses, with the people looking on and the mountain smoking, so that you, too,
might have certainty?’—they answer that God does as He pleases. ‘This,’ we say,
‘We know, but we are asking how the book came down to your prophet.’ Then they
reply that the book came down to him while he was asleep. Then we jokingly say
to them that, as long as he received the book in his sleep and did not actually
sense the operation, then the popular adage applies to him (which runs: You’re
spinning me dreams.) [106]
When we ask again: ‘How is it that when he enjoined us
in this book of yours not to do anything or receive anything without witnesses,
you did not ask him: “First do you show us by witnesses that you are a prophet
and that you have come from God, and show us just what Scriptures there are
that testify about you”’—they are ashamed and remain silent. [Then we
continue:] ‘Although you may not marry a wife without witnesses, or buy, or
acquire property; although you neither receive an ass nor possess a beast of
burden unwitnessed; and although you do possess both wives and property and
asses and so on through witnesses, yet it is only your faith and your
scriptures that you hold unsubstantiated by witnesses. For he who handed this
down to you has no warranty from any source, nor is there anyone known who
testified about him before he came. On the contrary, he received it while he
was asleep.’
Moreover, they call us Hetaeriasts, or Associators,
because, they say, we introduce an associate with God by declaring Christ to
the Son of God and God. We say to them in rejoinder: ‘The Prophets and the
Scriptures have delivered this to us, and you, as you persistently maintain,
accept the Prophets. So, if we wrongly declare Christ to be the Son of God, it
is they who taught this and handed it on to us.’ But some of them say that it
is by misinterpretation that we have represented the Prophets as saying such
things, while others say that the Hebrews hated us and deceived us by writing
in the name of the Prophets so that we might be lost. And again we say to them:
‘As long as you say that Christ is the Word of God and Spirit, why do you
accuse us of being Hetaeriasts? For the word, and the spirit, is inseparable
from that in which it naturally has existence. Therefore, if the Word of God is
in God, then it is obvious that He is God. If, however, He is outside of God,
then, according to you, God is without word and without spirit. Consequently,
by avoiding the introduction of an associate with God you have mutilated Him.
It would be far better for you to say that He has an associate than to mutilate
Him, as if you were dealing with a stone or a piece of wood or some other
inanimate object. Thus, you speak untruly when you call us Hetaeriasts; we
retort by calling you Mutilators of God.’
They furthermore accuse us of being idolaters, because
we venerate the cross, which they abominate. And we answer them: ‘How is it,
then, that you rub yourselves against a stone in your Ka’ba [107] and kiss and
embrace it?’ Then some of them say that Abraham had relations with Agar upon
it, but others say that he tied the camel to it, when he was going to sacrifice
Isaac. And we answer them: ‘Since Scripture says that the mountain was wooded
and had trees from which Abraham cut wood for the holocaust and laid it upon
Isaac, [108] and then he left the asses behind with the two young men, why talk
nonsense? For in that place neither is it thick with trees nor is there passage
for asses.’ And they are embarrassed, but they still assert that the stone is
Abraham’s. Then we say: ‘Let it be Abraham’s, as you so foolishly say. Then,
just because Abraham had relations with a woman on it or tied a camel to it,
you are not ashamed to kiss it, yet you blame us for venerating the cross of Christ
by which the power of the demons and the deceit of the Devil was destroyed.’
This stone that they talk about is a head of that Aphrodite whom they used to
worship and whom they called Khabár. Even to the present day, traces of the
carving are visible on it to careful observers.
As has been related, this Mohammed wrote many
ridiculous books, to each one of which he set a title. For example, there is
the book On Woman, [109] in which he plainly makes legal provision for
taking four wives and, if it be possible, a thousand concubines—as many as one
can maintain, besides the four wives. He also made it legal to put away
whichever wife one might wish, and, should one so wish, to take to oneself
another in the same way. Mohammed had a friend named Zeid. This man had a
beautiful wife with whom Mohammed fell in love. Once, when they were sitting
together, Mohammed said: ‘Oh, by the way, God has commanded me to take your
wife.’ The other answered: ‘You are an apostle. Do as God has told you and take
my wife.’ Rather—to tell the story over from the beginning—he said to him: ‘God
has given me the command that you put away your wife.’ And he put her away.
Then several days later: ‘Now,’ he said, ‘God has commanded me to take her.’
Then, after he had taken her and committed adultery with her, he made this law:
‘Let him who will put away his wife. And if, after having put her away, he
should return to her, let another marry her. For it is not lawful to take her
unless she have been married by another. Furthermore, if a brother puts away
his wife, let his brother marry her, should he so wish.’ [110] In the same book
he gives such precepts as this: ‘Work the land which God hath given thee and
beautify it. And do this, and do it in such a manner” [111]—not to repeat all the
obscene things that he did.
Then there is the book of The Camel of God. [112]
About this camel he says that there was a camel from God and that she drank the
whole river and could not pass through two mountains, because there was not
room enough. There were people in that place, he says, and they used to drink
the water on one day, while the camel would drink it on the next. Moreover, by
drinking the water she furnished them with nourishment, because she supplied
them with milk instead of water. Then, because these men were evil, they rose
up, he says, and killed the camel. However, she had an offspring, a little
camel, which, he says, when the mother had been done away with, called upon God
and God took it to Himself. Then we say to them: ‘Where did that camel come
from?’ And they say that it was from God. Then we say: ‘Was there another camel
coupled with this one?’ And they say: ‘No.’ ‘Then how,’ we say, ‘was it
begotten? For we see that your camel is without father and without mother and
without genealogy, and that the one that begot it suffered evil. Neither is it
evident who bred her. And also, this little camel was taken up. So why did not
your prophet, with whom, according to what you say, God spoke, find out about
the camel—where it grazed, and who got milk by milking it? Or did she possibly,
like her mother, meet with evil people and get destroyed? Or did she enter into
paradise before you, so that you might have the river of milk that you so
foolishly talk about? For you say that you have three rivers flowing in
paradise—one of water, one of wine, and one of milk. If your forerunner the
camel is outside of paradise, it is obvious that she has dried up from hunger
and thirst, or that others have the benefit of her milk—and so your prophet is
boasting idly of having conversed with God, because God did not reveal to him
the mystery of the camel. But if she is in paradise, she is drinking water
still, and you for lack of water will dry up in the midst of the paradise of
delight. And if, there being no water, because the camel will have drunk it all
up, you thirst for wine from the river of wine that is flowing by, you will
become intoxicated from drinking pure wine and collapse under the influence of
the strong drink and fall asleep. Then, suffering from a heavy head after
sleeping and being sick from the wine, you will miss the pleasures of paradise.
How, then, did it not enter into the mind of your prophet that this might
happen to you in the paradise of delight? He never had any idea of what the
camel is leading to now, yet you did not even ask him, when he held forth to
you with his dreams on the subject of the three rivers. We plainly assure you
that this wonderful camel of yours has preceded you into the souls of asses,
where you, too, like beasts are destined to go. And there is the exterior
darkness and everlasting punishment, roaring fire, sleepless worms, and hellish
demons.’
Again, in the book of The Table, Mohammed says
that the Christ asked God for a table and that it was given Him. For God, he says,
said to Him: ‘I have given to thee and thine an incorruptible table.’ [113]
And again, in the book of The Heifer, [114] he
says some other stupid and ridiculous things, which, because of their great
number, I think must be passed over. He made it a law that they be circumcised
and the women, too, and he ordered them not to keep the Sabbath and not to be
baptized.
And, while he ordered them to eat some of the things
forbidden by the Law, he ordered them to abstain from others. He furthermore
absolutely forbade the drinking of wine.
Endnotes
99. Cf. Gen. 16.8. Sozomen also says that they were
descended from Agar, but called themselves descendants of Sara to hide their
servile origin (Ecclesiastical History 6.38, PG 67.1412AB).
100. The Arabic kabirun means ‘great,’ whether in size
or in dignity. Herodotus mentions the Arabian cult of the ‘Heavenly Aphrodite’
but says that the Arabs called her Alilat (Herodotus 1.131)
101. This may be the Nestorian monk Bahira (George or
Sergius) who met the boy Mohammed at Bostra in Syria and claimed to recognize
in him the sign of a prophet.
102. Koran, Sura 112.
103. Sura 19; 4.169.
104. Sura 4.156.
105. Sura 5.Il6tf.
106. The manuscripts do not have the adage, but
Lequien suggests this one from Plato.
107. The Ka’ba, called ‘The House of God,’ is supposed
to have been built by Abraham with the help of Ismael. It occupies the most
sacred spot in the Mosque of Mecca. Incorporated in its wall is the stone here
referred to, the famous Black Stone, which is obviously a relic of the idolatry
of the pre-Islam Arabs.
108. Gen. 22.6.
109. Koran, Sura 4.
110. Cf. Sura 2225ff.
111. Sura 2.223.
112. Not in the Koran.
113. Sura 5.114,115.
114. Sura 2.
From Writings, by St John of Damascus, The
Fathers of the Church, vol. 37 (Washington, DC: Catholic University of America
Press, 1958), pp. 153-160. Posted 26 March, 2006.
SOURCE : http://orthodoxinfo.com/general/stjohn_islam.aspx
Ο Άγιος Ιωάννης ο Δαμασκηνός κρατώντας ειλητάριο με ύμνο
προς τη Θεοτόκο (Μιχαήλ Αναγνώστου 1734 Βυζαντινό Μουσείο Χίου)
Cari fratelli e sorelle,
vorrei parlare oggi di Giovanni Damasceno, un personaggio di prima grandezza nella storia della teologia bizantina, un grande dottore nella storia della Chiesa universale. Egli è soprattutto un testimone oculare del trapasso dalla cultura cristiana greca e siriaca, condivisa dalla parte orientale dell’Impero bizantino, alla cultura dell’Islàm, che si fa spazio con le sue conquiste militari nel territorio riconosciuto abitualmente come Medio o Vicino Oriente. Giovanni, nato in una ricca famiglia cristiana, giovane ancora assunse la carica – rivestita forse già dal padre - di responsabile economico del califfato. Ben presto, però, insoddisfatto della vita di corte, maturò la scelta monastica, entrando nel monastero di san Saba, vicino a Gerusalemme. Si era intorno all’anno 700. Non allontanandosi mai dal monastero, si dedicò con tutte le sue forze all’ascesi e all’attività letteraria, non disdegnando una certa attività pastorale, di cui danno testimonianza soprattutto le sue numerose Omelie. La sua memoria liturgica è celebrata il 4 Dicembre. Papa Leone XIII lo proclamò Dottore della Chiesa universale nel 1890.
Di lui si ricordano in Oriente soprattutto i tre Discorsi contro coloro che calunniano le sante immagini, che furono condannati, dopo la sua morte, dal Concilio iconoclasta di Hieria (754). Questi discorsi, però, furono anche il motivo fondamentale della sua riabilitazione e canonizzazione da parte dei Padri ortodossi convocati nel II Concilio di Nicea (787), settimo ecumenico. In questi testi è possibile rintracciare i primi importanti tentativi teologici di legittimazione della venerazione delle immagini sacre, collegando queste al mistero dell’Incarnazione del Figlio di Dio nel seno della Vergine Maria.
Giovanni Damasceno fu inoltre tra i primi a distinguere, nel culto pubblico e privato dei cristiani, fra adorazione (latreia) e venerazione (proskynesis): la prima si può rivolgere soltanto a Dio, sommamente spirituale, la seconda invece può utilizzare un’immagine per rivolgersi a colui che viene rappresentato nell’immagine stessa. Ovviamente, il Santo non può in nessun caso essere identificato con la materia di cui l’icona è composta. Questa distinzione si rivelò subito molto importante per rispondere in modo cristiano a coloro che pretendevano come universale e perenne l’osservanza del divieto severo dell’Antico Testamento sull’utilizzazione cultuale delle immagini. Questa era la grande discussione anche nel mondo islamico, che accetta questa tradizione ebraica della esclusione totale di immagini nel culto. Invece i cristiani, in questo contesto, hanno discusso del problema e trovato la giustificazione per la venerazione delle immagini. Scrive il Damasceno: "In altri tempi Dio non era mai stato rappresentato in immagine, essendo incorporeo e senza volto. Ma poiché ora Dio è stato visto nella carne ed è vissuto tra gli uomini, io rappresento ciò che è visibile in Dio. Io non venero la materia, ma il creatore della materia, che si è fatto materia per me e si è degnato abitare nella materia e operare la mia salvezza attraverso la materia. Io non cesserò perciò di venerare la materia attraverso la quale mi è giunta la salvezza. Ma non la venero assolutamente come Dio! Come potrebbe essere Dio ciò che ha ricevuto l’esistenza a partire dal non essere?…Ma io venero e rispetto anche tutto il resto della materia che mi ha procurato la salvezza, in quanto piena di energie e di grazie sante. Non è forse materia il legno della croce tre volte beata?... E l’inchiostro e il libro santissimo dei Vangeli non sono materia? L’altare salvifico che ci dispensa il pane di vita non è materia?... E, prima di ogni altra cosa, non sono materia la carne e il sangue del mio Signore? O devi sopprimere il carattere sacro di tutto questo, o devi concedere alla tradizione della Chiesa la venerazione delle immagini di Dio e quella degli amici di Dio che sono santificati dal nome che portano, e che per questa ragione sono abitati dalla grazia dello Spirito Santo. Non offendere dunque la materia: essa non è spregevole, perché niente di ciò che Dio ha fatto è spregevole" (Contra imaginum calumniatores, I, 16, ed. Kotter, pp. 89-90). Vediamo che, a causa dell’incarnazione, la materia appare come divinizzata, è vista come abitazione di Dio. Si tratta di una nuova visione del mondo e delle realtà materiali. Dio si è fatto carne e la carne è diventata realmente abitazione di Dio, la cui gloria rifulge nel volto umano di Cristo. Pertanto, le sollecitazioni del Dottore orientale sono ancora oggi di estrema attualità, considerata la grandissima dignità che la materia ha ricevuto nell’Incarnazione, potendo divenire, nella fede, segno e sacramento efficace dell’incontro dell’uomo con Dio. Giovanni Damasceno resta, quindi, un testimone privilegiato del culto delle icone, che giungerà ad essere uno degli aspetti più distintivi della teologia e della spiritualità orientale fino ad oggi. E’ tuttavia una forma di culto che appartiene semplicemente alla fede cristiana, alla fede in quel Dio che si è fatto carne e si è reso visibile. L’insegnamento di san Giovanni Damasceno si inserisce così nella tradizione della Chiesa universale, la cui dottrina sacramentale prevede che elementi materiali presi dalla natura possano diventare tramite di grazia in virtù dell’invocazione (epiclesis) dello Spirito Santo, accompagnata dalla confessione della vera fede.
In collegamento con queste idee di fondo Giovanni Damasceno pone anche la venerazione delle reliquie dei santi, sulla base della convinzione che i santi cristiani, essendo stati resi partecipi della resurrezione di Cristo, non possono essere considerati semplicemente dei ‘morti’. Enumerando, per esempio, coloro le cui reliquie o immagini sono degne di venerazione, Giovanni precisa nel suo terzo discorso in difesa delle immagini: "Anzitutto (veneriamo) coloro fra i quali Dio si è riposato, egli solo santo che si riposa fra i santi (cfr Is 57,15), come la santa Madre di Dio e tutti i santi. Questi sono coloro che, per quanto è possibile, si sono resi simili a Dio con la loro volontà e per l’inabitazione e l’aiuto di Dio, sono detti realmente dèi (cfr Sal 82,6), non per natura, ma per contingenza, così come il ferro arroventato è detto fuoco, non per natura ma per contingenza e per partecipazione del fuoco. Dice infatti: Sarete santi, perché io sono santo (Lv 19,2)" (III, 33, col. 1352 A). Dopo una serie di riferimenti di questo tipo, il Damasceno poteva perciò serenamente dedurre: "Dio, che è buono e superiore ad ogni bontà, non si accontentò della contemplazione di se stesso, ma volle che vi fossero esseri da lui beneficati che potessero divenire partecipi della sua bontà: perciò creò dal nulla tutte le cose, visibili e invisibili, compreso l’uomo, realtà visibile e invisibile. E lo creò pensando e realizzandolo come un essere capace di pensiero (ennoema ergon) arricchito dalla parola (logo[i] sympleroumenon) e orientato verso lo spirito (pneumati teleioumenon)" (II, 2, PG 94, col. 865A). E per chiarire ulteriormente il pensiero, aggiunge: "Bisogna lasciarsi riempire di stupore (thaumazein) da tutte le opere della provvidenza (tes pronoias erga), tutte lodarle e tutte accettarle, superando la tentazione di individuare in esse aspetti che a molti sembrano ingiusti o iniqui (adika), e ammettendo invece che il progetto di Dio (pronoia) va al di là della capacità conoscitiva e comprensiva (agnoston kai akatalepton) dell’uomo, mentre al contrario soltanto Lui conosce i nostri pensieri, le nostre azioni, e perfino il nostro futuro" (II, 29, PG 94, col. 964C). Già Platone, del resto, diceva che tutta la filosofia comincia con lo stupore: anche la nostra fede comincia con lo stupore della creazione, della bellezza di Dio che si fa visibile.
L’ottimismo della contemplazione naturale (physikè theoria), di questo vedere nella creazione visibile il buono, il bello, il vero, questo ottimismo cristiano non è un ottimismo ingenuo: tiene conto della ferita inferta alla natura umana da una libertà di scelta voluta da Dio e utilizzata impropriamente dall’uomo, con tutte le conseguenze di disarmonia diffusa che ne sono derivate. Da qui l’esigenza, percepita chiaramente dal teologo di Damasco, che la natura nella quale si riflette la bontà e la bellezza di Dio, ferite dall anostra colpa, "fosse rinforzata e rinnovata" dalla discesa del Figlio di Dio nella carne, dopo che in molti modi e in diverse occasioni Dio stesso aveva cercato di dimostrare che aveva creato l’uomo perché fosse non solo nell’"essere", ma nel "bene-essere" (cfr La fede ortodossa, II, 1, PG 94, col. 981°). Con trasporto appassionato Giovanni spiega: "Era necessario che la natura fosse rinforzata e rinnovata e, fosse indicata e insegnata concretamente la strada della virtù (didachthenai aretes hodòn), che allontana dalla corruzione e conduce alla vita eterna… Apparve così all’orizzonte della storia il grande mare dell’amore di Dio per l’uomo (philanthropias pelagos)…" E’ una bella espressione. Vediamo, da una parte, la bellezza della creazione e, dall’altra, la distruzione fatta dalla colpa umana. Ma vediamo nel Figlio di Dio, che discende per rinnovare la natura, il mare dell’amore di Dio per l’uomo. Continua Giovanni Damasceno: "Egli stesso, il Creatore e il Signore, lottò per la sua creatura trasmettendole con l’esempio il suo insegnamento… E così il Figlio di Dio, pur sussistendo nella forma di Dio, abbassò i cieli e discese… presso i suoi servi… compiendo la cosa più nuova di tutte, l’unica cosa davvero nuova sotto il sole, attraverso cui si manifestò di fatto l’infinita potenza di Dio" (III, 1. PG 94, coll. 981C-984B).
Possiamo immaginare il conforto e la gioia che diffondevano nel cuore dei fedeli queste parole ricche di immagini tanto affascinanti. Le ascoltiamo anche noi, oggi, condividendo gli stessi sentimenti dei cristiani di allora: Dio vuole riposare in noi, vuole rinnovare la natura anche tramite la nostra conversione, vuol farci partecipi della sua divinità. Che il Signore ci aiuti a fare di queste parole sostanza della nostra vita.
Autore: Benedetto XVI
Saint Jean Damascène. Le canon des Matines de Pâques
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1994_num_211_3_1376