Attavante degli Attavanti (1452–).
Bréviaire de Mathias Corvin : miniature du sermon de saint Paul, devant le
roi Mathias Corvin, sa femme Béatrice et son fils Jean. / A vatikáni
Corvin-Breviarium díszlapja, Szent Pál prédikál, előtte trónján Hunyadi Mátyás
Magyarország királya és Beatrix királynő, vers 1487-1492, 27, x 39,7, bibliothèque apostolique
vaticane , Urb.Lat.112, f.8r
Saint Paul
Apôtre des Gentils
(An 65 ou 66)
La fête de la Conversion
de saint Paul (25 janvier) nous a donné lieu de connaître l'histoire de la
conversion merveilleuse de ce grand Apôtre. Il faudrait rappeler ici les
courses de son apostolat, le succès de ses prédications, les enseignements
sublimes de ses épîtres, ses emprisonnements, ses souffrances, son martyre. Qui
mieux que lui a résumé tout cela dans cette belle page de sa deuxième épître
aux Corinthiens, où il venge sa mission divine attaquée par de faux frères?
"Pour Jésus-Christ,
j'ai supporté de nombreux travaux, subi souvent la prison, souffert les coups
de mes ennemis, couru fréquemment le danger de mort; j'ai reçu des Juifs, à
cinq différentes fois, trente-neuf coups de fouets; j'ai été battu trois fois
de verges par les impies; j'ai été lapidé une fois, j'ai fait trois fois
naufrage; j'ai passé un jour et une nuit au fond de la mer; j'ai multiplié mes
rudes et fatigants voyages; j'ai failli bien des fois périr sur les rivières,
ou de la main des voleurs, ou devenir victime, tantôt de la haine des Juifs,
tantôt de la fureur des Gentils; j'ai trouvé des dangers au milieu des villes;
dans les déserts, sur la mer, ou auprès de faux frères; j'ai passé bien des
années dans les labeurs, dans les tristesses, dans les veilles, dans la faim et
la soif, dans les jeûnes, le froid, la nudité. Outre ces maux extérieurs, que
de peines m'a causées ma sollicitude quotidienne de tant d'Églises que j'ai
fondées? Qui souffre sans que je souffre avec lui? Qui menace de se perdre sans
que je me consume de douleur?"
Si Paul est admirable
dans ses travaux apostoliques, il ne l'est pas moins dans ses Épîtres, où nous
apparaît, avec la substance du christianisme, la grande âme de cet Apôtre
incomparable.
"Saint Paul, nous
dit l'historien Nicéphore, d'après une tradition authentique, était petit de
taille; son visage pâle, sa longue barbe blanchissante, son crâne presque
chauve, l'eussent fait croire plus vieux qu'il ne l'était en réalité."
Sous cette frêle enveloppe se cachait une âme vaillante, un esprit magnanime,
un coeur invincible que le danger n'étonnait ni n'épouvantait jamais. Vrai
modèle de l'apôtre, il se fit tout à tous, sut se plier aux circonstances,
acquit une influence étonnante sur les peuples auxquels il prêcha; sa personne
et sa vie rappelleront toujours les plus grandes merveilles que la Providence
ait opérées pour l'extension de l'Évangile.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_paul.html
Voir Saint Paul, Apôtre (I) : http://har22201.blogspot.ca/2012/06/saint-paul.html
Bartolomeo Montagna (1450–1523),
Saint Paul, 1482, 112.3 x 50, Museo Poldi Pezzoli, Milan, Italy
Andrea di Bartolo (1360–1428), San Paolo apostolo, XVe, 29 x 20 (https://www.wga.hu/frames-e.html?/html/a/andrea/bartolo/st_paul.html)
PAUL, apôtre, s'appelait Saul avant de s'adjoindre aux douze apôtres. Il était de la tribu de Benjamin et il naquit à Giscale en Judée. Cette ville ayant été prise par les Romains, il émigra à Tharse en Cilicie avec sa famille. Ses parents l'envoyèrent ensuite à Jérusalem pour y étudier les lois. Là il suivit les leçons de Gamaliel, homme très érudit dont Luc fait mention. Après avoir assisté et contribué à la mort d'Étienne, il accepta du grand-prêtre la mission de persécuter les chrétiens. Il se rendait à Damas dans ce dessein, quand il fut ramené à la foi par cette révélation dont on peut voir le récit dans les Actes des apôtres, et de persécuteur qu'il était, il devint un vase d'élection. Le premier à qui sa prédication fit embrasser 1a vraie croyance fut Paul Sergius, proconsul de Chypre; et ce dernier, reconnaissait de lui devoir sa conversion, donna son nom à l'apôtre. S'étant adjoint Barnabé, il parcourut plusieurs villes ; puis il revint à Jérusalem , où Pierre, Jacques et Jean lui conférèrent l'apostolat.
Nous ajouterons peu de
choses au récit détaillé que les Actes des apôtres font de sa vie. La vingt-deuxième
année après la Passion de Jésus-Christ, c'est-à-dire la deuxième du règne de
Néron, à l'époque où Festus succéda à Félix dans le gouvernement de la Judée,
Paul fut conduit à Rome chargé de fers. Il y resta deux ans sous la
surveillance seulement d'un gardien , et il employa ce temps en controverses
avec les Juifs sur l'arrivée du Messie. Il fut mis en liberté par Néron, dont
la domination n'était pas affermie, et qui ne s'était pas encore livré à ces
crimes effrénés que l'histoire lui reproche. Si Paul échappa à cette première
persécution, ce fut pour qu'il pût prêcher l'Évangile dans les pays d'Occident,
comme il le déclare lui-même dans l'épître qu'il écrivit du fond de sa prison à
Timothée, Vannée de sa mort : « Lors de ma première persécution , personne ne
me vint en aide, mais tous m'abandonnèrent ; que le ciel le leur pardonne !
mais le Seigneur me secourut et me rendit ma force, afin que par moi son nom
fût annoncé en tous lieux et que toutes les nations l'entendissent. J'ai été
délivré de la gueule du lion. » Ces derniers mots font évidemment allusion à
Néron, dont ils peignent la férocité. Il ajoute plus loin « Dieu m'a
délivré de toute embûche et m'a sauvé dans son céleste royaume. » On voit
qu'il sentait approcher son martyre: il avait dit plus haut dans la même épître
: « Je suis une victime déjà sacrifiée, et l’heure de ma mort est
arrivée. »
Paul reçut le martyre le même jour que Pierre : il eut la tète tranchée à Rome, fan trente-sept de la Passion de Jésus-Christ; on l'enterra sur la voie d'Ostie. Il a laissé neuf épîtres adressées aux sept Eglises de Rome, de Corinthe, de Galatie, d'Ephèse, de Philippes, de Colosses et de Thessalonique; il en a en outre composé quatre autres pour ses disciples Timothée , Tite et Philémon. Quant à l'épître aux Hébreux, l'authenticité en est contestée à cause de la discordance du style et des idées. Tertullien l'attribue à Barnabé; suivant d'autres, elle serait l'ouvrage de Luc l'évangéliste, ou bien de Clément, depuis évêque de Rome, qui passe pour s'être approprié les pensées de Paul et les avoir mises en ordre et revêtues de son style. On peut supposer encore que Paul est l'auteur de cette épître, et qu'il a retranché au commencement la formule de salut à cause de la haine que les Juifs avaient vouée à son nom. Hébreu lui-même et écrivant à des Hébreux, il employa la langue nationale avec tant d'élégance que les beautés de l'original passèrent dans la traduction grecque. Voilà d'où provient la différence qui semble exister entre cette épître et les antres ouvrages de Paul. Quelques auteurs ont mis sous son nom une épître aux Laodicéens, mais elle est généralement rejetée.
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jerome/002.htm
SAINT PAUL, APÔTRE.
Paul signifie bouche de
trompette, ou bouche de ceux, ou élu admirable, ou miracle d'élection. Paul
vient encore de pausa, qui veut dire repos en hébreu, et en latin modique. Par
quoi l’on connaît les six prérogatives particulières à saint Paul. La Ire est
une langue fructueuse, car il prêcha l’Évangile depuis l’Illyrie jusqu'à
Jérusalem, de là le nom de bouche de trompette. La 2e est un amour de mère, qui
lui fait dire : « Qui est faible, sans que je m’affaiblisse avec lui? (II,
Cor., XI) » C'est pour cela que son nom veut dire bouche de ceux, ou bouche de
coeur, ainsi qu'il le dit lui-même (II, Cor., VI). « O Corinthiens, ma bouche
s'ouvre, et mon coeur s'étend par l’affection que je vous porte. » La 3e est
une conversion miraculeuse, c'est pour cela qu'il est appelé élu admirable,
parce qu'il fut élu et converti merveilleusement. La 4° est le travail des
mains,, et voilà pourquoi il est nommé miracle (195) d'élection : ce fut un grand
miracle en lui que, de préférer gagner ce qui lui était nécessaire pour vivre
et prêcher sans cesse. La 5e fut une contemplation délicieuse, parce qu'il fut
élevé jusqu'au troisième ciel; de là le nom de repos du Seigneur; car dans la
contemplation, repos d'esprit est requis. La 6e est son humilité, de là le nom
de modique. Il y a trois opinions au sujet du nom de Paul. Origène veut qu'il
ait toujours eu deux noms et qu'il ait été indifféremment appelé Saul et. Paul
; Raban veut qu'avant sa conversion il eut le nom de Saut, du roi orgueilleux
Saül, mais qu'après il fut nommé Paul, qui veut dire petit, en esprit et en
humilité : et il donne lui-même l’interprétation de son nom quand il dit : «Je
suis le plus petit des apôtres. » Bède enfin veut qu'il ait été appelé Paul, de
Sergius Paulus, proconsul, converti par lui à la foi. Le martyre de saint Paul
fut écrit par saint Lin, pape.
Paul, apôtre, après sa
conversion, souffrit beaucoup de persécutions énumérées en ces termes par saint
Hilaire : « Paul est fouetté de verges à Philippes; il est mis en prison ; il
est attaché par les pieds à un poteau ; il est lapidé à Lystra; il est
poursuivi d'Icone et de Thessalonique par les méchants; à Ephése, il est livré
aux bêtes ; à Damas, on le descend du haut d'un mur dans une corbeille ; à
Jérusalem, il est arrêté, battu, enchaîné, on lui tend. des embûches; à
Césarée, il est emprisonné et incriminé: Il est en péril sur mer, dans son
voyage en Italie; arrivé à Rome, il est jugé et meurt tué sous Néron. » Il
reçut l’apostolat en faveur des gentils ; il redressa un perclus à Lystra; il
ressuscita un jeune homme qui, tombé d'une fenêtre, avait rendu le dernier
soupir, et fit grand nombre d'autres miracles. Dans l’île de Malte, une vipère
lui saisit la main, mais l’ayant secouée dans le feu, il n'en reçut aucune
atteinte. On rapporte que tous les descendants de celui qui donna l’hospitalité
à saint Paul ne ressentent aucun mal des bêtes venimeuses; et quand ils
viennent au monde, le père met des serpents dans leur berceau pour s'assurer
s'ils sont vraiment sa lignée. On trouve encore quelquefois que saint Paul est
tantôt inférieur à saint Pierre, tantôt plus grand, tantôt égal ; mais en
réalité, il lui est inférieur en dignité, supérieur dans la prédication et
égal, en sainteté. Haymon rapporte que saint Paul se livrait au travail des
mains depuis le chant des poussins jusqu'à la cinquième heure ; ensuite il
vaquait à la prédication, de telle sorte que le plus souvent, il prolongeait
son discours jusqu'à la nuit: le reste du temps lui suffisait pour ses repas,
son sommeil et son oraison. Quand il vint à Rome, Néron, qui n'était point
encore confirmé empereur, apprit qu'il s'était élevé une dispute entre Paul et
les Juifs au sujet de la loi judaïque et de la foi dés chrétiens : il ne s'en
mit pas beaucoup en peine, de sorte que saint Paul allait et prêchait librement
où il voulait. Saint Jérôme, en son livre des Hommes illustres, dit que, « 25
ans après la Passion du Seigneur, c'est-à-dire la 2e du règne de Néron, saint
Paul fut envoyé à Rome chargé de chaînes, et que pendant deux ans il demeura
libre sous une garde; qu'il disputait contre des Juifs, et que relâché ensuite
par Néron,il prêcha l’Evangile dans l’Occident. L'an 14 de Héron, il fut
décapité la même année et le même jour' que saint Pierre fut crucifié. » Sa
sagesse, et sa religion étaient partout en renom et on le regardait
généralement comme un homme admirable. Il se fit beaucoup d'amis dans, la
maison de l’empereur, et il les convertit à la foi de J.-C. Quelques-uns de ses
écrits furent lus devant le César ; tout le monde en fit grand éloge; le Sénat
lui-même avait beaucoup d'estime pour sa personne. Une fois que saint Paul
prêchait, vers le soir, sur une terrasse, un jeune homme nommé Patrocle,
échanson favori de Néron, monta à une fenêtre pour entendre plus commodément le
saint apôtre, à cause de la foule, et s'y étant légèrement endormi, il tomba et
se tua. Néron à cette nouvelle eut beaucoup de chagrin de sa mort et aussitôt
il pourvut à son remplacement. Mais saint Paul, qui en fut instruit par
révélation, dit aux assistants d'aller et de lui rapporter le cadavre de
Patrocle, L'ami du César. On le lui apporta et saint Paul le ressuscita,
ensuite il l’envoya à César avec ses compagnons. Comme Néron se lamentait sur
la perte de son favori, voilà qu'on lui annonce que Patrocle vivant était à la
porte. Néron informé que celui qu'il avait cru mort tout à l’heure était en
vie, fut extraordinairement effrayé et refusa de le laisser entrer auprès de
lui; mais enfin à la persuasion de ses amis, il permit ; qu'on l’introduisît.
Néron lui dit: « Patrocle; tu vis? » Et Patrocle répondit: « César; je vis. »
Et Néron dit « Oui t'a fait vivre? » Patrocle reprit : « C'est Jésus-Christ, le
roi de tous les siècles. » Héron se mit en Colère et dit : « Alors celui-ci
régnera sur les siècles et détruira donc les royaumes du monde ? » Patrocle lui
répliqua: « Oui, César. » Néron lui donna un soufflet eu disant: « Donc tu es
au service de ce roi? » « Oui, répondit Patrocle, je suis à son service, parce
qu'il m'a ressuscité d'entre les morts. » Alors cinq des officiers de
l’empereur qui l’accompagnaient constamment lui dirent : « Empereur, pourquoi
frapper ce jeune homme plein de prudence et qui répond la vérité ? Et nous
aussi nous sommes au service de ce roi invincible. » Néron, à ces mots, les fit
enfermer en prison, afin de tourmenter cruellement ceux qu'il avait aimés
jusqu'alors extraordinairement. Il fit en même temps rechercher tous les
chrétiens et il les fit punir tous sans forme de procès : Paul fut conduit,
chargé de chaînes, avec les autres, par devant Néron qui lui dit: « O homme, le
serviteur du grand roi, mais cependant mon prisonnier, pourquoi m’enlèves-tu
mes soldats et les prends-tu pour toi? » « Ce n'est pas seulement, répondit
saint Paul, dans le coin de la terre où tu vis que j'ai levé des soldats, mais
j'en ai enrôlé de l’univers entier: notre Roi leur accordera des récompenses
qui, loin de leur manquer jamais, les mettront à l’abri du besoin. Toi, si tu
veux lui être soumis, tu seras sauvé. Sa puissance est si grande qu'il viendra
juger tous les hommes et qu'il dissoudra par le feu la figure de ce monde. »
Quand Néron, enflammé de colère, eut entendu dire à saint Paul que le feu
devait dissoudre la figure du monde, il ordonna qu'on fît brûler tous les
soldats de J.-C. et de couper la tête à saint Paul, comme coupable de
lèse-majesté. Or, la foule de chrétiens qui furent tués était si grande que le
peuple romain se porta avec violence au palais et se disposait à exciter une
sédition contre Néron, en, criant tout haut : « Arrête, César, suspends le
carnage et l’exécution de tes ordres. Ceux que tu fais périr sont nos
concitoyens; ce sont les soutiens de l’empire romain. » Néron eut peur et
modifia son édit en ce sens que personne ne mettrait la main sur les chrétiens
qu'autant que l’empereur' mieux informé les eût jugés. C'est pourquoi Paul fut
ramené et présenté de nouveau à Néron. Il ne l’eut pas plutôt vu qu'il s'écria
avec violence : « Emmenez ce malfaiteur, décapitez cet imposteur ; ne laissez
pas vivre ce criminel ; défaites-vous de cet homme qui égare les intelligences
; ôtez de dessus la terre ce séducteur des esprits. » Saint Paul lui dit : «
Néron, je souffrirai l’espace d'un instant, mais je vivrai éternellement en Notre-Seigneur
J.-C. » Néron dit : «Tranchez-lui la tête afin qu'il apprenne que je suis plus
puissant que son roi, moi qui l’ai vaincu; et nous verrons s'il pourra toujours
vivre. » Saint Paul reprit: « Afin que tu saches qu'après la mort de mon corps,
je vis éternellement, quand ma tête aura été coupée,: je t'apparaîtrai vivant,
et tu pourras connaître alors que J.-C. est le Dieu de la vie et non de la
mort. » Ayant parlé ainsi, il fut mené au lieu du supplice. Dans le trajet,
trois soldats qui le conduisaient lui dirent : « Dis-nous, Paul, quel est celui
que tu appelles votre roi, que vous aimez au point de préférer mourir pour lui
plutôt que de vivre; et quelle récompense vous recevrez de tout cela? » Alors
saint Paul, leur parla du royaume de Dieu et des peines de l’enfer de manière
qu'il les convertit à la foi. Ils le prièrent d'aller en liberté où il
voudrait, mais il leur dit : « A Dieu ne plaise, mes frères, que je prenne la
fuite ; je ne suis pas un transfuge, mais un véritable soldat de J.-C. : car je
sais que cette vie qui passe me conduira à une vie éternelle; tout à l’heure,
quand j'aurai été décapité, des hommes fidèles enlèveront mon corps. Quant à
vous, remarquez bien la place, et venez-y demain matin : vous trouverez auprès
de mon sépulcre deux hommes en prières, ce sera Tite et Luc ; quand vous leur
aurez dit pour quel motif je vous ai adressés à eux, ils vous baptiseront et
vous feront participants et héritiers du royaume du ciel. » Il parlait encore
quand Néron envoya deux soldats pour voir s'il n'était pas, encore exécuté; et
comme saint Paul voulait les convertir, ils dirent: « Lorsque tu seras mort et
ressuscité, alors nous croirons ce que tu dis; pour le moment viens vite et
reçois ce que tu as mérité. » Amené au lieu du supplice, à la porte d'Ostie, il
rencontra une, matrone nommée Plantille ou Lémobie, d'après saint Denys
(peut-être elle avait deux noms). Cette dame se mit à pleurer et à se
recommander aux prières de saint Paul qui lui dit : « Va, Plantille, fille du
salut éternel, porte-moi le voile dont tu te couvres la tête, je m’en banderai
les yeux et ensuite je te le remettrai. » Et comme elle le lui donnait, les
bourreaux se moquaient d'elle en disant: « Qu'as-tu besoin de donner à cet
imposteur et à ce magicien un voile si précieux que tu perdras ? » Paul étant
donc venu au lieu de l’exécution, se tourna vers l’Orient et pria très
longtemps dans sa langue maternelle, les mains étendues vers le ciel et en
versant des larmes, il rendît grâces. Ensuite, ayant dit adieu aux frères, il se
banda les yeux avec le voile de Plantille; puis ayant fléchi les deux genoux en
terre, il présenta le cou et fut ainsi décollé. Au moment où sa tête fut
détachée du corps, il prononça distinctement en hébreu: « Jésus-Christ » ; nom
qui avait été d'une grande douceur pour lui dans sa vie et qu'il avait répété
si souvent. On dit en effet que, dans ses Epitres, il répéta Christ, ou Jésus,
ou l’un et l’autre ensemble cinq cents fois. Du lait jaillit du corps mutilé
jusque sur les habits d'un soldat (Ce fait est rapporté par Grégoire de Tours);
ensuite le sang coula : une lumière immense brilla dans l’air et une odeur des
plus suaves émana de son corps.
Saint Denys dans son
épître à Timothée s'exprime ainsi sur la mort de saint Paul : « A cette heure
pleine de tristesse, mon frère chéri, quand le bourreau dit à saint Paul : «
Prépare ton cou », alors le bienheureux apôtre leva les yeux au ciel, se munit
le front et la poitrine du signe de la croix et dit : « Mon Seigneur J.-C., je
remets mon esprit entre vos mains.» : et alors sans tristesse et sans
contrainte, il présenta le cou et reçut la couronne. » Au moment où le bourreau
frappait et tranchait la tête de Paul, ce bienheureux, en recevant le coup,
détacha le voile, et reçut son propre sang dans ce voile, le lia, le plia et le
rendit à cette femme. Et quand le bourreau fut revenu, Lémobie lui dit : « Où
as-tu laissé mon maître Paul? » Le soldat répondit : « Il est étendu là-bas
avec son compagnon, dans la vallée du Pugilat, hors de la ville ; et sa figure
est couverte de ton voile. » Or, Lémobie répondit : « Voici que Pierre et Paul
viennent d'entrer à l’instant, revêtus d'habits éclatants, portant sur la tête
des couronnes brillantes et rayonnantes de lumière. » Alors elle leur montra le
voile tout ensanglanté : ce qui donna lieu à, plusieurs de croire au Seigneur
et de se faire chrétiens (saint Denys). Héron, ayant appris ce qui était
arrivé, eut une violente peur et s'entretint de tout cela avec les philosophes
et avec ses favoris. 0r, pendant la conversation saint Paul vint les portes
fermées; et, debout devant César, il lui dit : «César, voici Paul, le soldat du
roi éternel et invincible ; crois au moins maintenant que je né suis pas mort,
mais que je vis et toi, misérable, tu mourras d'une mort éternelle, parce que
tu tues injustement les saints de Dieu. » Ayant parlé ainsi, il disparut. Alors
Néron devint comme fou tant il avait été effrayé; il ne savait ce qu'il
faisait. Par le conseil de ses amis, il délivra Patrocle et Barnabé avec les
autres chrétiens et leur permit d'aller librement où ils voudraient. Quant aux
soldats qui avaient conduit Paul au supplice, savoir Longin, chef des soldats,
et Acceste, ils vinrent le matin au tombeau de saint Paul et ils y virent deux
hommes, Tite et Luc en prières, et Paul debout au milieu d'eux. Tite et Luc, en
voyant les soldats, furent fort effrayés et prirent la fuite ; alors Paul
disparut. Mais Longin et Acceste leur crièrent : « Non, ce n'est pas vous que
nous poursuivons, ainsi que vous le paraissez croire, mais nous voulons
recevoir le baptême de vos mains, comme nous l’a dit Paul que nous venons de
voir prier avec vous. » A ces mots, Tite et Luc revinrent et les baptisèrent
avec grande joie. Or, la tête de Paul fut jetée dans une vallée, et comme il y
en avait beaucoup qui avaient été tués et qu'on avait jetés au même endroit, on
ne put la retrouver. Mais on lit dans la même épître de saint Denys, qu'un jour
où l’on curait une fosse, on jeta la tête de saint Paul avec les autres
immondices. Un berger la prit avec sa houlette et l’attacha sur la bergerie.
Pendant trois nuits consécutives, son maître et lui virent une lumière
ineffable sur cette tête; on en fit part à l’évêque, et on dit : « Vraiment,
c'est la tête de saint Paul. » L'évêque vint avec toute l’assemblée des
fidèles; ils prirent cette tête, l’emportèrent et ils la mirent sur une table
d'or, ensuite ils essayaient de la réunir au corps. Le patriarche leur dit :
«Nous savons que beaucoup de fidèles ont été tués et que leurs têtes furent
dispersées ; c'est pourquoi je n'oserais mettre celle-ci sur le corps de saint
Paul ; mais plaçons-la aux pieds du corps et demandons au Dieu tout puissant,
que si c'est sa tête, le corps se tourne et se joigne à la tête. » Du
consentement général, on plaça cette même tête aux pieds du corps de saint
Paul, et comme tout le monde était en prière, on fut saisi de voir le corps se
tourner et se joindre exactement à la tête. Alors on bénit Dieu et on connut
que c'était bien là véritablement le chef de saint Paul (saint Denys). »
Saint Grégoire de Tours,
qui vécut du temps de Justin le jeune, rapporte (Mirac., lib. I, c. XXIX) qu'un
homme au désespoir préparait un lacet pour se pendre, sans pourtant cesser
d'invoquer le nom de saint Paul, en disant: « Venez à mon secours, saint Paul.
» Alors lui apparut une ombre dégoûtante qui l’encourageait en disant : «
Allons, bon homme, fais ce que tu as à faire, ne perds pas de temps. » Mais il
disait toujours, en apprêtant son lacet : « Bienheureux Paul, venez à mon
secours. » Quand le lacet fut achevé, une autre ombre lui apparut; elle avait
une forme humaine, et elle dit à l’ombre qui encourageait cet homme: « Fuis,
misérable, car il a appelé saint Paul et le voilà qui vient. » Alors l’ombre
dégoûtante s'évanouit et le malheureux rentrant en lui-même jeta son lacet et
fit une pénitence convenable. » Il se fait grand nombre de miracles avec les
chaînes de saint Paul, et quand beaucoup de personnes en demandent un peu de
limaille, un prêtre en détache avec une lime quelques parcelles si vite que
cela est fait à l’instant. Cependant il arrive que d'autres personnes, qui en
demandent, n'en peuvent obtenir, car c'est inutilement que l’on passe la lime;
elle n'en peut rien détacher. — Dans la même épître citée plus haut, saint
Denys pleure la mort de saint Paul; son maître, avec des expressions touchantes
: « Qui donnera de l’eau à mes yeux, et à mes paupières une fontaine de larmes
afin de pleurer, le jour et la nuit, la lumière des Eglises qui vient' de
s'éteindre? Qui est-ce qui ne pleurera. et ne gémira pas? Quel est celui qui ne
prendra pas des habits de deuil et ne restera pas muet d'effroi? Voici- en
effet que Pierre, le fondement des Eglises, la gloire des saints apôtres, s'est
retiré de nous et nous a laissés orphelins; Paul aussi, cet ami des gentils, le
consolateur des pauvres, nous l’ait défaut, et il a disparu pour toujours celui
qui fut le père des pères, le docteur des docteurs, le pasteur des pasteurs.
Cet abîme de sagesse, cette trompette retentissante, ce prédicateur infatigable
de la vérité, en un mot, c'est de Paul le plus illustre des apôtres que je
parlé. Cet ange de la terre, cet homme du ciel, cette image de la divinité, cet
esprit divin nous a délaissés tous, nous dis-je, misérables et indignes, qu
milieu de ce monde qui ne mérite que mépris et qui est rempli de malice. Il est
avec Dieu son maître et son ami hélas! mon frère Timothée, le chéri de mon
coeur, où est ton père, ton maître et ton ami ? Il ne t'adressera donc plus de
salut? Voilà que tu es devenu orphelin, et que tu es resté seul; il ne
t'écrira plus, de sa très sainte main, ces douces paroles: «Très cher fils;
viens, mon frère Timothée. » Que s'est-il passé ici de triste, d'affreux, de
pernicieux pour que nous soyons devenus orphelins? Tu ne recevras plus de ses lettres
où tu pouvais lire ces paroles : « Paul, petit serviteur de J.-C. » Il n'écrira
plus désormais de toi aux cités « Recevez mon fils chéri: » Ferme; mon frère,
les livres des prophètes; mets-y un sceau, parce que nous n'avons plus personne
pour nous en expliquer les paraboles, les comparaisons et le texte. Le prophète
David pleurait son fils en s'écriant : «Malheur à moi, mon fils; malheur à moi!
» Et moi je m’écrie: Malheur à moi, mon maître, oui, malheur à moi ! Depuis
lors a cessé tout à fait cette affluence de tes disciples qui venaient à Rome
et qui, demandaient à nous voir. Personne ne dira plus : Allons trouver, nos
docteurs, et interrogeons-les sur la direction à imprimer aux Eglises qui nous
sont confiées, et ils nous expliqueront les paroles de Notre-Seigneur J.-C. et
celles des prophètes. Malheur, malheur à ces enfants, mon. frère, parce qu'ils
sont privés de leurs pères spirituels, parce que le troupeau est abandonné!
Malheur à nous aussi, frère, parce que nous sommes privés de nos maîtres spirituels
qui possédaient l’intelligence et la science de l’ancienne et de la nouvelle
loi fondues dans leurs épîtres ! Où sont les courses de Paul et les vestiges de
ses saints pieds ? où est cette bouche éloquente, cette langue qui donnait des
avis si prudents ; cet esprit toujours en paix avec son Dieu ? Qui est-ce qui
ne pleurera pas et ne fera pas retentir l’air de cris ? Car ceux qui ont mérité
de recevoir de Dieu gloire et Honneur sont traînés à la mort comme des
malfaiteurs. Malheur à moi qui ai vu à cette heure ce corps saint tout couvert
d'un sang innocent ! Ah ! quel malheur pour moi ! mon père, mon maître et mon
docteur, vous ne méritiez pas de mourir ainsi. Et maintenant donc, où irai-je
vous chercher, vous la gloire des chrétiens, l’honneur des fidèles ? qui a fait
taire votre voix, vous qui faisiez entendre dans les églises des paroles qui
avaient la douceur de la flûte, et la sonorité d'un instrument à dix cordes ?
Voilà que vous êtes auprès du Seigneur votre Dieu que vous avez désiré de posséder
et après lequel vous avez soupiré de tout votre coeur. Jérusalem et Rome, vous
vous êtes associées et unies pour faire le mal, Jérusalem a crucifié
Notre-Seigneur J.-C., et Rome a tué ses apôtres. Cependant Jérusalem a obéi à
celui qu'elle avait crucifié, comme Rome; a établi une solennité pour glorifier
celui qu'elle a tué. Et maintenant, mon frère Timothée, ceux que vous; aimiez
et que vous regrettiez de tout coeur, je parlé du roi Saul, et de Jonathas, ils
n'ont été séparés ni dans la vie, ni dans la mort, et moi je ne fus séparé de
mon seigneur et maître que quand des hommes aussi méchants qu'injustes nous ont
séparés. Or, l’heure de cette séparation n'aura qu'un temps : son urne connaît
ses amis, sans que ceux-ci lui parlent, et bien qu'ils soient loin d'elle ;
mais au jour de la résurrection, ce serait un bien grand dommage d'en être
séparé. » Saint Jean Chrysostome, dans son livre de l’Eloge de saint Paul, ne
tarit pas quand il parle de ce glorieux apôtre. Voici ses paroles : « Celui-là
ne s'est pas trompé qui a appelé l’âme de saint Paul un champ magnifique de
vertus et un paradis spirituel. Où trouver une langue digue de le louer, lui
dont l’âme possède à elle seule tous les biens qui se peuvent rencontrer dans
tous les hommes, et qui réunit non seulement chacune des vertus humaines, mais,
ce qui vaut mieux encore, les vertus angéliques ? Loin de nous arrêter, cette
considération nous encouragea parler. C'est faire le plus grand éloge d'un
héros que d'avouer que sa vertu et sa grandeur sont au-dessus de tout ce qu'on
en peut dire. Il est glorieux pour un vainqueur d'être ainsi vaincu. Par quoi
donc pouvons-nous mieux commencer ce discours qu'en disant qu'il a possédé tous
les biens ? »
On loue Abel d'un
sacrifice qu'il a offert à Dieu mais si nous montrons toutes les victimes de
Paul, il l’emportera de toute la hauteur qui sépare le ciel de la terre;
puisque, chaque jour il s'immolait lui-même par un double sacrifice, celui de
la mortification du coeur et celui du corps. Ce n'étaient ni des brebis, ni des
boeufs qu'il offrait, c'était lui-même qui s'immolait doublement. Ce n'est pas
encore assez au gré de ses désirs; il voulut offrir l’univers en holocauste, la
terre, la mer, les Grecs, les barbares, tous les pays éclairés par le soleil,,
qu'il parcourt avec la rapidité du vol, où il trouve des hommes, ou, pour mieux
dire, des démons, qu'il élève à la dignité des anges. Oit rencontrer une hostie
comparable à celle que Paul a immolée avec le glaive de l’Esprit-Saint, et
qu'il a offerte sur un autel placé au-dessus du ciel ? Abel a péri sous les
coups d'un frère, Paul a été tué par ceux qu'il souhaitait arracher à
d'innombrables maux. Voulez-vous que je vous compte tous les genres de morts de
Paul, autant vaut compter les jours qu'il a vécu? Noé se sauva dans l’arche lui
et ses enfants : saint Paul construisit une arche pour sauver d'un déluge bien
autrement affreux, non pas en assemblant des pièces de bois ; mais en composant
ses épîtres, il a délivré le monde en danger au milieu des flots. Or, cette arche
n'est pas portée sur des vagues qui battent un seul rivage, elle va sur tout le
globe. Ses tablettes ne sont enduites ni de poix ni de bitume, elles sont
imprégnées du parfum du. Saint-Esprit : Il les écrit et par elles, de ceux qui
étaient, pour ainsi dire, plus insensés que les êtres sans raison, il en fait
les imitateurs des anges. Il l’emporte encore sur l’arche qui reçut le corbeau
et ne rendit que le corbeau, qui avait renfermé le loup sans lui faire perdre
son naturel farouche : tandis que Paul prend les vautours et les milans pour en
faire des colombes, pour inoculer la mansuétude de l’esprit dans des coeurs
féroces. On admire Abraham qui, par l’ordre de Dieu, abandonna sa patrie et ses
parents ; mais comment l’égaler à Paul. Il n'a pas seulement (209) quitté son
pays, ses parents, c'est le monde lui-même; c'est plus encore; c'est le ciel,
le ciel es cieux; il méprise tout cela afin de servir J.-C., ne se réservant à
la place, qu'une seule chose, la charité de Jésus. « Ni les choses présentes, dit-il,
ni celles qui sont à venir, ni tout ce qu'il y a de plus haut ou de plus
profond, nulle créature enfin ne me pourra jamais séparer de l’amour de Dieu
qui est fondé en J.-C. N.-S. » Abraham s'expose au danger pour délivrer de ses
ennemis le fils de son frère, mais Paul, afin d'arracher l’univers à la
puissance des démons, a affronté des périls sans nombre et a mérité aux autres
une pleine sécurité par la mort qu'il souffrait tous les jours. Abraham encore
a voulu immoler son fils. Paul s'est immolé lui-même des milliers de fois. Il
s'en trouve qui admirent la patience d'Isaac laissant combler le puits creusé
par ses mains; mais ce n'étaient pas des puits que Paul laissait couvrir de
pierres, c'était son corps à lui, et ceux qui l’écrasaient, il cherchait à les
élever jusqu'au ciel. Et plus cette fontaine était comblée, plus haut elle
jaillissait, plus elle débordait, au point de donner naissance à plusieurs
fleuves. L'écriture parle avec admiration de la longanimité et de la patience
de Jacob; eh bien ! trouvez une âme à la trempe de diamant qui atteigne à la
patience de Paul. Ce n'est pas pendant. sept ans, mais toute sa vie qu'il
s'enchaîne à l’esclavage pour l’épouse de J.-C. Ce n'est pas seulement la
chaleur du jour ni le froid des nuits. Ce sont mille épreuves qui l’assaillent.
Tantôt battu de verges, tantôt accablé et broyé sous une grêle de pierres,
toujours il se relève pour arracher les brebis de la gueule des démons. Joseph
est illustre par sa pureté; mais j'aurais à craindre de tomber ici dans le
ridicule en voulant louer saint Paul, lui qui se crucifiait lui-même, voyait
toute la beauté du corps humain et tout ce qui paraît brillant du même oeil que
nous regardons de la fumée et de la cendre, semblable à un mort qui reste
immobile à côté d'un cadavre. Tout le monde est effrayé de la conduite de Job.
C'était en effet un merveilleux athlète. Mais Paul n'eut pas à soutenir des
combats de quelques mois, son agonie dure des années. Sans être réduit à racler
ses plaies avec des morceaux de vase, il sort éclatant de la gueule du lion
qui, dans la personne de Néron, s'est jeté sur lui coup sur coup : et après des
combats et des épreuves innombrables, il avait l’éclat de la pierre la mieux
polie. Ce n'était pas de trois ou quatre amis, mais de tous les infidèles, de
ses frères même, qu'il eut à endurer les opprobres ; il fut conspué et maudit
de tous: Il exerçait cependant largement l’hospitalité; il était plein de
sollicitude à l’égard des pauvres; mais l’intérêt qu'il portait aux infirmes,
il l’étendait aux âmes souffrantes. La maison de Job était ouverte à tout
venant; l’âme de Paul renfermait le monde. Job possédait d'immenses troupeaux
de boeufs et de brebis, il était libéral envers les indigents : Paul ne possède
rien que son corps et il se partage en faveur des pauvres. « Ces mains, dit-il;
ont pourvu à m’es besoins propres, comme aux besoins de ceux, qui étaient avec
moi. » Job rongé par les vers souffrait d'atroces douleurs; Irais comptez les
coups reçus par Paul, calculez à quelles angoisses l’ont réduit la faim; les
chaînes et les périls qu'il a subis de la part de ses familiers, comme des
étrangers, de l’univers entier, en un mot voyez la sollicitude qui le dévore
pour toutes les Églises, le feu qui le brûle quand il sait quelqu'un
scandalisé, et vous comprendrez que son âme était plus dure que la pierre, plus
forte que le fer et que le diamant.
Ce que Job souffrait dans
ses membres, Paul le souffrit en son âme. Les chutes de chacun de ses frères
lui causaient des chagrins plus vifs que toutes les douleurs; aussi coulait-il
de ses yeux, le jour comme la nuit, des fontaines de larmes. C'étaient les
étreintes d'une femme en travail: «Vies petits enfants, s'écriait-il, je sens
de nouveau pour vous les douleurs de l’enfantement. » Moïse, pour le salut des
Juifs, s'offrit à être effacé du livre de vie : Moïse donc s'offrit à mourir
avec les autres, mais Paul voulait mourir pour les autres, non pas avec ceux
qui devaient périr, mais pour obtenir le salut d'autrui, il engageait son salut
éternel. Moïse résistait à Pharaon ; Paul luttait tous les jours avec le démon;
le premier combattait pour une nation, le second pour l’univers, non pas
jusqu'à la sueur de son front, mais jusqu'à donner son sang. Jean se
nourrissait de sauterelles et de miel sauvage, Paul au milieu du tourbillon du
monde comme le précurseur au milieu du désert, n'avait pas même de sauterelles
ni de miel. Il se contentait de mets moins recherchés encore. Sa nourriture
était le feu de la prédication. Toutefois devant. Néron, Jean fit preuve d'un
grand courage, mais ce ne fut pas un, ni deux, ni trois, mais des tyrans sans
nombre, aussi haut placés et plus cruels encore que Paul eut à reprendre.
Il me reste à comparer
Paul avec les anges; sa part n'est pas moins brillante, puisqu'il n'eut souci
que d'obéir à Dieu. Quand David s'écriait transporté d'admiration : « Bénissez
le Seigneur, vous tous qui êtes ses anges, qui êtes puissants et remplis de
force pour faire ce qu'il vous: dit, pour obéir à sa voix et à ses ordres. Mon
Dieu, dit-il ailleurs, vous rendez vos anges légers comme le vent et vos
ministres actifs comme des flammes ardentes. » Mais nous pouvons trouver ces
qualités dans Paul. Semblable à la flamme et au vent il a parcouru l’univers,
et, dans sa course, il l’a purifié. Toutefois il n'était pas encore participant
de la béatitude céleste; et c'est là le prodige qu'il ait tant fait n'étant
encore revêtu que d'une chair mortelle. Quel sujet de condamnation pour nous de
n'avoir point à coeur d'imiter la moindre des qualités qui se trouvent réunies
dans un seul homme! Sans avoir reçu ni une autre nature ni une autre âme que
nous, sans avoir habité un autre monde, mais placé sur la même terre et dans
les mêmes régions, élevé sous l’empire des mêmes lois et des mêmes usages, il a
surpassé tous les hommes de son siècle et ceux du siècle à venir. Ce que je
trouve d'admirable en lui, c'est que non seulement dans l’ardeur de son zèle,
il ne sentait pas les peines qu'il essuyait pour 1a vertu, mais qu'il embrassa
ce noble parti sans attendre aucune récompense. L'attrait d'une rétribution ne
nous engage point à entrer dans la lice où saint Paul courait avec
empressement, sans qu'aucun prix vînt animer son courage et son amour ; et il
acquérait chaque jour plus de force, il montrait une ardeur toujours nouvelle
au milieu des périls. Menacé de la mort, il invitait les peuples à partager la
joie dont il était pénétré : « Réjouissez-vous, leur disait-il, et
félicitez-moi. » Il courait au-devant des affronts et des outrages que lui
attirait la prédication, beaucoup plus que nous ne cherchons la gloire et les
honneurs ; il désirait la mort beaucoup plus que nous n'aimons la vie ; il
chérissait beaucoup plus la pauvreté que nous n'ambitionnons les richesses ; il
embrassait les travaux et les peines avec beaucoup plus d'ardeur que nous ne
désirons les voluptés et le repos après les fatigues; il s'affligeait plus
volontiers que les autres ne se réjouissent; il priait pour ses ennemis avec
plus de zèle que les autres ne s'emportent contre eux en imprécations. La seule
chose devant laquelle il reculait avec; horreur, c'était d'offenser Dieu ; mais
ce qu'il désirait surtout, c'était de lui plaire. Aucun des biens présents, je
dis même aucun des biens futurs, ne lui semblait désirable ; car ne me parlez
pas de villes, de nations, d'armées, de provinces, de richesses, de puissante ;
tout cela n'était à ses yeux que des toiles d'araignée; mais considérez le
bonheur qui nous est promis dans le ciel, et alors vous verrez tout l’excès de
son amour pour Jésus. La dignité des anges et des archanges, toute la splendeur
céleste n'étaient rien pour lui en comparaison de la douceur de cet amour ;
l’amour de Jésus était pour lui plus que tout le reste. Avec cet amour, il se
regardait comme le plus heureux de tous les êtres ; il n'aurait pas voulu, sans
cet amour, habiter au milieu des Thrônes et des Dominations, il aurait mieux
aimé, avec la charité de Jésus, être le dernier de la nature, se voir condamné
aux plus grandes peines, que, sans elle, en être le premier et obtenir les plus
magnifiques récompenses. Être privé de cette charité était pour lui le seul
supplice, 1e seul tourment, le seul enfer, le comble de tous les maux ;
posséder cette même charité était pour lui la seule jouissance ; c'était la
vie, le monde, les anges, les choses présentes et futures, c'était le royaume,
c'étaient les promesses, c'était le comble de tous lesbiens; tous les objets
visibles, il les méprisait comme une herbe desséchée. Les tyrans, les peuples
furieux; ne lui paraissaient que des insectes importuns ; la mort, les
supplices, tous les tourments imaginables, ne lui semblaient que des jeux
d'enfants, à moins qu'il ne fallût les souffrir pour l’amour de J.-C., car
alors il les embrassait avec joie, et il se glorifiait de ses chaînes plus que
Néron du diadème qui décorait son front. Sa prison, c'était pour lui le ciel
même ; les coups de fouet et les blessures lui semblaient préférables à la
couronne de l’athlète vainqueur. Il ne chérissait pas moins la récompense que
le travail qu'il regardait comme une récompense; aussi l’appelait-il, une
grâce; puisque ce qui cause en nous de la tristesse lui procurait: une
satisfaction abondante. Il gémissait sous le poids d'une peine continuelle, et
il disait : « Qui est scandalisé, sans que je brille ? » A moins qu'on ne dise
que cette peine était assaisonnée d'un certain plaisir. Ainsi, blessée du coup
qui a tué son fils, une mère éprouve quelque consolation à se trouver seule
avec sa douleur, tandis que son coeur est plus oppressé lorsqu'elle ne peut
donner un libre cours à ses larmes. De même saint Paul recevait un soulagement
de pleurer nuit et jour; car jamais personne ne déplora ses propres maux aussi
vivement que cet apôtre déplorait les maux d'autrui. Quelle était, croyez-vous,
sa douleur en voyant que c'en était fait des Juifs, lui qui demandait d'être
déchu de la gloire céleste, pourvu qu'ils fussent sauvés ? A quoi donc
pourrait-on le comparer ? à quelle nature de fer ? à quelle nature de diamant ?
de quoi dirons-nous qu'était composée son âme? de diamant ou d'or? elle était
plus ferme que le plus dur diamant, plus précieuse que l’or et que les
pierreries. du plus grand prix. A quoi donc pourra-t-on comparer cette âme ? à
rien de ce qui existe. Il y aurait peut-être une comparaison possible, si, par
une heureuse alliance, on donnait à l’or la force du diamant ou au diamant
l’éclat de l’or. Mais pourquoi le comparer à l’or et au diamant? mettez le
inonde entier dans la balance, et vous verrez que l’âme de Paul l’emportera. Le
monde et tout ce qu'il y a dans le monde ne valent pas Paul. Mais si le monde
ne le vaut pas, qu'est-ce qui le vaudra? peut-être le ciel. Mais le ciel
lui-même n'est rien en comparaison de Paul ; car s'il a préféré lui-même
l’amour de Dieu au ciel et à tout ce qu'il renferme, comment le Seigneur, dont
la bonté surpasse autant celle de Paul que la bonté même surpasse la malice, ne
le préférerait-il pas à tous les cieux ? Dieu, oui, Dieu nous aime bien plus
que nous ne l’aimons, et son amour surpasse le nôtre plus qu'il n'est possible
de l’exprimer. Il l’a ravi dans le paradis, jusqu'au troisième ciel: Et cette
faveur lui était due, puisqu'il marchait sur la terre comme s'il eût conversé
avec les anges, puisque, enchaîné à un corps mortel, il imitait leur pureté ;
puisque, sujet à mille besoins et à mille faiblesses, il s'efforçait de ne
passe montrer inférieur aux puissances célestes. Il a parcouru toute la terre
comme s'il eût eu des ailes; il était au-dessus des travaux et des périls,
comme si déjà il eût pris possession du ciel; il était éveillé et attentif
comme s'il n'eût point eu de corps ; et méprisait les choses de la terre comme
s'il eût habité au milieu des puissances incorporelles. Des nations diverses
ont été souvent confiées au soin des anges; mais aucun d'eux n'a dirigé la nation
remise à sa garde comme Paul a dirigé toute la terre. Comme nu père qui voyant
son enfant égaré par la frénésie serait d'autant plus touché de son état, et
verserait d'autant plus de larmes que, dans les violences de ses transports, il
lui épargnerait moins les outrages et les coups ; ainsi le grand apôtre
prodiguait à ceux qui le maltraitaient tous les soins d'une piété ardente.
Souvent il gémissait sur le sort de ceux qui l’avaient battu de verges cinq
fois, qui étaient altérés de son sang, il s'affligeait et priait pour eux en
disant : « Il est vrai, mes frères, que je sens dans mon coeur une grande
affection pour le salut d'Israël et que je le demande à Dieu par mes prières. »
En voyant leur réprobation, il était pénétré d'une douleur excessive. Et comme
le fer jeté dans le feu devient feu tout entier,, de même Paul, enflammé du feu
de la charité, était devenu tout charité. Comme s'il eût été le père commun de
toute la terre, il imita, ou plutôt il surpassa tous les pères, quels qu'ils
fussent, pour les soins temporels et spirituels: Car c'était chacun des hommes
qu'il souhaitait présenter à Dieu, comme si lui seul eût engendré le monde
entier; de telle sorte qu'il avait hâte d'en introduire tous les habitants dans
le royaume de Dieu, se donnant corps et âme pour eux qu'il chérissait. Cet
homme ignoble, cet artisan qui préparait des peaux acquit un tel courage qu'en
trente ans à peine, il soumit au joug de la vérité les Romains et les Perses,
les Parthes avec les Mèdes, les Indiens et les Scythes, les Ethiopiens et les
Sarmates, les Sarrasins, enfin toutes les races humaines, et semblable à du feu
jeté dans la paille et le foin, il dévorait toutes les oeuvres des démons. Au
son de sa voix, tout disparaissait comme dans le, plus violent incendie, tout
cédait, et culte des idoles, et menaces des tyrans, et embûches des faux
frères. Comme au premier rayon du soleil les ténèbres fuient, les adultères et
les voleurs disparaissent, les homicides se cachent dans les antres, le grand
jour brille, tout est éclairé de l’éclat de sa présence, de même et mieux
encore, partout où Paul sème la bonne nouvelle, l’erreur était chassée, la
vérité renaissait, les adultères et autres abominations disparaissaient, ainsi
que la paillé jetée au feu. Brillante comme la flamme, la vérité s'élevait
resplendissante jusqu'à la hauteur des cieux, soulevée, pour ainsi dire, par
ceux qui semblaient l’étouffer ; les périls et les violences ne savent en
arrêter la marche. Telle est l’erreur qui, si elle ne rencontre pas
d'obstacles, s'use ou disparaît insensiblement, telle au contraire est la
vérité, qui, sous les attaques de nombreux adversaires, renaît et s'étend. Or,
puisque Dieu nous a tellement ennoblis que par nos efforts nous pouvons
parvenir à devenir semblables à lui, afin de nous ôter le prétexte que pourrait
suggérer notre faiblesse, nous avons en commun avec lui le corps, l’âme, les
aliments, le même créateur, et de plus son Dieu c'est notre Dieu. Voulez-vous
connaître les dons que le Seigneur lui a départis ? Ses vêtements étaient la
terreur des démons. Un prodige plus merveilleux encore, c'est que quand, il
bravait les périls, on ne pouvait le taxer de témérité; ni lui reprocher de la
timidité lorsqu'ils surgissaient. C'était pour avoir le temps d'instruire qu'il
aimait la vie présente, tandis qu'elle ne restait qu'un sujet de mépris dès
lors que par la sagesse qui l’éclairait, il entrevoyait combien le monde est
vil. Enfin voyez-vous Paul s'échapper au péril? gardez-vous de l’en admirer
mains que quand il a le plaisir de s'y exposer. Cette conduite annonce autant
de fermeté d'une part, que de sagesse de l’autre. L'entendez-vous parler de lui
avec quelque satisfaction? vous pouvez l’admirer autant que lorsque vous le
voyez se mépriser. Ici c'est de la grandeur d'âme, là de l’humilité. C'était un
plus grand mérite à lui de parler de soi que de taire ses louanges; car s'il ne
les avait dites, il eût été plus coupable que ceux qui se vantent à tout
propos; en effet s'il n'eût pas été glorifié, il eût entraîné dans la ruine
ceux qui lui avaient été confiés, tandis qu'en s'humiliant, il les élevait.
Paul a mérité plus en se glorifiant qu'un autre qui aurait caché ce qui le
distingue : celui-ci, par l’humilité qui lui fait cacher ses mérites, gagne
moins que celui-là en les manifestant. C'est un grand défaut de se vanter,
c'est le fait d'un extravagant de vouloir accaparer les louanges dès lors qu'il
n'y a aucune nécessité. Il est évident que Dieu n'est pas là et que c'est folie
; quand bien même on l’aurait gagnée à la sueur de son front, on perd sa
récompense. S'élever au-dessus des autres dans ses propos, se vanter avec
ostentation n'appartient qu'à un arrogant ; mais rapporter ce qui est
d'essentielle nécessité, c'est le propre d'un homme qui aime le bien, qui
cherche à se rendre utile. Telle fut la conduite de Paul, qui, pris pour un
fourbe, se crut obligé de donner des preuves manifestes de sa dignité;
toutefois, il s'abstient de dévoiler bien des choses et de celles qui étaient
de nature à l’honorer le plus. «J'en viendrai maintenant, dit-il, aux visions
et aux révélations du Seigneur », et il ajoute : « Mais je me retiens. » Pas un
prophète, pas un apôtre n'eut aussi souvent que Paul des entretiens avec Dieu,
et c'est ce qui le fait s'humilier davantage. Il parut redouter les coups afin
de vous apprendre qu'il y avait en lui deux éléments sa volonté ne l’élevait
pas seulement au-dessus du commun des hommes; mais elle en faisait un ange.
Redouter les coups n'est pas un crime, c'est de commettre une indignité par la
peur qu'ils inspirent. Dès lors qu'en les craignant,, il sort victorieux de la
lutte, il est bien autrement admirable que celui que la peur n'atteint pas ;
comme ce n'est as une faute de se plaindre mais de dire ou de faire par
faiblesse ce qui déplaît à Dieu. Nous voyons par là ce que fut Paul; avec les
infirmités de la nature, il s'éleva au-dessus de la nature, et s'il redouta la
mort, il ne refusa pas de la subir. Être l’esclave des infirmités : c'est un
crime, mais ce n'est pas d'être revêtu d'une nature qui y est sujette ; de
telle sorte que c'est un titre de gloire pour lui d'avoir, par force de
volonté, surmonté la faiblesse de la nature ; ainsi il se laissa enlever Paul
surnommé Marc. Ce fut ce qui l’anima dans tout le cours de sa prédication, car
ce ministère ne s'exerce pas avec mollesse et irrésolution, mais bien avec une
force et un courage constamment égaux qui s'engage dans cette fonction sublime
doit être disposé à s'offrir mille fois à la mort et aux dangers. S'il n'est
pas animé par cette pensée, son exemple perdra un bien grand nombre de fidèles
; mieux vaudrait qu'il s'abstînt et qu'il s'occupât uniquement de soi-même. Un
pilote, un gladiateur, un homme qui combat les bêtes féroces, personne enfin
n'est obligé d'avoir le coeur disposé au danger et à la mort, comme celui qui
s'est chargé d'annoncer la parole de Dieu; car celui-ci a à courir de bien plus
grands périls, et il doit combattre des adversaires plus violents et d'une
toute autre condition ; c'est avoir: le ciel pour récompense ou l’enfer pour
son supplice.' Si entre quelqu'un d'eux, il surgit une contestation, ne
regardez pas cela comme un crime, il n'y a faute que quand la querelle est sans
prétexte et sans juste motif. Il faut y voir l’action de la Providence qui
veut, réveiller de l’engourdissement et de l’inertie les âmes endormies et
découragées. Comme l’épée a son tranchant, l’âme aussi a reçu le tranchant de
la colère dont elle doit user au besoin. La douceur est bonne en tout temps;
cependant il faut l’employer selon les circonstances, autrement elle devient un
défaut. Aussi Paul l’a mise en pratique et dans sa colère il valait mieux que
ceux dont le langage ne respirait pas la modestie. Le merveilleux en lui était
que, chargé, de chaînes, couvert de coups et de blessures, il fut plus brillant
que ceux qui sont ornés de l’éclat de là pourpre et du diadème. Alors qu'il
était traîné chargé de chaînes à travers des mers immenses, sa joie était aussi
vive que si on l’eût mené prendre possession d'un grand royaume. A peine est-il
entré dans Rome qu'il cherche à en sortir pour parcourir l’Espagne. Il ne prend
pas même un jour de repos; le feu est moins actif que son zèle à évangéliser;
les périls, il les brave, les moqueries, il ne sait en rougir.
Ce qui met le comble à
mon admiration, c'est qu'avec une pareille audace, quand il était constamment
armé pour le combat, lorsqu'il ne respirait qu'une ardeur toute guerrière, il
restait calme et prêt à tout. Il vient de sévir, ou plutôt sa colère vient
d'éclater quand on lui commande d'aller à Tharse ; et il y va. On lui dit qu'il
faut descendre par la muraille dans une corbeille, il se laisse faire. Et
pourquoi? pour évangéliser encore et traîner à sa suite vers J. C. une
multitude de croyants. Il ne redoutait qu'un malheur, c'était de quitter la
terre et de ne pas avoir sauvé le plus grand nombre. Quand des soldats voient
leur général couvert de blessures, ruisselant de sang, sans que toutefois il
cesse de tenir tête a l’ennemi, mais que toujours il brandit sa lance, jonche
le sol des cadavres qui sont tombés sous ses coups, et qu'il ne compte pour
rien sa propre douleur, un pareil sang-froid les électrise. Il en advint ainsi
à Paul. Quand on le voyait chargé de chaînes et prêchant néanmoins dans sa
prison, quand on le voyait blessé et convertissant ceux qui le frappaient, il y
avait certes de quoi puiser une grande confiance. Il veut le faire entendre
alors qu'il dit que plusieurs de ses frères en Notre-Seigneur, se rassurant par
cet heureux succès de ses liens, ont conçu une hardiesse nouvelle pour annoncer
la parole de Dieu sans aucune crainte. Il en concevait lui-même une joie plus
ferme, et son courage contre ses adversaires s'en augmentait d'autant. Comme du
feu tombant sur une grande sorte de matières se nourrit et s'étend, de même le
langage de Paul attire tous ceux qui l’écoutent. Ses adversaires deviennent la
pâture de ce feu, puisque, par eux, la flamme de l’Evangile augmentait de plus
en plus (saint Jean Chrysostome).
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/091.htm
Luca di Tommè, Tre santi dal polittico di San Paolo apostolo, 1374-1390 ca., da Ufficio Biccherna a Siena
Commémoraison de Saint Paul, apôtre
Dom Lefebvre, Missel :
« Le Tibre, à son entrée
dans Rome, écrit un poète ancien, salue la basilique de Saint-Pierre, et à sa
sortie, celle de Saint-Paul. Le portier céleste a fixé sa demeure sacrée aux
portes de la ville éternelle qui est une image du ciel. De l’autre côté, les
remparts de la ville sont protégés par le portique de Paul : Rome est entre les
deux ». A Pierre, le nouveau Moïse, conducteur du nouvel Israël, vient s’associer
Paul, le nouvel Aaron, plus éloquent que le premier, choisi dès le sein de sa
mère pour annoncer les richesses de la grâce du Christ aux Gentils (Or., Grad.,
Ep.).
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Les Grecs unissent
aujourd’hui dans une même solennité la mémoire des illustres saints, les douze
Apôtres, dignes de toute louange [51]. Rome, tout absorbée hier par le triomphe
que le Vicaire de l’Homme-Dieu remportait dans ses murs, voit le successeur de
Pierre et sa noble cour aller porter au Docteur des nations, couché d’hier, lui
aussi, en sa tombe glorieuse, l’hommage reconnaissant de la Ville et du monde.
Suivons par la pensée le peuple romain qui, plus heureux que nous, accompagne
le Pontife et fait retentir de ses chants de victoire la splendide Basilique de
la voie d’Ostie.
Au vingt-cinq janvier,
nous vîmes l’Enfant-Dieu, par le concours d’Etienne le Protomartyr, amener à sa
crèche, terrassé et dompté, le loup de Benjamin [52] qui, dans la matinée de sa
jeunesse fougueuse, avait rempli de larmes et de sang l’Église de Dieu. Le soir
était venu, comme l’avait vu Jacob, où Saul le persécuteur allait plus que tous
ses devanciers dans le Christ accroître le bercail, et nourrir le troupeau de
l’aliment de sa céleste doctrine [53].
Par un privilège qui n’a
pas eu de semblable, le Sauveur déjà assis à la droite du Père dans les cieux,
daigna instruire directement ce néophyte, afin qu’il fût un jour compté au
nombre de ses Apôtres. Mais les voies de Dieu n’étant jamais opposées entre
elles, cette création d’un nouvel Apôtre ne pouvait contredire la constitution
divinement donnée à l’Église chrétienne par le Fils de Dieu. Paul, au sortir
des contemplations sublimes durant lesquelles le dogme chrétien était versé
dans son âme, dut se rendre à Jérusalem, afin de « voir Pierre », comme il le
raconta lui-même à ses disciples de Galatie. Il dut, selon l’expression de
Bossuet, « conférer son propre Évangile avec celui du prince des Apôtres »
[54]. Agréé dès lors pour coopérateur à la prédication de l’Évangile, nous le
soyons, au livre des Actes, associé à Barnabé, se présenter avec celui-ci dans
Antioche après la conversion de Cornélius, et l’ouverture de l’Église aux
gentils par la déclaration de Pierre. Il passe dans cette ville une année
entière signalée par une abondante moisson. Après la prison de Pierre à
Jérusalem et son départ pour Rome, un avertissement d’en haut manifeste aux
ministres des choses saintes qui présidaient à l’Église d’Antioche, que le
moment est venu d’imposer les mains aux deux missionnaires, et on leur confère
le caractère sacré de l’ordination.
A partir de ce moment,
Paul grandit de toute la hauteur d’un Apôtre, et l’on sent que la mission pour
laquelle il avait été préparé est enfin ouverte. Tout aussitôt, dans le récit
de saint Luc, Barnabé s’efface et n’a plus qu’une destination secondaire. Le
nouvel Apôtre a ses disciples à lui, et il entreprend, comme chef désormais,
une longue suite de pérégrinations marquées par autant de conquêtes. Son
premier pas est en Chypre, et c’est là qu’il vient sceller avec l’ancienne Rome
une alliance qui est comme la sœur de celle que Pierre avait contractée à
Césarée. En l’année 43, où Paul aborda en Chypre, l’île avait pour proconsul
Sergius Paulus, recommandable par ses aïeux, mais plus digne d’estime encore
pour la sagesse de son gouvernement. Il désira entendre Paul et Barnabé. Un
miracle de Paul, opéré sous ses yeux, le convainquit de la vérité de
l’enseignement des deux Apôtres, et l’Église chrétienne compta, ce jour-là,
dans son sein un héritier nouveau du nom et de la gloire des plus illustres
familles romaines. Un échange touchant eut lieu à ce moment. Le patricien
romain était affranchi du joug de la gentilité par le juif, et en retour, le
juif, qu’on appelait Saul jusqu’alors, reçut et adopta désormais le nom Paul,
comme un trophée digne de l’Apôtre des gentils.
De Chypre, Paul se rend
successivement en Cilicie, dans la Pamphylie, dans la Pisidie, dans la
Lycaonie. Partout il évangélise, et partout il fonde des chrétientés. Il
revient ensuite à Antioche, en l’année 47, et il trouve l’Église de cette ville
dans l’agitation. Un parti de Juifs sortis des rangs du pharisaïsme consentait
à l’admission des gentils dans l’Église, mais seulement à la condition qu’ils
seraient assujettis aux pratiques mosaïques, c’est-à-dire à la circoncision, à
la distinction des viandes, etc. Les chrétiens sortis de la gentilité
répugnaient à cette servitude à laquelle Pierre ne les avait pas astreints, et
la controverse devint si vive que Paul jugea nécessaire d’entreprendre le
voyage de Jérusalem, où Pierre fugitif de Rome venait d’arriver. Il partit donc
avec Barnabé, apportant la question à résoudre aux représentants de la loi
nouvelle réunis dans la ville de David. Outre Jacques qui résidait
habituellement à Jérusalem comme évêque, Pierre, ainsi que nous l’avons dit, et
Jean, y représentèrent en cette circonstance tout le collège apostolique. Un
décret fut formulé où toute exigence à l’égard des gentils relativement aux
rites judaïques était interdite, et cette disposition était prise au nom et
sous l’influence de l’Esprit-Saint. Ce fut dans cette réunion de Jérusalem que
Paul fut accueilli par les trois grands Apôtres comme devant exercer
spécialement l’apostolat des gentils. Il reçut de la part de ceux qu’il appelle
les colonnes, une confirmation de cet apostolat surajouté à celui des douze.
Par ce ministère extraordinaire qui surgissait en faveur de ceux qui avaient
été appelés les derniers, le christianisme affirmait définitivement son
indépendance à l’égard du judaïsme, et la gentilité allait se précipiter en
foule dans l’Église.
Paul reprit le cours de
ses excursions apostoliques à travers les provinces qu’il avait déjà
évangélisées, afin d’y confirmer les Églises. De là, traversant la Phrygie, il
vit la Macédoine, s’arrêta un moment à Athènes, d’où il se rendit à Corinthe,
où il séjourna un an et demi. A son départ, il laissait dans cette ville une
Église florissante, non sans avoir excité contre lui la fureur des Juifs. De
Corinthe, Paul se rendit à Éphèse, qui le retint plus de deux ans. Il y obtint
un tel succès auprès des gentils, que le culte de Diane en éprouva un
affaiblissement sensible. Une émeute violente s’ensuivit, et Paul jugea que le
moment était venu de sortir d’Éphèse. Durant son séjour dans cette ville, il
avait révélé à ses disciples la pensée qui l’occupait déjà depuis longtemps : «
Il faut, leur dit-il, que je voie Rome ». La capitale de la gentilité appelait
l’Apôtre des gentils.
L’accroissement rapide du
christianisme dans la capitale de l’Empire avait mis en présence, d’une manière
plus frappante qu’ailleurs, les deux éléments hétérogènes dont l’Église d’alors
était formée. L’unité d’une même foi réunissait dans le même bercail les
anciens juifs et les anciens païens. Il s’en rencontra quelques-uns dans
chacune de ces deux races qui, oubliant trop promptement la gratuité de leur
commune vocation, se laissèrent aller au mépris de leurs frères, les réputant
moins dignes qu’eux-mêmes du baptême qui les avait tous faits égaux dans le
Christ. Certains juifs dédaignaient les gentils, se rappelant le polythéisme qui
avait souillé leur vie passée de tous les vices qu’il entraînait à sa suite.
Certains gentils méprisaient les juifs, comme issus d’un peuple ingrat et
aveugle, qui, abusant des secours que Dieu lui avait prodigués, n’avait su que
crucifier le Messie.
En l’année 53, Paul, qui
fut à même de connaître ces débats, profita d’un second séjour à Corinthe pour
écrire aux fidèles de l’Église romaine la célèbre Épître dans laquelle il
s’attache à établir la gratuité du don de la foi, juifs et gentils étant indignes
de l’adoption divine et n’ayant été appelés que par une pure miséricorde ;
juifs et gentils, oubliant leur passé, n’avaient qu’à s’embrasser dans la
fraternité d’une même foi, et à témoigner leur reconnaissance à Dieu qui les
avait prévenus par sa grâce les uns et les autres. Sa qualité d’Apôtre reconnu
donnait à Paul le droit d’intervenir en cette manière, au sein même d’une
chrétienté qu’il n’avait pas fondée. En attendant qu’il pût contempler de ses
yeux l’Église reine que Pierre avait établie sur les sept collines, l’Apôtre
voulut accomplir encore une fois le pèlerinage de la cité de David. Mais la
rage des Juifs de Jérusalem se déchaîna à cette occasion jusqu’au dernier
excès. Leur orgueil en voulait surtout à cet ancien disciple de Gamaliel, à ce
complice du meurtre d’Etienne, qui maintenant conviait les gentils à s’unir aux
fils d’Abraham sous la loi de Jésus de Nazareth. Le tribun Lysias l’arracha des
mains de ces acharnés qui allaient le mettre en pièces. La nuit suivante, le
Christ apparut à Paul et lui dit : « Sois ferme ; car il te faudra rendre de
moi à Rome le même témoignage que tu me rends en ce moment à Jérusalem ».
Ce ne fut pourtant
qu’après une captivité de plus de deux années que Paul, en ayant appelé à
l’empereur, aborda l’Italie au commencement de l’année 56. Enfin l’Apôtre des
gentils fit son entrée dans Rome. L’appareil d’un triomphateur ne l’entourait
pas : c’était un humble prisonnier juif que l’on conduisait au dépôt où
s’entassaient les prévenus qui avaient appelé à César. Mais Paul était ce Juif
qui avait eu le Christ lui-même pour conquérant sur le chemin de Damas. Il
n’était plus Saul le Benjamite ; il se présentait sous le nom romain de Paul,
et ce nom n’était pas un larcin chez celui qui, après Pierre, devait être la
seconde gloire de Rome et le second gage de son immortalité. Il n’apportait pas
avec lui, comme Pierre, la primauté que le Christ n’avait confiée qu’à un seul
; mais il venait rattacher au centre même de l’évangélisation des gentils, la
délégation divine qu’il avait reçue en leur faveur, comme un affluent verse ses
eaux dans le cours du fleuve qui les confond avec les siennes et les entraîne à
l’océan.
Paul ne devait pas avoir
de successeur dans sa mission extraordinaire ; mais l’élément qu’il venait
déposer dans l’Église mère et maîtresse représentait une telle valeur que, dans
tous les siècles, on entendra les pontifes romains, héritiers du pouvoir
monarchique de Pierre, faire appel encore à un autre souvenir, et commander au
nom des « bienheureux Apôtres Pierre et Paul ».
Au lieu d’attendre en
prison le jour où sa cause serait appelée, Paul eut la liberté de se choisir un
logement dans la ville, obligé seulement d’avoir jour et nuit la compagnie d’un
soldat représentant la force publique, et auquel, selon l’usage en pareil cas,
il était lié par une chaîne qui l’empêchait de fuir, mais laissait libres tous
ses mouvements. L’Apôtre continuait ainsi de pouvoir annoncer la parole de
Dieu. Vers la fin de l’année 57, on accorda enfin à Paul l’audience à laquelle
lui donnait droit l’appel qu’il avait interjeté à César. Il comparut au
prétoire, et le succès de son plaidoyer amena l’acquittement.
Paul, devenu libre,
voulut revoir l’Orient. Il visita de nouveau Éphèse, où il établit évoque son
disciple Timothée. Il évangélisa la Crète, où il laissa Tite pour pasteur. Mais
il ne quittait pas pour toujours cette Église romaine qu’il avait illustrée par
son séjour, accrue et fortifiée par sa prédication ; il devait revenir pour
l’illuminer des derniers rayons de son apostolat, et l’empourprer de son sang
glorieux.
L’Apôtre avait achevé ses
courses évangéliques dans l’Orient ; il avait confirmé les Églises fondées par
sa parole, et les épreuves, pas plus que les consolations, n’avaient manqué sur
sa route. Tout à coup un avertissement céleste, semblable à celui que Pierre
lui-même devait recevoir bientôt, lui enjoint de se rendre à Rome où le martyre
l’attend. C’est saint Athanase [55] qui nous instruit de ce fait, rapporté
aussi par saint Astère d’Amasée. Ce dernier nous dépeint l’Apôtre entrant de
nouveau dans Rome, « afin d’enseigner les maîtres du monde, de s’en faire des
disciples, et par eux de lutter avec le reste du genre humain. Là, dit encore
l’éloquent évêque du quatrième siècle, Paul retrouve Pierre vaquant au même
travail. Il s’attèle avec lui au char divin, et se met à instruire dans les
synagogues les enfants de la loi, et au dehors les gentils » [56].
Rome possède donc enfin
réunis ses deux princes : l’un assis sur la Chaire éternelle, et tenant en
mains les clefs du royaume des cieux ; l’autre entouré des gerbes qu’il a
cueillies dans le champ de la gentilité. Ils ne se sépareront plus, même dans
la mort, comme le chante l’Église. Le moment qui les vit rapprochés fut rapide
; car ils devaient avoir rendu à leur Maître le témoignage du sang, avant que
le monde romain fût affranchi de l’odieux tyran qui l’opprimait. Leur supplice
fut comme le dernier crime, après lequel Néron s’affaissa, laissant le monde
épouvanté de sa fin aussi honteuse qu’elle fut tragique.
C’était en l’année 65 que
Paul était rentré dans Rome. Il y signala de nouveau sa présence par toutes les
œuvres de l’apostolat. Dès son premier séjour, sa parole avait produit des
chrétiens jusque dans le palais de César. De retour sur le grand théâtre de son
zèle, il retrouva ses entrées dans la demeure impériale. Une femme qui vivait
dans un commerce coupable avec Néron, se sentit ébranlée par cette parole à
laquelle il était dur de résister. Un échanson du palais fut pris aussi dans
les filets de l’Apôtre. Néron s’indigna de cette influence d’un étranger jusque
dans sa maison, et la perte de Paul fut résolue. Jeté en prison, l’Apôtre ne
laissa pas refroidir son zèle, et continua d’annoncer Jésus-Christ. La
maîtresse de l’empereur et son échanson abjurèrent, avec l’erreur païenne, la
vie qu’ils avaient menée, et leur double conversion hâta le martyre de Paul. Il
le sentait, et on s’en rend compte en lisant ces lignes qu’il écrit à Timothée
: « Je travaille, dit-il, jusqu’à porter les fers, comme un méchant ouvrier ;
mais la parole de Dieu n’est pas enchaînée : à cause des élus, je supporte
tout. Me voici à cette heure comme la victime déjà arrosée de l’eau lustrale,
et le temps de mon trépas est proche. J’ai vaillamment combattu, j’ai achevé ma
course, j’ai été le gardien de la foi ; la couronne de justice m’est réservée,
et le Seigneur, juge équitable, me la donnera » [57].
Le 29 juin de l’année 67,
tandis que Pierre traversait le Tibre sur le pont Triomphal et se dirigeait
vers la croix dressée dans la plaine Vaticane, un autre martyre se consommait
sur la rive gauche du fleuve. Paul, entraîné le long de la voie d’Ostie, était
suivi aussi par un groupe de fidèles qui s’étaient joints à l’escorte du
condamné. La sentence rendue contre lui portait qu’il aurait la tête tranchée
aux Eaux Salviennes. Après avoir suivi environ deux milles la voie d’Ostie, les
soldats conduisirent Paul par un sentier qui se dirigeait vers l’Orient, et
bientôt on arriva sur le lieu désigné pour le martyre du Docteur des gentils.
Paul se mit à genoux et adressa à Dieu sa dernière prière ; puis, s’étant bandé
les yeux, il attendit le coup de la mort. Un soldat brandit son glaive, et la
tête de l’Apôtre, détachée du tronc, fit trois bonds sur la terre. Trois
fontaines jaillirent aussitôt aux endroits qu’elle avait touchés. Telle est la
tradition gardée sur le lieu du martyre, où l’on voit trois fontaines sur
chacune desquelles s’élève un autel.
Unissons nos hommages à
ceux des siècles qui nous ont précédés, pour honorer le vase d’élection d’où la
grâce du salut découla si abondamment sur le monde. Les formules adoptées par
la sainte Église romaine dans l’Office de ce jour constituent un ensemble
gracieux, auquel nous emprunterons tout d’abord les deux Répons qui suivent.
R/. Tu es vas electiónis,
sancte Paule Apóstole, prædicátor veritátis in univérso mundo, * Per quem omnes
Gentes cognovérunt grátiam Dei.
V/. Intercéde pro nobis
ad Deum, qui te elégit.
* Per quem omnes Gentes
cognovérunt grátiam Dei.
R/. Grátia Dei sum id
quod sum : * Et grátia eius in me vácua non fuit, sed semper in me manet.
V/. Qui operátus est
Petro in apostolátum, operátus est et mihi inter Gentes.
R/. Vous êtes un vase
d’élection, saint Apôtre Paul, prédicateur de la vérité dans tout l’univers : *
Vous par qui toutes les nations ont connu la grâce de Dieu.
V/. Intercédez pour nous
auprès de Dieu qui vous a choisi,
* Vous par qui toutes les
nations ont connu la grâce de Dieu.
R/. C’est par la grâce de
Dieu que je suis ce que je suis : * Et sa grâce en moi n’a pas été vaine, mais
elle demeure toujours avec moi.
V/. Celui qui par sa
puissance a fait de Pierre un Apôtre, a fait de même pour moi parmi les
nations.
* Et sa grâce en moi n’a
pas été vaine, mais elle demeure toujours avec moi.
En la fête de la
conversion du grand Apôtre, Adam de Saint-Victor nous a fourni le thème de nos
chants dans une admirable Séquence. Le Missel de Liège de l’an 1527 nous
donnera aujourd’hui la suivante, dont la simplicité ne manque ni de charmes, ni
de profondeur.
SÉQUENCE.
Doctori gentium
Gentes applaudite :
Votaque mentium
Voce depromite.
Pastori gregibus
Curam impendere :
Pastorem ovibus
Incumbit colere.
Electum vasculum,
Honoris ferculum
Tumoris vacuum
Jure percolitis,
Qui veri quæritis
Fontis irriguum.
Exempli gratiam,
Laudis materiam
In hoc exilio
Confert et gaudium,
Doctoris gentium
Sacra conversio.
Rapax mane,
Sero munificus :
Non inane
Benjamin typicus
Tulit auspicium.
Parit mater
Doloris filium :
Vocat pater
Dextræ suffragium,
Doctus mysterium.
Quod Saulus rapuit,
Paulus distribuit :
Divisit spolia
Legis in gratia.
Quem Annas statuit
Ducem malitiæ,
Christus exhibuit
Ministrum gratiæ.
Dum vacat cædibus,
Cæcatus corruit :
Lapsa de nubibus
Vox eum arguit.
Cur me persequeris,
Saule, nec sequeris :
Cur in aculeum
Vertis calcaneum ?
Cum me persequens,
Præstare crederis
Mihi obsequium :
In meis fratribus
Cruentis manibus
Versando gladium.
Excessit littera,
Cesserunt vetera :
Præconem gratiæ
Te nunc constituo :
Surge continuo,
Locum de veniæ.
O plena gratia,
De cujus cumulo
Arenti copia
Redundat sæculo.
Felix vocatio,
Non propter meritum :
Larga donatio,
Sed præter debitum.
Per aquæ medium,
Per ignem Spiritus,
Ad refrigerium
Transit divinitus.
Mutato nomine,
Mutatur moribus :
Secundus ordine,
Primus laboribus.
Par est apostolis
Vocatis primitus :
Præest epistolis,
Vocatus cœlitus.
Ter virgis cæditur,
Semel lapidibus :
Ter mari mergitur,
Nec perit fluctibus.
Ad cœlum tertium
Raptus in spiritu,
Dei mysterium
Mentis intuitu
Intuetur,
Nec loquitur,
Quia nec loqui sinitur.
Au Docteur des nations,
nations, applaudissez,
et, de la voix,
publiez vos vœux.
Au pasteur appartient
de conduire le troupeau ;
aux brebis
d’honorer le pasteur.
Vase d’élection,
rempli d’honneur,
sans vaine enflure,
à bon droit recherché
de quiconque se plaît au
pâturage
qu’arrosent les eaux de
la vraie fontaine !
Du Docteur des nations
la conversion sainte
donne la joie en cet exil
:
exemple à suivre,
objet de louange.
Au matin, ravisseur ;
sur le soir, magnifique :
ce ne fut pas en vain
que de Benjamin la figure
nous fournit un présage.
La mère enfante
un fils de douleur ;
le père l’appelle
l’élu de la droite,
pénétrant le mystère.
Ce que Saul a ravi,
Paul en fait le partage ;
il distribue les
dépouilles
de la loi sous la grâce.
Celui qu’Anne établit
chef de perversité,
le Christ en fait
un ministre de la grâce.
Il ne rêve que carnage,
et tombe aveuglé ;
une voix le reprend,
descendant des nues :
« Pourquoi persécuter
celui
que tu dois suivre ?
Pourquoi, Saul,
regimber contre
l’aiguillon ?
Tu me poursuis,
et l’on croit
que tu me rends hommage !
Et c’est contre mes
frères
que tes sanglantes mains
tournent le glaive !
C’en est fait de la
lettre ;
les figures ont cessé :
dès cette heure,
je te fais le héraut de
ma grâce ;
lève-toi maintenant, je
te pardonne ».
O grâce vraiment pleine,
dont l’abondance
déborde à flots
sur le monde desséché !
Fortunée vocation,
non provenue du mérite ;
largesse immense,
nullement due !
Par le chemin de l’eau,
par le feu de l’Esprit,
il passe de ses ardeurs
fiévreuses
à la divine fraîcheur.
Son nom change,
et ses mœurs ont changé :
deuxième en dignité,
premier pour le labeur.
Égal aux Apôtres
appelés d’abord,
lui dont l’appel est venu
des cieux
prévaut par ses Épitres.
Trois fois il est battu
de verges,
une fois lapidé ;
trois fois la mer
l’engloutit,
sans qu’il meure dans ses
flots.
Au troisième ciel
son esprit est ravi :
du regard de l’âme
il contemple le mystère
de Dieu,
mais, empêché de parler,
ne sait le redire.
O Pasteur illustre,
des Pasteurs la gloire,
par un heureux sentier,
tes troupeaux,
amène,
conduis,
établis-les
au lieu du pâturage
éternel.
Amen.
Peter Paul Rubens (1577–1640),
Saint Paul (Apostolado del duque de Lerma), circa 1611, 107.5 x
83, Museo del Prado
Saint Pierre Damien a
consacré les accents de son énergique piété au Docteur des nations dans cette
Hymne.
HYMNE.
Paule, doctor egregie,
Tuba clangens Ecclesiæ,
Nubes volans ac tonitrum
Per amplum mundi
circulum.
Dum Verbi spargit semina,
Seges surgit uberrima :
Sic cœli replent horreum
Bonorum fruges operum.
O magnum Pauli meritum,
Cœlum conscendit tertium,
Audit verba mysterii
Quæ nullis audet eloqui.
Micantis more lampadis,
Perfundit orbem radiis :
Fugat errorum tenebras,
Ut sola regnet veritas.
HYMNE.
Paul, docteur
incomparable
trompette éclatante de
l’Église,
nuée qui voles et
promènes le tonnerre
par tout l’immense
circuit des cieux :
Tonne en nos âmes avec
puissance ;
inonde les champs de
notre cœur :
que toute sécheresse
reverdisse
sous le déluge de la
céleste grâce.
Il sème le Verbe en tous
lieux ;
la moisson se lève
abondante ;
le grenier du ciel se
remplit
des fruits des bonnes
œuvres.
Oh ! Combien grand est le
mérite de Paul !
Il monte au troisième
ciel :
il entend des paroles
mystérieuses
qu’il n’ose redire à
personne.
Comme une lampe au vif
éclat,
il illumine de ses rayons
l’univers ;
il chasse les ténèbres de
l’erreur,
pour que règne seule la
vérité.
Louange soit au Père non
engendré ;
gloire soit au Fils
unique ;
à l’Esprit qui les égale
tous deux
soit grandeur souveraine
!
Amen.
Enfin, pour nous
conformer à la tradition liturgique, qui ne veut pas qu’on célèbre jamais l’un
des princes des Apôtres, sans faire aussi mémoire de son glorieux compagnon :
nous donnerons ici, dégagée des retouches survenues plus tard, l’œuvre entière
d’Elpis, à laquelle l’Hymne des Vêpres d’hier n’empruntait que les deux
premières strophes. La troisième est employée par l’Église aux autres fêtes de
saint Pierre, la quatrième à celles de saint Paul ; les deux réunies formaient
hier l’Hymne des Laudes.
HYMNE.
Aurea luce et decore
roseo,
Lux lucis, omne
perfudisti sæculum :
Decorans cœlos inclyto
martyrio,
Hac sacra die quæ dat
reis veniam.
Janitor cœli, Doctor
orbis pariter,
Judices sæcli,vera mundi
lumina :
Per crucem alter, alter
ense triumphans,
Vitæ senatum laureati
possident.
Jam, bone Pastor Petre,
clemens accipe
Vota precantum, et
peccati vincula
Resolve, tibi potestate
tradita,
Qua cunctis cœlum verbo
claudis, aperis.
Doctor egregie, Paule,
mores instrue,
Et mente polum nos
transferre satage :
Donec perfectum largiatur
plenius,
Evacuato quod ex parte
gerimus.
Olivæ binæ pietatis
unicæ,
Fide devotos, spe
robustos, maxime
Fonte repletos charitatis
geminæ,
Post mortem carnis
impetrate vivere.
HYMNE.
De lumière d’or, de
rayons empourprés,
vous baignez le monde, ô
Lumière de lumière,
embellissant les cieux
par un glorieux martyre
en ce jour sacré qui
donne aux coupables la grâce.
Le portier du ciel, le
docteur de l’univers,
juges du siècle et vraies
lumières du monde,
triomphent ensemble, l’un
par la croix, l’autre par le glaive ;
ceints du laurier de la
victoire, ils font leur entrée au sénat de la vie.
Bon Pasteur, ô Pierre,
reçois maintenant avec clémence
les vœux de ceux qui
t’implorent ;
dénoue les liens du péché
par cette puissance à toi confiée,
qui pour tous ouvre ou
ferme les cieux.
Docteur illustre, ô Paul,
forme nos mœurs,
élève nos pensées par tes
soins jusqu’au ciel,
en attendant le jour où,
le bien dans sa plénitude étant devenu
notre partage, tout
l’imparfait disparaîtra.
Double olivier où coule
la sève d’un unique amour,
tous deux rendez-nous
dévoués à la foi, fermes dans l’espérance,
et, sur toutes choses,
pleins de la double charité découlant de sa source ;
après la mort de cette
chair, obtenez-nous de vivre.
Soit à la Trinité gloire
éternelle,
honneur, puissance et
joie,
en l’Unité qui garde
l’empire,
depuis lors et
maintenant, dans les siècles sans fin.
Amen.
Saint
Paul de Tarse, Place Saint-Pierre, Cité du Vatican
O Paul, à vous
aujourd’hui nos vœux ! Établis heureusement sur la pierre qui porte l’Église,
pourrions-nous oublier celui dont les travaux, plus que ceux d’aucun autre
[58], ont amené les Gentils nos pères à composer la cité sainte ? Sion, la
bien-aimée des premiers jours, a rejeté la pierre, et s’est brisée contre elle
[59] : quel est le mystère de cette autre Jérusalem descendue des cieux [60],
dont cependant tous les matériaux furent tirés des abîmes ? Leurs inébranlables
assises proclament la gloire de l’architecte sage [61] qui les posa sur la
pierre d’angle : elles-mêmes pierres sans prix, et dont l’éclat dépasse
incomparablement la splendeur des parures de la fille de Sion. Qui vaut à la
nouvelle venue cette beauté, ces honneurs d’Épouse [62] ? comment les fils de
la délaissée sont-ils sortis des retraites impures où leur mère habitait, en la
compagnie des dragons et des léopards [63] ? La voix de l’Époux s’est fait
entendre, et elle disait : « Viens, ma fiancée, viens du Liban ; descends des
sommets d’Amana, des hauteurs de Sanir et d’Hermon » [64]. Pourtant, de sa
personne sacrée, l’Époux, quand il vivait, ne quitta point l’antique terre des
promesses, et sa voix mortelle ne pouvait parvenir à celle qui habitait au delà
des confins de Jacob. O Paul, vous l’avez dit : comment donc invoquer, comment
croire celui qu’on n’a pas entendu [65] ? Mais, à qui sait votre amour de
l’Époux, il suffit, pour enlever toute crainte, que vous-même, ô Apôtre, ayez
signalé le problème.
Nous chantions, au jour
de l’Ascension triomphante, et c’était la réponse : Quand la beauté du Seigneur
s’élèvera par delà les cieux, il montera sur la nue, et l’aile des vents sera
son coursier rapide, et, vêtu de lumière, d’un pôle à l’autre il parcourra les
cieux, faisant ses dons aux fils des hommes [66]. La nuée, l’aile des vents
portant aux nations le message de l’Époux, c’était vous, ô Paul, choisi d’en
haut plus spécialement que Pierre lui-même pour instruire les gentils, ainsi
qu’il fut reconnu, et par Pierre, et par Jacques et Jean, ces colonnes de
l’Église [67]. Qu’ils furent beaux vos pieds, quand, sortant de Sion, vous
apparûtes sur nos montagnes, et dîtes à la gentilité : « Ton Dieu va régner »
[68]. Qu’elle fut douce votre voix, murmurant à l’oreille de la pauvre
abandonnée le céleste appel : « Écoute, ô ma fille, et vois, et incline
l’oreille de ton cœur » [69].
Quelle tendre pitié vous
témoigniez à celle qui, si longtemps, vécut étrangère à l’alliance, sans
promesse, sans Dieu dans ce monde [70] ! Et cependant elle était loin [71],
celle qu’il fallait amener si près du Seigneur Jésus, qu’elle ne formât plus
avec lui qu’un seul corps [72] ! Vous connûtes, en cette œuvre immense, et les
douleurs de l’enfantement [73], et les soins de la mère allaitant son
nouveau-né [74] ; vous dûtes porter les longs délais de la croissance de
l’Épouse [75], éloigner d’elle toute tache [76], l’illuminer progressivement
des clartés de l’Époux [77] : jusqu’à ce qu’enfin, affermie dans l’amour [78],
et parvenue à la mesure du Christ même [79], elle fût vraiment sa gloire [80],
et pût par lui être remplie de toute la plénitude de Dieu [81]. Que de labeurs
pour conduire cette nouvelle création, du limon primitif [82], au trône de
l’Adam céleste, à la droite du Père [83] ! Souvent, repoussé, trahi, mis aux
fers [84], méconnu dans les sentiments les plus délicats de votre cœur d’Apôtre
[85], vous n’eûtes pour salaire que d’indicibles angoisses et des souffrances
sans nom. Mais la fatigue, les veilles, la faim, le froid, le dénuement,
l’abandon, violences ouvertes, attaques perfides, dangers de toutes sortes
[86], loin de l’abattre, excitaient votre zèle [87] ; la joie surabondait en
vous [88] ; car ces souffrances étaient le complément de celles mêmes que Jésus
avait endurées [89], pour acheter l’alliance que depuis si longtemps
l’éternelle Sagesse ambitionnait de conclure [90]. Comme elle vous n’aviez
qu’un but, où passaient toute votre force et votre douceur [91] : sur le pavé
poudreux des voies romaines, au fond des mers où vous jetait la tempête, à la
ville, au désert, au troisième ciel où vous portait l’extase, sous les fouets
des Juifs ou le glaive de Néron [92], gérant partout l’ambassade du Christ
[93], vous jetiez à la vie comme au trépas, à toutes les puissances de la terre
et des cieux, le défi d’arrêter la puissance du Seigneur [94], ou son amour
[95] qui vous soutenait dans la grande entreprise. Et, comme sentant le besoin
d’aller au-devant des étonnements que pouvait susciter l’enthousiasme de votre
grande âme, vous lanciez aux nations ce cri sublime : « Taxez-moi de folie,
mais, par pitié, supportez-moi : je suis jaloux de vous, jaloux pour Dieu !
C’est qu’en effet, je vous ai fiancées à l’unique Époux : laissez-moi faire que
vous soyez pour lui une vierge très pure [96] ! »
Hier, ô Paul, s’est
consommée votre œuvre : ayant tout donné, vous vous êtes donné par surcroît
vous-même [97]. Le glaive, abattant votre tête sacrée, achève, comme vous
l’aviez prédit, le triomphe du Christ [98]. La mort de Pierre fixe en son lieu
prédestiné le trône de l’Époux ; mais c’est à vous surtout que la gentilité,
prenant place comme Épouse à sa droite [99],doit de pouvoir dire en se tournant
vers la Synagogue sa rivale : « Je suis noire, mais je suis belle, filles de
Jérusalem ; c’est pourquoi le Roi m’a aimée, et m’a choisie pour reine [100] ».
Louange donc à vous, ô
Apôtre, et maintenant et toujours ! L’éternité ne saurait épuiser notre
reconnaissance à nous, nations. Achevez votre œuvre en chacun de nous pour ces
siècles sans fin ; ne permettez pas que, par la défection d’aucun de ceux
qu’appelait le Seigneur à compléter son corps mystique, l’Épouse soit privée
d’un seul des accroissements sur lesquels elle pouvait compter. Soutenez contre
le découragement les prédicateurs de la parole sainte, tous ceux qui, par la
plume ou à un titre quelconque, poursuivent votre œuvre de lumière ; multipliez
les vaillants apôtres qui reculent sans fin les limites de la région des
ténèbres sur notre globe. Vous promîtes autrefois de rester avec nous, de
veiller toujours au progrès de la foi dans nos âmes, d’y faire germer sans fin
les très pures délices de l’union divine [101]. Tenez votre promesse ; en
allant à Jésus, vous n’en laissez pas moins votre parole engagée à tous ceux
qui, comme nous, ne purent ici-bas vous connaître [102]. Car c’est à eux que,
par l’une de vos Épîtres immortelles, vous laissiez l’assurance de pourvoira «
consoler leurs cœurs, les ordonnant dans l’amour, versant en eux dans sa
plénitude et ses richesses immenses la connaissance du mystère de Dieu le Père
et du Christ Jésus, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la
science » [103].
Dans cette saison du
Cycle où règne l’Esprit qui fait les saints [104], faites comprendre aux
chrétiens de bonne volonté que leur seul baptême suffit à les investir de cette
vocation sublime, où trop souvent ils ne voient que la part du petit nombre.
Puissent-ils pénétrer la grande, et pourtant si simple notion, que vous leur
donnez du mystère où réside le principe le plus universel, le plus absolu de toute
vie chrétienne [105] : ensevelis avec Jésus sous les eaux, incorporés à lui par
le seul fait, comment n’auraient-ils pas tout droit, tout devoir, d’être
saints, de prétendre s’unir à Jésus dans sa vie comme ils l’ont fait dans sa
mort ? « Vous Êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu [106]
», disiez-vous à nos pères. Ce que vous proclamiez pour tous alors sans
distinction, répétez-le à tous, ô grand Apôtre ! Docteur des nations, ne
laissez pas dévier en elles la lumière, au grand détriment du Seigneur et de
l’Épouse.
[51] Menées, 30 juin.
[52] Gen. XLIX, 27.
[53] De nouveau, nous ne
saurions mieux faire que d’emprunter les traits qui suivent à notre Père et
Maître, en son ouvrage : Sainte Cécile et la société romaine aux deux premiers
siècles.
[54] Sermon sur l’unité.
[55] De fuga sua, XVIII.
[56] Homil. VIII.
[57] II Tim.
[58] I Cor. XV, 10.
[59] Rom. IX, 32.
[60] Apoc. XXI, 2.
[61] I Cor. III, 10.
[62] Apoc. XXI, 2.
[63] Cant. IV, 8.
[64] Ibid.
[65] Rom. X, 14.
[66] Répons des Mat. de
l’Asc.
[67] Gal. II, 7-9.
[68] Isai. LII, 7.
[69] Psalm. XLIV, 11.
[70] Eph. II, 12.
[71] Ibid. 13.
[72] Ibid. I, 23.
[73] Gal. IV, 19.
[74] I Cor. III, 1-2.
[75] Eph. IV, 11.
[76] Ibid. V, 27.
[77] II Cor. III, 18.
[78] Eph. III, 17.
[79] Ibid. IV, 13.
[80] Ibid. V, 23 ; I Cor.
XI, 7.
[81] Eph. III, 19.
[82] [[Gen. II, 7.
[83] I Cor XV, 45-50 ;
Eph. I, 20 ; II, 6.
[84] II Tim. II, 9.
[85] I Cor. IV, IX ; II
Cor. I, II, VI, X, XII, 11-21 ; Gal. IV, 11-20 ; Philipp. L, 15-18 ; II Tim.
IV, 9-16 ; etc.
[86] II Cor. XI.
[87] Ibid. XII, 10.
[88] Ibid. VII, 4.
[89] Col. I, 24 ; Eph. V,
25.
[90] Eph. III, 8-10.
[91] Sap. VIII, 1.
[92] II Cor. XI, XII.
[93] Ibid. VI, 20 : Eph.
VI, 20.
[94] II Cor. XIII, 3.
[95] Rom. VIII, 35-38.
[96] II Cor.II, XI, 1-2.
[97] Ibid. XII, 15.
[98] Philipp. I, 20.
[99] Psalm. XLIV, 10.
[100] Cant I, 4 ; IV, 8.
[101] Philipp. I, 25-26.
[102] Col. II, 1.
[103] Ibid. 2-3.
[104] Rom. VIII.
[105] Rom. VI.
[106] Col. III. 3.
Vincenzo Gemito, Il filosofo (Masto Ciccio) o San Paolo apostolo, Artgate Fondazione Cariplo
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Le Bhx Schuster a
commenté la fête de ce jour dans son commentaire général sur le 29 juin, qu’on
trouvera ici. Nous donnons ici le court commentaire qu’il place au 30 juin, et
nous redonnons le commentaire de la messe.
La commémoration de
l’apôtre saint Paul.
Station à la basilique de
Saint-Paul.
Le Missel romain donne
aujourd’hui la messe de saint Paul, qui pourtant, selon l’antique tradition
romaine, se référait à la seconde station d’hier. Au lieu donc du bifestus dies
de Prudence, nous avons à présent un bidui festus, puisque la foule des fidèles
se presse à nouveau dans la basilique Ostienne pour assister à la chapelle
papale que, en l’absence du Pape, célèbre aujourd’hui le collège des
patriarches et des évêques assistants au trône. L’un d’eux a le privilège
d’offrir le sacrifice solennel sur l’autel papal qui recouvre les ossements
sacrés de l’Apôtre, privilège accordé par Benoît XIV, parce que l’abbé de
Saint-Paul, depuis plusieurs siècles déjà, jouissait du même honneur le jour de
la fête de la conversion de l’Apôtre le 25 janvier.
Du 29 juin : La Messe.
La messe du 29 juin sur
le tombeau de saint Paul est presque identique à celle que nous avons déjà
donnée le 25 janvier. Les différences sont peu nombreuses, et nous les
noterons.
La première collecte est
la même, sauf que, au lieu de parler de sa conversion, on parle de son dies
natalis : cuius Natalitia colimus. Cette prière spéciale à saint Paul, que nous
trouvons aujourd’hui pour la première fois dans le Gélasien, remplace une
collecte plus ancienne, commune aux deux apôtres, et qui nous est rapportée par
le Léonien. La voici :
Item ad sanctum Paulum.
Apostolico, Domine,
quæsumus, beatorum Petri et Pauli patrocinio nos tuere, et eosdem quorum
tribuisti solemnia celebrare, securos fac nostros semper esse custodes [107].
Dans notre missel actuel,
la première lecture est celle que le Comes de Würzbourg assigne, comme nous
l’avons dit, à la messe vigiliale (Gal. I, 11-20). Paul, pour défendre devant
les Galates l’authenticité de son apostolat, narre sa propre histoire et
démontre que, n’ayant jamais été à l’école d’aucun apôtre et ayant reçu
directement de Dieu la révélation évangélique, il était apôtre à l’égal des
Douze, et choisi par celui-là même qui avait élu les Douze. Il n’est donc pas
admissible, comme le prétendaient ceux des Galates qui étaient judaïsants,
qu’il y ait quelque divergence ou rivalité entre Paul et les apôtres. Identique
est leur esprit, identique leur mission. Paul, quelques années auparavant,
s’est même rendu à Jérusalem, et s’est entretenu quinze jours durant avec le
Chef visible de l’Église, comme pour soumettre publiquement son enseignement à
son contrôle.
Remarquons ces paroles :
Cum autem placuit... ut revelaret Filium suum in me, ut evangelizarem illum in
gentibus. La grâce, avant de pousser Paul à prêcher le Christ, le transforme
lui-même dans le Christ, et ainsi révèle celui-ci au monde d’abord dans la vie,
puis dans les paroles de l’apôtre.
Selon le Comes que nous
avons déjà cité, in Nat. S. Pauli la lecture était la même que le 25 janvier ;
son sujet était la conversion du Docteur des Nations sur le chemin de Damas.
Le répons-graduel est
aussi le même que le 25 janvier. Le verset alléluiatique est le suivant : «
Paul, Apôtre saint, prédicateur de vérité et Docteur des gentils, intercédez
pour nous ».
Pourquoi Paul, tout en
n’appartenant pas au chœur des Douze, a-t-il mérité d’être préféré aux autres,
et même de partager avec Pierre le titre de Prince des Apôtres ? Saint Léon le
Grand répond que ce privilège est dû à l’élection divine. Le Seigneur a voulu
que Paul fût le trophée le plus insigne de sa miséricorde ; le persécuteur
devait devenir l’Apôtre par excellence, et celui qui, au commencement, avait
nui plus que les autres aux débuts de l’Église, devait travailler plus que tous
les autres apôtres à la diffusion du saint Évangile : Abundantius illis
laboravi. Le Seigneur en a donc ainsi disposé : tandis que nous ne savons que
peu de choses des faits et gestes des Douze, les Actes et les Épîtres nous
documentent suffisamment sur la vie de saint Paul, car elle constitue à elle
seule la règle et le modèle de toute vie vraiment pastorale et apostolique.
Et ce n’est pas le seul
privilège dont Dieu ait honoré son grand « Ouvrier ». Comme Pierre vit et
gouverne dans ses successeurs, ainsi Paul continue chaque jour dans le monde
entier sa prédication au moyen de ses écrits que l’Église lit presque
quotidiennement à la messe.
Après sa mort, Paul a
joui encore d’autres privilèges. Le culte de sa splendide basilique sépulcrale
est confié depuis plus de quatorze siècles aux disciples du patriarche du
Mont-Cassin, qui, jour et nuit, la font retentir des chants de l’Office divin,
exécuté avec toute cette splendeur si pieuse dont les Bénédictins ont conservé
la tradition. Les soixante abbayes qui autrefois desservaient les Basiliques
romaines ont presque toutes disparu, celle de la voie d’Ostie survit encore
vigoureuse, elle que, par égard pour saint Paul, les pontifes nomment sans
plus, dans leurs Bulles : sacratissimum monasterium in quo tuum Venerabile
Corpus celebri memoria requiescit. En ce lieu sacré les moines, guidés par la Règle
de Saint Benoît, continuent dans la pauvreté évangélique, dans l’obéissance et
dans la chasteté, cette vie religieuse qui, ayant été inaugurée par les saints
apôtres, fut appelée, durant le haut moyen âge, apostolique. Et, très à propos,
la divine Providence ouvrit, à l’ombre de la Basilique de Saint-Paul, une
dominici schola servitii, comme saint Benoît appelle son monastère, pour que, à
la garde du tombeau du Docteur universel — les cubilares de saint Léon — fût
député, non pas un autre ordre religieux avec ses traditions ascétiques, ses
saints, ses systèmes doctrinaux, ses objectifs particuliers, quelque vénérables
et saints qu’ils soient, mais l’Ordre bénédictin qui, au dire de saint Bernard,
existant avant tous les autres, et étant né à l’époque patristique, vit
purement et simplement de la vie catholique de l’Église et, sans
particularismes doctrinaux, prêche et enseigne avec elle, par l’intermédiaire
de ses Docteurs, Grégoire le Grand, Bédé le Vénérable, saint Pierre Damien,
saint Anselme, saint Bernard, etc., nourrissant sa piété aux sources mêmes de
la piété de l’Église, grâce à la sainte liturgie.
La lecture évangélique
est commune à la fête de l’ancien compagnon de Paul dans l’apostolat, saint
Barnabé, le 11 juin. Cependant le Lectionnaire de Würzbourg assigne à cette
seconde station dans la basilique Ostienne la même péricope évangélique que
nous avons déjà rapportée le 25 janvier.
Tout le reste de la
messe, dans le Missel actuel, est commun à fête de la Conversion de saint Paul.
Dans le Léonien, la collecte sur les oblations est au contraire la suivante :
Munera supplices, Domine, tuis altaribus adhibemus, quantum de nostro merita
formidantes, tantum beati Petri et Pauli, pro quorum solemnibus offeruntur,
intercessionibus confisi [108]. — Toujours les deux apôtres apparaissent
ensemble, même pour la station (natalis) sur la voie d’Ostie.
La préface est la même
que celle rapportée ci-dessus.
Dans le Léonien manque
une prière spéciale pour l’action de grâces. Dans le Grégorien, nous trouvons
celle-ci, qui d’ailleurs est importante, parce que, conformément à l’antique
tradition, elle aussi se rapporte non seulement à Paul, comme dans le Missel
actuel, mais aux deux apôtres : Perceptis, Domine, Sacramentis, beatis
Apostolis intervenientibus deprecamur, ut quæ pro illorum celebrata sunt
gloria, nobis proficiant ad medelam [109].
Nous empruntons au
Sacramentaire Léonien cette autre collecte encore toute vibrante du style et du
génie du grand saint Léon : Omnipotens, sempiterne Deus, qui ineffabili
sacramento ius Apostolici principatus in Romani nominis arce posuisti, unde se
Evangelica veritas per tota mundi regna diffunderet ; præsta ut quod in orbem
terrarum Eorum prædicatione manavit, Christianæ devotionis sequatur universitas
[110].
[107] Protégez-nous,
Seigneur, nous vous en prions, par le patronage appostolique des bienheureux
Pierre et Paul, et que ceux dont vous nous donnez de célébrer les solennités
soient toujours nos gardiens.
[108] Nous apportons les
dons sur vos autels, Seigneur, et autant nous craignons pour nos mérites,
autant nous nous confions aux intercessions des bienheureux Pierre et Paul en
les solennités desquels ils sont offerts.
[109] Après avoir reçu
les Sacrements, Seigneur, nous prions par l’intercession des bienheureux
Apôtres, pour que ce qui est célébré pour leur gloire devienne pour nous un
remède.
[110] Dieu éternel et
tout puissant, vous avez posé par un ineffable sacrement le droit du pouvoir
apostolique dans la citadelle du nom Romain, afin qu’elle répande dans tous les
royaumes du monde la vérité évangélique ; faites que ce qui fut répandu sur
toute la terre par leur prédication, entraîne l’universalité de la foi
chrétienne.
Michael Pacher (1435–1498), Saint Paul the Apostle, circa 1465 , 51.2 x 48.5, Kunsthistorisches Museum, Belvedere
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
C’est par la grâce de Dieu
que je suis ce que je suis, et sa grâce ne fut pas vaine en moi.
Nous pouvons résumer dans
cette phrase toute la vie de ce grand homme. Nous voyons dans sa vie la
primauté de la grâce et aussi la coopération de la volonté humaine. Dieu l’a
appelé sans aucun mérite de sa part. Paul a répondu à l’appel et a consacré à
sa vocation toutes ses forces humaines. La fête d’aujourd’hui est le cantique
des cantiques de la grâce.
1. Saint Paul. — Les amis
de la liturgie devraient connaître et étudier les écrits du grand Apôtre. Paul,
appelé avant sa conversion Saul (Paul est son nom romanisé), naquit à Tarse,
dans la province romaine de Cilicie (environ deux ou trois ans avant la
naissance de Jésus). Ses parents étaient Juifs, de la tribu de Benjamin. Il fut
élevé dans la doctrine étroite du parti à la fois religieux et national des
Pharisiens. Il possédait le privilège appréciable d’être citoyen romain. Ce
privilège lui fut plusieurs fois utile. Jeune homme, il se rendit à Jérusalem
pour s’instruire afin de devenir docteur de la Loi. Son maître fut le célèbre
Gamaliel. Il apprit le métier de fabricant de tentes qu’il exerça même devenu
Apôtre. Au temps du ministère public de Jésus, il n’était plus à Jérusalem. Il
n’a jamais vu Seigneur durant sa vie mortelle. A son retour à Jérusalem, il
trouva une communauté chrétienne florissante. Il en fut immédiatement
l’adversaire. Et même lorsqu’Étienne attaqua la Loi et le temple, il joua un
rôle de premier plan dans sa lapidation. Désormais cet homme passionné fut le chef
des persécuteurs des chrétiens. Le point culminant de sa rage persécutrice fut
l’expédition de Damas qui amène sa conversion (vers 34 après J.-C.) (v.
Conversion de saint Paul, 25 janvier). Après son baptême et ses premiers essais
de prédication, il se rendit dans le désert d’Arabie (environ 34-37) où il se
prépara à sa grande mission. Pendant ce temps il fut favorisé de grandes
révélations et de relations intimes avec le Christ. De retour à Damas, il
s’adonna à la Prédication. Les Juifs complotèrent sa mort et il n’échappa à
leurs projets que par la fuite. Il se rendit alors à Jérusalem (1er voyage) «
pour voir Pierre ». Barnabé l’introduisit dans la communauté chrétienne. La
haine des Juifs l’obligea bientôt à fuir. Il passa les années suivantes (38-42)
à Tarse. C’est là que Barnabé alla le chercher pour l’amener dans l’Église des
Gentils nouvellement fondée à Antioche (42). Ils y travaillèrent tous les deux
pendant un an à l’évangélisation des âmes. En 44, Paul fit son deuxième voyage
à Jérusalem pour y porter les aumônes destinées à la communauté nécessiteuse.
Après son retour, il entreprit avec Barnabé le premier voyage missionnaire
(45-48) Ils passèrent par Chypre et la Pamphylie (Asie Mineure) (Act. Ap.,
chap. 13-14). Le concile des Apôtres appelle Paul pour la troisième fois à
Jérusalem (50). Affermi par les décisions du Concile, il reprend avec un
nouveau zèle la mission chez les païens. Il commence son 2e voyage (51-53). Il
passe par l’Asie Mineure, puis ensuite se rend en Europe : Philippes, Thessalonique
(sa communauté préférée), Bérée, Athènes et Corinthe. A Corinthe, il reste près
de deux ans et fonde une de ses communautés les plus importantes. En 54, il est
pour la quatrième fois à Jérusalem. Son troisième voyage missionnaire le mena à
Éphèse où il travailla avec succès pendant trois ans. Après avoir visité les
communautés européennes, il se rendit pour la cinquième fois à Jérusalem
(Pentecôte 58). Il y fut arrêté et accusé par les Juifs de violation de la Loi.
Il demeura deux ans en prison préventive, à Césarée. Finalement, pour éviter
d’être livré aux Juifs, il en appela à l’empereur et, en 60, il s’embarqua pour
Rome. Après un naufrage à Malte, il arriva finalement à Rome au printemps de
61. Il y resta jusqu’en 63, dans une captivité assez douce, demeurant dans une
maison de louage. Son appel à l’empereur se termina par un acquittement. Les
dernières années de sa vie sont occupées par des voyages missionnaires en
Espagne et dans ses premières communautés. En 66, il vient une seconde fois à
Rome. Il y est arrêté et, en 67, il y subit le martyre par l’épée. Ses 14
Épîtres sont pour nous un legs précieux. Elles nous permettent de pénétrer dans
les secrets de sa grande âme. Il est vraiment « grand dans le royaume du ciel
».
2. La messe (Scio cui crédidi).
— Aujourd’hui nous nous rendons en esprit dans l’église où se trouve le tombeau
du grand Apôtre des Gentils, à « Saint-Paul hors les murs ». Cette église
magnifique nous réunit souvent au cours de l’année pour un office de station.
Plusieurs générations de chrétiens ont reçu près de ce tombeau grâce et force.
— Comme toujours, nous comprendrons mieux la messe si nous nous représentons
saint Paul présent devant nous et offrant avec nous le Saint-Sacrifice. En même
temps nous entrons dans une union mystique avec lui. Sa parole devient notre
parole. Déjà dans l’Introït c’est lui qui parle et chacun de nous avec lui. «
J’ai confiance en celui qui garde mon dépôt pour ce jour-là ». Le psaume 138 me
donne la joyeuse espérance que j’ai été choisi de toute éternité avec saint
Paul. Dans l’Épître, Paul raconte lui-même sa vocation à l’apostolat. Après
avoir été un persécuteur des chrétiens, il fut choisi pour être un disciple et
le docteur des nations. Dans l’Évangile, le Seigneur prédit aux disciples les persécutions,
les flagellations, la trahison de la part de leurs concitoyens, et le martyre.
Et cela se réalisa dans la vie de Paul (nous nous trouvons auprès de son
tombeau). A l’Offertoire, nous allons, sous la conduite de saint Paul, offrir à
l’autel le sacrifice de notre vie ; et nous recevons avec lui une partie de la
récompense au centuple dans la communion. Il nous est donc permis, à la messe,
près du tombeau de l’Apôtre, de participer à ses souffrances et à sa
glorification. Tel est, croyons-nous, le sens le plus profond d’une fête, de
martyr et, en général, d’une fête de saint : nous participons aux mérites et à
la récompense du martyr ou du saint.
SOURCE : http://www.introibo.fr/30-06-Commemoraison-de-St-Paul
Vittore Carpaccio, San Paolo stigmatizzato,1520, Santuario di San Domenico, Chioggia
Also
known as
Apostle Paul
Apostle to the Gentiles
Paul of Tarsus
Saul of Tarsus
25 January (celebration
of his conversion)
10
February (Saint Paul
Shipwrecked)
29 June (celebration
of Saint Peter and Saint Paul
as co-founders of the Church)
18
November (feast of the dedication of the Basilicas of
Peter and Paul)
Profile
Jewish Talmudic student. Pharisee. Tent-maker by
trade. Saul the Jew hated and persecuted Christians as heretical,
even assisting at the stoning of Saint Stephen
the Martyr. On his way to Damascus, Syria,
to arrest another
group of faithful,
he was knocked to the ground, struck blind by
a heavenly light, and given the message that in persecuting Christians,
he was persecuting Christ. The experience had a profound spiritual effect on
him, causing his conversion to Christianity.
He was baptized,
changed his name to Paul to reflect his new persona, and began travelling, preaching and teaching.
His letters to the churches he help found form a large percentage of the New
Testament. Knew and worked with many of the earliest saints and fathers of
the Church. Martyr.
Born
c.3 at
Tarsus, Cilicia (modern Turkey) as Saul
Cursillo
movement (confirmed by Pope Paul
VI)
Worshipful
Company of Fruiterers
Worshipful
Company of Upholders
Greece (proclaimed
on 16
July 1914 by Pope Pius
X)
Malta (traditional;
confirmed on 27 July 1962 by Pope John
XXIII)
Athens, Greece, archdiocese of
Birmingham, Alabama, diocese of
Calbayog, Philippines, diocese of
Covington, Kentucky, diocese of
Knoxville, Tennessee, diocese of
Nueva
Segovia, Philippines, archdiocese of
Philadelphia, Pennsylvania, archdiocese of
Providence, Rhode
Island, diocese of
Saint-Paul,
Alberta, diocese of
Saint
Paul and Minneapolis, Minnesota, archdiocese of
Saskatoon,
Saskatchewan, diocese of
Worcester, Massachusetts, diocese of
Yakima, Washington, diocese of
in Belgium
in Croatia
in Czechia
Brno,
city of
in England
in Italy
Adria,
city of
in Malta
in Poland
in Spain
man holding a sword and
a book
man with three springs of
water nearby
thin-faced elderly man
with a high forehead, receding hairline and long pointed beard
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
World: The Youth of Saint Paul, by L’Abbe Louis Baunard
Goffine’s
Devout Instructions: Saint Paul the Apostle
Goffine’s
Devout Instructions: Saints Peter and Paul, Apostles
Golden
Legend: Conversion of Saint Paul, by Jacobus
de Voragine
Handbook
of Christian Feasts and Customs
Jesus
in the Eucharist: The Teaching of Saint Paul on the Real Presence Tradition
Life
and Mission of Saint Paul, by Father Richard
Brennan
Life
of Saint Paul, by Mother
Frances Alice Monica Forbes
Light
From the Altar, edited by Father James
J McGovern
Lives
of Illustrious Men, by Saint Jerome
Lives
of the Saints: Saint Paul the Apostle, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints: Conversion of Saint Paul, by Father Alban
Butler
Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Pierre
Médaille
Roman
Missal – The Conversion of Paul, Apostle
Saint
Paul and the Holy Eucharist, by Father Cuthbert Lattey
Saint
Paul the Zealous Missionary, by Monsignor John T. McMahon
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
of the Canon, by Monsignor John
T. McMahon
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
by Pope Benedict
XVI
Life
of Saint Paul Before and After Damascus
Saint
Paul’s Concept of Apostolate
Saint
Paul, The Twelve and the pre-Pauline Church
Saint
Paul, The Council of Jerusalem, and the Incident in Antioch
Saint
Paul and the Relationship with the Historial Jesus
Saint
Paul’s Ecclesiological Dimension
Saint
Paul and The Importance of Christology: Pre-existence and Incarnation
Saint
Paul and The Importance of Christology: The Theology of the Cross
Saint
Paul and The Importance of Christology: The Decisiveness of the Resurrection
Saint
Paul and Eschatology: The Expectation of the Parusia
Saint
Paul and the Doctrine of Justification: From Works to Faith
Saint
Paul and the Doctrine of Justification: The Apostle’s Teaching on Faith and
Works
Saint
Paul: The Apostle’s Teaching on the Relation Between Adam and Christ
Saint
Paul: Theology of the Sacraments
Saint
Paul: The Theological Vision of the Letters to the Colossians and Ephesians
Saint
Paul: Theological Vision of Pastoral Letters
Paul, Hero and Saint,
by Father Leo
Gregory Fink
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books
1001 Patron Saints and Their Feast Days, by Australian
Catholic Truth Society
Apostle Paul: An Introduction to His Writings and Teaching,
by Marion L. Soards
Favourite Patron Saints, by Paul Burns
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
Patron Saints and Their Feast Days, by the Australian Catholic
Truth Society
Paul Among Jews and Gentiles and Other Essays, by Krister
Stendahl
Paul: Living for the Call of Christ, by Gene A. Getz
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
The Mystery of Christ in You: The Mystical Vision of Saint Paul,
by George A. Maloney
other
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Exchange: Paul, the Forgotten Mystic
Catholic
Exchange: Conversion of Saint Paul
Catholic News Agency: Saint Paul
Catholic News Agency: Conversion of Saint Paul
Cynthia
Trainque: Beginning to Understand Saint Paul
Franciscan
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Franciscan Media: Solemnity of Saints Peter and Paul
Jimmy Akin: How Did Paul Get His Name?
Jimmy
Akin: Bible Difficulties at Paul’s Conversion
Matthew
B Rose: Saint Paul and the School of Conversion
New Theological Movement: What Saint Paul Saw on the Road
to Damascus
Wikipedia:
Saint Paul the Apostle
Wikipedia: Saints Peter and Paul
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Santi e Beati: Saint Paul the Apostle
Santi e Beati: Saints Peter and Paul
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en español
Martirologio Romano, 2001 edición
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en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Readings
I assure you, brothers,
the gospel I proclaimed to you is no mere human invention. I did not receive it
from any man, not was I schooled in it. It came by revelation from Jesus
Christ. You have heard, I know, the story of my former way of life in Judaism.
You know that I went to extremes in persecuting the Church of God, and tried to
destroy it. But the time came when he who had set me apart before I was born
and called me by his favour chose to reveal his Son to me, that I might spread
among the Gentiles the good tidings concerning him. Immediately, without
seeking human advisers or even going to Jerusalem to
see those who were apostles before me, I went off to Arabia;
later I returned to Damascus.
Three years after that I went up to Jerusalem to
get to know Cephas, with whom I stayed fifteen days. I did not meet any other
apostles except James, the brother of the Lord. The communities of Christ in
Judea had no idea what I looked like; they had only heard that “he who was
formerly persecuting us is now preaching the faith he tried to destroy,” and
they gave glory to God on my account. – from a letter from Saint Paul
the Apostle to the Christians in Galatia
I remind you to stir into
flame the gift of God that you have through the imposition of my hands. For God
did not give us a spirit of cowardice but rather of power and love and
self-control. So do not be ashamed of your testimony to our Lord, nor of me, a
prisoner for his sake; but bear your share of the hardship for the gospel with
the strength that comes from God. – Saint Paul
in his second letter to Saint Timothy
MLA
Citation
“Saint Paul the
Apostle“. CatholicSaints.Info. 21 April 2024. Web. 3 May 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-paul-the-apostle/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-paul-the-apostle/
Statue
de Saint-Paul à Bab Kissan, Damas, Syrie
St. Paul
St. Paul, the
indefatigable Apostle of the Gentiles, was converted from Judaism on the road
to Damascus. He remained some days in Damascus after his Baptism, and then went
to Arabia, possibly for a year or two to prepare himself for his future
missionary activity. Having returned to Damascus, he stayed there for a time,
preaching in the synagogues that Jesus is the Christ, the Son of God. For this
he incurred the hatred of the Jews and had to flee from the city. He then went
to Jerusalem to see Peter and pay his homage to the head of the Church.
Later he went back to his
native Tarsus, where he began to evangelize his own province until called by
Barnabus to Antioch. After one year, on the occasion of a famine, both Barnabus
and Paul were sent with alms to the poor Christian community at Jerusalem.
Having fulfilled their mission they returned to Antioch.
Soon after this, Paul and
Barnabus made the first missionary journey, visiting the island of Cypress,
then Pamphylia, Pisidia, and Lycaonia, all in Asia Minor, and establishing
churches at Pisidian Antioch, Iconium, Lystra, and Derbe.
After the Apostolic
Council of Jerusalem Paul, accompanied by Silas and later also by Timothy and
Luke, made his second missionary journey, first revisiting the churches
previously established by him in Asia Minor, and then passing through Galatia.
At Troas a vision of a Macedonian was had by Paul, which impressed him as a
call from God to evangelize in Macedonia. He accordingly sailed for Europe, and
preached the Gospel in Philippi. Thessalonica, Beroea, Athens, and Corinth.
Then he returned to Antioch by way of Ephesus and Jerusalem.
On his third missionary
journey, Paul visited nearly the same regions as on the second trip, but made
Ephesus where he remained nearly three years, the center of his missionary
activity. He laid plans also for another missionary journey, intending to leave
Jerusalem for Rome and Spain. Persecutions by the Jews hindered him from
accomplishing his purpose. After two years of imprisonment at Caesarea he
finally reached Rome, where he was kept another two years in chains.
The Acts of the Apostles
gives us no further information on the life of the Apostle. We gather, however,
from the Pastoral Epistles and from tradition that at the end of the two years
St. Paul was released from his Roman imprisonment, and then traveled to Spain,
later to the East again, and then back to Rome, where he was imprisoned a
second time and in the year 67, was beheaded.
St. Paul untiring
interest in and paternal affection for the churches established by him have
given us fourteen canonical Epistles. It is, however, quite certain that he
wrote other letters which are no longer extant. In his Epistles, St. Paul shows
himself to be a profound religious thinker and he has had an enduring formative
influence in the development of Christianity. The centuries only make more
apparent his greatness of mind and spirit. His feast day is June 29th.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-paul-2/
Possibile identikit di San Paolo apostolo realizzato da un nucleo della polizia scientifica tedesca nel febbraio 2008 sulla base delle descrizioni contenute nelle più antiche fonti storiche, con la commissione e consulenza dello studioso Michael Hesemann (Landeskriminalamt di NRW (Germania), vedi articolo in tedesco nel sito ufficiale.) Non sono stati esaminati i reperti ossei a lui attribuiti contenuti nel sepolcro presente nella basilica di San Paolo fuori le mura di Roma.
Lives
of Illustrious Men – Paul, formerly called Saul
Paul, formerly called
Saul, an apostle outside the number of the twelve apostles, was of the tribe of
Benjamin and the town of Giscalis in Judea. When this was taken by the Romans
he removed with his parents to Tarsus in Cilicia. Sent by them to Jerusalem to
study law he was educated by Gamaliel a most learned man whom Luke mentions.
But after he had been present at the death of the martyr Stephen and had received
letters from the high priest of the temple for the persecution of those who
believed in Christ, he proceeded to Damascus, where constrained to faith by a
revelation, as it is written in the Acts of the apostles, he was transformed
from a persecutor into an elect vessel. As Sergius Paulus Proconsul of Cyprus
was the first to believe on his preaching, he took his name from him because he
had subdued him to faith in Christ, and having been joined by Barnabas, after
traversing many cities, he returned to Jerusalem and was ordained apostle to
the Gentiles by Peter, James and John. And because a full account of his life
is given in the Acts of the Apostles, I only say this, that the twenty-fifth
year after our Lord’s passion, that is the second of Nero, at the time when
Fetus Procurator of Judea succeeded Felix, he was sent bound to Rome, and
remaining for two years in free custody, disputed daily with the Jews
concerning the advent of Christ. It ought to be said that at the first defense,
the power of Nero having not yet been confirmed, nor his wickedness broken
forth to such a degree as the histories relate concerning him, Paul was
dismissed by Nero, that the gospel of Christ might be preached also in the
West. As he himself writes in the second epistle to Timothy, at the time when
he was about to be put to death dictating his epistle as he did while in
chains; “At my first defense no one took my part, but all forsook me: may it
not be laid to their account. But the Lord stood by me and strengthened me; that
through me the message might be fully proclaimed and that all the Gentiles
might hear, and I was delivered out of the mouth of the lion” clearly
indicating Nero as lion on account of his cruelty. And directly following he
says “The Lord delivered me from the month of the lion” and again shortly “The
Lord delivered me from every evil work and saved me unto his heavenly kingdom,”
for indeed he felt within himself that his martyrdom was near at hand, for in
the same epistle he announced “for I am already being offered and the time of
my departure is at hand.” He then, in the fourteenth year of Nero on the same
day with Peter, was beheaded at Rome for Christ’s sake and was buried in the
Ostian way, the twenty-seventh year after our Lord’s passion. He wrote nine
epistles to seven churches: to the Romans one, to the Corinthians two, to the
Galatians one, to the Ephesians one, to the Philippians one, to the Colossians
one, to the Thessalonians two; and besides these to his disciples, to Timothy
two, to Titus one, to Philemon one. The epistle which is called the Epistle to
the Hebrews is not considered his, on account of its difference from the others
in style and language, but it is reckoned, either according to Tertullian to be
the work of Barnabas, or according to others, to be by Luke the Evangelist or
Clement afterwards bishop of the church at Rome, who, they say, arranged and
adorned the ideas of Paul in his own language, though to be sure, since Paul
was writing to Hebrews and was in disrepute among them he may have omitted his
name from the salvation on this account. He being a Hebrew wrote Hebrew, that
is his own tongue and most fluently while the things which were eloquently
written in Hebrew were more eloquently turned into Greek and this is the reason
why it seems to differ from other epistles of Paul. Some read one also to the
Laodiceans, but it is rejected by everyone.
SOURCE : https://catholicsaints.info/lives-of-illustrious-men-paul-formerly-called-saul/
Andrej
Rublëv, Icona con San Paolo apostolo, circa 1407,
New
Catholic Dictionary – Saint Paul the Apostle
Latin: little
Profile
Apostle of the Gentiles;
born Tarsus, Cilicia, c.2; died Rome, Italy, c.66. A Jew of the tribe of
Benjamin, he received the name Saul at the time of his circumcision, but being
a Roman citizen, he also had the name Paul by which he was known when he began
his apostolate among the Gentiles. When still quite young he was sent to
Jerusalem to the school of Gamaliel (Acts 22:3); according to the rabbinical custom
he learned a trade, choosing that of tentmaker. As a Pharisee (Acts 23:6) he
persecuted the Christians and took an active part in the martyrdom of Saint
Stephen (Acts 7:58-60; 22:20). The story of his miraculous conversion is
related in Acts 9:1-9; 22:3-21; 26:9-23. After his conversion, baptism, and the
cure of his blindness, he began preaching to the Jews, making Damascus his
headquarters; withdrew to Arabia for meditation and prayer; returning to
Damascus, he was forced to flee from the persecution of the Jews (2 Corinthians
11:32-33; Acts 9:23- 25); went to Jerusalem where he met Saint Peter and Saint
James; retired to Tarsus for five years (Acts 9:29-30); and after this worked
with Saint Barnabas at Antioch for a year (Acts 9:25-26). Paul’s Apostolic
career is divided into three great missions, with Antioch as his starting
point; on the first (Acts 13), which covered the years 45-49, he visited
Cyprus, Pamphylia, Pisidia, having Barnabas and John Mark as his companions;
the second mission, 51-54 (Acts 15:36), brought him through Syria and Cilicia
with Silas; to reach Ephesus, the destination of his third mission, 54-58 (Acts
18:23-21:26), he journeyed through Galatia and Phrygia and the upper regions of
Central Asia, returning by way of Macedonia and stopping at Philippi, Troas,
Assos, Mitylene, Chios, Samos, Miletus, Cos, Rhodes, Patara, Tyre, Ptolemais,
Caesarea, and Jerusalem. During this third journey Paul wrote his four great
Epistles. His method of evangelizing was the same in each instance; he preached
in the large cities from which the faith would be disseminated through outlying
regions; he preached first to the Jews, but when rejected by them, turned to
the Gentiles. The account of his captivity is given in Acts 21:27; 28:31. In 59
the Jews seized him on the false charge of having admitted Gentiles to the
Temple. Imprisoned for two years at Caesarea, he was sent to Rome in 62 where
for two years he freely preached his doctrine of Christianity (Acts 28:30-31);
during this period of confinement and trial the epistles to the Ephesians,
Colossians, Philemon, and later to the Philippians were written. In all
probability his trial resulted in acquittal, for he is said by some to have
made a short visit to Spain, and then returned to the East; established the
faith in Crete and appointed Saint Titus bishop there; he visited Epbesus and
made Saint Timothy head of the faithful there. The facts of his second arrest
are obscure, though it probably took place at Troas; according to Saint
Athanasius, the manner of his death was revealed to him by Christ and,
consequently, he came willingly to meet it. He was brought to Rome and was
beheaded near the Ostian Way. In representations of the Apostles in early
Christian art Saint Paul is shown as the man of intellect, bald, with a long
dark beard; this type has persisted to the present day. Patron of tent-makers,
and rope-makers; invoked against poisonous snakes. Body in the Basilica of
Saint Paul on the Ostian Way; his head is in the Lateran Church. Feast, Roman Calendar,
29 June with Saint Peter; Conversion of, 25 January; common, 30 June.
MLA
Citation
“Saint Paul the
Apostle”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
18 June 2013. Web. 4 May 2024.
<https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-paul-the-apostle/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-paul-the-apostle/
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Paul (1)
Religious and Cultural
Environment
Dear Brothers and
Sisters,
Today I would like to
begin a new cycle of Catecheses focusing on the great Apostle St Paul. As you
know, this year is dedicated to him, from the liturgical Feast of Sts Peter and
Paul on 29 June 2008 to the same Feast day in 2009. The Apostle Paul, an outstanding
and almost inimitable yet stimulating figure, stands before us as an example of
total dedication to the Lord and to his Church, as well as of great openness to
humanity and its cultures. It is right, therefore, that we reserve a special
place for him in not only our veneration but also in our effort to understand
what he has to say to us as well, Christians of today. In this first meeting
let us pause to consider the environment in which St Paul lived and worked. A
theme such as this would seem to bring us far from our time, given that we must
identify with the world of 2,000 years ago. Yet this is only apparently and, in
any case, only partly true for we can see that various aspects of today's
social and cultural context are not very different from what they were then.
A primary and fundamental
fact to bear in mind is the relationship between the milieu in which Paul was
born and raised and the global context to which he later belonged. He came from
a very precise and circumscribed culture, indisputably a minority, which is
that of the People of Israel and its tradition. In the ancient world and
especially in the Roman Empire, as scholars in the subject teach us, Jews must
have accounted for about 10 percent of the total population; later, here in Rome,
towards the middle of the first century, this percentage was even lower,
amounting to three percent of the city's inhabitants at most. Their beliefs and
way of life, is still the case today, distinguished them clearly from the
surrounding environment; and this could have two results: either derision, that
could lead to intolerance, or admiration which was expressed in various forms
of sympathy, as in the case of the "God-fearing" or
"proselytes", pagans who became members of the Synagogue and who
shared the faith in the God of Israel. As concrete examples of this dual
attitude we can mention on the one hand the cutting opinion of an orator such
as Cicero who despised their religion and even the city of Jerusalem (cf. Pro
Flacco, 66-69) and, on the other, the attitude of Nero's wife, Poppea, who
is remembered by Flavius Josephus as a "sympathizer" of the Jews
(cf. Antichità giudaiche 20, 195, 252); Vita 16), not to
mention that Julius Caesar had already officially recognized specific rights of
the Jews which have been recorded by the above-mentioned Jewish historian
Flavius Josephus (cf. ibid., 14,200-216). It is certain that the
number of Jews, as, moreover, is still the case today, was far greater outside
the land of Israel, that is, in the Diaspora, than in the territory that others
called Palestine.
It is not surprising,
therefore, that Paul himself was the object of the dual contradictory
assessment that I mentioned. One thing is certain: the particularism of the
Judaic culture and religion easily found room in an institution as far-reaching
as the Roman Empire. Those who would adhere with faith to the Person of Jesus
of Nazareth, Jew or Gentile, were in the more difficult and troubled position,
to the extent to which they were to distinguish themselves from both Judaism
and the prevalent paganism. In any case, two factors were in Paul's favour. The
first was the Greek, or rather Hellenistic, culture which after Alexander the
Great had become a common heritage, at least of the Eastern Mediterranean and of
the Middle East, and had even absorbed many elements of peoples traditionally
considered barbarian. One writer of the time says in this regard that Alexander
"ordered that all should consider the entire oecumene as their homeland...
and that a distinction should no longer be made between Greek and
barbarian" (Plutarch, De Alexandri Magni fortuna aut virtute, 6,
8). The second factor was the political and administrative structure of the
Roman Empire which guaranteed peace and stability from Britain as far as
southern Egypt, unifying a territory of previously unheard of dimensions. It
was possible to move with sufficient freedom and safety in this space, making
use, among other things, of an extraordinary network of roads and finding at
every point of arrival basic cultural characteristics which, without affecting
local values, nonetheless represented a common fabric of unification super
partes, so that the Jewish philosopher, Philo of Alexandria, a contemporary of
Paul himself, praised the Emperor Augustus for "composing in harmony all
the savage peoples, making himself the guardian of peace" (Legatio ad
Caium, 146-147).
There is no doubt that
the universalist vision characteristic of St Paul's personality, at least of
the Christian Paul after the event on the road to Damascus, owes its basic
impact to faith in Jesus Christ, since the figure of the Risen One was by this
time situated beyond any particularistic narrowness. Indeed, for the Apostle
"there is neither Jew nor Greek, there is neither slave nor free, there is
neither male nor female; for you are all one in Christ Jesus" (Gal 3: 28).
Yet, even the historical and cultural situation of his time and milieu could
not but have had an influence on his decisions and his work. Some have defined
Paul as "a man of three cultures", taking into account his Jewish
background, his Greek tongue and his prerogative as a "civis romanus [Roman
citizen], as the name of Latin origin suggests. Particularly the Stoic
philosophy dominant in Paul's time which influenced Christianity, even if only
marginally, should be recalled. Concerning this, we cannot gloss over certain
names of Stoic philosophers such as those of its founders, Zeno and Cleanthes,
and then those closer to Paul in time such as Seneca, Musonius and Epictetus: in
them the loftiest values of humanity and wisdom are found which were naturally
to be absorbed by Christianity. As one student of the subject splendidly wrote,
"Stoicism... announced a new ideal, which imposed upon man obligations to
his peers, but at the same time set him free from all physical and national
ties, and made of him a purely spiritual being" (M. Pohlenz, La
Stoa, I, Florence, 2, 1978, pp. 565 f.). One thinks, for example, of the
doctrine of the universe understood as a single great harmonious body and
consequently of the doctrine of equality among all people without social
distinctions, of the equivalence, at least in principle, of men and women, and
then of the ideal of frugality, of the just measure and self-control to avoid
all excesses. When Paul wrote to the Philippians, "Whatever is true,
whatever is honourable, whatever is just, whatever is pure, whatever is lovely,
whatever is gracious, if there is any excellence, if there is anything worthy
of praise, think about these things" (Phil 4: 8), he was only taking up a
purely humanistic concept proper to that philosophical wisdom.
In St Paul's time a
crisis of traditional religion was taking place, at least in its mythological
and even civil aspects. After Lucretius had already ruled polemically a century
earlier that "religion has led to many misdeeds" (De rerum natura, 1,
101, On the Nature of Things), a philosopher such as Seneca, going far beyond
any external ritualism, taught that "God is close to you, he is with you,
he is within you" (Epistulae morales to Lucilius, 41, 1). Similarly,
when Paul addresses an audience of Epicurean philosophers and Stoics in the
Areopagus of Athens, he literally says: "God does not live in shrines made
by man,... for in him we live and move and have our being" (Acts 17: 24,
28). In saying this he certainly re-echoes the Judaic faith in a God who cannot
be represented in anthropomorphic terms and even places himself on a religious
wavelength that his listeners knew well. We must also take into account the
fact that many pagan cults dispensed with the official temples of the town and
made use of private places that favoured the initiation of their followers. It
is therefore not surprising that Christian gatherings (ekklesiai) as Paul's
Letters attest, also took place in private homes. At that time, moreover, there
were not yet any public buildings. Therefore Christian assemblies must have
appeared to Paul's contemporaries as a simple variation of their most intimate
religious practice. Yet the differences between pagan cults and Christian
worship are not negligible and regard the participants' awareness of their
identity as well as the participation in common of men and women, the
celebration of the "Lord's Supper", and the reading of the
Scriptures.
In conclusion, from this
brief over-view of the cultural context of the first century of the Christian
era, it is clear that it is impossible to understand St Paul properly without
placing him against both the Judaic and pagan background of his time. Thus he
grows in historical and spiritual stature, revealing both sharing and
originality in comparison with the surrounding environment. However, this
applies likewise to Christianity in general, of which the Apostle Paul,
precisely, is a paradigm of the highest order from whom we all, always, still
have much to learn. And this is the goal of the Pauline Year: to learn from St
Paul, to learn faith, to learn Christ, and finally to learn the way of upright
living.
To special groups
Dear Brothers and
Sisters,
I offer a warm welcome to
all the English-speaking visitors present today, including the Pallottine
Missionary Sisters, the Columban Missionaries and the Soweto Catholic Church
Choir. I also greet the various groups coming from England, Ireland, Norway,
The Bahamas, Canada and the United States. May your visit to Rome be a time of
deep spiritual renewal. Upon all of you I invoke God's blessings of joy and
peace.
Lastly, I address a
greeting to the young people, the sick and the newly
weds. Dear young people, Jesus calls you to be
"living-stones" of the Church. Respond generously to his invitation,
each according to his own gift and responsibility. Dear sick people, offer
your suffering to the Crucified Christ to cooperate in the world's redemption.
And you, dear newly-weds, may you be aware of the irreplaceable
mission to which the sacrament of Marriage binds you.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080702.html
St. Paul
Preliminary questions
Apocryphal Acts of St. Paul
Professor Schmidt has
published a photographic copy, a transcription, a German translation,
and a commentary of a Coptic papyrus
composed of about 2000 fragments, which he has classified, juxtaposed, and
deciphered at a cost of infinite labour ("Acta Pauli aus der Heidelberger
koptischen Papyrushandschrift Nr. 1", Leipzig, 1904, and
"Zusatze" etc., Leipzig, 1905). Most critics, whether Catholic (Duchesne,
Bardenhewer, Ehrhard etc.), or Protestant (Zahn,
Harnack, Corssen etc.), believe that
these are real "Acta Pauli", although the text edited by Schmidt,
with its very numerous gaps, represents but a small portion of the original
work. This discovery modified the generally accepted ideas concerning
the origin, contents, and value of these apocryphal Acts,
and warrants the conclusion that three ancient compositions which have reached
us formed an integral part of the "Acta Pauli" viz. the "Acta
Pauli et Theclae", of which the best edition is that of Lipsius,
("Acta Apostolorum apocrypha", Leipzig, 1891, 235-72), a
"Martyrium Pauli" preserved in Greek and a fragment of which also
exists in Latin (op. cit., 104-17), and a letter from
the Corinthians to Paul with the latter's reply, the Armenian text
of which was preserved (cf. Zahn, "Gesch. des neutest. Kanons", II,
592-611), and the Latin discovered by Berger in 1891 (d. Harnack,
"Die apokryphen Briefe des Paulus an die Laodicener und Korinther",
Bonn, 1905). With great sagacity Zahn anticipated this result with regard to
the last two documents, and the manner in which St.
Jerome speaks of the periodoi Pauli et Theclae (Illustrious
Men 7) might have permitted the same surmise with regard to the first.
Another consequence of
Schmidt's discovery is no less interesting. Lipsius maintained
— and this was hitherto the common opinion — that besides the Catholic "Acts"
there formerly existed Gnostic "Acts
of Paul", but now everything tends to prove that
the latter never existed. In fact Origen quotes
the "Acta Pauli" twice as an estimable writing (Commentary
on John XX.12; De
Principiis II.1.3); Eusebius (Church
History III.3.5 andIII.25.4)
places them among the books in dispute, such as the "Shepherd"
of Hermas, the "Apocalypse
of Peter", the "Epistle
of Barnabas", and the "Teaching
of the Apostles". The stichometry of the "Codex
Claromontanus" (photograph in Vigouroux, "Dict. de la Bible",
II, 147) places them after the canonical books. Tertullian and St.
Jerome, while pointing out the legendary character of this writing, do not
attack its orthodoxy.
The precise purpose of St. Paul's correspondence with
the Corinthians which formed part of the "Acts", was to
oppose the Gnostics,
Simon and Cleobius. But there is no reason to admit the existence of heretical "Acts"
which have since been hopelessly lost, for all the details given by ancient
authors are verified in the "Acts" which have been recovered or tally
well with them.
The following is the
explanation of the confusion: The Manicheans and Priscillianists had
circulated a collection of five apocryphal "Acts",
four of which were tainted with heresy,
and the fifth were the "Acts of Paul". The "Acta Pauli",
owing to this unfortunate association, are suspected of heterodoxy by
the more recent authors such asPhilastrius (De
haeres., 88) and Photius (Cod.,
114). Tertullian (On
Baptism 17) and St.
Jerome (Illustrious
Men7) denounce the fabulous character of the apocryphal "Acts"
of Paul, and this severe judgment is amply confirmed by the examination of the
fragments published by Schmidt. It is a purely imaginative work
in which improbability vies with absurdity. The author, who was acquainted with
the canonical Acts
of the Apostles, locates the scene in the places really visited by St.
Paul (Antioch, Iconium, Myra, Perge, Sidon, Tyre, Ephesus, Corinth,Philippi, Rome),
but for the rest he gives his fancy free rein. His chronology is
absolutely impossible. Of the sixty-five persons he
names, very few are known and the part played by these is irreconcilable with
the statements of the canonical "Acts". Briefly, if
the canonical "Acts" are true the apocryphal "Acts"
are false.
This, however, does not imply that none of the details have historical
foundation, but they must be confirmed by an independent authority.
If we admit according to
the almost unanimous opinion of exegetes that Acts
15 and Galatians
2:1-10, relate to the same fact it will be seen that an interval of
seventeen years — or at least sixteen, counting incomplete years as
accomplished — elapsed between the conversion of
Paul and the Apostolic council,
for Paul visited Jerusalemthree
years after his conversion (Galatians
1:18) and returned after fourteen years for the meeting held with regard to
legal observances (Galatians
2:1: "Epeita dia dekatessaron eton"). It is true that
some authors include the three years prior to the first visit in the total of
fourteen, but this explanation seems forced. On the other hand, twelve or
thirteen years elapsed between the Apostolic council and
the end of the captivity, for the captivity lasted nearly five years (more than
two years at Caesarea, Acts
24:27, six months travelling, including the sojourn at Malta,
and two years at Rome, Acts
28:30); the third mission lasted not less than four years and a half (three
of which were spent at Ephesus, Acts
20:31, and one between the departure from Ephesus and the arrival
at Jerusalem, 1
Corinthians 16:8; Acts
20:16, and six months at the very least for the journey to Galatia, Acts
18:23); while the second mission lasted not less than three years (eighteen
months for Corinth, Acts
18:11, and the remainder for the evangelization of Galatia, Macedonia,
and Athens, Acts
15:36-17:34).
Thus from the conversion to
the end of the first captivity we have a total of about twenty-nine years.
Now if we could find a
fixed point that is a synchronism between a fact in the life of Paul and
a certainly datedevent
in profane history, it would be easy to reconstruct the Pauline chronology.
Unfortunately this much wished-for mark has not yet been indicated with certainty,
despite the numerous attempts made by scholars, especially in recent times. It
is of interest to note even the abortive attempts, because the discovery of
an inscription or
of acoin may
any day transform an approximate date into
an absolutely fixed point. These are
the meeting of Paul with
Sergius Paulus, Proconsul of Cyprus,
about the year 46 (Acts
13:7)
the meeting at Corinth with Aquila
and Priscilla, who had been expelled from Rome,
about 51 (Acts
18:2)
the meeting with Gallio,
Proconsul of Achaia,
about 53 (Acts
18:12)
the address of Paul
before the Governor Felix and his wife Drusilla about
58 (Acts
24:24).
All these events, as far
as they may be assigned approximate dates,
agree with the Apostle's general chronologybut
give no precise results. Three synchronisms, however, appear to afford a firmer
basis:
(1) The occupation of Damascus by
the ethnarch of King Aretas and the escape of the Apostle three
years after his conversion (2
Corinthians 11:32-33; Acts
9:23-26). — Damascene coins bearing
the effigy of Tiberius to
the year 34 are extant, proving that
at that time the
city belonged to the Romans. It is impossible to assume that Aretas had
received it as a gift from Tiberius,
for the latter, especially in his last years, was hostile to the King of the
Nabataeans whom Vitellius,
Governor of Syria,
was ordered to attack (Joseph., "Ant.", XVIII, v, 13); neither could
Aretas have possessed himself of it by force for, besides the unlikelihood of a
direct aggression against the Romans, the expedition of Vitellius was
at first directed not against Damascus but
against Petra.
It has therefore been somewhat plausibly conjectured that Caligula, subject as
he was to such whims, had ceded it to him at the time of his accession (10
March, 37). As a matter of fact nothing is known of imperial coins of Damascus dating
from either Caligula or Claudius. According to this hypothesis St.
Paul's conversion was
not prior to 34, nor his escape from Damascus and
his first visit to Jerusalem,
to 37.
(2) Death of Agrippa,
famine in Judea,
mission of Paul and Barnabas to Jerusalem to
bring thither the alms from
the Church
of Antioch (Acts
11:27-12:25).
— Agrippa died
shortly after the Pasch (Acts
12:3, 12:19),
when he was celebrating in Caesarea solemn
festivals in honour of
Claudius's recent return from Britain,
in the third year of his reign, which had begun in 41 (Josephus,
"Ant.", XIX, vii, 2). These combined facts bring us to the year 44,
and it is precisely in this year that Orosius (Hist.,
vii, 6) places the great famine which desolated Judea. Josephus mentions
it somewhat later, under the procurator Tiberius
Alexander (about 46), but it is well known that the whole of Claudius's reign
was characterized by poor harvests (Suet., "Claudius", 18) and a
general famine was usually preceded by a more or less prolonged period of
scarcity. It is also possible that the relief sent in anticipation of the
famine foretold by Agabus (Acts
11:28-29) preceded the appearance of the scourge or coincided with the
first symptoms of want. On the other hand, the synchronism between the death
of Herod and
the mission of Paul can only be approximate, for although the two facts are
closely connected in the Acts,
the account of the death of Agrippa may
be a mere episode intended to shed light on the situation of the Church ofJerusalem about
the time of
the arrival of the delegates from Antioch.
In any case, 45 seems to be the most satisfactory date.
(3) Replacing of Felix by
Festus two years after the arrest to Paul (Acts
24:27). — Until recently chronologists commonly fixed this important
event, in the year 60-61. Harnack, O. Holtzmann, and McGiffert suggest
advancing it four or five years for the following reasons:
(1) In his "Chronicon", Eusebius places
the arrival of Festus in the second year of Nero (October,
55-October, 56, or if, as is asserted, Eusebius makes
the reigns of the emperors begin with the September after their accession,
September, 56-September, 57). But it must be borne in mind that the chroniclers
being always obliged to
give definite dates,
were likely to guess at them, and it may be that Eusebius for
lack of definite information divided into two equal parts the entire duration
of the government of Felix and Festus.
(2) Josephus states
(Ant., XX, viii, 9) that Felix having been recalled to Rome and
accused by the Jews to Nero,
owed his safety only to his brother Pallas who was then high in favour. But
according to Tacitus (Annal., XIII, xiv-xv), Pallas was dismissed shortly
before Britannicus celebrated his fourteenth anniversary, that is, in January,
55. These two statements are irreconcilable; for if Pallas was dismissed three
months after Nero's accession
(13 October, 54) he could not have been at the summit of his power when his
brother Felix, recalled from Palestine at the command of Nero about
the time of Pentecost,
arrived at Rome.
Possibly Pallas, who after his dismissal retained his wealth and
a portion of his influence, since he stipulated that his administration should
not be subjected to an investigation, was able to be of assistance to his
brother until 62 when Nero,
to obtain possession of his goods, Nero had
him poisoned.
The advocates of a
later date bring
forward the following reasons:
(1) Two years before the
recall of Felix, Paul reminded him that he had been for many years judge over
theJewish
nation (Acts
24:10-27). This can scarcely mean less than six or seven years, and as,
according toJosephus who
agrees with Tacitus, Felix was named procurator of Judea in
52, the beginning of the captivity would fall in 58 or 59. It is true that
the argument loses its strength if it be admitted with several critics that
Felix before being procurator had
held a subordinate position in Palestine.
(2) Josephus (Ant.,
XX, viii, 5-8) places under Nero everything
that pertains to the government of Felix, and although this long series of
events does not necessarily require many years it is evident that Josephus regarded
the government of Felix as coinciding for the most part with the reign of Nero,
which began on 13 October, 54.
In fixing as follows the
chief dates in
the life of Paul all certain or
probable data seem to be satisfactorily taken into account: Conversion,
35; first visit to Jerusalem,
37; sojourn at Tarsus,
37-43; apostolate at Antioch,
43-44; second visit to Jerusalem,
44 or 45; first mission, 45-49; third visit to Jerusalem,
49 or 50; second mission, 50-53; (1 and 2
Thessalonians), 52; fourth visit to Jerusalem,
53; third mission, 53-57; (1 and 2
Corinthians;Galatians),
56; (Romans),
57; fifth visit to Jerusalem,
arrest, 57; arrival of Festus, departure for Rome,
59; captivity at Rome,
60-62; (Philemon; Colossians; Ephesians; Philippians),
61; second period of activity, 62-66; (1
Timothy; Titus),
second arrest, 66; (2
Timothy), martyrdom,
67. (See Turner, "Chronology of the New Testament" in Hastings,
"Dict. of the Bible" Hönicke, "Die Chronologie des Lebens des
Ap. Paulus", Leipzig, 1903.
Life and work of Paul
From St. Paul
himself we know that
he was born at Tarsus in
Cilicia (Acts
21:39), of a father who was a Roman citizen (Acts
22:26-28; cf. 16:37),
of a family in
which piety was
hereditary (2
Timothy 1:3) and which was much attached to Pharisaic traditions
and observances (Philippians
3:5-6).
St.
Jerome relates, on what ground is not known,
that his parents were
natives of Gischala, a small town ofGalilee and
that they brought him to Tarsus when
Gischala was captured by the Romans (Illustrious
Men 5; "In epist. ad Phil.", 23). This last detail is
certainly an anachronism, but the Galilean origin
of the family is
not at all improbable.
As he belonged to
the tribe
of Benjamin he was given at the time of his circumcision the name of
Saul, which must have been common in that tribe in
memory of the first
king of the Jews (Philippians
3:5). As a Roman citizen he also bore the Latin name of Paul. It
was quite usual for the Jews of
that time to
have two names, oneHebrew, the other Latin or Greek, between which
there was often a certain assonance and which were joined together exactly in
the manner made use of by St.
Luke (Acts
13:9: Saulos ho kai Paulos). See on this point Deissmann,
"Bible Studies" (Edinburgh, 1903, 313-17.) It was natural that in
inaugurating his apostolate among the Gentiles Paul
should have adopted his Roman name, especially as the name Saul had a ludicrous
meaning in Greek.
As every
respectable Jew had
to teach his son a trade, young Saul learned how to make tents (Acts
18:3) or rather to make the mohair of which tents were made (cf. Lewin,
"Life of St. Paul", I, London, 1874, 8-9). He was still very young
when sent to Jerusalem to
receive his education at
the school of Gamaliel (Acts
22:3). Possibly some of his family resided
in the holy
city; later there is mention of the presence of one of his sisters whose
son saved his life (Acts
23:16).
From that time it
is absolutely impossible to follow him until he takes an active part in
the martyrdom of St.
Stephen (Acts
7:58-60; 22:20).
He was then qualified as a young man (neanias), but this was very elastic
appellation and might be applied to a man between twenty and forty.
Sulla via tra Gerusalemme e Damasco avvenne la conversione di Paolo, quindi si recò in Arabia, tornò a Damasco da dove fuggì verso Gerusalemme (prima visita) e quindi Tarso.
Conversion and early
labours
We read in the Acts
of the Apostles three accounts of the conversion of St.
Paul (9:1-19; 22:3-21; 26:9-23)
presenting some slight differences, which it is not difficult to harmonize and
which do not affect the basis of the narrative, which is perfectly identical in
substance. See J. Massie, "The Conversion of St. Paul" in
"The Expositor", 3rd series, X, 1889, 241-62. Sabatier, agreeing with
most independent critics, has well said (L'Apotre Paul, 1896, 42):
These differences cannot
in any way alter the reality of the fact; their bearing on the narrative is
extremely remote; they do not deal even with the circumstances accompanying
the miracle but
with the subjective impressions which the companions of St. Paul received
of these circumstances. . . . To base a denial of the historical character of
the account upon these differences would seem therefore aviolent and
arbitrary proceeding.
All efforts hitherto made
to explain without a miracle the apparition of Jesus to
Paul have failed. Naturalisticexplanations
are reduced to two: either Paul believed that
he really saw Christ,
but was the victim of an hallucination, or he believed that
he saw Him only through a spiritual vision, which tradition,
recorded in the Acts
of the Apostles, later erroneously materialized.
Renan explained everything by hallucination due to disease brought on by a
combination of moral causes such
as doubt,
remorse, fear,
and of physical causes such as ophthalmia, fatigue, fever, the sudden
transition from the torrid desert to
the fresh gardens of Damascus,
perhaps a sudden storm accompanied by lightning and thunder. All this combined,
according to Renan's theory, to produce a cerebral commotion, a passing
delirium which Paul took in good
faith for an apparition of
the risenChrist.
The other partisans of a
natural explanation while avoiding the word hallucination, eventually fall
back on the system of Renan which they merely endeavour to render a little less
complicated. Thus Holsten,
for whom thevision of Christ is
only the conclusion of a series of syllogisms by which Paul persuaded himself
that Christ was
truly risen.
So also Pfleiderer, who however, causes the imagination to
play a more influential part:
An excitable, nervous
temperament; a soul that
had been violently agitated
and torn by the most terrible doubts;
a most vivid phantasy, occupied with the awful scenes of persecution on
the one hand and on the other by the ideal image of the celestial Christ;
in addition the nearness of Damascus with
the urgency of a decision, the lonely stillness, the scorching and blinding
heat of the desert —
in fact everything combined to produce one of those ecstatic states
in which the soul believes that
it sees those images and conceptions which violently agitate
it as if they were phenomena proceeding from the outward world (Lectures on the
influence of the Apostle Paul on the development of Christianity, 1897, 43).
We have quoted
Pfleiderer's words at length because his "psychological" explanation
is considered the best ever devised. It will readily be seen that it is
insufficient and as much opposed to the account in the Acts as
to the express testimony of St. Paul himself.
Paul is certain of
having "seen" Christ as
did the other Apostles (1
Corinthians 9:1); he declares that Christ"appeared"
to him (1
Corinthians 15:8) as He appeared to Peter,
to James, to the Twelve,
after HisResurrection.
He knows that
his conversion is
not the fruit of his reasoning or thoughts, but an unforeseen, sudden,
startling change, due to all-powerful grace (Galatians
1:12-15; 1
Corinthians 15:10).
He is wrongly credited
with doubts,
perplexities, fears,
remorse, before his conversion.
He was halted by Christ when
his fury was at its height (Acts
9:1-2); it was "through zeal"
that he persecuted the Church (Philippians
3:6), and he obtained mercy because he had acted "ignorantly in
unbelief" (1
Timothy 1:13).
All explanations, psychological or
otherwise, are worthless in face of these definite assertions, for all suppose
that it was Paul's faith in Christ which
engendered the vision, whereas according to the concordant testimony of
theActs and
the Epistles it
was the actual vision of Christ which
engendered faith.
After his conversion,
his baptism,
and his miraculous cure
Paul set about preaching to the Jews (Acts
9:19-20). He afterwards withdrew to Arabia —
probably to the region south of Damascus (Galatians
1:17), doubtless less to preach than to meditate on
the Scriptures.
On his return to Damascus the
intrigues of the Jews forced
him to flee by night (2
Corinthians 11:32-33; Acts
9:23-25). He went to Jerusalem to
see Peter (Galatians
1:18), but remained only fifteen days, for the snares of
the Greeks threatened his life. He then left for Tarsus and
is lost to sight for five or six years (Acts
9:29-30; Galatians
1:21). Barnabas went
in search of him and brought him to Antioch where
for a year they worked together and their apostolate was most fruitful (Acts
11:25-26). Together also they were sent to Jerusalem to
carry alms to
the brethren on the occasion of the famine predicted by Agabus(Acts
11:27-30). They do not seem to have found the Apostles there;
these had been scattered by thepersecution of Herod.
Apostolic career of Paul
This period of twelve
years (45-57) was the most active and fruitful of his life. It comprises three
great Apostolic expeditions
of which Antioch was
in each instance the starting-point and which invariably ended in a visit to Jerusalem.
First mission (Acts
13:1-14:27)
Set apart by command of
the Holy
Ghost for the special evangelization of the Gentiles, Barnabas and
Saul embark for Cyprus,
preach in the synagogue of
Salamina, cross the island from east to west doubtless following the southern
coast, and reach Paphos,
the residence of the proconsul Sergius Paulus, where a sudden change takes
place. After the conversion of
the Roman proconsul, Saul, suddenly become Paul, is invariably mentioned
before Barnabas by St.
Luke and manifestly assumes the leadership of the mission which Barnabas has
hitherto directed.
The results of this
change are soon evident. Paul, doubtless concluding that Cyprus,
the natural dependency of Syria and
Cilicia, would embrace the faith of Christ when
these two countries should be Christian,
chose Asia
Minor as the field of his apostolate and sailed for Perge in
Pamphylia, eighty miles above the mouth of the Cestrus. It was then that John
Mark, cousin of Barnabas,
dismayed perhaps by the daring projects of the Apostle,
abandoned the expedition and returned to Jerusalem,
while Paul and Barnabas laboured
alone among the rough mountains of Pisidia,
which were infested by brigands and crossed by frightful precipices. Their
destination was the Roman colony of Antioch,
situated a seven day's journey from Perge.
Here Paul spoke on the vocation ofIsrael and
the providential sending
of the Messias,
a discourse which St.
Luke reproduces in substance as an example of his preaching in
the synagogues (Acts
13:16-41). The sojourn of the two missionaries in Antioch was
long enough for the word of the Lord to
be published throughout the whole country (Acts
13:49).
When by their intrigues
the Jews had
obtained against them a decree of banishment, they went to Iconium,
three or four days distant, where they met with the same persecution from
the Jews and
the same eager welcome from the Gentiles.
The hostility of the Jews forced
them to take refuge in the Roman colony of Lystra,
eighteen miles distant. Here the Jews from Antioch and Iconium laid
snares for Paul and having stoned him
left him for dead, but again he succeeded in escaping and this time sought
refuge in Derbe,
situated about forty miles away on the frontier of the Province of Galatia.
Their circuit completed, the missionaries retraced their steps in order to
visit their neophytes, ordained priests in
each Church founded
by them at such great cost, and thus reached Pergewhere
they halted to preach the Gospel, perhaps while awaiting an opportunity to
embark for Attalia,
a port twelve miles distant. On their return to Antioch
in Syria after an absence of at least three years, they were received
with transports of joy and
thanksgiving, for God had
opened the door of faith to
the Gentiles.
The problem of the status
of the Gentiles in
the Church now
made itself felt with all its acuteness. Some Judeo-Christians coming
down from Jerusalem claimed
that the Gentiles must
be submitted to circumcision and
treated as the Jews treated proselytes.
Against this Paul and Barnabas protested
and it was decided that a meeting should be held at Jerusalem in
order to solve the question. At this assembly Paul and Barnabas represented
the community of Antioch. Peter pleaded
the freedom of the Gentiles; James upheld
him, at the same time demanding that the Gentiles should
abstain from certain things which especially shocked the Jews.
It was decided, first,
that the Gentiles were
exempt from the Mosaic
law. Secondly, that those of Syria and
Cilicia must abstain from things sacrificed to idols,
from blood, from things strangled, and from fornication. Thirdly, that this
injunction was laid upon them, not in virtue of the Mosaic
law, but in the name of the Holy
Ghost. This meant the complete triumph of Paul's ideas.
The restriction imposed
on the Gentile converts of Syria and
Cilicia did not concern his Churches,
and Titus, his companion, was not compelled to be circumcised,
despite the loud protests of the Judaizers (Galatians
2:3-4). Here it is to be assumed that Galatians
2 and Acts
15 relate to the same fact, for the actors are the same, Paul
and Barnabas on
the one hand, Peter and James on
the other; the discussion is the same, the question of the circumcision of
the Gentiles;
the scenes are the same, Antioch and Jerusalem;
the date is
the same, about A.D. 50; and the result is the same, Paul's victory over
the Judaizers.
However, the decision
of Jerusalem did
not do away with all difficulties. The question did not concern only theGentiles,
and while exempting them from the Mosaic
law, it was not declared that it would not have been counted meritorious and
more perfect for
them to observe it, as the decree seemed
to liken them to Jewish proselytes of
the second class. Furthermore the Judeo-Christians,
not having been included in the verdict, were still free to consider themselves
bound to the observance of the law.
This was the origin of the dispute which shortly afterwards arose at Antioch between Peter and
Paul. The latter taught openly that the law was
abolished for theJews themselves. Peter did
not think otherwise, but he considered it wise to avoid giving offence to
the Judaizers and
to refrain from eating with the Gentiles who
did not observe all the prescriptions of the law.
As he thus morally influenced the Gentiles to
live as the Jews did,
Paul demonstrated to him that this dissimulation or opportuneness prepared the
way for future misunderstandings and conflicts and even then had regrettable
consequences. His manner of relating this incident leaves no room for doubt that Peter was
persuaded by his arguments (Galatians
2:11-20).
Dopo
la fuga a Tarso Paolo si recò in Siria e Cilicia, quindi fu condotto da Barnaba ad Antiochia dove
risiedette e da lì si recò per la seconda volta a Gerusalemme.
Second mission (Acts
15:36-18:22)
The beginning of the
second mission was marked by a rather sharp discussion concerning Mark,
whom St. Paul this time refused to accept as travelling companion.
Consequently Barnabas set
out with Mark for Cyprus and
Paul chose Silas or Silvanus, a Roman citizen like himself, and an influential
member of the Church of Jerusalem,
and sent by it to Antioch to
deliver the decrees of
the Apostolic council.
The two missionaries first went from Antioch to Tarsus,
stopping on the way in order to promulgate the decisions of the Council of
Jerusalem; then they went from Tarsus to Derbe,
through the Cilician Gates, the defiles of Tarsus,
and the plains of Lycaonia. The visitation of the Churches founded
during his first mission passed without notable incidents except the choice ofTimothy,
whom the Apostle while
in Lystra persuaded
to accompany him, and whom he caused to
be circumcised in
order to facilitate his access to the Jews who
were numerous in those places.
It was probably at Antioch
of Pisidia, although the Acts do
not mention that city, that the itinerary of the mission was altered by the
intervention of the Holy
Ghost. Paul thought to enter the Province of Asia by the valley of Meander
which separated it by only three day's journey, but they passed through Phrygia
and the country of Galatia, having been forbidden by the Holy
Ghost to preach the word of God in Asia (Acts
16:6). These words (ten phrygian kai Galatiken choran) are variously
interpreted, according as we take them to mean the Galatians of the north or of
the south (see GALATIANS). Whatever the hypothesis, the missionaries had
to travel northwards in that portion of Galatia properly so called of which
Pessinonte was the capital, and the only question is as to whether or not they
preached there. They did not intend to do so, but as is known the
evangelization of the Galatians was due to an accident, namely the illness of
Paul (Galatians
4:13); this fits very well for Galatians in the north. In any case the
missionaries having reached the upper part of Mysia (kata Mysian), attempted to
enter the rich Province of Bithynia, which lay before them, but the Holy
Ghost prevented them (Acts
16:7). Therefore, passing through Mysia without stopping to preach (parelthontes)
they reached Alexandria of Troas,
where God's will was
again made known to
them in the vision of a Macedonian who called them to come and help
his country (Acts
16:9-10).
Paul continued to follow
on European soil
the method of preaching he had employed from the beginning. As far as possible
he concentrated his efforts in a metropolis from which the Faith would
spread to cities of second rank and to the country districts. Wherever there
was a synagogue he
first took his stand there and preached to the Jews and proselytes who
would consent to
listen to him. When the rupture with the Jews was
irreparable, which always happened sooner or later, he founded a new Church with
his neophytes as
a nucleus. He remained in the same city until persecution,
generally aroused by the intrigues of the Jews,
forced him to retire. There were, however, variations of this plan. At Philippi,
where there was no synagogue,
the first preaching took place in the uncovered oratory called the proseuche,
which the Gentiles made
a reason for stirring up the persecution.
Paul and Silas, charged with disturbing public order, were beaten with
rods, imprisoned,
and finally exiled. But at Thessalonica and
Berea, whither they successively repaired after leaving Philippi,
things turned out almost as they had planned.
The apostolate of Athens was
quite exceptional. Here there was no question of Jews or synagogue,
Paul, contrary to his custom, was alone (1
Thessalonians 3:1), and he delivered before the areopagus a specially
framed discourse, a synopsis of which has been preserved by Acts
17:23-31 as a specimen of its kind. He seems to have left the city of
his own accord, without being forced to do so by persecution.
The mission to Corinth on
the other hand may be considered typical. Paul preached in the synagogue every Sabbath
day, and when the violentopposition
of the Jews denied
him entrance there he withdrew to an adjoining house which was the property of
aproselyte named
Titus Justus. He carried on his apostolate in this manner for eighteen months,
while the Jewsvainly
stormed against him; he was able to withstand them owing to the impartial, if
not actually favourable, attitude of the proconsul, Gallio. Finally he decided
to go to Jerusalem in
fulfillment of a vow made
perhaps in a moment of danger. From Jerusalem,
according to his custom, he returned to Antioch.
The two Epistles
to the Thessalonians were written during the early months of his
sojourn at Corinth.
For occasion, circumstances, andanalysis of
these letters see THESSALONIANS.
Località raggiunte dal secondo viaggio di Paolo, svoltosi nelle attuali Grecia e Turchia attorno al 50.
Località
toccate dal viaggio in prigionia di Paolo verso Roma, attorno al 60.
Third mission (Acts
18:23-21:26)
Paul's destination in his
third journey was obviously Ephesus. There Aquila
and Priscilla were awaiting him, he had promised
the Ephesians to return and evangelize them if it were
the will of God (Acts
18:19-21), and the Holy
Ghost no longer opposed his entry into Asia.
Therefore, after a brief rest at Antioch he
went through the countries of Galatia and Phrygia (Acts
18:23) and passing through "the upper regions" of Central Asia he
reached Ephesus(19:1).
His method remained the same. In order to earn his living and not be a burden
to the faithful he
toiled every day for many hours at making tents, but this did not prevent him
from preaching the Gospel. As usual he began with the synagogue where
he succeeded in remaining for three months. At the end of this time he
taught every day in a classroom placed at his disposal by a certain Tyrannus
"from the fifth hour to the tenth" (from eleven in the morning till
four in the afternoon), according to the interesting addition of the "Codex
Bezae" (Acts
19:9). This lasted two years, so that all the inhabitants of Asia, Jews and Greeks,
heard the word of the Lord(Acts
19:20).
Naturally there were
trials to be endured and obstacles to be overcome. Some of these obstacles
arose from the jealousy of
the Jews,
who vainly endeavoured to imitate Paul's exorcisms,
others from the superstition of
the pagans,
which was especially rife at Ephesus. So effectually did he triumph over
it, however, that books of superstition were
burned to the value of 50,000 pieces of silver (each piece about a day's wage).
This time the persecution was
due to the Gentiles and
inspired by a motive of self-interest. The progress of Christianity having
ruined the sale of the little facsimiles of the temple of Diana and
statuettes of the goddess, which devout pilgrims had
been wont to purchase, a certain Demetrius,
at the head of the guild of
silversmiths, stirred up the crowd against Paul. The scene which then
transpired in the theatre is
described by St.
Luke with memorable vividness and pathos (Acts
19:23-40). The Apostle had
to yield to the storm. After a stay at Ephesus of two years and a
half, perhaps more (Acts
20:31: trietian), he departed for Macedonia and
thence for Corinth,
where he spent the winter. It was his intention in
the following spring to go by sea to Jerusalem,
doubtless for the Pasch;
but learning that the Jews had
planned his destruction, he did not wish, by going to sea, to afford them an
opportunity to attempt his life. Therefore he returned by way of Macedonia.
Numerous disciples divided
into two groups, accompanied him or awaited him at Troas.
These were Sopater of Berea, Aristarchus and Secundus of Thessalonica,
Gaius of Derbe, Timothy, Tychicus and
Trophimus of Asia,
and finally Luke,
the historian of theActs,
who gives us minutely all the stages of the voyage: Philippi, Troas,
Assos, Mitylene, Chios, Samos, Miletus,
Cos, Rhodes, Patara, Tyre, Ptolemais, Caesarea, Jerusalem.
Three more remarkable
facts should be noted in passing. At Troas Paul
resuscitated the young Eutychus, who had fallen from a third-story window while
Paul was preaching late into the night. At Miletus he
pronounced before the ancients of Ephesus the touching farewell
discourse which drew many tears (Acts
20:18-38). At Caesarea theHoly
Ghost by the mouth of Agabus,
predicted his coming arrest, but did not dissuade him from going to Jerusalem.
St. Paul's four
great Epistles were
written during this third mission: the first
to the Corinthians from Ephesus, about the time of the Pasch prior
to his departure from that city; the second
to the Corinthians from Macedonia,
during the summer or autumn of the same year; that to the Romans from Corinth,
in the following spring; the date of
the Epistle
to the Galatians is disputed. On the many questions occasioned by the
despatch and the language of these letters, or the situation assumed either on
the side of the Apostle or
his correspondents, see EPISTLES
TO THE CORINTHIANS; EPISTLE
TO THE GALATIANS; EPISTLE
TO THE ROMANS.
Captivity (Acts
21:27-28:31)
Falsely accused by
the Jews of
having brought Gentiles into
the Temple,
Paul was ill-treated by the populace and led in chains to the fortress Antonia
by the tribune Lysias. The latter having learned that the Jews had
conspired treacherously to slay the prisoner sent
him under strong escort to Caesarea,
which was the residence of theprocurator Felix.
Paul had little difficulty in confounding his accusers, but as he refused to
purchase his liberty. Felix kept him in chains for two years and even left him
in prison in
order to please the Jews,
until the arrival of his successor, Festus. The new governor wished to send
the prisoner to Jerusalem there
to be tried in the presence of his accusers; but Paul, who was acquainted with
the snares of his enemies, appealed to Caesar. Thenceforth his cause could be
tried only at Rome.
This first period of captivity is characterized by five discourses of the Apostle:
The first was delivered in Hebrew on
the steps of the Antonia before the threatening crowd; herein Paul relates
his conversion and vocation to
the Apostolate, but he was interrupted by the hostile shouts of the multitude (Acts
22:1-22). In the second, delivered the next day, before the Sanhedrin assembled
at the command of Lysias, the Apostle skillfully
embroiled the Pharisees with
the Sadducees and
no accusation could be brought. In the third, Paul, answering his accuser
Tertullus in the presence of the Governor Felix, makes knownthe
facts which had been distorted and proves his
innocence (Acts
24:10-21). The fourth discourse is merely an explanatory summary of
the Christian
Faith delivered before Felix and his wife Drusilla (Acts
24:24-25). The fifth, pronounced before the Governor Festus, King
Agrippa, and his wife Berenice, again relates the history of Paul's conversion,
and is left unfinished owing to the sarcastic interruptions of the governor and
the embarrassed attitude of the king (Acts
26).
The journey of the
captive Paul from Caesarea to Rome is
described by St.
Luke with an exactness and vividness of colours which leave nothing to
be desired. For commentaries see Smith, "Voyage and Shipwreck of St.
Paul" (1866); Ramsay, "St. Paul the Traveller and Roman Citizen"
(London, 1908). The centurion Julius
had shipped Paul and his fellow-prisoners on a merchant vessel on board
which Luke and
Aristarchus were able to take passage. As the season was advanced the voyage
was slow and difficult. They skirted the coasts of Syria,
Cilicia, and Pamphylia. At Myra
in Lycia the prisoners were
transferred to an Alexandrian vessel bound for Italy,
but the winds being persistently contrary a place in Crete called Goodhavens
was reached with great difficulty and Paul advised that they should spend the
winter there, but his advice was not followed, and the vessel driven by the
tempest drifted aimlessly for fourteen whole days, being finally wrecked on the
coast of Malta.
The three months during which navigation was considered most dangerous were
spent there, but with the first days of spring all haste was made to resume the
voyage. Paul must have reached Rome some
time in March. "He remained two whole years in his own hired lodging . . .
preaching the kingdom
of God and teaching the things which concern the Lord
Jesus Christ, with all confidence, without prohibition" (Acts
28:30-31). With these words the Acts
of the Apostles conclude.
There is no doubt that
Paul's trial terminated in a sentence of acquittal, for
the report of the
Governor Festus was certainly favourable as well as that of the centurion.
The Jews seem
to have abandoned their charge since their co-religionists in Rome were
not informed of it (Acts
28:21).
The course of the
proceedings led Paul to hope for a release, of which he sometimes speaks as of
a certainty(Philippians
1:25; 2:24; Philemon
22).
The pastorals, if they
are authentic,
assume a period of activity for Paul subsequent to his captivity. The same
conclusion is drawn from the hypothesis that they are not authentic,
for all agree that the author was well acquainted with the life of the Apostle.
It is the almost unanimous opinion that the so-called Epistles of
the captivity were sent from Rome.
Some authors have attempted to prove that St.
Paul wrote them during his detention at Caesarea,
but they have found few to agree with them. The Epistles to
the Colossians,
the Ephesians,
and Philemon were
despatched together and by the same messenger, Tychicus.
It is a matter of controversy whether the Epistle
to the Philippians was prior or subsequent to these, and the question
has not been answered by decisive arguments (see EPISTLE
TO THE PHILIPPIANS; EPISTLE
TO THE EPHESIANS;EPISTLE
TO THE COLOSSIANS; EPISTLE
TO PHILEMON).
Last years
This period is wrapped in
deep obscurity for, lacking the account of the Acts,
we have no guide save an often uncertain tradition and the brief references of
the Pastoral epistles. Paul had long cherished the desire to go toSpain (Romans
15:24, 28) and there is no evidence that he was led to change his plan.
When towards the end of his captivity he announces his coming to Philemon (22)
and to the Philippians (2:23-24),
he does not seem to regard this visit as immediate since he promises the Philippians to
send them a messenger as soon as he learns the issue of his trial; he therefore
plans another journey before his return to the East. Finally, not to
mention the later testimony of St.
Cyril of Jerusalem, St.
Epiphanius, St.
Jerome, St.
Chrysostom, and Theodoret,
the well-known text of St.
Clement of Rome, the witness of
the "Muratorian Canon", and of the "Acta Pauli" render
probable Paul's journey to Spain.
In any case he can not have remained there long, for he was in haste to revisit
his Churches in
the East. He may have returned from Spain through
southern Gaul if it was thither, as someFathers have
thought, and not to Galatia, that Crescens was
sent later (2
Timothy 4:10). We may readily believethat
he afterwards kept the promise made to his friend Philemon and
that on this occasion he visited the churchesof the valley of Lycus, Laodicea, Colossus,
and Hierapolis.
The itinerary now becomes
very uncertain, but the following facts seem indicated by the Pastorals:
Paul remained in Crete exactly long enough to found there new churches,
the care and organization of which he confided to his fellow-worker Titus (Titus
1:5). He then went to Ephesus, and besought Timothy,
who was already there, to remain until his return while he proceeded to Macedonia (1
Timothy 1:3). On this occasion he paid his promised visit to the Philippians (Philippians
2:24), and naturally also saw the Thessalonians.
The letter
to Titus and the First
Epistle to Timothy must date from
this period; they seem to have been written about the same time and
shortly after the departure from Ephesus. The question is whether they
were sent from Macedonia or,
which seems more probable, from Corinth.
The Apostle instructs
Titus to join him at Nicopolis
of Epirus where he intends to spend the winter (Titus
3:12). In the following spring he must have carried out his plan to return
toAsia (1
Timothy 3:14-15). Here occurred the obscure episode of his arrest, which
probably took place at Troas;
this would explain his having left with Carpus a cloak and books which he
needed (2
Timothy 4:13). He was taken from there to Ephesus, capital of the
Province of Asia, where he was deserted by all those on whom he thought he
could rely (2
Timothy 1:15). Being sent to Rome for
trial he left Trophimus sick at Miletus,
and Erastus,
another of his companions, remained at Corinth,
for what reason is not clear (2
Timothy 4:20). When Paul wrote his Second
Epistle to Timothy from Rome he
felt that all human hope was lost (4:6);
he begs his disciple to
rejoin him as quickly as possible, for he is alone with Luke. We do not know if Timothy was
able to reach Rome before
the death of the Apostle.
Ancient tradition makes
it possible to establish the following points:
Paul suffered martyrdom near Rome at
a place called Aquae Salviae (now Tre Fontane), somewhat east of the Ostian
Way, about two miles from the splendid Basilica
of San Paolo fuori le mura which marks his burial place.
The martyrdom took
place towards the end of the reign of Nero,
in the twelfth year (St.
Epiphanius), the thirteenth (Euthalius),
or the fourteenth (St.
Jerome).
According to the most
common opinion, Paul suffered in the same year and on the same day as Peter;
several Latin Fathers contend
that it was on the same day but not in the same year; the oldest witness, St.
Dionysius the Corinthian, says only kata ton auton kairon, which may
be translated "at the same time"
or "about the same time".
From time immemorial
the solemnity of
the Apostles Peter and
Paul has been celebrated on 29 June, which is the anniversary either of their
death or of the translation of their relics.
Formerly the pope,
after having pontificated in the Basilica
of St. Peter, went with his attendants to that of St. Paul, but the
distance between the two basilicas (about
five miles) rendered the double ceremony too
exhausting, especially at that season of the year. Thus arose the
prevailing custom of
transferring to the next day (30 June) the Commemoration of St. Paul. The feast of
the Conversion of St. Paul (25 January) is of comparatively recent origin.
There is reason for believing that
the day was first observed to mark the translation of the relics of St.
Paul at Rome,
for so it appears in the Hieronymian Martyrology.
It is unknown to the Greek
Church (Dowden, "The Church Year and Kalendar", Cambridge,
1910, 69; cf. Duchesne, "Origines du culte chrétien", Paris, 1898,
265-72; McClure, "Christian Worship", London, 1903, 277-81).
Physical and moral
portrait of St. Paul
We know from Eusebius (Church
History VII.18) that even in his time there
existed paintings representing Christand
the Apostles Peter and
Paul. Paul's features have been preserved in three ancient monuments:
A diptych which
dates from not later than the fourth century (Lewin, "The Life and
Epistles of St. Paul", 1874, frontispiece of Vol. I and Vol. II,
210).
A large medallion found
in the cemetery of Domitilla,
representing the Apostles Peter and
Paul (Op. cit., II, 411).
A glass dish in the
British Museum, depicting the same Apostles (Farrara,
"Life and Work of St. Paul", 1891, 896).
We have also the
concordant descriptions of the "Acta
Pauli et Theclae", of Pseudo-Lucian in Philopatris, of Malalas (Chronogr.,
x), and of Nicephorus (Hist.
eccl., III, 37).
Paul was short of
stature; the Pseudo-Chrysostom calls him "the man of three cubits" (anthropos
tripechys); he was broad-shouldered, somewhat bald, with slightly aquiline
nose, closely-knit eyebrows, thick, greyish beard,
fair complexion, and a pleasing and affable manner. He was afflicted with a
malady which is difficult to diagnose (cf. Menzies, "St. Paul's
Infirmity" in the "Expository Times", July and Sept., 1904), but
despite this painful and humiliating infirmity (2
Corinthians 12:7-9; Galatians
4:13-14) and although his bearing was not impressive (2
Corinthians 10:10), Paul must undoubtedly have been possessed of great
physical strength to have sustained so long such superhuman labours (2
Corinthians 11:23-29). Pseudo-Chrysostom, "In princip. apostol. Petrum
et Paulum" (in P.G., LIX, 494-95), considers that he died at the age of
sixty-eight after having served the Lord for
thirty-five years.
The moral portrait is
more difficult to draw because it is full of contrasts. Its elements will be
found: in Lewin, op. cit., II, xi, 410-35 (Paul's Person and Character); in
Farrar, op. cit., Appendix, Excursus I; and especially inNewman,
"Sermons preached on Various Occasions", vii, viii.
Theology of St. Paul
Paul and Christ
This question has passed
through two distinct phases. According to the principal followers of the
Tübingen School, the Apostle had
but a vague knowledge of
the life and teaching of the historical Christ and
even disdained such knowledge as
inferior and useless. Their only support is the misinterpreted text: "Et
si cognovimus secundum carnem Christum, sed nunc jam novimus" (2
Corinthians 5:16). The opposition noted in this text is not between the
historical and the glorified Christ,
but between the Messias such
as the unbelieving Jews represented
Him, such perhaps as he was preached by certain Judaizers,
and the Messias as
He manifested Himself in His death and Resurrection,
as He had been confessed by the converted Paul.
It is neither admissible nor probable that Paul would be uninterested in the
life and preaching of Him, Whom he loved passionately,
Whom he constantly held up for the imitation of his neophytes,
and Whose spirit he
boasted of having. It is incredible that he would not question on this subject
eyewitnesses, such as Barnabas,
Silas, or the future historians of Christ,
Sts. Mark andLuke,
with whom he was so long associated. Careful examination of this subject has
brought out the three following conclusions concerning which there is now
general agreement:
There are in St.
Paul more allusions to the life and teachings of Christ than
would be suspected at first sight, and the casual way in which they are made
shows that the Apostle knew more
on the subject than he had the occasion, or the wish to tell.
These allusions are more
frequent in St. Paul than the Gospels.
From Apostolic times
there existed a catechesis,
treating among other things the life and teachings of Christ,
and as all neophytes were
supposed to possess a copy it was not necessary to
refer thereto save occasionally and in passing.
The second phase of the
question is closely connected with the first. The same theologians,
who maintain that Paul was indifferent to the earthly life and teaching
of Christ,
deliberately exaggerate his originality and influence. According to them Paul
was the creator of theology,
the founder of the Church,
the preacher of asceticism,
the defender of the sacraments and
of the ecclesiastical system,
the opponent of the religion of love and
liberty which Christ came
to announce to the world. If, to do him honour,
he is called the second founder of Christianity,
this must be a degenerate and altered Christianity since
it was at least partially opposed to the primitive Christianity.
Paul is thus made responsible for every antipathy to modern thought in
traditional Christianity.
This is to a great extent
the origin of the "Back to Christ" movement, the strange wanderings
of which we are now witnessing. The chief reason for returning to Christ is
to escape Paul, the originator of dogma,
the theologianof
the faith.
The cry "Zuruck zu Jesu" which has resounded in Germany for
thirty years, is inspired by the ulterior motive, "Los von Paulus".
The problem is: Was Paul's relation to Christ that
of a disciple to
his master? or was he absolutely autodidactic, independent alike of
the Gospel of Christ and
the preaching of the Twelve?
It must be admitted that most of the papers published shed little light on the
subject. However, the discussions have not been useless, for they have shown
that the most characteristic Pauline doctrines, such as justifying faith,
theredeeming death of Christ,
the universality of salvation,
are in accord with the writings of the first Apostles,
from which they were derived. Julicher in particular has pointed out that
Paul's Christology,
which is more exalted than that of his companions in the apostolate, was never
the object of controversy, and that Paul was not conscious of
being singular in this respect from the other heralds of the Gospel. Cf.
Morgan, "Back to Christ" in "Dict. of Christ and the
Gospels", I, 61-67; Sanday, "Paul", loc. cit., II, 886-92;
Feine, "Jesus Christus und Paulus" (1902); Goguel, "L'apôtre
Paul et Jésus-Christ" (Paris, 1904); Julicher, "Paulus und
Jesus" (1907).
The root idea of St.
Paul's theology
Several modern authors
consider that theodicy is
at the base, centre, and summit of Pauline theology.
"The apostle's doctrine is theocentric,
not in reality anthropocentric. What is styled his 'metaphysics' holds
for Paul the immediate and sovereign fact of the universe; God,
as he conceives Him, is all in all to his reason and
heart alike" (Findlay in Hastings, "Dict. of the Bible", III,
718). Stevens begins the exposition of his "Pauline Theology" with a
chapter entitled "The doctrine of God".
Sabatier (L'apotre Paul, 1896, 297) also considers that "the last word of
Pauline theology is:
"God all
in all", and he makes the idea of God the
crown of Paul's theological edifice.
But these authors have not reflected that though the idea of God occupies
so large a place in the teaching of theApostle,
whose thought is deeply religious like that of all his compatriots,
it is not characteristic of him, nor does it distinguish him from his
companions in the apostolate nor even from contemporary Jews.
Many modern Protestant theologians,
especially among the more or less faithful followers of the Tübingen School,
maintain that Paul's doctrine is
"anthropocentric", that it starts from his conception of man's inability
to fulfill the law
of God without the help of grace to such an extent that he
is a slave of sin and
must wage war against
the flesh. But if this be the genesis of Paul's idea it
is astonishing that he enunciates it only in one chapter (Romans
7), the sense of which is controverted, so that if this chapter had not
been written, or it had been lost, we would have no means of recovering the key
to his teaching. However, most modern theologians now
agree that St. Paul's doctrine is
Christocentric, that it is at base a soteriology, not from a subjective
standpoint, according to the ancient prejudice of the founders of Protestantism who
made justification by faith the
quintessence of Paulinism, but from the objective standpoint, embracing in a
wide synthesis the person and
work of the Redeemer.
This may be proved empirically
by the statement that everything in St. Paul converges towards Jesus
Christ, so much so, that abstracting from Jesus
Christ it becomes, whether taken collectively or in detail, absolutely
incomprehensible. This is proved also
by demonstrating that what Paul calls his Gospel is the salvation of
all menthrough Christ and
in Christ.
This is the standpoint of the following rapid analysis:
Humanity without Christ
The first three chapters
of the Epistle
to the Romans shows us human nature wholly
under the dominion of sin.
Neither Gentiles nor Jews had
withstood the torrent of evil.
The Mosaic
Law was a futile barrier because it prescribed good without
importing the strength to do it. The Apostle arrives
at this mournful conclusion: "There is no distinction [between Jew and Gentile];
for all have sinned,
and do need the glory of God"
(Romans
3:22-23). He subsequently leads us back to the historical cause of
this disorder: "By one man sin entered
into this world, and by sin death;
and so death passed upon all men,
in whom all have sinned"
(Romans
5:12). This man is
obviously Adam,
the sin which
he brought into the world is not only his personal sin,
but a predominating sin which
entered into all men and
left in them the seed of death: "All sinned when Adam sinned;
all sinned in
and with his sin"
(Stevens, "Pauline Theology", 129).
It remains to be seen
how original
sin, which is our lot by natural generation, manifests itself outwardly and
becomes the source of actual sins.
This Paul teaches us in chapter
7, where describing the contest between the Law assisted by reason and human nature weakened
by the flesh and the tendency to evil,
he represents natureas
inevitably vanquished: "For I am delighted with the law
of God, according to the inward man: But I see another law in
my members fighting against the law of
my mind,
and captivating me in the law of sin"
(Romans
7:22-23). This does not mean that the organism, the material substratus,
is evil in
itself, as some theologians of
the Tübingen School have claimed, for the flesh of Christ,
which was like unto ours, was exempt from sin,
and theApostle wishes
that our bodies, which are destined to rise
again, be preserved free from stain. The relation between sin and
the flesh is neither inherent nor necessary;
it is accidental, determined by an historical fact, and capable of disappearing
through the intervention of the Holy
Ghost, but it is none the less true that
it is not in our power to overcome it unaided and that fallen man had
need of a Saviour.
Yet God did
not abandon sinful man.
He continued to manifest Himself through this visible world (Romans
1:19-20), through the light of a conscience (Romans
2:14-15), and finally through His ever active and paternally
benevolent Providence (Acts
14:16; 17:26).
Furthermore, in His untiring mercy, He "will have all men to
besaved,
and to come to the knowledge of
the truth"
(1
Timothy 2:4). This will is necessarily subsequent to original
sin since it concerns man as
he is at present. According to His merciful designs God leads man step
by step to salvation.
To the Patriarchs,
and especially to Abraham,
He gave his free and generous promise, confirmed byoath (Romans
4:13-20; Galatians
3:15-18), which anticipated the Gospel. To Moses He
gave His Law, the observation of which should be a means of salvation (Romans
7:10; 10:5),
and which, even when violated, as it was in reality, was no less a guide
leading to Christ (Galatians
3:24) and an instrument of mercy in the hands ofGod.
The Law was a mere interlude until such time as humanity should
be ripe for a complete revelation (Galatians
3:19; Romans
5:20), and thus provoked the Divine wrath (Romans
4:15). But good will
arise from the excess of evil and
"the Scripture hath
concluded all under sin,
that the promise, by the faith of Jesus
Christ, might be given to them that believe"
(Galatians
3:22). This would be fulfilled in the "fullness of the time"
(Galatians
4:4; Ephesians
1:10), that is, at the time set
by God for
the execution of His merciful designs, when man's helplessness
should have been well manifested. Then "God sent
his Son, made of a woman,
made under the law:
that he might redeem them
who were under the law:
that we might receive the adoption of sons" (Galatians
4:4).
The person of the
Redeemer
Nearly all statements
relating to the person of Jesus
Christ bear either directly or indirectly on His role as a Saviour.
With St. Paul Christology is
a function of soteriology. However broad these outlines, they show us the
faithful image of Christ in
His pre-existence, in His historical existence and in His glorified life (see
F. Prat, "Théologie de Saint Paul").
(1) Christ in His
pre-existence
(a) Christ is
of an order superior to all created beings
(Ephesians
1:21); He is the Creator and Preserver of the World (Colossians
1:16-17); all is by Him, in Him, and for Him (Colossians
1:16).
(b) Christ is
the image of the invisible Father (2
Corinthians 4:4; Colossians
1:15); He is the Son
of God, but unlike other sons is so in an incommunicable manner; He is the
Son, the own Son, the well-Beloved, and this He has always been (2
Corinthians 1:19; Romans
8:3, 8:32; Colossians
1:13; Ephesians
1:6; etc.).
(c) Christ is
the object of the doxologies reserved
for God (2
Timothy 4:18; Romans
16:27); He is prayed to
as the equal of the Father (2
Corinthians 12:8-9; Romans
10:12; 1
Corinthians 1:2); gifts are
asked of Him which it is in the power of God alone
to grant, namely grace, mercy, salvation (Romans
1:7; 16:20; 1
Corinthians 1:3;16:23;
etc. before Him every knee shall bow in heaven,
on earth, and under the earth (Philippians
2:10), as every head inclines in adoration of
the majesty of the Most
High.
(d) Christ possesses
all the Divine
attributes; He is eternal,
since He is the "first born of every creature" and exists before
all ages (Colossians
1:15-17); He is immutable, since He exists "in the form of God"
(Philippians
2:6); He is omnipotent,
since He has the power to bring forth being from nothingness (Colossians
1:16); He is immense, since He fills all things with His plenitude (Ephesians
4:10; Colossians
2:10); He is infinite since
"the fullness of the Godhead dwells
in Him" (Colossians
2:9). All that is the special property of the God belongs
of right to
Him; the judgment seat of God is
the judgment seat of Christ (Romans
14:10; 2
Corinthians 5:10); theGospel of God is
the Gospel of Christ (Romans
1:1, 1:9, 15:16, 15:19,
etc.); the Church of God is
the Church ofChrist (1
Corinthians 1:2 and Romans
16:16 sqq.); the Kingdom of God is
the Kingdom of Christ (Ephesians
5:5), the Spirit of God is
the Spirit of Christ (Romans
8:9 sqq.).
(e) Christ is
the one Lord (1
Corinthians 8:6); He is identified with Jehovah of
the Old Covenant (1
Corinthians 10:4, 10:9; Romans
10:13; cf. 1
Corinthians 2:16; 9:21);
He is the God who
has purchased the Church with
his own blood" (Acts
20:28); He is our "great God and
Saviour Jesus
Christ" (Titus
2:13); He is the "God over
all things" (Romans
9:5), effacing by His infinite transcendency
the sum and substance of created things.
(2) Jesus Christ as Man
The other aspect of the
figure of Christ is
drawn with no less firm a hand. Jesus
Christ is the second Adam(Romans
5:14; 1
Corinthians 15:45-49); "the mediator of God and men"
(1
Timothy 2:5), and as such He must necessarily be man (anthropos
Christos Iesous). So He is the descendant of the Patriarchs (Romans
9:5;Galatians
3:16), He is "of the seed of David,
according to the flesh)" (Romans
1:3), "born of a woman"
(Galatians
4:4), like all men;
finally, He is known as a man by His appearance, which is exactly similar to
that of men (Philippians
2:7), save for sin,
which He did not and could not know (2
Corinthians 5:21). When St. Paul says that "God sent
His Son in the likeness of sinful flesh"
(Romans
8:3), he does not mean to deny the reality of Christ'sflesh,
but excludes only sinful flesh.
Nowhere does the Apostle explain
how the union of the Divine and the human natures is
accomplished in Christ,
being content to affirm that He who was "in the form of God"
took "the form of a servant" (Philippians
2:6-7), or he states the Incarnation in
this laconic formula: "For in him dwelleth all the fullness of the Godhead corporeally"
(Colossians
2:9). What we see clearly is that there is in Christ a
single Person to
whom are attributed, often in the same sentence, qualities proper to the Divine
and the human nature,
to the pre-existence, the historical existence,
and the glorified life (Colossians
1:15-19; Philippians
2:5-11; etc.). The theological explanation
of the mystery has
given rise to numerous errors.
Denial was made of one of the natures,
either the human (Docetism),
or the Divine (Arianism),
or the two natures were
considered to be united in a purely accidental manner
so as to produce two persons (Nestorianism),
or the two natures were
merged into one (Monophysitism),
or on pretext of uniting them in one person the heretics mutilated
either the human nature (Apollinarianism),
or the Divine, according to the strange modern heresy known
as Kenosis.
The last-mentioned
requires a brief treatment, as it is based on a saying of St. Paul
"Being in the form of God .
. . emptied himself (ekenosen eauton, hence kenosis)
taking the form of a servant" (Philippians
2:6-7). Contrary to the common opinion, Luther applied
these words not to the Word,
but to Christ,
the Incarnate Word.
Moreover he understood the communicatio idiomatus as a real
possession by each of the two natures of
the attributes of the other. According to this the human nature of Christ would
possess the Divine
attributes of ubiquity, omniscience, and omnipotence.
There are two systems among Lutheran theologians,
one asserting that the human nature ofChrist was voluntarily stripped
of these attributes (kenosis),
the other that they were hidden during His mortalexistence (krypsis).
In modern times the doctrine of Kenosis,
while still restricted to Lutheran theology,
has completely changed its opinions. Starting with the philosophical idea that
"personality" is identified with "consciousness", it is
maintained that where there is only one person there
can be only one consciousness;
but since the consciousness
of Christwas truly human consciousness,
the Divine consciousness must
of necessity have
ceased to exist or act in Him. According to Thomasius, the theorist of the
system, the Son
of God was stripped, not after the Incarnation,
as Luther asserted,
but by the very fact of the Incarnation,
and what rendered possible the union of the Logos with
the humanity was
the faculty possessed by the Divinity to limit itself both as to being and
activity. The other partisans of the system express themselves in a similar
manner. Gess, for instance, says that in Jesus
Christ the Divine ego is changed into the human ego.
When it is objected that God is
immutable, that He can neither cease to be, nor limit Himself, nor transform
Himself, they reply that this reasoning is on metaphysical hypotheses
and concepts without reality. (For the various forms of Kenosis see
Bruce, "The Humiliation of Christ", p. 136.)
All these systems are
merely variations of Monophysitism.
Unconsciously they assume that there is in Christ but
a single nature as
there is but a single person.
According to the Catholic
doctrine, on the contrary, the union of the two natures in
a single person involves
no change in the Divine nature and
need involve no physical change of the human nature of Christ.
Without doubt Christ is
the Son and is morally entitled even as man to
the goods of His Father, viz. the immediate
vision of God, eternal beatitude, the state of glory.
He is temporarily deprived of a portion of these goods in order that he may
fulfill His mission as Redeemer. This is the abasement, the annihilation, of
which St. Paul speaks, but it is a totally different thing from the Kenosis as
described above.
The objective redemption
as the work of Christ
We have seen that
fallen man being
unable to arise again unaided, God in
His mercy sent His Son to save him.
It is an elementary and often repeated doctrine of St.
Paul that Jesus
Christ saves us
through the Cross, that we are "justified by
His blood", that "we were reconciled to God by
the death of his Son" (Romans
5:9-10). What endowed the blood of Christ,
His death, His Cross, with this redeeming virtue?
Paul never answers this question directly, but he shows us the drama of Calvary under
three aspects, which there is danger in separating and which are better
understood when compared:
(a) at one time the death
of Christ is
a sacrifice intended, like the sacrifice of the Old
Law, to expiate sin and
propitiate God.
Cf. Sanday and Headlam, "Romans", 91-94, "The death of Christ considered
as a sacrifice". "It is impossible from this passage (Romans
3:25) to get rid of the double idea:
(1) of a sacrifice; (2) of a sacrifice which is propitiatory . . .
Quite apart from this passage it is not difficult to prove that
these two ideas of sacrifice and
propitiation lie at the root of the teaching not only of St. Paul but of
the New Testament generally." The double danger of this idea is,
first to wish to apply to the sacrifice of Christ all
the mode of action, real or supposed, of the imperfect sacrifices of
the Old
Law; and second, to believe that God is
appeased by a sort of magical effect, in virtue of this sacrifice, whereas
on the contrary it was He Who took the initiative of mercy, instituted
the sacrifice of Calvary,
and endowed it with its expiatory value.
(b) At another time the
death of Christ is
represented as a redemption,
the payment of a ransom, as the result of which man was
delivered from all his past servitude (1
Corinthians 6:20; 7:23 [times
egorasthete]; Galatians
3:13; 4:5 [ina
tous hypo nomon exagorase]; Romans
3:24; 1
Corinthians 1:30; Ephesians
1:7, 14; Colossians
1:14 [apolytrosis]; 1
Timothy 2:6 [antilytron]; etc.) This idea,
correct as it is, may have inconveniences if isolated or exaggerated. By
carrying it beyond what was written, some of the Fathers put
forth the strange suggestion of a ransom paid by Christ to
the demon who
held us in bondage. Another mistake is to regard the death of Christ as
having a value in itself, independent of Christ Who
offered it and God Who
accepted it for the remission of our sins.
(c) Often, too, Christ seems
to substitute Himself for us in order to undergo in our stead the chastisement
for sin.
He suffers physical death to save us from the moral death
of sin and
preserve us from eternal death.
This idea of
substitution appealed so
strongly to Lutheran theologians that
they admitted quantitative equality between the sufferings really endured
by Christ and
the penalties deserved by our sins.
They even maintained that Jesus underwent
the penalty of loss (of the vision
of God) and the malediction of
the Father.
These are the
extravagances which have cast so much discredit on the theory of subsitution.
It has been rightly said that the transfer of a chastisement from one person to
another is an injustice and
a contradiction, for the chastisement is inseparable from the fault and an
undeserved chastisement is no longer a chastisement. Besides, St. Paul never
said that Christ died
in our stead (anti), but only that he died for us (hyper) because of our sins.
In reality the three
standpoints considered above are but three aspects of the Redemption which,
far from excluding one another, should harmonize and combine, modifying
if necessary all
the other aspects of the problem. In the following text St. Paul assembles
these various aspects with several others. We are "justified freely
by his grace, through the Redemption,
that is in Christ
Jesus, whom God hath
proposed to be a propitiation, through faith in
his blood, to the shewing of his [hidden] justice,
for the remission of former sins,
through the forbearance of God,
for the shewing of his justice in
this time;
that of himself may be [known as] just, and the justifier of him, who is in
the faith of Jesus
Christ" (Romans
3:24-26). Herein are designated the part of God,
of Christ,
and of man:
God takes
the initiative; it is He who offers His Son; He intends to manifest
His justice,
but is moved thereto by mercy. It is therefore incorrect or more or less
inadequate to say that God was angry with
the human
race and that He was only appeased by the death of His Son.
Christ is
our Redemption (apolytrosis),
He is the instrument of expiation or propitiation (ilasterion), and is such by
His Sacrifice (en
to autou aimati), which does not resemble those of irrational animals; it
derives its value from Christ,
who offers it for us to His Father through obedience and love (Philippians
2:8; Galatians
2:20).
Man is
not merely passive in the drama of
his salvation;
he must understand the lesson which God teaches,
and appropriate by faith the
fruit of the Redemption.
The subjective redemption
Christ having
once died and risen,
the Redemption is
completed in law and
in principle for the whole human
race. Each man makes it his own in fact and in act by faith and baptism which,
by uniting him with Christ, causes him
to participate in His Divine life. Faith,
according to St. Paul, is composed of several elements; it is the
submission of the intellect to
the word
of God, the trusting abandonment of
the believer to the Saviour Who
promises him assistance; it is also an act of obedience by
which man accepts
the Divine will. Such an act has
a moral value,
for it "gives glory to God"
(Romans
4:20) in the measure in which it recognizes its own helplessness. That is
why "Abraham believed God,
and it was reputed to him unto justice"
(Romans
4:3; Galatians
3:6). The spiritual children of Abraham are
likewise "justified by faith,
without the works of the law"
(Romans
3:28; cf. Galatians
2:16). Hence it follows:
That justice is
granted by God in
consideration of faith.
That, nevertheless, faith is
not equivalent to justice,
since man is justified "by grace"
(Romans
4:6).
That the justice freely
granted to man becomes
his property and
is inherent in him.
Protestants formerly
asserted that the justice of Christ is
imputed to us, but now they are generally agreed that this argument is
unscriptural and lacks the guaranty of Paul; but some, loth to base justification on
a good work
(ergon), deny a moral value
to faith and
claim that justification is
but a forensic judgment of God which
alters absolutely nothing in the justified sinner. But
this theory is untenable, for:
even admitting that
"to justify"
signifies "to pronounce just", it is absurd to suppose that God really
pronounces just anyone who is not already so or who is not rendered so by the
declaration itself.
Justification is
inseparable from sanctification, for the latter is "a justification of
life" (Romans
5:18) and every "just man liveth
by faith"
(Romans
1:17; Galatians
3:11).
By faith and baptism we
die to the "old man", our former selves; now this is impossible
without beginning to live as the new man, who "according to God,
is created in justice and holiness"
(Romans
6:3-5; Ephesians
4:24; 1
Corinthians 1:30; 6:11).
We may, therefore, establish a distinction in definition and concept
between justification and
sanctification, but we can neither separate them nor regard them as separate.
Moral doctrine
A remarkable
characteristic of Paulinism is that it connects morality with
the subjective redemption orjustification.
This is especially striking in chapter
6 of the Epistle to the Romans. In baptism "our
old man is crucified with [Christ]
that, the body of sin may
be destroyed, to the end that we may serve sin no
longer" (Romans
6:6). Our incorporation with the mystical
Christ is not only a transformation and a metamorphosis, but a real
reaction, the production of a new being, subject to new laws and
consequently to new duties.
To understand the extent of our obligations it
is enough for us to know ourselves
as Christians and
to reflect on the various relations which result from our supernatural birth:
that of sonship to God
the Father, of consecration to
the Holy
Ghost, of mystical identity
with our Saviour Jesus
Christ, of brotherly union with the other members ofChrist.
But this is not all. Paul says to the neophytes:
"Thanks be to God,
that you were the servants of sin,
but have obeyed from
the heart unto that form of doctrine,
into which you have been delivered. . . . But now being made free from sin,
and become servants to God,
you have your fruit unto sanctification, and the end life
everlasting (Romans
6:17, 22).
By the act of faith and
by baptism,
its seal, the Christian freely
makes himself the servant of God and
the soldier of Christ. God's will,
which he accepts in advance in the measure in which it shall be manifested,
becomes thenceforth his rule of conduct. Thus Paul's moral code
rests on the one hand on the positive will of God made known by Christ,
promulgated by the Apostles,
and virtually accepted by the neophyte in
his first act of faith,
and on the other, in baptismal regeneration and
the new relations which it produces. All Paul's commands and recommendations
are merely applications of these principles.
Eschatology
(1) The graphic
description of the Pauline parousia (1
Thessalonians 4:16-17; 2
Thessalonians 1:7-10) has nearly all its main points in Christ's great eschatological discourse
(Matthew
24, Mark
13, Luke
21). A common characteristic of all these passages is the apparent nearness
of the parousia. Paul does not assert that the coming of the Saviour is
at hand. In each of the five epistles,
wherein he expresses the desire and the hope to witness in
person the return
of Christ, he at the same time considers the probability of the contrary
hypothesis, proving that
he had neither revelation nor certainty on
the point. He knows only that the day
of the lord will come unexpectedly, like a thief (1
Thessalonians 5:2-3), and he counsels the neophytes to
make themselves ready without neglecting the duties of
their state of life (2
Thessalonians 3:6-12). Although the coming of Christ will
be sudden, it will be heralded by three signs:
general apostasy (2
Thessalonians 2:3),
the appearance of Antichrist (2:3-12),
and
the conversion of
the Jews (Romans
11:26).
A particular circumstance
of St. Paul's preaching is that the just who shall be living at Christ's
second advent will pass to glorious immortality without
dying [1
Thessalonians 4:17; 1
Corinthians 15:51 (Greek text); 2
Corinthians 5:2-5].
(2) Owing to the doubts of
the Corinthians Paul treats the resurrection of
the just at some length. He does not ignore the resurrection of
the sinners,
which he affirmed before the Governor Felix (Acts
24:15), but he does not concern himself with it in his Epistles.
When he says that "the dead who are in Christ shall rise first"
(proton, 1
Thessalonians 4:16, Greek) this "first" offsets, not
another resurrection
of the dead, but the glorious transformation
of the living. In like manner "the evil"
of which he speaks (tou telos, 1
Corinthians 15:24) is not the end of the resurrection,
but of the present world and the beginning of a new order of things. All the
arguments which he advances in behalf of the resurrection may
be reduced to three: the mystical union
of the Christian with Christ,
the presence within us of the Spirit of Holiness, the interior and supernatural conviction
of the faithful and
the Apostles.
It is evident that these arguments deal only with the glorious resurrection of
the just. In short, the resurrection of
the wicked does not come within his theological horizon.
What is the condition of the souls of
the just between death and resurrection?
These souls enjoy
the presence of Christ (2
Corinthians 5:8); their lot is enviable (Philippians
1:23); hence it is impossible that they should be without life, activity,
or consciousness.
(3)
The judgment according to St. Paul as according to the Synoptics,
is closely connected with the parousia and the resurrection.
They are the three acts of the same drama which constitute the Day of the Lord
(1
Corinthians 1:8; 2
Corinthians 1:14; Philippians
1:6, 10; 2:16).
"For we must all be manifested before the judgment seat ofChrist,
that every one may receive the proper things of the body, according as he hath
done, whether it be goodor evil"
(2
Corinthians 5:10).
Two conclusions are
derived from this text:
(1) The judgment shall be
universal, neither the good nor the wicked shall escape (Romans
14:10-12), nor even the angels (1
Corinthians 6:3); all who are brought to trial must account for the use of
their liberty.
(2) The judgment shall be
according to works:
this is a truth frequently
reiterated by St. Paul, concerning sinners (2
Corinthians 11:15), the just (2
Timothy 4:14), and men in
general (Romans
2:6-9). Many Protestants marvel
at this and claim that in St. Paul this doctrine is
a survival of his rabbinical education (Pfleiderer),
or that he could not make it harmonize with his doctrine of
gratuitous justification (Reuss),
or that the reward will be in proportion to the act,
as the harvest is in proportion to the sowing, but that it will not be because
of or with a view to the act(Weiss).
These authors lose sight of the fact that St. Paul distinguishes between
two justifications,
the first necessarily gratuitous since man was
then incapable of meriting it
(Romans
3:28; Galatians
2:16), the second in conformity to his works (Romans
2:6: kata ta erga), since man,
when adorned with sanctifying
grace, is capable of merit as
the sinner is of demerit. Hence the celestial recompense is "a crown
of justice which
the Lord the
just judge will render" (2
Timothy 4:8) to whomsoever has legitimately gained it.
Briefly, St. Paul's eschatology is
not so distinctive as it has been made to appear. Perhaps its most original
characteristic is the continuity between the present and the future of
the just,
between grace and glory,
betweensalvation begun
and salvation consummated.
A large number of terms, redemption, justification, salvation,kingdom, glory and
especially life,
are common to the two states, or rather to the two phases of the sameexistence linked
by charity which "never falleth away".
Prat, Ferdinand. "St.
Paul." The Catholic Encyclopedia. Vol. 11. New York: Robert
Appleton Company, 1911. 27 Dec.
2015<http://www.newadvent.org/cathen/11567b.htm>.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/11567b.htm
Rembrandt (1606–1669). Saint Paul en prison, 1627, 60.3 x 72.8, Staatsgalerie Stuttgart
JUNE 30.—ST. PAUL.
ST. PAUL was born at
Tarsus, of Jewish parents, and studied at Jerusalem, at the feet of Gamaliel.
While still a man, he held the clothes of those who stoned the proto-martyr
Stephen ; and in his restless zeal he pressed on to Damascus, "breathing
out threatenings and slaughter against the disciples of Christ." But near
Damascus a light from heaven struck the earth. He heard a voice which said,
"Why persecutest Me?" He saw the form of Him who had been crucified
for his sins, and then for three days he saw nothing more. He awoke from his
trance another man—a new creature in Jesus Christ. He left Damascus for a long
retreat in Arabia, and then, at the call of God, he carried the Gospel to the uttermost
limits of the world, and for years he lived and labored with no thought but the
thought of Christ crucified, no desire but to spend and be spent for Him. He
became the Apostle of the Gentiles, whom he had been taught to hate, and wished
himself anathema for his own countrymen, who sought his life. Perils by land
and sea could not damp his courage, nor toil and suffering and age dull the
tenderness of his heart. At last he gave blood for blood. In his youth he had
imbibed the false zeal of the Pharisees at Jerusalem, the holy city of the
former dispensation. With St. Peter he consecrated Rome, our holy city, by his
martyrdom, and poured into its Church all his doctrine with all his blood. He
left fourteen Epistles, which have been a fountain-head of the Church's
doctrine, the consolation and delight of her greatest Saints. His interior
life, so far as words can tell it, lies open before us in these divine
writings, the life of one who has died forever to himself and risen again in
Jesus Christ. "In what," says St. Chrysostom, "in what did this
blessed one gain an advantage over the other Apostles? How comes it that he
lives in all men's mouths throughout the world? Is it not through the virtue of
his Epistles?" Nor will his work cease while the race of man continues.
Even now, like a most chivalrous knight, he stands in our midst, and takes
captive every thought to the obedience of Christ.
REFLECTION. --St. Paul
complains that all seek the things which are their own, and not the things
which are Christ's. See if these words apply to you, and resolve to give
yourself without reserve to God.
SOURCE : http://jesus-passion.com/saint_paul.htm
Statua
di San Paolo apostolo, opera di Pierre-Étienne
Monnot, Basilica di San Giovanni in
Laterano, Roma.
San Paolo Apostolo
Paolo, cooptato nel collegio
apostolico dal Cristo stesso sulla via di Damasco, strumento eletto per portare
il suo nome davanti ai popoli, è il più grande missionario di tutti tempi,
l'avvocato dei pagani, l'apostolo delle genti, colui che insieme a Pietro far
risuonare il messaggio evangelico nel mondo mediterraneo. Gli apostoli Pietro e
Paolo sigillarono con il martirio a Roma, verso l'anno 67, la loro
testimonianza al Maestro. (Mess. Rom.)
Patronato: Vescovi,
Missionari, Rover e Scolte
Etimologia: Paolo =
piccolo di statura, dal latino
Emblema: Spada
Martirologio
Romano: Solennità dei santi Pietro e Paolo Apostoli. Simone, figlio di
Giona e fratello di Andrea, primo tra i discepoli professò che Gesù era il
Cristo, Figlio del Dio vivente, dal quale fu chiamato Pietro. Paolo, Apostolo
delle genti, predicò ai Giudei e ai Greci Cristo crocifisso. Entrambi nella
fede e nell’amore di Gesù Cristo annunciarono il Vangelo nella città di Roma e
morirono martiri sotto l’imperatore Nerone: il primo, come dice la tradizione,
crocifisso a testa in giù e sepolto in Vaticano presso la via Trionfale, il
secondo trafitto con la spada e sepolto sulla via Ostiense. In questo giorno
tutto il mondo con uguale onore e venerazione celebra il loro trionfo.
SOMMARIO:
La sua origine. Geografia
e cronologia
San Luca segnala che Paolo sarebbe nato a Tarso (At 22,3). I suoi genitori
emigrarono in questa città, probabilmente deportati dai romani. Una volta
affrancati, ricevettero in quel momento la cittadinanza romana che trasmisero a
Paolo (At 25,11-12). Sappiamo anche che aveva una sorella e un nipote (At
23,16). Paolo cresce nella città di Tarso (At 9,11,30; 11,25; 21,39; 22,3),
capitale della Cilicia, attualmente in Turchia.
Questa città era grande e ricca. Ubicata su una delle strade più frequentate
del mondo antico, la porta verso est dell'Asia minore, era molto rinomata per
la qualità dei suoi lini. Potrebbe essere questa una delle ragioni per cui
Paolo apprese il mestiere di fabbricante di tende. Tarso aveva
un'amministrazione propria, con i suoi magistrati eletti e la sua moneta. La
presenza ebraica nel corso di tutto il primo secolo d.C. è ben attestata. La città
si oppose a Cassio, omicida di Giulio Cesare, nel 66 a.C. Marcantonio la
ricompenserà facendo di Tarso una città libera e non sottomessa alle imposte.
Questa città è anche molto conosciuta come un centro di eccellenza per
l'educazione e la filosofia. Strabone, nella sua Geografia (14.5.14),
sottolinea che, per l'educazione, Tarso supera Atene, Alessandria e ogni altro
luogo. Sottolinea l'eccellenza delle sue scuole di retorica. I filosofi stoici
ne avevano fatto la loro dimora di predilezione, e non era raro incrociare uno
di loro che esponeva per strada la sua dottrina. San Paolo ricevette questa
cultura nella sua educazione. Le sue lettere sono costruite spesso con l'aiuto
di luoghi comuni, di argomenti tratti dalla cultura filosofica e drammatica del
suo tempo.
Gli elementi più sicuri della biografia di Paolo sono il suo incontro con
Cristo intorno all'anno 32 e la prigionia a Roma nel 60-62. Sarebbe stato
martirizzato a Roma tra il 63 e il 67. Certi punti restano impossibili da
determinare con precisione, per esempio il numero dei viaggi effettuati. Le
ipotesi variano tra 2 e 4, ma 3 sembra l’ipotesi più verosimile. Le grandi
tappe della sua vita sono la sua formazione a Gerusalemme presso Gamaliele (At
22,3), la persecuzione dei cristiani negli anni che seguirono, il suo incontro
con Cristo sulla strada di Damasco all'inizio degli anni 30, l'incontro con gli
apostoli a Gerusalemme e la missione verso i pagani, la sua morte a Roma.
L’ebreo Paolo
Paolo parla di sé in varie occasioni, permettendoci così di comprendere chi
fosse. Ci fornisce notizie importanti in Fil 3,5-6: “circonciso l'ottavo
giorno, della stirpe di Israele, della tribù di Beniamino, ebreo da ebrei,
fariseo quanto alla Legge”. È stato circonciso l'ottavo giorno. Questo attesta
l'eccellenza della sua origine: Paolo è stato circonciso entro i limiti fissati
dalla legge di Mosé in Lv 12,3. "Israelita" è un'espressione tecnica
che sottolinea l'appartenenza religiosa. "Della tribù di Beniamino".
Questa appartenenza è fonte di onore nel giudaismo per differenti ragioni.
Beniamino è il figlio di Rachele, la moglie preferita di Giacobbe, l’unico nato
nella Terra Promessa (Gen 35,16-18). Questa tribù ha dato il primo re a Israele
(1 Sam 9,1-2) ed è restata fedele alla dinastia di Davide (1 Re 12,21). Insieme
alla tribù di Giuda, è il primo gruppo a ricostruire il tempio dopo l'esilio
(Esd 4,1). Era dunque un onore appartenere a questa tribù. “Ebreo da
ebrei", vale a dire di una famiglia che oggi chiameremmo
"praticante", che osserva la legge di Mosé e parla aramaico. Questi
versetti ci presentano dunque un ebreo perfetto.
Paolo si presenta anche come fariseo. Questi erano conosciuti per il loro
attaccamento alla legge di Mosé, ma anche alla legge orale. Questa legge orale
sarà messa per iscritto a partire dal secondo secolo e sarà conosciuta come
Talmud. Flavio Giuseppe, uno storico ebreo al servizio dei Romani, scrisse: “I
farisei hanno imposto al popolo molte leggi della tradizione dei padri che non
sono scritti nella legge di Mosé” (Antiquités Juives, 13.297). Ritroviamo
quest’idea nelle epistole dell’Apostolo quando afferma di essere fanatico “nel
difendere le tradizioni dei padri” (Gal 1,14). Le leggi concernenti
l'alimentazione, la cashroute, avevano per loro un senso importante.
Definiscono simbolicamente il popolo eletto come separato dal resto
dell'umanità. La nuova fede, all’interno stesso del giudaismo, rimetteva
completamente in causa questa distinzione. Ciò era inammissibile per un fariseo
convinto come Paolo. Negare questa legge e affermare che la salvezza era aperta
a tutti voleva dire mettere Israele in pericolo di morte.
Tuttavia, questa descrizione non deve farci immaginare un uomo chiuso nella sua
cultura religiosa. Abbiamo visto in che contesto Paolo sia cresciuto a Tarso.
La lettura delle epistole di Paolo ci conferma che egli si è formato non solo
nella sinagoga, ma anche in un ambiente greco. La sua conoscenza della retorica
greca e le citazioni o i riferimenti agli autori classici mostrano che ha
studiato questi argomenti almeno fino all'età di 14-15 anni. È andato poi a
Gerusalemme a studiare la tradizione dei suoi padri presso Gamaliele. Gli
stessi rabbini, in quell’epoca, non esitavano a far leggere ai loro studenti
gli autori greci. L'universo culturale e intellettuale di Paolo è dunque molto
ampio.
Una conversione?
Vocazione missionaria e “conversione” sono strettamente collegate in San Paolo.
Per questa ragione, è interessante studiare la natura di questa trasformazione
spirituale per comprendere meglio la sua vocazione missionaria.
Paolo parla poco di questo avvenimento nelle sue epistole. I principali testi
sono 1 Cor 15,1-11, Gal 1,13-17 e Fil 3,2-14, ma sono avari di dettagli
storici. L'Apostolo ne sviluppa soprattutto il senso profondo. Parla di
un'esperienza che ha trasformato completamente la sua esistenza, ma non la
concepisce come un evento isolato, al contrario, è stato chiamato a questo sin
dal seno materno (Gal 1,15). Dunque non si può leggere quell’incontro con
Cristo senza prendere in considerazione l'insieme della sua esistenza.
Qual è allora il senso di quell’avvenimento? Quando si parla di conversione,
sarebbe inesatto interpretare questo termine come il passaggio da una religione
a un’altra. Di fatto, Paolo non ritiene di essere mai passato da una religione
a un'altra. Occorre notare anche che la rottura tra giudaismo e cristianesimo
non era ancora effettiva in quell’epoca. Si tratta di una conversione nel senso
profondo del termine, un'apertura del cuore a Dio, l'irruzione della grazia e
la trasformazione della persona.
Paolo commenta così il suo incontro con Cristo: “Colui che mi scelse fin dal
seno di mia madre e mi chiamò con la sua grazia si compiacque di rivelare a me
suo Figlio perché lo annunziassi in mezzo ai pagani” (Gal 1,15-16). L'Apostolo
percepisce questo sconvolgimento interiore come il frutto di una lunga
maturazione cominciata fin dall'inizio della sua esistenza: dalla sua nascita è
stato condotto da Dio, lentamente e con pazienza, fino a quel momento decisivo
in cui Cristo l'ha preso e l'ha fatto suo per sempre (Fil 3,12). Paolo insiste,
nelle sue epistole, sull'iniziativa divina. Tutto cambia in quel momento.
Quella conversione equivale a una nuova nascita. Quell’avvenimento è portatore
di una novità radicale. Paolo è accecato dalla rivelazione di Cristo. Il
battesimo gli restituisce la vista (At 9,18), un simbolo molto forte. L’uomo
vecchio non può vedere molto quando non è nato alla nuova vita. È un mondo
nuovo che si rivela all'Apostolo. Tutto il pensiero di Paolo si basa su questa
esperienza. Non è una semplice visione di Cristo. È la rivelazione della
trasformazione profonda del mondo operato dal Cristo risorto. Paolo insiste nei
suoi scritti sulla distinzione tra il vecchio mondo e il mondo nuovo. Ha vissuto
questa distinzione nella sua carne.
Egli utilizza due espressioni per descrivere ciò che è accaduto: l'Apostolo “ha
veduto” Cristo (1 Cor 9,1; 15,8) e ha conosciuto una “rivelazione” (Gal 1,16;
2,2; Ef 3,3), un termine che utilizza a più riprese (Rm 16,25; 1 Cor 1,7; 2 Cor
12,1,7, benché questo elenco non sia esauriente). Ciascuno di questi due
termini descrive un'azione divina. Cristo si fa vedere più di quanto sia visto.
I verbi impiegati quando Paolo parla di questa visione sono nella forma
passiva. Dio si rivela all'uomo; è una comunicazione del mistero divino. Non è
senza ragione che in Ef 1,17 Paolo parla dello “spirito di sapienza e di
rivelazione”, fonte della conoscenza del mistero di Dio per i cristiani.
Il missionario
Questa rivelazione non trova la sua ragion d’essere in se stessa. Paolo
commenta che tale rivelazione gli è stata donata “perché lo annunziassi (il
mistero di Cristo) in mezzo ai pagani”. La rivelazione lo destina ad essere
missionario, ma questa missione è interpretata sul modello della vocazione del
profeta. Gal 1,15-16 è costruito con due riferimenti alle vocazioni dei profeti
Isaia (Is 49,1) e Geremia (Ger 1,5). Paolo comprende la sua vocazione
missionaria per le nazioni come una continuazione della missione dei profeti e,
più specificamente, del servo del Signore come viene descritto in Isaia. Il
missionario è il messaggero che compie la missione del servo del Signore
espressa in Is 40-55. Allo stesso modo, a Corinto Paolo ha una visione in cui
gli viene detto: “Non aver paura, ma continua a parlare e non tacere, perché io
sono con te e nessuno cercherà di farti del male, perché io ho un popolo
numeroso in questa città”. (At 18,9-10). Leggiamo in Is 41,10: “Non temere,
perché io sono con te; non smarrirti, perché io sono il tuo Dio. Ti rendo forte
e anche ti vengo in aiuto e ti sostengo con la destra vittoriosa”. Paolo deve
compiere a Corinto l'opera del servo di Dio.
La maggior parte di questi testi riguardano Isaia, e più particolarmente la
figura del servo di Yahvé. La prima catechesi cristiana ha riconosciuto in
questo personaggio misterioso una profezia di Cristo. Basterà ricordare il
dialogo tra l'eunuco etiope e Filippo sulla strada di Gaza (At 8,30-35). Di
conseguenza Paolo, applicando a sé le profezie del servo, concepisce la sua
missione come un prolungamento della missione di Cristo. Questa identificazione
del predicatore col suo Signore deve essere compresa in un senso dinamico e non
statico. Incontriamo qui un punto fondamentale della teologia di Paolo:
l'identificazione con Cristo comincia nel battesimo e si realizza nel corso di
tutta l'esistenza cristiana. Essere “conquistato” da Cristo (Fil 3,12),
condotto a questa trasformazione intima della persona. Ciò si verifica in un
modo particolare nel caso dell'Apostolo.
L'autogiustificazione di Paolo di fronte alle critiche è molto ricca di
insegnamenti (2 Cor 4,7-15). Paolo si vede costretto a giustificare la sua
qualità di Apostolo di fronte ai missionari giudeo-cristiani, poco preoccupati
di rispettarla: “ Noi abbiamo questo tesoro in vasi di creta, perché appaia che
questa potenza straordinaria viene da Dio e non da noi ”. Questo versetto
enuncia la tesi che poi dimostra nei versetti seguenti: la fragilità
dell’Apostolo nel suo apostolato, vissuto nelle persecuzioni, non è un segno di
debolezza, ma la condizione necessaria affinché il tesoro che porta, la
conoscenza di Cristo, possa essere manifestato e la comunità cristiana possa
ricevere la vita del Risorto. I versetti 10 e 11 illustrano l'identificazione
delle sue sofferenze con quelle di Cristo. Paolo afferma: siamo “ esposti alla
morte ”. Ora, l'espressione “essere esposti” è utilizzata abitualmente tanto da
Paolo che dagli evangelisti per designare la Passione di Cristo. Egli prosegue
in questa identificazione al versetto 14, quando afferma che risusciterà con
Gesù. La sua missione consiste dunque nel dare la sua vita come Cristo. “
Portando sempre e dovunque nel nostro corpo la morte di Gesù, perché anche la
vita di Gesù si manifesti nel nostro corpo ” (2 Cor 4,10). Questo versetto
suggerisce che la morte che opera nel predicatore è fonte di vita per la
comunità, proprio come la morte di Cristo è la sorgente della nostra vita. Per
il suo ministero di Apostolo, egli rende presente il sacrificio redentore di
Cristo. “ Completo nella mia carne quello che manca ai patimenti di Cristo ”
(Col 1,24). Ecco l’essenza eucaristica di ogni vita missionaria.
Per le nazioni
L'universalità è una delle caratteristiche essenziali della missione di Paolo.
È la conseguenza diretta della natura della nuova fede. Egli deve annunciare il
Vangelo ai pagani. Questa affermazione di Gal 1,16 è confermata ampiamente
dalla promessa di assistenza che troviamo in At 26,17: « Per questo ti libererò
dal popolo e dai pagani, ai quali ti mando ». Paolo sarà davanti agli ebrei e
ai pagani un testimone del Risorto, inviato dal Signore dell’Esaltazione, che,
al pari dei dodici, ha visto personalmente. Un altro racconto della visione
costituisce il fondamento di questa missione presso i pagani. At 22,17-21
riferisce di una visione ambientata nel tempio. Paolo deve andare incontro alle
«nazioni». Ciò può riferirsi tanto ai non ebrei quanto ai popoli che risiedono
fuori da Gerusalemme. Abbiamo qui uno dei punti centrali della novità della
fede cristiana e della teologia di Paolo: l'universalità della Salvezza. Cristo
ha dato la sua vita per molti e vuole che ogni uomo sia salvato. La sua carità,
che arde in un cuore di Apostolo, lo condurrà fino in Spagna (Rm 15,24),
l’estremità conosciuta del mondo di quel tempo.
Missione e Chiesa
Paolo si dice «Apostolo», anche se non fa parte dei dodici. Questo sostantivo
viene da un verbo greco che significa «inviare lontano o fuori». Il diritto di
Paolo a portare questo titolo, che rivendica frequentemente, riposa sul fatto
che è stato mandato dal Cristo risorto per predicare (1 Cor 1,17), per rivelare
ai Gentili il mistero di Cristo (Gal 1,16, Ef 3,8), ed è molto cosciente
dell'onore che gli viene fatto: «Io infatti sono l’infimo degli apostoli, e non
sono degno neppure di essere chiamato apostolo, perché ho perseguitato la
Chiesa di Dio » (1 Cor 15,9). Per essere Apostolo, bisognava assolutamente
essere inviati; il solo fatto di aver visto il Cristo risorto non bastava. In 1
Cor 15,5-7, Paolo oppone i «cinquecento fratelli» a «tutti gli apostoli»
(questi ultimi, a loro volta, distinti dai dodici). La differenza tra questi
due gruppi risiede nel fatto che i primi non sono stati incaricati di una
missione.
Questa precisione semantica introduce la questione della Chiesa. Essendo Paolo
stato mandato direttamente da Cristo, secondo la sua affermazione, può esistere
una missione all'infuori della Chiesa? Notiamo nei differenti racconti della
sua vocazione, tanto nelle epistole che negli Atti, che la Chiesa non è mai
assente. Così Paolo ripete spesso che la sua missione non è un incarico
ecclesiastico, ma un vero carisma divino. Constatiamo anche che è la mediazione
della Chiesa che certifica l’autenticità della sua vocazione. Paolo va ad
incontrare Pietro per non cadere nell'illusione di aver corso invano (Gal 2,2).
In At 9,10-18, vediamo che l'invio in missione gli è manifestato da Anania e
non direttamente da Cristo. La mediazione di Anania non aveva per scopo di
presentargli una dottrina nuova, ma di aiutare Paolo a comprendere la sua
investitura apostolica alla luce della tradizione ecclesiale. Ciò è confermato
dai differenti rinvii alla tradizione ecclesiale nelle epistole di Paolo (1 Cor
11,2; 11,23; 15,1). Peraltro, Paolo avrà la costante preoccupazione di essere
inviato da una comunità. Ciò si verifica all'inizio della sua opera
missionaria, alla partenza da Antiochia (At 13,1-3), ma anche fino alla fine
della sua vita. Paolo scriverà alla comunità di Roma, fra l’altro per chiedere
il sostegno e il riconoscimento della sua missione (Rm 15,24). Non c'è nessuna
contraddizione tra la sua missione e la tradizione ecclesiale.
Abbiamo visto l'origine
della missione e il suo senso per Paolo. Sviluppiamo adesso gli aspetti
concreti di questa missione. Aveva una strategia? Come si muoveva? Come
comunicava? Si tratta di domande che interessano direttamente ogni persona
impegnata nell'annuncio del Vangelo.
Guidato dallo Spirito
Paolo si rivolge in prima istanza agli ebrei e poi ai pagani, ma sa che deve
rivolgersi anche ai non ebrei. Paolo era missionario per entrambi i popoli (Rm
1,16). Il piano strategico di Paolo era semplice: voleva, in vista del
compimento del suo incarico, annunciare ai pagani il Vangelo, particolarmente
nei luoghi dove non era mai stato annunciato (Gal 2,7; Rm 15,14-21). Paolo
andava di città in città passando per le principali strade romane, in Arabia,
in Siria e Cilicia, a Cipro, in Asia Minore, in Macedonia e in Acaia e, come
aveva previsto lui stesso, in Spagna. Paolo si rimette alla volontà di Dio per
il suo percorso missionario. Anche se stabilisce dei progetti per i suoi
viaggi, resta sensibile all'azione dello Spirito Santo e si lascia condurre da
Lui (At 16,9), che spesso lo guida attraverso le persecuzioni. Queste sono la
causa di numerosi spostamenti di Paolo, dal momento che lo spingono a fuggire:
Antiochia (At 13,50-51); Iconio (14,5-6); Listra (14,19-20); Filippi
(16,19-40); Tessalonica (17,5-9), Berea (17,13-14) ed Efeso (20,1).
La sinagoga, la piazza pubblica
La strategia di Paolo si è concentrata sui centri urbani, sui centri
dell’amministrazione romana, di cultura greca e di presenza ebraica, affinché
il Vangelo si diffondesse, partendo dalle comunità fondate in quei luoghi, nel
resto del paese.
Quando l'Apostolo arriva in una città, il primo luogo dove si reca è la
sinagoga, nel giorno dello shabbat, per partecipare al culto. Straniero, è
invitato dalle autorità religiose a dare la sua interpretazione della Torah. È
l'opportunità per lui di prendere la parola e annunciare Cristo risorto. Da un
punto di vista strategico, i pagani che aderivano al Dio d'Israele, i «timorati
di Dio», erano i migliori bersagli per un annuncio ai pagani. Annunciando il
Vangelo nelle sinagoghe, queste persone rimanevano colpite da Paolo. Il riferimento
alla sinagoga resta una costante nella vita di Paolo. Anche alla fine della sua
vita, arrivando a Roma, invita gli ebrei a venire ad ascoltarlo (At 28).
Per quanto riguarda l’ambiente pagano, il racconto della predicazione
sull'Agora di Atene (At 17,16-34) ci permette di ipotizzare che Paolo andasse
abitualmente in quei luoghi della vita pubblica per predicare. Non esitava ad
approfittare di tutte le opportunità possibili per annunciare il Vangelo di
Cristo, persino in prigione (At 16,25-34), ciò che ci varrà un bellissimo
racconto della conversione di un’intera famiglia.
Le case private
Un altro luogo essenziale per la missione è rappresentato dalle case private.
La vita delle prime comunità cristiane è strettamente legata alla casa. Questa
comprende al tempo stesso la famiglia e i suoi intimi (servitori, schiavi).
Questo luogo è contemporaneamente il punto di riferimento, il luogo in cui la
comunità si riunisce per l'assemblea domenicale, ma anche la base d’appoggio
del missionario. Niente di nuovo per i credenti cresciuti nel giudaismo, dal
momento che costoro hanno da sempre l'abitudine di riunirsi nei luoghi privati.
La casa privata ha anche altri vantaggi. La celebrazione dell'Eucarestia era
seguita o preceduta da un pasto comune. Questo luogo assicurava anche una certa
discrezione, che sarebbe diventata presto necessaria per sfuggire alla
persecuzione romana o all'odio della sinagoga.
È interessante notare che Paolo invita la sposa di un pagano a non lasciare il
marito (1 Cor 7,13-14). Questo è tanto più interessante in quanto è noto che la
casa era il luogo del culto familiare. Gli dei pagani avevano il loro altare.
Il pater familias era assolutamente libero di recarsi nei templi pagani per
pregare o esercitare una funzione sacerdotale. Era anche libero di frequentare
regolarmente le case di prostituzione, un comportamento molto frequente allora.
In numerose occasioni si assiste alla conversione di un’intera famiglia: le
famiglie di Lidia e della guardia carceraria a Filippi (At 16,14-15.32-34), le
famiglie di Crispo e di Stefana a Corinto (At 18,8; 1 Cor 1,16; 16,15). Gli
studi architettonici mostrano che si poteva, secondo le dimensioni della casa,
accogliere tra 20 e 100 persone.
Gli ascoltatori di Paolo
Paolo si rivolgeva a tutti gli strati della società. Se i corinzi erano persone
di condizione sociale molto bassa, e se i nomi indicati in Rm 16 rinviano
anch’essi a una condizione sociale semplice, Luca riporta a più riprese che
Paolo è stato in contatto con persone che appartengono agli strati superiori
della società: Lidia, la commerciante di porpora, ma anche alcune donne della
buona società a Tessalonica e in Berea (At 17,4.12), così come molti asiarchi
(At 19,31). Questi ultimi sono descritti come amici di Paolo. È probabile dunque
che siano il frutto della sua predicazione. At 13,7 ci riporta l'esempio di
Sergio Paolo, proconsole a Pafo.
L'incontro con il proconsole Festo e con il re Agrippa è interessante, perché
ci mostra Paolo che si rivolge a dei personaggi in cima alla scala sociale. Di
fronte a Festo che lo accusa di essere pazzo, Paolo risponde facendo appello al
re Agrippa che crede ai profeti (At 26,27), e conclude esprimendo il desiderio
che, presto o tardi, tutti gli ascoltatori diventino simili a lui, ovvero
credenti (At 26,29). Questo passaggio da un'arringa a un discorso missionario
mostra non solo il coraggio di Paolo, ma anche che la missione è sempre
possibile tra gli ebrei.
Secondo 2 Tm 4,16-17, Paolo ha proclamato il Vangelo anche durante il suo
processo romano: «Nella mia prima difesa in tribunale nessuno mi ha assistito;
tutti mi hanno abbandonato. Non se ne tenga conto contro di loro. Il Signore
però mi è stato vicino e mi ha dato forza, perché per mio mezzo si compisse la
proclamazione del messaggio e potessero sentirlo tutti i Gentili: e così fui
liberato dalla bocca del leone».
Questi contatti e le conversioni in questi ambienti permettono di ottenere
appoggi politici, ma anche di avere accesso a luoghi sufficientemente vasti
dove ritrovarsi, e costituisce una prova del fatto che il Vangelo tocca tutti
gli strati della società. Tuttavia, in questi testi niente indica che Paolo
avesse una strategia specifica per questi ambienti.
Durata delle missioni cittadine
Una lettura un po’ rapida degli Atti degli Apostoli o delle lettere paoline
potrebbe dare l'impressione che Paolo passasse di città in città senza
attardarsi molto. Al contrario. Le sue missioni si prolungavano per parecchi
mesi o parecchi anni. Per la missione in Siria (Antiochia) At 11,26 parla di un
anno. La missione in Macedonia e Acaia dura tre anni, dal 49 al 51. Paolo fonda
allora almeno quattro comunità: Filippi, Tessalonica, Berea e Corinto. Paolo
passa un anno e mezzo (At 18,11) a Corinto (da febbraio-marzo 50 al settembre
52). La missione dell'Asia, tra il 52 e il 55, si concentra ad Efeso, dove
Paolo lavora per tre anni (At 20,31): insegna tre mesi nella sinagoga (At
19,8), due anni nella scuola di Tiranno, e ancora un tempo supplementare non
precisato (At 19,22). Il missionario sa di dover passare del tempo con le
persone per trasmettere loro la fede.
Come comunica Paolo?
La fecondità dell’Apostolo potrebbe renderci invidiosi! Una lettura
approfondita delle sue epistole e degli Atti degli Apostoli ci rivela la
ragione di questo straordinario destino. L'Apostolo, l'abbiamo visto, è un vaso
di argilla, fragile e debole. Ma è abitato dalla potenza di Dio, dallo Spirito
Santo. Questa azione dello Spirito, Paolo cerca con tutti i mezzi di
facilitarla. Sarà il primo punto che presenteremo. Paolo fa tutto per il
Vangelo e per mezzo del Vangelo. Questo annuncio del Vangelo viene fatto
essenzialmente attraverso due mezzi: la predicazione e l'esercizio dei carismi.
Tutto per il Vangelo e tramite il Vangelo
La condizione primaria per l'esercizio della missione, secondo l'Apostolo, è la
coerenza di vita. La sua stessa vita deve essere una proclamazione del Vangelo.
Egli non deve in nessun modo costituire un ostacolo a questa proclamazione.
Paolo esprime questo concetto attraverso un aspetto particolare. Non vuole
essere a carico delle comunità che visita e alle quali annuncia il Vangelo, ma
allo stesso tempo riconosce al predicatore il diritto di vivere della sua
predicazione. 1 Cor 9 ci presenta una riflessione molto bella dell’Apostolo su
questo punto. Questi infatti rifiuta, pur avendo diritto a godere del frutto
del suo lavoro, di approfittare della sua responsabilità. La ragione
fondamentale è questa: «tutto sopportiamo per non recare intralcio al vangelo
di Cristo» (1 Cor 9,12). Questa scelta di Paolo è presentata in effetti come
una necessità. Egli è consapevole che annunciare il Vangelo è un incarico che
gli è stato affidato: «Guai a me se non predicassi il vangelo! » (1 Cor 9,16).
L'iniziativa non spetta a lui. La sua ricompensa risiede nel fatto stesso di
annunciare gratuitamente il Vangelo. Per questo si fa tutto a tutti!
La sola comunità da cui accetterà un sostegno finanziario diretto è quella di
Filippi. Mentre Paolo era in prigione, questa comunità gli fa avere un dono
molto necessario in quel periodo di sconforto in cui il lavoro gli era
impossibile. I prigionieri spesso non mangiavano che quello che le loro
famiglie e gli amici portavano loro! Incarcerato, Paolo non poteva continuare a
fabbricare tende.
La predicazione
Paolo è un maestro di predicazione. Una lettura veloce delle sue lettere
potrebbe farci pensare che parlasse direttamente, senza una preparazione
particolare, «ispirato» dallo Spirito, dunque in contrasto con i retori sofisti
dell'epoca, dai discorsi ampollosi e spesso molto vuoti. Proprio al contrario.
1 Cor 2,1-5 ci rivela i meccanismi fondamentali della sua predicazione. Certo,
Paolo si oppone a questa retorica vuota, in cerca di una brillante visibilità,
molto in voga in quell’epoca, ma viene da una buona scuola e sa bene quale
efficacia dà a un discorso una buona applicazione delle regole fondamentali
della retorica greca. Egli colloca queste conoscenze al servizio del Vangelo.
Questo passaggio di 1 Cor 2 ci dà un insegnamento prezioso che conviene
esaminare con attenzione.
Sotto una critica apparente dell'arte del discorso, Paolo sviluppa una teologia
della predicazione. L'Apostolo ricorda innanzitutto che la sua missione è la
proclamazione di Gesù come messia, ma un messia crocifisso. Questa
proclamazione della morte del Signore è centrale. Coloro che partecipano alla
mensa del Signore proclamano la sua morte (1 Cor 11,26), la parola di Dio è
proclamata nelle sinagoghe (At 13,5). Egli dice alla Chiesa di Roma che la fama
della loro fede si espande in tutto il mondo (Rm 1,8). L’aspetto che viene
sottolineato è la presentazione nel campo pubblico. Non la si deve comprendere
necessariamente come una proclamazione in pubblico, in ambienti o in edifici
pubblici. Questo avrebbe costretto Paolo ad assumere lo statuto di oratore pubblico,
il che avrebbe danneggiato la sua posizione a Corinto. Ma la proclamazione
resta pubblica, vale a dire che non comunica un insegnamento esoterico ad un
gruppo di iniziati, bensì racconta avvenimenti a tutti quelli che lo vogliono
ascoltare.
Paolo rifiuta di adoperare, come fanno i retori dell'epoca, ciò che piace
all'uditorio ma che impedirebbe loro di comprendere il Vangelo. Rinuncia a
predicare al fine di ottenere un effetto, nel senso di fare una sorta di
sfilata davanti a un uditorio che è stato sedotto. Questa proclamazione è
l'annuncio del mistero della Croce. Non vuole conoscere altro che il Cristo
crocifisso. È qui tutto il contenuto del suo messaggio, il resto è solamente
commento. Egli stesso incarna questa realtà. Il Cristo crocifisso vive in lui
(Gal 2,20).
Afferma di aver predicato tutto timoroso e tremante, la qual cosa non manca di
sorprenderci, tanto la sua forza di carattere traspare nelle sue lettere. In
effetti, questi due termini formano un'espressione particolare che viene dall’Antico
Testamento. È adoperata abitualmente per designare l'atteggiamento di colui che
si trova ad affrontare un nemico ostile o un assalto mortale (Es 15,16; Dt
2,25; Gdt 2,28; Sal 54,6; Is 19,16). La predicazione è un combattimento. Questa
debolezza in mezzo ai corinzi non era dunque una malattia qualsiasi. È il
contesto in cui si rivela la potenza di Dio. Questo si verifica in 1 Cor
1,27-29 e in 2 Cor 12,9 (« ti basta la mia grazia»). Questo atteggiamento
contrasta totalmente con l'atteggiamento molto fiducioso dei sofisti. Paolo non
è precisamente un oratore che viene a divertire le folle.
Questa coscienza del carattere particolare della predicazione viene esplicitata
nei versetti 4 e 5 attraverso un insieme di giochi di parole molto fini. Molti
dei termini adoperati da Paolo hanno un doppio senso che le nostre traduzioni
sono incapaci di rendere. Utilizza parole che hanno un senso nel vocabolario
religioso, ma anche un senso tecnico nella retorica. Lo Spirito Santo è
presentato come colui che persuade i cuori. Questa frase attribuisce allo
Spirito Santo il potere di persuasione. È Lui il retore! Il risultato di questa
"dimostrazione" (termine tecnico della retorica) non è una semplice
prova, una convinzione, bensì la fede, e tutti questi concetti vengono espressi
attraverso la stessa parola greca che viene tradotta con "fede" nelle
nostre bibbie! L'ironia è grande. La potenza dello Spirito contrasta con la
debolezza di Paolo e il potere dimostrativo dello Spirito contrasta con il
potere persuasivo di parole che appartengono alla saggezza umana.
Al di là del contesto storico che determina in parte il discorso dell’Apostolo,
possiamo mettere in rilievo alcuni elementi importanti per l'annuncio del
Vangelo. Il messaggio è centrato sul mistero della Croce, vale a dire sulla
salvezza. Il mezzo deve essere subordinato al suo contenuto, o meglio, deve
favorirne la visibilità. Il frutto dell'annuncio è la fede, non una forma di
persuasione. La fede in Paolo è caratterizzata dall'ubbidienza (cf. Rm 1,18). È
adesione alla persona e alla parola di Cristo. Questa è il frutto dell'azione
dello Spirito Santo che si rivela come il vero locutore, al di là della persona
del missionario. Questi ha il dovere di agire con “timore e tremore”. Questo
significa, al tempo stesso, che si tratta di una situazione precaria, di un
combattimento, ma anche che deve essere cosciente che si tratta di un'azione
divina. Si tiene in presenza di Dio. L’opera missionaria, dunque, è un’opera
eminentemente teologale. La finezza della composizione del passaggio che sa
utilizzare tutti gli artifici della retorica mostra che ciò non vuol dire
povertà di linguaggio o ingenuità, bensì il contrario. Tutti i mezzi offerti
dal linguaggio per trasmettere questo messaggio vengono utilizzati.
I carismi e i miracoli
La questione dei carismi e dei miracoli non deve essere né sottovalutata né
sopravvalutata. Gli Atti degli Apostoli ci permettono di prendere coscienza che
i miracoli non sono la principale causa dell'evangelizzazione, anche se
talvolta vi contribuiscono attivamente. Quando le folle si convertono, ciò non
è dovuto ai miracoli, ma in primo luogo alla parola della predicazione. Capita
anche che certi miracoli non siano compresi e diventino fonte di confusione.
Basti ricordare la guarigione di un paralitico a Listra in At 14. Gli abitanti
della città avevano pensato, in un primo momento, che Paolo e Barnaba fossero
gli dei Zeus ed Ermes! Subito dopo questo avvenimento, ci viene riferito che
Paolo viene lapidato, in seguito al fatto che la folla era stata aizzata da un
gruppo di ebrei provenienti da Iconio e da Antiochia (At 14,19). In At 16,18,
la liberazione dello schiavo posseduto da uno spirito di divinazione causa la
collera dei suoi padroni, che vivevano di questo suo “dono". Infine, in At
28, Paolo, morso da una vipera, non muore. I testimoni non si convertono, ma si
guardano l’un l’altro come per dire che Paolo era un dio (anche loro!).
Tuttavia, i miracoli e i carismi non devono essere sottovalutati e considerati
come inesistenti o inutili. Tutta la storia dell'annuncio del Vangelo è
costellata di questi doni dello Spirito Santo che, in una forma ordinaria o
straordinaria, portano i non credenti alla fede. Per convincersene, basterà
leggere il discorso sui carismi in 1 Cor 12-14. La parola profetica, la parola
ispirata pronunziata nell'assemblea riunita in preghiera, è causa diretta della
conversione del non credente.
Paolo, nelle sue lettere, parla poco dei miracoli, con l’eccezione di questo
discorso sui carismi in 1 Cor 12-14 e probabilmente in 1 Cor 2,4, dove rievoca
una dimostrazione della potenza dello Spirito, una possibile allusione ai
miracoli. Sono unicamente gli Atti degli Apostoli che attestano la loro realtà.
Ora, bisogna riconoscere che questi, anche se sono talvolta mal compresi dai
testimoni, sono molto spesso la fonte di conversioni. La guarigione del
paralitico di Lidda e la risurrezione di Tabità a Giaffa (At 9,32-43), la
liberazione miracolosa di Paolo e Sila (At 16,25-34). At 14,3 risulta
particolarmente interessante. Paolo e Barnaba evangelizzano Iconio. Viene detto
che essi «parlavano fiduciosi nel Signore, che rendeva testimonianza alla
predicazione della sua grazia e concedeva che per mano loro si operassero segni
e prodigi».
Paolo è stato
considerato, a torto, come il fondatore del cristianesimo, in quanto la sua
opera missionaria ha fortemente caratterizzato il primo sviluppo della fede.
Non è senza ragione, dunque, che può essere presentato come il modello per
eccellenza di ogni missionario. La caratteristica principale da imitare in lui
è certamente il suo legame con Cristo: «ciò che conta è porre al centro della
propria vita Gesù Cristo, sicché la nostra identità sia contrassegnata
essenzialmente dall’incontro, dalla comunione con Cristo e con la sua Parola»
(Benedetto XVI, Udienza del 25 ottobre 2006).
La seconda caratteristica è la sua visione della missione come opera dello
Spirito Santo, in concomitanza con la coscienza della sua povertà personale.
L'Apostolo deve essere unito a Cristo, ma a Cristo crocifisso. La forza
dell’Apostolo è la sua debolezza, che permette allo Spirito Santo di dispiegare
tutta la sua potenza. Questa disponibilità nei confronti dello Spirito è la
condizione della fecondità apostolica.
La terza caratteristica importante è la sua percezione del carattere universale
della salvezza. Paolo è l'uomo dell'universalità. In un mondo segnato dalle
divisioni e dalle barriere tra i popoli e le culture, ha compreso che il
messaggio di Cristo era destinato ad ogni uomo indipendentemente dalla sua
appartenenza culturale o religiosa, dalla sua nazionalità, dalla sua condizione
sociale. Ha compreso che « Dio è il Dio di tutti » (Benedetto XVI, Udienza del
25 ottobre 2006).
Infine, la centralità della Chiesa, Corpo di Cristo, è indubbiamente l'ultima
lezione da trarre da questo esempio. Paolo ha sempre considerato di dover
compiere la sua missione nella Chiesa e attraverso la Chiesa. Si tratta di
lavorare all’edificazione del corpo di Cristo. Quindi, è inconcepibile per lui
andare a predicare senza essere inviato dalla Chiesa. Che si tratti del suo
incontro con Pietro, per essere certo di non aver corso invano, o della sua
richiesta di sostegno alla comunità di Roma, Paolo sa che ogni opera
missionaria deve essere il frutto di un legame vivo con la Chiesa.
Autore: P. Jean Baptiste Edart
Fonte: Agenzia Fides
SOURCE : https://www.santiebeati.it/schede/s20400.htm
Giovanni
Francesco Barbieri, dit Guercino (1591–1666), San Paolo apostolo, circa 1630, 103 x 76
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Paolo (1)
L'ambiente
religioso-culturale
Cari fratelli e sorelle,
vorrei oggi iniziare un
nuovo ciclo di Catechesi, dedicato al grande apostolo san Paolo. A lui, come
sapete, è consacrato questo anno che va dalla festa liturgica dei Santi Pietro
e Paolo del 29 giugno 2008 fino alla stessa festa del 2009. L'apostolo Paolo,
figura eccelsa e pressoché inimitabile, ma comunque stimolante, sta davanti a
noi come esempio di totale dedizione al Signore e alla sua Chiesa, oltre che di
grande apertura all'umanità e alle sue culture. È giusto dunque che gli
riserviamo un posto particolare, non solo nella nostra venerazione, ma anche
nello sforzo di comprendere ciò che egli ha da dire anche a noi, cristiani di
oggi. In questo nostro primo incontro vogliamo soffermarci a considerare
l'ambiente nel quale egli si trovò a vivere e a operare. Un tema del genere
sembrerebbe portarci lontano dal nostro tempo, visto che dobbiamo inserirci nel
mondo di duemila anni fa. E tuttavia ciò è vero solo apparentemente e comunque
solo in parte, poiché potremo constatare che, sotto vari aspetti, il contesto
socio-culturale di oggi non differisce poi molto da quello di allora.
Un fattore primario e
fondamentale da tenere presente è costituito dal rapporto tra l’ambiente in cui
Paolo nasce e si sviluppa e il contesto globale in cui successivamente si inserisce.
Egli viene da una cultura ben precisa e circoscritta, certamente minoritaria,
che è quella del popolo di Israele e della sua tradizione. Nel mondo antico e
segnatamente all'interno dell'impero romano, come ci insegnano gli studiosi
della materia, gli ebrei dovevano aggirarsi attorno al 10% della popolazione
totale; qui a Roma, poi, il loro numero verso la metà del I° secolo era in un
rapporto ancora minore, raggiungendo al massimo il 3% degli abitanti della
città. Le loro credenze e il loro stile di vita, come succede ancora oggi, li
distinguevano nettamente dall'ambiente circostante; e questo poteva avere due
risultati: o la derisione, che poteva portare all'intolleranza, oppure
l'ammirazione, che si esprimeva in forme varie di simpatia come nel caso dei
“timorati di Dio” o dei “proseliti”, pagani che si associavano alla Sinagoga e
condividevano la fede nel Dio di Israele. Come esempi concreti di questo doppio
atteggiamento possiamo citare, da una parte, il giudizio tagliente di un
oratore quale fu Cicerone, che disprezzava la loro religione e persino la città
di Gerusalemme (cfr Pro Flacco, 66-69), e, dall’altra, l’atteggiamento
della moglie di Nerone, Poppea, che viene ricordata da Flavio Giuseppe come
“simpatizzante” dei Giudei (cfr Antichità giudaiche 20,195.252; Vita 16), per
non dire che già Giulio Cesare aveva ufficialmente riconosciuto loro dei
diritti particolari che ci sono tramandati dal menzionato storico ebreo Flavio
Giuseppe (cfr ibid. 14,200-216). Certo è che il numero degli ebrei,
come del resto avviene ancora oggi, era molto maggiore fuori della terra
d'Israele, cioè nella diaspora, che non nel territorio che gli altri chiamavano
Palestina.
Non meraviglia, quindi,
che Paolo stesso sia stato oggetto della doppia, contrastante valutazione, di
cui ho parlato. Una cosa è sicura: il particolarismo della cultura e della
religione giudaica trovava tranquillamente posto all'interno di un’istituzione
così onnipervadente quale era l'impero romano. Più difficile e sofferta sarà la
posizione del gruppo di coloro, ebrei o gentili, che aderiranno con fede alla
persona di Gesù di Nazaret, nella misura in cui essi si distingueranno sia dal
giudaismo sia dal paganesimo imperante. In ogni caso, due fattori favorirono
l'impegno di Paolo. Il primo fu la cultura greca o meglio ellenistica, che dopo
Alessandro Magno era diventata patrimonio comune almeno del Mediterraneo
orientale e del Medio Oriente, sia pure integrando in sé molti elementi delle
culture di popoli tradizionalmente giudicati barbari. Uno scrittore del tempo
afferma, al riguardo, che Alessandro “ordinò che tutti ritenessero come patria
l'intera ecumene ... e che il Greco e il Barbaro non si distinguessero più”
(Plutarco, De Alexandri Magni fortuna aut virtute, §§ 6.8). Il
secondo fattore fu la struttura politico-amministrativa dell'impero romano, che
garantiva pace e stabilità dalla Britannia fino all'Egitto meridionale,
unificando un territorio dalle dimensioni mai viste prima. In questo spazio ci
si poteva muovere con sufficiente libertà e sicurezza, usufruendo tra l'altro
di un sistema stradale straordinario, e trovando in ogni punto di arrivo
caratteristiche culturali di base che, senza andare a scapito dei valori
locali, rappresentavano comunque un tessuto comune di unificazione super
partes, tanto che il filosofo ebreo Filone Alessandrino, contemporaneo
dello stesso Paolo, loda l’imperatore Augusto perché “ha composto in armonia
tutti i popoli selvaggi ... facendosi guardiano della pace" (Legatio ad
Caium, §§ 146-147).
La visione
universalistica tipica della personalità di san Paolo, almeno del Paolo
cristiano successivo all'evento della strada di Damasco, deve certamente il suo
impulso di base alla fede in Gesù Cristo, in quanto la figura del Risorto si
pone ormai al di là di ogni ristrettezza particolaristica; infatti, per
l'Apostolo “non c'è più Giudeo né Greco, non c'è più schiavo né libero, non c'è
più maschio né femmina, ma tutti siete uno solo in Cristo Gesù” (Gal 3,28). Tuttavia,
anche la situazione storico-culturale del suo tempo e del suo ambiente non può
non aver avuto un influsso sulle sue scelte e sul suo impegno. Qualcuno ha
definito Paolo “uomo di tre culture”, tenendo conto della sua matrice giudaica,
della sua lingua greca, e della sua prerogativa di “civis romanus”, come
attesta anche il nome di origine latina. Va ricordata in specie la filosofia
stoica, che era dominante al tempo di Paolo e che influì, se pur in misura
marginale, anche sul cristianesimo. A questo proposito, non possiamo tacere
alcuni nomi di filosofi stoici come gli iniziatori Zenone e Cleante, e poi
quelli cronologicamente più vicini a Paolo come Seneca, Musonio ed Epitteto: in
essi si trovano valori altissimi di umanità e di sapienza, che saranno
naturalmente recepiti nel cristianesimo. Come scrive ottimamente uno studioso
della materia, “la Stoa... annunciò un nuovo ideale, che imponeva sì all’uomo
dei doveri verso i suoi simili, ma nello stesso tempo lo liberava da tutti i
legami fisici e nazionali e ne faceva un essere puramente spirituale” (M.
Pohlenz, La Stoa, I, Firenze 2 1978, pagg. 565s). Si pensi,
per esempio, alla dottrina dell'universo inteso come un unico grande corpo
armonioso, e conseguentemente alla dottrina dell'uguaglianza tra tutti gli
uomini senza distinzioni sociali, all'equiparazione almeno di principio tra
l'uomo e la donna, e poi all'ideale della frugalità, della giusta misura e del
dominio di sé per evitare ogni eccesso. Quando Paolo scrive ai Filippesi:
“Tutto quello che è vero, nobile, giusto, puro, amabile, onorato, quello che è
virtù e merita lode, tutto questo sia oggetto dei vostri pensieri” (Fil 4,8),
non fa che riprendere una concezione prettamente umanistica propria di quella
sapienza filosofica.
Al tempo di san Paolo era
in atto anche una crisi della religione tradizionale, almeno nei suoi aspetti
mitologici e anche civici. Dopo che Lucrezio, già un secolo prima, aveva
polemicamente sentenziato che “la religione ha condotto a tanti misfatti” (De
rerum natura, 1,101), un filosofo come Seneca, andando bel al di là di ogni
ritualismo esterioristico, insegnava che “Dio è vicino a te, è con te, è dentro
di te” (Lettere a Lucilio, 41,1). Analogamente, quando Paolo si rivolge a
un uditorio di filosofi epicurei e stoici nell'Areopago di Atene, dice
testualmente che “Dio non dimora in templi costruiti da mani d'uomo ... ma in
lui viviamo, ci muoviamo ed esistiamo” (At 17,24.28). Con ciò egli
riecheggia certamente la fede giudaica in un Dio non rappresentabile in termini
antropomorfici, ma si pone anche su di una lunghezza d'onda religiosa che i
suoi uditori conoscevano bene. Dobbiamo inoltre tenere conto del fatto che
molti culti pagani prescindevano dai templi ufficiali della città, e si
svolgevano in luoghi privati che favorivano l'iniziazione degli adepti. Non costituiva
perciò motivo di meraviglia che anche le riunioni cristiane (le ekklesíai), come
ci attestano soprattutto le Lettere paoline, avvenissero in case private. Al
momento, del resto, non esisteva ancora alcun edificio pubblico. Pertanto i
raduni dei cristiani dovevano apparire ai contemporanei come una semplice
variante di questa loro prassi religiosa più intima. Comunque, le differenze
tra i culti pagani e il culto cristiano non sono di poco conto e riguardano
tanto la coscienza identitaria dei partecipanti quanto la partecipazione in
comune di uomini e donne, la celebrazione della “cena del Signore” e la lettura
delle Scritture.
In conclusione, da questa
rapida carrellata sull’ambiente culturale del primo secolo dell’era cristiana
appare chiaro che non è possibile comprendere adeguatamente san Paolo senza
collocarlo sullo sfondo, tanto giudaico quanto pagano, del suo tempo. In questo
modo la sua figura acquista in spessore storico e ideale, rivelando insieme
condivisione e originalità nei confronti dell’ambiente. Ma ciò vale
analogamente anche per il cristianesimo in generale, di cui appunto l’apostolo
Paolo è un paradigma di prim’ordine, dal quale tutti noi abbiamo ancora sempre
molto da imparare. E’ questo lo scopo dell’Anno Paolino: imparare da san Paolo,
imparare la fede, imparare il Cristo, imparare infine la strada della retta
vita.
Saluti:
Je salue cordialement les
pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier ceux de l’École
Notre Dame de Lourdes de Paris et du Collège Saint François de Sales de Dijon,
et les membres de l’Association Charles de Foucauld de la Principauté de
Monaco. Avec ma Bénédiction apostolique.
I offer a warm welcome to
all the English-speaking visitors present today, including the Pallottine
Missionary Sisters, the Columban Missionaries and the Soweto Catholic
Church Choir. I also greet the various groups coming from England,
Ireland, Norway, The Bahamas, Canada and the United States. May your visit to
Rome be a time of deep spiritual renewal. Upon all of you I invoke God’s
blessings of joy and peace.
Liebe Brüder und Schwestern!
Einen frohen Gruß richte ich an alle Pilger und Besucher aus dem deutschen
Sprachraum. Besonders grüße ich den Dresdner Kapellknabenchor und danke für den
Gesang, den sie uns geshenkt haben, ich grüße die Studentenverbindungen aus
Wien und so viele Jugendliche, die heute unter uns sind. Der Apostel Paulus ist
ein großes Beispiel der Liebe zu Christus und zu seiner Kirche. Das Paulusjahr
soll uns dazu anspornen, ihn nachzuahmen und unseren Mitmenschen das Evangelium
zu verkünden. Dabei begleite euch der Segen des Allmächtigen Gottes!
Queridos hermanos y hermanas:
Saludo cordialmente a los visitantes de lengua española. En particular, al
grupo de sacerdotes de la Diócesis de Tarazona, con su Obispo, Monseñor
Demetrio Fernández, y a los Seminaristas de Toledo y de Terrassa. Saludo también
a los peregrinos y grupos parroquiales venidos de Costa Rica, El Salvador,
España, México, Uruguay, Venezuela y de otros países latinoamericanos. Que el
ejemplo y la enseñanza de San Pablo os ayude a amar más a Cristo y a anunciarlo
a los demás con vuestra vida y vuestra palabra. Que Dios os bendiga.
Amados peregrinos vindos
do Brasil e todos os presentes de língua portuguesa, de coração vos saúdo com
votos de que esta vossa paragem junto do túmulo dos Príncipes dos Apóstolos,
Pedro e Paulo, revigore os laços cristãos que fazem de todos nós a mesma e
única Igreja espalhada até aos confins do mundo. Que o amor de Deus reine nos
vossos corações… e a terra será nova. As maiores felicidades para cada um de
vós e vossos queridos, com a Bênção que vos dou em nome do Senhor.
Saluto in lingua polacca:
Witam serdecznie
pielgrzymów polskich. Życzę, by wasz pobyt w Rzymie na początku obchodów Roku
św. Pawła był dla was zachętą do poznania sylwetki Apostoła Narodów i jego
dzieła. Niech jego zapał ewangeliczny przeniknie wasze serca i waszych
bliskich. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini polacchi. Vi auguro che il vostro soggiorno a Roma all’inizio
dell’Anno paolino sia per voi un incentivo per conoscere meglio la figura
dell’Apostolo delle Genti e il suo insegnamento. Che il suo ardore evangelico
infiammi i vostri cuori e i cuori dei vostri cari. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua
ungherese:
Isten hozta a magyar
zarándokokat, különösen is a Soproni Szent Orsolya Katolikus Gimnázium
diákjait. Kívánom nektek és szeretteiteknek, hogy a Szentírás napi olvasása
által felismerjétek Isten akaratát és kövessétek Krisztust. Apostoli
áldásommal. Dicsértessék a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini ungheresi, particolarmente gli studenti della Scuola Cattolica di
Santa Ursula di Sopron. A voi e ai vostri cari auguro che la lettura quotidiana
della Bibbia vi aiuta a conoscere sempre meglio la volontà di Dio e a seguire
il Cristo. Con la mia benedizione. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
slovacca:
S láskou vítam pútnikov z Nitry.
Bratia a sestry, v sobotu Slovensko bude sláviť sviatok svojich patrónov – svätých bratov Cyrila a Metoda. Oni sú pre nás príkladom jednoty vo viere. Zostaňte verní tomuto ich odkazu. Zo srdca žehnám vás i vašich drahých.
Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Con affetto do un benvenuto ai pellegrini provenienti da Nitra.
Fratelli e sorelle, sabato la Slovacchia celebrerà la festa dei suoi patroni – i Santi fratelli Cirillo e Metodio. Essi sono per noi ľesempio dell’unità nella fede. Rimanete fedeli a questo sublime esempio. Di cuore benedico voi ed i vostri cari.
Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
S velikom radošću
pozdravljam hrvatske hodočasnike, a posebno krizmanike iz konkatedralne župe
Svetoga Petra apostola iz Splita. Dragi mladi, sjetite se i vi poput vašega
zaštitnika u svom srcu često odgovoriti Isusu riječima „Gospodine, ti znaš da
te ljubim“. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Con grande gioia saluto i
pellegrini croati, specialmente i cresimandi della parrocchia concattedrale di
San Pietro apostolo di Split. Cari giovani, ricordate anche voi, come il vostro
protettore, rispondere spesso nel vostro cuore al Gesù con le parole “Signore,
tu sai che ti amo”. Siano lodati Gesù e Maria!
* * *
Saluto i pellegrini di
lingua italiana. In particolare, saluto le religiose appartenenti a vari
Istituti qui presenti, e specialmente le partecipanti al Capitolo Generale
delle Suore Missionarie di Gesù Eterno Sacerdote. Care Sorelle, grazie per la
vostra visita. Possa questo incontro col Successore di Pietro esservi di
stimolo a continuare con fervore nel vostro cammino di fede, così da
realizzare, fedeli al carisma originario, comunità capaci di esprimere una
incisiva testimonianza evangelica nel mondo di oggi. Saluto la Comunità
Cenacolo, che celebra il 25° anniversario di fondazione, e auguro che
continui ad essere per tanti giovani una famiglia dove, incontrando Cristo,
possano rinascere alla speranza e all’amore. Saluto i rappresentanti dell’Associazione
culturale cristiana Italo-Ucraina e li incoraggio a perseverare nel loro
impegno di diffondere la cultura della solidarietà,
Rivolgo, infine, un
saluto ai giovani, ai malati e agli sposi novelli. Cari giovani,
Gesù vi chiama ad essere "pietre vive" della Chiesa. Corrispondete
con generosità al suo invito, ciascuno secondo il proprio dono e la propria
responsabilità. Cari malati, offrite la vostra sofferenza a Cristo
crocifisso per cooperare alla redenzione del mondo. E voi, cari sposi
novelli, siate consapevoli dell'insostituibile missione a cui vi impegna il
Sacramento del matrimonio.
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080702.html
Voir aussi : http://www.motherteresa.org/st_paul/fr/letter_1fr.html#A
http://www.cursillos.ca/action/st-paul/paul01-nation.htm
http://www.croire.com/Definitions/Bible/Saint-Paul/Portrait-de-saint-Paul
https://www.christianiconography.info/paul.html
https://www.treccani.it/enciclopedia/santo-paolo_(Enciclopedia-Italiana)/