San
Papa
Martino I
Saint Martin Ier,
Pape
Martin Ier est le dernier
des papes martyrs (649-654). Arrêté par ordre impérial pour avoir défendu la
foi sur les deux volontés divine et humaine du Christ, vrai Dieu et vrai homme,
il fut transféré à Constantinople (653), emprisonné, condamné à mort, dégradé
publiquement, et finalement déporté à Cherson (Sébastopol), où il mourut de
misère le 13 avril 656.
Saint Martin Ier
Pape (74 ème) de 649 à
656 et martyr (+ 656)
Né en Toscane, ordonné
diacre à Rome, il est nommé bientôt apocrisiaire, c'est-à-dire légat du pape, à
Constantinople. En 649, il est élu pape alors qu'on est en pleine querelle
monothéliste. Il s'agit d'une hérésie inventée par un empereur byzantin pour
rallier les populations monophysites de son empire : on dira que le Christ
possède bien les deux natures divine et humaine, mais qu'une seule volonté, la
divine, le guide. Le moine Maxime
le Confesseur était allé jusqu'à Rome alerter le Pape sur cette
nouvelle hérésie. Saint Maxime et saint Martin font condamner l'hérésie
impériale par un concile au Latran. Mais l'empereur byzantin n'apprécie guère
d'être ainsi désavoué : il fait accuser Martin d'élection illégale et
d'hérésie. Le Pape est arrêté, emmené de force en 653* à Constantinople alors
qu'il est malade. Il fut maltraité durant la longue traversée: " J'y suis
depuis quarante jours et l'on ne m'a pas donné de l'eau pour me laver. Je
grelotte de froid, je suis épuisé par la dysenterie, je vomis la nourriture que
je dois manger." Arrivé à Constantinople, il fut gardé au secret durant 93
jours et finalement condamné à mort. On le dépouilla publiquement ses vêtements
sacerdotaux en les déchirant. Puis, le vieillard reçut une lourde chaîne autour
du cou et traîné ainsi dans toute la ville, alors qu'il pouvait à peine
marcher. Devant un tel châtiment, le patriarche de Constantinople, bien que
partisan de l'empereur, obtint que cette peine soit commuée en exil à Cherson
en Crimée. Saint Martin y meurt en 656, brisé par une détention cruelle. Le
moine byzantin, saint Maxime, le suivra quelques années plus tard dans la même
confession de la foi. Saint Martin est le dernier pape martyr.
* Saint Martin 1er a été
capturé et déporté (17 juin 653); le 10 août 654, son successeur saint Eugène a
été ordonné, saint Martin n'a pas fait d'objection. (d'après Annuario
Pontifico)
Mémoire de saint Martin
Ier, pape et martyr. En un temps difficile, il condamna dans un Concile au
Latran l’hérésie des partisans d’un volonté unique dans le Christ; sur l’ordre
de l’empereur Constant II, l’exarque Calliope donna l'assaut à la basilique du
Latran et arracha le pape de son siège. Le pontife fut conduit à
Constantinople, où il fut gardé étroitement au secret en prison, enfin relégué
en Chersonèse, où, après deux ans environ, en 656, il vit la fin de ses
tribulations pour la défense de la foi catholique.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/968/Saint-Martin-Ier.html
San
Papa
Martino I
Médaillon
de la frise des papes à Saint-Paul-hors-les-Murs. Il s'agit d'une mosaïque
représentant Eugène Ier, 75e pape de l'Église catholique (654-657). Il fait
parie de la série de médaillons voulue par Grégoire XVI destinée à remplacer ceux
de l'ancienne basilique après l'incendie de 1823.
In St-Paul-Outside-the-walls, this portrait is indeed that of Martin I. See
primary source at https://www.vatican.va/various/basiliche/san_paolo/vr_tour/Media/VR/St_Paul_Tomb/index.html
SAINT MARTIN Ier, PAPE
La fête du dernier pape
considéré comme martyr (mort en déportation en 656), inscrite au calendrier
Romain au XIème-XIIème siècle, déplaça celle de St
Martin, évêque de Tours au 11 novembre, jour auquel l’évêque était
déjà célébré en Gaule.
Ou bien, la baisse de la
dévotion romaine envers St
Menne, libérant le 11 novembre et donc entraînant le déplacement de St
Martin de Tours, jusque là repoussé au 12 en raison de la popularité du martyr
chamelier, créa un vide le 12, vide comblé par l’ajout de la fête
de Martin, pape
St Martin Ier mourut le
13 avril (date à laquelle il est célébré par les Byzantins) ; le Liber
Pontificalis mentionne sa déposition au 17 septembre, d’autres témoins le 16,
mais la fête de St Martin de Tours devait sans doute toujours exercer une
curieuse influence sur celle de son homonyme [1]
puisqu’il fut fêté le 10 ou le 12 novembre selon les endroits.
Fête simple au début du
XVIe siècle, semi-double en 1568. Réduite à une commémoraison quand la fête
de St
Didace fut fixée au 12 novembre en 1598, elle est redevenue
semi-double en 1671 quand Clément X transféra St Didace au 13 novembre.
[1] Jounel, Le Culte des Saints dans les basiliques du
Latran et du Vatican au XIIème siècle, École Française de Rome, 1977
die 12 novembris
SANCTI MARTINI I
Papae et Mart.
III classis (ante CR
1960 : semiduplex)
Missa Si
díligis me, de Communi Communi Summorum Pontificum.
Office
Ant. ad Introitum. Dan.
3, 84 et 87.
Sacerdótes Dei,
benedícite Dóminum : sancti et húmiles corde, laudáte Deum.
Ibid., 57.
Benedícite, ómnia ópera
Dómini, Dómino : laudáte et superexaltáte eum in sǽcula.
V/. Glória Patri.
Oratio.
Deus, qui nos beáti
Martíni Mártyris tui atque Pontíficis ánnua sollemnitáte lætíficas :
concéde propítius ; ut, cuius natalítia cólimus, de eiúsdem étiam
protectióne gaudeámus. Per Dóminum.
Léctio Epístolæ beáti
Petri Apóstoli.
1. Petri 4, 13-19.
Caríssimi : Communicántes
Christi passiónibus gaudéte, ut et in revelatióne glóriæ eius gaudeátis
exsultántes. Si exprobrámini in nómine Christi, beáti éritis : quóniam
quod est honóris, glóriæ et virtútis Dei, et qui est eius Spíritus, super vos
requiéscit. Nemo autem vestrum patiátur ut homicída, aut fur, aut malédicus,
aut alienórum appetítor. Si autem ut christiánus, non erubéscat :
gloríficet autem Deum in isto nomine. Quóniam tempus est, ut incípiat iudícium
a domo Dei. Si autem primum a no-bis : quis finis eórum, qui non credunt
Dei Evangélio ? Et si iustus vix salvábitur, ímpius et peccátor ubi
parébunt ? Itaque et hi, qui patiúntur secúndum voluntátem Dei, fideli
Creatóri comméndent ánimas suas in benefáctis.
Graduale. Ps. 8,
6-7.
Glória et honóre coronásti
eum.
V/. Et constituísti
eum super ópera mánuum tuárum, Dómine.
Allelúia,
allelúia. V/. Hic est Sacérdos, quem coronávit Dóminus. Allelúia.
+ Sequéntia sancti
Evangélii secúndum Lucam.
Luc. 14, 26-33.
In illo témpore :
Dixit Iesus turbis : Si quis venit ad me, et non odit patrem suum, et
matrem, et uxórem, et fílios, et fratres, et soróres, adhuc autem et ánimam
suam, non potest meus esse discípulus. Et qui non báiulat crucem suam, et venit
post me, non potest meus esse discípulus. Quis enim ex vobis volens turrim
ædificáre, non prius sedens cómputat sumptus, qui necessárii sunt, si hábeat ad
perficiéndum ; ne, posteáquam posúerit fundaméntum, et non potúerit
perfícere, omnes, qui vident, incípiant illúdere ei, dicéntes : Quia hic
homo coepit ædificáre, et non pótuit consummáre ? Aut quis rex iturus
commíttere bellum advérsus álium regem, non sedens prius cógitat, si possit cum
decem mílibus occúrrere ei, qui cum vigínti mílibus venit ad se ?
Alióquin, adhuc illo longe agénte, legatiónem mittens, rogat ea, quæ pacis
sunt. Sic ergo omnis ex vobis, qui non renúntiat ómnibus, quæ póssidet, non
potest meus esse discípulus.
Ant. ad
Offertorium. Ps. 88, 21-22.
Invéni David servum meum,
oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium
meum confortábit eum.
Secreta.
Múnera tibi, Dómine,
dicáta sanctífica : et, intercedénte beáto Martíno Mártyre tuo atque
Pontífice, per éadem nos placátus inténde. Per Dóminum.
Ant. ad
Communionem. Ps. 20, 4.
Posuísti, Dómine, in
cápite eius corónam de lápide pretióso.
Postcommunio.
Hæc nos commúnio, Dómine,
purget a crímine : et, intercedénte beáto Martíno Mártyre tuo atque
Pontífice, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum nostrum.
SAINT MARTIN Ier
Pape et Martyr
semidouble
Introït
Prêtres du Seigneur,
bénissez le Seigneur ; saints et humbles de cœur, louez Dieu.
Œuvres du Seigneur, louez
toutes le Seigneur, louez-le, et exaltez-le à jamais.
Collecte
O Dieu, qui nous donnez
chaque année un nouveau sujet de joie par la solennité de votre Martyr et
Pontife, le bienheureux Martin, accordez-nous, dans votre miséricorde, de
pouvoir ressentir les effets de la protection de celui dont nous célébrons la
naissance.
Lecture de l’Épître de
Saint Pierre Apôtre.
Mes bien-aimés, parce que
vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lorsque
sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse. Si
vous recevez des injures pour le nom du Christ, vous êtes bienheureux, parce
que l’honneur, la gloire, et la puissance de Dieu, ainsi que l’Esprit de Dieu,
reposent sur vous. Mais qu’aucun de vous ne souffre comme homicide, ou comme
voleur, ou comme malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui.
Mais s’il souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point de honte, mais qu’il
glorifie Dieu de porter ce nom-là. Car le moment est venu où le jugement va
commencer par la maison de Dieu ; et s’il commence par nous, quelle sera
la fin de ceux qui ne croient pas à l’évangile de Dieu ? Et si le juste
n’est sauvé qu’avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? Que
ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu recommandent leurs âmes au créateur
fidèle, en faisant ce qui est bien.
Graduel
Vous l’avez couronné de
gloire et d’honneur.
V/. Et vous l’avez
établi sur les ouvrages de vos mains, Seigneur.
Allelúia,
allelúia. V/. C’est le Prêtre que le Seigneur a couronné. Alléluia.
Lecture du Saint Evangile
selon saint Luc.
En ce temps-là, Jésus dit
à la foule : Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa
mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même sa
propre vie, il ne peut être mon disciple. Et celui qui ne porte pas sa croix,
et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car quel est celui de vous qui,
voulant bâtir une tour, ne s’assied d’abord, et ne suppute les dépenses qui
sont nécessaires, afin de voir s’il aura de quoi l’achever ; de peur
qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux
qui verront cela ne se mettent à se moquer de lui, en disant : Cet homme a
commencé à bâtir, et il n’a pu achever ? Ou quel roi, sur le point de
faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord, afin d’examiner s’il
pourra, avec dix mille hommes, marcher contre celui qui s’avance sur lui avec
vingt mille ? Autrement, tandis que l’autre roi est encore loin, il lui
envoie une ambassade, et lui fait des propositions de paix. Ainsi donc,
quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon
disciple.
Offertoire
J’ai trouvé David mon
serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main
l’assistera et mon bras le fortifiera.
Secrète
Sanctifiez, Seigneur, ces
dons qui vous sont consacrés, grâce à eux et le bienheureux Martin, votre
Martyr et Pontife, jetez sur nous un regard de paix et de bonté.
Communion
Vous avez mis sur sa
tête, Seigneur, une couronne de pierres précieuses.
Postcommunion
Que cette communion,
Seigneur, nous purifie de nos fautes, et, par l’intercession du bienheureux
Martin, Martyr et Pontife, nous rende participants du céleste salut.
Leçons des
Matines avant 1960
Quatrième
leçon. Martin, natif de Todi en Ombrie, s’efforça, dès le commencement de
son pontificat, et par les lettres qu’il écrivit, et par les légats qu’il
envoya, de rappeler des funestes erreurs de l’hérésie à la vérité de la foi
catholique, Paul, Patriarche de Constantinople. Celui-ci, soutenu par
l’empereur Constant, qui était hérétique, en était venu jusqu’à cet excès de
folie, de reléguer en différentes Iles les légats du Saint-Siège. Le Pape,
justement indigné de ce crime, le condamna dans un concile qu’il tint à Rome,
concile où se trouvèrent cent cinq Évêques.
Cinquième leçon. A
cause de cet acte, Constant envoya en Italie l’exarque Olympius, avec ordre de
faire tuer le Pape Martin, ou de le lui amener. Olympius étant donc venu à
Rome, commanda à un licteur de tuer le Pape, lorsqu’il célébrerait solennellement
la Messe en la basilique de Sainte-Marie de la Crèche : mais ce satellite,
ayant tenté la chose, devint tout à coup aveugle.
Sixième
leçon. Depuis ce temps-là, plusieurs malheurs arrivèrent à l’empereur
Constant ; loin d’en être devenu meilleur, il envoya Théodore Calliope à
Rome, avec ordre de se saisir du Pape. Celui-ci fut pris par artifice, mené à
Constantinople, et, de là, relégué dans la Chersonèse, où, épuisé par les maux
qu’il avait soufferts pour la foi catholique, il mourut le douze novembre,
après s’être signalé par plusieurs miracles. Quelque temps après, son corps fut
transporté à Rome, et déposé dans l’église consacrée à Dieu sous le nom de
saint Sylvestre et de saint Martin. Il gouverna l’Église six ans, un mois et
vingt-six jours. En deux ordinations, faites au mois de décembre, il ordonna
onze Prêtres et cinq Diacres et sacra trente-trois Évêques pour divers lieux.
Dom
Guéranger, l’Année Liturgique
Pendant que l’affluence
des peuples au tombeau de l’évêque de Tours amenait son troisième successeur,
Perpétuus, a élever sur ses restes précieux la basilique où devaient
s’accomplir tant de prodiges durant le moyen âge entier, Rome elle-même dédiait
à Martin une de ses plus nobles églises, en l’associant, comme titulaire du
glorieux édifice, à son illustre Pontife et Confesseur Silvestre. Dans l’éclat
de sa double auréole, Saint-Martin-aux-Monts consacrait dignement pour la Ville
éternelle le culte des Confesseurs à côté de celui des Martyrs. Mais une autre
gloire attendait l’auguste sanctuaire.
Au thaumaturge apôtre, au
pontife de la paix, tous deux vainqueurs de l’idolâtrie et n’ayant dû
d’échapper au glaive qu’à la conversion des bourreaux, le dernier Pape Martyr,
s’honorant lui aussi du nom de Martin, devait venir longtemps après la
disparition des persécuteurs païens demander l’hospitalité de la tombe.
« De tous ses prédécesseurs ayant suivi les temps de Constantin, dit
Baronius, Martin Ier fut le plus heureux : jugé digne de souffrir plus
qu’eux tous pour le nom de Jésus-Christ, il eut la bonne fortune de trouver
Dèce et Dioclétien dans un prince baptisé [2]. »
L’empereur ainsi flétri
par le grand annaliste s’appelait Constant II. Petit-fils d’Héraclius, qui lui
du moins valut au monde chrétien quelques années glorieuses, il n’hérita de son
aïeul que la byzantine prétention d’imposer ses édits dogmatiques à l’Église.
Comme l’Ecthèse d’Héraclius, le Type de Constant afficha l’intention d’imposer
silence aux catholiques aux prises avec l’eutychianisme rajeuni sous le nom de
monothélisme. Déjà saint
Léon II nous a, le XXVIII juin [3],
initiés à ces luttes concernant l’intégrité respective des natures humaine et
divine en l’Homme Dieu. L’Église pouvait-elle, sans protestation, laisser dire
de l’Époux qu’il n’avait pris d’Adam qu’un semblant d’humanité, comme eût été
cette nature tronquée, décapitée de la volonté, que rêvaient pour lui les
sectaires nouveaux ?
Martin Ier, mieux inspiré
qu’Honorius, comprit le péril, et sut non moins réparer le passé qu’assurer
l’avenir. A peine monté au Siège apostolique, il réunit en cette église du
Sauveur dont nous célébrions la dédicace il y a peu de jours, une des plus
belles assemblées conciliaires qui s’y tinrent jamais. « Sonnez de la
trompette, criez sur la montagne ; soldats de Dieu, réveillez-vous [4] ! »
Ainsi, dès le début, faisait justice d’un silence fatal ce concile de Latran de
649, qui vengea l’honneur de l’Église. A la lecture de ses splendides et larges
définitions, présentant au monde dans son adorable intégrité le Fils de la
Vierge Mère, on se rappelle, mais combien triomphante, la solennelle
déclaration du prétoire au grand Vendredi : Voila l’HOMME [5] ! oui certes, ô notre Dieu
Sauveur ; le plus achevé, le plus parfait, le plus beau de ses frères.
Et quel soulagement, pour
l’âme, que le spectacle des impériales élucubrations retournées avec leurs
qualifications de scélérates et d’impies au césar byzantin [6],
qui tenait à sa merci dans Rome encore dépendante le Pontife désarmé !
Martin Ier pouvait, comme Paul, prendre à témoin l’Église de Dieu [7] qu’il
ne s’était point dérobé au devoir d’éclairer le troupeau [8] ; il pouvait rappeler aux pasteurs le
prix dont le Christ avait acheté les brebis confiées à leur garde [9] : lui, comme Paul, était prêt [10]. Son martyre allait assurer le triomphe
final, dont le sixième concile général et saint Léon II étaient appelés à
recueillir les fruits.
Les Grecs célèbrent au
XIII avril la fête du glorieux Pontife, qu’ils appellent « un coryphée des
dogmes divins, l’honneur du Siège de Pierre, celui qui sur la Pierre divine a
maintenu l’Église inébranlée [11]. »
S’il est juste que
l’humanité honore ses membres dans la mesure où eux-mêmes l’ont honorée, vous
méritez, saint Pontife, qu’elle vous garde un glorieux souvenir. Car, non seulement
vos admirables vertus furent de celles qui imposent le respect de la terre aux
puissances des cieux ; mais l’homme vous doit d’avoir vu l’enfer contraint
à s’humilier devant sa nature : divinisée sans nulle réserve en la
personne du Fils de Dieu, c’est grâce à vous qu’elle fut pleinement reconnue
telle, malgré les dénégations parties de l’abîme, malgré la conjuration des
sages du monde unis aux puissants pour prêter main forte aux esprits de
ténèbres, et faire la nuit sur cette noblesse incomparable des fils d’Adam.
Quel est donc le mystère de cette complicité que l’ennemi de l’homme, Satan,
est toujours assuré de trouver dans l’homme pour l’amoindrir et pour le
perdre ? Mais Lucifer ne fut-il pas à lui-même tout d’abord son unique
ennemi ? et sa folie s’explique-t-elle mieux que celle delà chétive
créature qu’il égare à sa suite, jusqu’à l’absurde, dans les sentiers d’orgueil
où lui-même s’est perdu le premier ? Car c’est l’orgueil qui fit de lui le
prince des insensés comme le père du mensonge. Son intelligence, la plus haute
cependant qui fût aux cieux, ne résista pas au poison de la superbe qui la
troubla en l’arrêtant à se complaire dans son néant de créature, en l’amenant à
retenir captive la vérité qu’il connaissait de Dieu [12] pour suivre l’ombre de préférence à la
lumière. Ainsi arrive-t-il qu’à l’exemple de Satan, les hommes, abaissant Dieu
pour s’exalter eux-mêmes, s’évanouissent dans leurs pensées [13] jusqu’à ces déviations de l’esprit, aussi bien
que du cœur et des sens, qui jettent dans la stupeur l’âme restée droite et
simple en son humilité.
Gardez-nous donc, ô saint
Pontife. Maintenez en nous l’intelligence du don de Dieu. Que le Psalmiste
n’ait à redire d’aucun de nous : L’homme, élevé en honneur, n’a pas
compris ; il s’est ravalé de lui-même au niveau de la bête [14]. Que l’éternelle Sagesse qui nous
appelle à son alliance [15], n’ait point à gémir de nous voir lui
préférer la mort [16].
Et en même temps,
apprenez-nous que, pour l’honneur de Dieu non moins que pour celui de l’homme,
un pareil don, l’intégrité de l’incarnation du Seigneur, est de ceux qui
n’attendent pas le laissez-passer des politiques ou le visa des prétendus
sages ; qu’il est celui-là même dont l’Apôtre a dit : Il faut le
croire de cœur pour être justifié, LE CONFESSER DE BOUCHE POUR ÊTRE
SAUVÉ [17].
Épargnez pour toujours à
l’Église la douloureuse situation que put seul dénouer l’héroïsme de votre
martyre.
[2] Baron. Ad ann. 651.
[3] 3 juillet après l’introduction de la fête de St Irénée,
puis fête supprimée en 1960.
[4] Conclusion du discours d’ouverture, Mansi, X, 870.
[5] Johan. XIX, 5.
[6] Impiissimam ecthesim, sclerosum typum. Canon XVIII.
Mansi, X, 1158.
[7] Epist. encyclica promulçationis concilii. Ibid. 1178.
[8] Act. XX, 26, 27.
[9] Ibid. 28.
[10] Ibid. 22-24.
[11] Menœa. XIII april.
[12] Rom. I, 18.
[13] Ibid. 21.
[14] Psalm. XLVIII, 13, 21.
[15] Prov. VII, 4.
[16] Sap. 1, 16.
[17] Rom. X, 10.
Bhx
Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Notice au 16
septembre Ce jour est aussi l’anniversaire de la mort du saint Pontife
qui, pour la foi orthodoxe, défendue par lui contre l’hérétique basileus de
Byzance, finit ses jours en exil dans la Chersonèse. Il mourut le jour de
sainte Euphémie de l’an 655. Obiit autem idem sanctissimus Martinus papa,
recens revera confessor et martyr Christi... mense septembrio, die sextadecima,
in qua felicissimae martyris et fidem custodientis orthodoxam Euphemiae
celebratur memoria... Positus est autem in tumulis Sanctorum extra muros
Chersonitarum civitatis... in templo sanctissimae Dei genitricis [18].
Le Liber Pontificalis
fait déjà allusion aux prodiges qui s’accomplissaient à Cherson, sur la tombe
du Pontife exilé. Vers 730, de nombreux miracles s’y opéraient encore et
Grégoire II les mentionne dans une lettre à Léon Ier l’Isaurien [19].
On ne sait pas si le
corps de saint Martin fut jamais transféré à Rome, aussi semble-t-il que sa
fête, fixée par le Missel actuel au 12 novembre, soit plutôt la solennité
romaine de saint Martin de Tours, laquelle, à cause du natale de saint Mennas,
qui tombe le il, était renvoyée au lendemain.
Le pape Martin était
encore en vie quand, à Rome, par suite des prescriptions impériales, on lui
donna pour successeur Eugène Ier. Le pieux Pontife céda à la violence, et pour
l’amour de l’unité ecclésiastique, il finit par approuver cette élection. Dans
une lettre de septembre 655, saint Martin décrit à un ami l’extrême misère où
il était laissé dans son exil, mais il assure qu’il ne cesse pas de prier Dieu
pour l’Église de Rome et pour son propre successeur sur la Chaire
apostolique [20].
Chez les Grecs, la
mémoire de « saint Martin Pape de Rome le Confesseur de la Foi » se
présente plusieurs fois dans l’année, le 13 avril, le 15 et le 20 septembre,
avec celle de saint Maxime le confesseur. Les Slaves le fêtent le 20 avril.
Notice au 12 novembre
Nous avons déjà parlé, à
la date de sa mort, de cet illustre confesseur de l’orthodoxie catholique qui
combattit les monothélites. Il mourut en Chersonèse (Sébastopol) le 16
septembre 655, et y fut enseveli dans une basilique située hors les murs de la
ville et dédiée à Notre-Dame.
Les documents grecs
mentionnent le grand nombre de miracles qui avaient lieu près de sa
tombe ; aussi le culte de l’intrépide Pontife romain obtint-il chez les
Byzantins une certaine renommée, bien plus grande que celle dont il jouit
actuellement chez les Latins.
Si sa fête, avec le
temps, passa à ce jour dans le calendrier romain, cela est dû en partie à une
étrange confusion. La fête de saint
Mennas tombant, à Rome, le n novembre.il en résulta quelque
incertitude à l’égard du natale du thaumaturge de Tours. Certains calendriers
romains fêtaient saint Martin le 11, d’autres le 12. On finit par conserver
l’une et l’autre dates. Mais comme il était déjà arrivé à l’occasion des deux
fêtes de la Chaire de saint Pierre, qui finirent par être distribuées entre
Rome et Antioche, ainsi en fut-il pour la double mémoire de saint Martin. Le 11
novembre fut réservé au thaumaturge de Tours, et le lendemain fut destiné au
Pape du même nom, confesseur de la foi lui aussi, puisqu’il mourut en exil à
Sébastopol.
La messe [21] est celle du Commun : Sacerdótes
Dei, mais la première lecture est empruntée à la fête des martyrs Gervais
et Protais (19 juin) et la péricope évangélique à la messe Státuit.
La première lecture,
tirée de l’épître de saint Pierre (I, IV, 13-19) est en relation évidente avec
le caractère spécial de la persécution déchaînée contre le saint pontife
Martin, vraie image de Jésus alors que, durant sa passion, il devint un objet
de dérision de la part de ses bourreaux.
Voici quelques-unes des
louanges adressées au pape Martin par la liturgie grecque :
Comment t’appeler, ô
Martin ? Te saluerai-je comme le guide le plus illustre de la doctrine
orthodoxe ? T’appellerai-je l’infaillible et saint coryphée des dogmes
divins ? Te proclamerai-je le vengeur de la vérité contre l’erreur ?
Nous te reconnaissons
pour la base de l’épiscopat sacré, la colonne de la foi orthodoxe et le maître
de la religion.
Tu as orné le trône sacré
de Pierre, et après avoir conservé immobile l’Église sur cette Pierre divine,
avec lui tu as obtenu la gloire.
Que pensent en Orient nos
frères dissidents, alors que, dans la liturgie, ils prononcent, maintenant
encore, cette solennelle confession de la primauté du Pontife romain ?
Telle est l’antique foi des Églises orientales, avant que le funeste schisme les
arrachât de la pierre angulaire sur laquelle le Christ a fondé son unique
Église.
[18] Cfr. Commemoratio. P. L., LXXXVII, 120.
[19] Jaffé 2181.
[20] P.L. 87, 203-204, lettre lue en partie dans la
Liturgie des Heures réformée : « Nous avons toujours un grand désir
de vous écrire pour réconforter votre charité et pour alléger le souci que nous
vous donnons, à vous et aussi à tous les saints nos frères qui se préoccupent de
nous au nom du Seigneur. Je vous écris donc maintenant ce qui fait notre
tourment. Je dis la vérité, au nom du Christ notre Dieu.
En effet, nous avons beau
être éloignés de toute agitation mondaine et dépouillés de nos péchés, nous
manquons de ce qui est essentiel à la vie. Les habitants de cette région sont
tous païens, et tous ceux qu’on y rencontre ont adopté les mœurs
païennes ; ils n’ont absolument aucune charité, même pas celle que la
nature humaine fait voir habituellement chez les barbares eux-mêmes, qui montrent
souvent de la compassion.
J’ai été étonné, et je le
suis encore, de l’indifférence et de l’insensibilité de tous ceux qui jadis
étaient en relations avec moi, de mes amis et de mes proches : ils ont
complètement oublié mon malheur et ne veulent même pas savoir où je me trouve,
si je suis encore sur terre ou si je n’y suis plus.
Avec quelle conscience, à
votre avis, pourrons-nous nous présenter au tribunal du Christ, alors que tous
les hommes seront accusateurs et devront rendre des comptes, car ils sont tous
tirés du même limon et de la même masse ? Quelle est cette terreur qui est
tombée sur les hommes, pour les empêcher d’accomplir les commandements de
Dieu ? Quelle est cette crainte, là où il n’y a rien à craindre ? Ou
bien sommes-nous abandonnés au point que les esprits mauvais nous
dominent ? Ou bien suis-je apparu aussi comme nuisant à l’Église entière,
et comme un adversaire pour eux ?
Mais Dieu, qui veut que
tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité,
puisse-t-il, par l’intercession de saint Pierre, établir leurs cœurs dans la
foi orthodoxe, les fortifier contre tout hérétique et tout personnage qui
s’oppose à notre Église ; qu’il les garde inébranlables, surtout le
pasteur qui maintenant se montre leur chef ; qu’ils ne se permettent
aucune déchéance, aucune déviation, aucun abandon, même pas sur le plus petit
point, à l’égard de ce qu’ils ont professé par écrit en présence du Seigneur et
des saints anges. Avec le pauvre homme que je suis, qu’ils reçoivent de la main
de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ la couronne de justice qui
récompensera la foi orthodoxe.
De ce pauvre corps qui
est le mien, le Seigneur lui-même prendra soin, comme il lui plaira d’en
disposer, soit que mes épreuves ne cessent pas, soit qu’il m’accorde un peu de
soulagement. Le Seigneur est proche : de quoi puis-je me tourmenter ?
J’espère en ses miséricordes, et qu’il ne tardera pas à ordonner la fin de ma
course.
Saluez les vôtres, au nom
du Seigneur, et tous ceux qui pour l’amour de Dieu ont pitié de ma captivité.
Que Dieu vous protège de sa main puissante contre toute tentation, et vous
sauve en vous prenant dans son royaume. » ©AELF
[21] Avant 1942.
Dom
Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
« Réjouissez-vous
quand vous avez part aux souffrances du Christ »
Saint Martin 1er. — Jour
de mort : 16 septembre 655. Tombeau : à Rome, dans l’église des
Saints Silvestre et Martin. Vie : Saint Martin 1er fut pape de 649 à 655.
Il se distingua par ses vertus et par son savoir ; il fut appelé par la
Providence à témoigner en faveur de la foi à l’existence de deux volontés dans
le Christ, l’une divine et l’autre humaine, contre l’enseignement, en faveur à
Constantinople, des Monothélistes (qui ne reconnaissaient qu’une seule volonté
dans le Christ). Aussitôt après son avènement au souverain pontificat, il
convoqua au Latran un concile qui établit et formula la doctrine de la vraie
foi et condamna l’erreur opposée. Mais l’empereur Constance II soutint le
patriarche monothéliste de Constantinople et donna l’ordre à l’exarque Olympius
de faire mourir le pape. L’exarque chargea un licteur de tuer le pape pendant
la célébration de la messe à l’église Sancta Maria ad Praesepe ; mais le
licteur ne put s’acquitter de sa mission, car il fut tout à coup frappé de
cécité. L’empereur Constance lui-même vit s’abattre sur lui à cette époque de
nombreuses calamités qui, toutefois, ne le ramenèrent pas à de meilleures
dispositions. Il envoya alors à Rome l’exarque Théodore Calliopas avec ordre
d’arrêter le pape, ce qui réussit grâce à la ruse. Le pape fut emmené à
Constantinople où commença pour lui une époque de long martyre. Il fut d’abord
exposé sur son lit, pendant toute une journée, à la dérision de la populace.
Puis il languit durant 93 jours en prison. Traduit en justice, il fut condamné
à être dépouillé de ses vêtements pontificaux et chargé de chaînes. Enfin,
relégué en Chersonèse, il y mourut dans le dénuement. Il a décrit, dans deux
lettres composées avant sa mort en un style émouvant, son délaissement, privé
de toute consolation. Pratique : Comme chef suprême de l’Église, le pape a
condamné l’hérésie, ce qui lui valut la haine ne l’empereur. Il ne s’écarta
jamais d’un pas du droit chemin, bien qu’il ait dû subir outrages,
emprisonnement, bannissement et mort. C’est un bel exemple de la fidélité dans l’accomplissement
des devoirs d’état. Nous pouvons aussi, dans une modeste mesure, être martyrs
de notre devoir d’état.
La Messe [22] est du commun d’un martyr pontife Sacerdótes
Dei. L’Épître est propre ; saint Pierre y parle au nom de son
successeur, saint Martin, de « la participation aux souffrances du Christ
afin que, quand sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la
joie ». Saint Martin a réalisé cette parole (une pensée du temps de
l’automne ecclésiastique !). L’Évangile est emprunté à la messe Státuit :
le pape a réalisé cette parole du Christ dans son exil : il a haï sa
propre vie, il a porté la croix du Seigneur.
[22] Avant 1942.
SOURCE : http://www.introibo.fr/12-11-St-Martin-Ier-pape-et-martyr
Obernzell
( Niederbayern ). Schloss: Renaissance-Festsaal - Wappengalerie der Päpste (
1582 ): Wappen der Päpste Johannes IV ( + 642 ), Theodor I ( + 649 ) und Martin
I ( + 655 )
Obernzell
( Lower Bavaria ). Castle: Renaissance Great Hall - Gallery of coats of arms of
popes: Coats of arms of the popes Johannes IV ( + 642 ), Theodor I ( + 649 )
and Martin I ( + 655 )
Saint Martin Ier
Pape et Martyr (+ 655)
Saint Martin, natif de la
Toscane, se rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa
sainteté. À son élection au souverain pontificat, Rome retentit
d’allégresse ; le clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent une
satisfaction extraordinaire, et l’empereur approuva cet heureux choix. Martin
ne trompa point l’espoir de l’Église ; la piété envers Dieu et la charité
envers les pauvres furent ses deux règles de conduite. On était sûr de le
trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins multiples
de sa charge. Son plus grand soin fut de maintenir dans l’Église l’héritage
précieux de la vraie foi.
Le grand Pape se vit un
moment dans la situation la plus critique, et accablé sous le nombre des
ennemis spirituels et temporels du Saint-Siège. Contre l’hérésie du
monothélisme, qui relevait la tête, il assemble, dans l’église de Latran, un
concile de cinq cents évêques, où les principaux chefs des hérétiques sont
condamnés.
Poussé par les sectaires,
l’empereur Constantin II, sous prétexte d’une trahison à laquelle Martin aurait
pris part, fait saisir le Pape et le met en jugement. On le traite comme un
misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour l’accabler de faits
imaginaires. Martin, voyant qu’on va les faire jurer sur le livre des
Évangiles : \"Au nom de Dieu, s’écrie-t-il, dispensez-les d’un
serment sacrilège ; qu’ils disent ce qu’ils voudront. Et vous, magistrats,
faites votre oeuvre.\" Et sans se donner la peine de répondre à toutes les
accusations formulées contre lui, il se contente de dire : \"Je suis
accusé pour avoir défendu la foi ; je vous attends au jour du
jugement.\"
Un soldat vient
dépouiller Martin de ses ornements pontificaux ; réduit à un dénuement
complet, chargé de fers, le Pape est traîné, dans cet état, à travers les rues
de la ville de Constantinople, où il avait été amené. Après plusieurs jours de
prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l’avaient suivi, le martyr
part pour l’exil. La Chersonèse, où il fut relégué, était désolée par la famine ;
il eut à y endurer pendant deux ans des souffrances et des privations pires que
la mort ; mais il supporta tout avec une résignation parfaite.
SOURCE : http://viechretienne.catholique.org/saints/1055-saint-martin-ier
Saint Martin succéda
au Pape Théodore Ier. Ayant convoqué à Rome un concile où furent condamnés les
Monothélites qui n’admettaient en Jésus-Christ qu’une volonté divine, il fut
saisi traîtreusement par ordre des hérétiques Héraclius et Constant II, et
emmené à Constantinople. Après bien des souffrances et des humiliations, il fut
exilé en Chersonèse, où il mourut de fatigue en 655. Son corps, transféré à
Rome, fut déposé dans l’église des saints Sylvestre et Martin, apôtres des
Gaules.
Saint Martin, natif de la
Toscane, vers la fin du Ve siècle, se rendit célèbre dans le clergé de
Rome par son savoir et sa sainteté. À son élection au souverain pontificat,
Rome retentit d’allégresse, le clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent
une satisfaction extraordinaire, et l’empereur approuva cet heureux choix.
Saint Martin ne trompa point l’espoir de l’Église ; la piété envers Dieu
et la charité envers les pauvres furent ses deux règles de conduite. On était
sûr de le trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins
multiples de sa charge. Son plus grand soin fut de maintenir dans l’Église
l’héritage précieux de la vraie Foi.
Le grand Pape se vit un
moment dans la situation la plus critique, et accablé sous le nombre des
ennemis spirituels et temporels du Saint-Siège. Contre l’hérésie du
monothélisme, qui relevait la tête, fière d’avoir pour elle le pauvre empereur
Constant II, il assembla, dans l’église du Latran, un concile de cinq cents
évêques, où les principaux chefs des hérétiques furent condamnés.
Poussé par les sectaires,
l’empereur, sous prétexte d’une trahison à laquelle saint Martin aurait pris
part, fait saisir le Pape et le met en jugement. Mais le pontife ne trouve au
tribunal que des bourreaux qui ont juré sa mort. On le traite comme un
misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour l’accabler de faits
imaginaires. Saint Martin, voyant qu’on va les faire jurer sur le livre des
Évangiles : « Au nom de Dieu, s’écrie-t- il, dispensez-les d’un
serment sacrilège ; qu’ils disent ce qu’ils voudront. Et vous, magistrats,
faites votre œuvre ». Et sans se donner la peine de répondre à toutes les
accusations formulées contre lui, il se contente de dire : « Je suis
accusé pour avoir défendu la Foi ; mais, au jour du Jugement, je rendrai
témoignage contre vous, au sujet de cette Foi. Achevez votre mission ;
Dieu sait que vous me procurez une belle récompense ».
Bientôt un soldat vient
dépouiller saint Martin de ses ornements pontificaux ; réduit à un
dénuement complet, chargé de fers, le Pape est traîné, dans cet état, à travers
les rues de la ville de Constantinople, où il avait été amené. Après
plusieurs jours de prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l’avaient
suivi, le martyr part pour l’exil.
La Chersonèse, où il fut
relégué, était désolée par la famine ; il eut à y endurer pendant deux ans
des souffrances et des privations pires que la mort, mais il supporta tout avec
une résignation parfaite et une sublime confiance en Dieu. Il mourut l’an 655,
Constant II étant empereur de Byzance et Clovis II roi des Francs. L’Église
l’honore avec justice comme un martyr, puisqu’il est mort des misères que lui
ont causées sa prison et son exil.
SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Martin-Ier-pape-et-martyr-Fete-le-12-novembre-No_541.htm
13 avril
Saint Martin
Pape et martyr
Fils de Fabrice, pieux et
riche patricien de Toddi (Toscane), Martin « reçut du ciel la beauté et un
esprit si vif et si pénétrant, qu’il surpassa bientôt, soit dans les humanités,
soit dans la rhétorique et la philosophie, les maîtres qu’on lui donnait pour
l’instruire. » Diacre de l'Église romaine, Martin fut aprocrisiaire de la
cour romaine à Constantinople.
A cette époque, les
rapports entre Rome et Constantinople étaient fortement affectées par les
développements du monothélisme et l’hostilité des Églises orientales envers le
patriarcat de Constantinople, exigeaient une parfaite maîtrise des concepts et
des rapports de forces en Orient. La doctrine hérétique du monothélisme
prétendait qu’il n’y aurait eu dans le Christ qu’une seule volonté, la volonté
divine. Mis en avant au début du VII° siècle par le patriarche Sergius de
Constantinople dans l’espoir de ramener à l’unité les monophysites qui
affirmait qu’il n’y aurait eu dans le Christ qu’une seule nature. En 642, le
clergé romain avait élu pape Théodore, fils d’un patriarche de Jérusalem, rompu
aux discussions théologiques orientales et parfaitement hellénophone qui avait
une parfaite maîtrise des concepts et des rapports de forces en Orient. A cette
époque, le patriarche Pyrrhus venait d'être déposé au profit de Paul,
instigateur d'un édit (Typos) par lequel l'empereur Constant II interdisait
toute discussion théologique afin de ne pas compromettre l'unité de l'Empire
(648).
Les Orientaux, qui
supportaient mal la tutelle impériale et surtout celle d'un patriarche sans
références apostoliques, n'en continuèrent pas moins leur campagne contre le
monothélisme, soit au nom du monophysisme, soit au nom de l’orthodoxie. Maxime
le Confesseur était alors le plus ardent propagandiste de la l’orthodoxie. Ce
noble lié de près à la famille impériale mit brusquement fin à une carrière de
haut fonctionnaire pour embrasser l’état monastique peu avant 618. En 632, il
résidait déjà à Carthage d'où il dirigeait l'opposition à la théologie
impériale, fort de sa position locale et des relations qu'il entretenait avec
toute la classe dirigeante. Il obtint en particulier le ralliement de Pyrrhus à
l'orthodoxie et l'accompagna à Rome où le patriarche déchu abjura
solennellement l'hérésie en 645 ou 646 ; mais, convoqué à Ravenne par
l'exarque, il revint à ses convictions premières. Dès 646, le pape Théodore,
fortement aidé par Maxime le Confesseur, reçut le soutien de synodes
provinciaux organisés par tous les métropolitains de l'Afrique byzantine. Un an
avant le premier raid sarrasin contre la région, cette partie de l'Empire
byzantin se déclarait solidaire du patriarche contre le souverain incapable
d'assurer sa sécurité. La situation était alors tellement confuse en Italie que
personne ne semblait en mesure de s'imposer, ce qui explique en partie l'âpreté
des querelles théologiques. En effet, le chartulaire Maurice qui avait d'abord
suivi l'exarque, se révolta, soulevant les villes et les bourgs fortifiés du
Latium, avant d'être pris et tué. Les Lombards étaient suffisamment calmes pour
que les troupes byzantines pussent engager une guerre civile.
Cinquante-deux jours
après la mort du pape Théodore, Martin fut élu à sa succession (15 juillet
649). Élu par les romains, il fut le premier pape consacré (5 août 649) sans la
confirmation de l’Empereur ou de l’exarque de Ravenne qui le représentait.
Martin I° ne fut donc pas reconnu comme pape par la cour de Constantinople.
A peine élu, Martin I°
dénonça le typos de l’Empereur qui mettait sur le même plan l’erreur
et la vérité. Du 5 au 31 octobre 649, il réunit un concile au Latran pour
défendre la foi catholique sur les deux volontés divines et humaines du Christ,
vrai Dieu et vrai homme. Fort des condamnation du concile, Martin I° entreprit
de rallier contre le monothélisme les églises d’Orient et d’Occident. Le 17
juin 653, l’exarque de Ravenne, Calliope, fit arrêter le Pape par la police
impériale dans la basilique du Latran. Il fut amené par voie d’eau à Ostie où
il fut embarqué pour Constantinople. Au terme d’un voyage au cours duquel,
atteint de goutte, il fut laissé sans soin, avec l’interdiction de sa laver et
fort peu nourri, Martin I° fut débarqué sur un grabat, insulté par la populace
rassemblée et payée à cet effet (17 septembre 653).
Le pape fut gardé au
secret dans la prison Prandiara pendant quatre-vingt-treize jour, puis il subit
un simulacre de jugement (20 décembre 653).
Après trois mois de la
plus rigoureuse detention, il fut transporté par les soldats (car la maladie ne
lui laissait plus la force de marcher) dans l'appartement du sacellaire Troïlus
où le sénat était réuni, et interrogé par le patrice Bucoléon. Le sacellaire
lui commanda de se lever pour répondre à l’interrogatoire ; comme ses
porteurs répondirent qu'il ne pouvait se tenir debout à cause de son extrême
faiblesse, Troïlus se moqua de cette impuissance, voulut absolument qu'il se
levât et qu'il se mît debout au milieu de l'assemblée : deux soldats le
soutinrent, et dans cette attitude, il subit l'interrogatoire le plus brutal.
Bucoléon adressa le premier la parole à l'héroïque martyr : « Réponds,
misérable, quel mal t'a fait l'empereur ? A-t-il confisqué tes
biens ? Peux-tu lui reprocher un seul acte de violence ? »
Martin I° ne répondit pas un mot. Le sacellaire reprit alors avec colère :
« Tu ne réponds rien ? Tes accusateurs vont entrer. » Ils étaient
au nombre de vingt, la plupart soldats, les autres appartenant à la lie du
peuple. A leur vue, le Pape dit en souriant : « Sont-ce là les
témoins ? Est-ce là votre procédure ? » Puis, comme on les faisait
jurer sur le livre des évangiles, il se tourna vers les magistrats en
disant : « Je vous supplie, au nom de Dieu, de les dispenser d'un
serment sacrilège ; qu'ils disent ce qu'ils voudront. Faites vous-mêmes ce
qui vous est ordonné. Mais ne les exposez point à perdre leur âme ! »
Le premier des faux témoins, désignant le Pape du doigt, s'écria :
« S'il avait cinquante têtes, il mériterait de les perdre toutes pour
avoir conspiré en Occident contre l’Empereur, de concert avec Olympius,
l'ancien exarque. » A cette accusation formulée d'une manière aussi énergique,
Martin I° répondit que jamais il n'avait trahi les intérêts de l’Empereur en
matière politique, mais qu'il ne pouvait lui obéir quand la cause de la foi
était en péril. « Ne nous parlez point de la foi, reprit le
calomniateur, il n'est ici question que du crime de lèse-majesté. Nous sommes
tous chrétiens et orthodoxes, les Romains et nous ! » Le Pape
répondit : « Plût à Dieu ! Toutefois, au jour terrible du
jugement, je rendrai témoignage contre vous au sujet de cette foi ! »
Quand on lui demanda pourquoi il ne détourna pas Olympius qui trahissait
l’Empereur, il répondit : « Comment aurais-je pu résister à Olympius
qui disposait de toutes les forces de l'ltalie ? Est-ce moi qui l'ai fait
exarque ? Mais je vous conjure, au nom de Dieu, achevez au plus tôt la
mission dont vous êtes chargés. Dieu sait que vous me procurez une belle
récompense. »
Après cet interrogatoire,
dont le procès-verbal fut rédigé séance tenante, Ie sacellaire revint près du
Pontife, et dans un accès de véritable rage, il osa porter une main sacrilège
sur l'oint du Seigneur. Constant assistait à cette scène d'un lieu où il
pouvait tout voir sans être vu. Un soldat, sur l’ordre du sacellaire, déchira
le manteau du Pape et le dépouilla de ses ornements pontificaux. Réduit à une nudité
presque complète, Martin fut chargé de fers et traîné à travers les rues de la
ville. Au milieu de ces outrages, le martyr conservait la même tranquillité
qu'il eût montrée au milieu d'une assemblée de pieux fidèles.
Condamné à mort, Martin
I° fut enfermé à la prison Diomède ; il écorcha ses pauvres jambes aux
degrès du sinistre logis. Malgré la sollicitude de deux femmes qui avaient les
clefs de la prison, Martin I°, transi de froid, perdit l’usage de la parole
mais put écrire un mémoire à ses fidèles. Le partriarche de Constantinople
obtint que l’Empereur commuât sa peine en déportation à vie. En avril
654, Martin I° fut envoyé clandestinement à Cherson (Sébastopol), en Crimée, où
il mourut de faim le 13 avril 656.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/04/13.php
By
order of the Byzantine emperor Constant II, the exarch of Ravenna Theodore
Kalliope (right), at the head of a detachment brought on ships from
Constantinople, most of whose soldiers do not know Latin, leads the arrested
pope Martin the First out of the gate of the courtyard of monastery, adjacent
to Lateran palace, which served as the residence of the pope (this small
monastery will be closed and abandoned until Pope Gregory III, which will
restore it again in 731-741). Kalliope holds a sword in hand to intimidate the
pope's supporters and in case the Roman papal police attempt to recapture Pope
Martin back.
По
приказу византийского императора Константа II, экзарх Равенны Феодор Каллиопа
(справа), во главе отряда, привезенного на кораблях из Константинополя, большая
часть солдат которого не знает латинского, выводит арестованного папу Мартина
Первого из ворот двора небольшого монастыря при Латеранском дворце, служившего
резиденцией папы (монастырь будет закрыт и заброшен, и только при папе Григории
III 731-741 он будет восстановлен). Каллиопа вытащил мечь для устрашения
сторонников папы и на случай попытки римской папской милиции отбить папу
Мартина обратно.
LE
PAPE SAINT MARTIN Ier, MARTYR, EN CHERSONÈSE, LE 16 SEPTEMBRE 655.
La plus illustre victime
des violences auxquelles l'hérésie monothélite entraîna les empereurs byzantins
fut le pape Martin Ier. Elu le 5 juillet 549, Martin let se montra plein de courage
et fidèle à son devoir. Simple prêtre de Rome, il s'était signalé par sa vertu
et sa science et avait séjourné à Constantinople en qualité d'apocrisiaire. Au
mois d'octobre 549, il célébra avec 105 évêques le concile de Latran, dans
lequel il condamna solennellement le Type et l'Ecthèse, en un mot le
monothélisme tout entier, puis les byzantins Sergius, Pyrrhus, Paul, Cyrus
d'Alexandrie et Théodore de Pharan. Les actes du concile, traduits en grec,
furent envoyés à l'empereur et à tous les évêques. L'empereur Constance donna
ordre à l'exarque d'Italie, Théodore Calliopas, d'occuper l'église et le palais
de Latran (juin 653), de s'emparer du pape qui fut déporté à Naxos, où il
demeura prisonnier toute une année. Enfin on l'amena à Constantinople en septembre
654, où nous allons voir les souffrances qu'on lui infligea.
Plus cruel encore fut le
sort de saint Maxime et de ses deux disciples, appelés tous deux Anastase, l'un
moine, l'autre apocrisiaire de l'Eglise romaine. Eux aussi, malgré les griefs
religieux qu'on fit valoir contre eux, furent surtout chargés d'accusations
politiques. Après plusieurs interrogatoires, Maxime fut emmené à Byzie, dans la
Thrace. Les disciples furent conduits ailleurs, et, réduits à la misère. Comme
ils refusaient obstinément d'entrer en communion avec l'Eglise hérétique de
Constantinople, ils furent successivement relégués en divers endroits, puis
ramenés à Constantinople, après avoir tout enduré. On leur arracha la langue,
on leur cassa la main droite et on les promena à travers la ville en les
frappant de verges. Condamnés à un exil et à une prison perpétuelle (à Colchis,
dans le Pont-Euxin), ils arrivèrent le 8 juin 662 au lieu de leur destination,
furent séparés les uns des autres et de nouveau maltraités. Le moine Anastase
mourut le 24 juillet 662, Maxime le 13 août de la même année ; l'apocrisiaire
Anastase survécut jusqu'au 11 octobre 666, et expira après de nouveaux et
affreux supplices.
MARTYRE
DU PAPE SAINT MARTIN Ier.
Le pape saint Martin
sentit bientôt les effets de l'indignation de l'empereur Constance. Avant que
l'on eût connaissance à Constantinople du concile de Latran, l'empereur envoya
pour exarque en Italie Olympius, son chambellan, avec ordre de faire souscrire
le Type à tous les évêques et propriétaires de terres. « Si vous pouvez,
ajouta-t-il, vous assurer de l'armée d'Italie, vous arrêterez Martin, qui a été
légat à Constantinople. Si vous trouvez de la résistance dans l'armée,
tenez-vous en repos jusqu'à ce que vous soyez maître de la province et que vous
ayez gagné les troupes de Rome et de Ravenne pour faire exécuter nos ordres. »
Olympius arriva à Rome,
trouva le concile assemblé, et voulut d'abord exciter un schisme dans l'Eglise
par le moyen des troupes qu'il amenait ; il y travailla longtemps, mais
inutilement. Ne pouvant réussir par la violence, il eut recours à la trahison.
Comme le pape lui présentait la communion dans l'église Sainte-Marie-Majeure,
il voulut le faire tuer par son écuyer. Ceci était d'autant plus facile, que le
pape, comme il a été dit, allait communier chacun à sa place. Mais l'écuyer
assura depuis avec serment qu'il avait été frappé d'aveuglement et n'avait
point vu le pape, quand il vint donner la communion à l'exarque. Celui-ci, voyant
la protection de Dieu sur le pape, lui déclara les ordres qu'il avait reçus,
fit lu paix avec lui, et passa en Sicile avec son armée pour combattre les
Sarrasins, qui s'y étaient déjà établis. Mais l'armée romaine y périt, et
l'exarque mourut ensuite de maladie.
L'empereur envoya pour
lui succéder Théodore, surnommé Calliopas, avec un de ses chambellans, nommé
aussi .Théodore et surnommé Pellure, et leur donna ordre d'enlever le pape
qu'il accusait d'hérésie, parce qu'il avait condamné le Type. On l'accusait
aussi de ne pas honorer la sainte Vierge en qualité de mère de Dieu, ce qui
était une conséquence de la calomnie précédente ; car les monothélites comme
les eutychéens accusaient les catholiques de nestorianisme. On chargeait encore
le pape de crime d'Etat et d'avoir envoyé des lettres et de l'argent aux
Sarrasins. Le pape, averti des desseins formés contre lui, s'était retiré avec
son clergé dans l'église de Latran, quand l'exarque Calliopas arriva à Rome
avec le chambellan Théodore et l'armée de Ravenne. C'était le samedi 15 juin
653. Le pape, qui était extrêmement malade depuis le mois d'octobre, envoya
au-devant de l'exarque quelques personnes de son clergé ; l'exarque les reçut
dans le palais, croyant que le pape était avec eux. Mais, ne l'y trouvant pas,
il dit aux premiers du clergé : « Nous voulions l'adorer ; mais demain
dimanche, nous l'irons trouver et saluer ; car aujourd'hui nous n'en avons pas
eu le loisir. »
Le lendemain dimanche, 16
juin, la messe fut célébrée dans la même église de Latran, et l'exarque,
craignant la multitude du peuple, envoya dire au pape : « Je suis si fatigué du
voyage, que je ne puis vous aller voir aujourd'hui ; mais j'irai demain sans
faute adorer Votre Sainteté. » Le lundi matin, il envoya son cartularius et
quelques autres de sa suite dire au pape : « Vous avez préparé des armes et
amassé des pierres pour vous défendre, et vous avez des gens armés chez vous. »
Le pape leur fit visiter toute la maison épiscopale pour témoigner s'ils y
auraient vu des armes ou des pierres. Ils revinrent sans avoir rien trouvé, et
il leur dit : « Voilà comme on a toujours agi contre nous, par des faussetés et
des calomnies. Quand Olympius vint, il y avait aussi des menteurs qui disaient
que je pouvais le repousser à main armée. »
Ils s'en allèrent avec
cette réponse ; mais une demi-heure ne s'était pas écoulée qu'ils revinrent
avec des troupes. Le pape, malade, était couché sur son lit à la porte de
l'église. Les soldats entrèrent armés d'écus, de lances et d'épées, et les arcs
bandés. Ils brisèrent les cierges de l'église et en jonchèrent le pavé avec un
bruit effroyable, joint à celui de leurs armes. En même temps, Calliopas
présenta aux prêtres et aux diacres un ordre de l'empereur pour déposer le pape
Martin, comme indigne et intrus, et l'envoyer à Constantinople, après avoir
ordonné un autre évêque à sa place. Alors le pape sortit de l'église, et le
clergé s'écria en présence de l'exarque et du chambellan Théodore : « Anathème
à qui dira ou croira que le pape Martin a changé un seul point dans la foi et à
quiconque ne persévère pas jusqu'à la mort dans la foi catholique ! »
Calliopas, voulant se justifier devant les assistants, commença à dire : « Il
n'y a point d'autre foi que la vôtre, et je n'en ai point d'autre moi-même. »
Le pape se livra donc
sans résistance pour être conduit à l'empereur. Quelques membres du clergé lui
criaient de n'en rien faire ; mais il ne les écouta pas, aimant mieux mourir
dix fois, comme il dit lui-même, que d'être cause qu'on répandît le; sang de qui
que ce fût. Il dit seulement à l'exarque : « Laissez venir avec moi ceux du
clergé que je jugerai à propos. » Calliopas répondit : « Tous ceux qui
voudront, peuvent venir ; à la bonne heure, nous ne contraignons personne. »
Quelques-uns des évêques s'écrièrent : « Nous mourrons et vivrons avec lui. »
Ensuite Calliopas dit au pape : « Venez avec nous au palais ». Il y alla donc
le même jour, et le lendemain mardi, 18 juin, tout le clergé vint le trouver
avec plusieurs autres qui s'étaient préparés à s'embarquer avec lui, et avaient
déjà mis leurs hardes dans les barques. Mais la nuit suivante, vers la sixième
heure, c'est-à-dire à minuit, on tira le pape du palais, et l'on renferma tous
ceux de sa suite et diverses choses qui lui étaient nécessaires pour son
voyage, on lui laissa seulement six jeunes serviteurs et un pot à boire.
On le fit, en cet
équipage, sortir de Rome, dont on referma les portes aussitôt, de peur que
quelqu'un ne le suivît ; et on l'emmena dans une barque sur le Tibre. Ils
arrivèrent à Porto vers la quatrième heure du jour, le 13 des calendes de
juillet, c'est-à-dire le mercredi 19 juin, à dix heures du matin. Ils en
partirent le même jour et arrivèrent à Misène le 1er de juillet. De là ils
passèrent en Calabre, puis en plusieurs es où ils furent arrêtés pendant trois
mois. Enfin ils arrivèrent à l'île de Naxos, où ils demeurèrent un an. Pendant
tout ce voyage, le pape fut travaillé d'un cours de ventre qui ne lui donnait
point de repos, avec un dégoût effroyable ; toutefois, on ne lui accorda aucun
soulagement, excepté à Naxos, où il se baigna deux ou trois fois et logea dans
une maison de la ville. Hors de là, il ne sortit point du vaisseau, qui était
sa prison, quoique ceux qui le conduisaient prissent terre à toute occasion pour
se reposer. Cependant, à Rome, Eugène fut établi pape par autorité de
l'empereur. Il était romain, fils de Rufinien, et clerc dès son bas âge ; il ne
fut élu que le 9 septembre 655, et tint le Saint-Siège près de trois ans.
Le pape saint Martin
était prisonnier dans l'île de Naxos, où on envoyait de la part des évêques et
des fidèles tout ce qui lui était nécessaire pour ses différents besoins. Mais
ses gardes ne souffraient pas que rien de tout cela lui fût remis ; ils
pillaient tout, même en sa présence, le chargeant des reproches les plus
outrageants. Ils maltraitaient même de paroles et de coups ceux qui apportaient
les présents et les chassaient en disant : « Quiconque aime cet homme est
ennemi de l'Etat. » Le saint pape sentait plus vivement les injures de ses
bienfaiteurs que les douleurs de sa goutte et de ses autres incommodités. Etant
partis de Naxos et arrivés à Abydos, ceux qui le conduisaient envoyèrent à
Constantinople donner avis de son arrivée, le traitant d'hérétique, d'ennemi de
Dieu et de rebelle, qui soulevait tout l'empire. Enfin saint Martin arriva à
Constantinople le 17 septembre 654. On le laissa au port, depuis le matin
jusqu'à quatre heures après midi, dans le vaisseau, couché sur un grabat,
exposé en spectacle à tout le monde. Plusieurs insolents, et même des païens,
s'approchaient et lui disaient des paroles outrageantes. Vers le coucher du
soleil, vint un scribe nommé Sagolève, avec plusieurs gardes. On tira le pape
de la barque, on l'emporta sur un brancard, on le mena dans la prison nommée
Prandéaria, et Sagolève défendit que personne de la ville ne sût qu'il s'y
trouvait. Le pape demeura donc enfermé dans cette prison, sans parler à
personne, pendant quatre-vingt-treize jours, qui font trois mois, c'est-à-dire
depuis le 17 septembre jusqu'au 15 décembre.
Ce fut apparemment de là
qu'il écrivit les deux lettres à Théodore. Dans la première, il se justifie
contre les calomnies dont on le chargeait : premièrement, par le témoignage que
le clergé de Rome avait rendu de sa foi en présence de l'exarque Calliopas,
ensuite par la protestation qu'il fait lui-même de la défendre jusqu'à la mort.
Puis il ajoute : « Je n'ai jamais envoyé aux Sarrasins ni argent, ni lettres,
ni l'écrit que l'on dit, pour leur marquer ce qu'ils doivent croire. J'ai
seulement donné quelque peu de chose à des serviteurs de Dieu qui venaient
chercher des aumônes ; mais ce n'était pas pour les Sarrasins. Quant à la
glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, ils ont porté faux témoignage contre moi
; car je déclare anathème, et en ce monde et en l'autre, quiconque ne l'honore
pas au-dessus de toutes les créatures, excepté son Fils, Notre-Seigneur. »
Dans l'autre lettre, il
raconte comme il fut enlevé de Rome, et comme l'exarque Calliopas présenta un
ordre de l'empereur pour faire élire un autre pape à sa place. Sur quoi il dit
: « On ne l'a encore jamais fait, et j'espère qu'on ne le fera jamais, car, en
l'absence de l'évêque, l'archidiacre, l'archiprêtre et le primicier tiennent sa
place. » Ayant raconté ce qu'il a souffert dans le voyage, il ajoute à la fin :
« Il y a quarante-sept jours que je n'ai pu obtenir de me laver ni d'eau chaude
ni d'eau froide ; je suis tout fondu et refroidi, car le flux de ventre ne m'a
point donné de repos jusqu'à présent, ni sur mer, ni sur terre ; j'ai le corps
tout brisé, et quand je veux prendre de la nourriture, je manque de celle qui
me pourrait fortifier, et je suis entièrement dégoûté de celle que j'ai. Mais
j'espère en Dieu, qui voit tout, que quand il m'aura tiré de cette vie, il
recherchera ceux qui me persécutent pour les amener à pénitence. »
Le vendredi 15 décembre
654, le pape saint Martin fut tiré de sa prison dès le matin et amené dans la
chambre de Bucoléon, sacellaire, c'est-à-dire grand trésorier, où, dès la
veille, on avait donné ordre à tout le sénat de s'assembler. Saint Martin y fut
apporté dans une chaise, car la navigation et la prison avaient augmenté ses
maladies. Le sacellaire, le regardant de loin, lui commanda de se lever de la
chaise et de se tenir debout. Quelques officiers représentèrent qu'il ne
pouvait, et le sacellaire cria en colère qu'on le soutînt des deux côtés, ce
qui fut fait.
Alors le sacellaire lui
parla ainsi : « Dis, misérable, quel mal t'a fait l'empereur? T'a-t-il ôté
quelque chose? T'a-t-il opprimé par violence ? » Le pape ne répondit rien. Le
sacellaire lui dit d'un ton d'autorité : «Tu ne réponds pas ? Tes accusateurs
vont entrer. » Aussitôt on les fit entrer au nombre de vingt, la plupart
soldats et gens brutaux ; quelques-uns avaient été avec l'exarque Olympius,
entre autres André, son secrétaire. Le pape, les voyant entrer, dit en souriant
: « Sont-ce là les témoins ? Est-ce là votre procédure ? » Puis, comme on les
fit jurer sur les Evangiles, il dit aux magistrats : « Je vous prie, au nom de
Dieu, ne les faites point jurer ; qu'ils disent sans serment ce qu'ils
voudront, et faites ce que vous voudrez. Qu'est-il besoin qu'ils perdent ainsi
leurs âmes ! »
Le premier de ses
accusateurs fut Dorothée, patrice de Cilicie, qui dit avec serment, parlant du
pape : « S'il avait cinquante têtes, il mériterait de les perdre, pour avoir
seul renversé et perdu tout l'Occident. » Il était de concert avec Olympius et
ennemi mortel de l'empereur et de l'Etat. Un des témoins dit aussi que le pape
avait conjuré avec Olympius, et pris le serment des soldats. On demanda au pape
s'il en était ainsi. Il répondit : « Si vous voulez entendre la vérité, je vous
la dirai. Quand le Type fut fait et envoyé à Rome par l'empereur... » Alors le
préfet Troïle l'interrompit, en criant : « Ne nous parlez point ici de la foi,
il est question du crime d'État. Nous sommes tous chrétiens et orthodoxes, les
Romains et nous. — Plût à Dieu ! dit le pape ; toutefois, au jour terrible
du jugement, je rendrai témoignage contre vous sur cet article même. »
Troïle lui dit en colère
: « Quand vous voyiez le malheureux Olympius former de tels projets contre
l'empereur, que ne l'empêchiez-vous, loin d'y consentir ? »
Le pape répondit : «
Dites-moi, seigneur Troïle, quand Georges, qui avait été moine et depuis
magistrat, vint ici du camp et fit ce que vous savez, où étiez-vous et ceux qui
sont avec vous ? Non seulement vous ne résistâtes point, mais il vous harangua
et chassa du palais qui il voulut. Et quand Valentin se revêtit de la pourpre
avec un ordre de l'empereur et s'assit avec lui, où étiez-vous ? que ne
l'empêchâtes-vous ? pourquoi, au contraire, prîtes-vous tous son parti ? Et
moi, comment pouvais-je résister à Olympius, qui avait toutes les forces
d'Italie ? Est-ce moi qui l'ai fait exarque ? Mais je vous conjure, au nom de
Dieu, faites au plus tôt ce que vous avez résolu de moi ; car Dieu sait que
vous me procurez une grande récompense. » Je ne vois point qui était ce Georges
dont parle le pape ; mais pour Valentin, il fut le chef du parti contraire à
l'impératrice Martine. Le pape parlait, et ce qu'il disait était expliqué en
grec par le consul Innocent, fils de Thomas, originaire d'Afrique. Mais le
sacellaire, ne pouvant souffrir les réponses du saint pape, dit en colère à
Innocent : « Pourquoi nous expliquez-vous ce qu'il dit ? » Puis il demanda au
scribe Sagolève s'il y avait encore dehors d'autres témoins. « Oui, seigneur,
dit le scribe, il y en a plusieurs. » Mais ceux qui présidaient à l'assemblée
dirent que c'en était assez.
Le sacellaire se leva et
entra au palais pour faire son rapport à l'empereur. On fit sortir le pape de
la chambre du conseil, toujours porté sur une chaise, et on le mit dans la
cour, qui était devant, près de l'écurie de l'empereur, où tout le peuple
s'assemblait pour attendre l'entrée du sacellaire. Le pape était environné des
gardes, et c'était un spectacle terrible. Peu de temps après, on le fit
apporter sur une terrasse, afin que l'empereur pût le voir par les jalousies de
sa chambre. On leva donc le pape, en le soutenant des deux côtés, au milieu de
la terrasse, en présence de tout le sénat, et il s'amassa une grande foule
autour de lui. Alors le sacellaire sortit de la chambre de l'empereur, et
fendant la presse, vint dire au pape : « Regarde comme Dieu t'a livré entre nos
mains. Tu faisais des efforts contre l'empereur, avec quelle espérance? Tu as
abandonné Dieu, et Dieu t'a abandonné. » Aussitôt il commanda à un de ses
gardes de lui déchirer son manteau et la courroie de sa chaussure, puis il le
mit entre les mains du préfet de Constantinople, en lui disant : « Prenez-le,
seigneur préfet, et le mettez en pièces sans plus tarder. » Il commanda aux
assistants de l'anathématiser. Mais il n'y eut pas vingt personnes qui crièrent
anathème ; tous les autres baissaient le visage et se retiraient accablés de
tristesse.
Les bourreaux prirent le
pape, lui ôtèrent son pallium sacerdotal et le dépouillèrent de tous ses
habits, ne lui laissant qu'une seule tunique sans ceinture ; encore la
déchirèrent-ils des deux côtés depuis le haut jusqu'en bas, en sorte que l'on
voyait son corps à nu. Ils lui mirent un carcan de fer au cou et le traînèrent
ainsi depuis le palais par le milieu de la ville, attaché avec le geôlier, pour
montrer qu'il était condamné à mort ; un autre portait devant lui l'épée dont
il devait être exécuté. Malgré ses souffrances, il conservait un visage serein;
mais tout le peuple pleurait et gémissait, hormis quelques insulteurs. Étant
arrivé au prétoire, il fut chargé de chaînes et jeté dans une prison avec des
meurtriers. Mais, environ une heure après, on le transféra dans la prison de
Diomède. On le traînait si violemment, qu'en montant les degrés, qui étaient
hauts et rudes, il s'écorcha les jambes et les jarrets, et ensanglanta
l'escalier. Il semblait prêt à rendre l'âme, tant il était épuisé ; et, en
entrant dans la prison, il tomba et se releva plusieurs fois. On le mit sur un
banc, enchaîné comme il était et mourant de froid, car l'hiver était
insupportable, et c'était, comme il a été dit, le 15 décembre. Il n'avait
personne des siens qu'un jeune clerc qui l'avait suivi et se lamentait auprès
de lui.
Deux femmes qui gardaient
les clefs de la prison, la mère et la fille, touchées de compassion, voulaient
soulager le saint pape ; mais elles n'osaient à cause du geôlier qui était
attaché avec lui, et elles croyaient que l'ordre allait venir de le mettre à
mort. Quelques heures après, un officier appela d'en bas le geôlier, et, quand
il fut descendu, une de ces femmes emporta île pape, le mit dans un lit et le
couvrit bien pour le réchauffer Mais ils demeura jusqu'au soir sans pouvoir
parler. Alors l'eunuque Grégoire, qui, de chambellan, était devenu préfet de
Constantinople, lui envoya son maître d'hôtel, avec quelque peu de vivres, et,
lui en ayant fait prendre, il lui dit : « Ne succombez pas en vos peines, nous
espérons en Dieu que vous n'en mourrez pas. » Le saint pape, qui désirait le
martyre, n'en fut que plus affligé ; aussitôt on lui ôta les fers.
Le lendemain, l'empereur
alla voir le patriarche Paul,. qui était malade à la mort, et lui conta tout ce
que l'on avait fait au pape. Paul soupira et, se tournant vers la muraille, il
dit « Hélas ! c'est encore pour aggraver ma condamnation. » L'empereur lui
demanda pourquoi il parlait ainsi ; Paul répondit :
« N'est-ce pas une chose déplorable de
traiter ainsi un évêque ? » Ensuite il conjura instamment l'empereur de se
contenter de ce que le pape avait souffert. Paul mourut en effet, après avoir
tenu le siège de Constantinople treize ans ; et Pyrrhus, qui ôtait présent,
voulut y monter. Mais plusieurs s'y opposaient et publiaient dans le palais le
libelle de rétractation qu'il avait donné au pape Théodore, soutenant qu'il s'était
par là rendu indigne du sacerdoce, et que le patriarche Paul l'avait
anathématisé.
Comme le trouble était
grand à cette occasion, l'empereur voulut être éclairé sur ce que Pyrrhus avait
fait à Rome, et pour cet effet, il envoya Démosthène, commis du sacellaire,
avec un greffier, pour interroger le pape dans la prison. Quand ils furent
entrés, ils lui dirent : « Voyez en quelle gloire vous avez été, et en quel
état vous êtes réduit. C'est vous seul qui vous y êtes mis. » Le pape répondit
seulement : « Dieu soit loué de tout ! » Démosthène dit : « L'empereur
veut savoir de vous ce qui s'est passé ici à Rome à l'égard de Pyrrhus,
ci-devant patriarche. Pourquoi alla-t-il à Rome ? Fût-ce par ordre de
quelqu'un, ou de son mouvement ? — De son propre mouvement s, répondit le pape.
Démosthène dit : « Comment fit-il ce libelle? Y fut-il contraint ? » Le pape
répondit : « Non, il le fit de lui-même. » Démosthène dit : « Quand Pyrrhus
vint à Rome, comment le pape Théodore, votre prédécesseur, le reçut-il ? comme
un évêque ? » Le pape répondit : « Et comment donc ? puisqu'avant que Pyrrhus
vînt à Rome, Théodore avait écrit nettement à Paul qu'il n'avait pas bien fait
d'usurper le siège d'un autre. Pyrrhus, venant ensuite de lui-même aux pieds de
saint Pierre, comment pouvait-il s'empêcher de le recevoir et de l'honorer
comme évêque ? — Il est vrai, dit Démosthène. Mais d'où tirait-il sa
subsistance ? » Le pape répondit : « Sans doute du palais patriarcal de Rome. »
Démosthène dit : « Quel pain lui donnait-on ? » Le pape répondit : e Vous ne
connaissez pas l'Église romaine. Je vous dis que quiconque y vient demander
l'hospitalité, quelque misérable qu'il soit, on lui donne toutes les choses
nécessaires ; saint Pierre ne refuse personne. On lui donne du pain très blanc
et des vins de diverses sortes, non seulement à lui, mais aux siens. Jugez par
là comme on doit traiter un évêque. »
Démosthène dit : « On
nous a dit que Pyrrhus a fait ce libelle par force, qu'on lui a mis des
entraves et fait souffrir beaucoup de maux. » Le pape répondit : « On n'a rien
fait de semblable. Vous avez à Constantinople plusieurs personnes qui étaient
alors à Rome, et qui savent ce qui s'y est passé, si la crainte ne les empêche
de dire la vérité. Vous avez entre autres le patrice Platon, qui était exarque
et qui envoya ses gens à Pyrrhus. Mais à quoi bon tant de questions ? me voilà
entre vos mains, faites ide moi ce qu'il vous plaira. Quand vous me feriez
hacher en pièces, comme vous avez ordonné au préfet, je ne communique point avec
l'Église de Constantinople. Est-il encore question de Pyrrhus, tant de fois
déposé et anathématisé ? » Démosthène et ceux qui l'accompagnaient, étonnés de
la constance du pape, se retirèrent après avoir mis par écrit toutes ses
réponses.
Le pape saint Martin
demeura donc dans la prison de Diomède quatre-vingt-cinq jours, qui font près
de trois mois, et avec les trois mois de la première prison, près de six mois,
c'est-à-dire depuis le 17 septembre jusqu'au 10 mars 654. Alors le scribe
Sagolève lui vint dire : « J'ai ordre de vous transférer chez moi et de vous
envoyer dans deux jours où le sacellaire commandera. » Le pape demanda où on le
voulait mener ; mais on ne voulut pas le lui dire, ni lui permettre de demeurer
dans la même prison jusqu'à son exil. Vers le soir le pape dit à ceux qui
étaient auprès de lui : « Venez, mes frères, disons-nous adieu; on va m'enlever
d'ici. » Alors ils burent chacun un coup, et le pape, se levant avec une grande
constance, dit à un de ses assistants qu'il aimait : « Venez, mon frère,
donnez-moi la paix. » Celui-ci, qui avait déjà le coeur serré, ne put retenir
sa douleur et fit un grand cri ; les autres s'écrièrent aussi. Le saint pape,
les regardant d'un visage serein, les en reprit, et mettant les mains sur la
tête du premier, il dit en souriant : « Tout ceci est bon, mon frère, il est
avantageux ; faut-il en user ainsi ? Vous devriez plutôt vous réjouir de mon
état. » Celui-ci lui répondit : « Dieu le sait, serviteur de Jésus-Christ, je
me réjouis de la gloire qu'il vous prépare, mais je m'afflige de la perte de
tant d'autres. » Après donc l'avoir salué tous, ils se retirèrent. Aussitôt
vint le scribe, qui l'emmena dans sa maison, et il fut dit qu'on l'envoyait en
exil à Kherson.
En effet, on le fit
embarquer secrètement le jeudi saint, qui, cette année 655, était le 26 mars,
et après avoir passé en divers lieux, il arriva à Kherson le 15 mai. C'est
lui-même qui le rapporte dans une lettre qu'il écrivit à un de ses plus chers
amis à Constantinople, où il ajoute : « Le porteur de cette lettre est arrivé
un mois après nous de Byzance à Kherson. Je me suis réjoui de son arrivée,
croyant que l'on m'aurait envoyé d'Italie quelque secours pour ma subsistance.
Je le lui ai demandé, et ayant appris qu'il n'apportait rien, je m'en suis
étonné ; mais j'en ai loué Dieu qui mesure nos souffrances comme il lui plan,
vu principalement que la famine et la disette sont telles en ce pays que l'on y
parle de pain, mais qu'on n'en voit point. Si on ne nous adresse des secours
d'Italie ou de Pont, nous ne pouvons absolument vivre ici : car on ne peut y
rien trouver. Si donc il nous vient de là !du blé, du vin, de l'huile, ou
quelque autre chose, envoyez-les-nous promptement, comme vous pourrez. Je ne
crois pas avoir si maltraité les saints qui sont à Rome, ou les
ecclésiastiques, qu'ils doivent ainsi mépriser à mon égard le commandement du
Seigneur. Si saint Pierre y nourrit si bien les étrangers, que dirai-je de
nous, qui sommes ses serviteurs propres, qui l'avons servi du moins quelque peu
et qui sommes dans un tel exil et une telle affliction ? Je vous ai spécifié
certaines choses que l'on peut acheter par delà, et que je vous prie de
m'envoyer avec votre soin ordinaire, à cause de mes grands besoins et de mes
fréquentes maladies. »
Il écrivit encore une
lettre au mois de septembre, où il dit : Nous sommes non seulement séparés de
tout le reste du monde, mais privés même de la vie. Les habitants du pays sont
tous païens, et ceux qui y viennent d'ailleurs en prennent les moeurs, n'ayant
aucune charité, pas même la compassion naturelle qui se trouve entre les
Barbares Il ne nous vient rien que de dehors, par les barques qui arrivent pour
charger du sel, et je n'ai pu acheter autre chose qu'un boisseau de blé pour
quatre sous d'or. J'admire le peu de sensibilité de tous ceux qui avaient
autrefois quelque rapport avec moi, et qui m'ont si absolument oublié qu'ils ne
veulent pas seulement savoir si je suis encore au monde. J'admire encore plus
ceux qui appartiennent à l'Église de saint Pierre, du peu de soin qu'ils ont
d'un homme qui est de leur corps. Si cette Église n'a point d'argent, elle ne
'manque pas, Dieu merci, de blé, de vin et d'autres provisions, pour nous
donner au moins quelque petit secours, Avec quelle conscience paraîtrons-nous
au tribunal de Jésus-Christ, nous qui sommes tous formés de la même terre ?
Quelle crainte a saisi tous les hommes pour les empêcher d'accomplir les
commandements de Dieu ? Ai-je paru si ennemi de toute l'Eglise et d'eux en
particulier ? Je prie Dieu toutefois, par l'intercession de saint Pierre, de
les conserver inébranlables dans la foi orthodoxe, principalement le pasteur
qui la gouverne à présent, c'est-à-dire le pape Eugène. Pour ce misérable
corps, le Seigneur en aura soin. Il est proche, de quoi suis-je en peine ? car
j'espère en sa miséricorde qu'il ne tardera pas à terminer ma carrière. »
Le pape saint Martin ne
fut pas frustré de son espérance, car il mourut le jour de sainte Euphémie, 16
du même mois de septembre, indiction quatorzième, l'an 655. Il avait occupé le Saint-Siège, à compter depuis son ordination jusqu'à sa mort, six ans un mois
et vingt-six jours. En deux ordinations, au mois de décembre, il fit onze
prêtres et cinq diacres, et d'ailleurs trente-trois évêques. Il fut enterré
dans une église de la Vierge, à un stade de la ville de Kherson, et il y eut
depuis un grand concours de peuple à son tombeau.
LES MARTYRS. TOME IV. JUIFS, SARRASINS, ICONOCLASTES. Recueil de
pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme
jusqu'au XXe siècle. Traduites et publiées Par te R. P. Dom H. LECLERCQ, Moine
bénédictin de Saint-Michel de Farnborough. PARIS 1905
San
Papa
Martino I
Свт.
Мартин Римский. Миниатюра Минология Василия II. Константинополь. 985 г.
Ватиканская библиотека. Рим.
Menologion
of Basil
Martin Ier, pape
Martin, fils de Fabrice, un riche et pieux patricien, naît vers 590 à Todi en Ombrie.
Il est ordonné diacre à Rome puis est nommé apocrisiaire (légat pontifical) à Constantinople.
Après avoir été élu le 5 juillet 649 en pleine querelle monothélite, il est consacré le 5 août : c'est le 1er pape à l'être sans la confirmation de l’Empereur ou de l’exarque de Ravenne qui le représente. Pour cette raison, il n'est pas reconnu comme pape par la cour de Constantinople.
Son pontificat se termine le 10 août 654 avec l'élection d'Eugène Ier.
Martin meurt en exil le 16 septembre 655 ou le 12 novembre la veille des
ides de novembre 1 ; les sources orientales donne le 13 avril 656.
« On ne m’a pas encore donné un peu d’eau pour me laver. Je grelotte de
froid, la dysenterie m’épuise. Je vomis la nourriture que je prends. En ces
épreuves, Dieu qui voit tout me regarde. J’ai confiance en lui. » (Lettre
durant sa captivité à Constantinople)
« Mes épreuves vont-elles continuer ? Aurai-je un peu de repos ? Comme il
plaira au Seigneur ! Il est proche, le Seigneur, que craindrai-je ? Que, de sa
puissante main, Dieu vous garde de toute tentation ! » (Lettre à ses
amis)].
Saint Martin Ier est fêté le 13 avril. Il est honoré comme martyr par l'Eglise
latine (dernier pape martyr) et comme confesseur par l'Eglise
grecque.
"Martin, né à Todi en Ombrie , chercha au commencement de son Pontificat,
par lettres et légations, à ramener d'une hérésie impie à la vérité de la foi
catholique Paul, patriarche de Constantinople. Mais fort de l'appui de
l'empereur Constant, lui-même hérétique, Paul alla jusqu'à ce degré de folie
que de reléguer les nonces du Siège apostolique en diverses îles. Le Pape,
outré d'un pareil crime, rassemble à Rome un concile de cent cinq évêques et
porte contre lui une sentence de condamnation. L'empereur alors envoie en
Italie l'exarque Olympius avec ordre de tuer le Pontife ou de le lui faire
amener. Olympius, venant donc à Rome, commande à un licteur de frapper Martin,
pendant que celui-ci célébrait solennellement la Messe dans la basilique de
Sainte-Marie de la Crèche. Mais comme le licteur se disposait à obéir, il fut
soudain frappé de cécité. Constant se vit depuis lors en butte à mille
calamités, sans pour cela devenir meilleur. Théodore Calliopas, chargé à son
tour de la mission d'arrêter le Pontife, se saisit de lui par ruse. Conduit à
Constantinople, Martin fut de là relégué dans la Chersonèse ; il y mourait la
veille des ides de novembre, des misères qu'il avait endurées pour la foi. Dieu
lui donna la gloire des miracles. Son corps fut plus tard rapporté à Rome, et
déposé dans l'église dédiée sous le nom des saints Silvestre et Martin.
Il gouverna l'Eglise six ans, un mois et vingt-six jours. Il fit deux
ordinations au mois de décembre, dans lesquelles il créa onze prêtres, cinq
diacres, et trente-trois évêques pour divers lieux." 1
"Il sut affermir la foi en ces temps où plusieurs hérésies christologiques
entraînaient l'Eglise dans des querelles inutiles. Il rassembla un concile à
Saint-Jean-de-Latran et il en fit parvenir les actes aux patriarches des
Eglises d'Orient afin que soit sauve l'unité. Emmené par les gardes impériaux,
venus sous le prétexte de l'accompagner jusqu'à Constantinople, il fut déposé
sur l'île de Naxos, et pratiquement abandonné durant une année. Puis il est
conduit à Constantinople sous les outrages, chargé de fers et traîné dans la
ville. Exilé en Crimée, il y meurt de faim et de soif. Dans une lettre, il
écrivit aux prêtres de Rome : "Je suis comme enseveli tout vivant au
milieu d'un peuple presqu'entièrement païen. Conservez la foi, inébranlables.
Pour ce misérable corps, le Seigneur en aura soin. Il est proche, de quoi
serais-je en peine ?" 2
649. L’Eglise d’Orient est divisée entre les partisans de la doctrine selon
laquelle le Christ a deux natures (humaine et divine) donc deux volontés, et
ceux qui pensent que le Christ n’a qu’une seule nature divine ; pour mettre fin
à ces luttes et unifier l’Empire, les empereurs Héraclius et Constant II
soutiennent la doctrine du monothélisme selon
laquelle le Christ a 2 natures, humaine et divine, mais seulement une volonté
divine ; Martin, alerté par le moine byzantin Maxime le Confesseur qui est venu
jusqu’à Rome pour le prévenir, s’oppose violemment à cette doctrine, et quand
il reçoit le Typos (la Règle) impérial qui met fin à toute discussion
sur le nombre de volontés du Christ, il convoque un concile à la basilique du
Latran, à Rome ; le concile qui réunit 105 évêques du 5 au 31 octobre, condamne
le Typos et le monothélisme et définit deux volontés et énergies «
naturelles » ; il condamne les tenants de la doctrine opposée : Théodore
(ancien évêque de Pharan), Cyrus d’Alexandrie, Sergius de Constantinople,
Pyrrhus et Paul, ses successeurs ; il consacre l’expression traditionnelle (IVe
s.) « Marie est
toujours vierge (Aieiparthenos) ». Grâce aux flottes syriennes et
égyptiennes qu’il a mobilisées, Osman prend Chypre, Rhodes et des îles de
l’Egée.
Vers 650. Osman ordonne la recension complète du Coran en
désignant une commission de 4 membres chargés d’assurer une formulation unique
du texte.
650. Le concile de Rouen impose des surveillants pour faire respecter le repos
dominical. Eloi l'évêque de Noyon et Malard l'évêque de Chartres,
souscrivent au concile de Chalon-sur-Saône organisé par Grat (+ 652), l'évêque
du diocèse : le concile est surtout consacré à la discipline
ecclésiastique.
651. L’Hôtel-Dieu de Paris est fondé par l’évêque Landry (+656).
652. Pavie, Aripert Ier (ou Aribert), roi des Lombards, se fait baptiser ;
les Lombards se convertiront au catholicisme romain, adopteront la langue latine
et seront assimilés par les habitants du pays.
652 à 1276. Les Arabes envoient chaque année des esclaves de
la Nubie vers le Caire.
653. 17 juin, le pape, accusé d’élection illégale (il n’a pas demandé à
l’autorité byzantine de ratifier son élection) et d’hérésie,
est arrêté par Théodore Calliopas, l'exarque de Ravenne, sur ordre de
l'empereur Constant II (+ assassiné en 668 à Syracuse). 19 juin, Martin est embarqué
pour Constantinople où, souffrant de la goutte, il est débarqué sur un grabat
et insulté par la populace rassemblée et payée à cet effet, le 17 septembre.
Emprisonné et gardé au secret, puis jugé pour trahison, le pape est condamné à
mort le 20 décembre : dépouillé de ses vêtements sacerdotaux, une lourde chaîne
autour du cou, il est traîné dans toute la ville ; sa peine est commuée en exil
grâce à l’intervention du patriarche de Constantinople.
654. En avril, Martin est envoyé clandestinement à Chersonèse (Sébastopol) en
Crimée où règne une terrible famine. Fondation de l’abbaye de Jumièges. 10
août, élection d'Eugène
Ier par la volonté de l’empereur Constant II.
655. 16 septembre ou 12 novembre, Martin meurt, en exil, à Chersonèse
(Sébastopol) en Crimée. Son corps sera plus tard rapporté à Rome et déposé dans
l'église dédiée sous le nom des saints Silvestre et Martin.
Notes
1 L'Année Liturgique, Dom Guéranger, 1841 à 1866, Abbaye Saint Benoît de
Port-Valais
2 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/martyrologe/martyrsmensuel/stbx11nov.html/stbx11nov12.html
Sources
Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : Compilhistoire ;
toute reproduction à but non lucratif est autorisée.
Date de mise à jour : 09/03/2015
SOURCE : http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/MartinIer.htm
San
Papa
Martino I
This illustration is from The Lives and Times of the Popes by Chevalier Alexis-François Artaud de Montor (1772–1849) , New York: The Catholic Publication Society of America, 1911. It was originally published in 1842. https://archive.org/details/thelivesandtimes02artauoft
14
April (Eastern calendars)
formerly 12
November
Profile
Chosen 74th pope in 649 without
imperial approval. Conducted the Lateran Council which condemned the
patriach of Constantinople for Monothelitism,
which claimed that Christ had no human will. This put him in opposition to the
emperor who had him arrested and tortured.
Paul, Patriarch of Constantinople,
repented of his stance which saved Martin from execution, but the pope died soon
after from damage done during his imprisonment,
and is considered a martyr,
the last martyred pope.
Born
Papal Ascension
655 at
Cherson, Crimea (in modern Ukraine)
from starvation
Pope with geese around
him (possible confusion by artist with Martin
of Tours)
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our
Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
video
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
situs
di indonesia
fonti
in italiano
Martirologio
Romano, 2005 edition
notitia
in latin
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Pope Saint Martin
I“. CatholicSaints.Info. 3 June 2020. Web. 12 April 2021.
<https://catholicsaints.info/pope-saint-martin-i/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pope-saint-martin-i/
San Martín Papa, patrón de Chacas desde su fundación en 1572. Hasta 1750, su fiesta patronal se celebraba desde el 13 al 16 de abril, por lo que, durante casi 200 años, este santo patrón recorría las calles de Chacas en dos procesiones. Actualmente sólo se mantiene su última procesión durante el día de Corpus Christi.
Martin I, Pope M (RM)
Born in Todi in Umbria, Italy; died in the Crimea, September 16, 655; feast day
was previously November 12 (November 10 in York); the Eastern Church celebrates
his feast on September 20.
Martin became a deacon in Rome. He displayed a great intellect and charity, was
sent by Pope Theodore I as nuncio (apocrisiarius) to Constantinople, and was
elected pope in 649 to succeed Theodore I. At once, he convened the council at
the Lateran that condemned Monothelitism (the denial that Christ had a human
will), the Typos--the edict of the reigning Emperor Constans II, which favored
it, and Heraclius's Ekethesis. Although he was supported by the bishops of
Africa, England, and Spain, the imperial wrath fell upon the pontiff who was
arrested by Constans and taken to Constantinople in 653.
He had taken refuge in the Lateran, but the officers broke in to capture him.
His own letters give an account of how his health broke down under the long
voyage and a three-month imprisonment on the island of Naxos en route. He
writes:
"For forty-seven days, I have not been given water to wash in. I am frozen
through and wasting away with dysentery. The food I get makes me vomit. But God
sees all things and I trust in Him." He was so ill when he arrived in
Constantinople that he had to be carried to jail on a stretcher. He was tried
for treason, although he was clearly being incarcerated for not accepting the
Typos. He was condemned to death during his trial without being able to speak
in his own defense. He was insulted publicly, flogged, and imprisoned. The
intercession of the dying Patriarch Paul of Constantinople saved his life, but
he was exiled to Kherson in the Crimea.
From exile he wrote of
the bad treatment he received and berated the Romans for forgetting him while
he had prayed steadily for their faith to remain in tact. It is likely that he
died of starvation. He was the last pope to die a martyr. He is portrayed in
art vested as a pope, holding money (alms); or with geese around him (possibly
a confusion with Saint Martin of Tours); or seen through prison bars (Attwater,
Attwater2, Benedictines, Bentley, Delaney, Farmer, White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0413.shtml
Pope St. Martin
Martyr,
born at Todi on
the Tiber, son of Fabricius; elected Pope at Rome,
21 July, 649, to succeed Theodore I; died at Cherson in the present peninsulas
of Krym, 16 Sept., 655, after a reign of 6 years, one month and twenty six
days, having ordained eleven priests,
five deacons and
thirty-three bishops.
5 July is the date commonly given for his election,
but 21 July (given by Lobkowitz, "Statistik der Papste" Freiburg,
1905) seems to correspond better with the date of
his death and reign (Duchesne "Lib. Pont.", I, 336); his feast is
on 12 November.The Greeks honor him on 13 April and 15 September, the Muscovites on
14 April. In the hymns of
the Office the Greeks style him infallibilis fidei magister because
he was the successor
of St. Peter in the See
of Rome (Nilles,
"Calendarium Manuale", Innsbruck, 1896, I, 336).
Martin, one of the
noblest figures in a long line of Roman
pontiffs (Hodgkin, "Italy", VI, 268) was, according to his
biographer Theodore (Mai, "Spicil. Rom.", IV 293) of noble birth, a
great student, of commanding intelligence, of profound learning, and of great
charity to the poor. Piazza, II 45 7 states that he belonged to the order
of St. Basil. He governed the Church at
a time when the leaders of the Monothelite
heresy, supported by the emperor, were making most strenuous efforts to
spread their tenets in the East and West. Pope
Theodore had sent Martin as apocrysiary to Constantinople to
make arrangements for canonical
deposition of the heretical patriarch,
Pyrrhus. After his election,
Martin had himself consecrated without
waiting for the imperial confirmation, and soon called a council in the Lateran at
which one hundred and five bishops met.
Five sessions were held on 5, 8, 17, 119 and 31 Oct., 649 (Hefele,
"Conciliengeschichte", III, 190). The "Ecthesis" of
Heraclius and the "Typus" of Constans II were rejected; nominal excommunication was
passed against Sergius, Pyrrus, and Paul of Constantinople, Cyrus
of Alexandria and Theodore of Phran in Arabia; twenty canons were
enacted defining the Catholic
doctrine on the two wills of Christ.
The decrees signed by the pope and
the assembled bishops were
sent to the other bishops and
the faithful of the world together with an encyclical of
Martin. The Acts with a Greek translation were also sent to the Emperor
Constans II.
The pope appointed
John, Bishop of
Philadelphia, as his vicar in the East with necessary instructions
and full authority . Bishop Paul of Thessalonica refused
to recall his heretical letters
previously sent to Rome and
added others,—he was, therefore, formally excommunicated and deposed.
The Patriarch of Constantinople,
Paul, had urged the emperor to use drastic means to force the pope and
the Western Bishops at least to subscribe to the "Typus". The emperor
sent Olympius as exarch to Italy,
where he arrived while the council was still in session. Olympius tried to
create a faction among the fathers to favor the views of the emperor, but
without success. Then upon pretense of reconciliation he wished to
receive Holy
Communion from the hands of the pontiff with the intention of slaying him.
But Divine
Providence protected the pope,
and Olympius left Rome to
fight against the Saracens in Sicily and
died there. Constans II thwarted in his plans, sent as exarch Theodore
Calliopas with orders to bring Martin to Constantinople.
Calliopas arrived in Rome,
15 June, 653, and, entering the Lateran
Basilica two days later, informed the clergy that
Martin had been deposed as
an unworthy intruder, that he must be brought to Constantinople and
that another was to be chosen in his place. The pope,
wishing to avoid the shedding
of human blood, forbade resistance and declared himself willing to be
brought before the emperor. The saintly prisoner,
accompanied by only a few attendants, and suffering much from bodily ailments
and privations, arrived at Constantinople on
17 Sept., 653 or 654, having landed nowhere except the island of Naxos. The
letters of the pope seem
to indicate he was kept at Naxos for a year. Jaffe, n. 1608, and Ewald, n 2079,
consider the annum fecimus an interpolation and would allow only a
very short stop at Naxos, which granted the pope an
opportunity to enjoy a bath. Duchesne, "Lib. Pont.", I, 336 can see
no reason for abandoning the original account;
Hefele,"Conciliengeschichte" III, 212, held the same view (see
"Zeitschr. für Kath. Theol.", 1892, XVI, 375).
From Abydos messengers
were sent to the imperial city to announce the arrival of the prisoner who
was branded as a heretic and
rebel, an enemy of God and
of the State. Upon his arrival in Constantinople Martin
was left for several hours on deck exposed to the jests and insults of a
curious crowd of spectators. Towards evening he was brought to a prison called
Prandearia and kept in close and cruel confinement for ninety-three days,
suffering from hunger, cold and thirst. All this did not break his energy and
on 19 December he was brought before the assembled senate where the imperial
treasurer acted as judge. Various political charges were made, but the true and
only charge was the pope's refusal
to sign the "Typus". He was then carried to an open space in full
view of the emperor and of a large crowd of people. These were asked to
pass anathema upon
the pope to
which but few responded. Numberless indignities were heaped upon him, he was
stripped of nearly all his clothing, loaded with chains, dragged through the
streets of the city and then again thrown into the prison of
Diomede, where he remained for eighty five days. Perhaps influenced by the
death of Paul, Patriarch of Constantinople,
Constans did not sentence the pope to
death, but to exile. He was put on board a ship, 26 March, 654 (655) and arrived
at his destination on 15 May. Cherson was at the time suffering from a great
famine. The venerable pontiff here passed the remaining days of his life. He
was buried in
the church of Our Lady, called Blachernæ, near Cherson, and many miracles are
related as wrought by St Martin in life and after death. The greater part of
his relics are
said to have been transferred to Rome,
where they repose in the church of San Martino ai Monti. Of his letters
seventeen are extant in P.L., LXXXVII, 119.
Sources
MANN, Lives of the
Popes, I (London, 1902), 385; Hist. Jahrbuch, X, 424; XII,
757; LECLERCQ, Les Martyrs, IX (Paris, 1905), 234; Civila Cattolica,
III(1907), 272, 656.
Mershman, Francis.
"Pope St. Martin I." The Catholic Encyclopedia. Vol. 9. New York:
Robert Appleton Company, 1910. 12 Apr. 2015
<http://www.newadvent.org/cathen/09723c.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by C.A. Montgomery.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09723c.htm
Pope Saint Martin I
When Martin I became pope
in 649, Constantinople was the capital of the Byzantine empire and the
patriarch of Constantinople was the most influential Church leader in the
eastern Christian world. The struggles that existed within the Church at that
time were magnified by the close cooperation of emperor and patriarch.
A teaching, Monothelism,
strongly supported in the East, held that Christ had no human will. Twice
emperors had officially favored this position, Heraclius by publishing a
formula of faith and Constans II by silencing the issue of one or two wills in
Christ.
Shortly after assuming
the office of the papacy (which he did without first being confirmed by the
emperor), Martin held a council at the Lateran in which the imperial documents
were censured, and in which the patriarch of Constantinople and two of his
predecessors were condemned. Constans II, in response, tried first to turn
bishops and people against the pope.
Failing in this and in an
attempt to kill the pope, the emperor sent troops to Rome to seize Martin and
to bring him back to Constantinople.
Martin I lay too sick to
fight on a couch in front of the altar when the soldiers burst into the Lateran
basilica. He had come to the church when he heard the soldiers had landed. But
the thought of kidnapping a sick pope from the house of God didn’t stop the
soldiers from grabbing him and hustling him down to their ship.
He was then submitted to
various imprisonments, tortures and hardships. Although condemned to death and
with some of the torture imposed already carried out, Martin was saved from
execution by the pleas of a repentant Paul, patriarch of Constantinople, who
was himself gravely ill.
There he spent three
months in a filthy, freezing cell while he suffered from dysentery. He was not
allowed to wash and given the most disgusting food. After he was condemned for
treason without being allowed to speak in his defense he was imprisoned for
another three months.
From there he was exiled
to the Crimea where he suffered from the famine of the land as well as the
roughness of the land and its people. But hardest to take was the fact that the
pope found himself friendless. His letters tell how his own church had deserted
him and his friends had forgotten him. They wouldn’t even send him oil or corn
to live off of.
Martin died shortly
thereafter, tortures and cruel treatment having taken their toll. He is the
last of the early popes to be venerated as a martyr.
SOURCE : http://ucatholic.com/saints/pope-saint-martin-i/
San Papa Martino I. Cromolitografia in L. Tripepi, Ritratti e biografie dei romani pontefici: da S. Pietro a Leone 13, Roma, Vaglimigli Davide, 1879.
ST. MARTIN was a native
of Todi in Tuscany, and became renowned in the clergy of Rome for his learning
and sanctity. Whilst he was deacon of that church he was sent by Popa Theodorus
in quality of apocrisiarius or nuncio to Constantinople, where he showed his
zeal against the reigning heresy of the Monothelites. Upon the death of
Theodorus, after a vacancy of near three weeks, Martin was elected pope in
July, 649, and, in the October following, held in the Lateran church a council
of one hundred and five bishops, against the Monothelites, in which he
condemned the ringleaders of that sect, particularly Sergius and Pyrrhus, who
had been formerly bishops of Constantinople, and Paul, who was then in
possession of that see. The Ecthesis of Heraclius and the Typus of Constans,
two imperial edicts, were likewise censured: the former, because it contained
an exposition of faith entirely favourable to the Monothelites; the latter,
because it was a formulary by which silence was imposed on both parties, and it
was forbidden by it to mention either one or two operations in Christ, “The
Lord,” said the Lateran fathers, “hath commanded us to shun evil and do good;
but not to reject the good with the evil. We are not to deny at the same time
both truth and error.”
The Emperor Constans sent
Olympius, his chamberlain, in quality of exarch into Italy, with an order
either to cause Martin to be massacred, or to send him prisoner into the East.
Olympius, coming to Rome whilst the council was assembled, endeavoured to raise
a schism; but not succeeding by open violence, had recourse to treachery, and
commanded one of his attendants to murder the pope whilst he was administering
the communion in the church of St. Mary Major, which might be more easily done,
as the pope carried the communion to every one in his own place. The servant
who had undertaken to execute this commission afterwards swore that he had been
struck with blindness, and could not see the pope. Olympius, therefore, seeing
the pope had been thus protected by heaven, declared to him the orders which he
had received, made his peace with him, and marched into Sicily, then in the
hands of the Saracens, where his army perished, and he died of sickness. The
emperor then sent Theodorus Calliopas exarch, with Theodorus Pellurus, one of his
chamberlains, with a strict charge to seize Martin, whom he accused of heresy,
because he condemned the type; and charged him with Nestorianism, as the
Egyptians did all Catholics. The new exarch and the chamberlain arrived at Rome
with the army from Ravenna on Saturday, the 15th of June, 653. The pope, who
had been sick ever since October, shut himself up in the Lateran church, but
sent some of his clergy to salute the exarch, who inquired where the pope
was, 1 saying,
he desired to adore him, 2 which
he repeated the next day. Two days after, on Monday, Calliopas accused him of
having arms concealed: but the pope bade him search his palace, which he did;
and no arms being found, the pope said: “Thus have calumnies been always
employed against us.” Half an hour after, the soldiers returned and seized the
pope, who lay sick on a couch near the gate of the church; and Calliopas
presented the clergy a rescript of the emperor, commanding Saint Martin to be
deposed as unworthy of the popedom. The clergy cried out, “Anathema to him who
shall say that Pope Martin hath changed any point of faith, and to him who
perseveres not in the Catholic faith till death.” Calliopas, fearing the
multitude, said, “There is no other faith but yours; nor have I any other:”
several of the bishops said, “We will live and die with him.” The pope was led
out of the church into the palace, and on the 18th of June, taken thence at
midnight, and carried in a boat down the Tiber to Porto, where he was put on
board a vessel to be conveyed to Constantinople. After three months’ sail he
arrived at the isle of Naxos, where he stayed with his guards a whole year,
being allowed to lodge in a house. For a long time he was afflicted with a
dysentery and a loathing of food. When the bishops and inhabitants sent him any
provisions, the guards plundered them, and abused with injurious language and
blows those who brought him presents, saying, “Whoever shows any kindness to
this man is an enemy to the state.” St. Martin was more afflicted et the
injuries which his benefactors received than at his own sufferings. He was
brought to Constantinople on the 17th of September, in 654, and, after much ill
usage, lay in a dungeon without speaking to any body but his keepers for near
three months, from the 17th of September to the 15th of December. In one of his
letters he wrote as follows: “It is now forty-seven days since I have been
permitted to wash myself either in cold or warm water. I am quite wasted and
chilled, and have had no respite either upon sea or land from the flux which I
suffer. My body is broken and spent, and, when I would take any nourishment, I
want such kind of food as is necessary to support me; and have a perfect
aversion and loathing to what I have. But I hope that God, who knows all
things, when he shall have taken me out of this world, will bring my persecutors
to repentance.” 3 On
the 15th of December he was examined by the Sacellarius, or treasurer, in the
chamber of that magistrate, in presence of the senate, which was then assembled
there. He was removed thence to a terrace, where the emperor might have a sight
of him from his window: and the Sacellarius ordered his guards to divest him of
the marks of his episcopal dignity. Then delivering him into the hands of the
prefect of the city, he said, “Take him, my lord prefect, and pull him to
pieces immediately.” He likewise commanded those who were present to
anathematize him. But not above twenty persons cried out anathema: all the rest
hung down their heads, and retired overwhelmed with grief.
The executioners, laying
hold of the saint, took away his sacerdotal pallium, and stripped him of all
his clothes, except a tunic which they left him without a girdle, having torn
it from the top to the bottom, so that his naked body was exposed to sight.
They put an iron collar about his neck, and dragged him in this manner from the
palace through the midst of the city, the gaoler being fastened to him, and an
executioner carrying the sword before him, to show that he was condemned to
die. The people wept and sighed, except a small number who insulted him; but
the martyr preserved a calm and serene countenance. Being come to the prætorium
he was thrown into a prison with murderers; but about an hour afterwards was
taken thence, and cast into the prison of Diomedes, so much hurt and bruised,
that he left the staircase besmeared with his blood, and seemed ready to give
up the ghost. He was placed on a bench, chained as he was, and almost dead with
cold; for the winter was very severe. He had none of his own friends or
servants about him, but a young clerk who had followed him weeping. The gaoler
was chained to him, and the order for his execution was expected every moment:
and the holy pope impatiently waited for martyrdom. But it was delayed, and his
irons were knocked off. The emperor went next day to visit the patriarch Paul,
who lay very sick, and related to him all that had been done against the pope.
Paul sighed and said, “Alas! this is still to augment my punishment.” And he
conjured the emperor to be satisfied with what the pope had suffered. Paul died
soon after, and Pyrrhus, who had been formerly patriarch, was very desirous to
recover that see. During his exile he had abjured the Monothelite heresy under
Pope Theodorus at Rome, and had been entertained as a bishop by that church,
according to its accustomed law of hospitality towards strangers. Constans sent
Demosthenes, deputy to the Sacellarius, to examine St. Martin in prison,
whether Pyrrhus had made his recantation at Rome of his own accord, or through
solicitations. St. Martin satisfied him that he had done it of his own accord;
though he had soon relapsed again. Demosthenes said, “Consider in what glory
you once lived, and to what a condition you are now reduced. This is entirely
owing to yourself.” The pope only replied, “God be praised for all things.”
St. Martin continued in
the prison of Diomedes near three months, to the 10th of March, 615, when he
was ordered to be banished to the Taurica Chersonesus on the 15th of May. The
famine was so great in that country, that the pope assured his friends, in one
of his letters: “Bread is talked of here, but never seen. If some relief is not
sent us from Italy, or Pontus, it is impossible to live.” 4 He
wrote another letter in September, wherein he says: 5 “We
are not only separated from the rest of the world, but are even deprived of the
means to live. The inhabitants of the country are all pagans; and they who come
hither, besides their learning the manners of the people of the country, have
no charity, nor even that natural compassion which is to be found among
barbarians. Neither do they bring anything from other places in the barks which
come hither to be loaded with salt; nor have I been able to buy any thing but
one bushel of corn, which cost me four gold pence. I admire the insensibility
of all those who have heretofore had some relation to me, who have so entirely
forgot me, that they do not so much as seem to know whether I am in the world.
I wonder still more at those who belong to the church of St. Peter, for the
little concern they show for one of their body. If that church has no money, it
wants not corn, oil, or other provisions, out of which they might send us some
small supply. What fear hath seized all these men, which can hinder them from
fulfilling the commands of God, in relieving the distressed? Have I appeared
such an enemy to the whole church, or to them in particular? However, I pray
God, by the intercession of St. Peter, to preserve them steadfast and immovable
in the orthodox faith. As to this wretched body, God will have care of
it. He is at hand; why should I give myself any trouble? I hope in
his mercy, he will not prolong my course.” The good pope was not disappointed
of his hope; for he died on the 16th of September, in 655, having held the holy
see six years, one month, and twenty-six days. He was interred in a church of
the Blessed Virgin, within a furlong from the city of Chersona: a great
concourse of people resorted to his tomb. His relics were afterwards carried to
Rome, and deposited in a church dedicated long before in honour of St. Martin
of Tours. He is honoured by the Latins, on the 12th of November, the day of the
translation of his relics to Rome, and by the Greeks on the 13th of April; also
on the 15th and 20th of September. By the Muscovites on the 14th of April. His
constancy and firmness appear in his letters. They are well written, with
strength and wisdom: the style is great and noble, worthy of the majesty of the
holy see.
The saints equally
despised the goods and the evils of this life, because they had before their
eyes the eternal glory with which momentary labours and sufferings will be
abundantly recompensed. Can we be called Christians, who, by our murmuring and
impatience under the least trials, and by recoiling at the least harsh word,
show ourselves to be strangers to the spirit, and enemies to the cross of
Christ? It is only by bearing the marks of his sufferings, and by practising
the heroic virtues which tribulation calls forth, that we can enter into the
bliss which he has purchased for us by his cross. If with the saints we look up
at the joys which are to be the recompence of our patience, and consider
attentively the example of Christ, we shall receive our sufferings, not only
with resignation, but with joy, as graces of which we are most unworthy.
Note 1. S. Mart. ep.
15, and Anastas. in S. Martin. [back]
Note 2. To adore and
to salute were used in that age promiscuously: and to adore the emperor was a
phrase used long before.—Gothofred, ad. Leg. un Cod. Theod. de præpositis sacri
cubiculi; and Salmasius ad. Hist. August. [back]
Note 3. S. Mart. ep.
15. [back]
Note 4. Ep.
14. [back]
Note 5. Ep.
7. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume XI: November. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/11/121.html
Pope St. Martin's exile
and martyrdom commemorated April 13
By Benjamin Mann
Denver, Colo., Apr 10,
2011 / 08:01 am (CNA).-
Catholics will celebrate the memory of Pope St. Martin I on April 13. The saint
suffered exile and humiliation for his defense of orthodoxy in a dispute over
the relationship between Christ's human and divine natures.
Martin was born in the
Italian city of Tuscany, during either the late sixth or early seventh century.
He became a deacon and served in Rome, where he acquired a reputation for
education and holiness. Pope Theodore I chose Martin as his representative to
the emperor in Constantinople during a period of theological controversy
between the imperial capital and the Roman Church.
The dispute in which
Martin became involved, first as the papal nuncio and later as Pope himself,
was over Christ's human nature. Although the Church had always acknowledged the
eternal Son of God as “becoming man” within history, some Eastern bishops
continued to insist that Christ's human nature was not entirely like that of
other human beings.
During the seventh
century, authorities within the Byzantine Church and empire promoted a version
of this heresy known as “monothelitism.” This teaching acknowledged that Christ
had two natures – human and divine – but only one will, the divine. Pope
Theodore condemned the teaching, and excommunicated Patriarch Pyrrhus of
Constantinople for holding to it.
Martin inherited this
controversy when he succeeded Theodore as Pope. At the Lateran Council of 649,
he followed his predecessor's lead in condemning Pyrrhus' successor, Patriarch
Paul II, who accepted Emperor Constans II's decision to forbid all discussion
of whether or not Christ had both a human and a divine will. Pope Martin
condemned monothelitism completely, and denounced those who held to it.
He insisted that the
teaching which denied Christ's human will could not be glossed over as an
irrelevant point. To refuse to acknowledge Christ's distinct divine and human
wills, he believed, was to deny the biblical teaching that Christ was like
humanity in everything other than sin.
The Byzantine emperor
retaliated against Pope Martin by sending his own representative to Italy
during the council, with orders either to arrest the Pope or have him killed. A
henchman of the emperor, who attempted to assassinate the Pope while he was
distributing Holy Communion, later testified that he suddenly lost his eyesight
and could not carry out the death sentence.
In 653, the emperor again
sought to silence Pope Martin, this time by sending a delegation to capture
him. A struggle ensued, and he was taken to Constantinople before being exiled
to the island of Naxos for a year. Those who tried to send help to the exiled
Pope were denounced as traitors to the Byzantine empire. Eventually he was
brought back to Constantinople as a prisoner, and sentenced to death.
The Pope's appointed
executioners stripped him of his clothes and led him through the city, before
locking him in a prison with a group of murderers. He was beaten so severely
that he appeared to be on the verge of death. At the last moment, however, both
the Patriarch of Constantinople and the emperor agreed that the Pontiff should
not be executed.
Instead he was kept in
prison before being banished again, to an island that was suffering from a
severe famine. Pope Martin wrote to a friend that he was “not only separated
from the rest of the world,” but “even deprived of the means to live.”
Although the Pope died in
exile, in 655, his relics were later brought back to Rome. The Third Ecumenical
Council of Constantinople eventually vindicated Pope St. Martin I, by confirming
in 681 that Christ had both a divine and a human will.
SOURCE : http://www.catholicnewsagency.com/news/pope-st.-martins-exile-and-martyrdom-commemorated-april-13/
El Santuario
de Nuestra Señora de la Asunción de Chacas, popularmente llamado Santuario
de Mama Ashu, es un templo peruano de la
iglesia católica ubicado en el pueblo ancashino de Chacas (Asunción, Perú). Está
dedicado a 4 santos patrones: la virgen
María en su advocación de Asunción, San
Martín I, San José y el Niño Jesús.
Saint Martin I
Pope and Martyr
(† 655)
Saint Martin, who
occupied the Roman See from 649 to 655, was a native of Toscany, and became
celebrated amid the clergy of Rome for his learning and his sanctity. When he
was elected Pope, Rome echoed with cries of joy; the clergy, the Senate and the
people gave witness to their great satisfaction, and the emperor approved this
happy choice. He did not disappoint the hopes of the Church; piety towards God
and charity to the poor were his two rules of life. He repaired churches
falling into ruin and restored peace between divergent factions, but his
greatest concern was to maintain in the Church the precious heritage of the
true faith.
For this purpose he
assembled in the Lateran Church a Council of a hundred bishops, which condemned
the principal heads of the eastern Monothelite heresy, again raising its head.
Saint Martin himself sent out an encyclical letter to all prelates, showing
that a spurious Credo circulating in the east was erroneous, and excommunicating
all who followed it. He incurred the enmity of the Byzantine court and even of
two patriarchs, by his energetic opposition to their errors, and the Exarch of
Ravenna, representing the oriental Emperor Constant II in Italy, went so far as
to endeavor to procure the assassination of the Pope while he stood at the
altar in the Church of Saint Mary Major. The would-be murderer, a page of the
Exarch, was miraculously struck blind, however, and his lord refused to have
any further role in the matter. But the eastern Emperor's successor had no such
scruples. After having the holy Pontiff accused of many fabricated misdeeds, he
seized Saint Martin — who did not resist or permit resistance, for fear of
bloodshed in Rome — then had him conveyed to Constantinople on board a vessel
bound for that port. None of his clergy were permitted to accompany him; he was
boarded at night in secret.
After a three month's
voyage the ship anchored at the island of Naxos in the Aegean Sea, where the
Pope was kept in confinement for a year, then finally brought in chains to the
imperial city in 654, where he was imprisoned for three months. When he
appeared before his judge he was unable to stand without support; but the
pitiless magistrate heard his accusers and sentenced him to be chained and
dragged through the streets of the city. He bade farewell to his companions in
captivity before he left, banished to the present-day Crimea (the Chersonese in
those days), saying to them when they wept: Rejoice with me that I have been
found worthy to suffer for the name of Jesus Christ. There, where a famine
prevailed, he lingered on for four months, abandoned to sickness and starvation
but maintaining perfect serenity, until God released him by death from his
tribulations on the 12th of November, 655. In a letter he sent from there,
which has been conserved, the Pope wrote: For this miserable body, the Lord
will have care; He is near. What is there to alarm me? I hope in His mercy, it
will not be long before it terminates my career.
Reflection: There
have been times in the history of Christianity when its truths have seemed on
the verge of extinction. But there is a Church whose testimony has never failed
— it is the Church of Saint Peter. Where Peter is, there also is the Church!
When the Pope is unable to speak, his deeds speak more eloquently still.
Little Pictorial Lives of
the Saints, a compilation based on Butler's Lives of the
Saints and other sources by John Gilmary Shea (Benziger Brothers: New
York, 1894).
SOURCE : https://magnificat.ca/cal/en/saints/saint_martin_i.html
St Martin the Confessor
the Pope of Rome
Commemorated on April
14
Saint Martin the
Confessor, Pope of Rome, was a native of the Tuscany region of Italy. He
received a fine education and entered into the clergy of the Roman Church.
After the death of Pope Theodore I (642-649), Martin was chosen to succeed
him.
At this time the peace of
the Church was disturbed by the Monothelite heresy (the false doctrine that in
Christ there is only one will. He has a divine, and a human will). The endless
disputes of the Monothelites with the Orthodox took place in all levels of the
population. Even the emperor Constans (641-668) and Patriarch Paul of
Constantinople (641-654) were adherents of the Monothelite heresy. The emperor
Constans II published the heretical “Pattern of Faith” (Typos), obligatory for
all the population. In it all further disputes were forbidden.
The heretical “Pattern of
Faith” was received at Rome in the year 649. St Martin, a firm supporter of
Orthodoxy, convened the Lateran Council at Rome to condemn the Monothelite
heresy. At the same time St Martin sent a letter to Patriarch Paul, persuading
him to return to the Orthodox confession of faith. The enraged emperor ordered
the military commander Olympius to bring St Martin to trial. But Olympius
feared the clergy and the people of Rome who had descended upon the Council,
and he sent a soldier to murder the holy hierarch. When the assassin approached
St Martin, he was blinded. The terrified Olympius fled to Sicily and was soon
killed in battle.
In 654 the emperor sent
another military commander, Theodore, to Rome. He accused St Martin of being in
secret correspondence with the enemies of the Empire, the Saracens, and of
blaspheming the Most Holy Theotokos, and of uncanonically assuming the papal
throne.
Despite the proofs
offered by the Roman clergy and laity of St Martin’s innocence, the military
commander Theodore with a detachment of soldiers seized St Martin by night and
took him to Naxos, one of the Cyclades islands in the Aegean Sea. St Martin
spent an entire year on this almost unpopulated island, suffering deprivation
and abuse from the guards. Then they sent the exhausted confessor to
Constantinople for trial.
They carried the sick man
on a stretcher, but the judges callously ordered him to stand up and answer
their questions. The soldiers propped up the saint, who was weakened by
illness. False witnesses came forward slandering the saint and accusing him of
treasonous relations with the Saracens. The biased judges did not even bother
to hear the saint’s defense. In sorrow he said, “The Lord knows what a great
kindness you would show me if you would deliver me quickly over to death.”
After such a trial they
brought the saint out in tattered clothes to a jeering crowd. They shouted,
“Anathema to Pope Martin!” But those who knew the holy Pope was suffering
unjustly, withdrew in tears. Finally the sentence was announced: St Martin was
to be deposed from his rank and executed. They bound the half-naked saint with
chains and dragged him to prison, where they locked him up with thieves. These
were more merciful to the saint than the heretics.
In the midst of all this
the emperor went to the dying Patriarch Paul and told him of the trial of St
Martin. He turned away from the emperor and said, “Woe is me! This is another
reason for my judgment.” He asked that St Martin’s torments be stopped. The
emperor again sent a notary and other persons to the saint in prison to interrogate
him. The saint answered, “Even if they cripple me, I will not have relations
with the Church of Constantinople while it remains in its evil doctrines.” The
torturers were astonished at the confessor’s boldness, and they commuted his
death sentence to exile at Cherson in the Crimea.
There the saint died,
exhausted by sickness, hunger and deprivations on September 16, 655. He was
buried outside the city in the Blachernae church of the Most Holy Theotokos,
and later the relics of the holy confessor Martin were transferred to Rome.
The Monothelite heresy
was condemned at the Sixth Ecumenical Council in 680.
SOURCE : https://oca.org/saints/lives/2008/04/14/101075-st-martin-the-confessor-the-pope-of-rome
Todi - Statua in legno di papa Martino I nella Chiesa di S. Maria della Consolazione
Todi - Statua in legno di papa Martino I nella Chiesa di S. Maria della Consolazione
San Martino I Papa e
martire
- Memoria Facoltativa
Todi, sec. V - Chersonea,
Crimea, 16 settembre 655
Originario di Todi,
Martino fu prete a Roma e in seguito apocrisario, cioè legato pontificio alla
corte imperiale di Costantinopoli. Fu una buona preparazione per il futuro
papa. All'epoca il dibattito teologico mirava a stabilire se Gesù aveva una o due
volontà. In sintesi si riproponeva la domanda sulle due nature già affrontata
al Concilio di Calcedonia. I padri conciliari avevano stabilito che Gesù aveva
due nature per poter salvare pienamente l'uomo. Al contrario alcuni teologi
bizantini, con il sostegno dell'imperatore e per fini politici, continuavano a
presentare formule di compromesso. Eletto Papa nel 649, Martino dovette presto
affrontare la questione. Egli indisse un grande sinodo a Roma cui parteciparono
alcuni teologi greci dissidenti, tra i quali Massimo poi chiamato il
Confessore. Con il suo aiuto il sinodo romano stabilì che l'economia della
salvezza si fonda sull'incarnazione del Logos divino. La negazione della realtà
e della completezza della volontà umana del Cristo renderebbe impossibile la
piena redenzione dell'uomo. Furente, l'imperatore Costante II inviò in Italia
l'esarca Olimpio con l'ordine di condurre prigioniero il Papa in Oriente.
Olimpio si ribellò, si autoproclamò signore d'Italia e per tre anni governò
sulla penisola. In questo periodo Martino poté svolgere il suo ministero in
libertà. Poi, però, Olimpio cadde in battaglia e Costante inviò un nuovo
emissario che prese prigioniero il Papa e lo portò a Costantinopoli.
Condannato, Martino venne condotto prigioniero a Cherson, nella penisola di
Crimea, dove morì nel 655, presto venerato in Oriente e in Occidente come
martire della fede.
Etimologia: Martino
= dedicato a Marte
Emblema: Palma
Martirologio
Romano: San Martino I, papa e martire, che condannò nel Sinodo Lateranense
l’eresia monotelita; quando poi l’esarca Calliopa per ordine dell’imperatore
Costante II assalì la Basilica Lateranense, fu strappato dalla sua sede e
condotto a Costantinopoli, dove giacque prigioniero sotto strettissima
sorveglianza; fu infine relegato nel Chersoneso, dove, dopo circa due anni,
giunse alla fine delle sue tribolazioni e alla corona eterna.
Originario di Todi e
diacono della Chiesa romana, Martino fu eletto al soglio pontificio dopo la
morte di papa Teodoro (13 maggio 649) e mostrò subito una mano molto rma nel
reggere il timone della barca di Pietro. Non domandò né attese infatti il
consenso alla sua elezione dell'imperatore bizantino Costante II che l'anno
precedente aveva promulgato il Tipo, un documento in difesa della tesi eretica
dei monoteliti. Per arginare la diffusione di questa eresia, tre mesi dopo la
sua elezione, papa Martino indisse nella basilica lateranense un grande
concilio, al quale furono invitati tutti i vescovi dell'Occidente.
La condanna di tutti gli scritti monoteliti, sancita nelle cinque solenni
sessioni conciliari, provocò la rabbiosa reazione della corte bizantino.
L'imperatore ordinò all'esarca di Ravenna, Olimpio, di recarsi a Roma per
arrestare il papa. Olimpio volle assecondare oltre misura gli ordini imperiali
e tentò di fare assassinare il papa dal suo scudiero, durante la celebrazione
della Messa a S. Maria Maggiore. Nel momento di ricevere l'ostia consacrata
dalle mani del pontefice, il vile sicario estrasse il pugnale, ma fu colpito da
improvvisa cecità.
Probabilmente questo fatto convinse Olimpio a mutare atteggiamento e a
riconciliarsi col santo pontefice e a progettare una lotta armata contro
Costantinopoli. Nel 653, morto Olimpio di peste, l'imperatore poté
compiere la sua vendetta, facendo arrestare il papa dal nuovo esarca di
Ravenna, Teodoro Calliopa.
Martino, sotto l'accusa di essersi impossessato illegalmente dell'alta carica pontificia e di aver tramato con Olimpio contro Costantinopoli, venne tradotto via mare nella città del Bosforo. Il lungo viaggio, durato quindici mesi, fu l'inizio di un crudele martirio. Durante i numerosi scali, a nessuno dei tanti fedeli accorsi a incontrare il papa fu concesso di avvicinarlo. Al prigioniero non era data neppure l'acqua per lavarsi. Giunto il 17 settembre 654 a Costantinopoli, il papa, steso sul suo giaciglio sulla pubblica via, venne esposto per un giorno intero agli insulti del popolo, prima di venire rinchiuso per tre mesi in prigione. Poi iniziò il lungo ed estenuante processo, durante il quale furono tali le sevizie da far mormorare all'imputato: "Fate di me ciò che volete; qualunque morte mi sarà un beneficio".
Degradato pubblicamente, denudato ed esposto ai rigori del freddo, carico di catene, venne rinchiuso nella cella riservata ai condannati a morte. Il 26 marzo 655 fu fatto partire segretamente per l'esilio a Chersonea in Crimea. Patì la fame e languì nell'abbandono più assoluto per altri quattro mesi, finché la morte lo colse, fiaccato nel corpo ma non nella volontà, il 16 settembre 655.
Autore: Piero Bargellini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/26750
Pedro Pertús il Minore, San
Papa
Martino I (part. dal Retablo di San Martino), 1578, olio su
tavola; Tudela (Spagna), Cattedrale
di Santa Maria Maggiore
Martino I, santo
Nacque a Todi in
data imprecisata.
La sua vicenda si
configura come un capitolo dei complessi e travagliati rapporti
teologico-politico-ecclesiastici tra Costantinopoli e Roma alla
metà del VII secolo. Alla luce del suo svolgimento ed epilogo, questa storia
dev'essere considerata il risultato di due processi storici che si
sovrappongono ed interagiscono: da un lato, le ultime, grandi controversie
cristologiche (dispute sul monoenergetismo e sul monotelismo); dall'altro,
l'assioma dell'unità dell'Impero, un principio politico costantemente
minacciato dai conflitti sugli orientamenti teologici e dagli scismi religiosi,
soprattutto in un'epoca che non distingueva ancora tra questioni
ecclesiastico-religiose e politico-statali. I problemi teologici e
politico-ecclesiastici con cui M. dovette misurarsi affondavano le loro radici
già nel periodo del pontificato di Onorio.
Quest'ultimo aveva aderito avventatamente alle tesi di Costantinopoli nella
spinosa discussione cristologica e, schierandosi in tal modo con gli avversari
del concilio di Calcedonia,
aveva indotto i rappresentanti più autorevoli dell'opposizione orientale (ossia
i difensori di Calcedonia), ad adoperarsi subito dopo la sua morte per ottenere
da Roma una revisione della posizione ch'egli aveva assunta, un tentativo,
questo, che - se coronato da successo - si sarebbe tradotto contemporaneamente
in un antagonismo politico di Roma nei confronti di Costantinopoli. Il primo
successo conseguito da questa fazione può essere individuato nell'elezione di
Teodoro I, che si adoperò per costituire in Roma un attivo centro
dell'opposizione. A tal fine si può supporre che il papa, insieme a Massimo il
Confessore, concepì il disegno di assicurarsi l'appoggio di un sinodo
regionale, progetto che fallì in un primo tempo per la morte del vescovo di
Roma (v. Teodoro
I).
Dopo la morte di Teodoro
(14 maggio 649) venne scelto senza indugio come suo successore Martino da Todi,
già apocrisario, che fu consacrato il 5 luglio - senza peraltro attendere
l'indispensabile approvazione di Costantinopoli -, appena sette settimane dopo
il decesso del precedente pontefice. E il nuovo papa - un atto inconsueto nella
sua urgenza - si affrettò a convocare immediatamente un sinodo romano (Le Liber
pontificalis, pp. 336 s.), che si riunì in Laterano il
5 ottobre successivo, per concludersi dopo quattro sedute (nei giorni 8, 17, 19
e 31 ottobre).
Dopo la presentazione
degli atti sinodali - che per dimensioni e impianto sono paragonabili ai testi
dei concili ecumenici e sono proposti in due lingue - e le parole introduttive
del "primicerius", M. aprì la prima seduta (secretarius primus; 5
ottobre) con una retrospettiva storica sulla disputa cristologica dall'epoca di
Ciro di Alessandria (412-444) fino alla rottura delle relazioni. Richiamandosi
a passi dei Padri, si prese una posizione critica nei confronti dei monoteliti
("una volontà in Cristo"), per poi illustrare come l'atteggiamento
dei latini rispetto a tale questione fosse stato, in totale contrasto con
l'Oriente, coerente e costante (Concilium Lateranense a. 649, pp. 2-29). Nella
seconda seduta (secretarius secundus; 8 ottobre), con l'apertura delle
discussioni vere e proprie, venne ascoltata innanzitutto una relazione di
Stefano di Dor, che come una sorta di testamento esponeva la dottrina ortodossa
delle "due volontà" nella concezione di Sofronio di Gerusalemme.
Seguirono l'acquisizione e la pubblica lettura di una petizione polemica dei
monaci greci di Roma contro il Typos del 648, da considerarsi un prodotto
mendace del patriarca Paolo II, non dell'imperatore Costante II. Per finire
furono acclusi agli atti gli appelli del vescovo di Cipro e
dei vescovi africani, dopodiché il papa concluse i lavori (ibid., pp. 31-109).
Nella terza seduta (secretarius tertius; 17 ottobre) vennero letti e discussi -
accompagnati da interventi di M. - scritti appartenenti sia al materiale degli
ortodossi che dei monoteliti, raccolto a Roma dai monaci greci presumibilmente
già sotto Teodoro I (ibid., pp. 111-75). Nella quarta seduta (secretarius
quartus; 19 ottobre), si continuò dapprima secondo il procedimento consueto, ma
in seguito la discussione si estese anche al patriarca in carica Paolo II e al
Typos imperiale del 648 (nel Typos si riconosceva un'intenzione positiva, ma il
sinodo non era disposto ad ignorare i suoi effetti contraddittori). In un
secondo tempo, l'attenzione fu rivolta al materiale opposto, quello ortodosso,
ai simboli di Nicea,
Costantinopoli (I), Efeso,
Calcedonia, nonché ai dogmi fissati dal secondo concilio di Costantinopoli. Su
questa base Massimo di Aquileia confutò
come eresia la dottrina dell'"unica volontà" (ibid., pp. 177-245).
Nella quinta e ultima seduta (secretarius quintus; 31 ottobre), dapprima furono
presentati e letti i passi dei Padri favorevoli alla dottrina delle "due
volontà", ma successivamente venne dato spazio anche ai passi in senso
contrario addotti dagli eretici. Per finire, M., procedendo per tesi, mise a
confronto le antiche posizioni eretiche con quelle dei monoteliti. I
metropoliti di Aquileia-Grado e di Sardegna,
nonché il papa, pronunciarono i discorsi finali; il sinodo si concluse con la
professione di fede di tutti i partecipanti. I risultati della discussione
vennero raccolti in venti canoni-anatematismi, dei quali i canoni X (dottrina
delle "due volontà") e XI (dottrina delle "due energie")
sono i più significativi (ibid., pp. 247-401).
Il lasso di tempo
intercorso tra l'elezione di M. e l'apertura del sinodo - se si getta un pur
rapido sguardo sulla mole degli atti sinodali - è stato così eccezionalmente
breve che M. appare, piuttosto che il promotore, colui che porta a compimento
un sinodo già ampiamente preparato da Teodoro, Massimo e dagli altri monaci
greci di Roma. È possibile documentare in modo chiaro anche l'influenza di
Massimo: è attestato che ventisette delle centosessantuno testimonianze dei
Padri raccolte negli atti si trovano anche nei suoi scritti. Inoltre, almeno
due dei venti canoni sinodali, nella loro formulazione, sono ascrivibili
direttamente a lui, e si tratta significativamente dei canoni X e XI, centrali
sul piano teologico (R. Riedinger, Die Lateransynode von 649, pp. 118 s.).
Non era sfuggito neppure
alle precedenti ricerche come Massimo avesse preso attivamente parte sullo
sfondo, insieme ai monaci greci, ai preparativi del sinodo - sebbene non sia
comparso durante le sedute, secondo le informazioni fornite dagli atti. Ma solo
grazie alla nuova edizione degli atti medesimi (Acta Conciliorum
Oecumenicorum, ser. II, I) è emerso con chiarezza quanto sia stata ampia e
sostanziale la portata dell'influenza di questi monaci. Infatti il curatore è
riuscito a fare una scoperta rivoluzionaria: gli atti del sinodo lateranense
del 649 non consistono, come si era supposto fino ad allora, in un testo
originario in latino con la sua trascrizione autorizzata in greco, si tratta
bensì di un testo originario in greco, redatto da monaci orientali e trascritto
successivamente in latino da membri bilingue della loro cerchia. Nella traduzione
degli atti - com'è stato provato in modo definitivo - la direzione procedeva
palesemente dal greco al latino e non viceversa (R. Riedinger, Aus den Akten
der Lateran-Synode von 649, p. 37). Da minuziose ricerche relative al rapporto
tra la versione latina e quella greca degli atti si è ricavato che,
prescindendo dal 12% di testi originali in latino, per la restante parte
complessiva in latino - ossia l'88% degli atti - si tratta di latino tradotto
da un originale greco, ad opera di greci bilingue. E all'interno di questo
blocco in latino tradotto dal greco - è opportuno sottolinearlo nuovamente -
bisogna includere anche i discorsi dei partecipanti al concilio, nonché
l'epistula encyclica di M. (in Acta Conciliorum Oecumenicorum, ser. II, I, pp.
404-21; R. Riedinger, Die Lateransynode von 649, p. 115). Di conseguenza, gli
atti del sinodo lateranense del 649 non sono, né dal punto di vista formale, né
da quello contenutistico, il risultato di discussioni su punti controversi
teologici o politico-religiosi affrontate nel corso di un sinodo. Tali atti
formulano piuttosto la posizione teologica dei diteliti, secondo quanto era già
stato esposto nelle sue linee essenziali negli scritti di Massimo. Gli
argomenti e le posizioni sembrano essere stati semplicemente trasposti nella
forma di atti sinodali, al fine di assicurarsi il consenso di un sinodo e di
attribuire così alla propria posizione un significativo peso ufficiale
politico-ecclesiastico (R. Riedinger, Sprachschichten, p. 181).
In questa prospettiva, si
ripropone il problema dell'effettivo svolgimento del sinodo e della parte
assegnata a Martino. In mancanza di una documentazione diretta delle fonti, è
corretto avanzare unicamente alcune ipotesi in proposito. Quindi, in
conclusione, non trova risposta l'interrogativo se ai latini, nelle cinque
sedute, siano stati letti e in seguito sottoposti alla firma solo i testi
latini (tradotti) - senza dibattere i problemi - (R. Riedinger, Die
Lateransynode von 649, pp. 118 ss.), o se i latini abbiano presentato da sé le
loro parti di testo, abbiano partecipato anche alle discussioni durante le
sedute e alla fine abbiano apposto la firma in calce a testi i cui contenuti
erano loro in ogni modo familiari (v., oltre a R. Riedinger, P.
Conte, Il sinodo lateranense, pp. 142-46).
La storicità del sinodo
lateranense dell'ottobre 649 - malgrado tutte le controversie sulla sua
preparazione e il suo svolgimento - in linea di massima non è mai stata messa
in discussione dagli studiosi. Questa posizione trova il suo fondamento nella
menzione del sinodo in Massimo, ma anche nella lista autentica delle firme. In
considerazione della sua struttura costitutiva, quest'assemblea era palesemente
un sinodo provinciale romano, esteso solo ad alcuni altri gruppi di metropoliti
d'Italia (malgrado
la sua amplificazione a fini propagandistici da parte di Massimo, il quale in
seguito parlò di questo sinodo come del VI concilio ecumenico). Tra i
partecipanti di altri distretti metropolitani d'Italia si possono documentare
solo Massimo di Aquileia-Grado e Deusdedit di Cagliari (Mauro
di Ravenna -
all'epoca apparteneva all'ambito metropolitano di Roma - giustificò la sua
assenza con le difficoltà che i Longobardi gli stavano creando nel vescovado).
Non era presente nessun rappresentante proveniente dall'area di dominazione
longobarda, né dal resto dell'Occidente. Dei vescovi africani solo pochi
vengono menzionati come membri dell'assemblea, e oltre a costoro è citato in
veste di ospite solo Stefano di Dor (Concilium Lateranense a. 649, pp. 390
ss.).
La diffusione degli atti
sinodali fu evidentemente limitata ad un ambito ristretto, sebbene i promotori
romani si fossero adoperati affinché i risultati conseguiti ottenessero
maggiore risonanza e avessero accluso agli atti, con quest'intento, una
enciclica rivolta a tutti i credenti. Allo stato odierno delle conoscenze,
della versione latina di questa enciclica solo un esemplare ha varcato i
confini dell'Italia in Occidente - giungendo al vescovo Amando di Maastricht.
Ma si è trattato di una circostanza dovuta al caso che rimase senza effetto nelle
Chiese occidentali. La situazione appare leggermente diversa per l'Oriente.
Come dimostrano alcuni scritti di accompagnamento agli atti sinodali - è
irrilevante se siano pagine autentiche di M. (come pretendono i testi) o siano
prodotti della penna di monaci greci - vi era l'intenzione di inviare un
esemplare degli atti sia in Africa (all'eletto di Cartagine)
che in Palestina (al
vescovo Giovanni di Filadelfia).
Furono scelti come messaggeri i monaci della laura africana di Saba, che di
tanto in tanto soggiornavano a Roma. L'esemplare per Cartagine sembra essere
giunto a destinazione. Non è noto se gli atti abbiano raggiunto il vescovo in
Palestina. Al contrario, è accertato che alcuni esemplari degli atti - sebbene
per vie misteriose - sono giunti nel lontano Oriente, e una volta di più i
monaci appaiono in veste di corrieri. Massimo, per esempio, era riuscito a
salvare per sé un esemplare attraverso tutti i pericoli del suo successivo
esilio. Un altro ancora raggiunse l'Oriente, senza tuttavia arrivare nelle mani
del suo destinatario Anastasio, già apocrisario, che viveva in esilio a Cherson ed
era stato allievo di Massimo. Per concludere, questi avvenimenti chiariscono
una volta di più quanto il sinodo in questione sia stato frutto dell'iniziativa
dei monaci orientali che si consideravano i difensori di Calcedonia (E.
Caspar, Die Lateransynode von 649, p. 126).
I risultati del sinodo,
soprattutto il ripudio dell'Ecthèsis e del Typos, ma anche la scomunica dei
patriarchi costantinopolitani a partire da Sergio inasprirono enormemente,
com'è ovvio, il contrasto fra Roma e Costantinopoli, portando ad una ulteriore
politicizzazione del problema. Ciò nonostante, non è a questa circostanza -
almeno non ufficialmente - che si devono far risalire le cause e l'origine
della triste sorte di M. (infatti è noto che in seguito egli fu accusato di
alto tradimento, ma non a causa di giudizi politico-ecclesiastici inopportuni o
di errori religiosi). Costantinopoli aveva visto - a ragione - la prima
insubordinazione di M. nella sua consacrazione a vescovo di Roma, poiché era
avvenuta senza attendere l'approvazione dell'imperatore. E Costante II aveva
reagito prontamente. Ancor prima della conclusione del sinodo lateranense (31
ottobre 649), Olimpio, recentemente nominato esarca d'Italia, era stato
raggiunto dalla disposizione imperiale di arrestare M., vescovo illegittimo di
Roma, con l'aiuto della milizia romana. Tuttavia non si arrivò ad eseguire
l'ordine. Infatti Olimpio approfittò del generale clima d'incertezza e - come
altri esarchi prima di lui - si dichiarò sovrano d'Italia, instaurando per tre
anni (fino al 652) il proprio dominio contrapposto di usurpatore. E durante
questo periodo M. rimase palesemente sulla sedia episcopale di Roma senza
incontrare alcuna opposizione, circostanza decisiva che darà all'imperatore
l'opportunità di muovere un'accusa di alto tradimento contro il vescovo romano
(Le Liber pontificalis, pp. 337 ss.).
In base alle fonti non è
chiaro fino a che punto M. fosse coinvolto negli eventi e nei rapporti che
accompagnarono l'usurpazione: se intrattenesse stretti legami con il ribelle
Olimpio, o se addirittura avesse preso parte attiva al suo insediamento e al
suo predominio - come in seguito gli verrà imputato nel processo per alto
tradimento - o se, secondo quanto dichiarò in sua difesa (Commemoratio, coll.
593 ss.), avesse dovuto soccombere inerme all'usurpatore che comandava le
milizie di Roma e di Ravenna (i dettagli del successivo destino di M., a
prescindere da ciò che narrava il Liber pontificalis, poterono essere noti a
Roma soltanto mediante le traduzioni di Anastasio
Bibliotecario, nella seconda metà del sec. IX).
Dopo la morte di Olimpio,
che cadde in battaglia contro gli Arabi in Sicilia (652),
Teodoro Calliopa divenne nuovo esarca d'Italia e procedette senza indugio
contro M. in quanto reo di alto tradimento, sulla base di un'accusa di annosa
complicità con Olimpio. Quando Teodoro, il 15 giugno del 653, giunse in
prossimità di Roma, M. - presentendo la minaccia - abbandonò la residenza
vescovile (episcopium) e, già allora infermo, si ritirò insieme al suo clero al
riparo della vicina basilica lateranense. Il
giorno seguente, una domenica, l'esarca non eseguì subito l'arresto,
perché probabilmente temeva la reazione dei Romani che si erano riuniti per
assistere alla messa in Laterano. Ma lunedì 17 giugno si presentò il
"chartularius" con alcuni altri, per cercare - peraltro senza
successo - nella residenza vescovile armi e pietre da getto. In seguito una
squadra armata irruppe nella basilica lateranense, abbattendo con gran
frastuono candele e lumi sugli altari, e consegnò a presbiteri e diaconi gli
ordini scritti dell'esarca: M. - salito illegittimamente sulla sedia episcopale
- era da considerarsi deposto e doveva essere condotto a Costantinopoli;
sarebbe stata effettuata una nuova elezione. A condizione che il suo clero
potesse accompagnarlo volontariamente, M. si dichiarò pronto a presentarsi nel
palazzo del governo (palatium) sull'Aventino. Da qui, nella notte tra il 18 e
il 19 giugno, venne condotto in segreto su una lettiga fino al Tevere e
- senza bagaglio né seguito - venne accompagnato in barca a Porto. Undici
giorni più tardi fu raggiunta la base navale di Miseno, e il 1° luglio la nave
con il prigioniero fece vela verso Costantinopoli. Durante i tre mesi e mezzo
di viaggio, passando per Naxos e Abylos, M. non poté scendere a terra, perché
doveva restare al riparo da contatti con l'esterno. A Naxos, all'anziano
infermo fu concesso per la prima volta di fare qualche bagno (ep. 15, coll. 199
ss.). Il 17 settembre raggiunsero la città imperiale. Fino a sera il prigioniero,
privato della sua dignità, venne lasciato sull'imbarcazione, e poi fu condotto
dalle guardie in barella nel carcere di Prandearia, dove seguirono novantatré
giorni di isolamento. Il 20 dicembre (venerdì)
finalmente fu avviato il procedimento davanti al "sacellarius", con
la partecipazione di testimoni. Come si deduce dall'interrogatorio, l'accusa
era incentrata esclusivamente sull'alto tradimento ("Non inferas nobis hic
de fide; de duellio nunc scrutaris […]", Commemoratio, col. 594) e si
evitò accuratamente di far riferimento a problemi teologici e a posizioni di
fede. L'interrogatorio si concluse frettolosamente, venne pronunciato il
verdetto di condanna a morte, fecero il loro ingresso gli aiutanti del
carnefice che spogliarono M. dei suoi abiti ecclesiastici, gli misero la gogna
e lo trascinarono attraverso la città fino al pretorio. Con le gambe e le
ginocchia sanguinanti, sfinito e a malapena in grado di salire i gradini, venne
rinchiuso nella prigione di Diomede.
Qui, ormai pronto a morire, apprese quella sera stessa dell'intercessione del
patriarca Paolo II, il quale, sul letto di morte - sarebbe deceduto otto giorni
più tardi - aveva ottenuto dall'imperatore che a M. venisse commutata la pena.
Seguirono comunque altri ottantacinque giorni di reclusione nel carcere di
Diomede. Durante la prigionia comparve di nuovo sulla scena l'ex
patriarca, Pirro,
che si adoperava per essere reintegrato nella sua carica. Egli riuscì ad
ottenere un nuovo interrogatorio di M. in carcere, con l'intento di dimostrare
che, a Roma, nel 645-646, la sua abiura del monotelismo gli era stata estorta
con la forza da papa Teodoro, un piano che il prigioniero, pronto al supplizio
e alla morte, contrastò impavidamente. Il 17 marzo 654 a M. fu comunicata la
sentenza definitiva: l'esilio a Cherson sul Mar
Nero. Otto giorni dopo la partenza segreta del prigioniero dalla capitale,
venne reso noto il verdetto. Il 15 maggio l'esiliato giunse a Cherson (ibid.,
coll. 511 ss.).
Si sono conservate due
lettere di M. risalenti al periodo dell'esilio (ep. 16, giugno 654, coll. 201
ss.; ep. 17, settembre 655, coll. 203 ss.), che rivelano come l'esiliato
aspettasse dagli amici romani l'invio di generi di prima necessità, poiché in
quel luogo inospitale e remoto mancavano pane, cereali, vino e olio. Dalle
lettere trapela anche l'amara delusione di M. a proposito del suo clero, dei
suoi fratelli, amici e congiunti a Roma, che sembravano averlo dimenticato in
quest'esilio e che, secondo le sue stesse parole, non desideravano più sapere
se fosse ancora vivo o già morto (ep. 17, col. 203). L'esiliato appare
duramente colpito anche dalla notizia della nomina del suo successore sulla
sedia episcopale a Roma (Eugenio
I). Alla fine, tuttavia, M. dimostra una vera grandezza d'animo ricordando
Eugenio nelle sue preghiere (ep. 16, coll. 201 ss.; ep. 17, coll. 203 ss.).
morì
il 16 settembre 655, e alcuni suoi fedeli lo seppellirono davanti alle mura di
Cherson nella basilica di S. Maria ad Blachernas.La Commemoratio, resoconto
di parte ma ricco di informazioni sul processo e l'esilio di M., è uscita dalla
penna di uno di questi fedeli. Lo scritto si diffuse in Occidente, a Roma e in
Africa e fornì al partito antimonotelita la versione accreditata della sorte di
Martino. Nella Commemoratio egli appare come il papa universale, perseguitato
dall'imperatore, impegnato nella giusta battaglia - essendo stato scelto da Dio
come difensore della verità - e che non teme il martirio (Commemoratio, coll.
591 e 599 ss.). Dieci anni dopo la morte di M. comparvero a Cherson i primi
pellegrini, monaci greci e allievi dell'apocrisario Anastasio. Riferirono già
di grandi miracoli avvenuti sulla sua tomba, portarono con sé un lembo del suo
sudario e una scarpa come reliquie, e con un memoriale polemico-propagandistico
(Hypomnesticum) posero le basi per il giudizio delle Chiese su Martino.
La Chiesa romana lo
venera come martire e in origine celebrava la sua festa il 12 novembre. Ma dal
1969 anche l'Occidente onora la memoria di M. il 13 aprile, nello stesso giorno
della Chiesa greca.
Per quanto riguarda le
testimonianze materiali relative all'epoca di M., va ricordata la
raffigurazione dei Padri della Chiesa dipinta nell'abside di S. Maria Antiqua e
probabilmente il dipinto dei Sette Dormienti che decora uno degli ambienti,
oggi sotterranei, relativi all'oratorio della diaconia di S. Maria in via Lata
sui cui rimangono tracce di scrittura greca (M. Andaloro). È poi da segnalare
che nella biografia del pontefice contenuta nel Liber pontificalis la basilica
del Laterano, che era stata sempre definita costantiniana, prende la
denominazione di "ecclesia Salvatoris" (Le Liber pontificalis, I, p.
338). M. è raffigurato in un affresco databile all'inizio del XIV secolo, nella
cappella di S. Martino entro la chiesa di S.
Francesco ad Assisi come papa con il bastone crociato (K. Künstle).
Volendo esprimere un
giudizio complessivo su papa M., rimane alla fine un elemento irrisolto.
Neppure oggi, infatti, sulla base delle fonti è possibile chiarire in modo
univoco il rapporto del pontefice con l'esarca usurpatore Olimpio. Resta invece
indiscusso il comportamento dignitoso di M. durante il processo e l'esilio. E
la posizione dogmatica che egli rappresentò (dienergismo e ditelismo) venne
infine riconosciuta dal VI concilio ecumenico (680-681) di Costantinopoli (Acta
Conciliorum Oecumenicorum, ser. II, II, 1-3).
Bibliotheca Hagiographica
Latina [...], II, Bruxellis 1900-01, nrr. 5593-98;
ibid., Supplementum, ivi 1911, p. 220; ibid., Novum Supplementum, a
cura di H. Fros, ivi 1986, p. 615.
Concilium Lateranense a.
649 celebratum, in Acta Conciliorum Oecumenicorum, ser. II, I, a cura di
R. Riedinger, Berlin 1984.
Concilium universale
Constantinopolitanum tertium. Concilii actiones I-XVIII, ibid., ser. II, II,
1-3, a cura di R. Riedinger, ivi 1990-95.
Martini I
Epistulae 14 (Quoniam agnovi), 15 (Noscere voluit), 16 (Indicamus
germanae), 17 (Omne desiderium), in P.L., LXXXVII, coll. 197-204.
Maximus
Confessor, Opuscula, in P.G., XCI, coll. 112 C, 137D, 153B, 244B-245A.
Le Liber pontificalis, a
cura di L.
Duchesne, I, Paris 1955, nr. 75 (Theodorus), nr. 76 (Martinus), pp. 131
ss., 337.
Relatio motionis (a.
655), in P.L., CXXIX, coll. 603 ss; Hypomnesticum (a. 667), ibid.,
coll. 681 ss; Commemoratio, ibid., coll. 591 ss.
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vie de S. Maxime le Confesseur et ses recensions, "Analecta
Bollandiana", 46, 1928, pp. 5 ss.
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di fronte a Bisanzio e
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politici delle controversie religiose con Bisanzio nelle vicende del
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pp. 733-89 ss.
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rapporti etico-politici fra Oriente e Occidente dal secolo V al secolo VIII,
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romana nel secolo IX, in Hagiographie, cultures et sociétés, IVe-XIIe
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Richtung wurden die Akten der Lateransynode von 649 übersetzt, und in welcher
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e Todi nella prima metà del secolo VII, ibid., pp. 43-67.
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del pontificato romano da Teodoro I a Martino I, ibid., pp. 69-83.
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controversie cristologiche nel VI e VII secolo, ibid., pp. 85-102.
E. Zocca, Onorio
e Martino: due papi di fronte al monotelismo, ibid., pp. 103-47.
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e vescovi al tempo di Martino I (649-653), ibid., pp. 165-86.
A.M. Piazzoni, Arresto,
condanna, esilio e morte di Martino I, ibid., pp. 187-210.
P. Chiesa, Le
biografie greche e latine di papa Martino I, ibid., pp. 211-41.
G. Cremascoli, Le
lettere di Martino I, ibid., pp. 243-58.
E. Paoli, San
Martino I: le ragioni di un "culto", ibid., pp. 259-96.
V. inoltre la
voce di G. Arnaldi, Anastasio
Bibliotecario, antipapa, in questo stesso volume.
Per quanto riguarda la
documentazione iconografica v.:
K. Künstle, Ikonographie
der Heiligen, Freiburg 1926, pp. 444-45.
G. Matthiae, Pittura
romana del Medioevo, I, a cura di M. Andaloro, Roma 1987, pp. 250, 259.
M. Andaloro, Pittura
romana e pittura a Roma da Leone Magno a Giovanni VII, in Committenti e
produzione artistico-letteraria nell'Alto Medioevo Occidentale. 4-10 aprile
1991, II, Spoleto 1992, pp. 600-03.
Lexicon Topographicum
Urbis Romae, III, Roma 1996, s.v. S. Maria Antiqua, pp. 214-16;
s.v. S. Maria in via Lata, diaconia, pp. 221-23.
(traduzione
di Maria Paola Arena)
SOURCE : http://www.treccani.it/enciclopedia/santo-martino-i_%28Enciclopedia-dei-Papi%29/
Capilla de San Martín, Catedral de Tudela. Retablo de Bernal del Fuego (1578), bajo el patrocinio del canónigo Martín de Mezquita. La pintura es de Pedro Pertús el Menor.
MARTINO I, papa, santo.
–
Nacque a Todi in data
imprecisata.
La sua vicenda si
configura come un capitolo dei complessi e travagliati rapporti
teologico-politico-ecclesiastici tra Costantinopoli e Roma alla metà del sec.
VII. Alla luce del suo svolgimento, questa storia dev’essere considerata il
risultato di due processi storici che si sovrappongono e interagiscono: da un
lato le ultime, grandi controversie cristologiche (dispute sul monoenergetismo
e monotelismo); dall’altro, l’assioma dell’unità dell’Impero, principio
politico costantemente minacciato dai conflitti sugli orientamenti teologici e
dagli scismi religiosi, in un’epoca che non distingueva tra questioni
ecclesiastico-religiose e politico-statali.
I problemi teologici e
politico-ecclesiastici con cui M. I si misurò affondavano le loro radici nel
periodo del pontificato di Onorio I. Quest’ultimo aveva aderito avventatamente
alle tesi di Costantinopoli nella spinosa discussione cristologica e,
schierandosi così con gli avversari del concilio di Calcedonia, aveva indotto i
rappresentanti più autorevoli dell’opposizione orientale (cioè i difensori di
Calcedonia) ad adoperarsi subito dopo la sua morte per ottenere da Roma una
revisione della posizione da lui assunta, tentativo, questo, che – se coronato
da successo – si sarebbe tradotto contemporaneamente in un antagonismo politico
di Roma nei confronti di Costantinopoli.
Il primo successo
conseguito da questa fazione può essere individuato nell’elezione di Teodoro I,
che si adoperò per costituire in Roma un attivo centro dell’opposizione. A tal
fine si può supporre che il papa, insieme con Massimo il Confessore, concepì il
disegno di assicurarsi l’appoggio di un sinodo regionale, progetto che fallì in
un primo tempo per la morte del vescovo di Roma.
Dopo la morte di Teodoro
I (14 maggio 649) venne scelto senza indugio come suo successore Martino da
Todi, già apocrisario, che fu consacrato il 5 luglio – senza attendere
l’indispensabile approvazione di Costantinopoli – appena sette settimane dopo
la morte del predecessore. M. I – un atto inconsueto nella sua urgenza – si
affrettò a convocare immediatamente un sinodo romano (Le Liber pontificalis,
pp.336s.), che si riunì in Laterano il 5 ottobre per concludersi dopo quattro
sedute.
Dopo la presentazione degli
atti sinodali – che per dimensioni e impianto sono paragonabili ai testi dei
concili ecumenici e sono proposti in due lingue – e le parole introduttive del
«primicerius», M. I aprì la prima seduta (5 ottobre) con una retrospettiva
sulla disputa cristologica dall’epoca di Ciro di Alessandria (412-444) alla
rottura delle relazioni. Richiamandosi a passi dei Padri, prese una posizione
critica nei confronti dei monoteliti («una volontà in Cristo»), per poi
illustrare come l’atteggiamento dei latini rispetto a tale questione fosse
stato, in totale contrasto con l’Oriente, coerente e costante (Concilium
Lateranense a. 649, pp.2-29). Nella seconda seduta (8 ottobre), con
l’apertura delle discussioni vere e proprie, venne ascoltata innanzitutto una
relazione di Stefano di Dor, che come una sorta di testamento esponeva la
dottrina ortodossa delle «due volontà» nella concezione di Sofronio di
Gerusalemme. Seguirono l’acquisizione e la pubblica lettura di una petizione
polemica dei monaci greci di Roma contro il Typos del 648, da
considerarsi un prodotto mendace del patriarca Paolo II, non dell’imperatore
Costante II. Per finire furono acclusi agli atti gli appelli del vescovo di
Cipro e dei vescovi africani, dopodiché il papa concluse i lavori (ibid.,
pp.31-109). Nella terza seduta (17 ottobre) vennero letti e discussi –
accompagnati da interventi di M. I – scritti appartenenti al materiale sia
degli ortodossi sia dei monoteliti, raccolto a Roma dai monaci greci
presumibilmente già sotto Teodoro I (ibid., pp.111-175). Nella quarta seduta
(19 ottobre) si continuò dapprima secondo il procedimento consueto, ma in
seguito la discussione si estese anche al patriarca in carica Paolo II e
al Typos imperiale del 648 (nel Typos si riconosceva
un’intenzione positiva, ma il sinodo non era disposto a ignorare i suoi effetti
contraddittori). In un secondo tempo, l’attenzione fu rivolta al materiale
opposto, quello ortodosso, ai simboli di Nicea, Costantinopoli (I), Efeso,
Calcedonia, nonché ai dogmi fissati dal secondo concilio di Costantinopoli. Su
questa base Massimo di Aquileia confutò come eresia la dottrina dell’«unica
volontà» (ibid., pp.177-245). Nella quinta e ultima seduta (31 ottobre), prima
furono presentati e letti i passi dei Padri favorevoli alla dottrina delle «due
volontà», ma venne poi dato spazio anche ai passi in senso contrario addotti
dagli eretici. Per finire, M. I, procedendo per tesi, mise a confronto le
antiche posizioni eretiche con quelle dei monoteliti. I metropoliti di
Aquileia-Grado e di Sardegna, nonché il papa, pronunciarono i discorsi finali;
il sinodo si concluse con la professione di fede di tutti i partecipanti. I
risultati della discussione vennero raccolti in venti canoni-anatematismi, dei
quali i canoni X (dottrina delle «due volontà») e XI (dottrina delle «due
energie») sono i più significativi (ibid., pp.247-401).
Il lasso di tempo
intercorso tra l’elezione di M. I e l’apertura del sinodo – se si getta un pur
rapido sguardo sulla mole degli atti sinodali – è stato così eccezionalmente
breve che M. I appare, piuttosto che il promotore, colui che porta a compimento
un sinodo già ampiamente preparato da Teodoro, da Massimo e dagli altri monaci
greci di Roma. È possibile documentare in modo chiaro anche l’influenza di
Massimo: è attestato che ventisette delle centosessantuno testimonianze dei
Padri raccolte negli atti si trovano anche nei suoi scritti. Inoltre, almeno
due dei venti canoni sinodali, nella loro formulazione, sono ascrivibili
direttamente a lui, e si tratta significativamente dei canoni X e XI, centrali
sul piano teologico (Riedinger, 1982, pp.118s.).
Non era sfuggito neppure
alle precedenti ricerche come Massimo avesse preso attivamente parte sullo
sfondo, insieme con i monaci greci, ai preparativi del sinodo, sebbene non sia
comparso durante le sedute, secondo le informazioni fornite dagli atti. Ma solo
grazie alla nuova edizione degli atti medesimi (Acta conciliorum oecumenicorum,
s. II, 1) è emerso con chiarezza quanto sia stata ampia e sostanziale la
portata dell’influenza di questi monaci. Riedinger è riuscito a fare una
scoperta rivoluzionaria: gli atti del sinodo lateranense del 649 non
consistono, come si era supposto fino ad allora, in un testo originario in
latino con la sua trascrizione autorizzata in greco, bensì in un testo originario
in greco, redatto da monaci orientali e trascritto successivamente in latino da
membri bilingue della loro cerchia. Nella traduzione degli atti – com’è stato
provato in modo definitivo – la direzione procedeva palesemente dal greco al
latino e non viceversa (Riedinger, 1976, p.37). Da minuziose ricerche relative
al rapporto tra la versione latina e quella greca degli atti si è ricavato che,
prescindendo dal 12% di testi originali in latino, per la restante parte
complessiva in latino – ossia l’88% degli atti – si tratta di latino tradotto
da un originale greco, ad opera di greci bilingue. E all’interno di questo
blocco in latino tradotto dal greco bisogna includere anche i discorsi dei
partecipanti al concilio, nonché l’epistula encyclica di M. I (in Acta
conciliorum oecumenicorum, s. II, 1, pp.404-421; Riedinger, 1982, p.115). Di
conseguenza, gli atti del sinodo lateranense del 649 non sono, né dal punto di
vista formale, né da quello contenutistico, il risultato di discussioni su
punti controversi teologici o politico-religiosi affrontate nel corso di un
sinodo, ma formulano piuttosto la posizione teologica dei diteliti, secondo
quanto già esposto nelle sue linee essenziali negli scritti di Massimo. Gli
argomenti e le posizioni sembrano essere stati semplicemente trasposti nella
forma di atti sinodali per assicurarsi il consenso di un sinodo e attribuire
così alla propria posizione un significativo e ufficiale peso
politico-ecclesiastico (Riedinger, 1981, p.181).
In questa prospettiva si
ripropone il problema dell’effettivo svolgimento del sinodo e della parte
assegnata a Martino I. In mancanza di una documentazione diretta delle fonti, è
corretto avanzare mere ipotesi in proposito. Quindi, in conclusione, non trova
risposta l’interrogativo se ai latini, nelle cinque sedute, siano stati letti e
in seguito sottoposti alla firma solo i testi latini (tradotti) – senza
dibattere i problemi – (Riedinger, 1982, pp.118s.), o se i latini abbiano
presentato da sé le loro parti di testo, abbiano partecipato anche alle
discussioni durante le sedute e alla fine abbiano apposto la firma in calce a
testi i cui contenuti erano loro in ogni modo familiari (cfr. anche Conte,
pp.142-146).
L’effettivo svolgimento
del sinodo lateranense dell’ottobre 649 – malgrado tutte le controversie sulla
sua preparazione – in linea di massima non è mai stata messa in discussione
dagli studiosi. Questa posizione trova il suo fondamento nella menzione del
sinodo in Massimo, ma anche nella lista autentica delle firme. In
considerazione della sua struttura costitutiva, quest’assemblea era palesemente
un sinodo provinciale romano, esteso solo ad alcuni altri gruppi di metropoliti
d’Italia (malgrado la sua amplificazione a fini propagandistici da parte di
Massimo, il quale in seguito parlò di questo sinodo come del VI concilio
ecumenico). Tra i partecipanti di altri distretti metropolitani d’Italia si
possono documentare solo Massimo di Aquileia-Grado e Deusdedit di Cagliari;
Mauro di Ravenna – che all’epoca apparteneva all’ambito metropolitano di Roma –
giustificò la sua assenza con le difficoltà che i Longobardi gli creavano nel
vescovado. Non erano presenti rappresentanti proveniente dall’area di
dominazione longobarda, né dal resto dell’Occidente. Dei vescovi africani solo
pochi vengono menzionati come membri dell’assemblea e oltre a costoro è citato
in veste di ospite solo Stefano di Dor (Concilium Lateranense a. 649,
pp.390s.).
I risultati del sinodo,
soprattutto il ripudio dell’Ekthesis e del Typos, ma anche la
scomunica dei patriarchi costantinopolitani a partire da Sergio inasprirono
enormemente, com’è ovvio, il contrasto fra Roma e Costantinopoli, portando a
un’ulteriore politicizzazione del problema. Ciò nonostante, non è a questa
circostanza – almeno non ufficialmente – che si devono far risalire i motivi
della sorte di M. I (che in seguito fu accusato di alto tradimento, ma non a
causa di giudizi politico-ecclesiastici inopportuni o di errori religiosi).
Costantinopoli aveva visto – a ragione – la prima insubordinazione di M. I
nella sua consacrazione a vescovo di Roma, poiché era avvenuta senza attendere
l’approvazione dell’imperatore. E Costante II aveva reagito prontamente. Ancor
prima della conclusione del sinodo lateranense (31 ott. 649), Olimpio, da poco
nominato esarca d’Italia, era stato raggiunto dalla disposizione imperiale di
arrestare M. I con l’aiuto della milizia romana; l’ordine tuttavia non fu
eseguito. Infatti Olimpio approfittò del generale clima d’incertezza e – come
altri esarchi prima di lui – si dichiarò sovrano d’Italia e restò al potere
fino al 652. Durante questo periodo M. I rimase palesemente nella sede
episcopale di Roma senza incontrare opposizione, circostanza decisiva che darà
all’imperatore l’opportunità di muovere un’accusa di alto tradimento contro
Martino I (Le Liber pontificalis, pp.337s.). In base alle fonti non è chiaro
fino a che punto M. I fosse coinvolto negli eventi e nei rapporti che
accompagnarono l’usurpazione: se intrattenesse stretti legami con il ribelle
Olimpio, o se addirittura avesse preso parte attiva al suo insediamento e al
suo predominio – come in seguito gli verrà imputato nel processo per alto
tradimento – o se, secondo quanto dichiarò in sua difesa (Commemoratio, coll.
593s.), avesse dovuto soccombere inerme all’usurpatore che comandava le milizie
di Roma e di Ravenna (i dettagli del successivo destino di M. I, a prescindere
da ciò che narrava il Liber pontificalis, poterono essere noti a Roma
nella seconda metà del sec. IX soltanto mediante le traduzioni di Anastasio
Bibliotecario).
Dopo la morte di Olimpio,
che cadde in battaglia contro gli Arabi in Sicilia (652), Teodoro Calliopa
divenne nuovo esarca d’Italia e procedette senza indugio contro M. I,
considerato reo di alto tradimento sulla base di un’accusa di annosa complicità
con Olimpio. Quando Teodoro, il 15 giugno 653, giunse in prossimità di Roma, M.
I – presentendo la minaccia – abbandonò la residenza vescovile e, già allora
infermo, si ritirò insieme col suo clero al riparo della vicina basilica
lateranense. Il giorno seguente, una domenica, l’esarca non eseguì l’arresto
perché probabilmente temeva la reazione dei Romani, riunitisi per assistere
alla messa in Laterano. Ma lunedì 17 giugno si presentò
il chartularius con alcuni altri, per cercare – peraltro senza successo
– nella residenza vescovile armi e pietre da getto. In seguito una squadra
armata irruppe nella basilica lateranense, abbattendo con gran frastuono
candele e lumi sugli altari, e consegnò a presbiteri e diaconi gli ordini
scritti dell’esarca: M. I era da considerarsi deposto e doveva essere condotto
a Costantinopoli; sarebbe stata effettuata una nuova elezione. A condizione che
il suo clero potesse accompagnarlo, M. I si dichiarò pronto a presentarsi nel
palazzo del governo sull’Aventino. Da lì, nella notte tra il 18 e il 19 giugno,
venne condotto in segreto su una lettiga fino al Tevere e – senza bagaglio né
seguito – accompagnato in barca a Porto. Undici giorni più tardi fu raggiunta
la base navale di Miseno e il 1° luglio la nave con il prigioniero fece vela verso
Costantinopoli. Durante i tre mesi e mezzo di viaggio, passando per Naxos e
Abylos, M. I non poté scendere a terra, perché non doveva avere contatti con
l’esterno. Solo a Naxos gli fu concesso per la prima volta di fare qualche
bagno. Il 17 settembre raggiunsero la città imperiale. Fino a sera il
prigioniero, privato della sua dignità, venne lasciato sull’imbarcazione, e poi
fu condotto dalle guardie in barella nel carcere di Prandearia, dove seguirono
novantatré giorni di isolamento. Il 20 dicembre (venerdì) finalmente fu avviato
il procedimento davanti al sacellarius con la partecipazione di
testimoni. Dall’interrogatorio si deduce che l’accusa era incentrata
esclusivamente sull’alto tradimento («Non inferas nobis hic de fide; de duellio
nunc scrutaris», Commemoratio, col. 594) e si evitò accuratamente di far
riferimento a problemi teologici e a posizioni di fede. L’interrogatorio si
concluse frettolosamente, fu pronunciato il verdetto di condanna a morte,
fecero il loro ingresso gli aiutanti del carnefice che spogliarono M. I dei
suoi abiti ecclesiastici, gli misero la gogna e lo trascinarono attraverso la
città fino al pretorio. Con le gambe e le ginocchia sanguinanti, sfinito e a
malapena in grado di salire i gradini, fu rinchiuso nella prigione di Diomede
dove, ormai pronto a morire, apprese quella sera stessa dell’intercessione del
patriarca Paolo II, il quale, sul letto di morte – sarebbe morto otto giorni
più tardi – aveva ottenuto dall’imperatore la commutazione della pena per
Martino I. Seguirono comunque altri ottantacinque giorni di reclusione.
Durante la prigionia
comparve sulla scena l’ex patriarca, Pirro, che si adoperava per essere
reintegrato nella sua carica. Egli riuscì a ottenere un nuovo interrogatorio di
M. I in carcere, con l’intento di dimostrare che, a Roma, nel 645-646, la sua
abiura del monotelismo gli era stata estorta con la forza da papa Teodoro, un
piano che il prigioniero, pronto al supplizio e alla morte, contrastò
impavidamente.
Il 17 marzo 654 a M. I fu
comunicata la sentenza definitiva: l’esilio a Cherson sul Mar Nero. Otto giorni
dopo la partenza segreta del prigioniero dalla capitale, venne reso noto il
verdetto. Il 15 maggio M. I giunse a Cherson.
Si sono conservate due
lettere di M. I risalenti al periodo dell’esilio (ep. 16, giugno
654; ep. 17, settembre 655), che rivelano come egli attendesse dagli amici
romani l’invio di generi di prima necessità, poiché in quel luogo inospitale e
remoto mancavano pane, cereali, vino e olio. Dalle lettere trapela anche l’amara
delusione a proposito del suo clero, dei suoi fratelli, amici e congiunti a
Roma, che sembravano averlo dimenticato e che, secondo le sue stesse parole,
non desideravano più sapere se fosse ancora vivo o già morto (ep. 17). Egli
appare duramente colpito anche dalla notizia della nomina del suo successore
nella sede episcopale di Roma (Eugenio I).
M. I morì il 16 sett.
655, e alcuni suoi fedeli lo seppellirono davanti alle mura di Cherson nella
basilica di S.Maria ad Blachernas.
La Commemoratio,
resoconto di parte ma ricco di informazioni sul processo e l’esilio di M. I, è
uscita dalla penna di uno di quei fedeli. Lo scritto si diffuse in Occidente, a
Roma e in Africa e fornì al partito antimonotelita la versione accreditata
della sorte di Martino I. Nella Commemoratio egli appare come il papa
universale, perseguitato dall’imperatore, impegnato nella giusta battaglia –
essendo stato scelto da Dio come difensore della verità – e che non teme il
martirio. Dieci anni dopo la morte di M. I comparvero a Cherson i primi pellegrini,
monaci greci e allievi dell’apocrisario Anastasio. Riferirono già di grandi
miracoli avvenuti sulla sua tomba, portarono con sé un lembo del suo sudario e
una scarpa come reliquie, e con un memoriale polemico-propagandistico
(Hypomnesticum) posero le basi per il giudizio delle Chiese su Martino I.
La Chiesa romana lo
venera come martire e in origine celebrava la sua festa il 12 novembre. Dal
1969 anche l’Occidente onora la memoria di M. I il 13 aprile, nello stesso
giorno della Chiesa greca.
Tra le testimonianze
relative all’epoca di M. I va ricordata la raffigurazione dei Padri della
Chiesa dipinta nell’abside di S.Maria Antiqua a Roma (attuale S.Francesca
Romana) e probabilmente il dipinto dei Sette Dormienti che decora uno
degli ambienti, oggi sotterranei, relativi all’oratorio della diaconia di
S.Maria in via Lata su cui rimangono tracce di scrittura greca (Andaloro). È
poi da segnalare che nella biografia del pontefice contenuta nel Liber
pontificalis la basilica del Laterano, che era stata sempre definita
Costantiniana, prende la denominazione di «ecclesia Salvatoris» (I, p.338). M.
I è raffigurato in un affresco databile all’inizio del XIV secolo nella
cappella di S.Martino nella chiesa di S.Francesco ad Assisi come papa con il
bastone crociato (Künstle).
Sulla base delle fonti
non è ancora possibile chiarire in modo univoco il rapporto del pontefice con
l’esarca usurpatore Olimpio. Resta invece indiscusso il comportamento dignitoso
di M. I durante il processo e l’esilio. La posizione dogmatica che egli
rappresentò (dienergismo e ditelismo) venne infine riconosciuta dal VI concilio
ecumenico (680-681) di Costantinopoli (Acta Conciliorum oecumenicorum, s. II,
2, 1-3).
Fonti e
Bibl.: Concilium Lateranense a. 649 celebratum, in Acta conciliorum
oecumenicorum, s. II, 1, a cura di R. Riedinger, Berlin 1984; Concilium
universale Constantinopolitanum tertium. Concilii
actiones I-XVIII, ibid., s. II, 2, 1-3, a cura di R. Riedinger, ibid.
1990-95; Martini I epistulae, in Patr. Lat., LXXXVII, coll. 197-204; Maximus
Confessor, Opuscula, in Patr. Gr., XCI, coll. 112, 137, 153,
244s.; Commemoratio, in Patr. Lat., CXXIX, coll. 591
s.; Relatio motionis (a. 655), coll.
603s.; Hypomnesticum (a. 667), ibid., coll. 681s.; Le Liber
pontificalis, a cura di L. Duchesne, I, Paris 1955, pp.131s., 337; R.
Devreesse, La vie de saint Maxime le Confesseur et ses recensions,
in Analecta Bollandiana, XLVI (1928), pp.5-49; E. Caspar, Die
Lateransynode von 649, in Zeitschrift für Kirchengeschichte, LI (1932),
pp.75-137; Id., Geschichte des Papsttums, II, Tübingen 1933, pp.553-574,
779; O. Bertolini, Roma di fronte a Bisanzio e ai Langobardi, Bologna
1941, pp.329-465; Id., Riflessi politici delle controversie religiose con
Bisanzio nelle vicende del sec. VII in Italia, in Caratteri del secolo
VII in Occidente, II, Spoleto 1958, pp.733-789; G.P. Bognetti, I rapporti
etico-politici fra Oriente e Occidente dal secolo V al secolo VIII,
in Id., L’età longobarda, IV, Milano 1968, pp.45-65; R.
Riedinger, Aus den Akten der Lateran-Synode von 649, in Byzantinische
Zeitschrift, LXVI (1976), pp.17-38; Id., Grammatiker-Gelehrsamkeit in den
Akten der Lateransynode von 649, in Jahrbuch der österreichischen
Byzantinistik, XXV (1976), pp.57-61; Id., Zwei Briefe aus den Akten der
Lateransynode von 649, ibid., XXIX (1980), pp.37-59;
Id., Sprachschichten in der lateinischen Übersetzung der Lateranakten von
649, in Zeitschrift für Kirchengeschichte, LXXXXII (1981), pp.180-203; C.
Leonardi, L’agiografia romana nel secolo IX, in Hagiographie,
cultures et sociétés, IVe-XIIe siècles, Paris 1981, pp.471-490; R.
Riedinger, Die Lateransynode von 649 und Maximos der Bekenner,
in Maximus Confessor. Actes du Symposium sur Maxime le Confesseur,
Fribourg 1982, pp.111-121; Id., Papst Martin I. und Papst Leo I., in den
Akten der Lateran-Synode von 649, in Jahrbuch der österreichischen
Byzantinistik, XXXIII (1983), pp.87s.; J.-M. Sansterre, Les moines grecs
et orientaux à Rome aux époques byzantine et carolingienne (milieu du VIes. -
fin du IXe s.), I, Bruxelles 1983, ad ind.; R. Riedinger, Die
Lateranakten von 649. Ein Werk der Byzantiner um Maximos Homologetes,
in Byzantina, XIII (1985), pp.517-534; G. Arnaldi, Le origini dello
Stato della Chiesa, in Storia d’Italia (UTET), I, Torino 1987,
pp.61-65; G. Matthiae, Pittura romana del Medioevo, I, a cura di M.
Andaloro, Roma 1987, pp.250, 259; P.Corsi, La politica italiana di
Costante II, in Bisanzio, Roma e l’Italia nell’Alto Medioevo. Atti
del Convegno... 1986, II, Spoleto 1988, pp.751-796; P. Conte, Il
sinodo lateranense dell’ottobre 649. La nuova edizione degli atti a
cura di R. Riedinger. Rassegna critica di fonti dei secoli VII-XII, Città
del Vaticano 1989, pp.11-165; M. Andaloro, Pittura romana e pittura a Roma
da Leone Magno a Giovanni VII, in Committenti e produzione artistico-letteraria
nell’Alto Medioevo occidentale. Atti del Convegno … 1991, II, Spoleto
1992, pp.600-603; R. Riedinger, In welcher Richtung wurden die Akten der
Lateransynode von 649 übersetzt, und in welcher Schrift war der lateinische Text
dieser Akten geschrieben?, in M. I papa (649-653) e il suo
tempo. Atti del Convegno... Todi… 1991, Spoleto 1992,
pp.149-164; G. Tabacco, La situazione politica italiana nel VII
secolo, ibid., pp.1-19; O. Capitani, Problemi del pontificato romano
da Teodoro I a M. I, ibid., pp.69-83; M. Simonetti, Le controversie
cristologiche nel VI e VII secolo, ibid., pp.85-102; G. Jenal, Monaci
e vescovi al tempo di M. I (649-653), ibid., pp.165-186; A.M.
Piazzoni, Arresto, condanna, esilio e morte di M. I, ibid.,
pp.187-210; G. Cremascoli, Le lettere di M. I, ibid., pp. 243-258; K.
Künstle, Ikonographie der Heiligen, Freiburg 1926,
pp.444s.; Bibliotheca hagiographica Latina..., II, Bruxellis 1900-01,
nn. 5593-5598; ibid., Supplementum, ibid. 1911,
p.220; ibid., Novum Supplementum, a cura di H. Fros, ibid. 1986,
p.615.
G. Jenal
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/martino-i-papa-santo_(Dizionario-Biografico)
San
Papa
Martino I
Church of St. Martin the Confessor, Moscow, 1793-1806, by Roman Kazakov. Image of St. Martin, 1800s
Den hellige pave Martin I
(~600-655)
Minnedag: 13.
april
Den hellige Martin I var
i følge LP av
edel byrd og ble født i Todi i Umbria som sønn av Fabricius. Han ble diakon i
Roma og senere sendt som Theodor Is apokrisiar (pavelig ambassadør) til
Konstantinopel. Der ble han godt kjent med de ledende personlighetene i byen,
og også med den gjeldende monoteletiske lære, at Kristus hadde bare én vilje.
Etter at Theodor I døde
den 14. mai 649, ble Martin valgt til ny pave. Han viste straks sin
uavhengighet ved å bli konsekrert den 5. juli uten den keiserlige godkjennelse
som den gang var nødvendig. Dette gjorde keiser Konstans II (641-68) rasende,
og han nektet å anerkjenne Martin som legitim pave.
Selv om Martin var
resolutt og modig, lærd og erfaren, er han hovedsakelig kjent for sin
kompromissløse motstand mot det monoteletiske kjetteri og for de tragiske
følgene dette fikk. Noen måneder etter valget førte paven forsetet på en
storslagen synode i Lateranet som forgjengeren Theodor hadde innkalt. Synoden
samlet 105 vestlige biskoper, og etter inngående rådslagninger i 5 sesjoner
mellom 5. og 31. oktober 649, fordømte den det monoteletiske kjetteri, som
hevdet at Kristus hadde to naturer og én vilje. Synoden fordømte
også Ekthesis og, med forbløffende dristighet, også det nye
keiserlige dekretet Typos, som forbød alle diskusjoner om antall krefter
eller viljer i Kristus, selv om synoden ga kreditt til keiser Konstans for gode
intensjoner.
Synodens beslutninger ble
straks sendt rundt både til øst og vest for underskrift. Martin ekskommuniserte
biskop Paulos av Thessaloniki fordi han avviste vedtakene, og han utnevnte en
ortodoks apostolisk vikar for Palestina, som da var et støttepunkt for
monoteletismen. Han sendte en kopi av avgjørelsene til keiser Konstans med et
høflig brev hvor han ble bedt om å forkaste kjetteriet, som paven taktfullt
hevdet skyldtes råd fra flere påfølgende patriarker.
Keiser Konstans hadde
allerede hørt om dette angrepet på hans religionspolitikk, og det gjorde ham
rasende. Han sendte straks sin kammerherre Olympios som eksark (guvernør) til
Italia med ordre om å la Martin arrestere og tvinge ham til Konstantinopel. Men
dette trekket mislyktes, for Olympios fant snart at paven hadde utbredt støtte.
Olympios var ute etter makten i Italia og så på paven som en mulig alliert og
kom til en forståelse med ham, angivelig avskrekket etter å ha opplevd et
mirakel. Eksarken gjorde til slutt åpent opprør mot keiseren, ikke uten Martins
vitende, og under hans beskyttelse kunne paven i tre år rolig utøve sitt
embete.
Men situasjonen forandret
seg. Olympios dro til Sicilia for å bekjempe muslimske inntrengere, men falt i
kamper om Sicilia, og den 17. juni 653 lot den nyutnevnte eksarken, Theodoros
Kalliopas, den syke pave Martin arrestere foran alteret i Lateranbasilikaen,
hvor han hadde søkt asyl. Eksarken ga geistligheten den keiserlige ordren som erklærte
at Martin var gjort til pave ulovlig og derfor var avsatt. Han smuglet paven ut
av Roma, og selv om Martin var plaget av smertefull sykdom, ble han satt under
bevoktning på et skip som skulle til hovedstaden. Underveis satt han fengslet i
lenker på øya Naxos.
Utslått av podagra og
dysenteri og brutalt ydmyket kom paven til Konstantinopel den 17. september 653
(ikke 654 som ofte hevdet). Etter tre måneder i isolert fangenskap ble han
stilt for retten den 19. desember, så svak at han ikke kunne stå oppreist uten
hjelp. Her ble han anklaget for høyforræderi for å ha hjulpet og oppmuntret
Olympios i hans sammensvergelse for å ta makten, selv om det egentlig var
avvisningen av Typos han skulle straffes for. Men da paven ville ta
opp doktrinære spørsmål, ble det avslått som irrelevant. Konsekvent ble Martin
ikke behandlet som pave, men som en opprørsk diakon og tidligere apokrisiar.
Vitnene som ble ført mot ham var så selvmotsigende at paven vennlig ba om at de
måtte slippe å vitne under ed, slik at de slapp å gjøre seg skyldig i mened i
tillegg til falskt vitnemål.
Som det for lengst var
avgjort, ble paven dømt til døden og offentlig pisket, men etter at den døende
patriark Paulos II av Konstantinopel (641 - 27. desember 653) hadde grepet
inn, ble dommen omgjort til landsforvisning. Etter ytterligere 85 dager i
fengsel under rystende forhold, ble Martin den 26. mars 654 sendt med skip til
Kherson (Chersonesos/Chersones) på Krim (ved dagens Sevastopol).
Det som såret Martin
mest, var som han selv gjorde det klart i sine levende brev fra eksilet, at han
ble oppgitt av den romerske kirken. I brevene, som er bevart, klaget han
bittert over sine venner, at de ikke bare unnlot å sende ham hjelp for å lindre
hans lidelser, men i strid med hans forventninger og uttrykte ønske, utpekte en
etterfølger mens han fortsatt var i live. Under press hadde presteskapet i Roma
valgt Eugenius
I til ny pave. Til tross for Martins skuffelse abdiserte han ikke, og
må derfor regnes som regjerende pave til sin dødsdag. På den andre siden
fordømte Martin ikke Eugenius I som motpave, så han på sin side regnes som
rettmessig pave fra sitt valg. Martin aksepterte situasjonen og ba om at Gud
ville bevare sin kirke i den sanne tro og beskytte dens nye hyrde fra kjetteri
og fiender.
Martin døde snart i sitt
eksil, den 16. september 655, svekket av hard behandling, kulde, sult,
ydmykelse og sykdom. Han ble gravlagt i en kirke der viet til Jomfru Maria. Det
var for øvrig i denne perioden man begynte å feire festen for Marias uplettede
unnfangelse.
Læren som Martin hadde
kjempet og lidd for, triumferte på Det 6. økumeniske Konsil i Konstantinopel
(III) i 680-81. Men konsilet kunne ikke rehabilitere ham, fordi det ble holdt
under ledelse av Konstans IIs sønn Konstantin IV (668-85), som må ha betraktet
Martin som skyldig i høyforræderi.
Men det varte ikke lenge
før den romerske kirken begynte å ære ham som martyr (som den hittil siste
biskop av Roma). Opprinnelig ble han minnet den 12. november, antakelig
årsdagen for overføringen av hans relikvier til S. Martino ai Monti, som er
viet til Sylvester og Martin. (Noen steder ble han også minnet den 10.
november.) Etter kalenderreformen i 1969 blir han feiret den 13. april, som
alltid har vært hans festdag i den greske kirken. Både den greske og den
russiske kirken ærer også Martin I som martyr for troen.
Paverekken - Kildehenvisninger -
Kompilasjon og oversettelse: p. Per
Einar Odden - Sist oppdatert: 1998-02-13 11:51
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/martin1
San
Papa
Martino I
The statue of Saint Martin I the Pope on the fasaid of the Assumption Cathedral in Odessa, Ukraine
Santo Paus Martin I
Santo Paus Martin
I adalah seorang imam Roma yang memiliki reputasi sebagai seorang yang berpendidikan
dan kudus. Ia menjadi paus pada bulan Juli 649.
Saat itu terdapat skisma
besar dalam kehidupan Gereja dan beberapa penguasa tidak menghargai apa yang
dilakukan Paus Martin
untuk menjembatani perbedaan pendapat yang terjadi. Salah seorang di antaranya
adalah Kaisar Konstans II dari Konstantinopel. Ia mengirim prajuritnya ke Roma
untuk menangkap Martin dan membawanya ke Konstantinopel. Demikianlah para
prajurit menangkap paus. Mereka menyergapnya tepat di Katedral Lateran dan
menaikkannya ke atas kapal. Paus Martin jatuh sakit, tetapi mereka tetap
melanjutkan penjalanan.
Pada bulan Oktober 653,
paus dijebloskan ke dalam penjara di Konstantinopel selama tiga bulan lamanya.
Ia hanya diberi sedikit makan dan minum setiap harinya. Ia bahkan tak diijinkan
membasuh diri. Paus Martin dihadapkan ke pengadilan, dihinakan di depan umum
dan dijatuhi hukuman mati. Tetapi kemudian ia dikembalikan ke penjara yang sama
selama tiga bulan lamanya.
Patriark Paulus dari
Konstantinopel memohonkan pengampunan bagi nyawanya. Jadi, sebagai ganti
hukuman mati, paus dibuang ke pengasingan. Paus Martin dibawa dalam sebuah
kapal yang membawanya menyeberangi Laut Hitam. Pada bulan April 654, kapal
mendarat di semenanjung Rusia yang disebut Crimea.
Paus Martin mengalami
shock hebat akibat penderitaan yang ia alami selama penahanannya. Ia sendiri
menuliskan kisahnya mengenai hari-hari yang menyedihkan itu. Paus mengatakan
bahwa ia merasa teramat sedih telah dilupakan oleh sanak saudara dan warga
Gereja di Roma. Ia tahu bahwa mereka takut kepada kaisar. Tetapi
setidak-tidaknya, demikian katanya, mereka dapat mengirimkan jagung, minyak dan
kebutuhan-kebutuhan pokok lainnya. Tetapi, itu tidak mereka lakukan. Mereka
mengabaikan paus karena takut.
Pembuangan paus
berlangsung selama dua tahun lamanya. Orang suci ini kemudian wafat sekitar
tahun 655 di tempat pembuangan ini karena kelaparan. Paus Martin dimaklumkan
sebagai martir.
Sejauh ini, ia adalah yang terakhir dari para paus yang dianggap martir.