Saints Théodora et Didyme
Martyrs à
Alexandrie en Égypte (✝ 304)
Jeune fille
chrétienne d'Alexandrie, arrêtée pendant la persécution de Dioclétien, elle
voulait rester vierge, ce qui n'était pas l'intention du gouverneur. Celui-ci
lui donna trois jours de réflexion avant de la condamner à être enfermée dans
une maison de prostitution. Théodora resta inébranlable. Elle y fut enfermée,
livrée à la débauche. Un soldat qui avait assisté à l'audience, vint et lui
dit: "Je suis le premier." Quand ils furent seuls, il la décida à
échanger sa tenue de soldat et son voile de prostituée. Elle put s'enfuir
ainsi, mais Didyme le soldat passa en jugement et eut la tête tranchée.
Saint
Ambroise, évêque de Milan qui nous rapporte cet épisode
affirme que Théodora revint au tribunal pour faire délivrer Didyme, mais elle
en partagea le martyre.
LES
ACTES DES SAINTS DIDYME ET THÉODORA, A ALEXANDRIE, L'AN 303.
Ces Actes sont,
pour le commencement et la fin, extraits mot à mot des registres du greffe ; le
reste est tout à fait digne de créance.
Combien le trait le plus touchant de l’antiquité païenne
est loin de la beauté de celui-ci ! Le généreux dévouement d'Oreste et de
Pylade leur était dicté par l’amitié ; la douleur de se survivre les y
entraînait. Ici, ce n'est point le moi humain, ni sa dualité plus humaine
encore, c'est l'ardente et libre charité, fruit de la régénération et de la
grâce. » (Mme Swetchine, Sa vie et ses oeuvres t. I, p. 181.)
BOLL.., 28/IV,
April., III, 572. — RUINART, Acta sinc., p. 425 et suiv. — P. ALLARD, Hist.
des persécutions, t. IV, p. 346 et suiv. — Cf. CHEVALIER, POTTHAST, et
CORNEILLE., Theodor., act. III, scène 3.
LES
ACTES DES SAINTS DIDYME ET THÉODORA
A Alexandrie,
Procule ouvrit l'audience par ces mots: « Qu'on amène la vierge Théodora. »
Un huissier : « La
voici. »
Procule : « De
quelle condition es-tu
— Je suis
chrétienne.
— Es-tu libre ou
esclave ?
— Je te répète que
je suis chrétienne : en venant sur la terre, le Christ m'a rendue libre ; au
reste, mes parents sont nobles. »
Procule : « Faites
venir le curateur de la cité » ; et quand il fut arrivé : « Que sais-tu sur
cette jeune fille ? »
Lucius, le
curateur, répondit : « Elle est libre, noble et de naissance illustre, la
famille est fort honorable. »
Procule reprit: «
Si tu es libre, pourquoi ne veux-tu pas te marier?
Pour l'amour du Christ.
— En s'incarnant,
il nous a délivrés de la corruption et nous a mérité la vie éternelle. J'ai
embrassé sa foi, je crois qu'il est bon de demeurer vierge.
— Les empereurs ont
ordonné que les vierges eussent à choisir, ou un sacrifice, ou le déshonneur.
— Je pense que tu
n'ignores pas ceci : Dieu voit nos coeurs et considère en nous une seule chose,
la volonté de demeurer chastes. Si donc tu me contrains à subir un outrage, je
ne commettrai point de faute volontaire, je souffrirai violence. Je suis prête
à livrer mon corps, sur lequel pouvoir t'a été donné, mais Dieu seul a pouvoir
sur mon âme.
— Je connais la
noblesse de ta naissance, ta beauté me touche, tu me fais pitié. Ainsi donc ne
me méprise pas, car, par tous les dieux, tu n'as rien à y gagner. Je te le
répète, les empereurs prescrivent pour les vierges le sacrifice ou la
prostitution.
— Et moi, je te
répète que Dieu ne considère que notre volonté. Il voit toutes nos pensées et
les pénètre d'avance. Si donc je suis violée, je resterai pure. De même, si tu
coupes ma tête, ma main, mon pied, si tu déchires tout mon corps, ce sera
violence subie, mais non consentie. Ma volonté est de rester constamment fidèle
à Dieu, car il a attaché ses promesses à mon voeu. La virginité et le martyre
lui sont agréables. Lui, le Seigneur, sait bien nous donner sa grâce comme il
l'entend. »
Procule
l'interrompit : « Songe à ne pas couvrir ta famille de honte, à lui être un
éternel opprobre, puisque, comme on l'a déposé, tu es de famille noble.
— Avant tout rien
ne m'empêchera de confesser Jésus-Christ, de qui je tiens la vraie liberté et
la vraie noblesse; il sait bien comment il sauvera sa colombe.
— Pourquoi cette
folie d'aller croire à un individu crucifié ? Penses-tu sortir sans tache de la
maison publique? Tu es folle, tout le monde le dit.
— Je crois au
Christ qui a souffert sous Ponce-Pilate; il me délivrera des mains de mes
ennemis; si je persévère dans la foi, il me gardera sans tache, aussi je ne
renie pas.
— Je t'ai laissé
dire jusque maintenant et je t'ai épargné la torture ; si tu continues à
désobéir, tu seras traitée en esclave. En faisant sur toi un exemple, les
autres femmes réfléchiront.
— Je suis prête à
livrer mon corps, sur lequel tu peux tout ; quant à mon âme, elle est à Dieu.
— Donnez-lui des
soufflets et dites : Assez de folie, viens et sacrifie.
— Par le saint nom
de Dieu, je ne sacrifie pas ; le Seigneur est mon appui. Je n'adore pas les
démons.
— Folle, va, tu
m'as réduit à te maltraiter malgré ta noblesse, et cela devant toute cette
foule qui n'attend que ta condamnation.
— Est-ce une folie
de confesser le Seigneur? Ce que tu appelles une injure sera ma gloire et mon
bonheur à jamais.
— En voilà assez :
je vais me conformer aux ordres des empereurs. J'ai patienté, espérant te
désabuser, une plus longue indulgence serait infidélité de ma part.
— Bon ; ta crainte
et ton empressement à exécuter les ordres des empereurs te feront comprendre
pourquoi je m'empresse, de mon côté, de rendre à Dieu ce que je lui dois en
refusant de le renier; moi aussi je crains de déplaire au Roi véritable.
— Tu méprises les
ordres impériaux, tu me prends pour un fou. Attends que je ne te l'apprenne à
tes dépens. Je te laisse un délai de trois jours : si tu t'obstines, on te
mènera dans une maison de débauche, cela corrigera les autres femmes.
— Crois-tu qu'après
trois jours, Dieu, qui est éternel, ne sera plus là pour me protéger ? Il ne
permettra pas que je sois séparée de lui ; je te livre mon corps, car ces trois
jours je les tiens déjà comme écoulés. A ton aise. Je réclame seulement d'être
à l'abri de toute violence jusqu'après le prononcé de la sentence. »
Trois jours plus
tard, Procule fit amener Théodora à l'audience :
« Si tu es
corrigée, sacrifie et retire-toi ; sinon, tu seras prostituée.
— Je l'ai dit et je
le répète, le Christ a promis de récompenser et de préserver la chasteté, il
m'a accordé la virginité et lé martyre, il saura sauver la brebis fidèle.
— Par tous les
dieux ! la crainte des empereurs m'oblige à porter la sentence, la
retarder serait désobéir. Tu as cherché la prostitution, tu l'auras, puisque tu
refuses de sacrifier. On verra bien s'il te garde, ton Christ, pour qui tu
t'obstines.
— Dieu, qui connaît
les secrets des coeurs et l'avenir, qui m'a gardée sans tache jusqu'à ce jour,
saura bien me défendre contre les hommes immondes qui voudraient outrager sa
servante. »
On conduisit
Théodora dans une maison de prostitution.
En franchissant le
seuil, elle leva les yeux au ciel : « Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
dit-elle, aidez-moi et délivrez-moi du péril où je suis. Vous qui avez secouru
Pierre dans sa prison et l'en avez tiré sans qu'il reçût aucun mal, tirez-moi
d'ici sans avoir perdu ma pureté, afin que tous voient que je suis votre
servante. »
Une foule nombreuse
assiégeait la porte, pareille à une bande de loups affamés se disputant à qui
outragerait le premier la brebis de Dieu, comme des vautours qui vont se jeter
sur une colombe.
Notre-Seigneur y pourvut.
Ce fut un chrétien,
un soldat, qui, vrai scélérat, entra le premier.
Théodora, voyant un homme, fit en courant le tour de la
chambre et se blottit dans un coin.
L'homme dit : «Je
ne suis pas ce que tu crois. Le loup est un agneau. Ce vêtement qui t'effraye
est un déguisement. Je suis ton frère dans la foi et dans la volonté de servir
Dieu. J'ai pris le costume des serviteurs du démon afin de te sauver. Je suis
venu pour chercher et délivrer le trésor de mon Dieu, car tu es la servante
fidèle et la colombe chérie du Seigneur. Changeons d'habits, et sors d'ici, à
la garde de Dieu. Ne crains rien, je n'ai pas oublié la parole de l'Apôtre :
Soyez comme moi.»
Théodora revêtit le
costume militaire, se coiffa d'un chapeau à larges bords que Didyme avait
apporté, comme pour se mieux cacher en sortant. Il conseilla à la vierge de
sortir les yeux baissés, de ne parler à personne, mais de marcher vers Celui
qui est la véritable porte par laquelle ceux qui entrent sont sauvés. Elle
sortit donc, élevant ses ailes comme un petit oiseau tiré des serres du
vautour.
Son libérateur
demeura seul, couvert du voile de la vierge, ceint de sa ceinture. Il était
assis.
Après quelque
temps, un autre débauché entra dans la chambre et trouva un homme au lieu d'une
vierge ; il en fut stupéfait. « Ah ça, Jésus change donc les femmes en hommes?
Celui qui était entré est cependant sorti. » Il éleva la voix : « Qui est assis
là ? Où est passée la fille ? L'on m'avait dit que Jésus change l'eau en vin,
je croyais que c'était une fable : voilà bien plus fort, une femme changée en
homme ; eh ! mais, il va me changer en femme, moi. »
Le libérateur de
Théodora lui dit : « Dieu n'a rien changé, mais il a béni la femme et moi-même.
Votre proie vous a échappé, prenez donc ce qui vous reste. Ma récompense sera
double, sauveur d'une vierge, soldat du Christ. »
L'homme alla faire
son rapport au juge, qui se fit amener le chrétien.
On procéda à
l'interrogatoire.
« Ton nom ?
— Didyme. »
Le proconsul : «
Qui t'a envoyé pour faire ce que tu as fait ?
— Dieu m'a inspiré
ce dessein.
— Confesse tout,
avant que j'aie recours aux tortures. Où est Théodora ?
— Par Jésus-Christ
Fils de Dieu, je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est fidèle
à Dieu, et qu'après avoir confessé le Christ, elle est demeurée pure; car le
Seigneur l'a préservée de toute souillure. Ce n'est pas à moi que j'attribue ce
qui s'est fait, mais à Dieu, qui a récompensé sa foi, comme tu le sais
toi-même, quoique tu ne veuilles pas l'avouer.
— Quelle est ta
condition ?
— Je suis chrétien
: le Christ m'a rendu libre.
— On te fera subir
un double supplice : l'un à cause de ta foi, l'autre à cause de ton audace.
— Je te supplie de
faire sans retard ce qui t'est commandé par les empereurs.
— Par les dieux, si
tu ne sacrifies, tu vas subir un double supplice, et pour ton refus
d'obéissance, et pour le coup que tu as osé faire.
— « Je veux te
montrer que je suis vraiment le soldat de Dieu, et que je suis prêt à souffrir
pour ma foi. C'est pour cela que j'ai résolu et de sauver l'honneur de cette
vierge, et de confesser publiquement la foi ; tant que je conserverai cette
foi, les tourments ne pourront me nuire. Fais vite, car je ne sacrifierai pas
aux démons, quand même tu me ferais brûler.
— A cause de ton
audace on te coupera la tête, et parce que tu n'as pas obéi aux ordres de nos
maîtres les empereurs, le reste de ton corps sera brûlé. »
Didyme répondit : «
Soyez béni, ô Dieu, Père de mon Seigneur Jésus-Christ, qui avez daigné bénir et
faire réussir ma résolution. Vous avez sauvé votre servante Théodora, et par
cette double sentence rendue contre moi, vous m'avez assuré une double
couronne. »
Le jugement ayant
donc été rendu, on lui trancha la tête et on brûla son corps. Il consomma ainsi
son martyre, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est honneur,
gloire et puissance dans tous les siècles des siècles. Amen.
LES
MARTYRS. Recueil de pièces authentiques sur les martyrs
depuis les origines du Christianisme jusqu'au XXe siècle, traduites et
publiées Par le R. P. Dom H. LECLERCQ, Moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough TOME II. LE TROISIÈME SIÈCLE, DIOCLÉTIEN Précédé d'une introduction. Quatrième
édition. Imprimi potest. FR. Ferdinandus
Cabrol, Prior Sancti Michaelis Farnborough. Die 4 Maii 1903. Imprimatur.
Turonibus, die 18 Octobris 1920. P. Bataille, vic. gén. ANIMULAE NECTAREAE EORGINAE FRANCISCAE STUART
Saints Martyrs THEODORA et
DIDYME
Au
temps de la persécution de Dioclétien et Maximien (289-305), on arrêta à
Alexandrie la vierge consacrée à Dieu : Théodora. Après avoir courageusement
confessé le Christ devant le gouverneur, elle fut livrée à une maison de
prostitution. Le premier homme qui se présenta pour abuser d'elle était un
noble militaire du nom de Didyme. Aussitôt converti par la pureté rayonnante de
Théodora, il la revêtit de son costume militaire, lui donna ses armes et elle
put ainsi sortir saine et sauve. Quand la supercherie fut découverte, on mena
Didyme avec un grand tapage auprès du gouverneur. Comme on lui demandait la
raison de son acte, il répondit calmement qu'il en attendait une double
couronne : pour avoir délivrée l'épouse du Christ des hommes débauchés d'une
part, et d'autre part celle du martyre qui l'attendait. Il fut décapité en
rendant gloire à Dieu, et son corps fut livré aux flammes. Sainte Théodora
remporta aussi la couronne du martyre en étant brûlée vive.
SOURCE : http://www.religion-orthodoxe.eu/article-saints-martyrs-theodora-et-didyme-5-avril-47816861.html
SS. Didymus and Theodora, Martyrs
From their beautiful acts, copied in part from the
presidial registers, the rest being added by an eye-witness, extant in Ruinart
and the Bollandists, t. 3, Apr. in Append. p. lxiii. See also St. Ambrose de
Virgin. l. 2, c. 4.
A.D. 304.
EUSTRATIUS PROCULUS, imperial prefect of Alexandria,
being seated on his tribunal, said:—“Call hither the virgin Theodora.” A
sergeant of the court answered:—“She is here.” The prefect said to her:—“Of
what condition are you?” Theodora replied:—“I am a Christian.” Prefect.—“Are
you a slave or a free woman?” Theodora.—“I am a Christian, and made free by Christ;
I am also born of what the world calls free parents.” Prefect.—“Call hither the
bailiff 1 of the city.” When he was come, the prefect asked him what he knew of
the virgin Theodora. Lucias, the bailiff, answered:—“I know her to be a free
woman, and of a very good family in the city.” “What is the reason, then,” said
the judge to Theodora, “that you are not married?” Theodora.—“That I may render
myself the more pleasing and acceptable to Jesus Christ, who, being become man,
hath withdrawn us from corruption; and as long as I continue faithful to him,
will, I hope, preserve me from all defilement.” Prefect.—“The emperors have
ordered that you virgins shall either sacrifice to the gods, or be exposed in
infamous places.” Theodora.—“I believe you are not ignorant that it is the will
which God regards in every action; and that if my soul continue chaste and
pure, it can receive no prejudice from outward violence.” Prefect.—“Your birth
and beauty make me pity you: but this compassion shall not save you unless you
obey. I swear by the gods, you shall either sacrifice or be made the disgrace
of your family, and the scorn of all virtuous and honourable persons.” He then
repeated the ordinance of the emperors, to which Theodora made the same reply
as before, and added:—“If you cut off unjustly my arm or head, will the guilt
be charged to me or to him that commits the outrage? I am united to God by the
vow I have made to him of my virginity; he is the master of my body and my
soul, and into his hands I commit the protection of both my faith and
chastity.” Prefect.—“Remember your birth: will you dishonour your family by an
eternal infamy?” Theodora.—“The source of true honour is Jesus Christ: my soul draws
all its lustre from him. He will preserve his dove from falling into the power
of the hawk.” Prefect.—“Alas, silly woman! do you place your confidence in a
crucified man? do you imagine it will be in his power to protect your virtue if
you expose it to the trial?” Theodora.—“Yes; I most firmly believe that Jesus,
who suffered under Pilate, will deliver me from all who have conspired my ruin,
and will preserve me pure and spotless. Judge, then, if I can renounce him.”
Prefect.—“I bear with you a long time, and do not yet put you to the torture.
But if you continue thus obstinate, I will have no more regard for you than for
the most despicable slave.” Theodora.—“You are master of my body: the law has
left that at your disposal; but my soul you cannot touch, it is in the power of
God alone.” Prefect.—“Give her two great buffets to cure her of her folly, and
teach her to sacrifice.” Theodora.—“Through the assistance of Jesus Christ, I
will never sacrifice to, nor adore devils. He is my protector.” Prefect.—“You
compel me, notwithstanding your quality, to affront you before all the people.
This is a degree of madness.” Theodora.—“This holy madness is true wisdom; and
what you call an affront will be my eternal glory.” Prefect.—“I am out of
patience; I will execute the edict. I should myself be guilty of disobeying the
emperors, were I to dally any longer.” Theodora.—“You are afraid of displeasing
a man, and can you reproach me because I refuse to offend God, because I stand
in awe of the emperor of heaven and earth, and seek to obey his will?”
Prefect.—“In the mean time you make no scruple of slighting the commands of the
emperors, and abusing my patience. I will, notwithstanding, allow you three
days to consider what to do; if within that term you do not comply with what I
require, by the gods, you shall be exposed, that all other women may take
warning from your example.” Theodora.—“Look on these three days as already
expired. You will find me the same then as now. There is a God who will not
forsake me. Do what you please. My only request is, that I may be screened in
the mean time from insults on my chastity.” Prefect.—“That is but just. I
therefore ordain that Theodora be under guard for three days, and that no
violence be offered her during that time, nor rudeness shown her, out of regard
to her birth and quality.” The three days being elapsed, Proculus ordered
Theodora to be brought before him: and seeing she persisted in her resolution
said: “The just fear of incurring the indignation of the emperors obliges me to
execute their commands: wherefore sacrifice to the gods, or I pronounce the
threatened sentence. We shall see if your Christ, for whose sake you continue
thus obstinate, will deliver you from the infamy to which the edict of the
emperors condemns you.” Theodora.—“Be in no pain about that.” Sentence hereupon
being pronounced, the saint was conducted to the infamous place. On entering it
she lifted up her eyes to God and said: “Father of our Lord Jesus Christ,
assist me and take me hence: Thou who deliveredst St. Peter from prison without
his sustaining any hurt, guard and protect my chastity here, that all may know
I am thy servant.” A troop of debauchees quickly surrounded the house, and
looked on this innocent beauty as their prey. But Jesus Christ watched over his
spouse, and sent one of his servants to deliver her. Among the Christians of
Alexandria, there was a zealous young man, named Didymus, who desiring
earnestly to rescue the virgin of Christ out of her danger, habited himself
like a soldier, and went boldly into the room where she was. Theodora, seeing
him approach her, was at first much troubled, and fled from him into the
several corners of the room. He, overtaking her, said to her: “Sister, fear
nothing from me. I am not such a one as you take me to be. I am your brother in
Christ, and have thus disguised myself on purpose to deliver you. Come, let us
change habits: take you my clothes and go out, and I will remain here in yours:
thus disguised, save yourself.” Theodora did as she was desired: she also put
on his armour, and he pulled down the hat over her eyes, and charged her in
going out to cast them on the ground, and not stop to speak to any one, but
walk fast, in imitation of a person seeming ashamed, and fearing to be known
after the perpetration of an infamous action. When Theodora was by this
stratagem out of danger, her soul took its flight towards heaven, in ardent
ejaculations to God her deliverer.
A short time after, came in one of the lewd crew on a
wicked intent, but was extremely surprised to find a man there instead of the
virgin: and hearing from him the history of what had passed, went out and
published it abroad. The judge, being informed of the affair, sent for the
voluntary prisoner, and asked him his name. He answered:—“I am called Didymus.”
The prefect then asked him, who put him upon this extraordinary adventure?
Didymus told him it was God who had inspired him with this method to rescue his
handmaid. The prefect then said:—“Before I put you to the torture, declare where
Theodora is.” Didymus.—“By Christ, the Son of God, I know not. All that I
certainly know of her is, that she is a servant of God, and that he has
preserved her spotless: God hath done to her according to her faith in him.”
Prefect.—“Of what condition are you?” Didymus.—“I am a Christian, and delivered
by Jesus Christ.” Prefect.—“Put him to the torture doubly to what is usual, as
the excess of his insolence deserves.” Didymus.—“I beg you to execute speedily
on me the orders of your masters, whatever they may be.” Prefect.—“By the gods,
the torture doubled is your immediate lot, unless you sacrifice: if you do this
your first crime shall be forgiven you.” Didymus.—“I have already given proof
that I am a champion of Christ, and fear not to suffer in his cause. My
intention in this matter was twofold, to prevent the virgin’s being deflowered,
and to give an instance of my steady faith and hope in Christ; being assured I
shall survive all the torments you can inflict upon me. The dread of the
cruellest death you can devise will not prevail on me to sacrifice to devils.”
Prefect.—“For your bold rashness, and because you have contemned the commands
of our lords the emperors, you shall be beheaded and your corpse shall be
burnt.” Didymus.—“Blessed be God, the Father of our Lord Jesus Christ, who hath
not despised my offering, and hath preserved spotless his handmaid Theodora. He
crowns me doubly.” Didymus was, according to this sentence, beheaded, and his
body burnt. Thus far the acts.
St. Ambrose, 2 who relates this history of Theodora, (whom he calls by mistake a
virgin of Antioch,) adds, that she ran to the place of execution to Didymus,
and would needs die in his place, and that she was also beheaded; which the
Greeks say happened shortly after his martyrdom. St. Ambrose most beautifully
paints the strife of these holy martyrs, at the place of execution, which of
the two should bear away the palm of martyrdom. The virgin urged, that she owed
indeed to him the preservation of her corporal integrity; but would not yield
to him the privilege of carrying away her crown. “You were bail,” said she,
“for my modesty, not for my life. If my virginity be in danger, your bond holds
good: if my life be required, this debt I myself can discharge. The sentence of
condemnation was passed upon me: I am further obnoxious, not only by my flight,
but by giving occasion to the death of another. I fled, not from death, but
from an injury to my virtue. This body, which is not to be exposed to an insult
against its integrity, is capable of suffering for Christ. If you rob me of my
crown, you have not saved but deceived me.” The two saints, thus contending for
the palm, both conquered: the crown was not divided, but given to each. St.
Didymus is looked upon to have suffered under Dioclesian, in 304, and at
Alexandria. The Roman Martyrology commemorates these two saints on this day.
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
IV: April.The Lives of the Saints. 1866.
Theodora and Didymus MM (RM)
Died 304. A pious fiction tells of Theodora, a beautiful young girl in
Alexandria, who was arrested and sentenced to live in a house of prostitution
for refusing to sacrifice to pagan gods during the persecution of Emperor
Diocletian. Didymus, a fellow Christian, helped her escape by exchanging
clothes with her. It was a brilliant idea, properly executed, but when the
trickery was discovered, Didymus was arrested and sentenced to death. Theodora
returned to the city from hiding, hoping to secure the release of Didymus by
surrendering her own life. But so great was the fury of the prefect that he
ordered both of them to be killed.
Another
version says that Theodora fell dead when she was rescued by Didymus; when
Didymus's act was discovered, he was beheaded. Sometimes Didymus is portrayed
as a pagan converted by her purity in the brothel (Attwater2, Benedictines,
Delaney, Encyclopedia).
Virginmartyr Theodora of Alexandria
Commemorated on May 27
The Holy Martyrs Theodora the
Virgin and Didymus the Soldier suffered for Christ during the persecution
against Christians under the emperor Diocletian (284-305), in the city of
Alexandria in either the year 303 or 304.
The Virgin Martyr Theodora,
standing trial before the prefect Eustratius of Alexandria, bravely confessed
herself a Christian. When the prefect asked why she had not married, the saint
replied that she had dedicated herself to God, and had resolved to remain a
virgin for the name of Christ.
Eustratius ordered the holy
virgin to be taken to prison, giving her three days to make up her mind, and he
threatened to have her taken to a brothel if she persisted in her disobedience.
Brought again to trial three days later, St Theodora remained as resolute in
her faith as before.
The saint was taken to the
brothel, where dissolute youths began to argue which of them should be the
first to have her. At this moment the Christian Didymus, dressed in soldier’s
garb, entered the brothel without hindrance. He chased the frightened
profligates out and saved the holy virgin, giving her his clothes so she could
escape.
Upon learning what had happened,
Eustratius interrogated St Didymus. Brought before the angry judge, St Didymus
told how he had set the holy virgin free, and for this he was sentenced to
death. St Theodora appeared at the place of execution, and said that she wanted
to die with St Didymus. The prefect gave orders to execute both of them . The
first to bend the neck beneath the sword was the holy martyr Theodora, and then
the holy Martyr Didymus. The bodies of the martyrs were then burned.