SAINT
JEAN CLIMAQUE
Abbé
(525-605)
Le nom de ce Saint lui vient du beau livre qu'il composa sous le titre grec de
Climax ou Échelle du Ciel. La Palestine fut son premier séjour. A seize ans, il
quitta le monde pour se donner entièrement à Dieu dans un monastère du mont
Sinaï. A dix-neuf ans, le jeune moine, sous la conduite d'un saint religieux
nommé Martyrius, travailla sans relâche à sa perfection et y fit des progrès si
rapides qu'ils étonnaient son maître lui-même.
A la mort de son maître, Jean se retira dans une solitude profonde, afin d'y
mener une vie plus parfaite encore. Une croix de bois, une table formée de
quatre planches grossières et le livre des Saintes Écritures, avec quelques
ouvrages des saints Pères, en faisaient tout l'ameublement. C'est là qu'il
vécut quarante ans, de la vie d'un ange plutôt que de la vie d'un homme.
Détaché du monde, affranchi pour ainsi dire du corps par la mortification, il
s'élevait librement jusqu'à Dieu, s'abîmait en des contemplations sublimes et
s'entretenant suavement avec les anges des mystères de la foi. Ses deux yeux
étaient deux fontaines de douces larmes qu'il versait dans le secret de la
solitude. Il eût voulu noyer dans ses pleurs tous les crimes de la terre; il
gémissait aussi sur son trop long exil et soupirait après la Patrie céleste;
mais le plus souvent ses larmes étaient des larmes de joie, d'admiration et de
débordant amour, excitées par la contemplation des merveilles divines qui lui
étaient révélées.
Est-il étonnant que, nouveau Jean-Baptiste, il vît les foules accourir à lui
pour recevoir les leçons de la pénitence et de la vie chrétienne? A chacun il
traçait des règles salutaires; sa bénédiction guérissait les malades,
fortifiait les faibles, consolait les affligés, touchait les obstinés et les
convertissait plus que les raisonnements de la science.
Grande était la puissance de Jean Climaque contre le démon; il sut le vaincre
et le décourager dans les combats qu'il eut à subir de sa part; il fut terrible
aussi à l'ennemi du salut en le chassant de l'âme de ses frères. Un solitaire
nommé Isaac, vint se jeter à ses pieds, le suppliant de le délivrer des
obsessions impures dont le démon le pressait sans relâche: "La paix soit
avec vous, mon frère!" dit le Saint. A ces mots, il se mit avec lui en
prière. Le visage du Saint devint resplendissant d'une clarté céleste qui se
répandait dans la grotte, et le démon poussait d'affreux rugissements. La
prière terminée, Isaac se releva paisible et délivré pour toujours.
Jean Climaque fut élu, à soixante-quinze ans, abbé du Sinaï, et devint de plus
en plus l'ange et l'oracle du désert jusqu'à sa mort.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_jean_climaque.html

San Giovanni Climaco
JEAN CLIMAQUE
(entre 580-680)
I. LA VIE
Avec les moines de Gaza : Barsanuphe, Jean et Dorothée, nous étions au sud de
la Palestine, dans la première moitié du cinquième siècle. Ils sont
contemporains de saint Benoît. Avec Jean Climaque, nous sommes encore plus au
sud, dans la presqu'île du Sinaï, et près d'un siècle plus tard, car la vie de
Jean Climaque se situe à peu près entre 580 et 680.
"A peu près", car nous avons peu de renseignements sur sa vie. Nous
ne la connaissons que par un court écrit du moine Daniel de Raïthou qui prétend
être contemporain de Jean, mais qui ignore de quel pays il vient !
Nous savons que Jean a reçu une bonne formation intellectuelle. A l'âge de
seize ans, sa pensée est déjà bien mûrie, et le voilà novice. Il se met à
l'école d'un ancien du monastère du Mont Sinaï. Il reçoit la tonsure
monastique, et devient moine à vingt ans.
Son père spirituel meurt, et Jean s'en va mener la vie solitaire à Tholas, au
pied de la sainte Montagne. Il se retire dans une grotte, un peu à l'écart du
groupe d'anachorètes qui vivaient à cet endroit. Il y fait l'expérience de
l'acédie, mais aussi du don des larmes et de la prière continuelle. Il y
restera quarante ans.
Pourtant il voyage un peu et va voir les moines d'Egypte - Un monastère de
pénitents où il séjourne un mois, lui fait une grande impression, et il en
parlera abondamment dans son oeuvre.
Comme il arrive à tout homme de Dieu, il rayonne et s'attire des disciples. Il
devient un père spirituel célèbre que beaucoup viennent consulter. On voit dans
son oeuvre qu'il a beaucoup vu et encore plus entendu. Un moine du nom de Moïse
devient son disciple. Ce rayonnement lui suscite des envieux, et on lui
reproche son activité pastorale. Jean garde le silence durant un an, et par son
humble patience, gagne le coeur de ceux qui l'accusaient.
Il est alors choisi comme supérieur du monastère du Sinaï. C'est sans doute à
cette époque qu'il rédige son ouvrage : "L'échelle sainte". Les
siècles suivants l'appelleront : "Jean le Sinaïtique" ou "Jean
Climaque", ce qui veut dire : "Jean de l'Echelle" (klimakis =
échelle).
Moine à vingt ans, ermite durant quarante ans, puis supérieur durant des
années, cela conduit Jean à un certain âge. Devenu vieux, il laisse sa charge à
son frère Georges qui ne lui survivra que dix mois. Jean se retire à nouveau
dans la solitude et meurt entre 650 et 680.
II. L'OEUVRE
Jean nous a donc laissé un écrit : L'"échelle sainte". C'est une
oeuvre importante, plus par son contenu que par son volume, car ce n'est qu'un
seul livre en trente chapitres. Il est suivi d'une "Lettre au
Pasteur" qui est un petit traité à l'usage des supérieurs ou pères
spirituels.
C'est une oeuvre importante, car elle est le produit d'une période de
transition et de synthèse.
Transition, car nous voici à une époque où l'invasion arabe va bientôt déplacer
le coeur du monachisme oriental vers l'Athos.
Synthèse, car Jean y recueille l'enseignement de ses devanciers : Pères du
désert d'Egypte, Pères de Gaza, Cassien qu'il cite nommément. Et, comme l'avait
fait celui-ci, il en tire un enseignement pour des cénobites.
Jean est un moine qui a fait l'expérience à la fois du terme de la vie
spirituelle : la déification de l'homme par la Lumière incréée, et de la voie
qui y achemine. C'est cette voie qu'il retrace pour ses moines, d'une manière
essentiellement pratique.
Nous y retrouvons ce qu'il a reçu de la tradition : l'expérience pratique des
Apophtegmes, l'écho de la doctrine d'Évagre sur les vices capitaux et sur les
rapports de la praxis (ascèse et pratique des commandements) et de la théoria,
la contemplation. Par ailleurs, son réalisme spirituel, son insistance sur
l'obéissance et le discernement viennent d'une lecture méditée des oeuvres des
moines de Gaza.
Il a lu aussi les Pères grecs de l'Age d'Or de la patristique, en a retenu le
sens de la grandeur et de la fragilité de l'homme, et surtout celui de
l'économie rédemptrice et de la théologie trinitaire.
C'est donc tout cela, une plénitude de la doctrine unie à un don de
discernement remarquable qui donne une grande place à Jean Climaque dans
l'Eglise orientale, parmi les docteurs de spiritualité et d'ascèse. Il faut
s'approcher de lui comme un disciple s'approche d'un maître, voir ce que Dieu
veut nous dire à travers son oeuvre, tout en étant conscient que comme il en
était pour les apophtegmes et les oeuvres des Pères de Gaza, il ne s'agit pas
d'un exposé complet de la vie spirituelle.
La présentation soulignée par le titre : "L'échelle", nous est
familière. Nous en avons vu des degrés dans le discours de Pinufius, dans les
Institutions de Cassien. Origène avait déjà présenté l'échelle de Jacob comme
un symbole du progrès spirituel. Saint Benoît avait repris l'image, et à
présent, Climaque va en retracer les étapes.
Quelles sont ces étapes ?
L'ÉCHELLE SAINTE
PLAN
I . Rupture avec le monde.
1) Le renoncement = Foi
2) Le détachement intérieur = Espérance
3) Le détachement extérieur = Charité
II . "Vie Pratique" : Ascèse.
A . Vertus fondamentales :
1) L'obéissance
2) La pénitence
3) Le souvenir de la mort
4) Le penthos
B . Lutte contre les passions :
1) De la colère à l'acédie
2) La gourmandise, la luxure, l'avarice
3) De l'insensibilité à l'orgueil
C . Couronnement de la "Vie Pratique" :
1) La simplicité
2) L'humilité
3) Le Discernement
III . "Théoria" : Union à Dieu.
1) L'hésychia
2) La prière
3) L'apathéia
4) La charité
III. LA DOCTRINE
Dans les degrés tracés par Jean Climaque, on peut voir trois grandes parties.
La première se rapporte à la démarche de conversion qui est l'entrée au
monastère. Les deux autres sont à rapporter aux deux divisions d'Évagre de la
vie spirituelle en : "Vie Pratique" et "Théoria".
I. Rupture avec le monde
La première étape de la première partie est le renoncement au monde. Jean en
donne trois motifs où l'on retrouve les trois degrés classiques : esclave,
mercenaire, fils (Texte 1). Le renoncement est une démarche de foi qui sera
pénible au début, mais il doit déboucher sur l'amour et la joie (Textes 2-3).
Puis Jean en donne les deux composantes : le détachement ou dépaysement
intérieur que l'on peut rattacher à l'espérance (Texte 4) et le détachement ou
dépaysement extérieur qu'il appelle l'exil volontaire, c'est l'entrée au
monastère (Texte 5). On est alors mû par une charité effective.
San Giovanni Climaco
Himmelsleiter
mit Mönchen: Die 30 Sprossen symbolisieren die 30 Mönchstugenden nach Johannes
Klimakos, selbst ganz am Leiterende dargestellt; hinter ihm ein Bischof
"Antonios". Tafelbild, zweite Hälfte des 12. Jahrhunderts. 41 x 29,3
cm
Monks
on the Ladder of Divine Ascent: thirty rungs symbolize John Climacus' thirty
virtues. Climacus himself is depicted on the uppermost rung; the bishop who is
second is labelled "Antonios". Panel, second half of 12th century. 41
x 29.3 cm. St. Catherine's Monastery, Sinai
L'Échelle
sainte: Les 30 échelons symbolisent les 30 degrés d'après Jean Climaque qui est
la figure sur l'échelon superieur; l'Évêque est inscrit "Antonios".
tableau, deuxième moitié du 12ième siècle. 41 x 29,3 cm
II. Vie Pratique
Vient ensuite l'exposé de la "Vie Pratique" :
A. D'abord les vertus. Leur seul énoncé montre avec évidence la référence aux
Pères du désert : obéissance, pénitence, souvenir de la mort et penthos.
L'exposé de ces vertus est illustré par de nombreuses anecdotes ou souvenirs
groupés au milieu des sentences.
L'exil volontaire étant l'entrée au monastère, Jean s'adresse maintenant à des
moines, à des cénobites. Aussi place-t-il l'obéissance en premier et il s'y
attarde beaucoup. L'obéissance est un acte de foi (Texte 6). Son importance vient
de ce qu'elle doit normalement engendrer l'humilité et l'apatheia. Pour le
prouver, Jean fait appel à ses souvenirs du monastère des Pénitents où il a
séjourné un mois (Texte 7). Et voilà sa conclusion : (Texte 8). Il explique
pourquoi l'obéissance produit l'humilité (Texte 9). Nous sommes bien dans
l'optique des Pères du désert qui demandent à leurs disciples une obéissance
sans condition à l'abba qu'ils ont choisi. Pour Jean la confiance dans le
supérieur est à la base de l'obéissance (Textes 10-11).
Après deux chapitres sur la pénitence et la pensée de la mort, en suit un autre
intitulé : "De l'affliction qui produit la joie". C'est le penthos :
tristesse de ne pas avoir assez aimé (Texte 12) qui produit l'humilité (Texte
13), mais aussi des pleurs d'amour (Texte 14). Ces pleurs sont un don d'en-haut
qui manifestent la présence et l'action de Dieu (Texte 15). C'est alors
vraiment que le penthos peut être appelé : "affliction qui produit la
joie" (Textes 16-17).
B. L'exposé de la "Vie Pratique" se poursuit par l'énumération des
vices ou des vertus qui leur sont opposées . Jean parle de huit vices capitaux
(13, 11), mais parmi tous les vices dont il traite, il n'est pas facile de dire
quels ils sont. Ce ne sont pas tout-à-fait les mêmes que pour Évagre et
Cassien. Il semble qu'il attache une importance particulière à six. Il les
classe alors deux par deux selon les parties de l'âme telles que les donnait le
stoïcisme : concernant l'"irascible", la colère et l'acédie ; le
"concupiscible", c'est la gourmandise, ou plus exactement le
"trop manger" (gastrimargie), et la luxure ; concernant le
"raisonnable", c'est l'insensibilité, "négligence passée en
habitude", et la vaine gloire et l'orgueil que Jean considère comme ne
faisant qu'un, bien qu'il consacre à chacun un échelon de son échelle.
D'abord la colère. Pour Évagre elle était le plus gros obstacle à la prière ;
ici aussi (Texte 18). Analogue à la colère est le ressentiment, autre forme de
l'accueil des injures (Texte 19). De la colère naît la médisance, laquelle
engendre le bavardage. A l'opposé, Jean fait l'éloge du silence (Texte 20). La
colère et les vices qui en découlent entraînent l'acédie. Comme Évagre, Jean
Climaque la qualifie de vice "le plus pesant de tous" ; lui aussi en
fait un tableau pittoresque (Texte 21). La vie commune est d'un grand secours
pour triompher de ces deux chefs de file des vices.
Puis viennent les vices qui ont pour cible le corps : gastrimargie et luxure
auxquels Jean joint l'avarice. Le ventre (Texte 22). Celui qui l'a vaincu, dit
Jean, "marche à grands pas vers la chasteté". Le quinzième degré de
l'Echelle fait l'éloge de cette vertu (Texte 23). Elle vise donc à la
transfiguration du corps et transforme l'amour humain en amour divin.
Les Pères du désert, Évagre et Cassien dénonçaient la vaine gloire et l'orgueil
comme les vices les plus difficiles à déraciner. Ils viennent aussi à la fin du
catalogue des vices de Jean ; la vaine gloire est présentée comme la mère de
l'orgueil (Texte 24). L'orgueil qui se croit riche, est au fond le signe d'une
grande pauvreté (Texte 25). Ces deux vices sont la perversion de toute vertu,
et le "naufrage au port".
C. Au terme du combat contre les passions, Jean en montre le fruit : la
"Vie Pratique" est couronnée par trois vertus : le discernement, la
simplicité et l'humilité.
Le discernement : l'âme purifiée se connaît elle-même, et elle est en état de
connaître la volonté de Dieu. Elle est entrée dans un monde nouveau où elle
participe à la simplicité de Dieu (Texte 26). La fin de ce texte montre donc
l'humilité unie à la simplicité. Elle est un don inappréciable de Celui qui a
dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur". C'est
l'imitation du Christ, la Porte du Royaume, un port tranquille. C'est elle que
le moine doit épouser (Texte 27). Car elle est fille de Dieu (Texte 28).
III. La Theoria
Au sommet de l'Echelle, l'âme unifiée est alors apte à l'union à Dieu, à la
Théoria. Jean la décrit à l'aide de quatre termes qui sont presque
interchangeables : hésychia, prière, apathéia, charité. L'échelle de saint
Benoît montrait l'humilité intérieure qui s'extériorisait dans le comportement
du corps. Ici aussi, il n'y a plus lieu de distinguer le comportement et
l'être.
L'hésychia est un genre de vie, mais aussi une disposition intérieure (Texte
29). C'est un culte perpétuel rendu à Dieu, c'est la prière continuelle (Texte
30). L'hésychia, incompatible avec la colère, la rancune, la vanité, réalise la
vie angélique ; c'est un ciel intérieur, la résurrection anticipée (Texte 31).
La prière. Il y a toute une doctrine de la prière dans l'Echelle Sainte.
Chez les prédécesseurs de Jean la colère était l'ennemie de la prière. Pour lui
aussi la prière se prépare par l'absence de rancune (Texte 32). La prière est
affaire de foi (Texte 33). Elle n'est donc pas toujours facile (Texte 34).
Comme l'indique le texte suivant, elle s'allie au réalisme de la vie concrète
(Texte 35). La persévérance peut être considérée comme un fruit de la prière.
(Texte 36). La prière a Dieu pour maître et c'est un don de Dieu (Texte 37). En
elle, Dieu nous montre l'état de notre âme (Texte 38). Une caractéristique de
Jean est son insistance sur une prière simple (Texte 39). Il recommande la
prière "monologiste", prière d'une seule parole, l'invocation brève
et répétée du nom de Jésus, jointe à notre souffle (27, 62). Cette répétition
inlassable d'une invocation brève délivre l'âme de la multitude des pensées.
Elle doit conduire peu à peu au constant souvenir de Dieu (Texte 40). On arrive
ainsi à la prière continuelle qui, en retour, est alors propre à intensifier
les moments réservés à l'oraison (Texte 41).
C'est alors l'envahissement du feu divin : "Certains sortent de la prière
comme s'ils sortaient d'une fournaise ardente" (54). Voici qui nous
rappelle aussi les apophtegmes : ceux où l'ancien devient feu ! Notre ange
vient alors prier en nous (Texte 42). Texte précieux qui nous apprend à
profiter de ces moments où la prière jaillit spontanément de notre coeur.
L'apathéia. L'âme est alors sans passion, tendue vers Dieu (Texte 43).
La charité : apathéia et charité sont un (Texte 44). L'hésychaste est alors
entraîné dans l'abîme de la charité divine (Texte 45). Il y devient lui-même la
demeure du Seigneur qui le transfigure (Texte 46).
A l'Echelle Sainte se rattache, comme une annexe, un autre petit écrit :
conseils aux supérieurs et pères spirituels : "LE PASTEUR".
Le supérieur ou père spirituel est donc le pasteur (9-11), mais Jean le compare
aussi au chien du pasteur (12). Egalement à un pilote, mais surtout à un
médecin (14). Il n'a pas à s'attribuer le bien qu'il fait, mais qu'il le
rapporte à la foi de ceux qu'il dirige. On a ici un écho des apophtegmes (Félix
t. 12) et de Cassien (fin de la Conf. 1) (Texte 47). Comme dans les apophtegmes
aussi, son enseignement doit s'adapter à chacun (36). Surtout, il lui faut
s'identifier au Seigneur, le Christ (Texte 48). Celui-ci doit l'instruire au
fond du coeur. Dès lors, il "porte en lui-même le livre spirituel de la
connaissance, écrit par le doigt de Dieu, c'est-à-dire par l'opération de
l'illumination qui vient de lui, et il n'a plus besoin d'autre livre" (5).
Et dans le même sens, Jean conclut son livre par ces mots (Texte 49).
IV. CONCLUSION
On pourrait reprocher à Jean Climaque un certain accent sur le "Dieu de
colère" ou le "Dieu gendarme". Ne va-t-il pas imputer à
"l'impie Origène la maladie pernicieuse de mettre en avant l'amour de Dieu
pour les hommes" ! (5, 52). Bien sûr il a ici en vue la théorie de
l'apocatastase qui nie l'éternité de l'enfer, attribuée à tort plutôt qu'à
raison à Origène. Mais c'est tout de même assez significatif ! Cette tendance
n'apparaît pas dans le choix de textes présenté ici. Mais si on lit l'Echelle
dans son entier, à première lecture, on peut être heurté par certaines sentences
de Jean qui paraissent fort dures ; sa rigueur semble parfois presque
inhumaine.
C'est d'abord que Jean est un pasteur. Comme Basile, il a souci que ses brebis
ne s'égarent pas, qu'elles marchent d'un bon pas, et il se sert de la pointe de
sa houlette pour les piquer. Mais aussi il y a chez lui la conviction que le
moine est celui qui prend au sérieux l'Evangile, et le "plus" que
celui-ci demande à qui veut être parfait. Jean met en valeur la "sainte
violence évangélique". Celle-ci doit être chez le moine un feu qui ne doit
pas s'éteindre. (Texte 50). Le moine ne doit donc pas se contenter d'être un
chrétien honnête, mais il lui faut marcher à la suite du Christ, embrasser sa
croix pour arriver à sa résurrection et à la déification de tout son être. Ce n'est
pas du volontarisme, mais la logique du radicalisme évangélique, le sens des
exigences d'un Dieu amour crucifié par amour, et la certitude de l'aide de la
grâce.
Pourtant cet effort sera adapté à chacun. En disciple des Pères du désert, le
discernement a sa place dans l'oeuvre de Jean. Si chacun doit faire tout son
possible pour suivre l'Evangile dans sa radicalité, cela reste "son
possible". Le discernement que Jean recommande au pasteur, tiendra compte
à la fois de ce que Dieu demande, et des capacités de la personne.
Par ailleurs, l'humilité a la première place. Les moines les plus avancés ne
sont pas ceux qui pensent être de grands ascètes ou de grands contemplatifs,
mais ceux qui sont convaincus d'être des moines indignes et se disent sans
cesse : "Je recommence". Le fondement de la vie spirituelle est pour
lui le penthos, la pénitence. La fin en est la charité.
C'est dans cette perspective nuancée qu'il faut comprendre ce qui peut paraître
outrancier dans la doctrine de Jean. Elle vise à la relation de l'homme avec
Dieu, à sa transfiguration et à sa communion personnelle et totale avec son
Créateur.
BIBLIOGRAPHIE
* Saint Jean Climaque : L'Echelle Sainte, Spiritualité orientale, N 24.
* * Voir aussi : Dictionnaire de Spiritualité VIII, article "Jean
Climaque"
SOURCE : http://users.skynet.be/am012324/studium/bresard/Climaq14.htm
.jpg)
San Giovanni Climaco
Emmanuel Tzanes (1610–1690), Agios
Ioannis Climacos (John Climacus) or (John of the Ladder). 1663, 27x33cm.
Emmanuel Tzane Bunialis "EMMANUEL THE PRIEST JANEC IS THUS AHXG΄" In
the image on the right, Ioannis Climacus is represented in a cave, while
writing his work "Uranodromos Klimax", from which he got his name. To
the left, according to tradition in the iconography of the subject, is the
ladder reaching to heaven, with the monks ascending the steps, assisted by
angels, or precipitated by the demons and ending up in the mouth of the abyssal
dragon. In the sky, Christ in clouds welcomes the first monk who managed to
reach the highest step. On the rock, above the cave, there is a monastery,
perhaps the Monastery of Sinai, where John was a monk. tempera and gold leaf on panel. Hellenic
Institute of Byzantine and Post-Byzantine Studies in Venice
Ο Άγιος Ιωάννης της Κλίμακος 1663, 27x33εκ. Εμμανουήλ Τζάνε Μπουνιαλής
"ΕΜΜΑΝΟΥΗΛ ΙΕΡΕΥC Ο ΤΖΑΝΕC ΕΠΟΙΕΙ ΑΧΞΓ΄" Στην εικόνα δεξιά
παριστάνεται ο Ιωάννης της Κλίμακος μέσα σε σπήλαιο, την ώρα που συγγράφει το
έργο του «Ουρανοδρόμος Κλίμαξ», από το οποίο πήρε και το όνομά του. Αριστερά,
σύμφωνα με την παράδοση στην εικονογραφία του θέματος, βρίσκεται η κλίμακα που
φτάνει μέχρι τον ουρανό, με τους μοναχούς που ανεβαίνουν τα σκαλοπάτια,
βοηθούμενοι από αγγέλους, ή που κατακρημνίζονται από τους δαίμονες και καταλήγουν
στο στόμα του βύθιου δράκοντα. Στον ουρανό ο Χριστός μέσα σε σύννεφα,
υποδέχεται τον πρώτο μοναχό που κατάφερε να φτάσει στο πιο ψηλό σκαλί. Στο
βράχο, επάνω από τη σπηλιά, βρίσκεται μοναστήρι, ίσως η Μονή του Σινά, όπου και
μόνασε ο Ιωάννης
Saint Jean Climaque
Lettre au Pasteur
1. Je vous ai donné,
vénérable père, la dernière place dans ce petit livre de la terre; mais je ne
doute nullement que vous ne soyez placé avant nous tous dans le livre du ciel,
dans lequel Dieu inscrit les hommes selon leurs mérites. L'éternelle Vérité
n’a-t-elle pas dit que ceux qui sont les derniers sur la terre par l'humilité
du cœur, seront les premiers dans les cieux par l’éminence de leur gloire (Mt
20,16) ?
2. Le vrai pasteur est
celui qui, par son habileté et par la pureté et la ferveur de ses prières, peut
chercher, trouver, guérir et rétablir parfaitement un troupeau raisonnable de
brebis, lequel s'était perdu par le dérèglement des passions.
3. Le pilote spirituel
est celui qui, par la force et la vivacité des lumières et par la prudence
qu'il a reçues de Dieu et qu'il s'est procurées par son application et son
expérience, est capable, non seulement de sauver le vaisseau qu'il conduit de
la fureur des flots de la mer, mais de le retirer de ses abîmes.
4. Le médecin spirituel
est une personne qui, ayant le corps chaste et l'âme pure, n'a besoin ni du
secours ni des remèdes des autres.
5. Le maître véritable
est un homme qui possède les connaissances, les sciences et les vérités
particulières que Dieu Lui-même a gravées dans son cœur par des inspirations et
des lumières toutes spéciales, et qui n'a pas besoin d'aller chercher dans les
livres ni dans l'érudition des autres une science qu'il a reçue lui-même de
Dieu.
6. Il n'est pas moins
honteux pour un docteur de puiser dans les autres les leçons qu'il donne aux
personnes qu'il dirige et instruit, qu'il l'est pour un peintre de ne savoir
faire des tableaux qu'en imitant ceux des autres peintres.
7. Ô vous donc qui donnez
des instructions aux hommes, vous montez sur un lieu élevé pour être mieux
entendu, sachez que comme vous instruisez vos semblables par le moyen des sens,
c'est par l'Esprit de Dieu que vous devez vous instruire vous-même.
8. N'oubliez donc jamais
cette parole de saint Paul : Je suis établi apôtre pour enseigner, non par les
hommes ni par un homme, mais par Jésus Christ (Ga 1,12). En effet, est-ce la
terre qui est chargée de donner des leçons au ciel ?
9. Un pilote habile sait
conserver son vaisseau; un pasteur fidèle, après avoir éclairé le troupeau dont
il s'est chargé, le rétablit et en prend soin; il se rappelle que le compte
qu'il lui faudra rendre au tribunal du souverain Père de famille sera d'autant
plus rigoureux et plus terrible, que les brebis qu'il aura dirigées auront été
plus humbles, plus dociles et plus soumises. 10. Quant aux brebis qui se
négligent, s'abandonnent à l'oisiveté et se livrent au dérèglement, il doit les
corriger avec une certaine sévérité qui tout à la fois les humilie et les
excite à mieux faire.
11. La marque et le signe
d'un bon pasteur sont d'élever des mains suppliantes vers le ciel avec une
ferveur toute nouvelle, et d'user d'une attention et d'une vigilance plus actives,
lorsqu'il s'aperçoit que son troupeau, à cause de la chaleur ou plutôt à cause
des ardeurs de la concupiscence, se relâche et ne marche plus d'un pas ferme
dans les voies de Dieu; car il n'est point rare que les loups sortis de l'enfer
ne profitent de ces circonstances malheureuses pour ravir et dévorer un grand
nombre de brebis. Or, si dans le moment de cette épreuve elles se conduisent
comme les brebis privées de raison, c'est-à-dire qu'elles abaissent la tête de
leur orgueil vers la terre et qu'elles s'humilient, nous pourrons nous consoler
par ces paroles de David : Un cœur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point
(Ps 50).
12. Les personnes que
vous dirigez, se trouvent-elles tout d'un coup enveloppées dans la nuit obscure
des passions et des tempêtes, le ciel lui-même semble-t-il ne leur présenter
que des ténèbres épaisses ? faites alors, plus que jamais, l'office d'un chien
vigilant et fidèle; veillez continuellement sur elles pendant cette nuit
ténébreuse, et que vos cris et vos prières s'élèvent sans cesse vers le
Seigneur, afin d'attirer sur vos frères les grâces précieuses dont ils ont
besoin. Eh certes ! vous ne vous tromperez pas, si dans ces occasions vous vous
regardez comme un nouvel Hercule destiné à donner la chasse à tous ces monstres
et à toutes ces bêtes féroces qui menacent votre cher troupeau.
13. Ce n’est pas une
petite marque de la Bonté de Dieu pour les hommes d'avoir fait qu'un malade,
bien qu'il ne doive peut-être recevoir aucun soulagement réel de son médecin,
se trouve néanmoins réjoui et satisfait en le voyant et rassuré par sa
présence.
14. Vous, père admirable
et digne de servir de modèle, ayez toujours avec vous toutes les amulettes et
les remèdes dont vous pouvez avoir besoin pour vos malades spirituels : portez
toujours les emplâtres, les cataplasmes, les poudres, les collyres, les
médecines, les éponges, les eaux de senteur, les lancettes, les eaux fortes
pour brûler, les caustiques, les onguents, les hypnotiques, tous les
instruments de chirurgie et toutes les autres choses qui vous seront
nécessaires pour les différentes opérations que vous aurez à faire; car si nous
ne sommes pas munis de toutes ces choses, nous serait-il possible d'exercer
avantageusement vis-à-vis de nos malades les fonctions et de remplir les
devoirs de médecin ? Non, nous ne le pourrions pas. On ne paie pas aux médecins
les paroles qu'ils disent, mais on leur donne des honoraires pour les actions,
pour les démarches qu'ils font et pour les guérisons qu'ils opèrent.
L'emplâtre qu'on emploie et
qui guérit le corps d'un mal extérieur est la figure et l'image du moyen dont
on doit se servir pour guérir les maladies extérieures de l'âme; les remèdes
pris intérieurement pour attaquer les fièvres et les autres maladies, nous
représentent les remèdes spirituels qui purifient l'âme de ses souillures
intérieures, et éteignent en elle les ardeurs de la concupiscence; le
cataplasme est la figure des mépris et des humiliations qui mordent et
déchirent le cœur pour en faire sortir le pus infect de la vaine gloire; le
collyre est un médicament spirituel qu'on applique sur les yeux de l'âme, afin
de les débarrasser de la poussière et du trouble de la colère, et de lui donner
de l'intelligence; les potions amères sont l'image des reproches et des
réprimandes qui par leur amertume salutaire tourmentent et fatiguent d'abord la
nature, mais produisent ensuite une heureuse guérison; la phlébotomie
spirituelle procure une évacuation prompte d'une humeur morbifique qui était
dans notre cœur : car tout le monde sait qu'on emploie la saignée comme un
moyen prompt et efficace pour préserver des maladies et pour procurer la santé;
l'éponge du chirurgien nous fait connaître qu'ayant fait une opération
douloureuse sur l'âme de nos frères, nous devons employer ensuite des paroles
douces et compatissantes, afin d'adoucir la douleur que nous leur avons fait
souffrir; la pierre infernale dont on se sert pour les cautères, est la figure
des censures et d'autres peines canoniques que l'Église inflige à certains
pécheurs pour les faire rentrer en eux-mêmes et les porter à la pénitence; les
onctions qu'on fait sur un malade à qui l'on a fait une opération avec un fer
chaud, nous avertissent avec quelle tendresse nous devons adresser des paroles
de consolation aux personnes à qui nous avons été forcés de faire des
corrections violentes; les narcotiques sont pour les supérieurs l'image des
moyens qu'ils doivent employer pour alléger le fardeau de leurs inférieurs,
pour leur rendre doux et léger le joug de l'obéissance, et pour leur cacher
leurs bonnes actions, dans la crainte qu'un sentiment de vaine gloire ne leur
en dérobe le mérite; les bandages nous font voir les liens dont il faut user
pour enchaîner les personnes que nous connaissons être esclaves de la vanité et
de l'ambition, afin qu'heureusement enchaînées par la modération, la patience
et l'humilité, elles arrivent au port du salut; enfin on se sert du fer et du
glaive, lorsque tous les autres remèdes sont inutiles, afin de retrancher les
membres pourris et morts, d'empêcher que la contagion ne gagne les autres
membres du corps, et de pouvoir au moins sauver la vie au malade.
15. Mais remarquons ici
que si les malades sont assez heureux pour avoir des médecins à l'épreuve des
mauvaises odeurs qui soulèvent le cœur, c'est un bien grand avantage pour eux
et un véritable bonheur; mais seront-elles moins heureuses, les âmes qui auront
pour pasteurs et pour directeurs des hommes exempts de l'esclavage des passions
et possédant la paix et la tranquillité du cœur ? En effet comme les puanteurs
les plus insupportables ne sont pas capables d'empêcher les médecins de tenter
et d'employer les moyens qu'ils croient pouvoir procurer la guérison à leurs
malades; de même les pasteurs des âmes ne craignent rien et se servent de tous
les moyens qu'ils connaissent pour rappeler à la vie une âme privée de la grâce
et réellement morte devant Dieu.
16. Cette cure ou plutôt
cette résurrection a surtout lieu par les prières et les vœux du pasteur dans
le temps qu'il administre à ses malades les remèdes qui conviennent à leur état
respectif, et par une commisération toute paternelle qui le porte à compatir à
leurs souffrances, à les partager et à les supporter avec eux. Mais il doit
bien prendre garde qu'il ne lui arrive ce qui arriva misérablement à Jacob par
rapport à Joseph et à ses frères. (cf. Gen 37,3-4) Ce malheur a lieu
ordinairement lorsque les personnes que nous conduisons ne sont pas assez
avancées dans la vertu, et qu'elles n'ont pas assez d'expérience pour discerner
ce qui est bon de ce qui est mauvais, ou ce qui n'est ni bon ni mauvais.
17. Il est bien
déshonorant pour un pasteur qui doit enseigner toutes les vertus à ses
inférieurs, de demander à Dieu pour ses disciples une vertu qu'il n'a pas
lui-même.
18. Comme les personnes
qui ont coutume de paraître souvent en la présence d'un souverain et d'être du
nombre de ceux qui ont l'honneur de jouir de son amitié et de sa bienveillance,
peuvent facilement, si elles en ont la bonne volonté, réconcilier des
serviteurs disgraciés avec le prince qui les avait rejetés, introduire devant
lui les étrangers, et même quelquefois des ennemis, et leur procurer l'avantage
de voir le roi, de contempler sa majesté et de recueillir ses faveurs; de même
pensez et croyez qu'un pasteur ami de Dieu peut faire tout cela vis-à-vis de
ses frères.
19. Ne voit-on pas que
les amis mêmes du roi honorent les personnes qu'ils savent être le plus
avancées dans son amitié, leur obéissent avec empressement, leur rendent avec
zèle toute sorte de services, malgré les efforts que ces personnes font pour
les en empêcher ? ainsi, comme vous devez en juger, il nous est utile et très
avantageux que nous ayons pour directeurs des hommes qui soient les amis de
Dieu; car rien ne peut plus efficacement nous faire avancer dans la vertu que
ce secours puissant.
20. Un de ces véritables
amis de Dieu me dit un jour : Bien que le Seigneur ne cesse de répandre ses
dons avec abondance sur ses serviteurs, c'est surtout aux grands jours de fête
destinés à célébrer les mystères que Jésus Christ a opérés pour nous, qu'il les
leur accorde avec une surabondance extraordinaire.
21. Il est d'une
nécessité indispensable pour un médecin spirituel d'être exempt de toutes les
passions qui tyrannisent le cœur humain, et d'être maître de tous les mouvements
de son propre cœur; de manière que, selon le besoin et les occasions, il puisse
se servir des unes et profiter des autres pour remplir sa charge de supérieur.
Mais il doit donner une attention particulière aux sentiments et aux mouvements
de la colère qui est selon le Seigneur. S'il n'est pas entièrement et
radicalement guéri des maladies de son âme, je vous le demande, comment
pourra-t-il, dans certaines circonstances, ne pas faire quelque chute ?
22. J'ai remarqué qu'un
jeune cheval qui n'est pas encore dompté, marche avec assez de calme et de
tranquillité, quand on le retient en serrant la bride, mais que si on la lui
lâche, il veut aussitôt se débarrasser de son cavalier. Or ce que nous disons
ici de ce cheval, regarde deux mauvaises passions qu'on aura sûrement pas de
peine à reconnaître, pourvu qu'on cherche à le faire.
23. Il pourra commencer à
croire que Dieu lui a donné la science et la sagesse, le médecin spirituel qui
aura guéri certaines maladies qui jusqu'alors avaient opiniâtrement résisté à
toute sorte de remèdes.
24. Je ne vois pas qu'il
faille admirer un maître qui a rendu savants et érudits des disciples d'un
esprit vif et pénétrant et d'un cœur bon et docile; mais je juge digne de
l'admiration publique le précepteur qui, n'ayant eu affaire qu'à des personnes
bornées et stupides, les a néanmoins remplies de science et d'érudition. Dans
le cirque on admire avec raison ceux qui avec des chevaux vils et méprisables,
conduisent leurs chariots avec tant de précaution et d'habilité, qu'ils se
préservent de tout accident fâcheux, parviennent heureusement au bout de la
carrière et remportent la victoire. 25. Avez-vous assez de sagesse, de lumière
et de prévoyance pour connaître les orages et les tempêtes ? Vous devez le dire
franchement aux personnes qui veulent s'embarquer et faire voyage sur le
vaisseau que vous conduisez : si vous ne le faites pas, vous devenez
responsable de toutes les pertes qui sont les tristes résultats d'un naufrage;
car tout le monde s'est reposé sur votre prudence pour les chances de la
navigation et du voyage.
26. J'ai vu des médecins
spirituels qui, pour avoir averti trop tard leurs malades des dangers qu'ils
couraient, les ont exposés au dernier des malheurs et s'y sont exposés
eux-mêmes; c'est aussi ce qui arrive à un pasteur des âmes.
27. Ainsi, plus il
s'apercevra que les frères qui sont sous son autorité et sa direction, et même
les étrangers qui viennent auprès de lui pour y trouver les moyens de salut,
l'écoutent et lui obéissent avec une confiance aveugle et sans bornes, plus
lui-même doit-il employer de soin et de vigilance dans ses paroles, dans ses
actions et dans toute sa conduite; car il doit être bien convaincu que toutes
ces personnes ont les oreilles et les yeux fixés sur lui, comme sur le modèle
et la règle qu'elles doivent suivre dans la pratique de la vertu, et qu'elles se
font une loi de marcher sur ses traces et de suivre le genre de vie qu'il mène.
28. C'est la charité qui
distingue et fait connaître le vrai pasteur. Eh ! n'est-ce pas la charité qui a
fait monter Jésus Christ sur la croix pour nous ?
29. Lorsque vous aurez
des corrections à faire, faites-les avec douceur et bienveillance; car dans ces
circonstances j'aime à croire qu'il n'est point nécessaire d'employer les
moyens propres à imprimer aux cœurs la honte et la crainte.
30. Si cependant vous
apercevez que votre silence serait criminel et pourrait exposer le malade à se
perdre, vous êtes obligé de le reprendre avec la fermeté convenable et de ne
pas craindre de lui faire de la peine. Hélas ! Il est souvent arrivé que des
inférieurs ont cru par le silence de leur supérieur et par la bonté dont il
usait envers eux, qu'ils suivaient le vrai chemin du ciel; et malheureusement
ils sont demeurés dans cette funeste erreur jusqu'à ce que, rencontrant les
écueils des tentations, ils y ont fait un triste naufrage.
31. Écoutons ici ce que
le grand Apôtre dit à son cher Timothée : Reprends, lui dit-il, presse à temps
et à contretemps (2 Tm 4,2). Or je pense qu'un supérieur reprend et presse ses
inférieurs à temps, lorsqu'ils reçoivent de bon cœur ses corrections et ses
remontrances, et savent en profiter; et qu'il les presse à contretemps, quand
ses corrections ne servent qu'à les exaspérer à les irriter, et qu'ils n'en
profitent pas. Mais quoique personne n'aille se désaltérer, les fontaines ne
laissent pas de faire couler leurs eaux.
32. Il est une certaine
pudeur naturelle qui s’empare quelquefois du cœur des supérieurs, et les
empêche de reprendre avec la liberté convenable leurs inférieurs qui tombent
dans quelques fautes; mais ils manquent alors à leur devoir d'une manière
essentielle.
33. Que les pasteurs qui
sont sujets à cette pusillanimité, imitent les professeurs; qu'ils donnent par
écrit à leurs brebis spirituelles les avis et les corrections qu'ils craignent
de leur donner de vive voix. Écoutons ce que le saint Esprit nous dit de
certaines personnes : Coupez ce figuier; pourquoi occupe-t-il inutilement la
terre ? (Lc 13,7); et ailleurs : Retranchez au plus tôt ce méchant du milieu de
vous, (1 Co 5,13); et encore : Cessez de prier pour ce peuple. (Jér 7,16). Ce
fut aussi la défense que Dieu fit à Samuel qui Le priait pour Saül (cf. 1 Rois
16,1). Or il faut que toutes ces sentences soient en quelque sorte familières à
un pasteur, afin qu'il connaisse dans quel temps, à l'égard de quelles
personnes et jusqu'à quel point il peut et doit s'y conformer et s'en servir.
Car Dieu est la vérité par essence.
34. Une personne qui ne
rougit pas lorsqu'on la reprend en particulier d'une faute qu'elle a faite, se
fortifiera dans son impudence, si on la reprend publiquement. Elle a donc
renoncé aux lumières et aux remords de sa conscience; elle a donc abandonné son
salut.
35. Je comprends à
présent une chose que j'ai vue bien des fois dans des religieux de bonne
volonté, mais qui se laissaient facilement entraîner par leur faiblesse. Ces
bons religieux, connaissant donc leur misère et leur pusillanimité, priaient
avec instance leur médecin spirituel, qu'ils voyaient lui-même tout tremblant à
la vue de leurs plaies, de ne pas craindre de les lier et de leur procurer la santé
comme malgré eux.
Un conducteur, un pasteur
des âmes ne doit pas dire indistinctement à toutes les personnes qui viennent
se mettre sous sa conduite, qu'en embrassant la vie religieuse ils s'engagent à
suivre une voie rude, difficile et remplie de peines et d'afflictions; et, par
un principe contraire ne pas leur assurer que le joug de Jésus Christ est doux,
léger et agréable pour tout le monde; mais il faut qu'il étudie les caractères
et les dispositions des personnes qu'il doit diriger, qu’il proportionne avec
sagesse les remèdes à la nature et à l'espèce de maladie qu'il lui faut guérir
dans elles.
36. Pour ceux qu'il verra
courbés et comme succombant sous le poids de leurs péchés qui les effraient
tellement que le désespoir est sur le point de s'emparer de leur cœur, il
cherchera à leur faire connaître et sentir la douceur du joug du Seigneur; mais
quant à ceux qui, par une présomptueuse estime d'eux-mêmes, ne rêvent que beaux
projets et se croient appelés à de grandes choses, il doit leur présenter le
contrepoison de l'orgueil.
37. Quelques personnes
qui désiraient entrer dans cette longue voie de la vie religieuse, demandèrent
un jour à d'autres personnes qu'elles croyaient la bien connaître, ce qui en
était réellement. La réponse qu'on leur fit leur donna à comprendre que cette
voie était droite, unie, et qu'elle mettait ceux qui l'embrassaient, à l'abri
des embûches et des tentations du démon. Les pauvres gens ! ils s'y fièrent.
Mais qu'arriva-t-il ? hélas ! ils ne s'y furent pas plus tôt engagés, que les
forces leur manquèrent, que les uns au milieu de leur course coururent le plus
grand danger de se perdre pour l'éternité, et que les autres, entièrement
dégoûtés et ne se croyant pas capables de souffrir des afflictions si cruelles
et si désolantes, abandonnèrent tout et s'en retournèrent dans le siècle. Mais
je veux que vous sachiez le contraire de ce que je viens de dire. En effet, dès
lors que la charité a pu embraser un cœur de ses célestes ardeurs, les paroles
et les choses les plus effrayantes ne sont pas capables de l'épouvanter et de
le décourager; et lorsque la crainte des flammes vengeresses de l'enfer a pris
naissance et racine dans une âme, elle ne redoute ni peines, ni travaux, ni
violences, mais elle les souffre et s'y exerce avec une admirable patience; et,
comme elle méprise souverainement les biens, les honneurs et toutes les choses
de la terre, elle est dévorée uniquement du désir de pouvoir obtenir un diadème
dans le royaume éternel de Dieu.
38. Un capitaine
expérimenté doit parfaitement connaître les sentiments et les dispositions du
cœur, le grade et le rang des soldats qu'il commande — autrement il arriverait
souvent que des gens pleins de courage, de bravoure et de talent se
trouveraient confondus et cachés dans la foule, tandis qu'ils devraient être à
la tête de l'armée pour provoquer l'ennemi au combat. Or tel doit être un
supérieur par rapport à ses inférieurs.
39. Un pilote ne sauvera
pas son vaisseau tout seul, il a besoin du secours et des bras des matelots. Un
médecin ne guérira pas un malade, si celui-ci ne demande pas à celui-là le
secours de son art, s'il ne lui fait pas exactement connaître le principe et
l'étendue de son mal, s'il n'exécute pas fidèlement ses ordonnances, et qu'il
ne prenne pas les remèdes sagement prescrits. Hélas ! combien de pauvres
malades ont misérablement péri, rongés et dévorés par les vers, pour n'avoir
pas osé déclarer leurs plaies au médecin qui aurait pu les guérir.
40. Un pasteur qui est
dévoré du désir de bien paître son troupeau, doit sans cesse réveiller, exciter
le zèle et la ferveur de ses chères brebis, tantôt par des paroles
d'encouragement, tantôt par des exhortations pathétiques et touchantes. Or
cette manière de se conduire à l'égard de ses inférieurs, il doit plus que
jamais s'en servir et l'employer, lorsqu'il les voit tendre au relâchement et à
la paresse. Aussi le loup infernal ne redoute rien tant que la voix paternelle
d'un pasteur plein de vigilance.
41. Il doit éviter deux
excès également condamnables et nuisibles : le premier, c'est de ne pas se
livrer par rapport à ses inférieurs à une humilité mal placée et déraisonnable;
le second, de ne pas s'élever au dessus d'eux d'une manière hautaine et
impertinente; il faut donc qu'il imite la conduite de saint Paul.
42. Admirez ici la Bonté
du Seigneur : souvent Il ferme Lui-même les yeux aux inférieurs pour les
empêcher de voir et de connaître les défauts de leur supérieur; mais, si par
une fausse humilité celui-ci les leur découvre, n'agira-t-il pas contre la
Bonté de Dieu, en leur ôtant ou en diminuant par là la confiance qu'ils doivent
avoir dans lui ?
43. J'ai vu dans une
communauté un supérieur qui, par une profonde humilité, demandait des avis et
des conseils à ses religieux qu'il aimait comme ses enfants, j’en ai vu un
autre, au contraire, qui, pour s'attirer auprès de ses inférieurs un vain nom
d'habileté, faisait paraître une science et une sagesse qu'il était bien loin
de posséder, et se conduisait avec dissimulation et sans aucune sincérité.
44. Il m'est arrivé
plusieurs fois d'avoir l'occasion d'observer que des personnes qui étaient
encore esclaves de leurs passions et de leurs mauvaises habitudes, avaient été
choisies pour être mises à la tête des maisons habitées par des religieux d'une
vie sainte et parfaite. Or ces personnes ainsi élevées, en voyant les vertus
éminentes de leurs inférieurs, conçurent de la honte et une heureuse confusion
de leurs défauts et de leurs imperfections, et s'en corrigèrent admirablement.
Mais je crois volontiers que ce bonheur ne leur est arrivé que par le mérite et
la puissante protection de leurs inférieurs auprès de Dieu qui les destinait au
royaume céleste. C'est ainsi que la fonction de supérieur fournit à ces
personnes l'occasion de se corriger et de parvenir encore à la perfection.
45. Un supérieur est
obligé de prendre une précaution essentielle : il doit éviter avec grand soin
de dissiper en haute mer ce qu'il a pu acquérir quand il était au port. Ceux
donc qui sont établis pour gouverner leurs frères et qui pour cela même sont
exposés à mille agitations extérieures, comprennent, sans doute, l'importance
de cet avis et de ce conseil.
46. J'avoue franchement
qu'il ne faut pas une vertu médiocre pour être capable de souffrir avec une
généreuse constance les ennuis que donnent le silence et la retraite, de
résister aux tentations de paresse et de négligence qu'on éprouve dans la
solitude, de ne pas être troublé par les mépris et les humiliations, de ne pas
se laisser entraîner par l'idée qu'on ferait mieux hors de la cellule, de ne
pas chercher à se procurer certaines consolations, certains soulagements et
certaines jouissances, et de ne pas faire comme les matelots qui, lorsque la
mer est calme et tranquille, se donnent des sujets de joie et de plaisir, se
divertissent et se baignent dans ses eaux; mais il faut une vertu
incomparablement plus grande et un courage plus héroïque pour ne pas
s'épouvanter de tous les troubles et des tumultes qui s'élèvent de toute part,
pour demeurer ferme et inébranlable au milieu de tant d'affaires diverses et
étourdissantes, et pour être extérieurement avec les hommes et traiter avec
eux, et se conserver intérieurement avec Dieu, Lui parler et s'entretenir
habituellement avec Lui.
47. Ce que nous voyons,
mon révérend père, au milieu des personnes qui vivent dans le monde, doit nous
servir d'exemple pour les choses qui ont lieu dans nos maisons religieuses. En
effet, dans une communauté deux sortes de gens se présentent devant celui qui
en est supérieur, comme devant un tribunal vraiment formidable. Les uns sont
chargés d'iniquités, les autres sont vertueux et innocents : les premiers
paraissent devant lui pour entendre et recevoir leur jugement et leur sentence;
les derniers, pour se consacrer au culte, au service et à l'amour du Seigneur.
Or, comme il est facile de s'en apercevoir, l'entrée en religion de ces deux
sortes de personnes est aussi différente que leur vie; elles ne doivent donc
pas être dirigées de la même manière. Par rapport à celles qui ont eu le
malheur de souiller leur conscience d'un grand nombre de péchés, je pense qu'il
convient au supérieur de leur demander quelles sont les différentes espèces de
fautes qu'elles ont commises. Or je crois qu'il doit en agir de la sorte pour
deux raisons principales : la première, afin que, par le compte qu'elles
rendront de toute leur vie criminelle, et par l'aveu qu'elles feront de leurs
péchés, elles reçoivent une humiliation capable de les préserver dans la suite
de toute enflure du cœur, de toute intempérance dans les paroles, et de leur
être pendant le reste de leur vie comme un aiguillon qui les porte à la
pratique de la modestie et de la retenue; la seconde, afin de leur faire
connaître et sentir combien elles sont obligées de respecter, chérir et honorer
un supérieur qui, tout en les voyant couvertes de plaies spirituelles et
victimes de tant de passions, les a néanmoins reçues pour tâcher de leur
procurer la santé et de les délivrer du honteux esclavage sous lequel elles
gémissaient.
48. Vous devez remarquer,
révérend père, — et je suis bien éloigné de penser et de croire que vous ne
l'ayez pas déjà fait — vous devez remarquer que Dieu même fait attention au
lieu qu'ont habité ces pécheurs qui recourent enfin à la pénitence, à la
résolution qu'ils ont prise de mener une nouvelle vie, à leurs dispositions
actuelles; car ces choses ne sont pas les mêmes ni dans le même degré chez tous
les pécheurs. En effet, il arrive assez souvent que les personnes qui sont
accablées sous le poids des maladies spirituelles les plus graves, ont le cœur
plus humble et plus soumis; or un supérieur doit recevoir et traiter ces
pauvres personnes avec plus de douceur et de bonté que ne semblerait l'exiger
leur misérable état; et dans le cas contraire, il est facile de comprendre
quelle est la conduite qu'il convient de tenir.
49. Il ne convient
sûrement pas à un lion de mener paître des brebis timides; mais serait-il plus
convenable qu'un supérieur esclave de ses passions fût à la tête d'autres
personnes gémissant sous le même esclavage ?
50. Ne voit pas, sans
éprouver un sentiment désagréable, un renard au milieu des poules; mais que
peut-on imaginer de plus fâcheux et de plus fatigant que de considérer un
supérieur colère et emporté au milieu d'une communauté religieuse ? Le renard
tue les poules, il est vrai; mais que fait le pasteur colère ? ne trouble-t-il
pas et ne tue-t-il pas les âmes de ses frères ?
51. Ne soyez ni trop
attentif ni trop sévère pour rechercher et corriger les petites fautes; car en
agissant autrement vous ne marcheriez pas sur les traces du Seigneur.
52. Faites en sorte que
Dieu soit Lui-même votre Maître et votre Directeur, qu'Il vous conduise dans
toutes vos démarches extérieures et intérieures, que vous confiiez à ses soins
et à sa direction tous vos projets et toutes vos résolutions, et que vous soumettiez
parfaitement votre volonté à la sienne, de manière que vous soyez vis-à-vis de
lui comme un petit enfant qui se laisse aveuglément conduire et mener par son
conducteur.
53. Vous devez encore
observer, et nous devons tous le faire, que, lorsque Dieu par une Bonté
particulière se sert de nous pour opérer de grandes choses dans les âmes, ceux
qui viennent se ranger sous notre conduite, sont plutôt conduits par la
vivacité de leur foi qu'attirés par l’éclat de nos vertus. N'a-t-on pas vu, en
effet, plusieurs personnes qui, bien qu'elles fussent très imparfaites et
couvertes même de grands défauts, ont fait des prodiges et des merveilles dans
la pratique du bien de la manière que nous avons dite.
Ah ! s'il en est
plusieurs qui, selon la Parole de Jésus Christ, diront au dernier jour :
Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en ton Nom et fait d'autres
grands miracles ? (Mt 7,22), ce que nous venons de dire, ne paraîtra pas
difficile à croire.
54. Le supérieur qui
s'étudie sincèrement à mettre Dieu dans ses intérêts, peut par son secours
soulager ses inférieurs, et, sans qu'ils s'en aperçoivent, les relever et les
encourager, quand il les voit abattus. Or en se conduisant de la sorte, il fait
deux choses très excellentes : il se préserve d'abord lui-même de la vaine
gloire, et il est cause que les personnes en faveur desquelles Dieu s'est rendu
propice, n'en rendent gloire et n'en sont reconnaissantes qu'à Dieu seul.
55. Plus le pasteur
s'aperçoit que les personnes qu'il dirige, marchent avec ardeur et de bon cœur
dans les voies de la vie religieuse, plus il doit leur donner une nourriture
solide et substantielle. Quant à celles qui n'y marchent qu'à pas lents, et qui
manquent d'ardeur et de vivacité, il faut encore qu'il ne les nourrisse que de
lait. Les différents âges de la vie exigent encore des viandes qui leur
conviennent; car très souvent des mets qui ont donné des forces et de la
vigueur à des personnes, en ont jeté d'autres dans la faiblesse et la langueur.
Il est donc de la plus grande importance pour ceux qui sont chargés de
distribuer aux autres le pain de la parole de Dieu, de faire une attention
particulière à l'âge des personnes auxquelles ils la distribuent, aux personnes
mêmes, à la quantité de cette divine nourriture, et à la manière dont ils
l'administrent.
56. Il est des gens qui,
sans faire attention au fardeau dont ils se chargent, au danger auquel ils
s'exposent en consentant à conduire les autres, s’ingèrent témérairement et
sans raison suffisante dans cette fonction périlleuse. Or avant d'entrer en
charge, ils étaient extraordinairement riches en vertus et en grâces, et
depuis, ils ont tout dissipé et tout perdu, et sont partis de ce monde, ainsi
qu'on le dit communément, les mains entièrement vides, et ont distribué aux
autres les grands biens qu'ils possédaient et qu'ils avaient acquis par
beaucoup de travaux et de peines.
57. Parmi les enfants qui
existent, les uns sont frères et sœurs, les autres beaux-frères et
belles-soeurs; ceux-ci sont nés de la fornication, et ceux-là de l'adultère.
C'est ainsi que parmi les supérieurs vous trouvez plusieurs manières dont ils
sont entrés en charge, mais quoi qu'il en soit de ces différentes manières, ne
considérons ici que le supérieur qui est entré dans la charge pastorale par des
voies légitimes. Or nous disons qu'il doit être sincèrement disposé à rendre
compte à Dieu de toutes les âmes confiées à ses soins et à sa vigilance; car il
en devient réellement responsable.
On rencontre des
directeurs qui ne veulent se charger de la conscience de leurs frères, que par
rapport aux péchés qu'ils ont commis dans le monde avant de s'en séparer en
entrant en religion; on en rencontre d'autres qui ne se chargent de leurs
frères que pour le temps qui suit leur réception dans la communauté; enfin il
en est d'autres qui ne consentent à répondre que des fautes commises par leurs
pénitents contre leurs avis et leurs conseils. Mais ces derniers ne se
conduisent de la sorte que parce qu'ils n'ont pas reçu la plénitude des dons et
des lumières du saint Esprit, et que malheureusement ils sont encore esclaves
eux-mêmes de leurs passions et de leurs mauvaises habitudes; le directeur même
qui ne s'est chargé de la conduite des autres que dans des vues saintes et avec
la résolution sincère de se rendre utile à ses frères en toute chose, doit
toujours craindre d'attirer sur lui les Jugements de Dieu, en ne renonçant pas
assez à sa propre volonté.
58. C'est surtout pendant
l'absence de son père qu'un fils sage et vertueux fait paraître sa bonne
conduite et sa vertu; c'est dans le temps que les inférieurs reçoivent avec
peine, chagrin et de mauvaise grâce, les avis et les corrections de leur
supérieur, que celui-ci est obligé de les surveiller d'une manière toute
spéciale et de les corriger.
59. S'il leur arrivait de
lui résister, alors sans hésiter, il doit les reprendre avec force et vigueur
en présence des principaux frères de la maison, afin que les autres soient
frappés d’une terreur salutaire. En effet la guérison, ou la conservation de la
santé de plusieurs, doit incontestablement l'emporter sur la peine et la
mortification que quelques-uns seront obligés de subir.
60. On voit des pasteurs
qui, touchés et émus par ces paroles de l'Évangile : Personne ne peut avoir une
plus grande charité pour le prochain, que celui qui donne sa vie pour ses
frères (Jn 15,13), et brûlant des feux de l'amour de Dieu, font au-delà de
leurs forces en faveur des personnes qu'ils dirigent. On en voit d'autres, qui,
ayant reçu de Dieu et les lumières et la sagesse nécessaires pour bien conduire
leurs frères dans les voies de la vie religieuse, ne le font néanmoins qu'avec
une criminelle répugnance, comme si leur propre salut ne dépendait pas du bon
usage qu'ils doivent faire des talents qui leur sont confiés, et de l'exactitude
et du zèle avec lesquels ils rempliront les obligations que leur charge leur
impose. Pour moi, je déclare qu'on ne saurait trop déplorer le malheur de ces
sortes de pasteurs, et je les regarde comme des hommes sans charité. Quant aux
premiers dont nous avons parlé, je crois que les paroles que je vais citer,
leur conviennent parfaitement : Si vous séparez avec soin ce qui est vil et
méprisable d'avec ce qui est grand et précieux, vous serez alors comme la
bouche de Dieu. (Jér 15,19) Ces autres paroles les regardent encore : Comme tu
as fait, il te sera fait. (Abd 1,15)
61. Je veux encore que
vous remarquiez avec moi, qu'une faute commise par un supérieur, ne fut-elle
qu'une faute de pensée ou de désir, est plus mauvaise et plus nuisible que les
manquements extérieurs et publics des inférieurs. Ah ! l'on doit en comprendre
la raison; car les fautes d'un simple soldat n’ont pas les suites que
produisent les fautes d'un général.
62. Observons encore
qu'un supérieur doit avoir soin de recommander à ses inférieurs de ne pas trop
s’appliquer à considérer les péchés qu'ils auraient eu le malheur de commettre
dans un temps contre la sainte vertu de pureté, mais de fixer nuit et jour les
autres péchés dont ils se sont rendus coupables, et les circonstances aggravantes
et particulières de ces péchés.
63. Qu'il leur apprenne
bien, et les porte sans cesse à se conduire les uns à l'égard des autres avec
une sincérité et une simplicité parfaites; qu'il soit leur modèle dans la
pratique de ces vertus. Avertissez vos chères brebis de bien prendre leurs
précautions contre les ruses et les artifices des démons.
64. Examinez avec une
attention toute particulière quelles sont les dispositions intérieures, les
intentions et les inclinations du troupeau confié à votre garde; car le loup
infernal ne manque pas de suggérer aux personnes dont il connaît et la paresse
et la négligence, de ralentir et de faire relâcher celles qu'il voit remplies
de zèle et d'ardeur.
65. Ne cessez d'adresser
à Dieu des prières ferventes pour les personnes que vous savez être les plus
lâches et les plus négligentes dans votre communauté, non pas afin que Dieu les
reçoive dans les bras de sa Miséricorde : elles en sont indignes; non pas, afin
qu'Il leur pardonne leur paresse et leur négligence : elles ne mériteront cette
faveur qu'en renonçant à ces vices, et votre prière faite dans ces intentions
ne leur servirait de rien; mais afin que Dieu les éclaire sur leur funeste
état, et que par sa grâce il les fasse sortir de leur déplorable
assoupissement.
66. Gardez-vous bien de
jamais permettre à ceux de vos inférieurs dont la foi n'est pas ferme et à
toute épreuve, vive et ardente, de vivre et de communiquer avec les hérétiques
: vous savez que les canons de l'Église l'ont très sagement défendu. Quant à
ceux que Dieu par sa Grâce a confirmés dans la foi et qu'Il a remplis de zèle
et de lumières pour soutenir ses intérêts, si les règles et les usages le
permettent, si les incrédules, les infidèles et les autres ennemis de la foi
font des instances par leurs insolentes provocations, si les intérêts de la foi
l'exigent, et qu'ils veuillent entrer en lice avec eux, vous pourrez le leur
permettre.
67. Mais ici remarquez
qu'un pasteur, quand il s’agit de la foi et de la Gloire de Dieu, ne peut
jamais, pour éviter le combat, alléguer son ignorance; car il sera terriblement
puni l'homme qui fait des fautes, parce qu'il ignore les choses qu'il est
obligé de savoir.
68. Il est déshonorant
pour un supérieur de craindre la mort, puisque l'obéissance des simples
religieux qu'il doit surpasser en vertu, est regardée comme un affranchissement
de la crainte de la mort.
69. Ne perdez jamais de
vue, mon bienheureux père, quelle est la vertu sans laquelle personne ne sera
reçu en la Présence de Dieu, et faites tous vos efforts pour en inspirer
l'amour et la pratique à vos chers enfants. Éloignez loin d'eux tous les objets
séducteurs et toutes les créatures dont la vue et la présence seraient capables
de nuire à leur chasteté. Que toutes les personnes qui, dans nos maisons et
sous notre direction, viennent combattre sous les étendards de Jésus Christ, y
trouvent des armes, des places et des logements qui puissent convenir à leur
âge. Ne rejetons jamais personne de la communauté : elle est un port de salut.
70. Si quelquefois nous
sommes obligés de le faire, que ce ne soit qu'après avoir employé tous les
soins et toute la diligence possibles pour être solidement fondés à croire que
nous ne nous sommes déterminés qu'avec la sagesse et la prudence convenables.
Cependant nous ne devons pas trop nous hâter de recevoir et d'admettre tous
ceux qui se présentent; mais nous ne devons le faire qu'après certaines
épreuves, car il est à craindre que ces personnes, ignorant la discipline
religieuse et voyant ensuite le véritable état des choses et les difficultés
extrêmes qu'elles ont à vaincre, ne regardent en arrière et ne rentrent dans le
siècle dont elles étaient sorties avec l'intention bien prononcée de n'y plus
retourner.
71. Or si une chose
semblable avait lieu, elle ne serait pas sans honte ni sans danger pour le
supérieur qui aurait reçu ces personnes avec tant de facilité. Mais quel sera
donc le pasteur établi de Dieu, qui soit assez riche en vertus et en bonnes
œuvres pour n'avoir plus besoin pour lui-même de ses sueurs et de ses larmes,
et qui puisse offrir à Dieu ses nombreux travaux et ses larmes abondantes, dans
la seule intention de procurer la Gloire du Seigneur et d'aider ses frères à se
purifier de leurs fautes ?
72. Ne cessez de laver et
de purifier les âmes et les corps de vos ouailles des taches dont les ont
souillées les fautes qu'elles ont commises, afin qu'un jour avec une confiance
assurée vous puissiez demander au juste et souverain Rémunérateur la récompense
et la couronne que vous aurez méritées, non seulement en sauvant votre âme,
mais en conduisant au ciel les âmes de vos frères.
73. J'ai vu un supérieur
malade lui-même obtenir par la vivacité de sa foi la guérison de son inférieur,
mais ici nous devons vraiment être étonnés de la hardiesse extrême de ce
pasteur qui, dans l'état où il était, osa demander à Dieu dans ses prières la
conversion de cette brebis errante, et sacrifier en quelque sorte son âme pour
sauver celle de son frère. Dieu eut égard à sa prière, et, comme ce supérieur
était d'une humilité profonde et qu'il n'agissait que par une grande charité,
il lui accorda et sa propre guérison et la guérison de la personne en faveur de
laquelle il s'intéressait et s'était entièrement oublié.
J'en ai connu un autre
qui, par un esprit d'orgueil voulut faire la même chose, mais il ne reçut que
ce reproche foudroyant : Médecin, guéris-toi toi-même (Lc 4,23).
74. Un pasteur peut
quelquefois pour obtenir un plus grand bien, omettre une bonne œuvre — ainsi,
par exemple, il peut renoncer à la gloire du martyre, non par crainte et par
lâcheté, mais afin de procurer le salut aux personnes dont il est chargé.
75. Il y a des pasteurs
qui, pour le salut de leurs frères, ne craignent pas de s’exposer au
déshonneur, et de passer aux yeux des hommes pour des voluptueux et des
séducteurs, quoiqu'ils soient d'une chasteté parfaite et d'une exacte probité.
76. Pensez-vous qu'il ne
mérite pas un châtiment sévère, l'homme qui, pouvant par de bonnes instructions
être utile au salut de ses frères, ne le fait pas à cause de sa mauvaise
volonté ? Hélas ! qu'ils s'exposent à de grands malheurs ceux qui, pouvant
soulager les autres par leurs travaux et par leurs soins empressés, ont la
cruauté de ne pas le faire.
77. Tire, m'écrierai-je
ici, tire, mon ami, ton frère de l'abîme, puisque Dieu t’en a tiré toi-même;
fais, je t’en prie, fais tous tes efforts pour arracher de la gueule des loups
de l'enfer les âmes qu'ils veulent dévorer, et sauve de la mort éternelle ceux
que tu y vois misérablement conduire : Jésus Christ ne t’a-t-il pas sauvé
toi-même ? Cette action que Dieu te propose, est au-dessus des actions les plus
éminentes et les plus parfaites dont soient capables les anges et les hommes :
celui qui la fait, devient le coadjuteur des esprits célestes.
78. En effet, par la
pureté de l'âme et du corps, qu'il a reçue de Dieu, il lave lui-même les taches
et les souillures des autres, et, après les avoir ainsi purifiés et sanctifiés,
il les offre à Dieu comme des dons et des présents purs qui lui sont très
agréables. Cette occupation est celle qui est continuellement le partage des
ministres du Tout-Puissant, selon cette parole : Faites des vœux au Seigneur
votre Dieu, ô vous tous qui environnez son trône pour lui offrir des présents
(cf. Ps 75,12). Or ces présents, ce sont les âmes.
79. Il n'est peut-être
rien qui nous fasse mieux connaître et plus vivement sentir la grandeur infinie
de la Miséricorde et de l'Amour de Dieu pour nous, que d'avoir, pour ainsi
dire, abandonné les quatre-vingt-dix-neuf brebis qu'il avait dans le ciel, pour
venir sur la terre chercher celle qui s'était égarée. Ainsi, mon révérend père,
donnez à cette instruction une attention bien marquée, et faites en sorte par
vos soins, votre charité, votre zèle, votre vigilance et vos ferventes prières
de ramener au chemin du salut toutes vos brebis qui se seraient égarées et perdues.
Mais observez que plus les maladies sont graves et dangereuses, les plaies
profondes et envenimées, plus les médecins qui viennent à bout de procurer la
guérison, méritent une grande récompense. Or pour y réussir trois choses sont
nécessaires : il faut veiller sur nos ouailles, les préserver des dangers
auxquels elles sont exposées, et travailler à les retirer de l'abîme quand
elles ont eu le malheur d'y tomber.
80. Un pasteur ne doit
pas toujours user de toute l'étendue de son autorité à l'égard de ses frères :
il est quelquefois obligé de respecter leur faiblesse. J'ai vil autrefois qu'un
abbé d'une grande sagesse et d'un rare jugement, ayant à prononcer entre deux
frères, jugea favorablement celui qui était coupable, parce qu'il était faible,
et condamna celui qui était innocent, parce qu'il connaissait la force et le
courage de son cœur et la perfection de sa vertu. Or il en agit ainsi, afin
d'éviter de grands maux ; mais il eut soin, ainsi que l'équité l'exigeait, de
leur faire connaître en particulier les motifs qui l'avaient engagé à porter ce
jugement, et surtout de donner à celui qui était le plus malade, les remèdes
propres à le guérir.
81. La verdure fraîche
des prairies invite agréablement les troupeaux à venir y paître pour s'engraisser.
C'est ainsi que les saintes instructions et la pensée de la mort sont d'un
grand secours aux brebis raisonnables, pour se préserver ou se purifier des
souillures du péché.
82. Ayez soin de choisir
de temps en temps dans votre communauté les religieux que vous saurez être les
plus vertueux et les plus généreux, et, en présence de ceux qui sont faibles et
négligents, infligez-leur quelque punition sévère et quelque grande
humiliation, afin que par les remèdes que vous ferez semblant d'employer à
l'égard de ceux qui se portent bien, vous puissiez guérir ceux qui sont
réellement malades, et que vous rendiez forts et généreux ceux qui sont faibles
et pusillanimes.
83. Dieu n'a jamais
permis que la confession des péchés fût trahie et révélée : c'est afin que les
hommes ne fussent pas éloignés ni détournés d'une action aussi sainte et aussi
salutaire, et qu'ils ne perdissent pas l'espérance de se sauver.
84. Ainsi, quand même un
pasteur, par une grâce extraordinaire, connaîtrait l'intérieur des consciences,
il doit bien prendre garde de parler des fautes qu'il connaît, même de cette
manière, aux personnes qui les ont commises — tout ce qu'il peut faire, c'est
de se servir de certains détours et de certaines industries heureuses pour les
porter à s'en confesser; car la confession leur sera très utile pour en obtenir
le pardon de Dieu. Or, après qu'ils ont satisfait à ce devoir, nous devons leur
témoigner plus de bonté, avoir plus de douceur envers elles qu'auparavant.
Cette conduite, pleine de bienveillance et de charité, augmentera dans elles
leur confiance et leur affection pour nous.
85. Nous ne devons
néanmoins jamais oublier que si nous sommes obligés de donner à nos inférieurs
l'exemple de la plus profonde humilité, nous avons aussi à faire respecter en
nous l'autorité dont nous sommes revêtus. C'est pourquoi, mon révérend Père,
vous ne devez pas vous humilier au delà de ce qui convient; car autrement vous
pourriez attirer des charbons de feu sur la tête de vos enfants. Soyez doux et
patient à l'égard de tout le monde; mais ne souffrez jamais que l'on
contrevienne à vos ordres.
86. Ne laissez pas dans
le champ qui vous est confié, des plantes qui puissent y occuper inutilement le
terrain, et qui peut-être ailleurs porteraient des fruits en abondance; usez
dans cette occasion de prudence et de douceur pour les déterminer à se laisser
transplanter dans un lieu qui leur sera plus favorable et plus capable de leur
faire produire des fruits.
87. Il y a des supérieurs
qui sont capables de bien conduire leurs frères, même lorsqu'ils sont très
exposés au bruit du monde, et dans les lieux les plus commodes aux besoins de
la vie, sans rien perdre du recueillement et de la vie intérieure. Mais ces
sortes de supérieurs doivent donner une attention particulière aux personnes
qu'ils ont à recevoir dans leurs maisons; car Dieu n'a pas, interdit tout
refus.
88. Un pasteur qui a le
bonheur de jouir de la paix de l'âme, n'a pas un très grand besoin de la paix
du corps pour travailler au salut des âmes; mais si malheureusement il ne
possède pas cette paix précieuse, je lui conseille de se la procurer en
cherchant des lieux plus propres à favoriser le recueillement.
89. Que le supérieur
réfléchisse avant d’accepter des disciples : car Dieu ne désapprouve pas tout
refus ou toute démission.
90. Le plus beau et le
plus agréable à Dieu de tous les présents que nous puissions lui faire, c'est
de lui offrir des âmes vraiment pénitentes : une seule âme vaut infiniment plus
que l'univers entier; car le monde passe, mais une âme est immortelle. Vous
serez bien éloigné, mon bienheureux Père, de dire que les personnes qui, pour
présents, offrent à Dieu de l'or ou de l'argent, fassent une action plus
méritoire que celles qui lui présentent des âmes créées à son image.
91. Si vous voulez
retirer de cette offrande quelque avantage pour vous-même, il faut qu'elle soit
parfaite et entière.
92. Vous avez sans cesse
présentes à votre esprit ces paroles de l'Évangile : Il est nécessaire que le
Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs; malheur cependant à
celui qui livrera de la sorte le Fils de l'homme ! (cf. Mt 14,21); de même vous
considérez souvent que ceux qui , après Jésus Christ, auront été les sauveurs
de leurs frères, recevront un grande récompense, et qu'un grand nombre d'eux
est destiné au salut.
93. Mais avant toute
chose, révérend Père, nous avons besoin du secours céleste, afin qu'aux
personnes que nous avons entrepris de faire entrer dans le saint des saints,
nous puissions faire voir que Jésus Christ repose dans leur cœur , comme sur
une table mystérieuse, et qu'avec ce secours nous soyons capables de les
prendre par la main comme de petits enfants, pour les arracher au tumulte de
leurs pensées, les soutenir au milieu des troubles qui agitent leur cœur, les
défendre contre les clameurs importunes du monde qui les captive et les
persécute cruellement, jusqu'à ce que nous ayons la douce consolation de les
voir dans les tabernacles du Seigneur. Mais si ces personnes étaient trop
faibles ou trop malades, nous ne devons pas balancer à les prendre sur nos
épaules, et à les porter jusqu'à ce qu'enfin elles soient capables de marcher
elles-mêmes dans le chemin étroit qui conduit à la vie éternelle; car cette
voie est remplie de peines et de travaux. Voilà pourquoi le Psalmiste nous dit
: Un grand travail s'est présenté devant moi jusqu'à ce que je sois entré dans
le sanctuaire de mon Dieu. (Ps 72,16-17)
94. J'ai parlé , ô le
plus illustre des pères , de ce père des pères, de ce docteur des docteurs, de
cet homme dont on ne saurait exprimer la grandeur d'âme, la sagesse céleste, la
sincérité parfaite, la pénétration facile, le zèle ardent, la tempérance
constante, la modestie charmante, l'inclination admirable à pardonner et la
joie intérieure dont sa belle âme était inondée; mais ce qui doit vous surprendre
davantage dans sa conduite, c'est que, lorsqu’il rencontrait dans sa maison des
personnes qui brûlaient du désir de se sauver, il leur donnait une plus grande
attention et leur prodiguait plus de soins qu'aux autres; et que, lorsqu'il en
voyait d'autres qui étaient violents et emportés, il matait tellement leur
volonté rebelle, et combattait avec tant de force et de vigueur leurs mauvaises
inclinations, que ces personnes et tout le monde prenaient les soins les plus
minutieux pour ne pas laisser paraître leurs affections et leurs penchants.
Or cet homme vraiment
digne de louanges avait coutume de dire cc qu'il vaut mieux chasser d'une
communauté des religieux, que de leur permettre d'y demeurer pour y suivre leur
volonté, leurs caprices et leurs fantaisies; car, ajoutait-il, il arrive
souvent que le supérieur qui les chasse de la sorte, les rend par cette
expulsion capables d'acquérir la modération, la modestie, la soumission et
l'obéissance, tandis que le supérieur qui, par une fausse charité et une bienveillance
trompeuse, les souffre et les tolère dans leur mauvaise conduite, les met dans
le cas, à l'heure de la mort, de le charger des plus effrayantes malédictions,
pour les avoir perdus par une cruelle indulgence, au lieu de les avoir conduits
au salut par une sévérité salutaire.
Lorsque les prières du
soir étaient achevées, ce saint abbé se plaçait sur son siège avec une gravité
qui ressemblait à la majesté des rois sur leur trône. Or ce siège, qui n'était
fait que d'une vile matière, était néanmoins orné de tous les dons du ciel, et
quand le saint abbé y était assis, on aurait dit que c'était Dieu même. Alors
tous les religieux entouraient la chaire de leur pasteur pour écouter et
recevoir ses ordres avec autant de docilité que si Dieu les leur eût donnés. Or
il ordonnait aux uns de réciter cinquante psaumes avant de se livrer au
sommeil; à d'autres, trente; et à d'autres, cent à ceux-ci, de faire autant de
prostrations; à ceux-là, de dormir étant assis. Tantôt il commandait de lire,
tantôt de faire méditation pendant un espace de temps qu'il réglait. Après quoi
il choisissait deux religieux qu'il chargeait d'avoir l'œil sur les autres, de
corriger ceux qui pendant le jour violeraient les saintes règles, et d'observer
pendant la nuit les frères qui se livreraient à des veilles indiscrètes, ou qui
feraient des choses qu'on ne nomme pas. Il portait encore plus loin son
attention pastorale. Il réglait la nourriture que chaque religieux devait
prendre; elle n'était pas la même pour tous, mais il la proportionnait à
l'état, à l'âge et à la santé de chacun d'eux : cette père de famille faisait
donner aux uns une nourriture plus succulente, aux autres, une nourriture plus
substantielle. Mais ce qui doit vous remplir d'admiration, c'est la docilité
parfaite et la scrupuleuse exactitude avec lesquelles ses ordres étaient
exécutés.
Ce grand homme avait
encore dans le désert une laure dans laquelle il envoyait les religieux qu'il
connaissait pour être les plus vertueux et les plus avancés dans les voies de
la perfection.
95. Je vous conjure, de
bien prendre garde que votre conduite à l'égard de vos inférieurs, ne les fasse
pas tomber dans la subtilité et la tromperie. Étudiez vous avec grand soin à
corriger ceux qui auraient en partage la duplicité et la ruse; rappelez-les à
la simplicité du cœur, qu'ils regardent peut-être comme une vertu méprisable.
96. Le supérieur qui, par
la victoire parfaite qu'il a remportée sur ses passions, est parvenu au dernier
degré d'une pureté parfaite, peut comme un ange du ciel punir avec raison et
sévérité les fautes de ses inférieurs; mais le supérieur qui est encore esclave
de ses mauvais penchants, et troublé par ses passions, éprouve, malgré lui, une
certaine répugnance, quand il est obligé d'user de rigueur à l'égard de ses
frères. Aussi souvent se contente-t-il de leur imposer des pénitences
arbitraires et qui n'ont aucune proportion avec leurs fautes.
97. Or je ne peux ici
m'empêcher, de vous conjurer de laisser pour héritage à vos enfants la ferveur
de votre piété sincère et la sainteté de votre doctrine salutaire, afin que par
le moyen de la vérité orthodoxe et catholique que vous enseignez, vous puissiez
conduire au Seigneur, non seulement vos propres enfants, mais encore les fils
de vos fils.
98. Ne craignez pas de
fatiguer ni d'épuiser les jeunes dont la chair se révolte contre l'esprit, afin
qu'au moment de leur mort, ils aient des actions de grâces à vous rendre pour
les grands services qu'ils auront reçus de vous.
99. Mon très sage et très
révérend Père, Moïse, ce grand législateur du peuple de Dieu, vous sert
lui-même de modèle; car il ne put délivrer ce peuple de la servitude de
Pharaon, quoique les enfants de Jacob lui fussent très soumis et qu'ils
exécutassent très exactement ses ordres, qu'après leur avoir fait manger des
azymes et des laitues amères. Or ces pains sans levain sont l'image d'une âme
qui s'est entièrement dépouillée de sa volonté et qui ne juge plus de rien
selon ses vues; car la volonté qui n'est pas mortifiée est comme un mauvais
levain qui corrompt et enfle le cœur; au lieu que le renoncement à sa propre
volonté figuré par les azymes, le conserve pur et innocent en le tenant
toujours dans la pratique de l'humilité et de l'obéissance. Les laitues amères
sont la figure tantôt des ordres pénibles que l'obéissance nous fait exactement
accomplir, tantôt des austérités que l'amour de la pénitence et de la
mortification nous fait pratiquer avec une fidélité constante.
100. Tandis que je vous
écris ces lignes, ô le plus illustre des pères je suis frappé de terreur, en me
rappelant ces paroles de l'Apôtre : Pourquoi, malheureux, avez-vous la
prétention insensée de vouloir donner des leçons aux autres, n'étant pas même
dans le cas de vous en donner à vous-même ? (Rom 2,21) Je finirai donc ce petit
traité, en vous disant qu'une âme qui, par la pureté est étroitement unie à
Dieu, n'a plus besoin des instructions des hommes car elle porte en elle-même
la parole éternelle du salut qui lui sert de maître et de docteur, et qui
dissipe toutes les ténèbres de son ignorance.
101. Or cette âme
heureuse, très honoré Père, qui, par la victoire qu’elle a remportée sur ses
passions en les immolant entièrement, par la douceur parfaite qui est son
partage, et par l'humilité profonde qui est son élément, répand autour d'elle
des lumières si abondantes et qu'attestent, non seulement les paroles, mais les
actions, mais l'expérience, mais les avantages que j'en ai retirés moi-même,
c'est votre propre âme; oui, c'est votre âme. En tout cela vous êtes
parfaitement semblable à l'illustre législateur des Hébreux; vous suivez
fidèlement ses traces, et vous vous conformez à sa conduite. C'est pourquoi
vous vous 'élevez sans cesse et de plus en plus vers cette montagne sainte, qui
est Dieu même, à qui soient honneur, gloire et adoration dans les siècles des
siècles. Amen
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Climaque/Lettre.html

San Giovanni Climaco
Икона
св. Иоанн Лествичник
Saint John Climacus
Also
known as
John of the Ladder
John Scholasticus
John the Sinaita
John Climachus
Memorial
30 March
Profile
Well educated and came to
adulthood in a intellectual environment. Monk on
Mount Sinai at age 16. Hermit in
various places in the Arabian Desert. Abbot at
Mount Sinai at age 75. Just before his death he
resigned his position to return to his solitary life. Ascetical writer whose
works have for 15 centuries influenced those seeking the holy life.
Born
between 505 and 579 in Syria
Died
between 605 and 649 on
Mount Sinai of natural causes
Canonized
Pre-Congregation
Representation
abbot carrying
a ladder
man having a vision of
a ladder being
scaled by monks
monk on
a ladder
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Monsignor Paul
Guérin
New
Catholic Dictionary
Pictorial
Lives of the Saints
Pope
Benedict XVI: General Audience, 11 February 2009
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Catholic Herald
Catholic Interview
Catholic News Agency
Catholic
Online
Independent
Catholic News
John Dillon
Introduction to The Ladder of Divine Ascent
Lenten Synaxarion
Orthodox Church in America
Saints Stories for All Ages
Wikipedia:
John Climacus
Wikipedia:
Ladder of Divine Ascent
images
Santi e Beati
Wikimedia
Commons
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About Saint John Climacus
The Ladder of Divine Ascent, by Saint John Climacus
e-books
The
Ladder of Divine Ascent, by Saint John Climacus
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
Cathopedia
Pope Benedict XVI: Udienza Generale
Santi e Beati
Wikipedia
Readings
A chaste man is
completely oblivious to the difference between bodies. The rule and limit of
absolute chastity is to have the same feelings regarding animate and inanimate
beings, rational and irrational. – Saint John
Climacus
As it is an
impossibility, to have our eyes raised towards Heaven and fixed on the earth at
the same time, so is it impossible that a person who is attached to the things
of earth should love those of Heaven. – Saint John
Climacus
MLA
Citation
“Saint John
Climacus“. CatholicSaints.Info. 26 February 2023. Web. 7 March 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-john-climacus/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-john-climacus/
Book of Saints – John
Climacus
Article
(Saint) Abbot (March 30)
(7th century) Born in Palestine about A.D. 525, while still a youth, he made
such progress in learning that he acquired the surname of the “Scholastic.”
When sixteen years old, he turned from the brilliant future which lay before
him in the world; and retiring to Mount Sinai, put himself under the direction
of a holy monk who foretold that this John would be one of the brightest lights
of the Eastern Churches. Nineteen years later he withdrew to yet deeper
solitude and, by studying the lives of the Saints and modelling his own on
their examples, raised himself to a high degree of contemplative prayer. His
fame for sanctity drew to him crowds of disciples, and at the age of
seventy-five he was chosen Abbot of Mount Sinai, where he wrote his famous
book: “The Climax or Ladder of Perfection,” which has been praised in all ages
for its wisdom, its clearness and its unction. After four years of
Superiorship, he again returned to his solitude and died A.D. 605.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate. “John
Climacus”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
12 August 2018. Web. 7 March 2025.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-john-climacus/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-john-climacus/
San Giovanni Climaco
Lestvitsa
by Kiprian
Лествица
Иоанна Лествичника, списанная митрополитом Киприаном. Рукопись № 152. Фонд
173.I. Фундаментальное собрание библиотеки МДА.
St. John Climacus
Feastday: March 30
Birth: 525
Death: 606
Abbot of Sinai, so called
“Climacus” from the title of his famous book, The Climax, or The Ladder of
Perfection; also known as John Scholasticus.
He was a Syrian or a Palestinian who started his eremitical life at
sixteen, living for many years as a hermit on Sinai. He then went to Thale.
Revered also as a scriptural scholar, he authored The Ladder of Perfection to
provide a comprehensive treatise on the ideal of Christian perfection
and the virtues and vices of the monastic life. Composed in thirty chapters, it
was intended to correspond to the age of Christ at the time of
his baptism by John the
Baptist. John was
elected abbot of
the monks of Mt. Sinai at
the age of seventy He died there on March 30.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=3957
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 11 February 2009
John Climacus
Dear Brothers and Sisters,
After 20 Catecheses
dedicated to the Apostle Paul, today I would like to return to presenting the
great writers of the Church of the East and of the West in the Middle Ages. And
I am proposing the figure of John known as Climacus, a Latin transliteration of
the Greek term klimakos, which means of the ladder (klimax).
This is the title of his most important work in which he describes the ladder
of human life ascending towards God. He was born in about 575 a.d. He lived,
therefore, during the years in which Byzantium, the capital of the Roman Empire
of the East, experienced the greatest crisis in its history. The geographical
situation of the Empire suddenly changed and the torrent of barbarian invasions
swept away all its structures. Only the structure of the Church withstood them,
continuing in these difficult times to carry out her missionary, human, social
and cultural action, especially through the network of monasteries in which
great religious figures such as, precisely, John Climacus were active.
John lived and told of
his spiritual experiences in the Mountains of Sinai, where Moses encountered
God and Elijah heard his voice. Information on him has been preserved in a
brief Life (PG 88, 596-608), written by a monk, Daniel of
Raithu. At the age of 16, John, who had become a monk on Mount Sinai, made
himself a disciple of Abba Martyr, an "elder", that is, a "wise
man". At about 20 years of age, he chose to live as a hermit in a grotto
at the foot of the mountain in the locality of Tola, eight kilometres from the
present-day St Catherine's Monastery. Solitude, however, did not prevent him
from meeting people eager for spiritual direction, or from paying visits to
several monasteries near Alexandria. In fact, far from being an escape from the
world and human reality, his eremitical retreat led to ardent love for others (Life, 5)
and for God (ibid., 7). After 40 years of life as a hermit, lived in love for
God and for neighbour years in which he wept, prayed and fought with demons he
was appointed hegumen of the large monastery on Mount Sinai and thus returned
to cenobitic life in a monastery. However, several years before his death,
nostalgic for the eremitical life, he handed over the government of the
community to his brother, a monk in the same monastery.
John died after the year 650. He lived his life between two mountains, Sinai
and Tabor and one can truly say that he radiated the light which Moses saw on
Sinai and which was contemplated by the three Apostles on Mount Tabor!
He became famous, as I
have already said, through his work, entitled The Climax, in the West
known as the Ladder of Divine Ascent (PG 88, 632-1164). Composed
at the insistent request of the hegumen of the neighbouring Monastery of Raithu
in Sinai, the Ladder is a complete treatise of spiritual life in
which John describes the monk's journey from renunciation of the world to the
perfection of love. This journey according to his book covers 30 steps, each
one of which is linked to the next. The journey may be summarized in three
consecutive stages: the first is expressed in renunciation of the world in
order to return to a state of evangelical childhood. Thus, the essential is not
the renunciation but rather the connection with what Jesus said, that is, the
return to true childhood in the spiritual sense, becoming like children. John
comments: "A good foundation of three layers and three pillars is:
innocence, fasting and temperance. Let all babes in Christ (cf. 1 Cor 3: 1)
begin with these virtues, taking as their model the natural babes" (1, 20;
636). Voluntary detachment from beloved people and places permits the soul to
enter into deeper communion with God. This renunciation leads to obedience
which is the way to humility through humiliations which will never be absent on
the part of the brethren. John comments: "Blessed is he who has mortified
his will to the very end and has entrusted the care of himself to his teacher
in the Lord: indeed he will be placed on the right hand of the Crucified One!"
(4, 37; 704).
The second stage of the
journey consists in spiritual combat against the passions. Every step of the
ladder is linked to a principal passion that is defined and diagnosed, with an
indication of the treatment and a proposal of the corresponding virtue. All
together, these steps of the ladder undoubtedly constitute the most important
treatise of spiritual strategy that we possess. The struggle against the
passions, however, is steeped in the positive it does not remain as something
negative thanks to the image of the "fire" of the Holy Spirit: that
"all those who enter upon the good fight (cf. 1 Tm 6: 12), which is hard
and narrow,... may realize that they must leap into the fire, if they really
expect the celestial fire to dwell in them" (1,18; 636). The fire of the
Holy Spirit is the fire of love and truth. The power of the Holy Spirit alone
guarantees victory. However, according to John Climacus it is important to be
aware that the passions are not evil in themselves; they become so through human
freedom's wrong use of them. If they are purified, the passions reveal to man
the path towards God with energy unified by ascesis and grace and, "if
they have received from the Creator an order and a beginning..., the limit of
virtue is boundless" (26/2, 37; 1068).
The last stage of the
journey is Christian perfection that is developed in the last seven steps of
the Ladder. These are the highest stages of spiritual life, which can
be experienced by the "Hesychasts": the solitaries, those who have
attained quiet and inner peace; but these stages are also accessible to the
more fervent cenobites. Of the first three simplicity, humility and discernment
John, in line with the Desert Fathers, considered the ability to discern, the
most important. Every type of behaviour must be subject to discernment;
everything, in fact, depends on one's deepest motivations, which need to be
closely examined. Here one enters into the soul of the person and it is a
question of reawakening in the hermit, in the Christian, spiritual sensitivity
and a "feeling heart", which are gifts from God: "After God, we
ought to follow our conscience as a rule and guide in everything,"
(26/1,5; 1013). In this way one reaches tranquillity of soul, hesychia, by
means of which the soul may gaze upon the abyss of the divine mysteries.
The state of quiet, of
inner peace, prepares the Hesychast for prayer which in John is twofold:
"corporeal prayer" and "prayer of the heart". The former is
proper to those who need the help of bodily movement: stretching out the hands,
uttering groans, beating the breast, etc. (15, 26; 900). The latter is
spontaneous, because it is an effect of the reawakening of spiritual
sensitivity, a gift of God to those who devote themselves to corporeal prayer.
In John this takes the name "Jesus prayer" (Iesou euche), and is
constituted in the invocation of solely Jesus' name, an invocation that is
continuous like breathing: "May your remembrance of Jesus become one with
your breathing, and you will then know the usefulness of hesychia",
inner peace (27/2, 26; 1112). At the end the prayer becomes very simple: the
word "Jesus" simply becomes one with the breath.
The last step of the
ladder (30), suffused with "the sober inebriation of the spirit", is
dedicated to the supreme "trinity of virtues": faith, hope and above
all charity. John also speaks of charity as eros (human love), a
symbol of the matrimonial union of the soul with God, and once again chooses
the image of fire to express the fervour, light and purification of love for God.
The power of human love can be reoriented to God, just as a cultivated olive
may be grafted on to a wild olive tree (cf. Rm 11: 24) (cf. 15, 66; 893). John
is convinced that an intense experience of this eros will help the
soul to advance far more than the harsh struggle against the passions, because
of its great power. Thus, in our journey, the positive aspect prevails. Yet
charity is also seen in close relation to hope: "Hope is the power that
drives love. Thanks to hope, we can look forward to the reward of charity....
Hope is the doorway of love.... The absence of hope destroys charity: our
efforts are bound to it, our labours are sustained by it, and through it we are
enveloped by the mercy of God" (30, 16; 1157). The conclusion of the Ladder contains
the synthesis of the work in words that the author has God himself utter:
"May this ladder teach you the spiritual disposition of the virtues. I am
at the summit of the ladder, and as my great initiate (St Paul) said: "So
faith, hope, love abide, these three; but the greatest of these is love' (1
Cor 13: 13)!" (30, 18; 1160).
At this point, a last
question must be asked: can the Ladder, a work written by a hermit
monk who lived 1,400 years ago, say something to us today? Can the existential
journey of a man who lived his entire life on Mount Sinai in such a distant
time be relevant to us? At first glance it would seem that the answer must be
"no", because John Climacus is too remote from us. But if we look a
little closer, we see that the monastic life is only a great symbol of
baptismal life, of Christian life. It shows, so to speak, in capital letters
what we write day after day in small letters. It is a prophetic symbol that
reveals what the life of the baptized person is, in communion with Christ, with
his death and Resurrection. The fact that the top of the "ladder",
the final steps, are at the same time the fundamental, initial and most simple
virtues is particularly important to me: faith, hope and charity. These are not
virtues accessible only to moral heroes; rather they are gifts of God to all
the baptized: in them our life develops too. The beginning is also the end, the
starting point is also the point of arrival: the whole journey towards an ever
more radical realization of faith, hope and charity. The whole ascent is
present in these virtues. Faith is fundamental, because this virtue implies
that I renounce my arrogance, my thought, and the claim to judge by myself
without entrusting myself to others. This journey towards humility, towards
spiritual childhood is essential. It is necessary to overcome the attitude of
arrogance that makes one say: I know better, in this my time of the 21st
century, than what people could have known then. Instead, it is necessary to
entrust oneself to Sacred Scripture alone, to the word of the Lord, to look out
on the horizon of faith with humility, in order to enter into the enormous
immensity of the universal world, of the world of God. In this way our soul
grows, the sensitivity of the heart grows toward God. Rightly, John Climacus
says that hope alone renders us capable of living charity; hope in which we
transcend the things of every day, we do not expect success in our earthly days
but we look forward to the revelation of God himself at last. It is only in
this extension of our soul, in this self-transcendence, that our life becomes
great and that we are able to bear the effort and disappointments of every day,
that we can be kind to others without expecting any reward. Only if there is
God, this great hope to which I aspire, can I take the small steps of my life
and thus learn charity. The mystery of prayer, of the personal knowledge of
Jesus, is concealed in charity: simple prayer that strives only to move the
divine Teacher's heart. So it is that one's own heart opens, one learns from
him his own kindness, his love. Let us therefore use this "ascent" of
faith, hope and charity. In this way we will arrive at true life.
To special groups
I am pleased to greet all
the English-speaking visitors present at today's Audience, especially pilgrims
from Japan, Taiwan, Denmark, England, Ireland and the United States. God bless
you all!
Lastly I greet the young
people, the sick and the newlyweds. Today we are
celebrating the Feast of Our Lady of Lourdes. I invite you, dear young
people, always to entrust yourselves to the motherly protection of Mary,
so that she may help you to preserve a heart that is generous, open and full of
apostolic enthusiasm. May Our Lady of Lourdes, to whose intercession numerous
people sick in body and mind turn with trust, direct her gaze of consolation
and hope to you, dear sick brothers and sisters, and sustain you in carrying
your daily cross in close union with the redeeming Cross of Christ. May Mary
accompany you, dear newlyweds, on your way, so that your families may
be communities of intense spiritual life and effective Christian witness.
© Copyright 2009 - Libreria
Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090211.html
San Giovanni Climaco
The Ladder of Divine
Ascent. Икона "Видение Иоанна Лествичника". Москва (?) конец 18 века.
Из Мосгосторга, 1920-е
The saint who wrote The
Ladder of Divine Ascent
by Spiritual Life
posted Thursday, 28
Mar 2013
St John of Climacus (March 20) was responsible for one of the most important
devotional texts of the Middle Ages
John Climacus (c 579-c
649) takes his surname from his book The Ladder of Divine Ascent, which became
one of the most important devotional texts of the Middle Ages, especially in
the Russian Orthodox Church.
The Ladder (Klimakos in Greek) is composed of 30 steps, each representing a
particular vice or virtue encountered in the ascent towards spiritual
fulfilment.
Little is known of its author, beyond the fact that he spent most of his life
practising extreme asceticism as a monk and hermit on Mount Sinai. At some
stage, though, he visited a large monastery outside Alexandria, where he was
impressed by the combination of sternness and affection which the abbot
dispensed.
Errant monks were sent to the nearby “Prison”, where they suffered every
privation that a fertile imagination could invent. John himself stayed a month
there, concluding that “those who are fallen and are penitent are more blessed
than those who have never fallen and do not have to mourn over themselves”.
A modern writer, by contrast, has likened the Prison to a badly run psychiatric
institution.
Around 600 John became abbot and superior to all the religious on Mount Sinai.
It was then that he wrote The Ladder, which anatomises the eternal conflict
between the lure of temptation and the pursuit of holiness.
It is a battle which cannot be won, the book emphasises, without liberating
oneself entirely from the world. For this reason the Christian must at all
costs abhor flatterers. “Defeat and shame,” John held, “should fall on all who
say: ‘Well done.’”
Notwithstanding the years which John spent in his hermitage, he came to believe
that it is easier to attain virtue in a community. “As galloping horses race
one another,” he wrote, “so a good community excites mutual fervour.”
Devotion, by contrast, must be essentially private. “Those who have learned
true prayer,” John reflected, “converse with the Lord face to face, as if
speaking into the ear of an emperor.”
In stark contrast to modern psychiatrists, John held that guilt and the fear of
damnation were essential starting points for spiritual progress. The soul proceeds
from the dread of hell into the grace of hope.
This journey must of necessity be a harsh experience. Prayer, John Climacus
believed, “is the mother and daughter of tears, the expiation of sin, a bridge
across temptation, a bulwark against affliction”.
Yet those who persevere to the Ladder’s topmost rung will be rewarded by the
experience of a divine love which wholly transcends all earthly delight.
Such love, The Ladder assures us, “grants prophecy and miracles. It is an abyss
of illumination, a fountain of fire, bubbling up to inflame the thirsty soul.
It is the condition of angels and the progress of eternity.”
SOURCE : https://web.archive.org/web/20151001111651/http://www.catholicherald.co.uk/news/2013/03/28/the-saint-who-wrote-the-ladder-of-divine-ascent/
John Climacus, Abbot (RM)
(also known as John Scholasticus)
Born in Syria or Palestine; died on Mount Sinai on March 30, c. 650 (many older
scholars place his death as early as 600).
"God does not insist or desire that we should mourn in agony of heart;
rather, it is His wish that out of love for Him we should rejoice with laughter
in our soul. Take away sin and tears become superfluous; where there is no
bruise, no ointment is required. Before the fall Adam shed no tears, and in the
same way there will be no more tears after the resurrection from the dead when
sin has been destroyed. For pain, sorrow, and lamentation will then have fled
away."
A learned Syrian abbot and spiritual director, Saint John authored The Ladder
to Paradise or Ladder of Perfection, from which he acquires the appellation,
"Climacus," which is Greek for "ladder." John's early life
is hidden in obscurity. Farmer says that he was married and became a monk at the
death of his wife. He joined the monastery of Mount Sinai when he was only 16.
His novitiate was spent in a hermitage near the monastery under the discipline
of Martyrius. By silence, he learned to curb the insolent need to discuss
everything, an ordinary vice in learned men, but usually a mark of pride and
self-sufficiency. Instead he adopted humility and obedience, and never
contradicted or disputed with anyone. After four years of training with the
ancient anchorite, he was professed.
From the age of 35, after the death of Martyrius, John spent many years as a
hermit at Thole at the foot of Mount Sinai, where he studied the Scriptures and
the lives of the Fathers of the Church. He practiced the normal austerities of
the desert monks: frequent fasting, nights of prayer, and abstinence from meat
and fish. He is another of the saints who exhibited the gift of tears. Because
he became a popular spiritual advisor, who was especially known for his ability
to comfort the distraught, he often sought solitude in a nearby cave. When some
who were jealous of his gifts accused him of spending too much time in vain
discourse, he kept complete silence for a year until the accusers begged him to
resume giving counsel. He went to the monastery only to celebrate the Eucharist
with his brother monks on Saturdays and Sundays.
When he was about 70, he was elected abbot of the monks of Mount Sinai over his
objections. Soon after his election, there was a severe draught in Palestine.
The people beseeched him to storms the gates of heaven in intercession for
rain. He earnestly begged God on their behalf and it immediately began to rain.
John's contemporary, Pope Saint Gregory the Great wrote to the holy abbot
asking his prayers, and sent him beds, other furniture, and money for his
hospital near Mount Sinai for pilgrims. He governed the monastery until four
years before his death in his hermitage on Mount Sinai.
At the request of the abbot of Raithu, John wrote his masterpiece, which uses
the vehicle of a spiritual ladder with thirty rungs--one for each year of
Christ's earthly life until His baptism--to discuss monastic spirituality and
the pursuit of apartheia (passive disinterestedness), which was regarded as a
perfect state. This work was enormously popular during the Middle Ages and was
published in English in 1959 under the title The ladder of divine ascent. The
book was the source of the Byzantine iconographic theme of the ladder to
heaven, which is seen at Mount Athos and elsewhere.
In describing a monastery of 330 monks, which he had visited near Alexandria,
Egypt, John mentions one of the principal citizens of that city, named Isidore,
who, petitioning to be admitted into the house, said to the abbot: "As
iron is in the hands of the smith, so am I in your hands." The abbot
ordered him to remain outside the gate and to prostrate himself at the feet of
every passerby, by, begging their prayers for his soul struck with a leprosy.
Thus, he passed seven years in profound humility and patience. He told Saint
John that during the first year he always considered himself as a slave
condemned for his sins, and sustained violent conflicts. The second year he
passed in tranquillity and confidence; and the third with relish and pleasure
in his humiliations. So great was his virtue, that the abbot determined to
present him to the bishop in order to be promoted to the priesthood, but the
humility of the holy penitent prevented it--he begged respite and died within
10 days.
John also admired the cook of this community, who seemed always recollected,
and generally bathed in tears amidst his continual occupation. When asked how
he nourished so perfect a spirit of compunction in the midst of his busy work,
the cook replied that, in serving the monks, he considered that he was serving
not men but God in his servants. Additionally, the fire that always burned
before his eyes reminded him of that fire which will burn souls for all
eternity.
Here are some of the spiritual maxims from Saint John's book:
"Rule you own heart as a king rules over his kingdom, but be subject above
all to the supreme ruler, God Himself."
"A person is at the beginning of a prayer when he succeeds in removing
distractions which at the beginning beset him. He is at the middle of the
prayer when the mind concentrates only on what he is meditating and
contemplating. He reaches the end when, with the Lord, the prayer enraptures
him."
"Without weapons there is no way of killing wild animals. Without humility
there is no way of conquering anger." "It is not without risk that
one climbs up a defective ladder. And so with honor, praise, and precedence
which are all dangerous for humility."
"In an instant many are pardoned for their mistakes, but no one, in a
moment's time, acquires calmness of the soul which requires much time, much
trouble and a great deal of help from God." "The one who is dead can
no longer walk. The one who despairs can no longer be saved."
"A small fire is enough to burn down an entire forest; a little hole may
destroy an entire building." "Just as clouds hide the sun so bad
thoughts cast shadows over the soul."
"Birds which are too heavy cannot fly very high. The same is true of those
who mistreat their bodies." "A dried-up puddle is of no use for the
pigs and a dried up body is of no use to the devils."
"A tool which is in good condition may sharpen one which is not in good
condition, and a fervent brother may save the person who is only lukewarm about
his faith."
"The one who says he has faith and continues to go against it resembles a
face without eyes" (Attwater, Attwater2, Benedictines, Bentley, Delaney,
Farmer, Encyclopedia, Husenbeth).
Inevitably, Saint John is
portrayed in art as an abbot carrying a ladder or having a vision of monks
climbing one (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0330.shtml
St. John Climacus
Also surnamed
SCHOLASTICUS, and THE SINAITA, b. doubtlessly in Syria,
about 525; d. on Mount
Sinai. 30 March, probably in 606, according the credited opinion — others
say 605. Although his education and
learning fitted him to live in an intellectual environment,
he chose, while still young, to abandon the world for a life of
solitude. The region of Mount Sanai was then celebrated for the holiness of
the monks who
inhabited it; he betook himself thither and trained himself to the practice of
the Christian
virtues under the direction of a monk named Martyrius.
After the death of Martyrius John, wishing to practise greater mortifications,
withdrew to a hermitage at the foot of the mountain. In this isolation he lived
for some twenty years, constantly studying the lives of the saints and
thus becoming one of the most learned doctors of
the Church.
In 600, when he was about
seventy-five years of age, the monks of Sinai persuaded
him to put himself at their head. He acquitted himself of his functions
as abbot with
the greatest wisdom, and his reputation spread
so far that the pope (St.
Gregory the Great) wrote to recommend himself to his prayers,
and sent him a sum of money for the hospital of Sinai,
in which the pilgrims were
wont to lodge. Four years later he resigned his charge and returned to his
hermitage to prepare
for death.
St. John Climacus has
left us two important works: the "Scala [Klimax] Paradisi", from
which his surname comes, composed at the request of John, Abbot of Raithu,
a monastery situated
on the shores of the Red
Sea; and the "Liber ad Pastorem". The "Scala", which
obtained an immense popularity and has made its author famous in the Church,
is addressed to anchorites and cenobites,
and treats of the means by which the highest degree
ofreligious perfection may be attained. Divided into thirty
parts, or "steps", in memory of the thirty years of the
hidden life of Christ,
the Divine model of the religious, it presents a picture of all
the virtues and contains a. great
many parables and historical touches, drawn principally
from the monastic life, and exhibiting the practical application of
the precepts.
At the same time, as the work is mostly written in a concise,
sententious form, with the aid of aphorisms, and as the reasonings are not
sufficiently closely connected, it is at times somewhat obscure. This explains
its having been the subject of various commentaries, even in very early'
times. The most ancient of the manuscripts containing
the "Scala" is found in the Bibliothèque Nationale in Paris,
and was probably brought from Florence by Catharine
de' Medici. In some of these manuscripts the
work bears the title of "Spiritual Tables" (Plakes pneumatikai). It
was translated into Latin by Ambrogio the Camaldolese (Ambrosius Camaldulensis)
(Venice, 1531 and 1569; Cologne, 1583, 1593, with
a commentary by Denis the Carthusian;
and 1601, 8vo). The Greek of the "Scala", with the scholia of Elias, Archbishop of
Crete, and also the text of the "Liber ad Pastoem", were published by
Matthæus Raderus with a Latin translation (fol., Paris, 1633). The
whole is reproduced in P.G., LXXXVIII (Paris, 1860), 5791248. Translations
of the "Scala" have been published in Spanish by Louis
of Granada (Salamanca, 1551), in Italian (Venice, 1585), in
modern Greek by Maximus Margunius, Bishop of Cerigo (Venice,
1590), and in French by Arnauld d'Andilly (12mo, Paris,
1688). The last-named of these translations is preceded by a life of the saint by
Le Maistre de Sacy. There is also in existence an ancient life of
the saint by
a monk named Daniel.
Sources
Acta SS., III, March,
834-5; CEILLIER Hist. Gén. des auteurs sacrés et ecclés., XVII (Paris,
1750), 569-96; FABRICIUS, Bibl. Græca, VIII (Hamburg, 1717), 615-20;
KRUMBACHER, Gesch byz. Litt. (Munich, 1897), 143-4; SURIUS, Vitæ
SS., II (Vernice, 1681), 133.
Clugnet, Léon. "St.
John Climacus." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New
York: Robert Appleton Company, 1910. 6 Mar.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/08457a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Tom Burgoyne. In memory of Father
Baker, founder of Our Lady of Victory Homes.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08457a.htm

San Giovanni Climaco
March 30
St. John Climacus, Abbot
From his life written by
Daniel, a monk of Raithu, soon after his death, and from his own works. See
Bulteau, Hist. Monast. d’Orient, and d’Andilly, or rather his nephew, Le
Maitre, in his life prefixed to the French translation of his works. See also
Jos. Assemani, in Cal. Univ. ad 30 Martii, t. 6. p. 213.
A.D. 605
ST. JOHN, generally
distinguished by the appellation of Climacus, from his excellent book entitled
Climax, or the Ladder to Perfection, was born about the year 525, probably in
Palestine. By his extraordinary progress in the arts and sciences, he obtained
very young the surname of the Scholastic. But at sixteen years of age he
renounced all the advantages which the world promised him, to dedicate himself
to God in a religious state, in 547. He retired to Mount Sinai, which, from the
time of the disciples of St. Antony and St. Hilarion, had been always peopled
by holy men, who, in imitation of Moses, when he received the law on that
mountain, lived in the perpetual contemplation of heavenly things. Our novice,
fearing the danger of dissipation and relaxation, to which numerous communities
are generally more exposed than others, chose not to live in the great
monastery on the summit, but in an hermitage on the descent of the mountain,
under the discipline of Martyrius, an holy ancient anchoret. By silence, he
curbed the insolent itch of talking about every thing, an ordinary vice in
learned men, but usually a mark of pride and self-sufficiency. By perfect
humility and obedience, he banished the dangerous desire of self-complacency in
his actions. He never contradicted, nor disputed with any one. So perfect was
his submission, that he seemed to have no self-will. He undertook to sail
through the deep sea of this mortal life securely, under the direction of a
prudent guide, and shunned those rocks which he could not have escaped, had he
presumed to steer alone, as he tells us. 1 From
the visible mountain he raised his heart, without
interruption, in all his actions, to God, who is invisible; and, attentive to
all the motions of his grace, studied only to do his will. Four years he spent
in the trial of his own strength, and in learning the obligations of his state,
before he made his religious profession which was in the twentieth year of his
age. In his writings, he severely condemns engagements made by persons too
young, or before a sufficient probation. By fervent prayer and fasting he
prepared himself for the solemn consecration of himself to God, that the most
intense fervour might make his holocaust the more perfect: and from that moment
he seemed to be renewed in spirit; and his master admired the strides with
which, like a mighty giant, the young disciple advanced, daily more and more,
towards God by self-denial, obedience, humility, and the uninterrupted
exercises of divine love and prayer.
In the year
560, and the thirty-fifth of his age, he lost Martyrius by death; having then
spent nineteen years in that place in penance and holy contemplation. By the
advice of a prudent director, he then embraced an eremitical life in a plain
called Thole, near the foot of Mount Sinai. His cell was five miles from the
church, probably the same which had been built a little before, by order of the
emperor Justinian, for the use of the monks, at the bottom of this mountain, in
honour of the Blessed Virgin, as Procopius mentions. 2 Thither
he went every Saturday and Sunday to assist, with all the other anchorets and
monks of that desert, at the holy office and at the celebration of the divine
mysteries when they all communicated. His diet was very sparing, though to shun
ostentation and the danger of vain-glory, he eat of every thing that was
allowed among the monks of Egypt, who universally abstained from flesh, fish,
&c. Prayer was his principal employment; and he practised what he earnestly
recommends to all Christians, that in all their actions, thoughts, and words,
they should keep themselves with great fervour in the presence of God, and
direct all they do to his holy will. 3 By
habitual contemplation he acquired an extraordinary purity of heart, and such a
facility of lovingly beholding God in all his works, that this practice seemed
in him a second nature. Thus he accompanied his studies with perpetual prayer.
He assiduously read the holy scriptures, and fathers, and was one of the most
learned doctors of the church. But, to preserve the treasure of humility, he
concealed, as much as possible, both his natural and acquired talents, and the
extraordinary graces with which the Holy Ghost enriched his soul. By this
secrecy he fled from the danger of vain-glory, which, like a leech, sticks to
our best actions, and sucking from them its nourishment robs us of their fruit.
As if this cell had not been sufficiently remote from the eyes of men, St. John
frequently retired into a neighbouring cavern, which he had made in the rock,
where no one could come to disturb his devotions, or interrupt his tears. So
ardent were his charity and compunction, that his eyes seemed like two
fountains, which scarcely ever ceased to flow; and his continual sighs and
groans to heaven, under the weight of the miseries inseparable from his mortal
pilgrimage, were not to be equalled by the vehemency of the cries of those who
suffer from knives and fire. Overcome by importunities, he admitted a holy
anchoret named Moyses, to live with him as his disciple.
God bestowed on St. John
an extraordinary grace of healing the spiritual disorders of souls. Among
others, a monk called Isaac, was brought almost to the brink of despair by most
violent temptations of the flesh. He addressed himself to St. John, who
perceived by his tears how much he underwent from that conflict and struggle
which he felt within himself. The servant of God commended his faith, and said:
“My son, let us have recourse to God by prayer.” They accordingly prostrated
themselves together on the ground in fervent supplication for a deliverance,
and from that time the infernal serpent left Isaac in peace. Many others
resorted to St. John for spiritual advice: but the devil excited some to
jealousy, who censured him as one who, out of vanity, lost much time in
unprofitable discourse. The saint took this accusation, which was a mere
calumny, in good part, and as a charitable admonition: he therefore imposed on
himself a rigorous silence for near a twelvemonth. This his humility and
modesty so much astonished his calumniators, that they joined the rest of the
monks in beseeching him to reassume his former function of giving charitable
advice to all that resorted to him for it, and not to bury that talent of
science which he had received for the benefit of many. He who knew not what it
was to contradict others, with the same humility and deference again opened his
mouth to instruct his neighbour in the rules of perfect virtue: in which
office, such was the reputation of his wisdom and experience, that he was
regarded as another Moses in that holy place.
St. John was now
seventy-five years old, and had spent forty of them in his hermitage, when in
the year six hundred, he was unanimously chosen abbot of Mount Sinai, and
superior general of all the monks and hermits in that country. Soon after he
was raised to this dignity, the people of Palestine and Arabia, in the time of
a great drought and famine, made their application to him as to another Elias,
begging him to intercede with God in their behalf. The saint failed not with
great earnestness to recommend their distress to the Father of mercies, and his
prayer was immediately recompensed with abundant rains. St. Gregory the Great,
who then sat in St. Peter’s chair, wrote to our holy abbot, 4 recommending
himself to his prayers, and sent him beds, with other furniture and money, for
his hospital, for the use of pilgrims near Mount Sinai. John, who had used his
utmost endeavours to decline the pastoral charge, when he saw it laid upon him,
neglected no means which might promote the sanctification of all those who were
intrusted to his care. That posterity might receive some share in the benefit
of his holy instructions, John, the learned and virtuous abbot of Raithu, a
monastery situate towards the Red-Sea, entreated him by that obedience he had
ever practised, even with regard to his inferiors that it would draw up the
most necessary rules by which fervent souls might arrive at Christian
perfection. The saint answered him, that nothing but extreme humility could
have moved him to write to so miserable a sinner, destitute of every sort of
virtue; but that he received his commands with respect, though far above his
strength, never considering his own insufficiency. Wherefore, apprehensive of
falling into death by disobedience, he took up his pen in haste, with great
eagerness mixed with fear, and set himself to draw some imperfect outlines as
an unskilful painter, leaving them to receive from him, as a great master, the
finishing strokes. This produced the excellent work which he called Climax, or
the Ladder of Religious Perfection. This book being written in sentences,
almost in the manner of aphorisms, abounds more in sense than words. A certain
majestic simplicity, an inexpressible unction and spirit of humility, joined
with conciseness and perspicuity, very much enhance the value of this
performance: but its chief merit consists in the sublime sentiments, and
perfect description of all Christian virtues, which it contains. The author
confirms his precepts by several edifying examples, as of obedience and
penance. 5 In
describing a monastery of three hundred and thirty monks, which he had visited
near Alexandria in Egypt, he mentions one of the principal citizens of that
city, named Isidore, who petitioning to be admitted into the house, said to the
abbot: “As iron is in the hands of the smith, so am I in your hands.” The abbot
ordered him to remain without the gate, and to prostrate himself at the feet of
every one that passed by, begging their prayers for his soul struck with a
leprosy. Thus he passed seven years in profound humility and patience. He told
St. John, that during the first year he always considered himself as a slave
condemned for his sins, and sustained violent conflicts. The second year he
passed in tranquillity and confidence: and the third with relish and pleasure
in his humiliations. So great was his virtue, that the abbot determined to
present him to the bishop in order to be promoted to the priesthood; but the
humility of the holy penitent prevented the execution of that design; for
having begged at least a respite, he died within ten days. St. John could not
help admiring the cook of this numerous community who seemed always
recollected, and generally bathed in tears amidst his continual occupation, and
asked him by what means he nourished so perfect a spirit of compunction, in the
midst of such a dissipating laborious employment? He said, that serving the
monks, he represented to himself that he was serving not men, but God in his
servants: and that the fire he always had before his eyes, reminded him of that
fire which will burn souls for all eternity. The moving description which our
author gives of the monastery of penitents called the Prison, above a mile from
the former, hath been already abridged in our language. John the Sabaite told
our saint as of a third person, that seeing himself respected in his monastery,
he considered that this was not the way to satisfy for his sins. Wherefore,
with the leave of his abbot, he repaired to a severe monastery in Pontus, and
after three years saw in a dream a schedule of his debts, to the amount in appearance
of one hundred pounds of gold, of which only ten were cancelled. He therefore
repeated often to himself: “Poor Antiochus thou hast still a great debt to
satisfy.” After passing other thirteen years in contempt and the most fervent
practices of penance, he deserved to see in a vision his whole debt blotted
out. Another monk, in a grievous fit of illness, fell into a trance, in which
he lay as if he had been dead for the space of an hour: but recovering, he shut
himself up in his cell, and lived a recluse twelve years, almost continually
weeping, on the perpetual meditation of death. When he was near death, his
brethren could only extort from him these words of edification: “He who hath
death always before his eyes, will never sin.” John, abbot of Raithu, explained
this book of our saint by judicious comments, which are all extant. We have
likewise a letter of St. John Climacus to the same person, concerning the
duties of a pastor, in which he exhorts him in correcting others to temper
severity with mildness, and encourages him zealously to fulfil the obligations
of his charge; for nothing is greater or more acceptable to God than to offer
him the sacrifice of rational souls sanctified by penance and charity.
St. John sighed
continually under the weight of his dignity, during the four years that he
governed the monks of Mount Sinai: and as he had taken upon him that burden
with fear and reluctance, he with joy found means to resign the same a little
before his death. Heavenly contemplation, and the continual exercise of divine
love and praise, were his delight and comfort in his earthly pilgrimage: and in
this imitation of the functions of the blessed spirits in heaven he placeth the
essence of the monastic state. 6 In
his excellent maxims concerning the gift of holy tears, the fruit of charity, 7 we
seem to behold a lively portraiture of his most pure soul. He died in his
hermitage on the 30th day of March, in 605, being fourscore years old. His
spiritual son George, who had succeeded him in the abbacy, earnestly begged of
God that he might not be separated from his dear master and guide; and followed
him by a happy death within a few days. On several Greek commentaries on St.
John Climacus’s ladder, see Montfaucon, Biblioth. Coisliana, p. 305, 306
St. John Climacus,
speaking of the excellence and the effects of charity, does it with a feeling
and energy worthy of such a subject. “A mother,” says he, 8 “feels
less pleasure when she folds within her arms the dear infant whom she nourishes
with her own milk, than the true child of charity does, when united, as he
incessantly is, to his God, and folded as it were in the arms of his heavenly
Father. 9 Charity
operates in some persons so as to carry them almost entirely out of themselves.
It illuminates others, and fills them with such sentiments of joy, that they
cannot help crying out: The Lord is my helper and my protector: in him
hath my heart confided, and I have been helped. And my flesh hath flourished
again, and with my will I will give praise to him. 10 This
joy which they feel in their hearts, is reflected on their countenances; and
when once God has united, or, as we may say, incorporated them with his
charity, he displays in their exterior, as in the reflection of a mirror, the
brightness and serenity of their souls: even as Moses, being honoured with a
sight of God, was encompassed round by his glory.” St. John Climacus composed
the following prayer to obtain the gift of charity: “My God, I pretend to nothing
upon this earth, except to be so firmly united to you by prayer, that to be
separated from you may be impossible: let others desire riches and glory: for
my part, I desire but one thing, and that is, to be inseparably united to you,
and to place in you alone all my hopes of happiness and repose.”
Note
1. Gr. 1.
Note
2. Procop. l. 5. de ædif. Justin.
Note
3. S. Jo. Clim. gr. 27. n. 67.
Note
4. St. Greg. l. 11. Ep. l. 1. 12. Ep. 16. t. 2. p. 1091.
Note
5. Gr. 4 and 5.
Note
6. Gr. 1.
Note
7. Gr. 7. 27. 30.
Note
8. Grad. 30. n. 12.
Note
9. Gr. n. 14.
Note
10. Ps. xxvii.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume III: March. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/3/301.html
Venerable John Climacus
of Sinai, Author of “the Ladder”
Commemorated on March 30
Troparion & Kontakion
Saint John of the Ladder
is honored by Holy Church as a great ascetic and author of the renowned
spiritual book called THE LADDER, from which he is also called “of the Ladder”
(Climacus).
There is almost no
information about St John’s origins. One tradition suggests that he was born in
Constantinople around the year 570, and was the son of Sts Xenophon and Maria
(January 26).
John went to Sinai when
he was sixteen, submitting to Abba Martyrius as his instructor and guide. After
four years, St John was tonsured as a monk. Abba Strategios, who was present at
St John’s tonsure, predicted that he would become a great luminary in the
Church of Christ.
For nineteen years St
John progressed in monasticism in obedience to his spiritual Father. After the
death of Abba Martyrius, St John embarked on a solitary life, settling in a
wild place called Thola, where he spent forty years laboring in silence,
fasting, prayer, and tears of penitence.
It is not by chance that
in THE LADDER St John speaks about tears of repentance: “Just as fire burns and
destroys the wood, so pure tears wash away every impurity, both external and
internal.” His holy prayer was strong and efficacious, as may be seen from an
example from the life of the God-pleasing saint.
St John had a disciple
named Moses. Once, the saint ordered his disciple to bring dung to fertilize
the vegetable garden. When he had fulfilled the obedience, Moses lay down to
rest under the shade of a large rock, because of the scorching heat of summer.
St John was in his cell in a light sleep. Suddenly, a man of remarkable
appearance appeared to him and awakened the holy ascetic, reproaching him,
“John, why do you sleep so heedlessly, when Moses is in danger?”
St John immediately woke
up and began to pray for his disciple. When Moses returned in the evening, St
John asked whether any sort of misfortune had befallen him.
The monk replied, “A
large rock would have fallen on me as I slept beneath it at noon, but I left
that place because I thought I heard you calling me.” St John did not tell his
disciple of his vision, but gave thanks to God.
St John ate the food
which is permitted by the monastic rule, but only in moderation. He did not
sleep very much, only enough to keep up his strength, so that he would not ruin
his mind by unceasing vigil. “I do not fast excessively,” he said of himself,
“nor do I give myself over to intense all-night vigil, nor lay upon the ground,
but I restrain myself..., and the Lord soon saved me.”
The following example of
St John’s humility is noteworthy. Gifted with discernment, and attaining wisdom
through spiritual experience, he lovingly received all who came to him and
guided them to salvation. One day some envious monks reproached him for being
too talkative, and so St John kept silence for a whole year. The monks realized
their error, and they went to the ascetic and begged him not to deprive them of
the spiritual profit of his conversation.
Concealing his ascetic
deeds from others, St John sometimes withdrew into a cave, but reports of his
holiness spread far beyond the vicinity. Visitors from all walks of life came
to him, desiring to hear his words of edification and salvation. After forty
years of solitary asceticism, he was chosen as igumen of Sinai when he was
seventy-five. St John governed the holy monastery for four years. Toward the
end of his life, the Lord granted him the gifts of clairvoyance and
wonderworking.
At the request of St
John, igumen of the Raithu monastery (Commemorated on Cheesefare Saturday), he
wrote the incomparable LADDER, a book of instruction for monks who wished to
attain spiritual perfection.
Knowing of the wisdom and
spiritual gifts of St John of Sinai, the igumen of Raithu requested him to
write down whatever was necessary for the salvation of those in the monastic
life. Such a book would be “a ladder fixed on the earth” (Gen. 28:12), leading
people to the gates of Heaven.
St John felt that such a
task was beyond his ability, yet out of obedience he fulfilled the request. The
saint called his work THE LADDER, for the book is “a fixed ladder leading from
earthly things to the Holy of Holies....” The thirty steps of spiritual
perfection correspond to the thirty years of the Lord’s age. When we have
completed these thirty steps, we will find ourselves with the righteous and
will not stumble. THE LADDER begins with renunciation of the world, and ends
with God, Who is love (1 John 4:8).
Although the book was
written for monks, any Christian living in the world will find it an unerring
guide for ascending to God, and a support in the spiritual life. Sts Theodore
the Studite (November 11 and January 26), Sergius of Radonezh (September 25 and
July 5), Joseph of Volokolamsk (September 9 and October 18), and others relied
on THE LADDER as an important guide to salvation.
The twenty-second step of
THE LADDER deals with various forms of vainglory. St John writes: “When I fast,
I am vainglorious; and when I permit myself food in order to conceal my fasting
from others I am again vainglorious about my prudence. When I dress in fine
clothing, I am vanquished by vanity, and if I put on drab clothing, again I am
overcome by vanity. If I speak, vainglory defeats me. If I wish to keep
silence, I am again given over to it. Wherever this thorn comes up, it stands
with its points upright.
A vain person seems to
honor God, but strives to please men rather than God.
People of lofty spirit
bear insult placidly and willingly, but only the holy and righteous may hear
praise without harm.
When you hear that your
neighbor or friend has slandered you behind your back, or even to your face,
praise and love him.
It is not the one who
reproaches himself who shows humility, for who will not put up with himself? It
is the one who is slandered by another, yet continues to show love for him.
Whoever is proud of his
natural gifts, intelligence, learning, skill in reading, clear enunciation, and
other similar qualities, which are acquired without much labor, will never
obtain supernatural gifts. Whoever is not faithful in small things (Luke
16:10), is also unfaithful in large things, and is vainglorous.
It often happens that God
humbles the vainglorious, sending a sudden misfortune. If prayer does not
destroy a proud thought, we bring to mind the departure of the soul from this
life. And if this does not help, let us fear the shame which follows dishonor.
“For whoever humbles himself shall be exalted, and whoever exalts himself shall
be humbled” (Luke 14:11). When those who praise us, or rather seduce us, start
to praise us, let us recall our many sins, then we shall find that we are not
worthy of what they say or do to honor us.”
In THE LADDER St John
describes the ascent toward spiritual perfection, which is essential for anyone
who wishes to save his soul. It is a written account of his thoughts, based on
the collected wisdom of many wise ascetics, and on his own spiritual
experience. The book is a great help on the path to truth and virtue.
The steps of THE LADDER
proceed gradually from strength to strength on the path of perfection. The
summit is not reached suddenly, but gradually, as the Savior says: “The Kingdom
of Heaven suffers violence, and the violent take it by force” (Mt.11:12).
St John is also
commemorated on the fourth Sunday of Great Lent.
SOURCE : http://oca.org/saints/lives/2013/03/30/100943-venerable-john-climacus-of-sinai-author-of-ldquothe-ladderrdquo

San Giovanni Climaco
Scala
paradisi (italiano). - Questo libro fu facto in Venetia : per
Christophoro da Mandelo,
nel
MCCCCLXXXII die XII mensis octubris. - 98 c. ; a-l⁸, m¹⁰ ; 4°
European Library of Information and Culture
San Giovanni Climaco Abate
30
marzo
Nato prima del 579,
località ignota - Morto sul Monte Sinai ca. 649
In greco, «climaco»
significa «quello della scala». Così è soprannominato Giovanni, monaco e abate,
perché ha scritto una famosissima guida spirituale in greco: «Klimax tou
Paradeisou», ossia «Scala del Paradiso». Ma di lui abbiamo scarse notizie:
incerte le date di nascita e di morte, sconosciuta la famiglia (sappiamo però
di un fratello, Giorgio, anche lui monaco). Lo troviamo nella penisola del
Sinai, monaco a vent’anni, tra molti altri, chi legato a un centro di vita
comune, chi invece isolato in preghiera solitaria. Lui sperimenta entrambe le
forme di vita, e poi si fissa nel monastero di Raithu, nel sud-ovest della
regione. Ma verso i 60 anni lo chiamano a guidare come abate un altro grande e
più famoso cenobio: quello del Monte Sinai. E lì porta a termine la «Scala»,
che diventerà popolarissima. Sarebbe morto nel 649. (Avvenire)
Etimologia: Giovanni = il
Signore è benefico, dono del Signore, dall'ebraico
Emblema: Bastone
pastorale, Scala
Martirologio Romano: Sul
monte Sinai, san Giovanni, abate, che scrisse per l’istruzione dei monaci il
celebre libro intitolato «La Scala del paradiso», nel quale presentò un cammino
di perfezionamento spirituale nella forma di una salita di trenta gradini verso
Dio, meritando per questo il soprannome di Clímaco.
In greco, “climaco”
significa “quello della scala”. Così è soprannominato Giovanni, monaco e abate,
perché ha scritto una famosissima guida spirituale in greco: Klimax tou
Paradeisou, ossia “Scala del Paradiso”. Ma di lui abbiamo scarse notizie:
incerte le date di nascita e di morte, sconosciuta la famiglia (sappiamo però
di un fratello, Giorgio, anche lui monaco).Giovanni vive nel tempo in cui
l’Italia è spartita tra Longobardi e Impero d’Oriente; i rissosi discendenti di
Clodoveo sono padroni dell’antica Gallia, che ormai è terra dei Franchi,
Francia; i re visigoti governano la Spagna. E questo è anche il tempo in cui
dall’Arabia profonda emerge la figura di Maometto (570/8-632).Giovanni, eccolo:
lo troviamo nella penisola del Sinai, monaco a vent’anni, tra molti altri, chi
legato a un centro di vita comune, chi invece isolato in preghiera solitaria.
Lui sperimenta entrambe le forme di vita, e poi si fissa nel monastero di
Raithu, nel sud-ovest della regione. Ma verso i 60 anni lo chiamano a guidare
come abate un altro grande e più famoso cenobio: quello del Monte Sinai. E lì,
stimolato dall’abate di Raithu, porta a termine la “Scala”, che diventerà
popolarissima, tradotta in latino, siriaco, armeno, arabo, slavo.Giovanni non
si muove dal monastero, e la sua fama corre invece per il mondo cristiano,
grazie al libro con i suoi insegnamenti, che non cercano davvero la popolarità
facile, e non fanno sconti. Se qualcuno crede che fare il monaco sia un devoto
passatempo, Giovanni lo raddrizza bruscamente: la vita del monaco, scrive,
dev’essere "una costrizione incessante sulla natura e una costante
influenza sui sensi". Ma suscita pure grandiose speranze quando afferma
che le lacrime del pentimento hanno il valore quasi di un nuovo
battesimo. Alla “Scala” egli aggiunge poi un breve testo-guida per i
superiori, forse ispirato a un’opera simile: la Regula pastoralis di papa
Gregorio Magno, tradotta in greco ad Antiochia. Papa Gregorio fa in tempo a
conoscere Giovanni da lontano: gli scrive una lettera di elogio, e lo aiuta a
ingrandire un suo ospizio per pellegrini, mandandogli il denaro necessario per
quindici nuovi letti, e fornendo direttamente le coperte. Giovanni Climaco
insegna nel suo monastero a viva voce. Ma attraverso il libro raggiunge
sempre nuovi e sconosciuti discepoli, in Oriente e Occidente. La “Scala” è
cercata e studiata per l’efficace chiarezza della sintesi dottrinale e per il
valore delle esperienze di Giovanni in prima persona. Secondo studi recenti,
egli sarebbe morto nel 649, anche se non tutto è certo. Certo e stimolante,
invece, è un fatto: su di lui i cristiani d’Oriente e d’Occidente sono stati
sempre concordi: ancora oggi celebrano la sua festa nello stesso giorno.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/47750
San Giovanni Climaco
St. John of the
Ladder (Climacus): illustration from a Klimax manuscript (early 12th century) -
Иоанн Лествичник. Мерная икона в окладе. Мастерские Московского Кремля. 1554.
Икона принадлежала старшему сыну Ивана Грозного и Анастасии — царевичу Ивану
Ивановичу (1554–1582). Музеи Московского Кремля
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 11 febbraio 2009
Giovanni Climaco
Cari fratelli e sorelle,
dopo venti catechesi
dedicate all’Apostolo Paolo, vorrei riprendere oggi la presentazione dei grandi
Scrittori della Chiesa di Oriente e di Occidente del tempo medioevale. E
propongo la figura di Giovanni detto Climaco, traslitterazione latina del
termine greco klímakos, che significa della scala (klímax). Si
tratta del titolo della sua opera principale nella quale descrive la scalata
della vita umana verso Dio. Egli nacque verso il 575. La sua vita si sviluppò
dunque negli anni in cui Bisanzio, capitale dell’impero romano d’Oriente,
conobbe la più grande crisi della sua storia. All’improvviso il quadro
geografico dell’impero mutò e il torrente delle invasioni barbariche fece
crollare tutte le sue strutture. Resse solo la struttura della Chiesa, che
continuò in questi tempi difficili a svolgere la sua azione missionaria, umana
e socio-culturale, specialmente attraverso la rete dei monasteri, in cui
operavano grandi personalità religiose come quella, appunto, di Giovanni
Climaco.
Tra le montagne del
Sinai, ove Mosè incontrò Dio ed Elia ne udì la voce, Giovanni visse e raccontò
le sue esperienze spirituali. Notizie su di lui sono conservate in una
breve Vita (PG 88, 596-608), scritta dal monaco Daniele di
Raito: a sedici anni Giovanni, divenuto monaco sul monte Sinai, vi si fece
discepolo dell’abate Martirio, un "anziano", cioè un
"sapiente". Verso i vent’anni, scelse di vivere da eremita in una
grotta ai piedi del monte, in località di Tola, a otto chilometri dall’attuale
monastero di Santa Caterina. Ma la solitudine non gli impedì di incontrare
persone desiderose di avere una direzione spirituale, come anche di recarsi in
visita ad alcuni monasteri presso Alessandria. Il suo ritiro eremitico,
infatti, lungi dall’essere una fuga dal mondo e dalla realtà umana, sfociò in
un amore ardente per gli altri (Vita 5) e per Dio (Vita 7). Dopo
quarant’anni di vita eremitica vissuta nell’amore per Dio e per il prossimo,
anni durante i quali pianse, pregò, lottò contro i demoni, fu nominato igumeno
del grande monastero del monte Sinai e ritornò così alla vita cenobitica, in
monastero. Ma alcuni anni prima della morte, nostalgico della vita eremitica,
passò al fratello, monaco nello stesso monastero, la guida della comunità. Morì
dopo il 650. La vita di Giovanni si sviluppa tra due montagne, il Sinai e il
Tabor, e veramente si può dire che da lui si è irradiata la luce vista da Mosè
sul Sinai e contemplata dai tre apostoli sul Tabor!
Divenne famoso, come ho
già detto, per l’opera la Scala (klímax), qualificata in Occidente
come Scala del Paradiso (PG 88,632-1164). Composta su insistente
richiesta del vicino igumeno del monastero di Raito presso il Sinai, la Scala è
un trattato completo di vita spirituale, in cui Giovanni descrive il cammino
del monaco dalla rinuncia al mondo fino alla perfezione dell’amore. E’ un
cammino che – secondo questo libro – si sviluppa attraverso trenta gradini,
ognuno dei quali è collegato col successivo. Il cammino può essere sintetizzato
in tre fasi successive: la prima si esprime nella rottura col mondo al fine di
ritornare allo stato dell’infanzia evangelica. L’essenziale quindi non è la
rottura, ma il collegamento con quanto Gesù ha detto, il ritornare cioè alla
vera infanzia in senso spirituale, il diventare come i bambini. Giovanni
commenta: "Un buon fondamento è quello formato da tre basi e da tre
colonne: innocenza, digiuno e castità. Tutti i neonati in Cristo (cfr 1 Cor 3,1)
comincino da queste cose, prendendo esempio da quelli che sono neonati
fisicamente" (1,20; 636). Il distacco volontario dalle persone e dai
luoghi cari permette all’anima di entrare in comunione più profonda con Dio.
Questa rinuncia sfocia nell’obbedienza, che è via all’umiltà mediante le
umiliazioni – che non mancheranno mai – da parte dei fratelli. Giovanni
commenta: "Beato colui che ha mortificato la propria volontà fino alla
fine e che ha affidato la cura della propria persona al suo maestro nel
Signore: sarà infatti collocato alla destra del Crocifisso!" (4,37; 704).
La seconda fase del
cammino è costituita dal combattimento spirituale contro le passioni. Ogni
gradino della scala è collegato con una passione principale, che viene definita
e diagnosticata, con l’indicazione della terapia e con la proposta della virtù
corrispondente. L’insieme di questi gradini costituisce senza dubbio il più
importante trattato di strategia spirituale che possediamo. La lotta contro le
passioni, però, si riveste di positività – non rimane una cosa negativa –
grazie all’immagine del "fuoco" dello Spirito Santo: "Tutti
coloro che intraprendono questa bella lotta (cfr 1 Tm 6,12),
dura e ardua, [...], sappiano che sono venuti a gettarsi in un fuoco, se
veramente desiderano che il fuoco immateriale abiti in loro" (1,18; 636).
Il fuoco dello Spirito santo che è fuoco dell’amore e della verità. Solo la
forza dello Spirito Santo assicura la vittoria. Ma secondo Giovanni Climaco è
importante prendere coscienza che le passioni non sono cattive in sé; lo
diventano per l’uso cattivo che ne fa la libertà dell’uomo. Se purificate, le
passioni schiudono all’uomo la via verso Dio con energie unificate dall’ascesi
e dalla grazia e, "se esse hanno ricevuto dal Creatore un ordine e un
inizio..., il limite della virtù è senza fine" (26/2,37; 1068).
L’ultima fase del cammino
è la perfezione cristiana, che si sviluppa negli ultimi sette gradini
della Scala. Questi sono gli stadi più alti della vita spirituale, sperimentabili
dagli "esicasti", i solitari, quelli che sono arrivati alla quiete e
alla pace interiore; ma sono stadi accessibili anche ai cenobiti più ferventi.
Dei primi tre - semplicità, umiltà e discernimento - Giovanni, in linea coi
Padri del deserto, ritiene più importante l’ultimo, cioè la capacità di
discernere. Ogni comportamento è da sottoporsi al discernimento; tutto infatti
dipende dalle motivazioni profonde, che bisogna vagliare. Qui si entra nel vivo
della persona e si tratta di risvegliare nell’eremita, nel cristiano, la
sensibilità spirituale e il "senso del cuore", doni di Dio:
"Come guida e regola in ogni cosa, dopo Dio, dobbiamo seguire la nostra
coscienza" (26/1,5;1013). In questo modo si raggiunge la quiete dell’anima,
l’esichía, grazie alla quale l’anima può affacciarsi sull’abisso dei misteri
divini.
Lo stato di quiete, di
pace interiore, prepara l’esicasta alla preghiera, che in Giovanni è duplice:
la "preghiera corporea" e la "preghiera del cuore". La
prima è propria di chi deve farsi aiutare da atteggiamenti del corpo: tendere
le mani, emettere gemiti, percuotersi il petto, ecc. (15,26; 900); la seconda è
spontanea, perché è effetto del risveglio della sensibilità spirituale, dono di
Dio a chi è dedito alla preghiera corporea. In Giovanni essa prende il nome di
"preghiera di Gesù" (Iesoû euché), ed è costituita dall’invocazione
del solo nome di Gesù, un’invocazione continua come il respiro: "La
memoria di Gesù faccia tutt’uno con il tuo respiro, e allora conoscerai
l’utilità dell’esichía", della pace interiore (27/2,26; 1112). Alla fine
la preghiera diventa molto semplice, semplicemente la parola "Gesù"
divenuta una cosa sola con il nostro respiro.
L’ultimo gradino della
scala (30), soffuso della "sobria ebbrezza dello Spirito", è dedicato
alla suprema "trinità delle virtù": la fede, la speranza e
soprattutto la carità. Della carità, Giovanni parla anche come éros (amore
umano), figura dell’unione matrimoniale dell’anima con Dio. Ed egli sceglie
ancora l’immagine del fuoco per esprimere l’ardore, la luce, la purificazione
dell’amore per Dio. La forza dell’amore umano può essere riorientata a Dio,
come sull’olivastro può venire innestato un olivo buono (cfr Rm 11,24)
(15,66; 893). Giovanni è convinto che un’intensa esperienza di questo éros faccia
avanzare l’anima assai più che la dura lotta contro le passioni, perché grande
è la sua potenza. Prevale dunque la positività nel nostro cammino. Ma la
carità è vista anche in stretto rapporto con la speranza: "La forza della
carità è la speranza: grazie ad essa attendiamo la ricompensa della carità...
La speranza è la porta della carità... L‘assenza della speranza annienta la
carità: ad essa sono legate le nostre fatiche, da essa sono sostenuti i nostri
travagli, e grazie ad essa siamo circondati dalla misericordia di Dio"
(30,16; 1157). La conclusione della Scala contiene la sintesi
dell’opera con parole che l’autore fa proferire da Dio stesso: "Questa
scala t’insegni la disposizione spirituale delle virtù. Io sto sulla cima di
questa scala, come disse quel mio grande iniziato (San Paolo): Ora
rimangono dunque queste tre cose: fede, speranza e carità, ma di tutte più
grande è la carità (1 Cor 13,13)!"
(30,18; 1160).
A questo punto, s’impone
un’ultima domanda: la Scala, opera scritta da un monaco eremita vissuto
millequattrocento anni fa, può ancora dire qualcosa a noi oggi? L’itinerario
esistenziale di un uomo che è vissuto sempre sulla montagna del Sinai in un
tempo tanto lontano può essere di qualche attualità per noi? In un primo
momento sembrerebbe che la risposta debba essere "no", perché
Giovanni Climaco è troppo lontano da noi. Ma se osserviamo un po’ più da
vicino, vediamo che quella vita monastica è solo un grande simbolo della vita
battesimale, della vita da cristiano. Mostra, per così dire, in caratteri
grandi ciò che noi scriviamo giorno per giorno in caratteri piccoli. Si tratta
di un simbolo profetico che rivela che cosa sia la vita del battezzato, in
comunione con Cristo, con la sua morte e risurrezione. E’ per me
particolarmente importante il fatto che il vertice della "scala", gli
ultimi gradini siano nello stesso tempo le virtù fondamentali, iniziali, più
semplici: la fede, la speranza e la carità. Non sono virtù accessibili solo a
eroi morali, ma sono dono di Dio a tutti i battezzati: in esse cresce anche la
nostra vita. L’inizio è anche la fine, il punto di partenza è anche il punto di
arrivo: tutto il cammino va verso una sempre più radicale realizzazione di
fede, speranza e carità. In queste virtù tutta la scalata è presente.
Fondamentale è la fede, perché tale virtù implica che io rinunci alla mia
arroganza, al mio pensiero; alla pretesa di giudicare da solo, senza affidarmi
ad altri. E’ necessario questo cammino verso l’umiltà, verso l’infanzia
spirituale: occorre superare l’atteggiamento di arroganza che fa dire: Io so
meglio, in questo mio tempo del ventunesimo secolo, di quanto potessero sapere
quelli di allora. Occorre invece affidarsi solo alla Sacra Scrittura, alla
Parola del Signore, affacciarsi con umiltà all’orizzonte della fede, per
entrare così nella vastità enorme del mondo universale, del mondo di Dio. In
questo modo cresce la nostra anima, cresce la sensibilità del cuore verso Dio.
Giustamente dice Giovanni Climaco che solo la speranza ci rende capaci di
vivere la carità. La speranza nella quale trascendiamo le cose di ogni giorno,
non aspettiamo il successo nei nostri giorni terreni, ma aspettiamo alla fine
la rivelazione di Dio stesso. Solo in questa estensione della nostra anima, in
questa autotrascendenza, la vita nostra diventa grande e possiamo sopportare le
fatiche e le delusioni di ogni giorno, possiamo essere buoni con gli altri
senza aspettarci ricompensa. Solo se c’è Dio, questa speranza grande alla quale
tendo, posso ogni giorno fare i piccoli passi della mia vita e così imparare la
carità. Nella carità si nasconde il mistero della preghiera, della conoscenza
personale di Gesù: una preghiera semplice, che tende soltanto a toccare il
cuore del divino Maestro. E così si apre il proprio cuore, si impara da Lui la
stessa sua bontà, il suo amore. Usiamo dunque di questa "scalata"
della fede, della speranza e della carità; arriveremo così alla vera vita.
Saluti:
Chers frères et soeurs,
Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, notamment la délégation
des consuls honoraires, accompagnée par Son Éminence le Cardinal Philippe Barbarin,
Archevêque de Lyon, la Communauté de l’Arche « l’Olivier » de Rennes
qui fête cette année ses vingt ans d’existence, ainsi que tous les jeunes, en
particulier ceux des collèges La Rochefoucauld et Fénelon Sainte-Marie de
Paris. Bon pèlerinage à tous !
Dear Brothers and
Sisters,
I am pleased to greet all the English-speaking visitors present at today’s
Audience, especially pilgrims from Japan, Taiwan, Denmark, England, Ireland and
the United States. God bless you all!
Liebe Brüder und
Schwestern!
Gerne heiße ich alle Besucher deutscher Sprache willkommen. Besonders grüße ich
die Dechanten aus der Diözese Graz-Seckau mit Bischof Kapellari und die
Journalisten, die er mitgebracht hat, sowie die Studierenden des Kirchenrechts
der Universitäten Augsburg, Bochum, München und Potsdam. Das Bild der Leiter
der Tugenden, wie es der heilige Johannes Climacus beschreibt, soll uns helfen,
den Aufstieg zu wagen und Menschen zu sein, die auf der Höhe leben, auf der
Höhe sind, nicht auf der Höhe der Zeit, sondern mehr: auf der Höhe
Gottes. Dazu möge uns der Herr seine Gnade schenken.
Queridos hermanos y
hermanas:
Saludo cordialmente a los fieles de lengua española aquí presentes. En
particular, a los peregrinos de las diócesis de Plasencia y Alcalá de Henares,
acompañados por Monseñor Amadeo Rodríguez, Obispo de Plasencia, a la Hermandad
de Nuestra Señora del Rocío, de Almonte, así como a los demás grupos venidos de
España, México y otros países latinoamericanos. Aliento a todos a aprovechar
peregrinación a Roma para profundizar en la fe y sentir el gozo de pertenecer a
la Iglesia. Que Dios os bendiga.
Saúdo os peregrinos de
língua portuguesa, nomeadamente os de Portugal, das Paróquias de São
Martinho de Lordelo do Ouro, Cristo Rei de Santa Bárbara Gaia, Santa Eulália de
Águeda e de Nossa Senhora de Lourdes de Coimbra. A todos faço votos de uma
feliz estadía na Cidade Eterna, e que este encontro com o Sucessor de Pedro
reforce os propósitos de unidade e de comunhão na única fé, em Cristo Jesus
Nosso Senhor. Que Deus vos abençoe e vos ampare, pela intercessão da Virgem de
Fátima.
Saluto in lingua polacca:
Witam serdecznie
pielgrzymów polskich. Dzisiaj we wspomnienie Matki Bożej z Lourdes obchodzimy
Światowy Dzień Chorego. Pozdrawiam więc szczególnie chorych i cierpiących, i
tych, którzy się nimi opiekują. Wszystkich, którzy niosą krzyż cierpienia
zawierzam w modlitwie Niepokalanej Dziewicy. Was tu obecnych, waszych bliskich
i chorych niech umocni Apostolskie Błogosławieństwo, którego wszystkim z serca
udzielam.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini polacchi. Oggi, nella memoria della Beata Maria Vergine di Lourdes,
celebriamo la Giornata Mondiale del Malato. Saluto quindi in modo particolare
tutti i malati e i sofferenti e anche tutti quelli che si prendono cura di
loro. Affido nella preghiera alla Vergine Immacolata quanti portano la croce
della sofferenza. Vi conforti la benedizione apostolica che impartisco di tutto
cuore a voi qui presenti, alle persone a voi care e a voi malati.
Saluto in lingua ungherese:
Szeretettel köszöntöm a
magyar hķveket, elsõsorban azokat, akik a budapesti Sapientia Szerzetesi
Fõiskolįról és azokat, akik Munkácsról érkeztek! Római utatok segítsen abban,
hogy növekedjetek a hitben. Ehhez kérem a jó Isten áldását Rátok és családjaitokra.
Dicsértessék a Jézus
Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
fedeli di lingua ungherese, specialmente quelli della Scuola Superiore di
Teologia "Sapientia" di Budapest ed il gruppo di Mukachevo! Il vostro
soggiorno a Roma sia occasione per crescere nella fede! Con la particolare
Benedizione Apostolica a voi e alle vostre famiglie! Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua ceca:
Srdečně vítám poutníky ze
Znojma a okolí.
Necht’ tato pout’ do Říma k hrobům apoštolů Petra a Pavla ve vás rozhojní touhu
po duchovní dokonalosti. K tomu vám rád žehnám.
Chvála Kristu!
Ttaduzione italiana:
Un cordiale benvenuto ai
pellegrini di Znojmo e dintorni.
Possa questo vostro pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli Pietro e Paolo
accrescere in voi il desiderio di perfezione spirituale. Con questi voti,
volentieri vi benedico.
Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Saluto con affetto i
pellegrini di lingua italiana, in particolare i Vescovi venuti per gli incontri
promossi dal Movimento dei Focolari e dalla Comunità di Sant'Egidio. Cari
Fratelli nell’Episcopato, sono lieto di questa opportunità che vi è offerta per
confrontare esperienze ecclesiali di diverse zone del mondo, ed auguro che
questi giorni di preghiera e di riflessioni possano portare frutti abbondanti
per le vostre comunità. Saluto i fedeli di Velletri e li esorto ad essere
sempre più autentici testimoni di Dio e del suo amore per gli uomini. Saluto i
Volontari vincenziani di Ugento-Santa Maria di Leuca, di Lecce e li incoraggio
a proseguire con generosità nelle loro attività caritative in favore dei più
bisognosi.
Saluto, infine, i giovani,
i malati e gli sposi novelli. Oggi celebriamo la festa della
Beata Vergine di Lourdes. Invito voi, cari giovani, ad affidarvi sempre
alla materna protezione di Maria, affinché vi aiuti a conservare un cuore
generoso, disponibile e pieno di entusiasmo apostolico. La Beata Vergine di
Lourdes, alla cui intercessione ricorrono con fiducia numerosi malati nel corpo
e nello spirito, rivolga su voi tutti, cari fratelli e sorelle ammalati,
il suo sguardo di consolazione e di speranza, e vi sostenga nel portare la
croce quotidiana in stretta unione con quella redentrice di Cristo. Maria
accompagni voi, cari sposi novelli, nel vostro cammino, perché le vostre
famiglie siano comunità di intensa vita spirituale e di concreta testimonianza
cristiana.
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090211.html
Saint Jean
Climaque. L’Échelle sainte :
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Climaque/Echelle/climaque.htm,
http://remacle.org/bloodwolf/eglise/climaque/table.htm
et
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Climaque/Table.html
Voir aussi : http://www.patristique.org/Jean-Climaque-L-echelle-sainte.html
http://www.passions.theologie-morale.net/peres/saint-jean-climaque.pdf
http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Chroniques/Chroniques-des-Saints/De-G-a-L/Saint-Jean-Climaque-7eme-siecle
http://spiritualite-lectiorante.blogspot.ca/2010/07/st-jean-climaque-dieu-donne-la-priere.html