lundi 13 avril 2015

Saint MARTIN Ier, Pape et martyr


Saint Martin Ier, 

Pape

Martin Ier est le dernier des papes martyrs (649-654). Arrêté par ordre impérial pour avoir défendu la foi sur les deux volontés divine et humaine du Christ, vrai Dieu et vrai homme, il fut transféré à Constantinople (653), emprisonné, condamné à mort, dégradé publiquement, et finalement déporté à Cherson (Sébastopol), où il mourut de misère le 13 avril 656.

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/04/13/6085/-/saint-martin-ier-pape

Saint Martin Ier

Pape (74 ème) de 649 à 656 et martyr (+ 656)

Né en Toscane, ordonné diacre à Rome, il est nommé bientôt apocrisiaire, c'est-à-dire légat du pape, à Constantinople. En 649, il est élu pape alors qu'on est en pleine querelle monothéliste. Il s'agit d'une hérésie inventée par un empereur byzantin pour rallier les populations monophysites de son empire : on dira que le Christ possède bien les deux natures divine et humaine, mais qu'une seule volonté, la divine, le guide. Le moine Maxime le Confesseur était allé jusqu'à Rome alerter le Pape sur cette nouvelle hérésie. Saint Maxime et saint Martin font condamner l'hérésie impériale par un concile au Latran. Mais l'empereur byzantin n'apprécie guère d'être ainsi désavoué : il fait accuser Martin d'élection illégale et d'hérésie. Le Pape est arrêté, emmené de force en 653* à Constantinople alors qu'il est malade. Il fut maltraité durant la longue traversée: " J'y suis depuis quarante jours et l'on ne m'a pas donné de l'eau pour me laver. Je grelotte de froid, je suis épuisé par la dysenterie, je vomis la nourriture que je dois manger." Arrivé à Constantinople, il fut gardé au secret durant 93 jours et finalement condamné à mort. On le dépouilla publiquement ses vêtements sacerdotaux en les déchirant. Puis, le vieillard reçut une lourde chaîne autour du cou et traîné ainsi dans toute la ville, alors qu'il pouvait à peine marcher. Devant un tel châtiment, le patriarche de Constantinople, bien que partisan de l'empereur, obtint que cette peine soit commuée en exil à Cherson en Crimée. Saint Martin y meurt en 656, brisé par une détention cruelle. Le moine byzantin, saint Maxime, le suivra quelques années plus tard dans la même confession de la foi. Saint Martin est le dernier pape martyr.

* Saint Martin 1er a été capturé et déporté (17 juin 653); le 10 août 654, son successeur saint Eugène a été ordonné, saint Martin n'a pas fait d'objection. (d'après Annuario Pontifico)

Mémoire de saint Martin Ier, pape et martyr. En un temps difficile, il condamna dans un Concile au Latran l’hérésie des partisans d’un volonté unique dans le Christ; sur l’ordre de l’empereur Constant II, l’exarque Calliope donna l'assaut à la basilique du Latran et arracha le pape de son siège. Le pontife fut conduit à Constantinople, où il fut gardé étroitement au secret en prison, enfin relégué en Chersonèse, où, après deux ans environ, en 656, il vit la fin de ses tribulations pour la défense de la foi catholique.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/968/Saint-Martin-Ier.html

San Papa Martino I

Médaillon de la frise des papes à Saint-Paul-hors-les-Murs. Il s'agit d'une mosaïque représentant Eugène Ier, 75e pape de l'Église catholique (654-657). Il fait parie de la série de médaillons voulue par Grégoire XVI destinée à remplacer ceux de l'ancienne basilique après l'incendie de 1823.
In St-Paul-Outside-the-walls, this portrait is indeed that of Martin I. See primary source at https://www.vatican.va/various/basiliche/san_paolo/vr_tour/Media/VR/St_Paul_Tomb/index.html


SAINT MARTIN Ier, PAPE

La fête du dernier pape considéré comme martyr (mort en déportation en 656), inscrite au calendrier Romain au XIème-XIIème siècle, déplaça celle de St Martin, évêque de Tours au 11 novembre, jour auquel l’évêque était déjà célébré en Gaule.

Ou bien, la baisse de la dévotion romaine envers St Menne, libérant le 11 novembre et donc entraînant le déplacement de St Martin de Tours, jusque là repoussé au 12 en raison de la popularité du martyr chamelier, créa un vide le 12, vide comblé par l’ajout de la fête de Martin, pape

St Martin Ier mourut le 13 avril (date à laquelle il est célébré par les Byzantins) ; le Liber Pontificalis mentionne sa déposition au 17 septembre, d’autres témoins le 16, mais la fête de St Martin de Tours devait sans doute toujours exercer une curieuse influence sur celle de son homonyme [1] puisqu’il fut fêté le 10 ou le 12 novembre selon les endroits.

Fête simple au début du XVIe siècle, semi-double en 1568. Réduite à une commémoraison quand la fête de St Didace fut fixée au 12 novembre en 1598, elle est redevenue semi-double en 1671 quand Clément X transféra St Didace au 13 novembre.

[1] Jounel, Le Culte des Saints dans les basiliques du Latran et du Vatican au XIIème siècle, École Française de Rome, 1977

die 12 novembris

SANCTI MARTINI I

Papae et Mart.

III classis (ante CR 1960 : semiduplex)

Missa Si díligis me, de Communi Communi Summorum Pontificum.

Office

Ant. ad Introitum. Dan. 3, 84 et 87.

Sacerdótes Dei, benedícite Dóminum : sancti et húmiles corde, laudáte Deum.

Ibid., 57.

Benedícite, ómnia ópera Dómini, Dómino : laudáte et superexaltáte eum in sǽcula.

V/. Glória Patri.

Oratio.

Deus, qui nos beáti Martíni Mártyris tui atque Pontíficis ánnua sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, cuius natalítia cólimus, de eiúsdem étiam protectióne gaudeámus. Per Dóminum.

Léctio Epístolæ beáti Petri Apóstoli.

1. Petri 4, 13-19.

Caríssimi : Communicántes Christi passiónibus gaudéte, ut et in revelatióne glóriæ eius gaudeátis exsultántes. Si exprobrámini in nómine Christi, beáti éritis : quóniam quod est honóris, glóriæ et virtútis Dei, et qui est eius Spíritus, super vos requiéscit. Nemo autem vestrum patiátur ut homicída, aut fur, aut malédicus, aut alienórum appetítor. Si autem ut christiánus, non erubéscat : gloríficet autem Deum in isto nomine. Quóniam tempus est, ut incípiat iudícium a domo Dei. Si autem primum a no-bis : quis finis eórum, qui non credunt Dei Evangélio ? Et si iustus vix salvábitur, ímpius et peccátor ubi parébunt ? Itaque et hi, qui patiúntur secúndum voluntátem Dei, fideli Creatóri comméndent ánimas suas in benefáctis.

Graduale. Ps. 8, 6-7.

Glória et honóre coronásti eum.

V/. Et constituísti eum super ópera mánuum tuárum, Dómine.

Allelúia, allelúia. V/. Hic est Sacérdos, quem coronávit Dóminus. Allelúia.

+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.

Luc. 14, 26-33.

In illo témpore : Dixit Iesus turbis : Si quis venit ad me, et non odit patrem suum, et matrem, et uxórem, et fílios, et fratres, et soróres, adhuc autem et ánimam suam, non potest meus esse discípulus. Et qui non báiulat crucem suam, et venit post me, non potest meus esse discípulus. Quis enim ex vobis volens turrim ædificáre, non prius sedens cómputat sumptus, qui necessárii sunt, si hábeat ad perficiéndum ; ne, posteáquam posúerit fundaméntum, et non potúerit perfícere, omnes, qui vident, incípiant illúdere ei, dicéntes : Quia hic homo coepit ædificáre, et non pótuit consummáre ? Aut quis rex iturus commíttere bellum advérsus álium regem, non sedens prius cógitat, si possit cum decem mílibus occúrrere ei, qui cum vigínti mílibus venit ad se ? Alióquin, adhuc illo longe agénte, legatiónem mittens, rogat ea, quæ pacis sunt. Sic ergo omnis ex vobis, qui non renúntiat ómnibus, quæ póssidet, non potest meus esse discípulus.

Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22.

Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum.

Secreta.

Múnera tibi, Dómine, dicáta sanctífica : et, intercedénte beáto Martíno Mártyre tuo atque Pontífice, per éadem nos placátus inténde. Per Dóminum.

Ant. ad Communionem. Ps. 20, 4.

Posuísti, Dómine, in cápite eius corónam de lápide pretióso.

Postcommunio.

Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedénte beáto Martíno Mártyre tuo atque Pontífice, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum nostrum.

SAINT MARTIN Ier

Pape et Martyr

semidouble

Introït

Prêtres du Seigneur, bénissez le Seigneur ; saints et humbles de cœur, louez Dieu.

Œuvres du Seigneur, louez toutes le Seigneur, louez-le, et exaltez-le à jamais.

Collecte

O Dieu, qui nous donnez chaque année un nouveau sujet de joie par la solennité de votre Martyr et Pontife, le bienheureux Martin, accordez-nous, dans votre miséricorde, de pouvoir ressentir les effets de la protection de celui dont nous célébrons la naissance.

Lecture de l’Épître de Saint Pierre Apôtre.

Mes bien-aimés, parce que vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lorsque sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse. Si vous recevez des injures pour le nom du Christ, vous êtes bienheureux, parce que l’honneur, la gloire, et la puissance de Dieu, ainsi que l’Esprit de Dieu, reposent sur vous. Mais qu’aucun de vous ne souffre comme homicide, ou comme voleur, ou comme malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui. Mais s’il souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point de honte, mais qu’il glorifie Dieu de porter ce nom-là. Car le moment est venu où le jugement va commencer par la maison de Dieu ; et s’il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui ne croient pas à l’évangile de Dieu ? Et si le juste n’est sauvé qu’avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu recommandent leurs âmes au créateur fidèle, en faisant ce qui est bien.

Graduel

Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur.

V/. Et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains, Seigneur.

Allelúia, allelúia. V/. C’est le Prêtre que le Seigneur a couronné. Alléluia.

Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.

En ce temps-là, Jésus dit à la foule : Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et celui qui ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car quel est celui de vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’assied d’abord, et ne suppute les dépenses qui sont nécessaires, afin de voir s’il aura de quoi l’achever ; de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui verront cela ne se mettent à se moquer de lui, en disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever ? Ou quel roi, sur le point de faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord, afin d’examiner s’il pourra, avec dix mille hommes, marcher contre celui qui s’avance sur lui avec vingt mille ? Autrement, tandis que l’autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade, et lui fait des propositions de paix. Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple.

Offertoire

J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera.

Secrète

Sanctifiez, Seigneur, ces dons qui vous sont consacrés, grâce à eux et le bienheureux Martin, votre Martyr et Pontife, jetez sur nous un regard de paix et de bonté.

Communion

Vous avez mis sur sa tête, Seigneur, une couronne de pierres précieuses.

Postcommunion

Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes, et, par l’intercession du bienheureux Martin, Martyr et Pontife, nous rende participants du céleste salut.

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Martin, natif de Todi en Ombrie, s’efforça, dès le commencement de son pontificat, et par les lettres qu’il écrivit, et par les légats qu’il envoya, de rappeler des funestes erreurs de l’hérésie à la vérité de la foi catholique, Paul, Patriarche de Constantinople. Celui-ci, soutenu par l’empereur Constant, qui était hérétique, en était venu jusqu’à cet excès de folie, de reléguer en différentes Iles les légats du Saint-Siège. Le Pape, justement indigné de ce crime, le condamna dans un concile qu’il tint à Rome, concile où se trouvèrent cent cinq Évêques.

Cinquième leçon. A cause de cet acte, Constant envoya en Italie l’exarque Olympius, avec ordre de faire tuer le Pape Martin, ou de le lui amener. Olympius étant donc venu à Rome, commanda à un licteur de tuer le Pape, lorsqu’il célébrerait solennellement la Messe en la basilique de Sainte-Marie de la Crèche : mais ce satellite, ayant tenté la chose, devint tout à coup aveugle.

Sixième leçon. Depuis ce temps-là, plusieurs malheurs arrivèrent à l’empereur Constant ; loin d’en être devenu meilleur, il envoya Théodore Calliope à Rome, avec ordre de se saisir du Pape. Celui-ci fut pris par artifice, mené à Constantinople, et, de là, relégué dans la Chersonèse, où, épuisé par les maux qu’il avait soufferts pour la foi catholique, il mourut le douze novembre, après s’être signalé par plusieurs miracles. Quelque temps après, son corps fut transporté à Rome, et déposé dans l’église consacrée à Dieu sous le nom de saint Sylvestre et de saint Martin. Il gouverna l’Église six ans, un mois et vingt-six jours. En deux ordinations, faites au mois de décembre, il ordonna onze Prêtres et cinq Diacres et sacra trente-trois Évêques pour divers lieux.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Pendant que l’affluence des peuples au tombeau de l’évêque de Tours amenait son troisième successeur, Perpétuus, a élever sur ses restes précieux la basilique où devaient s’accomplir tant de prodiges durant le moyen âge entier, Rome elle-même dédiait à Martin une de ses plus nobles églises, en l’associant, comme titulaire du glorieux édifice, à son illustre Pontife et Confesseur Silvestre. Dans l’éclat de sa double auréole, Saint-Martin-aux-Monts consacrait dignement pour la Ville éternelle le culte des Confesseurs à côté de celui des Martyrs. Mais une autre gloire attendait l’auguste sanctuaire.

Au thaumaturge apôtre, au pontife de la paix, tous deux vainqueurs de l’idolâtrie et n’ayant dû d’échapper au glaive qu’à la conversion des bourreaux, le dernier Pape Martyr, s’honorant lui aussi du nom de Martin, devait venir longtemps après la disparition des persécuteurs païens demander l’hospitalité de la tombe. « De tous ses prédécesseurs ayant suivi les temps de Constantin, dit Baronius, Martin Ier fut le plus heureux : jugé digne de souffrir plus qu’eux tous pour le nom de Jésus-Christ, il eut la bonne fortune de trouver Dèce et Dioclétien dans un prince baptisé [2]. »

L’empereur ainsi flétri par le grand annaliste s’appelait Constant II. Petit-fils d’Héraclius, qui lui du moins valut au monde chrétien quelques années glorieuses, il n’hérita de son aïeul que la byzantine prétention d’imposer ses édits dogmatiques à l’Église. Comme l’Ecthèse d’Héraclius, le Type de Constant afficha l’intention d’imposer silence aux catholiques aux prises avec l’eutychianisme rajeuni sous le nom de monothélisme. Déjà saint Léon II nous a, le XXVIII juin [3], initiés à ces luttes concernant l’intégrité respective des natures humaine et divine en l’Homme Dieu. L’Église pouvait-elle, sans protestation, laisser dire de l’Époux qu’il n’avait pris d’Adam qu’un semblant d’humanité, comme eût été cette nature tronquée, décapitée de la volonté, que rêvaient pour lui les sectaires nouveaux ?

Martin Ier, mieux inspiré qu’Honorius, comprit le péril, et sut non moins réparer le passé qu’assurer l’avenir. A peine monté au Siège apostolique, il réunit en cette église du Sauveur dont nous célébrions la dédicace il y a peu de jours, une des plus belles assemblées conciliaires qui s’y tinrent jamais. « Sonnez de la trompette, criez sur la montagne ; soldats de Dieu, réveillez-vous [4] ! » Ainsi, dès le début, faisait justice d’un silence fatal ce concile de Latran de 649, qui vengea l’honneur de l’Église. A la lecture de ses splendides et larges définitions, présentant au monde dans son adorable intégrité le Fils de la Vierge Mère, on se rappelle, mais combien triomphante, la solennelle déclaration du prétoire au grand Vendredi : Voila l’HOMME [5] ! oui certes, ô notre Dieu Sauveur ; le plus achevé, le plus parfait, le plus beau de ses frères.

Et quel soulagement, pour l’âme, que le spectacle des impériales élucubrations retournées avec leurs qualifications de scélérates et d’impies au césar byzantin [6], qui tenait à sa merci dans Rome encore dépendante le Pontife désarmé ! Martin Ier pouvait, comme Paul, prendre à témoin l’Église de Dieu [7] qu’il ne s’était point dérobé au devoir d’éclairer le troupeau [8] ; il pouvait rappeler aux pasteurs le prix dont le Christ avait acheté les brebis confiées à leur garde [9] : lui, comme Paul, était prêt [10]. Son martyre allait assurer le triomphe final, dont le sixième concile général et saint Léon II étaient appelés à recueillir les fruits.

Les Grecs célèbrent au XIII avril la fête du glorieux Pontife, qu’ils appellent « un coryphée des dogmes divins, l’honneur du Siège de Pierre, celui qui sur la Pierre divine a maintenu l’Église inébranlée [11]. »

S’il est juste que l’humanité honore ses membres dans la mesure où eux-mêmes l’ont honorée, vous méritez, saint Pontife, qu’elle vous garde un glorieux souvenir. Car, non seulement vos admirables vertus furent de celles qui imposent le respect de la terre aux puissances des cieux ; mais l’homme vous doit d’avoir vu l’enfer contraint à s’humilier devant sa nature : divinisée sans nulle réserve en la personne du Fils de Dieu, c’est grâce à vous qu’elle fut pleinement reconnue telle, malgré les dénégations parties de l’abîme, malgré la conjuration des sages du monde unis aux puissants pour prêter main forte aux esprits de ténèbres, et faire la nuit sur cette noblesse incomparable des fils d’Adam. Quel est donc le mystère de cette complicité que l’ennemi de l’homme, Satan, est toujours assuré de trouver dans l’homme pour l’amoindrir et pour le perdre ? Mais Lucifer ne fut-il pas à lui-même tout d’abord son unique ennemi ? et sa folie s’explique-t-elle mieux que celle delà chétive créature qu’il égare à sa suite, jusqu’à l’absurde, dans les sentiers d’orgueil où lui-même s’est perdu le premier ? Car c’est l’orgueil qui fit de lui le prince des insensés comme le père du mensonge. Son intelligence, la plus haute cependant qui fût aux cieux, ne résista pas au poison de la superbe qui la troubla en l’arrêtant à se complaire dans son néant de créature, en l’amenant à retenir captive la vérité qu’il connaissait de Dieu [12] pour suivre l’ombre de préférence à la lumière. Ainsi arrive-t-il qu’à l’exemple de Satan, les hommes, abaissant Dieu pour s’exalter eux-mêmes, s’évanouissent dans leurs pensées [13] jusqu’à ces déviations de l’esprit, aussi bien que du cœur et des sens, qui jettent dans la stupeur l’âme restée droite et simple en son humilité.

Gardez-nous donc, ô saint Pontife. Maintenez en nous l’intelligence du don de Dieu. Que le Psalmiste n’ait à redire d’aucun de nous : L’homme, élevé en honneur, n’a pas compris ; il s’est ravalé de lui-même au niveau de la bête [14]. Que l’éternelle Sagesse qui nous appelle à son alliance [15], n’ait point à gémir de nous voir lui préférer la mort [16].

Et en même temps, apprenez-nous que, pour l’honneur de Dieu non moins que pour celui de l’homme, un pareil don, l’intégrité de l’incarnation du Seigneur, est de ceux qui n’attendent pas le laissez-passer des politiques ou le visa des prétendus sages ; qu’il est celui-là même dont l’Apôtre a dit : Il faut le croire de cœur pour être justifié, LE CONFESSER DE BOUCHE POUR ÊTRE SAUVÉ [17].

Épargnez pour toujours à l’Église la douloureuse situation que put seul dénouer l’héroïsme de votre martyre.

[2] Baron. Ad ann. 651.

[3] 3 juillet après l’introduction de la fête de St Irénée, puis fête supprimée en 1960.

[4] Conclusion du discours d’ouverture, Mansi, X, 870.

[5] Johan. XIX, 5.

[6] Impiissimam ecthesim, sclerosum typum. Canon XVIII. Mansi, X, 1158.

[7] Epist. encyclica promulçationis concilii. Ibid. 1178.

[8] Act. XX, 26, 27.

[9] Ibid. 28.

[10] Ibid. 22-24.

[11] Menœa. XIII april.

[12] Rom. I, 18.

[13] Ibid. 21.

[14] Psalm. XLVIII, 13, 21.

[15] Prov. VII, 4.

[16] Sap. 1, 16.

[17] Rom. X, 10.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Notice au 16 septembre Ce jour est aussi l’anniversaire de la mort du saint Pontife qui, pour la foi orthodoxe, défendue par lui contre l’hérétique basileus de Byzance, finit ses jours en exil dans la Chersonèse. Il mourut le jour de sainte Euphémie de l’an 655. Obiit autem idem sanctissimus Martinus papa, recens revera confessor et martyr Christi... mense septembrio, die sextadecima, in qua felicissimae martyris et fidem custodientis orthodoxam Euphemiae celebratur memoria... Positus est autem in tumulis Sanctorum extra muros Chersonitarum civitatis... in templo sanctissimae Dei genitricis [18].

Le Liber Pontificalis fait déjà allusion aux prodiges qui s’accomplissaient à Cherson, sur la tombe du Pontife exilé. Vers 730, de nombreux miracles s’y opéraient encore et Grégoire II les mentionne dans une lettre à Léon Ier l’Isaurien [19].

On ne sait pas si le corps de saint Martin fut jamais transféré à Rome, aussi semble-t-il que sa fête, fixée par le Missel actuel au 12 novembre, soit plutôt la solennité romaine de saint Martin de Tours, laquelle, à cause du natale de saint Mennas, qui tombe le il, était renvoyée au lendemain.

Le pape Martin était encore en vie quand, à Rome, par suite des prescriptions impériales, on lui donna pour successeur Eugène Ier. Le pieux Pontife céda à la violence, et pour l’amour de l’unité ecclésiastique, il finit par approuver cette élection. Dans une lettre de septembre 655, saint Martin décrit à un ami l’extrême misère où il était laissé dans son exil, mais il assure qu’il ne cesse pas de prier Dieu pour l’Église de Rome et pour son propre successeur sur la Chaire apostolique [20].

Chez les Grecs, la mémoire de « saint Martin Pape de Rome le Confesseur de la Foi » se présente plusieurs fois dans l’année, le 13 avril, le 15 et le 20 septembre, avec celle de saint Maxime le confesseur. Les Slaves le fêtent le 20 avril.

Notice au 12 novembre

Nous avons déjà parlé, à la date de sa mort, de cet illustre confesseur de l’orthodoxie catholique qui combattit les monothélites. Il mourut en Chersonèse (Sébastopol) le 16 septembre 655, et y fut enseveli dans une basilique située hors les murs de la ville et dédiée à Notre-Dame.

Les documents grecs mentionnent le grand nombre de miracles qui avaient lieu près de sa tombe ; aussi le culte de l’intrépide Pontife romain obtint-il chez les Byzantins une certaine renommée, bien plus grande que celle dont il jouit actuellement chez les Latins.

Si sa fête, avec le temps, passa à ce jour dans le calendrier romain, cela est dû en partie à une étrange confusion. La fête de saint Mennas tombant, à Rome, le n novembre.il en résulta quelque incertitude à l’égard du natale du thaumaturge de Tours. Certains calendriers romains fêtaient saint Martin le 11, d’autres le 12. On finit par conserver l’une et l’autre dates. Mais comme il était déjà arrivé à l’occasion des deux fêtes de la Chaire de saint Pierre, qui finirent par être distribuées entre Rome et Antioche, ainsi en fut-il pour la double mémoire de saint Martin. Le 11 novembre fut réservé au thaumaturge de Tours, et le lendemain fut destiné au Pape du même nom, confesseur de la foi lui aussi, puisqu’il mourut en exil à Sébastopol.

La messe [21] est celle du Commun : Sacerdótes Dei, mais la première lecture est empruntée à la fête des martyrs Gervais et Protais (19 juin) et la péricope évangélique à la messe Státuit.

La première lecture, tirée de l’épître de saint Pierre (I, IV, 13-19) est en relation évidente avec le caractère spécial de la persécution déchaînée contre le saint pontife Martin, vraie image de Jésus alors que, durant sa passion, il devint un objet de dérision de la part de ses bourreaux.

Voici quelques-unes des louanges adressées au pape Martin par la liturgie grecque :

Comment t’appeler, ô Martin ? Te saluerai-je comme le guide le plus illustre de la doctrine orthodoxe ? T’appellerai-je l’infaillible et saint coryphée des dogmes divins ? Te proclamerai-je le vengeur de la vérité contre l’erreur ?

Nous te reconnaissons pour la base de l’épiscopat sacré, la colonne de la foi orthodoxe et le maître de la religion.

Tu as orné le trône sacré de Pierre, et après avoir conservé immobile l’Église sur cette Pierre divine, avec lui tu as obtenu la gloire.

Que pensent en Orient nos frères dissidents, alors que, dans la liturgie, ils prononcent, maintenant encore, cette solennelle confession de la primauté du Pontife romain ? Telle est l’antique foi des Églises orientales, avant que le funeste schisme les arrachât de la pierre angulaire sur laquelle le Christ a fondé son unique Église.

[18] Cfr. Commemoratio. P. L., LXXXVII, 120.

[19] Jaffé 2181.

[20] P.L. 87, 203-204, lettre lue en partie dans la Liturgie des Heures réformée : « Nous avons toujours un grand désir de vous écrire pour réconforter votre charité et pour alléger le souci que nous vous donnons, à vous et aussi à tous les saints nos frères qui se préoccupent de nous au nom du Seigneur. Je vous écris donc maintenant ce qui fait notre tourment. Je dis la vérité, au nom du Christ notre Dieu.

En effet, nous avons beau être éloignés de toute agitation mondaine et dépouillés de nos péchés, nous manquons de ce qui est essentiel à la vie. Les habitants de cette région sont tous païens, et tous ceux qu’on y rencontre ont adopté les mœurs païennes ; ils n’ont absolument aucune charité, même pas celle que la nature humaine fait voir habituellement chez les barbares eux-mêmes, qui montrent souvent de la compassion.

J’ai été étonné, et je le suis encore, de l’indifférence et de l’insensibilité de tous ceux qui jadis étaient en relations avec moi, de mes amis et de mes proches : ils ont complètement oublié mon malheur et ne veulent même pas savoir où je me trouve, si je suis encore sur terre ou si je n’y suis plus.

Avec quelle conscience, à votre avis, pourrons-nous nous présenter au tribunal du Christ, alors que tous les hommes seront accusateurs et devront rendre des comptes, car ils sont tous tirés du même limon et de la même masse ? Quelle est cette terreur qui est tombée sur les hommes, pour les empêcher d’accomplir les commandements de Dieu ? Quelle est cette crainte, là où il n’y a rien à craindre ? Ou bien sommes-nous abandonnés au point que les esprits mauvais nous dominent ? Ou bien suis-je apparu aussi comme nuisant à l’Église entière, et comme un adversaire pour eux ?

Mais Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, puisse-t-il, par l’intercession de saint Pierre, établir leurs cœurs dans la foi orthodoxe, les fortifier contre tout hérétique et tout personnage qui s’oppose à notre Église ; qu’il les garde inébranlables, surtout le pasteur qui maintenant se montre leur chef ; qu’ils ne se permettent aucune déchéance, aucune déviation, aucun abandon, même pas sur le plus petit point, à l’égard de ce qu’ils ont professé par écrit en présence du Seigneur et des saints anges. Avec le pauvre homme que je suis, qu’ils reçoivent de la main de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ la couronne de justice qui récompensera la foi orthodoxe.

De ce pauvre corps qui est le mien, le Seigneur lui-même prendra soin, comme il lui plaira d’en disposer, soit que mes épreuves ne cessent pas, soit qu’il m’accorde un peu de soulagement. Le Seigneur est proche : de quoi puis-je me tourmenter ? J’espère en ses miséricordes, et qu’il ne tardera pas à ordonner la fin de ma course.

Saluez les vôtres, au nom du Seigneur, et tous ceux qui pour l’amour de Dieu ont pitié de ma captivité. Que Dieu vous protège de sa main puissante contre toute tentation, et vous sauve en vous prenant dans son royaume. » ©AELF

[21] Avant 1942.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

« Réjouissez-vous quand vous avez part aux souffrances du Christ »

Saint Martin 1er. — Jour de mort : 16 septembre 655. Tombeau : à Rome, dans l’église des Saints Silvestre et Martin. Vie : Saint Martin 1er fut pape de 649 à 655. Il se distingua par ses vertus et par son savoir ; il fut appelé par la Providence à témoigner en faveur de la foi à l’existence de deux volontés dans le Christ, l’une divine et l’autre humaine, contre l’enseignement, en faveur à Constantinople, des Monothélistes (qui ne reconnaissaient qu’une seule volonté dans le Christ). Aussitôt après son avènement au souverain pontificat, il convoqua au Latran un concile qui établit et formula la doctrine de la vraie foi et condamna l’erreur opposée. Mais l’empereur Constance II soutint le patriarche monothéliste de Constantinople et donna l’ordre à l’exarque Olympius de faire mourir le pape. L’exarque chargea un licteur de tuer le pape pendant la célébration de la messe à l’église Sancta Maria ad Praesepe ; mais le licteur ne put s’acquitter de sa mission, car il fut tout à coup frappé de cécité. L’empereur Constance lui-même vit s’abattre sur lui à cette époque de nombreuses calamités qui, toutefois, ne le ramenèrent pas à de meilleures dispositions. Il envoya alors à Rome l’exarque Théodore Calliopas avec ordre d’arrêter le pape, ce qui réussit grâce à la ruse. Le pape fut emmené à Constantinople où commença pour lui une époque de long martyre. Il fut d’abord exposé sur son lit, pendant toute une journée, à la dérision de la populace. Puis il languit durant 93 jours en prison. Traduit en justice, il fut condamné à être dépouillé de ses vêtements pontificaux et chargé de chaînes. Enfin, relégué en Chersonèse, il y mourut dans le dénuement. Il a décrit, dans deux lettres composées avant sa mort en un style émouvant, son délaissement, privé de toute consolation. Pratique : Comme chef suprême de l’Église, le pape a condamné l’hérésie, ce qui lui valut la haine ne l’empereur. Il ne s’écarta jamais d’un pas du droit chemin, bien qu’il ait dû subir outrages, emprisonnement, bannissement et mort. C’est un bel exemple de la fidélité dans l’accomplissement des devoirs d’état. Nous pouvons aussi, dans une modeste mesure, être martyrs de notre devoir d’état.

La Messe [22] est du commun d’un martyr pontife Sacerdótes Dei. L’Épître est propre ; saint Pierre y parle au nom de son successeur, saint Martin, de « la participation aux souffrances du Christ afin que, quand sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la joie ». Saint Martin a réalisé cette parole (une pensée du temps de l’automne ecclésiastique !). L’Évangile est emprunté à la messe Státuit : le pape a réalisé cette parole du Christ dans son exil : il a haï sa propre vie, il a porté la croix du Seigneur.

 [22] Avant 1942.

SOURCE : http://www.introibo.fr/12-11-St-Martin-Ier-pape-et-martyr

Obernzell ( Niederbayern ). Schloss: Renaissance-Festsaal - Wappengalerie der Päpste ( 1582 ): Wappen der Päpste Johannes IV ( + 642 ), Theodor I ( + 649 ) und Martin I ( + 655 )

Obernzell ( Lower Bavaria ). Castle: Renaissance Great Hall - Gallery of coats of arms of popes: Coats of arms of the popes Johannes IV ( + 642 ), Theodor I ( + 649 ) and Martin I ( + 655 )


Saint Martin Ier

Pape et Martyr (+ 655)

Saint Martin, natif de la Toscane, se rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa sainteté. À son élection au souverain pontificat, Rome retentit d’allégresse ; le clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent une satisfaction extraordinaire, et l’empereur approuva cet heureux choix. Martin ne trompa point l’espoir de l’Église ; la piété envers Dieu et la charité envers les pauvres furent ses deux règles de conduite. On était sûr de le trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins multiples de sa charge. Son plus grand soin fut de maintenir dans l’Église l’héritage précieux de la vraie foi.

Le grand Pape se vit un moment dans la situation la plus critique, et accablé sous le nombre des ennemis spirituels et temporels du Saint-Siège. Contre l’hérésie du monothélisme, qui relevait la tête, il assemble, dans l’église de Latran, un concile de cinq cents évêques, où les principaux chefs des hérétiques sont condamnés.

Poussé par les sectaires, l’empereur Constantin II, sous prétexte d’une trahison à laquelle Martin aurait pris part, fait saisir le Pape et le met en jugement. On le traite comme un misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour l’accabler de faits imaginaires. Martin, voyant qu’on va les faire jurer sur le livre des Évangiles : \"Au nom de Dieu, s’écrie-t-il, dispensez-les d’un serment sacrilège ; qu’ils disent ce qu’ils voudront. Et vous, magistrats, faites votre oeuvre.\" Et sans se donner la peine de répondre à toutes les accusations formulées contre lui, il se contente de dire : \"Je suis accusé pour avoir défendu la foi ; je vous attends au jour du jugement.\"

Un soldat vient dépouiller Martin de ses ornements pontificaux ; réduit à un dénuement complet, chargé de fers, le Pape est traîné, dans cet état, à travers les rues de la ville de Constantinople, où il avait été amené. Après plusieurs jours de prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l’avaient suivi, le martyr part pour l’exil. La Chersonèse, où il fut relégué, était désolée par la famine ; il eut à y endurer pendant deux ans des souffrances et des privations pires que la mort ; mais il supporta tout avec une résignation parfaite.

SOURCE : http://viechretienne.catholique.org/saints/1055-saint-martin-ier

Saint Martin succéda au Pape Théodore Ier. Ayant convoqué à Rome un concile où furent condamnés les Monothélites qui n’admettaient en Jésus-Christ qu’une volonté divine, il fut saisi traîtreusement par ordre des hérétiques Héraclius et Constant II, et emmené à Constantinople. Après bien des souffrances et des humiliations, il fut exilé en Chersonèse, où il mourut de fatigue en 655. Son corps, transféré à Rome, fut déposé dans l’église des saints Sylvestre et Martin, apôtres des Gaules.

Saint Martin, natif de la Toscane, vers la fin du Ve siècle, se rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa sainteté. À son élection au souverain pontificat, Rome retentit d’allégresse, le clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent une satisfaction extraordinaire, et l’empereur approuva cet heureux choix. Saint Martin ne trompa point l’espoir de l’Église ; la piété envers Dieu et la charité envers les pauvres furent ses deux règles de conduite. On était sûr de le trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins multiples de sa charge. Son plus grand soin fut de maintenir dans l’Église l’héritage précieux de la vraie Foi.

Le grand Pape se vit un moment dans la situation la plus critique, et accablé sous le nombre des ennemis spirituels et temporels du Saint-Siège. Contre l’hérésie du monothélisme, qui relevait la tête, fière d’avoir pour elle le pauvre empereur Constant II, il assembla, dans l’église du Latran, un concile de cinq cents évêques, où les principaux chefs des hérétiques furent condamnés.

Poussé par les sectaires, l’empereur, sous prétexte d’une trahison à laquelle saint Martin aurait pris part, fait saisir le Pape et le met en jugement. Mais le pontife ne trouve au tribunal que des bourreaux qui ont juré sa mort. On le traite comme un misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour l’accabler de faits imaginaires. Saint Martin, voyant qu’on va les faire jurer sur le livre des Évangiles : « Au nom de Dieu, s’écrie-t- il, dispensez-les d’un serment sacrilège ; qu’ils disent ce qu’ils voudront. Et vous, magistrats, faites votre œuvre ». Et sans se donner la peine de répondre à toutes les accusations formulées contre lui, il se contente de dire : « Je suis accusé pour avoir défendu la Foi ; mais, au jour du Jugement, je rendrai témoignage contre vous, au sujet de cette Foi. Achevez votre mission ; Dieu sait que vous me procurez une belle récompense ».

Bientôt un soldat vient dépouiller saint Martin de ses ornements pontificaux ; réduit à un dénuement complet, chargé de fers, le Pape est traîné, dans cet état, à travers les rues de la ville de Constantinople, où il avait été amené. Après plusieurs jours de prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l’avaient suivi, le martyr part pour l’exil.

La Chersonèse, où il fut relégué, était désolée par la famine ; il eut à y endurer pendant deux ans des souffrances et des privations pires que la mort, mais il supporta tout avec une résignation parfaite et une sublime confiance en Dieu. Il mourut l’an 655, Constant II étant empereur de Byzance et Clovis II roi des Francs. L’Église l’honore avec justice comme un martyr, puisqu’il est mort des misères que lui ont causées sa prison et son exil.

SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Martin-Ier-pape-et-martyr-Fete-le-12-novembre-No_541.htm

13 avril

Saint Martin

Pape et martyr

Fils de Fabrice, pieux et riche patricien de Toddi (Toscane), Martin « reçut du ciel la beauté et un esprit si vif et si pénétrant, qu’il surpassa bientôt, soit dans les humanités, soit dans la rhétorique et la philosophie, les maîtres qu’on lui donnait pour l’instruire. » Diacre de l'Église romaine, Martin fut aprocrisiaire de la cour romaine à Constantinople.

A cette époque, les rapports entre Rome et Constantinople étaient fortement affectées par les développements du monothélisme et l’hostilité des Églises orientales envers le patriarcat de Constantinople, exigeaient une parfaite maîtrise des concepts et des rapports de forces en Orient. La doctrine hérétique du monothélisme prétendait qu’il n’y aurait eu dans le Christ qu’une seule volonté, la volonté divine. Mis en avant au début du VII° siècle par le patriarche Sergius de Constantinople dans l’espoir de ramener à l’unité les monophysites qui affirmait qu’il n’y aurait eu dans le Christ qu’une seule nature. En 642, le clergé romain avait élu pape Théodore, fils d’un patriarche de Jérusalem, rompu aux discussions théologiques orientales et parfaitement hellénophone qui avait une parfaite maîtrise des concepts et des rapports de forces en Orient. A cette époque, le patriarche Pyrrhus venait d'être déposé au profit de Paul, instigateur d'un édit (Typos) par lequel l'empereur Constant II interdisait toute discussion théologique afin de ne pas compromettre l'unité de l'Empire (648).

Les Orientaux, qui supportaient mal la tutelle impériale et surtout celle d'un patriarche sans références apostoliques, n'en continuèrent pas moins leur campagne contre le monothélisme, soit au nom du monophysisme, soit au nom de l’orthodoxie. Maxime le Confesseur était alors le plus ardent propagandiste de la l’orthodoxie. Ce noble lié de près à la famille impériale mit brusquement fin à une carrière de haut fonctionnaire pour embrasser l’état monastique peu avant 618. En 632, il résidait déjà à Carthage d'où il dirigeait l'opposition à la théologie impériale, fort de sa position locale et des relations qu'il entretenait avec toute la classe dirigeante. Il obtint en particulier le ralliement de Pyrrhus à l'orthodoxie et l'accompagna à Rome où le patriarche déchu abjura solennellement l'hérésie en 645 ou 646 ; mais, convoqué à Ravenne par l'exarque, il revint à ses convictions premières. Dès 646, le pape Théodore, fortement aidé par Maxime le Confesseur, reçut le soutien de synodes provinciaux organisés par tous les métropolitains de l'Afrique byzantine. Un an avant le premier raid sarrasin contre la région, cette partie de l'Empire byzantin se déclarait solidaire du patriarche contre le souverain incapable d'assurer sa sécurité. La situation était alors tellement confuse en Italie que personne ne semblait en mesure de s'imposer, ce qui explique en partie l'âpreté des querelles théologiques. En effet, le chartulaire Maurice qui avait d'abord suivi l'exarque, se révolta, soulevant les villes et les bourgs fortifiés du Latium, avant d'être pris et tué. Les Lombards étaient suffisamment calmes pour que les troupes byzantines pussent engager une guerre civile.

Cinquante-deux jours après la mort du pape Théodore, Martin fut élu à sa succession (15 juillet 649). Élu par les romains, il fut le premier pape consacré (5 août 649) sans la confirmation de l’Empereur ou de l’exarque de Ravenne qui le représentait. Martin I° ne fut donc pas reconnu comme pape par la cour de Constantinople.

A peine élu, Martin I° dénonça le typos de l’Empereur qui mettait sur le même plan l’erreur et la vérité. Du 5 au 31 octobre 649, il réunit un concile au Latran pour défendre la foi catholique sur les deux volontés divines et humaines du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Fort des condamnation du concile, Martin I° entreprit de rallier contre le monothélisme les églises d’Orient et d’Occident. Le 17 juin 653, l’exarque de Ravenne, Calliope, fit arrêter le Pape par la police impériale dans la basilique du Latran. Il fut amené par voie d’eau à Ostie où il fut embarqué pour Constantinople. Au terme d’un voyage au cours duquel, atteint de goutte, il fut laissé sans soin, avec l’interdiction de sa laver et fort peu nourri, Martin I° fut débarqué sur un grabat, insulté par la populace rassemblée et payée à cet effet (17 septembre 653).

Le pape fut gardé au secret dans la prison Prandiara pendant quatre-vingt-treize jour, puis il subit un simulacre de jugement (20 décembre 653).

Après trois mois de la plus rigoureuse detention, il fut transporté par les soldats (car la maladie ne lui laissait plus la force de marcher) dans l'appartement du sacellaire Troïlus où le sénat était réuni, et interrogé par le patrice Bucoléon. Le sacellaire lui commanda de se lever pour répondre à l’interrogatoire ; comme ses porteurs répondirent qu'il ne pouvait se tenir debout à cause de son extrême faiblesse, Troïlus se moqua de cette impuissance, voulut absolument qu'il se levât et qu'il se mît debout au milieu de l'assemblée : deux soldats le soutinrent, et dans cette attitude, il subit l'interrogatoire le plus brutal. Bucoléon adressa le premier la parole à l'héroïque martyr : « Réponds, misérable, quel mal t'a fait l'empereur ? A-t-il confisqué tes biens ? Peux-tu lui reprocher un seul acte de violence ? » Martin I° ne répondit pas un mot. Le sacellaire reprit alors avec colère : « Tu ne réponds rien ? Tes accusateurs vont entrer. » Ils étaient au nombre de vingt, la plupart soldats, les autres appartenant à la lie du peuple. A leur vue, le Pape dit en souriant : « Sont-ce là les témoins ? Est-ce là votre procédure ? » Puis, comme on les faisait jurer sur le livre des évangiles, il se tourna vers les magistrats en disant : « Je vous supplie, au nom de Dieu, de les dispenser d'un serment sacrilège ; qu'ils disent ce qu'ils voudront. Faites vous-mêmes ce qui vous est ordonné. Mais ne les exposez point à perdre leur âme ! » Le premier des faux témoins, désignant le Pape du doigt, s'écria : « S'il avait cinquante têtes, il mériterait de les perdre toutes pour avoir conspiré en Occident contre l’Empereur, de concert avec Olympius, l'ancien exarque. » A cette accusation formulée d'une manière aussi énergique, Martin I° répondit que jamais il n'avait trahi les intérêts de l’Empereur en matière politique, mais qu'il ne pouvait lui obéir quand la cause de la foi était en péril. « Ne nous parlez point de la foi, reprit le calomniateur, il n'est ici question que du crime de lèse-majesté. Nous sommes tous chrétiens et orthodoxes, les Romains et nous ! » Le Pape répondit : « Plût à Dieu ! Toutefois, au jour terrible du jugement, je rendrai témoignage contre vous au sujet de cette foi ! » Quand on lui demanda pourquoi il ne détourna pas Olympius qui trahissait l’Empereur, il répondit : « Comment aurais-je pu résister à Olympius qui disposait de toutes les forces de l'ltalie ? Est-ce moi qui l'ai fait exarque ? Mais je vous conjure, au nom de Dieu, achevez au plus tôt la mission dont vous êtes chargés. Dieu sait que vous me procurez une belle récompense. »

Après cet interrogatoire, dont le procès-verbal fut rédigé séance tenante, Ie sacellaire revint près du Pontife, et dans un accès de véritable rage, il osa porter une main sacrilège sur l'oint du Seigneur. Constant assistait à cette scène d'un lieu où il pouvait tout voir sans être vu. Un soldat, sur l’ordre du sacellaire, déchira le manteau du Pape et le dépouilla de ses ornements pontificaux. Réduit à une nudité presque complète, Martin fut chargé de fers et traîné à travers les rues de la ville. Au milieu de ces outrages, le martyr conservait la même tranquillité qu'il eût montrée au milieu d'une assemblée de pieux fidèles.

Condamné à mort, Martin I° fut enfermé à la prison Diomède ; il écorcha ses pauvres jambes aux degrès du sinistre logis. Malgré la sollicitude de deux femmes qui avaient les clefs de la prison, Martin I°, transi de froid, perdit l’usage de la parole mais put écrire un mémoire à ses fidèles. Le partriarche de Constantinople obtint que l’Empereur commuât  sa peine en déportation à vie. En avril 654, Martin I° fut envoyé clandestinement à Cherson (Sébastopol), en Crimée, où il mourut de faim le 13 avril 656.

SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/04/13.php

By order of the Byzantine emperor Constant II, the exarch of Ravenna Theodore Kalliope (right), at the head of a detachment brought on ships from Constantinople, most of whose soldiers do not know Latin, leads the arrested pope Martin the First out of the gate of the courtyard of monastery, adjacent to Lateran palace, which served as the residence of the pope (this small monastery will be closed and abandoned until Pope Gregory III, which will restore it again in 731-741). Kalliope holds a sword in hand to intimidate the pope's supporters and in case the Roman papal police attempt to recapture Pope Martin back.

По приказу византийского императора Константа II, экзарх Равенны Феодор Каллиопа (справа), во главе отряда, привезенного на кораблях из Константинополя, большая часть солдат которого не знает латинского, выводит арестованного папу Мартина Первого из ворот двора небольшого монастыря при Латеранском дворце, служившего резиденцией папы (монастырь будет закрыт и заброшен, и только при папе Григории III 731-741 он будет восстановлен). Каллиопа вытащил мечь для устрашения сторонников папы и на случай попытки римской папской милиции отбить папу Мартина обратно.


LE PAPE SAINT MARTIN Ier, MARTYR, EN CHERSONÈSE, LE 16 SEPTEMBRE 655.

La plus illustre victime des violences auxquelles l'hérésie monothélite entraîna les empereurs byzantins fut le pape Martin Ier. Elu le 5 juillet 549, Martin let se montra plein de courage et fidèle à son devoir. Simple prêtre de Rome, il s'était signalé par sa vertu et sa science et avait séjourné à Constantinople en qualité d'apocrisiaire. Au mois d'octobre 549, il célébra avec 105 évêques le concile de Latran, dans lequel il condamna solennellement le Type et l'Ecthèse, en un mot le monothélisme tout entier, puis les byzantins Sergius, Pyrrhus, Paul, Cyrus d'Alexandrie et Théodore de Pharan. Les actes du concile, traduits en grec, furent envoyés à l'empereur et à tous les évêques. L'empereur Constance donna ordre à l'exarque d'Italie, Théodore Calliopas, d'occuper l'église et le palais de Latran (juin 653), de s'emparer du pape qui fut déporté à Naxos, où il demeura prisonnier toute une année. Enfin on l'amena à Constantinople en septembre 654, où nous allons voir les souffrances qu'on lui infligea.

Plus cruel encore fut le sort de saint Maxime et de ses deux disciples, appelés tous deux Anastase, l'un moine, l'autre apocrisiaire de l'Eglise romaine. Eux aussi, malgré les griefs religieux qu'on fit valoir contre eux, furent surtout chargés d'accusations politiques. Après plusieurs interrogatoires, Maxime fut emmené à Byzie, dans la Thrace. Les disciples furent conduits ailleurs, et, réduits à la misère. Comme ils refusaient obstinément d'entrer en communion avec l'Eglise hérétique de Constantinople, ils furent successivement relégués en divers endroits, puis ramenés à Constantinople, après avoir tout enduré. On leur arracha la langue, on leur cassa la main droite et on les promena à travers la ville en les frappant de verges. Condamnés à un exil et à une prison perpétuelle (à Colchis, dans le Pont-Euxin), ils arrivèrent le 8 juin 662 au lieu de leur destination, furent séparés les uns des autres et de nouveau maltraités. Le moine Anastase mourut le 24 juillet 662, Maxime le 13 août de la même année ; l'apocrisiaire Anastase survécut jusqu'au 11 octobre 666, et expira après de nouveaux et affreux supplices.

MARTYRE DU PAPE SAINT MARTIN Ier.

Le pape saint Martin sentit bientôt les effets de l'indignation de l'empereur Constance. Avant que l'on eût connaissance à Constantinople du concile de Latran, l'empereur envoya pour exarque en Italie Olympius, son chambellan, avec ordre de faire souscrire le Type à tous les évêques et propriétaires de terres. « Si vous pouvez, ajouta-t-il, vous assurer de l'armée d'Italie, vous arrêterez Martin, qui a été légat à Constantinople. Si vous trouvez de la résistance dans l'armée, tenez-vous en repos jusqu'à ce que vous soyez maître de la province et que vous ayez gagné les troupes de Rome et de Ravenne pour faire exécuter nos ordres. »

Olympius arriva à Rome, trouva le concile assemblé, et voulut d'abord exciter un schisme dans l'Eglise par le moyen des troupes qu'il amenait ; il y travailla longtemps, mais inutilement. Ne pouvant réussir par la violence, il eut recours à la trahison. Comme le pape lui présentait la communion dans l'église Sainte-Marie-Majeure, il voulut le faire tuer par son écuyer. Ceci était d'autant plus facile, que le pape, comme il a été dit, allait communier chacun à sa place. Mais l'écuyer assura depuis avec serment qu'il avait été frappé d'aveuglement et n'avait point vu le pape, quand il vint donner la communion à l'exarque. Celui-ci, voyant la protection de Dieu sur le pape, lui déclara les ordres qu'il avait reçus, fit lu paix avec lui, et passa en Sicile avec son armée pour combattre les Sarrasins, qui s'y étaient déjà établis. Mais l'armée romaine y périt, et l'exarque mourut ensuite de maladie.

L'empereur envoya pour lui succéder Théodore, surnommé Calliopas, avec un de ses chambellans, nommé aussi .Théodore et surnommé Pellure, et leur donna ordre d'enlever le pape qu'il accusait d'hérésie, parce qu'il avait condamné le Type. On l'accusait aussi de ne pas honorer la sainte Vierge en qualité de mère de Dieu, ce qui était une conséquence de la calomnie précédente ; car les monothélites comme les eutychéens accusaient les catholiques de nestorianisme. On chargeait encore le pape de crime d'Etat et d'avoir envoyé des lettres et de l'argent aux Sarrasins. Le pape, averti des desseins formés contre lui, s'était retiré avec son clergé dans l'église de Latran, quand l'exarque Calliopas arriva à Rome avec le chambellan Théodore et l'armée de Ravenne. C'était le samedi 15 juin 653. Le pape, qui était extrêmement malade depuis le mois d'octobre, envoya au-devant de l'exarque quelques personnes de son clergé ; l'exarque les reçut dans le palais, croyant que le pape était avec eux. Mais, ne l'y trouvant pas, il dit aux premiers du clergé : « Nous voulions l'adorer ; mais demain dimanche, nous l'irons trouver et saluer ; car aujourd'hui nous n'en avons pas eu le loisir. »

Le lendemain dimanche, 16 juin, la messe fut célébrée dans la même église de Latran, et l'exarque, craignant la multitude du peuple, envoya dire au pape : « Je suis si fatigué du voyage, que je ne puis vous aller voir aujourd'hui ; mais j'irai demain sans faute adorer Votre Sainteté. » Le lundi matin, il envoya son cartularius et quelques autres de sa suite dire au pape : « Vous avez préparé des armes et amassé des pierres pour vous défendre, et vous avez des gens armés chez vous. » Le pape leur fit visiter toute la maison épiscopale pour témoigner s'ils y auraient vu des armes ou des pierres. Ils revinrent sans avoir rien trouvé, et il leur dit : « Voilà comme on a toujours agi contre nous, par des faussetés et des calomnies. Quand Olympius vint, il y avait aussi des menteurs qui disaient que je pouvais le repousser à main armée. »

Ils s'en allèrent avec cette réponse ; mais une demi-heure ne s'était pas écoulée qu'ils revinrent avec des troupes. Le pape, malade, était couché sur son lit à la porte de l'église. Les soldats entrèrent armés d'écus, de lances et d'épées, et les arcs bandés. Ils brisèrent les cierges de l'église et en jonchèrent le pavé avec un bruit effroyable, joint à celui de leurs armes. En même temps, Calliopas présenta aux prêtres et aux diacres un ordre de l'empereur pour déposer le pape Martin, comme indigne et intrus, et l'envoyer à Constantinople, après avoir ordonné un autre évêque à sa place. Alors le pape sortit de l'église, et le clergé s'écria en présence de l'exarque et du chambellan Théodore : « Anathème à qui dira ou croira que le pape Martin a changé un seul point dans la foi et à quiconque ne persévère pas jusqu'à la mort dans la foi catholique ! » Calliopas, voulant se justifier devant les assistants, commença à dire : « Il n'y a point d'autre foi que la vôtre, et je n'en ai point d'autre moi-même. »

Le pape se livra donc sans résistance pour être conduit à l'empereur. Quelques membres du clergé lui criaient de n'en rien faire ; mais il ne les écouta pas, aimant mieux mourir dix fois, comme il dit lui-même, que d'être cause qu'on répandît le; sang de qui que ce fût. Il dit seulement à l'exarque : « Laissez venir avec moi ceux du clergé que je jugerai à propos. » Calliopas répondit : « Tous ceux qui voudront, peuvent venir ; à la bonne heure, nous ne contraignons personne. » Quelques-uns des évêques s'écrièrent : « Nous mourrons et vivrons avec lui. » Ensuite Calliopas dit au pape : « Venez avec nous au palais ». Il y alla donc le même jour, et le lendemain mardi, 18 juin, tout le clergé vint le trouver avec plusieurs autres qui s'étaient préparés à s'embarquer avec lui, et avaient déjà mis leurs hardes dans les barques. Mais la nuit suivante, vers la sixième heure, c'est-à-dire à minuit, on tira le pape du palais, et l'on renferma tous ceux de sa suite et diverses choses qui lui étaient nécessaires pour son voyage, on lui laissa seulement six jeunes serviteurs et un pot à boire.

On le fit, en cet équipage, sortir de Rome, dont on referma les portes aussitôt, de peur que quelqu'un ne le suivît ; et on l'emmena dans une barque sur le Tibre. Ils arrivèrent à Porto vers la quatrième heure du jour, le 13 des calendes de juillet, c'est-à-dire le mercredi 19 juin, à dix heures du matin. Ils en partirent le même jour et arrivèrent à Misène le 1er de juillet. De là ils passèrent en Calabre, puis en plusieurs es où ils furent arrêtés pendant trois mois. Enfin ils arrivèrent à l'île de Naxos, où ils demeurèrent un an. Pendant tout ce voyage, le pape fut travaillé d'un cours de ventre qui ne lui donnait point de repos, avec un dégoût effroyable ; toutefois, on ne lui accorda aucun soulagement, excepté à Naxos, où il se baigna deux ou trois fois et logea dans une maison de la ville. Hors de là, il ne sortit point du vaisseau, qui était sa prison, quoique ceux qui le conduisaient prissent terre à toute occasion pour se reposer. Cependant, à Rome, Eugène fut établi pape par autorité de l'empereur. Il était romain, fils de Rufinien, et clerc dès son bas âge ; il ne fut élu que le 9 septembre 655, et tint le Saint-Siège près de trois ans.

Le pape saint Martin était prisonnier dans l'île de Naxos, où on envoyait de la part des évêques et des fidèles tout ce qui lui était nécessaire pour ses différents besoins. Mais ses gardes ne souffraient pas que rien de tout cela lui fût remis ; ils pillaient tout, même en sa présence, le chargeant des reproches les plus outrageants. Ils maltraitaient même de paroles et de coups ceux qui apportaient les présents et les chassaient en disant : « Quiconque aime cet homme est ennemi de l'Etat. » Le saint pape sentait plus vivement les injures de ses bienfaiteurs que les douleurs de sa goutte et de ses autres incommodités. Etant partis de Naxos et arrivés à Abydos, ceux qui le conduisaient envoyèrent à Constantinople donner avis de son arrivée, le traitant d'hérétique, d'ennemi de Dieu et de rebelle, qui soulevait tout l'empire. Enfin saint Martin arriva à Constantinople le 17 septembre 654. On le laissa au port, depuis le matin jusqu'à quatre heures après midi, dans le vaisseau, couché sur un grabat, exposé en spectacle à tout le monde. Plusieurs insolents, et même des païens, s'approchaient et lui disaient des paroles outrageantes. Vers le coucher du soleil, vint un scribe nommé Sagolève, avec plusieurs gardes. On tira le pape de la barque, on l'emporta sur un brancard, on le mena dans la prison nommée Prandéaria, et Sagolève défendit que personne de la ville ne sût qu'il s'y trouvait. Le pape demeura donc enfermé dans cette prison, sans parler à personne, pendant quatre-vingt-treize jours, qui font trois mois, c'est-à-dire depuis le 17 septembre jusqu'au 15 décembre.

Ce fut apparemment de là qu'il écrivit les deux lettres à Théodore. Dans la première, il se justifie contre les calomnies dont on le chargeait : premièrement, par le témoignage que le clergé de Rome avait rendu de sa foi en présence de l'exarque Calliopas, ensuite par la protestation qu'il fait lui-même de la défendre jusqu'à la mort. Puis il ajoute : « Je n'ai jamais envoyé aux Sarrasins ni argent, ni lettres, ni l'écrit que l'on dit, pour leur marquer ce qu'ils doivent croire. J'ai seulement donné quelque peu de chose à des serviteurs de Dieu qui venaient chercher des aumônes ; mais ce n'était pas pour les Sarrasins. Quant à la glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, ils ont porté faux témoignage contre moi ; car je déclare anathème, et en ce monde et en l'autre, quiconque ne l'honore pas au-dessus de toutes les créatures, excepté son Fils, Notre-Seigneur. »

Dans l'autre lettre, il raconte comme il fut enlevé de Rome, et comme l'exarque Calliopas présenta un ordre de l'empereur pour faire élire un autre pape à sa place. Sur quoi il dit : « On ne l'a encore jamais fait, et j'espère qu'on ne le fera jamais, car, en l'absence de l'évêque, l'archidiacre, l'archiprêtre et le primicier tiennent sa place. » Ayant raconté ce qu'il a souffert dans le voyage, il ajoute à la fin : « Il y a quarante-sept jours que je n'ai pu obtenir de me laver ni d'eau chaude ni d'eau froide ; je suis tout fondu et refroidi, car le flux de ventre ne m'a point donné de repos jusqu'à présent, ni sur mer, ni sur terre ; j'ai le corps tout brisé, et quand je veux prendre de la nourriture, je manque de celle qui me pourrait fortifier, et je suis entièrement dégoûté de celle que j'ai. Mais j'espère en Dieu, qui voit tout, que quand il m'aura tiré de cette vie, il recherchera ceux qui me persécutent pour les amener à pénitence. »

Le vendredi 15 décembre 654, le pape saint Martin fut tiré de sa prison dès le matin et amené dans la chambre de Bucoléon, sacellaire, c'est-à-dire grand trésorier, où, dès la veille, on avait donné ordre à tout le sénat de s'assembler. Saint Martin y fut apporté dans une chaise, car la navigation et la prison avaient augmenté ses maladies. Le sacellaire, le regardant de loin, lui commanda de se lever de la chaise et de se tenir debout. Quelques officiers représentèrent qu'il ne pouvait, et le sacellaire cria en colère qu'on le soutînt des deux côtés, ce qui fut fait.

Alors le sacellaire lui parla ainsi : « Dis, misérable, quel mal t'a fait l'empereur? T'a-t-il ôté quelque chose? T'a-t-il opprimé par violence ? » Le pape ne répondit rien. Le sacellaire lui dit d'un ton d'autorité : «Tu ne réponds pas ? Tes accusateurs vont entrer. » Aussitôt on les fit entrer au nombre de vingt, la plupart soldats et gens brutaux ; quelques-uns avaient été avec l'exarque Olympius, entre autres André, son secrétaire. Le pape, les voyant entrer, dit en souriant : « Sont-ce là les témoins ? Est-ce là votre procédure ? » Puis, comme on les fit jurer sur les Evangiles, il dit aux magistrats : « Je vous prie, au nom de Dieu, ne les faites point jurer ; qu'ils disent sans serment ce qu'ils voudront, et faites ce que vous voudrez. Qu'est-il besoin qu'ils perdent ainsi leurs âmes ! »

Le premier de ses accusateurs fut Dorothée, patrice de Cilicie, qui dit avec serment, parlant du pape : « S'il avait cinquante têtes, il mériterait de les perdre, pour avoir seul renversé et perdu tout l'Occident. » Il était de concert avec Olympius et ennemi mortel de l'empereur et de l'Etat. Un des témoins dit aussi que le pape avait conjuré avec Olympius, et pris le serment des soldats. On demanda au pape s'il en était ainsi. Il répondit : « Si vous voulez entendre la vérité, je vous la dirai. Quand le Type fut fait et envoyé à Rome par l'empereur... » Alors le préfet Troïle l'interrompit, en criant : « Ne nous parlez point ici de la foi, il est question du crime d'État. Nous sommes tous chrétiens et orthodoxes, les Romains et nous. — Plût à Dieu ! dit le pape ; toutefois, au jour terrible du jugement, je rendrai témoignage contre vous sur cet article même. »

Troïle lui dit en colère : « Quand vous voyiez le malheureux Olympius former de tels projets contre l'empereur, que ne l'empêchiez-vous, loin d'y consentir ? »

Le pape répondit : « Dites-moi, seigneur Troïle, quand Georges, qui avait été moine et depuis magistrat, vint ici du camp et fit ce que vous savez, où étiez-vous et ceux qui sont avec vous ? Non seulement vous ne résistâtes point, mais il vous harangua et chassa du palais qui il voulut. Et quand Valentin se revêtit de la pourpre avec un ordre de l'empereur et s'assit avec lui, où étiez-vous ? que ne l'empêchâtes-vous ? pourquoi, au contraire, prîtes-vous tous son parti ? Et moi, comment pouvais-je résister à Olympius, qui avait toutes les forces d'Italie ? Est-ce moi qui l'ai fait exarque ? Mais je vous conjure, au nom de Dieu, faites au plus tôt ce que vous avez résolu de moi ; car Dieu sait que vous me procurez une grande récompense. » Je ne vois point qui était ce Georges dont parle le pape ; mais pour Valentin, il fut le chef du parti contraire à l'impératrice Martine. Le pape parlait, et ce qu'il disait était expliqué en grec par le consul Innocent, fils de Thomas, originaire d'Afrique. Mais le sacellaire, ne pouvant souffrir les réponses du saint pape, dit en colère à Innocent : « Pourquoi nous expliquez-vous ce qu'il dit ? » Puis il demanda au scribe Sagolève s'il y avait encore dehors d'autres témoins. « Oui, seigneur, dit le scribe, il y en a plusieurs. » Mais ceux qui présidaient à l'assemblée dirent que c'en était assez.

Le sacellaire se leva et entra au palais pour faire son rapport à l'empereur. On fit sortir le pape de la chambre du conseil, toujours porté sur une chaise, et on le mit dans la cour, qui était devant, près de l'écurie de l'empereur, où tout le peuple s'assemblait pour attendre l'entrée du sacellaire. Le pape était environné des gardes, et c'était un spectacle terrible. Peu de temps après, on le fit apporter sur une terrasse, afin que l'empereur pût le voir par les jalousies de sa chambre. On leva donc le pape, en le soutenant des deux côtés, au milieu de la terrasse, en présence de tout le sénat, et il s'amassa une grande foule autour de lui. Alors le sacellaire sortit de la chambre de l'empereur, et fendant la presse, vint dire au pape : « Regarde comme Dieu t'a livré entre nos mains. Tu faisais des efforts contre l'empereur, avec quelle espérance? Tu as abandonné Dieu, et Dieu t'a abandonné. » Aussitôt il commanda à un de ses gardes de lui déchirer son manteau et la courroie de sa chaussure, puis il le mit entre les mains du préfet de Constantinople, en lui disant : « Prenez-le, seigneur préfet, et le mettez en pièces sans plus tarder. » Il commanda aux assistants de l'anathématiser. Mais il n'y eut pas vingt personnes qui crièrent anathème ; tous les autres baissaient le visage et se retiraient accablés de tristesse.

Les bourreaux prirent le pape, lui ôtèrent son pallium sacerdotal et le dépouillèrent de tous ses habits, ne lui laissant qu'une seule tunique sans ceinture ; encore la déchirèrent-ils des deux côtés depuis le haut jusqu'en bas, en sorte que l'on voyait son corps à nu. Ils lui mirent un carcan de fer au cou et le traînèrent ainsi depuis le palais par le milieu de la ville, attaché avec le geôlier, pour montrer qu'il était condamné à mort ; un autre portait devant lui l'épée dont il devait être exécuté. Malgré ses souffrances, il conservait un visage serein; mais tout le peuple pleurait et gémissait, hormis quelques insulteurs. Étant arrivé au prétoire, il fut chargé de chaînes et jeté dans une prison avec des meurtriers. Mais, environ une heure après, on le transféra dans la prison de Diomède. On le traînait si violemment, qu'en montant les degrés, qui étaient hauts et rudes, il s'écorcha les jambes et les jarrets, et ensanglanta l'escalier. Il semblait prêt à rendre l'âme, tant il était épuisé ; et, en entrant dans la prison, il tomba et se releva plusieurs fois. On le mit sur un banc, enchaîné comme il était et mourant de froid, car l'hiver était insupportable, et c'était, comme il a été dit, le 15 décembre. Il n'avait personne des siens qu'un jeune clerc qui l'avait suivi et se lamentait auprès de lui.

Deux femmes qui gardaient les clefs de la prison, la mère et la fille, touchées de compassion, voulaient soulager le saint pape ; mais elles n'osaient à cause du geôlier qui était attaché avec lui, et elles croyaient que l'ordre allait venir de le mettre à mort. Quelques heures après, un officier appela d'en bas le geôlier, et, quand il fut descendu, une de ces femmes emporta île pape, le mit dans un lit et le couvrit bien pour le réchauffer Mais ils demeura jusqu'au soir sans pouvoir parler. Alors l'eunuque Grégoire, qui, de chambellan, était devenu préfet de Constantinople, lui envoya son maître d'hôtel, avec quelque peu de vivres, et, lui en ayant fait prendre, il lui dit : « Ne succombez pas en vos peines, nous espérons en Dieu que vous n'en mourrez pas. » Le saint pape, qui désirait le martyre, n'en fut que plus affligé ; aussitôt on lui ôta les fers.

Le lendemain, l'empereur alla voir le patriarche Paul,. qui était malade à la mort, et lui conta tout ce que l'on avait fait au pape. Paul soupira et, se tournant vers la muraille, il dit « Hélas ! c'est encore pour aggraver ma condamnation. » L'empereur lui demanda pourquoi il parlait ainsi ; Paul répondit :

 « N'est-ce pas une chose déplorable de traiter ainsi un évêque ? » Ensuite il conjura instamment l'empereur de se contenter de ce que le pape avait souffert. Paul mourut en effet, après avoir tenu le siège de Constantinople treize ans ; et Pyrrhus, qui ôtait présent, voulut y monter. Mais plusieurs s'y opposaient et publiaient dans le palais le libelle de rétractation qu'il avait donné au pape Théodore, soutenant qu'il s'était par là rendu indigne du sacerdoce, et que le patriarche Paul l'avait anathématisé.

Comme le trouble était grand à cette occasion, l'empereur voulut être éclairé sur ce que Pyrrhus avait fait à Rome, et pour cet effet, il envoya Démosthène, commis du sacellaire, avec un greffier, pour interroger le pape dans la prison. Quand ils furent entrés, ils lui dirent : « Voyez en quelle gloire vous avez été, et en quel état vous êtes réduit. C'est vous seul qui vous y êtes mis. » Le pape répondit seulement : « Dieu soit loué de tout ! » Démosthène dit : « L'empereur veut savoir de vous ce qui s'est passé ici à Rome à l'égard de Pyrrhus, ci-devant patriarche. Pourquoi alla-t-il à Rome ? Fût-ce par ordre de quelqu'un, ou de son mouvement ? — De son propre mouvement s, répondit le pape. Démosthène dit : « Comment fit-il ce libelle? Y fut-il contraint ? » Le pape répondit : « Non, il le fit de lui-même. » Démosthène dit : « Quand Pyrrhus vint à Rome, comment le pape Théodore, votre prédécesseur, le reçut-il ? comme un évêque ? » Le pape répondit : « Et comment donc ? puisqu'avant que Pyrrhus vînt à Rome, Théodore avait écrit nettement à Paul qu'il n'avait pas bien fait d'usurper le siège d'un autre. Pyrrhus, venant ensuite de lui-même aux pieds de saint Pierre, comment pouvait-il s'empêcher de le recevoir et de l'honorer comme évêque ? — Il est vrai, dit Démosthène. Mais d'où tirait-il sa subsistance ? » Le pape répondit : « Sans doute du palais patriarcal de Rome. » Démosthène dit : « Quel pain lui donnait-on ? » Le pape répondit : e Vous ne connaissez pas l'Église romaine. Je vous dis que quiconque y vient demander l'hospitalité, quelque misérable qu'il soit, on lui donne toutes les choses nécessaires ; saint Pierre ne refuse personne. On lui donne du pain très blanc et des vins de diverses sortes, non seulement à lui, mais aux siens. Jugez par là comme on doit traiter un évêque. »

Démosthène dit : « On nous a dit que Pyrrhus a fait ce libelle par force, qu'on lui a mis des entraves et fait souffrir beaucoup de maux. » Le pape répondit : « On n'a rien fait de semblable. Vous avez à Constantinople plusieurs personnes qui étaient alors à Rome, et qui savent ce qui s'y est passé, si la crainte ne les empêche de dire la vérité. Vous avez entre autres le patrice Platon, qui était exarque et qui envoya ses gens à Pyrrhus. Mais à quoi bon tant de questions ? me voilà entre vos mains, faites ide moi ce qu'il vous plaira. Quand vous me feriez hacher en pièces, comme vous avez ordonné au préfet, je ne communique point avec l'Église de Constantinople. Est-il encore question de Pyrrhus, tant de fois déposé et anathématisé ? » Démosthène et ceux qui l'accompagnaient, étonnés de la constance du pape, se retirèrent après avoir mis par écrit toutes ses réponses.

Le pape saint Martin demeura donc dans la prison de Diomède quatre-vingt-cinq jours, qui font près de trois mois, et avec les trois mois de la première prison, près de six mois, c'est-à-dire depuis le 17 septembre jusqu'au 10 mars 654. Alors le scribe Sagolève lui vint dire : « J'ai ordre de vous transférer chez moi et de vous envoyer dans deux jours où le sacellaire commandera. » Le pape demanda où on le voulait mener ; mais on ne voulut pas le lui dire, ni lui permettre de demeurer dans la même prison jusqu'à son exil. Vers le soir le pape dit à ceux qui étaient auprès de lui : « Venez, mes frères, disons-nous adieu; on va m'enlever d'ici. » Alors ils burent chacun un coup, et le pape, se levant avec une grande constance, dit à un de ses assistants qu'il aimait : « Venez, mon frère, donnez-moi la paix. » Celui-ci, qui avait déjà le coeur serré, ne put retenir sa douleur et fit un grand cri ; les autres s'écrièrent aussi. Le saint pape, les regardant d'un visage serein, les en reprit, et mettant les mains sur la tête du premier, il dit en souriant : « Tout ceci est bon, mon frère, il est avantageux ; faut-il en user ainsi ? Vous devriez plutôt vous réjouir de mon état. » Celui-ci lui répondit : « Dieu le sait, serviteur de Jésus-Christ, je me réjouis de la gloire qu'il vous prépare, mais je m'afflige de la perte de tant d'autres. » Après donc l'avoir salué tous, ils se retirèrent. Aussitôt vint le scribe, qui l'emmena dans sa maison, et il fut dit qu'on l'envoyait en exil à Kherson.

En effet, on le fit embarquer secrètement le jeudi saint, qui, cette année 655, était le 26 mars, et après avoir passé en divers lieux, il arriva à Kherson le 15 mai. C'est lui-même qui le rapporte dans une lettre qu'il écrivit à un de ses plus chers amis à Constantinople, où il ajoute : « Le porteur de cette lettre est arrivé un mois après nous de Byzance à Kherson. Je me suis réjoui de son arrivée, croyant que l'on m'aurait envoyé d'Italie quelque secours pour ma subsistance. Je le lui ai demandé, et ayant appris qu'il n'apportait rien, je m'en suis étonné ; mais j'en ai loué Dieu qui mesure nos souffrances comme il lui plan, vu principalement que la famine et la disette sont telles en ce pays que l'on y parle de pain, mais qu'on n'en voit point. Si on ne nous adresse des secours d'Italie ou de Pont, nous ne pouvons absolument vivre ici : car on ne peut y rien trouver. Si donc il nous vient de là !du blé, du vin, de l'huile, ou quelque autre chose, envoyez-les-nous promptement, comme vous pourrez. Je ne crois pas avoir si maltraité les saints qui sont à Rome, ou les ecclésiastiques, qu'ils doivent ainsi mépriser à mon égard le commandement du Seigneur. Si saint Pierre y nourrit si bien les étrangers, que dirai-je de nous, qui sommes ses serviteurs propres, qui l'avons servi du moins quelque peu et qui sommes dans un tel exil et une telle affliction ? Je vous ai spécifié certaines choses que l'on peut acheter par delà, et que je vous prie de m'envoyer avec votre soin ordinaire, à cause de mes grands besoins et de mes fréquentes maladies. »

Il écrivit encore une lettre au mois de septembre, où il dit : Nous sommes non seulement séparés de tout le reste du monde, mais privés même de la vie. Les habitants du pays sont tous païens, et ceux qui y viennent d'ailleurs en prennent les moeurs, n'ayant aucune charité, pas même la compassion naturelle qui se trouve entre les Barbares Il ne nous vient rien que de dehors, par les barques qui arrivent pour charger du sel, et je n'ai pu acheter autre chose qu'un boisseau de blé pour quatre sous d'or. J'admire le peu de sensibilité de tous ceux qui avaient autrefois quelque rapport avec moi, et qui m'ont si absolument oublié qu'ils ne veulent pas seulement savoir si je suis encore au monde. J'admire encore plus ceux qui appartiennent à l'Église de saint Pierre, du peu de soin qu'ils ont d'un homme qui est de leur corps. Si cette Église n'a point d'argent, elle ne 'manque pas, Dieu merci, de blé, de vin et d'autres provisions, pour nous donner au moins quelque petit secours, Avec quelle conscience paraîtrons-nous au tribunal de Jésus-Christ, nous qui sommes tous formés de la même terre ? Quelle crainte a saisi tous les hommes pour les empêcher d'accomplir les commandements de Dieu ? Ai-je paru si ennemi de toute l'Eglise et d'eux en particulier ? Je prie Dieu toutefois, par l'intercession de saint Pierre, de les conserver inébranlables dans la foi orthodoxe, principalement le pasteur qui la gouverne à présent, c'est-à-dire le pape Eugène. Pour ce misérable corps, le Seigneur en aura soin. Il est proche, de quoi suis-je en peine ? car j'espère en sa miséricorde qu'il ne tardera pas à terminer ma carrière. »

Le pape saint Martin ne fut pas frustré de son espérance, car il mourut le jour de sainte Euphémie, 16 du même mois de septembre, indiction quatorzième, l'an 655. Il avait occupé le Saint-Siège, à compter depuis son ordination jusqu'à sa mort, six ans un mois et vingt-six jours. En deux ordinations, au mois de décembre, il fit onze prêtres et cinq diacres, et d'ailleurs trente-trois évêques. Il fut enterré dans une église de la Vierge, à un stade de la ville de Kherson, et il y eut depuis un grand concours de peuple à son tombeau.

LES MARTYRS. TOME IV. JUIFS, SARRASINS, ICONOCLASTES. Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XXe siècle. Traduites et publiées Par te R. P. Dom H. LECLERCQ, Moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough. PARIS 1905

SOURCE : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/saints/martyrs/martyrs0004.htm#_Toc90636085

San Papa Martino I

Свт. Мартин Римский. Миниатюра Минология Василия II. Константинополь. 985 г. Ватиканская библиотека. Рим.

Menologion of Basil

Martin Ier, pape

Martin, fils de Fabrice, un riche et pieux patricien, naît vers 590 à Todi en Ombrie.

Il est ordonné diacre à Rome puis est nommé apocrisiaire (légat pontifical) à Constantinople.

Après avoir été élu le 5 juillet 649 en pleine querelle monothélite, il est consacré le 5 août : c'est le 1er pape à l'être sans la confirmation de l’Empereur ou de l’exarque de Ravenne qui le représente. Pour cette raison, il n'est pas reconnu comme pape par la cour de Constantinople.

Son pontificat se termine le 10 août 654 avec l'élection d'Eugène Ier.

Martin meurt en exil le 16 septembre 655 ou le 12 novembre la veille des ides de novembre 1 ; les sources orientales donne le 13 avril 656.

« On ne m’a pas encore donné un peu d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, la dysenterie m’épuise. Je vomis la nourriture que je prends. En ces épreuves, Dieu qui voit tout me regarde. J’ai confiance en lui. » (Lettre durant sa captivité à Constantinople)

« Mes épreuves vont-elles continuer ? Aurai-je un peu de repos ? Comme il plaira au Seigneur ! Il est proche, le Seigneur, que craindrai-je ? Que, de sa puissante main, Dieu vous garde de toute tentation ! » (Lettre à ses amis)].

Saint Martin Ier est fêté le 13 avril. Il est honoré comme martyr par l'Eglise latine (dernier pape martyr) et comme confesseur par l'Eglise grecque.

"Martin, né à Todi en Ombrie , chercha au commencement de son Pontificat, par lettres et légations, à ramener d'une hérésie impie à la vérité de la foi catholique Paul, patriarche de Constantinople. Mais fort de l'appui de l'empereur Constant, lui-même hérétique, Paul alla jusqu'à ce degré de folie que de reléguer les nonces du Siège apostolique en diverses îles. Le Pape, outré d'un pareil crime, rassemble à Rome un concile de cent cinq évêques et porte contre lui une sentence de condamnation. L'empereur alors envoie en Italie l'exarque Olympius avec ordre de tuer le Pontife ou de le lui faire amener. Olympius, venant donc à Rome, commande à un licteur de frapper Martin, pendant que celui-ci célébrait solennellement la Messe dans la basilique de Sainte-Marie de la Crèche. Mais comme le licteur se disposait à obéir, il fut soudain frappé de cécité. Constant se vit depuis lors en butte à mille calamités, sans pour cela devenir meilleur. Théodore Calliopas, chargé à son tour de la mission d'arrêter le Pontife, se saisit de lui par ruse. Conduit à Constantinople, Martin fut de là relégué dans la Chersonèse ; il y mourait la veille des ides de novembre, des misères qu'il avait endurées pour la foi. Dieu lui donna la gloire des miracles. Son corps fut plus tard rapporté à Rome, et déposé  dans l'église dédiée sous le nom des saints Silvestre et Martin. Il gouverna l'Eglise six ans, un mois et vingt-six jours. Il fit deux ordinations au mois de décembre, dans lesquelles il créa onze prêtres, cinq diacres, et trente-trois évêques pour divers lieux." 1

"Il sut affermir la foi en ces temps où plusieurs hérésies christologiques entraînaient l'Eglise dans des querelles inutiles. Il rassembla un concile à Saint-Jean-de-Latran et il en fit parvenir les actes aux patriarches des Eglises d'Orient afin que soit sauve l'unité. Emmené par les gardes impériaux, venus sous le prétexte de l'accompagner jusqu'à Constantinople, il fut déposé sur l'île de Naxos, et pratiquement abandonné durant une année. Puis il est conduit à Constantinople sous les outrages, chargé de fers et traîné dans la ville. Exilé en Crimée, il y meurt de faim et de soif. Dans une lettre, il écrivit aux prêtres de Rome : "Je suis comme enseveli tout vivant au milieu d'un peuple presqu'entièrement païen. Conservez la foi, inébranlables. Pour ce misérable corps, le Seigneur en aura soin. Il est proche, de quoi serais-je en peine ?" 2

649. L’Eglise d’Orient est divisée entre les partisans de la doctrine selon laquelle le Christ a deux natures (humaine et divine) donc deux volontés, et ceux qui pensent que le Christ n’a qu’une seule nature divine ; pour mettre fin à ces luttes et unifier l’Empire, les empereurs Héraclius et Constant II soutiennent la doctrine du monothélisme selon laquelle le Christ a 2 natures, humaine et divine, mais seulement une volonté divine ; Martin, alerté par le moine byzantin Maxime le Confesseur qui est venu jusqu’à Rome pour le prévenir, s’oppose violemment à cette doctrine, et quand il reçoit le Typos (la Règle) impérial qui met fin à toute discussion sur le nombre de volontés du Christ, il convoque un concile à la basilique du Latran, à Rome ; le concile qui réunit 105 évêques du 5 au 31 octobre, condamne le Typos et le monothélisme et définit deux volontés et énergies « naturelles » ; il condamne les tenants de la doctrine opposée : Théodore (ancien évêque de Pharan), Cyrus d’Alexandrie, Sergius de Constantinople, Pyrrhus et Paul, ses successeurs ; il consacre l’expression traditionnelle (IVe s.) « Marie est toujours vierge (Aieiparthenos) ». Grâce aux flottes syriennes et égyptiennes qu’il a mobilisées, Osman prend Chypre, Rhodes et des îles de l’Egée.

Vers 650. Osman ordonne la recension complète du Coran en désignant une commission de 4 membres chargés d’assurer une formulation unique du texte.

650. Le concile de Rouen impose des surveillants pour faire respecter le repos dominical. Eloi l'évêque de Noyon et Malard l'évêque de Chartres, souscrivent au concile de Chalon-sur-Saône organisé par Grat (+ 652), l'évêque du diocèse : le concile est surtout consacré à la discipline ecclésiastique. 

651. L’Hôtel-Dieu de Paris est fondé par l’évêque Landry (+656).

652. Pavie, Aripert Ier (ou Aribert), roi des Lombards, se fait baptiser ; les Lombards se convertiront au catholicisme romain, adopteront la langue latine et seront assimilés par les habitants du pays.

652 à 1276. Les Arabes envoient chaque année des esclaves de la Nubie vers le Caire.

653. 17 juin, le pape, accusé d’élection illégale (il n’a pas demandé à l’autorité byzantine de ratifier   son élection) et d’hérésie, est arrêté par Théodore Calliopas, l'exarque de Ravenne, sur ordre de l'empereur Constant II (+ assassiné en 668 à Syracuse). 19 juin, Martin est embarqué pour Constantinople où, souffrant de la goutte, il est débarqué sur un grabat et insulté par la populace rassemblée et payée à cet effet, le 17 septembre. Emprisonné et gardé au secret, puis jugé pour trahison, le pape est condamné à mort le 20 décembre : dépouillé de ses vêtements sacerdotaux, une lourde chaîne autour du cou, il est traîné dans toute la ville ; sa peine est commuée en exil grâce à l’intervention du patriarche de Constantinople.

654. En avril, Martin est envoyé clandestinement à Chersonèse (Sébastopol) en Crimée où règne une terrible famine. Fondation de l’abbaye de Jumièges. 10 août, élection d'Eugène Ier par la volonté de l’empereur Constant II.

655. 16 septembre ou 12 novembre, Martin meurt, en exil, à Chersonèse (Sébastopol) en Crimée. Son corps sera plus tard rapporté à Rome et déposé dans l'église dédiée sous le nom des saints Silvestre et Martin.

Notes

1 L'Année Liturgique, Dom Guéranger, 1841 à 1866, Abbaye Saint Benoît de Port-Valais

2 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/martyrologe/martyrsmensuel/stbx11nov.html/stbx11nov12.html

Sources

Liste des papes

Auteur : Jean-Paul Coudeyrette

Référence publication : Compilhistoire ; toute reproduction à but non lucratif est autorisée.

Date de mise à jour : 09/03/2015

SOURCE : http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/MartinIer.htm

San Papa Martino I

This illustration is from The Lives and Times of the Popes by Chevalier Alexis-François Artaud de Montor  (1772–1849) , New York: The Catholic Publication Society of America, 1911. It was originally published in 1842. https://archive.org/details/thelivesandtimes02artauoft


Pope Saint Martin I

Memorial

13 April

14 April (Eastern calendars)

formerly 12 November

Profile

Chosen 74th pope in 649 without imperial approval. Conducted the Lateran Council which condemned the patriach of Constantinople for Monothelitism, which claimed that Christ had no human will. This put him in opposition to the emperor who had him arrested and tortured. Paul, Patriarch of Constantinople, repented of his stance which saved Martin from execution, but the pope died soon after from damage done during his imprisonment, and is considered a martyr, the last martyred pope.

Born

at TodiTuscanyItaly

Papal Ascension

649

Died

655 at Cherson, Crimea (in modern Ukraine) from starvation

Canonized

Pre-Congregation

Representation

Pope holding money

Pope with geese around him (possible confusion by artist with Martin of Tours)

Pope in a prison cell

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

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“Pope Saint Martin I“. CatholicSaints.Info. 3 June 2020. Web. 12 April 2021. <https://catholicsaints.info/pope-saint-martin-i/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/pope-saint-martin-i/

San Martín Papa, patrón de Chacas desde su fundación en 1572. Hasta 1750, su fiesta patronal se celebraba desde el 13 al 16 de abril, por lo que, durante casi 200 años, este santo patrón recorría las calles de Chacas en dos procesiones. Actualmente sólo se mantiene su última procesión durante el día de Corpus Christi.


Martin I, Pope M (RM)

Born in Todi in Umbria, Italy; died in the Crimea, September 16, 655; feast day was previously November 12 (November 10 in York); the Eastern Church celebrates his feast on September 20.

Martin became a deacon in Rome. He displayed a great intellect and charity, was sent by Pope Theodore I as nuncio (apocrisiarius) to Constantinople, and was elected pope in 649 to succeed Theodore I. At once, he convened the council at the Lateran that condemned Monothelitism (the denial that Christ had a human will), the Typos--the edict of the reigning Emperor Constans II, which favored it, and Heraclius's Ekethesis. Although he was supported by the bishops of Africa, England, and Spain, the imperial wrath fell upon the pontiff who was arrested by Constans and taken to Constantinople in 653.

He had taken refuge in the Lateran, but the officers broke in to capture him. His own letters give an account of how his health broke down under the long voyage and a three-month imprisonment on the island of Naxos en route. He writes:

"For forty-seven days, I have not been given water to wash in. I am frozen through and wasting away with dysentery. The food I get makes me vomit. But God sees all things and I trust in Him." He was so ill when he arrived in Constantinople that he had to be carried to jail on a stretcher. He was tried for treason, although he was clearly being incarcerated for not accepting the Typos. He was condemned to death during his trial without being able to speak in his own defense. He was insulted publicly, flogged, and imprisoned. The intercession of the dying Patriarch Paul of Constantinople saved his life, but he was exiled to Kherson in the Crimea.

From exile he wrote of the bad treatment he received and berated the Romans for forgetting him while he had prayed steadily for their faith to remain in tact. It is likely that he died of starvation. He was the last pope to die a martyr. He is portrayed in art vested as a pope, holding money (alms); or with geese around him (possibly a confusion with Saint Martin of Tours); or seen through prison bars (Attwater, Attwater2, Benedictines, Bentley, Delaney, Farmer, White).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0413.shtml

Pope St. Martin

Martyr, born at Todi on the Tiber, son of Fabriciuselected Pope at Rome, 21 July, 649, to succeed Theodore I; died at Cherson in the present peninsulas of Krym, 16 Sept., 655, after a reign of 6 years, one month and twenty six days, having ordained eleven priests, five deacons and thirty-three bishops. 5 July is the date commonly given for his election, but 21 July (given by Lobkowitz, "Statistik der Papste" Freiburg, 1905) seems to correspond better with the date of his death and reign (Duchesne "Lib. Pont.", I, 336); his feast is on 12 November.The Greeks honor him on 13 April and 15 September, the Muscovites on 14 April. In the hymns of the Office the Greeks style him infallibilis fidei magister because he was the successor of St. Peter in the See of Rome (Nilles, "Calendarium Manuale", Innsbruck, 1896, I, 336).

Martin, one of the noblest figures in a long line of Roman pontiffs (Hodgkin, "Italy", VI, 268) was, according to his biographer Theodore (Mai, "Spicil. Rom.", IV 293) of noble birth, a great student, of commanding intelligence, of profound learning, and of great charity to the poor. Piazza, II 45 7 states that he belonged to the order of St. Basil. He governed the Church at a time when the leaders of the Monothelite heresy, supported by the emperor, were making most strenuous efforts to spread their tenets in the East and West. Pope Theodore had sent Martin as apocrysiary to Constantinople to make arrangements for canonical deposition of the heretical patriarch, Pyrrhus. After his election, Martin had himself consecrated without waiting for the imperial confirmation, and soon called a council in the Lateran at which one hundred and five bishops met. Five sessions were held on 5, 8, 17, 119 and 31 Oct., 649 (Hefele, "Conciliengeschichte", III, 190). The "Ecthesis" of Heraclius and the "Typus" of Constans II were rejected; nominal excommunication was passed against Sergius, Pyrrus, and Paul of Constantinople, Cyrus of Alexandria and Theodore of Phran in Arabia; twenty canons were enacted defining the Catholic doctrine on the two wills of Christ. The decrees signed by the pope and the assembled bishops were sent to the other bishops and the faithful of the world together with an encyclical of Martin. The Acts with a Greek translation were also sent to the Emperor Constans II.

The pope appointed John, Bishop of Philadelphia, as his vicar in the East with necessary instructions and full authority . Bishop Paul of Thessalonica refused to recall his heretical letters previously sent to Rome and added others,—he was, therefore, formally excommunicated and deposed. The Patriarch of Constantinople, Paul, had urged the emperor to use drastic means to force the pope and the Western Bishops at least to subscribe to the "Typus". The emperor sent Olympius as exarch to Italy, where he arrived while the council was still in session. Olympius tried to create a faction among the fathers to favor the views of the emperor, but without success. Then upon pretense of reconciliation he wished to receive Holy Communion from the hands of the pontiff with the intention of slaying him. But Divine Providence protected the pope, and Olympius left Rome to fight against the Saracens in Sicily and died there. Constans II thwarted in his plans, sent as exarch Theodore Calliopas with orders to bring Martin to Constantinople. Calliopas arrived in Rome, 15 June, 653, and, entering the Lateran Basilica two days later, informed the clergy that Martin had been deposed as an unworthy intruder, that he must be brought to Constantinople and that another was to be chosen in his place. The pope, wishing to avoid the shedding of human blood, forbade resistance and declared himself willing to be brought before the emperor. The saintly prisoner, accompanied by only a few attendants, and suffering much from bodily ailments and privations, arrived at Constantinople on 17 Sept., 653 or 654, having landed nowhere except the island of Naxos. The letters of the pope seem to indicate he was kept at Naxos for a year. Jaffe, n. 1608, and Ewald, n 2079, consider the annum fecimus an interpolation and would allow only a very short stop at Naxos, which granted the pope an opportunity to enjoy a bath. Duchesne, "Lib. Pont.", I, 336 can see no reason for abandoning the original account; Hefele,"Conciliengeschichte" III, 212, held the same view (see "Zeitschr. für Kath. Theol.", 1892, XVI, 375).

From Abydos messengers were sent to the imperial city to announce the arrival of the prisoner who was branded as a heretic and rebel, an enemy of God and of the State. Upon his arrival in Constantinople Martin was left for several hours on deck exposed to the jests and insults of a curious crowd of spectators. Towards evening he was brought to a prison called Prandearia and kept in close and cruel confinement for ninety-three days, suffering from hunger, cold and thirst. All this did not break his energy and on 19 December he was brought before the assembled senate where the imperial treasurer acted as judge. Various political charges were made, but the true and only charge was the pope's refusal to sign the "Typus". He was then carried to an open space in full view of the emperor and of a large crowd of people. These were asked to pass anathema upon the pope to which but few responded. Numberless indignities were heaped upon him, he was stripped of nearly all his clothing, loaded with chains, dragged through the streets of the city and then again thrown into the prison of Diomede, where he remained for eighty five days. Perhaps influenced by the death of Paul, Patriarch of Constantinople, Constans did not sentence the pope to death, but to exile. He was put on board a ship, 26 March, 654 (655) and arrived at his destination on 15 May. Cherson was at the time suffering from a great famine. The venerable pontiff here passed the remaining days of his life. He was buried in the church of Our Lady, called Blachernæ, near Cherson, and many miracles are related as wrought by St Martin in life and after death. The greater part of his relics are said to have been transferred to Rome, where they repose in the church of San Martino ai Monti. Of his letters seventeen are extant in P.L., LXXXVII, 119.

Sources

MANN, Lives of the Popes, I (London, 1902), 385; Hist. Jahrbuch, X, 424; XII, 757; LECLERCQ, Les Martyrs, IX (Paris, 1905), 234; Civila Cattolica, III(1907), 272, 656.

Mershman, Francis. "Pope St. Martin I." The Catholic Encyclopedia. Vol. 9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 12 Apr. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/09723c.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by C.A. Montgomery.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09723c.htm

Pope Saint Martin I

When Martin I became pope in 649, Constantinople was the capital of the Byzantine empire and the patriarch of Constantinople was the most influential Church leader in the eastern Christian world. The struggles that existed within the Church at that time were magnified by the close cooperation of emperor and patriarch.

A teaching, Monothelism, strongly supported in the East, held that Christ had no human will. Twice emperors had officially favored this position, Heraclius by publishing a formula of faith and Constans II by silencing the issue of one or two wills in Christ.

Shortly after assuming the office of the papacy (which he did without first being confirmed by the emperor), Martin held a council at the Lateran in which the imperial documents were censured, and in which the patriarch of Constantinople and two of his predecessors were condemned. Constans II, in response, tried first to turn bishops and people against the pope.

Failing in this and in an attempt to kill the pope, the emperor sent troops to Rome to seize Martin and to bring him back to Constantinople.

Martin I lay too sick to fight on a couch in front of the altar when the soldiers burst into the Lateran basilica. He had come to the church when he heard the soldiers had landed. But the thought of kidnapping a sick pope from the house of God didn’t stop the soldiers from grabbing him and hustling him down to their ship.

He was then submitted to various imprisonments, tortures and hardships. Although condemned to death and with some of the torture imposed already carried out, Martin was saved from execution by the pleas of a repentant Paul, patriarch of Constantinople, who was himself gravely ill.

There he spent three months in a filthy, freezing cell while he suffered from dysentery. He was not allowed to wash and given the most disgusting food. After he was condemned for treason without being allowed to speak in his defense he was imprisoned for another three months.

From there he was exiled to the Crimea where he suffered from the famine of the land as well as the roughness of the land and its people. But hardest to take was the fact that the pope found himself friendless. His letters tell how his own church had deserted him and his friends had forgotten him. They wouldn’t even send him oil or corn to live off of.

Martin died shortly thereafter, tortures and cruel treatment having taken their toll. He is the last of the early popes to be venerated as a martyr.

SOURCE : http://ucatholic.com/saints/pope-saint-martin-i/

San Papa Martino ICromolitografia in L. Tripepi, Ritratti e biografie dei romani pontefici: da S. Pietro a Leone 13, Roma, Vaglimigli Davide, 1879.



St. Martin, Pope and Martyr

From his letters, Theophanes, and especially Anastasius, in Pontific. et in ep. ad Martin. Narniens. episc. The Vener. Card. Baronius, Fleury, l. 38, et Jos. Assemani, Com. in Kalend. t. 6, p. 253.

A.D. 655

ST. MARTIN was a native of Todi in Tuscany, and became renowned in the clergy of Rome for his learning and sanctity. Whilst he was deacon of that church he was sent by Popa Theodorus in quality of apocrisiarius or nuncio to Constantinople, where he showed his zeal against the reigning heresy of the Monothelites. Upon the death of Theodorus, after a vacancy of near three weeks, Martin was elected pope in July, 649, and, in the October following, held in the Lateran church a council of one hundred and five bishops, against the Monothelites, in which he condemned the ringleaders of that sect, particularly Sergius and Pyrrhus, who had been formerly bishops of Constantinople, and Paul, who was then in possession of that see. The Ecthesis of Heraclius and the Typus of Constans, two imperial edicts, were likewise censured: the former, because it contained an exposition of faith entirely favourable to the Monothelites; the latter, because it was a formulary by which silence was imposed on both parties, and it was forbidden by it to mention either one or two operations in Christ, “The Lord,” said the Lateran fathers, “hath commanded us to shun evil and do good; but not to reject the good with the evil. We are not to deny at the same time both truth and error.”

The Emperor Constans sent Olympius, his chamberlain, in quality of exarch into Italy, with an order either to cause Martin to be massacred, or to send him prisoner into the East. Olympius, coming to Rome whilst the council was assembled, endeavoured to raise a schism; but not succeeding by open violence, had recourse to treachery, and commanded one of his attendants to murder the pope whilst he was administering the communion in the church of St. Mary Major, which might be more easily done, as the pope carried the communion to every one in his own place. The servant who had undertaken to execute this commission afterwards swore that he had been struck with blindness, and could not see the pope. Olympius, therefore, seeing the pope had been thus protected by heaven, declared to him the orders which he had received, made his peace with him, and marched into Sicily, then in the hands of the Saracens, where his army perished, and he died of sickness. The emperor then sent Theodorus Calliopas exarch, with Theodorus Pellurus, one of his chamberlains, with a strict charge to seize Martin, whom he accused of heresy, because he condemned the type; and charged him with Nestorianism, as the Egyptians did all Catholics. The new exarch and the chamberlain arrived at Rome with the army from Ravenna on Saturday, the 15th of June, 653. The pope, who had been sick ever since October, shut himself up in the Lateran church, but sent some of his clergy to salute the exarch, who inquired where the pope was, 1 saying, he desired to adore him, 2 which he repeated the next day. Two days after, on Monday, Calliopas accused him of having arms concealed: but the pope bade him search his palace, which he did; and no arms being found, the pope said: “Thus have calumnies been always employed against us.” Half an hour after, the soldiers returned and seized the pope, who lay sick on a couch near the gate of the church; and Calliopas presented the clergy a rescript of the emperor, commanding Saint Martin to be deposed as unworthy of the popedom. The clergy cried out, “Anathema to him who shall say that Pope Martin hath changed any point of faith, and to him who perseveres not in the Catholic faith till death.” Calliopas, fearing the multitude, said, “There is no other faith but yours; nor have I any other:” several of the bishops said, “We will live and die with him.” The pope was led out of the church into the palace, and on the 18th of June, taken thence at midnight, and carried in a boat down the Tiber to Porto, where he was put on board a vessel to be conveyed to Constantinople. After three months’ sail he arrived at the isle of Naxos, where he stayed with his guards a whole year, being allowed to lodge in a house. For a long time he was afflicted with a dysentery and a loathing of food. When the bishops and inhabitants sent him any provisions, the guards plundered them, and abused with injurious language and blows those who brought him presents, saying, “Whoever shows any kindness to this man is an enemy to the state.” St. Martin was more afflicted et the injuries which his benefactors received than at his own sufferings. He was brought to Constantinople on the 17th of September, in 654, and, after much ill usage, lay in a dungeon without speaking to any body but his keepers for near three months, from the 17th of September to the 15th of December. In one of his letters he wrote as follows: “It is now forty-seven days since I have been permitted to wash myself either in cold or warm water. I am quite wasted and chilled, and have had no respite either upon sea or land from the flux which I suffer. My body is broken and spent, and, when I would take any nourishment, I want such kind of food as is necessary to support me; and have a perfect aversion and loathing to what I have. But I hope that God, who knows all things, when he shall have taken me out of this world, will bring my persecutors to repentance.” 3 On the 15th of December he was examined by the Sacellarius, or treasurer, in the chamber of that magistrate, in presence of the senate, which was then assembled there. He was removed thence to a terrace, where the emperor might have a sight of him from his window: and the Sacellarius ordered his guards to divest him of the marks of his episcopal dignity. Then delivering him into the hands of the prefect of the city, he said, “Take him, my lord prefect, and pull him to pieces immediately.” He likewise commanded those who were present to anathematize him. But not above twenty persons cried out anathema: all the rest hung down their heads, and retired overwhelmed with grief.

The executioners, laying hold of the saint, took away his sacerdotal pallium, and stripped him of all his clothes, except a tunic which they left him without a girdle, having torn it from the top to the bottom, so that his naked body was exposed to sight. They put an iron collar about his neck, and dragged him in this manner from the palace through the midst of the city, the gaoler being fastened to him, and an executioner carrying the sword before him, to show that he was condemned to die. The people wept and sighed, except a small number who insulted him; but the martyr preserved a calm and serene countenance. Being come to the prætorium he was thrown into a prison with murderers; but about an hour afterwards was taken thence, and cast into the prison of Diomedes, so much hurt and bruised, that he left the staircase besmeared with his blood, and seemed ready to give up the ghost. He was placed on a bench, chained as he was, and almost dead with cold; for the winter was very severe. He had none of his own friends or servants about him, but a young clerk who had followed him weeping. The gaoler was chained to him, and the order for his execution was expected every moment: and the holy pope impatiently waited for martyrdom. But it was delayed, and his irons were knocked off. The emperor went next day to visit the patriarch Paul, who lay very sick, and related to him all that had been done against the pope. Paul sighed and said, “Alas! this is still to augment my punishment.” And he conjured the emperor to be satisfied with what the pope had suffered. Paul died soon after, and Pyrrhus, who had been formerly patriarch, was very desirous to recover that see. During his exile he had abjured the Monothelite heresy under Pope Theodorus at Rome, and had been entertained as a bishop by that church, according to its accustomed law of hospitality towards strangers. Constans sent Demosthenes, deputy to the Sacellarius, to examine St. Martin in prison, whether Pyrrhus had made his recantation at Rome of his own accord, or through solicitations. St. Martin satisfied him that he had done it of his own accord; though he had soon relapsed again. Demosthenes said, “Consider in what glory you once lived, and to what a condition you are now reduced. This is entirely owing to yourself.” The pope only replied, “God be praised for all things.”

St. Martin continued in the prison of Diomedes near three months, to the 10th of March, 615, when he was ordered to be banished to the Taurica Chersonesus on the 15th of May. The famine was so great in that country, that the pope assured his friends, in one of his letters: “Bread is talked of here, but never seen. If some relief is not sent us from Italy, or Pontus, it is impossible to live.” 4 He wrote another letter in September, wherein he says: 5 “We are not only separated from the rest of the world, but are even deprived of the means to live. The inhabitants of the country are all pagans; and they who come hither, besides their learning the manners of the people of the country, have no charity, nor even that natural compassion which is to be found among barbarians. Neither do they bring anything from other places in the barks which come hither to be loaded with salt; nor have I been able to buy any thing but one bushel of corn, which cost me four gold pence. I admire the insensibility of all those who have heretofore had some relation to me, who have so entirely forgot me, that they do not so much as seem to know whether I am in the world. I wonder still more at those who belong to the church of St. Peter, for the little concern they show for one of their body. If that church has no money, it wants not corn, oil, or other provisions, out of which they might send us some small supply. What fear hath seized all these men, which can hinder them from fulfilling the commands of God, in relieving the distressed? Have I appeared such an enemy to the whole church, or to them in particular? However, I pray God, by the intercession of St. Peter, to preserve them steadfast and immovable in the orthodox faith. As to this wretched body, God will have care of it. He is at hand; why should I give myself any trouble? I hope in his mercy, he will not prolong my course.” The good pope was not disappointed of his hope; for he died on the 16th of September, in 655, having held the holy see six years, one month, and twenty-six days. He was interred in a church of the Blessed Virgin, within a furlong from the city of Chersona: a great concourse of people resorted to his tomb. His relics were afterwards carried to Rome, and deposited in a church dedicated long before in honour of St. Martin of Tours. He is honoured by the Latins, on the 12th of November, the day of the translation of his relics to Rome, and by the Greeks on the 13th of April; also on the 15th and 20th of September. By the Muscovites on the 14th of April. His constancy and firmness appear in his letters. They are well written, with strength and wisdom: the style is great and noble, worthy of the majesty of the holy see.

The saints equally despised the goods and the evils of this life, because they had before their eyes the eternal glory with which momentary labours and sufferings will be abundantly recompensed. Can we be called Christians, who, by our murmuring and impatience under the least trials, and by recoiling at the least harsh word, show ourselves to be strangers to the spirit, and enemies to the cross of Christ? It is only by bearing the marks of his sufferings, and by practising the heroic virtues which tribulation calls forth, that we can enter into the bliss which he has purchased for us by his cross. If with the saints we look up at the joys which are to be the recompence of our patience, and consider attentively the example of Christ, we shall receive our sufferings, not only with resignation, but with joy, as graces of which we are most unworthy.

Note 1. S. Mart. ep. 15, and Anastas. in S. Martin. [back]

Note 2. To adore and to salute were used in that age promiscuously: and to adore the emperor was a phrase used long before.—Gothofred, ad. Leg. un Cod. Theod. de præpositis sacri cubiculi; and Salmasius ad. Hist. August. [back]

Note 3. S. Mart. ep. 15. [back]

Note 4. Ep. 14. [back]

Note 5. Ep. 7. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume XI: November. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/11/121.html

Pope St. Martin's exile and martyrdom commemorated April 13

By Benjamin Mann

Denver, Colo., Apr 10, 2011 / 08:01 am (CNA).- Catholics will celebrate the memory of Pope St. Martin I on April 13. The saint suffered exile and humiliation for his defense of orthodoxy in a dispute over the relationship between Christ's human and divine natures.

Martin was born in the Italian city of Tuscany, during either the late sixth or early seventh century. He became a deacon and served in Rome, where he acquired a reputation for education and holiness. Pope Theodore I chose Martin as his representative to the emperor in Constantinople during a period of theological controversy between the imperial capital and the Roman Church.

The dispute in which Martin became involved, first as the papal nuncio and later as Pope himself, was over Christ's human nature. Although the Church had always acknowledged the eternal Son of God as “becoming man” within history, some Eastern bishops continued to insist that Christ's human nature was not entirely like that of other human beings.

During the seventh century, authorities within the Byzantine Church and empire promoted a version of this heresy known as “monothelitism.” This teaching acknowledged that Christ had two natures –  human and divine – but only one will, the divine. Pope Theodore condemned the teaching, and excommunicated Patriarch Pyrrhus of Constantinople for holding to it.

Martin inherited this controversy when he succeeded Theodore as Pope. At the Lateran Council of 649, he followed his predecessor's lead in condemning Pyrrhus' successor, Patriarch Paul II, who accepted Emperor Constans II's decision to forbid all discussion of whether or not Christ had both a human and a divine will. Pope Martin condemned monothelitism completely, and denounced those who held to it.

He insisted that the teaching which denied Christ's human will could not be glossed over as an irrelevant point. To refuse to acknowledge Christ's distinct divine and human wills, he believed, was to deny the biblical teaching that Christ was like humanity in everything other than sin.

The Byzantine emperor retaliated against Pope Martin by sending his own representative to Italy during the council, with orders either to arrest the Pope or have him killed. A henchman of the emperor, who attempted to assassinate the Pope while he was distributing Holy Communion, later testified that he suddenly lost his eyesight and could not carry out the death sentence.

In 653, the emperor again sought to silence Pope Martin, this time by sending a delegation to capture him. A struggle ensued, and he was taken to Constantinople before being exiled to the island of Naxos for a year. Those who tried to send help to the exiled Pope were denounced as traitors to the Byzantine empire. Eventually he was brought back to Constantinople as a prisoner, and sentenced to death.

The Pope's appointed executioners stripped him of his clothes and led him through the city, before locking him in a prison with a group of murderers. He was beaten so severely that he appeared to be on the verge of death. At the last moment, however, both the Patriarch of Constantinople and the emperor agreed that the Pontiff should not be executed.

Instead he was kept in prison before being banished again, to an island that was suffering from a severe famine. Pope Martin wrote to a friend that he was “not only separated from the rest of the world,” but “even deprived of the means to live.”

Although the Pope died in exile, in 655, his relics were later brought back to Rome. The Third Ecumenical Council of Constantinople eventually vindicated Pope St. Martin I, by confirming in 681 that Christ had both a divine and a human will.

SOURCE : http://www.catholicnewsagency.com/news/pope-st.-martins-exile-and-martyrdom-commemorated-april-13/

El Santuario de Nuestra Señora de la Asunción de Chacas, popularmente llamado Santuario de Mama Ashu, es un templo peruano de la iglesia católica ubicado en el pueblo ancashino de Chacas (Asunción, Perú). Está dedicado a 4 santos patrones: la virgen María en su advocación de AsunciónSan Martín ISan José y el Niño Jesús.


Saint Martin I

Pope and Martyr

(† 655)

Saint Martin, who occupied the Roman See from 649 to 655, was a native of Toscany, and became celebrated amid the clergy of Rome for his learning and his sanctity. When he was elected Pope, Rome echoed with cries of joy; the clergy, the Senate and the people gave witness to their great satisfaction, and the emperor approved this happy choice. He did not disappoint the hopes of the Church; piety towards God and charity to the poor were his two rules of life. He repaired churches falling into ruin and restored peace between divergent factions, but his greatest concern was to maintain in the Church the precious heritage of the true faith.

For this purpose he assembled in the Lateran Church a Council of a hundred bishops, which condemned the principal heads of the eastern Monothelite heresy, again raising its head. Saint Martin himself sent out an encyclical letter to all prelates, showing that a spurious Credo circulating in the east was erroneous, and excommunicating all who followed it. He incurred the enmity of the Byzantine court and even of two patriarchs, by his energetic opposition to their errors, and the Exarch of Ravenna, representing the oriental Emperor Constant II in Italy, went so far as to endeavor to procure the assassination of the Pope while he stood at the altar in the Church of Saint Mary Major. The would-be murderer, a page of the Exarch, was miraculously struck blind, however, and his lord refused to have any further role in the matter. But the eastern Emperor's successor had no such scruples. After having the holy Pontiff accused of many fabricated misdeeds, he seized Saint Martin — who did not resist or permit resistance, for fear of bloodshed in Rome — then had him conveyed to Constantinople on board a vessel bound for that port. None of his clergy were permitted to accompany him; he was boarded at night in secret.

After a three month's voyage the ship anchored at the island of Naxos in the Aegean Sea, where the Pope was kept in confinement for a year, then finally brought in chains to the imperial city in 654, where he was imprisoned for three months. When he appeared before his judge he was unable to stand without support; but the pitiless magistrate heard his accusers and sentenced him to be chained and dragged through the streets of the city. He bade farewell to his companions in captivity before he left, banished to the present-day Crimea (the Chersonese in those days), saying to them when they wept: Rejoice with me that I have been found worthy to suffer for the name of Jesus Christ. There, where a famine prevailed, he lingered on for four months, abandoned to sickness and starvation but maintaining perfect serenity, until God released him by death from his tribulations on the 12th of November, 655. In a letter he sent from there, which has been conserved, the Pope wrote: For this miserable body, the Lord will have care; He is near. What is there to alarm me? I hope in His mercy, it will not be long before it terminates my career.

Reflection: There have been times in the history of Christianity when its truths have seemed on the verge of extinction. But there is a Church whose testimony has never failed — it is the Church of Saint Peter. Where Peter is, there also is the Church! When the Pope is unable to speak, his deeds speak more eloquently still.

Little Pictorial Lives of the Saints, a compilation based on Butler's Lives of the Saints and other sources by John Gilmary Shea (Benziger Brothers: New York, 1894).

SOURCE : https://magnificat.ca/cal/en/saints/saint_martin_i.html

St Martin the Confessor the Pope of Rome

Commemorated on April 14

Troparion & Kontakion

Saint Martin the Confessor, Pope of Rome, was a native of the Tuscany region of Italy. He received a fine education and entered into the clergy of the Roman Church. After the death of Pope Theodore I (642-649), Martin was chosen to succeed him. 

At this time the peace of the Church was disturbed by the Monothelite heresy (the false doctrine that in Christ there is only one will. He has a divine, and a human will). The endless disputes of the Monothelites with the Orthodox took place in all levels of the population. Even the emperor Constans (641-668) and Patriarch Paul of Constantinople (641-654) were adherents of the Monothelite heresy. The emperor Constans II published the heretical “Pattern of Faith” (Typos), obligatory for all the population. In it all further disputes were forbidden.

The heretical “Pattern of Faith” was received at Rome in the year 649. St Martin, a firm supporter of Orthodoxy, convened the Lateran Council at Rome to condemn the Monothelite heresy. At the same time St Martin sent a letter to Patriarch Paul, persuading him to return to the Orthodox confession of faith. The enraged emperor ordered the military commander Olympius to bring St Martin to trial. But Olympius feared the clergy and the people of Rome who had descended upon the Council, and he sent a soldier to murder the holy hierarch. When the assassin approached St Martin, he was blinded. The terrified Olympius fled to Sicily and was soon killed in battle.

In 654 the emperor sent another military commander, Theodore, to Rome. He accused St Martin of being in secret correspondence with the enemies of the Empire, the Saracens, and of blaspheming the Most Holy Theotokos, and of uncanonically assuming the papal throne.

Despite the proofs offered by the Roman clergy and laity of St Martin’s innocence, the military commander Theodore with a detachment of soldiers seized St Martin by night and took him to Naxos, one of the Cyclades islands in the Aegean Sea. St Martin spent an entire year on this almost unpopulated island, suffering deprivation and abuse from the guards. Then they sent the exhausted confessor to Constantinople for trial.

They carried the sick man on a stretcher, but the judges callously ordered him to stand up and answer their questions. The soldiers propped up the saint, who was weakened by illness. False witnesses came forward slandering the saint and accusing him of treasonous relations with the Saracens. The biased judges did not even bother to hear the saint’s defense. In sorrow he said, “The Lord knows what a great kindness you would show me if you would deliver me quickly over to death.”

After such a trial they brought the saint out in tattered clothes to a jeering crowd. They shouted, “Anathema to Pope Martin!” But those who knew the holy Pope was suffering unjustly, withdrew in tears. Finally the sentence was announced: St Martin was to be deposed from his rank and executed. They bound the half-naked saint with chains and dragged him to prison, where they locked him up with thieves. These were more merciful to the saint than the heretics.

In the midst of all this the emperor went to the dying Patriarch Paul and told him of the trial of St Martin. He turned away from the emperor and said, “Woe is me! This is another reason for my judgment.” He asked that St Martin’s torments be stopped. The emperor again sent a notary and other persons to the saint in prison to interrogate him. The saint answered, “Even if they cripple me, I will not have relations with the Church of Constantinople while it remains in its evil doctrines.” The torturers were astonished at the confessor’s boldness, and they commuted his death sentence to exile at Cherson in the Crimea.

There the saint died, exhausted by sickness, hunger and deprivations on September 16, 655. He was buried outside the city in the Blachernae church of the Most Holy Theotokos, and later the relics of the holy confessor Martin were transferred to Rome.

The Monothelite heresy was condemned at the Sixth Ecumenical Council in 680.

SOURCE : https://oca.org/saints/lives/2008/04/14/101075-st-martin-the-confessor-the-pope-of-rome

Todi - Statua in legno di papa Martino I nella Chiesa di S. Maria della Consolazione

Todi - Statua in legno di papa Martino I nella Chiesa di S. Maria della Consolazione


San Martino I Papa e martire

13 aprile 

- Memoria Facoltativa

Todi, sec. V - Chersonea, Crimea, 16 settembre 655

Originario di Todi, Martino fu prete a Roma e in seguito apocrisario, cioè legato pontificio alla corte imperiale di Costantinopoli. Fu una buona preparazione per il futuro papa. All'epoca il dibattito teologico mirava a stabilire se Gesù aveva una o due volontà. In sintesi si riproponeva la domanda sulle due nature già affrontata al Concilio di Calcedonia. I padri conciliari avevano stabilito che Gesù aveva due nature per poter salvare pienamente l'uomo. Al contrario alcuni teologi bizantini, con il sostegno dell'imperatore e per fini politici, continuavano a presentare formule di compromesso. Eletto Papa nel 649, Martino dovette presto affrontare la questione. Egli indisse un grande sinodo a Roma cui parteciparono alcuni teologi greci dissidenti, tra i quali Massimo poi chiamato il Confessore. Con il suo aiuto il sinodo romano stabilì che l'economia della salvezza si fonda sull'incarnazione del Logos divino. La negazione della realtà e della completezza della volontà umana del Cristo renderebbe impossibile la piena redenzione dell'uomo. Furente, l'imperatore Costante II inviò in Italia l'esarca Olimpio con l'ordine di condurre prigioniero il Papa in Oriente. Olimpio si ribellò, si autoproclamò signore d'Italia e per tre anni governò sulla penisola. In questo periodo Martino poté svolgere il suo ministero in libertà. Poi, però, Olimpio cadde in battaglia e Costante inviò un nuovo emissario che prese prigioniero il Papa e lo portò a Costantinopoli. Condannato, Martino venne condotto prigioniero a Cherson, nella penisola di Crimea, dove morì nel 655, presto venerato in Oriente e in Occidente come martire della fede.

Etimologia: Martino = dedicato a Marte

Emblema: Palma

Martirologio Romano: San Martino I, papa e martire, che condannò nel Sinodo Lateranense l’eresia monotelita; quando poi l’esarca Calliopa per ordine dell’imperatore Costante II assalì la Basilica Lateranense, fu strappato dalla sua sede e condotto a Costantinopoli, dove giacque prigioniero sotto strettissima sorveglianza; fu infine relegato nel Chersoneso, dove, dopo circa due anni, giunse alla fine delle sue tribolazioni e alla corona eterna. 

Originario di Todi e diacono della Chiesa romana, Martino fu eletto al soglio pontificio dopo la morte di papa Teodoro (13 maggio 649) e mostrò subito una mano molto rma nel reggere il timone della barca di Pietro. Non domandò né attese infatti il consenso alla sua elezione dell'imperatore bizantino Costante II che l'anno precedente aveva promulgato il Tipo, un documento in difesa della tesi eretica dei monoteliti. Per arginare la diffusione di questa eresia, tre mesi dopo la sua elezione, papa Martino indisse nella basilica lateranense un grande concilio, al quale furono invitati tutti i vescovi dell'Occidente.

La condanna di tutti gli scritti monoteliti, sancita nelle cinque solenni sessioni conciliari, provocò la rabbiosa reazione della corte bizantino. L'imperatore ordinò all'esarca di Ravenna, Olimpio, di recarsi a Roma per arrestare il papa. Olimpio volle assecondare oltre misura gli ordini imperiali e tentò di fare assassinare il papa dal suo scudiero, durante la celebrazione della Messa a S. Maria Maggiore. Nel momento di ricevere l'ostia consacrata dalle mani del pontefice, il vile sicario estrasse il pugnale, ma fu colpito da improvvisa cecità.

Probabilmente questo fatto convinse Olimpio a mutare atteggiamento e a riconciliarsi col santo pontefice e a progettare una lotta armata contro Costantinopoli. Nel 653, morto Olimpio di peste, l'imperatore poté compiere la sua vendetta, facendo arrestare il papa dal nuovo esarca di Ravenna, Teodoro Calliopa.

Martino, sotto l'accusa di essersi impossessato illegalmente dell'alta carica pontificia e di aver tramato con Olimpio contro Costantinopoli, venne tradotto via mare nella città del Bosforo. Il lungo viaggio, durato quindici mesi, fu l'inizio di un crudele martirio. Durante i numerosi scali, a nessuno dei tanti fedeli accorsi a incontrare il papa fu concesso di avvicinarlo. Al prigioniero non era data neppure l'acqua per lavarsi. Giunto il 17 settembre 654 a Costantinopoli, il papa, steso sul suo giaciglio sulla pubblica via, venne esposto per un giorno intero agli insulti del popolo, prima di venire rinchiuso per tre mesi in prigione. Poi iniziò il lungo ed estenuante processo, durante il quale furono tali le sevizie da far mormorare all'imputato: "Fate di me ciò che volete; qualunque morte mi sarà un beneficio".

Degradato pubblicamente, denudato ed esposto ai rigori del freddo, carico di catene, venne rinchiuso nella cella riservata ai condannati a morte. Il 26 marzo 655 fu fatto partire segretamente per l'esilio a Chersonea in Crimea. Patì la fame e languì nell'abbandono più assoluto per altri quattro mesi, finché la morte lo colse, fiaccato nel corpo ma non nella volontà, il 16 settembre 655.

Autore: Piero Bargellini

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/26750


Martino I, santo

Nacque a Todi in data imprecisata.

La sua vicenda si configura come un capitolo dei complessi e travagliati rapporti teologico-politico-ecclesiastici tra Costantinopoli e Roma alla metà del VII secolo. Alla luce del suo svolgimento ed epilogo, questa storia dev'essere considerata il risultato di due processi storici che si sovrappongono ed interagiscono: da un lato, le ultime, grandi controversie cristologiche (dispute sul monoenergetismo e sul monotelismo); dall'altro, l'assioma dell'unità dell'Impero, un principio politico costantemente minacciato dai conflitti sugli orientamenti teologici e dagli scismi religiosi, soprattutto in un'epoca che non distingueva ancora tra questioni ecclesiastico-religiose e politico-statali. I problemi teologici e politico-ecclesiastici con cui M. dovette misurarsi affondavano le loro radici già nel periodo del pontificato di Onorio. Quest'ultimo aveva aderito avventatamente alle tesi di Costantinopoli nella spinosa discussione cristologica e, schierandosi in tal modo con gli avversari del concilio di Calcedonia, aveva indotto i rappresentanti più autorevoli dell'opposizione orientale (ossia i difensori di Calcedonia), ad adoperarsi subito dopo la sua morte per ottenere da Roma una revisione della posizione ch'egli aveva assunta, un tentativo, questo, che - se coronato da successo - si sarebbe tradotto contemporaneamente in un antagonismo politico di Roma nei confronti di Costantinopoli. Il primo successo conseguito da questa fazione può essere individuato nell'elezione di Teodoro I, che si adoperò per costituire in Roma un attivo centro dell'opposizione. A tal fine si può supporre che il papa, insieme a Massimo il Confessore, concepì il disegno di assicurarsi l'appoggio di un sinodo regionale, progetto che fallì in un primo tempo per la morte del vescovo di Roma (v. Teodoro I).

Dopo la morte di Teodoro (14 maggio 649) venne scelto senza indugio come suo successore Martino da Todi, già apocrisario, che fu consacrato il 5 luglio - senza peraltro attendere l'indispensabile approvazione di Costantinopoli -, appena sette settimane dopo il decesso del precedente pontefice. E il nuovo papa - un atto inconsueto nella sua urgenza - si affrettò a convocare immediatamente un sinodo romano (Le Liber pontificalis, pp. 336 s.), che si riunì in Laterano il 5 ottobre successivo, per concludersi dopo quattro sedute (nei giorni 8, 17, 19 e 31 ottobre).

Dopo la presentazione degli atti sinodali - che per dimensioni e impianto sono paragonabili ai testi dei concili ecumenici e sono proposti in due lingue - e le parole introduttive del "primicerius", M. aprì la prima seduta (secretarius primus; 5 ottobre) con una retrospettiva storica sulla disputa cristologica dall'epoca di Ciro di Alessandria (412-444) fino alla rottura delle relazioni. Richiamandosi a passi dei Padri, si prese una posizione critica nei confronti dei monoteliti ("una volontà in Cristo"), per poi illustrare come l'atteggiamento dei latini rispetto a tale questione fosse stato, in totale contrasto con l'Oriente, coerente e costante (Concilium Lateranense a. 649, pp. 2-29). Nella seconda seduta (secretarius secundus; 8 ottobre), con l'apertura delle discussioni vere e proprie, venne ascoltata innanzitutto una relazione di Stefano di Dor, che come una sorta di testamento esponeva la dottrina ortodossa delle "due volontà" nella concezione di Sofronio di Gerusalemme. Seguirono l'acquisizione e la pubblica lettura di una petizione polemica dei monaci greci di Roma contro il Typos del 648, da considerarsi un prodotto mendace del patriarca Paolo II, non dell'imperatore Costante II. Per finire furono acclusi agli atti gli appelli del vescovo di Cipro e dei vescovi africani, dopodiché il papa concluse i lavori (ibid., pp. 31-109). Nella terza seduta (secretarius tertius; 17 ottobre) vennero letti e discussi - accompagnati da interventi di M. - scritti appartenenti sia al materiale degli ortodossi che dei monoteliti, raccolto a Roma dai monaci greci presumibilmente già sotto Teodoro I (ibid., pp. 111-75). Nella quarta seduta (secretarius quartus; 19 ottobre), si continuò dapprima secondo il procedimento consueto, ma in seguito la discussione si estese anche al patriarca in carica Paolo II e al Typos imperiale del 648 (nel Typos si riconosceva un'intenzione positiva, ma il sinodo non era disposto ad ignorare i suoi effetti contraddittori). In un secondo tempo, l'attenzione fu rivolta al materiale opposto, quello ortodosso, ai simboli di Nicea, Costantinopoli (I), Efeso, Calcedonia, nonché ai dogmi fissati dal secondo concilio di Costantinopoli. Su questa base Massimo di Aquileia confutò come eresia la dottrina dell'"unica volontà" (ibid., pp. 177-245). Nella quinta e ultima seduta (secretarius quintus; 31 ottobre), dapprima furono presentati e letti i passi dei Padri favorevoli alla dottrina delle "due volontà", ma successivamente venne dato spazio anche ai passi in senso contrario addotti dagli eretici. Per finire, M., procedendo per tesi, mise a confronto le antiche posizioni eretiche con quelle dei monoteliti. I metropoliti di Aquileia-Grado e di Sardegna, nonché il papa, pronunciarono i discorsi finali; il sinodo si concluse con la professione di fede di tutti i partecipanti. I risultati della discussione vennero raccolti in venti canoni-anatematismi, dei quali i canoni X (dottrina delle "due volontà") e XI (dottrina delle "due energie") sono i più significativi (ibid., pp. 247-401).

Il lasso di tempo intercorso tra l'elezione di M. e l'apertura del sinodo - se si getta un pur rapido sguardo sulla mole degli atti sinodali - è stato così eccezionalmente breve che M. appare, piuttosto che il promotore, colui che porta a compimento un sinodo già ampiamente preparato da Teodoro, Massimo e dagli altri monaci greci di Roma. È possibile documentare in modo chiaro anche l'influenza di Massimo: è attestato che ventisette delle centosessantuno testimonianze dei Padri raccolte negli atti si trovano anche nei suoi scritti. Inoltre, almeno due dei venti canoni sinodali, nella loro formulazione, sono ascrivibili direttamente a lui, e si tratta significativamente dei canoni X e XI, centrali sul piano teologico (R. Riedinger, Die Lateransynode von 649, pp. 118 s.).

Non era sfuggito neppure alle precedenti ricerche come Massimo avesse preso attivamente parte sullo sfondo, insieme ai monaci greci, ai preparativi del sinodo - sebbene non sia comparso durante le sedute, secondo le informazioni fornite dagli atti. Ma solo grazie alla nuova edizione degli atti medesimi (Acta Conciliorum Oecumenicorum, ser. II, I) è emerso con chiarezza quanto sia stata ampia e sostanziale la portata dell'influenza di questi monaci. Infatti il curatore è riuscito a fare una scoperta rivoluzionaria: gli atti del sinodo lateranense del 649 non consistono, come si era supposto fino ad allora, in un testo originario in latino con la sua trascrizione autorizzata in greco, si tratta bensì di un testo originario in greco, redatto da monaci orientali e trascritto successivamente in latino da membri bilingue della loro cerchia. Nella traduzione degli atti - com'è stato provato in modo definitivo - la direzione procedeva palesemente dal greco al latino e non viceversa (R. Riedinger, Aus den Akten der Lateran-Synode von 649, p. 37). Da minuziose ricerche relative al rapporto tra la versione latina e quella greca degli atti si è ricavato che, prescindendo dal 12% di testi originali in latino, per la restante parte complessiva in latino - ossia l'88% degli atti - si tratta di latino tradotto da un originale greco, ad opera di greci bilingue. E all'interno di questo blocco in latino tradotto dal greco - è opportuno sottolinearlo nuovamente - bisogna includere anche i discorsi dei partecipanti al concilio, nonché l'epistula encyclica di M. (in Acta Conciliorum Oecumenicorum, ser. II, I, pp. 404-21; R. Riedinger, Die Lateransynode von 649, p. 115). Di conseguenza, gli atti del sinodo lateranense del 649 non sono, né dal punto di vista formale, né da quello contenutistico, il risultato di discussioni su punti controversi teologici o politico-religiosi affrontate nel corso di un sinodo. Tali atti formulano piuttosto la posizione teologica dei diteliti, secondo quanto era già stato esposto nelle sue linee essenziali negli scritti di Massimo. Gli argomenti e le posizioni sembrano essere stati semplicemente trasposti nella forma di atti sinodali, al fine di assicurarsi il consenso di un sinodo e di attribuire così alla propria posizione un significativo peso ufficiale politico-ecclesiastico (R. Riedinger, Sprachschichten, p. 181).

In questa prospettiva, si ripropone il problema dell'effettivo svolgimento del sinodo e della parte assegnata a Martino. In mancanza di una documentazione diretta delle fonti, è corretto avanzare unicamente alcune ipotesi in proposito. Quindi, in conclusione, non trova risposta l'interrogativo se ai latini, nelle cinque sedute, siano stati letti e in seguito sottoposti alla firma solo i testi latini (tradotti) - senza dibattere i problemi - (R. Riedinger, Die Lateransynode von 649, pp. 118 ss.), o se i latini abbiano presentato da sé le loro parti di testo, abbiano partecipato anche alle discussioni durante le sedute e alla fine abbiano apposto la firma in calce a testi i cui contenuti erano loro in ogni modo familiari (v., oltre a R. Riedinger, P. Conte, Il sinodo lateranense, pp. 142-46).

La storicità del sinodo lateranense dell'ottobre 649 - malgrado tutte le controversie sulla sua preparazione e il suo svolgimento - in linea di massima non è mai stata messa in discussione dagli studiosi. Questa posizione trova il suo fondamento nella menzione del sinodo in Massimo, ma anche nella lista autentica delle firme. In considerazione della sua struttura costitutiva, quest'assemblea era palesemente un sinodo provinciale romano, esteso solo ad alcuni altri gruppi di metropoliti d'Italia (malgrado la sua amplificazione a fini propagandistici da parte di Massimo, il quale in seguito parlò di questo sinodo come del VI concilio ecumenico). Tra i partecipanti di altri distretti metropolitani d'Italia si possono documentare solo Massimo di Aquileia-Grado e Deusdedit di Cagliari (Mauro di Ravenna - all'epoca apparteneva all'ambito metropolitano di Roma - giustificò la sua assenza con le difficoltà che i Longobardi gli stavano creando nel vescovado). Non era presente nessun rappresentante proveniente dall'area di dominazione longobarda, né dal resto dell'Occidente. Dei vescovi africani solo pochi vengono menzionati come membri dell'assemblea, e oltre a costoro è citato in veste di ospite solo Stefano di Dor (Concilium Lateranense a. 649, pp. 390 ss.).

La diffusione degli atti sinodali fu evidentemente limitata ad un ambito ristretto, sebbene i promotori romani si fossero adoperati affinché i risultati conseguiti ottenessero maggiore risonanza e avessero accluso agli atti, con quest'intento, una enciclica rivolta a tutti i credenti. Allo stato odierno delle conoscenze, della versione latina di questa enciclica solo un esemplare ha varcato i confini dell'Italia in Occidente - giungendo al vescovo Amando di Maastricht. Ma si è trattato di una circostanza dovuta al caso che rimase senza effetto nelle Chiese occidentali. La situazione appare leggermente diversa per l'Oriente. Come dimostrano alcuni scritti di accompagnamento agli atti sinodali - è irrilevante se siano pagine autentiche di M. (come pretendono i testi) o siano prodotti della penna di monaci greci - vi era l'intenzione di inviare un esemplare degli atti sia in Africa (all'eletto di Cartagine) che in Palestina (al vescovo Giovanni di Filadelfia). Furono scelti come messaggeri i monaci della laura africana di Saba, che di tanto in tanto soggiornavano a Roma. L'esemplare per Cartagine sembra essere giunto a destinazione. Non è noto se gli atti abbiano raggiunto il vescovo in Palestina. Al contrario, è accertato che alcuni esemplari degli atti - sebbene per vie misteriose - sono giunti nel lontano Oriente, e una volta di più i monaci appaiono in veste di corrieri. Massimo, per esempio, era riuscito a salvare per sé un esemplare attraverso tutti i pericoli del suo successivo esilio. Un altro ancora raggiunse l'Oriente, senza tuttavia arrivare nelle mani del suo destinatario Anastasio, già apocrisario, che viveva in esilio a Cherson ed era stato allievo di Massimo. Per concludere, questi avvenimenti chiariscono una volta di più quanto il sinodo in questione sia stato frutto dell'iniziativa dei monaci orientali che si consideravano i difensori di Calcedonia (E. Caspar, Die Lateransynode von 649, p. 126).

I risultati del sinodo, soprattutto il ripudio dell'Ecthèsis e del Typos, ma anche la scomunica dei patriarchi costantinopolitani a partire da Sergio inasprirono enormemente, com'è ovvio, il contrasto fra Roma e Costantinopoli, portando ad una ulteriore politicizzazione del problema. Ciò nonostante, non è a questa circostanza - almeno non ufficialmente - che si devono far risalire le cause e l'origine della triste sorte di M. (infatti è noto che in seguito egli fu accusato di alto tradimento, ma non a causa di giudizi politico-ecclesiastici inopportuni o di errori religiosi). Costantinopoli aveva visto - a ragione - la prima insubordinazione di M. nella sua consacrazione a vescovo di Roma, poiché era avvenuta senza attendere l'approvazione dell'imperatore. E Costante II aveva reagito prontamente. Ancor prima della conclusione del sinodo lateranense (31 ottobre 649), Olimpio, recentemente nominato esarca d'Italia, era stato raggiunto dalla disposizione imperiale di arrestare M., vescovo illegittimo di Roma, con l'aiuto della milizia romana. Tuttavia non si arrivò ad eseguire l'ordine. Infatti Olimpio approfittò del generale clima d'incertezza e - come altri esarchi prima di lui - si dichiarò sovrano d'Italia, instaurando per tre anni (fino al 652) il proprio dominio contrapposto di usurpatore. E durante questo periodo M. rimase palesemente sulla sedia episcopale di Roma senza incontrare alcuna opposizione, circostanza decisiva che darà all'imperatore l'opportunità di muovere un'accusa di alto tradimento contro il vescovo romano (Le Liber pontificalis, pp. 337 ss.).

In base alle fonti non è chiaro fino a che punto M. fosse coinvolto negli eventi e nei rapporti che accompagnarono l'usurpazione: se intrattenesse stretti legami con il ribelle Olimpio, o se addirittura avesse preso parte attiva al suo insediamento e al suo predominio - come in seguito gli verrà imputato nel processo per alto tradimento - o se, secondo quanto dichiarò in sua difesa (Commemoratio, coll. 593 ss.), avesse dovuto soccombere inerme all'usurpatore che comandava le milizie di Roma e di Ravenna (i dettagli del successivo destino di M., a prescindere da ciò che narrava il Liber pontificalis, poterono essere noti a Roma soltanto mediante le traduzioni di Anastasio Bibliotecario, nella seconda metà del sec. IX).

Dopo la morte di Olimpio, che cadde in battaglia contro gli Arabi in Sicilia (652), Teodoro Calliopa divenne nuovo esarca d'Italia e procedette senza indugio contro M. in quanto reo di alto tradimento, sulla base di un'accusa di annosa complicità con Olimpio. Quando Teodoro, il 15 giugno del 653, giunse in prossimità di Roma, M. - presentendo la minaccia - abbandonò la residenza vescovile (episcopium) e, già allora infermo, si ritirò insieme al suo clero al riparo della vicina basilica lateranense. Il giorno seguente, una domenica, l'esarca non eseguì subito l'arresto, perché probabilmente temeva la reazione dei Romani che si erano riuniti per assistere alla messa in Laterano. Ma lunedì 17 giugno si presentò il "chartularius" con alcuni altri, per cercare - peraltro senza successo - nella residenza vescovile armi e pietre da getto. In seguito una squadra armata irruppe nella basilica lateranense, abbattendo con gran frastuono candele e lumi sugli altari, e consegnò a presbiteri e diaconi gli ordini scritti dell'esarca: M. - salito illegittimamente sulla sedia episcopale - era da considerarsi deposto e doveva essere condotto a Costantinopoli; sarebbe stata effettuata una nuova elezione. A condizione che il suo clero potesse accompagnarlo volontariamente, M. si dichiarò pronto a presentarsi nel palazzo del governo (palatium) sull'Aventino. Da qui, nella notte tra il 18 e il 19 giugno, venne condotto in segreto su una lettiga fino al Tevere e - senza bagaglio né seguito - venne accompagnato in barca a Porto. Undici giorni più tardi fu raggiunta la base navale di Miseno, e il 1° luglio la nave con il prigioniero fece vela verso Costantinopoli. Durante i tre mesi e mezzo di viaggio, passando per Naxos e Abylos, M. non poté scendere a terra, perché doveva restare al riparo da contatti con l'esterno. A Naxos, all'anziano infermo fu concesso per la prima volta di fare qualche bagno (ep. 15, coll. 199 ss.). Il 17 settembre raggiunsero la città imperiale. Fino a sera il prigioniero, privato della sua dignità, venne lasciato sull'imbarcazione, e poi fu condotto dalle guardie in barella nel carcere di Prandearia, dove seguirono novantatré giorni di isolamento. Il 20 dicembre (venerdì) finalmente fu avviato il procedimento davanti al "sacellarius", con la partecipazione di testimoni. Come si deduce dall'interrogatorio, l'accusa era incentrata esclusivamente sull'alto tradimento ("Non inferas nobis hic de fide; de duellio nunc scrutaris […]", Commemoratio, col. 594) e si evitò accuratamente di far riferimento a problemi teologici e a posizioni di fede. L'interrogatorio si concluse frettolosamente, venne pronunciato il verdetto di condanna a morte, fecero il loro ingresso gli aiutanti del carnefice che spogliarono M. dei suoi abiti ecclesiastici, gli misero la gogna e lo trascinarono attraverso la città fino al pretorio. Con le gambe e le ginocchia sanguinanti, sfinito e a malapena in grado di salire i gradini, venne rinchiuso nella prigione di Diomede. Qui, ormai pronto a morire, apprese quella sera stessa dell'intercessione del patriarca Paolo II, il quale, sul letto di morte - sarebbe deceduto otto giorni più tardi - aveva ottenuto dall'imperatore che a M. venisse commutata la pena. Seguirono comunque altri ottantacinque giorni di reclusione nel carcere di Diomede. Durante la prigionia comparve di nuovo sulla scena l'ex patriarca, Pirro, che si adoperava per essere reintegrato nella sua carica. Egli riuscì ad ottenere un nuovo interrogatorio di M. in carcere, con l'intento di dimostrare che, a Roma, nel 645-646, la sua abiura del monotelismo gli era stata estorta con la forza da papa Teodoro, un piano che il prigioniero, pronto al supplizio e alla morte, contrastò impavidamente. Il 17 marzo 654 a M. fu comunicata la sentenza definitiva: l'esilio a Cherson sul Mar Nero. Otto giorni dopo la partenza segreta del prigioniero dalla capitale, venne reso noto il verdetto. Il 15 maggio l'esiliato giunse a Cherson (ibid., coll. 511 ss.).

Si sono conservate due lettere di M. risalenti al periodo dell'esilio (ep. 16, giugno 654, coll. 201 ss.; ep. 17, settembre 655, coll. 203 ss.), che rivelano come l'esiliato aspettasse dagli amici romani l'invio di generi di prima necessità, poiché in quel luogo inospitale e remoto mancavano pane, cereali, vino e olio. Dalle lettere trapela anche l'amara delusione di M. a proposito del suo clero, dei suoi fratelli, amici e congiunti a Roma, che sembravano averlo dimenticato in quest'esilio e che, secondo le sue stesse parole, non desideravano più sapere se fosse ancora vivo o già morto (ep. 17, col. 203). L'esiliato appare duramente colpito anche dalla notizia della nomina del suo successore sulla sedia episcopale a Roma (Eugenio I). Alla fine, tuttavia, M. dimostra una vera grandezza d'animo ricordando Eugenio nelle sue preghiere (ep. 16, coll. 201 ss.; ep. 17, coll. 203 ss.).

morì il 16 settembre 655, e alcuni suoi fedeli lo seppellirono davanti alle mura di Cherson nella basilica di S. Maria ad Blachernas.La Commemoratio, resoconto di parte ma ricco di informazioni sul processo e l'esilio di M., è uscita dalla penna di uno di questi fedeli. Lo scritto si diffuse in Occidente, a Roma e in Africa e fornì al partito antimonotelita la versione accreditata della sorte di Martino. Nella Commemoratio egli appare come il papa universale, perseguitato dall'imperatore, impegnato nella giusta battaglia - essendo stato scelto da Dio come difensore della verità - e che non teme il martirio (Commemoratio, coll. 591 e 599 ss.). Dieci anni dopo la morte di M. comparvero a Cherson i primi pellegrini, monaci greci e allievi dell'apocrisario Anastasio. Riferirono già di grandi miracoli avvenuti sulla sua tomba, portarono con sé un lembo del suo sudario e una scarpa come reliquie, e con un memoriale polemico-propagandistico (Hypomnesticum) posero le basi per il giudizio delle Chiese su Martino.

La Chiesa romana lo venera come martire e in origine celebrava la sua festa il 12 novembre. Ma dal 1969 anche l'Occidente onora la memoria di M. il 13 aprile, nello stesso giorno della Chiesa greca.

Per quanto riguarda le testimonianze materiali relative all'epoca di M., va ricordata la raffigurazione dei Padri della Chiesa dipinta nell'abside di S. Maria Antiqua e probabilmente il dipinto dei Sette Dormienti che decora uno degli ambienti, oggi sotterranei, relativi all'oratorio della diaconia di S. Maria in via Lata sui cui rimangono tracce di scrittura greca (M. Andaloro). È poi da segnalare che nella biografia del pontefice contenuta nel Liber pontificalis la basilica del Laterano, che era stata sempre definita costantiniana, prende la denominazione di "ecclesia Salvatoris" (Le Liber pontificalis, I, p. 338). M. è raffigurato in un affresco databile all'inizio del XIV secolo, nella cappella di S. Martino entro la chiesa di S. Francesco ad Assisi come papa con il bastone crociato (K. Künstle).

Volendo esprimere un giudizio complessivo su papa M., rimane alla fine un elemento irrisolto. Neppure oggi, infatti, sulla base delle fonti è possibile chiarire in modo univoco il rapporto del pontefice con l'esarca usurpatore Olimpio. Resta invece indiscusso il comportamento dignitoso di M. durante il processo e l'esilio. E la posizione dogmatica che egli rappresentò (dienergismo e ditelismo) venne infine riconosciuta dal VI concilio ecumenico (680-681) di Costantinopoli (Acta Conciliorum Oecumenicorum, ser. II, II, 1-3).

FONTI E BIBLIOGRAFIA

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V. inoltre la voce di G. Arnaldi, Anastasio Bibliotecario, antipapa, in questo stesso volume.

Per quanto riguarda la documentazione iconografica v.:

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Lexicon Topographicum Urbis Romae, III, Roma 1996, s.v. S. Maria Antiqua, pp. 214-16; s.v. S. Maria in via Lata, diaconia, pp. 221-23.

(traduzione di Maria Paola Arena)

SOURCE : http://www.treccani.it/enciclopedia/santo-martino-i_%28Enciclopedia-dei-Papi%29/

Capilla de San MartínCatedral de Tudela. Retablo de Bernal del Fuego (1578), bajo el patrocinio del canónigo Martín de Mezquita. La pintura es de Pedro Pertús el Menor.


MARTINO I, papa, santo. – 

Nacque a Todi in data imprecisata.

La sua vicenda si configura come un capitolo dei complessi e travagliati rapporti teologico-politico-ecclesiastici tra Costantinopoli e Roma alla metà del sec. VII. Alla luce del suo svolgimento, questa storia dev’essere considerata il risultato di due processi storici che si sovrappongono e interagiscono: da un lato le ultime, grandi controversie cristologiche (dispute sul monoenergetismo e monotelismo); dall’altro, l’assioma dell’unità dell’Impero, principio politico costantemente minacciato dai conflitti sugli orientamenti teologici e dagli scismi religiosi, in un’epoca che non distingueva tra questioni ecclesiastico-religiose e politico-statali.

I problemi teologici e politico-ecclesiastici con cui M. I si misurò affondavano le loro radici nel periodo del pontificato di Onorio I. Quest’ultimo aveva aderito avventatamente alle tesi di Costantinopoli nella spinosa discussione cristologica e, schierandosi così con gli avversari del concilio di Calcedonia, aveva indotto i rappresentanti più autorevoli dell’opposizione orientale (cioè i difensori di Calcedonia) ad adoperarsi subito dopo la sua morte per ottenere da Roma una revisione della posizione da lui assunta, tentativo, questo, che – se coronato da successo – si sarebbe tradotto contemporaneamente in un antagonismo politico di Roma nei confronti di Costantinopoli.

Il primo successo conseguito da questa fazione può essere individuato nell’elezione di Teodoro I, che si adoperò per costituire in Roma un attivo centro dell’opposizione. A tal fine si può supporre che il papa, insieme con Massimo il Confessore, concepì il disegno di assicurarsi l’appoggio di un sinodo regionale, progetto che fallì in un primo tempo per la morte del vescovo di Roma.

Dopo la morte di Teodoro I (14 maggio 649) venne scelto senza indugio come suo successore Martino da Todi, già apocrisario, che fu consacrato il 5 luglio – senza attendere l’indispensabile approvazione di Costantinopoli – appena sette settimane dopo la morte del predecessore. M. I – un atto inconsueto nella sua urgenza – si affrettò a convocare immediatamente un sinodo romano (Le Liber pontificalis, pp.336s.), che si riunì in Laterano il 5 ottobre per concludersi dopo quattro sedute.

Dopo la presentazione degli atti sinodali – che per dimensioni e impianto sono paragonabili ai testi dei concili ecumenici e sono proposti in due lingue – e le parole introduttive del «primicerius», M. I aprì la prima seduta (5 ottobre) con una retrospettiva sulla disputa cristologica dall’epoca di Ciro di Alessandria (412-444) alla rottura delle relazioni. Richiamandosi a passi dei Padri, prese una posizione critica nei confronti dei monoteliti («una volontà in Cristo»), per poi illustrare come l’atteggiamento dei latini rispetto a tale questione fosse stato, in totale contrasto con l’Oriente, coerente e costante (Concilium Lateranense a. 649, pp.2-29). Nella seconda seduta (8 ottobre), con l’apertura delle discussioni vere e proprie, venne ascoltata innanzitutto una relazione di Stefano di Dor, che come una sorta di testamento esponeva la dottrina ortodossa delle «due volontà» nella concezione di Sofronio di Gerusalemme. Seguirono l’acquisizione e la pubblica lettura di una petizione polemica dei monaci greci di Roma contro il Typos del 648, da considerarsi un prodotto mendace del patriarca Paolo II, non dell’imperatore Costante II. Per finire furono acclusi agli atti gli appelli del vescovo di Cipro e dei vescovi africani, dopodiché il papa concluse i lavori (ibid., pp.31-109). Nella terza seduta (17 ottobre) vennero letti e discussi – accompagnati da interventi di M. I – scritti appartenenti al materiale sia degli ortodossi sia dei monoteliti, raccolto a Roma dai monaci greci presumibilmente già sotto Teodoro I (ibid., pp.111-175). Nella quarta seduta (19 ottobre) si continuò dapprima secondo il procedimento consueto, ma in seguito la discussione si estese anche al patriarca in carica Paolo II e al Typos imperiale del 648 (nel Typos si riconosceva un’intenzione positiva, ma il sinodo non era disposto a ignorare i suoi effetti contraddittori). In un secondo tempo, l’attenzione fu rivolta al materiale opposto, quello ortodosso, ai simboli di Nicea, Costantinopoli (I), Efeso, Calcedonia, nonché ai dogmi fissati dal secondo concilio di Costantinopoli. Su questa base Massimo di Aquileia confutò come eresia la dottrina dell’«unica volontà» (ibid., pp.177-245). Nella quinta e ultima seduta (31 ottobre), prima furono presentati e letti i passi dei Padri favorevoli alla dottrina delle «due volontà», ma venne poi dato spazio anche ai passi in senso contrario addotti dagli eretici. Per finire, M. I, procedendo per tesi, mise a confronto le antiche posizioni eretiche con quelle dei monoteliti. I metropoliti di Aquileia-Grado e di Sardegna, nonché il papa, pronunciarono i discorsi finali; il sinodo si concluse con la professione di fede di tutti i partecipanti. I risultati della discussione vennero raccolti in venti canoni-anatematismi, dei quali i canoni X (dottrina delle «due volontà») e XI (dottrina delle «due energie») sono i più significativi (ibid., pp.247-401).

Il lasso di tempo intercorso tra l’elezione di M. I e l’apertura del sinodo – se si getta un pur rapido sguardo sulla mole degli atti sinodali – è stato così eccezionalmente breve che M. I appare, piuttosto che il promotore, colui che porta a compimento un sinodo già ampiamente preparato da Teodoro, da Massimo e dagli altri monaci greci di Roma. È possibile documentare in modo chiaro anche l’influenza di Massimo: è attestato che ventisette delle centosessantuno testimonianze dei Padri raccolte negli atti si trovano anche nei suoi scritti. Inoltre, almeno due dei venti canoni sinodali, nella loro formulazione, sono ascrivibili direttamente a lui, e si tratta significativamente dei canoni X e XI, centrali sul piano teologico (Riedinger, 1982, pp.118s.).

Non era sfuggito neppure alle precedenti ricerche come Massimo avesse preso attivamente parte sullo sfondo, insieme con i monaci greci, ai preparativi del sinodo, sebbene non sia comparso durante le sedute, secondo le informazioni fornite dagli atti. Ma solo grazie alla nuova edizione degli atti medesimi (Acta conciliorum oecumenicorum, s. II, 1) è emerso con chiarezza quanto sia stata ampia e sostanziale la portata dell’influenza di questi monaci. Riedinger è riuscito a fare una scoperta rivoluzionaria: gli atti del sinodo lateranense del 649 non consistono, come si era supposto fino ad allora, in un testo originario in latino con la sua trascrizione autorizzata in greco, bensì in un testo originario in greco, redatto da monaci orientali e trascritto successivamente in latino da membri bilingue della loro cerchia. Nella traduzione degli atti – com’è stato provato in modo definitivo – la direzione procedeva palesemente dal greco al latino e non viceversa (Riedinger, 1976, p.37). Da minuziose ricerche relative al rapporto tra la versione latina e quella greca degli atti si è ricavato che, prescindendo dal 12% di testi originali in latino, per la restante parte complessiva in latino – ossia l’88% degli atti – si tratta di latino tradotto da un originale greco, ad opera di greci bilingue. E all’interno di questo blocco in latino tradotto dal greco bisogna includere anche i discorsi dei partecipanti al concilio, nonché l’epistula encyclica di M. I (in Acta conciliorum oecumenicorum, s. II, 1, pp.404-421; Riedinger, 1982, p.115). Di conseguenza, gli atti del sinodo lateranense del 649 non sono, né dal punto di vista formale, né da quello contenutistico, il risultato di discussioni su punti controversi teologici o politico-religiosi affrontate nel corso di un sinodo, ma formulano piuttosto la posizione teologica dei diteliti, secondo quanto già esposto nelle sue linee essenziali negli scritti di Massimo. Gli argomenti e le posizioni sembrano essere stati semplicemente trasposti nella forma di atti sinodali per assicurarsi il consenso di un sinodo e attribuire così alla propria posizione un significativo e ufficiale peso politico-ecclesiastico (Riedinger, 1981, p.181).

In questa prospettiva si ripropone il problema dell’effettivo svolgimento del sinodo e della parte assegnata a Martino I. In mancanza di una documentazione diretta delle fonti, è corretto avanzare mere ipotesi in proposito. Quindi, in conclusione, non trova risposta l’interrogativo se ai latini, nelle cinque sedute, siano stati letti e in seguito sottoposti alla firma solo i testi latini (tradotti) – senza dibattere i problemi – (Riedinger, 1982, pp.118s.), o se i latini abbiano presentato da sé le loro parti di testo, abbiano partecipato anche alle discussioni durante le sedute e alla fine abbiano apposto la firma in calce a testi i cui contenuti erano loro in ogni modo familiari (cfr. anche Conte, pp.142-146).

L’effettivo svolgimento del sinodo lateranense dell’ottobre 649 – malgrado tutte le controversie sulla sua preparazione – in linea di massima non è mai stata messa in discussione dagli studiosi. Questa posizione trova il suo fondamento nella menzione del sinodo in Massimo, ma anche nella lista autentica delle firme. In considerazione della sua struttura costitutiva, quest’assemblea era palesemente un sinodo provinciale romano, esteso solo ad alcuni altri gruppi di metropoliti d’Italia (malgrado la sua amplificazione a fini propagandistici da parte di Massimo, il quale in seguito parlò di questo sinodo come del VI concilio ecumenico). Tra i partecipanti di altri distretti metropolitani d’Italia si possono documentare solo Massimo di Aquileia-Grado e Deusdedit di Cagliari; Mauro di Ravenna – che all’epoca apparteneva all’ambito metropolitano di Roma – giustificò la sua assenza con le difficoltà che i Longobardi gli creavano nel vescovado. Non erano presenti rappresentanti proveniente dall’area di dominazione longobarda, né dal resto dell’Occidente. Dei vescovi africani solo pochi vengono menzionati come membri dell’assemblea e oltre a costoro è citato in veste di ospite solo Stefano di Dor (Concilium Lateranense a. 649, pp.390s.).

I risultati del sinodo, soprattutto il ripudio dell’Ekthesis e del Typos, ma anche la scomunica dei patriarchi costantinopolitani a partire da Sergio inasprirono enormemente, com’è ovvio, il contrasto fra Roma e Costantinopoli, portando a un’ulteriore politicizzazione del problema. Ciò nonostante, non è a questa circostanza – almeno non ufficialmente – che si devono far risalire i motivi della sorte di M. I (che in seguito fu accusato di alto tradimento, ma non a causa di giudizi politico-ecclesiastici inopportuni o di errori religiosi). Costantinopoli aveva visto – a ragione – la prima insubordinazione di M. I nella sua consacrazione a vescovo di Roma, poiché era avvenuta senza attendere l’approvazione dell’imperatore. E Costante II aveva reagito prontamente. Ancor prima della conclusione del sinodo lateranense (31 ott. 649), Olimpio, da poco nominato esarca d’Italia, era stato raggiunto dalla disposizione imperiale di arrestare M. I con l’aiuto della milizia romana; l’ordine tuttavia non fu eseguito. Infatti Olimpio approfittò del generale clima d’incertezza e – come altri esarchi prima di lui – si dichiarò sovrano d’Italia e restò al potere fino al 652. Durante questo periodo M. I rimase palesemente nella sede episcopale di Roma senza incontrare opposizione, circostanza decisiva che darà all’imperatore l’opportunità di muovere un’accusa di alto tradimento contro Martino I (Le Liber pontificalis, pp.337s.). In base alle fonti non è chiaro fino a che punto M. I fosse coinvolto negli eventi e nei rapporti che accompagnarono l’usurpazione: se intrattenesse stretti legami con il ribelle Olimpio, o se addirittura avesse preso parte attiva al suo insediamento e al suo predominio – come in seguito gli verrà imputato nel processo per alto tradimento – o se, secondo quanto dichiarò in sua difesa (Commemoratio, coll. 593s.), avesse dovuto soccombere inerme all’usurpatore che comandava le milizie di Roma e di Ravenna (i dettagli del successivo destino di M. I, a prescindere da ciò che narrava il Liber pontificalis, poterono essere noti a Roma nella seconda metà del sec. IX soltanto mediante le traduzioni di Anastasio Bibliotecario).

Dopo la morte di Olimpio, che cadde in battaglia contro gli Arabi in Sicilia (652), Teodoro Calliopa divenne nuovo esarca d’Italia e procedette senza indugio contro M. I, considerato reo di alto tradimento sulla base di un’accusa di annosa complicità con Olimpio. Quando Teodoro, il 15 giugno 653, giunse in prossimità di Roma, M. I – presentendo la minaccia – abbandonò la residenza vescovile e, già allora infermo, si ritirò insieme col suo clero al riparo della vicina basilica lateranense. Il giorno seguente, una domenica, l’esarca non eseguì l’arresto perché probabilmente temeva la reazione dei Romani, riunitisi per assistere alla messa in Laterano. Ma lunedì 17 giugno si presentò il chartularius con alcuni altri, per cercare – peraltro senza successo – nella residenza vescovile armi e pietre da getto. In seguito una squadra armata irruppe nella basilica lateranense, abbattendo con gran frastuono candele e lumi sugli altari, e consegnò a presbiteri e diaconi gli ordini scritti dell’esarca: M. I era da considerarsi deposto e doveva essere condotto a Costantinopoli; sarebbe stata effettuata una nuova elezione. A condizione che il suo clero potesse accompagnarlo, M. I si dichiarò pronto a presentarsi nel palazzo del governo sull’Aventino. Da lì, nella notte tra il 18 e il 19 giugno, venne condotto in segreto su una lettiga fino al Tevere e – senza bagaglio né seguito – accompagnato in barca a Porto. Undici giorni più tardi fu raggiunta la base navale di Miseno e il 1° luglio la nave con il prigioniero fece vela verso Costantinopoli. Durante i tre mesi e mezzo di viaggio, passando per Naxos e Abylos, M. I non poté scendere a terra, perché non doveva avere contatti con l’esterno. Solo a Naxos gli fu concesso per la prima volta di fare qualche bagno. Il 17 settembre raggiunsero la città imperiale. Fino a sera il prigioniero, privato della sua dignità, venne lasciato sull’imbarcazione, e poi fu condotto dalle guardie in barella nel carcere di Prandearia, dove seguirono novantatré giorni di isolamento. Il 20 dicembre (venerdì) finalmente fu avviato il procedimento davanti al sacellarius con la partecipazione di testimoni. Dall’interrogatorio si deduce che l’accusa era incentrata esclusivamente sull’alto tradimento («Non inferas nobis hic de fide; de duellio nunc scrutaris», Commemoratio, col. 594) e si evitò accuratamente di far riferimento a problemi teologici e a posizioni di fede. L’interrogatorio si concluse frettolosamente, fu pronunciato il verdetto di condanna a morte, fecero il loro ingresso gli aiutanti del carnefice che spogliarono M. I dei suoi abiti ecclesiastici, gli misero la gogna e lo trascinarono attraverso la città fino al pretorio. Con le gambe e le ginocchia sanguinanti, sfinito e a malapena in grado di salire i gradini, fu rinchiuso nella prigione di Diomede dove, ormai pronto a morire, apprese quella sera stessa dell’intercessione del patriarca Paolo II, il quale, sul letto di morte – sarebbe morto otto giorni più tardi – aveva ottenuto dall’imperatore la commutazione della pena per Martino I. Seguirono comunque altri ottantacinque giorni di reclusione.

Durante la prigionia comparve sulla scena l’ex patriarca, Pirro, che si adoperava per essere reintegrato nella sua carica. Egli riuscì a ottenere un nuovo interrogatorio di M. I in carcere, con l’intento di dimostrare che, a Roma, nel 645-646, la sua abiura del monotelismo gli era stata estorta con la forza da papa Teodoro, un piano che il prigioniero, pronto al supplizio e alla morte, contrastò impavidamente.

Il 17 marzo 654 a M. I fu comunicata la sentenza definitiva: l’esilio a Cherson sul Mar Nero. Otto giorni dopo la partenza segreta del prigioniero dalla capitale, venne reso noto il verdetto. Il 15 maggio M. I giunse a Cherson.

Si sono conservate due lettere di M. I risalenti al periodo dell’esilio (ep. 16, giugno 654; ep. 17, settembre 655), che rivelano come egli attendesse dagli amici romani l’invio di generi di prima necessità, poiché in quel luogo inospitale e remoto mancavano pane, cereali, vino e olio. Dalle lettere trapela anche l’amara delusione a proposito del suo clero, dei suoi fratelli, amici e congiunti a Roma, che sembravano averlo dimenticato e che, secondo le sue stesse parole, non desideravano più sapere se fosse ancora vivo o già morto (ep. 17). Egli appare duramente colpito anche dalla notizia della nomina del suo successore nella sede episcopale di Roma (Eugenio I).

M. I morì il 16 sett. 655, e alcuni suoi fedeli lo seppellirono davanti alle mura di Cherson nella basilica di S.Maria ad Blachernas.

La Commemoratio, resoconto di parte ma ricco di informazioni sul processo e l’esilio di M. I, è uscita dalla penna di uno di quei fedeli. Lo scritto si diffuse in Occidente, a Roma e in Africa e fornì al partito antimonotelita la versione accreditata della sorte di Martino I. Nella Commemoratio egli appare come il papa universale, perseguitato dall’imperatore, impegnato nella giusta battaglia – essendo stato scelto da Dio come difensore della verità – e che non teme il martirio. Dieci anni dopo la morte di M. I comparvero a Cherson i primi pellegrini, monaci greci e allievi dell’apocrisario Anastasio. Riferirono già di grandi miracoli avvenuti sulla sua tomba, portarono con sé un lembo del suo sudario e una scarpa come reliquie, e con un memoriale polemico-propagandistico (Hypomnesticum) posero le basi per il giudizio delle Chiese su Martino I.

La Chiesa romana lo venera come martire e in origine celebrava la sua festa il 12 novembre. Dal 1969 anche l’Occidente onora la memoria di M. I il 13 aprile, nello stesso giorno della Chiesa greca.

Tra le testimonianze relative all’epoca di M. I va ricordata la raffigurazione dei Padri della Chiesa dipinta nell’abside di S.Maria Antiqua a Roma (attuale S.Francesca Romana) e probabilmente il dipinto dei Sette Dormienti che decora uno degli ambienti, oggi sotterranei, relativi all’oratorio della diaconia di S.Maria in via Lata su cui rimangono tracce di scrittura greca (Andaloro). È poi da segnalare che nella biografia del pontefice contenuta nel Liber pontificalis la basilica del Laterano, che era stata sempre definita Costantiniana, prende la denominazione di «ecclesia Salvatoris» (I, p.338). M. I è raffigurato in un affresco databile all’inizio del XIV secolo nella cappella di S.Martino nella chiesa di S.Francesco ad Assisi come papa con il bastone crociato (Künstle).

Sulla base delle fonti non è ancora possibile chiarire in modo univoco il rapporto del pontefice con l’esarca usurpatore Olimpio. Resta invece indiscusso il comportamento dignitoso di M. I durante il processo e l’esilio. La posizione dogmatica che egli rappresentò (dienergismo e ditelismo) venne infine riconosciuta dal VI concilio ecumenico (680-681) di Costantinopoli (Acta Conciliorum oecumenicorum, s. II, 2, 1-3).

Fonti e Bibl.: Concilium Lateranense a. 649 celebratum, in Acta conciliorum oecumenicorum, s. II, 1, a cura di R. Riedinger, Berlin 1984; Concilium universale Constantinopolitanum tertium. Concilii actiones I-XVIII, ibid., s. II, 2, 1-3, a cura di R. Riedinger, ibid. 1990-95; Martini I epistulae, in Patr. Lat., LXXXVII, coll. 197-204; Maximus Confessor, Opuscula, in Patr. Gr., XCI, coll. 112, 137, 153, 244s.; Commemoratio, in Patr. Lat., CXXIX, coll. 591 s.; Relatio motionis (a. 655), coll. 603s.; Hypomnesticum (a. 667), ibid., coll. 681s.; Le Liber pontificalis, a cura di L. Duchesne, I, Paris 1955, pp.131s., 337; R. Devreesse, La vie de saint Maxime le Confesseur et ses recensions, in Analecta Bollandiana, XLVI (1928), pp.5-49; E. Caspar, Die Lateransynode von 649, in Zeitschrift für Kirchengeschichte, LI (1932), pp.75-137; Id., Geschichte des Papsttums, II, Tübingen 1933, pp.553-574, 779; O. Bertolini, Roma di fronte a Bisanzio e ai Langobardi, Bologna 1941, pp.329-465; Id., Riflessi politici delle controversie religiose con Bisanzio nelle vicende del sec. VII in Italia, in Caratteri del secolo VII in Occidente, II, Spoleto 1958, pp.733-789; G.P. Bognetti, I rapporti etico-politici fra Oriente e Occidente dal secolo V al secolo VIII, in Id., L’età longobarda, IV, Milano 1968, pp.45-65; R. Riedinger, Aus den Akten der Lateran-Synode von 649, in Byzantinische Zeitschrift, LXVI (1976), pp.17-38; Id., Grammatiker-Gelehrsamkeit in den Akten der Lateransynode von 649, in Jahrbuch der österreichischen Byzantinistik, XXV (1976), pp.57-61; Id., Zwei Briefe aus den Akten der Lateransynode von 649, ibid., XXIX (1980), pp.37-59; Id., Sprachschichten in der lateinischen Übersetzung der Lateranakten von 649, in Zeitschrift für Kirchengeschichte, LXXXXII (1981), pp.180-203; C. Leonardi, L’agiografia romana nel secolo IX, in Hagiographie, cultures et sociétés, IVe-XIIe siècles, Paris 1981, pp.471-490; R. Riedinger, Die Lateransynode von 649 und Maximos der Bekenner, in Maximus Confessor. Actes du Symposium sur Maxime le Confesseur, Fribourg 1982, pp.111-121; Id., Papst Martin I. und Papst Leo I., in den Akten der Lateran-Synode von 649, in Jahrbuch der österreichischen Byzantinistik, XXXIII (1983), pp.87s.; J.-M. Sansterre, Les moines grecs et orientaux à Rome aux époques byzantine et carolingienne (milieu du VIes. - fin du IXe s.), I, Bruxelles 1983, ad ind.; R. Riedinger, Die Lateranakten von 649. Ein Werk der Byzantiner um Maximos Homologetes, in Byzantina, XIII (1985), pp.517-534; G. Arnaldi, Le origini dello Stato della Chiesa, in Storia d’Italia (UTET), I, Torino 1987, pp.61-65; G. Matthiae, Pittura romana del Medioevo, I, a cura di M. Andaloro, Roma 1987, pp.250, 259; P.Corsi, La politica italiana di Costante II, in Bisanzio, Roma e l’Italia nell’Alto Medioevo. Atti del Convegno... 1986, II, Spoleto 1988, pp.751-796; P. Conte, Il sinodo lateranense dell’ottobre 649. La nuova edizione degli atti a cura di R. Riedinger. Rassegna critica di fonti dei secoli VII-XII, Città del Vaticano 1989, pp.11-165; M. Andaloro, Pittura romana e pittura a Roma da Leone Magno a Giovanni VII, in Committenti e produzione artistico-letteraria nell’Alto Medioevo occidentale. Atti del Convegno … 1991, II, Spoleto 1992, pp.600-603; R. Riedinger, In welcher Richtung wurden die Akten der Lateransynode von 649 übersetzt, und in welcher Schrift war der lateinische Text dieser Akten geschrieben?, in M. I papa (649-653) e il suo tempo. Atti del Convegno... Todi… 1991, Spoleto 1992, pp.149-164; G. Tabacco, La situazione politica italiana nel VII secolo, ibid., pp.1-19; O. Capitani, Problemi del pontificato romano da Teodoro I a M. I, ibid., pp.69-83; M. Simonetti, Le controversie cristologiche nel VI e VII secolo, ibid., pp.85-102; G. Jenal, Monaci e vescovi al tempo di M. I (649-653), ibid., pp.165-186; A.M. Piazzoni, Arresto, condanna, esilio e morte di M. I, ibid., pp.187-210; G. Cremascoli, Le lettere di M. I, ibid., pp. 243-258; K. Künstle, Ikonographie der Heiligen, Freiburg 1926, pp.444s.; Bibliotheca hagiographica Latina..., II, Bruxellis 1900-01, nn. 5593-5598; ibid., Supplementum, ibid. 1911, p.220; ibid., Novum Supplementum, a cura di H. Fros, ibid. 1986, p.615.

G. Jenal

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/martino-i-papa-santo_(Dizionario-Biografico)

San Papa Martino I

Church of St. Martin the Confessor, Moscow, 1793-1806, by Roman Kazakov. Image of St. Martin, 1800s


Den hellige pave Martin I (~600-655)

Minnedag: 13. april

Den hellige Martin I var i følge LP av edel byrd og ble født i Todi i Umbria som sønn av Fabricius. Han ble diakon i Roma og senere sendt som Theodor Is apokrisiar (pavelig ambassadør) til Konstantinopel. Der ble han godt kjent med de ledende personlighetene i byen, og også med den gjeldende monoteletiske lære, at Kristus hadde bare én vilje.

Etter at Theodor I døde den 14. mai 649, ble Martin valgt til ny pave. Han viste straks sin uavhengighet ved å bli konsekrert den 5. juli uten den keiserlige godkjennelse som den gang var nødvendig. Dette gjorde keiser Konstans II (641-68) rasende, og han nektet å anerkjenne Martin som legitim pave.

Selv om Martin var resolutt og modig, lærd og erfaren, er han hovedsakelig kjent for sin kompromissløse motstand mot det monoteletiske kjetteri og for de tragiske følgene dette fikk. Noen måneder etter valget førte paven forsetet på en storslagen synode i Lateranet som forgjengeren Theodor hadde innkalt. Synoden samlet 105 vestlige biskoper, og etter inngående rådslagninger i 5 sesjoner mellom 5. og 31. oktober 649, fordømte den det monoteletiske kjetteri, som hevdet at Kristus hadde to naturer og én vilje. Synoden fordømte også Ekthesis og, med forbløffende dristighet, også det nye keiserlige dekretet Typos, som forbød alle diskusjoner om antall krefter eller viljer i Kristus, selv om synoden ga kreditt til keiser Konstans for gode intensjoner.

Synodens beslutninger ble straks sendt rundt både til øst og vest for underskrift. Martin ekskommuniserte biskop Paulos av Thessaloniki fordi han avviste vedtakene, og han utnevnte en ortodoks apostolisk vikar for Palestina, som da var et støttepunkt for monoteletismen. Han sendte en kopi av avgjørelsene til keiser Konstans med et høflig brev hvor han ble bedt om å forkaste kjetteriet, som paven taktfullt hevdet skyldtes råd fra flere påfølgende patriarker.

Keiser Konstans hadde allerede hørt om dette angrepet på hans religionspolitikk, og det gjorde ham rasende. Han sendte straks sin kammerherre Olympios som eksark (guvernør) til Italia med ordre om å la Martin arrestere og tvinge ham til Konstantinopel. Men dette trekket mislyktes, for Olympios fant snart at paven hadde utbredt støtte. Olympios var ute etter makten i Italia og så på paven som en mulig alliert og kom til en forståelse med ham, angivelig avskrekket etter å ha opplevd et mirakel. Eksarken gjorde til slutt åpent opprør mot keiseren, ikke uten Martins vitende, og under hans beskyttelse kunne paven i tre år rolig utøve sitt embete.

Men situasjonen forandret seg. Olympios dro til Sicilia for å bekjempe muslimske inntrengere, men falt i kamper om Sicilia, og den 17. juni 653 lot den nyutnevnte eksarken, Theodoros Kalliopas, den syke pave Martin arrestere foran alteret i Lateranbasilikaen, hvor han hadde søkt asyl. Eksarken ga geistligheten den keiserlige ordren som erklærte at Martin var gjort til pave ulovlig og derfor var avsatt. Han smuglet paven ut av Roma, og selv om Martin var plaget av smertefull sykdom, ble han satt under bevoktning på et skip som skulle til hovedstaden. Underveis satt han fengslet i lenker på øya Naxos.

Utslått av podagra og dysenteri og brutalt ydmyket kom paven til Konstantinopel den 17. september 653 (ikke 654 som ofte hevdet). Etter tre måneder i isolert fangenskap ble han stilt for retten den 19. desember, så svak at han ikke kunne stå oppreist uten hjelp. Her ble han anklaget for høyforræderi for å ha hjulpet og oppmuntret Olympios i hans sammensvergelse for å ta makten, selv om det egentlig var avvisningen av Typos han skulle straffes for. Men da paven ville ta opp doktrinære spørsmål, ble det avslått som irrelevant. Konsekvent ble Martin ikke behandlet som pave, men som en opprørsk diakon og tidligere apokrisiar. Vitnene som ble ført mot ham var så selvmotsigende at paven vennlig ba om at de måtte slippe å vitne under ed, slik at de slapp å gjøre seg skyldig i mened i tillegg til falskt vitnemål.

Som det for lengst var avgjort, ble paven dømt til døden og offentlig pisket, men etter at den døende patriark Paulos II av Konstantinopel (641 - 27. desember 653) hadde grepet inn, ble dommen omgjort til landsforvisning. Etter ytterligere 85 dager i fengsel under rystende forhold, ble Martin den 26. mars 654 sendt med skip til Kherson (Chersonesos/Chersones) på Krim (ved dagens Sevastopol).

Det som såret Martin mest, var som han selv gjorde det klart i sine levende brev fra eksilet, at han ble oppgitt av den romerske kirken. I brevene, som er bevart, klaget han bittert over sine venner, at de ikke bare unnlot å sende ham hjelp for å lindre hans lidelser, men i strid med hans forventninger og uttrykte ønske, utpekte en etterfølger mens han fortsatt var i live. Under press hadde presteskapet i Roma valgt Eugenius I til ny pave. Til tross for Martins skuffelse abdiserte han ikke, og må derfor regnes som regjerende pave til sin dødsdag. På den andre siden fordømte Martin ikke Eugenius I som motpave, så han på sin side regnes som rettmessig pave fra sitt valg. Martin aksepterte situasjonen og ba om at Gud ville bevare sin kirke i den sanne tro og beskytte dens nye hyrde fra kjetteri og fiender.

Martin døde snart i sitt eksil, den 16. september 655, svekket av hard behandling, kulde, sult, ydmykelse og sykdom. Han ble gravlagt i en kirke der viet til Jomfru Maria. Det var for øvrig i denne perioden man begynte å feire festen for Marias uplettede unnfangelse.

Læren som Martin hadde kjempet og lidd for, triumferte på Det 6. økumeniske Konsil i Konstantinopel (III) i 680-81. Men konsilet kunne ikke rehabilitere ham, fordi det ble holdt under ledelse av Konstans IIs sønn Konstantin IV (668-85), som må ha betraktet Martin som skyldig i høyforræderi.

Men det varte ikke lenge før den romerske kirken begynte å ære ham som martyr (som den hittil siste biskop av Roma). Opprinnelig ble han minnet den 12. november, antakelig årsdagen for overføringen av hans relikvier til S. Martino ai Monti, som er viet til Sylvester og Martin. (Noen steder ble han også minnet den 10. november.) Etter kalenderreformen i 1969 blir han feiret den 13. april, som alltid har vært hans festdag i den greske kirken. Både den greske og den russiske kirken ærer også Martin I som martyr for troen.

Paverekken - Kildehenvisninger - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Sist oppdatert: 1998-02-13 11:51

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/martin1

San Papa Martino I

The statue of Saint Martin I the Pope on the fasaid of the Assumption Cathedral in OdessaUkraine


Santo Paus Martin I

Santo Paus Martin I adalah seorang imam Roma yang memiliki reputasi sebagai seorang yang berpendidikan dan kudus. Ia menjadi paus pada bulan Juli 649. 

Saat itu terdapat skisma besar dalam kehidupan Gereja dan beberapa penguasa tidak menghargai apa yang dilakukan Paus Martin untuk menjembatani perbedaan pendapat yang terjadi. Salah seorang di antaranya adalah Kaisar Konstans II dari Konstantinopel. Ia mengirim prajuritnya ke Roma untuk menangkap Martin dan membawanya ke Konstantinopel. Demikianlah para prajurit menangkap paus. Mereka menyergapnya tepat di Katedral Lateran dan menaikkannya ke atas kapal. Paus Martin jatuh sakit, tetapi mereka tetap melanjutkan penjalanan.

Pada bulan Oktober 653, paus dijebloskan ke dalam penjara di Konstantinopel selama tiga bulan lamanya. Ia hanya diberi sedikit makan dan minum setiap harinya. Ia bahkan tak diijinkan membasuh diri. Paus Martin dihadapkan ke pengadilan, dihinakan di depan umum dan dijatuhi hukuman mati. Tetapi kemudian ia dikembalikan ke penjara yang sama selama tiga bulan lamanya.

Patriark Paulus dari Konstantinopel memohonkan pengampunan bagi nyawanya. Jadi, sebagai ganti hukuman mati, paus dibuang ke pengasingan. Paus Martin dibawa dalam sebuah kapal yang membawanya menyeberangi Laut Hitam. Pada bulan April 654, kapal mendarat di semenanjung Rusia yang disebut Crimea.

Paus Martin mengalami shock hebat akibat penderitaan yang ia alami selama penahanannya. Ia sendiri menuliskan kisahnya mengenai hari-hari yang menyedihkan itu. Paus mengatakan bahwa ia merasa teramat sedih telah dilupakan oleh sanak saudara dan warga Gereja di Roma. Ia tahu bahwa mereka takut kepada kaisar. Tetapi setidak-tidaknya, demikian katanya, mereka dapat mengirimkan jagung, minyak dan kebutuhan-kebutuhan pokok lainnya. Tetapi, itu tidak mereka lakukan. Mereka mengabaikan paus karena takut.

Pembuangan paus berlangsung selama dua tahun lamanya. Orang suci ini kemudian wafat sekitar tahun 655 di tempat pembuangan ini karena kelaparan. Paus Martin dimaklumkan sebagai martir. Sejauh ini, ia adalah yang terakhir dari para paus yang dianggap martir.

SOURCE : https://katakombe.org/para-kudus/item/martin.html