Fra
Angelico, La Communion des Apôtres, 1440, 200 x 248, musée San Marco.
Solennité du Saint Sacrement (ANNÉE A)
LECTURES DE LA MESSE
Dominican-Order-church
in Friesach:
Main altar: Manna-miracle
Dominikanerkirche Friesach in Friesach: Hochaltar: Manna-Wunder
Première lecture
« Dieu t’a donné cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue »
Lecture du livre du Deutéronome (Dt 8, 2-3.14b-16a)
Moïse convoqua tout Israël et leur dit :
02 Souviens-toi de
la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ;
le Seigneur ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ;
il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder
ses commandements, oui ou non ?
03 Il t’a fait
passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la
manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu
saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de
la bouche du Seigneur.
14 n’en tire pas
orgueil, et n’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir du pays
d’Égypte, de la maison d’esclavage.
15 C’est lui qui t’a
fait traverser ce désert, vaste et terrifiant, pays des serpents brûlants et
des scorpions, pays de la sécheresse et de la soif. C’est lui qui, pour toi, a
fait jaillir l’eau de la roche la plus dure.
16 C’est lui qui,
dans le désert, t’a donné la manne – cette nourriture inconnue de tes pères –
pour te faire passer par la pauvreté et pour t’éprouver avant de te rendre
heureux.
–
Parole du Seigneur.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Dt/8
Psaume
(Ps 147 (147
B), 12-13, 14-15, 19-20)
R/ Glorifie le Seigneur, Jérusalem ! (Ps 147, 12a)
12 Glorifie le Seigneur, Jérusalem !
Célèbre ton Dieu, ô Sion !
13 Il a consolidé les barres de tes portes,
dans tes murs il a béni tes enfants ;
14 il fait régner la paix à tes frontières,
et d'un pain de froment te rassasie.
15 Il envoie sa parole sur la terre :
rapide, son verbe la parcourt.
19 Il révèle sa parole à Jacob,
ses volontés et ses lois à Israël.
20 Pas un peuple qu'il ait ainsi traité ;
nul autre n'a connu ses volontés. Alléluia !
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Ps/147
Juan de Juanes (–1579), Salvador eucarístico, XVIe, 101 x 63
Deuxième lecture
« Puisqu’il y a un
seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps » (1 Co
10, 16-17)
Lecture de la première
lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (X, 16-17)
Frères,
16 La coupe de
bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du
Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du
Christ ?
17 Puisqu’il y a un
seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous
part à un seul pain.
– Parole du Seigneur.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/1Co/10
Anfang der Sequenz "Lauda Sion Salvatorem" vom Hochfest Fronleichnam (Thomas von Aquin, gregorianisch) Quelle: "Graduale Novum. Edition magis critica iuxta SC 117. Tomus I: De Dominicis et Festis", Conbrio Verlagsgesellschaft Regensburg/Libreria Editrice Vaticana MMXI (2011), p. 366
Séquence
Cette séquence (ad libitum) peut être dite intégralement ou sous une forme abrégée à partir de :
« Le voici, le pain des anges ».
SÉQUENCE
« Lauda Sion » (ad libitum)
Sion, célèbre ton Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
par des hymnes et des chants.
Tant que tu peux, tu dois oser,
car il dépasse tes louanges,
tu ne peux trop le louer.
Le Pain vivant, le Pain de vie,
il est aujourd’hui proposé
comme objet de tes louanges.
Au repas sacré de la Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
au groupe des douze frères.
Louons-le
à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
l’allégresse de nos cœurs !
C’est en effet la journée solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
la première institution.
À ce banquet du nouveau Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
met fin à la Pâque ancienne.
L’ordre ancien le cède au nouveau,
la réalité chasse l’ombre,
et la lumière, la nuit.
Ce que fit le Christ à la Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
nous le fassions après lui.
Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps,
que le vin devient son sang.
Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer,
hors des lois de la nature.
L’une et l’autre de ces espèces,
qui ne sont que de purs signes,
voilent un réel divin.
Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
sous chacune des espèces.
On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ;
il est reçu tout entier.
Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
il nourrit sans disparaître.
Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
pour la vie ou pour la mort.
Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
quel résultat différent !
Si l’on divise les espèces,
n’hésite pas, mais souviens-toi
qu’il est présent dans un fragment
aussi bien que dans le tout.
Le signe seul est partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
n’ont en rien diminué.
* Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
qu’on ne peut jeter aux chiens.
D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
par la manne de nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.
Amen.
Évangile
« Ma chair est la
vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel,
dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Alléluia. (Jn 6, 51.58)
Évangile de Jésus Christ
selon saint Jean
En ce
temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs :
51 Moi, je suis le
pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il
vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la
vie du monde. »
52 Les Juifs se
querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa
chair à manger ? »
53 Jésus leur dit
alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la
chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la
vie en vous.
54 Celui qui mange
ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai
au dernier jour.
55 En effet, ma
chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
56 Celui qui mange
ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
57 De même que le
Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui
qui me mange, lui aussi vivra par moi.
58 Tel est le pain
qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont
mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra
éternellement. »
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Jn/6
–
Acclamons la Parole de Dieu.
Page from the 1232 Targmanchats Gospels, ms2743 Matenadaran collection. https://regionalpost.org/en/articles/a-treasury-of-medieval-thought-in-a-modern-institution.html
Homélie
Nous célébrons
aujourd’hui la Solennité du Corps et du Sang du Christ, la présence réelle et
substantielle de Jésus-Christ sous les apparences du pain et du vin. En tant
que catholiques, nous savons que l’Eucharistie n’est pas simplement symbolique,
mais qu’elle est en fait le Corps, le Sang, l’âme et la divinité du Christ
Ressuscité des morts. L’eucharistie est une nourriture donnée par
Dieu aux hommes afin qu’ils vivent de lui. Les lectures de ce dimanche
nous le rappellent. Dans l’Évangile, Jésus dit : « Je suis le pain de vie.
Vos pères ont mangé la manne et ils sont morts. Voici le pain descendu du ciel,
afin qu’on en mange et qu’on ne meure point. Je suis le pain vivant qui est
descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le
pain que je donnerai, c’est ma chair, pour le salut du monde » (Jn 6,
50-51). Bien que les paroles de Jésus aient été très difficiles à
comprendre pour ses disciples à l’époque, nous savons que le pain et le vin qui
deviennent le Corps et le Sang de Jésus satisfont notre faim la plus profonde.
Cette nourriture spirituelle est en fait une rencontre avec Dieu à travers son
Fils, Jésus. C’est une bénédiction que l’Église nous donne. Célébrons cette
solennité en rendant grâce, c’est ce que signifie eucharistie !
Dans une paroisse, il y
avait un prêtre dans qui pouvait passer des heures – littéralement des heures –
assis en adoration eucharistique. S’il n’était pas en train de travailler, dans
son bureau ou à une réunion, vous le trouveriez dans la chapelle d’adoration en
train de contempler l’ostensoir qui présentait l’hostie consacrée, le
Saint-Sacrement. Il avait toujours un petit sourire sur son visage, se perdant
joyeusement dans le Seigneur. Bien que chacun ait des contraintes de temps
différentes au cours d’une semaine typique, je pense que nous pouvons tous
convenir que passer seulement une heure par semaine avec quelqu’un n’est pas
suffisant pour maintenir une relation importante.
Il en va de même pour
notre relation avec Christ. Faisons un effort dans les semaines à venir pour
améliorer cette relation en passant plus de temps avec lui. Avez-vous une heure
pour l’adoration ? As-tu découvert la paix que l’adoration apporte ?
Peut-être est-il temps de vérifier l’horaire des messes quotidiennes dans ta paroisse
et d’essayer d’y assister une ou deux fois. Jésus nous offre son Corps et son
Sang sous les apparences du pain et du vin. Ne gâche pas l’occasion de recevoir
ce précieux cadeau.
Ce sacrifice de
participation aux messes quotidiennes et d’adoration hebdomadaire vaut
grandement la peine. Car les bienfaits de l’Eucharistie sont nombreux et
indiscutables. Elle produit, chez ceux qui la reçoivent dignement et avec
dévotion, les plusieurs effets.
Elle augmente la grâce
sanctifiante et la ferveur de la charité ; de même que la nourriture soutient
et accroît la vie du corps, de même la sainte Eucharistie conserve et accroît
la grâce qui est la vie de l’âme. Elle remet les péchés véniels. Elle
est d’un grand secours pour la persévérance finale, en diminuant la
concupiscence, en préservant des péchés mortels, en fortifiant l’âme dans la
pratique des bonnes œuvres ; elle produit la consolation spirituelle. La sainte
Eucharistie accroît la ferveur et aide puissamment à agir en conformité avec la
volonté de Dieu et les desseins de Jésus-Christ sur chacun d’entre nous ; elle
donne un gage de la gloire future et de la résurrection de notre corps. Elle
nous assure la présence fortifiante de Dieu, et nous protège ainsi de tout
danger et de tout mal pendant nos journées.
Bonne fête du Très
Saint-Sacrement, et fais un effort de te rapprocher davantage de
Jésus-Eucharistie.
Abbé William Fotsa,
vicaire à la paroisse Sacré Coeur de Dschang
SOURCE : https://christusvivit.org/homelie-de-la-solennite-du-saint-sacrement-annee-a/
Solennité du Saint Sacrement (ANNÉE B)
LECTURES DE LA MESSE
Jusepe de Ribera (1591–1652). Moïse, 1638, 168 x 97, Museo Nazionale di San Martino
Première lecture
« Voici le sang de
l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous » (Ex 24, 3-8)
Lecture du livre de
l’Exode
En ces jours-là,
03 Moïse vint
rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et toutes ses ordonnances.
Tout le peuple répondit d’une seule voix : « Toutes ces paroles que
le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique. »
04 Moïse écrivit
toutes les paroles du Seigneur. Il se leva de bon matin et il bâtit un autel au
pied de la montagne, et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël.
05 Puis il chargea
quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël d’offrir des holocaustes, et
d’immoler au Seigneur des taureaux en sacrifice de paix.
06 Moïse prit la
moitié du sang et le mit dans des coupes ; puis il aspergea l’autel avec
le reste du sang.
07 Il prit le livre
de l’Alliance et en fit la lecture au peuple. Celui-ci répondit :
« Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y
obéirons. »
08 Moïse prit le
sang, en aspergea le peuple, et dit : « Voici le sang de l’Alliance
que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous. »
– Parole du Seigneur.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Ex/24
Psaume 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18
R/ J’élèverai la coupe du
salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
ou : Alléluia ! (115, 13)
12 Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu'il m'a fait ?
13 J'élèverai la coupe du salut,
j'invoquerai le nom du Seigneur.
16 Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
* moi, dont tu
brisas les chaînes ?
17 Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce,
j'invoquerai le nom du Seigneur.
18 Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple,
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Ps/115
Deuxième lecture
« Le sang du Christ
purifiera notre conscience » (He 9, 11-15)
Lecture de la lettre aux
Hébreux
Frères,
11 Le Christ est
venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus
parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à
cette création,
12 il est entré une
fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et
de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une
libération définitive.
13 S’il est vrai
qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre
de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la
chair,
14 le sang du Christ
fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert
lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc
notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre
un culte au Dieu vivant.
15 Voilà pourquoi il
est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisque
sa mort a permis le rachat des transgressions commises sous le premier
Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel jadis
promis.
– Parole du Seigneur.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/He/9
St. Thomas Aquinas presenting Lauda Sion to the Pope
Urban IV Dominican-Order-church in Friesach:
Main altar: Thomas Aquinas
Dominikanerkirche Friesach in Friesach: Hochaltar: Thomas von Aquin
SÉQUENCE
« Lauda Sion » (ad libitum)
Sion, célèbre ton
Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
par des hymnes et des chants.
Tant que tu peux, tu dois
oser,
car il dépasse tes louanges,
tu ne peux trop le louer.
Le Pain vivant, le Pain
de vie,
il est aujourd’hui proposé
comme objet de tes louanges.
Au repas sacré de la
Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
au groupe des douze frères.
Louons-le
à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
l’allégresse de nos cœurs !
C’est en effet la journée
solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
la première institution.
À ce banquet du nouveau
Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
met fin à la Pâque ancienne.
L’ordre ancien le cède au
nouveau,
la réalité chasse l’ombre,
et la lumière, la nuit.
Ce que fit le Christ à la
Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
nous le fassions après lui.
Instruits par son
précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
en victime de salut.
C’est un dogme pour les
chrétiens
que le pain se change en son corps,
que le vin devient son sang.
Ce qu’on ne peut
comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer,
hors des lois de la nature.
L’une et l’autre de ces
espèces,
qui ne sont que de purs signes,
voilent un réel divin.
Sa chair nourrit, son
sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
sous chacune des espèces.
On le reçoit sans le
briser,
le rompre ni le diviser ;
il est reçu tout entier.
Qu’un seul ou mille
communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
il nourrit sans disparaître.
Bons et mauvais le
consomment,
mais pour un sort bien différent,
pour la vie ou pour la mort.
Mort des pécheurs, vie
pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
quel résultat différent !
Si l’on divise les
espèces,
n’hésite pas, mais souviens-toi
qu’il est présent dans un fragment
aussi bien que dans le tout.
Le signe seul est
partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
n’ont en rien diminué.
* Le voici, le pain des
anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
qu’on ne peut jeter aux chiens.
D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
par la manne de nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai
pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui
peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.
Amen.
Daniele Crespi, L'Ultima Cena, 1624, Pinacoteca di Brera, Milano
ÉVANGILE
« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel,
dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Alléluia. (Jn 6, 51)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
12 Le premier jour
de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les
disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire
les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »
13 Il envoie deux de
ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme
portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le,
14 et là où il
entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la
salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?”
15 Il vous
indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs. »
16 Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
22 Pendant le repas,
Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna,
et dit : « Prenez, ceci est mon corps. »
23 Puis, ayant pris
une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous.
24 Et il leur
dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la
multitude.
25 Amen, je vous le
dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le
boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »
26 Après avoir
chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
– Acclamons la Parole de Dieu.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Mc/14
[HOMÉLIE] Fête du
Saint-Sacrement : accueillir sa Parole pour recevoir son Corps
Christian Lancrey-Javal - publié le 01/06/24
Le père Christian
Lancrey-Javal, curé de la paroisse Notre-Dame de Compassion à Paris, commente
l’évangile de la fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ. Le
Saint-Sacrement est un remède dont l’efficacité dépend de notre fidélité : pour
que la grâce de Dieu agisse en nous, il faut que nous soyons fidèles à sa
Parole.
Les évangiles de Matthieu, Marc et Luc relatent
une seule montée de Jésus à Jérusalem,
pour y être crucifié, alors que Jésus s’est rendu à Jérusalem au moins trois
fois durant les trois années de sa vie publique comme le relate l’évangile
de saint
Jean. Et comme il l’avait appris de ses parents, “chaque année, les parents
de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.” (Lc 2, 41)
Le fidèle pratiquant se rendait chaque sabbat à la synagogue et chaque année au
Temple.
Deux mesures du temps,
deux liturgies
Chaque semaine et chaque
année, ces deux mesures du temps correspondent à deux liturgies
distinctes : la liturgie de la Parole à la synagogue et la liturgie du
sacrifice au Temple. Les deux composent la messe : première partie,
liturgie de la Parole, deuxième partie, liturgie du sacrifice de l’eucharistie.
On peut avoir la première sans la deuxième, mais pas la deuxième sans la
première. La première, la liturgie
de la Parole est le passage obligé de tous les sacrements : pas
de prière chrétienne sans écoute de la Parole de Dieu. Même le
rituel de la confession prévoit qu’on commence par une Parole du Seigneur.
Chaque semaine et chaque
année, ces deux mesures du temps composent les préceptes de l’Église d’aller
chaque dimanche à la messe et de communier si on le peut à Pâques après
s’être confessé. Chaque dimanche, chaque année. Ces deux mesures du temps
structurent et rythment notre vie, entre les pics de ce qui n’arrive qu’une
seule fois, le baptême, la confirmation, l’ordination et
le mariage,
et le flux de tous les jours, que nous sommes invités à vivre sous le regard et
dans la lumière de Dieu. Dieu est unique et cet instant l’est aussi.
Goûtons-le !
Nous sommes une religion
de la solennité
“Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.” Ce pain quotidien est la Parole de Dieu que nous lisons
chaque jour et que nous écoutons ensemble à la messe avec la
plus grande attention, dans le silence et le recueillement. Nous sommes une
religion de la solennité. Nulle part vous ne trouverez de telles célébrations
marquées par la déférence envers Dieu, le silence de l’assemblée, avec un
rituel, une liturgie si
codifiée, des gestes et des paroles qui sont les mêmes toujours et partout dans
le monde. C’est une grande force qui exprime l’humilité des croyants que nous
sommes, une façon de dire : cela ne nous appartient pas ; nous en
sommes les héritiers et les servants. Elle honore la grandeur de Dieu.
Le monde peut nous
reprocher de manquer de légèreté et de fantaisie, pas seulement dans nos
offices. La question est de savoir si c’est nous qui sommes coincés ou si c’est
le sujet qui exige du sérieux, la vie qui est sacrée. La gravité vient de nos
manquements : nous sommes une religion de la solennité parce que nous
sommes une religion du pardon, de la rédemption, ainsi que nous l’entendons
dans la seconde lecture : le Christ nous a
obtenu par son sacrifice “une libération définitive” (He 9, 12), pour toujours.
Nous sommes une religion
de la guérison
C’est pourquoi nous
parlons de guérison, de rémission des péchés, en disant à voix basse avant de
communier :
Seigneur Jésus Christ,
que cette communion à ton Corps et à ton Sang n’entraîne pour moi ni jugement
ni condamnation ; mais que, par ta bonté, elle soutienne mon esprit et mon
corps et me donne la guérison.
La guérison !
Le Saint-Sacrement est
un remède, le seul remède à nos blessures les plus profondes, à notre cœur
malade (Jr 17, 9),
sachant que son efficacité, comme de tout remède, dépend de notre fidélité.
Pour que la grâce de Dieu agisse en nous, il faut que nous soyons fidèles à sa
Parole, tant nous sommes une religion de la Parole, la Parole éternelle de
l’amour de Dieu.
Nous sommes une religion
de la Parole
Nous sommes une religion
de la solennité, nous sommes une religion de la guérison, et nous sommes une
religion de la Parole, donnée par Dieu pour être gardée par l’homme : “Si
quelqu’un m’aime, dit Jésus, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure” (Jn 14, 23).
Quel honneur et quelle responsabilité ! Il dépend de notre écoute, de
notre sérieux, de notre fidélité que nous puissions “trouver dans cette
communion d’ici-bas la guérison pour la vie éternelle”. Il dépend de nous que
chaque messe du dimanche soit le début d’une vie nouvelle, chaque semaine,
chaque année (pour se confesser). Il dépend de nous que nous laissions la grâce
de Dieu agir en nous, son Esprit nous
guider de l’intérieur pour nous apprendre à aimer.
Même si nous ne pouvons
pas recevoir le Corps du Christ, nous pouvons, baptisés ou non, recevoir sa
Parole, accueillir son Esprit, adorer le Saint-Sacrement de la Parole
incarnée ! Saint Augustin disait que la Vierge Marie a
conçu son Fils dans la foi avant de le concevoir en sa chair. Il en va
semblablement pour nous : il nous faut accueillir sa Parole pour recevoir
son Corps.
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Solennité du Saint Sacrement (ANNÉE C)
LECTURES DE LA MESSE
Lecture du livre de la Genèse (XIV 18-20) [1]
Comme Abraham revenait d'une expédition victorieuse contre quatre rois [2],
18 Melkisédek [3], roi de Salem [4], fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu
très-haut.
19 Il le bénit en
disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a créé le ciel
et la terre ;
20 et béni soit le
Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui
donna le dixième de tout ce qu’il avait pris.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Gn/14
[1] Ce texte a été retenu ici à cause d'une curieuse allusion à un rite d'offrande de pain et de vin. Ce rite encore très primitif est déjà constitué des deux éléments de la Cène : l'offrande du pain et du vin, puis la bénédiction. Jésus offre et dit une bénédiction qui a l'énergie de faire du pain et du vin le sacrement de son corps livré et de son sang versé. D'autre part, Abraham, par un geste très humble, prophétise en Melkisédek, roi de Salem, la lignée davidique d’où naît Jésus-Christ et la Nouvelle Jérusalem. L'offrande de Melkisédeck, roi-prêtre, figure et annonce de l'Eucharistie. La bénédiction donne sens à l'offrande : en retour de la bénédiction de Dieu sur l'homme, celui-ci offre à son tour. Le sacerdoce mystérieux de Melkisèdek préfigure celui du Christ (Hébreux, VII). Du Christ aussi on peut dire qu'il « était déjà en germe dans les reins de son ancêtre » (Hébreux, VII 10). La même lettre aux Hébreux note les deux signes du Royaume eschatologique : la Paix (Salem) et la Justice.
[2] « Au temps d'Amraphel roi de Shinéar, d'Aryok roi d'Ellasar, de Kedor-Laomer roi d'Elam et de Tidéal roi des Goyim, ceux-ci firent la guerre contre Béra roi de Sodome, Birsha roi de Gomorrhe, Shinéab roi d'Adma, Shémeéber roi de Ceboyim et le roi de Béla, c'est-à-dire de Coar. Ces derniers se liguèrent dans la vallée de Siddim, c'est-à-dire la mer du Sel. Douze ans ils avaient été soumis à Kedor-Laomer mais, la treizième année, ils se révoltèrent. En la quatorzième année, arrivèrent Kedor-Laomer et les rois qui étaient avec lui. Ils battirent les Rephaïm à Ashterot-Qarnayim, les Zuzim à Ham, les Emim dans la plaine de Qiryatayim, les Horites dans les montagnes de Séïr jusqu'à El-Parân, qui est à la limite du désert. Ils firent un mouvement tournant et vinrent à la Source du Jugement, c'est-à-dire Cadès ; ils battirent tout le territoire des Amalécites et aussi les Amorites qui habitaient Haçaçôn-Tamar. Alors le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de Ceboyim et le roi de Béla, c'est-à-dire de Coar, s'ébranlèrent et se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim, contre Kedor-Laomer roi d'Elam, Tidéal roi des Goyim, Amraphel roi de Shinéar et Aryok roi d'Ellasar : quatre rois contre cinq ! Or la vallée de Siddim était pleine de puits de bitume; dans leur fuite, le roi de Sodome et le roi de Gomorrhe y tombèrent, et le reste se réfugia dans la montagne. Les vainqueurs prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe et tous leurs vivres, et s'en allèrent. Ils prirent aussi Lot et ses biens (le neveu d'Abram), et s'en allèrent; il habitait Sodome. Un rescapé vint informer Abram l'Hébreu, qui demeurait au Chêne de l'Amorite Mambré, frère d'Eshkol et d'Aner; ils étaient les alliés d'Abram. Quand Abram apprit que son parent était emmené captif, il leva ses partisans, ses familiers, au nombre de 318, et mena la poursuite jusqu'à Dan. Il les attaqua de nuit en ordre dispersé, lui et ses gens, il les battit et les poursuivit jusqu'à Hoba, au nord de Damas. Il reprit tous les biens, et aussi son parent Lot et ses biens, ainsi que les femmes et les gens.Quand Abram revint après avoir battu Kedor-Laomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome alla à sa rencontre dans la vallée de Shavé, c'est-à-dire la vallée du Roi » (livre de la Genèse, XIV 1-17).
[3] Melkisédek dont l’Ecriture dit qu’il était roi de Salem et prêtre du Très-Haut (El-Elyon), est une figure de Jésus-Messie, roi et prêtre (psaume CX 4), thème que développe longuement l'épître aux Hébreux qui répute le Christ prêtre « selon l'ordre de Melkisédeck », sacerdoce supérieur au sacerdoce lévitique. L'ancêtre du grand prêtre juif, Lévi, descendait d'Abraham (qui le portait dans ses « reins »). Si Abraham avait reçu de Melkisédeck une bénédiction, c’est qu'il lui était inférieur. Donc le grand prêtre juif était inférieur à Melkisédeck. Le sacerdoce lévitique n'avait rien de définitif, il appelait le sacerdoce absolu de la Nouvelle Alliance. Jésus est l'accomplissement de ce sacerdoce, il est le souverain prêtre selon l'ordre de Melchisédeck. « Nous ne pouvons douter que Melkisédeck ne fût la figure du Christ (…) Il était la figure du Christ en ceci qu’il était le prêtre du Très-Haut, qu’il offrit du pain et du vin, qu’il bénit Abraham. Qui fut autant que Notre-Seigneur Jésus-Christ prêtre du Très-Haut ? Comme Melkisédeck ce prêtre offrit du pain et du vin, c’est-à-dire son corps et son sang. Cette bénédiction donnée par Melkisédeck à Abraham se rapportait à tout le peuple des croyants ; ainsi la bénédiction donnée par Jésus-Christ s’étendra à tous les peuples (…) Pour pouvoir bénir Abraham avec autorité, Melkisédeck fit précéder sa bénédiction de l’image du sacrifice de Jésus-Christ dans le pain et le vin qu’il offrit : c’est cette figfure que Jésus-Christ réalisait quand il offrait le pain et le calice de vin mêlé d’eau (saint Cyprien : épître LXIII).
[4] Les traditions (juive
et chrétienne) ont eu tendance à identifier Salem (la ville de la paix) avec
Jérusalem (psaume LXXVI, 3).
Dirk Bouts. Triptyque de La Cène, 1458, 88 x
71, M-Museum Leuven
Psaume 109, 1-4
01 Oracle du Seigneur à mon seigneur :
" Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône ".
02 De Sion le Seigneur te présente
le sceptre de ta force :
" Domine jusqu'au cœur de l'ennemi ".
03 Le jour où paraît ta puissance,
tu es prince, éblouissant de sainteté :
" Comme la rosée qui naît de l'aurore, je t'ai engendré ".
04 Le Seigneur l'a juré
dans un serment irrévocable :
“ Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melkisédek [1] "
Textes liturgiques ©
AELF, Paris
[1] Melkisédek est une
figure du Christ : n’étant pas juif de race mais cananéen, il anticipa, par son
sacerdoce, celui du Fils de Dieu, comme le dit le psaume CIX : « Tu es prêtre à
jamais selon l’ordre du roi Melkisédeck ». Cet ordre de Melkisédek a été interprété
de façons très diverses : d’abord, seul, Melkisédek fut à la fois roi et
prêtre. Puis, c’est avant l’établissement de la circoncision qu’il exerça son
ministère : il montrait par là que ce n’est pas des Juifs que les païens ont
reçu le sacerdoce, mais bien les Juifs des païens (...) Melkisédek enfin n'a
pas immolé des victimes de chair et de sang, ni reçu dans ses mains des
entrailles d'animaux privés de raison, mais il a inauguré le sacrement du
Christ par un sacrifice simple et pur, l'offrande du pain et du vin. En outre,
l'Epître aux Hébreux expose longuement d'autres ressemblances entre
Melkisédek et le Christ. Melkisédek, dont le nom signifie « roi juste », était
roi de Salem, c'est-à-dire « roi de paix ». I1 était sans père, sans mère, sans
généalogie (...) Par ces mots, l'Apôtre souligne que Melkisédek apparaît
subitement dans la Genèse, allant à la rencontre d'Abraham qui s'en revenait
après le massacre de ses ennemis. Ni avant ni après, le nom de Melkisédek ne se
retrouve dans le livre saint. Son sacerdoce est donc une figure du sacerdoce du
Christ et de son Eglise, sacerdoce éternel, sans limites dans le passé comme
dans l'avenir, tandis que le sacerdoce d'Aaron, chez les Juifs, eut un
commencement et une fin. Tout ce passage de l'Epître aux Hébreux (...)
montre bien qu'avant Lévi et Aaron, Melkisédek, un païen, fut véritablement
prêtre. Bien mieux, un si grand prêtre, qu'il lui fut donné de bénir, en la
personne d'Abraham, les futurs prêtres des Juifs qui descendraient du
patriarche. Tout ce qui est dit ici à la louange de Melkisédek concerne le
Christ dont il est la figure. Et le déploiement du sacerdoce du Christ, ce sont
les sacrements de l'Eglise (saint Jérôme : épître LXXIII, 2-3).
Andreas Meinrad von Au (1712-1792).« Questo
è il Mio Corpo offerto in sacrificio per voi »
durante L'Ultima Cena, 1751, Église Saint Jakob,
Pfullendorf, Allemagne
Lecture de la première
lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XI 23-26) [1].
23 Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j'ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain,
24 puis, ayant rendu grâce [2], il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi ».
25 Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ».
26 Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.
Textes liturgiques © AELF, Paris
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/1Co/11
[1] Il est tout normal
que la seconde lecture de cette fête soit le récit de l'institution de
l’Eucharistie, tel que saint Paul le rapporte, et tel qu'il l'avait reçu
lui-même de la tradition. Comparé aux récits parallèles dans les évangiles
synoptiques, on remarque que la relation paulinienne met bien en évidence la
dimension d'attente, d'avenir, qui caractérise l'Eucharistie. Cet aspect de
l'Eucharistie est très bien mis en relief par l'anamnèse de la prière
eucharistique : « Nous proclamons... nous célébrons... nous attendons ta Venue
dans la Gloire ». La Messe : Mémorial, Présence et Prophétie. Nous professons,
à chaque Eucharistie, que Jésus est vivant et que ce qui a été commencé à
Pâques est irréversible. C'est à travers la forme liturgique que Paul rappelle
le repas du Seigneur, et présente les trois éléments du mémorial : proclamer un
événement du passé (la mort) aujourd'hui sacramentellement présent (espèces) et
annoncer ainsi son achèvement dans le Royaume (jusqu'à ce qu'il vienne).
[2] Pourquoi rend-il
grâce ? Pour nous enseigner comment il faut accomplir ce mystère. Pour nous
montrer qu'il ne va pas à la Passion malgré lui. Et il nous formait à supporter
avec action de grâce ce que nous avons à souffrir, en y puisant même de grandes
espérances (saint Jean Chrysostome : homélie sur l’évangile selon saint
Matthieu, LXXXII, 1).
Suite du saint
Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Luc (IX 11-17).
11 Jésus parlait du règne de Dieu à la foule et il guérissait ceux qui en avaient besoin [1].
12 Le jour commençait à baisser. Les Douze s'approchèrent de lui et lui dirent [2] : « Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et y trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert ».
13 Mais il leur dit [3] : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » [4]. Ils répondirent : « Nous n'avons pas plus de cinq pains [5] et deux poissons [6]... à moins d'aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde » [7].
14 Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples [8] : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante » [9]. 15
Ils obéirent et firent asseoir tout le monde [10].
16 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons et, levant les yeux au ciel [11], il les bénit [12], les rompit [13] et les donna à ses disciples [14] pour qu'ils les distribuassent à tout le monde [15].
17 Tous mangèrent à leur faim[16], et l'on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers [17].
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Lc/9
Textes liturgiques ©
AELF, Paris
[1] Remarquez aussi qu’il a guéri les malades
avant de leur faire distribuer par ses disciples les pains qu’il a bénis.
Maintenant encore ceux qui sont malades ne peuvent recevoir le pain de
bénédiction que donne le Christ. Celui qui n’obéit pas à cette parole, « Que
chacun s’éprouve soi-même, et qu’il mange ainsi de ce pain après s’être éprouvé
ainsi », celui-là reçoit en téméraire le pain du Seigneur, il tombe dans une
faiblesse et un sommeil léthargique, sous l’étourdissement que produit en lui
la force de ce pain (Origène : commentaire de l’évangile selon saint
Matthieu, X, 25).
[2] Déjà ils commencent à
être à leurs fonctions de pasteurs ert à avoir le souci du peuple (saint
Cyrille d’Alexandrie : commentaire de l’évangile selon saint Luc).
[3] Mais il ne voulait
pas que le peuple qui le suivait retournât chercher sa nourriture chez le
peuple juif (saint Hilaire de Poitiers : commentaire de l’évangile selon
saint Matthieu, XIV, 10).
[4] Il nous apparaît là
dans sa double nature : il se montre à nous avec la compassion de l’homme et la
puissance de Dieu (saint Bède le Vénérable : commentaire de l’évangile
selon saint Marc).
[5] Ces cinq pains ne
représentent-ils pas les cinq livres de Moïse ? l'orge a une enveloppe très
dure, il faut un effort pour la séparer de sa moëlle. Ainsi en est-il de la
lettre de l’Ancien Testament : elle nourrit et rassasie quand on sait la
dépouiller de son écorce (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium,
XXIV, 2).
[6] Ces deux poissons qui
viennent s’ajouter au pain, ne représentent-ils pas cette nourriture plus
délicate du Nouveau Testament qui est contenue dans les Evangiles et les écrits
des Apôtres ? C'est en ajoutant aux choses anciennes les choses nouvelles que
Jésus-Christ nourrit les âmes pour la vie éternelle (saint Cyrille d’Alexandrie
: commentaire de l’évangile selon saint Jean).
[7] Il ne leur avait pas
encore accordé la faculté de confectionner et d'administrer le pain céleste,
nourriture de la vie éternelle. C’est pourquoi leur reponse réclame une
interprétation spirituelle (...) Les cinq pains signifiaient qu'ils étaient
encore soumis aux cinq livres de la Loi, et les deux poissons qu’ils étaient
nourris par les enseignements des prophètes et de Jean. Des œuvres de la Loi
comme du pain sortait la vie. L'enseignement de Jean et des prophètes
restaurait l'espérance des hommes vivants, selon la vertu de l'eau. Voilà ce
que les apôtres eurent à offrir en premier lieu, puisqu'ils en étaient encore
là ; et c'est de là qu'est partie la prédication évangélique (saint Hilaire de
Poitiers : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XIV, 10).
[8] Il voulait que quand
il s’agit de faire le bien, un chrétien ne se laissât effrayé par rien (saint
Cyrille d’Alexandrie : commentaire de l’évangile selon saint Jean).
[9] Qu'était la Loi
malgré toutes ses richesses, quand on regarde le nombre des âmes qui avaient
besoin d'être rassasiées dans le monde entier, quand on sait quelle faim les
dévorait ? Ne fallait-il pas dire : Qu'est cela pour une si grande multitude ?
jusqu'à ce que vint celui qui nous a appris à entrer dans le sens de la Loi
(saint Bède le Vénérable : commentaire de l’évangile selon saint Marc).
[10] Il les fait asseoir
pour manger, comme si la nourriture était déjà sur place. N’est-il pas « celui
qui appelle les choses qui ne sont pas encore comme si elles existaient déjà »
? Les apôtres croient à sa parole et ils s’empressent de faire ranger cette
foule (saint Jean Chrysostome : homélie XLII sur l’évangile selon saint
Jean, 2).
[11] Il prie en ce moment
et il rend grâces, afin de nous apprendre à rendre grâces à Dieu toutes les
fois que nous prenons notre nourriture (saint Jean Chrysostome : homélie
XLIX sur l'évangile selon saint Matthieu, 2).
[12] Pourquoi Jésus
a-t-il levé les yeux au ciel et dit la bénédiction ? Pour qu’on sache bien
qu'il était sorti du Père et qu'il était égal à lui ; vérités qui semblent
s'exclure l'une l'autre. L'égalité avec le Père, il la montrait en faisant tout
avec puissance ; l'origine qu'il tirait de son Père, il ne pouvait la faire
admettre qu'en rapportant au Père tous ses actes dans une humilité profonde et
en l'invoquant en tout ce qu'il faisait. Aussi ne se borne-t-il pas à l'une de
ces choses ; afin de démontrer ces deux vérités, tantôt il agit avec autorité,
tantôt il accomplit ses prodiges après avoir prié. Ensuite, pour qu'on ne voie
pas dans cette conduite une contradiction, il lève les yeux au ciel à propos de
choses sans importance, et dans les choses plus importantes il agit avec
puissance, afin de nous apprendre par là que son pouvoir à propos des choses
les plus ordinaires n'a pas une origine différente et qu'il veut, en tous ses
actes, honorer son Père. Qu'il remette les péchés, qu'il ouvre le paradis au
bon larron, qu'il détruise l'Ancienne Loi avec une grande autorité, qu'il rende
la vie à de nombreux morts, qu'il dompte la mer, qu'il pénètre les secrètes
pensées des hommes, qu'il rende la lumière à un aveugle-né, choses que Dieu
seul, et aucun autre, peut faire, jamais tu ne le vois recourir à la prière ;
mais lorsqu'il va multiplier les pains, prodige très inférieur aux précédents,
alors il lève les yeux au ciel, à la fois pour établir la vérité dont je viens
de parler et pour nous enseigner à ne toucher à nos repas qu’après avoir rendu
grâce à Celui qui nous les donne (saint Jean Chrysostome : homélie sur
l'évangile selon saint Matthieu, XLIX, 2).
[13] Il est venu, celui
qui était annoncé par ces mystères. Il a rompu les pains, et en les rompant, il
les a multipliés. Ces livres de Moise, que de livres ils ont créés ! Mais le
voile qui couvrait les yeux de ce peuple n’avait pas encore été enlevé ; cette
ignorance est constatée par les questions que le Sauveur fait à ses disciples
(saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, XXIV, 2).
[14] C'est au soir que
Jésus nourrit cette foule : c'est au soir de sa vie qu'il nous donnera la
nourriture de nos âmes, et il continuera encore à nous la donner au déclin du
siècle (saint Bède le Vénérable : commentaire de l’évangile selon saint
Marc).
[15] Le ministère des
apôtres, dans les mains desquels les pains se multiplient, nous annonce la
mystérieuse multiplication du corps et du sang de Jésus-Christ qui se fera dans
leurs mains, et la distribution par leurs mains de ce corps et de ce sang.
Ainsi dans les mains des apôtres, ces pains deviennent comme les sources d’eau
vive qui ne s’épuisent jamais, indiquant la présence de celui qui donne à la
nature sa fécondité, toutefois avec cette différence que la source, si elle ne
s’épuise pas, ne s’augmente pas, tandis que le pain que distribue Jésus-Christ
va se multipliant sans cesse : toute parole qui vient de Jésus-Christ se
multiplie dans la bouche de celui qui s’en nourrit (saint Ambroise : commentaire
de l’évangile selon saint Luc, VI, 85-86).
[16] Mais vois aussi
comment sa puissance créatrice atteint toutes choses. Ayant pris un peu de
pain, notre Seigneur le multiplia en un clin d'œil. Ce que les hommes font et
transforment en dix mois de travail, ses dix doigts l'ont fait dans l'instant
même. Ses mains étaient sous le pain comme une terre, sa parole au-dessus de
lui comme le tonnerre; le murmure de ses lèvres se répandit sur le pain comme
une pluie, et le souffle de sa bouche fut comme le soleil ; en un très court
instant il conduisit à son terme ce qui demande à tous un temps fort long.
Alors le pain ne manqua plus ; d'un peu de pain sortit une multitude de pains,
comme lors de la première bénédiction : « Soyez féconds, multipliez-vous, et
remplissez la terre (Genèse, I, 28) » (saint Ephrem : commentaire de
l’Evangile concordant, XII, 3).
[17] Les fragments de
pain et de poisson, une fois les convives repus, étaient en telle abondance que
douze corbeilles furent remplies. Cela veut dire que la foule est comblée par
la parole de Dieu qui vient de l'enseignement de la Loi et des prophètes. C'est
l'abondance de puissance divine, mise en réserve pour les peuples païens, qui
déborde du service de la nourriture éternelle. Elle réalise une plénitude,
celle du chiffre douze, celui des Apôtres. Or, il se trouve que le nombre de
ceux qui ont mangé est le même que celui des croyants à venir. Selon un détail
retenu par le livre des Actes (IV 4), sur l'immensité du peuple
d'Israël, cinq mille hommes devinrent croyants. L'admiration suscitée par le
fait s'étend jusqu'au chiffre mesurant la cause sous-jacente. Les pains rompus
avec les poissons, une fois le peuple repu, produisent par leur accumulation
l'accroissement qu'exige le nombre des futurs croyants, mais aussi celui des
apôtres destinés au service de la grâce céleste. La mesure obéit au nombre, le nombre
à la mesure ; la raison, enfermée dans ses limites, est conditionnée par
l’effet à produire. Et cela, c’est la puissance divine qui le règle (saint
Hilaire de Poitiers : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XIV,
11).
SOURCE : http://missel.free.fr/Annee_C/paques/sacrement.html
Ecce
panis angelorum factus cibus viatorum, circa 1900
SÉQUENCE
« Lauda Sion » (ad libitum)
Sion, célèbre ton Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
par des hymnes et des chants.
Tant que tu peux, tu dois oser,
car il dépasse tes louanges,
tu ne peux trop le louer.
Le Pain vivant, le Pain de vie,
il est aujourd’hui proposé
comme objet de tes louanges.
Au repas sacré de la Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
au groupe des douze frères.
Louons-le
à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
l’allégresse de nos cœurs !
C’est en effet la journée solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
la première institution.
À ce banquet du nouveau Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
met fin à la Pâque ancienne.
L’ordre ancien le cède au nouveau,
la réalité chasse l’ombre,
et la lumière, la nuit.
Ce que fit le Christ à la Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
nous le fassions après lui.
Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps,
que le vin devient son sang.
Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer,
hors des lois de la nature.
L’une et l’autre de ces espèces,
qui ne sont que de purs signes,
voilent un réel divin.
Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
sous chacune des espèces.
On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ;
il est reçu tout entier.
Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
il nourrit sans disparaître.
Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
pour la vie ou pour la mort.
Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
quel résultat différent !
Si l’on divise les espèces,
n’hésite pas, mais souviens-toi
qu’il est présent dans un fragment
aussi bien que dans le tout.
Le signe seul est partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
n’ont en rien diminué.
* Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
qu’on ne peut jeter aux chiens.
D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
par la manne de nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.
Amen.
SOURCE : http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?t=17847
Diplôme
d'institution de la Fête-Dieu Document sur parchemin, 29 décembre 1252
Musée
du Grand Curtius, Liège
À Monseigneur Albert Houssiau
Évêque de Liège
En 1246, votre lointain
prédécesseur sur le siège de Liège, Robert de Thourotte, institua dans son
diocèse la fête eucharistique connue désormais sous le nom de la Fête-Dieu,
à la demande de Julienne de Cornillon, qui avait déjà composé un office
du Corpus Domini, d'Éve de Saint-Martin et d'autres Liégeoises. Quelques
années plus tard, en 1264, le Pape Urbain IV fit de cette fête duCorps du
Christ une fête d'obligation pour l'Église universelle, manifestant ainsi
l'importance que revêt la vénération du Corps eucharistique de notre
Sauveur. À l'occasion du 750e anniversaire de l'institution de
cette fête, en m'associant de manière spéciale à tous les pèlerins qui
participeront aux cérémonies du jubilé et aux fidèles qui sans cesse à travers
le monde prient devant le Saint-Sacrement, je fais monter vers le Seigneur une
fervente prière d'action de grâce.
2. Jésus n'est plus
présent aux hommes de la même manière qu'il l'était sur les routes de
Palestine. Après la Résurrection, dans son corps de gloire, il est apparu aux
femmes et à ses disciples. Puis il emmena les Apôtres « jusque vers Béthanie
et, levant les mains, il les bénit ..., il se sépara d'eux et fut emporté au
ciel » [1].
Mais, en montant vers le Père, le Christ ne s'est pas éloigné des hommes.
Il demeure pour toujours au milieu de ses frères, et, comme il l'a promis,
il les accompagne et les guide par son Esprit. Désormais, sa présence est d'un
autre ordre. En effet, « à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec
ses disciples, lorsqu'il allait passer de ce monde à son Père, le Christ
institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa Passion ..., le plus
grand de tous les miracles; et à ceux que son absence remplirait de tristesse,
il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable » [2].
Chaque fois que, dans l'Église, nous célébrons l'Eucharistie, nous rappelons la
mort du Sauveur, nous annonçons sa Résurrection dans l'attente de son retour.
Aucun sacrement n'est donc plus précieux et plus grand que celui de
l'Eucharistie; et, lorsque nous communions, nous sommes incorporés au Christ.
Notre vie est transformée et assumée par le Seigneur.
3. Hors de la célébration
eucharistique, l'Église prend soin de vénérer la sainte réserve, qui doit être
« gardée ..., comme centre spirituel de la communauté religieuse et paroissiale
» [3].
La contemplation prolonge la communion et permet de rencontrer durablement le
Christ, vrai Dieu et vrai homme, de se laisser regarder par lui et de faire
l'expérience de sa présence. Quand nous Le contemplons présent au
Saint-Sacrement de l'autel, le Christ se fait proche de nous et plus intime à
nous-mêmes que nous-mêmes; il nous donne part à sa vie divine dans une union
transformante et, par l'Esprit, il nous ouvre l'accès au Père, comme il le
disait lui-même à Philippe: « Qui m'a vu a vu le Père » [4].
La contemplation, qui est aussi une communion de désir, nous associe intimement
au Christ et elle associe de manière toute spéciale ceux qui sont empêchés de
le recevoir.
En demeurant
silencieusement devant le Saint-Sacrement, c'est le Christ, totalement et
réellement présent, que nous découvrons, que nous adorons et avec lequel nous
sommes en relation. Ce n'est cependant pas par les sens que nous le percevons
et que nous sommes proches de Lui. Sous les espèces du pain et du vin, c'est la
foi et l'amour qui nous conduisent à reconnaître le Seigneur, Lui qui nous
communique pleinement « les bienfaits de cette rédemption qu'il a accomplie,
Lui, le Maître, le bon Pasteur, le Médiateur le plus agréable au Père » [5].
Comme le rappelle le Livre de la foi des Évêques de Belgique, la
prière d'adoration en présence du Saint-Sacrement unit les fidèles « au mystère
pascal; elle les fait communier au sacrifice du Christ dont l'Eucharistie est
le "sacrement permanent" ».
4. En honorant le
Saint-Sacrement, c'est aussi une profonde action de grâce que nous faisons
monter vers le Père, car en son Fils il a visité et racheté son peuple. Par le
sacrifice de la Croix, Jésus a donné la vie au monde et il a fait de nous des
fils adoptifs, à son image, établissant des relations d'une intimité
particulière, qui nous permettent d'appeler Dieu de ce beau nom de Père.
Comme nous le rappelle l'Écriture, Jésus passait des nuits à prier, en
particulier dans les moments où il avait des choix importants à réaliser. Dans
la prière, par un geste de confiance filiale, imitant son Maître et Seigneur,
le chrétien ouvre son cœur et ses mains pour recevoir le don de Dieu et pour le
remercier de ses bienfaits, offerts gratuitement.
5. Il est précieux de
s'entretenir avec le Christ et, penchés sur la poitrine de Jésus comme le
disciple bien-aimé, nous pouvons être touchés par l'amour infini de son Cœur.
Nous apprenons à connaître plus profondément celui qui s'est donné totalement,
dans les différents mystères de sa vie divine et humaine, pour devenir
disciples et pour entrer, à notre tour, dans ce grand mouvement de don, pour la
gloire de Dieu et le salut du monde. « Suivre le Christ ne peut pas être une
imitation extérieure, parce que cela concerne l'homme dans son intériorité
profonde » [6].
Nous sommes appelés à nous mettre à son école, pour être peu à peu configurés à
Lui, pour laisser l’Esprit agir en nous et pour réaliser la mission qui nous
est confiée. En particulier, l'amour du Christ nous pousse à travailler sans
cesse pour l'unité de son Église, pour l'annonce de l'Évangile jusqu'aux
extrémités de la terre et pour le service des hommes; « nous ne formons qu'un
seul Corps, car nous avons tous part à ce pain unique » [7]:
telle est la Bonne nouvelle qui réjouit le cœur de l'homme et lui montre qu'il
est appelé à prendre part à la vie bienheureuse avec Dieu. Le mystère
eucharistique est la source, le centre et le sommet de l'activité spirituelle
et caritative de l'Église [8].
La proximité avec le
Christ, dans le silence de la contemplation, n'éloigne pas de nos
contemporains, mais, au contraire, elle nous rend attentifs et ouverts aux
joies et aux détresses des hommes et elle élargit le cœur aux dimensions du
monde. Elle nous rend solidaires de nos frères en humanité, particulièrement
des plus petits, qui sont les bien aimés du Seigneur. Par l'adoration, le
chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à
la germination de l'Évangile. Toute personne qui prie le Sauveur entraîne à sa
suite le monde entier et l'élève vers Dieu. Ceux qui se tiennent devant le
Seigneur remplissent donc un service éminent; ils présentent au Christ tous
ceux qui ne Le connaissent pas ou ceux qui sont loin de Lui; ils veillent
devant Lui, en leur nom.
6. À l'occasion de ce
jubilé, j'encourage les prêtres à raviver le souvenir de leur ordination
sacerdotale, par laquelle le Christ les a appelés à participer d'une manière
particulière à son unique sacerdoce, spécialement dans la célébration du
sacrifice eucharistique et dans l'édification de son Corps mystique qui est
l'Église. Qu'ils se rappellent les paroles prononcées par l'évêque au cœurs de
la liturgie de leur ordination: « Prenez conscience de ce que vous ferez, vivez
ce que vous accomplirez, et conformez-vous au mystère de la Croix du Seigneur
»! En puisant à la source des saints mystères par des temps de contemplation
fidèles et réguliers, ils en tireront des fruits spirituels pour leur vie
personnelle et pour leur ministère, et ils pourront, à leur tour, rendre le
peuple chrétien dont ils ont la charge davantage apte à saisir la grandeur « de
sa participation particulière au sacerdoce du Christ » [9].
7. « Les fidèles,
lorsqu'ils adorent le Christ présent dans le Saint-Sacrement, doivent se
rappeler que cette présence dérive du Sacrifice et tend à la communion tout à
la fois sacramentelle et spirituelle » [10].
J'encourage donc les chrétiens à rendre visite régulièrement au Christ présent
dans le Saint-Sacrement de l'autel, car nous sommes tous appelés à demeurer de
manière permanente en présence de Dieu, grâce à Celui qui reste avec nous
jusqu'à la fin des temps. Dans la contemplation, les chrétiens percevront avec
une plus grande profondeur que le mystère pascal est au cœur de toute vie
chrétienne. Cette démarche les entraîne à s'unir plus intensément au mystère
pascal et à faire du sacrifice eucharistique, don parfait, le centre de leur
vie, selon leur vocation spécifique, car il « confère au peuple chrétien une
dignité incomparable » [11];
en effet, au cours de l'Eucharistie, nous sommes accueillis par le Christ, nous
recevons son pardon, nous sommes nourris de sa parole et de son pain, nous
sommes ensuite envoyés en mission dans le monde; ainsi, chacun est appelé à
témoigner de ce qu'il a reçu et à faire de même avec ses frères. Les fidèles
affermissent leur espérance en découvrant que, avec le Christ, la souffrance et
la détresse peuvent être transfigurés, car, avec Lui, nous sommes
déjà passés de la mort à la vie. De ce fait, lorsqu'ils offrent au Maître
de l'histoire leur propre vie, leur travail, et toute la création, leurs
journées en sont illuminées.
8. Je recommande aux
prêtres, aux religieux et aux religieuses, ainsi qu'aux laïcs de
poursuivre et d'intensifier leurs efforts pour transmettre aux jeunes
générations le sens et la valeur de l'adoration la dévotion eucharistique.
Comment les jeunes pourront-ils connaître le Seigneur s'ils ne sont pas
introduits dans le mystère de sa présence? Comme le jeune Samuel, en apprenant
les mots de la prière du cœur, ils seront plus proches du Seigneur, qui les
accompagnera dans leur croissance spirituelle et humaine, et dans le témoignage
missionnaire qu'ils auront à donner tout au long de leur existence. Le mystère
eucharistique est en effet le «sommet de l'évangélisation » [12],
car il est le témoignage le plus éminent de la résurrection du Christ. Toute
vie intérieure a besoin de silence et d'intimité avec le Christ pour se
développer. Cette familiarité progressive avec le Seigneur permettra à certains
jeunes de s'engager dans le service de l'acolytat et à participer plus
activement à la Messe; être auprès de l'autel est aussi pour les jeunes garçons
une occasion privilégiée pour entendre l'appel du Christ à le suivre plus
radicalement dans le ministère sacerdotal.
9. En vous confiant à
l'intercession de la Mère de Dieu, de sainte Julienne, et aussi de saint
Lambert et de saint Hubert, évangélisateurs zélés de votre pays, et de tous les
saints de votre terre, je vous accorde de grand cœur ma Bénédiction
Apostolique, ainsi qu'à tous les membres de la communauté diocésaine et aux
fidèles qui, au cours de l'année, participent aux différentes manifestations du
jubilé.
Du Vatican, le 28 mai
1996.
IOANNES PAULUS PP. II
[1] Luc.
24, 50-51.
[2]
S. Thomae Officium Corposris Christi, 57, 4.
[3]
Pauli VI Mysterium
Fidei, 68.
[4] Io.
14, 9.
[5]
Leonis XIII Mirae Caritatis.
[6]
Ioannis Pauli PP. II Veritatis
Splendor, 21.
[7] 1
Cor. 10, 17.
[8]
Cfr. Presbyterorum
Ordinis, 6.
[9]
Ioannis Pauli PP. II Epistula
ad universos Ecclesiae sacerdotes adveniente feria V in Cena Domini pro a. D.
1996, 2, die 17 mar. 1996: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol.
XIX, 1 [1996], p. 556.
[10]
Congregationis Rituum Instructio de Cultu Eucharistico, 50.
[11]
Pauli VI Mysterium
Fidei, 67.
[12] Lumen
gentium, 28.
© Copyright 1996 -
Libreria Editrice Vaticana
Giotto (1266–1337),
Last
Supper, Cycle of the Life of the Christ, fresco ,
1303, 200 x 185, Scrovegni Chapel
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL
II
Basilique de Saint-Jean-de-Latran
Jeudi 10 juin 2004
1. "Chaque fois
en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez
la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne" (1 Co 11,
26).
Avec ces paroles, saint
Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe que la "cène du Seigneur"
n'est pas seulement une rencontre conviviale, mais également - et surtout - le
mémorial du sacrifice rédempteur du Christ. Celui qui y prend part - explique
l'Apôtre - s'unit au mystère de la mort du Seigneur, il s'en fait même
l'"annonciateur".
Il existe donc un rapport
très étroit entre "célébrer l'Eucharistie" et "annoncer
le Christ". Entrer en communion avec Lui dans le mémorial de la Pâque
signifie, dans le même temps, devenir missionnaires de l'événement que ce rite
actualise; d'une certaine façon, cela signifie le rendre contemporain de chaque
époque, jusqu'au retour du Seigneur.
2. Très chers frères
et soeurs, nous revivons aujourd'hui cette merveilleuse réalité dans la
solennité du Corpus Domini, dans laquelle l'Eglise célèbre non seulement
l'Eucharistie, mais la porte solennellement en procession, en annonçant
publiquement que le Sacrifice du Christ est pour le salut du monde entier.
Reconnaissante pour ce
don immense, elle se rassemble autour du Très Saint Sacrement, car c'est là que
se trouve la source et le sommet de son être et de son action. Ecclesia de
Eucharistia vivit! L'Eglise vit de l'Eucharistie et sait que cette vérité
n'exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais contient de
manière synthétique le noyau du mystère qu'elle-même représente
(cf. Lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia,
n. 1).
3. Depuis que, à la
Pentecôte, le Peuple de la Nouvelle Alliance "a commencé son pèlerinage
vers la patrie céleste, le divin Sacrement a continué à marquer ses journées,
les remplissant d'espérance confiante" (ibid.). C'est précisément en
pensant à cela que j'ai voulu consacrer la première Encyclique du nouveau
millénaire à l'Eucharistie et je suis heureux d'annoncer à présent une Année de
l'Eucharistie spéciale. Celle-ci débutera lors du Congrès eucharistique
mondial, prévu du 10 au 17 octobre 2004 à Guadalajara (Mexique), et se
terminera avec la prochaine Assemblée ordinaire du Synode des Evêques, qui se
tiendra au Vatican du 2 au 29 octobre 2005 et dont le thème sera:
"L'Eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de
l'Eglise".
A travers l'Eucharistie,
la Communauté ecclésiale est édifiée comme la Jérusalem nouvelle, principe
d'unité dans le Christ entre personnes et peuples différents.
4. "Donnez-leur
vous-mêmes à manger" (Lc 9, 13).
La page évangélique que
nous venons à peine d'entendre offre une image suggestive du lien intime
existant entre l'Eucharistie et cette mission universelle de l'Eglise. Le
Christ, "pain vivant descendu du ciel" (Jn 6, 51; cf. Acclamation
à l'Evangile), est l'unique qui puisse rassasier la faim de l'homme à chaque
époque et en chaque lieu de la terre.
Cependant, Il ne veut pas
le faire tout seul, et ainsi, comme lors de la multiplication des pains, il
interpelle les disciples: "Prenant alors les cinq pains et les deux
poissons, il leva les yeux au ciel, les bénit, les rompit, et il les donnait
aux disciples pour les servir à la foule" (Lc 9, 16). Ce signe
prodigieux est la représentation du plus grand mystère d'amour qui se
renouvelle chaque jour lors de la Messe: à travers les ministres
ordonnés, le Christ donne son Corps et son Sang pour la vie de l'humanité. Et
ceux qui se nourrissent avec dignité à sa Table, deviennent les instruments
vivants de sa présence d'amour, de miséricorde et de paix.
5. "Lauda,
Sion, Salvatorem...! - Sion, loue le Seigneur / ton guide, ton pasteur / à
travers des hymnes et des cantiques".
C'est avec une profonde
émotion que nous entendons retentir dans notre coeur cette invitation à la
louange et à la joie. Au terme de la Messe nous porterons en procession le
Divin Sacrement jusqu'à la basilique Sainte-Marie-Majeure. En tournant notre
regard vers Marie, nous comprendrons mieux la force transformatrice que possède
l'Eucharistie. En nous mettant à son écoute, nous trouverons dans le mystère
eucharistique le courage et la force pour suivre le Christ Bon Pasteur et pour
le servir chez nos frères.
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Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Pietro Perugino (1448–1523), Last
Supper, fresco and fresco painting ,
1493, 440 x 800, Cenacolo di Fuligno
MESSE
EN LA SOLENNITÉ DU CORPUS DOMINI
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Chers frères et sœurs!
La fête du Corpus
Domini est inséparable du Jeudi Saint, de la Messe in Cena Domini, au
cours de laquelle on célèbre solennellement l’institution de l’Eucharistie.
Alors que dans la soirée du Jeudi Saint on revit le mystère du Christ qui
s’offre à nous dans le pain rompu et dans le vin versé, aujourd’hui, en la fête
du Corpus Domini, ce même mystère est proposé à l’adoration et à la
méditation du Peuple de Dieu, et le Très Saint Sacrement est porté en
procession dans les rues des villes et des villages, pour montrer que le Christ
ressuscité marche parmi nous et nous guide vers le Royaume des cieux. Ce que
Jésus nous a donné dans l’intimité du Cénacle, nous le manifestons aujourd’hui
ouvertement, car l’amour du Christ n’est pas réservé à certains, mais il est
destiné à tous. Dans la Messe in Cena Domini du Jeudi Saint, j’ai
souligné que dans l’Eucharistie a lieu la transformation des dons de cette
terre — le pain et le vin — ayant pour but de transformer notre vie et
d’inaugurer ainsi la transformation du monde. Ce soir, je voudrais reprendre
cette perspective.
Tout part, pourrait-on
dire, du cœur du Christ, qui lors de la Dernière Cène, à la veille de sa
passion, a remercié et loué Dieu et, en agissant ainsi, avec la puissance de
son amour, a transformé le sens de la mort vers laquelle il allait. Le fait que
le Sacrement de l’autel ait assumé le nom d’«Eucharistie» — «action de grâce» —
exprime précisément cela: que la transformation de la substance du pain et du
vin dans le Corps et le Sang du Christ est le fruit du don que le Christ a fait
de lui-même, le don d’un Amour plus fort que la mort, un Amour divin qui l’a
fait ressusciter d’entre les morts. Voilà pourquoi l’Eucharistie est nourriture
de vie éternelle, Pain de la vie. Du cœur du Christ, de sa «prière
eucharistique» à la veille de sa passion, naît ce dynamisme qui transforme la
réalité dans ses dimensions cosmique, humaine et historique. Tout procède de
Dieu, de la toute-puissance de son Amour Un et Trine, incarné en Jésus. Le cœur
du Christ est plongé dans cet Amour; c’est pourquoi il sait rendre grâce et
louer Dieu également face à la trahison et à la violence, et de cette manière
il change les choses, les personnes et le monde.
Cette transformation est
possible grâce à une communion plus forte que la division, la communion de Dieu
lui-même. Le mot «communion», que nous utilisons également pour désigner
l’Eucharistie, résume en lui la dimension verticale et la dimension horizontale
du don du Christ. L’expression «prendre la communion», qui se réfère à l’acte
de manger le Pain eucharistique, est belle et très éloquente. En effet, quand
nous accomplissons cet acte, nous entrons en communion avec la vie même de
Jésus, dans le dynamisme de cette vie qui se donne à nous et pour nous. De
Dieu, à travers Jésus, jusqu’à nous: une unique communion se transmet dans la
sainte Eucharistie. Nous l’avons entendu il y a peu, dans la deuxième lecture,
dans les paroles de l’apôtre Paul adressées aux chrétiens de Corinthe: «La
coupe d’action de grâce que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du
Christ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ?
Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car
nous avons tous part à un seul pain» (1 Co 10, 16-17).
Saint Augustin nous aide
à comprendre la dynamique de la communion eucharistique lorsqu’il fait
référence à une sorte de vision qu’il eut, dans laquelle Jésus lui dit: «Je
suis la nourriture des forts. Grandis et tu m’auras. Tu ne me transformeras pas
en toi, comme la nourriture du corps, mais ce sera toi qui sera transformé en
moi» (Conf. VII, 10, 18). Alors que la nourriture corporelle est donc
assumée par notre organisme et contribue à son entretien, dans le cas de
l’Eucharistie il s’agit d’un Pain différent: ce n’est pas nous qui l’assimilons,
mais c’est lui qui nous assimile, de sorte que nous devenons conformes à Jésus
Christ, membres de son corps, une seule chose avec Lui. Ce passage est décisif.
En effet, c’est précisément parce que c’est le Christ qui, dans la communion
eucharistique, nous transforme en Lui, que notre caractère individuel, dans
cette rencontre, est ouvert, libéré de son égocentrisme et inséré dans la
Personne de Jésus, qui à son tour est plongée dans la communion trinitaire.
Ainsi l’Eucharistie, alors qu’elle nous unit au Christ, nous ouvre également
aux autres, nous rend membres les uns des autres: nous ne sommes plus divisés,
mais une seule chose en Lui. La communion eucharistique m’unit à la personne
qui est à mes côtés, et avec laquelle je n’ai peut-être même pas un bon
rapport, mais également aux frères éloignés, dans toutes les parties du monde.
D’ici, de l’Eucharistie, dérive donc le sens profond de la présence sociale de
l’Eglise, comme en témoignent les grands saints sociaux, qui ont toujours été
de grandes âmes eucharistiques. Qui reconnaît Jésus dans la sainte Hostie, le
reconnaît dans son frère qui souffre, qui a faim et soif, qui est étranger, nu,
malade, emprisonné; et il est attentif à chaque personne, il s’engage, de
manière concrète, pour tous ceux qui sont dans le besoin. Du don d’amour du
Christ provient donc notre responsabilité particulière de chrétiens dans la
construction d’une société solidaire, juste, fraternelle. A notre époque en
particulier, où la mondialisation nous rend toujours plus dépendants les uns
des autres, le christianisme peut et doit faire en sorte que cette unité ne se
construise pas sans Dieu, c’est-à-dire sans le véritable Amour, ce qui
laisserait place à la confusion, à l’individualisme, à la domination de tous
contre tous. L’Evangile vise depuis toujours à l’unité de la famille humaine,
une unité qui n’est pas imposée de l’extérieur, ni par des intérêts
idéologiques ou économiques, mais bien à partir du sens de responsabilité des
uns envers les autres, car nous nous reconnaissons membres d’un même corps, du
corps du Christ, car nous avons appris et nous apprenons constamment du
Sacrement de l’Autel que le partage, l’amour sont la voie de la véritable
justice.
Revenons à présent à
l’acte de Jésus lors de la Dernière Cène. Que s’est-il passé à ce moment?
Lorsqu’Il dit: Ceci est mon corps qui est donné pour vous, ceci est mon sang
versé pour vous et pour une multitude, que se passe-t-il? Dans ce geste, Jésus
anticipe l’événement du Calvaire. Il accepte par amour toute la passion, avec
son tourment et sa violence, jusqu’à la mort en croix; en l’acceptant de cette
manière, il la transforme en un acte de donation. Telle est la transformation
dont le monde a le plus besoin, car elle le rachète de l’intérieur, elle
l’ouvre aux dimensions du Royaume des cieux. Mais ce renouvellement du monde,
Dieu veut toujours le réaliser à travers la même voie suivie par le Christ,
cette voie qui, d’ailleurs, est Lui-même. Il n’y a rien de magique dans le
christianisme. Il n’y a pas de raccourcis, mais tout passe à travers la logique
humble et patiente du grain de blé qui meurt pour donner la vie, la logique de
la foi qui déplace les montagnes avec la force douce de Dieu. C’est pourquoi
Dieu veut continuer à renouveler l’humanité, l’histoire et l’univers à travers
cette chaîne de transformations dont l’Eucharistie est le sacrement. A travers
le pain et le vin consacrés, dans lesquels sont réellement présents son Corps
et son Sang, le Christ nous transforme, en nous assimilant à Lui: il nous fait
participer à son opération de rédemption, en nous rendant capables, par la
grâce de l’Esprit Saint, de vivre selon sa logique même de donation, comme des
grains de blés unis à Lui et en Lui. C’est ainsi qu’on les sème et que
mûrissent dans les sillons de l’histoire l’unité et la paix, qui sont
l’objectif auquel nous tendons, selon le dessein de Dieu.
Sans illusions, sans
utopies idéologiques, nous marchons sur les routes du monde, en portant en nous
le Corps du Seigneur, comme la Vierge Marie dans le mystère de la Visitation.
Avec l’humilité de savoir que nous sommes de simples grains de blé, nous
conservons la ferme certitude que l’amour de Dieu, incarné dans le Christ, est
plus fort que le mal, que la violence et que la mort. Nous savons que Dieu
prépare pour tous les hommes des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où
règnent la paix et la justice — et dans la foi nous entrevoyons le monde
nouveau, qui est notre véritable patrie. Ce soir aussi, alors que le soleil se
couche sur notre bien-aimée ville de Rome, nous nous mettons en marche: avec
nous il y a Jésus Eucharistie, le Ressuscité, qui a dit: «Et moi, je suis avec
vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 20). Merci, Seigneur
Jésus! Merci de ta fidélité, qui soutient notre espérance. Reste avec nous, car
le soir vient. «Bon Pasteur, Pain véritable, ô Jésus, aies pitié de nous,
défends-nous, conduis-nous vers les biens éternels, dans la terre des
vivants!» Amen.
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HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Chers frères et sœurs,
Ce soir, je voudrais
méditer avec vous sur deux aspects, liés entre eux, du Mystère eucharistique:
le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré. Il est important de les
prendre à nouveau en considération pour les préserver des visions incomplètes
du Mystère lui-même, comme celles que l’on a pu constater dans un passé récent.
Avant tout, une réflexion
sur la valeur du culte eucharistique, en particulier de l’adoration du Très
Saint Sacrement. C’est l’expérience que nous vivrons aussi ce soir, après la messe,
avant la procession, pendant son déroulement et à son terme. Une interprétation
unilatérale du concile Vatican ii avait pénalisé cette dimension en
réduisant en pratique l’Eucharistie au moment de la célébration. En effet, il a
été très important de reconnaître le caractère central de la célébration, à
travers laquelle le Seigneur convoque son peuple, le rassemble autour de la
double table de la Parole et du Pain de vie, le nourrit et l’unit à lui dans
l’offrande du Sacrifice. Cette mise en valeur de l’assemblée liturgique dans
laquelle le Seigneur agit et réalise son mystère de communion, demeure
naturellement valable, mais elle doit être replacée dans un juste équilibre. En
effet — comme c’est souvent le cas — pour souligner un aspect, on finit par en
sacrifier un autre. Ici, l’accent mis sur la célébration de l’Eucharistie s’est
fait aux dépends de l’adoration, en tant qu’acte de foi et de prière adressée
au Seigneur Jésus, réellement présent dans le Sacrement de l’autel. Ce
déséquilibre a aussi eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles.
En effet, si l’on concentre tout le rapport avec Jésus Eucharistie dans le seul
moment de la Sainte Messe, on risque de vider de sa présence le reste du temps
et de l’espace existentiels. Et ainsi, l’on perçoit moins le sens de la
présence constante de Jésus au milieu de nous et avec nous, une présence
concrète, proche, au milieu de nos maisons, comme « Cœur battant » de la ville,
du pays, du territoire avec ses différentes expressions et activités. Le Sacrement
de la Charité du Christ doit pénétrer toute la vie quotidienne.
En réalité, c’est une
erreur que d’opposer la célébration et l’adoration, comme si elles étaient
concurrentes. C’est justement le contraire : le culte du Saint Sacrement
constitue comme le « milieu » spirituel dans lequel la communauté peut célébrer
l’Eucharistie d’une manière juste et vraie. C’est seulement lorsqu’elle est
précédée, accompagnée et suivie de cette attitude intérieure de foi et
d’adoration que l’action liturgique peut exprimer toute sa signification et sa
valeur. La rencontre avec Jésus dans la Messe se réalise vraiment et pleinement
lorsque la communauté est en mesure de reconnaître que, dans le Sacrement, il
habite dans sa maison, nous attend, nous invite à sa table, et puis, après que
l’assemblée s’est dispersée, qu’il reste avec nous, par sa présence discrète et
silencieuse, et nous accompagne de son intercession, en continuant à recueillir
nos sacrifices spirituels et à les offrir au Père.
A ce propos, je voudrais
souligner l’expérience que nous allons vivre ensemble aussi ce soir. Au moment
de l’adoration, nous sommes tous sur le même plan, agenouillés devant le
Sacrement de l’Amour. Le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel se
trouvent réunis dans le culte eucharistique. C’est une expérience très belle et
très significative que nous avons vécue à différentes reprises dans la
basilique Saint-Pierre, ainsi que lors des inoubliables veillées avec les
jeunes — je me souviens par exemple de celles de Cologne, de Londres, de
Zagreb, de Madrid. Il est évident pour tous que ces moments de veillée
eucharistique préparent la célébration de la Messe, préparent les cœurs à la
rencontre, si bien qu’elle en devient elle aussi plus féconde. Etre tous en
silence de façon prolongée devant le Seigneur présent dans son Sacrement, est
l’une des expériences les plus authentiques de notre être Eglise, qui est
accompagnée de façon complémentaire par celle de célébrer l’Eucharistie, en
écoutant la Parole de Dieu, en chantant, en s’approchant ensemble de la table
du Pain de vie. Communion et contemplation ne peuvent pas être séparées, elles
vont de pair. Pour communier vraiment avec une autre personne, je dois la
connaître, savoir rester auprès d’elle en silence, l’écouter, la regarder avec
amour. Le vrai amour et la vraie amitié vivent toujours de cette réciprocité de
regards, de silences intenses, éloquents, pleins de respect, et de vénération,
afin que la rencontre soit vécue en profondeur, de façon personnelle et non pas
superficielle. Et hélas, s’il manque cette dimension, même la communion
sacramentelle peut devenir, de notre part, un geste superficiel. En revanche,
dans la vraie communion, préparée par l’entretien de la prière et de la vie,
nous pouvons dire au Seigneur des paroles de confiance, comme celles qui
viennent de résonner dans le psaume responsorial : « Je suis ton serviteur fils
de ta servante, / tu as défait mes liens. / Je t'offrirai le sacrifice d'action
de grâces, / j'appellerai le nom du Seigneur » (Ps 115, 16-17).
Je voudrais maintenant
passer brièvement au deuxième aspect: le caractère sacré de l’Eucharistie. Là
aussi, on a, dans un passé récent, senti les conséquences d’un certain
malentendu sur le message authentique de la Sainte Ecriture. La nouveauté
chrétienne concernant le culte a été influencée par une certaine mentalité
sécularisée des années soixante et soixante-dix du siècle dernier. Il est vrai,
et cela reste toujours valable, que le centre du culte n’est plus désormais
dans les rites et dans les sacrifices anciens, mais dans le Christ lui-même,
dans sa personne, dans sa vie, dans son mystère pascal. Et cependant, on ne
doit pas déduire de cette nouveauté fondamentale que le sacré n’existe plus,
mais qu’il a trouvé son accomplissement en Jésus Christ, Amour divin incarné.
La Lettre aux Hébreux que nous avons écoutée ce soir dans la seconde
lecture, nous parle justement de la nouveauté du sacerdoce du Christ, « grand
prêtre des biens à venir » (He 9, 11), mais il ne dit pas que le sacerdoce
est terminé. Le Christ « est médiateur d’une nouvelle alliance » (He 9,
15), scellée dans son sang, qui purifie « notre conscience des œuvres mortes »
(He 9, 14). Il n’a pas aboli le sacré, mais il l’a porté à son
accomplissement, en inaugurant un culte nouveau, qui est certes pleinement
spirituel, mais qui cependant, tant que nous sommes en chemin dans le temps, se
sert encore de signes et de rites, qui ne disparaîtront qu’à la fin, dans la
Jérusalem céleste, là où il n’y aura plus aucun temple (cf. Ap 21,
22). Grâce au Christ, le caractère sacré est plus vrai, plus intense, et, comme
il advient pour les commandements, plus exigeant aussi ! L’observance rituelle
ne suffit pas, mais il faut la purification du cœur, et l’engagement de la vie.
Je voudrais aussi
souligner que le sacré a une fonction éducative et que sa disparition appauvrit
inévitablement la culture, en particulier la formation des nouvelles
générations. Si, par exemple, au nom d’une foi sécularisée qui n’aurait plus
besoin des signes sacrés, on abolissait la procession du Corpus Domini dans
la ville, le profil spirituel de Rome se trouverait « aplati » et notre
conscience personnelle et communautaire s’en trouverait affaiblie. Ou bien,
pensons à une mère et à un père qui, au nom de la foi désacralisée, priveraient
leurs enfants de tout rituel religieux: ils finiraient en réalité par laisser
le champ libre aux innombrables succédanés présents dans la société de
consommation, à d’autres rites et à d’autres signes, qui pourraient devenir
plus facilement des idoles. Dieu, notre Père, n’a pas agi ainsi avec l’humanité
: il a envoyé son Fils dans le monde, non pour abolir, mais pour porter le
sacré aussi à son accomplissement. Au sommet de cette mission, lors de la
Dernière Cène, Jésus a institué le sacrement de son Corps et de son Sang, le
Mémorial de son Sacrifice pascal. En agissant ainsi, il s’est mis lui- même à
la place des sacrifices anciens, mais il l’a fait à l’intérieur d’un rite,
qu’il a commandé aux apôtres de perpétuer, comme le signe suprême du véritable
Sacré, qui est Lui-même. C’est avec cette foi, chers frères et sœurs, que nous
célébrons aujourd’hui et chaque jour le Mystère eucharistique et que nous
l’adorons comme le centre de notre vie et le cœur du monde. Amen.
© Copyright 2012 -
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Comment expliquer que
Jésus est présent dans l'hostie ?
Il est difficile de
plonger dans le mystère eucharistique en oubliant qu'il est tout entier situé
dans le monde spirituel, en oubliant les mots de Jésus après le discours sur le
Pain de vie.
"Les paroles que je
vous ai dites sont esprit et vie" (Jean 6,63). Nos manières humaines
nous portent à "matérialiser" la "Présence réelle", à
comprendre le mot réel comme équivalent de matériel. La Présence réelle est une
présence spirituelle.
Sur le pain et le vin, le
célébrant, au nom de toute l'assemblée, invoque l'Esprit saint :
"Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu'elles
deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus le Christ notre
Seigneur". Dans le pain et le vin, ainsi changés par l'Esprit qui les a
"couverts de son ombre", c'est la vie du Christ qui nous est donnée,
son corps livré, son sang versé en sa Passion.
Il est présent au plus
haut point dans le pain et le vin
Si vous demandez :
"Où est la Présence réelle ?", le concile Vatican II répond que Jésus
est présent quand la Parole est proclamée ; il est présent dans l'assemblée
"réunie en son nom" et dans la personne du ministre ; enfin, et
"au plus haut point", dans le pain et le vin de l'eucharistie
("La Sainte Liturgie", 7).
Des raisons pratiques ont
rendu la communion au calice trop rare. D'où le risque d'oublier le double
geste de recevoir le pain et la coupe, de manger et de boire : une partie des
symboles eucharistiques n'apparaît plus dans nos célébrations...
Mais toutes ces formes de
présence sont indissociables. Dans la messe, les membres de l'assemblée,
fidèles et ministres, écoutant les lectures de la Bible, reçoivent la Parole
qui est "Pain de vie", nourriture pour leur foi. Ils célèbrent ensuite
l'action de grâces, l'eucharistie, et sont reçus dans le corps du Christ en
communiant au "pain de la vie" et à la "coupe du salut".
Père Michel Souchon,
jésuite.
SOURCE : http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Le-Saint-Sacrement/Jesus-present-dans-l-hostie
L'eucharistie : un grand
mystère !
L'eucharistie est bien la
chose la plus étrange et la plus mystérieuse qui soit. Comment comprendre que
ce morceau de pain rond devienne le corps du Christ livré pour nous ? Publié le
23 mai 2016
"Eucharistie"
est la transposition française d'un mot grec qui veut tout simplement dire :
"rendre grâces", "remercier". L'eucharistie, en fait, est
un remerciement. Mais qui remercions-nous ? Dieu, le Père, le créateur du ciel
et de la terre. Celui que la Bible dépeint comme un Dieu de miséricorde qui
"fait briller son soleil sur les bons et sur les méchants". Celui
qu'elle décrit comme un Dieu qui aime les hommes, inlassablement, sans toujours
être payé de retour, qui les appelle sans cesse mais n'est guère entendu.
C'est ce Père très aimant
qui a envoyé son Fils Jésus pour nous montrer jusqu'où va son amour et nous
attirer tous à lui. C'est donc pour la création, pour la vie qui court dans nos
veines et qui vient de lui que nous le remercions. Mais nous le remercions
surtout pour son Fils, Jésus, venu vivre en homme parmi les hommes mourir comme
l'un de nous, mais en affrontant le supplice de la Croix et l'abandon de tous.
Comment dire merci à Dieu
?
Remercier, c'est dire
merci bien sûr mais c'est aussi bien souvent marquer sa joie d'un cadeau, d'un
don. Mais comment fait-on pour remercier Celui qui nous a tout donné ? Quel est
le mode d'emploi ? Y a-t-il un chemin particulier, une voie pour y parvenir ?
C'est ici que Jésus lui-même intervient et nous offre le moyen de remercier son
Père : la veille de sa passion, il prend du pain, le distribue à ses amis et
dit ces paroles étranges : "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps,
livré pour vous". Puis, il prend la coupe de vin, la bénit et la donne à
ses disciples en disant : "Prenez en buvez-en tous car ceci est la coupe
de mon sang versé pour vous et pour la multitude. Faites ceci en mémoire de
moi".
Un lent apprentissage
Dès les tout premiers
récits, on voit les disciples obéir à cette étrange consigne donnée par Jésus
et se rassembler pour partager le Pain. Les Actes de Apôtres, les lettres de
Paul et les récits des premiers chrétiens en font foi. Dès le début, et plus
encore avec ces grands pasteurs et théologiens des premiers siècles que l'on
appelle les "Pères de l'Eglise", les chrétiens ont vécu avec l'eucharistie
et médité longuement sur elle en cherchant à comprendre et à approfondir cette
réalité inépuisable qui est au coeur de la vie chrétienne.
En réalité, par
l'eucharistie, nous entrons dans la vie de Dieu lui-même, dans le merci de
Jésus à son Père et nous sommes entraînés dans ce mouvement. Du coup ce n'est
plus à nous "remercier" Dieu, il nous suffit d'entrer dans le
mouvement de remerciement du Fils à son Père.
Du sacrifice à la
ressemblance
Dieu ne veut pas de ces
prétendus "dons" ou "sacrifices" par lesquels les hommes
cherchaient à s'attirer les bonnes grâces de la divinité. Tout au long de
l'Ancien Testament il avertit : "C'est la miséricorde que je veux et non
le sacrifice". Ce que recherche Dieu, ce qu'il désire, la meilleure
manière de le "remercier", c'est d'aimer comme il aime, d'être
miséricordieux comme il est miséricordieux, bref de lui ressembler.
Remercier Dieu, c'est
accepter d'aller à la suite de Jésus dans ce grand mouvement d 'amour de Jésus
à son Père que lui seul peut nous ouvrir. C'est accepter de se donner aux
autres comme il l'a fait lui même en venant parmi nous. Entrer dans cette
dynamique nous conduira jusqu'au don de soi, comme elle a conduit Jésus jusqu'à
la mort sur une croix. Remercier Dieu c'est accepter de devenir, au moins un
peu, comme lui…
Une mystérieuse
transformation
Devenir Dieu pour le
remercier ? Quoi de plus étonnant. Pour y arriver on peut essayer de changer de
vie, de transformer nos comportements, bref de "faire des efforts".
Cela n'est pas négligeable mais on en perçoit vite le caractère dérisoire. En
fait Jésus nous indique une autre voie, étonnante mais sûre, pour aimer comme
il aime : se nourrir de lui, présent dans l'eucharistie.
"Car, dit-il, mon
corps est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson". Ou
encore : "Celui qui me mange vivra par moi". Ainsi, peu à peu, nous
devenons d'autres Christ et nous pouvons dire, comme l'apôtre Paul : "Ce
n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi". Ou, pour le dire
comme Thomas d'Aquin : "L'effet propre de l'eucharistie est la
transformation de l'homme en Dieu". Et c'est ainsi que nous devenons
nous-mêmes le merci de l'homme à son créateur.
Jaume Serra (–1405), Predella of the Retablo of the Virgin from the Monastery of Santa María de Sigena (Huesca) – detail, circa 1367 / Predel·la del Retaule de la Mare de Déu del monestir de Santa Maria de Sixena (Osca) – detall, circa 1367 / Predela del Reatblo de la Virgen del monasterio de Santa María de Sijena (Huesca) – detalle, circa 1367, musée national d'Art de Catalogne
Le Saint-Sacrement,
réalité la plus vivante de notre monde
Jean-Michel
Castaing - publié le 12/06/20
Le Saint-Sacrement n’est
ni un spectacle ni un objet mis à notre disposition, mais la présence d’un don
qui se confond avec la personne qui le pose : Jésus-Christ, mort et ressuscité.
Le Saint-Sacrement représente la réalité la plus vivante sur cette terre !
Non seulement Dieu est
une personne — ou plutôt trois personnes de même nature —, c’est-à-dire un être
doué d’intelligence et de volonté, mais de surcroît une réalité personnelle
vivante. À ce titre, Il ne reste jamais inerte. Bien plus, en tant que
tout-puissant, Il est toujours en mouvement. C’est là une façon de parler. Le
mouvement se mesure par les positions successives d’un être dans l’espace et
dans le temps. Or Dieu n’est ni dans l’espace ni dans le temps. En affirmant
qu’Il est constamment en mouvement, la théologie affirme qu’Il n’est pas une
chose inerte mais qu’Il agit toujours. Chez lui, repos et activité ne sont pas
opposés.
Cette caractéristique de
Dieu est encore plus flagrante dans le christianisme, religion qui confesse un
Dieu unique en trois personnes. Chacune d’entre elles est en relation constante
avec les deux autres de la Trinité. Les personnes divines sont relations
subsistantes, selon la définition de saint Thomas d’Aquin. Or, être une
relation, cela implique que la personne-relation soit elle-même pur mouvement
vers l’autre — mouvement qu’il faut comprendre métaphoriquement dans le cas de
Dieu, comme je le précisais plus haut. Ainsi, Dieu-Trinité est-Il perpétuel
échange à l’intérieur de Lui-même. Quoiqu’impassible, Il n’est jamais en repos
!
Jésus continue à s’offrir
à nous et à son Père
Ces précisions sont importantes pour bien appréhender le sacrement du Corps du Christ. En effet, nos sens mettent devant nos yeux une hostie sertie dans l’ostensoir. Devant cette vision naturelle, la tentation est forte de croire que le Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, présent dans le pain consacré, y trône en majesté, tel un empereur byzantin figé dans son immobilité hiératique. Rien n’est plus faux, car rien n’est moins statique que l’Eucharistie ! Pourquoi ?
Lire aussi :
Comprendre ceux qui ne comprennent pas l’Eucharistie
C’est que Jésus, dans son
éternité, ne se tient pas devant son Père les bras croisés. Au Ciel, il reste
dans l’acte de perpétuelle offrande envers Celui qui l’engendre. Avant que le
monde fût, le Fils s’offrait déjà à son Père en témoignage de reconnaissance. En
s’incarnant en Jésus de Nazareth, le Verbe éternel n’a pas interrompu ce mouvement
d’offrande de lui-même. De plus, sur terre, le Christ ne s’est pas seulement
offert à Dieu, mais aussi aux hommes. Voilà pourquoi le Saint-Sacrement devant
lequel nous nous agenouillons est le signe de la présence réelle de Celui qui
est en état permanent d’offrande. Il n’est jamais en repos ! Devant nous, dans
l’hostie, ne se tient pas un monarque engoncé dans son immobilité sacrale, mais
une personne qui se donne à nous et à son Père.
L’Eucharistie est un
mémorial
Si l’Eucharistie n’est
une simple “chose” à regarder de l’extérieur, c’est qu’elle est le mémorial de
la Croix. Or le “mémorial” (le zikkaron juif) n’est pas le souvenir,
encore moins la répétition, mais l’actualisation du sacrifice posé une fois
pour toutes par le Christ sur le Calvaire. L’Eucharistie rend présente, dans
notre aujourd’hui, l’offrande de Jésus sur le Golgotha — ainsi que sa résurrection.
Ainsi cette Croix va
plonger immédiatement dans notre temps. Cet acte, par lequel le Sauveur Jésus,
il y a deux mille ans, sauvait tous les temps et tous les espaces, s’est
enfoncé dans l’éternité divine où il est impérissablement présent et est
réactualisé chaque fois qu’il y a une consécration (cardinal Journet,
Méditations sur l’Eucharistie).
Aucune réalité du monde
n’est moins statique que l’Eucharistie !
L’adoration appelle
l’action
Cette dimension dynamique
de l’Eucharistie doit entraîner chez les hommes une attitude qui lui
corresponde. C’est la raison pour laquelle la contemplation et l’adoration du
Saint-Sacrement appellent forcément l’action, le don de soi, sous quelque forme
que ce soit. Benoît XVI, dans son encyclique Deus caritas est (2005), a souligné cette dimension
dynamique du Saint-Sacrement : « L’eucharistie nous attire dans
l’acte d’offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné de
manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son
offrande » (n. 13).
La meilleure manière
d’honorer le Saint-Sacrement, après s’être tenu en adoration devant lui,
consiste à se rendre disponible pour servir nos frères et Dieu. Communier au
corps et au sang du Christ, c’est être prêt à partager le sacrifice dont
l’Eucharistie est la réalité. On ne peut vénérer convenablement le
Saint-Sacrement et y communier de tout son cœur, sans vouloir vivre ce qu’il
signifie, à savoir la mise en acte de la charité, sans œuvrer concrètement à
l’unité de l’Église et se sacrifier pour nos frères. Dans une prière
eucharistique, le prêtre, après la consécration, demande au Père au nom de
l’assemblée : “Que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta
gloire.” L’Eucharistie constitue une force, une énergie ! En actualisant au
milieu de nous l’acte suprême du salut, L’Eucharistie vivifie tout ce qui se
place sous son influence. Loin de figer les hommes, elle les stimule au
contraire.
Sacrement d’un Amour qui
désire enflammer le monde
Le Saint-Sacrement est la réalité la plus vivante et la plus importante sur cette terre parce qu’il est Jésus-Christ présent dans l’action la plus décisive qui fût jamais posée par un homme — un homme qui était aussi Dieu ! Adorer en toute justice le Saint-Sacrement, c’est se tenir prêt à aimer comme le Christ a aimé sur la Croix — cet amour en acte dont le sacrement est le mémorial, à savoir l’actualisation au milieu de nous.
Lire aussi :
Fête de Dieu : quand l’eucharistie unit le temps terrestre
à celui du Seigneur
Or cet Amour unique ne
demande qu’à se propager dans le temps et l’espace au bénéfice de tous. Pour
cela, il nous appartient de devenir les vecteurs du feu qu’il renferme !
Si le Saint-Sacrement est une réalité incandescente et jamais en repos, nous
lui deviendrons semblables en l’accueillant dans nos êtres. Alors, devenus,
comme Jésus l’est de toute éternité, des fils du Dieu de miséricorde, l’amour
qui est dans le Christ nous propulsera vers nos frères déshérités. L’adoration
en esprit et vérité (Jn
4, 24) ne signifie pas que nous devions rester prostrés ! “Va, et toi
aussi, fais de même !” (Lc 10, 37).
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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2020/06/12/le-saint-sacrement-realite-la-plus-vivante-de-notre-monde/
Jaume
Huguet (1445–1492), La Cène, bois, circa 1470,
172 x 164, musée national d'Art de
Catalogne
Communier régulièrement,
le secret pour être libre
Jean-Michel
Castaing - publié le 03/06/24
En communiant souvent au
Corps et au Sang du Christ, nos défauts disparaissent peu à peu tandis que nos
fautes vénielles sont effacées par les vertus du sacrement.
Parmi les effets les
moins connus de l’Eucharistie, figure l’effacement des fautes vénielles
passées. Un péché véniel
n’efface pas la charité, même s’il l’offense et la blesse. Un péché mortel,
en revanche, ne peut être remis que par le sacrement de la pénitence parce
qu’il rompt l’alliance avec Dieu, ce que ne fait pas le péché véniel. Celui-ci
affaiblit toutefois l’amour et freine notre progression spirituelle. Voilà
pourquoi son effacement par l’Eucharistie n’est pas négligeable. Un tel effet
libère en effet l’avenir en nous rendant plus légers. Comment courir l’aventure
de la vie si le péché nous alourdit et freine nos pas ? Car les péchés
véniels pèsent sur nous, sans que nous nous en rendions toujours compte. Aussi,
en nous en libérant, la communion eucharistique augmente-t-elle notre
disponibilité à Dieu, notre ferveur et notre empressement à Le servir. À cet
égard, il n’est pas anodin que le mot grec aphésis employé dans
l’évangile de Luc (Lc
4, 18) signifie à la fois “libérer”, “pardonner” et “remettre les dettes.
Précisons également qu’il n’est pas superflu de confesser ces péchés véniels dans
le sacrement
de pénitence.
L’Eucharistie nous rend
forts contre les tentations
Autre effet concomitant à
l’effacement des péchés véniels, l’Eucharistie nous fortifie devant les tentations.
En faisant de nos personnes la demeure du Christ, nous
communions à sa force en nous appropriant sa résistance au Mal. Plus la
communion est fréquente et bien faite, plus elle devient efficace pour défendre
l’âme contre les fautes, les mortelles comme les vénielles. Le décret de Pie X du
20 décembre 1905 (le pape qui promut la communion fréquente) affirme : “Le
désir de Jésus-Christ
et de l’Église que
tous les fidèles s’approchent chaque jour de l’Eucharistie, vise surtout ce
résultat : que les fidèles y puisent la force pour se préserver des péchés
graves auxquels est exposée la faiblesse humaine.” Cette affirmation est la
traduction magistérielle de la parole de Jésus : “Voici le pain qui
descend du ciel pour qu’on le mange et ne meure pas” (Jn 6, 50).
La métamorphose du
Dauphin
Plus globalement, c’est
tout notre être et notre agir qui sont transformés par la communion fréquente.
Grâce à elle, non seulement le croyant se dégage peu à peu des péchés véniels,
de leur emprise, de l’attirance qu’ils exercent sur lui et de l’addiction qui
s’ensuit, mais surtout son caractère change, ses mœurs s’adoucissent peu à peu,
sa maîtrise de soi progresse. La communion fait grandir dans le croyant l’amour
désintéressé sans qu’il en prenne toujours conscience sur le moment. En effet,
l’Eucharistie n’est pas de la magie et ses effets se font sentir souvent sur la
durée, notre coopération étant requise pour parvenir à ces résultats.
A ce sujet, Madame de
Maintenon disait à propos du jeune duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et
père de Louis XV (mort prématurément à 26 ans sans avoir régné) :
“Depuis la première
communion de Monseigneur le duc de Bourgogne, nous avons vu disparaître peu à
peu tous les défauts qui, dans son enfance, nous donnaient de grandes
inquiétudes pour l’avenir. Ses progrès dans la vertu étaient sensibles d’une
année à l’autre. Il continue à se faire violence pour détruire entièrement ses
défauts. Sa piété l’a tellement métamorphosé que, d’emporté qu’il était, il est
devenu modéré, doux, complaisant. On dirait que c’est là son caractère, et que
la vertu lui est devenue naturelle”.
Ainsi l’Eucharistie, en
plus d’alléger le fardeau de nos fautes, changent peu à peu nos défauts de
caractère de telle sorte que nos proches deviennent, après nous, les principaux
bénéficiaires du sacrement du Corps et du Sang du Christ !
Découvrez aussi les plus
belles pensées des saints sur l’eucharistie :
Démarrer le diaporama
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Lire aussi :Pascal Baylon, le patron des congrès eucharistiques… suivait la
messe à distance !
Lire aussi :Inde : un prêtre affirme avoir été témoin d’un miracle
eucharistique
Petits conseils pour ne
pas tomber dans la “routine eucharistique”
Tom Hoopes - publié
le 04/06/24
Comment rester conscient
de la présence de Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement ? Voici huit conseils
pour ne pas tomber dans une forme d’habitude ou d'indifférence à l’égard de
cette présence réelle du Christ dans l’eucharistie.
Si l’on s’adresse
facilement à Jésus dans
sa prière, que l’on se réjouit de contempler sa Création lors d’une balade en
forêt, on oublie parfois sa présence réelle dans le Saint-Sacrement. On prend
cette réalité pour acquise, jusqu’à se rendre indifférent à sa présence. Alors,
pourquoi ne pas profiter de ce mois de juin pour lutter contre cette “routine
eucharistique” ? Si Jésus est vraiment présent dans le Saint-Sacrement,
alors, chaque fois que vous entrez dans une église et que vous allez devant le
tabernacle, vous vous approchez de Lui. C’est une grâce extraordinaire ! Voici
huit petites astuces pour ne pas tomber dans cet écueil.
1
FAIRE LE SIGNE DE CROIX TOURNÉ VERS LE TABERNACLE
Quand vous entrez dans
une église, souvenez-vous que Jésus est vraiment présent dans le tabernacle, sous l’espèce du pain. Vous pouvez alors
vous tourner dans cette direction et faire un signe de croix, pour entrer dans
un cœur à cœur avec le Seigneur.
2
FAIRE LA GÉNUFLEXION EN IMAGINANT UN ROI
La génuflexion est un signe d’adoration. Lorsque ce
geste devient routinier et dénué de sens pour vous, imaginez consciemment que
c’est devant un roi que vous l’effectuez. En effet, Jésus est vraiment le Roi
du Ciel et de la Terre.
3
S’INCLINER DEVANT L’AUTEL, LIEU DE SON SACRIFICE
Une fois la Messe
commencée, c’est l’autel et non le tabernacle qui est au centre de
l’attention. Vous pouvez donc vous incliner devant l’autel, lieu sacré où le
prêtre présente à nouveau le sacrifice du Christ.
4
S’OFFRIR SUR LA PATÈNE
Au cours de la messe, le
prêtre bénit les hosties sur un plat rond, appelé patène. Une vieille coutume
veut que l’on dépose spirituellement sa personne et ses intentions sur la
patène afin de les unir à l’offrande du prêtre. C’est d’ailleurs ainsi
que sainte Faustine Kowalska a prié le jour de sa
consécration religieuse : “Seigneur Jésus, je dépose mon cœur sur la patène où
votre cœur a été déposé.”
5
PRIER « MON SEIGNEUR ET MON DIEU » LORS DE L’ÉLÉVATION
Lorsque l’hostie est
élevée, il existe une coutume qui consiste à se réengager auprès du Seigneur,
en priant dans son cœur “Mon Seigneur et mon Dieu” (Jn 20,28). Ce sont
les paroles de foi prononcées par l’apôtre Thomas lorsqu’il a vu Jésus ressuscité et que
tous ses doutes se sont dissipés.
6
PRIER LORSQUE L’ON S’AVANCE POUR LA COMMUNION
Alors que vous faites la
queue pour recevoir la communion, il est bon de prier pour vous préparer et
rester recueilli. Vous pouvez demander pardon pour vos péchés et prier votre ange gardien, la Vierge Marie ou Dieu pour qu’ils puissent préparer
votre cœur à recevoir Jésus.
7
FAIRE LE SIGNE DE CROIX LORSQUE L’ON PASSE DEVANT UNE ÉGLISE
Lorsque vous passez
devant une église, que vous soyez en voiture ou à pied, n’hésitez pas à
adresser à Jésus une prière et à faire un signe de croix. Une belle manière de ne pas
oublier qu’il est présent dans les églises d’une façon toute particulière.
8
ENTRER DANS L’ÉGLISE
Si vous avez le temps, ne
vous contentez pas de passer devant et de prier, mais entrez dans l’église. La
structure d’une visite rapide est aussi simple que votre ABC :
– A comme
adoration : c’est l’occasion de prononcer quelques mots de louange à Jésus
présent dans le Tabernacle ;
– B comme
bénédiction : vous pouvez remercier le Seigneur pour toutes les bénédictions
que vous avez reçues ;
– C comme
contrition : vous pouvez vous repentir et demander pardon pour vos fautes
envers Dieu et votre prochain.
Découvrez aussi les plus belles pensées des saints sur l’Eucharistie :
Lire aussi :Pourquoi il est bon d’allumer de temps en temps une bougie à
l’église
Lire aussi :Cinq gestes simples pour vivre aujourd’hui dans l’espérance du
Ciel
Lire aussi :Quels gestes de foi quand on visite une église ?
Also
known as
Birth of the Chalice
Feast of the Body of
Christ
Natalis Calicis
Thursday after Trinity
Sunday
Sunday after Trinity
Sunday (United
States)
Article
Feast celebrated
in honour of the Body of Christ in the Blessed Sacrament and in commemoration
of the institution of the Blessed Sacrament. It was established in 1246,
at the suggestion of Saint Juliana
of Mont Cornillon, by Bishop Robert
de Thorete of Liege,
where the first celebration was held the following year, and its observance was
extended to the whole Church by Pope Urban
IV in 1264.
It is a holy day of obligation in England, Ireland,
and Scotland.
The office for the day, the most beautiful in the Roman Liturgy, was written
by Saint Thomas
Aquinas and the customary procession was approved and encouraged
by Pope Martin
V and Pope Eugene
IV. The procession dates from c.1275,
though originally not directly connected with the celebration of the Feast. It
is held either on the feast itself, on the following Sunday, or on the day of
the octave of the feast,
and is of prescription, unless circumstances are such that it must be omitted.
During this procession it is customary to halt at several altars, and from one
or two of these Benediction is solemnly given. In many places it is customary
to have this procession in the open air, weather permitting. Some country
churches that have the cemetery close at hand always have two altars within the
confines of the cemetery for the purpose of these stops or halts in the Corpus
Christi procession. In city parishes and where it is not advisable to hold the
procession outdoors, it is held inside the Church. Then the side-altars are used
as stopping or halting places for the procession, and from each Benediction is
given. Finally the solemnity is concluded with Benediction given, from the
high altar of
the church.
Additional
Information
Light
From the Altar, edited by Father James
J McGovern
New Catholic Dictionary
On
the 750th Anniversary of the Feast of Corpus Christi, by Pope John
Paul II
Breviary Hymns and Missal
Sequences
other
sites in english
Dr
Marcellino D’Ambrosio: Is the Eucharist REALLY the Body of Christ?
Dr Marcellino D’Ambrosio: Eucharist: Body and Blood of
Christ
images
audio
video
sitios
en español
fonti
in italiano
Readings
O God, who hast caused
the glorious mystery of the body and blood of our Lord Jesus Christ to be our
abiding possession: grant us, we beseech thee, so to venerate his corporal
presence here on earth, that in heaven we may be counted worthy to rejoice in
the beholding of him face to face. – early Dominican Sacramentary
MLA
Citation
“Feast of Corpus
Christi“. CatholicSaints.Info. 7 January 2023. Web. 3 June 2024.
<https://catholicsaints.info/feast-of-corpus-christi/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-corpus-christi/
Haut-relief
de la dernière
Cène. – Élément de l’ancien jubé exécuté par Jacques Du Brœucq entre 1541 et 1545 pour
la collégiale Sainte-Waudru de Mons.
Relief
of the Last Supper. – Part of the former rood screen
performed by Jacques Du Broeucq between 1541 and 1545
for the Saint
Waltrude collegiate church of Mons.
Hoog
reliëf van Het Laatste Avondmaal - Deel
van het vorige scherm rood uitgevoerd door Jacques Du Brœucq tussen 1541 en 1545 voor
de Sint-Waltrudiskerk van Bergen.
Ôt-Rèlièf
dol dêrène Cène. - Bokèt di l'ancyin jubé sculptè pa Jacques Du Brœucq inte
1541 èt 1545 po l'coléjiale Sinte-Waudru d'Mons'.
HOMILY OF JOHN
PAUL II
Basilica of St John Lateran
Thursday, 10 June 2004
1. "As often as
you eat this bread and drink this cup, you proclaim the Lord's death until he
comes" (I Cor 11: 26).
With these words St Paul
reminds the Christians of Corinth that the "Lord's Supper" is not
only a convivial meeting but also, and above all, the memorial of the redeeming
sacrifice of Christ. Those who take part in it, the Apostle explains, are
united with the mystery of the death of the Lord, and indeed,
"proclaim" him.
Thus, there is a very
close relationship between "building the Eucharist" and proclaiming
Christ. At the same time, entering into communion with him in the memorial
of Easter also means becoming missionaries of the event which that rite
actualizes; in a certain sense, it means making it contemporary with
every epoch, until the Lord comes again.
2. Dear brothers and
sisters, we are reliving this wonderful reality in today's Solemnity of Corpus
Christi, during which the Church does not only celebrate the
Eucharist but solemnly bears it in procession, publicly proclaiming that
the Sacrifice of Christ is for the salvation of the whole world.
Grateful for this immense
gift, her members gather round the Blessed Sacrament, for that is the source
and summit of her being and action. Ecclesia de Eucharistia vivit! The
Church draws her life from the Eucharist and knows that this truth does not
simply express a daily experience of faith, but recapitulates the heart of the
mystery in which she consists (cf. Encyclical Letter Ecclesia de Eucaristia, n.
1).
3. Ever since Pentecost,
when the Church, the People of the New Covenant, "began her pilgrim
journey towards her heavenly homeland, the Divine Sacrament has continued to
mark the passing of her days, filling them with confident hope" (ibid.).
Thinking precisely of this, I wanted to dedicate the first Encyclical of the
new millennium to the Eucharist and I am now pleased to announce a
special Year of the Eucharist. It will begin with the World
Eucharistic Congress, planned to take place from 10 to 17 October 2004 in
Guadalajara, Mexico, and will end with the next Ordinary Assembly of the Synod
of Bishops, that will be held in the Vatican from 2 to 29 October 2005 and
whose theme will be: "The Eucharist: source and summit of the life and
mission of the Church".
Through the Eucharist,
the Ecclesial Community is built up as a new Jerusalem, a principle of unity in
Christ among different persons and peoples.
4. "You give them
something to eat" (Lk 9: 13).
The Gospel passage we
have just heard offers us a vivid image of the close bond that exists between
the Eucharist and this universal mission of the Church. Christ, "the
living bread which came down from heaven" (Jn 6: 51; cf. Gospel
Acclamation), is the only one who can appease the hunger of human
beings of every time and in every corner of the earth.
However, he does not
want to do this on his own, so he involves the disciples, as he did in the
multiplication of the loaves: "Taking the five loaves and the two fish he
looked up to heaven, and blessed and broke them, and gave them to the disciples
to set before the crowd" (Lk 9: 16). This miraculous sign is the symbol of
the greatest mystery of love which is renewed every day at Holy Mass: through
the ordained ministers, Christ gives his Body and his Blood for the life of
humanity. And all those who partake of his Banquet with dignity become living
instruments of his presence of love, mercy and peace.
5. "Lauda, Sion,
Salvatorem!... - Sion, praise the Saviour / your guide, your pastor / with
hymns and canticles".
With untold emotion, we
hear this invitation to praise and joy echoing in our hearts. At the end of
Holy Mass we will carry the Divine Sacrament in procession to the Basilica of
St Mary Major. Looking at Mary, we will understand better the transforming
power that the Eucharist possesses. Listening to her, we will find in the
Eucharistic mystery the courage and energy to follow Christ, the Good Shepherd,
and to serve him in the brethren.
© Copyright 2004 - Libreria
Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
HOMILY OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Square outside the
Basilica of Saint John Lateran
Thursday, 23 June 2011
Dear Brothers and
Sisters,
The Feast of Corpus
Christi is inseparable from Holy Thursday, from the Mass in Caena
Domini, in which the Institution of the Eucharist is solemnly celebrated.
Whereas on the evening of Holy Thursday we relive the mystery of Christ who
offers himself to us in the bread broken and the wine poured out, today, on the
day of Corpus Christi, this same mystery is proposed for the adoration and
meditation of the People of God, and the Blessed Sacrament is carried in
procession through the streets of the cities and villages, to show that the
Risen Christ walks in our midst and guides us towards the Kingdom of Heaven.
What Jesus gave to us in
the intimacy of the Upper Room today we express openly, because the love of
Christ is not reserved for a few but is destined for all. In the Mass in
Caena Domini last Holy Thursday, I stressed that it is in the
Eucharist that the transformation of the gifts of this earth takes place — the
bread and wine — whose aim is to transform our life and thereby to inaugurate
the transformation of the world. This evening I would like to focus on this
perspective.
Everything begins, one
might say, from the heart of Christ who, at the Last Supper, on the eve of his
passion, thanked and praised God and by so doing, with the power of his love,
transformed the meaning of death which he was on his way to encounter. The fact
that the Sacrament of the Altar acquired the name “Eucharist” — “thanksgiving”
— expresses precisely this: that changing the substance of the bread and wine
into the Body and Blood of Christ is the fruit of the gift that Christ made of
himself, the gift of a Love stronger than death, divine Love which raised him
from the dead. This is why the Eucharist is the food of eternal life, the Bread
of Life. From Christ’s heart, from his “Eucharistic prayer” on the eve of his
passion flows that dynamism which transforms reality in its cosmic, human and
historical dimensions. All things proceed from God, from the omnipotence of his
Triune Love, incarnate in Jesus. Christ’s heart is steeped in this Love;
therefore he can thank and praise God even in the face of betrayal and
violence, and in this way changes things, people and the world.
This transformation is
possible thanks to a communion stronger than division, the communion of God
himself. The word “communion”, which we also use to designate the Eucharist, in
itself sums up the vertical and horizontal dimensions of Christ’s gift.
The words “to receive
communion”, referring to the act of eating the Bread of the Eucharist, are
beautiful and very eloquent. In fact, when we do this act we enter into
communion with the very life of Jesus, into the dynamism of this life which is
given to us and for us. From God, through Jesus, to us: a unique communion is
transmitted through the Blessed Eucharist.
We have just heard in the
Second Reading the words of the Apostle Paul to the Christians of Corinth: “The
cup of blessing which we bless, is it not a participation in the blood of
Christ? The bread which we break, is it not a participation in the body of Christ?
Because there is one bread, we who are many are one body, for we all partake of
the one bread” (1 Cor 10:16-17).
St Augustine helps us to
understand the dynamic of Eucharistic communion when he mentions a sort of
vision that he had, in which Jesus said to him: “I am the food of strong men;
grow and you shall feed on me; nor shall you change me, like the food of your
flesh into yourself, but you shall be changed into my likeness” (Confessions, vii,
10, 18).
Therefore whereas food
for the body is assimilated by our organism and contributes to nourishing it,
in the case of the Eucharist it is a different Bread: it is not we who
assimilate it but it assimilates us in itself, so that we become conformed to
Jesus Christ, a member of his Body, one with him. This passage is crucial. In
fact, precisely because it is Christ who, in Eucharistic communion changes us
into him, our individuality, in this encounter, is opened, liberated from its
egocentrism and inserted into the Person of Jesus who in his turn is immersed
in Trinitarian communion. The Eucharist, therefore, while it unites us to
Christ also opens us to others, makes us members of one another: we are no
longer divided but one in him. Eucharistic communion not only unites me to the
person I have beside me and with whom I may not even be on good terms, but also
to our distant brethren in every part of the world.
Hence the profound sense
of the Church’s social presence derives from the Eucharist, as is testified by
the great social saints who were always great Eucharistic souls. Those who
recognize Jesus in the sacred Host, recognize him in their suffering brother or
sister, in those who hunger and thirst, who are strangers, naked, sick or in
prison; and they are attentive to every person, they work in practice for all
who are in need.
Therefore our special
responsibility as Christians for building a supportive, just and brotherly
society comes from the gift of Christ’s love. Especially in our time, in which
globalization makes us more and more dependent on each other, Christianity can
and must ensure that this unity is not built without God, that is, without true
Love, which would give way to confusion, individualism and the tyranny of each
one seeking to oppress the others. The Gospel has always aimed at the unity of
the human family, a unity that is neither imposed from the outside nor by
ideological or economic interests but on the contrary is based on the sense of
reciprocal responsibility, so that we may recognize each other as members of
one and the same Body, the Body of Christ, because from the Sacrament of the
Altar we have learned and are constantly learning that sharing, love, is the
path to true justice.
Let us now return to
Jesus’ action at the Last Supper. What happened at that moment? When he said:
“this is my body which is given for you, this is the cup of my blood which is
poured out for many, what happened? In this gesture Jesus was anticipating the
event of Calvary. Out of love he accepted the whole passion, with its anguish
and its violence, even to death on the cross. In accepting it in this manner he
changed it into an act of giving. This is the transformation which the world
needs most, to redeem it from within, to open it to the dimensions of the
Kingdom of Heaven.
However, God always
wishes to bring about this renewal of the world on the same path followed by
Christ, that way which is indeed he himself. There is nothing magic about
Christianity. There are no short-cuts; everything passes through the humble and
patient logic of the grain of wheat that broke open to give life, the logic of
faith that moves mountains with the gentle power of God. For this reason God
wishes to continue to renew humanity, history and the cosmos through this chain
of transformations, of which the Eucharist is the sacrament. Through the
consecrated bread and wine, in which his Body and his Blood are really present,
Christ transforms us, conforming us to him: he involves us in his work of
redemption, enabling us, through the grace of the Holy Spirit, to live in
accordance with his own logic of self-giving, as grains of wheat united to him
and in him. Thus are sown and continue to mature in the furrows of history
unity and peace, which are the end for which we strive, in accordance with
God’s plan.
Let us walk with no
illusions, with no utopian ideologies, on the highways of the world bearing
within us the Body of the Lord, like the Virgin Mary in the mystery of the
Visitation. With the humility of knowing that we are merely grains of wheat,
let us preserve the firm certainty that the love of God, incarnate in Christ,
is stronger than evil, violence and death. We know that God prepares for all
men and women new heavens and a new earth, in which peace and justice reign —
and in faith we perceive the new world which is our true homeland.
This evening too, let us
start out: while the sun is setting on our beloved city of Rome: Jesus in the
Eucharist is with us, the Risen One who said: “I am with you always, to the
close of the age” (Mt 28:20). Thank you, Lord Jesus! Thank you for your
faithfulness which sustains our hope. Stay with us because night is falling.
“Very bread, Good Shepherd, tend us, Jesus, of your love befriend us, You
refresh us, you defend us, Your eternal goodness send us in the land of life to
see”. Amen.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
Jacopo
Tintoretto (1519–1594), The Last
Supper, circa 1592, 365 x 568, oil
on canvas, Church of San Giorgio
Maggiore
HOLY
MASS FOR THE SOLEMNITY OF CORPUS CHRISTI
HOMILY OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Dear Brothers and Sisters,
This evening I would like
to meditate with you on two interconnected aspects of the Eucharistic Mystery:
worship of the Eucharist and its sacred nature. It is important to reflect on
them once again to preserve them from incomplete visions of the Mystery itself,
such as those encountered in the recent past.
First of all, a
reflection on the importance of Eucharistic worship and, in particular,
adoration of the Blessed Sacrament. We shall experience it this evening, after
Mass, before the procession, during it and at its conclusion. A unilateral
interpretation of the Second
Vatican Council penalized this dimension, in practice restricting the
Eucharist to the moment of its celebration. Indeed it was very important to
recognize the centrality of the celebration in which the Lord summons his
people, gathers it round the dual table of the Word and of the Bread of life,
nourishes and unites it with himself in the offering of the Sacrifice.
Of course, this
evaluation of the liturgical assembly in which the Lord works his mystery of
communion and brings it about still applies; but it must be put back into the
proper balance. In fact — as often happens — in order to emphasize one aspect
one ends by sacrificing another. In this case the correct accentuation of the
celebration of the Eucharist has been to the detriment of adoration as an act
of faith and prayer addressed to the Lord Jesus, really present in the
Sacrament of the Altar.
This imbalance has also
had repercussions on the spiritual life of the faithful. In fact, by
concentrating the entire relationship with the Eucharistic Jesus in the sole
moment of Holy Mass one risks emptying the rest of existential time and space
of his presence. This makes ever less perceptible the meaning of Jesus’
constant presence in our midst and with us, a presence that is tangible, close,
in our homes, as the “beating Heart” of the city, of the country, and of the
area, with its various expressions and activities. The sacrament of Christ’s
Charity must permeate the whole of daily life.
Actually it is wrong to
set celebration and adoration against each other, as if they were competing.
Exactly the opposite is true: worship of the Blessed Sacrament is, as it were,
the spiritual “context” in which the community can celebrate the Eucharist well
and in truth. Only if it is preceded, accompanied and followed by this inner
attitude of faith and adoration can the liturgical action express its full
meaning and value. The encounter with Jesus in Holy Mass is truly and fully
brought about when the community can recognize that in the Sacrament he dwells
in his house, waits for us, invites us to his table, then, after the assembly
is dismissed, stays with us, with his discreet and silent presence, and
accompanies us with his intercession, continuing to gather our spiritual
sacrifices and offer them to the Father.
In this regard I am
pleased to highlight the experience we shall be having together this evening
too. At the moment of Adoration, we are all equal, kneeling before the
Sacrament of Love. The common priesthood and the ministerial priesthood are
brought together in Eucharistic worship. It is a very beautiful and significant
experience which we have had several times in St Peter’s Basilica, and also in
the unforgettable Vigils with young people — I recall, for example, those in
Cologne, London, Zagreb and Madrid. It is clear to all that these moments of
Eucharistic Vigil prepare for the celebration of the Holy Mass, they prepare
hearts for the encounter so that it will be more fruitful.
To be all together in
prolonged silence before the Lord present in his Sacrament is one of the most
genuine experiences of our being Church, which is accompanied complementarily
by the celebration of the Eucharist, by listening to the word of God, by
singing and by approaching the table of the Bread of Life together. Communion and
contemplation cannot be separated, they go hand in hand. If I am truly to
communicate with another person I must know him, I must be able to be in
silence close to him, to listen to him and look at him lovingly. True love and
true friendship are always nourished by the reciprocity of looks, of intense,
eloquent silences full of respect and veneration, so that the encounter may be
lived profoundly and personally rather than superficially. And, unfortunately,
if this dimension is lacking, sacramental communion itself may become a
superficial gesture on our part.
Instead, in true
communion, prepared for by the conversation of prayer and of life, we can
address words of confidence to the Lord, such as those which rang out just now
in the Responsorial Psalm: “O Lord, I am your servant; I am your servant, the
son of your handmaid. / You have loosed my bonds./ I will offer to you the
sacrifice of thanksgiving /and call on the name of the Lord” (Ps
116[115]:16-17).
I would now like to move
on briefly to the second aspect: the sacred nature of the Eucharist. Here too
so we have heard in the recent past of a certain misunderstanding of the
authentic message of Sacred Scripture. The Christian newness with regard to
worship has been influenced by a certain secularist mentality of the 1960s and
70s. It is true, and this is still the case, that the centre of worship is now
no longer in the ancient rites and sacrifices, but in Christ himself, in his
person, in his life, in his Paschal Mystery. However it must not be concluded
from this fundamental innovation that the sacred no longer exists, but rather
that it has found fulfilment in Jesus Christ, divine Love incarnate.
The Letter to the
Hebrews, which we heard this evening in the Second Reading, speaks to us
precisely of the newness of the priesthood of Christ, “high priest of the good
things that have come” (Heb 9:11), but does not say that the priesthood is
finished. Christ “is the mediator of a new covenant” (Heb 9:15), established in
his blood which purifies our “conscience from dead works” (Heb 9:14). He did
not abolish the sacred but brought it to fulfillment, inaugurating a new form
of worship, which is indeed fully spiritual but which, however, as long as we
are journeying in time, still makes use of signs and rites, which will exist no
longer only at the end, in the heavenly Jerusalem, where there will no longer
be any temple (cf. Rev 21:22). Thanks to Christ, the sacred is truer, more
intense and, as happens with the Commandments, also more demanding! Ritual observance
does not suffice but purification of the heart and the involvement of life is
required.
I would also like to
stress that the sacred has an educational function and its disappearance
inevitably impoverishes culture and especially the formation of the new
generations. If, for example, in the name of a faith that is secularized and no
longer in need of sacred signs, these Corpus Christi processions
through the city were to be abolished, the spiritual profile of Rome would be
“flattened out”, and our personal and community awareness would be weakened.
Or let us think of a
mother or father who in the name of a desacralized faith, deprived their
children of all religious rituals: in reality they would end by giving a free
hand to the many substitutes that exist in the consumer society, to other rites
and other signs that could more easily become idols.
God, our Father, did not
do this with humanity: he sent his Son into the world not to abolish, but to
give fulfilment also to the sacred. At the height of this mission, at the Last
Supper, Jesus instituted the Sacrament of his Body and his Blood, the Memorial
of his Paschal Sacrifice. By so doing he replaced the ancient sacrifices with
himself, but he did so in a rite which he commanded the Apostles to perpetuate,
as a supreme sign of the true Sacred One who is he himself. With this faith,
dear brothers and sisters, let us celebrate the Eucharistic Mystery today and
every day and adore it as the centre of our life and the heart of the world.
Amen.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Affreschi giotteschi riminesi del 1316-1320, Ultima Cena, Abbazia di Pomposa, refettorio
Affreschi
giotteschi riminesi del 1316-1320, Ultima Cena, Abbazia di Pomposa, refettorio
The Solemnity of Corpus
Christi
The Feast of Corpus
Christi, or the Feast of the Body and Blood of Christ (as it is often called
today), goes back to the 13th century, but it celebrates something far older:
the institution of the Sacrament of Holy Communion at the Last Supper. While
Holy Thursday is also a celebration of this mystery, the solemn nature of Holy
Week, and the focus on Christ’s Passion on Good Friday, overshadows that aspect
of Holy Thursday.
Thus, in 1246, Bishop
Robert de Thorete of the Belgina diocese of Liège, at the suggestion of St.
Juliana of Mont Cornillon (also in Belgium), convened a synod and instituted
the celebration of the feast. From Liège, the celebration began to spread, and,
on September 8, 1264, Pope Urban IV issued the papal bull “Transiturus,” which
established the Feast of Corpus Christi as a universal feast of the Church, to
be celebrated on the Thursday following Trinity Sunday.
At the request of Pope
Urban IV, St. Thomas Aquinas composed the office (the official prayers of the
Church) for the feast. This office is widely considered one of the most
beautiful in the traditional Roman Breviary (the official prayer book of the
Divine Office or Liturgy of the Hours), and it is the source of the famous
Eucharistic hymns “Pange Lingua Gloriosi” and “Tantum Ergo Sacramentum.”
For centuries after the
celebration was extended to the universal Church, the feast was also celebrated
with a eucharistic procession, in which the Sacred Host was carried throughout
the town, accompanied by hymns and litanies. The faithful would venerate the
Body of Christ as the procession passed by. In recent years, this practice has
almost disappeared, though some parishes still hold a brief procession around the
outside of the parish church.
In countries where it is
not a Holy Day of Obligation such as the United States, The Feast of Corpus
Christi is celebrated on the Sunday after Holy Trinity.
SOURCE : https://ucatholic.com/saints/corpus-christi/
Processione
del Corpus Domini a San Cataldo
Feast of Corpus Christi
(Feast of the Body of Christ)
This feast is celebrated
in the Latin Church on
the Thursday after Trinity
Sunday to solemnly commemorate
the institution of the Holy Eucharist.
Of Maundy Thursday, which
commemorates this great event, mention is made as Natalis Calicis (Birth
of the Chalice) in the Calendar of Polemius (448) for the 24th of March, the
25th of March being in some places considered as the day of the death of Christ. This day,
however, was in Holy
Week, a season of sadness, during which the minds of the faithful are
expected to be occupied with thoughts of the Lord's Passion.
Moreover, so many other functions took place on this day that the principal
event was almost lost sight of. This is mentioned as the chief reason for the
introduction of the new feast, in the Bull "Transiturus."
The instrument in the
hand of Divine
Providence was St. Juliana of Mont Cornillon, in Belgium. She was born in
1193 at Retines near Liège. Orphaned at an
early age, she was educated by
the Augustinian nuns of Mont Cornillon. Here she
in time made her religious
profession and later became superioress. Intrigues of various kinds
several times drove her from her convent. She died 5
April, 1258, at the House of the Cistercian nuns at
Fosses, and was buried at Villiers.
Juliana, from her early
youth, had a great veneration for
the Blessed
Sacrament, and always longed for a special feast in its honour. This desire is
said to have been increased by a vision of the Church under the
appearance of the full moon having one dark spot, which signified the absence
of such a solemnity.
She made known her ideas to
Robert de Thorete, then Bishop of Liège, to the
learned Dominican Hugh, later cardinal legate in the Netherlands, and
to Jacques Pantaléon,
at that time Archdeacon of Liège, afterwards Bishop of Verdun, Patriarch of Jerusalem, and
finally Pope Urban
IV. Bishop Robert was favourably impressed, and, since bishops as yet had
the right of
ordering feasts for
their dioceses,
he called a synod in
1246 and ordered the celebration to be held in the following year, also, that
a monk named
John should write the Office for the occasion. The decree is preserved
in Binterim (Denkwürdigkeiten,
V, 1, 276), together with parts of the Office.
Bishop Robert did not
live to see the execution of his order, for he died 16 October, 1246; but
the feast was
celebrated for the first time by the canons of St. Martin at Liège. Jacques Pantaléon became pope 29 August,
1261. The recluse Eve,
with whom Juliana had
spent some time, and who was also a fervent adorer of the Holy Eucharist, now
urged Henry of Guelders, Bishop of Liège, to request
the pope to
extend the celebration to the entire world. Urban IV, always an
admirer of the feast,
published the Bull "Transiturus"
(8 September, 1264), in which, after having extolled the love of Our Saviour as
expressed in the Holy
Eucharist, he ordered the annual celebration of Corpus Christi in the
Thursday next after Trinity
Sunday, at the same time granting many indulgences to
the faithful for
the attendance at Mass and at the Office. This Office, composed at the request
of the pope by
the Angelic Doctor
St. Thomas Aquinas, is one of the most beautiful in the Roman Breviary and
has been admired even by Protestants.
The death of Pope Urban IV (2
October, 1264), shortly after the publication of the decree, somewhat impeded
the spread of the festival. Clement V again
took the matter in hand and, at the General Council of Vienne (1311),
once more ordered the adoption of the feast. He published a
new decree which
embodied that of Urban
IV. John XXII,
successor of Clement
V, urged its observance.
Neither decree speaks of
the theophoric procession as
a feature of the celebration. This procession, already held
in some places, was endowed with indulgences by Popes Martin V and Eugene IV.
The feast had been
accepted in 1306 at Cologne;
Worms adopted it in 1315; Strasburg in 1316.
In England it
was introduced from Belgium between
1320 and 1325. In the United
States and some other countries the solemnity is held
on the Sunday after Trinity.
In the Greek Church the feast of Corpus
Christi is known in the calendars of
the Syrians, Armenians, Copts, Melchites, and the Ruthenians of
Galicia, Calabria, and Sicily.
Sources
GUÉRANGER, The Liturgical
Year (tr. Worcester, s.d.); BUTLER, Feast and Fasts; KELLNER, Heortologie (2nd
ed., Freiburg, 1906); Der Katholic (Aug., 1898), — BÄUMER Gesch. des Breviers
(Freiburg, 1895).
Mershman,
Francis. "Feast of Corpus Christi." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 4. New York: Robert Appleton
Company, 1908. <http://www.newadvent.org/cathen/04390b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Stephen M. LaChance.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/04390b.htm
Eucharist
(Greek eucharistia,
thanksgiving).
The name given to
the Blessed
Sacrament of the Altar in its twofold aspect of sacrament and Sacrifice
of Mass, and in which Jesus
Christ is truly
present under the appearances of bread and wine.
Other titles are used,
such as "Lord's Supper" (Coena Domini), "Table of the Lord"
(Mensa Domini), the "Lord's Body" (Corpus Domini), and the "Holy
of Holies" (Sanctissimum), to which may be added the following
expressions, and somewhat altered from their primitive meaning:
"Agape" (Love-Feast), "Eulogia" (Blessing),
"Breaking of Bread", "Synaxis" (Assembly),
etc.; but the ancient title "Eucharistia" appearing in writers as
early as Ignatius, Justin,
and Irenæus, has taken precedence in the technical terminology of the Church and
her theologians.
The expression "Blessed Sacrament of the Altar", introduced by
Augustine, is at the present day almost entirely restricted to catechetical and
popular treatises.
This extensive
nomenclature, describing the great mystery from
such different points of view, is in itself sufficient proof of
the central position the Eucharist has occupied from the earliest ages, both in
the Divine
worship and services of the Church and
in the life of faith and
devotion which animates her members.
The Church honors the
Eucharist as one of her most exalted mysteries,
since for sublimity and incomprehensibility it yields in nothing to the
allied mysteries of
the Trinity and Incarnation.
These three mysteries constitute a wonderful triad, which causes the essential characteristic
of Christianity,
as a religion of mysteries far
transcending the capabilities of reason,
to shine forth in all its brilliance and splendor, and elevates Catholicism,
the most faithful guardian and keeper of our Christian heritage,
far above all pagan and
non-Christian religions.
The organic connection of
this mysterious triad
is clearly discerned, if we consider Divine
grace under the aspect of a personal communication of God.
Thus in the bosom of the Blessed
Trinity, God the Father, by virtue of the eternal generation,
communicates His Divine Nature to God
the Son, "the only begotten Son who
is in the bosom of the Father" (John
1:18), while the Son
of God, by virtue of the hypostatic
union, communicates in turn the Divine Nature received
from His Father to His human nature formed
in the womb of the Virgin
Mary (John
1:14), in order that thus as God-man,
hidden under the Eucharistic Species,
He might deliver Himself to His Church,
who, as a tender mother, mystically cares for and nurtures in her own bosom
this, her greatest treasure, and daily places it before her children as the
spiritual food of their souls.
Thus the Trinity, Incarnation,
and Eucharist are really welded together like a precious chain, which in a
wonderful manner links heaven with
earth, God with man,
uniting them most intimately and keeping them thus united. By the very fact
that the Eucharistic mystery does
transcend reason,
no rationalistic explanation
of it, based on a merely natural hypothesis and seeking to comprehend one of
the sublimest truths of
the Christian
religion as the spontaneous conclusion of logical processes,
may be attempted by a Catholic theologian.
The modern science of
comparative religion is
striving, wherever it can, to discover in pagan religions "religio-historical
parallels", corresponding to the theoretical and practical elements
of Christianity,
and thus by means of the former to give a natural explanation of the latter.
Even were an analogy discernible
between the Eucharistic repast and the ambrosia and nectar of the ancient Greek
gods, or the haoma of the Iranians, or the soma of the
ancient Hindus,
we should nevertheless be very cautious not to stretch a mere analogy to
a parallelism strictly so called, since the Christian Eucharist
has nothing at all in common with these pagan foods,
whose origin is to be found in the crassest idol- and nature-worship. What we
do particularly discover is a new proof of
the reasonableness of the Catholic religion,
from the circumstance that Jesus
Christ in a wonderfully condescending manner responds to the natural
craving of the human heart after a food which nourishes unto immortality,
a craving expressed in many pagan religions,
by dispensing to mankind His
own Flesh and Blood. All that is beautiful, all that is true in
the religions of
nature,Christianity has
appropriated to itself, and like a concave mirror has collected the dispersed
and not infrequently distorted rays oftruth into
their common focus and again sent them forth resplendently in perfect beams of
light.
It is the Church alone,
"the pillar and ground of truth",
imbued with and directed by the Holy
Spirit, that guarantees to her children through her infallible teaching
the full and unadulterated revelation
of God. Consequently, it is the first duty of Catholics to
adhere to what the Church proposes
as the "proximate norm of faith"
(regula fidei proxima), which, in reference to the Eucharist, is set forth in a
particularly clear and detailed manner in Sessions XIII, XXI, and XXII of
the Council
of Trent.
The quintessence of these doctrinal decisions
consists in this, that in the Eucharist the Body and Blood of the God-man are
truly,really,
and substantially present for the nourishment
of our souls, by reason of the transubstantiation of
the bread and wine into
the Body and Blood of Christ,
and that in this change of substances the
unbloody Sacrifice
of the New Testament is also contained.
These three
principle truths — Sacrifice, Sacrament,
and Real
Presence — are given a more detailed consideration in the following
articles:
The
Real Presence of Christ in the Eucharist
Pohle,
Joseph. "Eucharist." The Catholic Encyclopedia. Vol.
5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 3 Jun.
2018 <http://www.newadvent.org/cathen/05572c.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Charles Sweeney, SJ.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/05572c.htm
Guido Cagnacci, Processione del Santissimo
Sacramento, 1628,
Museo di Saludecio e del Beato
Amato
Light from
the Altar – Corpus Christi Day
This
is a day of flowers and incense and lights and singing; a day of praise, of
love and reparation; a day like a birthday put apart for showing the affection
we always feel. But, unlike a birthday, it is a day of faith. Here we have no
dear face to gaze upon, no dear hands into which to lay our presents, no lips
from’ which to hear words of praise and thanks. But what then? We have faith
that raises us above the senses, and we need no sight, no touch, no hearing to
know; our Guest is with us, receiving our homage, rejoicing in our praise,
returning our love. And who is our Guest today? Who but our own Master, our
patient Friend, the Guest of the whole year round, Jesus Christ in the Blessed
Sacrament of the altar. And it is He whom we try to honor on Corpus Christi.
How shall we do it? When Aman was asked by King Assuerus what should be done to
him whom the king desired to honor, he answered: that a crown be placed upon
his head, a royal robe around him, and that the greatest man in the kingdom
lead his horse through the streets and declare his worth. When the Romans of
old had done great deeds in battle they asked for a triumphal procession
through the streets of Rome with the captives, the trophies, and the spoils
they had taken. Throughout history, ancient and modem, processions always
formed special means of showing honor and gladness and just appreciation.
Perhaps it is the enthusiastic cheering, the undivided attention of the panting
crowds, the gay decorations in unwonted places, and the stately movement, the
solemn music, the heart-to-heart beating of thousands that make a procession
such a popular award of merit. Be that as it may, popular, long-lived, and
universal it certainly is.
And so the Church
sanctifies this procession of honor and offers it to our Lord today. Throughout
Catholic lands, and in our little measure in Protestant lands too, bishops and
priests and children, religious men and women, schoolboys and seminarians, and
a mixed crowd of poor and rich and old and young accompany their Lord and King
through the flower-strewn roads and decorated streets. But no sound is heard
the whole length of the way. Only the chant of the “Pange Lingua” and the
“Lauda Sion” breaks the stillness. The hushed silence and awe proclaim better
than ringing voices that “a greater than Solomon is here.” The canopy passes,
one by one the long file lining the streets drop upon their knees and remain
kneeling with bowed, uncovered heads till the sound of the bell ceases. This is
our hour of faith. Spontaneously the “Credo” goes up from our hearts, and with
it Thomas’ cry, “My Lord and my God!” More blessed than Thomas, we believe and
do not see. There is no external sign of our King’s approval. “We shall see no
smile, hear no word, receive no external acknowledgment. “We are asked to live
by faith, to act from faith. And so we do, trying our best to combat the
senses, to see beyond our sight, to hear things other than by our ears. And so
we bend our knee and bow our head as the Sacred Host passes us, and we speak in
our hearts to Him it veils, as truly and to Him as audibly as the shouting
multitude to the popular hero.
“What conqueror or hero
or king has ever had homage to be compared to this? Hidden under sacramental
veils, without voice or attraction, helpless in the hands of men, Jesus
captivates the hearts of millions in every part of the world: He commands
reverence from an unrevering age, love from a self-seeking generation, homage
from an unyielding people. Jesus, Thou art known and loved! Men may talk and
write and scoff, but Thou art known and loved above thousands; Thou art served,
even in these lukewarm days, as never man was. Be glad, then, dear Master, and
rejoice with us; pardon the defects of our childlike homage; gather up the
loving words that are sung and the humble prayers of the dumb lips unheard but
by Thee. Look down and bless with Thy dear hands Thy loving subjects. We can
wait for Thy smile, for Thy rewarding word, but we cannot wait for Thy
blessing. Give it today, dear Master, as Thou passest on Thy way. Give it to
the little ones, to their mothers, to thy priests and prelates, to the lonely
and the sad. The eyes of all are upon Thee, for to whom could they turn if Thou
didst forsake them? When Thou wast in the way Thou didst go about doing good;
Thou art in the way now, Jesus. Stretch forth Thy hand and do us good.
MLA
Citation
Father James J McGovern.
“Corpus Christi Day”. Light from the Altar, 1906. CatholicSaints.Info.
31 October 2019. Web. 3 June 2024.
<http://catholicsaints.info/book-of-saints-/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/light-from-the-altar-corpus-christi-day/
Fra Angelico (vers 1395–1455), Ultima Cena, Armadio degli argenti, tempera sur bois, circa 1451
Fra
Angelico (vers 1395–1455), Communion of the Apostles , Armadio
degli argenti, tempera sur bois, circa 1451,
38,5 x 37, musée national San Marco
Santissimo Corpo e Sangue di Cristo (Corpus Domini)
Festa: Seconda
domenica dopo Pentecoste (celebrazione mobile) - Solennità
Con questa festa onoriamo
e adoriamo il “Corpo del Signore”, spezzato e donato per la salvezza di tutti
gli uomini, fatto cibo per sostenere la nostra “vita nello Spirito”.
L’Eucaristia è la festa della fede, stimola e rafforza la fede. I nostri rapporti
con Dio sono avvolti nel mistero: ci vuole un gran coraggio e una grande fede
per dire: “Qui c’è il Signore!”.
Martirologio
Romano: Solennità del Santissimo Corpo e Sangue di Cristo: con il suo
sacro nutrimento egli offre rimedio di immortalità e pegno di
risurrezione.
La festa del Corpus
Domini è la festa del Corpo del Signore, è la festa dell’Eucaristia. Per la
presenza reale di Cristo, l’Eucaristia richiama direttamente alla memoria il
mistero dell’Incarnazione, che costituisce l’asse portante e centrale della sua
stessa realtà sia nella concezione teologica che pastorale. Poiché con il
mistero dell’Incarnazione, l’uomo è stato come “divinizzato”, Cristo per per
assicurare nel tempo questa delicata e speciale identità all’uomo, si è
costituito “pane” per alimentarlo spiritualmente lungo l’arco del tempo.
L’Eucaristia, pertanto, è fundamentum et forma o fons et culmen della Chiesa,
che, così, diventa la “continuazione storica dell’Incarnazione”, con il compito
specifico di amministra tutti i beni della Redenzione, operata liberamente
dallo stesso Cristo, e consegnato specialmente nel settenario
sacramentale.
Pensiero magistralmente
espresso e confermato modernamente dal concilio Vaticano II in diversi
documenti. I principali. Attraverso questo settenario, i credenti “si uniscono
in modo arcano e reale a Cristo sofferente e glorioso… [E specialmente] nella
frazione del pane eucaristico, partecipando noi realmente nel Corpo del
Signore, siamo elevati alla comunione con Lui e tra di noi… Così noi tutti diventiamo
membri di quel Corpo… [di cui] il capo è Cristo… l’immagine dell’invisibile
Dio, e in Lui tutto è stato creato” (LG 7). L’“Eucaristia, come centro vertice
della storia della salvezza, rende presente quel Cristo, che della salvezza è
l’autore” (AG 9). “Nell’Eucaristia è racchiuso tutto il bene spirituale della
Chiesa, cioè lo stesso Cristo…che, mediante la sua Carne… dà vita agli uomini”,
confermando “nel suo Sangue la Nuova Alleanza” (PO 5. 4). Per mezzo
dell’Eucaristia “i fedeli hanno accesso al Padre per il Figlio, Verbo
Incarnato, che ha sofferto ed è stato glorificato, nell’effusione dello Spirito
santo, ed arrivano alla comunione con la santissima Trinità” (UR 15); “con il
sacramento del pane eucaristico viene rappresentata e realizzata l’unità dei
fedeli che costituiscono un solo corpo in Cristo” (LG 3).
Storia
L’origine storica della
festa del Corpus Domini risale al 1247, in Belgio, per contrastare le
conseguenze della tesi di vescovo Berengario di Tours, che, nel 1047, aveva
affermato essere la presenza di Cristo nell’Eucaristia solo simbolica e non
reale. La questione, però, rivela un diverso modo di considerare l’Eucaristia.
Difatti, prima del XI secolo, l’attenzione era rivolta non tanto sul fatto
dell’Eucaristia in sé stessa, quanto di essere offerta per nutrire e
santificare l’uomo. Si riconosceva il fine dell’Eucaristia, ossia la presenza
reale del Corpo e del Sangue di Cristo, solo indirettamente attraverso gli
effetti santificanti nell’uomo che si comunicava. A partire dal XI secolo,
invece, l’attenzione si concentra principalmente sul realismo eucaristico, per
cui la presenza reale di Cristo diviene il fine principale.
A questa diversa visione
di considerare l’Eucaristia, si accompagnò anche una diversa manifestazione
della devozione, imperniata direttamente sull’Ostia, per adorarla. Spesso,
questo modo devozionale ha portato anche a delle esagerazioni: i fedeli, a
volte, andavano da una chiesa all’altra per contemplare l’Ostia, e il sacerdote
doveva tenerla in ostensione più del solito, per favorire la devozione; e la
stessa contemplazione sostituì, a dirittura, la stessa Comunione eucaristica,
tanto da indurre la Chiesa a porre l’obbligo al fedele a ricevere l’Eucaristia
almeno una volta all’anno. Precetto valido ancora oggi (Codice di Diritto
Canonico, can. 920). Urgeva, quindi, una presa di posizione ufficiale
dell’autorità della Chiesa.
Due le occasioni che
favorirono l’intervento del Papa. Una, di carattere teologico, venne dalla tesi
di Berengario, che, negando la possibilità di separare gli accidenti visibili
dalla sostanza, senza negare la presenza reale di Cristo nell’Eucaristia,
rifiutava la tesi della conversione di sostanza del pane e del vino nel corpo e
sangue del Cristo. Dopo varie condanne contro Berengario (concilio di Parigi
1051, di Tours 1055, di Roma 1059, Poitiers 1075, di Saint Maixeut 1076 e
nuovamente a Roma nel 1078), dove, in un concilio convocato in Laterano (1079)
dall'amico Ildebrando, diventato nel frattempo Papa Gregorio VII, Berengario
firmò un atto di fede, in cui ritrattava completamente le sue concezioni e
affermava di credere alla presenza reale di Cristo nell’Eucaristia. Verità
definita, poi, nel 1215, dal concilio Laterano IV, come dogma di fede.
L’altra occasione, di
carattere devozionale, è dovuta alle visioni di suora benedettina Giuliana di
Cornillon (1191-1258), che, tra gli anni 1207-1227, raccontò di avere visto una
luna splendente, simbolo della Chiesa, turbata da una macchia opaca. Il segno
venne interpretato, dagli esperti dell’epoca, come una richiesta di istituzione
di una festa liturgica in onore dell’Eucaristia. E, il vescovo di Liegi,
Roberto di Thourotte, nel 1246 istituì la festa del Corpus Domini nella sua
diocesi; il suo esempio fu imitato da altri vescovi nelle rispettive
diocesi.
A questo movimento
devozionale, è da aggiungere anche il miracolo di Bolsena nel 1263. Urbano IV,
che si trovava a Orvieto, mandò sul luogo il Vescovo di Orvieto, Giacomo, per
verificare il fatto. Questi, in compagnia dei teologi Tommaso d’Aquino e
di Bonaventura da Bagnoregio, oltre a constatare il miracolo, portò le stesse
reliquie al Papa, che le espose in cattedrale alla venerazione del popolo di
Orvieto. E così, Urbano IV, l’11 agosto 1264, estese la festa del Corpus Domini
alla Chiesa universale con la bolla Transiturus de hoc mundo: (“Quando stava
per passare da questo mondo”), in cui dava anche la motivazione: “Sebbene
l’Eucaristia ogni giorno venga solennemente celebrata riteniamo giusto che,
almeno una volta l’anno, se ne faccia più onorata e solenne memoria. Le altre
cose, infatti, di cui facciamo memoria, noi le afferriamo con lo spirito e con
la mente, ma non otteniamo per questo la loro reale presenza. Invece, in questa
sacramentale commemorazione del Cristo, anche se sotto altra forma, Gesù Cristo
è presente con noi nella propria sostanza. Mentre stava, infatti, per
ascendere al cielo disse: ‘Ecco io sono con voi tutti i giorni fino alla fine
del mondo’“ (Mt 28, 20).
Significato teologico
Il valore teologico della
festa del Corpus Domini, in onore dell’Eucaristia, può considerarsi sia come
sintesi dell’intero anno liturgico che come mistero di tutta la storia della
salvezza, “le cui origini sono dall’antichità” (Mi 5,1) e la sua realtà perdura
fino “alla fine del mondo” (Mt 28, 20), perché Cristo è “l’Alfa e l’Omega, il
Primo e l’Ultimo, il Principio e la Fine” (Ap 22, 13). Per comodità espositiva,
il contenuto di questa stupenda e meravigliosa sintesi eucaristica può essere
espresso in quattro aspetti: come mistero; come sacrificio; come sacramento; e
come Chiesa. Di essi, i primi tre sono di natura oggettiva, mentre
l’ultimo, divisibile in “adorazione” e “redenzione”, di natura soggettiva.
Tante altre caratteristiche o derivazioni applicative d’ordine dottrinale e spirituale,
dipendendo essenzialmente da uno di questi aspetti fondamentali, non vengono
descritti direttamente, ma solo indicate e lasciate alla libera applicazione
del lettore di buona volontà.
Eucaristia come mistero
Il documento sulla
Liturgia del concilio Vaticano II, il Sacrosanctum Concilium, recependo
l’insegnamento liturgico di Pio XII nella Mediator Dei (20 novembre 1947),
chiama per antonomasia l’Eucaristia fons et culmen (SC 10), cioè principio e
fine, base e vertice, somma e centro della Liturgia e della stessa religione
cristiana. Questi e altri titoli cristologici vogliono dire semplicemente che
l’Eucaristia vive dello stesso mistero dell’Incarnazione, perché l’Eucaristia
non è altro che il prolungamento storico della stessa Incarnazione. E questo
perché Eucaristia e Cristo sono la stessa cosa, la medesima realtà, l’identico
mistero: tutto ciò che di Cristo la Scrittura dice, lo si applica ugualmente e
integralmente, mutandis mutandis, dell’Eucaristia. Come Cristo è il Summum Opus
Dei, così lo è anche l’Eucaristia, chiamata dallo stesso Duns Scoto fumdamentum
et forma, fondamento e perfezione di ogni azione cultuale, nel senso della
massima espressione di latria a Dio.
Condizione indispensabile
per avvicinarci all’Eucaristia è dev’essere la convinzione che è un “mistero”,
cioè una realtà che, con tutti gli sforzi teologici possibili e immaginabili,
non può minimamente essere compresa, ma unicamente accettata con fede e
contemplata con amore. Soltanto così si concretizza l’espressione giovannea
“chi crede in me… crede nel Padre che mi ha mandato [e] chi vede me, vede il
Padre” (Gv 12, 44-45), ossia entra nel mistero divino della Trinità e ne resta
affascinato e sublimato, dove né lingua né parola hanno accesso.
Tutto quest’alone di
mistero è lo stesso alone che circonda la personalità di Cristo integrale e
totale, il Christus totus, che la Scrittura rivela e presenta, specialmente in
Giovanni e in Paolo. Tra i titoli cristocentrici più utilizzabile nel mistero eucaristico,
piace ricordare quello della regalità o primato di Cristo, Re dell’universo
intero (spirituale e materiale, storico e antropico, collettivo e personale).
Così anche l’Eucaristia è il centro e il cuore del primato universale di
Cristo, che, tradotto nel termine di “mistero pasquale”, riassume tutta la sua
opera di salvezza liberamente scelta e compiuta per la “gloria” del Padre e per
la “salvezza” del genere umano, come documenta la stessa Rivelazione nella
notte di Natale quando canta “Gloria a Dio nel più alto dei cieli e pace agli
uomini che egli ama” (Lc 2, 14).
L’Eucaristia, pertanto,
costituisce il cuore e il centro della Chiesa, per continuare, fino alla
consumazione del tempo, la gloria del Padre e la salvezza dell’uomo, come cibo
e bevanda del suo cammino esistenziale verso la patria celeste. Per questo,
Duns Scoto ha avuto la geniale intuizione di considerare l’Eucaristia, come
massima espressione della Chiesa e come il prolungamento dell’Incarnazione
nella storia, per assicurare la presenza continuativa di Cristo tra gli uomini,
secondo la profezia dell’“Emmanuele, Dio con noi” (Is 7, 14; Mt 1, 23).
Eucaristia come
sacrificio
L’Eucaristia realizza
alla perfezione la finalità propria dell’Incarnazione, cioè la gloria di Dio e la
libera redenzione degli uomini, e questo perché il Cristo si presenta come
Sommo Pontefice, Eterno Sacerdote, Vittima Santa, che realizza tutta la storia
della salvezza preparata e annunciata fin dall’antichità. In questo contesto di
perfetto culto latreutico, acquistano un’importanza tutta particolare le parole
pronunciate dal Cristo nella sua avventura umana, specialmente quelle che
indicano direttamente il mistero stesso dell’Eucaristia.
Solenni sono le
espressioni dell’ultima cena, l’unico grande gesto sacerdotale compiuto da
Gesù, che sono entrate nella formula della consacrazione eucaristica: “Questo è
il mio corpo… Questo è il mio sangue... Fate questo in memoria di me” (Mt
26,26-28; Mc 14,22-24 Lc 22,19-20; Gv 6,53-58; 1Cor 11,23-29), che suonano come
un eterno ritornello d’amore eterno e aiutano a interpretare tutte le più belle
parole pronunciate da Cristo e significanti ciò che indicano, costituendo in
anticipo il significato del termine “sacramento”.
L’Eucaristia come
“memoriale” realizza alla perfezione la finalità dell’Incarnazione: gloria a
Dio e pace agli uomini. Cristo, infatti, nella Liturgia, e precisamente nel V
Prefazio del Tempo di Pasqua, è presentato come “Vittima Altare e Sacerdote”.
Termini che traducono plasticamente le parole del memoriale: “Questo è il mio
corpo” (Mt 26, 26; Mc 14, 22); “Questo è il mio sangue sparso per voi” (Mt 26,
28; Mc 14, 24); “Fate questo in memoria di me” (Lc 22, 19; 1Cor 11, 24. 25).
Cui si possono aggiungere le meravigliose e sublimi parole: “Io sono la vite e
voi i tralci. Chi rimane in me, porterà molto frutto… senza di me non potete
far nulla” (Gv 15, 1-8); “Io me ne vado” (Gv 16, 7), “ma non vi lascerò orfani”
(Gv 14, 18); “Ecco, io sono con voi tutti i giorni, fino alla fine del mondo”
(Mt 28, 20); “Chi mangia di me e beve il mio sangue, avrà la vita eterna, e Io
lo risusciterò nell’ultimo giorno” (Gv 6, 54); “Chi vede me, vede anche il
Padre” (Gv 14, 9); “Io sono la via, la verità e la vita” (Gv 14, 6).
Per la circostanza, è
importante tener vivo nello spirito le parole di sintesi: “Fate questo in
memoria di me”, che suonano sia come un testamento accorato di Cristo e sia
come ricordo-attualizzante del suo mistero di salvezza: “Ogni volta che
mangiate di questo pane e bevete di questo calice, voi annunciate la morte e la
risurrezione di Cristo”. È il memoriale del Signore! È il
ricordo-attualizzante di Cristo totale: preistorico (Mediatore), storico
(Redentore) e metastorico (Glorificatore). È il ricordo perenne del Christus
totus! È il ricordo del Cristo vivo o del Primato assoluto di Cristo.
Al momento presente della
celebrazione eucaristica, Duns Scoto vede legato implicitamente il passato e il
futuro. Così nel momento eucaristico sono compresenti passato presente e
futuro, secondo lo schema classico della completezza del tempo, che si
identifica con lo stesso Cristo, “pienezza del tempo” (Gal 4, 4) e sua concreta
realtà di immagine dell’eternità, in quanto “visibilità dell’invisibile” (Col
1, 15). Come a dire che la celebrazione eucaristica è sì un’azione nel
tempo e nello spazio, ma che li trascende in una visione a-temporale e
a-spaziale, perché Cristo vive eternamente nella gloria celeste: è
contemporaneamente “Alfa e Omega” (Ap 1, 8; 22, 13); “Principio e Fine” (Ap 21,
6); “Primo e Ultimo” (Ap 1, 17; 2, 8; 22, 13).
L’Eucaristia è nello
stesso tempo un “segno” “rimemorativo” del passato, “significativo” della
grazia presente, e “glorificativo” della gloria futura. Come “memoria di
Cristo”, l’Eucaristia ricorda il passato preistorico e storico del Cristo,
attualizzandolo nel vivo del presente e proiettandolo nel futuro radioso e
grandioso della realizzazione del tempo. Difatti, Paolo afferma: “Voi
annunciate la morte del Signore fino a che egli venga ogni qualvolta che
mangiate di questo pane e bevete di questo calice” (1Cor 11, 26).
L’Eucaristia come
“sacrificio”, ricorda tutta la storia della salvezza, dalle antichissime
origini fino alla consumazione del tempo, in cui si realizza ugualmente tutta
la storia umana, che solo in Cristo riceve la sua giusta spiegazione: tutto e
in funzione dell’uomo, l’uomo è in funzione di Cristo e Cristo è in funzione di
Dio: “tutto è vostro! Ma voi siete di Cristo e Cristo è di Dio” (1Cor 3, 23).
In altre parole,
l’Eucaristia è memoria della salvezza operata da Cristo e come tale è efficace
e attualizzante, nel senso che l’efficace dell’attualizzazione ora dipende
dalla fede con cui si fa memoria e si crede allo Spirito che attualizza il
mistero, e l’ingresso nel mistero eucaristico esplode nella lode e nella
glorificazione delle meraviglie operate da Dio in Cristo, il suo Capolavoro. E
si ritorna così sempre alla lode a Dio per la sua autorivelazione in Cristo. È
sempre la centralità del Cristo - o dell’Eucaristia - il perno della storia
sacra passata presente e futura: tutto è in funzione dell’Eucaristia, il Cristo
totale: predestinato morto risuscitato e glorificato.
Globalmente considerati
questi eventi dell’unico mistero Cristo prendono nome mirabile di “sacrificio
della Croce” e “mistero pasquale”, che ancora mirabilmente si rinnova
sull’altare ogni qualvolta si celebra l’Eucaristia, “fate questo in memoria di
me”, perché solo l’Eucaristia “toglie il peccato del mondo”. Il sacrificio
eucaristico applica in modo mirabile il sacrificio della Croce, che ingloba
passato e futuro, secondo l’immagine apocalittica di Giovanni: “Io sono l’Alfa
e l’Omega”, “il Principio e la Fine”, “Io sono il Primo e l’Ultimo”.
Eucaristia come
sacramento
L’Eucaristia,
fondamentalmente, è il dono di Cristo agli uomini per salire a Dio con Lui.
L’Eucaristia è “sacramento” in modo del tutto speciale, perché è sacramento da
sempre, cioè dal quando avviene la transustanziazione, come a dire che
sacrificio e sacramento, pur distinguendosi nel termine e nel significato, sono
ed esprimono la medesima realtà, il Cristo integrale. Per questa sua
singolarità, bisogna prima precisare la causalità dei sacramenti e poi
analizzare l’Eucaristia sotto tre diversi aspetti principali: culmine e vertice
dell’economia sacramentaria, nutrimento perfetto dell’anima, e fonte e cuore d’ogni
culto nella Chiesa.
Causalità dei Sacramenti
A questa analisi è
sottesa tutta la diversità d’impostazione tra la concezione teocentrica e la
concezione cristocentrica, sintetizzabile nel rapporto tra fede e ragione, tra
grazia e libertà, tra grazia e natura... Nella prospettiva cristocentrica,
l’uomo è chiamato a partecipare della vita divina, mediante l’incorporazione a
Cristo attraverso i Sacramenti amministrati dalla Chiesa e nella Chiesa, come
continuazione della stessa Incarnazione. L’inizio dell’incorporazione a Cristo
è segnato dal battesimo, mentre gli altri l’accrescono e la perfezionano,
specialmente con l’Eucaristia. Ovvia sembra l’affermazione che Cristo sia
l’autore dei sacramenti, mentre alla Chiesa è lasciato il compito di amministrarli
e di precisarli nell’arco storico.
Importante è determinare
la causalità dei sacramenti. Comunemente si afferma che i sacramenti producono
la grazia che essi significano. La diversità di opinione riguarda il modo di
interpretare il valore del segno nella produzione della grazia. Due le ipotesi:
una intende la causalità in senso fisica, nel senso che il sacramento come
segno efficace produce la grazia, a modo di causalità strumentale; e l’altra,
invece, in senso morale, ossia il sacramento come segno efficace influisce
nella produzione della grazia come causalità efficiente morale.
Poiché questa seconda
interpretazione è seguita da molti autori, sembra opportuno precisare qualche
aspetto, così da allontanare ogni eventuale ombra di dubbio in un campo così
delicato. Prima di tutto, la causalità morale ha valore di efficienza e non di
occasione nella produzione della grazia, onde il valore causale del segno
sacramentale. Il segno sensibile del sacramento non ha alcun valore “magico”,
nel senso che possa determinare Cristo a conferire la grazia, perché unico
autore della grazia è solo Cristo, che agisce come un “ablativo assoluto”, cioè
senza alcuna dipendenza creaturale. Onde, l’adagio che i sacramenti agiscono ex
opere operato, nel senso che hanno in sé stessi, ma per virtù di Cristo, il
potere di produrre la grazia, indipendentemente dal potere di colui che
l’amministra (ex opere operantis). La loro causalità, perciò, tecnicamente si
chiama strumentale, perché operano in virtù del potere causale dato loro da
Cristo stesso. In breve, la natura della causa strumentale dei segni
sacramentali è più dispositiva che fisica.
L’Eucaristia come fons et
culmen dei sacramenti
La particolarità
dell’Eucaristia nasce fin dal momento della sua costituzione: mentre gli altri
sacramenti donano la grazia che significano nei loro specifici segni,
l’Eucaristia è la stessa grazia, è lo stesso autore della grazia, è lo stesso
Cristo, è lo stesso Verbo Incarnato, è lo stesso Capolavoro di Dio, è la stessa
imago Dei.
Questa specificità
dell’Eucaristia nei rapporti con gli altri sacramenti si può anche sintetizzare
così: l’Eucaristia, in quanto è lo stesso Cristo - ieri oggi sempre - è il
sacramento che continuamente dura, finché sussistono le “specie”; gli altri
sacramenti, invece, sussistono solo nell’atto della loro costituzione o
confezione. Nell’Eucaristia confezione del sacramento (o sacrificio) e
sacramento coincidono, perché è lo stesso Cristo che perennemente si auto-dà,
gli altri sacramenti danno la grazia e poi non sono più. Il sacramento
dell’Eucaristia, invece, è, rimane e perdura dall’atto della sua confezione
fino al perdurare delle specie.
In altre parole:
l’Eucaristia è sacramento sia sull’altare dopo la consacrazione, sia nel
tabernacolo quando viene conservata per l’adorazione e per essere portata gli
ammalati. Questa è la presenza continuativa di Cristo tra gli uomini: “Io sono
con voi tutti i giorni fino alla del mondo” (Mt 28, 20), cioè il Cristo
dell’Eucaristia è lo stesso Cristo com’è nei cieli.
Una delicatissima
domanda, come tentativo di spiegazione del delicato e complesso concetto della
“transustanziazione”: nella conversione totale della sostanza che cosa si muta
o cambia? Lo stesso Cristo così com’è nei cieli, oppure si moltiplica la sua presenza?
Entrambe le ipotesi della causalità sacramentale assicurano e garantiscono la
presenza reale di Cristo nell’Eucaristia al momento della consacrazione. Mentre
nella prima ipotesi la spiegazione della contemporaneità con la presenza nel
Cielo diventa più difficile; nell’altra, sembra, possa essere più facile. Di
conseguenza: non è “Cristo” che si moltiplica - sulla terra e nei cieli - ma è
la sua “presenza” che si moltiplica “qui” e “là”. Questa speciale
moltiplicazione di “presenza” costituisce l’essenza del grande e
imperscrutabile mistero eucaristico.
La sacramentalità
dell’Eucaristia è tutta speciale: è sacramento da sempre, cioè dal quando
avviene la transustanziazione nella consacrazione, come a dire che sacrificio e
sacramento, pur distinguendosi nel termine e nel significato, sono ed esprimono
la medesima realtà, il Cristo integrale. La particolarità dell’Eucaristia nasce
fin dal momento della sua costituzione. Difatti, mentre gli altri sacramenti
donano la grazia che significano nei loro specifici segni, l’Eucaristia è la
stessa grazia, l’autore della grazia, lo stesso Cristo. Questa sua specificità
si può anche sintetizzare così: l’Eucaristia, in quanto è lo stesso Cristo -
ieri oggi sempre -, è il sacramento che continuamente dura, finché sussistono
le “specie”; gli altri sacramenti, invece, sussistono solo nell’atto della loro
costituzione o confezione; mentre nell’Eucaristia confezione del sacramento (o
sacrificio incruento) e sacramento coincidono, perché è lo stesso Cristo che
perennemente si auto-dà, gli altri sacramenti danno la grazia e poi non sono
più. Il sacramento dell’Eucaristia, invece, è, rimane e perdura dall’atto della
sua confezione fino alla sussistenza delle specie. In altre parole:
l’Eucaristia è sacramento sia sull’altare dopo la consacrazione, sia nel
tabernacolo quando viene conservata per l’adorazione e per gli ammalati. Questa
è la presenza continuativa di Cristo tra gli uomini: “Io sono con voi fino alla
fine del mondo” (Mt 28, 20), cioè il Cristo dell’Eucaristia è lo stesso Cristo
com’è nei cieli.
L’Eucaristia come
nutrimento spirituale
L’Eucaristia è il cibo
spirituale e soprannaturale per eccellenza, perché è lo stesso Cristo Gesù
autore della grazia: chi mangia il mio Corpo, vive di me. La comunione di Gesù
Eucaristico può essere fatta in due modi: durante il sacrificio e fuori del
sacrificio. La comunione durante il sacrificio abbraccia il significato di
riconciliazione, come naturalmente significa il banchetto, cioè segno di
comunione, di riconciliazione, di amicizia, di amore, di perdono... Tutti
questi e altri segni del banchetto sono realmente presenti nella comunione
ricevuta durante il sacrificio eucaristico. L’Eucaristia è veramente il cibo
che riconcilia, che perdona, che apre alla vita e all’amore.
Anche se, per giusta
causa e diversa situazione, si riceve il Corpo di Cristo fuori del sacrificio,
l’Eucaristia conserva, benché in modo meno evidente, le stesse caratteristiche
della comunione durante il sacrificio, di cui ne è il coronamento o il complemento.
Alla luce eucaristica, la parabola del “figliuol prodigo” acquista certamente
una luce nuova e più penetrante, da arricchirne il significato. Tutto il
“nuovo”, che il Padre ordina per celebrare il ritorno del figlio perduto, può
indicarsi nell’Eucaristia, vero banchetto di festa... Anche la considerazione
del “contatto” corporeo con il Corpo dell’Agnello Immacolato, rende più
splendido e più forte il nostro essere, come ha reso per sempre virgineo e
sublime il cuore della Madre Immacolata.
In proposito, simpatiche
e veritiere sono le indicazioni di carattere mistico-spirituale che produce
l’Eucaristia, pur senza trattare ex professo l’argomento. Quando si riceve con
le dovute disposizioni, l’Eucaristia - dice Duns Scoto - produce due grazie specifiche:
quella accidentale o santificante o abituale, indicata dal gesto della stessa
manducazione delle specie eucaristiche, e quella essenziale o sussistente, che
è il Cristo stesso, presente in modo permanente sotto le specie. E questa
seconda grazia costituisce il significato autentico dello stesso sacramento.
Quando si riceve con le
dovute disposizioni, l’Eucaristia produce due grazie specifiche: quella
accidentale o santificante, indicata dal gesto della manducazione delle specie
eucaristiche; e quella essenziale o sussistente, che è il Cristo stesso,
presente in modo permanente sotto le specie. Questa seconda grazia costituisce
il significato autentico dello stesso sacramento. E, utilizzando un pensiero
caro ad Agostino, che parla in genere di Cristo: “Io sono il nutrimento degli
adulti. Cresci, e mi mangerai, senza per questo trasformarmi in te, come il
nutrimento della tua carne; ma tu ti trasformerai in me” (Confessioni, VII,
c.10, n. 16), Duns Scoto, applicandolo direttamente all’Eucaristia, scrive:
“Credi e mi mangerai, ma non sarai tu a trasformare me in te, ma tu ti
trasformerai in me” (Ordinatio, IV, 8, 3, 2), così si gettano le basi di quella
crescita spirituale in Cristo fino alla completa maturità dell’uomo perfetto. E
ancora scrive: “Se non ci fosse il Corpo di Cristo nell’Eucaristia, tutti altri
sacramenti perderebbero di importanza, e sparirebbe ogni devozione nella
Chiesa, né sarebbe possibile offrire il culto di adorazione o latria a Dio”
(Reportata Parisiensia, IV, 8, 1, 3); dal momento che “all’Eucaristia è dovuto
il culto di latria come a Dio” (Ibidem, IV, 11, 3, 8). Parafrasando questo
pensiero, si può anche dire che senza Eucaristia, le chiese sarebbero un luogo
freddo e gelido, un ammasso di pietre, cioè come un corpo senz’anima, senza
cuore e senza sangue…
L’Eucaristia come fons
del culto latreutico
L’Eucaristia è il
sacramento per eccellenza, perché contiene ciò che realmente significa, il
Verbo Incarnato, il Cristo intero, il Christus totus. Mentre gli altri
sacramenti significano la grazia accidentale conferita a colui che li riceve;
l’Eucaristia invece significa e realmente contiene la grazia essenziale, cioè
lo stesso Cristo, che è la fonte d’ogni grazia, “caput omnis gratiae”, oltre
alla grazia accidentale che si riceve in forza della preparazione con cui la si
riceve. Il significato primo e importante dell’Eucaristia non è tanto la grazia
accidentale, quanto la grazia essenziale.
Poiché Cristo ha voluto
restare tra noi in modo permanente, ha scelto anche il segno sacramentale di
permanenza nell’Eucaristia. La sua presenza reale aiuta molto il credente a
sviluppare la giusta devozione verso di Lui e amarlo in modo degno. Tanto è vero
che ogni azione di culto nella Chiesa ha fondamento e perfezione solo in
relazione all’Eucaristia. Lo si nota specialmente sia nel sacerdote che celebra
con più diligenza i sacramenti, e sia il popolo che assiste con più devozione
alla santa Messa.
Si potrebbe anche
pensare, per assurdo, se nell’Eucaristia non ci fosse la presenza reale di
Cristo, tutti altri sacramenti perderebbero di importanza, e sparirebbe, forse,
ogni devozione nella Chiesa, e non si potrebbe offrire il culto di adorazione o
latria a Dio; dal momento che solo all’Eucaristia è dovuto il culto di latria
come a Dio. Le stesse chiese non sarebbero che un luogo freddo e gelido, come
un corpo senz’anima, senza cuore e senza sangue, un semplice ammasso ordinato
di pietre.
L’Eucaristia e la Chiesa
Il rapporto tra
Eucaristia e Chiesa è molto stretto e intenso. E questo specialmente in ordine
al sacramento dell’Ordine che produce l’Eucaristia, e l’Eucarestia a sua volta
realizza e alimenta la Chiesa, intesa principalmente come Corpo Mistico di
Cristo. Scopo preminente del Corpo Mistico di Cristo è l’unità più profonda di
tutto il genere umano nella carità più perfetta e nella consumazione
dell’unità.
Per quanto riguarda la
struttura sacramentaria della Chiesa, fondata dallo stesso Cristo per stimolare
e sviluppare la crescita spirituale della stessa realtà ecclesiale del Corpo
Mistico, un posto privilegiato occupa certamente il “sacerdozio”. Onde la
grande cura con cui bisogna trattare l’ordine sacerdotale, che attraverso il
suo ministero unisce i fedeli allo stesso capo, che è Cristo. La dignità e la
grandezza del sacerdote proviene direttamente dalla sua relazione con
l’Eucaristia, nella cui offerta egli agisce sempre in nome di tutta la Chiesa.
Per questo si può chiamare coi nomi più belli e di grande spessore teologico:
“mediatore tra Dio e la Chiesa”, “ambasciatore della sposa allo sposo”,
“vicario di Cristo”.
Culto
L’Eucaristia, come il
continuo “presente” storico di Cristo, costituisce veramente il cuore della
Chiesa, il culmine e il vertice del culto latreutico a Dio, come Cristo stesso
dice: “Che siano tutti una cosa sola, come tu sei in me, o Padre, ed io in te; che
essi siano una cosa sola in noi, affinché il mondo creda che tu mi hai mandato.
E la gloria che tu mi desti, io l’ho data loro, perché siano una cosa sola,
come noi siamo una cosa sola, io in essi e tu in me, affinché siano perfetti
nell’unità” (Gv 17, 21-23).
La festa del Corpus
Domini, essendo una delle più popolari della cristianità, viene festeggiata con
imponenti processioni. A Roma, la processione è presieduta dallo stesso Papa.
L’uso della processione nella festa del Corpus Domini è stata introdotta da
Giovanni XXII, nel 1316.
Normalmente la
celebrazione del Corpus Domini si festeggia quaranta giorni dopo la Pasqua,
ossia il giovedì dopo la festa della SS. Trinità, nei paesi dove è festa di
precetto; dove, invece, non è festa di precetto, si posticipa alla domenica
successiva, come in Italia dal 1977.
Autore: P. Giovanni
Lauriola ofm
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90912
A Monsignor Albert Houssiau
Vescovo di Liège
1. Nel 1246, il suo
lontano predecessore nella sede di Liegi, Robert de Thourotte, istituì nella
sua Diocesi la solennità eucaristica conosciuta da quel momento con il nome di
Solennità di Dio, su richiesta di Julienne de Cornillon, che aveva già composto
un ufficio del Corpus Domini, di Eve de Saint-Martin e di altre liegesi.
Qualche anno dopo, nel 1264, Papa Urbano IV fece di questa solennità del Corpo
di Cristo una festa di precetto per la Chiesa universale, mostrando così
l’importanza che riveste la venerazione del Corpo eucaristico del nostro
Salvatore. In occasione del 750° anniversario dell’istituzione di questa festa,
associandomi in modo particolare a tutti i pellegrini che parteciperanno alle
cerimonie del giubileo e ai fedeli che in tutto il mondo pregano
incessantemente davanti al Santissimo Sacramento, elevo al Signore una fervente
preghiera di rendimento di grazie.
2. Gesù è presente in
mezzo agli uomini allo stesso modo in cui lo fu lungo le vie delle Palestina.
Dopo la Risurrezione, nel suo corpo glorioso, apparve alle donne e ai suoi
discepoli. Quindi condusse gli Apostoli “fuori verso Betania e, alzate le mani,
li benedisse..., si staccò da loro e fu portato verso il cielo” (Lc 24,
50-51). Tuttavia ascendendo al Padre, Cristo non si è allontanato dagli uomini.
Egli resta sempre in mezzo ai suoi fratelli e, come ha promesso, li accompagna
e li guida mediante il suo Spirito. La sua presenza è ora di un altro ordine.
In effetti “nell’ultima cena, dopo aver celebrato la Pasqua con i suoi discepoli,
mentre passava da questo mondo a suo Padre, Cristo istituì questo sacramento
come memoria perpetua della sua passione . . ., il più grande di tutti i
miracoli; a coloro che la sua assenza avrebbe riempito di tristezza, lasciò
questo sacramento come incomparabile conforto” (San Tommaso d’Aquino, Ufficio
del Corpus Domini, 57,4). Ogni volta che nella Chiesa celebriamo l’Eucaristia,
noi ricordiamo la morte del Salvatore, annunciamo la sua Risurrezione
nell’attesa della sua venuta. Nessun sacramento è dunque più prezioso e più
grande di quello dell’Eucaristia; ricevendo la comunione veniamo incorporati a
Cristo. La nostra vita è trasformata e assunta dal Signore.
3. Al di fuori della
Celebrazione Eucaristica, la Chiesa si prende cura di venerare l’Eucaristia che
deve essere “conservata... come il centro spirituale della comunità religiosa e
parrocchiale” (Paolo VI, Mysterium
fidei, 68). La contemplazione prolunga la comunione e permette di
incontrare durevolmente Cristo, vero Dio e vero uomo, di lasciarsi guardare da
lui e di fare esperienza della sua presenza. Quando Lo contempliamo presente
nel Santissimo Sacramento dell’altare, Cristo si avvicina a noi e diventa
intimo con noi più di quanto lo siamo noi stessi; ci rende partecipi della sua
vita divina in un’unione che trasforma e, mediante lo Spirito, ci apre la porta
che conduce al Padre, come egli stesso disse a Filippo: “Chi ha visto me ha visto
il Padre” (Gv 14, 9).La contemplazione, che è anche una comunione di
desiderio, ci associa intimamente a Cristo e associa in modo particolare coloro
che sono impossibilitati a riceverlo.
Rimanendo in silenzio
dinanzi al Santissimo Sacramento, è Cristo, totalmente e realmente presente,
che noi scopriamo che noi adoriamo e con il quale stiamo in rapporto. Non è
quindi attraverso i sensi che lo percepiamo e Gli siamo vicini. Sotto le specie
del pane e del vino, è la fede e l’amore che ci portano a riconoscere il
Signore, Lui ci comunica pienamente “i benefici di questa redenzione che ha
compiuto, Lui, il Maestro, il Buon Pastore, il Mediatore più gradito al Padre”
(Leone XIII, Mirae caritatis). Come ricorda il Libro della fede dei
Vescovi del Belgio, la preghiera d’adorazione in presenza del Santissimo
Sacramento unisce i fedeli “al mistero pasquale; essa li rende partecipi del
sacrificio di Cristo di cui l’Eucaristia è il sacramento
permanente"”.
4. Onorando il Santissimo
Sacramento, noi compiamo anche una profonda azione di rendimento di grazie che
eleviamo al Padre, poiché attraverso suo Figlio egli ha visitato e redento il
suo popolo. Mediante il sacrificio della Croce, Gesù ha dato la vita al mondo e
ha fatto di noi i suoi figli adottivi, a sua immagine, instaurando rapporti
particolarmente intimi, che ci permettono di chiamare Dio col nome di Padre.
Come ci ricorda la Scrittura, Gesù passava intere notti a pregare, in
particolare nei momenti in cui aveva scelte importanti da fare. Nella
preghiera, mediante un gesto di fiducia filiale, imitando il suo Maestro e
Signore, il cristiano apre il proprio cuore e le proprie mani per ricevere il
dono di Dio e per ringraziarLo dei suoi favori, offerti gratuitamente.
5. È bello intrattenersi
con Cristo e, chinati sul petto di Gesù come il discepolo prediletto, possiamo
essere toccati dall’amore infinito del suo Cuore. Impariamo a conoscere più a
fondo colui che si è donato totalmente, nei diversi misteri della sua vita
divina e umana, per diventare discepoli e per entrare, a nostra volta, in quel
grande slancio di dono, per la gloria di Dio e la salvezza del mondo. “Seguire
Cristo non è un’imitazione esteriore, perché tocca l’uomo nella sua profonda
intimità” (Veritatis
splendor, 21). Noi siamo invitati a seguire il suo insegnamento, per essere
poco a poco configurati a Lui, per permettere allo Spirito di agire in noi e
per realizzare la missione che ci è stata affidata. In particolare, l’amore di
Cristo ci spinge ad operare incessantemente per l’unità della sua Chiesa, per
l’annuncio del Vangelo fino ai confini della terra e per il servizio degli
uomini; “noi, pur essendo molti, siamo un corpo solo: tutti infatti
partecipiamo dell’unico pane” (1 Cor 10, 17): è questa la Buona Novella
che fa gioire il cuore dell’uomo e gli mostra che è chiamato a prendere parte
alla vita beata con Dio. Il mistero eucaristico è la fonte, il centro e il
culmine dell’attività spirituale e caritativa della Chiesa (cf. Presbyterorum
ordinis, 6).
L’intimità divina con il
Cristo, nel silenzio della contemplazione, non ci allontana dai nostri
contemporanei, ma, al contrario, ci rende attenti e aperti alle gioie e agli
affanni degli uomini e allarga il cuore alle dimensioni del mondo. Essa ci
rende solidali verso i nostri fratelli in umanità, in particolare verso i più
piccoli, che sono i prediletti del Signore. Attraverso l’adorazione, il
cristiano contribuisce misteriosamente alla trasformazione radicale del mondo e
alla diffusione del Vangelo. Ogni persona che prega il Salvatore trascina
dietro di sé il mondo intero e lo eleva a Dio. Coloro che s’incontrano con il
Signore svolgono dunque un eminente servizio; essi presentano a Cristo tutti
coloro che non Lo conoscono o che sono lontani da Lui; essi vegliano dinanzi a
Lui, in loro nome.
6. In occasione di questo
giubileo, incoraggio i sacerdoti a ravvivare il ricordo della loro ordinazione
sacerdotale, mediante la quale Cristo li ha chiamati a partecipare in modo
particolare al suo unico sacerdozio, soprattutto nella celebrazione del
sacrificio eucaristico e nell’edificazione del suo Corpo mistico che è la
Chiesa. Che essi ricordino le parole pronunciate dal Vescovo nel corso della
liturgia della loro ordinazione: “Prendete coscienza di ciò che farete, vivete
ciò che compirete, e conformatevi al mistero della Croce del Signore”!
Attingendo alla fonte dei santi misteri mediante tempi di contemplazione fedeli
e regolari, essi ricaveranno frutti spirituali per la loro vita personale e per
il loro ministero e potranno, a loro volta, rendere il popolo cristiano a loro
affidato atto a cogliere la grandezza “della loro partecipazione peculiare al
sacerdozio di Cristo” (Lettera
ai sacerdoti per il Giovedì Santo 1996, n. 2).
7.“I fedeli, quando
adorano Cristo presente nel Santissimo Sacramento, devono ricordarsi che questa
presenza deriva dal Sacrificio e tende alla comunione sia sacramentale che
spirituale (Congregazione dei Riti, Istruzione sul culto dell’Eucaristia,
n. 50). Esorto dunque i cristiani a fare regolarmente visita a Cristo presente
nel Santissimo Sacramento dell’altare, poiché noi siamo tutti chiamati a
rimanere in modo permanente in presenza di Dio, grazie a Colui che resterà con
noi fino alla fine dei tempi. Nella contemplazione i cristiani percepiscono con
maggiore profondità che il mistero pasquale è al centro di tutta la vita
cristiana. Questo cammino li porta a unirsi più intensamente al mistero
pasquale e a fare del sacrificio eucaristico, dono perfetto, il centro della
loro vita, secondo la loro vocazione specifica, in quanto esso conferisce al
popolo cristiano una dignità incomparabile (cf. Paolo VI, Mysterium
fidei, 67). In effetti, con il dono dell’Eucaristia, noi siamo accolti da
Cristo, riceviamo il suo perdono, ci nutriamo della sua parola e del suo pane e
siamo quindi inviati in missione nel mondo; ognuno è così chiamato a rendere
testimonianza di ciò che ha ricevuto e a fare lo stesso con i suoi fratelli. I
fedeli rafforzano la loro speranza scoprendo che, con Cristo, la sofferenza e
la disperazione possono essere trasfigurate, poiché, con Lui, noi siamo già
passati dalla morte alla vita. Pertanto, quando essi offrono al Maestro della
Storia la loro vita, il loro lavoro e tutta la creazione, allora le loro
giornate vengono illuminate.
8. Raccomando ai
sacerdoti, ai religiosi e alle religiose, così come ai laici, di proseguire e
d’intensificare i loro sforzi per insegnare alle giovani generazioni il senso e
il valore dell’adorazione e della devozione eucaristiche. Come potranno i
giovani conoscere il Signore se non vengono introdotti al mistero della sua
presenza? Come il giovane Samuele, imparando le parole della preghiera del
cuore, essi saranno più vicini al Signore che li accompagnerà nella loro
crescita spirituale e umana e nella testimonianza missionaria che dovranno rendere
per tutta la loro esistenza. Il mistero eucaristico è in effetti il “culmine di
tutta l’evangelizzazione” (Lumen
gentium, 28), poiché è la testimonianza più eminente della
Risurrezione di Cristo. Tutta la vita interiore ha bisogno di silenzio e
d’intimità con Cristo per crescere. Questa familiarità progressiva con il
Signore permetterà ad alcuni giovani d’impegnarsi nel servizio dell’accolitato
e a partecipare più attivamente alla Messa; stare presso l’altare è per i
giovani anche un’occasione privilegiata per ascoltare la chiamata di Cristo e
seguirlo più radicalmente nel ministero sacerdotale.
9. Affidandovi all’intercessione
della Madre di Dio, di santa Julienne, e anche dei Santi Lambert e Hubert
evangelizzatori zelanti del suo Paese, e di tutti i santi della sua terra,
concedo di tutto cuore la mia Benedizione Apostolica a lei, a tutti i membri
delle comunità diocesana e ai fedeli che, nel corso dell’anno, partecipano alle
diverse manifestazioni del giubileo.
Dal Vaticano, 28 maggio
1996
GIOVANNI PAOLO II
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO
II
1. “Ogni volta che
mangiate di questo pane e bevete di questo calice, voi annunziate la morte del
Signore finché egli venga” (1 Cor 11,26).
Con queste parole san
Paolo ricorda ai cristiani di Corinto che la “cena del Signore” non è
solamente un incontro conviviale, ma anche - e soprattutto - il memoriale del
sacrificio redentore di Cristo. Chi vi prende parte - spiega l’Apostolo - si unisce
al mistero della morte del Signore, anzi, se ne fa “annunziatore”.
Vi è dunque uno
strettissimo rapporto tra il “fare l’Eucaristia” e l’annunciare Cristo. Entrare
in comunione con Lui nel memoriale della Pasqua significa, nello stesso tempo,
diventare missionari dell’evento che quel rito attualizza; in un certo senso,
significa renderlo contemporaneo ad ogni epoca, fino a quando il
Signore ritornerà.
2. Carissimi Fratelli e
Sorelle, riviviamo questa stupenda realtà nell’odierna solennità del Corpus
Domini, in cui la Chiesa non solo celebra l’Eucaristia, ma la reca
solennemente in processione, annunciando pubblicamente che il
Sacrificio di Cristo è per la salvezza del mondo intero.
Riconoscente per questo
immenso dono, essa si stringe intorno al Santissimo Sacramento, perché lì è la
fonte e il culmine del proprio essere ed agire. Ecclesia de Eucharistia
vivit! Vive dell’Eucaristia la Chiesa e sa che questa verità non esprime
soltanto un’esperienza quotidiana di fede, ma racchiude in maniera sintetica il
nucleo del mistero che essa stessa è (cfr Lett. enc. Ecclesia de Eucaristia,
1).
3. Da quando, con la
Pentecoste, il Popolo della Nuova Alleanza “ha cominciato il suo cammino
pellegrinante verso la patria celeste, il Divin Sacramento ha continuato a
scandire le sue giornate, riempiendole di fiduciosa speranza” (ivi). Proprio
pensando a questo ho voluto dedicare all’Eucaristia la prima Enciclica del
nuovo millennio e sono lieto ora di annunciare uno speciale Anno
dell’Eucaristia. Esso inizierà col Congresso Eucaristico Mondiale, in programma
dal 10 al 17 ottobre 2004 a Gadalajara (Mexico), e terminerà con la prossima
Assemblea Ordinaria del Sinodo dei Vescovi, che si terrà in Vaticano dal 2 al
29 ottobre 2005 e il cui tema sarà “L’Eucaristia fonte e culmine della vita e
della missione della Chiesa”.
Mediante l’Eucaristia, la
Comunità ecclesiale viene edificata quale nuova Gerusalemme, principio di unità
in Cristo tra persone e popoli diversi.
4. “Date loro voi stessi
da mangiare” (Lc 9,13).
La pagina evangelica che
poc’anzi abbiamo ascoltato offre un’immagine efficace dell’intimo legame
esistente tra l’Eucaristia e questa universale missione della Chiesa. Cristo,
“pane vivo disceso dal cielo” (Gv 6,51; cfr Acclamazione al Vangelo),
è l’unico che può saziare la fame dell’uomo in ogni tempo e in ogni parte
della terra.
Egli, però, non
vuole farlo da solo, e così, come nella moltiplicazione dei pani, coinvolge i
discepoli: “Egli prese i cinque pani e i due pesci e, levati gli occhi al
cielo, li benedisse, li spezzò e li diede ai discepoli perché li distribuissero
alla folla” (Lc 9,16). Questo segno prodigioso è figura del più grande
mistero d’amore che si rinnova ogni giorno nella Santa Messa: mediante i
ministri ordinati, Cristo dona il suo Corpo e il suo Sangue per la vita
dell’umanità. E quanti degnamente si nutrono alla sua Mensa, diventano
strumenti vivi della sua presenza d’amore, di misericordia e di pace.
5. “Lauda, Sion,
Salvatorem…! – Sion, loda il Salvatore / la tua guida, il tuo pastore /
con inni e cantici”.
Con intima commozione
sentiamo risuonare nel cuore questo invito alla lode e alla gioia. Al
termine della Santa Messa recheremo processionalmente il Divin Sacramento sino
alla basilica di Santa Maria Maggiore. Guardando a Maria, comprenderemo meglio
la forza trasformante che l’Eucaristia possiede. Ponendoci in ascolto di Lei,
troveremo nel mistero eucaristico il coraggio e il vigore per seguire Cristo
Buon Pastore e per servirlo nei fratelli.
© Copyright 2004 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Vittore
Crivelli, Ultima Cena, Polittico di San Severino, 1482 ca. da Santa Maria delle
Grazie, predella
SANTA
MESSA NELLA SOLENNITÀ DEL CORPUS DOMINI
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Basilica di San Giovanni in Laterano
Cari fratelli e sorelle!
La festa del Corpus
Domini è inseparabile dal Giovedì Santo, dalla Messa in Caena Domini,
nella quale si celebra solennemente l’istituzione dell’Eucaristia. Mentre nella
sera del Giovedì Santo si rivive il mistero di Cristo che si offre a noi nel
pane spezzato e nel vino versato, oggi, nella ricorrenza del Corpus Domini,
questo stesso mistero viene proposto all’adorazione e alla meditazione del
Popolo di Dio, e il Santissimo Sacramento viene portato in processione per le
vie delle città e dei villaggi, per manifestare che Cristo risorto cammina in
mezzo a noi e ci guida verso il Regno dei cieli. Quello che Gesù ci ha donato
nell’intimità del Cenacolo, oggi lo manifestiamo apertamente, perché l’amore di
Cristo non è riservato ad alcuni, ma è destinato a tutti. Nella Messa in
Caena Dominidello scorso Giovedì Santo ho sottolineato che
nell’Eucaristia avviene la trasformazione dei doni di questa terra – il pane e
il vino – finalizzata a trasformare la nostra vita e ad inaugurare così la
trasformazione del mondo. Questa sera vorrei riprendere tale prospettiva.
Tutto parte, si potrebbe
dire, dal cuore di Cristo, che nell’Ultima Cena, alla vigilia della sua
passione, ha ringraziato e lodato Dio e, così facendo, con la potenza del suo
amore, ha trasformato il senso della morte alla quale andava incontro. Il fatto
che il Sacramento dell’altare abbia assunto il nome “Eucaristia” – “rendimento
di grazie” – esprime proprio questo: che il mutamento della sostanza del pane e
del vino nel Corpo e Sangue di Cristo è frutto del dono che Cristo ha fatto di
se stesso, dono di un Amore più forte della morte, Amore divino che lo ha fatto
risuscitare dai morti. Ecco perché l’Eucaristia è cibo di vita eterna, Pane
della vita. Dal cuore di Cristo, dalla sua “preghiera eucaristica” alla vigilia
della passione, scaturisce quel dinamismo che trasforma la realtà nelle sue
dimensioni cosmica, umana e storica. Tutto procede da Dio,
dall’onnipotenza del suo Amore Uno e Trino, incarnato in Gesù. In questo
Amore è immerso il cuore di Cristo; perciò Egli sa ringraziare e lodare Dio
anche di fronte al tradimento e alla violenza, e in questo modo cambia le cose,
le persone e il mondo.
Questa trasformazione è
possibile grazie ad una comunione più forte della divisione, la comunione di
Dio stesso. La parola “comunione”, che noi usiamo anche per designare
l’Eucaristia, riassume in sé la dimensione verticale e quella orizzontale del
dono di Cristo. E’ bella e molto eloquente l’espressione “ricevere la
comunione” riferita all’atto di mangiare il Pane eucaristico. In effetti,
quando compiamo questo atto, noi entriamo in comunione con la vita stessa di
Gesù, nel dinamismo di questa vita che si dona a noi e per noi. Da Dio,
attraverso Gesù, fino a noi: un’unica comunione si trasmette nella santa Eucaristia.
Lo abbiamo ascoltato poco fa, nella seconda Lettura, dalle parole dell’apostolo
Paolo rivolte ai cristiani di Corinto: “Il calice della benedizione che noi
benediciamo, non è forse comunione con il sangue di Cristo? E il pane che noi
spezziamo, non è forse comunione con il corpo di Cristo? Poiché vi è un solo
pane, noi siamo, benché molti, un solo corpo: tutti infatti partecipiamo
all’unico pane” (1 Cor 10,16-17).
Sant’Agostino ci aiuta a
comprendere la dinamica della comunione eucaristica quando fa riferimento ad
una sorta di visione che ebbe, nella quale Gesù gli disse: “Io sono il cibo dei
forti. Cresci e mi avrai. Tu non trasformerai me in te, come il cibo del corpo,
ma sarai tu ad essere trasformato in me” (Conf. VII, 10, 18). Mentre
dunque il cibo corporale viene assimilato dal nostro organismo e contribuisce
al suo sostentamento, nel caso dell’Eucaristia si tratta di un Pane differente:
non siamo noi ad assimilarlo, ma esso ci assimila a sé, così che diventiamo
conformi a Gesù Cristo, membra del suo corpo, una cosa sola con Lui. Questo
passaggio è decisivo. Infatti, proprio perché è Cristo che, nella comunione
eucaristica, ci trasforma in Sé, la nostra individualità, in questo incontro,
viene aperta, liberata dal suo egocentrismo e inserita nella Persona di Gesù,
che a sua volta è immersa nella comunione trinitaria. Così l’Eucaristia, mentre
ci unisce a Cristo, ci apre anche agli altri, ci rende membra gli uni degli
altri: non siamo più divisi, ma una cosa sola in Lui. La comunione eucaristica
mi unisce alla persona che ho accanto, e con la quale forse non ho nemmeno un
buon rapporto, ma anche ai fratelli lontani, in ogni parte del mondo. Da qui,
dall’Eucaristia, deriva dunque il senso profondo della presenza sociale della
Chiesa, come testimoniano i grandi Santi sociali, che sono stati sempre grandi
anime eucaristiche. Chi riconosce Gesù nell’Ostia santa, lo riconosce nel
fratello che soffre, che ha fame e ha sete, che è forestiero, ignudo, malato,
carcerato; ed è attento ad ogni persona, si impegna, in modo concreto, per
tutti coloro che sono in necessità. Dal dono di amore di Cristo proviene
pertanto la nostra speciale responsabilità di cristiani nella costruzione di
una società solidale, giusta, fraterna. Specialmente nel nostro tempo, in cui
la globalizzazione ci rende sempre più dipendenti gli uni dagli altri, il
Cristianesimo può e deve far sì che questa unità non si costruisca senza Dio,
cioè senza il vero Amore, il che darebbe spazio alla confusione,
all’individualismo, alla sopraffazione di tutti contro tutti. Il Vangelo mira
da sempre all’unità della famiglia umana, un’unità non imposta da fuori, né da
interessi ideologici o economici, bensì a partire dal senso di responsabilità
gli uni verso gli altri, perché ci riconosciamo membra di uno stesso corpo, del
corpo di Cristo, perché abbiamo imparato e impariamo costantemente dal
Sacramento dell’Altare che la condivisione, l’amore è la via della vera
giustizia.
Ritorniamo ora all’atto
di Gesù nell’Ultima Cena. Che cosa è avvenuto in quel momento? Quando Egli
disse: Questo è il mio corpo che è donato per voi, questo è il mio sangue
versato per voi e per la moltitudine, che cosa accadde? Gesù in quel gesto
anticipa l’evento del Calvario. Egli accetta per amore tutta la passione, con il
suo travaglio e la sua violenza, fino alla morte di croce; accettandola in
questo modo la trasforma in un atto di donazione. Questa è la trasformazione di
cui il mondo ha più bisogno, perché lo redime dall’interno, lo apre alle
dimensioni del Regno dei cieli. Ma questo rinnovamento del mondo Dio vuole
realizzarlo sempre attraverso la stessa via seguita da Cristo, quella via,
anzi, che è Lui stesso. Non c’è nulla di magico nel Cristianesimo. Non ci sono
scorciatoie, ma tutto passa attraverso la logica umile e paziente del chicco di
grano che si spezza per dare vita, la logica della fede che sposta le montagne
con la forza mite di Dio. Per questo Dio vuole continuare a rinnovare
l’umanità, la storia ed il cosmo attraverso questa catena di trasformazioni, di
cui l’Eucaristia è il sacramento. Mediante il pane e il vino consacrati, in cui
è realmente presente il suo Corpo e Sangue, Cristo trasforma noi, assimilandoci
a Lui: ci coinvolge nella sua opera di redenzione, rendendoci capaci, per la
grazia dello Spirito Santo, di vivere secondo la sua stessa logica di
donazione, come chicchi di grano uniti a Lui ed in Lui. Così si seminano e
vanno maturando nei solchi della storia l’unità e la pace, che sono il fine a
cui tendiamo, secondo il disegno di Dio.
Senza illusioni, senza
utopie ideologiche, noi camminiamo per le strade del mondo, portando dentro di
noi il Corpo del Signore, come la Vergine Maria nel mistero della Visitazione.
Con l’umiltà di saperci semplici chicchi di grano, custodiamo la ferma certezza
che l’amore di Dio, incarnato in Cristo, è più forte del male, della violenza e
della morte. Sappiamo che Dio prepara per tutti gli uomini cieli nuovi e terra
nuova, in cui regnano la pace e la giustizia – e nella fede intravediamo il
mondo nuovo, che è la nostra vera patria. Anche questa sera, mentre tramonta il
sole su questa nostra amata città di Roma, noi ci mettiamo in cammino: con noi
c’è Gesù Eucaristia, il Risorto, che ha detto: “Io sono con voi tutti i giorni,
fino alla fine del mondo” (Mt 28,20). Grazie, Signore Gesù! Grazie per la
tua fedeltà, che sostiene la nostra speranza. Resta con noi, perché si fa sera.
“Buon Pastore, vero Pane, o Gesù, pietà di noi; nutrici, difendici, portaci ai
beni eterni, nella terra dei viventi!”. Amen.
© Copyright 2011 - Libreria
Editrice Vaticana
Wandmalerei
in der Dorfkirche in Below im Landkreis Ludwigslust-Parchim,
Mecklenburg-Vorpommern, Deutschland
Fresco
in the church in Below, district Ludwigslust-Parchim, Mecklenburg-Vorpommern,
Germany
SANTA
MESSA NELLA SOLENNITÀ DEL CORPUS DOMINI
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Basilica di San Giovanni in Laterano
Cari fratelli e sorelle!
Questa sera vorrei
meditare con voi su due aspetti, tra loro connessi, del Mistero eucaristico: il
culto dell’Eucaristia e la sua sacralità. E’ importante riprenderli in
considerazione per preservarli da visioni non complete del Mistero stesso, come
quelle che si sono riscontrate nel recente passato.
Anzitutto, una
riflessione sul valore del culto eucaristico, in particolare dell’adorazione
del Santissimo Sacramento. E’ l’esperienza che anche questa sera noi vivremo
dopo la Messa, prima della processione, durante il suo svolgimento e al suo
termine. Una interpretazione unilaterale del Concilio Vaticano II aveva
penalizzato questa dimensione, restringendo in pratica l’Eucaristia al
momento celebrativo. In effetti, è stato molto importante riconoscere la
centralità della celebrazione, in cui il Signore convoca il suo popolo, lo
raduna intorno alla duplice mensa della Parola e del Pane di vita, lo nutre e
lo unisce a Sé nell’offerta del Sacrificio. Questa valorizzazione
dell’assemblea liturgica, in cui il Signore opera e realizza il suo mistero di
comunione, rimane ovviamente valida, ma essa va ricollocata nel giusto
equilibrio. In effetti – come spesso avviene – per sottolineare un aspetto
si finisce per sacrificarne un altro. In questo caso, l’accentuazione giusta
posta sulla celebrazione dell’Eucaristia è andata a scapito dell’adorazione,
come atto di fede e di preghiera rivolto al Signore Gesù, realmente presente
nel Sacramento dell’altare. Questo sbilanciamento ha avuto ripercussioni anche
sulla vita spirituale dei fedeli. Infatti, concentrando tutto il rapporto con
Gesù Eucaristia nel solo momento della Santa Messa, si rischia di svuotare
della sua presenza il resto del tempo e dello spazio esistenziali. E così
si percepisce meno il senso della presenza costante di Gesù in mezzo a noi e
con noi, una presenza concreta, vicina, tra le nostre case, come «Cuore
pulsante» della città, del paese, del territorio con le sue varie espressioni e
attività. Il Sacramento della Carità di Cristo deve permeare tutta la vita
quotidiana.
In realtà, è sbagliato
contrapporre la celebrazione e l’adorazione, come se fossero in concorrenza
l’una con l’altra. E’ proprio il contrario: il culto del Santissimo Sacramento
costituisce come l’«ambiente» spirituale entro il quale la comunità può
celebrare bene e in verità l’Eucaristia. Solo se è preceduta, accompagnata e
seguita da questo atteggiamento interiore di fede e di adorazione, l’azione
liturgica può esprimere il suo pieno significato e valore. L’incontro con Gesù
nella Santa Messa si attua veramente e pienamente quando la comunità è in grado
di riconoscere che Egli, nel Sacramento, abita la sua casa, ci attende, ci
invita alla sua mensa, e poi, dopo che l’assemblea si è sciolta, rimane con
noi, con la sua presenza discreta e silenziosa, e ci accompagna con la sua
intercessione, continuando a raccogliere i nostri sacrifici spirituali e ad
offrirli al Padre.
A questo proposito, mi
piace sottolineare l’esperienza che vivremo anche stasera insieme. Nel momento
dell’adorazione, noi siamo tutti sullo stesso piano, in ginocchio davanti al
Sacramento dell’Amore. Il sacerdozio comune e quello ministeriale si
trovano accomunati nel culto eucaristico. E’ un’esperienza molto bella e
significativa, che abbiamo vissuto diverse volte nella Basilica di San Pietro,
e anche nelle indimenticabili veglie con i giovani – ricordo ad esempio quelle
di Colonia, Londra, Zagabria, Madrid.
E’ evidente a tutti che questi momenti di veglia eucaristica preparano la
celebrazione della Santa Messa, preparano i cuori all’incontro, così che questo
risulta anche più fruttuoso. Stare tutti in silenzio prolungato davanti al
Signore presente nel suo Sacramento, è una delle esperienze più autentiche del
nostro essere Chiesa, che si accompagna in modo complementare con quella di
celebrare l’Eucaristia, ascoltando la Parola di Dio, cantando, accostandosi
insieme alla mensa del Pane di vita. Comunione e contemplazione non si possono
separare, vanno insieme. Per comunicare veramente con un’altra persona devo
conoscerla, saper stare in silenzio vicino a lei, ascoltarla, guardarla con
amore. Il vero amore e la vera amicizia vivono sempre di questa reciprocità di
sguardi, di silenzi intensi, eloquenti, pieni di rispetto e di venerazione,
così che l’incontro sia vissuto profondamente, in modo personale e non
superficiale. E purtroppo, se manca questa dimensione, anche la stessa
comunione sacramentale può diventare, da parte nostra, un gesto superficiale.
Invece, nella vera comunione, preparata dal colloquio della preghiera e della
vita, noi possiamo dire al Signore parole di confidenza, come quelle risuonate
poco fa nel Salmo responsoriale: «Io sono tuo servo, figlio della tua schiava:
/ tu hai spezzato le mie catene. / A te offrirò un sacrificio di ringraziamento
/ e invocherò il nome del Signore» (Sal 115,16-17).
Ora vorrei passare
brevemente al secondo aspetto: la sacralità dell’Eucaristia. Anche qui abbiamo
risentito nel passato recente di un certo fraintendimento del messaggio
autentico della Sacra Scrittura. La novità cristiana riguardo al culto è stata
influenzata da una certa mentalità secolaristica degli anni Sessanta e Settanta
del secolo scorso. E’ vero, e rimane sempre valido, che il centro del culto
ormai non sta più nei riti e nei sacrifici antichi, ma in Cristo stesso, nella
sua persona, nella sua vita, nel suo mistero pasquale. E tuttavia da questa
novità fondamentale non si deve concludere che il sacro non esista più, ma che
esso ha trovato il suo compimento in Gesù Cristo, Amore divino incarnato.
La Lettera agli Ebrei, che abbiamo ascoltato questa sera nella seconda
Lettura, ci parla proprio della novità del sacerdozio di Cristo, «sommo sacerdote
dei beni futuri» (Eb 9,11), ma non dice che il sacerdozio sia finito.
Cristo «è mediatore di un’alleanza nuova» (Eb 9,15), stabilita nel suo
sangue, che purifica «la nostra coscienza dalle opere di morte» (Eb 9,14).
Egli non ha abolito il sacro, ma lo ha portato a compimento, inaugurando un
nuovo culto, che è sì pienamente spirituale, ma che tuttavia, finché siamo in
cammino nel tempo, si serve ancora di segni e di riti, che verranno meno solo
alla fine, nella Gerusalemme celeste, dove non ci sarà più alcun tempio
(cfr Ap 21,22). Grazie a Cristo, la sacralità è più vera, più
intensa, e, come avviene per i comandamenti, anche più esigente! Non basta
l’osservanza rituale, ma si richiede la purificazione del cuore e il
coinvolgimento della vita.
Mi piace anche
sottolineare che il sacro ha una funzione educativa, e la sua scomparsa
inevitabilmente impoverisce la cultura, in particolare la formazione delle
nuove generazioni. Se, per esempio, in nome di una fede secolarizzata e non più
bisognosa di segni sacri, venisse abolita questa processione cittadina
del Corpus Domini, il profilo spirituale di Roma risulterebbe
«appiattito», e la nostra coscienza personale e comunitaria ne resterebbe
indebolita. Oppure pensiamo a una mamma e a un papà che, in nome di una fede
desacralizzata, privassero i loro figli di ogni ritualità religiosa: in realtà
finirebbero per lasciare campo libero ai tanti surrogati presenti nella società
dei consumi, ad altri riti e altri segni, che più facilmente potrebbero
diventare idoli. Dio, nostro Padre, non ha fatto così con l’umanità: ha mandato
il suo Figlio nel mondo non per abolire, ma per dare il compimento anche al
sacro. Al culmine di questa missione, nell’Ultima Cena, Gesù istituì il
Sacramento del suo Corpo e del suo Sangue, il Memoriale del suo Sacrificio
pasquale. Così facendo Egli pose se stesso al posto dei sacrifici antichi, ma
lo fece all’interno di un rito, che comandò agli Apostoli di perpetuare, quale
segno supremo del vero Sacro, che è Lui stesso. Con questa fede, cari fratelli
e sorelle, noi celebriamo oggi e ogni giorno il Mistero eucaristico e lo
adoriamo quale centro della nostra vita e cuore del mondo. Amen.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Refectorio
del Monasterio de San Isidoro del
Campo. Cuidada pintura mural del último cuarto del siglo XV. Probablemte,
el maestro (de los Cipreses?) toma apuntes de las ya existentes en
este monasterio y de los importantes iluminadores y muralistas contratados por
la Catedral de Sevilla, Pedro
de Toledo, Juan Sánchez de Castro, Nicolás Gómez, Juan Sánchez de San Román ... El
autor de esta pintura mural gótica, con carácter y técnica mudéjar, conocía la
pintura de Taddeo Gaddi.La
última cena (Taddeo Gaddi). Basílica de la Santa Cruz, Florencia
CORPUS CHRISTI.
Martirologio Romano: Solemnidad del Santísimo Cuerpo y Sangre de Cristo: con su sagrada comida El ofrece remedio de inmortalidad y prueba de resurrección.
Corpus Christi (en latín, "Cuerpo de Cristo") o Solemnidad del Cuerpo y la Sangre de Cristo, antes llamada "Corpus Domini" ("Cuerpo del Señor"), es una fiesta de la Iglesia católica destinada a celebrar la Eucaristía.
Su principal finalidad es proclamar y aumentar la fe de los católicos en la presencia real de Jesucristo en el Santísimo Sacramento.
Con esta fiesta honramos y adoramos el “Cuerpo del Señor”, donado para la
salvación de todos los hombres, hecho comida para sostener nuestra “vida en el
Espíritu”. La Eucaristía es la fiesta de la fe, estimula y refuerza la fe.
Nuestros encuentros con Dios están envueltos en el misterio: se necesita un
gran coraje y una gran fe para decir: “¡aquí está el Señor!”.
HISTORIA:
Esta fiesta surgió en la Edad Media, cuando en 1208 la religiosa beata Juliana
de Mont-Cornillon promueve la idea de celebrar una festividad en honor al
cuerpo y la sangre de Cristo presente en la Eucaristía. Así, se celebra por
primera vez en 1246 en la Diócesis de Lieja (Bélgica).
En el año 1263, mientras un sacerdote celebraba la misa en la iglesia de la localidad de Bolsena (Italia), al romper la hostia consagrada brotó sangre, según la tradición. En 1261, personas de Daroca fueron a Roma para informarle al Papa Urbano IV sobre el Milagro Eucarístico de Daroca, donde la Eucaristía, se había manifestado en unos corporales. Se cree que el Papa, aceptó las noticias del Milagro Eucarístico de Daroca como una señal más del Señor de que El quería que esta fiesta fuese instituida.
Este hecho, muy difundido y celebrado, dio un impulso definitivo al establecimiento como fiesta litúrgica del Corpus Christi. Fue instituida el 8 de septiembre de 1264 por el papa Urbano IV, mediante la bula "Transiturus hoc mundo", en la cual, después de haber ensalzado el amor de nuestro Salvador expresado en la Santa Eucaristía, ordenó que se celebrara la solemnidad de “Corpus Christi” en el día jueves después del domingo de la Santísima Trinidad, al mismo tiempo otorgando muchas indulgencias a todos los fieles que asistieran a la santa misa y al oficio.
A Santo Tomás de Aquino se le encarga preparar los textos para el Oficio y Misa propia del día, que incluye himnos y secuencias, como "Pange Lingua" (y su parte final "Tantum Ergo"), "Lauda Sion", "Panis angelicus", "Adoro te devote" o "Verbum Supernum Prodiens".
En el Concilio de Vienne de 1311, Clemente V dará las normas para regular el cortejo procesional en el interior de los templos e incluso indicará el lugar que deberán ocupar las autoridades que quisieran añadirse al desfile.
En el año 1316, Juan XXII introduce la Octava con exposición del Santísimo Sacramento. Pero el gran espaldarazo vendrá dado por el papa Nicolás V, cuando en la festividad del Corpus Christi del año 1447, sale procesionalmente con la Hostia Santa por las calles de Roma.
En 1444, el Papa Eugenio IV concedió un año de Jubileo para Daroca, cada 10
años. Este fue el mismo Papa que hizo auténtico el Milagro Eucarístico de
Walldurn, Alemania, y el Milagro Eucarístico de Ferrara, Italia.
Procesiones.
Ninguno de los decretos habla de la procesión con el Santísimo como un aspecto de la celebración. Sin embargo estas procesiones fueron dotadas de indulgencias por los Papas Martín V y Eugenio IV y se hicieron bastante comunes en a partir del siglo XIV.
El Concilio de Trento declara que muy piadosa y religiosamente fue introducida
en la Iglesia de Dios la costumbre, que todos los años, determinado día
festivo, se celebre este excelso y venerable sacramento con singular veneración
y solemnidad, y reverente y honoríficamente sea llevado en procesión por las
calles y lugares públicos. En esto los cristianos atestiguan su gratitud y
recuerdo por tan inefable y verdaderamente divino beneficio, por el que se hace
nuevamente presente la victoria y triunfo de la muerte y resurrección de
Nuestro Señor Jesucristo. Juan Pablo II ha exhortado a que se renueve la
costumbre de honrar a Jesús en este día llevándolo en solemnes procesiones.
SOLEMNIDAD.
SOURCE : https://hagiopedia.blogspot.com/2013/06/corpus-christi.html