Commémoration des défunts
Lendemain de la Toussaint
"Jour où l'Église intercède pour ses membres endormis dans la mort et qui souffrent dans une ultime purification avant d'entrer dans la Gloire" (Martyrologe de Solesmes).
Saint Odilon, abbé de Cluny, établit, dans le millier de monastères qui dépendaient de la grande abbaye bourguignonne, un office liturgique à l'intention de tous les frères défunts. L'extension de l'influence clunysienne étendit cette coutume à l'Église universelle en même temps que se précisait la doctrine concernant les âmes du Purgatoire ('Le purgatoire est l'infirmerie du Bon-Dieu' disait le curé d'Ars).
Voir aussi
- 'Le Sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon', un lieu où l'on peut confier les défunts à la prière.
Commémoraison de tous les fidèles défunts. La sainte Mère Église, attentive à rendre de dignes louanges à tous ses enfants qui jouissent du bonheur du ciel, s'empresse d'intercéder auprès de Dieu pour les âmes de tous ceux qui se sont endormis dans l'espérance de la résurrection, mais aussi en faveur de tous les hommes depuis la création du monde, dont le Seigneur seul connaît la foi, pour, qu'avec le secours d'instantes prières, ils puissent entrer dans la communauté des habitants du ciel et jouir de la vision du bonheur éternel.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/170/Fete-des-defunts.htm
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Michel
Serre, Vierge à l'Enfant et Purgatoire, église St Cannat, ancienne église
conventuelle des Dominicains, Marseille, Bouches-du-Rhône, France
Commémoration de tous les
fidèles défunts
Déjà au IIe siècle, il
existe des témoignages que les chrétiens priaient et célébraient l'Eucharistie
pour leurs défunts. D'abord le troisième jour après l'enterrement, puis le jour
de l'anniversaire. Puis le 7e jour, le 30e. L'année officielle est 998, lorsque
l'abbé Odilon de Cluny (994-1048) rendit obligatoire cette mémoire du
2 novembre dans tous les monastères qui lui étaient soumis. En 1915, Benoît XV
accorda à tous les prêtres le droit de célébrer plusieurs messes ce jour-là, à
condition que l'offrande reste pour une seule messe. La liturgie propose
plusieurs messes en ce jour, qui visent toutes à mettre en lumière le mystère
pascal, la victoire de Jésus sur le péché et la mort.
"Tous ceux que me
donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas
le jeter dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté,
mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui
m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les
ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté de mon Père : que celui qui
voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai
au dernier jour" (Jn 6, 37-40).
La volonté de Dieu
Le message
révolutionnaire est que celui qui "voit le Fils et croit en lui ait la vie
éternelle… et moi, je le ressusciterai". Nous savons par expérience que le
corps se décompose : mais le corps n'est pas l'homme tout entier ! L'homme
comme personne est un partenaire de dialogue avec Dieu, et Lui ne le laisse pas
tomber, il ne l'oublie pas, car Dieu est fidèle à ses promesses. Dieu a écrit
chacun de nous dans la paume de sa main, et il n'oublie personne, car il est
Père. C'est le cœur du message que Jésus nous a laissé. Pour cette vérité,
Jésus s'est fait homme, est mort sur la croix et est ressuscité : pour nous
faire participer à la joie de la résurrection : "Donne-leur, Seigneur, et
à tous ceux qui reposent dans le Christ, la béatitude, la lumière et la
paix", récite-t-on au Canon I de la Messe, au moment du souvenir des
morts.
Se laisser surprendre
Il est certain que nous
survivrons, Jésus nous l'a dit ! Nous ne savons pas comment cela va se passer,
nous ne pouvons que le deviner en écoutant la parole de l'Évangile. Ce qui
reste, cependant, c'est l'espoir d'être surpris par la bonté de Dieu, par sa
miséricorde. Nous avons nos propres paramètres, avec lesquels nous mesurons les
événements de la vie, mais nous devons laisser à Dieu ses paramètres, qui ne
sont pas les nôtres : et c'est précisément cela qui nous surprendra lorsque
nous franchirons le seuil du Ciel.
Un pas de plus
Mourir, ce n'est pas
disparaître, mais être là d'une manière nouvelle. C'est le fait de savoir que
ceux qui nous ont précédés ont fait un pas de plus sur le chemin de la vie. Il
a atteint le sommet, alors que nous sommes encore sur le chemin de la vie ; il
est au-delà de la courbe, alors que nous sommes encore sur le droit chemin. La
mort n'est donc pas la fin de tout, mais le début d'une nouvelle vie à laquelle
nous nous sommes préparés et que nous préparons depuis un certain temps. La
commémoration des morts n'est donc pas seulement un "souvenir" de
ceux qui ne sont plus présents, mais un pont qui nous attend au bout de la vie
et qui nous conduira vers l'autre rive à laquelle nous sommes tous destinés.
Une aide pour ne pas nous laisser noyer par tant de choses, en oubliant que
tout passe, mais que Dieu demeure.
Notre sœur la mort
Saint François d'Assise, désormais réconcilié avec Dieu, avec lui-même et avec la création, a pu, vers la fin de sa vie, se réconcilier également avec la mort, au point de l'appeler "sœur", signe que pour lui aussi, elle était un mystère à comprendre et à accueillir. Contrairement à la société actuelle, qui cherche par tous les moyens à cacher la réalité de la mort, se berçant de l'illusion qu'elle est éternelle, saint François nous apprend à la regarder, à la comprendre, à la considérer comme une "sœur", une partie de nous. Après tout, c'est un fait aussi réel qu'existant. C'est un acte d'honnêteté intellectuelle, avant même d'être spirituel. La peur de la "mort de la sœur" est certainement dictée par l'inconnu, par le fait de ne pas savoir ce qui se trouve au-delà de la "porte", ce qui crée un certain malaise. Ensuite, ne nous le cachons pas, nous craignons le "poids" de nos actions, parce qu'en fin de compte nous sommes tous croyants dans l'âme, et à la fin de notre vie nous nous demandons comment nous avons vécu. Cette expérience nous amène à prier pour ceux qui nous ont précédés, presque comme si nous voulions encore les aider et les protéger, tout en demandant à être aidés et protégés.
Une chose est sûre : nous lisons la mort à la lumière de la résurrection de Jésus. C'est notre force et notre sérénité. Il nous a ouvert le chemin qui mène en toute vérité à la vie. Jésus lui-même nous a rappelé que nous sommes faits pour l'éternité : mille ans de notre vie sont comme un seul jour devant Dieu, et ce temps court et fugace de la vie n'a aucun sens s'il n'est pas projeté vers une expérience plus vraie, comme Jésus lui-même nous l'a rappelé : "Celui qui voit le Fils et croit en lui a la vie éternelle".
Une dernière chose. Jésus s'est fait homme pour nous aider à vivre "comme
Dieu" ; il est mort, a été enterré et est descendu aux enfers pour que
personne ne se sente exclu de son action salvatrice. Pour que je n'aie pas peur
et que je ne me sente pas seul et abandonné, à la merci de mes peurs, Jésus
lui-même a choisi d'"habiter" chaque lieu, même le plus bas, afin de
me "tenir compagnie" à ce moment-là. Il n'y a aucun
"espace" de la vie et de la mort qu'il n'ait visité, et cela me donne
la certitude qu'il m'accueillera à bras ouverts dans n'importe quelle situation
dans laquelle je "tombe": que ce soit aujourd'hui dans le péché, ou
demain dans la mort, il est là. Parce qu'il a vaincu le péché et la mort et a
préparé une place pour moi dans la maison du Père. Cela me suffit pour marcher
sur le chemin de la vie avec confiance et espérance, "Même si je dois
traverser une vallée sombre" (Ps 23), Il est là. Il est avec moi.
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/vacances-liturgiques/commemoration-de-tous-les-fideles-defunts.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Frères
Limbourg, Jean Colombe. Les Âmes du Purgatoire, enluminure, Les Très Riches Heures du duc de
Berry, Chantilly, Musée Condé, ms. 65, fol. 113v
La Commémoration des
Fidèles Trépassés
La Commémoration des
Morts est le complément de la fête de la Toussaint: ces deux jours nous
rappellent et nous montrent en action, d'une manière excellente et sublime, ce
dogme consolant appelé par l'Église la Communion des Saints. La terre, le
purgatoire, le Ciel, sont la même Église de Jésus-Christ en des états
différents; les fidèles vivants, les défunts dont l'âme a besoin d'être
purifiée, les élus déjà parvenus au sein de la gloire, sont tous frères; les
uns ont été hier ce que nous sommes, et demain, avec le secours de la grâce,
nous serons ce qu'ils sont eux-mêmes. Pleurons nos défunts, revêtons-nous de
deuil à la mort de nos parents et de nos amis, gardons leur souvenir; mais cela
ne suffit pas: nous devons prier pour eux.
La foi nous enseigne qu'entre
la terre et le Ciel il y a un lieu intermédiaire appelé purgatoire, lieu de
purification, où les âmes des élus dont la pureté n'est pas parfaite expient,
dans un feu mystérieux, mais redoutable, le reste de leurs fautes. Dieu est si
pur, Dieu est si saint, que nul ne peut voir Sa face à découvert ni être admis
en Sa présence, s'il n'est exempt de la plus légère souillure. Nous avons tous
à craindre pour nos défunts que leur âme ne soit retenue captive dans ce lieu
d'expiation; ne nous rassurons pas trop vite sur leur entrée au Ciel; prions
pour eux, offrons à Dieu, pour leur soulagement, nos bonnes oeuvres, nos
souffrances, les indulgences, surtout le Saint Sacrifice de la Messe. Ces âmes
demandent à grand cri notre secours, elles se plaignent de notre abandon; nos
prières et nos bonnes oeuvres sont pour elle une rosée rafraîchissante, une
douce consolation, une cause de diminution de leurs souffrances, un moyen de
plus prompte délivrance.
La Vie des Saints, par
mille traits du plus haut intérêt, nous rappelle ce que l'Église de la terre
doit à celle du purgatoire. Si nos chers défunts viennent rarement, par des
apparitions, secouer notre négligence et réveiller notre charité trop
oublieuse, puissions-nous du moins souvent, chaque jour, être hantés par cette
pensée: "Les âmes souffrantes m'implorent; je puis facilement leur venir
en aide; à l'oeuvre, sans retard et sans trêve!" La dévotion envers les
âmes du purgatoire aura pour nous-mêmes un double résultat salutaire: elle nous
fera craindre les moindres fautes, par le souvenir des châtiments qui devront
les expier; elle attirera sur notre âme, après notre mort, les miséricordes
divines promises aux coeurs miséricordieux.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/la_commemoration_des_fideles_trepasses.ht
2 novembre
Commémoraison des fidèles défunts
Epître
Lecture de la première
lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XV,54-58)
Frères, au dernier jour,
ce qui est périssable en nous deviendra impérissable ; ce qui est mortel
revêtira l'immortalité ; alors se réalisera la parole de l'Ecriture :
« La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta
victoire ? Ô Mort, où est ton dard venimeux ? » Le dard de la
mort, c'est le péché ; ce qui renforce le péché, c'est la Loi. Rendons
grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une
part toujours plus active à l'œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le
Seigneur, la peine que vous vous donnez ne sera pas stérile.
Textes liturgiques ©
AELF, Paris
Duccio di Buoninsegna (1255–1319), La Résurrection de Lazare, Maestà, 1310, 43.50 x 46.40, Kimbell Art Museum
Evangile
Suite du saint Évangile
de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Jean (XI, 1-45).
Un homme était tombé
malade[1]. C'était Lazare[2], de Béthanie[3], le village de Marie et de sa soeur Marthe.
(Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds
avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.) Donc, les deux sœurs
envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, ton ami est malade[4]. » En apprenant
cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à
la mort[5], elle est pour la gloire de Dieu, afin que
par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur,
ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura
pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait[6] ; alors seulement il dit aux
disciples : « Revenons en Galilée.
Les disciples lui
dirent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider,
et tu retournes là-bas ? » Jésus répondit : « Ne fait-il
pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne
trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui
marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. »
Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est
endormi ; mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. » Les disciples
lui dirent alors : « Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. »
Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil, tandis qu'il parlait de
la mort. Alors, il leur dit clairement : « Lazare est mort, et je me
réjouis de n'avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais,
allons auprès de lui ! » Thomas, dont le nom signifie : Jumeau,
dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, pour mourir avec
lui ! »
Quand Jésus arriva, il
trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout
près de Jérusalem - à une demi-heure de marche environ - beaucoup de
Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et Marie, dans leur
deuil. Lorsque Marthe apprit l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre,
tandis que Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur,
si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort[7]. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu
t'accordera tout ce que tu lui demanderas. » Jésus lui dit : « Ton
frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu'il
ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. » Jésus lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même
s'il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra
jamais. Crois-tu cela[8] ? » Elle répondit : « Oui,
Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu9, celui qui vient dans le monde[10]. »
Ayant dit cela, elle s'en
alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le maître est là,
il t'appelle. » Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt et partit
rejoindre Jésus. Il n'était pas encore entré dans le village ; il se
trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à
la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent
se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau
pour y pleurer. Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle
le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais
été là, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu'elle pleurait, et
que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une
émotion profonde.
Il demanda : « Où
l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir,
Seigneur. » Alors, Jésus pleura[11]. Les Juifs se dirent : « Voyez
comme il l'aimait ! » Mais certains d'entre eux disaient :
« Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher
Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par
l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre. Jésus
dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du mort, lui
dit : « Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il
est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l'ai-je pas
dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la
pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te
rends grâce parce que tu m'as exaucé. Je savais bien, moi, que tu m'exauces
toujours, mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi,
afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. » Après cela, il cria d'une voix
forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les
pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire[12]
Jésus leur dit :
« Déliez-le, et laissez-le aller[13]. »
Les nombreux Juifs qui étaient
venus entourer Marie virent donc ce que Jésus avait fait, et ils crurent en
lui.
Textes liturgiques ©
AELF, Paris
[1] On s'étonne
quelquefois, quand on voit des hommes aimés de Dieu en quelque peine, dans la
maladie ou la pauvreté. Les amis de Dieu ne sont pas plus que les autres
exempts d'affliction (saint Jean Chrysostome : homélie LXII sur
l'évangile de saint Jean, 1).
[2] De
l'hébreux el azar qui signifie « Dieu a aidé. »
[3] Le nom
de Béthanie (aujourd'hui El'Azariyeh) vient de l'hébreux bêt
anniyyah qui signifie « la maison du pauvre » ou « la
maison d'Ananie » ; Ananie signifiant : « Yahvé a eu pitié »).
Béthanie est sur le versant sud-est du mont des Oliviers, à trois kilomètres à
l'est de Jérusalem, en direction de Jéricho.
[4] Elles ne lui
disent point : « Venez et guérissez-le », ni : « dites
une parole depuis le lieu où vous êtes et il sera guéri » ; et
cependant une demande faite sous cette forme avait été louée chez le Centurion.
Elles se contentent de lui dire : « Celui que vous aimez est malade. » Il
suffit que vous le sachiez car vous n'abandonnez pas ceux que vous aimez. Quand
on a affaire à quelqu'un qui aime, il suffit de l'avertir (saint Augustin :
« Tractatus in Johanni evangelium », XLIX 5).
[5] La mort
elle-même, la mort qui doit survenir à brève échéance, ne sera pas pour la
mort, mais pour une œuvre qui servira à éviter la véritable mort (saint Augustin : Tractatus
in Johannis evangelium XLIX 6).
[6] Il différa
la grâce qu'on lui demandait pour en accorder une meilleure, la guérison par la
résurrection (saint Augustin : Tractatus in Johannis
evangelium XLIX 5).
[7] Tout en
gardant le respect qu’elle doit au Maître, en évitant tout ce qui pourrait
blesser l’amour, elle veut dans la douleur de son cœur, avec une foi pleine
d’humilité, affirmer la puissance de celui qui les aimait (Rupert de Deutz : Commentaire
de l’évangile selon saint Jean).
Rupert de Deutz, aussi
appelé Robert de Liège, du nom de la ville où il naquit vers 1075, ou Robert de
Saint-Laurent, du nom de l’abbaye où il fit profession, mourut abbé de Deutz
(sur la rive droite du Rhin, en face de Cologne) le 4 mars 1129. Il fut,
probablement, l’auteur le plus prolifique du douzième siècle et, assurément,
l’interprète le plus représentatif des Bénédictins
[8] Voilà ce
qu’il fallait croire : la résurrection, et de la résurrection par
Jésus-Christ. C’est à cette doctrine qu’avant de ressusciter Lazare, il élève
l’âme de Marthe et des assistants. Il veut que l’on sache que c’est par sa
propre puissance qu’il ressuscitera les morts, et que sa présence corporelle
n’est point nécessaire ; car il est la vie. Puisqu’il est la résurrection
et la vie, ne vous troublez pas en face de la mort ; croyez seulement. Et
quant la mort reviendra, ne la craignez pas : la mort n’a pas été
victorieuse de lui, elle ne le sera pas de vous (saint Jean
Chrysostome : homélie LXII sur l'évangile selon saint Jean, 3).
[9] Elle n’a pas
compris tout ce qu’il y avait dans les paroles de Jésus ; cependant elle y
voit de grandes choses, et elle se contente de faire à Jésus une profession de
foi générale sur sa personne. Cependant dans cet entretien avec Jésus sa
douleur s’est calmée, tant elle est puissante la vertu des paroles de
Jésus (S. Jean Chrysostome : homélie LXII sur l'évangile selon
saint Jean, 3).
[10] Tout
est inclus dans cette profession de foi. Je crois que vous êtes la résurrection
et la vie, celui qui croit en vous, même s’il meurt, vivra ; celui qui vit
et croit en vous, ne mourra jamais (saint Augustin : « Tractatus
in Johanni evangelium », XLIX 15).
[11] Il
pleure sur la déchéance de l'homme qui, formé à l'image de Dieu, est devenu la
proie de la mort (saint Cyrille d'Alexandrie).
Il pleure
pour nous apprendre à compatir aux misères des autres, non seulement en
paroles, mais par une compassion réelle ; il pleure pour ordonner notre
amour (saint Hippolyte).
[12] Les
bandelettes le liaient mais ne le retenaient pas ; ses yeux étaient encore
recouverts du suaire, et il voyait, il marchait, il quittait son tombeau. Quand
la vertu divine agit, la nature n’a plus besoin d’intervenir : élevée au
dessus d’elle-même, elle n’obéit plus à ses lois, mais à la volonté divine. Les
liens de la mort furent brisés avant ceux de la sépulture. Jésus apparaissait
vertu de Dieu, vie, lumière, résurrection : vertu de Dieu, il releva celui
qui était là gisant ; vie, il lui communiqua la vie ; lumière, il
dissipa les ténèbres ; résurrection, il lui donna une vie nouvelle (saint Ambroise :
« De la foi en la résurrection », II, 78-79).
[13] Il
allait mourir et il semblait que l'empire de la mort allait s'affermir plus que
jamais, après qu'il y aurait été assujetti lui-même. Mais il fait ce grand
miracle de la résurrection de Lazare afin de nous faire voir qu'il est le
maître de la mort (Bossuet : Méditation sur l'Evangile -
préparation à la dernière semaine, 3° jour).
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/11/02_messe.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Vergine
Maria e Anime Purganti. Carmine, Furnari
Réflexion sur le jour des défunts
Aussitôt après nous avoir
invités à célébrer tous ceux qui ont atteint le bonheur de la possession de
Dieu, l’Eglise nous remet devant les yeux ceux qui se trouvent dans l’au-delà et
qui ne jouissent pas encore de ce bonheur. La fête de la Toussaint est
inséparable de la commémoration des défunts. La première célébration est toute
de joie; la seconde comporte un aspect de compassion envers ceux qui, étant
passés par la mort, souffrent avant d’entrer dans la félicité céleste.
Ce qu’il y a de plus
admirable, c’est que cette compassion peut être efficace. Nous avons le pouvoir
d’aider, par notre prière, ceux qui ont un intense désir d’entrer pleinement
dans l’intimité divine et éprouvent la peine de ne pas pouvoir satisfaire
immédiatement ce désir. Il y a là une application extrême du principe de la
communion des saints, c’est-à-dire de la solidarité qui fait bénéficier chaque
homme de la sainteté de tous ses frères. En vertu de cette communion, nous
pouvons contribuer à rendre les autres meilleurs, par le développement de la
vie de la grâce en nous, par nos efforts de progrès moral et spirituel. La
« communion » de sainteté s’étend jusque dans l’au-delà; la
solidarité qui nous unit aux défunts franchit la séparation de la mort.
Nous savons fort peut de
chose du sort de ces défunts que l’on décrit comme retenus au purgatoire. Nous
nous représentons le purgatoire comme un lieu et nous ne pouvons pas faire
autrement, car notre manière de penser sur la terre est liée à l’espace. En
fait, le purgatoire est un état de purification. On comprend que l’entrée dans
le bonheur céleste requiert des conditions de pureté, qui ne sont pas
nécessairement remplies chez ceux qui ont obtenu le pardon de leurs fautes et
sont sauvés. Au moment de la mort, quelqu’un peut être foncièrement orienté
vers Dieu, dans l’ouverture à sa grâce et dans l’accueil de son pardon, mais ne
pas se trouver dans des dispositions personnelles qui conviennent à la
possession bienheureuse. Dans ce cas une période de purification est exigée.
Il ne semble pas que
cette exigence résulte simplement du nombre de péchés commis ou de la
culpabilité qui est impliquée. En effet, le récit évangélique nous fait
comprendre que même un passé de nombreuses fautes n’est pas nécessairement un
obstacle à l’entrée immédiate dans le bonheur céleste.
« En vérité, je te
le dis, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 46).
Ces paroles sont adressées à un homme qui avait vécu dans la délinquance et qui
se reconnaissait justement condamné à mort pour le mal commis. Sa conversion
au, dernier moment, a été si profonde, si sincère, qu’elle lui a valu le
paradis sans délai. C’est qu’en lui s’étaient formées des dispositions
appropriées à la vie éternelle en compagnie du Christ.
Seul le Seigneur voit le
fond des consciences et décide, dans chaque cas individuel, si l’âme est
suffisamment pure et bien disposée pour recevoir le bonheur de la possession.
Rien ne nous est révélé du jugement qui se produit à l’instant de la mort; nous
ne pouvons donc pas savoir si un défunt est directement admis au ciel ou doit
passer par un temps de purification. En raison de cette ignorance s’impose le
devoir de prier pour tous les défunts, de demander pour eux l’accès au bonheur
définitif. L’Eglise a toujours encouragé cette prière. En la favorisant, elle
garantit son efficacité: la prière pour les âmes de l’au-delà n’a de sens et
d’utilité que si elle leur apporte un secours, du moins si elle vient en aide
aux défunts qui se trouvent dans un état de souffrance purificatrice. A bon
droit on a reconnu dans cette attitude de l’Eglise un signe de l’existence même
du purgatoire.
La prière pour les
défunts est un témoignage de l’affection que nous leur portons. Il y a certes
d’autres signes d’affection; les fleurs qui envahissent les cimetières
manifestent l’attachement des vivants à ceux qui les ont quittés. Mais l’amour
le plus lucide et le plus efficace se traduit par la prière à l’intention de
ceux qui souffrent. Cet amour est animé par l’esprit de foi. Il s’agit de
croire à l’effet de la prière, effet impossible à constater. Il suffit de
réfléchir quelque peu pour se rendre compte que les défunts désirent par-dessus
tout recevoir une aide effective, qui leur permette d’entrer le plus tôt
possible dans la communauté heureuse des élus.
Cette aide, comment
pourrions-nous la refuser? Nous pouvons la fournir par notre prière et par
l’offrande de tout ce qui dans notre vie plaît au Seigneur. Plus
particulièrement à ceux que nous avons aimés sur la terre, nous pouvons faire
parvenir l’hommage d’un amour qui demeure, et rendre le service qu’ils
attendent de nous.
« Ainsi donc en
attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté, accompagné de tous les
anges (Mat. XXV 31) et que, la mort détruite, tout lui ait été soumis (I Cor.
XV 26-27), les uns parmi ses disciples continuent sur la terre leur pèlerinage,
d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin, sont dans
la gloire contemplant dans la pleine lumière, tel qu’il est, Dieu un en trois
Personnes ». (Lumen Gentium 49)
« La pensée de prier
pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée
sainte et pieuse (2 Macc.XII 45) » (Lumen Gentium 50)
« Cette foi
vénérable de nos pères en la communion de vie qui existe avec nos frères déjà
en possession de la gloire céleste, ou en voie de purification après leur mort,
le Saint Concile la recueille avec grande piété ». (Lumen Gentium 51)
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Madonna e Anime Purganti. Chiesa delle Anime del Purgatorio (Lipari)
A l’occasion du
millénaire de l’institution de la commémoraison des fidèles défunts, Jean-Paul
II a adressé un message à Mgr Raymond Séguy, Evêque d’Autun, Chalon-sur-Saône
et Mâcon, et Abbé de Cluny :
« En cette année où
l’on célèbre le millénaire de la commémoraison des fidèles défunts instaurée
par saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny, le centenaire de la fondation par
votre prédécesseur le Cardinal Perraud, de l’Archiconfrérie de Notre-Dame
de Cluny, chargée de prier pour les âmes du purgatoire, et le quarantième
anniversaire du bulletin Lumière et vie, qui promeut la prière pour
les défunts, je m’associe volontiers par la pensée à tous ceux qui, au cours de
cette année, participeront à des célébrations offertes pour ceux qui nous ont
précédés. En effet, au lendemain de la fête de tous les saints où l’Eglise
célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint
Odilon a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les
morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la béatitude; à partir
de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder
solennellement pour les défunts par une célébration que saint Odilon a appelée
la Fête des Morts, pratique qui est aujourd’hui en vigueur dans l’Eglise
universelle.
En priant pour les morts,
l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par
sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon,
pouvons-nous redire sans cesse : »La croix m’est un refuge, la Croix m’est
voie et vie [...]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal.
La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que
toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est
totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la
vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce
auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » (Tertio
millennio adveniente, n. 7)...
Dans l’attente de voir la
mort définitivement vaincue, des hommes « continuent sur terre leur
pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres
enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine
lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf.
Eugène IV, bulle Laetantur coeli). Unie aux mérites des saints, notre
prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision
béatifique. Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts
obtient des mérites qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une
expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle
« nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium,
n.51); « sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse
de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°). Pour les
âmes du purgatoire, l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le
Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui
maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de
purification achevé, l’âme ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps
42; 62)...
J’encourage donc les
catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles
et pour tous nos frères et soeurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la
rémission des peines dues à leurs péchés et qu’ils entendent l’appel du
Seigneur...
En confiant à
l’intercession de Notre-Dame, de saint Odilon et de saint Joseph, patron de la
bonne mort, les fidèles qui prieront pour les morts, je leur accorde de grand
coeur ma Bénédiction apostolique, ainsi qu’aux membres de la communauté
diocésaine d’Autun, à ceux qui sont engagés dans l’Archiconfrérie de
Notre-Dame de Cluny et aux lecteurs du bulletin Lumière et vie. Je
l’étends volontiers à tous ceux qui, au cours de l’année du millénaire, prieront
à l’intention des âmes du purgatoire, qui participeront à l’Eucharistie, et qui
offriront des sacrifices pour les défunts... »
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Azulejo
de las Ánimas Benditas del Purgatorio con la frase "Tened compasión de mí,
al menos vosotros mis amigos". (Juan Oliver Míguez, 1960). Sevilla,
Andalucía, España.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/11/02.php
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
JEAN-PAUL II
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 3 novembre 2002
Très chers frères et
sœurs !
1. Hier, nous avons
célébré la commémoration liturgique annuelle de tous les fidèles défunts. De
l'Église présente dans le monde s'est élevée une invocation chorale au Dieu de
la vie et de la paix, afin qu'il accueille dans son Royaume de lumière infinie
toutes les âmes, en particulier les plus démunis et nécessitant sa miséricorde.
La prière chrétienne pour
les défunts - qui caractérise tout le mois de novembre - ne peut avoir lieu
qu'à la lumière de la résurrection du Christ. En effet, l'Apôtre Paul dit :
"Et si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est notre foi [...] Si c'est
pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous
sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non, le Christ est ressuscité
d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis" (1 Co 15,
17.19-20).
Le monde d'aujourd'hui a
plus que jamais besoin de redécouvrir le sens de la vie et de la mort dans la
perspective de la vie éternelle. En dehors de celle-ci, la culture moderne, née
pour exalter l'homme et sa dignité, se transforme paradoxalement en culture de
mort, car, ayant perdu l'horizon de Dieu, elle se retrouve comme prisonnière du
monde, s'effraye et donne malheureusement lieu à de multiples pathologies
personnelles et collectives.
2. À ce propos, j'ai à
cœur de citer un texte de saint Charles Borromée, dont nous célébrerons demain
la mémoire liturgique. "Mon âme - écrivait-il - ne cesse jamais de louer
le Seigneur qui ne cesse jamais d'étendre ses dons. C'est un don de Dieu si de
pécheur, tu es appelé à la justice ; un don de Dieu si tu es soutenu afin de ne
pas tomber ; un don de Dieu que te soit donnée la force de persévérer jusqu'à
la fin; la résurrection de ton corps mort sera également un don de Dieu, afin que
pas même un cheveu de ta tête ne soit perdu ; la glorification après la
résurrection sera un don de Dieu, et, enfin, ce sera encore un don de Dieu de
pouvoir le louer continuellement dans l'éternité" (Homélie, 5 septembre
1583).
Tandis que j'invite à méditer
sur ces pensées lumineuses du saint Archevêque de Milan, je saisis cette
occasion pour exprimer ma gratitude à ceux qui, rappelant la fête de saint
Charles, m'ont fait parvenir leurs vœux pour ma fête. Je remercie surtout pour
les prières qui m'ont été assurées et je les offre en retour de tout cœur, en
invoquant pour tous d'abondantes grâces célestes.
3. En m'adressant à
présent à la Très Sainte Vierge Marie, nous lui demandons de soutenir en
particulier notre prière de suffrage pour les défunts. En cette Année du
Rosaire, mettons-nous assidument à l'école de la Vierge, pour contempler avec
Elle le mystère du Christ mort et ressuscité, espérance de vie éternelle pour
tout homme.
Au terme de l'Angélus :
Aujourd'hui, nous avons
tous participé en esprit à la douleur de la communauté de San Giuliano di
Puglia, si éprouvée par la disparition tragique d'un grand nombre de ses fils.
Je désire une fois de
plus dire à ces chères familles que le Pape est proche d'elles et prie pour
elles, implorant du Seigneur, par l'intercession de Marie, Mère de Miséricorde,
le réconfort de la foi et de l'espérance chrétienne.
© Copyright 2002 - Libreria
Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/angelus/2002/documents/hf_jp-ii_ang_20021103.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 2 novembre 2011
Commémoration de tous les
fidèles défunts
Chers frères et sœurs !
Après avoir célébré la
solennité de tous les saints, l’Eglise nous invite aujourd’hui à commémorer
tous les fidèles défunts, à tourner notre regard vers les nombreux visages qui
nous ont précédés et qui ont conclu leur chemin terrestre. Au cours de l’Audience
d’aujourd’hui, je voudrais donc vous proposer quelques pensées simples sur la
réalité de la mort qui pour nous, chrétiens, est illuminée par la Résurrection
du Christ, et pour renouveler notre foi dans la vie éternelle.
Comme je le disais déjà
hier au cours de l’Angélus, nous nous rendons ces jours-ci au cimetière pour
prier pour les personnes chères qui nous ont quittés, nous allons en quelque
sorte leur rendre visite pour leur exprimer, une fois de plus, notre affection,
pour les sentir encore proches, en rappelant également, de cette façon, un
article du Credo : dans la communion des saints existe un lien étroit
entre nous, qui marchons encore sur cette terre, et nos nombreux frères et
sœurs qui ont déjà atteint l’éternité.
Depuis toujours, l’homme
se préoccupe de ses morts et tente de leur donner une deuxième vie à travers
l’attention, le soin, l’affection. D’une certaine façon, on veut conserver leur
expérience de vie ; et, paradoxalement, c’est précisément des tombes devant
lesquelles se bousculent les souvenirs que nous découvrons la façon dont ils
ont vécu, ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils ont craint, ce qu’ils ont espéré, et ce
qu’ils ont détesté. Celles-ci représentent presque un miroir de leur monde.
Pourquoi en est-il ainsi
? Car, bien que la mort soit souvent un thème presque interdit dans notre
société, et que l’on tente constamment de chasser de notre esprit la seule idée
de la mort, celle-ci concerne chacun de nous, elle concerne l’homme de tout
temps et de tout lieu. Et devant ce mystère, tous, même inconsciemment, nous
cherchons quelque chose qui nous invite à espérer, un signe qui nous apporte un
réconfort, qui nous ouvre un horizon, qui offre encore un avenir. Le chemin de
la mort, en réalité, est une voie de l’espérance et parcourir nos cimetières,
comme lire les inscriptions sur les tombes, signifie accomplir un chemin marqué
par l’espérance d’éternité.
Mais nous nous demandons
: pourquoi éprouvons-nous de la crainte face à la mort ? Pourquoi une grande
partie de l’humanité ne s’est-elle jamais résignée à croire qu’au-delà de la
mort, il n’y pas pas simplement le néant ? Je dirais qu’il existe de multiples
réponses : nous éprouvons une crainte face à la mort car nous avons peur du
néant, de ce départ vers quelque chose que nous ne connaissons pas, qui nous
est inconnu. Il existe alors en nous un sentiment de rejet parce que nous ne
pouvons pas accepter que tout ce qui a été réalisé de beau et de grand au cours
d’une existence tout entière soit soudainement effacé, tombe dans l’abîme du
néant. Et surtout, nous sentons que l’amour appelle et demande l’éternité et il
n’est pas possible d’accepter que cela soit détruit par la mort en un seul
moment.
De plus, nous éprouvons
de la crainte à l’égard de la mort car, lorsque nous nous trouvons vers la fin
de notre existence, existe la perception qu’un jugement est exercé sur nos
actions, sur la façon dont nous avons mené notre vie, surtout sur les zones
d’ombre que nous savons souvent habilement éliminer ou que nous nous efforçons
d’effacer de notre conscience. Je dirais que c’est précisément la question du
jugement qui est souvent à l’origine de la préoccupation de l’homme de tous les
temps pour les défunts, de l’attention pour les personnes qui ont compté pour
lui et qui ne sont plus à ses côtés sur le chemin de la vie terrestre. Dans un
certain sens, les gestes d’affection et d’amour qui entourent le défunt sont
une façon de le protéger dans la conviction qu’ils ne demeurent pas sans effet
sur le jugement. C’est ce que nous pouvons constater dans la majorité des
cultures qui caractérisent l’histoire de l’homme.
Aujourd’hui, le monde est
devenu, tout au moins en apparence, beaucoup plus rationnel, ou mieux, la
tendance s’est diffusée de penser que chaque réalité doit être affrontée avec
les critères de la science expérimentale, et qu’également à la grande question
de la mort on ne doit pas tant répondre avec la foi, mais en partant de
connaissances expérimentables, empiriques. On ne se rend cependant pas
suffisamment compte que, précisément de cette manière, on a fini par tomber
dans des formes de spiritisme, dans la tentative d’avoir un contact quelconque
avec le monde au-delà de la mort, presque en imaginant qu’il y existe une
réalité qui, à la fin, serait une copie de la réalité présente.
Chers amis, la solennité
de la Toussaint et la commémoration de tous les fidèles défunts nous disent que
seul celui qui peut reconnaître une grande espérance dans la mort, peut aussi
vivre une vie à partir de l’espérance. Si nous réduisons l’homme exclusivement
à sa dimension horizontale, à ce que l’on peut percevoir de manière empirique,
la vie elle-même perd son sens profond. L’homme a besoin d’éternité et toute
autre espérance est trop brève, est trop limitée pour lui. L’homme n’est
explicable que s’il existe un Amour qui dépasse tout isolement, même celui de
la mort, dans une totalité qui transcende aussi l’espace et le temps. L’homme
n’est explicable, il ne trouve son sens profond, que s’il y a Dieu. Et nous
savons que Dieu est sorti de son éloignement et s’est fait proche, qu’il est
entré dans notre vie et nous dit : « Je suis la résurrection et la vie. Qui
croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne
mourra jamais » (Jn 11, 25-26).
Pensons un moment à la
scène du Calvaire et écoutons à nouveau les paroles que Jésus, du haut de la
Croix, adresse au malfaiteur crucifié à sa droite : « En vérité, je te le dis,
aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 43). Pensons aux
deux disciples sur la route d’Emmaüs, quand, après avoir parcouru un bout de
chemin avec Jésus Ressuscité, ils le reconnaissent et partent sans attendre
vers Jérusalem pour annoncer la Résurrection du Seigneur (cf. Lc 24,
13-35). Les paroles du Maître reviennent à l’esprit avec une clarté renouvelée
: « Que votre cœur ne se trouble pas ! Vous croyez en Dieu, croyez aussi en
moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, je vous
l'aurais dit ; je vais vous préparer une place » (Jn 14, 1-2). Dieu s’est
vraiment montré, il est devenu accessible, il a tant aimé le monde « qu'il a
donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais
ait la vie éternelle » (Jn 3, 16), et dans l’acte d’amour suprême de la
Croix, en se plongeant dans l’abîme de la mort, il l’a vaincue, il est
ressuscité et nous a ouvert à nous aussi les portes de l’éternité. Le Christ
nous soutient à travers la nuit de la mort qu’Il a lui-même traversée; il est
le Bon Pasteur, à la direction duquel on peut se confier sans aucune crainte,
car Il connaît bien la route, même dans l’obscurité.
Chaque dimanche, en
récitant le Credo, nous réaffirmons cette vérité. Et en nous rendant dans
les cimetières pour prier avec affection et avec amour pour nos défunts, nous
sommes invités, encore une fois, à renouveler avec courage et avec force notre
foi dans la vie éternelle, ou mieux, à vivre avec cette grande espérance et à
la témoigner au monde : derrière le présent il n’y a pas le rien. C’est
précisément la foi dans la vie éternelle qui donne au chrétien le courage d’aimer
encore plus intensément notre terre et de travailler pour lui construire un
avenir, pour lui donner une espérance véritable et sûre. Merci.
* * *
Je suis heureux de saluer
ce matin les pèlerins de langue française. Que votre foi dans la résurrection
du Christ vous donne force et courage pour traverser les épreuves de la vie et
qu’elle fasse grandir en vous l’espérance de la vie éternelle ! Que Dieu vous
bénisse !
APPEL
Les 3 et 4 novembre
prochains, demain et après-demain, les chefs d'État et de gouvernement du G20se
réuniront à Cannes, pour examiner les problématiques principales liées à
l'économie mondiale. Je souhaite que la rencontre aide à surmonter les
difficultés qui font obstacle au niveau mondial à la promotion d'un
développement authentiquement humain et intégral.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20111102.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Jacopo Vignali (1592–1664), San Michele Arcangelo libera le anime del purgatorio, XVIIe siècle, église Saints-Michel-et-Gaétan de Florence, Cappella Tornaquinci, Giovanni Piccirillo (a cura di), La chiesa dei Santi Michele e Gaetano, Becocci Editore, Firenze 2006.
CONGREGATIO PRO CLERICIS
Homélie à Cluny - 13
septembre 1998
Célébration du millénaire
de l’institution du " Jour des morts ",
2 novembre, par saint
Odilon, abbé de Cluny.
La Célébration qui nous
rassemble aujourd’hui veut rappeler l’institution par saint Odilon de Cluny,
pour les monastères soumis à son autorité, d’une " journée ",
dirait-on en style moderne, consacrée à la commémoraison, dans la prière, de
tous les fidèles trépassés.
Ce fait, la tradition le
fixe à l’année 998, il y a donc un millénaire.
[Les historiens hésitent
sur la date exacte : le décret définitif pourrait être plus tardif et conclure
plusieurs dispositions dont la première remonterait à l’an 998 : la tradition,
en simplifiant, ne s’éloigne pas de la vérité.]
Et c’est en 1898, à
l’occasion du neuvième centenaire, qu’a été instituée par le pape Léon XIII, en
l’église Notre-Dame de Cluny, l’Archiconfrérie de prière pour les âmes du
purgatoire. L’esprit de saint Odilon se perpétue ainsi et fructifie à travers
les siècles, comme a voulu le manifester par la lettre que vous avez entre les
mains le Saint-Père Jean-Paul II, dont je vous apporte une bénédiction
spéciale.
Quel est cet esprit ?
C’est, simplement, l’esprit catholique.
Et c’est aussi, chez ce
grand Abbé, l’esprit monastique, l’esprit de son ordre, voué à la prière et à
l’intercession.
C’est l’esprit
catholique. Le signe en est l’approbation universelle qu’a suscitée la pratique
instaurée par notre saint. Cette " fête des morts ", comme l’on dit
parfois de façon inexacte, rattachée par lui à la fête de tous les saints du
1er novembre, s’est répandue dans l’Église entière, qui l’a approuvée
officiellement par la voix du Pontife romain, peut-être dès le milieu du
onzième siècle avec saint Léon IX, et l’a fait entrer plus tard dans sa
Liturgie.
À vrai dire, il ne
s’agissait pas d’une création et la prière pour les morts est aussi ancienne
que le Christianisme, plus ancienne même puisque la piété juive, dans ses
derniers développements, la connaissait déjà.
Les Pères de l’Église
recommandent unanimement cette prière, dont la forme privilégiée est l’offrande
du Saint Sacrifice. Saint Augustin évoque même la mémoire générale que fait
l’Église des trépassés, en particulier de ceux en faveur de qui personne ne
prie : elle les embrasse dans sa prière, elle, la " pia mater communis
". Et l’on voit cette pratique se développer largement chez les fidèles
qui multiplient les dons, les fondations, auprès des monastères en particulier,
afin qu’après leur mort on se souvienne d’eux, de leur famille, devant le
Seigneur, pour leur obtenir le « repos éternel » dont parle la liturgie des
défunts : « Requiem aeternam dona eis Domine ».
C’est donc là une aspiration
profonde de l’âme chrétienne, entée d’ailleurs sur un sentiment profondément
humain : tout homme face à la mort prend conscience de sa pauvreté, de son
besoin de salut, du mystère de sa destinée. Il s’ouvre spontanément à une
attitude religieuse. Le soin des morts chez les humains, nous disent les
ethnologues, est une donnée constante et caractéristique : notre pastorale se
doit de répondre à ces aspirations du cœur de l’homme, quitte à les
évangéliser.
Car la Révélation divine
devait éclairer ces pressentiments et fournir un fondement solide à la pratique
chrétienne. La mort corporelle ne signifie pas la destruction totale de l’être
humain. Celui-ci, Image de Dieu, est " Corps, âme et esprit ", dit
saint Paul aux Thessaloniciens [1 Thess. 5, 23] : Il est doté d’une âme
spirituelle. Devenu enfant de Dieu par le baptême, il est appelé à le
rejoindre, au-delà de la mort, dans la vie éternelle. La mort n’est pas le
terme : " Je ne meurs pas, j’entre dans la vie " s’écrie Thérèse de
Lisieux.
Néanmoins cette entrée
peut ne pas être immédiate. L’union intime avec Dieu suppose que soient écartés
tous les obstacles, dont l’unique source est le péché ; Jésus évoque une pureté
qui permet de voir Dieu : « Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ».
C’est donc l’âme elle-même, épouse du Christ, qui quand elle meurt dans son
amitié - en état de grâce - tout en restant marquée par des fautes vénielles ou
les conséquences de ses faiblesses passées, implore une purification pour
pouvoir s’unir à son époux ; l’expérience de la prière du peuple chrétien pour
les morts exprimait cette persuasion de la nécessité d’une purification, en
même temps que sa foi en la communion des saints ; elle a amené à définir le
dogme du purgatoire [cf. DS 1304 ; 1820 ; 1580], comme purification finale qui
permet aux élus d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du
ciel, pour parvenir à la vision béatifique de Dieu [cf. CEC n. 1032]. Et en
cette célébration anniversaire, il semble particulièrement opportun de le rappeler,
alors qu’une conception amputée de l’amour de Dieu réduit sa paternité à une
" grand-paternité " condescendante. Dans le désir de l’excuser, de le
laver de tout soupçon d’être un " Dieu vengeur ", on fait silence sur
la fin ultime de l’homme et sur l’existence de peines après la mort ; c’est se
méprendre sur qui est Dieu, et sur qui est l’homme ! Dieu n’a pas besoin de nos
excuses embarrassées ! C’est parce que sa sainteté mérite d’être admirée, qu’il
n’y a personne de plus désirable que Lui, que le péché qui s’oppose à Lui est
grave pour l’homme ! Et c’est parce que " Dieu en vaut la peine ",
qu’il peut rester des peines après la mort ! D’autre part, elles sont un signe
de notre dignité : Dieu ne s’est pas résolu à ne nous demander d’être en sa
compagnie que des enfants immatures contraints d’accepter ses prévenances : il
veut être choisi, librement, comme l’époux de nos âmes, et c’est pourquoi nous
sommes responsables de nos actes, de nos fautes. Ceux qui refusent cet appel
ont encore une échappatoire qui leur permet de ne pas vivre une cohabitation
forcée : c’est la damnation clairement évoquée par Jésus, « Allez, maudits, au
feu éternel ». Mais ceux qui désirent cette communion ont au contraire la
possibilité d’une ultime préparation.
Nous n’avons donc pas à
rougir de cette doctrine : Dieu nous laisse libres comme l’enfant prodigue ;
c’est par miséricorde qu’il permet à ceux qui le haïssent de s’éloigner
définitivement de Lui ; et c’est par miséricorde qu’il permet aux autres de se
débarrasser de leurs affections désordonnées, pour entrer de plain-pied dans la
Société des Trois Personnes divines, de la Vierge Marie, des anges et des
saints. Pouvoir nous purifier, nous détacher, expier, pour arriver à le
regarder sans honte, à tout partager avec lui, c’est un privilège. Le feu du
purgatoire n’est pas comme celui de l’enfer : c’est l’amour même de Dieu qui,
dans ces ultimes épreuves, vient préparer le cœur humain à l’union où il pourra
l’étreindre et l’embrasser dans la « vive Flamme » de l’Esprit-Saint. Le subir,
c’est être déjà plongé dans son amour passionné, car notre Dieu est un "
feu dévorant ".
Mais cette purification
est aussi douloureuse. Sainte Catherine de Gênes compare l’âme en purgatoire à
une tige de métal rouillé, plongée dans la fournaise, et qui souffre de ne
pouvoir s’unir à la flamme qui l’entoure tant que les scories qui
l’alourdissent ne sont pas consumées. C’est pourquoi la deuxième certitude
présente au cœur de l’Église qui prie pour les morts, c’est que, dans ce mystère
de justice et d’amour, le chrétien n’est pas seul. En effet, selon la
Constitution dogmatique sur l’Eglise du Concile Vatican II [n. 49], « tous ceux
qui sont au Christ et possèdent son Esprit s’unissent organiquement dans une
même Église et sont étroitement liés par une cohésion mutuelle en Lui [cf. Ep
4, 16]. L’union de ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont
endormis dans la paix du Christ n’est pas du tout interrompue, bien au
contraire, selon la foi constante de l’Église, elle est renforcée par la
communication des biens spirituels ». Il est donc possible de venir en aide aux
parents, aux amis, qui nous ont quittés, à toute la famille des fidèles à
travers le monde. C’est le mystère de la communion des saints par lequel tout est
commun dans l’unité d’un même Corps, le Corps mystique du Christ : prières,
œuvres de charité, œuvres de pénitence offertes par amour, tout cela compose,
ajouté aux mérites du Christ, de la Vierge et des saints, le trésor de
l’Église, et va au bénéfice de chacun de ses membres. Toute âme qui s’élève
élève le monde, a-t-on dit justement. Et le Seigneur agrée que nous venions en
aide plus particulièrement à telle ou telle personne : si la miséricorde est «
un élément indispensable pour façonner les rapports mutuels entre les hommes,
dans un esprit de grand respect envers ce qui est humain et envers la
fraternité réciproque » (Jean-Paul II, encyclique Dives in misericordia 14),
nous devons prendre conscience qu’il n’est pas pas possible d’imaginer une
société plus humaine sans y instaurer cette tendresse et cette sensibilité du
coeur dont nous parle si éloquemment la parabole de l’enfant prodigue, ou
encore celle de la brebis et de la drachme perdue [cf. Luc 15, 1-32]. Cette
tendresse doit s’étendre à nos frères défunts : sans compassion pour leur
peine, c’est un monde cruel que nous préparerions. C’est pourquoi Saint Jean
Chrysostome nous exhorte ainsi : " Portons-leur secours et faisons leur
commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur
père [cf. Jb 1, 5], pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts
leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui
sont partis et à offrir nos prières pour eux " [hom. in 1 Cor. 41, 5 : PG
61, 361C].
Parmi ces
"secours", il faut placer en premier lieu l’offrande du Sacrifice de
la Messe, qui répand sur l’humanité la grâce de la Rédemption opérée sur la
Croix. Ce Saint Sacrifice, l’Église l’offre quotidiennement pour les vivants et
pour les morts. Et les fidèles tiennent à juste titre, à ce que l’Eucharistie
accompagne la cérémonie des funérailles. N’était-ce pas déjà le vœu de sainte
Monique, demandant seulement qu’on se souvienne d’elle, après sa mort, " à
l’autel du Seigneur " ? On sait qu’en 1915 le pape Benoît XV accorda à
tout prêtre de célébrer le 2 novembre trois messes pour les défunts, et ce
privilège demeure dans la Liturgie rénovée après Vatican II.
Ce sont ces convictions
qui sont à l’origine de la décision dont nous fêtons le millénaire. La foi
profonde au mystère de notre communion dans le Christ, l’amour ardent des
frères dans le besoin, de ces frères défunts privés du seul Bien qui puisse
combler leur cœur, c’est l’esprit catholique. C’est l’esprit monastique aussi,
si le moine n’est autre qu’un chrétien qui veut l’être en perfection et
totalement. Il n’y a pas à s’étonner que cette initiative de la « journée » du
2 novembre soit née dans le cœur d’un moine. On sait comment traditionnellement
chez eux la prière pour les morts était pratiquée avec générosité et ferveur :
frères, amis, bienfaiteurs étaient quotidiennement évoqués devant la
miséricorde de Dieu. Mais celle-ci est sans mesure, et le cœur qui s’y ouvre se
dilate aux dimensions de l’amour divin : il accueille toute détresse. C’est ainsi
qu’Odilon a voulu embrasser dans sa charité tous les défunts en voie de
purification, sans exception ni discrimination. De même que tous les saints du
ciel sont honorés, en la fête de la Toussaint, dans une même allégresse, de
même, le lendemain, tous nos frères du purgatoire sont l’objet de notre charité
secourable.
La charité ne passe pas. Si elle vit dans nos cœurs, elle y éveille les mêmes sentiments, « ceux qui sont dans le Christ Jésus » [Philippiens 2, 5]. Ainsi la piété pour les morts, le souci de leur venir spirituellement en aide, doit caractériser de façon permanente l’Église du Christ. Alors que le passage au second millénaire a été marqué par l’instauration de cette forme exquise de charité pour les défunts, qui dure depuis mille ans, que pouvons-nous faire pour renouveler cette charité et nous renouveler dans l’Esprit-Saint, pour ouvrir à notre tour le troisième millénaire ? L’initiative prise il y a mille ans demeure un défi pour notre temps. Il nous faut susciter un nouveau zèle de charité envers les défunts, pour que le Peuple chrétien se nourrisse de nouveau de la foi en la vie éternelle. Vivants et défunts, puissions-nous tous partager ce désir ardent de la Rencontre définitive : « L’Esprit et l’Époux disent : Viens - Amen, Viens Seigneur Jésus » [Apoc. 22, 17. 20].
Ludovico Carracci (1555–1619). Âmes du Purgatoire, vers 1610, 44 x 51, Vatican Pinacoteca
LA COMMÉMORATION DES ÂMES
La commémoration de tous
les fidèles défunts a été instituée en ce jour par l’Eglise, afin de secourir
par des bonnes œuvres générales ceux. qui n'ont pas le bonheur d'être soulagés
par des prières particulières, ainsi qu'il a été démontré parla révélation
précédente. Saint Pierre Damien rapporte encore que saint Odilon, abbé de
Cluny, ayant découvert, qu'auprès d'un volcan de Sicile, on entendait souvent
les cris et les hurlements des démons se plaignant que les âmes des défunts
fussent arrachées de leurs mains par les aumônes et les prières, ordonna, dans
ses monastères, de faire, après la fête de tous les saints, la commémoration
des morts. Ce qui, dans la suite, fut approuvé par toute l’Eglise (Iottald, Vie
de saint Odilon, l. II, c. XIII). A ce sujet, ou peut faire deux considérations
générales : 1° sur ceux qui doivent être purifiés, 2° sur les suffrages qui
sont adressés pour eux. Dans la première considération, on peut examiner : 1°
qui sont ceux qui sont purifiés, 2° par qui ils le sont, 3° où ils le sont.
Ceux qui sont purifiés se divisent en trois catégories. Les premiers sont ceux
qui décèdent sans avoir accompli la satisfaction qui leur a été enjointe. S'ils
avaient eu au fond du coeur une contrition suffisante pour effacer leurs
péchés, ils seraient librement passés à la vie, quand bien même ils n'auraient
accompli aucune satisfaction, puisque la contrition est la plus grande
satisfaction pour le péché et qu'elle l’efface entièrement. « Dieu, dit saint
Jérôme, ne regarde pas tant à l’espace du temps qu'à la mesure de la douleur,
ni tant à l’abstinence de la nourriture qu'à la mortification des vices.» Mais
ceux qui ne sont pas assez contrits, et qui meurent avant l’achèvement de leur
pénitence, sont punis très sévèrement dans le feu du purgatoire, à moins
toutefois que des personnes auxquelles ils sont chers ne se chargent de leur
satisfaction. Or, pour que cette commutation ait de la valeur, quatre
conditions sont requises. La première, l’autorité de celui qui commue, et cette
autorité est celle du prêtre; la deuxième, le besoin qu'éprouve celui en faveur
duquel s'opère la commutation, car il doit se trouver dans une position telle
qu'il ne puisse satisfaire pour soi-même, mais qu'il ait besoin d'être aidé ;
la troisième, la charité de celui pour lequel se fait la commutation, charité
qui lui est nécessaire pour rendre sa satisfaction méritoire et complète; la
quatrième, la proportion à établir par, rapport à la peine, en sorte qu'une
plus petite soit commuée en une plus grande; car, on satisfait plus à Dieu par;
la peine personnelle due par celle d'autrui. Or, il y a trois genres, de peines
: 1° la personnelle et volontaire, c'est celle par laquelle on satisfait le
mieux ; 2° la personnelle qui n'est, pas volontaire, elle est subie dans le
purgatoire; 3° la volontaire; mais sans être personnelle, telle qu'elle existe
dans la commutation que l’on traite ici ; elle satisfait, moins que la
première, par cela même qu'elle n'est point personnelle, et elle satisfait plus
que la seconde, parce qu'elle est volontaire. Cependant, si celui pour lequel
on se charge de satisfaire vient à décéder, il n'en souffre pas moins dans le
purgatoire, quoiqu'il soit délivré plus tôt par la peine qu'il endure lui-même,
et par celle que les autres paient pour lui, parce que le Seigneur compte pour
somme principale sa peine et celle des autres. D'où il suit que s'il doit, dans
le purgatoire, souffrir deux mois, il pourra, au moyen du secours qu'il reçoit,
être délivré en un seul. Cependant, jamais il n'en sort que la dette ne soit
payée. Que si elle est acquittée, cette dette compte pour celui qui la paie et
retourne à son profit; et s'il n'en a pas besoin, elle revient au trésor de
l’Eglise, ou bien elle vaut pour ceux qui sont dans le purgatoire. Les seconds,
qui vont dans le purgatoire, sont ceux qui ont vraiment accompli la pénitence
qui leur a été enjointe ; cependant, elle n'a pas été suffisante par
l’ignorance ou la négligence du prêtre. Alors ceux qui descendent dans le
purgatoire, à moins qu'ils ne suppléent par la grandeur de leur contrition, y
complèteront en entier ce qu'ils auront fait en moins dans cette vie. Dieu, en
effet, qui sait la proportion et la mesure entre les péchés et les peines,
ajoute quelque peine suffisante, afin qu'aucun péché ne reste impuni.
D'ailleurs, la pénitence imposée est ou bien trop forte; ou bien égale, ou bien
trop faible; si elle est trop forte, elle procure une augmentation de gloire
dans ce qu'elle a d'excessif; si elle est égale, elle suffit alors pour la
rémission de toute la coulpe ; si elle est trop faible, ce qui reste est
suppléé par la puissance de la justice divine. Ecoutez ici ce que pense saint
Augustin de ceux qui font pénitence à la dernière extrémité : « Celui qui vient
d'être baptisé sort de ce monde tranquille sur son sort; le fidèle qui vit bien
sort de ce monde tranquille sur son sort ; celui qui fait pénitence et qui est
réconcilié, quand il est en santé, sort tranquille d'ici-bas ; celui qui fait
pénitence à la dernière extrémité et qui s'est réconcilié, s'il sort d'ici-bas
tranquille, moi, je ne le suis pas : donc, prenez le certain et laissez
l’incertain. » Si saint Augustin parle ainsi, c'est que ces personnes ont
coutume de faire pénitence, plutôt par nécessité que par bonne volonté, plutôt
par crainte du châtiment que par amour de la gloire. Les troisièmes, qui
descendent dans le purgatoire; sont ceux qui portent avec eux du bois, du foin
et de la paille, c'est-à-dire ceux qui ont une affection, charnelle pour leurs
richesses, moins grande cependant que celles qu'ils ont pour Dieu. Les
affections charnelles qu'ils ont pour leurs maisons, leurs femmes, leurs
possessions, bien qu'ils ne préfèrent rien à Dieu, sont indiquées par ces trois
choses : selon qu'ils auront aimé, ou bien ils seront brûlés plus de temps
comme bois, ou moins de temps comme foin, ou très peu comme paille. « Ce feu,
comme dit saint Augustin, bien qu'il ne soit pas éternel, est pourtant
merveilleusement fort ; il surpasse toute peine qui ait jamais été endurée
ici-bas par personne ; aucune souffrance n'a existé pareille dans la chair,
tout extraordinaires qu'aient été les supplices des martyrs. »
II. Par qui sont-ils
purifiés ? Cette purgation et cette punition s'opérera par les mauvais anges et
non par les bons; car les bons anges ne tourmentent pas les bons ; mais les
bons anges tourmentent les mauvais, les mauvais les bons, et les mauvais ceux
qui leur ressemblent. C'est cependant chose pieuse de croire que les bons anges
visitent et consolent fréquemment leurs frères et concitoyens, et les exhortent
à souffrir avec, patience. Ils ont encore un autre sujet de consolation en ce
qu'ils attendent avec certitude la gloire future: car ils la possèdent
certainement, toutefois dans un moindre degré que ceux qui sont dans la patrie,
mais dans un plus grand que ceux qui sont en chemin pour l’autre vie. La
certitude de ceux qui sont dans la patrie est sans attente et exempté de
crainte, parce qu'ils n'attendent pas la vie future, puisqu'ils la possèdent
réellement, et qu'ils ne craignent pas de la perdre plus tard, tandis que c'est
le contraire dans ceux qui sont en chemin pour l’autre vie. Mais la certitude
de ceux qui sont en purgatoire tient le milieu. Elle est accompagnée d'attente
puisqu'ils attendent la vie future elle-même : mais elle est exempte de
crainte, car ayant leur libre:arbitre affermi, ils savent que désormais ils ne
peuvent plus pécher. Ils ont encore un autre sujet de consolation, c'est de
croire que l’on peut prier pour eux. Cependant il serait peut-être plus
conforme à la vérité de croire que cette punition ne s'exerce pas par le
ministère des mauvais anges, mais que c'est un ordre de la justice divine et par
une conséquence de sa volonté.
III. Où sont-ils purgés?
C'est dans un lieu situé à côté de l’enfer, qui se nomme Purgatoire ; c'est là
que le placent plusieurs savants, bien qu'il semble à d'autres qu'il soit situé
dans l’air et dans la zone torride. Cependant il entre dans l’économie du plan
divin que divers lieux soient assignés à différentes âmes, et cela pour
plusieurs raisons, soit pour la légèreté de leur punition, soit à cause de leur
délivrance prochaine, soit pour notre instruction, ou bien pour une faute
commise dans ce lieu, ou enfin à cause des prières de quelque saint : 1° Pour
la légèreté de leur peine, ainsi il a été révélé à quelques personnes, au
témoignage de saint Grégoire, qu'il y a des âmes punies dans l’obscurité. 2°
Pour leur délivrance prochaine, afin qu'elles puissent révéler leur indigence
aux autres et en impétrer les suffrages pour sortir de peine plus vite. On lit
en effet que des pêcheurs de Saint-Théobald prirent en automne un énorme bloc
de glace dais leur filet, et ils en furent pourtant beaucoup plus satisfaits
que si c'eût été un poisson, parce que l’évêque avait mal aux pieds, et ils lui
procurèrent un grand soulagement en appliquant cette glace sur ses membres
souffrants. Or, une fois l’évêque entendit sortir de la glace la voix d'un
homme qui ayant été adjuré de lui dire qui il était, répondit: « Je suis une
âme, tourmentée dans cette glacière pour mes péchés, et je pourrais être
délivrée si vous disiez trente messes pendant trente jours sans interruption. »
L'évêque avait dit la moitié de ces messes et se préparait à en célébrer une
autre, quand il arriva;que, le diable y poussant, une sédition s'éleva parmi la
presque totalité des habitants de la ville. Alors l’évêque, ayant été appelé
pour apaiser la discorde, quitta les ornements sacrés, et ne dit pas la messe
ce jour-là. Il recommença donc et déjà il avait dit les deux tiers des messes,
quand une grande armée, semblait-il, assiégea la ville; et il fut forcé de ne
pas dire la messe. Il recommença, donc encore une troisième fois, et il avait
dit toutes, les messes excepté la dernière qu'il allait célébrer, quand la
maison de l’évêque et sa villa parurent tout en flammes. Comme ses serviteurs
lui disaient de laisser passer ce jour sans dire la messe, il répondit : « Quand
toute la villa devrait brûler, je la célébrerais. » Lorsqu'elle fut achevée,
aussitôt la glace se fondit et l’incendie qu'on croyait voir disparut comme un
fantôme sans avoir causé aucun dommage. 3° Pour notre instruction : car c'est
afin que nous sachions qu'une grande peine est infligée après cette vie aux
pécheurs; comme on dit qu'il arriva à Paris, d'après ces paroles du Chantre de
Paris (Pierre le Chantre) : Maître Silo (Ou Siger de Brabant) pria avec
instance un de ses écoliers, qu'il soignait dans sa maladie, de revenir le
trouver après sa mort, pour lui rapporter en quelle situation il se trouverait.
Quelques jours après, il lui apparut avec une chappe de parchemin, sur
l’extérieur de laquelle étaient écrits partout une foule de sophismes, et dont
l’intérieur était tout doublé de flammes. Le maître lui demanda qui il était. «
Je suis bien, dit-il, celui qui vous ai promis de revenir vous trouver. »,
Interrogé sur l’état dans lequel il se trouvait, il répondit : « Cette chappe
me pèse et m’écrase plus que si j'avais sur moi une tour; et elle m’a été
donnée à porter à cause, de la gloire que je retirais à faire des sophismes.
Pour ce qui est de la flamme de feu dont elle est doublée, ce sont les
pelleteries délicates et mouchetées que je portais : cette flamme me torture et
me brûle. » Or, comme le maître jugeait cette peine facile à endurer, le
défunt, lui dit de tendre la main pour apprécier à quel point ce châtiment
était supportable. Quand il eut présenté sa main, le revenant laissa tomber une
goutte de sa sueur qui perça la main de Silo comme une flèche, en sorte que
celui-ci en ressentit une douleur prodigieuse, et il lui dit : « Voici comme je
suis partout.»: Le maître, effrayé de la sévérité de ce châtiment, résolut de
quitter le monde et d'entrer en religion. Le lendemain matin quand ses écoliers
furent rassemblés; il composa ces vers :
Linquo coax ranis, ira
corvis, vanaque vanis,
Ad logicam pergo quae
mortis non timet ergo
(Je laisse coasser les
grenouilles, croasser les corbeaux, les gens frivoles s'occuper des frivolités.
Je cherche une logique
qui ne craigne point la mort pour conclusion).
Et quittant le siècle, il
se réfugia dans un cloître. 4° Pour avoir commis une faute dans un endroit,
comme le dit saint Augustin, et ainsi que le prouve un exemple rapporté par,
saint Grégoire. Un prêtre, qui fréquentait les bains, y rencontrait un inconnu
toujours disposé à le servir. Un jour, pour le bénir et le payer de son labeur,
le prêtre lui ayant offert un pain bénit, cet homme répondit en gémissant :
«Pourquoi ne donnez-vous cela, mon père ? Ce pain est sanctifié, or, je ne puis
le manger; car autrefois j'ai été le maître de ce lieu, mais pour mes péchés,
j'y ai été envoyé après ma mort : cependant je vous prie d'offrir au Dieu tout
puissant ce pain pour mes péchés : vous saurez que vous aurez été exaucé quand
vous ne me trouverez plus en revenant ici. » Alors le prêtre offrit pour lui
tous les jours pendant une semaine l’hostie salutaire, après, quoi, i1 ne le
rencontra plus désormais. 5° A cause de la prière de quelque saint ; ainsi
lit-on de saint Patrice qui demanda pour quelques personnes un purgatoire en un
certain lieu sous terre vous en trouverez l’histoire après la fête de saint
Benoît.
La seconde considération
a rapport aux suffrages que l’on peut adresser pour eux. A ce propos, trois
considérations se présentent : 1° Les suffrages en eux-mêmes. 2° Ceux pour qui
ils se font. 3° Ceux par qui ils se font. I. Il y a quatre espèces de suffrages
qui sont très avantageux aux morts, savoir: la prière des fidèles et celle de
leurs amis, l’aumône, l’immolation de l’hostie salutaire, et le jeûne. 1° Que
la prière de leurs amis leur serve, cela est évident par l’exemple de Paschase
rapporté dans saint Grégoire (Dialogues, l. IV, c. XXXVI). Il raconte qu'un
homme d'une sainteté et d'une vertu éminente existait quand deux souverains
pontifes furent élus à la fois. Cependant dans la suite, l’Église ayant reconnu
l’un d'eux pour légitime, Paschase, entraîné dans l’erreur, préféra toujours
l’autre, et persista dans son sentiment jusqu'à la mort. Quand il fut trépassé,
un démoniaque ayant touché la dalmatique posée sur son cercueil, fut guéri. Or,
longtemps après, Germain, évêque de Capoue, étant allé au bain pour sa santé, y
trouva le diacre Paschase debout et prêt à le servir. A sa vue, il eut grande
peur, et il lui demanda ce que faisait là un homme si important que lui.
Paschase lui avoua qu'il n'avait été envoyé en ce lieu de peine pour aucun
autre motif que celui d'avoir abondé en son sens plus que de raison dans
l’affaire susdite; puis il ajouta : « Je vous en prie, adressez, pour moi des
prières au Seigneur, et vous saurez que vous avez été exaucé, quand vous ne me
trouverez plus lorsque vous reviendrez ici. » Germain pria donc pour lui et
étant revenu peu de jours après, il ne trouva plus Paschase en ce lieu.
Pierre de Cluny dit qu'un
prêtre, qui célébrait tous les jours la messe pour les morts, fut accusé auprès
de son évêque et suspendu de son office. Or, un jour de grande solennité, comme
l’évêque passait par le cimetière pour aller à matines, les morts se levèrent
devant lui et dirent : « Cet évêque ne nous donne pas une messe ; de plus, il
nous a enlevé notre prêtre ; mais certainement, s'il ne s'amende, il mourra. »
Alors l’évêque donna l’absolution au prêtre, et, dans la suite, il célébra la
messe de bon coeur pour les morts. Les prières des vivants sont très agréables
aux défunts, comme on peut s'en assurer par ce que rapporte le Chantre de Paris
(Pierre Cantor, moine de Cîteaux, + 1297). Un homme récitait toujours le psaume
De profundis pour les morts, chaque fois qu'il passait par un cimetière. Un
jour que, poursuivi par des ennemis, il s'y était réfugié, aussitôt les morts
se levèrent, chacun avec l’instrument de sa profession à la main, et ils le
défendirent vigoureusement, forçant ses ennemis effrayés à prendre la fuite. —
La seconde espèce de suffrages qui est utile aux défunts, c'est l’aumône: cela
est évident parce qu'on lit dans le livre des Macchabées, que le vaillant
Judas, ayant recueilli douze mille dragmes d'argent, les envoya à Jérusalem
dans le but de les offrir pour les péchés dés morts; car il avait de bons et
religieux sentiments touchant la résurrection. Un exemple rapporté par saint
Grégoire, au IV° livre de ses Dialogues (c. XXXVI), confirme l’avantage de
l’aumône en faveur des défunts. Un soldat vint à mourir, mais bientôt après il
revint à la vie et raconta ce qui lui était arrivé. Il disait donc qu'il y
avait un pont sous lequel coulait un fleuve noir, bourbeux et fétide. Quand le
pont était passé, se trouvaient des prairies agréables, ornées d'herbes aux
fleurs odoriférantes, au milieu desquelles paraissaient réunis des hommes vêtus
de blanc que rassasiait cette suavité merveilleuse et variée des fleurs. Mais
sur ce pont était une épreuve, c'est-à-dire que si un homme injuste voulait le
passer, il tombait dans ce fleuve noir et puant, tandis que les justes d'un pas
assuré arrivaient à ces prairies charmantes. Il raconta y avoir vu un homme
appelé Pierre, lié, couché sur le dos à une grande masse de fer. Et le soldat
lui avant demandé pourquoi il était là, on lui répondit : « S'il souffre ainsi,
c'est, que quand on lui commandait l’exécution d'un coupable, c'était plus à la
cruauté et au désir de faire des blessures qu'à l’obéissance qu'il cédait. » Il
disait encore y avoir vu un pèlerin qui, arrivé sur le pont, le passa avec une
autorité pareille à la pureté de sa vie sur la terre. Un autre, nommé Etienne,
qui avait voulu passer, fit un faux pas et fut jeté hors du pont, le corps
restant à moitié suspendu. Alors des hommes affreusement noirs, sortis du
fleuve, le saisirent d'en bas par les jambes, tandis que d'autres personnages
vêtus de blanc et resplendissants de beauté le tinrent d'en haut par les bras.
Or, pendant cette lutte, le soldat qui en était témoin revenait à, son corps et
ne put savoir quel fut le résultat de cet examen et qui fut le vainqueur. Ce
qui nous donne à comprendre que dans Etienne les péchés de la chair
combattaient avec ses aumônes. Car le fait d'être tiré d'en bas par les cuisses
et celui d'être tiré d'en haut par les bras indique qu'il avait aimé faire des
aumônes et qu'il n'avait pas su résister entièrement aux mauvais penchants de
la terre. La troisième espèce de suffrages, qui est l’immolation de l’hostie
salutaire, est très avantageuse aux défunts; ce qui est prouvé par beaucoup
d'exemples. Saint Grégoire rapporte au IV° livre de ses Dialogues (c. LV),
qu'un de ses moines, appelé Juste, étant, à la dernière extrémité, indiqua
qu'il avait trois pièces d'or cachées, et mourut en gémissant de cette action;
saint Grégoire commanda alors aux frères de l’ensevelir dans le fumier avec ses
trois pièces d'or en disant : « Que ton argent périsse avec toi.» Cependant
saint Grégoire ordonna à un des frères d'immoler chaque jour la sainte Hostie
pour lui pendant trente jours. Quand il eut exécuté ce que lui avait intimé
saint Grégoire, celui qui était mort apparut le trentième jour à un frère qui
lui demanda : « Comment es-tu? » Et il répondit: « Jusqu'à présent, j'ai été
mal, mais maintenant je suis bien, car j'ai reçu aujourd'hui la communion.
On s'assura encore que
l’immolation de la sainte, Hostie était fort utile non seulement aux morts,
mais, encore aux vivants. Quelques hommes en effet étaient dans le creux d'un
rocher occupés à extraire de l’argent, quand tout à coup le rocher croule et
écrase tous ceux qui se trouvaient là, à l’exception d'un seul qui échappa à la
mort protégé, par un retrait, mais sans pouvoir en sortir. Sa femme, le pensant
mort, faisait dire tous les jours la messe pour lui et offrait chaque fois un
pain, un vase de vin avec une chandelle. Le diable, jaloux, lui apparut trois
jours de suite sous une forme humaine et lui demanda où elle allait : la femme
lui ayant exposé le motif de sa démarche, le diable lui disait : « Ne te fais,
pas de mal inutilement, car déjà la messe est dite » ; de sorte que ces trois
jours-là elle manqua à la messe et ne la fit même pas dire. Or, un certain
temps après, quelqu'un, en fouillant dans ce même rocher pour trouver de
l’argent, entendit, au-dessous de soi, une voix qui disait : « Frappez
doucement, car une grosse pierre va me tomber sur la tête. » Or, comme
l’ouvrier avait peur, il appela beaucoup de monde pour entendre cette voix;
ensuite il se mit à creuser et il entendit les mêmes paroles. Alors tous
s'approchèrent plus près et dirent: « Qui es-tu? » On répondit : « Allez
doucement, car une grosse pierre semble tomber sur moi. » On creusa donc par le
côté et on parvint jusqu'à cet homme qu'on retira bien portant et sain et sauf;
on lui demandait comment il avait pu vivre si longtemps, il dit que chaque jour
on lui avait donné un pain, un pot de vin et une chandelle allumée, excepté
seulement pendant trois jours. Quand sa femme apprit cela, elle fut toute
transportée, et elle connut que son mari avait été sustenté par son oblation et
que le diable l’avait trompée pour que, ces trois jours-là, elle me fît pas
dire de messes. Cet événement s'est passé, au témoignage de Pierre de Cluny,
dans une villa nommée Ferrières, au diocèse de Grenoble (Le fait rapporté par
la légende est bien le même, quant au fond, que raconte Pierre le vénérable. La
femme du malheureux faisait dire une messe chaque semaine à l’intention de son
mari, mais elle y manqua une fois par négligence. Ce ne fut qu'au bout d'un an
qu'eut lieu la délivrance. (Pierre le vénérable, De miraculis, 1. II, c. II.)
Le cardinal Bossa parle du même prodige et le lit dans saint Pierre Damien,
Opp. XXIII, il serait arrivé auprès du lac de Côme apud Clavennam montem. Henri
de Gand, + en 1275). Saint Grégoire rapporte encore qu'un nautonier fit
naufrages et qu'un prêtre ayant immolé pour lui la sainte Hostie, il sortit
enfin de la mer sain et sauf. On lui demandait comment il avait échappé, au
péril ; il dit qu'étant au milieu de la mer, déjà épuisé et presque défaillant,
quelqu'un s'approcha de lui et lui offrit un pain. Quand il l’eut mangé, il
recouvra aussitôt toutes ses forces et fut recueilli sur un navire qui passait
par là. Or, il reçut le pain à l’heure même où le prêtre disait la messe pour
lui. — La quatrième espèce de suffrages qui est le jeûne, est avantageuse aux
défunts, sur le témoignage de saint Grégoire, lequel traite de ce suffrage en
même temps que des trois autres, en disant: « Les âmes dés défunts sont
délivrées de quatre manières, ou bien par les offrandes des prêtres, ou par les
prières des saints, ou par les aumônes de leurs amis, ou par les jeûnes de
leurs parents. La pénitence que font pour elles ceux qui ont été leurs amis a
beaucoup de valeur. » Le docteur Solennel (Henri de Gand, + en 1275) raconte
qu'une femme, qui avait perdu son mari, se désespérait d'être pauvre, quand le
diable lui apparut et lui dit qu'il. l’enrichirait si elle consentait à faire
ce qu'il voudrait. Elle le promit; alors il lui enjoignit: 1° de faire tomber
dans, la fornication les ecclésiastiques qu'elle logerait chez elle ; 2°
d'accueillir les pauvres dans le jour et de les chasser la nuit sans leur
laisser rien; 3° d'empêcher de prier dans l’église par son babil; 1° de ne
jamais se confesser de cela. Arrivée a l’article de la mort, et invitée par son
fils à se confesser, elle lui révéla le fait, en lui disant qu'elle ne pouvait
pas se confesser et que sa confession ne lui vaudrait rien. Mais son fils
insistant avec larmes et promettant de faire pénitence pour elle, elle se
laissa toucher et envoya son fils chercher un prêtre. Avant que celui-ci
n'arrivât, les démolis se ruèrent sur elle, la saisirent de crainte et
d'horreur, au point qu'elle en mourut. Son fils confessa pour elle le péché de
sa mère et fit pénitence pendant sept ans; après lesquels il vit sa mère qui le
remerciait de sa délivrance. Les indulgences de l’Eglise font aussi du bien aux
défunts. Un légat du siège apostolique pria un soldat distingué de combattre au
service de l’Eglise dans l’Albigeois, en lui accordant une indulgence pour son
père qui était mo&t ; il y resta une quarantaine de jours, après quoi son
père lui apparut tout éclatant de lumière et le remerciant de sa délivrance.
II. Il reste à examiner
quatre points encore, par rapport à ceux en faveur desquels s'adressent les
suffrages. 1° Quels sont ceux auxquels ils sont profitables; 2° pourquoi ils
doivent leur profiter; 3° s'ils profitent également à, tous; 4° comment ils
peuvent savoir qu'on adresse des suffrages pour eux. 1° « Tous ceux qui sortent
de cette vie, dit saint Augustin, sont ou très bons ou très méchants, ou
médiocrement bons. Les suffrages adressés en faveur de ceux qui sont très bons
sont des actions de grâces; ceux en faveur des méchants sont des consolations
quelconques; pour les médiocrement bons, ce sont des expiations. » On appelle
très bons, ceux qui s'envolent immédiatement au ciel sans passer par le feu de
l’enfer ni du purgatoire. Il y en a de trois sortes : les baptisés, les martyrs
et les hommes parfaits, qui ont amassé dans la perfection, de l’or, de l’argent
et des pierres précieuses, c'est-à-dire qui ont l’amour de Dieu, l’amour du
prochain, et des bonnes couvres, au point de ne penser pas à plaire au monde,
mais seulement à Dieu. Ils peuvent commettre des péchés véniels, mais la
ferveur de la charité consume en eux le péché, comme une goutte d'eau est
totalement absorbée dans un foyer incandescent; en sorte qu'ils n'ont en eux
rien qui mérite d'être expié par le feu. Celui donc qui prierait pour
quelqu'une de ces trois catégories de personnes, ou qui ferait d'autres bonnes
oeuvres à leur intention, leur ferait injure, « parce que, dit saint Augustin,
c'est faire injure à un martyr que de prier pour un martyr. » Cependant si
quelqu'un priait pour un très bon, dans le doute que son. âme fût au ciel, ses
oraisons seraient des actions de grâces et tourneraient au profit de celui qui
prie, selon les paroles de l’Ecriture sainte (Ps. XXXIV) : « Ma prière retourne
en mon sein. » Car à ces trois sortes de personnes le ciel est ouvert
immédiatement après leur mort, et ils ne passent pas par le feu du purgatoire.
Ce qui est indiqué par ces trois personnes pour lesquelles le ciel s'ouvrit. 1°
Pour J.-C. après son baptême : « Jésus étant baptisé et priant, le ciel fut
ouvert. » (Saint Luc, III.) Ce qui montre que le ciel s'ouvre à tous les
baptisés, soit petits enfants, soit adultes, en sorte qu'aussitôt après, s'ils
venaient à décéder, ils s'y envoleraient; car le baptême, en vertu de la
passion de J.-C. purifie de tout péché soit originel, soit mortel, soit véniel.
2° Le ciel s'ouvrit pour saint Etienne qu'on lapidait: « Je vois, dit-il
(Actes, VII) les cieux ouverts. » Ce qui montre que le ciel s'ouvre à tous les
martyrs, en sorte qu'ils y volent quand ils expirent, et s'il leur restait
encore quelque faute à expier par le feu, tout est rasé par la faulx du
martyre. 3° Il a été ouvert à saint Jean qui était d'une haute perfection. «
J'ai vu, dit-il, (Apocal., IV) et la porte du ciel était ouverte. » Ce qui
signifie que pour les hommes parfaits qui ont accompli totalement leur
pénitence, et qui n'ont pas commis de péchés véniels, ou qui, s'ils en ont
commis, les ont consumés de suite par la ferveur de la charité, le ciel même
est incontinent ouvert, et ils y entrent de suite pour y régner éternellement.
— Ceux qui sont très mauvais sont précipités dans le gouffre de l’enfer, on ne
devrait jamais faire aucun suffrage, pour eux si on était certain de leur
damnation, d'après cette parole de saint Augustin : « Si je savais que mon père
est dans l’enfer, je ne prierais pas plus pour lui que pour le diable. » Que :
si on adressait quelque espèce de suffrages en faveur de certains damnés, sur
le sort duquel on ne serait pas certain, cela ne leur servirait à rien, ni pour
les délivrer de leurs tourments, ni pour adoucir ou diminuer leurs peines, ni
pour suspendre pour un temps ou même pour une heure, leur damnation, ni pour
leur donner une plus grande force afin de supporter plus aisément leurs
tourments; car, en aucun cas, dans l’enfer, il n'y a de rédemption. On appelle
médiocrement bons ceux qui portent avec eux des matières à brûler, comme du
bois, du foin, de la paille; ou qui, surpris par la mort, n'ont pu faire une
pénitence imposée et suffisante. Ils ne sont pas assez bons pour n'avoir pas
besoin de suffrages, ni assez mauvais pour que ces suffrages ne puissent leur
être profitables. Or, les suffrages qu'on adresse pour eux leur servent
d'expiation. C'est donc à ceux-là seulement que ces suffrages peuvent être
utiles. Dans la manière de faire ces suffrages, l’Eglise a coutume d'observer
trois sortes de jours principalement : le septième, le trentième et
l’anniversaire, et la raison en est assignée dans le livre de l’Office mitral
(ch. L). On a égard au septième jour afin que les âmes parviennent au sabbat
éternel du repos, ou bien afin que soient remis tous les péchés commis dans la
vie qui se divise en sept jours ; ou bien pour remettre les péchés commis avec
le corps qui se compose de quatre humeurs, et avec l’âme qui a trois qualités.
On observe le trentième qui se compose de trois dizaines pour les purifier des
fautes commises contre la foi a la Sainte Trinité, ou par la transgression du
Décalogue. On observe l’anniversaire afin que des années de calamité, ils
parviennent aux années de l’éternité. De même que nous célébrons l’anniversaire
des saints pour leur honneur et notre utilité, de même nous célébrons
l’anniversaire des défunts pour leur utilité et notre dévotion. 2° On demandé
pourquoi les suffrages doivent leur servir. On répond qu'ils le doivent en
trois manières: 1° en faveur de l’unité; car ils font un corps avec l’Eglise
militante, et pour cela ses biens doivent leur être communs; 2° en faveur de
leur dignité, puisque, pendant leur vie, ils ont mérité d'en profiter ;
d'ailleurs il est digne que ceux qui ont aidé les autres soient aidés à leur
tour; 3° parce qu'ils en ont besoin : ils sont en effet dans une position à ne
pouvoir pas se soulager. 3° On demande si ces suffrages profitent également à
tous. On répond que si ces suffrages se font spécialement en faveur d'une personne,
ils profitent plus aux personnes pour qui on les fait qu'aux autres; s'ils se
font en commun, ils profitent davantage à ceux qui, dans cette vie, ont plus
mérité qu'ils leur profitent, selon qu'ils, se trouvent dans une égale ou une
plus grande nécessité. 4° Comment, peuvent-ils savoir que ces suffrages se font
pour eux. Ils le peuvent savoir en trois manières, d'après saint Augustin : 1°
par une révélation de Dieu qui les en instruit; 29° par une manifestation des
bons anges, car eux qui ici-bas sont toujours avec nous et qui considèrent
chacune de nos actions, peuvent en un instant descendre, en quelque sorte,
auprès de ces patients et le leur annoncer aussitôt; 3° parla connaissance que
leur en donnent les âmes qui en sortent, puisqu'elles peuvent leur annoncer
cela comme d'autres choses encore ; 4° ils peuvent le savoir enfin par ce
qu'ils éprouvent eux-mêmes et par révélation, car en se sentant soulagés dans
leurs tourments, ils connaissent qu'on prie pour eux.
III. De ceux par qui se
font les suffrages. Si ces suffrages doivent être profitables, il faut qu'ils
soient faits par ceux qui sont dans la charité ; car s'ils étaient faits par
des méchants ils ne serviraient à rien. On lit en effet qu'un soldat, au lit
avec sa femme, admirait, en voyant la lune qui jetait une grande lumière par
des crevasses, comment il se faisait que l’homme doué de la raison n'obéissait
pas à son créateur, tandis que toutes les créatures inintelligentes
obéissaient. Puis se mettant à déchirer la mémoire d'un soldat mort avec lequel
il avait vécu en bonne union, tout à coup ce mort entra dans la chambre et lui
dit : « Mon ami, ne te permets aucun mauvais soupçon contre personne, et
pardonne-moi, si je t'ai offensé en quoi que ce soit. » Interrogé sur sa
position, il dit : « Je souffre différents tourments, principalement pour avoir
violé tel cimetière dans lequel après avoir blessé quelqu'un, je lui ai pris
son manteau, que je porte sur moi et qui m’écrase plus que ne ferait une
montagne. » Ensuite il le conjura de faire prier pour lui. Or, comme son
compagnon lui demandait s'il voulait qu'il fît faire ces prières par tel ou tel
prêtre, le revenant ne répondit rien, mais il secoua la tête comme pour dire
non. Il lui demanda donc s'il voulait que tel ermite priât pour lui. « Plût à
Dieu, répondit-il, que cet homme priât pour moi ! » Et quand il eut reçu la
promesse que sa demande serait exaucée, il ajouta : « Et moi je te dis que
d'aujourd'hui à deux ans, tu mourras aussi. » Alors il disparut. Le soldat
amenda sa vie et mourut dans le Seigneur. Quand j'ai dit que les suffrages
offerts par les méchants ne sont pas profitables, ceci ne doit point s'entendre
des oeuvres sacramentelles, telles que la sainte messe qui ne peut perdre de sa
valeur bien qu'offerte par un ministre mauvais; ou bien si le défunt lui-même
ou quelqu'un de ses amis eût laissé de bonnes oeuvres à faire à des méchants ;
ce dont ils doivent s'acquitter au plus tôt de crainte qu'il lie leur advienne
ce qui est arrivé à quelqu'un. Dans les guerres de Charlemagne, raconte Turpin,
un soldat, qui devait se battre contre les Maures, pria un parent de vendre son
cheval et d'en donner le prix aux pauvres, s'il mourait dans la bataille. Il
mourut et le parent, qui trouva le cheval fort à sa convenance, le garda pour lui.
Mais peu de temps après, le défunt lui apparut comme un soleil brillant, et lui
dit : « Bon cousin, pendant huit jours tu m’as fait endurer des peines dans le
purgatoire, parce que tu n'as pas donné aux pauvres, comme je te l’ai dit, le
prix de mon cheval; mais tu ne l’auras pas fait impunément : car aujourd'hui
les diables tourmenteront ton âme dans l’enfer quant à moi qui suis purifié, je
vais au royaume de Dieu. » Et voici que tout à coup on entend dans l’air un cri
semblable à celui des lions, des ours et des loups et le parent fut enlevé par
les diables (Hélinand, Chronique, an 807).
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/164.htm
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Katholische
Pfarrkirche St. Michael in Marnbach (Weilheim in Oberbayern) im Landkreis
Weilheim-Schongau (Bayern/Deutschland), Gemälde; Darstellung: Erzengel Michael
und Arme Seelen im Fegefeuer
Pour l'Eglise catholique
, le 2 Novembre est le jour de la commémoration des fidèles défunts. La
liturgie prévoit un office particulier et des prières sont dites pour leurs
âmes. Le 2 Novembre s'appelle aussi le jour des morts ou la fête des morts.
Depuis les premiers temps
du christianisme, les liturgies occidentales et orientales consacrent une
partie de la messe à la commémoration des défunts. Au moment du « mémento » on
récitait les noms des défunts qui étaient inscrits sur des dyptiques, des
tablettes généralement en ivoire. De nos jours, cet usage est remplacé par la lecture
de la deuxième prière eucharistique de la liturgie Vatican II qui commence par
: « Souviens-toi aussi de nos frères qui se sont endormis dans l’espérance de
la résurrection, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie ».
En même temps que cette célébration
quotidienne, s’est installée la coutume de commémorer les défunts suivant
certains rythmes.
Tertullien (mort vers
230-240) témoigne de l’existence de cette pratique à son époque : « Nous
faisons annuellement des oblations pour les défunts et pour les nativités des
martyrs ». ( De la couronne du soldat chapitre III ). On remarque que dans ce
témoignage Tertullien établit déjà une relation entre la commémoration des
morts et la Toussaint.
Après l’inhumation, des
prières sont dites près de la tombe du défunt pendant les trois premiers jours
de deuil.
Au IV ème siècle Saint
Augustin recommande un deuil de sept jours au lieu du deuil de neuf jours que
pratiquaient les latins et qu’ils appelaient les novandiales. « Le nombre
septénaire marque principalement le repos à cause de la religion du Sabbat;
c'est donc avec raison qu'on l'observe pour les morts, parce qu'ils sont comme
entrés dans leur repos ». (Questions sur la Genèse. Chapitre CLXXII).
Au VI ème siècle le pape
Saint Grégoire le Grand institua la pratique du « trentain » c’est à dire la
célébration de trente messes trente jours de suite pour qu’une âme soit libérée
du purgatoire. Un jour, ayant pitié d’un frère défunt, il avait dit au prévôt
du monastère : « Va donc, et à partir de ce jour, durant trente jours continus,
aie soin d’offrir pour lui le sacrifice, et ne laisse passer absolument aucun
jour où ne soit pas immolée l’hostie salutaire pour sa libération ». (Dialogues Livre IV chapitre 55).
On pouvait ainsi célébrer
un office pour les défunts le jour de l’inhumation puis trois , sept et trente
jours après leur décès et à chaque anniversaire mais cette commémoration se
situait dans le cadre d’un office ordinaire.
Un office spécifique pour
les morts n’a été créé que plus tardivement, les premiers textes qui en parlent
datent du IX ème siècle. Amalaire, diacre puis abbé de Metz, le signale dans
son ouvrage « De ecclesiasticis officiis » écrit vers 820.
En 998 Odilon de Cluny
institue une journée consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés
et la fixe le 2 Novembre. Son biographe raconte : « le saint père abbé proposa
à tous les monastères que, le lendemain de la fête de tous les saints, on
célèbre partout la mémoire de tous les fidèles pour assurer le repos de leur
âme, que des messes soient célébrées, que les aumônes soient distribuées sans
compter pour les pauvres ». Un texte des années 1070-1080 laisse entendre que
le pape Léon IX ( 1049-1054 ) approuva cette décision peu après le décès
d’Odilon. La fête des morts se répand dans tout l’occident chrétien dès la
seconde moitié du XI ème siècle. Elle passe en Angleterre au début du XIII ème
siècle. Le concile d’Oxford de 1222 déclare cette commémoration fête de seconde
classe.
La commémoration des fidèles défunts entre dans la liturgie romaine et devient universelle au XIII ème siècle.
SOURCE : http://frederic.simon1.free.fr/jour_des_morts.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
École
de Haute-Souabe, Fegefeuer, Predella des
Dreikönigsaltars der ehemaligen Dreikönigskapelle Aulendorf, peinture / prédelle
sur panneau et
sur bois mou, 45,6 x 93, Musée du
diocèse de Rottenburg
LA COMMÉMORATION DES
MORTS.
Nous ne voulons pas, mes
Frères, que vous ignoriez la condition de ceux qui dorment dans le Seigneur,
afin que vous ne soyez pas tristes comme ceux qui n'ont point d'espérance (I
Thess. IV, 13). C'était le désir de l'Apôtre écrivant aux premiers chrétiens ;
l'Eglise, aujourd'hui, n'en a pas d'autre. Non seulement, en effet, la vérité
sur les morts met en admirable lumière l'accord en Dieu de la justice et de la
bonté : les cœurs les plus durs ne résistent point à la charitable pitié
qu'elle inspire, et tout ensemble elle offre au deuil de ceux qui pleurent la
plus douce des consolations. Si la foi nous enseigne qu'un purgatoire existe,
où des fautes inexpiées peuvent retenir ceux qui nous furent chers, il est
aussi de foi que nous pouvons leur venir en aide (Conc. Trid. Sess. XXV), il
est théologiquement assuré que leur délivrance plus ou moins prompte est dans
nos mains. Rappelons quelques principes de nature à éclairer ici la doctrine.
Tout péché cause double
dommage au pécheur, souillant son âme, et le rendant passible de châtiment.
Tache vénielle, entraînant simple déplaisance du Seigneur, et dont l'expiation
ne dure qu'un temps ; souillure allant jusqu'à la difformité qui fait du coupable
un objet d'abomination devant Dieu, et dont par suite la sanction ne saurait
consister que dans le bannissement éternel, si l'homme n'en prévient en cette
vie l'irrévocable sentence. Même alors cependant, l'effacement de 'a coulpe
mortelle, en écartant la damnation, n'enlève pas de soi toute dette au pécheur
converti ; bien qu'un débordement inusité de la grâce sur le prodigue puisse
parfois, comme il est régulier dans le baptême ou le martyre, faire se perdre
en l'abîme de l'oubli divin jusqu'au dernier vestige, aux moindres restes du
péché, il est normal qu'en cette vie, ou par delà, satisfaction soit donnée
pour toute faute à la justice.
A contre-pied du péché,
tout acte surnaturel de vertu implique double profit pour le juste : il mérite
à son âme un nouveau degré de grâce ; il satisfait pour la peine due aux fautes
passées en la mesure de juste équivalence qui revient devant Dieu à ce labeur,
cette privation, cette épreuve acceptée, cette libre souffrance d'un des
membres de son Fils bien-aimé. Or, tandis que le mérite ne se cède pas et
demeure personnel à qui l'acquiert, la satisfaction se prête comme valeur
d'échange aux transactions spirituelles ; Dieu veut bien l'accepter pour
acompte ou pour solde en faveur d'autrui, que le concessionnaire soit de ce
monde ou de l'autre, à la seule condition qu'il fasse lui aussi partie par la
grâce de ce corps mystique du Seigneur qui est un dans la charité (I Cor. XII,
27).
C'est, comme l'explique
Suarez en son beau traité des Suffrages, la conséquence du mystère de la
communion des saints manifesté en ces jours. Invoquant l'autorité des plus
anciens comme des plus grands princes de la science, discutant les objections,
les restrictions proposées depuis eux par plusieurs, l'illustre théologien
n'hésite pas à conclure en ce qui touche plus particulièrement les âmes
souffrantes : « J'estime que cette satisfaction des vivants pour les morts vaut
en justice (Esse simpliciter de justitia), et qu'elle est infailliblement
acceptée selon toute sa valeur, et selon l'intention de celui ! qui l'applique
; en sorte que, par exemple, si la satisfaction qui est de mon fait me valait
en justice, pour moi gardée, la remise de quatre degrés de purgatoire, elle en
remet autant à l'âme pour laquelle il me plaît de l'offrir (Suarez. De
Suffragiis, Sectio VI). »
On sait comment l'Eglise
seconde sur ce point la bonne volonté de ses fils. Par la pratique des
Indulgences, elle met à la disposition de leur charité l'inépuisable trésor où,
d'âge en âge, les surabondantes satisfactions des saints rejoignent celles des
Martyrs, ainsi que de Notre-Dame, et la réserve infinie des souffrances du
Seigneur. ] Presque toujours, elle approuve et permet que ! ces remises de
peine, accordées aux vivants par sa directe puissance, soient appliquées aux
morts, ; qui ne relèvent plus de sa juridiction, par mode de suffrage ;
c'est-à-dire : en la manière où comme nous venons de le voir, chaque fidèle
peut offrir pour autrui à Dieu, qui l'accepte, le suffrage ou secours (Est enim
suffragium, ut sumitur ex D. Thoma et aliis in 4 d. 43, auxilium quoddam, quod
unus fidelis praebet alteri ad obtinendum a Deo remissionem pœnœ temporalis,
vel aliud hujusmodi. Suarez. De Suffrages, in Prœmio) de ses propres
satisfactions C'est toujours la doctrine de Suarez, et il enseigne que
l'Indulgence cédée aux défunts ne perd rien non plus de la certitude ou de la
valeur qu'elle aurait eues pour nous qui militons encore (De Indulgentiis,
Disput. LIII. Sect).
Or, c'est sous toutes
formes et c'est partout que s'offrent à nous les Indulgences.
Sachons utiliser nos
trésors, et pratiquer la miséricorde envers les pauvres âmes en peine. Est-il
misère plus touchante que la leur ? si poignante, que n'en approche aucune
détresse de la terre ; si digne pourtant, que nulle plainte ne trouble le
silence de ce « fleuve de feu qui, dans son cours imperceptible, les entraîne
peu à peu à l'océan du paradis (Mgr Gay, Vie et Vertus chrétiennes : De la
charité envers l'Eglise, II). » Pour elles, le ciel est impuissant ; car on n'y
mérite plus. Lui-même Dieu, très bon, mais très juste aussi, se doit de
n'accorder leur délivrance qu'au paiement intégral de la dette qui les a
suivies par delà le monde de l'épreuve (MATTH. V, 26). Dette contractée à cause
de nous peut-être, en notre compagnie ; et c'est vers nous qu'elles se
tournent, vers nous qui continuons de ne rêver que plaisirs, tandis qu'elles
brûlent, et qu'il nous serait facile d'abréger leurs tourments ! Ayez pitié de
moi, ayez pitié de moi, vous au moins qui êtes mes amis ; car la main du
Seigneur m'a touchée (Job XIX, 21).
Comme si le purgatoire
voyait plus que jamais regorger ses prisons sous l'affluence des multitudes
qu'y précipite chaque jour la mondanité de ce siècle, peut-être aussi en raison
de l'approche du règlement de compte final et universel qui clora les temps,
l'Esprit-Saint ne se contente plus d'entretenir le zèle des anciennes
confréries vouées dans l'Eglise au service des trépassés. Il suscite de
nouvelles associations et jusqu'à des familles religieuses, dont l'unique but
soit de promouvoir en toutes manières fa délivrance des âmes souffrantes ou
leur soulagement. Dans cette œuvre d'une autre rédemption des captifs, il est
aussi des chrétiens qui s'exposent et s'offrent à prendre sur eux les chaînes
de leurs frères, par l'abandon total consenti à cette fin, non-seulement de
leurs propres satisfactions, mais encore des suffrages dont ils pourraient
bénéficier après leur mort : acte héroïque de charité, qu'il ne faut point
accomplir à la légère, que cependant l'Eglise approuve (Propagé au XVIII°
siècle par les Clercs réguliers Théatins, enrichi de faveurs spirituelles par
les Souverains Pontifes Benoît XIII, Pie VI, Pie) ; car il glorifie grandement
le Seigneur, et pour le risque encouru d'un délai temporaire de la béatitude,
mérite à son auteur d'être à jamais plus près de Dieu, par la grâce dès
maintenant, dans la gloire au ciel.
Mais si les suffrages du
simple fidèle ont tant de prix, combien plus ceux de l'Eglise entière, dans la
solennité de la prière publique et l'oblation du Sacrifice auguste où Dieu même
satisfait à Dieu pour toute faute ! Ainsi qu'avant elle la Synagogue (II Mach.
XII, 46), l'Eglise dès son origine a toujours prié pour les morts. En la
manière qu'elle honorait par des actions de grâces l'anniversaire de ses fils
les Martyrs, elle célébrait par des supplications celui de ses autres enfants
qui pouvaient n'être point encore au ciel. Quotidiennement, dans les Mystères
sacrés, elle prononçait les noms des uns et des autres à cette double tin de
louange et de prière ; et de même que ne pouvant néanmoins rappeler en toute
église particulière chacun des bienheureux du monde entier, elle les comprenait
tous en une commune mention, ainsi faisait-elle, à la suite des recommandations
spéciales au lieu ou au jour, mémoire générale des morts. Ceux qui ne
possédaient ni parents, ni amis, observe saint Augustin, n'étaient donc point
dès lors cependant dépourvus de suffrages ; car ils avaient, pour obvier à leur
abandon, la tendresse de la Mère commune (Aug. De cura pro mortuis, IV).
L'Eglise ayant suivi dès
le commencement, à l'égard de la mémoire des bienheureux et de celle des
défunts, une marche identique, il était à prévoir que l'établissement d'une
fête de tous les Saints au IX° siècle appellerait bientôt la Commémoration
présente des trépassés. En 998, selon la Chronique de Sigebert de Gembloux (Ad
hunc annum), l'Abbé de Cluny, saint Odilon, l'instituait dans tous les
monastères de sa dépendance, pour être célébrée à perpétuité au lendemain même
de la Toussaint; c'était sa réponse aux récriminations de l'enfer le dénonçant,
lui et ses moines, en des visions rapportées dans sa Vie (Petr. Dam.; Jotsald.
II, XIII), comme les plus intrépides secoureurs d'âmes qu'eussent à redouter,
au lieu d'expiation, les puissances de l'abîme. Le monde applaudit au décret de
saint. Odilon, Rome l'adopta, et il devint la loi de l'Eglise latine entière.
Les Grecs font une
première Commémoration générale des morts la veille de notre dimanche de
Sexagésime, qui est pour eux celui de Carême prenant ou d’ Apocreos, et dans
lequel ils célèbrent le second avènement du Seigneur. Ils donnent le nom de
samedi des âmes à ce jour, ainsi qu'au samedi d'avant la Pentecôte, où ils
prient de nouveau solennellement pour tous les trépassés.
LES MATINES DES MORTS.
Amalaire observait déjà
de son temps (IX° siècle) que l'Office des défunts rappelle en sa forme les
Offices célébrés aux jours anniversaires de la mort du Seigneur (Amalar. De
ecclesiast. Officiis, III, XLIV). Même absence d'Hymnes, Doxologies, Absolutions,
Bénédictions ; même suppression du prélude accoutumé Domine labia mea aperies,
Deus in adjutorium meum intende ; bien qu'à la différence des derniers jours de
la Semaine sainte, l'Office complet des morts ait cependant gardé ou recouvré
depuis longtemps l'Invitatoire.
Or cet Invitatoire est,
comme hier le premier Psaume des Vêpres, un chant d'amour et d'espérance: Tout
vit, pour notre Roi; venez, adorons-le. Au delà comme en deçà de la tombe, tous
les hommes vivent, devant Celui qui doit les ressusciter un jour (Luc. XX, 38).
Dans la langue de l'Eglise, le champ des morts est le cimetière, c'est-à-dire
un dortoir où ses fils reposent ; comme eux-mêmes sont des défunts,
travailleurs qui, leur tâche accomplie, attendent le moment de la récompense.
Rome s'est montrée ici
mieux inspirée que d'autres Eglises, où l'Antienne choisie comme refrain du
joyeux Venite exsultemus était : Circumdederunt me gemitus mortis ; dolores
inferni circumdederunt me (Voici que m'ont environne les gémissements de la
mort, les douleurs de l'enfer). Que de variantes semblables, et toutes à
l'avantage de l'Eglise Maîtresse et Mère, seraient à signaler dans une étude
historique de l'Office des morts ! Mais pareil but ne saurait être le nôtre en
ces pages trop restreintes.
INVITATOIRE.
Tout vit, pour notre Roi
:* Venez, adorons-le.
PSAUME XCIV.
Venez, tressaillons dans
le Seigneur; chantons dans la jubilation des hymnes à Dieu notre Sauveur :
prévenons sa présence par des chants de louange, et jubilons en son honneur
dans la psalmodie.
Tout vit, pour notre Roi
: * Venez, adorons-le.
Car le Seigneur est le
grand Dieu, le grand Roi au-dessus de tous les dieux: il ne repoussera point
son peuple. Dans sa main sont toutes les profondeurs de la terre, et son œil
domine les sommets des montagnes.
Venez, adorons-le.
La mer est à lui, et il
l'a faite, et ses mains ont formé la terre. Venez, adorons et prosternons-nous
devant ce Dieu ; pleurons devant ce Seigneur qui nous a faits : car il est le
Seigneur notre Dieu, et nous son peuple et les brebis de son pâturage.
Tout vit, pour notre Roi
: * Venez, adorons-le.
Si aujourd'hui vous
entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme au jour du murmure et de
la tentation dans le désert, où vos pères me tentèrent, où ils me mirent a
l'épreuve, et virent mes œuvres.
Venez, adorons-le.
Pendant quarante ans,
j'ai couvert de ma protection cette génération, et j'ai dit : « C'est un peuple
dont le cœur est égaré ; ils ne connaissent pas mes voies ; c'est pourquoi j'ai
juré dans ma colère qu'ils n'entreraient point dans la terre de mon repos. »
Tout vit, pour notre Roi
: * Venez, adorons-le.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ; que luise pour eux la lumière sans fin.
Venez, adorons-le.
Tout vit, pour notre Roi
: * Venez, adorons-le.
Un tel début montre assez
quelle part il convient de faire, selon l'Eglise, à la reconnaissance et à la
louange dans la prière pour les morts.
PREMIER NOCTURNE.
Elles débordent, dans le
premier Psaume des Nocturnes, la reconnaissance et la louange de l'âme échappée
aux filets des pécheurs, en ce premier matin du salut assuré pour jamais qui
l'introduit parmi les âmes très saintes du purgatoire. C'est avec confiance
qu'elle s'en remet à son Seigneur du soin de la conduire par le chemin
douloureux et purifiant qui doit l'amener à l’entrée même de la maison de Dieu.
Ant. SEIGNEUR mon Dieu,
dirigez mes pas en votre présence.
PSAUME V.
Seigneur, prêtez
l'oreille aux paroles de ma bouche, entendez le cri démon cœur.
Ecoutez ma voix
suppliante, ô mon Roi et mon Dieu.
Oui ; c'est vous que
j'implore : Seigneur, au matin vous m'exaucerez.
Au matin, me voici devant
vous ; je saurai que vous n'êtes point un Dieu favorable au péché,
Que le méchant n'habitera
point votre demeure, que les injustes ne pourront subsister devant vous.
Vous haïssez tous ceux
qui font l'iniquité ; vous perdrez tous ceux qui aiment le mensonge.
Le Seigneur a en
abomination l'homme de sang et d'astuce. Pour moi, c'est me confiant en votre
miséricorde infinie,
Que j'entrerai dans votre
maison ; c'est pénétré de votre crainte, que j'adorerai dans votre saint
temple.
Seigneur, guidez-moi dans
votre justice ; à cause de mes ennemis, dirigez mes pas en votre présence.
Eux, en effet, n'ont
point la vérité dans leur bouche ; leur cœur est vain.
Leur gosier est un
sépulcre ouvert, leur langue un instrument de tromperie : jugez-les, ô Dieu.
Qu'ils soient déçus dans
leurs pensées : rejetez-les ; car leurs impiétés sont sans nombre, et ils ont
mérité votre colère, ô Seigneur.
Et que soient dans la
joie tous ceux qui espèrent en vous : ils seront dans l'allégresse à jamais ;
vous habiterez en eux.
Et ils se glorifieront en
vous, tous ceux qui aiment votre nom ; car vous bénirez le juste.
Seigneur, vous nous avez
comme d'un bouclier cou verts de votre amour.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Seigneur mon Dieu,
dirigez mes pas en votre présence.
L'âme est exaucée : la
justice s'est emparée d'elle ; car le temps de la miséricorde n'est plus. Sous
la terrible mainmise de son guide nouveau, à l'implacable lumière qui, en
regard de l'infinie pureté, met à nu ses replis les plus ignorés, et ses vertus
si mélangées, et tant de traces restées des souillures d'antan, la pauvre âme
sent lui manquer tout ce qu'elle se croyait de force , tremblante, elle supplie
Dieu de ne point la confondre en sa fureur avec les éternels maudits dont le
voisinage accroît son tourment. Mais sa supplication, comme son effroi, est
toute d'amour : Seigneur, sauvez-moi ; car il n'est personne qui pense à vous
louer dans cette mort. Ce Psaume est le premier des sept de la pénitence.
Ant. Seigneur, tournez -
vous vers moi, et délivrez mon âme ; car nul dans la mort ne se souvient de
vous.
PSAUME VI.
Seigneur, ne me reprenez
pas dans votre fureur, et ne me châtiez pas dans votre colère.
Ayez pitié de moi,
Seigneur ; car je languis de faiblesse ; guérissez- moi, Seigneur, parce que le
trouble m'a saisi jusqu'au fond de mes os.
Mon âme est toute
troublée ; mais vous, Seigneur, jusqu'à quand différerez-vous ?
Seigneur, tournez-vous
vers moi, et délivrez mon âme ; sauvez-moi, à cause de votre miséricorde.
Car nul dans la mort ne
se souvient de vous : qui publiera vos louanges dans l'enfer ?
Je me suis épuisé à force
de gémir ; j'ai baigné chaque nuit mon lit de mes pleurs ; j'ai arrosé ma
couche de mes larmes.
Mon œil a été tout
troublé de fureur : j'ai vieilli au milieu de tous mes ennemis.
Retirez-vous de moi, vous
tous qui commettez l'iniquité ; car le Seigneur a exaucé la voix de mes pleurs.
Le Seigneur a exaucé ma
supplication ; le Seigneur a reçu ma prière.
Que tous mes ennemis
rougissent et soient saisis d'étonnement ; qu'ils retournent en arrière, et
soient couverts de honte.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Seigneur,
tournez-vous vers moi, et délivrez mon âme ; car nul dans la mort ne se
souvient de vous.
David, accusé par ses
adversaires, en appelle au Seigneur de leurs calomnies. La crainte qui
prosterne l'âme, au purgatoire, en un saint tremblement devant la justice de
Dieu, n'a point fait vaciller l'espérance en elle plus que l'amour ; elle
s'appuie sur la sentence même, sur le secours imploré de son juge, pour tenir
tête au lion infernal qui la poursuit de ses indignes clameurs dans le
délaissement et le dénuement auxquels la réduit son expiation.
Ant. Que l'ennemi comme
un lion ne se saisisse pas de mon âme, sans que personne se trouve pour
m'arracher à lui et me sauver.
PSAUME VII.
Seigneur mon Dieu, j'ai
mis en vous mon espérance : sauvez-moi de tous ceux qui me persécutent, et
délivrez-moi.
Que l'ennemi comme un
lion ne se saisisse pas de mon âme, sans que personne se trouve pour m'arracher
à lui et me sauver.
Seigneur mon Dieu, si
j'ai fait ce dont il m'accuse, si l'iniquité se rencontre en mes œuvres,
Si j'ai rendu le mal pour
le mal, ce sera justice, que je succombe sous mes ennemis sans nul espoir.
Que l'ennemi poursuive
mon âme, qu'il s'en empare ; qu'à terre il foule aux pieds ma vie ; qu'en
poussière il réduise ma gloire.
Levez-vous. Seigneur,
dans votre colère ; faites paraître votre puissance au territoire de mes
ennemis.
Oui; levez-vous, Seigneur
mon Dieu ! Que vos édits soient respectés. Voici que va vous entourer
l'assemblée des peuples ;
A cause d'elle, reprenez
place sur votre trône dans les hauteurs : le Seigneur juge les peuples.
Jugez-moi, Seigneur,
selon ma justice, selon mon innocence.
La malice des pécheurs
sera anéantie, et vous guiderez le juste, ô Dieu qui sondez les reins et les
cœurs.
Il est juste que
j'attende le secours du Seigneur qui sauve ceux qui ont le cœur droit.
Dieu est un juge
équitable, fort et patient : fait-il chaque jour éclater sa colère?
Si vous ne changez, il
brandira son glaive ; il a tendu son arc, il le tient prêt,
Il y a mis des traits
mortels, ses flèches sont faites d'un feu dévorant.
Ainsi l'impie, mettant
son injustice au jour, a conçu la douleur et enfanté l'iniquité.
Préparant son piège, il a
creusé la terre, et il est tombé dans la fosse qu'il avait faite.
Le mal qu'il me voulait
se retournera contre lui ; sa méchanceté retombera sur sa tête.
Pour moi, je chanterai la
justice du Seigneur, j'exalterai le nom du Seigneur Très-Haut.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Que l'ennemi comme
un lion ne se saisisse pas de mon âme, sans que personne se trouve pour
m'arracher à lui et me sauver.
De la porte de l'enfer,
R/. Seigneur, délivrez
leurs âmes.
A la suite de ce cri
maternel sorti du cœur de l'Eglise, toute l'assemblée prie en silence, offrant
à Dieu l'Oraison Dominicale pour les trépassés aux prises avec les puissances
de l'abîme.
Et voici que dans le
recueillement de ce silence, omettant la demande d'une Bénédiction qu'ils ne
peuvent plus recevoir au même titre que nous de l'Eglise, s'élève seule en leur
nom la voix du Lecteur. Empruntant les accents du juste de l'Idumée sous la
main qui l'éprouve, elle dit la souffrance qui les oppresse, leur foi
indomptée, leur prière sublime. Et comme dans la tragédie antique, le Chœur
intervient après chaque Lecture, en autant de Répons dont la mélodie
s'harmonise merveilleusement avec ces échos d'outre-tombe : soit qu'il reprenne
en s'y unissant la parole des morts, ou appuie leur prière de ses propres
supplications ; soit que terrifié par cette rigueur de Dieu contre des âmes qui
pourtant lui sont chères et sont sûres de l'aimer toujours, il tremble pour
lui-même pécheur, dont le jugement est encore en suspens.
Au témoignage de saint
Antonin et de Démocharès, cités par Gavanti (De Officio Defunct), la
composition de ces admirables Répons reviendrait pour une part à
Maurice de Sully,
l'évêque de Paris qui commença Notre-Dame ; toutefois le plus grand nombre
d'entre eux se trouvent déjà dans les manuscrits grégoriens de l'époque
antérieure.
D'autres livres de
l'Ecriture que celui de Job, et aussi les Œuvres de saint Augustin, fournirent
longtemps en différents lieux les Leçons des morts ; et diverses églises
avaient la coutume de terminer celles-ci par la formule : Beati mortui qui in
Domino moriuntur (Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur).
LEÇON I.
Épargnez-moi, Seigneur ;
car mes jours ne sont que néant. Qu'est donc l'homme, pour l'estimer tant que
d'arrêter sur lui votre pensée ? Vous venez à lui dès le matin, pour aussitôt
l'éprouver. Jusques à quand ne m'épargnerez-vous pas, ne me laisserez-vous pas
même avaler ma salive ? J'ai péché : pour vous apaiser, que ferai-je, gardien
des hommes, à qui rien n'échappe? Pourquoi m'avoir mis en butte à vos traits,
me rendant à charge à moi-même ? Pourquoi n'ôtez-vous pas mon péché, ne
pardonnez-vous pas mon iniquité ? Voici que je vais m'endormir dans la
poussière du sépulcre, et si vous me cherchez au matin, je ne serai plus.
R/. Je crois que mon
Rédempteur est vivant, et qu'au dernier jour je ressusciterai de la terre. * Et
dans ma chair je verrai Dieu mon Sauveur.
V/. Je le verrai
moi-même, et non un autre, et mes yeux le contempleront. * Et dans ma chair.
LEÇON II. (Job. X.)
Mon âme a la vie en
dégoût ; je m'abandonnerai aux plaintes contre moi-même, je parlerai dans
l'amertume de mon âme. Je dirai à Dieu : Ne me condamnez pas ; indiquez-moi
pourquoi vous me traitez de la sorte. Vous plairiez-vous à m'accuser sans
fondement, à m'accabler, moi l'œuvre de vos mains, donnant gain de cause aux
impies ? Vos yeux à vous aussi sont-ils de chair, et voyez-vous à la manière de
l'homme? Vos jours sont-ils comptés comme les jours de l'homme et vos années
s'écoulent-elles comme sa vie, pour vous presser ainsi d'informer contre moi et
scruter mon péché de la sorte ? Et pourtant vous savez que je n'ai rien fait
d'impie ; qui d'ailleurs pourrait me tirer de vos mains?
R/. Vous qui
ressuscitâtes Lazare du tombeau, quand déjà il sentait mauvais : * Seigneur,
donnez-leur le repos, conduisez-les au lieu du pardon.
V/. Vous qui viendrez
juger les vivants et les morts, et ce monde par le feu. * Seigneur,
donnez-leur.
LEÇON III. (Job. X.)
Vos mains m'ont fait et
façonné dans tout mon être : et c'est ainsi qu'en un instant vous me brisez ?
Souvenez-vous, je vous prie, que vous m'avez pétri comme l'argile : et déjà
vous me réduiriez en poussière ? N'ai-je pas d'abord été pour vous comme le
lait sans consistance, qui s'épaissit ensuite? Puis vous m'avez revêtu de peau
et de chair, consolidant par des nerfs et des os cet ouvrage de vos mains.
Enfin vous m'avez donné la vie et comblé de bienfaits ; votre providence
attentive a gardé mon âme.
R/. Seigneur, quand vous
viendrez juger la terre, où me cacherai-je pour éviter la colère de vos yeux? *
Car les péchés de ma vie ont passé les bornes.
V/. Mes forfaits
m'épouvantent; ma confusion devant vous est extrême : quand vous viendrez,ô
Juge, ne me condamnez pas. * Car les péchés.
V/. Donnez-leur,
Seigneur, le repos éternel ; que luise pour eux la lumière sans fin. * Car les
péchés.
DEUXIÈME NOCTURNE.
J'ai une nourriture à
manger que vous ne connaissez pas (v). » C'est la réponse que s'attirerait de
la part de? chères âmes notre étonnement au sujet de l'Antienne qui va suivre.
Ineffablement justes et saintes, la parole du Seigneur est aussi la leur : « Ma
nourriture est d'accomplir la volonté de mon Père (Ibid. 34). » Or en effet, vu
de ces sommets comme le voit notre Antienne, quel pâturage que le purgatoire !
Seigneur qui me conduisez, qui par votre grâce daignez être avec moi dans cette
ombre de la mort, votre verge en me frappant me console; mon abandon à vos
justices est l’huile qui coule à flots de ma tête et, oignant tous mes membres,
les fortifie pour le combat ; avide de soumission, mon cœur a trouvé son calice
enivrant.
Saint Jean Chrysostome
atteste qu'on chantait déjà de son temps ce Psaume aux funérailles des
chrétiens, ainsi que le Psaume Dilexi, premier de nos Vêpres des morts (Chrys.
Hom. IV in Epist. ad Heb).
Ant. Il m'a placé dans un
pâturage.
PSAUME XXII.
Le Seigneur me conduit,
et rien ne me manquera : il m'a placé dans un pâturage.
Il m'a élevé près d'une
eau nourrissante ; il a converti mon âme.
Il m'a conduit dans les
sentiers de la justice, à cause de son nom.
Aussi, même en marchant
dans l'ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car vous êtes avec moi.
Verge et houlette, en vos
mains, me consolent.
Vous avez préparé devant
moi une table, contre ceux qui me persécutent.
Vous avez répandu l'huile
à flots sur ma tête : et qu'il est beau mon calice enivrant !
Votre miséricorde me
suivra tous les jours de ma vie.
J'habiterai la maison du
Seigneur durant des jours sans fin.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Il m'a placé dans un
pâturage.
Les fautes de ma
jeunesse, mes ignorances, Seigneur, ne vous en souvenez plus. Plût à Dieu que
nos examens de conscience eussent présentement le sérieux de celui qu'il nous
faudra faire au lieu d'expiation, pour réparer leur insuffisance ! L'ignorance,
qu'on prétend excuser tant d'hommes de nos jours, sera bien lourde alors pour
ceux dont la négligence à s'instruire aura obscurci la foi, endormi
l'espérance, attiédi l'amour, faussé sur mille points le christianisme et la
vie. Alors aussi se solderont « jusqu'au dernier denier (MATTH. V, 26) » ces
dettes de pénitence accumulées par tant de péchés remis quant à la coulpe, il
est vrai, dès longtemps peut-être, et depuis non moins longtemps, hélas !
totalement oubliés. O Dieu, voyez ma peine et mon humiliation.
Ant. Les fautes de ma
jeunesse, mes ignorances, Seigneur, ne vous en souvenez plus.
PSAUME XXIV.
Vers vous, Seigneur, j'ai
élevé mon âme; en vous, mon Dieu, j'ai mis ma confiance : je n'aurai point à en
rougir.
Que mes ennemis ne se
rient pas de moi : quiconque vous attend ne sera point confondu.
Cette confusion, qu'elle
soit pour tous ceux qui font le mal comme à plaisir.
Montrez-moi, Seigneur, la
voie qui conduit à vous ; apprenez-moi vos sentiers.
Dirigez-moi dans votre
vérité, instruisez-moi ; car vous êtes mon Dieu sauveur, et je vous attends
tout le jour.
Souvenez-vous de vos
bontés, Seigneur, de vos miséricordes qui sont à jamais.
Les fautes de ma
jeunesse, mes ignorances, ne vous en souvenez plus.
Souvenez-vous de moi
selon votre miséricorde, ô Seigneur, dans votre seule bonté.
Doux et juste est le
Seigneur ; c'est pour cela qu'il donne sa loi à ceux qui s'égarent.
Il guide les humbles dans
la justice ; il enseigne ses voies à ceux qui sont doux
Toutes les voies du
Seigneur sont miséricorde et vérité pour ceux qui recherchent son alliance et
ses commandements.
Pour votre nom Seigneur,
vous pardonnerez mon péché, si grand qu'il soit.
Quel est l'homme qui
craint le Seigneur ? il ne sera point sans loi et direction dans le chemin qu'il
a choisi.
Son âme aura la
tranquille possession de tous les biens ; sa race aura la terre en héritage.
Le Seigneur est un ferme
appui pour ceux qui le craignent ; par son alliance, il se révèle à eux.
Mes yeux restent tournés
vers le Seigneur : c'est lui qui retirera mes pieds des filets.
Tournez vers moi les
yeux, ayez pitié, car je suis pauvre et délaissé.
Mes afflictions et mes
tribulations se sont multipliées; délivrez-moi de telles angoisses.
Voyez mon humiliation et
mon labeur ; remettez-moi tous mes péchés.
Considérez mes ennemis,
leur multitude, de quelle injuste haine ils me haïssent.
Gardez mon âme, et
délivrez-moi : non, je n'aurai point à rougir d'avoir mis en vous mon espoir.
Les justes et les cœurs
droits font avec moi cause commune, parce que c!est vous que j'attends.
Mon Dieu, délivrez Israël
de toutes ses tribulations.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin
Ant. Les fautes de ma
jeunesse, mes ignorances, Seigneur, ne vous en souvenez plus.
Le Psaume XXVI° fut
chanté au Vendredi saint pour exprimer le sentiment de confiance qui
n'abandonna pas le Messie durant les épreuves de sa Passion. Il reparaissait
aux Matines du lendemain pour annoncer sa prochaine délivrance ; et l'Antienne
qui l'accompagnait en ce dernier jour était celle-là même qui va suivre. Comme
au grand Samedi où les limbes possédèrent le Sauveur, les hôtes du purgatoire
s'unissent au Chef divin dans son attente du retour à la lumière, à la vie.
Leur prière, que l'Eglise elle aussi fait sienne, est d'une inspiration bien faite
pour toucher le Seigneur.
Ant. J'ai la ferme
espérance de voir un jour les richesses du Seigneur, dans la terre des vivants.
PSAUME XXVI.
Le Seigneur est ma
lumière et mon salut : qui craindrai-je ?
Le Seigneur est le
défenseur de ma vie : qui pourrait m'intimider,
En ce moment où les
méchants m'ont cerné pour me dévorer ?
Mes persécuteurs se sont
affaiblis, et ils sont tombés.
Quand même une armée
ennemie m'assiégerait, mon cœur serait sans crainte.
Si elle me déclarait la
bataille, c'est alors que je serais plein de confiance.
Je n'ai demandé qu'une
chose au Seigneur ; je la lui demanderai sans cesse : c'est d'habiter dans sa
maison tous les jours de ma vie ;
Afin de goûter les
délices du Seigneur, et de contempler les beautés de son temple.
Car il me couvrira de
l'ombre de son tabernacle ; au jour de mon affliction, il me protégera dans le
secret de son temple.
Il m'a établi sur le roc
; il a élevé ma tête au-dessus de mes ennemis.
Après une marche sacrée,
j'offrirai dans son tabernacle un sacrifice accompagné de cris de joie ; je
chanterai des cantiques au Seigneur.
Exaucez, Seigneur, le cri
que je vous adresse ; ayez pitié de moi, et exaucez-moi.
Mon cœur vous parle ; mes
yeux vous cherchent : Seigneur, je ne cesserai de chercher votre présence.
Ne détournez pas de moi
votre visage ; dans votre colère, ne vous éloignez pas de votre serviteur.
Soyez mon appui ; ne
m'abandonnez pas ; ne me dédaignez pas, ô Dieu de mon salut.
Mon père et ma mère m'ont
abandonné ; mais le Seigneur a pris soin de moi.
Enseignez-moi vos
sentiers, Seigneur; dirigez-moi dans la voie droite pour confondre mes ennemis.
Ne m'abandonnez pas à la
fureur de ceux qui me persécutent ; car de faux témoins se sont élevés contre
moi, et l'iniquité s'est menti à elle-même.
J'ai la ferme espérance
de voir un jour les richesses du Seigneur, dans la terre des vivants.
Attends le Seigneur, ô
mon âme, sois ferme ; fortifie ton courage, et attends le Seigneur.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. J'ai la ferme
espérance de voir un jour les richesses du Seigneur, dans la terre des vivants.
V/. Veuille le Seigneur
les placer avec les avec les princes de son peuple.
Le Chœur a fait écho dans
le Verset au désir des âmes; il prie de nouveau en silence, disant le Pater.
C'est au début de la
Leçon suivante que se rattache la scène terrifiante immortalisée dans la Vie de
saint Bruno par le pinceau de Le Sueur. D'après une tradition conservée dans
l'Ordre qu’il devait fonder, Bruno, séculier encore, assistait au service
funèbre chanté à Notre-Dame de Paris pour un docteur de renom, Raymond Diocrès,
lorsqu'à ces paroles : Responde mihi quantas habeo iniquitates et peccata, le
mort se souleva de sa bière et prononça ces mots : « J'ai été accusé au juste
jugement de Dieu. » L'Office interrompu dans l'émotion de tous, et remis au
lendemain, la même tradition rapporte qu'on vit Diocrès se lever à nouveau,
mais pour dire : « J'ai été jugé au juste jugement de Dieu. » Jusqu'à ce que,
les funérailles une troisième fois reprises, la voix du malheureux se fit
entendre au même moment que les deux premiers jours, et elle s'écriait, glaçant
l'assemblée d'épouvante : « J'ai été condamné au juste jugement de Dieu (D. Le
Couteulx, Annal. Cartns. in Proœmio, nis XXI XLI ; où l'on verra les arguments
qui militent pour la substance du fait, sinon ses). »
LEÇON IV. (Job. XIII.)
Répondez-moi : quel est
le nombre de mes iniquités? quelle est la gravité de mes fautes ? Faites-moi
voir mes péchés et mes crimes. Pourquoi détourner de moi votre visage, et me
considérer comme un ennemi? Vous déployez votre puissance contre une feuille
qu'emporte le vent, vous poursuivez une paille desséchée. Car vous édictez contre
moi les mesures les plus dures, et pour me perdre vous remontez jusqu'aux
péchés de mon adolescence. Vous avez mis mes pieds dans les ceps, vous avez
observé tous mes sentiers, vous avez relevé les traces de mes pas, à moi qui
bientôt ne serai que pourriture, pareil au vêtement mangé des vers.
R/. Souvenez-vous de moi,
ô Dieu, car ma vie n'est qu'un souffle. * Et les hommes ne me verront plus.
V/. De l'abîme j'ai crié
vers vous, Seigneur ; Seigneur, écoutez ma voix. * Et les hommes. (Job. XIV.)
LEÇON V. (Job. XIV.)
L'homme, né de la femme,
vit peu de temps, et est rempli de beaucoup de misères. Il germe comme la fleur
et comme elle est foulé aux pieds ; il fuit comme l'ombre et ne demeure jamais
stable. Et c'est lui que vous estimez digne d'attirer vos regards, c'est lui
que vous appelez en jugement avec vous ! Qui peut rendre pur l'être sorti d'une
source souillée ? N'est-ce pas vous seul qui le pouvez? Les jours de 1 homme
sont courts ; vous connaissez les mois que doit durer sa vie : vous en avez
marqué les bornes, qui ne seront point dépassées. Retirez-vous un peu de lui,
afin qu'il ait quelque relâche, en attendant que vienne le jour désiré qui
comme pour le mercenaire finira ses travaux.
R/. Hélas ! Seigneur,
"' O combien j'ai péché dans ma vie ! Que ferai-je, malheureux ? Où fuir,
sinon vers vous, mon Dieu ? * Ayez pitié de moi, quand vous viendrez au dernier
jour.
V/. Mon âme est
grandement troublée ; mais vous, Seigneur, secourez-la.* Ayez pitié.
LEÇON VI. (Job. XIV.)
Qui me donnera de me voir
mis à l'abri, caché par vous au séjour des morts, jusqu'à ce que passe votre
fureur, et que vous me marquiez un temps où vous aurez souvenir de moi? Mais se
peut-il qu'une fois mort, l'homme revive ? Chacun de ces jours de ma milice
terrestre, j'attends que survienne ma transformation. Vous m'appellerez alors,
et je vous répondrai ; vous tendrez votre droite à l'ouvrage de vos mains. Mais
maintenant vous comptez tous mes pas ; pardonnez mes péchés.
R/. SEIGNEUR, ne vous
souvenez vous pas de mes péchés, * Quand vous viendrez juger le monde par le
feu.
V/. Seigneur mon Dieu,
dirigez mes pas en votre présence, * Quand vous viendrez.
V/. Donnez-leur,
Seigneur, le repos éternel ; que luise pour eux la lumière sans fin, * Quand
vous viendrez.
TROISIEME NOCTURNE.
A mesure que se poursuit
l'expiation purifiante, l'ombre qui ternissait l'âme se dissipe, et laisse
comme poindre déjà l'auréole. Certes, ni l'expression de la souffrance, ni
l'élan de la prière ne font défaut au Psaume XXXIX°, que nous chantâmes lui
aussi à la mort du Sauveur (IIe Nocturne du Vendredi saint). Mais combien s'y
montre surtout l'union toujours plus marquée dans la douleur au libérateur
divin, dont le sang éteignit la flamme de tous les holocaustes ! combien
dominent en ce Psaume, non seulement l'action de grâces, mais l'admiration pour
Dieu à cause de ses bontés, et le besoin de le louer pour lui-même, de le voir
louer par tous ! Oui ; qu'il vous plaise, Seigneur, de me délivrer; mais qu'ils
tressaillent en vous ceux qui vous cherchent, qu'ils disent sans fin : Soit
magnifié le Seigneur !
Ant. Qu'il vous plaise,
Seigneur, de me délivrer; Seigneur, protégez-moi de votre regard.
PSAUME XXXIX.
J'ai attendu le Seigneur
avec persévérance, et il s'est enfin tourné vers moi.
Il a exaucé ma prière ;
il m'a tiré d'un abîme de misère et d'un bourbier profond.
Il a établi mes pieds sur
le roc, et dirigé lui-même mes pas.
Il a mis dans ma bouche
un cantique nouveau, un cantique de louanges pour notre Dieu.
Plusieurs verront ceci,
ci seront dans la crainte ; ils espéreront dans le Seigneur.
Heureux l'homme qui met
son espérance dans le nom du Seigneur, et qui ne cherche pas des appuis vains
et insensés!
Seigneur mon Dieu, vous
avez opéré d'innombrables merveilles ; et nulle créature, dans ses desseins, ne
peut être comparée à vous.
Si je veux parler de vos
oeuvres et les annoncer, elles se trouvent au-dessus de mes paroles.
Vous n'avez pas agréé les
victimes ni les offrandes ; mais vous m'avez formé des oreilles dociles.
Vous n'avez point demandé
d'holocaustes, ni sacrifices pour le péché ; alors j'ai dit : Voici que je
viens.
Il est écrit de moi en
tête du livre que je ferai votre volonté ; je le veux ainsi, mon Dieu, et votre
commandement est gardé dans le plus intime de mon cœur.
J'ai annoncé votre
justice dans une grande assemblée ; je n'ai point fermé mes lèvres ; vous le
savez, Seigneur.
Je n'ai point retenu
votre justice dans le secret de mon cœur : j'ai publié votre vérité et le salut
qui vient de vous.
Je n'ai point caché votre
miséricorde et votre vérité à cette réunion nombreuse.
Mais vous, Seigneur,
n'éloignez pas de moi vos bontés ; que votre miséricorde et votre vérité
m'accompagnent toujours.
Des maux sans nombre sont
venus fondre sur moi ; mes iniquités m'ont enveloppé de toutes parts ; et je
n'ai pu en soutenir la vue.
Elles surpassent le
nombre des cheveux de ma tête ; et mon cœur en est tombé dans la défaillance.
Qu'il vous plaise,
Seigneur, de me délivrer ; Seigneur, protégez-moi de votre regard.
Que ceux qui cherchent à
m'ôter la vie soient couverts de honte et saisis de crainte.
Que ceux qui désirent ma
perte soient mis en fuite et livrés à l'ignominie.
Qu'ils soient couverts de
confusion, ceux qui disent en m'insultant : Allons, allons 1
Que tous ceux qui vous
cherchent soient dans l'allégresse ; que tous ceux qui n'attendent leur salut
que de vous disent sans cesse : Soit glorifié le Seigneur 1
Pour moi, je suis pauvre
et mendiant ; mais le Seigneur prend soin de moi.
Vous êtes mon libérateur
et mon appui : mon Dieu, ne tardez pas.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Qu'il vous plaise,
Seigneur, de me délivrer ; Seigneur, protégez-moi de votre regard.
Pour moi, je suis le
pauvre et le mendiant de Dieu, disait sur sa fin le dernier Psaume. Et le
suivant débute en proclamant bienheureux celui qui s'ingénie à secourir
l'indigent et le pauvre. Parmi tous les nobles sentiments qui règnent au
purgatoire, ne pouvait manquer celui de la reconnaissance pour quiconque ne
partage point l'oubli dont trop souvent sont l'objet les morts ; indifférence
odieuse à l'égal d'une trahison, quand elle est celle de ces hommes de leur
paix, comme dit le Psalmiste, de ces convives des heureux jours, en lesquels si
à tort ils avaient mis espoir et confiance. Mais entendons leur prière humble
et douce pour le bienfaiteur ignoré d'eux, dédaigné d'eux peut-être au temps de
la prospérité mondaine, et venu au secours de leur abandon : Que le Seigneur le
rende heureux sur la terre et le délivre de ses ennemis ; que le Seigneur lui
vienne en aide, s'il est sur un lit de douleur.
Ant. Seigneur, guérissez
mon âme, car j'ai péché contre vous.
PSAUME XL.
Heureux celui qui
s'ingénie à secourir l'indigent et le pauvre ! Le Seigneur le délivrera au jour
mauvais.
Que le Seigneur le garde
et qu'il le vivifie ; qu il le rende heureux sur la terre et le délivre des
embûches de ses ennemis.
Que le Seigneur lui
vienne en aide, s'il est sur un lit de douleur. Ainsi faites-vous toujours, ô
Dieu! vous-même alors refaites et retournez son lit.
Pour moi, j'ai dit :
Seigneur, ayez pitié de moi ; guérissez mon âme, car j'ai péché contre vous.
Mes ennemis ne me
souhaitent que du mal, et ils disent: Quand mourra-t-il? quand périra son nom?
Si quelqu'un d'eux
entrait pour me voir, il ne disait que tromperies, tandis qu'il amassait
l'iniquité dans son cœur.
Une fois sorti, il se
concertait avec les autres ;
Et ils chuchotaient
contre moi, et tous mes ennemis combinaient contre moi des desseins perfides.
Entre eux s'est formé
contre moi un complot inique. Mais celui qui dort dans le tombeau ne pourra-t-il
ressusciter?
L'homme de ma paix, de ma
confiance, l'homme qui mangeait mon pain m'a odieusement trahi.
Mais vous, Seigneur, ayez
pitié de moi, ressuscitez-moi, et je le leur rendrai.
Le signe que vous
m'aimez, c'est pour moi que mon ennemi n'aura point à se réjouir à mon sujet.
Vous m'avez pris en votre
protection à cause de mon innocence, et vous m'avez établi devant vous pour
toujours.
Béni soit le Seigneur,
Dieu d'Israël, dans tous les siècles. Ainsi soit-il, ainsi soit-il.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Seigneur, guérissez
mon âme, car j'ai péché contre vous.
« Je ne crois point, dit
sainte Catherine de Gênes, qu'il se puisse trouver contentement qui puisse être
comparé à celui d'une âme de purgatoire, excepté celui des saints de paradis.
Et d'autant croît ce contentement que la rouille du péché consumée par le feu
diminue, laissant l'âme exposée d'autant mieux à la réverbération du vrai
soleil, qui est Dieu. La peine pourtant ne diminue pas ; ains au contraire,
l'amour, qui se trouve retardé, est ce qui fait la peine des âmes, et d'autant
la fait-il plus grande que la perfection de l'amour, duquel Dieu les a faites
capables, est grande (Traité du Purgatoire, traduction des Chartreux de
Bourgfontaine, 1598). » Mais entendons l'âme elle-même exprimer son tourment ;
nulle langue mortelle, fût-ce celle de la grande théologienne du purgatoire, ne
rendra pareillement ces sublimités. Oh ! comme l'Eglise, avec ses Psaumes et sa
Liturgie, surpasse ici encore ses fils les plus saints, les plus doctes !
Ant. Mon âme a soif du
Dieu vivant : quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu?
PSAUME XLI.
Comme le cerf aspire
après l'eau des fontaines, ainsi mon âme aspire après vous, ô Dieu.
Mon âme a soif du Dieu
fort et vivant : quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu?
Mes larmes sont devenues
mon pain du jour et de la nuit : on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ?
J'ai repassé leurs
injures, et j'ai répandu mon âme au dedans de moi-même ; mais je passerai
jusqu'au lieu du tabernacle admirable, jusqu'à la maison de Dieu.
Voix d'allégresse et de
louange ! c'est l'écho du festin.
Pourquoi es-tu triste, mon
âme? pourquoi me troubles-tu?
Espère en Dieu, parce que
je le louerai encore : il est le salut que verra mon visage, il est mon Dieu.
Mon âme s'est troublée en
moi-même; c'est pourquoi je me souviendrai de vous dans la terre du Jourdain,
sur les montagnes d'Hermon.
L'abîme appelle l'abîme
au bruit de vos cataractes.
Tous les torrents des
nues, tous les flots de la terre ont passé sur moi.
Le Seigneur a fait
éclater sa miséricorde en plein jour, et la nuit je chanterai ses louanges.
Je prierai en mon cœur le
Dieu de ma vie ; je dirai à mon Dieu : Vous êtes mon refuge.
Pourquoi m'avez-vous
oublié ? pourquoi suis-je réduit à marcher dans la tristesse, sous l'affliction
de mon ennemi?
Mes os en sont brisés ;
les ennemis qui me poursuivent m'accablent d'injures.
Ils me disent tous les
jours : « Où est ton Dieu ? » Pourquoi cette tristesse, ô mon âme? pourquoi me
troubles-tu?
Espère en Dieu, car je le
louerai encore : il est le salut que verra mon visage, il est mon Dieu.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Mon âme a soif du
Dieu vivant : quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?
V/. Ne livrez pas aux bêtes
les âmes qui vous louent.
R/. N'oubliez pas à
jamais les âmes de vos pauvres.
C'est toujours des mêmes
pauvres que précédemment, à savoir les âmes souffrantes, qu'il est question
dans la supplication instante du Verset (Psalm. LXXIII, 19).
Après la récitation
silencieuse du Pater par le Chœur, la voix de Job retentit à nouveau pour nous
redire au nom des trépassés la vanité de cette courte vie, les lugubres
réalités de la tombe, mais aussi, par delà cette vie et la tombe, les
splendeurs attendues de la résurrection finale où dans sa chair tout homme
verra son Dieu.
LEÇON VII. (Job. XVII.)
Ton souffle s'épuise, mes
jours s'abrègent, il ne me reste plus que la tombe. Je n'ai point péché, et mon
œil ne voit que persévérantes amertumes. Délivrez-moi, Seigneur, placez-moi
près de vous : et que la main de qui que ce soit me combatte. Mais mes jours
ont passé ; mes espérances se sont dissipées, ne me laissant au cœur que
tourments. Elles prétendaient changer la nuit en jour, et me promettent encore
qu'après les ténèbres reviendra la lumière. Mais qu'attendre, maintenant que je
n'ai plus à compter sur d'autre asile que le séjour des morts ? Déjà j'ai
dressé mon lit au pays des ombres. J'ai dit à la pourriture : C'est toi mon
père ; aux vers : Vous êtes ma mère et ma sœur ! Où donc est désormais pour moi
l'espoir, et qui prend souci de mes maux?
R/. PÉCHANT tous les
jours, et ne faisant point pénitence, je suis troublé par la crainte de la mort
; * Car en enfer, aucune rédemption n'a plus lieu : ayez pitié de moi, ô Dieu,
et sauvez-moi.
V/. O Dieu, pour la
gloire de votre nom, sauvez-moi ; faites éclater votre puissance, et
délivrez-moi. * Car en enfer, aucune rédemption n'a plus lieu : ayez pitié de
moi, ô Dieu, et sauvez-moi.
LEÇON VIII. (Job. XIX.)
Mes chairs se sont
consumées, mes os sont collés à ma peau, et il ne me reste plus que les lèvres
autour des dents. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous au moins qui êtes
mes amis ; car la main du Seigneur m'a touché. Pourquoi me persécuter comme
Dieu, et vous rassasier de ma chair? De qui obtiendrai-je que mes paroles
soient écrites ? qui me donnera qu'elles soient tracées dans un livre, qu'elles
soient gravées avec un stylet de fer sur une lame de plomb, qu'elles soient
sculptées dans le roc avec le ciseau? Car ce que je dis, je le sais : mon
Rédempteur est vivant, et au dernier jour je ressusciterai de la terre ; et de
nouveau je revêtirai cette peau qui est mienne, et dans ma chair je verrai mon
Dieu. Je le verrai moi-même, et non un autre, et mes yeux le contempleront.
Cette espérance repose en mon sein.
R/. Seigneur, ne me jugez
pas selon mes actions : je n'ai rien fait devant vous qui soit digne de vous ;
c'est pourquoi j'implore votre majesté, * Pour que vous daigniez, ô Dieu, effacer
mon péché.
V/. Seigneur, lavez-moi
toujours plus de mon iniquité, purifiez-moi de mon offense. * Pour que vous
daigniez, ô Dieu, effacer mon péché.
LEÇON IX.
Pourquoi m'avez-vous tiré
du sein de ma mère ? que n'y suis-je mort sans que personne m'eût jamais vu?
J'aurais été comme n'ayant point été, du sein de ma mère porté au tombeau. Le
petit nombre de mes jours ne doit-il pas au moins finir bientôt? Laissez-moi
donc exhaler un peu ma douleur avant de m'en aller, pour ne plus revenir, à la
terre ténébreuse que la mort ensevelit dans ses ombres : terre de misère et de
ténèbres où sous la nuit mortelle habite le chaos, l'éternelle horreur.
R/. Délivrez-m o i,
Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable ; * Quand les deux et la
terre seront ébranlés ; * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
V/. Je tremble et suis
dans l'épouvante, à la pensée de l'examen final, de la colère qui le suivra. *
Quand les cieux.
V/. Quel jour que ce jour
de colère, de malheur et de larmes ! grand jour, plein d'amertume,* Où vous
viendrez juger.
V/. Donnez-leur, Seigneur,
le repos éternel ; que luise pour eux la lumière sans fin.
On reprend Délivrez-moi
jusqu'au premier V/.
LES LAUDES DES MORTS.
Les Laudes des morts
débutent, comme celles de l'Office férial au cours de l'année, par le Psaume I,
que David composa après son péché, et dans lequel il épanche d'une manière si
vive et si humble les sentiments de sa pénitence. L'Eglise l'emploie toutes les
fois qu'elle veut implorer la miséricorde de Dieu ; et de tous les Cantiques du
Roi-Prophète il n'en est aucun qui soit plus familier aux chrétiens. C'est
comme naturellement qu'il revient sur leurs lèvres, au lieu d'expiation.
Ant. Mes os humiliés
tressailliront d'allégresse.
PSAUME L.
Ayez pitié de moi,
Seigneur, selon votre grande miséricorde.
Et dans l'immensité de votre
clémence, daignez effacer mon péché.
Lavez-moi de plus en plus
de mon iniquité, et purifiez-moi de mon offense.
Car je reconnais mon
iniquité ; et mon péché est toujours devant moi.
C'est contre vous seul
que j'ai péché, et j'ai fait le mal en votre présence. Je le confesse; daignez
me pardonner, afin que vous soyez reconnu juste dans vos paroles, et que vous
demeuriez victorieux dans les jugements qu'on fera de vous.
J'ai été conçu dans
l'iniquité ; ma mère m'a conçu dans le péché.
Vous aimez la vérité,
vous m'avez découvert ce qu'il y a de plus mystérieux et de plus caché dans
votre sagesse.
Vous m'arroserez d'eau
avec l'hysope, comme le lépreux, et je serai purifié ; vous me laverez,et je
deviendrai plus blanc que la neige.
Vous me ferez entendre
des paroles de joie et de consolation ; et mes os humiliés tressailliront
d'allégresse.
Détournez votre face de
mes péchés, et effacez toutes mes offenses.
O Dieu, créez en moi un
cœur pur, et renouvelez l'esprit droit dans mes entrailles.
Ne me rejetez pas de
votre face, et ne retirez pas de moi votre Esprit-Saint.
Rendez-moi la joie en
celui par qui vous voulez me sauver, et confirmez-moi par l'Esprit de force.
J'enseignerai vos voies
aux méchants, et les impies se convertiront à vous.
Délivrez-moi du sang que
j'ai versé, ô Dieu, ô Dieu mon Sauveur ! et ma langue publiera avec joie votre
justice.
Seigneur, ouvrez mes
lèvres ; et ma bouche chantera vos louanges.
Si vous aimiez les
sacrifices matériels, je vous en offrirais ; mais les holocaustes ne sont pas
ce qui vous est agréable.
Une âme brisée de regrets
est le sacrifice que Dieu demande; ô Dieu, vous ne mépriserez pas un cœur
contrit et humilié.
Seigneur, traitez Sion
selon votre miséricorde, et bâtissez les murs de Jérusalem.
Vous agréerez alors le
sacrifice de justice, les offrandes et les holocaustes; et on vous offrira des
génisses sur votre autel.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Mes os humiliés
tressailliront d'allégresse.
L'effet de la prière
prolongée des fidèles unis à l'Eglise, leur Mère, se fait sentir aux trépassés.
Les temps s'abrègent, les distances se rapprochent ; voici qu'apparaissent
enfin les horizons delà terre promise. En marche déjà pour quitter Babylone,
les tribus captives célèbrent cette vision si douce; elles chantent la patrie
aux fraîches eaux, aux collines bénies, aux vallons fertiles, Sion où réside le
bonheur, Jérusalem où Dieu est loué comme il doit l'être.
Ant. Seigneur! exaucez ma
prière ; à vous viendra toute chair.
PSAUME LXIV
Il convient qu'on vous
loue dans Sion, ô Dieu; à vous l'on doit rendre ses voeux dans Jérusalem.
Exaucez ma prière ; à
vous viendra toute chair.
Les méchants avaient
prévalu contre nous ; mais nos péchés vont recevoir de vous le pardon.
Heureux l'élu de votre grâce
: il habitera vos parvis.
Nous aurons dans votre
maison l'abondance de tous biens. Saint est votre temple ; admirable s'y révèle
votre équité.
Exaucez-nous, ô Dieu
notre sauveur, vous l'espérance de toute nation jusqu'aux plus lointains
rivages ;
Vous qui, vous ceignant
de force, affermissez les monts par votre puissance, qui soulevez la mer en ses
profondeurs et faites mugir ses flots.
Jusqu'aux extrémités de
la terre, les nations sont troublées, les peuples tremblent, à la vue de vos
prodiges. Et c'est vous qui, de l'orient à l'Occident, répandez la félicité.
Vous visitez la terre et
l'arrosez ; vous multipliez ses trésors.
Le fleuve de Dieu coule à
pleins bords ; c'est l'abondance pour les humains : ainsi préparez-vous leur
nourriture.
Enivrez les sillons,
fécondez les germes ; le sol, fertilisé par la rosée des cieux, sera dans la
joie.
Tout le cours de l'année,
béni par vous, ressentira votre bonté : on verra les moissons déborder des
champs,
Et s'engraisser les oasis
du désert; les collines se revêtiront d'allégresse.
Les béliers au milieu des
brebis seront fiers de leurs opulentes toisons ; le froment regorgera dans les
vallées : tout retentira de cris joyeux, tout chantera vos louanges.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Seigneur, exaucez ma
prière ; à vous viendra toute chair.
L'aurore s'est donc
montrée, au purgatoire. Aussi l'Eglise se garde-t-elle de remplacer le
troisième Psaume qui revient chaque jour, sur la terre, à l'Office des Laudes.
C'est le cri du chrétien qui élève son cœur vers Dieu à l'apparition de la
lumière, et lui témoigne son amour et sa confiance. Ce Psaume est, comme
toujours, accompagné du LXVI°, dans lequel le Psalmiste, au lever du soleil
matériel, implore sur le monde le regard de la miséricorde divine.
Ant .Votre droite m'a
soutenu, ô Seigneur!
PSAUME LXII
O Dieu, ô mon Dieu, je
veille vers vous dès le point du jour.
Mon âme a soif de vous,
et ma chair se consume pour vous,
Dans cette terre déserte,
sans route et sans eau. Je me présente devant vous, dans votre sanctuaire, pour
contempler votre puissance et votre gloire.
Votre miséricorde est
pour moi plus douce que la vie ; mes lèvres ne cesseront de faire entendre vos
louanges.
Tant que je vivrai, je
vous bénirai ; pour invoquer votre nom, j'élèverai mes mains.
Mon Ame s'engraissera de
vos faveurs, et ma bouche s'ouvrira pour des chants d'allégresse.
Je me souviendrai de vous
sur ma couche : dès le matin je penserai à vous, parce que vous m'avez secouru.
Je tressaillirai de joie
à l'ombre de vos ailes ; mon âme s'est attachée à vous ; votre droite m'a
soutenu.
Mes ennemis ont en vain
cherché ma ruine : les voilà précipités dans les abîmes de la terre ; ils seront
livrés au glaive, et deviendront la proie des bêtes dévorantes.
Le juste délivré,
semblable à un roi, se réjouira en Dieu : tous ceux qui jurent par son nom
recevront des louanges ; parce que la bouche de l'iniquité est fermée à jamais.
PSAUME LXVI.
Que Dieu ait pitié de
nous et qu'il nous bénisse ; qu'il fasse luire sur nous la lumière de son
visage, et qu'il nous envoie sa miséricorde ;
Afin que nous
connaissions sur la terre votre voie, et dans toutes les nations le salut que
vous nous avez donné.
Que les peuples vous
louent, ô Dieu ! que tous les peuples vous rendent hommage.
Que les nations soient
dans la joie et l'allégresse ; car vous jugez les peuples dans l'équité, et
vous dirigez les nations sur la terre.
Que les peuples vous
louent, ô Dieu ! que tous les peuples vous rendent hommage ; la terre a porté
son fruit.
Que Dieu, que notre Dieu
nous bénisse ; que Dieu nous comble de ses bénédictions, et qu'il soit craint
jusqu'aux confins de la terre.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Votre droite m'a
soutenu, ô Seigneur !
Le Samedi saint, qui vit
l'Homme-Dieu habiter les demeures souterraines, est le grand jour des
trépassés. C'est pourquoi l'Eglise, ayant à faire choix du Cantique qu'elle a
coutume de chanter à cet endroit des Laudes matutinales, met en la bouche de
ses défunts celui d'Ezéchias qui fut pour elle, en cette solennelle journée, le
type du Christ implorant sa prochaine délivrance. La même Antienne qu'au Samedi
saint l'accompagne.
Ant. De la porte de
l’enfer, Seigneur, délivrez mon âme.
CANTIQUE D'EZECHIAS.
J'ai dit : A la moitié de
ma vie, je vais donc voir les portes de la mort.
J'ai cherché en vain le
reste de mes années ; et j'ai dit : Je ne verrai donc plus le Seigneur mon Dieu
sur la terre des vivants.
Je ne verrai plus les
hommes désormais, ceux qui habitent ce monde dans la paix.
Le tissu de ma vie est
enlevé et replié, comme la tente d'un berger.
La trame en est coupée
comme parle tisserand; il vient de la couper pendant qu'on l'ourdissait encore;
du matin au soir vous aurez achevé ma vie.
J'espérais encore vivre
jusqu'au matin ; mais le mal comme un lion a broyé tous mes os.
Du matin au soir vous
aurez achevé ma vie : mes cris sont semblables à ceux du petit de l'hirondelle
; je gémis comme la colombe.
A force de regarder en haut,
mes yeux se sont épuisés.
Seigneur, je souffre
violence : soyez ma caution. Mais que dirai-je et que me répondra-t-il, quand c'est
lui-même qui m'a frappé ?
Je repasserai devant vous
toutes mes années dans l'amertume de mon âme.
Seigneur, si j'ai vécu
ainsi, si mon âme s'est ainsi rendue coupable, châtiez-moi ; mais ensuite
rendez-moi la vie. Déjà je sens la paix qui vient succéder aux plus amères
douleurs.
Vous retirez ma vie du
tombeau; vous jetez derrière vous tous mes péchés.
Le tombeau, en effet, ne
vous rendrait plus d'actions de grâces; la mort ne saurait vous louer ; et ceux
qui descendent dans le sépulcre n'attendent plus la vérité de vos promesses.
Ce sont les vivants qui
vous louent, comme je fais aujourd'hui; le père racontera à ses enfants combien
vous êtes fidèle à vos promesses.
Conservez-moi la vie,
Seigneur, et nous chanterons dans votre maison des cantiques à votre gloire,
tous les jours de notre vie.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. De la porte de l'enfer,
Seigneur, délivrez mon âme.
Soit loué le Seigneur par
tout ce qui respire ! L'amour déborde au purgatoire ; la louange y devient tout
; le ciel est proche. L'oubli de soi absolu marque la fin des purifications
douloureuses. Dût l'âme rester encore dans le feu de l'expiation, qu'elle n'en
serait point éprouvée, n'ayant plus tache ni rouille qui puisse tomber sous la
prise des flammes, pleine de Dieu, impuissante à tout autre sentiment que celui
de sa gloire.
Ant. Soit loué le
Seigneur par tout ce qui respire.
PSAUME CXLVIII.
LOUEZ le Seigneur du haut
des cieux; louez-le dans les hauteurs célestes.
Vous tous, ses Anges,
louez-le ; vous tous qui formez ses armées, louez-le.
Soleil et lune, louez-le;
étoiles et lumière, louez-le.
Cieux des cieux, louez-le
; eaux qui êtes par delà les airs, louez le nom du Seigneur.
Car il a dit, et tout a
été fait ; il a commandé, et tout a été créé.
Il a établi ses créatures
à jamais, et pour les siècles des siècles : il en a porté le décret, et sa
parole ne passera pas.
Louez le Seigneur, vous
qui êtes sur la terre; dragons, abîmes des eaux;
Feux, grêle, neige,
glaces, souffles des tempêtes, qui obéissez à sa parole;
Montagnes et collines,
arbres fruitiers et cèdres ;
Bêtes et troupeaux ; serpents
et volatiles empennés;
Rois de la terre, et tous
les peuples ; princes et juges de la terre ;
Jeunes hommes et vierges,
vieillards et enfants, louez le nom du Seigneur ; car son nom seul est grand.
Sa gloire éclate au ciel
et sur la terre; et il a relevé la puissance de son peuple.
Que sa louange soit dans
la bouche de tous ses saints, des fils d'Israël, du peuple qu'il daigne réunir
autour de lui.
PSAUME CXLIX.
Chantez au Seigneur un
cantique nouveau ; que sa louange retentisse dans rassemblée des saints.
Qu'Israël se réjouisse en
celui qui l'a fait ; que les fils de Sion tressaillent d'allégresse en leur
roi.
Qu'ils louent son nom
dans les chœurs ; qu'ils lui chantent d* psaumes au son du tambour et de la
harpe.
Car le Seigneur aime son
peuple avec tendresse ; il glorifiera, il sauvera les humbles.
Les saints tressailliront
d'allégresse dans leur gloire ; ils seront comblés de joie sur leurs couches
d'honneur.
La louange de Dieu sera
dans leur bouche, et le glaive à deux tranchants dans leurs mains,
Pour tirer vengeance des
nations, pour châtier les peuples rebelles ;
Pour enchaîner les rois
superbes, et contenir les puissants par des liens de fer ;
Pour exercer sur eux le
jugement rendu par le Seigneur : telle est la gloire qu'il a réservée à tous
ses saints.
PSAUME CL
Louez le Seigneur dans
son sanctuaire ; louez-le au firmament où éclate sa puissance.
Louez-le dans ses
merveilles ; louez-le à cause de sa grandeur sans bornes.
Louez-le au son de la
trompette, louez-le sur le psaltérion et la harpe.
Louez-le sur les tambours
et dans les chœurs ; louez-le sur les instruments à cordes et dans les
concerts.
Louez-le sur les cymbales
harmonieuses, louez-le sur les cymbales de l'allégresse ; que tout ce qui
respire loue le Seigneur.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ;
Que luise pour eux la
lumière sans fin.
Ant. Soit loué le Seigneur
par tout ce qui respire.
Comme à la fin déjà des
Vêpres des morts, c'est en effet du ciel lui-même que descend jusqu'à nous le
cri d'allégresse contenu au Verset.
V/. J'ai entendu une voix
venant du ciel, qui me disait :
R/. Bienheureux ceux qui
meurent dans le Seigneur.
Et dans le Cantique de
Zacharie, l'Eglise, avec toutes les âmes délivrées ou soulagées par la vertu
des suffrages liturgiques, remercie le Seigneur Dieu d'Israël qui a visité et
racheté son peuple. Nous aussi rendons grâces, pour nos morts bien-aimés, à
Celui qui est la résurrection et la vie: il n'abandonne, même dans la mort,
aucun de ceux qui crurent en lui sur la terre (Johan. XI, 25).
Ant. Je suis la
résurrection et la vie : celui qui croit en moi, quand bien même il serait
mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas à jamais.
CANTIQUE DE ZACHARIE
Béni soit le Seigneur, le
Dieu d'Israël ; car il a visité et racheté son peuple.
Et il nous a suscité un
puissant Sauveur dans la maison de David, son serviteur ;
Comme il l'avait promis
par la bouche de ses saints, de ses Prophètes,qui ont prédit, dans les siècles
passés,.
Qu'il nous sauverait de
nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ;
Qu'il ferait la
miséricorde promise à nos pères, et se souviendrait de son alliance sainte,
Du serment par lequel il
avait juré à Abraham, notre père, de faire, dons sa bonté,
Que, délivrés de la main
de nos ennemis, nous le puissions servir sans crainte,
Dans la sainteté et la
justice, marchant devant lui tous les jours de notre vie.
Et vous, petit enfant,
vous serez appelé prophète du Très-Haut ; car vous marcherez devant la face du
Seigneur, pour préparer ses voies
Pour donner à son peuple
la connaissance du salut, et annoncer la rémission des péchés,
Par les entrailles de la
miséricorde de notre Dieu, ce divin Orient qui s'est levé sur nous du haut du
ciel.
Pour éclairer ceux qui
sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas
dans la voie de la paix.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel;
Que luise pour eux la lumière
sans fin.
Ant. Je suis la
résurrection et la vie : celui qui croit en moi, quand bien même il serait
mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas à jamais.
Le Prêtre commence, toute
l'assemblée à genoux, l'Oraison Dominicale :
NOTRE PÈRE.
Le reste se continue dans
le silence, jusqu'à cette conclusion que suivent les Versets et l'Oraison
terminant l'Office des morts :
V/. Et ne nous laissez
pas succomber à la tentation.
R/. Mais délivrez-nous du
mal.
V/. De la porte de
l'enfer,
R/. Seigneur, délivrez
leurs âmes.
V/. Qu'ils reposent en
paix.
R/. Amen.
V/. Seigneur, exaucez ma
prière ;
R/. Et que mon cri
parvienne jusqu'à vous.
V/. Le Seigneur soit avec
vous.
R/. Et avec votre esprit.
ORAISON.
Dieu Créateur et
Rédempteur de tous les fidèles, accordez la remise de tous leurs péchés aux
âmes de vos serviteurs et de vos servantes, afin que soit acquise à leurs
pieuses supplications l'indulgence qu'ils ont toujours désirée. Vous qui vivez
et régnez avec Dieu le Père en l'unité du Saint-Esprit, Dieu vous-même, durant
tous les siècles des siècles. R/. Amen.
V/. Donnez-leur,
Seigneur, le repos éternel ;
R/. Que luise pour eux la
lumière sans fin.
V/. Qu'ils reposent en
paix.
R/. Amen.
LA MESSE DES MORTS.
L'Eglise Romaine double
aujourd'hui la tâche de son service quotidien envers la Majesté divine. La
mémoire des défunts ne lui fait pas mettre en oubli l'Octave des Saints.
L'Office du deuxième jour de cette Octave a précédé pour elle celui des morts ;
Tierce de tous les Saints a été suivie de la Messe correspondante ; et c'est
après None du même Office qu'elle va offrir le Sacrifice de l'autel pour les trépassés.
Un tel surcroît, le souci
de maintenir la proportion harmonieuse établie par elle entre le double objet
liturgique de ce jour, ont rendu jusqu'ici Rome peu favorable à l'extension du
privilège qui autorise chaque prêtre, en Espagne, à célébrer aujourd'hui trois
Messes pour les morts.
Longtemps l'Eglise mère
fut presque seule, en la compagnie de ses filles les plus rapprochées, à ne pas
omettre au 11 Novembre le souvenir des Saints ; la plupart des Eglises
d'Occident n'avaient en ce jour d'autre Office que celui des morts. On
supprimait aux différentes Heures, aussi bien qu'à Matines et à Laudes, l'Hymne
ainsi que le Deus in adjutorium ; les Psaumes ordinaires y étaient suivis du
Requiem aeternam, et l'on concluait par l'Oraison des défunts, comme il est de
nos jours encore en usage chez les Frères Prêcheurs. L'unique Messe solennelle,
celle des morts, était après Tierce. On terminait généralement à None cette
commémoration des trépassés, bien que Cluny jusqu'au dernier siècle ait gardé
la coutume d'en célébrer aussi les secondes Vêpres.
Quant à l'obligation de
chômer le jour des âmes, elle n'était que de demi-précepte en Angleterre, où
les travaux plus nécessaires demeuraient permis ; le chômage ne dépassait pas
le milieu de la journée en plusieurs lieux ; en d'autres, l'assistance à la
Messe était seule prescrite. Paris observa quelque temps le 11 Novembre comme
une fête de première obligation ; en 1613, l'archevêque François de Harlay
maintenait encore jusqu'à midi, dans ses statuts, le commandement de garder ce
jour. Même à Rome, aujourd'hui, le précepte n'existe plus.
La remarque d'Amalaire
citée plus haut, en ce qui touche l'Office des défunts (Page 119), ne
s'applique pas moins, à la Messe des morts. Sans parler de la suppression du
Gloria in excelsis et de l’Alléluia, le Prêtre y omet au pied de l'autel le
Psaume Judica me Deus, comme on le fait dans le Temps de la Passion. Il est
revêtu d'ornements noirs comme au jour de la mort du Seigneur ; même
suppression qu'au grand Vendredi de la plupart des bénédictions, du baiser de
paix, des signes d'honneur rendus au Célébrant ; l'autel n'y est pareillement
encensé qu'une fois ; le chant de l'Evangile s'y accomplit suivant le même rit,
non seulement sans bénédiction du Diacre par l'Officiant, mais sans cierges, ni
encens, ni baiser du texte sacré par le Prêtre. Ainsi toujours, et jusque dans
la mort, l'Eglise rapproche en toutes manières ses fils de Celui dont ils sont
les membres.
L'Antienne d'Introït
n'est autre que la supplication instante qui remplace toute doxologie à
l'Office des défunts, et qui s'inspire d'un passage du quatrième Livre d'Esdras
(IV Esdr. II, 34-35). Le deuxième Psaume des Laudes a fourni le Verset.
INTROÏT.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel; que luise pour eux la lumière sans fin.
Ps. Il convient qu'on
vous loue dans Sion, ô Dieu ; à vous l'on doit rendre ses vœux dans Jérusalem :
exaucez ma prière ; à vous viendra toute chair. Donnez-leur.
Dans la Collecte,
l'Eglise s'approprie maternellement la prière des âmes souffrantes ; et c'est à
son Epoux, au Dieu fait homme, qu'elle la présente, l'appelant de ses titres de
Créateur et de Rédempteur, qui disent tout ce que ces âmes lui ont coûté et
l'invitent à parfaire son oeuvre.
COLLECTE.
Dieu Créateur et
Rédempteur de tous les fidèles, accordez la remise de tous leurs péchés aux
âmes de vos serviteurs et de vos servantes, afin que soit acquise à leurs
pieuses supplications l'indulgence qu'ils ont toujours désirée. Vous qui vivez
et régnez avec Dieu le Père en l'unité du Saint-Esprit, durant tous les siècles
des siècles.
Lecture de l'Epître du
bienheureux Paul, Apôtre, aux Corinthiens. I, Chap. XV.
Mes Frères, écoutez ce
mystère : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés. En un
moment, en un clin d'oeil, au son de la trompette dernière, car la trompette
sonnera, les morts ressusciteront incorruptibles, et nous nous serons changés.
Il faut en effet que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, que ce
corps mortel revête l'immortalité. Et quand ce corps mortel a revêtu
l'immortalité, alors sera accomplie la parole de l'Ecriture : La mort a été
engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton
aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le péché ; comme la force du péché,
c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous a donné de vaincre par
notre Seigneur Jésus-Christ.
Tandis qu'au sortir de la
vie Pâme supplée dans le purgatoire à l'insuffisance de ses expiations, le
corps qu'elle a quitté retourne à la terre en exécution de la sentence portée
contre Adam et sa race dès l'origine du monde (Gen. III, 19. 2). Mais pour le
corps non moins que pour l'âme du fidèle, la justice est aussi amour ; ses
reprises au delà du temps sont le prélude de la gloire qui attend l'être humain
tout entier. L'humiliation du tombeau est le trop juste châtiment de la faute
première ; mais ce renvoi de l’homme au limon d'où il fut tiré, saint Paul nous
y fait voir encore l'ensemencement nécessaire à la transformation du grain
prédestiné qui doit un jour reprendre vie dans des conditions tout autres (I
Cor. XV, 36). C'est qu'en effet, la chair et le sang ne sauraient posséder le
royaume de Dieu (Ibid. 50), ni des organes soumis à la dissolution prétendre à
l'immortalité Froment du Christ, selon le mot de saint Ignace d'Antioche
(Epist. ad Rom), le corps du chrétien est jeté dans le sillon de la tombe pour
y laisser à la corruption ce qui était d'elle : la forme du premier Adam avec
sa pesanteur et son infirmité ; mais par la vertu de l'Adam nouveau le
reformant à sa propre image, il en sortira tout céleste et spiritualisé, agile,
impassible et glorieux (I Cor. XV, 42-40). Honneur à Celui qui n'a voulu mourir
comme nous que pour détruire la mort et faire de sa victoire notre victoire !
L'Eglise continue
d'implorer, au Graduel, la délivrance des trépassés.
GRADUEL.
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel ; que luise pour eux la lumière sans fin.
V/. La mémoire du juste
sera éternelle ; il ne craindra point les paroles fâcheuses.
TRAIT.
Absolvez, Seigneur, les
âmes de tous les fidèles défunts des liens de tous leurs péchés.
V/. Que, secourus par
votre grâce, ils méritent de sortir des peines portées contre eux par la
sentence de votre justice.
V/. Qu'ils soient heureux
dans l'éternelle lumière.
L'Eglise, nous le
verrons, ne répudiait pas autrefois l'Alleluia dans les funérailles de ses
fils; il exprimait son allégresse, motivée par l'espoir fondé qu'une mort
sainte venait d'assurer au ciel un élu nouveau, dût le chrétien pour lequel
prenait fin l'épreuve de la vie voir quelque temps se prolonger son expiation.
Mais l'adaptation de la Liturgie des morts aux rites des derniers jours de la
Semaine sainte ayant modifié sur ce point les anciennes coutumes, il eût semblé
que la Séquence, développement festif, et suite originairement de l'Alleluia,
ne devait pas non plus trouver place à la Messe des défunts. Rome cependant, et
qui pourrait s'en plaindre? Faisait une exception sur ce point aux règles
traditionnelles, en faveur de l'insigne poème de Thomas de Celano, lequel suivi
bientôt du Stabat mater, œuvre de Frère Jacopone, méritait si belle place à la
lyre franciscaine au sommet du Parnasse chrétien. Chanté dès le XIVe siècle en
Italie, le Dies irœ passait plus tard les monts, et ses accents inspirés
retentissaient au XVIe en toute Eglise.
SÉQUENCE.
Jour de colère que ce
jour-là, qui doit réduire le monde en cendres, au témoignage de David comme de
la Sibylle (Allusion au célèbre oracle de la Sibylle Erythrée sur la fin du
monde, cité par saint Augustin en son Livre XVIII (ch. 23) de la Cité de Dieu,
et dont les premières lettres de chaque vers réunies donnent en grec la formule
: Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur).
Combien la frayeur sera
grande, lorsque le Juge se présentera pour tout scruter rigoureusement !
La trompette éclatante,
retentissant par les sépulcres de l'univers, rassemblera tous les humains
devant le trône.
La mort et la nature
seront dans la stupeur, lorsque ressuscitera toute créature pour répondre à son
Juge.
On produira le livre
écrit renfermant tout l'objet du jugement du monde.
Quand donc le Juge
s'assiéra, tout ce qui se cache apparaîtra, rien ne demeurera sans châtiment.
Que dirai-je alors,
malheureux? quel protecteur implorerai-je, quand à peine rassuré sera le juste
?
Roi de majesté
redoutable, qui sauvez gratuitement ceux qui doivent se sauver, sauvez-moi,
source de miséricorde.
Souvenez-vous, ô doux
Jésus, que je suis la cause de votre venue : ne me perdez pas en ce jour !
En me cherchant, vous
vous êtes assis de fatigue ; vous m'avez racheté en souffrant la croix : que
tant de peine ne soit pas inutile.
Juge vengeur et juste,
accordez-moi remise avant le jour des comptes.
Je me lamente, comme un
coupable que je suis ; la confusion de mon péché couvre mon visage: ô Dieu,
pardonnez à un suppliant !
Vous avez absous
Madeleine ; vous avez exaucé le larron : à moi aussi vous avez donné
l'espérance.
Mes prières ne sont pas
dignes ; mais vous êtes bon : faites dans votre bonté que j'échappe au feu
éternel.
Donnez-moi place au
milieu des brebis, séparez-moi des boucs en me rangeant à votre droite.
Quand les maudits
couverts de honte seront livrés par sentence aux terribles flammes, appelez-moi
avec les bénis.
Suppliant, défaillant, le
cœur broyé et comme réduit en cendres, je vous en prie, veillez sur mon heure
dernière.
Jour de larmes que celui
où ressuscitera de sa cendre,
Pour être jugé, l'homme
coupable : daignez lui pardonner, ô Dieu !
Pie Jesu Domine, Dona eis
requiem. Amen.
O doux Jésus, Seigneur,
donnez-leur le repos. Amen.
EVANGILE.
La suite du saint Evangile
selon saint Jean. Chap. V.
En ce temps-là, Jésus dit
à la foule des Juifs : En vérité, en vérité, je vous le dis : l'heure vient, et
elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et
l'entendant ils vivront. Car tout ainsi que le Père a la vie en lui-même, il a
donné au Fils d'avoir pareillement la vie en lui-même ; et parce qu'il est Fils
de l'homme, il lui a donné aussi le pouvoir de juge. N'en soyez point étonnés :
l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix du
Fils de Dieu ; et ceux qui ont accompli le bien ressusciteront à la vie ; mais
ceux qui ont fait le mal ressusciteront pour leur condamnation.
Le purgatoire n'est pas
éternel. Les arrêts du jugement particulier qui suit la mort varient à l'infini
sa durée ; il peut se prolonger des siècles entiers pour certaines âmes plus
coupables, ou qui exclues de la communion catholique, demeurent privées des
suffrages de l'Eglise, bien que la miséricorde divine ait daigné les arracher à
l'enfer. Cependant la fin du monde et de tout ce qui est du temps, doit fermer
le lieu de l'expiation temporaire. Dieu saura concilier sa justice et sa grâce
dans la purification des derniers venus de la race humaine, suppléer par
l'intensité de la peine expiatrice à ce qui pourrait lui manquer en durée. Mais
au lieu qu'en ce qui touche la béatitude, les arrêts du jugement particulier
sont le plus souvent suspensifs et dilatoires, qu'ils laissent provisoirement
le corps de l'élu comme du réprouvé au sort commun de la tombe : le jugement
universel aura ce caractère définitif de n'enregistrer pour le ciel comme pour
l'enfer que des sentences absolues, immédiatement et totalement exécutoires.
Vivons donc dans l'attente de l'heure solennelle où les morts entendront la
voix du Fils de Dieu. Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas, nous
rappelle le Docteur des nations (Heb. X, 37, ex Habac. II, 3) ; son jour aura
la soudaineté de l'arrivée d'un voleur, nous disent comme lui (I Thess. V, 2)
et le Prince des Apôtres (II Petr. III, 10) et Jean le bien-aimé (Apoc. XVI,
15), faisant écho à la parole du Seigneur même (MATTH. XXIV, 43) : comme
l'éclair sort de l'Orient et brille déjà en Occident, ainsi sera l'avènement du
Fils de l'homme (Ibid. 27).
Entrons dans les
sentiments qui inspirent le sublime Offertoire des défunts. Bien que
l'éternelle béatitude demeure finalement assurée aux pauvres âmes en peine, et
qu'elles en aient conscience, la route plus ou moins longue qui les conduit au
ciel s'ouvre toutefois dans le péril du suprême assaut diabolique et l'angoisse
du jugement. L'Eglise donc, étendant sa prière à toutes les étapes de cette
voie douloureuse, n'a garde d'en oublier l'entrée ; et elle ne craint point de
se montrer en cela trop tardive. Pour Dieu qui d'un regard embrasse tous les
temps, sa supplication d'aujourd'hui, déjà présente à l'heure du redoutable
passage, ménageait aux âmes le secours ici imploré. Cette même supplication les
suit du reste au cours des péripéties de leur lutte contre les puissances de
l'abîme, quand Dieu permet que celles-ci servent elles-mêmes sa justice au lieu
d'expiation, en la manière que plus d'une fois l'ont vu les Saints. En ce
moment solennel où l'Eglise offre ses dons pour l'auguste et tout-puissant
Sacrifice, redoublons nous aussi nos prières pour les trépassés. Implorons leur
délivrance de la gueule du lion infernal. Obtenons du glorieux Archange préposé
au Paradis, appui des âmes au sortir de ce monde, leur guide envoyé de Dieu
(Ant. et Resp. in fest. S. Michaelis), qu'il les amène à la lumière, à la vie,
à Dieu même, promis comme récompense aux croyants dans la personne d'Abraham leur
père (Gen. XV, 1).
OFFERTOIRE.
Seigneur Jésus-Christ,
Roi de gloire, délivrez les âmes de tous les fidèles défunts des peines de
l'enfer et de l'abîme; délivrez-les de la gueule du lion; qu'ils ne soient pas
la proie du tartare, qu'ils ne tombent pas dans la nuit : mais que saint
Michel, porte-étendard, les présente à la sainte lumière * Qu'autrefois vous
promîtes à Abraham et à sa descendance.
V/. Seigneur, nous vous
offrons nos prières et ces hosties de louange ; recevez-les pour ces âmes dont
nous faisons mémoire aujourd'hui : Seigneur , faites qu'elles passent de la
mort à la vie * Qu'autrefois.
C'est la foi dont elles
firent les œuvres en ce monde, qui garantit aux âmes du purgatoire la
récompense dernière, et rend Dieu propice aux dons présentés pour elles, comme
l'exprime la Secrète.
SECRETE.
Daignez, Seigneur,
regarder favorablement ces dons qui vous sont offerts par nous pour les âmes de
vos serviteurs et de vos servantes : et les ayant gratifiées du mérite de la
foi chrétienne, donnez-leur-en la récompense. Par Jésus-Christ.
A l’Agnus Dei, la demande
du repos pour les morts remplace celle de la paix pour les vivants:
Agneau de Dieu, qui ôtez
les péchés du monde, donnez-leur le repos.
Agneau de Dieu, qui ôtez
les péchés du monde, donnez-leur le repos.
Agneau de Dieu, qui ôtez
les péchés du monde, donnez-leur le repos à jamais.
Comme descendent les
flocons silencieux d'une neige abondante en un jour d'hiver, ainsi montent
blanches et douces les âmes délivrées, à cette heure où par le monde entier
l'Eglise, achevant ses longues supplications, verse à flots sur les flammes
expiatrices le Sang rédempteur. Forts du crédit que donne à notre prière la
participation aux Mystères sacrés, disons avec elle dans la Communion :
COMMUNION.
Que la lumière éternelle
luise pour eux, Seigneur,* En la société de vos Saints à jamais, parce que vous
êtes bon.
V/. Donnez-leur,
Seigneur, le repos éternel; que luise pour eux la lumière sans fin. * En la
société.
Tel est cependant, bien
au-dessus de nos humaines conceptions, l'impénétrable et adorable mystère de la
justice de Dieu, que pour plus d'une âme l'expiation doit se prolonger encore.
Aussi l'Eglise, sans se lasser ni cesser d'espérer, prolonge elle aussi dans la
Postcommunion sa prière. A toutes les Heures de l'Office de chaque jour, en
toutes les Messes offertes au cours de l'année, quelle qu'en puisse être la
solennité, les trépassés auront un souvenir de leur Mère.
POSTCOMMUNION.
Daignez faire, Seigneur,
que nos prières et nos supplications servent aux âmes de vos serviteurs et de
vos servantes, en vous amenant à les délivrer de tous leurs péchés et à leur
donner part à votre rédemption. Vous qui vivez.
Le Benedicamus Domino,
qui tient lieu de L’Ite Missa est dans les Messes où l'on supprime le Gloria in
excelsis, est remplacé lui-même à celle des défunts par une invocation pour les
morts.
Qu'ils reposent en paix.
R/. Amen.
L'ABSOUTE.
La Messe achevée, les
Clercs, précédés de la Croix et suivis du Célébrant, viennent se ranger autour
du catafalque élevé dans la nef de l'église pour représenter les morts, à
l'endroit même où leur dépouille inanimée reposa devant l'autel du Seigneur.
Les Chantres y reprennent le neuvième Répons de l'Office des défunts ; suivent
les prières de conclusion, pendant lesquelles le Prêtre rend aux trépassés
l'hommage de l'eau sainte et de l'encens, comme au jour qui fut pour chacun
d'eux le dernier des jours. L'Absoute tire son nom de l'Oraison Absolve, qui la
termine le plus souvent, bien qu'on puisse comme aujourd'hui choisir la
Collecte de la Messe, ou quelque autre Oraison indiquée par les circonstances.
REPONS.
Délivrez-moi, Seigneur,
de la mort éternelle, en ce jour redoutable ; * Quand les cieux et la terre
seront ébranlés;* Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.
V/. Je tremble et suis
dans l'épouvante, à la pensée de l'examen final, de la colère qui le suivra, *
Quand les cieux.
V/. Quel jour que ce jour
de colère, de malheur et de larmes ! grand jour, plein d'amertume,* Où vous
viendrez juger.
V/. Donnez-leur,
Seigneur, le repos éternel ; que luise pour eux la lumière sans fin.
On reprend Délivrez-moi
jusqu'au premier V/.
Seigneur, ayez pitié.
Christ, ayez pitié.
Seigneur, ayez pitié.
Notre Père, et le reste
en silence.
V/. Et ne nous laissez pas
succomber à la tentation.
R/. Mais délivrez-nous du
mal.
V/. De la porte de
l'enfer,
R/. Seigneur, délivrez
leurs âmes.
V/. Qu'ils reposent en
paix.
R/. Amen.
V/. Seigneur, exaucez ma
prière ;
R/. Et que mon cri
parvienne jusqu'à vous.
V/. Le Seigneur soit avec
vous.
R/. Et avec votre esprit.
ORAISON.
Absolvez de tout lien de
péché, Seigneur, nous vous en supplions, les âmes de vos serviteurs et de vos
servantes, pour qu'en la résurrection, ressuscités à la gloire, ils vivent
parmi vos Saints et vos élus. Par Jésus-Christ notre Seigneur.
R/. Amen.
V/. Donnez-leur, Seigneur,
le repos éternel ;
R/. Que luise pour eux la
lumière sans fin.
V/. Qu'ils reposent en
paix.
R/. Amen.
Pour honorer les Saints,
dont l'Octave se célèbre aujourd'hui concurremment avec le souvenir des morts,
le Missel de Marmoutier nous donnera cette Séquence.
SEQUENCE.
Pour nous porter à
suivre, héritiers de leur zèle, les traces des Saints, l'Eglise met sous nos
yeux leur vie et leurs mœurs.
Elle nous présente la rose,
la violette et le lis, nous montrant par les trois le chemin qui conduit à la
récompense des cieux.
La rose rouge signifie
les Martyrs ; les Confesseurs sont indiqués par la violette en leur ;
Le lis décèle l'amant de
la virginité : par l'une donc de ces trois routes, il nous faut suivre Dieu.
Martyrs et immolés,
soyons-le par une vraie patience ; qu'une retenue persévérante fasse de nous
des Confesseurs.
Une pureté vigilante
gardera les Vierges ; une courageuse continence sauvera ies tombés.
Viennent à notre aide les
Saints dont nous célébrons la fête ; que leur prière nous fasse atteindre les
deux.
Amen.
Dom Guéranger. L'Année liturgique
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote06/002.htm
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Andrés
Benítez y Perea, Retablo de las Ánimas, que remodela otro de 1550 reutilizando
la interesante escultura. Basílica
de Santa María de la Asunción (Arcos de la Frontera).
Du purgatoire et des
suffrages pour les défunts
Reprise d'un texte
rapportant l'une des controverses de saint François de Sales. Le purgatoire
existe-t-il ? Manifestement non, selon Luther et Calvin. L'évêque de Genève
démontre l'existence du purgatoire au cours de plusieurs discours, dont voici
une retranscription.
Présentation
On trouve ces textes
de saint
François de Sales dans les « Œuvres complètes », tome 2,
Sermons et controverses. Il s’agit des discours 72 à 80. Les discours sont
précédés d’une Préface adressée par saint François à « Messieurs de la
ville de Thonon », que nous rapportons.
Dans le texte d’origine,
les citations de l’Écriture faites par saint François de Sales sont en latin.
Nous les avons remplacées par la traduction en français tirée de la Bible
Crampon. Nous avons également revu, dans la mesure du possible, la traduction,
pour qu’elle soit dans un français à peu près contemporain.
Ce texte est la mise par
écrit de l’une des nombreuses controverses entre saint François de Sales et les
protestants, tout au moins leurs principaux penseurs : Luther, Calvin,
etc. Très intéressant sur le fond et la forme : saint François réaffirme
une vérité de l’Église Catholique, et il prouve par un raisonnement s’appuyant
sur les Écritures le bien fondé de cette croyance. Il y a un Purgatoire, et il
convient pour cela de prier pour les défunts.
Les notes sont des
Éditions Blanche de Peuterey.
Préface à Messieurs de la
ville de Thonon
L’Église Catholique a été
accusée à notre époque de superstition en la prière qu’elle fait pour ses
fidèles défunts, d’autant qu’en cela, elle suppose deux vérités que l’on
prétend [de nos jours] ne pas être vraie, à savoir, que les défunts soient en
peine et indigence, et qu’on puisse les secourir. Or les défunts sont soit
damnés, soit sauvés ; les damnés souffrent, de façon irrémédiable, et les
sauvés sont comblés de tout plaisir ; de sorte qu’aux uns manque
l’indigence, et aux autres le moyen de recevoir de l’aide ; pour cette
raison, il n’y a pas lieu de prier Dieu pour les défunts.
Voilà le sommaire de
l’accusation. Mais certes, il doit suffire à tout le monde pour faire juste
jugement sur cette accusation, de dire que les accusateurs étaient des personnes
particulières, l’accusé était le corps, l’Église universelle 1 : et néanmoins, parce que
l’humeur de notre siècle a mis au goût du jour de soumettre toute chose au
contrôle et à la censure de chacun, aussi sacrées, religieuses et authentiques
qu’elles puissent être, plusieurs personnes d’honneur et de marque ont pris le
droit de l’Église en main pour la défendre ; estimant ne pouvoir mieux
employer leur piété et leur savoir qu’à la défense de Celle par les mains de
laquelle ils avaient reçu leur bien spirituel, d’abord le baptême, puis la
doctrine chrétienne et jusqu’aux Écritures. Leurs raisons sont si prenantes que
si elles étaient bien jugées et comparées à celle des accusateurs, on
connaîtrait immédiatement leur valeur ; mais quoi ? On a jugé sans
écouter l’autre partie. N’avons-nous pas raison, nous tous qui sommes des
serviteurs et de bons enfants de l’Église, de faire appel de ce jugement et de
nous plaindre de la partialité des juges, laissant de côté pour le moment, leur
incompétence ? Donc nous faisons appel des juges non instruits à eux-mêmes
instruits, 2 et nous faisons appel de
jugements dont l’une des parties n’a pas été entendue, pour parvenir à des
jugements après avoir entendu l’autre partie, suppliant tous ceux qui voudront
juger sur ce différent, de considérer nos allégations et probations d’autant
plus attentivement, qu’il s’agit non de la condamnation de la partie accusée,
qui ne peut être condamnée par ses inférieurs, mais de la damnation ou du salut
de ceux mêmes qui en jugeront.
Du nom du purgatoire
(Discours 73)
Nous soutenons donc que
l’on peut prier pour les fidèles défunts, et que les prières et bonnes actions
des vivants les soulagent beaucoup, et leur sont profitables ; parce que
tous ceux qui meurent en la grâce de Dieu, et par conséquent qui font partie du
nombre des élus, ne vont pas tous immédiatement au Paradis, mais plusieurs vont
au Purgatoire où ils souffrent une peine temporelle, à la délivrance de
laquelle nos prières et bonnes actions peuvent aider et servir. Et voici le
gros de notre difficulté. Nous sommes d’accord que le Sang de notre Rédempteur
est le vrai purgatoire des âmes, car en celui-ci sont nettoyées toutes les âmes
du monde ; c’est ce que saint Paul dit aux hébreux « après nous avoir
purifié de nos péchés » 3 : les tribulations aussi sont
également un moyen de nous purifier, grâce auquel nos âmes sont rendues pures,
comme l’or est affiné dans la fournaise. La pénitence et la contrition sont
encore un certain purgatoire, dont David dit au psaume 50 « Purifie-moi
avec l’hysope, et je serai pur » : on sait bien aussi que le baptême
par lequel nos péchés sont lavés, peut être appelé purgatoire, ainsi que tout
ce qui sert à la purification de nos offenses. Mais ici, nous appelons
Purgatoire un lieu dans lequel, après cette vie, les âmes qui partent de ce
monde avant d’être complètement purifiées des souillures qu’elles ont
contractées, puisque rien ne peut entrer au Paradis qui ne soit pur et net,
sont arrêtées pour y être nettoyées et purifiées. Si l’on veut savoir pourquoi
ce lieu est plutôt simplement appelé Purgatoire que les autres moyens de
purification rappelés ci-dessus, on répondra que c’est parce qu’en ce lieu-là,
on ne fait que la purification des tâches qui sont restées lorsque nous avons
quitté ce monde, et qu’au baptême, pénitence, tribulations et autres, non
seulement l’âme s’épure de ses imperfections, mais s’enrichit encore de
plusieurs grâces et perfections ; c’est pourquoi on a donné le nom de
Purgatoire à ce lieu de l’autre siècle, lequel, à proprement parler, n’est
autre que pour la purification des âmes. Et quant au Sang de notre Seigneur,
nous reconnaissons tellement la vertu de celui-ci, que nous affirmons, par
toutes nos prières que la purification des âmes, soit en ce monde, soit en
l’autre, ne se fait que par son application ; plus jaloux de l’honneur dû
à cette précieuse médecine que ceux qui, pour la priser en méprisent le saint
usage. Donc par le Purgatoire, nous entendons un lieu où les âmes, pour un
temps, sont purifiées des tâches et imperfections qu’elles emportent de cette
vie mortelle.
Ceux qui ont nié et aboli
le purgatoire, et les moyens de prouver son existence.
(Discours 74)
Ce n’est pas une opinion
reçue à la volée que l’article du Purgatoire : il y a longtemps que
l’Église a soutenu cette croyance envers tous et contre tous. Et il semble que
le premier à l’avoir combattu soit l’hérétique Arius, selon les témoignages
de saint
Augustin, saint Epiphane et Socrates. Après vinrent certaines personnes qui
s’appelaient Apostoliques du temps de saint
Bernard, puis les Pétrobusiens, 4 il y a environ 500 ans qui
niaient encore ce même article, comme écrit saint Bernard, et Pierre de Cluny.
Cette même opinion des Pétrobusiens fut suivie par les Vaudois, en l’année 1170,
et quelques grecs furent soupçonnés à ce sujet, de quoi ils se justifièrent au
Concile de Florence, et en leur apologie présentée au Concile de Bâle.
Enfin, Luther, Zwingli,
Calvin et ceux de leur parti ont tout nié du Purgatoire, car bien que Luther,
in Disputatione Lipsica, dit qu’il croyait fermement qu’il y avait un
Purgatoire, il s’en dédit après dans le livre De abroganda missa privata.
Enfin, c’est chose commune de toutes les factions de notre époque de se moquer
du Purgatoire, et mépriser les prières pour les défunts, mais l’Église
Catholique s’est opposée vivement à ces derniers, avec l’Écriture Sainte en
main, de laquelle nos prédécesseurs ont tiré plusieurs belles raisons.
Car elle a prouvé que les
aumônes, prières, et autres saintes actions pouvaient soulager les
défunts ; donc, il s’ensuit qu’il y a un Purgatoire, car ceux de l’Enfer
ne peuvent avoir aucun secours en leurs peines ; au Paradis, tout bien y
étant, nous ne pouvons rien apporter pour ceux qui y sont déjà. C’est donc pour
ceux qui sont dans un troisième lieu que nous appelons Purgatoire.
Elle a prouvé qu’en
l’autre monde, quelques défunts étaient délivrés de leurs peines et
péchés ; comme cela ne pouvait se faire ni en Enfer, ni au Paradis, il
s’ensuit qu’il y a un Purgatoire.
Elle a prouvé que
plusieurs âmes avant d’arriver au Paradis passaient par un lieu de peine, qui
ne peut être que le Purgatoire.
Prouvant que des âmes
sous terre rendaient honneur et révérence à notre Seigneur, elle a prouvé
l’existence du Purgatoire, puisque l’on ne peut penser cela des pauvres
misérables qui sont en Enfer.
Par plusieurs autres
passages, avec diversité de conséquences toutes néanmoins bien à propos, en
quoi l’on doit d’autant plus déférer à nos Docteurs, que les passages qu’ils
allèguent maintenant on été apportés à ce propos par ces grands anciens Pères,
sans que pour défendre cet article, nous soyons allés forger de nouvelles
interprétations, ce qui montre assez la candeur avec laquelle nous cheminons en
besogne, là où nos accusateurs tirent des conséquences de l’Écriture qui n’ont
jamais été pensées auparavant, ainsi sont mises tant de frais en œuvre pour
combattre l’Église.
Or, nos raisons seront en
cet ordre : 1. Nous sélectionnerons les passages de l’Écriture, puis ceux
des Conciles en 2, en 3 ceux des Pères anciens ; en 4, les passages de
toutes sortes d’auteurs, après quoi nous amènerons les arguments de la partie
adverse, et nous montrerons qu’ils ne sont pas de mise ; ainsi nous
conclurons en faveur de ce que croit l’Église. Restera que le lecteur laisse à
part sa propre passion, pense attentivement au mérite de nos preuves, et se
jette aux pieds de la Divine Bonté, criant en toute humilité avec David « Donne-moi
l’intelligence pour que je garde ta loi, et que je l’observe de tout mon cœur », 5 et alors, je ne doute point
qu’il ne revienne dans le giron de sa grande Mère, l’Église Catholique.
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
interno della chiesa di Santa Lucia, Mistretta, Sicilia
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
interno della chiesa di Santa Lucia, Mistretta, Sicilia
Textes de la sainte
Écriture, où il est parlé du temps, du lieu et des peines de la purification
des âmes après cette vie.
(Discours 75)
Ce premier argument est
invincible : il y a un temps et un lieu de purification pour les âmes
après cette vie mortelle ; donc il y a un Purgatoire, puisque l’Enfer ne
peut apporter aucune purification, et que le Paradis ne peut recevoir aucune
chose qui ait besoin de purification. Or qu’il y ait un lieu et un temps de
purification après cette vie, en voici les raisons :
Au psaume 65. Ce lieu est
apporté comme preuve du Purgatoire par Origène, homélie 25, et par saint
Ambroise sur le psaume 36, et au sermon 3 sur le psaume 118, où il expose par
l’eau, le baptême, et par le feu, le Purgatoire.
Au livre d’Isaïe au
chapitre 4 : « Le Seigneur purifie etc… ». cette
purification faite en esprit de jugement et de feu est comprise du Purgatoire
par saint Augustin dans « La cité de Dieu », chapitre 25. Et de fait,
les paroles précédentes favorisent cette interprétation, dans lesquelles on
parle du salut des hommes, puis à la fin du chapitre, où on parle du repos des
bienheureux, dont ce qui est dit : « Le Seigneur purifie les sourds »,
doit être compris de la purification nécessaire pour ce salut. Et parce que
l’on dit que cette purification doit être faite en esprit et par le feu, elle
ne peut s’appliquer tout simplement qu’au Purgatoire et au feu de celui-ci.
En Michée, au chapitre 7
« Ne te réjouis pas à mon sujet, ô mon ennemie ; car si je suis
tombée, je me relèverai. Si je suis assise dans les ténèbres, Yahweh est ma
lumière, etc… ». 6 Ce passage était déjà en train
de prouver l’existence du Purgatoire parmi les catholiques du temps de saint
Jérôme, comme saint Jérôme lui-même en témoigne sur le dernier chapitre
d’Isaïe.
En Zacharie 9 :
« Pour toi aussi, à cause du sang de ton alliance, je retirerai tes
captifs de la fosse sans eau ». 7 La fosse sans eau d’où sont
tirés ces prisonniers n’est que le Purgatoire, duquel notre Seigneur les
délivre.
Dans la première lettre
aux Corinthiens : « Car le jour du Seigneur le fera connaître, parce
qu’il va se révéler dans le feu, etc… ». 8 On a toujours tenu ce
passage-ci pour l’un des plus illustres et difficiles de toute l’Écriture. Or,
en celui-ci, il est facile de constater, pour qui regarde de près tout le
chapitre, que l’Apôtre use de deux similitudes : la première est d’un
architecte qui fonde une maison précieuse et de matière solide sur un roc, la
seconde est de celui qui sur un même fondement dresse une maison de bois, de
cannes et de chaume. Imaginons maintenant que le feu se déclare en l’une
d’elles ; celle qui est en matière solide sera hors de danger, mais
l’autre sera réduite en cendres ; si l’architecte est dans la première, il
sera sain et sauf ; s’il est dans la seconde, s’il veut s’échapper, il lui
faudra passer à travers le feu et la flamme, et se sauvera tellement, qu’il
portera les marques d’avoir été au feu.
Le fondement en cette
similitude est notre Seigneur Jésus-Christ, dont saint Paul dit « moi j’ai
planté » et « comme un architecte sage, j’ai posé les fondements »,
et puis après « Je n’ai pas posé les fondements d’un autre, etc… ».
les architectes sont les docteurs et prédicateurs de l’Évangile ; on le
sait si l’on considère attentivement les paroles de tout ce chapitre, et
comment saint Ambroise et Sédule comprennent ces paroles. Le jour du seigneur
dont il est parlé s’entend comme le jour du jugement, qui dans l’Écriture
Sainte a coutume d’être appelé jour du Seigneur. Car c’est à cette journée-là
que se déclareront toutes les actions du Monde ; enfin quand l’Apôtre dit
« qui sera jugé par le feu », il montre assez qu’il s’agit du jour du
Jugement. Le feu par lequel l’architecte se sauve ne peut s’entendre que du feu
du Purgatoire, car quand l’Apôtre dit qu’il se sauvera par le feu, et qu’il
parle seulement de celui qui a édifié sur du bois, la canne, le chaume, il
montre par là qu’il ne parle que du feu qui précédera le jour du jugement,
puisque par celui-ci, passeront non seulement ceux qui auront bâti sur des
matières légères, ou encore sur de l’or, l’argent, etc… Toute cette
interprétation, outre qu’elle s’apparente très bien avec le texte, est encore
très authentique pour avoir été suivie par les anciens Pères, saint
Cyprien, saint Jérôme ou encore saint Ambroise.
On dira qu’en cette
interprétation, il y a de l’équivoque et du malsain, en ce que le feu dont il
est parlé est pris pour le feu du Purgatoire, pour celui qui précédera le jour
du Jugement. On répond que c’est une élégante façon de parler par la
confrontation des deux feux, car voici le sens de la sentence : le jour du
Seigneur sera éclairé par le feu qui le précédera, et comme ce jour-là sera
éclairé par le feu, ainsi ce même jour par le Jugement éclaircira le mérite et
le défaut de chaque œuvre ; et comme chaque œuvre sera éclaircie, ainsi
les ouvriers qui auront œuvré avec imperfections seront sauvés par le feu du
Purgatoire. Mais outre cela, quand nous dirons que saint Paul utilise de diverses
manières un même mot en un même passage et ce ne serait pas chose nouvelle, car
il en use de pareille manière en d’autres lieux, mais qu’il en use si
proprement que cela sert d’ornements à son langage, comme en l’épître 2 aux
Corinthiens : qui ne voit que « péché » pour la première fois se
comprend à proprement parler pour l’iniquité, et la seconde fois est utilisé
dans un sens figuré, pour celui qui porte la peine du péché ?
On dira encore qu’il
n’est pas dit qu’il sera sauvé par le feu, mais comme par le feu, et que
partant, on ne peut pas conclure le feu du Purgatoire en vérité. Je réponds
qu’il y a de la similitude en ce passage, car l’Apôtre veut dire que celui dont
les œuvres ne sont pas du tout solides, sera sauvé comme l’architecte qui
s’échappe du feu ne laissant pas pour cela de passer par le feu, mais un feu
d’autre calibre que n’est le feu qui brûle en ce monde. Il suffit que de ce
passage, on conclut ouvertement, que plusieurs qui prendront possession du
Royaume du Paradis passeront par le feu : or, ce ne sera pas le feu
d’Enfer, ni le feu qui précédera le jugement ; ce sera donc le feu du
Purgatoire. Le passage est difficile et malaisé, mais bien considéré, il nous
fait une conclusion manifeste pour notre prétention.
Et voilà quant aux
passages de l’Écriture par lesquels on peut remarquer qu’après cette vie, il y
a un temps et un lieu de purification.
Autres passages de
l’Écriture dans lesquels on prouve que la prière, l’aumône et les actions
méritoires servent au soulagement des défunts.
(Discours 76)
Le 2ème argument que nous
tirons de la sainte parole pour le Purgatoire est tiré du chapitre 12 du livre
des Martyrs d’Israël, là où la Sainte Écriture rapporte que Judas Macchabée
envoya à Jérusalem 12 000 drachmes d’argent pour faire des sacrifices pour les
morts ; elle ajoute après : « c’était là une pensée religieuse
et sainte. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice d’expiation, afin que les morts
soient délivrés de leurs péchés. Etc… » ; 9 car voici notre
discours : c’est chose sainte et profitable de prier pour les morts afin
qu’ils soient délivrés de leurs péchés, donc après la mort, il y a encore un
temps et un lieu pour la rémission des péchés ; or, ce lieu ne peut être
ni le Paradis, ni l’Enfer ; donc, il s’agit bien du Purgatoire.
Cet argument est si bien
fait, que pour y répondre nos adversaires nient l’autorité du Livre des Martyrs
d’Israël et le tiennent pour apocryphe. Mais, de fait, c’est parce qu’ils n’ont
rien d’autre à dire ; car ce Livre a été tenu pour authentique et sacré
par le Concile de Carthage 10 au canon 47, et par Innocent,
et par saint Augustin, ainsi que plusieurs autres Pères. De sorte que vouloir
nier l’autorité du Livre, c’est nier l’autorité de l’antiquité. On sait bien
tout ce qu’on apporte pour le prétexte de cette négation, qui ne fait pour la
plupart que montrer la difficulté qui réside dans les Écritures, mais non leur
fausseté. Seulement, il me semble nécessaire de répondre à une ou deux
objections qu’ils font.
La première objection
qu’ils font, c’est de dire que la prière a été faite pour montrer la bonne
affection qu’ils avaient à l’égard des défunts, et non parce qu’ils pensent que
les défunts en aient besoin ; ce que l’Écriture contredit par les paroles
« pour qu’ils soient délivrés de leurs péchés ».
Ils objectent que c’est
une erreur manifeste de prier pour la résurrection des morts avant le jugement,
car c’est présupposer soit que les âmes ressuscitent et par conséquent meurent,
soit que les corps ne ressuscitent pas si ce n’est par l’entremise des prières
et bonnes actions des vivants, qui serait contre l’article du Credo « Je
crois en la résurrection des morts ». Or, que ces erreurs soient présupposées
en ce passage du livre des Martyrs d’Israël, on le voit dans ces paroles
« Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé
ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde,
etc… » ; 11 on répond que dans ce
passage, ils ne prient pas pour la résurrection ni de l’âme, ni du corps, mais
seulement pour la délivrance des âmes ; en quoi, ils présupposent
l’immortalité de l’âme, car s’ils avaient cru que l’âme fut morte avec le
corps, ils n’auraient pas pris soin de leur délivrance ; et parce que
parmi les juifs, la croyance de l’immortalité de l’âme et de la résurrection
des corps étaient tellement jointes ensembles que celui qui niait l’une, niait
l’autre. Pour montrer que Judas Macchabée croyait en l’immortalité de l’âme, il
dit qu’il croyait à la résurrection des corps : voici comment l’Apôtre
prouve l’immortalité de l’âme par la résurrection des corps ; il y a au
chapitre 1 de la lettre aux Corinthiens « S’il n’y avait eu que de
l’humain dans mon combat contre les bêtes à Éphèse, à quoi cela m’aurait-il
servi ? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain
nous mourrons. » 12 etc. Or, il ne s’ensuivrait
aucunement qu’il fallut s’abandonner ainsi, encore qu’il n’y eut point de
résurrection, car l’âme qui demeurerait en cette souffrance, souffrirait la
peine due aux péchés, et recevrait des vertus ; saint Paul donc en cet
endroit nous montre la résurrection des morts pour l’immortalité de l’âme,
parce que de ce temps-là, qui croyait l’un, croyait l’autre.
Il n’y a donc point lieu
de refuser le témoignage des Macchabées en preuve d’une juste croyance ;
que si à tout rompre, nous le voulons prendre comme témoignage d’un simple mais
grave historiographe, ce qu’on ne peut nous refuser au moins faudra t-il
confesser que l’ancienne synagogue croyait au Purgatoire, puisque toute cette
armée-là fut si prompte à prier pour les défunts. En fait, nous avons les
marques de cette dévotion en d’autres passages de l’Écriture, qui doit nous
faciliter la réception de celui que nous venons d’alléguer ; dans le livre
de Tobie au chapitre 4 : « Mon fils, répands ton pain et ton vin sur
la tombe des justes, et ne donne rien aux pécheurs » ; 13 certes ce vin et ce pain ne
se mettaient pour autre sur la sépulture sinon pour les pauvres, afin que l’âme
du défunt en fut aidée, comme disent communément les interprètes sur ce
passage. Peut-être qu’ils diront que ce Livre est apocryphe, mais toute
l’Antiquité l’a toujours tenu pour vrai ; et pour vrai, la coutume de
mettre la viande pour les pauvres en sépultures est très ancienne, même dans
l’Église catholique car saint Jean Chrysostome, qui vivait il y a plus de 1 200
ans, dans l’homélie 32 sur le chapitre 9 de saint Mathieu, en parle de cette
façon : « Pourquoi appelles-tu tes pauvres après la mort ?
etc… » Mais que penserions-nous des jeûnes et austérités que pratiquaient
les anciens après la mort de leurs amis ? Ceux de Jabes Galaad, après la mort
de Saül jeûnèrent 7 jours ; David, Jonathan et ceux de sa suite en firent
autant. On ne pourrait penser que ce ne fut pour secourir les âmes des défunts,
car à quel autre propos peut-on rapporter le jeûne de 7 jours ? Aussi
David jeûna et pria pour son fils malade ; lorsque celui-ci fut mort,
comme il mourrait enfant et innocent et donc n’avait pas besoin d’aide, David
cessa de jeûner. Bède, il y a plus de 700 ans, interpréta ainsi la fin du 1er
Livre de Samuel. De sorte que, dans l’ancienne Église, il y a avait déjà chez
les saintes personnes la coutume d’aider par les prières et les saintes actions
les âmes des défunts, ce qui suppose clairement la foi dans un Purgatoire.
Et c’est de cette coutume
dont saint Paul parle tout ouvertement dans le chapitre 1 de sa lettre aux
Corinthiens, la montrant comme louable et bonne. Ce passage est très clair. On
voit ici une coutume très répandue dans l’Église primitive de jeûner, prier,
veiller pour les âmes des défunts : car, premièrement, dans ces Écritures,
être baptisé s’utilise très souvent pour désigner les afflictions et les
pénitences, comme en saint Luc au chapitre 12, ou notre Seigneur appelle
baptême ses peines et afflictions. Voici donc le sens de cette écriture :
si les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se met-on en peine en priant et
jeûnant pour les morts ? Et aussi cette sentence de saint Paul ressemble à
celle des Martyrs d’Israël : « Il est vain et inutile de prier pour
les morts, si les morts ne ressuscitent pas ». Qu’on me tourne ce texte
dans tous les sens, en autant d’interprétations que l’on voudra, il n’y en aura
pas une qui expliquera aussi bien les saintes Ecritures que celle-ci. De même,
il ne faudrait pas dire que le baptême dont parle saint Paul serait seulement
un baptême de tristesses et de larmes, et non de jeûnes, de prières et autres
actions, car avec cette intelligence sa conclusion serait très mauvaise :
il veut conclure que si les morts ne ressuscitent point, et si l’âme est
mortelle, en vain on s’afflige pour les morts ; mais, je vous prie,
n’aurait-on pas plus de tristesse pour la mort des amis s’ils ne ressuscitent
point, perdant toute espérance de jamais les revoir, sauf s’ils
ressuscitent ? Il parle donc des afflictions volontaires que l’on faisait
pour obtenir le repos des morts, afflictions que l’on pratiquerait sans doute
en vain si les âmes étaient mortelles, ou que les morts ne ressuscitaient
pas ; à ce propos, il faut se souvenir de ce qui a été dit plus haut,
lorsque j’ai dit que l’article de la résurrection des morts et celui de
l’immortalité de l’âme étaient connexes, et que celui qui confessait l’un,
confessait l’autre. Il apparaît donc par ces paroles de saint Paul que la
prière, le jeûne et les autres saintes afflictions, se faisaient louablement
pour les défunts ; or, ce n’étaient pas pour ceux du Paradis qui n’en
avaient pas besoin, ni pour ceux de l’Enfer qui ne pouvaient en recevoir le
fruit ; c’était donc pour ceux du Purgatoire ; ainsi l’a exposé saint
Ephrem et les Pères qui ont débattu avec les Pétrobusiens.
On peut en déduire autant
de ce que disait le bon Larron à notre Seigneur « Souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume » ; car pourquoi se serait-il
recommandé, lui qui allait mourir, s’il n’avait cru que les âmes après la mort
pouvaient être secourues et aidées ? Saint Augustin tire de ce passage que
certains péchés sont pardonnés dans l’autre monde.
Autres passages de
l’Écriture où il est prouvé que le pardon de certains péchés est réservé à
l’autre monde.
(Discours 77)
Il y a quelques péchés
qui peuvent être pardonnés en l’autre monde ; ce n’est ni en Enfer, ni au
Ciel, c’est donc au Purgatoire. Or, qu’il y ait des péchés qui sont pardonnés
en l’autre monde, nous le prouvons premièrement, par le passage de saint
Matthieu au chapitre 12, ou notre Seigneur dit qu’il y a un péché qui ne peut
être pardonné ni en ce siècle ni en l’autre ; donc, il y a des péchés qui
peuvent être remis en l’autre siècle, car s’il n’y avait point de péchés qui
peuvent être remis en l’autre siècle, il n’était pas nécessaire d’attribuer
cette propriété à une sorte de péché de ne pouvoir être remis en l’autre
siècle, ainsi suffisait-il de dire qu’il ne pouvait être remis en ce monde.
Certes, quand notre Seigneur eut dit à Pilate, « Mon royaume n’est pas de
ce monde », Pilate fit cette conclusion « Es-tu Roi ? »,
conclusion que notre Seigneur trouva bonne, et à laquelle il consentit ;
ainsi quand il dit qu’il y a un péché qui ne peut être pardonné en l’autre
siècle, il s’ensuit très bien donc qu’il y en a d’autres qui peuvent être
pardonnés. Ils voudront dire que ces paroles ne veulent dire autre chose, sinon
in aeternam, ou nunquam. Cela va bien mais notre raison ne perd rien de sa
fermeté pour cela : car ou saint Matthieu a bien exprimé l’intention de
notre Seigneur, ou pas. On n’oserait dire que non, et s’il l’a bien exprimée,
il s’ensuit toujours qu’il y a des péchés qui peuvent être remis en l’autre
siècle, puisque notre Seigneur a dit qu’il y en a un qui ne pouvait l’être.
Mais de grâce si saint Pierre avait dit « tu ne me laveras pas les pieds
en ce monde, ni dans l’autre », n’aurait-il pas parlé faussement,
puisqu’en l’autre monde, ils ne peuvent être lavés ? Aussi, dit-il in
aeternam. Il ne faut donc pas croire que saint Mathieu eut exprimé l’intention
de notre Seigneur par les paroles précitées, si en l’autre monde, il ne peut y
avoir de rémission. On se moquerait de celui qui dirait, je ne me marierai ni
en ce monde, ni en l’autre, comme s’il entendait qu’en l’autre monde l’on peut
se marier. Donc, si l’on dit d’un péché qu’il ne peut se remettre ni dans ce
siècle, ni dans l’autre, cela suppose que l’on puisse remettre quelques péchés
dans ce monde, et dans l’autre également. Je sais bien que nos adversaires
essaient par diverses interprétations de parer à ce coup-là, mais il est si
bien porté qu’ils ne peuvent s’échapper. Et de fait, il vaut bien mieux
comprendre correctement avec les Pères, et avec toute la révérence que l’on
peut, les paroles de notre Seigneur Jésus Christ, que de les rendre grossières
et mal agencées dans le seul but de fonder une nouvelle doctrine. Tous les
saints qui ont écrit contre les Pétrobusiens, ont utilisé ce passage dans le
même sens que nous, et avec tant d’assurance que saint Bernard pour déclarer cette
vérité n’en apporte point d’autre, tant il fait état de celui-ci.
En saint Mathieu et en
saint Luc, « Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es
en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge
au garde, et qu’on ne te jette en prison… » 14 Origène, saint Cyprien, saint
Ambroise, saint Jérôme disent que le chemin dont il est parlé, n’est autre que
le passage de cette vie. L’adversaire sera notre propre conscience, qui combat
toujours contre nous et pour nous, c’est à dire qu’il résiste toujours à nos
mauvaises inclinations et à notre vieil Adam pour notre Salut comme l’exposent
les saints que j’ai évoqués. Le juge est sans doute notre Seigneur. La prison
pareillement, l’Enfer ou le lieu des peines de l’autre monde auquel comme en
une grande geôle, il y a plusieurs demeures, l’une pour ceux qui sont damnés,
qui est comme pour les criminels, l’autre qui est pour ceux qui sont en
Purgatoire. Le sou dont il est dit « Amen, je te le dis : tu n’en sortiras
pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou », 15 sont les petits péchés et et
les péchés de faiblesse, de même que le sou est la plus petite des pièces que
l’on peut devoir. Maintenant, considérons un peu où doit se faire cette
reddition dont parle notre Seigneur. Et premièrement, nous trouvons des très
anciens Pères qui ont dit que c’était en Purgatoire. Quand il est dit « avant
d’avoir payé jusqu’au dernier sou », n’est-il pas présupposé que l’on
puisse payer, et qu’on puisse tellement diminuer la dette qu’il n’en reste plus
que le dernier centime ? Si, comme il est dit au psaume « Siège à ma
droite, et je ferai de tes ennemis etc… », 16 il s’ensuit très bien « il
fera de tes ennemis le marchepied de son trône », et donc, lorsqu’il
dit : « tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé », il montre que
« quelqu’un paie ou peut payer » ; qui ne voit qu’en saint Luc,
la comparaison est tirée non d’un homicide, ou de quelque criminel qui ne peut
avoir espérance de son salut, mais d’un débiteur qui est mis en prison jusqu’au
paiement, et lorsque se paiement a été fait, sur le champ, il est mis
dehors ? Voici donc l’intention de notre Seigneur : que, pendant que
nous sommes en ce monde, nous tâchions par la pénitence et ses fruits de payer
selon la puissance que nous en avons par le Sang du Rédempteur, la peine qui
est due par nos péchés ; car si nous attendons la mort, nous n’en aurons
pas si bon compte au Purgatoire, où nous serons traité avec rigueur.
Tout ceci semble avoir
été dit par notre Seigneur, même en saint Mathieu au chapitre 5. Dans celui-ci,
il s’agit de la peine que l’on doit recevoir par le jugement de Dieu, comme il
apparaît dans ces paroles « il sera passible de la géhenne de feu » ; 17 et néanmoins, il n’y a que la
troisième sorte d’offense qui soit punie par l’Enfer ; donc au jugement de
Dieu, après cette vie, il y a des autres peines qui ne sont pas éternelles, ni
infernales ; ce sont les peines du Purgatoire. On peut dire que ces peines
seront infligées en ce monde, mais saint Augustin et les autres Pères l’entendent
pour l’autre monde. Et puis ne peut-il pas se faire qu’un homme meurt sur la
première ou seconde offense dont il est parlé ici et là, ou paiera-t-il les
peines dues à son offense ? Ou si vous voulez qu’il ne les paie point,
quel lieu lui donnerez-vous pour sa retraite après ce monde ? Vous ne lui
donnerez pas l’Enfer, à moins de vouloir ajouter à la sentence de notre
Seigneur, qui ne donnent l’Enfer qu’à ceux qui auront commis la troisième
offense ; le loger au Paradis, vous ne pouvez le faire, parce que la
nature de ce lieu céleste rejette toute sorte d’imperfection ; n’alléguez
pas ici la miséricorde du juge car il déclare en cet endroit vouloir user
encore de justice : faites donc comme les anciens Pères, et dites qu’il y
a un lieu où elles seront purifiées, puis s’en iront au Paradis.
En saint Luc au chapitre
16, il est écrit « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin
que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures
éternelles », 18 qu’est-ce sinon mourir ?
Et les amis, que sont-ils d’autre que les saints ? Les exégètes l’entendent
tous ainsi. Il s’ensuit deux choses : que les saints peuvent aider les
défunts et que les défunts peuvent être aidés des saints ; car à quel
autre propos, peut-on entendre ces paroles « faites-vous des amis qui vous
recevront ? » ; il ne peut s’entendre de l’aumône, car souvent
l’aumône est bonne et sainte, et toutefois ne nous acquiert pas des amis qui
puissent nous recevoir en « demeures éternelles », comme quand elle
est faite à des personnes mauvaises avec droite et sainte intention. Ce passage
est exposé ainsi par saint Ambroise, et par saint Augustin, au chapitre 27 de
la Cité de Dieu, mais la parabole dont use notre Seigneur est trop claire pour
nous laisser douter de cette interprétation, car la similitude est prise d’un
économe, qui étant démis de ses fonctions et demandant secours à ses amis,
notre Seigneur le compare à la mort, et le secours demandé aux amis, à l’aide
que l’on reçoit après la mort, de ceux auxquels on a fait l’aumône ; cette
aide ne peut être reçue au Paradis ou en Enfer ; c’est donc par ceux qui
sont en Purgatoire.
Autres passages de
l’Écriture qui permettent de conclure à l’existence du purgatoire
(Discours 78)
Saint Paul aux
Philippiens dit de telles paroles « afin qu’au nom de Jésus tout genou
fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers » 19. Aux cieux, on trouve assez de
genoux qui fléchissent au nom du Rédempteur, sur terre, l’on en trouve beaucoup
dans l’Église militante ; mais en Enfer, où en trouvera-t-on ? David
se défie de n’en trouver aucun lorsqu’il dit : « Personne, dans la
mort, n'invoque ton nom ; au séjour des morts, qui te rend grâce ? » 20 et encore ce que chante David
ailleurs « Mais à l'impie, Dieu déclare etc… », 21 car si Dieu ne veut recevoir
de louanges du pécheur obstiné, comment permettrait-il à ces misérables damnés
d’entreprendre ce saint office ? Saint Augustin fait grand cas de ce lieu
par ce propos rapporté au chapitre 33 de la Genèse. Il y a un semblable passage
en l’Apocalypse « Qui donc est digne d’ouvrir le Livre et d’en briser les
sceaux ? Mais personne, au ciel, sur terre ou sous la terre, ne pouvait
ouvrir le Livre et regarder. » 22 Ne constitue-t-il pas ici une
Église en laquelle Dieu soit loué sous terre ? Et que peut-elle être sinon
le Purgatoire ?
Les conciles qui ont
défini l’existence du purgatoire comme article de foi
(Discours 79)
Arius comme je l’ai dit
auparavant commença à prêcher contre les catholiques, et disait que les prières
qu’ils faisaient pour les morts étaient superstitieuses ; il y a encore à
notre époque des sectaires sur ce point. Notre Seigneur nous donne la règle
dans son évangile sur la façon dont nous devons nous comporter en de semblables
occasions. « Si ton frère a péché contre toi, etc ». Écoutons donc ce
que l’Église nous enseigne à cet endroit : en Afrique, au concile de
Carthage, en Espagne au concile Bracarense, en France au concile de Chalon,
etc…, et en tous ces conciles, vous verrez que l’Église tient pour authentique
la prière pour les défunts, et par conséquent le Purgatoire. Et après, ce
qu’elle avait défini par parties, elle l’a défini en son corps général au
concile de Latran sous Innocent III, au concile de Florence, et finalement au
concile de Trente.
Mais quelle plus sainte
résolution de l’Église voudrait-on avoir que celle qui est couchée en toutes
ses messes ? Regardez les liturgies de saint Jacques, saint Basile, saint
Jean Chrysostome, de saint Ambroise, dont se servent encore tous les chrétiens
orientaux, vous y verrez la commémoration pour les morts comme elle se voit, à
peu de choses près, dans la nôtre. Quoi ? Si Pierre Martyr, l’un des
habiles qui a suivi le parti adverse, sur le chapitre 3 de la 1ère lettre aux
Corinthiens, confesse que toute l’Église a suivi cette opinion, je n’ai plus à
faire de m’amuser sur cette preuve. Il dit qu’elle s’est trompée et
faillit ; ah, qui croirait cela ? « Qui es-tu, toi qui juge
l’Église de Dieu ? etc… » et si l’Église peut se tromper, et vous,
Pierre Martyr, ne pourriez-vous pas vous tromper ? Sans doute, et c’est
pourquoi je croirai que vous vous êtes trompé, et non l’Église.
L’autorité des Pères de
l’Église qui ont adhéré à l’existence du purgatoire
(Discours 80)
C’est une belle chose,
pleine de consolation, de voir le beau rapport que l’Église [actuelle] présente
avec l’Église de l’Antiquité, tout particulièrement en la croyance de ce qui
fait notre propos sur le Purgatoire. Tous les anciens Pères ont cru et attesté
que c’était la foi apostolique. Voici les auteurs chez qui nous avons trouvé
cette foi : entre les disciples des Apôtres, saint Clément et saint Denis,
après saint Athanase, saint Basile, saint Grégoire de Nysse, Tertullien,
Cyprien, Jérôme, Augustin etc. c’est à dire toute l’antiquité, même avant les 1
200 ans pendant lesquels tous ces Pères ont vécu ; à propos desquels il
m’eût été très facile d’apporter quelques témoignages qui sont recueillis dans
les livres de nos auteurs catholiques, comme dans le Catéchisme de Canisius.
Mais si quelqu’un veut consulter intégralement et fidèlement les citations des passages
des Pères anciens, qu’il prenne en main l’œuvre de Canisius. 23 Mais certes, Calvin nous
délivre de cette peine, car il écrit « ante 1300 annos usu receptum fuit
ut precationes fierent pro defunctis », et ajoute ensuite « e omnes,
fateor, in errorem abrepti fuerunt ». Nous n’avons donc que faire de
chercher le nom et le lieu des anciens Pères pour prouver le Purgatoire,
puisque pour se mettre en compte, Calvin les tient pour zéro. Quelle apparence
y-a-t-il qu’un seul Calvin soit infaillible et que l’Antiquité tout entière ait
failli ? On dit que les anciens Pères ont cru au Purgatoire pour
s’accommoder au vulgaire : belle excuse ; n’était-ce pas aux Pères
d’ôter toute erreur du peuple, s’ils l’y voyaient adhérer, et non l’y
entretenir et y condescendre ? Cette excuse ne fait donc qu’accuser les
anciens. Mais comment est-ce que les Pères n’ont pas cru à bon escient le
Purgatoire, puisque Arius, comme je l’ai dit auparavant, a été tenu pour
hérétique parce qu’il le niait ? C’est pitié de voir l’audace avec
laquelle Calvin traite saint Augustin parce qu’il fit prier et pria pour sa
mère sainte Monique, et pour tout prétexte, apporte que saint Augustin semble
douter du feu du Purgatoire. Mais ceci ne change rien à notre propos, car il
est vrai que saint Augustin dit qu’on peut douter du feu et de la qualité de
celui-ci, mais non du Purgatoire : or, soit que la purification se fasse
par le feu ou autrement, soit que le feu ait même qualité que celui de l’Enfer
ou non, il est avéré qu’il y a un Purgatoire et une purification. Il ne met
donc pas en doute le Purgatoire, mais la qualité de celui-ci. Ce que ne nieront
jamais ceux qui ont lu le Livre « la Cité de Dieu » et celui « Des
devoirs à rendre aux morts », et en mille autres endroits. Voilà donc
comme nous suivons la trace des saints et des anciens Pères quand à cet article
du Purgatoire.
Voici deux invincibles
raisons du Purgatoire : d’abord, il y a des péchés légers et qui ne
rendent pas l’homme coupable de l’Enfer ; si donc l’homme meurt en cet
état, que deviendra-t-il ? Le Paradis ne reçoit rien de souillé, l’Enfer
est une peine trop criminelle, il n’est pas dû à cause de son péché ; il
faut donc avouer qu’il restera en un Purgatoire, ou étant bien purifié, il ira
par la suite au Ciel. Or qu’il y ait des péchés qui ne rendent pas l’homme
coupable de l’Enfer, notre Seigneur le dit en saint Mathieu : « Tout
homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si
quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un
le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. » 24 Qu’est-ce je vous prie,
d’être coupable de la géhenne du feu, sinon être coupable de l’Enfer ? Or,
cette peine n’est due qu’à ceux qui appellent leur frère
« fou » : ceux qui se mettent en colère, ceux qui expriment leur
colère par une parole non injurieuse et diffamatoire, ne sont pas au même rang.
Ainsi, l’un mérite le jugement, c’est à dire que sa colère soit mise en
jugement, comme la parole oiseuse, de laquelle notre Seigneur dit qu’il faut
rendre compte ; l’autre mérite le Conseil, à savoir qu’on délibère s’il
sera condamné ou non. Le 3ème seul est celui-là qui sans doute infailliblement
sera damné : donc, le 1er et le 2ème sont des péchés qui ne rendent pas
l’homme coupable de la mort éternelle, mais d’une correction temporelle ;
et partant, si l’homme meurt avec ces péchés, par accident ou autrement, il
faut qu’il subisse le jugement d’une peine temporelle ; lorsque son âme
aura été purifiée, il ira au Ciel avec les Bienheureux. Le sage parle de ces
péchés : car, le juste ne peut pécher, tant qu’il est juste, de péchés qui
méritent la damnation. Il s’entend donc qu’il commet des péchés pour lesquels
la damnation n’est pas due, que les catholiques appellent véniels, lesquels
peuvent se purifier en l’autre monde, au Purgatoire.
Ensuite, la raison est
qu’après le pardon, demeure en partie la peine due à celui-ci, comme par
exemple, le péché est pardonné au roi David, le Prophète lui disant :
« Le Seigneur a passé sur ton péché, tu ne mourras pas. Cependant, parce
que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra » 25
Le texte s’arrête ainsi.
Notes
1 Pour
saint François de Sales, il est impensable d’accuser l’Église. Car l’Église est
corps du Christ, dirigée par l’Esprit Saint, elle ne peut donc se tromper,
encore moins être accusée. Cette idée apparaît plusieurs fois au cours du
texte.
2 Cette
phrase n’est pas très claire. On peut penser que saint François demande des
juges qui ne soient pas partie prenante. Car en quelque sorte, Luther et Calvin
sont à la fois juge et partie. Saint François demande des juges
« extérieurs », qui soient instruits de l’affaire, et qu’il puissent
ainsi la juger. N’oublions pas qu’il s’adresse dans cette introduction
« Aux messieurs de Thonon ».
3 He
1, 3. On sait depuis que ce n’est pas saint Paul qui a écrit la lettre aux
Hébreux.
4 Les
Pétrobusiens sont des disciples de Pierre de Bruys, qui fut condamné pour
hérésie en 1131. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Bruys
5 Ps
119 (Vulg 118), 34
6 Mich,
7, 8
7 Za
9, 11
8 1
Co 3,12
9 2M
12, 46
10 Le
3ème concile de Carthage (28 août 397) fixe la liste canonique des livres de la
Sainte Écriture. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conciles_de_Carthage
112M
12, 44
12 1Co
15, 32
13 Tb
4, 17
14 Mt
5, 25
15 Mt
5, 26
16 Ps
109, 1
17 Mt
5, 22
18 Lc
16, 9
19 Ph
2, 10
20 Ps
6, 6
21 Ps
49, 16
22 Ap
5, 2-3
23 Saint
Pierre Canisius, docteur de l’Église, a écrit un Catéchisme qui a longtemps été
la référence dans l’Église Catholique
24 Mt
5, 22
25 2
S 12, 13-14
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
L’Archange Saint Michel livrant une âme purifiée à la Madonna della Libera, Chiesa del Monte Purgatorio, Martina Franca
Dom Lefèvre, Missel
A la fête de la Toussaint
se rattache intimement le souvenir des saintes âmes qui, retenues au purgatoire
pour y expier leurs fautes vénielles ou se purger des peines temporelles dues
au péché, sont toutefois confirmées en grâce et entreront un jour au ciel.
Aussi, après avoir célébré dans la joie la gloire des Saints qui constituent
l’Église du ciel, l’Église de la terre étend sa sollicitude maternelle jusqu’à
ce lieu d’indicibles tourments où sont plongées les âmes qui appartiennent
aussi à l’Église. « En ce jour, dit le Martyrologe Romain, la commémoraison de
tous les fidèles défunts : commémoraison en laquelle notre commune et pieuse
Mère l’Église, aussitôt après s’être efforcée de fêter par de dignes louanges
tous ses fils qui déjà se réjouissent dans le ciel, s’efforce d’aider par de
puissants suffrages auprès de son Seigneur et Époux, le Christ, tous ceux qui
gémissent encore dans le Purgatoire, afin qu’ils se joignent au plus tôt à la
société des habitants de la céleste Cité ». Jamais dans la liturgie ne
s’affirme de façon plus vivante l’unité mystérieuse qui existe entre l’Église
triomphante, l’Église militante et l’Église souffrante ; et jamais aussi ne
s’accomplit d’une façon plus palpable le double devoir de charité et de justice
qui découle pour chacun des chrétiens du fait de son incorporation dans le
corps mystique du Christ. C’est en vertu du dogme si consolant de la Communion
des Saints que les mérites et les suffrages des uns peuvent en effet être
attribués aux autres. De telle sorte que, sans léser les droits
imprescriptibles de la justice divine qui s’appliquent dans toute leur rigueur
après cette vie, l’Église peut unir sa prière ici-bas à celle du ciel et
suppléer à ce qui manque aux âmes du purgatoire, en offrant à Dieu pour elles,
par la Sainte Messe, par les indulgences, par les aumônes et les sacrifices de
ses enfants, les mérites surabondants de la passion du Christ et de ses Membres
mystiques. Aussi la liturgie, dont le sacrifice du Calvaire continué sur
l’autel est le centre, a toujours été le moyen principal employé par elle pour
mettre en pratique à l’égard des défunt : la grande loi de charité qui fait un
précepte de subvenir aux nécessités du prochain, comme s’il s’agissait de
nous-mêmes, en vertu toujours de ce lien surnaturel qui unit en Jésus le ciel,
le purgatoire et la terre. La liturgie des défunts est peut-être la plus belle
et la plus consolante de toutes. Chaque jour, à la fin de chaque Heure de
l’Office divin, on recommande à la miséricorde divine les âmes des fidèles
trépassés. Au Suscipe de la messe le prêtre offre le sacrifice pour les vivants
et les morts, et dans un Mémento spécial il prie le Seigneur de se souvenir de
ses serviteurs et de ses servantes qui se sont endormis dans le Christ et de
leur accorder le séjour de consolation, de lumière et de paix. Dès le cinquième
siècle, on trouve des messes des défunts. Mais c’est à S. Odilon, quatrième
Abbé du célèbre monastère bénédictin de Cluny, qu’est due la Commémoraison de
tous les défunts en général. Ce fut lui qui l’institua en 998 et la fit
célébrer au lendemain de la Toussaint.
L’influence de cette
illustre congrégation française fit qu’on adopta bientôt cet usage dans tout
l’univers chrétien et que ce jour fut même parfois chômé. En Espagne, au
Portugal et dans l’Amérique du Sud, qui en était autrefois dépendante, les
prêtres, en vertu d’un privilège accordé par Benoît XIV, célébraient trois
messes le 2 Novembre. Un décret de Benoît XV, daté du 10 Août 1915, autorise
les prêtres du monde entier à faire de même.
L’Église nous rappelle
dans une Épitre, tirée de S. Paul, que les morts ressusciteront, et nous dit
d’espérer, car en ce jour nous nous reverrons tous dans le Seigneur. La
Séquence donne une description saisissante du jugement dernier où les bons
seront à tout jamais séparés d’avec les méchants. L’Offertoire rappelle que
c’est S. Michel qui introduit les âmes dans le ciel, car, disent les prières de
la recommandation de l’âme, c’est lui qui est « le chef de la milice céleste »
dans les rangs de laquelle les hommes sont appelés à prendre la place des anges
déchus.
« Les âmes du purgatoire,
déclare le Concile de Trente, sont secourues par les suffrages des fidèles,
principalement par le sacrifice de l’autel ». La raison en est qu’à la Sainte
Messe le prêtre offre officiellement à Dieu la rançon des âmes, le sang du
Sauveur. Et Jésus lui-même, sous les espèces du pain et du vin, qui rappellent
au Père le sacrifice du Golgotha, prie pour que Dieu en applique la vertu
expiatrice à ces âmes. Assistons en ce jour au Saint Sacrifice de la messe où
l’Église demande à Dieu d’accorder aux défunts, qui ne peuvent plus rien pour
eux-mêmes, la rémission de tous leurs péchés (Or.) et le repos éternel (Intr.,
Grad., Com.). Visitons aussi les cimetières, où leurs corps reposent jusqu’au
jour où, subitement, au son de la trompette, ils ressusciteront pour être
revêtus d’immortalité et remporter par Jésus-Christ la victoire sur la mort
(Ép.).
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
La liturgie byzantine
célèbre chaque année un office pour le repos de l’âme de tous les défunts, le
samedi avant la Sexa-gésime : Le samedi précédant le carnaval (carnis privii)
nous faisons mémoire de tous les chrétiens orthodoxes, nos pères et nos frères
qui sont sortis de ce monde.
Vers le XIe siècle, les
liturgies latines adoptèrent quelque chose du même genre. L’abbé Hugues de
Farfa raconte en effet que, dès le siècle précédent, existait dans son abbaye
un précieux voile d’autel pour le dies iudicii ; sa vue remplissait les fidèles
d’une sainte épouvante et les entretenait plusieurs jours dans la pensée de la
mort. Au VIIIe siècle, entre autres usages du monastère de Fulda, nous trouvons
celui de célébrer chaque mois une commémoration des défunts, avec office et
prières spéciales. De la commémoration mensuelle à une commémoration annuelle
il n’y avait qu’un pas ; et nous constatons en effet que vers le Xe siècle,
dans les monastères bénédictins en particulier, l’usage s’était établi de
célébrer chaque année la mémoire de tous les bienfaiteurs ou amis défunts du
monastère. Saint Odilon, abbé de Cluny, passe pour avoir donné force de loi et
un caractère universel à cette habitude, établie déjà dans un grand nombre
d’églises. Nous connaissons l’édit de saint Odilon. Il est de 998 mais ne
regarde que les monastères qui dépendaient alors de Cluny et dont le nombre
atteignait plusieurs centaines, répandus en France, en Espagne et en Italie.
Dans ce document, le pieux Abbé ordonne que le Ier novembre, après les vêpres
solennelles, les cloches sonnent le glas funèbre et que les moines célèbrent au
chœur l’office des défunts. Le lendemain, tous les prêtres doivent offrir à
Dieu le divin sacrifice pro requis omnium defunctorum. Cet usage fut très
favorablement accueilli, d’abord dans les différents monastères bénédictins,
puis, peu à peu, dans les rituels diocésains, à Liège par exemple (1008), à
Besançon, jusqu’à ce qu’il devînt un rite commun à toute l’Église latine.
Quant aux Ordines Romani,
l’anniversarium omnium animarum apparaît pour la première fois dans l’Ordo XIV,
du XIVe siècle. En ce jour, on ne célébrait pas le consistoire et on ne
prêchait pas à la messe. Le jour choisi est celui-là même qui fut établi par
saint Odilon, le 2 novembre. Dans l’Ordo Romanus XV, on trouve pourtant trace
d’une coutume liturgique beaucoup plus ancienne, car le 8 juillet est indiqué
un Officium defunctorum pro fratribus (les Cardinaux) et Romanis Pontificibus,
comme dans l’Ordo de Farfa du Xe siècle. Dans ce même Ordo romain nous est
décrit le rituel de la Chapelle papale sous Martin V, pour la commémoration de
tous les fidèles défunts. Après les secondes Vêpres des Saints, le Pontife
reprenait sa chape de couleur écarlate, le camauro et la mitre blanche, et les
chantres entonnaient immédiatement les psaumes des vêpres des morts. Ensuite
venaient les matines. Tant au Magnificat qu’au Benedictus des Laudes, le Pape
accedit ad altare et thurificatur, et cophinum ubi stat Corpus Christi. Reverso
vero ad cathedram suam, sibi soli et nulli alteri incensum datur. La collecte
Fidelium Deus était chantée par le Pape, qui mettait fin à la cérémonie en
donnant sa bénédiction solennelle.
Le lendemain, le Pontife
assistait à la messe célébrée par un des cardinaux. A l’évangile, les acolytes
portaient les flambeaux mais non l’encensoir ; à l’offertoire, on encensait
l’autel d’abord et le Pape ensuite. Le rédacteur de l’Ordo remarque que la
célébration solennelle de la messe pour les défunts par le Pontife romain n’est
plus en usage, mais qu’il se contente de la dire de façon privée dans son
oratoire.
La piété envers les
pauvres âmes du purgatoire a fait d’immenses progrès durant les derniers
siècles, comme en général toute la dévotion catholique, tel un arbre vigoureux
qui étend de plus en plus ses rameaux, se couvre de feuilles et s’orne de
fleurs. C’est ainsi que durant la cruelle dernière guerre, alors que chaque
cité, sinon chaque famille, eut à pleurer ses morts, Benoît XV étendit à toute
l’Église catholique un privilège que Benoît XIV avait jadis accordé aux États
qui dépendaient alors de la couronne d’Espagne ; il autorisa chaque prêtre à
célébrer le 2 novembre trois messes pour les défunts. Cette concession fut
inspirée non seulement par l’inutile tuerie, comme Benoît XV appela cette
guerre, mais par d’autres considérations encore. La piété des ancêtres avait
richement doté des autels, des églises et des chapitres, afin que des messes
fussent célébrées pour l’âme du donateur après sa mort. La révolution et la
confiscation des biens ecclésiastiques ont le plus souvent dissipé ces legs ;
aussi, en raison de la misère à laquelle était réduit le clergé, ce grand
Pontife se voyait obligé continuellement de dispenser les chapitres, les
communautés religieuses et les prêtres, de la charge de ces anciens legs de
messes, qu’il n’était désormais plus possible d’acquitter. Que fit alors Benoît
XV ? Habitué naguère à l’usage liturgique espagnol, au temps où il était
secrétaire du cardinal Rampolla del Tindaro à la nonciature pontificale de
Madrid, il permit à chaque prêtre de célébrer trois fois la messe, le jour de
la commémoration des fidèles défunts, aux conditions suivantes : une des messes
pouvait être offerte selon l’intention particulière du célébrant, mais le Pape
voulut que l’une des deux autres fût célébrée pour tous les fidèles trépassés
en général, et la troisième pour satisfaire à cette niasse énorme de legs que
la faute du fisc avait empêché d’acquitter. Cette triple célébration de la
sainte Messe par un même prêtre le 2 novembre constitue dans la discipline
ecclésiastique actuelle un privilège plutôt unique que rare, et il égale en
quelque sorte la Commémoration de tous les fidèles défunts au jour même de
Noël. N’est-ce pas la vraie Noël des âmes du Purgatoire ? Cependant au moyen
âge ce privilège n’était pas si exceptionnel, et nous savons que certains
saints, et même plusieurs Pontifes romains, célébraient plusieurs messes par
jour pour donner simplement libre cours à leur dévotion.
Le purgatoire représente
la dernière et suprême tentative employée par l’amour de Dieu pour disputer le
pécheur au démon et pour l’arracher de ses griffes. Il est comme un temple
érigé en l’honneur de la sainteté divine, où les flammes expiatrices détruisent
tout ce qui, dans la créature consacrée à Dieu, s’oppose à sa conformité avec
Lui, avec sa beauté et ses perfections. Estote perfecti, sicut et Pater vester
caelestis perfectus est. Quand donc la sainte Écriture nous parle du feu qui
forme le trône de Dieu et qui l’enveloppe de toutes parts, qui constitue le
rempart de sa demeure, il faut penser au Purgatoire, où notre faible vertu est
éprouvée, comme l’or, dans le creuset de ces ineffables ardeurs de sainteté.
Lorsque l’Apôtre nous dit que Dieu habite au milieu d’une inaccessible lumière,
nous devons nous souvenir du sort des pauvres âmes du Purgatoire, dont les
yeux, obscurcis par les brouillards du monde, se sentent encore trop faibles
pour pouvoir soutenir, comme l’aigle, la vue de cette éblouissante splendeur.
Saint Paul nous recommande aussi de prendre garde à la qualité des matériaux
avec lesquels nous construisons : or, argent, pierres précieuses, bois, paille
(I Cor., 3, 13), car le feu du jugement divin viendra les éprouver. Alors les
matériaux solides résisteront, tandis que ceux qui seraient trop fragiles
seront détruits, et l’imprudent constructeur, s’il veut se sauver, devra
s’enfuir à travers les flammes, non sans se brûler et courir de grands périls.
Il pourra bien se mettre à l’abri, ajoute l’Apôtre, mais toujours à travers le
feu.
Dans cette comparaison
employée par saint Paul pour expliquer sa pensée aux Corinthiens relativement à
la pureté de l’enseignement évangélique, les exégètes catholiques voient avec
raison une allusion au dogme du Purgatoire. Selon l’Apôtre, il est des fautes
insuffisamment graves pour fermer sur notre tête les portes du ciel et ouvrir
sous nos pieds le gouffre infernal, mais qui pourtant doivent recevoir, ou
ici-bas ou dans l’autre monde, le châtiment proportionné. Ce que fait le feu
pour les matériaux de construction, le jugement divin l’accomplit pour les
actions morales. Si l’édifice brûle, c’est aux risques du constructeur, qui,
ayant vu les flammes dévastatrices, se jette alors en toute hâte au dehors,
fuyant à travers le feu et en rapportant de graves brûlures et un dommage. Si
du moins les pauvres âmes du Purgatoire pouvaient obtenir la miséricorde de
Dieu ! Mais non, car en Dieu rien n’échappe à l’ordre et tout a son moment
propre. Celui de la miséricorde est désormais passé avec la vie du temps, pour
faire place au contraire à celui de la justice dans l’éternité. Quand l’édifice
est en flammes, on ne peut discuter ni hésiter : le feu n’épargne personne, et
celui qui veut avoir la vie sauve doit se jeter hardiment à travers les flammes
et s’enfuir.
Le purgatoire est un
temple, mais sans sacerdoce ni autel de propitiation. Heureusement toutefois,
la Communion des Saints unit en un seul corps mystique les bienheureux du ciel,
les fidèles, voyageurs sur la terre et les âmes du purgatoire. En outre, le
Sacrifice eucharistique, grâce auquel le Christ, par une seule oblation, a
amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés : una oblatione
consummavit in sempiternum sanctificatos, confère dans le ciel la gloire aux
élus, et, dans le purgatoire, lave avec le sang de la Rédemption les souillures
de ces membres prédestinés qui, heureusement, sont unies à lui par la foi,
l’espérance et l’amour.
Les trois messes
suivantes ne diffèrent entre elles que par les lectures et les collectes, car
les chants responsoriaux et antiphoniques sont toujours les mêmes.
A LA PREMIÈRE MESSE.
L’antienne d’introït
s’inspire d’un texte du IVe livre apocryphe d’Esdras. Cet emploi des apocryphes
dans la liturgie est très rare et ne peut être postérieur au VIe siècle.
Suit le premier verset du
psaume 64 : « A vous Seigneur est dû l’hymne en Sion ; dans Jérusalem seront
accomplis les vœux que l’on vous fait. Écoutez ma prière, car tous les mortels
s’adressent à Vous. » Aujourd’hui le psaume n’est pas suivi de la doxologie,
mais on répète immédiatement l’antienne.
L’hymne qui est dû à Dieu
dans Sion, et le lieu légal où doivent s’accomplir les vœux qu’on a faits,
c’est-à-dire le temple de Jérusalem, symbolisent la vie glorieuse du ciel, où,
dans la lumière de la gloire, seront satisfaites toutes nos pieuses
aspirations. Il est à remarquer que certains Antiphonaires assignent pour
introït l’antienne suivante, qui n’est dite actuellement que lors des
funérailles, avant le commencement de la messe : Subvenite, Sancti Dei,
succurrite, Angeli Domini, susct-pientes animant eius, afférentes eam in
conspectu Altissimi. Psalm, 24. Anima eius in bonis demorabitur, et semen eius
haereditet terram.
Collecte. Cette antique
collecte est un petit chef-d’œuvre qui vaut tout un traité d’ascétique. On y
indique d’abord le motif pour lequel Dieu est si bon pour nous : parce qu’il
nous a faits. Nous sommes l’œuvre de ses mains ; et non seulement de ses mains,
mais le fruit de sa passion, et il nous a achetés ou plutôt rachetés
(redemptor) avec son sang. On met ensuite en cause la communion des Saints, qui
unit l’Église orante et militante à l’Église souffrante qui expie dans le
purgatoire. Quant au motif spécial qui attire sur les âmes du purgatoire la
pitié divine, c’est, non seulement notre prière, mais aussi l’espérance de ces
pauvres âmes. Durant leur vie et à leur mort, elles ont mis leur confiance et
ont espéré non en leur propre justice, mais en la clémence divine : or, dit
l’Apôtre : Spes non confundit, car Dieu ne nous donne jamais moins que ce qu’il
nous fait espérer par sa grâce.
La lecture est empruntée
à la Ire épître aux Corinthiens (15, 51-57). Saint Paul s’y réfère expressément
au sort des justes sortis triomphants de la dernière persécution de
l’Antéchrist et qui, en vertu d’un privilège spécial, se trouveront encore en
vie au jour de la parousie. L’Apôtre veut révéler un secret aux Corinthiens.
Quand, à la fin du monde, le Christ juge reviendra pour juger tous les vivants
et les morts, alors, dit-il aux Corinthiens, nous ne mourrons pas tous, mais
tous — donc même les justes, qui relinquimur, qui residui sumus, c’est-à-dire
ceux qui, par un privilège divin spécial, seront vivants au moment de la
parousie — nous serons transformés. Cette transformation, que certains
théologiens veulent comparer à une sorte de mort semblable à celle à laquelle
succomba la Bienheureuse Vierge, s’accomplira en un instant : in momento, in
ictu oculi.
La victoire du Christ sur
la mort et sur le péché sera donc complète et définitive, alors que la mort
elle-même sera absorbée par la vie ; de la sorte, le corps, sujet encore à la
corruption, deviendra incorruptible et immortel, à l’image de celui du commun
prototype de tous les élus, Jésus-Christ.
Le répons-graduel répète,
dans son premier verset, l’antienne de l’introït. Le second est tiré du psaume
111 : « Le juste laissera un souvenir éternel, et il n’aura à craindre aucun
jugement défavorable. » Ce n’est pas toujours en ce monde que cet heureux sort
des justes se réalise, mais il s’avère certainement à ce tribunal suprême
auquel rien n’est caché et où la lumière de la vérité pénétrera dans les
multiples replis de notre cœur. Alors tout ce que nous aurons fait même de plus
secret, sera dévoilé à la face du monde entier dans les grandes et suprêmes
assises de l’humanité.
Suit le trait qui
cependant est généralement omis dans les Sacramentaires, puisqu’il s’agit d’une
messe votive, de caractère non point joyeux mais funèbre. Qu’on se souvienne
que le psaume trait était la caractéristique primitive des stations
dominicales, ou du moins très solennelles, avant que saint Grégoire instituât
le chant alléluiatique des dimanches hors du Carême.
Trait. — « Absolvez,
Seigneur, de tout péché, les âmes de tous les fidèles défunts. V/. Afin que,
par le secours de votre grâce, elles puissent échapper à une sentence
défavorable. V/. Et jouir, au contraire des splendeurs de l’éternelle
béatitude. »
Dans un grand nombre de
ses prières funèbres comme d’ailleurs en celle-ci, la liturgie se rapporte au
moment suprême et décisif du jugement particulier de l’âme où son sort se
décide pour l’éternité. Les prières de l’Église accompagnent le mort couché dans
son cercueil ; mais Dieu, pour qui il n’y a ni passé ni futur, a déjà vu comme
présente la médiation de l’Église, laquelle devient ainsi un élément
propitiatoire qui influe puissamment sur le jugement divin. C’est le vœu de
l’Épouse et de la Mère, auquel ne peut certes demeurer indifférent le cœur de
l’Époux et du Père universel.
La séquence Dies irae du
franciscain Thomas de Celano, décrit avec des couleurs dignes de Michel-Ange le
jugement universel. Nous faisons cette comparaison simplement pour qualifier un
style, car ce n’est pas le peintre qui a inspiré le poète, mais c’est
Michel-Ange qui, dans le drame terrible qu’il a évoqué sur le mur de la
Chapelle Sixtine, s’est inspiré des notes effrayantes du franciscain médiéval.
Le peintre de Jules II y a certainement puisé, outre les éléments
apocalyptiques de son tableau, cette couleur chaude qui le distingue, ce
caractère de force terrible qui domine dans presque toutes ses figures, y
compris celle de la Vierge Marie elle-même. A l’origine on chantait cette
séquence : Dies irae le Ier dimanche de l’Avent, comme se rapportant à la
lecture évangélique de la fin du monde et du jugement universel. Mais par la
suite, à cause de l’adjonction des deux derniers vers en faveur des défunts,
elle fut, à tort ou à raison, adaptée à la messe de requiem. Dans ce cas
d’ailleurs, on ne peut vraiment donner le nom de séquence à cette composition,
car la séquence n’était autre à l’origine qu’une œuvre en prose ou en vers,
adaptée aux mélismes trop prolongés qui suivaient l’alléluia au début du moyen
âge. A la place de la simple et trop longue vocalise alléluiatique, on adapta
donc des versets, appelés pour cette raison, et conformément à la terminologie
grecque : sequentia ou acoluthia. Or il est clair que, si le verset alléluiatique
n’existe pas, il ne saurait être question de séquence proprement dite. II faut
en outre remarquer ici la psychologie religieuse de la société médiévale, au
sein de laquelle naquit le tragique poème de Thomas de Celano, et la distance
qui sépare sa muse de l’inspiration sereine et calme qui dicta jadis les
épigraphes des catacombes et la très ancienne hymne vespérale jucundum lumen du
lucernaire byzantin.
On peut même dire que le
phôs hilaron et le dies irae sont comme les deux points extrêmes marquant le
début et la fin de l’antique hymnodie chrétienne. Entre l’un et l’autre, onze
siècles se sont écoulés. Le dogme demeure immuable, mais dans l’esprit des
masses qui doivent le vivre au XIIIe siècle, quel changement est survenu !
L’hymne vespérale est l’hymne de la lumière sereine : iucundum lumen, de la
joie, de la vie d’intimité avec Dieu, propre aux premiers siècles chrétiens,
siècles de sacrifice et de martyre. Au contraire, le Dies irae traduit les
remords d’une génération pleine de colères et de luttes fratricides d’un siècle
de légèreté et d’oubli du Seigneur. Le iucundum lumen est serein parce qu’il
aime ; le Dies irae au contraire tremble et s’effraie parce que la génération
qui l’a dicté entend les reproches de la conscience coupable.
On peut dire que la
lecture de l’Évangile (Jean., 5, 25-29) contient le texte de la Bonne Nouvelle,
du mysterium dont tout à l’heure parlait saint Paul dans le magnifique passage
de son épître aux Corinthiens. Le Christ est le nouvel Adam, et l’humanité tout
entière forme son héritage. Comme Dieu, il a la même vie et la même nature
divine que son Père ; aussi sa mission sotériologique est-elle de vivifier, de
gouverner et de juger. Dieu a voulu restaurer en Lui toutes les ruines faites
dans le monde par le péché, et c’est le motif de la résurrection glorieuse des
justes, selon le prototype qui est Jésus. Quant aux pécheurs, ils
ressusciteront eux aussi pour comparaître au jugement ; mais cette vie
éternelle de peines sera pour eux pire que la mort, à ce point que l’Écriture
l’appelle sans plus : mors secundo. Leur réprobation ne nuira d’ailleurs
aucunement à la gloire du Christ, parce que, du fait de leur scission
spontanée, ils ne lui appartiennent plus, et l’intégrité du corps mystique du
Sauveur est parfaite, même sans eux.
Aujourd’hui l’offertoire,
avec la répétition de sa finale, a conservé son antique caractère musical de
chant antiphonique. A vrai dire, l’offertoire devrait être un chant de psaume
et non une prex, comme l’est en effet le Domine lesu Christe inséré aujourd’hui
dans le Missel. Mais il ne faut pas oublier que toute la messe pro defunctis
représente un tardif assemblage d’éléments plus anciens contenus dans les
divers Sacramentaires. Dans quelques Antiphonaires nous trouvons en effet, pour
l’offertoire de la messe des défunts, le psaume 50 : Miserere, ou la belle
antienne : Dextera Domini, du psaume 117, que le Missel a assignée au IIIe
dimanche après l’Épiphanie.
L’offertoire suivant
était également en usage : R/. Erue, Domine, animas eorum ab omni vinculo
delictorum, ut in resurrectionis gloria inter Sanctos tuos resuscitari
mereatur. V/. Tuam, Deus ,piissime Pater, deposcimus pietatem .ut eis tribuere
digneris placidas et quietas mansiones.
L’offertoire prescrit
aujourd’hui par le Missel, où les fonctions de signifer sont attribuées à saint
Michel, est sûrement du haut moyen âge. En effet, ces fonctions de psychopompe
(Celui qui introduit les âmes dans l’autre monde) attribuées à saint Michel, se
retrouvent dans un très grand nombre d’autres documents de la littérature
chrétienne primitive, où saint Michel est appelé : Praepositus paradyso,
princeps Angelorum, et est chargé de peser dans la balance le mérite des âmes
avant de les introduire dans le royaume céleste. En effet, dans l’Histoire
arabe de saint Joseph le charpentier, le Saint prie ainsi : Si ma vie,
Seigneur, est à son terme ; si le moment est venu pour moi de sortir de ce
monde, envoyez-moi Michel, le prince de vos saints Anges. Qu’il reste près de
moi, afin que ma pauvre âme sorte en paix, sans peine ni crainte, de ce corps
affligé. — Cet apocryphe est sûrement antérieur au IVe siècle.
Dans le Sacramentaire
Gélasien, nous trouvons la prière suivante pour les défunts : ... suscipe, Domine,
animam servi lui... revertentem ad te. Adsit ei Angélus Testamenti tui,
Michael.
Voici l’antique collecte
qui précède l’anaphore consécratoire : « Recevez favorablement, Seigneur, les
hosties que nous vous offrons pour vos serviteurs et vos servantes, afin que,
leur ayant accordé le mérite de la foi chrétienne, vous leur en donniez aussi
la récompense. » La liturgie des défunts insiste beaucoup sur le mérite de la
foi catholique, par lequel l’Église veut recouvrir après la mort, comme d’un
voile pieux, les misères de l’humanité fragile et défectible. En effet, la foi
catholique, professée et vécue, est le moyen authentique de nous approcher de
Dieu, et, avec la charité et la grâce, elle est la première racine de notre
mérite dans l’ordre surnaturel, selon la parole de l’Apôtre : Accedentem ad Deum
oportet credere.
La préface des défunts a
été insérée dans le Missel romain sous Benoît XV. Elle représente une heureuse
retouche faite à une antique préface en usage dans quelques églises gallicanes
: Vere dignum... per Christum Dominum nostrum. In Quo no bis spes beatae
resurrectionis effuhit, lit quos contristat certa moriendi conditio, eosdem
consoletur futurae immortalitatis promissio. Tuïs enim fidelibus, Domine, vita
mutatur, non Mlitur, et dissoluta terrestris huius incolatus dôme, aeterna in caelis
habitatio compa-ratur, per Christum. Et ideo cum Angelis etc.
Cette antique composition
liturgique est un vrai joyau, et à elle seule elle vaut beaucoup plus que
toutes les navrantes inscriptions funéraires des cimetières modernes. Là où la
nature est tentée de ne voir qu’une scène de mort et de larmes, l’Église
s’élève au contraire jusqu’à la sublime contemplation de la résurrection et de
la vraie vie. Vita mutatur, non tollitur. Pourquoi donc nous épuiser à pleurer,
alors que le défunt, en nous laissant, n’a rien perdu et a, au contraire, tout
gagné ? En échange de la vie temporelle, il a reçu la vie éternelle ; à la
place d’une maison de boue, il a obtenu l’habitation céleste ; au lieu du
monde, il a gagné Dieu lui-même. C’est pour cette raison que les premiers
chrétiens, dans l’épigraphie cimétériale, évitaient même d’employer le mot
mortuus ; ils disaient simplement dormit, depositus, defunctus. Aujourd’hui
encore, les Grecs entonnent l’alléluia lors des funérailles, et durant la
semaine de Pâques, s’ils ont à célébrer des obsèques, l’office n’est autre que
celui de la résurrection du Christ.
L’antienne pour la
Communion du peuple, dans quelques Sacramentaires, est empruntée à l’Évangile
selon saint Jean (11, 25-26) : Ego sum resurrectio et vita, dicit Dominus. Qui
crédit in me, etiam si mortuus fuerit, vivet. Dans le Missel actuellement en
usage, la Communion s’inspire au contraire d’un texte responsorial qui rappelle
de loin celui d’Esdras indiqué plus haut.
Après la Communion. Le
sacrement de la Rédemption veut nous rendre conformes au Christ, notre chef
mystique. La grâce inaugure cette ressemblance et cette conformité, mais c’est
dans la lumière de la gloire que le sacrifice eucharistique obtient la
plénitude de son effet, commencé durant notre pèlerinage ici-bas.
A la seconde et à la
troisième messes, les antiennes et les répons sont les mêmes qu’à la première.
Il n’y a de propres que les collectes et les lectures, et celles-ci ont
d’ailleurs été empruntées elles aussi à d’autres messes du recueil pro
defunctis.
A LA DEUXIÈME MESSE.
Collecte. Dans
l’antiquité, le refrigerium désignait non seulement l’agape funèbre célébrée en
mémoire des défunts, mais aussi le banquet céleste promis par Jésus dans
l’Évangile à ses fidèles serviteurs : Faciet illos discumbere, et transiens
ministrabit illis (Luc., 12, 37).
Les deux lectures sont
empruntées à la messe in anniversario defunctorum. La première est tirée du
Livre des Machabées (12, 43-46) et a trait à la collecte faite par Judas après
la bataille, dans le but de faire offrir à Jérusalem un sacrifice pour les
soldats morts. L’Auteur sacré qualifie cette pensée de sainte et utile, et même
de profession de foi en la résurrection future. Si en effet celle-ci ne nous
avait pas été promise, pourquoi nous préoccuperions-nous du sort des âmes des défunts
? Ce texte sacré est important, car il confirme une fois de plus le dogme
catholique du purgatoire et la pratique universelle et très ancienne de
l’Église, de secourir les âmes des défunts par le divin Sacrifice, les prières
et les aumônes.
La lecture évangélique
est tirée de saint Jean (6, 37-40). La volonté du Père en nous donnant
Jésus-Christ, est que Celui-ci nous accorde ce que Lui-même est et possède,
c’est-à-dire la lumière, la vie, le salut et la résurrection. Le Christ est
donc pour nous en quelque sorte la mesure de la magnifique promesse que le
Seigneur nous a faite par Lui : ut digni effîciamtr promissionibus Christi.
Sur les ablations. La
messe est appelée, ici et dans le Canon : Sacrificium laudis, parce qu’elle
contient la louange, l’adoration et l’action de grâces parfaite que le Christ
lui-même, gratias agens pour nous, rend à son Père,
Après la Communion. Voilà
comment, suivant la parole du pape Célestin Ier, legem credendi lex statuiat
supplicandi, et comment les vénérables formules des antiques collectes
liturgiques proclament que le sacrifice eucharistique a une valeur
satisfactoire et propitiatoire même pour les défunts. Telles ont été la foi et
la discipline constantes de l’Église, foi et discipline auxquelles se rapporte
un texte des apocryphes Actus Iohannis, qui sont du IIe siècle. L’Apôtre et
Andronicus nous y sont montrés se rendant au tombeau de Drusiana le troisième
jour après sa mort.
A LA TROISIÈME MESSE.
Tout est commun à la
première messe, sauf les lectures et les collectes. Les lectures sont
empruntées à la Missa quotidiana pro defunctis, et les prières sont celles qui
sont indiquées : pro defunctis fratribus, propinquis et benefactoribus, et
qu’on dit aussi à la messe quotidienne pour les trépassés.
La première lecture est
tirée de l’Apocalypse (14, 13). Le Voyant de Pathmos a l’ordre d’écrire :
bienheureux les défunts qui meurent dans le Seigneur. Et pourquoi ? Parce que
ces ouvriers infatigables de la vigne du Seigneur ne se sont pas détachés du
travail, tant que le Saint-Esprit lui-même ne leur a pas dit : Assez. Ils sont
alors sortis d’ici. Comme l’observe Job, ils y étaient arrivés nus, et nus ils
s’en sont allés, laissant a d’autres leurs maisons, leurs terres, leurs biens.
Avec eux ils n’ont emporté qu’une seule chose : leurs œuvres.
Nous devons tirer
aujourd’hui deux conséquences pratiques de la méditation de ce passage de
l’Écriture. Maintenant il faut travailler sans relâche, et personne n’a le
droit de se dire : assez, jusqu’à ce que nous le dise l’Esprit divin, au jour
de notre mort. D’autre part, en vue du voyage de l’éternité, nous devons
préparer des bagages qui nous suffisent pour tous les siècles, et, pour que
rien ne soit considéré comme objet de contrebande, pour qu’on ne nous arrête
pas à la frontière, nous n’y devons rien mettre d’autre que les bonnes œuvres,
et beaucoup de bonnes œuvres.
La lecture de l’Évangile
est, elle aussi, tirée de saint Jean (6, 51-52). C’est un passage de
l’admirable discours sur l’Eucharistie, fait par Jésus dans la synagogue de
Capharnaüm. De même que tout fut fait et créé à l’origine par le Verbe, c’est
également en Lui que l’humanité est vivifiée et conduite vers sa fin dernière,
la béatitude. Le Christ est le pain de vie divine descendu du Ciel. Celui qui le
mange, c’est-à-dire celui qui s’incorpore à Lui dans le Sacrement, et vit de
Lui par cette foi quae per dilectionem operatur, celui-là a la vraie vie, et
dès cette terre il reçoit et cache dans son sein le germe de la vie immortelle.
Dom
Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
Des
vêpres de la Toussaints aux vêpres des défunts.
Il n’y a pas, dans toute l’année, de vêpres qui fassent sur moi une impression
aussi profonde que les secondes vêpres de la Toussaint suivies des vêpres des
morts pour tous les fidèles trépassés. L’autel était d’abord paré de précieux
reliquaires. Les saints eux-mêmes étaient présents dans leurs augustes restes
sur l’autel qui symbolise le Christ. L’autel avait revêtu sa parure de fête :
un antependium doré, des nappes blanches comme la neige. Il portait les six
chandeliers dorés avec les six grands cierges allumés. Sur le retable
étincelait l’Agneau de l’Apocalypse. Sur le trône était assis, comme
représentant du Père éternel, l’Abbé, revêtu de la chape brochée d’or ; autour
de lui, se tenaient “les vieillards” du monastère, en ornements blancs, tandis
que, dans l’avant-chœur, les quatre choristes, vêtus de chapes précieuses,
menaient le chant des vêpres et que le chœur des moines s’unissait aux mélodies
célestes. Dans la vaste église abbatiale se tenaient debout ou assis “la foule
des fidèles que personne ne pouvait compter, venant de toutes les classes
sociales”. Et sur tout cela se répandaient en accords joyeux et enthousiastes
les sons majestueux de l’orgue. C’était une heure de joie céleste. A peine
avait-on chanté le “ Benedicamus Domino ” solennel que s’approchait de l’autel
le thuriféraire, accompagné de huit porte-flambeaux. Les quatre choristes
montaient à l’autel, prenaient avec respect les reliquaires et sortaient de
l’église, au milieu des flambeaux allumés. Les bienheureux retournaient dans
leur patrie céleste qu’ils avaient quittée pour quelques instants pour célébrer
avec leurs frères et sœurs de la terre la fête de la Toussaint. Le Pontife se
joignait avec ses assistants au cortège des saintes reliques. Dieu le Père, lui
aussi, quittait la terre, sous le signe du symbole avec les vieillards. La
majestueuse procession était tout entière enveloppée par les fumées de l’encens
dont le Voyant de l’Apocalypse a écrit que c’était “la prière des saints”
(Apoc., V, 8). Seul, le Fils de Dieu demeurait sur l’autel dans l’image du
crucifix. Les lumières s’étaient éteintes ; l’orgue faisait entendre la plainte
de lugubres accords. Des moines en ornements noirs étendaient un drap noir
devant l’autel. Les cierges étaient maintenant de cire jaune. Des prêtres en
chapes noires arrivaient à l’autel et entonnaient le chant plaintif du
purgatoire : “Je marcherai devant le Seigneur dans la terre des vivants.” Le
chant d’allégresse de la Toussaint s’est tu ; ce sont les âmes souffrantes qui
gémissent.
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Image pieuse « Priez pour les âmes du purgatoire », fin XIXe siècle. Musée de Bretagne, Collection Arts graphiques
La
Commémoraison de tous les fidèles trépassés : “Donnez-leur le repos éternel”
Le Martyrologe annonce
aujourd’hui en premier lieu : “Aujourd’hui, nous faisons la commémoration de
tous les fidèles trépassés. L’Église, notre mère commune, après avoir mis tous
ses soins à célébrer par de dignes louanges tous ses enfants qui jouissent déjà
du bonheur céleste, veut aussi secourir toutes les âmes qui languissent encore
dans le lieu de purification, en intercédant de tout son pouvoir pour elles
auprès de Dieu et de son Époux, le Christ, afin qu’elles soient réunies le plus
vite possible à la communauté des citoyens du ciel.” Historique. L’institution
d’un jour commémoratif de tous les fidèles trépassés encore détenus dans le
purgatoire remonte au pieux et saint Odilon, Abbé de Cluny (mort en 1048), qui
décréta, en 998, que, dans tous les monastères de l’Ordre de Cluny, on
célébrerait, après les vêpres du 1er novembre, l’office des morts. Cette coutume
fut imitée et enfin adoptée par l’Église universelle. Le pape Pie X a donné au
jour des morts le nom de “ grande fête des pauvres âmes ” ; chaque prêtre peut
dire trois messes ce jour-là. L’Office des Morts. C est la prière liturgique de
la profonde compassion, de la généreuse assistance, de l’efficace consolation,
de la tristesse modérée, dans un esprit de solide charité chrétienne. Notre
place dans cet office des Heures se trouve entre le Dieu infiniment juste et
miséricordieux et les chères âmes du purgatoire qui nous sont unies. Toutefois,
nous ne demeurons pas là inertes, mais nous sommes attirés, tantôt vers Dieu,
tantôt vers nos frères et nos sœurs qui souffrent, comme des anges
consolateurs. Dieu se montre à nous dans sa souveraineté vengeresse, dans sa
sainteté, dans son infinie bonté. C’est avant tout en nous tournant vers Dieu,
en nous approchant de Dieu que nous devons réciter l’office des morts. Il veut,
par la souffrance vindicative et purificatrice, délivrer de toute souillure et
de tout péché ses serviteurs et amis qui sont morts en état de grâce
sanctifiante, pour les admettre à la contemplation d’éternelle félicité et à
l’union avec lui dans la Jérusalem céleste. Notre union avec les âmes
souffrantes est si intime dans l’office des morts que nous y rencontrons les
défunts dans les différents états et dans les divers degrés de leurs besoins et
de leurs tourments, que nous nous substituons souvent à eux en esprit dans le
feu du purgatoire, en prenant sur nous tous leurs châtiments et toutes leurs
souffrances, pour gémir à leur place, pour implorer avec instance et confiance
l’adoucissement de leurs peines, mais aussi pour remercier Dieu, avec un cœur
filial, de son pardon.
L’office des morts
ressemble, à divers points de vue, à l’office des trois grands jours de la
semaine sainte. Les formules d’introduction et de conclusion habituellement
usitées sont la plupart du temps supprimées (verset initial, hymne, Gloria
Patri, absolution et bénédiction avant les leçons, conclusion “tu autem” après
les leçons). Toutes les parties de l’office se développent avec une joie
solennelle, traversée par un souffle de tristesse grave et contenue. Les
prières finales de chaque Heure se récitent à genoux ; nous sommes des
intercesseurs suppliant en faveur des chers trépassés.
Jusqu’à Pie X, l’office
des morts n’avait que les vêpres, les matines et les laudes, les trois Heures
canoniques antiques et primitives. Maintenant il est complété pour le jour de
la commémoraison de tous les fidèles trépassés par les autres Heures, de sorte
qu’il constitue un office propre complet. L’ancien office, qui ne comprenait
que les vêpres, les matines et les laudes, est un souvenir de l’office
liturgique primitif de l’Église. — Les vêpres des morts produisent une profonde
impression sur l’âme. Au lieu de la louange, c’est la supplication qui retentit
sans cesse : “Seigneur, donnez-leur le repos éternel...” Dans les psaumes, nous
chantons avec les âmes souffrantes et pour elles. Dans tous les psaumes de
l’office, la pensée du purgatoire nous fait réfléchir à la misère et à la
faiblesse de l’homme, à l’angoisse de l’heure dernière et du jugement, aux
peines finales, mais aussi à l’infinie bonté de Dieu qui console et conduit au
ciel. Au point culminant des vêpres, à Magnificat, l’espérance grandit : alors
apparaît en personne le Divin Rédempteur qui nous promet, dans l’antienne,
d’attirer à lui dans le royaume des cieux tous ceux que son Père lui a donnés.
Les Matines des morts
commencent par le bel invitatoire : “Venez, adorons le Roi pour qui tout être
vit.” Dans les leçons du premier nocturne, c’est Job, l’homme patient, la
figure saisissante de ceux qui souffrent en purgatoire, qui implore la
délivrance de ses cruelles souffrances dont il trace le tableau en gémissant et
dont il désire connaître la cause. Au second nocturne, nous lisons un passage
du livre de saint Augustin sur la sollicitude à témoigner aux défunts. Ce
vénérable monument nous expose le prix qu’il faut attacher au corps humain, la
piété avec laquelle on doit enterrer les cadavres et le devoir de prier pour
les morts, à l’exemple de l’Église qui offre prières et sacrifice de la messe
pour ceux envers qui elle peut quelque chose. Dans les leçons du troisième
nocturne, l’Apôtre des nations proclame notre foi à la résurrection du Christ.
Les antiennes, qui expriment ordinairement les sentiments des âmes souffrantes,
produisent une impression particulièrement saisissante. Les psaumes qu’elles
encadrent font entendre tour à tour le chant de la pénitence (1er et 3e
nocturnes) et l’espérance du pardon (2e nocturne). — Les Laudes des morts
expriment les sentiments d’une joyeuse espérance qui sont disséminés dans tout
l’office. Elles commencent heureusement par le psaume 50, un psaume de la
pénitence, mais elles passent bien vite au sentiment de joyeuse reconnaissance
pour la moisson (ps. 64), à l’ardent désir de l’union à Dieu (ps. 62), à la
joie de la résurrection (Cantique et ps. 150). Le cantique d’Ezéchias peint
justement à merveille le passage des feux du purgatoire à la félicité du ciel.
La
Messe de tous les fidèles trépassés (Requiem aeternam).
Elle contient, comme les autres messes des morts, deux éléments exprimant
différentes sortes de sentiments et de pensées. Le premier élément, le plus
ancien, remontant à l’antiquité chrétienne, a des accents joyeux et expose le
consolant message de la résurrection de la chair. C’est à lui qu’appartient
l’Introït avec le joyeux psaume de la moisson (ps. 64) : l’Église pense à la
moisson des âmes ; il faut réciter le psaume tout entier pour comprendre son
application. C’est encore à ce premier élément qu’appartiennent les deux
lectures, deux joyeuses révélations de la glorieuse résurrection des morts.
Dans l’Épître, l’Apôtre explique le mode de la résurrection de la chair : la
chair ressuscitera, mais ce n’est pas le corps putrescible, mais un corps
glorifié qui sera réuni à l’âme. A l’Évangile, le Christ se tient devant nous
comme celui qui ressuscite d’une double mort : sur la terre, il ressuscite les
hommes à la vie de la grâce ; au jugement dernier, il les ressuscitera, corps
et âme, à la vie de la gloire. Ici aussi se place la belle préface des morts
(elle est sans doute de date très récente, mais elle remonte à un ancien type
de la liturgie mozarabe). Ces courts versets sont d’une beauté inimitable :
“Dans le Christ a lui pour nous l’étoile de l’espérance en la bienheureuse
résurrection... A vos fidèles, Seigneur, la vie n’est pas enlevée, mais
seulement renouvelée ; quand cet asile de leur pèlerinage tombe en poussière,
l’éternelle habitation leur est accordée dans le ciel.”
Le second élément de la
messe des morts remonte au Moyen Age, qui portait davantage son attention sur
le péché ; il n’exprime pas la même joie ni le même esprit de victoire, mais il
est pénétré de sollicitude pour les pauvres âmes dont il demande la délivrance.
Ce second élément peint la mort et le jugement en sombres couleurs. Ce
caractère apparaît dans la saisissante Séquence (Dies irae), qui est une
peinture très poétique du jugement dernier. Le beau chant de l’Offertoire nous
montre en saint Michel le guide des âmes, qui, la hampe de son étendard plantée
devant les abîmes de l’enfer, les introduit dans la sainte lumière. Ce morceau
est l’unique exemple, dans notre missel, d’un offertoire composé de versets (la
procession des offrandes à la messe des morts dure plus longtemps qu’aux autres
messes, d’où le développement plus considérable du chant). Cet antique chant
s’inspire de la conception que se faisait l’antiquité païenne de la conduite
des âmes. La supplication, deux fois répétée, demandant que les âmes “ ne
tombent pas dans l’oubli ”, rappelle aussi la conception païenne (du fleuve de
l’oubli). La foi à la résurrection de la chair et la prière pleine de
sollicitude pour la délivrance des chers défunts, tel est donc le contenu de la
messe d’aujourd’hui.
A remarquer que, pendant
toute la durée de la messe, les fidèles tiennent des cierges allumés ; ceux-ci
ne symbolisent plus, comme d’ordinaire au cours de l’année, la grâce du
baptême, mais les âmes souffrantes au lieu et place desquelles nous sommes là
et pour lesquelles nous aspirons à “ l’éternelle lumière ”.
Leçons des Matines
Invitatoire. Le Roi pour
qui vivent toutes les créatures, * Venez, adorons-le. Les Leçons se disent sans
absolution, sans bénédiction et celles du premier nocturne sans titre, on les
termine sans ajouter Tu autem.
AU PREMIER NOCTURNE.
Job 7, 16-21.
Première leçon.
Épargnez-moi, Seigneur ; car mes jours ne sont rien. Qu’est-ce qu’un homme pour
que vous fassiez un si grand cas de lui ? ou pourquoi mettez-vous sur lui votre
cœur ? Vous le visitez au point du jour, et aussitôt vous l’éprouvez ; jusques à
quand ne m’épargnerez-vous point, et ne me laisserez-vous pas avaler ma salive
? J’ai péché, que ferai-je pour vous, ô gardien des hommes ? Pourquoi
m’avez-vous mis en opposition avec vous et suis-je à charge à moi-même ?
Pourquoi n’ôtez-vous point mon péché, et pourquoi n’enlevez-vous pas mon
iniquité ? Voilà que maintenant je dormirai dans la poussière, et, si vous me
cherchez dès le matin, je ne serai plus.
R/. Je crois que mon
Rédempteur est vivant ; et qu’au dernier jour je ressusciterai de la terre : *
Et que dans ma chair, je verrai mon Dieu. V/. Je dois le voir moi-même, et non
un autre, et mes yeux doivent le contempler. * Et que dans ma chair...
Job 14, 1-6.
Deuxième leçon. L’homme
né d’une femme, vivant peu de temps, est rempli de beaucoup de misères. Comme
une fleur, il s’élève et il est brisé ; et il fuit comme l’ombre, et jamais il
ne demeure dans un même état. Et vous croyez, ô Dieu, qu’il soit digne de vous
d’ouvrir les yeux sur un tel être, et de l’appeler avec vous en jugement ? Qui
peut rendre pur celui qui a été conçu d’un sang impur ? N’est-ce pas vous, qui
seul êtes pur ? Les jours de l’homme sont courts ; le nombre de ses mois est en
vos mains-vous avez marqué son terme, lequel ne pourra être dépassé.
Retirez-vous un peu de lui, afin qu’il se repose, jusqu’à ce que vienne, comme
pour un mercenaire, son jour désiré.
R/. Vous qui avez
ressuscité Lazare, alors que, déposé dans le tombeau.il sentait déjà mauvais :
* Vous, Seigneur, donnez-leur le repos et faites-les parvenir au séjour de
paix. V/. Vous, qui devez venir pour juger les vivants et les morts, et le
monde par le feu. * Vous.
Job 19, 20-27.
Troisième leçon. A ma
peau, après que ma chair a été consumée.se sont collés mes os, et il n’est
resté seulement que les lèvres autour de mes dents. Ayez pitié de moi, ayez
pitié de moi, vous du moins, mes amis, parce que la main du Seigneur m’a
touché. Pourquoi me persécutez-vous comme Dieu.et vous rassasiez-vous de ma
chair ? Qui m’accordera que mes paroles soient écrites ?Qui me donnera qu’elles
soient tracées dans un livre avec un stylet de fer et sur une lame de plomb, ou
qu’elles soient gravées au burin sur la pierre ? Car je sais que mon Rédempteur
est vivant, et qu’au dernier jour, je ressusciterai de la terre ; et que de
nouveau je serai environné de ma peau, et que dans ma chair je verrai mon Dieu.
Je dois le voir moi-même, et non un autre, et mes yeux doivent le contempler :
c’est là mon espérance, elle repose dans mon sein.
R/. Seigneur, quand vous
viendrez juger la terre, où me mettrai-je à couvert des traits de votre colère
? * Car j’ai beaucoup péché dans ma vie. V/. Je crains mes offenses et je
rougis devant vous ; lorsque vous viendrez juger, ne me condamnez pas. * Car
j’ai... Le repos éternel, donnez-leur, Seigneur ; et que la lumière sans fin
luise sur eux. * Car j’ai...
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Du livre de Saint
Augustin, évêque : « Des devoirs à rendre aux morts ».
Quatrième leçon. Le soin
des funérailles, les conditions honorables de la sépulture, la pompe des
obsèques, sont plutôt une consolation pour les vivants qu’un secours pour les
morts. Toutefois, ce n’est point là un motif de mépriser et de dédaigner les
corps des défunts, surtout ceux des justes et des fidèles, qui ont été comme
les instruments et les vases dont l’âme s’est saintement servie pour toutes
sortes de bonnes œuvres. Si le vêtement et l’anneau d’un père, si quelque autre
souvenir de ce genre, reste d’autant plus cher à des enfants que leur affection
envers leurs parents est plus grande.il ne faut en aucune manière traiter sans
respect le corps lui-même, que nous portons plus intimement et plus étroitement
uni à nous que n’importe quel vêtement. Nos corps, en effet, ne nous sont pas
un simple ornement ou un instrument mis extérieurement à notre usage, mais ils
appartiennent à la nature même de l’homme. De là vient qu’une piété légitime
s’est empressée de rendre aux anciens justes les soins funèbres, de célébrer leurs
obsèques et de pourvoir à leur sépulture, et qu’eux-mêmes ont souvent, pendant
leur vie, fait des recommandations à leurs fils au sujet de la sépulture ou
même de la translation de leur corps.
R/. O Dieu, souvenez-vous
que ma vie n’est qu’un souffle. * Le regard de l’homme ne m’apercevra pas. V/.
Des profondeurs de l’abîme j’ai crié vers vous, Seigneur ; Seigneur, écoutez ma
voix. * Le regard...
Cinquième leçon. Quand
les fidèles témoignent aux défunts l’affection d’un cœur qui se souvient et qui
prie, leur action est sans nul doute profitable à ceux qui ont mérité, quand
ils vivaient en leur corps, que de semblables suffrages leur soient utiles
après cette vie. Mais lors même qu’en raison de quelque nécessité, l’on ne
trouve point moyen, soit d’inhumer des corps, soit de les inhumer en quelque
lieu saint, encore faut-il ne pas omettre d’offrir des supplications pour les
âmes des morts. C’est ce que l’Église a entrepris de faire à l’intention de
tous les chrétiens décèdes dans la communion de la société chrétienne, et même
sans citer leurs noms, par une commémoraison générale, en sorte que ceux
auxquels font défaut les prières de parents, d’enfants, de proches ou d’amis,
reçoivent ce secours de cette pieuse mère, qui est une et commune à tous
les-fidèles. Si ces supplications qui se font pour les morts avec foi droite et
piété venaient à manquer, je pense qu’il n’y aurait pour les âmes aucune
utilité à ce que leurs corps privés de vie fussent placés en n’importe quel
lieu saint.
R/. Ayez pitié de moi, Seigneur,
car j’ai beaucoup péché dans ma vie ; que ferai-je, malheureux ? où fuirai-je,
sinon vers vous, mon Dieu ? * Ayez pitié de moi, lorsque vous viendrez au
dernier jour. V/. Mon âme est troublée à l’excès ; mais, vous Seigneur,
secourez-la. * Ayez pitié...
Sixième leçon. Cela
étant, soyons bien persuadés que, dans les solennités funéraires, nous ne
pouvons faire parvenir du soulagement aux morts auxquels nous nous intéressons,
que si nous offrons pour eux au Seigneur le sacrifice de l’autel, celui de la
prière ou de l’aumône. Il est vrai que ces supplications ne sont pas utiles à
tous ceux pour lesquels elles se font, mais seulement à ceux qui, au temps de
leur vie, ont mérité de se les voir appliquées. Mais il vaut mieux offrir des
suffrages superflus pour des défunts à qui ils ne peuvent ni nuire ni profiter,
que d’en laisser manquer ceux auxquels ils sont utiles. Chacun cependant
s’empresse de s’acquitter avec ferveur de ce tribut de prières pour ses parents
et ses amis, afin que les siens en fassent autant pour lui-même. Quant à ce
qu’on fait pour le corps qui doit être inhumé, il n’en résulte point de secours
pour le salut du défunt, mais c’est un témoignage humain de respect ou
d’affection, conforme au sentiment selon lequel personne ne hait sa propre
chair. Il faut donc prendre lesoin que l’on peut de l’enveloppe de chair
laissée par un de nos proches, quand lui-même, qui en prenait soin, l’aura
quittée. Et si ceux qui ne croient pas à la résurrection de la chair agissent
ainsi, combien ceux qui croient ne doivent-ils pas faire davantage, afin que
les derniers devoirs soient rendus de telle manière à ce corps mort, mais
destiné à ressusciter et à demeurer éternellement, qu’on y trouve même, en
quelque sorte, un témoignage de cette foi.
R/. Ne vous souvenez pas
de mes péchés, Seigneur. * Quand vous viendrez juger le siècle par le feu. V/.
Seigneur mon Dieu, dirigez ma voie en votre présence. * Quand vous. Le repos
éternel, donnez-leur, Seigneur ; et que la lumière sans fin luise sur eux. *
Quand vous.
AU TROISIÈME NOCTURNE.
De l’Épitre de l’Apôtre
S. Paul aux Corinthiens.
Septième leçon. Si on
prêche que le Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns
disent-ils parmi vous qu’il n’y a point de résurrection des morts ? Or, s’il
n’y a point de résurrection des morts, le Christ n’est pas ressuscité. Et si le
Christ n’est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, et vaine est
aussi votre foi. Nous nous trouvons même être de faux témoins à l’égard de
Dieu, puisque nous rendons ce témoignage contre Dieu, qu’il a ressuscité le
Christ, qu’il n’a pourtant pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.
Car, si les morts ne ressuscitent point, le Christ non plus n’est pas
ressuscité. Que si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine ; vous
êtes encore dans vos péchés. Donc ceux aussi qui se sont endormis dans le
Christ ont péri. Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons dans le
Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais très
certainement le Christ est ressuscité d’entre les morts, comme prémices de ceux
qui dorment ; car par un homme est venue la mort, et par un homme la
résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi
dans le Christ.
R/. La crainte de la mort
me trouble, moi qui pèche chaque jour et ne fais point pénitence ; * Car, dans l’enfer,
il n’y a plus de rédemption à espérer ; ayez pitié de moi, 0 Dieu, et
sauvez-moi. V/. Dieu, sauvez-moi par votre nom, et délivrez-moi par votre
puissance. * Car, dans...
Huitième leçon. Mais,
dira quelqu’un, comment les morts ressuscitent-ils ? Ou avec quel corps
reviendront-ils ? Insensé, ce que tu sèmes n’est point vivifié, si auparavant
il ne meurt. Et ce que tu sèmes n’est pas le corps même qui doit venir, mais
une simple graine, comme de blé, ou de quelque autre chose. Mais Dieu lui donne
un corps, comme il veut, de même qu’il donne à chaque semence son corps propre.
Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre
celle des brebis, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a
aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est la gloire des
célestes, autre celle des terrestres. Autre est la clarté du soleil, autre la
clarté de la lune, autre la clarté des étoiles. Une étoile même diffère d’une
autre étoile en clarté. Ainsi est la résurrection des morts. Le corps est semé
dans la corruption, il ressuscitera dans l’incorruptibilité. Il est semé dans
l’abjection, il ressuscitera dans la gloire ; il est semé dans la faiblesse, il
ressuscitera dans la force. Il est semé corps animal, il ressuscitera corps
spirituel.
R/. Seigneur, ne me jugez
pas selon mes actions ; je n’ai accompli en votre présence rien qui soit digne
de vous, aussi j’implore votre majesté. * Afin que vous, ô Dieu, vous effaciez
mon iniquité. V/. Lavez-moi encore plus de mon iniquité, Seigneur, et
purifiez-moi de mon péché. * Afin que.
Neuvième leçon. Voici que
je vais vous dire un mystère. Nous ressusciterons bien tous, mais nous ne
serons pas tous changés. En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière
trompette ; car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront
incorruptibles, et nous, nous serons changés. Puisqu’il faut que ce corps
corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête
l’immortalité. Et quand ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors sera
accomplie cette parole qui est écrite : La mort a été absorbée dans sa
victoire. O mort, où est ta victoire ? Où est, ô mort, ton aiguillon ? Or
l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la force du péché, la loi. Ainsi,
grâces à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ !
C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, vous
appliquant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre
travail n’est pas vain dans le Seigneur.
R/. Délivrez-moi,
Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable. * Quand les deux et la
terre seront ébranlés, * lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu. V/.
Je suis tremblant et saisi de crainte, en pensant à cet examen qui se doit faire,
et à la vengeance qui le suivra. * Quand les deux et la terre seront ébranlés. V/.
Ce jour-là sera un jour de colère, de calamité et de misère, un jour grand et
plein d’amertume. * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu. Le repos
éternel, donnez-leur, Seigneur ; et que la lumière sans fin luise sur eux.On
répète Délivrez, Jusqu’au V/. Je suis. exclus.
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
die 2 Novembris vel, si
in dominicam inciderit, die 3 sequenti
IN
COMMEMORATIONE OMNIUM FIDELIUM DEFUNCTORUM
I classis (ante CR
1960 : duplex)
¶Hac die quivis sacerdos
tres Missas celebrare potest. De agendis, si sacerdos duas vel tres Missas
celebret, vide Ritum servandum in celebratione Missse, tit. XIV. Qui unam
dumtaxat Missam celebrat, primam legit : eandem adhibet qui Missam cum
cantu celebrat, facta ei potestate anticipandae secundae ac tertiae. Cum quis
tres Missas sine intermissione celebrat, sequentiam dicere debet tantum in
Missa principali, secus in prima Missa ; in ceteris Missis, nisi sint in
cantu, eam omittere potest.
Ant. ad Introitum. 4
Esdr. 2, 34 et 35
Réquiem ætérnam dona eis,
Dómine : et lux perpetua lúceat eis.
Ps. 64, 2-3
Te decet hymnus, Deus, in
Sion, et tibi reddétur votum in Ierúsalem : exáudi oratiónem meam, ad te
omnis caro véniet.
Deinde absolute repetitur Requiem
aeternam usque ad psalmum.
Oratio
Fidélium Deus, ómnium
Cónditor et Redémptor : animábus famulórum, famularúmque tuárum
remissiónem cunctórum tríbue peccatórum ; ut indulgéntiam quam semper
optavérunt, piis supplicatiónibus consequántur : Qui vivis.
Léctio Epístolæ beáti
Pauli Apóstoli ad Corínthios.
1. Cor. 15, 51-57.
Fratres : Ecce,
mystérium vobis dico : Omnes quidem resurgámus, sed non omnes immutábimur.
In moménto, in ictu óculi, in novíssima tuba : canet enim tuba, et mórtui
resúrgent incorrúpti : et nos immutábimur. Opórtet enim corruptíbile hoc
induere incorruptiónem : et mortále hoc indúere immortalitátem. Cum autem
mortále hoc indúerit immortalitátem, tunc fiet sermo, qui scriptus est :
Absórpta est mors in victória. Ubi est, mors, victória tua ? Ubi est,
mors, stímulus tuus ? Stímulus autem mortis peccátum est : virtus
vero peccáti lex. Deo autem grátias, qui dedit nobis victóriam per Dóminum
nostrum Iesum Christum.
Graduale. 4 Esdr. 2,
34 et 35
Réquiem ætérnam dona eis,
Dómime : et lux perpétua lúceat eis.
V/. Ps 111, 7 In
memória ætérna erit iustus : ab auđitióne mala non timébit.
Tractus.
Absólve, Dómine, ánimas
ómnium fidelium defunctórum ab omni vínculo delictórum.
V/. Et grátia tua
illis succurrénte mereántur evádere iudícium ultiónis.
V/. Et lucis ætérnæ
beatitúdine pérfrui.
Sequentia
Dies iræ, dies illa,
Solvet sæclum in favílla :
Teste David cum Sibýlla.
Quantus tremor est
futúrus,
Quando iudex est ventúrus,
Cuncta stricte discussúrus.
Tuba mirum spargens sonum
Per sepúlcra regiónum,
Coget omnes ante thronum.
Mors stupébit et natúra,
Cum resúrget creatúra,
Iudicánti responsúra.
Liber scriptus
proferétur,
In quo totum continétur,
Unde mundus iudicétur.
Iudex ergo cum sedébit.
Quidquid latet apparébit :
Nil inúltum remanébit.
Quid sum miser tunc
dictúrus ?
Quem patrónum rogatúrus,
Cum vix iustus sit secúrus ?
Rex treméndæ maiestátis,
Qui salvándos salvas gratis,
Salva me, fons pietátis.
Recordáre, Iesu pie,
Quod sum causa tuæ viæ :
Ne me perdas illa die.
Quærens me, sedésti
lassus :
Redemísti crucem passus :
Tantus labor non sit cassus.
Iuste iudex ultiónis,
Donum fac remissiónis
Ante diem ratiónis.
Ingemísco, tamquam
reus :
Culpa rubet vultus meus :
supplicánti parce, Deus.
Qui Maríam absolvísti,
Et latrónem exaudísti,
Mihi quoque spem dedísti.
Preces meæ non sunt
dignæ :
Sed tu bonus fac benigne,
Ne perénni cremer igne
Inter oves locum præsta,
Et ab hædis me sequéstra,
Státuens in parte dextra.
Confutátis maledictis,
Flammis ácribus addíctis :
Voca me cum benedictis.
Oro supplex et acclínis,
Cor contrítum quasi cinis :
Gere curam mei finis.
Lacrimósa dies illa,
Qua resúrget ex favílla.
Iudicándus homo reus :
Huic ergo parce Deus :
Pie Iesu Dómine,
Dona eis réquiem.
Amen.
+ Sequéntia sancti
Evangélii secúndum Ioánnem.
Ioann. 5, 25-29.
In illo témpore :
Dixit Iesus turbis Iudæórum : Amen, amen, dico vobis, quia venit hora, et
nunc est, quando mórtui áudient vocem Fílii Dei : et qui audíerint,
vivent. Sicut enim Pater habet vitam in semetípso, sic dedit et Fílio habére vitam
in semetípso : et potestátem dedit ei iudícium fácere, quia Fílius hóminis
est. Nolíte mirári hoc, quia venit hora, in qua omnes, qui in monuméntis sunt,
áudient vocem Fílii Dei : et procédent, qui bona fecérunt, in
resurrectiónem vitæ : qui vero mala egérunt, in resurrectiónem iudícii.
Responsorium ad
Offertorium.
Dómine Iesu Christe, Rex
glóriæ, libera ánimas ómnium fidelium defunctórum de pænis inférni et de
profúndo lacu : libera eas de ore leónis, ne absórbeat eas tártarus, ne
cadant in obscúrum : sed sígnifer sanctus Míchaël repræséntet eas in lucem
sanctam :
* Quam olim Abrahæ
promisisti, et sémini eius.
V/. Hóstias et
preces tibi, Dómine, laudis offérimus : tu súscipe pro animábus illis,
quarum hódie memóriam fácimus : fac eas, Dómine, de morte transíre ad
vitam.
* Quam olim Abrahæ
promisísti et sémini eius.
Secreta
Hóstias, quǽsumus,
Dómine, quas tibi pro animábus famulórum famularúmque tuárum offerimus,
propitiátus intende : ut, quibus fídei christiánæ méritum contulísti,
dones et præmium. Per Dóminum nostrum Iesum Christum.
Præfatio defunctorum.
Responsorium ad
Communionem. 4 Esdrae 2, 35 et 34
Lux ætérna lúceat eis,
Dómine : Cum sanctis tuis in ætérnum : quia pius es.
V/. Réquiem ætérnam
dona eis, Dómine : et lux perpétua lúceat eis : Cum Sanctis tuis in
ætérnum : quia pius es.
Cum sanctis tuis in
ætérnum : quia pius es
Postcommunio
famularúmque tuárum
orátio profíciat supplicántium : ut eas et a peccátis ómnibus éxuas, et
tuæ redemptiónis fácias esse partícipes. Qui vivis.
Animábus, quǽsumus,
Dómine, famulórum,
Debet sacerdos ante
sequentes Missas confessionem dicere. In fine autem cuiuslibet Missae,
dicto Dóminus vobiscum, dicitur : Requiéscant in
pace. R/. Amen.
¶Et non datur
benedictio : sed, dicto secreto Placeat tibi, sancta
Trinitas, etc., et osculato altari, legitur Evangelium S. Ioannis In
principio erat Verbum, etc, ut moris est.
Ant. ad Introitum. 4
Esdr. 2, 34 et 35
Réquiem ætérnam dona eis,
Dómine : et lux perpetua lúceat eis.
Ps. 64, 2-3
Te decet hymnus, Deus, in
Sion, et tibi reddétur votum in Ierúsalem : exáudi oratiónem meam, ad te
omnis caro véniet.
Réquiem ætérnam.
Oratio.
Deus, indulgentiárum Dómine : da animábus famulórum famularúmque tuárum refrigérii sedem, quiétis beatitúdinem et lúminis claritátem. Per Dóminum.
Léctio libri Machabæórum
2. Mach. 12, 43-46
In diébus illis :
Vir fortíssimus Iudas, facta collatióne, duódecim mília drachmas argénti misit
Ierosólymam, offérri pro peccátis mortuórum sacrifícium, bene et religióse de
resurrectióne cógitans (nisi enim eos, qui cecíderant, resurrectúros speráret,
supérfluum viderétur et vanum oráre pro mórtuis) : et quia considerábat,
quod hi, qui cum pietáte dormitiónem accéperant, óptimam habérent repósitam
grátiam. Sancta ergo et salúbris est cogitátio pro defunctis exoráre, ut a
peccátis solvántur.
Graduale. 4 Esdr. 2,
34 et 35
Réquiem ætérnam dona eis,
Dómime : et lux perpétua lúceat eis.
V/. Ps 111, 7 In
memória ætérna erit iustus : ab auđitióne mala non timébit.
Tractus.
Absólve, Dómine, ánimas
ómnium fidelium defunctórum ab omni vínculo delictórum.
V/. Et grátia tua
illis succurrénte mereántur evádere iudícium ultiónis.
V/. Et lucis ætérnæ
beatitúdine pérfrui.
Sequentia Dies irae, ut
supra.
+ Sequéntia sancti
Evangélii secundum Joánnem.
Ioann. 6, 37-40.
In illo témpore :
Dixit Iesus turbis Iudæórum : Omne, quod dat mihi Pater, ad me véniet :
et eum, qui venit ad me, non eiíciam foras : quia descéndi de cælo, non ut
fáciam voluntátem meam, sed voluntátem eius, qui misit me. Hæc est autem
volúntas eius, qui misit me, Patris : ut omne, quod dedit mihi, non perdam
ex eo, sed resúscitem illud in novíssimo die. Hæc est autem volúntas Patris
mei, qui misit me : ut omnis, qui videt Fílium et credit in eum, hábeat
vitam ætérnam, et ego resuscitábo eum in novíssimo die.
Responsorium ad
Offertorium.
Dómine Iesu Christe, Rex
glóriæ, libera ánimas ómnium fidelium defunctórum de pænis inférni et de
profúndo lacu : libera eas de ore leónis, ne absórbeat eas tártarus, ne
cadant in obscúrum : sed sígnifer sanctus Míchaël repræséntet eas in lucem
sanctam :
* Quam olim Abrahæ
promisisti, et sémini eius.
V/. Hóstias et
preces tibi, Dómine, laudis offérimus : tu súscipe pro animábus illis,
quarum hódie memóriam fácimus : fac eas, Dómine, de morte transíre ad
vitam.
* Quam olim Abrahæ
promisísti et sémini eius.
Secreta
Propitiáre, Dómine,
supplicatiónibus nostris, pro animábus famulórum famularúmque tuárum, pro
quibus tibi offérimus sacrifícium laudis ; ut eas Sanctórum tuórum
consórtio sociáre dignéris. Per Dóminum.
Præfatio defunctorum.
Responsorium ad
Communionem. 4 Esdrae 2, 35 et 34
Lux ætérna lúceat eis,
Dómine : Cum sanctis tuis in ætérnum : quia pius es.
V/. Réquiem ætérnam
dona eis, Dómine : et lux perpétua lúceat eis : Cum Sanctis tuis in
ætérnum : quia pius es.
Cum sanctis tuis in
ætérnum : quia pius es.
Postcommunio
Præsta, quǽsumus,
omnípotens Deus : ut ánimæ famulórum famularúmque tuárum, his sacrifíciis
purgátæ, indulgéntiam páriter et réquiem cápiant sempitérnam. Per Dóminum
nostrum.
Ant. ad Introitum. 4
Esdr. 2, 34 et 35
Réquiem ætérnam dona eis,
Dómine : et lux perpetua lúceat eis.
Ps. 64, 2-3
Te decet hymnus, Deus, in
Sion, et tibi reddétur votum in Ierúsalem : exáudi oratiónem meam, ad te
omnis caro véniet.
Réquiem ætérnam.
Oratio.
Deus, véniæ largítor, et
humánæ salútis amátor : quǽsumus cleméntiam tuam ; ut ánimas
famulórum famularúmque tuárum, quæ ex hoc sǽculo transiérunt, beáta María
semper Vírgine intercedénte cum ómnibus Sanctis tuis, ad perpétuæ beatitúdinis
consórtium perveníre concédas.
Léctio libri Apocalýpsis
beáti Ioánnis Apostóli.
Apoc. 14, 13.
In diébus illis :
Audívi vocem de cælo, dicéntem mihi : Scribe : Beáti mórtui, qui in
Dómino moriúntur. Amodo iam dicit Spíritus, ut requiéscant a labóribus suis
ópera enim illórum sequúntur illos.
Graduale. 4 Esdr. 2,
34 et 35
Réquiem ætérnam dona eis,
Dómime : et lux perpétua lúceat eis.
V/. Ps 111, 7 In
memória ætérna erit iustus : ab auđitióne mala non timébit.
Tractus.
Absólve, Dómine, ánimas
ómnium fidelium defunctórum ab omni vínculo delictórum.
V/. Et grátia tua illis succurrénte mereántur evádere iudícium ultiónis.
V/. Et lucis ætérnæ
beatitúdine pérfrui.
Sequentia Dies irae, ut
supra.
+ Sequéntia sancti
Evangélii secundum Joánnem.
Ioann. 6, 51-55
In illo tempore :
Dixit Iesus turbis iudæórum : Ego sum panis vivus, qui de cælo descéndi.
Si quis manducáverit ex hóc pane, vivet in ætérnum : et panis, quem ego
dabo, caro mea est pro mundi vita. Litigábant ergo Iudæi ad ínvicem,
dicentes : Quómodo potest hic nobis carnem suam dare ad manducándum ?
Dixit ergo eis Iesus : Amen, amen dico vobis : nisi manducaveritis
carnem Fílii hóminis, et biberitis eius sánguinem, non habebitis vitam in
vobis. Qui mandúcat meam carnem et bibit meum sánguinem habet vitam
ætérnam : et ego resuscitábo eum in novíssimo die.
Responsorium ad
Offertorium.
Dómine Iesu Christe, Rex
glóriæ, libera ánimas ómnium fidelium defunctórum de pænis inférni et de
profúndo lacu : libera eas de ore leónis, ne absórbeat eas tártarus, ne
cadant in obscúrum : sed sígnifer sanctus Míchaël repræséntet eas in lucem
sanctam :
* Quam olim Abrahæ
promisisti, et sémini eius.
V/. Hóstias et
preces tibi, Dómine, laudis offérimus : tu súscipe pro animábus illis,
quarum hódie memóriam fácimus : fac eas, Dómine, de morte transíre ad
vitam.
* Quam olim Abrahæ
promisísti et sémini eius.
Secreta
Deus, cuius misericórdiae
non est númerus, súscipe propítius preces humilitátis nostræ : et animábus
ómium fidélium defunctórum, quibus tui nóminis dedísti confessiónem, per hæc
sacraménta salútis nostræ, cunctórum remissiónem tríbue peccatórum.
Præfatio defunctorum.
Responsorium ad
Communionem. 4 Esdrae 2, 35 et 34
Lux ætérna lúceat eis,
Dómine : Cum sanctis tuis in ætérnum : quia pius es.
V/. Réquiem ætérnam
dona eis, Dómine : et lux perpétua lúceat eis : Cum Sanctis tuis in
ætérnum : quia pius es.
Cum sanctis tuis in
ætérnum : quia pius es.
Postcommunio
Præsta, quǽsumus,
omnípotens et miséricors Deus, ut ánimæ famulórum famularúmque tuárum, pro
quibus hoc sacrificium laudis tuæ obtúlimus majestáti ; per huius virtútem
sacraménti a peccátis ómnibus expiátæ, lucis perpétuæ, te miseránte, recípiant
beatitúdinem
le 2 novembre, ou si ce
jour tombe un dimanche, le 3 suivant
COMMÉMORAISON
DE TOUS LES FIDÈLES DÉFUNTS
Ière classe (avant
1960 : double)
¶En ce jour, tout prêtre
peut célébrer trois Messes. Sur la manière de faire, si le prêtre célèbre deux
ou trois Messes, voir le Rite devant être suivi dans la célébration de la Messe
au Titre XIV. Celui qui cependant ne célèbre qu’une Messe dit la
première : de même s’il célèbre une Messe chantée, c’est celle là qu’il
dit ; il peut alors anticiper la seconde et la troisième. Si on célèbre
les trois messes à la suite, la séquence peut être dite seulement à la Messe
principale ou sinon à la première Messe, aux autres Messes, sauf si elles sont
chantées, on peut l’omettre.
Introït
Donnez-leur le repos
éternel, Seigneur, et
que la lumière sans fin
brille pour eux.
L’hymne de louange vous
est due, ô Dieu, dans Sion, et on vous rendra des vœux dans Jérusalem :
exaucez ma prière, toute chair viendra à Vous.
Collecte
O Dieu, Créateur et
Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos
servantes la rémission de tous leurs péchés, afin qu’elles obtiennent, par nos
humbles prières, le pardon qu’elles ont toujours désiré. Vous qui vivez.
Lecture de l’Épître de
saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
Mes frères, Voici un
mystère que je vais vous dire : Nous ressusciterons tous, mais nous ne
serons pas tous transformés. En un moment, en un clin d’œil, au son de la
dernière trompette (car la trompette sonnera), les morts ressusciteront
incorruptibles, et nous serons transformés. Car il faut que ce corps
corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête
l’immortalité. Et quand ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors
s’accomplira cette parole de l’Écriture : La mort a été absorbée dans la
victoire. Où est, ô mort, ta victoire ? Où est, ô mort, ton
aiguillon ? Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la force
du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la
victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.
Graduel
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel, et que la lumière éternelle luise pour eux
V/. Le souvenir du
juste sera éternel ; il ne craindra pas d’entendre rien d’affligeant.
Délivrez, Seigneur, les
âmes de tous les fidèles défunts de tous les liens de péchés.
V/. Et votre grâce
aidant, qu’ils méritent d’échapper au jugement de vengeance.
V/. Et de jouir de
la béatitude de la lumière éternelle.
Séquence
Jour de colère que ce
jour-là,
qui réduira en cendre le monde,
selon l’oracle de David et de la Sibylle.
Quelle terreur,
quand le juge viendra
pour tout examiner avec rigueur !
La trompette jetant ses
notes stupéfiantes
parmi les tombeaux
assemblera tous les hommes devant le trône.
La mort et la nature
seront stupéfaites,
quand surgira la créature,
pour répondre au jugement
On présentera le livre
où est écrit et renfermé
tout l’objet du jugement.
Quand le juge siégera,
tout ce qui est caché apparaîtra,
rien ne restera impuni.
Malheureux, que dirai-je
alors ?
Quel avocat vais-je implorer,
quand le juste à peine sera en sûreté ?
Roi d’une majesté
redoutable,
qui sauvez gratuitement vos élus,
sauvez-moi, Source de bonté.
Souvenez-vous, ô bon
Jésus,
que vous êtes venu pour moi,
ne me perdez pas en ce jour.
À me chercher, vous vous
êtes fatigué.
Vous m’avez racheté, en souffrant la Croix.
Que tant d’efforts ne soient pas vains.
Juge juste, en vos
vengeances,
accordez-moi grâce et pardon
avant le jour des comptes.
Je gémis comme un
coupable :
Mes fautes font rougir mon front,
je vous supplie, épargnez-moi.
Vous avez absous
Marie-Madeleine,
et exaucé le larron,
à moi aussi, donnez l’espérance.
Mes prières ne sont pas
dignes.
Mais vous qui êtes bon, faites, de grâce,
que je ne brûle pas au feu éternel.
Placez-moi parmi les
brebis,
séparez-moi des béliers,
en me mettant à droite.
En confondant les
maudits,
voués aux flammes éternelles,
appelez-moi avec les bénis.
Je prie suppliant et
prosterné,
le cœur broyé comme cendre,
prenez soin de ma destinée.
O jour de larmes,
où l’homme coupable ressuscitera
de la poussière pour être jugé.
Mais vous, ô Dieu, pardonnez-lui.
Doux Jésus, Seigneur,
donnez-leur le repos.
Ainsi soit-il.
Lecture du Saint Evangile
selon saint Jean.
En ce temps-là, Jésus dit
aux Juifs : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle
est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui
l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a
donné également au Fils d’avoir la vie en lui-même ; et lui a donné le
pouvoir d’exercer un jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne vous
étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui auront fait le
bien en sortiront pour la résurrection de la vie ; mais ceux qui auront
fait le mal en sortiront pour la résurrection du jugement.
Offertoire
Seigneur Jésus-Christ,
Roi de gloire, délivrez les âmes de tous les fidèles défunts des peines de
l’enfer, et du lac profond ; délivrez-les de la gueule du lion ; que
l’abîme ne les engloutisse pas, qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres, mais
que le porte-enseigne saint Michel les introduise dans la sainte lumière,
* Qu’autrefois à
Abraham vous avez promise et à sa postérité.
V/. Les hosties et
les prières de louange, Seigneur, nous vous les offrons. Vous, recevez-les pour
ces âmes, dont aujourd’hui nous faisons mémoire ; faites-les, Seigneur,
passer de la mort à la vie.
* Qu’autrefois à
Abraham vous avez promise et à sa postérité.
Secrète
Considérez, nous vous en
supplions, Seigneur, en agréant ce sacrifice propitiatoire, les hosties que
nous vous offrons pour les âmes de vos serviteurs et de vos servantes ;
afin qu’après leur avoir accordé le mérite de la foi chrétienne, vous leur en
donniez la récompense.
Communion
Que la lumière éternelle
luise pour eux, Seigneur : Avec vos Saints à jamais, parce que vous êtes
bon.
V/. Donnez-leur le
repos éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin luise pour eux.
Avec vos Saints à jamais,
parce que vous êtes bon.
Postcommunion
Nous vous demandons
instamment, Seigneur, que notre prière suppliante soit utile aux âmes de vos
serviteurs et de vos servantes, en sorte que vous les délivriez de tous leurs
péchés et que vous les fassiez participer à votre rédemption
LE prêtre doit faire la
confession avant chacune des messes. A la fin de chaque messe, une fois
dit : Le Seigneur soit avec vous, il dit : Qu’ils
reposent en paix. R/. Ainsi soit-il.
Et on ne donne pas la
bénédiction : mais, une fois dit à voix basse Qu’il vous plaise, ô
Sainte Trinité, etc., et avoir baisé l’autel, on lit l’Evangile de St Jean Au
commencement était le verbe, etc, selon l’usage.
Introït
Donnez-leur le repos
éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin brille pour eux.
L’hymne de louange vous
est due, ô Dieu, dans Sion, et on vous rendra des vœux dans Jérusalem :
exaucez ma prière, toute chair viendra à Vous.
Donnez-leur le repos
éternel…
Collecte
Seigneur Dieu des
miséricordes, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes, le lieu
du rafraîchissement, la béatitude du repos et la splendeur de la lumière
Lecture du livre des
Macchabées.
En ces jours-là, le
vaillant Judas Macchabée, après avoir fait une collecte, envoya douze mille
drachmes d’argent à Jérusalem, afin qu’un sacrifice fût offert pour les péchés
des morts, ayant de bonnes et de religieuses pensées touchant la résurrection,
car s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient été tués ressusciteraient, il
eût regardé comme une chose vaine et superflue de prier pour les morts ;
et il considérait qu’une grande miséricorde était réservée à ceux qui étaient
morts avec piété. C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les
morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés.
Graduel
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel, et que la lumière éternelle luise pour eux.
V/. Le souvenir du
juste sera éternel ; il ne craindra pas d’entendre rien d’affligeant.
Délivrez, Seigneur, les
âmes de tous les fidèles défunts de tous les liens de péchés.
V/. Et votre grâce
aidant, qu’ils méritent d’échapper au jugement de vengeance
V/. Et de jouir de
la béatitude de la lumière éternelle.
Séquence Dies irae, comme
au dessus.
Lecture du Saint Evangile
selon saint Jean.
En ce temps-là, Jésus dit
aux foules des Juifs : Tout ce que mon Père me donne viendra à moi, et
celui qui vient à moi je ne le jetterai pas dehors. Car je suis descendu du
ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or
la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de ce qu’il m’a
donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père qui
m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie
éternelle ; et moi-même je le ressusciterai au dernier jour.
Offertoire
Seigneur Jésus-Christ,
Roi de gloire, délivrez les âmes de tous les fidèles défunts des peines de
l’enfer, et du lac profond ; délivrez-les de la gueule du lion ; que
l’abîme ne les engloutisse pas, qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres, mais
que le porte-enseigne saint Michel les introduise dans la sainte lumière,
* Qu’autrefois à
Abraham vous avez promise et à sa postérité.
V/. Les hosties et
les prières de louange, Seigneur, nous vous les offrons. Vous, recevez-les pour
ces âmes, dont aujourd’hui nous faisons mémoire ; faites-les, Seigneur,
passer de la mort à la vie.
* Qu’autrefois à
Abraham vous avez promise et à sa postérité.
Secrète
Soyez propice, Seigneur,
à nos supplications en faveur des âmes de vos serviteurs et de vos servantes
pour lesquelles nous vous offrons ce sacrifice de louange, afin que vous
daigniez leur faire partager le sort de vos Saints.
Communion
Que la lumière éternelle
luise pour eux, Seigneur : Avec vos Saints à jamais, parce que vous êtes
bon.
V/. Donnez-leur le
repos éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin luise pour eux.
Avec vos Saints à jamais,
parce que vous êtes bon.
Postcommunion
Accordez-nous, s’il vous plaît ô Dieu tout-puissant, que les âme de vos serviteurs et de vos servantes, étant purifiées par ces sacrifices, obtiennent à la fois le pardon et le repos éternel. Par Notre-Seigneur.
Introït
Donnez-leur le repos
éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin brille pour eux.
L’hymne de louange vous
est due, ô Dieu, dans Sion, et on vous rendra des vœux dans Jérusalem :
exaucez ma prière, toute chair viendra à Vous.
Donnez-leur le repos
éternel…
Collecte
O Dieu, qui accordez le
pardon et qui aimez à sauver les hommes, nous demandons à votre bonté que, par
l’intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous vos Saints,
vous accordiez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes, qui sont morts,
de parvenir au séjour de la béatitude éternelle
Lecture du livre de
l’Apocalypse de saint Jean Apôtre.
En ces jours-là,
j’entendis une voix venant du ciel, qui me disait : Écris : Heureux
les morts qui meurent dans le Seigneur ! Dès maintenant dit l’Esprit, ils
se reposeront de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.
Graduel
Donnez-leur, Seigneur, le
repos éternel, et que la lumière éternelle luise pour eux.
V/. Le souvenir du
juste sera éternel ; il ne craindra pas d’entendre rien d’affligeant.
Délivrez, Seigneur, les
âmes de tous les fidèles défunts de tous les liens de péchés.
V/. Et votre grâce
aidant, qu’ils méritent d’échapper au jugement de vengeance.
V/. Et de jouir de
la béatitude de la lumière éternelle.
Séquence Dies irae, comme au dessus
Lecture du Saint Evangile
selon saint Jean.
En ce temps-là, Jésus dit
au peuple Juif : Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. Si
quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je
donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde. Les Juifs disputaient donc
entre eux en disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à
manger ? Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis,
si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang,
vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a
la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.
Offertoire
Seigneur Jésus-Christ,
Roi de gloire, délivrez les âmes de tous les fidèles défunts des peines de
l’enfer, et du lac profond ; délivrez-les de la gueule du lion ; que
l’abîme ne les engloutisse pas, qu’elles ne tombent pas dans les ténèbres, mais
que le porte-enseigne saint Michel les introduise dans la sainte lumière,
* Qu’autrefois à
Abraham vous avez promise et à sa postérité
V/. Les hosties et
les prières de louange, Seigneur, nous vous les offrons. Vous, recevez-les pour
ces âmes, dont aujourd’hui nous faisons mémoire ; faites-les, Seigneur,
passer de la mort à la vie.
* Qu’autrefois à
Abraham vous avez promise et à sa postérité.
Secrète
O Dieu, dont la
miséricorde est infinie, recevez favorablement les prières que nous vous
adressons avec humilité, et accordez la rémission des péchés aux âmes de tous
les fidèles défunts, à qui vous avez fait la grâce de confesser votre nom.
Communion
Que la lumière éternelle
luise pour eux, Seigneur : Avec vos Saints à jamais, parce que vous êtes
bon
V/. Donnez-leur le
repos éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin luise pour eux.
Avec vos Saints à jamais,
parce que vous êtes bon.
Postcommunion
Dieu tout-puissant,
soyez, s’il vous plaît, miséricordieux envers les âmes de vos serviteurs et de
vos servantes, pour lesquelles nous offrons à votre Majesté ce sacrifice de
louange, et faites que, purifiées de leurs péchés par la vertu de ce sacrement,
elles reçoivent de votre bonté la béatitude du repos éternel.
SOURCE : http://www.introibo.fr/02-11-Commemoraison-de-tous-les
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
William-Adolphe
Bouguereau (1825-1905). Le Jour des morts, 1859, 147 x 120, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Memorial
3 November (see
below)
About
the Feast
Feast in
commemoration of the faithful departed in Purgatory. Abbot Odilo
of Cluny instituted it in the monasteries of
his congregation in 998,
other religious orders took up the observance, and it was adopted by
various dioceses and
gradually by the whole Church.
The Office of the Dead must be recited by the clergy on
this day, and Pope Benedict
XV granted to all priests the
privilege of saying three Masses of
requiem
one for the souls
in Purgatory
one for the intention of
the Holy
Father
one for the priest‘s
If the feast should
fall on Sunday it is kept on 3 November.
Additional
Information
All
Souls’ Novena, by Father Daniel
Aloysius Lord, S.J.
Handbook
of Christian Feasts and Customs
Light
From the Altar, edited by Father James
J McGovern
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Pierre
Médaille
New Catholic Dictionary
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
other
sites in english
images
audio
Novena for Holy Souls in
Purgatory, by Saint Alphonsus
Maria de Liguori
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Feast of All
Souls“. CatholicSaints.Info. 9 June 2022. Web. 2 November 2024.
<https://catholicsaints.info/feast-of-all-souls/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-all-souls/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Das
Jüngste Gericht - Christus als Weltenrichter, flankiert von der Hl.
Gottesmutter Maria und dem Hl. Johannes dem Täufer als Fürsprecher, darunter
die Seelen im Fegefeuer als Reinigungsort, Öl auf Leinwand, doubliert, unten
nicht mehr lesbarer längerer Text mit abschließender Datierung: anno 1674 (?),
ca. 117,5x 78 cm
All Soul’s Day
By uCatholic
November 2, 2024
All Souls Day is observed
following All Saints Day and is dedicated to remembering and praying for the
faithful departed—those who have passed away in the grace and friendship of
God. The Catholic Church teaches that not every soul that departs from this life
in God’s grace is immediately ready to enter into the fullness of heavenly
glory and the Beatific Vision—the direct encounter with God and His goodness.
To be prepared for this divine experience, souls need to be purified from their
minor sins and the remaining temporal effects of sin. This process of
purification is referred to by the Catholic Church as “purgatory.”
Catholic doctrine
surrounding Purgatory encompasses two core beliefs:
There is a state of purification for believers before they can enter heaven.
The prayers and masses offered by the living faithful can aid those undergoing purification.
The Church, however, does not hold official doctrines detailing the duration,
location, or precise nature of this purification process. While figures like
Saint Augustine have depicted this purification using the imagery of fire, many
devout Catholics, including Pope Benedict XVI, suggest that purgatory might be
better understood as an existential state rather than a physical place,
implying that it exists beyond the limits of time and space as we understand
them. Although popular misconceptions have sometimes caused confusion, the
official teachings on Purgatory are generally not considered controversial.
Many people informally describe Purgatory as a place where souls “clean
themselves up” before entering into God’s presence.
All Souls Day serves as a
special time to recall, pray for, and hold requiem masses for those souls in a
state of purification. On this day, Christians commonly pray for their deceased
relatives and friends, as well as other influential individuals they may not
have known personally, such as historical figures or celebrities. One way to
honor these departed souls is through the Office of the Dead (Defunctorum
officium), a prayer service dedicated to their memory. This service is often
held on the anniversary of a loved one’s death or on All Souls’ Day itself.
The practice of praying
for the deceased is a tradition rooted in the earliest days of Christianity,
with early church liturgies and catacomb inscriptions serving as evidence of
its longstanding presence. Additionally, this practice has its origins in
Judaism, as noted in the scriptural reference of 2 Maccabees 12:41-42.
In the New Testament, we
find St. Paul praying for his late friend Onesiphorus, asking for mercy on his
soul (2 Timothy 1:18). Early Christian writers like Tertullian and St. Cyprian
also attest to the common practice of praying for departed souls, highlighting
the widespread belief in the early Church that such prayers could positively
influence the souls of the deceased. This practice is closely linked to the
belief in purgatory, a state of purification after death, which is suggested in
various New Testament passages. For example, St. Paul speaks of a salvation that
comes “but only as through fire” (1 Corinthians 3:15). Over the centuries,
numerous Church Fathers, including St. Augustine, elaborated on the concept of
post-mortem purification through fire.
In the early Church, the
names of the departed were placed on diptychs, and by the sixth century,
Benedictine communities were holding commemorations for the deceased on
Pentecost. The establishment of All Souls’ Day as a universal festival is
largely attributed to Odilo of Cluny, who in AD 998 mandated its annual observance
in all Benedictine houses under his jurisdiction, a practice that soon spread
to the Carthusian orders. The date of observance varied, with Milan celebrating
it on October 15th in the 12th century. Today, All Souls’ Day is universally
celebrated by Western Catholics on November 2nd.
SOURCE : https://ucatholic.com/saints/all-souls-day/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Pintura
anónima, óleo sobre lienzo, relacionada con Esteban Márquez de Velasco. Florecillas, San Francisco libera almas del purgatorio
el día de su festividad.
JOHN PAUL II
ANGELUS
Sunday, 3 November 2002
Dear Brothers and
Sisters,
1. Yesterday we
celebrated the annual liturgical commemoration of all the faithful departed. A
universal prayer was raised by the worldwide Church to the God of life and
peace, so that he might welcome into his kingdom of infinite light all souls,
especially the most abandoned and in need of his mercy.
The Christian prayer for
those who died that distinguishes the month of November, can only take place in
the light of Christ's resurrection. Indeed, the Apostle Paul says: "If
Christ is not risen, your faith is in vain.... If we have hoped in Christ for
this life only, we are the most miserable of all people. But Christ is risen
from the dead, the firstfruits of those who have fallen asleep" (I Cor 15,
17.19-20).
More than ever, the world
today needs to rediscover the meaning of life and death in the perspective of
eternal life. Outside it, modern culture, born to exalt the human person and
his dignity, is paradoxically transformed into a culture of death, because,
without the horizon of God, the person finds himself a prisoner in the world,
overwhelmed by fear, and gives way to many collective and personal pathologies.
2. I am happy on this
topic to quote a text of St Charles Borromeo whose feast we celebrate tomorrow.
He wrote, "May my soul never cease to praise the Lord who never ceases to
lavish gifts. It is a gift of God if, from being a sinner, you are called to
justice; a gift of God if you are sustained so that you do not fall; a gift of
God that you are given the strength to persevere until the end; the resurrection
of your dead body will be a gift of God, so that not a hair of your head will
be lost; the glorification after the resurrection will be a gift of God; and,
finally, it will also be a gift of God to be able to praise him continually in
eternity" (Homily, 5 September 1583).
While I invite you to
mediate on these enlightening thoughts of the holy Archbishop of Milan, I take
the opportunity to thank all those who, remembering the feast of St Charles,
have sent me good wishes for my name day. I am especially grateful for your
assurance of prayer, which I wholeheartedly return, invoking for you abundant
heavenly graces.
3. Let us now turn to the
Blessed Virgin Mary and ask her to sustain our prayer, especially, for the
repose of the faithful departed. In this Year of the Rosary, let us readily
place ourselves in the school of the Virgin Mary to contemplate with her the
mystery of Christ dead and risen, hope of eternal life for everyone.
After the Angelus: for
stricken community in Molise region
Today we all shared
spiritually in the sorrow of the community of San Giuliano of Puglia, so
stricken by the tragic loss of many of its children.
Once again, I wish to say
to those dear families that the Pope is near them and prays for them, asking
the Lord, through the intercession of Mary, Mother of mercy, the consolation of
Christian faith and hope.
© Copyright 2002 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/en/angelus/2002/documents/hf_jp-ii_ang_20021103.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Joža Uprka (1861–1940), All Souls'
Day, 1897, 79,5 x 102, National Gallery in Prague
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Commemoration of All the
Faithful Departed
Dear Brothers and Sisters,
After celebrating the
Solemnity of All Saints, today the Church invites us to commemorate all the
faithful departed, to turn our eyes to the many faces who have gone before us
and who have ended their earthly journey. So at today’s Audience, I would like
to offer a few simple thoughts on the reality of death, which for us Christians
is illuminated by the Resurrection of Christ, and so as to renew our faith in
eternal life.
As I already said at
the Angelus yesterday,
during these days we go to the cemetery to pray for the loved ones who have
left us, as it were paying a visit to show them, once more, our love, to feel
them still close, remembering also, an article of the Creed: in the
communion of saints there is a close bond between us who are still walking here
upon the earth and those many brothers and sisters who have already entered
eternity.
Human beings have always
cared for their dead and sought to give them a sort of second life through
attention, care and affection. In a way, we want to preserve their experience
of life; and, paradoxically, by looking at their graves, before which countless
memories return, we discover how they lived, what they loved, what they feared,
what they hoped for and what they hated. They are almost a mirror of their
world.
Why is this so? Because,
despite the fact that death is an almost forbidden subject in our society and
that there is a continuous attempt to banish the thought of it from our minds,
death touches each of us, it touches mankind of every age and every place. And
before this mystery we all, even unconsciously, search for something to give us
hope, a sign that might bring us consolation, open up some horizon, offer us a
future once more. The road to death, in reality, is a way of hope and it passes
through our cemeteries, just as can be read on the tombstones and fulfills a
journey marked by the hope of eternity.
Yet, we wonder, why do we
feel fear before death? Why has humanity, for the most part, never resigned
itself to the belief that beyond life there is simply nothing? I would say that
there are multiple answers: we are afraid of death because we are afraid of
that nothingness, of leaving this world for something we don’t know, something
unknown to us. And, then, there is a sense of rejection in us because we cannot
accept that all that is beautiful and great, realized during a lifetime, should
be suddenly erased, should fall into the abyss of nothingness. Above all, we
feel that love calls and asks for eternity and it is impossible to accept that
it is destroyed by death in an instant.
Furthermore, we fear in
the face of death because, when we find ourselves approaching the end of our lives,
there is a perception that our actions will be judged, the way in which we have
lived our lives, above all, those moments of darkness which we often skillfully
remove or try to remove from our conscience. I would say that precisely the
question of judgment often underlies man of all time’s concern for the dead,
the attention paid to the people who were important to him and are no longer
with him on the journey through earthly life. In a certain sense the gestures
of affection and love which surround the deceased are a way to protect him in
the conviction that they will have an effect on the judgment. This we can
gather from the majority of cultures that characterize the history of man.
Today the world has
become, at least in appearance, much more rational, or rather, there is a more
widespread tendency to think that every reality ought to be tackled with the
criteria of experimental science, and that the great questions about death
ought to be answered not so much with faith as with empirical, provable
knowledge. It is not sufficiently taken into account, however, that precisely
in this way one is doomed to fall into forms of spiritism, in an attempt to
have some kind of contact with the world beyond, almost imagining it to be a
reality that, ultimately, is a copy of the present one.
Dear friends, the
Solemnity of All Saints and the Commemoration of all the faithful departed
tells us that only those who can recognize a great hope in death, can live a
life based on hope. If we reduce man exclusively to his horizontal dimension,
to that which can be perceived empirically, life itself loses its profound
meaning. Man needs eternity for every other hope is too brief, too limited for
him. Man can be explained only if there is a Love which overcomes every isolation,
even that of death, in a totality which also transcends time and space. Man can
be explained, he finds his deepest meaning, only if there is God. And we know
that God left his distance for us and made himself close. He entered into our
life and tells us: “I am the resurrection and the life; he who believes in me,
though he die, yet shall he live, and whoever lives and believes in me shall
never die” (Jn 11:25-26).
Let us think for a moment
of the scene on Calvary and listen again to Jesus’ words from the height of the
Cross, addressed to the criminal crucified on his right: “Truly, I say to you,
today you will be with me in Paradise” (Lk 23:43). We think of the two disciples
on the road to Emmaus, when, after traveling a stretch of the way with the
Risen Jesus, they recognize him and set out immediately for Jerusalem to
proclaim the Resurrection of the Lord (cf. Lk 24:13-35). The Master’s words
come back to our minds with renewed clarity: “Let not your hearts be troubled;
believe in God, believe also in me. In my Father’s house are many rooms; if it
were not so, would I have told you that I go to prepare a place for you?” (Jn
14:1-2). God is truly demonstrated, he became accessible, for he so loved the
world “that he gave his only Son, that whoever believes in him should not
perish but have eternal life” (Jn 3:16), and in the supreme act of love on the
Cross, immersing himself in the abyss of death, he conquered it, and rose and
opened the doors of eternity for us too. Christ sustains us through the night
of death which he himself overcame; he is the Good Shepherd, on whose guidance
one can rely without any fear, for he knows the way well, even through
darkness.
Every Sunday in reciting
the Creed, we reaffirm this truth. And in going to cemeteries to pray with
affection and love for our departed, we are invited, once more, to renew with
courage and with strength our faith in eternal life, indeed to live with this
great hope and to bear witness to it in the world: behind the present there is
not nothing. And faith in eternal life gives to Christians the courage to love
our earth ever more intensely and to work in order to build a future for it, to
give it a true and sure hope. Thank you.
To Special Groups:
I offer a warm welcome to
the priests from the United States taking part in the Institute for Continuing
Theological Education at the Pontifical North American College in Rome. My
greeting also goes to the pilgrimage group from Saint Paul’s High School in Tokyo,
Japan. Upon all the English-speaking visitors present at today’s Audience,
especially those from Ireland, Denmark, Norway, Japan and the United States, I
invoke God’s blessings of joy and peace!
Lastly, I wish to
greet the young people, the sick and the newlyweds. The day
after tomorrow is the liturgical memorial of St Charles Borromeo, an
outstanding Bishop of the Diocese of Milan, who, inspired by ardent love for
Christ, was a tireless teacher and guide of his brothers. May his example help
you, dear young people, to be led by Christ in your decision to follow him
without fear; may it encourage you, dear sick people, to offer up your
suffering for the Pastors of the Church and for the salvation of souls; may it
support you, dear newlyweds, in you generous service to life.
Appeal:
At the end of the General
Audience on 2 November, the Holy Father made the following Appeal:
This 3 and 4 November —
tomorrow and the day after — Heads of State or of the Government of G20 will
meet in Cannes to look at principal problems concerning the global economy. I
hope that the meeting helps overcome the difficulties which hinder the
promotion of an authentically human and integral development worldwide.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20111102.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Dipinto
raffigurante la Trinità, la Vergine e le Anime del Purgatorio. Cappella
del Purgatorio, Bronte
Catholic
Dictionary – All Souls Day
A solemn commemoration
of, and prayer for, all the souls in Purgatory, which the Church makes on the
second of November. The Mass said on that day is always the Mass of the dead,
priests and others who are under obligation of reciting the breviary are required
to say the matins and lauds from the office of the dead in addition to the
office which is said on that day according to the ordinary course, and the
vespers of the dead are said on the first of November, immediately after the
vespers of All Saints. This solemnity owes its origin to the Abbot Odilo of
Clugny, who instituted it for all the monasteries of his congregation in the
year 998. Some authors think there are traces at least of a local celebration
of this day before Odilo’s time. With the Greeks Saturday was a day of special
prayer for the dead, particularly the Saturday before Lent and that which
preceded Pentecost.
MLA
Citation
“All Souls Day”. A Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
20 July 2014. Web. 2 November 2024. <https://catholicsaints.info/catholic-dictionary-all-souls-day/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/catholic-dictionary-all-souls-day/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Santa Caterina, Patti, Parete sinistra, seconda arcataː altare dell'Immacolata Concezione e delle Anime Purganti.
All Souls' Day
The commemoration of all
the faithful
departed is celebrated by the Church on 2
November, or, if this be a Sunday or a solemnity, on 3
November. The Office
of the Dead must be recited by the clergy and all
the Masses are
to be of Requiem,
except one of the current feast, where this is
of obligation.
The theological basis for
the feast is
the doctrine that
the souls which,
on departing from the body, are not perfectly cleansed from venial sins, or have not fully
atoned for past transgressions,
are debarred from the Beatific
Vision, and that the faithful on earth
can help them by prayers, almsdeeds and
especially by the sacrifice
of the Mass. (See PURGATORY.)
In the early days
of Christianity the
names of the departed brethren were entered in the diptychs. Later, in the
sixth century, it was customary in Benedictine monasteries to hold
a commemoration of the deceased members at Whitsuntide. In Spain there was
such a day on Saturday before Sexagesima or
before Pentecost,
at the time of St.
Isidore (d. 636). In Germany there
existed (according to the testimony of Widukind, Abbot of Corvey, c. 980) a
time-honoured ceremony of praying to the dead on
1 October. This was accepted and sanctified by the Church. St. Odilo of Cluny (d.
1048) ordered the commemoration of all the faithful departed
to be held annually in the monasteries of
his congregation.
Thence it spread among the other congregations of the Benedictines and
among the Carthusians.
Of the dioceses, Liège was the first
to adopt it under Bishop Notger (d. 1008). It is then found in the martyrology of St.
Protadius of Besançon (1053-66).
Bishop Otricus (1120-25) introduced it into Milan for the 15
October. In Spain, Portugal, and Latin
America, priests on
this day say three Masses.
A similar concession for the entire world was asked of Pope Leo XIII. He would
not grant the favour but ordered a special Requiem on Sunday,
30 September, 1888.
In the Greek Rite this
commemoration is held on the eve of Sexagesima Sunday, or on
the eve of Pentecost. The Armenians celebrate
the passover of the dead on the day after Easter.
Mershman,
Francis. "All Souls' Day." The Catholic Encyclopedia. Vol.
1. New York: Robert Appleton
Company, 1907. <http://www.newadvent.org/cathen/01315b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas. In Memory of
Mr. Cherian Poovathumkal.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/14004b.htm
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Langau
(Niederösterreich). Friedhof: Grab ( 1770 ) - Maria legt bei Christus für die
armen Säulen-
Langau
(Lower Austria). Cemetery: Grave ( 1770 ) - Mary is speaking to Christ for the
pour souls in the purgatory.
Solemnity of All Souls,
November 2
"The Church, to
which Jesus Christ promised the presence of the Holy Ghost and which therefore
cannot be in error or mislead us, clearly teaches us the existence of
Purgatory. It is then certain that there exists a place where the souls of the
just complete the expiation of their sins before they are admitted to the joys
of heaven. "God is just in all that he does. When he rewards us for the
smallest of our good deeds, he does so far beyond anything that we could desire;
a good thought, a good wish--that is to say a wish to do good even if it cannot
be carried out--all are rewarded.
"But also when it is
time for him to punish us he does so with severity, and we will be thrown into
purgatory for even the smallest offense. We cannot doubt the truth of this, for
we see in the lives of the saints that several of them have gone to heaven only
after first passing through the flames of purgatory.
"Saint Peter Damian
tells us that his sister remained in purgatory for several years for having
once listened to a dirty song with a certain amount of pleasure.
"The story is told
of two monks who promised each other that the first one to die would return to
tell the other what had happened to him. One of them died and God allowed him
to appear to his friend. He told him that he had spent fifteen days in
purgatory for having been too fond of having his own way, and when his friend
congratulated him on having spent so short a time there, he replied: 'I would
rather have been flayed alive for 10,000 years, for even that would have been
nothing when compared with the tortures that I endured in the flames.'
"A priest told one
of his friends that God had condemned him to several months in purgatory for
having delayed the execution of a will which made provision for good works.
Alas, my brothers, how many of us have just such a fault on our consciences?
How many are there who perhaps eight or ten years ago were charged by their
parents or friends to give alms and have Masses said for them, but have done
nothing?
"But perhaps some of
you will tell me: 'Our parents lived good lives, they were upright people.' Yet
how little it takes to be sent to those fires of purgatory! Remember that
Albert the Great, whose virtue shone with such extraordinary brilliance, said
about that.
"One day he told one
of his friends that God had sent him to purgatory for having felt just a little
conceited about his learning. And what is even more astonishing is that some of
the saints, even canonized ones, have been through purgatory.
"A long time after
his death, Saint Severin, Archbishop of Cologne, appeared to a friend and told
him that he had been in purgatory for having postponed until evening a prayer
that he should have said in the morning. How many years in purgatory await
those Christians who find it easy to postpone their prayers on the excuse that
they have a lot of work to do!
"If we sincerely
desired the joy of possessing Go we would avoid the little faults as well as
the great ones, since separation from God is such a fearful torture for these
poor souls.
"How right are they
who say that the memory of the dead fades with the notes of the passing bell.
Suffer, poor souls; in vain do you weep in the fire lit by God's justice. No
one is listening to you, no one will bring you succor.
"Yet how quickly we
could empty purgatory if we but really wished to."
--From the Writings of
the Curé d'Ars.
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1102.shtml
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Alte
katholische Pfarrkirche Sankt Jakobus in Walchensee. Darstellung: Arme Seelen
im Fegefeuer, die im Gebet den Heiland um Hilfe bitten. Herz-Jesu-Darstellung.
Blechplatte bemalt, ca. 60cm hoch. Die Tafel fand sich in einem Abstellraum
oberhalb des Altars
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Alte
katholische Pfarrkirche Sankt Jakobus in Walchensee. Darstellung: Arme Seelen
im Fegefeuer, die im Rosenkranz-Gebet Maria um Hilfe bitten.
Herz-Mariä-Darstellung. Blechplatte bemalt, ca. 60cm hoch
All Souls’
Day, by Father Pierre Médaille
After having renewed our
faith as to the reality of purgatory, let us bow down before the holiness of
God, Who cannot endure the slightest sin in a soul beloved by Him. Let us then
adore the severity of His justice, which punishes slight faults with such grievous
suffering. We should be persuaded that those sins which appear to us but
trifling are great in God’s sight.
These souls belong to
God; they are His children, His spouses, His temples; Jesus Christ suffers in
them even as He suffers in the person of the poor. Religion obliges us to
relieve them; charity urges us equally to this, since by a thousand ties we are
bound to them; their sufferings are great, and we alone can help them. These
are so many urgent motives to excite us to so pious a practice.
In addition to this, we
gain a great deal by relieving these holy souls. We store up the fruit of our
charity: they will love us as their benefactors and will receive us joyfully
when we enter into heaven. Let us examine ourselves as to what we are now doing
and as to what we can in future do for them.
On the Souls in Purgatory
Three things afflict
these holy souls: absence from the God Whom they love; a conscience reproaching
them with their sins and with negligence in expiating them; the fire which
torments them. Let us fear this lamentable condition, and strive to avoid it.
Three things console them
amid their sufferings: the assurance of their salvation, which they cannot
forfeit; the hope that their punishment will soon be ended; the love of their
God, Who is chastising them in mercy. Let us wish to be in purgatory, as many
of the Saints have wished to be.
We can help them in three
ways: by prayer, in begging God to relieve them; by good works and acts of
penance; by the Holy Sacrifice of the Mass and by Indulgences, applying to them
the satisfactions of Jesus Christ. Let us at once make this holy resolution –
that when we say or hear Mass, receive holy Com- munion, gain an Indulgence,
fast, pray, or perform any good work, these Holy Souls shall have a share in
all.
– from Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year
SOURCE : https://catholicsaints.info/all-souls-day-by-father-pierre-medaille/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Gemälde in der Kapelle hll. Chrysanth und Daria auf der Unterstalleralm (Gemeinde Innervillgraten)
Short
Lives of the Saints – Commemoration of All Souls
Entry
All Souls’ is a day
appointed by the Church of God whereon the living are specially exhorted to
offer prayers and suffrages for the souls of the faithful departed. “Judas, the
valiant commander, having made a gathering, sent 1200 drachms of silver to
Jerusalem for sacrifice, to be offered for the sins of the dead, thinking well
and religiously concerning the resurrection. . . . It is therefore a holy and
wholesome thought to pray for the dead, that they may be loosed from
sins.” – 2 Machabees 12:43,46
“Make an agreement with
thy adversary quickly, whilst thou art in the way with him; lest perhaps the
adversary deliver thee to the judge, and the judge deliver thee to the officer,
and thou be cast into prison. Amen I say to thee, Thou shalt not go out from
thence till thou pay the last farthing.” – Matthew 5:25,26
So pray that, rescued from the storm
Of Heaven’s eternal ire,
We may lie down, then rise again,
Safe, and yet saved by fire.
– Saint John Henry Newman
Favorite Practice – Recite
the “De Profundis” every day for the suffering souls in Purgatory.
MLA
Citation
Eleanor Cecilia Donnelly.
“Commemoration of All Souls”. Short
Lives of the Saints, 1910. CatholicSaints.Info.
22 April 2021. Web. 2 November 2024.
<https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-commemoration-of-all-souls/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-commemoration-of-all-souls/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
St.
Ulrich am Pillersee parish church - Baroque fresco (1749) by Simon Benedikt
Faistenberger: Virgin Mary gives a black penitence belt to Saint Augustine and
his mother Saint Monica. At the bottom, with this belt Saint Nicholas of
Tolentino is freeing poor souls from the purgatory.
Pfarrkirche
St. Ulrich am Pillersee - Barockes Fresco (1749) von Simon Benedikt
Faistenberger: Maria übergibt einen schwarzen Bußgürtel an den heiligen
Augustinus und seine Mutter Monika. Darunter befreit der heilige Nikolaus von
Tolentino mit diesem Gürtel arme Seelen aus dem Fegefeuer.
Weninger’s
Lives of the Saints – The Feast of All Souls
Yesterday the Catholic
Church placed all the Saints of heaven before our eyes, to induce us to give
due honor to them, to invoke them, and to follow them in the path of virtue.
Today, she represents those souls to us, which, though destined to rejoice
eternally in heaven, at present still suffer in purgatory; and she enjoins us
to assist them to the best of our ability. To understand this rightly, it is
necessary to know what the true faith teaches m regard to it. It teaches,
firstly, that there is a place which we call purgatory; secondly, that the
souls who are there can receive help and comfort from us who are still on
earth. In regard to the first of these points, it is known that unhappily a
great many people leave this world in disgrace with God, guilty of mortal sins.
These go forthwith to hell, without any hope of redemption; and for them we can
do nothing. Some, but few, die in the grace of the Almighty, entirely purified
from all sin, as they either have not become guilty of sin or have done perfect
penance, and fully discharged the debt of temporal punishment which they had
deserved. These go immediately to heaven. Lastly, there are others and their
number is large, who, although they die in the grace of God, have not expiated
all their misdeeds in this world. To these heaven is sure; but they do not
enter it immediately; they have to suffer in a third place until they have
perfectly atoned for all their sins. This is an article of faith, by which we
truly believe that to be absolved from sin as far as the guilt is concerned,
does not release us always from all the punishment due to sin. The eternal
punishment which we deserve by a mortal sin, will be remitted by a good
confession, or, if we cannot confess, by perfect contrition; but the temporal
punishment still remains, as the Catechism teaches us and as Holy Writ clearly
shows. Venial sin is also forgiven by confession or contrition, in so far as
the guilt is concerned; but its temporal punishment is not always entirely
remitted at the same time. If, therefore, one has not endeavored, during his
life, to gain remission of his temporal punishment by voluntary penance, good
works, indulgences, patience under crosses and sufferings, he cannot enter
heaven immediately after his death, as “nothing defiled can enter there but he
goes to a plaice where he will suffer until he is wholly cleansed. This place
is called Purgatory.
Concerning the second
point, the true faith teaches us that the faithful, who are still living in the
world, can help and comfort the souls in purgatory, by assisting at Holy Mass,
by prayers, by alms, fasting, indulgences and other good works. This doctrine
is founded on the communion of saints, of which the ninth article of the
Apostolic Creed speaks. To this communion belong the Saints in heaven, the
faithful on earth, and the suffering souls in purgatory. The first are the
triumphant, the second, the militant, and the third, the suffering Church. The
communion among these three portions of the Church consists in this, that the
Saints in heaven pray for us, while we honor and invoke them. For those who are
in purgatory, we offer up our prayers and good works; and they pray for us now
whilst they suffer, and will pray for us also after they shall have been
admitted into the presence of the Most High. Thus has the Catholic Church,
which, on account of the continued assistance of the Holy Ghost, cannot fail,
always believed and taught. Hence it has always been the custom of the faithful
to pray for the dead. The holy Fathers, Chrysostom and Augustine, testify that
the custom of praying for the dead in Holy Mass dates from the time of the
Apostles. “It was not instituted by the Apostles without a purpose,’ writes the
former, “that we should remember the dead when we offer the unbloody sacrifice;
they knew what benefit the dead would derive from it.” “We cannot doubt,” says
the latter, “that the souls of the dead receive help from the prayers of the
holy Church, the sacrifice of the Holy Mass, and from alms given with the
intention that they may derive the benefit attached to that good action. For
this has been left to us by the Fathers (the Apostles), and the whole Church
observes it, that we pray for those who have died in the communion of the body
and blood of Christ, when commemoration of them is made during the holy
sacrifice, or when it is offered up for them.” It is also known, from the books
of the Maccabees that, in ancient times, prayers and sacrifices were offered
for the dead. Although there is a daily memento for the suffering souls in
purgatory during Holy Mass, and though almost all Catholics pray much and daily
for them, the Church has instituted that this day should be particularly
devoted to their remembrance, and that the faithful should offer their prayers
and good works for them with especial fervor to the Almighty. It may be that
there are many souls for whom no one prays during the year, because they either
left no relatives or friends, or because they are forgotten by them. Hence, on
this day, the Church desires that prayer and sacrifice, alms-deeds and other
good works be offered for them all. To act in accordance with this holy desire
of the Church is but just.
Holy Writ urges us to
pray for the dead by the following well-known words: “It is a holy and
wholesome thought to pray for the dead, that they may be loosed from sins.”
(2nd Maccabees 12) To have compassion on the poor souls, and to help them
according to our means, is holy and wholesome. It is holy, because it springs
from the love of God and of our neighbor; for, whoever loves God, loves also
those who are loved by God and who love Him; and it is quite certain that the
souls in purgatory love God and are loved by Him, although they are punished
for a time. It is love of our neighbor, as those suffering in purgatory are
perhaps persons nearly related to us, or from whom we have received many
benefits, and whom we are therefore obliged to assist But even if there are
none of these, they are still the souls of our fellow-men; and this alone
should incline and urge us to help them. Love towards our neighbor requires
that we do to him as we wish that he would do to us. If you were in the place
where these souls are, and if you had to suffer as they, would you not wish to
be helped? Therefore try to help them now, if you really love your neighbor. Do
not imagine that their suffering is but little, and that it is of little
consequence whether they are sooner or later released from it. Saint Augustine
says: “The fire that cleanses is sharper and more painful than all the
suffering which we can conceive in this world.” “In my opinion,” says Saint
Gregory, “the fire of purgatory, although it eventually ceases, is more tormenting
than all the torments of this world.” Other holy Fathers say the same, and add
that the difference between the pains of hell and those of purgatory is, that
the former are endless, while the latter last but for a time. How long each
soul remains in purgatory is unknown to man; the duration differs, as also the
greatness of their tortures. Their suffering is according to their sins. Their
greatest pain is that of privation, or the pain of loss; for as they have an
intense longing to behold the Almighty, nothing can exceed the pangs of their
grief, at being deprived of His sight until they have entirely expiated their
sins. It is most certain that they endure this and other torments with perfect
resignation to the will of the Most High; yes, though they suffer extremely,
nevertheless they praise His justice. They are unable to help themselves or to
shorten their pains, because their day of labor and merit is past. Hence, what
is more just than that we should assist them, that they may be sooner released
from their torments? We can do it, and do it so easily; and the love which we
should bear to our neighbor requires it. It is a holy work, it is even more
than holy, it is also a useful and wholesome work. The assistance we give to
the souls in purgatory, not only helps them to be sooner released from their
pains and to see God, but it is also beneficial to ourselves. We lose nothing
by offering up our prayers and other good works for them, but we gain much;
for, the Almighty will not permit our charity to them to go without a reward.
He is merciful to them that show mercy. And do you suppose that the souls,
which, by our prayers, have come so much sooner into the presence of God, will
forget us, and not show themselves grateful? Be assured that we shall have
constant intercessors in them before the throne of the Most High. Holy Writ
assures us, that “alms delivers from death, and makes to find mercy and life
everlasting.” (Tobit 12) The kindness you show to the souls in purgatory is an
alms you give to them, an act of charity; and it will result in God’s being
merciful to you and granting you the grace of doing penance, that you may
obtain pardon for your sins and life everlasting. And if, one day, you too are
restrained from the presence of God, in those penal fires, doubt not that they
whom you will have freed from them will pray most efficaciously for you, that
you may soon be admitted into heaven. Reflect then on these benefits which you
may draw from being merciful to the poor souls in purgatory, and make today the
resolution to aid them with all your strength as long as you live. Should you
neglect it, you will have to fear that the words of Christ will be exemplified
in you: “For with the same measure that you shall mete withal, it shall be
measured to you again.” (Luke 6) “Pray for the dead,” says Saint Augustine,
“that they may also pray for you, when they shall have attained eternal glory.
They wait to receive help from us. They call on us daily in their torments. If
you desire, O man,” continues this holy teacher, “that the Almighty should have
mercy on you, have mercy on your fellow-being who suffers in purgatory; for God
will show you the same kindness that you show to your neighbor. Hence, pray for
the dead.” And again he says: “One of the most holy practices is to offer
sacrifice for the dead, to pray for them and give alms.” In like manner do
other holy Fathers speak. Richard of Saint Victor confirms what has been said
and encourages u$ to observe it, when he says: “The ransomed souls pray without
ceasing in heaven for those by whose help they have been released; and the Lord
refuses them nothing.”
Practical Considerations
• The fire of purgatory
is intended not only for those who, after having committed mortal sin, have
been freed from it in so far as its guilt is considered, but also for those who
die in venial sin. These too shall be for a time punished by not seeing the Almighty,
and besides this, by other terrible torments; for, nothing defiled can enter
heaven. Hence you can conclude how great the wickedness of a venial sin must
be, since the just God punishes it so severely, and that in souls which He
loves most dearly; for, all those who suffer in purgatory are God’s friends,
and will reign for ever with Christ in heaven. Yet the Almighty does not admit
them into His presence, until they are entirely cleansed by severe suffering.
How blind and foolish, therefore, are those who regard a venial sin as only a
trifle, or do not esteem it worthy of any thought at all. God, who is just,
would not punish venial sin so severely were its wickedness not great in His
sight. “We read in the laws,” says Saint Salvianus, “that those who had
transgressed the least commandment of the Lord were most severely punished; so
that we might understand that nothing is trifling which touches the Majesty of
God. For, what seems small, in regard to the evil done by it, is yet great,
because it offends the Lord.” Therefore, think not lightly of venial sin, but
endeavor to avoid it with the utmost care. We should rather die and suffer all
possible torments, than commit a sin, not only a mortal, but even a venial sin.
• Be more solicitous to
atone here on earth for the sins of which you have been guilty, that you may
not have to suffer too long in purgatory. I know there are men who fear not
purgatory, and who therefore are little concerned about expiating their sins.
They say: “If I only escape hell, I will be satisfied.” Others depend upon the
prayers of relatives and friends, or upon the Masses for which they have made
or intend to make provision in their will, or upon the prayers of the members
of the Confraternity to which they belong, to be speedily released from
purgatory. The former may read what I have cited above from the works of Saint
Augustine and Saint Gregory, and draw from it, that this thought in regard to
purgatory, and the negligence in atoning for offences, which results from it,
are so dangerous and so displeasing to the Almighty, that they may easily be
misled by it into mortal sin and go to eternal destruction. The latter may take
to heart the words of the pious Thomas a Kempis, who writes: “Do not place too
great confidence in friends and acquaintances, and do not defer your salvation
to the future; for men will forget you much sooner than you imagine. It is
better to make provision in time, and to send some good in advance of you, than
to hope for the assistance of others after your death. If you do not take care
of yourself now, who will care for you when you are gone?” Saint Gregory
desires to impress the same upon us when he says: “Man acts more securely, if
he himself does, during his life, what he wishes others to do for him after his
death.”
MLA
Citation
Father Francis Xavier
Weninger, DD, SJ. “The Feast of All Souls”. Lives
of the Saints, 1876. CatholicSaints.Info.
22 May 2018. Web. 2 November 2024. <https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-the-feast-of-all-souls/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-the-feast-of-all-souls/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Stanisław Samostrzelnik (1485–1541), Purgatory (Book of Hours of Queen Bona, fol. 150 verso) / Czyściec (Godzinki królowej Bony, k. 150 v), 1527-1528, encre et couleur sur parchemin, 17,5 x 10, bibliothèque Bodléienne
Golden
Legend – Commemoration of All Souls
Here followeth the
Commemoration of All Souls.
The memory of the
departing of all christian souls is stablished to be solemnised in the church
on this day, to the end that they may have general aid and comfort, whereas
they may have none special, like as it is showed in the foresaid revelation.
And Peter Damian saith that in Sicily, in the isle of Vulcan, Saint Odille
heard the voices and the howlings of devils, which complained strongly because
that the souls of them that were dead were taken away from their hands by alms
and by prayers, and therefore he ordained that the feast and remembrance of
them that be departed out of this world should be made and holden in all
monasteries the day after the feast of All Hallows, the which thing was
approved after of all holy church. And thereof we may specially touch two
things; first, of the purgation of those souls, and secondly, of their
suffrages. Of the first is to be considered three things, first, who be they
that be purged, secondly, by whom they be purged, thirdly, where they be
purged. The first be they that die tofore ever they have done satisfaction of
the penance that hath been enjoined to them. Nevertheless if they had so much
contrition in the heart that it had sufficed to efface the sin, they should
have freely passed to the life perdurable, howbeit that they had not
accomplished their will ne satisfaction, for contrition is right great
satisfaction of their sins, and putting away of sin. And hereof saith Saint
Jerome: The length of time availeth not so much as of sorrow, ne the abstinence
of meats availeth not so much as the mortification of vices, but now they that
die without this contrition tofore to accomplishing of their penance be
grievously punished in purgatory, but if it happen that the satisfaction of
them be done of some of their friends. But to this, that such mutation of the
satisfaction may avail, four things be required. The first is of the authority
of the changer, for it ought to be done of the authority of the priest.
The second is of his part for whom this mutation is of the satisfaction, that
is the necessity of him. For he may be in such estate that he may not well do
satisfaction for that other, that is to say in charity, for he ought to be in
charity. The third is on his side on whom the commutation is made of
satisfaction for that other, that is to say of charity. For it is requisite
that he be in charity, by which he maketh satisfaction to be meritorious and
sufficient. The fourth thing is proportion, that is to wit, that the lesser
pain be proportioned in to greater, for the proper pain of the sinner
satisfieth more to God than of a stranger, and always is he tormented in
purgatory, but for the pain that he suffereth and that other payeth for him, he
is the sooner delivered, for God accounteth his pain and the pain of that
other. For if he were condemned to suffer the pain of two months in purgatory,
he might so be holpen that he should be delivered in a month, but he shall
never be taken thence till the debt be paid. And when it is paid that ought to
be paid, after, it is converted into the weal of him that had done it, and if
he have no need, it is turned into the weal of others that be in purgatory. The
second that be in purgatory be they that have accomplished their penance, but
always by the negligence or ignorance of the priest which
confessed them it was not sufficient. And if they have not right contrition
that may suffice for their sin, they shall accomplish all that there, because
of the little penance doing in this life, for our Lord that knoweth the manner
and the measure of pains and of sins, he giveth pain sufficient in such wise
that there remaineth not one sin unpunished. Then the penance that is enjoined,
either it is greater, or equal, or less. If it be greater, they that have done
more it shall turn to the increasing of glory; if it be equal, then it shall
suffice to the remission of his sin; if it be less, then that which lacketh
shall be fulfilled by the virtue of the divine puissance and justice. Of them
that repent them at the last, hearken what Augustine saith: He that is
baptized, and at that hour goeth out of this world, he goeth surely. A man well
living and so dieth, goeth surely. A man doing penance at the last and
reconciled, if he go surely, I am not sure, therefore hold the certain way and
leave the uncertain way. This saith Saint Austin, for such do penance more for
need than of will, and rather for dread of pain, than for love of glory. The
third that go into purgatory be they that bear wood, hay, and stubble. These be
they that, notwithstanding they love God, yet they have carnal affection to
their riches, their wives, and possessions, yet they love nothing tofore God.
And these be tormented in purgatory after the manner of their long or short
being therein, as the wood in long burning, as the hay less, or the stubble
least and shortest. And Saint Augustine saith: Though this fire be not
perdurable yet it is grievous marvellously, so that it surmounteth all the pain
that any man suffered ever in this world. For so grievous pain was never found
in the flesh, howbeit that martyrs have suffered great pains. The second is to
wit by whom they be purged, or by whom punition is made. It is done by the evil
angels and not by the good. For the good angels torment not the good souls, but
the good angels torment the evil angels, and the evil angels torment the evil
christian souls. And it is well to believe that the good angels visit oft and
comfort their brethren and their fellows, and warn them to suffer in patience.
And yet have they another remedy of comfort of this that attend certainly the glory
to come, for they be certain to have joy, less than they that be in their
country, and more certainly than they that be in their life. For the certainty
of them that be in their country is without abiding and dread, for they abide
not that is for to come when they have it present and doubt nothing to lose it.
But the certainty of them that be in the life is contrary, but the certainty of
them that be in purgatory is moyenne, for they abide to have it and without
dread, for they have free will without dread confirmed, that they may no more
sin. And yet have they another comfort, that they ween always that there be
made prayers and done alms for them; and peradventure it is more true that this
punition is not made by evil angels, but by commandment of the divine justice,
and by the force thereof succeeding. As to the third, it is to wit where they
be purged. In a place by hell which is called purgatory, after the opinion of
divers wise men, how be it that it seemeth to some other that it is in the air,
in a place burning and round. But nevertheless there be ordained diverse places
to diverse souls, and for many causes, and that is for light punition or for
hasty deliverance, or for the sin committed in that place, or for the prayer of
some saint. First, for the light punition, as it is showed to some, after that
Saint Gregory saith: That some souls be purged in the shadow. Secondly, for
their hasty deliverance, that they may show unto others how that they need to
require aid, and thereby might hastily issue out of the pain.
Like as it is read that
some fishers of Saint Thibault that fished on a time in harvest, and took a
great piece of ice instead of a fish. And they were gladder thereof than of a
fish, because the bishop had a great burning of heat in his leg, and they laid
that ice thereto and it refreshed him much. And on a time the bishop heard the
voice of a man in the ice, and he conjured him to tell him what he was. And the
voice said to him: I am a soul which for my sins am tormented in this ice, and may
be delivered if thou say for me thirty masses continually together in thirty
days. And the bishop emprised to say them, and when he had said half of them he
made him ready to continue forth and say the other. And the devil made a
dissension in thc city, that the people of the city fought each against other,
and then the bishop was called for to appease this discord, and did off his
vestments and left to say the mass. And on the morn he began all new again. And
when he had said the two parts, him seemed that a great host had besieged the
city, so that he was constrained by dread, and left to say the office of the
mass. And after, yet he began again service, and when he had all accomplished
except the last mass, which he would have begun, all the town and the bishop’s
house were taken by fire. And when his servants came to him, and bade him leave
his mass, he said: Though all the city should be burnt, I shall not Ieave to
say the mass. And when the mass was done the ice was molten, and the fire that
they had supposed to have seen was but a phantom and did no harm. Thirdly, for
our infirmity that is, that we know what great pain is made ready to sinners
after this mortal life. Also divers places be deputed to divers souls for our
instruction, as it happed at Paris.
There was a master which
was chancellor at Paris named Silo, which had a scholar sick, and he prayed him
that after his death he should come again to him and say to him of his estate.
And he promised him so to do, and after died. And a while after he appeared to
him clad in a cope written full of arguments fallacious, and sophisms, and was
of parchment, and withinforth all full of flame of fire. And the chancellor
demanded him what he was. And he told to him: I am such one that am come again
to thee. And the chancellor demanded him of his estate, and he said: This cope
weigheth on me more than a mill-stone or a tower, and it is given me for to
bear, for the glory that I had in my sophisms and sophistical arguments, that
is to say, deceivable and fallacious. The skins be light, but the flame of fire
withinforth tormenteth and all to-burneth me. And when the master judged the
pain to be light, the dead scholar said to him, that he should put forth his
hand and feel the lightness of his pain. And he put forth his hand, and that
other let fall a drop of his sweat on it, and the drop pierced through his hand
sooner than an arrow could be shot through, whereby he felt a marvellous
torment. And the dead man said: I am all in such pain. And then the chancellor was
all afeard of the cruel and terrible pain that he had felt, and concluded to
forsake the world, and entered into religion with great devotion. Fourthly, for
the sin that hath been committed in the place. As Saint Augustme saith:
Sometimes souls be punished in the places where they have sinned, as appeareth
by an ensample that Saint Gregory reciteth in the fourth book of his Dialogues,
and saith that there was a priest which
used gladly a bath, and when he came in to the bath he found a man whom he knew
always ready for to serve him. And it happed on a day, that for his diligent
service and his reward, the priest gave
to him a holy loaf. And he weeping, answered: Father, wherefore givest thou me
this thing? I may not eat it for it is holy. I was sometime lord of this place,
but after my death, I was deputed for to serve here for my sins, but I pray
thee that thou wilt offer this bread unto Almighty God for my sins, and know
thou for certain that thy prayer shall be heard, and when then thou shalt come
to wash thee, thou shalt not find me. And then this priest offered
a week entire sacrifice to God for him, and when he came again he found him
not. Fifthly, diverse places are deputed to diverse souls for the prayers of
some saint, as it is read of Saint Patrick that he impetred a place of
purgatory in Ireland for some, of which the history is written tofore in his
life. And as to the third, that is suffrages, three things ought to be
considered. First, the suffrages that be done. Secondly, of them for whom they
be done. Thirdly, of them by whom they be done. About the suffrages that be
done, it is to be noted that there be done four manner of suffrages, which
profit unto them that be dead, that is to wit, prayers of good friends, giving
of alms, singing of masses, and observation of fastings.
As touching to that that
the prayers of friends profit to them, it appeareth by ensample of Paschasius,
of whom Gregory telleth in the fourth book of his Dialogues, and saith that
there was a man of great holiness and virtue, and two were chosen for to have
been popes, but nevertheless at the last the church accorded unto one of them,
and this Paschasius always by error suflered that other, and abode in this
error unto the death. And when he was dead the bier was covered with a cloth
named a dalmatic, and one that was vexed with a devil was brought thither and
touched the cloth, and anon he was made whole. And a long time after, as Saint
Germain, bishop of Capua, went to wash him in a bath for his health, he found
Paschasius deacon there and served. And when he saw him he was afeard, and
enquired diligently what thing so great and so holy a man made there. And he
said to him that he was there for none other cause but for that he held and
sustained more than right required in the cause aforesaid, and said: I require
thee that thou pray our Lord for me. And know that thou shalt be heard, for
when thou shalt come again, thou shalt not find me here. And then the bishop
prayed for him, and when he came again he found him not.
And Peter, abbot of
Cluny, saith that there was a priest that
sung every day mass of requiem for all christian souls, and hereof he was
accused to the bishop, and was suspended therefor of his oflice.
And as the bishop went on
a day of great solemnity in the churchyard, all the dead arose up against him,
saying: This bishop giveth to us no mass, and yet he hath taken away our priest from
us, now he shall be certain but if he amend he shall die. And then the bishop assoiled
the priest,
and sang himself gladly for them that were passed out of this world. And so it
appeareth that the prayers of living people be profitable to them that be
departed, by this that the chanter of Paris rehearseth.
There was a man that
always as he passed through the churchyard he said De profundis for all
christian souls. And on a time he was beset with his enemies, so that for succour
he leapt into the churchyard. And they followed for to have slain him, and anon
all the dead bodies arose, and each held such an instrument in his hand that
they defended him that prayed for them, and chased away his enemies, putting
them in great fear. And the second manner of suffrages is for to give alms, and
that helpeth them that be in purgatory, as it appeareth in the book of
Maccabees, where it is read that Judas, the most strong man, made a collection
and sent to Jerusalem twelve thousand drachmas of silver, there to be offered
for the sins of dead men, remembering rightfully and religiously of the
resurrection. And how much to give alms availeth for them that be departed, it
appeareth by ensample, that Saint Gregory putteth in his fourth book of
Dialogues.
There was a knight that
lay dead and his spirit taken from him, and a while after the soul returned to
the body again. And what he had seen done he told, and said there was a bridge,
and under that bridge was a flood, foul, horrible, and full of stench, and on
that other side of the bridge was a meadow, sweet, odorous, and adorned full of
all manner of flowers. And there on that side of the bridge were people
assembled, clad all in white, that were filled with the sweet odour of the
flowers. And the bridge was such that if any of the unjust would pass over the
bridge, he should slide and fall into that stinking river, and the righteous
people passed over lightly and surely into that delectable place. And this
knight saw there a man named Peter, which lay bound and great weight of iron
upon him, which when he asked why he lay so there, it was said to him of
another: He suffereth because if any man were delivered to him to do vengeance,
he desired it more to do it by cruelty than by obedience. Also he said he saw
there a pilgrim that, when he came to the bridge, he passed over with great
lightness and shortly, because he had well-lived here and purely in the world,
and without sin. And he saw there another named Stephen, which when he would
have passed, his foot slid that he fell half over the bridge, and then there
came some horrible black men and did all that they might to draw him down by
the legs, and then came other right fair creatures and white, and took him by
the arms and drew him up. And as this strife endured, this knight that saw
these things returned to his body and knew not which of them vanquished. But
this way we understand that the wicked deeds that he had done strove against
the works of alms, for by them that drew him by the arms upward it appeared
that he loved alms, and by the other that he had not perfectly lived against
the sins of the flesh. The third manner of suffrages is the oblation and
offering of the holy sacrament of the altar, which profiteth much to them that
be departed, as it appeareth by many examples.
Like as Saint Gregory
recounteth, in the fourth book of his Dialogues, that one of his monks named
Justus when he came to his last end, he showed that he had hid three pieces of
gold, and thereof sorrowed sore, and anon after he died. And then Saint Gregory
commanded his brethren that they should bury his body in a dunghill, and the
three pieces of gold with him, saying: Thy money be to thee in perdition.
Nevertheless, Saint Gregory commanded one of his brethren to say for him every
day mass, thirty days long, and so he did. And when he had accomplished his
term, the monk that was dead appeared on the thirtieth day to one which
demanded how it was with him, and he answered to him: I have been evil at ease
unto this day, but now I am well. I have this day received communion, and thie
sacrifice of the altar profiteth not only to them that be dead, but also to
them that be living in this world. It happed there was a man which was with
others, laboured in a rock for to dig for silver, and suddenly the rock fell on
them and slew them all save this one man, which was saved in a crevice of the
rock, but for all that he might not issue ne go out, and his wife supposed that
he had been dead, and did do sing every day a mass for him, and bare every day
to the offering a loaf and a pot of wine and a candle. And the devil which had
envy thereat appeared three days continually to this woman in form of a man,
and demanded her whither she went, and when she had said to him, he said to her:
Thou goest in vain, for the mass is done. And thus she left the mass three days
that she did not sing for him. And after this another man digged in the same
rock for silver, and heard under this the voice of this man, which said to him:
Smite softly and spare thine hand, for I have a great stone hanging over my
head. And he was afeard, and called more men to him for to hear this voice, and
began to dig again, and then they heard semblably that voice, and then they
went more near and said: Who art thou? And he said: I pray you to spare your
smiting, for a great stone hangeth over my head. And then they went and digged
on that one side till that they came to him and drew him out all whole. And
they enquired of him in what manner he had so long lived there. And he said
that every day was brought to him a loaf, a pot of wine, a candle, save these
three days. And when his wife heard that, she had great joy, and knew well that
he had been sustained of her offering, and that the devil had deceived her that
she had do sing no mass those three days.
And as Peter, the abbot
of Cluny, witnesseth and saith that, in the town of Ferrara in the diocese of
Grationopolitana, that a mariner was fallen into the sea by a tempest, and anon
a priest sang
mass for him, and at the last he came out of the sea all safe. And when he was
demanded how he escaped, he said that when he was in the sea and almost dead,
there came to him a man which gave to him bread, and when he had eaten he was
well comforted, and recovered his strength, and was taken up of a ship that
passed by. And that was found that it was the same time that the priest offered
to God the blessed sacrament for him. And the fourth manner of suffrages that
profiteth to them that be dead is fasting. Saint Gregory, in speaking of this
matter and of three others, witnesseth it and saith: The souls of them that be
departed be assoiled in four manners, by the oblation of priests,
by the prayers of saints, by the alms of friends, and by the fastings of their
kinsmen.
That the penance done for
them by their friends is available to them, is showed by a solemn doctor which
rehearseth that, there was a woman which had her husband dead, and she was in
great despair for poverty. And the devil appeared to her, and said that he would
make her rich if she would do as he would say to her, and she promised to do
it. And he enjoined her that the men of the church that she should receive into
her house, that she should make them do fornication. Secondly, that she should
take into her house by daytime poor men, and in the night drive them out void,
and having nothing. Thirdly, that she should in the church let prayers by her
jangling, and that she should not confess her of none of all these things. And
at the last, as she approached towards her death, her son warned her to be
confessed, and she discovered to him what she had promised, and said that she
might not be shriven, and that her confession should avail her nothing. But her
son hasted her, and said he would do penance for her. She repented her, and
sent for to fetch the priest,
but tofore ere the priest came,
the devils ran to her and she died by the horribleness of them. Then the son
confessed the sin of the mother and did for her seven years penance, and that
accomplished he saw his mother, and she thanked him of her deliverance. And in
likewise avail the indulgences of the church.
It happed that a legate
of the pope prayed a noble knight, that he would make war in the service of the
church and ride to the Albigeois, and he would therefor give pardon to his
father which was dead. And the knight rode forth, and abode there a whole Lent,
and that done his father appeared to him more clear than the day, and thanked
him for his deliverance. And as to the third, that is to say for whom the
suffrages be done, there be four things to be considered. First, who be they to
whom it may profit; secondly, wherefore it ought to profit them; thirdly, it
must be known if it profit to all equally; fourthly, how they may know the
suffrages that be done for them. As to the first, who be they to whom the
suffrages may profit ? It is to be known, as Saint Austin saith: That all they
that depart out of this world, or they be right good or right evil, or between
both. Then the suffrages that be done for the good, be for to yield thankings
for them. And they that be done for the evil, be some comfort to them that
live. And they that be done for them that be middle and between both, they be
cleansings to them. And they that be right good be they that an anon fly to
heaven, and be quit of the fire of purgatory and of hell also. And there be
three manners of this people; that be, children baptized, martyrs, and perfect
men, these be they that perfectly maintained the love of God, the love of his
neighbour, and good works, and thought never to please the world but to God
only. And if they had done any venial sin, it was anon put away by the love of
charity, like as a drop of water in a furnace, and therefore they bear nothing
with them that ought to be burnt. And who that prayeth for any of these three
manner people, or doth any suffrages for them, he doth to them wrong. For Saint
Augustine saith: He doth wrong that prayeth for a martyr, but if one pray for
one that is right good, of whom he doubteth that he be in heaven, then of his
orisons be given thankings, and they come to the profit of him that prayeth,
like as David saith: My prayer shall be turned into my bosom. And to these
manner of people is the heaven anon open when they depart, ne they feel no fire
of purgatory, and this is signfied to us by the three to whom the heaven was
opened. It was first opened to Jesu Christ when he was baptized and praying, by
which is signified that the heaven is open to them that be baptized, be they
young or aged, if they die, anon they flee into heaven. For baptism is
cleansing of all original sin and mortal, by the virtue of the passion of Jesu
Christ. Secondly, it was opened to Saint Stephen when he was stoned, whereof it
is said in the Acts of the Apostles: I see the heavens open. And in this is
signified that it is open to all martyrs, and they flee anon to heaven as soon as
they depart. Thirdly, it was open to Saint John the Evangelist, which was right
perfect, whereof is said in the Apocalypse: I beheld, and lo! the door was open
in heaven. By which it appeared that it is open to perfect men that have all
accomplished their penance, and have in them no venial sins, or if any happen
to be committed, anon it is consumed and extinct by the ardour of charity. And
thus heaven is open to these three manner of people which enter lightly in for
to reign perpetually. The right evil and wicked men be they that anon be
plunged into the fire of hell, for whom if their damnation be known there ought
no suffrages to be done for them, after that Saint Augustine saith: If I knew
my father to be in hell I would no more pray for him than for the devil, but if
any suffrages were done for a damned man, of whom were doubt that he so were,
nevertheless they should not profit him to his deliverance, ne that is to say
from the pains, ne to the mitigation of them, ne lessing of it, ne shorting of
time. For as Job saith: In hell is no redemption. They that be middle good, be
they that have with them something to be burnt and purged, that is to say wood,
hay, and stubble, or else they that be surprised with death before they might
have accomplished their penance in their life, nor they be not so good but that
they need have suffrages of their friends, ne they be not so evil but that
suffrages might profit and ease them. And the suffrages that be done for them
be cleansings for them, and these be they to whom suffrages only may profit.
And in doing such manner suffrages, the church is accustomed to observe three
manner days, that is the seventh day, the thirtieth day, and the anniversary.
And the reason of these three days is assigned in the book of office. The
seventh day is kept and observed that the souls should come to the Sabbath of
everlasting rest, or because that all the sins that they have committed in
their life be forgiven, which they have done by seven days, or that all the
sins that they have committed in their body, which is made of four complexions,
and in their soul, in which be three powers, may be forgiven. The trental is
kept, which is in three dizains, that they may be purged of all such things as
they have sinned in the Trinity and breaking of the ten commandments. The
anniversary is observed, that they come from the years of calamity and maleurty
unto the years of perdurability. And like as we solemnise every year the feast
of a saint to their honour and our profit, right so we observe the anniversary
of them that be dead unto their profit and our devotion. Of the second, that is
wherefore the suffrages ought to profit to them, it is to wit that it ought to
profit for three reasons. First, by reason of unity, for they be one body with
them of the church militant, and therefore their goods ought to be common;
secondly, by reason of dignity, by which they deserved when they lived that
these suffrages should profit them. For they help other, and it is reason that
they be holpen that have holpen other. Thirdly, by reason of necessity, for
they be in the state in which they may not help themselves. As to the third, it
is to wit if it profit to all equally. It is to wit that the suffrages, if they
be done for some in special, they profit more to them for whom they be made
than for others; and if they be done for the common, they profit more to them
that have deserved most in this life; and if they be made equal, it profiteth
them that have most need. Fourthly, that is to wit, if they know the suffrages
that be done for them. After Saint Augustine they may know it by three manners:
first, by divine revelation, that is when our Lord showeth to them such thing;
secondly, by manifestation of good angels, which be always here with us, and
consider all that we do, and may incontinent descend to them and anon show it
to them. Thirdly, by intimation of souls that go hence and go thither, for the
souls that go from hence out of this world may well tell such things and
others. Fourthly, nevertheless they may know it by experience and by
revelation, for when they feel themselves alleged and relieved of their pain,
they know well that some suffrages have been done for them. Thirdly, it is to
wit by whom these suffrages be made. That is to wit, that if these suffrages
should profit, it behoveth that they be done by them that be in charity, for if
they be done by evil and sinful persons, they may not profit to them. Whereof
is read that when a knight lay in his bed with his wife, and the moon shone
right clear which entered in by the crevices, he marvelled much wherefore man
which was reasonable obeyed not to his Maker, when the creatures not reasonable
obeyed to him. And then began to say evil of a knight which was dead, and had
been familiar with him; and then this knight, ot whom they so talked, entered
into the chamber and said to him: Friend, have none evil suspicion of any man,
but pardon me if I have trespassed to thee. And when he had demanded him of his
state, he answered: I am tormented of divers torments and pains, and especially
because I defouled the churchyard and hurt a man therein, and despoiled him of
his mantle which he ware, which mantle I bear on me and is heavier than a
mountain. And then he prayed the knight that he would do pray for him. And then he demanded if he would that such a priest should
pray for him, or such one, and the dead man wagged his head, and answered not,
as he would not have him. Then he asked of him if he would that such a hermit
should pray for him, and then the dead man answered: Would God that he would
pray for me. And the living knight promised that he should pray for him, and
then the dead man said: And I say to thee that this day two years thou shalt
die, and so vanished away. And this knight changed his life into better and at
the day slept in our Lord. That which is said, that suffrages done by evil men
may not profit but if they be works sacramental, as is the celebration of the
mass, for that may not be defouled of an evil minister. Or else if he that is
dead left any goods to dispose by some evil man, and should anon have disposed
them and did not, like as it is read that it happed:
As Turpin the archbishop
of Rheims saith, that there was a noble knight that was in the battle with
Charles the Great for to fight against the Moors, and prayed one that was his
cousin that if he died in battle, that he should sell his horse and give the
price thereof to poor people. And he died, and that other desired the horse and
retained it for himself. And a little while after, he that was dead appeared to
that other knight, shining as the sun, and said to him: Cousin, thou hast made
me to suffer pain eight days in purgatory, because thou gavest not the price of
my horse to poor people, but thou shalt not escape away unpunished. This day
devils shall bear thy soul into hell, and I being purged go into the kingdom of
heaven. And suddenly was a great cry heard in the air, as of bears, lions, and
wolves, which bare him away. Then let every executor beware that he execute
well the goods of them that they have charge of, and to beware by this ensample
heretofore written, for he is blessed that can beware by other men’s harms. And
let us also pray diligently for all christian souls, that by the moyen of our
prayers, alms, and fastings, they may be eased and lessed of their pains. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-the-commemoration-of-all-souls/
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Rattenberg
(Tyrol). Saint Augustine church - Altarpainting ( 1770 ) by Johann Michael
Greiter showing Madonna offering Saint Monica her belt.
Rattenberg
(Tirol). Augustinerkirche - Altargemälde ( 1770 ) von Johann Michael Greiter:
Die Madonna reicht der heiligen Monika ihren Gürtel.
All Souls; or, the
Commemoration of the Faithful Departed
BY purgatory, no more is
meant by Catholics than a middle state of souls; viz., of purgation from sin by
temporary chastisements, or a punishment of some sin inflicted after death,
which is not eternal. 1 As
to the place, manner, or kind of these sufferings, nothing has been defined by
the church; and all who, with Dr. Deacon, except against this doctrine, on
account of the circumstance of a material fire, 2 quarrel
about a mere scholastic question in which a person is at liberty to choose
either side. This doctrine of a state of temporary punishment after death for
some sins, is interwoven with the fundamental articles of the Christian
religion. For, as eternal torments are the portion of all souls which depart
this life under the guilt of mortal sin, and everlasting bliss of those who die
in a state of grace, so it is an obvious consequence that among the latter,
many souls may be defiled with lesser stains, and cannot enter immediately into
the joy of the Lord. Repentance may be sincere, though something be wanting to
its perfection; some part of the debt which the penitent owes to the Divine
Justice may remain uncancelled, as appears from several instances mentioned in
the holy scriptures, as of David, 3 of
the Israelites in the wilderness, 4 of
Moses and Aaron, 5 and
of the prophet slain by a lion, 6 which
debt is to be satisfied for either in this life or in the next. Certainly, some
sins are venial, which deserve not eternal death; yet if not effaced by condign
penance in this world, must be punished in the next. Every wound is not mortal;
nor does every small offence totally destroy friendship. The scriptures
frequently mention these venial sins, from which ordinarily the just are not
exempt, who certainly would not be just if these lesser sins into which men
easily fall by surprise, destroyed grace in them, or if they fell from charity. 7 Yet
the smallest sin excludes a soul from heaven so long as it is not blotted out.
Nothing which is not perfectly pure and spotless can stand before God, who is
infinite purity and sanctity, and cannot bear the sight of the least iniquity.
Whence it is said of heaven: There shall in no wise enter into it anything
defiled. 8 It
is the great employment of all the saints or pious persons here below by a
rigorous self-examination to try their actions and thoughts, and narrowly to
look into all the doublings and recesses of their hearts; continually to accuse
and judge themselves, and by daily tears of compunction, works of penance, and
the use of the sacraments, to correct all secret disorders, and wipe away all
filth which their affections may contract. Yet who is there who keeps so
constant a guard upon his heart and whole conduct as to avoid all insensible
self-deceptions? Who is there upon whose heart no inordinate attachments steal;
into whose actions no sloth, remissness, or some other irregularity ever
insinuates itself? Or whose compunction and penance is so humble and
clear-sighted, so fervent and perfect, that no lurking disorder of his whole
life escapes him, and is not perfectly washed away by the sacred blood of
Christ, applied by these means or conditions to the soul? Who has perfectly
subdued and regulated all his passions, and grounded his heart in perfect
humility, meekness, charity, piety, and all other virtues, so as to bear the
image of God in himself, or to be wholly and perfect even as he is, without
spot? Perhaps scarcely in any moment of our lives is our intention or motive so
fervent, and so pure or exempt from the least imperceptible sinister influence
and mixture of sloth, self-complacency, or other inordinate affection or
passion; and all other ingredients or circumstances of our action so perfect
and holy, as to be entirely without failure in the eyes of God, which nothing
can escape. Assiduous conversation with heaven, constant watchfulness,
self-denial, and a great purity of heart, with the assistance of an
extraordinary grace, give the saints a wonderful light to discover and correct
the irregularities of their affections. Yet it is only by the fervent spirit
and practice of penance that they can be purified in the sight of God.
The Blessed Virgin was
preserved by an extraordinary grace from the least sin in the whole tenour of
her life and actions; but, without such a singular privilege, even the saints
are obliged to say that they sin daily; but they forthwith rise again by living
in constant compunction and watchfulness over themselves. 9 Venial
sins of surprise are readily effaced by penance, as we hope of the divine
mercy: even such sins which are not discovered by us, are virtually repented of
by a sincere compunction, if it be such as effectually destroys them. Venial
sins of malice, or committed with full deliberation, are of a different nature,
far more grievous and fatal, usually of habit, and lead even to mortal sin.
Those Christians who shun these more wilful offences, yet are not very watchful
over themselves, and labour not very strenuously in subduing all their
passions, have just reason to fear that some inordinate affections taint almost
the whole body of their actions, without being sufficiently repented of. And
the very best Christians must always tremble at the thought of the dreadful
account they have to give to God for every idle word or thought. No one can be
justified before God but by his pure and free mercy. But how few even among
fervent Christians bring, by his grace, the necessary conditions of cleanness
and disengagement of heart and penance, in so perfect a manner as to obtain
such a mercy, that no blemishes or spots remain in their souls? Hence a saint
prayed: Enter not into judgment with thy servant; for in thy sight shall
no man living be justified. 10 No
soul which leaves this world defiled with the least stain, or charged with the
least debt to the Divine Justice, can be admitted in the kingdom of perfect
purity and unspotted sanctity, till she be perfectly purged and
purified. Yet no man will say, that a venial sin which destroys not sanctifying
grace, will be punished with eternal torments. Hence there must be a relaxation
of some sin in the world to come, as is sufficiently implied, according to the
remark of St. Austin, in these words of Christ, where he says, that the sin
against the Holy Ghost shall not be forgiven in this world, nor in the
world to come. 11 Christ,
exhorting us to agree with our adversary or accuser by appeasing our
conscience, mentions a place of punishment out of which souls shall be
delivered, though not before they shall have paid the last farthing. 12 St.
Paul tells us, 13 that
he whose work shall abide the trial, shall be rewarded; but he who shall have
built upon the foundation (which is Christ or his sanctifying grace) wood, hay,
or stubble, or whose imperfect and defective works shall not be able to stand
the fiery trial, shall be saved, yet so as by fire. The last sentence in the
general judgment only mentions heaven and hell, which are the two great
receptacles of all men, both the good and bad, for eternity, and after the last
judgment there will be no purgatory. It is also very true of every man at his
death that on whatever side the tree falls, on that it shall always lie; the
doom of the soul is then fixed for ever either to life or death: but this
excludes not a temporary state of purgation before the last judgment, through
which some souls enter into everlasting life. This doctrine of a purgatory will
be more evidently proved from the following demonstration of the Catholic
practice of praying for the souls of the faithful departed.
The church of Christ is
composed of three different parts: the triumphant in heaven, the militant on
earth, and the patient or suffering in purgatory. Our charity embraces all the
members of Christ. Our love for him engages and binds us to his whole body, and
teaches us to share both the miseries and afflictions, and the comforts and
blessings of all that are comprised in it. The communion of saints which we
profess in our creed, implies a communication of certain good works and
offices, and a mutual intercourse among all the members of Christ. This we
maintain with the saints in heaven by thanking and praising God for their
triumphs and crowns, imploring their intercession, and receiving the succours
of their charitable solicitude and prayers for us: likewise with the souls in
purgatory, by soliciting the divine mercy in their favour. Nor does it seem to
be doubted but they, as they are in a state of grace and charity, pray also for
us; though the church never addresses public suffrages to them, not being
warranted by primitive practice and tradition so to do. That to pray for the
faithful departed is a pious and wholesome charity and devotion, is proved
clearly from the Old Testament, and from the doctrine and practice of the
Jewish synagogue. The baptisms or legal purifications which the Jews sometimes
used for the dead, demonstrate their belief that the dead receive spiritual
succours from the devotion of the living. 14 In
the second book of the Machabees 15 it
is related, that Judas the Machabee sent twelve thousand drachms of silver to
the temple for sacrifices to be offered for the dead, thinking well and
religiously concerning the resurrection. It is therefore a holy and a wholesome
thought to pray for the dead, that they may be loosed from their
sins. This book is ranked among the canonical scriptures by the
apostolical canons, Tertullian, St. Cyprian, St. Hilary, St. Ambrose, St.
Austin, the third council of Carthage, &c. Some ancients call it
apocryphal, meaning that it was not in the Hebrew canon compiled by Esdras, it
being written after his time: and Origen and St. Jerom, who give it that
epithet, sometimes quoted it as a divine authority. The Catholic church admits
the deutero-canonical books of those which were compiled after the time of
Esdras, as written equally by divine inspiration. If some among the ancients
doubted of them before tradition in this point had been examined and cleared,
several parts of the New Testament which are admitted by Protestants, have been
no less called in question. Protestants, who at least allow this book an
historical credit, must acknowledge this to have been the belief and practice
of the most virtuous and zealous high-priest, of all the priests and doctors
attached to the service of the temple, and of the whole Jewish nation: and a
belief and custom which our Blessed Redeemer no where reprehended in them.
Whence the learned Protestant, Dr. Jeremy Taylor, writes thus: 16 “We
find by the history of the Machabees, that the Jews did pray and make offerings
for the dead, which appears by other testimonies, and by their form of prayer
still extant, which they used in the captivity. Now it is very considerable,
that since our Blessed Saviour did reprove all the evil doctrines and
traditions of the Scribes and Pharisees, and did argue concerning the dead and
the resurrection, yet he spoke no word against this public practice, but left
it as he found it; which he who came to declare to us all the will of his
Father, would not have done, if it had not been innocent, pious, and full of
charity. The practice of it was at first, and was universal: it being plain in
Tertullian and St. Cyprian,” &c
The faith and practice of
the Christian church from the beginning is manifest from the writings of the
primitive fathers. In all ancient liturgies (or masses) express mention is made
of prayer and sacrifice for the dead. 17 St.
Cyril of Jerusalem, expounding to the catechumens the several parts of the
liturgy, says, 18 that
in it we pray for the emperor and all the living: we also name the martyrs and
saints to commend ourselves to their prayers; then mention the faithful
departed to pray for them. “We remember,” says he, “those that are deceased,
first the patriarchs, apostles, and martyrs, that God would receive our
supplications through their prayers and intercession. Then we pray for our
fathers and bishops, and in general for all among us who are departed this
life, believing that this will be the greatest relief to them for whom it is
made whilst the holy and tremendous victim lies present.” These words of this
father are quoted by Eustratius, in the sixth age, and by Nico the Monk. 19 St.
Cyril goes on, and illustrates the efficacy of such a prayer by the comparison
of a whole nation which, in a joint body, should address their king in favour
of persons whom he should have banished, offering him at the same time a crown.
“Will not he,” says the father, “grant them a remission of their banishment? In
like manner, we, offering our prayers for the dead, though they are sinners,
offer not a crown, but Christ sacrificed for our sins, studying to render the
merciful God propitious to us and to them.” Arnobius, speaking of our public
liturgies, says: 20 “In
which peace and pardon are begged of God for kings, magistrates, friends, and
enemies, both the living and those who are delivered from the body.” In the
Apostolical Constitutions is extant a very ancient fragment of a liturgy, from
which Grabe, Hicks, and Deacon borrow many things for their new models of
primitive liturgies, and which Whiston pretended to rank among the canonical
scriptures. In it occurs a prayer for the dead: “Let us pray for those who are
departed in peace.” 21 There
is no liturgy used by any sect of Oriential Christians though some have been
separated from the communion of the church ever since the fifth or sixth
centuries, in which prayer for the dead does not occur. 22 The
most ancient fathers frequently speak of the offering the holy sacrifice of the
altar for the faithful departed. Tertullian, the oldest among the Latin
Christian writers, mentioning certain apostolical traditions, says: “We make
yearly offerings (or sacrifices) for the dead, and for the feasts of the
martyrs.” 23 He
says, “that a widow prays for the soul of her deceased husband, and begs repose
for him, and his company in the first resurrection, and offers (sacrifice) on
the anniversary days of his death. For if she does not these things, she has,
as much as lies in her, divorced him.” 24 St.
Cyprian mentions the usual custom of celebrating sacrifice for every deceased
Christian. 25 Nor
can it be said that he speaks in the same manner of martyrs. The distinction he
makes is evident: 26 “It
is one thing to be cast into prison not to be released till the last farthing
is paid, and another thing through the ardour of faith, immediately to attain
to the reward: it is very different by long punishment for sin to be cleansed a
long time by fire, and to have purged away all sin by suffering.” St. Chrysostom
reckons it amongst the dreadful obligations of a priest, “that he is the
intercessor to God for the sins both of the living and the dead.” 27 In
another place he says: “It is not in vain that in the divine mysteries we
remember the dead, appearing in their behalf, praying the Lamb who has taken
away the sins of the world, that comfort may thence be derived upon them. He
who stands at the altar, cries not out in vain: Let us pray for them who have
slept in Christ. Let us not fail to succour the departed; for the common
expiation of the world is offered.” 28 The
Protestant translators of Du Pin observe, that St. Chrysostom, in his thirty-eighth
homily on the Philippians, says, that to pray for the faithful departed in the
tremendous mysteries was decreed by the apostles. 29 Mr.
Thorndike, a Protestant theologian, says: 30 “The
practice of the church of interceding for the dead at the celebration of the
eucharist, is so general and so ancient, that it cannot be thought to have come
in upon imposture, but that the same aspersion will seem to take hold of the
common Christianity.” Prayer for the faithful departed is mentioned by the
fathers on other occasions. St. Clement of Alexandria, who flourished in the
year 200, says, that by punishment after death men must expiate every the least
sin, before they can enter heaven. 31 The
vision of St. Perpetua is related by St. Austin, and in her acts. 32 Origen
in many places, 33 and
Lactantius, 34 teach
at large, that all souls are purged by the punishment of fire before they enter
into bliss, unless they are so pure as not to stand in need of it.
To omit others, St.
Austin expounds those words of the thirty-seventh psalm, Rebuke me not in
thy fury, of hell; and those which follow: Neither chastise me in thy
wrath, of purgatory, as follows: “That you purify me in this life, and
render me such that I may not stand in need of that purging fire.” 35 In
his Enchiridion 36 he
says: “Nor is it to be denied that the souls of the departed are relieved by
the piety of their living friends, when the sacrifice of the Mediator is
offered for them, or alms are given in the church. But these things are
profitable to those who, whilst they lived, deserved that they might avail
them. There is a life so good, as not to require them; and there is another so
wicked, that after death it can receive no benefit from them. When, therefore,
the sacrifices of the altar or alms are offered for all Christians, for the
very good they are thanksgivings; they are propitiations for those who are not
very bad. For the very wicked, they are some kind of comfort to the living.”
This father teaches that a funeral pomp and monument are comforts of the
living, but no succour of the dead; but that prayer, sacrifices, and alms
relieve the departed. 37 He
repeats often that sacrifice is offered in thanksgiving to God for martyrs, but
never for their repose. “It is an injury,” says he, “to pray for a martyr, to
whose prayers we ought to be ourselves recommended.” 38 And
again: “You know in what place (of the liturgy) the martyrs are named. The
church prays not for them. She justly prays for other deceased persons, but
prays not for the martyrs, but rather recommends herself to their prayers.”
This he often repeats in other places. St. Austin, 39 and
St. Epiphanius, 40 relate,
that when Aërius, an impious Arian priest, denied suffrages for the dead, this
heresy was condemned by the universal church. How earnestly St. Monica on her
death-bed begged the sacrifices and prayers of the church after her departure,
and how warmly St. Austin recommended the souls of his parents to the prayers
of others is related in their lives. 41
The like earnest desire
we discover in all ancient Christians and saints. St. Ephrem in his testament
entreats his friends to offer for him, after his departure, alms, prayers, and
oblations, (or masses,) especially on the thirtieth day. 42 St.
Athanasius tells Constantius, that he had prayed earnestly for the soul of that
emperor’s deceased brother Constans. 43 Eusebius
relates, 44 that
Constantine the Great would be buried in the porch of the church of the
apostles, “that he might enjoy the communication of the holy prayers, the
mystical sacrifice, and the divine ceremonies.” The same historian testifies, 45 that
after his death, “numberless multitudes poured forth prayers to God with sighs
and tears for the soul of the emperor, repaying a most grateful office to their
pious prince. St. Paulinus upon his brother’s death wrote to his friends,
earnestly recommending him to their prayers, that by them his poor soul amidst
scorching flames might receive the dew of refreshment and comfort.” 46 St.
Ambrose, writing to one Faustinus, who grieved immoderately for the death of
his sister, says: “I do not think your sister ought to excite your tears, but
your prayers; nor that her soul is to be dishonoured by weeping, but rather
recommended to God by sacrifices.” 47 In
his funeral oration on the great Theodosius he prays thus: “Give perfect rest
to thy servant Theodosius.” 48 And
again: “I loved him; therefore I follow him unto the country of the living.
Neither will I forsake him till by tears and prayers I shall bring the man
whither his merits call him, unto the holy mountain of the Lord.” 49 He
mentions the most solemn obsequies and sacrifices on the thirtieth, sometimes
fortieth day; 50 for
so long they were continued: but, on third, seventh, and thirtieth days with
particular solemnity. 51 St.
Gregory the Great mentions that he having ordered thirty masses to be sung for
a monk named Justus, on the thirtieth day after the last mass was said Justus
appeared to Copiosus his provost, and said: “I was in pain, but now am well.”
It appears from Ven.
Bede’s history, and the account of his death, 52 also
from a great number of letters of St. Boniface, St. Lullus, 53 and
others, how earnest and careful our ancestors were, from their conversion to
the faith, in mutually desiring and offering sacrifices and prayers for their
deceased brethren, even in distant countries. In the foundations of churches,
monasteries, and colleges, in pious instruments of donations, charters,
sepulchral monuments, accounts of funerals, or last wills and testaments, as
high as any extant, from the time of Constantine the Great, especially from the
sixth and seventh ages downwards, 54 mention
is usually made of prayer for the dead. In the great provincial council of all
the bishops subject to the metropolitical see of Canterbury, held at Cealchythe
or Celchythe, by Archbishop Wulfred, in presence of Kenulf, king of Mercia,
with his princes and great officers in 816, it was enacted: 55 “As
soon as a bishop is dead, let prayers and alms forthwith be offered. At the
sounding of a signal in every church throughout our parishes 56 let
every congregation of the servants of God meet at the basilic, and
there sing thirty psalms together, for the soul of the deceased. Afterwards let
every prelate and abbot sing six hundred psalms, and cause one hundred and
twenty masses to be celebrated, and set at liberty three slaves, and give three
shillings to every one of them: and let all the servants of God fast one day.
And for thirty days after the canonical hours are finished in the assembly, let
seven Belts of Pater Nosters 57 also
be sung for him. And when this is done let the Obit be renewed on the thirtieth
day (i. e. Dirge and mass sung with the utmost solemnity.) And let them
act with as much fidelity in this respect in all churches as they do by custom
for the faithful of their own family, by praying for them, that by the favour
of common intercession, they may deserve to receive the eternal kingdom, which
is common to all the saints.” What was here ordered for bishops was customary
in each family for their own friends, sacrifices being continued for thirty
days: doles distributed, which were alms for the repose of the departed soul;
and beadsmen and beadswomen for alms received were obliged to say the beads
daily at the tomb of the deceased person; monuments of which are found on many
ancient grave-stones, and in the old writings of all our churches, where such
things have escaped the injuries of the times. St. Odilo, abbot of Cluni in
998, instituted the Commemoration of all the faithful departed in all the
monasteries of his Congregation, on the 1st of November; which was soon adopted
by the whole western church. The council of Oxford in 1222, declared it a
holiday of the second class, on which certain necessary and important kinds of
work were allowed. Some diocesses kept it a holiday of precept till noon: only
those of Vienne and Tours and the Order of Cluni the whole day: in most places
it is only a day of devotion. 58 The
Greeks have long kept on Saturday seven-night before Lent, and on Saturday
before Whitsunday the solemn commemoration of all the faithful departed; but
offer up mass every Saturday for them. 59
It is certainly
a holy and wholesome thought to pray for the dead. 60 Holy
and pious because most acceptable to God, to whom no sacrifices are more
honourable and pleasing than those of charity and mercy, especially spiritual,
and when offered to persons most dear to him. The suffering souls in purgatory
are the chosen heirs of heaven, the eternal possession of which kingdom is
secured to them, and their names are now written there amongst its glorious
princes. God most tenderly loves them, declares them his spouses, enriches them
with the precious gifts and ornaments of his grace, and desires to shower down
upon them the torrents of his delights, and disclose to them the light of his
glory. Only his justice opposes and obliges him to detain them in this distant
banishment, and in this place of torments till their debts are discharged to
the last farthing. Such is his hatred of the least sin; and such is the
opposition which the stain of sin bears to his infinite justice and sanctity.
Yet his tender mercy recommends them to the charitable succours which we, as
their fellow-members in Christ, have in our power to afford them, and he
invites us to appease his anger by interposing our prayers in order to avert
from them the weight of his justice. If a compassionate charity towards all who
are in any distress, even towards the most flagitious, and those who only
labour under temporal miseries and necessities, be a most essential ingredient
of a Christian spirit; and that in which the very soul of religion and piety
towards God consists: if the least alms given to the poor be highly rewarded by
him, will he not exceedingly recompense our charity to his friends and most
beloved children, in their extreme necessity? All works of mercy draw down his
most abundant graces, and will be richly repaid by Him, who at the last day
will adjudge the immortal crowns of his glory to this virtue; but except the
leading others to God by our instructions and prayers, what charity, what mercy
can we exercise equal to this of succouring the souls in purgatory? A charity
not less wholesome and profitable both to them and to ourselves, than pious in
itself, and honourable to God. If we consider who they are, and what they
suffer, we shall want no other motives to excite us to fervour in it. They are
all of them our fellow-members in Jesus Christ. We are united with them by the
bands of sincere charity, and by the communion of saints. Every one of them is
that brother whom we are bound to love as ourselves. The members of one and the
same body conspire mutually to assist one another, as the apostle puts us in
mind; so that if one of these members suffers, the others suffer with it; and
if one be in honour, the others rejoice with it. If our foot be pricked with a
thorn, the whole body suffers with it, and all the other members set themselves
at work to relieve it. So ought we in our mystical body. It would be impious
and cruel to see a brother in the flames, and not to give him a hand, or afford
him some refreshment if we can do it. The dignity of these souls more strongly
recommends them to our compassion, and at the same time to our veneration.
Though they lie at present at a distance from God, buried in frightful
dungeons, under waves of fire, they belong to the happy number of the elect.
They are united to God by his grace; they love him above all things, and amidst
their torments never cease to bless and praise him, adoring the severity of his
justice with perfect resignation and love.
These of whom we speak
are not damned souls, enemies of God, separated or alienated from him: but
illustrious conquerors of the devil, the world, and hell; holy spirits laden
with merits and graces, and bearing the precious badge of their dignity and
honour by the nuptial robe of the Lamb with which by an indefeasible right they
are clothed. They are the sons of God, heirs of his glory, and saints. Yet they
are now in a state of suffering, and endure greater torments, than it is
possible for any one to suffer, or for our imagination to represent to itself,
in this mortal life. They suffer the privation of God, says the council of
Florence, the most dreadful of all torments. No tongue can express what a cruel
pain this is to a soul separated from the body, impetuously desiring to attain
to God, her centre. She seems just enjoying him, attracted by his infinite
charms, and carried towards him by a strong innate bent not to be conceived:
yet is violently repelled and held back. Whence the poor soul suffers an
incomprehensible agony and torment. It is also the opinion of St. Austin and
other learned fathers, founded in the words of St. Paul, and the traditionary
authority of eminent prelates of the first ages, that they also suffer a
material fire like that of hell, which, being created merely for an instrument
of the divine vengeance, and blown up by the anger of God, with the most piercing
activity torments even spirits not clothed with bodies, as our souls in this
life feel the pain of the corporeal senses by the natural law of their union
with our bodies. Though it be no article of faith, that the fire here spoken of
is not metaphorical, to express the sharpness of these torments, yet that it is
real and material is the most probable opinion, grounded on the most venerable
authority. “The same fire torments the damned in hell and the just in
purgatory,” says St. Thomas; 61 who
adds: 62 “The
least pain in purgatory exceeds the greatest in this life.” St. Austin speaks
to this point as follows: 63 “It
is said, He will be saved, at it were, by fire. Because it is
said, He will be saved, that fire is contemned. Yet it will be more
grievous than whatever a man can suffer in this life. You know how much wicked
men have suffered here, and can suffer. Good men may undergo as much; and what
did any malefactor ever endure which martyrs have not suffered for Christ? All
these torments are much more tolerable. Yet see how men do all things rather
than suffer them. How much more reason have they to do what God commands them,
that they may escape his torments!” Venerable Bede says: “Purgatory fire will
be more intolerable than all the torments that can be felt or conceived in this
life.” Which words are but a repetition of what St. Cæsarius of Arles had
written before to this purpose. 64 “A
person,” says he, “may say, I am not much concerned how long I remain in
purgatory, provided I may come to eternal life. Let no one reason thus.
Purgatory fire will be more dreadful than whatever torments can be seen,
imagined, or endured in this world. And how does any one know whether he will
stay days, months, or years? He who is afraid now to put his finger into the fire,
does he not fear lest he be then all buried in torments for a long time? Do we
think that God can find torments in nature sufficient to satisfy his provoked
vengeance? No, no. He creates new instruments more violent, pains utterly
inconceivable to us.” 65 A
soul for one venial sin shall suffer more than all the pains of distempers, the
most violent colics, gout, and stone joined in complication; more than all the
most cruel torments undergone by malefactors, or invented by the most barbarous
tyrants; more than all the tortures of the martyrs summed up together. This is
the idea which the fathers give us of purgatory. And how long many souls may
have to suffer there we know not.
The church approves
perpetual anniversaries for the dead; for some souls may be detained in pains
to the end of the world, though after the day of judgment no third state will
any longer subsist: God may at the end of the world make the torments of souls
which have not then satisfied his justice so intense in one moment that their
debts may be discharged. For we know that he will exact a satisfaction to the
last farthing. How inexorable was he in punishing his most faithful servant
Moses for one small offence! 66 How
inflexible with regard to David 67 and
other penitents! nay, in the person of his own divine Son! 68 This,
even in the days of his mercy; but, after death, his justice is all rigour and
severity, and can no longer be mitigated by patience. A circumstance which
ought particularly to excite our compassion for these suffering souls is, that
these holy and illustrious prisoners and debtors to the divine justice, being
no longer in the state of meriting, are not able in the least to assist
themselves. A sick man afflicted in all his limbs, and a beggar in the most
painful and destitute condition has a tongue left to ask relief; the very sight
of his sufferings cannot fail exciting others to pity, comfort, and succour
him. At least he can implore heaven: it is never deaf to his prayers. But these
souls have no resource but that of patience, resignation, and hope. God answers
their moans, that his justice must be satisfied to the last farthing, and that
their night is come in which no man can work. 69 But
they address themselves to us, and not having a voice to be heard, they borrow that
of the church and its preachers, who, to express their moans, and excite our
compassion, cry out to us for them in the words of Job: Have pity upon me,
have pity upon me, at least you my friends; for the hand of God hath smitten
me. 70 Gerson,
the pious and learned chancellor of Paris, represents them crying out to us as
follows: 71 “Pray
for us, Because we are unable to help ourselves. You who can do it, lend us
your assistance. You who have known us on earth, you who have loved us, will
you now forget and neglect us? It is commonly said, that a friend is tried in
the day of need. What necessity can be equal to ours? Let it move your
compassion. A hard heart shall fare ill at the last day. 72 Be
moved by your own advantage,” &c.
Did we behold those dungeons open under our feet, or had we a view of the torments which these souls endure, how would this spectacle affect us! How would their pains alone speak to us more pathetically than any words! How would our eyes stream with tears, and our bowels be moved, to behold innumerable holy and illustrious servants of God, and our brethren in Christ, suffering “by wonderful, but real ways,” 73 more than our imagination can represent to itself! Here perhaps lies a parent, a brother, a bosom-friend and companion. For if we may be permitted to dive into the secrets of the divine judgments, we shall be persuaded that the number is very small of those that departing this life pass immediately to glory without having some satisfaction to make, some debt to cancel. Who can flatter himself that his soul is so pure before God, as to have no unperceived irregular attachment or affection, no stain which he has not perfectly washed away? How rare is the grace for a soul to leave this infected region without the least spot: the judgments of God are hidden and unsearchable: but their very inscrutability makes us tremble. For we know that he will judge justices, and woe even to the commendable life of man if it be discussed according to the rigour of justice, as St. Austin says. Does not St. Peter assure us, that the just man himself will scarce be saved? If then we have lost any dear friends in Christ, whilst we confide in his mercy, and rejoice in their passage from the region of death to that of life, light, and eternal joy, we have reason to fear some lesser stains may retard their bliss. In this uncertainty why do not we earnestly recommend them to the divine clemency? Why do not we say with St. Ambrose in his funeral discourse on Valentinian the Younger, who was murdered in 392, at twenty years of age, whilst a Catechumen: 74 “Give the holy mysteries to the dead. Let us, with pious earnestness, beg repose for his soul. Lift up your hands with me, O people, that at least by this duty we may make some return for his benefits.” Afterwards joining with this emperor his brother Gratian who was dead before him in 383, he says: 75 “Both blessed, if my prayers can be of any force! No day shall pass you over in silence: no prayer of mine shall ever be closed without remembering you. No night shall pass you over without some vows of my supplications. You shall have a share in all my sacrifices. If I forget you let my own right hand be forgotten.” With the like earnestness this father offered the holy sacrifice for his brother Satyrus. 76 Perhaps the souls of some dear friends may be suffering on your account; perhaps for their fondness for us, or for sins of which we were the occasion by scandal, provocation, or otherwise; in which cases motives not only of charity, but also of justice call upon us to endeavour to procure them all the relief in our power.
If other motives have
less weight with us, we certainly cannot be insensible to that of our own
interest. What a comfort shall we find to eternity in the happy company of
souls whose enjoyment of bliss we shall have contributed to hasten! What an
honour to have ever been able to serve such holy and glorious saints! With what
gratitude and earnestness will they repay the favour by their supplications for
us, whilst we still labour amidst the dangers and conflicts of this world! When
Joseph foretold Pharaoh’s chief butler the recovery of his dignity, he said to
him: Remember me, when it shall be well with thee; and mention me to
Pharaoh, that he may bring me out of this place. 77 Yet
he remembered not Joseph, but forgot his fellow-sufferer and benefactor. Not so
these pious souls, as St. Bernard observes: 78 only
the wicked and depraved, who aro strangers to all feelings of virtue, can be
ungrateful. This vice is far from the breasts of saints, who are all goodness
and charity. Souls delivered and brought to glory by our endeavours will amply
repay our kindness by obtaining divine graces for us. God himself will be
inclined by our charity to show us also mercy, and to shower down upon us his
most precious favours. Blessed are the merciful, for they shall obtain
mercy. 79 By
having shown this mercy to the suffering souls in purgatory, we shall be
particularly entitled to be treated with mercy at our departure hence, and to
share more abundantly in the general suffrages of the church, continually
offered for all that have slept in Christ. The principal means by which we
obtain relief for the suffering souls in purgatory are sacrifice, prayer, and
almsdeeds. The unbloody sacrifice has always been offered for the faithful
departed no less than for the living. 80 “It
was not in vain,” says St. Chrysostom, 81 “that
the apostles ordained a commemoration of the deceased in the holy and
tremendous mysteries. They were sensible of the benefit and advantage which
accrue to them from this practice. For, when the congregation stands with open
arms as well as the priests, and the tremendous sacrifice is before them, how
should our prayers for them not appease God? But this is said of such as have
departed in faith.”
Note 1. See the
Council of Trent, Sess. 25. Pope Pius IV’s Creed, Bossuet’s Exposition, and
Catch. of Montp. [back]Note
2. Deacon, Tr. on Purgatory. [back]
Note
3. 2 Kings, or Samuel, xiv. 10 and 13, ib. xxiv. [back]
Note
5. Num. xx.
24, Deut. xxxii.
51. [back]
Note
6. 3 Kings (or 1 Kings) xiii. [back]
Note
7. Prov. xiv.
16. James iii.
2. Matt. xii.
36. Matt. vi.
12. [back]
Note
9. Prov. xxiv.
16. [back]
Note
10. Psalm cxliii. 2. [back]
Note
11. Matt. xii.
32, S. Aug. l. 21, de Civ. Dei, c. 13. [back]
Note
13. 1 Cor. iii.
13. On these texts see the Catechism of Montpellier, t. 2, p. 342, ed
Latinæ. [back]
Note
14. 1 Cor. xv.
29. Ecclus. vii. 37. [back]
Note
15. 2 Mac. xii. 43, 46. [back]
Note
16. Dr. Jer. Taylor, Lib. of Proph., l. 1, sect. 20, n. 11, p.
345. [back]
Note
17. Beausobre, in his History of Manicheism, (l. 9, c. 3, not.)
pretends that St. Cyril of Jerusalem had altered the liturgy on this article:
but he is solidly refuted by the learned Henry a Porta, professor at Pavis,
Append. ad traclat. de Purgat. Mediolani, 1758. [back]
Note
18. Catech. 19, n. 9, p. 328, ed. Ben. [back]
Note
19. See the notes of the Benedictins, ibid. [back]
Note
20. L. 4. adversus Gentes. [back]
Note
21. Constit. Apost. l. 8, c. 13. [back]
Note
22. See Le Brun, Litur. [back]
Note
23. L. de Cor. c. 3. [back]
Note
24. L. de Monog. c. 10. [back]
Note
25. Ep. 1, Ed. Oxon. See Fleury, t. 2, p. 273. [back]
Note
26. Ep. Cypr. ep. ad Antonian. Pam. et Baluzio 52, Fello 55. [back]
Note
27. De Sacerd. l. 6, p. 424, ed. Montfaucon. [back]
Note
28. Hom. 51, in 1 Cor. t. 10, p. 393. [back]
Note
29. Du Pin, Cent. 3, ed. Angl. S. Chrys. hom. 3, in Phil. t. 11,
p. 217, ed Mont. [back]
Note
30. Just Weights and Measures, c. 16, p. 106. [back]
Note
31. Strom. l. 7, p. 794, 865. [back]
Note
32. See S. Aug. Serm. 280, p. 1134, her Life, 7 March, and Orsi Diss.
de Actis SS. Perpet. et Felicit. [back]
Note
33. l. 5, contra Cels. p. 242, Hom. 28, in Num. Hom. 6 et 8, in
Exod. &c. [back]
Note
34. Lactant. l. 7, Instit. c. 21. [back]
Note
35. S. Aug. in Ps. 37, n. 3, p. 295. [back]
Note
36. Enchir. c. 110, De Civ. Dei, l. 21, c. 24, l. de Curâ pro Mortuis,
c. 4, et serm. 182, (ol. 32.) de verb, ap., where he says that prayer for
the dead in the holy mysteries was observed by the whole church. [back]
Note
37. Serm. 182 (ol. 32) de verb. ap. t. 5, p. 827, et 1, de Curâ pro
Mortuis, c. 1, et 18. [back]
Note
38. Serm. 159, fol. 17, de verb. ap. n. 1, t. 5, p. 765, ed. Ben.
Serm. 284, p. 1143. [back]
Note
39. S. Aug. l. de hæres, c. 53. [back]
Note
40. S. Epiph. hær. 75, n. 3. [back]
Note
41. Conf. l. 9, c. 13, n. 36, &c. [back]
Note
42. T. 2. ed. Vatic., p. 230, 236. [back]
Note
43. S. Athan. Apol. ad Constant., t. 1, p. 300. [back]
Note
44. De Vitâ Const, l. 4, c. 60, p. 556. et c. 70, p. 562. [back]
Note
45. De Vitâ Const. l. 4, c. 71, p. 562. [back]
Note
46. S. Paulin. ep. 35, ad Delfin. p. 223, ep. 36, ad Amand. p. 224,
&c. [back]
Note
47. S. Ambr. ep. 39, ad Faustin. t. 2, p. 944, ed Ben. [back]
Note
48. “Da requiem perfectam servo tuo Theodosio, requiem illam quam
præparasti sanctis tuis.” n. 36, t. 2, p. 1207, ed. Ben. [back]
Note
49. “Dilexi, et ideo prosequor illum usque ad regionem vivorum; nec
deseram donec fletu et precibus inducam virum quo sua merita vocant, in montem
Domini sanctum.” ib. n. 37, p. 1208. See also his funeral oration on
Valentinian, page 1193, t. 2. [back]
Note
50. S. Ambr. de Obitu Theodosii, n. 3, p. 1197, t. 2. [back]
Note
51. See Gavant, Comm. in Missal, par. 4, tit. 18, p. 275. Mention is
made of these days, after the person’s death, by the Apost. Constit. l. 8, c.
42. Palladius in Lausiac. c. 26, &c. See on them Cotelier, not. in Constit.
Apost. ib., and especially Dom Menard. in Concor. Regular, and in
Sacram. S. Greg. [back]
Note
52. Dial. l. 4, c. 55, t. 2, p. 466. [back]
Note
53. See their lives. [back]
Note
54. See Fontanini, De Vindiciis Veterum Codicum; Miræus, Donat. Belg.
and other Diplomatics, &c. [back]
Note
55. C. 10, ap. Spelman, Conc. Brit. vol. 1, p. 327, Johnson’s English
Eccl. Laws and Canons, vol. 1, ad an. 816, Conc. Labbe, t. 7, p.
1489. [back]
Note
56. The first signals used in churches were a board or iron plate with
holes, to be knocked with a hammer, &c., which is retained still among the
Greeks, and in the latter part of Holy Week among the Latins. Bells were used
in England before this time, (as appears from Bede, Hist. l. 4, c. 23, ad an.
680,) but not universally. [back]
Note
57. Beltidum Pater Noster. Belts of prayers mean, a certain
number of studs fastened in belts or girdles like the strings of beads that are
now in use. See Sir Henry Spelman’s Glossary, v. Beltis ed. novissimæ. [back]
Note
58. The Dies Iræ is ascribed by Bzovius (ad an. 1294) to cardinal
Ursini or Frangipani: by others to Humbert, fifth general of the Dominicans,
&c. The true author was probably some contemplative who desired to be
unknown to the world. Mr. Crashaw, says Wharton, (Essay on Pope, p. 87,) has
translated this piece very well, with a true poetical genius and fire; to which
translation Lord Roscommon is much indebted, in his admired poem On the Day of
Judgment. [back]
Note
59. Leo Allat. de Dom. p. 1462. Thomassin, Tr. des Fêtes, et Bened.
XIV. De Festis SS. in Diœcesi Bononiensi. [back]
Note
60. 2 Mach. xii. 60. [back]
Note
61. S. Tho. Suppl. qu. 100, a. 2. [back]
Note
63. S. Aug. in Ps. 37, t. 4, p. 295. [back]
Note
64. S. Cæsar. Hom. 1, p. 5, vel in app. Op. S. Aug. t. 5. [back]
Note
65. See Bourdaloue, Loriot, Le Rue, &c. [back]
Note
66. Deut. iii.
24, 25. [back]
Note
67. 2 Kings (Samuel) xxiv. 15. [back]
Note
68. Matt. xxvi.
36. [back]
Note
71. Gerson, t. 3, p. 193. [back]
Note
72. Ecclus. iii. 26. [back]
Note
73. S. Aug. de Civ. 1. xxi. [back]
Note
74. S. Ambr. De Obitu Valent. n. 56, t. 2, p. 1189, ed. Bened. [back]
Note
75. S. Ambr. De Obitu Valent. n. 78, p. 1194. [back]
Note
76. De excessu fratris Satyri, n. 80. p. 1135. [back]
Note
78. Serm. 5, in Fest. Omn. Sanct. n. 11. [back]
Note
80. See Card. Bona, Liturg. l. 2, c. 14. Le Brun, sur les
Liturgies des quartres premiers siècles, t. 2, pp. 40, 41, 330, 364, 408,
&c. [backNote
81. Hom. 3, in Phil. t. 11, p. 217. ed. Montfauc. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume XI: November. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : https://www.bartleby.com/lit-hub/lives-of-the-saints/volume-xi-november/all-souls-or-the-commemoration-of-the-faithful-departed et : http://www.bartleby.com/210/11/021.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Andrea da Firenze, Ecclesia mllitans, Ecclesia poenitens et Ecclesia triumphans, affresco, 1365, Basilica di Santa Maria Novella
Andrea da Firenze. The Church Militant and the Church Triumphant, fresque, 1365, Santa Maria Novella.
The Way
of Salvation fresco is in the Spanish Chapel (Cappella Spagnuolo, or
Guidalotti Chapel, after the patron) of the Spanish chapel.The black-cloaked
figures are Dominican priests (the Blackfriars, the
Order of Preachers, O.P.), and the black-and-white dogs are their symbol.
(Founded by St. Dominic to preach against heresies, they
were referred to as "domini canes", hounds of God.)
In
the left foreground there is a group of about five dozen figures
representing Christendom, and illustrating the religious and
secular hierarchies. At the center are pope and emperor, and at their feet are
black-and-white dogs protecting the sheep. The secular figures range from the
emperor down to beggars and cripples. Behind them is the great Florentine Duomo, representing the Church. In the right foreground are three
Dominican saints. (Their identification varies among sources.) St. Peter Martyr sends the dogs to round up
lost sheep and fight off wolves.St. Dominic preaches to the people while St. Thomas debates heretics.
Behind
the preachers, in the right middleground, there is a group of worldly
pleasure-seekers (above Thomas and the heretics) and two more Dominican figures
(above St. Peter and St. Dominic). The faithful are being blessed and ushered
to the gate of Heaven, where St. Peter welcomes them. Above all is a scene
of Christ in Majesty, with theemblems of the Evangelists. The overall
composition, with the heretics on the right and faithful on the left, echoes
many more conventional Judgment scenes
Commemorazione di tutti i fedeli defunti
La pietas verso i morti
risale agli albori dell’umanità. In epoca cristiana, fin dall’epoca delle
catacombe l’arte funeraria nutriva la speranza dei fedeli. A Roma, con toccante
semplicità, i cristiani erano soliti rappresentare sulla parete del loculo in
cui era deposto un loro congiunto la figura di Lazzaro. Quasi a
significare: Come Gesù ha pianto per l’amico Lazzaro e lo ha fatto ritornare in
vita, così farà anche per questo suo discepolo! La commemorazione liturgica di
tutti i fedeli defunti, invece, prende forma nel IX secolo in ambiente
monastico. La speranza cristiana trova fondamento nella Bibbia, nella invincibile
bontà e misericordia di Dio. «Io so che il mio redentore è vivo e che, ultimo,
si ergerà sulla polvere!», esclama Giobbe nel mezzo della sua tormentata
vicenda. Non è dunque la dissoluzione nella polvere il destino finale
dell’uomo, bensì, attraversata la tenebra della morte, la visione di Dio. Il
tema è ripreso con potenza espressiva dall’apostolo Paolo che colloca la
morte-resurrezione di Gesù in una successione non disgiungibile. I discepoli
sono chiamati alla medesima esperienza, anzi tutta la loro esistenza reca le
stigmate del mistero pasquale, è guidata dallo Spirito del Risorto. Per
questo i fedeli pregano per i loro cari defunti e confidano nella loro
intercessione. Nutrono infine la speranza di raggiungerli in cielo per
unirsi gli eletti nella lode della gloria di Dio.
Martirologio
Romano: Commemorazione di tutti i fedeli defunti, nella quale la santa
Madre Chiesa, già sollecita nel celebrare con le dovute lodi tutti i suoi figli
che si allietano in cielo, si dà cura di intercedere presso Dio per le anime di
tutti coloro che ci hanno preceduti nel segno della fede e si sono addormentati
nella speranza della resurrezione e per tutti coloro di cui, dall’inizio del
mondo, solo Dio ha conosciuto la fede, perché purificati da ogni macchia di peccato,
entrati nella comunione della vita celeste, godano della visione della
beatitudine eterna.
L’origine storica della festa
La commemorazione liturgica dei fedeli defunti appare già nel secolo IX, in continuità con l’uso monastico del secolo VII di consacrare un giorno completo alla preghiera per tutti i defunti. Amalario Fortunato di Metz (770-850c), vescovo di Treveri (809), poneva già la memoria di tutti i defunti successivamente a quelli dei Santi che erano già in cielo. La festività, però, venne celebrata per la prima volta nel cristianesimo nel 998, per disposizione di Odilone di Mercoeur, abate di Cluny, che ordinò a tutti i monaci del suo Ordine cluniacense di fissare il 2 novembre come giorno solenne per la “Commemorazione dei defunti”.
Dal biografo del santo Odilone, san Pier Damiani, si conosce il decreto circa la data del 2 novembre come giorno per la Commemorazione di tutti i defunti dopo la festa di Tutti i Santi, del 1 novembre: “Venerabilis Pater Odilo per omnia Monasteria sua constituit generale decretum, ut sicut prima die Novembris iusta universalis Ecclesiae regulam omnium Sanctorum solemnis agitur, ita sequenti die in Psalmis, eleemosynis e paecipue Missarum solemnis, omnium in Christo quiescentium memoria celebratur” (in Jean Croiset, Esercizi di pietà per tutti i giorni dell’anno, Venezia 1773, 35-36). Il venerabile Padre Odilone emanò, nel 998, per tutti i suoi monasteri cluniacensi un decreto generale, affinché, come il primo di novembre secondo la chiesa universale si celebra la festa di tutti i Santi, così nel giorno seguente si celebri la solenne Messa per tutti i defunti in Cristo con salmi elemosine e canti.
A partire, poi, dal XIII secolo, con il nome di “Anniversarium Omnium
Animarum”, la festa era ormai riconosciuta da tutta la Chiesa Occidentale,
apparendo per la prima volta in veste ufficiale nell’Ordo Romanus XIV, composto
dal cardinale diacono Napoleone Orsini (1260-1342) e dal cardinale Giacomo
Caetani Stefaneschi (1270-1343), poco prima del trasferimento della sede
pontificia in Avignone (1309-1377), dove venne ampliato nel 1311, per ordine
del papa Clemente V (1305-1314).
Antropologia cristiana
Nel grande mistero dell’esistenza terrena, solo l’uomo gode della libertà ed è responsabile delle sue azioni, perché solo lui è ritenuto artefice del suo destino, che si proietta in una vita trascendente. Ora, non tutte le concezioni antropologiche, che la storia registra, riconoscono l’esistenza di un Dio che, oltre a essere Creatore, sia, nello stesso tempo, anche Giudice. Di conseguenza, l’esistenza di vita ultraterrena, dopo la morte, non da tutte le antropologie viene considerata, perché concepiscono la vita perfetta ed esauriente in sé stessa, cioè “dalla culla alla tomba”, oppure ammettono la sua ciclicità con una nuova reincarnazione.
Nell’antropologia cristiana, invece, si afferma l’esistenza di un Dio Buono, che ha creato tutto ciò che esiste e lo mantiene in essere con la sua Provvidenza. All’uomo, fatto a immagine e somiglianza di Cristo, affida il compito non solo di governare il mondo creato per la sua conservazione, e gli concede anche il diritto di usarlo per il suo bene personale e per il bene di tutti gli uomini. E di questo delicato compito “amministrativo” è responsabile e dovrà rendere conto al suo Creatore, che, dopo la morte, sarà anche il suo giusto Giudice. Così, al termine della vita terrena, ogni creatura razionale libera e responsabile riceverà dal suo Signore una valutazione del suo operato per ratificare la dovuta ricompensa circa le opere compiute sia in bene che in male, per entrare o nella beatitudine eterna o nell’eterno tormento.
Di questo speciale rendiconto, la teologia cristiana ne distingue due: uno
particolare e uno universale. Il primo viene emesso, dopo la morte, per ciascun
individuo; l’altro, alla fine del tempo e riguarda tutti gli uomini. Non
bisogna pensare al giudizio di Dio come una procedura giudiziale, ma come la
normale attività con cui egli realizza il suo disegno generale, che si sviluppa
in chiave di relazione personale: Dio invita e l’uomo risponde. Dal tipo di
risposta, se di accettazione libera o di libero rifiuto, anche le conseguenze
saranno diverse. Il giudizio di Dio assegna a ciascuno la giusta ricompensa:
per quelli che muoiono in Cristo, sarà una perfetta ratifica del proprio
operato svolto nel corso della vita; per quelli che muoiono lontano da Cristo,
invece, una giusta riprovazione che li condannerà a restare soli con sé stessi
nelle tenebre misteriose dell’al di là.
Alcune considerazioni teologiche
Al di là dell’occasione storica e dell’accenno antropologico generale, è
importante riflettere sul valore profondamente teologico che sottende la
Commemorazione di tutti i defunti, perché richiama all’attenzione tutto il
mistero dell’esistenza umana dalle sue origini alla sua fine, coinvolgendo
direttamente sia la causa efficiente o creativa sia la causa finale o del
giudizio ultimo. Per questo veloce riferimento dottrinale, che coinvolge la
fede, la cosa migliore è ascoltare il pensiero ufficiale della Chiesa, espresso
chiaramente e sinteticamente in alcuni documenti conciliari del Vaticano II,
con il dovuto confronto al dato rivelato.
- Comunione dei santi
Al capitolo VII della costituzione dogmatica Lumen Gentium si parla di tre stadi ecclesiali del Corpo Mistico: “Fino a che, dunque, il Signore non verrà nella sua gloria, alcuni dei suoi discepoli saranno pellegrini sulla terra, altri passati da questa vita, stanno purificandosi, e altri godono della gloria contemplando chiaramente Dio uno e trino, Quale Egli è; tutti però, sebbene in grado e modo diverso, comunichiamo alla stessa carità di Dio e del prossimo e cantiamo al nostro Dio lo stesso inno di gloria” (LG 49).
Si afferma anche la realtà della Comunione dei Santi e della loro intercessione a favore di quanti sono ancora pellegrini sulla terra: “Tutti, infatti, quelli che sono di Cristo, avendo lo Spirito Santo, formano una sola Chiesa e sono tra loro uniti in Lui (Ef 4,16). L’unione quindi dei pellegrini sulla terra con i fratelli morti nella pace di Cristo, non è minimamente spezzata, anzi, secondo la perenne fede della Chiesa, è consolidata dalla comunicazione dei beni spirituali…offrendo i meriti acquistati sulla terra mediante cristo Gesù, unico mediatore tra Dio egli uomini” (LG 49).
E afferma, inoltre, la relazione della Chiesa pellegrinante con la Chiesa celeste: “La Chiesa dei pellegrini sulla terra, riconoscendo benissimo questa comunione con il Corpo Mistico di Gesù Cristo, fino dai primi tempi della religione cristiana, coltivò con grande pietà la memoria dei defunti, e, ‘poiché santo e salutare è il pensiero di pregare per i defunti perché siano assolti dai peccati’ (2Mac 12, 46), ha offerto per loro anche suffragi” (LG 51).
Fondamentale, per comprendere e vivere la Commemorazione dei defunti, è il mistero della Comunione di tutti i membri della Chiesa in Cristo, che non viene interrotta dalla morte, “anzi, secondo la fede, è consolidata dalla comunicazione dei beni spirituali”, come l’Apocalisse di Giovanni conferma con la la liturgia celeste, dove partecipano le anime dei beati, e con la stessa liturgia terrena che, soprattutto con il sacrificio eucaristico, si unisce al culto della Chiesa celeste insieme alla venerazione della gloriosa Vergine Maria, degli beati apostoli, dei martiri e di tutti i santi (specialmente i capitoli 4 e 5).
L’unione della liturgia celeste e terrena attorno all’Agnello che sta in piedi, come immolato (Ap 5, 6), cioè “Cristo Gesù, che è morto e risorto, e sta alla destra di Dio e intercede per noi” (Rm 8, 34; Eb 7, 25), è la condizione indispensabile per ogni forma di comunione, nella carità, tra i vari membri dei diversi gradi della Chiesa. Per cui, secondo la fede della Chiesa, i beati pregano per noi sulla terra e intercedono per la nostra debolezza, e ogni nostra invocazione a loro è un riconoscimento di Dio, per mezzo di Cristo Gesù, che è l’unico Mediatore e Redentore.
E per quanto riguarda le anime dei defunti, che dopo la morte hanno bisogno ancora di purificazione, la Chiesa da sempre “ha offerto per loro anche i suoi suffragi” (GS 41); e crede, che per questa purificazione “riceveranno un sollievo [...], mediante suffragi dei fedeli viventi, come il sacrificio della messa, le preghiere, le elemosine e le altre pratiche di pietà, che i fedeli sono soliti offrire per gli altri fedeli, secondo le disposizioni della Chiesa” (LG 50).
Anche i Princìpi e norme per l’uso del Messale romano spiegano abbastanza
chiaramente il senso di questo “consorzio vitale” tra i membri della Chiesa,
che raggiunge il culmine della perfezione nella celebrazione eucaristica, al
momento delle intercessioni, che così si esprime: “l’eucaristia viene celebrata
in comunione con tutta la Chiesa, sia celeste sia terrestre, e che l’offerta è
fatta per essa e per tutti i suoi membri, vivi e defunti, i quali sono stati
chiamati a partecipare alla redenzione e alla salvezza acquistata per mezzo del
corpo e del sangue di Cristo” (n. 79).
- Significato della morte cristiana
La concezione antropologica cristiana offre un modo tutto suo di considerare il fatto ineluttabile della morte. La morte considerata in sé stessa non è qualcosa di desiderabile, né un avvenimento che si possa abbracciare con animo tranquillo, senza superare la naturale ripugnanza. Nella visione cristiana, la morte, pur essendo un fatto di diritto naturale, come ricorda Duns Scoto, è contro la volontà di Dio (Sap 1, 13-14; 2, 23-24) e, quindi una conseguenza del peccato: “il salario del peccato è la morte” (Rm 6, 23). La morte allora si può considerare come fatto morale, come ricorda Paolo, e come necessità naturale come afferma il Cantore dell’Immacolata.
Il cristiano può superare il timore della morte, appoggiandosi su altri motivi, come la fede e la speranza, che aprono un diverso orizzonte alla stessa morte. La morte accettata con fede e nella fede di “abitare presso il Signore” (2Cor 5, 8) realizza il desiderio di comunione con Cristo, e giunge anche a lodare il Signore per la morte, non in sé stessa, ma in quanto realizza la speranza di possedere il Signore. Tale sembra la concezione cantata da Francesco d’Assisi nel famoso Cantico delle creature. La morte allora diventa, per il credente, come la porta che conduce alla comunione con Cristo.
Questo sentimento positivo della morte è direttamente proporzionato alla “morte nel Signore”, che conduce alla beatitudine: “beati i morti nel Signore” (Ap 14, 13). In questo modo, la vita terrena è naturalmente ordinata alla comunione con Cristo, dopo la morte, che è un valore superiore alla vita terrena. Superiorità che giustifica il desiderio mistico della morte, che apre la via alla vita eterna. Questo modo di concepire la morte diventa una partecipazione al mistero pasquale di Cristo, di cui il battesimo, nel quale si muore misticamente al peccato, partecipa della risurrezione di Cristo (Rm 6, 3-7), e l’Eucaristia ne è la garanzia, il fondamento e anche la perfezione: fundamentum et forma, direbbe il Cantore dell’Immacolata.
Oltre alla “morte nel Signore”, c’è anche la possibilità della morte fuori del
Signore, che conduce alla morte seconda come ricorda l’Apocalisse (20, 14) e
anche il Cantico delle creature. In questa seconda accezione della morte, la
forza del peccato, attraverso il quale la morte entrò nel mondo (Rm 5,12),
manifesta, in grado sommo, la sua capacità di separare da Dio.
- L’uomo è per la risurrezione
Anche dal concilio Vaticano II si apprende che l’uomo è per la risurrezione. Afferma: “Unità di anima e di corpo, l’uomo sintetizza in sé, per la stessa sua condizione corporale, gli elementi del mondo materiale, così che questi attraverso di lui toccano il loro vertice e prendono voce per lodare in libertà il Creatore. [...] L’uomo, però, non sbaglia a riconoscersi superiore alle cose corporali e a considerarsi più che soltanto una particella della natura o un elemento anonimo della città umana. Difatti, nella sua interiorità, egli trascende l’universo: a questa profonda interiorità egli torna, quando si volge al cuore, là dove lo aspetta Dio, che scruta i cuori, là dove sotto lo sguardo di Dio decide del suo destino. Perciò riconoscendo di avere un’anima spirituale e immortale, non si lascia illudere da fallaci finzioni che fluiscono unicamente dalle condizioni fisiche e sociali, ma, invece, va a toccare in profondità la verità stessa delle cose” (GS 14).
L’autoconsapevolezza dell’uomo di essere superiore a tutte le altre creature terrene ha il fondamento nella sua capacità di possedere Dio (capax Dei) sia con la conoscenza e soprattutto con l’amore. Questa differenza fondamentale si manifesta anche nella tendenza innata alla felicità, la quale fa sì che l’uomo aborrisca e respinga l’idea di un suo totale annientamento con la morte, anelando a una vita ultraterrena comunque intesa, dal momento che la sua anima, immortale e spirituale, tende naturalmente verso la sua origine, cioè verso il suo Creatore.
Questo riferimento antropologico fondamentale rende possibile anche una escatologia. Difatti, la realtà dell’uomo, nell’antropologia cristiana, include una dualità di elementi (corpo e anima), che si possono separare temporaneamente con la morte, tanto che l’anima può sussistere separata, conservando sempre la sua intima e profonda tendenza a riunirsi al suo corpo. E questo perché lo stato di sopravvivenza dell’anima, dopo la morte, non è definitivo né ontologicamente ultimo, bensì intermedio transitorio e ordinato alla risurrezione.
Un cenno a questa interpretazione duale dell’uomo aperto alla risurrezione lo si trova nel logion evangelico: “non abbiate paura di quelli che uccidono il corpo, ma non hanno il potere di uccidere l’anima; temete piuttosto colui che ha il potere di far perire e l’anima e il corpo nella Geenna” (Mt 10,28). Esso, infatti, insegna che l’anima sopravviva dopo la morte terrena, finché nella risurrezione si unisca, di nuovo, al suo corpo.
Anche nel VT si trovano affermazioni che inducono a questa
interpretazione. Si pensi, per esempio, al secondo libro dei Maccabei, al
capitolo settimo presenta il martirio per la verità come l’occasione
privilegiata, perché la fede possa illuminare sia il mistero delle origini o
creazione e sia il mistero della fine o vita eterna (2Mac 7, 9-36); e al libro
della Sapienza che parla di quelli che “agli occhi degli stolti parve che
morissero; e la loro fine fu ritenuta una sciagura” (Sap 3, 2), mentre “le
anime dei giusti sono nelle mani di Dio” (Sap 3, 1). In breve, questi cenni
biblici aiutano a comprendere con chiarezza e sicurezza di fede che il Signore
ha il potere di attuare la risurrezione degli uomini.
- La risurrezione di Cristo e quella dell’uomo
L’apostolo Paolo scriveva ai corinzi: “Vi ho trasmesso dunque, anzitutto,
quello che anch’io ho ricevuto: che cioè Cristo morì per i nostri peccati
secondo le Scritture, fu sepolto ed è risuscitato il terzo giorno secondo le
Scritture” (1Cor 15,3-4). Ebbene Cristo non solo risuscitò di fatto, ma egli è
“la risurrezione e la vita” (Gv 11,25) ed è anche la speranza della nostra
risurrezione. Perciò i cristiani di oggi, come quelli dei tempi passati, nel
Credo niceno-costantinopolitano, nella stessa formula “dell’immortale
tradizione della santa Chiesa di Dio”, nella quale professano la fede in Gesù
Cristo, che “risuscitò il terzo giorno secondo le Scritture”, aggiungono:
“Aspettiamo la risurrezione dei morti”. In questa professione di fede
riecheggiano le testimonianze del Nuovo Testamento: “Risusciteranno i morti in
Cristo” (1Ts 4,16). “Cristo è risuscitato dai morti, primizia di coloro che
sono morti” (1Cor 15,20). Questo modo di parlare implica che il fatto della
risurrezione di Cristo non è un qualcosa di chiuso in sé stesso, ma si
estenderà un giorno a quelli che sono di Cristo. Poiché la nostra risurrezione
futura è “l’estensione della medesima risurrezione di Cristo agli uomini”,
s’intende bene che la risurrezione del Signore è modello della nostra risurrezione.
La risurrezione di Cristo è pure la causa della nostra risurrezione futura,
“poiché, se a causa di un uomo venne la morte, a causa di un uomo verrà anche
la risurrezione dei morti” (1Cor 15,21).
- Comunione con Cristo dopo la morte
Dalla promessa fatta da Gesù crocifisso al buon ladrone si ricava l’esistenza di un certo stadio intermedio tra la morte e la risurrezione, insieme all’essere in comunione con lo stesso Cristo: “In verità ti dico: oggi sarai con me in paradiso” (Lc 23,43). Gesù vuole accogliere il “buon ladrone” in comunione con sé, immediatamente dopo la morte. Lo stesso Stefano, durante la lapidazione, manifesta la medesima speranza di entrare in comunione con Cristo: “Signore Gesù, accogli il mio spirito” (At 7,59), con il desiderio di essere accolto immediatamente da Gesù nella sua comunione.
L’esistenza di uno stato intermedio è presente anche in Paolo, specialmente quando scrive: “Per me il vivere è Cristo e il morire un guadagno. Ma se il vivere nel corpo significa lavorare con frutto, non so davvero che cosa debba scegliere. Sono messo alle strette, infatti, tra queste due cose: da una parte il desiderio di essere sciolto dal corpo per essere con Cristo, il che sarebbe assai meglio; d’altra parte, è più necessario per voi che io rimanga nella carne” (Fil 1, 21-24).
Lo stato dopo la morte è desiderabile soltanto perché implica unione e
comunione con Cristo. Paolo con grande gioia parla della speranza della parusia
del Signore: “il quale trasfigurerà il nostro misero corpo per conformarlo al
suo corpo glorioso” (Fil 3,21). Lo stato intermedio, perciò, viene concepito
come transitorio, con la speranza sempre della risurrezione: “È necessario che
questo essere corruttibile [cioè il corpo] si vesta d’incorruttibilità e questo
corpo mortale si vesta d’immortalità” (1Cor 15,53).
- Quando avverrà il giudizio?
È una domanda abbastanza frequente. E Gesù spesso ammonisce: “Vegliate, perché non sapete né il giorno né l’ora” (Mt 25,13); “Il Figlio dell’uomo verrà nella gloria del Padre suo, con i suoi angeli, e renderà a ciascuno secondo le sue azioni” (Mt 16, 27).
Venuta gloriosa di Gesù e Giudizio universale saranno un solo e stesso avvenimento, ultima sequenza della storia, ultimo atto della vittoria di Cristo sul peccato e sulla morte, compimento della liberazione umana, della divinizzazione umana.
Il principio della retribuzione divina è presente abbastanza chiaramente in
Paolo: “Il giusto giudizio di Dio, il quale renderà a ciascuno secondo le sue
opere: la vita eterna a coloro che perseverando nelle opere di bene cercano
gloria, onore e incorruttibilità; sdegno ed ira contro coloro che per
ribellione resistono alla verità e obbediscono all’ingiustizia” (Rm 2, 6-8);
“tutti dobbiamo comparire davanti al tribunale di Cristo, ciascuno per ricevere
la ricompensa delle opere compiute finché era nel corpo, sia in bene che in
male” (2 Cor 5,10).
- Il giudice dei vivi e dei morti
Pietro proclama a Cesarea: “Essi lo uccisero appendendolo a una croce, ma Dio lo ha risuscitato al terzo giorno... E ci ha ordinato di annunziare al popolo e d’attestare che egli è il giudice dei vivi e dei morti costituito da Dio” (At 10, 39-42).
L’espressione “dei vivi e dei morti” richiama la teoria dei Sadducei, che, negando la risurrezione, divideva l’umanità in due categorie: al di qua della morte, i vivi, e al di là, i morti. Gesù, invece, replica: “Quanto alla risurrezione dei morti, non avete letto quello che vi è stato detto da Dio: Io sono il Dio d’Abramo, il Dio d’ Isacco e il Dio di Giacobbe? Ora, non è Dio dei morti, ma dei vivi” (Mt 22,32). Pertanto, Abramo, Isacco, Giacobbe e tutti i defunti nel Signore non sono dei morti, ma dei vivi; solo che la vita è diversa. In questo senso, Gesù nega che si possa fare distinzione fra morti e vivi: esistono solo dei vivi. La morte non produce dei morti, ma è solo un passaggio verso un’altra vita. Difatti, il termine “defunto” (da latino defunctus: colui che ha abbandonato le sue funzioni sulla terra) non è un morto in senso assoluto, ma uno che vive in un modo diverso da quello che ha lasciato o abbandonato sulla terra. E nella sua venuta gloriosa, Cristo non privilegerà nessuno, affinché nessuno ne risulti frustrato
Paolo, parlando della fine del mondo in cui ci saranno ancora dei “viventi”, scrive: “Ecco, io vi annunzio un mistero: non tutti certo moriremo, ma tutti saremo trasformati, in un istante, in un batter d’occhio, al suono dell’ultima tromba; suonerà, infatti, la tromba e i morti risorgeranno incorrotti e noi saremo trasformati... si compirà allora la parola della Scrittura: la morte è stata ingoiata per la vittoria... per mezzo del Signore nostro Gesù Cristo” (1Cor 15, 51-57).
E sempre Paolo precisa: la risurrezione è per tutti. Il Risorto non dimenticherà nessuno dei suoi, sia esso morto che vivo, perché tutti parteciperanno al grande giorno e alla sua festa. Scrive: “Non vogliamo poi lasciarvi nell’ignoranza, fratelli, circa quelli che sono morti, perché non continuiate ad affliggervi come gli altri che non hanno speranza. Noi crediamo infatti che Gesù è morto e risuscitato; così anche quelli che sono morti, Dio li radunerà per mezzo di Gesù insieme con lui. Questo vi diciamo sulla parola del Signore: noi che viviamo e saremo ancora in vita per la venuta del Signore, non avremo alcun vantaggio su quelli che sono morti. Perché il Signore stesso, a un ordine... discenderà dal cielo. E prima risorgeranno i morti in Cristo; quindi noi, i vivi, i superstiti, saremo rapiti insieme con loro tra le nuvole, per andare incontro al Signore nell’aria, e così saremo sempre col Signore. Confortatevi dunque a vicenda con queste parole” (1Ts 4,13).
Alle consolanti parole di Paolo, si possono aggiungere anche quelle di Pietro per terminare questo veloce riferimento sulla Commemorazione di tutti i fedeli defunti con la testimonianza diretta dei due grandi Apostoli: “Una cosa però non dovete perdere di vista, carissimi: davanti al Signore un giorno è come mille anni e mille anni come un giorno solo. Il Signore non ritarda nell’adempiere la sua promessa, come certuni credono; ma usa pazienza verso di voi, non volendo che alcuno perisca, ma che tutti abbiano modo di pentirsi... Quali non dovete essere voi, nella santità della condotta e nella pietà, attendendo e affrettando la venuta del giorno di Dio, nel quale i cieli si dissolveranno e gli elementi incendiati si fonderanno! E poi, secondo la sua promessa, noi aspettiamo nuovi cieli e una terra nuova, nei quali avrà stabile dimora la giustizia. Perciò, carissimi, nell’attesa di questi eventi, cercate di essere senza macchia e irreprensibili davanti a Dio, in pace” (2Pt 3, 8-14).
In breve, come la cristianità primitiva, illuminata dalla fede degli Apostoli, interpretò il ritorno di Cristo come un avvenimento carico di speranza e di gioia, così anche i cristiani di oggi dovrebbero aspettare con profonda fede e gioiosa speranza il festoso giorno del “giudizio dei vivi e dei morti”.
Autore: P. Giovanni Lauriola ofm
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20550
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Early
Christian Fresco depicting Christ in Purgatory, Lower Basilica, San Clemente,
Rome, Italy
GIOVANNI PAOLO II
ANGELUS
Commemorazione dei defunti
Domenica, 2 novembre 1980
1. Tutto il mondo davanti
a te, come polvere sulla bilancia, / come una stilla di rugiada mattutina
caduta sulla terra. / Hai compassione di tutti, perché tutto tu puoi, / non
guardi ai peccati degli uomini, in vista del pentimento. / Poiché tu ami tutte
le cose esistenti e nulla disprezzi di quanto hai creato; / se avessi odiato
qualcosa, non l’avresti neppure creata. / Come potrebbe sussistere una cosa, se
tu non vuoi? / O conservarsi se tu non l’avessi chiamata all’esistenza? / Tu
risparmi tutte le cose, / perché tutte sono tue, Signore, amante della vita, /
poiché il tuo spirito incorruttibile è in tutte le cose. / Per questo tu
castighi poco alla volta i colpevoli / e li ammonisci ricordando loro i propri
peccati, / perché, rinnegata la malvagità, credano in te, Signore” (Sap 11,
22-12,2).
Oggi la Chiesa celebra la
“commemorazione di tutti i fedeli defunti”. Le sopracitate parole del libro
della sapienza, desunte dalla prima lettura della domenica trentunesima “per
annum”, possono aiutare molto ciascuno di noi a vivere questo incontro con l’eternità,
che portano in sé i primi due giorni di novembre.
Queste parole ci
accompagnino durante la visita ai cimiteri, quando ci fermeremo presso le tombe
dei nostri defunti, vicini o lontani, conosciuti o sconosciuti: “. . .poiché il
tuo spirito incorruttibile è in tutte le cose” (Sap 12, 1).
Che queste visite ai
defunti, questi incontri con loro, siano avvalorati, nei nostri cuori, dalla
speranza che “è piena di immortalità” (Sap 3, 4).
2. Ritorno, ancora una
volta, al Sinodo dei Vescovi che, una settimana fa, ha terminato i suoi lavori
dedicati ai compiti della famiglia nel mondo contemporaneo. Perché oggi voglio
dire che la famiglia è un luogo particolare dell’uomo. In questo luogo, in
questa comunità, viene salutata con gioia la sua nascita, la sua venuta al
mondo; e in questo luogo, soprattutto, si risente la sua scomparsa, la sua
morte.
Il giorno dei defunti è
un giorno particolare per le famiglie. Esse si dirigono, in questo giorno, nei
luoghi dove riposano i loro defunti più vicini e più cari; si incontrano, nel
silenzio, nella preghiera, nella meditazione, presso le loro tombe.
Rivivono ricordi gioiosi
e dolorosi; a volte le lacrime cominciano a scorrere sul viso, così grande è il
senso della vicinanza, nonostante la morte, così grande è la commozione!
Appartengono alla
famiglia anche coloro che sono dipartiti, e tuttavia rimangono nei cuori,
perché tanto profondamente ci ha legato ad essi il mistero della vita e
dell’amore. Permangono nella vedovanza dei loro rispettivi mariti e mogli,
rimasti in vita. Permangono nello stato di orfani dei loro figli.
3. In questo giorno
vorrei ricordare tutti i morti di quest’anno, e in particolare le vittime di
catastrofi naturali e dei numerosi, troppi episodi di violenza, di rapimenti,
di terrorismo accaduti in diversi paesi del mondo.
Penso alle schiere di
bambini innocenti - come agli alunni della scuola di Ortuella in Spagna -, a
tante persone che, nei luoghi di lavoro, per le strade o nella propria casa,
furono travolte, ignare, da atti di distruzione e di morte, di cui spesso
neppure conobbero la causa.
Penso ad un piccolo
paese, El Salvador, e ad altri paesi del mondo tormentati da un cronico
prolungarsi di violenze e di uccisioni, che provocano lutti nelle famiglie e
nella comunità ecclesiale.
Vorrei rinnovare, anche
in nome della pietà per i morti, un appello accorato perché prevalga in tutte
le parti responsabili il sentimento di riconciliazione dettato dalla coscienza
cristiana e dall’amore per la propria patria.
Vorrei non dimenticare le
vittime della guerra che da alcune settimane infuria tra l’Irak e l’Iran, con
scontri sanguinosi tra gli eserciti e bombardamenti di città e di popolazioni
indifese; purtroppo, la stessa opinione pubblica del mondo sembra abituarsi
facilmente persino allo spettacolo di così terribili distruzioni.
Mentre la nostra
preghiera vuole abbracciare la sorte anche di questi nostri fratelli,
invochiamo Dio onnipotente e misericordioso perché faccia rinascere pensieri di
pace, e in particolare risvegli il desiderio di risolvere i contrasti con la
trattativa, nel rispetto dell’integrità dei diritti umani, nazionali e
territoriali dei paesi coinvolti nel conflitto.
4. Nel giorno della
commemorazione dei defunti oltrepassiamo, in un certo senso, i limiti della
loro assenza, il cui segno è la tomba fredda, e ci uniamo con loro nella fede
che ci conduce alla casa del Padre.
E insieme con l’autore
del libro della Sapienza ripetiamo a quel Padre: “Signore, tutto tu puoi . . .
e tu ami tutte le cose che hai creato . . .” (cf. Sap 11, 23-24). Tu
ami l’uomo che hai creato a tua somiglianza e lo hai redento mediante il sangue
del tuo Figlio. Tu ami l’uomo . . .
Dopo l'Angelus
Ad un gruppo di genitori
provenienti da Bergamo e da Verona
Saluto volentieri il
gruppo di genitori presenti in piazza S Pietro e provenienti da Bergamo e da
Verona per visitare i loro figli che si stanno preparando al sacerdozio
nell’Istituto dei Monfortani. Mi congratulo con voi per il dono fatto al
Signore dei vostri figliuoli, affidandoli alla materna protezione della
Madonna; v’invito a perseverare nella preghiera e nella fervorosa testimonianza
cristiana per sostenere la loro vocazione. Con tale voto vi benedico di cuore.
© Copyright 1980 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/angelus/1980/documents/hf_jp-ii_ang_19801102.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Purgatory
window, SS Peter and Paul's Athlone
GIOVANNI PAOLO II
UDIENZA GENERALE
Mercoledì, 2 novembre
1983
1. “Aspetto la
risurrezione dei morti e la vita eterna”.
Oggi, commemorazione
liturgica dei defunti, il nostro pensiero si sofferma sulla schiera dei
fratelli che ci hanno preceduto al grande traguardo dell’eternità. Siamo
invitati a riprendere con essi, nell’intimo del cuore, quel dialogo, che la
morte non deve troncare. Non v’è persona che non abbia parenti, amici,
conoscenti da ricordare. Non v’è famiglia che non risalga al proprio ceppo
originario, con i sentimenti del rimpianto, della pietà umana e cristiana.
Ma il nostro ricordo
vuole andare oltre i legittimi e cari vincoli affettivi ed estendersi
all’orizzonte del mondo. In tal modo raggiungiamo tutti i morti, ovunque essi
siano deposti, in ogni angolo della terra, dai cimiteri delle metropoli a
quelli del più modesto villaggio. Per tutti, con cuore fraterno, eleviamo la
pia invocazione di suffragio al Signore della vita e della morte.
2. La giornata
commemorativa di tutti i defunti, deve essere una giornata di riflessione,
particolarmente nell’occasione straordinaria dell’Anno Giubilare della
Redenzione che stiamo celebrando. Infatti, la commemorazione dei defunti ci fa
meditare prima di tutto sul messaggio escatologico del cristianesimo: sulla
parola rivelatrice di Cristo, il Redentore, noi siamo sicuri dell’immortalità
dell’anima. In realtà, la vita non è chiusa nell’orizzonte di questo mondo:
l’anima, creata immediatamente da Dio, quando giunge la fine fisiologica del
corpo, rimane immortale e i nostri stessi corpi risorgeranno trasformati e
spiritualizzati. Il significato profondo e decisivo della nostra esistenza
umana e terrena sta nella nostra “personale” immortalità: Gesù è venuto a
rivelarci questa verità. Il cristianesimo è certamente anche un “umanesimo” e
propugna con forza lo sviluppo integrale di ogni uomo e di ogni popolo,
associandosi a tutti i movimenti che vogliono il progresso individuale e
sociale; ma il suo messaggio è essenzialmente ultraterreno, impostando tutto il
senso dell’esistenza nella prospettiva dell’immortalità e della responsabilità.
Quindi le moltitudini immense di coloro che già nei secoli passati hanno
raggiunto il termine della propria vita, sono tutte ben vive; i nostri cari
defunti sono tuttora viventi e presenti anche, in qualche modo, nel nostro
quotidiano cammino. “La vita non è tolta ma trasformata; e mentre si distrugge
la dimora di questo esilio terreno, viene preparata un’abitazione eterna nel
cielo!” (Prefazio defunctorum).
3. In secondo luogo,
questa giornata ci fa pensare giustamente alla fragilità e alla precarietà
della nostra vita, alla condizione mortale della nostra esistenza. Quante
persone son già passate su questa nostra terra! Quanti, che un giorno erano con
noi con il loro affetto e la loro presenza, ora non sono più! Siamo pellegrini
sulla terra e non siamo sicuri della lunghezza del tempo che ci è concesso.
L’autore della Lettera agli Ebrei ammonisce pensosamente: “È stabilito che gli
uomini muoiano una sola volta, dopo di che viene il giudizio” (Eb 9, 27).
L’Anno Santo della Redenzione ci ricorda specialmente che Cristo è venuto a
portare la “grazia” divina, a redimere l’umanità dal peccato, a perdonare le
colpe. La realtà della nostra morte ci ricorda l’ammonizione pressante del
Divin Maestro: “Siate vigilanti!” (cf. Mt 24, 32; 25, 13; Mc 13,
35). Dobbiamo dunque vivere in grazia di Dio, mediante la preghiera, la
Confessione frequente, l’Eucaristia; dobbiamo vivere in pace con Dio, con noi
stessi e con tutti.
4. L’intero insegnamento
e tutto l’atteggiamento di Gesù sono proiettati verso le eterne realtà, in
vista delle quali il Divin Maestro non esita a chiedere dure rinunzie e gravi
sacrifici. La realtà della nostra morte non deve rendere triste la vita né
bloccarla nelle sue attività; deve farla solo estremamente seria. L’autore
della Lettera agli Ebrei ci avverte che “non abbiamo quaggiù una città stabile,
ma andiamo in cerca di quella futura” (Eb 13, 14) e san Paolo gli fa eco
con un’espressione di vivo realismo: “Tratto duramente il mio corpo e lo tengo
in schiavitù” (1 Cor 9, 27). Infatti sappiamo che “le sofferenze del
momento presente non sono paragonabili alla gloria futura che dovrà essere
rivelata in noi” (Rm 8, 18).
5. Alla luce del
messaggio tipico dell’Anno Santo, questa giornata dei defunti ci ricorda ancora
la grande e preziosa realtà dell’Indulgenza che la Chiesa concede in remissione
della pena dovuta per i peccati. Certamente il Signore rimette le colpe di chi
è veramente pentito e a lui ritorna mediante il sacramento della Penitenza;
rimane però, potremmo dire, quella zona d’ombra che è appunto detta “pena” del
peccato, rimane cioè il dovere della perfetta purificazione per l’immediato
possesso della visione beatifica dopo questa vita.
L’Indulgenza giubilare -
al pari delle altre indulgenze - può essere ottenuta per i defunti a modo di
suffragio. Vi esorto pertanto ad approfittare sempre, ma specialmente in
quest’anno, del tesoro della misericordia di Dio, per godere la sua amicizia ed
essere trovati degni della sua infinita felicità.
6. Carissimi fratelli e
sorelle! Le riflessioni suggeriteci dalla commemorazione dei defunti ci
immettono nel grande capitolo dei “Novissimi” - Morte, Giudizio, Inferno e
Paradiso -. È la prospettiva che dobbiamo avere ininterrottamente dinanzi agli
occhi, è il segreto perché la vita abbia sempre pienezza di significato e si
svolga ogni giorno con la forza della speranza.
Meditiamo spesso i
Novissimi e comprenderemo sempre più il senso profondo del vivere.
Con questa esortazione vi
imparto di cuore la mia affettuosa e paterna benedizione apostolica.
Ai fedeli di espressione
inglese
As I extend a cordial
welcome to all the English-speaking visitors I greet in particular the visitors
from Finland. Your presence gives me the opportunity to express my esteem for
you and your fellow-citizens. I pray that Jesus Christ will be the centre of
your Christian history.
I welcome the members of
the General Chapter of the Salvatorian Sisters. As you review the activities of
your Congregation, plan your apostolate for the future, and rededicate
yourselves to your ecclesial vocation, you must never forget the honour that is
yours: to bear the title of the Divine Saviour. In union with Jesus, do
everything you can to bring his salvation to the world. With my Apostolic
Blessing.
Ai fedeli di lingua
spagnola
Saludo con particular
afecto a los numerosos peregrinos venidos de diversos lugares de España y
Latinoamérica. Mi mas cordial saludo también a los miembros del Club Egara de
Tarrasa.
Hoy, día de difuntos,
nuestro pensamiento se dirige a los hermanos que nos han precedido en el camino
hacia la eternidad. La Conmemoración litúrgica evoca el mensaje escatológico
del Cristianismo que nos confirma sobre la inmortalidad del alma. El
significado profundo de la existencia humana y terrena esta en nuestra
inmortalidad “personal”. Jesús de Nazaret, el Hijo de Dios, ha venido al mundo
para revelarnos esta verdad fundamental.
Unidos en la esperanza,
elevamos nuestra plegaria por todos los difuntos.
Y antes de concluir, un
especial saludo a los miembros de la Asociación de Propagandistas, venidos a
Roma con motivo del 75° aniversario de su creación y del 50° aniversario del
Centro de Estudios Universitarios.
Os recibo con verdadero
placer, porque conozco los méritos de vuestra Asociación y la valía de sus
realizaciones, que se han traducido en muy importantes obras de los católicos
españoles.
Aunque no puedo
extenderme más en este momento, sí quiero alentar cordialmente a vosotros, a
todos los Propagandistas, a los profesores, alumnos y padres, a una fidelidad
cada vez más profunda a vuestro ideario. Este hunde sus raíces en los
auténticos principios cristianos, en la adhesión al Magisterio de la Iglesia,
en una decidida voluntad de amor al hombre y de servicio al mismo, de acuerdo
con los genuinos valores del humanismo cristiano.
La Iglesia y la sociedad
española aprecian y necesitan vuestra aportación, tanto más preciosa y deseable
en el momento actual y frente al futuro. Sensibles, pues, a las exigencias del
mundo de hoy, proseguid vuestro camino, animados por mi afectuosa Bendición.
Ai fedeli polacchi
Pragnę serdecznie
pozdrowić moich rodakówz różnych stron Polski, a także i spoza Polski:
pielgrzymkę z diecezji kieleckiej z Księdzem Biskupem Sufraganem, również
Księdza Biskupa Sufragana warmińskiego; pielgrzymkę diecezjalną z Gdańska, z
parafii księży Jezuitów w Gdańsku - parafia św. Krzyża; grupę pielgrzymów z
Częstochowy; grupę pielgrzymów z Bostonu oraz wszystkich pielgrzymów
indywidualnych tak z kraju, jak i z zagranicy.
Ai fedele italiani
Nel rivolgere ora la mia
attenzione ai pellegrini di lingua italiana, desidero indirizzare anzitutto un
saluto cordiale ai Dirigenti ed agli Artisti del Teatro dell’Opera di Roma, che
hanno voluto essere presenti all’odierna Udienza Generale. Nel ringraziarli per
il loro gesto cortese e per l’omaggio del Concerto che intendono offrire,
auspico che alla loro nobile attività possa sempre arridere il meritato
successo e che il vasto pubblico, attraverso l’ascolto delle melodie immortali
da essi eseguite, possa essere elevato all’esperienza di quel mondo di valori
più alti, che hanno nella fede il loro vertice ed il loro coronamento.
* * *
Partecipano all’udienza
anche i seminaristi della diocesi di Treviso, giunti in pellegrinaggio a Roma
insieme con i loro Superiori. Nel salutarvi con affetto, carissimi, vi esorto a
trarre dalle testimonianze di fede, di cui i secoli cristiani hanno arricchito
questa Città, incitamento a perseverare con rinnovato slancio sulla strada
della totale dedizione a Cristo ed alla causa del suo Regno. Vi sostenga nel
cammino la Benedizione Apostolica, che vi imparto di cuore.
* * *
Uno speciale saluto vada
altresì alle Religiose addette agli uffici generali nelle Comunità e nelle
opere di apostolato, che in questi giorni si sono raccolte, qui a Roma, in
Convegno Nazionale. Il vostro lavoro, spesso umile e nascosto, carissime
Sorelle, ha in realtà una grande importanza per la vita delle vostre rispettive
Comunità. Vi auguro di sapervi dedicare ai vostri compiti con fede illuminata e
ardente, alimentando la generosità del vostro impegno nella partecipazione
quotidiana alla Celebrazione eucaristica, nella quale Cristo rinnova il suo
sacrificio redentore. Alla scuola di Gesù imparate a donarvi con gioia, per
amore. Vi accompagni la mia Benedizione Apostolica.
* * *
Rivolgo, ora, un saluto
beneaugurante a tutti i giovani. Carissimi! Ieri abbiamo celebrato la festa di
tutti i Santi, ricordando, oltre quanti sono stati elevati all’onore degli
altari, anche gli innumerevoli nostri fratelli, che godono la visione eterna di
Dio. E’ questo un solenne invito per i cristiani, ma specialmente per voi, a
seguire i luminosi esempi degli abitanti del cielo. Voi siete generosi e,
pertanto, sentite l’attrattiva dell’ardimento. Praticando, con la grazia di
Dio, coraggiosamente e con vigilanza costante le non facili virtù, in cui si
sono distinti i santi, voi date la più alta prova di fortezza. Vi accompagni la
mia Benedizione.
* * *
A voi, carissimi infermi,
ricordo che Cristo è presente nelle sue membra, specialmente in voi ed in tutti
i sofferenti. Voi, con la vostra generosa docilità alla difficile prova del
dolore, da Dio permessa, siete i silenziosi celebratori della bontà e
dell’amore di Cristo. Vi sono vicino con la mia preghiera e con la mia
particolare Benedizione.
* * *
Un pensiero anche per
voi, carissimi sposi novelli, ancora ripieni della letizia spirituale per la
grazia del sacramenti del matrimonio, che ha reso santo il vostro amore e che
vi impegna alla fedeltà reciproca e alla vicendevole dedizione. Sappiate
attingere la forza per superare le difficoltà dell’Eucaristia, che vi unisce
intimamente a Cristo ed alla Chiesa e che fa della vostra nascente famiglia una
piccola comunità ecclesiale. Con la mia Benedizione Apostolica.
Ai pellegrini tedeschi
nell’Aula Paolo VI
Lasciata la Basilica
Vaticana, il Santo Padre raggiunge l’Aula Paolo VI, dove sono in attesa oltre
5000 fedeli di lingua tedesca. Tra questi significativa è la presenza di
militari della Repubblica Federale di Germania e di oltre 800 malati
accompagnati dai volontari tedeschi dell’Ordine di Malta.
Dopo aver riassunto il
discorso pronunciato nella Basilica, il Papa rivolge ai pellegrini il seguente
saluto.
Ein besonderes Wort des
Dankes und der Ermutigung richte ich an die Veranstalter und Teilnehmer der
Malteser-Behinderten-Romwallfahrt zum Heiligen Jahr sowie der
Ansel-Kontaktgruppe Multiple-Sklerose-Erkrankter aus dem Ortenaukreis in der
Diözese Freiburg. Auch euer Kranksein zeigt uns die Gebrechlichkeit des
menschlichen Lebens. Nehmt das Kreuz in eurem Leben an als Teilnahme am Kreuze
Christi und macht es so fruchtbar für eure persönliche Heiligung in seiner Nachfolge
und für den Heilsauftrag
der Kirche in der Welt
von heute. Dafür erbitte ich euch und allen, die euch hilfreich zur Seite
stehen, Glaubenskraft und Zuversicht aus eurer Jubiläumswallfahrt zu den
Gräbern der Apostel.
* * *
Herzlich grüße ich auch
die große Militärwallfahrt aus der Bundesrepublik Deutschland unter Leitung des
Militärbischofs Mons. Kredel. Das von euch gewählte Thema: ”Mit Gott versöhnt
im Frieden mit den Menschen “verdeutlich gut die Bedeutung des Heiligen Jahres
für euren Dienst als Soldaten. Militärdienst kann nur als Friedensdienst noch
eine Existenzberechtigung haben. Gemeint ist jener wirkliche Frieden, der nach
dem Friedenswort der deutschen Bischöfe durch Gerechtigkeit geschaffen wird:
durch das Gerechtwerden des Menschen vor Gott und durch das gerechte Verhalten
der Menschen und Völker untereinander. ”Gerechtigkeit schafft Frieden“. Der
hohe Einsatz, den euch die militärische Sicherung von Frieden und Freiheit
abverlangt, wird deshalb auf sinnvolle Weise ergänzt durch diese eure Wallfahre
zum Jubiläumsjahr der Erlösung. Betet an den Heiligen Stätten für den Frieden
unter den Völkern, öffnet aber vor allem selbst eure Herzen für den Frieden mit
Gott!
* * *
Einen weiteren
Willkommensgruß richte ich schließlich noch an die große Rompilgerfahrt der
Kirchenchöre und Freunde der Kirchenmusik in der Region Schaumberg-Blies im
Bistum Trier. Ich begleite euren Romaufenthalt mit meinem Gebet und erteile
euch und allen hier anwesenden Pilgern aus den Ländern deutscher Sprache für
stetes Wachsen in der Erkenntnis und Liebe Jesu Christi, unseres Erlösers, von
Herzen meinen besonderen Apostolischen Segen.
© Copyright 1983 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/audiences/1983/documents/hf_jp-ii_aud_19831102.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Bassorilievo
dipinto, Chiesa di Santa Maria di Gesù, Alcamo
GIOVANNI PAOLO II
ANGELUS
Domenica, 3 novembre 2002
Carissimi Fratelli e
Sorelle!
1. Ieri abbiamo celebrato
l'annuale Commemorazione liturgica di tutti i fedeli defunti. Dalla Chiesa,
sparsa nel mondo, si è levata una corale invocazione al Dio della vita e della
pace, perché accolga nel suo Regno di luce infinita tutte le anime, specialmente
le più abbandonate e bisognose della sua misericordia.
La preghiera cristiana
per i defunti - che caratterizza l'intero mese di novembre - non può avvenire
se non nella luce della Risurrezione di Cristo. Dice infatti l'apostolo Paolo:
"Se Cristo non è risorto, è vana la vostra fede ... Se poi noi abbiamo
avuto speranza in Cristo soltanto in questa vita, siamo da compiangere più di
tutti gli uomini. Ora, invece, Cristo è risuscitato dai morti, primizia di
coloro che sono morti" (1 Cor 15,17.19-20).
Il mondo di oggi ha più
che mai bisogno di riscoprire il senso del vivere e del morire nella
prospettiva della vita eterna. Al di fuori di essa, la cultura moderna, nata
per esaltare l'uomo e la sua dignità, si trasforma paradossalmente in cultura
di morte, perché, smarrito l'orizzonte di Dio, si trova come prigioniera del
mondo, si impaurisce e dà luogo purtroppo a molteplici patologie personali e
collettive.
2. Mi è caro citare, a
questo proposito, un testo di san Carlo Borromeo, del quale celebreremo domani
la memoria liturgica. "La mia anima - egli scriveva - non smetta mai di
lodare il Signore che non finisce mai di elargire doni. E' dono di Dio se da
peccatore sei chiamato alla giustizia; dono di Dio se sei sostenuto perché tu
non cada; dono di Dio che ti venga data la forza di perseverare sino alla fine;
sarà dono di Dio anche la risurrezione del tuo corpo morto, cosicché neppure
uno dei capelli del tuo capo vada perduto; sarà dono di Dio la glorificazione
dopo la risurrezione; e, infine, sarà ancora dono di Dio poterlo lodare
continuamente nell'eternità" (Omelia, 5 settembre 1583).
Mentre invito a meditare
su questi illuminanti pensieri del santo Arcivescovo di Milano, colgo
l'occasione per esprimere la mia gratitudine a quanti, ricordando la ricorrenza
di san Carlo, mi hanno fatto pervenire gli auguri per l'onomastico. Ringrazio
soprattutto per le preghiere assicuratemi e di cuore le ricambio, invocando per
tutti abbondanti grazie celesti.
3. Rivolgendoci ora a Maria Santissima, le chiediamo di sostenere in modo particolare la nostra preghiera di suffragio per i defunti. In questo Anno del Rosario, mettiamoci assiduamente alla scuola della Vergine, per contemplare con Lei il mistero di Cristo morto e risorto, speranza di vita eterna per ogni uomo.
Dopo l’Angelus
Oggi abbiamo tutti
partecipato spiritualmente al dolore della comunità di San Giuliano di Puglia,
tanto provata dalla tragica scomparsa di numerosi suoi figli.
Ancora una volta desidero
dire a quelle care famiglie che il Papa è loro vicino e che prega per loro,
implorando dal Signore, per intercessione di Maria, Madre di misericordia, il
conforto della fede e della speranza cristiana.
Traduzione italiana del
saluto in lingua polacca:
Saluto i pellegrini
giunti dalla Polonia: dall'Arcidiocesi di Danzica con Mons. Zygmunt Pawłowicz,
da Stary Sacz - il centro pastorale, da Mosina vicino a Poznan - la scuola
cattolica, la famiglia di scuole cattoliche Giovanni Paolo II, da Nowy Sacz -
il complesso "Promyczki" e tutti gli altri qui presenti.
Grazie per il vostro
affetto e il ricordo nella preghiera. Dio vi benedica tutti!
© Copyright 2002 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/angelus/2002/documents/hf_jp-ii_ang_20021103.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Jakub Schikaneder, All Souls' Day, 1888,
139,5 x 220, National Gallery in Prague
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 2 novembre 2011
La Commemorazione di
tutti i fedeli defunti
Cari fratelli e sorelle!
Dopo avere celebrato la Solennità di Tutti i Santi, la Chiesa ci invita oggi a
commemorare tutti i fedeli defunti, a volgere il nostro sguardo a tanti volti
che ci hanno preceduto e che hanno concluso il cammino terreno. Nell’Udienza di
questo giorno, allora, vorrei proporvi alcuni semplici pensieri sulla realtà
della morte, che per noi cristiani è illuminata dalla Risurrezione di Cristo, e
per rinnovare la nostra fede nella vita eterna.
Come già dicevo ieri all’Angelus, in questi giorni ci si reca al cimitero per
pregare per le persone care che ci hanno lasciato, quasi un andare a visitarle
per esprimere loro, ancora una volta, il nostro affetto, per sentirle ancora
vicine, ricordando anche, in questo modo, un articolo del Credo: nella
comunione dei santi c’è uno stretto legame tra noi che camminiamo ancora su
questa terra e tanti fratelli e sorelle che hanno già raggiunto l’eternità.
Da sempre l’uomo si è preoccupato dei suoi morti e ha cercato di dare loro una
sorta di seconda vita attraverso l’attenzione, la cura, l’affetto. In un certo
modo si vuole conservare la loro esperienza di vita; e, paradossalmente, come
essi hanno vissuto, che cosa hanno amato, che cosa hanno temuto, che cosa hanno
sperato e che cosa hanno detestato, noi lo scopriamo proprio dalle tombe,
davanti alle quali si affollano ricordi. Esse sono quasi uno specchio del loro
mondo.
Perché è così? Perché, nonostante la morte sia spesso un tema quasi proibito
nella nostra società, e vi sia il tentativo continuo di levare dalla nostra
mente il solo pensiero della morte, essa riguarda ciascuno di noi, riguarda
l’uomo di ogni tempo e di ogni spazio. E davanti a questo mistero tutti, anche
inconsciamente, cerchiamo qualcosa che ci inviti a sperare, un segnale che ci
dia consolazione, che si apra qualche orizzonte, che offra ancora un futuro. La
strada della morte, in realtà, è una via della speranza e percorrere i nostri
cimiteri, come pure leggere le scritte sulle tombe è compiere un cammino
segnato dalla speranza di eternità.
Ma ci chiediamo: perché proviamo timore davanti alla morte? Perché l’umanità,
in una sua larga parte, mai si è rassegnata a credere che al di là di essa non
vi sia semplicemente il nulla? Direi che le risposte sono molteplici: abbiamo
timore davanti alla morte perché abbiamo paura del nulla, di questo partire
verso qualcosa che non conosciamo, che ci è ignoto. E allora c’è in noi un
senso di rifiuto perché non possiamo accettare che tutto ciò che di bello e di
grande è stato realizzato durante un’intera esistenza, venga improvvisamente
cancellato, cada nell’abisso del nulla. Soprattutto noi sentiamo che l’amore
richiama e chiede eternità e non è possibile accettare che esso venga distrutto
dalla morte in un solo momento.
Ancora, abbiamo timore davanti alla morte perché, quando ci troviamo verso la
fine dell’esistenza, c’è la percezione che vi sia un giudizio sulle nostre
azioni, su come abbiamo condotto la nostra vita, soprattutto su quei punti
d’ombra che, con abilità, sappiamo spesso rimuovere o tentiamo di rimuovere dalla
nostra coscienza. Direi che proprio la questione del giudizio è spesso sottesa
alla cura dell’uomo di tutti i tempi per i defunti, all’attenzione verso le
persone che sono state significative per lui e che non gli sono più accanto nel
cammino della vita terrena. In un certo senso i gesti di affetto, di amore che
circondano il defunto, sono un modo per proteggerlo nella convinzione che essi
non rimangano senza effetto sul giudizio. Questo lo possiamo cogliere nella
maggior parte delle culture che caratterizzano la storia dell’uomo.
Oggi il mondo è diventato, almeno apparentemente, molto più razionale, o
meglio, si è diffusa la tendenza a pensare che ogni realtà debba essere
affrontata con i criteri della scienza sperimentale, e che anche alla grande
questione della morte si debba rispondere non tanto con la fede, ma partendo da
conoscenze sperimentabili, empiriche. Non ci si rende sufficientemente conto,
però, che proprio in questo modo si è finiti per cadere in forme di spiritismo,
nel tentativo di avere un qualche contatto con il mondo al di là della morte,
quasi immaginando che vi sia una realtà che, alla fine, è sarebbe una copia di
quella presente.
Cari amici, la solennità di tutti i Santi e la Commemorazione di tutti i fedeli
defunti ci dicono che solamente chi può riconoscere una grande speranza nella
morte, può anche vivere una vita a partire dalla speranza. Se noi riduciamo
l’uomo esclusivamente alla sua dimensione orizzontale, a ciò che si può
percepire empiricamente, la stessa vita perde il suo senso profondo. L’uomo ha
bisogno di eternità ed ogni altra speranza per lui è troppo breve, è troppo
limitata. L’uomo è spiegabile solamente se c’è un Amore che superi ogni
isolamento, anche quello della morte, in una totalità che trascenda anche lo spazio
e il tempo. L’uomo è spiegabile, trova il suo senso più profondo, solamente se
c’è Dio. E noi sappiamo che Dio è uscito dalla sua lontananza e si è fatto
vicino, è entrato nella nostra vita e ci dice: «Io sono la risurrezione e la
vita; chi crede in me anche se muore vivrà; chiunque vive e crede in me non
morirà in eterno» (Gv 11,25-26).
Pensiamo un momento alla scena del Calvario e riascoltiamo le parole che Gesù,
dall’alto della Croce, rivolge al malfattore crocifisso alla sua destra: «In
verità io ti dico: oggi con me sarai nel paradiso» (Lc 23,43). Pensiamo ai due
discepoli sulla strada di Emmaus, quando, dopo aver percorso un tratto di
strada con Gesù Risorto, lo riconoscono e partono senza indugio verso
Gerusalemme per annunciare la Risurrezione del Signore (cfr Lc 24,13-35). Alla
mente ritornano con rinnovata chiarezza le parole del Maestro: «Non sia turbato
il vostro cuore. Abbiate fede in Dio e abbiate fede anche in me. Nella casa del
Padre mio vi sono molte dimore. Se no non vi avrei mai detto: “Vado a
prepararvi un posto”?» (Gv 14,1-2). Dio si è veramente mostrato, è diventato
accessibile, ha tanto amato il mondo «da dare il suo Figlio unigenito, perché
chiunque crede in lui non vada perduto, ma abbia la vita eterna» (Gv 3,16), e
nel supremo atto di amore della Croce, immergendosi nell’abisso della morte,
l’ha vinta, è risorto ed ha aperto anche a noi le porte dell’eternità. Cristo
ci sostiene attraverso la notte della morte che Egli stesso ha attraversato; è
il Buon Pastore, alla cui guida ci si può affidare senza alcuna paura, poiché
Egli conosce bene la strada, anche attraverso l’oscurità.
Ogni domenica, recitando il Credo, noi riaffermiamo questa verità. E nel
recarci ai cimiteri a pregare con affetto e con amore per i nostri defunti, siamo
invitati, ancora una volta, a rinnovare con coraggio e con forza la nostra fede
nella vita eterna, anzi a vivere con questa grande speranza e testimoniarla al
mondo: dietro il presente non c’è il nulla. E proprio la fede nella vita eterna
dà al cristiano il coraggio di amare ancora più intensamente questa nostra
terra e di lavorare per costruirle un futuro, per darle una vera e sicura
speranza. Grazie.
Saluti:
Je suis heureux de saluer
ce matin les pèlerins de langue française. Que votre foi dans la résurrection
du Christ vous donne force et courage pour traverser les épreuves de la vie et
qu’elle fasse grandir en vous l’espérance de la vie éternelle ! Que Dieu vous
bénisse!
I offer a warm welcome to
the priests from the United States taking part in the Institute for Continuing
Theological Education at the Pontifical North American College in Rome. My
greeting also goes to the pilgrimage group from Saint Paul’s High School in
Tokyo, Japan. Upon all the English-speaking visitors present at today’s
Audience, especially those from Ireland, Denmark, Norway, Japan and the United
States, I invoke God’s blessings of joy and peace!
Einen herzlichen Gruß
richte ich an alle Pilger deutscher Sprache. Auch zu uns heute sagt Christus:
»Ich bin die Auferstehung und das Leben. Wer an mich glaubt, wird leben, auch
wenn er stirbt« (Joh 11,25). So ist dies ein Tag, um unseren Glauben an das
Ewige Leben und unsere Hoffnung neu zu bekräftigen, von dieser Hoffnung her
unser Leben zu vollbringen, und sie so auch vor den Mitmenschen glaubhaft zu
machen. Gott behüte euch und führe euch auf allen euren Wegen.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española, en particular a los grupos provenientes de
España, México, República Dominicana, Colombia, Argentina y otros países
latinoamericanos. Invito a todos a que al recitar el Credo proclaméis al mundo
la fe en la vida eterna, pues si el Buen Pastor nos guía en la noche de la
muerte, seremos capaces de trabajar con denuedo en este mundo, con la esperanza
del futuro que nos promete. Muchas gracias.
Saúdo com afeto os
peregrinos de língua portuguesa, em particular os brasileiros vindos de diversas
cidades do Estado de São Paulo. Exorto-vos a construir a vossa vida aqui na
terra trabalhando por um futuro marcado por uma esperança verdadeira e segura,
que abra para a vida eterna. Que Deus vos abençoe!
Saluto in lingua polacca:
Witam serdecznie obecnych
tu pielgrzymów polskich. Dzisiaj we Wspomnienie Wszystkich Wiernych Zmarłych
pamiętamy w modlitwie szczególnie o tych, którzy oczekują naszej pomocy, by
wejść do życia wiecznego. Wierząc w świętych obcowanie, polecamy ich Bożemu
Miłosierdziu. Niech smutek i ból rozłąki z bliskimi ożywia nadzieja naszego
zmartwychwstania i spotkania z Bogiem w niebie. Niech będzie pochwalony Jezus
Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini polacchi qui presenti. Oggi, celebrando la Commemorazione di tutti i
Fedeli Defunti, ricordiamo in modo particolare coloro che aspettano l’aiuto
della nostra preghiera per entrare nella vita eterna. Credendo nella comunione
dei santi, affidiamoli alla Divina Misericordia. Che la tristezza e il dolore
per la separazione dai nostri cari siano alleviati dalla speranza della
risurrezione e dell’incontro con Dio nel cielo. Sia lodato Gesù Cristo.
APPELLO
Il 3 e il 4 novembre
prossimi - domani e dopo domani - i Capi di Stato o di Governo del G-20 si
riuniranno a Cannes, per esaminare le principali problematiche connesse con
l’economia globale. Auspico che l’incontro aiuti a superare le difficoltà che,
a livello mondiale, ostacolano la promozione di uno sviluppo autenticamente
umano e integrale.
* * *
Rivolgo un cordiale
saluto ai pellegrini di lingua italiana. Cari amici, vi ringrazio per questa
visita e vi esorto a trovare nella preghiera la forza per avanzare sempre più
nel cammino della santità.
Desidero, infine, salutare i giovani, gli ammalati e gli sposi novelli. Dopo
domani ricorre la memoria liturgica di San Carlo Borromeo, Vescovo insigne
della Diocesi di Milano, che, animato da ardente amore per Cristo, fu
instancabile maestro e guida dei fratelli. Il suo esempio aiuti voi, cari
giovani, a lasciarvi condurre da Cristo nelle vostre scelte per seguirLo senza
timore; incoraggi voi, cari ammalati, ad offrire la vostra sofferenza per i
Pastori della Chiesa e per la salvezza delle anime; sostenga voi, cari sposi
novelli, nel generoso servizio alla vita.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20111102.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Luca Giordano (–1705), La Vierge Marie et les Âmes du Purgatoire, circa 1650, huile sur toile, basilique San Pietro di Castello, Venise
Suffragi per le Anime del
purgatorio
>>> Visualizza la
Scheda del Gruppo cui appartiene
Secondo la dottrina della Chiesa, la beatitudine del paradiso o la dannazione dell’inferno sono la meta finale dell’esistenza umana. Ma esiste anche una tappa intermedia fra la terra e il cielo, cioè il purgatorio. Qui la teologia cattolica colloca provvisoriamente le anime di quanti sono morti nella grazia di Dio, senza essere perfettamente purificati.
Perciò, in questi giorni, la liturgia commemora i defunti e invita i fedeli a pregare per loro, in modo da accelerarne il cammino verso il paradiso. Queste orazioni sono però uno scambio a senso doppio con le anime del purgatorio. Conferma infatti il Nuovo Catechismo: «La nostra preghiera può non solo aiutarli, ma anche rendere efficace la loro intercessione in nostro favore».
Il Manuale delle indulgenze concede dunque, a partire dal 2 e fino all’8 novembre, una specifica indulgenza plenaria, applicabile soltanto alle anime del purgatorio. La può ottenere ogni fedele che, confessato e comunicato, visita il cimitero e prega, anche soltanto mentalmente, per i defunti. In tutti gli altri giorni dell’anno, alla preghiera nel cimitero è connessa l’indulgenza parziale.
A metà Ottocento, una caratteristica espressione devozionale fu ideata dal sacerdote marchigiano Francesco Vitali. A lui si deve il testo di meditazioni Il mese di novembre in suffragio delle anime sante del purgatorio. Il libro si diffuse rapidamente in decine di edizioni e venne successivamente ripreso da altri autori mistici. Lo caratterizza la proposta dell’«atto eroico di carità». Si tratta di un gesto con cui il fedele offre in favore delle anime del purgatorio tutte le indulgenze da lui ottenute, rimettendosi completamente alla misericordia di Dio.
La beata Anna Maria Taigi, sempre nell’Ottocento, ricevette invece
l’ispirazione per la devozione dei Cento Requiem in suffragio dei defunti. La
Corona consiste nella recita di dieci Offerte, seguite ciascuna da dieci
preghiere dell’Eterno riposo. Quindi si pronuncia l’invocazione: «Anime sante,
anime del purgatorio, pregate Dio per me, che io pregherò per voi, perché vi
doni la gloria del paradiso».
E, infine, il salmo 130: «Dal profondo a te grido, o Signore; / Signore,
ascolta la mia voce».
Autore: Saverio Gaeta
SOURCE : https://www.santiebeati.it/Detailed/96385.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Relieve del Purgatorio. Iglesia de Santa Ana. Sevilla, Andalucía, España.
Allesjelersdag
Minnedag: 2.
november
På Allesjelersdag minnes vi våre avdøde. P. Hallvard Thomas Hole, i videoen under, forklarer hva allesjelersdag er for noe, og hva det er vanlig å gjøre på denne dagen.
Hedningene i antikken
hadde faste minnedager for sine døde, for eksempel den romerske Parentalia
(fest til ære for døde slektninger) fra 13. til 22. februar (se Apostelen Peters Stol).
Kristne holdt i begynnelsen fast på disse skikkene, i den grad de ikke syntes
uforenelige med deres tro. Det finnes bevis fra så tidlig som 100-tallet på at
slike minnedager inkluderte bønner for de døde og ble snart fulgt av feiring av
messen.1
I begynnelsen ble den
tredje dagen etter begravelsen og den årlige dødsdagen de foretrukne dagene for
minnemarkeringen, men senere ble den syvende og den trettiende dagen også lagt
til, og på mange steder også den førtiende. «Alle disse faste dagene for å
minnes den døde, sammen med den rituelle høytideliggjøring av begravelsesdagen,
stammer fra førkristen tradisjon, hvor feiringen av eukaristien tar plassen for
det gamle offeret for den døde og noen ganger kanskje også for refrigerium».2
Selv om bønner for de
avdøde finnes på innskrifter i noen romerske katakomber fra de første kristne
århundrene, var Kirken relativt sent ute med en egen liturgisk fest med messer
og bønn for alle sjelene som renses i «skjærsilden», purgatoriet. Feiringen er
basert på den lære at sjelene til de troende som ved døden ennå ikke har blitt
renset for venielle synder, eller ikke har sonet for tidligere overtredelser,
ikke kan gå direkte inn til himmelens glede, selv om deres evige frelse er
sikret. De må først gjennomgå en renselse, slik at de kan få den hellighet som
er nødvendig.3 «Venielle
synder» kalles også svakhetssynder i motsetning til «dødssynder».
På konsilet i Trent ble
det i 1563 sagt:«Det finnes et purgatorium. De sjeler som blir holdt tilbake
der, blir hjulpet når de troende ber for dem, særlig når messen blir lest for
dem.» Fra de tidligste tider har Kirken æret de avdødes minne og båret frem
forbønner for dem, særlig det eukaristiske offer, slik at de kan nå frem til
det salige syn etter å ha blitt renset. Kirken anbefaler også almisser, avlat
og botsøvelser til fordel for de avdøde.4
Det første eksempelet på
en egen liturgisk fest er fra den hellige Isidor av Sevillas
tid (d. 636), da han beordret sine munker å ofre messe for sine døde medbrødre
på mandag etter pinse.5 I første
halvdel av 800-tallet var det vanlig i klostrene å minnes sine egne avdøde
munker og velgjørere. Det ser ikke ut til å ha vært noen fast dag for dette,
men på begynnelsen av 800-tallet foreskrev abbed Eigil av Fulda at de avdøde
skulle minnes i «messe, salmer og hellig bønn» den 17. desember, minnedagen for
den hellige Sturmius,
grunnleggeren av klosteret i Fulda.6 Det var
lignende minnedager i de østlige Kirkene. I 800 inngikk to klostre, Saint-Gall
og Reichenau, en formell avtale om å be for de døde i begge klostrene den 14.
november hvert år. På samme tid skrev Amalarius av Metz i sin De ordine
antiphonum at han la denne festen dagen etter Allehelgensdag. Han pleide å
legge til officiet for de døde til tidebønnene på Allehelgensdag.7
Den hellige Odilo av Cluny (994-1048)
kan ha tenkt på denne henvisningen da han i 998 utvidet feiringen til «alle
døde som har eksistert fra verdens begynnelse» og la festen til dagen etter
allehelgensdag, altså den 2. november. Han ga alle klostrene under hans
autoritet ordre om å innføre denne feiringen og la til: «Hvis noen andre følger
eksemplet av vår trosinspirerte nyskapning, måtte han dele i alles gode
bønner».8 Den
hellige Peter
Damian (1007-1072) forteller i sin biografi om Odilo en legende om
hvordan denne feiringen ble innført.
En pilegrim som var på
vei hjem fra Det hellige Land, led skipbrudd i en storm og ble kastet i land på
en øde øy. En eremitt som bodde der, fortalte ham at blant klippene var det en
avgrunn som sto i forbindelse med purgatoriet, og fra den hørtes hele tiden
stønnene fra plagete sjeler. Eremitten hevdet også at han hadde hørt demonene
klage over effekten av de troendes bønner, og spesielt munkene i Cluny, i å
redde deres ofre. Da pilegrimen kom hjem, hastet han til Cluny for å fortelle
abbeden om dette, og han bestemte at hans kommunitet hver 2. november skulle be
for sjelene i skjærsilden. Dekretet som forordner feiringen, er trykt i
bollandistenes Acta Sanctorum.9
Innflytelsen fra Cluny
gjorde at festen ble spredt til hele vesten. Først ble den overtatt av de andre
cluniacensiske husene og deretter ble den tatt opp i flere franske bispedømmer.
Bispedømmet Liège var det første bispedømmet som offisielt innførte en minnedag
for å be for alle avdøde, det skjedde under biskop Notger (d. 1008). Deretter
spredte skikken seg til Tyskland og England. Med tiden ble hele måneden
november assosiert med bønner for de avdøde i den vestlige katolske
tradisjonen, men likevel beholdt 2. november en spesiell status som en dag satt
av for det formålet.
Allesjelersdag nevnes i
et martyrologium samlet i Besançon midt på 1000-tallet. Så tidlig som i 1075
påbød Lanfranc i England i sin Monastic Constitutions sine munker å
feire en høytidelig messe for de døde på 2. november, men det finnes fire eller
fem kalendere fra Canterbury fra 1100- og 1200-tallet som ikke nevner noen slik
feiring i det hele tatt. De mest kjente dedikasjonene i England er All Souls
College i Oxford, grunnlagt av erkebiskop Henry Chichele i 1437 og All Souls
Church i Langham Place i London, bygd av John Nash mellom 1822 og 1824.
Festen Commemoratio
animarum spredte seg langsommere til Italia, hvor den ble akseptert,
spesielt i Roma, først på 1300-tallet. I Kirken i Milano ble minnedagen feiret
på dagen etter festen for vigslingen av katedralen (16. oktober) inntil den
hellige Karl
Borromeus flyttet den til 2. november i 1582.10 Tidlig
på 1400-tallet hadde dominikanerne i Spania skikken med å feire tre messer på
den dagen (som i julen) for å oppfylle alle anmodninger om messer. Denne
skikken ser ut til å ha oppstått i dominikanerklosteret i Valencia. Pave
Benedikt XIV (1740-58) ga sin godkjennelse av denne skikken i 1748 og utvidet
privilegiet til alle prester i hele Spania, Portugal og Latin-Amerika.
Pave Benedikt XV
(1914-22) utvidet i 1915 dette privilegiet til hele Kirken og gjorde samtidig
festen obligatorisk. Bakgrunnen for dette var de mange som var døde i første
verdenskrig. Paven gjorde privilegiet avhengig av den betingelse at hver prest
bare kunne ofre én messe for stipend og måtte feire en annen som en
kompensasjon for alle de messeintensjonene som av ulike grunner ikke var
oppfylt i århundrenes løp eller hadde blitt glemt.11 Denne
regelen gjelder fortsatt, men en prest trenger ikke nødvendigvis å feire tre
messer. Messen fikk en egen prefasjon, tatt fra det parisiske missale fra 1738.
De tre messene feires for de troende, for pavens intensjon og for en personlig
intensjon.
I den tradisjonelle
katolske ritus ble feiringen flyttet til mandag den 3. november hvis 2. november
falt på en søndag, siden messen for de døde med sine svarte messeklær ble sett
på som uforenelig med søndagens gledefulle natur. Den samme regelen sto i de
generelle retningslinjene for den nye messen som kom i 1969, men da det nye
missalet kom i 1970, sto det at Allesjelersdag hadde presedens foran søndagen.12 Dette
betyr at festen for Alle sjeler alltid feires, selv om dagen faller på en
søndag.
Samtidig ble det bestemt
at som i alle messer for avdøde kunne fiolette messeklær brukes i stedet for
svarte.13
Mange tror at Det annet
Vatikankonsil avskaffet svart som liturgisk farge, men dette er altså ikke riktig
(bortsett fra på langfredag), fiolett ble innført som et alternativ, ikke som
en erstatning for svart. Noen steder ble svarte messehagler kastet eller solgt
på auksjon, noe som i beste fall må kalles kulturvandalisme. Tidligere var
hvitt foreskrevet i begravelser av små barn, men i dag har det i USA, Canada,
Australia og New Zealand (samt i enkelte bevegelser, «movimenti») blitt nesten
enerådende å feire rekviemmesser i hvitt for å understreke at man feirer en
oppstandelsesmesse. (At hvitt er foreskrevet i enkelte asiatiske land, skyldes
derimot at hvitt er fargen for sorg i deres kultur). Rent formelt er det
naturligvis riktig at vi i en rekviemmesse feirer håpet om oppstandelsen, men
det er ikke til å legge skjul på at dette har skapt problemer i enkelte
begravelser. En enke skrev en gang en artikkel i den katolske pressen i USA
hvor hun uttrykte sitt sinne over den gledefylte feiringen av hennes manns
oppstandelse, som ikke tok noe hensyn til hennes sorg. Kanskje en påminnelse
til prester om at begravelser ikke er stedet for å ri liturgiske prinsipper,
men heller for pastoral fingerspitzengefühl.
Ved kalenderreformen i
1969 ble det også innført fire nye prefasjoner for den kristne død i tillegg
til den gamle for de avdøde. Den nye liturgien er bestemt på å «uttrykke
klarere den kristne døds påskekarakter»,14 og i
stedet for å sørge «som de andre, de som er uten håp» (1.Tess 4,13), å
proklamere Kristi påskemysterium som grunnlaget for vårt håp. Av denne grunn
ble den gamle sekvensen Dies Irae fra 1200-tallet fjernet sammen med
andre tekster hvor frykten ved tanken på Guds strenge dom skygger for det
strålende lyset av troen på oppstandelsen. En detaljert beskrivelse av den
eldre liturgien i messe og officium på Allesjelersdag gis av den tyske
liturgikeren og religionsvitenskapsmannen Joseph Pascher (1893-1979). Til tross
for alle forsøk på å gi en positiv tolkning av den daværende liturgien,
konkluderer Pascher: «Ikke desto mindre er det manges håp at et fremtidige
officium for de døde vil bli karakterisert av en større grad av tillit til
påskemysteriets død og oppstandelse med Kristus».
Mange mener at fjerningen
av Dies Irae fra messen på Allesjelersdag var en overreaksjon og en
smule fundamentalistisk, og det finnes mange menigheter som fortsatt synger
den, enten på sekvensens plass eller som hymne. Den er da heller ikke forbudt,
tvert imot foreslås den fortsatt i tidebønnene som åpningshymne i officiet for
de døde (delt i tre deler), og spesielt for Allesjelersdag.15
Den utstrakte
valgfriheten etter kalenderreformen gjorde dessverre at praksisen ble ulik i de
katolske kirkene i Norden. I Sverige feires Allehelgensdag alltid på første
lørdag i november med Allesjelersdag på søndagen etter, mens i Danmark feires
Allehelgensdag første søndag i november og Allesjelersdag mandagen etter.
Kirken i Norge valgte «bastardløsningen» å feire Allehelgensdag på første søndag
i november, mens Allesjelersdag ble feiret den 2. november uansett hvordan den
datoen falt i forhold til Allehelgensdag (dersom ikke første søndag i november
var nettopp 2. november – da ble Allesjelersdag feiret mandagen etter).
Heldigvis har de norske biskopene nå ryddet opp i dette,
slik at fra kirkeåret 2006/07 feires Allehelgensdag den 1. november og
Allesjelersdag den 2. november.
Allesjelersdag sto i
Missale Nidrosiense fra 1519 som Commemoratio animarum. Feiringen av
Allesjelersdag kan ses på som et komplement til Allehelgensdag: Vi ber om at
skaren for Guds trone skal bli fulltallig. Også i den protestantiske kirken har
man en reminisens av denne festen (riktignok gjerne på allehelgensdag) hvor man
går på kirkegården, steller gravstedene og setter lys på dem.
Det var også en folkelig
overtro at på denne dagen kunne sjelene i skjærsilden vise seg på jorden og
hjemsøke dem som hadde gjort dem noe mens de levde. De kunne vise seg som
spøkelser eller hekser, og det ble også trodd at det hjalp å gi almisser i form
av penger, kaker eller frukt. Noen av skikkene overlever i folkelige
tradisjoner, men er i dag assosiert med «hallowe'en», allehelgensaften 31.
oktober (allehelgensdag heter på engelsk All Saints eller All Hallows).
I den armenske kirken
feires dagen på mandag etter påske.
Allesjelersdag er helt
unik i den liturgiske kalenderen. Den kan ikke kalles en høytid eller en fest,
men likevel hører den i rang med blant «høytidene for Herren, den salige Jomfru
Maria og de hellige som står i den allmenne kalenderen».16
1 M. Righetti, Manuale di storia liturgica, 2. utgave, Milano 1955, 2:368-69, 375-77; J.A. Jungmann, The Mass of the Roman Rite. Its origins and Development, 2 vols, New York 1951-55, 1:217-19
2 Jungmann 1:218. [Refrigerium var minnemåltidet for de døde. Jungmann 1:218, nr 43]
5 Regula 24,2; J.-P. Migne (ed.), Patrologia Latina (PL), 83:294
6 Vita Sancti Eigilii 25; PL105:400
7 De ordine antiphonum 65 (Hanssens 3:98)
8 Statutum Odilonis; Pl 142:1037
11 H. Kneller, Geschichtliches über die drei Messen am Allerseelentag, Zeitschrift für Katolische Theologie (Innsbruck), Wien 1877-), 42 (1918), 74-113
12 Rubrikkene i Missale Romanum av 1970
13 GIRM, no 306d-e; jf instruksjonen for implementeringen av Konstitusjonen om liturgien av mai 1967, nos 23-34
14 Sacrosanctum Concilium, 4. desember 1963, no 81; Flannery s 24
15 Liturgia Horarum IV, (Libreria Editrice Vaticana, 2000), s 489
16 Generelle regler for det liturgiske år og kalenderen, (21. mars 1969), kap 3, «Tabell over liturgiske dager i henhold til deres presedensorden», I, 3
Kilder: Farmer,
Lodi, Butler (XI), Bunson, Engelhart, Schnitzler, Schauber/Schindler, Melchers,
Adam, KIR, CE, Infocatho, Heiligenlexikon, en.wikipedia.org,
americancatholic.org, festjahr.de - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Opprettet: 2006-12-04 19:59
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/nov02
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Maître de Catherine of Clèves (fl. de 1435 à 1460), Âmes délivrées du Purgatoire, Heures de Catherine de Clèves, MS M.917, fol. 107r, circa 1440, The Morgan Library and Museum, Ms. M.917, fol. 107r (themorgan.org)
JUAN PABLO II
1. "Todo el mundo es
delante de ti como un grano de arena en la balanza y como una gota de rocío de
la mañana que cae sobre la tierra. Pero tienes piedad de todos, porque todo lo
puedes, y disimulas los pecados de los hombres para traerlos a
penitencia. Pues Tú amas todo cuanto existe y nada aborreces de lo
que has hecho, que no por odio hiciste cosa alguna. ¿Y cómo podría subsistir
nada si tú no quisieras, o cómo podría conservarse sin ti? Pero a todos
perdonas, porque son tuyos, Señor, amador de las almas. Porque en todas
las cosas está tu espíritu incorruptible. Y por eso corriges con blandura a los
que caen, y a los que pecan los amonestas, despertando la memoria de su pecado,
para que, libres de su maldad, crean, Señor, en ti" (Sab 11 23-12,
2).
Hoy la Iglesia celebra la
"conmemoración de todos los fieles difuntos". Las palabras arriba
citadas del libro de la Sabiduría, tomadas de la primera lectura del domingo
trigésimo primero "per annum", pueden ayudar mucho a cada uno de
nosotros para vivir este encuentro con la eternidad, que traen consigo los dos
primeros días de noviembre.
Que nos acompañen estas
palabras durante la visita a los cementerios, cuando nos detengamos junto a las
tumbas de nuestros difuntos, cercanos o lejanos, conocidos o desconocidos:
"...porque en todas las cosas está tu espíritu incorruptible" (Sab 12,
1).
Que estas visitas a los
difuntos, estos encuentros con ellos, sean valorizados en nuestros corazones
por la esperanza, que "está llena de inmortalidad'' (Sab 3, 4).
2. Me refiero otra vez al
Sínodo de los Obispos que, hace una semana, terminó sus trabajos dedicados a la
misión de la familia en el mundo contemporáneo. Porque hoy quiero decir
que la familia es un lugar particular del hombre. En este lugar, en
esta comunidad, se saluda con alegría su nacimiento su venida al
mundo, y en este lugar, sobre todo, se siente su desaparición, su muerte.
El día de los difuntos es
un día particular para las familias. Este día van a los lugares donde descansan
los difuntos más cercanos y más queridos: se encuentran, en el silencio, en la
oración en la meditación junto a sus tumbas.
Reviven recuerdos alegres
y dolorosos: a veces las lágrimas comienzan a correr por el rostro, ¡tan grande
es el sentido de la cercanía, a pesar de la muerte, tan grande es la emoción!
Pertenecen a la familia
también los que han participado, y permanecen, sin embargo, en los
corazones porque el misterio de la vida y del amor nos ha unido a ellos
tan profundamente. Permanecen en la viudez de sus respectivos maridos y
mujeres, que continúan en la vida. Permanecen en la orfandad de sus hijos.
3. En este día quisiera
recordar a todos los muertos de este año, y en particular a las víctimas de
catástrofes naturales y de numerosos, demasiados episodios de violencia, de
secuestros, de terrorismo, acaecidos en diversos países del mundo.
Pienso también en los
muchos niños inocentes -como los alumnos de la escuela de Ortuella, España-, en
tantas personas que, en los lugares de trabajo, por los caminos o en la propia
casa, se encontraron arrollados, sin darse cuenta, por actos de destrucción y
de muerte, cuya causa frecuentemente ni siquiera conocerían.
Pienso en un pequeño país
del mundo, atormentados por una crónica prolongación de violencias y asesinatos,
que provocan luto en las familias y en la comunidad eclesial. Quisiera renovar,
en nombre también de la piedad por los muertos, una llamada apremiante para que
prevalezca en todas las partes responsables el sentimiento de reconciliación
dictado por la conciencia cristiana y por el amor a la propia patria.
Quisiera no olvidar a las
víctimas de la guerra que, desde hace algunas semanas, arrecia entre Irak e
Irán, como choques sangrientos entre los ejércitos y bombardeos de ciudades y
poblaciones indefensas; por desgracia, la misma opinión pública del mundo
parece habituarse fácilmente incluso al espectáculo de tan terribles
destrucciones.
Mientras nuestra oración
quiere abrazar también la suerte de estos hermanos nuestros, invoquemos a Dios
omnipotente y misericordioso para que haga renacer pensamientos de paz, y en
particular despierte el deseo de resolver los contrastes con negociaciones,
dentro del respeto a la integridad de los derechos humanos, nacionales y
territoriales de los países implicados en el conflicto.
4. El día de la
conmemoración de los difuntos, traspasamos, en cierto sentido, los límites
de su ausencia, cuyo signo es la tumba fría, y nos unimos con ellos en la fe
que nos conduce a la Casa del Padre.
Y juntamente con el autor del Libro de la Sabiduría repetimos a ese Padre: "Señor, todo lo puedes... y amas todo lo que has creado" (cf. Sab 11, 23-24). Amas al hombre al que has creado a tu semejanza y lo has redimido mediante la sangre de tu Hijo. Tú amas al hombre...
Después del Ángelus
Saludo complacido al
grupo de padres presentes en la plaza de San Pedro y que han venido de Bérgamo
y Verona, a visitar a sus hijos que se preparan para el sacerdocio en el
Instituto de los Monfortianos. Me congratulo con vosotros por el don que habéis
hecho de vuestros hijos al Señor, confiándolos a la protección materna de la
Virgen. Os invito a perseverar en la oración y en el testimonio cristiano
ferviente para sostener su vocación. Con tal deseo os bendigo de corazón
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Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Luca
Giordano (–1705), Vierge à l'Enfant et Âmes du
Purgatoire, circa 1665, 207,3 x 155,6, Musée des Beaux-Arts de Houston
JUAN PABLO II
1. "Espero la
resurrección de los muertos y la vida eterna".
Hoy, conmemoración
litúrgica de los difuntos, nuestro pensamiento se dirige a la muchedumbre de
los hermanos que nos han precedido en la gran meta de la eternidad. Estamos
invitados a reanudar con ellos, en lo íntimo del corazón, el diálogo que la
muerte no debe interrumpir.
No hay persona que no
tenga parientes, amigos, conocidos que recordar. No hay familia que no se
remonte al tronco originario, con sentimientos de nostalgia, de piedad humana y
cristiana.
Pero nuestro recuerdo
quiere ir más allá de los legítimos y entrañables vínculos afectivos y
extenderse al horizonte del mundo. De este modo llegamos a todos los muertos,
dondequiera que estén sepultados, en cada uno de los ángulos de la tierra,
desde los cementerios de las metrópolis a los de la aldea mas modesta. Elevemos
por todos, con corazón fraterno, la piadosa invocación de sufragio al Señor de
la vida y de la muerte.
2. El día de la
conmemoración de todos los difuntos debe ser una jornada de reflexión,
especialmente en la ocasión extraordinaria del Año Jubilar de la Redención que
estamos celebrando.
Efectivamente, la
conmemoración de los difuntos nos hace meditar ante todo sobre el mensaje
escatológico del cristianismo: por la palabra reveladora de Cristo, el
Redentor, nosotros estamos seguros de la inmortalidad del alma. En realidad, la
vida no se cierra en el horizonte de este mundo: el alma, creada directamente
por Dios, cuando llegue el fin fisiológico del cuerpo, seguirá siendo inmortal,
y nuestros mismos cuerpos resucitarán transformados y espiritualizados. El
significado profundo y decisivo de nuestra existencia humana y terrena está en
nuestra inmortalidad "personal": Jesús vino a revelarnos esta verdad.
El cristianismo es ciertamente también un "humanismo" y propugna con
fuerza el desarrollo integral de cada uno de los hombres y de cada pueblo,
asociándose a todos los movimientos que quieren el progreso individual y
social; pero su mensaje es esencialmente ultraterreno, planteando todo el
sentido de la existencia en la perspectiva de la inmortalidad y de la
responsabilidad. Por lo tanto, las muchedumbres inmensas de los que, en los
siglos pasados, han alcanzado ya el término de la propia vida, están todos
vivos; nuestros queridos difuntos están aún vivos y también presentes, de algún
modo, en nuestro caminar cotidiano. "La vida no termina, se transforma; y,
al deshacerse nuestra morada terrenal, adquirimos una mansión eterna en el
cielo" (Prefacio de Difuntos).
3. En segundo lugar, esta
jornada nos hace pensar justamente en la fragilidad y en lo precario de nuestra
vida, en la condición mortal de nuestra existencia. ¡Cuántas personas han
pasado ya por esta tierra nuestra! ¡Cuántos, que un día estaban con nosotros
con su cariño y su presencia, ya no están! Somos peregrinos en la tierra y no
estamos seguros de la amplitud del tiempo que se nos ha concedido. El autor de
la Carta a los Hebreos advierte reflexivamente: "Está establecido morir
una vez, y después de esto, el juicio" (Heb 9, 27). El Año Santo de
la Redención nos recuerda especialmente que Cristo vino a traer la
"gracia" divina, a redimir a la humanidad del pecado, a perdonar las
culpas. La realidad de nuestra muerte nos recuerda la advertencia apremiante
del Divino Maestro: "Velad" (cf. Mt 24, 32; 25, 13; Mc 13,
25). Debemos vivir, pues, en gracia de Dios, mediante la oración, la confesión
frecuente, la Eucaristía; debemos vivir en paz con Dios, con nosotros mismos y
con todos.
4. Toda la enseñanza y
toda la actitud de Jesús se proyectan hacia las realidades eternas, con miras a
las cuales el Divino Maestro no duda en pedir renuncias y sacrificios graves.
La realidad de nuestra muerte no debe volver triste la vida ni bloquearla en
sus actividades; sólo debe hacerla extremadamente seria. El autor de la Carta a
los Hebreos nos advierte que "no tenemos aquí ciudad permanente, sino que
buscamos la futura" (Heb 13, 14), y San Pablo se hace eco con una
expresión de vivo realismo: "Castigo mi cuerpo y lo esclavizo" (1 Cor 9,
27). Efectivamente, sabemos que "los padecimientos del tiempo presente son
nada en comparación con la gloria que ha de manifestarse en nosotros" (Rom 8,
18).
5. A la luz del mensaje
típico del Año Santo, este día de difuntos nos recuerda la preciosa y grande
realidad de la Indulgencia que la Iglesia concede en remisión de la pena
temporal por los pecados. Ciertamente el Señor perdona las culpas de quien se
ha arrepentido de verdad y vuelve a Él mediante el sacramento de la Penitencia;
pero permanece, podríamos decir, esa zona gris que se llama “pena” del pecado,
es decir, permanece el deber de la purificación perfecta para la
inmediata posesión de la visión beatífica después de esta vida
La Indulgencia
jubilar, al igual que las demás indulgencias, pueden aplicarse a los
difuntos a manera de sufragio. Os exhorto, por tanto, a aprovechar siempre,
pero especialmente este año, el tesoro de la misericordia di Dio, para
disfrutar de su amistad y ser hallados dignos de su infinita felicidad.
6. Queridísimos hermanos
y hermanas: las reflexiones que nos sugiere la conmemoración de los difuntos
nos hacen entrar en el gran capítulo de los "Novísimos" —muerte,
juicio, infierno y gloria—. Es la perspectiva que debemos tener
ininterrumpidamente ante los ojos, es el secreto para que la vida tenga siempre
plenitud de significado y se desenvuelva cada día con la fuerza de la
esperanza.
Meditemos frecuentemente
los Novísimos y comprenderemos cada vez mejor el sentido profundo de la vida.
Con esta exhortación os
imparto de corazón mi afectuosa y paterna bendición apostólica.
Saludos
Saludo con particular
afecto a los numerosos peregrinos venidos de diversos lugares de España y
Latinoamérica. Mi mas cordial saludo también a los miembros del Club Egara de
Tarrasa.
Hoy, día de difuntos,
nuestro pensamiento se dirige a los hermanos que nos han precedido en el camino
hacia la eternidad. La Conmemoración litúrgica evoca el mensaje escatológico
del Cristianismo que nos confirma sobre la inmortalidad del alma. El significado
profundo de la existencia humana y terrena esta en nuestra inmortalidad “
personal ”. Jesús de Nazaret, el Hijo de Dios, ha venido al mundo para
revelarnos esta verdad fundamental.
Unidos en la esperanza,
elevamos nuestra plegaria por todos los difuntos.
Y antes de concluir, un
especial saludo a los miembros de la Asociación de Propagandistas, venidos a
Roma con motivo del 75° aniversario de su creación y del 50° aniversario del
Centro de Estudios Universitarios.
Os recibo con verdadero
placer, porque conozco los méritos de vuestra Asociación y la valía de sus
realizaciones, que se han traducido en muy importantes obras de los católicos
españoles.
Aunque no puedo
extenderme más en este momento, sí quiero alentar cordialmente a vosotros, a
todos los Propagandistas, a los profesores, alumnos y padres, a una fidelidad
cada vez más profunda a vuestro ideario. Este hunde sus raíces en los
auténticos principios cristianos, en la adhesión al Magisterio de la Iglesia,
en una decidida voluntad de amor al hombre y de servicio al mismo, de acuerdo
con los genuinos valores del humanismo cristiano.
La Iglesia y la sociedad
española aprecian y necesitan vuestra aportación, tanto más preciosa y deseable
en el momento actual y frente al futuro. Sensibles, pues, a las exigencias del
mundo de hoy, proseguid vuestro camino, animados por mi afectuosa Bendición.
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SOURCE : https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/es/audiences/1983/documents/hf_jp-ii_aud_19831102.html
Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
Catedral de San Juan Bautista de Puerto Rico, San Juan, Puerto Rico.
JUAN PABLO II
Amadísimos hermanos y
hermanas:
1. Ayer celebramos la
conmemoración litúrgica anual de Todos los Fieles difuntos. La Iglesia,
esparcida por todo el mundo, elevó una invocación coral al Dios de la vida y de
la paz, para que acoja en su reino de luz infinita a todas las almas,
especialmente a las más abandonadas y necesitadas de su misericordia.
La oración cristiana por
los difuntos —que caracteriza todo el mes de noviembre— debe hacerse a la luz
de la resurrección de Cristo. En efecto, el apóstol san Pablo dice: "Si
Cristo no resucitó, vuestra fe es vana. (...) Si solamente para esta vida
tenemos puesta nuestra esperanza en Cristo, somos los más dignos de compasión
de todos los hombres. ¡Pero no! Cristo resucitó de entre los muertos como
primicia de los que durmieron" (1 Co 15, 17. 19-20).
El mundo necesita hoy,
más que nunca, redescubrir el sentido de la vida y de la muerte desde la
perspectiva de la vida eterna. Fuera de ella, la cultura moderna, nacida para
exaltar al hombre y su dignidad, se transforma paradójicamente en cultura de
muerte, porque, al perder el horizonte de Dios, se encuentra como prisionera
del mundo, se atemoriza y, por desgracia, da lugar a múltiples patologías
personales y colectivas.
2. A este propósito, me
complace citar un texto de san Carlos Borromeo, cuya memoria litúrgica
celebraremos mañana: "Mi alma —escribió— alabe siempre al Señor, que jamás
deja de prodigar sus dones. Es don de Dios si de pecador te llama a la
justicia; don de Dios si te sostiene para que no caigas; don de Dios si te da
la fuerza para perseverar hasta el final; será don de Dios también la
resurrección de tu cuerpo muerto, de modo que ni siquiera uno de los cabellos
de tu cabeza se pierda; será don de Dios la glorificación después de la
resurrección; y, por último, será también don de Dios poder alabarlo
continuamente en la eternidad" (Homilía, 5 de septiembre de 1583).
A la vez que invito a
meditar en estos luminosos pensamientos del santo arzobispo de Milán, aprovecho
la ocasión para expresar mi gratitud a cuantos, con ocasión de la fiesta de san
Carlos, me han enviado sus felicitaciones por mi onomástico. Agradezco, sobre
todo, las oraciones, que devuelvo de corazón, invocando para todos abundantes
gracias celestiales.
3. Dirigiéndonos ahora a
María santísima, le pedimos que sostenga de modo particular nuestra oración de
sufragio por los difuntos. En este Año del Rosario, imitemos asiduamente el
ejemplo de la Virgen, para contemplar con ella el misterio de Cristo muerto y
resucitado, esperanza de vida eterna para todo hombre.
Después del Ángelus
Hoy hemos participado
todos espiritualmente en el dolor de la comunidad de San Giuliano di Puglia,
tan probada por la trágica muerte de numerosos hijos suyos.
Deseo decir una vez más a
esas queridas familias que el Papa está cerca de ellas y ruega por ellas,
implorando del Señor, por intercesión de María, Madre de misericordia, el
consuelo de la fe y de la esperanza cristiana.
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Commemorazione di tutti i
fedeli defunti
San
Gaetano intercede per le anime purganti presso la Madonna. Chiesa di Santa
Maria degli Angeli a Pizzofalcone
BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Sala Pablo VI
Miércoles 2 de noviembre de 2011
Conmemoración de todos
los fieles difuntos
Queridos hermanos y
hermanas:
Después de celebrar la
solemnidad de Todos los Santos, la Iglesia nos invita hoy a conmemorar a todos
los fieles difuntos, a dirigir nuestra mirada a los numerosos rostros que nos
han precedido y que han finalizado el camino terreno. En la audiencia de hoy,
por eso, quiero proponeros algunos sencillos pensamientos sobre la realidad de
la muerte, que para nosotros, los cristianos, está iluminada por la
Resurrección de Cristo, y para renovar nuestra fe en la vida eterna.
Como ya dije ayer en
el Ángelus,
en estos días se visita el cementerio para rezar por los seres queridos que nos
han dejado; es como ir a visitarlos para expresarles, una vez más, nuestro
afecto, para sentirlos todavía cercanos, recordando también, de este modo, un
artículo del Credo: en la comunión de los santos hay un estrecho vínculo entre
nosotros, que aún caminamos en esta tierra, y los numerosos hermanos y hermanas
que ya han alcanzado la eternidad.
El hombre desde siempre
se ha preocupado de sus muertos y ha tratado de darles una especie de segunda
vida a través de la atención, el cuidado y el afecto. En cierto sentido, se
quiere conservar su experiencia de vida; y, de modo paradójico, precisamente
desde las tumbas, ante las cuales se agolpan los recuerdos, descubrimos cómo
vivieron, qué amaron, qué temieron, qué esperaron y qué detestaron. Las tumbas
son casi un espejo de su mundo.
¿Por qué es así? Porque,
aunque la muerte sea con frecuencia un tema casi prohibido en nuestra sociedad,
y continuamente se intenta quitar de nuestra mente el solo pensamiento de la
muerte, esta nos concierne a cada uno de nosotros, concierne al hombre de toda
época y de todo lugar. Ante este misterio todos, incluso inconscientemente,
buscamos algo que nos invite a esperar, un signo que nos proporcione
consolación, que abra algún horizonte, que ofrezca también un futuro. El camino
de la muerte, en realidad, es una senda de esperanza; y recorrer nuestros
cementerios, así como leer las inscripciones sobre las tumbas, es realizar un
camino marcado por la esperanza de eternidad.
Pero nos preguntamos:
¿Por qué experimentamos temor ante la muerte? ¿Por qué una gran parte de la
humanidad nunca se ha resignado a creer que más allá de la muerte no existe
simplemente la nada? Diría que las respuestas son múltiples: tenemos miedo ante
la muerte porque tenemos miedo a la nada, a este partir hacia algo que no
conocemos, que ignoramos. Y entonces hay en nosotros un sentido de rechazo pues
no podemos aceptar que todo lo bello y grande realizado durante toda una vida
se borre improvisamente, que caiga en el abismo de la nada. Sobre todo sentimos
que el amor requiere y pide eternidad, y no se puede aceptar que la muerte lo
destruya en un momento.
También sentimos temor
ante la muerte porque, cuando nos encontramos hacia el final de la existencia,
existe la percepción de que hay un juicio sobre nuestras acciones, sobre cómo
hemos gestionado nuestra vida, especialmente sobre aquellos puntos de sombra
que, con habilidad, frecuentemente sabemos remover o tratamos de remover de
nuestra conciencia. Diría que precisamente la cuestión del juicio, a menudo,
está implicada en el interés del hombre de todos los tiempos por los difuntos,
en la atención hacia las personas que han sido importantes para él y que ya no
están a su lado en el camino de la vida terrena. En cierto sentido, los gestos
de afecto, de amor, que rodean al difunto, son un modo de protegerlo basados en
la convicción de que esos gestos no quedan sin efecto sobre el juicio. Esto lo
podemos percibir en la mayor parte de las culturas que caracterizan la historia
del hombre.
Hoy el mundo se ha
vuelto, al menos aparentemente, mucho más racional; o mejor, se ha difundido la
tendencia a pensar que toda realidad se deba afrontar con los criterios de la
ciencia experimental, y que incluso a la gran cuestión de la muerte se deba
responder no tanto con la fe, cuanto partiendo de conocimientos experimentales,
empíricos. Sin embargo, no se llega a dar cuenta suficientemente de que
precisamente de este modo se acaba por caer en formas de espiritismo,
intentando tener algún contacto con el mundo más allá de la muerte, casi
imaginando que exista una realidad que, al final, sería una copia de la
presente.
Queridos amigos, la
solemnidad de Todos los Santos y la Conmemoración de todos los fieles difuntos
nos dicen que solamente quien puede reconocer una gran esperanza en la muerte,
puede también vivir una vida a partir de la esperanza. Si reducimos al hombre
exclusivamente a su dimensión horizontal, a lo que se puede percibir
empíricamente, la vida misma pierde su sentido profundo. El hombre necesita
eternidad, y para él cualquier otra esperanza es demasiado breve, es demasiado
limitada. El hombre se explica sólo si existe un Amor que supera todo
aislamiento, incluso el de la muerte, en una totalidad que trascienda también
el espacio y el tiempo. El hombre se explica, encuentra su sentido más
profundo, solamente si existe Dios. Y nosotros sabemos que Dios salió de su
lejanía y se hizo cercano, entró en nuestra vida y nos dice: «Yo soy la
resurrección y la vida: el que cree en mí, aunque haya muerto, vivirá; y el que
está vivo y cree en mí no morirá para siempre» (Jn 11, 25-26).
Pensemos un momento en la
escena del Calvario y volvamos a escuchar las palabras que Jesús, desde lo alto
de la cruz, dirige al malhechor crucificado a su derecha: «En verdad te digo:
hoy estarás conmigo en el paraíso» (Lc 23, 43). Pensemos en los dos
discípulos que van hacia Emaús, cuando, después de recorrer un tramo de camino
con Jesús resucitado, lo reconocen y parten sin demora hacia Jerusalén para
anunciar la Resurrección del Señor (cf. Lc 24, 13-35). Con renovada
claridad vuelven a la mente las palabras del Maestro: «No se turbe vuestro
corazón, creed en Dios y creed también en mí. En la casa de mi Padre hay muchas
moradas; si no, os lo habría dicho, porque me voy a prepararos un lugar» (Jn 14,
1-2). Dios se manifestó verdaderamente, se hizo accesible, amó tanto al mundo
«que entregó a su Unigénito, para que todo el que cree en él no perezca, sino
que tenga vida eterna» (Jn 3, 16), y en el supremo acto de amor de la
cruz, sumergiéndose en el abismo de la muerte, la venció, resucitó y nos abrió
también a nosotros las puertas de la eternidad. Cristo nos sostiene a través de
la noche de la muerte que él mismo cruzó; él es el Buen Pastor, a cuya guía nos
podemos confiar sin ningún miedo, porque él conoce bien el camino, incluso a
través de la oscuridad.
Cada domingo reafirmamos
esta verdad al recitar el Credo. Y al ir a los cementerios y rezar con afecto y
amor por nuestros difuntos, se nos invita, una vez más, a renovar con valentía
y con fuerza nuestra fe en la vida eterna, más aún, a vivir con esta gran esperanza
y testimoniarla al mundo: tras el presente no se encuentra la nada. Y
precisamente la fe en la vida eterna da al cristiano la valentía de amar aún
más intensamente nuestra tierra y de trabajar por construirle un futuro, por
darle una esperanza verdadera y firme. Gracias.
Saludos
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española, en particular a los grupos provenientes de
España, México, República Dominicana, Colombia, Argentina y otros países
latinoamericanos. Invito a todos a que al recitar el Credo proclaméis al mundo
la fe en la vida eterna, pues si el Buen Pastor nos guía en la noche de la
muerte, seremos capaces de trabajar con denuedo en este mundo, con la esperanza
del futuro que nos promete. Muchas gracias.
Copyright © Dicastero per
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